ST33 5? ■mi* LA PETITE REVUE { I)ix-I\euvième Année IV 454 1 r «. ivt, ~. ~ / — J L.e Numéro : £ 5 centimes ( 9 Novembre 1913 Jpulture des Bananes *^k>£-S 4 sur la Côte d'Azur Noire savant collaborateur, M. le L. fktbertson Proschow&ky, >{iu s'est fait uni spécialité des questions (facclirnalatiort, nous a adressé, ces jours derniers, quel^g* '\ues spécimens do Bananes récoltées dans son Jardin « Les Tropiques », à Nice, Dégustées avec soin, ces Bananes ont été fugées bien supérieures, comme saveut fiai l'uni, à celles chownKy. Tropical végétation on borders of artificial lake Prèsantod to the Collège of Agriculture, Berkeley, By Dr. A. Robert 8 on Proschowsky ■M Tropical végétation in France at 44 degrees north latitude. The frond of the tairas in the foreground are of Archont ophoenlx Cunnlnghamll. Found oftèn erroné ously under the name of Seaforthia eiegans. To the Collège of Agriculture, Berkeley, with the compliments of Dr. A.Rooertson Proschowsky, Nice, France. A group of Chamaecloreas, tue taiiest are Chamaedorea sartorll. In the garden of Dr. A.Roc-erston ProsofcowsKy, Nice, France. Présente! to the llbrary of tue f tu dent s of the Agricultural Collège at Berkeley, California, toy Dr. A. RoToertson Proschowsîcy . Différent rpecies of Charaaedoreas . Climbing on the rockB and in the trees ts seen c hamaedorea desmoncoides . The leaf in the foreground is of DidymoBperma ^oiphyrôcarpa. Presented to the llbrary of the students of tfee Agriculturai Collège of California by Dr. A. Rotoerston Proschowsky. y Extrait de la Petite Revue Agricole Fruitiers exotiques sur la Côte-d'Azur^^^— par le Docteur A. oschowsky, Nice S" • NICE (7rsroce) Monsieur le Directeur de la Petite Revue vous m'avez demandé d'écrire quelques ar- ticles pour votre Revue, et, en même temps, vous m'avez envoyé quelques numéros trai- tant des sujets, qui m'intéressent, pour que je me rende compte de ce qui a déjà été publié. J'ai parcouru ces numéros et je me suis arrêté à un article signé J. B. D. et paru le 23 Janvier 1910, non pas que je me sois occupé d'une manière très spéciale de l'in- troduction et de la culture de fruitiers exoti- ques, mais parcequ'il me parait que l'auteur, qui m'est connu comme un jeune horticul- teur intelligent, aurait pu envisager son sujet d'étude d'une façon différente, et je crois plus en rapport avec son importance. Pendant l'automne 191 1, un jeune améri- cain, publiciste horticole et frère d'un jeune horticulteur des plus actifs de Californie du Sud, qui possède un grand établissement à Altadena, a voyagé sur la Côte d'Azur et ailleurs aux bords de la Méditerranée. Il est venu chez moi comme chez tant d'autres et nous avons longuement causé des sujets d'intérêt commun, .surtout parce que, ayant habité assez longtemps la Californie du Sud je connais bien son climat, ses jardins et ses possibilités. Il m'a mis en rapport avec son frère, l'horticulteur, qui est en même temps un botaniste instruit et très amateur des plantes, mais comme on vit difficilement bien rien qu'en botaniste, et pas du tout rien qu'en amateur de plantes, il a, en vrai améri- cain, résolument choisi une carrière en quel- que rapport avec ses goûts et il a choisi comme spécialité l'introduction et la culture des fruitiers exotiques. Le nom de ce jeune horticulteur est F. W. Popenoe et son adresse West India Gardens, Altadena, Californie du- Sud, Etats Unis. Comme le nom de l'établis- sement (Jardins des Antilles) l'indique, c'est les fruitiers des climats chauds, comme, par exemple des Antilles, qu il cherche à intro- duire en Californie du Sud, autant que faire se peut, car, comme ici, les fruitiers des pays tempérés y sont depuis longtemps, introduits, et même, comme tout le monde sait, cultivés avec un succès remarquable, non seulement à cause des conditions favorables du sol et climat, mais autant peut-être à cause des qualités d'intelligence et d'activité de la population. M. F. W. Popenoe a bien voulu m'envoyer ses publications sur les sujets suivants : Feijoa Sellowiana, The Cherimolia (Anona Cherimolia, The A\ocad^(Persea gratissima), The wliite Sapote (Casimiroa edulis), The Mango (Mangifera indica) et d'autres ; et c'est un plaisir de lire ces brochures si sobres et pratiques, et où l'auteur se tient toujours aux faits bien constatés. Il est, à juste raison, convaincu, qu'il y a un grand avenir en Cali- fornie du Sud et ailleurs pour nombre de fruits des pays chauds, car ces fruits, il faut se le rappeler.sont presque tous comparative- ment peu travaillés par l'homme. On arrivera à créer des races meilleures comme qualités et plus résistantes au froid ou autres influen- ces climatériques. Du reste, le Département d'Agriculture des Etats-Unis, le plus impor- tant qui existe, a . depuis, quelques années, employé plusieurs île ses experts aux recher- ches, études et travaux pratiques de ce genre. A part l'établissement horticole de F. W. Popenoe, à Altadena, il existe en Californie du Sud, depuis quelques années, un autre établissement très important s 'occupant non seulement des fruitiers exotiques, mais aussi de plantes ornementales, économiques etc.et qui est situé dans une dès localités les plus abritées de la Californie du Sud c'est le Southern California Acclimatizing Associa- tion Santa Barbara, S. California, et dont l'actif et zélé secrétaire est le Dr. F. Franceschi savant botaniste et praticien. Un très grand nombre de fruitiers des pays chauds sont cultivés dans cet établissement, et beaucoup y ont fructifié déjà. La raison pour laquelle j'ai tant parlé de la Californie du Sud est double ; d'abord, c'est que le climat de ce pays est presque identique à notre climat, et, ensuite, que le fait, que les Américains, gens pratiques entre tous, s'ocu- pent tant des fruitiers des pays chauds, prouve, qu'il ne s'agit pas uniquement de curiosités d'amateurs, mais de cultures pou- pas avant la floraison de ces arbres, floraison qui n'a lieu qu'à un un âge assez avancé. Pourtant, quelquefois, une Araucaria est monoïque, comme par exemple le grand et bel exemplaire de A. Bidwillii, à la Villa Thuret, qui produit tous les ans des graines fertiles. Arbittus canariensis Duhain. Ce bel arbre, à croissance assez rapide, est très rustique, mais, n'a pas encore fleuri dans mon jardin. Les fruits consommés aux Iles Canaries par les indigènes, sont dits meilleurs que ceux des autres espèces. V,* Aristotelia Maqui L'Hérit, grand arbuste très rustique, du Chili, produit des fruits en abondance dans mon jardin. Ces fruits, sécliés légèrement, se conservent et ont à peu près le goût des «corinthes» ; frais ils contiennent beaucoup de jus et ce jus, cuit avec un peu de sucre, peut être additionné à l'eau pour en faire une boisson rafraîchissante. Artocarpus integrifolia