FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUB L'ANNEE 1911 MÉMOIRES DK LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQLIE DE EKANCE (Reconnue d'Utilité Publique) ANNÉE 1911 TOME XXIV PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOiilQUE DE FRANCE 28, Bue Sebpente (Hôtel des Sociétés savantes) 1911 /J. l90^/O'-'fM9ci4 RECHERCHES SUR EPHESIA GRAGILIS RATHKE, ANNÉLIDE POLYCHÈTE DE LA FAMILLE DES SPH^RODORIDES MORPHOLOGIE, ANATOMIE, HISTOLOGIE Lota RUDERMAN Avant de commence?' l'exposé de ce mémoire^ je liens à remercier M. le professeur Hallez de la grande bienveillance avec laquelle il m'a reçue dans ses laboratoires du Porlel (Pas- de-Calais) et de la Faculté des sciences de Lille. M. le professeur Mala^uin, qid a bien voulu me guider dans mes travaux et qui a aplani pour moi un grand nombre de difficultés^ a droit à ma plus vive recoîinaissance. Je remercie tout particulièrement M. A. Debokne de l'intérêt quil a Constamment porté à ce travail et des conseils éclairés qu'il rna prodigués pendant la durée de mes recherches. f adresse aussi mes remerciements à M. ¥ . Carin pour les reproductions photographiques quon trouvera dans ma planche et dont il a bien voulu se charger. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1911 xxiv. — 1 LOTA RLDERMAN CHAPITRE 1 Historique. La famille des Sphœrodorides est de création récente. En 1844, Œrsted a créé le genre Sphœrodorum pour une Annélide, dont il a fait l'espèce Sp/icerodornm /lavum Œvsied. Il caractérisait cette espèce par la forme sphérique des cirres et par de nombreuses papilles faisant saillie sur le bord anté- rieur de la tête. Ces papilles furent considérées par lui comme des tentacules rudimentaires. (Erstkd rangeait son genre Sphœrodorum dans la famille des Ariciœ et plus particulièrement des Ariciœ Nereidœ, qu'il défi- nissait des Annélides à appendices tentaculaires rudimentaires, à parapodes latéraux et uniramés et dépourvus de branchies. Pour cet auteur, le genre Sphœrodorum formerait un terme de passage entre les Ariciœ et les Nereidœ. Le genre Sphœrodorum, créé par Œrsted, fut admis dans la suite par différents auteurs (Grube, Claparède, Kolliker, Metschnikow, Johnston, Greef, de Saint-Josei'it et Moore), mais souvent sous des noms différents. Ainsi, Johnston décrivit le même genre sous le nom de Bc- brijce ; deux années plus tard, découvrant que ce nom avait déjà été employé, il lui donna le nom de Pollicita et créa Pes- pèce Pollicita peripatus. Clarapède, en 1863, décrivit une espèce de Sphœrodorides sous le nom de Sphœrodorum peripatus, probablement iden- tique à Sphœrodoruui flaoum (l']rst., mais, par l'aspect de la tête, distinct de Pollicita perijtatus io\\nsion. Les différences trouvées par Johnston et Claparède dans la .). Ces muscles se dirigent obliquement vers les régions des téguments, où le parapode se continue avec la paroi du corps, et ils vont s'in- sérer sous la musculature circulaire dorsale et centrale. On constate souvent que chaque faisceau musculaire, avant d'atteindre les téguments, se dédouble en deux faisceaux se- condaires. L'un d'eux s'insère sur les muscles circulaires sans arriver jusqu'à la bande musculaire longitudinale, tandis que le second s'enfonce entre les muscles longitudinaux et la couche de fibres circulaires du corps. La substance de l'acicule, ainsi que celle des soies, est inco- lore. Elle prend vivement les réactifs basiques. Ainsi, Théma- toxyline la colore en noir, le carmin en rouge vif, laissant apercevoir une bordure brillante et plus foncée. SoiKS Les soies sont simples et se rapprochent i»eaiicoup par leur forme des soies falciformes de certains Syllidiens. La soie a l'aspect d'une tige cylindrique, dont la plus grande par- tie de la longueur est enfoncée dans le tissu conjonctif du bulbe sétigère, l'extrémité libre se terminant par une sorte de cuiller pointue (fig. 8, so.). Cette dernière présente, à la base et sur sa face concave, un renflement sphérique. Les tiges des soies enfoncées dans le bulbe sont très rap- prochées les unes des autres. Entre les faces qui se regardent, il n'y a pas d'interposition de tissu interstitiel ; les autres faces sont entourées d'une mince couche cellulaire le long de laquelle on voit un alignement de noyaux peu nombreux et allongés dans le sens de la soie. La cellule formatrice de la soie est assez difficile à recon- 26 LOTA RUDERMAN naître. On ne l'aperçoit qu'à la base de toutes jeunes soies, encore entièrement enfoncées dans le tissu intei-ne. Glam>e pédieuse ventrale Comme nous avons vu précédemment, la fonction glan*- dulaire de répiderme est très restreinte, sou rôlo étant essen- tiellement sensitif. Les éléments g-Jandulaires, relativement peu nombreux dans Tépiderme, sont localisés dans certains endroits tels que les cirres dorsaux et les glandes du pararode au nombre de trois dans chaque pied (fig-. 7. gl. péd., gl. post., gl. ant.). La glande pédieuse proprement dite correspond par sa structure et sa position à l'organe analogue si iVéquemment décrit chez les Annélides Polychôtes. 5 nom FxG. y.— Glande pédieuse. — n, ped., nerf pédieiix ; péd., pédoncule; .s. fib., sécré- tions fibrillain^s; s. hom., sécrétions homogènes; s. (;/•., sécrétions granuleuses. Cette glande à situation ventrale est en grande partie, par sa face inférieure ou ventrale, en continuité avec l'épiderme de la paroi pédieuse. C'est un organe piriforme, dont l'extré- mité renflée fait saillie dans le eu lome, et dont la portion effilée débouche au sommet d'une des plus grandes papilles du para- pode (fig. 8 et 9). Le trajet du canal excréteur est quelquefois indiqué par une traînée de sécrétions mu(jueuses homogènes (jui se dis- tinguent nettement du lissu ambiant par leui' coloration intense (fig. 8, eau. excr.). Ou y distingue, de même que dans les deux autres formations glandulaires de la paroi pédieuse, deux parties, (pii difïerent pni leur structure ; une portion cœlomique renflée, qui corres- RECHERCHES SUR EPHESIA GRAGILIS RATHKE 27 pond à la région sécrétante (fig-. 8 et 9, gl. péd.) ; et une autre, en continuité avec l'épiderme, qui est formée par un amas de cellules très serrées les unes contre les autres (fig. 9, péd.), La région cœlomique présente un réseau à mailles irrégulières, plus ou moins distendues suivant l'étal glandulaire des cellules, dont les limites sont indistinctes (fig. 8 et 9). Les noyaux y sont très rares, et d'autant plus rares que la glande a plus fonctionné ; ils sont ap- pliqués le plus souvent contre la paroi des al- véoles (fig. 8, n). Les larges alvéoles du réseau sont vides (fig. 8) ou bien sont remplies de produits de sécrétions de nature muqueuse et se présentent sous diffé- rentes formes, qui cor- respondent sans doute à autant de stades évolu- tifs de la substance sé- crétée (fig. 9, s. ho7n., s. fih., s. grX Entre la région glan- dulaire proprement dite et le pédoncule pénètre un gros nerf, le nerf pédieux, qui prend son origine dans la chaîne ventrale (fig. 33, n. péd.). On constate dans la majorité des cas que le faisceau nerveux se bifurque à l'intérieur de la glande : Tune des deux branches se dirige vers la région alvéolaire, l'autre se met en rapport avec les fibro-cellules du pédoncule (fig. 9, ?i. péd.). Ce dernier est formé d'une char- pente fibrillaire, dans laquelle sont plongés de nombreux noyaux très rapprochés. Leur forme est ovoïde avec une des deux extrémités pointue et toujours dirigée vers le som.metdu pédon- cule (fig. 9, péd.) tr^- Fig. Kl — Gl. ani., glaiiile antérieure ; gl. péd., glande pédieuse ; gl. post., glande postérieure; péd., pédoncule. Glaniïks antérieure et postérieure du parâpode La glande pédieuse décrite n'est pas la seule qu'on trouve dans la cavité du parâpode. Deux autres glandes, absolument identiques au point de vue histologique, proéminent dans cette 28 LOTA nUDEBMAN cavité sous forme de gros bourrelets épidermiques. L'une de ces deux formations glandulaires occupe la face antérieure, l'autre la face postérieure du mamelon pédieux, toutes les deux ayant une siluation dorsale ilig. 7 et 10, gl. ant., gl. post.). Leur structure diffère peu de celle de la glande ventrale . Dans un cas comme dans Tautre,, il y a continuité et identité de structure entre les tissus de la portion basilaire de la glande et l'épiderme de la paroi pédieuse (fîg. 7 et 10). Tout comme la glande ventrale, les bourrelets glandulaires dorsaux sont des dépendances épidermiques, où l'on distingue FiQ, 11. — Glande dorsale du parapoJe. — m. cir., rr.usclei: circulaires; p, papilles j péd., pédcnciile. une portion renflée et nettement glandulaire (fig. lli et une autre à la base des bourrelets présentant tous les caractères de l'épiderme fibrillaire (fig. 11, péd.). Cette dernière région est formée en grande partie d'un amas de noyaux ovoïd<;s dirigés dans le sens de nombreuses fibrilles qui aboutissent en fais- ceaux aux sommets des papilles pédieuses (/;.)• ^^es fibrilles, de même (jue celles (pii traversent les autres papilles, présen- tent l'aspect de libres nerveuses. Ce sont les prolongements des cellules qui forment dans cet endroit, ainsi (jue dans la région analogue de la glande ventrale, un syncytium fibrillaire A noyaux très rapprochés (fig. 10 et 11, pcd.). La portion cœlomique des bourrelets affecte une structure franchement glandulaire (fig. 8, gi. ant., fig. II.). Le tissu RECHERCHKS SUR EPHESIA GRACILiS UATHKK 29 alvéolaire, dont l'aspect rétiforme est en général moins pro- noncé que dans la glande ventrale, renferme des sécrétions muqueuses (fig. 11, s. ho?n.) analogues à celles que l'on ob- serve dans Tépiderme et dans la glande ventrale, (fig. 6 et 9, s. hom.). (Quelquefois les alvéoles sont complètement vides, comme le montre la fig. 8, alv.\ on y remarque bien la grande analogie de structure entre les bourrelets dorsaux et la glande pédieuse ventrale. 30 LOTA RUDERMAN CHAPITRE VIII Girres dorsaux HISTORKJUK. La structure et le rôle pliysiologujue des cirres dorsaux ont particulièrement attiré l'attention des auteurs et furent interpré- tés d'une façon très différente. Œrsted (1844) n'était pas loin de croire que les cirres dor- saux du Sphœrodorum flavum représentaient les ovaires de l'animal. Johnston considérait les cirres de son PolHcita peri- patus ~ Sphœrodorum flavum Œrsted) comme des organes respiratoires. Clapaukde a le mérite d'avoir saisi le premier la nature morphologique des cirres, mais il n'arrive à aucune conclusion déterminée sur leur signification physiologique. Cet auteur a reconnu la nature glandulaire des cirres et décrivit leur contenu comme des corpuscules vermiformes et enroulés, observés déjt\ par (Erstkd. Claparède suppose que les granu- lations remplissant ces corpuscules sont de nature excrétrice et il les assimile au contenu des cirres articulés de beaucoup de Syllidiens. Ce savant croyait que les papilles des cirres, ainsi que toutes celles du reste du corps, sont creusées d'un canal débouchant à leur sommet. Le cirre glandulaire n'aurait pas d'autre canal excréteur, et les corpuscules vermiformes ne com- muniqueraient pas directement avec l'extérieur. Kolliker avait démontré que les papilles terminales des cirres, ainsi (jue toutes les autres papilles du corps, n'étaient percées d'aucun orifice et que, contrairement à l'idée de CLAPARh;DE, chacun des boyaux glandulaires du cirre débouchait à l'extérieur par un orifice propre. Cet auteur considère les formations isolées à l'intérieur du cirre comme des glandes tubulaires. Celles-ci seraient com- RKCITKRCHES SLR EPIIESIA GRACII.IS RATIIKK 31 plètement composées de corpuscules polyédriques foncés et arrondis_, ressemblant à des cellules. Greef partage l'avis de Kolliker en ce qui concerne les ori- fices externes des follicules glandulaires. Il ne donne pas son opinion sur l'existence du canal à l'intérieur des papilles, ces dernières faisant défaut chez l'animal qui a fait l'objet de son étude [Sphœrodorum Claparedei). Les auteurs plus récents ne nous donnent aucune indication concernant la morphologie ou le fonctionnement des cirres des Sphaerodorides. Fig. 1-2. — Cirre dorsal. — h. f. boyau avec des sécrétions librillaires ; 6. g. boyau avec des sécrétions granuleuses ; b. p., boyau avec des sécrétions polyé- driques : gl.j-, glande jeune; Ep., épiderme; ce. s., cellules sensitives ; n. ci, neri du cirre ; m-, ex., orifice excréteur ; p., papille ; sec/-., sécrétions grisâtres. Structure histologique La structure histologique des cirres de VEphesia est essen- tiellement la même que celle de tous les appendices cirriformes d^s Annélides Polychètes. Les formations glandulaires y sont représentées presque à Texclusion d'autres éléments histologiques. La surface libre des cirres sphériques est enveloppée d'une couche cuticulaire plus mince que celle des téguments, mais s'épaississant fortement à l'endroit où elle se continue avec la 32 LOTA HUDh.RMAN cuticule du IroDC (fig. 12 et 13, eut.). L'enveloppe cuticulaire est percée de nombreux pores, par où débouchent les forma- tions glaiidulaires_, ainsi que le montre la fig. 12, o}\ ex. A la base du cirre existe un endroit où le cuticule fait défaut pour laisser passer un faisceau de fibies nerveuses (fig. 12 et llî, 71. Cl). Le tissa des cirres, tout en étant une dépendance directe de l'épiderme, ne présente d'autres relations avec ce dernier que celles de contiguïté. L'axe médian de l'oiganc est traversé par une traînée de kf.^._ eut EP Fig. 13. — ci., cirre; eut., cuticule ; Ej)., épiderino ; n., ci., nerf du cirre; n.d. nerf dorsal ; •«. e'p., nerf épidermique ; /(. y., nerf ventral ; 0. s., organe segmen- taire ; p., jiapillc ; r. ép., ronflement épidermique. cellules sensitives à noyaux très serrés les uns contre les autres (fig. 12 ce. s.). Les prolongements filamenteux de ces cellules forment un faisceau fibrillaire sei-ré ([ui monte jusqu'au sommet de la papille du cirre {p.). Par la base de la capsule spliéritjue pénètre un gros faisceau nerveux qui se met en rapport avec les prolongements fibril- laires des cellules sensitives, groupées le long de l'axe médian du cirre [n. ci). Ce faisceau nerveux fait partie du nerf pédieux, RECHERCHES SUR EPHESIA GRACIUS KATHKE »^3 qui assure l'innervation des organes segmentaires et celle de l'épiderme (fig. 13, n. d.). La périphérie du cirre, au lieu de comprendre un épithélium sensitif, à cellules bien distinctes, comme c'est le cas général chez les Annélides Polychètes, est formé d'un syncytiiim cellu- laire (fig. 12, £/j..), comparable à celui que présente l'épiderme. Lne assise de noyaux ovoïdes, allongés parallèlement à la surface et englobés dans un cytoplasme alvéolaire, délimite extérieurement le contenu glandulaire du cirre. 11 n'y a pas de limites bien tranchées entre le tissu périphé- rique et la masse centrale. Mais ces deux régions, indistinctes au début et constituées par un tissu syncytial uniforme, finis- sent par présenter des aspects très différents. Tandis que la couche périphérique reste indifférenciée, le syncytium de la région centrale se transforme presque entière- ment en de nombreuses formations glandulaires. Ces dernières prennent la forme de boyaux, dont une extrémité, légèrement effilée, débouche à l'extérieur par un orifice creusé dans le cuti- cule du cirre {or. ex.) ; l'extrémité opposée se replie sur elle- même, en décrivant une spirale, et elle entoure aussi une por- tion cytoplasmique plus ou moins réduite (fig. 12_, b. p.). Dans ce cytoplasme non différencié du boyau, on observe un, le plus souvent, deux noyaux (n.), dont l'un occupe le centre, tandis que l'autre est appliqué à la périphérie. De ces deux boyaux, le central appartient probablement en propre à la glande unicellulaire : quant à l'autre, peut-être appartient-il au tissu interstitiel du cirre. Le cytoplasme du boyau, forte- ment granuleux ne forme pas une masse continue ; il est creusé de grandes vacuoles qui le réduisent de plus en plus à mesure que le boyau glandulaire prend un développement plus consi- dérable. Il est possible de suivre l'évolution de ces glandes unicellulaires dans un seul et même cirre. La forme du boyau contourné n'est réalisée qu'à l'état adulte de la glande. L'inté- rieur des boyaux ne présente pas une cavité unique, comme celle d'un tube ; c'est une sorte de réseau à deux ou trois ran- gées de mailles polyédriques de dimensions différentes (A. m.). Ces mailles, assez irrégulièrement disposées, sont délimitées par un liseré très fin de cytoplasme. Dans les glandes très jeunes, où les boyaux ue sont pas en- core complètement formés, les mailles sont entourées d'une paroi cytoplasmique bien nette, dont l'épaisseur diminue à Mém. Soc. Zool. de Fr., 1911 xxiv. —3 34 LOTA RUDERMAN mesure <|ne les nlvéoles s'éteiuleut et aui^inentent en nombre {gl. j.). Finalement, ce n'est (ju'nne membrane excessivement mince qui^ en coupe, présente l'aspect d'un liseré clair. Les produits de sécrétion des boyaux glandulaires affectent des formes différentes, qui sont sans doute des stades évolutifs de la substance sécrétée. Dans certains boyaux les mailles sont remplies de corpus- cules polyédriques affectant exactement la forme et les dimen- sions des cavités alvéolaires (6. ;;.). Dans d'autres cas, on trouve dans une maille plusieurs corpuscules plus petits et très serrés. Les corps polyédriques, observés déjà par Claparède, furent considérés par Kollikkr comme de formations cellullaires. En réalité, ce sont des grains de sécrétion qui présentent à l'héma- toxyline d'Heidenhain les teintes intermédiaires entre un gris verdàtre et le noir uni très intense. Les premiers, délimités à leur périphérie par une bordure foncée et très réfringente, ressemblent beaucoup ainsi aux produits d'excrétion {sécr.). Les mêmes corpuscules se colorent en gris bleuâtre par l'iiéma- lun, et en rouge vif par le picrocarmin. Les mailles d'autres boyaux paraissent complètement vides dans les coupes colorées à l'hématoxyline (b. ?n.). Mais le picrocarmin met en évidence leur contenu homogène,, peut être li(}uide, en lui donnant une teinte rose vif. Les parois très fines des alvéoles se colorent en rouge intense par le même réactif. Dans les boyaux à.r/., b.f., les mailles ne sont plus visibles. Les sécrétions glandulaires s'y présentent sous forme de iibrilles entrelacées ayant les réactions des fibres muqueuses : elles se colorent en rose par l'éosine, en rouge vif par le picro- carmin et en bleu violacé par l'hémalun {b.f.). Le contenu fibrillaire des follicules a été observé par Claparède, qui les appela «follicules bacillipares ». Entre ces sécrétions fibrillaires et les grands corpuscules polyédriques, on trouve des états intermédiaires de la subs- tance sécrétée, sous forme de granules irréguliers remplissant en grand nombre le boyau glandulaire {b.g.). Quelquefois on observe dans le môme boyau des sécrétions granuleuses et d'autres qui sont à l'état de fibrilles ; ce sont là certainement deux stades successifs dans l'élaboration des produits d'une même espèce de glande. La sensibilité aux colorants de ces granules est intermédiaire entre celle des fibrilles et celle de gros corpspolyédriques. L'éosine agit difficilement surcessécré- RECHKRCHKS SUR EPHESIA GRACILIS UATHKE 35 tions, en leur clouiiaut une teinte d'un rose terne. Quant à l'héniatoxyline, inactive vis-à-vis des fibrilles, elle agit sur les granules, quoique moins fortement que sur les corpuscules polyédriques. Ainsi, il est possible d'établir la succession des stades suivants : I' substance homogène, complètement dépourvue de struc- ture ; 2" sécrétions fibrillaires ; 3° sécrétions granuleuses, plus ou moins volumineuses ; 4° gros corps polyédriques. Les follicules glandulaires affectant la forme de boyaux contournés sont excessivement répandus chez les Annélides Polychètes. Glaparède les signale chez un grand nombre de types: Néréi- diens, Euniciens, Syllidiens et autres. Chez les Syllidiens, ces éléments glandulaires sont particuhèrement fréquents dans les téguments des Autolytés, où ils furent étudiés par Malaquin. Cet auteur les décrit comme des glandes monocelluUaires, en forme de boyaux diversement contournés, se colorant inten- sément à l'état jeune, où le contenu glandulaire est quelquefois granuleux. Je ne saurais affirmer si l'analogie entre les boyaux con- tournés des cirres des Sphaerodorides et les glandes mono- cellulaires des Autolytés concerne seulement leur forme, ou s'adresse également à leur structure interne. 36 LOÏA RUDERMAK CHAPITRE IX Organes segmentaires protonéphridiens. Dans chaque segment du corps, à droite et à g-auche, à l'intérieur des téguments se trouve un volumineux org-ane de forme ovoïde qui n'est pas la moindre sing"ularité de cette étrang-e Anuélide. Rattaché aux téguments par son extrémité plus mince, cet organe pend librement dans le cœlome entre le cirre dorsal et le parapode uniramé (fig-. 29,38, 45, o. s.) Notons tout de suite que toute sa surface libre étant recouverte du péritoine reconnais- sable à quelques rares noyaux aplatis (fig. 15, n. e.), nous n^avons pas affaire ici à une production du cœlome ; c'est plu- tôt du côté du blastocœle que nous devrons chercher son origine. La façon dont il est suspendu dans le cœlome montre, même à un examen superficiel, que l'organe segmentaire est une dépen- dance des téguments. Pour déterminer quelles sont les couches tégumentaires qui participent à sa constitution, il faut avoir recours à l'étude des régions, où la musculature pariétale est peu développée, parce qu'ailleurs elle est un empêchement à cette étude. Les premiers et les derniers segments du corps s'y prêtent le mieux. Dans ces conditions, on observe facilement que l'extré- mité proximale (par rapport aux téguments) de l'organe ovoïde est en continuité directe avec l'épiderme, dont elle présente essentiellement la môme structure (fig. 29, 45, Ep.) L'examen histologique est particulièrement intéressant à faire. Bien que l'organe segmentaire constitue un ensemble fort homogène, la différenciation cytologique n'est pas la môme RECHERCHES SUR EPHESIA GRACIUS RATHKE 37 pour toutes ses parties. Aussi, il est possible, à ce point de vue, de le décomposer en trois régions, que, pour la clarté de Tex- posé, il convient d'étudier l'une après l'autre. t° Région moyenne ou des canaligules. C'est de beaucoup la plus étendue^ elle occupe le centre d»; l'organe et est constituée essentiellement par un énorme syn- cytium glandulaire dont la différenciation est très poussée. Ainsi qu'on voit dans la fig. 14, la structure histologique de cet! 6 région n'est pas la même dans toute la périphérie. La plus grande partie est occupée par un système compliqué de cana- FiG. 14. — Organe segmentaire. — a. c, ainascellukiire ; can. c, canaux centraux; can. p., canalicules parallèles ; c. gl., grande cellule glandulaire ; c. st.; cytoplasme strié ; c. <., cellule terminale; excr.. excrétas ; ^, lacune; n., noyau, n. d., nerf dorsal. licules qu'il est malaisé de décrire, mais dont la figure 14 per- mettra de se faire une idée assez exacte. Le caractère le plus frappant des canalicules est le parallélisme de leur direction. En effet, qu'ils courent tangentiellement à la surface libre (région A), ou qu'ils se dirigent normalement à cette dernière (région Z?), ils ondulent toujours les uns contre les autres en formant des faisceaux compacts. D'abord de petite taille et très nombreux, ces canalicules se fusionnent les uns aux autres, augmentant de diamètre à mesure qu'ils pénètrent plus profondément dans la masse 38 LOTA RLDKR.MAN syncytiale (fig. 14 . Dans la région centrale et en coupes transversales, ils donnent l'aspect de cavités circulaires, disposées les unes auprès des autres et pourvues de bords irréguliers {ca?i. c). Ces grands canaux centraux sont dans la plupart des cas vides, mais parfois aussi ils sont remplis d'ahondautes gra- nulations. Ils aboutissent dans une lacune spacieuse, à contours très irréguliers, située A l'intérieur de l'organe et plus près de son extrémité cœloniique (fig. 14, lo, 17, /.). Les canaux intracytoplasmiques possèdent leur paroi propre. C'est une mince mejubrane très homogène se colorant for- tement par l'acide picrique. Cette membrane qui provient Fig. 15. — Organe segmentaii'e. — c. t., cellule terminale; /'. ca7i., faisceau de canalicules ; /., lacune ; >i. e., noyau endothélial. d'une transformation du cytoplasme syncytial se'présente dans les coupes comme une bordure bien nette. Sur la figure 15, on trouve encore un aspect bien particulier d'une partie de la région des canalicules. Cette figure repré- sente une coupe obli(|ue de l'organe passant tout près de sa portion terminale ou crelomique. Là, on voit que les canalicules partis de la périphérie s'y réunissent en faisceaux piri- formes, dont les extrémités effilées sont dirigées vers la surface libre et normalement à celle-ci (/. cari). L'espace compris entre ces faisceaux piriformes est occupé par un cytoplasme non différencié, légèrement strié et creusé de quelcjups canalicules peu importants et ;\ trajet irrégulier. C'est ici que le cyto- plasme de la région moyenne est le plus abondant. Dans les autres endroits de la région de canalicules. le cytoplasme est RECHERCHES SUR EPHESlA GRACILIS RAIHKK 39 /_-_m.c. ---n.d. fort réduit ; il s'insinue entre les canalicules, ainsi (jue quelques uoyaux en nombre peu élevé. Ceux-ci. presque toujours pourvus d'un nucléole, sont disséminés sans ordre, mais ils sont souvent appliqués contre la cavité des canalicules (fig. 14, ;0 La surface irrégulière et la colorabilité intense leur donne l'aspect de certains noyaux de cellules glandulaires. En dehors de ces no3^aux qui par leur taille ainsi que par leur structure rappellent bien ceux de la couche épidermique, il y en a d'autres appartenant à des cellules toutes particu- lières. Celles-ci sont des élé- ments énormes à cytoplasme •très abondant. Leurs noyaux, presque deux fois plus grands que les autres, bien qu'assez irréguliers, se rapprochent sensiblement de la forme sphérique. La netteté de leur structure est fort bien conservée dans les tissus fixés à Tacide osmique. Les figu- res 14, 16, il {cl. g.), en pré- sentent un exemple. Ils contiennent toujours un gros nucléole central et des filaments chromatiques rayon- nant de ce nucléole vers la périphérie (fig. 16, c. gL). Leur colorabilité n'est pas très intense, mais en revanche elle est fort précise. L'é- paisse couche cytoplasmique qui entoure le noyau renferme de fines granulations dont la disposition est très curieuse. Elles sont alignées normale- ment à la surface, ce qui donne un aspect rayonnant caracté- ristique au cytoplasme cellulaire. De nombreux grains de sé- crétion très Ijrillants et fortement acidophiles se rencontrent dans le cytoplasme. Ce dernier est dépourvu de forte mem- brane externe limitante, mais il présente des contours bien nets. Aussi, quoique nu au milieu de la masse syncytiale, il ne parait pas se fusionner avec elle d'aucune façon. Ces gmudes cellules présentent une ressemblance frappante Fig. 16. — Organe segmentaire (fixé à l'aci- de osmique). — c.g /., grande cellule glan- dulaire. 40 LOTA HUDERMAN avec les grands amibocytes qu'on trouve dans la cavité géné- rale. Il esl certain que leur taille et leur structure, ainsi que leur configuration générale invitent à|les identifier. Cependant, j'ignore les relations qui existent entre les grandes cellules libres du cœlome et les éléments si semblables, qui plon- gent à Tintérieur de la région des canalicules. Je reviendrai sur l'étude des premières à propos des éléments figurés du liquide cœlomique. Pour en finir avec la des- cription de cette région, je dois encore parler de nom- breux produits glandulaires qu'on y trouve (fig. 18). La lumière des canaux étroits est toujours claire et parait être vide. Au con- traire, les cavités des grands canaux sont rem- plies de granulations ; celles- ci sont d'ailleurs très diffé- rentes d'aspect. 1" Il y a des groupe- ments sphériques de gra- nulations de petite taille et fortement acidophiles, ana- logues à celles qu'on ren- contre communément dans les néphridies des Poly- chètes [gi'. a.). Fig. 17. — Organo segiuentaire. — a. c, 2° A Côté de ceS fines amascellulairejçgi grande cellule glan- granulations, OU trouve deS dulaire ; c. t., cellule terminale ;/. c. tais- o ' ceau de canalicules ; l., lacune. grains de sécrétion plus vo- lumineux et moins bril- lants, prenant difficilement les matières colorantes {gr.). 3° Enfin, de grosses balles polyédriques, isolées ou groupées en petit nombre, constituent encore un aspect de la substance sécrétée. Leurs contours sont fortement réfringents. Elles nab- sorbent aucun colorant et conservent leur teinte brun-roussàtre, caractéristique de la substance excT'étée [excr.). Peut-être est-il légitime d'admettre <{ue ces divers aspects que présentent les produits d'excrétion corespondent à au- tant de stades transitoires de leur production. Les fines RECHERCHES SUR EPHESIA GB AVILIS HATHKE 41 granulations deviennent dans la suite de leur évolution plus ternes et insensibles aux colorants. Leur nombre diminue et leur taille augmente considérablement. Les grains plus volu- mineux s'obtiennent, peut-être, par la fusion d'un certain nombre de granulations plus fines et contribuent ensuite, pour leur part, à la formation des grosses balles polyédriques. 2° Région terminale, La région terminale, qui plonge dans la cavité cœlomique, est constituée par quelques cellules peu nombreuses et de très grande taille. Ces cellules volumineuses, bien caractéristiques de Torgane, ont une structure très particulière, comme le mon- excr. FiG. 18. — Organe segmentaire. — gr. a., granulations acidophiles ;gr., grains d'excrétion : excr., grosses balles d'excrétion ; n. v., nerf ventral. trent les fig. 14^ 15, 17, c. t. ; chacune de ces dernières con- tient l'un de ces éléments. Au premier examen, on voit que le corps cellulaire est fort abondamment développé et d'une façon très inégale. Une de ses faces, la plus étendue, est tournée vers la cavité cœlomique dont elle n'est séparée que par une mince lamelle endothéliale. Le cytoplasme de cette région cellulaire présente une couche bien épaisse et est entièrement différencié en un système de stries fortement colorables et dirigées normalement à la sur- face (fig. 14, c. st.). Cette partie du corps cellulaire offre ainsi une grande ressemblance avec la partie basale des cellules rénales. Ou sait que, dans ces dernières, le cytoplasme de la base se décompose en filaments ou bâtonnets électivement colo- rables et normalement dirigés à la surface libre du côté de la cavité du corps. La face de la cellule, opposée à celle qui vient d'être décrite, 42 LOTA RUDERMAN est dirigée vers la cavifé lacunaire dout il a été question plus haut. La niasse cytoplasinique de cette région est beaucoup moins importante que celle de la face cœloniique. On u "y dis- tingue pas une striation appréciable ; lu mince couche cytoplas- mique, complètement nue à sa périphérie, délimite partielle- ment la lacune irrégulière (fig. 17, /.). Les noyaux de ces cel- terminales atteignent le double des dimensions de ceux qui appartiennent au syncy- tium canaliculaire. Riches en suc nucléaire, ils se co- lorent d'une façon intense mais peu précise. A l'inté- rieur, on trouve un ou plu- sieurs nucléoles, suivant l'é- tat de la cellule. La surface fort iri'égulière du noyau présente souvent des inci- sions profondes qui lui donnent Taspect multilobé. A cet état, le noyau se co- lore d'une façon presque uniforme, n^étant constitué que par le suc nucléaire avec quelques granules chromatiques. C'est bien l'aspect de noyaux glandulaires arrivés au terme de leur évolution (fie. \9, )i.). Fig. 19. — Organe segmentaire (région terminale). — c. /., cellules terminales : f. can., faisceau de canalicules; n.; noyau d'une cellule terminale. 3" Région épidermiquk. Il me reste à décrire la partie de l'organe en relation avec les téguments et à préciser quels sont ses rapports avec l'épi- derme. Les fig. 29, 41, 4o, o. s., montrent bien que l'organe segmentaire est une dépendance de l'épiderme au même titre que les glandes épidermiques qui siègent dans la cavité pédieuse. La portion proximale (par rapport aux téguments) de l'organe est en con- tinuité avec le tissu épidermique, dont (die présente la structure. On y retrouve les cellules à limites indistinctes et presque en- tièrement transformées en une charpente fibrillaire, à l'intérieur de laquelle .siègent les noyaux. Ceux-ci affectent la forme d'ovoïdes allongés et offrent, sons tous les rapports, les mêmes caractères que les noyaux du syncytium épidermique. A la li- mite (\n lo région épidermique et du syncytium canaliculaire RECHERCHES SUR EPHESIA GR AGI LIS RA.THKE 43 pénètrent deux gros faisceaux nerveux (fig-. 