( 1*0 L I! ZOOLOGIQUES SERVIR A i; III ST 0 lit K DE LA FAUNE A j r ET DE MEXIQUE, PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. II. MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. CINQUIEME PARTIE. IMPRIMERIE NATIONALE. M DCCC LWJII. % A { --V, V f V ■■ ,* r jtiï ~loo\ocjty)£Ç> «S ^'*0 , u^raozy 5cm K?*# r SI H DE LA RÉGION MEXICAINE, !' A 11 / VI. ALPHONSE AULNE EDWARDS, P R DEESSE U R I) E ZOOLOGIE À L’ECOLE SUPERIEURE D E P H A R M A G I E E T A I D E - N A T U R A I, I S T E A U M U S E U M . / / MISSION A li M EX 1 0 U K r ru O U V Ii A (i E PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE RECHERCHES ZOO LOGIQUE S. H E C H E R C H E S Z 0 0 L 0 G 1 0 U E S POUR SERVIR A L’HISTOIRE DE LA EA UNE DE L’AMÉRIQUE ET DU MEXIQUE, PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. M1LNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. CENTRALE CINQUIÈME PARTIE. TOME PREMIER. PARIS. I M P R 1 M E R I E NATIONALE. M DCCC LXXX1. MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, OUVRAGE PUBLIÉ PAU ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. R E C H E R C H E S Z O O L O G I Q U E S. « ETUDES SDK LES XI P IIO SI RES ET LES CRUSTACÉS de: la région mexicaine, M. ALPHONSE MILNE EDWARDS, RI E Al JB H E DE L’INSTITUT, PROFESSEUR- ADMINISTRATEUR AU MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE. 1873- 1880. ÉTUDES SUR LES XIPHOSURES ET LES CRUSTACÉS DE LA RÉGION MEXICAINE. AVANT-PROPOS. Lorsqu’en 1867 M. le Ministre de l’instruction publique voulut bien me charger de l’étude des animaux articulés marins, recueillis par les membres de la Commission scientifique du Mexique, j’espérais pouvoir donner une faune carcinologique de la région centrale de l’Amérique. En effet, des matériaux considérables avaient été réunis par les soins de M. Bocourt et de plusieurs autres voyageurs; les riches collections du Muséum pouvaient m’aider puissam- ment; enfin, grâce à l’obligeance de MM. Agassiz, de M. Henry et de quelques autres naturalistes américains, les nombreux Crustacés de la Californie et du lit- toral mexicain déposés dans le Musée Smithsonien à Washington et au Musée de zoologie comparée de Cambridge m’avaient été confiés. Mais, malheureuse- ment, mon intention n’a pu se réaliser, car, pendant le bombardement de Paris par les Prussiens, plusieurs obus sont tombés sur le bâtiment qui servait de magasin pour le service de la zoologie, et un de ces projectiles1, après avoir 1 Voyez le rapport sur les dégâts occasionnés dans le adminislrateurs, le 11 janvier 1871, par MM. Milne Ed- département zoologique du Muséum d’histoire naturelle wards , Blanchard et Deshayes. [Nouvelles archives du Mu- par le bombardement de cet établissement scientifique séum d’histoire naturelle , t. VI, Bulletin, p. 3i.) par les Prussiens, présenté à l’Assemblée des professeurs- 7.00L0CUF. DXj MEXIQUE. — Ve PARTIE. 1 2 AVANT-PROPOS. traversé deux cabinets occupés par les collections conchyliologiques , est allé éclater dans le local où la majeure partie des collections de la Commission du Mexique avait été déposée. Toul y a été brisé, réduit en poussière. La presque totalité des objets destinés à mon travail a été anéantie de la sorte, et je le re- grette d’aulanl plus que j’avais déjà constaté parmi ces pièces des types nouveaux pour la science, notamment un Cancérien voisin des Canopées et plusieurs Déca- podes terrestres ou d’eau douce qui ne pouvaient être classés dans aucun des genres déjà établis par les zoologistes. Cette circonstance m’a empêché de suivre le plan que je m’étais proposé d’adopter, et je ne puis donner ici que quelques fragments du travail pour lequel ces matériaux étaient réunis; mais les observations partielles dont je vais rendre compte ne seront peut-être pas inutiles aux zoologistes, car, à l’aide de la collection smithsonienne et de quelques échantillons que je me suis procurés à d’autres sources, il me sera possible de faire connaître mieux que par le passé un nombre assez considérable d’espèces de Crustacés dont les noms figurent sur les catalogues zoologiques, mais dont les caractères n’ont pas été indiqués d’une manière suffisante. Au moyen des Limules vivantes que j’ai reçues d’Amérique, grâce à l’obli- geance de M. Lennier, directeur de l’aquarium du Havre, et grâce aussi à un envoi qui m’a été fait par M. Alexandre Agassiz, j’ai pu étudier attentivement l’organisation intérieure de ces êtres singuliers, dont la structure n’était encore que très-imparfaitement connue des anatomistes. Ce sont les recherches effectuées dans ces conditions que je vais présenter ici. Dans un premier mémoire, je traiterai donc de l’organisation des Limules ou Xipliosures, qui, à mon avis, doivent constituer une classe particulière; dans un second mémoire, je m’occuperai de plusieurs Crustacés décapodes, qui, de même que les Limules, habitent sur certains points du littoral de l’Amérique centrale ou des parties adjacentes du nouveau monde. Bs3f Ë T U 1) E S A N AT 0 M I Q U E S SUR Ll MULES. S 1". CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES. Les Lunules offrent des particularités des plus remarquables : leur mode d orga- nisation est si spécial, qu elles ne peuvent prendre légitimement place dans aucune des classes établies jusqu'ici dans le règne animal; elles représentent aujourd’hui encore, de la manière la plus fidèle, un type zoologique qui existait déjà dans les mers anciennes de la période jurassique, et qui ne diffère que peu de celui réalisé par divers animaux articulés des époques paléozoïques; enfin leur distribution géo- graphique actuelle est si singulière, qu elle soulève des questions d’un intérêt majeur pour l’histoire naturelle générale. Les zoologistes ont été très-parlagés d’opinion au sujet des affinités naturelles des Lunules. Les anciens auteurs 1 les confondaient avec les Crabes, et Linné les plaçait dans le genre Monoculus , à coté des Daphnies, des Cypris, des Cyclopes et de quel- ques autres Crustacés inférieurs 2; mais, à mesure qu’on a mieux connu les caractères extérieurs de ces animaux, on les a isolés de plus en plus. Ainsi, vers la fin du siècle dernier, 0. F. Müller en forma un genre particulier, qu'il laissa cependant dans la famille des Entomostracés 3 ; plus récemment, Latreil le éleva cette division générique au rang d'ordre sous le nom de Àiphosures11, emprunté à Gronovius 5, et, en i83à, M. Mil ne Edwards en constitua une sous-classe distincte du groupe où prennent place ! Clusius, Rumphius, Seba, etc. 4 Latreille, Familles naturelles du règne animal, p. 3oA, 2 Systema naturce, ed. xii, t. I, p. 1057. 18 2 5. 3 0(1). Fréd. Müller, Entomosiraca , p. 12 h. Le genre 5 Zoophylacii Gronoviani fasciculus secundus , 176/1, Limulus de cet auteur comprenait aussi les Apus, etc. p. 220. /l ZOOLOGIE DU MEXIQUE. lous les Crustacés ordinaires L Vers la même époque Straus Dürckeim, habile natura- liste alsacien, proposa de les séparer complètement des Crustacés pour les ranger dans la classe des Arachnides1 2. Enfin les observations dont je vais rendre compte contri- bueront à établir que, pour représenter d’une manière fidèle l’ensemble des affinités naturelles de ces Entomozoaires et ne pas détruire l’homogénéité des groupes appelés classe des Crustacés et classe des Arachnides, il convient de les placer dans une classe particulière, à laquelle j’appliquerai le nom de Merostomata, déjà employé dans des acceptions plus restreintes par M. Dana 3 * et par M. Woodward U A des époques géologiques très-anciennes, le type des Mérostomes., dont dérivent les Xipbosures, était représenté par un grand nombre d’animaux parmi lesquels je citerai ici les Pterygotus et les Trilobites ; mais, de nos jours, le groupe ainsi cons- titué ne comprend qu’un seul genre, celui des Limules , composé l’un petit nombre d’espèces. Une de celles-ci, la Limule polyphénie, est confinée dans la partie nord de l’Océan Atlantique; elle se trouve sur quelques points du littoral mexicain 5, dans la mer des Antilles et sur les côtes des Etats-Unis., dans la Floride et la Caroline. Mais on ne la rencontre pas ailleurs, et dans les régions adjacentes les Limules manquent complètement. Elles reparaissent fort loin de ces parages, aux des Moluques, ainsi que dans les mers de la Chine et du Japon, où elles présentent quelques particu- larités à raison desquelles on les distingue spécifiquement des Limules mexicaines ; mais elles ne diffèrent en réalité que très-peu les unes des autres, et il me semblerait difficile d’admettre qu elles ne soient pas descendues d’une souche rimordiale unique. En effet, la nature ne paraît pas se répéter dans ses créations, et il est peu probable que les types organiques dont dérivent les Limules de la période jurassique, les Limules actuelles de 1 Océan Atlantique et celles de 1 Océan Pacifique, n’aient entre eux aucun lien de parenté et soient le résultat de trois créations zoologiques distinctes. Mais, dans l’état actuel des choses, l’isthme de Panama et les autres parties du continent amé- ricain, d’une part, les mers glaciales, d’autre part, rendent, pour les Limules, toute communication impossible entre la région atlantique et la région asiatique; par conséquent, on ne s’explique pas comment les descendants des Limules polyphénies auraient pu émigrer jusque dans les mers du Japon et des Moluques, pour y de- 1 H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, l. ! , p. 236, et t. III, p. 538. 2 Straus Diirckheim, Traité pratique et théorique d’ana- tomie comparée , l. I, p. 38. 3 M. Dana s’est borné à substituer ce nom à celui de Xipbosures, et M. Woodward l’a appliqué à un ordre de la classe des Crustacés comprenant les Xipbosures et les Fossiles des terrains paléozoïques appelés Eurqptcridœ. ( Vov. Dana, United States exploring expédition, Crustacea , t. II, p. 1618. 4 Woodward, Menogr. of llte British fossil Crustacea he- longing to the order Merostomata. [Paleontogr. Soc. 1866.) 5 La Commission scientifique du Mexique a reçu, par les soins de M. l’amiral Cloué, plusieurs individus de celte espèce, recueillis dans les lagunes de Terminos, sur la côte du Yucatan. X I P H 0 S U H E S. 0 venir les Limulus lougispina ou Limulus Molucensis, ou comment les descendants de l une ou l’autre de ces dernières espèces auraient pu aller dans le golfe du Mexique ou sur la côte orientale des Etats-Unis constituer la race locale ou l'espèce dérivée que l’on désigne sous le nom de Limulus polyphemus. On est donc conduit à penser que la sé- paration entre ces races locales, variétés permanentes ou espèces secondaires (peu importe ici la manière de les désigner), doit dater d’une époque à laquelle les terres du nouveau monde n’a voient pas leur configuration actuelle, et les eaux chaudes ou tempérées de l’Atlantique se mêlaient aux. eaux de l’Océan Pacifique sans passer par les régions polaires. Une communication de ce genre n’a pas existé depuis l’émersion des terrains tertiaires qui occupent le fond du golfe de Darien, et qui s’étendent de là vers le sud-est jusque sur le littoral de la Nouvelle- Grenade baigné par l’Océan Pacifique. Il en résulte que les ancêtres communs des Lunules américaines et des Limules asiatiques auraient apparu avant la période tertiaire dont je viens de parler, et, si nous trouvons une grande lacune entre ces animaux et les Limules de l’époque jurassique, dont les restes sont conservés dans les dépôts calcaires de Solenhofen, c’est peut-être parce que les terrains marins de la période crétacée, accessibles au- jourd’hui à nos investigations, ont été formés au sein de mers profondes, tandis que les animaux dont l’étude nous occupe ici ne vivent que dans le voisinage des côtes. Il me semble donc probable que toutes les Limules de l’époque actuelle descendent des Limules de la période jurassique, et constituent des espèces dérivées ou espèces secondaires, au lieu d’être des espèces primordiales, ce qui supposerait des créations multiples d’un seul et même type zoologique. Quoi qu’il en soit à cet égard, la Limule polyphême, qui habite exclusivement la région américaine, se distingue des espèces asiatiques par divers caractères bien connus des naturalistes je crois donc inutile de rappeler ici ces particularités; je m’abstiendrai également de l’examen de la conformation extérieure des animaux de ce genre, car à ce sujet je n’aurais aucun fait nouveau à signaler: mais, au contraire, leur anatomie est à peine connue, et je crois devoir exposer avec détails les résultats de mes études sur la structure intérieure de la Limule américaine ou Limulus poly- phemus. ' Voy. Y Histoire naturelle des Crustacés, par H. Milne Edwards, t. III , p. 5 A qui existent entre les principaux troncs vasculaires; il semble que le sang puisse cir- culer sans qu’il soit nécessaire qu’il passe par les veines. !1 peut sortir du cœur, soit par les artères antérieures, soit par les artères latérales. Supposons qu’il prenne la première de ces voies : il pourrait, ou bien suivre l’artère frontale qui, directement, le conduira dans l’artère marginale, et de là le ramènera au cœur par les thoraciques principales, car les valvules qui garnissent l’entrée de ces dernières ne s’opposent que très-imparfaitement au reflux du sang; ou bien, s’engageant dans les crosses aortiques, il gagnera le réservoir circumœsophagien. Mais nous savons que celui-ci communique facilement avec les artères du plan supérieur, soit par l’intermédiaire de l’ophthalmique, soit par le tronc ventral et le tronc anal, qui, en arrière, débouchent dans l’abdominale supérieure; cette dernière, à l’aide de la collatérale postérieure, pourra conduire le liquide nourricier jusque dans les artères thoraciques, et de là au cœur. Si le sang a pris les voies latérales, il peut, en suivant un trajet inverse, refluer vers le cœur, soit par l’artère frontale, soit par les crosses aortiques. Quand bien même on interrompt le trajet de ce liquide sur un point de son parcours, on peut néanmoins, à l’aide d’une injection, remplir tous les vaisseaux, tant les communica- tions sont faciles; ainsi, il existe un cercle complet suivant le pourtour de la carapace et constitué par les artères marginales antérieures et postérieures. Ce cercle est en communication avec l’artère frontale, avec les artères thoraciques principales, avec les artères ophthalmiques et hépatiques, avec l’artère abdominale supérieure et, par con- séquent, avec tous les vaisseaux de la face inférieure du corps. Un deuxième cercle, moins développé et plus rapproché du cœur, est constitué par les artères collatérales reliées à l’organe d’impulsion par les latérales; enfin un autre circuit s’établit, à l’aide des ophthalmiques, entre le collier œsophagien suivi de l’artère ventrale, les artères thoraciques principales et les marginales postérieures. Toutes les voies de communication que je viens d’énumérer sont larges et faciles ; mais, indépendamment d’elles, il en existe d’autres qui se font au moyen des dernières ramifications des artères, et, par conséquent, réalisent davantage ce qui existe chez les animaux supérieurs. Ainsi, le système artériel ventral communique avec le système dorsal par les capillaires de l’intestin, qui reçoit à la fois des branches de l’artère ventrale, de l’anale et des collatérales antérieure, moyenne et postérieure; dans les fausses pattes branchiales, les ramuscuîes des troncs émanés de l’artère ventrale se réunissent à ceux fournis par les collatérales. Enfin, dans l’épaisseur du foie et des glandes génitales, les anastomoses de ce genre sont fréquentes entre l’ophthal- mique, la marginale céphalo-thoracique, l’hépatique et la frontale, ainsi que les artères inférieures du réservoir circumœsophagien. Il y a donc, chez la Limule, plusieurs cercles circulatoires artériels complets. Les 24 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. capillaires terminaux de cet appareil sont partout en rapport avec les racines du système veineux, et établissent ainsi d’autres voies pour le retour du sang, qui doit passer par l’appareil respiratoire avant de retourner au cœur. Je reviendrai bientôt sur les conse'quences physiologiques de cette disposition curieuse. § 3. SYSTÈME VEINEUX. Je décrirai ici, sous le nom de système veineux, toutes les voies par lesquelles le sang retourne des capillaires au cœur, soit directement, soit en traversant l’appareil respiratoire. Ces voies sont constituées en partie par des canaux et des sinus bien délimités, en partie par des lacunes interorganiques tapissées seulement par des expansions membraniformes; mais une portion considérable de cet appareil consiste, comme je l’ai déjà dit, en vaisseaux tubulaires, à parois parfaitement indépendantes des parties voisines et offrant tous les caractères des veines proprement dites. Le réservoir péricardique que j’ai déjà décrit reçoit le sang par six paires d ou- vertures principales1 situées sur les côtés, et le faisant communiquer avec autant de canaux revêtus d’une membrane bien caractérisée. Ces troncs passent entre les apodèmes tergaux de l’abdomen, se dirigent en dehors, puis vont gagner les fausses pattes abdominales, dont ils longent le bord externe. Cinq de ces tubes viennent des branchies et doivent porter le nom de canaux branchio-cardiaques ; leur disposition est à peu près la même que chez les Scorpions et les Squilles2. Le sixième, placé en avant des précédents, correspond aux fausses pattes abdominales de la première paire; enfin, encore plus en avant, il existe de chaque côté un septième orifice, creusé au-dessous des muscles reieveurs de l’abdomen et communiquant avec les espaces intermusculaires adjacents. Le sang, ramené ainsi des branchies au cœur, arrive aux organes respiratoires par deux grands troncs vasculaires ventraux3 ou canaux collecteurs , qui s’étendent à la face inférieure du corps, depuis l’estomac jusqu’à la partie postérieure de la région branchifère de l’abdomen. Ces réservoirs veineux ont des rapports très-intimes et très- complexes avec tous les muscles circonvoisins, notamment avec les faisceaux charnus obliques, dépendant du muscle long fléchisseur de l’abdomen, et avec l’élévateur du 1 Voy. pl. VIII et pl. IX, lig. i, t b. 2 Duvernoy, dans son mémoire sur l’appareil respira- toire des Limules , parle de cinq paires de troncs branchio- cardiaques proprement dits sous le nom de veines bran- chiales ( op . cit. p. 27); dans un autre passage de ce travail (p. 2 5), il appelle artère branchiale la continuation de ces troncs le long du bord de la branchie. 3 Voy. pl. VIII, lig. 1, et pl. X, t v. X IP HO SU F» E S. 25 plancher abdominal. En arrière du thorax, chacun d’eux est placé entre ces deux plans charnus, et se trouve limité en dedans et en dessus par le premier, en dehors par le second. Pour bien faire comprendre ces connexions, il est nécessaire d’entrer dans quelques détails sur la disposition des parties circonvoisines. Quand on a enlevé linteslin et (pion a mis à nu le plancher musculaire sous- jacent, on remarque d’abord une série de six brides musculaires transversales ou Transverses de F abdomen 1 étendues de la ligne médiane ventrale à la face supérieure du test, où elles s’insèrent en dedans des apodèmes tergaux; ce sont les élévateurs des parois inférieures de l’abdomen. Au-dessous de ces traverses charnues se trouve un gros muscle qui se compose d’une série de faisceaux plus ou moins obliques, allant des apodèmes tergaux du bouclier abdominal a la partie inférieure du corps et s’y fixant, les uns en avant sur la pièce entothoracique, les autres plus en arrière sur une série de petites pièces dépendant de l’arceau ventral et comparables à autant d’apo- dèmes épisternaux; les premiers sont, par conséquent, des tléchisseurs de l’abdomen; les seconds, des élévateurs du plancher qui porte les appendices branchiaux. La complication de ses usages m’empêchant, de donner à ce muscle un nom indiquant ses fonctions, je l’appellerai l’ Abdominal2 . En dehors de ce grand muscle, il en existe un autre3 dont les libres sont longitu- dinales, et qui, s’insérant antérieurement vers la partie moyenne de la face dorsale du bouclier céphalo-thoracique, se termine obliquement par une série de six tendons très-grêles et très-longs, qui descendent de la face ventrale et vont se fixer à autant de petits apodèmes situés à la base des fausses pattes abdominales, immédiatement en avant et en dehors des faisceaux du muscle abdominal oblique; je désignerai ce muscle sous le nom de Branchio-thoracique X Le canal collecteur ou sinus intermusculaire abdominal a des parois membraneuses très-résistantes, très-faciles à isoler, et lisses extérieurement aussi bien qu’à l’intérieur; elles sont maintenues en place à la partie inférieure par des adhérences bien locali- sées, sur lesquelles je reviendrai dans un instant, et en-dessus par une série de brides transparentes, élastiques, aplaties latéralement, qui, émanant de la face supérieure, montent verticalement entre les faisceaux du muscle abdominal oblique et ceux du branchio-thoracique, dans les intervalles que laissent entre eux les transverses abdo- minaux, puis se fixent au plancher du sinus péricardique5. La paroi inférieure est dans la portion post-thoracique, en contact avec les téguments, et y présente six ouvertures6 ' Voy. pi. VIII, fig. î, et pl. IX, fig. 2, C. 2 Voy. pl. VIII, fig. î, et pl. IX, fig. 2, A. 3 Voy. pl. VIII, fig. 1, et pl. IX, fig. 2 , B. 4 Duvernoy, en parlant de ce muscle, le considère comme un abducteur ou abaisseur des rames brancbifères , et il figure l'insertion du tendon au-dessus d’une fossette ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ve PAÜTIE. cutanée silue'e entre la ligne médiane et les feuillets respi- ratoires, à la base de chacune de ces rames. (Op. cit. pl. 3, fig. 2,0.) 5 Voy. pl. VIII, fig. 1; pl. IX, fig. 2, etpl. X. 1). 6 Voy. pl. IX, fig. 2,0. h : 26 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. correspondant aux fausses pattes situées au-dessous et en continuité avec les sinus internes des feuillets branchiaux et avec le sinus homologue, dépendant de l’opercule. C’est autour de l’embouchure de ces canaux que s’insèrent le muscle abdominal oblique et le branchio-thoracique; ce dernier, comme je l’ai dit, envoie un tendon grêle à chacune des petites pièces apodémiennes qui sont situées entre ces ouvertures, et, lors de la contraction du muscle, sont entraînées en avant, de façon à clore plus ou moins complètement l’orifice veineux dont il vient d’être question; je ferai remarquer aussi que les parois du canal collecteur adhèrent à la portion terminale de chacun de ces tendons qui pénètrent dans son intérieur. En arrière de ces petits apodèmes, on voit l’insertion des fibres des faisceaux inférieurs de 1 abdominal oblique. 11 résulte de la direction et du mode d’insertion de ces muscles que l’abdominal oblique est l’antagoniste du branchio-thoracique; le premier, lorsqu’il se contracte, doit tendre à fermer le passage entre le canal collecteur et les branchies, de façon à inter- rompre le cours du sang dans ces organes: le second, par le raccourcissement de ses li b i ■es, rend au contraire ces orifices béants et rétablit le courant circulatoire. Un autre résultat physiologique important pour le mécanisme de la circulation est dû à l’action de ce même muscle : effectivement, en même temps qu’il élargit l’entrée des vaisseaux afférents de la branchie, il fait remonter le plancher ventral, et, par conséquent, comprime le canal collecteur de manière à pousser dans les branchies le sang contenu dans son intérieur; il produit ainsi un mouvement de soufflet qui, coïncidant avec l’élévation des lames branchiales, aide puissamment à la circulation dans ces organes, et joue un rôle analogue à celui des cœurs branchiaux chez les Mol- lusques céphalopodes et à celui des petits muscles situés à la base des pattes chez divers insectes de l’ordre des Hémiptères, notamment les Nêpes et les Ranâtres1. Ce mécanisme rappelle d’une manière encore plus frappante celui que M. E. Blan- chard a découvert chez les Scorpions, où l’abdomen présente des mouvements alternatifs de contraction et de dilatation , aidant singulièrement à la circulation aussi bien qu’à la respiration, et déterminés par l’action de piliers musculaires comparables à ceux que je viens de décrire chez les Limules2. Le sang veineux rassemblé dans le sinus collecteur est donc poussé de la sorte dans les vaisseaux afférents situés du coté interne des branchies et longeant les piliers musculaires intrinsèques qui fléchissent la rame; de là, il entre dans les feuillets res- piratoires, formés, ainsi que Van der Hoeven, Duvernoy et Gegenbaur font montré, de deux lames cutanées rattachées l’une à l’autre d’espace en espace par des trabécules 1 Voy. Behn, Decouverte d’une circulation du fluide nu- tritif dans les pattes de plusieurs insectes hémiptères, circu- lation qui est indépendante des mouvements du vaisseau dorsal et se trouve sous la dépendance d'un organe moteur parti- culier. (Mémoire inséré dans les Ann. des sc. nat. 1 8 3 5 , t. IV, p. 3 1 3 . ) 2 Blanchard, J/ organisation du règne animal, Ara- chnides, p. 7.3. X1PH0SURES. 27 assez résistantes. Le sang, en se répandant dans ces méats constitués par des sinus interorganiques analogues au système capillaire d’une branchie à vaisseaux continus, s’étale en lames minces, séparées du liquide ambiant par une membrane très-délicate. Comme le nombre de ces feuillets est fort considérable1, on comprend que les échanges respiratoires puissent se faire facilement quand l’animal agite ces organes dans l’eau et les écarte l’un de l’autre. Placés hors de l’eau, les feuillets restent appliqués les uns sur les autres comme ceux d’un livre qui serait fermé; l’air ne peut donc pas se renouveler à leur surface. 11 est aussi à noter que toutes les rames restent fléchies contre la paroi ventrale et protégées par la valve operculaire. Dans ces conditions d’immobilité, la respiration doit donc être en grande partie suspendue, et la cause mécanique qui détermine ce phénomène empêche aussi le sang de passer des canaux collecteurs dans les branchies; le retour de ce liquide vers le cœur se fait alors par d’autres voies, et particulièrement au moyen des anastomoses artérielles si fréquentes dont j’ai parlé précédemment. En poussant une injection fine par le canal collecteur ventral, on voit les feuillets branchiaux se remplir de la matière colorée, qui s’avance de leur bord interne vers le bord externe, où elle va se déverser dans les tubes afférents dont la continuation cons- titue les vaisseaux branchio-cardiaques2 *. Si nous reprenons maintenant l’étude du canal veineux collecteur, nous verrons que dans toute la portion céphalo-thoracique du corps il ressemble beaucoup plus à un tronc veineux ordinaire, et communique avec un très-grand nombre de branches par- faitement tubulaires. Près du bord articulaire du thorax, il reçoit un gros tronc'1 qui vient de la portion postérieure du foie4, et qui, à raison de son parcours, est comparable à l’artère thoracique principale, quoique situé beaucoup plus profondément; toute la portion radiculaire de cette veine hépatique postérieure est logée dans la substance du foie, mais sa partie terminale passe sous les muscles de la base des pattes-mâchoires de la deuxième paire. 1 Environ i5o par branchie. " Duvernoy s’est complètement mépris sur le cours du sang dans ces organes : rrLe sang, dit-il, arrive des dif- férentes parties du corps dans un sinus veineux qui répond trà chaque branchie. L'artère branchiale descend le long du - bord interne de la nageoire en diminuant à mesure de rr diamètre. C’est à l’extérieur de cette artère que se voient * douze ov treize plaques cornées, la plupart en carène cr(fig. i nnn), qui la protègent. Le sang qui a respiré est ff versé des feuillets branchiaux de chaque branchie dans une r veine située du côté opposé à l’artère; elle se continue vers trie cœur, qui en reçoit ainsi cinq de chaque côté, * Je ferai remarquer que le vaisseau appelé artère branchiale par Duvernoy, et représenté dans la figure 1 de son mémoire sous les plaques n n n, au lieu d’être un canal afférent de la branchie, est au contraire afférent à cet organe et se continue avec les vaisseaux branchio-cardiaques, dont cet auteur parle ensuite sous le nom de veines se continuant vers le cœur. (Vov. on. cit. p. 2 5.) 3 Voy. pi. X, h1. 4 J'ai indiqué l’existence de ces veines hépatiques dans un des articles d’une notice sur mes travaux scientifiques; in-4°, Paris, 1871, p. 43. 6. 28 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Un second groupe de veines hépatiques donne naissance à un tronc moyen qui correspond à la première artère latérale et débouche dans le canal veineux collecteur, au-dessus des conduits biliaires de la seconde paire1. Enfin un troisième groupe, comprenant toutes les veines de la partie antérieure du foie, constitue un tronc volumineux qui passe entre les muscles basilaires des premiers appendices buccaux et forme la racine antérieure du canal collecteur : c’est la veine hépatique antérieure Les différentes veines qui naissent ainsi dans la subs- tance du loie sont extrêmement nombreuses, et peuvent être suivies jusque dans des branches d’une grand ténuité. Ce ne sont pas des lacunes interorganiques, car leurs parois peuvent toujours être isolées du tissu hépatique par une dissection attentive. Indépendamment de ces veines si bien circonscrites, le canal collecteur reçoit d autres conduits veineux qui y débouchent par des orifices situés à sa face inférieure ou sur ses cotés, et y amènent le sang des membres et des autres parties inférieures du corps; mais on ne retrouve pas, dans cette partie du système veineux, le caractère vasculaire qui est si nettement prononcé dans le foie. Ces conduits circulatoires res- semblent plutôt aux lacunes ou espaces interorganiques qui, chez les Crustacés, consti- tuent la majeure partie des voies suivies par le sang veineux. Un troisième grand réservoir veineux est constitué par le sac péritonéal, qui est situé sur la ligne médiane du corps et qui loge le tube digestif3. Les parois de ce sinus sont très-résistantes et parfaitement continues; en dessus, elles se confondent avec le plancher de la chambre péricardique, et, sur les côtés, elles présentent un certain nombre de petits hiatus qui permettent au sang des parties circonvoisines d y pénétrer, et de passer ensuite dans les deux canaux collecteurs latéraux. D’après les détails qui précédent, on voit que le sang artériel, lancé par les con- tractions du cœur, se rend à toutes les parties de l’organisme, à l’aide d’un système artériel, tubulaire jusque dans ses dernières ramifications, et d’une complication des plus remarquables chez un Arthropode, et que ce liquide nourricier peut revenir à son point de départ de deux manières très-différentes. En effet, à l’aide de nombreuses anastomoses artérielles, le cercle circulatoire peut se compléter sans le concours de l’appareil veineux, le sang restant toujours inclus dans un système clos de tubes artériels en communication directe avec la cavité car- diaque, et sans communication avec le sinus péricardique. Le sang veineux répandu partout peut aussi revenir au cœur en suivant les voies ordinaires et en arrivant aux canaux collecteurs, soit par l’intermédiaire des veines hépatiques, soit par le sinus intestinal et les méats interorganiques, en se rendant aux branchies, traversant ces organes et allant ensuite dans le réservoir péricardique par ' Veine hépatique moyenne , voy. pl. X, h2. — 2 Voy. pl. X, h\ — 3 Voy. pi. VII, %• 1 • XIPHOSURES. 29 1 intermédiaire des vaisseaux branchio-cardiaques; là le fluide nourricier baigne la surface extérieure du cœur et entre dans ce vaisseau dorsal par huit paires de bou- tonnières valvulaires, qui s’ouvrent pour lui livrer passage, mais se referment lors des mouvements de systole. M. Packard, en observant par transparence de jeunes Limules, a aperçu plusieurs grands courants établis de la sorte, mais il n’a pu rien préciser quant au caractère général de la circulation chez ces animaux1. S 4. SYSTÈME NERVEUX. Le système nerveux de la Limule est difficile à étudier; il est presque partout com- plètement masqué par les parois des artères de la face inférieure du corps, ce qui rend sa dissection longue et minutieuse. Ces circonstances particulières expliquent l'imperfection de nos connaissances sur ce sujet, car Van der lloeven a décrit comme un même ensemble les artères et les nerfs. Gegenbaur, qui s’est occupé de 1 étude histologique de ces parties, n’a pas su reconnaître ce qui appartenait au système vascu- laire et ce qui constituait le système nerveux, et son travail se ressent de cette confusion. J’ajouterai que, si M. R. Owen a constaté l’enveloppement de la chaîne ganglionnaire par un gros tronc artériel, il n’a pas distingué, parmi les blets qui s’en détachaient, les artères et les nerfs; il pensait que ces organes cheminaient côte à côte sans qu’il y eût engagement2, tandis qu’en réalité ces derniers sont inclus dans les vaisseaux sanguins et baignent directement dans le fluide nourricier. 11 y a une distinction importante à faire entre ces nerfs; car les uns sont libres, si ce n’est à leur base, et, sous ce rapport, ressemblent presque complètement à ceux des autres animaux; les autres, dans la majeure partie de leur étendue, cheminent dans l’intérieur des artères. Les premiers, ou nerfs libres, sont destinés aux organes de la vie de relation; il en est de même pour le nerf qui longe la face dorsale du cœur; mais tous les autres sont baignés par le sang, et la paroi artérielle constitue pour eux une sorte de névrilème général. Ces parois sont épaisses, mais transparentes, de telle sorte qu’on peut apercevoir au travers le nerf qui généralement repose sur la face inférieure ou latérale du vaisseau, avec laquelle il ne contracte que des adhé- rences faibles3. Lorsque le nerf arrive dans le voisinage d’un organe où il doit se rendre, on voit 1 Packard, op. cit. p. 171, pi. V, fig. 27. apart. ■/> ( Lectures on tlte comparative Anatona/ and Pltysio- 2 «The branches of lhe arterial and nervous trnnks logy of Invertebrate animais , 20 édit. i855, p. b 2 0 . ) «wliich accompany each other may be definedand studied 3 Voy. pl. XII, fig. h. 30 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. un faisceau plus ou moins considérable se détacher du tronc principal, s’engager dans une des branches qui en naissent et bientôt en émerger; mais cette sortie ne se fait pas brusquement; le nerf ne perce pas tout d’une pièce les parois artérielles sur un point circonscrit : il se décompose en un grand nombre de faisceaux toujours formés chacun de plusieurs fibres primitives, comme un écheveau de fil que l’on viendrait à séparer en plusieurs brins; les parois de l’artère accompagnent ces faisceaux secon- daires plus ou moins loin, et, s’appliquant d’une façon intime sur chacun d’eux, leur forment une enveloppe que l’on peut comparer à un névrilème, et trop adhérente pour que le liquide nourricier puisse s’y introduire; aussi ne voit-on jamais sur ce point de globules sanguins autour des fibrilles nerveuses. Il résulte de ce mode de terminaison que, lorsqu’un nerf sort de l’artère, on remarque sur ce point un petit renflement piri- forme, conséquence de la séparation des faisceaux et de leur revêtement individuel1. Lorsque le nerf est libre dans l’intérieur de l’artère, ses éléments sont faiblement unis, et, pour assister à leur dissociation, il suffit de les comprimer entre deux lames sur le porte-objet du microscope. Il existe cependant sur le nerf encore engainé un névrilème, mais très-délicat et très-transparent, et, quand le nerf est libre, la tunique générale fournie par I expansion de la gaine artérielle, bien que très-fine, maintient unis les différents faisceaux du nerf. Si, par exemple, on prend un des filets latéraux qui se rendent aux téguments du céphalo-thorax, on le trouve entouré d’une gaine assez résistante, sur laquelle rampent de nombreux vaisseaux capillaires destinés à sa nutrition'2; tandis que, si l’on examine le nerf contenu dans l une des artères des pattes , la membrane unissante est tellement diaphane et délicate, que l’on ne l’aperçoit qu’en essayant avec des aiguilles de dis- socier les faisceaux nerveux sous le microscope, et aucun capillaire sanguin ne rampe à sa surface, ce qui se comprend facilement, puisque le cordon nerveux baigne dans le liquide nourricier3. Les fibres primitives qui composent les troncs nerveux sont faciles à étudier; elles sont grisâtres et composées d’une enveloppe assez épaisse et trans- parente, au travers de laquelle parait un contenu granuleux; elles appartiennent donc à la catégorie des fibres à bords pâles ou fibres de Remak4. Les centres nerveux constituent autour de la partie inférieure de l’œsophage un collier épais d’une forme ovalaire, qui se trouve contenu dans le réservoir circumbuccal5. Les parois de ce réservoir sont épaisses, très-résistantes et formées d’un tissu fibreux renforcé par un tissu élastique; mais il ne s’y trouve aucun élément musculaire. Il faut fendre cette membrane pour mettre à nu le collier nerveux, et, si l’on néglige cette opération, il est impossible de se rendre exactement compte de la disposition des gan- 1 Voy. [>l. VI, %. 3. 2 Voy. pl. VI, fîg. h. 3 Voy. pl. XII, lig. h. 4 Voy. pl. XII, fîg. 7 . 5 Voy. pl. XI, fîg. i , 3 et b. XIPHOSURES. 31 glions et de l'origine des nerfs. C’est, comme je l’ai déjà fait remarquer, ce qui a enta- che' d’erreurs les observations de Van der Hoeven et de Gegenbaur. Les adhérences qui existent entre le réservoir sanguin et le collier œsophagien sont faibles dans toutes les parties latérales et postérieures; ce n’est qu’en avant quelles deviennent plus intimes, sans empêcher pour cela le passage du sang, de telle sorte que, si l’on pousse une injection par le cœur, on remplit complètement ce réservoir; si l’on se borne à introduire, du vivant de l’animal, une matière colorante, du carmin précipité par exemple, dans le cœur, la contraction de cet organe ne tardera pas à la pousser en avant, et on la retrouvera autour de l’anneau nerveux. En avant de ce collier médullaire, immédiatement appliquée sur la face inférieure de l’œsophage, se trouve une masse arrondie de la grosseur d’un pois, et correspon- dant aux deux ganglions cérébroïdes; ceux-ci sont intimement soudés l’un à l’autre sur la ligne médiane, et c’est à peine si dans ce point un petit sillon, visible seulement à la face supérieure, indique leur séparation primitive; en arrière, ils sont nettement séparés du collier par une dépression bien marquée. Les premiers nerfs qui naissent de cette petite masse médullaire se rendent aux yeux simples ou stemmates1 et prennent naissance sur la ligne médiane; ils se réunissent l’un à l’autre pour ne former qu’un seul tronc logé dans une artère très-grêle et très-longue, dont j’ai déjà décrit le trajet, et qui, après avoir suivi la face inférieure de l’œsophage, remonte sur l’estomac, puis se dirige vers les yeux simples; les deux filaments, d’une ténuité extrême malgré leur grande longueur, se séparent alors à très-peu de distance de ces organes, dans lesquels ils pénètrent. Les nerfs optiques principaux2, c’est-à-dire ceux des yeux composés, sont les plus importants; chacun d’eux prend naissance à la partie antérieure de chaque masse cérébroïde, puis s’engage dans l’artère ophthalmique; en avant du muscle élévateur de la première paire d’appendices buccaux, il croise un nerf qui se rend aux téguments, puis il se courbe en arrière, en suivant le bord externe des muscles, et se continue, sans fournir aucune branche, jusqu’aux yeux composés; mais, à une faible distance de ceux-ci (un centimètre environ), il sort de l’artère, en se décomposant en deux, trois ou quatre faisceaux 3, à la base desquels existe un petit renflement, puis pénètre dans l’œil. L’artère continue ensuite son trajet et se réunit à l’hépatique, branche de la thoracique principale, ainsi que je lai déjà décrit4. En dedans du nerf optique part un autre nerf qui lui est à peu près parallèle, au moins dans la première partie de son trajet, et qui ne tarde pas à se diviser pour fournir des filets aux téguments de la portion antérieure du bouclier céphalo-thoracique5. Le 1 Vov. pi. VI, lig. t , et pl. XI , lig. 1 et 3 , n° 1 . 4 Voy. p. 1 3. 2 Voy. pi. VI , lig. î, et pl. XI , lig. 1, 3 , U et 5 , n° a. ’ Vov. pl. VI , (ig. i, et pl. XI , lig. i , 3 à 5 , n° 3. 3 Voy.pl. VI, lig. 3, et pl. XII, fig. 5. 32 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. nerf n’est pas engainé par une artère, si ce n’est à sa base. Deux autres nerfs très- grêles1 2, situés en dedans du précédent, cheminent dans les petites artères frontales in- férieures", et s’avancent, appliqués sur la face ventrale du test, jusqu’au triangle formé sur la ligne médiane par la carapace et situé dans la région épistomienne; ils semblent représenter les nerfs antennaires des autres Arthropodes, mais ils ne se rendent dans aucun appendice et se perdent dans l’épaisseur du système tégumentaire. Enfin, pour terminer ce qui est relatif aux filets nerveux émanés des ganglions cé- rébroïdes, je dois citer deux rameaux très-grêles qui naissent en arrière et se dis- tribuent sur le pourtour de la bouche : ce sont les nerfs pharyngiens. On doit considérer le reste du collier œsophagien comme résultant de la coalescence de tous les ganglions sternaux du thorax et du ganglion appartenant au premier segment abdominal; il y a donc là une centralisation portée très-loin, et le nombre de nerfs qui émanent de ce collier, comme des rayons d’un centre , est très-considérable. Mais, avant de les étudier, nous devons d'abord examiner le système stomato-gastrique3, qui prend son origine, non pas sur les ganglions cérébroïdes, comme cela a lieu chez les Arachnides, mais sur les connectifs, qui relient ces derniers aux autres centres médullaires. Celte disposition rappelle, au contraire, celle qui a été constatée chez les Crustacés supérieurs. Ce système se compose d’une paire de nerfs, dont l’origine se voit en avant de l’œsophage, mais en arrière et sur les côtés des ganglions cérébroïdes. Ces nerfs sont contenus dans les artères stomato-gastriques ; ils s’avancent sur la face inférieure du conduit œsophagien, auquel ils fournissent un certain nombre de rameaux latéraux, puis gagnent la face externe de l’estomac. Au point où cet organe se replie si brusquement pour se porter en arrière, se trouve un très-petit ganglion aplati, logé comme le nerf dans l’artère, près de l’anastomose de cette dernière avec la branche gastrique émanée de la convexité de la crosse aortique; de ce ganglion partent en avant des filets qui se distribuent aux parois très-musculeuses de l’estomac, et, en arrière, deux autres rameaux, dont l’un se rend à la portion pylorique de ce viscère, et l’autre gagne l’intestin. Ces parties sont très-difficiles à distinguer, car elles sont extrêmement grêles, et, pour les dégager des artères où elles sont logées, il faut procéder avec un très-grand soin. Sur les côtés de l’estomac se trouvent aussi deux filets délicats et ténus, qui se rendent à un nerf volumineux situé sur la ligne médiane du cœur et dans toute la longueur de cet organe. Ce nerf cardiaque4, qui s’amincit beaucoup vers les extré- mités du vaisseau dorsal, est, au contraire, très-large vers la partie moyenne de celui-ci; effectivement, il présente un certain nombre de renflements situés au niveau 1 Voy. pl. XI, iig. 4 et 3 , n° h. tient lin nerf. Cette artère est représentée aussi pl. V, fig. î. 2 Voy. pl. VI, fig. i-, fi. Le système nerveux isolé se voit sur la planche VIII, fig. 2. 3 Dans la planche VI, fig. î, on voit l'artère g- qui con- 4 Voy. pl. I. XIPHOSHRES. 33 de chaque paire d ouvertures valvulaires, et de ces points partent des filets qui se dirigent à droite et à gauche sur les parties adjacentes. Ce nerf n’est pas contenu dans une artère, car le cœur ne reçoit aucune branche vasculaire. J’ai déjà mentionné, il y a un instant, un nerf qui, partant des ganglions céré- broïdes, se dirige en avant et se distribue, presque sur la ligne médiane, aux téguments. Au-dessus du collier œsophagien, on voit naître une série de nerfs analogues, mais beaucoup plus volumineux, qui, au nombre de six paires, se rendent aux mêmes parties1. Ces troncs nerveux présentent ce fait remarquable, qu’ils ne sont pas engaînés par les artères; c’est à peine si le sang peut pénétrer à une faible distance de leur origine, car bientôt il existe un renflement dû à ce que les parois du réservoir circum- œsophagien, qui les avaient accompagnés jusqu’à environ un centimètre de leur ori- gine, s’appliquent entièrement sur leurs différents faisceaux, se confondent avec le névrilème et interceptent complètement, toute communication entre 1’enveloppe du nerf et le réservoir sanguin2. La première paire de ces nerfs, qui naît en avant de l’embouchure des crosses aor- tiques, se porte obliquement vers le front, ne tarde pas à passer au-dessous du nerf optique qu’il croise, et fournit un certain nombre de filets qui vont jusqu’au pourtour de la carapace, distribuant chemin faisant leurs filaments à la peau. Les nerfs de la paire suivante, comme les précédents, sont presque appliqués sur la face ventrale de la carapace, et passent dans l’intervalle qui sépare les muscles de la première paire de pattes-mâchoires de ceux de la deuxième; puis ils plongent au milieu du foie et se distribuent latéralement à l’enveloppe tégumentaire. 