L. Je ne possède que depuis deux ans quelques jeunes plantes de semis, qui ont passé deux hivers assez doux sans souffrir. Il y a tout lieu de croire que cette espèce, un des «arbres à pain» résis- tera au moins dans les localités les plus abritées de la Côte d'Azur. Une autre espèce A . Lacoo- cha Roxb. paraît être de même rusticité, mais je ne possède également cette espèce que depuis deux ans ; c'est aussi un arbre à pain, mais l'espèce célèbre A. incisa Forst. ne serait, presque sûrement, îustique nulle part sur la Côte d'Azur. Arundinaria var. On sait que les graines / des Bambous ont tout à fait l'apparence de / nos /graines alimentaires composant le fond de • notre nourriture. Quelques espèces ont .fleuri et fructifié dans mon jardin comme ailleurs et j'ai voulu les indiquer, d'autant que toutes les espèces d'Arundinarias seraient très rustiques sur la Côte d'Azur, où, déjà, plusieurs se trouvent comme plantes orne- mentales de grand effet. Asimina triioba L. Cet arbre, indigène aux Etats-Unis, a dernièrement été proposé, par le Département d'Agriculture du pays, com- me sujet digne d'être travaillé par les hor- ticulteurs, car le fruit est déjà à l'état sauvage comestible, mais considéré trop parfumé et à raison. Inutile d'ajouter que cet arbre est rustique ici. Averrhoa Bilimbi L et il. Carambola L. Je possède de jeunes plantes de semis, qui ont passé deux hivers assez doux sans souffrir. Je crois que ces arbres fruitiers, si appréciés aux Indes Britanniques, résisteraient au moins dans les localités les plus abritées de la Côte d'Azur. Berberis var. Tous les Berberis, dont plu- sieurs sont des plantes à magnifique feuillage persistant, produisent des fruits qui peuvent servir à faire des confitures, ou, mieux, dont on peut exprimer le jus, qui, cuit avec du sucre, donne, mélangé à de l'eau, une boisson ra- fraîchissante. Toutes les espèces sont très rustiques ici. Borassus flabellifornis L. Ce palmier, bien connu des Indes Britanniques et grand pro- ducteur de sucre, donne aussi, des fruits dont le suc a un goût agréable. J'ai pu m'en pro- curer une fois quelques graines suffisamment fraîches pour en avoir deux levées. La manière toute spéciale de germination, qui caractérise les Borassus et quelques autres palmiers rapprochés, semble rendre presque impossible leur culture en pot, et ils sont, paraît-il, ré- fractaires à toute transplantation. Mes deux jeunes plantes, quoique mutilées aux racines, ont vécu deux ans, et n'ont pas paru souffrir plus spécialement pendant l'hiver. La résis- tance de ce palmier ne serait peut-être pas impossible dans les localités les plus abritées de la Côte d'Azur, si on trouvait moyen de les faire germer et se développer jusqu'à l'âge de quelques années dans un récipient suffisam- ment profond, car ce palmier se trouve, aux Indes, en dehors des tropiques et dans un climat sec, ayant quelque analogie avec le nôtre. Brahea var. Les Braheas sont des palmiers très rustiques, dont les petits fruits ont un goût sucré, et sont consommés par les Indiens de Mexique peu exigeants. J'ai cru tout de même/les indiquer, parce qu'une amélioration ^ par sélection serait naturellement toujours possible. Calodendron capense Thunberg. Châtai- gnier du Cap, arbre rustique ici, dit à graines comestibles. Carica cund/flamarcensis Hook f, des mon- tagnes de la Colombie en Amérique du Sud, est une assez jolie plante, formant un petit arbre de quelques mètres de hauteur, et souvent sans branches, qui se développent sur tout, quand la cime tendre a été tuée par les gelées. Je cultive, depuis plusieurs années cette espèce, cjui produit de très bons fruits d'un goût sucre, acidulé et d'un très agréable parfum. Ces fruits conviennent, comme je m'en suis assuré par expérience, aux personnes d'estomac très faible, ne supportant aucun autre fruit, d'une manière particulière aux dyspeptiques. La Papaïne, contenue dans les fruits de toutes les espèces de Carica est, en effet, un puissant adjuvant à la digestion, et depuis quelques années, cette substance est beaucoup employée en médecine. Carica quercifolia Solms est bien plus rus- tique mais, il est, au moins dans mon jardin et peut-être toujours, à feuilles caduques , ce qui fait que c'est un petit arbre bien laid en hiver, avec sa charpente grossière, rigide et disgracieuse. Aussi je n'en cultive guère, d'autant que les fruits, gros seulement comme de petites prunes, sont d'un goût assez fade ; toutefois, ces fruits ont le même effet utile que ceux des autres Caricas et la rusticité de cette espèce permet sa culture là oû l'espèce précédente ne résisterait pas. -. Il existe encore une ou plusieurs espèces, qui, probablement, résisteraient ici, jjiais l'espèce classique C. Papaya L. n'a jamais, malgré de très nombreux essais, pu passer un seul hiver dans mon jardin, commençant tout de suite, à l'approche de l'hiver, à pourrir aux racines, malgré toute précaution de drainage. Du reste, toutes les Caricas sont très expo- sées à cette pourriture et supportent très mal la transplantation. Les Caricas sont dioïques, donc il faut en posséder des deux sexes pour être certain d'obtenir de fruits ; niais, connue pour tant d'autres plantes dioïques, il y a quelquefois des exceptions, et on trouve des Caricas monoïques, régulièrement ou seulement pen- dant un certain temps, pour ensuite revenir à l'état normal dioïque, comme je l'ai constaté dans mon jardin. Carissa Carandas L. et Ç. grandiftora A. D. C. sont des arbrisseaux à jolies fleurs par- fumées, rustiques ici. Les fruits sont très bons et ces fruitiers sont même cultivés industriel- lement, notamment au Cap, en Australie et à la Floride, pour l'exportation ou pour faire des conserves. D'autres espèces ont des fruits également comestibles, mais moins bons. Carya alba Nutt et C. olivceformis Nutt. sont des arbres voisins de nos noix, et dont les fruits ont à peu près le même goût. Indigènes aux Etats-Unis, les Américains ont, depuis quelques années, amélioré les types sauvages par sélection. Du reste, les noix sauvages sont excellentes, mais la coque est très dure, inconvénient qu'on cherche à éliminer. Natu- rellement, ces arbres sont très rustiques ici. Casimiroa edulis Llav et Levarz. Arbre fruitier très apprécié au Mexique pour ses bons fruits. Rustique ici. Comme tout fruitier issu de semis, cet arbre donne, selon les in- dividus des fruits de qualité très variable comme grosseur, goût, etc. Cet excellent, arbre a déjà été quelque peu sélectionné paraït-il, dans sa patrie, et, maintenant, les Américains, qui l'ont introduit en Californie du Sud, s'y sont mis, de manière qu'on peut être sûr, que cela ira vite et bien. C'est un des fruitiers dont l'importance, à l'avenir, ne pourra faire aucun doute, vu la rusticité et la beauté de l'arbre à feuilles persistantes et la qualité de ses fruits. Ceux-ci sont nommés par les mexicains « Zapote blanco ». Cassia fistula L. Cet arbre contient dans ses grosses siliques une pulpe de goût sucré. De jeunes plantes de semis se sont maintenues, ici, pendant quelques années, mais ont péri par un hiver dur. Cassine Mauroçenia L. arbuste rustique à baies agréables au goût(« cerise d'Hottentot »} Castanopsis chrysophylla A. D C. et C. indica A. D. C. arbres voisins de nos châ- taigners.ftrès rustiques et à graines comestibles. Castanospermum australe A. Cunn. Très bel arbre à feuilles persistantes, rustique, produit des graines, ayant quelque ressem- blance avec les châtaignes Cereus. Plusieurs espèces des Cereus cul- tivés dans les jardins de la Côte d'Azur ont des fruits non seulement comestibles, mais très bons, par exemple Cereus validus Haw.