FOR THE PEOPLE
FOR EDVCATION
FOR SCIENCE
LIBRARY
OF
THE AMERICAN MUSEUM
OF
NATURAL HISTORY
MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE
POUB L'ANNEE 1911
MÉMOIRES
DK LA
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQLIE
DE EKANCE
(Reconnue d'Utilité Publique)
ANNÉE 1911
TOME XXIV
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOiilQUE DE FRANCE
28, Bue Sebpente (Hôtel des Sociétés savantes)
1911
/J. l90^/O'-'fM9ci4
RECHERCHES SUR EPHESIA GRAGILIS RATHKE,
ANNÉLIDE POLYCHÈTE DE LA FAMILLE DES SPH^RODORIDES
MORPHOLOGIE, ANATOMIE, HISTOLOGIE
Lota RUDERMAN
Avant de commence?' l'exposé de ce mémoire^ je liens à
remercier M. le professeur Hallez de la grande bienveillance
avec laquelle il m'a reçue dans ses laboratoires du Porlel (Pas-
de-Calais) et de la Faculté des sciences de Lille.
M. le professeur Mala^uin, qid a bien voulu me guider dans
mes travaux et qui a aplani pour moi un grand nombre de
difficultés^ a droit à ma plus vive recoîinaissance.
Je remercie tout particulièrement M. A. Debokne de l'intérêt
quil a Constamment porté à ce travail et des conseils éclairés
qu'il rna prodigués pendant la durée de mes recherches.
f adresse aussi mes remerciements à M. ¥ . Carin pour les
reproductions photographiques quon trouvera dans ma planche
et dont il a bien voulu se charger.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1911 xxiv. — 1
LOTA RLDERMAN
CHAPITRE 1
Historique.
La famille des Sphœrodorides est de création récente.
En 1844, Œrsted a créé le genre Sphœrodorum pour une
Annélide, dont il a fait l'espèce Sp/icerodornm /lavum Œvsied.
Il caractérisait cette espèce par la forme sphérique des cirres
et par de nombreuses papilles faisant saillie sur le bord anté-
rieur de la tête. Ces papilles furent considérées par lui comme
des tentacules rudimentaires.
(Erstkd rangeait son genre Sphœrodorum dans la famille des
Ariciœ et plus particulièrement des Ariciœ Nereidœ, qu'il défi-
nissait des Annélides à appendices tentaculaires rudimentaires,
à parapodes latéraux et uniramés et dépourvus de branchies.
Pour cet auteur, le genre Sphœrodorum formerait un terme de
passage entre les Ariciœ et les Nereidœ.
Le genre Sphœrodorum, créé par Œrsted, fut admis dans
la suite par différents auteurs (Grube, Claparède, Kolliker,
Metschnikow, Johnston, Greef, de Saint-Josei'it et Moore), mais
souvent sous des noms différents.
Ainsi, Johnston décrivit le même genre sous le nom de Bc-
brijce ; deux années plus tard, découvrant que ce nom avait
déjà été employé, il lui donna le nom de Pollicita et créa Pes-
pèce Pollicita peripatus.
Clarapède, en 1863, décrivit une espèce de Sphœrodorides
sous le nom de Sphœrodorum peripatus, probablement iden-
tique à Sphœrodoruui flaoum (l']rst., mais, par l'aspect de la
tête, distinct de Pollicita perijtatus io\\nsion.
Les différences trouvées par Johnston et Claparède dans la
.). Ces muscles
se dirigent obliquement vers les régions des téguments, où le
parapode se continue avec la paroi du corps, et ils vont s'in-
sérer sous la musculature circulaire dorsale et centrale.
On constate souvent que chaque faisceau musculaire, avant
d'atteindre les téguments, se dédouble en deux faisceaux se-
condaires.
L'un d'eux s'insère sur les muscles circulaires sans arriver
jusqu'à la bande musculaire longitudinale, tandis que le second
s'enfonce entre les muscles longitudinaux et la couche de fibres
circulaires du corps.
La substance de l'acicule, ainsi que celle des soies, est inco-
lore. Elle prend vivement les réactifs basiques. Ainsi, Théma-
toxyline la colore en noir, le carmin en rouge vif, laissant
apercevoir une bordure brillante et plus foncée.
SoiKS
Les soies sont simples et se rapprochent i»eaiicoup par
leur forme des soies falciformes de certains Syllidiens. La
soie a l'aspect d'une tige cylindrique, dont la plus grande par-
tie de la longueur est enfoncée dans le tissu conjonctif du
bulbe sétigère, l'extrémité libre se terminant par une sorte de
cuiller pointue (fig. 8, so.). Cette dernière présente, à la base
et sur sa face concave, un renflement sphérique.
Les tiges des soies enfoncées dans le bulbe sont très rap-
prochées les unes des autres. Entre les faces qui se regardent,
il n'y a pas d'interposition de tissu interstitiel ; les autres faces
sont entourées d'une mince couche cellulaire le long de laquelle
on voit un alignement de noyaux peu nombreux et allongés
dans le sens de la soie.
La cellule formatrice de la soie est assez difficile à recon-
26
LOTA RUDERMAN
naître. On ne l'aperçoit qu'à la base de toutes jeunes soies,
encore entièrement enfoncées dans le tissu intei-ne.
Glam>e pédieuse ventrale
Comme nous avons vu précédemment, la fonction glan*-
dulaire de répiderme est très restreinte, sou rôlo étant essen-
tiellement sensitif. Les éléments g-Jandulaires, relativement peu
nombreux dans Tépiderme, sont localisés dans certains endroits
tels que les cirres dorsaux et les glandes du pararode au
nombre de trois dans chaque pied (fig-. 7. gl. péd., gl. post.,
gl. ant.). La glande pédieuse proprement dite correspond par
sa structure et sa position à l'organe analogue si iVéquemment
décrit chez les Annélides Polychôtes.
5 nom
FxG. y.— Glande pédieuse. — n, ped., nerf pédieiix ; péd., pédoncule; .s. fib., sécré-
tions fibrillain^s; s. hom., sécrétions homogènes; s. (;/•., sécrétions granuleuses.
Cette glande à situation ventrale est en grande partie, par
sa face inférieure ou ventrale, en continuité avec l'épiderme
de la paroi pédieuse. C'est un organe piriforme, dont l'extré-
mité renflée fait saillie dans le eu lome, et dont la portion effilée
débouche au sommet d'une des plus grandes papilles du para-
pode (fig. 8 et 9).
Le trajet du canal excréteur est quelquefois indiqué par
une traînée de sécrétions mu(jueuses homogènes (jui se dis-
tinguent nettement du lissu ambiant par leui' coloration
intense (fig. 8, eau. excr.).
Ou y distingue, de même que dans les deux autres formations
glandulaires de la paroi pédieuse, deux parties, (pii difïerent
pni leur structure ; une portion cœlomique renflée, qui corres-
RECHERCHES SUR EPHESIA GRAGILIS RATHKE
27
pond à la région sécrétante (fig-. 8 et 9, gl. péd.) ; et une autre,
en continuité avec l'épiderme, qui est formée par un amas de
cellules très serrées les unes contre les autres (fig. 9, péd.),
La région cœlomique présente un réseau à mailles irrégulières,
plus ou moins distendues suivant l'étal glandulaire des cellules,
dont les limites sont indistinctes (fig. 8 et 9). Les noyaux
y sont très rares, et d'autant plus rares que la glande a plus
fonctionné ; ils sont ap-
pliqués le plus souvent
contre la paroi des al-
véoles (fig. 8, n).
Les larges alvéoles du
réseau sont vides (fig. 8)
ou bien sont remplies de
produits de sécrétions
de nature muqueuse et
se présentent sous diffé-
rentes formes, qui cor-
respondent sans doute à
autant de stades évolu-
tifs de la substance sé-
crétée (fig. 9, s. ho7n., s.
fih., s. grX
Entre la région glan-
dulaire proprement dite
et le pédoncule pénètre
un gros nerf, le nerf pédieux, qui prend son origine dans
la chaîne ventrale (fig. 33, n. péd.). On constate dans la
majorité des cas que le faisceau nerveux se bifurque à l'intérieur
de la glande : Tune des deux branches se dirige vers la région
alvéolaire, l'autre se met en rapport avec les fibro-cellules du
pédoncule (fig. 9, ?i. péd.). Ce dernier est formé d'une char-
pente fibrillaire, dans laquelle sont plongés de nombreux noyaux
très rapprochés. Leur forme est ovoïde avec une des deux
extrémités pointue et toujours dirigée vers le som.metdu pédon-
cule (fig. 9, péd.)
tr^-
Fig. Kl — Gl. ani., glaiiile antérieure ; gl.
péd., glande pédieuse ; gl. post., glande
postérieure; péd., pédoncule.
Glaniïks antérieure et postérieure du parâpode
La glande pédieuse décrite n'est pas la seule qu'on trouve
dans la cavité du parâpode. Deux autres glandes, absolument
identiques au point de vue histologique, proéminent dans cette
28
LOTA nUDEBMAN
cavité sous forme de gros bourrelets épidermiques. L'une de
ces deux formations glandulaires occupe la face antérieure,
l'autre la face postérieure du mamelon pédieux, toutes les deux
ayant une siluation dorsale ilig. 7 et 10, gl. ant., gl. post.).
Leur structure diffère peu de celle de la glande ventrale .
Dans un cas comme dans Tautre,, il y a continuité et identité
de structure entre les tissus de la portion basilaire de la glande
et l'épiderme de la paroi pédieuse (fîg. 7 et 10).
Tout comme la glande ventrale, les bourrelets glandulaires
dorsaux sont des dépendances épidermiques, où l'on distingue
FiQ, 11. — Glande dorsale du parapoJe. — m. cir., rr.usclei: circulaires;
p, papilles j péd., pédcnciile.
une portion renflée et nettement glandulaire (fig. lli et une
autre à la base des bourrelets présentant tous les caractères
de l'épiderme fibrillaire (fig. 11, péd.). Cette dernière région
est formée en grande partie d'un amas de noyaux ovoïd<;s dirigés
dans le sens de nombreuses fibrilles qui aboutissent en fais-
ceaux aux sommets des papilles pédieuses (/;.)• ^^es fibrilles,
de même (jue celles (pii traversent les autres papilles, présen-
tent l'aspect de libres nerveuses. Ce sont les prolongements
des cellules qui forment dans cet endroit, ainsi (jue dans la
région analogue de la glande ventrale, un syncytium fibrillaire
A noyaux très rapprochés (fig. 10 et 11, pcd.).
La portion cœlomique des bourrelets affecte une structure
franchement glandulaire (fig. 8, gi. ant., fig. II.). Le tissu
RECHERCHKS SUR EPHESIA GRACILiS UATHKK 29
alvéolaire, dont l'aspect rétiforme est en général moins pro-
noncé que dans la glande ventrale, renferme des sécrétions
muqueuses (fig. 11, s. ho?n.) analogues à celles que l'on ob-
serve dans Tépiderme et dans la glande ventrale, (fig. 6 et 9,
s. hom.). (Quelquefois les alvéoles sont complètement vides,
comme le montre la fig. 8, alv.\ on y remarque bien la grande
analogie de structure entre les bourrelets dorsaux et la glande
pédieuse ventrale.
30 LOTA RUDERMAN
CHAPITRE VIII
Girres dorsaux
HISTORKJUK.
La structure et le rôle pliysiologujue des cirres dorsaux ont
particulièrement attiré l'attention des auteurs et furent interpré-
tés d'une façon très différente.
Œrsted (1844) n'était pas loin de croire que les cirres dor-
saux du Sphœrodorum flavum représentaient les ovaires de
l'animal. Johnston considérait les cirres de son PolHcita peri-
patus ~ Sphœrodorum flavum Œrsted) comme des organes
respiratoires. Clapaukde a le mérite d'avoir saisi le premier la
nature morphologique des cirres, mais il n'arrive à aucune
conclusion déterminée sur leur signification physiologique. Cet
auteur a reconnu la nature glandulaire des cirres et décrivit
leur contenu comme des corpuscules vermiformes et enroulés,
observés déjt\ par (Erstkd. Claparède suppose que les granu-
lations remplissant ces corpuscules sont de nature excrétrice et
il les assimile au contenu des cirres articulés de beaucoup de
Syllidiens. Ce savant croyait que les papilles des cirres, ainsi
que toutes celles du reste du corps, sont creusées d'un canal
débouchant à leur sommet. Le cirre glandulaire n'aurait pas
d'autre canal excréteur, et les corpuscules vermiformes ne com-
muniqueraient pas directement avec l'extérieur. Kolliker avait
démontré que les papilles terminales des cirres, ainsi (jue toutes
les autres papilles du corps, n'étaient percées d'aucun orifice et
que, contrairement à l'idée de CLAPARh;DE, chacun des boyaux
glandulaires du cirre débouchait à l'extérieur par un orifice
propre. Cet auteur considère les formations isolées à l'intérieur
du cirre comme des glandes tubulaires. Celles-ci seraient com-
RKCITKRCHES SLR EPIIESIA GRACII.IS RATIIKK
31
plètement composées de corpuscules polyédriques foncés et
arrondis_, ressemblant à des cellules.
Greef partage l'avis de Kolliker en ce qui concerne les ori-
fices externes des follicules glandulaires. Il ne donne pas son
opinion sur l'existence du canal à l'intérieur des papilles, ces
dernières faisant défaut chez l'animal qui a fait l'objet de
son étude [Sphœrodorum Claparedei).
Les auteurs plus récents ne nous donnent aucune indication
concernant la morphologie ou le fonctionnement des cirres des
Sphaerodorides.
Fig. 1-2. — Cirre dorsal. — h. f. boyau avec des sécrétions librillaires ; 6. g.
boyau avec des sécrétions granuleuses ; b. p., boyau avec des sécrétions polyé-
driques : gl.j-, glande jeune; Ep., épiderme; ce. s., cellules sensitives ; n. ci, neri
du cirre ; m-, ex., orifice excréteur ; p., papille ; sec/-., sécrétions grisâtres.
Structure histologique
La structure histologique des cirres de VEphesia est essen-
tiellement la même que celle de tous les appendices cirriformes
d^s Annélides Polychètes.
Les formations glandulaires y sont représentées presque à
Texclusion d'autres éléments histologiques.
La surface libre des cirres sphériques est enveloppée d'une
couche cuticulaire plus mince que celle des téguments, mais
s'épaississant fortement à l'endroit où elle se continue avec la
32
LOTA HUDh.RMAN
cuticule du IroDC (fig. 12 et 13, eut.). L'enveloppe cuticulaire
est percée de nombreux pores, par où débouchent les forma-
tions glaiidulaires_, ainsi que le montre la fig. 12, o}\ ex. A la
base du cirre existe un endroit où le cuticule fait défaut pour
laisser passer un faisceau de fibies nerveuses (fig. 12 et llî,
71. Cl).
Le tissa des cirres, tout en étant une dépendance directe de
l'épiderme, ne présente d'autres relations avec ce dernier que
celles de contiguïté.
L'axe médian de l'oiganc est traversé par une traînée de
kf.^._
eut
EP
Fig. 13. — ci., cirre; eut., cuticule ; Ej)., épiderino ; n., ci., nerf du cirre; n.d.
nerf dorsal ; •«. e'p., nerf épidermique ; /(. y., nerf ventral ; 0. s., organe segmen-
taire ; p., jiapillc ; r. ép., ronflement épidermique.
cellules sensitives à noyaux très serrés les uns contre les autres
(fig. 12 ce. s.). Les prolongements filamenteux de ces cellules
forment un faisceau fibrillaire sei-ré ([ui monte jusqu'au sommet
de la papille du cirre {p.).
Par la base de la capsule spliéritjue pénètre un gros faisceau
nerveux qui se met en rapport avec les prolongements fibril-
laires des cellules sensitives, groupées le long de l'axe médian
du cirre [n. ci). Ce faisceau nerveux fait partie du nerf pédieux,
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACIUS KATHKE »^3
qui assure l'innervation des organes segmentaires et celle de
l'épiderme (fig. 13, n. d.).
La périphérie du cirre, au lieu de comprendre un épithélium
sensitif, à cellules bien distinctes, comme c'est le cas général
chez les Annélides Polychètes, est formé d'un syncytiiim cellu-
laire (fig. 12, £/j..), comparable à celui que présente l'épiderme.
Lne assise de noyaux ovoïdes, allongés parallèlement à la
surface et englobés dans un cytoplasme alvéolaire, délimite
extérieurement le contenu glandulaire du cirre.
11 n'y a pas de limites bien tranchées entre le tissu périphé-
rique et la masse centrale. Mais ces deux régions, indistinctes
au début et constituées par un tissu syncytial uniforme, finis-
sent par présenter des aspects très différents.
Tandis que la couche périphérique reste indifférenciée, le
syncytium de la région centrale se transforme presque entière-
ment en de nombreuses formations glandulaires. Ces dernières
prennent la forme de boyaux, dont une extrémité, légèrement
effilée, débouche à l'extérieur par un orifice creusé dans le cuti-
cule du cirre {or. ex.) ; l'extrémité opposée se replie sur elle-
même, en décrivant une spirale, et elle entoure aussi une por-
tion cytoplasmique plus ou moins réduite (fig. 12_, b. p.). Dans
ce cytoplasme non différencié du boyau, on observe un, le
plus souvent, deux noyaux (n.), dont l'un occupe le centre,
tandis que l'autre est appliqué à la périphérie. De ces deux
boyaux, le central appartient probablement en propre à la
glande unicellulaire : quant à l'autre, peut-être appartient-il
au tissu interstitiel du cirre. Le cytoplasme du boyau, forte-
ment granuleux ne forme pas une masse continue ; il est creusé
de grandes vacuoles qui le réduisent de plus en plus à mesure
que le boyau glandulaire prend un développement plus consi-
dérable. Il est possible de suivre l'évolution de ces glandes
unicellulaires dans un seul et même cirre. La forme du boyau
contourné n'est réalisée qu'à l'état adulte de la glande. L'inté-
rieur des boyaux ne présente pas une cavité unique, comme
celle d'un tube ; c'est une sorte de réseau à deux ou trois ran-
gées de mailles polyédriques de dimensions différentes (A. m.).
Ces mailles, assez irrégulièrement disposées, sont délimitées par
un liseré très fin de cytoplasme.
Dans les glandes très jeunes, où les boyaux ue sont pas en-
core complètement formés, les mailles sont entourées d'une
paroi cytoplasmique bien nette, dont l'épaisseur diminue à
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1911 xxiv. —3
34 LOTA RUDERMAN
mesure <|ne les nlvéoles s'éteiuleut et aui^inentent en nombre
{gl. j.). Finalement, ce n'est (ju'nne membrane excessivement
mince qui^ en coupe, présente l'aspect d'un liseré clair.
Les produits de sécrétion des boyaux glandulaires affectent
des formes différentes, qui sont sans doute des stades évolutifs
de la substance sécrétée.
Dans certains boyaux les mailles sont remplies de corpus-
cules polyédriques affectant exactement la forme et les dimen-
sions des cavités alvéolaires (6. ;;.). Dans d'autres cas, on trouve
dans une maille plusieurs corpuscules plus petits et très serrés.
Les corps polyédriques, observés déjà par Claparède, furent
considérés par Kollikkr comme de formations cellullaires. En
réalité, ce sont des grains de sécrétion qui présentent à l'héma-
toxyline d'Heidenhain les teintes intermédiaires entre un gris
verdàtre et le noir uni très intense. Les premiers, délimités
à leur périphérie par une bordure foncée et très réfringente,
ressemblent beaucoup ainsi aux produits d'excrétion {sécr.).
Les mêmes corpuscules se colorent en gris bleuâtre par l'iiéma-
lun, et en rouge vif par le picrocarmin.
Les mailles d'autres boyaux paraissent complètement vides
dans les coupes colorées à l'hématoxyline (b. ?n.). Mais le
picrocarmin met en évidence leur contenu homogène,, peut
être li(}uide, en lui donnant une teinte rose vif. Les parois
très fines des alvéoles se colorent en rouge intense par le même
réactif.
Dans les boyaux à.r/., b.f., les mailles ne sont plus visibles.
Les sécrétions glandulaires s'y présentent sous forme de
iibrilles entrelacées ayant les réactions des fibres muqueuses :
elles se colorent en rose par l'éosine, en rouge vif par le picro-
carmin et en bleu violacé par l'hémalun {b.f.). Le contenu
fibrillaire des follicules a été observé par Claparède, qui les
appela «follicules bacillipares ».
Entre ces sécrétions fibrillaires et les grands corpuscules
polyédriques, on trouve des états intermédiaires de la subs-
tance sécrétée, sous forme de granules irréguliers remplissant
en grand nombre le boyau glandulaire {b.g.). Quelquefois on
observe dans le môme boyau des sécrétions granuleuses et
d'autres qui sont à l'état de fibrilles ; ce sont là certainement
deux stades successifs dans l'élaboration des produits d'une
même espèce de glande. La sensibilité aux colorants de ces
granules est intermédiaire entre celle des fibrilles et celle de
gros corpspolyédriques. L'éosine agit difficilement surcessécré-
RECHKRCHKS SUR EPHESIA GRACILIS UATHKE 35
tions, en leur clouiiaut une teinte d'un rose terne. Quant à
l'héniatoxyline, inactive vis-à-vis des fibrilles, elle agit sur les
granules, quoique moins fortement que sur les corpuscules
polyédriques.
Ainsi, il est possible d'établir la succession des stades
suivants :
I' substance homogène, complètement dépourvue de struc-
ture ;
2" sécrétions fibrillaires ;
3° sécrétions granuleuses, plus ou moins volumineuses ;
4° gros corps polyédriques.
Les follicules glandulaires affectant la forme de boyaux
contournés sont excessivement répandus chez les Annélides
Polychètes.
Glaparède les signale chez un grand nombre de types: Néréi-
diens, Euniciens, Syllidiens et autres. Chez les Syllidiens, ces
éléments glandulaires sont particuhèrement fréquents dans les
téguments des Autolytés, où ils furent étudiés par Malaquin.
Cet auteur les décrit comme des glandes monocelluUaires, en
forme de boyaux diversement contournés, se colorant inten-
sément à l'état jeune, où le contenu glandulaire est quelquefois
granuleux.
Je ne saurais affirmer si l'analogie entre les boyaux con-
tournés des cirres des Sphaerodorides et les glandes mono-
cellulaires des Autolytés concerne seulement leur forme, ou
s'adresse également à leur structure interne.
36 LOÏA RUDERMAK
CHAPITRE IX
Organes segmentaires protonéphridiens.
Dans chaque segment du corps, à droite et à g-auche, à
l'intérieur des téguments se trouve un volumineux org-ane de
forme ovoïde qui n'est pas la moindre sing"ularité de cette étrang-e
Anuélide.
Rattaché aux téguments par son extrémité plus mince, cet
organe pend librement dans le cœlome entre le cirre dorsal et le
parapode uniramé (fig-. 29,38, 45, o. s.) Notons tout de suite que
toute sa surface libre étant recouverte du péritoine reconnais-
sable à quelques rares noyaux aplatis (fig. 15, n. e.), nous
n^avons pas affaire ici à une production du cœlome ; c'est plu-
tôt du côté du blastocœle que nous devrons chercher son origine.
La façon dont il est suspendu dans le cœlome montre, même à
un examen superficiel, que l'organe segmentaire est une dépen-
dance des téguments.
Pour déterminer quelles sont les couches tégumentaires qui
participent à sa constitution, il faut avoir recours à l'étude des
régions, où la musculature pariétale est peu développée, parce
qu'ailleurs elle est un empêchement à cette étude.
Les premiers et les derniers segments du corps s'y prêtent le
mieux. Dans ces conditions, on observe facilement que l'extré-
mité proximale (par rapport aux téguments) de l'organe ovoïde
est en continuité directe avec l'épiderme, dont elle présente
essentiellement la môme structure (fig. 29, 45, Ep.)
L'examen histologique est particulièrement intéressant à
faire.
Bien que l'organe segmentaire constitue un ensemble fort
homogène, la différenciation cytologique n'est pas la môme
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACIUS RATHKE
37
pour toutes ses parties. Aussi, il est possible, à ce point de vue,
de le décomposer en trois régions, que, pour la clarté de Tex-
posé, il convient d'étudier l'une après l'autre.
t° Région moyenne ou des canaligules.
C'est de beaucoup la plus étendue^ elle occupe le centre d»;
l'organe et est constituée essentiellement par un énorme syn-
cytium glandulaire dont la différenciation est très poussée.
Ainsi qu'on voit dans la fig. 14, la structure histologique de
cet! 6 région n'est pas la même dans toute la périphérie. La plus
grande partie est occupée par un système compliqué de cana-
FiG. 14. — Organe segmentaire. — a. c, ainascellukiire ; can. c, canaux centraux;
can. p., canalicules parallèles ; c. gl., grande cellule glandulaire ; c. st.;
cytoplasme strié ; c. <., cellule terminale; excr.. excrétas ; ^, lacune; n., noyau,
n. d., nerf dorsal.
licules qu'il est malaisé de décrire, mais dont la figure 14 per-
mettra de se faire une idée assez exacte. Le caractère le plus
frappant des canalicules est le parallélisme de leur direction.
En effet, qu'ils courent tangentiellement à la surface libre
(région A), ou qu'ils se dirigent normalement à cette dernière
(région Z?), ils ondulent toujours les uns contre les autres en
formant des faisceaux compacts.
D'abord de petite taille et très nombreux, ces canalicules
se fusionnent les uns aux autres, augmentant de diamètre à
mesure qu'ils pénètrent plus profondément dans la masse
38
LOTA RLDKR.MAN
syncytiale (fig. 14 . Dans la région centrale et en coupes
transversales, ils donnent l'aspect de cavités circulaires, disposées
les unes auprès des autres et pourvues de bords irréguliers
{ca?i. c). Ces grands canaux centraux sont dans la plupart des
cas vides, mais parfois aussi ils sont remplis d'ahondautes gra-
nulations. Ils aboutissent dans une lacune spacieuse, à contours
très irréguliers, située A l'intérieur de l'organe et plus près
de son extrémité cœloniique (fig. 14, lo, 17, /.).
Les canaux intracytoplasmiques possèdent leur paroi propre.
C'est une mince mejubrane très homogène se colorant for-
tement par l'acide picrique. Cette membrane qui provient
Fig. 15. — Organe segmentaii'e. — c. t., cellule terminale; /'. ca7i., faisceau de
canalicules ; /., lacune ; >i. e., noyau endothélial.
d'une transformation du cytoplasme syncytial se'présente dans
les coupes comme une bordure bien nette.
Sur la figure 15, on trouve encore un aspect bien particulier
d'une partie de la région des canalicules. Cette figure repré-
sente une coupe obli(|ue de l'organe passant tout près de sa
portion terminale ou crelomique. Là, on voit que les canalicules
partis de la périphérie s'y réunissent en faisceaux piri-
formes, dont les extrémités effilées sont dirigées vers la surface
libre et normalement à celle-ci (/. cari). L'espace compris
entre ces faisceaux piriformes est occupé par un cytoplasme non
différencié, légèrement strié et creusé de quelcjups canalicules
peu importants et ;\ trajet irrégulier. C'est ici que le cyto-
plasme de la région moyenne est le plus abondant. Dans les
autres endroits de la région de canalicules. le cytoplasme est
RECHERCHES SUR EPHESlA GRACILIS RAIHKK
39
/_-_m.c.
---n.d.
fort réduit ; il s'insinue entre les canalicules, ainsi (jue quelques
uoyaux en nombre peu élevé. Ceux-ci. presque toujours
pourvus d'un nucléole, sont disséminés sans ordre, mais ils
sont souvent appliqués contre la cavité des canalicules (fig.
14, ;0
La surface irrégulière et la colorabilité intense leur donne
l'aspect de certains noyaux de cellules glandulaires.
En dehors de ces no3^aux qui par leur taille ainsi que par
leur structure rappellent bien ceux de la couche épidermique,
il y en a d'autres appartenant à des cellules toutes particu-
lières. Celles-ci sont des élé-
ments énormes à cytoplasme
•très abondant. Leurs noyaux,
presque deux fois plus grands
que les autres, bien qu'assez
irréguliers, se rapprochent
sensiblement de la forme
sphérique. La netteté de
leur structure est fort bien
conservée dans les tissus fixés
à Tacide osmique. Les figu-
res 14, 16, il {cl. g.), en pré-
sentent un exemple.
Ils contiennent toujours un
gros nucléole central et des
filaments chromatiques rayon-
nant de ce nucléole vers la
périphérie (fig. 16, c. gL).
Leur colorabilité n'est pas
très intense, mais en revanche
elle est fort précise. L'é-
paisse couche cytoplasmique
qui entoure le noyau renferme de fines granulations dont
la disposition est très curieuse. Elles sont alignées normale-
ment à la surface, ce qui donne un aspect rayonnant caracté-
ristique au cytoplasme cellulaire. De nombreux grains de sé-
crétion très Ijrillants et fortement acidophiles se rencontrent
dans le cytoplasme. Ce dernier est dépourvu de forte mem-
brane externe limitante, mais il présente des contours bien
nets. Aussi, quoique nu au milieu de la masse syncytiale, il
ne parait pas se fusionner avec elle d'aucune façon.
Ces gmudes cellules présentent une ressemblance frappante
Fig. 16. — Organe segmentaire (fixé à l'aci-
de osmique). — c.g /., grande cellule glan-
dulaire.
40
LOTA HUDERMAN
avec les grands amibocytes qu'on trouve dans la cavité géné-
rale. Il esl certain que leur taille et leur structure, ainsi que
leur configuration générale invitent à|les identifier. Cependant,
j'ignore les relations qui existent entre les grandes cellules
libres du cœlome et les éléments si semblables, qui plon-
gent à Tintérieur de la région des canalicules. Je reviendrai
sur l'étude des premières à propos des éléments figurés du
liquide cœlomique.
Pour en finir avec la des-
cription de cette région, je
dois encore parler de nom-
breux produits glandulaires
qu'on y trouve (fig. 18).
La lumière des canaux
étroits est toujours claire
et parait être vide. Au con-
traire, les cavités des
grands canaux sont rem-
plies de granulations ; celles-
ci sont d'ailleurs très diffé-
rentes d'aspect.
1" Il y a des groupe-
ments sphériques de gra-
nulations de petite taille et
fortement acidophiles, ana-
logues à celles qu'on ren-
contre communément dans
les néphridies des Poly-
chètes [gi'. a.).
Fig. 17. — Organo segiuentaire. — a. c, 2° A Côté de ceS fines
amascellulairejçgi grande cellule glan- granulations, OU trouve deS
dulaire ; c. t., cellule terminale ;/. c. tais- o '
ceau de canalicules ; l., lacune. grains de sécrétion plus vo-
lumineux et moins bril-
lants, prenant difficilement les matières colorantes {gr.).
3° Enfin, de grosses balles polyédriques, isolées ou groupées
en petit nombre, constituent encore un aspect de la substance
sécrétée. Leurs contours sont fortement réfringents. Elles nab-
sorbent aucun colorant et conservent leur teinte brun-roussàtre,
caractéristique de la substance excT'étée [excr.).
Peut-être est-il légitime d'admettre <{ue ces divers aspects
que présentent les produits d'excrétion corespondent à au-
tant de stades transitoires de leur production. Les fines
RECHERCHES SUR EPHESIA GB AVILIS HATHKE 41
granulations deviennent dans la suite de leur évolution plus
ternes et insensibles aux colorants. Leur nombre diminue et
leur taille augmente considérablement. Les grains plus volu-
mineux s'obtiennent, peut-être, par la fusion d'un certain nombre
de granulations plus fines et contribuent ensuite, pour leur part,
à la formation des grosses balles polyédriques.
2° Région terminale,
La région terminale, qui plonge dans la cavité cœlomique,
est constituée par quelques cellules peu nombreuses et de très
grande taille. Ces cellules volumineuses, bien caractéristiques
de Torgane, ont une structure très particulière, comme le mon-
excr.
FiG. 18. — Organe segmentaire. — gr. a., granulations acidophiles ;gr., grains
d'excrétion : excr., grosses balles d'excrétion ; n. v., nerf ventral.
trent les fig. 14^ 15, 17, c. t. ; chacune de ces dernières con-
tient l'un de ces éléments.
Au premier examen, on voit que le corps cellulaire est fort
abondamment développé et d'une façon très inégale. Une de
ses faces, la plus étendue, est tournée vers la cavité cœlomique
dont elle n'est séparée que par une mince lamelle endothéliale.
Le cytoplasme de cette région cellulaire présente une couche
bien épaisse et est entièrement différencié en un système de
stries fortement colorables et dirigées normalement à la sur-
face (fig. 14, c. st.). Cette partie du corps cellulaire offre ainsi
une grande ressemblance avec la partie basale des cellules
rénales. Ou sait que, dans ces dernières, le cytoplasme de la
base se décompose en filaments ou bâtonnets électivement colo-
rables et normalement dirigés à la surface libre du côté de la
cavité du corps.
La face de la cellule, opposée à celle qui vient d'être décrite,
42
LOTA RUDERMAN
est dirigée vers la cavifé lacunaire dout il a été question plus
haut. La niasse cytoplasinique de cette région est beaucoup
moins importante que celle de la face cœloniique. On u "y dis-
tingue pas une striation appréciable ; lu mince couche cytoplas-
mique, complètement nue à sa périphérie, délimite partielle-
ment la lacune irrégulière (fig. 17, /.). Les noyaux de ces cel-
terminales atteignent le double des dimensions de ceux
qui appartiennent au syncy-
tium canaliculaire. Riches
en suc nucléaire, ils se co-
lorent d'une façon intense
mais peu précise. A l'inté-
rieur, on trouve un ou plu-
sieurs nucléoles, suivant l'é-
tat de la cellule. La surface
fort iri'égulière du noyau
présente souvent des inci-
sions profondes qui lui
donnent Taspect multilobé.
A cet état, le noyau se co-
lore d'une façon presque
uniforme, n^étant constitué
que par le suc nucléaire avec quelques granules chromatiques.
C'est bien l'aspect de noyaux glandulaires arrivés au terme de
leur évolution (fie. \9, )i.).
Fig. 19. — Organe segmentaire (région
terminale). — c. /., cellules terminales :
f. can., faisceau de canalicules; n.; noyau
d'une cellule terminale.
3" Région épidermiquk.
Il me reste à décrire la partie de l'organe en relation avec
les téguments et à préciser quels sont ses rapports avec l'épi-
derme.
Les fig. 29, 41, 4o, o. s., montrent bien que l'organe segmentaire
est une dépendance de l'épiderme au même titre que les glandes
épidermiques qui siègent dans la cavité pédieuse. La portion
proximale (par rapport aux téguments) de l'organe est en con-
tinuité avec le tissu épidermique, dont (die présente la structure.
On y retrouve les cellules à limites indistinctes et presque en-
tièrement transformées en une charpente fibrillaire, à l'intérieur
de laquelle .siègent les noyaux. Ceux-ci affectent la forme
d'ovoïdes allongés et offrent, sons tous les rapports, les mêmes
caractères que les noyaux du syncytium épidermique. A la li-
mite (\n lo région épidermique et du syncytium canaliculaire
RECHERCHES SUR EPHESIA GR AGI LIS RA.THKE 43
pénètrent deux gros faisceaux nerveux (fig-. 13, no? et ?iv). L'un
d'eux arrive du côté dorsal, l'autre de la face ventrale, chemi-
nant tous les deux entre la musculature circulaire et la couche
épidermique. Chacun de ces faisceaux aboutit à l'intérieur
de l'organe à un groupement de cellules à limites indistinc-
tes qui ne se manifestent que par leurs noyaux (fig. 45, 14,
17, 18, a. c). Ceux-ci, fortement colorables et présentant des
contours bien réguliers, sont entassés les uns sur les autres
suivant la longueur du faisceau. Les nombreux prolongements
filamenteux, qui constituent presque entièrement le cytoplasme
cellulaire, se perdent parmi les fibrilles du tissu ambiant.
En un mot, tout ceci rappelle la façon dont un nerf se met en
relation avec un amas ganglionnaire.
Le nerf ventral fait partie du nerf pédieux qui est envoyé par
la chaîne nerveuse à l'endroit où celle-ci présente deux cordons
épais; je reviendrai sur cette question à propos du système
nerveux oentral.
Le faisceau nerveux dorsal, en sortant de l'organe segmentai-
re, prend une direction ascendante et, arrivé au niveau du cirre
dorsal, on le voit très nettement se bifurquer (fig, 13, 45). Il
envoie tout d'abord une branche à l'intérieur du cirre {)i. ci.),
où elle aboutit à un faisceau de cellules sensitives qui traver-
sent l'axe du cirre (fig. 12, ce. s). L'autre branche du faisceau
nerveux ascendant continue son trajet dorsalement et entre en
relation avec les prolongements fibrillaires des cellules épider-
miques qui constituent le renflement sphérique au-dessus du
cirre (fig. 13, n. ép.). L'aspect de ces nerfs ne diffère en rien
de ceux qui partent de la chaîne ventrale ainsi que de la couche
fibrillaire sous- épidermique. Ils sont formés de filaments très
fins se colorant eu gris-rose par l'hématoxyline au fer et l'éo-
sine, et en rouge pâle par le picorcarmin, tout comme les
autres fibres nerveuses. Ils se distinguent des muscles circulaires,
avec lesquels on serait peut-être tenté de les confondre à pre-
mière vue, par la ténuité de leurs filaments constitutifs, ainsi
que par leur colorabilité moins intense.
Interprétation.
J'ai tâché de compléter la description précédente à l'aide de
nombreuses figures montrant, autant que cela a été possible, les
divers aspects que l'organe segmentaire présente suivant ses
différentes régions.
44 LOTA RUDERMAN
Comme on voit, la structure de cet organe, à disposition net-
tement segmentaire. est extrêmement coinplicjuée. Je vais es-
sayer maintenant de dégager les homologies ju'il me parait
présenter avec des organes mieux connus qu'on rencontre
chez les Annélides.
La position relative de Torgane, sa dépendance des tégu-
ments et plus particulièrement de l'épiderme, la structure ca-
naliculaire, la présence de cellules glandulaires de nature par-
ticulière, rappelant les cellules rénales, les nomlîreuses gra-
nulations de nature sans doute excrétrice, le contact intime
avec le liquide cœloinicjue constituent autant de raisons pour
attribuer à l'organe segmentaire la signification d'un appareil
néphridien comparable à celui des autres Annélides Polychètes.
On sait, à la suite des remarquables travaux de Goodrich
(1897, 1898, 1900), que la néphridie des Annélides Polychèies
se présente le plus souvent comme un organe double ayant une
double origine :
1° un tube néphridien d'origine blastocœlienne, qui consti-
tue la partie fondamentale de la néphridie ;
2° un pavillon vibratile, qui est une formation accessoire et
d'origine cœlomique.
Le tube néphridien, après avoir traversé la cavité du seg-
ment, où il a pris naissance, s'ouvre par son pavillon vibratile
dans la cavité cœlomique du segment précédent. L'ensemble
intéresse ainsi deux segments successifs.
Fait très important à signaler, la néphridie, sous une forme
plus ou moins différenciée, pourvue ou non d'un orifice cihé
ou garnie de solénocytes, existe avant le pavillon. Celui-ci
étant une formation secondaire et comme contingente, peut
aussi faire complètement défaut ; ou bien, tout en coexistant avec
la néphridie, le pavillon peut être indépendant d'elle.
A première vue, les organes segmenta ires de VEphesia s'é-
loignent beaucoup de ce type néphridien. En effet :
1" ils ne présentent ni la forme, ni la sti'ucture des tubes
néphridiens ;
2*' ils ne communiquent A aucun moment avec la cavité cœ-
lomique et présentent une lormation exclusivement blastocœ-
lienne ;
3° ils ne sont pas mis en relation avec l'extérieur par un
canal;
4* de plus, ils sont entièrement compris dans un seul et
même segment.
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACIUS RATHKE 45
Mais il est nécessaire de se rappeler (|ue le type néphridial
général ne se réalise complètement que dans un nombre assez
restreint des familles des Polychètes.
Pour rendre plus facile l'homologie de l'organe segmentaire
de VEphesia à la néphridie des Annélides, il faut envisager le
cas où cette dernière est dépourvue de pavillon ; il n'y a alors
que la néphridie proprement dite, plus ou moins développée
selon les cas.
Ainsi, chez les Glycères, la néphridie présente d'après Fage
(1906) une masse protoplasmique globuleuse, creusée d'un ré-
seau de canalicules de taille et d'importance différentes. Ces
derniers, en communication les uns avec les autres, aboutissent
tous à un tube excréteur très court s'ouvrant à l'extérieur. La
surface externe est recouverte de solénocytes. Le pavillon forme
un organe cilio-phagocytaire et n'entre jamais en relation avec
la néphridie. Celle-ci ne communique donc à aucun moment de
la vie de l'animal avec la cavité cœlomique. Cette néphridie,
dont le rôle est exclusivement excréteur, est comparable à
l'organe segmentaire de l'Ejo/te^m à beaucoup de points de vue:
1° sa tructure histologique ; la portion globuleuse la plus im-
portante de la néphridie des Glycères, correspond par sa struc-
ture à la région canahculaire de l'organe segmentaire. Comme
cette dernière, elle présente un réticulum de tubules intracyto-
plasmiques creusés dans une masse syncytiale ;
1° l'absence de communication avec le cœlome caractérise
les appareils néphridiens des Glycères et ceux de VEphesia ;
3° de même que Torgane segmentaire de VEphesia, la néphri-
die des Glycères a une origine simple, exclusivement blasto-
cœlienne, et est entièrement comprise dans un seul et même
segment.
Les principales distinctions qui sont à faire entre les deux
organes qu'il s'agit d'homologuer sont : la présence des solé-
nocytes et du canal excréteur débouchant à l'extérieur, dans
la néphridie des Glycères, et l'absence de ces deux formations
chez VEphesia. En effet, la description de l'organe segmentaire
a bien montré qu'il n'y a pas d'éléments morphologiquement
comparables aux solénocytes.
L'absence de communication des appareils néphridiens avec
l'extérieur n'est pas exclusive à VEphesia gracilis. Des exem-
ples d'appareils néphridiens clos à l'extérieur se présentent
chez certaines Capitellides. Ainsi, les néphridies de Capitella
et d'Heteromastus, d'après les recherches de Eisig (1887) ,
46
LOTA RUDER.MAN
pénètrent par leur extrémité centrifug'e dans lépiderme avec
lequel elles se confondent sans déboucher à l'extérieur. L'éli-
mination des produits d'excrétion se ferait dans ces cas par l'in-
termédiaire de l'épiderme, mis à nu pendant la période de mue,
que ces animaux subissent.
J'ignore quel est le mécanisme de l'excrétion dans les organes
segmenlaires de VEphesia.
Parmi les autres Annélides, dont l'appareil néphridien ofîre
des ressemblances histologiques avec Torgane segmentaire de
VEphesia, je citerai les Hirudinées. La néphridie de ces der-
nières, comme on le sait, consiste en un ensemble d'énormes
car\
cst/%
-"«V ^ae
f'iG. 20. — Fragment de la néphridie de Glossosiphonia. — can. i., cana-
licules intracytoplasmiques ; c. st., cytoplasme strié ; l., lacune ; n, noyau ; nucL,
nucléole.
cellules glandulaires dépourvues de membrane, dans le cyto-
plasme desquelles sont creusés des canalicules intracellulaires
irréguliers et de dimensions dificrentes.
L'ensemble des canalicules s'ouvre d'une part dans le cœ-
lome par un pavillon vibratile, de l'autre à l'extérieur par un
néphridiopore.
La %. 20 présente un fragment de la néphridie d'une
Rhyncobdellide (g. Glossosiphonia).
Le cytoplasme de la périphérie présente une striation très
nette, dirigée normalement à la surface externe et rappelant
absolument la bordure en brosse de certaines cellules glan-
dulaires (fig. 20, c. st.). La striation de cette couche superficielle
est comparable à celle que l'on observe dans le cytoplasme
RECHERCHES SUR EPHESIÀ GRAGIUS RATHKE 47
des grandes cellules terminales de l''org'anc segnientaire de
ÏEphesia (fig. 14, 15, 17, c. t.).
