||f m ï> D>i gjfe jPlt ÔS gOl i js m 0u AJ M æ fsÆMF .^IMs&w Mi plJB Jfift} pi M JH Smithsonian Institution Librarios -, wÆ W mÊl 3ehsc ‘vr{\^ ^«SSJÜB <ç t ^bwoI PoBIS mÊÊ Kig V _^v. 33, 3 < ccc tel § gg CJ "T5 P r dTîffî' c.< TifT irrrrs ^ C! «pu 0 CCCCsI JC i Sa c c r tCCÉ s P jee Cf i U, $, National O/jussutr, iqgUI M DCCC L X X I Y. I , i ' '• : :: 'I/-, " -m/, ■ / kon/k; ; . •- ; ' X, Vè ptft i ‘ a. i OBSERVATIONS SUR L E S P O I S S O N S DE LA RÉGION CENTRALE DE L’AMÉRIQUE. 1VANTPROPOS. La publication des recherches sur l’ichthyologie se rattachant à la mission scientifique de l’Amérique centrale s’est trouvée empêchée jusqu’ici par plu- sieurs circonstances; la principale et la plus douloureuse a été la mort du regretté professeur Auguste Duméril, qui avait bien voulu accepter cette partie du travail. L’état dans lequel se sont trouvées les collections du Muséum à la suite du siège de 1871, en rendant impossibles les comparaisons avec les types originaux, es! aussi pour beaucoup dans ce retard. Cependant différentes noies déjà publiées 1 ont pu faire voir que la série des Poissons recueillis dans ce voyage ne le cède en rien, pour la richesse, aux collections se rapportant à d’au 1res groupes, et qu’elle présente un véritable intérêt. Dans l’introduction qui précède les Eludes sur les Reptiles et les Batraciens de cette région, Auguste Duméril a brièvement indiqué les principales localités d’où proviennent ces animaux ainsi que les Poissons. Ces derniers ont été, pour 1 Bocourt, Noie sur les Poissons du genre Tètragono- Mexique et de l’Amérique centrale ( ibid . p. 90); — Des- ptère provenant du Mexique et du Guatemala (Ann. Sc. rial. cription de quelques Acanthoptérygiens nouveaux, apparte- 5e série, t. IX, p. 62, 1868); - — Note sur les Poissons liant aux genres Serran et Mésoprion, recueillis dans TAmé- Percoid.es appartenant au genre Centropome, provenant du nque centrale (ibid. L X, p. 222, 1868). zoologie du hexique. — - iv° partie. 1 2 ZOOLOGIE. la plupart, recueillis par M. Bocourt, soit sur la côte orientale, tant à Belize que dans la rivière Mullius, située un peu au sud de cette ville, soit dans l’intérieur des terres, au lac Isabal, dans le bassin du Polochic, la haute Yera-Paz, les en- virons de Coban, Solola, etc., enfin pendant différentes relâches sur la côte occi- dentale, particulièrement à Tauesco et la Union. Cette collection renferme égale- ment divers animaux étudiés aux lies des Antilles, et plusieurs envois reçus de MM. Bélanger, Boucard, Gerrard, de Mlie Leprévost, ou donnés par la Société économique de Guatemala. Il serait inutile d’entrer dans de grands détails sur les travaux relatifs à la faune iehthyologique de l’Amérique centrale, le sujet ayant été traité avec tous les développements qu’il comporte dans l’introduction déjà citée. Depuis la publica- tion du remarquable mémoire de M. Günther1, on ne trouve que quelques notes moins importantes qui seront citées dans le cours du travail; un index biblio- graphique indiquera d’ailleurs l’ensemble des sources auxquelles on a pu avoir recours. Ce travail doit surtout faire connaître les animaux recueillis par la Commission scientifique du Mexique; cependant, dans quelques cas, on trouvera décrits cer- tains types de la collection du Muséum, comme points de comparaison pouvant servir à mieux fixer les idées sur la signification réelle de quelques espèces. Quant aux figures, elles sont d’une exactitude tout à fait exceptionnelle, la coloration ayant été prise par M. Bocourt sur le vivant avec un soin et une précision que peuvent rarement apporter à ce genre de travail les naturalistes voyageurs; ce sera pour cette publication un avantage inappréciable. L’ordre adopté dans la disposition des espèces est conforme à la classification de Cuvier, en rapprochant les genres créés plus récemment de ceux avec lesquels ils offrent le plus d’affinités. Tous les ichthyologistes conviennent que, pour les Poissons osseux en particulier, nous ne possédons encore aucune donnée satisfai- sante sur leur division en grands groupes. Les différentes modifications propo- sées depuis la publication du Bègue animal s’appuient souvent sur des caractères 1 An account of the Fishes of ilie States of Central Society of London, t. Vf, p. 377, pl. LXIII à LXXXVI1, America, based on the collections made by capi. J. M. Dow , 1868-1869 ; mémoire lu les 99 mars et 18 décembre F. Godman, es c ; I bis , 1 a; l ter, ut. 8 ZOOLOGIE. couvert de vermiculations el séparé de Faire spinigère par un nombre plus ou moins considérable de crêtes concentriques1. On sait que ces variations n’ont qu’une très-médiocre importance, et sont en rapport avec le mode de développe- ment et l’âge de l’écaille plutôt qu’avec une forme typique particulière. Les lobes marginaux du champ postérieur montrent dans leur distribution quelques différences plus intéressantes, et, comme on retrouvera celles-ci dans les autres écailles, il est à présumer quelles sont générales et pourraient donner de bons caractères spécifiques. En premier lieu, le nombre de ces lobes varie dans des limites assez étendues, puisqu’il peut tomber à six2 et s’élever parfois à dix-huit ou vingt3. Sous ce rapport, les Centropomes que nous avons pu étudier se parta- geraient en deux groupes : ceux qui présentent de six à neuf lobes, tels sont les Centropomiis Mexicanus, Boc. , C. Cuvieri, Boc., C. ajjinis, Steincl., C. armatus, GilL, C. Unionensis, Boc., et ceux chez lesquels on en rencontre de treize à vingt , C. undecimalis, Bloch, C. nigrescens, Gthr. Cependant, le nombre de ces lobes marginaux pouvant différer, pour un même individu, suivant le point où l’écaille a été prise, et, dans une même espèce, suivant l’âge, cette division n’aurait qu’une faible valeur, si la distribution de ces mêmes lobes sur le contour de l’écaille ne venait lui donner une nouvelle importance. En effet, dans toutes les espèces du premier groupe, ces lobes marginaux n’existent que sur le bord antérieur4, sui- vant le type habituel pour beaucoup de Percoïdes; chez le Centropomus undeci- malis, BL, et le C. nigrescens, Gthr., ils s’étendent plus loin et occupent une partie des bords latéraux, dans certains cas jusqu’à leur moitié antérieure5. Les crêtes concentriques n’offrent rien de spécial sur le champ postérieur ou sur les champs latéraux; elles sont plus serrées en avant, surtout entre les sillons cen- tripètes, et deviennent moins nombreuses et plus écartées en se rapprochant de Faire spinigère; c’est là un fait général chez tous les Poissons. L’aire spinigère ou champ postérieur est le plus souvent en segment de cercle avec une limite antérieure en ligne à peu près droite, formant la corde de l’arc représenté par le bord libre. Les spinules sur ce dernier sont toujours en assez grand nombre : un ' PI. 1, fig. 3c. 4 PI. I, fig. i c, 2 c, 3 c; pl. I ter, fig. i a. 2 Pl. I ter, fig. i n. 5 Pl. I bis, fig. 1 a. Pl. I bis, fig. i a. POISSONS. 9 rang extérieur, un rang un peu plus intérieur, dont les spinules alternent avec celles du rang précédent, font saillie sur le bord; tous deux sont comptés dans les nombres quon trouvera plus loin à la description des espèces. Les écailles de la partie ventrale inférieure du corps 1 sont toujours irréguliè- rement arrondies ou ovalaires; le foyer large, central ou subcentral, peut occu- per jusqu’au quart de la surface, son diamètre étant moitié du diamètre total; sa surface est couverte de vermiculations. Quant aux lobes marginaux, on retrouve ici une disposition semblable à celle que nous avons signalée précédemment. Dans le plus grand nombre des espèces, ils sont limités au bord antérieur'2 chez les Centropomus undecimalis , BL, et C. nigrescens, Gthr.3; ils s’étendent en ar- rière et peuvent occuper le demi-contour de l’écaille. L’aire spinigère est le plus souvent fort rudimentaire, parfois réduite à un seid rang de spinules, des crêtes concentriques remplaçant les rangs qui manquent entre le foyer et îe bord épi- neux; preuve évidente que ces parties sont des productions homologues, comme l’a parfaitement établi M. Baudelot4 dans son mémoire sur la structure des écailles des Poissons osseux. Les écailles de la ligne latérale sont des plus simples; elles se rapportent au type à canal perforant. Une large ouverture circulaire5 6 occupe le foyer, qui est plus ou moins central; elle est protégée du côté externe par une lamelle sclé- reuse0, allongée, tantôt à bords parallèles, tantôt rétrécie en avant. Cette lamelle offre ceci de particulier qu’elle n’adhère au reste de l’écaille que sur une petite partie de son étendue, par le bord contigu au champ spinigère, les trois autres bords étant libres '; elle forme ainsi une sorte de battant, qu’il est facile de faire jouer comme une petite porte sur l’écaille encore humide. C’est le premier genre jusqu’ici où bon ait, pensons-nous, constaté une semblable disposition; en géné- ral, chez les autres Percina, l’adhérence a lieu également sur les bords supérieur et inférieur, dans Soute ou presque toute leur étendue, et la lamelle forme ainsi 1 PI. I bis, lig. i b, p], I ter , fig. 1 b 2 PL [ ter, lig. 1 b. 3 PI. I bis, fig. i b. 4 Archives de zoologie expérim. et gén. t. II, p. 443, i 873. 5 PI. I bis, lig. 2 a. 6 Cette qualification générale, presque inusitée aujour- d’hui comme synonyme de fibreux, peut servir provisoi- rement à désigner le tissu dur qui constitue les écailles. Le terme osseux , dont on se sert souvent, est inexact; ce- lui de denlineux conviendrait mieux sans doute, mais pourrait prêter à des discussions qui ne doivent pas prendre place dans ce travail. 7 PI. I bis, fig. t c et 2; pi. I ter , tig. 1 c. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IV' PARTIE. 10 ZOOLOGIE. un véritable canal ouvert du côté du bord adhérent de l'écaille et débouchant à son autre extrémité par la perforation, ordinairement prolongée par un tube simple ou ramifié1. Les lobes marginaux sont de dimensions très-inégales sur une même écaille; on voit toujours en face du canal un lobe médian huit à dix fois plus grand que les autres et qui occupe une grande partie du bord adhérent ; de chaque côté s’en trouvent de plus petits, en nombre variable. Leur disposition rappelle d’ailleurs celle dont il a été parlé pour les deux sortes d’écailles précé- demment décrites; le plus souvent, ces lobes n’occupent que le bord antérieur'2; pom' deux espèces, les Centropomus undecimalis, Bl. , et C. nigrescens, Gthr.3, ils remontent assez loin, jusqu’à moitié, sur les bords latéraux. L’aire spinigère est d’ordinaire bien complète, c’est-à-dire armée de spinules plus ou moins intactes, suivant qu’on se rapproche plus ou moins du bord libre4; parfois, cependant, ces spinules n’existent que sur le bord, les rangs manquants étant encore rem- placés par des crêtes concentriques, c’est là sans doute un fait accidentel; nous ne l’avons observé que chez le Centropomus Cuvieri, B oc. 3 Enfin, dans certaines espèces, le Centropomus armatus , Gill, el surtout le C. Unionensis, Boc.6, le bord libre présente une échancrure notable, destinée à recevoir la saillie formée par le canal de l’écaille sous-jacente suivante; chez les autres Gentropomes, cette échan- crure est nulle ou peu accusée7. Ces deux espèces sont les plus élevées, ou, si ion veut, les plus raccourcies du groupe; il semblerait en quelque sorte que l’animal a subi un tassement d’avant en arrière, ayant forcé les écailles à che- vaucher davantage les unes sur les autres. En résumé, d’après ce que nous connaissons des écailles chez les Poissons osseux, étude qui est à peine ébauchée et n’a surtout été laite jusqu’ici que sur un nombre trop restreint d’espèces, les Gentropomes présentent peut-être dans la structure du canal des écailles de la ligne latérale un caractère propre à les faire distinguer des genres voisins, fin second lieu, si nous comparons entre elles les différentes espèces, nous voyons que les unes ont les lobes marginaux nombreux et occupant une grande partie du contour, d’autres présentant les 1 Ecailles de la ligne latérale des * Serranus et des Me- 1 PI. I bis, fig. 1 c. soprion, par exemple. 5 PI. 1 1er, lig. i c. PI. I bis, fig. 2; pl. I 1er, fig. i c. 6 PI. I bis, fig. 2. 1 PI. I bis, lig. i c. 7 PI. I bis, fig. i c. POISSONS. 11 caractères opposés; un groupement différent peut être obtenu, basé sur l’état de développement de l’échancrure marginale au bord libre des écailles de la ligne latérale. Ces particularités peuvent être d’un emploi utile pour les distinctions spécifiques. Le nom de Centropomus a été créé par Lacépède1, qui réunissait dans ce genre les Perches à deux dorsales ayant un opercule non épineux. La composition hétérogène de ce groupe a été profondément modifiée2 par Cuvier dès la première édition du Règne animal3 *; il n’y admet que quatre espèces : la Variole [Lates Niloticus, GmL); la Sciœna undecimalis, BL; le Lutjan gymnocéphale [Ambassis Commersonii, C. V.); le Pandoomenoo, Russ. (Lates calcarifer, BL). line étude plus approfondie conduisit plus tard ce naturaliste à éliminer encore trois de ces Poissons, et la Sciœna undecimalis, BL, fut laissée seule comme type du genre Centropome. C’est ainsi qu’il a été compris, depuis la publication du second volume de l’Histoire des Poissons k et de la dernière édition du Règne animal 5 jusque dans ces derniers temps, par la plupart des ichthyologistes6. Cette espèce unique aurait eu une aire d’extension très-vaste, puisque, suivant Cuvier et Valenciennes, elle se trouvait c tout autour de l’Amérique méridionale7, v Ces auteurs l’indiquent, en effet, comme ayant été rencontrée dans différentes 1 Lacépède, Histoire naturelle des Poissons, t. IV, p. 2/18, an x. 2 Le taldeau ci-dessous montre la composition pri- mitive de ce groupe. Il donne, suivant la nomenclature usitée aujourd’hui, la synonymie des différents Poissons réunis par Lacépède dans le genre Centropome. On peut voir que le Sandre et la Variole s’y trouvent, maisl’Apron n'y est pas nommé; c’est par erreur qu’on a cité ce der- nier, dans I Histoire des Poissons (Cuvier et Valenciennes, t. II, p. 102), comme en ayant fait partie. Les numéros qui , dans la dernière colonne, précèdent les dénominations empruntées à Lacépède , indiquent 1 ordre dans lequel sont disposées les dix-huit espèces ad- mises par ce naturaliste. PEI1COÏDES. Labrax lupus, Lacép Labrax linon lus, Bi Lates Niloticus, Gmi Centropomus undecimalis , B1 Lucioperca sandra, Cuv Apogon imberbis , Lin Cheilodipterus oclo-vittatus , C. V. . . 8 Centropomus lupus. 7 C. lineatus. 17 C. Niloticus. 9 C. undecim-radiatus. 1 C. sandat. 1 5 C. aureus. i4 C. macrodon. Cheilodipterus lineatus, Forsk 6 C. Arabicus. Ambassis Commersonii, C. V 12 C. ambassis. Ambassis Commersonii, C. V 3 C. safga. Diacope fulvijlamma , Forsk 2 C. hober. Dules rupestris , Lacép i3 C. rupestris. Mijripristis hexagonus , Lacép îG C. ruber. SCIÉNOIDES. Corvina ocellata , Lia 18 Centropomus ocellatns . Conodon Plumieri, BI 10 C. Plumieri. Umbrina alburnus , Lin 4 C. alburnus. INCERTÆ SELIS. Labrax seu Mugil indet 11 C. mullus. ? 5 C. lophar. 3 Cuvier, Règne animal, t. II, p. 29/1, 1817. 4 Cuvier et Valenciennes, Histoire des Poissons, t. 11, p. 102 , 1 828. 5 Cuvier, Règne animal, nouv. édition, t. Il, p. i3 h , 1829. 6 Günther, Cat.of the Visites in the Rril. Mus. 1. 1 . p. 79 , 1869. 7 Cuvier et Valenciennes, Histoire des Poissons, t. 11. p. 1 08. 12 ZOOLOGIE. jies de la mer des Antilles (Cuba, Saint-Domingue, etc.), à Rio-Janeiro el même à Lima L Des local îles si différentes pouvaient faire supposer qu’on avait confondu sous une même dénomination plusieurs espèces distinctes, et, dans ces dernières an- nées, une analyse minutieuse des caractères a conduit en effet les naturalistes à l’établissement de types devenus nombreux aujourd’hui. M. Poey1 2, pour les Gentropomes de File de Cuba, a distingué cinq espèces : les Centropomus appendiculatus , C. parallelus, C. pectinatus, C. pedimacula, C. en- siferas, (pii ont été généralement adoptées. Toutefois, comme on le verra, la première ne diffère pas réellement du Centropomus undecimaïis, BL; il est juste de reconnaître que la description el la figure données dans l’Histoire des Pois- sons prêtent à la confusion, puisqu’elles ne se rapportent vraisemblablement pas au même individu ni à la même espèce. M. Ilill , d’après M. Poey, avait, avant le travail de ce dernier, signalé une espèce différente du type primitif, mais sans la faire connaître suffisamment. Un peu plus tard, M. Gill 3 * décrivait le Centropomus armatus des cotes occi- dentales de l’Amérique centrale, et, l’année suivante, M. Sleindaehner \ d’une part, M. Günther5, de l’autre, faisaient connaître plusieurs types nouveaux : le premier, le Centropomus affinis, des côtes orientales de l’Amérique du Sud; le second, les Centropomus medius, C. nigrescens, du versant occidental, et le C. brevis, dont l’origine est inconnue. Enfin, en 1868, l’un de nous0 a décrit quatre espèces, dont une, le Centropo- mus scaber, doit être réunie au C. ajfmis, Steind. Les trois autres, Centropomus Unionensis, C. Mexicanus, C. Cuvieri, appartiennent à des localités très-diffé- rentes et proviennent de la côte occidentale, de la côte orientale et de Saint- Domingue. 1 Un petit individu séché, donné au Muséum par Mo- reau de Jonès, porte l’indication cr île de France ;» c’est sans doute une erreur. Autant qu’on en peut juger, vu son état médiocre de conservation, il se rapproche du Centropomus ajfmis , Steind.; sa longueur est d’environ om, 1 0. ■ Felipe Poey, Mem. sobre la Hist. nul. de la isla de Cuba, t. II. p. 1 19, 1 856-58. ; Théocl. Gill, Proceed. Acad. nat. sc. Philadelphia, 1 863 , p. i63. 4 Fr. Steindaclmer , Sitiungsb. Akacl. Wiss. Wien , t. XLIX, i, p. 200, pl. 1, fig. 2, 1 8G4. 5 A. Günther, Proceed. Zool. Soc. London, 186/1. p. 1 44. ü Bocourt, Ann. sc. nul. 5' série, t. IX, p. go, 1868. POISSONS. 13 En résumé, même en tenant; compte des doubles emplois bien établis, le nombre des espèces du genre Centropomus serait assez considérable, puisqu’on peut en compter treize. Sont-ce réellement autant de types distincts? C’est une question à laquelle iî est difficile de répondre aujourd’hui. Un petit nombre d’entre eux ont été figurés, plusieurs sont très-incomplètement caractérisés; souvent les auteurs ont employé des méthodes différentes pour les rapports de mensuration; aussi devient-il diffi- cile bien souvent de comparer ces descriptions b En tout cas, plusieurs de ces Poissons offrant entre eux d’extrêmes ressemblances, on ne pourrait juger de la valeur réelle des espèces que par la comparaison directe de types authentiques, ce qui malheureusement ne nous a pas été possible pour toutes. D’après Ses individus que nous avons eus entre les mains et les renseignements fournis par les auteurs, les différences principales se trouvent d’abord dans les proportions générales, le rapport de la hauteur à la longueur variant du quart au cinquième et même au sixième. Les proportions de la tête, comparées à la lon- gueur totale, changent aussi d’une manière analogue, mais dans des limites assez étroites. Le plus ou moins de largeur du museau, des espaces écailleux de la nuque signalés plus haut, le plus ou moins de courbure dans la portion antérieure du profil du dos, peuvent également fournir d’assez bons caractères, quoique d’une appréciation délicate comme les précédents. La dentelure du bord inférieur du premier sous-orbitaire, celle des deux bords concentriques du préo- percule, Sa longueur relative du lobe membraneux du sous-opercule, donnent 1 Pour éviter ici toute confusion , nous prévenons que les mesures, à moins d indication contraire, seront prises conformément aux règles établies par M. Günther, dans un ouvrage qui fait justement autorité sur la matière [Calai. Brit. Mus. Fishes, t. 1, p. v, i85ç)) : i° La longueur totale est la distance mesurée entre le bout du museau et l’extrémité de la queue étendue; a” La hauteur du corps est prise au point le plus élevé (en général, en avant de la première dorsale); 3° La longueur de la tête est la distance mesurée entre le point le plus antérieur du museau et le point le plus reculé de l’os operculaire ; 4° La longueur du museau est la distance mesurée entre le point le plus antérieur du museau et la verticale abaissée au devant de l’œil ; 5° Les deux derniers rayons, à la nageoire dorsale comme à la ventrale, correspondant à un seul espace in- terépineux, ne sont comptés que pour un; 6° La ligne latérale exprime le nombre des rangées d’écailies dans le sens longitudinal du haut de la fente operculaire à la base de la caudale; 7° La ligne transversale est comptée obliquement en suivant la rangée d’écailles qui commence immédiate- ment en avant de la première dorsale, y compris les écailles impaires qui peuvent se trouver sur la ligne mé- diane. On trouvera, au reste, les mesures directes des princi- pales dimensions pour les animaux décrits dans ce tra- vail , ce qui permettra d’obtenir les mensurations compa- ratives suivant telle méthode donnée. ZOOLOGIE. î a des indications plus positives. Les caractères les plus importants sans contredit se tirent de la ligne latérale, dont le nombre d’écailles peut varier de à 8 à 90, fait qui, à lui seul, permet d’affirmer l’existence de plusieurs espèces distinctes dans ce groupe, d’après les connaissances acquises actuellement sur le dévelop- pement de ces organes chez les Poissons osseux. La position de l’anale, comparée à celle de la dorsale molle, offre aussi quelques particularités intéressantes; il en est de meme pour la longueur relative des seconde et troisième épines de la pre- mière de ces nageoires, mais ce dernier caractère prêterait peut-être à la critique. La colora! ion est remarquablement uniforme dans tout le genre, sauf pour la ligne latérale, qui peut ou non être accentuée par une teinte sombre. Quant aux ca- ractères anatomiques, le seul dont on ait fait usage jusqu’à présent est la dispo- sition de la vessie natatoire; son extrémité antérieure, simplement arrondie dans presque toutes les espèces, présente chez l’une d’elles, le Centropomus undeci- malis, BL, deux prolongements latéraux en forme d’auricules, sur lesquels M. Poey le premier a appelé l’attention1; cette particularité n’a pas été étudiée avec assez de soin, sur un nombre suffisant d’individus de différents types, pour qu’011 puisse cependant juger d’une manière absolue sa valeur. Il faut aussi faire entrer en ligne de compte, pour la distinction des espèces, les variations que pré- sentent les écailles du corps et de la ligne latérale. Les Centropoines habitent soit les eaux salées, soit les eaux douces, sans s’éloi- gner beaucoup des côtes, dans l’un comme dans l’autre cas. Ces mœurs sont-elles communes à toutes les espèces? Pour une espèce donnée, la saison el un état physiologique particulier sont-ils en rapport avec ces différences d’habitat? C es! ce que nous ignorons encore. Ces Poissons son! propres à l’Amérique intertropicale. Le Centropomus m prés- ents, Glhr. , a été rencontré à Mazatlan; le C. affinis, Steind., à Montevideo. Ce sont les stations extrêmes en latitude. Jusqu’ici les espèces peuvent être regardées comme étant propres à l’un ou l’autre versant; il n’y a doute que pour le Centropomus Mexicanus, Boc. Elles sont plus nombreuses sur le versant oriental ou Atlantique, où nous en trouvons Poey, Mem. sobre la Hist. nat. de la isla de Cuba, pi. XIII, fîg. 1. 1 856-58. POISSONS. huit : les Centropomus undecimalis, Bl.; C . parallelus , Poey; C . pedimacula , Poey; C. Cuvieri, Boc. ; C. ensiferus , Poey; C. affinis , Steind.; C. pectinatus, Poey; C. Mexicanus, Boc. Il est vrai qu’elles se réduiraient à cinq, dans le cas où les six dernières espèces devraient être réunies deux à deux, comme plusieurs de leurs caractères et même les localités dans lesquelles on les a signalées peuvent perler à le croire. Sur le versant Pacifique s’en rencontrent quatre : les Centro- pomus nigrescens, Gtfir.; C. medius, Gthr. ; C. armatus, Gil 1 ; C . Unionensis, Boc. L’aire d’extension pour ces différents animaux parait très-variable; ce qui lient peut-être à l’imperfection de nos connaissances. Parmi les Centropomes à habitat étendu, on doit citer en première ligne le Centropomus undecimalis, Bl., qu’on rencontre dans le golfe du Mexique, à Cuba et jusqu’au Brésil; le C. affinis, Steind., signalé à Belize, à la Guyane, à Bio-Janeiro, et qui, si l’assimilation avec le C. ensiferus, Poey, était démontrée, se trouverait à Cuba. Dans cette der- nière lie et à Baliia, les auteurs citent le C. parallelus, Poey. Sur le versant Pacifique, le C. nigrescens, Gthr., sorte d’équivalent zoologie pie du C. undeci- malis, BL, a été certainement rencontré à Mazatlan et à Chiaparn, peut-être même à Lima; cette dernière localité toutefois est douteuse. Le C. armatus, Gill, trouvé à Chiapam et à Panama, offrirait une aire d’extension plus restreinte. Enfin le C. pectinatus, Poey, n’a été signalé jusqu’ici qu’à Cuba; il est vrai (pie, si ce Centropome doit être réuni au C. Mexicanus, Boc., il habiterait non-seulement le golfe du Mexique, mais peut-être même Oaxaca, sur le versant Pacifique. Le C. pedimacula, Poey, de Cuba, est aussi très-voisin du C. Cuvieri, Boc., recueilli à Haïti. Quant aux C médius , Gthr., et C. Unionensis, Boc., jusqu’ici chacun deux n’est connu que d’une seule localité. Les caractères des Centropomus ne permettent pas de les éloigner des Per- coïdes, voisins des Perches proprement dites, dont Cuvier formait son premier groupe, et que M. Günlher, avec quelques modifications, a réunies sous le nom de Percina. C’est avec le genre Lates, en particulier, que les rapports paraissent les plus intimes; on a vu plus haut que, dans la première édition du Bègue animal, ces Poissons étaient réunis aux Centropomes. L’apparence générale offre do grandes analogies; la forme de la tête est la même; il n’est pas jusqu’aux crêtes du vertex qui donnent des figures triangulaires fort analogues, au premier coup 16 ZOOLOGIE. d’œil, dans les deux genres. La disposition des dents et des nageoires est abso- lument la même. Cuvier s’est basé, pour distinguer les Centropomes, sur l’absence d’épine operculaire, épine, il faut le dire , peu saillante aussi chez la Variole, et sur la denticulation différente du préopercule; il convient d’ajouter au moins la forme de la nageoire caudale, la différence frappante de taille des épines anales, enfin la présence d’une pseudo-branchie , qui manque chez les Lates. Mais, à l’ex- ception de ce dernier caractère, qu’on doit tenir pour important, les autres par- ticularités pourraient, à la rigueur, être regardées comme propres à justifier des distinctions simplement spécifiques. La distribution géographique semble aussi confirmer ce rapprochement. Les deux genres sont intertropicaux, et, si les Lates paraissent moins franchement marins que les Centropomes, cependant les espèces des Indes habitant les embouchures des grands fleuves doivent vivre dans des eaux au moins très-mélangées ; ce sont aussi les habitudes des Centropomes; plusieurs espèces même, suivant M. Poey, ne se trouveraient que dans les eaux douces. Ces considérations permettent de regarder ces deux genres comme équivalents zoologiques pour l’ancien et le nouveau continent L En résumé, dans un arrangement naturel, ces genres ne doivent pas être éloignés, et la disposition adoptée dans le Règne animal ainsi que dans la grande Histoire des Poissons est certainement préférable à celle donnée par M. Günther1 2 et M. Canestrini3, qui, tous deux, éloignent ces genres l’un de l’autre, et, lais- sant les Laies près des Perca et des Labrax, rapprochent les Cen tropomus des Et élis , avec lesquels ces Poissons n’offrent que des rapports très-éloignés. Les Etelis ne doivent même pas être conservés dans la section des Per cia a ; tous leurs caractères les rapprochent des Lutjanus et des Diacope. Les différentes espèces de Centropomes étant très-voisines les unes des autres, il est difficile de les disposer dans un ordre réellement naturel. Celui que nous avons adopté, en partant de l'espèce typique, le Centropomus undecimalis, BL, est surtout basé sur la forme plus ou moins allongée du corps et le nombre des écailles de la ligne latérale4. 1 L. Vaillant, Sur la distribution géographique des Per- cina ( Comptes rendus de l’Acad. des Sc. t. LXXV, p. i 278 , 1872). Günther, Cal. Brit. Mus. Fishes, t. 1, p. 50. 1859. ; Canestrini, Zur Systematik der Percoïden ( Verhandl . Zool.-Bot. Gesell. Wien, t. X. Abhandl. p. 3 1 1 , 1860). 4 Nous donnons, à titre de simple renseignement, un tableau synoptique qui pourra faciliter les déterminations ; POISSONS. 17 1 . Centropomus undecimalis. (PI. II, fig. 1.) Camuri [Biobalo) , Margraff, i G 4 8 ; Hist. nat. Brasiliæ , p. 160. Sciæna undecimalis, Bloch, 1797; Ichthyol. IXe part. p. 5i , pl. CGC! ! I . Platycephalus undecimalis, Bloch-Schneider, 1801; Syst. lchtliyol. p. 5g. Centropomus undecim-radiatus , Lacépède, 1802 (aux); Hist. nat. des Poiss. t. IV, p. a 5 1 et 270. Perca loubina, Lacépède, 1802 (au x) ; Hist. nat. des Poiss. t. IV, p. 397 et 421. Sphyrœna aureo-viridis , Lacépède, i8o3 (an xi); Hist. nat. des Poiss. t. V, p. 325 et 32g, pl. IX, fig. 2. Centropomus undecimalis, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. II, p. 102, pl. XIV (?). C. undecimalis, Robert H. Schomburgk, 1847; Hist. Barbadoes, p. 665. C. undecimalis, Muller et Troschel, 1 848 ; Richard Schomburgk, Reisen im Brit. Guyana, t. III, p, 620. C. undecimalis, Guichenot, 1 8 5 3 ; Ramon de la Sagra, Hist. de ïîle de Cuba , Poissons, p. 9. C. appendiculatus , Poey, 1 856-58; Mem. sobre la Hist. nat. de la isla de Cuba , l. H, p. 1 1 9, pl. XIII , fig. 1 . C. undecimalis, Günther, 1 8 5 9 ; Cat. Brit. Mus. Fislies, t. I, p. 79. C. appendiculatus , Poey, 1868; Rep. Fis. Nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 280. D. VIII- 1, 10; A. III, 6. Écailles : 9/71/15. Cette espèce, le type du genre, est l’une des plus allongées, la hauteur, chez ladulte, n’étant guère que le septième de la longueur totale; épaisseur, moins de moitié de la hauteur. Museau très- peu plus du double de l’espace interorbitaire. Sous-orbitaire presque lisse, à peine festonné ou présentant en son milieu quelques très-fines dente- lures. Maxillaire étendu jusqu’aux deux tiers de l’œil. Diamètre de celui-ci mesurant environ le sixième de la longueur de la tête; espace interorbitaire très-peu supérieur au dixième de cette même longueur. Sur-scapulaire avec trois ou plus souvent quatre dents graduellement croissantes de haut en bas, saillantes. Ligne latérale ayant de fi 9 à 71 écailles (non compris celles placées sur la nageoire caudale, qui ne sont il est incomplet, et ne s'applique avec exactitude qu’aux sept espèces représentées dans les collections du Muséum. Dans la dernière colonne, où se trouvent les noms des Centropomes qui ne nous sont connus que par les des- criptions des auteurs, les Poissons sont rapprochés de ceux qui leur paraissent les plus voisins, sans que les ca- ractères énoncés dans le tableau leur appartiennent rigou- reusement. j supérieur / plus courtes que le pédoncule caudal. ( avec des prolongements. . . 1. C. undecimalis, Bl. à Go. ] Vessie natatoire ( simple 2. C. nigrescens, Gthr. Épines j 3. C. parallelus, Poey. Nombre! anales \ au moins égales au pédoncule caudal à. C. Mexicanus . Boc. des I 5. C. pectinatus, Poey. écailles / / au moins égale à la a' G. C. Cuvieri, Boc. de la -i I 7. C. pedimacüla, Poey. ligne latérale au moins égales inférieur l au pédoncule caudal; \ plus courte la 3e | que la 2°. Corps à Go. Épines \ anales (peu élevé ; hauteur, un cin- quième de la longueur. . 9. C. affinis, Sleind. élevé : hauteur, un quart de la longueur 11. C. armatus, Gill. 8. C. medius, Gthr. 10. C. ensiferus, Poey. 12. C. brevis , Gthr. ^plus courtes que le pédoncule caudal 13. C. ünionensis, Boc. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IV' PARTIE. 18 ZOOLOGIE. jamais comptées). Anus aux deux tiers de la distance qui sépare les ventrales de l’anale. Troisième rayon de la première dorsale le plus long et le plus fort. Origine de la nageoire anale vers la partie moyenne de la seconde dorsale; seconde épine égale ou très-peu plus longue que la troisième, atteignant aux deux tiers ou aux trois quarts de la longueur du pédoncule caudal. Ecailles des lianes à peu près carrées, à angles et coté postérieur arrondis; une d’entre elles mesure Amm,2 de long sur kmm,k de large; foyer excentrique plus ou moins étendu, voisin de l’aire spinigère; Ireize lobes marginaux occupant non-seulement tout le bord antérieur, mais encore remontant sur les bords latéraux; aire spinigère limitée en avant par une ligne droite ou peu sinueuse; sur le bord libre quarante à quarante-cinq spinules saillantes, une dizaine de celles-ci sur une ligne centripète, les trois ou quatre extérieures seules complètes. Ecailles de la ligne latérale arrondies, ayant 3mm,7 de diamètre; canal limité par une lamelle libre sur la plus grande partie de son étendue, suivant la forme typique; un lobe marginal énorme occupe presque tout le bord adhérent en face du canal, deux ou trois lobes plus petits sur les côtés; aire spinigère triangulaire, bord libre n’ayant qu’un léger feston rentrant en son milieu; une vingtaine de spinules environ font saillie. Vessie natatoire avec deux appendices antérieurs en forme d’oreille, plus ou moins développés. L’historique de ce Centropome a été fait avec beaucoup de soin dans l’Histoire des Poissons; mais Cuvier et Valenciennes ont confondu plusieurs espèces sous une même dénomination1, et l’on ne peut regarder la synonymie comme bien établie que depuis les travaux de MM. Poey, Steindachner, Günther, etc. La figure donnée par Bloch est assez exacte; la nageoire anale se trouve toutefois placée un peu trop en avant, et la nuque trop élevée; quant à la planche de 1 Histoire des Poissons, elle est fautive en des points essentiels, tels que la hauteur du corps, qui est beaucoup trop grande, la denticulation du sous-orbitaire, trop accentuée; on peut supposer quelle a été faite d’après un petit individu se rapportant au Centropomus Cuvieri, fioc. , et modifiée en partie pour cadrer avec la description du véritable type; nous reviendrons plus loin sur ce point. 11 est assez singulier que les appendices auriculiformes de la vessie natatoire aient échappé à l’attention de Cuvier et de Valenciennes, qui font mention de cet organe en indiquant sa grande longueur; on peut cependant constater leur existence sur les individus mêmes qui ont servi à la description donnée par ces auteurs; il de- vient impossible, dès lors, de regarder le Centropomus appendiculatus , Poey, comme une espèce distincte. Voy. Centropomus nigrescens et C. Cuvieri, p. 32 et 37. POISSONS. 19 Suivant l age, ce Centropome présente quelques modifications qu’il n est pas sans importance de connaître pour se rendre compte de la valeur des caractères. Nous avons cherché, dans le tableau suivant, à exprimer ces différences. Deux individus, l’un pro- venant d’un envoi de M. Delalande et étant un des types de Olivier et Valenciennes, l’autre rapporté de Belize par la Commission scientifique du Mexique, ont servi pour celte comparaison, la taille étant assez différente pour (pie l’écart dans les mensura- tions puisse être sensible. Le premier sera désigné sous le n° 5iio, qu’il porte sur le catalogue général de la collection du Muséum; le second, sous le n° 5ao5. Une première colonne énonce les principales dimensions, lesquelles se trouvent expri- mées dans les deux colonnes suivantes; pour rendre la comparaison [dus facile, ces dimensions sont calculées plus loin en les rapportant à des dimensions prises comme unité, à savoir la longueur totale et la longueur de la tête, ce qu’indique la dernière colonne. Dimensions absolues. Dimensions relatives. N° 5no. N0 52o5. N° 5i 1 0. I N° 520 5. Longueur totale 980”'" 1 1 a""" 11 n Hauteur 4 a a 3 1 5 90 Longueur totale supposée 1 Epaisseur 9 1 9 7 8 Idem. Longueur de la tête 75 33 a7 2 9 Idem. Longueur de la nageoire caudale. . 55 2 2 ao 19 Idem. Longueur du museau ad 1 1 35 33 Longueur de la tête suppose Diamètre de Eœil i3 7 >7 a 1 Idem. Espace interorbitaire . 9 • 4 1 1 1 a Idem. Il résulte de cette comparaison que les dimensions principales, quel que soit l’âge, sont peu variables, sauf la hauteur du corps et le diamètre longitudinal de l’œil, ce ([ne les zoologistes ont remarqué depuis longtemps; la longueur du museau et l’in- tervalle de séparation des yeux ou espace interorbitaire seraient, au contraire, assez constants, en les rapportant à la longueur de la tête et non au diamètre de l’œil, comme on le fait d’habitude. Le Centropomus undecimalis est jusqu’ici propre à l’Atlantique. M. Mehédin, membre de la Commission scientifique du Mexique, La rapporté du golfe du Mexique; un exem- plaire, on la vu plus haut, provient de Belize; la collection du Muséum en renferme venant de Haïti (Bicord), de Porto-Bico (Plée), ces derniers de grande taille, l’un ne mesurant pas moins de o“,65o de long; enfin l’espèce descendrait jusqu’au Brésil (Delalande). En y joignant le Centropomus appendiculalus , il faudrait ajouter à ces localités Cuba (Ramon de la Sagra, Poey) et la rivière Chagres (Günther). Cuvier et Valenciennes indiquent ce Poisson comme provenant de Lima1; il est possible qu’il s’agisse plutôt de l’espèce suivante. Hist. des Poissons , t. II. p. 108. i8a8. 20 ZOOLOGIE. 2. Centropomus nigrescens. ( PI. I bis, lig. i , i a, i b, i c.) Centropomus nigrescens, Günther, i 8 G h ; Proceed. zool. Soc. London, p. i h h . C. nigrescens, Günther, 1868-69; Trans, zool. Soc. London, t. VI, pars VII, p. /107. D. V1II-I, 10; A. III, 6. Ecailles : 1 0/74/1 h. Hauteur égalant environ le sixième de la longueur totale et moindre que le double de la plus grande épaisseur. Tête à très-peu près égale au quart de la longueur, déprimée; nuque non relevée. Museau élargi, égalant deux fois et demie l’espace inter- orbitaire; maxillaire dépassant un peu le centre de l’orbite; le diamètre de celui-ci environ sept fois dans la longueur de la lête, presque égal à l’espace interorbitaire. Sous- orbitaire à bord inférieur lisse ou n’olfrant à sa partie moyenne que quatre ou cinq (lenticules très-fins, à peine perceptibles. Limbe antérieur du préopercule ne présen- tant qu’une dent nette, encore est-elle médiocrement développée; bord postérieur fine- ment dentelé, muni sur le côté montant de trente à trente-cinq épines croissant de haut en bas jusque vers l’angle, où sont les plus fortes. Lobe membraneux du sous- operculaire n’atteignant pas à beaucoup près le niveau de la dorsale épineuse. Ligne latérale très-visible par sa coloration; elle suit assez exactement le contour du dos. Anus aux deux tiers de la distance qui sépare l’origine des ventrales de celle de banale. Ecailles médiocrement développées. Première dorsale à rayons plutôt grêles; le quatrième un peu plus long que le troisième et ayant environ les deux tiers de la hauteur du corps; abaissé, il n’atteint pas la naissance de la seconde dorsale. Anale prenant son origine à la hauteur de la partie moyenne de la dorsale molle; son troi- sième rayon égal au second; couchés, ils occupent les deux cinquièmes antérieurs du pédoncule caudal, et leur longueur absolue ne dépasse pas celle de la plus haute épine dorsale. Les parties supérieures du corps sont colorées en gris violacé; les inférieures sont d’un blanc jaunâtre, à reflets argentés; des lignes grises traversent longitudinalement toutes les écailles; les nageoires dorsales, anale et caudale, sont piquetées de petits points d’un gris foncé; pectorales et ventrales de couleur jaune; ligne latérale teintée de noir. Ecailles du corps 1 en carré, à angles arrondis, le côté postérieur saillant, en courbe: I une d’elles mesure 8mm,8 de long sur 8mm,2 de haut; foyer petit en ovale transverse, situé au delà des deux tiers antérieurs, contre le champ postérieur; les sillons rayon- nants son! nombreux, limitant sur un de ces organes dix-neuf festons, qui occupent PI. I bis. fi g. 1 a. POISSONS. ■21 non-seulement le champ antérieur, mais encore la partie avoisinante des champs laté- raux; les crêtes concentriques sont très-nombreuses et très-fines, fort régulières et presque aussi serrées sur les champs latéraux que sur le champ antérieur. Les écailles ventrales1 offrent exactement le même type, mais en ovale, allongé d’avant en ar- rière, ayant 8mm, 7 dans un sens, 6mm,i dans l’autre; le foyer est séparé de faire spin i- gère par des crêtes concentriques plus espacées que celles des champs latéraux et an- térieur; les festons, au nombre de dix ou douze, occupent presque tout le demi-con- tour antérieur. Une écaille de la ligne latérale2 est en quadrilatère arrondi, mesurant 8mm,2 de long sur 6mm,8 de haut; canal perforant; paroi externe formée par une lamelle rétrécie en avant et libre sur presque toute son étendue, de manière à pou- voir être soulevée comme un battant de porte, suivant la disposition typique; un énorme feston occupe à peu près tout le bord antérieur; de chaque côté s’en trouvent quatre ou cinq plus petits remontant sur la moitié des bords latéraux; les sillons rayonnants qui les limitent sont prolongés jusque vers le foyer occupé par le canal: les crêtes concentriques entre ces sillons sont plus rapprochées que celles de la por- tion antérieure des champs latéraux; aire spinigère triangulaire prolongée jusqu’au La vessie natatoire est simple, sans prolongements en oreilles antérieurement. Longueur tolale. Hauteur . Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil . . . Espace interorbitaire N° /19.3/1 Catalogue général de la coliection du Muséum. /400""" G 6 *> J7 f o3 81 35 M . Giinther, en établissant cette espèce, fait remarquer qu elle est voisine du Ccit- tropomus appendiculatus , Poey, c'est-à-dire du Centropomus undecimalis, 1>L, crue s’en ce distinguant à l’extérieur que par les épines de ses nageoires beaucoup plus faibles et fcplus courtes. r> La description ajoute à ces différences une écaille de plus à la ligne transversale dans sa partie supérieure, la hauteur du corps un peu plus grande, la tête très-peu plus longue, enfin la vessie natatoire simple. D’après l’exemplaire que nous avons sous les yeux, en le comparant aux individus de l’espèce typique du genre, le dernier de ces caractères est le seul positif, les autres sont d’une appréciation trop délicate, et, en l’absence de ce détail anatomique ou de renseignements sur la station, ' PI. I bis, fig. 1 b. — 2 P). I bis, fig. i c. ZOOLOGIE. 22 on ne pourrait certainement distinguer les espèces. Nous savons aujourd’hui, en ce qui concerne les animaux places de chaque côté de l’isthme de Panama , que les données géographiques n’ont que peu de valeur. Quant à la différence observée dans la vessie natatoire , justifie-t-elle absolument la distinction? C’est ce qu’il est difficile de préciser dans l’état actuel de nos connaissances; elle suffit cependant pour faire regarder le Cen- Iropomus nigrescens, Gthr. , comme espèce particulière. Peut-être doit-on rapporter à ce même Centropome l’individu cité par Cuvier et Va- lenciennes comme provenant de Lima1. C’est un fort grand exemplaire, long de plus de om,7QO, par malheur empaillé, ce qui nous laisse sans renseignements sur la vessie natatoire. La formule des écailles 8/71/1 5 étant plutôt celle du Centropomus undeci- malis, Bl., la provenance seule, et l’on vient de voir ce qu’il faut en penser, parle en faveur de l’assimilation à l’espèce du grand Océan Pacifique. Ajoutons que la localité même est douteuse; 011 lit sous la planchette qui supporte le poisson: «■ Acquis par u échange au duc de Rivoli. Donné au Bio-de-Janeiro par un de ses cousins qui revenait cr de Lima. 15 La détermination exacte de cet exemplaire est donc fort difficile. Le Centropomus nigrescens , Gthr., a été établi d’après un individu rapporté de Chia- pam au Guatemala; l’exemplaire du Muséum provient de Mazatlan (Salmin). 3. Centropomus parallelus. Centropomus parallelus, Poey, 1 858 ; Mem. sobre la Hist. nat. de la isla de Cuba, l. Il, p. 120, pl. XIIJ. fig. 2 et 3. C . parallelus , Poey, 1868; Hep. Fis. Nat. de la isla de Cuba, t. Il, p. 280. C. parallelus, Güntlier, 1868-69; Trans, zool. Soc. London, t. VI, pars VII, p. /107. D. VIII-I, 10; A. III, 6. Ecailles: 12/go/? Plus grande hauteur égalant environ le sixième de la longueur totale; dos arrondi, ventre élargi, plat en dessous, ce qui rend les flancs presque parallèles. Tête contenue trois fois et un tiers dans la longueur; le maxillaire n’atteint pas tout à fait le milieu de l’œil; ce dernier contenu cinq fois dans la longueur de la tête; sous-orbitaire den- telé. Dentelures préoperculaires du bord montant dirigées un peu en haut; vers l’angle deux ou trois épines beaucoup plus fortes; prolongement membraneux de l’opercule étendu jusqu’au niveau de l’origine de la première dorsale. Anus entre l'anale et la base postérieure des ventrales. Seconde épine de l’anale égalant en longueur la hau- teur du corps, la troisième très-grêle, plus courte; toute cette nageoire est supportée par une partie saillante. Couleur d'un brun clair argenté avec des reflets dorés aux tempes et au devant de Cuvier et Valenciennes, Hist. des Poissons , t. II, p. 108, 1828. POISSONS. 23 l’œil; le dos avec des reflets verts, changeant en bleu; chaque écaille montre au centre un reflet dont l’ensemble forme des lignes blanches longitudinales; iris jaunâtre; extré- mités des ventrales et de l’anale brun orangé; ligne latérale non colorée en noir. Vessie natatoire simple. Suivant M. Poey, auquel est empruntée presque toute cette description, ce Centro- pome reste de petite taille; les détails qu’il figure, coupe du corps et diamètre de l’œil . sont cependant pris sur un individu de om,33o. M. Günther, depuis, a ajouté quel- ques renseignements concernant cette espèce. Elle se distingue surtout par ses écailles beaucoup plus nombreuses que dans aucun autre Centropome, puisqu’on en compte quatre-vingt-dix à la ligne latérale; suivant M. Günther, on peut, il est vrai, n en trouver que quatre-vingt-cinq; ce nombre est encore toutefois notablement supérieur aux nombres trouvés chez les Centropomus nigrescens , Gthr. , et C. undecimalis , Bl., espèces qui s’en rapprochent le plus sous ce rapport. La nageoire anale portée sur un pro- longement, en rendant la ligne du profil du ventre moins régulière, donne aussi à ce Poisson une physionomie spéciale; on retrouvera cependant cette particularité sur plusieurs autres espèces. Le Centropomus parallelus, Poe), inconnu au Muséum, a d’abord été trouvé à Cien- fuegos, dans file de Cuba; depuis, M. Günther l’a reçu de Haïti, de la Jamaïque, de Baliia et aussi de la rivière Chagres, cours d’eau de l’isthme de Panama qui se dé- verse dans l’Atlantique. C’est, on le voit, une aire de répartition fort étendue. 4. Centropomus Mexiganus. (PI. I, fig. a, a a, 2 h, a c.) Centropomus Mexicanus, Bocoiut, 1868; Ann. Sc. ml. 5e sér. 1. IX, p. 90. 0. VIII-I, 10; A. III, 6. Écailles: 11/69/16. Corps allongé, un peu moins cependant que dans les espèces précédentes; la hau- teur égalant le cinquième de la longueur totale, et supérieure au double de l’épaisseur. Flancs assez régulièrement parallèles; ventre plat. Tête un peu plus longue que le quart de la longueur du corps, aplatie; largeur du museau double de l’espace inter- orbitaire 1 ; le maxillaire atteint ou à peu près le centre pupillaire. OEil grand; son diamètre fait près du quart de la longueur de la tête; espace interorbitaire n ayant guère qu’un septième de cette même longueur. Sous-orbitaire avec cinq ou six dents très-nettes. Bord antérieur du limbe préoperculaire armé de deux dents accentuées. PI. I , (ig. 2 a. ZOOLOGIE. 24 surtout la supérieure; le bord postérieur porte les dentelures habituelles, on en compte vingt à vingt-trois dirigées horizontalement en arrière sur le bord montant et six en- viron sur le bord horizontal; lobe membraneux prolongé jusqu’au niveau de la pre- mière épine dorsale. Anus à peine plus près de la nageoire anale que de 1 origine des nageoires ventrales. Ecailles plutôt petites, comme l’indique la formule; sur-scapulaire avec de cinq à sept dents, l’inférieure plus forte comme détachée. Première nageoire dorsale abaissée atteignant la naissance de la seconde; troisième rayon un peu plus long que le quatrième et mesurant environ les sept dixièmes de la hauteur du corps; l’anale, portée sur une petite saillie basilaire, avant son origine au-dessous du septième ou huitième rayon mou de la seconde dorsale; la seconde épine est plus longue que la troisième et atteint ou même dépasse l’origine de la caudale. Les pectorales sont fai- bles; les ventrales s’étendent plus loin qu’elles et dépassent un peu l’anus. La coloration n’offre rien de particulier; la ligne latérale est de couleur sombre el tranche par sa teinte sur le reste du corps, comme chez le Centropomus undocimalis, BL, et plusieurs autres espèces. r Ecailles du corps en carré plus ou moins arrondi, à foyer tantôt petit antérieur1, d’autres fois élargi et occupant tout le centre de l’écaille, couvert alors de vermicula- tions; huit festons marginaux; aire spinigère étroite, ayant de deux à cinq rangs au plus de spinales; la longueur d’une de ces écailles s’est trouvée de 3mm,4 sur 3mm,7 de haut. Sur la ligne ventrale, écailles du même type, circulaires, pauci-spinulées, me- surant 2 millimètres de diamètre avec six festons marginaux. Ecailles de la ligne la- térale subquadrilatère ayant 3mm,a aussi bien dans le sens de la longueur que de la hauteur; le canal formé sur le type habituel par un battant détaché en occupe en- viron le tiers, il est large de iram,2; un feston médian, étendu, répond au canal, et de chaque côté s’en trouve un ou deux plus petits. Pas d’appendices à la partie antérieure de la vessie natatoire. Longueur totale Hauteur . . Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau. Diamètre de l’œil Espace interorbitaire. . N° 5 1 8 1 du Catalogue général de la collection du Muséum Ce Centropome, par sa forme, le nombre des écailles de la ligne latérale, etc., se 1 88" 3 9 1 6 5o 3 7 1 7 1 2 7 1 PI. I , fig. 2 C. POISSONS. 25 rapproche beaucoup des trois espèces precedentes, surtout du Centropomus parallelus , Poey. Il se distingue de ce dernier par la formule de ses écailles, puisqu’il n’en pré- sente que soixante-huit ou soixante-neuf au lieu de quatre-vingt-cinq à quatre-vingt- dix; l’œil serait aussi plus grand, il occupe, en effet, le quart de la longueur de la tête, dans l’espèce de M. Poey cet organe n’en atteint que le cinquième; mais, les individus que nous avons examinés étant de dimensions relativement petites, cette der- nière différence n’est peut-être qu’une affaire d’âge. Quant à la distinction entre cette espèce et les Centropomus undecimahs, Bl., et C. nigrescens, Gt.hr. , elle est facile à établir par la dimension de l’épine de l’anale, toujours plus courte que le pédoncule caudal dans ceux-ci, tandis quelle lui est au moins égale dans le Centropomus Mexi- canus, Boc. On peut y joindre pour l’un d’eux la disposition de la vessie natatoire. Ce Poisson n’est connu jusqu’ici que par deux individus, l’un du golfe du Mexique (Boucard), l’autre d’Oaxaca (Sallé), fait remarquable qui paraîtrait indiquer que (es- pèce se trouve sur les deux versants de l’Amérique tropicale; malheureusement, la seconde localité est trop peu précise pour ne pas laisser quelque incertitude. La désignation s’applique-t-elle à la province ou à la ville? Il paraît peu probable qu’un Centropome remonte jusqu’à cette dernière, située fort loin des cotes. 5. Ceïntropomus pectinatus. Centropomus pectinatus , Poey , 1 856-58 ; Mem. sobre laHist. nul. de taisïa de Cuba, t.IJ, p. i 2 1 , pl. XIII , fi;;. 6. C. pectinatus, Poey, 1 8 G 8 ; Rep. Fis. Nat. de la isla de Cuba, t. II, p. a8o. D. VIII-I, io; A. III, y. Écailles : ?/6y/? Corps allongé et étroit, la hauteur étant égale au cinquième de la longueur et plus du double de l’épaisseur. Tête plus de trois fois et demie dans la longueur totale. Maxillaire n’atteignant pas le centre de l’œil; ce dernier égal seulement au sixième de la longueur de la tête; sous-orbitaire denté. Dentelures préoperculaires longues, minces, serrées, en dents de peigne au-dessus de l’angle. Anus au milieu de la dis- tance qui sépare la base des ventrales de 1 origine de l’anale. Celle-ci portée sur un prolongement angulaire fort saillant; sa seconde épine égalant presque la hauteur du corps; la troisième de même dimension, mais très-grêle. Couleur plombée en dessus, blanche aux flancs et en dessous; chaque écaille ayant lu centre bleu et le bord épineux mat, il en résulte des lignes peu prononcées; nageoires verdâtres; lobe inférieur de la caudale jaunâtre; iris d’un brun jaunâtre. La vessie natatoire est simple. Cette espèce, qui ne nous est connue que par la description de M. Poey, est évident- ZOOLOGIE Ull MEXIQUE. Iv'PAIlTIE. 1\ ‘26 ZOOLOGIE. ment, très-voisine de la précédente; toutefois la tête est plus longue, le diamètre de l’œil comparé à celle dernière plus petit, enfin les deux épines anales sont de même longueur, tandis que dans le Centropomus Mexicanus, Hoc., la seconde est plus courte. Ges différences sont-elles suffisantes pour justifier la séparation? Il est impossible de l’affirmer, vu l’absence de figure d’ensemble, et la description ne nous donnant pas certains détails importants, comme le rapport de la longueur des épines anales au pédoncule caudal et la position relative des nageoires dorsale molle et anale. La ques- tion doit donc être laissée dans le doute, en attendant qu’on puisse comparer des types authentiques. Le Centropomus pectinatus, Poey, peut atteindre jusqu’à om,3io: telle était au moins la dimension de l’individu décrit par l’auteur de l’espèce. Il a été rencontré dans les lacs et les rivières de file de Cuba, et aussi à Gienfuegos. 6. Centropomus Cuvieri. (PI. I ter , fi g. i, i a, i b, i c: pl. 11, fig. 2.) Centropomus Cuvieri, Bocourt, 1868, Ann. Sc. nat. 5e sér. t. IX, p. 91. 1). VIII- 1, 10; A. III, 7. Ecailles : 9/5 1/1 4. Corps assez allongé, la hauteur étant très-peu moins du cinquième de la longueur totale et égale à deux fois et un tiers l’épaisseur. Tête aplatie, faisant le quart de la longueur; nuque relativement basse; parties triangulaires du crâne peu allongées; museau déprimé, court, plutôt étroit, équivalant à une fois un tiers l’espace inter- orbitaire; maxillaire étendu au plus jusqu’au tiers antérieur de l’orbite; œil grand, occupant plus du cinquième de la longueur de la tête; espace interorbitaire propor- tionnellement large, il atteint plus du sixième de cette dernière dimension; sous-orln- taire avec six ou sept dents très-nettes. Préopercule à bord antérieur du limbe armé de deux épines courtes, élargies, triangulaires; bord postérieur avec une vingtaine d’épines sur la portion montante, les supérieures plus petites et se dirigeant vers le haut; lobe membraneux ne se prolongeant pas jusqu’au niveau du premier rayon de la nageoire dorsale. Anus très-peu au delà du milieu de la distance qui sépare la base des pectorales de l’anale. Ecailles plutôt grandes; sur-scapulaire avec trois dents fortes. Hayons de la première nageoire dorsale robustes, atteignant la seconde lorsqu’ils sont abaissés; troisième rayon dépassant à peine le quatrième comme longueur et supérieur aux cinq septièmes de la hauteur. Anale portée sur une partie très-saillante et anguleuse; son origine en face du huitième rayon mou de la seconde dorsale; troi- sième épine de l’anale égale à la seconde ou même la dépassant un peu, au moins aussi longue que le pédoncule caudal et égalant la plus grande hauteur du corps. POISSONS. *27 La couleur de cette espèce, qui n’est encore connue que par des individus depuis longtemps dans la liqueur, doit se rapprocher beaucoup de celle du Centropomus unde- cimalis, BL; la ligne latérale offre une teinte plus sombre, comme dans cette espèce; l’extrémité des ventrales paraît sablée de noirâtre. Les écailles sont construites sur le type habituel; celles du corps1, assez régulière- ment quadrilatères, à bord postérieur libre un peu saillant en angle, mesurent sur l’exemplaire 5mm,3 de long sur autant de hauteur; le foyer est petit antérieur; le bord adhérent montre six lobes marginaux; le champ postérieur est limité en avant par une ligne droite ; il y a au maximum quatorze ou quinze épines sur une rangée centripète, les cinq ou six externes seules sont de véritables spinules; le bord libre porte plus de soizante-quinze de celles-ci. Une écaille ventrale' est très-irrégulièrement ovalaire, à foyer occupant, par érosion , près du quart de la surface; au bord adhérent se trouvent cinq festons marginaux peu visibles; le bord libre porte environ ving-cinq épines inégalement réparties sur une seule rangée. Une écaille de la ligne latérale 5 rappelle la précédente plutôt que l’écaille des lianes; sa longueur est de 5mm,8, sa largeur de kmm,rj ; à la partie antérieure cl’un foyer large, vermiculé, se voit le canal limité, sui- vant la forme habituelle, par un battant libre sur la plus grande partie de son étendue; au bord adhérent existe un large feston central, et de chaque côté un ou deux festons beaucoup plus petits; Faire spinigère est très-irrégulière, avec une série de trente à quarante spinules le long du bord; cette série est interrompue sans ordre de distance en distance; d’un côté seulement se voient trois ou quatre spinules rudimentaires en rangée centripète. La vessie natatoire est enlevée sur cel individu; sur un autre de plus petite taille, elle est simple. Longueur totale. . 220“"" Hauteur /12 Epaisseur. . 18 Longueur de la tête. « 5 h Longueur de la nageoire caudale. 62 Longueur du museau 20 Diamètre de l’œil 12 Espace interorbitaire. “ . o N” 5 r 1 a du Catalogue général de la collection du Muséum. Le Centropome est assez voisin, au premier coup d œil, de l’espèce typique du genre, avec laquelle elle a été confondue, comme on le verra plus bas; cependant, en y re- gardant d’un peu près, il est facile de trouver des différences nombreuses, dont quel- — 2 PI. I ter, fig. 1 h. - — 3 PI. I ter, fig. i 1 PI. I ter, fig. i a. c. 28 ZOOLOGIE. ([lies-unes importantes. La hauteur est notablement plus grande, le cinquième au lieu du septième par rapport à la longueur; la tête plus courte1, le maxillaire egale- ment; l’œil plus grand occupe le cinquième au lieu du sixième de la longueur de la tète; l’espace interorbitaire est aussi plus large; le sous-orbitaire présente des denticu- tâtions très-nettes, il est, au contraire, à peine festonné chez le Centropomus undeci- malis, BL; la ligne latérale a seize à vingt écailles de moins; l’anus est plus en avant; enfin sur la ligne du profil ventral se voit une saillie qui porte la nageoire anale; la troisième épine de celle-ci est plus longue que la seconde et que le pédoncule caudal; il y aurait un rayon mou de plus à la nageoire anale. Plusieurs de ces caractères demandent un examen attentif pour être reconnus, mais on ne peut contester la valeur de la plupart d’entre eux. Il est bon de remarquer que les différences de pro- portions de l'orbite, des épines, etc., ont été étudiées sur des exemplaires assez peu < 1 1 f- férents de taille, 22 et 28 centimètres, pour qu’on puisse très-légitimement en tenir compte. L histoire de cette espèce est assez singulière : les deux individus qui la représentent, celui que nous avons décrit et un second beaucoup plus petit, long de om, ià6 seule- ment, ont été envoyés par Ricord à la collection du Muséum avec un Centropomus unde- amalis, BL, vrai; les trois Poissons furent réunis dans un même bocal sous la déno- mination de la seule espèce admise alors. Si l’on examine la figure donnée par Cuvier et Valenciennes 2, on est frappé d’y voir indiqués certains caractères dont il n’est pas question dans le texte ou qui même sont en contradiction avec lui; M. Poey a déjà relevé ce fait avec beaucoup de sagacité : ainsi, la hauteur est trop grande, l’œil éga- lement; le sous-orbitaire offre de véritables denticulations; l’anale est supportée sur une partie saillante3. Or on peut remarquer que ces particularités conviennent par- faitement à l’espèce qui nous occupe ici; il devient dès lors probable que la descrip- tion a été faite, comme nous l’avons dit plus haut, sur un individu appartenant au Centropomus undecimalis, PL, tandis que le dessinateur, pour faciliter peut-être la ré- duction sur la planche, choisissait le petit exemplaire, c’est-à-dire un Centropomus Cuvien , Boc. Le Centropomus Cuvien , Boc., habite Haïti (Bicord). 1 Poey, Ment . sobre la Hist.nat. de la islu de Cuba, (, Il p. 1191 856-58. 1 PI. Il, fig. 1 et a. s Cuvier et Valenciennes, Hist. des Poissons, pl. XIV. POISSONS. 29 7. CENTROPOMUS PE DI MACULA. Centropomus pedimacula , Poey, 1 856—58 ; Mem. sobre la Hist. nat. de la isla de Cuba , t. Il, [». i 92, pl. XIII , lig. h et 5. C. pedimacula, Poey, 1 8 6 8 ; Rep. Fis. Nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 280. I). VIII- 1, .0: A. III, 7. Écailles : 8/?