( C. Jamacaru D C, C. alacriportanus P^fry C. Chalibafeus Salm -Dyck, C. Hankeanus Web, C. triangularis Mill. C. Spachianus Lem,la plupart.de l'Amérique du Sud, et tous très appréciés dans leurs pays pour leurs fruits des plus rafraîchissants et agréables.- Chamcerops humilis D. On sera étonné de trouver mentionné ce palmier si bien connu dans les jardins de la Côte d'Azur comme fruitier. Pourtant j'ai voulu profiter de l'oc- casion pour signaler, que certains individus de cette espèce produisent des fruits qui, sucrés et sans trop de fibres, valent au moins les fruits de quelques autres palmiers, qui, comme, par exemple, Brahea dulcis Mart. et Erythea edulis Wats, ont reçu des noms faisant allusion à leurs qualités comestibles. Evidemment, si on y tenait, rien ne s'opposerait à ce qu'on arrivât par sélection à créer des races de ce palmier, le seul indigène en Europe, à fruits comestibles, et ayant quelque analogie comme apparence et goût avec les dattes. Chrysobalanus Icaco L. Arbrisseau à fruits excellents pour conserves, mais qui ne s'est pas maintenu dans mon jardin. Chrysophyllam Caifnito L. Même remarque. Clausena Wampii "Oliv. Arbre fruitier très apprécié, de grande beauté avec son feuillage persistant et rustique ici. Cette espèce n'a pas encore fleuri dans mon jardin. Cocos var. Le botaniste M. B. Chabaud, ancien directeur du Jardin botanique de Toulon, qui a vu la création des jardins à plantes exotiques ici depuis le commencement et qui a tant fait pour le jardinage sous notre climat, et qu'on pourrait considérer actuel- lement comme le vénérable Nestor du jar- dinage de la Provence maritime, a publié des articles au sujet des cocotiers à fruits comestibles et rustiques ici. Je ne puis mieux faire que rapporter les lecteurs à ces publica- tions. Quelques cocotiers des plus rustiques produisent des fruits, qui, déjà à l'état sauvage, sont tout à fait acceptables, comme j'en ai notamment un dans mon jardin ; et M. Cha- baud attire à juste raison, l'attention sur l'intérêt, qu'il y aurait à améliorer ces fruits par la sélection. Le cocotier, dans mon jardin, auquel je viens de faire allusion, aété acheté sous un nom manifestement erroné. Ce jeune palmier a produit seulement une cinquantaine - de fruits, il y a quelques années.et n'a plus îleurifii4u*ià . Les fruits étaient sous tous les rapports tellement supérieurs à ceux, que je connais d'autres cocotiers, que j'ai cherché à savoir, s'il s'agissait d'une variété des espèces ordi- naires ici (auxquelles ce palmier ressemble tout à fait) ou d'une autre espèce. J'ai donc envoyé feuilles et fruits sur partie de spadice à Prof. O. Beccari, qui vu l'absence de fleurs n'a pu se prononcer d'une manière certaine mais qui a provisoirement cru y reconnaitre Cocos (Glaziova) schizophylla Mart. J'ajoute- rai, ici, que tous les cocotiers de n'importe quelle espèceont des graines d'un goût très hn.pouvant avantageusement se comparer avec les meilleu- res amandes et noix. Les graines des Cocotiers rustiques sur la Côte d'Azur ont toutes un goût plus fin que les grosses graines, si célèbres et importantes au commerce de Cocos nucifera L. une des plantes industrielles des plus im- portantes. Les fruits de certains cocotiers, notamment C. capitata Mart, sont produits ici en abondance. Rien n'empêcherait l'usage de ses graines dans le même but qu'on use au Chili des graines de Jubœa chilensis et, en Europe, certaines varités d'amandes, noisettes et autres graines pareilles. Ces palmiers unissent à une grande beauté les qualités d'une rusticité absolue ici, et même une grande résistance à la sécheresse, ne demandant aucun soin de culture. Que les personnes qui possèdent de ces cocotiers dans leurs jardins, essayent donc - 6 d'utiliser les graines, comme j'ai fait et elles verront qu'elles'sont bonnes. L'inconvénient de la coque assez dure de ces petites noix de Cocotiers existe, mais n'est pas spécial pour ces plantes. Il y a des variétés d'amandes, réputées des plus excellentes, et cultivées surtout en Espagne pour l'usage de la confise- rie, et qui ont la coque très dure. Enfin, comme le nom' de Cocos capitata (nom qui serait, d'après le célèbre botaniste Professeur Odoardo Beccari, la plus grande autorité actuellement sur les palmiers, à changer en Glaziova capitata, selon sa révision de l'ancien genre Cocos) n'est probablement pas bien connu de la plupart des lecteurs, j'ajoute, que c'est le cocotier à tronc assez gros et toujours couvert des bases des an- ciennes feuilles, dont les pétioles sont épi- neux, à feuillage plus ou moins glauque, qu'on trouve si abondamment '^dans nos jar dins, où il passe, du reste avec d'autres espèces très semblables, sous différents noms, tous erronés, comme C. australis, C. campestris, C. Gœrtneri, C. Bonnetii etc. Coffea arabica L. Le caféier, bien connu, n'a jamais pu résister, à la longue dans mon jardin, et, après quelques années de survie a toujours succombé à un liiver un peu dur ou même trop prolongé. Dans les localités les plus abritées, cette espèce pourrait être culti- vée comme curiosité, mais le climat sec ne lui est en tout cas pas profitable même là où la température ne descend jamais trop bas. Il est possible, que quelque autre des espèces de Coffea serait plus adaptée au climat d'ici. Du reste le caféier est cultivé industriellement au Sud du Brésil, où des gelées de temps en temps arrivent, à vrai dire assez défavorables à ces cultures. Cordia Myxa L. Arbre de l'Asie tropicale dont la chair des fruits ainsi que les graines sont comestibles, et cultivé aux Indes Britanniques à cause de ces qualités. >Je possède de jeunes plantes de semis, qui ont passé trois lùvers ici sans souffrir qu'aux parties les plus tendres. Eventuellement le greffage de cette espèce sur quelque autre espèce, notamment Cor- dia Francisci Tenore très rustique ici, pourrait se faire. C orynocarpus lœvigatus