Les nombreux canaux intracytoplasmiques (fig-. 20 can. i.)
sont délimités par une bordure de cytoplasme peu difiérencié
et moins nette que celle des canalicules des organes segmen-
taires de VEphesia. Des noyaux [n) très peu nombreux, à
contours fort irréguliers, sont plongés dans la masse cytoplas-
mique finement granuleuse. Leur contenu granuleux est
abondant en suc nucléaire ; à l'intérieur, on trouve un gros
nucléole, souvent très peu coloré. L'aspect général de ces
noyaux semble indiquer qu'ils sont en pleine activité glan-
dulaire. Ils offrent la plus grande ressemblance avec les
noyaux des grandes cellules terminales de l'organe segnien-
taire (fig. 17, 19, n).
Les exemples ci-dessus avaient pour but de montrer que la
structure des organes segmentaires, bien que très particulière,
n'empêche pas de les homologuer aux néphridies des autres
Annélides. Il est évident que cette homologie ne peut concerner
que la portion blastocœlienne d'un appareil néphridien dont
l'origine est double.
D'autre part, sa constitution par des canaux intracytoplas-
miques, son origine exclusivement blastocœlienne, l'absence de
communication avec le cœlome, la disposition nettement seg-
nientaire permettent de considérer les organes excréteurs de
VEphesia comme homologues des néphridies provisoires ou
protouéphridies des Annélides. Je n'aborde pas la question
difficile et irrésolue jusqu'à présent des rapports qui existent
entre les néphridies définitives et les protouéphridies. Dans
beaucoup de cas, la structure histologique des unes et des
autres ne diffère pas essentiellement (Glycères, Hirudinées,
Oligochètes), mais leur ordre d'apparition est différent. Les
protonéphridies fonctionnent pendant la vie larvaire; chez l'a-
dulte,, elles sont remplacées par les néphridies définitives. Je
crois que les organes segmentaires de VEphesia ne sont pas
des appareils néphridiens secondairement formés, qu'ils cor-
respondent plutôt aux néphridies embryonnaires des autres
Annélides, mais qui sont restées définitives. C'est pourquoi, il
est légitime de les appeler protonéphridies.
48 LOTA RUDERMAN
CHAPITRE X
Musculature générale.
La musculature du corps ne présente rien de remarquable.
Elle comprend :
1° une couche de fibres circulaires, placée immédiatement
sous l'épiderme ;
2° des faisceaux de muscles longitudinaux, au nombre de six ;
3° des muscles obliques.
1. — Les muscles circulaires forment autour du corps une
couche continue qui varie constamment d'épaisseurselon la lon-
gueur du tronc, mais en général elle est relativement mince et
beaucoup moins développée que la musculature longitudinale
(fig. 40, m. ciî\).
2. — La musculature longitudinale est formée de six fais-
ceaux, disposés par paires de la façon suivante :
a. Deux bandes dorsales sétendant largement à la face
interne de la couche circulaire. Elles ne sont pas séparées l'une
de l'autre par un mésentère, comme c'est le cas général chez
les Annélides. La subdivision de la musculature longitudinnle
dorsale est simplement indiquée par une interruption médiane
en forme de gouttière longitudinale peu profonde (fig.40). Dans
les six premiers segments du corps^ ces deux faisceaux dorsaux
sont fusionnés et forment un arc dorsal unique (fig. 28, m. /.).
6) Deux faisceaux latéraux peu étendus se détachent des ex-
trémités de l'arc musculaire dorsal dans le cinijuième segment
du corps. Les muscles latéraux sont situés au niveau de l'im-
plantation des cirres, au voisinage des glandes néphridiennes
(fig. 13 et 40, / m. /.). Dans la région des pavillons vibratiles,
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACILIS RATHKE
49
ces muscles donnent insertion à la paroi de ces urnes ciliées
(fig. 38, P. vib.).
c) Deux gros bourrelets musculaires courent le long de la
paroi ventrale à droite et à gauche de la chaîne nerveuse (fig.
40, m. /. V.). Ils font défaut dans les tout premiers segments du
corps. Ces deux bourrelets déterminent entre eux une gout-
tière^ le long de laquelle la chaine ventrale s'attache aux
téguments (fig. 40,. 45). De plus, dans les premiers segments
du corps, la rigole loge un faisceau musculaire longitudinal en
relation avec la musculature circulaire (fig. 35, m. s.). Il est
recouvert du péritoine cœlomique {p. c.) en continuité avec
celui qui tapisse la cavité du corps et avec l'enveloppe endo-
théliale de la chaîne ventrale. Celle-ci se rattache par une
mince lamelle péritonéale verticale au faisceau musculaire sous-
jacent (fig. 35, ch. v.), qui peut être considéré comme un fais-
ceau musculaire sous-nervien.
3. — Les muscles obliques. Dans les régions intersegmen-
taires, les bourrelets musculaires ventraux sont subdivisés cha-
cun en deux faisceaux secondaires par des muscles obliques
qui viennent s'insérer au-dessous d'eux (fig. 38, m. obi.). En
effet, ceux-ci s'attachent, d'une part, sur la musculature circulaire
au niveau des muscles latéraux, de l'autre sur la couche cir-
culaire ventrale au milieu du bourrelet longitudinal qu'ils tra-
versent complètement.
Structure histologique.
Les muscles circulaires sont formés de bandes assez fines
qui, en section longitudinale, ont
l'aspect biréfringent bien connu.
Les fibres longitudinales, égale-
ment rubanées, se présentent en
section transversale sous forme de
fuseaux pointus aux deux extrémi-
tés, ou bien arrondis à un bout et
pointus à l'autre (fig. 21, m. /.).
Suivant le grand axe du fuseau se
voit une lumière étroite qui indique
la présence d'une mince couche de
sarcoplasme non différencié (fig.
12_,5.). Dans une coupe transversale,
on voit que la région corticale de la fibre musculaire est com
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1911 xxiv. —1
Fie. 21. — Section transversale
des fibres musculaires longitu-
dinales. — m. /., fibres mus-
culaires longitudinales ; s., sar-
coplasme.
50 LOTA RUDERMAN
posée de fibrilles aplaties, disposées d'une façon radiaire et
séparées par du sarcoplasme, comme Rohde en a décrit (1885).
Lu substance corticale se colore vivement, tandis que Je sar-
coplasme demeure incolore, ou prend le colorant d'une façon
moins énergique.
Le long* des libres, on observe de nombreux noyaux elliptiques
et d'aspect vésiculeux (fig-. 21, n.). Un petit nombre de bandes
chromosomiques, toujours dédoublées, sont visibles dans l'es-
pace clair et incolore de la vésicule nucléaire. On ne trouve
jamais de nucléole dans de pareils noyaux.
Le tissu coDJonctif intramusculaire est fort peu abondant.
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACIUS U\TIIKK ol
CHAPITRE XI
Cœlome, Amibocytes et Produits Génitaux
La cavité cœlomique s'étend dans toute la longueur du
corps sans être cloisonnée par un seul dissépiment. Les fig. 37
et 41 représentant des coupes sagittales qui passent par plusieurs
segments successifs, montrent bien l'unité de lacavitégénérale
Elle est des plus réduites dans le lobe céphalique. Dans le
dernier segment du corps, elle fait complètement défaut; là,
entre la paroi intestinale et les téguments, est interposé un
tissu lâche, une sorte de mésenchyme non différencié.
Aucune lame mésentérique n'interrompt l'unité de la cavité
générale. Le tube digestif ainsi que les vaisseaux sanguins
flottent librement dans cette cavité ; les autres organes qui
plongent dans le cœlome sont attachés aux téguments.
Le contenu cœlomique y est mis en mouvement par les con-
tractions de l'animal, peut-être aussi par les cils vibratiles des
pavillons génitaux.
Le contenu cœlomique consiste en un liquide plasmatique
incolore, prenant les mêmes colorations que le cytoplasme
cellulaire ; dans ce liquide se tient en suspension une quantité
innombrable d'éléments figurés. On sait que le contenu cavi-
taire des Annélides fut l'objet d'étude de nombreux auteurs.
Déjà, les plus anciens, de Quatrefages, Claparède et autres,
y avaient observé des éléments figurés appartenant aux
diverses catégories de cellules*, produits génitaux à tous les
stades du développement, des débris de tissus, des parasites
très divers et enfin des cellules analogues aux leucocytes des
animaux supérieurs.
Depuis, l'étude des leucocytes ou amibocytes des Annélides
52
LOTA RUDERMAN
fut souvent reprise. Les connaissances que nous possédons
maintenant à ce sujet sont dues aux travaux de Ivukenthal (1885),
Eisig(18S7), Cuénot (1891 a), Caullery et Mesnil (1898), Picton
(1898), SiEDi.ECKi (1903), Galvagni (1905) et Kollmann (1908).
Pour les résultais des recherches de ces auteurs, je peux
renvoyer au travail de Kollmann; « Recherches sur les leuco-
cytes » (1908). Dans le chapitre consacré à l'étude des leuco-
cytes des Polychètes, l'auteur s'occupe particulièrement des
amibocytes des Glycériens. Il
y observe les trois stades con-
nus dans l'évolution des ami-
bocytes :
1" leucocytes hyalins dépour-
vus de granulations, stade I ;
2° leucocytes hy^alins avec
granulations, stade II ;
3" leucocytes granulés.
Nous allons voir que tous ces
aspects se retrouvent dans les
leucocytes de VEphesia.
Les amibocytes de VEphesia
ont en général la forme d'un
fuseau plus ou moins régulier
rempli de granulations. Le
grand axe du fuseau mesure en
moyenne 16 jj. environ.
Le cytoplasme de ces élé-
ments, quoique dépourvu de
toute membrane limitante, pré-
sente des contours bien nets
dépourvus de prolongements
pseudopodiques. Très souvent, ces amibocytes se tassent les
uns auprès des autres, fusionnant leur cytoplasme et présen-
tant ainsi l'aspect d'un véritable syncytium (fig. 41, a).
Les jeunes amibocytes ont une forme sphérique et logent
dans leur centre un noyau ovoïde (fig. 22, a).
Le cytoplasme est clair et ne renferme aucune inclusion. Ces
amibocytes correspondent aux leucocytes hyalins, stade I,
décrit par Kollmann chez les Glycériens.
Les premières granulations se déposent contre le noyau (fig.
22, rr). Nous avons alors affaire aux leucocytes hyalins, stade II
de Kollmann. Les sécrétions granuleuses finissent par remplir
FiG. 22. — Amibocytes. — a^., amibo-
cyte hyalin sans granulations ; a".,
amibocytc hyalin avec granulations ;
h. chr., bande chromosomique ; gr.^
srranulations.
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACIUS RATUKE
53
complètement le cytoplasme cellulaire, et le noyau de la cellule
est caché derrière les nombreux grains de sécrétion.
En même temps que les granulations augmentent en nombre,
A
«ifi4
'VàC.
FiG. 23. — Amibocytes. — vac, vacuole.
la cellule devient fusiforme, le noyau s'étire et fréquemmentse
recourbe en croissant (fig. 22, a^, n). Cet aspect d'amibocytes
rappelle les leucocytes granulés des Glycériens.
Les produits de sécrétion, contenus dans les amibocytes, ont
au début la forme de
granules sphériques
(fig. 22, gr.) ; dans la
suite, ils augmentent
de taille surtout dans le
sens de la longueur et
„ < T ' ♦ /V ft? y\f . ■> f-to jf
présentent alors des
contours fort irréguliers
d'aspect épineux fig.
23, gr.).
Indépendamment de
leur forme et de leur
taille , ces sécrétions
présentent toujours la
teinte gris - verdâtre
dans la coloration de
rhématoxyline au fer.
Les bords des granu-
lations sont très réfrin-
gents. Elles se dis-
solvent dans l'alcool, laissant à leur place des vacuoles vides
creusées dans le cytoplasme (fig. 23, vac).
? ! ■'
Fig. 24. — Grand amibocyte.
tiens acidophiles.
yr. a., granula-
54
LOTA RUDERMAN
nucl. .
mm
*>r;s:--
La nature chimique de ces sécrétions me paraît intermédiaire
entre la substance albuminoïde et une matière graisseuse.
A côté des ainibocytes signalés, on trouve dans le liquide cœlo-
mique une autre catég-orie de cellules libres. Celles-ci, relative-
ment très peu nombreuses, sont toujours isolées. Elles sont de
très grande taille, atteignant 40 [jl de diamètre. Leur forme est
sensiblement spliérique ; le cytoplasme de la surface émet de
nombreux prolongements pseudopodiques rayonnant à la péri-
phérie (fig. 24). Dans d'autres cas, les contours de la cellule
sont réguliers et on observe dans le cytoplasme une fine stria-
tion normale à la surface libre
de la cellule (fig. 25). Dans ces
éléments, on ne trouve jamais de
grains de sécrétion semblables à
ceux que Ton rencontre dans les
nombreux amibocytes de la pre-
mière catégorie.
On y observe des granules très
fins et fortement acidophiles (fig.
^i,gr.a.).
Le noyau^ de très grandes di-
mensions, a généralement une
forme irrégulière, entaillée à
la surface. Il présente un gros
nucléole et des filaments de
chromatine rayonnant à sa péri-
phérie (fig. 25). Le suc nucléaire est fort abondant et se colore
intensément. Je rappelle la ressemblance qui existe entre ces
cellules libres dans le cœlome, et les grands éléments plongés
dans le cytoplasme du syncytium néphridien de la région des
canalicules (voir page 40).
En dehors des éléments amiboïdes signalés, on trouve encore,
dans la cavité générale des individus mMes, de gros amas
ovoïdes, suspendus libi-ement dans le liquide cœlomique (fig. 38,
spc). Ce sont des éléments génitaux A divers stades de déve-
loppement (spei-matogonies, spcrmatocytes, etc.). Déjà Clapa-
RÈDE a iemar(|ué ces formations flottant librement dans le
liquide cœlomique de son Sphœi'odoriim peripatus et les a
assimilées aux groupements cellulaires aux dépens desquels se
développent les zoospermies d'autres Annélidcs.
Dans les individus femelles, on rencontre des amas cellu-
laires pareils, mais beaucoup plus irréguliers, présentant tous
Fig. 25. — Grand ;iuiiboc_vte.
nucl.^ nucléole.
RECBERCHES SUR EPHESIA GRACILIS RATHKK à^
les stades évolutifs des ovogonies et des ovocytes de premier
ordre.
Le développement des éléments génitaux exigeant une étude
cytologique toute spéciale, je ne l'aborde pas dans le présent
travail.
Je tiens seulement à insister sur le fait que les produits
génitaux se forment aux dépens des amibocytes. On peut
suivre tous les stades de passage entre les amibocytes propre-
ment dits et les éléments sexuels arrivés au terme de leur
évolution, c'est-à-dire les ovules et les spermatozoïdes.
Les ovocytes de premier ordre, arrivés à leur complet déve-
loppement, sont pourvus dans le cœlome d'une coque extrê-
mement épaisse (fig. 41, co ; fig. 5, co, pi. I). Je n'ai pas reconnu
le moindre orifice à cette enveloppe; il est curieux de voir des
ovules pareillement protégés, alors qu'ils sont encore dans la
cavité cœlomique.
Comment peut se faire la fécondation dans de telles condi-
tions ? Peut-être, cette coque n'est-elle pas en réalité résistante
et imperméable aux spermatozoïdes ; ou bien, pendant que les
ovules sont mis en contact avec l'eau de mer, peut-être se
gonfle-t-elle et se transforme-t-elle en une sorte d'enveloppe
mucilagineuse épaisse, dont la consistance se prêterait au con-
traire à la pénétration des zoospermies.
Au moment de la maturation des produits génitaux, les gra-
nulations leucocytaires disparaissent. La même observation a
été faite par Caullery et Mesnil chez les Girratuliens (1898).
L'origine des amibocytes doit être exclusivement embryon-
naire, puisque l'animal est complètement dépourvu d'organes
lymphogènes.
56 LOTA RL'DERMAN
CHAPITRE XII
Système nerveux.
Historique.
Claparède, frappé par l'organisation singulière du système
nerveux chez les Sphœrodorides, est le seul auteur qui nous ait
quelque peu renseignés sur la morphologie de ce système
dans son étude du Sphœrodoriim peripatus.
Voici les notions que nous donne ce savant : « Le collier
œsophagien est formé d'abord de deux masses nerveuses trian-
gulaires, qui sont les ganglions œsophagiens supérieurs
(fig. 17, h). Ces derniers se réunissent à la chaîne ventrale par
l'intermédiaire de commissures latérales (c). Ces ganglions
œsophagiens semblent donner l'origine à un certain nombre de
nerfs. En outre, à leur bord postérieur sont suspendues deux
grosses masses ganglionnaires ovoïdes («) qui n'envoient aucun
nerf. La suspension des ganglions ovoïdes se fait par leur
extrémité plus mince. Ils sont baignés par le liquide périviscé-
ral, dans lequel ils se balancent librement. A leur face supé-
rieure sont situés les quatre yeux noirs, dont les deux anté-
rieurs sont pourvus de lentilles.
Deux formations semblables, plus minces et en forme de
saucissons (6'), s'insèrent encore de chaque côté des ganglions
supérieurs. La chaîne ventrale consiste en deux cordons
nerveux étroitement rapprochés qui se réunissent au milieu de
chaque segment en une seule espèce de ganglions. De celui-ci
part une paire de gros nerfs {d). En outre, chaque cordon
envoie dans la région antérieure du segment un nerf plus
mince (). A l'origine de chaque gros nerf une masse nerveuse
RECHERCHKS SUR EPHEHIA GRACILIS UATHKE 57
ovoïde est suspendue au ganglion (/). Cette masse nerveuse
est penchée tantôt en avant, tantôt en arrière, suivant la direc-
tion du mouvement du liquide cœlomique. Ces renflements
n'émettent aucun nerf. A ma connaissance, de pareilles dépen-
dances des centres nerveux ne se rencontrent pas chez les
autres Annélides. »
Dans ce chapitre, je me propose de décrire le système ner-
veux de VEphesia gracilis, où l'on retrouve les .s^randes lignes
indiquées par Claparède au sujet du système nerveux de son
Sphœrodorum peripatus.
Encéphale.
Le cerveau occupe presque entièrement la cavité céphalique
qui est en continuité directe avec le cœlome. En raison de
l'habitude que présente l'animal de faire rentrer son lobe
céphalique à l'intérieur du corps, du reste complètement
dépourvu de dissépiments, toute la masse du cerveau et de ses
dépendances peut occuper une position variable et plus ou
moins postérieure ; en eSet, le cerveau peut parfois, de cette
façon, reculer jusqu'au troisième segment sétigère.
On sait qu'il est généralement admis que chez tous lesPoly-
chètes le cerveau présente trois centres nerveux principaux
correspondant à autant de régions sensorielles primitives. Aux
aires nucale, syncipitale et palpaire, correspondent respective-
ment les cerveaux postérieur, moyen et antérieur. Cette divi-
sion, surtout préconisée par Racovitza, ne se confirme pas
dans l'encéphale de VEphesia gracilis. On n'y distingue que
deux centres nerveux, qui topographiquement corrresponden*
aux cerveaux antérieur ou palpaire, et moyen ou antennaire
de Racovitza.
Nous allons appeler les deux régions de l'encéphale de VEphe-
sia d'après leur position relative : cerveau antérieur, et cerveau
postérieur (fig. 26, c. ant.^ c. post.).
L'encéphale de VEphesia n'est d'ailleurs pas la seule excep-
tion à la règle étabhe par Racovitza. Une Amphinomide, No-
topygos labiatus Gr. étudiée par Malaquin et Dehornk, est
dans le même cas. Ces deux aut< urs ont établi trois grandes
divisions dans l'encéphale de Notopygos, mais ces divisions ne
correspondent pas à celles de Racovitza. Ainsi, chez l' Amphi-
nomide en question^ la même région du cerveau — région en-
céphalique antérieure — fournit des nerfs aux palpes, aux an-
58
LOTA RUDERMAN
tenues, aux yeux antérieurs et aux racines antérieures des con-
nectifs œsophagiens.
D'autre part, la région encéphalique nucale correspondant
au cerveau postérieur de Racovitza innerve les yeux posté-
térieurs et la caroncule ; donc nous avons ici la fusion des cen-
tres moyen et postérieur de Racovitza. Or, c'est ce que l'on
FiG. 26. (Demi-schématique). — Système nerveux. — an., demi-anneau nerveux :
C. an<., cerveau antérieur; C. post., cerveau postérieur; C. a. p., région delà
fusion des deux cerveaux ; c. d., cordon dédoublé ; c. ?/., cordon unique ; cnlf.,
connectif œsophagien ; ,7. cj/i., ganglion cylindrique; ,7. v., ganglion ovoïde;
g. wîic, ganglion nucal ; lob. occ, lobe occipital ; n., nerf pédieux ; s t., sto-
mato-gastrique ; 0. nue, organe nucal.
voit aussi chez Ephesia, où la môme région du cerveau, c'est-
à-dire celle du cerveau postérieur, porte les yeux et les expan-
sions ganglionnaires des organes nucaux.
Comme on le voit, le cerveau de VEphena présente une cer-
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACILIS RATnKE
59
taine réduction dans le nombre des centres nerveux. A mon
avis, elle peut être expliquée par la faible difiérenciation des
org-anes des sens céphaliques. Il
faut se rappeler qu'il n'existe ici
ni palpes ni antennes à proprement
parler. Selon Tavis de Malaquin et
Dehorne, les divisions de l'encé-
phale seraient en rapport étroit
avec le plus ou moins grand déve-
loppement des appendices et des
organes des sens céphaliques.
Chez Notopygos, ils montrent
que le nombre des centres cé-
phaliques est élevé, parce que les
appendices céphaliques sont nom-
breux.
Chez Ephesia, c'est le contraire
qui se produit, mais le principe morphologique est le même
n.ep.
FiG. 27. — c. ant., Cerveau anté-
rieur. — en. ép., cellules neu-
ro-épidermiques ;p. fr. papilles
frontales.
A. — Cerveau antérieur.
Le cerveau antérieur se présente sous forme de deux masses
ganglionnaires ventralement
situées par rapport au cer-
veau postérieur (fig. 26^ 27,
28, c. ant.). Les deux masses
nerveuses sont, suivant leur
face antérieure et ventrale,
en continuité complète avec
Tépiderme ; à cet endroit il
est impossible de faire la
distinction entre l'épiderme
proprement dit et le tissu
nerveux (fig. 27 c. n. ép.).
La difiérenciation de la
masse cérébroïde en subs-
tance médullaire fibrillaire
ifiG. 28. - Coupe transversale passant pt en ré^-ion corticale formée
par la région antérieure du corps. — ei en re^lon COrilCdie, iOiliiee
C. ant., cerveau antérieur; g. cyl., gan- de Cellules ganglionnaires y
glion cylindrique •,.7.„wc., ganglion nucal; est très peu nette et beau-
inv. nue, invagination nucale ; m. cir., - • -i, i
muscles circulaires; m. Z., muscles longitu- ^^up moms Visible que dans
dinaux ; o. nue, organe nucal ; p.c. péri- la portion encéphalique poS-
toine. - - —
iiw.nùc. Ic.anl.
o.nuc.
térieure (fig. 27).
60 LOÏA RUDERMAN
Chacune des deux masses est enveloppée par une mince
membrane endothéliale qui l'attache à la paroi ventrale du
corps, là où cesse la continuité avec l'épiderme. Les quatre
grandes papilles frontales, ainsi que les autres papilles du
bord antérieur de la tête, reçoivent des filets nerveux qui pren-
nent leur origine dans les cellules du cerveau antérieur, à l'en-
droit où l'épiderme et les cellules cérébrales se fusionnent eu
un seul et même tissu (fig. 27, p. fr.).
Sauf les fibrilles innervant les papilles, aucun faisceau ner-
veux ne part du cerveau antérieur. Les nerfs palpaires n'exis-
tent pas, l'organe qu'ils sont destinés à innerver faisant défaut.
Quant aux nerfs stomato-gastriques, ils naissent par une seule
racine qui prend son origine dans les connectifs œsophagiens
(fig. 32, st.).
La figure 26 montre les relations qui existent entre les deux
masses cérébrales et le cerveau postérieur. Les premières se
continuent avec le deuxième cerveau suivant son bord antérieur
et ventral (c. a. p.).
Cette fusion se fait à l'endroit où naissent les connectifs
œsophagiens, et les deux masses nerveuses participent par
quelques-unes de leurs cellules A la formation des racines
œsophagiennes (fig. 29, c. ant.). Je reviendrai sur ces dernières
plus loin.
Les masses cérébroides ventrales sont surmontées dorsalement
d'une formation ganglionnaire très allongée et presque cylin-
drique (fig. 26, 37, g. cyl.). Celle-ci, comme le montre la coupe
sagittale et médiane de la fig. 37, se fusionne par une de
ses extrémités avec la région frontale du premier cerveau;
Pextrémité opposée va se continuer avec la face ventrale et
antérieure du cerveau postérieur (fig. 37).
Le ganglion cylindrique est formé de cellules et de fibres
nerveuses assez vaguement disposées (fig. 28, g. cyl.). Il est
recouvert d'une enveloppe péritonéale en continuité avec celle
qui entoure les masses ventrales (fig. 28. p. c).
B. — Cerveau postérieur.
Le cerveau postérieur est formé essentiellement d'une masse
nerveuse centrale, laquelle envoie des prolongements au nombre
de trois paires, symétriquement disposées de chaque côté de
la ligne médiane du corps (fig. 26). C(!s prolongements ont la
forme de lobes dirigés dans le sens anléro-postérieui ; ils repré-
RECHERCHES SUR EPHESIA GHACILIS RATHKE
61
sentent des expansions ganglionnaires de la substance corticale,
et leurs dimensions sont très différentes, comme le montre la
fig-. 26. Les lobes les plus postérieurs {lob. occ.) sont les plus
volumineux et portent chacun deux yeux. Ce sont les lobes
occipitaux du cerveau ou eang-lions optiques.
Chacune des deux autres paires de prolongements céré-
broïdes constitue un ganglion bilobé {g. nue). Les deux lobes
du ganglion sont peu prononcés et n'intéressent que la couche
cellulaire superficielle. La région centrale forme un seul fais-
ceau fibrillaire en continuité avec le noyau médullaire du cer-
FiG. 29. — Coupe transversale passant par la région antérieure. — C. ant., cerveau
antérieur ; C. post., cerveau postérieur. Ac, acicule ; gl. sét., glande sétigène ;
l. occ, lobe occipital ; 7n. d. tr., muscles dorsaux de la trompe ; n. 2., nerf in-
terne ; 0. s., organe segmentaire ; ?'. cnlf., racine du connectif œsophagien ; s.
;)., substance ponctuée.
veau postérieur. Chaque ganglion bilobé engendre un organe
nucal (o. 7ÎUC.) ; il mérite donc bien le nom de ganglion nucal.
La masse cérébrale est enveloppée d'une mince membrane
protectrice d'origine péritonéale en continuité avec celle qui
recouvre la région encéphalique antérieure et le ganglion
cylindrique qui la surmonte.
Les lobes du cerveau postérieur flottent librement dans la
cavité générale, baignés par le liquide cœlomique.
Entre les deux lobes occipitaux passe un faisceau musculaire
s'appliquant étroitement contre la face concave du cerveau
(fig. 29, m. d, tr.). Ce sont les protracteurs de la trompe. Ils
prennent leur origine dans la musculature circulaire de la
62 LOTA RUDERMAN
trompe pour s'insérer sur les muscles circulaires des tég-uments
(fig. 37 /. m. d.).
Au point de vue histologique, le cerveau postérieur est for-
mé d'un noyau sphérique de substance fibro-ponctuée^ entouré
de cellules ganglionnaires (fig. 29). La substance médullaire, à
contours bien nets, est constituée par un feutrage de fibrilles
nerveuses enveloppé d'une couche de fibres concentriques à la
périphérie du noyau (fig. 29 s. p.).
L'écorce cellulaire se compose des éléments nerveux rare-
ment rassemblés en amas ganglionnaires.
Les cellules nerveuses envoient de nombreux prolongements
qui, tantôt parcourent irrégulièrement la masse corticale, tantôt
se réunissent pour former des faisceaux distincts (fig. 29, 31, n. i).
Ces faisceaux fibrillaires, après un trajet plus ou moins long
dans la profondeur de la couche cellulaire^ finissent par se ré-
soudre en fibrilles isolées qui se mettent en rapport avec d'autres
cellules ganglionnaires.
Ce sont de véritables troncs internes qui ne dépassent jamais
la limite externe de la substance corticale. Deux de ces troncs
internes sont représentés sur la fig. 29 ; deux autres plus vo-
lumineux traversent les extrémités postérieures des deux lobes
occipitaux qui portent les yeux.
Ces troncs fibrillaires ont une direction longitudinale par
rapport à l'axe de symétrie de l'encéphale.
En outre, la substance corticale est parcourue transversa-
lement de haut en bas par des nerfs différenciés, dont les
filaments constitutifs s'associent aux racines des connectifs
œsophagiens (fig. 29, r. cntf.).
Les cellules de la substance corticale à limites indistinctes
ne sont reconnaissables qu'à leurs noyaux. Ceux-ci, plus ou
moins ovoïdes, se présentent sous des aspect différents.
Les uns, à bandes chromosomiques très nettes, prennent
intensément les colorants et sont toujours dépourvus de nucléole
(fig. 3l,;i.);les autres d'aspect grisâtre sont faiblement colora-
bles et révèlent difficilemenHeur structure (/i').
Dans les profoiideurs des ganglions encéphaliques on observe
des éléments de très grandes dimensions désignés commu-
nément sous le nom de « cellules géantes ». On sait que ces
sortes de cellules sont très fréquentes dans le système nerveux
des Polychètes. Les noyaux de ces cellules atteignent facilement
une taille double de celle des autres noyaux (c. oc). Ils se
caractérisent par leurs contours réguliers et la présence d'un
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACILIS RATHKE 63^^
nucléole central, d'où paraissent rayonner des filaments chro-
mosomiques longs et grêles. Ainsi que nous le verrons plus
loin, ces cellules géantes se rencontrent encore au voisinage
des yeux, où elles prennent un développement particulier ; on
en trouve aussi dans le tissu ganglionnaire de la chaîne
nerveuse.
Organes des sens céphaliques.
Les organes des sens céphaliques sont loin d'être au complet.
A ce manque d'organes des sens bien différenciés parait sup-
pléer la multitude d'organes sensoriels répandus sur toute la
surface du corps sous forme d'appendices papilliformes.
Les palpes et les antennes faisant défaut, lesseulsappendices
sensoriels que porte la tête de VEphesia sont les organes
nucaux et les papilles frontales. Parmi celles-ci, quatre se
distinguent par leurs plus grandes dimensions, mais elles ne
peuvent pas être homologuées aux antennes des autres Poly-
chètes, pour des raisons que j'ai déjà exposées (p. 14).
Ce petit nombre d'appendices sensoriels, abstraction faite
de nombreuses papilles, rapproche le lobe céphalique de
VEphesia de celui des Ophéliens et des Scalibregmidés. Dans
ces deux familles, la tête n'est pourvue que d'une paire d'ap-
pendices, représentant les organes nucaux, dont la situation et
la forme rappellent ceux de VEphesia.
A. — Organes nucaux.
Les organes nucaux existent au nombre de deux. Ce sont des
appendices tentaculiformes, logés à l'état normal au fond des
invaginations dorsales des téguments (fîg. 28, inv. nue.)
Les invaginations nucales jouent le rôle des lames protec-
trices recouvrant les organes ciliés de certains Syllidiens (genres
Sîjllis et Odontosyllis) et qui peuvent à volonté, en se relevant,
augmenter la perception sensorielle.
A l'état d'extension, les organes vibratiles de VEphesia proé-
minent à l'extérieur du côté du dos en marquant la limite vir-
tuelle entre le lobe céphalique et le segment buccal.
Parmi les autres Annélides dont les organes nucaux affecte-
raient la même forme et la même situation que ceux de VEphe-
sia, je pourrais citer lesGapitellidés {Notumastus et autres gen-
res de la famille), où Eisig décrit cet organe sous le nom de
« Wimperorgan » ou organe vibratile : les Ophéliens, d'après
64 LOTA RLDERMA.N
les communications de de Saint-Joseph, présentent,, à la base delà
tête conique, deux fentes latérales, d'où sortent les organes
vibratiles ayant la forme arrondie eJ recouverts de cils vibra-
tiles. Le même auteur décrit chez les Scalibregmidés une ou-
verture, située de chaque côté entre la tète et le segment buc-
cal ; cette ouverture, lorsque l'animal n'est pas inquiété, fait
sortir un organe vibratile rétractile à mouvements ciliés qui rap-
pelle celui des Capitellidés et des Ophéliens. Je ne saurais
rien affirmer sur la présence des organes nucaux chez les deux
autres types des Sphœrodorides {Sphœi'odonini peripatiis eiSphse-
rodorum Claparedei)^ étant donné que mes recherches sont
limitées à Tétude de YEphesia r/racilis exclusivement. Je ne
vois pas de raisons pour les(|uelles ces organes feraient défaut
chez les Sphcerodorides autres que YEphesia gracilis. Si aucun
des auteurs n'en révèle l'existence, c'est que ces organes, assez
difficiles à observer sur les individus entiers, ont très probable-
ment échappé à leur examen. La preuve en est que les organes
nucaux de YEphesia dont je constate la présence n'ont jamais
été observés non plus.
Les organes nucaux sont présents non seulement chez les
Annélides Chétopodes, mais aussi chez un grand nombre d'autres
types de rembranchement des Vers (Némertes, Turbellariés,
Bryozoaires, Phoronides). Us ont partout les relations les plus
intimes avec le cerveau, puisque les cellules sensitives qui les
constituent sont en contact immédiat avec la substance nerveuse
cérébrale.
Ainsi chez les Syllidiens, où la structure des organes vibra-
tiles a été décrite en détail par Malaquin chez Eiisyllis monilico7'-
nis, il ne peut pas même être question de nerfs nucaux, comme
intermédiaires entre les cellules sensitives et le tissu céré-
bral ; chez ces animaux la substance médullaire du cerveau en-
voie du côté du dos deux gros prolongements occipitaux qui
se mettent en rapport avec les cellules ciliées des organes nu-
caux.
Chez YEphesia, la structure nerveuse des organes homologues
est encore plus prononcée, car ou n'y trouve que du tissu ner-
veux faisant partie des ganglions cérébroïdes. L'organe nucal
est limité extérieurement par une cuticule très mince en conti-
nuité avec celle de l'invagination nucale (lig. 30). Il est tra-
versé suivant toute sa longueur par de nombreuses fibrilles
qui sont le prolongement des cellules nerveuses du ganglion
nucal (/, n.).
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACILIS RATHKE
65
A la base de l'org-ane, les fibres se réunissent en plusieurs
faisceaux de filaments. Ceux-ci sont d'abord très serrés, puis
ils se relâchent en approchant de l'extrémité libre de l'organe.
Tout près de la membrane cuticulaire toutes les fibres se trou-
vent à égale distance les unes des autres sans constituer des
faisceaux distincts.
A une certaine distance de la surface libre, on observe sur
le trajet de chaque fibre un renflement fortement colorable.
Tous ces renflements sont alignés au
même niveau et parallèlement à la
surface de l'organe.
Les fibrilles traversent la mem-
brane cuticulaire ; au delà de cette
dernière, elles présentent dans les
coupes l'aspect de cils vibratiles [t.
71.). Ces terminaisons externes des
fibrilles correspondent probable-
ment aux cils raides de certaines
cellules sensitives.
Râle de torgane nucal. — Quant
au rôle de l'organe nucal, il est
loin, comme on le sait, d'être bien
défini jusqu'à présent. Tout ce
qu'on pourrait affirmer avec certi-
tude, c'est qu'il représente un or-
gane sensoriel d'une grande impor-
tance pour l'animal, si Ton consi-
dère ses relations étroites avec le
cerveau.
Lang, dans son « Traité d'anato- Fi«- 30. - Organe nucal.- cm<.,
, , , . cuticule ;/■. n., fibres nerveuses ;
mie comparée et de zoologie », le g, «uc, ganglion nucal; inv.
considère comme un organe de '^"C., invagination nucale ; r,,
Todorat. MalAQUIN, dans son étude ^«'^«'^«^^^t; ^ «., terminaisons
^ ' nerveuses.
sur les Syllidiens, émet l'hypothèse
que Torgane nucal présiderait à une sensibilité spéciale per-
mettant de percevoir les mouvements des ondes liquides.
D'après la supposition de Ragovitza, les organes nucaux
auraient une l'onction semblable à la fonction olfactive des
animaux supérieurs.
inv.nuc,
B. — Les yeux.
Les yeux sont au nombre de deux paires. Ils sont noyés
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1911 xxiv. —5
66
LOTA RUDERMAN
par paires dans le tissu ganglionnaire des lobes occipitaux
(fig. 26, y.). La position des yeux par rapport aux autres or-
ganes n'est pas fixe, puisqu'ils suivent nécessairement les mou-
vements des ganglions optiques qui les portent, et que la posi-
tion relative de ceux-ci dans la région antérieure est très
variable. Nous avons vu dans la description de la morpholo-
gie externe que les yeux se présentaient extérieurement comme
des taches réniformes de couleur brun-rougeàtre (fig. 2.).
La structure des yeux est des plus simples.
Les quatre yeux sont constitués de la même façon. Ils
consistent en une cupule
en de pigment granuleux
]^' visible par transparence
à travers la peau (fig. 31
Clip.). Les cupules de
chaque paire se succèdent
immédiatement, quoique
la cupule postérieure soit
plus latérale que l'autre
(fig. 26).
Il n'y existe aucune for-
mation réfringente jouant
le rôle d'un cristallin.
A l'intérieur de la
coupe pigmen taire pé-
nètre un faisceau fibril-
FiG. 31. — Coupo transversale du lobe occipital Jaire tenant lieu dc nerf
passant par les yeux. — c. oc, cellule cou- A 1. l . ]
laire ; c. n. cellule nerveuse; cup., cupule optique. A la Dase Cle Ce
pigmentaire; n.n*., noyaux ;n. i., nerf interne; dernier OU distingue UUe
/^ 0 nerf optique ; pr. /„ prolongement ^.^\\^^Xe géante très carac-
librillaire. , . ,. ,
teristique (c. oc).
Les fibrilles de la face cellulaire dirigée du côté de la cu-
pule se réunissent en faisceau distinct constituant le nerf op-
tique {ii.o.). Les filaments de ce faisceau, d'abord très rappro-
chés, se relâchent progressivement en s'épanouissaut en éven-
tail de fibrilles dont les extrémités libres pénètrent dans la
concavité de la calotte pigmentaire (fig. 6.) La bande foncée
que l'on voit tout près de l'extrémité élargie du nerf optique
correspond à la région qui s'est colorée plus fortement que
les autres par l'hématoxyline au fer (r. /.).
Le cytoplasme fibrillaire des autres faces de la cellule géante
que j'appellerai « cellule oculaire » se met eu relation avec les
RECHERCHKS SUR EPHESIA GRACILIS HATHKE 67
prolongements des éléments ganglionnaires constituant les
lobes optiques {pr. /.).
Les cellules qui entourent les yeux sont des éléments ner-
veux ordinaires, semblables à tous ceux de la région corticale.
En somme, d'après ce (jui précède, on voit que l'organe
visuel de VEphesia appartient à la catégorie des yeux simples.
Il est formé par une cellule unique dépassant beaucoup les
autres éléments nerveux par ses dimensions et présentant un
haut degré de différenciation.
Le second élément de l'œil est la cupule pigmentaire, sécré-
tion dont j'ignore l'origine. Il n'existe aucune formation ré-
fringente dans les yeux de VEphesia.
Contrairement à l'opinion de Racovitza qui admet que les
yeux simples ne s'observent jamais dans le cerveau, les yeux
de VEphesia sont implantés dans la profondeur même du tissu
cérébral.
Parmi les autres Annélides, les organes visuels qui se rap-
prochent le plus des yeux de VEphesia, sont ceux que Fauvel
a décrits chez VAtnpharete Grubei. Chez cet animal, l'œil
simple, également placé dans le cerveau et non dans l'épiderme,
est formé par une seule cellule appelée « cellule géante », qui
sécréterait la calotte pigmentaire. Cette cellule est piriforme,
et c'est la portion renflée qui est recouverte des granules pig-
mentés, l'extrémité effilée de la cellule se perdant dans la
substance ponctuée sous-jacente.
CONNECTIFS OESOPHAGIENS ET .NERFS STOMATO-GASTRIQUES.
Les connectifs œsophagiens naissent presque uniquement dans
le seul et même centre nerveux qui est le cerveau postérieur
(fig. 29, r. cntf. et fig. 32, cntf.). Ils débutent à la face ven-
trale du cerveau postérieur, où les deux masses cérébrales an-
térieures viennent de se fusionner au deuxième cerveau, et il
n'en reste que quelques cellules qui participent à la formation
des connectifs (fig. 29, C. ant.). Ces dernières présentent à leur
origine un faisceau fibrillaire, où l'on observe une petite fente
médiane (fig. 29 et 32). Les fibrilles d\m côté de cette fente
proviennent du noyau médullaire (fig. 32, s. p.), celles de l'autre
côté y pénètrent de la région corticale fig. 32, r. c). Les deux
racines fibrillaires sont entourées de quelques cellules peu nom-
breuses des masses cérébrales antérieures (fig. 29, c. ant.).
Les deux connectifs œsophagiens se dirigent obliquement
68
LOTA RUDERMAN
vers la face ventrale du quatrième segment du corps, où se
fait leur réunion par une commissure Iransverse et la formation
des premiers gang-lions de la chaîne ventrale (fig. 26, g. v.).
Pendant leur parcours, les conuectifs sont situés librement
dans la cavité cœlomique, toutefois plus rapprochés de la paroi
ventrale. Ils sont enveloppés par le péritoine qui recouvre la
masse encéphalique.
Les deux conuectifs avant de se réunir envoient deux fais-
ceaux nerveux (fig. 26, n.). Le premier va innerver le troi-
sième segment du corps ou premier
sétigère ; le deuxième se rend dans la
paroi du corps du quatrième segment
(fig. 26). Le parcours de ces deux nerfs
n'est pas tout à fait indépendant^ en ce
sens qu'ils sont plongés dans une es-
pèce de méso péritonéal qui les attache
aux conuectifs d'une part, et de l'autre
à la paroi ventrale du corps.
Aussitôt après son origine^ chaque
conneclif envoie vers l'intérieur un filet
Fig. 32.— Coupe transversale nerveux (fig. 32 et 26, 5^.), qui pénètre
du cerveau postérieur. — daus la partie antérieure de la trompe
c?if/'., connectifœsophaerien; i „ • i-i i . . ■ •
r. c, racine du connectif ; «^ <ï"ï constitue le stouiato-gastrique.
s. p., substance ponctuée : Le Système stomato-gastrique est
s/, nerf ...tomato-gastrique. beaucoup plus réduit que cclui des
autres Annélides, ce qui tient proba-
blement au développement moindre du tube digestif antérieur.
Je n'ai pas observé d'anneau nerveux complet, auquel abou-
tiraient les nerfs de la trompe, comme c'est le cas général chez
les autres Polychètes. Chaque tronc stomato-gastrique donne
naissance à deux nerfs d'un parcours très limité ; l'un d'eux a
une direction ascendante (fig. 26, st. a.), l'autre descendante
%. 26, st. d.).
Les deux nerfs descendants avant de disparaître se réunissent
ventralement par un demi-anneau nerveux (fig. 26, a. n). Les
deux troncs primitifs continuent seuls leur trajet daus la paroi
du tube digestif entre l'épithéliuin interne et la couche des
muscles circulaires (fig. 36, 40, st.).
Chaîne ventralk
La chaîne ventrale s'étend du deuxième segment sétigère
(quatrième segment du corps), où apparaît la première paire
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACILIS IIATIIKE
69
ch.v. ,e.iD.
de ganglions, jusqu'à ravaut-derniei' segment, où elle se fu-
sionne à la paroi ventrale du corps.