/?. Corps allongé; sa hauteur étant comprise plus de cinq fois et demie dans la lon- gueur totale; une coupe perpendiculaire à t axe donne une ligure ovalaire, à grosse extrémité supérieure, le ventre étant un peu rétréci. Tête plus de trois fois et demie dans la longueur; le maxillaire atteint le centre de l’œil; celui-ci contenu cinq fois dans la longueur de la tête; sous-orbitaire dentelé. Ligne latérale n’ayant qu’une légère sinuosité antérieure; anus au milieu de la distance qui sépare la base des ven- trales de l’anale. L’anale est attachée sur un angle arrondi et saillant; sa seconde épine équivaut à la hauteur du corps; la troisième, très-grêle, Légale en longueur. Le dos est d’un brun peu brillant, le reste du corps blanc; chaque écaille présente un espace central plus clair; ce qui distingue le plus ce Poisson, c'est la ventrale, qui est orangée, avec l’extrémité noir foncé. L’individu décrit par M. Poey était long de om,a5o; les figures donnant la coupe du corps et le diamètre de l’œil ont été prises sur un exemplaire de om,33o. Cette espèce, inconnue au Muséum, est-elle réellement distincte du Centropomus Cuvieri, Hoc.? Il est assez difficile de le décider d’après cette description empruntée à I auteur de l’espèce; eu tout cas, les rapports entre les deux animaux sont des plus in- times; les proportions principales du corps, les dimensions des épines anales, etc., ne diffèrent pas. Les seules distinctions à établir sont un maxillaire un peu plus prolongé et Légalité des deux épines anales; dans le Centropome précédent, la troisième est un peu plus longue que la seconde. Malheureusement , M. Poey n indique pas le nombre des écailles de la ligne latérale, caractère qu’on doit regarder comme étant d’une extrême importance dans ce genre; sur les cinq espèces qu’il décrit, cet auteur donne trois fois ce nombre; le plus élevé étant 70 pour le Centropomus undecinialis, Bl. (C. ap- pendiculatus, Poey), le plus faible G 5 pour le Centropomus pectinatus , Poey, il est permis de supposer que chez les Centropomus pedimacula, Poey, et C. ensiferas, Poey, pour les- quels les chiffres ne sont pas mentionnés, les nombres sont compris entre les précé- dents, c’est-à-dire assez élevés. Dans ce cas, l’espèce dont nous nous occupons ici serait certainement différente du Centropomus Cuvieri, Hoc., qui n’a que cinquante et une écailles à la ligne latérale. En résumé, parmi les caractères distinctifs, le seul réelle- ment important est problématique et demanderait vérification; ceux qui nous sont 30 ZOOLOGIE. connus n ont qu une valeur très-faible. Si la comparaison des types conduisait à réunir les deux espèces, le nom donné par M. Poey devrait naturellement être préféré. Le Centropomus pedimacula , Poey, a été trouvé dans les lacs et les rivières de Cuba: on l a rencontré à Cienfuegos. h 8. Centropomus medius. Centropomus médius , Günther, 1 8 G h ; Proceed. zool. Soc. London, p. \kk. C. médius, Günther, 1868-69; Trans, zool. Soc. London, t. VI, pars VII, p. A06. D. VIII - 1 , K»; A. Ht. 7. Écailles : 8/57/?. La hauteur est comprise trois fois et trois quarts dans la longueur du corps (abs- traction faite de la caudale); la longueur de la tête deux fois et quatre cinquièmes. L intermaxillaire s’étend un peu au delà du bord antérieur de l’orbite. Sous-orbitaire finement denlicnlé. Prolongement membraneux sous-operculaire n’atteignant pas le niveau de l’origine de la première dorsale. Epines de cette nageoire fortes, la troisième plus longue que la quatrième et moitié aussi longue que la tête (ce qui correspondrait assez exactement, d’après les mesures connues, aux deux tiers de la hauteur), La se- conde épine anale longue, un peu plus courte cependant que la troisième, égalant la distance qui sépare l’extrémité de la mâchoire supérieure du bord préoperculaire. Ligne latérale noire. O Longueur de l’individu, o“,33o. Cette description, empruntée au travail de M. Günther, ne donne pas certains dé- tails qui seraient utiles à connaître pour comparer cette espèce aux deux précédentes; il en ressort toutefois clairement qu elle présente avec elles, surtout avec le Centropo- mus Cuvieri, Boc. , des rapports très-intimes. Les proportions du corps l, de la tête, etc., sont absolument les mêmes; la différence de longueur, si remarquable entre les deux grandes épines anales , se retrouve ici; en un mot, presque tous les détails sont sem- blables. Les seuls caractères différentiels se tirent de la ligne latérale, qui présente, dans l’espèce de M. Günther, six écailles de plus; les épines anales paraîtraient un peu plus courtes, car dans le Centropomus Cuvieri, Boc., elles mesurent une distance égale à celle qui sépare l’extrémité de la mâchoire inférieure du fjord du préopercule. La formule de la ligne Iransversale est prise par M. Günther, contrairement à sa mé- thode habituelle, en avant de la seconde nageoire et non de la première; mais, chez les Centropomes, nous nous sommes assuré qu’on trouve ordinairement le même 1 Les tableaux que nous avons donnés peuvent permettre de les prendre suivant ia méthode adoptée ici par M. Günther. POISSONS. 31 chiffre dans les deux cas; les nombres sont donc comparables. La description ne men- tionne pas le prolongement si remarquable qui supporte la nageoire anale dans les deux espèces précédentes. Ces caractères sont-ils suffisants pour autoriser la distinction de ces espèces? Gela estau moins douteux; nous avons cru devoir toutefois les conserver, attendant que la comparaison de types authentiques vienne justifier une réunion qu’on peut regarder dès à présent comme probable. M. Günther a reçu deux exemplaires de cette espèce recueillis à Chiapam sur les côtes du grand Océan Pacifique. 9. Centropomls affinis. (PI. I, lig. i. i fl, i b, i c.) Centrojjomus affinis, Steindachner , 186A; Sitzungsb. Alt ad. Wiss. Wien, t. ALIX, pars I, p. üoo, pl. I, fig. i. C. scaber, Bocourt, 1 8 6 8 ; Ann. Sc. nat. 5e sér. t. IX, p. 90. I). VIII- 1, 10; A. lit, 6. Ecailles : 7/46/11. Hauteur comprise cinq fois dans la longueur totale et égale à deux lois et demie l’épaisseur. Tête un peu relevée, à profil supérieur peu concave; les parties triangu- laires écailleuses du crâne prolongées en pointe aiguë en arrière1; museau déprimé; sa largeur équivalant à moins de deux fois l’espace interorbitaire; maxillaire prolongé environ jusqu’au tiers antérieur de l’orbite ; ou! grand, occupant le quart de la lon- gueur de la tête; espace interorbitaire très-peu inférieur au sixième de cette même dimension; sous-orbitaire avec cinq à six dents très-nettes. Préopercule avec deux dents fortes triangulaires au bord antérieur du limbe; bord postérieur ne présentant que huit à dix épines écartées, relativement plus saillantes que dans les autres espèces, à pointes dirigées un peu en haut; le lobe membraneux opercutaire se prolonge jusqu au niveau de la troisième épine de la dorsale. Les flancs sont parallèles et le ventre aplati ’; la ligne latérale, à peu près droite, suit le profil du dos; anus situé plus ou moins au delà du milieu de la distance qui sépare la base des pectorales de l’origine de l’anale. Ecailles proportionnellement grandes; sur-scapulaire armé de quatre dents; l’infé- rieure plus forte, comme détachée. Première dorsale abaissée n’atteignant pas tout à lait la base de la seconde; son troisième rayon, le j >1 us long, égal environ aux trois cinquièmes de la hauteur. Anale supportée sur un angle assez saillant, à seconde épine allongée, courte, notablement plus longue que la troisième et que le pédoncule cau- dal, dépassant d’un dixième la plus grande hauteur du corps. lJt I. lig. 1 «. — 2 Pl. 1. lig. 1 h. 32 ZOOLOGIE. La coloration rappelle beaucoup celle des autres espèces; un sable noir se voit sur les membranes des nageoires impaires; la teinte est assez intense entre les deux longues épines anales; ligne latérale de couleur brune. Ecailles du corps1 en forme de quadrilatère régulier ou un peu moins longues que liantes, mesurant imm,8 dans le premier sens, sur dans le second; le foyer est petit, rapproché de l’aire spinigère; on compte six ou sept festons au bord adhérent; quarante-cinq spinules environ arment le bord libre; il y en a sur une ligne centri- pète quatre ou cinq entières et trois ou quatre oblitérées. Les écailles ventrales, d’après ce que nous avons pu observer, sont encore plus étendues dans le sens transversal, une d’elles mesure imm,4 de long sur 9mra,3 de large; foyer central érodé, étendu, séparé de faire spinigère par des crêtes concentriques écartées; on compte de sept à neuf festons au bord adhérent et trente-cinq à trente-sept spinules au bord libre, sur deux ou trois rangs au plus. Les écailles de la ligne latérale sont irrégulièrement ar- rondies. mesurant 2ram.3 dans les deux sens; elles sont d’ailleurs construites sur le type habituel; paroi externe du canal perforant très-détachée; un grand feston marginal au bord adhérent, en face du canal, et un ou deux beaucoup plus petits latéraux, n exis- tant souvent que d’un seul côté; I aire spinigère est en triangle surbaissé, assez éten- due; on compte de trente-cinq à quarante spinules sur le bord libre et six à huit sur une rangée centripète. La vessie natatoire est simple. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° f>2o6 du Catalogue général de la collection du Muséum Ce Centropome, rapproché des précédents par ses proportions générales et l élonga- tion du corps, s en distingue aisément par la grandeur de ses écailles, comme le montre le petit nombre de celles qui forment la ligne latérale. Sous ce rapport, il se rap- proche du Centropomus Cuvieri, Hoc.; mais il en diffère au premier coup d’œil par sa troisième épine anale, notablement plus courte que la seconde, et son museau moins long, qui est près de trois fois et demie dans la longueur de la tête, tandis qu'il s’y Irouve un peu moins de trois fois dans le Poisson avec lequel nous le comparons. 9 1 "" 1 8 7 •2 li ■2 J 7 6 à PI. I, fig 1 r. POISSONS. 33 M. Steindachner a donné de cette espèce une bonne figure avec une description qu’on peut considérer comme un modèle de précision et de méthode. Les caractères détaillés plus haut en diffèrent sur certains points de peu d’importance, l’individu qui nous a servi de type étant beaucoup plus petit que celui décrit par l’ichthyologiste de Vienne. 11 n’est pas douteux que le Centropomus scaber, Boc., établi sur l’exemplaire (pie nous décrivons ici, ne soit le même que le Centropomus ajjinis, Steind. Cette espèce a été d’abord connue par des échantillons rapportés de Bio Janeiro et de Cajutuba par Johann Natterer. M. Steindachner en avait aussi reçu de Berne- ra ra, en Guyane. Le Muséum possède un individu rapporté des marais de Belize par M. Bocourt, c’est celui que nous avons étudié; trois autres ont été offerts par M. Schom- bourg; enfin M. Séraphin Braconnier en a donné un cinquième, d’après lequel a été faite la figure de la planche 1. 10. Centropomes ensiferus. Centropomus ensiferus , Poey, 1806— 1858; Mem. sobre la Hist. nat.de la isla de Cuba, t. 1 1 , p. 122; pl. XII, %• 1 • Centropomus ensiferus , Poey, 1 8 G 8 ; Bep. Fis. Nat. de la isla de Cuba, i. Il, p. 280. Centropomus ensiferus , Günlher, 1 868-1 8 G 9 ; Trans. Zool. Soc. London, t. VI, pars Vit, p. A08. I). VIII- 1 , 10; A. 111. 6. Écailles, 7/53/? Hauteur comprise cinq fois un quart dans la longueur totale, tête trois fois et demie. Le maxillaire n’atteint pas tout à fait le centre de l’œil ; celui-ci petit, entrant six fois et demie dans la longueur de la tête. Sous-orbitaire fortement denté; préopercule avec seize dentelures fortes et écartées, augmentant de longueur à mesure qu elles se rap- prochent de deux longues épines situées à l’angle; prolongement membraneux sous- operculaire étendu jusqu’au niveau de l’origine de la nageoire dorsale. Ligne latérale sans inflexions. Anus reculé au delà du milieu de la distance qui sépare la base des ventrales de Banale. Epines dorsales de force médiocre, les troisième et quatrième les (dus longues, égales aux trois cinquièmes de la hauteur environ. Anale supportée par un angle médiocrement saillant; sa seconde épine très-allongée, dépassant des deux cinquièmes la hauteur du corps et mesurant la longueur de la tête; la troisième beau- coup plus courte. D’après le croquis donné par M. Poey, cette nageoire aurait son origine à peu près au niveau du quart antérieur de la dorsale molle. Couleur argentée; nageoire dorsale, une tache sur 1 opercule, deuxième épine anale et membrane qui l’unit à la troisième, noires; ventrales orangées. La ligne latérale n est pas de couleur foncée. \ essie natatoire simple. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IVe PARTIE. 5 34 ZOOLOGIE. Cette espèce, qui nous est connue seulement par les descriptions de M. Poey et de M. Günther, se rapproche évidemment beaucoup du Centropomus affinis, Steind., par l’ensemble de ses caractères et même certains détails de coloration. Les seuls dis- tinctions à établir seraient la tête un peu plus longue, l’œil sensiblement plus petit, le lobe qui supporte l’anale moins saillant, celle-ci plus avancée, sa seconde épine, enfin, plus haute à proportion. Ces différences, on le voit, sont délicates et, pour être admises d’une façon définitive, devraient être constatées par la comparaison directe de types authentiques. Le Centropomus ensiferus, Poey, mesure de om,2oô à om,â6o; il habite Cuba. M. Günther l a reçu de la Jamaïque, de la Guyane el, par l’entremise de M. God- man, de Belize, localité où se trouve également l’espèce décrite dans le précédent article. 1 1 . Centropomus armatus. P). I ter , 6g. 2. Centropomus armatus, GUI, 1 8 6 3 ; Proceed. Acad. nat. sc. Philadelphia , p. 1 6 3 . Centropomus armatus , Günther, 1868-1869; Trans. Zool. Soc. London , t. VI, pars VU, p. 4o8. I). V 1 1 1 - 1 , 9; A. III, 6. Ecailles, 7/49/12. Ce Gentropome a le corps élevé et étroit, la hauteur étant très-peu inférieure au quart de la longueur totale, et deux fois et demie égale à l’épaisseur. La longueur de la tête équivaut environ aux trois onzièmes de la longueur du corps; elle est élevée. Chanfrein un peu concave; museau faisant un peu moins du tiers de la longueur de la tête, médiocrement large, inférieur pour cette dimension au double de l’espace inter- orbitaire. Maxillaire atteignant ou dépassant même un peu le centre de lœil; celui-ci petit, n ayant pas le cinquième de la longueur de la tête. Espace interorbitaire très-peu inférieur au sixième de cette même dimension; sous-orbitaire avec cinq ou six dents bien visibles. Bord préoperculaire antérieur avec deux dents fortes et une troisième antéro-inférieure beaucoup moins distincte. Bord postérieur avec douze dents crois- sant graduellement en se rapprochant des deux grandes épines de l’angle, les supé- rieures dirigées obliquement en haut. Lobe membraneux prolongé un peu au delà de l’origine de la première dorsale. Anus plus éloigné de la base des ventrales que de l’anale. Ecailles grandes; sur-scapulaire avec une demi-douzaine de dents régu- lièrement croissantes. La première dorsale, abaissée, dépasse l’origine de la seconde; ses épines sont assez robustes; la quatrième, la plus longue, un peu supérieure à la moitié de la hauteur du corps. Anale supportée sur un lobe saillant; son origine au niveau du sixième rayon mou de la seconde dorsale environ; la seconde épine exces- POISSONS. 35 sivement robuste, légèrement courbée, égale à un peu plus des sept neuvièmes de la hauteur; elle atteint ou à peu près la caudale1. La troisième épine plus faible et plus courte. Couleur brun jaunâtre en dessus, argentée en dessous. Nageoire dorsale épineuse, membrane entre les seconde et troisième épines anales, une tache sur l’opercule, noi- râtres; les portions molles et les autres nageoires jaunâtres. Seconde épine anale rou- geâtre. Ligne latérale non colorée. Une écaille des flancs en quadrilatère, à côté postérieur convexe, mesure Amm,5 de long sur Amm,q de haut; foyer petit, antérieur, séparé cependant de l’aire spinigère par quelques crêtes concentriques; neuf lobes marginaux au bord adhérent; bord libre avec près de soixante spinules; on en compte environ huit, sur une ligne, cen- tripètes; les trois ou quatre internes plus ou moins oblitérées. Ecaille ventrale absolu- ment du même type, mais plutôt arrondie, mesurant 3mra,8 dans tous les sens, avec quatre lobes marginaux et vingt-cinq à trente spinules au bord libre. Ecaille de la ligne latérale ayant Amm,5 de long sur à peu près autant de large; lame du canal per- forant nettement détachée ; un lobe marginal assez étendu en face d’elle, avec deux lobes plus petits d’un côté et cinq très-petits de l’autre. Le bord libre montre une sorte d’échancrure, de feston rentrant, qui reçoit la saillie du canal de l’écaille suivante; il v a environ trente-cinq â quarante spinules au bord libre. Vessie natatoire simple. Longueur totale. Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° 7667 du Catalogue général de la collection du Muséum L exemplaire étudié ici s’écarte sur quelques points des descriptions données par M. Gill et M. Günther. Ainsi, c’est la quatrième épine dorsale, et non la troisième, qui est la plus longue; il y a un rayon mou de moins à la seconde dorsale; enfin la tormule des écailles 7/5 1/1 h donnée par ces auteurs s’écarte un peu de celle que nous avons trouvée. Ces différences sont trop légères pour qu il y ait lieu d’en tenir compte. Les auteurs précités ne sont pas d’accord sur un caractère auquel 011 serait peut-être tenté d’accorder une certaine importance, parce qu’il esL très-frappant : la coloration 1 5 5m 38 r 1 0 fi 2 35 1 3 8 7 Sur l’exemplaire du Muséum, l’extrémité de celle épine n’est pas intacle; elle paraît avoir été brisée ou usée. ZOOLOGIE. 36 de la 1 igné latérale. M. Gill l’indique comme étant brunâtre. Est-ce le fait de la con- servation qui l’a rendue incolore sur les individus que M. Günther et nous avons ob- servés? Ce Centropome se distingue d’ailleurs aisément des autres espèces par le petit nombre d’écailles de sa ligne latérale, la longueur réciproque de ses seconde et troi- sième épines anales, cette dernière étant notablement plus courte; enfin par la hauteur proportionnelle du corps et le petit diamètre de l’œil , quoique les individus décrits ne soient pas de grande taille. Ceux que M. Gill et M. Günther ont examinés étaient plus grands, sans dépasser om,a8o à o'n,3o/i. Le Centropomus armatus , Gill, a été d’abord décrit d’après des individus récoltés sur la cote occidentale de l’Amérique; depuis, M. Günther l’a reçu de Chiapam; enfin, le Muséum en possède un exemplaire venant de Panama (Boucard). Cette espèce paraît donc propre au versant Pacifique. 12. Centropomus brevis. Cenlropomus brevis , Günlher, i 8 G h . Proceecl. Zool. Soc. London, p. i h 5 . D. VIH- 1, io; A. III, G. Écailles, 8/5o/? Hauteur du corps comprise trois fois et demie dans la longueur (abstraction faite de la caudale), la tète entrant pour deux fois et demie dans cette même dimension. Maxillaire étendu jusqu’au-dessous du milieu de l’orbite; sous-orbitaire fortement den- telé; lobe membraneux de l’opercule prolongé au delà de la verticale abaissée de l’ori- gine de la première dorsale. Anus beaucoup plus près de l’anale que de la ventrale. Epines dorsales fortes; la troisième est à peine plus longue que la quatrième, et égale la distance comprise entre le bord postérieur de I orbite et l’extrémité de la mâchoire inférieure. Seconde épine anale très-longue, mesurant les deux tiers de la longueur de la tête, c’est-à-dire un peu supérieure à la hauteur du corps, plus longue que le pé- doncule caudal; la troisième beaucoup plus courte. Ligne latérale grisâtre. Le compte des écailles pour la partie supérieure de la ligne latérale est pris à Lon- gine de la seconde dorsale, et non de la première. Cette espèce n’est pas sans présenter certains rapports avec les précédentes. Autant qu on en peut juger par cette description, empruntée à M. Günther, le nombre des écailles de la ligne latérale, les dimensions des épines anales, sont très-semblables. Le corps est moins élevé que dans le Centropomus armatus, Gill, chez lequel, en pre- nant les rapports, abstraction faite de la caudale, on trouve :: 100 :3a, tandis que, d’après la mesure donnée plus haut, le Centropomus brevis, Gthr. , ne donne que POISSONS. 37 :: îoo : 28. Ce poisson se distinguerait du Centropomus affinis, Steind., par sa tète plus longue; chez ce dernier, elle fait très-peu plus du tiers de la longueur totale, non compris la caudale. Ici encore la comparaison de types authentiques pourrait seule fixer définitivement les idées sur la valeur de ces différences. Le Centropomus brevis, Gthr., n’est connu jusqu’ici que par un exemplaire long de om, i&2, sans indication d’origine; il appartient au British Museum. 13. Centropomus Unionensis. PI. I, fig. 3, 3 a, 3 b, 3c. PI. 1 bis, fig. 2, 2 a. Centropomus Unionensis, Bocourt, 1868; Ann. sc. nat. 5e sér. 1. IX. p. 90. I). VHI-I, 9; A. III, G. Ecailles, 8/4 9/1 -a . Corps élevé, la hauteur étant supérieure au cinquième de la longueur totale et double de l’épaisseur. Tête contenue environ trois fois et demie dans la longueur, mais paraissant courte par suite de l’élévation du tronc; la nuque est très-élevée, le chanfrein un peu concave; museau allongé, occupant plus du tiers de la longueur (h* la tête, sa largeur un peu supérieure au double de l’espace iiiterorbitaire1. Maxillaire n’atteignant pas le centre de l’œil; celui-ci petit, occupant un peu moins du sixième de la longueur de la tête. Espace mterorlntaire de même dimension; sous-orbitaire avec une ou deux dents écartées vers son milieu et des dentelures irrégulières [dus en ar- rière. Préopercule avec deux grosses dents élargies à son limbe antérieur, assez faible- ment dentelé à son bord montant postérieur, où se voient douze à quatorze épines, les supérieures petites et dirigées un peu vers le haut. Lobe membraneux de l’opercule dépassant le niveau de 1 origine de la première dorsale. Ligne latérale à peu près droite. Anus un peu plus rapproché delà nageoire anale que de la base des nageoires ventrales. Ecailles proportionnellement grandes; sur-scapulaire armé de cinq ou six dents régulièrement croissantes. Première nageoire dorsale abaissée n’atteignant pas la seconde; son troisième rayon dépasse à peine la longueur du quatrième et mesure les deux tiers de la hauteur du corps. Origine de la nageoire anale sous le dernier rayon de la dorsale molle; sa seconde épine relativement faible, un peu plus longue que la troisième et n’occupant guère que les trois quarts de la longueur du pédoncule caudal. La couleur n’offre rien de bien spécial. On distingue sur le ventre quelques lignes obscures longitudinales. Les deux dorsales, la portion antérieure de l’anale, les lobes de la caudale, une tache sur l’operculaire, sont brunâtres. Ligne latérale non colorée. Pi. I , flg. 3«. 38 ZOOLOGIE. Ecailles des flancs1 en carre', tà côtés légèrement arrondis, offrant à peu près les mêmes dimensions dans les deux sens : 6mm,6 de long sur 7 millimètres de haut; foyer submédian médiocre, séparé des épines par un certain nombre de crêtes concen- triques; huit à dix lobes marginaux, plus de soixante et dix spinules au bord libre et une dizaine sur une rangée centripète, dont trois ou quatre au plus entières. Les écailles ventrales sont arrondies irrégulièrement, mesurant de diamètre; sur l’une d'elles, le foyer, vermiculé, occupe plus du quart de la surface; sept ou huit lobes mar- ginaux se voient en avant; le bord libre montre une aire spinigère réduite, formée de quarante ou quarante-cinq spinules saillantes, sur un ou deux rangs seulement. Les écailles de la ligne latérale2, longues de 7 millimètres, larges de 6, montrent sur le bord libre une profonde échancrure pour recevoir le canal de l’écaillé suivante. La lame qui limite ce canal noffre rien de particulier; sur l’un des côtés du grand lobe marginal se voient deux lobes plus petits, et quatre de l’autre. L’aire spinigère offre une cinquantaine d’épines sur son bord libre; en suivant le contour de l’échancrure, sur la plus étendue des rangées centripètes, on compte seize à dix-huit spinules dont une dizaine complètes. Vessie natatoire simple. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire JN° 0307 du Catalogue général de la collection du Muséum. 262 ,nm 5 k 27 69 /12 25 1 1 1 1 C'est du Centropomus armatus , Gill, que cette espèce se rapproche évidemment le plus. Les proportions sont à très-peu près les mêmes, quoique la hauteur soit peut- être un peu moindre, et la largeur, au contraire, légèrement plus forte. Les nombres des écailles sont très-voisins, et l’on peut citer encore comme point de rapprochement I échancrure remarquable du champ postérieur dans les écailles de la ligne latérale. Cependant le Centropomus Unionensis, Hoc., se distingue par la largeur plus grande du museau, supérieur au double de l’espace interorbilaire, par les dentelures moins nom- breuses et irrégulières du sous-orbitaire, enfin par la brièveté de sa seconde épine anale, qui est loin d’atteindre la racine de la caudale. C’est une des espèces de Poissons qui, salés et séchés au soleil, entrent pour une 1 PI. 1, (ig. 3c. — 2 PI. I bis, fig. 2. POISSONS. 39 part importante dans l’alimentation des Indiens du littoral au Salvador et au Gua- temala. Le Museum possède deux fort beaux exemplaires du Centropomus (Jnionensis, P>oc.; ds ont été récoltés par la Commission scientifique du Mexique dans la baie de la Union, port de la république du Salvador, sur le Pacifique. Genre APOGON, Lacép. Lacépède, Histoire des Poissons, t. III, p. Un. An x (1802). Percoïdes à sept rayons branchiaux; deux nageoires dorsales dictinctes, ven- trales thoraciques; toutes les dents en velours, préopercule entier, à double rebord dentelé ou lisse; écailles grandes, peu adhérentes. Dans cette diagnose, empruntée au Règne animal de Cuvier, le rebord intérieur ou crête du préopercule doit être regardé comme le caractère distinctif de ces Poissons, parmi les Percoïdes proprement dits, privés de canines. La disposition de ce rebord, muni ou privé de dents, avait engagé M. Bleeker à établir un second genre sous le nom à' Apogonichthys l 2 * * *, division proposée presque en même temps par M. Poey sous le nom de Monoprion L Depuis, le premier de ces natu- ralistes J a regardé cette différence comme de trop peu d’importance et ne devant servir qu’à des distinctions spécifiques. Les genres créés par M. krefifl \ )lio- nurus , et par M. Gill, Archamia, Lepidamia, Glossam t'a:\ ne semblent pas non [dus pouvoir être conservés. On a proposé dans ces dernières années0 de substituer au nom tfApogon celui à'Amia, appliqué par Gronovius dès 1 7 G 3 7 à une espèce de la mer des Indes mal déterminée, mais appartenant sans aucun doute au genre qui nous occupe. Ce changement présenterait de graves inconvénients. Le nom Apogon, d’une part, est très-généralement adopté depuis le commencement du siècle pour désigner ces Poissons, d’un autre côté, le terme Amia a été employé depuis plus long- 1 Bleeker, Ichthy. van Japan, p. 56. Verhandl. Batavia Genootschap. t. XXVI; 1 854-57- 2 Poey, Mem. sobre la Hist. nat. de la isla de Cuba, L 11, p. i a 3 ; 1 856-i 858. 1 Bleeker, Rev. des Apogonini, p. 63.- Kreiït, Proceed. Zool. Soc. of Loiulon, p. qAa; 1867. 5 Gill, Proceed. Acad. nat. sc. Philadelphia , 2' série, (. XV, p. 81 ; 1860. 0 Bleeker, Rev. des Apogonini, p. 5; 1874. 7 Gronovius, Zoophylacu Gronoviani, fasciculus primns . p. 80, il0 273, pi. 1\. fig. Il; 1763. 40 ZOOLOGIE. temps encore, comme tout le monde le sait, par l’auteur du Systema naturœ, pour désigner un groupe absolument distinct. C’est ici, pensons-nous, qu’il con- vient d’invoquer en faveur de la nomenclature Linnéenne la prescription adop- tée par la plupart des zoologistes et nettement formulée au congrès internatio- nal de botanique en 1867 b D’ailleurs, si l’on voulait être absolument juste au point de vue de l’antériorité, ce n’est pas pour les Apogon que la désignation Ami a devrait être réservée, mais plutôt pour le Pelamys Sarcla, 111., poisson (pie tous les ichthyologistes, depuis Rondelet1 2, regardent comme le véritable Amia d’Aristote. Ce genre est aujourd’hui très-nombreux en espèces. M. Güntlier3 en énumère soixante-sept dans son Catalogue (Apogon et Apogonichthys réunis). Depuis cette époque, ce même auteur4 et MM. Garret5, Playfair6, Poey7, Steindachner 8, Cope9, ont fait connaître une dizaine environ de types nouveaux; enfin tout récemment M. Bleeker l0, dans un travail spécial sur les Apogon de l’archipel Indien, n’a pas décrit moins de cinquante-sept espèces, dont un cinquième environ ne paraît pas avoir été connu des auteurs précédents. En somme, tout en faisant la part des douilles emplois, on ne peut guère estimer à moins de soixante et dix à quatre- vingts le nombre des espèces du genre Apogon. Presque toutes sont intertropicales : Y Apogon imberbis, Lin., de la Méditerranée; les Apogon lineatus , T. et Schl., Apogon semilineatus, T. etSchl., Apogonichthys glaga, Bleek., Apogonichthys carinatus, C. V., du Japon; les Apogon Ruppellii, Güntli., Apogon Victoriæ , Günth., de Victoria, auxquels il faut joindre peut-être les Apogon australis, Steind. , Apogonichthys Gillii, Steind., de Queen’s land, doivent cependant être cités comme exception. Parmi les espèces intertropicales, la plus grande partie est confinée dans la mer des Indes, (pii paraît être le véri- 1 Lois de In nomenclature botanique adoptées par le con- gres international de botanique tenu à Paris en août iS6q, 2e édit. p. 17 et 3g, art. i5. 2 Rondelet, De Piscibus, lib. VIII, p. 2 3g; 1 5 5 h. ' Güntlier, Catal. Prit. Mus. Fishes, t. I, p. 229 et 245; 1 85 9. 4 Güntlier, Ann. and Mag. of nat. hist. t. XX, p. 57; 1 867. 6 Garret, Procccd. of the California Acadenvj of naturel sciences, t. 111, p. io5; 1867. 6 Playfair, The Fishes of Zanzibar, p. 19; 1866. Poey, Mon. sobre la llist. nat. de la isla de Cuba, l. II, p. 123; 1 856-1 85 8. — Hep. Fis. Nat. de la isla de Cuba , p. e33 ; 1 868. 8 Steindachner, Sitzungsb. Alcad. Wiss. Wien, t. LV, p. 1 o ; 1 867. 8 Cope, Transac. Amer. Plul. Soc. Philadelphia , 2e sér. t. X II, p. /100; 1865-1869. 10 Rleeker, Rev. des Apogonini; 1874. QUATRIÈME PARTIE. r 1"" LIVRAISON. Texte : Feuilles 1 à 5. — Planches I, I bis, I ter, II, III, IV et V. MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, OUVRAGE PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. RECHERCHES ZOOLOGIQUES PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. H. MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. [bureau o? ethnologÿ, " I QUATRIÈME PARTIE. ï LIBRARY. ÉTUDES SUR LES POISSONS, MM. LÉON VAILLANT ET BOCOURT. PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. M DCCC L XX VII. \ POISSONS. 41 table centre du genre; un petit nombre habitent le grand océan Pacifique : tels sont les Apogon JAovœ Guineœ, Val., Apogon nigro-maculatus , H. et J., Apogon monochrous, Bleek. , Apogon quadrifasciatus , Val., Apogon frenatus , Val., Apogon fasciatus, White, Apogon aterrimus, Günth., Apogon maculiferus , Garret, trouvés sur différents points de l'Océanie; quelques espèces aussi ont été rencontrées dans l’Atlantique, à Col) a : Apogon maculatus, Poey, Apogon pigmentarius , Poey, Apogon punctulatus, Poey, Apogon binotatus, Poey; aux îles Bahama : Apogon stel- latus, Cope; à Bahia : Apogon Americanus, Castel.; à l’Ascension : Apogon axil- laris, Val. Toutes les mers tropicales, comme on le voit, offrent des représentants de ce genre; il est probable que le nombre s’en accroîtra, ces Poissons, générale- ment de petite taille, sont souvent, malgré leurs couleurs brillantes, négligés par les collectionneurs. Jusque dans ces dernières années la côte occidentale de l’Amérique n’avait fourni aucune espèce cV Apogon; en 1861 seulement, M. Günther a fait connaître Y Apogon Dovii \ nom sous lequel avaient été envoyés au Muséum les exemplaires décrits plus bas, mais qui se rapportent plutôt à l’espèce signalée par M. de Cas- telnau sur la côte orientale. APOGON AMERICANUS. Apogon americanus, de Castelnau, 1 8 5 5 ; Animaux nouveaux ou rares de V Amérique du Sud, Poissons , p. 3, pi- III, fig. a. Apogonichthys americanus, Günther, 1859; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. [, p. 267, nu 9. D. VI— I, 9; A. II, 8; Écailles : 8/25/9. Forme assez allongée, eu égard à l’apparence ordinaire des Apogons, la hauteur étant comprise environ quatre fois un tiers dans la longueur totale et double de l’épais- seur. La tête, qui occupe le tiers et demi de la longueur du corps, est peu élevée; mâchoires égales, toutes les dents fines, museau court; œil grand faisant un peu moins du tiers de la longueur de la tète , intervalle interorbitaire ayant environ les deux neuvièmes de cette même dimension. Sous-orbitaire, crête préoperculaire, interoper- culaire, sur-scapulaire, lisses; préopercule très-finement dentelé sur son bord montant seulement, épine operculaire visible, sous-opercule prolongé au delà de cette épine en 1 Günther, Trans. Zool. Soc. London, t. VI, pars vii. p. h i3; 1868-69. ZOOLOGIE OU MEXIQUE. IVe PARTIE. G ZOOLOGIE. /i 2 un lobe membraneux. Ligne latérale parallèle au contour du clos; anus rapproché cle banale sans toutefois être en contact avec elle. Ecailles grandes, caduques, comme clans les autres espèces du genre. Première dorsale aiguë, sa première épine moitié de la seconde, qui est la plus robuste et égale presque la troisième, cette dernière mesure un peu moins de moitié cle la longueur cle la tête; dorsale molle arrondie, une fois et demie aussi haute que la première. Anale aussi longue et aussi haute que la précédente. Caudale légèrement échancrée avec quatre rayons épineux formant des espèces cle fulcres plus ou moins distincts aussi bien en liant qu’en bas en plus des rayons ordi- naires. Pectorales allongées, atteignant presque banale; ventrales plus courtes, leur base située au-dessous cle l’origine des précédentes, se terminant vers ou avant l’anus. Couleur violacée, autant qu’il est permis d’en juger sur un exemplaire conservé dans l’alcool, toutes les écailles chargées de ponctuations pigmentaires, visibles seulement à la loupe, beaucoup plus fortes et plus nombreuses sur les opercules, une tache noire apparaissant par transparence au travers cle l’operculaire, une autre à la base cle la queue au niveau cle la ligne latérale: dorsale molle, anale et caudale, sablées cle noir sur la membrane vers le bord libre, dorsale épineuse et nageoires paires unicolores. Ecaille des lianes subquadrilatère à côté postérieur arrondi, mesurant environ 9mm,q dans les deux sens; foyer arrondi, situé en arrière du centre de figure; treize à quatorze lobes marginaux, plus cle cinquante-six spinules au bord libre, sept à huit sur une ligne centripète dont les quatre ou cinq premières entières. Ecailles cle la ligne latérale plus hautes que longues, mesurant 2mm,9 dans ce dernier sens et 3mm,7 dans 1 autre; foyer très-étendu en hauteur, vermiculé; canal sans tube visible dans l’aire spinigère, dilaté vers son point d’adhérence rétréci en arrière1; dix-huit lobes margi- naux peu différents entre eux comme dimensions, une soixantaine cle spinules au bord libre sur trois ou quatre rangs seulement. Longueur totale Hauteur. Epaisseur. Longueur de la tête Longueur de Ja nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° 83go du Catalogue général de la collection du Muséum. 1(J 9 23 2 O à 7 1 Cette structure des écailles de la ligne latérale, ana- logue à celle que nous avons indiquée plus haut chez les Centropomes, s’est trouvée la même dans toutes tes espèces d’Apogons appartenant à la collection du Muséum, à de très-légères différences près. Agassiz ( Rech . sur les Poiss. foss. t. IV, p. 65) décrit le canai comme erse terminant entre les aspérités de la partie postérieure par trois bran- ches divergentes » , disposition habituelle chez les Lutja- nus, les Diacope et autres genres, mais que nous n’avons jamais rencontrée chez les Apogons; malheureusement le POISSONS. 43 Cet Apogon diffère de YApogon Dovii, Günth., par les dimensions relatives de ses na- geoires dorsales, tandis que dans celui-ci elles sont presque d’égale hauteur; chez YApogon americanus , Gast., la différence est de plus de la moitié en faveur de la seconde, qui atteint dans notre individu îG millimètres, tandis que la plus haute épine de la première n’en mesure pas plus de 10; sauf ce caractère, auquel M. Günther attache avec raison une grande importance, il y a entre ces deux espèces des rapports frap- pants, à en juger par la description, qui seule nous est connue. 11 se rapprocherait aussi de YApogon imberbis, Lin., mais s’en distingue cependant par le sablé noir des joues et la tache de l’operculaire, qui ne sont pas marqués sur les nombreux individus que nous avons pu examiner de l’espèce typique du genre; de plus sur ceux-ci l’espace interoculaire est à la plus grande largeurdu museau : : 8a : 1 oo , tandis que dans YApogon americanus, Gast., ce rapport n’est que : : 70 : 100. On peut aussi, d’après une des- cription de M. Poey!, penser que son Monoprion pigmentarius n’est pas sans présente)’ quelques analogies avec les exemplaires de notre espèce, surtout par les points pigmen- taires des joues; cependant la position des ventrales bien en avant des pectorales dans l’espèce de Cuba ne permettrait pas de les confondre. La description et la figure données dans l’ouvrage de M. de Castelnau auraient été insuffisantes pour permettre l’assimilation, si nous n’avions pu établir la comparaison avec 1 individu type. Ge dernier n’est pas dans un état de conservation absolument sa- tisfaisant, cependant les principaux caractères, proportions du corps, position et for- mules des nageoires, tache operculaire, sablé des joues, s’y retrouvent, la tache noire caudale et la teinte rembrunie de la dorsale molle et de banale manquent, ce qu’on doit attribuer sans doute au séjour prolongé dans l'alcool. Quoique les dentelures du bord montant du préopercule soient très-fines, leur présence est indiscutable et cette espèce ne peut rentrer dans la section des Apogonichthys. L’individu, qui fait partie des collections rassemblées par la Commission scientifique du Mexique, provient de Caïmito, près Chorrera, Panama (Boucard). Le type de Cas- telnau avait été rapporté de Bahia et, d’après M. Cope2, l’espèce a été retrouvée à New- jtort (Rhode-Island). L Apogon americanus serait l’une des espèces les plus remar- quables par sa distribution géographique; d’une part, elle s’étendrait fort loin en latitude sur la côte orientale de l’Amérique, et, en second lieu, elle existe sur les deux versants de l’isthme de Panama. savant professeur ne Neufchâtel n indique pas avec préci- sion les espèces qu’il a pu observer. 1 Poey, Mem. sobre la Ilist. nat. de la isla de Cuba, t. II . p. 1 a 3 ; 1 856-58. 2 Cope, Transactions American Pial. Society Phila- delphia, 2° série, t. XIII, p. Aoo; 1 865-6(). p 9 octobre 1866.) 0. ZOOLOGIE. kh Genre SERRANUS, Cuvier. Cuvier, Règne animai , t. Il, p. 1 3 9 ; 1829. Percoïdes à ventrales thoraciques; sept rayons branchiostéges ; une seule dor- sale, occupant une grande partie de la longueur du dos et composée de ix à xi épines avec plus de 12 rayons mous; des dents canines et des dents en velours; plaques dentaires vomériennes et palatines distinctes; préopercule dentelé, oper- culaire avec trois épines plus ou moins saillantes. Écailles nombreuses, cténoïdes, polystiques. Ce genre, l’un des plus riches en espèces et répandu dans toutes les mers, ne peut être regardé, dans l’état actuel de nos connaissances, comme absolument naturel. Les zoologistes sont déjà d’accord pour en détacher les Anthias ou bar- biers, qui doivent former un genre distinct, ayant entre autres caractères celui d’être couvert d’écailles monostiques ou distiques, mais, même ainsi réduit, on y reconnaît encore deux ou trois types que les progrès de la science engageront, sans doute, à élever au rang de divisions spéciales. Ce n’est pas cependant que les Serrans, compris à peu près suivant les idées de Cuvier, soient absolument éloignés les uns des autres, En ne faisant entrer dans ce groupe que les Serrans proprement dits et les Mérous, on a un ensemble de poissons très-rapprochés par leur forme générale, la disposition de leurs dents maxillaires, l’armature de leurs pièces operculaires, la conformation de leurs na- geoires. La présence de dents canines aux deux mâchoires est un des caractères prin- cipaux invoqué par Cuvier, comme caractéristique du genre. On a souvent fait remarquer que ce plus ou moins de longueur est d’une appréciation difficile. D’un autre côté, pour le plus grand nombre des Poissons, ces organes étant toujours simplement destinés à saisir les aliments, à retenir la proie sans qu’il y ait rien de comparable à la mastication ou même à la dilacération, on comprend que des différences de grandeur assez notables puissent se rencontrer sans entraîner des modifications typiques réellement importantes. Aussi peut-on considérer ce carac- tère comme ayant à peine une valeur générique. POISSONS. /i5 La disposition do ces canines présente certaines variations. Chez les Serrans proprement dits , tels que le Serran us scriba, Lin., ces organes, solidement sondés aux os maxillaires et intermaxillaires , sont nombreux, placés sur toute la longueur des mâchoires et, quoique augmentant sensiblement de dimensions d’arrière en avant, tous assez développés. Dans le Serranus maculato- fasciatus, Steind.1, et les autres espèces dont M. Girard a fait le genre Paralabraæ2 , les canines sont encore disposées avec plus de régularité, à peu près de même force et également espa- cées entre elles tant à la mâchoire supérieure qu’à la mâchoire inférieure. Les Mé- rous3, au contraire, ont en général une ou deux paires de canines seulement bien développées ; de plus, les dents de la mâchoire supérieure sur la partie terminale et au point d’union des intermaxillaires, en arrière des canines, jouissent d’une mobilité très-appréciable, qui n’est pas sans avoir une valeur physiologique im- portante. Elles sont susceptibles de s’appliquer complètement sur la voûte palatine, si on les fait mouvoir d’avant en arrière; par contre, en cherchant à les ramener en sens inverse, elles prennent une direction verticale qu’on ne peut leur faire dépasser sans les rompre. Cette disposition anatomique a évidemment pour but de permettre une introduction plus facile de la proie et de s’opposer efficacement à ce qu’elle puisse s’échapper. En examinant avec soin le mode d’union de ces dents mobiles avec la mandibule, on voit à leur base un ligament élastique et inextensible qui les relie aux os des mâchoires; il est placé à la partie postérieure, et un pro- longement osseux antérieur vient, lors du redressement, buter contre les dents et s’oppose au mouvement en avant passé une certaine limite. Ges faits sont absolu- ment analogues à ceux dont M. Owen a parlé en décrivant les dents mobiles du Lophius piscatorius , Lin. G seulement la mobilité des dents est moins générale chez les Mérous dont nous parlons ici et par suite ces organes forment un « piège à ressort n, suivant l’expression de l’anatomiste anglais, moins complet que celui de la Baudroie. Les différentes pièces (pii composent l’opercule offrent des caractères les uns généraux convenant à toutes les espèces du groupe, d’autres au contraire qui ne 1 PL IV, fig. j . 2 Girard, Expi. and Surv. Pacific Railroad. Fishes, p. 33; 1 858. 1 PL II, fig. 3. 4 Owen, Odontography , p. 1 5 3 ; pl. LVI, fig. i; 1 8 h o - 1 845. 46 ZOOLOGIE. doivent servir qu’à des distinctions spécifiques. L’operculaire est toujours épineux; le préopercule plus ou moins finement denticulé à son bord postérieur, souvent lisse inférieurement, ne présente en tous cas jamais de grosses dents dirigées en avant. Ces deux pièces offrent certaines différences suivant les espèces et seront sans doute susceptibles de fournir d’excellents caractères pour le groupement des Ser- rans, lorsqu’elles auront été étudiées méthodiquement sur un nombre convenable d’individus, mais les considérations que nous allons présenter ne peuvent être acceptées qu’avec certaines réserves, n’étant pas encore appuyées sur la compa- raison de préparations suffisamment variées. En ce qui concerne l’operculaire , on reconnaît deux dispositions principales : tantôt, comme chez le Serranus boenack, Bloch, les trois épines du bord posté- rieur sont égales, ou tout au moins la moyenne dépasse à peine les épines ex- trêmes, tantôt celle-là est beaucoup plus prolongée en arrière, les deux autres étant tout à fait rudimentaires; le Serranus hexagonatus , Forst., en montre un exemple. On comprend que, dans le premier cas, l’operculaire est terminé presque carrément, et au contraire prolongé en pointe plus ou moins aiguë dans le second. La distance réciproque des trois épines paraîtrait offrir un caractère d’un emploi assez commode; ainsi dans la première des espèces citées les deux épines infé- rieures sont notablement plus rapprochées l’une de l’autre que la mitoyenne ne l’est de l’épine supérieure; les espaces qui séparent ces trois épines sont au con- traire à très-peu près égaux dans bon nombre d’autres Mérous. Sur le squelette ces différences s’accusent plus nettement encore par la manière dont les trois côtes internes, qui soutiennent ces épines, partent en divergeant de l’articulation oper- culo-cranienne ; on pourrait peut-être trouver là des mesures angulaires suscep- tibles d’une assez grande précision. S. a forme de l’operculaire entraîne celle d’un lobe membraneux, qui le double, le prolonge en arrière; il en résulte des différences qui aident à apprécier celles que présentent les épines. Si ces dernières sont d’égale longueur, le lobe membra- neux paraît large et terminé en angle obtus, son bord postérieur est très-oblique. Au contraire , quand l’épine moyenne est saillante, le lobe membraneux se prolonge en angle aigu, son extrémité étant tantôt relevée, tantôt dirigée directement en POISSONS. 47 arrière. Déjà les auteurs de l’histoire naturelle des Poissons ont employé ce carac- tère pour des distinctions spécifiques1. De toutes ces pièces, le préopercule a été le plus généralement indiqué dans les descriptions. Sa tonne présente quelques variations, mais plus difficiles à expri- mer, même par le dessin, que celles des organes précédents, tant les nuances sont délicates. SI est tantôt arrondi, tantôt en angle droit ou obtus; dans ce der- nier cas, les dentelures inférieures de son bord postérieur peuvent se prolonger en dents distinctes, comme par exemple chez le Serranus angularis, G. V.; dans le premier cas, au contraire, les denticulations sont fines sur tout le bord posté- rieur et augmentent à peine vers l’angle; il y a souvent une faible sinuosité un peu au-dessus de ce dernier, c’est ce qu’on voit fort bien chez le Serranus hoe- nack , Bloch, entre autres. Les seules particularités offertes par l’interopercule et le sous-opercule consis- tent en des dentelures fines qu’ils peuvent présenter l’un ou l’autre à leur bord libre près de leur point de jonction. Dans certaines espèces, comme le Serranus Bleekeri, Vaiil. (S. variolosus, Bleek.), ces dentelures paraissent assez constantes; mais il ne faudrait peut-être pas y attacher d’une manière générale une trop grande importance. Elles peuvent , en effet, exister d’un côté et manquer du côté opposé : un individu du Serranus angularis, G. Y., de la collection du Muséum, présente cette disposition'-2. La considération des organes de la locomotion, quelle que soit la classe des ver- tébrés qu’on étudie, est insuffisante pour permettre d’établir des divisions d’ordre supérieur. Boni* les Boissons en particulier, les perfectionnements apportés dans leur classification, quelque imparfaite que soit encore celle-ci, confirment ce prin- cipe, et si les anciens iclithyologistes basaient presque exclusivement leurs divisions primaires sur la position des nageoires, ce caractère tend de plus en plus à être relégué en seconde ligne. Cependant ici, de même que pour les écailles, si les indications fournies par ces organes n’ont pas une valeur suffisante pour permettre la formation de sous-classes, ni de familles, ils peuvent toutefois être utilement employés pour caractériser des genres ou tout au moins servir à des groupements 1 Voy. loc. cil. t. Il, p. 282, à propos du Serranus 2 N° 7285 du Catalogue ge'néral de la collection du Alexandrinus , C. V. Muséum. ZOOLOGIE. A8 d’espèces. En ce qui concerne les Serrans et les genres voisins, les auteurs ont déjà fait pour les nageoires un emploi fréquent de différences au premier abord assez peu importantes, mais dont l’usage a montré l’utilité pratique. La forme de ces parties, le nombre des rayons, sont les seules particularités dont on puisse faire emploi d’une manière générale, la disposition étant invariable dans le groupe. Les dimensions réciproques de ces organes pourraient peut-être être de quelque utilité, cependant des recherches faites dans ce but ne nous ont jusqu’ici donné aucun résultat, les plus grandes variations s’étant souvent rencon- trées comme particularités individuelles dans une même espèce. On n’observe de différence de forme suffisamment marquée que pour la cau- dale. Cette nageoire est le plus ordinairement arrondie, carrée ou faiblement concave, formes trop voisines les unes des autres pour pouvoir fournir des dis- tinctions, mais dans certains cas son bord postérieur est profondément échancré et les angles se prolongent en filaments plus ou moins étendus. Le rôle prépondé- rant de cet organe pour la locomotion donne à ce caractère une valeur spéciale, qui ne paraît pas toutefois propre à justifier autre chose qu’un groupement d’es- pèces et même, sous ce rapport, semble d’ordre inférieur à la structure des écailles de la ligne latérale, comme 011 le verra pins loin. On serait tenté de regarder le nombre des rayons comme d’une importance très-secondaire, l’observation prouve cependant qu’il est chez ces acanthoptérygiens d’une constance remarquable, au moins pour certaines nageoires; il n’est donc pas sans utilité de voir quelles sont celles de ces dernières où cette constance est la plus grande et dans quelle limite on doit s’y lier. L’examen attentif d’un nombre aussi grand que possible d’individus d’une même espèce pris dans des conditions de développement variées nous a conduit pour les Serrans aux conclusions suivantes. Tout d’abord il faut éliminer les nageoires paires. Les ventrales offrent toujours une même formule non-seulement pour le genre, mais encore pour la famille; cette constance peut s’expliquer par ce fait que ces organes ont un rôle physio- logique élevé se rapportant plutôt au tact qu’à la locomotion. Quant aux nageoires pectorales, elles ne paraissent pas non plus, soit dans leur forme, soit dans leur constitution, présenter chez les Serrans aucun caractère qui POISSONS. 49 puisse les faire employer pour la distinction des groupes. Cependant, si le plus souvent elles sont arrondies, dans certains cas, comme chez les Serranus Louti, Forsk., et S. furcifer, C. V., on les trouve allongées, falciformes; mais c’est préci- sément sur les espèces à queue fourchue, que ces deux modifications, sans doute corrélatives l’une de l’autre et eu rapport avec une progression plus rapide, se ren- contrent à la fois. Ces nageoires, en effet, servent certainement à la locomotion, au moins dans certains cas, dans le mouvement de recul en particulier, suivant les observations de M. Monoyer1; elles paraissent aussi avoir un autre usage en relation avec l’acte respiratoire, celui de favoriser par leurs mouvements d’on- dulation l’issue de l’eau hors des cavités branchiales. La longueur de ces na- geoires, à laquelle on a souvent fait jouer un rôle important dans les distinctions spécifiques, ne paraît pas chez les Serrans mériter grande considération; on la voit sensiblement varier sur une même espèce suivant l’âge , ou suivant certaines par- ticularités individuelles indéterminées. Quant au nombre des rayons qui les com- posent, il est difficile à apprécier avec exactitude et ne peut être pratiquement mis en usage; les variations sont d’ailleurs milles ou insignifiantes autant qu’il est permis d’en juger. Les nageoires dorsale et anale donnent des caractères plus nets et dont tous les ichthyologistes se sont servis habituellement. L’emploi qu’en fait l’animal pour la locomotion n’est peut-être pas encore parfaitement établi par l’expérience, cepen- dant lorsqu’on examine une Perche, poisson dont les Serrans se rapprochent assez pour qu’on puisse user de cette comparaison, on voit pendant la natation les na- geoires dorsale et anale agitées d’un double mouvement, l’un, d’oscillation laté- rale, l’autre, consistant en ondulations se propageant dans les parties molles. Il est permis de conclure de ces faits quelles aident la caudale pour la progression; mais elles doivent surtout maintenir la station verticale d’après les données phy- siologiques connues. La constance dans le nombre des rayons est le seul caractère dont on puisse faire emploi, les différences de forme se réduisant à des variations, encore assez faibles, de hauteur. En premier lieu, le nombre des épines paraît très-constant. Chez les Serrans, 1 Monoyer, Recherches expérimentales sur l’équilibre et la p. 1 h ; 1866. — Bert. Notes (l’Anatomie et de Physiologie , locomotion chez les Poissons, Ann. sc. nat. 5e série, t. VI, p. 3 1 ; 1867. ZOOLOGIE DG MEXIQUE. IVe PARTIE. 7 50 ZOOLOGIE. dont le Serranus scriba, Lin., est le type, on trouve toujours dix épines dorsales; chez tous les Mérous le nombre est neuf ou onze à une exception près, le Serra- nus Courtadei, Boct., dont on trouvera plus loin la description. M. Bleeker et M. Günther ont pris ce caractère pour diviser le genre en groupes et, après les distinctions fournies par les écailles de la ligne latérale, c’est celui qui paraît si- non avoir la plus grande valeur, au moins être le plus commode comme emploi. Les épines de l’anale, plus tixes encore à cet égard que celles de la dorsale, sont toujours au nombre de trois. Une remarque analogue peut être faite pour les rayons mous de ces deux na- geoires. Il y a suivant les espèces des variations dans le nombre de ces parties à l’anale, mais dans une même espèce ia constance est remarquable. En cherchant à vérifier ce fait sur une espèce des mieux représentées dans les collections du Muséum, nous avons trouvé que, sur près de quarante individus appartenant au Serranus hexagonatus , Forst. , il ne s’en est pas rencontré un seul ayant plus ou moins de huit rayons à l’anale; au contraire, sur ces mêmes exemplaires le nombre des rayons de la dorsale molle a varié de quinze à dix-sept. Ceci est sans doute concordant avec ce principe que dans les organes de cette sorte plus les nombres sont faibles, moins ils sont variables; quoi qu’il en soit, le résultat reste le même et montre qu’on peut taire utilement usage de ces particularités pour 1a distinction des espèces et leur groupement, dans ce genre si étendu et si difficile. Il ne tant toutefois se fier au nombre des épines et des rayons dans les diffé- rentes nageoires qu’après un examen portant sur un nombre suffisant d’exem- plaires pour 11e pas risquer d’être trompé par des accidents dus à des monstruosités individuelles. Ainsi, dans des espèces bien établies, on peut parfois rencontrer des animaux portant un nombre anomal d’épines dorsales. Cela peut arriver par défaut; dans les collections du Muséum nous en avons rencontré deux exemples, l’un sur l’individu type1 du Serranus boelang, C. V. (c’est le même que le Serra- nus boenack, Bloch), il ne présente que vin épines nettes; l’autre sur un Serranus rivulatus, C.V.'2, ayant x épines. D’autres fois c’est par excès, c’est-à-dire dix on douze épines alors que le nombre normal serait neuf ou onze : les Serranus mar- 1 7O7 2 du Catalogue général de ia collection du 2 N° 7867 du Catalogue général de la collection du Muséum. Muséum. POISSONS. 51 ginalis, Bloch1, et S. Mentzelii, C. Y.2, nous ont fourni des exemples de ces ano- malies. Quant au nombre des rayons mous de l’anale chez les espèces se rap- portant au type du Mérou, la collection du Muséum ne nous a montré qu’un exemple d’anomalie parmi les Serrans de beaucoup les plus nombreux qui ont pour formule iij, g : il nous a été fourni par un exemplaire du Serranus aurantius, C. V.3, dont la formule anale était m, 10; tous les autres individus de la même espèce, au nombre d’une dizaine, en y joignant le Serranus analis , G. V., qui ne parait pas pouvoir en être distingué, présentaient au contraire le type normal m, 9. Chez les Serrans proprement dits la constance est moindre, et le Serranus ca- brilla. Lin., présente presque indifféremment sept ou huit rayons mous à l’anale. En somme, pour les Serrans on arrive à cette conclusion, quant à l’emploi taxo- nomique des nageoires , que la forme de la caudale et les nombres fournis par les épines et les rayons de la dorsale et de l’anale donnent seuls des caractères pour le groupement des espèces. En ce qui concerne ces nombres, celui des épines de banale est le plus constant; puis vient celui des épines de la dorsale qui, dans une même espèce, sauf anomalie on pourrait dire tératologique, est éga- lement toujours le même. Le nombre des rayons mous de banale offre une régu- larité comparable à celle des rayons dorsaux et doit être employé au même titre pour le groupement des espèces; quant aux rayons de la portion molle de la nageoire dorsale , ils peuvent présenter des variations numériques assez étendues. Ces résultats, déduits de l’étucle minutieuse d’un nombre considérable d’individus, peuvent à ce titre être regardés comme exacts en ce qui concerne ce genre, mais l’expérience seule permettra plus tard de juger s’ils sont applicables à d’autres groupes. Les faits les plus intéressants, et peut-être les plus positifs, pour l’étude de ces Poissons nous ont été donnés par l’examen des écailles de la ligne latérale, et l’un de nous, dans différentes notes4, a insisté sur l’importance des caractères pré- sentés par ces organes. 1 N" 4520 du Catalogue général de la collection du Muséum. 2 N" 7.368 du même Catalogue. ' N° 7253 du même Catalogue. ‘ Léon Vaillant : Sur certains caractères différentiels de quelques genres appariemini au groupe des Serranina. ( Bull. Soc. Philon, de Paris. Nouv. série, t. X, p. 5 1 ; 1873.) — Sur les écailles de la ligne latérale chez, différents Poissons percoides. ( Comptes rendus des séances de V Académie des sciences, t. LX.X1X, p. 4o6; 187/1.) 52 ZOOLOGIE. Les écailles des lianes sont construites chez tous ces animaux sur un plan très- uniforme : elles sont quadrilatères, ordinairement un peu allongées d’avant en arrière, toujours franchement cténoïdes, polystiques h Le foyer et la forme de l’aire spinigère présentent seuls quelques modifications. Le premier est tantôt petit, circulaire, rapproché du bord libre2; d’autres fois, très-allongé, occupant une portion de l’écaille qui peut aller jusqu’au tiers ou à la moitié du diamètre longitudinal3; dans l’un et l’autre cas, les sillons rayonnants atteignent toujours le foyer, étant longs ou courts, suivant que ce foyer est lui-même réduit ou allongé. Les variations de forme de l’aire spinigère sont en rapport avec les modifications précédentes : dans le premier cas les épines occupent un espace régulièrement triangulaire k : dans le second, les épines les plus rapprochées du foyer tendent à disparaître 5 et l’aire spinigère prend la forme d’un segment de cercle ou même d’une simple zone bordant l’écaille à son côté postérieur. Ici, comme pour les chan- gements analogues signalés plus haut chez les Centropomes, ces légères diffé- rences ne sont nullement en rapport avec la constitution typique de l’organe, mais probablement avec l’âge relatif de celui-ci ; au reste on rencontre habituelle- ment l’une et l’autre sorte d’écailles contiguës et irrégulièrement entremêlées les unes aux autres, sur un même individu6. Les écailles de la ligne latérale offrent des variations plus importantes dont on peut faire un très-utile emploi dans le groupement des espèces et qui même con- duiront sans doute plus tard à justifier davantage le partage des Serrans en plu- sieurs genres distincts. Dans un premier groupe où se trouvent le Serranus cabrilla, Lin., le Serra- nus maculato -fasciatus , Steind. 7, c’est-à-dire les Serrans proprement dits, ces écailles sont construites sur le type le plus habituel chez les poissons Fercoïdes. La forme générale est celle d’un triangle à sommet postérieur tronqué, arrondi; la hase est également convexe. Parmi les festons quelle présente il s’en trouve un plus développé , plus ou moins rapproché de la partie médiane du bord et faisant face à l’orifice antérieur du canal. L’aire spinigère, parfaitement distincte, est cependant 1 PI. Il, fig. 3a et 4"; pl. III, fig. i\ i\ 5 PI. II, tîg. 3a. - Pl. II, lig. h\ 0 Pl. III, fig. r1 et ib. 3 PI. Il, fig. 3\ : Pl. lier, fig. 3. 4 Pl. II, fig. POISSONS. 53 peu développée par suite même de la forme de l’écaille. Le canal est formé par une lamelle scléreuse, homogène, d’une grande transparence et absolument privée de stries. Cette lamelle, recourbée en gouttière infundibuliforme , se trouve soudée par les bords à la lame de l’écaille, la réunion donnant un canal complet ouvert à ses deux extrémités; l’orifice antérieur est large, le postérieur, situé à l’extrémité de la portion rétrécie qui parcourt l’aire spinigère, est au contraire étroit. On trouve de plus une perforation circulaire, large, pratiquée dans la lame de l’écaille vers le tiers postérieur de sa longueur1, laquelle établit une troisième communication entre le canal et l’extérieur. Cet orifice, qui n’avait à notre connaissance jamais été si- gnalé, n’est pas spécial aux Serrans du type étudié ici; c’est un fait général qui a même été constaté pour la première fois chez la Perche commune et a pu être vérifié depuis sur un nombre considérable d’espèces appartenant aux types les plus divers. En comparant ces écailles à celles que nous avons précédemment étudiées chez les Centropomes, chez le Centropomus unionensis, Boct. 2, par exemple, on est conduit à penser que les écailles du Serranus maculaio-fasciatus , Steind., dif- fèrent de celles-là par l’adjonction du petit tube qui traverse l’aire spinigère pour venir s’ouvrir au bord postérieur. Cette perforation médiane de la lamelle dans les écailles de la ligne latérale chez la Perche, les Serrans, etc., a donné lieu à une erreur d’optique, qui avait trompé les observateurs jusque dans ces derniers temps. La lamelle, formant la paroi externe du canal, est d’une transparence telle qu’en examinant, comme on le lait d’ordinaire au microscope, ces organes par lumière transmise, la perfora- tion apparaît en clair et on a tendance à rapporter la mince couche, qu’on perçoit la voilant à peine, à la lamelle écailleuse; aussi a-t-on décrit et figuré3 le canal comme largement ouvert et taillé en bec de flûte vers l’origine de l’aire spinigère. Une fois prévenu , il est facile de reconnaître partout la véritable disposition des parties telle quelle vient d’être indiquée ici. Les rapports des écailles de la ligne latérale dans les Serrans de ce premier groupe ne diffèrent pas de ce qu’ils sont pour les autres écailles du reste du corps. 