Forst. Joli arbre à feuilles persistantes de la Nouvelle Zélande, rustique ici. Les fruits sont comestibles, mais de goût assez fade. Cndrania javanensis Trécul. Liane épineuse, rustique et à fruits comestibles. Cycas var. Comme curiosité, car il est bien rare qu'on ait l'occasion de les manger, je signale ici, que les graines des cycadées sont, il parait, toutes comestibles ; ceci je puis le confirmer pour celles de l'ordinaire C. revoluta Thuub, plante bien connue et rustique ici. Cyphomandra betacea Sendt. Petit arbre de l'Argentine, assez bien connu ici. Les fruits qui donnent un aspect très ornemental à la plante, peuvent être bien utilisés, cuits de différentes manières, ou conmie légume dans les soupes, mais n'ont pas, à l'état cru, il me semble, un goût très agréable. Rustique. Elceagnus var. Ces jolis arbustes ont toutes des baies comestibles, qui peuvent être uti- lisées pour en faire de bonnes conserves. Tous sont très rustiques. Elceocarpus serratus L. Cet ardre fruitier de Ceylon n'a pas résisté dans mon jardin, mais d'autres espèces, ou leurs habitats naturels seraient sans doute rustiques, et quelques unes sont dites à fruits comestibles. Eriobotrya japonica'Lindl, l'arbre, bien connu ici pour ses fruits qui se vendent sous le nom de nèfles de Japon, est naturalisé dans mon jardin et tellement peu exigeant, que je le trouve paraitre spontanément même sur des talus arides, et bien s'y développer. On a, depuis quelques années, cherché à sélectionner cette espèce et il existe déjà quelques races propagées par greffe. De toute façon, cet arbre est d'une grande valeur ornementale et nul doute, si ce n'était que cette espèce est toujours cultivée comme arbre fruitier, tout comme par exemple l'oranger et ses congénères, qu'on l'apprécierait rien qu'à cause de son feuillage magnifique et à l'épreuve de toute influence climatérique. Euclea var. Ces arbrisseaux ont tous des petites baies comestibles et sont très rustiques. Eugenia var. Il s'agit d'un genre de Myr- tacées, important par le nombre d'espèces à fruits comestibles, mais dont très peu ont été jusqu'à présent, introduites ici, où pourtant la plupart devaient résister et prospérer. Il se trouve surtout en Amérique centrale et du Sud un grand nombre d'Eugénias à fruits comestibles, qui se prêteraient aux essais d'acclimatation ici, mais il parait par- ticulièrement difficile de se procurer des graines ou plantes de ces pays, où, jusqu'à présent l'horticulture est presque partout très arriérée, et où les amateurs, qui pourraient aider font complètement défaut. En quel- ques pays, notamment à Buenos-Ayres, en Argentine, des hommes instruits et actifs comme le Professeur C. Thays (ancien élève d'Edouard André, actuellement directeur du Jardin botanique de Buenos-Ayres, qu'il a créé entièrement et avec beaucoup d'intel- ligence, en cherchant à représenter par grou- pements les flores des différents pays) s'oc- cupent de la mise en valeur d'espèces indigènes, mais ce sont de trop rares exceptions. Pour- tant, il y a beaucoup de plantes fruitières indigènes en Amérique du Sud, qui ont déjà, à l'état sauvage, de bons fruits et qui pourraient devenir des fruits de premier ordre pour les climats chauds tempérés. A part des espèces bien connues dans les jardins, j'ai pourtant pu m'en procurer quelques autres, mais qui n'ont pas encore fructifié et dont l'identité n'est pas sûre. Je ne donnerai pas les noms sous lesquels j'ai reçu ces plantes, mais je me contente d'indiquer les espèces qui ont fait leurs preuves, ici, comme rusticité. Ce sont Eugenia Ugni Hook . (Myrtus Ugni Mol.) arbuste très rustique du Chili ; E. unifloraTL,, du Sud du Brésil, arbuste rustique ; E. J ambolana Lam, de l'Asie tropicale, arbre rustique de développement assez rapide et beau feuillage persistant ; cette espèce n'a pas frutifiée encore ici, mais on dit, qu'il y a une grande différence d'individu à individu comme valeur des fruits. Il y aurait donc, évidem- ment, raison pour sélection et, peut être, déjà, greffage ; E. Jambos L, de l'Asie tropi- cale, moins rustique que l'espèee précédente, mais pouvant être cultivée sans risque dans les localités les plus abritées de la Cote d'Azur; E. malaccensis L. je ne possède que de tout jeunes exemplaires, qui paraissent encore moins rustiques que la précédente espèce. Feijoa Sellowiana Berg, du Brésil méridio- nal, est déjà assez connue sur la Côte proven- çale, mais pas assez appréciée. Ceci dépend surtout de ce que presque tous les exemplaires sont des plantes de semis, de valeur très inégale et de production capricieuse. Rien n'empêche pourtant de créer des races n'ayant pas ces inconvénients et les multiplier, d'au- tant que le marcottage réussit très bien et est un' procédé à la portée de tout le monde. Mon jardin est, en général, si mal exposé que les quelques parties meilleures sont réservées aux plantes délicates. C'est ainsi que des plantes d'une telle rusticité comme Feijoa Sello wiana sont réléguées aux parties exposées au nord, mais, même à cette mau- vaise exposition et plantées sur un terrain de gravier et sable, presque sans terre végétale; ces plantes, peu exigeantes, produisent sans arrosage des fruits, qui ont été trouvés, à raison, excellents par toute personne qui en a mangé. Les Américains de Californie du Sud, avec leur sens pratique, ont vite compris les mérites d'une telle plante, et nous les verrons, en peu d'années sans doute, créer des races améliorées. Avec tous les autres mérites c'est encore un arbuste à joli feuillage per- sistant et très jolies fleurs, valant bien au- tant que maintes autres plantes ornementales. Il arrive quelquefois, qu'un certain nombre de fruits de cette remarquable espèce frui- tière tombent avant maturité complète. Il n'y a pas lieu de les considérer perdus, car on peut faire avec ces fruits, coupés en tran- ches minces et sans en lever rien que ça soit, une compote d'un goût exquis qui de mon avis n'est pas même égalé par aucune autre compote de fruits. C'est que les fruits de Fei- joa ont un parfum tout à fait remarquable et supérieurement agréable. C'est un fruit, qui ne contient, au moins ici, presque pas de grai- nes, et celles-ci sont tout à fait minuscules. Avec ça la peau du fruit est tellement mince et se ramollit par la cuisson, qu'il n'y a ab- solument aucune perte. C'est un fruit émiu- nent propre à l'exportation à cause de la facilité de sa préservation, et il ne pourra y avoir aucun doute, que cette espèce sera cultivée industriellement pour fruit à manger cru ou pour faire des conserves. Ficus var. Plusieurs espèces de Ficus,, autres que le figuier classique, si cultivé au bord de la Méditerranée, produisent des fruits comestibles ; mais, n'ayant probablement jamais été sélectionnés, à peine quelques