Elle atteint son plus grand développement dans la région
antérieure du corps, di-
minuant fortement de
grosseur dans la suite de
son parcours.
Lafig. 26 montre l'as-
pect bien singulier de la
forme générale qu'affecte
la chaîne ventrale.
On voit que c'est un
cordon successivement
unique et dédoublé en
deux faisceaux secondaires (c. u. et c. d.). De distance en
distance, à des intervalles égaux, on observe des formations
ovoïdes attachées par paires à droite et à gauche du cordon
nerveux unique {g. v.). Leurs extrémités distales tlottenthbre-
ment dans la cavité du corps, où elles sont lancées tantôt en
avant, tantôt en arrière, par le liquide cœlomique. A la base
de ces formations ovoïdes prennent naissance de chaque côté
de la chaîne ventrale deux gros nerfs qui se rendent dans le
parapode [n. gl. péd.).
Au miheu de l'intervalle qui les sépare, part une autre paire
de nerfs pédieux plus mince que la précédente. Dans cet endroit
FiG. 33. — ck. V., chaîne ventrale ; gl. péd.,
glande pédieiise ; Ep., épidémie ; e. ?w., en-
veloppe musculaire ; n. péd., nert pédieux.
£1.
ne.
/'T/em. lia.
pr-"- S.p
FiG. 34.— Chaîne ventrale — a. c, amas cellulaire ; c. g., canal géant ; c. /«., enve-
loppe musculaire ; f. i., fiLre interne du névrilenimo ; f. l.. fibrilles longitudi-
nales ; n. c, noyau du névrilemme ; n. g., noyau d'une cellule géante ; n. v.,
névrilemme ; /». c, péritoine cœlomique; pr. n., prolongements fibrillaires ;
5. p., substance ponctuée.
la chaîne ventrale étant subdivisée, chacun d'eux est envoyé par
un cordon fibrillaire isolé (n. o. s).
70 LOTA KLDEH]MA^
Ces nerfs se reiulent dans les organes segnientaires et envoient
des faisceaux nerveux dans les ciri'es dorsaux et dans la couche
épidermique, coinnic cela a été exposé dans le chapitre concer-
nant la structure des téguments. Les deux cordons de la chaîne
nerveuse sont fortement écartés dans les espaces intersegmen-
taires (fig. 38, cli. ?i.). Dans la région moyenne du segment, ils
se rapprochent de plus en plus «-t finissent par se fusionner en
une masse nerveus(î unique au milieu de chaque segment
(fig 33.). Ce n^est que dans cet endroit que se localisent les
cellules ganglionnaires de la chaîne ventrale (fig. 34, a. c),
Celles-ci forment les amas ovoïdes suspendus latéralement à la
chaîne ventrale (fig. 26, g. v.). Ces amas ganglionnaires sont
formés de cellules complètement dépourvues de contours dis-
tincts. Leurs prolongements fibrillaires pénètrent en faisceaux
ou bien d'une façon diffuse à l'intérieur de la masse fibrillaire
des cordons fusionnés (fig. 34, pr. ?i.).Les noyaux ovoïdes des
cellules ganglionnaires sont fortement entassés les uns sur les
autres (fig. 34). Entre ceux qui présentent la taille ordinaire, on
y observe d'autres à peu près deux fois plus volumineux, qui
appartiennent aux cellules de très grande taille, dites « cellules
géantes « {n. g.).
Les amas ganglionnaires n'envoient aucun faisceau nerveux.
A leur base, le cordon fibrillaire envoie deux nerfs pédieux qui
pénètrent dans la glande pédieuse (fig. 33, n. péd.).
Dans les espaces intersegmentaires, chacun des deux cordons
isolés envoie un autre nerf qui se rend dans l'organe segmen-
taire et qui envoie, comme cela a été remarqué, des faisceaux
secondaires dans le cirre et dans la couche épidermique (fig. 40,
n. p.).
En outre, dans la région intersegmentaire, où existent les
muscles obliques, de chacun des deux cordons fibrillaires part
un mince faisceau nerveux pour pénétrer entre les fibres des
muscles obliques (fig. 38),
Les enveloppes protectrices de la chaîne nerveuse sont repré-
sentées par des membranes bien différentes dans leur structure
et leur importance.
Ces membranes sont : 1° le névrilemme conjonctit, (pii est
interne (fig. 34, n. v.) ;
2" le péritoine, qui est externe {p. c.) ;
3" en plus, il y a une mince couche musculaire qui forme
vme enveloppe incomplète autour d<' la chaîne ventrale et (pii la
recouvre du côté dorsal (fig. 33 et 34, r, 7n.).
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACILIS RATHKI':
Le névrilemme présente une enveloppe unique dans les en-
droits où les cordons nerveux sont fusionnés (fig. 34). Dans
cette région, c'est une couche très épaisse, formée de fibres
concentriques sur le trajet desquelles on observe des noyaux
étirés dans le sens des fibrilles {71. c). Du côté des amas
ganglionnaires, ces dernières sont en continuité avec des pro-
longements fibrillaires des éléments cellulaires qui constituent
les ganglions latéraux de la chaine.
Le premier indice de séparation de la chaine nerveuse en
deux faisceaux longitudinaux est annoncé par la pénétration des
fibrilles les plus internes
du névrilemme à Tinté-
rieur du cordon fibril-
laire (/". , i.).
Cette pénétration se
fait suivant le plan sagit-
tal de la chaine, comme
le montre la fig. 34, qui
présente la fusion in-
complète des deux cor-
dons nerveux.
Sur la face dorsale,
à la limite du névri-
lemme et de la subs-
tance fibrillaire nerveuse, on observe de chaque côté de la
ligne médiane un orifice allongé (fig. 34, c. y.). Les deux ori-
fices présentent la section de canaux séparés l'un de Tautre.
ainsi que dorsalement, par des fibrilles du névrilemme. Infé-
rieurement, ils sont délimités par des faisceaux fibrillaires sui-
vant la direction longitudinale de la chaine nerveuse (/. e. /.)
Ces canaux neuraux, à trajet interrompu, correspondent peut-
être aux formations qui ont donné lieu à de nombreuses inter-
prétations et qui sont désignées sous des noms différents ; je
fais allusion aux « tubes géants », « fibres géantes », « fibres
tubulaires », « neurocordes », etc., des auteurs. Dans les espa-
ces intersegmenlaires, chaque faisceau de la chaîne a son névri-
lemme propre et beaucoup plus mince que celui qui recouvre
les cordons fusionnés.
Le névrilemme est recouvert extérieurement par une mince
membrane péritonéale.
Enfin, la face externe de la membrane endothéliale se ditfé-
FiG. 35. — m. s. faisceau musculaire
sous-neuvien. ; jo. c, péritoine.
72 LOTA RUDERMAN
rencie en fibres musculaires longitudinales qui font défaut sur
la face ventrale de la chaîne nerveuse (fig. 33 et 34, e. m.).
L'insertion de la chaîne ventrale sur la paroi du corps se fait
de façons différentes selon les régions du même segment.
Suivant la plus grande partie de son étendue, elle se rattache
à la musculature circulaire de la paroi ventrale par un tissu
conjonctif (fig. 45, t. c).
Ce tissu est en relation directe avec l'épiderme à l'endroit
où chacun des deux cordons isolés envoie un nerf dans la paroi
ventrale du corps. Dans la région où le cordon unique de la
chaîne émet les deux gros nerfs pédieux, la musculature cir-
culaire fait également défaut, et la chaîne ventrale, dépourvue
du tissu conjonctif, repose sur l'épiderme (fig. 33).
Dans les premiers segments du corps, en dessous de la chaîne
nerveuse, court un faisceau de muscles longitudinaux en rela-
tion avec la musculature circulaire ventrale (fig. 35, m. s).
Ce faisceau musculaire sous-nervien_, d'abord relativement
gros, diminue graduellement d'épaisseur et finit par être
indistinct.
RECHERCHES SUR EPHESIA GRACILIS RATHKK
73
CHAPITRE XIII
Tube digestif.
La cavité du corps n'étant nulle part subdivisée par des
dissépinients en compar-
timents distincts, le tube
digestif ne porte pas
trace d'étranglements
métamériques comme
chez la plupart des autres
Annélides (fig. 36, Tr.,
Int.). La fig. 36 est des-
sinée d'après une pré-
paration, où l'animal est
monté en entier dans le
baume ; la plus grande
partie du tube digestif
est sortie grâce à une
rupture des téguments
au voisinage de l'anus.
On voit que la lon-
gueur de l'intestin dé-
passe de beaucoup celle
du corps, d'ailleurs for-
tement contracté dans la
préparation, et que, pour
pouvoir s'y loger, il doit ^.^^ gg _ ^^ cerveau ; An., anus;
décrire de nombreuses Int. intestin ; teg. téguments ; Tr., trompe.
sinuosités.
Claparède (1863), qui traitait du tube digestif de son Sphx-
74
LOTA RUDERMAN
rodorum peripatus, le subdivisait en cinq parties : la bouche;
la trompe exsertile et pourvue de nombreuses papilles ; un
renflement musculaire, homologue au pharynx des Syllidiens,
bien que dépourvu de rangées de papilles ; un intestin très
contourné et grêle ; un intestin biliaire (G«//e;ifl?«rw) plus large
et contourné.
Toutes ces parties du tube digestif se retrouvent chezVEphe-
sia. Mais pour que cette description soit complète, il faudrait
ajouter une sixième portion qui fait suite à l'intestin biliaire
de Claparkde : l'intestin terminal^ dépourvu de circonvolutions
FiG. 37. — Coupe sagittale médiane de la région antérieure. — C. uni., cerveau
antérieur; C,posl., cerveau postérieur; eut. b., cuticule buccale; ép. gl. épithélium
glandulaire; f. m. d., muscles dorsaux de la trompe; f.tn. «., muscles ventr;uix
(le !a trompe ; g. cyl., ganglion cylindrique ; P., pavillons vibratiles.
Cavité ruccale.
La bouche se trouve chez l'adulte dans le deuxième segment
du corps. Mais souvent, à la suite de la rétraction de la partie
antérieure du corps, la bouche est entraînée à l'intérieur, où
elle est reconnaissable dans les individus montés en entier dans
le baume par transparence.
RECHERCHES SUR EPHESIA GRAOILIS RATHKE
75
L'épithéliuin de la cavité buccale est en continuité avec
l'épiderme de la paroi du corps et il offre sensiblement la
même structure. Les limites cellulaires y sont indistinctes aussi,
le cytoplasme est fibrillaire et ne renferme pas d'inclusions
glandulaires. Les noyaux, plus serrés que ceux de la couche
épidermique, sont dirigés tangentiellementà la surface (fig. 37,
ép. b,). L'épithélium buccal est tapissé par une cuticule épaisse
en continuité avec celle des téguments {eut. b.).
Trompe.
A la bouche fait suite une trompe exsertile et dépourvue de
gaine {tr.). Au point de vue histologique, on passe insensible-
FiG. 38. — d., denticule ; ép, gl., épithélium glandulaire ; lèv. v., lèvre ventrale du
pavillon vibratile ; m. obi., muscles obliques ; P. vib., pavillon vibratile ; o. s.,
organe segmentaire ; st., nerf stomatogastrique ; v. d., vaisseau dorsal ; v. v.,
vaisseau ventral ; spc, spermatocytes.
ment de l'une à l'autre région sans constater autre chose que
l'élévation des éléments épithéliaux. On y observe nettement
les deux couches musculaires, circulaire (m. cir.) et longitudi-
nale (m. /.), délimitée du côté du cœlome par l'endothélium
cœlomique difficile à reconnaître. La surface libre de l'épithé-
lium est recouverte d'une membrane cuticulaire déjà moins
épaisse que précédemment.
Entre les deux premières régions, celle de la cavité buccale
et celle de la trompe, s'insèrent deux gros faisceaux musculaires
dorsalement et ventralement sur les fibres circulaires (/. m. d.
et /. m. V.). Ces faisceaux musculaires servent aux mouvements
de la trompe.
76
LOTA RUDERMAN
Dans la région suivante de la trom|)e, répithélium digestif
présente une difïérenciation histologique fort curieuse. La
coupe transversale représentée sur In lig. 38 montre qu'une
partie seulement est glandulaire [ép. gl.). Elle oÛre une physio-
nomie toute particulière^ car elle est formée de cellules très
élevées, qui se renflent dans la cavité digestive et s'effilent au
contraire du côté de la basale (fig. 39). Les limites cellulaires
ne sont distinctes que dans leurs portions élargies, où l'on
reconnaît aux cellules une membrane homogène bien nette qui
s'épaissit vers la lumière et donne de véritables bandes de
ciment (Kittleiste).'è^y\\e^ la partie renflée de la cellule estglan-
dulaire et renferme des produits de sécrétion contenus dans
m.cir.
Fig. o9. — /«6., région fibrillaire de la cellule ; m. cir., muscles
circulaires de la trompe.
les alvéoles cytoplasmiques. Vers la basale, les cellules s'ef-
filent graduellement et se confondent ; leur cytoplasme pré-
sente alors une structure fibrillaire très prononcée et il se colore
plus intensément {fib.). Entre les deux régions cellulaires sont
situés les noyaux elliptiques, fortement colorables (w.). La sur-
face libre de cet épithélium glandulaire est tapissée d'une très
mince couche cuticulaire {eut.).
En dehors de ce bouquet de cellules glandulairt s l'épithélium
est beaucoup moins élevé et est formé de cellules à limites
indistinctes (fig. 37, ép. d.). Le cytoplasme y est très fibrillaire
sans inclusions, les noyaux sont rares et situés dans la région
basilaire (fig. 39, ép d.). Sa surface libre présente de nom-
RECHKRCHKS SUR EPHESIA GRACILIS RATHKE
77
breuses incisions (fig-. 37 et 38) et on y trouve une couche cuti-
culaire beaucoup plus épaisse qu'à la face opposée (fig. 37 et
38). Cette cuticule est. de plus, hérissée de denticules coniques
(fig. 38 et 39, d.) et qui semblent montrer que cette région
joue un rôle actif dans la trituration des aliments.
Vers le XIP segment du corps l'aspect de l'épithélium de la
trompe change encore (fig. 40, ép. tr.). Les cellules de deux
faces diamétralement opposées sont très élevées et ne pré-
FiG. 40. — ép. Iv., épithélium de la trompe; /'. m. i, faisceau de muscles latéraux;
3'»*., granulations ;/. COS., liquide cœlomique ; m. cir., muscles circulaires;
m. l. d., muscles longitudinaux dorsaux ; m. l. v., muscles longitudmaux
ventraux; n. />., nerf pédieux ; o. s., organe segmentaire ; v., vaisseau.
sentent pas de limites cellulaires. Elles sont de part et d'autre
groupées en éventail, et la plus grande partie de leur cyto-
plasme est différenciée en nombreuses fibrilles convergeant
vers la base des cellules. Les noyaux {n.) sont reportés tout
près de la surface libre. A la périphérie, on observe d'abon-
dantes granulations fortement colorables (gr.). La couche cuti-
culaire qui tapisse la cavité digestive est alors relativement
mince et complètement lisse.
Dans les coupes transversales, on rencontre la section d'un
nerf stomatog istrique au pied de chacun des deux éventails de
cellules glandulaires (st.).
78
LOTA RUDERMAN
Les deux couches musculaires y sont très bien développées,
et l'endothélium cœlomique se reconnaît grâce à ses noyaux
étirés, appliqués à la périphérie de la couche de muscles
longitudinaux.
Vers le XIX'' segment du corps commence la région proven-
triculaire, qui correspond au renflement musculaire, observé
Fio. 41. — Coupe sagittale passant par la région proventriculaire et veiitriculairc.
a., araibocytes ; co., coque ; ej., e^., étranglements; ép.pv., épithélium proventri-
culaire ; ép. V., épithélium ventriculaire ; Oe., ovocyte ; o. s., organe •=egmen-
taire ; Prov., proventricule ; Venir., ventricule.
par Claparède. Elle se présente extérieurement sous la forme
d'un barillet (fig. 41, Prov.) avec deux étranglements circu-
laires (e,. tv) qui le subdivisent en trois parties de même
valeur.
La structure de cette région est essentiellement musculaire,
et elle se rapproche beaucoup de celle du proventricule de
beaucoup d'autres Annélides. On y distingue de l'intérieur vers
l'extérieur les couches suivantes (fig. 42) :
RECHERCHES SUR EPHESIA GRAClLLS RATHKE
79
1° une couche cuticulaire très mince (ciil,) ;
2° un épithéliuni glandulaire {ép. pr.) d'épaisseur différente
suivant les régions. Dans la région moyenne il est très élevé,
et la cavité digestive est en conséquence fort réduite (fig. 41,
ép. pr.) ;
3° une très mince couche de fibres musculaires circulaires
interne (fig. 42, m. cir.) ;
4° une couche de muscles radiaires {m. r.) occupant presque
l'épaisseur totale de la pa-
roi proventriculaire et tra-
versée par des diaphragmes
musculaires circulaires [d.
m.);
5° une couche de muscles
circulaires externes (m. c.
e.);
6' une couche de muscles
longitudinaux (m. /.) ;
7" enfin, le péritoine {p.
c).
La couche cuticulaire ne
présente aucune particula-
rité {citt.).
L'épithélium sous-jacent
est peu élevé et surtout
sécrétant {ép. pr.). Il est
formé par une assise de cel-
lules, dont les noyaux sont
situés dans la moitié infé-
rieure. Entre les noyaux
et la basale, le cytoplasme
absorbe peu les colorants
et présente un aspect fine-
ment vacuolaire. Entre les
noyaux et la cuticule; chaque cellule présente une sorte de
calice glandulaire, rempli de granules très réfringents, avides
de colorant {gr.).
La couche de fibres circulaires internes {m. cir.) constitue
une membrane très mince, souvent indistincte de la basale des
cellules épithéhales.
Les muscles radiaires (m. r.) ne présentent pas le même
aspect que les colonnes musculaires du proventricule des Sylli-
FiG. 42. — eut., cuticule ; ép. pr., épithé-
lium proventriculaire ; d. m., diaphragme
musculaire; gi' , granulations; m. cir.,
muscles circulaires internes; m. ^., mus-
cles longitudinaux ; n. d., noyau du dia-
phragme ; 71. V., noyau des muscles ra-
diaire ; p., péritoine.
80 LOTA RUDERMAN
diens, où elles ont été étudiées en détail par Malaquin (1893).
Les fibres radiaires sont réunies en faisceaux assez iiTéguliers :
les éléments des faisceaux se confondent dans beaucoup d'en-
droits. Les noyaux appartenant aux fibres radiaires {?i. j.)
sont relativement volumineux et toujours dirigés dans le sens
de la fibre. Les faisceaux radiaires sont formés de véritables
fibres striées, tout comme les colonnes musculaires des
Syllidiens.
La fig". 43 montre l'aspect que présentent ces faisceaux de
fibres striées à un fort grossissement.
Les muscles radiaires, qui constituent la couche la plus
importante dans le proventricule, sont traver-
sés de distance en distance par des fibres cir-
culaires lisses (fig. 42, d. m.). Les nombreux
noyaux disséminés sur leur trajet sont forte-
ment étirés dans le sens des fibres, ainsi que
le montre la fig. 42 {îi. d ).
Du côté du cœlome, les fibres radiaires sont
délimitées par une couche externe de fibres cir-
culaires, plus épaisse que celle qui est à la
Fig. 43. —s^»;., mus- jj^se de l'épithélium sécréteur (m. c. e.).
cl6s stries, ■*■ ^ '
Les muscles longitudinaux (m. /.) présentent
une couche variant d'épaisseur suivant les difiérentes régions
du proventricule.
Le ventricule est essentiellement formé par un tissu qui a
toutes lesapparences "d'un tissu conjonctif (tîg. 41, Veiitr.). II
comprend une sorte de syncytium pourvu d'un spongioplasme
serré, où sont disséminés les noyaux d'une façon irrégulière
[ép. V.) ; aucune fibre musculaire n'y pénètre.
Intérieurement^ le ventricule est tapissé par une mince cuti-
cule, extérieurement par des fibres musculaires circulaires,
plus développées dans le proventricule, puis par les fibres longi-
tudinales (m. cir et m. /.). "^j
Intestin
La région ventriculaire est suivie de la région intestinale
proprement dite, qui peut être subdivisée en deux parties : une
région glandulaire, de beaucoup la plus longue, et une portion
terminale ou rectale.
La première comprend simplement un épithélium fort élevé
et rempli de très abondantes granulations (fig. 44). Les cellules
RECHERCHliS SUR EPHESIA GRACILIS UATHKE 81
ne présentent de limites bien distinctes qu'au voisinage de la
cav à\a.
in.ari
FiG,44. — 9>'-' granulations, m. cir, muscles circulaires ; m.l.. muscles
longitudinaux , n., noyau , vac, vacuole.
FiG. 45. - Coupe transversale de la région postérieure. - ^'^^";,„';^^„^''^/scïS
a c, amas cellulaire; ép. i., épithélium mtestmal; .. m enveloppe muscula.^^^^
Int. r., intestin rectal; p. s., organe -^«J^^^^-J-^P- vJ^ Sn î.f ; ^.Tasseau
ment épidermique ; n. ci., nerf du cirre , (, c, tissu conjoncui , .,
lumière intestinale. La surface libre de chacune d'elles est
légèrement bombée et dépourvue de toute membrane externe-,
Méffl. Soc. Zool. de Fr., 1911 "' • ^
'n, sans
collerette, x 410.
{X1V-191L
3^.
L_
CoPTOTKRi
P].II
FLAVUS
LISTE DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES
RECUEILLIS DANS LES ALLUVIONS DU TORRENT DU LOUP,
PRÈS DE SON EMBOUCHURE
le Commandant CAZIOT
Personne n'ignore que les détritus (improprement appelés
alluvions)^ qui sont déposés par les cours d'eau, renferment
des coquilles de MoUuscjues que l'on ne saurait découvrir sur
leurs bords. Lorsque les rivières sortent de leur lit, elles
entraînent tout ce qui vit sur leurs rives, ce que recèlent les
mousses, les troncs d'arbres, tout ce qui se réfugie sous les
pierres; les espèces qui clierchent abri et humidité dans les
anfractuosités des rochers, dans les grottes, sous les voûtes
des ponts, etc. ; toutes espèces (ju'il serait presque impossible
de se procurer, surtout lorsque les cours d'eau comme la Roya,
le Loup, la Siagne_, le Var, etc., coulent, sur certains points,
entre deux murailles verticales et inaccessibles. Le Loup, à ce
point de vue, dépose^ presque tous les ans, au moment des
pluies d'automne, beaucoup de débris, de menus bois, surtout
en amont de quelques piles de pont, près de son embouchure.
Ces débris, passés au crible, interrogés à la loupe, m'ont
procuré nmintes formes que j'ai signalées déjà dans ma
« Faune des Mollusques des Alpes-Maritimes ». Encouragé par la
découverte de quelques espèces rai'es, j'ai continué mes
recherches et j'ai pu ainsi en découvrir d'autres que je n'ai pas
encore indiquées, ainsi que des espèces nouvelles et des genres
qu'on croyait ne pas vivre dans îa région considérée.
Je puis ainsi compléter cette faune si riche, si variée et si
peu connue. Chaque vallée, chaque cluse, chaque torrent,
renferment des formes que l'on ne peut découvrir qu'en inter-
rogeant ses alluvions et c'est vainement qu'on se livrerait à
leur recherche sur les points même où elles vivent. Je donne
ci-après la liste de toutes celles que j'ai trouvées près de
l'embouchure du torrent en question.
iMém. Soc. Zool. de Fr., 1911. xxiv. —8
108 COMMANDANT CA'/.IOT
Gastéropodes inoperculés
(iENRE HYALIN l A Agassiz.
Section VITREA Fitz.
Ih/alinid iisfudohi/datiiia. Hourg-ui^nat m Locard, 1894, (joq.
leiT. France, p. 63, fie. 66, 67.
Hi/alluui hi/po(/i'a Boufi^iiigiiat in ÀQcey, 1884, Bull. Soc.
Maiac. France, I, p. 158.
Coquille à peine moins haute que la précédente. Elle ne
mérite pas d'être élevée au rang d'espèce. Elle n'a pas été
figurée. Le serait-elle, on ne pourrait pas saisir les difierences
insignifiantes qui existent entre celle-ci et la H. pseudohydatina.
ilf/aimia crystallina Millier, 1774, V. hist., II, p. 23; figurée
par Mofjuin-Tnudon en 1855.
Section POLITA Held.
Htjalinia lîlaimeri Shuttleworth, 1843, Mt. Ges., Bern., p. 13.
— — Caziot 1910, Moll. Monaco et Alp.-M",
p. 35, pi. IV, iig. 33, 39.
/ Hyalinia nitida Mu lier, 1774, /. c, p. 32.
i Zonites nitidus Moq. Tandon, 1855, Hist. Moll., p. 72, pi. vu,
' fig. 11, 15.
/ Hi/alinia nitidosa Férussac, 1823, Tabl. Syst., p. 43.
^ " _ _ Locard, 1894, /. c, p. 58, fig. 62, 63.
Genre EUCONULUS Reinh.
Euconulus callopisticus Bourg., 1890, Bull. Soc. Malac. France,
p. 332, pi. vin. fig. 3.
Celte espèce n'a pas été signalée dans le département des
Alpes-Maritimes. Elle est à ajouter.
Rare.
EîtconulttsMortoniieiïveYS, 1830, Tr. Linn. Soc. London,X\l,
p. 332.
— — Bourg., 1890, Bull. Soc. Malac. France,
p. ;i35, pi. viii, Iig. 14.
Assez commune.
LISTR DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES 109
Genre HELIX L.
Section TEBA Leach.
Hélix cinctella Drap., 1805, Hist. Moll., p. 99. pi. vi, fig. 28.
Hélix carthusiana Mûller, 1774, /. c, p. 15.
Drap., 1805, /. c, p. 101, pi. vi, fig. :il, 32.
Hélix carthusiana var. minor West., in : Caziot, 1910, /. c, p.
92, pi. IV, fig. 22.
Hélix Olivieri {[) Michaud, 1831, Comp. Hist. Moll., p. 35,
pi. VII, fig-. 3-5.
Hélix riifilabris JefFreys, 1833, Syn. Moll. m: Tr. Linn. Soc.
London, xvi, p. 509.
Section ACANTHINULA Beck.
Hélix aculeata Millier, 1774, /. c", p. 81.
— — Drap., 1805, /. c, p. 82, pi. vui, %. lO-il.
Section TRIGONOSTOMA Fitz
Hélix obvoluta Mtiller, 1774, /. c, p. 27.
— — Drap., 1805. / c, p. 112, pi. vu, %. 27-29.
Section CAPILLIFERA Hamq.
Hélix hispida Linné, 1758, Syst. nat. éd. X, p. 771.
— — Locard, 1894, /. c, p. 123, %. 146-147.
Hélix elaverana Boiug. , in : Mabille, 1877, Bull. Soc. Zool.
France, p. 305.
— — Gaziot, 1910. Moll. Monaco, Alpes-Maritimes,
p. 113, pi. IV, %. 57-58.
Hélix concinna Jeffreys, 1830, Tr . Linn. Soc. Lo?idon, XVI,
p. 336.
— — Locard, 1894. Goq. terr. Fr., p. 123, %. 148-
149 .
Hélix ciliata Venetz, in : Stuuer, 1820, Kurz. Verz., p. 86.
— — Michaud, 1831, /. c, p. 23, pi. xiv, fig. 27-29.
(1) Non W. Olivieri Férussac, 1821. Tabl. Syst. p. 43, N" 255, espèce différente,
de Syrie.
110 CO.MMANDA.NT CAZIOT
Hélix lupensis sp. nov.
IM. IV fig. 20.
Goqaille petite, surbaissée, un peu conique, convexe en
dessous; 6 tours de spire convexes, croissant lentement,
régulièrement et progressivement ; le dernier arrondi, seule-
ment un peu plus grand que l'avanl-dernier, est déclive assez
fortement près de son extrémité ; sommet obtus ne difféi'ant
pas de couleur avec les autres tours de spire.
Sufui'e profonde.
Ombilic ouvert (3/4 millimètres de diamètre à l'ouverture),
recouvert sur le tiers de sa partie par le bord columellaire
réfléchi, laissant néanmoins voir le développement en spirale
des tours de spire.
Ouverture tétragonale arrondie, le bord supérieur droit,
très petit, le J)ord extérieur arrondi, le bord inférieur recti-
ligne sur presque toute sa longueui', légèrement réfléchi à la
base, davantage en se rapprochant du bord columellaire.
Péristome aigu^ tranchant; bourrelet sur le bord de l'ouverture,
peu proéminent, peu épais, peu large.
Test mince, corné, roux, un peu luisant, opaque, orné de
stries fines^ inégales, serrées, plus accentuées vers la suture,
au dci'niei' tour.
H. 3; D. 3 7/8 ■"■"•
Cette petite Hélice, du groupe de V Hclix hispida Linné, est
la plus petite du groupe. Comparée avec \ Hclix pictavica
Bourguignat, que l'on trouve près de Poitiers, elle est beaucoup
plus petite ; elle n'a pas la spire haute de celle-ci, le dernier
toui- n'a pas la même forme; Tombilic est recouvert en partie;
Touverturt' n'est pas oi)li(jue ; le bourrelet n'est pas épais ;
les bords ne sont pas arrondis.
Si on la compare avec VHelix hispidella Bourguignat^ que
l'on trouve en beaucoup de points de la France, et qui a :
H, 3 1/4 et I). 6 1/2 ■"'"-, notre Hélice est beaucoup moins
grande, ses tours sont plus convexes ; le dernier n'est ni
compiimé, ni vaguement anguleux; sa suture est plus profonde
et l'ouverture peu oblique. Ce sont les deux seules formes dont
on peut la rapprochi!!-.
Section DISCUS Filz.
Hélix roliuidala Millier, 1774, /. c, p. -iî).
— Drap., IcSOo, /. c, j). Il i, [)I. viii, lig. 4-7.
LISTE UE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES 111
Section ClIILOTUEMA Leach.
Hélix lapicida Linné, 1758, /. c, p. 768.
— — Drap., 180;), /. c, p. 111, pi. vu, fig-. 35-37.
Section ZURAMA Leach.
Hélix pidchella Millier, 1774, /. c, p. 30.
— — Drap., 1805, /. c, p. 112, pi. vu, fig. 33-34.
Je n'ai pas trouvé un seul Hélix costata dans les débris
déposés par le Loup, tandis que le pulchella est très commun.
Section XEROPHILA Held.
Je n'indique pas les Heiix du groupe Variabiliana, qui sont
assez nombreux, tous de petite taille.
Hélix conspurcata Drap,, 1085, Hist. MoU., p. 105, pi. vu,
— — fig. 23-25.
— unifasciata Poiret, 1801, Coq. de TAisne, Prod., p. 41.
' -- — M. Tandon. 1855, /. c, II, p. 234, pi. xvii,
fig. 36-41.
— rttgosiiiscula Michaud, 1831, /. c, p. 14, pi. xv,
fig. 11-14.
— Le Mesli Mabilb\ 1882, in '. Prodrome Locard, p. 335,
V\. IV, %. 15.
— toiirrettemis Caziot, ll'lO, /. c, p. 145, pi. vi, fig". 32-33.
Pi. IV, fig. 14.
Hélix Scheureri sp. nov. (1).
Pi. IV, lig. 13.
Coquille petite, un peu déprimée, légèrement conique, con-
vexe en-dessous ; 5 tours de spire bien convexes à développe-
ment lent, augmentant très peu de largeur à chaque tour, le
dernier un peu plus grand que l'avant-dernier et orné d'un
bourrelet carénai sur tout son développement, un peu déclive
à son extrémité ; sommet obtus, corné, luisant.
Suture profonde.
(1) Dédié à M. Laulh Scheureb, qui m'a aidé dans mes recherches.
112 COMMANDANT CAZIOT
Ombilic grand, proportionnellement à la grandeur de la
coquille, profond, en entonnoir.
Ouverture peu oblique, pseudo quadrangulaire, à bord supé-
rieur court, presque rectiligne sur 1 1/2°° de longueur ; bord
extérieur très peu curviligne, bord inférieur bien arrondi.
Péristome tranchant.
Bourrelet blanc, porcelané, épais dès l'entrée de l'ouver-
ture.
Test gris jaunâtre, costulé, à stries irrégulièrement obliques,
inégales, le 3* et le 4° tour pourvus de costulations moins
fortes et moins grossières que sur le dernier tour.
H. 2 ; D. 4""".
Cette petite espèce, la plus petite du groupe de VHelix
rugosiiiscida de Michaud, ne peut être rapprochée que de VH.
touvretensis Caziot, car elle est pourvue, comme elle, d'un
cordon carénai costulé, mais elle est beaucoup plus petite
(1'^. touvretensis a : H. 4 1/2 et D. 6 1/2™°) : le mode de
développement des tours et leur grandeur relative sont aussi
différents.
Neiîx Grimaldii Oa7Âo{, 1910, /. r,, p. 155, pi. vi. fig. 31-44.
PI. IV, %. 16.
— If/cabetica Letourneux, 1887, Prodrome Tunisie, m :
Locard, 1894, /. c, p. 236.
Section TROPIDOCOCIILIS Locard.
Hélix conica Drap., 1805, /. c, p. 79, pi. v, fig. 3,5.
— crenulata Millier, 1774, /. c, p. 68.
— — Locard. 1894, /. c, p. 238, fig. 319, 320.
Genre PUPA de Lamarck.
Section TOKQIIILLA.
Pitpa similis Brug., 1792, l^^ncycl. méth. Vers, II, p. 355.
— — Dupuy, 1850, Ilist. Moll., p. 407, pi. xx, fig. 6.
Très rare clans les alluvions.
Section GllAN01>Ui»A.
Pu/jf/ f/rninim Drap., 1805, /. c, p. 83, pi. m, fig. 45-46.
Très rare .
LISTK DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLLVIATH.ES 113
Genre LAURIA Gray.
< Pupa umbilicata Drap., 1805,/. c.,p. 62, pi. m, fig. 39-40.
\ Lauria umbilicata Caziot, 1910, Le , p. 338, pl.viii, fig.23.
_yj Très commun.
Genre PU PILLA Leach.
Î Turbo muscoritm Linné, 1758, /. c, éd. X, p. 767.
Pupa 7narginata Drap., 1801, /. c, p. 58.
V Pupilla muscoru??î LocRvd , 1894, /. c, p. 331, fig. 466-467.
Très commun.
Genre ISTHMIA Gray.
Jsthmia Strobeli Gredler, 1856, Conch. Tiiol, p. 114.
— — Clessin, 1877, Moll. Scliweitz, p. 266, fig-. 165.
Rare.
Isthmia minutissima Hartmann, 1821, In neue Alpine, p. 220,
pi. II, fig-. 5.
Peu commun.
Genre VERTIGO Muller.
Vertigo pygmea Drap., 1805, Hist. Moll, p. 60, pi. m, fig-,
30-31.
Peu commun.
Genre PAGODINA Stabile.
Pagodina pagodula Des Moulins, 1830, BulL Soc. Linn.
Bordeaux, IV, p. 158, fig. 1, 5.
Assez commun.
Genre CORYNA Westerlund.
Coryna Locardi Bourguignat, in Prodrome Locard, 1882,
p. 172 (sans description).
— — Locard, 1894, /. c, p. 325 (sans figure).
— — Caziot, 1907, Mém. Soc. ZooL France, p. 467,
%■ 8.
L'échantillon de la Coryna, décrit par Locard dans ses
Coquilles de France, est plus court que celui des alluvions du
Loup; la description que ce savant malacologiste en a donnée
111
COMMANDANT CAZIOT
n'est pas non plus exacte; j'ai dû la rectifier et la compléter
dans l(î mémoire de la Société zooloçique ci-dessus visé.
(ii-joint le dessin de cette rare et intéressante petite coquille,
pour bien indiquer le détail des plis dans l'ouverture (fîg. 1 et 2).
Fjg. 1. — Corynu Lo-
cardi.
Fig. 2. — Coryna Lo-
cardi, vue pai' der-
rière du dernier tour.
Gknrk CLAUSILIA Draparnaud.
Clausilia solida Drap., 1805^ Ilist. MolL, p. 69, pi. iv, fig. 8-9.
Une seule espèce, dan.^ 10 kiio^i" d'alluvions.
Clausilia s p.
PI. IV, fîg. U.
Je décris, ci-après, l'unique Chnisilia de la section des
Albinaria West, que j'ai trouvée dans les alluvions. Les
Clausilia de cette section ne se tiouvent (ju'en Grèce. Je l'ai
réellement tiouvée dans les débris que j'ai rapportés. Elle
n'était ni roulée ni fruste ; par consécpient, si j'en avais trouvé
plusieurs, j'en aurais déduit (pi'il en existait une colonie dans la
montagne ou (|ne quelque naturaliste s'était livré à des essais
d'acclimatation sur les bords rlu torrent, comme cela s'est
produit à Toulouse pour la Clausilia bidens^ et à Alger pour la
Clausilia Boissieri.
('/est un fait à éclaircir; en tout cas, la foime trouvée difïère
notablement des espèces de la section considérée; elle est plus
renflée que la Cl. cœrulea, ses stries sont plus fines et Touver-
LISTE DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES 115
ture n'est pas ovalaire. Je De l'ai pas baptisée, mais j'en donne
la description ci-après :
Coquille fusiforme , turriculée , très légèrement renflée,
composée de 10 tours, quchpies-uns plats, d'autres légèrement
convexes, le dernier avec une ligne gibbeuse à sa partie supé-
rieure_, avec une arête cervicale saillante à la base; suture
profonde surtout au dernier tour où elle est canaliculée.
Ouverture ovale, allongée, un peu rétrécie à la partie supé-
rieure, inclinée légèrement de gauche à droite.
1 lamelle supérieure, 2 plis palataux (j'indique ce détail
sous caution, car je n'ai pas voulu briser la coquille pour avoir
des détails bien nets).
Test opaque, gris cendré, jaunâtre, orné de costulations,
plus accentuées sur le dernier tour, irrégulières, plus réguliè-
rement espacées près de l'ouverture, séparées par des stries
plus fortes vers la suture.
H. 13; D. maximum 3 """^ (au milieu de la hauteur).
Genrb ZUA Leach.
Zua subcylindrica Linné, 1767, Syst. nat., n° 1248.
— - Locard, 1894, /. c, p, 247, fig. 340.
Rare.
Zua coUina Drouet, 1855, Franc, contin., p. 46.
— var. subventricosa Caziot, 1909, Bull. Soc. TjOoI. France,
p. 99, fig. 6.
Très commun.
Genre C^CILIANELLA Bourguignat.
Caecilianella acicvla MûUer, 1774, /. c, p. 150.
Achatina adcula Dupuy, 1850, /. c, p. 327, pi. xv, fig. 8.
CœciliaueUa acicula Bourguignat, 1854, Aménités malacol., I,
p. 217, pi. xviii, fig. 13.
Très rare.
Acicula ebuniea Risso, 1826, /. c, p, 81.
Cœciiia/iella ebarnea Bouig., 1861. Etud. Moll. Alpes-M'%
p. 43, pi. 1, fig. 20-22.
PI. I\ , fig. 22.
CœcUianella Liesvillei Bours., 1856_, /. c, p. 217, pi. xviii,
fig. 6-8.
Pi. IV, fig. 17.
Très commune.
116 COMNfANDANT CAZIOT
Ceecilianella prealpiiia Caziot, 1909, Bvll. Soc. Zool. France,
p. 102, pi. Il, fîg. 4, (doublée).
Peu couiiuune.
Céeci/ianella lupensis Caziot, 1909, /. c, p. 102, fig. 2.
PI. IV, fig. 20.
Peu commune.
Genre SUCCINEA Drap.
Succinea longiscala Morelet, 1845, MoU. Port., p. 51, pi. ▼,
fig. 1.
La Succinea loiigiscata est considérée, avec raison, comme
une forme spéciale au sud-ouest de la France ; beaucoup de
spécimens des Alpes-Maritimes constituent un passage entre la
S. elrgans, très commune, et la S. longiscala, mais les
quelques échantillons que j'ai recueillis dans les alluvions du
Loup, appartiennent indubitablement à cette dernière espèce.
Genhe CAliYCHIUM Millier.
Carychium minimum Millier, 1774, /. c, p. 125.
— — Dupuy, 1850, /. c, p. 427, pi. xxi, lig. 1.
Ce Carychium., ainsi que le suivant, est très commun dans
les alluvions. L'abbé Dupuy a très bien figuré cette forme,
tandis que la figure 480 de Locard, dans ses Coquilles de
France, ne représente pas du tout cette espèce.
Cela a été la cause d'une mauvaise interprétation dans ma
Faune des Mollusques des Alpes-Maritimes.
Saraphia bidentata Risso, 1826, /. c, iv, p. 84.
Carychium bideiitatum Bourg., 1857, Amén. Malacol., IL
p. 45., pi. XV, fig. 12-13.
Moins commun que le précédent.
Carychium sianicum Caziot, 1909, Le, p. 376.
PI. IV, fig. 6.
Genre LIMNEA (Ui-uguièrc) Rang.
Limnea succijiea Niisson, 1822, Moll. Suec, p. 66.
Limnea ovata var. succinea i^\e^s\n, 18S4, Deutsch. MoU.Excurs.
r.nm., p. 3S2, fig. 251.
Limnea succinea Caziol, 1910, /. r., p. 3(S9, pi. vu, fig. 35-36.
LISTE DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLLVIATILES 117
Limneapalustris MûWer, 1774, /. c, II, p. 131,
— — Locard, 1893, /. c, p. 40, fig. 22.
Limnea truncatula Muller, 1774, var. minor, Caziot, 1910, I. c,
pi. viii, ûg. 1-6.
Limnea Grimaldii Caziot, 1910, l. c, p. 415, pi. x, fig-. 21
(grossie 5 1/2 fois).
Toutes ces Limnées sont très peu communes dans les alluvions.
Genre PHYSA Draparnaud.
Physa acuta Drap., 1805, /. c, p. 35, pi. m, fig. 10-11.
Genre PLANORBIS Guet tard.
Planorbis umbilicatus Millier, 1774, L c, p. 160.
— — Drap., 1805, /. c, p. 45, pi. ii, %. Il,
12, 15.
Planorbis rotundatus Poiret, 1801, Coq. Aisne, p. 93.
— leucostoma Dupuy, 1850, /. c, p. 429, pi. xxi^fig H.
— roliindatus Locard, 1893. /. c, p. 57, fig. 45.
Planorbis albiis Millier, 1774. /. c, p. 164.
— reticulatus Risso, 1826, /, c, IV, p. 98.
— albus Locard, 1893. /. c, p. 59, fig. 51.
Planorbis glaber Jeffreys, 1830, Tr. Linn. Soc. London, XVI,
p. 285.
— lœvisi Aldei-, 1837, Cat. supp. MoU. Newc. m: Tr.
Newcast., II, p. 337.
— — M. Tandon, 1855, /. c, p. 442, pi. xxii, fig.
20-23.
— glaber Locard, 1893, /. c, p. 61.
— — Geyer, 1909, Uusere Land- und Silssw. Molkisk,
Stuttgard, p. 85, pi. ix, fig. 9 a-c.
C'est une espèce à ajouter à la liste des Mollusques des Alpes
maritimes : elle a le test presque lisse, brillant, corné, fauve
(presque blanc dans les alluvions), concave en dessus et en
dessous.
Planorbis Draparnaudi Jeffreys, 1830, Tr. Linn. Soc. London,
XVI, p. 386.
PI. IV, fig. 26.
118 COMMANDANT CAZlUT
Coquille un peu plus grande que le glaber, plane en dessus,
concave en dessous ; ouverture subarrondie (tandis qu'elle est
ovale chez le glaber)
Operculata
rULMO.NACEA
Gknre ACME Hartmann.
[Acicula Hartmann ex parte, non Risso, neqne Leach).