11 en est de même pour ceux des quatre paires suivantes : tous s’engagent dans les intervalles qui existent entre les pattes-mâchoires, puis se recourbent en arrière et en bas pour se distribuer jusqu’au bord du bouclier céphalo-thoracique. Le dernier de ces nerfs est le plus long de tous3; il se dirige presque directement en arrière, puis se courbe en avant de l’articulation du thorax avec l’abdomen, et contourne les muscles du trochanter de la patte-mâchoire postérieure, en suivant la même direction que l’artère thoracique principale et que la veine hépatique postérieure, mais en se plaçant sur un plan plus inférieur. Au-dessous des nerfs cutanés dont il vient d’être question, naissent ceux des membres; ils sont tous contenus dans les artères, et la description qui a été donnée de ces dernières peut également leur être appliquée. Ainsi qu’on le sait, il existe à la face inférieure du corps sept paires d’appendices Les premiers, placés presque sur la ligne médiane, sont très-petits et chéliformes; on les a comparés tantôt à des an- tennes, tantôt à des palpes, tantôt à des pattes-mâchoires. La connaissance du point 1 Voy. pi. II, pi. VI, fig. i, el pl. XI, fig. i et 3 . nos 5 à i o. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. — Ve PARTIE. 2 Voy. pl. XII, fig. 3. 3 Voy. pl. II, n° îo. 34 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. d’origine des nerfs qui s’y rendent peut servir à élucider cette question. En effet, c’est par l’étude de ces connexions anatomiques que M. E. Blanchard a pu, chez les Ara- chnides, reconnaître la véritable nature des antennes-pinces, dont les nerfs émanent des ganglions céréhroïdes. Au premier abord, les nerfs des membres antérieurs de la Limule semblent provenir de la face inférieure des ganglions céréhroïdes1; mais cette apparence est due à ce que ces nerfs cheminent sous la gaine du réservoir sanguin et ne sortent |>as exactement à leur lieu d’origine2; si l’on fend cette enveloppe, et que par conséquent on mette à nu les centres médullaires3, on constate qu’ils prennent naissance en arrière de ces ganglions et un peu sur les côtés, à la face inférieure de la partie du collier œsophagien située au-devant de la bouche et correspondant au connectif antérieur des ganglions sous-œsophagiens des Crustacés, où toutes les parties, étant très-éloignées les unes des autres, sont faciles à distinguer; on ne peut donc les considérer comme des dépendances des anneaux frontaux, et l’on doit repousser leur assimilation à des antennes4. Ce sont les premiers des appendices sternaux, et par conséquent des pièces de l’appareil buccal qui sont ici réduites à cette seule paire de membres. Je leur donnerai le nom de palpes, qui leur a déjà été assigné par Cuvier et qui leur convient fort bien, à cause des usages particuliers qu’ils remplissent. Les nerfs des palpes sont grêles, et dès le deuxième article sortent de l’artère pour marcher parallèlement à celle-ci le long du bord inférieur du membre. Les nerfs des pattes-mâchoires5 sont beaucoup plus volumineux que les précédents; ils sont aussi engainés par les artères correspondantes, et sont accompagnés d’un certain nombre de nerfs accessoires contenus dans autant d’artères particulières qui se rendent aux muscles thoraciques de l’article basilaire de ces appendices. L’une de ces branches accessoires, plus volumineuse que les autres, est placée immédiatement au- dessus du tronc principal, et se distribue aux muscles du trochanter. La disposition de ces nerfs est d’ailleurs la même pour les quatre paires de pattes-mâchoires; elle diffère un peu pour la cinquième paire6, en ce que la branche trochantérienne naît directement du nerf principal et n’émane pas du collier œsophagien. Si I on examine le trajet du nerf dans celte patte-mâchoire7, on voit qu’aussitôt après avoir pénétré dans l’article basilaire, sans cesser d’être engainé par l’artère du membre, il fournit un 1 Voy. pl. lit et pl. XI, fig. 4, a0 17. 2 Je me suis anciennement trompé sur l'origine de ces nerfs , et j’ai cru qu’ils naissaient des ganglions cérébroïdes , parce que je n’avais pas ouvert la gaine artérielle où ils sont enfermés. (Voy. 1 Institut, 1869, p. a 1 5 . ) 3 Voy. pl. XI, fig. 5, n" 17. 4 M. Owen considère ces appendices comme les ana- logues des antennules, et ceux de la paire suivante comme représentant les antennes externes des Crustacés. (Voy. Nature, 2 5 janvier 1 872 , p. 2 54.) — Voy. aussi, à ce pro- pos, Woodward, «On llie relationship of tlie Xiphosura to « tlie Eurypterida , and to llie Trilobita and Arachnida. » ( The Quarlerbj Journal of thc geological Socieüj , 1" février 1872, t. XXVIII, p. 58.) 5 Voy. pl. II, III, VI et XI, nos 18 à 22. G Voy. pl. VII, fig. 3. 7 Voy. pl. III et pl. VII, fig. 3. XIPHOSURES. 35 faisceau volumineux qui se porte en dehors et sort de 1 artère au-dessus de l’appendice flabelliforme, qui se dirige en arrière et peut frotter contre le bord latéral des fausses pattes abdominales, et là il se résout en un nombre énorme de blets grêles1; d’autres branches sortent aussi de l’artère près du tronc principal, et les unes se rendent aux muscles de la hanche renfermés dans le trochanter, les autres pénètrent dans les articles suivants de la patte-mâchoire. Le tronc le plus important continue à cheminer dans l’artère; il n’en sort que dans la jambe. Cette sortie s’opère avec une assez grande régularité sur des points bien déterminés. Ainsi le faisceau le plus important se détache en dedans2, et, avant de se diviser, marche quelque temps parallèlement à l’artère en suivant le bord interne de la patte-mâchoire. Un autre faisceau, en général plus grêle, suit, au contraire, le bord externe du vaisseau, et tous se rendent soit aux muscles de cet article, soit à ceux des pièces terminales du membre. Indépendamment des nerfs des pattes-mâchoires, dont je viens de parler, on voit naître, près de la partie postérieure du collier œsophagien, une paire de branches ner- veuses0, qui se dirigent parallèlement à la chaîne ganglionnaire et vont se rendre dans les petits appendices aplatis et denticulés qui existent en arrière des pattes-mâchoires de la dernière paire, que Cuvier comparait à une lèvre inférieure, mais qu’on pourrait plutôt considérer comme les analogues des appendices pectiniformes des Scorpions. Enfin deux nerfs plus volumineux que les précédents prennent naissance à côté des précédents, et chacun d’eux logé aussi dans les artères, va gagner la première paire de fausses pattes abdominales4. Cette origine semble indiquer que le premier ganglion abdominal concourt à former la partie postérieure du collier œsophagien. Il en résulte que ce collier nerveux, formé en avant par les lobes cérébroïdes, est constitué sur les côtés et en arrière par la coalescence de huit paires de ganglions réunies longitudinalement, mais restées plus ou moins écartées de la ligne médiane, pour livrer passage à l’œsophage. Les connectifs de ces différents ganglions ne sont pas distincts, mais les commissures, rejetées fort loin en arrière, sont souvent bien isolées les unes des autres; et, suivant que plusieurs de ces bandes transversales se réunissent entre elles, ou que leurs libres se séparent en faisceaux secondaires, on voit leur nombre varier : quelquefois il n’en existe que quatre renfermées chacune dans une artère anastomotique spéciale5; d’autres fois on en compte huit et même neuf0; mais, dans ce cas, plusieurs de ces bandelettes sont contenues dans un même vaisseau. Les commissures diminuent graduellement de longueur, de la première à la dernière, et reposent sur la face dorsale de l’œsophage. Il est à noter que la première se détache au niveau du bord postérieur de l’embouchure des crosses aortiques, mais on peut la ' Voy. pl. V, lig. h. 4 Voy. pl. II, VII el XI, n° 9/1. 2 Voy. pl. VII, lig. 3. 5 Voy. pl. II et pl. XI, lig. 1, T. Voy. pl. Il et pl. XI. lig, 1. n° û3. 6 Voy. pl. XI, fig. 3, T. 36 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. suivre beaucoup plus loin en avant dans la substance du collier nerveux. Elles peuvent être toutes comparées à la bride transversale unique qui réunit les cordons nerveux latéraux en arrière de l’œsophage chez les Crustacés décapodes1. La chaîne nerveuse ganglionnaire qui fait suite au collier central se prolonge en arrière jusqu’à l’insertion de la dernière rame branchifère2. Elle est contenue dans l’artère ventrale3, et les nerfs qui en émanent sont tous, au moins à leur origine, ren- fermés dans les artères. Cette chaîne s’étend régulièrement, en conservant des dimensions uniformes jusqu’au niveau de la première fausse patte branchifère; elle est formée de deux connectifs placés côte à côte et séparés l’un de l’autre par une fissure étroite; mais, au-dessus de cette rame, il existe un renflement ganglionnaire résultant de la soudure de deux petites masses latérales. Un second et un troisième ganglion semblables se voient au-dessus de la deuxième et de la troisième fausse patte branchiale4. Sur ces points, l'adhérence entre la substance nerveuse et la face inférieure de la gaine artérielle est beaucoup plus intime que sur le trajet des connectifs. Plus en arrière, les derniers ganglions abdominaux se rapprochent et tendent à se fusionner; c’est à peine si de très- petites fissures médianes indiquent la séparation du quatrième, du cinquième et du sixième. Dans toutes les parties de la chaîne nerveuse située au-dessus du plancher bran- chifère, il naît de chacun des ganglions deux paires de nerfs : l’une placée en avant, destinée aux muscles et à la peau, correspondant aux branches nerveuses qui émanent du collier œsophagien à sa face supérieure5, et pouvant en être considérée comme les analogues; l’autre, située un peu en arrière, se rend dans la branchie sous-jacente, et doit être regardée comme la répétition des nerfs des pattes-mâchoires. Les premiers , ou nerfs tégumentaires abdominaux6, ne cheminent pas dans les artères ; on voit à peu de distance de leur base les parois du tronc vasculaire ventral qui s'ap- pliquent exactement sur eux et empêchent le sang de pénétrer plus loin'; les parties auxquelles se distribuent ces branches nerveuses reçoivent le sang par d’autres voies, telles que les petits vaisseaux émanés de la face supérieure de l’artère ventrale et les branches de la collatérale et de la marginale postérieure. Ces nerfs tégumentaires sont placés d’abord au-dessous du muscle abdominal oblique, dont il croisent les fibres; ils passent au-dessous de la veine collectrice latérale et du muscle branchio-thoracique, puis remontent pour s’engager entre les apodèmes tergaux et se distribuer ensuite aux téguments du bouclier abdominal. Ces nerfs présentent 1 Voy. l’ Atlas du règne animal de Cuvier, Crustacés, 4 Voy. pl. XI, fîg. i , et pi. XII, fi g. i . pl. II. 5 Voy. pl. II et XI, fig. î, nos 5 à îo. ’ Voy. pl. XII, fig. i, V. 6 Voy. pl. XI, fig. i, et pl. XII, fig. i, nos 1 1 h i5. 5 Voy. pl. III et XI, fig. i. 7 Voy. pl. XII, fig. 3. XIPHOSURES. 37 une disposition particulière très-remarquable dans la portion de leur trajet située au- dessous du tronc veineux collecteur; chacun d eux envoie un filet1 qui se dirige en avant vers un nerf latéral longitudinal auquel il se réunit, ou plutôt qu’il concourt à former2. Celui-ci s’étend parallèlement à la chaîne ganglionnaire, un peu en dehors de la veine collectrice et entre les muscles abdominal oblique et abdomino-thoracique ; il se prolonge en avant jusqu’au thorax, et en arrière il présente un petit renflement gan- glionnaire; dans son parcours il fournit des filets aux muscles voisins. Ce nerf latéro- abdominal, dont l’existence n’a jusqu’à présent été signalée que chez les Limules, rappelle par sa position le grand sympathique des animaux supérieurs; mais son rôle physiologique est tout à fait différent, puisque, au lieu de se distribuer aux organes de la vie de nutrition, il se rend aux organes de la vie de relation. Les nerfs branchiaux3 sont contenus dans l’artère nourricière des rames respira- toires4, et ils en sortent seulement près de leur terminaison. Leur nombre correspond à celui de ces appendices. En arrière de ces nerfs, on voit encore se détacher deux paires de branches cutanées analogues à celles dont j’ai parlé plus haut, mais que les artères accompagnent plus loin dans leur trajet; la première5 passe en arrière des derniers apodèmes tergaux, et se rend aux muscles de la queue et à la peau; la dernière, plus volumineuse6, se porte au-dessus du fléchisseur de la queue, dont le nerf croise obliquement les fibres, en leur fournissant des filets, puis s’enfonce au-dessous de l’adducteur de cette épine et se termine dans les téguments de la partie postérieure du bouclier abdominal. Enfin la chaîne nerveuse se termine par deux troncs volumineux qui se portent en arrière, à côté l’un de l’autre7, cheminent dans les artères8 et ne tardent pas à se bifurquer; la branche externe se distribue dans le muscle latéro-inférieur delà queue et aux téguments correspondants9; l’autre, destinée à l’épine caudale, passe au-dessous du muscle abaisseur de l’anus, et, au point où l’artère qui le contient se jette dans l’artère anastomotique, il fournit trois ou quatre filets grêles qui remontent sur les parois de l’intestin et se rendent à un petit ganglion rectal 10 situé un peu en avant du sphincter de l’anus, au-dessus du faisceau musculaire abaisseur de celui-ci. Ce gan- glion, un peu allongé d’avant en arrière, est logé dans la dilatation artérielle qui existe sur ce point, et envoie des filets nombreux en avant, en dessus et en arrière. Ces filets s’enfoncent dans les parois intestinales. L’existence de ce petit centre ganglionnaire est très-curieuse, et indique un système Voy. pi. XII, fig. î, nos 11' à 1 5', fig. 2, n03 12' et 1 3' . Voy. pi. XII, fig. 1, n° 25. Voy. pl. XI, fig. 1 , et pi. XII, fig. 1, n“s 26 à 29. * Voy. pl. III. Voy. pl. XI, fig. 1 , et pl. XII, fig. 1 , n° i6a. 0 Voy. pl. XI, fig. 1 , et pl. XII, fig. 1, 11“ 16. 7 Voy. pl. XI, fig. 1 et 2, et pl. XII, fig. 1, n° 3i. 8 Voy. pl. III et IV, fig. 2, a n. 9 Voy. pl. III et XI, fig. 2, R, et pl. VIII, fig. 3 , !' MEXIQUE. V* PARTIE. 1 50 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. l'article basilaire des antennes externes est notablement moins élargi et ferme moins complètement le plancher de l’orbite. Chez la Pericera cornigera, la cara- pace est pins étroite, généralement tuberculeuse ou mamelonnée, et se termine par un rostre formé de deux cornes parallèles et rapprochées au lieu d’être écar- tées ou divergentes. Ces trois formes des anciennes béricères sont aujourd’hui devenues trois genres. Le premier, qui conserve le nom appliqué en 1829 par Latreille, com- prend la Pericera cornuta (Herb.), la P. trispinosa (Latr.), la P. trigona (Dana) , la P. spinosissima (de Saussure), la P. lieptacantha (Bell), la P. ovata (Bell), la P. villosa (Bell), la P. lœvigata ( Stimpsoi ) ) , la P. cliplacantha (Stimp.) et la P. subparallela (Stimp.). Le second, sous le nom de Microphrys , a été proposé en 1 85 1 par M. Milne Edwards, et il correspond exactement au genre Milnia de VL W. Stimpson. Enfin le troisième a été établi par M. Dana, qui lui a donné le nom de Tiarinia ; il comprend non-seulement la Pericera cornigera, mais plusieurs espèces nouvelles décrites par le même auteur, la Tiarinia angusta et la T. gra- cilis de la mer de Sooloo. Deux autres espèces ont été recueillies par M. Stimpson à file Ousima : ce sont les Tiarinia depressa et T. spinigera ; enfin les béricères des îles bhilippines , décrites par Adams et White dans la partie zoologique du Voyage du Samarang, sons les noms de Pericera tiarata et de P. setigera, doivent entrer aussi dans le genre Tiarinia. Le genre Péricère ainsi circonscrit se caractérise facilement par la disposition de la région orbito-antennaire, par la forme du front et celle de la carapace. La carapace est fortement bombée et plus ou moins triangulaire; elle se termine par un front formé de deux cornes rostrales généralement divergentes et jamais appli- quées Lune contre l’autre. Les orbites sont tubulaires et engaînent en quelque sorte les pédoncules oculaires; leur bord supérieur, séparé par une fissure étroite et profonde, s’avance beaucoup en dehors chez certaines espèces, la Pericera cornuta, par exemple; il se prolonge en une pointe robuste qui s’avance paral- lèlement à la corne centrale; chez d’autres espèces, ce bord est inerme. L’article basilaire des antennes externes est extrêmement large, et se prolonge en dessous de l’orbite de façon à constituer la plus grande partie du plancher de cette cavité; il est intimement appliqué contre les bords correspondants de la carapace, et porte CRUSTACÉS PODOPHTHA LMA 1RES. 51 d’ordinaire une épine qui quelquefois déborde un peu le bord fronlo-orbilaire. La tigelle mobile s’insère sur l’angle antéro-interne de l’article basilaire, et elle est en général entièrement cachée par la pointe rostrale. Les antennes internes se replient longitudinalement dans des fossettes très-larges1. Les pattes-mâchoires, les pattes et l’abdomen présentent les mêmes caractères que chez les Pises. V l'exception d’une espèce, toutes les Péricères habitent les côtes de l’Amé- rique; la P. trigona (Dana) seule a été trouvée au milieu des récifs de l’archipel Viti; au contraire, les Crustacés du genre Tiarinia se rencontrent dans l’Océan Indien. 1. Pericera corneta. Horned crab, Griffith Hughes, Hist. nat. of Barbados, pt. XXV, fig. 3. Congrejo cornuto, Parra, Descripcion de diferentes piezas de historia natur al , pi. XXX. lig. 3. Cancer cornudo, Herbst, Krabben und Krebse, pl. LIX, fig. 6. Main Taurus, Lamark, Histoire des animaux sans vertèbres , t. V, p. ■> h 2 . Pericera cornuta, Latreitle, Règne animal, 2e édition, t. ÎV, p. 58. Pericera cornuta, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. 1, p. 335, i83/i. Pericera cornuta, Milne Edwards, Allas du règne animal de Cuvier; Crustacés, pl. XXX , lig. î. Pericera cornuta, Gibbes, Carcinolog. coïïect. of the United States ( Procet d . of Americ. Assoc. for a dru ne. o) science, p. 172 , i85o.) Pericera cornuta, Stimpson, Notes on North American Crustacea , p. 5,5. — Crustacea dredged in the Gui/ Stream , p. 1 1 3. Schramm et îsis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe , p, 1 2. Cette espèce, la plus commune de ce genre, est aussi la plus anciennement comme; on la trouve fréquemment dans les nasses que les pêcheurs déposent à d’assez grandes profondeurs. Le corps et les pattes sont couverts, comme chez les autres Péricères, de poils d’un brun foncé, dont quelques-uns, rigides, crochus et dentelés, fixent et retiennent des éponges, des bryozoaires et d’autres animaux marins. La carapace est peu bossuée; des éminences arrondies se remarquent sur la région gastrique et cardiaque. Cependant cette dernière porte sur la ligne médiane deu\ pointes dont la première est très-petite, et l’autre, grande et légèrement relevée à son extrémité, surplombe le bord postérieur. Le front s avance sous forme de deux grandes cornes très-divergentes, de chaque côté desquelles existe une épine formée par le bord orbitaire supérieur. Les bords latéraux portent, indépendamment de 1 Les auteurs indiquent généralement les yeux des Pé- ricères comme n’étant pas rétractiles; mais Stimpson a montré que ces organes peuvent se retirer et former ainsi un angle droit dans la cavité destinée à les renfermer. (Stimpson, Prclmiinarij Report on the Crustacea dredged in the Gulf Stream in the straits of Florida , dans Bulletin of Museum of comparative zoology of Cambridge . t. Il, p. 109.) 7- 52 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. l’angle orbitaire interne qui est très-aigu, quatre grandes pointes très-fortes et acé- rées, dont une hépatique et trois branchiales. L article basilaire des antennes externes est armé en avant d’une petite épine qui ne dépasse pas le bord orbitaire. Les pattes antérieures acquièrent, chez le mâle, des dimensions considérables. La main est cylindrique et longue, le bras présente en dessus quelques épines. Les pattes ambulatoires sont longues. Cette espèce atteint quelquefois une taille considérable; le Muséum en possède des exemplaires dont la longueur totale de la carapace est de i3 centimètres, et la lar- geur, mesurée d’une pointe latérale à l’autre, de 8 centimètres. La Pericera cornuta est très-répandue, non-seulement dans la mer des Antilles, mais aussi sur les côtes des Etats-Unis, principalement de la Floride, et elle s’étend jusqu’à la côte du Brésil, à Bahia. 2. Pericera spinosissima. De Saussure, Mémoire sur divers Crustacés nouveaux du Mexique et des Antilles, i858, p. io, pt. i, fig. 2. Cette espèce doit se placer à la suite de la Pericera cornuta , avec laquelle elle pré- sente beaucoup d’analogie; mais la carapace porte un grand nombre d’épines acérées; dix occupent la ligne médiane, dont quatre sur la région gastrique, trois sur le lobe cardiaque antérieur et trois sur le lobe cardiaque postérieur. La région gastrique porte aussi de chaque côté deux très-petites pointes, en arrière desquelles il en existe une beaucoup plus forte. Deux autres épines occupent la région hépatique; enfin une série longitudinale de trois petites épines se remarque sur le lobe épibranchial. Le lobe métabranchial est surmonté d’une pointe plus forte, et, enfin, il en existe deux sui- le lobe postbranchial. Les bords latéro-antérieurs sont armés de six fortes pointes, et. il existe de petites épines sur les bords latéro-postérieurs. Les pattes antérieures sont courtes; les bras présentent en dessus une ligne de cinq épines et quelques tubercules. Les mains sont longues et lisses; les cuisses des pattes ambulatoires sont tuberculeuses en dessus. La couleur de cette espèce, lorsque l’on a enlevé les poils, est d’un rose de chair; les doigts sont violets ou bruns. Largeur de la carapace, o,oâ8. Longueur, 0,061. Bal vite les côtes de la Guadeloupe. 3. Pericera trispinosa. Visa trispinosa, La lieille , Encyclopédie, t. X, p. 1/12. Pericera trispinosa, Mil me Edwards, Hist. nat. des Crustacés, t. t, p. 536. G R U S TA G É S P 0 1) 0 P II T H A L M AIRES. Pcricera trispinosa, Gibbes, Proceed. American Assoc. p. 172, i85o. Pericera trispinosa, Guérin, Iconograph. Crust. pl. VIII, fig. 3. Pcricera trispinosa, Stimpson, Crustacea dredged in the Gulf Stream , p. 112. Pericera nodipes, Schramm et Isis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe, p. i5, pl. V, fig. 1 3 , 1 8 G 7 . Le corps et les pattes de cette espèce sont couverts de poils très-courts et bruns , qui forment comme une sorte de velouté. La carapace est épaisse et très-bombée; elle est large au niveau des orbites, se rétrécit dans sa portion hépatique pour se dilater de nouveau postérieurement. La région gastrique porte en arrière un gros tubercule arrondi et peu saillant. Des éminences de même nature se remarquent sur les lobes épibranchiaux et sur le lobe cardiaque antérieur. Le front est formé de deux cornes aplaties qui d’abord s’avancent parallèlement, mais se séparent en divergeant légère- ment vers leur extrémité. L’angle interne de l’article basilaire des antennes dépasse de beaucoup le bord frontal, et constitue, de chaque côté des cornes rostrales, une pointe dirigée en dehors. La tigelle mobile est petite et cachée sous le front. Les lobes méta- branchiaux se prolongent latéralement en une forte pointe qui s’avance en dehors et un peu en arrière. Le bord postérieur porte sur la ligne médiane une pointe analogue, mais plus petite. Les pattes antérieures du mâle sont faibles, le bras en est long et la main relative- ment courte. Le doigt mobile est légèrement cannelé en dessus. Les pattes ambulatoires sont courtes, faibles et un peu noueuses. Largeur de la carapace, 0,0 3 A. Longueur, o,o38. Habite ta mer des Antilles. Ge crabe paraît très-rare. En i8qA, M. Plée en envoya deux individus au Muséum d’histoire naturelle, et ce sont encore aujourd’hui les seuls qui représentent cette espèce dans nos collections nationales. La Pericera trispinosa est de tous les représentants du même genre le plus ancien- nement connu, et elle doit aujourd’hui en être considérée comme le type. 4. Pericera fossata. Stimpson, Annals of the Lyceum of nat. hist. of New York, t. VIL Cette Péricère semble représenter dans l’Océan Pacifique la P. trispinosa; elle pré- sente en effet beaucoup de ressemblance de formes avec cette dernière. La cara- pace est bombée et bossuée, mais les sillons interrégionnaires sont beaucoup plus profonds. La longueur du rostre égale l’espace interorbitaire. Les cornes qui le cons- tituent divergent notablement. Les pointes latérales sont fortes et légèrement tournées en avant. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 54 La Pericera villosa, décrite par Th. Bell, et provenant de la baie de Guayaquil, ressemble un peu à la P. fossata, mais ses cornes rostrales sont plus divergentes, et la carapace ne porte pas en dessus de sillons à beaucoup près aussi profonds. Largeur de la carapace, o,o3o. Longueur, 0,0 33. Cette espèce provient du cap Saint-Lucas (Stimpson). 5. Pericera subparallela. (PL XIII, lig. 3, 3d.) Slimpson, Annals of tlie Lijceum of nat. hist. of New York, l. VII, p. 5 h. Pericera Vilpini, Schramm et Isis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe, 1867, p. 12, pl. V, tin. 1 h et i5. La carapace de cette espèce est moins bombée et moins épaisse que celle de la Pericera trispinosa; elle est couverte, ainsi que les pattes, d’une courte pubescence jau- nâtre, au milieu de laquelle existent sur les parties saillantes des poils plus longs, crochus et roides, qui constituent une sorte de bordure partant de l’extrémité des cornes rostrales et se continuant jusqu’aux régions branchiales. Le front est constitué par deux cornes séparées à leur hase par une échancrure large et profonde, de façon ([u elles s’étendent presque parallèlement en se courbant un peu en bas. L'angle interne de l’article antennaire est beaucoup plus petit que chez la Pericera trispinosa, et c’est à peine s’il paraît à découvert en dehors des cornes rostrales. La tigelle mobile est très- petite et entièrement cachée par ces dernières. Les régions hépatiques sont plus renflées que chez l'espèce déjà citée, et les lobes métabranchiaux se prolongent en deux pointes triangulaires et dirigées en dehors et en arrière. Ces pointes se trouvent, pour ainsi dire, reliées transversalement l’une à l’autre par une ligne d éminences qui existent sur les régions branchiales et cardiaque, et qui sont d’autant plus aiguës et saillantes que l’animal est plus avancé en âge. La région cardiaque postérieure est surmontée d’un petit tubercule, mais 11e s'avance pas en une pointe comme chez la Pericera trispi- nosa. Le plastron sternal porte des dépressions transversales et ovalaires correspondant à chacun de ses articles. Les pattes antérieures du mâle sont fortes, et la main est courte et haute. Les pattes ambulatoires sont peu développées. Largeur de la carapace, prise à l’extrémité des pointes latérales, 0,0 3 5, Longueur totale, 0,0 4o. Habite Saint-Thomas, la Guadeloupe. Il est facile de distinguer cette espèce de la Pericera villosa (Bell), dont les cornes rostrales sont, beaucoup plus rapprochées à leur base et dont les pointes latérales se dirigent en avant. CRUSTACES PODOPHTH AL MAIRES. 55 6. Pericera diplagantha. (PI. XIII, fig. 2 à 2d.) Stimpson, Aimais of the Lyceum of nat. Inst, of New York, t. VII, p. 55. A. Schrainm et Isis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe , 1867, p. 16, pl. V, fig. 16, 17 et 18. Cette espèce se rapproche beaucoup (Je la Pericera subparallela ; ou y retrouve la même forme générale, la même disposition du rostre, et, pour bien l’en distinguer, 011 doit s’attacher à quelques caractères de détail, qui d’ailleurs sont faciles à saisir. La carapace est plus étroite, plus bombée, et les tubercules qui existent sur les régions gastrique, branchiales et cardiaque sont plus nettement indiqués. Les cornes rostrales sont plus longues et (dus grêles. L’angle interne de l’article basilaire des antennes est plus court, de façon qu’il 11e parait pas au devant du bord orbitaire. Les orbites sont plus tubulaires et se terminent en dehors par un bord entier. Les pointes latérales de la carapace sont larges, lamelleuses, bifides à leur extrémité, et semblent formées par la soudure de deux épines situées l’une au-dessus de l’autre. Entre ces pointes il n’existe pas de ligne transversale de saillies ou de tubercules servant à les relier l’une à l’autre. Les pattes antérieures du mâle sont plus longues que celles de la Péricère subpa- rallèle; les mains sont garnies en dessus et en dedans de petits tubercules mamelonnés. Les pattes ambulatoires sont grêles. Largeur de la carapace, mesurée de l’extrémité des pointes, 0,02p. Longueur totale, 0,087. Habite Saint-Thomas, la Guadeloupe. 7. Pericera heptacantha. Bel], Some account of the Crustacea of the coasts of South America ( Transact . of the Zool. Soc. t. II, p. 61, pl. XII, fig. 6.) Cette espèce est beaucoup plus large et plus arrondie que les autres du même genre. Le corps et les pattes sont recouverts d’une courte pubescence, au milieu de laquelle paraissent, en avant et sur les côtés, des poils plus roides et [dus longs. Le front est formé de deux cornes peu allongées, aiguës, stvliformes, divergentes et séparées par une large échancrure. Le bord orbitaire se prolonge en une épine acérée. Il existe une série de trois tubercules spiniformes placés sur la ligne médiane, le premier sur le lobe gastrique postérieur, les deux autres sur la région cardiaque. Le dernier de ceux-ci se dirige en arrière et dépasse le bord de la carapace. Les bords latéro-anté- rieurs sont, de chaque côté, armés de trois pointes dont la première, ou hépatique, 56 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. est plus petite que les autres; la seconde est longue, lorte et dirigée directement en dehors. Les pattes antérieures du mâle portent quelques granulations grosses et peu élevées. La couleur de la carapace est d’un brun brillant; les pinces sont rougeâtres. Largeur de la carapace, mesurée de l’extrémité des pointes latérales, o,oâ5. Longueur totale, o,o35. Habite l’Amérique centrale (Puerto Postrero). 8. Pericera lævigata. (PI. XV, fig. 1.) Stitnpson, Notes on N orth American Crustacea, n° 2, p. 55. Pericera curvicorna, Schramm et Isis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe, p. i h, pt. V, fig. 19, 1867. Par sa forme générale, cette espèce diffère beaucoup des Péricères, et mériterait peut-être d’être considérée comme le type d une division subgénérique particulière. In? corps et les pattes sont revêtus de poils très-petits, clair-semés, qui ne cachent que très-imparfaitement le test. Des poils plus longs et plus forts existent sur les côtés du rostre, au-dessus des orbites, et sont disposés en ligne de chaque côté des régions hépatiques et branchiales. La carapace, au lieu d’être triangulaire et bombée, est pyriforme et presque lisse. La région gastrique porte trois petits tubercules arrondis circonscrivant par leur réunion un triangle dont la pointe serait tournée en bas. Sui- le lobe cardiaque postérieur on remarque une petite épine dirigée en arrière. Le front est formé de deux cornes lamelleuses, légèrement recourbées vers le bas et diver- gentes. L’article basilaire des antennes externes porte une pointe qui s’avance de chaque côté du front au devant du bord orbitaire. Celui-ci se prolonge en avant et en dehors par une très-petite pointe. La tigelle mobile des antennes externes est insérée à découvert immédiatement en dehors des cornes rostrales. Les bords latéraux sont complètement inermes. Les pattes antérieures du mâle sont de longueur médiocre; la main est lisse, légè- rement comprimée dans sa partie supérieure. Des tubercules spiniformes garnissent en dessus le bras et l’avant-bras. Les pattes ambulatoires sont lisses. La couleur de la carapace est d’un rose jaunâtre; les poils sont jaunes, les mains rouges et les doigts noirs, excepté à leur extrémité, qui est blanche. Largeur de la carapace, 0,0 2 3. Longueur, 0,0/10. Habite Saint-Thomas, la Guadeloupe. Ainsi qu’on vient de le voir par la description qui précède, la Pericera lævigata diffère principalement des autres espèces du même genre par la forme générale de la C R U S TA C ES P 0 D 0 P H T H A LM AIR E S . 57 carapace dépourvue d’épines el par la position qu’occupe la tigelle mobile des antennes externes, qui d’ordinaire, dans le genre Péricère, est entièrement cachée par les cornes rostrales. 9. PERICERA DICANTHA ( nov . spec.). (PI. XV, fi g. 3.) Cette espèce est intermédiaire entre ta Pericera trispinosa et la Pericera diplacantha. Elle diffère de la première par ses cornes rostrales plus longues, plus pointues, plus divergentes, par ses épines latero-postérieures très-dé veloppées et extrêmement acérées, par son lobe urocardiaque, terminé en arrière par une pointe aiguë, par la largeur de l’article basilaire des antennes externes. Elle diffère de la Pericera diplacantha par la direction des cornes rostrales, qui, loin de se porter en avant presque parallèlement Lune à l’autre, divergent notablement, par les courtes épines qui limitent l’orbite en avant et en arrière, et par la disposition des pointes latérales, qui ne s’élargissent pas à leur extrémité, .rajouterai que chez la Pericera diplacantha il n existe [tas d’épine sur la ligne médiane, en arrière de la carapace, et que l’article basilaire de l’antenne externe est beaucoup plus étroit que chez l’espèce que je décris ici. Largeur de la carapace, mesurée à la base des épines, 0,008. Largeur de la carapace, mesurée à l’extrémité des épines, o,ot5. Longueur de la carapace, mesurée à partir de l’intervalle des cornes rostrales, o,o i a. Longueur mesurée de la pointe des cornes rostrales, o,oi5. L’unique exemplaire de cette espèce que j’ai pu examiner avait été trouvé par W . Stimpson, en draguant à Majores par i a brasses de profondeur sur un fond de sable corallien. Il me semble impossible de ne pas reconnaître que la Pericera trispinosa, la Pericera diplacantha et la Pericera dicantha, bien que se ressemblant beaucoup au premier aspect, doivent constituer trois espèces bien caractérisées. Cependant, dans un travail récent, M. Von Martens a décrit et figuré la Pericera diplacantha comme une femelle de la Pericera trispinosa. Je puis affirmer que les différences que l’on observe entre ces crustacés ne sont pas dues au sexe, car j’ai pu observer des mâles et des femelles de l une et de l’autre de ces espèces. 10. Pericera camptocera. Slimpson, Preliminary Report on the Crustacea dredgecl in lhe Gulf Stream ( Muséum of comp. Zool. of Cambridge, vol. II, p. 112). Cette espèce n’est connue que par la description suivante donnée par Stimpson : ZOOLOGIE DU MEXIQUE. — Ve PARTIE. 8 58 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Espèce très-voisine de la Pericera trispinosa, mais s’en distinguant par les carac- tères suivants : Carapace plus étroite et moins pubescente. Les quatre tubercules du sommet de la région gastrique plus saillants et constituant autant d’épines redressées. Epines postérieures et latérales plus longues et plus courbes. Rostre plus long. Les cornes divergeant, régulièrement depuis leur base. Tubes orbitaires plus saillants et plus pubescents; les dents préoculaires et postoculaires plus longues. Porlion mobile des antennes plus longue et plus robuste. Carpe des pattes ambulatoires plus étroit et non tubercule. Mesures du mâle : longueur totale de la carapace, 0,026; longueur du rostre depuis la base des tubes orbitaires, 0,006; au-dessous des pointes des épines latérales, 0,01 y; entre la base de ces épines, 0,012. Trouvée près de Key West, dans le détroit de la Floride, à une profondeur de 2 à 5 brasses. 11. Pericera eutheca. Stimpson, op. cit. p. 112. Carapace subtrapézoïdale, rétrécie antérieurement derrière les orbites et largement arrondie en arrière. Régions frontale et hépatiques concaves; régions gastrique, car- diaque, intestinales et branchiales modérément saillantes et portant chacune une épine grêle. Rostre très-petit, formant à peu près un sixième de la longueur totale de la cara- pace, presque horizontal et constitué par deux cornes grêles et parallèles. Orbites très- proéminentes, s’avançant beaucoup en avant et en dehors des bords latéro-antérieurs, constituant des gaines plus longues que le rostre et occupant chacune près d’un tiers de la longueur de la portion interorbitaire de la carapace; la distance entre leurs extrémités égalant un quart de la plus grande longueur de la carapace. Extrémité de la carapace armée de deux épines, dont l’une située au devant, l’autre en arrière de l’œil. Epine de l’article basilaire des antennes externes assez petite et grêle, ayant à peu près le tiers de la longueur du rostre. Pattes ambulatoires très-grêles. Mesures prises sur un individu femelle : longueur totale de la carapace, 0,023; largeur, les épines non comprises, 0,016; longueur des pattes ambulatoires de la première paire, 0,018. Se distingue de toutes les espèces connues par le grand développement des gaines orbitaires. Trouvée à l’ouest de Tortugas, à une profondeur de 3 7 brasses, el près de F rench Reet, dans le détroit de la Floride, par 12 brasses de profondeur. CRUSTACES P 0 D 0 P If T H A L M A I R ES. 59 1 '2. PERICERA SEPTEMSPINQSA. Slimpson, op. cit. p. 1 1 3 . Carapace oblongue, très-convexe, pubescente; ses bords latéro-antérieurs et latéro- postérieurs concaves; sa surface dorsale année de sept épines sablantes, dont une sur la région gastrique, une sur la région cardiaque, une sur la région intestinale et deux sur chacune des régions branchiales. Rostre infléchi et égalant en longueur à peu près le quart de la porlion postfrontale de la carapace; ses cornes subtriangulaires, aiguës, courbes, divergentes et dirigées en dehors. Orbites saillantes; les épines préoculaires et postoculaires saillantes et aiguës. Les poils du test s’accrochant fortement aux corps étrangers. O Longueur de la carapace du mâle, 0,007. Largeur, les épines non comprises, 0,000. Cette espèce diffère de la P. eutheca en ce que son rostre est plus long, ses gaines orbitaires moins saillantes, les épines de la région disposées autrement, etc. Trouvée à 1 ouest de Tortugas, à une profondeur de 3 A brasses. 13. Pericera villosa. Bell, Crustacea of lhe coasts of Soulh America (Trans. Zool. Soc. t. II, p. 5 9 , pl XII, fig. A). Cette espèce a été trouvée dans la baie de Guayaquil. lâ. Pericera ovata. Bell, op. cit. p. 60, pl. XII. fig. 5. Cette espèce provient des îles Calla pagos. Genre MiCROPHRYS. Pericera , Mil ne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 33 A (pro parte). Microphrys, Milne Edwards, Observations sur le squelette tégumentaire des Crustacés décapodes ( Annales des sciences naturelles, Zoologie, 3e série, t. XVI, p. 2 5 1 , pl. II, fig. 1 et 2 , 1 85 1 ). Milnia, Slimpson, Notes on North America Crustacea, n° 2 ( Annals of the Lyceum of natural Idstory in New York, t. VII, 1860). J’ai eu l’occasion de dire plus haut que le genre Microphrys n’était qu’un démembrement des anciennes Péricères; il a été établi, en 1 85 1 , par M. Milne Edwards, pour un crustacé des côtes du Pérou, le M. Weddellii, qui, par ses 60 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. formes et la disposition de la région antennaire et orbitaire, présente beaucoup d’analogie avec la Pericera bicornuta de Latreille ; des figures jointes au mémoire tpie je viens de citer reproduisaient les caractères de ces parties. Quelques années après, W. Stimpson proposa de former sous le nom de Milnia une section comprenant les Péricères à orbites incomplètement tubulaires; le type de celle section aurait été la Pericera bicornuta (Latr.). Ce nouveau genre correspon- dait donc exactement au Microphrys, qui, décrit dans un mémoire morpholo- gique, avait probablement échappé à l’attention de M. Stimpson. Cette petite division comprend donc le Microphrys Weddellii, la Pericera bicor- H nia, ainsi qu’une espèce décrite par M. Stimpson sous le nom de Milnia platy- soma ; enfin la Pisa aculeata de Th. Bell doit prendre place dans ce genre, dont elle présente tous les caractères. 1. Microphrys Weddellii. (PI. XIV, lig. i, i c.) V i i I ne Edwards, Annales des sciences naturelles, Zoologie, 3e série, t. XVI, p. a5i, pl. Il, lig. i et 2, i85i. Cette espèce a été décrite et figurée par M. Milne Edwards, d’après plusieurs exem- plaires trouvés sur les cotes du Pérou par M. Weddell; depuis cette époque, le Muséum d'histoire naturelle en a reçu quelques individus, qui avaient été recueillis par M. Du- chassaing sur les fonds rocheux de la Guadeloupe. Je n’ai pu découvrir entre ces crus- tacés. provenant de points géographiquement si éloignés, aucune différence constante, et je les rapporte tous à la même espèce; on pourra, d’ailleurs, se rendre facilement compte de ces similitudes en consultant les figures que je donne des Microphrtjs Wed- dellii de la mer des Antilles. Le corps et les pattes sont peu velus; on n’y observe que des poils roules et crochus qui garnissent le rostre, les parties saillantes de la carapace et le dessus des pattes. Ces poils fixent toujours un grand nombre de corps étrangers sous lesquels le crus- tacé se dérobe. La carapace est pyriforme, très-élargie au niveau des régions bran- chiales. Les régions y sont peu mamelonnées et portent sur leurs points saillants quelques tubercules faiblement marqués. Cependant, sur les lobes postbranchiaux, ces tubercules s’élèvent davantage et deviennent spiniformes. Une ligne de granulations perliformes s’étend parallèlement au bord postérieur jusqu’au-dessus des pattes de la quatrième paire. Le front est formé de deux cornes de longueur médiocre, pointues et divergentes, G R U S T \ G É S P 0 D OP H T II A L M A 1RES. 61 de chaque côté desquelles ou aperçoit une forte pointe constituée par 1 article basi- laire des antennes externes. Le bord sourcilier s’avance peu et porte en avant nue très-petite épine. Les bords latéraux sont hérissés d’une série d’épines. II en existe deux très-petites sur les régions hépathiques, trois autres de même taille occupent le lobe épibranchial, deux autres grandes et fortes arment le lobe métabranchial. Ghez le mâle, les pattes antérieures sont très-robustes, la main est très-élevée ot un peu comprimée, les doigts sont disposés comme ceux des Péricères. Ghez la femelle, les pattes antérieures sont grêles et la main presque cylindrique. Dans les deux sexes, te bras est garni en dessus d'environ trois épines. Les pattes ambulatoires sont grosses et courtes; celles de la deuxième paire, plus longues que les suivantes, sont armées sur le troisième et h1 quatrième article d’une série d’épines aiguës. Les autres pattes n en pré- sentent que sur le troisième article. La carapace de cette espèce est d’un brun rougeâtre; les pattes présentent la même couleur, nuancée de teintes violacées. Largeur de la carapace, mesurée à l’extrémité des pointes latérales, o,o33. Longueur totale, o,o36. Habite les cotes du Pérou et la mer des Antilles (Guadeloupe). 2. Microphrys bicornutcs. (Pt. XIV, fig. a, 3 et li.) Pisa bicornuta, Latreille, Encyclopédie, t. X, p. \ h \ . Pisa bicorna, Gibbes, On lhe Carcinolog. coll. in the United States ( Proceed . of the Amer. Assoc. for advanc. of science , p. 170, i85o). Pericera bicorna, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 807. Milnia bicornuta, Slimpson, Notes on North American Crustacea ( A nuals of the Lyceum of natural histon/ of New York, t. VII, p. 5i, 1800). Smith, Notice of the Crustacea collected by prof. Hartt on the coasts of Brazil ( Trans, of Connecticut Academy , t. Il , irc partie, p. j ). Pericera bicornis, de Saussure, Crustacés du Mexique et des Antilles , p. îa, fig. 3. Pisa Galibica, Schramm et Isis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe , p. 18, 1867. Pisa purpurea, Schramm et Isis Desbonne, op. cit. p. 18. Gette espèce est extrêmement commune sur les cotes de la Floride, du Mexique, des Antilles, et se trouve même au Brésil (à 1 )esterro) ; elle semble représenter dans ces régions la Pisa tetraodon de nos cotes. La carapace est peu poilue, mais élargie eu arrière et beaucoup plus allongée que chez le Microphrys Weddellii. Toutes les parties saillantes des régions sont couvertes de tubercules arrondis. Il existe sur le lobe branchial pos- térieur une petite épine dirigée en dehors. Le front est formé de deux cornes plus longues et moins divergentes que dans l’espèce précédente. De même que chez celle-ci. 6*2 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. la tigello mobile des antennes externes est insérée à découvert entre la pointe frontale et une épine saillante et un peu relevée qui prolonge l’article basilaire des antennes. Le bord sourcilier ne porte pas d’épines. Los bords latéro-antérieurs sont inermes et arrondis. Les pattes antérieures du mâle sont longues et moins fortes que celles du M. WeddeUii. Le bras est surmonté de quelques tubercules pointus. Les pattes ambula- toires sont grêles et généralement dépourvues de granulations. La couleur de celte espèce est d’un brun jaunâtre. Le Microphrys bicornutus est susceptible de certaines variations qui résident princi- palement dans l’écartement plus ou moins grand des cornes rostrales ou dans le nombre des tubercules qui couvrent la carapace. Quelquefois, les cornes rostrales sont peu écartées et leur extrémité est tournée légèrement en dedans. G est d’après un individu de cette nature, dont je donne ici la figure1, qu’Isis Desbonne avait établi sa Pisa purpurea; dans cette variété, les tubercules sont bien marqués. La Pisa galibica~ du même auteur n’est qu’un Microphrys bicornutus à cornes frontales droites et diver- gentes et à tubercules peu accusés. Ces différences autoriseraient peut-être la créa- tion de types spécifiques nouveaux, si elles n étaient pas reliées les unes aux autres par des transitions insensibles. On rencontre, en effet, tous les passages de Lune à l a utre forme. Je n ai pu trouver aucune différence entre la Pericera bicornis de M. de Saussure et la P. bicornuta de Latreille; c’est évidemment une espèce qui doit disparaître de nos listes carcinologiques. Le Microphrys bicornutus n'atteint jamais une taille considérable. Les plus grands individus présentent les dimensions suivantes : Largeur de la carapace, 0,020. Longueur. 