fois cultivés, les fruits sont assez médiocres. Le Ficus sycomorus L, si ordinaire en Egypte, le F. glomerata Willd, le F. Roxburghit, ces deux derniers de l'Himalaya, sont dans mou jardin, mais n'ont pas fructifié encore ; du reste le F. sycomorus parait à peine pou- voir résister. F. lanceolata Ham, également de l'Himalaya, ne s'est pas maintenu, mais je n'ai essayé qu'un seul exemplaire. Bien d'au- tres Ficus existent à fruits comestibles, mais que je n'ai jamais pu me procurer. Flacourtia Ramontchi L' Hérit. Arbuste de l'Himalaya à baies comestibles et assez ap- préciées. Je n'ai possédé qu'un seul exemplaire qui à été perdu, mais non pas à cause du froid. Fuchsia var. J 'indique, ici, ce genre, dont plusieurs espèces ont des baies comestibles, entre autres F. racemosa Lam. espèce rustique des Andes, que, je dois ajouter, je n'ai pas pos- sédée/. Tout le monde sait combien les fuchsias sont ornementales. Garcinia. Un des meilleurs fruits connus G. Mangostana et qui ne résisterait pas sur la Côte d'Azur n'est pas la seule espèce à fruits comestibles de ce genre. J'ai essayé une seule espèce G. Xanthochymus Hook qui résiste ici depuis plusieurs années, mais ne se développe guère. Cette espèce n'est pas, à nia connaissance, à fruits comestibles, mais j'ai voulu indiquer le fait, parce que peut-être d'autres espèces à fruits comesti- bles résisteraient également ici. Gourliea chilensis Clos. Arbre à ' feuilles persistantes, produisant en abondance des siliques charnues, de goût sucré, un peu ana- logues aux caroubes, dont les bonnes variétés ne sont nullement à dédaigner même par l'homme. Aussi ces bonnes variétés, très grosses et pulpeuses et très sucrées sont im- portées en quantité notamment de Grèce, aux pays du Nord, où on les apprécie et mange comme les figues, les raisins secs et autres fruits pareils. Le Gourliea chilensis produit déjà à l'état sauvage des fruits ac- ceptables, et, par sélection, on pourrait les améliorer. Cet arbre est très résistant à la sécheresse. Ginko biloba L. Le conifère bien connu du Japon et la Chine, arbre dioïque, dont lés grai- nes sont comestibles et assez appréciées dans son pays pour être article de commerce, com- me, ici, les graines de Pinus Pinea. Glycosmis citrifolia (autor ? ) J 'ai acheté une plante sous ce nom, que je ne trouve dans au- cun ouvrage à ma disposition. J'ai possédé nombre de jeunes plantes de G . pentaphylla un petit arbre fruitier, souvent cultivé aux Indes Britanniques et ailleurs, mais ces plantes n'ont pas résisté même le premier hiver. Ma plante, dont le nom est probable- ment synonyme de quelque espèce bien connue comme il y en a plusieurs, a une quinzaine d'années, mais elle est seulement de 3 mètres de hauteur et à croissance très lente. Depuis déjà une dizaine d'années, ma plante produit des fruits, qui, avant maturité, ont tout à fait l'apparence de minuscules oranges vertes, mais, à maturité, deviennent de couleur rose pâle et transparents. Les fruits sont alors comestibles, très sucrés, mais avec un arrière- goût de térébenthine. La plante est rustique ici. Le genre Glycosmis appartient à l'ordre des Rutacées, duquel relèvent également lesCitrus. Grewia. Plusieurs espèces de ce genre ont des fruits comestibles. J'en cultive quelques- unes, et non des meilleures, et qui ne seraient pas à conseiller comme fruitiers, mais pure- ment comme plantes d'ornement à cause de leur feuillage persistant et de leurs nombreuses jolies fleurs. Mais il y a une espèce qui produit — 8 — de très bons fruits, tant pour manger crus que pour en faire des confitures, c'est G. asiatica L. très cultivée aux Indes Britanniques. C'est un petit arbre qui serait, je crois, rustique ici comme tant d'autres Grewia. Ce n'est que tout récemment que j'ai pu m'en procurer des graines, mais je connais ce bon fruit pour l'a- voir mangé, et ce serait un arbre bien digne d'être cultivé ici. H existe d'autres espèces à bons fruits, mais que je n'ai pu me procurer. Guevina avellana Molina. Joli arbre à feuil- les persistantes du Chili et très rustique ici. Les graines d'excellent goût, comme j'ai pu m'en assurer, sont très appréciées dans son pays. Dans mon jardin, cette très jolie espèce n'a pas encore fleuri. Hibiscus Sabdariffa L. Roselle. Malgré que ce soit une plante annuelle et que ce ne soient pas les fruits, mais les fleurs et jeunes pousses, qui sont utilisées pour des compotes et des gelées de première excellence, comme j'ai pu m'en assurer par quelques plantes cultivées dans mon jardin, j'ai voulu le signaler ici. Seulement, c'est une plante, qui demande beaucoup de chaleur, et qui n'arriverait pas toujours à sa floraison, en cas d'abaissement de la température trop rapide à l'automne. Pourtant, le produit est tellement bon, que je conseille à tous de l'essayer. Holboellia latifolia Wall. Cette jolie plante grimpante, si appréciée dans les jardins d'ici et très rustique. produit des fruits estimés dans son pays l'Himalaya. Malgré l'abondante flo- raison annuelle de cette plante monoïque, aucune fructification n'a, à ma connaissance, été constatée. Hovenia dulcis L. Arbre à feuilles caduques très rustique du Japon, dont les pédoncules des fleurs deviennent charnus et se mangent comme des fruits. Hymenœa Courbaril L. J'ai essayé de jeunes plantes de semis de cet arbre à siliques char- nues et sucrées, mais toutes ont péri le pre- mier hiver. L'arbre résisterait, peut-être, dans les localités les mieux abritées de la Côte d'Azur. Imbricaria . Quelques espèces de ce genre produisent de bons fruits. Les deux espèces, que j'ai essayées comme jeunes plan- tes de semis, ont péri le premier hiver. ïnga dulcis Willd De jeunes plantes de semis ont péri le premier hiver. Jubaea chilensis. Molina (J . spectabilis M.B.K.) Le grand majestueux palmier bien connu ici et rustique jusqu'à Montpellier. Les graines ont très bon goût et forment un important article de commerce au Chili. Comme je l'ai remarqué pour les cocotiers, si rustiques ici, rien n'empêcherait le même usage des graines surtout utilisées pour la confiserie. Juglans australis Griseb. Noyer de l'Améri- que, très rustique ici. Je ne connais pas la valeur de ses graines, comestibles comme celles des autres Juglans. Juniperus d%upacea Labill. Petit arbre rus- tique de l'Asie mineure, à galbules sucrés et comestibles à parfaite maturité. Lardizabala biternata Ruiz et Pav. Plante volubile assez répandue dans les jardins d'ici, et très rustique. Les fruits sont comestibles et appréciés dans son pays, le Chili, mais j'ignore si jamais cette espèce a fructifié en Europe. Luc uma. A ce genre appartiennent plusieurs arbres fruitiers estimés. Je n'ai jamais pu me procurer qu'un jeune exemplaire de L. déli- ciosa Planch, qui a succombé le premier hiver