Le genre Acme a été récemment le sujet d'études de deux
auteurs allemands, le D-" Kobelt (1) et Paul Ehrmann (2).
Le premier le décompose ainsi qu'il suit :
Genre Acme s. str. avec les sous-genres :
1° Platijla. {Acme fnsca, simoniana) M. T., 18o5.
IS'.n, Kobelt et Mullendoiff in : Nachrbl. Deustch.
Malak. Ges. XXIX, p. 13,
pour des coquilles petites, cylindriques, lisses ^transparentes,
à sommet obtus et à ouverture non fendue à la partie
supérieure ;
2* Aiiricella Jurinc, in : Helv. Alm., 1817, p. 34.
Kobelt et MoUendorir, 1899, Catal. Pneum. Sep., p. 2;
coquilles comme chez les Platyla, mais à rides élevées, à
ouverture sinueuse, fendue obliquement dans le sens de la
suture ;
3° Megalacme Kobelt et Mollend.
= Popula Kobelt 1897, in : Nachrbl. Deulsch. Malak.
Ges., XXIX, p. 71 (non Agassiz).
= Megalacme, 1899, Subg., Acme Kob. et Mollend.
in : Nachrbl. Deulsch. Malak. Ges., XXXI,
p. 129,
coquilles visiblement côtelées en long, sans anneau eervieal ;
4" Jtenea G. Nevill, in : P. Zool. Soc. London, p. 137, 1880 ;
Kob. et Moll.; /. c, XXIX, p. 74;
pour des coquilles côtelées, ornées ^d'uu sinus horizontal près
de l'ouverture ;
(1) D' VV. KoiiKLT, Synopsis (Jli- Mollusca Pneumonopoma opislophLalma.
{Jahrb., 19l)8).
(2; Paul Khrmann. Zur NuturEreschichtc der Landschnecken. Familic Acmidx,
(6". li., Ges. Leipzig, 19u8).
LISTE DK MOLLUSQUES TEllKESIRES ET FLUVIATILES
119
enfin, le genre Caziotli. Pollonera , BoU. Mus. Torino,
XX, n°517, n° 2, 1905.
— Kobelt, in : Ilossni. Iconog., N. F., XIII,
p. 35, n° 2167, 1907.
— Caziot, Moll. Monaco, Alpes-M''^. 1910.
p. 4:53.
M. Paul Ehrmann propose les subdivisions suivantes :
Famille ACMID.^ Kobelt (1) {Acicidida', Gray, 1850).
Genre Acme Hartuî., 1821.
Sous-genre Platyla M. T., 1855, pour les Acme :
banalica Ross.
cryptomena Folin.
Delprelei Paul.
Dupuyi Palad.
g7'acilis Cl es s.
microspira Fini.
sedogyra Palad.
perpusilla lleinb.
polila HiU'tm.
similis Reinh.
Stussiîieri Bttg.
subdiaphana Biv.
trigonostoma Palad.
callosa Bttg., du miocène de
ïuchoritz.
eocœna Oppenh., de l'éocène
du Vicentin.
folinimia G. Nev., du pleis-
tocène de Menton.
var. emaciata Nev.
var. pachystoma Nev.
subfiisca Flach., oligocène et
miocène.
Sous-genre Popula (Agassiz). Gharp., 1857.
AUardi Nicolas (2).
Beneckei Andr.
Benoiti Bgt.
Lallemanli Bgt.
lineata Drap.
var. subcostata Pini.
var. lineolata Pini.
var. alpest/'is Pini.
var. corcyrejisis Bttg.
Moussoni Bttg,
sublineata Andr.
Diezi Flach., miocène.
liiluviana Hocker, pleistoc.
filifera SandI,, oligocène.
Frici Flach., miocène.
Isseli Flach. , id.
limbata Reuss. , id.
(1).« Pollonera schreibt (Z. c.) zlcmeJcZâ;. Die obige Form ist sprachlich richtiger »,
(2) Coinplémeats monographiques des genres Larletia, Mnilessieria, Bythinella,
Avenionia et Aon-.. {HlsL. ml. et arts uliles, Lyon, séance du 19 juin 1891). Cet
Acme est considéré par Goutagne (Note sur les petits Bythinidées des environs
d'Avignon, Ibid., séance du 19 décembre 1891) comme un simple Acme lineata
Draparnaud 1801.
120 COMMANDANT CAZIOT
Genre Plkuracme Kob., 1894 [Mef/alacme Kob. et Môll. 1897),
Sous-genre Pleuracme s. str.
A. bayoni Poli. ...•,.,.,..„ n
— elegantissima Pi ni.
— gentilei Poil.
— Lelourneitxi Bsrt.
— />iron,-e Poil.
— speclabUis Ross.
— venela Pirona.
— (jracillima Ehrmann.
Sous-genre Renea Nevill, 1880.
A. Moutuni Di\p. 1 .4. Bourguignati^ev.
Genre Caziotia Poil. 1905.
C. singularis Poil. '
Me basant sur cette dernière classification, je citerai^ dans
les alluvioris du Loup, dans le sous-genre Benca, VAcî7ie
Moidoni, qui est considéré, à juste titre, comme une espèce
rarissime. Elle est de Dupuy (Cat. extram. test. 1849, etHist. des
Moll., 1851, p. 529, pi. xxvii, fig. 3), figurée par Locard dans
ses Goquillesjde France, 1894, p. 356, fig. 511-512. Je ne l'ai
pas trouvée vivante. Les Acme habitent les lieux frais, sous les
mousses, sous les bois pourris, sous les pierres, dit l'abbé
Dupuy. Korelt ajoute : dans l'argile. Leur nourriture est
vraisemblablement des œufs de Limaces nocturnes et de ses
semblables. L'espèce, je le répète, est très rare. Je n'ai jamais
constaté l'existence de VAcme [Pupu/a) lineata Drap., (jue
Dupuy signale, d'api'ès Mouton, dans les environs de Grasse.
C'est bien problématique.
(Jenre CAZIOTIA G. Pollonera..
Cazio l ia s ing ularis .
PI. IV, fig. 18.
Lorsque M. C. Pollonera a décrit ce nouveau genre, je
n'avais en ma possession, que deux spécimens seulement.
Depuis, j'ai eu l'heureuse fortune d'en trouver d'autres,
toujours dans les uu'imes alluvions, et l'on peut, dès lors, être
assuré de la validité de ce genre (jui a été reconnu d'ailleurs
par les auteurs allemands que je viens de citer. Il a été figuré
par le D' Kohklt, en 1907, in : Uossmassler, ïconog., N. F.,
XIII, p. 35, sous le u° "2[()7, et, par moi-même, dans le Bulletin
LISTE DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVlATILES fit
de la Société zoologiqiie de France, en 1909, XXXIV, p. 103,
%• 5.
La coquille est comme celle des Acme et des Renea, mais la
paroi de son dernier tour est gonflée, comme si un canal courait
intérieurement le long de la suture. Cette disposition a une
certaine analogie avec celle que présentent certains genres
exotiques terrestres, tels que les Opisthoporus, les Riostoma,
etc., qui sont pourvus d'un oanal aérifère logé dans le test.
Cette disposition a été étudiée, en 1903, par M. Bavay, dans le
Bulletin de la Société zoologique de France, p. 140.
La découverte que j'ai faite de ce Mollusque indique qu'il
existe aussi, dans la région paléarctique, utie espèce qui
possède un commencement de tuyau respiratoire, un spira-
culutn, ainsi que le désigne M. Ehrmann dans le travail que
j'ai signalé.
Les Pleuracme, les Renea et les Caziotia forment certaine-
ment une véritable série d'un même développement.
Genre CYCLOSTOMA Draparnaud.
Cyclostoma lidetianum Bourg., 1869, Cat. Moll., diluv. Paris,
p. 11, pi. ni, fîg. 40-42.
Cyclostoma elegans var. ?najor Caziot, 1907, Excurs. malacol.
vallée de la Roya. Mém. Soc. Zool.
France, XX, p. 458.
Cyclostoma elegans var. major Caziot, 1910, l. c, p. 435.
Genre POMATIAS Studer.
Pomatias patuhis Drap., 1805, /. c, p. 38, pi. i, fig. 9-10.
Cette espèce vit sur les bords du Loup, près La Colle.
Genre TRUNCATELLA Risso.
Cyclostoma Iruncatuluni Drap., 1805, /. c, p. 40, pi. i, fig. 31.
Truncatelia lœvigala Risso, 1826, l. c, iv. p. 125, pi. iv, fig. 57.
Truncatella ?nicrolena Boiirguignat, m : B. D. D., Moll. du
Roussillon, p. 321, pi. xxxii, fig.
30-32.
Je n'ai pas trouvé de T. tî'tincatula dans les ^^alluvions du
Loup.
12'2 COMMANDANT (AZIOT
Branchiata
Famille des lii/thinidx
Genre BYTHINIA Gray.
C Hélix teiilaciihita Linné, 17H8, /. c, p. 774.
( Bythinia lenlnculata M. -T., 185i3, /, c, p. 543, pi. xxvi, lig\ 7.
Paludi)ia impura vai'. b. producta Meiike, 1830, Synop. Meth.
Moll., p. 41.
Bythinia tentaculata var. [i. producta M. T.. 1855, /. c,
p. 5'29, pi. xxxix,
%. 39.
Bythinia producta Locard, 1894, Byth. Europe, p. 30, pi. vi,
fig-. 26.
Bythinia tentaculata var. producta Gennaii), 1907, Révision
des Bythinia , Feuille
i\^a/? fig. 8-10.
Bythinella i)'initatis Gaziot, 1910, /. c, p. 460, pi. x, fig. 6-17.
Bythinella tenipli Gaziot, 1910, /. c, p. 464, pi. x, fig. 5 et 13.
Bythinella Doumeti Locard, 1893, Coq. France, p, 91.
— — Gaziot, 1910, /. c, p. 166, pi. x, fig. 3.
LISTE DK MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUV1A.TILES 123
Bythinella subdoiimeti Caziot, 1910, /. c, p. 467, pi. x, fig. 7-1 1.
En outre, j'ai trouvé les espèces suivantes, qu'il y a lieu
d'ajouter à la fauue des Mollusques des Alpes-Maritimes :
Bythinella turriculata Paladilhe, 1869, Nouv. Miscellan., p. 121,
pi. VI, %. 9-10.
— turriculata Locard, 1893, /. c, p, 90, fig, 93.
Cette espèce n'a encore été indiquée qu'à Asnières, dans la
Sarthe. C'est un curieux cas de disjonction.
Bythinella pupoides Paladilhe, 1869, Nouv. Miscell., p. 120,
pi. VI, fig. 7.
Bythinella pupi/ormis Locard, 1893, /. c, p. 88, fig. 91.
PI. IV, fig. 10.
Cette Bythinella pupoides transformée en pupiformis, par
Locard, est une espèce dont la description a été donnée un peu
trop sommairement. Je la complète ci-après :
C'est une coquille sensiblement cylindroïde, à fente ombili-
cale très peu marquée ; 6 tours de spire convexes, aplatis vers
le milieu; croissance plutôt lente que vive, mais progressive;
le dernier tour à peine plus grand que Tavant-dernier et un
peu plus convexe; le 2" égal en largeur aux deux tiers du dia-
mètre du dernier.
Suture profonde. Sommet obtus.
Ouverture elliptique arrondie, inclinée de droite à gauche;
péristome continu, un peu réfléchi, davantage vers la colu-
melle. Test blanc argenté, mince, fragile, vitré, transparent,
lisse (l'auteur dit : faiblement strié).
11. 2 V,'"'"; D. 1 '"■•".
Bythinella rufescens Kiister, 1859, Conch. Cab., p. 41, pi. vin,
fig. 31-33. Pi. IV, fig. 2.
Bythinella rufescens var. Germanœ. var. nov.
La B. rufescens est une coquille petite, sub -cylindrique;
4 tours convexes, l'avant-dernier un peu obèse ; ouverture
grande, ovale, semi-circulaire, au bord columellaire réfléchi.
Le test est mince, diaphane, presque lisse, un peu brillant et
d'une couleur jaune roussâtre.
H. 2-27,'"'"; D, l'/i""*.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1911. ,xxiv. — 9
124 COMMANDANT CAZIOT
La variété a o tours fort convexes, à croissance vive et pro-
gressive ; le dernier, un peu plus grand (jue Tavant-dernier,
est médiocrement convexe.
Suture marcjuée.
Sommet obtus; ouverture ovale arrondie, pres([ue verticale;
elle a donc un tour de plus cpie le type, une ouverture moins
ample, et l'avant-dernier tour non obèse.
H. 2 7,; D. 1 7,'"'".
La Bijthinelia riifescens n'a été iudi(|uée jusqu'ici que dans
les Hautes-Pyrénées et le Périgord.
Genre BELGRANDIA Bourguignat.
Paludiua varica Paget, 1854, Anti. nat. hist., p. 454.
Belgrandia varica Paladilhe. Nouv. Miscell. malac, p. 125,
(4^ fasc, février 1869).
PI. IV, fig. 5.
J'ai vainement cherché cette espèce où Paladilhe l'avait
indi(jué(', c'est-à-dire près la gare du Vai*; je l'ai trouvée dans
les alluvions du Loup et, comme elle n'a jamais été figurée,
j'en donne l'image sur la planche jointe à ce travail.
C'est une petite coquille ovoïde conique, mince, transpa-
rente, vitrée; sommet un peu aigu; 5 tours bien convexes;
suture profonde ; dernier tour renflé, orné d'une gibbosité
variqueuse, assez large au milieu, parallèle au péristome dont
elle est assez éloignée. Ouverture oblique, arrondie.
II. 2 73; D. 1 •/2'"".
Genre PERINGIA Paladilhe
Peringia Margaritœ Paladilhe, 1874, Ann. Sci. nat., p. 24,
pi. ni, fig. 33-34.
PI. IV, fig. 9.
Cette espèce a été signalée par l'auteur dans un étang, à
l'île Sainte-Marguerite; il n'en n'existe qu'un, saumâtre, .lu IN.-O.
de l'Ile, dans lequel je l'ai vainement cherchée; mais j'ai eu la
bonne fortune de la trouver, à l'état de rareté, dans les
alluvions du Loup.
Genre LARTETIA Bourguignat.
Les Lartetia n'ont pas encore été signalées dans le midi (à
ma connaissance, du moins). Ce sont des coquilles cylindre-
LISTK DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES 125
coniques, à spire allongée, au péristome continu, avec la base
de l'ouverture saillante en avant et un labre arqué, saillant.
Lartetia Raphaëli, sp. uov. (1).
PI. IV, fig-. 11.
Coquille cylindroïde, très obtuse au sommet; 5 tours 1/2 de
spire tiès convexes, la convexité étant plus prononcée vers la
suture (le 2'' est boudiné) à croissance vive,
excepté pour le premier tour et demi ; le
dernier à peine plus grand que l'avant-der-
nier et plus petit que le tiers de la hauteur
totale ; il est aussi moins globuleux que les
autres tours.
Suture très profonde.
Ouverture ovale allongée, avec le grand p- 3 _ larutia
axe légèrement incliné de droite à gauche ; Raphaëii.
péristome continu, non réfléchi, le bord
inférieur réuni au columellaiie par un callum superficiel.
Test mince, fragile, transparent, lisse et brillant.
H. 2; D. Vs"-".
Cette Lortefia, du groupe de la L. dia/jhana Mich., diffère
de celle-ci par ses dimensions et par sa forme cylindroïde; par
le relief de ses tours de spire et par la forme de son ouverture.
(Il n'y a qu'à comparer avec la figure 117, de Loca-Rd, p. 117,
dans ses Coquilles de France, pour être convaincu des différences
existantes).
Elle diffère de la L. Bourguignati par sa forme non conoïde,
le développement de ses tours de spire, la direction et la forme
de son ouverture.
Genre BYTHIOSPEUM Bourguignat.
M. ClessiiN (Deutsch. Excurs. Moll. Fauna, 3^ liv. 1877,
p. 334) avait donné le nom de Vilrella à ces petites Paludi-
ninées aveugles, à coquille vitrinoïde, qu'il a trouvées dans
les oaux souterraines de la Bavière et du Wurtemberg.
Ce nom de Vilrella ayant déjà été donné par Swainson, en
(1) Dédié à M. Raphaël qui s'est beaucoup intéressé à mes recherches et les a
facilitées.
126
COMMANDANT f.AZlOT
1840, pour qualifier une espèce de Bulla, Bourguignat, pour
cette raison, créa, pour le remplacer, celui de ThjthiospeAun.
Ce genre n'a pas eucore été signalé en France. Je n'en ai
trouvé qu'un seul spécimen dans les alluvious du Loup. Il a
été reconnu tel par MM. Pollonera et Clessin.
Je l'ai baptisé :
Bithiospeum Clessini
PI. lY, fig. /i.
Il a, comme ses congénères, une forme conique tiirriculée
(l'opercule paucispiré fait défaut), G tours 1/2
de spire à développement lent et progressif,
excepté pour le dernier tour, qui est à peine
plus haut que l'avant-dernier ; tours con-
vexes, les premiers davantage que les sui-
vants, surtout que le dernier, qui est méplat
au milieu.
Sommet plutôt mamelonné qu'aigu. Su-
ture très profonde.
Ouverture ovale, l'axe un peu incliné de
droite à gauche,
Péristome continu, tranchant, bord inférieur et columellaire
légèrement réfléchi. Test vitracé, lisse, translucide.
11. 3; I). l"' .
Fig. 4. — Dylhiospewii
Clessini.
Genre MOITESSIEIUA
J'ai, dans ma Faune des Mollusques du département des
Alpes-Maritimes, déjà signalé l'existence de ce genre dans la
source (jui surgit, vers Tembouchure du Var, au milieu d'un
pré appartenant à M. Cauvin. Des recherches continuelles
dans les alluvions du Loup m'ont permis de découvrir de
nouveaux et très rares spécimens, déjà connus d'ailleurs, et que
j'indique: ci-après :
Moitessieriii Fayoti Coutagne, I88IÎ Feuille natural., XIII,
p. lio, lig. G.
— — Locard, 181)3, C>uq. France, p, 120,
fig. 121.
PI. IV, lii;, 8.
LISTE DE MOLLIjSQUES TEHKESTUKS ET FLUVIATILES 127
La Moitessieria Fagoti est une coquille presque cylindrique
de 6 1/2 à 7 tours de spire, croissant bien régulièrenient, les
premiers arrondis convexes, les derniers fortement comprimés;
suture bien marquée ; ouverture oblongue, plus haute que
large ; striée transversalement.
H. 1,7"""; D. Va"".
Le type se trouve mêlé, dans les alluvions de la Garonne à
Toulouse, avec la M. Simoriidna. Il est très curieux de
retrouver cette espèce dans les Alpes-Maritimes.
Moitessieria Locardi Coutagoe, 1883, Feuille natiiral, XIII,
p. 143, fi^-. 10.
— — Locard, 1893, /. c, p. 121, fig. 121.
La forme recueillie ne semble pas tout à fait adulte, mais
se rapproche beaucoup de la forme dessinée par Coutagne,
fig. 10, dans la Révision de ce genre. La figure de Locard,
dans ses Coquilles de France, est plus élancée que le type
proprement dit. La coquille est subconoïde, à 5 tours de spire
bien convexes; dernier tour notablement plus grand que
l'avant-dernier; suture profonde; ouverture arrondie, un peu
plus haute que large ; stries transversales, visibles seulement
sur le rebord péristomal externe ; et, comme toutes les
Moitessieria, possédant des malléations, mais arrondies : chez
la M. Locardi, les malléations sont irrégulièrement disposées et
leur forme est oblongue.
H. !••"'" 4; D. Vi"".
Genre AMNICOLA Gould.
Cyclostoma simile Drap., 1805. Le. p. 34, pi. i, fig. 15.
Paludina similis Michaud, 1831, Comp., p. 93.
A?nnicola similis Bourg., 18')4, MoU. Alger, p. 238, pi. xiv,
fig. 28, 30.
Cette Amiiicola est très commune dans les environs de Nice.
J'ai constaté que sa forme était constante ; Paladilhe dit pour-
tant qu'elle présente de petites variations, ce qui avait engagé
l'abbé DupuY, en 1849, à créer une nouvelle espèce.
Genre PALUDFSTRINA d'Orbigny
Paludestrina lupensis, sp. nov.
PI. IV, lig. 1.
Coquille conique ; 5 tours, tous bien convexes, à croissance
128 CO. M M A M) A M CAZIOT
lente, régulière et progressive, le dernier ayant 1 1/4°"" sur 3
de hauteur totale, régulièrement arrondi.
Suture assez profonde. Ouverture ovale, rétrécie dans le haut.
Péristouïe mince, tranchant, Iragile, le hord inférieur
arrondi, serré, réuni au hord columellaire par une très mince
callosité.
Test gris bleuâtre, transparent, brillant.
H. 3; D. 1 V,">"".
Cette Paliidestrina diffère de la P. Macei par sa forme non
élancée; son test transparent; ses tours plus convexes; sa
suture plus profonde et la hauteur de sou ouverture moins
grande.
Paludestrina alluvionum, sp. nov.
PI. IV, fig 3.
Coquille conique, aiguë (comme toutes les Paludestrina);
6 tours de spire, à développement très lent chez les trois
premiers tours, prompt chez les trois derniers, les tours deve-
nant de plus en plus convexes, le dernier arrondi, pas
beaucoup plus grand (pie l'avant -dernier et ayant, pour hauteur,
le tiers de la hauteur totale.
Suture profonde, bien marquée. Ouverture ovale arrondie.
Péristome continu, mince, un peu fragile; hord inférieur
arrondi, réimi en haut par une callosité mince au bord colu-
mellaire.
Test lisse, opaque, blanc jaunâtre (décortiqué par l'acide
uln)ique ?).
II. 3; D. 1 Vi""".
Elle diffère de la P. Macei par sa forme non élancée ; ses
tours beaucoup plus convexes ; sa suture plus profonde, son
ouverture moins iiaute, etc..
Genue VALVATA Millier.
Valvata Jaqueti Caziot, 1909, Ihtll. Soc. Zool. France^ p. 94,
pi. 1, li.i;-. /i, 5, G.
— — Caziot, 1910, /. c, p. 512.
Assez commune.
Cknhi: NKIilTfNA Lamarck.
Neritn miltreand Hécluz, 1S42. in : Rev. Zool., p. 181.
Ncriliua miltrenna Locard, 1893, /. c, p. 130, lig. 134.
Haie.
LISTE DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILKS 129
Genre PISIDWM C. Ffeiffer.
Pisidiiim casertaniim Poli, 1791, Test. Sicil., i, p. G5, pi, xvi,
%. 1-6.
Pisidium nilidiim Jennyns, 1833, Tr. Camb., p. 394, pi. xx,
%. --8.
Ce sont les deux seuls Pisidmm trouvés dans le Loup_, près
de son embouchure. Sans doute, la partie haute du cours
d'eau est trop torrentueuse pour permettre aux Nayades d'y
vivre.
La faunule des alluvions du Loup comprend donc 35 genres
et 93 espèces environ (dans ce nombre 93, ne sont pas compris
les Hélices du groupe des Variabiiia?ia). Cela indique bien la
richesse en Mollusques de la région niçoise, et cette nouvelle
récolte conduit à ajouter à la faune du département les
espèces suivantes, non relatées précédemment.
Eiicunidus callopisticus Bourg.
manœ var. nov.
Lartetia Raphaëli Caziot.
Bythiospeuni Clessini Caziot.
Moitessieria Fagoti Bourg".
— Locardi Bourg".
Paludestrina lunensis Caziot.
— aUuvionum Caz.
Hélix lupensis Caziot.
— Le M es H Mabille.
— Scheureri Caziot.
Planorbis glaher Jeffrey s.
Bylhinelta pupuïdes Paladilhe.
— rufescens var. Ger-
A cette faune, d'une source particulière, il convient d'ajouter,
pour compléter la liste des Mollusques que j'ai signalés dans
le département, les espèces suivantes :
1° Vilrina Stabilei Lessona (1), trouvée sur les bords d'un
affluent delà rive gauche du torrent leCians, vers 1830 mètres
d'altitude, au N.-E de Beuil, couvert de neige la moitié de
Tannée. C'est une espèce piémontaise non encore signalée en
France.
2° Lenconia bidentata Montagu (2), qui vit dans les eaux
(1) Vilrina Slabilei Lessoua, in : Pollonera, 1894, Monog. de] geiun-e Vitrina
p. 16, pi. I, fig. .33, 34, 35 ; et in : Pollonera. Note Mala-
colog. liull. Soc. Mnlacol. Ital. XIV, 1889. pi. ii, fig. 14, 15, 16.
(2) Voluta bidentata Montagu 1808, Test. Brit., p. 100, pi. xxx, fig. 2.
Alexia bidendata Bourguignat 1864, Malacol. Alg., II, p. 1.S7.
LeuconiaôidenlatuMonltiVosaito 1906, Articolo sulle Auriculidx, Assiminidx
et Trunca'.ellidic del mari d'Europa. Esttrato dal Natura-
lista Sioiliano, XVIII, n" 6, Ad. 18.
Les Lenconia Gray, in : Turton, (Man. éd. nov. 1840, p. 227 et Syii. Brit.
Mus. L"^41, p. 21), se distinguent des Alexia Leach et du Myoso-
tella Monterosato par la blancheur de leur coquille et parle ou
les 2 plis à la columelle ; ils ont ,en outre, le labre extérieur
sans dents.
130
COMMANDANT CAZIOT
saumâtres du nord de l'ile Ste-Marg-uerite, au sud de Cannes,
en compagnie de Tritncatella lœvigata Risso.
Faunl'le des Alluvions du Loup.
Genre HYALINIA.
Section VITREA.
Hy. pseudohjdatina Bgt.
— hypoffca Bgt.
— crystallina Millier.
Section POLITA.
Hy. Blauneri Shiittl.
— Jiitida MûIUt.
— nitidosa Férussac.
Genre EUCONULVS.
E. callopisticus Bgt.
— Morloni .Jeffrey s.
Genre HELIX.
Section TEBA.
H. cinctella Drap.
— carthiisiana Mûller, var.
mino)' West.
— rufilabris Jefl'reys.
Section ACANTHINULA.
H. actdeata Millier.
Section TRIGONOSTOMA.
U. obvoluta Millier.
Section CAPILLIFERA Honig.
H. hispida h.
— elaverana Bgt.
— coîici/i/iu Jellieys.
— lii/jeîiais Caziot.
— cillala Venetz.
Section DISCUS.
H . roUuidata Maller.
Section CHILOTREMA.
H. lapicida L.
Section ZURAMA.
H. pulchella Millier.
Section XEROPHILA.
//. coii.^purcata Drap.
— îinifaaciata Poiret.
— rugosiuscula Mich.
— Le Mesii Mal).
— tourrettensis Caziot.
— Scheiireri id.
— Grimaldii id.
— lycabetica Let.
Section ÏBOPIDOCOCHLIS.
H. coiiica Drap.
— crenulata Millier.
Genre PVPA.
Section TORQUILLA.
P . simiik Brug.
Section GRANOPUPA.
P. granuin Drap.
Genre LAURIA.
L. iimbiLicata Draj).
Genre PVPILLk.
P. muscoriim L.
Genre ISTHMIA.
I. Strobeli Gredl.
— ?)i'niutissi)na Hartm.
LISTE DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLLVIATILES
13t
Genre VERTIGO.
V. pygmea Drap.
Genre PAGODJNA.
Jf. pagodula Des Moulins.
Genre COR Y IV A.
C. Locardi Bgt.
Genre CLAUSILIA.
C. solida Drap.
Sp. Genre ZUA.
Z. subcylindrica L.
Z. collina Drouet, var. sub-
venir icosa Gaz.
Genre C^CILIANELLA.
Ç. acicula Mûller.
— ebtrrnfia Risso.
— Liesvillei Bourg.
— prealpina Gaz.
— lupensis Gaz.
Genre SUCCINEA.
G. longiscata Morelet.
Genre CARYCHIUM.
C. minwmm Mûller.
— bidefitatiim Risso.
— sianicum Gaz.
Genre LIMNEA.
L. succinea Nilsson.
— paliistris Mûller.
— tnmcaiulavdiV. minorWesi.
— Grima Idi.i Gaz.
Genre PHYSA.
P. acula Drap.
Genre PLANORBIS.
P. umbilicatus Mûller.
— rotrmdatus Poiret.
— albîisi Mûller.
— glaber Jeffreys.
— Draparnaiidi Jeffrey s.
Genre ACME.
A. Moritoni Dupuy.
Genre CAZIOTIA.
C. singnlaris Poli.
Genre CYCLOSTOMA.
C. elegans var. major Gaz.
Genre POMA TIAS.
P. patulits Drap.
Genre TRUNCATELLA.
T. Icsvigata Risso.
— micro leîia Bgi.
Genre BYTHINIA .
B. tenlaculata L.
— producia Menke.
Genre BYTHINELLA .
B. Doiimeti Loc.
— subdoumeti Gaz.
— Orzeszkoi id.
— trinitatis ici.
— lempli id.
— tiirriculata Palad.
— pupoïdes Palad.
— rufescens Kûst.
var. Germanœ Gaz.
Genre BELGRANDIA.
B. varica Pag-et.
Genre PERINGIA.
P. Margaritœ Palad.
Genre LARTETIA.
L. Raphaëli Caz.
132
Genre BYTHIOSPEUM
B. Clessini Caz.
Genre MOITKSSIERIA
M. Fagoti Coût.
— Locardi id.
Genre AMNICOLA.
A. similis Drap.
Genre PALUDESTRINA
P. Ivpensis Caz.
COMMANDANT CAZIOT
— alliwionum Caz.
Genre VALVATA.
V. Jaqupti Caz.
Genre NEIUTINA.
N. ynitlreana Recluz.
Genre PISIDIUM.
P. casertanitm Poli.
— nitidum Jeunyns.
EXPLICATION DE LA PLANCHE IV
1
2
3
4
1^
\ 5a
s 6
);
8
8»
9
10
11
12
13
M4
jl4»
( 14''
Paludestriiia lupoisis.
( 15
id. vue de dos.
/ 15='
Byihinella rnjesccns.
( 16
variélé Gennanœ.
5 16^
Paludestrina alluvionum.
( 16"
Bylliioupeum Clessini .
! ^^
Belgraiidia varica.
l 17^
id. vue de dos.
18
Carychium sianicum.
18a
id. vu de dos.
19
Cori/na Locardi.
20
id. vu (le dos.
{ 21
MoïLessïeria Fngoti.
} 2P
id. vue de dos.
( 22
Peringia MargnrUœ.
1 22a
Bythinella pupoïdes.
i 23
Lartetia Rapluiëli.
] 23a
Byihinella Aslicri var. minor.
24
Hclix Schcurcri .
1 25
Ilelia: louvretlansis.
/ 2î;a
vu en dessus.
26
vu en dessous.
26»
Hélix Le Meslei.
id. vu en dessous.
llelix Grimahlii.
id. vu en dessous.
id. vu en dessus.
Cœcilianella Liesvillei.
id. vue de dos.
Caziolia singalaris.
id. vue de dos.
Hélix hispida var. conica.
Hélix lupensis.
Cœcilïaneila Merimei.
id. vue de dos.
Cœcilianella eburnea,
id. vue de dos.
Cœcilianella Inpensis.
id. vue de dos.
Clonsilia sp.
Cœcilianella prealpina.
id. vue de dos.
Planorbis Dvapavnaudi.
id. vu en dessous.
Mém. S. Z F., XXI l\ 191 1.
PI. IV.
9 y
II
6 a ^^5. ~' a
14 a l't 1)
41 4
1" H k 4' 4
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16 a
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2C) 26 a
21 a m 21
25 a
MOLLUSQUES DES ALLUVIONS DU LOUP
RECHERCHES FAUNISTIQUES
SUR LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES
DE LA RÉGION DE ROSCOFF
C. SCHLEGEL
1. — INTRODUCTION
La Région de Roscoff', c'est-à-dire la portion de la côte sep-
tentrionale de la Bietagne dont les moyens de la Station
biologique de Roscoff ont permis l'exploration scientifique,
s'étend sur une longueur de 80 kilomètres environ, depuis
l'embouchure de la rivière de Lannion à l'est, jusqu'à celle de
l'Aber Vrac'h à l'ouest, et, parmi les îles détachées et au
large de la côte continentale, depuis les Triagoz jusqu'à l'ile
Vierge. C'est surtout sa portion est, depuis la baie de l'île de
Sieck, comprenant les environs immédiats de Roscoff, et
les baies de Morlaix et de Lannion, qui, plus riche que l'autre
portion, a été aussi la plus explorée.
Je demande la permission de ne pas m'arrêter à une des-
cription des lieux, inutih^ pour ceux qui, grâce à des séjours
au laboratoire de Roscotf ou pour toute autre raison^ con-
naissent la région, — inutile aussi pour ceux qui, ne la con-
naissant pas, auront tout intérêt à se reporter à la description
détaillée et à la carte que contient le travail fondamental de
M. le professeur Pruvot sur les fonds et la faune de la Manche
occidentale.
Je ne m'attarderai pas non plus à une étude complète des
conditions bionomiques locales, puisqu'elles ont été établies de
façon définitive dans le travail que je viens de citer. Je me
contenterai d'en résumer plus loin les conclusions aujourd'hui
classiques, afin de bien définir les termes que j'emploierai ])ar
la suite.
Voici maintenant les conditions dans lesquelles ont été
134 C. SCHLEGEL
réunis les matériaux du présent travail, et les points sur les-r
quels j'ai l'intention d'insister au cours de son exposé.
Les observations qu'il résume portent sur l'ensemble des
quatre dernières années. Etant venu passer au laboratoire de
RoscoS les saisons de 1907 et 1908, y ayant été attaché à
poste fixe, comme naturaliste du Service scientificjue des
Pêches maritimes, de novembre 1908 à octobre 1910, y étant
ensuite retourné cette année pour y continuer mes recherches,
pour une thèse, sur le développement des Brachyoui-es, j'ai pu,
pendant ce laps de temps et en raison même de Tobjet prin-
cipal de mes travaux, qui me forçait à rechercher le plus
grand nombre possible de Crabes, recueillir sur les espèces
nord-bretonnes de ces Crustacés leurs mœurs, leurs habitats,
nombre d'observations, découvrir ou déterminer d'après les
trouvailles d'autrui quelques espèces nouvelles pour la faune,
trouver enfin quelques stations nouvelles ou peu connues. Il y
avait déjà là un ensemble de renseignements qu'il ne m'a pas
semblé inutile de faire connaître.
Cherchant ensuite à obtenir eu bac, dans les meilleures
conditions possibles, l'éclosion des larves, j'ai tout naturelle-
ment été amené à noter les époques de reproduction de ces
Crabes, c'est-à-dire les dates extrêmes entre lesquelles ou
pouvait rencontrer des femelles <( grainées ». Ces renseigne-
ments, qui n'avaient d'abord à mes yeux qu'une valeur docu-
mentaire, pourrontacqucrir plus d'importance si on les compare
aux résultats d'observations analogues publiées en août 1909 par
.1. Clark et concernant les côtes de la Cornouaille anglaise,
c'est-à-dire la portion de la côte septentrionale de la Manche,
située à la même longitude que la côte roscovite.
Comme j'aurai, au cours de ce travail, à établir à deux ou
trois reprises des comparaisons entre des formes à déter-
mination malaisée, j'ai cru devoir établir dans ces cas des
diagnoscs immédiates sous forme de clefs dichotomiques. Four
incomplètes qu'elles soient, puisqu'elles n'iuvoquero'.it (pie les
caractères extérieurs les plus faciles à constater, elles pourront
néaiirnoins servir, quitte à eu vérifier les résultats d'api es les
ouvrages détaillés, à la spécification rapide d'échantillons recueil-
lis à la grève, par exemple.
J'ai enfin cru bon de faire précéder le paragraphe relatif à
chaque e-spèce d'une courte lévision de sa synonymie, compre-
nant, par ordre chi-onologiipie, les noms employés :
1° par les créateurs de l'espèce et du genre ;
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DK ROSCOFF 135
2° par les auteurs des principaux ouvrages de détermina-
tion ;
3° par les auteurs cités dans le texte de cette étude.
J'aurai recours, comme je l'ai dit plus haut, pour la dési-
gnation des niveaux bionomiques, à la nomenclature adoptée
par M. Pruvot, que je résume ici (d'après le tableau qu'il
donne lui-même, p. 611) dans ses traits les plus essentiels.
I. — Région littorale.
A. — Faciès rocheux.
1. Zone subterrestre. — Rochers exposés à l'embrun ou aux
fortes lames, à C/ithatnalus, Pelvetia.
2. Zone littorale. — a) Horizon supérieur X Fucus. Roche ou
blocs de rochers déplaçables à la main, sur fond de roche ou
de graviers grossiers.
b) Horizon moyen à Hifnanthalia, avec grottes et rochers
surplombants, et cuvettes à Cystosires.
c) Horizon inférieur à Laminaires, allant jusqu'à une qua-
rantaine de mètres de profondeur.
B. — Faciès sableux.
1. Zone subterrestre . — Sables purs à Talitres.
2, Zone littorale. — a). Horizon supérieur, plages supé-
rieures à Cardium.
b) Horizon moyen, plages inférieures à Solen, herbiers sa-
bleux.
g) Horizon inférieur, graviers littoraux à Bryozoaires, pas-
sant insensiblement aux graviers côtiers.
C. — Faciès vaseux (ou d'estuaire).
1. Zone subterrestre. — Banquettes vaseuses des rivières.
2. Zone littorale. — a) Horizon supérieur à roches à Fucus
envasées; vase des ports, plages sablo-vaseuses à Arénicoles.
b) Horizon moyen, herbiers vaseux, sables vaseux des es-
tuaires.
c) Horizon inférieur, sables à maerl
136 C. SCHLKGKL
IL — Région côtière.
A. — Fonds de l'oches avec cailloux, graviers plus ou moins
grossiers. (Graviers à Pohjcarpa, fonds à Haies des pécheurs).
B. — Fonds de sable pur, intercalés entre les régions de
fond précédent, rares et restreints.
Enfin, la classification zoologique que j'emploie est celle de
BoRRADAiLE (1907). reprise par Calm.\n (1909). Elle a l'avantage,
sur la classification classicjue di^ 11. Mn.NK-h]i)\VAUi)S, de tenir
compte des rapports étroits des Cyclouiétopes et des Catonié-
topes de cet auteur, en les fondant en un même groupe, les
Brachi/)'hi/nclin^ — qui, lui-même, se réunit aux Oa-i/rht/ncha
de Milnk-H'dw.vrds, pour former le groupe des BracliijgntUha,
lequel s'oppose aux deux groupes plus primitifs des Dromiacea
et des OxystoDiata.
A. l'égard de la classification d'ORTMANN (1901) qui lui res-
semble assez, celle de Borradailk a quelques avantages parti-
culiers, par exemple celui de séparer les Cori/stidse des
Oxyrhynques, auxquels cet auteur les avait rattachés, pour les
mettre auprès des Poriunidœ dans les Brachyrhynques.
Enfin, sur toutes les classifications antérieures, elle a le
mérite de mettre les Oxyrhyn ques, non plus à la base des
Brachyoures, mais au contraire au sommet, comme le groupe
le plus évolué. Cette manière de voir est confirmée par les faits
anatomi([ues, et aussi par l'embryologie, s'il faut en croire les
premiers résultats de mes propres recherches sur cette (jues-
tion, qui m'ont permis de constater chez Maïa squinado
(Herbst), par exemple, une singulière accélération (1).
II. — CATALOGUE SYSTÉMATIQUE
Tribu des Brachyura
Sous-Tribu I. — DROMIACEA.
Famille des Dromiidœ.
Genre Dromia Fabricius.
Dromia vulgaris II. Milne-Edwards.
1837 Dromia vulgai-is II. M\LîiE-KhVf\Rï)S^ 11^ p. 173, pl.xxi,fig.5-8
1853 — — Bi:ll, p. 369.
(1) Je m'excuse li'avoir introduit dans ce travail le mot « sur-famille » qui est
un néologisme: mais je n'ai pas cru mieux faire que de traduire littéralement le
« superlauiily » de BoKKADAiLii.
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DE ROSCOFF 137
\863 Dro77îiavî(lga}'isHKLLi:i{. p. 145 et 31."), pi. iv, fig. 10-11.
1885 — — Carus, p. 498.
1885 — — Kœbler, p. 21.
1892 — — Ortmann, p. 547.
1897 — — Pruvot, p. 10.
1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 15.
1906 — — Norman et Scott, p. 8.
1909 — — Clark, p. 297.
D. vulgaris est une espèce purement méridionale, non signa-
lée dans la. Manche (H. Milne-Euwards, A. Milne-Edwards et
BouviKR [1899], Pruvot), on notée comme y étant très rare
(Bell, Clark). Cependant Norman et Scott la citent sans indi-
cation de fréquence, et M. Kcehler comme abondante près de
Jersey. Le seul échantillon que j'aie eu entre les mains est
celai que j'ai déterminé pour la collection du laboratoire. 11 a
été péché en 1908, par une profondeur d'une trentaine de
mètres, dans des tramails posés au large, au N.-Ë. des roches
Duon, c'est-à-dire en plein courant de flot. L'extrême rareté
de cette espèce, à Roscofï et dans toute la Manche, me fait
considérer sa présence comme tout à fait accidentelle.
Sous-tribu II. — OXYSTOMATA
Famille des Leucosiidœ,
Genre Ebalia Leach.
Le genre Ebalia est le seul représentant de ce groupe dans
la faune roscovite. Il est lui-même représenté par trois
espèces.
Ebalia hiberosa (Pennant).
1777 Cancer tuberosus Pennant.
1815 Ebalia Pennantii Leach.
1837 — — H. Milne-Edwards, II, p. 129.
1853 — — Bell, p. 141.
1863 — — Heller, p. 127, 315, 323.
1881 — — Delage, p. 157.
1885 — — Garus, p. 502.
1885 — — Kœhler, p. 21.
1892 — luberosa Ortmann, p. 578.
1894 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 53.
138
C. SCHLEGEL
1897 Ëbalia Pennanti Pkuvot, p. o96, tO.
1899 — tuberosa A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 21,
1906 — — Norman et Scott, p. 1.
1909 — — Clark, p. 297.
Ebalia twnefacta (Montagu).
1808 Cancer tumefacius Montagu.
181 o Ebalia Bryerii Leach.
1837 " — H. Milne-Edwards, II, p. 125.
1853 — — Bell, p. 145.
1868 — — Heller, p. 124, 315, 323.
1881 ~ — Delage, p. 157.
1885 — — Garus, p. 501.
1885 — — KdbiHLER, p. 21 .
1892 — Inmt'/acta Ortmann, p. 578.
1894 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 54.
1897 — Brijerii Pruvot, p. 596, iO.
1906 — tumefacta Norman et Scott,, p. 1 .
1909 _ — Clark, p. 297. \
Ebalia Cranchi Leacli.
1815 Ebalia Cranchil Leach.
1837 — - H. Milne-Edwards, II, p. 129.
1853 — — Bell, p. 148.
1863 — — Helleh, p. 127, 315.
1881 — — Delage, p. 157.
1885 — — Carus, p. 502.
1894 — Cranchi A. Milne-Edwarus (;t Bouvier, p. 54.
1897 — Cranchii Pruvot, p. 596, iO.
1906 — Cranchi Norman et Scott, p. 1.
1909 _ Cranchii Clark, p. 297.
E. twnefacta est sensiblement moins commune que les
deux autres.
Ces trois espèces ne sont pas très faciles à distinguer entre
elles. Ce n'est qu'après en avoir comparé de nombreux échan-
tillons que l'on peut se rendre compte des caractères propres
de chacune, qui sont peu saillants, fort peu constants (1), et,
(1) Surtoiil chez ii luberoiUy qui présente toulys les l'ormes inlerinédiaires eatre
sa forme type et l'espèce Merocrypla bolelifer A. Milne-Edwards et Bouvier, de la
Mé9.
1863 — dentatus Hellku^ p. 136, 315, pi. iv_, fig.