0,0 3 7. 3. Microphrys platysomà. Milnia jjlatysoma, Stimpson, Notes on North American Crustacea ( op . cit. n° 2, p. 52). Je ne connais celte espèce que par la description que M. Stimpson en a donnée. Elle se rapproche de la Pisa aculeata (Bell), mais présente avec celle-ci les différences suivantes : La carapace est déprimée, mais moins large et ornée de granulations éparses. 11 n’y a que deux prolongements laminiformes sur les bords latéro-antérieurs. L un occupe la région hépatique, l’outre la région branchiale, et ce dernier ne s’avance pas de manière à s’imbriquer sur l’autre. Entre ces prolongements il y a une épine. Il n y a que deux épines sur la région branchiale; elles sont petites et tuberculiformes. — 2 Voy. pi. XIV, fig. h. Yoy. pl. XIV, fig. 2. - G RUSTACES P 0 D 0 P H T H A L M A 1 R E S . 03 SI existe une série de granulations au-dessus du bord postérieur. Le rostre est plus aplati que chez la P. aculeata, les orbites sont plus tuberculeuses et la dent préorbitaire est plus aiguë. L’article basilaire des antennes externes est très-large et armé de deux dents ou épines près de l’angle postéro-externe. Les pattes sont courtes, déprimées et armées d’épines comme chez la P. aculeata. Le pénultième article présente un prolon- gement laminiforme large et arrondi pour l artieulation du doigt, qui est très-arqué et aigu. Les pattes postérieures sont très-courtes. Largeur de la carapace, 0,007. Longueur, 0,010. Habite le cap Saint-Lucas. 4. MlGROPilRYS ACULEATUS. Pisa aculeata , Bell, Crustacea of the coasts of South America ( Transact . of the Zoolog. Sociehj, t. H, p, 5o, P1 * *- IX’ %• ?)■ Milnia aculeata, Slimpson, Notes on North American Crustacea, n° 2, p. 5a, i8Go. Cette espèce provient des îles Gallapagos. Genre TÏA RI M A ( Dan a ). Sous-genre LEPTOPiSA (Stimpson). M. Dana a proposé de séparer des Péricères les espèces dont les cornes ros- trales sont en contact l’une avec l’autre dans toute leur étendue, au lieu de diverger vers leur extrémité, dont la carapace est plus ou moins pyriforine et généralement couverte de gros tubercules presque confluents. La Pisa cornigera de La treille ( Pericera cornigera de Milne Edwards) peut être considérée comme le type de ce genre, auquel Dana a donné le nom de Tiarinia. Toutes les espèces qui le com- posent viennent de l’Océan Indien ou des mers de Chine '. W. Stimpson a décrit un Crustacé des Antilles très-voisin des Tiarinia , mais cependant bien distinct par la longueur considérable de la carapace, la nudité du bouclier céphalo-thoracique et la gracilité des pattes ambulatoires. Aussi le savant careinologiste américain. 1 Ce sont: i° la Tiarinia cornigera de l'Inde el du Japon ; et la T. spinigera (Slimpson) des mers du Japon; A" la •2" la T. seligera (Adams el White)et la T. tiarata (Adams T. gracilis (Dana) el la T. angusta (Dana) des îles Soloo, etWbile) des îles Philippines; 3” la T. depressa (Stimpson) et enfin 5° la T. verrucosa (Hetler) de Nicobar. 64 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. après avoir, dans son catalogue, inscrit cette espèce dans le genre Tiarinia, ajoute qu’il sera peut-être utile de la séparer sous le nom de Leptopisa. Je crois, en effet, qu’elle ne doit pas être confondue avec les Tiarinia, et j’adopte ici connue sous-générique la division que Stimpson indiquait. Leptopisa setirostris. Stimpson , Prcliminarij Report on the Crustacea dredged in the Gidf Stream ( Museum of comparative Zoologij of Cambridge, t. Il, p. 1 i/i). Les exemplaires d après lesquels cette espèce a été décrite ont disparu lors de l’in- cendie de Chicago. Stimpson lui assigne les caractères suivants : La carapace est étroite, ses côtés sont perpendiculaires, sa plus grande largeur (située vers le quart postérieur de la longueur postfrontale) ne dépasse que d’un quart la largeur de l’espace interorbitaire. La surface supérieure est nue et ne porte que (juelques petits tubercules, dont trois, plus grands que les autres, sont placés sur la hgne médiane de la moitié postérieure de la carapace. Le tubercule postérieur situé sur la région urocardiaque est spiniforme et courbé en dessus. Les côtés de la cara- pace portent quelques poils. Le rostre est de moitié aussi long que la partie postfrontale de la carapace; les cornes sont légèrement béantes près de leur base, mais contiguës dans le reste de leur longueur ; elles sont très-grêles, styliformes et poilues. Les antennes externes ont la longueur du rostre; leur article basilaire est concave, dépourvu d’épine à son angle antéro-externe; la tige! le mobile est longue et aussi fine qu’un cheveu. Les pinces du mâle sont grandes, plus longues que la carapace y compris le rostre. La main est un peu comprimée et granuleuse en dessus; les doigts sont courts ei largement béants. Les pattes ambulatoires sont longues, grêles et lisses; celles de la première paire ont presque la longueur des pinces. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,01 i. Longueur, 0,02 5. La Leptopisa setirostris se rapproche de la Tiarinia angusta (Dana) par le peu de lar- geur de sa carapace; mais elle en diffère par l’absence de granulations sur le bouclier céphalo-thoracique et par la forme grêle de ses pattes. Cette espèce a été trouvée à Ivey West, entre 2 et 5 brasses; près de Tortugas, à 9 brasses, et sur le Fishing Bank, au S. 0. de Loggerhead Key. M. Haie Streets a publié récemment la description d’un Crustacé qu’il considère C R U S T A G É S P 0 D 0 P H T H A LM A I R E S . 65 comme distinct des Microphrys , et dont il a formé le genre Omalacantha L Je ne trouve, dans l’énumération des caractères indiqués par ce naturaliste, aucune particularité d'une importance assez grande pour motiver Rétablissement d’une division générique nouvelle; cependant, comme aucune figure n’a été donnée de X Omalacantha , et que je n’ai pu examiner les exemplaires typiques, je ne crois pas pouvoir encore me prononcer sur cette question. Par conséquent, je me bor- nerai à reproduire la description telle qu’elle a été publiée par M. Haie Streets : «Carapace pyriforme comme chez les Pises. Orbite complète en dessus, et en dessous ovale; son bord supérieur armé d’une dent triangulaire. OEil très-petit, à pédoncule court. Rostre bien développé, bifurqué près de sa base, à cornes divergentes, mais convergentes vers leur extrémité. Dent préorbitaire aplatie, obtuse. Antenne externe non cachée par le rostre, mais complètement à découvert sur le même niveau que le rostre. Les deux premiers articles larges, aplatis, ren- flés à leur extrémité. «Ce genre se rapproche beaucoup des Microphrys; mais il s’en distingue par sa forme beaucoup plus triangulaire (n’étant pas plus large que long), par les articles, larges et renflés en massue, des antennes externes (ceux-ci étant cylin- driques chez les Microphrys ), par son bord latéro-antérieur moins bombé, v Omalacantha hirsuta. Haie Streets, op. cit. p. 2 38. Carapace triangulaire, convexe, tuberculeuse, poilue. Poils terminés en hameçon. Une épine proéminente située à la jonction du bord latéro-antérieur et du bord latéro- postérieur. Une autre petite épine au-dessous et en avant de la précédente, sur la région branchiale. Une épine sur la région hépatique, au-dessous et en arrière de 1 angle orbitaire externe. Une autre sur le côté de la région branchiale, près du sillon branchio-hépatique. Une rangée de cinq petits tubercules sur le bord inférieur de la région hépatique. Région gastrique portant cinq tubercules rangés comme la lettre T. Une ligne arquée de quatre tubercules sur le lobe urogastrique. Une autre ligne au-dessous de la précédente et bordant en arrière la même région. Une série longi- tudinale de poils garnit chaque corne rostrale, et se continue sur les portions latérales 1 Catalogue of Crustacea from the Isthmus of Panama coïïected by J. A. Mc Neil ( Proceedings of lhe Academy of natur al sciences of Philadelphia , 1871. p. 288). ZOOLOGIE DU MEXIQUE. C PARTIE. 9 66 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. des régions branchiales. Dent du bord orbitaire supérieur et angle externe de l’orbite obtus. Antennes externes ciliées. Rostre légèrement infléchi, plus chez la femelle que chez le mâle. Les pinces plus grandes chez le mâle que chez la femelle, lisses (excepté sur le bras qui porte une rangée de tubercules sur sa face supérieure) et couvertes de taches arrondies d’une couleur rouge violacée. Doigts en contact et finement denticulés à leur extrémité. Chez la femelle, ils sont en contact sur toute leur longueur. Deux ou trois tubercules rudimentaires sur le troisième article de la seconde paire de pattes. Une tache d’un rouge intense se voit à l’angle saillant et latéral de la carapace. Couleur d’un rouge sale. Longueur de la carapace, o,o36 Largeur, 0,026. D’api ■ès la description qui précède, on peut voir que les caractères qui séparent les Omalacanthes des Microphrys présentent peu d’importance. La carapace du M. bicor- nutus est presque triangulaire, et les articles de l’antenne externe sont un peu renflés à leur extrémité, ainsi qu’on peut sen convaincre en consultant l’une des planches jointes à ce travail1. Je suis donc porté à croire que l’ Omalacantha hirsuta doit prendre place à côté des Microphrys WaddeUii et bicornutus, dont la Pis a Galibica et la P. pur- purea d lsis Desbonne ne sont que des variétés, ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le prouver. Genre AN A PT Y CIIU S. Stimpson, Notes on North American Crustacea in the Museum of the Smithsonian institution ( Armais of the Lyceum of natur al history of New York , t. Vit, p. 1 8 3 , 1860). Ce genre, par la disposition de la région antennaire, se rapproche des Péri- cériens, mais il s’en distingue par les expansions latérales de la carapace, qui lui donnent une certaine ressemblance avec les Mimulus. La carapace est plus large que longue, peu bombée. Ses bords latéraux s’avancent en forme de lames dentées au-dessus de la base des pattes. Le front est formé de deux cornes pointues. L’orbite est garnie en dessus d’une dent saillante. Les yeux sont petits et logés dans des cavités entièrement cloisonnées en dessous par l’ article basilaire des antennes externes; ce dernier est large et pourvu en avant et en dehors d’une forte épine qui s’avance presque autant que les cornes rostrales. La tigelle mobile parait à découvert. Le troisième article des pattes-mâchoires externes, ou inéro- Voyez pl. XIV, fig. ) et 2. CRUSTACÉS PODOPHTHALM AIRES. 07 gnathe, est plus large que long; son angle antéro-externe est saillant; son angle interne estéchancré pour l’insertion «lu palpe. La branche externe, ou exognathe, est large et pourvue en dedans d’une dent triangulaire et aiguë, qui se loge entre le deuxième et le troisième article de l’endognathe. Les pattes ambulatoires sont courtes et grosses. Anaptychus cornutus. (PI. XIX, fi g. 1.) Stimpson, op. cit. p. 1 8 /1, pi. II, fîg. î. La carapace est dépourvue de granulations, mais il existe un certain nombre de saillies sur les régions gastrique, cardiaque et branchiales. Quelques poils courts et disposés par petites touffes couvrent ces saillies. La région frontale est large et cons- tituée : i° par les deux cbrnes rostrales pointues, s’étendant parallèlement l’une à l'autre, et réunies à leur base; mesurées à partir de l’orbite, elles ont environ un cin- quième de la longueur de la carapace; 2° par les cornes préorbitaires, qui sont plus courtes et situées à un niveau supérieur aux précédentes. L’angle orbitaire externe est petit et dentiforme. L’expansion lamelleuse des bords latéraux est découpée irréguliè- rement. Une première dent triangulaire occupe la région hépatique; elle est séparée, par une échancrure profonde et arrondie, du prolongement lamelleux des régions bran- chiales; celui-ci porte en avant une forte dent aplatie et dont la pointe est un peu tournée en avant, puis quelques découpures peu profondes. Le bord postérieur est surmonté d’une crête marginale, séparée de l'expansion lamelleuse branchiale par une échancrure; quelques touffes de poils existent le long de ce bord. Les pinces sont grêles et un peu plus longues que la première paire de pattes ambulatoires; le bras porte en dessus une crête dentée, et une épine à son extrémité; l’avant-bras est pourvu de saillies cristiformes; la main est lisse, c’est à peine si Ton y voit quelques très-fines granulations; les doigts sont à peine bâillants, garnis de fines denticulations et ter- minés en pointe. Les pattes1 ambulatoires sont courtes; leurs premiers articles ont une forme prismatique triangulaire, les arêtes saillantes étant découpées en dents pointues ou en épines. Des poils roides et courts cachent presque entièrement ces découpures. Longueur de la carapace d’une femelle chargée d’œufs, 0,027. Largeur, o,o3i. Cette espèce a été trouvée sur les côtes de la Sonora (Mexique), dans la baie de Pinacate, près de Guavmas. 68 ZOOLOGIE DE MEXIQUE. Famille des PISïNÆ. Genre EISA. Les Pises, par l’ensemble de leurs caractères, se rapprochent beaucoup plus des Péricères que ne semblent l’indiquer les essais de classification de la plupart des auteurs. MM. Mil ne Edwards, Deliaan, Dana, s’appuyaient, pour séparer ces deux familles, sur ce que les yeux seraient rétractiles chez les premiers, et immo- biles chez les seconds. Or W. Sthnpson a montré, sur des Péricères conservées dans l’alcool ou fraîches, que les pédoncules oculaires pouvaient se retirer dans le fond de l’orbite. La différence la plus considérable qui existait entre ces Crus- tacés, et que les carcinologistes invoquaient pour les séparer en deux familles, n’existe donc pas en réalité; aussi, quoique la région antennaire des Pises diffère beaucoup de celle des Péricères, je crois que ces deux genres doivent néanmoins prendre place dans le même groupe. Les représentants de ce genre sont fort nombreux sur les côtes d’Europe; on en trouve aussi quelques-uns sur celles de l’Afrique et de Madagascar; ils sont, au contraire, fort rares en Amérique. Plusieurs Oxyrhynques qui avaient été décrits sous ce nom doivent prendre place dans d’autres genres; ainsi, la Pisa aculeata de Dell n’est qu’un Microplirys, comme je l’ai indiqué plus haut. La Pisa spinipes du même auteur se range dans le groupe des Mithracides. La Pisa Galibica et la Pisa purpurea d Isis Desbonne ne sont que des variétés du Micro- phrys hicornutus. La Pisa latipes du même auteur appartient, comme nous le verrons, au genre Tlwe. 1. Pisa antilocapra. Stimpson, Prelim. Report. [Muséum of comp. Zool. of Cambridge, t. Il, p. 110). Cette espèce n’est connue que par la description que je reproduis ici, les exem- plaires typiques ayant été détruits par l’incendie de Chicago. La carapace est subovalaire, assez étroite, pubescente et épineuse, avec une torte épine aiguë sur la région hépatique, de sept à dix petites épines subégales sur la région C R U S TA CES PO I) O P H T H A L M A 1 R E S. 69 branchiale, et quatre formant un rhombe sur la région intestinale. Quelques tuber- cules aigus existent sur les régions cardiaque et gastrique. Le rostre est horizontal, égalant en longueur plus que le tiers de la longueur de la portion postfrontale de la carapace. Ses cornes, divergentes à partir du tiers basilaire, sont assez grêles, aiguës et droites, ou légèrement courbées en dedans, près de leurs extrémités. L’épine préor- bitaire est grêle, un peu moins d’un tiers aussi longue que le rostre. Sur le bord supérieur de l’orbite, il y a deux dents spiniformes, entre la base de l’épine préorbi- taire et l’angle externe, qui est aussi aigu. L’épine de l’article basilaire de l’antenne externe est plus petite que l’épine préorbitaire. Les pattes sont pubescentes. La cuisse est pourvue en dessus d’épines éparses. Les doigts des pattes ambulatoires sont inermes sur leur bord inférieur. Dimensions d’un mâle: Longueur totale de la carapace, 0,002. Largeur, à l’exclusion des épines, 0,021. Longueur des pattes ambulatoires de la première paire, o,o35. Cette espèce a été trouvée à Carysfort Reef, par 62 ou 60 brasses; à Alligator Reef, par 1 1 8 brasses. 2. Pis a prælonga. Stimpson, Preliminary Report. ( op . cit. p. 1 1 1). De même que pour l’espèce précédente, les exemplaires étudiés par Stimpson ont été anéantis; je reproduis donc la description de cet auteur sans y rien ajouter. La carapace est longue et étroite (le diamètre entre les régions branchiales étant à peine un peu plus grand qu’entre les orbites); elle porte des poils épars et est armée sur les cotes de quelques très-petites épines. La surface entre les poils est lisse. Le rostre est large, aussi long que le tiers de la longueur de la partie postfrontale de la carapace, à cornes grêles, aiguës, divergentes. L’épine préorbitaire est grêle, aiguë. L’orbite est large et armée, sur son bord su- périeur, d’une dent pointue, située près de la base de la dent postorbitaire. L’article basilaire de l’antenne externe est pourvu d’une épine en avant (plus petite que l’épine préorbitaire), et d’une autre du côté externe, près de la base. Dimensions d’un mâle : Longueur de la carapace, y compris le rostre, 0,01 3. Longueur jusqu’à la base des cornes, 0,010. Largeur, 0,00 5. Cette espèce diffère de toutes celles du même genre par l’étroitesse de sa carapace. Elle a été trouvée à Alligator Reef, par 118 brasses, et à Tennessee Reef, par 1 2 A brasses. 70 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Genre NOTOLOPAS. W. Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Armais of the Lyceurn of natural history of New York , t. X, p. 96, 187 1). Je 11e connais ce genre que par la description qui en a été donnée par Stimp- son, les exemplaires étudiés par ce savant naturaliste ayant été détruits par l’in- cendie; aussi je me bornerai à reproduire ce qu’il eu a dit. La carapace est pyri forme; la surface dorsale présente, sur sa moitié posté- rieure, une surface aplatie, circonscrite par une crête qui, en arrière, se continue avec une expansion lamelleuse large et concave, occupant toute la largeur de la carapace, et s’avançant au-dessus de son extrémité postérieure. Le rostre est long, bifide ; les cornes en sont divergentes. 11 existe aussi une épine préorbitaire de îaille médiocre, et derrière l’œil un grand lobe triangulaire s’étendant un peu au delà de l’extrémité de l’œil, et un peu écbancré en avant, formant une partie de l’orbite, qui, toutefois, n’est pas complète en dessous. Les antennes externes ne sont pas cachées sous le rostre, et l’article basilaire est large et pourvu en dehors d’une expansion lamelleuse en forme de lobe. L’article coxal porte en dehors une dent petite, mais proéminente. Les pattes-mâchoires externes ressemblent à celles des Dises; le mérognathe ne présente pas de dépression distincte pour l’insertion du palpe. Les pattes ambulatoires sont cylindriques, à doigts très-forts, crochus et presque aussi longs que l’avant-dernier article. Chez le mâle, les appendices abdominaux de la première paire sont un peu aplatis, s’étendant jusqu’au dernier segment de l’abdomen et s’atténuant vers leur extrémité, qui est tronquée et élargie avec un pli du côté externe et un petit crochet grêle du côté interne. Par son aspect général, ce genre se rapproche plus de certains Acanthonycidœ que des Pisidœ, à côté desquels la disposition de la région orbitaire semblerait le placer. Il diffère des Halimus et des Pugettia par son grand lobe postorbitaire excavé en avant, et il se distingue aussi des Halimus par ses pattes ambulatoires, dont le pénultième article n’est pas élargi. On ne peut le confondre avec les Acan- thophrys, à cause de ses antennes externes à découvert. L’expansion lamelleuse qui termine en arrière la carapace suffirait pour le distinguer de presque tous, sinon de tous les autres genres du groupe des Maiens. C R U S T A G É S P 0 D 0 P H T 1 1 A L M A I R E S. 71 Notolopas lamellatus. W. Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Annals of the Lyceum of natural history of New York , L X, p. 97, 1871). Le corps et les pattes sont pubescents. La carapace porte, sur la région gastrique, une épine droite et deux tubercules, et, sur chaque région branchiale, une forte épine vers la crête, près de l’extrémité externe de l’expansion lamelleuse postérieure, qui offre une dent triangulaire vers le milieu. Le rostre est moitié aussi long que la por- tion postfrontale de la carapace. Une crête partant de l’angle antéro-externe de l’aire buccale se dirige en arrière, limitant la région ptérygostomienne ; cette crête est armée de deux dents, dont l’antérieure est la plus grande. 11 y a aussi une crête sur la région subbranchiale, le long de la base des pattes, commençant en avant par une dent avancée. Longueur de la carapace du mâle, 0,01 G. Largeur, 0,009. Cette espèce a été trouvée à Panama, par le capitaine Dow, et à Manzanillo (cote ouest du Mexique), par M. J. Xantus. Genre PE LIA. Le genre Pelia a été établi par T. Bell 1 , pour un Crustacé des îles Galiapagos voisin des Pisa, mais s’en distinguant par l’absence des cornes la téro-fron taies , constituées par les angles orbitaires internes; par la forme allongée et étroite de l’article basilaire des antennes externes, qui se montre à découvert sur les côtés du rostre; par ses pattes comprimées et terminées par des doigts inermes. La carapace est pyriforme, renflée, dépourvue de tubercules et couverte d’un duvet peu fourni. Le rostre est bien développé; il est formé de deux cornes ros- trales, unies à leur base, divergentes vers leur extrémité. Le bord orbitaire supé- rieur est lisse et ne porte aucune épine. L’article basilaire des antennes externes est long, grêle, et ne forme à l’orbite qu’un plancher incomplet. Il s’avance de façon à dépasser le bord orbitaire et à paraître sur les côtés du rostre. La tigeile mobile est très-développée. L’œil se replie en arrière, dans une fossette creusée 1 Bell, Sonie account of the Crustacea of the cousis of South America, with descriptions of new genera and species ( Transac- tions of the Zoological Society , t. II, p. hh). 72 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. à la base d’un tubercule limitant en avant la région hépatique. Le troisième article des pattes-mâchoires externes, ou mérognathe, est échancré à son angle antéro-interne pour recevoir le palpe. Les pinces sont assez longues, mais faibles; les doigts se terminent par une extrémité aiguë; ils sont finement denticulés et en contact dans leur moitié terminale; le pouce porte près de sa base une grosse dent, qui correspond à une excavation du bord tranchant de l’index. Le bras porte en dessus une crête plus ou moins marquée. La première paire des pattes ambulatoires est de beaucoup plus longue que les autres; la cinquième est très- petite; la cuisse est très-comprimée et porte en dessus une arête saillante. Le dernier article est dépourvu en dessous de denticulatioris. L’abdomen du mâle est étroit et composé de sept articles. Toutes les espèces connues du genre Pelia proviennent des côtes de l’Amérique, soit de l’océan Pacifique, soit de l’océan Atlantique. 1. Pelia pulchella. Bell, op. ch. p. 45, pl. IX, fig. 2. La carapace de cette espèce est pyriforme, gibbeuse, arrondie. Sa surface est polie, un peu poilue; les régions sont élevées, surtout la gastrique et la cardiaque; cette der- nière est surmontée d’une éminence arrondie. Le bord latéral est entier. Le rostre est droit, très-avancé, presque moitié aussi long que le reste de la carapace; il se bifurque à son extrémité, et un sillon occupe en dessus sa partie basilaire. Les antennes internes sont insérées à la base du rostre. Les antennes externes sont placées sur les côtés de ce dernier. L’article basilaire atteint environ la moitié de sa longueur; il est un peu effilé vers son extrémité, où I on observe en dehors une petite dent. La tigelle mobile s’étend un peu plus loin que le bout du rostre. Le deuxième et le troisième article sont cylin- driques et beaucoup plus gros que la portion terminale. Les pattes de la première paire sont, chez le mâle, plus longues que le corps. Un seul individu de cette espèce a été trouvé par M. Cuming, aux îles Gallapagos, à la profondeur de 6 brasses, sur un fond de sable vaseux. Longueur delà carapace, o,oi3. Largeur, o,ooq. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 73 2. Pelia mutica. (PL XVI, %. a.) Pisa mutica, Gibbos , On the Carcinological collections of the cabinets of natural history in the United States ( Proceedings of the American Association for advancement of sciences, i85o, p. 171). Pelia mutica, Stimpson, Notes on the North American Crustacea ( Armais of the Lyceum of natural history in New York, t. VII, p. 177, 1860). Cette espèce, décrite sous le nom de Pisa mutica par Gibbes, appartient évidemment au genre Pelia; elle se distingue de la P. pulchella par la forme de sa carapace, beau- coup plus élargie dans la région interorbitaire; par son rostre plus robuste et plus court, et par la brièveté des pattes de la cinquième paire. L’article basilaire des antennes externes ne porte pas d’épine à son angle antéro-externe; il laisse en dessous le pédondule oculaire presque complètement à découvert; la petite fossette dans laquelle se replie ce dernier est à peine creusée, et tout à fait insuffisante pour loger l’œil. Cette espèce a été trouvée par Gibbes dans la Caroline du Sud (à Charleston), et par W. Stimpson dans la Caroline du Nord (à Beaufort), et sur la cote du Massachus- sets, à l'ile de Martha’s Vineyard. Le Muséum de Paris en possède un exemplaire pro- venant de la Floride. Enfin Stimpson, lors des draguages qu’il a faits dans le Gui f Stream, en a trouvé un spécimen qui ne porte pas d’indication précise du point où la la drague a été jetée. Ce crustacé est très-commun parmi les Ascidies, qui vivent sur les piles des jetées, au-dessous du niveau des basses marées. Longueur de la carapace, 0,0 1 0. Largeur, 0,007. 3. Pelia pacifica (nov. spec.). (PI. xvi, %. 3.) Une espèce voisine de la précédente a été trouvée par M. U. IL Bradley, dans la baie de Panama. Je la dois à l’obligeance de M. Sidney Smith, de Yale College, ù New- haven. Cette Pelia se distingue facilement de la P. mutica par sa carapace, beaucoup plus large et plus courte. Sur le lobe urogastrique et sur le lobe cardiaque antérieur, on remarque une saillie arrondie, beaucoup plus marquée que chez l’espèce décrite par Gibbes. Le rostre est petit et trapu. Les articles basilaires des antennes externes sont plus courts et plus élargis, et ds se terminent en dehors par une pointe; enfin les pattes sont comparativement moins développées que chez la P. mutica. Longueur de la carapace, 0,009. Largeur, 0,007. 1 O ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ve PARTIE. ZOOLOGIE DIJ MEXIQUE. 74 L'aire géographique occupée par le genre Pelia est plus étendue qu’on ne le croyait jusqu’ici; en effet, une autre espèce du même genre a été trouvée pendant l’expédition du Hassler, sur les côtes est de l’Amérique du Sud, près des frontières nord de la Pa- tagonie. Plusieurs exemplaires ont été dragués à une profondeur de 3o brasses, par 4 i° 4 o' de latitude sud et 45° i3; de latitude ouest. Un autre individu, que possède le Muséum, provient de Desterro, où il a été recueilli par M. F. Muller. Cette Pelia, à laquelle j’ai donné le nom de P. rotunda !, se rapproche beaucoup plus de la Pelia mutica que de la P. pacifica ; elle est plus allongée que cette dernière, mais beaucoup plus renflée que la première; sa carapace est remarquable par sa forme gibbeuse, surtout dans les régions gastrique et cardiaque. Le rostre est plus court, plus large et plus infléchi en bas que chez la P. mutica, et les pinces chez le mâle sont plus longues et plus prèles. L’angle antéro-externe de l’article basilaire îles antennes externes s avance en pointe comme chez la P. pacifica, mais il est plus étroit. Genre PI SOI DES. Ce genre, dont on doit la description à MM. Milne Edwards et Lucas1 2, se rapproche beaucoup des Pelia, qu’il semble rattacher aux Hijas. La carapace est plus longue que large, triangulaire et légèrement bombée. Le rostre est formé de deux dents aiguës à leur extrémité, et confondues à leur base. L’orbite esl dépourvue de dent ou d’épine sur son bord supérieur, et l’œil se replie dans une fossette incomplète, creusée à la base de la dent hépatique. En dessous, la cavité orbitaire est imparfaitement limitée par l’article basilaire de l’antenne externe. Ce dernier est un peu plus long que large, et garni d’un petit tubercule qui s’avance entre leur tige mobile et l’orbite. L’épistome est presque linéaire. Les pattes- mâchoires externes sont semblables à celles des Pelia. Les pattes ambulatoires de la première paire sont plus courtes que chez ces Crustacés, mais elles présentent, de même que les pattes suivantes, la même forme comprimée. Le dernier article est dépourvu des denticules qui existent chez les Pises. L’abclomen du mâle, comme celui de la femelle, se compose de sept articles. 1 Voyez pl. XVI, fig. h. — 2 Milne Edwards et Lucas, Crustacés du Voyage dans V Amérique méridionale , par A. d’Or- higny, p. 10. CRUSTACÉS PODOPUTHALM AIRES. 75 PlSOIDES TUBERCULOSUS. (PI. XVI, fig. 5.) Milne Edwards et Lucas, Crustacés du Voyage dans l’Amérique méridionale, par A. d’Orbigny, i843, p. 1 1 , pi. V, fig. i . H y as Edwardsii? Bell, Crustacea of the coasts of South America ( Transactions of the Zoological Society o) London, t. II, p. A g , pl. IX, fig. 5, 1 83 5 ). Pisoides Edwardsii, Dana, United States exploring expédition, Crustacea , t. I, p. 87, pl. 1, fig. 2, 1 85 2 . La carapace est couverte de poils courts; elle porte sur les régions gastrique, car- diaque et branchiales, des saillies arrondies. Les cornes frontales sont pointues, trian- gulaires, plus longues chez le male que chez la femelle. Les pattes antérieures sont peu développées; le bras est triangulaire; les doigts des pinces ne se touchent que par leur extrémité, qui est finement dentée. L’index porte un gros tubercule près de sa base. Ce tubercule manque chez les femelles. Longueur de la carapace, 0,02 3. Largeur, 0,01 65. Dana considère le Hyas Edwardsii de Bell comme identique au Pisoides tuberculosus. Cependant, sur la figure qui a été donnée du premier de ces Crustacés, les cornes rostrales semblent plus longues que chez le second, ce qui 11e tient peut-être qu’à un défaut du dessin. Pisoides tuberculosus a été trouvé sur les cotes du Chili, aux îles Gallapagos et à Panama. Genre HERBSTIA. Herbstia, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés. Herbstiella [pro parle) , W . Stimpson, Notes on North American Crustacea [Aimais of the Lyceum of natura! history of New York, t. X, p. 9 3, 1871). La carapace des llerbsties a la forme d’un ovale un peu rétréci en avant. Le rostre est petit, formé de deux cornes aplaties. Les pointes préorbitaires sont très-peu développées. La tigelle mobile des antennes externes est insérée sous le rostre, tout à fait en dehors des orbites; celles-ci sont ovalaires et dirigées obli- quement en avant, en dehors et en liant; leur bord supérieur est interrompu par deux petites fissures, et se termine en avant par une petite épine moins saillante que celle située au-dessous et appartenant à l’article basilaire des antennes externes; les yeux sont gros et rétractiles. 1 o . 76 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. M. Bell a établi le genre Rhodia pour une espèce ressemblant aux Herbsties par tous ses caractères principaux, tels que ceux fournis parla carapace, le front, les orbites, les antennes, mais s’en distinguant par des pinces pins courtes et à doigts moins baillants. Je crois que cetle distinction n’est pas fondée sur une modification assez profonde de l’organisme, et qu’au point de vue des principes de la méthode naturelle, il est préférable de ne pas l’admettre. En effet, chez les Herhstia condyliata de grande taille, les pinces sont très-dé veloppées et les doigts ne se touchent que par leur extrémité; chez les jeunes, ces caractères sont moins bien indiqués, et certaines espèces présentent une disposition intermédiaire. On serait donc conduit, par la considération de la forme et des dimensions des pinces, à ranger les jeunes d’une espèce dans un genre et les adultes dans un autre. W. Stimpson a proposé de former un nouveau genre ( Herbstiella ) pour les espèces dont le bord orbitaire inférieur porte une forte dent entre son angle externe et la base de l’antenne, dont le bord externe de l’article basilaire de l’antenne est armé de trois dents au lien de deux, dont les pinces sont plus longues, et dont les cuisses des pattes ambulatoires sont pourvues d’épines. Ces particularités ne me paraissent pas suffisantes pour caractériser une division géné- rique; elles peuvent simplement aider à la détermination des espèces en facilitant leur groupement. 1. HlïBBSTIA PUBESCENS1. W. Stimpson, Notes on North American Crustacca ( Annals of the Lycc-um of natur al history of New York, t. X, p. 92, 1871). Le corps est couvert d’une pubescence courte et serrée, au-dessous de laquelle la carapace est lisse et inerme, excepté vers les côtés, où l’on remarque quelques petites épines. La région gastrique porte sur la ligne médiane deux tubercules peu visibles, et il existe, entre la région gastrique et la région cardiaque, une crête courte, trans- versale et tuberculiforme; cette dernière région est un peu proéminente. Un petit tubercule triangulaire surmonte le lobe urocardiaque. Le rostre est très-court. Les pinces sont armées de tubercules spiniformes sur le bras et l’avant-bras; la main est Les exemplaires décrits par Stimpson ont été détruits par l’incendie. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 77 lisse et inerme; les doigts ne sont pas béants (du moins chez la femelle et le jeune mâle). Les pattes ambulatoires sont inermes, pubescentes et terminées par des doigts très-courts. Cette espèce diffère de Y Herbstia condyliata par sa carapace plus courte, plus large et plus lisse, ainsi que par sa pince lisse. Elle se distingue de YHerbstia pyriformis {Rhodia pyriformis , Bell) par son rostre plus court et par les épines des bords de la carapace, qui sont plus petites et plus nombreuses. Longueur de la carapace d’une femelle, 0,022. Largeur, 0,017. L Herbstia pubescens a été trouvée à Manzanillo, sur la cote ouest du Mexique, par M. J. Xantus. 2. Herbstia pyriformis. Rhodia pyriformis , Bell, op. cit. p. h k , pl. 9, fig. 1. Cette espèce se distingue de toutes les Herbsties américaines par la brièveté des pattes de la première paire, dont les doigts sont en contact dans toute leur étendue, et non légèrement bâillants à leur base, comme d’ordinaire. Longueur de la carapace, 0,021. Largeur, 0,016. La Herbstie pyriforme 11’a été, jusqu’à présent, trouvée qu’aux îles Gallapagos. Elle se rapproche beaucoup de i’Herbstie rouge des îles du cap Vert. 3. Herbstia depressa. Herbstia depressa, Stimpson, Notes on North American Cruslacea (Armais of the Lyceum of natural histon/ of New York, avril 1860, t. VII, p. 1 8 5 ). Herbstiella depressa, Stimpson, op. cit. t. X, p. 93, 1871. La carapace est très-déprimée, généralement couverte de corps étrangers adhérant à des poils courts. Quand on enlève ces poils, le test apparaît moins tuberculeux que chez la H. condyliata. La région gastrique porte une protubérance médiane. Une saillie du même genre occupe le lotie cardiaque antérieur. Deux tubercules sont disposés transversalement sur le lobe urocardiaque. Les bords latéraux et postérieur sont armés de petits tubercules subspiniformes, et une forte épine occupe la région hépatique. Le rostre est court et large, fendu sur la moitié de sa longueur en deux cornes triangu- laires et aiguës. La dent préorbitaire, les orbites et les antennes sont disposées comme chez la Herbstia parvifrons. L’épine basilaire de l’antenne externe est longue et s’avance autant que les cornes rostrales. La branche externe des pattes-mâchoires, ou exognathe, 78 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. est large, fusiforme, et forme un angle vers le milieu de son bord externe. Les pinces sont plus courtes que la première paire de pattes ambulatoires; le bras est armé en dessus d’une série d’épines; l’avant-bras porte de nombreuses spinules; les mains sont glabres. Les pattes ambulatoires sont grêles et poilues; leur cuisse est armée d’épines en dessus et souvent en dessous. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,0 1 1 . Largeur, 0,007. Cette espèce se distingue de la Herbstia condyliata par sa carapace plus large et par l’existence d’épines sur ses pattes ambulatoires; elle ressemble davantage à la Herbstia parvifrons, mais elle est beaucoup plus petite; ses épines sont plus rares et plus aiguës; enfin ses pattes ambulatoires son I plus longues et plus grêles. Elle a été trouvée à file Saint-Thomas. h. Herbstia camptacantha. ( PI. XA III , fig. 3.) Herbstia parvifrons, Stimpson, Notes on Norlli American Crustacea ( Armais of the Lyceum of natural history in New forb, avril 1860, I. Vil). Hcrbstiella camptacantha , Stimpson, op. cil. t. X, p. 9/1, 1871. La carapace est déprimée et élargie dans sa portion postérieure. La région gas- trique porte cinq tubercules, dont quatre disposés en avant sur une ligne transversale et un autre sur le lobe urogastrique ; sept ou huit tubercules se voient sur les régions branchiales; sur la région cardiaque, quelques tubercules sont à peine indiqués. Le front est formé de deux cornes courtes et légèrement divergentes et de deux épines préorbitaires beaucoup moins longues que les précédentes. L épine de l’article basi- laire est aiguë et s’avance jusqu’aux deux tiers du front. Le bord orbitaire supérieur porte deux petites dents, dont l’externe est la plus grande. Les bords latéraux sonl hérissés d’épines; la première forme l’angle orbitaire externe, la seconde occupe la région hépatique; les autres, plus petites et au nombre de cinq environ, sont placées sur la région branchiale. Les pattes antérieures sont très-longues : elles ont, chez le mâle, deux fois la largeur de la carapace. Les doigts de la pince ne se touchent que par leur extrémité, qui est creusée en cuiller; le pouce, fortement courbé, porte près de sa base, sur son bord tranchant, une forte dent. La main est lisse, ainsi que l’avant- bras; quelques tubercules garnissent le bras en dessus. Les pattes ambulatoires sont grêles et longues, leur cuisse est armée en dessus d’une rangée de pointes aiguës et rapprochées. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,0 1 7. Largeur, 0,01/1. CRUSTACES POD O PH T II A LM A f UES. 79 Longueur des pattes de la première paire, o,o3a. Longueur des pattes de la deuxième paire, 0,09 3. Cette espèce habite l’océan Pacifique : elle a été trouvée au Mexique, à Acapulco, par M. Alexandre Agassiz , et au cap Saint-Lucas par le capitaine Xantus. 5. Herbstia tumida1. Herbstiella tumida, W. Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Aimais of f/te Lijceim of natural history of New York, t. X, p. t)5, 1871). Le corps et les pattes sont pubescents; la carapace est convexe, et ses régions sont plus proéminentes que chez le H. camptacantha. Il y a des indications de tubercules sur la surface, distribués comme chez cette dernière espèce; mais ce sont plutôt de faibles saillies que des tubercules, excepté les deux qui occupent le lobe urocardiaque, qui sont petits, mais saillants. Une petite épine aiguë se voit sur le bord du lobe branchial antérieur; une autre occupe la région hépatique. Le bord latéro-antérieur est dépourvu d’épines proprement dites, mais la surface arrondie de la carapace est cou- verte de très-petits tubercules pointus. Sur le bord latéro-postérieur, on compte environ dix petites épines, dont l’antérieure est la plus grande. Les cornes rostrales sont petites, aiguës et très-rapprochées l'une de l’autre; elles constituent un peu moins de la moitié de la longueur totale du rostre. L article basilaire des antennes externes est court et large, et porte une expansion pointue à l’insertion de la tigelle mobile, ce qui ne se remarque pas chez Y H. camptacantha; l’épine antéro-externe est pointue, droite et dirigée obliquement en dehors; les autres épines sont plus courtes que chez les espèces voisines. Le bras des pattes antérieures est armé d’environ huit épines acérées. Le carpe ne porte qu’une seule petite épine en dessus et une faible crête en dehors. La main est inerme et les doigts sont un peu béants à leur base; le pouce est inerme. Les pattes ambulatoires sont pourvues de dix épines longues et grêles en dessus et de deux ou trois en dessous. Longueur de la carapace d’une femelle, o,oi3. Cette espèce a été trouvée par M. J. Xantus à Manzanillo, sur la côte ouest du Mexique. 1 Le seul exemplaire de cette espèce, d’après lequel Stimpson a fait cette description, a été détruit par l’incendie de Chicago. 80 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 0. Herbstia Edwardsii. Herbstia Edwardsii, Bell, Crustacea of the coasts of South America ( Transactions of the Zoological Societ y oj London, t. II, p. /16, pl. IX, fig. 3). Hersbstiella Edwardsii, Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Annals of the Lyceum of natural liistory of New York, l. X, p. g 3 , 1871). Celte espèce ressemble beaucoup à la Herbstia parvifrons , mais les bords latéro- antèrieurs sont presque complètement inermes; ils sont garnis seulement de quelques tubercules. Le rostre est petit, bifide, et les deux cornes qui le forment sont un peu aplaties. Les orbites sont, grandes et pourvues d’une dent sur leur bord supérieur et à leur angle interne. Une autre dent petite et arrondie existe sur leur bord inférieur. L’article basilaire des antennes externes est large et proéminent, pourvu en avant d une grande dent et d’une autre plus petite à la base de cette dernière. Les pattes île la première paire sont, chez le mâle, très-grandes, robustes et presque cylindriques. La main est plus grande que les autres articles et complètement lisse; les doigts sont denticulés à leur extrémité, un peu béants. Les pattes ambulatoires vont en décrois- sant de longueur de la deuxième à la cinquième. Leur cuisse porte en dessus une rangée d’épines. Longueur de la carapace, 0,018. Largeur, 0,01 5. Cette espèce provient des iles Gallapagos. Genre NEMAUSA (nov. gen.) U Je proposerai de former une nouvelle division générique pour quelques Crus- tacés très-voisins des Ilerbsties, mais dont le front est beaucoup plus développé. Les cornes rostrales sont aussi longues que chez certaines Dises, et, de chaque côté, on remarque une épine préorbitaire saillante. L’article basilaire des antennes externes porte deux épines : l’une occupant son angle antéro-externe , l’autre placée un peu en arrière. Le troisième article des pattes-mâchoires externes, ou mérognathe, est un peu auriculé en dehors et fortement échancré en dedans pour l’insertion du palpe; l’exognathe porte sur son bord interne une petite dent trian- gulaire. Les pattes ressemblent à celles des Ilerbsties; elles sont longues, assez Nom mythologique. C P» L! S T A C É S P 0 D 0 P H T H A L M A I P* ES. 81 grêles. Les pinces sont terminées par des doigts creusés en cuiller. L’abdomen du mâle se compose de sept articles. La Pisa spinipes de Bell n’appartient pas au genre Pisa, et doit prendre place dans le genre Nemausa. Cette petite division zoologique établit un lien entre les Herbsties et les Mithracides, et quelques-unes des espèces qui la composent pré- sentent, dans leurs formes extérieures et dans la constitution de leur région orbito-antennaire, de grandes analogies avec les Schizophrys. 1. Nemausa rostrata (nov. spec.). (PI. XVII, %. h.) La carapace de cette espèce est presque entièrement glabre. Les cornes rostrales sont pointues et moins aplaties que chez les Herbstia. Les cornes préorbitaires sont courtes. L article basilaire des antennes externes est large et déborde légèrement le bord frontal; d porte en avant une épine pointue; une seconde épine, moins forte, se voit au-dessous de celle-ci sur le bord externe, immédiatement au-dessous du pédon- cule oculaire. La carapace porte en dessus quelques tubercules peu apparents sur la région gastrique, mieux dessinés sur la région cardiaque, et spiniformes sur les régions branchiales. Les bords latéraux sont armés d’épines aiguës; la première est formée par 1 angle orbitaire externe; la seconde occupe la région hépatique; les régions bran- chiales portent quelques épines plus faibles et plus irrégulières dans leurs dimensions. Les pattes antérieures du mâle sont courtes; la main est lisse. L’avant-bras et le bras portent en dessus quelques tubercules pointus. La cuisse et la jambe des pattes ambu- latoires sont armées de quelques épines sur leur bord supérieur. Longueur de la carapace, o,oi5. Largeur, 0,012. J’ai lait figurer â la suite de ce travail la carapace d’un Crustacé que je considère comme provenant d’une très-jeune Nemausa rostrata. La grosseur des yeux montre bien que cet individu n’était pas encore arrivé â sou entier développement. 