1 pi. I 1er, fig. 3\ désignés par M. Agassiz sous le nom rf Etheostomatidae , 2 PI. I bis, fig. a, 2a. pl. I, fig. id, 3\ 4a; pl. II, fig. 4\ 5\ 6a; pl. III, fig. 2b, 3 Consulter en particulier L. Vaillant, Recherches sur 4“, 6\ 8a ( Nouv . Arch. Museum, t. IX; 1873). les Poissons des eaux douces de l’ Amérique septentrionale, 54 ZOOLOGIE. A l’état de vie, ces organes sont entièrement enveloppés par l’épiderme muqueux qui revêt tout le poisson, les spinules seules peuvent faire une légère saillie; on observe d’ailleurs facilement entre celles-ci des cellules pigmentaires étoilées indi- quant en ce point la présence de la couche de Maipighi. La portion spinigère, bien dégagée et entièrement visible à l’extérieur, se montre imbriquée sur l’écaille sui- vante. L’adhérence de ces organes aux couches voisines est assez faible pour qu’a- près avoir légèrement soulevé leur partie libre, en la saisissant avec des pinces, il soit facile de les arracher comme les écailles du reste de la surface du corps. . Dans le groupe des Mérous dont fait partie le Serranus capreolus, Poey, qui sera décrit plus loin et peut servir d’exemple, la structure et les rapports des écailles de la ligne latérale présentent de notables différences. Ces organes, fort petits1, ont une forme plus régulièrement triangulaire et en général allongée ; le grand feston antérieur existe presque seul, les festons latéraux étant peu nombreux et peu dé- veloppés; Faire spinigère fait absolument défaut; quant au canal lui-même, il ne diffère pas de celui (qui a été décrit plus liant, chez le Serranus maculato-fasciatus , Steind.; il s’ouvre dans les trois points habituels, ayant un orifice antérieur large, un orifice postérieur étroit placé à l’extrémité libre de t’écaille, enfin une perfora- tion interne pratiquée dans la lame striée même. Les différences portent donc sur la forme et sur l’absence d’aire spinigère. Ces écailles ainsi modifiées affectent avec la peau des rapports intéressants à remarquer; elles sont absolument cachées dans le tégument, comme renfermées dans une poche qu’il faut inciser pour les extraire; chez certains individus de grande taille une véritable dissection est même nécessaire pour parvenir à les en- lever. [Jn nombre qfius ou moins considérable de très-petites écailles cycloïdes se trouvent toujours qdacées superficiellement sur ces écailles canaliculées, compié- lan! en quelque sorte le cuirassement cutané sur ce point. Cette structure et cette situation anatomiques sont évidemment en rapport l’une avec l’autre. L’observation prouve, en effet, que les écailles intra-cutanées se mun- irent toujours privées de spinules et réduites à la lame scléreuse; c’est ce qu’on voit sur les écailles des Anguilles ou, pour prendre un exemple dans des Poissons 1 PI. I ter , fîg. 5. — Hooibrook ( Ichth . of South Ccirolina, Charleston, 1 8 55 , pl. V, Il g. i et 2 ) a donné l’un des pre- miers une figure de ces écailles sur le Serranus erythro- gaster, Dekav. POISSONS. 55 d’un type moins différent, sur les écailles des Grammistes et des Rhypticus. La théorie tend du reste à prouver que la lame est fournie parle derme, tandis que les spinules, dans les écailles réellement cténoïdes, sont une dépendance de l’épi- derme 1 . Ces deux types d’écailles, très-différents l’un de l’autre lorsqu’on examine des espèces aussi distinctes que celles prises ici pour exemple, se relient entre eux par des transitions faciles à constater. Ainsi chez le Serranus Lauti, Forsk., on trouve des écailles du second type en avant, tandis que vers le pédoncule caudal ces organes ont une aire spinigère bien développée. Un passage plus complet encore nous a été fourni par le Serranus cr eoius , C. V., chez lequel existe une aire spinigère rudimentaire, réduite à quelques rares spinules placées le long de l’extrémité postérieure du canal, souvent même n’existant que d’un seul côté. Cependant, dans le plus grand nombre des cas on peut trouver, dans la con- sidération de ces écailles de la ligne latérale, un caractère d’une appréciation facile, qui, joint aux particularités fournies par l’étude des dents, des pièces oper- culaires, des nageoires, peut justifier la formation de coupes secondaires dans ce genre. Avant d’abandonner ce sujet, il reste à signaler une troisième modification des écailles de la ligne latérale; une seule espèce jusqu’ici nous l’a présentée, dans ce genre, c’est le curieux Serranus Itaïara, Lichtenst. Ici cet organe2 en parallélo- gramme allongé un peu rétréci à une de ses extrémités , plutôt qu’en triangle, n’offre à son bord antérieur festonné rien de bien remarquable et qui diffère notablement de ce que nous avons vu chez les Serrans proprement dits ou les Mérous. Le bord postérieur en quelque sorte membraneux ne présente ni stries concentriques comme la lamelle, ni spinules visibles. Mais cette écaille se distingue au premier coup d’œil par son canal, se divisant dans le champ postérieur en quatre ou cinq branches qui s’ouvrent par autant d’orifices au bord libre. 11 existe comme toujours une perforation de la lamelle établissant une communication directe entre le canal et la face profonde; elle est située très-peu en avant du point où le canal se ramifie. Cette disposition, qu’on retrouve chez des Poissons appartenant à 1 L. Vaillant, Sur le développement des spinules dans les de l’Académie des sciences , tome LXXXI, page 107; 1875). écailles du Gobius niger, Linné ( Comptes rendus des séances 2 PI. I ter, tig. h. 56 ZOOLOGIE. différents genres, est assez singulière, comparée à ce que montrent les autres Serrans. L’observation ayant porté sur le nombre relativement considérable d’espèces que renferme la collection du Muséum (on en trouvera plus loin l’énumération), ces résultats peuvent être considérés comme présentant un degré réel de certitude et nous paraissent conduire à une division facile et positive en grands groupes des nombreuses espèces de ce genre. Pour établir les caractères différentiels des espèces, on a égard chez les Serrans et, d’une manière plus générale, chez tous les Poissons à certaines particularités tirées des proportions du corps et de la coloration, particularités sur lesquelles nous croyons à propos de fixer ici l’attention; ce genre, par les observations que nous avons pu faire, ou par celles qu’on trouve consignées dans les auteurs, étant un fies plus propres à faire ressortir les difficultés de ces sortes d’examen. Dans les diagnoses spécifiques, on a recours habituellement à différentes me- sures obtenues, en comparant entre elles des dimensions choisies telles que la lon- gueur, la largeur du corps, le diamètre de l’œil, etc. On peut en tirer d’excellents renseignements et, si les individus d’espèces distinctes sont dans le même état de développement, les comparaisons deviennent très-faciles et rigoureuses; mais, dans le cas contraire, il en est tout autrement, des changements assez notables pour les proportions générales de certains organes ayant depuis longtemps été remarqués par les zoologistes. Ce serait une question d’un très-haut intérêt d’arriver à for- muler, si cela est possible, les lois de ces variations; par malheur, le problème est fort difficile et les auteurs, tout en le signalant, ne paraissent pas s’être sérieuse- ment préoccupés de rassembler les éléments nécessaires pour le résoudre. Dans le grand nombre d’individus que renferment les collections du Muséum, quelques-uns, appartenant à une même espèce, présentent des tailles très-différentes; nous avons cherché à mesurer leurs principales dimensions avec le plus de rigueur possible et l’on trouvera dans le tableau suivant, pour trois espèces, le résumé de ces recherches, trop incomplètes sans doute pour pouvoir fournir des déductions à l’abri de toute critique, mais qui permettent peut-être sur certains points d’entre- voir une solution. POISSONS. 57 SERRANUS GIGAS. SERRANUS ÆNEUS. S. HEXAGONAÎÜS. N° 7227. N° 7228. N° 7328. N° 7327. N° 490/1. JN° 7395. Longueur de l’individu 4 50"^ oyS""7' 6oo",m i8oram 2 2 Omm o37'nm Plus grande hauteur ‘2 5 26 J7 20 2 4 2 3 Longueur totale supposée 100. Plus grande épaisseur 1 6 1 2 1 2 9 i3 1 2 Idem. Longueur de la tête Distance du bout du museau à 3i 3o 3 9 28 33 3i Idem. l’anus Distance du bout du museau à la h 52 52 5o 5o à 9 Idem. dorsale épineuse 3i 28 3o 39 34 00 Idem. Longueur de la dorsale épineuse . 2 4 26 25 22 26 2 h Idem. Longueur de la dorsale molle . . . 1 6 1 9 18 *7 20 1 9 Idem. Longueur de banale 1 2 t4 1 2 1 4 1 3 i3 Idem. Longueur de la caudale n ‘9 18 19 18 19 Idem. Diamètre longitudinal de l’œil. . . 1 k 23 16 2 1 2 1 28 Longueur de la tête supposée 1 oo Longueur du museau 2 20 1 00 207 1 18 1 3 3 72 Diamètre de l’œil supposé j oo. Distance interorbitaire 125 54 121 73 67 4 1 Idem. Hauteur de la ! épine dorsale. . . 2 1 2 1 1 6 22 17 ? Hauteur du corps supposée 100. Hauteur de la IVe épine dorsale. . u1 45 57 53 43 46 Idem. Hauteur de la portion molle .... 4 p h 7 5 1 g7 52 58 Idem. Hauteur de la I” épine anale. . . . i5 2 1 9 17 20 ? Idem. Hauteur de la IIIe épine anale. . . O Q OO 37 3 7' 42 43 58 Idem. Admettant à priori que les différences dans les rapports de dimensions son! proportionnelles à la différence de taille ou, si l’on veut, d’âge des individus, on n’a examiné que des exemplaires présentant des écarts notables. Ainsi pour le Serranus gigas, GmL, et le Serranus hexagonatus, Forst. , le plus grand exem- plaire a environ six fois la taille du plus petit, et pour le Serranus œneus, GeolT. , le rapport est encore supérieur à : : 3 : 1. La première ligne du tableau seule donne des valeurs réelles, les chiffres suivants expriment simplement le rapport à des dimensions données toujours supposées cent, comme l’indique la dernière colonne, afin de rendre immédiatement comparables les chiffres correspondant aux différents individus. Le numéro placé en tête de chaque colonne est celui que porte l’exemplaire dans le catalogue général de la collection du Muséum. On peut trouver dans l'étude de ce tableau deux ordres de résultats: les uns re- latifs aux variations des espèces différentes comparées entre elles, tes autres aux variations d’une même espèce à différents âges. Il n’est pas non plus inutile de faire remarquer que, dans ces sortes de mensurations une exactitude absolue étant impossible à réaliser, surtout lorsque le petit nombre de sujets examinés ne permet pas d’admettre une sorte de correction par moyenne, on ne doit avoir ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IVe PARTIE. 8 58 ZOOLOGIE. égard qu’aux différences un peu fortes, au moins supérieures au quart de la di- mension observée. Ces mesures comparatives ainsi résumées montrent que les changements de taille n’apportent dans ces rapports pour une même espèce que des variations peu considérables. Ainsi la hauteur reste la même ou à peu près; dans le Ser- ranus œneus, Geoff., où le rapport des tailles est cependant le moins différent , la variation est la plus grande sans dépasser un sixième ou un septième. Il n’en serait pas de même de l’épaisseur, puisque dans deux espèces la différence irait à un (puni eu laveur du plus âgé; elle pourrait être considérée comme nulle chez \e Serranus hexagonatus , Forst. Toutefois, des conditions spéciales peuvent changer beaucoup cette mensuration sur un même individu suivant l’état de vacuité et de réplétion de la cavité abdominale et, bien que les mesures aient toujours été prises au niveau de la ceinture scapulaire et des pectorales, point moins soumis à ces influences, cependant il peut y avoir des causes d’erreur. La longueur de la tête ne donne pas prise aux mêmes objections, le plus ou moins de saillie de l’épine operculaire pourrait seul fausser les chiffres, et, dans le genre Serran , cette épine n’est jamais développée au point de produire de grandes variations. Si les résultats énoncés dans le tableau se généralisaient, cette mesure serait fort importante, l’àge ne paraissant pas la faire sensiblement varier, la plus grande différence notant que de un quinzième à peine pour la troi- sième espèce; malheureusement, à en juger par les Serrans dont les dimensions sont indiquées dans ce tableau, l’écart est si petit d’espèce à espèce qu’il ne peut guère être invoqué comme caractère spécifique. Il est inutile d’insister sur Sa position de l’anus, sur le point d’origine de la dorsale épineuse, ni sur les longueurs des diverses nageoires, les différences étant nuiles ou peu marquées; cependant, le point d’origine de la première dor- sale parait se porter plus en avant chez l’adulte (pie chez le jeune et si, pour les deux dernières espèces, les nombres sont sensiblement égaux ou ne montrent qu’un écart peu considérable, pour la première, l’écart de huit centièmes repré- sente le quart ou le tiers de la longueur mesurée. Ce sont les mensurations de l’œil, du museau et de l’espace interorbitaire, qui présentent les différences les plus notables. Le diamètre oculaire comparé, POISSONS. 59 comme on le fait souvent, à la longueur de la tête est toujours beaucoup plus grand dans le jeune que dans l’adulte; la différence peut aller à près de moitié ou du quart des mensurations des parties. Les différences sont encore plus considérables pour ce qui est de la longueur du museau et de l’intervalle inter- orbitaire, mais, à l’inverse de ce qui a lieu pour l’œil, c’est chez l’adulte (pie les dimensions, comparativement au diamètre de ce dernier organe, sont les [dus grandes; elles peuvent le dépasser de plus de Ja longueur ou au minimum du tiers de la dimension chez î’adulle. Des variations aussi fortes n’avaient pas été sans frapper les ichthyologistes et M. Giinther, entre autres, l’a très-expressé- ment énoncé dans sa préface du Catalogue des Poissons du Musée Britannique1. Les dimensions générales du corps, la longueur de la tête, la position des na- geoires et de l’anus étant si constantes, on peut en conclure que ces variations sont dues au changement du globe oculaire lui-même, qui ue suit pas la loi d’accrois- sement du reste de l’organisme et est proportionnellement plus développé chez le jeune que chez l’adulte, fait peu étonnant, puisque chez les vertébrés, qui son! le plus habituellement sous nos yeux, il paraît en être toujours plus ou moins ainsi : les jeunes mammifères, les jeunes oiseaux en fournissant des exemples vulgairement connus. Il y aurait donc avantage à abandonner comme mesure comparative un organe aussi variable dans ses dimensions et à rapporter la lon- gueur du museau et la largeur de l’intervalle interorbitaire à la longueur de la O O O tête par exemple, puisque celle-ci paraît plus fixe. Voici les nombres que l’on obtient sur ces mêmes exemplaires, la longueur de la tête étant supposée ioo : SERRANUS GIGAS. SERRANUS ÆNEUS. SERR. HEXAGONATUS. N° 7927. N° 7228. N° 7328. N° 7327. N° kÿoti. N° 73q5. Longueur du museau 10 7 10 7 9 6 Distance interorbitaire 5 h 6 h h 3 Ce mode de comparaison conduit, on le voit, à des résultats plus précis; il montre également une remarquable conformité entre toutes ces espèces assez éloignées les unes des autres, bien quelles appartiennent toutes à une même grande division du genre. A. Günther, Cal. Brit. Mus. Fisltes, t. I pl. VI; 1 8 5 r> . 60 ZOOLOGIE. Les hauteurs des épines dorsales et de la nageoire dorsale molle ne fournissent aucune indication , les résultats étant contradictoires suivant les espèces. Il n’en est pas de même des épines de l’anale, qui seraient toujours moins développées chez l’adulte que chez le jeune, et cela dans une proportion considérable pou- vant presque aller du simple au double. Sans insister davantage sur ce sujet, nous avons cru utile, vu son importance, d’entrer ici dans ces quelques développements. Quels avantages trouverait-on pour la distinction des espèces à examiner les animaux à l’état de vie ou en ayant conservé les apparences? c’est ce qui n’a pu être tenté jusqu’ici que sur une petite échelle, la comparaison directe entre des poissons répandus sur un aussi vaste espace étant impossible et nos moyens de conservation très-imparfaits. Quant aux descriptions, aux dessins mêmes, ils ne nous fournissent d’ordinaire que des renseignements insuffisants : les premières étant souvent très-difficiles à interpréter lorsqu’on les emprunte à un même auteur, à plus forte raison, lorsqu’elles ont été faites par des personnes diffé- rentes d’après des méthodes dissemblables; les seconds, sauf ceux qui ont été exécutés avec grand soin, et ils sont rares, ne nous donnent guère plus de renseignements que les individus conservés dans nos collections. Pour ces der- niers, il ne faut guère compter sur les individus desséchés et quant aux ani- maux placés dans l’alcool, quoiqu’ils soient évidemment d’un bien plus grand secours, cependant c’est dans ce cas un aide très-fautif sur beaucoup de points. A en juger par les espèces méditerranéennes, dont le coloris brillant rappelle celui des poissons tropicaux, une fois dans la liqueur les teintes disparaissent, mais la disposition générale subsiste assez bien pour qu’on puisse l’apprécier avec exactitude. On doit en conclure que c’est à cette seule considération qu’on peut avoir égard pour les individus ainsi préparés. En se bornant à cet ordre de faits, on est frappé de l’analogie (pie présentent entre elles certaines espèces, et il est facile au premier coup d’œil de grouper les types principaux en plusieurs séries; quand on veut, il est vrai, aller un peu plus loin on éprouve de sérieuses difficultés, et des types de passage viennent en grand nombre faire disparaître des limites qui d’abord paraissaient convenablement établies. Chez les Serrans de la subdivi- sion des Mérous à onze épines à la dorsale et huit rayons mous à l’anale, les plus POISSONS. 6 i nombreux et les plus difficiles à distinguer, le mode de coloration, bien qu’il paraisse très-constant pour chaque espèce, est susceptible de présenter sur cha- cune d’elles des variations considérables suivant la prédominance de telle ou telle teinte dont la disposition est cependant normale. Un des exemples les plus frap- pants nous est fourni par le Serranus hexagonatus , Forst. Dans ce Poisson , le système typique de coloration est formé par des taches obscures, de forme hexagonale, répandues sur toute la surface du corps et sépa- rées par des traits plus pâles. On reconnaît facilement que sur la tête et à la partie ventrale ces taches deviennent, romJ.es, et les espaces limites s’étendent davantage, en sorte qu’on devine une tendance au changement de ces taches eu ponctuations plus ou moins larges sur un fond clair; c’est ce qu’on trouve habi- tuellement sur les petits individus ne dépassant pas 7 ou 8 centimètres et, par exception, sur des animaux adultes. On reconnaît qu’avec les progrès du dévelop- pement les taches ont une tendance à s’agrandir aux dépens de la teinte claire du fond, sur les parties latérales et surtout dorsales; en ce dernier point, l'envahis- sement peut être absolu en certains endroits et les taches se confondent; il est facile de constater, en examinant un nombre suffisant d’individus, que cette fusion se fait de préférence sur certains points déterminés, quatre à la base de la na- geoire dorsale et un sur le pédoncule caudal , donnant ainsi naissance à cinq taches d’autant plus à remarquer qu’elles semblent en quelque sorte typiques de la colo- ration d’un grand nombre d’espèces du genre, comme on le verra tout à l’heure. Le système de coloration par taches hexagonales simples est surtout caractéris- tique des variétés dont on a fait les Serranus faveatus , C. Y., et S. pardalis , Blkr., le second avec taches dorsales des Serranus inerra, Bloch, et S. hexagonatus, Forst. Dans le Serranus nigriceps, C. Y., les taches dorsales sont plus nettement accusées, les taches hexagonales ne sont, séparées que par de fines lignes pâles, enfin ces taches elles-mêmes sont de teintes plus ou moins accusées suivant «les zones transversales dont les plus foncées correspondent, aux taches dorsales qu’elles semblent continuer, en formant cinq bandes latérales. Citons encore, comme mo- dification singulière du type du Serranus hexagonatus , Forst,., un individu rapporté des îles Marquises en 18 46, par M. Teschoire1; ici l’animal parait; entièrement 1 7-38^ du Catalogue general de la collection du Muséum. 62 ZOOLOGIE. d’une teinte foncée parsemée de très-petits points blancs, mais, en y regardant d’un peu plus près, on s’aperçoit que ces derniers sont disposés régulièrement et dessinent des hexagones dont ils représentent le sommet des angles : on voit cru’ici i! y a eu absorption presque complète des lignes limites des taches. IJn type différent nous est donné par le Serranus striatus , Bloch. Sur un fond unicolore, on observe cinq bandes transversales entourant le corps, quatre correspondant à la nageoire dorsale, une au pédoncule caudal; cette dernière, très-foncée à la partie supérieure, forme la tache noire si nette dans cette espèce. En avant, sur la nuque et la tête existent deux autres bandes en fer à cheval, concentriques l’une à l’autre, dont l’extérieure partant des orbites vient passer devant la nageoire dorsale. Ces dernières peuvent être regardées comme acces- soires et spécifiques, tandis que les cinq bandes verticales constitueraient le dessin fondamental dans ce groupe; le rapport à établir ici avec les cinq taches dorsales, qui apparaissent dans certaines variétés du Serranus hexagonatus , Forst., est facile à saisir. Auprès du Serranus striatus , BL, se placent les Serranus s emi punctatus , C. V., et S. sex-faciatus , G. Y., chez lesquels les bandes montrent une tendance a se décomposer en taches, où des ponctuations apparaissent sur les nageoires; puis les Serranus diacanthus, C. Y., et S. Océaniens, Lacép. , dont la teinte foncée rend les bandes peu perceptibles; les premiers font passage au type du S. hexagonatus, Forst., les seconds, au Serranus gigas, BL Schn. Pour ce dernier, la teinte générale est uniformément brune chez certains indi- vidus, imagée irrégulièrement de blanchâtre chez d’autres, sans qui on puisse re- marquer aucune tendance à un dessin déterminé, soit de ponctuation, soit de bandes. Les Serranus dicropterus, G. Y., S. Goreensis, C. V., S. Alexandrinus, Geoff. , S. Bontoo, Piuss., et S. nebulosus , G. Y., ont un type de coloration ana- logue; cependant chez ce dernier, on distingue obscurément des bandes trans- versales, qui nous ramènent vers le Serranus striatus, Bloch. D’autres types multiplient les passages et rendent plus difficile encore la limitation des groupes. Ainsi chez le Serranus lutra, G. Y., tout le corps est parsemé de ponctuations noirâtres; de plus on remarque cinq bandes verticales obscures, interrompues, troublées de taches plus pâles, et une tache noire très- POISSONS. 63 accusée sur le pédoncule caudal. Ces caractères montrent une tendance vers le type du S. hexagonatus , Forst. , qui devient encore plus évidente chez les Serranus crapao , G. V., S. salmonoïdes, Lacép. , ce dernier surtout où les bandes transver- sales s’atténuent; d’autre part, le Serranus œneus, Geoff. , tout en présentant des rudiments fie bandes et de taches, se rapproche beaucoup du S. gigas, G ml. Dans la subdivision des Serrans proprement dits, des bandes verticales foncées, larges, et de petites lignes transversales sur la joue constituent le type principal de coloration, et sous ce rapport, en comparant des espèces géographiquement très-éloignées comme le Serranus scriba, Lin., et le S. novem-cinctus , Knerr, par exemple, on ne peut qu’être frappé de leur ressemblance sous ce rapport1. En somme, il semble possible, comme l’ont fait jusqu’ici les ichlhyologisl.es , d’employer le système général de coloration pour le groupement des espèces, mais à défaut seulement de caractères plus positifs. Ajoutons que l’âge paraîtrait dans quelques cas apporter des changements notables dans le système de colora- tion pour une même espèce. Ainsi M. Day est conduit à regarder le Serranus lan- ceolatus, Bloch, comme l’état jeune du Serranus morrhua, G. V.; il est vrai que ce fait important ne peut encore être regardé comme absolument mis hors de doute 2. Tous les caractères que nous venons de discuter permettent de distinguer ce genre, compris suivant la méthode de Cuvier et de Valenciennes, des genres de Percoïdes les plus voisins. Ainsi les Aulacocephalus , les Glaucosoma, les Myrio- don, les Trachypoma n’ont que des dents en velours : les deux derniers genres ont de plus, comme les Plectropomes, sur lesquels nous reviendrons plus tard, 1 M. Steindachner ( Silzungsb . Akad. Wiss. Wien., t. LVI, p. 611) pense même que cette dernière espèce pourrait être regardée comme identique au Serranus cabrilla, Lin.; c’est, croyons-nous, aller trop loin. La comparaison d’individus types de l’espèce méditerra- néenne avec des exemplaires du Serranus novem-cinctus , Knerr., rapportés de Saint-Paul par M. A. de L’isle, voyageur du Muséum, montre certaines différences, déjà indiquées par les auteurs, pour les proportions générales, et suffisantes, croyons-nous, pour justifier une distinction spécifique. 2 C’est au Serranus horridus, K. et v. H., que M. Day rapporta d’abord le Serranus lanceolatus , Bloch ( The Fishes of Malabar, p. 4); M. Blyth pensait que c’est plutôt le jeune âge du Serranus suillus, C. V. M. Playfair ( Zanzibar Fishes, p. 4) a donné des raisons assez plausibles contre ces deux manières de voir, que M. Günlher 11’a pas cru non plus devoir adopter (voy. Zool. Record, t. VI, 1869, p. 128). Depuis M. Day a avancé que cette espèce devait être rap- prochée du Serranus morrhua, C. V. Il serait important, croyons-nous, dans cette question de chercher à distinguer, au milieu des variations, la co- loration typique sur laquelle on a insisté plus haut, puis- que dans un groupe donné elle paraît commune comme fond à un certain nombre d’espèces. 64 ZOOLOGIE. îe bord inférieur du préopercule armé de dents fortes dirigées en avant. Chez les Anyperodon et les Prionodes, il n’existe pas de dents palatines; ces organes man- quent même aussi au vomer chez les derniers. Les écailles des Grammistes et des Rhypticus, cachées dans l’épaisseur du tégument, ont la structure bien connue qu’on a décrite depuis longtemps chez l’Anguille et n’offrent pas trace de spinules. Chez les Anthias, réunis autrefois aux Serrans proprement dits, et chez les Callan- thias , les écailles monostiques ou distiques ont une apparence toute différente sans parler de la forme du corps, qui les rapproche des Berycidés. Quant aux Polyprion, ils se distinguent des Serrans par l’absence de dents canines, leur crête operculaire et la forme des écailles; ces dernières sont quadrilatères, mais, chose assez rare, la lame, au lieu d’être régulièrement plane, faiblement convexe, es! coudée vers son milieu transversalement; la moitié antérieure se trouve donc, par rapport à l’axe du corps, sur un plan plus profond que la partie postérieure, ces deux portions étant réunies par une partie moyenne à peu près verticale. Quant aux genres Aprion, Apsilus , E le lis , Diacope et Lutjanus, les écailles de la ligne latérale à canal postérieurement ramifié à peu près comme dans le Serranus itaïara, Lichtenst, , mais toujours nettement cténoïdes, peuvent servira les diffé- rencier. Nous laisserons de côté pour îe moment les Centropristis , fort difficiles à distinguer des Serrans proprement dits, nous réservant de revenir plus tard sur ce point en traitant de ce genre en particulier. Bloch, l’un des fondateurs de l’ichthyologie moderne , a le premier fait connaître un grand nombre d’espèces du genre Serran. Le groupement qu’il a adopté laisse cependant à désirer; on peut aussi reprocher aux figures de son atlas rela- tives à ces animaux une trop grande importance donnée à la coloration, inter- prétée d’après le sec dans bien des cas, et des inexactitudes dans les détails de parties importantes telles que les pièces operculaires. Cependant ces planches, des plus remarquables pour l’époque à laquelle elles ont été publiées, fournissent encore de très-précieuses indications. Cuvier et Valenciennes, ayant pu examiner un nombre considérable d’exem- plaires conservés dans la liqueur, ont eu une idée plus exacte de ces -poissons et, suivant l’écaillure plus ou moins complète du museau et des mâchoires, établirent une division en Serrans proprement dits, Barbiers et Mérous, laquelle, tout en POISSONS. 05 étant basée sur un caractère de médiocre importance et d une difficile appréciation, n’en mérite pas moins d’être conservée; le second groupe même doit incontesta- blement former un genre distinct. Les Mérous, qui répondent à peu près aux Epineplielus de Bloch, sont très-nombreux; les auteurs de l’Histoire des Poissons se sont contentés de les partager, d’après la coloration et la répartition géogra- phique, en quatre groupes : i° Espèces à teintes plus ou moins uniformes, marbrées ou nuageuses : Médi- terranée et côtes américaines; a0 Espèces avec des raies, des bandes, de grandes marbrures soit longitudi- nales, soit transversales : Mer des Indes; 3° Espèces à ladies assez grandes et serrées : Océan Indien; 4° Espèces à corps piqueté : Mer des Indes, Océan Atlantique. SI est inutile d’insister sur l’insuffisance de ces caractéristiques, ce que d’ailleurs les auteurs précités ne dissimulent point. Les notions qu’on possède aujourd’hui sur les changements de coloration dans une même espèce suivant l’âge viennent encore infirmer ces divisions auxquelles cependant , faute de mieux, on est encore obligé d’avoir recours comme ressource extrême. M. Günther, dans son catalogue des Poissons du Musée Britannique1, fait jouer un rôle plus considérable à ce qu’on pourrait appeler les caractères ana- tomiques extérieurs. Ainsi en première ligne se trouve la forme de la caudale, puis le nombre des rayons mous de l’anale qui, nous l’avons dit plus haut, parait par sa constance avoir une importance réelle. L’emploi du mode de coloration, et encore en tant qu’il s’agit de la distribution générale des teintes, la denticulatiori plus ou moins forte du préopercule, enfin le nombre des épines et des rayons de la dorsale ne viennent qu’en dernier lieu servir au groupement des espèces. Cette disposition, beaucoup plus parfaite que les précédentes, paraît cependant suscep- tible rie quelques perfectionnements si on emploie les particularités fournies par la structure des écailles de la ligne latérale et en interprétant différemment la valeur des caractères employés. Citons ici, pour mémoire, la méthode n’ayant été appliquée qu’aux animaux A. Günther, Cal. of the Fisltes in thc British Museum, t. 1. p. 97; 1 8 5 y . ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Iï' PARTIE. y «S 6 ZOOLOGIE. d’une région déterminée, les tableaux donnés par M. Bleeker sur le groupe des Epineplielini. Cet auteur insiste avec grande raison sur l’importance spécifique qu’il convient d’attribuer au nombre des écailles comptées tant dans le sens longi- tudinal que dans le sens transversal1. I! est seulement fâcheux que ce savant n’ait pas adopté pour ses calculs la méthode de M. Günther, laquelle, donnant des résul- tats aussi précis qu’aucune autre et ayant été exposée scientifiquement la pre- mière, mérite la préférence, jusqu’à ce qu’on en ait trouvé une réellement plus parfaite. Dans le nouveau rangement des collections ichthyologiques du Muséum nous avons introduit une disposition indiquée par le tableau suivant , qui n’est, on peut le voir, que l’application des principes énoncés plus haut sur la subordination des caractères dans ce groupe difficile. Si la considération des écailles de la ligne laté- rale a une valeur prépondérante et conduit à une division plus précise, on ne peut disconvenir que les autres caractères employés prêtent beaucoup à la cri- tique, surtout en ce qui concerne la coloration prise pour grouper les nombreux Serrans de la première division de la seconde section dans le quatrième sous- genre ; les énoncés ne s’appliquent avec une certaine précision qu’aux types, autour desquels les espèces sont réunies suivant leurs affinités générales2. Il est d’ailleurs probable, comme les travaux de différents ichthyologistes et en particu- lier les études de M. Bleeker le font pressentir, que le genre Serran devra être subdivisé. Nous reviendrons sur ce sujet en parlant des Gentropristes ; mais, avant de changer aussi radicalement les coupes généralement adoptées, il est peut-être plus convenable d’attendre que des études suivies sur l’ensemble des Poissons osseux aient mieux fait connaître les bases ries grandes divisions naturelles à établir flans cette sous-classe. 1 P. Bleeker, Révision des espèces indo-archipélagic/ues du groupe des Epinephelini et de quelques genres voisins, p. 28 ; 1 870. 2 Faisons de plus remarquer qu’il s’agit d’animaux conservés dans la liqueur, chez lesquels les couleurs et même le système suivant lequel celles-ci sont réparties peuvent être plus ou moins altérés. POISSONS. 67 Genre SERRANUS, Guv.1 Ier SOUS— GENRE : SERRANUS, s. str. Ecailles de la ligne latérale quadrilatères, cténoïdes. Caudale arrondie, coupée carrément ou fai- blement concave. Dorsale avec x épines; anale avec 7 ou 8 rayons. 1. S. scriba, Lin. 5. S. oxyrlcy uchus , C. V. 2. S. cabrtlla , Lin. 6*. S. humeralis , C. V.2 3. S. papilionaceus , C. V. 7. S. gymnopareius , C. V. h. S. novem -cinctus , Knerr. IIe sous-genre : P A R A L A B R A X . Ecailles de la ligne latérale subtriangulaires, cténoïdes. Caudale faiblement concave. Canines mé- diocres, nombreuses, égales et placées sur toute la longueur des mâchoires. Dorsale avec x épines; anale avec 7 rayons. 8*. S. nebulifer, Grd. 10**. S. maculato-Jasciatus , S tri mi . ()*. 5’. clathralus, Grd. IIP sous-genre : p A RA NT H1 AS. Ecailles de la ligne latérale triangulaires avec ou sans spinales le long du canal. Queue profondé- ment écbancrée, à angles prolongés. Dorsale avec ix épines; anale avec 8 ou q rayons. 1 i\ S. furcifer, C. V. 1 3*. S. colonus. Va!.3 12*. S. creolus, C. V. , iA. S. louti, Forsk. IVe sous-genre : EPIN EPHELUS. Ecailles de la ligne latérale triangulaires, sans spinales. Queue arrondie, coupée carrément ou faiblement concave. I" SECTION Dorsale avec ix épines. Anale avec 8 rayons. 1 Les espèces marquées d’un astérique * sont améri- caines; le signe doublé ** indique celles dont on trouvera plus loin la description. 2 L individu unique, qui représente cette espèce, ne parait pas adulte et est en mauvais état. — ; il nous pa- raît très-vraisemblable cpie les Serranus furcifer, C. V., S. creolus, C. V., S. colonus , Val., ne constituent qu’une seule et même espèce. 68 ZOOLOGIE. a. Des bandes sur le corps ou teinte uniforme. i 5 . S. lineo-ocellatus , Gui ch. Co OC spiloparæus, G. V. 16. S. formosus, Shaw. i9. S. microprion, Blkr. 17. S. pachycentron , C. V. 20. S. boenaclc, Bl. b. Corps tacheté. 21*. S. nigriculus, C. V. 2 2*. S. corona lus, G. V. Su. Anale avec 9 rayons. a. Des taches ocellées. 2 3. S. tœniops, C. V. 26. S. guttatus, BL 24. S. cyanostigma, K. et v. H.1 27. s. miniatus, Foi’sk. 2 5. S. myriaster, G. V. 28*. 5. ouatilibi, C. V. b. Pas de taches ocellées. 29. S. rogaa, Forsk. 33. 8'. erythrœus, G. V. 3o. S. nigripinnis, G. V. 34. 5. zanana, G. V.3 * 3i. S. aurantius, C. V.2 35. 8. leopardus, Lacép. 32. S. Sonnerati , G. V. 36. 8. urodelus, Forst. Dorsale avec xi e'pines lb SECTION. § Ier. Anale avec 8 rayons. a. Teinte générale sombre, le pédoncule caudal et toutes les nageoires pâles unicolores. 07. S. Jlavo-caruleus , Lacé p . b. Teinte générale obscure, nuagée de blanc ou uniforme. 38. S. gigas , Bl. Schn. /1 2 . S. alexandrinus, G. V. 39*. 8. dicroptenis , G. V. 43. 8. dermochirus , G. V. /10. 8. goreensis, G. V. 44. 8. bontoo, Russ. 4i . S. melanurus, Geoff. 45. 8. nebulosus, G. V. c. Teinte générale obscure, parsemée de deux sortes de taches pâles, les unes grandes, les autres petites. 46. 8. summana , Forsk.6 47. 8. ongus, Bl. 1 Cette espèce et les deux suivantes sont difficiles à dis- tinguer et devraient sans doute être réunies. 2 En y joignant le Serranus analis, (i. V. 3 En y joignant le Serranus spilurus, G. V., réunion déjà indiquée par M. A. Giinther. ‘ Cette espèce parait identique à la précédente. 5 Excepté Serranus Courtadei, Boc., n° 5g. ’’ En y joignant le Serranus tumilabris, C. V. Cett espèce et la suivante sont très-voisines l’une de l’autre. POISSONS. d. Cinq bandes foncées verticales, une tache fortement marquée sur le pédoncule caudal. 1x8. S. oceanicus, Lacép.1 69. S. diacanthus, C. V. 5o**. S. striatus, Bl. Cinq bandes foncées verticales, parfois plus ou moins interrompues par des espaces clairs, des tout le corps. 5i. S. œneus, Geoff. 56. S. Lebretonianus , H. et J.2 02. S. semipunctatus , C. V. 57. S. corallicola, K. et v. H. 53. S. sex- fasciatus , C. V. 58. S. crapao , C. V. 54. S. luira, G. V. 59**. S. Courtadei, Boc. 55. S. tœniocheirus , G. V. 60. S. salmonoïdes, Lacép. Sur un fond clair un système de bandes ou de points alignés, formant des courbes à concavité ou moins parallèles à la ligne ventrale. 61. S. lanceolatus, Bl. 64. S. lineatus, G. V.3 62. S. pœcïlonotus , Tem. et Schl. 63. S. morrhua, C. V. 65*. S. arara, Parra. Des taches hexagonales séparées par des lignes claires plus ou moins larges. 66**. S. macula lus, Bl. 72. S. angularis, C. V. 67. S. clilorostigma , C. Y. ?3. S. suillus, C. V. 68. S. areolatus , Forst. 74**. S. capreolus, Poey. 69. S. celebricus, Blkr. 75. S. Gaimardi, C. V. 6 70. S. Bleekeri, Va i 11. 4 76. S. Quoyanus, G. V. 71. S. Stathouderi, Vaill . 5 Tl- S. hexagonatus, Forst. 7 h. Coloration générale claire avec ou sans taches ou ponctuations encore plus pâles; membrane de la dorsale épineuse ayant une bordure sombre. 78. S. marginalis, Bl.8 79. S. tsirimenara, Tem. et Schl. 80. S. rivulatus, C. V. i. Coloration foncée avec points ou taches blanches. 81. S. albo-guttatus , C. V. 82. S. variolosus, Forst. 83. S . spiniger , Gthr. 1 11 est possible, suivant la remarque de M. Peters, que cette espèce ne soit qu’une variété du Serranus marginalis , Bl. ; voy. n° 78. 2 Cette espèce est représentée par un individu unique dans un très-mauvais état de conservation : on doit la re- garder comme douteuse. 3 En y joignant le Serranus chlorocephalus , C. V. 4 C’est le Serranus variolosus, Blkr.non C.V. L e Serranus variolosus, Forst. . d’après les types et les dessins originaux du Muséum, est un tout autre poisson; voy. n° 82. 5 C’est le Serranus maculosus , C. V. , espèce dont le nom doit être changé suivant la remarque faite par M. Giinlher. ( Cal . Bril. Mus. Fislies, t. I, p. 99, note.) “ Cette espèce et la suivante, représentées chacune par un seul exemplaire, ne sont peut-être pas distinctes du Serranus hexagonalus , Forst.; voy. n° 77. 7 En y joignant les Serranus nigriceps, C. V. , S. m'erra , G. V., S. faveatus , C. V. , S. pardalis, Blkr. 8 En y joignant le Serranus erythrurns, C. V. 70 ZOOLOGIE. Anale ayant de g à 1 1 rayons 8 k*. S. niveatus, G. Y. 85*. S. inermis, C. V. 86*. S. apua, Bl. 2 87*. S. Mentzelii, C. V. 88*. S. undulosus, G. V. 8g. S. fuscus , Low. § 11. go*. S. acutiroslris , C. V. 91. S. emarginatus, Val. 3 92*. S. rupestris, G. V. 9 B*. S. dimidiatus , Poey. g A*. S. tigris, G. V. V e SOUS-GENRE : 1 TA ï ARA. Ecailles (le la ligne latérale sans spinules, canal ramifié en arrière. Caudale arrondie. Dorsale avec xi épines; anale avec 8 rayons mous. g 5**. S. itaïara , Licfitenst. La distribution géographique des Serrans, d’après tes espèces que nous avons eues sous les yeux et en s’en tenant aux localités authentiques des exemplaires de la collection du Muséum , justifie sur certains points la division que nous avons adoptée et les démembrements proposés par divers auteurs. D’une manière générale ces poissons habitent surtout les régions situées entre les tropiques et, en dehors des mers équinoxiales, c’est dans l’hémisphère Nord qu’on les rencontre plutôt, leur véritable centre de grande extension serait l’Océan Indien. M. Günther4 a fait remarquer que proportionnellement les espèces du Grand Océan Pacifique équinoxial sont peu nombreuses. On peut aussi établir certaines distinctions suivant les groupes : ainsi les ani- maux du sous-genre Serranus s. str. sont presque exclusivement extra-tropicaux, la plupart de l’Océan Atlantique boréal: Serranus scriba, Lin., S. cabrilla, Lin., S. jmjnlionaceus , G. Y. (ce dernier descend dans l’Océan Atlantique équinoxial); d’autres appartiennent à l’Océan Atlantique austral : Serranus novem-cinctus , Knrr. , S. humeralis , G. Y Les Poissons du sous-genre Paralabraæ semblent représenter dans le Grand Océan boréal les Serrans proprement dits, dont d’ailleurs ils dif- Le Serranus allivelis , G. V. , qui , d’après la formule de ses nageoires, devrait être compris dans celte division, est regardé par divers auteurs comme le type d’un genre spé- cial (voy. Bleeker, Epinephelini , p. 2 5 ; 1878). L’état de l’exemplaire du Muséum ne permet pas de se prononcer à cet égard. 2 En y joignant le Serranus morio, Guich. 3 Cette espèce, mal connue par un individu empaillé, pourrait bien être identique à la précédente. 4 Journ. Museum Godeffr. Pars 111. Fische der Südsee, Pars 1 , p. 2 ; 1878. POISSONS. 71 fèrent peu, et ces deux divisions pourraient être regardées comme des équivalents géographiques. Les trois autres sous-genres ont évidemment entre eux beaucoup plus d’afti- nité qu’ils n’en offrent avec les deux précédents. Parmi les nombreuses espèces qui les composent, un très-petit nombre s’étendent au delà des tropiques; ces der- nières appartiennent à la deuxième section des Epinephelus, tels sont : les Serranus gigas, Bl. Sehn., S. alexandrinus , G. V., S. œneus, Geoff. , S. lutra, G. V., S. acutir ostris , G. V.; encore la présence de celte dernière espèce dans la Médi- terranée ne nous paraît-elle pas parfaitement démontrée. Parmi les Serrans habi- tant les mers tropicales, la plupart sont spéciaux soit à l’Océan Indo-Pacifique, soit à l’Océan Atlantique; cependant le Serranus itaïara, Lichtenst. , fournil un nouvel exemple d’une espèce qui se rencontre des deux côtés de l’isthme de Pa- nama; il faudrait citer aussi les Serrans américains du sous-genre Paranthias , comme offrant un fait analogue, si ces trois Poissons appartiennent, comme nous le croyons, à un seul type. En descendant dans l’étude plus détaillée des subdivisions des sections, on verrait que, si quelques-unes d’entre elles ont une extension géographique nette, un nombre presque égal ont des représentants dans toutes les mers chaudes : ce sont des faits qu’on ne peut que signaler en passant, la diagnose comparative des espèces étant encore trop vague dans l’état actuel de nos connaissances, pour qu’il soit possible de tirer de ces études des ré- sultats réellement positifs. Le seul point sur lequel nous désirions attirer l’attention, parce qu’il justifie, croyons-nous, l’importance attribuée à la nageoire anale dans le groupement des espèces, est que tous les animaux du sous-genre Epinephelus , deuxième section, § 11, sont propres à l’Océan Atlantique et particulièrement à la faune américaine, en sorte que la présence sur un Serran de xi épines dorsales et de plus de 9 rayons mous à l’anale peut faire présumer qu’il appartient à cette région. En re- vanche il n’y a pas exclusion, car cette faune renferme des représentants de toutes les subdivisions principales du genre, sauf peut-être les Serranus s. si. dont fait partie, il est vrai, le Serranus humeralis, G. V., qu’on doit regarder comme une espèce douteuse. Les recherches ultérieures et une connaissance plus approfondie des différentes 72 ZOOLOGIE. espèces modifieraient sans doute ces résultats; il est cependant permis de pré- sumer qu’ils expriment dans leur ensemble la répartition générale réelle, car en étudiant au point de vue de la distribution géographique les espèces , au nombre de i 3 5 , indiquées par M. Günther, dans son remarquable catalogue du Musée Britannique, on est conduit à des déductions analogues. Si, en effet, on néglige 8 espèces ou appartenant à d’autres genres , ou de localités inconnues, on voit que dans l’Océan Atlantique, sur 33 espèces, 2 4 se rencontrent dans les régions équinoxiales, et dans le Grand Océan, sur 99 espèces mentionnées, 86 appar- tiennent à l’Océan Indo-Pacifique; c’est-à-dire qu’en somme près des six septièmes des Serrans sont propres aux mers intertropicales. Les espèces rapportées par la Commission scientifique du Mexique et qui doivent être décrites ici sont peu nombreuses; l’une appartient au sous-genre Pa- ralabrax, c’est le Serranus maculato-faseiatus, Steind. ; quatre à la seconde section des Epinephelus : Serranus striatus, Bl. , S. Courtadei, Boc., S. maculatus , BL, S. capreolus, Poey; enfin la dernière constitue le sous-genre Ilaïara. 1 . Serranus maculato-f asciate s. (PI. IV, fig. 1; PI. 1 1er, fig. 3, 3a.) Serranus maculato-faseiatus, Steindachner, 1868; Sitzbungs. Ahad. IUîss. Wien , t. LVI1, Ichth, Not. VII, p. 969, pl. II. S. acantophorus , Bocourt, 1868; Ann. Sc. nat. 5e série, t. X, p. 22 3. I). X, i4; A. III, 7. Ecailles: 18/92/30. Hauteur inférieure au quart de la longueur totale et moindre que le double de la largeur. Tête occupant près du tiers de la longueur, chanfrein insensiblement conti- nué avec la ligne dorsale. Museau équivalant environ aux deux cinquièmes de la lon- gueur de la tête, le maxillaire atteint le centre de l’œil; mâchoires supérieure et inférieure, outre les dents en velours, armées toutes deux de chaque côté d’une dizaine environ de dents subégales, les antérieures à la mâchoire d’en haut, un peu plus développées, il est vrai, mais méritant à peine le nom de canines; dents vomériennes formant une plaque en chevron, les palatines en bande élargie relativement à ce qu elle est chez la plupart des Serrans. Le diamètre de l’œil fait le cinquième environ de la longueur de la tête et l’espace interorbitaire a la même dimension. Sous-orbitaire large, couvrant la partie supérieure du maxillaire. Préoperculaire en angle obtus, POISSONS. 73 arrondi, des denticulations le long de son bord montant et sur la partie postérieure du bord inférieur; les trois dents operculaires équidistantes, la moyenne beaucoup plus développée et plus saillante que les deux autres; lobe membraneux en pointe émoussée; écailles plutôt petites, couvrant toute la tête, sauf la portion antérieure à partir du niveau du centre orbitaire. Ligne latérale bien visible. Anus très-peu en arrière du milieu de la longueur du corps, à une petite distance de la nageoire anale. Surscapulaire arrondi, portant sept à huit dentelures. La troisième épine de la dorsale est remarquablement développée et équivaut à plus des trois quarts de la hauteur du corps; elle porte à son extrémité une petite lanière membraneuse analogue à celle que présentent un grand nombre de poissons tels que YAnthias sacer, BL, de la Méditerranée : la dernière épine est un peu plus longue que l’avant-dernière. Anale courte, plus haute que la portion molle de la dorsale. Pectorale arrondie, son extrémité de niveau avec celle des ventrales qui n’atteignent pas l’anus. La coloration du dessus et des côtés du corps est de teinte lilas, à la partie ven- trale d’un blanc jaunâtre; cinq ou six bandes verticales, formées par de petites taches brunes et arrondies , existent sur chaque côté; entre les bandes se voient d’autres petites taches de même configuration, plus faiblement colorées, qui forment, avec les pre- mières, des ondulations longitudinales; la tête, excepté à sa partie inférieure, est couverte de taches pareilles, un peu plus petites; une bande légèrement nuancée de brun s’étend obliquement en arrière de la partie inférieure de l’œil à l’interopercule et se prolonge même sur la membrane branchiostége , cette dernière chargée, comme le reste du corps, de ponctuations sombres; le dos porte six taches d’un brun foncé, l’antérieure placée en avant du premier rayon épineux de la dorsale, les quatre sui- vantes espacées presque également sur la base de cette nageoire, et la sixième sur la racine des premiers rayons de la caudale ; la membrane de la dorsale est ornée de taches brunes, arrondies et entourées d un cercle jaune, légèrement verdâtre ; les mêmes dessins se retrouvent sur les nageoires caudale et anale, mais marqués plus faiblement; ventrales brunes avec les extrémités jaunes; les pectorales sont teintées de cette der- nière couleur, avec cinq ou six points bruns à leur articulation. Ecailles des flancs quadrilatères à bord postérieur arrondi; foyer soit reculé, circu- laire, soit antéro-médian, allongé; bord adhérent avec huit ou neuf festons marginaux; aire spinigère portant cinq ou six rangs de spinules au centre, celles du bord libre, au nombre de trente-six à trente-neuf, seules développées, les pointes en étaient émoussées, légèrement élargies, sur l’écaille que nous avons examinée; les dimensions étaient de 3mm, A de long sur 2mn,.8. Sur la ligne ventrale, une écaille est fort allongée mesurant 9mm,5 d’avant en arrière sur omm,8 de large; elle n’a que deux festons marginaux et ne présente aucune trace de spinules. Ecailles de la ligne latérale1 subtriangulaires, 1 PI. I ter , fîg. 3 et 3 a. 1 o ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IV' PARTIE. 74 ZOOLOGIE. canal infundibuliforme , terminé par une portion rétrécie, qui traverse toute l’aire spi- nigère; un grand feston marginal médian, deux à quatre plus petits de chaque côté; spinules peu nombreuses existant de chaque côté du canal: l’une de ces écailles mesure 3 millimètres de long sur 2mm,8 de large. Une pseudobranchie ; vessie natatoire simple, argentée, assez grande. Estomac en cul-de-sac; il contenait, dans l’exemplaire examiné, des rachis de petits poissons indé- terminables, quelques petits crabes, une holothurie dans le cloaque de laquelle se trouvait un Pinnothère, enfin divers fragments charnus paraissant provenir de pieds de Gasté- ropodes; appendices pyloriques au nombre de neuf, quatre à gauche, cinq à droite; intestin assez long, dirigé d’abord en arrière et parcourant toute la cavité abdominale, revenant un peu en avant pour se recourber de nouveau vers le tiers postérieur de la cavité, puis remontant pour décrire une dernière courbe de même longueur à peu près que la première. Foie médiocre, peu prolongé en arrière. Cet individu était pourvu de deux ovaires creux, allongés, symétriques; rien ne nous a paru indiquer la coexis- tence d’organes mâles. Longueur totale Hauteur Epaisseur . Longueur de la tête Longueur delà nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° 4g35 du Catalogue général de la collection du Muséum. 3 o 6 9 46 26 1 3 La division du genre Serran à laquelle appartient cette espèce ne comprend, comme on l a vu plus haut, que trois types. Le Serranus clathratus, Grcl.1, se distingue aisément de celui qui nous occupe ici par son profil allongé, plutôt un peu concave, ce qui fait paraître la tète plus fine et donne un aspect rappelant davantage celui des Serrans proprement dits; les dents sont encore plus faibles; les 111e et ive épines dorsales, à peu près égales, ont seulement environ la moitié de la hauteur du corps; il paraîtrait aussi y avoir un rayon de moins à la portion molle, mais cela, on l’a vu, n’a qu’une médiocre valeur; le système de coloration dans lequel les ponctuations font défaut peut aussi servir à caractériser cette espèce au premier coup d’œil. La formule des écailles 18/72/29 est encore à noter. 1 Girard, Expi. and Survey Pacific railroad. Fishes , M. Salniin (n° 7656, Gat. gén.), l’autre par M. Steindach- p. 34, pl. XII, fig. 5-8; 1 858. Le Muséum possède deux ner (n° 9861 , Cat. gén.). types provenant tous deux de Californie, envoyés, l’un par POISSONS. 75 Il est plus difficile d’établir une diagnose différentielle entre ce Serranus niacu- lato-fasciatus, Steind., et le Serranus nebulifer, Grd.1; si même on s’en rapportait à la comparaison faite avec un exemplaire envoyé comme type de ce dernier poisson par M. Salmin2, nous croirions volontiers à l’identité de ces deux espèces. Cependant la coloration, d’après les détails fournis par M. Girard et la figure donnée dans ce même travail, indiquent quelques différences; il est vrai que le dessin est si défectueux eu des points essentiels, comme le nombre des épines, qu’on ne peut l’accepter qu’avec doutes. Des études ultérieures sur les types authentiques sont donc nécessaires pour juger définitivement cette question. La longueur inusitée delà troisième épine dorsale donne à ces deux dernières espèces du groupe des Paralabrax une physionomie spéciale ; parmi les Serrans, le Serranus spini- ger, Gthr., présente seul quelque chose d’analogue, à cela près que l’élongation porte sur le second rayon; d’ailleurs, ce poisson, dont nous avons trouvé un exemplaire dans les collections du Muséum, offre tous les caractères des véritables Mérous. Deux des trois espèces de cette section avaient été soumises à l’examen de M. Ch. Girard et furent d’abord regardées par lui3 4 comme se rapportant au genre Labrax, mais plus tard'1 il reconnut que ces poissons avaient des rapports beaucoup plus in- times avec les Serrans. Toutefois, cet ichthyologiste crut devoir les séparer de ces derniers et en forma le genre Paralabrax , distingué des Serranus «par la forme du contour de la nageoire dorsale épineuse et le développement relatif des canines, qui sont assez petites pour avoir induit à penser que ces espèces appartenaient au genre Labrax t. Ces caractères sont loin d’être suffisants pour justifier une distinction de cette importance, et M. Steindachner paraît avoir mieux apprécié les rapports réels de 1 espèce quila eue sous les yeux en la faisant entrer dans le genre où ces animaux sont laissés aujourd'hui, méritant à peine d’être considérés comme y formant une section5. Ils offrent des rapports plus intimes avec les Serranus s. str. qu’avec les Epinephelus , non-seulement par leurs caractères extérieurs, mais encore par certains détails anato- miques tels que le petit nombre des appendices du pylore. L exemplaire appartenant à la Commission du Mexique et représenté sur la planche IV avait d’abord été indiqué sous le nom de Serranus acantophorus , Hoc.; en même temps 1 Girard, Expi. and Survey Pacific railroad. Fis lies , p. 33 , pl. XII, fig. î-A; 1 858. 2 IN“ 7655 du Catalogue général de la collection du Muséum. 3 Girard, Obs. coli. Fishes made on the Pacific coast of United States (Proceed. Acad. Nat. Sc . Philadelphia , i85A, p. 1 & a et 1 A3 ). 4 Girard , Contrib. Ichthyol. West, coast of the L. S. ( Proceed . Acad. Nat. Sc. Philadelphia , 1 856 , p. 1 3 1 ). — United States and Mexican Boundary Survey. Ichthyology of the Boundary, p. 33. — Dans la diagnose générique, l’auteur donne à tort le nombre vi pour formule des rayons branchiostéges ; cette erreur s’explique d’autant moins que dans la description des espèces on trouve le nombre réel vu. 6 Steindachner, Bemerkungen über Serranus nebulifer e( Serranus clathratus sp. Gird. ( Sitzungsb . Akad. Wissm Wien, t. LXXII; 1 8 7 5 . Ichth. Beitr. 111: p. 1, tir. à part). 1 0 . 76 ZOOLOGIE. l’espèce était décrite et figurée par iVL Steindachner sous le nom que nous lui con- servons ici1. Le Muséum en a reçu de M. Salmin un second, long de om,36o2. Tous les individus jusqu’ici connus proviennent du Pacifique et des côtes de la Ca- lifornie, région dans laquelle paraît se trouver cantonnée la division du genre Serran à laquelle ils appartiennent. 2. Serranus striatus. Séba, 1761; Rer. nat. Thés. etc. t. liï, p. 76, pl. XXVII, fig. 9. Cherna, Parra, 1787; Descript. cliff. piezas de hist. nat. etc. p. 5o, pl. XXIV, flg. 1. Anthias striatus, Bloch, 1797; Ichthyol. IXe part. p. 109 , pl. CCCXXIV. A. striatus, Bloch -Schneider, 1801; Sijsi. Ichthyol. p. 3o5. A. cherna, Bloch -Schneider, 1801; Syst. Ichthyol. p. 3 10. Sparus chrysomelanus , Lacépède, 1802 (an x); Hist. nat. des Poiss. t. IV, p, 53 et 160. Serranus striatus, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. II, p. 288. S. striatus, Guichenot, 1 8 5 3 ; Ramon de la Sagra, Hist. de l’île de Cuba, Poissons, p. 12. S. striatus, Poey, 1 8 5 6- 1 8 5 8 ; Mem. Hist. nat. delà isla de Cuba, t. II, p. 364. S. striatus, Günther, 1 S 5 9 ; Cal. Bril. Mus. Fishes, t. I, p. 110. Epinephelus striatus, Poey, 1868; Piep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. Il, p. 285. D. XI, x 7 ; A. III, 8. Ecailles : 2 0/9 5/5 o. Ce Serran, par la forme de son corps, sa dentition et son écaillure, peut être regardé comme constituant un type dans le groupe des Epinephelus. Hauteur très-peu supérieure au quart de la longueur totale et égale à deux fois et demie l’épaisseur. Tête occupant les trois dixièmes de la longueur du corps, profil en courbe régulière avec la ligne dorsale, qui est médiocrement élevée; museau faisant près du tiers de la longueur de la tête; mâchoire inférieure saillante; maxillaire attei- gnant la perpendiculaire abaissée du bord postérieur de l’orbite. Une paire de canines assez fortes à chaque mâchoire antérieurement, les supérieures plus écartées et les plus développées, les autres dents mobiles. Narines rapprochées entre elles et reculées, l’antérieure, très-petite, étant au delà du second tiers du museau, la postérieure, lar- gement ouverte, à mi-distance entre la première et le bord antérieur de l’orbite. Yeux plutôt rapprochés, l’espace interorbitaire étant compris environ six fois et demi dans la longueur de la tête, le diamètre de 1 orbite fait très-peu moins du quart de cette der- nière dimension. Préopercule rectangulaire, le bord postérieur seul denticulé très-fine- ment, sauf au voisinage de l’angle où les huit à dix dernières denticules deviennen! 1 Cette rectification , due à M. Bocourt, a été déjà indi- 3 N° 9062 du Catalogue général de la collection du quée, d’après une communication verbale, par M. Günther Muséum. (Zoological Report , 1870,9. 90). POISSONS. 77 un peu plus sensibles; épines opereulaires aplaties, la moyenne la plus saillante, lobe membraneux en pointe aiguë. Ecailles du museau excessivement fines, à peine dis- tinctes, comme de très-légères granulations. Ligne latérale parallèle à la courbure dorsale, prolongée sur la nageoire caudale; écailles petites, serrées, s’étendant assez loin sur les nageoires impaires. Epines de la dorsale fortes, les troisième et quatrième égales, les plus longues me- surant les quatre neuvièmes de la plus grande hauteur du corps, la première n’est pas moitié aussi développée; portion molle à bord libre très-légèrement convexe. Epines de banale moins hautes, mais plus robustes, surtout la seconde, que les épines dorsales; portion molle à bord libre à peu près demi-circulaire. Caudale convexe. Pectorales arrondies, atteignant presque l’origine de banale. Ventrales un peu plus courtes, dépas- sant légèrement l’anus. Le système de coloration1, tout à fait caractéristique, a fort bien été indiqué par Cuvier et Valenciennes: la disposition des bandes en fera cheval partant de la région oculo-malaire et passant au-devant de la nageoire dorsale, les bandes transversales pla- cées sur le reste du corps, la tache noire du pédoncule caudal et les points de même couleur placés autour de l’œil ne permettent pas de confondre cette espèce avec au- cune autre. D’après des notes prises sur l’individu que nous décrivons ici, la teinte générale à l’état frais est mordorée, les bandes terre de Sienne, ainsi que les nageoires, sauf les pectorales dont la couleur tire sur le jaune, la tache caudale et les points pé- riorbitaires sont d’un noir profond; iris doré; la peau empiète un peu sur le globe oculaire en haut et en bas2. Les écailles sont petites. Celles du corps, en quadrilatère allongé d’avant en arrière, mesurant 2mm,q sur 1 mm,5 ; le foyer peu développé, dans celles que nous avons examinées, est vers la réunion des deux tiers antérieurs au tiers postérieur; quatre à six sillons en partent et gagnent le bord adhérent entre les festons marginaux; les spinules de l’aire postérieure sont généralement intactes; le nombre des rangées centripètes est de dix sur une écaille prise à l’individu rapporté par la Commission scientifique, mais sur un exemplaire de l’ancienne collection venant d’Haïti3, on en compte trente-trois. Les écailles de la ligne latérale sont profondément enfoncées dans le tégument de forme 1 Voir plus haut p. 6a. 2 Les teintes, suivant la remarque de Cuvier et Va- lenciennes, paraissent sujettes à certaines variations, et les recherches modernes tendent à généraliser le fait de plus en plus dans la classe des Poissons. En ce qui con- cerne le Serranus striatus, B!., nous avons pu consulter les dessins de l’atlas manuscrit Cuvier et Valenciennes, con- servé à la bibliothèque du Muséum. L’un colorié (Coll. C. V.; carton II, B, 26) doit avoir été envoyé par M. Ricord; les teintes sont à peu près celles que nous indiquons, mais en général tirant plus sur le vert; le ventre est un peu plus clair, marqué de taches blanches. Le second (ici. ibid. B, 28) est un croquis à la mine de plomb et porte en note manuscrite : «Fond du dos et des lianes verd, du ventre violet, les taches brunes plus noires sur le dos, plus rouges sur les côtés; d ces indications peuvent porter à penser que ce dessin a été fait d’après la figure peinte par MM. de Sessé et Mocigno , indiquée dans Y Histoire des Poissons. 3 N°7i5y du Catalogue général de la collection du Muséum. ZOOLOGIE. triangulaire, à base arrondie, et n’offrent pas de spinules;un grand feston occupe pres- que tout le bord postérieur; de chaque côté s’en voient, trois ou quatre petits; la lon- gueur est d’environ 3 millimètres, la plus grande largeur, de imm,35. Il est facile da constater sur cette espèce que les écailles canaliculées de la ligne latérale ne sont pas disposées en série continue, souvent deux d’entre elles sont séparées par deux ou trois écailles non perforées, semblables à celles du reste du corps. Longueur totale i98m“' Hauteur 53 Epaisseur 22 Longueur de la tête 60 Longueur de la nageoire caudale 36 Longueur du museau 19 Diamètre de l’œil 1 h Espace interorbitaire 9 N° 6209 du Catalogue général de la collection du Muséum. Ce Serran est l’un des plus nettement caractérisés dans ce genre difficile et les îch- thyologistes sont, depuis les travaux de Cuvier et Valenciennes, parfaitement, fixés pour la détermination de cette espèce. Cependant, la synonymie telle qu elle est généra- lement donnée n’est peut-être pas à l’abri de toute critique. Les auteurs de l’histoire naturelle des Poissons ont fait un historique très-complet de ce Percoïde que Séba avait représenté avec une grande exactitude; cette figure, dont Linné ne fait pas mention malheureusement, est même encore la meilleure que l’on possède; elle donne une idée fort exacte de l’aspect général et de la distribu- tion des couleurs; la planche de Parra lui est fort inférieure à tous égards. Avant cette époque, le P. Plumier en avait fait un dessin de grandeur naturelle, dessin reproduit d’une part dans la copie des travaux de ce naturaliste tombée entre les mains de Bloch, et d’autre part sur un vélin d’Aubriet faisant partie de la collection du Muséum 1 * ; sur la première reproduction I icbthyologiste de Berlin a établi ÏAnthias striatus, la seconde a été pour Lacépède le type de son Sparus chryso melanus1 . 11 est possible que des notes aient été prises par le P. Plumier afin de compléter son croquis pour la couleur et cer- tains détails tels que les dentelures du préopercule, car l’original, que nous avons pu examiner dans la bibliothèque du Muséum'3, est un simple trait, fort soigné d ailleurs, 1 Poissons , t. I, vélin n° i3. Ce dessin n’est pas signé , c’est sur l’autorité de Cuvier et Valenciennes, dans l’album desquels s’en trouve un calque, que nous le rapportons à Aubriet. ! Cette épithète est empruntée à Plumier lui-même; son dessin porte de sa propre main la suscriplion : cltryso- melanus piscis; il est regrettable , à ce pointde vue, que les lois de la nomenclature ne permettent pas de conserver le nom donné par Lacépède. C’est à tort que dans le Cata- logue du Musée Britannique se trouve indiquée l’épithète : clirysomelanurus. 