1881 — cassivelaunus Dklage, p. 157.
1885 — — Cakus, p. 520.
1885 — — Kœhlkr, p. 21, 46.
1894 a — — Ortmann, p. 30.
1897 cz — — GarstAiNG, p. 223 sqq.
1897 — dentatus Pruvot, p 584, 594, iO.
1906 — cassivelminiis Norman et Scott, p. 2.
1909 — — Clark, p. 285.
6.
Ce Crabe habite les plages de sable plus ou moins fin, et
même de graviers, à partir du niveau moyen des marées
(plages inférieures), et au-dessous. Il n'est pas très rare, mais,
étant donnée l'agilité avec laquelle il s'enfouit et circule dans
le sable, sa capture est très difficile, ce qui le fait considérer
habituellement comme peu commun. La môme raison fait qu'il
ne se rencontre que très rarement dans les produits des dra-
gages, qui, de plus, se font plus habituellement sur les fonds
de graviers grossiers, (|ue sur ceux, beaucoup plus rares, de
sable fin, plus favorables à C. cassivelaumis. Dans ces condi-
tions, il nous est interdit de vouloir lui assigner une limite
inférieure, qui doit d'ailleurs être assez profonde. — Il a été
habituellement frouvé au niveau des plus basses marées, dans
les plages du Pont-du-Cerf (graviers coquillers), du banc de
l'Ile de Balz, de Locquémeau (rivière de Lannion), Saint-
Michel-en-firèvH, Locquirec, Terenez, Perharidy, l'Aber Viac'h
(sable), enfoncé à faible profondeur, et respirant à l'aide de
sou « tube antennaire », afflt'ur'ar)t à la surface du sol. (Voir,
pour le mécanisme de cette respiration, Garstang. [1897 d]).
L'échantillon de la collection du laboratoire, trouvé parmi
des « Algues, à la grève », est apparemment un individu
rejeté par accidenta la côte, comuie il ari'ive souvent.
J'ai eu des femelles grainées en juin 1910, à Saint-Michel-
en-Grève.
Famille des Portunidœ
Ger)re Carcinus Leach
Carcinas mœutis (Pennant)
1777 Cancer mxnas Pennant.
LKS CRUSTACÉS nÉCAPOOES RKACBYDURKS DK ROSCOFF 141
1814 Carcinus mécnas Lkacu.
18:54 — — M. Milnk-Edwauds, 1, p. 434.
1S53 — — Bh:ll, |). 76.
18r)l — — A. MlL^'E-ED\VAHDs. p. 391.
1863 ~ — Hkllkr, p. 91. 313, 323, pi. ii, lig. 14-15.
1881 — — Delage. p. 1o(k
1885 — — ('arus, p. 518.
1885 — — Kœhlkr, p. 21.
1894 <5» — — Ortmann, p. 423.
1895 — — Garstang, p. 228.
1897 ~ — pRuvoi, p. o84. 10.
18;>9 — — A. MiLNE Edwards et Bouvier, p. 27.
1903 — — WiLLiAMSON, p. 136 sqq.
1906 — — NoRiM.ViN et Scott, p. 3.
1909 — — Clark, p. 288.
Cette espèce est tout naturellement la plus fréquente dans
notre voisinage, et celle qui remonte le plus haut. Dans la
zone des Fncm^ dès la limite supérieure des fortes marées, on
rencontre les Carcimis courant parmi les pierres. Ils ne sem-
blent pas, d'ailleurs, descendre sensiblement plus bas que la
région des Himanthalia. Le faciès rocheux ne leur est pas une
condition particulière : les herbiers et les plages sableuses
leur c(mviennent aussi parfaitement, quoiqu'ils y soient ordi-
nairement moins fréquents. En temps ordinaire^ ils se tien-
nent blottis sur les cailloux couverts d'Algues, parmi les Zos-
tères des herbiers, ou simplement reposant sur le sable des
plages. Mais, après Taccouplement, les femelles fécondées ga-
gnent de préférence les régions d'herbiers vaseux ou sablo-va-
seux ; là, elles se cachent sous le surplomb des banquettes
qui bordent les chenaux, ou les ruisseaux qui, à marée basse,
évacuent Teau des parties supérieures de la grève, ou bien
dans le fouillis des rhizomes de Zostères. Elles se tiennent
sous cet abri tout le temps d<^ la ponte, et jusqu'à l'éclosion
des œufs, c'est-à-dire de deux à trois mois. Ce n'est qu'une
fois délivrées qu'elles quittent ces refuges.
La ponte dure à peu près toute l'année (Williamson, Clark),
et ne semble guère être suspendue qu'en octobre et novembre.
Mais il semble aussi que toutes les pontes ne soient pas égale-
ment aptes à se développer: à mon avis, les larves nées avant
le milieu de février ou après le mois d'août sont destinées à
142
SCHLKGKL
avorter,, et, en dehors de cette période février-août, l'on ne ren-
contre guère de zoés de C. msenas dans le plankton.
Les innombrables échantillons de ce Crabe que Von peut
récolter présentent seulement deux systèmes de coloration,
l'un et l'autre dans des nuances assez ternes et sales pour que
l'on n'ait point à invoquer pour leur explication le fait, pour le
Crabe, d'avoir à se rendre invisible parmi des Algues de cou-
leurs diverses. Toujours le dos est d'un noir verdâtre, mais la
face ventrale et les pattes sont tantôt d'un vert-jaunâtre sale,
tantôt d'un rouge-orangé. Or, j'ai remarqué que, dans la grande
majorité des cas, les premiers étaient des mâles, les seconds
des femelles. Ce ne serait qu'un dimorphisme sexuel sans inté-
rêt spécial, si le fait élaif général. Mais le contraire se produit
parfois, bien que rarement : des femelles sont vertes, des
mâles rouges.
Genre Portumnus Leach
Portiimnus latipes (Pennant)
Pennam.
Lkach.
H. Milne-IîIdwards, I, p. 436.
Bell, p. 85.
A. MlLNE-EnWARDS, p. 411.
Helleu, p. 1)3, 313. pi. 11, f. 16.
Carus, p. 519.
Kœhler, p. 21 .
Ortman.n, p. 65.
Garstang, p. 402.
INoRMAN et Scott, p. 2.
Clark, p. 287.
Il est des plus rares à RoscofF. Un seul échantillon, â ma
connaissance, a été trouvé depuis 1907, dans les environs, en
septembre 1911. Il présentait le système normal de coloration
de l'espèce : gris, marbré de blanc et de brun, de façon à
mimer le sable environnant. Il avait été recueilli A Toul-an-
Hery, dans le sable des plages inférieures à Solen. L'espèce
est d'ailleurs signalée comme rare dans toute la Manche (Bell,
Norman et Scott, (aark), mais étant à affinités boréales r<'Con-
nues, doit être envisagée comme élément constituant de la
faune (1).
1777 Cancer latipes
1814 Porttmimis variegatiis
1834 IHatyonychus latipes
1853 Portiimmc^ variegatus
1861 Pla/yonyc/ttis Latipes,
1863 ' — —
1885 — —
1885 Portiminn? vaviegnlus
1 894 a — latipes
1897 c — —
1906 — —
1909 — —
(1) Voir dans Ga.rsta.iio (1897'c) quelques caractères spécifiques de P. lalipes.
LKS CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHyOUUES DE ROSCOFf 143
Genre Portunus Fabricius
Le genre Portunus est représenté par plusieurs espèces.
Portunus holsalus Fabricius
1798 Portwius holsatus Farkicils.
1834 — — H. MiLNE- Edwards, I, p. 442.
1853 — — Bell, p. 109.
1861 — — A. Milne-Edwards, p. 393.
1863 — — Heller, p. 85, 314, 323.
1886 Liocarcinus — {pars) Carus, p. 517.
1885 Portunus — Kœhler, p. 21.
1894 — — A. Milne-Edwards et Bouvier,
p. 28.
1894 (( — — Ortmann, p. 69.
1895 — — Garstang, p. 228.
1897 Liocarcinus — Pruvot, p. iO.
1899 Portunus — A. Milne-Edwards et Bouvier,
p. 25.
1906 — — Norman et Scott, p. 3.
1909 — — Clark, p. 289.
Portunus marmoreus Leach.
1818 Portunus marmoreus Leach.
1834 — — H. Milne-Edwards, 1, p. 442.
1853 — — Bell, p. 105.
1861 — — A. Milne-Edwards, p. 394.
1863 — — Heller, p. 85, 314.
1885 Liocarcinus holsatus {pars) Carus, p. 517.
1885 Port anus marmoreus Kœhler, p. 21.
1887 — — CoRNisH, p. 309.
1895 — — Garstang, p. 228.
1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier,
p. 25.
1906 — — Norman et Scott, p 3.
1909 — — Clark, p. 289.
Il est à peu près admis aujourd'hui qu'il n'y a point de diffé-
rence spécifique entre/*, holsatus et P. m«rmorez/6'. Les légères
différences que se sont efforcés de mettre en relief les auteurs
ne trouvant point l'identilé assez prouvée, par exemple le plus
ou moins de largeur du dactyiopodite du 5* pereiopode, celles
144 C. SCBLKGEL
plus considérables — si tant est (|iie la coloration ait une valeur
spécifique notable — dans le système de coloratioD_, doivent-
elles être considérées comme tenant à des différences de vai'ié-
tés (IIkllkr) ou d'âse (Bell, Cornish). ou sont elles simplement
individuelles ? J'inclinerais pour cette dernière opinion.
En efiet, tous ceux que j'ai pu déterminer, d'après les dia-
gDoses de Bell, A.Milnk-Edwahds, etc., comme P. holsatiis, étaient
des Crabes pris en haute mer, où on les rencontre par b us nageant, ni de holsatus à
la côte. Il n'est pas impossible, par conséquent, que les difïe-
rences de coloration ne tiennent (|u'à un genre de vie diffé-
rent, auquel le jeune Crabe n'est pas prédestiné, mais cjui n'est
déterminé que par les circonstances dans lesquelles sa méga-
lope se trouve au moment de la dernière mue, selon qu'elle
tombe sur un fond de sable pour devenir fouisseuse, ou (ju'elle
est emportée en haute mer pour devenir nageuse. — Ce n'est
ici qu'une hypothèse, que je n'ai pu vérifier : j'espère en avoir
l'occasion par la suite, lorsque je pourrai étudier le dévelop-
pement de cette espèce.
Par ailleurs, j'ai cru constater que les divers caractères dis-
tinctifs de ces deux « espèces », bien peu nets, de l'aveu même
des auteurs qui les indicjuaient, étaient sujets à une variation
considérable, ce qui contribue à leui' ôter toute valeur. (Voir
une observation analogue de Coknish.)
De femelles ovigères, je n'en ai rencontrées que de P. holsaiiis
(juillet), lait qui, joint à la taille plus faible des P. inarmorcus^
pourrait apporter un argument à la thèse (pii xoudrait faii-e
de cette dernière forme le jeune P. hohotiis (Cohmsh).
Poritonis drpurator (Fennanl).
1777 ('(inrcr (Ic/iitrdtor var. Pknnant.
18M l'niiKiiux — Leach.
IS.Ti — /ilicalns Jl. Milne-Euwauks. 1, p. 442.
IS.'J;} — (Ifpunilor Bell, p. 101.
1WAKDS,l,p.U1,pl.Xlv'"%f.ll-12
1853 — — Bell, p. 90.
1861 — — A. MiLNE- Edwards, p. 398.
1863 — — Heller, p. 82, 313, pi. ii, fig. 11-13.
1881 — — Delage, p. 156.
1885 — — Carus, p. 516.
1885 — — Koëhler, p. 21, 50.
1894 a — — Ortmann, p. 69.
1895 — — Garstang, p. 228.
1897 — — pRuvoT, p. 584, iO
1906 — — Norman et Scott, p. 2.
1909 — - Clark, p. 289.
F. puber^ l'espèce la plus commune du g-enre, se présente
aux mômes niveaux que Carcinm mœnas, quoique ne remon-
tant jamais aussi haut. Il est plus spécialement cantonné sur les
fonds rocheux, caché sous les blocs déplaçables à la main, ou
dans les fissures et les grottes : c'est ainsi (ju'on le rencontre
en abondance, parmi les Fucus, les llimanthalia et môme
les Laminaires au Bistarz (lie Verte), à Duon, au Bizek, au
Beclem, et en général sur tous les îlot.s rocheux, de ce dernier
type, dans la baie de Morlaix. C'est de tous les Portunus le
plus mauvais nag-eur. Je ne l'ai jamais trouvé dans les pro-
duits de di-agage, ni même dans les tramails posés un peu
profondément. Par contre, sa voracité le fait prendre très sou-
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES IlRACnYOUUES DE ROSCOFF 147
vent dans les casiers mouillés par 10 à 15 mètres de fond, sur
fond de roche, un peu partout.
La période de reproduction s'étend de mars à juillet.
Portunus arcuatiis Leach
1815 Porttmus arcuatus Leach.
1834 — Rondelettii H. Milne-Edwards, 1, p. 444.
1853 — arcuatus Bell, p. 97.
1861 — — A. Milne-Edwards, p. 399.
1863 — — Heller, p. 88, 314, 323.
1885 — — Carus. p. 517.
1885 — — Kœhler, p. 21.
1894 a — — Ortmann, p. 71.
1895 — — Garstang, p. 228.
1897 — — Pruvot, p. iO.
1906 — — Norman et Scott, p. 3.
1909 — — Clark, p. 290.
Habitant des profondeurs peu considérables_, on le rencontre
à la grève, au plus bas de l'eau, ou à la senne, ou dans les
tramails posés près de la côte, toujours sur fond de sable. Ce
joli Crabe de couleur bleue ou vert-bleuâtre n'est pas très
commun dans les environs de Roscoff ou du moins ne l'est pas
partout : car je sais qu'en certains points de la côte E. de la
presqu'île de Roscoff, que je n'ai pu, malheureusement, dé-
couvrir, il se trouve en assez grande abondance,
Portunus corrugatus (Pennant)
1777 Cancer corrugatus Pennant.
1814 Portunus — Leach.
1834 — - H. MiLNE Edwards, I, p. 443.
1853 — — Bell. p. 94.
1861 — — A. Milne-Edwards, p. 401.
1863 — — Heller, p. 86, 314.
1881 — — Delage, p. 156.
1885 — — Carus, p. 516.
1885 — — Kqehler, p. 21.
1894a — — Ortmann, p. 70.
1897 — — Pruvot, p. iO.
1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvikr. p.25.
1906 — — Norman et Scott, p. 3.
1909 — — Clark, p. 290.
148
C. SCHLEGEL
P. cotTîigaïus u'eat pas très rare_, et c'est de tous 1rs Portuniis
roscovites celui dont l'extension verticale est la plus grande :
Il se trouve parfois à la iirève, sur les plages de sable grossier
ou de gravier (Beclein, Locquirec, Pont-du-Cerf), et aussi dans
les dragages les plus protonds (Dr. 45-51, par plus de
100 mètres), ainsi enfin qu'à des profondeurs intermédiaires^
par exemple dans le maerl (4-10 mètres). Cette dernière station,
ainsi que les giaviers littoraux avoisinants, jus(|ue vers
40 mètres de profondeur, semblent être cependant sou véiitable
habitat. Les échantillons du mserl acquièrent une belle colora-
tion rouge à maculatures bleues, vertes ou blanches, qui les
rendent difficiles à distinguer du fond.
Je n'ai point^ j)oui' ces deux dernières espèces, de renseigne-
ments quant aux dates de reproduction.
Famille des Atelecydidœ.
Genre Thia Leach
TJda polita Leach.
1814 Thia polita Leach.
1837 — — H. MiLNE Edwards, II, p. 144, pi. xiv bis.
fig. 14.
1853 — — Bkll, p. 36o.
1863 — — IIkllkr, p. 134, 315, pi. iv, fig. 7.
1881 — — Delagk, p. 150.
1885 — — Carus, p. 519.
18S5 ~ — K»:hli.:r. p. '21, 46.
1894 6— — Ortmainn, p. 430.
1897 — — PiujvoT, p'. 594, 10.
1909 — — Clark, p. 286.
Comme Corysles, Thia est un crabe fouisseur, mais dont
l'agilité est bifîii moindre. 11 est aussi bien plus rare. Il est vrai
qu'en raison de sa faible taille (;t de sa couleur grise, peu
voyante, il peut souvent, comme Ta fait remarquer Clark,
échapper aux recheiches. Mais je ne Tai personnellement,
quoi(pie le cherchant spécial, meut, découvert (pie l'arenient,
au banc de l'Ile de liaiz et d/ins l'Aher (sable à gros gr-ains).
L'échantillon de la collection du lalxu-aloire a été trouvé à
Roc'h Zu, à l'entrée du [)0i-t de lioscolf. Pkuvot le signale éga-
lement au Font-dn-Cerf. 'J'ons ces |)oinls corresi)ondenl à l'ho-
rizon moyen de la zone littorale.
Je n'ai jamais icnconti'é de femelles ovigères.
LKS CRUSTACÉS DÉCAPODKS ItlUCHYOUKES 1)K UOSCOFF 149
Genre Atelecyclus Leach.
AtelfCijchis se})temde7Uatns Leach.
1814 Atelecyclus septemdentatus Leach.
1837 — heterodon H. Milne-Edwards. II. p. 143.
1853 — — Bell, p. 153.
1863 — — Heller, p. 133, 315, 323.
1881 — - - Delage, p. 157.
1885 — — Carus, p. 519.
1894 — — A. MiLNE Edwards et Bouvier,
p. 36, pi. V, lig. 6-11.
1894 h — septe?ndentahi>i Ortmaînn, p. 422.
1897 b — heterodon. Gahstang, p. 396.
1897 — — Pruvot, p. 10.
1899 -- septeindentatus A. Mil.nl-Edwards et Bouvier,
p. 23.
1906 — — Norman et Scott, p. 2.
1909 — — Clark, p. 286.
A. septenidentalMS ne parait qn'accidentellemeut remonter
jusqu'à la région intercotidale (2 individus à Mean Matt, sous
Callot, dans les rochers, au niveau du haut des herbiers,
(14aoûtl9Il) : c'est un habitant des graviers et des sables lit-
toraux et côticrs, où habitent également les Raies, qui lui
donnent la chasse avec acharnement (Cf. les divers auteurs
anglais cités). Il est très rarement pris dans nos dragages,
et plus souvent dans les tramails ou les filets à Raies : le fait
d'échapper à la drague tient sans doute aux habitudes fouis-
seuses de ce Crabe, aussi développées, d'après Garstang
[1897 Cj, que celles de Corystes, ce que je n'ai pu par moi-
même vérifier. — Mais il est réellement assez rare, comme
d'ailleurs dans toute la Manche (A. Milne-Edwards et Bouvier
[1899]), et je m'étonne que Clark l'ait trouvé fréquent sur les
côtes de Cornouailles.
Époques de ponte : mai, juin. Les femelles sont plus rares
et plus petites que les mâles.
Famille des Cancridœ
Genre Cancer Linné.
Cancer pagurus (Linné).
1766 Cancer pagurus Linné.
150
C. SCHLEGKL
1853
Cancer
1863
—
1865
1881
Plati/carciniifi
1885
Cancer
1885
—
1894 b
—
1895
—
1897
Platycarcinns
1897
Cancer
1906
—
1909
—
1834 Platycarcinns pagnrus H. Milne-Edwards, I. p. 413,
pi. XVI, fig. 15.
— Bell, p. 59.
— Heller, p.62,313,323,
pl.ii,fi8-. 3.
— A. MiLNE- EDWARDS, p, 186.
— Delage, p. 156.
— Carus, p. 511.
— KoEnLER, p. 21, 50.
— Ortmann. p. 424.
— Garstang, p. 228.
— Pruvot, p. 584, 590.
— Pruvot, p. iO.
— jNorman et Scott, p. 4.
— Clark, p. 292.
C. pagnrus est le compagnon habituel de Porttmns puber,
remontant avec lui jusqu'à la zone des Fucus, et descendant
un peu plus bas (jue lui, jusqu'à 15 ou 20 mètres de fond,
profondeur à laquelle I'oh mouille ordinairement les casiers à
Homards, où il se prend en abondance. Il se tient habituelle-
ment à l'abri des blocs de roche roulés sur la grève, parfois
dans les fentes. Il est exceptionnel sur les fonds sableux ou
vaseux. Malgré sa grande force et ses pinces redoutables, c'est
le plus paresseux et le moins sauvage des Crabes. En tous cas
est-il facilement vaincu par les Poulpes qui en font une grande
consommation, et les amas de carapaces vides de Ca;«cer devant
les creux de roche habités par ces Molluscjues sont-ils caracté-
ristiques.
Il est difficile de lui attribuer une époque précise de repro-
duction et la difficulté de se procurer des femelles graînées en
est une cause. Mais je crois cependant, avec Clark, qu'elle
dure toute l'année.
Genre Pirimela Leach.
Pirimela denliculata (Montagu).
1808 Cancer dcrUicn'atus Montagu.
1818 Pirimela denticuiata Leach.
1834 — - II. Milne-Edwards, 1, p. 424.
18.53 — — Bkll, p. 72.
1.S63 — — IlELLEK,p.64, 313,323, pi. n,.fig. 4.
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOUIIES DE ROSCOFF 151
1865 Pirimela denticulata A. Milne-Edwards, p. 207.
1881 — — Delage, p. 156.
1885 — — Carus, p. 512.
1885 — — KoEHLEu, p. 21, 40, 50.
1894 6 — — Ortmann, p. 422.
1895 — — Garstang, p. 222.
1897 — — Pruvot, p. iO.
1906 Perimcln — Norman ei Scott, p. 4.
1909 Pirimela — Cj,ahk, p. 291.
Ce petit Crabe est un des plus rares de larégion.Je ne crois
pas qu'on Tait rencontré fortau-dessus ou au-dessousde la hau-
teur moyenne des marées, et jamais sur terrain sableux, ainsi
d'ailleurs que tous les Cancériens. lise trouve sous les blocs de
rochers ou dans les fentes, au niveau des Himanthalia, soit
parmi les Cystosires (lie Verte), soit dans les grottes (Duon,
Perharidy).
J'ai rencontré une femelle grainée en mai.
Famille des Xajithidse
Genre Pilumnus Leach.
Pilummis hirlellus (Linné)
1766 Cancer hirlellus Linné.
1814 Pilumims — Leach.
1834 — — H. Milne-Edwards, 1, p. 417.
1863 — — Heller, p. 72, 313, pi. ii, fig. 8.
1881 — — Delage, p. 156.
1885 — — Carus, p. 513.
1885 — — KûEHLER, p. 21, 50.
1894 — — ^ A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 38.
1894 h — — Ortmann, p. 440.
1895 — — Garstang, p. 228.
1897 — — Pruvot, p. 587, 10.
1906 — — Norman et Scott, p. 4.
1909 — — Clark, p, 291.
Très fréquent sur les fonds rocheux, il se rencontre dans la
région intercotidale, et descend jusque dans les graviers litto-
raux, par 40 mètres de fond. Mais sa station de beaucoup la
plus fréquentée est la partie supérieure de la zone des Lami-
naires: les bulbes de Saccorliiza bidbosa Lamx. en renferment
152 C. SCHLKGEL
très souvent un ou plusieurs échantillons, et c'est, de mai à
août, le meilleur endroit pour trouver des femelles graiuées.
Souvent leur couleur d'un brun fauve fait confondre coni[)lète-
ment les Pilumnns avec les souches d'Algues brunes (Lami-
naires, Alai'ia) parmi lesquelles elles se cachent.
Mais une autre station remarquable de ce Crabe est fournie
parles blocs d'IIermelles, qui bordent les plages de sable, au
pied des rochers. (3es Vers édiiient par l'amas de leurs tubes
des masses atteignant parfois deux mètres et plus de haut, et
c'est dans les ant'ractuosités de ces blocs que se rencontrent
les Pilumnns (Locquirec, Lodiuémeau). Ce niveau est le uiême
que celui des Laminaires sur fonds rocheux.
Genre Xantho Leach.
Xantho floridus (Montagu)
1813 Cance?' floridus Montagu.
1813 Xantho incisas Leach.
1813 — florida Leach.
1834 — floridus H, M ilne- Edwards, I, p. 394.
1853 — florida Bell, p. 51.
1863 — floridus IIiller, p. 67_, 313.
1881 — florida Delage, p. 156.
188a — — Cakus, p. 512.
1885 — — KoEHLER, p. 21, 40, 50.
1894 — floridus A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 33.
1894 6 — — Ortmann, p. 445.
1895 — — Garstang, p. 228.
1897 — florida I>ruvot, p 584, iO.
1898 — floridus Bouvier, p. 133 sqq.
1899 — - A. Mu.ne-Edwauds et Bouvier, p. 29 sqq.
pi. ui, f. 2; pi, IV, fig. 19-23.
1906 — — Norman et Scott, p. 4.
1909 — incisus Clark, p. 291.
X. floridus est un des Crabes très cotnmuns de lîoscofl". On
peut facilement, en une marée, en recueillir une quarantaine
devant le laboratoire môme, sur le banc de Bistarz, derrière
l'ile Verte. C'est sur toutes les parties rocheuses de la côte,
parmi les blocs déplaçables ù la main, d-puis la région des
Fucus justju'îl la partie supérieure de celle des Lamimiires,
qu'il se rencontre ordinairement : de telles stations existent
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES nUACHYOURES DE ROSCOPF 153
en particulier au Bistaiz, au Beclem, à Callot, à Duon, etc.
La couleur est habituellement brune chez les individus
âgés, les pinces restant toujours noires, mais elle varie dans
toutes les teintes du brun chez les jeunes, allant du jaune au
roui^e lie de vin. Parfois des maculatures blanches sur la cara-
pace imitent assez bien les cocjuilles de Spirorbes.
Les femelles se rencontrent portant leurs œufs d'avril à
juin.
Xantho rivulosiis Risso [hydrophiliis Herbst?)
178'2 Cancer hij drophilusl Heeibst.
1816 Xantho rivulosiis Risso,
1834 — — II. Milnk-Edwards, I, p. 394.
Bkll, p. 54.
Heller, p. 66, 313, 323.
Delage, p. 156.
Carus, p. 512.
Kœhler, p. 21, 40.
Or I MANN, p. 445.
Pruvot, p. iO.
BouviKR, p 133, sqq.
A. MiLNK- Edwards et Bouvier_, p. 29,
S(j([.. pi. m, fii^'. 1, pi. IV, fig-. 17-18.
Norman et Scott, p. 4.
— Clark, p. 291.
X. riviilosui partage entièrement les habitudes et les sta-
tions de X. fl ividus^ mais il est sensiblement moins fréquent :
en moyenne, une récolte de Xantho contient trois quarts de
floridus contre un de rivulofius.
Il a été signalé à Roscofl, malheureusement sans indication
de fréquence, par MM. Delage et Pruvot, ainsi que sur la côte
anglaise par Garstang, Norman et Scott. Cependant, Clark en
Cornouailles, Kœhler à Jersey Tout aussi trouvé moins fréquem-
ment que l'autre espèce.
Il peut y avoir une grande incertitude dans la détermination
de ces deux espèces, si l'on sen tient aux diagnoses de Bell
et de H. Milnk-Edwards, l'une et l'autre insuffisantes, et la
secoude mêuie fausse, car le caractère de cannelure des pattes
antérieures est essentiellement variable et d'ailleurs commun
aux deux espèces. Mais M. Bouvier a fait paraître en 1898 et de
nouveau en 1899, avec A. Milne-Edwarus, une diagnose com-
1853 —
rivulosa
1863 —
1 fifii
rivulosus
looJ —
1885 —
rivulosa
1885 —
rivulosus
1894 b -
—
1897 —
rivulosa
1898 —
rivulosus
1899 —
—
1906 -
hydrophil\
1909 —
—
154 C. Sr.HLKGKL
])\èie des Xant/io des mers d'Europe, contenant, outre ces deux es-
pèces, X. ^«6erc?//a^«5, que je n'ai jamais trouvé A Roscoff. Cette
diagnose fait appel surtout aux caractères tirés de la forme delà
carapace, de celle des méropodites des pattes mâchoires posté-
rieures, et de celle de la laciuie externe des pattes mâchoires
antérieures. Je reproduis ici ceux de ces caractères qui sont
immédiatement visibles à l'extérieur, en vue d'une détermina-
tiou rapide. Je cite M. Bouvier :
« Front assez fortement infléchi ; — méropodile dos pattes; ambulatoires armée
d'épines ou de dents sur son bord supérieur ; niéropodite des pattes mâchoires ex-
ternes sans saillie externe bien proéminente, le bord antérieur de l'article étant plus
Cdurl que sa longueur.. . Lobes et sillons de la carapace Uè< accentués; souvent des
anfractnosités sur la partie antérieure du test et sur le> jialles A', floridus.
Front [teu inlléchi ; — pâlies ambulatoires inermes : — méropodite des pattes
mâchoires externes à saillie externe très proéminente, le bord antérieur de l'article étant
plus long que sa longueur et que son bord postérieur. . . Lobes et sillons de la carapace
peu accentués ; pas d'aulracluosités sur le test ni sur les pattes. . . A', rivulosus. »
Il est d'ailleurs facile de confondre les jeunes des deux es-
pèces, surtout parce qu'ils portent sur leurs quatre dernières
paires de pattes des poils longs et touffus. C'est pourquoi le
caractère invoqué par Bkll, relatif au plus ou moins de pilo-
sité des pattes, n'est pas à retenir.
Famille des Pinnotherida^.
Genre Pinnoïhkres Latreille.
Piiinotheres piswn (Pennant).
1777 Cancer pisntn Pknnant.
1777 — miniitus Pennant.
1801 Pimiol/ierps pisum Latueu.li';.
1837 — — H. .\liLNi-Ki>wAui)s, 11, p. ;n.
1853 — — Beli,. p. 121.
1803 — — Heller, p. 1J7,314, pl.Hi, fig. 11-13.
1881 — — DELA.iE, p. 157.
1885 — — Carus, p. 520.
1885 — — Kœhler. p. 21.
18î)4 c — — OuTMANN, p. (399.
1887 — — PnuvoT, p. iO.
1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 38.
1900 — — NoR.MAN et Scott, p. -i.
1909 — — Clark, p. 285.
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES nRACHYOlJRES DE ROSCOFF 155
P. pisum, commensal habituel des Moules, dans la cavité
palléale, se trouve donc, comme et avec elles, sur la partie
exposée aux vagues du largue, de tous les rochers et ilôts
rocheux, à condition que le substratum soit solide, formé de
roche consistante, et non de blocs éboulés ou remaniés par la
mer (Joubin). Comme niveau bionomique, comme l'ont fait
reraari|uer M. Pruvot et l'auteur précédent, cette hauteur cor-
respond à la zone des Fucus que les Moules remplacent sur les
parties battues, là où ces Algues ne pourraient pas vivre. Les
meulières les plus développées des environs sont à la Méloine,
à Duon,au Béclem, au Bizek, à la pointe de l'ile de Sieck, etc.
Aux environs de Locquirec, le voisinage à faible distance de
rochers à Moules et de rochers à Fucus montre bien l'identité
de hauteur des deux niveaux. Plus bas, d'ailleurs, là oii les
Moules ne se rencontrent plus, P. pisum se trouve parfois dans
les Ca?'dium {C. eckinatum Linné), les Venus, les Huîtres.
Les femelles, avec leur cargaison d'œufs relativement gros
pour leur taille (ils sont plus gros que ceux de Carcinus, pour
des femelles d'au plus 1 cm. de long), se rencontrent de mai à
août.
Pinnotheres vcterum Bosc.
1829 Pinnotheres veterum Bosc.
1837 — — H, Milne-Edwards, II, p.32. pl.xix,
fig. 7-8.
1853 — — Bell, p. 126.
1863 — — Heller, p. 118, 315.
1881 — — ?Delage, p. 157.
1885 — — Carus, p. 520.
1897 — — Pruvot, p. iO.
1899 — — A.MiLNE-EDWARDsetBouviER,p.38.
1906 — — Norman et Scott, p. 5.
1909 — — Clark, p. 285.
Cette espèce est aussi assez commune. Mais, tandis que les
hôtes habituels que lui attribuent tous les auteurs sont les
Mollusques du genre Pinna, chose que je n'ai pu vérifier à
Roscoff, n'ayant pu obtenir de Pinnes vivantes, — je l'ai par
contre rencontrée fréquemment, dans la cavité branchiale de
l'Ascidie Ascidia mentula O.-F. MilU., qui vit sur les rochers
à Fucus, à Rimanthalia et aussi à Laminaires. — Ce commen-
Mém. Soc. Zool. de Fr., 19U. xxir-U
15() C. SCHLEGEL
salisme avec un Tiinicier, que je n'ai pas trouvé cité pfir un
seul auteur sinon M. Delage, qui signale un « Pinnotheres voisin de
veterwn. dans la tunique des Cyntkia » (1), est bien connu de
tous ceux qui ont tant soit peu fré(|ueulé les grèves de RoscofF,
où beaucoup à' Ascidia se trouvent contenir ce commensal.
Les femelles grainées se rencontrent habituellement de juin
à août.
Famille des Grapsidœ
Genre Pachygrapsus Stimpson.
Pachygrapsus marmorahis (Fabricius)
1787 Cancer mannoratiis Fabricius.
1837 Grapsus varius H. Milne-Edwards, II, p. 88.
1863 Pac/ujgrapsus marmoratus Uellv:i\, p. 111, 314, pi. m,
fig. 8-10.
1881 Grapsus varius Dklage, p. 157.
1885 Pachygrapsus marmoiatus Carus, p. 523.
1894 Leptograpsus — A. Milne-Edvvards et Bouvier,
p. 48.
1894c Pachygrapsus — Ortmann, p. 710.
1897 Grapsus varius Pruvot, p. 583 et iO.
1897 Pachygrapsus ma}'?noratus Prvvot, p. iO.
1899 — — A. Milnk-Edwards ET Bouvier,
p. 37.
Ce Crabe si commun dans le golfe de Gascogne et la Médi-
terranée est par contre fort rare à Roscoll. On le rencontre
au-dessus du niveau supérieur des marées, parmi les rochers
kChlhamalwi et à Pe/tT^2«, àTisaoson (échantillon de la collec-
tion du lal)orat,oii-e), à Perharidy. Ce serait le seul Crabe
habitant normalement la zone sublerrcslre. Mais il serait très
possible qu'il ne soil pas indigène, ni môme importé par des
moyens naturels, mais que qudipies individus se soient trou-
vés de temps en temps rapportés par (pielcprun des bateaux
viviers qui vont chercher la Langousl(i sur les côtes du Maroc
et du Portugal, pour le compte d'un industriel du pays.
Je n'ai pas de renseignements sur les dates de reproduc-
tion.
il) V. GouRRKT (p. 15 sqq.) cite bien un Pinnotheres parasite dVi. men/i/la, dont
il reiiiurquo que la l'''-' zoé ressemble de tous points à celle d'un P. veterinii vimiu
d'une Vinna Iruncuta, mais il y voit un^ nouvelle espèce, qu'il ne décrit (finileurs
pas : dans ces conditions, nous ne pouvons savoir s'il a poussé assez loin la coin-
parni'inn entre les adultes, ce qui aurait été très intéressant.
LKS CRUSTACÉS DÉCAPODES nRACFlYuURKS DE ROSCOFF \'M
Sur-Famille 2. — Oxi/rlujncha
Famille des Macropodidœ
Genre Inacbus Fabricius
Iiiachus donjnchm Leach
1814 Inachus donjnchns Lkach.
1834 — — II. Milne-Edwards, I, p. 288.
1853 — — Bell, p. 16.
1863 — — IIeller, p. 34, 312.
1881 — — Delage, p. 156.
1885 — — Carus, p. 505.
1885 — — Kœhler, p. 20, 50.
1894 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 6.
1897 — — Pruvot, p. 596, iO.
1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 45.
1906 — — Norman et Scott, p. 7.
1909 — — Clahk, p. 295.
Inachus dorsettensis (Penaant)
1777 Cancer dorsettensis Pennant.
1798 Inachus scorpio Fabricius.
1834 — — H. Milne-Edwards, I, p. 288.
1853 — dorsettensis Bell, p. 13.
1863 — scorpio Heller, p. 31,312,323, pi. i, %. 7-11.
1881 — dorsettensis Delage, p. 156.
1885 — scorpio Carus, p. 504.
1885 — dorsettensis Kœhler, p. 20.
1894 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 6.
1894 « — — Ortmann, [). 37.
1897 — — Pruvot, p. 596, iO.
1897 — scorpio Pruvot, p. iO.
1899 — dorsettensis A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 45.
1906 — — Norman et Scott, p. 7.
1909 — — Clark, p. 294.
Je ne saurais séparer l'un de l'autre ces deux Crabes qui
partagent si complètement les mêmes mœurs et les mémeiç
habitats. La profondeur à laquelle ils se rencontrent est déjà
grande : à partir de 30 mètres, la drague ou les fauberts
manquent rarement d'en capturer. Les fonds où ils se rencon-
trent habituellement sont les « graviers à Bryozoaires » (Pru-
158 C. SCULEGEL
vot) de la zone littorale^ et les graviers à Polycavpa, plus
profonds. Leur présence sur les fonds de sable pur se voit
aussi, mais sur les fonds de roche pure elle est des plus rares :
j'ai cependant trouvé /. dorsettensis parmi les Laminaires.
Mais, au point de vue de la fréquence, il faut remarquer
{[ue 1. doryiichus est sensiblement plus commun quY. dorset-
lenais, et surtout à partir d'une certaine profondeur : c'est
peut-être à cause de cette circonstance qu'H. Mllne-Edwards
déclarait « inconnue » la femelle de donjnchus, qui est telle-
ment abondante dans les produits de dragage, en été. Cepen-
dant le fait inverse est signalé sur la côte de Devonshire et de
Cornouailles par Norman et Scott et Clark : pour eux, /. do?'-
settensis est plus abondant.
Dans l'une et l'autre espèce, la femelle porte ses œufs pen-
dant tout Tété et la période d'éclosion des larves semble se
prolonger jusqu'en septembre.
Inachus leptochirus Leach.
1S15 Inachiis leptochirus Leach.
1834 — lepto)'////7ichus (cyTO/r?), H.Milne-Edwards, I, 289.
18'')3 — leptochi?ms Bell, p. 18.
1863 — — Heller, p. 32, 312.
18S5 — — Carus, p. 504.
1885 — — Kœhler, p. 20.
1894 — — A. MiLNE-EDWAunset Bouvier, p.7.
1899 -- — A.MiLNE-EDWARDsetBouviEH, p, 45.
1906 — — Norman et Scott, p. 7.
1909 — — Clark, p. 295.
/. leptochirus est beaucoup plus rare que les précédents, et
ne semble jamais remonter plus haut que la limite supérieure
de la région côtière (50™ environ). Sur 5 échantillons qu'il
m'a été donné d'observer, 4 étaient des mâles de belle taille,
portant la callosité calcaire sternale caractéristique de l'espèce.
Le cinquième était une femelle malheureusement sans œufs,
de sorte que je n'ai nul renseignement sur l'époque de la
ponte.
Cet Inachus habite les fonds de graviers habituels de la
Manche.
Il se distingue aisément des deux précédents (indépendam-
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DE ROSCOFF 159
ment du caractère des mâles cité précédemment). Voici un
tableau des caractères de ces trois espèces :
5 tubercules sur la région gastrique. Fissure lostiale en forme de V ouvert :
/. dorsettensis.
Fissure rostrale à bonis très rapprochés presque con-
i ligus : /. dory)ichns.
3 tubercules gastriques Fissure rostrale à borùs éloignés, ^urtout eu avant, en
/ forme d'Y. Faites d'assez grande taille par rapport
aux précédents : /. leplochirus.
Genre Macropodia Leacli.
Le nom S'énérique de Stenorhynchiis fut introduit en d818
par Lamarck, pour rebaptiser le genre Macropodia Leach i814
ci-devant Macropus Latreille 1801. Le nom de Macropiis
était évidemment incorrect, puisque déjà appliqué à un Mar.
supial. Mais le nom de Macropodia était parfaitement valable,
n'ayant pas encore été donné, et tout au plus ressemblait-il
au nom plus ancien de Macropoda. La création du genre
Stenorhijiichits pour le substituer à un genre dûment délimité,
décrit et pourvu d'un nom correct, était au moins inutile, et
c'est pourquoi je suis d'avis de rendre, avec Norman et Scott,
Cal.man, Clark, à ce genre le nom auquel il a droit par rai-
son de priorité.
Macropodia rostrata (Linné).
1761 Cancer rosiratiis, Linné.
1814 Macropodia pJialangium Leach.
iSM Stenorhynchus — H. Milne-Edwards,1, p. 279.
1853 — — Bell, p. 2.
1863 — — Heller, p. 25, 312, 323.
1881 — — Delage, p. 156.
1885 — — Carl's, p. 503.
1885 — — Kœhler, p. 20, 50.
1894 a — rostraim Ortmann, p. 32.
1895 — phalaugium Garstang, p. 228.
1897 — — Prlvot, p. 596, 10.
1899 — rostraius A. Milne-Edvvards et Bou-
vier, p. 48, 49.
1906 Macropodia rostrata Norman et Scott, p. 7.
1909 — rosir atiis Clark, p. 295.
M. rostrata est de tous les Macropodidés celui qui remonte
le plus haut, puisqu'on le rencontre parfois à la grève. Elle ne
160 C, SCHLEGEL
semble pas habiter particulièrement tel ou tel fond. Dans la
zone de balancement des marées, on la rencontre en des
stations bien différentes : dans les « trous de Vieille » des
herbiers sableux, notamment de l'herbier de Roscoff, devant le
laboratoire, — sous les i-ochers surplombants de Perharidy —
dans les grottes à Sh/eiopsis et à Corynactis de Duon et d'Es-
tellen-bihan, — parmi le byssus des Moules de Duon et du
Beclem, — dans les rochers à Roc'h Velen, à Callot, etc. C'est
aussi le Crabe le plus commun des drag-ages faits à médiocre
profondeur, sur fonds de gravier, de roches à Laminaires, de
mœrl. A partir d'une profondeur de 50 m., elle semble se faire
beaucoup plus rare.
Les femelles graiiiées se rencontrent très fréquemment dès
le mois de mars, et surtout en juillet et août. Après cette date,
elles disparaissent rapidement.
Macropodia longirostris (Fabricius).
1798 [nach?(f; lonqirostris Fabricius.
1814 Macropodia temnrostr is Leacîi.
1834 Stenorhynclihs longirostris H. Milne-Edwards, 1, p. 280,
pi. XIV bis^ fig. 3.
1853 — tPiiuirostris Bell, p. 6.
1863 — longirostris IIeller, p. 23, 312, pi. i,
%• 1, 2.
1885 — — Cakus, p. 503.
1885 — tenuirostris K(*:hler, |). 20.
1894 — longirostris A. Milne Edwards et Bouvier,
p. 4.
1894 a — — Ortmann, p. 33.
1895 — tenuirostris Garstang, p. 228.
1897 — longirostris Pruvot, p. iO.
1899 — — A. MiLNE-EnwARi>s et Bouvier,
p. 48, 49.
1906 Macropodia — Norman et Scott, p. 7.
1909 — — Clark, p. 296.
Cctlfi espèce est rare et provient toujours des plus grandes
profondeurs où ait dragué le laboratoire (80 A 100 mètres),
i-llle a toujours été rencontrée sur les graviers A Poh/carpaelà
cofjuilles brisées qui constituent le fond de la grande dépres-
sion connue des pécheurs sous le nom de « trou aux Raies
LES CRUSTACES DÉCAPODES BRACHYOURES DE ROSCOFF 161
crises », qui occupe toute la partie profonde de la Manche, au
N.-N.-O. de l'île de Batz.
Signalons ce fait que, sur la côte cornouaillaise, Clark la
signale comme très commune.
Le petit nombre d'échantillons que j'ai pu avoir ne m'a pas
permis de noter, de façon précise, les extrêmes de la période
de reproduction (août?).
Macropodia œgyptia H. Milne-Edwards.