11 diffère notablement des adultes par la grandeur de ses cornes frontales, qui sont longues et grêles, par la largeur de l’espace interorbitaire, ce qui donne à la carapace une forme moins triangulaire, et par la petitesse des épines latérales. Cette espèce vit dans le golfe du Mexique. W. Stimpson en a dragué un exemplaire à 20 brasses de profondeur, à l’ouest de la Floride, par 26° 1 6' de latitude. Un autre a été dragué par le même explorateur sur un fond de sable corallien, à 12 brasses de profondeur, aux environs de Majores. Enfin le Muséum de Paris en possède un troi- sième, provenant de la Martinique. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. V° PARTIE. 1 1 8 2 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 2. Nemausa spunipes. Pisa spinipes, Bell, Crustacea oj'tlie coasts of South America ( Transactions ofthe Zoological Society of London, I. II, p. 5o, pi. IX, fîg. G.) Cette espèce doit se placer dans le genre Nemausa , à côté de ta précédente. Sa cara- pace est déprimée et granuleuse; les cornes rostrales sont séparées dans toute l’étendue du front et légèrement divergentes. Les bords latéraux sont garnis de six ou sept épines aiguës, plus grandes chez le mâle que chez la femelle. Cette dernière porte aussi, au-dessus du bord postérieur, une ligne granuleuse bien marquée, qui tend à s’effacer chez le mâle. Les pattes ambulatoires sont courtes; la cuisse et la jambe sont armées de petites épines. Les pattes antérieures de la femelle sont faibles; celles du mâle manquaient sur l’exemplaire que M. Bell a eu à sa disposition; il esl probable que les doigts sont excavés en cuiller, mais, n’ayant [tu constater cette dis- position, le savant carcinologiste anglais a cru devoir ranger cette espèce parmi les Dises. La Nemausa spinipes a été pêchée aux des Gallapagos, à 16 brasses de profondeur. Longueur de la carapace, 0,020. Largeur, 0,0 îâ. Genre TEMNONOTUS ( uov. gen .) 1 . Les Crustacés du genre Temnonotm prennent place entre les Maia et les Nemausa; ils se distinguent de ces derniers par leurs pattes plus courtes, leur front plus avancé au devant des orbites; ils ne peuvent être confondus avec les Maia, car ils présentent une sorte de fossé profond qui circonscrit plus ou moins complètement la région cardiaque. Je ne connais aucun autre Crustacé chez lequel on observe ce caractère; de plus, les orbites sont plus complètes en dessous. La carapace est bombée et légèrement pyriforme; les bords en sont arrondis; le front esl formé au milieu par deux cornes rostrales peu allongées, et, sur les côtés, par deux épines préorbitaires. Le bord sourcilier porte en dessus une fissure. Les yeux sont gros et se replient dans une fossette latérale profonde. Les antennes internes sont grandes, et la cloison interan tennu lai re se prolonge en une épine. L article basilaire des antennes externes est élargi à sa base et se rétrécit à son De réfxvw, tailler, et vwtos, dos. CRUSTACÉS PODOPHTHALM AIRES. 83 extrémité; il est séparé du bord orbitaire inférieur de la carapace par une échan- crure. Le front le cache complètement en s’étendant au-dessus de lui, mais la portion mobile de l’antenne paraît à découvert sur les côtés des cornes rostrales. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est dilaté à son angle externe et échancré à son angle interne pour l’insertion du palpe. Je n’ai pu étudier que des femelles appartenant à ce genre; je ne puis donc indiquer les caractères dis- tinctifs des pattes antérieures. Les pattes ambulatoires sont courtes; celles de la première paire dépassent notablement les autres. Jusqu’à présent , ce genre appartient en propre à la faune de la mer . 55, pl. XI, fig. 3.) N'ayant jamais vu cette espèce, je ne puis que reproduire la description qui a été donnée par M. Bell. La carapace est déprimée, large au niveau des régions branchiales, rétrécie en avant. Les régions sont assez distinctes; la surface est lisse ; les bords latéraux portent quelques petites dents ou épines. Le front est très-obtus, obscurément bilobé et lamelleux. Les orbites portent une petite dent au-dessus de l’angle interne et deux en dehors; elles sont très-excavées en dessous. Les yeux sont grands, proéminents, globuleux. L’article basilaire des antennes externes est très-large, denticulé en avant; la portion mobile est cylindrique, moitié aussi longue que le corps. Le mérognathe est échancré à son angle antérieur et interne. L’abdomen du mâle se compose de sept articles; il offre une forme à peu près triangulaire. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 105 Les pattes antérieures sont presque deux fois aussi longues que la carapace; le bras et l’avant-bras portent quelques petits tubercules; la main est robuste, lisse. Le doigt mobile présente un petit tubercule près de sa base; son extrémité est excavée et denti- culée sur son bord. Les pattes ambulatoires sont grêles, plus courtes que celles de la première paire; les trois premiers articles sont garnis de quelques petits tubercules; les articles terminaux sont lisses. La couleur est d’un brun pâle en dessus, rouge en dessous. Longueur de la carapace, 0,008. Largeur, 0,009. Cette petite espèce a été trouvée par M. Cuming, à Panama, sur le sable, à une profondeur de 1 o brasses. Sous— genre DES MITHRAX DÉPRIMÉS, OU M1THRACULES. SECTION A. MITHRACULES A BORD ORBITAIRE PLUS OU MOINS INCISE. 16. Mithraculus sculptus. (PI. XX , lig. a.) Maia sculpta , Lamarck, Histoire des animaux sans vertèbres, I. V, p. 262. Mithrax sculptus , Milne Edwards, Magasin zoologique, pl. V; Histoire naturelle des Crustacés , I. I, p. 322. Mithrax sculptas , Gibbes , Proceedings of the American Assoc. for ado. of sc. i85o, p. 172. Mithrax minutus , de Saussure, Mémoire sur divers Crustacés nouveaux du Mexique et des Antilles , p. 9, fig. 1. Mithrax minutas, Schramm etlsis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe, p. 10. Mithraculus coronatus ( pro parte), White, List of the specimens of Crustacea in tlie collection of the British Museum, 18/17. Mithrax sculptus, Von Maliens, Ueber Cubanische Crustaceen [Arc hiv. fur Nalurgeschichte, 1872, p. 83). Mithraculus sculptus, Stimpson, Report on the Crust. dredged in the Gulf Stream ( op . cit. p. 117). Lorsque Lamarck, d’après les échantillons du Muséum, publia la description du Maia sculpta, il cila, comme représentant cette espèce, la figure donnée par Séba (t. III, pl. XIX, fig. 22); or cette figure se rapporte à une autre espèce, que Herbst désigna sous le nom de Cancer coronatus . Plus tard, M. Milne Edwards fit représenter l’un des types de Lamarck, et y joignit une diagnose qui ne peut laisser dans l’esprit aucune incertitude. Cependant quelques zoologistes ont continué à considérer le Crus- tacé des planches de Seba comme le véritable Mithrax sculptus, et ont désigné le Mit! irax de Lamarck sous un autre nom. C’est ainsi que le Mithrax minutus de M. de ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ve l'AUTlli. 1 'l ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 1 06 Saussure n’est autre que le M. sculptus de Lamarck et de Milne Edwards, et White, sous le nom de M. coronatus, confondait ce Crabe avec celui de Séba. La carapace est plus large que longue, à bords arrondis. Le Iront est large, peu avancé, formé de deux petits tubercules séparés par une étroite échancrure. Les angles orbitaires internes sont obtus et très-peu avancés. Le bord orbitaire porte trois petits tubercules, l’un inférieur, un autre externe et le troisième supérieur. L’article basilaire des antennes externes est très-large, très-dilaté en dehors, où il constitue une partie du plancher de l’orbite et du bord orbitaire inférieur; son angle antéro-externe est tuberculiforme et à peine plus avancé que l’angle orbitaire supérieur et interne. La carapace est couverte de bosselures dans sa portion postérieure, mais presque lisse en avant. Les bords latéro-antérieurs sont découpés en quatre lobes arrondis, qui dans le jeune âge sont un peu pointus. Les pattes antérieures du mâle sont longues. La main est lisse, comprimée latéra- lement; les doigts son! très -développés, leur extrémité, fortement dilatée en cuiller, n’est pas denticulée; l’index esl armé sur son bord tranchant, dans sa partie moyenne, d’une forte dent. L’avant-bras est lisse; le bras porte en avant deux tubercules spini- formes. Les pattes ambulatoires sont poilues et un peu épineuses. Le troisième article des pattes-mâchoires externes, ou mérognathe , n’est pas échancré en dedans; l’exo- gnathe est très-large. Longueur de la carapace d un mâle adulte, 0,026. Largeur, 0,027. Longueur de la patte antérieure, o,o5o. Longueur de la pince, 0,027. Cette espèce est commune à la Guadeloupe, dans les cavités des rochers couverts d’algues. Elle abonde dans la rade de la Pointe-à-Pitre. Le Muséum en possède aussi des individus provenant de Saint-Thomas et de la Martinique. Stimpson l’a trouvée à Key West, par 2 ou 5 brasses de profondeur; aux Tortugas, par 5 ou 6 brasses. Le Muséum de Cambridge en possède des exemplaires venant de Woman Key, des Tortugas et de Cumana. 17. Mithracülus coronatus. (PI. xx,fig. 1.) . Cancer coronatus , Herbst, Naturgeschichte (1er Krabben und Krebse , t. I, p. 18 A, [il. XI, fi[[. G3. Mithracuîus coronatus, Stimpson, Notes on North American Crustacea ( op . cil. I. Vit, p. 18G, 1860), el Report on t lie Crust. dredged in the Gulf Stream (op. cil. p. 1 18). Mitlu •acutus coronatus (pro parte) , White, Cat. British Museum, p. y. Milhrax sculptus , Schramm et tsis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe, p. 9. Mithracuîus coronatus, S. Smith, Notice of the Crustacea collected Inj prof. Harlt on the coast oj Rrazil (Transactions of the Connecticut Academij of arts and sciences, t. Il, p. i el 3a). CRUSTACES PODO PUT U A LM AIRES. 107 Cette espèce, confondue par Eamarck, par White et par d’autres auteurs, avec le Mithrax sculptus, en diffère beaucoup par sa carapace plus large, plus ornée, et par plusieurs autres caractères tirés de la forme du front, des pinces, etc. Ee front est plus étroit que chez le M. sculptus. L’article basilaire de l’antenne externe est beaucoup moins large. La carapace est d’environ i /3 plus large que longue, et fortement bos- selée en avant aussi bien qu’en arrière. Les sillons qui séparent les lobulations sont larges et profonds; ceux de la région branchiale sont disposés comme des rayons divergeant de la région cardiaque. Les bords latéro-antérieurs sont découpés en trois gros lobes arrondis. Deux ou trois petites saillies existent en arrière du dernier lobe, sur la région branchiale. Les pattes antérieures sont moins longues que chez le M. sculptus; l’extrémité des pinces est finement denticulée, et l’index est inerme, même chez les mâles adultes. Le bras est noduleux et porte en avant deux tubercules beau- coup moins saillants que chez le Mithrax sculpté. Les pattes ambulatoires ne présentent rien de particulier à noter. Longueur de la carapace d’un mâle adulte, 0,019. Largeur, 0,0 2 5. Longueur des pattes de la première paire, o,o35. Longueur de la pince, 0,021. Le Muséum possède plusieurs individus de cette espèce provenant de la Guadeloupe, de Saint-Thomas et d’Aspinwall (Amérique centrale). M. W. Slimpson l’a trouvée aux environs de Sombrero, des Tortugas, à Woman Key, au récif de Cruz del Padre (Cuba) et à Key West, par 2 ou 3 brasses. M. S. Smith mentionne sa présence sur la côte du Brésil, aux Abrolhos, où elle a été trouvée par le professeur Hartt. Parmi les Crus- tacés qui m’ont été communiqués par AL A. Agassiz,j’ai remarqué deux exemplaires de ce Mithrax provenant de la même localité, où ils avaient été recueillis, lors de l’ex- pédition du Hassler, à 3o brasses de profondeur. Les femelles de cette espèce sont beaucoup plus petites que les mâles. J’en ai vu qui, chargées d’œufs, avaient à peine 1 centimètre de large; leurs caractères sont aussi moins nettement dessinés que ceux des mâles, et il est difficile de les distinguer de celles de l’espèce précédente. Il en est de même pour les jeunes. Leur carapace est beaucoup plus étroite quelle ne le deviendra plus tard, ou qu elle ne lest chez les mâles. Les pointes latéro-antérieures sont plus acérées. Les pattes antérieures sont plus épineuses sur le bras; les pattes ambulatoires sont plus grêles, plus longues, et les poils qui les revêtent sont moins serrés el plus développés. 1/1. 108 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 18. Mithraculus nodosus. (PI. XXIII, fi g. 5.) Mithrax nodosus, Th. Bell, Some account of the Crustacea of the coasts of South America ( Transactions of the Zoological Society, t. II, p. 53, pi. II, fïg. i, 1 836 ). Mithraculus nodosus , Stimpson, American Journal of sciences and arts, t. XXIX, p. i32. La carapace est élargie, très-déprimée; le front se compose de deux cornes frontales très-courtes, obtuses, très-rapprochées. Les angles préorbitaires sont tuberculiformes. L’angle externe de l’article basilaire de l’antenne se prolonge en pointe obtuse qui dépasse l'angle préorbitaire. Les lobulations du bouclier céphalo - thoracique sont moins fortes que chez les M. sculptus et coronatus. Quatre tubercules disposés transver- salement occupent la région gastrique. Une autre ligne de tubercules plus gros suit en dessus le bord postérieur. Les bords latéro-antérieurs sont pourvus de trois expansions arrondies; la première, ou hépatique, plus petite que les deux suivantes; une petite épine est placée en arrière de la dernière. Le développement de ces expansions laté- rales varie beaucoup; chez de jeunes femelles, il est plus considérable que chez les mâles adultes. Les pinces sont pourvues en dessus d’une carène qui occupe la moitié postérieure de leur bord. Une autre carène borde en dedans l’avant-bras. Le bras porte quelques tubercules, et son bord antérieur s’avance en un prolongement lamelleux et arrondi, très-large chez les mâles adultes, seulement spiniforme chez les femelles. Les pattes ambulatoires sont spiniformes, grosses et courtes. Les pattes-mâchoires externes diffèrent beaucoup de celles des autres Mithrax. Le mérognathe est plus large que long, un peu échancré en dedans pour l’insertion du palpe, dont les articles sont larges et aplatis. Le bord postérieur est très-concave en dehors pour l’insertion du deuxième article. La branche externe, ou exognathe, est peu élargie1. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,02/u Largeur, 0,028. Longueur de la pince, 0.02/1. Longueur de la carapace d’une femelle, 0,0 1 7. Largeur, 0,021. Cette espèce n’a encore été trouvée qu’aux îles Gaîlapagos. 1 Voyez pl. XXIII, fi g. 5 c. CRUSTACÉS P 0 1) 0 P H T H A LM A 1RES. 19. Mithraculus denticulatus. (PI. XXIII, fl g. /1.) Mithrax denticulatus, Th. Bell, op. cit. p. 5 h, pl. II, fig. 9, 1 8 3 6 . Mithraculus denticulatus, White, Catalogue British Museum Crust. 18/17, p. 7. Mithraculus denticulatus , Slimpson, American Journal of sciences and arts, t. XXIX, p. 182, et Notes on North American Crustacea ( Annals of the Lyceurn of natural history in New York, t. VII, p. 1 87, avril 1 860 ). Le mode de lobulation de la carapace est à peu près le même que chez le M. coro- natus. Les sillons qui séparent les portions saillantes sont encore plus profonds et plus nettement tracés. Les prolongements des bords latéraux sont plus longs et plus pointus que chez le M. nodosus, ce qui donne à la carapace un aspect tout à fait particulier. La main est lisse; l’avant-bras et le bras sont couverts de tubercules élevés; les pattes sont très-épineuses et un peu poilues; quelques poils disposés en bouquet se voient aussi sur la région frontale. Le mérognatbe des pattes-mâchoires externes est large, mais il n’est pas aussi profondément échancré que chez le M. nodosus. L’exognathe est élargi. Longueur de la carapace d'un mâle, 0,010. Largeur, 0,01 3. Longueur de la carapace d’une femelle, 0,009. Largeur, 0,01 3. Cette petite espèce a d’abord été trouvée par Cuming, aux îles Gallapagos; puis par le capitaine Xantus, au cap Saint-Lucas. J'ai fait représenter, dans l’Atlas qui accompagne ce mémoire, un Mithrax denticulé provenant de cette dernière localité. ”20. Mithraculus forceps (nov. spec.). (Fl. XXIII, %. 1.) Cette espèce présente la forme générale d’un Mithrax et la région faciale d’un Mithraculus. La carapace est un peu bombée, subtriangulaire. Le front est large; les cornes rostrales sont petites, aplaties, obtuses, presque contiguës. L’angle préorbitaire est peu avancé; le bord orbitaire supérieur n’est pas épais comme chez les espèces précédentes, il est à peine interrompu par deux petites fissures peu visibles; l’angle orbitaire externe est aigu, et une petite épine garnit le bord orbitaire inférieur. L’article basilaire des antennes externes est large et plat; l’angle antéro -externe s'avance en forme de pointe; une seconde épine très-petite s’implante au-dessous de 1 insertion de la tigelle mobile. La surface de la carapace est à peine bosselée; j 10 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. quelques saillies tuberculiforines se voient seulement près du bord des régions bran- chiales. Les bords latéro-antérieurs sont armés de quatre dents pointues, simples et dirigées un peu en avant; en arrière de la dernière existe un petit tubercule pointu. Les pattes antérieures du mâle sont peu développées; la main est grêle, lisse et ter- minée par des doigts relativement très-grands et très-élargis au bout. L avant-bras porte en dedans une ou deux petites saillies tuberculiforines. Le bras est épineux en avant et en arrière, et un peu tuberculeux en dessus. Les pattes ambulatoires sont assez longues, épineuses et un peu poilues. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est très-dilaté en dehors et non échancré en dedans pour l’insertion de la tigelle mobile; l’exognatbe est très-large. Longueur de la carapace d’un mâle, o,o3o. Largeur, o,o35. Longueur de la pince, 0,026. Cette espèce provient des cotes de la Guyane et a été donnée au Muséum par M. Virgile. Elle se distingue nettement de tous les autres représentants du même genre par sa carapace lisse, ses bords latéro-antérieurs fortement dentés, et ses mains grêles, à doigts longs et gros. 21. MlTHRACULUS NUDUS (nov. spec.). (PI. XXIII, fig. 2.) La carapace est beaucoup plus large que longue, assez épaisse. Le front est étroit, peu avancé. Le rostre est formé de deux tubercules arrondis, en arrière desquels se trouvent deux petites saillies. Les bords sourciliers sont épais. L’article basilaire des antennes externes est peu élargi, et porte en dehors deux saillies arrondies, dont I une constitue l’angle antérieur. Les bords latéro-antérieurs sont épais et présentent quatre proéminences obtuses, dont la seconde et la troisième sont les plus grosses; la qua- trième est petite. Quelques éminences arrondies existent sur les régions branchiales, mais la surface de la carapace est lisse. Chez les jeunes individus, ces saillies sont plus marquées, et les proéminences des bords latéro-antérieurs plus aiguës. Les pattes anté- rieurs du mâle adulte sont longues et fortes. La main est Jisse, peu renflée, arrondie en dessus. Le pouce porte une forte dent pointue vers le premier tiers de son bord tranchant. L’index ne porte que quelques fines denticulations vers son extrémité. L avant-bras est lisse. Le bras est noduleux en dessus et armé en avant d’une saillie épaisse et large. Chez les jeunes, il existe seulement quelques tubercules pointus. Les pattes ambulatoires sont fortes, spinuleuses et poilues. Les pattes-mâchoires externes sont larges; le mérognathe est peu dilaté en dehors, non échancré en dedans. Le plastron sternal est arrondi, et l’abdomen du mâle est étroit. C R U S TA G É S PODOPH T H \ LM A I R ES. Longueur de la carapace d’un mâle adulte, 0,019. Largeur de la carapace, 0,03/1. Longueur de la pince, 0,035. Longueur de la carapace d’un jeune individu, 0,0 1 /1. Largeur, 0,017. Le Muséum de Paris possède deux exemplaires de cette espèce provenant de la Guadeloupe. Le Mithraculus nudus se distingue nettement des 1/. sculptus et coronatus par 1 ab- sence des lobulations de la carapace; le mode de découpures du bord latéro-antérieur ne permet pas de le confondre avec les autres espèces du même sous-genre. 22. Mithraculus ruber. Stirapson, Preliiuinary Report on the Crustacea dredged in the (Juif Stream in the s traits of Florida ( Bulletin of the Museum of comparative Zooîogy of Cambridge , t. II, p. 118). Je ne puis que reproduire la description donnée par W. Stimpson , car ]e n ai jamais eu l’occasion d’examiner cette espèce, les exemplaires typiques ayant été anéantis lors de l’incendie de Chicago. La carapace est subtriangulaire, d’environ un cinquième plus large que longue. La surface est nue, polie, inégale, avec des protubérances moins nombreuses et plus petites que chez les Mitli. sculptus et coronatus. Ces protubérances sont arrondies, et non allongées comme chez les espèces voisines, et quelques-unes portent des tubercules épars. Le bord latéro-antérieur est armé de trois dents, indépendamment de l’angle orbi- taire. La dent postérieure est aiguë, spiniforme et courbée en avant; les deux autres sont tuberculiformes. La dent mitoyenne est composée de deux tubercules, et un petit tubercule existe entre elle et la dent postérieure. Le bord latéro-postérieur est pourvu d’un petit tubercule aigu , situé en arrière de la dent postérieure. Le mérognathe est légèrement sinueux en avant, montrant une légère indication d’échancrure. La pince est assez longue et grêle. Le bras est armé de six tubercules petits, coniques et égaux; l’avant-bras et la main sont lisses. Les pattes ambulatoires sonl cylindriques et portent en dessus des poils courts et serrés; elles sont spinuleuses en dessus, les épines étant disposées sur deux séries. La couleur de la carapace est un brun châtain, bleuissant en arrière. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,003 5. Largeur, 0,0 1 5 o. Rapport de la longeur à la largeur, i : o,3.r). Cette espèce a été trouvée à Cuba, sur le récif de Cruz del Ladre; elle diffère du ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 1 1 2 M. sculpitis et du M. cinctimanus par sa carapace plus large, et du M. coronatus > par sa dent latérale spiniforme et par la nature de la surface de la carapace. 23. Mithragulus cinctimanus. (PI. XXIII, fîg. 3.) Stimpson, Noies on North American Crustacea (op. cit. p. 186, 1860). Mithrax affinis, Isis Desbonne et Shranim, Crustacés de la Guadeloupe, p. îo, 1867. La carapace est beaucoup plus longue que chez les espèces précédentes, et rappelle par ce caractère la disposition propre au genre Thoe; elle est couverte, surtout en arrière et latéralement, de nodosités arrondies. Les cornes rostrales sont petites, mais assez avancées, et dépassent les angles préorbitaires et l’épine de l’article basilaire de l’antenne externe. Les bords latéro-antérieurs sont peu obliques et obscurément découpés en quatre petites dents ou éminences tuberculiformes, d’autant plus poin- tues que les individus sont plus jeunes. L’angle orbitaire externe est aigu. Les pinces sont peu renflées, la main est lisse. L’avant-bras est lisse chez les jeunes sujets, nodu- leux et portant en dedans quelques tubercules chez les adultes; le bras est orné de plusieurs tubercules. Les pattes ambulatoires sont assez longues, peu épineuses et velues seulement sur leurs derniers articles; leur doigt est long et crochu. La couleur est jaunâtre, avec une grande tache brune qui couvre une grande partie de la région cardiaque. Les pattes et les pinces sont maculées de brun et de blanc; souvent la teinte foncée forme un large anneau sur la main. Le nom de cinctimanus , que Stimpson a donné à cette espèce, indique cette disposition, qui n’est cependant pas constante. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,021. Largeur, 0.0 19. Longueur de la main, 0,016. Le Muséum possède un exemplaire de cette espèce provenant de la Guadeloupe, et un autre trouvé à Saint-Thomas. Stimpson mentionne sa présence aux Tortugas, La forme allongée de la carapace caractérise nettement ce Mithrax. G R lï S TA C E S P 0 1) 0 PH T HA LM A I R ES. 1 13 SECTION B. MITHRACULES A BORD ORBITAIRE ENTIER, OU TE LEO PU li ÏS DE STIMPSON. 24. Teleopiirys cristulipes. (PI. XIX, fig. 2.) Stimpson, American Journal of sciences and arts , I. XXXIX, p. 1 3 3 , janvier 1860, el Notes on North Ame- rican Cruslacea {Armais of the Lyceum of naturaï history in New York , I. VII, p. 190, pi. II, fig. 2). La carapace est sub tri an gui aire et épaisse, mais peu bombée; elle esl arrondie sur les côtés et en arrière. Le front est étroit, le rostre très-court et bifide. L’angle préor- bitaire est arrondi. L’article basilaire des antennes externes se rétrécit en avant, et porte deux tubercules, dont l’un occupe son angle antéro-ex terne; un troisième tuber- cule se voit sur la carapace, un peu en arrière du bord orbitaire intérieur. Le bord sourcilier est entier; on aperçoit cependant les traces de deux petites fissures. La cara- pace est un peu noduleuse; les parties saillantes portent des granulations éparses ou quelques tubercules. Les bords latéro-antérieurs sont découpés en quatre dents tuber- culiformes et arrondies, à l’exception de la dernière, qui est plus petite et plus pointue que les précédentes. Les pinces sont moins développées que d’ordinaire. Chez le male, la main est comprimée, carénée en dessus et en dessous, et lisse; un seul tubercule existe sur sa face externe, près de 1 articulation carpienne. L’avant-bras est légère- ment tuberculé et prolongé en dedans. Le bras est noduleux et tuberculé. Les pattes ambulatoires sont presque glabres et couvertes d’épines lamelliformes ou de crêtes quelquefois imbriquées. Le mérognathe est tronqué à son angle interne pour rece- voir le palpe; son angle externe est dilaté; l’exognathe est large. Enfin j’ajouterai que la tigelle mobile de l’antenne externe est plus longue qu elle ne l’est d’ordinaire chez les Mithrax. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,010. Largeur, 0,012. Longueur de la carapace d’une femelle adulte, 0,00p. Largeur, 0,0 p b. Cette espèce a d’abord été trouvée au cap Saint- Lucas par le capitaine Xanlus; M. Bradley l’a ensuite recueillie dans la baie de Panama. ZOOLOGIE DI’ MEXIQUE. Ve PARTIE. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 1 l/i G en hé O TH ON IA. Pitho, Bell, Proceedings of the Zoological Society of London, 1 8 3 5 , p. 172. Otlionia, Bell, Some account of the Crustacea of the coasts of South America ( Transactions oj the Zoological Society , 1 8 3 6 , I. II, p. 55). Ce genre a d’abord été désigné par M. Th. Dell sons le nom de Pitho, qu’il a remplacé depuis par celui (Y Otlionia; cette dernière dénomination avait déjà été employée en i 835 par Johnston pour un genre d’Annélides, mais ce genre paraît être le même que celui auquel de Blainville avait donné, en 1828, le nom de Fabricia; par conséquent, il n’y a pas lieu d’en tenir compte, et le mot Otlionia peut être conservé pour désigner les Crustacés étudiés par Th. Bell. La carapace des Otlionia semble tronquée en avant; la région frontale est large, el le rostre est très-court et formé par deux petites dents. Les orbites sont petites, tubulaires et profondes; les yeux sont grêles et enchâssés comme ceux des Péri- cères. Les antennes externes sont courtes; leur article basilaire est lamelleux et forme le plancher de l’orbite; le second article est plat, court el large, surtout dans sa portion terminale; le troisième article est aplati, mais plus petit; la tigel le mobile est très-réduite. La carapace est subovalaire, les bords latéro-antérieurs formant avec les bords latéro-postérieurs une ligne peu arquée. Les pattes- mâchoires externes ont leur mérognathe dilaté en dehors et très-peu échancré en dedans pour l’insertion du palpe. Les pattes antérieures du mâle sont terminées par des doigts creusés en cuiller et ne se touchant que par leur extrémité. Les mains sont plus ou moins comprimées. Les pattes ambulatoires sont robustes et peu allongées; leurs doigts sont aigus et pourvus en dessous de quelques den- ticulatioris. L’abdomen du mâle est étroit et composé de sept articles. Des poils roicles et droits bordent les antennes externes, et se montrent en séries et en touffes régu- lières sur les régions ptérygostomiennes. Les Othonies offrent certaines ressemblances avec les Mithrax; leurs pattes antérieures, leurs pattes-mâchoires, la forme même de la carapace, rappellent celles des Mithraculus allongés, tels que le M. cinctimanns. La forme tronquée du bouclier céphalo-thoracique donne à ces Crustacés une certaine analogie avec C R U S TA G É S PO DOPHTHALMAI R ES. 1 1 5 les Micippes et les Paramicippes ; mais, chez ces derniers, la région frontale esî brusquement infléchie en bas, ce qui n’existe pas chez les Othonies. Ce genre est exclusivement américain; les espèces qui le composent se res- semblent toutes beaucoup, et se rencontrent dans l’océan Atlantique et dans l’océan Pacifique. 1. Othonia aculeata. (PI. XXIV. %. 4.) Hy as aculeata , Gibbes, On the Carcinological collections of the Cabinets of na tarai history in the United States ( Procecdings on third meeting of the American Association for advancement of sciences , Chadeston , i85o, p. i 7 i ). Othonia aculeata, Stimpson, Notes on North American Crustacea (Armais of the Lyceum of natur al history in New York, i 858, p. h 9). — Preliminary Report on the Crustacea dreclged in the Gulf Stream in the straits of Florida (Bull, of the Museum of comparative Zoology of Cambridge, I. II, p. 116). Othonia sexdentata? Wbite, List of the specimens of Crustacea of the British Muséum, 18/17, p. 9. Othonia anisodon, Von Martens, Ueber Cubanische Crustaceen (Archiv.für Naturgeschichte , 1872, p. 83 , pl. IV, %. 3). La carapace de cette espèce est étroite, presque lisse en dessus chez les adultes, plus ou moins tuberculeuse et granuleuse chez les jeunes. L angle préorbitaire et l’angle orbitaire externe sont aigus. Les bords latéro-antérieurs sont armés d’environ cinq dents (sans compter l’angle orbitaire) plus ou moins triangulaires, la deuxième et la troisième souvent confondues à leur base; la disposition de ces dents varie d’ail- leurs beaucoup: chez les jeunes sujets, elles sont plus pointues et plus courtes; elles sont larges et émoussées chez les exemplaires de grande taille. Le front est formé de deux petites dents aplaties et triangulaires. L’article basilaire des antennes externes es! large; la portion de son bord antérieur située en dehors de l’insertion du deuxième article est dentelée; un sillon profond existe entre cette sorte de crête et le bord fron- tal. Les pattes antérieures du mâle sont toujours faibles. Le bras porte en arrière envi- ron trois petits tubercules; les doigts de la pince sont en contact dans la majeure partie de leur étendue; ils laissent seulement un petit espace béant à leur base. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,02 3. Largeur, 0,022. Longueur de la patte antérieure, 0,019. Longueur de la pince, 0,010. Longueur de la carapace d’une femelle, 0,022. Largeur, 0,021. Le Muséum possède des exemplaires de cette espèce provenant de l’île Saint-Thomas 1 5 . ZOOLOGIE DU MEXIQUE. î 16 et des cotes de la Floride. JVL A. Agassiz m’en a communique quelques-uns trouvés aux Tortugas et sur les récifs entre la Floride et Cuba. Je suis disposé à croire que Y Othonia anisodon de M. de Martens n’est qu’un individu jeune de cette espèce; les seuls caractères différentiels indiqués par cet auteur résident dans la forme des dentelures du bord de la carapace, el j’ai pu m’assurer par l’examen d'un grand nombre de spécimens que cette disposition varie beaucoup. 2. Othonia Lherminieri. (PI. XXIV, %. 5.) Microrhijnchus Lherminieri, Isis Desbonne, Notes manuscrites. Othonia Lherminieri, Schramm, Crustacés de la Guadeloupe, 1867, p. 20. La carapace est plus large que dans l’espèce précédente; le front est moins avancé; les angles orbitaires sont obtus au lieu d’être pointus. L article basilaire des antennes externes est plus étroit et non dentelé sur son bord antérieur. Les bords latéro-anté- rieurs sont armés de dents plus larges et moins aiguës; les deux dernières sont très- réduites et tendent à disparaître. Les pattes antérieures du male sont très-grandes. Le bras est lisse, presque cylindrique, et déborde beaucoup la carapace. La main est haute, très-comprimée latéralement; ses bords supérieur et inférieur sont cristiformes ; les doigts laissent entre eux un espace très-considérable. Ces caractères des pattes antérieures permettent de distinguer facilement cette espèce de la précédente. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,026. Largeur de la carapace, 0,0 2 5. Longueur de la patte antérieure, o,o63. Longueur de la main, 0,02 3. Hauteur de la main, 0,0 1 1 . Longueur de la carapace d’une femelle, 0,018. Largeur, 0,018. Cette espèce a été trouvée tà 1 île Saint-Thomas et sur les côtes de la Guadeloupe. 3. Othonia lævigata (nov. spec.). (PI. XXIV, fig. 2.) Cette espèce se reconnaît facilement à la forme de sa carapace, beaucoup plus large que longue; la surface en est lisse et marquée seulement de quelques fines ponctua- tions. Les angles préorbitaires sont obtus; l’angle orbitaire externe est aigu. Le bord antérieur de l’article basilaire de l’antenne externe est droit. Les bords latéro-anté- G R 11 S T A C É S P 0 D 0 P H T H A L M A I R ES. i 17 rieurs sont découpés en cinq dents toutes Rien développées , très-fortes, très-aiguës et à pointe dirigée en dehors et un peu en avant. Les pattes antérieures du mâle sont remarquablement longues, autant qu’on peut en juger d’après les dimensions du bras, qui seul est conservé sur l’exemplaire que j’ai pu étudier; cet article est lisse et presque cylindrique. Longueur de la carapace d’un mâle, o,o35. Largeur, o,oâo. Longueur du bras, 0,038. Le Muséum possède un exemplaire fort incomplet de cette espèce; il est indiqué comme provenant des Antilles. h. Othonia sexdentata. Pitho sexdentata, Bell, Proceedings of the Zoological Society, 1 8 3 5 , p. 172. Othonia sexdentata, Bell, op. cil. Transactions of the Zoological Society, 1 8 3 G , p. 56. pl. XII, fig. 1. Othonia sexdentata, Stimpson, Notes on North American Crustacea (op. cil. p. 192, 1860). Othonia mirabilis, Gerstaecker, Carcinologische Beitrage (Archiv. für Nalurgeschiclite , 1 8 5 6 , p. 1 12). Cette espèce représente sur les cotes de l’océan Pacifique [Othonia Lheriiiinieri; elle se distingue par sa carapace très-granuleuse à tous les âges, surtout dans toute sa portion postérieure; une ligne de granulations s’étend presque parallèlement au bord postérieur et traverse le lobe urocarcliaque. Les bords latéraux sont découpés en six dents, dont la sixième est très-petite et se confond presque avec les tubercules qui garnissent les régions branchiales. Longueur de la carapace d’une femelle, 0,021. Largeur, 0,021. Cette espèce, d’abord signalée aux îles Gallapagos par M. Th. Bell, h ensuite été trouvée au cap Saint-Lucas par le capitaine Xantus. M. Gerstaecker a rapporté à cette espèce le Cancer mirabilis du Herbst, et a proposé de substituer ce nom à celui que Bell avait assigné à ce Crustacé; mais le Cancer mirabilis est figuré d’une manière trop grossière pour pouvoir être déterminé d’une manière exacte; la carapace seule existe, et elle peut aussi bien être attribuée à un représentant quelconque du genre qui nous occupe; il n’y a donc pas lieu de préférer cette dénomination à celle qui a été donnée par le célèbre carcinologiste i 18 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 5. Othonia quinquedentata. (PL XXIV, fig. 3.) Pitho quinquedentata , Bell, Proceedings of the Zoological Society, 1 8 3 5 , p. 172. Othonia quinquedentala , Bell, Transactions of die Zoological Society, 1826, t. II, p. 57, pl. XII, fig. 2. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente, mais elle est plus petite, plus allongée. La carapace est moins finement granuleuse, les dents du bord latéral sont plus aiguës et au nombre de cinq seulement. L’article basilaire des antennes externes est plus étroit. M. Th. Bell ne connaissait que les femelles de cette Othonie, et il n’a pu indiquer les caractères du mâle. Les pinces de celui-ci ont beaucoup d’analogie avec celles de \ Othonia Lherminieri; elles sont longues, et la main est très-comprimée. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,01 7. Largeur, 0,016. Longueur de la patte antérieure, 0,02 1 . Longueur de la main, 0,01 1. Le Muséum possède des exemplaires de cette espèce provenant des îles Gallapagos et de la baie de Panama. 6. Othonia Picteti. De Saussure, Description de quelques Crustacés nouveaux de la cote occidentale du Mexique ( Berne et Magasin cle Zoologie, 1 8 & 3 , p. 3 3 7 , pl. XIII, fig. 2). Stirnpson, Crustacea and Echinodermala of the Pacific shores of North America (Journal of the Boston Society of natur al history, I . VI, 1857). Cette espèce, très-voisine de la précédente, avec laquelle elle doit peut-être être confondue, ne s’en distingue que par sa carapace moins granuleuse et par ses pinces plus grêles et plus longues. M. de Saussure, dans la description qu’il en donne, n Lu- dique que cinq articles à l’abdomen du mâle; il doit y avoir là une erreur typogra- phique, car toutes les Othonies ont l’abdomen composé de sept articles. Longueur de la carapace, 0,0 19. Largeur, 0,018. Longueur des pattes antérieures, o,o3i. Longueur de la main, 0,01 à. Cette espèce a été trouvée à Mazatlan. G R U S TA G E S P 0 1) 0 P 1 1 T ! I A I , M A 1RES. i i 9 Genre EIJCINETOPS. Stimpson, Noies on North American Crustacca (Anna/s of the Lyceum o) natur al liistory in New York.. I. VU . p. 191, 1860. ) Ce genre est remarquable par la grande longueur et la mobilité des pédoncules oculaires, (pie l’animal peut facilement porter dans tous les sens. Il représente des Criocarcinus et des Stenocinops dont les orbites seraient libres en dessus, et, par sa forme générale, il se rapproche des Micippes. Le rostre est petit, bifide, un peu infléchi. Les yeux sont très-longs et dépassent de beaucoup le bord de la carapace. Les orbites sont petites et 11’ entourent que la base des pédoncules oculaires; leur angle externe est spiniforme; leur bord supé- rieur porte une tissure, mais est inerme. Les fossettes antennulaires sont peu profondes, à bords obtus et arrondis. L’article basilaire des antennes externes est petit et armé d’une faible dent à son angle externe. Les articles mobiles sont déprimés; le premier et le second sont assez larges. L’épistome est très-court ou nul. 1 jes pattes-mâchoires externes ressemblent beaucoup à celles des Micippes. mais l’angle externe du mérognathe est plus proéminent, et l’angle interne moins sinueux; le palpe est épais à sa base; i’exognathe dépasse en avant l’endognatbe. Eihunetops Lucasii. Stimpson, op. cil. p. 191, pt. II, liy. 3. Le corps et les pattes sont poilus en dessus. La carapace est oblongue, subquadn- latère, à surface inégale non granulée, plus déprimée entre les régions branchiales et hépatiques; la région gastrique est fortement proéminente, et porte trois petits tuber- cules, disposés en rangée transversale vers le milieu. Les parties saillantes de la région frontale sont garnies de poils crochus; les cornes rostrales sont arrondies à leur extré- mité. Les bords latéraux de la carapace sont inermes. Les pattes sont peu allongées, cylindriques, lisses. La surface inférieure est couverte d’une pubescence courte, mais peu serrée. Longueur de la carapace d’une femelle, 0,00 y. Largeur, 0,008. W. Stimpson hésite à rapporter à cette espèce quelques exemplaires mâles trouvés ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 120 avec la femelle dont il a donné la description; leur carapace est plus petite et plus (droite; les cornes rostrales sont pointues, les antennes externes sont plus étroites, et l'angle externe du premier article mobile est plus avancé. Les pinces sont grandes, plus comprimées et garnies d’une crête; l’avant-bras porte deux crêtes qui se réu- nissent en arrière et forment un angle saillant; la main est assez large, épaisse, mais s’amincissant vers les doigts, qui sont grêles et non bâillants. Les doigts des pattes ambulatoires sont beaucoup plus courts que ceux des femelles. Ces exemplaires ont été tous recueillis au cap Saint-Lucas par le capitaine Xantus. Genre THOE. Tli. Bell, On tlie Crustacea of the coasts of South America ( Transactions of the Zoological Society of London , I. II, p.ù7). Le genre Thoe ne se place pas, comme le pensait M. Th. Bell, entre les Hyas et les Herbstia; il doit se ranger dans le groupe des Mitliracides , à côté des Teleo- jthrys de Stimpson et de certains Mithraculus à carapace très-allongée, tels que le M. cinctimanus. La carapace des Thoe est peu allongée, déprimée, sa surface est lobulée; la région interorbitaire est large; le rostre est très-peu avancé, et il n’y a pas d’épines préorbitaires; le bord sourcilier est inerme. L’article basilaire des antennes externes est court et extrêmement large; le deuxième article est un peu aplati et atteint presque l’extrémité du rostre; il s’insère sur les côtés de celui-ci à une grande distance de l’orbite. La branche externe des pattes-mâchoires externes, ou exognathe, est très-élargie dans sa portion moyenne. Le plastron sternal est presque circulaire. Les pattes antérieures du mâle sont longues et fortes. La main est comprimée latéralement; les doigts, excavés en cuiller, laissent entre eux, quand ils sont rapprochés, un espace plus ou moins considérable et variani d’ailleurs suivant le sexe et l’âge. Chez les jeunes individus et chez les femelles, les doigts sont en contact dans presque toute leur longueur. Les pattes ambulatoires sont grosses; la cuisse est garnie de crêtes longitudinales; le pied et le doigt sont remarquablement petits et portent quelques nodosités. Les pattes de la deuxième paire sont notablement plus longues que les autres; celles de la cinquième paire sont très-petites. Ce genre est exclusivement américain. C R ü S T A C E S P ( ) D 0 P II T H A L M A I R E S . 121 1. Thoe erosa. (PI. XIX, fig. 6.) Thoe erosa, Bell, op. cit. p. 68, pl. IX, fig. k- La carapace est plus longue que large, régulièrement arrondie en arrière. Le rostre est petit, triangulaire, aplati et formé de deux petites cornes appliquées l une contre l’autre dans toute leur longueur. La portion interorbitaire de la carapace porte deux séries longitudinales de trois tubercules disposées parallèlement. La carapace est ru- gueuse ou granuleuse; elle est couverte de bosselures arrondies, dont quelques-unes, très-marquées, occupent le bord des régions branchiales. L article basilaire des an- tennes externes est à découvert en dessus et séparé de la région fronto-orbitaire par une échancrure; le bord antérieur de cet article est découpé en deux petites pointes peu saillantes, dont l’externe est la plus développée. Le bord orbitaire inférieur et le bord orbitaire supérieur portent chacun une petite dent obtuse. La forme des pinces du mâle varie beaucoup, suivant l’âge des sujets que l’on étudie; les doigts sont plus ou moins bâillants; la main est lisse; l’avant-bras est creusé en dehors d’une série d excavations. Le bras porte des excavations quadrilatères, disposées le long de son bord postérieur et diminuant graduellement d’avant en arrière; sur la face inférieure du bras, des excavations analogues se voient également. La cuisse des pattes ambula- toires est prismatique, triangulaire; les arêtes en sont fortement marquées, et deux dépressions longitudinales occupent leur face supérieure; la jambe est petite, rugueuse et presque quadrilatère; le pied est grêle et rugueux; les ongles sont extrêmement aigus. Longueur de la carapace, 0,01 1. Largeur, 0,010. Les exemplaires de cette espèce qui ont été décrits par Th. Bell provenaient des îles Gallapagos; j’en ai reçu d’autres provenant de la baie de Panama. 2. Tiioe sulcata. (Pl. XIX, fig. 5.) Stimpson, Notes on the American Crustacea {Armais of the Lyceum of naturel history in New York, t. VII, p. 177, 1860). Cette espèce se distingue de la précédente par sa carapace beaucoup plus finement granulée et dépourvue de nodosités sur les régions branchiales. Le rostre est moins sillonné sur la ligne médiane. L’article basilaire des antennes externes se termine par ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ve PARTIE. 1 (> ZOOLOGIE DE MEXIQUE. 12*2 un bord antérieur presque droit; la tigelle mobile est plus courte et relativement plus large que chez la Thoe erosa. Les pattes ambulatoires sont plus longues, et la cuisse est garnie en dessus de quelques épines. Le bras des pattes antérieures est aussi plus épineux; sur son bord supérieur. Longueur de la carapace, 0,0 i 1. Largeur, 0,010. Cette espèce provient du cap Saint-Lucas (basse Californie). 3. Thoe puella. (PI. xix, %. 