3 Collection Plumier, Poissons et coquilles , dessin n° qb. POISSONS. 79 sur lequel ou voit le préopercule arrondi el où l’épine operculaire n est pas indiquée. Si Aubriet a eu connaissance de ces notes, il ne s’en est servi que pour la coloration, assez semblable sur le vélin à celle donnée à la planche CC0XX1V de Bloch, mais il a recopié simplement le trait, l’altérant à la vérité en des points essentiels, tels que le nombre des épines; cependant, il est injuste de l’accuser d’avoir et oublié les dentelures du préopercule et les épines de l’opercule v, puisque ces détails manquent sur le des- sin original et sont au reste fort inexactement représentés sur la planche de Bloch. Le dessin du P. Plumier montre à la dorsale x épines et îù rayons, à l’anale ni, 10; le nombre des rayons ne peut toutefois être pris qu’à un ou deux près; ces formules se rapprochent de celles données par Bloch. Lacépède, au contraire, donne les chiffres D. ix, i3; A. n, il, qui sont plutôt ceux du vélin d Aubriet, où nous avons trouvé J), x, 12 ou i3; A. n, 10; une figure du Spare chrysomélane, reproduite dans une petite édition des œuvres de Buffon1 mais qu’on ne trouve pas dans l’édition primitive de 1802, paraît empruntée à ce vélin autant qu’on peut en juger en tenant compte de la réduction. Aucun des nombres donnés par ces auteurs pour les épines et les rayons des nageoires ne correspond donc exactement à ceux du Serranus striatus, Bl. , tel qu’il est déterminé depuis Cuvier et Valenciennes; la disposition des bandes est aussi différente, elles sont en effet plus nombreuses et celles de la partie antérieure, si nettement longi- tudinales en avant et bien indiquées sur les figures de Séba et de Parra, sont transver- sales comme celles de la partie postérieure. La tache noire du pédoncule caudal , assez caractéristique il est vrai, est en somme le seul point sur lequel on puisse s’appuyer pour établir une assimilation entre les poissons décrits par ces divers naturalistes, et, bien que l’usage doive faire rapporter à Bloch l'épithète spécifique, sa description et sa figure pourraient être regardées comme insuffisantes, si Cuvier et Valenciennes, en donnant les premiers une diagnose véritablement scientifique, n’avaient cité cet auteur2; depuis lors, aucun doute n’a pu se produire sur l’identification de ce Serran. Mais les auteurs de [ Histoire des Poissons ont à tort admis comme synonyme de cet Anthias striatus de Bloch le Lutjanus striatus de Lacépéde3. Il ressort, en effet, suffisam- ment des détails donnés parce dernier'1 qu’il ne connaît de ce Lutjan que la diagnose delà Perca striata de Linné5, reproduite simplement par Daubenton et Haüy6, puis par 1 OEuvres de Buffon, Lecointe, édit. 1 83a. pi. LXXXV, lig. 3. 2 Dans la première édition du règne animal où le genre Serranus est établi, Cuvier cite (t. II, p. 278, note) deux autres Serranus striatus : l’un , Holocenlrus striatus, Bl. = Centropristis hepatus, Lin.; l’antre, Epinephelus striatus, Bl., espèce douteuse. Le véritable Serranus striatus, BL, figuré par Séba, était alors pour lui un Bodianus (p. 276, note 2 ).’ 3 Cuv. et Val. 1828. Hist. nat. des Poiss. t. II, p. 9.89. — Le renvoi à la page 2 34 de l’ouvrage de Lacépède donné par ces auteurs parait être une faute d’impression ; cependant, il est reproduit par Guiclienot et M. Günther, qui admettent tous deux cette synonymie. 1 Lacépède, Hist. nat. des Poiss. t. IV; ]>. 176. n° 5 , 1 98 , note 5 , et 2 o4. 5 Linné, Systema natura1 , édit. XII, p. 487.— Edit. Gmelin (citée spécialement par Lacépède), p. i3i9- 0 Daubenton etHaüv. Encyclopedietnéthodique. Poissons . p. 38o. 80 ZOOLOGIE. Bonnaterre1; ce sont les seuls auteurs qu’il cite, sans mentionner les planches de Bloch, auxquelles cependant il renvoie fréquemment dans ce quatrième volume. L Anthias striatus de Bloch n’est d’ailleurs pas pour ce dernier la Perça striata de Linné, puisque dans son système il fait de celle-ci un Grammistes 2 . En résumé, les figures de Séba et de Parra avec la description de Cuvier et Valen- ciennes sont les seuls documents authentiques pour rétablissement de l’espèce. On peut, d’après l’autorité de ces derniers auteurs, en rapprocher le dessin du P. Plumier et, par conséquent, les deux espèces fondées sur ce document par Bloch et Lacépède; le reste de la synonymie adoptée généralement doit être écarté. Le Serranus striatus, Bl. , est propre aux côtes orientales de l’Amérique et ne s’étend pas au delà des tropiques; les individus que renferme la collection du Muséum pro- viennent tous delà merdes Antilles: Cuba (Bamon de la Sagra), Saint-Domingue (Bi- cord), la Martinique (Plée). L’exemplaire décrit plus haut et rapporté par la Commis- sion scientifique du Mexique avait été pris à la Jamaïque ; il est plutôt de petite taille: un individu envoyé par M. Bicord mesure près du double, om,35 3, et ces animaux peuvent devenir beaucoup plus grands puisque Cuvier et Valenciennes, ainsi que M. Günther, en citent qui atteignent près de un mètre. 3. Serranus Court adei. (PI. Il, fig. 3 et 3 a.) ? S. analogus, Giti, 1 863 ; Proceed Acad. nal. Sc. Philadelphia, p. i 63. Serranus Courtadei, Bocourt, 1 8 6 8 ; Ann. Sc. nal. 5e série, I. X, p. 222. ? S. analogus, Günther, 1868-1869; Trans. zool. Soc. London, t. VI, pars vu, p. A 1 o. ? S. analogus , Steimlachner, 1870; Sitzungsb. Akad. II'ïss. Wien, t.LXXII ( Ichth . Beitr. I\ ; p. 5, tir. à part). D. X, 17; A. III. 8. Ecailles, 25/80/A9. Cette belle espèce a le corps médiocrement trapu, la longueur totale étant de très- peu inférieure au quadruple de la plus grande hauteur, laquelle est double de l’épais- seur. La longueur de la tête est contenue environ trois fois et demie dans celle du corps; chanfrein régulièrement et peu convexe; museau obtus, compris un peu plus de trois fois dans la longueur de la tête. Le maxillaire dépasse le centre de l’orbite , mâchoire inférieure proéminente ; une paire de dents canines en haut comme en bas, les supé- rieures plus écartées; dents palatines plurisériées. Narines élevées, rapprochées de l’œil, la postérieure presque au niveau de la perpendiculaire tangente au bord antérieur de 1 Bonnaterre, Tableau encyclopédique et méthodique des 3 1S e 7169 du Catalogue généra) de la collection du trois règnes de la nature. I chthyologie , p. 1 3 A . Muséum. Bloch-Schneider, Syst. Ichthyol. p. 182, 3. POISSONS. 81 l’orbite, toutes deux grandes, l’ante'rieure entourée d’un repli membraneux développé. OEil rapproché du chanfrein occupant le cinquième de la longueur de la tête; espace in- terorbitaire n’étant que le sixième de celle-ci. Préopercule arrondi, fortement denticule à son bord postérieur où 1 on compte trente-six à trente-huit dents, dont les quatre ou cinq voisines de l’angle sont plus fortes, mais peu saillantes; pas d’échancrure notable (ceci ne s’applique qu’à l’exemplaire décrit ici, l’autre, un peu plus grand en présente une assez nette surtout adroite); bord inférieur lisse aussi bien que l’interopercule et le sous-opercule; dent operculaire médiane plus saillante et un peu plus rapprochée de l’inférieure que de la supérieure ; lobe membraneux aigu. Toutes ces pièces, la tête, le museau, le maxillaire, couverts d’écailles. Ligne latérale un peu relevée vers son quart antérieur, à peu près parallèle au con- tour du dos dans le reste de son étendue, située vers le quart supérieur de la hau- teur au niveau de l’anus. Celui-ci très- rapproché du milieu de la longueur totale, cependant plutôt un peu au delà de ce point. Ecailles petites, régulièrement disposées, s’étendant fort loin sur toutes les nageoires, sauf la face interne des ventrales. (Dans la figure 3 de la planche II, le dessinateur n’a pas fait remonter assez haut cette écail- lure entre les épines de la dorsale.) Longueur de la dorsale un peu inférieure à la moitié de la longueur totale (o,ù6)‘ et partagée presque également en portion dure et portion molle, bien qu’il y ait une différence en faveur de celle-là; première épine environ moitié moins longue que la troisième, qui est la plus développée avec la quatrième, chacune d’elles étant à peu près égale au tiers de la plus grande hauteur; toutes les épines postérieures sont d’ailleurs presque de niveau, la troisième mesurant a 3 et la dernière ai milimètres; portion molle arrondie en arrière; son plus haut rayon atteint environ les deux cinquièmes de la plus grande hauteur. Anale arrondie, longueur de la base et hauteur égales et très-peu supérieures au septième de la longueur totale. Caudale à bord postérieur convexe (ies angles sont même moins saillants que ne l’indique la figure). Pectorales arrondies, teignant pas Fanus. Ventrales moins prolongées encore que les précédentes. La coloration générale du corps est d’un jaune brunâtre; des taches arrondies s y trouvent répandues; celles des parties supérieures sont colorées en brun violacé, celles des parties inférieures en roussâlre; d n’en existe pas sur la poitrine ni sur la mâchoire inférieure; quatre bandes verticales brunes descendent de chaque côté du corps, la première prend naissance au-dessous des troisième, quatrième et cinquième épines de la dorsale, la seconde au-dessous des trois dernières, la troisième sous le premier tiers de la portion molle, enfin la quatrième sous les derniers rayons de celle-ci. Les nageoires ont leurs bords libres colorés en brun foncé et sont couvertes de taches arrondies sem- blables à celles du corps. 1 Les chiffres ainsi placés entre parenthèses indiquent en fractions décimales le rapport des dimensions. ZOOLOGIE DE MEXIQUE. IVe PARTIE. 1 1 82 ZOOLOGIE. r Ecailles des flancs en quadrilatère allongé1, l’une d’elles mesure 5mm,i5 d’avant en arrière et 3 millimètres de largeur; sur cette espèce en particulier on observe facile- ment la différence de forme du foyer signalée dans nos considérations générales sur le genre; tantôt il est allongé comme le montre l’écaille figurée ici, d’autres fois il est arrondi et dans ce cas porté très en arrière contre Faire à spinules; on trouve habi- tuellement six festons au bord antérieur; les épines du bord libre varient en nombre de neuf à vingt-sept, il peut y en avoir jusqu’à dix sur une rangée médiane centripète; elles sont remplacées par des vermiculations irrégulières sur les écailles ventrales, qui souvent se présentent comme de simples écailles cycloïdes, ovales, avec un foyer excen- trique et nulle trace de festons ou de sillons centripètes. Ecailles de la ligne latérale en triangle très-allongé, l’une d’elles mesure àmm,o5 de long sur inm,y5 de plus grande largeur vers le bord adhérent, qui porte quatre festons, dont un plus développé répondant à l’orifice du canal; l’ouverture interne est à peu près au milieu delà lon- gueur de l’écaille; à partir de ce point, le calibre du canal, qui était large, se rétrécit et reste le même jusqu’à l’orifice postérieur. Longueur totale 2/i3mm Hauteur 65 Epaisseur 33 Longueur de la tête 71 Longueur de la nageoire caudale /11 Longueur du museau 22 Diamètre de l’œil \ k Espace interorbitaire 1 2 N° 5a 10 du Catalogue général de ta collection du Muséum. Cette espèce pourrait à elle seule démontrer combien est insuffisant ou , pour mieux dire, artificiel l’arrangement des Epinepheli basé sur la coloration; ici les bandes et les taches peuvent être presque de même valeur et, pour peu que les premières s’atténuent, on rangerait plus volontiers ce Serran dans les espèces du groupe g qu’avec celles du groupe c , oii nous le plaçons. Cependant, à en juger par les individus examinés, c’est des Serranus Crapao, G. V.,et Serranus salmonoïdes , Lacép., que l’animal dont il est ici question se rapproche le plus. M. Steindacbner, dans un récent travail, regarde cette espèce comme identique au Serranus analogus de M. Gill. En s’en rapportant à la description donnée par ce dernier auteur et reproduite presque intégralement par M. Günther, il y a en effet de grands rapports dans les proportions générales, la coloration et surtout les formules des na- geoires; les épines, au nombre de dix à la dorsale, donnent un caractère de ressem- 1 l'I. Il, fig. 3 « POISSONS. 83 blance d’autant plus curieux qu il est exceptionnel dans le groupe : on pourrait même penser que c’est un fait anormal, s’il ne se trouvait à la fois sur les deux exemplaires du Muséum et sur les individus étudiés par MM. Gill, Günther, Steindachner. Mais à côté de ces analogies se trouve dans la formule des écailles une différence assez mar- quée, la ligne latérale se composant chez le Serranus analogus de qb (Gill) à 100 (Gün- ther) écailles, tandis que nous n’en trouvons que 80, et M. Gill indiquant i h rangées longitudinales au-dessus de la ligne latérale au lieu de 2 5. Faut-il voir là le résultat fie méthodes différentes dans la manière de prendre ces formules? c’est ce qu’il est diffi- cile de décider, la comparaison des types authentiques peut encore seule ici juger la question. Cette espèce a été dédiée à M. Courtade, vice-consul de France à la Union ; deux fort beaux exemplaires, provenant de cette localité, ont été recueillis par la Commission scientifique du Mexique et donnés au Muséum. Quelques différences dans la grandeur de l’œil, dans les dimensions et l’intensité de coloration des taches se remarquent entre ces deux individus, très-semblables comme taille (le second mesure 28/1 millimètres); ces faits ont trop peu d importance pour qu’on puisse voir là autre chose que des parti- cul a ri tés 1 n di vi du el les . à. Serranus maculatus. Pira pixanga , Margrafï, 16/18; Hist. nat. Brasilia;, p. 1 5 2 (espèce reproduite par Johnston, 1657, tfe pisci- bus , p. 126, pl. XXXIT, fig. 12, et par Willughby, 1686, Historia piscium,]). 32i, pi. X, 7, fig. 1). Cabrilla, Parra, 1787; Descripcion de Hist. nat. etc. p. 98, pi. XXXVI, fig. 1. Holocentrus punctatus , Bloch, 1797; Ichthyol. VIIe part. p. 69, pl. CCXLI. Perca maculata, Bloch, 1797; Ichthyol. IXe part. p. 81, pl. CGCXI1I. Holocentrus punctatus, Bloch-Schneider, 1801 ; Syst. Ichthyol. p. 3 1 5 . Lutjanus lunulatus (species dubia b), Bloch-Schneider, 1801 ; Syst. Ichthyol. p. 829. Cichla guttata, var. maculata, Bloch-Schneider, 1801; Syst. Ichthyol. p. 389. Sparus Atlanticus, Lacépède, 1802 (an x); Hist. nat. des Poiss. t. IV, p. 02 et 1 5 8 , pl. V, fig. 1. Serranus catus, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. II, p. 373. ? S. arara, Cuvier et Valenciennes , 1828; Hist. nat. des Poiss. t. II, p. 377. S. lunulatus, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. H, p. 879. S. pixanga, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. Il, p. 383. ? S. arara, Desmarest, 1880; Dict. class. Index, p. 125, pl. XCI. S. catus, Guichenot, 1 8 5 3 . Ramon de la Sagra, Hist. de File de Cuba , Poissons, p. i3. S. lunulatus, Guichenot, 1 8 5 3 . Ramon de la Sagra, Hist. de File de Cuba, Poissons, p. i5. ? S. bonaci, Poev, 1808; Mem. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 129. S. lunulatus, Poey, 1 8 5 8 ; Mem. Hist. nat. delà isla de Cuba, t. II, p. 387 et /118. S. maculatus, Günther, 1889; Cat. Brit. Mus. Fishes , t. I, p. i3o. S. lunulatus, Steindachner, 1866; Zool. Bot. Gesells. Wien, l. XVI, p. 775, pl. XIV, fig. 1. Epinephelus lunulatus, Poey, 1868; Ilep. Fis. nat de la isla de Cuba, t. II, p. 286. D. XI, 16; A. III, 8. Écailles : 2 1 /8 3/5 1 . 1 1 . ZOOLOGIE. 84 Longueur quadruple de la plus grande hauteur qui est elle-même double de l'épais- seur. Tête occupant environ le tiers de la longueur, museau court, maxillaire prolongé jusqu’au niveau à peu près du bord orbitaire postérieur. Dents canines supérieures les plus fortes, on en trouve deux paires sur 1 échantillon observé, les autres dents un peu plus développées qu elles ne le sont habituellement chez les Serrans; les médianes postérieures, en haut comme en bas, mobiles. Narines rapprochées, la première à la réunion des deux tiers antérieurs du museau au tiers postérieur, la seconde, la plus développée, à mi-distance entre la précédente et le bord de l’orbite. OEil grand, tan- gent au chanfrein, son diamètre fait les deux neuvièmes de la longueur de la tête, l’espace interorbitaire n’a pas moitié de cette dimension. Préopercule rectangulaire, bord postérieur légèrement échancré un peu au-dessus de l’angle, denticulé, les cinq ou six denticules inférieures un peu plus fortes, bord inférieur lisse. Operculaire à pointe médiane la plus saillante, aplatie, un peu moins éloignée de la supérieure que de l’inférieure. Sous-opercule et interopercule lisses. Toute la région malaire, le mu- seau, sauf les maxillaires, couverts d’écai 1 les. Ligne latérale peu visible, offrant une courbure, qui la rapproche un peu du dos vers la fin de son tiers antérieur. Anus très-peu au delà du milieu de la longueur totale. Epines de la dorsale robustes, allongées, la troisième, la plus développée, mesurant presque moitié de la hauteur totale, la première n’ayant que le cinquième de cette même dimension , la onzième égale aux deux tiers de la plus haute épine; membrane couverte d écailles dans sa partie inférieure; des lobes membraneux llottent à l’extrémité des épines, au moins des plus hautes; portion molle arrondie, ayant comme plus grande hauteur la dimension de la troisième épine. Anale également convexe, la se- conde épine, la plus robuste, mesure le tiers de la plus grande hauteur; elle est égale à la troisième et plus du double de la première. Caudale très-légèrement convexe, presque carrément coupée. Pectorales arrondies, atteignant à peu près l’anus; ventrales s’arrêtant avant ce point. D’après des notes prises sur le frais, la couleur générale de ce poisson est jaunâtre avec les parties inférieures blanches; le corps est couvert de taches régulièrement dis- posées en quinconce, petites, arrondies, rouges, celles de la région ventrale d’une teinte plus vive: pectorales rouges, les autres nageoires brunes, bordées de sombre. Après le séjour dans l’alcool, la disposition des teintes est à peu près conservée; cepen- dant, les nageoires impaires montrent au bord des portions molles un lin liséré blanc ot les taches paraissent ocellées, ce qui n’est pas mentionné dans la description. Ecailles des flancs en quadrilatère allongé, l'une d’elles mesurant 3mra, 6 de long sur 2mm,5 de large; foyer reculé à l’origine du tiers postérieur, quatre festons margi- naux, sillons rayonnants prolongés jusqu’au foyer, aire spinigère triangulaire, vingt-six spinules au bord libre; une dizaine sur une rangée centripète à la partie médiane, la POISSONS. 85 spinale externe seule bien développée. Sur la ligne ventrale les écailles sont petites, cycloïdes, l aire spinigère représentée simplement par des crêtes concentriques inter- rompues, donnant naissance à une sorte de vermiculation irrégulière. Ecailles de la ligne latérale en triangle à base adhérente fortement convexe, longueur 3mi",6, largeur imm, 7 , canal simple à trois ouvertures, en avant de I antérieure un énorme feston médian, deux plus petits au-dessus, quatre en dessous; il n’existe pas trace de spi- nales. Longueur totale 287 umi Hauteur 5 9 Epaisseur 28 Longueur de la tête 76 Longueur de la nageoire caudale . 4o Longueur du museau 21 Diamètre de l’œil . . 16 Espace interorbitaire 9 IN0 5a 08 du Catalogue général île la collection du Muséum. La disposition , la forme et la petitesse des taches, la coloration du bord des na- geoires sont des caractères suffisants pour distinguer cette espèce des autres Serrans du même groupe, c’est-à-dire se rapprochant plus ou moins du système de coloration du Serranus hexagonatus , Forst. Il est peut-être plus difficile de ne pas le confondre avec quelques espèces du groupe précédent, par exemple le Serranus arara, Parra, assimi- lation admise par NI. Poev et que, sur l’autorité de cet auteur, nous avons cru devoir au moins signaler; cependant, en s’en remettant aux exemplaires types du Muséum, qui ont servi aux descriptions de Cuvier et Valenciennes, 011 trouve peut-être un caractère différentiel suffisant dans la formule des écailles qui, pour un individu de cette dernière espèce envoyé de Cuba par Desmarest1, donne 16/101/A6 au lieu de 2 1/8 3/5 1 , ch i lires donnés dans la description ci-dessus. La synonymie du Serranus maculatus , HL, est d’ailleurs assez difficile à établir et il règne sur ce point une certaine confusion résultant peut-être de ce que ce poisson, sui- vant l’âge ou la localité, présente des différences de couleurs assez notables pour avoir trompé les observateurs. Sans avoir égard à la figure et à la description de Margraff, trop imparfaites pour (pion puisse être absolument certain de l’espèce qu’il a observée, il est incontestable que Parra a clairement fait connaître ce Serran qu’il nomme Ca- bnlla. A la rigueur, le nom d ' Holocentrus punctatus mériterait la préférence puisqu il a I an- tériorité sur celui de Perca maculata , sinon comme année, au moins comme volume, et ]N° 885 du Catalogue général delà collection du Muséum. 86 ZOOLOGIE. que Bloch, à propos de celte espèce, renvoie dans la synonymie au Pira Pixanga de Margraff, mais Cuvier et Valenciennes, ainsi que M. Günther dans deux grands ouvrages classiques, ayant cité ou adopté la seconde dénomination, il est plus simple de la con- server, puisqu’elle est du même auteur, pour ne pas embrouiller la nomenclature par un nouveau changement. Bloch, dans sa grande ichthyologie, a décrit en ellet ce poisson sous deux noms dif- férents, sous celui de Perca maculata , d’après un dessin du P. Plumier, dessin dont Lacépède de son coté faisait le Sparus atlanticus, et sous celui d 'Holocentrus punc- tatus d'après un dessin du prince Maurice, le même sans doute publié par Margraff. Dans l’édition posthume donnée par Schneider, ces deux espèces sont conservées; toute- fois le Perca maculata devient le Cichla guttata, var. maculata, et la figure du Cabrilla de Parra est citée sous le nom de Lutjanus lunulatus , species dubia b. On peut dire que c est la première désignation scientifique donnée à l’espèce nettement distinguée par l’ichthyo- logiste espagnol, et c’est sans doute ce qui a engagé M. Poey à reprendre cette épithète dans ses derniers travaux, opinion qui est partagée par M. Steindachner, auquel nous devons une description et une figure parfaites de cette espèce. Mais en admettant, ce qui paraît hors de doute, 1 identité des Perca maculata, B1 . , et Holocentrus punctatus , BL, avec le Cabrilla de Parra, les premiers étant établis sur un dessin qui peut faire autorité, il est certain qu’un de ces noms doit être pris de préférence. Ajoutons que, dans l’ichthy ologie de Bloch-Schneider, l’épithète n’est donnée que sous toute réserve, dans les espèces douteuses, et de plus qu’à la même page est décrit un autre Lutjanus lunulatus, d’après Mungo Park', poisson qui certainement est bien un Lutjan tel que nous l’entendons aujourd’hui. Quant au nom de Serranus catus, donné par Cuvier et Valenciennes, il n’est pas admissible, ces auteurs renvoyant dans la synonymie à la planche et à la description de Bloch. L Atlas manuscrit de Cuvier et Valenciennes renferme un certain nombre de dessins et de croquis coloriés se rapportant à cette espèce, la disposition générale des teintes paraît assez constante. Parmi les figures, empruntées à différents ouvrages et placées dans cet atlas, se trouve celle de la Persèque ponctuée de Bonnaterre1 2, qui présente en effet quelque ressemblance avec l’espèce décrite ici; cependant, les détails donnés dans le texte sur le nombre des épines dorsales, qui seraient de ix, et la ligne qui passe au-dessous des yeux porteraient plutôt à penser qu’il s agit du Serranus tæniops, C. V.; toutefois cette Perche ponctuée étant indiquée comme habitant à la fois l’Amérique et le Sénégal, d est assez difficile de savoir exactement de quelle espèce il est question. 1 Mungo Park , Description of e.ighl uew FislicsJ iom Su- 2 Bonnaterre, Tableau encyclopédique cl méthodique des matra glruns. Liun. Soc. London , t. III, p. 25.pl. VI). Ce trois régnes de la nature. Ichthyologie, p. i3o, pl. LV, poisson est cité sous le nom de Mesoprion lunulatus par Cu- tig. 21 4. vier et Valenciennes, hc. cit. t. Il, pl. liqq. POISSONS. 87 Tous les individus du Serranus maculatus, Bl., appartenant aux collections du Muséum viennent des Antilles; l'individu de la Commission scientifique du Mexique, lequel nous a servi de type, a été rapporté de la Jamaïque par M. Bocourt. 5. Serranus capreolus. (PJ. III, fig. i, i a, i 4, i c; PI. I ter, fig. 5.) ? Trachinus Adscensionis , Osbeck, i 767. ? T. Ascensionis, Bonnaterre, 1788; Ichthyologie, p. 46. ? T. Osbeck, Lacépède, 1800 (an vm); Hist. nat. des Poiss. t. II, p. 353 et 364. Serranus hexagonatus ( Trachinus Ascensionis, Osbeck), Cuvier et Valenciennes, i83o; llisl. nul. des Poiss. t. VI, p. 5 17 (non : t. II, p. 376). ? S. impetiginosus, Robert H. Scbomburgk, 1847; Hist. Barbadoes, p. 665. S. capreolus, Poey, 1 8 5 6-58 ; Ment. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. i45 et 364. ? S. impetiginosus , Günther, 1 8 5 9 ; Cal. Brit. Mus. Fishes, t. I, p. i4a. S. varius, Bocourt, 1868; Ann. Sc. nat. 5° se'rie, t. X, p. 222. Epinepheïus impetiginosus, Poey, 1868; Bip. Fis. nat. de la isla de Cuba , p. 286. D. XI, 16; A. III, 8. Écailles : 1 8/99/45. La hauteur de ce poisson fait les deux septièmes de la longueur totale et est double de l’épaisseur. La tête occupe très-peu moins du tiers de la longueur; museau obtus égal au tiers de la portion céphalique; maxillaire terminé au niveau du bord posté- rieur de la pupille. Dents sur le type précédemment décrit des Mérous, canines assez peu développées, au moins sur cet individu qui est de taille médiocre. Narines reculées, ! antérieure garnie d’un repli circulaire membraneux et située à la réunion des deux tiers antérieurs au tiers postérieur du museau, la seconde à mi-distance entre celle-là et l’orbite. OEil faisant le cinquième de la longueur de la tête, espace interorbitaire* n’ayant guère que le septième de cette même dimension. Préopercule arrondi, non visiblement échancré au-dessus de l’angle, bord montant finement denticule sur toute sa longueur, les dentelures, au nombre d’environ trente-huit à quarante, n augmen- tant que légèrement de dimension de haut en bas; operculaire à trois épines aplaties, équidistantes, la médiane la plus développée, la supérieure peu visible, sous-opercu- laire et interoperculaire lisses; lobe membraneux allongé, relevé. Toute la tête, sauf les mâchoires, couverte d écailles très-fines en avant. Ligne latérale parallèle au contour du dos. Anus au milieu de la longueur du corps et à une petite distance de l’anale. Ecailles plutôt petites, régulièrement disposées sauf les écailles canaliculées de la ligne latérale qui, en avant surtout, sont parfois espa- cées et ne se rencontrent que tous les deux ou trois rangs. PI. III , fig. 1 c. ZOOLOGIE. Nageoire dorsale occupant une longueur un peu plus grande que les quatre neu- vièmes de la longueur totale, la portion dure fait les cinq neuvièmes de la nageoire ; sa troisième épine, la plus développée, équivaut aux trois septièmes de la plus grande hauteur; la première est loin d’être moitié aussi grande, mais la onzième n’est pas beaucoup plus petite; elle a, en effet, comme hauteur absolue 1 q millimètres et la troi- sième 21 millimètres; les épines antérieures portent de pet 1 1 s lambeaux membraneux; portion molle peu élevée, quoique mesurant dans ce sens un peu plus de moitié de la plus grande hauteur, arrondie en arrière. Anale ayant à peine à sa base le huitième de la longueur totale, sa portion molle mesure en hauteur cette même dimension; première épine moins de moitié de la seconde, celle-ci atteignant les quatre onzièmes de la plus grande hauteur, égale à la troisième, mais plus robuste. Caudale à bord postérieur franchement convexe. Pectorales arrondies, atteignant aussi bien que les ventrales le niveau de l’anus. Couleur générale d’un jaune brunâtre tirant au rouge vers le dos; deux sortes de taches, les unes blanches assez grandes, irrégulières, peu nombreuses, les autres plus petites sur le dos que sur la partie ventrale, mais susceptibles de s’élargir au point de donner, surtout en dessous, un dessin hexagonal par la diminution des espaces clairs; ces taches sont d un brun violacé à la partie supérieure, roussâtres sur le ventre; il en existe également sur la tète, la mâchoire inférieure, les rayons branchiostéges; on observe trois taches vertébrales noires placées, les deux premières vers les extré- mités de la dorsale épineuse, la troisième sur le pédoncule caudal. Ecailles des flancs1 en quadrilatère allongé, une d’elles mesure 3 millimètres de long sur imm,q de large; on compte quatre à cinq festons marginaux au bord antérieur, et dix-huit à vingt spinules au bord opposé; les écailles de ce Serran ayant été prises comme type pour indiquer les variations de forme du foyer, de l’aire spinigère et des sillons centripètes, il suffit ici de renvoyer à ce qui en a été dit plus haut2. Une écaille ven- trale est allongée, cycloïde, les spinules n’étant marquées que par de simples gra- nulations, deux lobes marginaux; elle mesure 2mm, 5 de long sur imm,i de large. Ecaille de la ligne latérale3 triangulaire à base légèrement convexe, canal simple à triple ouverture, un grand feston marginal, en face de l orifice antérieur, un plus petit feston en dessus, deux en dessous; elle mesure 3mm, 2 de long sur 1 mm,â de plus grande largeur. Dans l’épaisseur du tégument qui enveloppe ces écailles canaliculées et en dehors de celles-ci, c’est-à-dire placées plus superficiellement, on trouve de pe- tites écailles cycloïdes en ovale plus ou moins allongé, mesurant, les moins dévelop- pées, omm,55 de long sur omm,33 de large, une autre omm,62 sur omm,sr]: ce sont de simples disques couverts de cotes concentriques sans trace d’aire spinigère ni de fes- tons marginaux. 1 PL III. fig. 1 a et 1 i. — 2 Voy. page — ! PI. 1 1er, fig. 5. POISSONS. 89 Longueur totale . Hauteur Epaisseur Longueur de la tête .' Longueur de la nageoire caudale . Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° 5i 86 du Catalogue général de la collection du Muséum. 7' /te, 25 55 32 18 1 1 7 Le Serranus capreolus , Poey, offre avec le Serranus hexagonatus, Forst., les rapports les plus frappants, et si les deux espèces ne se trouvaient pas sur deux points aussi dis- tincts que l’océan Atlantique, d’une part, l’océan Indien et le grand océan Pacifique, d’autre part, on aurait été sans doute porté à les réunir; la confusion, si confusion il y a, a même été faite par des ichthyologistes très-compétents. Sur des exemplaires des deux espèces en fort bon état et suffisamment nombreux, surtout pour le Serranus hexa- gonatus, Forst., les seuls caractères distinctifs que nous ayons pu saisir portent sur la taille, les formules des écailles et la coloration. Dans l’espèce du grand Pacifique, le corps est un peu plus allongé, le rapport de la plus grande hauteur à la longueur totale étant des deux neuvièmes. Le nombre des écailles de la ligne latérale paraît un peu moindre, il ne semble s’élever jamais au delà de 86; enfin on compte de i3 à i6 écailles dans la partie supérieure de la ligne transversale au lieu de 18: ces diffé- rences sont, on le voit, assez faibles. Le Serranus capreolus, Poey, type, d’après la des- cription originale, a les ponctuations du ventre de la grosseur d’un petit pois, celles du dos et de la tête, moitié plus petites et les taches dorsales très-nettes, ce que montre l’individu ici figuré sur lequel les ponctuations delà partie supérieure du corps étaient remarquablement peu développées; mais, comme on l’a vn plus haut, ces ponctuations s’élargissent, deviennent plus foncées, ce qui rend les taches dorsales moins visibles, et l’on est ramené à la disposition des teintes du Serranus hexagonatus, Forst.; un caractère, sur lequel nous croyons devoir attirer l’attention, paraît cependant spécial: ce sont les taches blanches, qui ne sont pas visibles sur les individus que nous avons pu examiner venant du grand océan Pacifique. Faut-il voir dans ce faible caractère une distinction spécifique? le mélange des espèces intertropicales sur les deux versants américains pourrait porter à penser que ce sont là de simples variétés. La synonymie de cette espèce ne peut encore être définitivement établie et le nom que nous avons adopté, d’après fauteur qui a donné la description la plus complète1 de ce poisson, n’est proposé ici que comme provisoire. 11 est, en effet, certain que La description originale de Millier et Troschel, dans l'IJist. of Barbadoes de R. Schomburgk, ne nous est pus connue. ZOOLOGlli DU MEXIQUE. — IVe PARTIE. 90 ZOOLOGIE. l’exemplaire pris par Quoy et Gaimard à l ile de l’Ascension1 se rapporte à cette espèce; maigre' la différence de taille, il a l’aspect et les proportions du type décrit plus liant ; les taches très-élargies lui donnent, il est vrai, l’apparence du Serranus hexagonatus , Forst. , nom sous lequel Cuvier et Valenciennes l’ont fait connaître, mais les taches dorsales sombres et les maculations blanches des flancs sont assez distinctes pour ne laisser aucun doute. Or, si l’on adopte l’opinion des auteurs de l’Histoire des pois- sons, ce serait là le Trachiniis Ascensionis d’Osbeck, et cette dernière épithète devrait avoir la priorité; seulement la description de hauteur suédois2 étant incomplète, les matériaux dont nous avons pu disposer, c’est-à-dire l’unique échantillon de Quoy et Gaimard, pouvant être regardés comme insuffisants, nous croyons devoir réserver la question. Le Serranus capreolus, Poey, est représenté dans les collections de la Commission scientifique par trois individus provenant tous du golfe du Mexique, l’un rapporté par M. Salard, les deux autres acquis de M. Boucard; le Muséum possède en outre des exemplaires du Brésil donnés, l’un par M. Arnoux, l’autre par le musée de Genève; il faut y joindre l’individu pris à l ile de l’Ascension. Cette espèce, équivalent géographique dans l’océan Atlantique équinoxial du Ser- ranus hexagonatus , Forst., de l’océan Indo-Pacifique, n’a pas été jusqu’ici rencontrée sur les cotes propres de l’Afrique, quoique son aire d’extension soit très-vaste comme on peut le voir par les citations précédentes. 6. Serranus itaïara. (PI. Il, fig. 4 et 4 a; PI. I ter, fig. 4.) Itaïara, Margraff, i G h S ; Hist. nat. Brasiliœ, p. i h G . Serranus itaïara, Lichtenstein, 1821; Abhandl. Kôn. Akad. Wiss. Berlin, 1822, p. 278. S. itaïara, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. Il, p. 376. S. galeus, Miiller et Troschel, 1 848 ; Richard Schomburgk, Reisen in Brit. Guyana, t. III, p. 621. S. galeus, Günther, 1 8 5 9 ; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. I, p. i3o. S. galeus, Peters, 186 5; Monatsb. Alcad. Wiss. Berlin, p. 110. S. ijuinquefasciatus , Bocourt, 1868; Ann. Sc. nat. 5e série, t. X, p. 223. D. XI, 1 5 ; A. III, 8. Ecailles : 22/92/42. Formes générales plus lourdes qu’elles ne le sont d habitude chez les autres Serrans; longueur totale quadruple de la plus grande hauteur; épaisseur atteignant les trois cin- 1 N° 4906 du Catalogue général de la collection du duction allemande (Rostock, 1766) et la traduction an- Muséum. glaise (London, 1771): le Trachiniis Adscensionis est cité 2 Cette description, donnée dans le Voyage aux Indes dans la première, p. 388 , et dans la seconde, t. II, p. 96. orientales et en Chine, ne nous est connue que par la tra- POISSONS. 91 tjuièmes de cette dernière. Tête grosse et courte, occupant à peu près les deux septièmes de la longueur totale; chanfrein à peine convexe, d’avant en arrière plan transversale- ment, en continuation avec la ligne du dos; museau faisant moins du tiers (o,3o) de la longueur de la tête, cette élongation étant même due en grande partie à la saillie notable de la mâchoire inférieure. Maxillaire dépassant l’orbite de près d’un diamètre de celui- ci; dents peu développées, sauf les canines inférieures, qui encore sont d’un volume médiocre relativement à la taille assez considérable du poisson; dents mobiles, à l’ex- ception des canines et des dents vomériennes et palatines, ces dernières en plaque allongée, piurisériées. Narines relevées presque au niveau du bord orbitaire supérieur, la première plus petite, avec un repli membraneux occupant la moitié postérieure de sa circonférence située au delà des trois quarts antérieurs du museau; la seconde, cir- culaire, libre, largement ouverte. Œil petit, sou diamètre ayant à peine le neuvième de la longueur de la tête, tandis que l’espace interorbitaire en atteint le cinquième. Préopercule en angle obtus, bord montant, à peine sinueux, portant dans sa moitié supérieure une série de fines denticulations peu accentuées et dix-huit à vingt dents un peu plus fortes, surtout vers l’angle, dans sa moitié inférieure ; épines operculaires presque de niveau, équidistantes, la moyenne la plus saillante et la plus visible, l’in- férieure peu distincte; sous-opercule et interopercule faiblement rugueux, plutôt que réellement denticulés à leur bord libre; lobe membraneux obtus, carrément et oblique- ment coupé. Des écailles sur toute la tète et le bord supérieur du maxillaire, très- petites sur ce dernier et le museau. Ligne latérale étendue presque en ligne droite du bord supérieur de la fente oper- culaire à l’origine du pédoncule caudal; à partir de ce point, elle se dirige directement en arrière au milieu de la hauteur et se prolonge sur la nageoire. /Vous un peu au delà du milieu de la longueur et à une certaine distance de l'anale. Ecailles bien visibles, se montrant, même à l’œil nu, coupées carrément sur leur bord postérieur; i’écaillure se prolonge assez loin sur les nageoires impaires et à la base de la face extérieure des nageoires paires. Nageoire dorsale paraissant très-étendue, surtout à cause de son peu d’élévation; la longueur de sa base équivaut aux quatre neuvièmes de la longueur totale, la portion dure y entre pour environ les cinq neuvièmes; la première épine atteint à peine le hui- tième et la quatrième environ le quart de la plus grande hauteur; les autres épines à partir de la dernière, que nous venons de citer, sont sensiblement de même dimen- sion, toutes robustes et un grand nombre comme tordues vers leur pointe; c’est sans doute un effet de l’âge; la portion molle est plus élevée, la longueur du plus haut rayon, qui est le onzième, avant environ les trois septièmes de la plus grande hauteur; son angle postérieur est brusquement arrondi. Anale n’ayant guère en longueur que le septième de la longueur totale, arrondie et à rayons mous un peu plus longs que l tî . 92 ZOOLOGIE. ceux de la dorsale correspondante; première épine mesurant le septième de la plus grande hauteur, la seconde égale à la quatrième de la dorsale citée plus haut, la troi- sième, moins robuste, mais de même dimension. Caudale, formant un sixième de la longueur totale, à bord postérieur fortement convexe. Pectorales arrondies, n’atteignant pas l’anus; ventrales encore plus courtes. Le corps est brun olivâtre sur ses parties supérieures, jaune en dessous, avec cinq bandes foncées verticales sur chacun de ses côtés, les quatre premières prenant nais- sance sous la dorsale, et la cinquième occupant le pédoncule caudal; les nageoires infé- rieures sont de couleur jaune dans leur partie antérieure, brunes en arrière avec les contours rouges; de petites taches noires se montrent sur la tête, la partie antérieure du corps, le dos, les nageoires impaires et les pectorales; un cercle grisâtre entoure l iris, un autre la pupille. Ecailles des flancs en quadrilatère allongé, l’une d’elles mesure 8mm, 3 de long sur 5ram,3 de large; le foyer offre les mêmes variations que dans l’espèce précédemment décrite, tantôt petit, circulaire et reculé vers la partie postérieure comme dans la figure donnée ici1, d’autres fois étendu, suivant l’axe de l’écaille sur plus de moitié de la lon- gueur; sept à douze festons marginaux; aire spinigère terminée par un bord rectiligne, toujours peu étendue , portant de dix à onze spinules saillantes peu développées, trois à huit rangs au centre, suivant l’étendue du foyer, l’aire spinigère se prolongeant d’au- tant moins en arrière que celui-là est plus allongé. Une écaille ventrale est ovalaire, mesurant âmm, 5 de long sur am“, i de large, elle porte sept festons marginaux et les lignes concentriques sont à peine interrompues en arrière, par des vermiculations indi- quant la trace d’une aire spinigère. Ecaille de la ligne latérale2 longue de ymm, 2 , large à la base de h millimètres, tube ramifié dans le champ postérieur ; un grand fes- ton marginal en face de son orifice postérieur, trois festons plus petits de chaque côté; la disposition spéciale de cet organe ayant été décrite en détail dans les généralités3, il est inutile d’entrer ici dans de plus grands développements. Longueur totale /110""" Hauteur ion Epaisseur .... G 2 Longueur de la tête ini Longueur de la nageoire caudale. . 72 Longueur du museau. 3 G Diamètre de l’œil i5 Espace interorbitaire 2/1 N° 5a 11 du Catalogue général de la collection du Muséum. Le Serranus itaïara, Lichtenst., étant, jusqu’ici, le seul animal du genre qui présente 1 PI. II, fig. 4 a. — 2 PI. I ter, lig. 4. — ' Voy. page 55. POISSONS. 93 cette structure particulière des écailles de la ligne latérale, on peut trouver là un caractère différentiel facile à saisir pour le reconnaître; il est au reste assez distinct des autres Serrans, par ses formes lourdes, l’écartement des yeux, la longueur relative du maxillaire et la brièveté des épines dorsales. Le poisson décrit ici est-il réellement \ haïra de Margraff? 11 est fort difficile de le savoir exactement, la figure donnée par cet auteur est très-grossière, les nageoires sont mal représentées, surtout la caudale et la pectorale, cette dernière est comme laciniée. La description n’est pas plus explicite, on peut même dire que les mots: squa- matus piscis sed squamis ita complicatis ut lœvis esse videatur, peuvent difficilement s’ap- pliquer à ce Serran dont les écailles sont bien développées et parfaitement visibles. Le dessin parait indiquer des taches sur toute la surface du corps, ce qui est confirmé par le texte1. La taille, de sept ou huit pouces, des exemplaires se rapporte, il faut le dire, à des sujets plus petits que tous ceux que nous avons eus sous les yeux. La description de Lichtenstein n’apporte que peu d’éclaircissements; il assimile mal à propos cette espèce au \ Perca guttata et Perca maculata, de Bloch ; les seuls renseigne- ments plus circonstanciés qu’il fournisse se rapportent au nombre des rayons, et, tout en ayant égard à la manière différente de compter ceux-ci2, le chiffre donné pour l’anale paraîtrait devoir faire placer l’espèce dont il parle bien loin de celle qui nous occupe ici. La taille n’est pas indiquée. Cuvier et Valenciennes ont décrit d une manière si succincte le poisson assimilé par eux au Serran de Margraff et de Lichtenstein, qu’il est, on peut dire, de toute impossi- bilité de reconnaître dans leur ouvrage de quelle espèce au juste ils ont voulu parler. Dans le voyage de Schomburgk, Millier et Troschel, sous le nom de Serranus gai eus , décrivent un poisson voisin, suivant eux, du Serranus catus, C. Y., et du Serranus itaïra, Lichtenst., mais se distinguant de ce dernier par l’épaisseur du corps et I écartement des yeux, qui est un peu plus grand que le diamètre de l’œil, tandis que chez le Serra- nus itaïara il est moins de moitié de ce même diamètre. Les nombres concordent bien avec ceux de l'espèce : D. XI, 1 6 ; A. 111, q. Long. 6 à 8 pouces (om, i 6 à om,ao environ). Enfin, M. Peters indique, sous forme de remarque, l’identité à établir entre l’espèce de Lichtenstein et celle de Millier et Troschel, la différence dans l’espace interorbi- taire étant pour lui un fait d’âge; chez les très-petits individus, cette distance peut se trouver très-réduite comparativement, suivant des observations faites sur d’autres poissons dans des cas analogues. On comprend qu’avec des renseignements aussi insuffisants, il était difficile de rap- porter l’animal décrit et figuré ici à cette espèce, c’est ce qui avait engagé l’un de nous 1 ff Piscis universi color egregie ruber, in ventre autem 2 La formule écrite suivant la méthode actuelle serait : ex rubro et albo maculato; in lateribus autem constanter D.Xl, iG; A. III, 1 1; G. 16 + V. I, 6; P. îG. maculas babet puniceas , nigras , varias, majores et minores. » 9 h ZOOLOGIE. à créer pour elle le nouveau nom de Serranus quinquefasciatus, que nous aurions sans doute conservé, si une révision complète des Serrans ne nous avait conduits à examiner l’individu type envoyé par Delalande à Cuvier et Valenciennes1. Ce poisson, malgré les altérations de couleur causées par un séjour prolongé dans l’alcool, offre avec notre exemplaire une similitude qui ne permet pas de mettre en doute leur identité spéci- fique. Les bandes verticales ne se voient, il est vrai, que sous certaines incidences de lumière, mais, une lois prévenu, il est facile d’en retrouver la trace; quant aux pro- portions, à la disposition des nageoires, enfin à la structure des écailles de la ligne latérale, il y a similitude complète, ce dernier caractère est même celui qui, tout d’abord, a éveillé notre attention. En résumé, c’est d’après ce type authentique, dont la présence dans les collections du Muséum peut faire autorité, malgré l’insuffisance de la description, que nous avons nommé cette espèce dont la diagnose dorénavant ne présentera plus, nous l’espérons, d’aussi grandes difficultés. L'individu rapporté par M. Encourt provient de Tawesco (Guatemala), sur l’océan Pacifique; le Muséum, outre l’exemplaire envoyé du Brésil par Delalande, en possède un troisième, sans localité connue, donné par Banks à Broussonnet, qui lui-même l’avait cédé à la Faculté de Montpellier; à ce poisson était attachée une étiquette en parchemin, portant l’indication : ce Perca nebulosa, Brésil, Serran Lw Le Serranus itaïara, Lichtenst., est encore un curieux exemple d’une espèce commune aux deux versants de l’Amérique. Genre FLECTROPOMA, Cuvier. Cuvier, Règne animal, t. II, p. 1/12, 1829. Percoïdes à ventrales thoraciques; sept rayons branchiostéges ; une seule dor- sale occupant une grande partie de la longueur du dos et composée de vin à xn épines avec i i à 19 rayons mous; des dents canines et des dents en velours aux mâchoires; plaques dentaires vomérienne et palatines distinctes; préopercule muni sur le fiord horizontal d’épines fortes, en nombre variable, dirigées obli- quement en avant comme les dents d’une molette d’éperon; operculaire avec trois • • z # # # , épines pins on moins saillantes. Ecailles de taille médiocre ou petite, ordinaire- ment cténoïdes et polystiques. 1 N° 7681 du Catalogue général de la collection du Muséum. 2 N° 7/116 du Catalogue général de la collection du Muséum. POISSONS. 95 Ce genre, établi par Cuvier dès la première édition du Piègne animal ’, n’a jamais été considéré par lui que comme une sorte de démembrement des Serranus en vue de «donner plus de facilité à la nomenclature1 2 w. Jl ne s’en distingue, en elfet, comme on peut le voir dans la diagnose ci-dessus, que par l’armature du bord inférieur du préopercule, caractère d’une faible valeur et même très-variable suivant les espèces. Cependant, telle est la difficulté de classer les êlres dans le groupe si homogène des Poissons osseux, que cette coupe artificielle a été, on peut dire, universellement adoptée, bien qu’elle rapproche des êtres hétérogènes, ce que M. Poey, l’un des premiers, a fait remarquer avec beaucoup de justesse3. La forme générale du corps permet au premier coup d’œil de reconnaître deux types bien distincts. Les uns, tels que le Plectropoma chlorurum, C. Y., ont le corps comprimé et élevé, d’autres sont surbaissés et plus ou moins cyhndroïdes, la largeur étant moitié de la hauteur au lieu d’être dans le rapport du tiers ou du quart comme chez les premiers : le Plectropoma cldoropterum, G. V., peut servir d’exemple pour le second groupe. La dentition est celle des Serrans. On trouve des canines en nombre variable, plus ou moins développées, mais toujours distinctes; elles sont solidement fixées aux os des mâchoires. En arrière d’elles se voient des dents en cardes ou eu velours et, ici encore, tantôt elles sont mobiles et susceptibles de se coucher d’avant en arrière, tantôt elles sont fixes; nous avons pu constater nettement la première disposition chez les Plectropoma hispanum, C. V., P. maculatum, BL, P. leopardinum , Lacép., P. cliloropterum, C. V., P. semicinctum, C. V.; la seconde chez les Plectropoma serratum, C. V. et P. aculeatum, C. V. Le préopercule, dans la manière dont ses bords sont denti culés, offre des diffé- rences d’autant plus importantes, que c’est de cette particularité, on vient de le voir, qu’est tirée la caractéristique du genre. Le bord montant peut être absolu- ment lisse, ce que présente le Plectropoma leopardinum, Lacép., mais c’est le cas rare, et plus ordinairement il est visiblement denticulé comme chez les Serranus. Le bord inférieur porte des dents dirigées d’arrière en avant; toutefois, sous le 1 Cuvier, Règne animal , l. II, p. 277, 1817. 1 Felipe Poey, Mem. sobre la Hist. nat. de la isla de 2 Cuvier et Valenciennes, Histoire des Poissons, t. II, Cuba, l. Ier, p. 75, 1 85 1 . p. 887, 1828. 9(5 ZOOLOGIE. rapport du nombre et de la force, on observe des dispositions très-diverses. Ainsi, le Plectropoma hispanum, G. Y., le P. chlor opter um , G. V. l, n’offrent qu’une dent forte placée à l’angle, semblant continuer en bas le bord postérieur; d’autres fois il y en a davantage, deux chez le Plectropoma nigrorubrum, C. Y., trois chez le Plec- tropoma semicinctum, C. Y. ; elles sont robustes lorsqu’elles sont ainsi peu nom- breuses; mais chez le Plectropoma chlorurum, G. V.2, et les espèces du même type, les dénis préoperculaires inférieures, dont on compte cinq à sept, sont beaucoup plus faibles et commencent à se confondre avec les denticulations du bord mon- lant, en sorte qu’on est insensiblement ramené au type des Serrans à préopercule arrondi à l’angle postérieur, chez lesquels les dentelures se prolongent sous le bord horizontal. On voit qu’il existe un point limite où il est difficile de décider si une espèce appartient plutôt à un genre qu’à l’autre et, suivant la manière d’in- terpréter les caractères, on a pu pour certains poissons, comme le Plectropoma susuki, G. Y., hésiter sur la place qu’il convenait de leur faire occuper; plusieurs types sont encore plus embarrassants que celui-ci. Les nageoires rappellent beaucoup par leurs formes celles des Serrans; la dorsale, toujours unique, occupe une grande partie de la longueur du dos, la caudale est tantôt arrondie3, tantôt é ch ancrée ü; jusqu’ici on ne connaît pas d’es- pèce sur laquelle les angles soient dans ce dernier cas notablement prolongés, comme chez les Serranus Louti , Forsk, par exemple. Les pectorales sont, d’une manière correspondante, soit franchement arrondies, soit sub-falciformes , sans être jamais aiguës. Le nombre des épines de la dorsale dans ce genre offre des variations beau- coup plus grandes que chez les Serrans. Ici, en effet, il existe un très-grand écart dans les formules suivant les espèces : on trouve viii de ces organes chez le Plec- tropoma maculatum, BL, x chez le Plectropoma chlorurum , G. Y., xr chez le Plectro- poma chlor opterum , C. Y. , xm chez le Plectropoma serratum, C. Y. Les rayons mous offrent encore plus de variétés et, d’après les sujets examinés, la différence peut se rencontrer sur une même espèce, tandis que le nombre des épines est, on peut dire, constant : ainsi, sur six exemplaires du Plectropoma chlor opterum , G. Y., 3 PI. V, %. 3. 4 PI. V, fîg. ü. 1 PI. V, fig. 3. 2 PI. V, (ig. 2. POISSONS. 97 la formule sur quatre d’entre eux étant xi, 1 8 , nous avons trouvé une fois xi, J 7, et une autre fois xi, ig. D’une manière générale, suivant les espèces, le nombre des rayons est de 11 à 1 8 b Dans la diagnose générale, 011 a vu que les épines de l’anale sont constamment au nombre de ni. Cependant, à s’en rapporter aux descriptions données par les auteurs, on pourrait croire que chez certaines espèces il peut n’y avoir que deux épines, c’est ce qui a été avancé, par exemple, pour les Plectropoma macu- latum, HL, et P. leopardinum, Lacép.b L’examen des types originaux, conservés dans les collections du Muséum, montre qu’il y a eu erreur, ce qui s’explique, comme l’a déjà fait remarquer M. Playfair1 2 3, par la difficulté de découvrir la pre- mière épine, très-courte et cachée sous une peau écailleuse et épaisse, difficulté encore bien plus grande, si on n’a à sa disposition que des exemplaires dessé- chés. Quant aux rayons mous de l’anale, variables en nombre dans les différentes espèces, ils paraissent plus constants dans une espèce donnée. Nous en avons trouvé 9 chez les six exemplaires du Plectropoma chloropterum, C. V., cités plus haut, 8 pour trois exemplaires du Plectropoma brasilianum, C. Y., 7 chez six exemplaires du Plectropoma clüorunim, G. V. Cependant la constance n’est pas absolue, puisque dans deux exemplaires du Plectropoma maculatum, 111., nous avons trouvé sur l’un k, m, 7, sur l’autre5, ru, 8, pour l’anale, et dans le Plectro- poma serratum, G. Y., une fois0, ni, 8, une autre fois7, ni, 9. Malgré ces divergences , le principe que nous avons cherché à déduire chez les Serrans, de la constance relative du nombre des épines et des rayons dans une même espèce et dans l’ensemble du genre, se retrouve le même, à savoir que les épines anales n’offrent aucune variation, puis viennent les épines dorsales, les rayons de l’anale et enfin ceux de la portion dorsaie molle-. L’étude des écailles offre des considérations de même ordre que chez les Ser- 1 Voici quelques nombres trouvés sur différentes es- pèces prises comme types des variations des rayons de la dorsale: Plectropoma maculatum, Bl., il; P. hispanurn, C. V. , 1 2 ; P. aculeatum, G. V. , i 4 ; P. brasilianum, G. V. , 1 5 ; P. serratum, G. V., 16 ; P. nigrorubram , G. V., 17. 2 Voyez Cuvier et Valenciennes, Histoire des Poissons, t. Il, p. 092 et 3 98 , 1828. 3 Playfair, Fishes of Zanzibar, p. 10, 18G6. 4 N° 2278 du Catalogue général de la collection du Muséum. 5 N° 7677 du Catalogue général de la collection du Muséum. 6 7779 du Catalogue général de la collection du Muséum. 7 N° 7789 du Catalogue général de la collection du Muséum. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IVe PAIÏTIE. 1 98 ZOOLOGIE. rans, mais avec des variations encore plus fortes. Pour la grandeur proportion- nellement à la taille de l’animal, ce dont on peut juger par les formules des écailles, il existe un écart considérable, le Plectropoma semicinctum, G. V., ayant pour formule 8/49/2 3 , tandis que le Plectropoma leopardinum, Lacép., donne 20/122/60; entre ces deux extrêmes se trouvent une multitude d’intermédiaires1, qui les rapprochent, en quelque sorte, et établissent entre eux une série graduée. Ces particularités, et le plus ou moins de développement des spinules, donnent aux poissons des aspects très-dissemblables, les uns étant visiblement squam- meux, tandis que chez d’autres les écailles semblent disparaître dans la peau muqueuse qui les supporte. S. es écailles du corps offrent des différences non moins importantes dans leur' structure. Sur certaines espèces, par exemple le Plectropoma chlorurum, C. V.'2, elles sont très-franchement cténoïdes3, si bien, que les écailles de la ligne ventrale même conservent le type ordinaire k ; d’autres fois, comme cela se rencontre chez un grand nombre de poissons, ces dernières sont privées de spinules sans que cela entraîne de modifications notables sur les autres écailles5. Quelques espèces, telles que le Plectropoma clilor opter um , G. Y.6, présentent dans la structure de leurs écailles quelque chose de tout différent : toutefois, en y regardant de plus près, on peut reconnaître que le type n’est pas aussi distinct qu’on serait porté à le croire au premier abord. Sur le plus grand nombre de ces organes, les spinules font absolument défaut7, les champs antérieurs et latéraux offrent la disposition habituelle; parfois, il est vrai, les sillons marginaux, au lieu d’occuper simplement le bord adhérent, s’étendent sur les bords latéraux; c’est 1 Voici les formules obtenues sur un certain nombre d’exemplaires de Plectropoma appartenant à la collection du Muséum : N°‘ 7777. P . semicinctum , C. V. 8/49/28. 7776. P. nigrorubrum, C. V. 7/58/26. 7822. P. chlorurum , C. V. 10/61/21. 54o4. P. puella, C. V. 11/61/29. 7794. P. unicolor, Bl. 10/62/29. 7679. P. hispanum, G. V. ia/63/3g. 7797. P. guttavarium, Poey, 1 1 /G8/3 3 . 5212. P. chloropterum , C. V. 1 3/76/38. 7678. P. dentex, C. V. 11/83/37. 7675. P. aculeatum, C. V. ao/88/4i. 7164. P. susuki, G. V. 24/88/Si. 6407. P. brasilianum, C. V. 20/89/45. N" 7789. P. serratum, C. V. 22/99/60. 7674. P. leopardinum , Lacép. 20/122/60. 2278. P. maculatum , Bl. 15/122/69. ■ Les espèces suivantes offrent une structure semblable des écailles; Plectropoma guttavarium, Poey ; P. puella, G. V.; P. unicolor, Bl. ; P. hispanum, C. V.; P. aculeatum, G. V.; P. semicinctum, G. V.; P. brasilianum , C. V. 3 PI. V, lîg. 2 a. ■4 PI. V, %. 2 b. 5 Nous avons observé cette particularité sur les Pleclro- poma susuki, G. V.; P. serratum, C. V.; P. denlex, G. V. 6 Les Plectropoma maculatum, Bl., et P. leopardinum , Lacép., sont dans le même cas. 7 PI. V, fig. 3 a. POISSONS. 99 là, on l’a vu chez les Centropomus \ un fait secondaire, n’ayant au [dus qu’une valeur spécifique. Le champ postérieur est triangulaire, terminé par un bord libre droit; son étendue est variable suivant que le foyer est lui-même plus ou moins allongé; souvent il est simplement couvert de vermiculations, continuant d’une façon irrégulière les stries des champs latéraux, et l’écaille pourrait être considérée, sinon comme cycloïde, au moins comme adénoïde; d’autres fois, on trouve de véritables spinales dues évidemment au développement [dus normal des vermiculations en ce point, ce qui montre bien la réalité de l’opinion de Baudelot1 2, quant à l’homologie à établir entre les stries et ces épines. Les spinules n’occupent pas ordinairement tout le champ postérieur, mais forment un petit groupe dans l’angle rapproché du foyer, et le bord en est constamment dépourvu, restant membraneux, exclusivement formé par la couche fibreuse profonde. 11 est bien évident d’après cela que ces écailles n’en appartiennent pas moins au type des écailles cténoïdes. L’absence de spinules peut, au reste, s’expliquer facilement, si l’on admet, comme l’un de nous a cherché à le démontrer3 * sur le Gobius niger, Lin., que ces organites, dépendant des couches superficielles de la peau, c’est-à- dire de l’épiderme, sont dans un état de rénovation continuelle et peuvent dispa- raître à certains moments pour reparaître plus tard par suite d’une véritable mue, comparable à celle observée sur les scutelles des Plagiostomes, par M. SleenstrupL Les écailles de la ligne latérale n’offrent pas moins de variétés et ici, comme chez les Serrans, présentent des différences dont on peut utilement se servir dans la distinction des espèces. Chez quelques-uns de ces poissons, le canal de la ligne latérale est simple dans sa partie postérieure, qui traverse faire spinigère, mais tantôt, comme chez les Serrans proprement dits, l’écaille est saillante avec des spinules bien développées, d’autres fois, comme chez les Mérous, elle est enfoncée dans le tégument et ne présente pas trace cl’aire spinigère; le Plectropoma chlo- ruruin, C. Y.5, a des écailles construites sur le premier lype, celles du Plectropoma 1 Voyez p. 8. 2 Baudelot, Arch. Zool. eæper. et gen. t. II, p. h h 3 , 1878. 3 L. Vaillant. Sur le développement des spinules dans les écailles du Gobius niger, Lin. ( Comples rendus de V Acad, des Sc. t. LXXX1, p. 187, 1875.) 4 Steenstrup. Sur la différence entre les poissons osseux et les poissons cartilagineux au point de vue de la forma- tion des écailles. (Ann. sc. nul. 4° série, t. XV, p. 368, 1861.) 5 PI. V. fig. 2 c. 100 ZOOLOGIE. cdilor opter um , G. V. \ peuvent servir d’exemple pour le second. Sur d’autres Plec- tropomes, le canal de la ligne latérale se ramifie en arrière comme chez le Serranus itaïara, Liclitenst., étudié précédemment1 2, ou plutôt comme chez les Lutjanus, dont il sera question plus loin, car les spinules existent habituellement; cette disposition se rencontre chez le Plectropoma brasilianum, G. V.,par exemple. Enfin, dans le Plectropoma semicinctum, G. Y., on ne distingue pas de canal dans Faire spinigère et, connue chez les Centropomus , le tube de l’écaille paraît se ter- miner à la perforation de la lamelle. Ges différences viennent à l’appui des idées émises sur l’hétérogénéité de ce genre et justifient les tentatives de M. Gill et de M. Bleeker, qui ont cherché l’un et l’autre à le subdiviser en coupes mieux limitées. Mais ces efforts n’ont pas jusqu’ici donné de résultats satisfaisants et les divisions indiquées reposent sui- des caractères au plus propres à distinguer des espèces, aussi ne croyons-nous pas devoir encore adopter ces genres, attendant que nous soyons mieux éclairés sur les affinités naturelles des groupes dans la classe des Poissons. Nous ne pouvons admettre la signification du genre Plectropoma telle que l’a formulée M. Bleeker. Dans la première édition du Règne animal, Cuvier, en éta- blissant ce genre, y comprenait trois espèces : l’ Holocentrus calcarifer, Bl., le Bodianus maculatus , BL, et le Bodianus cyclostoma, Lacép.3. Dans le second volume de l’Histoire des Poissons et un an plus tard dans la deuxième édition du Règne animal, X Holocentrus calcarifer, BL, devint un type du genre Lates, et le nombre des espèces du genre Plectropomc fut porté à treize, parmi lesquelles figurent les deux Bodianus précédemment cités. Cette manière de modifier une division zoologique est des plus légitimes, et nous ne croyons pas que M. Bleeker soit fondé à regarder X Holocentrus calcarifer, BL, comme le type réel des Plec- tropoma \ Le nom générique de Plectropoma, établi par Cuvier, nous parait aussi devoir être conservé préférablement à celui (XAlphestes, emprunté à Bloch el auquel M. Peters5 accorde le droit de priorité. Le caractère particulier du genre Cuviérien 1 1']. V. tig. 3 c. 2 Page 9e, pl. 1 1er, ilg. 4. ; Cuvier, Règne animal, t. II, p. 278, note m, 1817. 4 Bleeker, Révision des especes indo-archipélagiques dit groupe des Epinephelini , p. i3, 1873. 5 Peters, Monatsbericlit Aie. Wiss. Berlin, p. io5,i865. POISSONS. 