1834 Steiiorhytichits œgyptius H. Milnf-Edwards, I, 280.
1863 — — Helllr, p. 26, 312, 324.
4883 — — Carus, p. 303.
1883 — œgyptîis Kœhler, p. 20.
1895 — egyptius Garstang, p. 222.
1897 — œgyptius Pruvot, p. iO.
1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier,
p. 48.
1906 Macropodia œgypiia Norman et Scott, p. 7.
1909 — egyptia Clahk, p. 296.
M. spgyptia, encore pltis rare que la précédente^ habite les
mêmes fonds. Je n'ai jamais eu de femelle grainée.
La division du genre Macropodia [Stenorliynchus) en six
espèces est, à l'heure actuelle, contestée, et il est probable
(A. MiLNE- Edwards et Bouvikr, 1899, p. 48) qu'il faudra reve-
nir à deux espèces à compiéhension plus large, dont les types
seraient M . rostrata (Linné) et M . {Stenorhynchus) macrocheles
A . M.-Edw. et Bouv. , dont les autres ne seraient que des variétés.
Les trois espèces que nous trouvons à RoscofF appartiennent
toutes au groupe derostrata. Même si œgyptia et longirostris ne
doivent pas être considérées comme spécifiquement distinctes,
il m'a semblé néanmoins que les échantillons que j'ai eus
entre les mains étaient nettement distinguables. Voici par quels
caractères on peut rapidement et avec suffisamment de certi-
tude les déterminer.
Rostre n'atteignant pas l'extrémité des pédoncules anlennaires, et droit :
M. rostrata.
Rostre atteignant presque rextréniilé des pédoncules antennaires, et recourbé vers
le bas M . segyplia ( 1 ) .
(1) D'accord avec Clark, j'estime que le caractère distinctif donné par Garstang
(1895, p. 222), qui signale cette espèce comme commune autour de Plymouth,
« its sU'ipes of reddish-brown pigment », est notoirement insuffisant.
162 C. SCHLEGKL
Roslre dt'passant de beaucoup les pédoncules antennaires, et recourbé vers le haut,
surtout chez le mâle : M. longiroslris.
Il arrive souvent que les débutants aient ([uelque difficulté
à distinguer l'un de l'autre les deux genres Inachus et Macro-
podia. Un caractère bien net et qui ne trompe pas est celui de
la mobilité des pédoncules oculaires rétractiles tVInac/ms, et
de l'immobilité presque absolue de ceux de Macropodia.
Genre Ach.cus Leach.
Achœiis Cranchi Leach.
1821 Achœus Cranchii Leach.
1834 — — H. Milne-Edwards, I, p. 281.
1853|,:; — — Bell, p. 10.
1863 — — IIellek, p. 27.
1885 — — Carus, p. 504.
1885 — — Kqehlkr, p. 20.
1897 — — Pruvot. p. iO.
1906 — — Norman et Scott, p. 7.
1909 — Cvanchi Clark, p. 295.
Fort rare aussi, cette espèce m'a fourni trop peu d'échantil-
lons recueillis soit àdes niveaux assez élevés, dans l'herbier de
RoscofF (collection du laboratoire; voir aussi Pruvot), soit A des
profondeurs diverses et déjà grandes, sur des fonds de graviers,
dans des dragages, pour que j'aie pu avec précision déterminer
son habitat réel. J'inclinerais cependant à la croire plutôt ha-
bitant de profondeurs déjà considérables et cantonnée dans les
graviers littoraux et côtiers.
r Les femelles portent un nombre relativement petit de gros
œufs, et se trouvent surtout dans cet état pendant le mois de
juillet.
Famille des Pisidas.
(•enre Pisa Leach.
Pisa biaciileata (Montagu).
1815 Cancer biaculeatas Montagu.
\HVÔ'[ Pisa Gibbsii Leach.
IS.'îi " — — H. Milne-Edwards, I, p. 307.
1853 — — Bell, p. 27. ,
1863 — — IIeller, p. 41, 312.
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DE ROSCOFF 163
1881
Pisa
Gibbni
Delage, p. 156.
J885
—
—
Carus, p. 507, 508.
1885
—
Gibsii
Kœhler, p. 20, 50.
1894 a
—
Gibsi
OrtiMann, p. 54.
1897
—
Gibsii
Pruvot, p. iO.
1899
—
Gibbsi
A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 42
1906
—
biacideata
NoRMAiNN et Scott, p. 6.
1909
~-
—
Clark, p. 294.
Le Dom de biacideata a la priorité sur celai de Gibbsi : à
vrai dire, l'intervalle entre les deux dates est faible, puisque
dans le même recueil {Tr. Linn. Soc. London, XI, 1815), la
description de Montagu est à la page 2, celle de Leach à la
page 327. Cela n'en constitue pas moins pour 6zac?^/eaifa un droit
qu'il faut observer.
P. biacideata ne semble guère quitter les limites de la région
côtière. Je n'en ai vu qu'un échantillon provenant de moins de
25 mètres de fond (c'est celui de la coUe^ction du laboratoire,
dét. Marty, porté au catalogue avec l'indication peu précise:
« Herbier »), mais dès une trentaine de mètres, dans les gra-
viers, elle devient abondante. Elle est toujours recouverte
d'Ascidies ou d'Epongés, qui contribuent, avec son épaisse
fourrure de poils bruns serrés et drus, à masquer la forme de
sa carapace. Elle atteint une taille assez considérable dans les
profondeurs.
Très délicate, elle meurt très rapidement une fois pochée, et
même transportée avec soin des lieux de pêche à Taquarium,
elle ne survit pas en bac.
La femelle porte ses œufs en août et septembre ; le dévelop-
pement des larves doit avoir lieu très tard dans la saison.
Pisa tetraodon (Pennaut).
1777 Cancer tetraodon Pendant.
1815 Pisa — Lea(.h.
1834 — — H.MlLNE-EDWARDS,I,p.305,pl.IIY^'*fig.l.
1853 - — Bell, p. 22.
1863 -- — Heller, p. 44, 312, pi. i, fig. 15.
1881 — — Delage, p. 156.
1885 — — Cakus, p. 508.
1885 — — Kœhler, p. 20, 50.
1894a — — Ortmann, p. 53.
1(54 C. SCBLEGEL
1897 Pisa letraodon Prlvot, p. 587, iO.
.|^ç)9 — _ A. Milne-Edwardï. et Bouvikr, p. 42.
1900 — — Norman et Scott^ p. 6.
1909Z?/ai-^?<5(1) - Clark, p. 294.
Au contraire du précédent, ce Crabe occupe une place assez
élevée dans Téchelle des niveaux : sa station typique est dans
le chevelu tVHimanthalia^ qui forme au-dessus des roches à
Laminaires un revêtement protecteur à la roche à la hauteur
des basses mers moyennes. Cela est un fait général vérifié par
Bkll de l'autre côté de la Manche. Au même niveau, les trous
d'herbiers où poussent les Cystosires, qui ne viennent jamais
à sec, en contiennent aussi très souvent. Enfin, M. I^rvvot le
signale dans les grottes de Perharidy et de Rec'hier Douu,
toujours à la même hauteur. Je ne l'ai jamais rencontré plus
haut ni plus bas : je signale ce fait de cantonnement dans un
intervalle de hauteur très restreint comme très particulier.
J'ai vu souvent les travailleurs du laboratoire très embar-
l'assés pour reconnaître les deux espèces de Pisa. La distinc-
tion est pourtant facile à faire dans la pratique : les quatre
pointemenls latéro-antérieurs de la carapace de P. letraodon
sont un caractère assez saillant, et, s'il arrive qu'ils soient
masqués par l'accumulation des Eponges, par exemple, la
facilité avec laquelle celles-ci s'enlèvent en grattant avec un
scalpel tranche bien avec la peine que l'on a par le même
procédé à débarrasser P. iiaculeala de son épaisse toison.
Genre H vas Leach.
Hyas coarctatns Leach.
181.') IJyas cuurclatus Leacfi.
18:M — coarctala H. Milne-ICuwards, I, p. 312.
I «;•).•} _ _ liKLL, p. 35.
I8()3 — — Ueller, p. 313.
1S8I — coarclalas Delage, p. 156.
1885 — — K(ii:iii.i:k, p. 20.
1891 — — A. Milne-Edwauds et Bouvikr, p. 19.
1894 et — — Ortmann, p. 49.
1897 — — pRuvoT. p. iO.
(i) Dlnflus (!st lin nom fjéiiériqiie créé j);ir Lkach en 1814 pour P. tel'aodon,
et jamais réemi)loyé, puisque lui-même y renonça en 1815, et rendit ce (Jrabe au
genre Pua. 11 me semble ilunc que Cl.mik a tort de vouloir en user.
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACBYOUIltS DK ROSCOFF 165
1899 Hyas coarctalus A. Milne-Edwards et Bouvier, p, 42.
1906 — — Norman et Scott, p. 6.
1909 — — Clark, p. 293.
H. coarctatus est peut-être parmi les Crabes de di-agages un
des plus caractéristiques comme cantonnement. Certainement
ne remonte-t-il pas plus haut que 30" de fond, et le nombre
d'adultes de taille un peu considérable que Ton peut rencon-
trer diminue rapidement à mesure que la profondeur croit, en
même temps que le nombre des immatures aug-meute et devient
très considérable sur les fonds dépassant 70 ou 80 mètres.
Mais, d'une façon générale, c'est dans toute la Manche, et de
plus eu plus, quand on remonte vers le nord, le Crabe le plus
commun aux fortes profondeurs.
Cependant, un individu a été rencontré en 1911 sur la plage
de Locquirec, dans le sable au plus bas de l'eau, à la marée
d'équiuoxe : mais je crois cette trouvaille toute accidentelle.
Les femelles grainées se trouvent tout l'été (mai-août).
Famille des Maïidœ.
Genre Maïa Latreille.
Le nom générique de Mamaïa Stebbing que certains auteurs
voudraient substituer à Maïa Latreille, sous prétexte que le
nom de Maja aurait été, avant 1801, donné à un Oiseau, n'est
pas justifié, à mon sens, puisque, chez les Oiseaux, le nom de
Maja n'a pas de valeur générique, étant antérieur à la nomen-
clature linnéeune, et n'a pas été conservé.
Maïa sqiiinado (Herbst).
1782 Cancer squinado Hkrbst.
1801 Maïa — Latreille.
1834 — — H. Milne-Edwarus, I, p. 327, pi. ni,
%. 1-14.
1853 — — Bell, p. 39.
1863 — — Heller, p. 49, 313, pi. \, fig. 17-24.
1881 — — Delage, p. 156.
1S85 — — Carus, p. 507.
1894n Maja — Ortmann, p. 50.
1897 Maïa — Pruvot, p. 598, 10.
1906 Mamaïa — INorman et Scott, p. 6,
1909 — — Clark, p. 294.
1911 Maïa — Schlegel, p. 480 sqq.
166 C. SCHLEGEL
Maïa sqtdnado subit des migrations dans \o. sens vertical,
qui l'amènent, aux mois de mai et juin, ;\ quitter les profon-
deurs, pour remonter assez haut dans la région intercotidale :
à cette époque, Ton rencontre eu abondance les Maïa sur les
herbiers sableux (devant Roscoff, par exemple, au Bistarz, à
Tîle Verte, Roc'h zu, Carrée ar gwiu) et même vaseux (estuaire
de la Penzé, sur la rive de Callot et sur celle de Pempoull).
Cette ascension coïncide probablement avec l'époque du frai.
En d'autres temps, elles occupent les fonds de graviers ou de
sable peu profonds, jusque vers 30 mètres_, auprès des roches
contre les(juelles elles s'appuient. C'est pourquoi les pêcheurs
au tramail qui tendent leurs filets auprès des roches accores,
telles que les Gaughou, la basse d'Astan, le Menk, Tile de
Sieck (tous endroits exposés à de forts courants assurant la
propreté du fond, indispensable aux Maïa^ comme d'ailleurs ;\
tous les Oxyrhynques), en pèchent presque à coup sûr.
Les Maïa se rencontrent aussi à des profondeurs plus
grandes, mais ce sont des individus de très petite taille. La
plus petite Maïa que j'ai eue par dragage provenait d'un fond
d'une cinquantaine de mètres^ et mesurait 14 millimètres de
longueur (de l'extrémité du rostre à celle postérieure de la
carapace) et 10 millimètres de largeur. Elle présentait déjà
les caractères extérieurs (orifices, abdomen) d'une femelle.
La période de ponte s'étend de mai à août, et les dernières
éclosions utiles ne semblent pas avoir lieu plus tard que le
début de septembre, car le développement semble dépendre
de très près de la température.
J'ai, par ailleurs, décrit sommairement l'histoire larvaire de
cette espèce, dont j'ai réussi l'élevage en juillet 1911 à Ros-
coff. Je signalerai seulement la rapidité de ce développement :
la femelle garde ses œufs sous l'abdomen de six à sept
semaines ; à partir de l'éclosion, seize ou dix-sept jours suf-
fisent à la larve, ayant paicouru un pseudo-stade Protozoé,
deux stades Zoé et un stade Mégalope, pour acquérir la forme
parfaite, aux caractères sexuels près.
Genre Eueiynomk Leach.
Eiinpioîno aspera (Penuant).
1777 Cancer aspcr Pknna.nt.
1815 Enrynome aapera Leach.
18:!1 — _ IT..Mii,NK.EDWAU!)s,I,p. 35i,pl.xv,ng.l8.
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURES DE ROSCOFE 167
1853 Eurynome aspera Bell, p. 46.
1863 — — IlELLER,p. 54, 313,323, pi. ii, fig-. 11.
1881 — — Delage, p 156.
1883 — — Carus, p. 509.
1885 — — Kœhler, p. 21.
1894 — — A. MiLNE Edwards et Bouvier, p. 15.
1894a — — Ortmaniv^ p. 57.
1895 — — Garstang, p. 228.
1897 — — Pruvot, p. 590, iO.
1899 — — A. Milne-Edwards et Bouvier, p. 41.
1906 — — Norman et Scott, p. 6.
1909 — — Clark, p. 292.
Je ne crois pas qu'elle ait jamais été trouvée à la grève. Par
contre, elle devient commune dès la profondeur de 30 mètres,
et surtout dans les dragages faits à la profondeur de 50 mètres
environ. Elle ne semble pas quitter les fonds de graviers à
Pohjcarpa et à Bryozoaires, ou les sables avoisinants.
Elle n'est pas, d'après Clark, très commune en Cornouaille,
et Norman et Scott Tindiquent comme habitant les eaux pro-
fondes, sans coefficient de fréquence. A. Milne-Edwards et
Bouvier la déclarent aussi rare dans la Manche.
Les femelles sont grainées de la fin du printemps à la fin
d'août.
III. — DISCUSSION DES RÉSULTATS
ET CONCLUSIONS
Si l'on jette maintenant un regard d'ensemble sur la liste
précédente, on arrivera aux conclusions suivantes.
1. — Fréquence.
A ce point de vue, les 35 espèces citées peuvent se classer
ainsi qu'il suit :
2 sont d'une rareté telle, h Roscolf et dans toute la Manche
en général, que leur présence peut être vraisemblablement con-
sidérée comme accidentelle : ce sont Dromia viilgaris H. Milne-
Edwards et Pac/ujgrapsiis 7nar77ioratiis (Fabricius) ;
4 sont très rares, savoir : Vorlumnus /a^epe>s (Pennant), Thia
polita Leach, Inachns leptochirus Leach, Macropodia œgyptia
H. Milne-Edwards ;
2 sont rares : Pirimela denticulata (Montagu), Achœus Cra?ichi
Leach ; i^»^,^ ,j
168 C. SCHLEGEL
8 assez rares : Cori/sles cassivc/aïaïus (Pennant), Portimits
holsntas (1) Fabricius, P. arcitatus Leach, P. cmrugatii^ (Pen-
nant), Atelecyclus septenidentatiis Leach, Inachus dorsettensis
(Pennant), Macropodia longirostris (Fabricius), Pisa telraodon
(Pennant) ;
15 sont communes : Ebaliatubfrosa (Pennant), E. timipfacta
(Montagu), E. Cranchi Leach, Porliams depiirator (Peunaut),
P.pusUlus Le-dch, Pilinnfius kirtclim (Linné), Xantho rividosus
Risso, Pbinotheres pisiim (Pennant), P. veterum Hosc_, Inachiia
do r 1/ ne htcs Le nch, Macropodia f^osfrata {L\m\é), Pisa hiaculeata
(Moutagu), Hijas coarctatiis Leach, Maïa sqiiinado (lierbst),
Eiirynome aspera (Pennant).
4 enfin sont très communes : Carciîiiis mœnas (Pennant),
Portuntis puljpv (Linné), Cancer j)agnriis (Linné), Xantho flo-
ridiis (Moutagu) (2).
2. — Répartition verticale et habitats.
En ce qui concerne cette question, je ne puis tout d'abord
que confirmer, dans la grande majorité des cas, les indications
données par M. Pruvot, que j^ai pu cependant sur cer-
tains points étendre et compléter, surtout en ce qui concerne
les espèces habitant une certaine profondeur : cela tient eu
particulier aux plus grandes commodités que j'ai eues, du fait
du perfectionnement de l'outillage de dragage et de faugmen-
tation du rayon d'investigations du laboratoire, par l'emploi
des b^iteaux à fort tonnage et à moteur.
On a vu, chemin faisant, pour cliaqiu' espèce, soit (ju'elle
appartienne aux listes publiées par MM. Dklagk et PRUVOT,soit
qu'elle soit nouvelle pour la fauiu;, les habitats que fai {!ru
pouvoir leur assigner. Je résume et groupe ces renseiguenieuts
dans le tableau suivant, dont j'euq)ninte le cadre et les nota-
tions au tableau général (comparatif de la Manche et du goll'e
du Lion, mis en appendice à son travail par M. Pruvot.
Je rappelle ici le sens des abréviations :
R =l^oc.he I I^t)=Hoche couverte ii7yi'*(iiplH que du nombre absolu des échantilhuis, on siérait exposé, pur
exemple, à considérer Mictopndia roslratn comni irès rare, — quoique la drague
en ramène au moins une à chaque coup, — parce qu'on en voit à j)eine une cen-
taine par an, alurs ([ue Carcinus mxnas se; rencontre par milliers.
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOURKS DE ROSCOFF
169
Rg -Rochers surplombants, grottes
Gy-= iJiVRtles à Cystosires
S =r Sable ries plages suiierieures
S' = Sable des plages inférieures
H = Herbiers sableux
Hv = Herbiers va'^eux
Sg= Sables et g^avier^ littoraux
Gr= Graviers
M = Mœrl
V =Vasedesportsetdesestuaire8
Se = Sables côtiers
Ces notations, en romaine, sont celles portées au tableau de
M. Pruvot.
Placées entre parenthèses, elles signifient que je ne les ai
point pu vérifier par moi-même.
Eu italiques, elles représentent les stations que j'ai cru,
d'après mes observations, devoir ajoutera ce tableau.
Droiniacpa
Oxystomala
Brachygaatha
Dromia vulgaris
Ebalia tuberosa
E. lame fada
E. Crancfii
Corystes caf.\ivelau7uis. . .
C'ircinus msenus
Porlurnnus lulipes
Portunus hulsatus
H. depiirutor
/'. pusilliis
P. puber
P. avfuatu/t
P. corrugatus
Tkia polita
Atelecijchis septemdtnta-
tus
Cancer pagurus
Pirimela deiiliciilata. . .
Pilumnus hivlellus
Xa-uLlto lloridus
X. rivulosns
Piiiuoltieies pisurn
P. veterum. . . .
Paihygrapsus marmora-
lus
Inachus dorynchus
/. dnrsettnisis . . . .
I . leptochirus
Macropodia rastfata. . . . .
M. longirostvis. .
M. xqyplia
Achxiis Cranchi
Pi'^a biaculeala
P. teti-aodon • . . •
Ihjas coarctali'S
Maia squinado
Eurynome aspera
RKGION LITTOHALE
P..
ZONE LITTORALE
Horizons
Su p.
m.s.v.
S ?
Rf.
S.
Rf.
Rf.
Rf
(Rf.) R.
Bf.
Rf.
Moy.
S'?
Rh. S'
HUM Ho.
S'
S'
S'
S'. H.
S'
H. S'
Rh.
Rh RgCy
Rh.hg.
lili.
Rh.mv.)
S'(').R(').
Rh.Rg.
%. Cy.
(R).
Rh.Rg.Cy
nv(3) H.
Infér.
S 7?
Sg. .1/.
Sg. M.
Sg. M.
Sg. Gr.
Sg. Gr.
RI.
Sg.
Sg.Gr.M.
Sg. Gr.
RI.
Rl.Ss-Gr
RC').
RI.
(Rl.)Gr.
RI.
RI. Gr.
Gr.
Ri. Sg.
Sg. Gr.
O r-
Sc"!
Gr.
Gr.
Gr.
Gr. Se.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr.
Gr. Ci
Gr.
lit haute mer
Id.
(1)Dans Car-
dium échi-
nât um.
(2) Dans Ot
irea edulis
(3) Temporai
ri'meul.
(4) Jeunes,
170 C. SCHLEGEL
DVine façon g-énérale, nous pouvons observer que, les Dro-
uiies mises à part, comme n'intéressant la faune qu'accessoi-
rement, les Oxystomes et les Oxyrhynques s opposent à la masse
des Brachi/rhynqufts, pour caractrrisp)' plus particulièrejnent les
niveaux déjà profonds. Mais il n'est pas de règle sans excep-
tions : d'une part, Macropodia roslrata. Mata squinado, Pisa
tetraodon peuvent se trouver assez haut dans la région inter-
cotidale ; d'autre part, Portunus corruyatus, P. pusillus,
Corystes cassivelaunus et Atelecycliis septetndentatus descendent
très bas, et même le second et le dernier sont tout à fait ca-
ractéristiques des fortes profondeurs.
Mais quoique ainsi déjà limitée_, la dispersion verticale de
chaque espèce se fait sur une hauteur déjà trop grande pour
qu'elle puisse caractériser à elle seule un des horizons res-
treints que nous envisageons. Cinq exceptions seulement sont
à signaler : Portwnnus latipes, Portunus holsatus , Pirimela
deyiticulata, Thia polita, Pisa tetraodon. Or, remarquons que
les quatre premières de ces espèces sont toutes plutôt rares, et
sont par là sans valeur pour caractériser tel ou tel niveau, car
il est naturel d'avoir recours, en ce cas, à des espèces com-
munes, que Ton ne peut pas ne pas rencontrer, afin de dimi-
nuer autant que possible les chances d'erreur. Pisa tetraodon^
légèrement moins rare, est un meilleur témoin, car elle est
localisée en des points tels que des cuvettes à Cystosires ou
des grottes qui ne passent Jamais inaperçues et sont toujours
explorées avec soin par les chercheurs.
En ce qui concerne les espèces cantonnées dans le bas de la
zone littorale et dans la région côtière, il est prestjue inutile de
faire remarquer que, malgré leur grande extension verticale, de
80 mètres environ (hauteur considérable pour la Manche), elles
ne sauraient caractériser qu'un seid genre de fond, les graviers
c6tiers de la Manche, puiscju'il n'y en a pas d'autre.
On voit donc que les Crabes ne peuvent donner yiiille indica-
tion prédire de hauteur. Mais ils donnent, par contre, de fort
bons renseignements sur les faciès. A part quehjues exceptions:
Macropodia rostrata , qui, dans la zone de biilancement des
marées, s'accommode de n'importe (juel habitat, de Maïa, su-
jette à ses déplacements annuels, de Carcinns, tellement ubi-
(juiste, — tous restent fortement attachés à tel ou tel l'ond,
qu'ils ne sauraient quitter de leur plein gré, et en dehors du-
(juel ils semblent ne pouvoir vivre. Le tableau précédent en
offre assez d'cxeuqîles sans que j'aie à insister sur ce point.
LKS CRUSTACES DKCAPODES BRACHYOL RI':S DK ROSCOFF
171
Il apparaît donc, entre les limites relativement faibles de pro-
fondeur que nous offre la Manche, que la nature du substra-
tum a, en regard de la profondeur al)solue ou relative, une
importance extrême. Et le cantonnement de la plupart des
Oxyrhynques à une certaine profondeur, dépassant une tren-
taine de mètres_, n^infirme pas cette conclusion, car il n'est dé-
terminé que par l'apparition à ce niveau du fond spécial de
graviers qui semble indispensable à tous les Inachus, Hijas,
Eunjnome, qu'on y trouve en abondance.
'}. — Epoques dk reproduction.
Une autre conclusion intéressante sera obtenue par la mise
,en regard des résultats de mes observations sur les époques de
ponte sur la côte roscovite, de ceux obtenus par Clark en
Cornouailles et Garstang à Plymouth.
Le tableau suivant permet cette comparaison :
Dromia vnlgavis
SCHLEGEL
Clark
Garstang
Juin-Août
Juin- Août
Juin-Août
Juin
Déceral). Janvier-
Octobre
Avril-Juillet
Juillet
Mars- Juillet
Mars-Juillet
»
Mai-Juin
Toute l'année
M.ii
Mai-Août
Avril-Juin
Avril-Juin
Mai -Août
Juin-Août
Juin-Septembre
Juin-Septembre
Mars-Septembre
Août?
»
»
Mai-Juin
Toute l'année
Mars-Juin
»
Février-Octobre
Janvier-Mai
Mars-Juin
Avril-Mai
Mai
Toute l'année
Mars-Mai
Mars-Mai
Avril -Mai
»
»
»
Mars-Avril
Mars-Avril. Juin-
Juillet
»
Avril -Septembre
Juillet-Août
»
»
M
»
»
Déceinbre-Aoùt
Mars
Mai
Mars-Août
Avril
Mars-Avril-Mai
»
Février?
»
Avril-Juin
Mai-Juin
u
»
»
»
»
»
Ehiiiia tnherosa
E . tunicf'actti
E. Crnichi
Corysles casuivelauiins
Carciuus mxuas
Poviumtius laiipes
Portunus holsatus
P. marmoreus (1)
P. dfpurator
P. pusillus
P puher
P. arcuatus
P. corrngatus
Th'a polita
AtelecycAus sepLtmdentatus .
Pirimela denticulata
PUurnniis hirlelius
Xiintho floridus
X. rivulosus
Pinnotheres pisum
P. veterum
Pachygropsus marmoratus .
Inachus dorynchus. . •
/. dorsettensis
/. leplockirus
Macropodia rostrata
M. longirostris ....
M. xfjijptia
Mém. Soc. Zool. de Fr., l'Jll.
XXIV — 12
172
C. SCHLKGKL
Achxus Cranchi Juillet
ia biaculeala Aoril-Spplemljrft
pi e-i)/.) . »
Ili/as coarctatus Mai Août
Maïa sqidnado " i Miii-SeptPinhie
Eurynome aspera J Mai-Aoùl
Juillet-Août
Avril -Août
Avril-Adût
M ;us-dcbut d'Août
Les résultats de GarstanG nous appoitent peu de précisions :
je ne les ai donnés que parce qu'ils corroborent eu pnrtic les
dates de Clark.
Mais par contre, si Ton conq^are les dates de Koscoff. pour les
formes pour lesquelles il y a des renseignements des deux
parts, avec celles des Cornouailles, on remarquera pour notre
côte un retard de un à deux mois en grnéral daiu Vôtnblisse-
ment de la période de reproduction et dans sa cessation !
Or, que l'on veuille bien noter cpie l'une et l'autre sont com-
parables, tant par la nature lithologiijiu^ (^•ranits et schistes en
Brt;tagne, schistes dévoniens en Coruouailles). que. par suite,
par l'aspect du tiM-rain, décoiqié, déchiqueté, présentant des
îles, des rochers, des baies^ (jui occasionnent des courants en
tous sens, ce sont des localités de choix pour la vie des Crus-
tacés. Que conclure alors de ces différtmces?
L'exposition septentrionale de notre côte doit-elle être mise
en avant? Je ne le crois pas, puiscpie Clark n'a |)as signalé de
différences dans la marche du plitMiomène sur la côte nord et
sur la côte sud de la presqu'île coruouaillaise^ ce ification of the Decapod Grus-
taceans. {Ann. Nat. IIisl.,[l], XIX, p. 4b7-486) .
1889. Bouvier (E. L.). Sur les Xanihe.« des iMers d'Europe {Feuille
uataraL.. [3], XXVIII, 332, p. l33-l:}7. 9 fig.).
1909. Clark (J). Notes on Gornish Grustacea [Zonlogist [4l, XIII,
p. 281-308).
1887. Gornish (Th.). Livid Swimming Grub [l'urliinu6 auu^noreus) 3it
Penzance {Ibl,/. [3], XI, p. 309-310).
1881. Dki.age (Y.;. Catalogue des Grustacés Edrioplilhalmes et
Podophlhalmcs qui habitent les plagrs de Hoscoll' {In : Gircu-
laiioii des Edriophthalmes). [Arch. Zool. ex/)., IX, p. 11)2-158).
1894 a.
ID.
1894 6.
ID.
1894 c.
Id.
1901.
Id.
LES CRUSTACÉS DÉCAPODES BRACHYOVRES DE UOSCOFF 179
1895. Garstang (W.j. Faunistic notes al Plyiiiouth duriug 1893-94
(/. Mar. Biol. A^s., [N. S.], III, ;5 [1804], p. 200 230).
1897 a. lu. — The Habits and Respiratoiy MecJianisnis of Corystes
cassïvelaunus {Ibid., [N. S.], IV, 3 [1896], \k 223-232).
1897 6. Id. — Tl)e functioû of anterolaternl denlicnlalions of Ihecara-
pace in Sand-burrowing Crabs. (/6id., (N. S.], IV, 4 [1897J,
p. 396-401, 2 tig.).
1897c. Id. — The Systematic Features, Habits and Respira tory Pheno-
mena of Portumnus nasutus (Latreille). Ibid. [N. S.], IV, 4
[1807], p. 402-407.)
1884. GouRRET (P.). Considérations sur la faune pélagiciue de Mar-
seille, etc. . . (Ann. Mus. Marseille, II, 2, 17b, 5 pi.)
1908. JouBiN (L.). Études sur les gisements de Mollusques comesti-
bles des côtes de France. La côte nord du Finistère. [Bail.
' Insl. Océan. Monaco 115, 20 p., 1 c.)
1885. Kœhler (H.). Contribution à l'étude de la Faune littorale des
Iles Anglo-Normandes [Ann. Soi. nat.., IV, 4. 62 p., 1 pi.)
18G1. AIilne-Edwards (À.). Eludes sur les Crustacés récents de la
famille des Portuniens. [Arch.Mus. Paris, IX, :]09-428, H pl.)
1865. Id. — Études sur les Crustacés récents de la famille des Caiicé-
riens. {Arch.. Mus. Paris, I, p. 177-308, 9 pl . )
1894. Id. et. E. L, Bouvier. Crustacés Décaf)odes provenant des cam-
pagnes du yacht rHiRONDELLE(18»6-1887-1888). Pl. I. — Bra-
cbyoures et Anomoures. (Monaco, Res. (^ainp. Sci., fasc. VII.
112 p., llpl.)
1899. Id. et Id. Crustacés Décapodes provenant des campagnes de
l'HrRONDELLE (supplément) ei de la Princesse Alice (1891-
1807). [PncL, fasc. XIII, 106 p., 4 pl.)
1906. Norman (A. M.j et Th. i?C0TT. Grustacea of Devon and Gornwall
(London).
1897. Pruvot (G.). Essai sur les Fonds et la F'aune de la Manche
occidentale comparés à ceux du Golfe du Lion. [Arch. Zool.
exp. [3], VII, p. 511-617 et 1-22, pl. xxi-xxvi.)
1911. SCHLEGEL (G.). Sur le développement de .1/ aï a squinado Làlv.
{C. n. Ao. Sci., CLIII, p. 480-482.)
1903. WiLLiAMSON (H. C). On ibe larval and eaily young stages and
rate of yrowih of tbe Shore Crab [Carclnus mœnas Leach).
[Picp. Fish. Board Senti.. 1902, Pt. III, p. 136-179, pl. vi-xiii.)
FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA MER ROUGE
PAU
le D-^ JOUSSEAUME
Scalidae
La famille des Scalaires est infiniment mieux représentée
dans ia mer liougc et dans la mer d'Aden qui la fait communi-
quer avec rOcéan Indien, qu^on n'aurait pu le supposer.
Savic.ny, dans son Histoire de l'Egypte, en a fait figurer deux
espèces, les Scalaria Ferussaci et Jomardi.
IssKL, dans son magnifique et sérieux travail sur la malaco-
logie de la mer Rouge, ajoute aux deux espèces rapportées par
Savigny les Scalaria decussata et vitrea. Cette dernière espèce
qu'il a vue au Musée de Berlin n'a été, je crois, ni décrite ni
figurée.
M" Andrew n'a retiré de ses dragages dans le golfe de Suez
que les deux espèces figurées par Savigny et le Cirsotrema
attenuala.
Shoplanj), dans son Catalogue des coquilles marim-s d'Aden,
inscrit les trois espèces suivantes : Scalaria clathrus et decus-
sata, Acrilla (p-acilis h. Adauis.
Le D' Sturany, dans le fascicule des Gastéropodes de la mer
Rouge, n'a inscrit que deux espèces: \vs Scalaria lamellosaLk.
et f'iata Sow.
On voit combien sont peu nombreuses les espèces signalées
par des auteurs qui se sont sérieusement occupés de la faune
malacologi(jne de la mer Rouge.
D où vient que des explorateurs et des auteurs d'un si grand
mérite n'aient signalé dans la mer Rouge (|u'un aussi petit nombre
de Scalaires? On se fera certainement cette question en
apprenant que cette mer, relativement à son peu détendue, en
est vraiment riche en espèces et variétés.
Les formes les plus tyi)iques de cette grande lamille y sont
représentées.
La seule l'éponse (jue je puisse faire à cette (jnestion. c'est de
FAUiNE MALACOLOGIQUK DE LA MTR UOUGE 181
donnei' le résultat de mes observatious |)endaiit le cours de mes
voyag-es.
Les Mollusques, mcuie les plus répandus et les plus al)oiidants,
sout difficiles à découvrir lorsqu'on ne connaît pas leur habitat
et leur mode d'existence : Les HpIix, les Ostrea, les Pecten,
les Cai'dium, Tapes, Mylilus, etc., que l'on voit ari'iver sur
nos marchés par sacs, caisses ou paniers, peuvent échapper
aux recherches d'un homme intelligent. Il peut explorer tout
un jour sans rencontrer un seul individu de l'une de ces
espèces, et un chercheur d'Escargots ou de Mollusques marins en
rapportera un panier après deux ou trois heures d'excui'sion.
A Djibouti, j'avais trouvé sur la plage la coquille roulée du
Tprebralia palustrts Lin. Le désir d'envoyer cette espèce avec
l'animal au Muséum d'histoire naturelle me fit pendant huit
jours explorer sans succès toutes les plages des environs. J'avais
bien à ce moment plusieurs indig^ènes qui allaient chaque jourme
pêcher des coquilles ; niais j'avais une telle confiance en ma supé-
riorité que la pensée ne me serait pas venue que ces illettrés
fussent aussi perspicaces que moi pour la recherche des coquilles.
Cependant, ne trouvant pas cette es[)èce vivante, je leui' montrai
sans conviction la coquille roulée que j'avais fortuitement
rencontrée, et je promis un annas pour chaque coquille semblable
que l'on me rapporterait avec l'animal.
Le lendemain, l'un d'eux m'en apporta une dizaine.
— « Où les as-tu trouvées », lui dis-je.
— « Là-bas, bien loin dans la mer, sur le bord du récif, me
répondit-il en m'indiquant par geste qu'il s'était mis dans l'eau
juscpi'au cou. Ça ne t'ait rien, si tu en veux d'autres, je t'en
rapporterai demain. »
— (( Si tu veux, mais maintenant j'en ai assez, aussi ne puis-je
te payer ceux (jue tu m'apporteras que le ([uart d'un annas. »
Le lendemain, il rattrapa par la quantité cette baisse de
prix. Je lui demandai encore où il les avait pêchées et il me
répéta le conte du jour précédent. Enfin j'avais l'espèce et
j'ig'iiorais son habitat, cai' je ne m'étais pas laissé prendi-e au
récit de mon astucieux cheicheur.
Quelques années plus tard, c'était, je crois, à mon dernier
voyag-e, au cours d'une partie de chasse faite avec mon savant
ami M. le professeur Cguiière, je vis près du bord de la plage
des centaines de Tevebi'alia palustris se promener dans un
chenal séparant un îlot de la côte. En cet endroit un peu
marécageux à peine couvert d'eau, ils étaient si abondants
182 JOUSSEAUMK
qu'on juirait pu en ramasser un plein tombereau dans cet habitat
n'ayant pas cent mètres de; long- sur quarante de large.
Il en est ainsi pour tous les Mollus(jues ; si on ne connaît
pas l'endroit (|ui convient au genre de vie de chaque espèce,
on passera auprès sans se douter de leur présence. L'espace
(jnelles occupent est souvent si ])etit et elles savent si bien
adaplei- leur coquille au milieu qu'elles ont choisi, qu'on passe
en mettant le pied dessus sans les apercevoir.
Si, pour découvrir vivantes drs espèces aussi apparentes que
T. palnslris on éprouve tant de difficultés, c'est bien autre
chose pour les petites espèces dont c|uelques-unes sontmicros-
copicjucs. Un très grand nomljre de Scalaires sont dans ce cas.
Je suis certain (jue plus de la moitié des espèces ont beaucoup
moins d'un centimètre, l'animal retiré dans sa coquille. Sans le
providentiel hasard qui préside si souvent aux plus billes
découvertes, le savoir écliouerait sans résultat, après épuise-
ment de patience et de persévérance ^ il est bien difficile de
découvrir des êtres si petits sur le fond d'un océan immense.
Indépendamment de leur taille souvent petite, certaines
espèces faciles à reconnaître par l'épaisseur de leur test vivent
à d'assez grandes profondeurs ; on ne peut se les procurer que
par les dragages, et la drague peut racler au fond des mers
des semaines et des années sans atteindre leur habitat qui est
toujours de petite étendue.
Celles ([ui vivent A des profondeurs accessibles ne sont pas
plus faciles à rencontrer, elles échappent aux méticuleuses
recherches.
Si on connaissait les endroits où elles se rendent A l'époque
de leur accoiq)lement ou ceux où elles vont déjioser leurs
œufs, on n'aurait qu'à s'y l'endre pour faire une abondante
l'écolle. mais ces petites localités sont aussi changeantes que
les tlols (jui bouleversent sur leur passage le littoral et le fond
de la mer. On ne peut donc pas être certain d'y retiouver
l'anné*! suivante la réunion d'espèces de l'année précédente.
Déterminer l'époque de leur accouplement me parait plus
facile et moins aléatoirt^ ; et encore faudrait-il savoir si cM^tte
époque ne varie pas, si elle n'est pas avancée ou retardée de quel-
(jues semaines selon l'état de l'atmosphère et de la mer ou de
causes physiologiques.
Les Scalaires tpii vivent à une faible prolondeur ont [)res(jue
tous des co(|uilles légères, ce qui leui' permet de se laisser
l'oulei- et bailolter pai- les (lots et d'être Iraiisportés ainsi d'une
FALNK MALAC2a/oy à côtes moins nombreuses de la Tiirbiniscala Fau-
7'oti. Mais le faciès des coquilles de ces deux espèces ou variétés
m'a paru si différent que j'ai préféré les décrire comme espèces
pour attirer davantage l'attention. Ce n'est pas de sitôt que
les malacologistes assigneront aux Mollusques les limites de
l'espèce, surtout dans les familles telles que celle des Scalaires
où les coquilles, en général très variables, ont peu de caractères
appelant Tattention.
Turbiniscala Savignyi, sp. n.
Pl.V^fig. 50-53.Pl.VII,fig.49.
Testa imper forata, ventricoso-conica, alba, solida, lœvis, lcalaires sont du reste très rares
et peu répandues dans les collections.
J'ai fait reproduire sur la même planche, fig. 49, une Se.
Savignyi à peu près de même taille que la Bojiryi, afin
qu'on puisse saisir d'un seul coup d'oeil la différence de ces
espèces, ce qui n'est pas toujours facile lors(iu'elles sont jeunes
ou petites.
Graciliscala rostrata sp. n.
PI. VII, fig. 06. 57.
l^esta parva, hnperforata, acicula, solic/a. alha, lonyiLudi-
naliter costata et spiraliler striata. Anfr. S convexisculi, sutura
profunda discreli ; priini 3 Iseves, sequentes 5 crasse costati,
ultimus ampliusculus ; aperlura rotando-ovalis ; perislomam
incrassatum, pars columellarh postice tenuis antice rostrata.
Long. :^, 7; diam. 1°"°.
Hab, Djibouti.
Celte espèce, dont je n'ai trouvé qu'un seul exemplaire, est
de petite dimension, ainsi qu'on peut en juger par sa taille qui
n'a pas 3 ™" de longueur; elle est longue, étroite, cylindro-
conicpie et un peu étranglée avant le dernier tour qui est eu
proportion plus fort que les précédents; elle est assez solide,
Llanehe et fui-mée de huit tours dont les trois premiers forment
un petit sommet lisse terminé en pointe et de l'orme ovoïde ;
les suivants sont ornés de cinq côtes semblables à celles de la
Se. commuîiis ; comme, à leur extrémité postérieure, elles s'élè-
\eut un peu, elles font paiaitie la suture plus profonde, leur
extrén.ité antérieure s'arrête régulièrement au péristome qui
les recouvre légèrement. L'ouverture, presque ronde, est bien
FAUNE MALACOLOGigCh: DE LA MER ROLGE 20")
moins courbe dans sa partie columellaire, de sorte que dans
cette partie le péristoine a la forme d'un arc moins tendu ; il
est également moins épais en arrière et se prolonge en rostre
en avant. La cinquième côte de l'avant-dernier tour participe
avec le prolongement du bord columellaire à la formation de
cette petite saillie.
Cette espèce, quoique microscopique et à côtes moins nom-
breuses, n'est peut-être (|u'une variété de l'espèce suivante. Je
ne le crois pas cependant. J'en ai vu un spécimen de la Nou-
velle-Calédonie dont la taille était aussi grande que la figure 56
qui représente, grossie trois fois en longueur, la coquille que
j'ai fait reproduire.
Graciliscala gracilis
PI. VI, fig. 1-8.
Scalaria subauricidnta Souverby. ./. Conchyl.. 1<)-:30.
Testa impe/'/orala, elongalo -coinça, solida, alba, nitida,
costata^ speraliter vix strkUif, fere polila. Anfr. 9 convexi,
rerjulariter cresccntes, contujui^ sutura profunda separati, primi
S, lœvigati, flaciduli, sequenlos 6 laniellali et striati ; varices
postice anriulatSB et ad suturain einarginniie. Apertura rotun-
dato-ovalis^ perlstonium autice et exlenif crassum, rugosius-
cidntn intente rt jostirc h-inie. Lonq. 7, ,5; diani. /""".
[I.Mt. Djibouti, très rare.
(lo(juillr iini>erlorée, blanche et hiisMiitr. dont la l'orme est
élancée et régulièrement conique. La profondeur de la suture
FAUNE MALACOLOGIQUE DK LA MKR ROUGE 209
et Pang-le saillant des varices font paraître la spire se dérou-
ler postérieurement en rampe. Les tours dont le développe-
ment est rég-ulier sont au nombre de ntuf; les trois premiers,
lisses et légèrement jaunâtres,, forment un sommet allongé à
pointe émoussée ; les six tours suivants sont ornés de côtes
assez fortes et peu saillantes relativement ; leur face, tournée
du côté de l^ouverture, est transversalement striée et, dans
leur ensemble, les côtes se correspondent et forment neuf
séries longitudinales, légèrement obliques. En arrière, près de
la suture, elles se prolongent en angle mousse et s'évident
ensuite pour gagner la suture ; leurs intervalles sont si fine-
ment striés qu'ils paraissent lisses. L'ouverture, à bord externe
plus régulièrement arrondi que le columellaire, est ovale. Son
bord externe et antérieur^ en grande partie formé parla dernière
varice^ est assez large^ mousse et rugueux; le columellaire,
mince et légèrement déjeté, s'appuie sur les varices de l'avant-
dernier tour, de sorte que, dans les intervalles, il en est séparé
par une étroite fente.