13, no? et ?iv). L'un d'eux arrive du côté dorsal, l'autre de la face ventrale, chemi- nant tous les deux entre la musculature circulaire et la couche épidermique. Chacun de ces faisceaux aboutit à l'intérieur de l'organe à un groupement de cellules à limites indistinc- tes qui ne se manifestent que par leurs noyaux (fig. 45, 14, 17, 18, a. c). Ceux-ci, fortement colorables et présentant des contours bien réguliers, sont entassés les uns sur les autres suivant la longueur du faisceau. Les nombreux prolongements filamenteux, qui constituent presque entièrement le cytoplasme cellulaire, se perdent parmi les fibrilles du tissu ambiant. En un mot, tout ceci rappelle la façon dont un nerf se met en relation avec un amas ganglionnaire. Le nerf ventral fait partie du nerf pédieux qui est envoyé par la chaîne nerveuse à l'endroit où celle-ci présente deux cordons épais; je reviendrai sur cette question à propos du système nerveux oentral. Le faisceau nerveux dorsal, en sortant de l'organe segmentai- re, prend une direction ascendante et, arrivé au niveau du cirre dorsal, on le voit très nettement se bifurquer (fig, 13, 45). Il envoie tout d'abord une branche à l'intérieur du cirre {)i. ci.), où elle aboutit à un faisceau de cellules sensitives qui traver- sent l'axe du cirre (fig. 12, ce. s). L'autre branche du faisceau nerveux ascendant continue son trajet dorsalement et entre en relation avec les prolongements fibrillaires des cellules épider- miques qui constituent le renflement sphérique au-dessus du cirre (fig. 13, n. ép.). L'aspect de ces nerfs ne diffère en rien de ceux qui partent de la chaîne ventrale ainsi que de la couche fibrillaire sous- épidermique. Ils sont formés de filaments très fins se colorant eu gris-rose par l'hématoxyline au fer et l'éo- sine, et en rouge pâle par le picorcarmin, tout comme les autres fibres nerveuses. Ils se distinguent des muscles circulaires, avec lesquels on serait peut-être tenté de les confondre à pre- mière vue, par la ténuité de leurs filaments constitutifs, ainsi que par leur colorabilité moins intense. Interprétation. J'ai tâché de compléter la description précédente à l'aide de nombreuses figures montrant, autant que cela a été possible, les divers aspects que l'organe segmentaire présente suivant ses différentes régions. 44 LOTA RUDERMAN Comme on voit, la structure de cet organe, à disposition net- tement segmentaire. est extrêmement coinplicjuée. Je vais es- sayer maintenant de dégager les homologies ju'il me parait présenter avec des organes mieux connus qu'on rencontre chez les Annélides. La position relative de Torgane, sa dépendance des tégu- ments et plus particulièrement de l'épiderme, la structure ca- naliculaire, la présence de cellules glandulaires de nature par- ticulière, rappelant les cellules rénales, les nomlîreuses gra- nulations de nature sans doute excrétrice, le contact intime avec le liquide cœloinicjue constituent autant de raisons pour attribuer à l'organe segmentaire la signification d'un appareil néphridien comparable à celui des autres Annélides Polychètes. On sait, à la suite des remarquables travaux de Goodrich (1897, 1898, 1900), que la néphridie des Annélides Polychèies se présente le plus souvent comme un organe double ayant une double origine : 1° un tube néphridien d'origine blastocœlienne, qui consti- tue la partie fondamentale de la néphridie ; 2° un pavillon vibratile, qui est une formation accessoire et d'origine cœlomique. Le tube néphridien, après avoir traversé la cavité du seg- ment, où il a pris naissance, s'ouvre par son pavillon vibratile dans la cavité cœlomique du segment précédent. L'ensemble intéresse ainsi deux segments successifs. Fait très important à signaler, la néphridie, sous une forme plus ou moins différenciée, pourvue ou non d'un orifice cihé ou garnie de solénocytes, existe avant le pavillon. Celui-ci étant une formation secondaire et comme contingente, peut aussi faire complètement défaut ; ou bien, tout en coexistant avec la néphridie, le pavillon peut être indépendant d'elle. A première vue, les organes segmenta ires de VEphesia s'é- loignent beaucoup de ce type néphridien. En effet : 1" ils ne présentent ni la forme, ni la sti'ucture des tubes néphridiens ; 2*' ils ne communiquent A aucun moment avec la cavité cœ- lomique et présentent une lormation exclusivement blastocœ- lienne ; 3° ils ne sont pas mis en relation avec l'extérieur par un canal; 4* de plus, ils sont entièrement compris dans un seul et même segment. RECHERCHES SUR EPHESIA GRACIUS RATHKE 45 Mais il est nécessaire de se rappeler (|ue le type néphridial général ne se réalise complètement que dans un nombre assez restreint des familles des Polychètes. Pour rendre plus facile l'homologie de l'organe segmentaire de VEphesia à la néphridie des Annélides, il faut envisager le cas où cette dernière est dépourvue de pavillon ; il n'y a alors que la néphridie proprement dite, plus ou moins développée selon les cas. Ainsi, chez les Glycères, la néphridie présente d'après Fage (1906) une masse protoplasmique globuleuse, creusée d'un ré- seau de canalicules de taille et d'importance différentes. Ces derniers, en communication les uns avec les autres, aboutissent tous à un tube excréteur très court s'ouvrant à l'extérieur. La surface externe est recouverte de solénocytes. Le pavillon forme un organe cilio-phagocytaire et n'entre jamais en relation avec la néphridie. Celle-ci ne communique donc à aucun moment de la vie de l'animal avec la cavité cœlomique. Cette néphridie, dont le rôle est exclusivement excréteur, est comparable à l'organe segmentaire de l'Ejo/te^m à beaucoup de points de vue: 1° sa tructure histologique ; la portion globuleuse la plus im- portante de la néphridie des Glycères, correspond par sa struc- ture à la région canahculaire de l'organe segmentaire. Comme cette dernière, elle présente un réticulum de tubules intracyto- plasmiques creusés dans une masse syncytiale ; 1° l'absence de communication avec le cœlome caractérise les appareils néphridiens des Glycères et ceux de VEphesia ; 3° de même que Torgane segmentaire de VEphesia, la néphri- die des Glycères a une origine simple, exclusivement blasto- cœlienne, et est entièrement comprise dans un seul et même segment. Les principales distinctions qui sont à faire entre les deux organes qu'il s'agit d'homologuer sont : la présence des solé- nocytes et du canal excréteur débouchant à l'extérieur, dans la néphridie des Glycères, et l'absence de ces deux formations chez VEphesia. En effet, la description de l'organe segmentaire a bien montré qu'il n'y a pas d'éléments morphologiquement comparables aux solénocytes. L'absence de communication des appareils néphridiens avec l'extérieur n'est pas exclusive à VEphesia gracilis. Des exem- ples d'appareils néphridiens clos à l'extérieur se présentent chez certaines Capitellides. Ainsi, les néphridies de Capitella et d'Heteromastus, d'après les recherches de Eisig (1887) , 46 LOTA RUDER.MAN pénètrent par leur extrémité centrifug'e dans lépiderme avec lequel elles se confondent sans déboucher à l'extérieur. L'éli- mination des produits d'excrétion se ferait dans ces cas par l'in- termédiaire de l'épiderme, mis à nu pendant la période de mue, que ces animaux subissent. J'ignore quel est le mécanisme de l'excrétion dans les organes segmenlaires de VEphesia. Parmi les autres Annélides, dont l'appareil néphridien ofîre des ressemblances histologiques avec Torgane segmentaire de VEphesia, je citerai les Hirudinées. La néphridie de ces der- nières, comme on le sait, consiste en un ensemble d'énormes car\ cst/% -"«V ^ae f'iG. 20. — Fragment de la néphridie de Glossosiphonia. — can. i., cana- licules intracytoplasmiques ; c. st., cytoplasme strié ; l., lacune ; n, noyau ; nucL, nucléole. cellules glandulaires dépourvues de membrane, dans le cyto- plasme desquelles sont creusés des canalicules intracellulaires irréguliers et de dimensions dificrentes. L'ensemble des canalicules s'ouvre d'une part dans le cœ- lome par un pavillon vibratile, de l'autre à l'extérieur par un néphridiopore. La %. 20 présente un fragment de la néphridie d'une Rhyncobdellide (g. Glossosiphonia). Le cytoplasme de la périphérie présente une striation très nette, dirigée normalement à la surface externe et rappelant absolument la bordure en brosse de certaines cellules glan- dulaires (fig. 20, c. st.). La striation de cette couche superficielle est comparable à celle que l'on observe dans le cytoplasme RECHERCHES SUR EPHESIÀ GRAGIUS RATHKE 47 des grandes cellules terminales de l''org'anc segnientaire de ÏEphesia (fig. 14, 15, 17, c. t.). Les nombreux canaux intracytoplasmiques (fig-. 20 can. i.) sont délimités par une bordure de cytoplasme peu difiérencié et moins nette que celle des canalicules des organes segmen- taires de VEphesia. Des noyaux [n) très peu nombreux, à contours fort irréguliers, sont plongés dans la masse cytoplas- mique finement granuleuse. Leur contenu granuleux est abondant en suc nucléaire ; à l'intérieur, on trouve un gros nucléole, souvent très peu coloré. L'aspect général de ces noyaux semble indiquer qu'ils sont en pleine activité glan- dulaire. Ils offrent la plus grande ressemblance avec les noyaux des grandes cellules terminales de l'organe segnien- taire (fig. 17, 19, n). Les exemples ci-dessus avaient pour but de montrer que la structure des organes segmentaires, bien que très particulière, n'empêche pas de les homologuer aux néphridies des autres Annélides. Il est évident que cette homologie ne peut concerner que la portion blastocœlienne d'un appareil néphridien dont l'origine est double. D'autre part, sa constitution par des canaux intracytoplas- miques, son origine exclusivement blastocœlienne, l'absence de communication avec le cœlome, la disposition nettement seg- nientaire permettent de considérer les organes excréteurs de VEphesia comme homologues des néphridies provisoires ou protouéphridies des Annélides. Je n'aborde pas la question difficile et irrésolue jusqu'à présent des rapports qui existent entre les néphridies définitives et les protouéphridies. Dans beaucoup de cas, la structure histologique des unes et des autres ne diffère pas essentiellement (Glycères, Hirudinées, Oligochètes), mais leur ordre d'apparition est différent. Les protonéphridies fonctionnent pendant la vie larvaire; chez l'a- dulte,, elles sont remplacées par les néphridies définitives. Je crois que les organes segmentaires de VEphesia ne sont pas des appareils néphridiens secondairement formés, qu'ils cor- respondent plutôt aux néphridies embryonnaires des autres Annélides, mais qui sont restées définitives. C'est pourquoi, il est légitime de les appeler protonéphridies. 48 LOTA RUDERMAN CHAPITRE X Musculature générale. La musculature du corps ne présente rien de remarquable. Elle comprend : 1° une couche de fibres circulaires, placée immédiatement sous l'épiderme ; 2° des faisceaux de muscles longitudinaux, au nombre de six ; 3° des muscles obliques. 1. — Les muscles circulaires forment autour du corps une couche continue qui varie constamment d'épaisseurselon la lon- gueur du tronc, mais en général elle est relativement mince et beaucoup moins développée que la musculature longitudinale (fig. 40, m. ciî\). 2. — La musculature longitudinale est formée de six fais- ceaux, disposés par paires de la façon suivante : a. Deux bandes dorsales sétendant largement à la face interne de la couche circulaire. Elles ne sont pas séparées l'une de l'autre par un mésentère, comme c'est le cas général chez les Annélides. La subdivision de la musculature longitudinnle dorsale est simplement indiquée par une interruption médiane en forme de gouttière longitudinale peu profonde (fig.40). Dans les six premiers segments du corps^ ces deux faisceaux dorsaux sont fusionnés et forment un arc dorsal unique (fig. 28, m. /.). 6) Deux faisceaux latéraux peu étendus se détachent des ex- trémités de l'arc musculaire dorsal dans le cinijuième segment du corps. Les muscles latéraux sont situés au niveau de l'im- plantation des cirres, au voisinage des glandes néphridiennes (fig. 13 et 40, / m. /.). Dans la région des pavillons vibratiles, RECHERCHES SUR EPHESIA GRACILIS RATHKE 49 ces muscles donnent insertion à la paroi de ces urnes ciliées (fig. 38, P. vib.). c) Deux gros bourrelets musculaires courent le long de la paroi ventrale à droite et à gauche de la chaîne nerveuse (fig. 40, m. /. V.). Ils font défaut dans les tout premiers segments du corps. Ces deux bourrelets déterminent entre eux une gout- tière^ le long de laquelle la chaine ventrale s'attache aux téguments (fig. 40,. 45). De plus, dans les premiers segments du corps, la rigole loge un faisceau musculaire longitudinal en relation avec la musculature circulaire (fig. 35, m. s.). Il est recouvert du péritoine cœlomique {p. c.) en continuité avec celui qui tapisse la cavité du corps et avec l'enveloppe endo- théliale de la chaîne ventrale. Celle-ci se rattache par une mince lamelle péritonéale verticale au faisceau musculaire sous- jacent (fig. 35, ch. v.), qui peut être considéré comme un fais- ceau musculaire sous-nervien. 3. — Les muscles obliques. Dans les régions intersegmen- taires, les bourrelets musculaires ventraux sont subdivisés cha- cun en deux faisceaux secondaires par des muscles obliques qui viennent s'insérer au-dessous d'eux (fig. 38, m. obi.). En effet, ceux-ci s'attachent, d'une part, sur la musculature circulaire au niveau des muscles latéraux, de l'autre sur la couche cir- culaire ventrale au milieu du bourrelet longitudinal qu'ils tra- versent complètement. Structure histologique. Les muscles circulaires sont formés de bandes assez fines qui, en section longitudinale, ont l'aspect biréfringent bien connu. Les fibres longitudinales, égale- ment rubanées, se présentent en section transversale sous forme de fuseaux pointus aux deux extrémi- tés, ou bien arrondis à un bout et pointus à l'autre (fig. 21, m. /.). Suivant le grand axe du fuseau se voit une lumière étroite qui indique la présence d'une mince couche de sarcoplasme non différencié (fig. 12_,5.). Dans une coupe transversale, on voit que la région corticale de la fibre musculaire est com Mém. Soc. Zool. de Fr., 1911 xxiv. —1 Fie. 21. — Section transversale des fibres musculaires longitu- dinales. — m. /., fibres mus- culaires longitudinales ; s., sar- coplasme. 50 LOTA RUDERMAN posée de fibrilles aplaties, disposées d'une façon radiaire et séparées par du sarcoplasme, comme Rohde en a décrit (1885). Lu substance corticale se colore vivement, tandis que Je sar- coplasme demeure incolore, ou prend le colorant d'une façon moins énergique. Le long* des libres, on observe de nombreux noyaux elliptiques et d'aspect vésiculeux (fig-. 21, n.). Un petit nombre de bandes chromosomiques, toujours dédoublées, sont visibles dans l'es- pace clair et incolore de la vésicule nucléaire. On ne trouve jamais de nucléole dans de pareils noyaux. Le tissu coDJonctif intramusculaire est fort peu abondant. RECHERCHES SUR EPHESIA GRACIUS U\TIIKK ol CHAPITRE XI Cœlome, Amibocytes et Produits Génitaux La cavité cœlomique s'étend dans toute la longueur du corps sans être cloisonnée par un seul dissépiment. Les fig. 37 et 41 représentant des coupes sagittales qui passent par plusieurs segments successifs, montrent bien l'unité de lacavitégénérale Elle est des plus réduites dans le lobe céphalique. Dans le dernier segment du corps, elle fait complètement défaut; là, entre la paroi intestinale et les téguments, est interposé un tissu lâche, une sorte de mésenchyme non différencié. Aucune lame mésentérique n'interrompt l'unité de la cavité générale. Le tube digestif ainsi que les vaisseaux sanguins flottent librement dans cette cavité ; les autres organes qui plongent dans le cœlome sont attachés aux téguments. Le contenu cœlomique y est mis en mouvement par les con- tractions de l'animal, peut-être aussi par les cils vibratiles des pavillons génitaux. Le contenu cœlomique consiste en un liquide plasmatique incolore, prenant les mêmes colorations que le cytoplasme cellulaire ; dans ce liquide se tient en suspension une quantité innombrable d'éléments figurés. On sait que le contenu cavi- taire des Annélides fut l'objet d'étude de nombreux auteurs. Déjà, les plus anciens, de Quatrefages, Claparède et autres, y avaient observé des éléments figurés appartenant aux diverses catégories de cellules*, produits génitaux à tous les stades du développement, des débris de tissus, des parasites très divers et enfin des cellules analogues aux leucocytes des animaux supérieurs. Depuis, l'étude des leucocytes ou amibocytes des Annélides 52 LOTA RUDERMAN fut souvent reprise. Les connaissances que nous possédons maintenant à ce sujet sont dues aux travaux de Ivukenthal (1885), Eisig(18S7), Cuénot (1891 a), Caullery et Mesnil (1898), Picton (1898), SiEDi.ECKi (1903), Galvagni (1905) et Kollmann (1908). Pour les résultais des recherches de ces auteurs, je peux renvoyer au travail de Kollmann; « Recherches sur les leuco- cytes » (1908). Dans le chapitre consacré à l'étude des leuco- cytes des Polychètes, l'auteur s'occupe particulièrement des amibocytes des Glycériens. Il y observe les trois stades con- nus dans l'évolution des ami- bocytes : 1" leucocytes hyalins dépour- vus de granulations, stade I ; 2° leucocytes hy^alins avec granulations, stade II ; 3" leucocytes granulés. Nous allons voir que tous ces aspects se retrouvent dans les leucocytes de VEphesia. Les amibocytes de VEphesia ont en général la forme d'un fuseau plus ou moins régulier rempli de granulations. Le grand axe du fuseau mesure en moyenne 16 jj. environ. Le cytoplasme de ces élé- ments, quoique dépourvu de toute membrane limitante, pré- sente des contours bien nets dépourvus de prolongements pseudopodiques. Très souvent, ces amibocytes se tassent les uns auprès des autres, fusionnant leur cytoplasme et présen- tant ainsi l'aspect d'un véritable syncytium (fig. 41, a). Les jeunes amibocytes ont une forme sphérique et logent dans leur centre un noyau ovoïde (fig. 22, a). Le cytoplasme est clair et ne renferme aucune inclusion. Ces amibocytes correspondent aux leucocytes hyalins, stade I, décrit par Kollmann chez les Glycériens. Les premières granulations se déposent contre le noyau (fig. 22, rr). Nous avons alors affaire aux leucocytes hyalins, stade II de Kollmann. Les sécrétions granuleuses finissent par remplir FiG. 22. — Amibocytes. — a^., amibo- cyte hyalin sans granulations ; a"., amibocytc hyalin avec granulations ; h. chr., bande chromosomique ; gr.^ srranulations. RECHERCHES SUR EPHESIA GRACIUS RATUKE 53 complètement le cytoplasme cellulaire, et le noyau de la cellule est caché derrière les nombreux grains de sécrétion. En même temps que les granulations augmentent en nombre, A «ifi4 'VàC. FiG. 23. — Amibocytes. — vac, vacuole. la cellule devient fusiforme, le noyau s'étire et fréquemmentse recourbe en croissant (fig. 22, a^, n). Cet aspect d'amibocytes rappelle les leucocytes granulés des Glycériens. Les produits de sécrétion, contenus dans les amibocytes, ont au début la forme de granules sphériques (fig. 22, gr.) ; dans la suite, ils augmentent de taille surtout dans le sens de la longueur et „ < T ' ♦ /V ft? y\f . ■> f-to jf présentent alors des contours fort irréguliers d'aspect épineux fig. 23, gr.). Indépendamment de leur forme et de leur taille , ces sécrétions présentent toujours la teinte gris - verdâtre dans la coloration de rhématoxyline au fer. Les bords des granu- lations sont très réfrin- gents. Elles se dis- solvent dans l'alcool, laissant à leur place des vacuoles vides creusées dans le cytoplasme (fig. 23, vac). ? ! ■' Fig. 24. — Grand amibocyte. tiens acidophiles. yr. a., granula- 54 LOTA RUDERMAN nucl. . mm *>r;s:-- La nature chimique de ces sécrétions me paraît intermédiaire entre la substance albuminoïde et une matière graisseuse. A côté des ainibocytes signalés, on trouve dans le liquide cœlo- mique une autre catég-orie de cellules libres. Celles-ci, relative- ment très peu nombreuses, sont toujours isolées. Elles sont de très grande taille, atteignant 40 [jl de diamètre. Leur forme est sensiblement spliérique ; le cytoplasme de la surface émet de nombreux prolongements pseudopodiques rayonnant à la péri- phérie (fig. 24). Dans d'autres cas, les contours de la cellule sont réguliers et on observe dans le cytoplasme une fine stria- tion normale à la surface libre de la cellule (fig. 25). Dans ces éléments, on ne trouve jamais de grains de sécrétion semblables à ceux que Ton rencontre dans les nombreux amibocytes de la pre- mière catégorie. On y observe des granules très fins et fortement acidophiles (fig. ^i,gr.a.). Le noyau^ de très grandes di- mensions, a généralement une forme irrégulière, entaillée à la surface. Il présente un gros nucléole et des filaments de chromatine rayonnant à sa péri- phérie (fig. 25). Le suc nucléaire est fort abondant et se colore intensément. Je rappelle la ressemblance qui existe entre ces cellules libres dans le cœlome, et les grands éléments plongés dans le cytoplasme du syncytium néphridien de la région des canalicules (voir page 40). En dehors des éléments amiboïdes signalés, on trouve encore, dans la cavité générale des individus mMes, de gros amas ovoïdes, suspendus libi-ement dans le liquide cœlomique (fig. 38, spc). Ce sont des éléments génitaux A divers stades de déve- loppement (spei-matogonies, spcrmatocytes, etc.). Déjà Clapa- RÈDE a iemar(|ué ces formations flottant librement dans le liquide cœlomique de son Sphœi'odoriim peripatus et les a assimilées aux groupements cellulaires aux dépens desquels se développent les zoospermies d'autres Annélidcs. Dans les individus femelles, on rencontre des amas cellu- laires pareils, mais beaucoup plus irréguliers, présentant tous Fig. 25. — Grand ;iuiiboc_vte. nucl.^ nucléole. RECBERCHES SUR EPHESIA GRACILIS RATHKK à^ les stades évolutifs des ovogonies et des ovocytes de premier ordre. Le développement des éléments génitaux exigeant une étude cytologique toute spéciale, je ne l'aborde pas dans le présent travail. Je tiens seulement à insister sur le fait que les produits génitaux se forment aux dépens des amibocytes. On peut suivre tous les stades de passage entre les amibocytes propre- ment dits et les éléments sexuels arrivés au terme de leur évolution, c'est-à-dire les ovules et les spermatozoïdes. Les ovocytes de premier ordre, arrivés à leur complet déve- loppement, sont pourvus dans le cœlome d'une coque extrê- mement épaisse (fig. 41, co ; fig. 5, co, pi. I). Je n'ai pas reconnu le moindre orifice à cette enveloppe; il est curieux de voir des ovules pareillement protégés, alors qu'ils sont encore dans la cavité cœlomique. Comment peut se faire la fécondation dans de telles condi- tions ? Peut-être, cette coque n'est-elle pas en réalité résistante et imperméable aux spermatozoïdes ; ou bien, pendant que les ovules sont mis en contact avec l'eau de mer, peut-être se gonfle-t-elle et se transforme-t-elle en une sorte d'enveloppe mucilagineuse épaisse, dont la consistance se prêterait au con- traire à la pénétration des zoospermies. Au moment de la maturation des produits génitaux, les gra- nulations leucocytaires disparaissent. La même observation a été faite par Caullery et Mesnil chez les Girratuliens (1898). L'origine des amibocytes doit être exclusivement embryon- naire, puisque l'animal est complètement dépourvu d'organes lymphogènes. 56 LOTA RL'DERMAN CHAPITRE XII Système nerveux. Historique. Claparède, frappé par l'organisation singulière du système nerveux chez les Sphœrodorides, est le seul auteur qui nous ait quelque peu renseignés sur la morphologie de ce système dans son étude du Sphœrodoriim peripatus. Voici les notions que nous donne ce savant : « Le collier œsophagien est formé d'abord de deux masses nerveuses trian- gulaires, qui sont les ganglions œsophagiens supérieurs (fig. 17, h). Ces derniers se réunissent à la chaîne ventrale par l'intermédiaire de commissures latérales (c). Ces ganglions œsophagiens semblent donner l'origine à un certain nombre de nerfs. En outre, à leur bord postérieur sont suspendues deux grosses masses ganglionnaires ovoïdes («) qui n'envoient aucun nerf. La suspension des ganglions ovoïdes se fait par leur extrémité plus mince. Ils sont baignés par le liquide périviscé- ral, dans lequel ils se balancent librement. A leur face supé- rieure sont situés les quatre yeux noirs, dont les deux anté- rieurs sont pourvus de lentilles. Deux formations semblables, plus minces et en forme de saucissons (6'), s'insèrent encore de chaque côté des ganglions supérieurs. La chaîne ventrale consiste en deux cordons nerveux étroitement rapprochés qui se réunissent au milieu de chaque segment en une seule espèce de ganglions. De celui-ci part une paire de gros nerfs {d). En outre, chaque cordon envoie dans la région antérieure du segment un nerf plus mince (., nerf pédieux ; o. s., organe segmentaire ; v., vaisseau. sentent pas de limites cellulaires. Elles sont de part et d'autre groupées en éventail, et la plus grande partie de leur cyto- plasme est différenciée en nombreuses fibrilles convergeant vers la base des cellules. Les noyaux {n.) sont reportés tout près de la surface libre. A la périphérie, on observe d'abon- dantes granulations fortement colorables (gr.). La couche cuti- culaire qui tapisse la cavité digestive est alors relativement mince et complètement lisse. Dans les coupes transversales, on rencontre la section d'un nerf stomatog istrique au pied de chacun des deux éventails de cellules glandulaires (st.). 78 LOTA RUDERMAN Les deux couches musculaires y sont très bien développées, et l'endothélium cœlomique se reconnaît grâce à ses noyaux étirés, appliqués à la périphérie de la couche de muscles longitudinaux. Vers le XIX'' segment du corps commence la région proven- triculaire, qui correspond au renflement musculaire, observé Fio. 41. — Coupe sagittale passant par la région proventriculaire et veiitriculairc. a., araibocytes ; co., coque ; ej., e^., étranglements; ép.pv., épithélium proventri- culaire ; ép. V., épithélium ventriculaire ; Oe., ovocyte ; o. s., organe •=egmen- taire ; Prov., proventricule ; Venir., ventricule. par Claparède. Elle se présente extérieurement sous la forme d'un barillet (fig. 41, Prov.) avec deux étranglements circu- laires (e,. tv) qui le subdivisent en trois parties de même valeur. La structure de cette région est essentiellement musculaire, et elle se rapproche beaucoup de celle du proventricule de beaucoup d'autres Annélides. On y distingue de l'intérieur vers l'extérieur les couches suivantes (fig. 42) : RECHERCHES SUR EPHESIA GRAClLLS RATHKE 79 1° une couche cuticulaire très mince (ciil,) ; 2° un épithéliuni glandulaire {ép. pr.) d'épaisseur différente suivant les régions. Dans la région moyenne il est très élevé, et la cavité digestive est en conséquence fort réduite (fig. 41, ép. pr.) ; 3° une très mince couche de fibres musculaires circulaires interne (fig. 42, m. cir.) ; 4° une couche de muscles radiaires {m. r.) occupant presque l'épaisseur totale de la pa- roi proventriculaire et tra- versée par des diaphragmes musculaires circulaires [d. m.); 5° une couche de muscles circulaires externes (m. c. e.); 6' une couche de muscles longitudinaux (m. /.) ; 7" enfin, le péritoine {p. c). La couche cuticulaire ne présente aucune particula- rité {citt.). L'épithélium sous-jacent est peu élevé et surtout sécrétant {ép. pr.). Il est formé par une assise de cel- lules, dont les noyaux sont situés dans la moitié infé- rieure. Entre les noyaux et la basale, le cytoplasme absorbe peu les colorants et présente un aspect fine- ment vacuolaire. Entre les noyaux et la cuticule; chaque cellule présente une sorte de calice glandulaire, rempli de granules très réfringents, avides de colorant {gr.). La couche de fibres circulaires internes {m. cir.) constitue une membrane très mince, souvent indistincte de la basale des cellules épithéhales. Les muscles radiaires (m. r.) ne présentent pas le même aspect que les colonnes musculaires du proventricule des Sylli- FiG. 42. — eut., cuticule ; ép. pr., épithé- lium proventriculaire ; d. m., diaphragme musculaire; gi' , granulations; m. cir., muscles circulaires internes; m. ^., mus- cles longitudinaux ; n. d., noyau du dia- phragme ; 71. V., noyau des muscles ra- diaire ; p., péritoine. 80 LOTA RUDERMAN diens, où elles ont été étudiées en détail par Malaquin (1893). Les fibres radiaires sont réunies en faisceaux assez iiTéguliers : les éléments des faisceaux se confondent dans beaucoup d'en- droits. Les noyaux appartenant aux fibres radiaires {?i. j.) sont relativement volumineux et toujours dirigés dans le sens de la fibre. Les faisceaux radiaires sont formés de véritables fibres striées, tout comme les colonnes musculaires des Syllidiens. La fig". 43 montre l'aspect que présentent ces faisceaux de fibres striées à un fort grossissement. Les muscles radiaires, qui constituent la couche la plus importante dans le proventricule, sont traver- sés de distance en distance par des fibres cir- culaires lisses (fig. 42, d. m.). Les nombreux noyaux disséminés sur leur trajet sont forte- ment étirés dans le sens des fibres, ainsi que le montre la fig. 42 {îi. d ). Du côté du cœlome, les fibres radiaires sont délimitées par une couche externe de fibres cir- culaires, plus épaisse que celle qui est à la Fig. 43. —s^»;., mus- jj^se de l'épithélium sécréteur (m. c. e.). cl6s stries, ■*■ ^ ' Les muscles longitudinaux (m. /.) présentent une couche variant d'épaisseur suivant les difiérentes régions du proventricule. Le ventricule est essentiellement formé par un tissu qui a toutes lesapparences "d'un tissu conjonctif (tîg. 41, Veiitr.). II comprend une sorte de syncytium pourvu d'un spongioplasme serré, où sont disséminés les noyaux d'une façon irrégulière [ép. V.) ; aucune fibre musculaire n'y pénètre. Intérieurement^ le ventricule est tapissé par une mince cuti- cule, extérieurement par des fibres musculaires circulaires, plus développées dans le proventricule, puis par les fibres longi- tudinales (m. cir et m. /.). "^j Intestin La région ventriculaire est suivie de la région intestinale proprement dite, qui peut être subdivisée en deux parties : une région glandulaire, de beaucoup la plus longue, et une portion terminale ou rectale. La première comprend simplement un épithélium fort élevé et rempli de très abondantes granulations (fig. 44). Les cellules RECHERCHliS SUR EPHESIA GRACILIS UATHKE 81 ne présentent de limites bien distinctes qu'au voisinage de la cav à\a. in.ari FiG,44. — 9>'-' granulations, m. cir, muscles circulaires ; m.l.. muscles longitudinaux , n., noyau , vac, vacuole. FiG. 45. - Coupe transversale de la région postérieure. - ^'^^";,„';^^„^''^/scïS a c, amas cellulaire; ép. i., épithélium mtestmal; .. m enveloppe muscula.^^^^ Int. r., intestin rectal; p. s., organe -^«J^^^^-J-^P- vJ^ Sn î.f ; ^.Tasseau ment épidermique ; n. ci., nerf du cirre , (, c, tissu conjoncui , ., lumière intestinale. La surface libre de chacune d'elles est légèrement bombée et dépourvue de toute membrane externe-, Méffl. Soc. Zool. de Fr., 1911 "' • ^ 'n, sans collerette, x 410. {X1V-191L 3^. L_ CoPTOTKRi P].II FLAVUS LISTE DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES RECUEILLIS DANS LES ALLUVIONS DU TORRENT DU LOUP, PRÈS DE SON EMBOUCHURE le Commandant CAZIOT Personne n'ignore que les détritus (improprement appelés alluvions)^ qui sont déposés par les cours d'eau, renferment des coquilles de MoUuscjues que l'on ne saurait découvrir sur leurs bords. Lorsque les rivières sortent de leur lit, elles entraînent tout ce qui vit sur leurs rives, ce que recèlent les mousses, les troncs d'arbres, tout ce qui se réfugie sous les pierres; les espèces qui clierchent abri et humidité dans les anfractuosités des rochers, dans les grottes, sous les voûtes des ponts, etc. ; toutes espèces (ju'il serait presque impossible de se procurer, surtout lorsque les cours d'eau comme la Roya, le Loup, la Siagne_, le Var, etc., coulent, sur certains points, entre deux murailles verticales et inaccessibles. Le Loup, à ce point de vue, dépose^ presque tous les ans, au moment des pluies d'automne, beaucoup de débris, de menus bois, surtout en amont de quelques piles de pont, près de son embouchure. Ces débris, passés au crible, interrogés à la loupe, m'ont procuré nmintes formes que j'ai signalées déjà dans ma « Faune des Mollusques des Alpes-Maritimes ». Encouragé par la découverte de quelques espèces rai'es, j'ai continué mes recherches et j'ai pu ainsi en découvrir d'autres que je n'ai pas encore indiquées, ainsi que des espèces nouvelles et des genres qu'on croyait ne pas vivre dans îa région considérée. Je puis ainsi compléter cette faune si riche, si variée et si peu connue. Chaque vallée, chaque cluse, chaque torrent, renferment des formes que l'on ne peut découvrir qu'en inter- rogeant ses alluvions et c'est vainement qu'on se livrerait à leur recherche sur les points même où elles vivent. Je donne ci-après la liste de toutes celles que j'ai trouvées près de l'embouchure du torrent en question. iMém. Soc. Zool. de Fr., 1911. xxiv. —8 108 COMMANDANT CA'/.IOT Gastéropodes inoperculés (iENRE HYALIN l A Agassiz. Section VITREA Fitz. Ih/alinid iisfudohi/datiiia. Hourg-ui^nat m Locard, 1894, (joq. leiT. France, p. 63, fie. 66, 67. Hi/alluui hi/po(/i'a Boufi^iiigiiat in ÀQcey, 1884, Bull. Soc. Maiac. France, I, p. 158. Coquille à peine moins haute que la précédente. Elle ne mérite pas d'être élevée au rang d'espèce. Elle n'a pas été figurée. Le serait-elle, on ne pourrait pas saisir les difierences insignifiantes qui existent entre celle-ci et la H. pseudohydatina. ilf/aimia crystallina Millier, 1774, V. hist., II, p. 23; figurée par Mofjuin-Tnudon en 1855. Section POLITA Held. Htjalinia lîlaimeri Shuttleworth, 1843, Mt. Ges., Bern., p. 13. — — Caziot 1910, Moll. Monaco et Alp.