10 J est loin sans cloute d’avoir une grande valeur et on vient devoir qu’il a fait réunir en un même groupe des êtres assez dissemblables, mais le genre de Bloch n’est pas meilleur. La particularité par laquelle il se distingue des autres Heptapterygii thoracici, à savoir : squamee operculi posterions duplo majores quam anterioris L est certainement plus insignifiante que la disposition des dents au bord inférieur du préopercule et ne conduit pas à nu rapprochement heureux. Deux espèces, en effet, composent le genre Alphestes; l’une, au sujet de laquelle M. Peters pro- pose la rectification , Y Alphestes a fer, Bl., serait bien un PlecSropome, l’autre, Y Al- phestes gembra, Bl. Schn., est placé par tous les ichthyologistes dans le genre Lutjanus. Si une espèce décrite d’une manière imparfaite doit, lorsque le type peut être ultérieurement reconnu, amener des rectifications par le droit de priorité, il ne saurait en être de même pour un genre mal caractérisé et composé d’espèces hétérogènes1 2. Parmi les Percoïdes à nageoire dorsale unique, les genres Trachypoma, Gthr., et Myriodon , Briss., sont les seuls qui aient le bord inférieur du préo- percule armé de dents dirigées en avant comme dans les Plectropoma; ils s’en dis- tinguent facilement tous deux par l’absence de dents canines. Dans leur Histoire des Poissons, Cuvier et Valenciennes énumèrent quinze espèces de Plectropomes ; M. Günther en admet vingt-sept, mais ce nombre doit être regardé comme un peu forcé, car le savant ichthyologiste du Musée Britannique énumère comme espèces réelles différents poissons décrits parM. Poev, lesquels ne peuvent guère être regardés que comme de simples variétés d’un seul et même type. Depuis cette publication, différents Plectropomes ont été décrits, cependant le nombre ne peut guère être estimé à plus de vingt-trois ou vingt-cinq. Cuvier et Valenciennes groupaient les espèces de ce genre d’après la disposi- tion des dents sur les bords du préopercule. Parfois le bord montant est entier3, d’autres fois il est à peine dentelé4, ou bien la denticulation est nettement accusée 1 Blocli-Sclmeider, Systema ichthyologiœ , p. 2.36, 1801. 2 Les raisons données par M. Poev, pour ne pas ad- mettre ce genre Alphestes, viennent à l’appui de notre manière de voir. (Voyez : Hep. fs. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. a65, 1 865 ; et: Genres des poissons de la faune de Cuba appartenant à la famille Percidœ. Ann. Lyceum nat. Hist. of New-York , t. X, p. /i5.) 3 Plectropoma melanoleucum , Connu., P. leopanlinum, Lacép., P. maculatum, Bl. Suivant M. Playfair, dont l’opi- nion nous paraît fondée ( Fislws of Zanzibar, p. 12), la première espèce n’est qu’une variété de celle-ci. 4 Plectropoma dentex, C. V. ZOOLOGIE. et, dans ce cas, le bord horizontal porte des dents soit peu nombreuses et fortes1, soit nombreuses mais faibles2. Ces différences, en tant qu’employées simplement pour le groupement des espèces , peuvent être utilisées dans les déterminations. Les genres Hypoplectrus , Gill, Acanthistius , Gill3 *, Paracanthistius , Blkr.'*, ne doivent être également regardés jusqu’ici que comme des subdivisions des Plec- Iropomes et ne nous indiquent rien de nouveau sur les rapports à établir entre ces poissons et les groupes voisins. Pour aider à la détermination des espèces, nous avons, d’après les caractères des écailles, la composition des nageoires, la disposition des dentelures préoper- culaires, dressé le tableau suivant, qui ne s’applique qu’aux Plectropomes repré- sentés dans la collection du Muséum. Genre PLECTROPOMA, Cuv.5 r SECTION : Ecailles de la ligne latérale à canal simple postérieurement. § Ier. Ecailles de la ligne latérale cténoïdes. a. Dorsale avec x épines; dentelures préoperculaires inférieures faibles. i**. P. chlorurum, C. V. 3*. P. puella, G. V. 2^. P. guttavanum, Poey. h*. P. unicolor , Bl. b. Dorsale avec vm épines; dent préoperculaire forte. 5*. P. hispanurn, C. V. § il. Ecailles de la ligne latérale sans spinules. a. Dorsale avec vm épines; dentelures préoperculaires inférieures fortes. 6. P. maculatum, Bl. 7. P. leopardinum, Lace'p. 1 Plectropoma hispanurn, C. V., P. brasilianum, C. V. , P. aculeatum, C. V., P. chloropterum , G. V. , P. serratum, G. V., P. nigrorubrum, C. V., P. semicinctum, C. V., P. susuJci, C. V. 2 P. puella, C. V., P. chlorurum, C. V., P. unicolor, Bl. Schn. Gill. Remaries on the relations of lhe genera and other groups of Cuban species ( Proceed . Acad. Nat. Sc. Phila- delphia, 1862, p. a55 ). 4 Bleeker, Révision des especes indo-archipélagiques du groupe des Epinephelini , p. 1 3 , 187.3. 5 Les espèces marquées d’un astérisque * sont améri- caines; le signe doublé ** indique celles dont on trouvera plus loin la description. POISSONS. h. Dorsale avec xi épines. 8**. P. chloroplerum , G. V. 9*. P. susuki, G. V. c. Dorsale avec xin épines. 10. P. serratum, C. V. II' SECTION. Écailles de la ligne latérale à canal ramifié ou nul postérieurement. S Ier. Écailles de la ligne latérale sans spinules. Dorsale avec xm épines; dentelures préoperculaires inférieures fortes. 11. P. aculeatum, C. V. S 11. Écailles de la ligne latérale eténoïdes. a. Dorsale avec x épines. x. Dentelures préoperculaires inférieures fortes. 12. P. nigrorubrum, C. V. 1 h . P. annulatuin, Gtlir. 13. P. semicinctum, C. V. (3. Dentelures préoperculaires inférieures faibles. i5. P. dentex, G. V. b. Dorsale avec xm épines; dentelures préoperculaires inférieures fortes. 16*. P. brasilianum, G. V. Toutes ces espèces sonl exclusivement marines. Comme répartition géographique, les Pleclropomes, ainsi que les Serrans, sont surtout des poissons habitant les régions intertropicales; quelques-uns, tels que les Plectropoma serratum, C. Y., P. aculeatum, G.V., P. nigrorubrum, C. V., P. semicinctum, C. V., P. annulatum, Gtlir., P. dentex, C. V., descendent dans le grand Océan Austral; le Plectropoma susuki, C. Y., remonte au Japon, c’est-à- dire dans le grand Océan Boréal, mais ces espèces se rencontrent en même temps dans les régions plus chaudes. Les cinq premiers des poissons énumérés dans le tableau précédent se trouvent sur la cote atlantique du nouveau continent; le Plectropoma brasilianum, C. V., un peu plus méridional, est de la même région. Dans le grand Océan Pacifique, 011 cite les Plectropoma nigrorubrum, G. Y., P. semicinctum, G. Y., P. annu- 104 ZOOLOGIE. Ullum, Gthr. , P. dentex, G. V., P. aculeatum, G. V., P. serratum, G. V. Les Plectropoma maculatum , BL, et P. leopardinum, Lacép., habitent l’océan Indien. Enfin on signale, à la fois sur les deux versants de l’Amérique, les Plectropoma cMoropterum, G. Y., et P. susuki, G. V. Ces groupes géographiques correspon- dent assez exactement à plusieurs des divisions établies dans le tableau d’après les caractères anatomiques; il est possible que quelques-unes de ces espèces ne soient, que de simples variétés locales. Les collections rassemblées par la Commission scientifique ne renferment que deux poissons appartenant à ce genre, les Plectropoma chlorurum, G. V., et Plec- tropoma cliloropterum, G. Y. 1. Plectropoma chlorurum. (PI. V, lig. 2 , a a, 2 b, 2 c.) Plectropoma chlorurum, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. II, p. /1 0 G , ? P. nigricans, Poey, 1 8 5 1 ; Mem. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. 71. ? P. accensum, Poey, 1 85 1 ; Mem. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. 72. P. affine. Poey, 18 56- 18 58; Mem. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. Il, p. /127. P. chlorurum, Giinther, 1 8 5 9 ; Cal. Brit. Mus. Fishes, t. I, p. 167. P. chlorurum, Poey, 1866; Rep.js. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. 266. P. affine, Poey, 1867; Bep.jis. nat. de la isla de Cuba, I. II, p. 157. lhjpoplectrus chlorurus, Poey, 1868; Bep.fts. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 290. ? H. nigricans, Poey, 1868; Bep.jis. nat. de la isla de Cuba, I. IL p. 290. ? H. accensus, Poey, 1868; Bep.jis. nat. de la isla de Cuba, t. Il, p. 290. D. X, 16; A. III, 7. Écailles : 1 0/6 1 /3 1 . Corps élevé, comprimé, la hauteur étant égale au tiers de la longueur, et l’épaisseur au onzième seulement de cette dernière. La tête occupe les trois onzièmes de la lon- gueur totale. Museau médiocre, compris à peine trois fois dans la longueur de la tête. Bouche peu prolractile, le maxillaire s’arrête avant le centre de l’œil au niveau du bord pupillaire antérieur. Dents petites, sauf deux paires en haut vers la partie médiane, qui sont développées en canines , à la mâchoire inférieure les canines sont à peine percep- tibles; dents vomériennes en chevron simple, palatines en plaque ovalaire, allongée. Narines reculées, l’antérieure à la réunion des deux tiers antérieurs au tiers postérieur du museau, avec un lobe membraneux attaché au bord supérieur, interne; la posté- rieure largement béante, rapprochée de l’orbite. Œil relevé contre le chanfrein, occu- pant les trois onzièmes de la longueur de la tête, l’espace qui sépare les orbites n’étant guère que le sixième de cette même dimension. Préopercule denticulé à son bord mon- POISSONS. 105 tant, les dents rapprochées de l’angle lin peu plus fortes, les dents caractéristiques du bord horizontal au nombre de sept à huit, petites, très-faiblement inclinées en avanl. Operculaire armé de trois épines plates, équidistantes, la médiane plus saillante que la supérieure et l’inférieure, lesquelles sont de même force et peu visibles. Sous-opercule lisse; interopercule avec quelques légères denticulations à la partie postérieure de son bord inférieur. Lobe membraneux relevé, obtus. Joue, operculaire et sous-opercule écailleux, le reste de la tète sans écailles visibles. Ligne latérale vers le quart supérieur au point de la plus grande hauteur du corps, parallèle au contour du clos. Anus au milieu de la longueur et à une petite distance de l’anale. Ecailles plutôt petites, régulièrement disposées. Surscapulaire avec huit à dix denticules obtus. Portion molle de la dorsale très-peu plus élevée que la portion dure. Les épines de celle-ci, presque égales, sauf les deux premières, qui sont plus courtes, la troisième, la plus développée, ayant les deux cinquièmes de la longueur de la tête, la première est (rois fois moins liante; la base de la dorsale est presque égale à la moitié de la lon- gueur totale. Seconde épine anale mesurant le tiers de la longueur de tête, aussi élevée que la troisième, mais plus robuste, la première plus courte de trois cinquièmes. Caudale occupant environ le cinquième de la longueur totale, à bord postérieur légèrement concave. Pectorales arrondies dépassant l’origine de banale; ventrales atteignant seule- ment ce point. Parties supérieures de la tête, corps, sauf le ventre, nageoires dorsale et anale d’un violet lie de vin profond; le bord des ventrales de la même teinte plus claire; partie médiane de cette dernière, pectorales, caudale, cl’un beau jaune d’or; joues et abdomen teintés de cette dernière couleur. Ecailles des lianes1 quadrilatères, arrondies aux bords antérieurs et postérieurs, mesurant 2mm,o de long sur 2mm,i de large; foyer petit, reculé, neuf à dix lobes mar- ginaux; spinules nettes, six à huit sur une rangée centripète médiane, quarante-deux à quarante-cinq au bord libre. Les écailles de la ligne ventrale 2 sont sur le même type et franchement cténoïcles; l une d’elles mesure imm,6 sur imm,i; le foyer est central; au bord antérieur se voient sept lobes marginaux; le bord libre porte dix-huit spinules. Ecailles de la ligne latérale 3 pentagonales, le bord antérieur formant un angle en face de l’orifice du canal; la longueur était de 2 millimètres, la largeur de sur l’une d’elles; le canal dilaté en avant se rétrécit en un tube plus étroit dans l'aire spinigère, un gros feston saillant se voit en face de l’orifice postérieur, deux ou trois festons plus petits existent de chaque côté; le bord libre porte des spinules très-nettes, au nombre d’une trentaine. 1 PI. V, fig. 2 a. — 2 PI. V, fig. 2 b. — PI. Il g. 2 c. ZOOLdUIF. DU M liXIQL E. iv' PARTIE. lk 106 ZOOLOGIE. Longueur totale 102"”“ Hauteur 3/i Epaisseur 9 Longueur de la tête 29 Longueur de la nageoire caudale 22 Longueur du museau 10 Diamètre de l’œil 8 Espace interorbitaire 5 N° 7822 du Catalogue général de la collection du Muséum. Le Plectropoma chlorurum a été décrit avec beaucoup de soin dans 1 Histoire des Poissons de Cuvier et Valenciennes, aussi n’existe-t-il dans les auteurs aucun doute sur la valeur de cette espèce depuis cette époque. Cependant, dans le second volume de son ouvrage sur 1 histoire naturelle de Cuba, M. Poey, sous le nom de Plectropoma affine, l’a signalé comme espèce nouvelle, mais l’identité a été reconnue par cet auteur lui-même dès t 866. Nous avons cru devoir, à l’exemple de M. Günther, indiquer dans la synonymie deux autres espèces du savant ich thyologiste de Cuba, les Plectropoma nigricans, Poey, et P. accensum, Poey; ces poissons, et plusieurs autres rappelés ou signalés dans son I rava il de 1868, devraient peut-être y être réunis : tels sont les Hijpoplectrus indigo, Poey, H. hovinus, Poey, H . gummi-gutta , Poey, H. pinnavaria, Poey, H. aberrans, Poey '. Saut pour ce dernier, des variations de couleur, peu importantes, sont les seules différences signalées. Les Plectropoma guttavarium, Poey, P. puella, C. \ ., P. unicolor, BL, sont dans le même cas, et des études ultérieures engageront, croyons-nous, les zoologistes à 11e regarder ces animaux que comme de simples variétés d’une même espèce. Il est à remarquer que, d’après l’auteur précité, presque toutes sonl confondues par les pêcheurs sous le nom de Vaca. En ce qui concerne le Plectropoma unicolor, BL, 110m qui dans ce cas aurait la priorité, bien que l’exemplaire type de Séba se trouve dans les collections du Muséum, l’absence de localité certaine, pour aucun des individus connus, empêche de pouvoir décider la question. Tous les Plectropoma chlorurum, C. V., types de la collection du Muséum, viennent de la Martinique; celui de la Commission scientifique a été donné par M. Bélanger; un autre, envoyé autrefois par M. Plée1 2, est sans doute celui qu’ont décrit Cuvier el Valenciennes. 1 l'oev, Synopsis piscium Cubensium, p. 290 et 291. ( liep.jis . nat. de la isla de Cuba, t. fl, 1868.) 2 N” 7785 du Catalogue général de la collection du Muséum. POISSONS. 107 2. Plectropoma chloropterum. (PI. V, 6g. 3, 3a, 3b, 3c.) ? Epinephelus afer, Bloch, 1797; Ichthyol. IXe part. p. 73, pi. CCCXXVII. ? Alphestes afer, Bloch-Schneider, 1801 ; Syst. ichthyol. p. 2 3 G . Plectropoma chloropterum , Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. I. Il, p. 3 9 8 . P. monacanthus , Robert, H. Schoinburgk, 18/17; Hist. Barbadoes, p. 6o5. P. chloropterum , Poey, 1 8 5 1 ; Ment . Hist. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. 73, pi. IX, lig. 3. P. chloropterum , Giinther, i85p; Cal. Prit. Mus. Fishes, t. I, p. 166. P . monacanthus , Günther, 1 869; Cat. Bril. Mus. Fishes, t. 1, p. 16/1. ? Alphestes afer, Peters, i865; Monatsbericht Ah. Wiss. Berlin, p. 1 ob. /’. multiguttatum, Günther, 1 8G 6 ; Proceed. Zool. Soc. of London, p. 600. P . chloropterum, Poey, 186G; Rep. fs. nat. de la isla de Cuba, t. 1, p. 2Gb. Prospinus chloropterus , Poev, 1 8G8; Rep. fis. nat. de la isla de Cuba, t. 11, p. 289. Plectropoma ajrum, Günther, 1868-1869; Trans. Zool. Soc. of London, t. VI, part. \1, p. hi 1 . Prospinus chloropterus , Poey, 1871 ; Ann. Lyc. Nat. Hist. New-York, t. X, p. h 0 . I). XI, 1 G; A. III, g. Écailles : 1 0/7 5/38. Forme générale relativement lourde, la hauteur étant égale aux trois onzièmes de la longueur totale, la largeur moitié moindre. La longueur delà tête esta très-peu [très égale à la plus grande hauteur, le museau très-court en occupe les deux neuvièmes; mâchoire inférieure légèrement saillante; maxillaire supérieur prolongé au point d’arriver presque au niveau du bord orbitaire postérieur. Une paire de dents canines peu déve- loppées à la mâchoire supérieure, les autres dents en carde, mobiles; dents vomé- riennes en chevron, les palatines disposées sur plusieurs rangs, formant une plaque cinq à six fois plus longue que large. Narines rapprochées; l’antérieure vers le dernier quart du museau, entourée d’un repli membraneux, la postérieure relevée, au niveau de la perpendiculaire passant au-devant de l’orbite. OEil grand, tangent au chanfrein, occupant les trois onzièmes de la longueur de la tête; espace interorbitaire près de (rois fois moindre. Préopercule légèrement convexe en arrière, armé sur son bord montant de soixante â soixante- dix dentelures, dont les quatre ou six inférieures bifides, croissant assez régulièrement de haut en bas; l’angle se prolonge lui-même en une forte épine courbe, dirigée en avant, le bord inférieur étant absolument lisse; operculaire avec trois épines aplaties, à peu près équidistantes, la mitoyenne la plus développée; lobe membraneux prolongé en pointe aiguë jusqu’au-dessous environ de la quatrième épine dorsale. Tête entièrement couverte d’écai 1 les , sauf les maxillaires et intermaxillaires. Ligne latérale assez régulièrement parallèle au contour du dos, peu distincte, sur- tout en avant, les écailles’ qui la composent étant profondément enfoncées dans le té- gument et irrégulièrement développées. Anus vers le milieu de la longueur du corps 108 ZOOLOGIE. à une distance sensible de l’anale. Ecailles plutôt petites, régulièrement imbri- quées. Nageoire dorsale occupant environ la moitié de la longueur totale et divisée assez également en portion dure et portion molle, bien que la première soit un peu plus longue; les épines sont robustes, la première ne mesure que le septième de la lon- gueur de la tète; les quatrième et cinquième, les plus développées, atteignent les deux cinquièmes de cette même dimension; celles qui suivent diminuent d’ailleurs peu de bailleur, la dixième ayant encore connue dimension absolue 21 millimètres, tandis que la quatrième en mesure aA; la portion molle, à bord libre très-légère- ment, convexe, a comme hauteur extrême un peu plus que la moitié de la longueur de la tête. Anale longue à la base, d’environ le sixième de la longueur totale; pre- mière épine moitié moins haute que la seconde; celle-ci notablement plus forte que les deux autres, mesurant en hauteur à peu près les trois huitièmes de la longueur de la tête; portion molle à bord légèrement convexe et angle postérieur arrondi. Caudale fortement convexe occupant les deux onzièmes de la longueur totale. Pecto- rales larges, arrondies-, se terminant vers le niveau de l’anus; ventrales plus courtes. La coloration a été donnée par les auteurs de 1 Histoire des Poissons, peut-être d’après des notes envoyées avec les individus par Ricord. M. Poey, en 1 8 5 1 , l’a éga- lement indiquée. La figure que nous donnons ici 1 montre que ce Plectropome est d’un vert olivâtre assez uniforme avec des marbrures brunes; cette même couleur forme quelques bandes sur les nageoires impaires et des ponctuations sur les pectorales; ces dernières, ainsi que les ventrales, sont plus claires; des ponctuations* d’un beau rouge un peu orangé, existaient sur tout le corps. Les écailles, comme noyées dans un abondant mucus épidermique, sont moins appa- rentes que clans beaucoup d’autres espèces. Une écaille des flancs2 est en quadrilatère allongé, presque ovalaire, elle mesure 5mm,5 de long sur 3mi",2 de large; le foyer est lon- gitudinal; dix-neuf festons marginaux occupent le demi-contour antérieur en s’étendant sur les bords latéraux; faire spinigère est nulle, à peine indiquée par de faibles ver- miculations. Cette forme, ainsique chez les Serrans3, peut être considérée comme une modification sénile; on trouve, en effet, d autres écailles dans lesquelles le foyer petit, circulaire, est central, les festons n’occupent que le bord antérieur, une aire posté- rieure triangulaire s’étend du foyer au bord libre coupé carrément; il n’y a toutefois point de véritables spinules; dans le voisinage immédiat de la ligne latérale, la forme de ces organes devient souvent irrégulière. Sur la ligne ventrale les écailles4, réduites à de petites lamelles en ovale allongé de imm,y sur omm,8, sont couvertes de crêtes concentriques à peine interrompues par deux ou trois sillons centripètes et une aire ' PI. V, fig . 3. — PI. V. fig. 3 a. — 3 Voyez p. 52. — 1 PI. V, fig. 3 b. POISSONS. 109 postérieure vermiculée, rudimentaire. Les écailles delà ligne latérale1, profondément enfoncées dans l’épiderme, n’existent pas sur chaque rangée transversale, ce qui fait, comme on l’a vu plus haut, que cette ligne elle-même est peu marquée; leur forme est celle d’un triangle allongé, la longueur étant de sur imm,8; le canal, à trois ouvertures, s’étend sur presque toute la longueur de la lamelle; les lobes marginaux sont au nombre de sept, dont un médian, beaucoup plus considérable vis-à-vis l’orifice antérieur du tube. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire X° 5ai 2 du Catalogne général do la collection du Muséum. 58 38 b o /1 1 1 3 16 (> Le Plectropoma chloropterum , G. V., par la disposition des dents de son préopercule, la structure de ses écailles et le nombre des épines de sa nageoire dorsale se distingue facilement de toutes les espèces «lu même genre : aussi s’explique-t-on que M. Poey l’ait considéré comme devant former une division particulière à laquelle il a donné le nom de Pros pinus 2. L’espèce a été parfaitement décrite par Cuvier et Valenciennes, et depuis cette époque il n’existe aucun doute sur son identification. D’après M. Peters, ce Plectropome est le même que V Epinephelus afer de Bloch, opinion fondée sur l’examen de l’exemplaire original conservé au Musée de Berlin. La figure de 1 Ichfh \ ologie et la localité, donnée avec une si grande précision par 13 loch , rendent jusqu’ici le rapprochement incertain; bien que plusieurs espèces du poissons, nous n’en pouvons douter, soient communes aux rives atlantiques de l’Afrique et du nouveau continent, on n’a pas encore cependant, à notre connaissance, signalé le Plectropoma chloropterum, C. V., dans la partie orientale de cet océan. Toutefois, l’autorité si incontestable de M. Peters conduira très-vraisemblablement plus lard à adopter le rapprochement proposé. L’exemplaire appartenant à la Commission scientifique du Mexique a été pris à la Jamaïque; d’autres individus de la collection proviennent de Haïti (Piicord), de la Mar- tinique (Plée) et du Brésil (Gay). L’espèce, d’après M. Günther, a une aire d’extension beaucoup plus considérable et descendrait jusqu’aux îles Malouines en même temps 1 PI. V, lig\ 3 c. — 2 Poey, Mon. sobre la Hist. nat. delà isln de Cuba, t. Il, p. 388, 1 856-1 858. 110 ZOOLOGIE. qu’on la rencontre sur la côte de Panama, dans le Pacifique; ces derniers individus avaient d’abord été considérés comme formant un type distinct sous le nom de Plectro- poma multig'ultalum , Gthr. Genre LUTJANUS, Bloch. Cuvier, Bègue animal, ire édit. I. II, p. 37/1, 1817. Percoïdes à ventrales thoraciques; sept rayons branchiostéges ; une seule dorsale, avec x ou xi épines1 et de 12 à là rayons; anale avec ni épines et (S à 9 rayons; des dents canines et en velours aux mâchoires; plaques dentaires vomérienne, palatines et souvent linguales distinctes; préopercule dentelé, peu ou point écliancré au niveau de l’articulation de l’interopercule ; opercuiaire avec ou sans prolongement aplati ne constituant pas une véritable épine; lèvres ordinai- rement papilleuses. Écailles médiocrement nombreuses, cténoïdes, polystiques , celles de la ligne latérale à canal ramifié dans Faire spinigère. Le genre Lutjanus est des plus naturels, et toutes les espèces qui s’y trouvent réunies offrent entre elles des affinités très-évidentes. On ne peut élever d’objec- tions que sur la compréhension du groupe, auquel devraient être joints plusieurs genres voisins, qui s’en distinguent à peine. Les dents sont celles des Serrans, c’est-à-dire qu’on trouve quelques canines à la partie antérieure de la mâchoire, et en arrière, des dents en carde, ou plus souvent en velours. Dans aucun cas, nous n’avons observé la mobilité de ces organes. La force, le nombre des dents canines peuvent varier suivant les espèces. Les plaques déniai res buccales on t plus d’importance pour la classificalion; on n’a noté cependant jusqu’ici aucune différence, quant aux plaques palatines. 11 n’en est pas de même de la plaque vomérienne. Déjà M. Günther, à propos du Lutjanus aurorubens, C. Y. 2, avait insisté sur la forme de celle partie chez ce poisson. On peut, en effet, distinguer deux dispositions principales : ou bien celle plaque est en triangle plus ou moins surbaissé1, la base peut même être Excepté Lutjanus aurorubens , C. V. — 2 Günther, Catal. Brit. Mus. Ftshes , t. 1, p. 207, i85ç). — 3 Fi. V bis, POISSONS. 1 1 J parfois en angle rentrant, ce qui ramène à la forme en chevron; ou bien elle offre un prolongement postérieur en triangle plus ou moins allongé, donnant tantôt la forme d’un clou, tantôt une forme losangique h Le prolongement postérieur nous a paru subir certains changements de forme suivant l’âge, étant à proportion plus étroit et moins développé chez les jeunes sujets, mais il ne paraît jamais faire complètement défaut là où il existe normalement. La plaque dentaire linguale, dont M. knerr-, le premier croyons-nous, s’est servi pour la classi lira lion, ne donne pas, quand elle existe, des caractères aussi précis. Sa forme et sa composition présentent cependant quelques variations. La première se rapproche généralement de celle d’un ovale allongé1 2 3 4, ou, si l’on veut, d’une semelle. Tantôt elle est constituée par une seule plaque, d’autres fois elle est divisée par une articulation transversale en deux portions, une antérieure el une postérieure; la première peut être dédoublée longitudinalement, comme chez le Lutjanus dentatus, À. Dnm.; enfin chez le Lutjanus lapilli, Russ., toute la plaque forme une sorte de mosaïque composée d’un grand nombre de petites plaquettes irrégulières. Dans bon nombre d’espèces, les dents linguales font com- plètement défaut et un point très-important dans la pratique, c’est que cette plaque se développe seulement avec fage, comme M. BJeeker '* en a fait la remarque; il faut donc, pour les déterminations, avoir soin de choisir les individus adultes, mais, dans ce cas, le caractère peut être considéré comme ayant une réelle importance5. Les lèvres présentent aussi une particularité à noter. En comparant ces parties avec leurs homologues dans la série des Rercoïdes, on voit qu’ici elles sont géné- ralement plus épaisses et toujours chargées de papilles, de villosités, allongées, fines, serrées les unes contre les autres et rappelant assez I aspect du velours. Le développement n’en est pas toujours le même et pourrait peut-être fournir quel- ques distinctions spécifiques, si des recherches étaient faites dans ce sens. En tout cas, il est légitime de conclure de cette observation que le Loucher labial doit être 1 PI. V bis, fig. 2 a; pl. V ter, lig. i a et 2 a. 2 Knerr, Reise der Novara. Fische, p. 3o, 1 865. 3 Pl. V bis, fig. a a; pl. V ter, fig. i a et 2 a. 4 Bleeker, Révision des espèces indo-archipélagiqucs des genres Lutjanus el Aprion, p. 4. 1870. — 0 Léon Vail- lant, Sur quelques espèces critiques du genre Lutjanus. ( Bull. Soc. Philomathique, nouvelle série, t. XI, p. 43, 187/1.) ZOOLOGIE. J 12 très-développé chez ces poissons, et l’étude du but physiologique de ces organes sur le vivant présenterait un réel intérêt. Les pièces operculaires n’offrent que des caractères, on pourrait dire négatifs, par l’absence d’épine à l’angle operculaire, et d’échancrure au préoperculaire chez les véritables Lutjans. M. Bleeker a montré que, dans certaines espèces, l’angle préoperculaire pouvait se développer chez les jeunes sujets en une déni saillante, dent qui disparaît complètement chez l’adulte, et, par conséquent, le genre Évoplites. fondé par M. Gill, ne doit pas être conservé. Celle observa- tion, des plus intéressantes, est de nature à faire réfléchir sur l’importance attri- buée à certains caractères génériques, regardés jusqu’ici comme ayant une grande valeur, et montre combien l’étude des Poissons doit attendre dans l’avenir de la connaissance des métamorphoses chez ces êtres si difficiles à suivre au milieu de l’élément qu'ils habitent. Les nageoires sont analogues, dans leur disposition générale, à celles des Ser- rans. La dorsale unique, peu ou point échancrée à l’union des portions dure et molle, offre, dans la grande majorité des cas, x ou xi épines, et 12 à 1 h rayons. Cependant, chez le Lutjanus aurorubens, C. V., la formule est : xu, 10 ou 11; il semble qu’un rayon se soit transformé en épine. L’anale a constamment m épines, le nombre des rayons mous ne varie que de 8 à 9; chez ie Lutjanus elongatus, SL et J., nous avons trouvé, il est vrai, 7 rayons, mais l’exemplaire unique de cette espèce est dans un tel état de conservation, qu’il peut exister des doutes sur ce point. La constance des épines et des rayons, dans 1111e espèce donnée, est d’ailleurs la même et suit l’ordre que nous avons établi à propos des Serrans et des Plectropomesb La caudale est quelquefois fortement concave, à angles prolongés2, d’autres fois, à peine émarginée3; très-rarement, elle est légè- rement convexe, car on ne connaît jusqu’ici comme exemple de cette disposition que 1e Lutjanus caudalis, C. \. Les écailles, appréciées dans leur taille proportionnelle d’après les formules des lignes latérales et transversales, n’offrent pas des variations aussi considérables que chez les Serrans et surtout que chez les Plectropomes. La formule des écailles 1 Voy. p. 5j et 97. — ' PI. V ter, fig. -2. — 3 PI. V 1er, lig. 1. POISSONS. 1 1 3 de la ligne latérale oscille généralement entre 45 et 56. Le maximum, d’après nos études, se présente chez le Lutjanus chrysotœnia , Blkr., pour lequel le nombre serait de 63; chez le Lutjanus griseoïdes, Guich., nous avons trouvé le chiffre 3q, c’est le nombre minimum. Quant à la ligne transversale, le nombre des écailles varie de 7 à i4 au-dessus de la ligne latérale et de 12 à 29 au-dessous. M. Bleeker, dans un travail que nous avons eu fréquemment déjà l’occasion de citer, a montré1 tout le parti qu’on pouvait tirer de la disposition des écailles pour la distinction des espèces, en ayant égard, non-seulement à la formule habi- tuellement employée, mais encore au compte de ces organes en séries longitudi- nales, tant au-dessus qu’au-dessous de la ligne latérale; malheureusement, nous ne savons où a été exposée la méthode pratique employée pour obtenir ces nombres, et, sur des types que le Muséum doit à la générosité de ce savant, nous ne sommes pas parvenus à retrouver exactement ses formides. H indique aussi des caractères à prendre, soit de la direction des séries d’écailles, tantôt ascendantes, tantôt parallèles au contour du dos, soit de l’écaillure de la tête el du nombre des rangées qui couvrent la joue. Ces recherches, fort intéressantes, ne s’appliquent qu’aux espèces insulindiennes , mais mériteraient d’être étendues à tout le groupe pour bien juger la valeur de ces caractères. Les écailles, chez les Lutjans, d’après nos recherches portant sur toutes les espèces de la collection du Muséum, au nombre de quarante environ, et sur plus de cinquante individus, sont construites sur un type très-uniforme; nous n’y trouvons pas de variations de l’ordre de celles que nous avons signalées dans quelques-uns des genres précédemment étudiés. Les écailles des flancs, en quadrilatères réguliers plus ou moins arrondis sur les angles, offrent quant à la position et à l’étendue du foyer des modifications analogues à celles que nous avons déjà signalées; ces modifications, on l’a vu, dépendent de l’âge de l’organe. Les festons marginaux varient en nombre de huit2 à quatre-vingt-cinq3, d’après les chiffres que nous avons pu rassembler; cette différence tient à la taille sans doute, mais aussi à l’espèce. C’est ainsi qu’on verra 1 Bleeker, Révision des espèces indo-archipélagiques des général de la collection du Muséum. — 5 Lutjanus ïapilli, genres Lutjanus et Aprion, p. 4, 1873. Russ. , n° 8200 du Catalogue général de la collection du 2 Lutjanus aurorubens, C. V., n° 6981 du Catalogue Muséum. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. — I»' PARTIE. 10 1 14 ZOOLOGIE. plus loin qu’un Lutjanus aratus, Gthr. , de 92 millimètres, offre à une de ses écailles des lianes clix-sept festons, tandis qu’un Lutjanus chrysurus, de 210 mil- limètres, n’en porte que quatorze. Ces lestons occupent non-seulement le bord postérieur, mais encore s’étendent plus ou moins sur les bords latéraux; cependant, on trouve tous les intermédiaires, depuis le cas où un ou deux festons dépassent les angles antérieurs du quadrilatère, jusqu’à celui où ces festons occupent tout le demi-contour. L’aire spinigère est toujours plus ou moins en segment de cercle. Le nombre des spinules du bord libre varie considérablement avec la taille des poissons, et peut-être l’espèce; ces différences sont analogues à celles du nombre des festons et, dans les deux exemples extrêmes cités à ce propos il y a un ins- tant, nous avons trouvé sur l’un quarante, sur l’autre cent quatre-vingt-neuf spi- nules. Les écailles sont d’ailleurs toujours nettement cténoïdes. Les écailles de la ligne latérale sont curieuses et d’un type très-uniforme. Le contour en est toujours assez nettement arrondi. Le canal, dans sa portion focale, ne présente rien de particulier, l’orifice antérieur est largement ouvert, et la per- foration centrale, constituant l’orifice postérieur, est très-nette; mais, en outre, on voit dans faire spinigère un nombre variable de ramifications1 sur lesquelles les épines font défaut, et qu’on doit considérer sans doute comme des divisions centrifuges du canal principal; seulement, au moins sur le sec, ces ramifications 11e forment (pie des gouttières à concavité tournée en bas et non des tubes com- plets , comme le canal terminal de la Perche ou des Serrans ordinaires; il est à présumer que, sur le frais, il n’en est pas de même, et que le tube est complété dans sa portion profonde par les parties molles. Ces ramifications, fort apparentes et dont le nombre parait varier de trois à huit, donnent à ces écailles un aspect tout spécial qui ne permet pas de les méconnaître. Toutefois, ce même type se rencontre dans d’autres genres, tels que les Etelis, fort voisins, sinon identiques, aux Lutjans, comme M. Bleeker en a déjà fait la remarque, et également dans d’autres familles; M. Sauvage a rencontré2 une disposition analogue chez certains Sciénoïdes vrais. Dans une espèce, le Lutjanus lapilli, Russ. , sur un individu de grande taille3, dont une écaille ne mesure pas moins de iomm,4, celle-ci pré- 1 Voy. pl. V bis, fig. 1 c, 2 c; pl. V ter, fig. ic, 2 c. 3 N° 8200 du Catalogue général de la collection du 2 Bull. Suc. Philomathique. Séance du 1 h juillet 1877. Muséum. Cet individu mesure hoo millimètres. POISSONS. 115 sente une aire spinigère occupée par une multitude de canaux anastomosés et formant un réseau au lieu de quelques traînées se rendant directement au bord postérieur. C’est la seule espèce qui nous ait jusqu’ici présenté cette particularité. Les festons marginaux ne nous ont montré qu’une différence, dont il nous est impossible jusqu’ici d’apprécier la valeur; dans certaines espèces, un seul feston pins développé que les voisins répondrait à l’orifice antérieur du canal1, chez d’autres, cette particularité ne s’observe pas2. Quant aux spinules, elles se ren- contrent toujours, mais n’existent qu’entre les ramifications du canal. M. Poey3 a récemment publié un fait d’une très-haute importance en ce qui concerne les organes de la génération chez ces animaux; il aurait constaté sur plusieurs d’entre eux un hermaphroditisme rappelant celui de quelques Serrans. Par l’ensemble de ces caractères, on voit que les Lutjanus se différencient très- nettement des Serranus, et la plupart des naturalistes modernes, dans les subdi- visions qu’ils ont proposées pour les Percoïdes, les ont, avec raison, placés dans des groupes distincts4. 11 n’est pas aussi facile de les séparer des Diacope et des Etelis. Quant aux premiers, bon nombre d’ichthyologistes n’admettent pas la di- vision comme fondée et considèrent les deux genres connue n’en formant qu’un, il est certain que ces êtres sont très-voisins les uns des autres et, de plus, que l’échancrure profonde du préopercule, qui caractérise les Diacopes, est un fait d’âge; elle manque en effet chez les jeunes individus. On ne doit donc regarder ces groupes que comme des sortes de sous-genres; toutefois, ce caractère étant com- mode, on pourrait, à ce titre, le conserver provisoirement. 11 n’est guère plus facile de distinguer les Lutjanus des Etelis, mis à tort par Cuvier et Valenciennes avec les Percoïdes à deux dorsales, car, en réalité, ces nageoires sont aussi con- tinues chez ces derniers que chez un grand nombre de Lutjans. M. Bleeker6 donne pour caractère aux Etelis d’avoir la nageoire dorsale non squameuse, tandis que les écailles se prolongent sur elle chez les Lutjanus. Nous avons cru, à l’exemple de M. Poey el de M. Bleeker, devoir abandonner le nom de Mesoprion. Dans la première édition du Règne animal , Cuvier6 admit 1 PL V bis, lig’. i c et 2 c. 2 PL V ter, fig. 1 c. 4 Poey, Ann. Lyc.nat. Hist. New-York, l. IX, p. 3og, 1 870. 4 Bleeker, Systema Percarum revisum, p. 5 et 24 , 1875. 5 Bieeker, ibid. p. 3o, 1875. 6 Cuvier, Règne animal, p. 274 , 1817. 116 ZOOLOGIE. le genre Lutjanus, emprunté à Bloch, tout en retirant les espèces hétérogènes introduites par cet ichthyologiste; ce groupe renfermait le Lutjanus Lutjanus, BL, L. brasiliensis , Bl. Schn., enfin, XAlphestes gembra, Bl. Sclin. Dans la seconde édition, le nom de Mesoprion fut substitué comme synonyme, semble- t-il, à celui de Lutjanus, c’est au moins ce cpie porte à supposer la note qui s’y trouve jointe1; le Lutjanus Lutjanus, BL, aussi bien que \Alphestes gembra, BL, Schn . , se retrouvent dans le nouveau genre. Quelles raisons justifiaient ce chan- gement? Nous manquons d’explications à ce sujet. Un passage de l’Histoire des Poissons2, qui date à peu près de la même époque, peut seulement faire supposer que ce nom paraissait trop barbare. C’est là un argument inadmissible, dès l’ins- tant qu’on est d’accord sur les types, et il ne peut y avoir aucun doute sur la priorité du nom de Lutjan. La difficulté que l’on éprouve à limiter le genre Lutjanus ne permet pas de se faire encore une idée exacte du nombre d’espèces qu’il peut renfermer; de plus, l’homogénéité très-grande du groupe fait que toutes ces espèces, très-voisines les unes des autres, sont fort difficiles à distinguer. Cuvier et Valenciennes en ont énuméré près d’une cinquantaine. M. Günther, dans son Catalogue de 1 8 5 g , en retranche un bon nombre, comme formant double emploi ou n’étant pas suffisam- ment connues pour prendre place dans une énumération systématique; toutefois, avec les types décrits par lui ou divers auteurs et en faisant entrer dans le genre plusieurs espèces placées mal à propos dans des genres voisins, il arrive au total de quarante -cinq espèces. Depuis on en a indiqué quelques autres; on peut donc estimer que le nombre des Lutjans connus aujourd’hui est de quarante à cinquante. Dans l’arrangement des collections du Muséum, nous avons cru devoir regarder comme distinctes les espèces dont on trouvera l’énumération dans le tableau ci- joint. Nous nous sommes servis de la configuration de la plaque vomérienne pour les partager en deux sections dans le but de rendre simplement plus facile la dis- tinction de ces Poissons, dont les caractères spécifiques sont, nous le répétons, très-délicats à apprécier. Cuvier, Règne animal, p. t43, 1829. Cuvier et Valenciennes, Hist. des Poiss. t. II, p. 43g , 1828. POISSONS. 117 Genre LUT J ANUS, Bloch.1 Ire SECTION. Plaque dentaire vomérienne en chevron, ou triangulaire. a. Langue lisse. 1 . L. annularis, C. V. 7- L. decussatus, K. et 2. L. malabaricus, Bl. Schn. 2 8. L. lemniscatus , C. V. 3. L. Johnii, Bl. 3 9- L. bitœniatus, C. V. 4. L. fuscescens , C. V. 1 0. L. argenteus, H. et J 5. L. monostigma, C. Y.4 1 1 . L. limbatus, C. V. 6**. L. analis, C. V.5 * Langue à plaques dentaires nombreuses. 1 2** L. aratus, Gthr. i3. L. Yapilli, Russ. Langue toujours munie d’une plaque dentaire simple ou double, rarement triple. 1 A. L. semicinctiis, Q. et G. 18**. L. pacificus, B oc. 1 5. L. bohar, Forsk. 1 9- L. Russelli, Blkr. 16. L. immaculatus, C. V. 17*. L. dentatus, A. Dum.7 9 0*. L. cyanopterus, C. V. IIe SECTION. Plaque dentaire vomérienne avec un prolongement postérieur, ce qui lui donne une forme en losange plus ou moins prolongé; plaque linguale dentaire constante. 21. L. unimacuïatus, Q. et G. 2 9**. L. Aubrietii, Desm. 2 3. L. fulvijlamma , Forsk. 8 ‘i A . L. caudalis, C. V. 2 5*. L. Mahogoni, C. V. 26*. L. Ricardi, C. V. 1 Comme dans les tableaux précédents, les espèces mar- quées d’un astérique * sont américaines , le signe doublé ** indique celles dont on trouvera plus loin la description. 2 C’est le Diacope calveti, Q. et G. , comme le suppose avec raison M. Bleeker. (Rev. Lutjanus et Aprion, p. 3a, i873.) 3 Le Serranus pavoninus, C. V. , est la forme jeune de cette espèce. 4 Cette espèce nous paraît identique au Lutjanus lioglos- swsde M. Bleeker, d’après la description donnée par cet auteur. (Rev. Lutjanus et Aprion, p. 74, 1873.) 5 En y réunissant les Lutjanus soir a , C. V., et L. Isoo- don, C. V. 0 M. Bleeker a déjà émis l’opinion (Rev. Lutjanus et 27. L. elongatus, H. et J. 98. L. erythropterus , Bl. 29*. L. aurorubens, C. V. 3o. L. madras, C. V. 3i*. L. aya, Bl. 32*. L. buccanella, C. V. Aprion, p. 67, 1873) que cette espèce devait être iden- tique à son Lutjanus melanotœnia ; un corps plus élevé, le museau plus aigu, la forme de la plaque vomérienne, la distinguent du Lutjanus vit la, C. V. 7 Un individu, nu 7798 du Catalogue général de la col- lection du Muséum, et désigné sous le nom de Mesoprion cynodon, C. V., appartient certainement à cette espèce; il a été envoyé du Brésil par Delalande. Le Lutjanus den- tatus, A. Dum., existe donc à la fois sur la côte américaine et la côte africaine. 8 La comparaison des exemplaires types montre que le Mesoprion aurolineatus , C. V., n’est pas distinct de cette espèce. ZOOLOGIE. 118 33. L. chrysotœnia, Blkr. 3/i. L. argentimaculatus , Forsk. 1 35**. L.>cm, Bl. Schn. 2 3G. L. vitta, Q. et G. 37*. L. vivanus, C. V. 3g. L. fulgens, C. V. /io**. L. chrysurus, Bl. Les Lutjans sont essentiellement des poissons habitant les mers intertropicales el, des trois grands océans Indien, Pacifique et Atlantique qui composent celles-ci, piaires que nous avons pu examiner. Les espèces, qui ne sont représentées que de l'océan Indien dans les collections du Muséum, sont les Lutjanus malabaricus, BL Schn., L. Johnii, BL, L. fuscescens , C. Y., L. monostigma, C. Y., L. decus- satas, K. et v. IL, L. lemniscatus , C. Y., L. bitœniatus, C. V., L. argenteus, II. et J., L. lapilli, Buss., L. bohar, Forsk., L. immaculatus, C. V., L. Russelli, Blkr. , L. erythr opter us , BL, L. madras, G. Y., L. chrysotœnia, Blkr., L. gri- seoïdes, Guich. 11 convient d’y joindre les Lutjanus annularis, G. V., L. unima- culatus, Q. et G., L . fulviflamma , Forsk., L. argentimaculatus , Forsk., L. vitta, Q. et G., dont nous possédons des représentants pris dans la Polynésie et l’Aus- tralie, mais qui paraissent plus abondants dans l’océan Indien. Quant aux espèces du grand océan Pacifique équinoxial, il y aurait peut-être une distinction à faire entre les espèces qui, comme les Lutjanus limbatus, C. Y. , L. semicinctus , Q. et G. , L. caudalis, G. Y., sont polynésiennes et se rattachent à la faune précédente, tandis que d’autres, comme les Lutjanus aratus, Gthr. , et L. pacificus, Boc., habitant les côtes américaines occidentales, se lient à la faune atlantique. Une espèce de cette dernière région, le Lutjanus jocu, Bl. Schn., se trouve en effet sur les deux versants; le Lutjanus Aubrietii, Desm., serait dans le même cas, d’après M. Günther. Pour les autres espèces, Lutjanus analis, C. Y., L. den- tatus, A. Dum., L. cyanopterus, C. Y., L. Mahogoni, C. V., L. Ricardi, G. Y., L. aurorubens, G. Y., L. aya, BL, L. buccanella, G. V., L. vivanus, G. V., L. fulgens, G. Y.,L. chrysurus, BL, nous ne les connaissons jusqu’ici que de l’océan Atlantique. De ces dernières espèces, le Lutjanus fulgens, G. Y., seul serait particulier à la région orientale de cet océan. 1 En y joignant les Mesoprion olivaceas, C. V., M. gembra, Bl. Schn., et M. læniops , C. V. — 2 Voir plus loin la synonymie de cette espèce. le premier est celui où ils sont de beaucoup les plus nombreux , d’après les exem- POISSONS. 119 On peut remarquer que, d’après le groupement indiqué dans le tableau, les espèces indo-pacifiques sont les plus nombreuses dans la première section quelles composent pour les trois quarts, tandis qu’il y a presque égalité de partage avec les espèces atlantiques dans la seconde. Si, avec la plupart des auteurs modernes, on réunit les Diacope aux Lutjanas, la prépondérance des espèces indo-pacifiques comparées aux espèces atlantiques augmente considérablement, aucun type du premier de ces groupes ne se ren- contrant dans la seconde région. Les espèces rapportées par la Commission scientifique du Mexique sont au nombre de six, trois appartenant à la première section, ce sont les Lutjanas analis, C. Y., L. aratus, Gthr., L. pacificus, Hoc.; les autres, à la seconde, L. Aubrietii, Desin., L.jocu. Bl. Schn., L. chrysurus, Bl. 1. Lutjanus analis. (PI. V bis, fig. i a, i b et i c.) Mesoprion analis, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. II, p. /1 5 2 . AI. sobra, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. II, p. 453. M. Isoodon, Cuvier et Valenciennes, 1 8 3 3 ; Hist. nat. des Poiss. t. IX, p. 44 3. M. analis, Castelnau, 18 5 5; Anim. rares ou nouveaux de l'Amérique du Sud, Poissons, p. 4. M. analis, Poey, 1 8 5 6- 1 8 5 8 ; Mem. Hist. nat. de là isla de Cuba, t. II, p. 1 4 6 . M. analis, Guichenot, t853;Ramon delà Sagra, Hist. de File de Cuba, Poissons, p. 22. M. sobra, Guichenot, 1 8 5 3 ; Ramon de la Sagra, Hist. de File de Cuba, Poissons, p. 22. AI. Isodon, Giinther, 1859; Cat. Brit. Mus. Fishes , t. I,p. 206. AI. sobra, Günther, 1869; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. I, p. 209. M. analis, Poey, 1866; Bep.fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 266. M. analis, Poey, 1868; Bep.fis. nat.de la isla de Cuba, t. II, p. 294. Lutjanus analis, Poey, 1871; Ann. Lyc. nat. Hist. New-York, t. X, p. 59. D. X, 1 4; A. III, 8. Ecailles : 1 o/5A/s>3. La longueur de ce Lutjan équivaut environ à trois fois et deux tiers la plus grande hauteur, qui elle-même représente deux fois et demie l’épaisseur; la forme générale est celle des Lutjans types, la ligne ventrale étant presque droite antérieurement, le chan- frein et la ligne dorsale, au contraire, en courbe très-accentuée. Tête égale comme longueur à la hauteur du corps; le museau en occupe les deux cinquièmes. Bouche médiocre; le maxillaire ne dépasse pas sensiblement le bord antérieur de l’orbite; lèvres fortement papilleuses. Dents canines très-courtes, les deux antérieures à chaque inter- 120 ZOOLOGIE. maxillaire un peu plus développées, écartées; dents vomériennes en chevron1 étroit; dents palatines en plaques ovalaires; langue lisse. Narines divisant assez exactement en trois parties l’espace préorbitaire; l’orifice antérieur très-petit, arrondi, le postérieur ovale. OEil touchant le chanfrein; son diamètre fait un peu plus du quart de la lon- gueur de la tête et surpasse de près du tiers l’espace interorbitaire, qui n’équivaut pas au cinquième de la longueur de la tête. Premier sous-orbitaire développé, sa hauteur étant très-peu inférieure à la largeur de sa base; la peau, qui le recouvre, plissée sur le bord libre2. Préopercule finement denticulé avec un feston élargi peu sensible à son bord postérieur au-dessus de l’angle; interopercule ne présentant qu’une tubérosité surbaissée peu visible; extrémité de l’operculaire mousse. Des écailles sur l'espace post- oculaire supérieur, sept à huit rangées sur la joue, autant sur l’operculaire , neuf à dix écailles en une série simple sur l interopercule. Ligne latérale suivant régulière- ment la courbure du dos, un peu prolongée sur la base de la nageoire caudale. Anus vers la moitié de la longueur totale, à une certaine distance de l’anale. Ecailles assez grandes, soixante -quatre rangées au-dessus de la ligne latérale, obliquement montantes vers le dos; rangées ventrales disposées horizontalement. Sur-scapulaire avec une demi-douzaine de dents égales. Nageoire dorsale étendue du niveau de la pointe operculaire à la racine du pédoncule caudal; la plus haute épine, qui est la troisième, comprise un peu plus de trois fois dans la longueur de la tête, plus longs rayons de la portion molle égalant presque la moitié de cette même dimension; le rapport de longueur de la portion dure à la portion molle est environ : : 7 : 5. L'anale dont l’origine est à peu près sous le premier rayon mou de la dorsale se termine un peu avant celle-ci, elle est de même hauteur; entre ses rayons aussi bien qu’entre ceux de la portion molle de la dorsale se voient des rangées d’écailles très-délicates. Caudale concave; pectorales subfalcifonnes atteignait l’origine de l’anale; ventrales ter- minées près de l’anus. La distribution des teintes sur ce Lutjan, d’après l’individu décrit ici, est des plus agréables. La couleur générale du corps à la partie dorsale est un vert à reflets bleu clair; cette dernière teinte, sous certaines incidences, forme des lignes longitudinales. Le dessus de la tête est coloré de la même manière, mais un peu plus sombre. Une dizaine de bandes violacées, plus visibles sur l’individu conservé que sur le frais, descendent de la ligne dorsale et s’étendent, en s’affaiblissant, vers la région ventrale, où elles disparaissent; sur la sixième ou septième de ces bandes, immédiatement au-dessus de la ligne latérale, se voit une tache arrondie d’un noir profond. Le ventre est d’un beau rouge; cette teinte se retrouve à la partie inférieure de la région operculaire, sur les nageoires pectorales, ventrales, surtout anale, et, un peu plus vive, bordant la 1 PI. V bis, fig. 1 a. — 2 Ces plis, peu accusés cependant, ont trompé le dessinateur, qui a figuré des sortes de denticulations. t QUATRIÈME PARTIE. 2' LIVRAISON. Texte : Feuilles 6 à 15. — Planches V ter, V quater, VII, VIII bis et X MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, OUVRAGE PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. RECHERCHES ZOOLOGIQUES PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. H. MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. QUATRIÈME PARTIE. Sôfÿffif’ '■■■; ' LIBRI1 ÉTUDES SUR LES POISSONS, PAR MM. LÉON VAILLANT ET BOCOURT. PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. M DCCC LXXXIIU POISSONS. 121 dorsale et la caudale. La partie moyenne des joues, la dorsale et la base de l’anale sont d’un jaune verdâtre, qui même au-dessous de l’œil, en se mariant aux tons bleus de la partie supérieure de la tête, arrive au vert franc. Iris rouge brun, un peu mordoré. Ecailles des flancs1 2 en quadrilatère arrondi, mesurant Anira,3 dans les deux sens; le foyer de celle qui est figurée ici est érodé; on compte seize lobes marginaux, dont huit sur le bord antérieur; aire spinigère étroite, portant une soixantaine de spinules au bord libre sur huit rangs à la partie centrale. Sur la ligne ventrale, les écailles deviennent irrégulièrement ovalaires, à bord libre mince, membraneux, sans spinules distinctes; elles mesurent 2mm,A de long sur 1 millimètre de large. Ecailles de la ligne latérale" presque circulaires, mesurant 3mm,A sur 3mm,2; canal se divisant en trois ou quatre branches dans l’aire spinigère; le demi-contour postérieur porte quatorze festons, celui qui se trouve en face de l’orifice antérieur du canal, triple environ de ceux qui l’avoi- sinent; bord libre avec des spinules nettes, sauf sur les ramifications du canal, on en compte onze ou douze sur une rangée centripète à la partie centrale. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° 5a 1 6 du Catalogue général de la collection du Muséum Le Lutjanus analis a été décrit, dune manière, il est vrai, très-succincte, par Cuvier et Valenciennes, qui n’ont guère insisté que sur la coloration. Cependant, on s’explique mal comment M. Günther3 a pu être amené à réunir cette espèce avec le Mesopriov cynoclon, C. V., ce dernier ne présentant pas la tache noire latérale, si caractéris- tique, d’un grand nombre d’espèces de ce genre. Les auteurs de l’Histoire naturelle des Poissons disent en effet, en décrivant les Mésoprions du nouveau continent, que ries mers d’Amérique fournissent au moins six espèces à tache latérale4» et le Meso- prion analis, C. V., arrive le quatrième dans l’énumération; à la septième espèce, qui est le Mesoprion buccanella, C. V., les auteurs font la remarque expresse5 qu’il n’y a point de tache sur le côté. Il ne saurait donc y avoir aucun doute à cet égard et 1 PL V bis, fig. i b. 4 Cuvier et Valenciennes, Hist. nat. des Poissons, t. II, 2 PI. V bis, fig. i c. p. A/17, 1828. 3 Giinther, Cal. Prit. Mus. Fishes, t. I, p. 1 rj A , i85y. 5 Ibid. p. A5G. — IVe PARTIE. 198''"" 55 2 1 56 A 5 2 1 \ 3 1 0 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. l6 122 ZOOLOGIE. d’ailleurs les exemplaires types de la collection du Muséum montrent ce caractère avec la dernière évidence. M. Poey est Lun de ceux qui ont fait le mieux connaître ce Lutjan et il a donné de fort intéressants détails sur ses mœurs et les différents changements que ce Poisson éprouve avec Page. Cet auteur a démontré que le Mesoprion sobra, C. V., était l’état adulte du Lutjanus analis, G. V. Nous avons cru devoir réunir aussi à cette espèce le Mesoprion Isooclon, G. V.; il ne nous est connu que par le grand exemplaire type, long de 54o millimètres, décrit dans l’Histoire des Poissons. Malheureusement il est empaillé, en sorte que la détermination peut laisser quelques doutes; cependant la formule des nageoires D.X, 1 3 ; A . 111, 8 (et non J). XI, i 5 ; A. III, 7, comme le dit Valenciennes), la disposition des dents et l’aspect général sont trop ceux des individus adultes du Luljanus analis, C. V., pour que nous nous croyions autorisé à regarder ce Poisson comme formant une espèce distincte. L’individu décrit ici a été rapporté de la Jamaïque, c’est dans la mer des Antilles que le Lutjanus analis, G. V., paraît particulièrement commun; cependant il descend sur les côtes du Brésil; le Muséum en possède deux exemplaires rapportés de cette région, Lun par Delalande1, l’autre par Gay2. 2. Lutjanus aratus. Mesoprion aratus , Günther, 1866; Proceecl. Zool. Soc. London, p. i/i5. M. aratus, Günther, 1868-1869; Trans. Zool. Soc. London, t. VI, part vu, p. k i3. D. XI, i3 ; A. III, 8. Ecailles : 5/A 9/1 9,. Nous croyons devoir placer sous ce nom un petit individu acquis de M. Boucard. Le rapport de la longueur totale à la hauteur est ; : 1 i : 3 et, abstraction faite de la caudale, suivant la méthode adoptée dans ces derniers temps par M. Günther, : : 3 : i, rapport très-peu plus faible que celui qui est donné par cet auteur. Les autres carac- tères et les formules sont assez semblables. Les dents vomériennes sont en chevron simple, la langue est, lisse. Les rangées d’écailles au-dessus de la ligne latérale pa- raissent parallèles au contour du dos et les inférieures sont horizontales; il y en a six rangées sur le préopercule. On distingue fort bien les points blancs sur chaque écaille, formant, surtout au- dessous de la ligne latérale, une série de bandes étroites longitudinales. De plus, cinq ou six larges bandes plus foncées descendent de la ligne dorsale et disparaissent en s’affai- ' N" 9 A3 du Catalogue général de la collection du Muséum. — 2 N° 8809 du Catalogue général de la collec- tion du Muséum. POISSONS. 123 blissant graduellement à la région ventrale. Ces détails sont pris sur l’individu plongé depuis assez longtemps dans l’alcool. Les écadles sont assez grandes, proportionnellement à la taille du Poisson, cons- truites d’ailleurs sur le type donné pour les Lutjans et, quant à la forme générale, abso- lument semblables à celles de l’espèce précédente. Une écaille des flancs mesure 3mm,8 dans les deux sens; on compte dix-sept festons marginaux, dont une douzaine environ au bord antérieur; le bord libre porte cinquante-sept spinules, sur sept ou huit en rangée centripète au milieu. Une écaille ventrale est ovalaire, longue de imm,2 , large de omm,y; elle offre un foyer central érodé, deux festons marginaux antérieurs et une aire spinigère membraneuse, transparente, portant en tout une vingtaine de spinules, qui paraissent à demi solidifiées et dont la moitié occupent le bord libre, sans que les pointes le dépas- sent; toute cette partie semble en voie de développement. L’écaille de la ligne latérale, subcirculaire, tronquée au bord libre, mesure 2mm,d de long sur 2,2mm de haut; il y a onze festons marginaux, peu différents les uns des autres comme dimensions; faire spinigère présente deux ramifications bien nettes du canal. Longueur totale 92““ Hauteur 2 5 Epaisseur 1 1 Longueur de la tête 2 (S Longueur de la nageoire caudale 18 Longueur du museau 7 Diamètre de l’oeil 7 Espace interorbitaire 5 N° 83y3 du Catalogue général de la collection du Muséum. Le Lutjanus aratus, Gthr., n’a jusqu’ici été rencontré que sur la côte du Pacifique; l’exemplaire que nous avons étudié vient de Caïmito, localité située près de Chorera, dans les environs de Panama. Le système décoloration de cet animal, le nombre de ses épines dorsales peuvent surtout le caractériser. 3. Lutjanus pacificus. (PL III, lig. 2 et 2 «.) Mcsopr ion pacifiais, Bocourt, 1868; Ann. Sc. nat. 5e se'rie, l. X, p. 223. D. X, 1 4 ; A. III, 8. Ecailles : 8/49/15. Ce Poisson a le corps assez élevé, la hauteur est très-peu inférieure au quart de la longueur totale, l’épaisseur n’équivaut qu’au onzième de cette même dimension. La tête, 16. 124 ZOOLOGIE. à chanfrein rectiligne obliquement descendant, occupe environ les deux septièmes de la longueur, le museau y entre pour près du tiers; bouche assez largement fendue, le maxillaire s’étendant jusqu’au niveau du tiers antérieur de l’orbite; lèvres fortement papilleuses; plusieurs des dents maxillaires externes très-développées en véritables canines à la mâchoire supérieure; la seconde, à partir de la symphyse, est la plus forte et, sur l’exemplaire ici décrit, n’a pas moins de 8 millimètres de long; il en existe encore huit ou dix beaucoup moins saillantes, [tins en arrière; à la mâchoire inférieure on trouve cinq ou six canines de grosseur moyenne; les autres dents maxillaires vomé- riennes, palatines et linguales, en cardes ou en velours; la plaque vomérienne est en triangle surbaissé, sans prolongement postérieur sensible; plaque linguale allongée, formée de deux pièces, l’antérieure n’ayant guère que le quart de la postérieure. Na- rine antérieure vers le milieu de la longueur du museau, la postérieure à mi-distance entre la première et l’orbite. Cette dernière n’occupant que les deux onzièmes de la longueur de la tête, l’espace qui les sépare fait un peu plus du septième de cette même dimension. Sous-orbitaire moins haut que large à la base. Préopercule très-finement den- ticule, sans feston bien appréciable; operculaire â angle postérieur mousse ne méritant pas le nom d’épine. Tête nue, sauf sur les pièces operculaires, sept ou huit rangs au préopercule, cinq ou six à l’operculaire, quatre ou cinq écailles sur un seul rang au sous-opercule. Tronc à lignes dorsale et ventrale parallèles sur une assez grande longueur, se rétré- cissant assez brusquement au pédoncule caudal. Ligne latérale, située au milieu de la longueur, à peu près au quart supérieur. Anus à la partie médiane du corps. Ecailles supérieures en rangées obliquement ascendantes, les inférieures horizontales. Pièce sur-scapulaire avec quatre ou cinq denticules peu marquées. Dorsale occupant â peu près les deux cinquièmes de la longueur totale, la portion dure est plus développée; épines relativement faibles, la première est égale au tiers de la troisième, qui est la plus longue et équivaut environ aux trois onzièmes de la longueur de la tête, la dernière épine ne paraît pas sensiblement plus développée que l’avant-dernière (la différence est un peu exagérée sur le dessin); portion molle avec une base squammeuse, les écailles se prolongent entre les rayons mous sur le tiers de la hauteur, qui est comprise trois fois dans la longueur de la tête. Anale n’ayant à sa base que le neuvième de la longueur totale ; épines plus robustes que celles de la dorsale, mais courtes; la troisième, qui est la plus développée sous ce rapport, n’ayant guère que le cinquième de la longueur de la tête; la portion molle est au contraire plus élevée que la partie correspondante de la dorsale. Caudale occupant le sixième de la longueur totale, faiblement concave, à angles arrondis. Pectorales falciformes, atteignant à peu près le niveau de l’anus ; ventrales plus courtes. Les régions supérieures du tronc et de la tête sont d’un beau vert olive, les régions POISSONS. 