mais d'autres seraient, peut-être, plus rusti- ques, comme deux espèces que je cultive ici, L. neriifolia Hook et Arn. et L. Sellowii A. D. C, sur lesquelles on pourrait éventuellement greffer les bonnes espèces fruitières, peut-être L. mammosa Gaertn, fruit que j'ai souvent mangé au Mexique, et qui est de première excellence ; du reste, les deux espèces nom- mées rustiques ici, produisent des fruits co- mestibles, mais peu appréciés à ma connais- sance. Macadamia ternifolia F. Muell. Joli arbre à feuilles persistantes d'Australie très rustique ici. Les noix sont d'une dureté extraordinaire, mais contiennent une graine, qui est d'un goût si fin et agréable, qu'il peut se comparer avec les meilleures, comme, par exemple, les noix de Brésil (Bertholletia excelsa H. B). Vu la grande rusticité et la beauté de cet arbre, il devrait être bien plus souvent planté qu'il ne l'est, surtout que déjà la fructification a eu lieu dans quelques jardins de la Côte d'Azur et abondamment. Même si la coque, extrême- ment dure, était un obstacle à son usage com- me fruit de dessert, les graines extraites de quelque façon pratique, auraient certainement de la valeur pour la confiserie. Mae sa indica Wall. Ce joli arbuste à feuilles persistantes, rustique ici, a fleuri dans mon jardin, mais il n'a pas encore fructifié. Les baies sont comestibles et appréciées aux Indes Britanniques, oû la plante est indigène. Mammea américana L. L'abricot d'Amé- rique, comme le fruit très estimé de cet arbre de l'ordre des guttifères, est appelé aux Antilles françaises, ne résisterait, je pense nulle part sur la Côte d'Azur. J'ai essayé deux plantes, pouvant avoir trois ans de semis, mais qui ont péri de suite à l'approche du premier hiver. Mangifera indica L. U parait que plusieurs tentatives ont été faites pour acclimater le célèbre manguier, un des meilleurs arbres fruitiers, dans le Midi de l'Europe et en Algérie mais sans succès. Ces insuccès m'ont toujours paru difficiles à expliquer, parce que cet arbre est cultivé industriellement au nord-ouest des Indes-Britanniques, par exemple àSaharanpur où le thermomètre descend quelquefois au- dessous de zéro. J'ai eu, dans le temps, quel- que correspondance avec feu M. Gollan, alors directeur du Jardin botanique de Saharan- pur, et combien peu doit être la différence entre le climat de cette localité et la Côte d'A- zur, climats secs les deux, ressort de la résis- tance de plusieurs espèces que je cultive ici et qui, d'après M. Gollan, s'étaient montrées trop frileuses à Saharanpur. Je suppose/pourtant, qu'il y avait d'autres raisons, qui ont empêché la réussite de ces plantes à Saharanpur, qui n'est certainement pas plus froid que Nice, mais enfin les froids s'y laissent sentir évidem- ment. M. Gollan a bien voulu m 'envoyer quelques graines fraiches de manguier, et les plantes ont déjà comme tous jeunes semis — 9 — passé le premier hiver avec un très léger abri, ont survécu pendant 3 ans, mais ne se sont guère développées. Ces plantes sont mor- tes (il y 'en avait trois) non pas à la suite des gelées, mais simplement en languissant. J'ai attribué l'insuccès à d'autres influences in- connues (sol, humidité, etc). J'ai reçu, plus tard, 2 jeunes plantes du Département d'Agri- culture des Etats-Unis, plantes greffées d'une des variétés les plus rustiques de manguier.et ces plantes ont passé, l'une deux hivers, l'autre un hiver sans abri et sans aucunement souffrir. Quand j'ajoute que, depuis quelques années, le manguier est cultivé avec succès en Californie du Sud, dont le climat est tout à fait semblable au climat de la Côte d'Azur, il me semble peu douteux, qu'on ne réussisse la culture de ce célèbre arbre fruitier en ses variétés les plus rustiques ici et à plus forte raison dans les localités plus chaudes de l'Eu- rope méridionnale et en Algérie. Je pense que la cause des insuccès qu'on a éprouvés doit venir de ce qu'on a essayé des plantes issues de variétés tendres, dont il y en a beau- coup, qui, par exemple ne résistent nullement dans le Nord-ouest des Indes, mais demandent un climat plus chaud. Le célèbre botaniste Ch. Naudin, dont le nom restera toujours connu par ses recherches sur les lois d'hérédité a, pendant qu'il était directeur de la Villa Thuret, publié l'ouvrage bien connu le Manuel de V A cclimateur (Librai- rie Agricole Paris 1887). Il conseille, en men- tionnant le Manguier, d'essayer le greffage sur le pistachier d'Europe, espèce génériquement assez voisine. J'ignore, si quelqu'un a fait cet essai. J 'ai mentionné plus haut le Département d'Agriculture des Etats-Unis comme le plus important qui existe. Une des sections de ce département s'occupe de l'introduction de graines et plantes aux Etats-Unis et est diri- gée avec la plus grande compétence par M. D. Fairchild. C'est un vrai modèle de ce que doit être pareille institution, et bien des pays devraient s'en inspirer. Toute forma- lité et paperasserie inutile y est bannie, car on n'a qu'un seul but, c'est de faire œuvre utile. Combien souvent dans d'autres pays, l'homme privé, amateur ou professionnel, est découragé, quand, souvent plein de bonne volonté, il s'adresse aux institutions pareilles et ne reçoit pas même une réponse. Aux Etats-Unis c'est tout le contraire. Le Dépar- tement d'Agriculture cherche à s'attacher toutes les personnes de bonne volonté comme collaborateurs et la plus modeste aide, fournie par qui que ce soit, est de suite appréciée et reconnue de la façon la plus généreuse. Melicocca bijuga L. J'ai essayé plusieurs fois de jeunes plantes de semis de cet arbre frui- tier estime de l'Amérique centrale, mais le plus souvent les plantes ont déjà péri le prend-, er hiver, et aucune ne s'est maintenue plus de deux ans. Pourtant, cet arbre paraît résister en quelques pays à climat à peu près comme cehii d'ici, et je profite de l'occasion pour insister sur la nécessité d'essayer, avec pa- tience et souvent, une espèce en différentes expositions et différents sols : on pourra finir par obtenir complète réussite ; le suivant fait le prouve. Mimusops Elengi L. J'avais essayé plusieurs fois de jeunes semis de cet arbre fruitier des Indes-Britanniques, mais sans succès, lorsqu'un jour je vis cette espèce en exemplai- re de quelques mètres de hauteur et très prospère dans un jardin du Golfe-Juan, localité plus chaude que Nice, mais n'appartenant pourtant pas aux localités les plus abritées de la Côte d'Azur. J'ai eu le même insuccès avec M. Kaki D. 11 existe une ou deux autres espèces à fruits comestibles, qui seraient peut-être plus rustiques. Monstera deliciosa Liebm. Aroïdée qui s'at- tache aux troncs d'arbres, rochers etc., et rusti- que dans mon jardin ; c'est une des plantes, qui contribuent le plus à donner l'aspect tropical. Les fruits