-M", p. 35, pi. IV, iig. 33, 39. / Hyalinia nitida Mu lier, 1774, /. c, p. 32. i Zonites nitidus Moq. Tandon, 1855, Hist. Moll., p. 72, pi. vu, ' fig. 11, 15. / Hi/alinia nitidosa Férussac, 1823, Tabl. Syst., p. 43. ^ " _ _ Locard, 1894, /. c, p. 58, fig. 62, 63. Genre EUCONULUS Reinh. Euconulus callopisticus Bourg., 1890, Bull. Soc. Malac. France, p. 332, pi. vin. fig. 3. Celte espèce n'a pas été signalée dans le département des Alpes-Maritimes. Elle est à ajouter. Rare. EîtconulttsMortoniieiïveYS, 1830, Tr. Linn. Soc. London,X\l, p. 332. — — Bourg., 1890, Bull. Soc. Malac. France, p. ;i35, pi. viii, Iig. 14. Assez commune. LISTR DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES 109 Genre HELIX L. Section TEBA Leach. Hélix cinctella Drap., 1805, Hist. Moll., p. 99. pi. vi, fig. 28. Hélix carthusiana Mûller, 1774, /. c, p. 15. Drap., 1805, /. c, p. 101, pi. vi, fig. :il, 32. Hélix carthusiana var. minor West., in : Caziot, 1910, /. c, p. 92, pi. IV, fig. 22. Hélix Olivieri {[) Michaud, 1831, Comp. Hist. Moll., p. 35, pi. VII, fig-. 3-5. Hélix riifilabris JefFreys, 1833, Syn. Moll. m: Tr. Linn. Soc. London, xvi, p. 509. Section ACANTHINULA Beck. Hélix aculeata Millier, 1774, /. c", p. 81. — — Drap., 1805, /. c, p. 82, pi. vui, %. lO-il. Section TRIGONOSTOMA Fitz Hélix obvoluta Mtiller, 1774, /. c, p. 27. — — Drap., 1805. / c, p. 112, pi. vu, %. 27-29. Section CAPILLIFERA Hamq. Hélix hispida Linné, 1758, Syst. nat. éd. X, p. 771. — — Locard, 1894, /. c, p. 123, %. 146-147. Hélix elaverana Boiug. , in : Mabille, 1877, Bull. Soc. Zool. France, p. 305. — — Gaziot, 1910. Moll. Monaco, Alpes-Maritimes, p. 113, pi. IV, %. 57-58. Hélix concinna Jeffreys, 1830, Tr . Linn. Soc. Lo?idon, XVI, p. 336. — — Locard, 1894. Goq. terr. Fr., p. 123, %. 148- 149 . Hélix ciliata Venetz, in : Stuuer, 1820, Kurz. Verz., p. 86. — — Michaud, 1831, /. c, p. 23, pi. xiv, fig. 27-29. (1) Non W. Olivieri Férussac, 1821. Tabl. Syst. p. 43, N" 255, espèce différente, de Syrie. 110 CO.MMANDA.NT CAZIOT Hélix lupensis sp. nov. IM. IV fig. 20. Goqaille petite, surbaissée, un peu conique, convexe en dessous; 6 tours de spire convexes, croissant lentement, régulièrement et progressivement ; le dernier arrondi, seule- ment un peu plus grand que l'avanl-dernier, est déclive assez fortement près de son extrémité ; sommet obtus ne difféi'ant pas de couleur avec les autres tours de spire. Sufui'e profonde. Ombilic ouvert (3/4 millimètres de diamètre à l'ouverture), recouvert sur le tiers de sa partie par le bord columellaire réfléchi, laissant néanmoins voir le développement en spirale des tours de spire. Ouverture tétragonale arrondie, le bord supérieur droit, très petit, le J)ord extérieur arrondi, le bord inférieur recti- ligne sur presque toute sa longueui', légèrement réfléchi à la base, davantage en se rapprochant du bord columellaire. Péristome aigu^ tranchant; bourrelet sur le bord de l'ouverture, peu proéminent, peu épais, peu large. Test mince, corné, roux, un peu luisant, opaque, orné de stries fines^ inégales, serrées, plus accentuées vers la suture, au dci'niei' tour. H. 3; D. 3 7/8 ■"■"• Cette petite Hélice, du groupe de V Hclix hispida Linné, est la plus petite du groupe. Comparée avec \ Hclix pictavica Bourguignat, que l'on trouve près de Poitiers, elle est beaucoup plus petite ; elle n'a pas la spire haute de celle-ci, le dernier toui- n'a pas la même forme; Tombilic est recouvert en partie; Touverturt' n'est pas oi)li(jue ; le bourrelet n'est pas épais ; les bords ne sont pas arrondis. Si on la compare avec VHelix hispidella Bourguignat^ que l'on trouve en beaucoup de points de la France, et qui a : H, 3 1/4 et I). 6 1/2 ■"'"-, notre Hélice est beaucoup moins grande, ses tours sont plus convexes ; le dernier n'est ni compiimé, ni vaguement anguleux; sa suture est plus profonde et l'ouverture peu oblique. Ce sont les deux seules formes dont on peut la rapprochi!!-. Section DISCUS Filz. Hélix roliuidala Millier, 1774, /. c, p. -iî). — Drap., IcSOo, /. c, j). Il i, [)I. viii, lig. 4-7. LISTE UE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES 111 Section ClIILOTUEMA Leach. Hélix lapicida Linné, 1758, /. c, p. 768. — — Drap., 180;), /. c, p. 111, pi. vu, fig-. 35-37. Section ZURAMA Leach. Hélix pidchella Millier, 1774, /. c, p. 30. — — Drap., 1805, /. c, p. 112, pi. vu, fig. 33-34. Je n'ai pas trouvé un seul Hélix costata dans les débris déposés par le Loup, tandis que le pulchella est très commun. Section XEROPHILA Held. Je n'indique pas les Heiix du groupe Variabiliana, qui sont assez nombreux, tous de petite taille. Hélix conspurcata Drap,, 1085, Hist. MoU., p. 105, pi. vu, — — fig. 23-25. — unifasciata Poiret, 1801, Coq. de TAisne, Prod., p. 41. ' -- — M. Tandon. 1855, /. c, II, p. 234, pi. xvii, fig. 36-41. — rttgosiiiscula Michaud, 1831, /. c, p. 14, pi. xv, fig. 11-14. — Le Mesli Mabilb\ 1882, in '. Prodrome Locard, p. 335, V\. IV, %. 15. — toiirrettemis Caziot, ll'lO, /. c, p. 145, pi. vi, fig". 32-33. Pi. IV, fig. 14. Hélix Scheureri sp. nov. (1). Pi. IV, lig. 13. Coquille petite, un peu déprimée, légèrement conique, con- vexe en-dessous ; 5 tours de spire bien convexes à développe- ment lent, augmentant très peu de largeur à chaque tour, le dernier un peu plus grand que l'avant-dernier et orné d'un bourrelet carénai sur tout son développement, un peu déclive à son extrémité ; sommet obtus, corné, luisant. Suture profonde. (1) Dédié à M. Laulh Scheureb, qui m'a aidé dans mes recherches. 112 COMMANDANT CAZIOT Ombilic grand, proportionnellement à la grandeur de la coquille, profond, en entonnoir. Ouverture peu oblique, pseudo quadrangulaire, à bord supé- rieur court, presque rectiligne sur 1 1/2°° de longueur ; bord extérieur très peu curviligne, bord inférieur bien arrondi. Péristome tranchant. Bourrelet blanc, porcelané, épais dès l'entrée de l'ouver- ture. Test gris jaunâtre, costulé, à stries irrégulièrement obliques, inégales, le 3* et le 4° tour pourvus de costulations moins fortes et moins grossières que sur le dernier tour. H. 2 ; D. 4""". Cette petite espèce, la plus petite du groupe de VHelix rugosiiiscida de Michaud, ne peut être rapprochée que de VH. touvretensis Caziot, car elle est pourvue, comme elle, d'un cordon carénai costulé, mais elle est beaucoup plus petite (1'^. touvretensis a : H. 4 1/2 et D. 6 1/2™°) : le mode de développement des tours et leur grandeur relative sont aussi différents. Neiîx Grimaldii Oa7Âo{, 1910, /. r,, p. 155, pi. vi. fig. 31-44. PI. IV, %. 16. — If/cabetica Letourneux, 1887, Prodrome Tunisie, m : Locard, 1894, /. c, p. 236. Section TROPIDOCOCIILIS Locard. Hélix conica Drap., 1805, /. c, p. 79, pi. v, fig. 3,5. — crenulata Millier, 1774, /. c, p. 68. — — Locard. 1894, /. c, p. 238, fig. 319, 320. Genre PUPA de Lamarck. Section TOKQIIILLA. Pitpa similis Brug., 1792, l^^ncycl. méth. Vers, II, p. 355. — — Dupuy, 1850, Ilist. Moll., p. 407, pi. xx, fig. 6. Très rare clans les alluvions. Section GllAN01>Ui»A. Pu/jf/ f/rninim Drap., 1805, /. c, p. 83, pi. m, fig. 45-46. Très rare . LISTK DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLLVIATH.ES 113 Genre LAURIA Gray. < Pupa umbilicata Drap., 1805,/. c.,p. 62, pi. m, fig. 39-40. \ Lauria umbilicata Caziot, 1910, Le , p. 338, pl.viii, fig.23. _yj Très commun. Genre PU PILLA Leach. Î Turbo muscoritm Linné, 1758, /. c, éd. X, p. 767. Pupa 7narginata Drap., 1801, /. c, p. 58. V Pupilla muscoru??î LocRvd , 1894, /. c, p. 331, fig. 466-467. Très commun. Genre ISTHMIA Gray. Jsthmia Strobeli Gredler, 1856, Conch. Tiiol, p. 114. — — Clessin, 1877, Moll. Scliweitz, p. 266, fig-. 165. Rare. Isthmia minutissima Hartmann, 1821, In neue Alpine, p. 220, pi. II, fig-. 5. Peu commun. Genre VERTIGO Muller. Vertigo pygmea Drap., 1805, Hist. Moll, p. 60, pi. m, fig-, 30-31. Peu commun. Genre PAGODINA Stabile. Pagodina pagodula Des Moulins, 1830, BulL Soc. Linn. Bordeaux, IV, p. 158, fig. 1, 5. Assez commun. Genre CORYNA Westerlund. Coryna Locardi Bourguignat, in Prodrome Locard, 1882, p. 172 (sans description). — — Locard, 1894, /. c, p. 325 (sans figure). — — Caziot, 1907, Mém. Soc. ZooL France, p. 467, %■ 8. L'échantillon de la Coryna, décrit par Locard dans ses Coquilles de France, est plus court que celui des alluvions du Loup; la description que ce savant malacologiste en a donnée 111 COMMANDANT CAZIOT n'est pas non plus exacte; j'ai dû la rectifier et la compléter dans l(î mémoire de la Société zooloçique ci-dessus visé. (ii-joint le dessin de cette rare et intéressante petite coquille, pour bien indiquer le détail des plis dans l'ouverture (fîg. 1 et 2). Fjg. 1. — Corynu Lo- cardi. Fig. 2. — Coryna Lo- cardi, vue pai' der- rière du dernier tour. Gknrk CLAUSILIA Draparnaud. Clausilia solida Drap., 1805^ Ilist. MolL, p. 69, pi. iv, fig. 8-9. Une seule espèce, dan.^ 10 kiio^i" d'alluvions. Clausilia s p. PI. IV, fîg. U. Je décris, ci-après, l'unique Chnisilia de la section des Albinaria West, que j'ai trouvée dans les alluvions. Les Clausilia de cette section ne se tiouvent (ju'en Grèce. Je l'ai réellement tiouvée dans les débris que j'ai rapportés. Elle n'était ni roulée ni fruste ; par consécpient, si j'en avais trouvé plusieurs, j'en aurais déduit (pi'il en existait une colonie dans la montagne ou (|ne quelque naturaliste s'était livré à des essais d'acclimatation sur les bords rlu torrent, comme cela s'est produit à Toulouse pour la Clausilia bidens^ et à Alger pour la Clausilia Boissieri. ('/est un fait à éclaircir; en tout cas, la foime trouvée difïère notablement des espèces de la section considérée; elle est plus renflée que la Cl. cœrulea, ses stries sont plus fines et Touver- LISTE DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES 115 ture n'est pas ovalaire. Je De l'ai pas baptisée, mais j'en donne la description ci-après : Coquille fusiforme , turriculée , très légèrement renflée, composée de 10 tours, quchpies-uns plats, d'autres légèrement convexes, le dernier avec une ligne gibbeuse à sa partie supé- rieure_, avec une arête cervicale saillante à la base; suture profonde surtout au dernier tour où elle est canaliculée. Ouverture ovale, allongée, un peu rétrécie à la partie supé- rieure, inclinée légèrement de gauche à droite. 1 lamelle supérieure, 2 plis palataux (j'indique ce détail sous caution, car je n'ai pas voulu briser la coquille pour avoir des détails bien nets). Test opaque, gris cendré, jaunâtre, orné de costulations, plus accentuées sur le dernier tour, irrégulières, plus réguliè- rement espacées près de l'ouverture, séparées par des stries plus fortes vers la suture. H. 13; D. maximum 3 """^ (au milieu de la hauteur). Genrb ZUA Leach. Zua subcylindrica Linné, 1767, Syst. nat., n° 1248. — - Locard, 1894, /. c, p, 247, fig. 340. Rare. Zua coUina Drouet, 1855, Franc, contin., p. 46. — var. subventricosa Caziot, 1909, Bull. Soc. TjOoI. France, p. 99, fig. 6. Très commun. Genre C^CILIANELLA Bourguignat. Caecilianella acicvla MûUer, 1774, /. c, p. 150. Achatina adcula Dupuy, 1850, /. c, p. 327, pi. xv, fig. 8. CœciliaueUa acicula Bourguignat, 1854, Aménités malacol., I, p. 217, pi. xviii, fig. 13. Très rare. Acicula ebuniea Risso, 1826, /. c, p, 81. Cœciiia/iella ebarnea Bouig., 1861. Etud. Moll. Alpes-M'% p. 43, pi. 1, fig. 20-22. PI. I\ , fig. 22. CœcUianella Liesvillei Bours., 1856_, /. c, p. 217, pi. xviii, fig. 6-8. Pi. IV, fig. 17. Très commune. 116 COMNfANDANT CAZIOT Ceecilianella prealpiiia Caziot, 1909, Bvll. Soc. Zool. France, p. 102, pi. Il, fîg. 4, (doublée). Peu couiiuune. Céeci/ianella lupensis Caziot, 1909, /. c, p. 102, fig. 2. PI. IV, fig. 20. Peu commune. Genre SUCCINEA Drap. Succinea longiscala Morelet, 1845, MoU. Port., p. 51, pi. ▼, fig. 1. La Succinea loiigiscata est considérée, avec raison, comme une forme spéciale au sud-ouest de la France ; beaucoup de spécimens des Alpes-Maritimes constituent un passage entre la S. elrgans, très commune, et la S. longiscala, mais les quelques échantillons que j'ai recueillis dans les alluvions du Loup, appartiennent indubitablement à cette dernière espèce. Genhe CAliYCHIUM Millier. Carychium minimum Millier, 1774, /. c, p. 125. — — Dupuy, 1850, /. c, p. 427, pi. xxi, lig. 1. Ce Carychium., ainsi que le suivant, est très commun dans les alluvions. L'abbé Dupuy a très bien figuré cette forme, tandis que la figure 480 de Locard, dans ses Coquilles de France, ne représente pas du tout cette espèce. Cela a été la cause d'une mauvaise interprétation dans ma Faune des Mollusques des Alpes-Maritimes. Saraphia bidentata Risso, 1826, /. c, iv, p. 84. Carychium bideiitatum Bourg., 1857, Amén. Malacol., IL p. 45., pi. XV, fig. 12-13. Moins commun que le précédent. Carychium sianicum Caziot, 1909, Le, p. 376. PI. IV, fig. 6. Genre LIMNEA (Ui-uguièrc) Rang. Limnea succijiea Niisson, 1822, Moll. Suec, p. 66. Limnea ovata var. succinea i^\e^s\n, 18S4, Deutsch. MoU.Excurs. r.nm., p. 3S2, fig. 251. Limnea succinea Caziol, 1910, /. r., p. 3(S9, pi. vu, fig. 35-36. LISTE DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLLVIATILES 117 Limneapalustris MûWer, 1774, /. c, II, p. 131, — — Locard, 1893, /. c, p. 40, fig. 22. Limnea truncatula Muller, 1774, var. minor, Caziot, 1910, I. c, pi. viii, ûg. 1-6. Limnea Grimaldii Caziot, 1910, l. c, p. 415, pi. x, fig-. 21 (grossie 5 1/2 fois). Toutes ces Limnées sont très peu communes dans les alluvions. Genre PHYSA Draparnaud. Physa acuta Drap., 1805, /. c, p. 35, pi. m, fig. 10-11. Genre PLANORBIS Guet tard. Planorbis umbilicatus Millier, 1774, L c, p. 160. — — Drap., 1805, /. c, p. 45, pi. ii, %. Il, 12, 15. Planorbis rotundatus Poiret, 1801, Coq. Aisne, p. 93. — leucostoma Dupuy, 1850, /. c, p. 429, pi. xxi^fig H. — roliindatus Locard, 1893. /. c, p. 57, fig. 45. Planorbis albiis Millier, 1774. /. c, p. 164. — reticulatus Risso, 1826, /, c, IV, p. 98. — albus Locard, 1893. /. c, p. 59, fig. 51. Planorbis glaber Jeffreys, 1830, Tr. Linn. Soc. London, XVI, p. 285. — lœvisi Aldei-, 1837, Cat. supp. MoU. Newc. m: Tr. Newcast., II, p. 337. — — M. Tandon, 1855, /. c, p. 442, pi. xxii, fig. 20-23. — glaber Locard, 1893, /. c, p. 61. — — Geyer, 1909, Uusere Land- und Silssw. Molkisk, Stuttgard, p. 85, pi. ix, fig. 9 a-c. C'est une espèce à ajouter à la liste des Mollusques des Alpes maritimes : elle a le test presque lisse, brillant, corné, fauve (presque blanc dans les alluvions), concave en dessus et en dessous. Planorbis Draparnaudi Jeffreys, 1830, Tr. Linn. Soc. London, XVI, p. 386. PI. IV, fig. 26. 118 COMMANDANT CAZlUT Coquille un peu plus grande que le glaber, plane en dessus, concave en dessous ; ouverture subarrondie (tandis qu'elle est ovale chez le glaber) Operculata rULMO.NACEA Gknre ACME Hartmann. [Acicula Hartmann ex parte, non Risso, neqne Leach). Le genre Acme a été récemment le sujet d'études de deux auteurs allemands, le D-" Kobelt (1) et Paul Ehrmann (2). Le premier le décompose ainsi qu'il suit : Genre Acme s. str. avec les sous-genres : 1° Platijla. {Acme fnsca, simoniana) M. T., 18o5. IS'.n, Kobelt et Mullendoiff in : Nachrbl. Deustch. Malak. Ges. XXIX, p. 13, pour des coquilles petites, cylindriques, lisses ^transparentes, à sommet obtus et à ouverture non fendue à la partie supérieure ; 2* Aiiricella Jurinc, in : Helv. Alm., 1817, p. 34. Kobelt et MoUendorir, 1899, Catal. Pneum. Sep., p. 2; coquilles comme chez les Platyla, mais à rides élevées, à ouverture sinueuse, fendue obliquement dans le sens de la suture ; 3° Megalacme Kobelt et Mollend. = Popula Kobelt 1897, in : Nachrbl. Deulsch. Malak. Ges., XXIX, p. 71 (non Agassiz). = Megalacme, 1899, Subg., Acme Kob. et Mollend. in : Nachrbl. Deulsch. Malak. Ges., XXXI, p. 129, coquilles visiblement côtelées en long, sans anneau eervieal ; 4" Jtenea G. Nevill, in : P. Zool. Soc. London, p. 137, 1880 ; Kob. et Moll.; /. c, XXIX, p. 74; pour des coquilles côtelées, ornées ^d'uu sinus horizontal près de l'ouverture ; (1) D' VV. KoiiKLT, Synopsis (Jli- Mollusca Pneumonopoma opislophLalma. {Jahrb., 19l)8). (2; Paul Khrmann. Zur NuturEreschichtc der Landschnecken. Familic Acmidx, (6". li., Ges. Leipzig, 19u8). LISTE DK MOLLUSQUES TEllKESIRES ET FLUVIATILES 119 enfin, le genre Caziotli. Pollonera , BoU. Mus. Torino, XX, n°517, n° 2, 1905. — Kobelt, in : Ilossni. Iconog., N. F., XIII, p. 35, n° 2167, 1907. — Caziot, Moll. Monaco, Alpes-M''^. 1910. p. 4:53. M. Paul Ehrmann propose les subdivisions suivantes : Famille ACMID.^ Kobelt (1) {Acicidida', Gray, 1850). Genre Acme Hartuî., 1821. Sous-genre Platyla M. T., 1855, pour les Acme : banalica Ross. cryptomena Folin. Delprelei Paul. Dupuyi Palad. g7'acilis Cl es s. microspira Fini. sedogyra Palad. perpusilla lleinb. polila HiU'tm. similis Reinh. Stussiîieri Bttg. subdiaphana Biv. trigonostoma Palad. callosa Bttg., du miocène de ïuchoritz. eocœna Oppenh., de l'éocène du Vicentin. folinimia G. Nev., du pleis- tocène de Menton. var. emaciata Nev. var. pachystoma Nev. subfiisca Flach., oligocène et miocène. Sous-genre Popula (Agassiz). Gharp., 1857. AUardi Nicolas (2). Beneckei Andr. Benoiti Bgt. Lallemanli Bgt. lineata Drap. var. subcostata Pini. var. lineolata Pini. var. alpest/'is Pini. var. corcyrejisis Bttg. Moussoni Bttg, sublineata Andr. Diezi Flach., miocène. liiluviana Hocker, pleistoc. filifera SandI,, oligocène. Frici Flach., miocène. Isseli Flach. , id. limbata Reuss. , id. (1).« Pollonera schreibt (Z. c.) zlcmeJcZâ;. Die obige Form ist sprachlich richtiger », (2) Coinplémeats monographiques des genres Larletia, Mnilessieria, Bythinella, Avenionia et Aon-.. {HlsL. ml. et arts uliles, Lyon, séance du 19 juin 1891). Cet Acme est considéré par Goutagne (Note sur les petits Bythinidées des environs d'Avignon, Ibid., séance du 19 décembre 1891) comme un simple Acme lineata Draparnaud 1801. 120 COMMANDANT CAZIOT Genre Plkuracme Kob., 1894 [Mef/alacme Kob. et Môll. 1897), Sous-genre Pleuracme s. str. A. bayoni Poli. ...•,.,.,..„ n — elegantissima Pi ni. — gentilei Poil. — Lelourneitxi Bsrt. — />iron,-e Poil. — speclabUis Ross. — venela Pirona. — (jracillima Ehrmann. Sous-genre Renea Nevill, 1880. A. Moutuni Di\p. 1 .4. Bourguignati^ev. Genre Caziotia Poil. 1905. C. singularis Poil. ' Me basant sur cette dernière classification, je citerai^ dans les alluvioris du Loup, dans le sous-genre Benca, VAcî7ie Moidoni, qui est considéré, à juste titre, comme une espèce rarissime. Elle est de Dupuy (Cat. extram. test. 1849, etHist. des Moll., 1851, p. 529, pi. xxvii, fig. 3), figurée par Locard dans ses Goquillesjde France, 1894, p. 356, fig. 511-512. Je ne l'ai pas trouvée vivante. Les Acme habitent les lieux frais, sous les mousses, sous les bois pourris, sous les pierres, dit l'abbé Dupuy. Korelt ajoute : dans l'argile. Leur nourriture est vraisemblablement des œufs de Limaces nocturnes et de ses semblables. L'espèce, je le répète, est très rare. Je n'ai jamais constaté l'existence de VAcme [Pupu/a) lineata Drap., (jue Dupuy signale, d'api'ès Mouton, dans les environs de Grasse. C'est bien problématique. (Jenre CAZIOTIA G. Pollonera.. Cazio l ia s ing ularis . PI. IV, fig. 18. Lorsque M. C. Pollonera a décrit ce nouveau genre, je n'avais en ma possession, que deux spécimens seulement. Depuis, j'ai eu l'heureuse fortune d'en trouver d'autres, toujours dans les uu'imes alluvions, et l'on peut, dès lors, être assuré de la validité de ce genre (jui a été reconnu d'ailleurs par les auteurs allemands que je viens de citer. Il a été figuré par le D' Kohklt, en 1907, in : Uossmassler, ïconog., N. F., XIII, p. 35, sous le u° "2[()7, et, par moi-même, dans le Bulletin LISTE DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVlATILES fit de la Société zoologiqiie de France, en 1909, XXXIV, p. 103, %• 5. La coquille est comme celle des Acme et des Renea, mais la paroi de son dernier tour est gonflée, comme si un canal courait intérieurement le long de la suture. Cette disposition a une certaine analogie avec celle que présentent certains genres exotiques terrestres, tels que les Opisthoporus, les Riostoma, etc., qui sont pourvus d'un oanal aérifère logé dans le test. Cette disposition a été étudiée, en 1903, par M. Bavay, dans le Bulletin de la Société zoologique de France, p. 140. La découverte que j'ai faite de ce Mollusque indique qu'il existe aussi, dans la région paléarctique, utie espèce qui possède un commencement de tuyau respiratoire, un spira- culutn, ainsi que le désigne M. Ehrmann dans le travail que j'ai signalé. Les Pleuracme, les Renea et les Caziotia forment certaine- ment une véritable série d'un même développement. Genre CYCLOSTOMA Draparnaud. Cyclostoma lidetianum Bourg., 1869, Cat. Moll., diluv. Paris, p. 11, pi. ni, fîg. 40-42. Cyclostoma elegans var. ?najor Caziot, 1907, Excurs. malacol. vallée de la Roya. Mém. Soc. Zool. France, XX, p. 458. Cyclostoma elegans var. major Caziot, 1910, l. c, p. 435. Genre POMATIAS Studer. Pomatias patuhis Drap., 1805, /. c, p. 38, pi. i, fig. 9-10. Cette espèce vit sur les bords du Loup, près La Colle. Genre TRUNCATELLA Risso. Cyclostoma Iruncatuluni Drap., 1805, /. c, p. 40, pi. i, fig. 31. Truncatelia lœvigala Risso, 1826, l. c, iv. p. 125, pi. iv, fig. 57. Truncatella ?nicrolena Boiirguignat, m : B. D. D., Moll. du Roussillon, p. 321, pi. xxxii, fig. 30-32. Je n'ai pas trouvé de T. tî'tincatula dans les ^^alluvions du Loup. 12'2 COMMANDANT (AZIOT Branchiata Famille des lii/thinidx Genre BYTHINIA Gray. C Hélix teiilaciihita Linné, 17H8, /. c, p. 774. ( Bythinia lenlnculata M. -T., 185i3, /, c, p. 543, pi. xxvi, lig\ 7. Paludi)ia impura vai'. b. producta Meiike, 1830, Synop. Meth. Moll., p. 41. Bythinia tentaculata var. [i. producta M. T.. 1855, /. c, p. 5'29, pi. xxxix, %. 39. Bythinia producta Locard, 1894, Byth. Europe, p. 30, pi. vi, fig-. 26. Bythinia tentaculata var. producta Gennaii), 1907, Révision des Bythinia , Feuille i\^a/? fig. 8-10. Bythinella i)'initatis Gaziot, 1910, /. c, p. 460, pi. x, fig. 6-17. Bythinella tenipli Gaziot, 1910, /. c, p. 464, pi. x, fig. 5 et 13. Bythinella Doumeti Locard, 1893, Coq. France, p, 91. — — Gaziot, 1910, /. c, p. 166, pi. x, fig. 3. LISTE DK MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUV1A.TILES 123 Bythinella subdoiimeti Caziot, 1910, /. c, p. 467, pi. x, fig. 7-1 1. En outre, j'ai trouvé les espèces suivantes, qu'il y a lieu d'ajouter à la fauue des Mollusques des Alpes-Maritimes : Bythinella turriculata Paladilhe, 1869, Nouv. Miscellan., p. 121, pi. VI, %. 9-10. — turriculata Locard, 1893, /. c, p, 90, fig, 93. Cette espèce n'a encore été indiquée qu'à Asnières, dans la Sarthe. C'est un curieux cas de disjonction. Bythinella pupoides Paladilhe, 1869, Nouv. Miscell., p. 120, pi. VI, fig. 7. Bythinella pupi/ormis Locard, 1893, /. c, p. 88, fig. 91. PI. IV, fig. 10. Cette Bythinella pupoides transformée en pupiformis, par Locard, est une espèce dont la description a été donnée un peu trop sommairement. Je la complète ci-après : C'est une coquille sensiblement cylindroïde, à fente ombili- cale très peu marquée ; 6 tours de spire convexes, aplatis vers le milieu; croissance plutôt lente que vive, mais progressive; le dernier tour à peine plus grand que Tavant-dernier et un peu plus convexe; le 2" égal en largeur aux deux tiers du dia- mètre du dernier. Suture profonde. Sommet obtus. Ouverture elliptique arrondie, inclinée de droite à gauche; péristome continu, un peu réfléchi, davantage vers la colu- melle. Test blanc argenté, mince, fragile, vitré, transparent, lisse (l'auteur dit : faiblement strié). 11. 2 V,'"'"; D. 1 '"■•". Bythinella rufescens Kiister, 1859, Conch. Cab., p. 41, pi. vin, fig. 31-33. Pi. IV, fig. 2. Bythinella rufescens var. Germanœ. var. nov. La B. rufescens est une coquille petite, sub -cylindrique; 4 tours convexes, l'avant-dernier un peu obèse ; ouverture grande, ovale, semi-circulaire, au bord columellaire réfléchi. Le test est mince, diaphane, presque lisse, un peu brillant et d'une couleur jaune roussâtre. H. 2-27,'"'"; D, l'/i""*. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1911. ,xxiv. — 9 124 COMMANDANT CAZIOT La variété a o tours fort convexes, à croissance vive et pro- gressive ; le dernier, un peu plus grand (jue Tavant-dernier, est médiocrement convexe. Suture marcjuée. Sommet obtus; ouverture ovale arrondie, pres([ue verticale; elle a donc un tour de plus cpie le type, une ouverture moins ample, et l'avant-dernier tour non obèse. H. 2 7,; D. 1 7,'"'". La Bijthinelia riifescens n'a été iudi(|uée jusqu'ici que dans les Hautes-Pyrénées et le Périgord. Genre BELGRANDIA Bourguignat. Paludiua varica Paget, 1854, Anti. nat. hist., p. 454. Belgrandia varica Paladilhe. Nouv. Miscell. malac, p. 125, (4^ fasc, février 1869). PI. IV, fig. 5. J'ai vainement cherché cette espèce où Paladilhe l'avait indi(jué(', c'est-à-dire près la gare du Vai*; je l'ai trouvée dans les alluvions du Loup et, comme elle n'a jamais été figurée, j'en donne l'image sur la planche jointe à ce travail. C'est une petite coquille ovoïde conique, mince, transpa- rente, vitrée; sommet un peu aigu; 5 tours bien convexes; suture profonde ; dernier tour renflé, orné d'une gibbosité variqueuse, assez large au milieu, parallèle au péristome dont elle est assez éloignée. Ouverture oblique, arrondie. II. 2 73; D. 1 •/2'"". Genre PERINGIA Paladilhe Peringia Margaritœ Paladilhe, 1874, Ann. Sci. nat., p. 24, pi. ni, fig. 33-34. PI. IV, fig. 9. Cette espèce a été signalée par l'auteur dans un étang, à l'île Sainte-Marguerite; il n'en n'existe qu'un, saumâtre, .lu IN.-O. de l'Ile, dans lequel je l'ai vainement cherchée; mais j'ai eu la bonne fortune de la trouver, à l'état de rareté, dans les alluvions du Loup. Genre LARTETIA Bourguignat. Les Lartetia n'ont pas encore été signalées dans le midi (à ma connaissance, du moins). Ce sont des coquilles cylindre- LISTK DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES 125 coniques, à spire allongée, au péristome continu, avec la base de l'ouverture saillante en avant et un labre arqué, saillant. Lartetia Raphaëli, sp. uov. (1). PI. IV, fig-. 11. Coquille cylindroïde, très obtuse au sommet; 5 tours 1/2 de spire tiès convexes, la convexité étant plus prononcée vers la suture (le 2'' est boudiné) à croissance vive, excepté pour le premier tour et demi ; le dernier à peine plus grand que l'avant-der- nier et plus petit que le tiers de la hauteur totale ; il est aussi moins globuleux que les autres tours. Suture très profonde. Ouverture ovale allongée, avec le grand p- 3 _ larutia axe légèrement incliné de droite à gauche ; Raphaëii. péristome continu, non réfléchi, le bord inférieur réuni au columellaiie par un callum superficiel. Test mince, fragile, transparent, lisse et brillant. H. 2; D. Vs"-". Cette Lortefia, du groupe de la L. dia/jhana Mich., diffère de celle-ci par ses dimensions et par sa forme cylindroïde; par le relief de ses tours de spire et par la forme de son ouverture. (Il n'y a qu'à comparer avec la figure 117, de Loca-Rd, p. 117, dans ses Coquilles de France, pour être convaincu des différences existantes). Elle diffère de la L. Bourguignati par sa forme non conoïde, le développement de ses tours de spire, la direction et la forme de son ouverture. Genre BYTHIOSPEUM Bourguignat. M. ClessiiN (Deutsch. Excurs. Moll. Fauna, 3^ liv. 1877, p. 334) avait donné le nom de Vilrella à ces petites Paludi- ninées aveugles, à coquille vitrinoïde, qu'il a trouvées dans les oaux souterraines de la Bavière et du Wurtemberg. Ce nom de Vilrella ayant déjà été donné par Swainson, en (1) Dédié à M. Raphaël qui s'est beaucoup intéressé à mes recherches et les a facilitées. 126 COMMANDANT f.AZlOT 1840, pour qualifier une espèce de Bulla, Bourguignat, pour cette raison, créa, pour le remplacer, celui de ThjthiospeAun. Ce genre n'a pas eucore été signalé en France. Je n'en ai trouvé qu'un seul spécimen dans les alluvious du Loup. Il a été reconnu tel par MM. Pollonera et Clessin. Je l'ai baptisé : Bithiospeum Clessini PI. lY, fig. /i. Il a, comme ses congénères, une forme conique tiirriculée (l'opercule paucispiré fait défaut), G tours 1/2 de spire à développement lent et progressif, excepté pour le dernier tour, qui est à peine plus haut que l'avant-dernier ; tours con- vexes, les premiers davantage que les sui- vants, surtout que le dernier, qui est méplat au milieu. Sommet plutôt mamelonné qu'aigu. Su- ture très profonde. Ouverture ovale, l'axe un peu incliné de droite à gauche, Péristome continu, tranchant, bord inférieur et columellaire légèrement réfléchi. Test vitracé, lisse, translucide. 11. 3; I). l"' . Fig. 4. — Dylhiospewii Clessini. Genre MOITESSIEIUA J'ai, dans ma Faune des Mollusques du département des Alpes-Maritimes, déjà signalé l'existence de ce genre dans la source (jui surgit, vers Tembouchure du Var, au milieu d'un pré appartenant à M. Cauvin. Des recherches continuelles dans les alluvions du Loup m'ont permis de découvrir de nouveaux et très rares spécimens, déjà connus d'ailleurs, et que j'indique: ci-après : Moitessieriii Fayoti Coutagne, I88IÎ Feuille natural., XIII, p. lio, lig. G. — — Locard, 181)3, C>uq. France, p, 120, fig. 121. PI. IV, lii;, 8. LISTE DE MOLLIjSQUES TEHKESTUKS ET FLUVIATILES 127 La Moitessieria Fagoti est une coquille presque cylindrique de 6 1/2 à 7 tours de spire, croissant bien régulièrenient, les premiers arrondis convexes, les derniers fortement comprimés; suture bien marquée ; ouverture oblongue, plus haute que large ; striée transversalement. H. 1,7"""; D. Va"". Le type se trouve mêlé, dans les alluvions de la Garonne à Toulouse, avec la M. Simoriidna. Il est très curieux de retrouver cette espèce dans les Alpes-Maritimes. Moitessieria Locardi Coutagoe, 1883, Feuille natiiral, XIII, p. 143, fi^-. 10. — — Locard, 1893, /. c, p. 121, fig. 121. La forme recueillie ne semble pas tout à fait adulte, mais se rapproche beaucoup de la forme dessinée par Coutagne, fig. 10, dans la Révision de ce genre. La figure de Locard, dans ses Coquilles de France, est plus élancée que le type proprement dit. La coquille est subconoïde, à 5 tours de spire bien convexes; dernier tour notablement plus grand que l'avant-dernier; suture profonde; ouverture arrondie, un peu plus haute que large ; stries transversales, visibles seulement sur le rebord péristomal externe ; et, comme toutes les Moitessieria, possédant des malléations, mais arrondies : chez la M. Locardi, les malléations sont irrégulièrement disposées et leur forme est oblongue. H. !••"'" 4; D. Vi"". Genre AMNICOLA Gould. Cyclostoma simile Drap., 1805. Le. p. 34, pi. i, fig. 15. Paludina similis Michaud, 1831, Comp., p. 93. A?nnicola similis Bourg., 18')4, MoU. Alger, p. 238, pi. xiv, fig. 28, 30. Cette Amiiicola est très commune dans les environs de Nice. J'ai constaté que sa forme était constante ; Paladilhe dit pour- tant qu'elle présente de petites variations, ce qui avait engagé l'abbé DupuY, en 1849, à créer une nouvelle espèce. Genre PALUDFSTRINA d'Orbigny Paludestrina lupensis, sp. nov. PI. IV, lig. 1. Coquille conique ; 5 tours, tous bien convexes, à croissance 128 CO. M M A M) A M CAZIOT lente, régulière et progressive, le dernier ayant 1 1/4°"" sur 3 de hauteur totale, régulièrement arrondi. Suture assez profonde. Ouverture ovale, rétrécie dans le haut. Péristouïe mince, tranchant, Iragile, le hord inférieur arrondi, serré, réuni au hord columellaire par une très mince callosité. Test gris bleuâtre, transparent, brillant. H. 3; D. 1 V,">"". Cette Paliidestrina diffère de la P. Macei par sa forme non élancée; son test transparent; ses tours plus convexes; sa suture plus profonde et la hauteur de sou ouverture moins grande. Paludestrina alluvionum, sp. nov. PI. IV, fig 3. Coquille conique, aiguë (comme toutes les Paludestrina); 6 tours de spire, à développement très lent chez les trois premiers tours, prompt chez les trois derniers, les tours deve- nant de plus en plus convexes, le dernier arrondi, pas beaucoup plus grand (pie l'avant -dernier et ayant, pour hauteur, le tiers de la hauteur totale. Suture profonde, bien marquée. Ouverture ovale arrondie. Péristome continu, mince, un peu fragile; hord inférieur arrondi, réimi en haut par une callosité mince au bord colu- mellaire. Test lisse, opaque, blanc jaunâtre (décortiqué par l'acide uln)ique ?). II. 3; D. 1 Vi""". Elle diffère de la P. Macei par sa forme non élancée ; ses tours beaucoup plus convexes ; sa suture plus profonde, son ouverture moins iiaute, etc.. Genue VALVATA Millier. Valvata Jaqueti Caziot, 1909, Ihtll. Soc. Zool. France^ p. 94, pi. 1, li.i;-. /i, 5, G. — — Caziot, 1910, /. c, p. 512. Assez commune. Cknhi: NKIilTfNA Lamarck. Neritn miltreand Hécluz, 1S42. in : Rev. Zool., p. 181. Ncriliua miltrenna Locard, 1893, /. c, p. 130, lig. 134. Haie. LISTE DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILKS 129 Genre PISIDWM C. Ffeiffer. Pisidiiim casertaniim Poli, 1791, Test. Sicil., i, p. G5, pi, xvi, %. 