125 inférieures d’un rouge de saturne, qui s’étend sur la pectorale et la caudale, les autres nageoires sont verdâtres. On observe sur les parties latérales de la tête une teinte bleue ; elle est mélangée de blanchâtre, aussi bien que le rouge des flancs; les ventrales sont sur certains points lavées de jaune. Iris d’un beau jaune, quelquefois brun mordoré. Les écailles, développées proportionnellement à la taille du Poisson, sont, d’une manière absolue, de grandes dimensions sur l’exemplaire que nous avons étudié. Une écaille des flancs1 en quadrilatère irrégulier, un peu moins longue que haute, mesure iâmm,y sur i5mm,2 ; foyer large, circulaire, central, couvert de vermiculations et de ponctuations irrégulières; on ne compte pas moins de quarante-cinq à soixante-huit festons marginaux, occupant le demi-contour antérieur; sur le bord adhérent, plusieurs des sillons centripètes ne s’étendent qu’à une petite distance de celui-ci et se réunissent deux à deux; aire spinigère en segment de cercle mal limité en avant, le bord posté- rieur porte de cent vingt-cinq à cent quarante-neuf spinules, sur seize à vingt-deux en profondeur suivant une rangée médiane centripète, mais les six ou sept externes sont seules bien nettes. Une écaille de la ligne ventrale mesure 8mm,5 sur 5mm, 1 , sa forme est ovalaire; foyer petit, arrondi, quatorze festons marginaux, huit à dix des sillons centri- pètes atteignent le foyer; aire spinigère triangulaire portant environ cinquante-cinq spinules au bord libre, on en compte peut-être une trentaine en ligne centripète à la partie médiane, mais ici également les six ou sept externes seules sont nettes. Une écaille de la ligne latérale mesure qmm,5 sur 10 millimètres; le canal est étendu, cylindrique, proportionnellement court : on distingue trois ramifications gagnant le bord libre au travers de l’aire spinigère; le demi-contour antérieur porte quarante et un festons égaux; on ne trouve de spinules qu’entre les ramifications et au-dessus d’elles, il n’y en a point au-dessous, on en compte à peu près une quarantaine en tout sur le bord libre. Longueur totale /iâoranj Hauteur . no Epaisseur lu Longueur de la tête 127 Longueur de la nageoire caudale 70 Longueur du museau kk Diamètre de l’œil 2 3 Espace interorbitaire 19 N° 5 a 1 A du Catalogue général de la collection du Muséum. Le Lutjanuspaciftcus, Boc., offre de grands rapports avec le Lutjanus dentatus, A. Dum. : l’aspect général est le même, les rapports de la hauteur du corps et de la longueur de PI. III, fig. 2 a. 126 ZOOLOGIE. la tête à la longueur totale , la disposition des dents maxillaires et vo nié ri en nés ne diffèrent point, les formules des nageoires et des écailles, la structure de celles-ci sont identiques; mais le corps est plus étroit et le museau plus court, car dans le Lul- janus dentatus, A. Dum., la largeur est égale au neuvième de la longueur totale et le museau occupe les trois huitièmes de la longueur de la tête. Ajoutons que, dans cette espèce, les deux exemplaires types, de grande taille, que nous avons pu examiner, nous ont présenté une plaque linguale triple, composée d’une grande pièce postérieure et de deux petites pièces antérieures, arrondies, placées sur une même ligne transversale en avant de la précédente, tandis que le Lutjanus 'pacificus, Boc., intermédiaire pour ses dimensions aux deux Lutjanus dentatus, A. Dum., cités, n'a que deux plaques. Malheureusement nous ne possédons qu’un exemplaire1 du Lutjanus pacificus, Boc., et il faut tenir compte des particularités individuelles. Des recherches ultérieures nous apprendront si ces deux espèces ne doivent pas être réunies. Ce Poisson a été recueilli sur la cote occidentale du Guatemala, à Tawesco. h. Lutjaniïs Aubrietii. (PI. V bis , fig. 2 , 2 a, 2 b et 2 c.) Lutjanus Aubrietii, Desmarest, 1828; Première Décade Ichthyol. p. 17, pl. Il, fig. 1. Mesoprion uninotatus, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. II , p. hh 9, pl. XXXIX. M. uninotatus, Guicbenot, 1 8 5 3 ; lîamon de la Sagra, Hist. de Vile de Cuba, Poissons, p. 21. M. uninotatus , Castelneau, 1 8 5 5 ; Expéd. Amer. Sud, Poissons, p. h. M. uninotatus, Poev, i856-i858; Mem. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. II , p. 865. M. uninotatus, Günther, 1869; Cat.Brit. Mus. Fishes, t. I, p. 202. (Excl. Syn.) M. uninotatus, Poey, 1866; Pwp. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 266. M. uninotatus, Poey, 1868; Rep. Fis. nat. delà isla de Cuba, t. II, p. 29/1. Lutjanus Aubrietii, Poey, 1871 ; Ann. Lyceum, Nat. hist. of New-York, t. X, p. 59. D. X, 12; A. III, 8. Ecailles, 10/52/18. La forme générale de ce Poisson est très-analogue à celle du Lutjanus analis, G. Y.; toutefois, le chanfrein étant plus relevé, la courbe générale du dos paraît un peu moins forte, le museau moins obtus; les proportions des différentes parties sont à très-peu près les mêmes. La bouche est un peu plus grande, les lèvres également papii- îeuses. Canines intermaxillaires antérieures les plus développées : la plaque dentaire vomérienne avec un talon postérieur est sub-rhomboïdale 2; langue avec une plaque 1 Dans la noie publiée dans les Annales des Sciences naturelles sur cette espèce , il en est cité trois exem- plaires. L’examen plus approfondi de ces Poissons nous porte aujourd'hui à en rapporter deux au Lutjanus jocu , Bloch-Schneider. Ils sont d’ailleurs un peu trop jeunes pour permettre une détermination précise. ( Voir plus loin , page io3. ) 2 Pl. V bis, fig. 2 a. POISSONS. 127 dentaire simple allongée, plus large en avant. Narine antérieure un peu plus éloignée de la pointe du sous-orbitaire que la postérieure ne Test de l’orbite. Œil touchant le chanfrein, son diamètre à peu près égal au quart de la longueur de la tète; espace interoculaire compris plus de six fois dans cette même dimension. Hauteur du sous- orbitaire en son milieu d’un quart au moins inférieure a la largeur de sa base. Préopercule finement denticulé sur son bord montant, avec une échancrure large et peu profonde au-dessus de l’angle inférieur, bord horizontal arrondi avec des denti- culations plus fortes en arrière b cinq ou six rangées d’écailles sur la joue, six ou sept sur J’operculaire , une de huit écailles sur l’interoperculaire. Anus vers Je milieu de la longueur du corps à une certaine distance de l’anale. Ecailles assez grandes, soixante- cinq rangées environ au-dessus de la ligne latérale, ascendantes. Sur-scapulaire avec quelques denticules obtuses. La quatrième épine de la nageoire dorsale, qui est la plus haute, deux fois et demie environ dans la longueur de la tête et quadruple de la première épine. Des rangées d’écailles délicates montent sur une partie de la membrane entre les rayons mous, à la dorsale comme à l’anale. Pectorale subfalci- forme atteignant l’origine de cette dernière; ventrales courtes terminées un peu avant l’anus. Parties supérieures d’un beau rouge, passant au rose sur les côtés et devenant blanc sur le ventre et les joues, huit ou neuf lignes d’un jaune d’or s’étendent longitudinale- ment sur les lianes et se prolongent même sur l’opercule; une tache noire très-dis- tincte immédiatement au-dessus de la ligne latérale, au point d’union des portions dure et molle de la dorsale. Cette nageoire rosée , l’anale et les ventrales blanchâtres toutes bordées de jaune. Caudale et pectorales rouges. Iris d’un carmin vif. Ecailles médiocrement grandes, relativement à la taille du Poisson; elles sont d’ail- leurs sur le type habituel chez les Lutjans. Une d’elles prise sur les flancs2 mesure 5mm,a sur 5 millimètres; on compte une vingtaine de festons marginaux sur le demi-contour antérieur; le bord libre porte environ une soixantaine de spinules, une rangée médiane centripète est composée de sept de celles-ci, les quatre externes seules bien distinctes. Une écaille ventrale mesure h millimètres sur 2, elle n’olfre qu’un sillon centripète étendu du bord adhérent au foyer, lequel est situé à la réunion des deux tiers antérieurs au tiers postérieur; les spinules sont mal développées sur les parties latérales de Faire spini- gère, mais plus distinctes au centre. Une écaille de la ligne latérale3 mesure 4mm,3 dans les deux sens; le canal est large, renflé et se partage dans Faire postérieure en quatre ou cinq branches divergentes; le demi-contour antérieur porte un grand feston mar- ginal en face de l’orifice du canal et quatre plus petits de chaque côté; les spinules, comme toujours, n’existent qu’entre les ramifications du canal. 1 Celles-ci ont été trop accentuées par le dessinateur. — 2 PI. V bis, tig. 2 b. — 3 PI. V bis, fig. 2 c. 128 ZOOLOGIE. Longueur totale 206“'” Hauteur 58 Epaisseur 2 3 Longueur de la tête 5 9 Longueur delà nageoire caudale hh Longueur du museau 2 3 Diamètre de l’œil 1 5 Espace interorbitaire 9 N° 52i8 du Catalogue général de la collection du Muséum. Le Lutjanus Aubrietii, Desm., se distingue des autres espèces de la seconde section par la tache noire latérale, qui ne se rencontre que dans les six premières; son museau paraît proportionnellement plus long et plus effilé que sur aucune de celles-ci, sauf peut-être le Lutjanus unimaculatus , Q. et G. , dont il est très-proche, ne s’en distinguant guère que par la hauteur moins grande du sous-orbitaire et la coloration. La synonymie de cette espèce, dont Cuvier et Valenciennes ont donné un historique très-complet, présente quelques difficultés. Le Salpa purpurascens variegata 1 de Gatesby, devenu le Sparus synagris de Gmelin2 et de Bloch-Schneider3, est trop incomplète- ment connu pour qu’on puisse admettre réellement cette assimilation; M. Günlher ne l’inscrit qu’avec doute. Le même auteur n’admet pas comme démontrée l’identité de cette espèce et du Spams vermicularis de Bloch-Schneider'1; il doit en être de même du Dipteroclon Plumieri de Lacépède5, puisque c’est également sur la figure donnée par le P. Plumier que ces deux espèces ont été établies. Mais, si ces dénominations doivent être rejetées comme douteuses, il n’en est pas de même de celle qu’a proposée Desma- ■est dans sa première Décade Ichthyologique; quelques caractères, tels que la langue isse, ne sont pas tout à fait concordants avec ceux que nous avons donnés; toutefois, individu qu’il décrit n’ayant que 1 1 5 millimètres, on peut voir dans cette différence m fait d’âge; au reste, l’identité n’est pas mise en doute par les auteurs de l’Histoire îaturelie des Poissons. Le nom de Lutjanus Aubrietii est donc bien celui qui a la priorité. L’exemplaire appartenant à la Commission scientifique du Mexique a été recueilli à la Jamaïque; la collection du Muséum a reçu ce Poisson de la Martinique parles soins de Plée, de Haïti, par ceux de Ricord, enfin un échantillon a été envoyé de Cuba par Desmarest. Est-ce le type qu’il a décrit? L’espèce descend plus au sud, Orbigny l’a rapportée de Montevideo. 1 Catesby, Hist. nat. Carol. Florid. and Bahama Island. 3 Bloch-Schneider, Sy-st. Ichlhyol. p. 275. p. 17, pl. XVII, 1771. 4 Ibid. 2 Linné-Gmelin . Systema naturœ, p. 1275, 1788. 5 Lace'pède, Hist. nal. des Poissons, t. IV, p. 1 63 et 167. POISSONS. 129 5. LU T J ANUS JOCU. (PI. Y 1er, fi g. i, i a, i b, 1 c.) ? Caxis , Parra, 1787; Descript. de hist. nat. etc. p. i4, pi. VIII, fig. 2. Caballerote , Parra, 1787; Descript. de hist. nat. etc. p. 52, pl. XXV, fig. 1. Jocu, Parra, 1787; Descript. de liist. nat. etc. p. 53, pl. XXV, fig. 2. ? Sparus tetracanthus , Bloch, 1797; Ichthyol. VHP part. p. 93, pl. CCLXXIX. ? S. caxis, Bloch -Schneider, 1801; Syst. Ichthyol. p. 28 h. Anthias caballerote, Bloch -Schneider, 1801; Syst. Ichthyol. p. 3 10. A. jocu, Bloch-Schneider, 1801; Syst. Ichthyol. p. 3 10. ?. Cichla tetracantha, Bloch-Schneicler, 1801; Syst. Ichthyol. p. 338. ? Bodianus vivanetus , Lacépède, 1802 (an x); Hist. nat. des Poiss. t. IV, p. 280 et 293, p. IV, fig. 3. Lutjanus acutirostris , Desmarest, 1823 ; Première Décade Ichthyol. p. 1 3, pl. ? , fig. 1. Mesoprion cynodon, Cuvier et Valenciennes, 1828 ; Hist. nat. des Poiss. t. II, p. /16 5. M. jocu, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. 0, p. 466. M. litura, Cuvier et Valenciennes , 1828; Hist. nat. des Poiss. t. Il, p. /167. M. linea, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. II, p. 468. M. griseus, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. Il, p. h 6 9 . M . flavescens , Cuvier et Valenciennes, 1828 ; Hist. nat. clés Poiss. t. II, p. h 7 2 . M. goreensis, Cuvier et Valenciennes, 1828; Hist. nat. des Poiss. t. VI, p. 5 60. M. cynodon, Guichenot, 1 8 5 3 ; Bamon de la Sagra, Hist. de Vile de Cuba , Poissons, p. 26. M.jocu, Guichenot, 1 8 5 3 ; Ramon delà Sagra, Hist. de File de Cuba, Poissons, p. 26« M. linea, Guichenot, 1 8 5 3 ; Ramon de la Sagra, Hist. de File de Cuba, Poissons, p. 26. M. griseus, Guichenot, 1 8 5 3 ; Ramon de la Sagra, Hist. de File de Cuba, Poissons, p. 26. M.jocu, Castelneau , 1 8 5 5 ; Expéd. Amer. Sud, Poissons, p. 5. M. jocu, Poev, 1 8 5 8 ; Ment. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. H, p. 365 et 388. M. griseus, Poey, 1 8 5 8 ; Mem. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 365. M. flavescens, Poey, 1 8 5 8 ; Mem. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 365. M. linea, Poey, 1 8 5 8 ; Mem. Hist. nat. de la isla de Cuba, i. II p. 365. Cubera et Caballerote, Poey, 1 8 5 8 ; Mem. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 365 et 388. Mesoprion cynodon, Günther, 1859; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. I, p. 1 9 4 . (Retrancher de la synonymie M. analis , C. V.) M. griseus, Günther, 1859; Cat. Brit. Mus. Fishes , t. I, p. 19/1. M. cynodon, Poey, 1866; Bep. Fis. nat. de la islacle Cuba, 1. 1, p. 268. M.jocu, Poey, 1 8 6 5 ; Bep. Fis. nat. de la isla de Cuba, 1. 1, p. 268. ? M. litura, Poey, 1 8 6 5 ; Piep. Fis. nat. de la isla de Cuba, 1. 1, p. 269. ? M. linea, Poey, j 86 5 ; Bep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. 269. M. griseus, Poey, 1 865 ; Rep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. I , p. 269. ? M. caxis, Poey, 186 5; Rep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. 269. M. griseus (acutirostris Desm.), Poey, 1 8 6 5 ; Rep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. 269. M. griseus, Troschel, 1866; Archiv.für. Naturgesch, Ire part. p. 197. M. Caballerote, Poey, 1867 , llep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 167. Lutjanus jocu, Poey, 1868; Rep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 292. ? L. caxis, Poey, 1868; Rep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 293. L. Caballerote, Poey, 1868; Rep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 2 9 3 . L. cynodon , Poey, 1868; Rep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 29 h. Mesoprion griseus, Günther, 1868-1869; Trans. Zool. Soc. London, t. VI, part vu, p. 385. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. — IVe PARTIE. 130 ZOOLOGIE. D. X, i k ; A. III, 8. Écailles : 7//i5/i5. Ce Lutjan est un de ceux dont le corps paraît le plus élevé, la plus grande hauteur étant égale aux deux septièmes de la longueur totale; l’épaisseur fait environ le neuvième de cette même dimension. Le chanfrein descend obliquement en ligne presque droite; la tête, de forme allongée, est à très-peu près égale à la hauteur, le museau en occupe près des deux cinquièmes. Le maxillaire dépasse le bord antérieur de l’orbite, lèvres fortement papi lieuses. Deux dents canines en haut, de chaque côté, l’externe très-forte ; en bas on en trouve sept ou huit sur chaque dentaire ; plaque vomé- rienne en forme de clou, le prolongement postérieur très-développé et étroit; plaque linguale simple, en ovale allongé1. OEil relevé, tangent au chanfrein2, son diamètre égale le quart de la longueur de la tête; l’espace interorbitaire ne fait que le sixième de cette même dimension. Sous-orbitaire moins haut que large au bord libre. Préoper- cule faiblement sinueux, denticulé sur le bord montant; operculaire avec une pointe mousse peu visible. Le dessus de la tête et le museau sont nus; on trouve sur le pré- opercule six rangées d’écailles et autant sur boperculaire, Linteropercule en présente une rangée de cinq ou six. La ligne latérale, bien visible, suit le contour du dos, vers le quart supérieur de la hauteur. L’anus est assez exactement au milieu de la longueur totale. Ecailles grandes; cinquante rangées environ au-dessus de la ligne latérale, parallèles au contour du dos, celles du ventre horizontales. Sur-scapulaire avec sept cà neuf denticules médio- crement saillantes. Dorsale occupant une longueur égale à peu près aux deux cinquièmes de la longueur totale, la portion dure y entre pour les cinq huitièmes. Epines assez robustes; la pre- mière n’a que les trois dixièmes de la troisième, qui est la plus développée et mesure les trois huitièmes de la longueur de la tête; la portion molle a cette même dimension en hauteur. Epines de banale robustes, surtout la seconde, dont la hauteur est égale au tiers de la longueur delà tête, portion molle assez courte, arrondie. Caudale légè- rement concave, à angles obtus. La base des portions molles des nageoires impaires est fortement écailleuse. Pectorales subfalciformes dépassant l’anus. Ventrales plus courtes n’atteignant pas celui-ci. La coloration générale est d’un brun rouge, foncé sur les parties dorsales et devenant de plus en plus pâle, à peine rosé à la partie ventrale, quelques teintes blanches se voient sur l’opercule et le museau, un beau bleu colore la partie supérieure de ce der- nier. La dorsale, également brun rougeâtre, est bordée de jaune; cette dernière teinte occupe presque toute la hauteur de la portion molle, la caudale et banale, dont les 1 PI. Y ter, lig. i a. — 2 La fig. i, pi. V ter, montre l'œil un peu trop bas. POISSONS. 131 épines sont très-brillantes; le jaune est mélangé de rougeâtre sur les nageoires paires. Iris d’un blanc argenté. Comme chez le Lutjanus pacificus, Boc. , les écailles de ce Poisson sont proportion- nellement grandes. Une écaille des lianes \ en quadrilatère à angles émoussés, me- sure iomm, 5 sur 10 millimètres; foyer large, arrondi, plus rapproché du bord libre que du bord antérieur, à surface érodée; le demi-contour postérieur avec seize festons marginaux, le bord libre avec environ cent trente spinules, sur onze ou douze de pro- fondeur au centre, les sept externes seules développées. Une écaille du ventre, de forme irrégulièrement ovale, plus large en arrière, mesure âmm,q sur 2mm,6; le foyer est étendu, venniculé, six festons marginaux en arrière; l’aire spinigère, à demi-mem- braneuse, ne porte que des spinules en voie de développement assez régulièrement disposées en quinconce, les postérieures dépassent à peine le bord libre. Ecaille de la ligne latérale mesurant 6“n',4 sur 5mm,8; canal cylindrique, terminé dans l’aire pos- térieure par quatre branches divergentes; quatorze festons marginaux subégaux sur le demi-contour antérieur; spinules nettement développées entre les ramifications du canal et en dehors d’elles. Longueur totale 2 2âmm Hauteur 65 Epaisseur 26 Longueur de la tête 67 Longueur de la nageoire caudale /i5 Longueur du museau 26 Diamètre de l’œil 16 Espace interorbitaire 11 N° 52 1 5 du Catalogue général de la collection du Muséum. Cette espèce r comprise comme nous croyons devoir le faire, se distingue facilement parmi les Lutjans du second groupe par l’absence de tache noire latérale, de tache axillaire, de lignes ou de bandes de cette même couleur, par son corps relativement épais et le prolongement postérieur très-marqué de sa plaque vomérienne. Sur les indi- vidus conservés dans l’alcool depuis quelque temps, le bord libre des écailles, plus foncé, donne un aspect maillé assez caractéristique, que nous n’avons pas rencontré au même degré dans les Poissons analogues. Quant à la synonymie, d’après l’examen des types de Cuvier et Valenciennes, nous avons été conduit à donner au Lutjanus jocu, Bl. Schn., une extension beaucoup plus grande que celle qui est admise par la plupart des auteurs. Dans 1 Histoire naturelle des Poissons, les espèces énumérées, il faut le remarquer, ne sont pas toutes présentées 1 PI. V tev, lig. 1 b. ll • 1 32 ZOOLOGIE. comme ayant une même valeur : les Mesoprion litura, G. V., et M. goreensis , G. V., sont indiqués comme étant plutôt des variétés du Jocu, et le Mesoprion linea, G. V., comme en étant l’état jeune. Il en est de même du Mesoprion jlavescens, G. V., relativement au Mesoprion griseus , G. V.; c’est même ce dernier nom que le type portait sur l’étiquette authentique dans la collection, l’épithète de Jlavescens était mise simplement entre parenthèses. Trois espèces seules restent donc, les Mesoprion cynodon, C. V., M. jocu, RI. Schn., paraissant correspondre au Jocu de Parra, et le Mesoprion griseus, G. Y., qui serait le Caballerote du même auteur. Ges deux espèces sont-elles distinctes? C’est ce qui ne nous paraît démontré ni par les descriptions ni par les exemplaires que nous avons eus sous les yeux. Les différences signalées portent surtout sur la colora- tion, le Jocu ayant une tache blanche sur la joue et des points argentés cerclés de brun sous l’œil; mais, pour ce qui est de ce dernier caractère, déjà Cuvier et Valen- ciennes ont fait remarquer qu’on trouvait toutes les transitions, depuis une ligne con- tinue jusqu’à des points espacés, ce qui conduit à admettre que ceux-ci peuvent tout aussi bien disparaître. L’un des Poissons étant prohibé sur les marchés comme donnant la maladie bien connue sous le nom de ciguatera, tandis que l’autre ne cause jamais aucun accident, n’aurait-on pas été conduit, d’après ce fait frappant, à distinguer comme espèces deux variétés, auxquelles les fonds qu’elles habitent, la nourriture, etc. donnent ces propriétés différentes1? On a, il est vrai, signalé quelques caractères dis- tinct ifs dans la grandeur de la bouche, la longueur du museau; mais, d’après les types de la collection du Muséum, on ne trouve là rien de suffisant pour justifier la division. Ajoutons, toutefois, que M. Poey, dont la manière de voir dans une semblable ques- tion est d’un grand poids, a cru devoir conserver plusieurs de ces espèces. Parmi les noms proposés, celui de Lut j anus jocu, PL Schn., doit être choisi de préfé- rence. Le nom de Sparus tetracanthus , BL, est sans doute antérieur; mais on ne peut, avec toute certitude, admettre l’identité d’un Poisson aussi imparfaitement connu et montrant sur la planche des particularités, comme la tache ocellée suroperculaire, qui n’ont jamais été signalées dans notre espèce. Le nom de Caballerote , donné par Parra et reproduit par Bloch-Schneider d’une manière absolue, précède, dans l’énu- mération, celui de Jocu; mais, comme il n’a pas été employé jusqu’ici par les auteurs systématiques, il n’v aurait que des inconvénients à le substituer au second, lequel rappelle tout aussi bien le nom de l’auteur qui, le premier, a fait connaître cet animal. Quant au Caxis de Parra, nom repris par M. Poey pour une de ses espèces, la figure et la description nous paraissent rendre difficile de savoir à quelle espèce au juste il doit être rapporté. Jusque dans ces derniers temps, le Lutjanus jocu, BL Schn., n’était connu que dans 1 M. Poey a fait paraître un mémoire fort intéressant sur cette singulière maladie. ( Ciguatera , Memoria sobre la enfer- medad ocasionada por los Peces venenosos. — Rep. Fis. nat. de la isla de Cuba , t. Il, p. i, 1 866. ) POISSONS. 133 l’océan Atlantique; il y avait d’ailleurs une extension très- vaste, puisque le type étant des îles des Antilles et de Cayenne, l’espèce avait été rencontrée également à Bahia, et, par la variété goreensis, sur les côtes occidentales de l’Afrique, et au cap Vert, d’après Troschel. M. Günther a signalé la variété griseus, dans l’océan Pacifique, de la baie de Panama. La Commission scientifique du Mexique l’a recueilli à la Jamaïque, c’est l’exemplaire décrit et figuré ici. Nous rapportons aussi à cette espèce deux exemplaires du Paci- fique, l’un de i i 6 millimètres, envoyé de Caïmito par M. Boucard, l’autre n’ayant que q 5 millimètres, recueilli à Tawesco par M. Bocourt. 6. LüTJANUS chrysurus. (Pt. V ter, fig. 2, 2 a, 2 b et 2 c.) Acarapitamba , Margraff, 16/18; Hist. nat. Brasilia, p. 1 5 5 . (Reproduit par Johnston, 1 G & 7 , De pis- cibus, lib. V, p. 127, pl. XXXIII , fig. S, et par Willughby, 1G86, Historia piscium, p. 337, pl. X, 8, fig. 2.) Colas ou Corbeau, Duhamel, 1782; Trait, gcn. des pêches, IIe part., t. III ; sert, iv, c. v, p. 6 h , pl. XII, fig. 1. Rabbirubbia, Parra, 1787; Descripcion de hist. nat. etc. p. 4 2 ; pl. XX, fig. 1. Sparus chrysurus, Bloch, 1797; Ichthyol. VHP part. p. 25, pl. CCLXII. Grammistes chrysurus, Bloch-Schneider, 1801 ; Syst. Ichthyol. p. 187. Anthias rabirrubia, Bloch-Schneider, 1801; Syst. Ichthyol. p. 309. Sparus chrysurus, Lacépède, 1802 (an x); Hist. nat. des Poiss. t. IV, p. 36 et 11 5. S. semiluna, Lacépède, 1802 (an x), Hist. nat. des Poiss. t. IV, p. b h et 1 4 1 ; pl. III, fig. 1. Mesoprion chrysurus, Cuvier et Valenciennes , Hist. nat. des Poiss. t. II, p. 45g. M. aurovittatus , Agassiz, 1829; Spix. Pisc. Brasil. p. 121 , pl. LXVI. M. chrysurus, Guiclienot, 1 8 5 3 ; Ramon de la Sagra, Hist. de T île de Cuba, Poissons, p. 2/1. M. chrysurus, Castelnau, 1 8 5 5 ; Exped. Amer. Sud , Poissons , p. h. M. chrysurus, Günther, 1859; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. I, p. 186. Mesoprion chrysurus, Poey, 1866; Bep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. 267. Ocyurus chrysurus, Poey, 1868; Bep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 290. D. X, 1 3 ; A. III, 9. Ecailles : 10/49/18. Ce Poisson est Lun des plus allongés du groupe, et, sous ce rapport aussi bien que par son facies général, rappelle les Etehs proprement dits; la hauteur n’équivaut guère qu’aux deux neuvièmes, l'épaisseur au onzième de la longueur totale. La tête est égale à peu près à la hauteur; sa crête occipitale est très-saillante, le maxillaire atteint à peine le bord orbitaire; les dents sont relativement faibles, celles du vomer forment une plaque claviforme, avec un prolongement postérieur étendu1; la plaque linguale, de forme ovalaire, est divisée en deux parties inégales par un trait transversal; l’œil, 1 Pl. V ter, lig. 2 a. IU ZOOLOGIE. assez grand, occupe le quart de la longueur de la tête; l’espace interorbitaire lui est à très-peu près égal. Le préopercule est arrondi et très-légèrement sinueux au-dessus de l’angle; il porte quatre ou cinq rangées (T’écailles , il en existe autant à l’opercu- laire et sept ou huit peu distinctes, sur un seul rang, à Linteropercule. L’anus est plutôt un peu en avant du milieu de la longueur du corps. Les écailles, au-dessus de la ligne latérale, sont en rangées ascendantes, les inférieures horizon- tales. Le sur-scapulaire porte une dizaine de fines denticules. La dorsale occupe le tiers de la longueur totale; les épines sont faibles, la quatrième est la plus élevée et mesure les trois huitièmes de la longueur de la tête. L’anale ne mesure que le neuvième de la longueur totale, ses épines sont également faibles, la troisième est la plus longue et équivaut au quart de la longueur de la tête. Caudale fortement échancrée et à angles prolongés (l’individu figuré est un de ceux sur lesquels cette élongation était le moins forte), elle fait environ les trois onzièmes de la longueur totale. Les pectorales sont falciformes, atteignant le niveau de l’anus; les ventrales s’arrêtent avant ce point. La coloration, assez variable suivant les individus, d’après les détails donnés par Cuvier et Valenciennes, était, sur l’exemplaire décrit ici, d’un bleu mélangé de verdâtre à la partie supérieure de la tête et du dos, les joues et le ventre offraient une teinte rosée; la large bande d’un jaune vif, si caractéristique, est étendue de la caudale à l’œil et se prolonge un peu sous celui-ci; cette même coloration, moins vive, forme une demi-douzaine de bandes plus étroites sur le ventre et s’étend sur toutes les nageoires, particulièrement la caudale, qui présente, en outre, une teinte rougeâtre bordant les parties supérieures, inférieures et postérieures; le museau est pâle, le battant oper- culaire bordé de bleuâtre. Iris varié de bleu et de rouge. Ecailles médiocrement développées. Une d’elles prise sur les flancs1 mesure âmra,6 dans les deux sens; foyer tantôt petit, subcentral, tantôt large, érodé; quatorze festons mar- ginaux sur le demi-contour antérieur, quatre-vingt-dix spinules environ au bord libre, seize de profondeur au centre, dont les dix rapprochés du foyer paraissent en voie de développement ou de résorption. Ecaille ventrale ovalaire, foyer de même forme, occupant près de la moitié du diamètre antéro-postérieur; quatre festons marginaux, aire spinigère irrégulièrement elliptique, à spinules distinctes. Une écaille de la ligne latérale2, irrégulièrement arrondie, mesure 3mm,7 sur 3mm,3; le canal est presque cylindrique, n’offrant que deux ou trois branches divergentes postérieures; les festons qui occupent le demi-contour postérieur sont au nombre de treize ou quatorze, celui qui répond â l’orifice antérieur du canal est à peu près double des autres en largeur3; spinules bien distinctes entre les branches divergentes du canal. 1 PI. V ter, 11g. 2 b. — 2 PI. V ter, fîg. 2 c. — 3 Le dessinateur a place' à tort un sillon centripète tombant dans l'orifice du canal, ce sillon n’ existe pas en réalité. POISSONS. 135 Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° 5217 du Catalogue général de la collection du Muséum. 2 1 Omm ^7 1 9 5 0 58 1CJ 1 2 1 1 Le Lutjanus chry surus , BL, caractérisé par sa bande jaune longitudinale et la cau- dale fortement concave, à angles prolongés, ne peut être confondu avec aucune autre espèce, surtout si elle est identique au Mesoprion aurovittatus d’Agassiz, ce qui nous paraît probable, bien que M. Poey ait émis une opinion contraire. La forme de la nageoire postérieure a paru à M. Gill fournir un caractère d une importance suffisante pour l’autoriser à créer un genre nouveau, le genre Ocyurus'. Celte manière de voir est tout à fait inadmissible, et cette particularité ne peut être considérée que comme un caractère spécifique. C’est dans la mer des Antilles seulement que l’espèce a été rencontrée jusqu’ici; l’exemplaire qui nous a servi de type vient de la Jamaïque. Genre CENTRQPRISTIS, Cuvier. Cuvier, Règne animal, t. II, p. 1 4 5 , 1829. Percoïdes à ventrales thoraciques; sept rayons branchiostèges ; une seule dor- sale, occupant une grande partie de la longueur du dos et composée de x épines, avec 12 rayons mous au plus; mâchoires munies de dents en velours, les canines étant nul les ou médiocres; plaques dentaires vomériennes et palatines distinctes; préopercule dentelé, operculaire avec trois épines plus ou moins saillantes. Écailles nombreuses, cténoïdes, polystiques. Cette caractéristique du genre, empruntée à Cuvier, est complétée avec celle qui a été admise par M. Günther dans son Catalogue des Poissons du Musée Bri- tannique2. En la comparant à celle que nous avons donnée du genre Serranus, on peut reconnaître combien sont étroits les rapports à établir entre les deux genres. Gill, Remarks on the relations of lhe genera and other groups of Caban Fishes. (Proc. acad. Philad. p. 2 .>7, 1862.) Günlher, Calai, of the Fishes in thc British Museum, t. I, p. 82. 136 ZOOLOGIE. Les différences reposent en effet exclusivement sur la composition de la nageoire dorsale et la nature des dents qui arment les mâchoires. En ce qui concerne la première, tandis que chez les Serrans le nombre habi- tuel des rayons est de ix ou xi, il est toujours de x chez les Centropristes; mais ce caractère, chez les premiers, est loin d’être absolu, car, sans tenir compte du Serranus Courtadei, Boc., décrit plus haut1, qui constitue une exception unique jusqu’ici dans le groupe des Mérous, toutes les espèces des deux premiers sous- genres2 présentent ce même nombre. Les rayons mous de la même nageoire ont plus de constance dans leur nombre, et, chez tous les Serrans, on trouve plus de douze rayons mous, tandis que chez les Centropristes c’est le chiffre maximum3. Seulement, après ce que nous avons dit sur la variabilité de ces rayons dans une même espèce \ on est en droit de douter que celte particularité puisse être invo- quée comme caractère générique. La différence de dentition est le point sur lequel Cuvier a insisté pour justifier la distinction, puisque, dit cet auteur, wles Centropristes ont tous les caractères des Serrans, excepté qu’ils manquent de canines. » Or il est aisé de se convaincre, par l’examen des types mêmes de Cuvier et Valenciennes, combien ce caractère est, dans la pratique, d’une appréciation difficile. Sur des types extrêmes, la dis- tinction se voit nettement sans doute, ainsi le Centropristis atrarius, Lin., com- paré au Serranus scriba, Lin., offre une dentition toute différente; mais, pour d’autres poissons, on peut se trouver fort embarrassé : c’est ainsi que les Serranus bivittatus, C. V., S. radialis , Q. G., S. radians, Q. G., S. fascicularis, C.V., S. Conceptionis , C. V., S. hepatus, L. Gml. , S. flavescens, C. V., placés par Cuvier et Valenciennes avec les Serrans du type du S. scriba, deviennent des Centro- pristis et, croyons-nous, avec raison, pour M. Günther. D’ailleurs, à priori, on peut se demander si chez ces Percoïdes le plus ou moins de longueur des dents a en réalité une bien grande importance physiologique; le régime, en somme, est 1 Voy. p. 80. 2 Voy. p. 49 et 67. 3 En se reportant au Catalogue de M. Günther, l’ou- vrage ge'néra! le plus complet à l’heure actuelle sur l’Ich- thyologie, on peut remarquer quelques exceptions, telles que les Serranus jilamentorus, C. V., S. zonatus, C. V.,et S. limbatus, C. V., ayant pour formule de la dorsale x, 1 1 ; mais les deux premières espèces nous paraissent devoir être rapporte'es au genre Etelis , et la dernière au genre Lutjanus. Au contraire, le Serranus tigrinus , qui a pour formule, x, 12, est plutôt un Centropristis. 4 Voy. p. 5 1 . POISSONS. 137 toujours le même et le plus ou moins de longueur de ces organes ne peut avoir d’importance qu’au point de vue du volume et de la vigueur de la proie, leur but étant uniquement de retenir celle-ci, puisqu’ils ne peuvent servir ni à la diviser ni à la dilacerer. Quant à la considération des écailles, elle ne nous fournit aucun caractère dif- férentiel soit dans leur nombre soit dans leur forme. Ces organes1, d’après les exemplaires nombreux de la collection du Muséum, sont construits sur le type des écailles des Serrans proprement dits2, c’est-à-dire franchement cténoïdes, polystiques, tant sur le corps qu’à la ligne latérale, et, pour cette dernière, à canal prolongé en tube simple dans l’aire spinigère. En somme, les Centropristes montrent les aflinités les plus grandes avec les Serrans proprement dits et en sont plus voisins que ces derniers ne le sont des Mérous, ce qui conduit à admettre, avec plusieurs auteurs modernes, qu’il con- viendrait d’élever au rang de genre les Epinephelus, en réunissant d’autre part les Centropristis , les Serranus s. str. et les Paralabrax en un seul groupe. line seule espèce, assez curieuse par son apparence extérieure, fait partie des collections de la Commission scientifique du Mexique, c’est le Centropristis lucio- per canus, Poey. Centropristis luciopercanus. (PI. V, fig. i, i « et i b .) Serranus luciopercanus, Poey, 1 8 5 i ; Ment. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. 56 et 5(j, pl. IX, fig. î. Centropristis luciopercanus, Gimllier, 1 8 5 9 ; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. I, p. 84, :i° 7. C. luciopercanus, Steindachner, 1866 -, Zool. Bot. Gcsells. Wien. t. XVI, p. 777. Mentiperca luciopercanus , Poey, Bip. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. If, p. 281. D. X, 12; A. III, 7. Écailles, 11/68/29. L épithète donnée par M. Poey à ce poisson exprime fort bien son facies particulier, la forme de son corps et surtout l’aplatissement clu museau, rappelant, jusqu’à un cer- tain point, l’apparence du brochet. La longueur totale est environ quintuple de la plus grande hauteur et neuf fois supérieure à l’épaisseur. La tête fait les trois dixièmes de la longueur totale, la mâchoire inférieure est fortement saillante, le museau entre ' PL V, fig. 1 a et 1 b. — Voy. p. 5*2. 1 8 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IVe PARTIE. 138 ZOOLOGIE. pour un tiers dans la longueur de la tête et l’œil en occupe les deux septièmes; l’es- pace interorbitaire, beaucoup plus petit, équivaut au septième de cette même dimen- sion. Le préopercule est en angle faiblement ouvert et arrondi au sommet, de fines denticulations occupent tout le bord montant et la majeure partie du bord inférieur, elles sont un peu plus fortes à l’angle; le bord de finteropercule ne paraît pas den- ticule, celui du sous-opercule l’est visiblement; l’angle postérieur de l’operculaire porte trois épines aplaties, la supérieure peu distincte et mousse. La nageoire caudale est fortement concave. La coloration générale est d’un violet vineux nuagé de brun rougeâtre, celui-ci assez foncé sur la partie dorsale, les bords supérieur et inférieur de la queue, les flancs; en ce dernier point, celte teinte prend même l’aspect de bandes étroites transversales; la portion dure de la nageoire dorsale a la même coloration, la portion molle et les autres nageoires sont d’un beau jaune, qui se retrouve sur la partie inférieure de la joue et de la bouche. Iris bleuâtre et doré. Ecailles plutôt petites; celles des flancs quadrilatères, Lune d elles 1 mesure amm,2 de long sur imm,8 de haut; les festons n’occupent que le bord antérieur; faire spini- gère, nette, présente au bord libre une cinquantaine de spinules saillantes formées par les deux rangs externes, ies autres étant incomplètement développées. Une écaille de la ligne latérale “ est irrégulièrement ovoïde, avec un canal à triple ouverture dont la partie postérieure parcourt toute faire spinigère; le feston répondant à l’orifice anté- rieur est plus développé que les autres, ici également les spinules des deux rangs externes sont seules complètes. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° (i 972 du Catalogue général de la collection du Muséum. 1 5omm 02 1 6 Ixk 2/1 1 5 1 3 6 Le Ccntropristis lu doper canus a été décrit et figuré pour la première fois par M. Poey. M. Steindachner a depuis représenté ce poisson fort exactement. Ni l’un ni l’autre de ces auteurs n’ayant indiqué la coloration, nous avons regardé comme utile d’en donner une nouvelle figure. PI. V, lig. 1 a. — J PI. V, fig. 1 b. POISSONS. 139 M. Gill ’, prenant en considération la saillie de la mâchoire inférieure et le petit nombre des cæcums pvloriques, a cru devoir former pour cette espèce le genre Men- tipercn, adopté par M. Poev dans ses derniers travaux1 2. Ces caractères, le premier surtout, n’ont évidemment pas une valeur suffisante pour justifier cette manière de voir. L’exemplaire appartenant à la collection du Muséum a été donné par M. Bélanger et provient de la Martinique. Genre MICROPTERUS, Lacé]». Lacépède, Iiist. nat. des Poissons, t. IV, p. 3 2/1, an x (1802). Percoïdes à ventrales thoraciques; six ou sept rayons brandi iostéges, une seule dorsale, occupant la plus grande partie de la longueur du dos, avec la portion épineuse munie normalement de dix épines; anale présentant trois épines crois- sant en longueur de la première à la troisième et à peu près d’égale force; toutes les dents en velours; préopercule à bord lisse, angle operculaire en pointe arrondie ne formant pas une véritable épine. Ecailles médiocrement nombreuses, cténoïdes, polystiques. Ce genre, ainsi délimité, ne comprend qu’un petit nombre d’espèces propres aux cours d’eau de l’Amérique septentrionale. Nous admettons, avec M. Günlher, que le Grystes macquariensis , C. Y.3 *, doit former un genre à part, le genre Oli- gorus11, qui se distinguerait par le petit nombre de ses appendices pyloriques, à quoi il faut ajouter, comme caractère de moindre importance, la dimension des seconde et troisième épines anales, presque d’égales longueurs, et la force des dents extérieures de l’ intermaxillaire, lesquelles, sans être de véritables canines, ne peuvent cependant être regardées comme des dents en velours5. 1 Gilt , Relations of the genera and olhers groups of Caban fishes ( Procced . Acad. nat. sc. Philad. 1862, p. 286). 2 Poey trGenres des Poissons de la faune de Cuba ap- partenant à la famille Percidœ-n [Ann. Lyceum Nat. Iiist. of New York, t. X, p. 5 h). 3 La seconde espèce citée par M. Güntlier, YOligorus gigas , Owen, se rapporte au genre Polijprion. 4 Günlher, Calai. Brit. Museam, Fishes, t. I, p. 25 1, iSSp. 5 Nous n’osons nous prononcer sur le Grystes îunulatus, Guich. (pour lequel M. Steindachner a créé le genre Pikea), l’état de conservation de l’exemplaire unique que possède le Muséum rend difficile de se faire une idée nette de ses affinités. 140 ZOOLOGIE. Les écailles sont cténoïdes, mais en général les spinnles sont ou rudimentaires ou incomplètement développées; les variations cpie nous avons pu saisir sont les suivantes. Tantôt les spinales ne sont nettement calcifiées que sur une zone plus ou moins étroite bordant la portion libre de l’écaille, et le reste de Faire spini— gère n’est qu indistinctement hispide1. Cette zone peut se réduire sur ses parties latérales et n’occuper que l’extrémité de l’écaille 2. D’autres fois le bord libre est sans spinales et celles-ci ne se rencontrent que vers le foyer, dans un espace trian- gulaire formant la partie centripète d’un secteur; c’est sur le Micropterus varia- bilis, Lesueur, que nous avons particulièrement observé cette disposition. Enfin, les spinales peuvent être à peine perceptibles et il faut y regarder de bien près 3 pour ne pas croire les écailles adénoïdes. Les écailles de la ligne latérale sont toujours dépourvues de spinales, leur canal est à deux ouvertures comme chez les Centropomes \ Ces variations, auxquelles on serait tenté d’attribuer une certaine valeur dans la distinction des espèces, ne nous ont malheureusement pas présenté une assez grande constance pour pouvoir être mises en usage, les observations devraient porter sur un plus grand nombre de sujets que ceux que nous avons eus à notre disposition; cela dépend peut-être même du développement de ces organes. La dénomination de Micropterus doit être adoptée préférablement à celle de Grystes, établie par Cuvier dans son Règne animal 5, ou à celle de Dioplites, Raiînesque, reprise par M. Girard6. C’est sans doute une application en quelque sorte exagérée du droit de priorité, car les caractères du genre sont très-impar- faitement donnés par Lacépède et la dénomination même est fondée sur une anomalie évidente; cependant, l’individu type étant parfaitement connu, il peut y avoir avantage à reprendre ce nom, comme l’ont déjà lait plusieurs auteurs contemporains 7. S'il est ainsi possible de limiter le genre, il n’est pas aussi aisé d’en distinguer les différentes espèces, lesquelles, aujourd’hui comme à l’époque où l’écrivait 1 PL IV, fig. 2 b. vier et Valenciennes, Histoire des Poissons, t. 111, p. 54, 2 Pi. IV, fig. 3 b et 5 b. 18-29. ' Pl. IV, lig. 4 b. 0 Girard, U. S. and Mex. Boundary Sure. Ichthyol. p. 3. 1 Pi. IV, fig. 2 a, 3 a, 4 a et 5 a. 7 Bleeker, Systema percarum, p. 1 5 , 1875. — D. S. 5 Cuvier, Bègue animal, t. II, p. i45, 1829. — Cu- Jordan, U. S. Fishes, p. 236, 1878. POISSONS. 141 lu Agassiz, sont excessivement difficiles à caractériser b Au premier abord, on reconnaît sans peine plusieurs types, en ayant égard aux proportions du corps, au nombre des écailles et à diverses autres particularités; mais si on examine un certain nombre d’individus , les différences s’atténuent par des transiliens graduelles. Pour chercher à rendre le fait plus évident, nous avons rassemblé dans un tableau les principales mensurations prises d’après les exemplaires de la collec- tion du Muséum. Les quatre premières colonnes se rapportent à la détermination et à l’origine des poissons étudiés. La cinquième donne la longueur totale de chacun d’eux exprimée en millimètres. Les sept suivantes sont relatives aux dimensions de différentes parties du corps rapportées soit à la longueur totale, soit à la longueur de la tête; les chiffres, pour faciliter la comparaison, expriment le rapport en centièmes. Dans quatre colonnes sont ensuite placés les nombres relatifs aux formules des écailles et de quelques nageoires; enfin dans une cin- quième le signe + ou o indique les espèces présentant ou ne présentant pas de dents linguales. Les chiffres manquent pour certaines dimensions à quelques exemplaires, l’état de conservation n’ayant pas permis de les mesurer avec une suffisante exactitude. (Voir le tableau, pages 1/12, 1 43.) D’une manière générale, le Micropterus variabilis, Lesueur, a le corps le plus élevé et le Micropterus salmoides, Lacép. le plus bas, les Micropterus nuecencis, Grd. et Micropterus Dolomieu, Lacép., étant intermédiaires sous ce rapport. L’épaisseur donne des différences peu sensibles; on sait d’ailleurs que ces variations, pouvant dépendre de la saison et du sexe, leur importance est moindre dans des espèces aussi voisines. La longueur de la tête rapportée à la longueur totale donne les nombres extrêmes 29 et 2 5 , peu différents l’un de l’autre et qui de plus se ren- contrent tous deux sur une des espèces, la mieux caractérisée peut-être, le Micro- pterus nuecensis, Grd. Le museau et la largeur de l’espace interorbitaire varient dans une assez grande mesure, 35 et 2(3 pour l’un, 29 et 20 pour l’autre; mais il y a mélange entre les différentes espèces que nous croyons pouvoir distinguer, en sorte qu’il est assez difficile d’en faire emploi. L’écart considérable que présente la formule de la ligne latérale est un des faits les plus importants, comme indiquant la distinction nécessaire de plusieurs 1 Agassiz, Silliman’s Amer. Joum. 2e sér. t. XVI), i85/i, p. 297. ZOOLOGIE. 14 2 Genre MICROPTERUS, ÉTUDE COMPARATIVE DES EXEMPLAIRES NUMÉROS RAPPORT du CATALOGUE général NOMS SPÉCIFIQUES. DONATEURS. LOCALITÉS. LONGUEUR À LA LONGUEUR TOTALE supposée 100 : de la collection du Muséum. TOTALE. HAUTEUR. ÉPAISSEUR. LONGUEUR de la tête. LONGUEUR de la caudale. 5400 M. nuecensis, Grd. Trécul. San Antonio de Bexar (Texas). 3oomm 2& 1 1 28 18 A. 543 Idem. Marcou. New-York. a48 26 1 1 25 *7 312 Idem. Smith. ïnstil. Nueces (Texas). 1 63 2 3 1 2 29 i4 539S M. SALMOIDES, Lacép, Trécul. Leona (affluent du Nueces). 2 4o 20 9 29 1 7 2843 Idem. Holbrook. Caroline du Sud. 3Go 23 1 1 2 9 16 5401 Idem. Trécul. Leona (affluent du Nueces). 43o 22 1 2 2 9 i5 A. 451 Idem. Lesueur. Wabash. 43o 24 1 4 26 1 8 A. 453 M. variabilis, Lesueur. Idem. Idem. 176 ? ? 27 ? A. 542 Idem. Zadock -Thompson. Lac Champlain. 3io 27 1 1 26 l9 A. 541 Idem. Marcou. New-York. 4 20 28 1 2 2Ü ‘7 2871 Idem. Lamare-Picquot. Saint-Laurent. 280 2G 1 1 2 G 18 5243 M. Dolomieu, Lacép. ? ? 2bo 25 1 2 2G 18 5399 Idem. Milbert. New-York. 27O 20 1 0 20 ‘9 types, puisque celle formule peut varier de 60 à 86. Il existe, il est vrai, un grand nombre d’intermédiaires, dont le tableau peut faire juger au premier coup d’œil. La formule de la ligne transversale suit une marche analogue, puisque au-dessus de la ligne latérale les chiffres varient de 7 à 1 1 , et au-dessous, de 1 5 à 3o. Il est aussi important de remarquer que la progression dans les deux formules est la meme, c’est-à-dire que les écailles sont beaucoup plus petites pour les espèces citées les premières dans le tableau que pour les suivantes. Quant aux formules des nageoires, la seule exception constatée pour les épines de la dorsale sur le premier exemplaire doit être considérée comme une anomalie1. Les rayons mous ne nous donnent que des différences peu significatives. Enfin les dents linguales, par leur présence ou leur absence, fournissent un 1 Le nombre des rayons durs de la dorsale ayant d’or- dinaire chez les Percoïdes une grande constance, on avait cru trouver là un caractère spécifique suffisant, d’où le nom de Dioplites Treculii , vidu, nom qui se trouve à planche IV. I imposé d’abord à cet indi- tort dans l’explication de la POISSONS. 1/13 Lacépède. DE LA COLLECTION DU MUSÉUM. A LA MUSEAU. RAPPORT LONGUEUR DE LA supposée 100 : DIAMÈTRE de l’œil. TÊTE ESPACE interorbitaire. LIGNE LATÉRALE. LIGNE TRANSVERSALE. FORMULE de la NAGEOIRE dorsale. NOMBRE des RAYONS de la nageoire anale. DENTS LINGUALES. OBSERVATIONS. 3o 18 23 Go il1! IX, 1 2 1 0 + Far. Treculii. 35 *7 28 Go 8/20 x, 1 2 9 + 27 !» 20 62 8/19 x, 1 2 1 1 + Eu égard au donateur, on peut consi- dérer ces animaux comme des types. 3o »7 20 62 il1 9 x, 1 2 1 0 0 2 6 i5 23 64 7/! 5 x, 1 2 1 0 0 Type donné par M. Ilolbrook. 29 1 4 2 1 69 8/19 x, 1 3 1 1 0 34 1 7 27 6 9 9/22 x, i3 1 0 0 Empaillé; type de C. V. (Hist. Poiss. l. III, p. 57.) 3a 25 ? 7 1 9/25? x, 1 4 1 0 ? Empaillé; type de C. V. ( Hist . Poiss. 32 J7 23 7 1 11/25 x, 1 4 9 0 t. Itl, p. 57.) 3 a j 5 2 9 74 1 î/a 5 x, 1 4 1 1 0 3i 1 G 2/1 75 io|a5 x, i4 1 1 0 34 1 5 23 80 9/3 0 x, 7 + x 1 1 0 Type de Lacépède. (Hist. Poiss. 1. IV, 33 23 86 ii/a5 x, 1 3 1 1 0 p. 3e5, pl. III, fig. 3.) caractère spécifique de premier ordre, d’autant, comme le montre le tableau, qu’il a pu être observé sur des individus de tailles très-variées et paraîtrait par conséquent ne pas subir de modifications avec l’âge. En ayant égard à la combinaison de ces caractères, on peut, croyons-nous, d’après les exemplaires de la collection du Muséum, distinguer quatre espèces, qui ne sont toutefois proposées qu’à titre provisoire, vu l’insuffisance des maté- riaux dont nous avons pu disposer. Le tableau dichotomique suivant donnera une idée de leur compréhension : Ligne transversale ayant pour formule 1 7 à 8 | 1 Ligne latérale : ( 1 i5 à 20 1 I 60 à 70 écailles, ( ) 9 à 11 | • Ligne latérale : \ 26 à 3o j 1 0 1 Des dents linguales M. nuecensis , Grd.1 Pas cle dents linguales. .... M. salmoides, Lacép.2 69 à 75 écailles M. variabilis, Lesueur. 80 à 86 écailles . ........ M. Dolomieu , Lacép. 3 1 PI. IV, fig. 0 , 2 a, 2 b. 2 PI. IV, fig. 3 a, 3 b, 5 a et 5 b. — C’est tout à fait h tort que l’explication des planches donne, pour ces deux dernières figures , le nom de Dioplites nuecensis. 3 PI. IV, fig. k a, h h. — Désigné à tort, dans l’expli- cation des planches, sous le nom de Dioplites variabilis. ZOOLOGIE. Genre M1CROPTERUS, ÉTUDE COMPARATIVE DES EXEMPLAIRES 142 NUMÉROS CATALOGUE g5 X, i4 " 0 34 ,5 a3 80 9/8° X,7 + x 11 0 Type de Lacépède. {Iliil. Pont. 1. IV, 33 >7 a3 80 ../35 X, .3 0 p. 3a5, pl. III, (ig. 3.) caractère spécifique de premier ordre, d’autant, comme le montre le tableau, qu’il a pu être observé sur des individus de tailles très-variées et paraîtrait par conséquent ne pas subir de modifications avec l’Age. En ayant égard à la combinaison de ces caractères, on peut, croyons-nous, d’après les exemplaires de la collection du Muséum, distinguer quatre espèces, qui 11e sont toutefois proposées qu’à titre provisoire, vu l’insuffisance des maté- riaux dont nous avons pu disposer. Le tableau dichotomique suivant donnera une idée de leur compréhension : Ligno transversa le ayant pour formule 7*8 iü à ao 9*ii 35 à 3o Ligne latérale : ( Des dents linguales. . 60 à 70 écailles. ( Pas de dents linguale- ( 69 à 75 écailles. . . . 1 80 à SG écailles. . . . Ligne latérale : .1/. nuccensis, Grd. 1 .1/. salmoidcs , Lacép.2 ,1/. variabilis, Lesnetir. M. Dolomicu, Lacép. 3 1 PI. IV, llg. q, ’ PI. IV, (ig. 3 a, 3 b, 5 a et 5 ù. — C’est tout ù fait tort que l'explication des planches donne, pour ces deux dernières ligures , 5 PI. IV, fig. h a, /. b. cation des planches, sous le nom do Diopliles nuccensis. — Désigné à tort , dons I cxpli- ; le nom de Diopliles variabilis. 144 ZOOLOGIE. Genre HOLOCENTRUM. Cuvier, 1829, Règne animal, t. II, p. i5o. Percoïdes à ventrales thoraciques; plus cle sept rayons branchiostéges; dorsale unique; ventrale avec une épine dure et sept rayons mous; os operculaires et sous-orbitaires dentelés, deux fortes épines operculaires et une également déve- loppée à l’angle du préopercule; mâchoires égales ou l’inférieure faiblement proéminente. Écailles pseudo-cténoïdes. Les Holocentres et genres voisins Myripristis, Beryx, etc. se différencient nettement des autres Percoïdes par le nombre de leurs rayons branchiostéges et plus facilement encore par celui de leurs rayons pectoraux; aussi les ichthyolo- gistes n’ hésitent -ils pas aujourd’hui à les regarder comme devant former une famille à part, celle des Berycidœ. Nous avons indiqué dans l’introduction les motifs pratiques qui ont engagé à suivre dans ce travail la classification de Cuvier, telle que ce naturaliste l’a exposée dans sa dernière édition du Bègue animal. Le nom d’ Holocentrum est, on le sait, emprunté à Artedi; mais, introduit dans un ouvrage antérieur à la nomenclature linnéenne, le Thesaurus de Séba, n’étant mentionné ni dans Y Ichthyologia d’Artedi, ni dans le Systema natura1, c’est en réa- lité Cuvier qui doit être regardé comme l’ayant le premier scientifiquement défini. Holocentrum pentecanthum. (PI. V quater, fig. 1, 1 a, 1 b. 1 c.) Jaguaraca, Margraff, j G h 8 ; Hist. nat. Brasiliœ, p. 1/17. Jaguaraca, Pison, i658; De Indice uîriusque re naturali et medica, Irc part. p. 56 (Reproduit par Johnston, 1667; De Piscibus, p, 126, pl. XXXII. fig. 7; et par Willughby, 1686; Historia piscium, p. 332, ph X, 7, fig. 7). Perca marina rubra, Calesby, 1771 1 ; Hist. nat. Carol. Florid. and Bahama Island. p. 3, pl. III, fig. 3. Matejuelo Colorado, Parra, 1787; Descripcion de Hist. nat. etc. p. 23, pl. XIII, fig. 2. Boclianus pentecantlms , Bloch, 1797; Ichthyol. VIIe part. p. 29, pl. CCXXV. Ilolocentrus sogo , Bloch, 1797; Ichthyol. VIIe part. p. &6, pl. CCXXXII. Sciœna rubra, Bloch-Schneider, 1801; Syst. ichthyol. p. 82. Amphiprion sogho , Bloch-Schneider, 1801 ; Syst. ichthyol. p. 200. 1 Celte date esl celle d’une seconde édition , la première, que nous n’avons pu consulter, est de trente ou quarante ans antérieure. POISSONS. 1/i5 A. malt judo , Bloch-Schneider, 1801; Syst. ichthyol. p. 206. B odianus jaguar, Lacépède, 1802 (an x); Hist. nat. des Poiss. L IV, p. 279 eL 28G. Holocentrum longipinne, Cuvier et Valenciennes, 1829; Hist. nat. des Poiss. t. III, p. 1 85. H. longipinne, Cuvier et Valenciennes, 1 8 3 1 ; Hist. nat. des Poiss. t. VII, p. 4 9 6 . H. longipinne , Guiclienot, 1 8 5 3 ; Ramon de la Sagra, Hist. de Vile de Cuba. Poissons , p. 34. H. matejuelo, Poey, 1 8 56- 1 858; Mem. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 1 5 5 . H. longipinne, Giinther, 1 8 5 9 : Cal. Brit. Mus. Fishes, t. I, p. 28. H. longipinne, Poey, 1866; Hep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 27/1. H. matejuelo, Poey, 1867; Hep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 1 5 8. H. matejuelo, Poey, 1868; Bep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 298. B. Vili + D. XI, i5; A. IV, 10 + V. I, 7. Ecailles : 4/60/7. Cet Holocentre a proportionnellement le corps plus allongé que ne Font la plupart des autres espèces du genre, car la hauteur se trouve au moins contenue trois fois el demie, même [très de quatre fois, dans la longueur totale. La hauteur de la partie molle de la dorsale , la longueur des ventrales et du lobe supérieur de la caudale, la fai- blesse des épines, l’absence de tache sombre à la dorsale, permettent de le distinguer de Y Holocentrum hastatum, C. V., avec lequel il ollre d’ailleurs les plus grands rapports. La couleur, étudiée sur le frais, est d’un beau rouge carmin des plus brillants sur un fond blanc d’argent à reflets nacrés; cette dernière teinte forme sur le corps dix ou onze lignes longitudinales et prédomine sur les parties inférieures, aussi bien que sur la joue, quelques teintes jaunes existent à la partie inférieure de la tête. La membrane de la portion dure de la dorsale est rosée, avec le bord libre d’un rouge plus vif; cetle dernière couleur se voit également aux extrémités des nageoires molles impaires, à celles des ventrales et à la base des pectorales; les rayons durs sont à leur base jaune doré. Iris d’un rouge carminé vif. Ecailles grandes et surtout remarquablement hautes, l’une d’elles1, prise sur les lianes, mesure 12 millimètres de haut sur de long, le foyer 11'est pas distinct, les crêtes concentriques, droites vers le centre de l'écaille, le coupent en travers; environ huit saillies marginales, formant des festons peu accusés, correspondent à autant de côtes centripètes, qui ne sont pas séparées par des sillons réels creusés dans une couche superficielle et interrompant les lignes concentriques, ces dernières excessivement fines sur toute la surface de l’écaille; le bord postérieur porte trente et une dents fortes, imitant la crête d’une palissade; ces dents, ainsi que Agassiz l’a indiqué 2, font corps avec la lamelle elle-même et ne peuvent se détacher comme les spinules des écailles réellement cténoïdes. Dans les écailles de la ligne latérale3, la 1 PL V quater, fig. 1 4. — 2 Agassiz, Becherches sur les Poissons fossiles , l. I, p. 70 et 85 , pi. H, fig. i4. 1 833- 1 843. — 3 PI. V quater, fig. 1 c. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IVe PAIITIE. »9 H6 ZOOLOGIE. différence entre les dimensions longitudinales et transversales est un peu moins grande : l’une déliés mesure q millimètres de haut sur 6mm,5 de large; le canal, en forme d’entonnoir à large ouverture dirigée en avant, se termine à une perforation centrale de la lamelle sans tube postérieur; la disposition des festons, des crêtes con- centriques, des pointes du bord libre, au nombre d’une vingtaine, est la même que pour les écailles du corps. Longueur totale 2 3 6mra Hauteur 56 Epaisseur 2/1 Longueur de la tête (y compris l’épine operculaire) 60 Longueur de la nageoire caudale 61 Longueur du museau 1 5 Diamètre de l’œil 20 Espace interorbitaire n N° q833 du Catalogue général de la collection du Muséum. L Holocentrum pentecanthum , BL, est assez facile à distinguer des autres poissons du même genre. Cuvier et Valenciennes en ont donné une description très-détaillée; cependant il s’est glissé dans la rédaction quelques erreurs, qui expliquent comment VL Poey a pu hésitera réunir son Holocentrum matejuelo cà cette espèce. La plus impor- tante est relative à la denticulation du premier sous-orbitaire , lequel , suivant les auteurs de 1 Histoire des Poissons, «donne en avant deux grosses dents ou crochets plats, qui croisent la racine du maxillaire;» cette phrase peut faire penser qu’il existe deux grosses dents plates de chaque côté, tandis qu’en réalité il n’y en a qu’une, deux en tout; il nous a été facile de vérifier ce fait sur les exemplaires types conservés dans les collections. Les autres caractères différentiels cités par le savant ichthyologiste de Cuba ', et tirés de la longueur du maxillaire ou de différences dans la coloration, n’ont pas une valeur suffisante pour justifier une distinction spécifique, qu’il n’a d’ailleurs jamais présentée que sous toutes réserves. Ce même auteur a fait connaître, rien que de file de Cuba, un très-grand nombre d Holocentres; dans un de ses derniers travaux de 1868, il en énumère douze1 2, sans compter l’espèce typique. Plusieurs paraissent n être connus que par un seul exemplaire; les caractères différentiels, tirés de légères variations dans les propor- lions du corps, la longueur du maxillaire, la coloration, sont bien faibles et l’on 1 Felipe Poey, Mem. sobre la liist. nat. de la isla de Cuba, t. il, p. 1 5 £» , 1 856- 1 858. — Synopsis Piscium cubensium ( Rep . Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p . 298, 1868). ! Holocentrum osculum, H. perlatum, II. brachypterum , II. rostratum, H. coruscum, II. vexillarium, H. produc- tum, plus cinq espèces douteuses sans désignations spéci- fiques. POISSONS. 147 serait tenté de croire que ce sont de simples variétés. Tous ces poissons sont con- fondus sous le nom vulgaire de Matejuelo. Cuvier et Valenciennes ont donné un exposé historique très-complet de cette espèce; mais, suivant la remarque de M. Poey1, le nom d’ Holocentrum longipinne, qu’ils lui imposent, ne peu! à aucun titre être conservé, puisqu’il résulte de la synonymie donnée par eux-mêmes qu’il n’a pas l’antériorité. Sans tenir comple des dénomina- tions de Margraff, de Catesby, de Parra, non conformes aux lois de la nomenclature, Bloch, tant dans sa grande Ichthyologie que dans son système ichthyologique, cite cet animal sous quatre noms différents, et Lacépède de son côté lui en donne un cinquième. Ce dernier ne peut être adopté, puisqu’il est postérieur à ceux de Bloch, et on peut le regretter, car il est précisément emprunté à la nomenclature de Margraff. Entre les autres noms, lequel mérite la préférence? Tout d’abord, les deux épithètes données dans la grande Ichthyologie sont antérieures à celles de l’ouvrage posthume publié par Schneider, c’est donc entre elles qu’on peut hésiter. On doit, pensons-nous, prendre la première, car non-seulement elle a l’antériorité de la pagination, elles ont été publiées dans le même volume, mais encore Bloch, en décrivant fort incomplète- ment et figurant encore plus mal cet Holocentre sous le nom de Bodianus pentecanthus , cite expressément Margraff, Pison, Johnston, Willughby, etc. et le nom de Jaguaraca, adopté par ces naturalistes. 11 n’y a donc aucun doute sur le poisson qu’il veut désigner et ce nom est le premier donné suivant les règles de la nomenclature linnéenne. M. Poey préfère la dénomination à' Holocentrum matejuelo empruntée à Parra, ce qui n’est pas admissible; en effet, dans ce cas, on devrait reprendre de préférence le terme de Jaguaraca de Margraff, lequel est incontestablement le premier en date. Cette espèce paraît commune dans le golfe du Mexique et surtout dans la mer des Antilles; elle descend sur la côte du Brésil et on l’a trouvée à Sainte-Hélène. L indi- vidu rapporté par la Commission scientifique a été pris à la Jamaïque. Genre POLYNEMl S. Linné, 1766. Systema naturæ , 19 cédit. , p. 52 1. Percoïdes à ventrales abdominales, cependant le bassin est encore suspendu à la ceinture scapulaire; sept rayons branchiostéges; deux dorsales nettement sépa- rées, ces nageoires aussi bien que l’anale couvertes, en grande partie, d’écailles. 1 Poey, rr De los tipos Cuvieriarios y Valenciennianos correspondientes a losPeces de la isla de Cuban. (Rep. Fis. net. de la isla de Cuba, t. II, p. 274.) 148 ZOOLOGIE. Pectorale dédoublée, la portion antéro-inférieure composée de rayons allongés, entièrement libres. Ecailles de dimensions médiocres, cténoïdes, polystiques. Les auteurs de Y Histoire naturelle des Poissons 1 ont insisté sur les rapports multiples que présentent avec plusieurs autres familles ces percoïdes singuliers, aussi bon nombre d’ichthyologistes les regardent-ils comme méritant de former un groupe à part. Les espèces du genre Polynemus, aujourd’hui assez nombreuses, offrent entre elles de grandes similitudes; les caractères différentiels principaux se tirent sur- tout du nombre et de la longueur des rayons libres de la nageoire pectorale. Ces organes ont une importance incontestable au point de vue physiologique, car on doit les considérer connue des parties spécialement disposées pour le tact et, depuis longtemps, on les a comparés aux rayons analogues des Trigles. Toutefois, il est difficile, dans l’état actuel de nos connaissances, de savoir si avec l’âge ou certaines conditions d’habitat une espèce ne peut pas présenter quelques varia- tions dans les dimensions et peut-être même dans le nombre de ces appendices. 1. Polynemus Plumieri. (PL V quater , fig. a a, a b.) ? Piracoaba, Ylargraff, 1 G 4 8 ; llist. nat. Brasiliœ, p. 176 (reproduit par Johnston, 1657; De Piscibus, p. 1 3 5 , pl. XXXV, fig'. 5, et par Witlughby, 1 6 8 G ; Historia Piscium, p. 2o4, pi. N, 1 3 , fig. 3). Polynemus paradiseus, Bloch (non Lin.), 1797; Ichtlujol. IXe part. p. 20, pl. CCCCII. P. paradiseus, Bloch-Schneider, 1801; S y si. ichthyol. p. 18. Polydactylus Plumieri, Lacépède, i8o3 (an xi); llist. nat. des Poiss. t. V, p. h 1 9 et 4 2 0 , pl. XIV, fig. 3. Polynemus americanus, Cuvier et Valenciennes, 1829; llist. nat. des Poiss. t. III, p. 3 9 3 . P. Plumieri, Poey, 1 8 5 5- 1 8 5 8 ; Mon. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 379. P. Plumieri, Günther, 1860; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. II, p. 32 1. P. americanus, Poey, 1866; Bep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. I, p. 277. Trichidion Plumieri, Poey, 1868; Bep. Fis. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 387. D. VII - I, 1 3 ; A. II, i4. Écailles : 6/5 5/ 1 4. Cette espèce, fort bien caractérisée par Cuvier et Valenciennes, est trop connue pour ' Cuvier et Valenciennes, llist. nul. des Poiss. t. 111, p. 36a , 1829. POISSONS. I 49 que nous croyions devoir la décrire ici. Nous nous contenterons d’ajouter quelques détails sur la conformation des écailles, prises ici comme exemple pour le genre; ce que nous en dirons s’applique, sauf des différences insignifiantes, à toutes les espèces 37 1 5 33 4 5 3 1 0 8 Cet exemplaire, acquis de M. Boucard par la Commission scientifique, provient du golfe du Mexique. 3. Polynemus melanopoma. (Pl. V quater , fig. 2.) Polynemus melanopoma, Günther, 186/1; Proceed. zool. Soc. oj London, p. 1/18. P. melanopoma, Günther, 1868-1869; Trans, zool. Soc. of London, t. VI, part VII, p. A21. D. VII - I, 12; A. II, 1 5. Ecailles : 7/71/17. Cette belle espèce, qui rentre dans la section des Polynemus pourvus de neuf rayons libres à la pectorale, a été décrite très-soigneusement par M. Günther; une maquette Gill, Proceed. Acad. nat. sc. of Philadelphia , p. 168, 1 863. POISSONS. 151 faite d’après nature par M. Bocourt nous permet cependant d’ajouter quelques détails en ce qui concerne la coloration. Le dos est d’un bleu cendré, plus accusé suivant quelques lignes longitudinales; le ventre est d’un beau jaune à reflets nacrés. Une teinte verte se voit autour des yeux, aux parties supérieure et moyenne de la joue et sur l’opercule; la tache operculaire, sombre sur l’exemplaire conservé dans la liqueur, est d’un beau bleu foncé sur le frais; les lèvres sont rougeâtres, cette coloration se retrouve à l’orifice des ouïes. Les nageoires impaires sont d’un gris verdâtre, la teinte foncée du bord, visible sur les exemplaires conservés, semble moins nette sur le frais; les pectorales sont d’un jaune plus accusé, les rayons libres paraissent incolores, transparents. Longueur totale Hauteur 7/1 Epaisseur 35 Longueur de la tête 78 Longueur de la nageoire caudale 7G Longueur du museau 11 Diamètre de l’œil 1 h Espace interorbitaire 17 N° A 3 9 1 du Catalogue général de la collection du Muséum. L’exemplaire observé par M. Bocourt avait élé recueilli à Tanesco, malheureusement il est arrivé en si mauvais état qu’il a été impossible de le conserver; un autre, sur lequel ont été prises les dimensions, a été envoyé de Panama par M. Salmin. Genre SPHYBÆNA, Bl. Scbn. Cuvier, 1829, Règne animal, t. Il, p. 1 56. Percoïdes à ventrales franchement abdominales, le bassin n étant pas en con- nexion avec la ceinture scapulaire; sept rayons branchiostéges; deux dorsales largement écartées, courtes; des dents sur les mâchoires et les palatins, dont quelques-unes remarquablement fortes et tranchantes, vomer inerme; mâchoires non protractiles, l’inférieure proéminente; préopercule arrondi, mousse, opercu- / laire avec ou sans pointe. Ecailles nombreuses, faiblement adhérentes, sauf celles de la ligne latérale, cycloïdes. Bien que la création de ce genre soit due à Schneider, qui l’a fait connaître dans le système ichthyologique posthume de Bloch; cependant cet auteur a si 152 ZOOLOGIE. mal défini celte coupe, qu’il convient plutôt de l’attribuer à Lacépèdc ou, mieux encore, à Cuvier, lequel l’a scientifiquement limitée. Ces poissons s’écartent encore notablement des véritables Percoïdes, comme les auteurs de l’ Histoire des Poissons en ont depuis longtemps fait la remarque ', aussi les ichthyologistes modernes les regardent-ils comme formant une famille à part. La présence d’écailles très-nettement cycloïdes, jointe à la dentition et à la disposition des viscères, en particulier de la vessie natatoire, établissent des rapports entre les Spbyrènes et les Scombéroïdes, affinités que Agassiz a fort jus- tement mises en lumière 1 2. S P II Y RÆN A GU AGUANC fl E . Sphyrcena guachancho, Cuvier et Valenciennes, 1829; Hist. nat. des Poiss. I. III, p. 3/i2. S. guachancho , Guichenot, 1 8 5 3 ; Rarnon de la Sagra, Hist. de la isla de Cuba. Poissons, p. 39. S. guaguanche, Poev, 1 856— 1 858 ; Mcm. Hist. nat. de la isla de Cuba, t. II, p. 166. S. guaguancho, Poey, i865-i86G; Piep. Fis. nat. de la isla de Cuba, p. 277. S. guaguanche , Poey, 18G8; Rep. Fis. nat. de la isla de Cuba, p. 3 b 9 . D. V- I, 9; A. I, 9. Ecailles : 1 5/ 1 20/1 G. Cette Sphyrène, qui se rapproche de la Sphyrœna picuda, 1)1. Schn., parla position de ses ventrales placées en avant de l’origine de la première dorsale et environ à la réunion des deux tiers antérieurs avec le tiers postérieur des pectorales, s'en distingue surtout par le nombre des écaillés de la ligne latérale, qui dans celle-ci est de 83 à 85. Les écailles des lianes, sur l’exemplaire que nous avons examiné, sont en quadrila- tère à angles arrondis mesurant 3mm,s» de haut sur 2mm,7 de large; les festons margi- naux occupent tout le bord adhérent, plusieurs résultent de la dichotomisation des sillons centripètes, ils sont petits, au nombre d’environ une cinquantaine, les bords latéraux en présentent quelques-uns peu distincts sur leur partie antérieure; le bord postérieur est arrondi, l’aire correspondante chargée de crêtes concentriques irrégu- lièrement interrompues formant des vermiculations. Les écailles de la ligne latérale, longues cl environ 2mm,5 sur 2 millimètres de haut, ont un canal occupant la partie centrale, court et large, à deux orifices; les sillons et les crêtes concentriques n’existent ni en face de l’orifice antérieur du canal, ni sur la moitié postérieure de la lamelle, qui paraît rester membraneuse. 1 Cuvier el Valenciennes , Histoire des Poissons, t. III, p. 3a3 , 1 829. 2 Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles , t. V, partie, p. 90, 1 833— 1 8A3. 1 POISSONS. 153 Longueur totale . 3 t omr" Hauteur 33 Epaisseur 22 Longueur de la tête 8 G Longueur de la nageoire caudale 53 Longueur du museau Ai Diamètre de l’œil 1 5 Espace interorbitaire 11 N° A 555 du Catalogue général de la collection du Muséum. La distinction des espèces dans le genre Sphyrœna n’est pas sans offrir quelques difficultés, les auteurs ayant le plus souvent eu égard à de faillies différences dans la position des ventrales. Le bassin qui supporte ces nageoires étant libre dans les chairs, on peut se demander si ce caractère présente ici une valeur comparable à celle qu on lui attribue dans le cas où ces os se trouvent en relation directe avec le squelette. La comparaison des formules des écailles paraît donner des résultats plus certains; mal- heureusement, les anciens auteurs ayant souvent négligé d’indiquer ces détails sur les exemplaires qu’ils ont décrits, il y a de réelles difficultés pour établir d’une façon sûre la synonymie. L individu appartenant à la Commission scientifique a été acquis de M. Boucard et provient du golfe du Mexique. F AM ILLE DES S C I E NOS!) E S . Cuvier, 1829, Règne animal, t. tl, p. 171. Cette famille, comprise suivant l’idée de Cuvier, renferme des Poissons très-voi- sins des Percoïdes et n’en différant guère que par l’absence des dents vomériennes et palatines. On sait aujourd’hui, d’une manière incontestable, que ces organes sont souvent caducs ou peuvent n’exister qu’a certaines époques de la vie; d’un autre côté, plusieurs genres identiques, par tous leurs autres caractères, à certains genres de Percoïdes vrais, sont privés de ces organes; on est donc fondé à contester la légitimité de ce groupe et les ichthyologistes modernes l’ont pro- fondément modifié. Cuvier, dans son Règne animal et plus tard dans X Histoire des Poissons, avait réparti les genres sous quatre chefs principaux. Une première division, ayant pour type le genre Sciœna, comprenait ceux de ces animaux pourvus de sept rayons brancbiostéges, avec deux nageoires dorsales et la ligne latérale continue. Une ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IVe PARTIE. î 54 ZOOLOGIE. seconde renferme des poissons ne différant des premiers que par l’union de ses deux dorsales; elle a pour types principaux les Diahasis (. Hœmulonciuct .) elles Pris- tipoma. Un troisième groupe, où se trouve le genre Lobotes et autres , très-voisin d’ailleurs du second, présente moins de sept rayons branchiostéges. Enfin le der- nier, si différent des précédents et en même temps si homogène « que l’on pourrait en faire une famille séparée 1 », réunit les animaux à moins de sept rayons branchio- stéges, à dorsale unique et ayant la ligne latérale interrompue, il a pour type les Pomacentrus. M. Giinther avait divisé ces animaux en trois familles distinctes : les Sciœnidæ, correspondant assez exactement au premier groupe de Cuvier et Valenciennes; les Pristipomatidœ , comprenant les genres de la deuxième et de la troisième section et, de plus, certains Percoïdes, tels que les Ménides, etc.; les Pomacentridœ , à peu près identiques à la quatrième division de Cuvier, mais qui, d’après la conformation de leurs os pharyngiens unis en une seule plaque, sont éloignés des Àcanthopté- rygiens vrais, pour passer dans la subdivision des Pliaryngognatlii. La soudure des pharyngiens inférieurs ne peut plus être regardée comme ayant une valeur absolue; les ichthyologistes modernes2 ont fait voir que, dans des groupes très-voisins, elle existait ou n existait pas, sans qu’il fût possible, au moins dans l’état actuel de la science, de saisir pour l’ensemble de l’organisation des différences de nature à justifier leur éloignement. Cependant le groupe des Pomacentridœ, pressenti, connue on vient de le voir, par Cuvier et Valenciennes, mérite d’être conservé, d’après surtout le caractère tiré de la ligne latérale interrompue, quels que puis- sent être d’ailleurs ses rapports avec les autres familles naturelles. Quant aux Sciœnidæ et aux Pristipomatidœ, M. Giinther, dans un récent travail3, 11’admet plus la dernière famille comme distincte et fait entrer les genres qui la composent parmi les Percidœ. Les caractères distinctifs de ces derniers, comparés aux Sciœ~ nidœ, sont premièrement que la dorsale épineuse est plus longue ou aussi longue que la portion molle, au lieu d’être plus courte; secondement que, le système des 1 Cuvier et Valenc. Hist. des Poissons, t. V, p. 10, i83o. ? Ainsi le Myriodon waigiensis Q. et G., parmi les Per- contes, a les pharyngiens inférieurs soudés (voy. Bleeker, Systema Percarum rev. pars I, p. 11, i8/5); les Gerres ont ces os tantôt réunis, tantôt distincts, dans des espèces d’ailleurs très-voisines par l’ensemble de leurs caractères. (Voy. Sauvage, Plaques pharyngiennes des Gerridœ, Asso- ciation française, 5e session, 1876, p. 549.) 3 Giinther, An introduction to thestudy oj Fishes, p. 385, Edinburg, 1880. POISSONS. 155 canaux muqueux de la tête est moins développé. On voit combien sont faibles les différences établies entre ces divisions. Les collections rassemblées par la Commission scientifique du Mexique offrent; des représentants de la plupart de ces groupes. Parmi les Sciœnidœ nous trouvons les genres Otolithus, Corvina, Umbrina, Paralonchurus , Polycirrhus , Micropoma; parmi les Pristipomatidæ , les genres Diabasis, Conodon, Pristipoma; enfin les genres Pomacentrus et Glyphisodon représentent les Pomacentridœ. Genre OTOLITHUS, Cuvier. Cuvier, 1829, Règne animal, t. Il, p. 172. Sciénoïdes à deux dorsales; sept rayons branchiostéges; mâchoire inférieure proéminente, à symphyse privée de barbillons; des dents plus ou moins saillantes au milieu de dents en velours; épines anales faibles. Ligne latérale continue. / Ecailles cténoïdes polystiques, celles de la ligne latérale à canal divisé dans faire spinigère. Le genre Otolithus ne paraît guère comprendre actuellement plus de vingt-cinq à trente espèces : les deux tiers environ se trouvent sur les côtes d’Amérique, et plus particulièrement dans les parties chaudes. Elles y existent sur les deux rives du continent, plus abondantes jusqu’ici dans la partie atlantique, où l’on connaît les Otolithus regalis, Bl. Sch., O. carolinensis , C. Y. , O. guatucupa, G. Y., O. microlepidotus , C. Y., O. leiarchus, C. V., 0. thalassinus, Moll)., O. nothus, Holb., O. amazoniens, Cash, O. Drummondi, Richards, O. Magdalenœ , Steind., O. jamaicensis, n. spec. Dans le Pacifique on cite, vers Panama, les Otolithus squamipinnis , Günth., O. albus , Güntli. , 0. reticulatus , Giinth.; plus vers le Nord, X Otolithus californiensis , Steind., et au Pérou X Otolithus analis, Jenyns. Enfin une seule espèce, X Otolithus cayennensis , Lacép., habite à la fois sur l’une et l’autre rive, comme on le verra plus bas. Trois espèces, dont l’une paraît nouvelle, ont été recueillies par M. Recourt : Otolithus cayennensis, Lacépède, O. jamaicensis, n. spec., 0. squamipinnis, Gù ni lier. 156 ZOOLOGIE. 1. Otolithus cayennensis. ? Cheilodipterus acoupa, Lacépède. an x (1802); Hist. nat. des Poiss. t. III, p. 5 h o et 546. Lutjanus cayanensis, Lacépède, an x (1802); Hist. nat. des Poiss. t. IV, p. 196 et 289. Otolithus toe-roe, Cuvier et Valenciennes, 1880; Hist. nat. des Poiss. t. V, p. 72, pi. CIII. 0. toe-roe, Cuvier et Valenciennes, 1 8 3 3 ; Hist. nat. des Poiss. t. IX, p. /178. 0. cay ennensis , Giinther, 1860; Cat. Brit. Mus. Fishes , t. II, p. 809. I). X-I, 20; A. II, 9. Écailles : 1 2/56/18. Quoique cette espèce ne soit représentée que par un seul individu, la détermi- nation de celui-ci ne nous paraît pas douteuse, d’après la description très-détaillée donnée par Cuvier et Valenciennes et la comparaison avec les types de la collection du Muséum. Les dimensions de l’individu sont petites. Longueur totale 290™ Hauteur ko Epaisseur 20 Longueur de la tête 53 Longueur de la nageoire caudale 3q Longueur du museau i3 Diamètre de l’œil 10 Espace interorbitaire 10 N° A 556 du Catalogue général de la collection du Muséum. Tout en adoptant l’orthographe plus régulière de cayennensis pour épithète spéci- fique, je ferai remarquer que Lacépède écrit partout cayanensis. Le nom d acoupa aurait l’antériorité si l’on pouvait admettre une assimilation qui, basée sur la concordance d'un nom vulgaire, doit être regardée comme des plus douteuses. Notre individu a été pris par M. Bocourt à la Union et c’est un nouvel exemple d'espèce commune aux deux versants de l’Amérique centrale. 2. Otolithus jamaicensis, n. sp. (PI. Vt, fig. 1,1a, 1 b, 1 c et 1 d.) D. X — I, 25; A. Il, 9. Écailles : 6/5 9/1 8. Corps médiocrement élevé; la hauteur, double de l’épaisseur, étant très-peu supé- rieure au cinquième de la longueur totale, dans laquelle la tête entre pour environ un quart. Mâchoire inférieure saillante, le museau fait très-peu moins du tiers de la longueur de la tête, le maxillaire dépasse à peine la verticale abaissée du centre de POISSONS. 157 l’œil; celui-ci, égal à l’espace interorbitaire, faisant un peu plus du cinquième de la longueur de la tête. Préopercule arrondi en arrière, membraneux, strié; operculaire avec deux pointes mousses. Ecailles de taille moyenne, un peu irrégulièrement disposées sur la partie antérieure du corps, couvrant toute la tête jusqu’à l'extrémité du museau. Ligne latérale relevée en avant presque au quart supérieur de la hauteur du corps, à la partie moyenne depuis le quatrième rayon de la seconde dorsale; six écailles entre l’extrémité de cette dernière et la ligne latérale. Anus à l’union des trois cinquièmes antérieurs avec les deux cinquièmes postérieurs de la longueur totale. Epines de la première dorsale faibles; la quatrième, la plus longue, étant environ moitié de la longueur de la tête. Première épine de l’anale rudimentaire, la seconde faible, mesurant à peine les deux tiers du diamètre de l’œil. Pectorales terminées à la même hauteur que les ventrales, mesurant les deux cinquièmes de la longueur de la tête. La coloration n’offre rien de spécial; un cercle argenté entoure l’iris , dont la partie inférieure est nuancée de bleu tendre. Ecailles du corps en quadrilatère1, un peu plus hautes que longues; foyer central, dans ce cas, souvent érodé, ou rapproché de l’aire spinigère; festons marginaux du bord adhérent petits, nombreux (une trentaine au moins), ne s’étendant pas jusqu’aux angles; spinules peu développées, une cinquantaine au bord libre et sur huit ou neuf rangs de profondeur; le dernier seul est spinifère, les autres n’étant indi- qués que par des hexagones allongés transversalement, très-régulièrement disposés. Les écailles de la ligne latérale 2, dans leur ensemble, sont comparables aux précé- dentes, les spinules sont toutefois moins bien développées sur les écailles prises en avant3; le canal se partage, vers le niveau de la perforation interne de la lamelle, en deux ou trois branches principales, qui se subdivisent elles-mêmes avant d’atteindre le bord libre; j’ai souvent observé sur les branches primaires des perforations arron- dies, nettes, dans la paroi extérieure du canal Pas de pseudobranchie. Longueur totale a/io1""1 Hauteur 5 a Epaisseur 26 Longueur de la tête G 3 Longueur de la nageoire caudale 22 Longueur du museau 18 Diamètre de l’œil 1 /j Espace interorbitaire 1/1 N° A 557 du Catalogue général de la collection du Muséum. 1 PI. VI, lig. 1 a et 1 b. — 2 PI. VI, lîg. 1 cl. — 3 PI. VI, fig. 1 c. 158 ZOOLOGIE. L Otolithus jamaicensis, vu la brièveté de son maxillaire, ne peut guère être confondu qu’avec Y Ololithus regalis, Bl. Schn. et Vf), reticulatus , Günth. Il se distingue facilement du premier par les formules de ses nageoires, la première dorsale ayant une épine de plus et la seconde quatre rayons de moins; en outre, la formule de l’anale est toute différente. Quant à Y 0. reticulatus, d’après la description qui en est donnée1, son maxillaire se prolonge un peu plus en arrière et les dimensions de la quatrième épine dorsale et de la deuxième anale sont plus faibles, aussi bien que la longueur de la pec- torale. La coloration particulière de cette dernière espèce ne se retrouve pas sur notre individu. Ces caractères différentiels assez faibles montrent que ces espèces sont très- voisines l’une de l’autre; nous n’avons pu examiner qu’un seul exemplaire, ce qui ne permet pas de pousser plus loin la comparaison. Ce Poisson a été rapporté de la Jamaïque par M. Bocourt. 3. Otolithus squamipinnis. Otolithus squamipinnis , Günther, 1868-1869; Trans. Zool. Soc. of London, t. VI, p. /129. D. VIII -I, 22; A. II, 9. Écailles : io/63/uj. L’Otolitbe dont il est ici question se rapproche évidemment beaucoup de YOtolithus squamipinnis, Günth. Les nombres, pour les nageoires dorsales et anale, sont presque iden- tiques et les proportions du corps sont les mêmes; à peine peut-on signaler une très- légère différence dans la forme de la caudale, qui est non pas arrondie, mais nettement anguleuse, rhomboidale. Nous croyons donc devoir, jusqu’à plus ample informé, rap- porter ces exemplaires à cette espèce', malgré la différence que présente la formule de la ligne latérale, sur laquelle, d’après M. Günther, on compte 85 écailles, écart notable et qui mériterait d’être pris en très-sérieuse considération, si, chez ces Pois- sons, la disposition souvent irrégulière de ces organes, surtout à la partie antérieure, ne rendait, ici particulièrement, cette formule douteuse. Longueur totale 3i6nira Hauteur 65 Epaisseur 36 Longueur de la tête 82 Longueur de la nageoire caudale 53 Longueur du museau 2/1 Diamètre de l’œil là Espace interorbitaire 17 N° A 558 du Catalogue général de la collection du Muséum. Les exemplaires ont été pris à la Union, sur le Pacifique. 1 A. Günther, Trans. Zool. Soc. of London , t. VI, p. 43o, 1868-1869. POISSONS. 159 Genue COU VIN A, Cuvier. Cuvier, 1829, Règne animal, t. II, p. 173. Sciénoïdes à deux dorsales; sept rayons branchiostéges ; mâchoires égales ou la supérieure dépassant l’inférieure, celle-ci à symphyse privée de barbillons; pas de canines distinctes; seconde épine anale très-développée. Ligne latérale continue. Écailles cténoïdes polystiques, celles de la ligne latérale à canal divisé dans Faire spinigère. Les Corvina, que les auteurs américains ont proposé de partager en plusieurs genres ( Bairdiella , lihinoscion , Ophioscion , Amblodon, Homoprion, etc.), com- prennent aujourd’hui au moins une quarantaine d’espèces et celles qu’on a signalées dans les eaux du Nouveau Monde sont lort nombreuses. Sans compter les Corbs à proprement parler des eaux douces, telles que les Corvina oscula , Lesueur, C. Richardsonii , C. V., on connaît sur les côtes atlantiques les Corvina argyroleuca, Mitch., C. ronchus, C. V., C. monacantha, Cope, C. Gillii, Steind., C. subæqualis, Poey; aujourd’hui les Corbs trouvés dans le Pacifique sont devenus fort nombreux, on y a signalé les Corvina saturnus, Gir., C. fasciata, Tschudi, C. chrysoleuca, Günth., C. vermicularis , Günth., C. armata, Gill, C. ophioscion, Gill, C. Stearnsii, Steind., C. macrops, Steind., C. Furthii, Steind., C. acutiros- tris, Steind., C. Agassizii, Steind., C. fulgens , n. sp. Un seul, le Corvina stelli- fera, BU, se rencontrerait des deux côtés de l’isthme de Panama, comme on le verra plus loin. Il est possible que certaines de ces espèces doivent par la suite être supprimées comme faisant douille emploi : plusieurs «les publications où on les a fait connaître ayant paru simultanément, c’est une question difficile à résoudre à l’heure actuelle, bien que plusieurs de ces espèces aient été figurées avec grand soin. Six espèces, Corvina chrysoleuca, Günth., C. stellifera, Bl., C. vermicularis, Günth., C.ronchus, C. Y., C. armata , Gill, C. fulgens ,n. sp. , font partie des collec- tions appartenant à la Commission scientifique du Mexique. 160 ZOOLOGIE. 1. Corvina chrysoleuca. Corvina chrysoleuca , Günther, 1868-1869; Trans. Zool. Soc. of London, t. VI, p. U 27, pl. LXVII, fig. 1. D. X-I, 21; A. Il, 8. Ecailles : 7/5 1/1 3. Ce Poisson rentre dans le groupe des Corbs proprement dits à museau renfle' et eh an fi ’ein élevé. M. G ünther l’a décrit et figuré avec beaucoup de soin, en faisant remarquer combien il se rapproche du Corvina ronchus, C. V. 11 serait possible qu’on dût un jour réunir ces deux espèces, qui diffèrent surtout par les proportions, celle qui nous occupe ici étant plus courte et plus haute. Les écailles des lianes sont larges, quadrilatérales, les spinales sur 70 à 80 rangées transversales et 10 à 13 de profondeur au centre; la rangée immédiatement placée sur le bord postérieur est seule composée de véritables spinules saillantes, à pointe bifurquée, au moins sur le sec. Les écailles de la ligne latérale présentent dans faire spinigère des canaux divergents au nombre de quatre à six. La vessie natatoire se termine en avant par deux prolongements, qui contournent les corps des vertèbres pour se placer à la face postérieure et inférieure du crâne. Longueur totale 21 5mm Hauteur 61 Epaisseur 29 Longueur de la tête 5â Longueur delà nageoire caudale 36 Longueur du museau i3 Diamètre de l’œil 11 Espace interorbitaire 1 5 N° 97a du Catalogue général de la collection du Muséum. Le nombre des écailles de la ligne latérale est un peu inférieur à celui qui est donné par M. Günther, 55-56; j’ai même trouvé un nombre encore plus faible, Û5; comme on l’a vu pour certaines espèces du genre précédent, ces variations peuvent difficilement servir ici aux distinctions spécifiques. Nos individus viennent de la Union, sur le Pacifique, 011 l’espèce paraît être assez commune, à en juger par le nombre des exemplaires rapportés (voir nos A 970 et À 971 du Catalogue), le plus petit mesure 189 millimètres. POISSONS. 161 2. Corvina stellifera. Bodianus stellifer, Bloch, 1797; Ichthyol. VIIe part. p. h 1 , pl. CCXXXI, fig. 1. Corvina stellifera, Giinther, 1860; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. II, p. 299. D. XI — I, 25; A. II, 8. Ecailles : 6/42/12. Quoique l’exemplaire appartenant à la Commission du Mexique soit de petite taille, cependant en le comparant au type décrit par Cuvier et Valenciennes sous le 110m de Corvina trispinosa i, il ne peut guère rester de doute sur la détermination. Ce Corb se distingue en effet, à première vue, des espèces analogues par sa tête grosse, raccourcie, et surtout la largeur de l’espace interorbitaire, qui est égal à près de la moitié de la longueur de la tête, tandis que dans les autres espèces il équivaut au quart ou, au plus, au tiers de cette dimension. Les écailles du corps, présentant le type habituel, ne méritent pas de mention spéciale; celles de la ligne latérale, comparativement développées, ont un canal se par- tageant en deux branches divergentes postérieures, entre lesquelles se trouve la per- foration de la lamelle. Nous devons faire remarquer que l’écaille de la ligne latérale examinée ne présentait aucune trace de spinules, l’écaille des lianes étant franchement cténoïde. Longueur totale io8m,L Hauteur . 99 Epaisseur 12 Longueur de la tête 22 Longueur de la nageoire caudale 22 Longueur du museau 5 Diamètre de l’œil 5 Espace interorbitaire 10 N° À 1011 du Catalogue général de la collection du Muséum. Cette espèce a été assez bien figurée par Bloch, et le nom imposé par ce naturaliste doit, sans aucun doute, être préféré à celui de Corvma trispinosa , proposé par Cuvier et Valenciennes2. Cependant la queue n’est pas arrondie, comme la représente î’ieh- thyologiste de Berlin, mais plutôt rhomboidale. L individu ici décrit a été acquis de M. Boucard et provient de Caïmito, sur le Pacifique; le type auquel nous Lavons comparé vient, on le sait, de Cayenne, où il avait été recueilli par Poiteau. 1 N° 7620 du Catalogue de la collection du Muséum. — 2 Cuvier et Valenciennes, Histoire des Poissons, t. V, p. 109. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 1V° PARTIE. 162 ZOOLOGIE. 3. CORVIISA VERMICULARIS. Corvina vermicularis , Günther, 1868-1869; ^ram- Zool. Soc. of London , t. VI, p. 627, pl. LXVII, fig. 2. D. X — I, 95; A. II, 7. Écailles : 8/48/i3. Un exemplaire nous parait devoir être rapporté à l’espèce décrite sous ce 110m par M. Günther, malgré quelques différences dans les proportions générales du corps. La hauteur n’atteint pas plus du quart de la longueur totale, au lieu d’en faire un peu moins du tiers; seulement, l’individu ayant été vidé, il peut y avoir doute pour les mesures prises; sauf cela , la forme de la tête, la coloration du corps et des nageoires, la force et le nombre des épines et des rayons sont les mêmes; on retrouve également cette disposition de la caudale imparfaitement arrondie par suite d’une légère saillie du lobe supérieur. La formule des écailles, pour la ligne latérale, n’est pas donnée par M. Günther; quant à celle de la ligne transversale, elle parait un peu différente, puisque cet auteur donne 6/1 5 écailles et non 8 1 3 ; mais on remarquera que la somme 21 est la même, la discordance peut dépendre du lieu où le compte a été fait. Les écailles des flancs ne présentent rien de remarquable à noter. Celles de la ligne latérale ont le canal ramifié dans faire spinigère; on observe deux tubes longeant les bords supérieur et inférieur de cet espace et dans 1 intervalle deux autres petits tubes flexueux irréguliers, qui eux-mêmes se bifurquent avant d’atteindre le bord libre. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° A 97/t du Catalogue de la collection du Muséum. 1 7 3mm Ù2 2 1 60 27 9 9 1 0 L’individu qui fait partie des collections rapportées par la Commission scientifique du Mexique a été pris à la Union, sur le Pacifique. POISSONS. 163 4. Corvina ronchus. Comina ronchus, Cuvier et Valenciennes, i83o; Hist. nat. des Poiss. t. V, p. 107. C. ronchus, Günther, 1860; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. II, p. 299. D. X-I, 24; A. II, 7. Écailles : 8/5 3/ 1 4 . Les écailles de la ligne latérale présentent, clans Paire spinigère, des ramifications multiples du tube central, lesquelles sont au nombre de six, partant symétriquement par paires, trois en haut et autant en bas, au niveau du pourtour de la perforation de la lamelle; sauf cela, ces écailles, de même que celles des flancs, ne présentent rien de bien particulier à noter. Longueur totale 2 32ram Hauteur 5i Epaisseur 2 5 Longueur de la tête 55 Longueur de la nageoire caudale 35 Longueur du museau 11 Diamètre de l’œil 12 Espace interorbitaire 11 N° À 559 du Catalogue de la collection du Muséum. d L individu dont il est ici question a été acquis de M. Boucard et provient du golfe u Mexique. 5. Corvina armata. Bairdiella armata, Gill, 1 863 ; Proceed. Acad. nat. Sc. of Philadelphia, p. 1 G 4 . Corvina armata, Günther, 1868-1869; Trans. Zool. Soc. of London, t. VI, p. 428. D. X — I, 23, A. II, 8. Ecailles : 9/51/11. Cette espèce, très-voisine du Corvina ronchus, C. V., suivant la remarque de M. Günther, en diffère cependant par sa hauteur un peu plus grande, son museau plus long proportionnellement à la dimension de la tête. Elle ne paraît pas moins voisine du Corvina acutirostns décrit et figuré par M. Steindachner 1 ; le caractère le plus apparent pour distinguer ces deux espèces paraît se tirer des dimensions réci- proques de la seconde épine anale et de la plus haute épine dorsale, égales dans le 1 Steindachner, Ichlhyol. Beitr. III, Sitzb. der K. Akad. der Wissensch. Wien, t. LXXII (p. 28 du tirage à part, pl. IV). 164 ZOOLOGIE. Corvina armata, tandis que la première est notablement plus longue que la seconde chez le Corvina acutirostns , Steind. Les écailles sont du type habituellement observe chez les animaux du même genre. Une d’entre elles, prise sur la ligne latérale, présente dans l’aire spinigère deux rami- fications inférieures du canal et une supérieure, la régularité serait moins grande que pour le Corvina ronchus, C. V., ce qui peut tenir à l’âge ou même au point où a été prise l’écaille. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° A 973 du Catalogue de la collection du Muséum Des individus, en nombre, ont été rapportés de la Union par M. Bocourt. 6. Corvina fulgens, n. sp. (PI. VI , fig. a , 2 a, 2 b, 2 c et 2 dl.) 1). X-I, a5; A. II, 8. Écailles : 1 1 5/8/i 5. Corps médiocrement élevé, la hauteur étant égale au quart de la longueur totale, qui est neuf fois plus grande que l’épaisseur. Tête entrant pour les deux neuvièmes dans cette longueur, à museau obtus, court, et bouche remarquablement oblique de haut en bas et d’avant en arrière; cependant, la mâchoire inférieure ne dépasse pas d’une façon notable la supérieure; le maxillaire atteint environ le niveau du centre ocu- laire, lequel se trouve à la réunion des deux cinquièmes antérieurs avec les trois cin- quièmes postérieurs de la tête. Diamètre de 1 orbite égal aux deux septièmes de la longueur de la tête; espace interorbitaire, comparé à cette même dimension, dans le rapport de 2 a 5. Deux paires de fossettes sous-maxillaires, la première punctiforme, peu visible. Préopercule dent.iculé sur tout son bord postérieur, les dents placées sur l’angle et dans son voisinage plus développées, formant de petites épines; une épine plate peu distincte termine l’operculaire. Tête entièrement écailleuse. Ligne latérale située, vers le tiers supérieur de la hauteur, sur le corps en avant; vers la partie moyenne, sur le pédoncule caudal. Anus assez exactement au milieu de la 1 Sons le nom de Bairdiella fulgens. 44 20 4 2 34 1 0 1 1 9 POISSONS. 1G5 longueur totale. Écailles de taille médiocre. Surscapulaire distinct, armé de quatre à six denticulations, dont la force augmente graduellement de haut en bas. Troisième et quatrième épine de la première dorsale les plus longues, à peu près égales, mesurant environ les deux tiers de la hauteur du corps. Seconde dorsale s’abaissant d’une façon régulière à partir du troisième rayon, qui est le plus développé et presque aussi haut que les épines. Ges deux nageoires sont contiguës, occupant sur la partie dorsale un espace qui n’est guère inférieur à la moitié de la longueur totale. Anale ayant la seconde épine, la plus développée, très robuste, plus longue que la troisième épine dorsale; couchée, elle atteint presque l’origine de la caudale; les rayons décroissent rapidement de longueur, le huitième étant à peine moitié du premier, qui dépasse peu ou pas la grosse épine; aussi le bord libre est-il sensiblement vertical quand la nageoire est étendue. Caudale tè bord postérieur si faiblement échancré qu’on peut la regarder comme coupée carrément; elle occupe environ le sixième de la lon- gueur totale. Pectorales légèrement aiguës, leur extrémité n’atteint pas celle de la ven- trale; celles-ci avec une épine relativement forte et se terminant à une distance appré- ciable de l’anus. Ecailles du corps, prises sur les lianes soit au-dessus1, soit au-dessous2 de la ligne latérale, construites sur un même type, plus hautes que longues, à foyer ovalaire dans le sens de la hauteur; les lobes marginaux n’occupant que la partie moyenne du bord anté- rieur, les sillons centripètes ne s’étendent pas toujours jusqu’au foyer; aire spinigère en segment de cercle, spinules nombreuses, une grande écaille en porte cinquante-cinq au bord libre, sur environ onze rangées au centre, celles de la ligne latérale3 plus sensiblement arrondies ; canal à ramifications multiples postérieurement, deux branches externes limitent faire spinigère, deux autres se réunissent en circonscrivant la perfo- ration de la lame, mais il peut exister des ramifications supplémentaires; bord antérieur avec ou sans festons marginaux; aire spinigère un peu réduite, mais très-distincte. Vessie natatoire simple en avant autant, qu’il est possible d’en juger, très-prolongée en arrière. Longueur totale . . . Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° A 975 du Catalogue de la collection du Muséum. 1 83mm /l/l 2 O ha 3o 9 1 2 9 PI. VI, fig. 2«. - PI. VI, fig. 2 b. — 3 PI. VI, fig. 2 c et 3 d. 166 ZOOLOGIE. Cette espèce paraît se rapprocher du Corvina macrops, Steind.5, surtout par la direc- tion oblique de la tente buccale et la grandeur de l’œil; mais ce dernier poisson est plus élevé, la hauteur e'tant égale aux deux cinquièmes de la longueur; le nombre des écailles, en particulier pour la ligne transversale, diffère également, 7/60/11 au lieu de 1 1 /5 8/1 5 ; enfin sa seconde épine anale est beaucoup moins longue que la troisième épine dorsale. Les exemplaires, au nombre de deux, qui ont servi à cette description, ont été pris par M. Bocourt à la Union. Genre U MB R INA. Cuvier, 182g, Règne animal, t. II, p. 176. Sciénoïdes à deux dorsales; sept rayons branchiostéges ; mâchoire supérieure dépassant l’inférieure, celle-ci n’ayant à la symphyse qu’un barbillon simple; toutes les dents en velours; épines anales médiocrement développées; ligne latérale con- r fume. Ecailles cténoïdes poiystiques; celle de la ligne latérale à canal divisé dans l’aire spinigère. Ce genre paraît un peu moins nombreux en espèces que le précédent et se trouve également sur toute la surface du globe, dans la zone intertropicale, quoi qu’il s’étende un peu au delà, aussi bien au nord qu’au sud. Les espèces amé- ricaines sont, à ma connaissance, au nombre de quatorze et, jusqu’ici du moins, aucune n’est signalée comme commune aux deux océans Atlantique et Pacifique. Dans le premier, on signale les Umbrina alburnus, Linn., U. arenata, C. V., U. Broussonetii , C. Y. , U. inartinic ensis , C. V., U. gracilis , C. V., U. nebulosa , Mitcli., U. littoralis, Uolbr. Les espèces du Pacifique, dans lequel 011 ne con- naissait il y a encore peu de temps que l’ Umbrina ophicephalus , Jenyns, seraient aujourd’hui en nombre égal aux précédentes, car il faut joindre à celui-ci les Umbrina undulata, Gir., U. phalœna, Gir. , U. elongato, Günth., U. nasus, Günth. , U. analis, Günth. et U. panamensis, Steind. Nous n’avons à signaler ici que les Umbrina alburnus, Linn. et U. Brousso- netii, C. V. Sleindachner, Ichthyol. Beitr. lit (p. 2/1 du tirage à part, pl. II 1875). POISSONS. 167 1. Umbrina alburnus. Perca alburnus, Linné, 1766; Systema naturce, édit. 12e, p. /182. Umbrina alburnus, Cuvier et Valenciennes, i83o; Hist. nat. des Poiss. t. V, p. 180. U. alburnus, Giinther, 1860; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. II, p. 2 7 3 . D. X- I, 24; A. I, 7. Écailles : 9/68/18. Ce Poisson a été déterminé moins d’après les descriptions données par les auteurs que par comparaison avec des exemplaires types de la collection du Muséum. La forme générale du corps et les proportions, les nombres donnés pour les nageoires, certains caractères anatomiques, comme l’absence de vessie natatoire, sont bien exacts; mais un caractère important, parce qu’il est positif, pourrait jeter un certain doute sur cette assimilation, à savoir la présence de denticulations très-nettes vers l’angle et sur le bord montant du préopercule. Cuvier et M. Günther disent en effet expressément qu elles manquent dans cette espèce; cependant sur deux sujets vus par les auteurs de 1 Histoire naturelle des Poissons *, sur un individu type envoyé par M. Holbrook 2 , ces denticulations existent d’une manière incontestable, aussi bien que sur les exemplaires dont il est ici question; elles paraissent seulement s’affaiblir chez les individus très-âgés. Les écailles des lianes sont en quadrilatère un peu plus haut que large; le bord antérieur, sur l’une d’elles, présente neuf festons marginaux ; sur le bord libre on compte trente-six spinules saillantes, sur quatre ou cinq au plus suivant une rangée centripète médiane. Une écaille de la ligne latérale a son canal rectiligne assez régulièrement cylindrique jusqu’à la rencontre de l’aire spinigère, il se divise là en deux branches, qui limitent celle-ci; dans l’angle qu elles forment se voit la perforation interne; le bord antérieur, fortement convexe, présente vers le centre un énorme feston marginal, qui en occupe près de la moitié et répond à l’extrémité du canal; au-dessus et au- dessous se trouvent deux petits festons; Faire spinigère est nettement triangulaire, le bord postérieur, rectiligne, porte vingt-cinq spinules. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de fœil Espace interorbitaire N° A 977 du Calalogue de la collection du Muséum. Un individu acquis de M. Boucard comme venant du golfe du Mexique. . _ O ni m 178 32 2 1 ki 37 1 3 I) 8 1 N” 7497 du Catalogue de la collection du Muséum. — N° 2886 du Catalogue de la collection du Muséum. 168 ZOOLOGIE. 2. Umbrina Broussonetii. Umbrina Broussonetii , Cuvier et Valenciennes, i83o; Ilist. nat. des Poiss. t. V, p. 187 (et pl. CXVII sous le nom A U. coroides). U. Broussonetii , Günther, 1860; Cal. Brit. Mus. Fishes , p. 277. D. X. — I, 26; A. II, 6. Écailles : 6/4 8/1 2. Les espèces d’Ombrines à deux épines anales sont peu nombreuses, et je 11’en con- nais jusqu’ici que trois, les deux autres étant 1 ' Umbrina undulata , Girard ', et 177. analis , Günther ". A en juger d’après les descriptions données par les auteurs et un Poisson de Californie, acquis de M. Salmin 1 * 3, attribué à la première de ces espèces, YUmbrina Broussonetii, C. Y., ne se distinguerait guère de celles-là que par sa tète un peu plus courte, son museau plus bombé et moins long, enfin son maxillaire moins prolongé en arrière, puisqu’il n’atteint que le bord antérieur de l’orbite, au lieu d’arriver jus- qu’au niveau du centre de l’œil ou même de le dépasser. Ces différences sont assez légères pour qu’on puisse se demander si des études ultérieures, faites sur un nombre suffisant d’individus, n’amèneraient pas à réunir ces espèces, bien que l’habitat ne soit pas le même, les poissons décrits par M. Girard et M. Günther appartenant à l’océan Pacifique. Les écailles sont proportionnellement grandes, eu égard aux nombres plus élevés qu’on trouve dans différentes espèces du même genre pour les lignes latérale et trans- versale, leur type est d’ailleurs celui qui a été décrit pour l’espèce précédente. Sur une écaille des flancs on trouve cinq lobes marginaux occupant la partie moyenne du bord antérieur; le champ postérieur porte sur le bord libre, légèrement convexe, quarante- cinq spinules; celles-ci sont au centre sur dix ou douze de profondeur, dont la moitié, celles qui sont voisines du foyer, peu distinctes. Une écaille de la ligne latérale est assez régulièrement en quadrilatère, à bords antérieurs et latéraux un peu convexes; le canal, obliquement dirigé , se divise, au niveau de la perforation interne, en deux branches formant les côtés du triangle, qui constitue le champ postérieur; le bord an- térieur porte six lobes marginaux, à peu près égaux, celui qui correspond au canal étant le plus petit; l’aire spinigère ofl’re vingt-deux spinules au bord libre, sur cinq ou six suivant une rangée centripète. Longueur totale . . . Hauteur Epaisseur Longueur de la tête 170 ho 18 38 2 Günther, Trans. Zool. Soc. London, t. VI, p. 426, 1868-1869. 3 N° 7616 du Catalogue de la collection du Muséum. 1 Girard, Proceed. Acad. nat. Sc. Philadelphia, p. i48, i854. — Steindacliner, Ichthyol. Beitr. III, Sitzber. der Alcad. Wiss. Wien, t. CXXII , 1875 (p. 21 du tirage à part). POISSONS. 169 Longueur de la nageoire caudale 21 mm Longueur du museau 11 Diamètre de l’œil 10 Espace interorbitaire 9 N° A 978 du Catalogue de la colleclion du Muséum. L’étucle des types vus par Cuvier et Valenciennes confirme l’idée de M. Giïnther que les Umbrina Broussonetii , C. V., et U. coroules, C.V., doivent être regardés comme ne formant qu’une même espèce. En appliquant d’une façon stricte les règles de la nomen- clature, la première dénomination spécifique a l’antériorité, puisqu’elle se trouve énoncée au haut de la page dans l’histoire des Poissons; il y aurait cependant à faire valoir, en faveur de la seconde, qu’elle répond à une description beaucoup plus com- plète, accompagnée d’une figure. Si l’on admet que cette Ombrine est distincte des Umbrina undulata, Girard, et U. analis, Günth., l'espèce se rencontrerait uniquement dans l’océan Atlantique occi- dental, remontant jusqu’aux An tilles et descendant jusqu’à Rio Janeiro, d’après un exemplaire rapporté par M. le D' Jobert. L’individu décrit ici provient du golfe du Mexique et a été acquis de M. Boucard. Genre PARALONCHURUS. Bocourt, 1869, Nouvelles Archives du Muséum, t. V; Bulletin, p. 21. Sciénoïdes à dorsale fortement échancrée; sept rayons branchiostéges; mâchoire inférieure non proéminente; une série de barbillons sur le bord inférieur de ses branches et, à la symphyse, un barbillon multifide; épines anales faibles. Ligne latérale continue. Ecailles cycloïdes, celles de la ligne latérale en grande partie membraneuses, à canal non visiblement prolongé dans faire postérieure. Ce genre et le suivant, établis par M. Bocourt, paraissent bien distincts de ceux qui ont été admis jusqu’ici parmi les Sciénoïdes pourvus de barbillons à la mâchoire inférieure. Comme je ne possédais qu’un exemplaire de chacun d’eux, il 11e m’a pas été possible de vérifier la disposition des dents pharyngiennes; autant qu’on en peut juger sur l’animal entier, elles paraissent toutes être en carde. D’ailleurs te barbillon multifide placé à la symphyse du menton est jusqu’ici parti- culier à ces deux genres et peut suffire à lui seul pour les distinguer. Quant au caractère principal qui les sépare l’un de l’autre, fondé sur la nature ZOOLOGIE DU MEXIQUE — IVe PARTIE. 22 170 ZOOLOGIE. des écailles , privées de spinales chez les Paralonchurus , pourvues de ces parties (‘liez les Polycirrhus, Bleeker n’a pas cru devoir l’admettre et par suite il réunit ces deux genres en un seul Cet auteur assure, il est vrai, que chez les Umbrina1 2 les écailles sont indifféremment cycloïdes ou cténoïdes; toutefois, mes recherches personnelles ne paraissent pas confirmer ce fait, au moins en ce qui concerne les écailles du corps, et il est plus rationnel, je crois, de conserver la distinction établie par M. Bocourt. On verra dans la description détaillée des espèces quelle est la structure de ces organes pour l’un et l’autre genre. Paralonchurus Petersii. (PI. VIII, fig. i , j a, i h, i c i d et 1 e.) Paralonchurus Pelersii, Bocourt, 1869; Nouvelles Archives du Muséum, l. V; Bulletin, p. 22. P. Pelersii, Bleeker, 1876; Syst. Percarum rev. pars II, p. 37. D. X — I, 3o; A. II, 17. Ecailles : 7/A9/17. Ce Poisson est de forme allongée, la hauteur n’étant guère que des deux onzièmes de la longueur totale (exagérée, il faut le dire, par la forme de la nageoire caudale); l’épaisseur est moindre : un huitième environ de cette dernière dimension. La tète, obtuse en avant, occupe près des deux neuvièmes de cette même longueur. Le museau est arrondi, proéminent, court, car il n’occupe guère plus du quart de la longueur de la tête; il présente en avant, un peu au-dessous du point le plus proéminent, une fossette très-distincte et, à une certaine distance de chaque coté, une incisure verticale taillant dans la lèvre supérieure un lambeau médian terminé par deux lobes arrondis, au-dessus et en dehors desquels eixstent deux autres fossettes; dans le repli gingival, derrière ces incisures et à leur niveau, se trouvent deux enfoncements dans lesquels on peut faire pénétrer un stylet jusqu’à une profondeur de cinq à six millimètres. La bouche, infère, est de grandeur médiocre, le maxillaire se termine à peu près au niveau du bord postérieur de l’œil. Les dents sont fines aux deux mâchoires, à la supérieure seulement quelques-unes plus allongées, sétiformes. La narine antérieure est très-peu moins rapprochée de l’extrémité du museau que du bord de l’œil, au niveau duquel à peu près se trouve la postérieure. L’œil lui-même est petit, avec le centre situé vers le tiers antérieur de la tête, son diamètre est à peine égal au dixième 1 Bleeker, Systema Percarum rev., pars II ( p. 87 du ces animaux sous le nom de Sciæna; les véritables Sciènes tirage à part). Archives néerlandaises, t. XI, 187b. de Cuvier deviennent pour lui les Pscudosciæna. ( Systema - Bleeker, revenant à une synonymie d’Artedi, désigne Percarum rev. p. 38 et 4i.) POISSONS. 171 de la longueur de celle-ci; espace interoculaire égal à peu près au tiers de cette même dimension. L’espace intermandibulaire 1 présente deux paires de fossettes, dont la posté- rieure plus grande; en outre, on y remarque des barbillons, dont un médian, plus déve- loppé, se divise sur son pourtour en une dizaine de prolongements rayonnants; cette disposition, bien visible sur l’animal frais, ne peut être retrouvée sur l’animal conservé qu’en y prêtant une grande attention; le bord interne de la mandibule inférieure porte de plus une série de barbillons grêles dont le nombre exact n’est pas très-facile à apprécier, mais qui n’est pas moindre de huit ou dix paires. L’orifice branchial est largement ouvert; le préopercule, arrondi, a son bord membraneux finement denti- culé; l’operculaire se termine par une pointe mousse, que prolonge un repli cutané. La tête est entièrement couverte d’écailles. Le corps est sensiblement comprimé, surtout dans la portion caudale. La ligne laté- rale, relevée d’abord et située vers le quart de la hauteur, se recourbe en bas vers le milieu de la longueur du tronc, pour suivre la partie moyenne du corps à partir à peu près de l’origine de l’anale jusqu’à la nageoire caudale, sur laquelle elle se prolonge. L'anus est situé un peu en avant du milieu de la longueur totale; quant aux écailles du corps, elles sont proportionnellement assez grandes. D’une manière générale, les nageoires sont bien développées. Les deux dorsales ne se distinguent que par l’abaissement de la membrane et la différence de dimensions entre laxeet laxieépine, cette dernière, plus développée, pouvant être considérée comme commençantla portion molle; mais, en réalité, il n’y a qu’une nageoire dorsale, occupant presque toute la longueur du dos; les épines sont faibles, la inc et la ive, les plus déve- loppées, mesurent environ le tiers de la hauteur du corps, la portion molle, de même hauteur que la portion épineuse, court parallèlement au bord dorsal. L’anale, dont l’origine est située à une certaine distance de l’anus vers le niveau du milieu de la dor- sale molle, est beaucoup moins développée, sa longueur étant à peine égale au septième de celle des dorsales; sa hauteur est un peu supérieure à l’étendue de sa base. La caudale, remarquablement allongée, occupant les deux neuvièmes de la longueur totale, est lancéolée, ses rayons moyens étant au moins doubles des rayons extrêmes, tant supé- rieur qu’inférieur. Les pectorales sont grandes, triangulaires, [dus longues que la cau- dale et même que la tête, dépassant un peu le niveau de l’origine de l’anale; on y compte environ vingt et un rayons. Les ventrales, au contraire, insérées au niveau des précédentes, sont petites, ayant la formule habituelle 1, 5; le premier rayon mou se prolonge un peu en soie (ce que n’indique pas suffisamment la figure d’ensemble). D’après l’étude faite sur le frais par M. Bocourt, la coloration est peu brillante, les parties supérieures sont teintées terre de Sienne naturelle, les inférieures ocre jaune, avec la ligne latérale se détachant en clair. Dorsale gris ardoisé, caudale du même ton, PI. VIII, fig. i e. 2 3 . 172 ZOOLOGIE. mais plus foncée; ventrales et anale jaunes avec les extrémités noirâtres; pectorales entièrement et fortement colorées en noir bleuâtre. La structure des écailles est fort intéressante eu égard au groupe auquel se rapporte ce genre; aujourd'hui, il est vrai, les exemples ne sont pas rares de Poissons qui offrent des écailles privées de spinules et appartiennent malgré cela à des familles chez lesquelles ces organes sont franchement cténoïdes dans le plus grand nombre des cas. Les écailles du corps sont en quadrilatère à bord postérieur arrondi, assez grandes; l une d'elles1 mesure âmm,5 de long sur 6mm,3 de haut; le foyer est très-net, central ou subcentral2; le bord antérieur présente de douze à dix-sept lobes marginaux, d’où partent des sillons centripètes plutôt parallèles entre eux que convergeant régulière- ment vers le foyer; les champs latéraux et postérieur sont couverts de crêtes fines, concentriques au foyer, il n’y a pas trace de spinules. Les écailles de la ligne latérale ne sont pas moins singulières3: leur forme est irrégulièrement polygonale, la paroi extérieure du canal reste sans doute membraneuse; en tout cas, sur une écaille isolée aussi soigneusement que possible on n’en voit [tas la trace; comme pour les organes précédents, le bord antérieur présente un nombre de festons marginaux très-variable (quatre à douze, d’après les écailles examinées), les champs latéraux sont couverts de crêtes concentriques; mais sur le champ postérieur, d’apparence membraneuse, ces dernières s’atténuent et disparaissent, une fente entame souvent le bord en ce point et se prolonge jusqu’à la perforation interne, celle-ci d’autant plus visible quelle n’est point cachée par la paroi du canal. Mais si l’on examine une écaille avec les parties qui l’accompagnent normalement, on voit dans le tégument superficiel une multitude de petites écailles de formes variées11, la plupart arrondies ou ovalaires, cycloïdes, sans sillons centripètes, ou n’en présentant que les rudiments; ces squammules, se recou- vrant les unes les autres d’une manière irrégulière, remplacent évidemment la paroi externe du canal. J’ai signalé plus haut pour les Serrans une disposition tout à fait de même ordre \ Il n’y a point de pseudobranchie; la vessie natatoire se compose d’une partie moyenne globuleuse en avant, autant qu’on en peut juger, s’atténuant en arrière en un cône étroit, prolongé presque jusqu'au niveau de l’anus; de chaque côté existe un autre pro- longement, ce qui en porte le nombre à trois; ces derniers sont également coniques, plus longs et beaucoup plus grêles que le médian; l’état de l’individu ne permet pas de reconnaître s’il existait des prolongements antérieurs. 1 PI. VIII, fi g. 1 b. — 2 PI. VIII, fig. 1 a el 1 b. — 3 PI. VIII, fig. i d. - 5 Voir page 54. — " PI. VIII, fig. i c. POISSONS. 173 Longueur totale 2 53mm Hauteur à g Epaisseur 3 s Longueur de la tête 5 7 Longueur de la nageoire caudale 58 Longueur du museau 1 5 Diamètre de l’œil 6 Espace interorbitaire 17 N° A 97g du Catalogue de la collection du Muséum. Suivant la remarque de M. Bocourt, cet animal n’est pas sans offrir de grands rapports avec les Lonchurus1 * . Mais comme ce zoologiste a pu, grâce à l’obligeance de M. Peters, examiner le type vu par Bloch et conservé au Musée de Berlin, il lui a été facile de constater que les écailles, soit du corps", soit de la ligne latérale3, ont une composition toute différente, puisqu’elles sont nettement cténoïdes. On peut ajouter que les petits barbillons latéraux manquent et que le barbillon médian est simple- ment bifide ou double l’état dans lequel se trouve l’exemplaire de Berlin ne permet plus de bien distinguer ces derniers caractères, mais les figures et la description données par Bloch 11e laissent heureusement aucun doute à cet égard. La vessie natatoire n of- frirait aussi que trois prolongements au lieu de cinq indiqués par M. Günther pour le Lonchurus depressus, Bl. Sclin., espèce d’ailleurs douteuse comme réellement distincte du Lonchurus lanceolatus , BL; toutefois, cet organe étant à sa partie antérieure, comme je l’ai déjà dit, dans un état médiocre de conservation sur notre exemplaire, il est dif- ficile de décider cette question. Le Paralonchurus Pelersii , Boc., a été trouvé à la Union (Bépublique du Salvador), sur la côte occidentale de l’Amérique; les Lonchurus viennent de la côte atlantique. Genre POLYCIRRHUS. Bocourt, 1869, Nouvelles Archives du Muséum , t. V; Bulletin, p. a3. Paralonchurus, Bleeker, 1876; Systema Percarum revisum, pars II, p. 87. Sciénoïdes à dorsale fortement écliancrée; sept rayons branchiostéges ; mâchoire inférieure non proéminente, une série de barbillons sur le bord inférieur de ses branches et, à la symphyse, un barbillon multifide; épines anales médiocrement 1 Cette manière d’écrire le nom (de h-ôyyj} , trfer de lance») est celle qui a été adoptée sur la planche dans le grand ouvrage de Bloch, tandis que le texte porte Lonchiu- rus, orthographe moins régulièrement formée, qui n'a pas été admise , même dans l’édition posthume due h Schneider 2 PI. VIII, fig. 9 a et 9 b. 3 PI. VIII, fig. 9 e. * PI. VIII, fig. 2. J 74 ZOOLOGIE. développées. Ligue latérale continue. Ecailles cténoïdes, polystiques, celles de la ligne latérale avec un canal divisé dans Faire spinigère. Il est inutile d’insister ici de nouveau sur la distinction à établir entre ce genre et le précédent, cette question ayant été traitée plus haut; j’ajouterai seulement que les Polycirrhus , par leur corps plus élevé, la brièveté de leurs pectorales et la forme arrondie de la nageoire caudale, ont plus l’aspect des vrais Sciénoïdes que les Lonchurus et les Paralonchurus . Polycirrhus Dumerilii. (PI. VIII , fi g. 3 , 3 a, 3 b 3 c, 3 d et 3 e.) Polyciri'hus Dumerilii, Bocourt, 1869; Nouvelles Archives du Muséum, t. V; Bulletin, p. 9.3. D. IX — I, 22; A. II, 7. Ecailles : 7/52/17. Le corps de ce Poisson est élevé, la hauteur égalant environ le quart de la longueur totale, tandis que l’épaisseur en atteint à peine le neuvième. Longueur de la tête à peu près égale à la hauteur du corps; museau mousse visiblement avancé au delà de la bouche, n’ayant guère moins des trois onzièmes de la longueur de la tête; à son extrémité, il est percé de plusieurs pores, dont le plus distinct est placé sur la ligne médiane; de chaque coté s’en trouvent deux autres, l’externe répondant à une incisure verticale de la lèvre, qui toutefois n’entame pas celle-ci dans toute son épaisseur; l in- termédiaire est le moins visible; il en existe encore plusieurs, mais irrégulièrement dis- posés, au moins sur cet exemplaire : ainsi on en distingue un à gauche au-dessus du pore externe, il ne paraît pas y en avoir à droite. Gomme chez le Paralonchurus , deux pro- fonds enfoncements existent dans le repli gingivo-labial, eu face des incisures. Bouche médiocre, le maxillaire dépasse à peine Je centre de l’œil; dents hues, en cardes, mobiles et pouvant se coucher d’avant en arrière. Narines rapprochées de l’œil, l’antérieure étant à peu près à mi-distance entre l’extrémité du museau et le bord antérieur de celui-ci, la postérieure plus grande que l’autre à peu près du double. Œil médiocre, son diamètre étant environ égal au cinquième delà longueur de la tête; espace interorbitaire ayant un peu moins du tiers de cette même dimension. Un barbillon symphysaire à huit prolongements, pouvant (d’après les observations faites sur le frais par M. Bocourt) soit s’étaler en rayonnant1, soit se réunir en faisceau2; le long du bord interne de la mandibule inférieure, sept ou huit petits barbillons grêles; quant aux pores géniens, 011 ' PI. VIII, fig. 3 d.—"- PI. VIII, fig. 3 e. POISSONS. 175 en distingue deux paires, moins visibles toutefois que chez le Paralonchurus , l’antérieure à la base du barbillon symphysaire, l’autre placée plus en arrière. Operculaire avec une pointe obtuse, presque arrondi; préopercule à bord mousse, la peau qui le recouvre formant de petites dentelures en scie. La ligne latérale, placée à son origine vers le tiers supérieur du corps, suit la courbe du dos, elle est située au milieu de la hauteur sur le pédoncule caudal. L’anus se trouve sensiblement en arrière du milieu de la longueur totale et à une certaine distance en avant de l’anale. L’une des écailles du corps mesure 6mm,6 de haut sur 5 millimètres de long. La nageoire dorsale, très-développée, occupe la plus grande partie de la longueur du dos; en réalité, elle est unique; cependant la différence de force et de hauteur entre la ixe épine et la suivante, l’abaissement de la membrane en ce point, peuvent permettre zoologiquement de la considérer comme double; la dorsale épineuse est environ moitié moins longue que la molle, et d’un quart plus haute à la troisième épine, la plus élevée et mesurant 99 millimètres; partie basilaire de la dorsale molle couverte de petites écailles. L’anale est courte, à peine égale au quart de la longueur de la dor- sale molle, mais à peu près de même hauteur. Caudale à bord postérieur convexe, n’ayant guère que le septième de la longueur totale. Pectorales courtes, arrondies; ventrales à premier rayon prolongé en filament. D’après l’étude faite sur le frais par M. Bocourt, les parties supérieures du corps sont teintées de brun violacé, les flancs et le ventre argentés. Nageoire dorsale brune, semée de points de même couleur; pectorales jaunâtres; ventrales, anale et caudale également jaunâtres, mais, comme la dorsale, semées de points bruns. On voit de chaque coté du corps sept bandes verticales brunes, la première en avant de la dorsale, épineuse et ne dépassant pas en bas la naissance de la pectorale, les deux suivantes répon- dant à la première dorsale, les autres à la dorsale molle, la seconde, la troisième et la quatrième descendent jusqu’aux parties inférieures du ventre, les trois dernières s’ar- rêtent vers la liane latérale. O Les écailles sont sur le type habituellement connu chez les Sciénoïdes. Celles du corps que j’ai étudiées, prises sur les flancs, soit au-dessous1, soit au-dessus de la ligne latérale2, à foyer placé contre l’aire spinigère, lorsqu’il n’est pas érodé, ont au bord antérieur de neuf à dix-huit lobes marginaux; le bord postérieur, dans la plus grande écaille examinée, porte quatre-vingts spinales; on en compte au milieu de neuf à onze sur une rangée centripète. Les écailles de la ligne latérale3, de forme plus arron- die, ont un canal qui, au niveau de la perforation interne, donne naissance à deux branches, limitant l’aire spinigère, et desquelles se détachent d’autres tubes simples ou ramifiés; le bord antérieur présente tantôt de nombreux lobes marginaux à peu près 1 PI. VIII, fig. Z b. — 1 PI. VIII, fig. 3 a. — 3 PI. VIII, fi g. 3 e. 176 ZOOLOGIE. de même dimension, au nombre de dix-huit à vingt, tantôt un grand lobe répondant au canal et occupant près de la moitié du bord, ayant de chaque côté trois à cinq sillons centripètes limitant de petits lobes. Il n’y a point de pseudobranchie. La vessie natatoire , d’après ce qu’on peut reconnaître, est analogue dans sa disposition à celle des Paralonchurus et des Lonchurus ; une portion médiane conique étendue sur toute la longueur de la cavité abdominale donne nais- sance, à sa partie antérieure et de chaque côté, à deux longs tubes presque cylin- driques, qui l’accompagnent en arrière et paraissent la dépasser; en avant naissent deux autres prolongements plus grêles et n’ayant guère plus de 2 ou 3 centimètres, il est difficile, vu l’état de conservation du sujet, dont les viscères ont été enlevés, de savoir au juste quels étaient les rapports de ces derniers; il est probable qu’il existait d autres prolongements analogues plus antérieurs. Longueur totale 2 2 5'°“ Hauteur 56 Epaisseur 2 5 Longueur de la tête 5i Longueur de la nageoire caudale 3 1 Longueur du museau îô Diamètre de l’œil 11 Espace interorbitaire 16 N° A 1001 du Catalogue de la collection du Muséum. Cette intéressante espèce n’est représentée que par un exemplaire venant de la Cnion ( [république du Salvador). Genre MICROPOGON, Cuv. et Val. Cuvier et Valenciennes, i83o, Histoire naturelle des Poissons, t. V, p. 21 3. Sciénoïdes à deux dorsales, réunies seulement à la base; sept rayons bran- chiostéges ; mâchoire inférieure non proéminente, quelques barbillons rudimen- taires au bord interne des branches de la mâchoire inférieure; épines anales faibles. Ligne latérale continue. Écailles cténoïdes polystiques, celles de la ligne latérale à canal divisé dans faire spinigère. On 11e connaît jusqu’ici que peu d’espèces de ce genre, trois environ, en admettant que le Micropogon trifilis, Midi, et Troscli, soit bien distinct du Micro- pogon undulatus, Linné. Ces deux Poissons ont été rencontrés sur le versant atlan- POISSONS. 