mûrissent parfaitement mais ont l'inconvénient de contenir de minus- cules cristaux d'oxalate de chaux. Du reste, ces fruits sont très parfumés et même trop, je crois, pour plaire à beaucoup. Mais puisque on s'est mis à les cultiver industriellement en Floride et qu'on trouve leur commerce avan- tageux, il faut croire qu'on possède des varié- tés supérieures à celles cultivées jusqu'à présent ici, ou qu'on les prépare, comme je crois le savoir, avec addition de certains vins, jus de citron, etc. La plante est indigène au Mexique, et il faut croire, que le botaniste Liebman.qui a voyagé beaucoup dans ce pays, n'ait pas, sans raison, donné le nom deliciosa . à cette espèce. °^è calités les plus abritées de la Côte d'Azur ' ^ Spondias axillaris Roxb. De l'Himalaya '^J^ où ses fruits sont mangés. Brandis (Indiantf, ^ 7^ Trees, London 1906) décrit cette espèce 'Y comme un grand arbre à feuilles persistantes Malgré sa parfaite rusticité dans mon jardin, il est, ici, à feuilles franchement caduques J'ai un exemplaire d'environ 10 mètres de hauteur, mais qui n'a pas encore fleuri. L'arbre paraît avoir une grande résistance à la sécheresse et pouvoir réussir dans les mauvais terrains à en juger par son dévelop- pement rapide dans mon jardin, où l'exem- plaire en question n'a que sept ans. Plusieurs autres espèces de Spondias ont des fruits comestibles et sont plus ou moins appréciées dans leur pays et même propagés ailleurs comme arbres fruitiers. J'en ai essayé quelques-unes, mais les jeunes plantes de semis ne se sont pas maintenues que jusqu'à l'arrivée d'un hiver un peu dur. Sterculia monosperma Ventenat. Très joli arbre de la Chine méridionale, et produisant des graines de bon goût. J'ai un jeune exem- plaire, qui se développe bien depuis quelques années. Plusieurs autres espèces de Sterculia ont également des graines d'un bon goût et re- cherchées dans leurs pays, mais je n'ai pu me procurer ces espèces, qui pourraient, éventuel- _ 14 — lement, être greffées sur quelqu'une des Sierculia très rustiques, qui se trouvent depuis longtemps introduites dans les jardins d'ici. Tacsonia mollisima H. B. K. Cette plante grimpante de Colombia, à très jolies fleurs, est depuis longtemps introduite dans les jar- dins de la Côte d'Azur. La plante est très rustique dans mon jardin et même natura- lisée, car c'est par douzaines que je trouve les jeunes plantes de semis, nées spontanément là où les fruits tombent, et où ils peuvent être portés par les rats. Ces fruits sont appréciés dans leur pays mais très peu ici, probablement à cause de leur parfum très prononcé, car ils sont juteux et sucrés acidulés. Pourtant j'ai eu une fois la preuve, combien c'est affaire de goût si tel ou tel fruit est apprécié au pre- mier essai. Un visiteur, que j'invitais à en manger les trouvait si bons, qu'il en mangeait sur le champ une douzaine, et si nous avions pu en prendre davantage fcar les autres se trouvaient hors de portée) il les aurait mangés! Je me rappelle que, pour mon propre compte, j'ai trouvé au début la tomate, alors presque inconnue dans les pays du Nord, horrible à manger la première fois que je l'ai mangée. Plus tard, je l'ai trouvée com- me, je crois tout le monde, un des meilleurs fruits, et dont on ne se lasse jamais. D'autres Tacsonias ont des fruits comes- tibles, mais je n'ai pu me les procurer. Tamarindus indica L. Célèbre arbre frui- tier. J'ai essayé quelques jeunes plantes de semis, qui ont passé quelques hivers, mais ont succombé au premier hiver un peu dur. Terminalia Catappa L. Arbre fruitier, pro- duisant de très bonnes amandes, qui ne s'est jamais maintenu un seul hiver dans mon jar- din ; mais deux autres espèces des parties plus tempérées des Indes Britanniques T. Chebula Retz, également à graines comesti- bles et T. belerica Roxb., cette dernière es- pèce non comestible, vivents depuis quelques années dans mon jardin, mais sans guère se développer, et demandent, évidemment, une localité plus abritée pour bien réussir. Les autres espèces de Terminalia, que j'ai essayées ne se sont pas maintenues.à l'excep- tion d'une, T. australis F. Muel, très rustique et sur laquelle pourraient éventuellement être greffées les espèces fruitières. Theobroma Cacao L. Le célèbre arbre, si cultivé dans les pays tropicaux à climat humide. J'ai possédé un seul exemplaire, déjà de quelque force, mais qui a péri le pre- mier hiver. Theophrasta imperialis Lind. Ce magnifique arbre des Antilles à feuilles pouvant atteindre un mètre de longueur, résiste dans mon jar- din depuis de longues années, mais un grand joli exemplaire de plusieurs mètres de hauteur qui aurait, peut-être, pu fleurir, a tellement dépéri peu à peu depuis le grand hiver si exceptionnel de 1904-05, que cet exemplaire pourrait finir par mourir. J'ignore si cette espèce, dite à fruits comestibles comme tant d'autres sapotacées, a fleuri sur la Côte d'Azur. Torreya nucifera Sieb. Conifère du Japon, à fruits et graines comestibles, est très rusti- que ici. Trapa bispinosa Roxb., plante aquatique rustique et comme T. bicornis L, cultivée en Asie en grand pour leurs graines, ont des fruits plus gros et meilleurs que T. natans L, la mâcre si connue, et indigène en Europe. Vangueria edulis Wahl de Madasgascar, n'a jamais pu résister ici, malgré quelques essais répétés; V. infausta Burchell, de Natal, également à fruits comestibles, résisterait peut-être, mais je n'ai pu me procurer cette espèce. Yucca. Plusieurs espèces de ce genre ont des fruits comestibles. Toutes seraient sans doute rustiques sur la Côte d'Azur, où tant, déjà, ont été introduites, mais où, à ma con- naissance, seulement, une espèce fructifie, Y. aloefolia. Je connais des personnes, qui se plaisent à manger, de temps en temps, un fruit de cette dernière espèce, fruit qui à, pleine maturité est très sucré, mais en même temps âpre. Il parait que la plupart des Yuccas ne fructifient que là, où certains insectes pratiquent la pollinisation. 