1-6. Pisidium nilidiim Jennyns, 1833, Tr. Camb., p. 394, pi. xx, %. --8. Ce sont les deux seuls Pisidmm trouvés dans le Loup_, près de son embouchure. Sans doute, la partie haute du cours d'eau est trop torrentueuse pour permettre aux Nayades d'y vivre. La faunule des alluvions du Loup comprend donc 35 genres et 93 espèces environ (dans ce nombre 93, ne sont pas compris les Hélices du groupe des Variabiiia?ia). Cela indique bien la richesse en Mollusques de la région niçoise, et cette nouvelle récolte conduit à ajouter à la faune du département les espèces suivantes, non relatées précédemment. Eiicunidus callopisticus Bourg. manœ var. nov. Lartetia Raphaëli Caziot. Bythiospeuni Clessini Caziot. Moitessieria Fagoti Bourg". — Locardi Bourg". Paludestrina lunensis Caziot. — aUuvionum Caz. Hélix lupensis Caziot. — Le M es H Mabille. — Scheureri Caziot. Planorbis glaher Jeffrey s. Bylhinelta pupuïdes Paladilhe. — rufescens var. Ger- A cette faune, d'une source particulière, il convient d'ajouter, pour compléter la liste des Mollusques que j'ai signalés dans le département, les espèces suivantes : 1° Vilrina Stabilei Lessona (1), trouvée sur les bords d'un affluent delà rive gauche du torrent leCians, vers 1830 mètres d'altitude, au N.-E de Beuil, couvert de neige la moitié de Tannée. C'est une espèce piémontaise non encore signalée en France. 2° Lenconia bidentata Montagu (2), qui vit dans les eaux (1) Vilrina Slabilei Lessoua, in : Pollonera, 1894, Monog. de] geiun-e Vitrina p. 16, pi. I, fig. .33, 34, 35 ; et in : Pollonera. Note Mala- colog. liull. Soc. Mnlacol. Ital. XIV, 1889. pi. ii, fig. 14, 15, 16. (2) Voluta bidentata Montagu 1808, Test. Brit., p. 100, pi. xxx, fig. 2. Alexia bidendata Bourguignat 1864, Malacol. Alg., II, p. 1.S7. LeuconiaôidenlatuMonltiVosaito 1906, Articolo sulle Auriculidx, Assiminidx et Trunca'.ellidic del mari d'Europa. Esttrato dal Natura- lista Sioiliano, XVIII, n" 6, Ad. 18. Les Lenconia Gray, in : Turton, (Man. éd. nov. 1840, p. 227 et Syii. Brit. Mus. L"^41, p. 21), se distinguent des Alexia Leach et du Myoso- tella Monterosato par la blancheur de leur coquille et parle ou les 2 plis à la columelle ; ils ont ,en outre, le labre extérieur sans dents. 130 COMMANDANT CAZIOT saumâtres du nord de l'ile Ste-Marg-uerite, au sud de Cannes, en compagnie de Tritncatella lœvigata Risso. Faunl'le des Alluvions du Loup. Genre HYALINIA. Section VITREA. Hy. pseudohjdatina Bgt. — hypoffca Bgt. — crystallina Millier. Section POLITA. Hy. Blauneri Shiittl. — Jiitida MûIUt. — nitidosa Férussac. Genre EUCONULVS. E. callopisticus Bgt. — Morloni .Jeffrey s. Genre HELIX. Section TEBA. H. cinctella Drap. — carthiisiana Mûller, var. mino)' West. — rufilabris Jefl'reys. Section ACANTHINULA. H. actdeata Millier. Section TRIGONOSTOMA. U. obvoluta Millier. Section CAPILLIFERA Honig. H. hispida h. — elaverana Bgt. — coîici/i/iu Jellieys. — lii/jeîiais Caziot. — cillala Venetz. Section DISCUS. H . roUuidata Maller. Section CHILOTREMA. H. lapicida L. Section ZURAMA. H. pulchella Millier. Section XEROPHILA. //. coii.^purcata Drap. — îinifaaciata Poiret. — rugosiuscula Mich. — Le Mesii Mal). — tourrettensis Caziot. — Scheiireri id. — Grimaldii id. — lycabetica Let. Section ÏBOPIDOCOCHLIS. H. coiiica Drap. — crenulata Millier. Genre PVPA. Section TORQUILLA. P . simiik Brug. Section GRANOPUPA. P. granuin Drap. Genre LAURIA. L. iimbiLicata Draj). Genre PVPILLk. P. muscoriim L. Genre ISTHMIA. I. Strobeli Gredl. — ?)i'niutissi)na Hartm. LISTE DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLLVIATILES 13t Genre VERTIGO. V. pygmea Drap. Genre PAGODJNA. Jf. pagodula Des Moulins. Genre COR Y IV A. C. Locardi Bgt. Genre CLAUSILIA. C. solida Drap. Sp. Genre ZUA. Z. subcylindrica L. Z. collina Drouet, var. sub- venir icosa Gaz. Genre C^CILIANELLA. Ç. acicula Mûller. — ebtrrnfia Risso. — Liesvillei Bourg. — prealpina Gaz. — lupensis Gaz. Genre SUCCINEA. G. longiscata Morelet. Genre CARYCHIUM. C. minwmm Mûller. — bidefitatiim Risso. — sianicum Gaz. Genre LIMNEA. L. succinea Nilsson. — paliistris Mûller. — tnmcaiulavdiV. minorWesi. — Grima Idi.i Gaz. Genre PHYSA. P. acula Drap. Genre PLANORBIS. P. umbilicatus Mûller. — rotrmdatus Poiret. — albîisi Mûller. — glaber Jeffreys. — Draparnaiidi Jeffrey s. Genre ACME. A. Moritoni Dupuy. Genre CAZIOTIA. C. singnlaris Poli. Genre CYCLOSTOMA. C. elegans var. major Gaz. Genre POMA TIAS. P. patulits Drap. Genre TRUNCATELLA. T. Icsvigata Risso. — micro leîia Bgi. Genre BYTHINIA . B. tenlaculata L. — producia Menke. Genre BYTHINELLA . B. Doiimeti Loc. — subdoumeti Gaz. — Orzeszkoi id. — trinitatis ici. — lempli id. — tiirriculata Palad. — pupoïdes Palad. — rufescens Kûst. var. Germanœ Gaz. Genre BELGRANDIA. B. varica Pag-et. Genre PERINGIA. P. Margaritœ Palad. Genre LARTETIA. L. Raphaëli Caz. 132 Genre BYTHIOSPEUM B. Clessini Caz. Genre MOITKSSIERIA M. Fagoti Coût. — Locardi id. Genre AMNICOLA. A. similis Drap. Genre PALUDESTRINA P. Ivpensis Caz. COMMANDANT CAZIOT — alliwionum Caz. Genre VALVATA. V. Jaqupti Caz. Genre NEIUTINA. N. ynitlreana Recluz. Genre PISIDIUM. P. casertanitm Poli. — nitidum Jeunyns. EXPLICATION DE LA PLANCHE IV 1 2 3 4 1^ \ 5a s 6 ); 8 8» 9 10 11 12 13 M4 jl4» ( 14'' Paludestriiia lupoisis. ( 15 id. vue de dos. / 15=' Byihinella rnjesccns. ( 16 variélé Gennanœ. 5 16^ Paludestrina alluvionum. ( 16" Bylliioupeum Clessini . ! ^^ Belgraiidia varica. l 17^ id. vue de dos. 18 Carychium sianicum. 18a id. vu de dos. 19 Cori/na Locardi. 20 id. vu (le dos. { 21 MoïLessïeria Fngoti. } 2P id. vue de dos. ( 22 Peringia MargnrUœ. 1 22a Bythinella pupoïdes. i 23 Lartetia Rapluiëli. ] 23a Byihinella Aslicri var. minor. 24 Hclix Schcurcri . 1 25 Ilelia: louvretlansis. / 2î;a vu en dessus. 26 vu en dessous. 26» Hélix Le Meslei. id. vu en dessous. llelix Grimahlii. id. vu en dessous. id. vu en dessus. Cœcilianella Liesvillei. id. vue de dos. Caziolia singalaris. id. vue de dos. Hélix hispida var. conica. Hélix lupensis. Cœcilïaneila Merimei. id. vue de dos. Cœcilianella eburnea, id. vue de dos. Cœcilianella Inpensis. id. vue de dos. Clonsilia sp. Cœcilianella prealpina. id. vue de dos. Planorbis Dvapavnaudi. id. vu en dessous. Mém. S. Z F., XXI l\ 191 1. PI. IV. 9 y II 6 a ^^5. ~' a 14 a l't 1) 41 4 1" H k 4' 4 t i i:i ic. 16 a i:i a 2C) 26 a 21 a m 21 25 a MOLLUSQUES DES ALLUVIONS DU LOUP RECHERCHES FAUNISTIQUES SUR LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DE LA RÉGION DE ROSCOFF C. SCHLEGEL 1. — INTRODUCTION La Région de Roscoff', c'est-à-dire la portion de la côte sep- tentrionale de la Bietagne dont les moyens de la Station biologique de Roscoff ont permis l'exploration scientifique, s'étend sur une longueur de 80 kilomètres environ, depuis l'embouchure de la rivière de Lannion à l'est, jusqu'à celle de l'Aber Vrac'h à l'ouest, et, parmi les îles détachées et au large de la côte continentale, depuis les Triagoz jusqu'à l'ile Vierge. C'est surtout sa portion est, depuis la baie de l'île de Sieck, comprenant les environs immédiats de Roscoff, et les baies de Morlaix et de Lannion, qui, plus riche que l'autre portion, a été aussi la plus explorée. Je demande la permission de ne pas m'arrêter à une des- cription des lieux, inutih^ pour ceux qui, grâce à des séjours au laboratoire de Roscotf ou pour toute autre raison^ con- naissent la région, — inutile aussi pour ceux qui, ne la con- naissant pas, auront tout intérêt à se reporter à la description détaillée et à la carte que contient le travail fondamental de M. le professeur Pruvot sur les fonds et la faune de la Manche occidentale. Je ne m'attarderai pas non plus à une étude complète des conditions bionomiques locales, puisqu'elles ont été établies de façon définitive dans le travail que je viens de citer. Je me contenterai d'en résumer plus loin les conclusions aujourd'hui classiques, afin de bien définir les termes que j'emploierai ])ar la suite. Voici maintenant les conditions dans lesquelles ont été 134 C. SCHLEGEL réunis les matériaux du présent travail, et les points sur les-r quels j'ai l'intention d'insister au cours de son exposé. Les observations qu'il résume portent sur l'ensemble des quatre dernières années. Etant venu passer au laboratoire de RoscoS les saisons de 1907 et 1908, y ayant été attaché à poste fixe, comme naturaliste du Service scientificjue des Pêches maritimes, de novembre 1908 à octobre 1910, y étant ensuite retourné cette année pour y continuer mes recherches, pour une thèse, sur le développement des Brachyoui-es, j'ai pu, pendant ce laps de temps et en raison même de Tobjet prin- cipal de mes travaux, qui me forçait à rechercher le plus grand nombre possible de Crabes, recueillir sur les espèces nord-bretonnes de ces Crustacés leurs mœurs, leurs habitats, nombre d'observations, découvrir ou déterminer d'après les trouvailles d'autrui quelques espèces nouvelles pour la faune, trouver enfin quelques stations nouvelles ou peu connues. Il y avait déjà là un ensemble de renseignements qu'il ne m'a pas semblé inutile de faire connaître. Cherchant ensuite à obtenir eu bac, dans les meilleures conditions possibles, l'éclosion des larves, j'ai tout naturelle- ment été amené à noter les époques de reproduction de ces Crabes, c'est-à-dire les dates extrêmes entre lesquelles ou pouvait rencontrer des femelles <( grainées ». Ces renseigne- ments, qui n'avaient d'abord à mes yeux qu'une valeur docu- mentaire, pourrontacqucrir plus d'importance si on les compare aux résultats d'observations analogues publiées en août 1909 par .1. Clark et concernant les côtes de la Cornouaille anglaise, c'est-à-dire la portion de la côte septentrionale de la Manche, située à la même longitude que la côte roscovite. Comme j'aurai, au cours de ce travail, à établir à deux ou trois reprises des comparaisons entre des formes à déter- mination malaisée, j'ai cru devoir établir dans ces cas des diagnoscs immédiates sous forme de clefs dichotomiques. Four incomplètes qu'elles soient, puisqu'elles n'iuvoquero'.it (pie les caractères extérieurs les plus faciles à constater, elles pourront néaiirnoins servir, quitte à eu vérifier les résultats d'api es les ouvrages détaillés, à la spécification rapide d'échantillons recueil- lis à la grève, par exemple. J'ai enfin cru bon de faire précéder le paragraphe relatif à chaque e-spèce d'une courte lévision de sa synonymie, compre- nant, par ordre chi-onologiipie, les noms employés : 1° par les créateurs de l'espèce et du genre ; LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DK ROSCOFF 135 2° par les auteurs des principaux ouvrages de détermina- tion ; 3° par les auteurs cités dans le texte de cette étude. J'aurai recours, comme je l'ai dit plus haut, pour la dési- gnation des niveaux bionomiques, à la nomenclature adoptée par M. Pruvot, que je résume ici (d'après le tableau qu'il donne lui-même, p. 611) dans ses traits les plus essentiels. I. — Région littorale. A. — Faciès rocheux. 1. Zone subterrestre. — Rochers exposés à l'embrun ou aux fortes lames, à C/ithatnalus, Pelvetia. 2. Zone littorale. — a) Horizon supérieur X Fucus. Roche ou blocs de rochers déplaçables à la main, sur fond de roche ou de graviers grossiers. b) Horizon moyen à Hifnanthalia, avec grottes et rochers surplombants, et cuvettes à Cystosires. c) Horizon inférieur à Laminaires, allant jusqu'à une qua- rantaine de mètres de profondeur. B. — Faciès sableux. 1. Zone subterrestre . — Sables purs à Talitres. 2, Zone littorale. — a). Horizon supérieur, plages supé- rieures à Cardium. b) Horizon moyen, plages inférieures à Solen, herbiers sa- bleux. g) Horizon inférieur, graviers littoraux à Bryozoaires, pas- sant insensiblement aux graviers côtiers. C. — Faciès vaseux (ou d'estuaire). 1. Zone subterrestre. — Banquettes vaseuses des rivières. 2. Zone littorale. — a) Horizon supérieur à roches à Fucus envasées; vase des ports, plages sablo-vaseuses à Arénicoles. b) Horizon moyen, herbiers vaseux, sables vaseux des es- tuaires. c) Horizon inférieur, sables à maerl 136 C. SCHLKGKL IL — Région côtière. A. — Fonds de l'oches avec cailloux, graviers plus ou moins grossiers. (Graviers à Pohjcarpa, fonds à Haies des pécheurs). B. — Fonds de sable pur, intercalés entre les régions de fond précédent, rares et restreints. Enfin, la classification zoologique que j'emploie est celle de BoRRADAiLE (1907). reprise par Calm.\n (1909). Elle a l'avantage, sur la classification classicjue di^ 11. Mn.NK-h]i)\VAUi)S, de tenir compte des rapports étroits des Cyclouiétopes et des Catonié- topes de cet auteur, en les fondant en un même groupe, les Brachi/)'hi/nclin^ — qui, lui-même, se réunit aux Oa-i/rht/ncha de Milnk-H'dw.vrds, pour former le groupe des BracliijgntUha, lequel s'oppose aux deux groupes plus primitifs des Dromiacea et des OxystoDiata. A. l'égard de la classification d'ORTMANN (1901) qui lui res- semble assez, celle de Borradailk a quelques avantages parti- culiers, par exemple celui de séparer les Cori/stidse des Oxyrhynques, auxquels cet auteur les avait rattachés, pour les mettre auprès des Poriunidœ dans les Brachyrhynques. Enfin, sur toutes les classifications antérieures, elle a le mérite de mettre les Oxyrhyn ques, non plus à la base des Brachyoures, mais au contraire au sommet, comme le groupe le plus évolué. Cette manière de voir est confirmée par les faits anatomi([ues, et aussi par l'embryologie, s'il faut en croire les premiers résultats de mes propres recherches sur cette (jues- tion, qui m'ont permis de constater chez Maïa squinado (Herbst), par exemple, une singulière accélération (1). II. — CATALOGUE SYSTÉMATIQUE Tribu des Brachyura Sous-Tribu I. — DROMIACEA. Famille des Dromiidœ. Genre Dromia Fabricius. Dromia vulgaris II. Milne-Edwards. 1837 Dromia vulgai-is II. M\LîiE-KhVf\Rï)S^ 11^ p. 173, pl.xxi,fig.5-8 1853 — — Bi:ll, p. 369. (1) Je m'excuse li'avoir introduit dans ce travail le mot « sur-famille » qui est un néologisme: mais je n'ai pas cru mieux faire que de traduire littéralement le « superlauiily » de BoKKADAiLii. LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DE ROSCOFF 137 \863 Dro77îiavî(lga}'isHKLLi:i{. p. 145 et 31."), pi. iv, fig. 10-11. 1885 — — Carus, p. 498. 1885 — — Kœbler, p. 21. 1892 — — Ortmann, p. 547. 1897 — — Pruvot, p. 10. 1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 15. 1906 — — Norman et Scott, p. 8. 1909 — — Clark, p. 297. D. vulgaris est une espèce purement méridionale, non signa- lée dans la. Manche (H. Milne-Euwards, A. Milne-Edwards et BouviKR [1899], Pruvot), on notée comme y étant très rare (Bell, Clark). Cependant Norman et Scott la citent sans indi- cation de fréquence, et M. Kcehler comme abondante près de Jersey. Le seul échantillon que j'aie eu entre les mains est celai que j'ai déterminé pour la collection du laboratoire. 11 a été péché en 1908, par une profondeur d'une trentaine de mètres, dans des tramails posés au large, au N.-Ë. des roches Duon, c'est-à-dire en plein courant de flot. L'extrême rareté de cette espèce, à Roscofï et dans toute la Manche, me fait considérer sa présence comme tout à fait accidentelle. Sous-tribu II. — OXYSTOMATA Famille des Leucosiidœ, Genre Ebalia Leach. Le genre Ebalia est le seul représentant de ce groupe dans la faune roscovite. Il est lui-même représenté par trois espèces. Ebalia hiberosa (Pennant). 1777 Cancer tuberosus Pennant. 1815 Ebalia Pennantii Leach. 1837 — — H. Milne-Edwards, II, p. 129. 1853 — — Bell, p. 141. 1863 — — Heller, p. 127, 315, 323. 1881 — — Delage, p. 157. 1885 — — Garus, p. 502. 1885 — — Kœhler, p. 21. 1892 — luberosa Ortmann, p. 578. 1894 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 53. 138 C. SCHLEGEL 1897 Ëbalia Pennanti Pkuvot, p. o96, tO. 1899 — tuberosa A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 21, 1906 — — Norman et Scott, p. 1. 1909 — — Clark, p. 297. Ebalia twnefacta (Montagu). 1808 Cancer tumefacius Montagu. 181 o Ebalia Bryerii Leach. 1837 " — H. Milne-Edwards, II, p. 125. 1853 — — Bell, p. 145. 1868 — — Heller, p. 124, 315, 323. 1881 ~ — Delage, p. 157. 1885 — — Garus, p. 501. 1885 — — KdbiHLER, p. 21 . 1892 — Inmt'/acta Ortmann, p. 578. 1894 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 54. 1897 — Brijerii Pruvot, p. 596, iO. 1906 — tumefacta Norman et Scott,, p. 1 . 1909 _ — Clark, p. 297. \ Ebalia Cranchi Leacli. 1815 Ebalia Cranchil Leach. 1837 — - H. Milne-Edwards, II, p. 129. 1853 — — Bell, p. 148. 1863 — — Helleh, p. 127, 315. 1881 — — Delage, p. 157. 1885 — — Carus, p. 502. 1894 — Cranchi A. Milne-Edwarus (;t Bouvier, p. 54. 1897 — Cranchii Pruvot, p. 596, iO. 1906 — Cranchi Norman et Scott, p. 1. 1909 _ Cranchii Clark, p. 297. E. twnefacta est sensiblement moins commune que les deux autres. Ces trois espèces ne sont pas très faciles à distinguer entre elles. Ce n'est qu'après en avoir comparé de nombreux échan- tillons que l'on peut se rendre compte des caractères propres de chacune, qui sont peu saillants, fort peu constants (1), et, (1) Surtoiil chez ii luberoiUy qui présente toulys les l'ormes inlerinédiaires eatre sa forme type et l'espèce Merocrypla bolelifer A. Milne-Edwards et Bouvier, de la Mé9. 1863 — dentatus Hellku^ p. 136, 315, pi. iv_, fig. 1881 — cassivelaunus Dklage, p. 157. 1885 — — Cakus, p. 520. 1885 — — Kœhlkr, p. 21, 46. 1894 a — — Ortmann, p. 30. 1897 cz — — GarstAiNG, p. 223 sqq. 1897 — dentatus Pruvot, p 584, 594, iO. 1906 — cassivelminiis Norman et Scott, p. 2. 1909 — — Clark, p. 285. 6. Ce Crabe habite les plages de sable plus ou moins fin, et même de graviers, à partir du niveau moyen des marées (plages inférieures), et au-dessous. Il n'est pas très rare, mais, étant donnée l'agilité avec laquelle il s'enfouit et circule dans le sable, sa capture est très difficile, ce qui le fait considérer habituellement comme peu commun. La môme raison fait qu'il ne se rencontre que très rarement dans les produits des dra- gages, qui, de plus, se font plus habituellement sur les fonds de graviers grossiers, (|ue sur ceux, beaucoup plus rares, de sable fin, plus favorables à C. cassivelaumis. Dans ces condi- tions, il nous est interdit de vouloir lui assigner une limite inférieure, qui doit d'ailleurs être assez profonde. — Il a été habituellement frouvé au niveau des plus basses marées, dans les plages du Pont-du-Cerf (graviers coquillers), du banc de l'Ile de Balz, de Locquémeau (rivière de Lannion), Saint- Michel-en-firèvH, Locquirec, Terenez, Perharidy, l'Aber Viac'h (sable), enfoncé à faible profondeur, et respirant à l'aide de sou « tube antennaire », afflt'ur'ar)t à la surface du sol. (Voir, pour le mécanisme de cette respiration, Garstang. [1897 d]). L'échantillon de la collection du laboratoire, trouvé parmi des « Algues, à la grève », est apparemment un individu rejeté par accidenta la côte, comuie il ari'ive souvent. J'ai eu des femelles grainées en juin 1910, à Saint-Michel- en-Grève. Famille des Portunidœ Ger)re Carcinus Leach Carcinas mœutis (Pennant) 1777 Cancer mxnas Pennant. LKS CRUSTACÉS nÉCAPOOES RKACBYDURKS DK ROSCOFF 141 1814 Carcinus mécnas Lkacu. 18:54 — — M. Milnk-Edwauds, 1, p. 434. 1S53 — — Bh:ll, |). 76. 18r)l — — A. MlL^'E-ED\VAHDs. p. 391. 1863 ~ — Hkllkr, p. 91. 313, 323, pi. ii, lig. 14-15. 1881 — — Delage. p. 1o(k 1885 — — ('arus, p. 518. 1885 — — Kœhlkr, p. 21. 1894 <5» — — Ortmann, p. 423. 1895 — — Garstang, p. 228. 1897 ~ — pRuvoi, p. o84. 10. 18;>9 — — A. MiLNE Edwards et Bouvier, p. 27. 1903 — — WiLLiAMSON, p. 136 sqq. 1906 — — NoRiM.ViN et Scott, p. 3. 1909 — — Clark, p. 288. Cette espèce est tout naturellement la plus fréquente dans notre voisinage, et celle qui remonte le plus haut. Dans la zone des Fncm^ dès la limite supérieure des fortes marées, on rencontre les Carcimis courant parmi les pierres. Ils ne sem- blent pas, d'ailleurs, descendre sensiblement plus bas que la région des Himanthalia. Le faciès rocheux ne leur est pas une condition particulière : les herbiers et les plages sableuses leur c(mviennent aussi parfaitement, quoiqu'ils y soient ordi- nairement moins fréquents. En temps ordinaire^ ils se tien- nent blottis sur les cailloux couverts d'Algues, parmi les Zos- tères des herbiers, ou simplement reposant sur le sable des plages. Mais, après Taccouplement, les femelles fécondées ga- gnent de préférence les régions d'herbiers vaseux ou sablo-va- seux ; là, elles se cachent sous le surplomb des banquettes qui bordent les chenaux, ou les ruisseaux qui, à marée basse, évacuent Teau des parties supérieures de la grève, ou bien dans le fouillis des rhizomes de Zostères. Elles se tiennent sous cet abri tout le temps d<^ la ponte, et jusqu'à l'éclosion des œufs, c'est-à-dire de deux à trois mois. Ce n'est qu'une fois délivrées qu'elles quittent ces refuges. La ponte dure à peu près toute l'année (Williamson, Clark), et ne semble guère être suspendue qu'en octobre et novembre. Mais il semble aussi que toutes les pontes ne soient pas égale- ment aptes à se développer: à mon avis, les larves nées avant le milieu de février ou après le mois d'août sont destinées à 142 SCHLKGKL avorter,, et, en dehors de cette période février-août, l'on ne ren- contre guère de zoés de C. msenas dans le plankton. Les innombrables échantillons de ce Crabe que Von peut récolter présentent seulement deux systèmes de coloration, l'un et l'autre dans des nuances assez ternes et sales pour que l'on n'ait point à invoquer pour leur explication le fait, pour le Crabe, d'avoir à se rendre invisible parmi des Algues de cou- leurs diverses. Toujours le dos est d'un noir verdâtre, mais la face ventrale et les pattes sont tantôt d'un vert-jaunâtre sale, tantôt d'un rouge-orangé. Or, j'ai remarqué que, dans la grande majorité des cas, les premiers étaient des mâles, les seconds des femelles. Ce ne serait qu'un dimorphisme sexuel sans inté- rêt spécial, si le fait élaif général. Mais le contraire se produit parfois, bien que rarement : des femelles sont vertes, des mâles rouges. Genre Portumnus Leach Portiimnus latipes (Pennant) Pennam. Lkach. H. Milne-IîIdwards, I, p. 436. Bell, p. 85. A. MlLNE-EnWARDS, p. 411. Helleu, p. 1)3, 313. pi. 11, f. 16. Carus, p. 519. Kœhler, p. 21 . Ortman.n, p. 65. Garstang, p. 402. INoRMAN et Scott, p. 2. Clark, p. 287. Il est des plus rares à RoscofF. Un seul échantillon, â ma connaissance, a été trouvé depuis 1907, dans les environs, en septembre 1911. Il présentait le système normal de coloration de l'espèce : gris, marbré de blanc et de brun, de façon à mimer le sable environnant. Il avait été recueilli A Toul-an- Hery, dans le sable des plages inférieures à Solen. L'espèce est d'ailleurs signalée comme rare dans toute la Manche (Bell, Norman et Scott, (aark), mais étant à affinités boréales r<'Con- nues, doit être envisagée comme élément constituant de la faune (1). 1777 Cancer latipes 1814 Porttmimis variegatiis 1834 IHatyonychus latipes 1853 Portiimmc^ variegatus 1861 Pla/yonyc/ttis Latipes, 1863 ' — — 1885 — — 1885 Portiminn? vaviegnlus 1 894 a — latipes 1897 c — — 1906 — — 1909 — — (1) Voir dans Ga.rsta.iio (1897'c) quelques caractères spécifiques de P. lalipes. LKS CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHyOUUES DE ROSCOFf 143 Genre Portunus Fabricius Le genre Portunus est représenté par plusieurs espèces. Portunus holsalus Fabricius 1798 Portwius holsatus Farkicils. 1834 — — H. MiLNE- Edwards, I, p. 442. 1853 — — Bell, p. 109. 1861 — — A. Milne-Edwards, p. 393. 1863 — — Heller, p. 85, 314, 323. 1886 Liocarcinus — {pars) Carus, p. 517. 1885 Portunus — Kœhler, p. 21. 1894 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 28. 1894 (( — — Ortmann, p. 69. 1895 — — Garstang, p. 228. 1897 Liocarcinus — Pruvot, p. iO. 1899 Portunus — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 25. 1906 — — Norman et Scott, p. 3. 1909 — — Clark, p. 289. Portunus marmoreus Leach. 1818 Portunus marmoreus Leach. 1834 — — H. Milne-Edwards, 1, p. 442. 1853 — — Bell, p. 105. 1861 — — A. Milne-Edwards, p. 394. 1863 — — Heller, p. 85, 314. 1885 Liocarcinus holsatus {pars) Carus, p. 517. 1885 Port anus marmoreus Kœhler, p. 21. 1887 — — CoRNisH, p. 309. 1895 — — Garstang, p. 228. 1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 25. 1906 — — Norman et Scott, p 3. 1909 — — Clark, p. 289. Il est à peu près admis aujourd'hui qu'il n'y a point de diffé- rence spécifique entre/*, holsatus et P. m«rmorez/6'. Les légères différences que se sont efforcés de mettre en relief les auteurs ne trouvant point l'identilé assez prouvée, par exemple le plus ou moins de largeur du dactyiopodite du 5* pereiopode, celles 144 C. SCBLKGEL plus considérables — si tant est (|iie la coloration ait une valeur spécifique notable — dans le système de coloratioD_, doivent- elles être considérées comme tenant à des différences de vai'ié- tés (IIkllkr) ou d'âse (Bell, Cornish). ou sont elles simplement individuelles ? J'inclinerais pour cette dernière opinion. En efiet, tous ceux que j'ai pu déterminer, d'après les dia- gDoses de Bell, A.Milnk-Edwahds, etc., comme P. holsatiis, étaient des Crabes pris en haute mer, où on les rencontre par b us nageant, ni de holsatus à la côte. Il n'est pas impossible, par conséquent, que les difïe- rences de coloration ne tiennent (|u'à un genre de vie diffé- rent, auquel le jeune Crabe n'est pas prédestiné, mais cjui n'est déterminé que par les circonstances dans lesquelles sa méga- lope se trouve au moment de la dernière mue, selon qu'elle tombe sur un fond de sable pour devenir fouisseuse, ou (ju'elle est emportée en haute mer pour devenir nageuse. — Ce n'est ici qu'une hypothèse, que je n'ai pu vérifier : j'espère en avoir l'occasion par la suite, lorsque je pourrai étudier le dévelop- pement de cette espèce. Par ailleurs, j'ai cru constater que les divers caractères dis- tinctifs de ces deux « espèces », bien peu nets, de l'aveu même des auteurs qui les indicjuaient, étaient sujets à une variation considérable, ce qui contribue à leui' ôter toute valeur. (Voir une observation analogue de Coknish.) De femelles ovigères, je n'en ai rencontrées que de P. holsaiiis (juillet), lait qui, joint à la taille plus faible des P. inarmorcus^ pourrait apporter un argument à la thèse (pii xoudrait faii-e de cette dernière forme le jeune P. hohotiis (Cohmsh). Poritonis drpurator (Fennanl). 1777 ('(inrcr (Ic/iitrdtor var. Pknnant. 18M l'niiKiiux — Leach. IS.Ti — /ilicalns Jl. Milne-Euwauks. 1, p. 442. IS.'J;} — (Ifpunilor Bell, p. 101. 1WAKDS,l,p.U1,pl.Xlv'"%f.ll-12 1853 — — Bell, p. 90. 1861 — — A. MiLNE- Edwards, p. 398. 1863 — — Heller, p. 82, 313, pi. ii, fig. 11-13. 1881 — — Delage, p. 156. 1885 — — Carus, p. 516. 1885 — — Koëhler, p. 21, 50. 1894 a — — Ortmann, p. 69. 1895 — — Garstang, p. 228. 1897 — — pRuvoT, p. 584, iO 1906 — — Norman et Scott, p. 2. 1909 — - Clark, p. 289. F. puber^ l'espèce la plus commune du g-enre, se présente aux mômes niveaux que Carcinm mœnas, quoique ne remon- tant jamais aussi haut. Il est plus spécialement cantonné sur les fonds rocheux, caché sous les blocs déplaçables à la main, ou dans les fissures et les grottes : c'est ainsi (ju'on le rencontre en abondance, parmi les Fucus, les llimanthalia et môme les Laminaires au Bistarz (lie Verte), à Duon, au Bizek, au Beclem, et en général sur tous les îlot.s rocheux, de ce dernier type, dans la baie de Morlaix. C'est de tous les Portunus le plus mauvais nag-eur. Je ne l'ai jamais trouvé dans les pro- duits de di-agage, ni même dans les tramails posés un peu profondément. Par contre, sa voracité le fait prendre très sou- LES CRUSTACÉS DÉCAPODES IlRACnYOUUES DE ROSCOFF 147 vent dans les casiers mouillés par 10 à 15 mètres de fond, sur fond de roche, un peu partout. La période de reproduction s'étend de mars à juillet. Portunus arcuatiis Leach 1815 Porttmus arcuatus Leach. 1834 — Rondelettii H. Milne-Edwards, 1, p. 444. 1853 — arcuatus Bell, p. 97. 1861 — — A. Milne-Edwards, p. 399. 1863 — — Heller, p. 88, 314, 323. 1885 — — Carus. p. 517. 1885 — — Kœhler, p. 21. 1894 a — — Ortmann, p. 71. 1895 — — Garstang, p. 228. 1897 — — Pruvot, p. iO. 1906 — — Norman et Scott, p. 3. 1909 — — Clark, p. 290. Habitant des profondeurs peu considérables_, on le rencontre à la grève, au plus bas de l'eau, ou à la senne, ou dans les tramails posés près de la côte, toujours sur fond de sable. Ce joli Crabe de couleur bleue ou vert-bleuâtre n'est pas très commun dans les environs de Roscoff ou du moins ne l'est pas partout : car je sais qu'en certains points de la côte E. de la presqu'île de Roscoff, que je n'ai pu, malheureusement, dé- couvrir, il se trouve en assez grande abondance, Portunus corrugatus (Pennant) 1777 Cancer corrugatus Pennant. 1814 Portunus — Leach. 1834 — - H. MiLNE Edwards, I, p. 443. 1853 — — Bell. p. 94. 1861 — — A. Milne-Edwards, p. 401. 1863 — — Heller, p. 86, 314. 1881 — — Delage, p. 156. 1885 — — Carus, p. 516. 1885 — — Kqehler, p. 21. 1894a — — Ortmann, p. 70. 1897 — — Pruvot, p. iO. 1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvikr. p.25. 1906 — — Norman et Scott, p. 3. 1909 — — Clark, p. 290. 148 C. SCHLEGEL P. cotTîigaïus u'eat pas très rare_, et c'est de tous 1rs Portuniis roscovites celui dont l'extension verticale est la plus grande : Il se trouve parfois à la iirève, sur les plages de sable grossier ou de gravier (Beclein, Locquirec, Pont-du-Cerf), et aussi dans les dragages les plus protonds (Dr. 45-51, par plus de 100 mètres), ainsi enfin qu'à des profondeurs intermédiaires^ par exemple dans le maerl (4-10 mètres). Cette dernière station, ainsi que les giaviers littoraux avoisinants, jus(|ue vers 40 mètres de profondeur, semblent être cependant sou véiitable habitat. Les échantillons du mserl acquièrent une belle colora- tion rouge à maculatures bleues, vertes ou blanches, qui les rendent difficiles à distinguer du fond. Je n'ai point^ j)oui' ces deux dernières espèces, de renseigne- ments quant aux dates de reproduction. Famille des Atelecydidœ. Genre Thia Leach TJda polita Leach. 1814 Thia polita Leach. 1837 — — H. MiLNE Edwards, II, p. 144, pi. xiv bis. fig. 14. 1853 — — Bkll, p. 36o. 1863 — — IIkllkr, p. 134, 315, pi. iv, fig. 7. 1881 — — Delagk, p. 150. 1885 — — Carus, p. 519. 18S5 ~ — K»:hli.:r. p. '21, 46. 1894 6— — Ortmainn, p. 430. 1897 — — PiujvoT, p'. 594, 10. 1909 — — Clark, p. 286. Comme Corysles, Thia est un crabe fouisseur, mais dont l'agilité est bifîii moindre. 11 est aussi bien plus rare. Il est vrai qu'en raison de sa faible taille (;t de sa couleur grise, peu voyante, il peut souvent, comme Ta fait remarquer Clark, échapper aux recheiches. Mais je ne Tai personnellement, quoi(pie le cherchant spécial, meut, découvert (pie l'arenient, au banc de l'Ile de liaiz et d/ins l'Aher (sable à gros gr-ains). L'échantillon de la collection du lalxu-aloire a été trouvé à Roc'h Zu, à l'entrée du [)0i-t de lioscolf. Pkuvot le signale éga- lement au Font-dn-Cerf. 'J'ons ces |)oinls corresi)ondenl à l'ho- rizon moyen de la zone littorale. Je n'ai jamais icnconti'é de femelles ovigères. LKS CRUSTACÉS DÉCAPODKS ItlUCHYOUKES 1)K UOSCOFF 149 Genre Atelecyclus Leach. AtelfCijchis se})temde7Uatns Leach. 1814 Atelecyclus septemdentatus Leach. 1837 — heterodon H. Milne-Edwards. II. p. 143. 1853 — — Bell, p. 153. 1863 — — Heller, p. 133, 315, 323. 1881 — - - Delage, p. 157. 1885 — — Carus, p. 519. 1894 — — A. MiLNE Edwards et Bouvier, p. 36, pi. V, lig. 6-11. 1894 h — septe?ndentahi>i Ortmaînn, p. 422. 1897 b — heterodon. Gahstang, p. 396. 1897 — — Pruvot, p. 10. 1899 -- septeindentatus A. Mil.nl-Edwards et Bouvier, p. 23. 1906 — — Norman et Scott, p. 2. 1909 — — Clark, p. 286. A. septenidentalMS ne parait qn'accidentellemeut remonter jusqu'à la région intercotidale (2 individus à Mean Matt, sous Callot, dans les rochers, au niveau du haut des herbiers, (14aoûtl9Il) : c'est un habitant des graviers et des sables lit- toraux et côticrs, où habitent également les Raies, qui lui donnent la chasse avec acharnement (Cf. les divers auteurs anglais cités). Il est très rarement pris dans nos dragages, et plus souvent dans les tramails ou les filets à Raies : le fait d'échapper à la drague tient sans doute aux habitudes fouis- seuses de ce Crabe, aussi développées, d'après Garstang [1897 Cj, que celles de Corystes, ce que je n'ai pu par moi- même vérifier. — Mais il est réellement assez rare, comme d'ailleurs dans toute la Manche (A. Milne-Edwards et Bouvier [1899]), et je m'étonne que Clark l'ait trouvé fréquent sur les côtes de Cornouailles. Époques de ponte : mai, juin. Les femelles sont plus rares et plus petites que les mâles. Famille des Cancridœ Genre Cancer Linné. Cancer pagurus (Linné). 1766 Cancer pagurus Linné. 150 C. SCHLEGKL 1853 Cancer 1863 — 1865 1881 Plati/carciniifi 1885 Cancer 1885 — 1894 b — 1895 — 1897 Platycarcinns 1897 Cancer 1906 — 1909 — 1834 Platycarcinns pagnrus H. Milne-Edwards, I. p. 413, pi. XVI, fig. 15. — Bell, p. 59. — Heller, p.62,313,323, pl.ii,fi8-. 3. — A. MiLNE- EDWARDS, p, 186. — Delage, p. 156. — Carus, p. 511. — KoEnLER, p. 21, 50. — Ortmann. p. 424. — Garstang, p. 228. — Pruvot, p. 584, 590. — Pruvot, p. iO. — jNorman et Scott, p. 4. — Clark, p. 292. C. pagnrus est le compagnon habituel de Porttmns puber, remontant avec lui jusqu'à la zone des Fucus, et descendant un peu plus bas (jue lui, jusqu'à 15 ou 20 mètres de fond, profondeur à laquelle I'oh mouille ordinairement les casiers à Homards, où il se prend en abondance. Il se tient habituelle- ment à l'abri des blocs de roche roulés sur la grève, parfois dans les fentes. Il est exceptionnel sur les fonds sableux ou vaseux. Malgré sa grande force et ses pinces redoutables, c'est le plus paresseux et le moins sauvage des Crabes. En tous cas est-il facilement vaincu par les Poulpes qui en font une grande consommation, et les amas de carapaces vides de Ca;«cer devant les creux de roche habités par ces Molluscjues sont-ils caracté- ristiques. Il est difficile de lui attribuer une époque précise de repro- duction et la difficulté de se procurer des femelles graînées en est une cause. Mais je crois cependant, avec Clark, qu'elle dure toute l'année. Genre Pirimela Leach. Pirimela denliculata (Montagu). 