Par sa forme, cette coquille rappelle la Se. subauriculata
Souv. Elle se distingue par ses côtes plus nombreuses, ses
stries plus fines, par l'angle plus accentué de ses côtes et par
son péi'istome à bord simple.
Elle rappelle également la Se. tennicostdta Sow., mais ses
côtes sont plus fortes, moins nombreuses et à angle mousse,
sans saillie épineuse ; le g'rand diamètre de l'ouverture est éga-
lement beaucoup moins oblique que dans la tenuicostata. Gomme
on ne sait pas encore quelles modifications les Scalaires peuvent
faire subir à leuis ornements, en ce moment, il serait inutile
de chercher à savoir si l'espèce que je viens de décrire n'est
pas une variété, une race de la si variable Scalaria subauri-
c nia la.
Section l^Ain'iuscALiN.E
Les coquilles de cette section, parmi lesquelles je signale les
Sealaria lyra, trifaciata., lineata, lineolata, etc., forment un
groupe bien distinct, caractérisé par la l'orme de la coquille, par
la minceur du test dans la composition duquel semble entrer
plus de chitine que dans les espèces des autres groupes, par
les côtes généralement très minces et très nombreuses et, dans
beaucoup d'espèces, par une ou plusieurs bandes colorées.
210 JOUSSEAUME
Papyriscala margarita sp. n.
PI. VI, fig. 40.
Testa umbilicata , ovato-cojiica, solidifia, polita, alba nitida,
costis 45, heterorfeiieibns craticula. Anfr. 9 conve.xi, ad stitu-
ram depressi, sot rapide et lecjulariter cre¢es ; sutura
■impressa separati; primi 3 (i? fracti,), lœves ; sequentes costati;
apertura rohindalo-ovalis ; peristomnm rectum, crassmn postice
tenue. Long. 5 ; diam. 5"'°.
Hab. Aden,
Coquille conique, assez large à la base, dont le test est
blanc et luisant comme de la porcelaine. Les tours de spire,
d'un développement régulier et assez rapide, sont séparés par
une suture profonde ; leur convexité qui est arrondie est légè-
rement dé[)rimée près de la suture ; les trois premiers sont
lisses et d'aspect légèrement corné ; les suivants sont ornés de
quinze cAtes assez fortes, assez régulières, bien espacées et ne
correspondant pas régulièrement à celles du tour suivant, l'ex-
trémité de la plupart tombant dans l'intervalle des côtes de
l'autre tour. Les intervalles paraissent lisses et brillants, on ne
découvre, sans une forte loupe, aucune trace de stries. Il en
existe cependant de très fines que le jeu de la lumière empêche de
voir. Ce n'est qu'avec une forte loupe et en usant de subterfuge
dans l'éclairage qu'on les découvre. L'ouverture, légèrement
ovale, est bordée d'un péristome très épais en avant et assez
large, surtout aux deux extrémités du grand diamètre de l'ovale
où il forme, en arrière, une petite expansion. Son bord co-
lumellaire recouvre, en partie, la perforation ombilicale et,
sur la base de l'avant-dernier loui", il est droit et beaucoup
plus mince. Dans l'intérieur de l'ouverture, on distingue net-
tement, par traiis[)arenc<', les côtes de la surface.
Papyriscala malhaensis
PI. V, lig. 1,2.
Scala 7nalhaensis Son^is. lîiill. Soc. Philo/n., 1894, [>. 103.
Testa alba., umbilicata, turbinata , elongalo-conica, ventri-
C'isa, lonf/itndinalitrr costata et spiral/ter striata, coslse tenues,
circitcr ?.5 reirorsum refleocsp, circa (iprrlKram irrer/ulares .
FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA MER ROUftE 211
Anfr, 9, rotundati, contlgui, sutura profit) ida separati ; aper-
tura subrolundata, peristomum vix incrassatum. Long, i i ;
diam. 8'^'^.
Hab. Plage de Malha (port des pécheurs d'Aden) où je n'ai
rencontré que de rares individus dans un état de conservation
qui laisse à désirer.
Coquille ombiliquée, conique, blanche, terne ou légèrement
vitreuse, maculée parfois de taches ferrugineuses peu intenses,
disposées en bande circulaire. Ses tours de spire, bien arrondis
et séparés par une large et profonde suture, sont au nombre de
neuf. Les trois preaiiers sont lisses et les suivants côtelés longi-
tudinalement et burinés circulairement de stries superficielles.
Les côtes sont lamelieuses et repliées en arrière si fortement par-
fois que leur bord vient s'appuyer sur le corps de la coquille.
Malgré ce reploienient, elles sont si fragiles qu'elles se brisent
au moindre choc; leur nombre varie; on en compte vingt-cinq
sur le dernier tour et elles ne se correspondent pas régulière-
ment pour former des séries se continuant de la base au
sommet. Sur des individus d'un âge avancé, viennent s'ajouter
au voisinage de l'ouverture quelques côtes épaisses et solides
irrégulièrement espacées. L'ouverture a la forme d'un ovale
arrondi, à grand diamètre légèrement oblique ; la courbe de
sou péristome est un peu plus droite du côté columellaire ; son
bord est mousse, médiocrement épais et un peu plus mince à
l'endroit où il repose sur l'avant-dernier tour.
Sur l'une des coquilles recueillies, la deinière moitié du
dernier tour est disjointe ; toute cette partie est nettement sé-
parée de l'avant-dernier tour.
Cette Scalaire ressemble à la Robillardl Sow. Je ne lui vois
de caractères distiuctifs que le repliement de ses côtes et ses
stries circulaires.
PaPYRISCALA KOBILLARDI
PI. V. fig. 3-0.
Scalaria Hobillardi Sow. Pr. Maiac. Soc, 1894, p. 42, pi. iv,
tig. 5.
Hab. Maurice.
Cette espèce est abondante dans les mers Rouge et d'Aden,
et surtout sur la plage de Malha, située entre Aden et
212 JOISSEAIME
Steamer Point où je l'ai tronv(^e en assez grande abondance.
Je l'ai également recueillie à Péiim, Djibouti et Massawati.
Elle est assez variable de taille et de coloiation ; l'un des
individus, que je fais figuier, a près de quinze millimètres de
longueur, tandis que d'autres n'atteignent pas dix millimètres.
Les trois bandes plus ou moins colorées qu'on observe sur
le dernier tour sont assez constantes sur les individus frais,
mais les deux latérales disparaissent rapidement et celle du
milieu persiste plus longtemps. Cependant, sur beaucoup des
coquilles exposées longtemps aux intempéries, elle finit elle-
même par disparaître complètement et la coquille alors est
uniformément blanche.
MosTRUOsiTÉ, fig. 5. — J'ai trouvé à Adeu une coquille de la
Robillardi dont le dernier tour est disjoint dans sa dernière
partie. La Scalaria laxaia Sow. pourrait bien n'être qu'une
monstruosité analogue à celle que je viens de signaler.
Papyriscala vallata sp. n.
PI, VI, fig. 37-39.
Testa parvida, perforata, tennis, iœuis, /laviduio-alba, costata,
elof/anter conica, apex acutus. Anfr. 9^ primi albi, lœves,
sequentes pallide lutei, regidariter crescentes^ varicibus circiter
W, in ultimo anfractu crus'iioi-ib/c^ ornati ; apertura ovalis vix
obliqua; peristom?i»i ei^assiun postice tenue, ad coluniellani
f'ere rectum. Ait. 5,5 ; diam. 3,7 "'"'.
JIab. Périm, Djibouti,
Coquille à ombilic étroit, lisse, conique et d'un blanc fauve,
excepté au sommet (jui est blanc et aigu. Le nombre de
ses tours est de neuf. Les trois premiers sont lisses et les
suivants grillagés d'une vingtaine de côtes qui d'un tour à
l'autre augmentent d'épaisseur assez rapidement, de sorte
(|ue, très fines sur le premier tour, elles arrivent sur le dernier ;\
une épaisseur exagérée. L'ouverture est ovale ; son giand diamètre
est légèrement oblique et le pcristome épais et solide en avant
et sur le côté est plus mince dans sa partie columellaii-e qui
recouvre un peu l'ombilic et plus mince encore à la base de
ravant-dernirr tour.
Ouoique ct'tte espèce soit beaucoup plus petite et bien
FAUNE MAr.ACOLOniOUE T>E LA MRR ROUGE 21^
difiérente par ses ornements de in Se. Robi Hardi, \\ eût i^eui- être
été préférable de n'en faire f|ii'Lme variété constante on race :
mais ainsi que je l'ai déjà dit, nous ne connaissons pas
encore suffisamment la variabilité des coquilles des Scalaires
pour trancher catégoriquement cette question.
Papyriscala Artimi sj). n.
PI. Vil, lig. î)-i;^
Testa rimata, coiiica, fragilis, stibpeUucida, alôida^ loiico-
lor aut zona ferrugiiiea inconstante cincta. Anfr. 9 convexi,
rotundati., irrégularité)' crescentcs, primi 3 lœves, sequeates,
varicibiis !?5, sut fortis striisque tenuibus spiralibas cla-
th'ati, sutura impressa separati ; apertura subovalis, peristo-
mum rectum, crassum, externe labio arctiore. Long. G 7;
diam., '2, i?-j"".
Hab. Aden, Périm, Djibouti.
J'ai vu dans les collections, des coquilles de cette espèce éti-
quetées Se. lineolata. Sa petite taille et Tampleur de son der-
nier tour ne permettent cependant pas cette assimilation.
U Artimi n'a que six à sept millimètres de long-iieur ; son
test est mince^ fragile et un peu translucide. Sa couleur, géné-
ralement blanche, est quelquefois lavée d'une teinte jaunâtre
clair ; sur leurs milieux, les tours sont cerclés d'une bande fer-
rugineuse plus ou moins apparente, bande peu stable qui dis-
paraît rapidement des coquilles rejetées sur la plage. La
spire a la forme d'un cône allongé, à paroi concave ; les pre-
miers tours se développent régulièrement jusqu'au dernier,
dont l'amplitude devient anormale ; excepté les tours embryon-
naires qui sont lisses et arrondis^ tous les autres sont dépri-
més en arrière, ce qui fait paraître la suture plus profonde, et
donnent l'aspect de tours s'emboitant successivement les uns dans
les autres. Ou compte à leur surface de vingt-cinq à trente
petites ccMes lamelleuses, peu saillantes; l'espace qui les sépare
est très finement buriné de stries transverses. L'ouverture, vue
de face, est déjetée à droite ; sa forme est légèrement ovale et,
dans son intérieur, on aperçoit par transparence les côtes
de la surface. Le péristome, assez épais et mousse, s'amincit
dans toute la partie qui s'appli(iue sur la base de Tavant-
deruier tour ; son bord columellaire n'est jamais suffisamment
déjeté pour masquer complètement la perforation ombilicale.
214 JOCSSEAUME
Je prie mon digne ami, sou excellence Vacoub Artim-Pacha,
le dévoué et zélé protecteur des Lettres et des Sciences,
d'agréer, avec mes meilleurs souvenirs, la dédicace de cette
espèce.
Labeoscala perimensis
PI. VI, fig. 43. PI. VII, lig. 7-8.
Testa parva, iimota, scU solida, elongato-conica, rugoso-cos-
tata, alba, zona mediana fi/lva, pallkiula cincla. Anfr. 8-9,
convexi reg\Uariter crescentes, sutura profunda separati ; primi
S, lœvigati, cornei ; seguejites ornali-varicibus circiter 17,
membtanaceis, pone peristomum crassioribus af^peri ; aperluva
oblique ovalis ; peristommn crassum^ ad uUimum anfractum
tenue. Long. 5 ; diam. 2°"°.
Hab. Aden, Périm, Djibouti, Suez.
Coquille petite^ à fente ombilicale plus ou moins obturée
par le bord columellaiie ; sa forme, élancée et coni(jue, est à
base oblique. Sa couleur est blanchâtre et, sur ce fond peu
brillant, circule à la partie convexe des tours une ceinture
étroite, de couleur fauve pâle et peu stable, car elle disf)arait
rapidement sur les coquilles mortes ; celles-ci apparaissent
alors uniformément blanches. Sa spire est formée par l'enroule-
ment de huit ù neuf tours convexes, à test assez épais, résistant
ou rarement mince. Leur croissance est lente et régulière et
la suture qui les sépare bien marquée et profonde ; les ti'ois
premiers sont lisses, corne fauve très pâle ou souvent blan-
châtre; les tour!» suivants sont ornés de côtes, dont le nombre
est de seize à dix-huit sur le dernier tour. Ces côtes lamelleuses
et peu saillantes sur les premiers tours s'accroissent assez
rapidement et deviennent fortes et épaisses en approchant du
péristome ; elles sont légèrement obliques, se joignent dans
la suture et forment des séries longitudinales (jui manquent
|>arfois de régularité ; dans leur intervalle, on n'aperçoit pas
de stries, à la loupe ; au mici'oscope, ou en découvrirait peut-
être. L'ouverture a la forme d'un ovale à grand diamètre plus
ou moins oblitpie. Le péristome est assez large, excepté à la
base de ravant-dernier tour sur lei|uel il s'applique où il est
mince.
Par certains caractères, cett(i espèce se i-approchede la labeo,
mais cette dernière est beaucoup plus petite^ plus courte, plus
trapue et A côtes plus fortes.
FAUISK iMALACOLOdlQUK DK LA MKR HOUdK '215
Labeoscala labeo sp. n.
PI. Vn, fig. 14-18.
Testa patva, imperforata, ovato-conica . fsolida, lactea^
lenuissime striata, costis rapide crnssioribu^ iamellata. Anfr.
1 '/o convexusciili, sat rapide crescentes, suturam co7itigui ; primi
"2 '/a Isemgati, vitreo-flaviduli, sequentes coslati, ultimus costis
rrassis circiter 15 elegaiitaliter ornatiis ; apertura ampla^
obliqua, rotundalo-ovali^ ; peristomum crassissimam. Long S ^ 5 ;
diam. !^°"".
Hab. Péri m, Suez.
Cette petite coquille se reconnaît facilement par sa forme,
l'épaisseur de son test, le développement régulier de ses tours
de spire et surtout par l'épaississement rapide de ses côtes;
celles-ci, au nombre d'environ quinze, lamelleuses et fines sur
les premiers tours, sont sur le dernier d'autant plus fortes et
épaisses qu'elles s'approchent de l'ouverture. En avant, ces
côtes viennent se perdre en s'amincissant dans un petit enton-
noir ombilical. Prise dans l'ensemble, la continuité des côtes
n'est pas régulière, les unes aboutissent à l'intervalle de celles
des tours précédents. Une suture assez profonde sépare
les tours de spire dont la convexité arrondie n'est pas trop
saillante.
L'ouverture, remarquable par l'épaisseur de son péristome,
est large, un peu évasée, d'un ovale presque rond et un peu
sur le côté.
Par sa forme et l'épaisseur de son péristome, cette coquille
rappelle certaines espèces du genre Rissoa.
Quelques coquilles de cette espèce ont le test assez mince et
d'autres moins de régularité dans la croissance des côtes. La
fig. 18, pi. VI, est le type le plus complet par l'ensemble des
caractères.
CiRRATISCALA UNDULATISSIMA
Scalaria undulatissima Sowerby, in : Reeve, Icon. sp. 121.
La 5c. crispata Pease, /. Conch., 1867, p. 289, pi. xxiv,
fig. 12, n'est en rien différente de Vundulatissima.
Hab. Massawah.
Je n'ai trouvé de celte espèce qu'une seule coquille en bon
état, quoique le bord externe du péristome ne soit pas intact.
•216 JOUSSEALMK
K(MJA(:i':i.sr.\LA DiniA
Scdtcu'la duhia Sowcrby. Th. Couch., j). îlO.pI. \x\iii. lig. il.
Hab. Suez, Aden.
Cette espèce, bien distiûcte par sa forme et par la terminai-
son de ses côtes dans la suture où elles forment comme une
sorte de collerette, me parait rare dans la mer Rouge : je
n'en ai trouvé qu'un seul exemplaire en bon état de conser-
vation.
FOLIACKISCALA IRREdI LAIIIS
Scalaria irrngularis Sow. Th. Conch.. p. 90^ pi. xxxin. fig. iO, 60.
Hab. Aden.
Jai trouvé de cette espèce les deux formes des coquilles
iigiirées par Sowerby. Si elles ne présentent pas^ sauf la
forme qui est bien différente^ de caractères distinclifs, on peut
cependant se poser cette question : est-ce bien la même
espèce ?
DULCISCALA JOMARDI
PI. V. fig. 8-19. PI. VII, fig. 53.
5ca/an«Jomar6fz Audouin(Savigny, Desc. Egypte, pi. ni^ fig. I4j.
Otte Scalaire, figurée par Savigny et nommée sans descrip-
tion par AuDOLiN, est répandue dans la mer Rouge et la mer
d'Aden. La grande variabilité de cette espèce et la coquille
figurée par Savigny n'ayant pas atteint son complet développe-
ment ont rendu on ne peut plus difficile son identification, car
elle est très facile à confondre avec deux ou trois autres de
cette localité.
Ainsi (ju'on peut s'en rendre compte par Ja figure qu'en
donne Savigny, la coquille est ombiliquée, les côtes lamelleuses
sont fines, nombreuses, peu saillantes et séparées par des
intervalles beaucoup plus larges que leur épaisseur : on y voit
des stries transversales nettement indiquées, le développement
des tours de spire n'est pas régulier ; les trois premiers sont
relativement plus étroits que les suivants.
En tenant compte des variétés, on peut dire des coquilles de
cette espèce :
Testa perforata. lenuis, pyramidale nul ovalo-pyramldalis,
Intd albida atit frrrn(jiiif^u-/iiillldio zo/ioh/ ; inaltilaindlom fl
FAUNK iMALACOLOGlOUE DE LA MER IlOlOE 217
spiraliter striata. Anfr. 8-9, primi S lœvigaU, flaviduU., apkem
siciU caudam formantes ; sequantes ?'otimdati, sutura profnnda
séparait, lamellibus tenuibiis cadiicis in idlimum anfractuni
36 40 nonnullis rariiis crassis, slriisque elegnnter ornali ; aper-
tnra rotwido-ovalis postice snbangidata ; peristomtim incrassa-
tf07i, expansiim, itmbilici parlem obter/ens. Lo)i(/ . 4-9 ; diain.
3,7-0.8 '""'.
Hab. Suez, Aden, Péri m. Djibouti.
Le nombre de coquilles de cette espèce que j'ai recueilli
m'a permis d'en étudier la variabilité des parties suivantes :
Forme, conique ou subovale plus ou moin.s ventrue ;
Couleur, entièrement blanche ou maculée sur le dernier tour
de bandes ferrugineuses, couleur fugace qui disparait rapide-
ment sur les coquilles rejetées sur la plage ;
Côtes, de nombre variable, fines et caduques, dont quelques-
unes, chez les sujets très vieux, sont très épaisses au voisinage
de l'ouverture ;
Ombilic, plus ou moins recouvert par l'expansion du bord
columellaire.
Lorsqu'à l'examen d'un grand nombre de coquilles, on peut
suivre à tous degrés la variabilité de cette espèce, on ne peut
s'empêcher de lui rapporter les espèces suivantes :
Scalaria caianuensis Sowerby, Th. Conch., p. 94,
pL XXXIV, fîg. 93-94.
Scalaria similis Sowerby, Th. Conch.. p. 94, pi. xxxiv,
fig. 90.
Globiscala bullata
Scalaria bnllata Sowerby, Th. Conch., p. 94. pi. xxxiv, fig. 87.
Hab. Péri m.
La coquille qui a servi de type à cette espèce n'est pas
adulte ; il lui manque un à deux tours de spire. Pendant mon
séjour à Périm j'avais vu, parmi les coquilles de cette localité
récoltées par MissX..., deux exemplaires de cette rarissime
espèce. La chance m'ayant favorisé, j'en trouvai moi-même un
magnifique exemplaire. Ces trois coquilles et celle du British
Muséum sont les seules que j'aie vues : cette espèce ne doit
218 .JOUSSEAUME
cependant pas èlre très rare, puisqu'on la trouve aux Philip-
pines et dans la nier Rouge.
Innesiscala Innesi sp. n.
PI. V, fig. 31-36.
'l'esla perfurata, solidiila, cinereo-alba, conicri, scalûris, loii-
yitudinaliler laminata et spiraliter forte striata. Anfr. S, con-
vexiiisciili, regulariter crescentes ; primi 3 lœvigati ; sequentea
rotundati ad siituram planati^ varicibus circiter "25 ad angulum
nciitoproductis, coroiiam formantibus. Intcrvalla striis fiiiformi-
biis transversim cralilia ; npertura ovalU. peristonuini rrasstnn
vix expansum. Ah. 4. 7 ; diam. 3""".
Hab. Djeddah, Aden, Djibouti. Abondante dans cette der-
nière localité.
Coquille A ombilic étroit, plus ou moins recouvert par
l'expansion du bord columellaire. La spire, franchement
conique, est formée de huit tours éta^^és qui semblent s'em-
boîter les uns dans les autres ; leur test, assez solide et peu
translucide, est d'un blanc légèrement cendré. Les trois pre-
miers tours sont lisses et les suivants couverts de côtes longi-
tudinales assez épaisses, peu saillantes et à bords plus ou
moins repliés en arrière. Leur nombre est assez variable. J^en
ai compté de vingt à vingt-cinq ; à leur partie ang-uleuse se
dresse une petite saillie écailleuse qui se brise facilement ;
l'ensemble de ces écailles couronne la partie anguleuse d'une
frange régulièrement et élégamment dentée. Sur les intervalles,
dont la largeur varie suivant le nombre des varices, se dessi-
nent en relief de petits cordons transverses régulièrement
placés qui paraissent très gros relativement à la taille de la
coquille.
Je ne vois dans les autres parties aucun autre caractère par-
ticulier.
La dédicace de cette espèce ;\ mon savant confi'ère le doc-
teur INNES-Bey nest pas le témoignage de ma vive sympathie,
mais un hommage rendu aux travaux et aux savantes recher-
ches de l'homme qui s'est dévoué au progrès de la science et
qui n'a négligé aucune occasion de se rendre utile, en dirigeant
dans leurs explorations les amis des sciences qui ont eu recours
ik son savoir et à son expérience.
FAUNE MALACOLOGIQUK DK LA MKR ROUGE 219
Innesiscala Coutieri sp. n.
PI. V. iig. 28-30, pi. VII, fig-. 54-55.
Testa parva, scalaris, umbilicata . ovato-co}tica, albida. lon-
gitudinaiiler laminala et spiraliter striata. Anfr. 8, nnnverl,
pr 1)711 3 icBveSfiiitidi, segmentes ad siituram profnn'Iam depres-
si, varicibus numerosis laminatU, ad anyuluni prodactis e le gan-
ter oriiati ; apei titra sitbovala ; peristomum crassiusculum
inferne eorpaimim. Long. 8 : diam. ^'^°'.
Har. Djibouti, Adeu.
Cette petite coquille, élégante de forme et d'orneuient, perfo-
rée d'un petit ombilic, est d'un blanc très légèrement cendré.
Les tours de spire, à croissance assez rapide et régulière, sont
au nombre de huit, les trois premiers brillants et lisses for-
ment un petit sommet droit à Textrémité de la coquille ; les
cinq suivants, arrondis antérieurement et aplatis en arrière
près de la suture autour de laquelle ils se déroulent en rampe,
sont couverts d'environ 27 petites côtes lamelleuses, dont la
partie ang-uleuse est couronnée d'une petite crête A peine sail-
lante; dans leur intervalle assez étroit, on aperçoit de petites
stries transversales. L'ouverture est presque ronde, son bord
columellaire décrit cependant une courbe plus droite que celle
du bord opposé. Le péristome, assez épais et mousse, présen-
te très souvent en dehors près de la suture une saillie angu-
leuse semblable à celle que je viens de signaler à la partie
postérieure des côtes ; dans sa région ombilicale, le
péristome est moins épais et présente antérieurement une
expansion assez prononcée.
Les coquilles de la Coutieri et celles de VInnesi sont assez
voisines et faciles à confondre. Ce qui distingue la première
est sa forme un peu globuleuse, sa taille plus petite, ses côtes
plus nombreuses et moins anguleuses postérieurement et sa
perforation beaucoup plus large relativement.
La dédicace de cette espèce à mon ami M. Coutiére, profes-
seur à l'École supérieure de pharmacie, me rappelle agréable-
ment notre séjour à Djibouti et nos chasses aux animaux marins
de cette localité.
Mém. Soc. Zool. d^ Fr., 1911. xxiv. — la
â20 jousseâume:
Amiciscala âmicà
PI. V, %. 20-26.
Hi/alosc.ala arnica .lousseaume. Bull. Soc. Philom. 1894,
p. 104.
Tfista alba, imperforata, conico-ttirrita, lojigitudinaliter
costata et spiraliter tejiuissime striata, costœ vixobliquœ, crassae,
reflcxœ, minime prominentes. Anfr. 9, convexi, sutura sat
profunda separati ; aperlura rotundata, aiiticeet poslice subaii-
gulata, coliimella arcuata, externe circa umbilicum funiculo
duplicata. Long. 9 ; diam. 4 "'"'.
llab. Aden, Djibouti, Obock, Périm, Hodeïdah, Massawa,
Djeddah.
Coquille imperforée assez solide, blanche, ou d'un gris sale
lorsqu'elle n'est pas nettoyée ; tours de spire 9 à 10 arrondis
et à croissance régulière ; ils sont séparés par une suture assez
profonde ; les trois premiers sont lisses et d'un corné lée-ère-
nieut teinté de jaunâtre, les suivants sont protégés par de
fortes et solides varices légèrement obTupies qui se correspon-
dent ; elles sont entrecoupées par des stries circulaires sail-
lantes et très apparentes. Sans changer l'aspect de la coquille,
ces ornements varient : le nombre des côtes est compris,
selon les individus, de 14 à 26 et les stries sont plus ou moins
fortes et plus ou moins espacées. L'ouverture est ronde et un
peu latérale. Son péristome mousse est un peu moins épais
dans la partie qui s'applique sur l'avant-dernier tour., alors
qu'à la région ombilicale il est fortifié par un bourrelet super-
ficiellement strié que forme le repliement de l'extrémité des
côtes.
Cette espèce varie [)ar le nombre de ses côtes, 14 à 26, par
le uoniijre et la grosseur de ses stries circulaii'es, par sa taille.
de 5 à 10 millimètres de lot)g.
Je n'ai constaté aucune trace de cette espèce à Souakim, ;\
Suez^ 3t j'en ai Irouvé tiès peu à Djeddah, Massawa et fïodcïdah,
alors que dans la mer d'Aden elle est partout abondante. D'où
vient sa rai-elé au nord (M son abondance au sud ? est-ce le
fait d'une migration lente ou d'utie diffirence de tempéra-
ture ? J'ai constaté ce fait sans vouloir en tirer des considé-
rations biologiques qui pourraient conduire A de fAcheuses
interprétations.
FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA MJER ROUGE 221
Avalitiscala avalites sp. u.
PI. V, fîg. 27.
Testa rimata, elongato-conica^ turbinata, albo-flavidula,
striis filiformis spiraliter cincta, varicibusque i7 , tefiuibiis , vix
obliquis longitadinaliter clathrata. Anfr. 9 convexi^ primi S
parci, leevigati, sequentes ornati, sutura prnfunda fere disjuncti ;
apertura rolunda ; peristomnm reflexutn, super ficiale crenula-
lum, prope suturam angulatum. AU. 7, S ; diam. 3 "".
Hab. Aden. un seul individu bien conservé.
Cette coquille, par sa taille et son ornementation, ressemble
à la Se. arnica; vuesdedos, ilseraitdifûcilede les séparer, mais
vues de face, la fente ombilicale et l'absence de funicule dou-
blant le bord columellairo ne permettent plus de les confondre.
Coquille turbinée cylindro-conique, à sommet mousse et à
base arrondie, ornée de côtes et de stries filiformes assez
fortes, quoique nombreuses; sacouleur d'un blanc terne faiblement
teinté de jaunâtre diffère peu de celle de Vamica. Sa spire est
formée de 9 tours arrondis et convexes, à développement assez
lent et régulier ; les six derniers paraissent presque disjoints,
tant la suture est profonde ; les trois premiers très petits et
peu saillants sont lisses et les suivants côtelés et striés. Les
côtes sont lamelleuses, assez épaisses, peu saillantes et légère-
ment obliques. On en compte 17 sur le dernier tour, parmi
lesquelles quelques-unes correspondent à celles du tour précé-
dent et les autres aux intervalles. L'ouverture presque ronde
est bordée d'un péristome réfléchi presque disjoint, tant est
faible l'étendue de sa jonction avec la base de l'avant-dernier
tour ; son bord columellaire, quoique déjeté sur la fente om-
bilicale, est plus droit et plus mince que l'externe qui est bor-
dé de la dernière varice ; il parait légèrement crénelé, et
devient moins épais à une faible distance de la suture. Cette
modification est indiquée par un angle assez saillant.
Avalitiscala canephora
Scalaria canephora Melvill, Pr. Zool. Soc. London, 1906,
p. 70, pi. VIII, fig. 28.
Hab. Souakim, Aden.
•222 jousseaumk
AVALITISCALA AlDOI'INI
IM. Vn. fig-. 19-22, 20-27.
Crhposcala Audouini Joiiss. Bull. Soc. Philom. 1884, p. 103.
Tt'!ita alba, imper forala, lurbiaata, elongala, longitudinali-
ler costata et spiraliter slriata ; cosfœ circiler 13, retrorsum
cix rpflexx, postice latioref;, angidatx. Anfr. 8, convexi vix
co/itigui (id sularam profuiidissimani depressi. pviini 3 Isevi-
(/ali, sequentes costati ; apertura rotundata ppristoimnn nltinia
varice expansion. Long. 5, 5 ; diam. '-} """.
lÏAB. Suez, Djeddah, Aden, Djibouti.
Coquille petite, iinpeifoiée, cyliudro-coaique, solide, blanche,
un peu luisante et ti-ausparente quand elle est fraîche, terne et
opaque quand elle a séjourné sur la plag"e. Sa spire est formée
de dix tours a croissance lente et réi4ulière_, se déroulant en
tire-bouchon. Les trois premiers, petits et lisses, forment à l'ex-
trémité de la coquille un petit sommet conique à pointe aiguë
et à la base se reliant régulièrement aux tours suivants ; ceux-ci
déprimés en arrière et séparés par une profonde suture sont pro-
tégés par 12 ou 13 cotes épineuses, saillanteset assez épaisses ; la
saillie des épines accentue la dépression des tours et fait paraître
la suture [)lus profonde ; les intervalles des côtes sont sillonnés de
nombreuses stries transverses, 1res fortes relativement à la pe-
titesse de la coquille. L'ouverture à peine déjetée occupe sou-
vent en entier le diauiètre transversal de la base du dernier
tour ; elle est si peu anguleuse en avant ou en arrière, (ju'elle
parait tout à fait ronde ; son périslome épais et mousse est
presque toujours bordé extérieurement de la dernièi'c côte plus
large, plus saillante aux deux extrémités qu'au milieu. Cette
côte, ainsi que les précédentes, est manifestement crénelée à la
surface.
Cette coquille rappelle assez la Scalaria disjuncla Gcll'. et
Wegersi iNyst. Je dédie à Audouin, le collaborateur de l'ouvra-
ge de Savigny, cette char/nante, petite et bien jolie espèce.
Obs. Quoique de môme forme et à peu près de même taille
que la VoUUuUi^ on ne peut les confondre, les intervalles des
côtes étant striés chez l'une et lisses chez l'autre.
FAUiXK MAL\COLOGIQUE DE LA MER ROUfiE 223
Avalitiscala gradilîs sp. n.
PI. VII, fig. 23-25.
Testa parva, imperforata, crassa, albida, longiludinaliter
l'2-coii'iia, spiraliler striaia, spira co/iica, gradata, aciita.
Anfr. 9, régularité)' crescentes, primi 4 Issves, albi, in testas
juniures flaviduli, alteri r.ostis lamellatis sat fortis clathrati,
sutura iinpressa separati ; apertura rotundata, peristomum
crassum ultima varice expansuni, postice uncinatum. Long.
4; diam. /, 8 ■"".
Hab. Adeii.
Coquille iinperforée, petite, blanche, épaisse, solide, à spire
conique entourée d'un retrait qui se déroule en rampe d'es-
calier. Les tours, au nombre de neuf, que sépare une suture
profonde, ne sont pas disjoints. Les quatre premiers tours
sont lisses, luisants, et d'un corné jaunâtre cbez les jeunes
sujets, ils forment à l'extrémité de la coquille un petit sommet
aigu, allongé, de forme olivaire, très souvent obliquement im-
planté ; les tours suivants, élégamment striés circulairement,
sont protégés par une douzaine de côtes tiès fortes et norma-
lement saillantes pour la dimension de la coquille. En avant
elles s'arrêtent au péristome avec lequel elles s'unissent inti-
mement, en arrière elles changent brusquemeat de direction,
deviennent frêles et tombent perpendiculairement dans la
suture ■ à l'angle formé par ce changement de direction elles
se prolongent en saillie épineuse plus ou moins accentuée.
L'ouverture légèrement ovale est bordée d'un péristome épais,
s'élargissant en saillie anguleuse aux deux extrémités du g-rand
diamètre de l'ouverture et s'amincissant enlame sur la partie qui
repose sur les côtes de l'avant-dernier tour.
J'avais hésité à séparer celte espèce de ÏAudouini, tant leurs
coquilles ont de caractères communs. Mais la spire de l'd gradi-
//i, beaucoup plus courte du reste, ne se déroule pas en tire-bou-
chon comme celle de V Audouini.
Avalitiscala Vaillanti sp. n.
PI. VII, %. 6, 28-36. 40-M, o8.
Testa parva ^ iiyrperforata, tiirricido-conica, nilida, lucida,
alha, solidula, lamellisseriebus obliquis longitudinaliter costa-
224 JOUSSEAUME
ta. Anfr. 9, cojwexi, subdisjwicti, primi S' 1^-4 Iseves, latera-
Liter ssepe dejecfi, sequentes lamellosi, sutura prof iinda separati;
ultimus lampllis 9, redis postice histricosis décoratifs ; apertu-
ra rutiuido-ovata ; peristoimun mcrassatum ullima vaiice spi-
nosiila marginatum. Ail. 4-4,5 ; diam. 1, 5 °"°.
Hab. Suez, Aden, Djibouti.
Coquille petite, imperforée, turriculée, conique, à test vitreux,
blanche ou légèrement teintée de jaune clair. Elle est formée
par l'enroulement de neuf tours arrondis, séparés par une su-
ture bien marquée et à croissance lente et régulière ; l'embryon,
qui forme à Textrémité de la co(juille un petit sommet lisse
souvent oblique, est formé de presque quatre tours. Sur les
tours suivants se dressent neuf petites côtes lamelleuses, ailées
en arrière et plus ou moins saillantes. Les lamelles d'un tour
continuent celles de l'autre et tonnent ainsi des séries légère-
ment obliques. L'ouverture manifestement ovale et à grand
diamètre oblique est à peine déjetée à droite ; le périsfome,
continu, détaché, assez épais, est doublé par la dernière vari-
ce. Il repose sur les côtes de la base de l'avant-dernier tour.
La fig. 6 reproduit une coquille à test blanc presque
opaque, provenant d'un très vieil individu, qui, après avoir
atteint sou complet développement et être resté assez long-
temps en cet état, ainsi que l'iiidiciue l'épaisseur de la varice
dont on voit sur la figure la place en dehors dubord columellai-
re, a continué à accroître sa coquille d\n) cinquième de tour de
spire.
La fig. 44 est la coquille tronquée d'un très jeune individu.
La dédicace de cette espèce rappidlera agréablement, je
l'espère, à M. le professeur Vaillaïst, le lointain souvenir de
son séjour à Suez et la préparation de sa thèse sur la
Tridacna.
Tenuiscala Deflersi sp. n.
PI. VI. lig. 41.
Testa rimata, floiir/ato-coiiica, alba, suhopaca, confertissime
costata, striis spiralibus secta. Anfr. iO, coiwexi, sat rei/ulariter
crescentes, uUirmts paido q?nplus, primi S lœves, sequentes cla-
thrati, sutura ir)ipressa, costis laciniosa ; aperlura fere rotun-
data, peiistommn modice crassum, externe arctior. Alt. 6 ;
diam. ^2, 8 """.
FAUNE MALACOLOGIQUK DE LA MKU IlOLGK 225
Hab. Aden. Ud seul individu en bon état de conservation.
Coquille blanche, allongée, conique, à sommet acuminé et à
dernier tour un peu plus fort. Ses touis de spire, au
nombre de dix, convexes et arrondis, sont séparés par une sutu-
re assez profonde, les trois premiers sont lisses et les suivants
ornementés de côtes et de stries. Les côtes, au nombre de
trente environ, sont assez épaisses, mousses et très peu sail-
lantes. Sur le dernier et l'avant-dernier tour il existe une côte
beaucoup plus forte que les autres, ce qui indique qu'il y a eu
eu cet endroit arrêt de développement et épaississement
du bord de l'ouverture. Les intervalles, deux fois plus larges
que l'épaisseur des côtes, sont très finement sculptés de stries
transversales, filiformes et saillantes ; l'ouverture serait presque
ronde si la courbure de sa partie columellaire était aussi con-
cave que celle du bord externe ; cette différence de courbure
fait paraître anguleux les deux points de jonction de ces deux
bords. Sur l'exemplaire que je possède le péristouie est mince
et fragile, ce qui indique que la coquille était à une période
de développement. A l'état normal ce péristome est certaine-
ment très fort et épais.
Je dédie cette espèce à mon savant ami M. A. Deflers, explora-
teur aussi intrépide que botaniste distingué. Cette dédicace
lui rappellera agréablement, j'en suis certain, nos excursions
aux environs d'Aden.
Tenuiscala optata sp. n.
PI. VII, fig. 48.
Testa parva, imperforata, solidida^ albida, elongalo-conica,
varicibiis parvis nmnerosis striiscfue firijormibus clathrata.
Anfr. 8, convexi, lente et regulariter descentes ; pr\mi 3 lœvi-
rjati, segufnles varicibns nunierosis vix arcuall regiiiiiriter
ornati, ihter varicibus elegantaltter striati ; apertara rotunda,
antice et poslice vix angidata, peristojmtm crassiusculum, ad
basim penultimi anfractu fere interiupium. Long. 3, 5; diam.
Hab. Aden. Un seul spécimen dragué à 12 mètres de pro-
fondeur.
Coquille petite, imperforée, assez solide, réticulée, d'un blanc
terne légèrement cendré et de forme allongée, svelte^ frauche-
226 JOUSSEAUME
ment coûique, à base arrondie. Sa spire est de huit tours con-
vexes que délimite une suture profonde : les trois premiers
sont lisses et un pou luisants, alors que les suivants sont réti-
culés par l'entrecroisement de nombieuses varices loiigihidi-
tiales et de fines stries filiformes. Les varices peu saillantes,
dont l'épaisseur est à peu près égale à la largeur des sillons
qui les séparent, sont légèrement arquées et régulièrement
disposées ; les stries spirales sont plus fines, serrées, régu-
lières, assez saillantes. L'ouverture est presque ronde, quoique
son bord coliimellaire soit moins arqué et plus court. La jonc-
tion de ce bord avec l'externe est légèrement anguleuse ; le
bord columellaire, un peu épais et non déjeté, semble empié-
ter sur l'axe de la cocjuille ; en arrière, une légère couche
d'enduit appliquée sur la base de l'avant-derniei' tour le relie
au bord externe.
Quoique cette petite coquille ait toute l'appai'ence d'une
coquille adulte, elle n'est certainement pas arrivée à son com-
plet développement ; il doit lui manquer au moins deux tours
et peut-être davantage. Par la taille, la forme et l'ornemen-
tation, on pourrait la confondre avec la Scalaria [Constantia]
Standeni Melv. Elle s'en distingue par ses tours plus con-
vexes, sa suture plus profonde, son ouverture plus déjetée à
gauche et moins prolongée eu avant, enfin par ses stries circu-
laires beaucoup plus fines que les côtes ; alors (jue dans la
Standeni ce seraient les stries ciiculaires les plus fortes, ou
tout au moins aussi saillantes que les varices.
Limiscala Dautzeubergi sp. n.
IM. V, fig. 6-7.
Testa ovato-conica, turbin if urmis, unibilicuta, alba, vanctbus
numerosiSy crassis, appressis vix contigiiis et striis spira/ibiis
evanidis sculpta . Anfr. [enibn] anales o fracti) sequentes 7 rotundi^
reynlariter sat rapiile crescentes^ sutura profunda separati,
ulti/nus infli'tas dimidiani Inngiludinis vix œquans^ varicibus
crassioribiis liratus; umbilicani parvw?i, infundibuliforniis ;
aperlura sublalcralis fera rotundata, postice vix anytilata '
labrum crassiusculuni, aolidum. Long. S,' diam. S^^.
Hab. Aden, l'érim ; raie.
J'ai vu chez M. Daltze^bkhg quehjues coquilles de cette espèce
provenant des Seychelles.
FAUNE MALACOLOGIQUK DE LA MER ROUGE 227
Par sa forme et son aspect, la coquille de cette espèce rap-
pelle la Se. raricostata Sow., Se. raricosta Lamarck, noti Mar-
tini. Non seulement, la forme est identique, mais son lest est
également solide et il existe en approchant de l'ouverture
(juelques varices un peu plus foites (|ue les autres.
Les dix tours de spire se déroulent assez régulièrement,
quoique le dernier paraisse plus fort et donne à la coquille un
aspect ventru ; les trois premiers, d'un corné lisse et luisant,
forment un petit sommet conique à pointe mousse : les varices
qui se pressent sur les tours suivants sont très nombreuses,
80 environ ; elles ont l'aspect de petits cordons lisses, appli-
qués sur la coquille les uns à côté des autres. L'ombilic étroit
et infundibuliforme est légèrement recouvert par le bord colu-
mellaire.
L'ouverture, déprimée au bord columellaire et légèrement
anguleuse, est bordée d'un péristome mousse et circulaire.
Des deux exemplaires que je possède, l'un est plus petit que
l'autre, mais je ne leur vois aucun autre caractère sérieux per-
mettant de faire une espèce de cette var. minur.
Minutiscala miuutia s[>. n.
IM. Vil, fig. 45.
Testa tnniutissuna, per/urala, alba, suôniUda, soUdiila, ven-
Iricuso-co/nca, io/igitudinaiUer varlcosa; varices nUertitia
œq liantes ; apex obtusa. A/i/r. enibryonales fracti ; alteri
5, rotundali, régula) iter sal rapide cresceiites, sutura profuuda
separati ; apertura rotiindata ; peristumum crassuia, ad penul-
tiiiiinn anfracluni basim lemiior. Long. /, '2 ; dia7n. 0,7 """.
Hab. Aden. Un seul exemplaire trouvé dans les détritus
marins rejetés sur la plage.
Cette Scalaire, très remarquable par sa petitesse, ce qui
rend l'étude de ses caractères difficile, même avec une forte
loupe, est blanche, légère/rent vitreuse et rappelle pai' la forme
la Se. scaluris, la plus grande Scalaire connue, (pioique
son dernier tour soit moins dilaté et son ombilic bien plus
étroit.
Sa spire n'a que cinq tours arrondis ; ceux de la coquille
embryonnaire ayant été brisés, leur développement s'est eÛ'ec-
tué régulièrement et assez rapidement; la suture qui les sépare
2'28 JOUSSEAUME
est large et profonde. Ils sont côtelés par des varices longitu-
dinales assez saillantes, que séparent des intervalles à peu
près égaux à leur lai-geur. Il m'a été impossible d'en compter
le nombre, qui doit être, je crois, au-dessous de vingt. L'ouver-
ture est ronde, sans dilatation, elle est bordée d'un péristome
circulaire assez large^ épais, et plus mince dans la partie qui
s'applique sur la base de l'avant-dernier tour. Dans sa partie
columellaire il est légèrement déjeté au dehors et recouvre un
peu la perforation ombilicale.