'Je suis arrivé à la fin de ma liste, qui malgré sa longueur est très incomplète, car il y a quelques espèces fruitières cultivées, par exemple en Californie du Sud et introduites pour la plupart par le Dr. Franceschi,dont il est question au commencement de cet article, que je ne connais pas, et beaucoup plus encore men- tionnées par les voyageurs botanistes et qu'on pourrait essayer ici avec quelque chance de succès. Du reste, je ne pourrais finir cet ar- ticle mieux qu'en citant ce que le Dr.G.Poirault le savant Directeur de la Villa Thuret, le Jardin botanique de la Côte d'Azur, a dit en parlant des plantes ornementales. » Le possible, pour les jardins méditerra- néens, dépasse de beaucoup le réel » fi (£s paroles, si vraies, s'appliquent, je suis onva^incu, autant aux plantes fruitières. A Comme suite à l'élude si remarquée de noire distingué collaborateur, M. le doc- teur Roberlson Proschowsky, sur les Frui- tiers exotiques de la Côte d'Azur, nous don- nons les addenda suivants qui terminent cette étude, dont la puissante documenta- tion n'aura pas échappé à nos lecteurs. — R. Carica. — Voici pour l'utilisation des fruits de C. candamarcensis. On coupe le fruit en deux moitiés dans le sens de fa longueur et on enlève toute la partie inté- rieure du fruit avec une cueillère, même en grattant de près l'écorce. Ensuite, on sert la pulpe du fruit saupoudrée avec un peu de sucre, et c'est exquis. Les graines sont mangées avec le reste et ne gênent pas. Si on écrasait1 les graines expressément avec l'es dents, on constaterait un léger goût de raifort, et il y a des personnes qui aiment mâcher les graines de cette espèce et d'au- tres Caricas. Ce qui reste après qu'on a enlevé la pulpe, c'est-à-dire l'écorce du fruit et une certaine couche de chair, n'est nullement à rejeter, mais à employer pour confire avec du sirop de sucre. Cette confiture est — 15 - excellente, et rappelle un peu, comme goût, l'écorce de cédrat et d'autres agrumes con- fits, si usée et appréciée surtout des An- f u glais. ■0rk4/fiim Cereus. — On m'a signalé que bien d'au- / ytres espèces de Cereus, que celles que j'avais nommées, fructifient et produisent SH+tif ^e très bons fruits dans quelques jardins > * de la Côte d'Azur. Les meilleurs seraient Gto^y Cereus lividus Pfeiff., C. lepidolus Salm- /^frJDyck, C. Coeruiescens Salm-Ôyck, C. Schi- cki'ndanlzii Web., C. Martini Lab., C. Prin- glei Wats. Les fruits de beaucoup d'espè- ces de Cereus sont parmi les plus estimés dans leurs pays, mais, ici, sur la Côte d'Azur, les Cereus sont bien moins culti- vés dans les jardins que les Opuntias. La raison en est non seulement que la valeur des fruits est peu connue ici, mais aussi que les Cereus se développent bien moins rapidement que les Opuntias, et ne se con- tentent pas, en général, des terrains si pau- vres et secs que ceux qui peuvent suffire pour les Opuntias. Pourtant, on voit, par ci, par là, de grands et magnifiques spéci- mens de Cereus, et tout le monde connaît le grand et. pittoresque exemplaire de C. validus Haw., dans le jardin de Monte-Carlo, et qui produit tous les ans nombre de gros fruits d'un rouge éclatant et d'excellent goût. Citrus. — Malgré que de nombreux agrumes soient cultivés sur la Côte d'Azur depuis des siècles et n'entrent pas précisé- ment dans le cadre de mon article, je crois pourtant devoir insister, ici, sur le fait que la culture de ces arbres fruitiers de tout premier ordre n'est pas toujours assez bien comprise. On trouve souvent dans les jardins, des oranges, par exemple, qui ne sont que médiocres, et, pourtant on pour- rait tout aussi bien en cultiver les meil- leures variétés. Je puis dire que les meil- leures oranges que j'ai jamais mangées, produites en Europe ou ailleurs, sont celles provenant d'un arbre de mon jardin, et que je crois être l'Oranger de Saint-Mi- chel, ou une forme de cette célèbre va- riété. Tous les agrumes sont parfaitement rustiques, et réussissent partout sur la Côte dAzur. DipJ^pgloltis ausfralis Rdlk. (Stadmannia a. A. Cunnigh.). Professeur D. Bois, du Muséum d'Histoire Naturelle à Paris, et ré- dacteur en chef de La Revue Horticole de Paris, qui vit chez moi un exemplaire de cette espèce (j'en ai, du reste, plusieurs et tous prospères), me dit, ce que j'ignorais, que les fruits en sont comestibles et d'un goût acidulé agréable. C'est un des arbres les plus jolis pour les jardins de la Côte d'Azur à cause de son magnifique feuillage persistant. Elœocarpus serraius L., arbre des Indes, à fruits comestibles. Je n'ai essayé qu'un seul exemplaire, qui ne s'est pas maintenu, sans que je puissje dire que la plante soit morte de froid. Ficus. — En plus des espèces nommées, je possède plusieurs exemplaires de F. sa- pida (autor ?), indigène à Costa-Rica, où les fruits sont consommés par les indigènes. Cette espèce paraît rustique ici. Fuchsia. — Je cultive plusieurs de ces espèces aussi jolies que rustiques. Par cu- riosité, j'ai mangé quelques-unes des baies succulentes, produites en abondance quel- quefois, et je les ai trouvées d'assez bon goût, par exemple celles du Fuchsia boli- viana Carr. el F. corymbi/lora R, et P. Holboellia (Stauntonia D. C.) lalifolia Wallich. — M. Dental, l'horticulteur intel- ligent et observateur du Golfe-Juan, a pu déguster les fruits de cette espèce, qui ont été produits par une plante dans un jardin à Cannes. Moi, je n'ai jamais vu de fruits, car la plante est presque toujours infertile ici. Les fruits produits dans le jardin à Cannes sont, comme le dit M. Dental, de goût fade, mais le docteur Sauvaigo (Les Cultures sur le Littoral Méditerranéen, 1894) a mangé des fruits de cette espèce, produits dans un jardin à Alassio sur la Riviera Italienne et à climat tout à fait pareil à celui de Cannes, et ces fruits, il les a trouvés de la « saveur d'une fine Poire de Beurre ». Cette dernière appréciation correspond à ce que disent tous les au- teurs, y compris ceux qui connaissent la plante dans son pays d'origine, Himalaya. A ce sujet, je voudrais faire une remar- que. Quand il s'agit de fruits produits par plantes de semis, il y a toujours plus ou moins de variations comme qualité, com- me il y a des variations dans les autres ca- ractères. Un des plus curieux exemples, que j'ai connus, je l'ai rencontré dans mon propre jardin. Le voici. Parmi toutes les plantes de Passiflora edulis . Sims, qui, toutes^provenaient de semis, il y en avait une *seule qui produisait des fruits à tel point fades qu'ils étaient immangeables, tandis que toutes les autres produisaient des fruits excellents ayant un goût et un parfum exquis, ce qui, à juste raison, les font apprécier surtout par les Anglais. Melocanna bambusoïdes Trinius, des In- des Britanniques. — J'ai quelques jeunes exemplaires placés en différents endroits de mon jardin, et malgré que la tempéra- ture soit descendue déjà près de 0° cent- tigrade pendant quelques nuits, aucune de ces plantes n'a aucunement souffert. C'est (voyez Ch. Naudin, Manuel de l'Acclima- teur) un bambou qui arrive à 25 mètres de hauteur et qui est des plus remarquables par ses fruits charnus, grands comme une petite pomme et contenant une grosse graine, fruits comestibles et de goût agré- able. Toujours désireux de continuer mes essais d'acclimation de plantes utiles ou ornementales, je prie les personnes qui se- raient disposées à faire des échanges avec moi — dirigeants d'établissements publics ou privés, amateurs — de bien vouloir communiquer avec moi. Dr ROBERTSON PROSCHOWSKY, Les Tropiques, Chemin des Grottes Sainte-Hélène, Nice. IMP. E. ROUX. — ANTIBES 1 o