1808 Cancer dcrUicn'atus Montagu. 1818 Pirimela denticuiata Leach. 1834 — - II. Milne-Edwards, 1, p. 424. 18.53 — — Bkll, p. 72. 1.S63 — — IlELLEK,p.64, 313,323, pi. n,.fig. 4. LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOUIIES DE ROSCOFF 151 1865 Pirimela denticulata A. Milne-Edwards, p. 207. 1881 — — Delage, p. 156. 1885 — — Carus, p. 512. 1885 — — KoEHLEu, p. 21, 40, 50. 1894 6 — — Ortmann, p. 422. 1895 — — Garstang, p. 222. 1897 — — Pruvot, p. iO. 1906 Perimcln — Norman ei Scott, p. 4. 1909 Pirimela — Cj,ahk, p. 291. Ce petit Crabe est un des plus rares de larégion.Je ne crois pas qu'on Tait rencontré fortau-dessus ou au-dessousde la hau- teur moyenne des marées, et jamais sur terrain sableux, ainsi d'ailleurs que tous les Cancériens. lise trouve sous les blocs de rochers ou dans les fentes, au niveau des Himanthalia, soit parmi les Cystosires (lie Verte), soit dans les grottes (Duon, Perharidy). J'ai rencontré une femelle grainée en mai. Famille des Xajithidse Genre Pilumnus Leach. Pilummis hirlellus (Linné) 1766 Cancer hirlellus Linné. 1814 Pilumims — Leach. 1834 — — H. Milne-Edwards, 1, p. 417. 1863 — — Heller, p. 72, 313, pi. ii, fig. 8. 1881 — — Delage, p. 156. 1885 — — Carus, p. 513. 1885 — — KûEHLER, p. 21, 50. 1894 — — ^ A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 38. 1894 h — — Ortmann, p. 440. 1895 — — Garstang, p. 228. 1897 — — Pruvot, p. 587, 10. 1906 — — Norman et Scott, p. 4. 1909 — — Clark, p, 291. Très fréquent sur les fonds rocheux, il se rencontre dans la région intercotidale, et descend jusque dans les graviers litto- raux, par 40 mètres de fond. Mais sa station de beaucoup la plus fréquentée est la partie supérieure de la zone des Lami- naires: les bulbes de Saccorliiza bidbosa Lamx. en renferment 152 C. SCHLKGEL très souvent un ou plusieurs échantillons, et c'est, de mai à août, le meilleur endroit pour trouver des femelles graiuées. Souvent leur couleur d'un brun fauve fait confondre coni[)lète- ment les Pilumnns avec les souches d'Algues brunes (Lami- naires, Alai'ia) parmi lesquelles elles se cachent. Mais une autre station remarquable de ce Crabe est fournie parles blocs d'IIermelles, qui bordent les plages de sable, au pied des rochers. (3es Vers édiiient par l'amas de leurs tubes des masses atteignant parfois deux mètres et plus de haut, et c'est dans les ant'ractuosités de ces blocs que se rencontrent les Pilumnns (Locquirec, Lodiuémeau). Ce niveau est le uiême que celui des Laminaires sur fonds rocheux. Genre Xantho Leach. Xantho floridus (Montagu) 1813 Cance?' floridus Montagu. 1813 Xantho incisas Leach. 1813 — florida Leach. 1834 — floridus H, M ilne- Edwards, I, p. 394. 1853 — florida Bell, p. 51. 1863 — floridus IIiller, p. 67_, 313. 1881 — florida Delage, p. 156. 188a — — Cakus, p. 512. 1885 — — KoEHLER, p. 21, 40, 50. 1894 — floridus A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 33. 1894 6 — — Ortmann, p. 445. 1895 — — Garstang, p. 228. 1897 — florida I>ruvot, p 584, iO. 1898 — floridus Bouvier, p. 133 sqq. 1899 — - A. Mu.ne-Edwauds et Bouvier, p. 29 sqq. pi. ui, f. 2; pi, IV, fig. 19-23. 1906 — — Norman et Scott, p. 4. 1909 — incisus Clark, p. 291. X. floridus est un des Crabes très cotnmuns de lîoscofl". On peut facilement, en une marée, en recueillir une quarantaine devant le laboratoire môme, sur le banc de Bistarz, derrière l'ile Verte. C'est sur toutes les parties rocheuses de la côte, parmi les blocs déplaçables ù la main, d-puis la région des Fucus justju'îl la partie supérieure de celle des Lamimiires, qu'il se rencontre ordinairement : de telles stations existent LES CRUSTACÉS DÉCAPODES nUACHYOURES DE ROSCOPF 153 en particulier au Bistaiz, au Beclem, à Callot, à Duon, etc. La couleur est habituellement brune chez les individus âgés, les pinces restant toujours noires, mais elle varie dans toutes les teintes du brun chez les jeunes, allant du jaune au roui^e lie de vin. Parfois des maculatures blanches sur la cara- pace imitent assez bien les cocjuilles de Spirorbes. Les femelles se rencontrent portant leurs œufs d'avril à juin. Xantho rivulosiis Risso [hydrophiliis Herbst?) 178'2 Cancer hij drophilusl Heeibst. 1816 Xantho rivulosiis Risso, 1834 — — II. Milnk-Edwards, I, p. 394. Bkll, p. 54. Heller, p. 66, 313, 323. Delage, p. 156. Carus, p. 512. Kœhler, p. 21, 40. Or I MANN, p. 445. Pruvot, p. iO. BouviKR, p 133, sqq. A. MiLNK- Edwards et Bouvier_, p. 29, S(j([.. pi. m, fii^'. 1, pi. IV, fig-. 17-18. Norman et Scott, p. 4. — Clark, p. 291. X. riviilosui partage entièrement les habitudes et les sta- tions de X. fl ividus^ mais il est sensiblement moins fréquent : en moyenne, une récolte de Xantho contient trois quarts de floridus contre un de rivulofius. Il a été signalé à Roscofl, malheureusement sans indication de fréquence, par MM. Delage et Pruvot, ainsi que sur la côte anglaise par Garstang, Norman et Scott. Cependant, Clark en Cornouailles, Kœhler à Jersey Tout aussi trouvé moins fréquem- ment que l'autre espèce. Il peut y avoir une grande incertitude dans la détermination de ces deux espèces, si l'on sen tient aux diagnoses de Bell et de H. Milnk-Edwards, l'une et l'autre insuffisantes, et la secoude mêuie fausse, car le caractère de cannelure des pattes antérieures est essentiellement variable et d'ailleurs commun aux deux espèces. Mais M. Bouvier a fait paraître en 1898 et de nouveau en 1899, avec A. Milne-Edwarus, une diagnose com- 1853 — rivulosa 1863 — 1 fifii rivulosus looJ — 1885 — rivulosa 1885 — rivulosus 1894 b - — 1897 — rivulosa 1898 — rivulosus 1899 — — 1906 - hydrophil\ 1909 — — 154 C. Sr.HLKGKL ])\èie des Xant/io des mers d'Europe, contenant, outre ces deux es- pèces, X. ^«6erc?//a^«5, que je n'ai jamais trouvé A Roscoff. Cette diagnose fait appel surtout aux caractères tirés de la forme delà carapace, de celle des méropodites des pattes mâchoires posté- rieures, et de celle de la laciuie externe des pattes mâchoires antérieures. Je reproduis ici ceux de ces caractères qui sont immédiatement visibles à l'extérieur, en vue d'une détermina- tiou rapide. Je cite M. Bouvier : « Front assez fortement infléchi ; — méropodile dos pattes; ambulatoires armée d'épines ou de dents sur son bord supérieur ; niéropodite des pattes mâchoires ex- ternes sans saillie externe bien proéminente, le bord antérieur de l'article étant plus Cdurl que sa longueur.. . Lobes et sillons de la carapace Uè< accentués; souvent des anfractnosités sur la partie antérieure du test et sur le> jialles A', floridus. Front [teu inlléchi ; — pâlies ambulatoires inermes : — méropodite des pattes mâchoires externes à saillie externe très proéminente, le bord antérieur de l'article étant plus long que sa longueur et que son bord postérieur. . . Lobes et sillons de la carapace peu accentués ; pas d'aulracluosités sur le test ni sur les pattes. . . A', rivulosus. » Il est d'ailleurs facile de confondre les jeunes des deux es- pèces, surtout parce qu'ils portent sur leurs quatre dernières paires de pattes des poils longs et touffus. C'est pourquoi le caractère invoqué par Bkll, relatif au plus ou moins de pilo- sité des pattes, n'est pas à retenir. Famille des Pinnotherida^. Genre Pinnoïhkres Latreille. Piiinotheres piswn (Pennant). 1777 Cancer pisntn Pknnant. 1777 — miniitus Pennant. 1801 Pimiol/ierps pisum Latueu.li';. 1837 — — H. .\liLNi-Ki>wAui)s, 11, p. ;n. 1853 — — Beli,. p. 121. 1803 — — Heller, p. 1J7,314, pl.Hi, fig. 11-13. 1881 — — DELA.iE, p. 157. 1885 — — Carus, p. 520. 1885 — — Kœhler. p. 21. 18î)4 c — — OuTMANN, p. (399. 1887 — — PnuvoT, p. iO. 1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 38. 1900 — — NoR.MAN et Scott, p. -i. 1909 — — Clark, p. 285. LES CRUSTACÉS DÉCAPODES nRACHYOlJRES DE ROSCOFF 155 P. pisum, commensal habituel des Moules, dans la cavité palléale, se trouve donc, comme et avec elles, sur la partie exposée aux vagues du largue, de tous les rochers et ilôts rocheux, à condition que le substratum soit solide, formé de roche consistante, et non de blocs éboulés ou remaniés par la mer (Joubin). Comme niveau bionomique, comme l'ont fait reraari|uer M. Pruvot et l'auteur précédent, cette hauteur cor- respond à la zone des Fucus que les Moules remplacent sur les parties battues, là où ces Algues ne pourraient pas vivre. Les meulières les plus développées des environs sont à la Méloine, à Duon,au Béclem, au Bizek, à la pointe de l'ile de Sieck, etc. Aux environs de Locquirec, le voisinage à faible distance de rochers à Moules et de rochers à Fucus montre bien l'identité de hauteur des deux niveaux. Plus bas, d'ailleurs, là oii les Moules ne se rencontrent plus, P. pisum se trouve parfois dans les Ca?'dium {C. eckinatum Linné), les Venus, les Huîtres. Les femelles, avec leur cargaison d'œufs relativement gros pour leur taille (ils sont plus gros que ceux de Carcinus, pour des femelles d'au plus 1 cm. de long), se rencontrent de mai à août. Pinnotheres vcterum Bosc. 1829 Pinnotheres veterum Bosc. 1837 — — H, Milne-Edwards, II, p.32. pl.xix, fig. 7-8. 1853 — — Bell, p. 126. 1863 — — Heller, p. 118, 315. 1881 — — ?Delage, p. 157. 1885 — — Carus, p. 520. 1897 — — Pruvot, p. iO. 1899 — — A.MiLNE-EDWARDsetBouviER,p.38. 1906 — — Norman et Scott, p. 5. 1909 — — Clark, p. 285. Cette espèce est aussi assez commune. Mais, tandis que les hôtes habituels que lui attribuent tous les auteurs sont les Mollusques du genre Pinna, chose que je n'ai pu vérifier à Roscoff, n'ayant pu obtenir de Pinnes vivantes, — je l'ai par contre rencontrée fréquemment, dans la cavité branchiale de l'Ascidie Ascidia mentula O.-F. MilU., qui vit sur les rochers à Fucus, à Rimanthalia et aussi à Laminaires. — Ce commen- Mém. Soc. Zool. de Fr., 19U. xxir-U 15() C. SCHLEGEL salisme avec un Tiinicier, que je n'ai pas trouvé cité pfir un seul auteur sinon M. Delage, qui signale un « Pinnotheres voisin de veterwn. dans la tunique des Cyntkia » (1), est bien connu de tous ceux qui ont tant soit peu fré(|ueulé les grèves de RoscofF, où beaucoup à' Ascidia se trouvent contenir ce commensal. Les femelles grainées se rencontrent habituellement de juin à août. Famille des Grapsidœ Genre Pachygrapsus Stimpson. Pachygrapsus marmorahis (Fabricius) 1787 Cancer mannoratiis Fabricius. 1837 Grapsus varius H. Milne-Edwards, II, p. 88. 1863 Pac/ujgrapsus marmoratus Uellv:i\, p. 111, 314, pi. m, fig. 8-10. 1881 Grapsus varius Dklage, p. 157. 1885 Pachygrapsus marmoiatus Carus, p. 523. 1894 Leptograpsus — A. Milne-Edvvards et Bouvier, p. 48. 1894c Pachygrapsus — Ortmann, p. 710. 1897 Grapsus varius Pruvot, p. 583 et iO. 1897 Pachygrapsus ma}'?noratus Prvvot, p. iO. 1899 — — A. Milnk-Edwards ET Bouvier, p. 37. Ce Crabe si commun dans le golfe de Gascogne et la Médi- terranée est par contre fort rare à Roscoll. On le rencontre au-dessus du niveau supérieur des marées, parmi les rochers kChlhamalwi et à Pe/tT^2«, àTisaoson (échantillon de la collec- tion du lal)orat,oii-e), à Perharidy. Ce serait le seul Crabe habitant normalement la zone sublerrcslre. Mais il serait très possible qu'il ne soil pas indigène, ni môme importé par des moyens naturels, mais que qudipies individus se soient trou- vés de temps en temps rapportés par (pielcprun des bateaux viviers qui vont chercher la Langousl(i sur les côtes du Maroc et du Portugal, pour le compte d'un industriel du pays. Je n'ai pas de renseignements sur les dates de reproduc- tion. il) V. GouRRKT (p. 15 sqq.) cite bien un Pinnotheres parasite dVi. men/i/la, dont il reiiiurquo que la l'''-' zoé ressemble de tous points à celle d'un P. veterinii vimiu d'une Vinna Iruncuta, mais il y voit un^ nouvelle espèce, qu'il ne décrit (finileurs pas : dans ces conditions, nous ne pouvons savoir s'il a poussé assez loin la coin- parni'inn entre les adultes, ce qui aurait été très intéressant. LKS CRUSTACÉS DÉCAPODES nRACFlYuURKS DE ROSCOFF \'M Sur-Famille 2. — Oxi/rlujncha Famille des Macropodidœ Genre Inacbus Fabricius Iiiachus donjnchm Leach 1814 Inachus donjnchns Lkach. 1834 — — II. Milne-Edwards, I, p. 288. 1853 — — Bell, p. 16. 1863 — — IIeller, p. 34, 312. 1881 — — Delage, p. 156. 1885 — — Carus, p. 505. 1885 — — Kœhler, p. 20, 50. 1894 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 6. 1897 — — Pruvot, p. 596, iO. 1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 45. 1906 — — Norman et Scott, p. 7. 1909 — — Clahk, p. 295. Inachus dorsettensis (Penaant) 1777 Cancer dorsettensis Pennant. 1798 Inachus scorpio Fabricius. 1834 — — H. Milne-Edwards, I, p. 288. 1853 — dorsettensis Bell, p. 13. 1863 — scorpio Heller, p. 31,312,323, pi. i, %. 7-11. 1881 — dorsettensis Delage, p. 156. 1885 — scorpio Carus, p. 504. 1885 — dorsettensis Kœhler, p. 20. 1894 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 6. 1894 « — — Ortmann, [). 37. 1897 — — Pruvot, p. 596, iO. 1897 — scorpio Pruvot, p. iO. 1899 — dorsettensis A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 45. 1906 — — Norman et Scott, p. 7. 1909 — — Clark, p. 294. Je ne saurais séparer l'un de l'autre ces deux Crabes qui partagent si complètement les mêmes mœurs et les mémeiç habitats. La profondeur à laquelle ils se rencontrent est déjà grande : à partir de 30 mètres, la drague ou les fauberts manquent rarement d'en capturer. Les fonds où ils se rencon- trent habituellement sont les « graviers à Bryozoaires » (Pru- 158 C. SCULEGEL vot) de la zone littorale^ et les graviers à Polycavpa, plus profonds. Leur présence sur les fonds de sable pur se voit aussi, mais sur les fonds de roche pure elle est des plus rares : j'ai cependant trouvé /. dorsettensis parmi les Laminaires. Mais, au point de vue de la fréquence, il faut remarquer {[ue 1. doryiichus est sensiblement plus commun quY. dorset- lenais, et surtout à partir d'une certaine profondeur : c'est peut-être à cause de cette circonstance qu'H. Mllne-Edwards déclarait « inconnue » la femelle de donjnchus, qui est telle- ment abondante dans les produits de dragage, en été. Cepen- dant le fait inverse est signalé sur la côte de Devonshire et de Cornouailles par Norman et Scott et Clark : pour eux, /. do?'- settensis est plus abondant. Dans l'une et l'autre espèce, la femelle porte ses œufs pen- dant tout Tété et la période d'éclosion des larves semble se prolonger jusqu'en septembre. Inachus leptochirus Leach. 1S15 Inachiis leptochirus Leach. 1834 — lepto)'////7ichus (cyTO/r?), H.Milne-Edwards, I, 289. 18'')3 — leptochi?ms Bell, p. 18. 1863 — — Heller, p. 32, 312. 18S5 — — Carus, p. 504. 1885 — — Kœhler, p. 20. 1894 — — A. MiLNE-EDWAunset Bouvier, p.7. 1899 -- — A.MiLNE-EDWARDsetBouviEH, p, 45. 1906 — — Norman et Scott, p. 7. 1909 — — Clark, p. 295. /. leptochirus est beaucoup plus rare que les précédents, et ne semble jamais remonter plus haut que la limite supérieure de la région côtière (50™ environ). Sur 5 échantillons qu'il m'a été donné d'observer, 4 étaient des mâles de belle taille, portant la callosité calcaire sternale caractéristique de l'espèce. Le cinquième était une femelle malheureusement sans œufs, de sorte que je n'ai nul renseignement sur l'époque de la ponte. Cet Inachus habite les fonds de graviers habituels de la Manche. Il se distingue aisément des deux précédents (indépendam- LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DE ROSCOFF 159 ment du caractère des mâles cité précédemment). Voici un tableau des caractères de ces trois espèces : 5 tubercules sur la région gastrique. Fissure lostiale en forme de V ouvert : /. dorsettensis. Fissure rostrale à bonis très rapprochés presque con- i ligus : /. dory)ichns. 3 tubercules gastriques Fissure rostrale à borùs éloignés, ^urtout eu avant, en / forme d'Y. Faites d'assez grande taille par rapport aux précédents : /. leplochirus. Genre Macropodia Leacli. Le nom S'énérique de Stenorhynchiis fut introduit en d818 par Lamarck, pour rebaptiser le genre Macropodia Leach i814 ci-devant Macropus Latreille 1801. Le nom de Macropiis était évidemment incorrect, puisque déjà appliqué à un Mar. supial. Mais le nom de Macropodia était parfaitement valable, n'ayant pas encore été donné, et tout au plus ressemblait-il au nom plus ancien de Macropoda. La création du genre Stenorhijiichits pour le substituer à un genre dûment délimité, décrit et pourvu d'un nom correct, était au moins inutile, et c'est pourquoi je suis d'avis de rendre, avec Norman et Scott, Cal.man, Clark, à ce genre le nom auquel il a droit par rai- son de priorité. Macropodia rostrata (Linné). 1761 Cancer rosiratiis, Linné. 1814 Macropodia pJialangium Leach. iSM Stenorhynchus — H. Milne-Edwards,1, p. 279. 1853 — — Bell, p. 2. 1863 — — Heller, p. 25, 312, 323. 1881 — — Delage, p. 156. 1885 — — Carl's, p. 503. 1885 — — Kœhler, p. 20, 50. 1894 a — rostraim Ortmann, p. 32. 1895 — phalaugium Garstang, p. 228. 1897 — — Prlvot, p. 596, 10. 1899 — rostraius A. Milne-Edvvards et Bou- vier, p. 48, 49. 1906 Macropodia rostrata Norman et Scott, p. 7. 1909 — rosir atiis Clark, p. 295. M. rostrata est de tous les Macropodidés celui qui remonte le plus haut, puisqu'on le rencontre parfois à la grève. Elle ne 160 C, SCHLEGEL semble pas habiter particulièrement tel ou tel fond. Dans la zone de balancement des marées, on la rencontre en des stations bien différentes : dans les « trous de Vieille » des herbiers sableux, notamment de l'herbier de Roscoff, devant le laboratoire, — sous les i-ochers surplombants de Perharidy — dans les grottes à Sh/eiopsis et à Corynactis de Duon et d'Es- tellen-bihan, — parmi le byssus des Moules de Duon et du Beclem, — dans les rochers à Roc'h Velen, à Callot, etc. C'est aussi le Crabe le plus commun des drag-ages faits à médiocre profondeur, sur fonds de gravier, de roches à Laminaires, de mœrl. A partir d'une profondeur de 50 m., elle semble se faire beaucoup plus rare. Les femelles graiiiées se rencontrent très fréquemment dès le mois de mars, et surtout en juillet et août. Après cette date, elles disparaissent rapidement. Macropodia longirostris (Fabricius). 1798 [nach?(f; lonqirostris Fabricius. 1814 Macropodia temnrostr is Leacîi. 1834 Stenorhynclihs longirostris H. Milne-Edwards, 1, p. 280, pi. XIV bis^ fig. 3. 1853 — tPiiuirostris Bell, p. 6. 1863 — longirostris IIeller, p. 23, 312, pi. i, %• 1, 2. 1885 — — Cakus, p. 503. 1885 — tenuirostris K(*:hler, |). 20. 1894 — longirostris A. Milne Edwards et Bouvier, p. 4. 1894 a — — Ortmann, p. 33. 1895 — tenuirostris Garstang, p. 228. 1897 — longirostris Pruvot, p. iO. 1899 — — A. MiLNE-EnwARi>s et Bouvier, p. 48, 49. 1906 Macropodia — Norman et Scott, p. 7. 1909 — — Clark, p. 296. Cctlfi espèce est rare et provient toujours des plus grandes profondeurs où ait dragué le laboratoire (80 A 100 mètres), i-llle a toujours été rencontrée sur les graviers A Poh/carpaelà cofjuilles brisées qui constituent le fond de la grande dépres- sion connue des pécheurs sous le nom de « trou aux Raies LES CRUSTACES DÉCAPODES BRACHYOURES DE ROSCOFF 161 crises », qui occupe toute la partie profonde de la Manche, au N.-N.-O. de l'île de Batz. Signalons ce fait que, sur la côte cornouaillaise, Clark la signale comme très commune. Le petit nombre d'échantillons que j'ai pu avoir ne m'a pas permis de noter, de façon précise, les extrêmes de la période de reproduction (août?). Macropodia œgyptia H. Milne-Edwards. 1834 Steiiorhytichits œgyptius H. Milnf-Edwards, I, 280. 1863 — — Helllr, p. 26, 312, 324. 4883 — — Carus, p. 303. 1883 — œgyptîis Kœhler, p. 20. 1895 — egyptius Garstang, p. 222. 1897 — œgyptius Pruvot, p. iO. 1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 48. 1906 Macropodia œgypiia Norman et Scott, p. 7. 1909 — egyptia Clahk, p. 296. M. spgyptia, encore pltis rare que la précédente^ habite les mêmes fonds. Je n'ai jamais eu de femelle grainée. La division du genre Macropodia [Stenorliynchus) en six espèces est, à l'heure actuelle, contestée, et il est probable (A. MiLNE- Edwards et Bouvikr, 1899, p. 48) qu'il faudra reve- nir à deux espèces à compiéhension plus large, dont les types seraient M . rostrata (Linné) et M . {Stenorhynchus) macrocheles A . M.-Edw. et Bouv. , dont les autres ne seraient que des variétés. Les trois espèces que nous trouvons à RoscofF appartiennent toutes au groupe derostrata. Même si œgyptia et longirostris ne doivent pas être considérées comme spécifiquement distinctes, il m'a semblé néanmoins que les échantillons que j'ai eus entre les mains étaient nettement distinguables. Voici par quels caractères on peut rapidement et avec suffisamment de certi- tude les déterminer. Rostre n'atteignant pas l'extrémité des pédoncules anlennaires, et droit : M. rostrata. Rostre atteignant presque rextréniilé des pédoncules antennaires, et recourbé vers le bas M . segyplia ( 1 ) . (1) D'accord avec Clark, j'estime que le caractère distinctif donné par Garstang (1895, p. 222), qui signale cette espèce comme commune autour de Plymouth, « its sU'ipes of reddish-brown pigment », est notoirement insuffisant. 162 C. SCHLEGKL Roslre dt'passant de beaucoup les pédoncules antennaires, et recourbé vers le haut, surtout chez le mâle : M. longiroslris. Il arrive souvent que les débutants aient ([uelque difficulté à distinguer l'un de l'autre les deux genres Inachus et Macro- podia. Un caractère bien net et qui ne trompe pas est celui de la mobilité des pédoncules oculaires rétractiles tVInac/ms, et de l'immobilité presque absolue de ceux de Macropodia. Genre Ach.cus Leach. Achœiis Cranchi Leach. 1821 Achœus Cranchii Leach. 1834 — — H. Milne-Edwards, I, p. 281. 1853|,:; — — Bell, p. 10. 1863 — — IIellek, p. 27. 1885 — — Carus, p. 504. 1885 — — Kqehlkr, p. 20. 1897 — — Pruvot. p. iO. 1906 — — Norman et Scott, p. 7. 1909 — Cvanchi Clark, p. 295. Fort rare aussi, cette espèce m'a fourni trop peu d'échantil- lons recueillis soit àdes niveaux assez élevés, dans l'herbier de RoscofF (collection du laboratoire; voir aussi Pruvot), soit A des profondeurs diverses et déjà grandes, sur des fonds de graviers, dans des dragages, pour que j'aie pu avec précision déterminer son habitat réel. J'inclinerais cependant à la croire plutôt ha- bitant de profondeurs déjà considérables et cantonnée dans les graviers littoraux et côtiers. r Les femelles portent un nombre relativement petit de gros œufs, et se trouvent surtout dans cet état pendant le mois de juillet. Famille des Pisidas. (•enre Pisa Leach. Pisa biaciileata (Montagu). 1815 Cancer biaculeatas Montagu. \HVÔ'[ Pisa Gibbsii Leach. IS.'îi " — — H. Milne-Edwards, I, p. 307. 1853 — — Bell, p. 27. , 1863 — — IIeller, p. 41, 312. LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DE ROSCOFF 163 1881 Pisa Gibbni Delage, p. 156. J885 — — Carus, p. 507, 508. 1885 — Gibsii Kœhler, p. 20, 50. 1894 a — Gibsi OrtiMann, p. 54. 1897 — Gibsii Pruvot, p. iO. 1899 — Gibbsi A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 42 1906 — biacideata NoRMAiNN et Scott, p. 6. 1909 ~- — Clark, p. 294. Le Dom de biacideata a la priorité sur celai de Gibbsi : à vrai dire, l'intervalle entre les deux dates est faible, puisque dans le même recueil {Tr. Linn. Soc. London, XI, 1815), la description de Montagu est à la page 2, celle de Leach à la page 327. Cela n'en constitue pas moins pour 6zac?^/eaifa un droit qu'il faut observer. P. biacideata ne semble guère quitter les limites de la région côtière. Je n'en ai vu qu'un échantillon provenant de moins de 25 mètres de fond (c'est celui de la coUe^ction du laboratoire, dét. Marty, porté au catalogue avec l'indication peu précise: « Herbier »), mais dès une trentaine de mètres, dans les gra- viers, elle devient abondante. Elle est toujours recouverte d'Ascidies ou d'Epongés, qui contribuent, avec son épaisse fourrure de poils bruns serrés et drus, à masquer la forme de sa carapace. Elle atteint une taille assez considérable dans les profondeurs. Très délicate, elle meurt très rapidement une fois pochée, et même transportée avec soin des lieux de pêche à Taquarium, elle ne survit pas en bac. La femelle porte ses œufs en août et septembre ; le dévelop- pement des larves doit avoir lieu très tard dans la saison. Pisa tetraodon (Pennaut). 1777 Cancer tetraodon Pendant. 1815 Pisa — Lea(.h. 1834 — — H.MlLNE-EDWARDS,I,p.305,pl.IIY^'*fig.l. 1853 - — Bell, p. 22. 1863 -- — Heller, p. 44, 312, pi. i, fig. 15. 1881 — — Delage, p. 156. 1885 — — Cakus, p. 508. 1885 — — Kœhler, p. 20, 50. 1894a — — Ortmann, p. 53. 1(54 C. SCBLEGEL 1897 Pisa letraodon Prlvot, p. 587, iO. .|^ç)9 — _ A. Milne-Edwardï. et Bouvikr, p. 42. 1900 — — Norman et Scott^ p. 6. 1909Z?/ai-^?<5(1) - Clark, p. 294. Au contraire du précédent, ce Crabe occupe une place assez élevée dans Téchelle des niveaux : sa station typique est dans le chevelu tVHimanthalia^ qui forme au-dessus des roches à Laminaires un revêtement protecteur à la roche à la hauteur des basses mers moyennes. Cela est un fait général vérifié par Bkll de l'autre côté de la Manche. Au même niveau, les trous d'herbiers où poussent les Cystosires, qui ne viennent jamais à sec, en contiennent aussi très souvent. Enfin, M. I^rvvot le signale dans les grottes de Perharidy et de Rec'hier Douu, toujours à la même hauteur. Je ne l'ai jamais rencontré plus haut ni plus bas : je signale ce fait de cantonnement dans un intervalle de hauteur très restreint comme très particulier. J'ai vu souvent les travailleurs du laboratoire très embar- l'assés pour reconnaître les deux espèces de Pisa. La distinc- tion est pourtant facile à faire dans la pratique : les quatre pointemenls latéro-antérieurs de la carapace de P. letraodon sont un caractère assez saillant, et, s'il arrive qu'ils soient masqués par l'accumulation des Eponges, par exemple, la facilité avec laquelle celles-ci s'enlèvent en grattant avec un scalpel tranche bien avec la peine que l'on a par le même procédé à débarrasser P. iiaculeala de son épaisse toison. Genre H vas Leach. Hyas coarctatns Leach. 181.') IJyas cuurclatus Leacfi. 18:M — coarctala H. Milne-ICuwards, I, p. 312. I «;•).•} _ _ liKLL, p. 35. I8()3 — — Ueller, p. 313. 1S8I — coarclalas Delage, p. 156. 1885 — — K(ii:iii.i:k, p. 20. 1891 — — A. Milne-Edwauds et Bouvikr, p. 19. 1894 et — — Ortmann, p. 49. 1897 — — pRuvoT. p. iO. (i) Dlnflus (!st lin nom fjéiiériqiie créé j);ir Lkach en 1814 pour P. tel'aodon, et jamais réemi)loyé, puisque lui-même y renonça en 1815, et rendit ce (Jrabe au genre Pua. 11 me semble ilunc que Cl.mik a tort de vouloir en user. LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACBYOUIltS DK ROSCOFF 165 1899 Hyas coarctalus A. Milne-Edwards et Bouvier, p, 42. 1906 — — Norman et Scott, p. 6. 1909 — — Clark, p. 293. H. coarctatus est peut-être parmi les Crabes de di-agages un des plus caractéristiques comme cantonnement. Certainement ne remonte-t-il pas plus haut que 30" de fond, et le nombre d'adultes de taille un peu considérable que Ton peut rencon- trer diminue rapidement à mesure que la profondeur croit, en même temps que le nombre des immatures aug-meute et devient très considérable sur les fonds dépassant 70 ou 80 mètres. Mais, d'une façon générale, c'est dans toute la Manche, et de plus eu plus, quand on remonte vers le nord, le Crabe le plus commun aux fortes profondeurs. Cependant, un individu a été rencontré en 1911 sur la plage de Locquirec, dans le sable au plus bas de l'eau, à la marée d'équiuoxe : mais je crois cette trouvaille toute accidentelle. Les femelles grainées se trouvent tout l'été (mai-août). Famille des Maïidœ. Genre Maïa Latreille. Le nom générique de Mamaïa Stebbing que certains auteurs voudraient substituer à Maïa Latreille, sous prétexte que le nom de Maja aurait été, avant 1801, donné à un Oiseau, n'est pas justifié, à mon sens, puisque, chez les Oiseaux, le nom de Maja n'a pas de valeur générique, étant antérieur à la nomen- clature linnéeune, et n'a pas été conservé. Maïa sqiiinado (Herbst). 1782 Cancer squinado Hkrbst. 1801 Maïa — Latreille. 1834 — — H. Milne-Edwarus, I, p. 327, pi. ni, %. 1-14. 1853 — — Bell, p. 39. 1863 — — Heller, p. 49, 313, pi. \, fig. 17-24. 1881 — — Delage, p. 156. 1S85 — — Carus, p. 507. 1894n Maja — Ortmann, p. 50. 1897 Maïa — Pruvot, p. 598, 10. 1906 Mamaïa — INorman et Scott, p. 6, 1909 — — Clark, p. 294. 1911 Maïa — Schlegel, p. 480 sqq. 166 C. SCHLEGEL Maïa sqtdnado subit des migrations dans \o. sens vertical, qui l'amènent, aux mois de mai et juin, ;\ quitter les profon- deurs, pour remonter assez haut dans la région intercotidale : à cette époque, Ton rencontre eu abondance les Maïa sur les herbiers sableux (devant Roscoff, par exemple, au Bistarz, à Tîle Verte, Roc'h zu, Carrée ar gwiu) et même vaseux (estuaire de la Penzé, sur la rive de Callot et sur celle de Pempoull). Cette ascension coïncide probablement avec l'époque du frai. En d'autres temps, elles occupent les fonds de graviers ou de sable peu profonds, jusque vers 30 mètres_, auprès des roches contre les(juelles elles s'appuient. C'est pourquoi les pêcheurs au tramail qui tendent leurs filets auprès des roches accores, telles que les Gaughou, la basse d'Astan, le Menk, Tile de Sieck (tous endroits exposés à de forts courants assurant la propreté du fond, indispensable aux Maïa^ comme d'ailleurs ;\ tous les Oxyrhynques), en pèchent presque à coup sûr. Les Maïa se rencontrent aussi à des profondeurs plus grandes, mais ce sont des individus de très petite taille. La plus petite Maïa que j'ai eue par dragage provenait d'un fond d'une cinquantaine de mètres^ et mesurait 14 millimètres de longueur (de l'extrémité du rostre à celle postérieure de la carapace) et 10 millimètres de largeur. Elle présentait déjà les caractères extérieurs (orifices, abdomen) d'une femelle. La période de ponte s'étend de mai à août, et les dernières éclosions utiles ne semblent pas avoir lieu plus tard que le début de septembre, car le développement semble dépendre de très près de la température. J'ai, par ailleurs, décrit sommairement l'histoire larvaire de cette espèce, dont j'ai réussi l'élevage en juillet 1911 à Ros- coff. Je signalerai seulement la rapidité de ce développement : la femelle garde ses œufs sous l'abdomen de six à sept semaines ; à partir de l'éclosion, seize ou dix-sept jours suf- fisent à la larve, ayant paicouru un pseudo-stade Protozoé, deux stades Zoé et un stade Mégalope, pour acquérir la forme parfaite, aux caractères sexuels près. Genre Eueiynomk Leach. Eiinpioîno aspera (Penuant). 1777 Cancer aspcr Pknna.nt. 1815 Enrynome aapera Leach. 18:!1 — _ IT..Mii,NK.EDWAU!)s,I,p. 35i,pl.xv,ng.l8. LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DE ROSCOFE 167 1853 Eurynome aspera Bell, p. 46. 1863 — — IlELLER,p. 54, 313,323, pi. ii, fig-. 11. 1881 — — Delage, p 156. 1883 — — Carus, p. 509. 1885 — — Kœhler, p. 21. 1894 — — A. MiLNE Edwards et Bouvier, p. 15. 1894a — — Ortmaniv^ p. 57. 1895 — — Garstang, p. 228. 1897 — — Pruvot, p. 590, iO. 1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 41. 1906 — — Norman et Scott, p. 6. 1909 — — Clark, p. 292. Je ne crois pas qu'elle ait jamais été trouvée à la grève. Par contre, elle devient commune dès la profondeur de 30 mètres, et surtout dans les dragages faits à la profondeur de 50 mètres environ. Elle ne semble pas quitter les fonds de graviers à Pohjcarpa et à Bryozoaires, ou les sables avoisinants. Elle n'est pas, d'après Clark, très commune en Cornouaille, et Norman et Scott Tindiquent comme habitant les eaux pro- fondes, sans coefficient de fréquence. A. Milne-Edwards et Bouvier la déclarent aussi rare dans la Manche. Les femelles sont grainées de la fin du printemps à la fin d'août. III. — DISCUSSION DES RÉSULTATS ET CONCLUSIONS Si l'on jette maintenant un regard d'ensemble sur la liste précédente, on arrivera aux conclusions suivantes. 1. — Fréquence. A ce point de vue, les 35 espèces citées peuvent se classer ainsi qu'il suit : 2 sont d'une rareté telle, h Roscolf et dans toute la Manche en général, que leur présence peut être vraisemblablement con- sidérée comme accidentelle : ce sont Dromia viilgaris H. Milne- Edwards et Pac/ujgrapsiis 7nar77ioratiis (Fabricius) ; 4 sont très rares, savoir : Vorlumnus /a^epe>s (Pennant), Thia polita Leach, Inachns leptochirus Leach, Macropodia œgyptia H. Milne-Edwards ; 2 sont rares : Pirimela denticulata (Montagu), Achœus Cra?ichi Leach ; i^»^,^ ,j 168 C. SCHLEGEL 8 assez rares : Cori/sles cassivc/aïaïus (Pennant), Portimits holsntas (1) Fabricius, P. arcitatus Leach, P. cmrugatii^ (Pen- nant), Atelecyclus septenidentatiis Leach, Inachus dorsettensis (Pennant), Macropodia longirostris (Fabricius), Pisa telraodon (Pennant) ; 15 sont communes : Ebaliatubfrosa (Pennant), E. timipfacta (Montagu), E. Cranchi Leach, Porliams depiirator (Peunaut), P.pusUlus Le-dch, Pilinnfius kirtclim (Linné), Xantho rividosus Risso, Pbinotheres pisiim (Pennant), P. veterum Hosc_, Inachiia do r 1/ ne htcs Le nch, Macropodia f^osfrata {L\m\é), Pisa hiaculeata (Moutagu), Hijas coarctatiis Leach, Maïa sqiiinado (lierbst), Eiirynome aspera (Pennant). 