3.) Thoe puella, W. Stimpson, op. cit. p. 178. Pisa tulipes, Isis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe, 1867, p. 19. La carapace de cette espèce est plus large dans sa région interorbitaire que celle un peu concaves. Les lobulations du bouclier céphalo-thoracique sont beaucoup plus marquées et limitées par des sillons très-nets; elles sont couvertes de granulations régulières et serrées. Les bords sourciliers sont très-granuleux. Les cornes rostrales portent chacune une série de granulations nombreuses, séparées sur la ligne médiane par un sillon étroit et profond. Les pinces sont grandes. La main est lisse et polie, si ce n’est près de son articulation, où elle présente quelques granulations; le bord supé- rieur est un peu aigu dans sa portion terminale. Les doigts, chez les mâles adultes, sont extrêmement béants; le pouce porte près de sa base une dent unique; il est finement serratulé vers son extrémité. L’avant-bras et le bras sont dépourvus d’excavations sem- blables à celles de la Thoe erosa, mais ils sont couverts de petites granulations très- serrées en dehors et en dessous. Les pal tes ambulatoires sont déprimées et anguleuses; les cuisses des trois premières son! garnies de crêtes longitudinales très-dilatées en arrière; les crêtes portent de profondes concavités séparées les unes des autres par de petites crêtes transversales. Couleur rougeâtre ou d’un rouge brillant avec des taches jaunes sur la carapace. Longueur de la carapace, 0,0 1 o. Largeur, 0,00 85. Cette espèce a été trouvée aux des Tortugas (à l’entrée du golfe du Mexique) par le I)1 Whitehurst, et à la Guadeloupe par Isis Desbonne. C IU J S T ACES P 0 D 0 P HT! 1 A L M AIRES. 123 G EN RE SISYPHUS. isis Desbonne et Schratnm, Crustacés de la Guadeloupe , 1867, p. 20. La carapace est ovoïde, déprimée, couverte, ainsi que les paties, de poils comis et brunâtres. Le front est tonné de deux cornes rostrales; il n’y a pas d’épines préorbitaires. Les orbites soûl profondes el tubulaires; les pédoncules oculaires sont très-grêles; le bord sourcilier est coupé par une scissure profonde. L’article basilaire des antennes externes est remarquablement large, et, en s’unissant à la carapace, clôt en dessous l’orbite; le deuxième article est gros, un peu aplati et presque aussi long que le rostre; le troisième article est [dus grêle, mais aussi très-développé; la tigelle mobile est petile. Les fossettes antennulaires sont larges en arrière, très-étroites en avant. Les pattes-mâchoires externes sont larges; le mérognathe est auriculé à son angle antéro-externe et profondément échancré en dedans pour l’insertion de la tigelle mobile; l’exognat.he est peu élargi. Les pattes antérieures du mâle sont symétriques et peu renflées; les doigts de la pince ne sont pas terminés en cuiller, et ils ne se touchent que par leur extrémité. Les pattes ambulatoires ont une direction el une forme très-particulières; elles sont toutes repliées en avant et terminées par un doigt très-grêle, très-crochu, très- pointu et fortement plié sur le pied; elles sont évidemment destinées à fixer soli- dement l’animal sur des corps sous-marins. L’abdomen du mâle est formé de sept articles distincts. Par la forme générale de la carapace, le genre Sisyphus se rapproche du genre Hyas; mais il s’en éloigne par la disposition des pattes et de la région antennaire; sous ce dernier rapport, il présente une certaine analogie avec les Tl toc , mais les veux de ces derniers Crustacés sont beaucoup moins enchâssés dans les orbites, et leurs pattes ont une direction normale. Chez les Aemithomyx et les Epialius, dont les pattes ambulatoires sont ancreuses, les derniers articles de celles de la quatrième et de la cinquième paire ne se replient pas en avant; le doigt est plus gros et présente d’ordinaire un tubercule contribuant à former, avec le dernier article du pied, une sorte de pince, caractère qui ne se trouve pas chez les Sisyphus. Ces Crustacés doivent avoir, suivant toute probabilité, un genre de ZOOLOGIE DU MEXIQUE. I -2 h vie spécial, et ils semblent représenter, dans le groupe des Oxyrhynques , le sin- gulier genre que Guérin-Menneville a décrit sous le nom de Caphyra. Les pattes ambulatoires de ces Crabes ressemblent beaucoup, en effet, à celles des Sisyphus. Sisyphus compressus. (P). XXIV, fig. 1.) Isis Desbonne et Schramm, op. cit. p. 20, pl. III, fig. 1 1 et 12. Les régions Je la carapace sont peu distinctes, et leur surface est presque lisse. La région gastrique porte les indications de quatre tubercules, dont trois antérieurs dis- posés transversalement, et un postérieur situé sur la ligne médiane; deux saillies lon- gitudinales existent sur l’espace interorbitaire. Un tubercule peu apparent se voit sur la région hépatique, qui fait en dehors une légère saillie; en arrière du sillon bran- diio-hépatique, on remarque un tubercule occupant le Lord latéral; les régions bran- chiales sont lisses sur le reste de leur étendue, si ce n’est vers les sillons gastriques et cardiaques, où elles deviennent un peu rugueuses. Les deux cornes rostrales sont un peu infléchies en bas; elles sont grêles, aplaties, presque droites, et s’étendent paral- lèlement l’une à l’autre, séparées par un intervalle étroit. L’espace frontal interorbi- taire est large, ce qui tient au développement des bords sus-orbitaires; ceux-ci sont arrondis en avant et en dehors. Le bras des pattes antérieures, chez le mâle, est grêle et inerme; l’avant-bras est un peu rugueux; la main est lisse, comprimée latéralement, mais dépourvue de crêtes; les doigts sont grêles, l’index porte près de sa base une dent plus forte que les autres. Les pattes ambulatoires sont grosses, trapues et sub- cylindriques; celles de la première paire sont notablement plus longues que les autres, celles de la deuxième paire atteignent à peine l’extrémité de la cuisse; les pattes de la cinquième paire sont les plus courtes. La couleur de ce Crabe est verdâtre ou brunâtre. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,020. Largeur,- 0,0 1 6. Longueur des pattes antérieures, 0,028. Longueur des pattes de la deuxième paire, ie doigt replié, 0,020. Longueur des pattes de la troisième paire, le doigt replié, 0,012. Cette espèce a été trouvée sur les cotes de la Guadeloupe, au Moule (au lieu dit les liasses), parmi les Algues. CRUS T ACES I» 0 D 0 P H T H A L M AIRES. 125 Camille des MICIPPINÆ. Genre TYCHE. J » e 1 1 , Cruslacea o) the coasts of South America ( Transactions of the Zoological Society oj London, 1.1!, [>. 67, 1 836.) Platyrhinchus , Isis Desbonne, Crustacés delà Cuadeloupe , 1867, [>. 3. Ce genre singulier parait rattacher les Stenocinops aux Péricères; en effet, le Iront se fait remarquer par sa largeur; il est formé de quatre cornes dont la dis- position varie : les deux latérales sont formées par les angles orbitaires antérieurs. Les orbites sont recouvertes par un prolongement lamelleux qui cache presque jusqu’à son extrémité les pédoncules oculaires. En dessous, il n’exisle pas de plan- cher pour l’orbite, et les pédoncules oculaires sont entièrement à découvert. Cette disposition rappelle complètement ce qui existe chez les Stenocinops; mais, dans ce dernier genre, les veux dépassent beaucoup le bord orbitaire. Les antennes externes sont cachées sous le rostre; leur article basilaire est peu élargi, H son angle antéro-ex terne constitue une petite pointe mousse; les articles suivants sont cylindriques. Les pattes-mâchoires externes présentent une disposition Irès-remar- quable et qui ne se retrouve chez aucun autre genre : la branche externe, ou exo- gnathe, est étroite et porte à sa base un prolongement falciforme qui se recourbe en avant et se prolonge dans une rainure de l’ischiognathe. Le mérognathe s’étend beaucoup eu arrière et en dehors, de façon à échancrer profondément le bord antérieur de rischiognathe. La carapace est ovalaire, très-déprimée en dessus, et présente en avant et en arrière des expansions lamelleuses. Les pattes antérieures sont peu développées; les pattes ambulatoires sont grêles et terminées par un doigt très-crochu. Ce genre doit se placer à côté des Stenocinops et des Criocarcinus; il n’a encore été signalé que sur les côtes de l’Amérique. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 126 1. ÏYCHE LAMELLIFROAS. Bell, o p . cil. |). 58, pl. XII, lig. 3. W. Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Annals of the Lyceum of mtural history of New York, 1871, I. X, p. 97). La carapace est très-élargie en avant; la région gastrique est bombée, tandis que les régions cardiaque et branchiales sont déprimées. Les bords latéraux sont parallèles dans leur portion hépatique; ils sont arrondis dans leur portion branchiale. Le bord postérieur est lamelleux. Le front est formé de quatre pointes dirigées en avant presque parallèlement. Les bords sus-orbitaires s’étendent en forme de lame au-dessus de 1 œil ; une échancrure profonde sépare l’orbite du bord hépatique de la carapace. Les pattes antérieures du mâle sont grêles, lisses, plus courtes que celles de la deuxième paire; les doigts ne se touchent que par leur extrémité. Les pattes ambula- toires sont très-grêles et cylindriques. Largeur de la carapace, 0,017. Longueur, 0,0 2 U. Cette espèce a été trouvée à Panama par M. Cuming, à une profondeur de 6 ou 1 0 brasses, et au cap Saint-Lucas par M. J. Xantus. 2. ÏYCHE EMARGliX ATA. (PL XIII, 6g. 1.) Tyche margbiaia, Wllite, Annals and Magazine of natur al history, irc série, 1. XX, p. 206. Tyche emarginata, Stimpson, Preliminary Report on the Crustacea clredged in the Gulf Sircam in the straits of Florida ( Bulletin of the Muséum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 1 19). Platyrhinchus trituberculatus, Schramin et Isis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe , 1867, p. 3, pl. III, fig. 7 et 8. Cetle espèce représente, clans l’océan Atlantique, le Tyche lameüifrons de l’océan Pacifique. Elle s’en distingue par la forme du front, dont les cornes latérales sont très-divergentes, plus longues et plus relevées que les médianes, et par les deux expansions lamelleuses qui prolongent en arrière la carapace. La région gastrique est sur un plan beaucoup plus élevé que le front; elle porte trois tubercules, dont deux antérieurs et un postérieur et médian. Un gros tubercule existe sur le lobe branchial antérieur; une forte crête tuberculeuse s’étend sur les régions branchiales, au-dessus du bord latéral. Le lobe cardiaque porte trois petits tubercules. Les pattes antérieures du mâle ont plus de deux fois la longueur de la partie postorbitaire de la carapace. De gros poils crochus hérissent le rostre, les parties saillantes de la carapace et les pattes. CRUS T A G É S P 0 D 0 P H T i I A LM A I R ES. 1*27 La carapace est verdâtre en dessus, avec deux taches blanches triangulaires; elle est noirâtre au-dessus de la base des pattes. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,02 1 . Longueur, 0,0 3 5. Cette espèce provient des cotes de la Guadeloupe. Stimpson I a trouvée aussi aux Tortugas, par 7 brasses de profondeur; à Kcv West, par 2 ou 5 brasses, et aux environs de Sombrero. Famille des L I B I NI NI Æ . Genre LIBINIA'. Leach, Zoological Misccll. f. IL Say, Journal, of the Academy of nalural sciences of Philadelphia , t. I, p. 77. Latreit le , IVegne animal, 2e édition, t. IV, p. 61. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 298. De Haan , Fauna Japonica, Cnistacea, p. 86. Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. 1, p. 80. Les Libinies, bien que présentant certaines analogies avec les Pises, se rap- prochent beaucoup plus des Doclées et des Libidoclées, à côté desquelles elles doivent se placer dans une classification naturelle. La carapace est bombée, presque circulaire, à bords plus ou moins épineux. Le rostre est court, bifurqué à son extrémité; la région interorbitaire est étroite. L’angle préorbitaire est sail- lant. Le bord sourcilier est interrompu par une fissure étroite el profonde; une échancrure plus ou moins large sépare le bord orbitaire inférieur de l’article basilaire de l’antenne externe. Celui-ci est pourvu d’une pointe latérale, aussi bien que d’une petite épine latéro-antérieure. Les yeux sont courts et se replient 1 O11 a longtemps considéré le genre Libinia comme exclusivement américain. Mais M. Haie Streets nous a appris qu’une espèce des côtes des Etats-Unis se retrouvait de l’autre côté de l’Atlantique, en Afrique, et le Muséum de Paris possède deux exemplaires d’une Libinia trouvée sur les côtes de l’Asie , près de l’embouchure du fleuve Amour. Cette espèce, que j’ai appelée Libinia expansa, mériterait peut-être de constituer un genre à part; elle se distingue en effet des Libinies typiques par sa carapace plus triangulaire, plus déprimée, et surtout par l’expan- sion latérale des régions hépatiques, se rapprochant en cela des Hyas et des Pugeltia. Le rostre est court et divisé en deux dents triangulaires et aplaties; la région gastrique porte en avant cinq tubercules disposés en quinconce. Le médian est plus fort que les latéraux, et, en arrière, deux tubercules plus gros occupent la ligne médiane. La région cardiaque est surmontée de trois saillies tuberculiformes. Les régions hépatiques portent un petit tubercule et se prolongent latéralement en formant une sorte de dent triangulaire. Un tubercule spiniforme existe sur le bord branchial, et en dessus de ces régions se voient quelques saillies tuberculiformes. 1-28 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. dans une fossette assez profonde. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est grand, et présente en dedans une échancrure profonde pour l’insertion du palpe. Les pattes antérieures sont très-grandes chez le mâle; la main est presque cylindrique; les doigts des pinces ne sont jamais en cuiller; leur bord Iran- chant est finement denticulé. Les pattes ambulatoires sont longues; celles de la première paire dépassent de beaucoup les aulres; les dernières sont les plus courtes. Le doigt est grand et inerme en dessous. L’abdomen se compose de sept articles, dans les deux sexes. Les Libinies vivent dans l’océan Atlantique et dans l’océan Pacifique. 1. Libinia canaliculata. Say, An accounl of the Crustacea of the United States ( Journal of the Academy of natural sciences of Philadel- phia, t. I, p. 77 , pl. IV, fîg. î, 1817). Mil ne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 3oo, 1 8 3 h , el Atlas du règne animal de Cuvier, Crustacés, pi. XXX II I , fig. 1. Gouid, Report on the lnvertehrata of Massachussets , p. 327, 18/11. Dekay, Zoology of New York, Crustacea, p. 2, pl. IV, 18/1/1. Gibbes, Proceedings of the American Association for advancement of science, i85o, p. 16g. Haie Streets, Notice of some Crustacea of the gémis Libinia ( Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, 1870, p. io5). Cette espèce n’est pas rare sur les côtes des États-Unis jusqu’à la Caroline du Sud; d'après M. Haie Streets, elle s’étendrait jusqu aux Antilles. Elle se distingue facilement de toutes les autres Libinies par sa carapace couverte de tubercules perliformes, dont quelques-uns seulement s’élèvent en épines sur le bord postérieur et sur les lobes méta- branchiaux. Les épines des bords latéraux sont peu saillantes1; le rostre est terminé par une extrémité presque obtuse, dont la bifurcation est à peine indiquée. La figure qui accompagne le Mémoire de Say, et celle de Y Atlas dit règne animal, de Cuvier, permettent de déterminer facilement cette espèce. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,062. Largeur, 0,0 56. La Libinia ajfmis (Randall) des côtes de la Californie supérieure ne diffère que peu de la Libinia canaliculata. Sa carapace est peut-être un peu moins bombée; ses mains sont plus lisses; cependant ces caractères ont si peu d importance, que M. Haie Streets la considère comme représentant le jeune âge de cette dernière espèce. La 1 Dans le jeune âge, les épines sont plus nombreuses et la carapace plus étroite. CRUSTACÉS PODOPHTIIÀLM AIRES. 129 Libinia afjîms, dit cet auteur, ressemble complètement à la L. canaliculata, si ce n’est par sa taille. 2. Libinia dubia. (PL XYIII, fig'. 5.) Libinia dubia, Mûrie Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 3oo, pl. XIV, fig. 2. Libinia dubia, Dekay, Zoology of New York, Crustacea, p. 2. Libinia dubia, Gibbes, Proceedings of the American Association for advancement of science, 1860, p. i6q. Libinia dubia, Hale Streets, Proceedings of the Acad, of Philadelphia , 1870, p. loi. Libinia distincta, Guérin-MéneviUe, Historia fi 'sica , politica y natur al de la Isla de Cuba , t. Vil , Crustaceos , p. 12, 1 856. Libinia distincta, Von Martens, Ueber Cubanische Crustaceen ( Arc hiv. fur Naturgeschichte , 1872, p. 7 g). Libinia distincta, Felix de Britlo Capello, Descripçao de algumas especies novas de Crustaceos (Journal de sciendas mathematicas, physicas e natur aes , Lisboa, 1871, pl. Illa, fig. 2). Libinia rhomboidea? Hale Streets, op. cit. p. io5. Cette espèce a d’abord été décrite par M. Milne Edwards, d’après des exemplaires jeunes chez lesquels les caractères distinctifs 11e sont pas aussi visibles qu’ils le seront plus tard. Guérin-MéneviUe a ensuite fait connaître, dans la Zoologie de Cuba, une femelle de moyenne taille appartenant à cette espèce; mais, la considérant comme inédite, il la désigna sous le nom de Libinia distincta. La collection de Guérin ayant été vendue par lui au Musée de Lisbonne, M. de Britto Capello y retrouva cet exem- plaire déterminé par Guérin. Il en publia la description, ne connaissant pas celle qui avait déjà paru en 1806, et il en donna une figure. Mais , au lieu de citer i ile de Cuba comme la patrie véritable de cette Libinie, il indiqua le Chili, probablement pat- suite d’une erreur dans la transcription du catalogue de Guérin. Chez les individus adultes de cette espèce, la carapace est presque circulaire et assez bombée. Le corps et les pattes sont couvertes dune pubescence courte et serrée. Le rostre est long et se bifurque à son extrémité, formant deux dents divergentes et peu déclives; à la base du rostre, entre les orbites, existe une dépression triangulaire. L angle préorbitaire est pointu et dirigé un peu en dehors. L’article basilaire des antennes externes porte à son angle antéro-externe une petite pointe; une autre pointe se voit plus en arrière sur le même bord de l’antenne. La région gastrique porte en avant une rangée transversale de cinq tubercules; le médian et les deux extrêmes sont plus gros que les autres, et quelquefois même spiniformes. Un autre tubercule existe sur le lobe urogastrique. Sur la région cardiaque, on remarque quatre épines occupant la ligne médiane; la dernière plus longue et plus pointue que les autres. Tantôt la région hépatique est lisse; tantôt elle est pourvue d’un tubercule ou d’une épine. Trois épines existent d’ordinaire sur la région branchiale; parfois un quatrième tubercule s’y ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ve PARTIE. 17 130 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. ajoute, circonscrivant avec les précédentes un espace rhomboïdal. Le nombre de ces pointes branchiales varie quelquefois d’un côté à l’autre de la carapace. Les bords laté- raux: sont armés de cinq épines, et deux autres épines hérissent en dessous la région hépatique; la première plus développée que la suivante et paraissant sur les côtés lorsque l’on regarde la carapace en dessus. La longueur des pinces est très-variable, même chez les mâles adultes. La main est finement granuleuse, et les doigts des pinces sont en contact sur la moitié de leur longueur. Chez la femelle, la carapace est plus bombée et les pinces très-faibles. Chez les jeunes exemplaires, la carapace est plus étroite1; le rostre est plus court et moins pincé dans sa portion moyenne; la région gastrique ne porte souvent, en avant, que trois tubercules disposés transversalement, les deux plus petits manquant complètement; enfin l’angle antéro-externe de l’article basilaire des antennes externes est peu aigu et parfois complètement obtus. C’est dans cet état que cette espèce a élé décrite par M. Mil ne Edwards sous le nom de Libinia dubia. Longueur de la carapace d’un mâle adulte, 0,086. Largeur, 0,078. Longueur de la pince, 0,078. Longueur de la carapace d’une femelle adulte, 0,070. Largeur, 0,078. Longueur de la pince, o,o3â. Longueur de la carapace d’un mâle jeune, 0,010. Largeur, 0,007. Cette espèce abonde sur les côtes des Etats-Unis; le Muséum en possède plusieurs exemplaires provenant des environs de New-York, de Beaufort (Caroline septentrio- nale), de la Caroline du Sud. M. Gundlach en a offert un bel exemplaire trouvé à Cuba; enfin M. Haie Streets nous apprend que la même espèce a été trouvée par M. du Chaill u sur les côtes occidentales île l’Afrique. La longueur du rostre et le mode d’ornementation de la carapace séparent nette- ment la Libinia dubia de la L. canaliculata . Chez la Libinia spinosa, le rostre est toujours plus large; l’article basilaire des antennes externes est plus avancé; la région gastrique porte cinq tubercules, dont trois en avant, disposés sur une ligne transversale, et deux occupant, en arrière, la ligne médiane; enfin les pointes des lobes métabranchiaux forment, avec le troisième tubercule cardiaque et les dernières épines latérales, une ligne courbe assez régulière à convexité postérieure, ce qui ne se remarque jamais chez la Libinia dubia 2. 1 Voy. pl. XVIII, %. 5. 2 La Libinia spinosa n’a jamais été signalée sur les côtes Ho l’Amérique centrale on des Antilles; elle est fort com- mune ail Brésil , et M. d’Orlngny l’a trouvée en Patagonie. Dans le jeune âge, les épines branchiales et cardiaques sont beaucoup plus développées que chez l’adulte, et, si CRUSTACES PODOPHTHALMAIRES. 131 3. Libinia rhomboidea. Hale S l.reets , Notice of some Crustacea of the genus Libinia ( Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, 1870,]}. io5). Je 11’ai pas eu l’occasion d observer cetle espèce, mais, d’après les caractères que M. Haie Streets lui assigne, je ne pense pas qu elle puisse être distinguée de la Libinia dubia; elle ne me paraît en être qu’une variété à épines plus développées, et, d’après ce que j’ai eu l’occasion de dire précédemment, on sait qu’on peut trouver non-seu- lement tous les passages d’une forme à l’autre, mais encore des exemplaires dont un des côtés de la carapace est plus épineux que l’autre. On pourra d’ailleurs juger si ce rapprochement est fondé, en consultant la description de la Libinia rhomboidea donnée par M. Haie Streets, et que je reproduis ici. Carapace presque circulaire. Régions distinctes. Celles qui occupent la ligne médiane du corps, aplaties. Six épines petites, mais aiguës, sur la région gastrique; cinq dispo- sées transversalement sur la partie antérieure; les deux externes et la médiane sont les plus grandes et placées sur la même ligne; les deux intermédiaires sont plus petites el situées un peu en avant des autres. Une épine occupe la partie postérieure de la région gastrique. Toutes les épines des régions centrales sont petites. Région génitale quadri- latère et portant une petite épine; une autre épine sur la région cardiaque et une sur la région intestinale. Sur la partie postérieure de la région cardiaque se voit une élévation qui présente une dépression à son sommet. Quatre épines grandes et aiguës existent sur la région branchiale, indépendamment de celles du bord latéral; ces der- nières sont placées de façon à circonscrire un espace rhomboïdal. Région hépatique pourvue d’une épine proéminente. Le bord latéral est armé de cinq épines. Celles-ci, ainsique l’hépatique, sont situées suivant un demi-cercle presque parfait. Au-dessous de la rangée latérale et en avant sont deux épines proéminentes. Une épine saillante prolonge l’angle interne de l’œil ; une autre plus petite se voit au canthus externe. Antennes externes cylindriques. Une épine est située sur leur bord externe et une autre au-dessous, dirigée en bas. Le rostre n’est pas si large que celui de la Libinia dubia. Ses branches sont moins divergentes, les dents étant dirigées presque directement en avant et horizontalement. gastrique est presque lisse, les tubercules cardiaques y sont à peine visibles, et ceux de la région branchiale sont très-petits. Les épines latérales sont très-courtes et tuber- culiformes. J’ai désigné cette espèce sous le nom de Libinia gibbosa. l’on n’avait pas sous les yeux tous les passages de l’une de ces formes à l’autre, on les rapporterait certainement à deux espèces différentes. Le Muséum possède une Libinia provenant île Desterro (Brésil), dont la carapace est beaucoup plus bombée que chez la L. spinosa; et. bien quelle soit jeune, la région '7- ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 132 Les pattes antérieures sont courtes et granuleuses. Une courte épine existe à la base du bras. La première paire de pattes ambulatoires est une lois et demie aussi longue que le corps. Longueur du corps, o,oq. Habite la mer des Antilles. (Musée de l’Académie des sciences naturelles de Phila- delphie. ) La collection de l’Académie de Philadelphie possède aussi un exemplaire unique ressemblant beaucoup au précédent; et, ne pouvant observer une série d’individus de la même forme, M. Haie Streets hésite à le considérer comme appartenant à une espèce nouvelle. Les principales différences sont les suivantes : Les régions de la ligne mé- diane du corps sont moins déprimées. La rangée transversale des épines placées en avant de la région gastrique sont arrangées un peu différemment. Les deux latérales de chaque côté sont placées sur une ligne droite, tandis que celle du milieu est un peu en arrière; les pointes du rostre sont plus divergentes et renflées à leur extré- mité. La première paire de pattes ambulatoires n’est qu’un peu plus grande que le corps. Longueur du corps, o,o(i3. Habite la mer des Antilles. Si cette espèce est distincte des espèces déjà connues, M. Haie Streets propose de la nommer Libinia inflata. Genre Ml»! LI A ( nov . gen.y Herbstia, Schramm et Isis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe, 1867, p. 17. Dans ce genre, la carapace est pyri forme, très-bombée, plus longue que large. Le rostre se bifurque et se termine par deux cornes légèrement divergentes. L’angle orbitaire interne et supérieur se prolonge en une pointe. Le bord sourci- lier est armé d’une épine; une fissure étroite sépare le bord sous-orbitaire de l’ article basilaire des antennes externes; celui-ci est long, prolongé en dehors et en avant par une épine. Le deuxième article s’insère sur les côtés du rostre; il est long et cylindrique. Le troisième article des pattes-mâchoires externes, ou méro- gnatlie, est profondément échancré en dedans pour l’insertion du palpe. Les pattes delà première paire sont beaucoup plus longues que les autres. La pince est grande et presque cylindrique; les doigts ne sont pas terminés en cuil- ler, ils sont en contact dans toute leur étendue. Les pattes ambulatoires de la G R U S T AGÉS P 0 D 0 P H T H A L M AIRES. 133 première paire sont beaucoup plus longues que les autres. Les doigts sont inermes en dessous. L’abdomen du mâle se compose de sept articles. Ce genre relie les Libinies aux Herbsties. Le rostre, quoique plus long, est construit sur le même plan que dans le premier de ces genres. Les pattes et les pièces de la bouche sont disposées de même; mais la carapace est beaucoup plus étroite, et la région anlenno-orbitaire présente beaucoup de rapport avec ce qui existe chez les Herbsties. Nibilîa erinacea. (Cl. XXV.) Herbstia, Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , diaprés un manuscrit du docteur Isis Desbonne comparé avec les échantillons de Crustacés de sa collection, Basse- Terre , 1867, p. 17, pl. Vit, fig. 2 3. Cette belle espèce de Crustacé a été décrite pour la première fois par M. Schramm; mais ce naturaliste, craignant qu elle ne fût déjà connue, hésita à lui donner un nom spécifique et l’inscrivit dans son catalogue sous la dénomination générique de Herbstia. La carapace est pvriforme, très-bombée, très-épineuse. Le front est étroit, formé: i° de deux cornes rostrales, presque cylindriques, unies à leur base, mais séparées et divergentes dans les quatre cinquièmes de leur longueur; 20 de deux épines préorbi- taires, beaucoup plus courtes que les précédentes, n’atteignant pas le niveau où celles-ci se bifurquent, mais cependant plus longues que l’épine anlennaire; elles se dirigent un peu en dehors et en haut. A leur base et en arrière se trouve une petite épine. Le bord sourcilier est garni en dessus de deux autres épines plus larges et en forme de dents triangulaires. L’article basilaire de l’antenne externe est large à sa base, rétréci vers son extrémité; son bord externe est armé de deux épines, dont la dernière est située près de la fissure séparant l’antenne du bord sous-orbitaire de la carapace; les deuxième et troisième articles antennaires sont longs et grêles; la tigelle est, au con- traire, très-courte, et n’atteint pas l’extrémité du rostre. Le bouclier céphalo-thoracique est hérissé d’épines inégales; sur la région gastrique, 011 en compte près de dix-huit bien saillantes, dans l’intervalle desquelles 011 en voit beaucoup d’autres très-petites. L’une des plus fortes occupe le sommet de la région gastrique, et forme le centre d’un cercle dessiné par des épines plus faibles. La même disposition existe sur la région cardiaque. Quelques-unes des épines des régions hépa- tiques et des régions branchiales sont très-longues. Une série régulière d’épines suit en dessus le bord postérieur de la carapace. Les régions ptérygostomiennes sont éga- lement épineuses. Mais les pattes-mâchoires externes, le plastron sternal et l’abdomen sont entièrement lisses. 134 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Les pattes antérieures du mâle sont longues et grêles. La portion palmaire de la main est presque cylindrique, et égale la longueur du bras; la surface en est â peine granuleuse, et trois ou quatre petites épines se voient près de l’articulation; au con- traire, l’avant-bras et le bras sont hérissés d’épines, aussi bien en dessous qu’en dessus. Chez la femelle et les jeunes mâles, les doigts sont en contact dans toute leur étendue. Les pattes ambulatoires sont longues et grêles; quelques épines, disposées en séries longitudinales, existent sur la cuisse et la jambe; le doigt est long et gros. Quelques poils extrêmement courts couvrent les articles terminaux des pattes et cer- tains points de la carapace, donnant à ces parties l’apparence d’une étoffe de drap; mais la presque totalité de la carapace est nue. Longueur de la carapace, le rostre compris, 0,102. Largeur de la carapace, les épines comprises, 0,067. Longueur du rostre, mesuré du bord orbitaire, 0,026. Longueur de la partie libre des cornes rostrales, 0,01 7. Longueur des pattes de la première paire, 0,170. Longueur de la main, 0,076. Longueur des pattes de la deuxième paire, 0,01 5. Cette espèce se trouve parfois dans les nasses que les pêcheurs tendent à d assez grandes profondeurs, à la Guadeloupe, dans le canal de Saintes et à Marie-Galante, sur la cote de Capesterre. Famille des AMATHINÆ. Genre AMATHIA. Roux, Crustacés de la Méditerranée , 5e livraison. Mil ne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 285. La seule espèce de ce genre que l’on connût jusqu’ici provenait de la Médi- terranée. Stimpson en a décrit deux autres; il est à regretter qu’elles n’aient pas été figurées, car elles ont été détruites par l’incendie de Chicago. I. Amathia hystrix. Stimpson, Preliminary Report, etc. (Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge , t. II , p. 1 2 h ). Cette espèce ressemble beaucoup à Y Amathia Rissoana; cependant elle s’en distingue parce qu’il existe sur la région gastrique quatre épines au lieu de trois. C R U S T A G E S I1 0 D 0 P H T H A L M A I R E S . 135 Longueur de la carapace d’un mâle, y compris le rostre, 0,082. Longueur, le rostre n’étant pas compris, 0,01p. Largeur, en mesurant les épines latérales, 0,0 2 5. Largeur, sans les épines latérales, 0,01 3. Cette espèce a été trouvée à Sand Key, par 1 3 8 brasses de profondeur. 2. Amathia modesta. Stimpson, op. cit. p. 13/i. La carapace est armée de douze épines plus courtes que celles des autres espèces de ce genre; les deux épines de la région gastrique sont réduites à de simples tuber- cules. Les épines latérales et postérieures sont les plus longues; celle de l’extrémité externe de la région branchiale égalant en longueur le cinquième de la largeur de la carapace. Le rostre est presque aussi long que la portion postfrontale de celle-ci; les cornes sont assez fortes, divergentes et courbées en dehors vers leur extrémité. L’épine préorbitaire est petite, mais la postorbitaire l’est plus encore. Il n’y a pas trace d’épine aux angles antérieurs de l’aire buccale. Les pattes sont un peu plus courtes que celles des deux autres espèces du même genre, et ne portent pas d’épine à l’extrémité de la cuisse. Longueur de la carapace d’un mâle, en comptant le rostre et l’épine postérieure, 0,02 1 . Longueur, mesurée de la base des cornes rostrales à l’extrémité de l’épine posté- rieure , 0,0 1 U. Largeur de la carapace, en comptant les épines, 0,01 3. Largeur, sans compter les épines, 0,009. Longueur des pattes ambulatoires de la première paire, 0,026. Cette espèce a été draguée aux environs de Sand Key, par 120 brasses de pro- fondeur. Genre SPHENOCARCINUS (//or. gen.y. La carapace de ce genre est subpenlagonale, élargie en arrière, s’effilant gra- duellement en avant. Le rostre est long et formé de deux cornes pointues, acco- lées l’une à l’autre; il n’y a pas d’épine préorbitaire. L’orbite est incomplète en dessous. L’article basilaire des antennes externes est étroit, el la tigelle mobile De atprjv, eriprjvôs, coin à fendre du bois, et Kctpxivos, crabe. ZOOLOGIE DE MEXIQUE. 136 s’insère sons le rostre, qui la cache entièrement. L’épistome est étroit et long. Le troisième article des pattes-mâchoires externes, ou mérognathe, se dilate un peu à son angle antéro-externe , et est un peu échancré en dedans pour l'insertion du palpe. Les pattes antérieures sont grêles et symétriques; les pattes ambulatoires de la première paire sont beaucoup plus longues que les autres. Ce genre prend place à côté des Menæthius, des Huenia et des Huenioides, dont il se distingue par ses deux cornes frontales. Par ce caractère, il se rapproche des Amathia; mais, chez ces Crustacés, les pointes frontales sont divergentes et la carapace très-épineuse. SPHENOCARCINUS CORROSUS (nov. spec.). (PI. XVII, fig. 5.) Le corps et les pattes sont dépourvus de poils; la carapace est déprimée, et les diverses régions sont formées de parties saillantes ressemblant à des îlots séparés par des sillons larges, profonds et à bords abruptes. Toutes les parties saillantes sont creu- sées de dépressions profondes et assez régulières; les sillons sont, au contraire, finement granuleux. Le rostre est plus long que la portion postorbitaire de la carapace; il est formé de deux pointes soudées à leur base, libres, mais accolées dans le reste de leur étendue, jusqu'auprès de leur extrémité, et presque lisses. Le bord sus-orbitaire est épais et corrodé. La région gastrique est formée par trois lobes: deux protogastriques, arrondis et latéraux; l’autre, mésogastrique, se prolonge en pointe entre les précédents. Le lobe cardiaque antérieur est large, échancré en arrière, et séparé du lobe car- diaque postérieur par un sillon profond; ce lobe se continue avec un bourrelet qui suit le bord postérieur de la carapace. La région hépatique est petite et presque confondue avec les régions branchiales, qui se dilatent beaucoup en dehors. Les pattes sont cylindriques et inermes. Le plastron sternal est creusé en avant de dépressions qui lui donnent une apparence corrodée. .le n’ai pu étudier qu’un seul exemplaire femelle de cette espèce; il avait été recueilli , à l’aide de la drague, à 100 brasses de profondeur, aux Barbades, par l’expédition du Hassler. Ce Crustacé fait partie des collections du Musée de Cambridge. Longueur de la carapace, 0,016. Largeur, 0,010. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 1 37 Genre MOCOSOA. Stimpson, Preliminary Report on the Crustacea dredged in the Gulf Stream in the straits of Florida ( Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 128). La carapace est subpentagcmale et épaisse; le rostre est subtriangulaire, entier, à pointe obtuse, excavé en dessous. Les yeux sont grands et immobiles. Les antennes externes sont cachées sous le rostre et n’atteignent pas son extrémité; leur article basilaire est triangulaire et inerme en avant. Les pattes-mâchoires externes sont très-larges; leur mérognathe est particulièrement court et large; l’angle externe en est très-dilaté en dehors; l’angle interne est droit et n’est pas échancré pour la réception du palpe. Ce genre diffère des Epialtus par ses yenx immobiles, ressemblant à ceux des Huenia; mais les caractères du rostre ne permettent pas de le confondre avec ces derniers crustacés. MOCOSOA CI! E I» I! I PUNCT VT A. Stimpson, op. cit. p. 128. La surface supérieure de la carapace de cette petite espèce est partout uniformément ponctuée, les ponctuations étant de grandeur égale et plus larges que les espaces qui les séparent. La carapace est nue et proéminente; deux saillies existent entre les yeux; trois occupent la région gastrique; une autre, plus grande que les précédentes, se voil sur la région cardiaque, et trois existent sur chaque région branchiale; de ces trois dernières, Lune est située vers le milieu de la région et deux sur le bord externe, la dernière étant la plus petite et portant une petite épine émoussée. Pattes courtes et armées de quelques petites épines obtuses, principalement sur la cuisse. Corps d’une couleur de fraise; surface supérieure de la carapace irisée. W. Stimpson n’a trouvé de cette espèce qu’une femelle jeune, draguée à i5 brasses, aux environs de French Reef. Cet exemplaire a disparu dans 1 incendie de Chicago. Longueur de la carapace, o,oo5. Largeur, o,ooA. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. V° PARTIE. t 8 138 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. ^AMILLE DES EPIALT1NÆ. Genre EPI ALTUS. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 3 kk, 1 83 h. Dana, United States exploring expédition , Crustacea, l. I, p. 85. r Les divers représentants du genre Epialte me semblent devoir se grouper en trois sous-genres, faciles à définir de la manière suivante: A. Espèces à rostre entier et terminé par une extrémité obtuse. Sous -genre Epi altus. bituberculatus , affinis , dilatatus , Brasiliensis , longirostris , sulcirostris. B. Espèces à rostre bifide. a. Pattes ambulatoires longues et à pénultième article dépourvu de tubercule dentiforme saillant. Sous -genre Tauepus. productus f Yutallü1 2, dentatus3. h. Pattes ambulatoires courtes, grosses et fortement dentées sur le bord inférieur de leur pénul- tième article. Sous-genre Epialtus. marginatus 4. La carapace des Epialtes est un peu hexagonale el souvent pourvue d’expan- sions latérales d’autant plus développées que ces Crustacés sont plus vieux. Le 1 L E. productus (Randall) a été trouvé sur les côtes de la haute Californie. Stimpson le mentionne dans les localités suivantes : détroit de Puget, embouchure de la Colombia, îles Farallone, baie de Tomales, baie de Saint- Francisco, Monterey. Le Muséum en possède un exemplaire provenant de Pu- rissima. 2 LE. Nutallii (Randall) ne diffère que peu du précé- dent, et habite aussi la haute Californie. 3 L E. dentatus (Milne Edwards) provient des côtes du Chili. 4 LE. marginatus (Bell) vient des îles Gallapagos et du Chili (collections du Muséum). M. Bell signale également la présence de cette espèce à Rio-Janeiro; mais c’est pro- bablement par suite d’une erreur de provenance, car jamais, à ma connaissance, aucun exemplaire de cet Epialte n’a été trouvé sur les côtes atlantiques de l’Amé- rique du Sud. CRUS TA C É S P 0 D 0 P H T H A L M A I R E S. 139 rostre est large, bifide ou simple. Les yeux sont courts. L’orbite est incomplète en dessous. Les antennes sont cachées sous le rostre; l’article basilaire en est très- étroit; la tigelle mobile est toujours très-courte. Les pinces sont terminées par des doigts excavés en cuiller à leur extrémité. Les pattes ambulatoires portent souvent, sur le bord inférieur de leur dernier article, un tubercule sétifère. Le doigt est garni en dessous de deux rangées de petites épines; les premières pattes ambulatoires dépassent notablement les autres. L’abdomen du male se compose de six ou de sepl articles. I. Epialtus bituberculatus. (PI. XXVII, %. 1,2,3.) Epialtus bituberculatus , Milne Edwards, Hist. nat. des Crustacés , t. I, p. 345, pi. XVIII, fig. 1 1. Epialtus bituberculatus, Milne Edwards et Lucas, Crustacés du Voyage dans l’Amérique méridionale, par d’Oibigny, p. 8. Epialtus bituberculatus, Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , 1867, p. 3. Epialtus affinis, Stimpson, Notes on North American Crustacea, i858, p. h p . — Preliminary Report on the Cruslacea dredged in the Gulf Stream. Epialtus Brasiliensis ? Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. 1, p. 1 3 2 , pl. VI, tig. 1. Je n’ai pu trouver aucune différence spécifique entre les Epialt.es du Chili, décrits par M. Milne Edwards sous le nom d 'Epialtus bituberculatus ], et ceux de la mer des Antilles, que Stimpson a distingués sous le nom à Epialtus affinis 2. J ai pu comparer un grand nombre d’exemplaires de cette espèce, et m’assurer qu ils varient beaucoup dans la forme de leur rostre et de leurs expansions latérales : on ne trouve pas deux individus (pii soient exactement semblables, et, si l’on ne faisait pas la part de ces variations, on serait conduit à multiplier outre mesure le nombre des espèces. Le rostre de Y Epialtus bituberculatus est large, simple et terminé par une extrémité obtuse, au lieu d’être bifide, comme chez la plupart des autres représentants du même genre. Les angles préorbitaires sont à peine marqués. Les bords latéraux présentent deux expansions : l’une hépatique, l’autre branchiale. Les pattes antérieures du mâle adulte sont fortes; la main est très-élevée et comprimée; le pouce ou doigt mobile porte, sur son bord tranchant, une dent assez grosse. Les pattes ambulatoires sont grêles et dépourvues de tubercule dentiforme sur le bord inférieur de leur pénultième article, qui porte un simple petit bouquet de poils occupant parfois une petite saillie. Le corps et les pattes sont couverts d’une pubescence courte et brunâtre ressemblant à une sorte d’enduit. ' Voy. p]. XXVII, fig. 1. — 2 Voy. pl. XX VII. fig. 2. ZOOLOGIE DE MEXIQUE. 1 40 W. Stimpson sépare YEpialtus affinis de YE. bituberculatus , à raison de la plus grande largeur du premier. Mais j’ai examiné des Epialtes de la Floride, rapportés par Stimpson lui-même à YE. affinis , et leur carapace était beaucoup plus étroite que chez ceux du Chili. J’en ai vu d'autres, provenant de la Guadeloupe et de Saint- Thomas, dont le bouclier céphalo-thoracique était au moins aussi dilaté transversa- lement. Le rostre semble élargir avec l’âge, et d’ailleurs varie beaucoup individuel- lement, ainsi qu’on en pourra juger en comparant les planches qui accompagnent ce travail. Les Epialtes des cotes du Brésil ne se distinguent en rien de ceux des Antilles ou de ceux du Chili, et je crois que le nom c YEpialtus Brasiliensis 1 doit être rayé de nos catalogues zoologiques. Cependant, d’après les dessins, donnés par M. Dana, de ce Crustacé, les pattes ambulatoires porteraient une forte dent occupant le bord inférieur de leur pénultième article. Je n’ai jamais observé ce caractère, et il peut résulter d’une erreur de dessin, d’autant plus explicable que l’exemplaire figuré par Dana est plusieurs fois grossi. Longueur de la carapace d’un mâle provenant de la Guadeloupe, o,oi. Largeur de la carapace, 0,008. Longueur de la carapace d’un mâle provenant de la Floride, 0,009. Largeur, 0,007. Longueur de la carapace d’un mâle provenant de Saint-Thomas, 0,01 1 3. Largeur, 0,009. Longueur de la carapace d’un mâle provenant du Brésil, 0,0095. Largeur, 0,007. Longueur de la carapace d’un mâle provenant du Chili, 0,01 0. Largeur, 0,008. 2. EpIALTUS DILATATUS (■ 110V . spec.). (PI. XXVII, fig. 4.) Cette espèce se distingue de la précédente par sa carapace beaucoup plus élargie en avant; les expansions hépatiques étant beaucoup plus développées et limitées anté- rieurement par un bord sinueux, le rostre est plus large, plus court et légèrement déprimé sur la ligne médiane en dessus; cette dépression se continue en dessous, où elle est limitée par deux petites crêtes se réunissant en arrière à angle aigu. Je ne présente d’ailleurs cette nouvelle espèce d’Epialte qu’avec une certaine hési- tation, car peut-être reconnaîtra-t-on, lorsqu’on aura sous les yeux des séries nom- breuses d’individus des deux sexes, qu elle ne représente que la femelle adulte de 1 Epialtus bituberculatus. 1 Voy. pi. XXVII, fig. 3. CRUSTACÉS PODOPHT II ALMA 1RES. 141 L’unique exemplaire que j’ai pu examiner était une femelle provenant de 1 île Saint- Thomas. Longueur de la carapace , 0,0 1 o5. Largeur, 0,008. 3. Epialtus sulcirostris. (PI. XXVII, fig. 6.) Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Armais of the Lyceum of natural histon/ of New York, t. VII, p. 1 98, 1 860). Cette espèce, qui n’est peut-être qu’une variété de Y Epialtus bituberculatus , 11e s’eu distingue que par la forme du rostre, s’apointissant davantage à son extrémité, et par la disposition des pinces, garnies d’une crête assez aiguë en dessus et en dessous et se continuant sur les doigts. Les autres caractères sont d’ailleurs exactement les mêmes que ceux que j’ai signalés chez l'Epialte du Chili, du Brésil et du golfe du Mexique. Cette espèce a été trouvée au cap Saint-Lucas. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,008. Largeur, 0,006. 