177 tique; plus récemment, M. Günther a décrit une nouvelle espèce du Pacifique, le Micropogon altipinnis l, sur laquelle il a fait cette remarque importante, que les barbillons paraissent se développer avec l’âge et manquent plus ou moins com- plètement chez les jeunes individus. S’il en était ainsi, les distinctions, même génériques , établies parmi les Sciénoïdes devraient, dans bien des cas, être regar- dées comme douteuses; c’est un point qui mérite de fixer l’attention des ichthyo- logistes. Ces Poissons se rencontrent aussi bien dans la mer que dans les eaux douces. Micropogon undulatus. Perca undulata, Linné, 1766; Systema Naturce , p. 483. Micropogon undulatus, Günther, 1860; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. II, p. 271. D. X-I, 28; A. II, 8. Ecailles : 10/60/19. L’exemplaire rapporté par la Commission scientifique du Mexique vient à l’appui de l’opinion émise par M. Günther, qui réunit en une seule espèce les Micropogon undulatus et M. Uncatus, distingués par Cuvier et Valenciennes ; en effet, d’une part, il offre la coloration et, en particulier, les lignes obliques dorsales du premier; d un autre côté, les proportions sont plutôt celles du second, la hauteur n’étant pas comprise plus de quatre fois dans la longueur totale; les lèvres sont remarquablement papil- leuses, surtout la supérieure. Ecailles très-franchement cténoïdes, polystiques, celles des flancs à lover placé contre le bord de faire spinigère; on compte sur une d’elles treize festons marginaux, et le bord libre porte soixante-quatorze spinules; sur une rangée centripète médiane il y en a quatorze, dont les six externes seules bien nettes. Une écaille de la ligne latérale a son canal bifurqué au niveau du bord antérieur de la perforation interne, chacune des branches suit la limite antérieure de faire spinigère et émet dans celle-ci des rameaux en nombre variable, irrégulièrement dichotomisés et même s’anastomosant entre eux; un grand lobe marginal, médian, répond en avant au canal; il est accompagné, en dessus et en dessous, de lobes plus petits, deux d’un côté, six de l’autre. Longueur totale 355“ Hauteur 82 Epaisseur k G Longueur de la tête 91 1 Günther, Trans. Zool. Soc. London , t. VI, p. /126, 1869. 23 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IVe PARTIE. 178 ZOOLOGIE. Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° À 1002 du Catalogue de la collection du Muséum Ce magnifique individu a été pêché dans le lac Isabal, par conséquent dans des eaux douces. l\ 7m“' 29 1 6 2 2 Genre DIABASIS. Desmarest, i823; Première Décade ichthyologique , p. 3 h ( Hæmulon auctorum). Sciénoïdes à dorsale unique; sept rayons branchiostéges ; mâchoires égales, à lèvres épaisses, papilleuses; pas de barbillons, mais une petite fosselle ovale et deux pores sous la symphyse. Ligne latérale continue, portions molles de la dor- r sale et de l’anale fortement squammeuses. Ecailles cténoïdes polystiques, celles de la ligne latérale à canal divisé dans l’aire spinigère. Les espèces de ce genre, au nombre peut-être d’une vingtaine, car on est en droit de penser que, parmi celles cpti ont été décrites, il peut y avoir quelque double emploi, sont propres aux mers intertropicales de l’Amérique. Les Gorelles anciennement n’étaient connues que de la région orientale: Diabasis formosus, Lin., I). chrysopterus , Lin., D . chromis, Brouss. , D. elegans, BL, D. irivittatus, BL Sch., D. canna, G. V., D. albus, C. Y., D. xanthopterus , G. V., D. caudima- cula, C. V., D. àurolineatus , G. Y., D. Schrankii, Agass., D. microphthalmus , Güuth., D. macrostoma, Günth., D. chrysargyreus , Günth. , D. lateralis, n. sp.; aujourd’hui on en connaît plusieurs du Pacifique : Diabasis sex-fasciatus , Gill, D. flaviguttatus , Gill (= D. margaritifer us , Günth., sec. Steindaclmer), D. macu- licauda, Gill, D. brevirostris , Günth., D. undecimalis, Steind. Bien que le nom d 'Hæmulon, créé par Cuvier dans la seconde édition du Règne animal (1829), soit le pins généralement adopté et préférable sons certains rap- ports, cependant, pour se conformer aux règles de la nomenclature, on doit reprendre comme antérieure la dénomination de Diabasis donnée par Desmarest. On sait que cet auteur, frappé du caractère fourni par les écailles, qui couvrent en grande partie les nageoires molles impaires, regarde les Poissons du genre cpi’il a POISSONS. 179 décrit comme intermédiaires entre les Squammipennes d’une part, les Lutjans et les Prislipomes d’une antre (oïdëtxrjts, passage). Quatre espèces, Diabasis elegans, G. V., D. lateralis, n. sp., D. chrysopterus , Linn. , D. microphthalmus , Günlh. , ont été rapportées par la Commission scientifique du Mexique. 1. Diabasis elegans. (PI. VII, fig. i, 2 , 2 a, 2 b et a c.) Hœmulon elegans , Cuvier et Valenciennes , i83o; Hist. nat. des Poiss. I. V, p. 227. D. XII, 17; A. III, 9. Ecailles : 8/55/ig. Cette espèce est-elle réellement distincte du Diabasis formosus, Linné? C’est ce cpii peut sembler douteux, surtout quand on examine les spécimens recueillis et dessinés par M. Bocourt. Suivant Cuvier et Valenciennes, ces animaux ne diffèrent absolument que par la coloration. M. Günther1 ajoute quelques détails pour les proportions : dans le Diabasis formosus, Linné, le diamètre de l’œil fait les deux neuvièmes de la longueur de la tête et les trois cinquièmes de la longueur du museau; les rapports de ces mêmes dimensions pour le Diabasis elegans, G. V., seraient deux septièmes et deux tiers. Ces différences, on le voit, sont légères. Les deux spécimens figurés ici, et qui bien évidemment appartiennent à la même espèce, offrent des différences presque de même ordre, si l’on v regarde d’un peu près. Ainsi , sur l'un le diamètre de l’œil est égal aux deux neuvièmes de la lon- gueur de la tête, sur l’autre il est un peu supérieur au quart; sur le premier ce dia- mètre, comparé à la longueur du museau, est un peu plus grand que la moitié; sur l’autre il est presque égal aux deux tiers; j’ajouterai que le premier m a offert pour formule des écailles 11/52/17, ce qui s’éloigne un peu, pour la ligne transversale surtout, des chiffres donnés plus haut; toutefois il faut remarquer que la somme des écailles, supérieures et inférieures, est sensiblement la même sur l’un et l’autre individu. Quant à la coloration, dont les croquis de M. Bocourt donnent une idée parfaite, 011 voit que sur l’un2 les teintes, d’une manière générale, sont plus vives, la couleur jaune doré du fond s’étendant au ventre et aux nageoires, surtout pour le bord libre de la caudale, l’anale et les ventrales; sur l’autre3 les lignes bleues manquent à l’ab- domen, ce qui semblerait conduire au Diabasis formosus, Linné, où elles n’existent plus que sur la tête. 1 Günther, Cat. Un'/. Mus. Visites, 1860, t. I, p. 3o5 et 3oG. — 2 1*1. VII, fig. 1. — 3 PI. VII, (ig. 1 . 180 ZOOLOGIE. Les écailles des flancs 1 sont analogues à celles que l’on connaît chez les Sciénoïdes vrais, plus ou moins régulièrement quadrilatères, avec des lobes marginaux au nombre de huit ou neuf sur le bord antérieur; les spinules au bord libre sont nombreuses, j’en compte plus d’une centaine sur une écaille de grande taille mesurant 8mm,8 de haut sur 7 millimètres de long. Les écailles de la ligne latérale sont plus intéres- santes2; le canal, à lame bien distincte, arrivé à l’angle antérieur de l’aire spinigère, se continue, au delà de la perforation interne, en deux branches simples non rami- fiées, qui atteignent le bord libre en divisant la rangée postérieure des spinules en trois parties; les sillons centripètes, qui limitent les lobes marginaux, plus ou moins indistincts en se rapprochant du foyer, font qu’en face du canal paraît exister dans certains cas un lobe plus développé; les spinules sont toujours parfaitement nettes. Longueur totale 2 k 1 mm Hauteur 80 Epaisseur 2 g Longueur de la tête -y 1 Longueur de la nageoire caudale A 5 Longueur du museau 3 1 Diamètre de l’œil 16 Espace interorbitaire N° 9835 du Catalogue de la collection du Muséum 3. Ces Poissons ont été pris à la Jamaïque, au mois de février 1 8 6 5 . 2. Diabasis LATERALIS, il. sp. D. XII, i5 ; A. III, 8. Ecailles : 9/55/16. Par son aspect général , ce Poisson se rapproche des Diabasis formosus, Linné, et D. elegans, G. V.; il est en effet comprimé, la plus grande hauteur faisant très-près du tiers de la longueur totale, tandis que l’épaisseur n’en atteint guère que le huitième. La tète, à chanfrein élevé, est égale à la plus grande hauteur, le museau en occupe les trois septièmes, l’œil le quart seulement, la perpendiculaire abaissée du centre de ce dernier tombe fort près de l’extrémité du maxillaire. Quant à la coloration, autant qu’on en peut juger, le corps est orné d’une série de lignes longitudinales sombres (uniformément teintées sur l’individu conservé dans la liqueur), l’une, partant de dessus l’œil, passe à l’angle supérieur de la fente bran- chiale et suit exactement le trajet de la ligne latérale jusqu’au pédoncule caudal; une 1 PI. Vil, fig. 2 b. — 2 PI. VII, fig. 2 c. — 3 L’exemplaire figuré pl. VII, fig. 1, porte le n° q836 du Catalogue de la collection du Muséum. POISSONS. 181 seconde, placée plus bas, part du bord postérieur de l’orbite et traverse la région oper- culaire pour aller en ligne droite rejoindre la précédente en arrière, partageant en quelque sorte le corps en deux parties égales, l’une supérieure, l’autre inférieure; entre ces deux lignes on voit des traces de lignes courtes, obliques de bas en haut et d’avant en arrière; enfin deux dernières lignes moins distinctes, partant de la région suroculaire et dirigées parallèlement à la courbure dorsale, existent entre celle-ci et la ligne latérale, divisant cet espace en trois parties à très-peu près égales. Sur la tête on ne peut reconnaître de lignes bien distinctes. Les écailles, sauf quelques détails peu importants, sont trop semblables à celles de l’espèce précédente pour que je croie utile d’y revenir ici. Longueur totale 9 48ram Hauteur 77 Epaisseur 3 s Longueur de la tête . 76 Longueur de la nageoire caudale 53 Longueur du museau . . 3 a Diamètre de l’œil.. . 18 Espace interorbitaire ip N° A /1817 du Catalogue de la collection du Muséum. Cette espèce est-elle réellement distincte de la précédente? C’est ce qu’il est assez difficile de décider, par la raison surtout que je n’ai pu examiner qu’un exemplaire. Ce- pendant les différences, légères il est vrai, qu’on constate dans la formule des nageoires et dans l’aspect général, soit pour les proportions, soit pour le système de coloration, m’engagent à l’en séparer. J’ajouterai que, dans ses notes de voyage, M. Bocourt l’avait regardée comme un type particulier. Le Diabasis lateralis a été pris à la Jamaïque avec les précédents. 3. Diabasis chrysoptebes. Perça chrysoptera , Linné, 1766; Systema naturœ , 1 2e édit. , p. 685. Hœmulon chrysopteron , Cuvier et Valenciennes, 1 8 3 0 ; Hist. nat. des Poiss. t. V, p. 260. D, XIII, 1 4 ; A. III, 8. Ecailles : 9/55/1 k. Cet exemplaire, malgré sa petite taille, présente tous les caractères de l’espèce linnéenne; en particulier les caractères relatifs à la longueur du corps, à celle du maxillaire, à la disposition des dents, à la grandeur de l’orbite. Toutefois, il présente à la base de la nageoire caudale une tache noire (après conservation dans la liqueur) que les auteurs ne mentionnent pas. 182 ZOOLOGIE. Les écailles sont construites sur le type habituel, celles de la ligne latérale offrent un canal terminal double dans l’aire spinigère. Longueur totale i2 5mm Hauteur 34 Epaisseur i4 Longueur de la tête 33 Longueur de la nageoire caudale 26 Longueur du museau 1 t Diamètre de l’œil 10 Espace interorbitaire 8 N° A /181 5 du Catalogue de la collection du Muséum. Ce Poisson vient de la Jamaïque, comme les précédents. 4. DIABASIS MICROPHTHALMUS. Hœmulon microphthalmum , Günther, 1859; Cat. Brit. Mus. Fishes, t. I, p. 3o6. D. XII, 16; A. III, 8. Ecailles : 10/52/17. Je n ai eu à ma disposition qu’un exemplaire en peau; bien qu’il fût en état de par- faite conservation, il peut y avoir quelque doute sur la détermination spécifique. Il est certain cependant que c’est une espèce proportionnellement fort allongée, la hauteur n’étant pas beaucoup supérieure au quart de la longueur totale; d’un autre côté, le maxillaire atteint à peine le niveau de la verticale abaissée au devant de l’œil; ce der- nier enfin est petit, faisant environ le sixième de la longueur de la tête, et il est con- tenu au moins deux fois dans la longueur du museau. Ces caractères ne se rencontrent réunis, pour les espèces jusqu ici décrites, que chez les Diabasis microphtlialmus , Günth., D. albus, C. V., D. macrostoma, Günth., D. canna, C. V.; mais les deux derniers présentent des lignes sombres, dont il n’y a pas trace sur l’exemplaire que j’ai entre les mains, et comme le Diabasis albus, C. V., tout eu étant assez allongé, l est moins que le Diabasis microplühahnus , Günther, je crois devoir plutôt rapprocher cet individu de ce dernier; ces deux espèces, autant qu’on en peut juger, sont d’ailleurs très-voisines l’une de l’autre. Longueur totale 5iomru Hauteur 1 3o Epaisseur ? Longueur de la tête 1 3 4 Longueur de la nageoire caudale 1 1 4 POISSONS. 183 Longueur du museau. 62'“"' Diamètre de l’œil 2& Espace inter orbitaire 36 N° A bSik du Catalogue de la collection du Muséum. Cet individu a été recueilli par M. Bocourt à la Jamaïque. Genre CO N O DO N, Cuv. et Val. Cuvier et Valenciennes, i83o; Histoire naturelle des Poissons, t. V, p. 1 5 6 . Sciénoïdes à deux dorsales subdistinctes ou plutôt à dorsale unique profondé- ment échancrée; sept rayons branchiostéges ; mâchoire inférieure dépassant à peine la supérieure, à symphyse privée de barbillons; dents de la rangée externe robustes, coniques, surbaissées; épines anales fortes, surtout la seconde. Ligne latérale continue. Ecailles cténoïdes polystiques, celles de la ligne latérale à canal indistinct dans une aire spinigère paucispinulée et en partie membraneuse. On conserve ce genre à titre historique; comme M. Günther l a fait remar- quer, il 11e peut réellement être distingué du genre Pristipoma; il en sera ques- tion plus loin à propos du Pristipoma cavifrons, C. V. M. Troschel aurait même émis l’ opinion que l'espèce la plus connue du genre, le Conodon Plumieri, Bl., est identique au Pristipoma Coro, Bl. *, et M. Steindachner1 2 n’hésite pas à faire entrer dans le genre Pristipoma le Conodon Pacifici, Günth.; le savant ich th y ologis te de Vienne décrit aussi, sous le nom de Pristipoma Furthii, Steind., un Poisson que la grosseur de ses dents antérieures permet également de rapprocher du Cono- don Plumieri, Bl. 2 Steindachner, Ichthyol. Beitràge, V, 1876 (p. 3 du tirage à part). 1 Millier (J.-W.), Reisen in denVereinigten Staatcn , etc. p. 91, 1 866- 1865 (d’après le Zoolog. Record, p. 182). ZOOLOGIE. 18/< COISODON PLUMIERI, Bloch. Sciœnci Plumieri, Bloch, 1797; Ichthyol. IXe part. p. 07, pl. CCGVI. Conodon antillanus, Cuvier et Valenciennes, i83o; Hist. nat. des Poiss. t. V, p. 1 56. C. Plumieri, Günther, 1809; Cat. Bnt. Mus. Fishes, t. I, p. 3oA. D. XII, 1 3 ; A. III, 7. Ecailles : 6/52/1/1. U me paraît probable, suivant l’opinion adoptée par M. Günther, qu’il faut regarder le Sciœna Plumieri de Bloch comme identique au Conodon antillanus de Cuvier et Valen- ciennes. Les exemplaires, au nombre de deux, faisant partie de la collection rassem- blée au Mexique, confirment d’autant mieux cette manière de voir, que, malgré 1 altération causée par la liqueur conservatrice, on reconnaît encore sur l’un d’eux la trace des bandes longitudinales jaunes indiquées sur le dessin du P. Plumier. Seule- ment ce dernier aurait imparfaitement rendu la disposition des nageoires, surtout en ce qui concerne la dorsale, divisée nettement en deux sur son dessin, tandis qu’une membrane continue réunit tous les rayons chez le Conodon antillanus, C. V. Le douzième rayon est en réalité un peu plus long que le précédent et la membrane d’union s’abaisse notablement entre eux deux, cependant il est incontestable, au point de vue anatomique, que l’épiptère est continue. Une écaille des flancs proportionnellement grande, en quadrilatère, mesurant 6mm,7 de haut sur 5mm,5 de large, offre au bord postérieur dix ou onze lobes; les spinules, au bord libre, sont au nombre de cinquante-trois, sur cinq ou six suivant une rangée longitudinale prise au centre; l’écaille examinée offrait un foyer large, érodé. Une écaille de la ligne latérale est plutôt de forme triangulaire, à côtés fortement convexes, devenant subcirculaire; le canal, simple jusqu’au niveau de la perforation interne, se bifurque au delà; les tubes ainsi formés sont peu nets et paraissent être en partie membraneux; les lobes marginaux manquent; on ne distingue, en effet, qu’un sillon centripète rapproché du bord inférieur; faire spinigère porte des spinules peu dis- tinctes au nombre de treize ou qualorze au bord libre. Longueur totale Hauteur. . Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire S° A 3^167 du Catalogue de la collection dp Muséum, 2 1 gmm *r>7 2 9 5 A 3? 18 1 h POISSONS. 1 85 Deu\ espèces seulement seraient jusqu’ici décrites comme appartenant au genre Conodon : le Conotion Plumieri, BL, et le Conodon Pacifia, Günth. 1 ; les proportions du corps sont tellement dissemblables qu’il est inutile d’insister sur les caractères diffé- rentiels. Ce dernier est beaucoup plus haut relativement à sa longueur, le rapport de ces deux dimensions étant environ comme deux tiers; le Pristipoma ( Conodon) Furthii , Steind., s’en rapproche sous ce rapport2. Cette espèce est représentée dans les collections de la Commission par deux exem- plaires, l’un pris pour type, recueilli à la Jamaïque par M. Bocourt, l’autre acquis de M. Boucard comme venant du golfe du Mexique. Genre PRISTIPOMA, Cuv. Cuvier, 1829; Bègue animal, t. II, p. 176. Sciénoïdes à dorsale unique; sept rayons branchiosléges; mâchoires égales, à lèvres d’ordinaire médiocrement épaisses et peu papilleuses ; pas de barbillons, mais une petite fossette ovale et deux pores sous la symphyse. Ligne latérale continue, portions molles de la dorsale el de l’anale peu ou point squannneuses. r Ecailles cténoïdes, celles de la ligne latérale à canal bifurqué dans l’aire spinigère, qui se trouve ainsi divisée en trois parties. Le genre Pristipome est, parmi les Sciénoïdes, l’un des plus nombreux en espèces, car il n’en comprend pas moins d’une soixantaine, en y réunissant les quelques Poissons du genre Conodon cités précédemment. Ces animaux habitent surtout les mers intertropicales; cependant quelques espèces remontent ou descendent plus loin, puisqu’on en connaît des côtes d’Algérie , d’une part, et, d'un autre côté, de Valparaiso. Sur les côtes orientales d’Amérique, on en signale un certain nombre : Pris- tipoma surinamense, BL, P. coro, BL, P . serrula, C. V., P. crocro, C. V., P. Catharinœ, C. Y., P. lineatum, C. V., P. fasciatum, C. V., P. viridense, C. V., P. bicolor, Cast. (= P. brasiliense, Sleind.). O11 en connaît encore davantage du Pacifique : Pristipoma Conceptionis, C. V., P. cantharinum, Jenyns, P. notatum, 1 Gimlher, Trans. Zool. Soc. of London, t. VI, p. 117, pl. LX1V, lig. 3, 1868-1869. 2 Steindachner, Ichthyol. Beitràge, V, 1876 (p. 4 du ti- rage à part), pl. I. On verra plus loin, lorsqu’il sera ques- tion du Pristipoma cavifrons, C .V. , que ces deux espèces de Conodon peuvent même être regardées comme douteuses. ZOOLOfilE nu MEXIQUE. 1V° PARTIE. 186 ZOOLOGIE. Peters, P. humile, Kn. et Steind., P. Knerii, Steind., P. nitidum, Steind., P. axil- lare, Steind. , P. hrevipinne, Steind., P. Davidsonii, Steind., P. panamense, Steind., P . Furthii, Steind., P.Dovii, Günth., P. chalceum, Güntli. , P. macracan- thum, Günth., P. Andrei, Sauv. Enfin on en trouve quelques-unes, et le nombre s’en accroîtra sans doute, qui habitent sur les deux rives : Pristipoma virgi- nicum, Linné, P. cavifrons, G. Y., P. melanopterum , G. Y., P. Boucardi, Steind., P. leuciscus, Günth. Six espèces font partie des collections appartenant à la Commission scientifique du Mexique : Pristipoma cavifrons, G. Y., P. Dovii, Günth., P. melanopterum, G.V., P. leuciscus, Günth., P. macracanthum , Günth., P. Boucardi, Steind. 1. Pristipoma cavifrons. Diagramma cavifrons, Cuvier et Valenciennes, i83o; Hist. nat. des Poiss. t. V, p. 290, pl. CXXIII. Pristipoma cavifrons, Günther, 1859; Cal. Brit. Mus. Fishcs, t. I, p. 286. ? Conodon Pacifici, Günther, 18G9; Trans. Zool. Soc. of London, t. VI, p. h 1 7, pl. LX1V, fig. 3. ? Paraconodon Pacifici, Bleeker, 1876; Syst. Percaram rev. pars I (p. 26 du tirage à part). ? Pristipoma Pacifici, Steindachner, 1876; Ichth. Beitr. V (p. 2 du tirage à part). ? Pristipoma Furthii, Steindachner, 1876; Ichth. Beitr. V (p. h du tirage à part), pl. I. D. XII, 1 3 ; A. III, 9. Écailles : 8/45/iG. La comparaison de cet exemplaire avec le type du Diagramma cavifrons, C. Y., et de plus avec un autre individu rapporté de Rio Janeiro par Menestriès et, d’après l’étiquette, vu également par les auteurs de \ Histoire naturelle des Poissons, aussi bien qu’avec des individus envoyés de Bahia par M. Brunet, ne permet pas de douter de l’identification spécifique. Il est à remarquer toutefois que la fossette génienne médiane est indistincte sur le second, qui ne mesure guère plus de 200 millimètres1, elle se trouve sur le dernier, long de 370 millimètres, aussi bien que sur l’individu dont il est ici plus par- ticulièrement question. Malgré l’importance attribuée à ce caractère par les auteurs systématiques, il me semble qu’on peut le regarder comme dépendant de l’âge, le reste de l’organisation ne présentant pas de différences sensibles et l’aspect étant absolument le même. Bien ne paraît d’ailleurs mériter d’être ajouté aux descriptions générales, fort bien faites, qui ont été données de ce Poisson. Les écailles, vu la taille de l’individu, sont énormes : une d’elles, prise sur les flancs, ne mesure pas moins de i5 millimètres de haut, sur autant de long; 011 compte ' Sur le type véritable, rapporté du Brésil par Delalande et long de 280 millimètres, il est difficile d’apprécier ce caractère, cet individu étant empaillé. POISSONS. 187 quatorze lobes marginaux et cent vingt-cinq spinules au bord libre; ceux-ci sont seuls bien développés et, au contraire, assez rudimentaires suivant une ligne centripète à la partie médiane pour qu’il soit difficile d’en déterminer au juste le nombre. Une écaille de la ligne latérale est beaucoup moins grande, car elle mesure 7 millimètres de haut sur y ni nq ^ (]e long. aire spinigère petite; le canal, bifurqué, intercepte un espace triangulaire médian, qui paraît rester membraneux, aussi bien que les spinules peu nombreuses dont il est armé; dans les espaces latéraux, au contraire, les spinules sont rigides et bien développées; est-ce un fait normal ou un accident individuel? Longueur totale 010' Hauteur 11a Epaisseur h h Longueur de la tête 81 Longueur de la nageoire caudale Go Longueur du museau 21 Diamètre de fœil 21 Espace interorbitaire 2 G N° A /1837 du Catalogue de la collection du Muséum. St l’on accordait à la disposition de l’appareil dentaire l’importance que lui donnait Cuvier, le Prislipoma cavifrons, C. V., devrait être placé dans le genre Conodon; mais 011 voit sur bon nombre de Pristipomes les dents de la rangée externe plus développées que les autres; aussi convient-il, comme je l’ai dit plus haut, de réunir tous ces animaux en un même groupe. A plus forte raison le genre Paraconodon, proposé par Bleeker, ne peut être conservé, le caractère tiré de l’union des dorsales en une na- geoire unique est inexact, attendu que ces dorsales ne sont pas réellement distinctes, même chez le Conodon Plumieri, Bloch. Enfin ne doit-on pas réunir encore à cette espèce les Prislipoma ( Conodon ) Pacifici , Günther, et Prislipoma Furlhii, Steind.? La compétence incontestable, dans une sem- blable question, des deux auteurs qui ont créé ces espèces, rend évidemment la réponse fort difficile, d’autant que M. Steindaclmer les a maintenues l’une et l’autre dans le travail cité. Toutefois j’avoue qu’a près avoir lu attentivement toutes les descriptions, avoir comparé les différentes figures données, il me paraît infiniment probable qu elles représentent une seule et même espèce, mais la comparaison directe des exemplaires types pourrait seule permettre de juger la question. L’individu appartenant à la Commission scientifique du Mexique a été pris par M. B ocourt à la Union (République du Salvador); c’est encore une espèce à joindre à celles qui se trouvent à la fois dans les mers qui baignent les deux versants de 1 Amérique tropicale. 3/1. 188 ZOOLOGIE. 2. Pristipoma Dovii. Pristipoma Dovii, Günther, 1 86& ; Proceed. Zool. Soc. of London, p. 23. pl. III, fîg. î. P. Dovii, Günther, 1869; Trans. Zool. Soc. of London, t. VI, p. hik. D. XI, i5; A. III, 9. Ecailles : 9/46/1 5. L’ensemble des caractères et la comparaison avec l’excellente ligure donnée par M. Günther 11e laissent aucun doute sur 1 identification spécifique. 11 y a, il est vrai, pour la dorsale, une différence qui n’est pas sans importance, les types présentant la formule xn, 16, c’est-à-dire une épine et un rayon de plus; toutefois des variations analogues se rencontrent dans différentes espèces du même genre1, il n’y a donc pas trop lieu de s’y arrêter. Les écailles sont construites sur le type ordinaire, celles de la ligne latérale avec un canal bifurqué. Longueur totale i43mm Hauteur h 5 Epaisseur 19 Longueur de la tête 37 Longueur de la nageoire caudale 3i Longueur du museau 10 Diamètre de l’œil 12 Espace interorbitaire 9 N° A /1228 du Catalogue de la collection du Muséum. Ce Pristipome, par la hauteur de son corps, la convexité de son chanfrein et d autres caractères, se rapproche beaucoup du Pristipoma cavifrons, G. V., précédemment cité. A la Union, localité où M. Bocourt l’a recueilli, les pêcheurs le considèrent comme étant l’état jeune de celui-ci. Celte opinion, quoique admissible, demanderait à être confirmée par des observations positives. 3. Pristipoma melanopterum. Pristipoma melanopterum, Cuvier et Valenciennes, i83o; Hist. nat. des Poiss. t. V, p. 273. P. melanopterum, Günther, 1869; Trans. Zool. Soc. of London, t. VI, p. û 1 /1 (excl. synon. : P. bilineatum C. V.). D. XII, 18; A. III, 8. Écailles : 8/5o/i6. Ce Pristipome, remarquable par la hauteur de son corps, égale pour le moins aux quatre onzièmes de la longueur totale, est trop connu pour qu’il soit nécessaire Ainsi les Pristipoma argenteum, Forsk., P. Benneltii, Lowe, P. japonicum, C. V. POISSONS. 189 d’en donner ici la description. Cependant je ferai remarquer que dans les exemplaires examinés le maxillaire dépasse visiblement le niveau de la verticale abaissée au devant de l’œil; en outre, la plus longue épine de la dorsale est la quatrième et non la troisième. La couleur du plus grand des individus correspond bien à celle qui est indiquée par Cuvier et Valenciennes; le plus petit, qui mesure 120 millimètres, offre deux bandes longitudinales comme le Pristipoma bilineatum, C. V. Les écailles sont construites sur le type habituel; une écaille des lianes, laquelle mesure 6 millimètres dans les deux dimensions, a huit festons marginaux avec cinquante-sept spinales au bord libre. A la ligne latérale, le canal, simplement bifurqué dans une aire spinigère étroite, circonscrit un îlot central chargé de spinules et laisse deux parties externes également armées, peu élargies. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° A 483o du Catalogue de la collection du Muséum Cette espèce présente des caractères trop nets pour qu elle puisse être confondue avec aucune autre; elle offre toutefois, pour la synonymie, certaines difficultés sur lesquelles M. Günlher a insisté. Le savant directeur du Musée Britannique fait remarquer que le Pristipoma melanopterum , C. V., devrait, suivant toutes probabilités, être considéré comme l’adulte du Pristipoma bilineatum, C. V., puisqu’il a observé sur les petits indi- vidus les bandes caractéristiques de ce dernier. La comparaison avec le type décrit et figuré par Cuvier et Valenciennes, lequel est dans un état de conservation ne laissant rien à désirer, ne paraît pas justifier entièrement cette manière devoir. En premier lieu, les formules données pour les nageoires sont parfaitement exactes et celle de la dorsale en particulier est bien xii, 1 5 ; je trouve pour les écailles 8//16/1A; enfin le chanfrein est moins convexe que chez le Pristipoma melanopterum, C. V. Jusqu’à plus ample informé, il serait donc préférable de conserver les deux espèces; il est vrai que le Pristipoma bilineatum, C. V., 11’est connu que par un seul exemplaire. Les Pristipoma melanopterum, G. V., appartenant à la collection de la Commission scientifique, ont été acquis de M. Boucard et viennent du golfe du Mexique. M. Günther signale l’espèce comme ayant été rapportée également du Pacifique. ^9” 5 h D 38 ■J9 1 1 1 3 9 190 ZOOLOGIE. b. Pristipoma leuciscps. Pristipoma leuciscus, Günther, 1 8 G h ; Proceed. Zool. Soc. of London, p. 167. P. leuciscus, Giinlher, 1869; Trans. Zool. Soc. of London, t. VI, p. ii6, pl. LXVI, fig. 3. ? P. axillare , Steindachner, 1869; Ichthiol. Notiz. VIII, (p. 7 du tirage à part), pl. IV. D. XII, 1 5 ; A. III, 7. Ecailles : 5/5 2/1 h. Les proportions, les formules des nageoires et les autres caractères répondent si exactement à la description et à la figure données par M. Günther, qu’il me paraît impossible de ne pas rapporter à cette espèce l’exemplaire recueilli par M. Bocourt; toutefois, la troisième épine anale n’est pas sensiblement plus longue que la deuxième, laquelle est moins forte que ne l’indique la figure de M. Günther. Ces différences, et quelques autres aussi peu importantes, sont évidemment trop faibles pour justifier une distinction spécifique. La coloration, à en juger par l’individu conservé, diffère de celle qui est indiquée pour les types, elle paraît uniformément argentée, un peu plus foncée sur le dos, avec quatre ou cinq lignes étroites, longitudinales, situées à la partie moyenne des flancs; une petite tache noire existe à l’angle axillaire de la pectorale, elle est moins marquée que 11e findique la figure du Pristipoma axillare donnée par M. Steindachner; on ne voit pas de coloration particulière au point d’attache des nageoires ventrales. Les écailles 11e méritent pas de mention spéciale. Une écaille des lianes, un peu plus haule que longue, (-mm, 2 sur G millimètres), 11’a que cinq lobes marginaux et porte soixante-dix-sept spinules au bord libre. A la ligne latérale, le canal, bifurqué dans faire spinigère, a ses branches assez rapprochées, en sorte que le delta qu’elles com- prennent n’occupe guère plus du cinquième de la largeur du bord postérieur; les spinules sont bien développées. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau. Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° A 6829 du Catalogue de la collection du Muséum L’exemplaire du Pristipoma leuciscus, Güntli., rapporté par M. Bocourt, a été prisa la Jamaïque; les individus d’après lesquels M. Günther a décrit son espèce venaient de Chiapam et de Panama, c’est-à-dire du versant Pacifique. 2 0 0mm 53 26 5o 39 1 8 POISSONS. 191 J’ai cru devoir rapprocher de cette espèce, avec doute, le Pristipoma axillare , Steind., notre individu paraît intermédiaire entre celui-ci et le Pristipoma kuctscus , Günth., el participe des caractères de l’un et de l’autre; peut-être conviendra-t-il un jour de les réunir. 5. Pristipoma macracantiium. (PI. VIII bis, (îg. ].) Pristipoma macracantiium , Günther, 1869; Trans. Zool. Soc. of London, p. h 16, pl. LXIV, Gg. 1. D. XII, 1 3 ; A. III, 7. Ecailles : 7/49/1 B. Je ne vois rien d’important à ajouter à la description donnée par M. Günther, d’au- tant que l’individu qui appartient aux collections du Muséum étant empaillé, les mensurations ne peuvent être prises qu’imparfaitement; mais un croquis fait d’après nature par M. Bocourt permet de fournir, quant à la coloration, quelques renseigne- ments complémentaires. Le corps est d’un beau vert tendre sur les parties supérieures, passant au viole! rougeâtre sur la tête et le ventre; les lèvres sont rouges, comme chez les Diabasis. assez épaisses pour que, les mâchoires étant rapprochées, la bouche paraisse notable- ment plus petite qu’elle ne l’est en réalité. Les nageoires pectorales sont jaunes, les ventrales et la dorsale épineuse bleuâtres, les autres nageoires impaires verdâtres, plus ou moins nuancées de rouge ou de bleu1. Iris rouge et doré. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête 2 Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° p84o du Catalogue de la collection du Muséum. C’est à Tanesco que M. Bocourt a recueilli cet exemplaire. 3 9 5mm 1 00 60 ? 1 2.3 67 ? 5o ? ‘2 h 20 1 11 est impossible d’apercevoir aucune trace de cette 2 Les dimensions précédées du signe ? n ont pu être coloration sur l’individu sec, qui est devenu uniformément prises d’une manière absolument exacte, par suite du maxi- brun. vais état de conservation de l’individu. ZOOLOGIE. 19 '2 6. Pristipoma Boucardi. Pristipoma Boucardi ; Steindachner, 1869; Ichthyol. Notiz. VIII (p. 1 du tirage à part), pi. 1. D. XIII, 12; A. III, 8. Ecailles : 7/50/18. Les collections de la Commission scientifique du Mexique renferment un exemplaire qui présente fort exactement les caractères de cette espèce, à forme très-allongée, à mâchoire supérieure dépassant un peu et abritant l’inférieure, ayant le préopercule fortement denticulé, surtout vers l’angle, et enfin la seconde épine anale, robuste, remarquablement allongée, car elle a bien près des sept huitièmes de la longueur de la tête. La description et la figure du travail de M. Steindachner en donnent d’ailleurs une idée très-exacte. Les écailles sont cténoïdes, sur le type ordinaire. Une écaille des flancs, en quadri- latère, à foyer très-rapproché de l’aire spinigère, mesure 4mm,5, aussi Lien en hauteur qu’en longueur; il y a neuf lobes marginaux et cinquante-cinq spinules au bord libre, sur une dizaine de profondeur à la partie médiane, dont les cinq externes seules bien visibles. Ecaille de la ligne latérale à côtés arrondis, haute de a mm, 5 , longue de 3 milli- mètres, avec dix lobes marginaux, celui d’entre eux qui répond au canal étant très-peu plus grand que les autres; la bifurcation du canal dans faire spinigère limite un delta médian qui occupe environ les deux cinquièmes du bord libre; la portion laissée en dessus est d’un peu moindre dimension, tandis que l’inférieure équivaut à peine au dernier cinquième; partout les spinules sont bien développées. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° 1088 du Catalogue de la collection du Muséum. 1 7 5rara 4 0 20 43 3i 1 4 1 3 8 C’est du Pristipoma humile, Kn. Steind., que paraît se rapprocher davantage cette espèce; toutefois le premier présente un museau plus long, l’espace interorbitaire est plus large. L’individu dont il est ici question, acquis de M. Sallé, vient de Cosamaloapam , loca- lité qui se trouverait dans la province cl’Oaxaca et par conséquent sur le Pacifique; le type décrit par Steindachner a été recueilli dans le golfe du Mexique. POISSONS. 193 De ce dernier point M. Bocourt a rapporté un Pristopome 1 que je regarde également comme un Pnstipoma Boucard i, Steind.; il est plus grand et mesure aaq millimètres de longueur totale, mais les proportions, les formules des nageoires sont sensiblement les mêmes, la seule différence un peu importante est que sur celui-ci le maxillaire dépasse le niveau du bord orbitaire antérieur, tandis que pour l’exemplaire cité en premier lieu il l’atteint à peine; c’est encore un rapprochement à établir avec le Pristipoma humile , Km Steind. Genre POMACENTRUS, Lacép. Cuvier, 1829, Règne animal, t. II, p. 179. Sciénoïdes anormaux à dorsale unique; cinq rayons branchiostéges, préopercule dentelé; dents unisériées, tranchantes, relativement fortes. Ligne latérale inter- rompue. Écailles cténoïdes polystiques, celles qui appartiennent à la ligne latérale avec un canal à deux ouvertures (l’orifice antérieur et la perforation interne) non prolongé dans Faire spioigère, dont le bord est simple, plus rarement échancré. Il serait fort difficile de se faire une idée exacte du nombre des espèces appar- tenant à ce genre, car beaucoup d’entre elles, fondées sur la coloration, ne devront sans doute pas être conservées. La plupart des Pomacentres appartiennent à la faune indienne et nous n’en connaissons relativement que peu sur les côtes d’Amérique. Dans l’Allan tique on signale les Pomacentrus fuscus , G. V., P. plcmifrons, C. Y., P. leucostictus , Midi, et Trosch., P. adustus, Trosch., P. Jl avive nier, Trosch., P. olophorus, Poey, P.xau- thurus, Poey2. Sur la côte occidentale on cite les Pomacentrus latifrons , Tschucli, et P. quadri guttata, Gill. Enfin le Pomacentrus rectifrænum, Gill, dont il sera question plus bas, existe aussi bien dans le Pacifique que dans l’Atlanlique. La disposition anatomique des écailles de la ligne latérale est importante à noter. Par suite de l’absence de prolongement du canal au delà de la perforation interne, les spinules, dans Faire spinigère, forment des séries ininterrompues comme sur les écailles des corps. Ce sont des écailles du type décrit plus haut en détail chez les Centropomes3. 1 N° 483 1 du Catalogue de la collection du Muséum. plète pour qu’on puisse dès à présent les admettre comme 2 Les espèces suivantes, de Cuba, indiquées par réelles : Pomacentrus alrocijaneus , P. partitus, P. analis, M. Poey (Rev. de los Pesces descr. por Poey, 1867, et Ann. P. caudalis , P. dorsopunicans , P. obscuratus, P. niveatus. Soc. Esp. 1876) sont décrites d’une manière trop incom- 3 Voy. page 9. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. IVe PARTIE. * 25 194 ZOOLOGIE. POMACE.NTRUS RECTIFRÆNUM. Pomacentrus rectifrœnum , Gill, 1862; Proceed. Acad. nat. sc. of Philadelphia, p. 1/18. P. rectifrœnum, Günther, 1862; Cat. Brit. Mus. Fishes , t. IV, p. 26. P. rectifrœnum, Günther, 1869; Trans. Zool. Soc. of London, p. 4i5 (à consulter pour la discussion de la synonymie). D. Xll , 1 4; A. II, 1 2. Ecailles : /1/20 + 6/10 h « Un petit individu appartenant aux collections de la Commission scientifique du Mexique se rapporte assez exactement aux descriptions données de cette espèce, laquelle malheureusement n’a pas, que je sache, été encore figurée. Cependant il est à remar- quer que la dorsale présente en moins un rayon et l’anale deux. Quant au système de coloration, sur l’animal conservé dans la liqueur, elle est uni- tonne, avec une tache blanc bleuâtre au centre de chaque écaille, au point où celle-ci n’est plus couverte par les deux écailles précédentes; ces taches, plus visibles à la partie dorsale, où elles ont une forme Iunulée,sont arrondies sur le reste du corps et, entre les yeux, donnent naissance à des lignes plus ou moins interrompues. 11 résulte de cet ensemble un dessin assez élégant, en quinconce, et surtout deux séries parallèles, lon- gitudinales, de points limitant la ligne latérale. On remarque en outre, à la partie antérieure et à la hase de la dorsale molle, une tache sombre parsemée et circonscrite de ces mêmes points blancs, figurant une sorte d'ocelle, puis, sur la partie supé- rieure du pédoncule caudal, une autre tache également sombre et cerclée d’une teinte pâle. Les écailles sont proportionnellement grandes, comme dans tous les Poissons du même groupe. Une écaille des flancs, mesurant 5mm,q de haut sur 3mm,4 de long, a son foyer peu distinct; les sillons centripètes qui séparent les dix lobes marginaux du bord antérieur convergent fortement en éventail vers ce foyer; l’aire spinigère, étroite, offre a son bord libre un nombre considérable de spinules, il n’y en a pas moins de cent vingt; en profondeur on en trouve deux ou trois rangées seulement. L écaille de la ligne latérale, un peu plus petite, 4mm,3 de haut sur 3 millimètres de long, est pourvue d’un canal court, qui ne présente que deux ouvertures, correspondant l’une à l’orifice antérieur, l’autre à la perforation interne, il ne parait pas y avoir trace d’ori- fice postérieur; six lobes marginaux, dont un à peine plus développé, correspondant au canal; aire spinigère semblable à celle des écailles du corps, puisqu’elle n est tra- versée par aucun prolongement canaliculé, toutefois à bord libre légèrement sinueux, on compte au moins quatre-vingt-sept spinules saillantes. 1 Le premier des chiffres pour la ligue latérale indique le nombre des écailles canaliculées jusqu’au point d’interrup- tion, il faut y ajouter le second pour avoir le nombre total des rangées transversales d’écailles. POISSONS. 195 Longueur totale 7 Ç)™! Hauteur 29 Epaisseur 10 Longueur de la tête 18 Longueur de la nageoire caudale 18 Longueur du museau 5 Diamètre de l’œil G Espace interorbitaire 5 N° A A832 du Catalogue de la collection du Muséum. Par ses dimensions, par la distribution des couleurs, ce Poisson se rapproche surtout du Pomacentrus rectifrœnum, Gill, en admettant toutefois, avec M. Günther, que plu- sieurs espèces décrites par l’auteur américain ne doivent être considérées que comme représentant de simples variétés. Je dois faire remarquer que la comparaison faite avec le Pomacentrus variabilis, individu type rapporté par Castelnau, montre de grands rap- ports entre ce Poisson et l’exemplaire dont il est question ici. La figure et la description , d’ailleurs assez incomplètes, même erronées sur certains points, données du Pomacentrus variabilis , Cast. , ne signalent pas des taches qui ornent la tête et le dos, elles sont identiques à celles que présente notre Pomacentrus rectifrœnum , Gill. Cette coloration n apparaît-elle qu’après la mort et l’immersion dans l’alcool? C’est ce qu’il est impos- sible de décider en l’absence d’observations directes plus précises. L exemplaire de la collection du Muséum a été acquis de M. Boucard et provient de Caïmito, près de Panama. Ge.xre GLYPÏ1 ISODON, Lacépède. Cuvier, 1829, Règne animal, t. II, p. 180. Sciénoïcles anormaux à dorsale unique, cinq ou six rayons branchiostéges; préopercule non dentelé; dents tranchantes souvent échancrées, unisériées, parfois alternes. Ligne latérale interrompue. Écailles cténoïdes polystiques ; celles qui appartiennent à la ligne latérale à canal très variable, tantôt à deux orifices simples, comme chez les Pomacentrus, d’autrefois prolongé an delà de la perforation interne par de petits lubes, courls, rayonnants, qui toutefois n’atteignent pas la zone spinigère, dont le bord libre est simple, plus rarement échancré. Pour les Glyphisodon , il 11’y aurait qu’à répéter ce qui a été dil plus haut des Pomacentrus relativement à l’incertitude où l’on se trouve actuellement quant 196 ZOOLOGIE. au nombre réel des espèces. M. Günther, dans le quatrième volume de son cata- logue des Poissons du Musée britannique, en cite cinquante-deux, beaucoup ont été indiquées depuis, par Bleeker notamment, mais on ne peut regarder toutes ces espèces comme parfaitement établies. Les Glyphisodon américains sont également peu nombreux, bien que dans ces derniers temps on ait décrit plusieurs nouvelles espèces. On les trouve répartis à peu près également sur les deux rives. Sont cités de l’Atlantique : Glyphisodon chrysurus, G. V., G. taurus, Midi, et Trosch., G. rudis, Poey; du Pacifique : Gly- phisodon Troschelii, Gill, G. declivifrons , Gill, G. dorsalis, Gill. Le Glyphisodon concolor, Gill, a été signalé de l’un et de l’autre océan, il faut y joindre le Gly- phisodon saxatilis, Linné. D’après l’examen d érailles de la ligne latérale prises sur les différentes espèces (pie renferme la collection du Muséum, ces organes sont loin d’être constitués sur un type aussi uniforme chez les Glyphisodon que chez les Pomacentrus, toutes réserves laites d’ailleurs sur ce que l’avenir pourrait montrer, car ces études sont jusqu’ici bien peu avancées. Parfois le canal est à deux orifices simples, d’autre- fois autour de la perforation interne on distingue de petits tubes plus ou moins prolongés, parfois ramifiés, mais qui n’atteignent jamais les parties de la lamelle chargées de spinules. C’est une sorte de passage entre les écailles simples des Pomacenlres et les écailles à tube complexe des Sciénoïdes. Ces différences, dont il est difficile d’apprécier la valeur dans l’état actuel de la science, demanderaient à être étudiées sur une ou plusieurs espèces données, en vue de constater les variations qui peuvent exister suivant le point qu’occupe l’écaille dans la ligne latérale, et, en second lieu, sur les différentes espèces; on pourrait trouver là de nouvelles bases pour le classement des Pomacentridées; la distinction des genres, établis aujourd’hui d’après le nombre des écailles de la ligne latérale, la denti- culation plus ou moins accusée de certaines pièces operculaires ou faciales, etc., y gagnerait peut être en clarté et en précision. Deux espèces seulement sont représentées dans les collections de la Commission scientifique du Mexique, les Glyphisodon saxatilis, Linné, et G. concolor, Gill. POISSONS. î 97 1. Glyphisodon saxatilis. Chœtodon saxatilis, Linné, 1766; Systema natur œ, 12e édit., t. I, p. 466. Glyphisodon saxatilis, Cuvier et Valenciennes, i83o; Hist. nat. des Poiss. t. V, p. 446. Glyphidodon saxatilis, Günther, 1862; Cat. Drit. Mas. Fislies, t. IV, p. 35. D. XIII, 1 3 ; A. II, 12. Ecailles : 5/m+5/i 1. Malgré quelques différences dans la formule des écailles, M. Günther la donne comme étant 4/3 0/1 1 ; les proportions du corps, la coloration, et surtout la comparaison avec des individus types vus par Cuvier et Valenciennes, ne peuvent laisser de doute sur l’identification spécifique, quoique les exemplaires appartenant à la Commission scientifique du Mexique n’aient pas encore atteint toute leur taille. Les écailles des flancs sont construites d’après le type observé sur les Pomacenirus; fune d’elles mesure 6mra,8 de haut sur 5mm,5 de long; il y a neuf lobes marginaux et environ quatre-vingt-dix spinules au bord libre. L’écaille de la ligne latérale est plus singulière : le canal, simple en arrière, présente, au niveau de la perforation interne, quatre tubes courts, étroits, partant de points à peu près également distants les uns des autres sur la circonférence de celle-ci, et terminés par des ouvertures à la partie extérieure de la lame; entre les tubes antérieurs, deux autres tubes encore plus étroits et plus courts, ne se voyant bien qu’à un certain grossissement, aboutissent à des sortes d’ampoules, lesquelles, autant qu’on en peut juger, sont absolument closes, sauf le point de communication avec le tube; aucun de ces prolongements ne pénètre d’ailleurs dans faire spinigère. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau. . . Diamètre de fœil . . Espace interorbitaire N° A /i833 du Catalogue de la collection du Muséum. 42 1 1 22 26 5 7 7 Gette espèce se rapproche beaucoup du Glyphisodon Troschelii, Gill, dont elle ne diffère guère que par la hauteur du corps, à peine plus grande, et quelques détails de coloration. Les exemplaires, au nombre de deux, que la Commission scientifique du Mexique a acquis de M. Boucard, viennent de Caïmito, sur le Pacifique; jusqu’ici le Glynhisodon saxatilis , Linné, n’était connu que delà côte orientale. J 98 ZOOLOGIE. 2. Glyphisodon concolor. Euschistodus concolor, Gill, 1862; Proceed. Acad. nat. sc. oj Philadelphia, p. 1 h 0 . Ghyphidodon concolor, Güather, 1862; Cal. Brit. Mus. Fishes, t. IV, p. 37. D. XIII. 12; A. II, 9. Ecailles : 4/ 20 + 6/11. L’individu dont il est ici question, confondu avec les précédents dans le même envoi, se distingue de ceux-ci surtout par le nombre moindre des rayons de la nageoire anale. Les bandes verticales sombres ont à peu près la même disposition, mais sont beaucoup moins visibles, ce qui peut tenir au mode de conservation; la ligne transversale cunéiforme, signalée à la base de la pectorale, est bien visible du côté droit, au côté opposé elle a presque entièrement disparu. En somme, la diagnose donnée par M. Günther, celle de M. Gill étant fort insuffisante ], permet un rapproche- ment assez exact; je trouve seulement un rayon de moins à banale. Les écailles se rapprochent absolument de celles des Pomacentrus; sur l’une d’elles, prise à la ligne latérale, le canal simple, avec deux orifices, l’antérieur et la perfora- tion interne, ne m’a pas présenté les petits canaux supplémentaires signalés plus haut chez le Glyphisodon saxatilis, Linné, ce qui peut tenir au rang de l’écaille, la question, comme on l’a dit plus haut, devant rester en suspens jusqu’à ce qu'on ait pu étudier le fait sur un nombre convenable d’individus et d’espèces. Longueur totale Hauteur Epaisseur Longueur de la tête Longueur de la nageoire caudale Longueur du museau Diamètre de l’œil Espace interorbitaire N° A 4834 du Catalogue de la collection du Muséum. 1 1 2 2 2 2 6 7 7 Un individu acquis de M. Boucard et venant de Caïmito. D’après M. Günther 1 es- pèce habite sur les deux rives de 1 Amérique centrale. 1 Elle consiste en quelques renseignements mis en note dans un travail où sont décrits des Poissons de la Basse- Californie, mais Y Euschistodus concolor vient de Panama, dit M. Gill. POISSONS. 199 Famille des SPAROÏDES. Cuvier, 1829, Règne animal, 2e édit. p. 180. Cette famille, d’après Cuvier, se distingue plutôt par des caractères négatifs, dont les plus importants seraient: l’absence de dents au palais, la tête n’offrant pas ce développement du système des canaux dits muqueux, si remarquable chez les Sciénoïdes, enfin les nageoires, qui ne présentent jamais ce revêtement écailleux, plus ou moins complet, qu’on observe parfois dans cette dernière famille et toujours chez les Squammipennes. Malgré cette limitation, scientifiquement si imparfaite, le groupe, très-légèrement modifié, a été conservé par les auteurs modernes et en particulier par M. Günther; c’est qu’en effet les Poissons qui y sont réunis offrent, à peu d’exceptions près, un facies particulier, qui les fait reconnaître au premier coup d’œil. Cependant les études ichthyologiques réclament aujourd’hui une plus grande précision; aussi ne faudrait-il pas regarderies Sparoïdes comme une section défi- nitivement limitée, ni s’étonner de certaines divergences dans l’appréciation des rapports des animaux entre eux. Ainsi, en n’ayant égard qu’aux derniers travaux publiés sur ce sujet, nous voyons M. Günther, pour les cinq sections dans lesquelles il partage cette famille, admettre à peu près les divisions établies par Cuvier, en les réduisant toutefois d’une; ses Cantharina, Sargïna, Pagrina correspondent, avec quelques légers changements, aux quatre divisions données dans le règne animal, la modification la plus importante est la suppression des genres Dentex et Pentapus , reportés parmi les Pristipomatidœ ou mieux parmi les Percidœ, d’après la manière de voir adoptée en dernier lieu par l’auteur anglais. Mais il y introduit les IIaplodactylina et les Pimelepterina comprenant deux genres dont les affinités avec les Spares sont plus douteuses. Les Sparoïdes, poissons des mers chaudes et tempérées, se rencontrent sur les côtes intertropicales de F Amérique et au Mexique; jusqu’ici toutefois, en ce qui concerne ce dernier pays, les espèces signalées sont relativement peu nombreuses et se rapporteraient aux genres Sargus, Chrysophrys et Pimelepterus. Le premier seul est représenté dans les collections de la Commission scientifique du Mexique. •200 ZOOLOGIE. Genre SARGUS. Cuvier, 1829, Règne animal, t. II, p. 181. Sparoïdes à dents antérieures tranchantes, les postérieures arrondies, grosses, disposées sur plusieurs rangs; pas de dents au palais; écailles cténoïdes, polv- stiques; celles de la ligne latérale à canal bifurqué dans Faire spinigère. Ce genre, bien distinct par sa dentition, ne pourrait guère être confondu qu’avec les Charax, mais ceux-ci sont nettement caractérisés par leurs molaires petites et unisériées. C’est sans doute auprès des Sargues qu’il conviendrait aussi de placer le genre Boridia, C. V., si, conformément à l’opinion de M. Günther, on range ces animaux parmi les Sparoïdes, ce qui paraît rationnel en admettant que la disposition des dents prime les caractères tirés de la forme générale du corps et de la présence de deux dorsales. Toutefois, à en juger par l’individu conservé dans les collections du Muséum, l’apparence générale est plutôt celle des Pristipomatidées ; malheureusement l’exemplaire, unique jusqu’ici, est un em- paillé, qui 11e permet pas d’apprécier exactement la forme générale. Les écailles du corps n’offrent rien de bien remarquable à noter; quant à celles de la ligne latérale, elles présentent quelques particularités intéressantes. Le canal, au niveau de la perforation interne, se divise en deux branches, qui, d’or- dinaire, suivent les bords supérieur et inférieur de Faire spinigère, sans cepen- dant atteindre le bord postérieur; parfois ces branches sont tout à fait rudimen- taires ou manquent complètement; mais on peut en reconnaître le trajet indiqué par des trous arrondis, percés comme à l’emporte-pièce dans la lamelle, et dis- posés plus ou moins en séries centrifuges. Le Sargus argenteus, C. Y., est celui qui nous a présenté le plus nettement cette dernière disposition. O11 a signalé sur les côtes d’Amérique une douzaine d’espèces, la plupart de l’Atlantique: Sargus rhomboïdes, Lin., S. unimaculatus , BL, S. ovis, Mitch., S. lineatus, C. V., S. argenteus, G. V. , S. jlavo-linealus , G. V., S. aries, G. Y. , S. ambassis, Güntb., S. tridens, Poey, S. Ilolbrookii, Beau; dans ces dernières années seulement, M. Steindaclmer a fait connaître le S. Pourtalesi, des îles Galapagos, et M. Lockington le S. brachysomus , pris sur les côtes de la Basse- Califoruie. QUATRIÈME PARTIE. 3' LIVRAISON. Texte : Feuilles 16 à 25. — Planches V bis, VI, V 111 , IX et X bis. ■ ♦ / / EXPÉDITION SCIENTIFIQUE ZOOLOGIE DU MEXIQUE. iv“ PARTIE. PLANCHE I. ACANTHOPTÉRYGIENS. Fig. i Centroponms affinis (Steindachner) , de grandeur naturelle. Fig. i a Tête du même, vue en dessus. Fig. ib ..... . Coupe verticale du même. Fig. i c ..... . Ecaille des flancs, prise au-dessous de la ligne latérale, Fig. 2 Centroponms mexicanus (Nobis), de grandeur naturelle. Fig. 2 a Tète du même, vue en dessus. Fig. 2 b Coupe verticale du même. / Fig. 2 c Ecaille des flancs, prise au-dessous de la ligne latérale. Fig. 3 Centroponms unionensis (Nobis), réduit aux 3/A delà grandeur naturelle. Fig. 3 a Tête du même, vue en dessus. Fig. 3 A. .... . Coupe verticale du même. Fig. 3c. .... . Ecaille des flancs, prise au-dessous de la ligne latérale. Exped scientifique du Mexique. Zoologie- 4e par Ha PII B o court pi/ uc Afesnel cJu'onw -tilh mm mkMsm ■isscsr^. mu Centropomes . I EXPÉDITION SCIENTIFI Q U IL DIT MEXIQUE. POISSONS. PLANCHE S bis. ACA MHOPTÉRYGIEAS. Fig. i Cenlropomus nigrescens (Günther), réduit aux 3/5. Fig. i a Ecaille des flancs du même; gross. 6 diam. Fig. i h Écaille delà région ventrale du même; gross. (i diam. Fig. \ e Ecaille de la ligne latérale du même; gross. (i diam. Fig. 2 Cenlropomus Unionensis (Bocourt), écaille de la ligne latérale vue externe; gross. (i diam. Fig. sa. . La même écaille vue par la lace interne; gross. 6 diam. ZOOLOGIE. IV" PARTIE. par la face ,7 ■ , -r- / i s ■ Zoologie, . d^f^a/'éce, J^l.î e.d. scMsrtifiÿue, au* Æeauyue, . J iifej rul cul nat . lith . EXPÉDITION 'SCIENTIFIQUE ZOOLOGIE. 1)1 MliXIOl E. POISSONS. IVe PARTIE. 'Ig. ’i'!'. 7|g- N°r % i h/ 1 c 2 . o O . "io. l\ o . Fig. o a. Fig. 5 b . PLANCHE IV. A C À N T HOP T É K Y G I F N S. Serranus maculato-fasciatus (Steindachner), réduit aux 3/4 de la grandeur naturelle. Dioplites Treculii (Nobis), réduit aux 5/8es de la grandeur naturelle. Ecaille de la ligne latérale du même, prise au niveau de la portion épi- neuse de la nageoire dorsale. Ecaille des lianes du même, prise entre la ligne latérale et la nageoire pectorale. Ecaille de la ligne latérale du Dioplites salmoides ( Grysles salmoides, Hol- brook), prise au niveau de la portion épineuse de la nageoire dorsale. Ecaille des flancs du même, prise entre la ligne latérale et la nageoire pectorale. Ecaille de la ligne latérale du Dioplites variabilis (Lesueur), prise au niveau de la portion épineuse de la nageoire dorsale. Ecaille des flancs du même, prise entre la ligne latérale et la nageoire pectorale. Ecaille de la ligne latérale du Dioplites nuecensis (Girard), prise au niveau île la portion épineuse de la nageoire dorsale. Ecaille des lianes du même, prise entre la ligne latérale et la nageoire pectorale. ExpecLscie/diJîaue du Mcxifut ïooloaie 4 ‘ partie , PI. IV. Bw court , pin:c. Mesnil, chroinoJilk. Serrans JJ 10 putes Jmp. Céra-rd, a Joinville, - II - Tout.. ta pgf rTiXi- - s} :>Vv ,, . ‘ A - li |1 # i ^ i m ï ' ÜP * ■V. / FAPJSMTION SCIENTIFIQUE Z 0 O L O G 1 U. DU M FAI Qll K. POISSONS. ivc partit:. Eig. 1 . Eig. 1 a Eig. 1 b Eig. 3 . Fig. 2 a Eig-. 2 b Eig. 2 c Fi.o. b 0 0 . Eig'. 3 a Fig. 3 b Eig. O *) r PLANCHE V. A C A M T H O P T É I » Y G I E N S. Centropristis luciopercanris (Poey), grandeur naturelle. Ecaille des flancs du meme; gross. i t diam. Ecaille de la ligne latérale du même; gross. i 1 diam. Plectropoma chlorurum (Cuv. Val.), grandeur naturelle. Ecaille des flancs du même; gross. 19 diam. Ecaille de la région ventrale du même; gross. 19 diam. Ecaille de la ligne latérale du même; gross. i 9 diam. Plectropoma chloroptermn (Cuv. Val.), réduit aux 7/9“. r Ecaille des flancs du même; gross. j 1 diam. Ecadle de la région ventrale du même; gr os. 1 1 diam. Écaille de la ligne latérale du même; gross. 1 1 diam. Potpéd. scienûdïyiu, du dduxxyue, . Zoolvpie, , 4tZ>arfa, PI S. .V fe&fe- vvl'P4< ÿ.:'i'y- ■v"' . j r >•:* jj , ï 'f; "r' t- _B o court pinjc f' lmp. Jjuyn^t, Jhris . p. s Àfuntl Ut7i f,FM Cendropristié j^tectropoma. . EXPÉDITION SCIENTIFIQUE DU MEXIQUE. ZOOLOGIE. POISSONS. IVe PARTIE. PLANCHE V im. ACANTHOPTÉR YGIENS. h icr i i(). F i o' i i(>. i i a Sn,r Vir///r AsfrapaAe.jS . ■ Js EXPÉDITION SCIENTIFIQUE ZOOLOGIE. DIJ MEXIQUE. POISSONS. IVe PARTIE. PLANCHE V ter. AC ANTHOPTÉRYGIENS. Fig. i .... . Lutjanus jocu (Bl. Schn.), réduit aux 7/9. Fig. ii/ Face inférieure delà voûte palatine et face supérieure du plancher de la bouche du même, pour montrer la disposition des plaques dentaires vomérienne, palatines et linguale; grandeur naturelle. Fig. 1 b Ecaille des flancs du même; gross. U diam. Fig. 1 c Ecaille de la ligne latérale du même; gross. h diam. Fig. 2 Lutjanus chrysurus (Bloch), réduit aux 5/7. Fig. 2 a Face inférieure de la voûte palatine et face supérieure du plancher de la bouche du même, pour montrer la disposition des plaques dentaires vomérienne, palatines et linguale, grandeur naturelle. (La plaque lin- guale est figurée à tort simple et est trop petite.) Fig. 2/1 Ecaille des flancs du même; gross. 6 diam. Fig. 2C Ecaille de la ligne latérale du même; gross. 6 diam. , sa'tntt/ïyiu eût . l/tjctyut Zoo/ojU , 4e J°arüc . Æ S ür EXPÉDITION SCIENTIFIQUE DU MEXIQUE. FLANCHE V quater. A C A N T H O P T ÉRYGIENS. Fig. i Holocevlrum pentecanllium (Bloch): grandeur naturelle. Fig. i a Tête do même vue pardessus; grandeur naturelle. Fig. i b Ecaille des flancs du même; gross. 5 diam. Fig. i c Ecaille de la ligne latérale du même; gross. 5 diam. Fig. a Polynemus melanopoma (Günther), réduit de moitié. (F planche porte a/3.) Fig. iu Polynemus Plumieri (Lacépède), écaille des flancs; gro Fig. i b Ecaille de la ligne latérale du même; gross. 6 diam. POISSONS. ZOOLOGIE. 1V° PARTIE. l’est par erreur que la ss. 6 diam. fo/t/r/ e //tus . /Zoloceri/rum “ EXPÉDITION SCIENTIFIQUE ZOOLOGIE. DU MEXIQUE. POISSONS. IVe PARTIE. PLANCHE VL AC ANTHOPTÉRYGIENS. >8- 'g- ’ig- Ng- ^g- "•g- Ng- Npr Eig- i Otolilhus jamaicensis (Nobis), réduit aux 5/7“ de la grandeur naturelle. 1 a Ecaille du même, prise entre la première dorsale et la ligne latérale. 1 b Ecaille du même, prise sur les flancs, au-dessus de la nageoire pectorale. 1 c Ecaille du même, prise sur la ligne latérale, au niveau de la même nageoire. r 1 d ‘ Ecaille du même, prise sur la ligne latérale, au niveau de l’anus. 2 Bairdiella fulgens (Nobis), de grandeur naturelle. an . . . . . Ecaille du même, prise entre la première dorsale et la ligne latérale. •2 b Ecaille du même, prise sur les flancs. 2 c Ecaille du même, prise sur la ligne latérale, au niveau de la nageoire pec- torale. 2 d Ecaille du même, prise sur la ligne latérale, au niveau de l’anus. F. Bpcourb pinx . Chromohth . 0-. Sciiej'epns' , Otoliihus. Bairchella . EXPÉDITION SCIENTIFIQUE ZOOLOGIE. DU MEXIQUE. POISSONS. IVe PARTIE. PLANCHE VII. ACANTHOPTÉRYGIENS. Fig. i Hœmulon elegans (Bloch), réduit aux o /6 . Fig. 2 ...... . Le même, variété à caudale unicolore, réduit aux 2/3. Fig. 2 a Tête du même, la bouche ouverte, pour montrer la disposition des dents canines et la projection des mâchoires; grandeur naturelle. Fig. 2 h Ecaille des lianes du même; gross. 5 diam. Fig. 2 c Ecaille de la ligne latérale du même; gross. 5 diam. JZscpéd. scienti/tyrt-e du Afcoctytc^. Zoo? . 4-c d°arfec . jP£. 7. ' ' iiîm i-iZfm T-'Y \ iVh4 jBd. A/cad er£ ttft&r, fyzncc . éct cAromolztZioy . JB ccÿucû cl d’arts. JZœmaZon . » E X I» JO OIT 1 0 N SC I ENT I K I Q U E ZOOLOGIE. 1)11 MEXIQUE. POISSONS. IVe PARTIE. LAf VIII. A CA N T II O P T É R Y G I E N S . Eig- i Eig. i a. ... . E'g. i b . Eig. 1 c Eig. i d Eig- i c Eig. 2 E‘g- 2 a Eig. 2 b Eig- 2 C IA* O hg. o Eig. 3 a Eig. 3 b Eig. 3 c Eig. 3 d Eig. 3 c Paralonchurus Petersii (Nobis), réduit, aux 2/3 de la grandeur naturelle. Ecaille du même, prise au-dessous de la portion épineuse de la nageoire dorsale. Ecaille du même, prise entre la ligne latérale et la nageoire pectorale. Ecaille du même, prise sur la ligne latérale et recouverte de petites écailles de même structure. La même, dépouillée des écailles qui la recouvraient. Museau du même, vu en dessous, montrant le barbillon multifide de la symphyse el les barbillons des branches de la mâchoire inférieure. Lonchurus barbatus (Bloch), tête vue de profil et de grandeur naturelle. Ecaille du même, prise au-dessous de la portion épineuse de la nageoire dorsale. Ecaille du même, prise entre la ligne latérale et la nageoire pectorale. r Ecaille du même, prise sur la ligne latérale. Polifcirrhus Dumerilii (Bocourt), réduit aux 3/A de la grandeur naturelle. Ecaille du même, prise au-dessous de la portion épineuse de la nageoire dorsale. Ecaille du même, prise entre la ligne latérale et la nageoire pectorale. Ecaille du même, prise sur la ligne latérale. Museau du même, vu en dessous, avec le barbillon multifide de la symphyse développé. Le même museau, montrant le barbillon de la symphyse couché en arrière, et les petits barbillons des branches de la mâchoire inférieure. EocpéèL. s cienti fûjfLte' du Meæiqiies. dooiocjie 4 ? parlc&, PI. 8 . P . Bocourl paUK' . ( hromolith. G. Severeyns. ParaZon eluirus . Poly cirrJuts . i - EXPEDITION SCIENTIFIQUE ZOOLOGIE DU MEXIQUE. POISSONS. PLANCHE VIII A C A NTH O P TÉ R Y GIE N S. Fig. i Pristipoma macracanthum (Günther), réduit aux A/g. Fig. 2 Gerres Plumieri (Cuv. Val.), réduit aux A/y. Fig. 2 a Tête du même, la bouche ouverte, pour montrer la projection des grandeur naturelle. Fig. 2 b Ecaille des flancs du même; gross. A diam. Fig. 2 c Ecaille de la ligne latérale du même; gross. A diam. * PARTIE. àciioires ZZjeyoéd. jcùen6i/iÿu& du- Afccctyiu, . ZooZojyi.es, 4d Partie , jPZ. diL> EXPEDITION SCIENTIFIQUE ZOOLOGIE Dl! MEXIQUE. POISSONS. IVe PARTIE. PLANCHE IX. A C À N T H O P T É R Y G I E l\ S . I? /ûils C/imts (joô/us ,_f zci/d-i(rm F/cafns . <«$AsMiL l' î -jJ-i !. i Xh0:m4i>:\ JL(/. MauSerl etjiù fiirr.rZ 16 cZromo/if/ioq . Z? tcyr/et à ra/'ù » JÊÊ£ nt>. )\ Wà a iv 9 JB >15 gKQI 'j/w •UÊSsB Mfr'!i mpSu « w jBH * v^1 Wj| üillj hlÊ yBu mjÊ. SD Mn L' Mtn * XL-. 4:. 1 yffâl * JS tH % m ÆWfBEv H&r/ ri&E3& mÆ ijsT |VA ■K m