4 enfin sont très communes : Carciîiiis mœnas (Pennant), Portuntis puljpv (Linné), Cancer j)agnriis (Linné), Xantho flo- ridiis (Moutagu) (2). 2. — Répartition verticale et habitats. En ce qui concerne cette question, je ne puis tout d'abord que confirmer, dans la grande majorité des cas, les indications données par M. Pruvot, que j^ai pu cependant sur cer- tains points étendre et compléter, surtout en ce qui concerne les espèces habitant une certaine profondeur : cela tient eu particulier aux plus grandes commodités que j'ai eues, du fait du perfectionnement de l'outillage de dragage et de faugmen- tation du rayon d'investigations du laboratoire, par l'emploi des b^iteaux à fort tonnage et à moteur. On a vu, chemin faisant, pour cliaqiu' espèce, soit (ju'elle appartienne aux listes publiées par MM. Dklagk et PRUVOT,soit qu'elle soit nouvelle pour la fauiu;, les habitats que fai {!ru pouvoir leur assigner. Je résume et groupe ces renseiguenieuts dans le tableau suivant, dont j'euq)ninte le cadre et les nota- tions au tableau général (comparatif de la Manche et du goll'e du Lion, mis en appendice à son travail par M. Pruvot. Je rappelle ici le sens des abréviations : R =l^oc.he I I^t)=Hoche couverte ii7yi'*(iiplH que du nombre absolu des échantilhuis, on siérait exposé, pur exemple, à considérer Mictopndia roslratn comni irès rare, — quoique la drague en ramène au moins une à chaque coup, — parce qu'on en voit à j)eine une cen- taine par an, alurs ([ue Carcinus mxnas se; rencontre par milliers. LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURKS DE ROSCOFF 169 Rg -Rochers surplombants, grottes Gy-= iJiVRtles à Cystosires S =r Sable ries plages suiierieures S' = Sable des plages inférieures H = Herbiers sableux Hv = Herbiers va'^eux Sg= Sables et g^avier^ littoraux Gr= Graviers M = Mœrl V =Vasedesportsetdesestuaire8 Se = Sables côtiers Ces notations, en romaine, sont celles portées au tableau de M. Pruvot. Placées entre parenthèses, elles signifient que je ne les ai point pu vérifier par moi-même. Eu italiques, elles représentent les stations que j'ai cru, d'après mes observations, devoir ajoutera ce tableau. Droiniacpa Oxystomala Brachygaatha Dromia vulgaris Ebalia tuberosa E. lame fada E. Crancfii Corystes caf.\ivelau7uis. . . C'ircinus msenus Porlurnnus lulipes Portunus hulsatus H. depiirutor /'. pusilliis P. puber P. avfuatu/t P. corrugatus Tkia polita Atelecijchis septemdtnta- tus Cancer pagurus Pirimela deiiliciilata. . . Pilumnus hivlellus Xa-uLlto lloridus X. rivulosns Piiiuoltieies pisurn P. veterum. . . . Paihygrapsus marmora- lus Inachus dorynchus /. dnrsettnisis . . . . I . leptochirus Macropodia rastfata. . . . . M. longirostvis. . M. xqyplia Achxiis Cranchi Pi'^a biaculeala P. teti-aodon • . . • Ihjas coarctali'S Maia squinado Eurynome aspera RKGION LITTOHALE P.. ZONE LITTORALE Horizons Su p. m.s.v. S ? Rf. S. Rf. Rf. Rf (Rf.) R. Bf. Rf. Moy. S'? Rh. S' HUM Ho. S' S' S' S'. H. S' H. S' Rh. Rh RgCy Rh.hg. lili. Rh.mv.) S'(').R('). Rh.Rg. %. Cy. (R). Rh.Rg.Cy nv(3) H. Infér. S 7? Sg. .1/. Sg. M. Sg. M. Sg. Gr. Sg. Gr. RI. Sg. Sg.Gr.M. Sg. Gr. RI. Rl.Ss-Gr RC'). RI. (Rl.)Gr. RI. RI. Gr. Gr. Ri. Sg. Sg. Gr. O r- Sc"! Gr. Gr. Gr. Gr. Se. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Gr. Ci Gr. lit haute mer Id. (1)Dans Car- dium échi- nât um. (2) Dans Ot irea edulis (3) Temporai ri'meul. (4) Jeunes, 170 C. SCHLEGEL DVine façon g-énérale, nous pouvons observer que, les Dro- uiies mises à part, comme n'intéressant la faune qu'accessoi- rement, les Oxystomes et les Oxyrhynques s opposent à la masse des Brachi/rhynqufts, pour caractrrisp)' plus particulièrejnent les niveaux déjà profonds. Mais il n'est pas de règle sans excep- tions : d'une part, Macropodia roslrata. Mata squinado, Pisa tetraodon peuvent se trouver assez haut dans la région inter- cotidale ; d'autre part, Portunus corruyatus, P. pusillus, Corystes cassivelaunus et Atelecycliis septetndentatus descendent très bas, et même le second et le dernier sont tout à fait ca- ractéristiques des fortes profondeurs. Mais quoique ainsi déjà limitée_, la dispersion verticale de chaque espèce se fait sur une hauteur déjà trop grande pour qu'elle puisse caractériser à elle seule un des horizons res- treints que nous envisageons. Cinq exceptions seulement sont à signaler : Portwnnus latipes, Portunus holsatus , Pirimela deyiticulata, Thia polita, Pisa tetraodon. Or, remarquons que les quatre premières de ces espèces sont toutes plutôt rares, et sont par là sans valeur pour caractériser tel ou tel niveau, car il est naturel d'avoir recours, en ce cas, à des espèces com- munes, que Ton ne peut pas ne pas rencontrer, afin de dimi- nuer autant que possible les chances d'erreur. Pisa tetraodon^ légèrement moins rare, est un meilleur témoin, car elle est localisée en des points tels que des cuvettes à Cystosires ou des grottes qui ne passent Jamais inaperçues et sont toujours explorées avec soin par les chercheurs. En ce qui concerne les espèces cantonnées dans le bas de la zone littorale et dans la région côtière, il est prestjue inutile de faire remarquer que, malgré leur grande extension verticale, de 80 mètres environ (hauteur considérable pour la Manche), elles ne sauraient caractériser qu'un seid genre de fond, les graviers c6tiers de la Manche, puiscju'il n'y en a pas d'autre. On voit donc que les Crabes ne peuvent donner yiiille indica- tion prédire de hauteur. Mais ils donnent, par contre, de fort bons renseignements sur les faciès. A part quehjues exceptions: Macropodia rostrata , qui, dans la zone de biilancement des marées, s'accommode de n'importe (juel habitat, de Maïa, su- jette à ses déplacements annuels, de Carcinns, tellement ubi- (juiste, — tous restent fortement attachés à tel ou tel l'ond, qu'ils ne sauraient quitter de leur plein gré, et en dehors du- (juel ils semblent ne pouvoir vivre. Le tableau précédent en offre assez d'cxeuqîles sans que j'aie à insister sur ce point. LKS CRUSTACES DKCAPODES BRACHYOL RI':S DK ROSCOFF 171 Il apparaît donc, entre les limites relativement faibles de pro- fondeur que nous offre la Manche, que la nature du substra- tum a, en regard de la profondeur al)solue ou relative, une importance extrême. Et le cantonnement de la plupart des Oxyrhynques à une certaine profondeur, dépassant une tren- taine de mètres_, n^infirme pas cette conclusion, car il n'est dé- terminé que par l'apparition à ce niveau du fond spécial de graviers qui semble indispensable à tous les Inachus, Hijas, Eunjnome, qu'on y trouve en abondance. '}. — Epoques dk reproduction. Une autre conclusion intéressante sera obtenue par la mise ,en regard des résultats de mes observations sur les époques de ponte sur la côte roscovite, de ceux obtenus par Clark en Cornouailles et Garstang à Plymouth. Le tableau suivant permet cette comparaison : Dromia vnlgavis SCHLEGEL Clark Garstang Juin-Août Juin- Août Juin-Août Juin Déceral). Janvier- Octobre Avril-Juillet Juillet Mars- Juillet Mars-Juillet » Mai-Juin Toute l'année M.ii Mai-Août Avril-Juin Avril-Juin Mai -Août Juin-Août Juin-Septembre Juin-Septembre Mars-Septembre Août? » » Mai-Juin Toute l'année Mars-Juin » Février-Octobre Janvier-Mai Mars-Juin Avril-Mai Mai Toute l'année Mars-Mai Mars-Mai Avril -Mai » » » Mars-Avril Mars-Avril. Juin- Juillet » Avril -Septembre Juillet-Août » » M » » Déceinbre-Aoùt Mars Mai Mars-Août Avril Mars-Avril-Mai » Février? » Avril-Juin Mai-Juin u » » » » » Ehiiiia tnherosa E . tunicf'actti E. Crnichi Corysles casuivelauiins Carciuus mxuas Poviumtius laiipes Portunus holsatus P. marmoreus (1) P. dfpurator P. pusillus P puher P. arcuatus P. corrngatus Th'a polita AtelecycAus sepLtmdentatus . Pirimela denticulata PUurnniis hirlelius Xiintho floridus X. rivulosus Pinnotheres pisum P. veterum Pachygropsus marmoratus . Inachus dorynchus. . • /. dorsettensis /. leplockirus Macropodia rostrata M. longirostris .... M. xfjijptia Mém. Soc. Zool. de Fr., l'Jll. XXIV — 12 172 C. SCHLKGKL Achxus Cranchi Juillet ia biaculeala Aoril-Spplemljrft pi e-i)/.) . » Ili/as coarctatus Mai Août Maïa sqidnado " i Miii-SeptPinhie Eurynome aspera J Mai-Aoùl Juillet-Août Avril -Août Avril-Adût M ;us-dcbut d'Août Les résultats de GarstanG nous appoitent peu de précisions : je ne les ai donnés que parce qu'ils corroborent eu pnrtic les dates de Clark. Mais par contre, si Ton conq^are les dates de Koscoff. pour les formes pour lesquelles il y a des renseignements des deux parts, avec celles des Cornouailles, on remarquera pour notre côte un retard de un à deux mois en grnéral daiu Vôtnblisse- ment de la période de reproduction et dans sa cessation ! Or, que l'on veuille bien noter cpie l'une et l'autre sont com- parables, tant par la nature lithologiijiu^ (^•ranits et schistes en Brt;tagne, schistes dévoniens en Coruouailles). que. par suite, par l'aspect du tiM-rain, décoiqié, déchiqueté, présentant des îles, des rochers, des baies^ (jui occasionnent des courants en tous sens, ce sont des localités de choix pour la vie des Crus- tacés. Que conclure alors de ces différtmces? L'exposition septentrionale de notre côte doit-elle être mise en avant? Je ne le crois pas, puiscpie Clark n'a |)as signalé de différences dans la marche du plitMiomène sur la côte nord et sur la côte sud de la presqu'île coruouaillaise^ ce ification of the Decapod Grus- taceans. {Ann. Nat. IIisl.,[l], XIX, p. 4b7-486) . 1889. Bouvier (E. L.). Sur les Xanihe.« des iMers d'Europe {Feuille uataraL.. [3], XXVIII, 332, p. l33-l:}7. 9 fig.). 1909. Clark (J). Notes on Gornish Grustacea [Zonlogist [4l, XIII, p. 281-308). 1887. Gornish (Th.). Livid Swimming Grub [l'urliinu6 auu^noreus) 3it Penzance {Ibl,/. [3], XI, p. 309-310). 1881. Dki.age (Y.;. Catalogue des Grustacés Edrioplilhalmes et Podophlhalmcs qui habitent les plagrs de Hoscoll' {In : Gircu- laiioii des Edriophthalmes). [Arch. Zool. ex/)., IX, p. 11)2-158). 1894 a. ID. 1894 6. ID. 1894 c. Id. 1901. Id. LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOVRES DE UOSCOFF 179 1895. Garstang (W.j. Faunistic notes al Plyiiiouth duriug 1893-94 (/. Mar. Biol. A^s., [N. S.], III, ;5 [1804], p. 200 230). 1897 a. lu. — The Habits and Respiratoiy MecJianisnis of Corystes cassïvelaunus {Ibid., [N. S.], IV, 3 [1896], \k 223-232). 1897 6. Id. — Tl)e functioû of anterolaternl denlicnlalions of Ihecara- pace in Sand-burrowing Crabs. (/6id., (N. S.], IV, 4 [1897J, p. 396-401, 2 tig.). 1897c. Id. — The Systematic Features, Habits and Respira tory Pheno- mena of Portumnus nasutus (Latreille). Ibid. [N. S.], IV, 4 [1807], p. 402-407.) 1884. GouRRET (P.). Considérations sur la faune pélagiciue de Mar- seille, etc. . . (Ann. Mus. Marseille, II, 2, 17b, 5 pi.) 1908. JouBiN (L.). Études sur les gisements de Mollusques comesti- bles des côtes de France. La côte nord du Finistère. [Bail. ' Insl. Océan. Monaco 115, 20 p., 1 c.) 1885. Kœhler (H.). Contribution à l'étude de la Faune littorale des Iles Anglo-Normandes [Ann. Soi. nat.., IV, 4. 62 p., 1 pi.) 18G1. AIilne-Edwards (À.). Eludes sur les Crustacés récents de la famille des Portuniens. [Arch.Mus. Paris, IX, :]09-428, H pl.) 1865. Id. — Études sur les Crustacés récents de la famille des Caiicé- riens. {Arch.. Mus. Paris, I, p. 177-308, 9 pl . ) 1894. Id. et. E. L, Bouvier. Crustacés Décaf)odes provenant des cam- pagnes du yacht rHiRONDELLE(18»6-1887-1888). Pl. I. — Bra- cbyoures et Anomoures. (Monaco, Res. (^ainp. Sci., fasc. VII. 112 p., llpl.) 1899. Id. et Id. Crustacés Décapodes provenant des campagnes de l'HrRONDELLE (supplément) ei de la Princesse Alice (1891- 1807). [PncL, fasc. 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IssKL, dans son magnifique et sérieux travail sur la malaco- logie de la mer Rouge, ajoute aux deux espèces rapportées par Savigny les Scalaria decussata et vitrea. Cette dernière espèce qu'il a vue au Musée de Berlin n'a été, je crois, ni décrite ni figurée. M" Andrew n'a retiré de ses dragages dans le golfe de Suez que les deux espèces figurées par Savigny et le Cirsotrema attenuala. Shoplanj), dans son Catalogue des coquilles marim-s d'Aden, inscrit les trois espèces suivantes : Scalaria clathrus et decus- sata, Acrilla (p-acilis h. Adauis. Le D' Sturany, dans le fascicule des Gastéropodes de la mer Rouge, n'a inscrit que deux espèces: \vs Scalaria lamellosaLk. et f'iata Sow. On voit combien sont peu nombreuses les espèces signalées par des auteurs qui se sont sérieusement occupés de la faune malacologi(jne de la mer Rouge. D où vient que des explorateurs et des auteurs d'un si grand mérite n'aient signalé dans la mer Rouge (|u'un aussi petit nombre de Scalaires? On se fera certainement cette question en apprenant que cette mer, relativement à son peu détendue, en est vraiment riche en espèces et variétés. Les formes les plus tyi)iques de cette grande lamille y sont représentées. La seule l'éponse (jue je puisse faire à cette (jnestion. c'est de FAUiNE MALACOLOGIQUK DE LA MTR UOUGE 181 donnei' le résultat de mes observatious |)endaiit le cours de mes voyag-es. Les Mollusques, mcuie les plus répandus et les plus al)oiidants, sout difficiles à découvrir lorsqu'on ne connaît pas leur habitat et leur mode d'existence : Les HpIix, les Ostrea, les Pecten, les Cai'dium, Tapes, Mylilus, etc., que l'on voit ari'iver sur nos marchés par sacs, caisses ou paniers, peuvent échapper aux recherches d'un homme intelligent. Il peut explorer tout un jour sans rencontrer un seul individu de l'une de ces espèces, et un chercheur d'Escargots ou de Mollusques marins en rapportera un panier après deux ou trois heures d'excui'sion. A Djibouti, j'avais trouvé sur la plage la coquille roulée du Tprebralia palustrts Lin. Le désir d'envoyer cette espèce avec l'animal au Muséum d'histoire naturelle me fit pendant huit jours explorer sans succès toutes les plages des environs. J'avais bien à ce moment plusieurs indig^ènes qui allaient chaque jourme pêcher des coquilles ; niais j'avais une telle confiance en ma supé- riorité que la pensée ne me serait pas venue que ces illettrés fussent aussi perspicaces que moi pour la recherche des coquilles. Cependant, ne trouvant pas cette es[)èce vivante, je leui' montrai sans conviction la coquille roulée que j'avais fortuitement rencontrée, et je promis un annas pour chaque coquille semblable que l'on me rapporterait avec l'animal. Le lendemain, l'un d'eux m'en apporta une dizaine. — « Où les as-tu trouvées », lui dis-je. — « Là-bas, bien loin dans la mer, sur le bord du récif, me répondit-il en m'indiquant par geste qu'il s'était mis dans l'eau juscpi'au cou. Ça ne t'ait rien, si tu en veux d'autres, je t'en rapporterai demain. » — (( Si tu veux, mais maintenant j'en ai assez, aussi ne puis-je te payer ceux (jue tu m'apporteras que le ([uart d'un annas. » Le lendemain, il rattrapa par la quantité cette baisse de prix. Je lui demandai encore où il les avait pêchées et il me répéta le conte du jour précédent. Enfin j'avais l'espèce et j'ig'iiorais son habitat, cai' je ne m'étais pas laissé prendi-e au récit de mon astucieux cheicheur. Quelques années plus tard, c'était, je crois, à mon dernier voyag-e, au cours d'une partie de chasse faite avec mon savant ami M. le professeur Cguiière, je vis près du bord de la plage des centaines de Tevebi'alia palustris se promener dans un chenal séparant un îlot de la côte. En cet endroit un peu marécageux à peine couvert d'eau, ils étaient si abondants 182 JOUSSEAUMK qu'on juirait pu en ramasser un plein tombereau dans cet habitat n'ayant pas cent mètres de; long- sur quarante de large. Il en est ainsi pour tous les Mollus(jues ; si on ne connaît pas l'endroit (|ui convient au genre de vie de chaque espèce, on passera auprès sans se douter de leur présence. L'espace (jnelles occupent est souvent si ])etit et elles savent si bien adaplei- leur coquille au milieu qu'elles ont choisi, qu'on passe en mettant le pied dessus sans les apercevoir. Si, pour découvrir vivantes drs espèces aussi apparentes que T. palnslris on éprouve tant de difficultés, c'est bien autre chose pour les petites espèces dont c|uelques-unes sontmicros- copicjucs. Un très grand nomljre de Scalaires sont dans ce cas. Je suis certain (jue plus de la moitié des espèces ont beaucoup moins d'un centimètre, l'animal retiré dans sa coquille. Sans le providentiel hasard qui préside si souvent aux plus billes découvertes, le savoir écliouerait sans résultat, après épuise- ment de patience et de persévérance ^ il est bien difficile de découvrir des êtres si petits sur le fond d'un océan immense. Indépendamment de leur taille souvent petite, certaines espèces faciles à reconnaître par l'épaisseur de leur test vivent à d'assez grandes profondeurs ; on ne peut se les procurer que par les dragages, et la drague peut racler au fond des mers des semaines et des années sans atteindre leur habitat qui est toujours de petite étendue. Celles ([ui vivent A des profondeurs accessibles ne sont pas plus faciles à rencontrer, elles échappent aux méticuleuses recherches. Si on connaissait les endroits où elles se rendent A l'époque de leur accoiq)lement ou ceux où elles vont déjioser leurs œufs, on n'aurait qu'à s'y l'endre pour faire une abondante l'écolle. mais ces petites localités sont aussi changeantes que les tlols (jui bouleversent sur leur passage le littoral et le fond de la mer. On ne peut donc pas être certain d'y retiouver l'anné*! suivante la réunion d'espèces de l'année précédente. Déterminer l'époque de leur accouplement me parait plus facile et moins aléatoirt^ ; et encore faudrait-il savoir si cM^tte époque ne varie pas, si elle n'est pas avancée ou retardée de quel- (jues semaines selon l'état de l'atmosphère et de la mer ou de causes physiologiques. Les Scalaires tpii vivent à une faible prolondeur ont [)res(jue tous des co(|uilles légères, ce qui leui' permet de se laisser l'oulei- et bailolter pai- les (lots et d'être Iraiisportés ainsi d'une FALNK MALAC2a/oy à côtes moins nombreuses de la Tiirbiniscala Fau- 7'oti. Mais le faciès des coquilles de ces deux espèces ou variétés m'a paru si différent que j'ai préféré les décrire comme espèces pour attirer davantage l'attention. Ce n'est pas de sitôt que les malacologistes assigneront aux Mollusques les limites de l'espèce, surtout dans les familles telles que celle des Scalaires où les coquilles, en général très variables, ont peu de caractères appelant Tattention. Turbiniscala Savignyi, sp. n. Pl.V^fig. 50-53.Pl.VII,fig.49. Testa imper forata, ventricoso-conica, alba, solida, lœvis, lcalaires sont du reste très rares et peu répandues dans les collections. J'ai fait reproduire sur la même planche, fig. 49, une Se. Savignyi à peu près de même taille que la Bojiryi, afin qu'on puisse saisir d'un seul coup d'oeil la différence de ces espèces, ce qui n'est pas toujours facile lors(iu'elles sont jeunes ou petites. Graciliscala rostrata sp. n. PI. VII, fig. 06. 57. l^esta parva, hnperforata, acicula, solic/a. alha, lonyiLudi- naliter costata et spiraliler striata. Anfr. S convexisculi, sutura profunda discreli ; priini 3 Iseves, sequentes 5 crasse costati, ultimus ampliusculus ; aperlura rotando-ovalis ; perislomam incrassatum, pars columellarh postice tenuis antice rostrata. Long. :^, 7; diam. 1°"°. Hab, Djibouti. Celte espèce, dont je n'ai trouvé qu'un seul exemplaire, est de petite dimension, ainsi qu'on peut en juger par sa taille qui n'a pas 3 ™" de longueur; elle est longue, étroite, cylindro- conicpie et un peu étranglée avant le dernier tour qui est eu proportion plus fort que les précédents; elle est assez solide, Llanehe et fui-mée de huit tours dont les trois premiers forment un petit sommet lisse terminé en pointe et de l'orme ovoïde ; les suivants sont ornés de cinq côtes semblables à celles de la Se. commuîiis ; comme, à leur extrémité postérieure, elles s'élè- \eut un peu, elles font paiaitie la suture plus profonde, leur extrén.ité antérieure s'arrête régulièrement au péristome qui les recouvre légèrement. L'ouverture, presque ronde, est bien FAUNE MALACOLOGigCh: DE LA MER ROLGE 20") moins courbe dans sa partie columellaire, de sorte que dans cette partie le péristoine a la forme d'un arc moins tendu ; il est également moins épais en arrière et se prolonge en rostre en avant. La cinquième côte de l'avant-dernier tour participe avec le prolongement du bord columellaire à la formation de cette petite saillie. Cette espèce, quoique microscopique et à côtes moins nom- breuses, n'est peut-être (|u'une variété de l'espèce suivante. Je ne le crois pas cependant. J'en ai vu un spécimen de la Nou- velle-Calédonie dont la taille était aussi grande que la figure 56 qui représente, grossie trois fois en longueur, la coquille que j'ai fait reproduire. Graciliscala gracilis PI. VI, fig. 1-8. Scalaria subauricidnta Souverby. ./. Conchyl.. 1<)-:30. Testa impe/'/orala, elongalo -coinça, solida, alba, nitida, costata^ speraliter vix strkUif, fere polila. Anfr. 9 convexi, rerjulariter cresccntes, contujui^ sutura profunda separati, primi S, lœvigati, flaciduli, sequenlos 6 laniellali et striati ; varices postice anriulatSB et ad suturain einarginniie. Apertura rotun- dato-ovalis^ perlstonium autice et exlenif crassum, rugosius- cidntn intente rt jostirc h-inie. Lonq. 7, ,5; diani. /""". [I.Mt. Djibouti, très rare. (lo(juillr iini>erlorée, blanche et hiisMiitr. dont la l'orme est élancée et régulièrement conique. La profondeur de la suture FAUNE MALACOLOGIQUE DK LA MKR ROUGE 209 et Pang-le saillant des varices font paraître la spire se dérou- ler postérieurement en rampe. Les tours dont le développe- ment est rég-ulier sont au nombre de ntuf; les trois premiers, lisses et légèrement jaunâtres,, forment un sommet allongé à pointe émoussée ; les six tours suivants sont ornés de côtes assez fortes et peu saillantes relativement ; leur face, tournée du côté de l^ouverture, est transversalement striée et, dans leur ensemble, les côtes se correspondent et forment neuf séries longitudinales, légèrement obliques. En arrière, près de la suture, elles se prolongent en angle mousse et s'évident ensuite pour gagner la suture ; leurs intervalles sont si fine- ment striés qu'ils paraissent lisses. L'ouverture, à bord externe plus régulièrement arrondi que le columellaire, est ovale. Son bord externe et antérieur^ en grande partie formé parla dernière varice^ est assez large^ mousse et rugueux; le columellaire, mince et légèrement déjeté, s'appuie sur les varices de l'avant- dernier tour, de sorte que, dans les intervalles, il en est séparé par une étroite fente. Par sa forme, cette coquille rappelle la Se. subauriculata Souv. Elle se distingue par ses côtes plus nombreuses, ses stries plus fines, par l'angle plus accentué de ses côtes et par son péi'istome à bord simple. Elle rappelle également la Se. tennicostdta Sow., mais ses côtes sont plus fortes, moins nombreuses et à angle mousse, sans saillie épineuse ; le g'rand diamètre de l'ouverture est éga- lement beaucoup moins oblique que dans la tenuicostata. Gomme on ne sait pas encore quelles modifications les Scalaires peuvent faire subir à leuis ornements, en ce moment, il serait inutile de chercher à savoir si l'espèce que je viens de décrire n'est pas une variété, une race de la si variable Scalaria subauri- c nia la. Section l^Ain'iuscALiN.E Les coquilles de cette section, parmi lesquelles je signale les Sealaria lyra, trifaciata., lineata, lineolata, etc., forment un groupe bien distinct, caractérisé par la l'orme de la coquille, par la minceur du test dans la composition duquel semble entrer plus de chitine que dans les espèces des autres groupes, par les côtes généralement très minces et très nombreuses et, dans beaucoup d'espèces, par une ou plusieurs bandes colorées. 210 JOUSSEAUME Papyriscala margarita sp. n. PI. VI, fig. 40. Testa umbilicata , ovato-cojiica, solidifia, polita, alba nitida, costis 45, heterorfeiieibns craticula. Anfr. 9 conve.xi, ad stitu- ram depressi, sot rapide et lecjulariter cre¢es ; sutura ■impressa separati; primi 3 (i? fracti,), lœves ; sequentes costati; apertura rohindalo-ovalis ; peristomnm rectum, crassmn postice tenue. Long. 5 ; diam. 5"'°. Hab. Aden, Coquille conique, assez large à la base, dont le test est blanc et luisant comme de la porcelaine. Les tours de spire, d'un développement régulier et assez rapide, sont séparés par une suture profonde ; leur convexité qui est arrondie est légè- rement dé[)rimée près de la suture ; les trois premiers sont lisses et d'aspect légèrement corné ; les suivants sont ornés de quinze cAtes assez fortes, assez régulières, bien espacées et ne correspondant pas régulièrement à celles du tour suivant, l'ex- trémité de la plupart tombant dans l'intervalle des côtes de l'autre tour. Les intervalles paraissent lisses et brillants, on ne découvre, sans une forte loupe, aucune trace de stries. Il en existe cependant de très fines que le jeu de la lumière empêche de voir. Ce n'est qu'avec une forte loupe et en usant de subterfuge dans l'éclairage qu'on les découvre. L'ouverture, légèrement ovale, est bordée d'un péristome très épais en avant et assez large, surtout aux deux extrémités du grand diamètre de l'ovale où il forme, en arrière, une petite expansion. Son bord co- lumellaire recouvre, en partie, la perforation ombilicale et, sur la base de l'avant-dernier loui", il est droit et beaucoup plus mince. Dans l'intérieur de l'ouverture, on distingue net- tement, par traiis[)arenc<', les côtes de la surface. Papyriscala malhaensis PI. V, lig. 1,2. Scala 7nalhaensis Son^is. lîiill. Soc. Philo/n., 1894, [>. 103. Testa alba., umbilicata, turbinata , elongalo-conica, ventri- C'isa, lonf/itndinalitrr costata et spiral/ter striata, coslse tenues, circitcr ?.5 reirorsum refleocsp, circa (iprrlKram irrer/ulares . FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA MER ROUftE 211 Anfr, 9, rotundati, contlgui, sutura profit) ida separati ; aper- tura subrolundata, peristomum vix incrassatum. Long, i i ; diam. 8'^'^. Hab. Plage de Malha (port des pécheurs d'Aden) où je n'ai rencontré que de rares individus dans un état de conservation qui laisse à désirer. Coquille ombiliquée, conique, blanche, terne ou légèrement vitreuse, maculée parfois de taches ferrugineuses peu intenses, disposées en bande circulaire. Ses tours de spire, bien arrondis et séparés par une large et profonde suture, sont au nombre de neuf. Les trois preaiiers sont lisses et les suivants côtelés longi- tudinalement et burinés circulairement de stries superficielles. Les côtes sont lamelieuses et repliées en arrière si fortement par- fois que leur bord vient s'appuyer sur le corps de la coquille. Malgré ce reploienient, elles sont si fragiles qu'elles se brisent au moindre choc; leur nombre varie; on en compte vingt-cinq sur le dernier tour et elles ne se correspondent pas régulière- ment pour former des séries se continuant de la base au sommet. Sur des individus d'un âge avancé, viennent s'ajouter au voisinage de l'ouverture quelques côtes épaisses et solides irrégulièrement espacées. L'ouverture a la forme d'un ovale arrondi, à grand diamètre légèrement oblique ; la courbe de sou péristome est un peu plus droite du côté columellaire ; son bord est mousse, médiocrement épais et un peu plus mince à l'endroit où il repose sur l'avant-dernier tour. Sur l'une des coquilles recueillies, la deinière moitié du dernier tour est disjointe ; toute cette partie est nettement sé- parée de l'avant-dernier tour. Cette Scalaire ressemble à la Robillardl Sow. Je ne lui vois de caractères distiuctifs que le repliement de ses côtes et ses stries circulaires. PaPYRISCALA KOBILLARDI PI. V. fig. 3-0. Scalaria Hobillardi Sow. Pr. Maiac. Soc, 1894, p. 42, pi. iv, tig. 5. Hab. Maurice. Cette espèce est abondante dans les mers Rouge et d'Aden, et surtout sur la plage de Malha, située entre Aden et 212 JOISSEAIME Steamer Point où je l'ai tronv(^e en assez grande abondance. Je l'ai également recueillie à Péiim, Djibouti et Massawati. Elle est assez variable de taille et de coloiation ; l'un des individus, que je fais figuier, a près de quinze millimètres de longueur, tandis que d'autres n'atteignent pas dix millimètres. Les trois bandes plus ou moins colorées qu'on observe sur le dernier tour sont assez constantes sur les individus frais, mais les deux latérales disparaissent rapidement et celle du milieu persiste plus longtemps. Cependant, sur beaucoup des coquilles exposées longtemps aux intempéries, elle finit elle- même par disparaître complètement et la coquille alors est uniformément blanche. MosTRUOsiTÉ, fig. 5. — J'ai trouvé à Adeu une coquille de la Robillardi dont le dernier tour est disjoint dans sa dernière partie. La Scalaria laxaia Sow. pourrait bien n'être qu'une monstruosité analogue à celle que je viens de signaler. Papyriscala vallata sp. n. PI, VI, fig. 37-39. Testa parvida, perforata, tennis, iœuis, /laviduio-alba, costata, elof/anter conica, apex acutus. Anfr. 9^ primi albi, lœves, sequentes pallide lutei, regidariter crescentes^ varicibus circiter W, in ultimo anfractu crus'iioi-ib/c^ ornati ; apertura ovalis vix obliqua; peristom?i»i ei^assiun postice tenue, ad coluniellani f'ere rectum. Ait. 5,5 ; diam. 3,7 "'"'. JIab. Périm, Djibouti, Coquille à ombilic étroit, lisse, conique et d'un blanc fauve, excepté au sommet (jui est blanc et aigu. Le nombre de ses tours est de neuf. Les trois premiers sont lisses et les suivants grillagés d'une vingtaine de côtes qui d'un tour à l'autre augmentent d'épaisseur assez rapidement, de sorte (|ue, très fines sur le premier tour, elles arrivent sur le dernier ;\ une épaisseur exagérée. L'ouverture est ovale ; son giand diamètre est légèrement oblique et le pcristome épais et solide en avant et sur le côté est plus mince dans sa partie columellaii-e qui recouvre un peu l'ombilic et plus mince encore à la base de ravant-dernirr tour. Ouoique ct'tte espèce soit beaucoup plus petite et bien FAUNE MAr.ACOLOniOUE T>E LA MRR ROUGE 21^ difiérente par ses ornements de in Se. Robi Hardi, \\ eût i^eui- être été préférable de n'en faire f|ii'Lme variété constante on race : mais ainsi que je l'ai déjà dit, nous ne connaissons pas encore suffisamment la variabilité des coquilles des Scalaires pour trancher catégoriquement cette question. Papyriscala Artimi sj). n. PI. Vil, lig. î)-i;^ Testa rimata, coiiica, fragilis, stibpeUucida, alôida^ loiico- lor aut zona ferrugiiiea inconstante cincta. Anfr. 9 convexi, rotundati., irrégularité)' crescentcs, primi 3 lœves, sequeates, varicibiis !?5, sut fortis striisque tenuibus spiralibas cla- th'ati, sutura impressa separati ; apertura subovalis, peristo- mum rectum, crassum, externe labio arctiore. Long. G 7; diam., '2, i?-j"". Hab. Aden, Périm, Djibouti. J'ai vu dans les collections, des coquilles de cette espèce éti- quetées Se. lineolata. Sa petite taille et Tampleur de son der- nier tour ne permettent cependant pas cette assimilation. U Artimi n'a que six à sept millimètres de long-iieur ; son test est mince^ fragile et un peu translucide. Sa couleur, géné- ralement blanche, est quelquefois lavée d'une teinte jaunâtre clair ; sur leurs milieux, les tours sont cerclés d'une bande fer- rugineuse plus ou moins apparente, bande peu stable qui dis- paraît rapidement des coquilles rejetées sur la plage. La spire a la forme d'un cône allongé, à paroi concave ; les pre- miers tours se développent régulièrement jusqu'au dernier, dont l'amplitude devient anormale ; excepté les tours embryon- naires qui sont lisses et arrondis^ tous les autres sont dépri- més en arrière, ce qui fait paraître la suture plus profonde, et donnent l'aspect de tours s'emboitant successivement les uns dans les autres. Ou compte à leur surface de vingt-cinq à trente petites ccMes lamelleuses, peu saillantes; l'espace qui les sépare est très finement buriné de stries transverses. L'ouverture, vue de face, est déjetée à droite ; sa forme est légèrement ovale et, dans son intérieur, on aperçoit par transparence les côtes de la surface. Le péristome, assez épais et mousse, s'amincit dans toute la partie qui s'appli(iue sur la base de Tavant- deruier tour ; son bord columellaire n'est jamais suffisamment déjeté pour masquer complètement la perforation ombilicale. 