4. Epialtus longirostris. (PI. XXVII, fig. 5.) Stimpson, Notes on North, American Crustacea ( op . cit. p. 199), et, Preliminary Report on the Crustacea dredged in Gulf Slream ( op . cit. p. 128). Cette petite espèce se distingue aisément des précédentes par rallongement consi- dérable du rostre et celui des pattes ambulatoires de la première paire. Le rostre cons- titue environ un quart de la longueur totale de la carapace; il est grêle, ses bords latéraux sont parallèles, et son extrémité est tronquée. La carapace est peu élargie. Le Muséum possède un exemplaire de cette espèce provenant de Saint-Thomas et offert par l’Institution Smithsonienne. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,008. Largeur, o,oo5. Genre EUPLORODON. W. Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Armais of the Lyceum of natural history of New York, t. X, p. 98, 1871). Ce genre est voisin des Epialtus , mais sa carapace est déprimée et inégale. Les 142 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. angles latéraux en sont très-avancés, formant des dents saillantes dirigées en avant, presque parallèlement à l’axe du corps. Les pattes ambulatoires sont fortement préhensiles; leur pénultième article porte une dent. La taille de ces Crustacés est petite. Euplorodon trifurcatus l W. Stimpson , op. cit. p. 98. La carapace présente une profonde dépression en avant de la région gastrique et une autre de chaque côté de la région cardiaque ; ces deux régions forment une crête médiane proéminente. Les régions branchiales sont déprimées et portent un tubercule près de leur angle latéro-postérieur. Les dents et les saillies de la carapace sont géné- ralement couvertes de poils. Le rostre est moitié aussi long que la portion postfrontale de la carapace, et un tiers aussi large que long, aplati, tronqué et émarginé à son extrémité. La dent de l’angle latéro-antérieur, de moitié aussi longue que le rostre, est courbée en avant, la distance entre l’extrémité de ces dents égalant la plus grande largeur de la carapace et dépassant d un tiers la largeur dans la partie médiane. Le bord latéral porte une petite dent en arrière de l’angle latéro-antérieur. Le bord orbi- taire esl arqué, mais non denté. La jambe des pattes est anguleuse ou dentée. Longueur de la carapace d’une femelle, 0,008. Largeur entre les pointes des dents latéro-antérieures, 0,006. Cette espèce a été trouvée au cap Saint-Lucas, par M. J. Xantus. Genre ACANTHONYX. Latreille , Règne animal , 2e édition, t. IV ,p. 58. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 3 /12. Le genre Acanthonyx est très-voisin des Épialtes; il se distingue uniquement de ces derniers parce que, le rostre étant plus étroit, la tige mobile des antennes est à découvert, et parce que les pattes ambulatoires sont beaucoup plus subché- liformes, le pied étant élargi, comprimé, dilaté, un peu échancré au-dessous de l’insertion du doigt, et garni sur ce point de poils serrés. Le doigt est grêle, arqué, et se replie de façon à s’appliquer contre le bord du pénultième article; Les Crustacés décrits sous ce nom par W. Stimpson ont été anéantis lors de l'incendie de Chicago. CRUSTACÉS PODOPHTHALM AIRES. 143 mais il existe à cet égard de très-grandes variations, dues surtout à là go et au sexe. Les Acanthonyx se trouvent dans les mers d’Amérique, de l’Inde, de TA trique et de l’Océanie, et jusque dans la Méditerranée. Acanthonyx Petiveri. (PI. XXVII, lîg. 7.) Cancer muricatus compressus , Petiver, Petrographia Americana, pi. XX, fig. 8. Acanthonyx Petiveri, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 3 h 3 . Acanthonyx Petiveri, Bell, Transactions of the Zoological Society , 1 8 3 6 , t. II, p. 6a. Acanthonyx Petiveri, Dana, United States exploring expédition, Crustacea , t. I, p. 128, pl. V, fig. G. Acanthonyx Petiveri, Von Martens, Ueber Cuhanische Crustaceen [Archiv. fïvr Naturgeschichte , 1 872 , p. 85). Acanthonyx Petiveri, Schramm et I. Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe, 1867, p. h. Acanthonyx Petiveri, Smith, On Brazilian Crustacea ( Transact. of the Connecticut Academy of arts and sciences , t. R, p. 33 , 1870). Acanthonyx Petiveri, W. Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Annals of the Lyceum of natur al history of New York, t. X, p. 97, 1871). Le rostre est aplati et terminé par deux petites dents plus ou moins aiguës, en arrière desquelles existent deux petites houppes de poils. Les angles préorbitaires sont dentiformes. L’expansion hépatique du bord latéral de la carapace est grande, parfois obtuse, parfois aiguë en avant et en dehors; deux dents, généralement obtuses, occupent le bord de chaque région branchiale. La région gastrique porte trois tuber- cules peu visibles, qui souvent font défaut, surtout chez les femelles. Les pattes anté- rieures du mâle adulte sont assez fortes; la main est limitée en dessus et en dessous par un bord étroit, mais non cristiforme. Les doigts de la pince sont à peine dentés, et ne se joignent que par leur extrémité. L’avant-bras présente en dehors une crête mousse. Le bras porte un tubercule près de sa base. Les pattes ambulatoires sont comprimées, surtout dans leurs articles terminaux. L’abdomen du mâle se compose de six articles; les quatrième et cinquième segments étant soudés eu une seule pièce. On remarque chez cette espèce de grandes variations, suivant l âge et le sexe, non- seulement dans la forme de la carapace, mais aussi dans la disposition des pattes. Le bouclier céphalo-thoracique des femelles est notablement plus bombé que celui des mâles; les dents latérales sont moins saillantes, et les tubercules gastriques manquent souvent complètement. Les pattes sont d’autant moins élargies que ces Crustacés sont plus jeunes, et chez les femelles elles ne deviennent jamais complètement chéliformes. Chez les mâles adultes, elles constituent, au contraire, de véritables pinces. Souvent, lorsque l’une d’elles, après avoir été brisée, s’est reproduite et reste plus faible que les autres, elle présente les caractères propres aux jeunes, c’est-à-dire que le pied n’est 144 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. pourvu que d’un petit tubercule, tandis que toutes les autres sont extrêmement élar- gies. Il est donc impossible de fonder sur ces différences aucune distinction spécifique. J’ai remarqué souvent plus de différences entre les Acanthonyx Petiveri de la merdes Antilles qu’il n’en existe entre ceux-ci et les Acanthonyx du Chili et du Pérou, dési- gnés par M. Milne Edwards sous le nom à' Acanthonyx emarginatus 1 , et je crois que l’on devra réunir ces deux espèces. L Acanthonyx debilis de M. Dana, provenant de Valparaiso, ne me paraît différer en rien de VA. Petiveri. Tous les caractères que l’illustre naturaliste américain lui assigne se trouvent chez l’espèce des Antilles 1 2. La répartition géographique de l 'Acan- thonyx Petiveri serait donc très-étendue. On le trouve fréquemment à Cuba, à la Gua- deloupe, à la Martinique. W. Stimpson signale cette espèce au cap Saint-Lucas (basse Californie). Bell indique sa présence sur les cotes du Brésil et aux îles Gala- pagos. Enfin il abonde sur les rochers des rives du Chili et du Pérou. Longueur de la carapace d’un mâle provenant de la Guadeloupe, o,oi 8. Largeur, o,o i a 5. Longueur de la carapace d une femelle, 0,017. Largeur, 0,0 1 1 5. Genre M IMULUS. Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Aimais of the Lijceum of natural hislory of New York, (. Vil, p. 199, avril 1860). A. Milne Edwards, Annales de la Société entomologique de France , t. VII, p. 2 6 4 , 1867. Ce genre est voisin des Épialtes et présente des expansions latérales qui rap- pellent celles de certaines espèces du genre Huenia; mais il s’éloigne de celles-ci par la conformation du front. La carapace est large, déprimée et presque penla- gonale. Les bords latéro-antérieurs s’étendent en forme d’expansions lamelleuses et bilobées, les lobes n’étant séparés que par une étroite scissure. Le front est horizontal, court et bifide; les épines préorbitaires sont triangulaires et peu déve- loppées; le bord sus-orbitaire est terminé en arrière par une échancrure étroite. L’orbite est incomplète en dessous; les yeux sont rétractiles, mais ne peuvent se 1 Acanthonyx emarginatus , Milne Edwards et Lucas, Crustacés du Voyage dans l’Amérique méridionale, par M. d’Orbigny, p. 9, pl. V, fig. 2, 1 8 4 3 . 2 Dana dit de cette espèce cpi'elle se distingue de Y A. Petiveri par le faible développement des mains du mâle, les dents des doigts, l’absence de crête sur je corps et les deux tubercules obtus de la région gastrique; or toutes ces particularités se remarquent chez beaucoup A'Acan- thonijx Petiveri de la mer des Antilles. CRUSTACÉS P 0 D 0 P H T 11 A LM AIRE S. 145 cacher entièrement dans Porbite. L’article basilaire des antennes externes est étroit, et la tigelle mobile paraît à découvert sur les côtés du rostre. Le quatrième article des pattes-mâchoires externes, ou mérognathe , est court, obtus à son angle externe, échancré à son angle interne. Les pattes antérieures sont fortes, et la main est comprimée. Les pattes ambulatoires de la première paire sont beau- coup plus longues que les suivantes; le pénultième article porte sur son bord infé- rieur un rudiment de dent couvert de poils, mais peu visible. L’abdomen du mâle se compose de sept articles. Mimulus foliatus. (PI. XVIII, %. 4.) Stimpson, op. cit. p. 199. Le corps et les pattes de cette espèce sont couverts, comme chez les Epialtes, d’un duvet si court et si régulier, qu’on l’aperçoit à peine. Les expansions latérales sont d’au- tant plus développées, que l’animal est plus avancé dans son développement; chez les jeunes, ce sont plutôt de larges dents, et la carapace ressemble alors beaucoup à celle des Pugettia. Les pointes rostrales sont courtes, peu séparées sur la ligne médiane, et les angles préorbitaires sont peu saillants. Les pinces sont comprimées latéralement, mais la crête qui les surmonte est peu élevée et peu tranchante; en dessous, il en est de même. L’avant-bras est garni en dedans d’un bord plus ou moins avancé et lamelleux. j’ai décrit dans les Annales de la Société entomologique de France une seconde espèce de Mimulus ( Mimulus acutifrons), (pii se distingue de celle de Stimpson par son front plus avancé et formé de deux cornes bifides plus longues et plus écartées; les crêtes des pinces sont aussi beaucoup plus tranchantes. Malheureusement, je n’ai aucune indication sur la provenance de cette espèce et, par conséquent, je ne puis 1 inscrire au nombre des Crustacés de la région mexicaine. Le Mimulus foliatus a d’abord été trouvé par M. Taylor, à Monterey, dans l’estomac de certains poissons; depuis, M. A. Agassiz en a recueilli plusieurs à Mendocino. Longueur de la carapace d’un mâle, 0,0 iq. Largeur, 0,0 1 q. Longueur de la carapace d’un jeune mâle, 0,00p. Largeur, 0,008. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. v" PARTIE. 1 () 146 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Famille des PARTHEÏNOPINÆ. Genre L AMBRUS. Cancer, Linné, Herbst. Parthenope , Fabricius, Latreille, Lamarck , Bosc. Lamhrus, Leacb, Linnean Transactions , t. II, p. 3io. — Desmarest, Considérations générales sur la classe des Crus- tacés, p. 65. — Roux, Crustacés de la Méditerranée , 1828. - — Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 352. — De Haan, Fauna japonica, Crustacea, p. 81. — Heller, Die Crustaceen des südlicheii Europas, 1 863 , p. 55. — A. Milne Edwards, Faune carcinologique de la Nouvelle-Calédonie , Nouvelles archives du Muséum, t. VIII, p. 268. La tribu des Parthénopiens , telle que Fa délimitée Fauteur de F Histoire natu- relle des Crustacés \ ne comprenait que les cinq genres suivants : Eumédon, Eurynome, Lambre, Parthénope, Gryptopodie. Le genre Lambre se composait de dix espèces seulement, mais depuis cette époque le nombre en a été beaucoup augmenté et plusieurs formes très-parti- culières ont été découvertes. Aussi est-il devenu nécessaire d’établir de nouveaux genres faciles à caractériser. Slimpson avait déjà séparé des Lambres les Pla- tylambres, les Solénolambres et les Mesorlioés, mais ces sections ne suffisent plus à rendre compte des variétés d’organisation propres aux Crustacés connus autrefois sous le nom de Lambres, et je proposerai d’y établir les divisions géné- riques suivantes : i° Genre Lambrus (restreint). Le type de ce groupe est le Lamhrus longimanus de Leacb, espèce des mers de l’Inde. La carapace est large, le rostre et l’épistome sont courts et le cadre buccal se rétrécit un peu en avant, les régions ptérygosto- miennes sont dépourvues d’un canal marginal. ‘2° Genre Platylambrus (Stimpson). Ces Crustacés se rapprochent beaucoup, par leur forme générale, des Lambres proprement dits, mais on remarque sur les régions ptérygostomiennes un canal marginal bordé par une crête tuber- culeuse ou dentelée qui s’étend en dessous, parallèlement au bord antérieur, jusqu’à l’épistome. Quand les pinces sont appliquées contre le corps, l’ouverture Milne Edwards , Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 348, 1 8 3 4 . C RU S TA CES PODOPHTHALMAIRES. 147 de ce canal se voit entre la hase des doigts et le plancher de Porbile. Celle dis- position doit être en rapport avec la manière dont Peau s’introduit dans la cavité branchiale quand l’animal est enfoui dans le sable. Le Lambrus serratus (Milne Edwards), le L. laciniatus, le L. validus (de Haan) et le L. echinatus (Herbst) appartiennent à ce genre. 3° Genre Enoplolambrus . La carapace est très-épineuse; l’épislome est court, et cette dernière pièce, ainsi que les antennes, se trouve encaissée entre deux crêtes saillantes constituées par les angles sous-orbitaires qui débordent en dessous et en avant l’article basilaire des antennes externes. La disposition du sillon sous- marginal de la carapace est la même que chez les Platylambres. Le Lambrus carenatus (Milne Edwards) doit se ranger dans celte division1. 4° Genre Aulacolambrus . La carapace est triangulaire, le rostre est court, ainsi que l’épistome. Le cadre buccal est bordé latéralement par un canal lisse et profond qui, parlant de l’oritîce branchial postérieur, se prolonge jusqu’en arrière de l’orbite. Une bordure de poils qui garnit en dehors les pattes-mâchoires externes recouvre ce canal et le transforme en une sorte de tube. Le Lambrus hoplonotus ( Whi le) et le L. sculptus {K. Milne Edwards) prennent place dans ce genre. 1 Plusieurs espèces ont été confondues sous le nom de Lambrus carenatus (Milne Edwards); il est cependant facile de les distinguer. Le Lambrus carenatus , qui a servi de type à la des- cription de M. Milne Edwards, se reconnaît à son rostre obtus, rattaché par deux crêtes proéminentes à la saillie gastrique, à son angle sous-orbitaire arrondi et séparé du reste du bord orbitaire par une échancrure profonde. J’ajouterai que les épines latérales sont courtes, tandis que celles de la ligne médiane de la carapace sont très-forles. La surface du bouclier céphalo- thoracique est garnie de tubercules saillants; le bord postérieur est orné d’une ligne de tubercules framboises, dont le médian et les deux latéraux sont plus gros que les intermédiaires, mais ne se développent pas en épines. Enfin, les dents en forme de scie qui garnissent les bords de la main sont larges et courtes. Le Lambrus acanthus (Bianconi) ne diffère en rien de cette espèce. Chez le L. prensor de Herbst, le rostre est aigu, l’angle sous-orbitaire est long et pointu, il ri’est pas séparé par une échancrure du reste de l’orbite. Les épines latérales de la carapace sont très-longues, tan- dis que les saillies de la ligne médiane sont peu élevées; la surface est peu tuberculeuse; le bord postérieur est armé d’une épine médiane et de deux latérales très- marquées. Enfin, les dents des bords des pinces sont très- longues. L’espèce décrite et figurée par M. F. de Brito Capello sous le nom de L. Jourdaini ( Journal de sc. math. ph;/s. et nat. Lisboa, 1871, p. 4) ne peut pas être distinguée du L. prensor (Herbst). Gerstaecker, n’ayant pas eu entre les mains les exem- plaires types de L. carenatus du Muséum de Paris, a con- fondu cette espèce avec le L. prensor de Herbst; mais les caractères que je viens d’indiquer rendent la distinction facile à faire entre elles. Le L. Edivardsii de cet auteur ne peut être conservé. J’ajouterai que le L. carenatus d’Adams et White ( Voyage du Samarang, pl. V, fig. 3) est fout à fait distinct de celte espèce, il appartient probablement au groupe des Aula- colambrus et je l’ai déjà désigné sous le nom de L. Whitei ( Faune carcinologique de la Nouvelle-Calédonie , 1" partie; — Nouvelles archives du Muséum, t. IX). 148 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 5° Genre Rhinolambrus . La carapace est peu élargie comparativement à sa longueur; elle se rétrécit beaucoup en arrière des orbites. L’épistome est fort allongé et le rostre est large. Le Lambrus contrarius (Herbst) peut être considéré comme le type de ce genre; à côté de lui se rangent le L. Massena (Roux), le L. affinis (A. Milne Edwards), le L. turriger, le L. lamellifrons (White) et le L. gracilis (Dana). 6° Genre Parthenolambrus. La carapace a un aspect corrodé et rocailleux qui rappelle celle des Parthénopes; mais l’article basilaire des antennes externes est très-court et ne se joint pas au front; enfin, les bords latéro-postérieurs du bouclier céphalo-thoracique se prolongent au-dessus de la base des pattes ambu- latoires. Le Parthenope tarpeius, le P. callapoïdes et le Lambrus harpax décrits par Adams et Wliite dans la Zoologie du Voyage du Samarang doivent prendre place dans ce genre. 7° Genre Solenolambrus (Slimpson). La carapace est pentagonale, lisse, nue et dépourvue d’épines sur les bords; les régions gastrique et cardiaque s’élèvent en forme de pyramide. Le cadre buccal est bordé d’un canal extérieur semblable à celui des Aulacolambrus. 8° Genre Mesorhœa (Stimpson). Les canaux afférents de la chambre bran- chiale naissent au milieu de l’endostome, qui présente dans ce point une projection triangulaire et une échancrure profonde sur son bord vertical et laminiforme. La forme générale du corps est très-semblable à celle des Solénolambres. 9° Genre Leiolambrus. Ce genre a pour type le Parthenope spinosissima décrit par Owen dans la partie carcinologique du voyage de Beechey. La carapace est lisse connue celle des Solénolambres, mais la région gastrique et la région cardiaque ne s’élèvent pas en forme de pyramide. L’exognathe des pattes- mâchoires externes présente en dehors une bordure de poils serrés qui recouvre le canal afférent de la chambre branchiale; enfin, les loigts des pinces sont pins gros que ceux des Solénolambres. io° Genre Pisolambrus, dont j’indiquerai plus loin les caractères. Parmi ces dix genres, six sont représentés dans les mers qui baignent les côtes américaines : ce sont les Lambres, Platylambres, Solénolambres, Mesorbœa, CRUSTACÉS P 0 D 0 P H T H V LM AI RE S. U 9 Léiolambres et Pisolambres. J’examinerai d’abord les espèces qui appartiennent au genre Lambre proprement dit. I. Lambris Pourtalesii (Stimpson). (PI. XXX, fig. 2.) Stimpson, Preliminary Report on the Cruslacea dredged in the Gulf Stream in the slraits of Florida ( Bulletin of the Museum of comparative Zoologij of Cambridge , t. II, p. 12g ). Cette espèce, par sa forme générale, ressemble au Lambrus mediterraneus. Sa cara- pace est beaucoup plus large .) Stimpson, Notes on North American Cruslacea, n° 2, p. 66, pi. II, fig. 5 (Annals of thc Lyceum of natural history in New York, t. II, 1860). La description que W. Stimpson a donnée de cette espèce s’applique exactement à un Crustacé de la collection du Muséum que j’avais désigné clans le catalogue sous le nom d ' Acrorhynchus depressus; le rostre de ce dernier est un peu plus long; mais ce caractère ne me semble pas motiver une distinction spécifique. Le corps est couvert de quelques poils recourbés; la carapace est très-étroite en arrière des yeux et au niveau des régions hépatiques; elle s’élargit beaucoup en arrière. La région gastrique est épaisse, gihbeuse; elle ne porte qu’un tubercule obtus. Le rostre est pointu et triangu- laire à bords épais. Le mérognathe est oblong, plus étroit que l’ischiognathe; les angles sont arrondis, et il ne porte qu’une échancrure peu profonde pour l’insertion du palpe. CRUSTACES PODOPHTHAUMAIRES. 1 91 Les pinces du mâle sont courtes, arquées et à main renflée; les doigts en sont plus courts que la portion palmaire; ils sont grêles et bâillants à leur base. Les pattes ambulatoires de la première paire sont robustes et garnies, ainsique les suivantes, de poils recourbés; le pénultième article est long et porte vers son tiers terminal un ren- flement contre lequel peut se replier le doigt. Les pattes suivantes deviennent de plus en plus grêles et courtes, et la main terminale devient de plus en plus parfaite. Sur- la dernière et l’avant-dernière, le pénultième article est à peine plus long que le der- nier; il est très-courbé et concave en dedans. Le sternum du mâle est profondément si Ho n n é trans versa 1 e m e n t . Largeur de la carapace d’un mâle, 0,010. Longueur de la carapace, 0,01 3. Longueur des pattes ambulatoires de la première paire, 0,0 h o. Le Muséum possède un exemplaire de cette espèce, provenant de Sainte-Lucie; celui qui a été décrit par Stimpson avait été trouvé à Saint-Thomas. 2. PODOCHELA MACRODERA. (PI. XXXIV, %. 3.) Stimpson, Notes on North American Crustacea, n° 2, p. 68 ( Armais of the Lyceum of nalural history in New York , t. VII, 1860). - — Preliminary Report on the Crustacea dredged in the Gulf Stream in lhe straits of Florida (Bulletin of lhe Museum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 126). Cette espèce se distingue du Podochela grossipes par sa carapace plus large en avant, par son rostre plus court, par ses mérognathes plus larges et à angles plus prononcés et par ses pattes plus courtes. Les pinces sont moins renflées et à doigts non bâillants. Les pattes ambulatoires sont plus grêles. Le pénultième article de la première paire est plus long, cylindrique et dépourvu de renflement ou d’apophyse en forme de pouce sur son bord inférieur. Les mains des deux paires postérieures sont [dus pédoncu- lées et moins géniculées; l’apophyse préhensile est plus rapprochée de leur portion médiane. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,008. Longueur, 0,010. Longueur des pattes ambulatoires de la première paire, 0,02 A. Cette espèce a été trouvée â file Saint-Thomas, à la Guadeloupe et sur les cotes de la Floride, à Key Biscayne, à Key West et à Mageres, à une profondeur de 2 à 1 2 brasses. 19'2 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 3. PODOCHELA GRACILIPES. (PI. XXXV, fig. 1.) Stimpson, Preliininary Report on lhe Crustacea dredged in the Gulf Stream in the straits of Florida ( Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge, t. II, p. 126). La carapace est plus étroite, dans sa région hépatique, que chez le Podochela macro- dera; la région cardiaque est surmontée d’un gros tubercule obtus. Le rostre est beau- coup plus long que chez les autres espèces du même genre, et il esl terminé par une pointe aiguë. Les pinces du mâle sont plus longues que celles du P. grossipes ; les doigts 11e sont en contact que par leur extrémité. Les pattes ambulatoires sont remarquable- ment longues et grêles; leur pénultième article ne porte pas d’apophyse contre laquelle puisse se replier le doigt. Le sternum du mâle est pourvu de deux tubercules entre la base des pinces. Ces tubercules sont remplacés chez la femelle par une saillie médiane. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,006. Longueur, 0,010. Longueur des pattes ambulatoires antérieures, 0,0 3 5, Cette espèce, la plus petite de toutes celles de ce genre, a été trouvée à une profon- deur variant entre 35 et 60 brasses, aux Tortugas et dans le détroit de la Floride, à Pacific Reef et à Carysfort Reef. 4. Podochela spatulifrons {non. sp.). (PI. XXXIV, %. 2.) Chez cette espèce, le front est large, court et arrondi en avant, comme chez les espèces de la section des Podonema de Stimpson; mais les régions ptérygostomiennes sont dépourvues de crêtes limitant un canal branchial afférent. Une crête en forme d’À part du bord frontal antérieur et se dirige vers le bord sourcilier. L’article basilaire des antennes externes est pourvu d’une carène externe et d une carène inférieure très-sail- lantes; au-dessous, deux tubercules existent de chaque côté de l épistome. Le mérognathe est arrondi en avant et en dehors; il est largement échancré en dedans pour 1 insertion ,u, | lalpe. Un tubercule existe sur la région hépatique et sur la région ptérygosto- mienne. Les pinces sont faibles, et, chez la femelle, les doigts sont en contact dans toute la longueur de leur bord préhensile, qui est finement denticulé. Quelques tuber- cules ornent l’avant-bras. Les pattes ambulatoires sont peu ancreuses; les deux der- nières cependant ont sur leur pénultième article une assez forte saillie revêtue de poils roides, sur laquelle se replie le doigt. Largeur de la carapace d une femelle, 0,01 4. C R U S TA G É S P 0 D 0 P 1 1 T H ALMAIRES. 193 Longueur, o,o i q. Longueur des pattes ambulatoires de la première paire, o,oââ. Cette espèce vient des côtes de la Guadeloupe, où elle paraît vivre à une assez grande profondeur. 5. PODOCHELA lîEISEI. (PI. XXXIV, fig. 1.) Podochela Reisci, W. Slimpson, Notes on North American Crusiucea, n° 2, p. G8, pl. II, fig. G (Aimais of lhe Lyceum of na tarai hislory in New York, t. VII, 1860). Podonema Eeisei, W. Slimpson , Preliminary Report on lhe Crustacea dredged in lhe Gulf Stream in llic slraits of Flo- rida ( Bulletin of lhe Museum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 126). Dryope falcipoda, Jsis Desbonne et Shramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 2. La carapace est déprimée, triangulaire, étranglée en arrière des yeux, très-large entre la base des pattes ambulatoires de la première paire. Le rostre, très-semblable à celui du Podochela spatulifrons , est plus étroit et plus long. La région gastrique et la région cardiaque portent, sur la ligne médiane, une saillie tuberculiforme. La région hépatique est pourvue d’un tubercule dentiforme et dirigé en bas. L article basilaire des antennes externes est bordé par deux crêtes lisses. L’angle antérieur du mérognathe est avancé comme chez le P. macrodera. Les régions ptérygostomiennes sont creusées, de chaque côté du cadre buccal, d’un canal limité en dehors par une crête saillante. Le sternum du mâle est profondément sillonné transversalement. Les pinces sont courtes, les mains peu renflées, à doigts finement dentelés. Les pattes ambulatoires sont grêles, peu ancreuses et très-velues en dessus. Largeur delà carapace d’un mâle, 0,010. Longueur, 0,01 35. Longueur des pattes ambulatoires de la première paire, o,oâi. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,01 5. Longueur, 0,017. Longueur des pattes ambulatoires de la première paire, o,oââ. Cette espèce a été trouvée a bile Saint-Thomas, auxTortugas, à la Guadeloupe et dans le détroit de la Floride, à Sombrero, à une profondeur de 10 à i3 brasses. 6. Podochela lamelligera. Podonema lamelligera , Stimpson, Preliminary Report on lhe Crustacea dredged in lhe Gulf Sircam in lhe slrails oj Florida (Bulletin of lhe Muséum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 126). Stimpson n’a trouvé qu’un seul exemplaire femelle de cette espèce, et il a été détruit lors de l’incendie de Chicago. 11 lui assigne les caractères suivants : la carapace est ZOOLOGIE Dû MEXIQUE. Ve PARTIE. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. J 94 semblable à celle du Podochela Reisei, si ce n’est qu’il y a sur la région gastrique un tubercule spiniforme courbe' en arrière vers son extrémité, et que le rostre est plus petit et plus pointu. Les deux crêtes marginales de l’article basilaire des antennes externes sont très-proéminentes; elles se joignent en avant et se courbent en dehors vers leur extrémité postérieure. L’ischiognathe des pattes-mâchoires externes porte un canal lon- gitudinal et lisse, limité en dehors par une crête ciliée. De chaque coté du cadre buccal , il y a quatre crêtes laminiformes : une située à son angle externe, une autre sur la région hépatique et deux sur la région ptérygostomienne. Sur toute l’étendue du ster- num non recouverte par l’abdomen et sur la base des pattes, il existe des anfractuosités dues à ce que la surface de chaque article est concave et entourée par une expansion lamelleuse. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,009. Longueur, 0,0 1 1 . Celte espèce vient du détroit de la Floride, où elle a été prise à Tennessee Reef, par a t brasses de profondeur. 7. Podochela hypoglypha. Stimpsoa, Preliminary Report of the Cruslacea dredged inthe Gulf Stream in lhe slraits of Florida ( Bulletin of the Museum of comparative Zoologrj of Cambridge, t. Il, p. 127). Cette espèce, que je n’ai jamais eue sous les yeux, se distingue, d’après Stimpson, par les caractères suivants : chez le mâle, les protubérances gastriques, cardiaques et branchiales sont basses et arrondies. Le rostre, légèrement courbé en haut, semble triangulaire quand il est vu en avant et en dessous; mais il est pourvu d’expansions latérales bien développées. L’article basilaire des antennes externes est très-allongé et à crêtes peu saillantes. La dent hépatique et la crête ptérygostomienne sont peu élevées. Le sternum est orné de sillons profonds et larges séparant les différents articles, qui portent chacun une surface élevée et aplatie aussi large que le canal. Largeur de la carapace, 0,009. Longueur, 0,013. Cette espèce diffère du Podochela Reisei par la forme du rostre; elle se distingue aussi du P. Reisei et du P. lamelligera par la longueur de l’article basilaire des antennes externes. Elle a été trouvée à Key West et à Loggerhead Key, dans le détroit de la Flo- ride, à h ou 5 brasses de profondeur. 195 G R U S T A C É S P 0 D 0 PH T H A LM A [ R E S. 8. PODOGIIEL Y VESTITA. Podonema vestita, Slimpson, Notes on North American Cruslacea, n° 3 ( Annals of the Lyceiun of natur al history in New York, t. X, p. 97, 1871). Celte espèce, la seule qui jusqu’à présent ait été trouvée sur la côte ouest de l’Amérique, diffère de toutes les précédentes par son corps plus velu, ses pattes ambula- toires plus courtes et l’échancrure que porte en dehors la crête de l’article basilaire de l’antenne externe. Le sternum et les articles basilaires des pattes sont vermiculés. Le pénultième article des pattes ambulatoires est un peu épaissi dans sa moitié terminale. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,01 1 . Longueur, o,oiA. Le Podochela vestita vient du cap Saint-Lucas. G en re A INI S O N O T U S ( nov. gen. ) 1 . La carapace, par sa forme générale, ressemble à celle des Podocheles; elle est étroite et élevée dans sa partie antérieure, large et déprimée dans sa partie pos- térieure; elle s’étend surtout beaucoup entre la base des pattes ambulatoires de la première paire, et, en arrière, elle ne recouvre qu’incomplétement le sternum. Les yeux sont terminés par une petite pointe; ils ne sont pas rétractiles, cepen- dant il existe un angle postorbitaire très-saillant et dirigé en dehors. Le rostre est très-grand, entier et courbé en bas. L’article basilaire des antennes externes est caréné en dessous et en partie à découvert sur les côtés du front; la tigelle mobile est grêle et dépasse à peine la pointe rostrale. Les fossettes antennulaires sont larges et profondes. Les bords du cadre buccal sont très-saillants el lamel- leux. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est arrondi en dehors, et le palpe s’insère en avant. Les pinces sont faibles et pourvues de doigts en contact dans toute leur longueur. Les pattes ambulatoires sont très-longues, surtout celles de la première paire. Le sternum du mâle est caréné et le sixième et le septième article de l’abdomen du mâle sont soudés en une seule pièce. Le genre Anisonotus doit se placer à côté des Podocheles, dont il diffère par son rostre plus long et courbé, par l’existence d’un angle postorbitaire très-saillant el De ivicrôvoTos , à ilos inégal. 1 96 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. par ses pattes ambulatoires, dont les derniers articles ne sont pas disposés de manière à constituer des pinces. AniSONOTUS CURVIROSTR1S (nov, sp.), (PI. XXXVI, fig. 3.) La région cardiaque est très-bombée et porte une courte épine médiane eu avant de laquelle existent quelques tubercules plus ou moins indiqués; à leur base s’in- sèrent des poils en crochet. La région cardiaque est surmontée d’une épine conique; quelques poils sont implantés le long du sillon branchio-cardiaque. Les régions hépa- tiques sont nettement circonscrites et pourvues d’une dent latérale aiguë dont la pointe est tournée en bas. L’angle postorbitaire est grand, en forme d’aileron aplati hori- zontalement et plus ou moins pointu. Le bord sus-orbitaire est relevé, cristiforme et dentelé. Le rostre, très-long et en forme de pyramide triangulaire, est arqué en dessous, couvert de poils en crochet, spinuleux sur son arête supérieure, lisse en dessous. La surface de la carapace porte quelques petites granulations. Les fossettes antennulaires sont entourées d’un rebord saillant et cristiforme, leur cloison se prolonge inférieu- rement en une dent médiane triangulaire et pointue. L’article basilaire des antennes externes est arqué en dessous; ses bords latéraux se développent en crêtes très-élevées, reliées l’un à l’autre par une petite crête transversale. L’épistome est long, étroit et pourvu de quelques granulations; une saillie aplatie et à contour arrondi s’en détache, en dehors du tubercule auditif. La région ptérygostomienne est armée d’une forte épine, située au-dessous et en arrière de l’épine hépatique. Les pinces sont ornées de granulations aiguës et bordées d’une ligne de poils longs et roules. Les pattes ambu- latoires portent de longs poils roules et des bouquets de poils en crochet. Leur doigt est pubescent. Le sternum présente deux saillies pointues entre la base des pinces; ses différents articles sont formés d’une partie aplatie, saillante et granuleuse, et d’un sillon profond correspondant aux lignes de séparation; chacun des articles basilaires des pattes porte une crête longitudinale. L’abdomen du mâle est court et lisse, si ce n’est sur les premiers anneaux, où se voient quelques granulations. Je ne connais pas la femelle de cette espèce. Largeur de la carapace mesurée au-dessus de la base des premières pattes ambu- latoires, o,o i 6. Longueur, 0,02 q. Longueur du rostre à partir de l’orbite, 0,01 o. Longueur des premières pattes ambulatoires, o,oqù. Longueur des dernières, o,o58. CRUSTACÉS PODOPHTHALM AIRES. 197 Un exemplaire de cette espèce a été dragué à 100 brasses de profondeur, sur les côtes des Barbades, par l’expédition du Hassler. Un autre a été trouvé par M. Alexandre Àgassiz, près de la Havane, à 127 brasses. Genre P Y R O MAI A . Stimpson, Prelhninary Report on tlie Crustacea dredged in the Guif Slreuin in the straits of Florida ( Bulletin of the Muséum of comparative Zoology of Cambridge , t. Il, p. 109). Ce genre doit se placer à côté des Neorhynchus , mais il en diffère par sa carapace pvriforme, arrondie en dessus, par son rostre plus grand et plus proé- minent. L’espace interorbitaire est très-étroit; les yeux sont gros et se replient à la base d’une épine postorbitaire dirigée en avant. L’article basilaire de l’an- tenne externe est terminé en dehors par une épine; la ligelle mobile est insérée à découvert sur les côtés du front. Les antennes internes se replient dans des fos- settes prescpie droites. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes présente presque la forme d’un L; son angle inféro-interne se prolonge en effet, comme une sorte de lobe, au-dessous de l’échancrure d’insertion du palpe. Les pinces sont courtes et les doigts se touchent dans presque toute leur longueur. Les pattes ambulatoires sont grandes; celles de la première et de la deuxième paire sont presque égales, la dernière est la plus courte. Le sixième et le septième article de l’abdomen du mâle sont soudés. L’abdomen de la femelle est large; les cinquième, sixième et septième articles sont réunis en une seule pièce, creusée en forme de coupe, recouvrant complètement le sternum et s’adaptant comme un couvercle sur un rebord cristiforme et très-saillant de ce bouclier. Pï ROM AI A CUSPIDATA. (PI. XXXVI, fig. 9.) Stimpson, Prelhninary Report on the Crustacea dredged in the Cuf Stream in the straits of Florida ( Bulletin of the Muséum of comparative Zoology of Cambridge , i. 11, p. 109). La carapace est presque nue et ne porte que quelques poils très-courts et très-clair- semés, visibles seulement à la loupe. Les régions sont bien marquées : cinq épines courtes et tuberculifonnes sont disposées sur la ligne médiane, deux sont gastriques, deux sont cardiaques et ta cinquième surmonte le premier article de l’abdomen. Les 198 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. régions branchiales sont armées de sept on huit épines analogues et disposées suivant une ligne fortement courbée en arrière. Des granulations éparses et plus ou moins grosses existent d’ailleurs sur les parties saillantes de la carapace. Le rostre est aigu et trigone, son arête supérieure et ses arêtes latérales sont spinuleuses; une épine dirigée en haut, en avant et en dehors, arme le bord sus-orbitaire. L’article basilaire des antennes externes porte en dessous une épine qui se dirige directement en bas. Les pinces sont courtes dans les deux sexes et spinuleuses. Les doigts sont longs, com- primés latéralement, finement dentés sur leur bord préhensile. Les pattes ambulatoires sont nues et cylindriques ; la cuisse porte une petite épine au-dessus de l’articulation de la jambe. Les doigts sont élargis et aplatis à leur extrémité, leur longueur est égale aux deux tiers du pénultième article. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,020. Longueur, 0,027. Longueur des [(allés ambulatoires de la première paire, o,ofiâ. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,0 îâ. Longueur, 0,020. Longueur îles pattes ambulatoires de la première paire, o,oâ8. Cette espèce n’est pas très-rare sur les cotes de la Floride, â une profondeur variant de 82 à 120 brasses. Genre IX AGIS 01 DES. Milite Edwards et Lucas, Crustacés du Voyage dans l’Amérique méridionale , par d’Orbigny, p. 4, i844. Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. I, p. 83. Dans ce genre, la carapace esl triangulaire, pointue en avant, large et renflée en arrière. Le rostre, court et styliforme, est toujours simple. Les orbites sont entières; leur angle supérieur est très-petit et l’œil n’est pas rétractile. L’article basilaire des antennes externes est étroit et la tigelle mobile s’insère à découvert sur les côtés du rostre. L’épistome est grand et à peu près quadrilatère; le méro- gnathe des pattes-mâchoires externes est échancré en avant pour l’insertion du palpe, son angle intéro-externe est arrondi. Les pinces du mâle sont renflées; les pattes ambulatoires sont de longueur médiocre et terminées par des doigts styli- formes. L’abdomen du mâle est formé de sept articles; celui de la femelle n’en compte que cinq, les cinquième, sixième et septième étant soudés. Ce genre n’est pas très-éloigné des Achœus, dont il diffère par son rostre trian- gulaire et par ses pattes non préhensiles. L’espèce la plus anciennement connue CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 1 99 est Ylnachoïdes microrhynchus (Milne Edwards et Lucas) des côtes du Chili. Ou connaît un autre représentant de ce genre aux îles Viti , c’est Ylnachoïdes inornatas (Milne Edwards). Enfin d’autres espèces, dont nous donnons ici la description, ont été découvertes sur les deux rives de l’Amérique. 1. IlVACHOÏDES FORCEPS (nov. sp.). (PI. XXXIII, fig. 4.) Le corps et les pattes de cette espèce sont légèrement velus. La carapace est très- renflée dans ses portions branchiales et cardiaque; elle est, au contraire, étroite en avant. La surface en est lisse. Le rostre est relativement long et aplati en dessus. Les pinces sont grandes. Chez le mâle, le bras est presque cylindrique, la main est renflée et porte quelques granulations. La portion palmaire est plus développée que les doigts; ceux-ci ne se touchent que par leur extrémité, leur bord préhensile est hérissé de poils très-courts et le pouce porte en dessus et en dedans quelques granulations placées en série. Les pattes ambulatoires sont plus longues que celles de Ylnachoïdes micro - rhynchus et le doigt est plus aplati et (dus arqué. Le sternum est large et lisse. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,007. Longueur, 0,010. Longueur des pattes de la première paire, 0,026. Le Muséum possède plusieurs exemplaires de cette espèce provenant de la Guyane, et d’autres des environs de Destero, sur la côte du Brésil. 2. INACHOÏDES OBTUSUS (nov. sp.). (PI. XXXIII, lig. 3.) Cette petite espèce se distingue facilement de toutes les autres espèces du meme genre par la brièveté du rostre, qui est large à sa hase, triangulaire et un peu incliné sur les côtés, comme celui de certains Podochela. La région gastrique porte six tuber- cules peu élevés, dont quatre sont disposés transversalement en avant et deux en arrière. Deux tubercules occupent la ligne médiane de la région gastrique, deux autres tubercules surmontent la région branchiale et la région hépatique. L article basilaire des antennes externes porte en dehors une crête découpée qui s’étend sur le cadre buccal. Les pinces du mâle sont fortes et granuleuses. Les pattes ambulatoires de la première paire sont grêles. Le sternum porte, entre la base des pinces, deux lu her- cules. Un tubercule pointu arme le premier article de l’abdomen. Largeur de la carapace, 0,006. 200 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Longueur, o,oo5. Cette espèce provient des côtes de la Guadeloupe. 3. Inachoïdes lævis. Slimpson , Noies on Nortli American Crustacea, n° 2, p. 64 ( A nnaJs ofthe Lyceurn of nalural hislory in New York, I. VII. 1860). Les régions gastrique et branchiales sont élevées, arrondies et glabres; la région cardiaque porte un tubercule médian. Le rostre est assez long, terminé par une pointe styli forme et dont les dimensions égalent celles de la portion basilaire, qui est épaisse et aplatie. L’épine postorbitaire est très-petite et obtuse. La région hépatique est conique et armée à son sommet d’une petite épine courbée. Deux ou trois tubercules existent sur les régions latéro-inférieures, en avant de la base des pinces. L’ischiognathe des pattes-mâchoires externes porte une crête longitudinale, mince et denticulée; l’angle antéro-interne du mérognathe est aigu et avancé. Les doigts des pattes ambu- latoires des trois dernières paires sont falciformes et égaux. Largeur de la carapace, 0,007. Longueur, 0,012. Cette espèce diffère de I Inachoïdes inwrorhynclius par sa carapace presque lisse. Elle a été trouvée à Panama. SUPPLÉMENT A LA TRIBU DES OXYRHYNQU ES. Depuis l’époque où les premières livraisons cle cet ouvrage ont été publiées, j’ai reçu de M. Alexandre Agassiz un nombre considérable de Crustacés qu’il avait recueillis pendant ses draguages, à de grandes profondeurs, dans le détroit de la Floride, et j’y ai reconnu quelques espèces nouvelles dont je donne ici la descrip- tion, et d’autres espèces décrites mais non figurées par Slimpson que je crois utile de faire représenter. Ce sont la Pericera eutheca (voyez pi. XV A, fig. j), la Pericera septemspinosa (voyez pi. XX A, fig. 2) et YAmathia Hystrix (voyez pi. XXVIII , fig. 1 ). Pericera cælata ( nov . sp.). (Pi. XV A , fig. 3.) Carapace élargie en avant, ovoïde en arrière et couverte de poils. Piégions inégales un peu mamelonnées et surmontées de quelques tubercules quelquefois aigus, mais C R U S T AGÉS P 0 D 0 P II T II A LM A I H ES. 201 dépourvues d’épines, à l’exception de la région cardiaque, qui porte en arrière et sur la ligne médiane une épine aiguë et relevée au devant de laquelle on en voit une autre beaucoup plus petite. Cornes frontales médiocres, droites et très-divergentes. Gaines orbitaires grandes et armées de deux épines : l’une antéro-supérieure, grande et large à sa base; l’autre postérieure, beaucoup plus courte. Bord latéral pourvu de quatre épines, dont une hépatique et trois branchiales. Article basilaire de l’antenne externe armé en avant d’une très-petite pointe et en dehors d’une crête obtuse. Longueur de la carapace d’une femelle, avec le rostre, o,o36. Largeur, sans les épines, 0,019. Largeur, avec les épines, 0,027. Celte espèce a été trouvée par M. Alexandre Agassiz à 1 o milles au nord des îles Idolos, et près de la Havane, à 175 brasses de profondeur. La Pc ricera cœlata se rapproche, par sa forme générale et la disposition du front et des orbites, de la Pericera spinosissima , mais elle s’en distingue par ses gaines orbitaires plus longues, plus pointues en avant, par l’absence d’épines sur la carapace et par le mode d’ornementation de l’article basilaire de l’antenne externe. Chez le P. cornuta, les cornes frontales sont plus courtes, l’espace interorbitaire est moins large et la cara- pace plus lisse. Genre OPLOPISA ( nov. gen.). Ce genre, bien que très-rapproché des Pises, se distingue par la forme des pattes-mâchoires et du cadre buccal. Ce dernier, au lieu d’être terminé par un bord droit, s’avance beaucoup plus sur les côtés que dans sa portion médiane; aussi le mérognathe des paltes-mâchoires externes est-il très-dilaté à son angle antéro-externe , tandis qu’il est tronqué en dedans. La carapace est pyri- forme. Le front est constitué par deux cornes rostrales et les angles orbitaires in- ternes sont spiniformes. L’orbite est incomplètement fermée en dessous, le boni orbitaire inférieur étant séparé de l’article basilaire de l’antenne externe par une échancrure profonde et large. Ce dernier article est peu élargi et la lige mobile est insérée à découvert et n atteint pas l’extrémité du rostre; les fossettes anten- nulaires sont grandes. OPLOPISA SPINIPES (nov. sp.). (PI. XV fl, 6g. 5.) Carapace épaisse et bombée, peu poilue, régions peu distinctes. Quatre tubercules ZOOLOGIE DU MEXIQUE. V PARTIE. 