Sect. SCALIOLIN^
Je considère les Scaliola comme des Scalaires agglutinantes.
C'est certainement dans ce groupe que le test et la forme de
la coquille permettent de les placer. L'animal étant analogue à
ceux dont le péristome de la coquille est continu, tels que les
Scalaires, Cyclostomes, Paludines etc . affermirait cette manière
de voir.
Scaliola elata
PI. VII, fig. 59.
Scaliola elata Semper, in : Seheda (Issel. Mal. M. Rosso,
1869, p. 198).
Haiî. Suez, Djeddah, Souakim, Massawa, Périm.
La co(juille de celte espèce se distingue des autres par sa
forme trapue et ventrue, ce qui la fait paraître plus courte.
J''ai fait reproduire, pi. Vil, fig. d., une petite cocpiillc (jue
je considère comme une variété minor. Il m'a semblé que
l'animal de cette j^elite coquille, ainsi (juc quelques autres de
même taille, n'a pas vécu dans un milieu favorable à son déve-
loppement.
Scaliola calkdonica
PI. VII, fig. 61.
Scaliola caledonica Crosse, ./. Conc/ii/lAHli). p. '299, id. 1871,
p. 200.1)1. VI, fig. 3.
Hab. Suez. Djibouti, Aden.
Les coquilles de cette espèce, dont le développement des
tours de spire est plus régulier, sont sveltes et non ventrues.
FAUNE MALACOLOGIQUE DR LA MKR ROUGE 229
Scaliola intermedîa sp n.
PI. VII, fig-. ()0 et fig. a.
Cette espèce_, qui ressemble au Se. calédonien par la régula-
rité du développement de ses tours de spire, est moins svelte
et bien plus large de base et elle ne diflère du Se. elata (jue
par sa forme plus franchemeut conique,
Hab. Djeddah, Souakim, Hodeïdah, Aden, Périm, Djibouti.
Lorsqu'on a sous les yeux un très grand nombre de ces
petites coquilles, ou distingue assez facilement les trois formes
que je viens de signaler, mais en apparence un si grand
nombre de formes les relient eutre elles cpie je ne serais pas
surpris, même en y ajoutant l'espèce suivante, que toutes ces
soi-disant espèces ne soient (jue de simples variétés.
Scaliola elatior sp. n.
PI. YIl, fig. 62.
Testa imper/orata, aciciila, yracùis, alba, arenai îuieuias
agglutinans, apex acuta. Anfr. 11 tereles^ regiilariter creseen-
tes, ultùnus descendent , ad aperluraiiii soliitus ; sutura, impres-
sa ; apertura contracta, circinata ; peristomum rectum, suba-
cutiim,, fere disjunctnm. AU. S; diam. 0, <^'°'".
Hab. Suez, Massawa, Djibouti, Périm, Aden.
Cette coquille se distingue des précédentes par sa gracilité,
ses tours de spire plus nombreux, que la profondeur de la
suture fait paraître plus arrondis et allongés ; on en compte
onze ou douze, à croissance lente et très régulière, le dernier,
un peu descendant, est près de l'ouverture séparé extérieure-
ment de l'avant-dernier par une large et profonde échancrure ,
l'ouverture est contractée et ronde. Son péristome droit, continu,
n'est pas adhérent à la base de l'avant-dernier tour.
J'ai recueilli dans la mer Rouge et la mer d'Aden plusieurs
coquilles de Scaliola ; il m'a été très facile de grouper un cer-
tain nombre d'individus dans les quatre espèces que je viens
de signaler. Pour beaucoup d'autres je me suis heurté à quel-
ques difficultés ; j'hésitais à les placer dans l'un des groupes
plutôt que dans les autres.
230 JOUSSEAUMF,
Dans chacun de ces groupes, la forme des coquilles est cer-
tainement bien distincte, mais il y a tant d'individus qui éta-
blissent le passage d'un groupe à l'autre cju'il serait difficile
de se prononcer sur leur valeur spécifique ; l'étude de l'ani-
mal pourra seule résoudre la question. Je ne sais dans (jud
sens elle la résoudra, mais je présume qu'elle dira : Parmi les
quatre espèces que vous venez de signaler, il en est trois (pii
ne sont que de simples variétés du Scaliolo elata.
Tératolof/ie. - - Les coquilles que j'ai fait reproduire à la
[)lanche Vil, fig". 6, c, r/, e. /, sont des coquilles déformées ;
les plus nombreuses sont cylindriques, à sommet conique peu
saillant et à ouverture fortement déjetée sur le côté et à péri-
stome qui est séparé de la base de lavant-dernier tour. Cette
déformation est assez fréquente, ce qui m'en a permis l'étude,
sans cela j'aurais pu en faire une espèce. Du reste aucun con-
chyliologiste n^aurait hésifé, n'ayant en sa possession qu'une de
ces coquilles déformées. Ce qui m'a surpris, c'est de trouver,
parmi ces monstruosités, une coquille presque monstrueuse
relativement au volume des coquilles à développement normal.
Aux lig-. 61 et 02, il y a eu inversion des deux premières
coquilles de chacun de ces groupes à la suite de leur décolle-
ment et de leur remise en place par le photographe.
Sect. Gyhoscalin.k
Les cocjuilles de cette section difïèrent peu de celles des
Scalinœ ; un seul caractère bien tranché : une carène circulaire
à la base du dernier totu- les en éloigne et permet de les lat-
tacheraux groupes suivants Acrilia et Cirsotrema.
CVKOSCALA CLATHKIjS
Turbo cUuhnis Linné^, S^yst. uat. Va\. Kl, p. 7(1;). Mus. Lud.
Ulr. p. 65S.
Scalai iu lainr/losa LamarcU, An. s. Vert. VI. p. 227.
ScakiiKi coinmutala Monterosalo. Mus. (len. I\. p. 420.
Hau. Aden, l'érim, Obock.
Sous le nom de Turbo clalhrm, Li.njnl a certainement rangé
deux espèces et Gmklin dans l'édition 12 dti Syst. nat. en a
ajouté (l(;u\ autres : il sullil, pour vérifier \i\ fait. d<' voir les fi-
gui'es aux(|U('ll»'S ces dcu\ jiutrurs r('U\ oient.
FAUNE MALACOÎ.OGIQIJE DE LA MER ROUGE 231
Lamarck, n'ayant pas tenu compte du Turbo clathrus de
Linné, créa deux noms pour cotte espèce : Scalaria lamellosa
et Se. commimia.
Après Lamarck on s'aperçut que Brocchi avait déjà décrit
sous le nom de Turbo lamellosus, une coquille fossile du g-enre
Scalaria ; on dit alors : puisque Jamel/osus et lamellosa
ont la même sig'nification, nous allons conserver le lamellusm
de Brocchi, comme le vétéran, et remplacer le lamellosa de
Lamarck par un autre mot.
Je n'admets pas qu'on puisse changer une seule lettre d'un
nom spé(ifi(jue créé par un auteur. Je ne vois pas l'avantage de
mettre au féminin ce que l'auteur a mis au masculin ; mais
"je vois les inconvénients de ces modifications : on encombre
inutilement la science de mots nouveaux ; on défigure les
mots employés par les auteurs à qui on les attribue. Je ne
vois pas non plus pourquoi on ne laisserait pas dans les
Scalaria les mots lamellosus et lamellosa pour désigner deux
espèces différentes ; la phonation de ces deux mots, qui sont
des noms propres, est si différente que la cotifusion n'est pas
possible.
Ou a dit qu'il fallait faire accorder le nom de genre à ce-
lui de l'espèce. Pourquoi cet accord ? parce qu'on considère
le nom de l'espèce comme un adjectif, alors que c'est un
déterminatif, un nom propre, un nom individuel. Si le mot
/ame//o5« donné à une Scalaire n'était pas un nom propre, mais
un adjectif indiquant que cette espèce est lamelleuse, il
serait impossible de savoir laquelle, puisque presque toutes les
Scalaires sont lamelleuses. .
Ainsi que je viens de le dire, Linné a certainement désigné
sous le nom de T. clathrus deux espèces ; Sowerry, dans sa
monographie des Scalaria, a conservé le nom de clathrus pour
l'une de ces espèces et son choix a été celui d'un érudit, car
c'est à elle seulement que s'applique la description qu'en a
faite Linné. Pour conserver le moindre doute à ce sujet, il
faudrait n'avoir pas lu dans le « Museo Ludovico LJlrice » :
^ Testa conico oblonga, acuminata, facie testa scalaris sed
minor ; Anfractus Ji-i'2 teretes, albidi, pellucidi, contigui nec
distantes^ cingidis membraiLaceis, etc. »
Est-ce que ces expressions, teretes, albidi, pellucidi et du-
^gulis membranaceis ne conviennent pas à la coifuille que Sowerbv
a désignée sous le nom de Se. clathrus Linné? est-c" qu'il serait
possible de les attribuer à la Se. communis?
232 JOUSSblALME
SowERBY ayant scientifiquement identifié l'espèce linnéenne,
jp ne vois aucune utilité à une discussion à ce sujet et encore
moins A un nouveau baptême.
La Se. clalhrus a une aire de dispersion des plus étendues,
on la retrouve dans toutes les mers. J'en ai recueilli plusieurs
exemplaires dans la mer d'Adeu et pas un seul dans la mer
Rouge ; elle s'y trouve certainement, mais je n'ai pu y consta-
ter sa présence.
Voici sur un seul ludividu recueilli vivant l'aspect et la
forme de l'animal : couleur blanche, pied deux fois plus long-
que large et à bords latéraux parallèles, le postérieur est
divisé par une profonde échaticrure à deux lobes arrondis dont
le gauche est un peu plus court et plus étroit que le droit; le
bord antérieur, légèrement courbe, se prolonge de chaque
côté en pointe triangulaire. Tentacules courts, assez gros,
légèrement coniques, se renflant ;\ la base : sur la partie an-
téro-externe de ce renflement, on aperçoit Toeil, un tout petit
point noir ; mufle, aplati et court, ne dépassant pas le bord
antérietir du pied et occupant l'espace compris entre les deux
tentacules.
Parmi les coquilles que j'ai pu recueillir, je signale les
variétés suivantes ou plutôt les variations d'ornements et de
couleur.
A propos du nombre des côtes, voici ce que j'ai relevé sur
vingt-deux coquilles : 6 côtes, une ; 8 côtes, une ; 9 côtes, sept ;
10 côtes, une ; 1 1 côtes, cinq ; 12 côtes, trois ; 13 côtes, trois ;
14 côtes, une. On voit par cette énumération que les nombres
9 et 11 se reproduisent souvent, tandis que la plupart des
autres semblent ôtre des exceptions.
De la variété à 6 côtes dont je n'ai trouvé qu'un spécimen,
je viens d'en voir im second de même taille dans un achat fait
par M. DK BouRY. Son étiquette porte le nom de Scalaria con-
sors Crosse. J'ai demandé à mon savant ami ce qu'il en pen-
sait. « .l'ai toujours considéré cette espèce, m'a-t-il dit, comme
Scalaria clathrus ; ce n'est pas même une variété, car le
nombre des côtes est très variable, surtout dans cette espèce. )>
La taille est également très variable. Des coquilles adultes
sont (jueUpiefois deux fois moins longues que d'autres. Enliu,
pour la coloration, je n'ai observé sur les coquilles recueillies
dans la mer d'Adeu que quatre vai'iétés :
1° Coquille uniformément blanche ;
20 — brunâtre, à côtes blanches ;
FAUNE iVlALA.COLuGlQL;K DE LA MEK ROUGE 233
30 Coquille blauche avec des bandes circulaires brunes près
de la suture et une autre à la base ;
40 Coquille semblable à la précédente et mouchetée de taches
brunes dans l'espace compris entre deux bandes circulaires de
même couleur.
Gyroscala coronata
Scalaria coronala Lamarck. An. s. Vert. Vl. p. 227.
Hab. Aden. C'est encore aux Pagures que je dois les quatre
coquilles de cette espèce. Pour les coquilles rares ou parfois
des profondeurs, ces Crustacés ont été pour mes recherches de
précieux auxiliaires.
Sect. ACRILLIN^
Acrilla adenensis sp. n.
Pi. VI, %. 27-28.
Testa imperforata, solidiiia, turritpJlœformis, ad basim pla-
niysciilani cariîia circumdata, pallide fulva, faciis albis i?i ul-
litno anfractii S. penultimis 1 decorata. Anfr. 1*2, convpxi,
regvlariter crescentes, primi 3 fracti^ sequentes spiraliter stria-
ti, varicibus 24 -30, con.tortis late disjunctis craticuli, apertura
subovalis, peristomum inten'iiptwn, labimn externiim tennis,
fragilis, coliimellaris solida alba^ in apertura cum ave juncla.
Long. 18-22 ; diam. 4,5-5,2 °'°'.
Hab. Aden. J'ai trouvé les coquilles de cette espèce sur la
petite plage située à gauche de la jetée qui conduit à l'île
Sirah.
Coquille à forme de Turritelle^ dont le test fragile, quoique
suffisamment épais, est brillant et un peu translucide ; sa
couleur est d'un ton jaune plus ou moins foncé, agrémenté sur
le dernier tour de deux bandes circulaires blanches et d\me
seule sur la partie la plus saillante des tours précédents. Sur
les coquilles que j'ai récoltées, les tours embryonnaires étaient
brisés, il n'en reste que 9 sur lesquels se montrent 24
à 30 côtes mousses, assez larges, peu saillantes, séparées par
des espaces deux ou trois fois plus larges. Ces côtes, de direc-
tion légèrement oblique, sont courbées en forme d'S, jusqu'à la
carène qui contourne la base, fortement déprimée, du dernier
234 JOUSSKAUME
toui' ; en cet endroit elles se coudent brusquement et se di-
rigentvers la columelle comme des rayons ; indépendamment des
cotes, on aperçoit, surtout dans les intervalles, des stries circu-
laires superficielles inégalement espacées. La suture est bor-
dée par la carène formant cordon et, contrairement à ce qui
existe dans tous les autres groupes de Scalaires, le péristome
est interrompu ; le bord externe se fixe à la carène de Tavant-
dcrnier tour et le columellaire, fixé à l'axe dans l'intérieur de
l'ouverture, le continue en dehors. Il est épais et large à la
base et n'est pas relié à l'extérieur par une couche d'incrusta-
tion appliquée sur Tavant-dernier tour.
Sur le |)lus grand des exemplaires recueillis^ il existe en ar-
rière de la carène à faible distance^ une autre carène parallèle
formée par une série circulaire de granulations placées sur les
côtes, et d'autant plus forte et plus apparente qu'on se rappro-
che davantage de l'ouverture. Est-ce une anomalie, est-ce
chose normale ? Je n'ai pas eu de matériaux suffisants poui'
résoudre cette (juestion.
Ceiie Acrilia, que je considère comme espèce, n'est peut-être
qu'une simple variété des Ac. aciiminala et r/racilis. La colora-
tion et la forme sont semblables^ mais la coquille de Vade-
nensis est plus petite, ses côtes plus espacées et plus sinueu-
ses, ses tours plus convexes et sa suture bordée d*un cor-
don de stries plus apparentes ; ces stries n'ont pas été indiquées
dans la description de Vacummaia; mais^ quoique je n'aie
pas vu la coquille qui a servi à la description de cette dernière,
je suppose qu'elles s'y trouvaient, probablement si peu profon-
dément accusées que la coquille a paru lisse.
Que la coquille décrite ne soit qu'uue variété locale ou une
espèce, je crois toujours utile, en pareille circonstance, de
mentionner ce qu'on a observé, en attendant <|ue l'étude des
animaux vienne nous tirer d'incertitude.
Sect. CiRSOTRKMIN.*:
Cirsotrema arabica
Scalm'ia arabica Nyst, Tabl. Syn. Scalat'ia, 1872, p. 16.
— deaissata \i\eimv {non Lamarck), pi. vu, fig. 23.
— Kieneri Tapparone Canefri,./. CVj/jc/ty/, 1876, p. 155.
Hab. Aden. Un seul exemplaire, A pointe brisée, recueilli à
FAUNE MALA(.(iLOGIQUK DK LA MER ROUGE 235
Steamer — Point, sur la plage de la poste, à l'endroit où se trouve
maintenant le Cercle des officiers.
Nota. — La figure donnée par Kiener, de cette espèce, laisse
beaucoup à désirer. Sowerby, de son côté, a fait figurer un in-
dividu encore jeune.
ScALARrA KoBELTi^ Jickeli, Jnlirb. deutcfi. Malak. Ges. 1880,
Vil, p. 292.
Cette espèce encore en litige est considérée avec raison, je
crois, comme une variété de la. Se. decussataK\enev. Dans l'in-
certitude je reproduis de cette espèce la description qu'en
donne Jickeli.
« T. eloîigata. imperforata, soUdula, albida ; anfractm sii-
perU. [apice fracto) 11 teretes, sutura profunda separati., ad
suturam horizontalité!' hreviterquc planati, liris spiralihiis circa
S sat elevatis varicibusque mtmerosis, circa 30 ; in anfr. ul-
timo, lamelliformibus tcniiibus, hiimilibus, ad inlersectionc^ H-
rarum subscabrosis pulche?'ri?ne sculpti, varicibits ad suturam
magis elevatis et cwn iis anfract. prœcedentis regulariter al-
termuitibus ; anfractus iiltimus varicibus nonnullis majoribus
et lira majore regionem umbilicarem cingente munitus, inter
liras iiriila minore intercedente. Apertura circiilaris, lahro ex-
terno ? [fracto), columellari incrassato appresso.
Long. 54 '"'".
Hab. Mare rubriim » {leg. Jickelî).
Cette description me semble répoudre à l'espèce figurée par
Sowerby sous le nom de Se. decussata.
Pour les espèces suivantes, M. de Boury a créé le genre No-
discala, ce genre est si nettement caractérisé qu'on y place
sans hésitation toutes les espèces qui s'y rapportent.
La forme cylindrique des coquilles, l'épaisseur du test et la
largeur du péristome leur donnent un aspect si spécial qu'on
pourrait faire de ce genre une section ou sous-famille.
11 présente en outre cette particularité de parcourir en trois
étapes le cycle de son existence, c'est-à-dire de se transformer
trois fois avant d'arriver à son dernier état de croissance.
On connaît la métamorphose des Insectes ; celle des Mollus-
ques n'a pas encore été sérieusement étudiée ; on sait cepen-
dant, depuis quelques années, que pendant la période embryon-
naire l'animal est si différent de celui de l'adulte qu'on avait
fait plusieurs genres avec de petites coquilles embryonnaires ;
Mém. Soc, Zool. de fr., 1911. xxiv —16
236 JOUSSEAUME
ces deux périodes de leur existence sont incontestables, ainsi
que leur métainor[)h()se ; on pourrait niême ajouter qu'elles
existent chez tons les Mollusques : mais ne généralisons pas,
laissons aux observateurs ce vaste champ d'étude, encore peu
exploré.
Après la métamorphose, la coquille embryonnaire n'est
plus utilisée et ne sert plus de loge à l'animal ; de sorte que,
dans les enroulés par exemple, le tortillon de l'animal a tou-
jours un moins grand nombre de tours que celui de la cofjuille.
A cette première métamorphose s'en ajoute une autre chez
beaucoup de Mollusques ; les exemples les plus frappants nous
sont fournis par les Gylindrelles et les Truncatelles ; après
l'étape embryonnaire, l'animal grossit et se développe réguliè-
rement jusqu'au moment où il atteint sa taille normale. A
partir de ce moment, il ne grossit plus ou si peu qu'il est
presque inutile de le signaler ; alors, il se déplace, construit
de nouveaux tours de spire et abandonne successivement ses
tours de croissance. Lorsqu'il est arrivé à la fin de cette troi-
sième étape, il établit une cloison entre cette dernière partie
de la coquille à forme cylindrique et la partie de croissance
de laquelle il s'est complètement retiré. Comme celte partie
lui devient inutile, il s'en débarrasse, de sorte qu'il ne lui reste
plus de la coquille que la partie formée pendant le parcours
de sa troisième étape. Celle des étapes embryonnaires et de
croissance n'existe plus^ l'animal l'ayant détruite, pas tout
entière cependant, car dans beaucoup d'espèces elle persiste
en totalité ou en grande partie. C'est ainsi que, dans le genre
Nodiscaia, certains individus conservent les coquilles des trois
périodes de leur existence, tandis que d'autres, favorisés par
les circonstances, détruisent leur sommet.
Le temps qui s'écoule entre l'étape embryoïmaire et la sui-
vante est très variable : il est des individus qui passent de
l'une à l'autre sans interruption ; d'autres, au contraire, vivent
très longtemps et semblent mettre beaucoup de réflexion avant
de passer de l'une à l'autre étape ; ils semblent se plaire en cet
état; ils se construisent une petite coquille qui ressemble tel-
lement à une coquille adulte que les malacoloyistes ont décrit
comme espèces beaucoup de coquilles embryonnaires et ont
créé un certain nombre de genres pour classer ces embryons.
Entre la deuxième étape et la troisième, il .s'écoule égale-
ment, suivant les circ()nstauc<.'s, un laps de temps plus ou
moins long. Certains individus passent d'une étape à l'autre
FAUISK MALACOLOGIQUK DE LA MER ROUGE 237
sans interruption. D'antres, au contraire, s'arrêtent assez long-
temps avant de se remettre en route. L'étude de la coquille des
Nodiscala nous procure ;V ce sujet une intéressante observa-
tion : à l'état adulte, leurs coquilles ont, en général, une
dizaine de tours; sont-elles véritablement adultes? L'animal
a-t-il atteint toute sa croissance, tous ses organes et son der-
nier degré de perfectionnement "* Je pose les questions sans
chercher à les résoudre, n'ayant aucun document pour me con-
duire à la solution.
Le bourrelet très épais qui borde et élargit le péristome et
donne aux coquilles de ce genre un aspect particulier, semble
indiquer que l'animal est arrivé à sa dernière période de crois-
sance, qu'il a accompli la première et la seconde étape du
fcycle d'existence de la plupart des Mollusques^ qu'il va s'ar-
rêter là^ qu'il n'ira pas plus loin.
Cette apparence est trompeuse, car sur deux espèces dont
j'ai recuelli de nombreux échantillons, j'ai observé, sur deux
espèces différentes, que certains individus avaient à leur
coquille trois tours et demi de spire de plus que ceux que
nous considérons comme adultes, parce qu'au neuvième ou
dixième tour, ils fortifient le péristome de leur ouverture d'un
bourrelet marginal. A la pi. VI, fig. 54 et 57, sont repré-
sentées deux coquilles, montrant que l'animal considéré comme
adulte a continué sa croissance après une assez longue inter-
ruption et a ajouté à sa coquille trois tours et demi.
Le bourrelet saillant du péristome d'une coquille adulte
marque dans les deux coquilles figurées une interruption évi-
dente entre les deux premières étapes et la troisième.
Sur quelques individus qui ont également le supplément de
trois tours et demi de spire, on n'aperçoit pas de trace de cette
interruption. Ont-ils passé d'une étape à l'autre sans s'arrêter;
ou, comme cela s'observe chez d'autres Mollusques, ils résorbent
peut-être le bourrelet de leur péristome, devenu gênant,
avant de continuer la confection de leur coquille? ce n'est pas
au début d'une étude qu'on peut résoudre toutes les questions.
La troncature des coquilles a été observée et signalée de
tout temps par les malacologistes ; quelques-uns même ont
indiqué les différents moyens employés par l'animal pour
se débarrasser des tours de spire devenus inutiles et gênants.
On ne s'est pas autrement occupé de cette anomalie naturelle.
Quoique les mots « anomalie naturelle » semblent jurer de se
trouver ensemble, ils sont cependant l'expression exacte d'un
238 JOUSSEAllME
fait : relativement î\ rensemble des Mollusques, cette troncature
de certaines espèces est une anomalie et, pour les espèces à
troncature, la chose est naturelle ; elle fait partie de leur
existence.
Cela du reste est sans importance ; la partie essentielle, c'est
ce troisième stade, ce stade supplémentaire qu'on observe
dans la vie de quelques groupes de Mollusques. On en ignore
la cause ; on ne sait pas ce qui se passe entre ces deux
périodes. Est-ce une continuation de la vie normale sans modi-
fication anatomique, ou y a-t-il quelque chose de changé dans
les attributions de certains organes ? est-ce, en un mot, une
simple métamorphose biologique ? Il est incontestable que la
coquille de la troisième période diffère de celle de la période
de croissance. Chez les Truncatelles, par exeniple, la coquille
de la période de croissance est subulée, conique et à tours de
spire nombreux qui croissent régulièrement du sommet à la
base, pendant que la coquille définitive est cylindiique et de
trois à quatre tours seulement.
Enfiu_, il y a sur cette intéressante question de nombreux
points à élucider, il se trouve heureusement au sud de l'Eu-
rope, au noid de l'Afrique et à l'ouest de l'Asie une espèce,
la Rumina decollata, ce qui permettra l'étude de son dévelop-
pement, et son anatomie faite à dififéreutes époques tirera
certainement de leur obscurité les points les plus importants de
cette transition entre le stade de croissance et le dernier stade.
NODISCA.LA ATTENUATA
PI. VI, fig. 45-46. 53-54.
Scalaria attenuata Pease, Zool. Pr., 1860, p. 400.
— — — Conc. Icon. pi. xci.
Cette espèce signalée dans le golfe de Suez, par Mac Andrew^
diffère de la S. bicarinata Sow. par les nodosités de ses carè-
nes ; dans l'espèce de Pease les deux carènes sont noduleuses^
lisses au contraire dans l'espèce de Sowerby.
Hab. Suez, Djeddah, Aden.
On pourra voir par les exemplaires que j'ai fait figurer com-
bien l'aspect de cette espèce est variable et combien l'usure
si fréquente des coquilles en atténue les côtes et les aspérités,
de sorte (jue Yattenuala et la bicarinata pourraient bien n'être
qu'une espèce.
FAUNE MALA.C0L0G1QUE DE LA MER ROUGE 239
M. DE BouRY m'avait déterminé les exemplaires que je lui
avais soumis : Nodiscala densecrenaia n. sp. Je ne sais s'il
maintiendra cette détermination dans l'important et remarqua-
ble travail qu'il a entrepris sur les Scalaires. Je ne puis, dans
un travail aussi restreint que celui d'une faune locale, avoir à
ce sujet une opinion.
PI. VI, fig. 45, 46, reproduisent des coquilles qui n'ont pas
encore l'état adulte -, elles sont à leur deuxième période de
développement.
Nodiscala Bardeyi n. sp.
PI. VI, fig. 44, 47 ; PI. VII, fig. 3, 4.
Testa rimala, solida, truncata, cylitidraceo-subinflata, alba^
lenimsime sculpta^ apex obtiisus. Anfr. 6 i/S,p)'i?ni médium
angulosi longitudina iter costati^ spiraliter, tenuiterregidariter-
que siriati, iiUimiis carinis duobiis lœvigalis cinctus ; sutura
impressa, crenata ; aperlura ovalis, obliqua, peristomum cras-
sum, bilabiatimi. Alt. 4, 8 ; diam. /, «?"".
Hab. Djibouti, Aden ; rare.
Comme toutes les espèces de ce genre, cette nouvelle Nodis-
cala est épaisse, solide, d'un blanc vitreux lorsque sa coquille est
fraîche, d'un blanc terne lorsqu'elle a séjourné dans les sables
de la plage ; elle est alors généralement roulée et plus ou
moins détériorée. Sa forme un peu ventrue et ses premiers
tours de spire manifestement anguleux la distinguent à pre-
mière vue des autres espèces. Le dernier tour est bicaréné.
('es tours sont au nombre de 6 1/2. Les trois premiers, qui
sont les seuls qui restent des deux premières étapes de son
évolution, sont ornés de varices saillantes et espacées, varices
(|ui s'atténuent sur les tours suivants et disparaissent complè-
tement sur le dernier ; celui-ci est cerclé de deux carènes
lisses et de très fines stries dont l'enroulement se continue
jusqu'au sommet. La suture est bien marquée et crénelée ;
l'ouverture, obliquement ovale et descendante, est marginée
d'un péristome épais, bilabié, dont le bord columellaire re-
couvre une fente ombilicale assez distincte.
Cette espèce, qui pourrait être confondue avec la 5. bicari-
nata Sow., s'en distingue par sa forme moins cylindrique, ses
tours anguleux, ses stries fines et régulières, et son ouverfure
240 JOUSSEAUME
plus descendante, de sorte que le plan basai du dernier tonr
est plus incliné.
Var. plongata, pi. VI, fiy. 44.
Var. nimor, pi. Vil, fig. 4.
Nodiscala fusoides sp. n.
Pi. Vil, iig. 2.
Testa rimata, fusifor?nis, decoftica, solida, alba, apice tnui-
rato, varicibiis et sti^iis attritis exitta. Aiifr. 7, convexi fere
angulosi, irregidariter crescentes, pemdtimus contractus, ullhmis
hicarinaius ; sutura funiculo marginata ; apertiira ovalis vix
obliqua^ descendent lateris inflexa, peristomurn crassion postice
crevatum. Alt. 6\ ^ ; diam. 5 °"".
IIab. Aden.
Cette coquille, dont je n'ai trouvé qu'un exemplaire i-oulé,
en assez mauvais état, me parait si normalement développée,
que je n'hésite pas à la faire connaître et à la considérer com-
me espèce.
Malgré sa forme en navette, elle appartient au groupe des 5c.
bicarinata Sow. et attenuata Pease, desquelles elle se dis-
tingue à première vue par sa forme, par son ouverture descen-
dante et déjetée, par la contraction de ses deux derniers tours.
On devine plutôt qu'on ne les voit les stries circulaires et
les côtes ; celles-ci étaient larges, peu saillantes et très espacées.
Les tours, au nombre de sept, se développent assez régulière-
ment jusqu'aux deux derniers qui sont contractés. Ils sont
convexes et légèrement anguleux ; le dernier est bicaiéné. Sa
carène postérieure est la plus saillante " la suture qui les sé-
pare est assez profonde, bien marquée et boidée d'un assez
fort cordon filiforme. L'ouverture^ de dimension normale, un
peu évasée, parait grande ; elle est ovale, descendante et dé-
jetée à droite, son grand diamètre est moins oblique à l'axe
(jue celui des autres espèces de ce groupe. Le péristome est
large, épais, saillant, môme dans la partie qui s'unit h la base
de lavant-dernier tour. Son bord columellaire recouvre en
partie et borde une longue fossette ombilicale.
Nodiscala Bouryi
PI. Vil, fig. o.
Nodiscala Boiirgi .louss. Bull. Soc. Pkiloni. 1894, p. 104,
FAUNE MALACOLOGIQUK DE LA MER ROUGE 241
Testa cretacea, solida^ alba, imper forata, elongata, conica,
nodidoso-costata. A?ifr. 9, aiigidato-convexi. lùngitud'w aliter
et spiraliler costatl, ititer costas spirales, bi nodosas, te/missime
striât i ; apertura rotimdata, peristo?num crassimi, late expan-
snm bilabiatum. Long. 4, 5 ; lat. "2 """.
Hab. Djeddali.
Coquille blanche, solide, régulièremenl conique, dont les
tours à développement régulier sont anguleux ; on en compte
neuf à dix ; les deux premiers, très petits, lisses et jaunâtres,
semblent emboîtés dans le tour suivant qui leur forme une
large bordure presque plane ; les autres tours, costulés longi-
tudinalement et finement striés circulairement, sont au nom-
bre de sept ; ils sont carénés et les côtes sur cette carène
forment des nodosités tuberculeuses.
La suture, bien accusée et peu profonde, est bordée d'un
petit cordon noduleux. Le dernier tour, sur lequel on compte
une douzaine de côtes, est bicaréné ; la carène postérieure est
semblable à celle des tours précédents dont elle n'est que la
continuation. La carène antérieure est un peu moins forte et
moins noduleuse ; encadrée par cette carène, la base du der-
nier tour s'incline brusquement et parait presque plane. L'ou-
verture, largement marg-inée par un péristome mousse, est re-
lativement petite et obliquement ovale. Le bord coluuieilaire
est moins épais que le bord externe qui s'élargit un peu et se
prolonge avant de s'unir au bord cohrnellaire ; l'augle anté-
rieur est un peu plus saillant et plus apparent que le posté-
rieur.
J'ai dédié cette espèce à M. de Boury pour lui témoigner
mon amicale estime et le stimuler dans la pénible étude d'une
des familles les plus intéressantes et des plus difficiles à dé-
brouiller,
NODISCALA CRASSILABRUM
PI. VI, fig-. 60 6r2.
Scalaria crassilabrum Sow. Th. Conch., p. 105, pi. xxxv,
fig. 115, 116.
Hab. Djibouti, Aden, Suez.
Cette espèce me parait très répandue et très variable. On
fera certainement beaucoup d'espèces avec ses variétés.
242 JOUSSEAUME
NoDiSCALA RIUUVMA
PI. VI, fig. 55-59.
Scalaria {Cirsutrema) hidryma Melvill, Ann. Nat. Hist., 1899,
pi. I. fig. 10.
Hab. Djibouti, Aden, Suez.
Cette espèce, dont l'auteur n'a donné qu'une figure schéma-
tique à laquelle certains caractères ont été exagérés et d'au-
tres atténués, ue me paraît qu'une simple variété de la Se.
crassilabrum à varices plus fortes. J'ai pu, en prenant les ex-
trêmes dans un grand nombre d'individus, séparer ces deux
formes ; mais j'ai trouvé tant d'intermédiaires que, dans ma
pensée, ces deux espèces n'en font qu'une. C'est à peine, sans
létude de l'animal, si on peut considérer cette dernière comme
une variété de la précédente.
NODISCÂLA ALBA
PI. VI, fîg. 48-o2.
Scalaria {Nodiscaia) aiba de Boury mss. 1910.
Testa parva, alba, lactea, soiida, imperforata, elongato-
conica, angusta, sublnflata, piinctala, costis luiigitudinalibus
c/assis et obsoletis impressa. Sutura mediocriter profunda.,
valde aperta.,parHm obliqua, ubsoletissime deitticulata. Anfract.
Sût concexi, superst. 7 ; primi etnbrgonales partim déficientes
superst. ^2, nitidi, subvitrei, conici, rufesccntes ; sequentes 5,
longitudinaliler costis crassiusculis, obsoletis, parum prominulis,
vix obliquis, vix siniiosis, longitiidinaliterdisparilis et transver-
siiri lineis tcnuissime punctatis ornali. Ult. anfract. spira fève
œquans.) costis 9 ornatns ; Oasis obliqua, vix convexiuscula,
angiilo obsoleto et carinifero circumscripta, vix radiatim cos-
tata, concentrice punctala. Colnmrlla funiciilo crasso fîrmala.
Apertura ovali-piriforniis, poslice contracta. Peristotna duplex,
internum sat crasswn, punctatuni, exterius deflexuni, ultime
varice partim constitutum. Long. 4; diam. 1, ^^'"""(01!: Boury).
Type : Muséum de Paris, n" 1017.
Hab. Aden, Périm, Djibouti.
Obs. — J'avais également, comme la Se. hydrima Melv.,
confondu les échantillons de cette espèce avec la Se. crassila-
brum Sow.
INDEX
Famille SOALIDtE
Section Scalin^
PAGES
Scala scalaris Linné 193
Lamelliscala fasciata Sowerby 194
marmoraia Sowerby 194
— alala Sowerby 194
— Kiumziiigeri dessin 194
Cycloscala hyalina Sowerby 195
— latedisjuncla de Boury 195
— parvilobata de Boury 195
— anguina Jousseaume 195
Perlucidiscala perlucida Jousseaume , 196
— harpa Jousseaume 197
— lacrymula Jousseaume 1 98
Turbiniscala sexcosla Jousseaume i99
— Ferussaci Audouin 199
— Fauroti Jousseaume 200
— adjuncta Jousseaume 201
— Snvignyi Jousseaume 202
Crisposcala Bouryi Jousseaume 203
Graciliscala rostrata Jousseaume 204
— gracias Sowerby 20o
— hislricosa Jousseaume 206
— Gravieri Jousseaume 207
— agilabilis Jousseaume 20s
Section Paptriscalin^
Papyriscala margarila Jousseaume 210
— raalkaensis Jousseaume 210
— Robillardi Sowerby 211
— vallala Jousseaume 212
— Artimi Jnusseaume 213
Labeoscala perimensis Jousseaume 214
— Labeo Jousseaume 215
Cirraliscala undulatlssima Sowerby. 2i5
Foliaceiscala dubia Sowerby 216
— irregularis Sowerby 216
244 JOUSSEAUME
PAGES
Dulciscala Jomardi Audouin • • 21H
Globiscala bultata Sowerby 217
Innesiscala Innesi Jousseaume 2lN
— Coulleri Jousseaume 219
Atniciscala arnica Jousseaume 220
Avatiliscala avaliles Jousseaume 221
— canephora Melvill 221
— Audouini Jousseaume 222
— gradilis Jousseaume 223
— Vaillanti Jousseaume 223
TenuiscaUi Deflersi Jousseaume 224
— optnta Jousseaume 225
Limiscala Dautzenheriji Jousseaume 226
Minutiscala miniUni Jousseaiune 227
Section Scaliolin.ï;
Scaliola elala Sempei' 228
— caledonira Grosse 228
— intennedia Jousseaume 229
— elal/or Jousseaume 229
5'ectioD Gyroscalin^e
Gi/roscala clatlirus Linné 230
— coronala Lamarck 233
Section AciRiLLiN.ii
Acrilla adeiiensis Jousseaume 233
Section Cirsotrdmin.*;
Cirsotrema arabica Nyst 234
Nodiscala altoiuala Pease 238
— Bardei/i Jousseaume 239
— fusoides Jousseaume 240
— Bouryi Jousseaume 240
— crassUabrum Sowerby 241
— hidryma Melvill • 242
— albd de Boury 242
Mém. S. Z. F., XXIV, 1911.
46 .47
i 4"<"«v à"*-4"*"è â
s» ^55
IMP. LECERF, KOUEN
SCALAIRES DE LA MER ROUGE
Mcm. S. Z. F., XXIV, ic,ii.
PI. \I
MP LtttliK KOUEN
SCALAIRES DE LA MER RQUGE
FAUNE MALACOLOGIQUE DE LA MER ROUGE
24o
EXPLICATION DES PLANCHES
Planchk V
Grossissement : 2 fois la hauteur.
PiG.
1-2
:!-5
6-7
8-19
20-26
27
28-30
31-36
37-42
38-41
43-47
48-49
50-b3
54-57
l'apyriscala
Llmiscala
Dulciscala
Amiciscala
Avaliliscala
Innesiscala
Perlucldïscala
Turhiniscaki
PAGES
malhaensis Jous 210
RobiUardi Sow '21 1
Dautzeubergi sp. n 226
JomarcU Audouin 216
arnica Jous 220
avalites sp. n 22 1
Coutleri sp. n 21 '.•
Innesi sp. n 218
lacrymula sp. n 198
harfm sp. n l97
perhicida sp. n 196
sexcosla sp. n 1 99
Savignyl sp. n 202
Ferussaci Audouin ^99
Planchk VI
Grossissement : 2 t'ois; la hauteur.
FlG.
1-8
Graciliscala
9-16
—
17-26
—
27-28
Acrilla
29-30
Gracilit38 ^39 ^40 ^41 û2 43
444444 «'4
SCALAIRES DE LA MER ROUGE
NOTE
à ajouter au Mémoire de M. C. SCHLEGEL
Je n'ai eu connaissance qu'après l'impression de mon travail
sur les Ciabes de Roscoff, du mémoire suivant :
1887. — BoNNiER (J.). — Catalogue des Crustacés Malacos-
tracés recueillis dans la baie de Goncarneau. Décapodes.
{BuU. Sci. Fmnce-Bdgique [2], X, pp. 199--i62).
Je tiens à signaler, en m'excusant de cette omission, cet
important travail, encore qu'il concerne plus particulièrement
la côte océanique de la Bretagne, parce qu'il contient des
comparaisons avec celle de Roscoff_, et qu'à ce titre, il pré-
sente pour nous un intérêt évident.
J. BoNNiER a relevé à Goncarneau trente-huit espèces, dont
trente-deux sont communes avec RoscofF. Par contre, quatre
types [Pinnotheres veteriim, Inachiis leptochirus^ Macropodia
œgyptia, Hyas coarctatus) n'ont pas été trouvés par lui. Les
cinq espèces qui manquent à notre faune {Porlumnus bigutta-
tiis Risso, Atelecyclus cruentatus Desmarest, Eriphia spinifrons
Herbst, Gonoplax angulatiis Pennant, Lambrus Massena Roux)
sont à affinités tout à fait méridionales. Enfin Polybins Henslowi
Leach, trouvé par lui à Goncarneau, existe assurément dans
toute la Manche, et je suis convaincu que c'est par un fâcheux
hasard que je ne l'ai point vu à Roscoff.
ESPÈCES ET VARIÉTÉS NOUVELLES
DÉCRITES DANS LES MÉMOIRES DE 19H
Insecte
PAOKS
Coptotermes flmnis Bugnion (imago) 39
Mollusques divers
Bylhinella rufescens var. Germanœ Caziot 123
Rythiospeum Clessini Caziot r 1 20
Hélix lupensïS Gaziol 110
— Scheureri Caziot Hl
Lartetia Rapliaëlï Caziot 1 25
Paludestrina alhivionum Caziot 128
— liipensin Caziot 1*27
Scalidœ
Acrilla ndenensis Jousseauine 233
Avalitiscala avalites Jouss 221
— grndilis Jouss 223
— Vaillanti Jouss 223
Civsotrema nrahicn Jouss 2;]4
CyrAoscala anç/uina Jouss 1 95
Grac'discala agitabilis Jouss 208
— gracills JoiiSS 205
— Gravieri Jouss 207
— histricosa Jouss 206
— rostrata Jouss 204
Innesiscala Corilieri Jouss 2l9
— Innesi Jouss 218
Labeoscala labeo Jouss • • 21 5
— périme nsis Jouss 214
Limiscnla Dautzenberqi Jouss 226
Minutiscala ininuiia Jouss 227
KSPiCES ET VARIÉTÉS NOLVELLKS 249
PAOBS
Nodlscala Bardexi Jouss 239
— Boiirrji Jouss 240
— fusoiiles Jouss 240
Papyrisrnla Arliini Jouss 013
— inargarita Jouss 210
— imJlala Jouss 2rj
Perliicidlscala harpa Jouss 197
— lacrymula Jouss 198
— ■perLucida Jouss 196
Scaliola elaiior Jouss 229
— inlermedia Jouss 229
Tenuiscala Défierai Jouss 224
— oplata Jonss 225
Turbiniscala adjuncta Jouss 201
— Fauroli Jouss 200
— Ferrussaci Jouss ■ 199
— Savignyi Jouss 202
— sexcosta Jouss 199
TABLE DES MATIÈRES
PAGES
BuGNiON (E.) avec la collaboraliou de G. Perrière. — L'imago
du Coptotermes flavus. Larves portant des rudiments d'ailes
prothoraciques 97
Caziot (commandant). — Liste des Mollusques terrestres et flu-
viaiiles recueillis dans les alluvions du torrent du Loup près
de son embouchure 107
JoussEAUME (Dr). — Faune malacologique de la mer Rouge,
Scalidœ I8U
RUDERMANN (Lota). — Rcchcrches sur Ephesin gracUis Rathke,
Anuéiide Polychéte de la famille des Sphœrodoridés. Morplio-
logie, analomie, histologie ''7
ScHLEGEL (C). — Recherches faunistiqiies sur les Crustacés
Décapodes Brachyoures de la région de Roscoff 133
— Mote a ajouter au mémoire de M. G. Schlegel 247
Z,-? Secrétaire général, qéranl,
A. ROBERT
Imprimerie brevetée Ph. Simom, Henues.