214 JOCSSEAUME Je prie mon digne ami, sou excellence Vacoub Artim-Pacha, le dévoué et zélé protecteur des Lettres et des Sciences, d'agréer, avec mes meilleurs souvenirs, la dédicace de cette espèce. Labeoscala perimensis PI. VI, fig. 43. PI. VII, lig. 7-8. Testa parva, iimota, scU solida, elongato-conica, rugoso-cos- tata, alba, zona mediana fi/lva, pallkiula cincla. Anfr. 8-9, convexi reg\Uariter crescentes, sutura profunda separati ; primi S, lœvigati, cornei ; seguejites ornali-varicibus circiter 17, membtanaceis, pone peristomum crassioribus af^peri ; aperluva oblique ovalis ; peristommn crassum^ ad uUimum anfractum tenue. Long. 5 ; diam. 2°"°. Hab. Aden, Périm, Djibouti, Suez. Coquille petite^ à fente ombilicale plus ou moins obturée par le bord columellaiie ; sa forme, élancée et coni(jue, est à base oblique. Sa couleur est blanchâtre et, sur ce fond peu brillant, circule à la partie convexe des tours une ceinture étroite, de couleur fauve pâle et peu stable, car elle disf)arait rapidement sur les coquilles mortes ; celles-ci apparaissent alors uniformément blanches. Sa spire est formée par l'enroule- ment de huit ù neuf tours convexes, à test assez épais, résistant ou rarement mince. Leur croissance est lente et régulière et la suture qui les sépare bien marquée et profonde ; les ti'ois premiers sont lisses, corne fauve très pâle ou souvent blan- châtre; les tour!» suivants sont ornés de côtes, dont le nombre est de seize à dix-huit sur le dernier tour. Ces côtes lamelleuses et peu saillantes sur les premiers tours s'accroissent assez rapidement et deviennent fortes et épaisses en approchant du péristome ; elles sont légèrement obliques, se joignent dans la suture et forment des séries longitudinales (jui manquent |>arfois de régularité ; dans leur intervalle, on n'aperçoit pas de stries, à la loupe ; au mici'oscope, ou en découvrirait peut- être. L'ouverture a la forme d'un ovale à grand diamètre plus ou moins oblitpie. Le péristome est assez large, excepté à la base de ravant-dernier tour sur lei|uel il s'applique où il est mince. Par certains caractères, cett(i espèce se i-approchede la labeo, mais cette dernière est beaucoup plus petite^ plus courte, plus trapue et A côtes plus fortes. FAUISK iMALACOLOdlQUK DK LA MKR HOUdK '215 Labeoscala labeo sp. n. PI. Vn, fig. 14-18. Testa patva, imperforata, ovato-conica . fsolida, lactea^ lenuissime striata, costis rapide crnssioribu^ iamellata. Anfr. 1 '/o convexusciili, sat rapide crescentes, suturam co7itigui ; primi "2 '/a Isemgati, vitreo-flaviduli, sequentes coslati, ultimus costis rrassis circiter 15 elegaiitaliter ornatiis ; apertura ampla^ obliqua, rotundalo-ovali^ ; peristomum crassissimam. Long S ^ 5 ; diam. !^°"". Hab. Péri m, Suez. Cette petite coquille se reconnaît facilement par sa forme, l'épaisseur de son test, le développement régulier de ses tours de spire et surtout par l'épaississement rapide de ses côtes; celles-ci, au nombre d'environ quinze, lamelleuses et fines sur les premiers tours, sont sur le dernier d'autant plus fortes et épaisses qu'elles s'approchent de l'ouverture. En avant, ces côtes viennent se perdre en s'amincissant dans un petit enton- noir ombilical. Prise dans l'ensemble, la continuité des côtes n'est pas régulière, les unes aboutissent à l'intervalle de celles des tours précédents. Une suture assez profonde sépare les tours de spire dont la convexité arrondie n'est pas trop saillante. L'ouverture, remarquable par l'épaisseur de son péristome, est large, un peu évasée, d'un ovale presque rond et un peu sur le côté. Par sa forme et l'épaisseur de son péristome, cette coquille rappelle certaines espèces du genre Rissoa. Quelques coquilles de cette espèce ont le test assez mince et d'autres moins de régularité dans la croissance des côtes. La fig. 18, pi. VI, est le type le plus complet par l'ensemble des caractères. CiRRATISCALA UNDULATISSIMA Scalaria undulatissima Sowerby, in : Reeve, Icon. sp. 121. La 5c. crispata Pease, /. Conch., 1867, p. 289, pi. xxiv, fig. 12, n'est en rien différente de Vundulatissima. Hab. Massawah. Je n'ai trouvé de celte espèce qu'une seule coquille en bon état, quoique le bord externe du péristome ne soit pas intact. •216 JOUSSEALMK K(MJA(:i':i.sr.\LA DiniA Scdtcu'la duhia Sowcrby. Th. Couch., j). îlO.pI. \x\iii. lig. il. Hab. Suez, Aden. Cette espèce, bien distiûcte par sa forme et par la terminai- son de ses côtes dans la suture où elles forment comme une sorte de collerette, me parait rare dans la mer Rouge : je n'en ai trouvé qu'un seul exemplaire en bon état de conser- vation. FOLIACKISCALA IRREdI LAIIIS Scalaria irrngularis Sow. Th. Conch.. p. 90^ pi. xxxin. fig. iO, 60. Hab. Aden. Jai trouvé de cette espèce les deux formes des coquilles iigiirées par Sowerby. Si elles ne présentent pas^ sauf la forme qui est bien différente^ de caractères distinclifs, on peut cependant se poser cette question : est-ce bien la même espèce ? DULCISCALA JOMARDI PI. V. fig. 8-19. PI. VII, fig. 53. 5ca/an«Jomar6fz Audouin(Savigny, Desc. Egypte, pi. ni^ fig. I4j. Otte Scalaire, figurée par Savigny et nommée sans descrip- tion par AuDOLiN, est répandue dans la mer Rouge et la mer d'Aden. La grande variabilité de cette espèce et la coquille figurée par Savigny n'ayant pas atteint son complet développe- ment ont rendu on ne peut plus difficile son identification, car elle est très facile à confondre avec deux ou trois autres de cette localité. Ainsi (ju'on peut s'en rendre compte par Ja figure qu'en donne Savigny, la coquille est ombiliquée, les côtes lamelleuses sont fines, nombreuses, peu saillantes et séparées par des intervalles beaucoup plus larges que leur épaisseur : on y voit des stries transversales nettement indiquées, le développement des tours de spire n'est pas régulier ; les trois premiers sont relativement plus étroits que les suivants. En tenant compte des variétés, on peut dire des coquilles de cette espèce : Testa perforata. lenuis, pyramidale nul ovalo-pyramldalis, Intd albida atit frrrn(jiiif^u-/iiillldio zo/ioh/ ; inaltilaindlom fl FAUNK iMALACOLOGlOUE DE LA MER IlOlOE 217 spiraliter striata. Anfr. 8-9, primi S lœvigaU, flaviduU., apkem siciU caudam formantes ; sequantes ?'otimdati, sutura profnnda séparait, lamellibus tenuibiis cadiicis in idlimum anfractuni 36 40 nonnullis rariiis crassis, slriisque elegnnter ornali ; aper- tnra rotwido-ovalis postice snbangidata ; peristomtim incrassa- tf07i, expansiim, itmbilici parlem obter/ens. Lo)i(/ . 4-9 ; diain. 3,7-0.8 '""'. Hab. Suez, Aden, Péri m. Djibouti. Le nombre de coquilles de cette espèce que j'ai recueilli m'a permis d'en étudier la variabilité des parties suivantes : Forme, conique ou subovale plus ou moin.s ventrue ; Couleur, entièrement blanche ou maculée sur le dernier tour de bandes ferrugineuses, couleur fugace qui disparait rapide- ment sur les coquilles rejetées sur la plage ; Côtes, de nombre variable, fines et caduques, dont quelques- unes, chez les sujets très vieux, sont très épaisses au voisinage de l'ouverture ; Ombilic, plus ou moins recouvert par l'expansion du bord columellaire. Lorsqu'à l'examen d'un grand nombre de coquilles, on peut suivre à tous degrés la variabilité de cette espèce, on ne peut s'empêcher de lui rapporter les espèces suivantes : Scalaria caianuensis Sowerby, Th. Conch., p. 94, pL XXXIV, fîg. 93-94. Scalaria similis Sowerby, Th. Conch.. p. 94, pi. xxxiv, fig. 90. Globiscala bullata Scalaria bnllata Sowerby, Th. Conch., p. 94. pi. xxxiv, fig. 87. Hab. Péri m. La coquille qui a servi de type à cette espèce n'est pas adulte ; il lui manque un à deux tours de spire. Pendant mon séjour à Périm j'avais vu, parmi les coquilles de cette localité récoltées par MissX..., deux exemplaires de cette rarissime espèce. La chance m'ayant favorisé, j'en trouvai moi-même un magnifique exemplaire. Ces trois coquilles et celle du British Muséum sont les seules que j'aie vues : cette espèce ne doit 218 .JOUSSEAUME cependant pas èlre très rare, puisqu'on la trouve aux Philip- pines et dans la nier Rouge. Innesiscala Innesi sp. n. PI. V, fig. 31-36. 'l'esla perfurata, solidiila, cinereo-alba, conicri, scalûris, loii- yitudinaliler laminata et spiraliter forte striata. Anfr. S, con- vexiiisciili, regulariter crescentes ; primi 3 lœvigati ; sequentea rotundati ad siituram planati^ varicibus circiter "25 ad angulum nciitoproductis, coroiiam formantibus. Intcrvalla striis fiiiformi- biis transversim cralilia ; npertura ovalU. peristonuini rrasstnn vix expansum. Ah. 4. 7 ; diam. 3""". Hab. Djeddah, Aden, Djibouti. Abondante dans cette der- nière localité. Coquille A ombilic étroit, plus ou moins recouvert par l'expansion du bord columellaire. La spire, franchement conique, est formée de huit tours éta^^és qui semblent s'em- boîter les uns dans les autres ; leur test, assez solide et peu translucide, est d'un blanc légèrement cendré. Les trois pre- miers tours sont lisses et les suivants couverts de côtes longi- tudinales assez épaisses, peu saillantes et à bords plus ou moins repliés en arrière. Leur nombre est assez variable. J^en ai compté de vingt à vingt-cinq ; à leur partie ang-uleuse se dresse une petite saillie écailleuse qui se brise facilement ; l'ensemble de ces écailles couronne la partie anguleuse d'une frange régulièrement et élégamment dentée. Sur les intervalles, dont la largeur varie suivant le nombre des varices, se dessi- nent en relief de petits cordons transverses régulièrement placés qui paraissent très gros relativement à la taille de la coquille. Je ne vois dans les autres parties aucun autre caractère par- ticulier. La dédicace de cette espèce ;\ mon savant confi'ère le doc- teur INNES-Bey nest pas le témoignage de ma vive sympathie, mais un hommage rendu aux travaux et aux savantes recher- ches de l'homme qui s'est dévoué au progrès de la science et qui n'a négligé aucune occasion de se rendre utile, en dirigeant dans leurs explorations les amis des sciences qui ont eu recours ik son savoir et à son expérience. FAUNE MALACOLOGIQUK DK LA MKR ROUGE 219 Innesiscala Coutieri sp. n. PI. V. iig. 28-30, pi. VII, fig-. 54-55. Testa parva, scalaris, umbilicata . ovato-co}tica, albida. lon- gitudinaiiler laminala et spiraliter striata. Anfr. 8, nnnverl, pr 1)711 3 icBveSfiiitidi, segmentes ad siituram profnn'Iam depres- si, varicibus numerosis laminatU, ad anyuluni prodactis e le gan- ter oriiati ; apei titra sitbovala ; peristomum crassiusculum inferne eorpaimim. Long. 8 : diam. ^'^°'. Har. Djibouti, Adeu. Cette petite coquille, élégante de forme et d'orneuient, perfo- rée d'un petit ombilic, est d'un blanc très légèrement cendré. Les tours de spire, à croissance assez rapide et régulière, sont au nombre de huit, les trois premiers brillants et lisses for- ment un petit sommet droit à Textrémité de la coquille ; les cinq suivants, arrondis antérieurement et aplatis en arrière près de la suture autour de laquelle ils se déroulent en rampe, sont couverts d'environ 27 petites côtes lamelleuses, dont la partie ang-uleuse est couronnée d'une petite crête A peine sail- lante; dans leur intervalle assez étroit, on aperçoit de petites stries transversales. L'ouverture est presque ronde, son bord columellaire décrit cependant une courbe plus droite que celle du bord opposé. Le péristome, assez épais et mousse, présen- te très souvent en dehors près de la suture une saillie angu- leuse semblable à celle que je viens de signaler à la partie postérieure des côtes ; dans sa région ombilicale, le péristome est moins épais et présente antérieurement une expansion assez prononcée. Les coquilles de la Coutieri et celles de VInnesi sont assez voisines et faciles à confondre. Ce qui distingue la première est sa forme un peu globuleuse, sa taille plus petite, ses côtes plus nombreuses et moins anguleuses postérieurement et sa perforation beaucoup plus large relativement. La dédicace de cette espèce à mon ami M. Coutiére, profes- seur à l'École supérieure de pharmacie, me rappelle agréable- ment notre séjour à Djibouti et nos chasses aux animaux marins de cette localité. Mém. Soc. Zool. d^ Fr., 1911. xxiv. — la â20 jousseâume: Amiciscala âmicà PI. V, %. 20-26. Hi/alosc.ala arnica .lousseaume. Bull. Soc. Philom. 1894, p. 104. Tfista alba, imperforata, conico-ttirrita, lojigitudinaliter costata et spiraliter tejiuissime striata, costœ vixobliquœ, crassae, reflcxœ, minime prominentes. Anfr. 9, convexi, sutura sat profunda separati ; aperlura rotundata, aiiticeet poslice subaii- gulata, coliimella arcuata, externe circa umbilicum funiculo duplicata. Long. 9 ; diam. 4 "'"'. llab. Aden, Djibouti, Obock, Périm, Hodeïdah, Massawa, Djeddah. Coquille imperforée assez solide, blanche, ou d'un gris sale lorsqu'elle n'est pas nettoyée ; tours de spire 9 à 10 arrondis et à croissance régulière ; ils sont séparés par une suture assez profonde ; les trois premiers sont lisses et d'un corné lée-ère- nieut teinté de jaunâtre, les suivants sont protégés par de fortes et solides varices légèrement obTupies qui se correspon- dent ; elles sont entrecoupées par des stries circulaires sail- lantes et très apparentes. Sans changer l'aspect de la coquille, ces ornements varient : le nombre des côtes est compris, selon les individus, de 14 à 26 et les stries sont plus ou moins fortes et plus ou moins espacées. L'ouverture est ronde et un peu latérale. Son péristome mousse est un peu moins épais dans la partie qui s'applique sur l'avant-dernier tour., alors qu'à la région ombilicale il est fortifié par un bourrelet super- ficiellement strié que forme le repliement de l'extrémité des côtes. Cette espèce varie [)ar le nombre de ses côtes, 14 à 26, par le uoniijre et la grosseur de ses stries circulaii'es, par sa taille. de 5 à 10 millimètres de lot)g. Je n'ai constaté aucune trace de cette espèce à Souakim, ;\ Suez^ 3t j'en ai Irouvé tiès peu à Djeddah, Massawa et fïodcïdah, alors que dans la mer d'Aden elle est partout abondante. D'où vient sa rai-elé au nord (M son abondance au sud ? est-ce le fait d'une migration lente ou d'utie diffirence de tempéra- ture ? J'ai constaté ce fait sans vouloir en tirer des considé- rations biologiques qui pourraient conduire A de fAcheuses interprétations. FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA MJER ROUGE 221 Avalitiscala avalites sp. u. PI. V, fîg. 27. Testa rimata, elongato-conica^ turbinata, albo-flavidula, striis filiformis spiraliter cincta, varicibusque i7 , tefiuibiis , vix obliquis longitadinaliter clathrata. Anfr. 9 convexi^ primi S parci, leevigati, sequentes ornati, sutura prnfunda fere disjuncti ; apertura rolunda ; peristomnm reflexutn, super ficiale crenula- lum, prope suturam angulatum. AU. 7, S ; diam. 3 "". Hab. Aden. un seul individu bien conservé. Cette coquille, par sa taille et son ornementation, ressemble à la Se. arnica; vuesdedos, ilseraitdifûcilede les séparer, mais vues de face, la fente ombilicale et l'absence de funicule dou- blant le bord columellairo ne permettent plus de les confondre. Coquille turbinée cylindro-conique, à sommet mousse et à base arrondie, ornée de côtes et de stries filiformes assez fortes, quoique nombreuses; sacouleur d'un blanc terne faiblement teinté de jaunâtre diffère peu de celle de Vamica. Sa spire est formée de 9 tours arrondis et convexes, à développement assez lent et régulier ; les six derniers paraissent presque disjoints, tant la suture est profonde ; les trois premiers très petits et peu saillants sont lisses et les suivants côtelés et striés. Les côtes sont lamelleuses, assez épaisses, peu saillantes et légère- ment obliques. On en compte 17 sur le dernier tour, parmi lesquelles quelques-unes correspondent à celles du tour précé- dent et les autres aux intervalles. L'ouverture presque ronde est bordée d'un péristome réfléchi presque disjoint, tant est faible l'étendue de sa jonction avec la base de l'avant-dernier tour ; son bord columellaire, quoique déjeté sur la fente om- bilicale, est plus droit et plus mince que l'externe qui est bor- dé de la dernière varice ; il parait légèrement crénelé, et devient moins épais à une faible distance de la suture. Cette modification est indiquée par un angle assez saillant. Avalitiscala canephora Scalaria canephora Melvill, Pr. Zool. Soc. London, 1906, p. 70, pi. VIII, fig. 28. Hab. Souakim, Aden. •222 jousseaumk AVALITISCALA AlDOI'INI IM. Vn. fig-. 19-22, 20-27. Crhposcala Audouini Joiiss. Bull. Soc. Philom. 1884, p. 103. Tt'!ita alba, imper forala, lurbiaata, elongala, longitudinali- ler costata et spiraliter slriata ; cosfœ circiler 13, retrorsum cix rpflexx, postice latioref;, angidatx. Anfr. 8, convexi vix co/itigui (id sularam profuiidissimani depressi. pviini 3 Isevi- (/ali, sequentes costati ; apertura rotundata ppristoimnn nltinia varice expansion. Long. 5, 5 ; diam. '-} """. lÏAB. Suez, Djeddah, Aden, Djibouti. Coquille petite, iinpeifoiée, cyliudro-coaique, solide, blanche, un peu luisante et ti-ausparente quand elle est fraîche, terne et opaque quand elle a séjourné sur la plag"e. Sa spire est formée de dix tours a croissance lente et réi4ulière_, se déroulant en tire-bouchon. Les trois premiers, petits et lisses, forment à l'ex- trémité de la coquille un petit sommet conique à pointe aiguë et à la base se reliant régulièrement aux tours suivants ; ceux-ci déprimés en arrière et séparés par une profonde suture sont pro- tégés par 12 ou 13 cotes épineuses, saillanteset assez épaisses ; la saillie des épines accentue la dépression des tours et fait paraître la suture [)lus profonde ; les intervalles des côtes sont sillonnés de nombreuses stries transverses, 1res fortes relativement à la pe- titesse de la coquille. L'ouverture à peine déjetée occupe sou- vent en entier le diauiètre transversal de la base du dernier tour ; elle est si peu anguleuse en avant ou en arrière, (ju'elle parait tout à fait ronde ; son périslome épais et mousse est presque toujours bordé extérieurement de la dernièi'c côte plus large, plus saillante aux deux extrémités qu'au milieu. Cette côte, ainsi que les précédentes, est manifestement crénelée à la surface. Cette coquille rappelle assez la Scalaria disjuncla Gcll'. et Wegersi iNyst. Je dédie à Audouin, le collaborateur de l'ouvra- ge de Savigny, cette char/nante, petite et bien jolie espèce. Obs. Quoique de môme forme et à peu près de même taille que la VoUUuUi^ on ne peut les confondre, les intervalles des côtes étant striés chez l'une et lisses chez l'autre. FAUiXK MAL\COLOGIQUE DE LA MER ROUfiE 223 Avalitiscala gradilîs sp. n. PI. VII, fig. 23-25. Testa parva, imperforata, crassa, albida, longiludinaliter l'2-coii'iia, spiraliler striaia, spira co/iica, gradata, aciita. Anfr. 9, régularité)' crescentes, primi 4 Issves, albi, in testas juniures flaviduli, alteri r.ostis lamellatis sat fortis clathrati, sutura iinpressa separati ; apertura rotundata, peristomum crassum ultima varice expansuni, postice uncinatum. Long. 4; diam. /, 8 ■"". Hab. Adeii. Coquille iinperforée, petite, blanche, épaisse, solide, à spire conique entourée d'un retrait qui se déroule en rampe d'es- calier. Les tours, au nombre de neuf, que sépare une suture profonde, ne sont pas disjoints. Les quatre premiers tours sont lisses, luisants, et d'un corné jaunâtre cbez les jeunes sujets, ils forment à l'extrémité de la coquille un petit sommet aigu, allongé, de forme olivaire, très souvent obliquement im- planté ; les tours suivants, élégamment striés circulairement, sont protégés par une douzaine de côtes tiès fortes et norma- lement saillantes pour la dimension de la coquille. En avant elles s'arrêtent au péristome avec lequel elles s'unissent inti- mement, en arrière elles changent brusquemeat de direction, deviennent frêles et tombent perpendiculairement dans la suture ■ à l'angle formé par ce changement de direction elles se prolongent en saillie épineuse plus ou moins accentuée. L'ouverture légèrement ovale est bordée d'un péristome épais, s'élargissant en saillie anguleuse aux deux extrémités du g-rand diamètre de l'ouverture et s'amincissant enlame sur la partie qui repose sur les côtes de l'avant-dernier tour. J'avais hésité à séparer celte espèce de ÏAudouini, tant leurs coquilles ont de caractères communs. Mais la spire de l'd gradi- //i, beaucoup plus courte du reste, ne se déroule pas en tire-bou- chon comme celle de V Audouini. Avalitiscala Vaillanti sp. n. PI. VII, %. 6, 28-36. 40-M, o8. Testa parva ^ iiyrperforata, tiirricido-conica, nilida, lucida, alha, solidula, lamellisseriebus obliquis longitudinaliter costa- 224 JOUSSEAUME ta. Anfr. 9, cojwexi, subdisjwicti, primi S' 1^-4 Iseves, latera- Liter ssepe dejecfi, sequentes lamellosi, sutura prof iinda separati; ultimus lampllis 9, redis postice histricosis décoratifs ; apertu- ra rutiuido-ovata ; peristoimun mcrassatum ullima vaiice spi- nosiila marginatum. Ail. 4-4,5 ; diam. 1, 5 °"°. Hab. Suez, Aden, Djibouti. Coquille petite, imperforée, turriculée, conique, à test vitreux, blanche ou légèrement teintée de jaune clair. Elle est formée par l'enroulement de neuf tours arrondis, séparés par une su- ture bien marquée et à croissance lente et régulière ; l'embryon, qui forme à Textrémité de la co(juille un petit sommet lisse souvent oblique, est formé de presque quatre tours. Sur les tours suivants se dressent neuf petites côtes lamelleuses, ailées en arrière et plus ou moins saillantes. Les lamelles d'un tour continuent celles de l'autre et tonnent ainsi des séries légère- ment obliques. L'ouverture manifestement ovale et à grand diamètre oblique est à peine déjetée à droite ; le périsfome, continu, détaché, assez épais, est doublé par la dernière vari- ce. Il repose sur les côtes de la base de l'avant-dernier tour. La fig. 6 reproduit une coquille à test blanc presque opaque, provenant d'un très vieil individu, qui, après avoir atteint sou complet développement et être resté assez long- temps en cet état, ainsi que l'iiidiciue l'épaisseur de la varice dont on voit sur la figure la place en dehors dubord columellai- re, a continué à accroître sa coquille d\n) cinquième de tour de spire. La fig. 44 est la coquille tronquée d'un très jeune individu. La dédicace de cette espèce rappidlera agréablement, je l'espère, à M. le professeur Vaillaïst, le lointain souvenir de son séjour à Suez et la préparation de sa thèse sur la Tridacna. Tenuiscala Deflersi sp. n. PI. VI. lig. 41. Testa rimata, floiir/ato-coiiica, alba, suhopaca, confertissime costata, striis spiralibus secta. Anfr. iO, coiwexi, sat rei/ulariter crescentes, uUirmts paido q?nplus, primi S lœves, sequentes cla- thrati, sutura ir)ipressa, costis laciniosa ; aperlura fere rotun- data, peiistommn modice crassum, externe arctior. Alt. 6 ; diam. ^2, 8 """. FAUNE MALACOLOGIQUK DE LA MKU IlOLGK 225 Hab. Aden. Ud seul individu en bon état de conservation. Coquille blanche, allongée, conique, à sommet acuminé et à dernier tour un peu plus fort. Ses touis de spire, au nombre de dix, convexes et arrondis, sont séparés par une sutu- re assez profonde, les trois premiers sont lisses et les suivants ornementés de côtes et de stries. Les côtes, au nombre de trente environ, sont assez épaisses, mousses et très peu sail- lantes. Sur le dernier et l'avant-dernier tour il existe une côte beaucoup plus forte que les autres, ce qui indique qu'il y a eu eu cet endroit arrêt de développement et épaississement du bord de l'ouverture. Les intervalles, deux fois plus larges que l'épaisseur des côtes, sont très finement sculptés de stries transversales, filiformes et saillantes ; l'ouverture serait presque ronde si la courbure de sa partie columellaire était aussi con- cave que celle du bord externe ; cette différence de courbure fait paraître anguleux les deux points de jonction de ces deux bords. Sur l'exemplaire que je possède le péristouie est mince et fragile, ce qui indique que la coquille était à une période de développement. A l'état normal ce péristome est certaine- ment très fort et épais. Je dédie cette espèce à mon savant ami M. A. Deflers, explora- teur aussi intrépide que botaniste distingué. Cette dédicace lui rappellera agréablement, j'en suis certain, nos excursions aux environs d'Aden. Tenuiscala optata sp. n. PI. VII, fig. 48. Testa parva, imperforata, solidida^ albida, elongalo-conica, varicibiis parvis nmnerosis striiscfue firijormibus clathrata. Anfr. 8, convexi, lente et regulariter descentes ; pr\mi 3 lœvi- rjati, segufnles varicibns nunierosis vix arcuall regiiiiiriter ornati, ihter varicibus elegantaltter striati ; apertara rotunda, antice et poslice vix angidata, peristojmtm crassiusculum, ad basim penultimi anfractu fere interiupium. Long. 3, 5; diam. Hab. Aden. Un seul spécimen dragué à 12 mètres de pro- fondeur. Coquille petite, imperforée, assez solide, réticulée, d'un blanc terne légèrement cendré et de forme allongée, svelte^ frauche- 226 JOUSSEAUME ment coûique, à base arrondie. Sa spire est de huit tours con- vexes que délimite une suture profonde : les trois premiers sont lisses et un pou luisants, alors que les suivants sont réti- culés par l'entrecroisement de nombieuses varices loiigihidi- tiales et de fines stries filiformes. Les varices peu saillantes, dont l'épaisseur est à peu près égale à la largeur des sillons qui les séparent, sont légèrement arquées et régulièrement disposées ; les stries spirales sont plus fines, serrées, régu- lières, assez saillantes. L'ouverture est presque ronde, quoique son bord coliimellaire soit moins arqué et plus court. La jonc- tion de ce bord avec l'externe est légèrement anguleuse ; le bord columellaire, un peu épais et non déjeté, semble empié- ter sur l'axe de la cocjuille ; en arrière, une légère couche d'enduit appliquée sur la base de l'avant-derniei' tour le relie au bord externe. Quoique cette petite coquille ait toute l'appai'ence d'une coquille adulte, elle n'est certainement pas arrivée à son com- plet développement ; il doit lui manquer au moins deux tours et peut-être davantage. Par la taille, la forme et l'ornemen- tation, on pourrait la confondre avec la Scalaria [Constantia] Standeni Melv. Elle s'en distingue par ses tours plus con- vexes, sa suture plus profonde, son ouverture plus déjetée à gauche et moins prolongée eu avant, enfin par ses stries circu- laires beaucoup plus fines que les côtes ; alors (jue dans la Standeni ce seraient les stries ciiculaires les plus fortes, ou tout au moins aussi saillantes que les varices. Limiscala Dautzeubergi sp. n. IM. V, fig. 6-7. Testa ovato-conica, turbin if urmis, unibilicuta, alba, vanctbus numerosiSy crassis, appressis vix contigiiis et striis spira/ibiis evanidis sculpta . Anfr. [enibn] anales o fracti) sequentes 7 rotundi^ reynlariter sat rapiile crescentes^ sutura profunda separati, ulti/nus infli'tas dimidiani Inngiludinis vix œquans^ varicibus crassioribiis liratus; umbilicani parvw?i, infundibuliforniis ; aperlura sublalcralis fera rotundata, postice vix anytilata ' labrum crassiusculuni, aolidum. Long. S,' diam. S^^. Hab. Aden, l'érim ; raie. J'ai vu chez M. Daltze^bkhg quehjues coquilles de cette espèce provenant des Seychelles. FAUNE MALACOLOGIQUK DE LA MER ROUGE 227 Par sa forme et son aspect, la coquille de cette espèce rap- pelle la Se. raricostata Sow., Se. raricosta Lamarck, noti Mar- tini. Non seulement, la forme est identique, mais son lest est également solide et il existe en approchant de l'ouverture (juelques varices un peu plus foites (|ue les autres. Les dix tours de spire se déroulent assez régulièrement, quoique le dernier paraisse plus fort et donne à la coquille un aspect ventru ; les trois premiers, d'un corné lisse et luisant, forment un petit sommet conique à pointe mousse : les varices qui se pressent sur les tours suivants sont très nombreuses, 80 environ ; elles ont l'aspect de petits cordons lisses, appli- qués sur la coquille les uns à côté des autres. L'ombilic étroit et infundibuliforme est légèrement recouvert par le bord colu- mellaire. L'ouverture, déprimée au bord columellaire et légèrement anguleuse, est bordée d'un péristome mousse et circulaire. Des deux exemplaires que je possède, l'un est plus petit que l'autre, mais je ne leur vois aucun autre caractère sérieux per- mettant de faire une espèce de cette var. minur. Minutiscala miuutia s[>. n. IM. Vil, fig. 45. Testa tnniutissuna, per/urala, alba, suôniUda, soUdiila, ven- Iricuso-co/nca, io/igitudinaiUer varlcosa; varices nUertitia œq liantes ; apex obtusa. A/i/r. enibryonales fracti ; alteri 5, rotundali, régula) iter sal rapide cresceiites, sutura profuuda separati ; apertura rotiindata ; peristumum crassuia, ad penul- tiiiiinn anfracluni basim lemiior. Long. /, '2 ; dia7n. 0,7 """. Hab. Aden. Un seul exemplaire trouvé dans les détritus marins rejetés sur la plage. Cette Scalaire, très remarquable par sa petitesse, ce qui rend l'étude de ses caractères difficile, même avec une forte loupe, est blanche, légère/rent vitreuse et rappelle pai' la forme la Se. scaluris, la plus grande Scalaire connue, (pioique son dernier tour soit moins dilaté et son ombilic bien plus étroit. Sa spire n'a que cinq tours arrondis ; ceux de la coquille embryonnaire ayant été brisés, leur développement s'est eÛ'ec- tué régulièrement et assez rapidement; la suture qui les sépare 2'28 JOUSSEAUME est large et profonde. Ils sont côtelés par des varices longitu- dinales assez saillantes, que séparent des intervalles à peu près égaux à leur lai-geur. Il m'a été impossible d'en compter le nombre, qui doit être, je crois, au-dessous de vingt. L'ouver- ture est ronde, sans dilatation, elle est bordée d'un péristome circulaire assez large^ épais, et plus mince dans la partie qui s'applique sur la base de l'avant-dernier tour. Dans sa partie columellaire il est légèrement déjeté au dehors et recouvre un peu la perforation ombilicale. Sect. SCALIOLIN^ Je considère les Scaliola comme des Scalaires agglutinantes. C'est certainement dans ce groupe que le test et la forme de la coquille permettent de les placer. L'animal étant analogue à ceux dont le péristome de la coquille est continu, tels que les Scalaires, Cyclostomes, Paludines etc . affermirait cette manière de voir. Scaliola elata PI. VII, fig. 59. Scaliola elata Semper, in : Seheda (Issel. Mal. M. Rosso, 1869, p. 198). Haiî. Suez, Djeddah, Souakim, Massawa, Périm. La co(juille de celte espèce se distingue des autres par sa forme trapue et ventrue, ce qui la fait paraître plus courte. J''ai fait reproduire, pi. Vil, fig. d., une petite cocpiillc (jue je considère comme une variété minor. Il m'a semblé que l'animal de cette j^elite coquille, ainsi (juc quelques autres de même taille, n'a pas vécu dans un milieu favorable à son déve- loppement. Scaliola calkdonica PI. VII, fig. 61. Scaliola caledonica Crosse, ./. Conc/ii/lAHli). p. '299, id. 1871, p. 200.1)1. VI, fig. 3. Hab. Suez. Djibouti, Aden. Les coquilles de cette espèce, dont le développement des tours de spire est plus régulier, sont sveltes et non ventrues. FAUNE MALACOLOGIQUE DR LA MKR ROUGE 229 Scaliola intermedîa sp n. PI. VII, fig-. ()0 et fig. a. Cette espèce_, qui ressemble au Se. calédonien par la régula- rité du développement de ses tours de spire, est moins svelte et bien plus large de base et elle ne diflère du Se. elata (jue par sa forme plus franchemeut conique, Hab. Djeddah, Souakim, Hodeïdah, Aden, Périm, Djibouti. Lorsqu'on a sous les yeux un très grand nombre de ces petites coquilles, ou distingue assez facilement les trois formes que je viens de signaler, mais en apparence un si grand nombre de formes les relient eutre elles cpie je ne serais pas surpris, même en y ajoutant l'espèce suivante, que toutes ces soi-disant espèces ne soient (jue de simples variétés. Scaliola elatior sp. n. PI. YIl, fig. 62. Testa imper/orata, aciciila, yracùis, alba, arenai îuieuias agglutinans, apex acuta. Anfr. 11 tereles^ regiilariter creseen- tes, ultùnus descendent , ad aperluraiiii soliitus ; sutura, impres- sa ; apertura contracta, circinata ; peristomum rectum, suba- cutiim,, fere disjunctnm. AU. S; diam. 0, <^'°'". Hab. Suez, Massawa, Djibouti, Périm, Aden. Cette coquille se distingue des précédentes par sa gracilité, ses tours de spire plus nombreux, que la profondeur de la suture fait paraître plus arrondis et allongés ; on en compte onze ou douze, à croissance lente et très régulière, le dernier, un peu descendant, est près de l'ouverture séparé extérieure- ment de l'avant-dernier par une large et profonde échancrure , l'ouverture est contractée et ronde. Son péristome droit, continu, n'est pas adhérent à la base de l'avant-dernier tour. J'ai recueilli dans la mer Rouge et la mer d'Aden plusieurs coquilles de Scaliola ; il m'a été très facile de grouper un cer- tain nombre d'individus dans les quatre espèces que je viens de signaler. Pour beaucoup d'autres je me suis heurté à quel- ques difficultés ; j'hésitais à les placer dans l'un des groupes plutôt que dans les autres. 230 JOUSSEAUMF, Dans chacun de ces groupes, la forme des coquilles est cer- tainement bien distincte, mais il y a tant d'individus qui éta- blissent le passage d'un groupe à l'autre cju'il serait difficile de se prononcer sur leur valeur spécifique ; l'étude de l'ani- mal pourra seule résoudre la question. Je ne sais dans (jud sens elle la résoudra, mais je présume qu'elle dira : Parmi les quatre espèces que vous venez de signaler, il en est trois (pii ne sont que de simples variétés du Scaliolo elata. Tératolof/ie. - - Les coquilles que j'ai fait reproduire à la [)lanche Vil, fig". 6, c, r/, e. /, sont des coquilles déformées ; les plus nombreuses sont cylindriques, à sommet conique peu saillant et à ouverture fortement déjetée sur le côté et à péri- stome qui est séparé de la base de lavant-dernier tour. Cette déformation est assez fréquente, ce qui m'en a permis l'étude, sans cela j'aurais pu en faire une espèce. Du reste aucun con- chyliologiste n^aurait hésifé, n'ayant en sa possession qu'une de ces coquilles déformées. Ce qui m'a surpris, c'est de trouver, parmi ces monstruosités, une coquille presque monstrueuse relativement au volume des coquilles à développement normal. Aux lig-. 61 et 02, il y a eu inversion des deux premières coquilles de chacun de ces groupes à la suite de leur décolle- ment et de leur remise en place par le photographe. Sect. Gyhoscalin.k Les cocjuilles de cette section difïèrent peu de celles des Scalinœ ; un seul caractère bien tranché : une carène circulaire à la base du dernier totu- les en éloigne et permet de les lat- tacheraux groupes suivants Acrilia et Cirsotrema. CVKOSCALA CLATHKIjS Turbo cUuhnis Linné^, S^yst. uat. Va\. Kl, p. 7(1;). Mus. Lud. Ulr. p. 65S. Scalai iu lainr/losa LamarcU, An. s. Vert. VI. p. 227. ScakiiKi coinmutala Monterosalo. Mus. (len. I\. p. 420. Hau. Aden, l'érim, Obock. Sous le nom de Turbo clalhrm, Li.njnl a certainement rangé deux espèces et Gmklin dans l'édition 12 dti Syst. nat. en a ajouté (l(;u\ autres : il sullil, pour vérifier \i\ fait. d<' voir les fi- gui'es aux(|U('ll»'S ces dcu\ jiutrurs r('U\ oient. FAUNE MALACOÎ.OGIQIJE DE LA MER ROUGE 231 Lamarck, n'ayant pas tenu compte du Turbo clathrus de Linné, créa deux noms pour cotte espèce : Scalaria lamellosa et Se. commimia. Après Lamarck on s'aperçut que Brocchi avait déjà décrit sous le nom de Turbo lamellosus, une coquille fossile du g-enre Scalaria ; on dit alors : puisque Jamel/osus et lamellosa ont la même sig'nification, nous allons conserver le lamellusm de Brocchi, comme le vétéran, et remplacer le lamellosa de Lamarck par un autre mot. Je n'admets pas qu'on puisse changer une seule lettre d'un nom spé(ifi(jue créé par un auteur. Je ne vois pas l'avantage de mettre au féminin ce que l'auteur a mis au masculin ; mais "je vois les inconvénients de ces modifications : on encombre inutilement la science de mots nouveaux ; on défigure les mots employés par les auteurs à qui on les attribue. Je ne vois pas non plus pourquoi on ne laisserait pas dans les Scalaria les mots lamellosus et lamellosa pour désigner deux espèces différentes ; la phonation de ces deux mots, qui sont des noms propres, est si différente que la cotifusion n'est pas possible. Ou a dit qu'il fallait faire accorder le nom de genre à ce- lui de l'espèce. Pourquoi cet accord ? parce qu'on considère le nom de l'espèce comme un adjectif, alors que c'est un déterminatif, un nom propre, un nom individuel. Si le mot /ame//o5« donné à une Scalaire n'était pas un nom propre, mais un adjectif indiquant que cette espèce est lamelleuse, il serait impossible de savoir laquelle, puisque presque toutes les Scalaires sont lamelleuses. . Ainsi que je viens de le dire, Linné a certainement désigné sous le nom de T. clathrus deux espèces ; Sowerry, dans sa monographie des Scalaria, a conservé le nom de clathrus pour l'une de ces espèces et son choix a été celui d'un érudit, car c'est à elle seulement que s'applique la description qu'en a faite Linné. Pour conserver le moindre doute à ce sujet, il faudrait n'avoir pas lu dans le « Museo Ludovico LJlrice » : ^ Testa conico oblonga, acuminata, facie testa scalaris sed minor ; Anfractus Ji-i'2 teretes, albidi, pellucidi, contigui nec distantes^ cingidis membraiLaceis, etc. » Est-ce que ces expressions, teretes, albidi, pellucidi et du- ^gulis membranaceis ne conviennent pas à la coifuille que Sowerbv a désignée sous le nom de Se. clathrus Linné? est-c" qu'il serait possible de les attribuer à la Se. communis? 232 JOUSSblALME SowERBY ayant scientifiquement identifié l'espèce linnéenne, jp ne vois aucune utilité à une discussion à ce sujet et encore moins A un nouveau baptême. La Se. clalhrus a une aire de dispersion des plus étendues, on la retrouve dans toutes les mers. J'en ai recueilli plusieurs exemplaires dans la mer d'Adeu et pas un seul dans la mer Rouge ; elle s'y trouve certainement, mais je n'ai pu y consta- ter sa présence. Voici sur un seul ludividu recueilli vivant l'aspect et la forme de l'animal : couleur blanche, pied deux fois plus long- que large et à bords latéraux parallèles, le postérieur est divisé par une profonde échaticrure à deux lobes arrondis dont le gauche est un peu plus court et plus étroit que le droit; le bord antérieur, légèrement courbe, se prolonge de chaque côté en pointe triangulaire. Tentacules courts, assez gros, légèrement coniques, se renflant ;\ la base : sur la partie an- téro-externe de ce renflement, on aperçoit Toeil, un tout petit point noir ; mufle, aplati et court, ne dépassant pas le bord antérietir du pied et occupant l'espace compris entre les deux tentacules. Parmi les coquilles que j'ai pu recueillir, je signale les variétés suivantes ou plutôt les variations d'ornements et de couleur. A propos du nombre des côtes, voici ce que j'ai relevé sur vingt-deux coquilles : 6 côtes, une ; 8 côtes, une ; 9 côtes, sept ; 10 côtes, une ; 1 1 côtes, cinq ; 12 côtes, trois ; 13 côtes, trois ; 14 côtes, une. On voit par cette énumération que les nombres 9 et 11 se reproduisent souvent, tandis que la plupart des autres semblent ôtre des exceptions. De la variété à 6 côtes dont je n'ai trouvé qu'un spécimen, je viens d'en voir im second de même taille dans un achat fait par M. DK BouRY. Son étiquette porte le nom de Scalaria con- sors Crosse. J'ai demandé à mon savant ami ce qu'il en pen- sait. « .l'ai toujours considéré cette espèce, m'a-t-il dit, comme Scalaria clathrus ; ce n'est pas même une variété, car le nombre des côtes est très variable, surtout dans cette espèce. )> La taille est également très variable. Des coquilles adultes sont (jueUpiefois deux fois moins longues que d'autres. Enliu, pour la coloration, je n'ai observé sur les coquilles recueillies dans la mer d'Adeu que quatre vai'iétés : 1° Coquille uniformément blanche ; 20 — brunâtre, à côtes blanches ; FAUNE iVlALA.COLuGlQL;K DE LA MEK ROUGE 233 30 Coquille blauche avec des bandes circulaires brunes près de la suture et une autre à la base ; 40 Coquille semblable à la précédente et mouchetée de taches brunes dans l'espace compris entre deux bandes circulaires de même couleur. Gyroscala coronata Scalaria coronala Lamarck. An. s. Vert. Vl. p. 227. Hab. Aden. C'est encore aux Pagures que je dois les quatre coquilles de cette espèce. Pour les coquilles rares ou parfois des profondeurs, ces Crustacés ont été pour mes recherches de précieux auxiliaires. Sect. ACRILLIN^ Acrilla adenensis sp. n. Pi. VI, %. 27-28. Testa imperforata, solidiiia, turritpJlœformis, ad basim pla- niysciilani cariîia circumdata, pallide fulva, faciis albis i?i ul- litno anfractii S. penultimis 1 decorata. Anfr. 1*2, convpxi, regvlariter crescentes, primi 3 fracti^ sequentes spiraliter stria- ti, varicibus 24 -30, con.tortis late disjunctis craticuli, apertura subovalis, peristomum inten'iiptwn, labimn externiim tennis, fragilis, coliimellaris solida alba^ in apertura cum ave juncla. Long. 18-22 ; diam. 4,5-5,2 °'°'. Hab. Aden. J'ai trouvé les coquilles de cette espèce sur la petite plage située à gauche de la jetée qui conduit à l'île Sirah. Coquille à forme de Turritelle^ dont le test fragile, quoique suffisamment épais, est brillant et un peu translucide ; sa couleur est d'un ton jaune plus ou moins foncé, agrémenté sur le dernier tour de deux bandes circulaires blanches et d\me seule sur la partie la plus saillante des tours précédents. Sur les coquilles que j'ai récoltées, les tours embryonnaires étaient brisés, il n'en reste que 9 sur lesquels se montrent 24 à 30 côtes mousses, assez larges, peu saillantes, séparées par des espaces deux ou trois fois plus larges. Ces côtes, de direc- tion légèrement oblique, sont courbées en forme d'S, jusqu'à la carène qui contourne la base, fortement déprimée, du dernier 234 JOUSSKAUME toui' ; en cet endroit elles se coudent brusquement et se di- rigentvers la columelle comme des rayons ; indépendamment des cotes, on aperçoit, surtout dans les intervalles, des stries circu- laires superficielles inégalement espacées. La suture est bor- dée par la carène formant cordon et, contrairement à ce qui existe dans tous les autres groupes de Scalaires, le péristome est interrompu ; le bord externe se fixe à la carène de Tavant- dcrnier tour et le columellaire, fixé à l'axe dans l'intérieur de l'ouverture, le continue en dehors. Il est épais et large à la base et n'est pas relié à l'extérieur par une couche d'incrusta- tion appliquée sur Tavant-dernier tour. Sur le |)lus grand des exemplaires recueillis^ il existe en ar- rière de la carène à faible distance^ une autre carène parallèle formée par une série circulaire de granulations placées sur les côtes, et d'autant plus forte et plus apparente qu'on se rappro- che davantage de l'ouverture. Est-ce une anomalie, est-ce chose normale ? Je n'ai pas eu de matériaux suffisants poui' résoudre cette (juestion. Ceiie Acrilia, que je considère comme espèce, n'est peut-être qu'une simple variété des Ac. aciiminala et r/racilis. La colora- tion et la forme sont semblables^ mais la coquille de Vade- nensis est plus petite, ses côtes plus espacées et plus sinueu- ses, ses tours plus convexes et sa suture bordée d*un cor- don de stries plus apparentes ; ces stries n'ont pas été indiquées dans la description de Vacummaia; mais^ quoique je n'aie pas vu la coquille qui a servi à la description de cette dernière, je suppose qu'elles s'y trouvaient, probablement si peu profon- dément accusées que la coquille a paru lisse. Que la coquille décrite ne soit qu'uue variété locale ou une espèce, je crois toujours utile, en pareille circonstance, de mentionner ce qu'on a observé, en attendant <|ue l'étude des animaux vienne nous tirer d'incertitude. Sect. CiRSOTRKMIN.*: Cirsotrema arabica Scalm'ia arabica Nyst, Tabl. Syn. Scalat'ia, 1872, p. 16. — deaissata \i\eimv {non Lamarck), pi. vu, fig. 23. — Kieneri Tapparone Canefri,./. CVj/jc/ty/, 1876, p. 155. Hab. Aden. Un seul exemplaire, A pointe brisée, recueilli à FAUNE MALA(.(iLOGIQUK DK LA MER ROUGE 235 Steamer — Point, sur la plage de la poste, à l'endroit où se trouve maintenant le Cercle des officiers. Nota. — La figure donnée par Kiener, de cette espèce, laisse beaucoup à désirer. Sowerby, de son côté, a fait figurer un in- dividu encore jeune. ScALARrA KoBELTi^ Jickeli, Jnlirb. deutcfi. Malak. Ges. 1880, Vil, p. 292. Cette espèce encore en litige est considérée avec raison, je crois, comme une variété de la. Se. decussataK\enev. Dans l'in- certitude je reproduis de cette espèce la description qu'en donne Jickeli. « T. eloîigata. imperforata, soUdula, albida ; anfractm sii- perU. [apice fracto) 11 teretes, sutura profunda separati., ad suturam horizontalité!' hreviterquc planati, liris spiralihiis circa S sat elevatis varicibusque mtmerosis, circa 30 ; in anfr. ul- timo, lamelliformibus tcniiibus, hiimilibus, ad inlersectionc^ H- rarum subscabrosis pulche?'ri?ne sculpti, varicibits ad suturam magis elevatis et cwn iis anfract. prœcedentis regulariter al- termuitibus ; anfractus iiltimus varicibus nonnullis majoribus et lira majore regionem umbilicarem cingente munitus, inter liras iiriila minore intercedente. Apertura circiilaris, lahro ex- terno ? [fracto), columellari incrassato appresso. Long. 54 '"'". Hab. Mare rubriim » {leg. Jickelî). Cette description me semble répoudre à l'espèce figurée par Sowerby sous le nom de Se. decussata. Pour les espèces suivantes, M. de Boury a créé le genre No- discala, ce genre est si nettement caractérisé qu'on y place sans hésitation toutes les espèces qui s'y rapportent. La forme cylindrique des coquilles, l'épaisseur du test et la largeur du péristome leur donnent un aspect si spécial qu'on pourrait faire de ce genre une section ou sous-famille. 11 présente en outre cette particularité de parcourir en trois étapes le cycle de son existence, c'est-à-dire de se transformer trois fois avant d'arriver à son dernier état de croissance. On connaît la métamorphose des Insectes ; celle des Mollus- ques n'a pas encore été sérieusement étudiée ; on sait cepen- dant, depuis quelques années, que pendant la période embryon- naire l'animal est si différent de celui de l'adulte qu'on avait fait plusieurs genres avec de petites coquilles embryonnaires ; Mém. Soc, Zool. de fr., 1911. xxiv —16 236 JOUSSEAUME ces deux périodes de leur existence sont incontestables, ainsi que leur métainor[)h()se ; on pourrait niême ajouter qu'elles existent chez tons les Mollusques : mais ne généralisons pas, laissons aux observateurs ce vaste champ d'étude, encore peu exploré. Après la métamorphose, la coquille embryonnaire n'est plus utilisée et ne sert plus de loge à l'animal ; de sorte que, dans les enroulés par exemple, le tortillon de l'animal a tou- jours un moins grand nombre de tours que celui de la cofjuille. A cette première métamorphose s'en ajoute une autre chez beaucoup de Mollusques ; les exemples les plus frappants nous sont fournis par les Gylindrelles et les Truncatelles ; après l'étape embryonnaire, l'animal grossit et se développe réguliè- rement jusqu'au moment où il atteint sa taille normale. A partir de ce moment, il ne grossit plus ou si peu qu'il est presque inutile de le signaler ; alors, il se déplace, construit de nouveaux tours de spire et abandonne successivement ses tours de croissance. Lorsqu'il est arrivé à la fin de cette troi- sième étape, il établit une cloison entre cette dernière partie de la coquille à forme cylindrique et la partie de croissance de laquelle il s'est complètement retiré. Comme celte partie lui devient inutile, il s'en débarrasse, de sorte qu'il ne lui reste plus de la coquille que la partie formée pendant le parcours de sa troisième étape. Celle des étapes embryonnaires et de croissance n'existe plus^ l'animal l'ayant détruite, pas tout entière cependant, car dans beaucoup d'espèces elle persiste en totalité ou en grande partie. C'est ainsi que, dans le genre Nodiscaia, certains individus conservent les coquilles des trois périodes de leur existence, tandis que d'autres, favorisés par les circonstances, détruisent leur sommet. Le temps qui s'écoule entre l'étape embryoïmaire et la sui- vante est très variable : il est des individus qui passent de l'une à l'autre sans interruption ; d'autres, au contraire, vivent très longtemps et semblent mettre beaucoup de réflexion avant de passer de l'une à l'autre étape ; ils semblent se plaire en cet état; ils se construisent une petite coquille qui ressemble tel- lement à une coquille adulte que les malacoloyistes ont décrit comme espèces beaucoup de coquilles embryonnaires et ont créé un certain nombre de genres pour classer ces embryons. Entre la deuxième étape et la troisième, il .s'écoule égale- ment, suivant les circ()nstauc<.'s, un laps de temps plus ou moins long. Certains individus passent d'une étape à l'autre FAUISK MALACOLOGIQUK DE LA MER ROUGE 237 sans interruption. D'antres, au contraire, s'arrêtent assez long- temps avant de se remettre en route. L'étude de la coquille des Nodiscala nous procure ;V ce sujet une intéressante observa- tion : à l'état adulte, leurs coquilles ont, en général, une dizaine de tours; sont-elles véritablement adultes? L'animal a-t-il atteint toute sa croissance, tous ses organes et son der- nier degré de perfectionnement "* Je pose les questions sans chercher à les résoudre, n'ayant aucun document pour me con- duire à la solution. Le bourrelet très épais qui borde et élargit le péristome et donne aux coquilles de ce genre un aspect particulier, semble indiquer que l'animal est arrivé à sa dernière période de crois- sance, qu'il a accompli la première et la seconde étape du fcycle d'existence de la plupart des Mollusques^ qu'il va s'ar- rêter là^ qu'il n'ira pas plus loin. Cette apparence est trompeuse, car sur deux espèces dont j'ai recuelli de nombreux échantillons, j'ai observé, sur deux espèces différentes, que certains individus avaient à leur coquille trois tours et demi de spire de plus que ceux que nous considérons comme adultes, parce qu'au neuvième ou dixième tour, ils fortifient le péristome de leur ouverture d'un bourrelet marginal. A la pi. VI, fig. 54 et 57, sont repré- sentées deux coquilles, montrant que l'animal considéré comme adulte a continué sa croissance après une assez longue inter- ruption et a ajouté à sa coquille trois tours et demi. Le bourrelet saillant du péristome d'une coquille adulte marque dans les deux coquilles figurées une interruption évi- dente entre les deux premières étapes et la troisième. Sur quelques individus qui ont également le supplément de trois tours et demi de spire, on n'aperçoit pas de trace de cette interruption. Ont-ils passé d'une étape à l'autre sans s'arrêter; ou, comme cela s'observe chez d'autres Mollusques, ils résorbent peut-être le bourrelet de leur péristome, devenu gênant, avant de continuer la confection de leur coquille? ce n'est pas au début d'une étude qu'on peut résoudre toutes les questions. La troncature des coquilles a été observée et signalée de tout temps par les malacologistes ; quelques-uns même ont indiqué les différents moyens employés par l'animal pour se débarrasser des tours de spire devenus inutiles et gênants. On ne s'est pas autrement occupé de cette anomalie naturelle. Quoique les mots « anomalie naturelle » semblent jurer de se trouver ensemble, ils sont cependant l'expression exacte d'un 238 JOUSSEAllME fait : relativement î\ rensemble des Mollusques, cette troncature de certaines espèces est une anomalie et, pour les espèces à troncature, la chose est naturelle ; elle fait partie de leur existence. Cela du reste est sans importance ; la partie essentielle, c'est ce troisième stade, ce stade supplémentaire qu'on observe dans la vie de quelques groupes de Mollusques. On en ignore la cause ; on ne sait pas ce qui se passe entre ces deux périodes. Est-ce une continuation de la vie normale sans modi- fication anatomique, ou y a-t-il quelque chose de changé dans les attributions de certains organes ? est-ce, en un mot, une simple métamorphose biologique ? Il est incontestable que la coquille de la troisième période diffère de celle de la période de croissance. Chez les Truncatelles, par exeniple, la coquille de la période de croissance est subulée, conique et à tours de spire nombreux qui croissent régulièrement du sommet à la base, pendant que la coquille définitive est cylindiique et de trois à quatre tours seulement. Enfiu_, il y a sur cette intéressante question de nombreux points à élucider, il se trouve heureusement au sud de l'Eu- rope, au noid de l'Afrique et à l'ouest de l'Asie une espèce, la Rumina decollata, ce qui permettra l'étude de son dévelop- pement, et son anatomie faite à dififéreutes époques tirera certainement de leur obscurité les points les plus importants de cette transition entre le stade de croissance et le dernier stade. NODISCA.LA ATTENUATA PI. VI, fig. 45-46. 53-54. Scalaria attenuata Pease, Zool. Pr., 1860, p. 400. — — — Conc. Icon. pi. xci. Cette espèce signalée dans le golfe de Suez, par Mac Andrew^ diffère de la S. bicarinata Sow. par les nodosités de ses carè- nes ; dans l'espèce de Pease les deux carènes sont noduleuses^ lisses au contraire dans l'espèce de Sowerby. Hab. Suez, Djeddah, Aden. On pourra voir par les exemplaires que j'ai fait figurer com- bien l'aspect de cette espèce est variable et combien l'usure si fréquente des coquilles en atténue les côtes et les aspérités, de sorte (jue Yattenuala et la bicarinata pourraient bien n'être qu'une espèce. FAUNE MALA.C0L0G1QUE DE LA MER ROUGE 239 M. DE BouRY m'avait déterminé les exemplaires que je lui avais soumis : Nodiscala densecrenaia n. sp. Je ne sais s'il maintiendra cette détermination dans l'important et remarqua- ble travail qu'il a entrepris sur les Scalaires. Je ne puis, dans un travail aussi restreint que celui d'une faune locale, avoir à ce sujet une opinion. PI. VI, fig. 45, 46, reproduisent des coquilles qui n'ont pas encore l'état adulte -, elles sont à leur deuxième période de développement. Nodiscala Bardeyi n. sp. PI. VI, fig. 44, 47 ; PI. VII, fig. 3, 4. Testa rimala, solida, truncata, cylitidraceo-subinflata, alba^ lenimsime sculpta^ apex obtiisus. Anfr. 6 i/S,p)'i?ni médium angulosi longitudina iter costati^ spiraliter, tenuiterregidariter- que siriati, iiUimiis carinis duobiis lœvigalis cinctus ; sutura impressa, crenata ; aperlura ovalis, obliqua, peristomum cras- sum, bilabiatimi. Alt. 4, 8 ; diam. /, «?"". Hab. Djibouti, Aden ; rare. Comme toutes les espèces de ce genre, cette nouvelle Nodis- cala est épaisse, solide, d'un blanc vitreux lorsque sa coquille est fraîche, d'un blanc terne lorsqu'elle a séjourné dans les sables de la plage ; elle est alors généralement roulée et plus ou moins détériorée. Sa forme un peu ventrue et ses premiers tours de spire manifestement anguleux la distinguent à pre- mière vue des autres espèces. Le dernier tour est bicaréné. ('es tours sont au nombre de 6 1/2. Les trois premiers, qui sont les seuls qui restent des deux premières étapes de son évolution, sont ornés de varices saillantes et espacées, varices (|ui s'atténuent sur les tours suivants et disparaissent complè- tement sur le dernier ; celui-ci est cerclé de deux carènes lisses et de très fines stries dont l'enroulement se continue jusqu'au sommet. La suture est bien marquée et crénelée ; l'ouverture, obliquement ovale et descendante, est marginée d'un péristome épais, bilabié, dont le bord columellaire re- couvre une fente ombilicale assez distincte. Cette espèce, qui pourrait être confondue avec la 5. bicari- nata Sow., s'en distingue par sa forme moins cylindrique, ses tours anguleux, ses stries fines et régulières, et son ouverfure 240 JOUSSEAUME plus descendante, de sorte que le plan basai du dernier tonr est plus incliné. Var. plongata, pi. VI, fiy. 44. Var. nimor, pi. Vil, fig. 4. Nodiscala fusoides sp. n. Pi. Vil, iig. 2. Testa rimata, fusifor?nis, decoftica, solida, alba, apice tnui- rato, varicibiis et sti^iis attritis exitta. Aiifr. 7, convexi fere angulosi, irregidariter crescentes, pemdtimus contractus, ullhmis hicarinaius ; sutura funiculo marginata ; apertiira ovalis vix obliqua^ descendent lateris inflexa, peristomurn crassion postice crevatum. Alt. 6\ ^ ; diam. 5 °"". IIab. Aden. Cette coquille, dont je n'ai trouvé qu'un exemplaire i-oulé, en assez mauvais état, me parait si normalement développée, que je n'hésite pas à la faire connaître et à la considérer com- me espèce. Malgré sa forme en navette, elle appartient au groupe des 5c. bicarinata Sow. et attenuata Pease, desquelles elle se dis- tingue à première vue par sa forme, par son ouverture descen- dante et déjetée, par la contraction de ses deux derniers tours. On devine plutôt qu'on ne les voit les stries circulaires et les côtes ; celles-ci étaient larges, peu saillantes et très espacées. Les tours, au nombre de sept, se développent assez régulière- ment jusqu'aux deux derniers qui sont contractés. Ils sont convexes et légèrement anguleux ; le dernier est bicaiéné. Sa carène postérieure est la plus saillante " la suture qui les sé- pare est assez profonde, bien marquée et boidée d'un assez fort cordon filiforme. L'ouverture^ de dimension normale, un peu évasée, parait grande ; elle est ovale, descendante et dé- jetée à droite, son grand diamètre est moins oblique à l'axe (jue celui des autres espèces de ce groupe. Le péristome est large, épais, saillant, môme dans la partie qui s'unit h la base de lavant-dernier tour. Son bord columellaire recouvre en partie et borde une longue fossette ombilicale. Nodiscala Bouryi PI. Vil, fig. o. Nodiscala Boiirgi .louss. Bull. Soc. Pkiloni. 1894, p. 104, FAUNE MALACOLOGIQUK DE LA MER ROUGE 241 Testa cretacea, solida^ alba, imper forata, elongata, conica, nodidoso-costata. A?ifr. 9, aiigidato-convexi. lùngitud'w aliter et spiraliler costatl, ititer costas spirales, bi nodosas, te/missime striât i ; apertura rotimdata, peristo?num crassimi, late expan- snm bilabiatum. Long. 4, 5 ; lat. "2 """. Hab. Djeddali. Coquille blanche, solide, régulièremenl conique, dont les tours à développement régulier sont anguleux ; on en compte neuf à dix ; les deux premiers, très petits, lisses et jaunâtres, semblent emboîtés dans le tour suivant qui leur forme une large bordure presque plane ; les autres tours, costulés longi- tudinalement et finement striés circulairement, sont au nom- bre de sept ; ils sont carénés et les côtes sur cette carène forment des nodosités tuberculeuses. La suture, bien accusée et peu profonde, est bordée d'un petit cordon noduleux. Le dernier tour, sur lequel on compte une douzaine de côtes, est bicaréné ; la carène postérieure est semblable à celle des tours précédents dont elle n'est que la continuation. La carène antérieure est un peu moins forte et moins noduleuse ; encadrée par cette carène, la base du der- nier tour s'incline brusquement et parait presque plane. L'ou- verture, largement marg-inée par un péristome mousse, est re- lativement petite et obliquement ovale. Le bord coluuieilaire est moins épais que le bord externe qui s'élargit un peu et se prolonge avant de s'unir au bord cohrnellaire ; l'augle anté- rieur est un peu plus saillant et plus apparent que le posté- rieur. J'ai dédié cette espèce à M. de Boury pour lui témoigner mon amicale estime et le stimuler dans la pénible étude d'une des familles les plus intéressantes et des plus difficiles à dé- brouiller, NODISCALA CRASSILABRUM PI. VI, fig-. 60 6r2. Scalaria crassilabrum Sow. Th. Conch., p. 105, pi. xxxv, fig. 115, 116. Hab. Djibouti, Aden, Suez. Cette espèce me parait très répandue et très variable. On fera certainement beaucoup d'espèces avec ses variétés. 242 JOUSSEAUME NoDiSCALA RIUUVMA PI. VI, fig. 55-59. Scalaria {Cirsutrema) hidryma Melvill, Ann. Nat. Hist., 1899, pi. I. fig. 10. Hab. Djibouti, Aden, Suez. Cette espèce, dont l'auteur n'a donné qu'une figure schéma- tique à laquelle certains caractères ont été exagérés et d'au- tres atténués, ue me paraît qu'une simple variété de la Se. crassilabrum à varices plus fortes. J'ai pu, en prenant les ex- trêmes dans un grand nombre d'individus, séparer ces deux formes ; mais j'ai trouvé tant d'intermédiaires que, dans ma pensée, ces deux espèces n'en font qu'une. C'est à peine, sans létude de l'animal, si on peut considérer cette dernière comme une variété de la précédente. NODISCÂLA ALBA PI. VI, fîg. 48-o2. Scalaria {Nodiscaia) aiba de Boury mss. 1910. Testa parva, alba, lactea, soiida, imperforata, elongato- conica, angusta, sublnflata, piinctala, costis luiigitudinalibus c/assis et obsoletis impressa. Sutura mediocriter profunda., valde aperta.,parHm obliqua, ubsoletissime deitticulata. Anfract. Sût concexi, superst. 7 ; primi etnbrgonales partim déficientes superst. ^2, nitidi, subvitrei, conici, rufesccntes ; sequentes 5, longitudinaliler costis crassiusculis, obsoletis, parum prominulis, vix obliquis, vix siniiosis, longitiidinaliterdisparilis et transver- siiri lineis tcnuissime punctatis ornali. Ult. anfract. spira fève œquans.) costis 9 ornatns ; Oasis obliqua, vix convexiuscula, angiilo obsoleto et carinifero circumscripta, vix radiatim cos- tata, concentrice punctala. Colnmrlla funiciilo crasso fîrmala. Apertura ovali-piriforniis, poslice contracta. Peristotna duplex, internum sat crasswn, punctatuni, exterius deflexuni, ultime varice partim constitutum. Long. 4; diam. 1, ^^'"""(01!: Boury). Type : Muséum de Paris, n" 1017. Hab. Aden, Périm, Djibouti. Obs. — J'avais également, comme la Se. hydrima Melv., confondu les échantillons de cette espèce avec la Se. crassila- brum Sow. INDEX Famille SOALIDtE Section Scalin^ PAGES Scala scalaris Linné 193 Lamelliscala fasciata Sowerby 194 marmoraia Sowerby 194 — alala Sowerby 194 — Kiumziiigeri dessin 194 Cycloscala hyalina Sowerby 195 — latedisjuncla de Boury 195 — parvilobata de Boury 195 — anguina Jousseaume 195 Perlucidiscala perlucida Jousseaume , 196 — harpa Jousseaume 197 — lacrymula Jousseaume 1 98 Turbiniscala sexcosla Jousseaume i99 — Ferussaci Audouin 199 — Fauroti Jousseaume 200 — adjuncta Jousseaume 201 — Snvignyi Jousseaume 202 Crisposcala Bouryi Jousseaume 203 Graciliscala rostrata Jousseaume 204 — gracias Sowerby 20o — hislricosa Jousseaume 206 — Gravieri Jousseaume 207 — agilabilis Jousseaume 20s Section Paptriscalin^ Papyriscala margarila Jousseaume 210 — raalkaensis Jousseaume 210 — Robillardi Sowerby 211 — vallala Jousseaume 212 — Artimi Jnusseaume 213 Labeoscala perimensis Jousseaume 214 — Labeo Jousseaume 215 Cirraliscala undulatlssima Sowerby. 2i5 Foliaceiscala dubia Sowerby 216 — irregularis Sowerby 216 244 JOUSSEAUME PAGES Dulciscala Jomardi Audouin • • 21H Globiscala bultata Sowerby 217 Innesiscala Innesi Jousseaume 2lN — Coulleri Jousseaume 219 Atniciscala arnica Jousseaume 220 Avatiliscala avaliles Jousseaume 221 — canephora Melvill 221 — Audouini Jousseaume 222 — gradilis Jousseaume 223 — Vaillanti Jousseaume 223 TenuiscaUi Deflersi Jousseaume 224 — optnta Jousseaume 225 Limiscala Dautzenheriji Jousseaume 226 Minutiscala miniUni Jousseaiune 227 Section Scaliolin.ï; Scaliola elala Sempei' 228 — caledonira Grosse 228 — intennedia Jousseaume 229 — elal/or Jousseaume 229 5'ectioD Gyroscalin^e Gi/roscala clatlirus Linné 230 — coronala Lamarck 233 Section AciRiLLiN.ii Acrilla adeiiensis Jousseaume 233 Section Cirsotrdmin.*; Cirsotrema arabica Nyst 234 Nodiscala altoiuala Pease 238 — Bardei/i Jousseaume 239 — fusoides Jousseaume 240 — Bouryi Jousseaume 240 — crassUabrum Sowerby 241 — hidryma Melvill • 242 — albd de Boury 242 Mém. S. Z. F., XXIV, 1911. 46 .47 i 4"<"«v à"*-4"*"è â s» ^55 IMP. LECERF, KOUEN SCALAIRES DE LA MER ROUGE Mcm. S. Z. F., XXIV, ic,ii. PI. \I MP LtttliK KOUEN SCALAIRES DE LA MER RQUGE FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA MER ROUGE 24o EXPLICATION DES PLANCHES Planchk V Grossissement : 2 fois la hauteur. PiG. 1-2 :!-5 6-7 8-19 20-26 27 28-30 31-36 37-42 38-41 43-47 48-49 50-b3 54-57 l'apyriscala Llmiscala Dulciscala Amiciscala Avaliliscala Innesiscala Perlucldïscala Turhiniscaki PAGES malhaensis Jous 210 RobiUardi Sow '21 1 Dautzeubergi sp. n 226 JomarcU Audouin 216 arnica Jous 220 avalites sp. n 22 1 Coutleri sp. n 21 '.• Innesi sp. n 218 lacrymula sp. n 198 harfm sp. n l97 perhicida sp. n 196 sexcosla sp. n 1 99 Savignyl sp. n 202 Ferussaci Audouin ^99 Planchk VI Grossissement : 2 t'ois; la hauteur. FlG. 1-8 Graciliscala 9-16 — 17-26 — 27-28 Acrilla 29-30 Gracilit38 ^39 ^40 ^41 û2 43 444444 «'4 SCALAIRES DE LA MER ROUGE NOTE à ajouter au Mémoire de M. C. SCHLEGEL Je n'ai eu connaissance qu'après l'impression de mon travail sur les Ciabes de Roscoff, du mémoire suivant : 1887. — BoNNiER (J.). — Catalogue des Crustacés Malacos- tracés recueillis dans la baie de Goncarneau. Décapodes. {BuU. Sci. Fmnce-Bdgique [2], X, pp. 199--i62). Je tiens à signaler, en m'excusant de cette omission, cet important travail, encore qu'il concerne plus particulièrement la côte océanique de la Bretagne, parce qu'il contient des comparaisons avec celle de Roscoff_, et qu'à ce titre, il pré- sente pour nous un intérêt évident. J. BoNNiER a relevé à Goncarneau trente-huit espèces, dont trente-deux sont communes avec RoscofF. Par contre, quatre types [Pinnotheres veteriim, Inachiis leptochirus^ Macropodia œgyptia, Hyas coarctatus) n'ont pas été trouvés par lui. Les cinq espèces qui manquent à notre faune {Porlumnus bigutta- tiis Risso, Atelecyclus cruentatus Desmarest, Eriphia spinifrons Herbst, Gonoplax angulatiis Pennant, Lambrus Massena Roux) sont à affinités tout à fait méridionales. Enfin Polybins Henslowi Leach, trouvé par lui à Goncarneau, existe assurément dans toute la Manche, et je suis convaincu que c'est par un fâcheux hasard que je ne l'ai point vu à Roscoff. ESPÈCES ET VARIÉTÉS NOUVELLES DÉCRITES DANS LES MÉMOIRES DE 19H Insecte PAOKS Coptotermes flmnis Bugnion (imago) 39 Mollusques divers Bylhinella rufescens var. Germanœ Caziot 123 Rythiospeum Clessini Caziot r 1 20 Hélix lupensïS Gaziol 110 — Scheureri Caziot Hl Lartetia Rapliaëlï Caziot 1 25 Paludestrina alhivionum Caziot 128 — liipensin Caziot 1*27 Scalidœ Acrilla ndenensis Jousseauine 233 Avalitiscala avalites Jouss 221 — grndilis Jouss 223 — Vaillanti Jouss 223 Civsotrema nrahicn Jouss 2;]4 CyrAoscala anç/uina Jouss 1 95 Grac'discala agitabilis Jouss 208 — gracills JoiiSS 205 — Gravieri Jouss 207 — histricosa Jouss 206 — rostrata Jouss 204 Innesiscala Corilieri Jouss 2l9 — Innesi Jouss 218 Labeoscala labeo Jouss • • 21 5 — périme nsis Jouss 214 Limiscnla Dautzenberqi Jouss 226 Minutiscala ininuiia Jouss 227 KSPiCES ET VARIÉTÉS NOLVELLKS 249 PAOBS Nodlscala Bardexi Jouss 239 — Boiirrji Jouss 240 — fusoiiles Jouss 240 Papyrisrnla Arliini Jouss 013 — inargarita Jouss 210 — imJlala Jouss 2rj Perliicidlscala harpa Jouss 197 — lacrymula Jouss 198 — ■perLucida Jouss 196 Scaliola elaiior Jouss 229 — inlermedia Jouss 229 Tenuiscala Défierai Jouss 224 — oplata Jonss 225 Turbiniscala adjuncta Jouss 201 — Fauroli Jouss 200 — Ferrussaci Jouss ■ 199 — Savignyi Jouss 202 — sexcosta Jouss 199 TABLE DES MATIÈRES PAGES BuGNiON (E.) avec la collaboraliou de G. Perrière. — L'imago du Coptotermes flavus. Larves portant des rudiments d'ailes prothoraciques 97 Caziot (commandant). — Liste des Mollusques terrestres et flu- viaiiles recueillis dans les alluvions du torrent du Loup près de son embouchure 107 JoussEAUME (Dr). — Faune malacologique de la mer Rouge, Scalidœ I8U RUDERMANN (Lota). — Rcchcrches sur Ephesin gracUis Rathke, Anuéiide Polychéte de la famille des Sphœrodoridés. Morplio- logie, analomie, histologie ''7 ScHLEGEL (C). — Recherches faunistiqiies sur les Crustacés Décapodes Brachyoures de la région de Roscoff 133 — Mote a ajouter au mémoire de M. G. Schlegel 247 Z,-? Secrétaire général, qéranl, A. ROBERT Imprimerie brevetée Ph. Simom, Henues.