26 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 202 surmontent la région gastrique : trois d’entre eux sont situés en avant sur une ligne transversale, le quatrième est en arrière. Quelques tubercules se remarquent aussi sur la région cardiaque, ainsi que sur les régions branchiales et hépatiques; entre ces tubercules, le test est couvert de fines granulations. Rostre étroit, constitué par deux cornes droites et divergentes; sa longueur est environ un tiers de celle de la portion postfrontale de la carapace. Angle postorbitaire large, triangulaire et pointu. Article basilaire des antennes externes armé sur son bord latéral de deux épines, dont l’anté- rieure est la plus développée. Pinces de la femelle très-faibles et ornées sur le bras et l’avant-bras d’épines courtes et obtuses. Pattes ambulatoires peu allongées et couvertes d’épines régulièrement disposées. Longueur de la carapace, y compris le rostre, 0,012.5. Longueur de la carapace, sans le rostre, o,ooqo. Largeur de la carapace, 0,007. PlSA ERINACEA ( nov . sp.). (PI. XV fig. 4.) Carapace pyriforme revêtue de poils très-courts; régions bien distinctes; ligne médiane surmontée de cinq épines, dont deux occupent la région gastrique; la posté- rieure est beaucoup plus grande que l’antérieure, qui ressemble plutôt à un tubercule aigu; trois occupent la région cardiaque, l’intermédiaire est plus courte que les autres. Région branchiale armée de deux grandes épines et de deux tubercules placés plus en avant. Rords latéraux ornés d’environ quatre tubercules. Rostre formé de deux cornes longues et grêles, soudées à leur base, libres et divergentes dans leur moitié terminale. Angles orbitaires internes spiniformes, mais peu avancés. Article basilaire des antennes externes large et séparé du bord sous-orbitaire par une profonde échancrure. Pattes ambulatoires grêles et allongées. Longueur de la carapace, sans le rostre, 0,01 3. Longueur de la carapace, avec le rostre, 0,018. Largeur de la carapace, sans les épines, 0,010. Largeur de la carapace, avec les épines, 0,01 A. Cette espèce, bien distincte de toutes les autres du même genre par la forme du rostre et les épines de la région branchiale, a été trouvée par M. Alexandre Agassiz à 37 brasses de profondeur par 2A0 hb! latitude nord et 83° 26' longitude ouest, entre la Floride et Cuba. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAI R E S . 2 os Amathia CHASSA (■ nov . sp.). (PI. XXV1I1, fig. 2.) Carapace plus élargie et moins allongée que chez Y Amathia rissoana et VA. hystrix l, portant sur la ligne médiane cinq épines, dont les trois antérieures sont courtes et les deux postérieures longues et fortes. Une grande épine, dirigée en dehors, se détache de la région branchiale, et la région hépatique est année d une autre épine plus courte. La région gastrique porte en outre quatre tubercules spiniformes; la région branchiale en présente trois; enfin, le bord latéral est hérissé de quatre petites pointes disposées en série. Le Iront est formé de deux cornes grandes, grêles et régulièrement diver- gentes. L’angle orbitaire interne est spiniforme et l’article basilaire de l’antenne externe est orné en dehors de deux tubercules aigus. Les régions ptérygostomiennes sont pourvues d’une saillie pointue et les angles antérieurs du cadre buccal sont fort déve- loppés. Les pattes antérieures du mâle sont grêles, les pattes ambulatoires sont longues et la cuisse est armée d’une courte épine située au-dessus de l’articulation de la jambe. Longueur de la carapace, sans le rostre, o,oi5. Longueur, avec le rostre, 0,032. Largeur de la carapace, sans les épines latérales, 0,01 1. Largeur, avec les épines latérales, 0,017. Cette espèce a été trouvée à 229 brasses, par M. Alexandre Agassiz, par 2/1° io' de latitude nord et 82° 1 3' de longitude ouest, entre Cuba et la Floride. Famille des PORTUNIENS. P O R T U N I E N S AN O R M A U X. Le Iront est spatuliforme et infléchi. Les orbites et les pédoncules oculaires sont longs et occupent presque toute la largeur de la carapace. Genre EUPHYLAX. Stimpson, Notes on Notili American Crustacea, n° 2, p. 97 ( Aimais of the Lyceum of nalural Idslory of New York, 1860.) Ce genre, l’un des plus remarquables du groupe des Portuniens, n’a jusqu’à 1 Voyez p). XX VIII , iig. 1. -20/1 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. présent été trouvé que dans l’océan Pacifique; il présente des affinités étroites avec les Podophthalmes et les Lupées. La carapace est beaucoup moins élargie que celle des Podophthalmes; elle est tronquée en avant, et les bords latéro-antérieurs forment, avec les bords latéro- postérieurs, un angle très-ouvert. Les pédoncules oculaires sont énormes, ils ont près des deux tiers de la longueur de la carapace; ils sont comprimés et grêles. Les orbites ont la forme de fosses très-profondes, surtout en dehors, et occupent toute l’étendue de la portion antérieure de la carapace. Le bord sus-orbitaire est profondément échancré vers son extrémité externe. Le plancher de l’orbite déborde beaucoup l’œil en avant. Le front, très-étroit entre la base des pédoncules ocu- laires, s’élargit ensuite brusquement dans la région interantennaire. L’angle orbi- taire externe est en forme de dent ou d’épine, fermant l’orbite en dehors. Les bords latéro-antérieurs sont courts et arqués, les bords latéro-postérieurs sont un peu convexes; la carapace est fortement échancrée de chaque côté en arrière pour l’insertion des pattes de la cinquième paire. Le bord postérieur est très-étendu. L’épistome est armé en avant d’une épine qui s’avance entre les antennules. Les antennes externes sont disposées comme celles des Podophthalmes, mais les antennules sont beaucoup plus courtes. Les pattes-mâchoires externes ressemblent à celles des Neptunes , leur mérognathe n’est pas rétréci en avant comme dans le genre Podophtlialmus , et l’épistome n’est pas, à beaucoup près, aussi large. Les régions ptérygostomiennes sont parcourues par un sillon parallèle au bord orbi- taire inférieur. L’abdomen du mâle ne se compose que de cinq articles, les troi- sième, quatrième et cinquième étant soudés en une seule pièce. 1. Elphylax Dovii. (PI. XXXVIII, fig. 2.) Stimpson, Notes on North American Crustacea, n° 2, p. 97, pl. III, fig. 5 ( Aimais of the Lyceum of natural history of New York, 1860). La carapace de cette espèce est lisse, peu bombée et une fois et demie plus large «jiie longue. Le front est un peu déclive; son bord inférieur est trois fois plus élargi «pie sa portion rétrécie, il porte en avant une petite crête transversale et un petit sillon médian. Le bord orbitaire supérieur est finement denticulé et frangé de poils. Le CRUSTACÉS PODOPHTHA LM AIRES. 205 plancher de l’orbite est lisse, mais son bord est divisé en très-fines denticules. Les bords latéro-antérieurs sont plus courts que les latéro-postérieurs, ils sont obscurément divisés en cinq dents, en comptant l’angle orbitaire externe; une ligne épibrancbiale peu saillante part de la base de la dernière dent et se dirige vers la région médiane. Les régions ptérygostomiennes sont lisses. Les pattes antérieures sont longues et grêles. Le bras, un peu granuleux sur son bord postérieur, porte en avant trois épines courtes. L’avant-bras est garni en dehors d'une très-petite épine et de deux lignes granuleuses, son angle interne est spiniforme. La main est très-comprimée latéralement, surtout dans sa portion préhensile, elle est surmontée de deux crêtes hérissées de quelques granulations rares mais pointues; la crête interne se termine par une épine; trois crêtes semblables parcourent la face externe de la portion palmaire; enfin une autre arête et quelques granulations pointues se remarquent sur la face interne. Les doigts sont très-tranchants et armés de dents grandes et très-aiguës, s’engrenant d’une manière parfaite; une crête de spinales occupe le bord supérieur du pouce et le bord inférieur de l’index. Les pattes de la deuxième, troisième et quatrième paire sont grandes, comprimées et terminées par un doigt en forme de lance et rappelant par sa forme celui des Polybius. La cuisse fies pattes de la cinquième paire est courte, arrondie et elle porte une épine en dessous et à son extrémité ; la palette natatoire est grande et ovalaire. La couleur de l’exemplaire que j’ai sous les yeux est rosée avec des zones d’un rouge plus foncé en avant de la carapace et sur les bras. Le testa d’ailleurs des reflets nacrés qui sont très-apparents sur la face interne des pinces. Largeur delà carapace d’un mâle, 0,009. Longueur, 0,0 3 7. Longueur de 1 œil , 0,021. Longueur de la patte de la première paire, 0,1 18. Longueur de la pince, o,o6A. Cette espèce a été trouvée d’abord sur les cotes de l’Amérique centrale; le Muséum en possède un exemplaire venant de l’océan Pacifique et probablement du Mexique. 2. Euphylax robustus. (PI. XXXVII.) A. Milne Edwards, Les fonds de la mer, t. II, p. 249, 1874. La carapace de la femelle est glabre et épaisse, sa forme rappelle celle d'un hexa- gone très-allongé transversalement. Les régions sont peu distinctes : la région cardiaque et les lobes branchiaux internes sont plus saillants que la région gastrique; celle-ci 206 ZOOLOGIE DU MEXIQUE, porte une ligne épigastrique granuleuse; une ligne ëpibranchiale et granuleuse naît de la base de l’angle latéral et se dirige en s’effaçant vers le sillon branchio-cardiaque. Les parties proéminentes de la carapace sont garnies de granulations peu apparentes. Le front, très-rétréci entre l’articulation des pédoncules oculaires, s’élargit ensuite beaucoup et porte un sillon médian et une crête transversale; il s’avance vers la pointe épistomienne et s’y joint par une sorte de bec. Le bord orbitaire supérieur est plus granuleux que chez l’espèce précédente, il est interrompu par deux fissures linéaires et peu profondes. La portion du plancher de l’orbite située en avant de la rainure où repose le pédoncule oculaire est très-avancée et ornée de granulations qui paraissent nettement au devant de l’œil quand on regarde la carapace en dessus. Les bords latéro- antérieurs sont courts, presque droits et armés de trois fortes épines, dont la première, plus développée que les autres, constitue l’angle orbitaire externe. Un petit tubercule existe entre cette dernière et la seconde épine; enfin, quelques granulations garnissent les bords latéraux. Les bords latéro-postérieurs sont à peine plus longs que les précé- dents. Le bord postérieur est au contraire très-grand, de telle sorte que les pattes de la cinquième paire sont très-écartées à leur base. Les régions ptérygostomiennes sont lisses, mais portent un sillon parallèle aux orbites. Les pattes antérieures sont très-fortes et un peu inégales; les doigts des pinces sont comprimés latéralement, fortement armés à leur bord préhensile; le pouce, ou doigt mobile, porte en dessus une série de tubercules pointus. La main est courte et garnie, en dedans, d’une carène terminée en avant par une assez forte saillie; au-dessus se voit une épine. Le bord supérieur est granuleux et armé d’une épine à chacune de ses extré- mités; au-dessous, sur la face externe de la main, existent quatre crêtes granuleuses et longitudinales, dont la première porte une épine assez forte au-dessus du tubercule articulaire de l’avant-bras. Cet article est hérissé de deux épines, l’une en dehors, l’autre en dedans; cette dernière est la plus aiguë et la plus forte; il existe aussi trois crêtes granuleuses en dessus. Le bras est armé de trois grosses épines en avant et d’une seule en arrière, au-dessus de l’avant-bras. Les pattes ambulatoires sont relativement plus fortes et plus courtes que chez YEu- phylax Dovii. Les pattes nageuses, ou de la cinquième paire, sont beaucoup moins longues que les précédentes et beaucoup moins développées que celles de Y Euphylax Dovii. Largeur delà carapace d’une femelle, 0,090. Longueur, 0,0 5 6. Longueur du pédoncule oculaire, 0,082. Ecartement des angles orbitaires externes, 0,079. Longueur totale (les pattes étendues), 0,260. Longueur des pattes de la première paire, 0,1 53. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. •207 Longueur de la pince, 0,071. Hauteur de la pince, 0,029. La carapace de Y Euphylax robustus est verdâtre; les pinces sont aussi de cette teinte en dessus, et jaunâtres en dedans et en dessous. Les pattes ambulatoires sont d’un jaune rougeâtre. Cette espèce provient des environs de Mazatlan, sur la côte ouest du Mexique. Elle paraît très-rare, car jusqu’à présent je n’en ai vu qu’un seul exemplaire, que possède le Muséum d’histoire naturelle. PORT UNIENS NORMAUX. Le front est horizontal et sans étranglement basilaire. Les orbites et les pédon- cules oculaires sont de longueur ordinaire. Genre LU PA. Portunus (pars), Fabricius, Suppl. Entomol. sijst. p. 368. Lupa (pars), Leach, article Crustaceology dans Edinburgh Encyclopedy , t. Vil, p. 3go, 1816. Lupa, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, 1. 1, p. 445. Lupa, de Haan, Fauna japonica, Crustacea, p. 1 1. Lupa, A. Milne Edwards, Etudes zoologiques sur les Crustacés récents de la famille des Portuniens (Archives du Mu- séum, t. X, p. 35 1 . ) Ce genre établit un passage entre les Neptunus et les Amphitrite. 11 offre dans la disposition de la carapace les mêmes caractères que les premiers de ces crus- tacés, mais la disposition de la région antennaire et de la région buccale est tout à fait différente. L’article basilaire des antennes externes se prolonge en avant et en dehors de leur lige mobile et se soude à l’angle sous-orbitaire externe. Cet angle est remarquablement proéminent. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est remarquablement développé; il est arrondi en avant, où il dépasse le niveau du front, et son angle antéro-externe , qui est obtus, se prolonge beaucoup. Les différents articles du palpe, au lieu d’être cylindriques comme d’ordinaire, sont comprimés et lamelleux. L’abdomen du mâle est étroit. Le sternum est plat et large; les apodèmes trans- versales de la portion postérieure du thorax ne s’étendent pas toutes jusqu’à la ligne médiane, et les lignes de suture qui y correspondent sur le plastron sternal s’arrêtent de plus en plus près de la base des pattes, au lieu de se prolonger '208 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. jusque sur la ligne médiane et d’être cachées par l’abdomen; aussi laissent-elles indivise toute la portion moyenne et inférieure du bouclier ventral. La suture médiane s’étend sur les quatre derniers anneaux, tandis que chez les autres repré- sentants de l’ancien genre Lupa, elle se prolonge sur les trois derniers seule- ment. Les doigts des pinces sont remarquablement longs et faibles ; les pattes ambulatoires sont grêles et aplaties. Lupa forceps. Portunus forceps , Fabricius, Suppl. Entomol. syst. p. 368. Portunus forceps, Herbst, Naturgesch. der Krabben und Krebse, pl. LV, fig. h. Portunus forceps, Latreille, Encyclopédie méthodique, t. X, p. 190. Lupa forceps, Leacb, Zoological Miscellany, t. I, p). LIV. Lupa forceps , Desmarest, Considérations sur les Crustacés, p. 99. Lupa forceps, Latreille, Règne animal, 2e édit. t. IV, p. 34. Lupa forceps, H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 456. Lupa forceps , A. Milne Edwards, Histoire des Crustacés fossiles ( Annales des sciences naturelles, 4e série, t. XIV, p. 2 1 4 ). Lupa forceps, A. Milne Edwards, Etudes zoologiques sur les Crustacés récents de la famille des Portuniens (Archives du Muséum, t. X, p. 35i, pl. I, fig. 1). Cette espèce présente des variations assez grandes suivant l’âge et le sexe. Chez les mâles adultes, la carapace est très-aplatie, légèrement hexagonale et très-finement gra- nuleuse. Les lignes épigastriques et épibranchiales sont peu apparentes. Le bord pos- térieur est très-large; les bords latéro-antérieurs sont armés de huit dents très- petites, pointues et séparées par de larges échancrures. La corne latérale est longue, elfilée et dirigée directement en dehors. Le front est étroit et découpé en huit dents, dont les deux médianes sont courtes et aiguës, les mitoyennes plus longues, les externes, ou angles orbitaires, courtes et un peu obtuses. Le bord sourcilier est droit et divisé par deux scissures. L apophyse épistomienne est peu saillante et ne dépasse pas le front. Les pattes antérieures sont lisses et remarquables par leur forme grêle et allongée. La longueur du bras égale le diamètre transversal de la carapace près de la base des cornes latérales et la main égale deux fois ce diamètre. Le bord antérieur du bras est armé de quatre, cinq ou six épines, une autre épine existe à l’extrémité du bord postérieur. L’avant-bras porte deux épines, l’une à l’angle antéro-interne, l’autre sur la face externe. La main est grêle, cylindrique et armée de doigts presque filiformes et beaucoup trop faibles pour servir à la défense de l’animal ou à la capture de proies solides et résistantes; une épine existe au-dessus de la base du pouce et une autre au-dessus de l’articulation de l’avant-bras. Les pattes ambulatoires sont très- comprimées latéralement. La cuisse des pattes nageuses est courte, presque orbiculaire, CRUS T A C É S PO D O ! » H T H A L M A 1 R E S . 209 armée en dessous d’une épine terminale et en dessus d’un tubercule spiniforme; le pied est lamelleux et très-allongé; le doigt qui forme la palette natatoire est long et ovalaire. Chez les jeunes mâles, les pinces sont beaucoup plus courtes; chez les femelles, elles le sont encore davantage et s’éloignent alors très-peu de la forme que l’on rencontre d’ordinaire dans le genre Neptunus; la longueur des doigts est à peu près égale à celle de la portion palmaire et ces appendices sont comprimés latéralement, carénés, droits et garnis de dents sur leur bord préhensile. Largeur de la carapace d'un mâle, 0,067. Longueur, o,o33. Cette espèce paraît rare dans les collections; il est probable qu’elle vit à une assez grande profondeur et cachée dans le sable. Aussi Stimpson ne l’a-t-il jamais rencontrée dans ses draguages; elle a aussi échappé aux recherches faites par la Commission scientifique embarquée à bord du Hassler , et plus récemment par M. A. Âgassiz. Le Muséum en possède plusieurs exemplaires, provenant des Antilles. Genre NEPTUNUS. Cuneer (pars), Linné, Systema nalarœ. Portunus (pars), Fabricius, Suppl. Entom. syst. p. 368. Lupa (pars), Leach, Edinb. Encyclopedy, article Crustaceology , t. Vît, p. 390. Lupa (pars), Desmarest, Considérations générales sur la classe des Crustacés, p. 97. Lupa (pars), Latreille, Règne animal de Cuvier, ac édit. I. IV, p. 33. Lupa (pars), Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés , 1. 1, p. 445. Neptunus, Pontus, Amphitrite (pars), de Haan, Fauna j aponie a , Crustacea, p. 8. Neptunus, Pontus, Amphitrite, White, List of die specimens of Crustacea of the Brilish Museum, 1847. Lupa, Arenæus, Amphitrite (pars) , Dana, United States exploring expédition , Crust. t. I, p. 268. Posidon, Herklots, Additamenta ad famam Africœ Occidentalis , p. 3. Euctenota, Gerstâcker, Carcinologische Beitràge (Archiv.für N alurgeschichte , 1. 1, p. i3i, 1 856 ) . Neptunus, A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 3i4 , et Nouvelles Archives du Muséum, t. IX, p. 1 5 5 . Le genre Neptune comprend tous les Lupéens dont Sa carapace est très-élargie et porte de chaque côté une longue épine, dont le mérognathe des pattes-mâ- choires externes est arrondi en avant et dont l’abdomen du mâle est triangulaire. Le front est peu avancé et découpé en six dents, ou en huit dents si l’angle orbi- taire interne est bifide. Cependant, il existe une espèce où Ton ne compte que cinq dents frontales, les deux médianes s’étant soudées. Le bord sourcilier est divisé en trois lobes par deux scissures plus ou moins étroites. Le plancher de l’orbite s’avance beaucoup au-dessous du pédoncule oculaire. Les bords latéro-antérieurs sont découpés en neuf pointes, dont les huit premières sont à peu près égales ZOOLOGIE DU MEXIQUE. V° PARTIE. 27 210 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. entre elles. La carapace est traversée par des crêtes granuleuses dont une se voit sur la région gastrique (ligne épigastrique), une seconde existe sur le lobe uro- gastrique (ligne hypogastrique), et enfin une troisième, partant de la corne laté- rale, s’étend sur les régions branchiales vers la région médiane (ligne épibran- chiale). Les pattes antérieures sont en général longues, le bras est armé d’épines sur son bord antérieur, la main est presque prismatique et présente des crêtes longitudinales portant en dessus quelques épines. Les espèces de ce genre sont très-nombreuses et se ressemblent beaucoup entre elles. Cependant, on peut les grouper en quatre seclions, basées sur la forme de la carapace et la disposition de l’endostome. La première, celle des Neptunes arqués, comprend les espèces ayant le front et les bords latéro-antérieurs disposés sur une courbe à grand rayon, dont le centre se trouve sur la ligne médiane près du bord postérieur de la cara- pace. La seconde, celle des Neptunes angulaires, se compose des espèces dont le front et les bords latéro-antérieurs sont disposés sur une ligne courbe à petit rayon, dont le centre se trouve sur la ligne médiane vers le milieu de la région car- diaque. » La troisième est celle des Neptunes dont les angles latéro-postérieurs , au lieu d’être arrondis, sont angulaires et souvent surmontés d’un tubercule ou d’une courte épine1. Ces crustacés diffèrent beaucoup par leur apparence extérieure de toutes les espèces appartenant aux deux autres groupes. 1. Sous-genre des NEPTUNES ARQUÉS. 1. Neptunus Sayi. Portunus pelagicus , Bosc, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. a ■! 8 , pl. V, fig. 3. Lupa pelagica , Say, Journal ofthe Acacl. of nat. sciences of Philadelphia , t. I, p. 97. Lupa pelagica, Dekay, Zoology of New York, Crust. p. 11, pl. Vf, fîg. 8. 1 Celte section comprend plusieurs espèces ayant entre caines que je ferai connaître plus loin; elle pourrait être elles beaucoup d’analogies dans les formes extérieures, ce considérée comme une coupe générique, pour laquelle je sont les Neptunus hastaloides (Fab.), tuberculosus (A. M. proposerais alors le nom de Hcllenus (Hellen étant un des Edw.), rugosus (A. M. Edw.) et quelques espèces arnéri- fds de Neptune). CRUSTACÉS P 0 D 0 P H T H A LM A I R ES. 211 Lupa Sayi, Gibbes, Curcinological collections , Proceedings americun Association , i85o, p. 178. Lupa Sayi , Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. I, p. 278, pl. XVI, fig. 8. Lupa Sayi, Stimpson, Prodromus descriptionis animalium evertebratorum , Proceedings of tlie Acad, of nat. sciences of Philadelphia , 1867, p. 3ü. Neptunus Sayi, Alph. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 817, pl. XXIX, fig. 2. Neptunus Sayi, Stimpson, Notes on North American Crustacea, 1860, p. 92. — Preliminary Report on the Crustacea dredged in the Gulf Stream (Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 1 A 7 ). La carapace est médiocrement élargie, elle est plus bombée que d’ordinaire et les lignes épibranchiales et épigastrique sont à peine saillantes. Les deux dents médianes du front sont presque égales aux latérales. Les cornes latérales sont à peu près égales à l'espace occupé par les deux dents précédentes. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est très-peu échancré en dedans. Le bras des pinces porte quatre épines en avant, mais son bord postérieur en est dépourvu. L’avant-bras est armé de deux épines, l une à son angle antéro-interne et l’autre sur sa face externe. La main est garnie de crêtes lisses et est pourvue en dessus de deux épines, l’une au-dessus du pouce, l’autre au-dessus de l’articulation de l avant bras. Les pattes sont longues et fortes. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o5. Longueur, 0,02 5. Cette espèce se trouve sur les côtes orientales de l’Amérique. Stimpson l’a recueillie à Sombrero et le Muséum l’a reçue de la Guadeloupe. 2. NERTUNUS CRIBRARIUS. Portunus cribrarius , Lamarck, Histoire des animaux sans vertèbres, t. V, p. y 5 9. Lupa cribraria, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 452, pl. XVII I , fig, 1. Arenœus cribrarius, Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. I, p. 290, pl. XVIII , fig. 2. Neptunus cribrarius, A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 32 4. Lupea cribraria, Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , 1867, p. 38. La carapace de cette espèce est élargie et presque complètement lisse à l’œil nu, mais vue à la loupe elle paraît couverte de fines granulations; les lignes épigastrique, hypogastrique et épibranchiales sont à peine visibles chez les jeunes et s’effacent par les progrès de l’âge. Le front est étroit, beaucoup moins avancé que les angles orbi- taires externes et armé de six dents, les deux médianes plus saillantes que les mi- toyennes qui leur sont accolées et qui semblent n’en être qu’un dédoublement ; les externes sont obtuses, larges et séparées des précédentes par une échancrure évasée. Le bord sourcilier est divisé en trois lobes par deux grandes scissures. Le bord sous- orbitaire s’avance beaucoup en dedans. Les dents latéro-antérieures sont larges el couvertes en dessous de poils qui masquent leurs intervalles, les premières sont plus longues et plus étroites que les dernières; la corne latérale est forte, pointue et un peu ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 212 plus longue que l'espace occupé par les deux dernières dents. Le bord sous-orbitaire est interrompu par une large fissure externe. Les régions ptérygostomiennes, l’épi- stome et la région antennaire sont couverts de poils. L’endostome est lisse. Le inéro- gnathe des pattes-mâchoires externes se rétrécit beaucoup en avant. Les pattes antérieures sont courtes; trois épines arment le bras en avant, une épine presque tuberculiforme existe en arrière à une petite distance de l’extrémité. L’avant-bras porte deux épines, Lune en dedans, l’autre en dehors. La main est plus renflée et plus courte que chez la plupart des Neptunus, elle est parcourue par des carènes granuleuses et surmontée de deux courtes épines, Lune au-dessus de l’articu- lation avec l’avant-bras, l’autre au-dessus du doigt mobile. Les pattes ambulatoires sont peu allongées et leurs derniers articles sont fort élargis. Les pattes natatoires sont très-robustes et leur cuisse est presque arrondie et inerme. Le boucher sternal est lisse, l’abdomen du mâle est triangulaire, à bord un peu sinueux, son dernier article est très-pointu. La carapace et les pinces sont d’un brun violacé ou jaunâtre, sur lequel se dessinent une foule de taches arrondies blanches ou d’un jaune clair. Largeur de la carapace d'un mâle adulte, 0,126. Longueur, 0,067. Cette espèce se trouve dans tout le golfe du Mexique, aux Antilles et sur les côtes du Brésil. Les caractères de son front et l’absence des crêtes endostomiennes suffisent pour la distinguer. 3. Neptunus mexicanus. (PI. XL1I, fig. 3.) Euclenola mexicana, Gerstàcker, Carcinologische Beitrcige (Archio, fier N aturgeschichle , i856, t. 1, [>. 1 3 1 , Pi. V, lig. 3 et h ). Arenœus bidens , Sydney Smith. List, of the Crustacea collected in Central America ( Report ofthe Peabody Academy of sciences, 1 8 G g , p. 90). Cette espèce ne diffère du Neptunus cribrarius que par des caractères peu impor- tants. La carapace est plus bombée. Le front n’est formé que par quatre dents, en comptant les angles orbitaires internes. Les fissures des bords orbitaires sont plus pro- fondes et l’abdomen du mâle est plus pointu. Grâce à l’obligeance de M. le professeur Peters, directeur du Musée de Berlin, j’ai pu faire figurer l’exemplaire qui a été décrit par Gerstàcker sous le nom < ÏEuctenota mexicana. Largeur de la carapace, 0,076. Longueur, o,o33. Cette espèce provient de la côte ouest du Mexique et du Nicaragua. C R U S T A G E S P 0 D 0 P 1 1 T H A LM A I R E S. 213 If. Sous-genre des NEPTUNE S ANGULAIRES. 4. Neptunus anceps. Lupa anceps , H. de Saussure, Crustacés du Mexique et des Antilles, p. 18, fig. 1 1, 1 85 8. Achelous anceps, Stimpson, op. cit. 1871, p. 1 1 3 . Lupea Duchassagni, Isis Desbonne et Shramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 89, pl. IV, iig. 25. Neptunus anceps, A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 328. La carapace de cette espèce est peu élargie ; les bords latéro-autérieurs forment une courbe à petit rayon et ils sont beaucoup plus allongés que les bords latéro-posté- rieurs, qui sont remarquablement courts et concaves. La surface est inégale et duve- teuse. Les dents latéro-antérieures sont très-petites et aiguës; la corne latérale est grêle et allongée. Le front est peu avancé, les deux dents médianes sont très-petites, les mitoyennes sont plus larges et plus grandes, les angles orbitaires internes sont arrondis. Les pattes antérieures sont faibles; le bras porte en avant quaire petites épines très-recourbées, une autre épine existe sur son angle externe. L’avant-bras est pourvu de deux épines; la main en porte trois : l une au-dessus de l’articulation , les deux autres, très-rapprochées, occupent 1 extrémité du fjord supérieur. Les pattes ambula- toires sont grêles. La cuisse des pattes nageuses est courte et dépourvue d’épines; la palette terminale est longue et ovalaire. Le plastron sternal est tout à fait plat et lisse. L’abdomen du mâle est triangulaire. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o3â. Longueur, 0,017. Cette espèce a été trouvée aux Antilles et à Cuba. La forme de son front, la brièveté de ses bords latéro-postérieurs la rendent facile à distinguer de toutes celles du même genre. 5. Neptunus Xantusii. (Pl. XXXVIlt, Iig. 1, et pl. XXXIX, fig. h.) Achelous Xantusii, Stimpson, Notes on North American Gruslacea, p. gA ( Aimais of lhe Lyceum of natur al history oj New York, 1860). Neptunus Xantusii, A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. /129, 18G0. Neptunus asper, A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 325, pl. XXX, Iig. 3. J’ai pu m’assurer que Y Achelous Xantusii décrit par Stimpson ne diffère en rien du Neptunus asper dont j’ai fait connaître les caractères en 1860. Cette espèce se rencontre donc sur la cote de l’Amérique depuis le Chili jusqu’en Californie. L’exem- 214 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. plaire dont je donne la figure (voyez pi. XXXIX, fig. 4 ) a été trouve à Mazatlan; celui qui est représenté planche XXXVIII, fignre 1, vient de San Diégo. Chez cette espèce, la carapace est couverte dune courte pubescence ressemblant à du drap et ne laissant à découvert que les parties les plus saillantes. Celles-ci portent de nombreuses granulations. Les dents des bords latéro-antérieurs sont sem- blables entre elles; la corne latérale présente environ trois fois la longueur de la dent précédente. Le front est peu avancé et divisé en six dents : les quatre médianes sont petites, pointues et presque égales entre elles; les latérales, formant l’angle orbi- taire interne, sont courtes, obtuses et tronquées au sommet de façon à paraître bifides. Le bord sourcilier est divisé en trois lobes par deux scissures profondes. Le bord sous- orbitaire est échancré en dehors et fort avancé, de manière à déborder le pédoncule oculaire lorsque celui-ci est rétracté. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est long et très-arrondi en avant; l’apophyse épistomienne ne dépasse pas le front. Les pattes antérieures du mâle sont longues, grêles et couvertes, entre les rides et les granulations, d’un duvet très-court. Le bras est déprimé et armé en avant de quatre ou cinq épines; son bord postérieur est terminé par une courte épine; l’avant- bras présente une épine acérée à son angle interne et une autre épine plus petite sur sa face externe. La main porte une épine au-dessus de son articulation et une seconde sur son bord supérieur, à quelque distance en arrière du doigt mobile; des crêtes lon- gitudinales granuleuses existent en dessus et en dehors. Les pattes ambulatoires sont longues et grêles, elles se terminent par des doigts can- nelés et ciliés sur leurs bords. La cuisse des pattes postérieures porte quelquefois une épine sur son bord inférieur, mais souvent elle est complètement inerme ; ainsi j’ai sous les yeux plusieurs exemplaires dont la cuisse du côté gauche est armée d une épine et est beaucoup plus courte et plus large que celle du côté droit 1 ; cependant les deux pattes sont bien développées; ceci indique que l’on ne doit pas attacher une valeur spécifique à ce seul caractère. Le premier article du plastron sternal est tra- versé par deux lignes très-finement granuleuses et bordées de poils; les autres articles sont nus. L’abdomen du mâle est triangulaire et à bords latéraux un peu sinueux. La carapace de la femelle est plus bombée que celle du mâle, les pinces sont beau- coup plus courtes; enfin l’abdomen est très-large et occupe, entre la base des pattes de la quatrième et de la cinquième paire, toute la largeur du plastron sternal. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o55. Longueur, 0,028. Largeur de la carapace d’une femelle, o,o83. Longueur, o,o4i. Voy. pl. XXXIX, fig. h. CRUSTACÉS PODOPHTHALM AIRES, •215 6. Neptunus Gibbesii. Lupa Gibbesii, Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 1 1 ( Aimais of the Lyceum 0) natural history of New York , 1 85 8 ). Achelous Gibbesii, Stimpson, op. cit. 1860, p. 9/1, Neptuniis Gibbesii, A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 826, pi. XXXI, fig. 1. La carapace de cette espèce est duveteuse, les parties saillantes sont granuleuses. Les dents médianes du front dépassent les latérales. Les bords latéro-antérieurs sont découpés en dents égales entre elles. La corne latérale est grande et aiguë. Le bras des pinces est armé de quatre épines en avant et d’une épine en arrière. L’angle in- terne de l’avant-bras se prolonge en une longue épine; une autre plus petite se remarque sur la face externe de cet article. La main est très-aplatie en dessus, parcourue par des crêtes granuleuses et pourvue de deux épines, l’une au-dessus de l’articulation de l’avant-bras, l’autre vers le tiers antérieur du bord interne de la face supérieure. Les pattes suivantes sont grêles. La cuisse des pattes natatoires est très-courte et large. Le plastron sternal est lisse. L’abdomen du mâle est trian- gulaire. Largeur de la carapace, o,o55. Longueur, 0,026. Cette espèce se trouve sur les côtes de la Floride et de la Caroline du Sud. Elle présente certaines ressemblances avec le Neptunus Sayi; elle s’en distingue cependant par sa carapace plus aplatie et moins lisse, par la disposition de son front et par le nombre des épines du bras des pattes antérieures. 7. Neptunus ventralis (■ nov . sp.). (PI. XL, fig. 3.) La carapace de cette espèce est médiocrement élargie, elle est couverte d’un court duvet, au milieu duquel s’élèvent les granulations des parties saillantes du bouclier céphalo-thoracique. Le front est peu avancé. Les deux dents moyennes sont un peu plus petites que les latérales, les angles orbitaires internes sont tout à fait arrondis. Les dents latéro-antérieures, très-granuleuses à leur base, sont petites et leur pointe se dirige plus en avant que chez la plupart des autres espèces du même groupe. La corne latérale est aussi longue que l’espace occupé par les trois dernières de ces dents. Les régions ptérygostomiennes sont couvertes de poils qui cachent les granulations qu’elles portent. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est peu avancé et en- 216 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. touré en avant et en dehors d’un rebord saillant. L’apophyse épistomienne ne dépasse pas le front. Les pinces de la femelle sont courtes; le bras est armé en avant de deux épines et de quelques spinules, une épine très-courte et aplatie en forme de lame existe à l’ex- trémité du bord postérieur. L’avant-bras porte deux épines, l’une en dedans, l’autre en dehors; de plus, il est parcouru par de fortes crêtes parallèles, dont trois occupent la face externe et une la face supérieure de cet article. La main est pourvue de trois épines, dont une située au-dessus de l’articulation, la seconde au-dessus de la base du doigt mobile, et la troisième vers le tiers antérieur du bord supérieur. Les pattes ambulatoires sont courtes. La cuisse des pattes nageuses est dépourvue d’épine. Le plastron sternal porte sur chacun de ses articles une dépression fort allongée. O Je n’ai pu étudier qu'un seul exemplaire de cette espèce, c’est une femelle chargée d’œufs, provenant de la Guadeloupe et présentant les dimensions suivantes : Largeur de la carapace, o,o3o. Longueur, 0,016. Le Neptunus ventralis se rapproche du Neptunus Gibbesii, mais cependant il est facile de le distinguer à l’aide de la disposition des épines des pinces et de l’orne- mentation du bouclier sternal. 8. Neptunus sulcatus [nov. sp.). (PI. XXXIX, fig. 3.) Cette espèce est très-voisine de la précédente. La forme générale de la carapace, la disposition des dents frontales et de celles des bords latéro-an té rieurs sont les mêmes; mais les sillons qui séparent les lobes de la carapace sont beaucoup plus profonds et le plastron sternal, au lieu de porter sur chacun de ses articles un sillon, est complè- tement fisse. Les pattes ambulatoires sont relativement plus longues. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,026. Longueur, 0,012. Le Neptunus sulcatus a été trouvé sur des algues, près des côtes de la Guadeloupe. L’expédition du Hassler en a recueilli un exemplaire à 1 7 brasses de profondeur par 3 i° de latitude sud et 87° 27' de longitude ouest. CRUSTACES PODOPHTHALMAIRES. 217 9. Neptunus Sebæ. Cancer marinas scutiformis, Séba, Muséum, t. III, pl. XX, lig. g; figure reproduite sous le nom de Portunus sangui- nolentus par Latreille, dans l’ Encyclopédie , pl. CCLXXII, lig. 6. Lupa Sebæ, H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. 1, p. 455. Neptunus Sebæ, A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 029, pl. XXVIII, lig. a. Cette espèce, dont la carapace est presque hexagonale et marquée de chaque côté en arrière d’une large tache circulaire rouge, est la seule de toutes celles du même genre où l’articulation de la hanche des pattes de la cinquième paire soit sur- montée d’une forte épine. La cuisse de ces pattes est garnie d’une épine à l’extrémité de son bord inférieur. Ce Portunien est commun sur les côtes du Brésil, mais il se rencontre aussi aux Antilles et dans le golfe du Mexique. Largeur de la carapace d’un male adulte, o,oqo. Longueur, o,oA6. 10. Neptunus Ordwayi. (Pl. XL, lig. 2.) Achelous Ordwayi, Stimpson, Notes on North American Crustacea, 1860, p. 96. — Preliminary Report on tbc Crus- tacea dredged in the Gulf Stream ( Bulletin oflhe Muséum of Cambridge , t. II, p. 1/18). Achelous Ordwayi, Smith, Transactions of the Connecticut Academy of arts and sciences, t. Il, p. 9. Achelous Ordwayi, A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 43o, 1861. Neptunus cruentatus, A. Milne Edwards, op. cit. p. 326, pl. XXXI, lig. 2, 1861. La carapace de cette espèce est peu élargie; les bords iatéro-antérieurs forment avec le front une courbe à rayon court. Sa surface est légèrement pubescente sur les parties saillantes et, vers les bords latéraux, on voit des granulations arrondies. Le front est très-avancé, assez étroit et présente, en outre des angles orbitaires qui sont aigus, quatre dents étroites; les médianes dépassent un peu les latérales, qui se dirigent lé- gèrement en dehors. Les orbites sont grandes et leur bord supérieur est très-concave. Les bords latéro-ant.érieurs sont découpés en neuf dents, dont les premières sont plus larges à leur base que les dernières; la neuvième est deux fois plus longue que la précédente et sa pointe se courbe un peu en avant. Les bords latéro-postérieurs sont courts et très-concaves. La pointe épistomienne ne déborde pas le front. Le méro- gnathe des pattes-mâchoires externes est fort rétréci en avant; son angle interne est coupé obliquement pour l’insertion du palpe. Les pattes antérieures sont peu développées, mais armées d'épines très-acérées; de longs poils en garnissent les bords et cachent presque complètement les épines. Le jnoUOGlE DU MEXIQUE. — V' PARTIE. 38 218 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. bras en porte quatre en avant et une en arrière; l’avant-bras est armé d’une longue pointe en dedans et d’une petite épine en dehors; la main est surmontée de deux épines, dont une au-dessus de l’articulation avec l’article précédent et I autre vers le tiers antérieur du bord supérieur; celui-ci est en forme de carène élevée; les doigts sont étroits et cannelés. Les pattes ambulatoires sont comprimées et terminées par des doigts très-allongés et styliformes. Le plastron sternal est rugueux, ainsi que les pre- miers anneaux de l’abdomen. Largeur de la carapace, o,oâ6. Longueur, o,o3i, La couleur de ce crabe est d’un rouge ou d’un brun pâle pointillé; la région gas- trique est ordinairement d’une teinte cramoisie très-intense. Le test présente des reflets nacrés qui sont fort remarquables sur la face supérieure des pinces. Cette espèce a été trouvée aux Antilles et dans le détroit de la Floride. 1 1 . Neptunus tumidulus. Achelous tumidulus, Stimpson, Preliminary Report on the Cruslacea dredged in the Gulf Stream in the slraits of Flo- rida ( Bulletin of the Museum of comparative Zoologij of Cambridge , t. II, p. i A 9 ) . La carapace est assez étroite, sa largeur n’excède que d’un quart sa longueur. Elle est plus convexe que d’ordinaire dans ce genre et assez proéminente dans la région médiane et postérieure. L’épine latérale est de longueur médiocre, environ aussi longue que l’espace occupé par les trois dents précédentes. Le front est convexe, proéminent et s’avance au delà du niveau des angles externes des orbites. Les dents sont arrondies; les deux médianes sont plus petites, plus saillantes et séparées des dents latérales par une échancrure assez large, mais peu profonde. Il n’y a pas d’échan- crure au bord orbitaire au-dessus de l’insertion de l’antenne externe. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est plus long que large. Les pinces sont courtes; le bras porte en avant trois grandes épines et une petite épine sur le bord antérieur; l’épine de l’extrémité du bord postérieur manque presque complètement. L’épine interne de l avant-bras est longue et atteint environ le milieu de la portion palmaire de la main. Le bord supérieur de la main ne porte qu’une seule épine. La cuisse des pattes ambu- latoires postérieures a son bord inféro-externe denticulé, mais dépourvu d’épine. L’ab- domen du mâle est lisse et poli. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,01 1. Longueur, 0,006. Cette espèce diffère de toutes celles du même genre par le peu de largeur de la carapace et la proéminence du front. Elle diffère du Neptunus Ordwayi par ses dents frontales, qui ne sont pas profondément découpées. CRUSTACES PODOPHTHALMAIRES. 2 1 y Elle a été trouvée à une profondeur de 3^ à ko brasses, près des Tortugas et de Conch Reef. l'i. Neptunus acuminatus. Achelous acuminatus, Stimpson, Notes on North American Crustacea, n° 3 [Annals of the Lyceum of nalural history oj' New York, 1871). Le corps et les pattes de cette espèce sont pubescents. La carapace est très-courte et large. La proportion de la longueur à la largeur est 1 : 2, 5 2. La surface est iné- gale, mais les protubérances sont grandes et peu nombreuses, elles occupent les régions gastrique, cardiaque et branchiales internes. Les protubérances et les crêtes sont granuleuses seulement à leur sommet. La crête branchiale est convexe, elle se courbe assez brusquement en avant, près de la base de l’épine latérale. Cette dernière est très-grande, près des deux tiers aussi longue que les bords latéro-antérieurs. Les autres dents sont assez fortes; les deuxième, quatrième et sixième étant un peu plus petites que les autres. Le front est convexe, séparé de l’orbite par une profonde échan- crure. Les dents médianes se prolongent un peu au delà du niveau des angles externes de l’orbite. Les dents sont égales, en forme de triangle émoussé, les dents médianes dépassent les autres. Il existe une large échancrure sur le bord de l’orbite au-dessus de l’insertion de l’antenne externe. Les pinces sont très-grandes; environ trois fois aussi longues que la carapace. Les bras sont plus longs que la carapace et atteignent presque le milieu du pénultième article de la première paire de pattes ambulatoires, ils sont ellilés et armés en avant de quatre épines. L’avant-bras est faible et son épine interne n’est pas pins longue que l’épine de la base de la main. Celle-ci est très-grêle, presque ensiforme et pourvue de fortes crêtes granulées. Il existe une épine au bord inférieur de la cuisse des der- nières pattes. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o33. Longueur, 0,01 A. Cette espèce a été trouvée à Panama. 13. Neptunus Panamensis. Achetons Panamensis, Stimpson, Notes on North American Crustacea, n° 3 ( Annals of the Lyceum of natural history in New York, 1871). Amphitrite paucispinis, Lockinglon, Proc, of the Californian Academy of sciences, 1876, p. i3. Je n’ai jamais eu 1 occasion d’examiner cette espèce, aussi je me bornerai à repro- duire la description qui en a été donnée par Stimpson. aS. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 220 La carapace est médiocrement élargie; les régions ne sont pas très-élevées. La crête branchiale se courbe très-bruscjuement près de la base de l’épine latérale. Celle- ci égale en longueur l’espace occupé par les trois dents précédentes. Les autres dents latérales sont assez fortes et de même taille. Le front s’avance un peu au delà du niveau des angles orbitaires; les dents qui le forment sont mousses et se terminent au même niveau. Les dents médianes sont plus petites que les latérales et séparées Lune de l’autre par une échancrure beaucoup plus étroite et plus profonde que celle qui sépare ces dernières des dents latérales; l’échancrure du bord orbitaire au-dessus de la base de l’antenne est très-étroite. Les pmces sont assez longues, le bras porte en avant quatre épines; l’épine interne de l’avant-bras est environ deux fois aussi longue que l’épine basilaire de la main; celle-ci est de dimension ordinaire, cepen- dant elle est grêle. La cuisse des pattes postérieures est pourvue d’une épine. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,019. Longueur, 0,01 1 . Cette espèce diffère du Neptunus acuminatus par sa carapace plus étroite, ses épines latérales plus courtes, ses dents frontales plus émoussées et ses mains plus épaisses. Elle a été trouvée à Panama; elle a été aussi recueillie sur les côtes de la Californie. 14. Neptunus transversus. Achelous transversus , Stimpson, Notes on Norlh American Cruslacea, n° 3 ( Armais of the Lijceum of naturel hislonj of New York , 1871, p. 111). La carapace est large, les régions sont peu proéminentes et les crêtes qui les tra- versent sont distinctes et granuleuses. La crête branchiale est sinueuse, mais peu con- vexe, moins courbée en avant que chez VA. Gibbesii et à peine plus que chez les Calli- nectes, mais formant cependant un angle près de la base de l’épine latérale. Les lobes méso-branchiaux obliques sont distincts. L’épine latérale est grande et aussi longue que l’espace occupé par les quatre ou cinq dents précédentes. Les autres dents latéro- antérieures sont assez fortes, égales, et leur surface est granuleuse. Le front ressemble à celui du N. Panamensis, mais les dents sont un plus pointues. Les pinces sont assez courtes et les bras sont armés en avant de quatre dents. La cuisse des pattes posté- rieures porte une dent spiniforme à son extrémité inférieure. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,022. Longueur, 0,010. Stimpson a décrit cette espèce d’après un seul exemplaire, dont les pinces étaient incomplètes. Son aspect est celui d’un Callinectes; il avait été trouvé à Manzanillo. CRUSTACÉS PODO PH T H ALMA 1RES. '22 I 111. Sous-genre HELLEN U S.. (neptunes dont les angles postérieurs sont aigus.) 1 5. Neptunus spinicarpus. (PI. XL, (ig. i .) Achelous spinicarpus , Stimpson, Preliminary Report on lhe Cruslacea dredged in the Gui) Slream ( Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. i/i8). La carapace de cette espèce est peu élargie, peu duveteuse et à surface inégale. Les bords latéro-antérieurs forment une courbe à rayon court; ils sont découpés en dents très-aiguës et minces. L’épine latérale est longue, mais grêle. Sur l’exemplaire que j’ai sous les yeux, sa longueur égale environ la moitié de la longueur totale du bord latéral. Le front est peu avancé et ses dents sont petites, aiguës et triangulaires; les médianes dépassent un peu les latérales. Les angles latéro-postérieurs sont mieux marqués que d’ordinaire, mais ils ne s’élèvent pas en une dent ou nue épine comme chez le N. tuberculatus et le N. rugosus. Les pattes antérieures sont longues et faibles. Le bras est armé en avant de quatre grandes épines, une autre épine se voit à l’extrémité du bord postérieur. L’avant-bras est très-remarquable, il porte à son angle interne une épine d’une longueur inu- sitée, dont la pointe atteint le tiers antérieur de la main. Cette dernière n’est pourvue que de deux petites épines. Les pattes nageuses sont larges et fortes, leur cuisse ne porte pas de dent inférieure. Le plastron sternal est finement granuleux et l’abdomen est lisse. Largeur de la carapace d’une femelle adulte, o,oAo. Longueur, 0,020. Cette espèce a été trouvée par Stimpson près des Tortugas et dans le détroit de la Floride, à une profondeur variant entre 10 et i5o brasses. M. Alexandre Agassiz en a recueilli un exemplaire de grande taille à une profondeur de 36 brasses par 2 U° 36' de latitude nord et 83° 1 6' de longitude ouest. 16. Neptunus tuberculatus. (PI. XXXIX, fig. 1.) Achelous tuberculatus , Stimpson, Notes on North American Cruslacea, p. 9B ( Annals of the Lyceum of natur al historu of New York, 1860). La carapace est élargie et à peine pubescente, sa surface est inégale et les parties ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 222 saillantes sont granuleuses; il y a de quatre à six petites saillies tubercuiiformes sur la région gastrique, deux sur la région cardiaque et deux sur la partie interne de chaque région branchiale. Le front est assez proéminent et convexe, ses quatre dents sont subégales, les médianes étant plus avancées et plus profondément séparées Lune de l'autre que des latérales. Les yeux sont de taille médiocre, avec la cornée un peu plus grosse que le pédoncule. Le bord latéro-antérieur est divisé en neuf dents; la cinquième est plus large que les autres et la dernière des épines est très-grande et aussi longue que l’espace occupé par les cinq dents qui la précèdent. L’angle postérieur de la carapace est terminé par une épine crochue dirigée en dessus et en avant. Le méro- gnathe des pattes-mâchoires externes est moins avancé que d’ordinaire. Les pinces sont grêles et les épines en sont disposées comme celles du Neptunus Xantusii. Largeur de la carapace d’une femelle, o,o3i. Longueur, o,oiâ. Cette espèce est commune au cap Saint-Lucas. Genre CALLINECTES. Portunus (pars), Fabricius, Suppl. Entomol. syst. p. 367. Portunus (pars), Eatreille, tlisl. nat. des Crustacés, t. VI, p. 18. Lupea (pars), Leach , Linnean Transactions, t. XI, p. 3 1 g . Lupea (pars), Desmarest, Considérations générales sur les Crustacés, p. 98. Lupea (pars), Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p . 45 1 . Lupea (pars), Dana, United States exploring expédition , Cruslacea, t. I, p. 272. Neptunus (pars), A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 3i6. Callinectes, Slimpson . Notes on North American Crustacea, p. 92 (Annals of lhe Lijceum ofnalural history of New York, t. VII, 1860). Callinectes, Ordway, Monograph of lhe genus Callinectes (Boston journal of natur al history, t. VII, n° h, 1 863 ). M. Stimpson a séparé des Neptuiies et des autres Lupéens une espèce connue depuis fort longtemps sous le nom de Lupea diacantha ou de Neptunus diacanthus, et il l’a rangée dans une division générique particulière à laquelle il a donné le nom de Callinectes Ces Crustacés présentent effectivement des caractères très-remar- quables dans la disposition de l’abdomen du mâle : cet appendice, conformé comme d’ordinaire dans sa partie basilaire, se rétrécit ensuite brusquement et se termine par une sorte de languette étroite ressemblant à un I. J’ajouterai que le mérognathe des pattes-mâchoires externes est fortement tronqué à son angle antéro-in terne et très-arrondi en dehors et en avant. L’endostome porte un canal De KaXôs «fort 15, et vy)ktiU «nageur». 2*23 G R U S TA G É S P 0 1) 0 P H T H A L M A I R ES. longitudinal destiné à limiter l’orifice antérieur de la chambre branchiale et l’épi- stome se prolonge sur la ligne médiane en une pointe (pii dépasse le front. Ces particularités ont assez d’importance pour motiver la séparation générique pro- posée par Stimpson, bien que la forme de la carapace, le nombre «les dents latéro- antérieures, la conformation du front et des pattes soient les mêmes que chez les Neptunes ordinaires. Callinectes diacanthus. (PI. XLI.) Portuum diacanthus, Latreille, Encyclopédie méthodique , L X, p. 190, 1 S 2 5 . Lupea hastata, Say, Journal of the Acadewy of natur al sciences of Philadelphia , t. I. p. 65. Lupea diacantha, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, 1. 1, p. 45 1. Lupea diacantha , Dekay, Zoology of New York, Crustacea, p. 10, pi. III, lig. 2. Lupea diacantha, Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. I, p. 272. Lupea diacantha, de Saussure, Crustacés du Mexique et des Antilles, p. 18. Neptunus diacanthus, A. Milne Edwards, Études zoologiques sur les Porluniens ( Archives du Muséum, t. X, p. 3 1 G , pl. XXX, lîg. 1). Callinectes diacanthus, Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 92 (Annals of the Lyceunt of natural history of New York, l. VII, 1860). Lupea diacantha, Schramm et Isis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe, p. 36, Lupea parvula, Schramm et Isis Desbonne, op. cil. p. 4o. Lupea bellicosa, Stimpson, Notes of North American Crustacea, p. 11, 1 8 5 y . Callinectes bellicosus, Ordway, Monograph of the genus Callinectes, p. 12 (Boston Journal of natural history, t. VU, 1 863). Callinectes hastatus, Ordway, op. cil. p. 3. Callinectes ornatus, Ordway, op. cil. p. 6. Callinectes lanatus , Ordway, op. cit. p. 8. Callinectes tumidus, Ordway, op. cil. p. 9. Callinectes diacanthus , Ordway, op. cil. p. 10. Callinectes toxotes , Ordway, op. cit. p. 11. Callinectes arcuatus , Ordway, op. cit. p. i3. Callinectes pleuriticus , Ordway, op. cit. p. i4. Callinectes Danœ, S. Smith, Transactions of the Academy of Connecticut, t. II, p. 7, et American Journal of sciences and arts , t. XLVJII, p. 382. Cette espèce a mie répartition géographique «les plus étendues, elle se rencontre non-seulement du nord au sud, sur les deux versants de l’Amérique, mais elle se trouve aussi aux des du Cap-Vert et sur la c«ite occidentale de l’Afrique; elle présente des variations notables et parait constituer des races nombreuses, souvent assez faciles à reconnaître, mais ses caractères typiques sont toujours les mêmes. M. Ordway, après avoir étudié les Callinectes de l’Amérique du Nord, a cru devoir donner un nom spéci- fique à chacune des variétés de formes qu i! a rencontrées; il a ainsi multiplié beau- coup le nombre des espèces. Je ne puis admettre les opinions de cet auteur, car il est ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 224 impossible d’établir les limites réelles de ces prétendues espèces, qui sont basées sui- des particularités essentiellement variables, telles que les dimensions ou les formes des verges du mâle, celles des dents du front, celles des épines latéro-antérieures, la voussure plus ou moins marquée de la carapace, le nombre des granulations de la surface du test. J’ai pu remarquer qu’en général tous les Gallinectes trouvés sur une même plage se ressemblent beaucoup, mais que dans le nombre on trouve presque toujours quelques exemplaires différents et alors semblables à ceux d’une autre localité. Aussi je pense qu’il y a plusieurs races ou variétés, dont il est bon d’indiquer les caractères, mais que, si l’on cherchait à aller au delà, on arriverait à une confusion regrettable. Je passerai donc en revue les différentes formes qui ont été décrites comme spéci- fiques par M. Ordway et j’v ajouterai celles que j’ai pu reconnaître. Dans cet étude, j’examinerai d’abord les Gallinectes de la cote atlantique de l’Amérique. VARIÉTÉS DE LA CÔTE ATLANTIQUE. 1. GALLINECTES HASTATUS (Ordway). La carapace des individus adultes est environ deux fois aussi large que longue. La portion antérieure est garnie de granulations assez fortes et régulièrement espacées; ces granulations sont plus petites, plus nombreuses et plus serrées sur les régions car- diaque et branchiales. Les régions de la carapace sont distinctement marquées. Le front est formé de deux dents triangulaires et les dents médianes qui existent d’ordi- naire dans cette espèce ont disparu L Les angles orbitaires supéro-internes sont tron- qués et coupés carrément. L’angle sous-orbitaire est peu avancé et subspiniforme. Les régions ptérygostomiennes sont très-poilues en arrière, mais nues en avant: cette nu- dité dépend, suivant toutes probabilités, du frottement des pinces contre la carapace. Les dents latéro-antérieures sont coniques et pointues; la corne latérale est longue et forte. Le bras porte trois grandes épines en avant et une autre peu développée à l’ex- trémité de son bord postérieur. La main est armée d’une forte épine au-dessus de son articulation avec l’avant-bras et d’une épine obtuse au-dessus de son articulation avec le doigt mobile. L’abdomen du mâle est assez large; son dernier article est élargi et triangulaire, l’avant-dernier est rétréci près de sa base et à bords latéraux concaves. Les verges sont très-longues et atteignent presque l’extrémité de l’abdomen. Elles ont deux courbures: 1 C’est cette forme de Gallinectes que j’ai fait représenter dans mes études sur les Portuniens ( Archives du Mu- séum, t. X, pl. XXX, fig. i). CRUSTACES RODO PH T H A LM AI R ES. 225 la première en dedans près de la base jusque vers les deux tiers de la longueur totale de la verge, la seconde en dehors et près de l’extrémité. Chez les jeunes individus, les verges sont très-courtes; elles ne dépassent pas les deux tiers de la longueur de l’abdo- men et le pénultième article de cet appendice n’est pas concave latéralement. Cette race se rencontre de Nantucket à Mobile et peut-être sur la côte du Brésil. Son centre de distribution paraît être la baie de Chesapeake. 2. GALLIJNECTES ORNATUS ( Ordway). Cette race est plus petite que la précédente. La carapace n’est pas tout à lait aussi large que chez le C. hastatus. Les granulations sont moins grosses et plus nombreuses. Le front est formé de quatre dents, les deux externes triangulaires et obtuses, les mé- dianes très-petites, presque rudimentaires; les angles sous-orbitaires internes sont tronqués. La corne latérale est plus courte. L’abdomen du mâle est étroit, les côtés de son pénultième article sont régulièrement concaves, l’antépénultième article se rétrécit beaucoup plus rapidement que chez le Callinectes hastatus. Les verges sont droites et courtes, elles atteignent seulement le milieu du pénultième article de l’abdomen. Cette race est plus méridionale que la précédente; elle a été trouvée à Charleston, à Cu- mana, aux Bahamas, aux Tortugas. Le Muséum possède quelques-uns de ces Crustacés provenant de Sainte-Catherine, au Brésil, dont la corne latérale est notablement plus longue que celle des exemplaires des Antilles; les caractères de la carapace et de l’ab- domen sont d’ailleurs exactement les mêmes. :i. Callinectes larvatus (Ordway). La carapace est très-étroite, fortement convexe et très-inégale, les aréolations étanl très-marquées. Les dents frontales ressemblent à celles du C. ornatus, mais elles sonl obtuses et plus développées. L’angle inférieur et interne de l’orbite se prolonge en une dent très-proéminente, arrondie à son extrémité et aussi grande que celles des bords latéro-antérieurs; ces dernières sont grandes, obtuses et un peu courbées en avant. L’abdomen du mâle ressemble à celui du C. ornatus, mais les verges sont diffé- rentes, étant très-courtes, courbées et atteignant à peine la base du pénultième article abdominal. Les pinces sont un peu plus longues que celles du C. ornatus , les crêtes des mains sont très-proéminentes. Cette race a été trouvée sur les côtes de la Floride, à Key West; aux Tortugas, à Bahama, à Haïti et sur les côtes du Mexique, à la Vera Cruz. 2 9 ZOOLOGIE nu MEXIQUE. V* PARTIE. 226 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 4. GALLINECTES TUMIDUS ( Ordwaij ). Chez ce Gallinectes, le bord latéro-antérieur est beaucoup plus arqué que chez aucun des précédents et garni de dents larges et grandes, dirigées un peu en avant et à côtés convexes. Les cornes latérales sont courtes et diffèrent en cela de celles de toutes les autres races. Le front est armé de quatre dents. L’abdomen du mâle est un peu plus large que celui des C. ornatus et C. larvatus , le pénultième article est court; les verges, qui atteignent le milieu du pénultième article, sont courbées et très-distinc- tement terminées en crochet. La taille de ce Gallinectes se rapproche beaucoup de celle du C. hastatus. On trouve ces Crustacés sur les côtes de la Floride, h Key West, et à Haïti. 5. CALUNECTES BOCOURTl (nov. var.). Chez ces Crustacés, les cornes latérales sont courtes comme chez le C. tumidus de Ordway, mais les bords latéro-antérieurs sont moins arqués et les verges du mâle sont longues et atteignent l’extrémité de l’abdomen comme chez le C. hastatus. Le premier article du plastron sternal porte sur la ligne médiane un large sillon qui s’étend jus- qu’à la crête, placée entre la base des pattes-mâchoires externes, et divise celle-ci en deux parties distinctes. Ces Crustacés ont été trouvés par M. Bocourt dans la rivière de Mullins, à 20 milles au sud de Belize, dans le Honduras. 6. Gallinectes Cayennensis (nov. var.). Chez les Gallinectes provenant de la Guyane et envoyés au Muséum par M. Mé- linon, les cornes latérales sont encore plus courtes que chez le C. Bocourti, et c’est à peine si elles dépassent les autres dents latérales. J’ajouterai que la carapace est plus bombée, plus étroite et moins granuleuse. Le plastron sternal, l’abdomen du mâle et les verges sont semblables à ceux de cette dernière race. 7. Gallinectes diacanthus (Ordway). Gallinectes Dance. Smith. M. Ordway a appliqué le nom de C. diacanthus' h la variété décrite et figurée par Dana et provenant de Bio Janeiro. Elle se rapproche beaucoup du C. ornatus , mais la carapace est plus convexe, les régions branchiales sont plus renflées, les régions gas- trique et cardiaque sont plus larges que chez cette dernière race. Les dents frontales sont aiguës. Le sternum est tout à fait aplati et l’abdomen du mâle plus large que chez le C. ornatus, surtout dans la portion correspondant au pénultième article. Les CRUSTACES PODOPHTHAUMAIRES. 9 9 7 verges sont longues, droites et atteignent le milieu de ce pénultième article, mais elles ne se prolongent pas jusqu’à l’extrémité de l’abdomen. Leur partie terminale esl légèrement tournée en dehors. VARIÉTÉS DE LA CÔTE PACIFIQUE. 8. CALLINECTES TOXOTES ( Ordway ). La carapace est large et assez convexe, couverte de granulations éparses. Les aréo- lations sont distinctement marquées; un sillon médian divise la région cardiaque en deux lobes. La région médiane est longue et étroite. Le front est armé de quatre dents obtuses et subégales. Le sternum est plat, l’abdomen du mâle est très-large et pré- sente beaucoup de ressemblance avec celui du C. hastatus ; cependant l’antépénul- tième article n’est pas aussi rétréci à sa base. Les verges sont très-longues et atteignent l’extrémité de l’abdomen; mais au lieu de se courber en dedans comme chez ces Crus- tacés, elles se courbent en dehors vers les deux tiers de leur longueur et leurs extré- mités forment une courbe presque circulaire, de façon qu elles se portent l’une vers l’autre. Ce Callinectes, dont la taille est très-considérable, a été trouvé au cap Saint-Lucas. 9. Callinectes robustus ( nov . var.). Le Muséum possède un Callinectes rapporté de la Colombie par M. André et pré- sentant beaucoup de ressemblance avec le précédent, mais les dents frontales sont inégales, les médianes étant beaucoup plus petites que les latérales. Cet exemplaire est de très-grande taille, sa carapace mesure ao centimètres dans sa plus grande lar- geur. 10. CALLINECTES BELLICOSUS (Stimpson). La carapace est lisse et convexe. Les aréolations sont peu proéminentes et garnies de granulations très-fines. Le front est muni de quatre dents, dont les deux médianes sont rudimentaires et les latérales grêles et aiguës. Le sternum est aplati, large et ponctué. L’abdomen du mâle est plus large que celui du C. hastatus; son pénultième article ne se rétrécit pas près de sa base, qui est au contraire élargie; il devient plus étroit au milieu. Les verges atteignent à peu près le milieu du pénultième article, elles s’incurvent fortement en dehors près de leur extrémité, puis en dedans et enfin la pointe se dirige en dehors. La taille de ce Callinectes est à peu près la même que celle du C. ornatus. Cette variété a été trouvée dans le golfe de Calilornie et décrite 29. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 228 d’abord par Stimpson sous le nom de Lupa bellicosa, comme étant le premier Portu- nien découvert sur la côte ouest de l’Amérique. Ayant reçu plus tard des C. diacanthus du cap Saint-Lucas, Stimpson reconnut que ces derniers étaient spécifiquement iden- tiques avec sa Lupa bellicosa. 11. CALLINECTES ARCUATUS ( Ordway ). Cette variété, décrite d’après un seul exemplaire, présente la même taille que le C. ornatus et elle se rapproche beaucoup du C. diacanthus de Rio Janeiro; la carapace est cependant plus convexe et finement granuleuse, et les bords latéro-antérieurs sont semi-circulaires. Le sternum est moins aplati. L’abdomen du mâle est plus large et res- semble sous ce rapport à celui du C. hastatus, mais le pénultième article ne se rétrécit pas près de sa base, il s’élargit au contraire sur ce point. Les verges ressemblent à celles du C. diacanthus, mais elles sont plus grêles. Ce Callinectes a été trouvé au cap Saint-Lucas. 1*2. Callinectes pleuriticus (Ordway). Ce Callinectes participe à la fois des caractères du C. arcuatus, du C. diacanthus et du C. larvatus. La carapace est plus convexe que chez ce dernier, les aréola lions sont moins renflées et les granulations qui les couvrent sont plus délicates. Les dents fron- tales sont moins proéminentes. Les bords latéro-antérieurs sont plus circulaires et les dents sont larges, à bords convexes et rapprochés. Le sternum est large et plat. L’ab- domen ressemble à celui du C. larvatus, tandis que les verges sont disposées comme celles du C. arcuatus; cette race est de petite taille et provient de Panama. 13. Callinectes nitidus ( nov . var.). Chez ces Callinectes, la carapace est élargie et les bords latéro-antérieurs forment une courbe à grand rayon; les dents en sont larges et fortes; le front est peu avancé, ses dents médianes sont rudimentaires, séparées l une de l’autre par une échancrure bien marquée au-dessous de laquelle se voit la pointe épistomienne, qui est très-saillante. La carapace est garnie de granulations extrêmement fines et a un aspect plus brillant que d’ordinaire. L’abdomen du mâle est étroit. Chez tous les exemplaires que j’ai exa- minés, le pénultième article est flexible à sa base, qui reste en partie membraneuse. Les verges du mâle sont grêles, droites et se prolongent jusque vers l’extrémité du pénultième article abdominal. Ces crabes ont été trouvés en grand nombre par M. Bocourt sur la côte de Gua- temala, à Tanesco, où ils vivent sur les bords desEstéros, cachés dans le sable. Leur carapace est violette, leur partie inférieure est d’un jaune grisâtre, à l’exception de CRUS T A C É S P 0 D 0 P 1 1 T H A LM AIR ES. 2 2 9 ! abdomen de la femelle, qui est rosé et porte sur chaque article une large bande noire. Les pattes sont teintées de bleu et de rouge. C’est un de ces Crustacés que j’ai fait représenter sur la planche XL1. Il a été colorié d’après une croquis lait sur l’animal vivant par M. Bocourt. Le Muséum possède un grand nombre de Callinectes prove- nant du Chili et qui ressemblent complètement à ceux de Guatemala. VARIÉTÉ PU CAP-VERT. IA. Callinectes africanus ( nov.var .). La carapace de ce Callinectes se distingue par la profondeur des dépressions qui existent en arrière de la région hépatique, parle développement de l’angle sous-orbi- laire interne, qui s’avance beaucoup plus loin en avant de la base de l’œil que chez les Callinectes américains, par la forme des pinces, plus longues et plus grêles que d or- dinaire; la main est fortement déprimée en dessus et légèrement comprimée au niveau de la ha se du doigt immobile, ce qui lui donne quelque ressemblance avec celle du Position ou Neptunus validus de Herklots. On peut voir d’après ce qui précède combien le Callinectes diacanthus peut varier et il est probable que, si l’on observait d’autres exemplaires provenant de localités diffé- rentes, on aurait encore à noter de nouvelles modifications de formes. Genre AC HE LO U S. Porlunus (pars), Fabricius, Entom. syst. Supplément. Lupea (pars), Leach, Desmarest, Lalreille. Lupea (pars), Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. hà5. Achelous (pars), de Haan, Fauna japonica, Crnstacea, p. 8. Amphitrite (pars), Dana, United States cocploring expédition, Crnstacea, t. I, p. 5. Achelous, A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 3 A o. Le genre Achelous comprend tous les Lupéens dont la carapace est armée laté- ralement de neuf dents sensiblement égales, la dernière ne se prolongeant jamais en forme de corne comme chez les Lupea , les Callinectes et les Neptunus. Peut- être devrait-on considérer les Achelous comme ne formant qu’un sous-genre des Neptunes, car les caractères que présentent le front, la région antennaire, la région buccale, les pattes et l’abdomen sont les mêmes que chez ces derniers Crus- tacés et d’ailleurs on peut observer des transitions insensibles entre les Neptunes à longue corne latérale, comme le Neptunus pelagicus ou le N. sanguinolentus, et les Achelous typiques, tels Y Achelous elongatus. 230 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. I . Achelous spinimanus. (PL XXXIX, fi g. 2.) Portunus spinimanus, Latreille, Encyclopédie méthodique , t. X, p. 188. Lupea spinimana, Leacli et Desmarest, Considérations sur les Crustacés, p. 98. Lupea spinimana, H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. 1, p. l\ 52. Achelous spinimanus, de Haan, Fauna japonica , Cruslacea, p. 8. Achelous spinimanus, A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 3&i, pl. XXXII. Achelous spinimanus , Smith, Transactions of lhe Connecticut Academy, t. II, p. 9. Achelous spinimanus, Stimpson, Preliminary Report on lhe Cruslacea dredged in lhe Gulf Stream in lhe s traits of Florida ( Bulletin of lhe Museum of comparative Zoology of Cambridge, t. Il, p. i5o). La carapace est duveteuse, bosselée et les parties saillantes sont couvertes de gra- nulations. Les bords latéro-antérieurs sont divisés en neuf dents sensiblement égales, à l'exception de la dernière, qui, chez les jeunes, dépasse les autres1; mais, par les pro- grès de l’âge, cette différence s’amoindrit de plus en plus. Les angles orbitaires internes sont bifides, de manière à simuler deux dents; les dents médianes du front sont plus avancées que les autres. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est très-long et peu échancré en avant. Les pattes antérieures prennent un grand développement chez les mâles adultes. Le bras porte cinq épines, dont quatre en avant et une en arrière; l’avant-bras et la main sont armés de deux épines. La cuisse des pattes natatoires est courte, large et inerme. Largeur de la carapace d’un mâle adulte, 0,10. Longueur, 0,06. Cette espèce se trouve sur les côtes de la Caroline du Sud, dans le golfe du (Mexique, aux Antilles, au Brésil et même au Chili. 2. Achelous depressifrons. (Pl. XL, fig. h.) Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 12 (Aimais of lhe Lyceum of natur al hislory of New York, t. VU, 1859). Achelous depressifrons, Stimpson, op. cit. p. 95, 1860. Achelous depressifrons , A. Milne Edwards, Archives du Muséum , t. X, p. 342 . La carapace est convexe en arrière et dans sa région médiane, mais déprimée vers les bords antérieur et latéraux. La proportion de la longueur à la largeur est 1 : i,Aq. La surface est rugueuse et pubescente. Le bord latéro-antérieur est cilié et garni de neuf dents, en comptant l’angle orbitaire externe; ces dents sont égales et la dernière J’ai fait représenter, planche XXXIX, figure 2, un jeune individu à épines latérales plus longues que d ordinaire. G R U S TA G É S P 0 1) 0 P 1 1 T H A LM A 1RES. '231 n’est guère plus longue que la pénultième. Le front est très-peu avancé; sa partie mé- diane est divisée en quatre dents presque égales. Le bord supérieur de l’orbite est coupé par deux fissures. Les pinces ont une forme prismatique triangulaire, elles sont pubescentes. Le bras est cilié et armé de cinq épines en avant et d’une petite dent à son extrémité externe. L’avant-bras est grêle et pourvu en dedans d’une épine fine et aiguë; parfois une épine plus petite se remarque en dehors. La main est remarquable- ment courte et comprimée, elle porte en dessus une crête élevée et elle est armée de deux épines, l’une près de sa base et l’autre près du doigt; la surface de la main est finement scabreuse. Le doigt est surmonté d’une bordure de poils. Les pattes ambu- latoires sont grêles; celles de la première paire sont ciliées en dessus; celles de la deuxième et de la troisième paire sont lisses; la dernière paire est beaucoup plus courte que la troisième. L’abdomen du mâle est subtriangulaire et ses bords latéraux sont légèrement sinueux. La carapace est tachetée et marbrée de pourpre grisâtre plus brillant vers le milieu; I on observe toujours une tache foncée médiane sur la région intestinale. Les poils des doigts des pinces sont rouges, les denticulations sont carminées. (jette description s’applique à des individus mâles, probablement jeunes. Les dimen- sions de la carapace du plus grand sont les suivantes : Largeur, o,o3o. Longueur, 0,021. Cette espèce a été trouvée sur les côtes de la Caroline du Sud et sur les récifs de la Floride. Genre CRONIUS. Portunus (pars), Lamarck, Histoire des animaux sans vertèbres, t. V, p. a 6,'}. Lupea (pars), Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. /1 5 h . Achelous (pars), A. Milne Edwards, Archives du Museum, t. X, p. 34c. Cronius, Stimpson , Notes on North American Crnstacea, p. 97 ( Armais ofthe Lyccum of natural histonj of New York, 1860). Ce genre, qui autrefois était confondu avec les Lupées, est intermédiaire aux Achélous et aux Goniosomes. Le front est large et divisé en huit dents, en comp- tant l’angle orbitaire interne. Les bords latéro-antérieurs sont découpés en neuf dents alternativement grandes et petites. L’article basilaire des antennes externes s’avance dans l’angle orbitaire de manière à séparer la tigelie mobile de cette cavité. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est peu prolongé en avant, mais dilaté en dehors. La cuisse des pattes nageuses est pourvue d’une épine. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 232 Ce genre ne compte jusqu’à présent (pie peu d’espèces : ce sont le Cronius ruber, de l’Amérique, le C. Milleri (A. M. Edw.), des îles du Cap-Vert, et peut- être le C. Edwardsii (Lock.), des côtes de l’océan Pacifique. 1. Cronius ruber. Ciri Apoa, Margraf, Hist. rerum nat. Brasil. p. 1 83 , pl. IX, fig. 9, et Ruysch, E. Annal, lib. IV, pl. IX, fig. 8. Portunus ruber, Lamarck, Histoire des animaux sans vertèbres , t. V, p. 2 63. Lupea rubra, H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 454. Achelous ruber, A. Milne Edwards, Archives du Muséum , t. X, p. 345, pi. XXIII, fig. 1. Cronius ruber, Stimpson, Notes on North American Crustacea , p. 97 ( Annals of lhe Lyceum of natural history ofNew York, 1860). La carapace est hexagonale, lisse et peu poilue. Le front est découpe' en huit dents, les deux médianes plus avancées et plus grandes, dirigées en avant, celles de la deuxième paire aiguës, dirigées un peu en dehors et séparées de celles de la troisième paire par une échancrure profonde; celles-ci aiguës, dirigées en avant et à peine sépa- rées de celles de la quatrième paire, qui constituent les angles orbitaires internes et sont arrondies en avant. L’article basilaire des antennes externes porte une épine au-dessous de l’insertion de la tigelle mobile. Le bras des pinces est armé en avant de quatre on cinq épines, larges et fortes, et d’une très-petite épine à l’extrémité de son bord posté- rieur. Lavant-bras est garni de crêtes granuleuses, d’une grande épine en dedans et de trois petites épines sur sa face externe. La main est parcourue par des carènes gra- nuleuses et armée en dessus de quatre épines disposées alternativement, deux sur le bord interne et deux sur le bord externe de la face supérieure. La couleur générale est d’un rouge violacé, plus ou moins marbré; l’extrémité de toutes les épines est noire. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,076. Longueur, 0,0 à 6. Cette espèce a été trouvée dans le golfe du Mexique, à la Vera Cruz, aux Antilles, au Brésil et dans l’océan Pacifique, à Panama, ainsi que l’a mentionné Stimpson. Elle se distingue facilement du Cronius Milleri (A. M. Edw.), dont les dents frontales sont plus courtes et qui ressemble davantage à un Goniosome véritable. 2. Cronius Edwardsii. Amphitrite Edwardsii, Lockington, Proceedings of the Californian Academy, mars et septembre 1876. Cette espèce n’est connue que par une courte description de M. Lockington, elle n’a jamais été figurée. Les quatre dents frontales sont arrondies. Un sillon profond sépare CRUSTACES PODOPHTHALMAIRES. 233 celles-ci de l’angle préorbitaire, qui est bi lobé. Le bord latéro-antérieur est découpé en neuf dents alternativement grandes et petites et à pointe noire; la dernière n’est pas plus grande que les autres dents impaires. Le bras des pinces est armé de cinq épines, noires à leur extrémité. L’avant-bras porte une forte épine en dedans et quatre eu dehors1. La main est pourvue en dessus de trois épines et en dehors de trois crêtes tu- berculeuses. Cette espèce provient de Mazatlan; elle me semble très-voisine du Cronius ruber , qui se trouve communément sur la côte atlantique de l’Amérique et qui, d’après W. Stimpson, existerait aussi à Panama2. Genre RAT II Y NECTES. Stimpson, Preliminary Report on the Crustacea dredged in the Gulf Stream in lhe straiis of Florida ( Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 1 45 ). Ce genre doit prendre place dans le groupe des Carciniens, à côté des For- tunes. La carapace est étroite et découpée latéralement en cinq dents espacées, dont la dernière se développe en forme d’épine. Le front ne présente pas de dent médiane, ses découpures sont symétriques. L’article basilaire de l’antenne externe est étroit et son bord externe n’est pas appliqué contre l’angle interne de l’orbite. Aussi cette cavité est-elle interrompue sur ce point par une échancrure profonde, l’extrémité de cet article basilaire se joint au front; la ligelle mobile est longue. Les antennules sont grosses et reployées transversalement sous le front. 11 n’existe pas d’apophyse épistomienne. Le cadre buccal est très-ouvert en avant, où son bord est sinueux. Les pattes-mâchoires externes sont peu élargies et laissent entre elles un intervalle assez grand et occupé par des poils qui garnissent leur bord interne; le mérognathe est aussi large que long, coupé carrément en avant et un peu tronqué en dedans pour l’insertion du palpe. Les pattes ambulatoires vont en augmentant de longueur de la première à la dernière; les doigts en sont grêles, pointus et comprimés latéralement. La cuisse des pattes natatoires est peu élargie et la palette terminale est en forme d’ovale allongé. L’abdomen du mâle est large et formé de sept articles libres. 1 II me semble probable que l’avanl-bras ne porte que (rois épines sur sa face externe et que la quatrième appar- tient à la main. ' Stimpson, Notes on Norlh American Crustacea, n" y, p. ( Annals of llic Lyceum of nalural histon/ oj New York, 1860). 3 o ZOOLOGIE DTI MEXIQUE. Ve PARTIE. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 234 Le Portunus longipes de la Méditerranée offre de si grandes ressemblances avec les Bathynectes, qu’il doit être séparé des autres Portunes et rangé dans la nouvelle division générique indiquée par Stimpson. 1. Bathynectes longispina. (PI. XLII, fig. i.) Stimpson, Preliminary Report ( op . cit. p. i h 6 ). La carapace est étroite, subhexagonale, nue, très-finement granuleuse et à sur- face inégale; les lobes gastriques et cardiaques sont proéminents, et une sorte de bourrelet transversal réunit les angles latéraux. Le front est avancé et divisé en quatre dents, dont les médianes sont plus étroites et un peu plus proéminentes que les laté- rales. Les angles orbitaires sont petits et presque confondus avec les dents frontales externes. Le bord supérieur de l’orbite est très-concave et entamé par deux fissures étroites et peu profondes. Les bords latéro-antérieurs sont divisés en cinq dents spini- formes, dont les deux premières sont plus courtes et plus élargies à leur base que les suivantes. La dernière, ou corne latérale, est très-acérée; sa longueur excède celle du l'este du bord latéro-antérieur; elle se dirige à la fois en dehors et un peu en haut et en avant. Les bords latéro-postérieurs sont peu obliques. Les pattes antérieures sont peu robustes. Le bras porte deux épines, Lune en avant, l'autre en dessus. L'avant-bras est armé en dedans d’une épine denticulée elle-même sur son bord antérieur et très-forte, et, sur sa face externe, de trois petites épines et d’une rangée de tubercules spiniformes. La main est surmontée de deux crêtes, dont l'interne est presque lisse, et terminée, à peu de distance du pouce, par une dent pointue et très-robuste; la seconde crête supérieure est découpée en cinq dents. La face externe est parcourue par trois crêtes peu saillantes. Les doigts, presque aussi longs que la portion palmaire, sont garnis de dents petites et coupantes. Les pattes ambulatoires sont longues et grêles, celles de la troisième paire sont deux fois et demie aussi longues que la carapace. Le corps est verdâtre et les pattes blanches. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,097. Largeur, sans compter les épines latérales, 0,017. Longueur, 0,01 5. Longueur des pattes ambulatoires de la quatrième paire, o,o35. Cette espèce habite les grandes profondeurs; elle a été trouvée par M. Pourtalès à Sand Key, à Key West et à American Shoal, à 100 ou i5o brasses de profondeur. L exemplaire dont je donne une figure (voyez pi. XLII, fig. 1) appartient au Musée de Cambridge, et a été recueilli par W. Stimpson à Sand Key. CRUSTACES P 0 D 0 P II T H A LM A I RE S 235 2. Ratiiynegtes IUIEVISPINA. Stimpson, Preliminary Report ( op . cil. p. 1Ù7). W. Stimpson a séparé cle l’espèce précédente un Bathynedes dont la carapace est plus convexe et les crêtes transversales plus proéminentes, les dents du bord latéro- antérieur plus grêles et plus courtes, les deuxième, troisième et quatrième n’étant que moitié aussi longues que la distance qui sépare leur base, et la corne latérale n éga- lant en longueur que le septième de la largeur de la carapace (sans ses épines). Stimpson n’a recueilli qu’un seul exemplaire femelle de cette espèce; il a été détruit lors de l’incendie de Chicago, je n’ai donc pu l’étudier. 11 avait été pêché à 1 07 brasses, près de Marquesas; ses dimensions étaient les suivantes : Largeur de la carapace, avec ses cornes latérales, o,oy5. Largeur, sans ses cornes latérales, 0,0 63. Longueur, 0,0 Ay. Genre PORTUNUS. Portunus , Fabricius, Entom. syst. Suppl, p. 63. Portunus, H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. i, p. Zt 3f). Portunus, de Haan, Fauna j aponie a, Crustacea, p. 9. Portunus, A. Milne Edwards, Archives du Muséum , t. X,p. 3 9 2 * Le genre Portunus comprend un grand nombre d’espèces, dont quelques-unes s’éloignent beaucoup de la forme typique, représentée par le Portunus puber ; aussi W. Stimpson a-t-il proposé de séparer de ce dernier les espèces telles que le Portunus holsatus, le P. marmoreus, le P . depurator, etc., dont le mérognathe des pattes-mâchoires externes est très-allongé et dépasse le bord du cadre buccal, dont l’article basilaire des antennes externes est légèrement mobile, dont la cara- pace est nue, dont les derniers articles des pattes natatoires ne sont pas parcourus par des lignes saillantes, et dont le premier article de l’abdomen est complètement caché sous la carapace. Stimpson donne à celle nouvelle section le nom de Lio- carcinus b On peut la considérer comme un sous-genre très-naturel du grand genre Portunus, et c’est dans ce sous-genre que doit prendre place le seul Portune qui ait été encore signalé sur les côtes de l’Amérique. 1 Stimpson, Preliminary Report on tlie Crustacea dredged in the Gulf Stream in the straits of Florida [Bull, ofthe Mu- scum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 1 A 6). — Ce nom a l’inconvient de ressembler trop à celui de Lissocarcinus que VVhite a donné à certains Portuniens à pattes courtes et à carapace étroite. 236 ZOOLOGIE Dü MEXIQUE. Portunus guadulpensis. H. de Saussure, Crustacés du Mexique et des Antilles , p. 17, fig. 10. A. Milne Edwards, Archives du Muséum, t. X, p. 3g6. La carapace est nue et bombée. Les régions y sont à peine indiquées, la région cardiaque seule est dessinée par deux sillons latéraux. Le front est découpé en cinq dents (en comptant les angles orbitaires internes) : les deux externes sont rudimen- taires, les trois autres sont également avancées; la médiane est aiguë, les mitoyennes plus arrondies. Les bords latéro-antérieurs sont divisés en cinq dents ou épines ai- guës. Les bords latéro-postérieurs sont concaves. Le bras des pinces est court et inerme. L’avant-bras est armé d’une seule épine en dedans. La main est fortement carénée et porte une petite épine au-dessus de Farticulatien du pouce; sa surface est finement réticulée chez les individus adultes. Largeur de la carapace, 0,02 3. Longueur, 0,0 19. Cette espèce n’a jusqu’à présent été trouvée que dans la mer des Antilles, sur les côtes de la Guadeloupe. Elle se distingue facilement de tous les autres représentants du même genre par la forme bombée de la carapace, dont les régions sont peu appa- rentes. Genre COENQPHTHALMUS ( nov. g en. y Ce genre doit prendre place dans la petite section des Carciniens, mais il se distingue de ces Crustacés et de tous les autres Portuniens par les caractères de la région antennaire. La carapace est presque quadrilatérale; le front est très-large, il se réunit dans une étendue considérable au bord sous-orbitaire de manière à exclure complète- ment Lanternie de la composition de l’orbite. L’article basilaire de cet appendice est court et peu élargi. La tigelle mobile est petite et ne dépasse guère l’angle orbitaire externe. Le premier article des antennules est fort large. L’épistome ne se prolonge pas en une pointe sous-frontale. Le cadre buccal est arrondi en avant et i’endostome porte une crête qui limite le canal respiratoire. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est subquadrilatéral et un peu tronqué à son angle interne pour l’insertion du palpe. Les pattes antérieures sont courtes ; les pattes ambulatoires sont terminées par 237 CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. un doigt très-peu élargi; celles de la cinquième paire sont plus courtes et plus comprimées que les précédentes; leur pénultième article est plus allongé que chez les Nectocarcinus et les Carcinus. La suture médiane du sternum n’occupe, comme chez les Carciniens, que les deux premiers articles de ce plastron. Ce genre semble représenter, sur les côtes de l’Amérique , les Nectocarcinus des mers antarctiques. C < )ENO P H T H A LMP S T P, I DENT A T ü S . (PI. XLII , (ig. a.) Bien que cette espèce ne provienne pas de l’Amérique centrale, je crois utile d’en indiquer ici les caractères, qui pourront servir de termes de comparaison avec ceux que présentent les Portuniens de la région que nous étudions spécialement ici. La carapace est pins large que longue et couverte de poils très-courts et disposés en séries transversales. La surface est inégale et rugueuse par suite de l’existence d un grand nombre de petites lignes transversales saillantes sur lesquelles s’insèrent les poils. Le front est très-large, entier et à contour arrondi; une très-légère concavité le sépare des angles orbitaires internes, qui ont la forme de lobes arrondis. Le bord sourcilier est très-échancré et interrompu par deux scissures linéaires. L’œil est gros et court. Le bord latéro-antérieur est divisé en trois dents seulement : la première forme l’angle orbitaire externe, elle est large et peu saillante; la seconde est très-pointue; la troi- sième est plus petite que la précédente, mais fort aiguë. Les bords latéro-postérieurs sont presque deux fois aussi longs que les latéro-antérieurs, ils sont épais et peu obliques. Le bord postérieur est très-large. Les régions ptérygostomiennes, le sternum et les pattes sont revêtus d’un duvet très-court, semblable à celui des parties supé- rieures de la carapace. Les pattes antérieures sont robustes. Le bras ne déborde que peu la carapace, il porte quelques épines sur son bord antérieur. L’avant-bras est armé en dedans d'une forte pointe et de quelques spinules en dehors et en dessus. La main est surmontée d’une double crête denticulée, elle est rugueuse en dehors. Les doigts sont courts et cannelés, leur bord préhensile est découpé en dents serrées et tranchantes. Le pénul- tième article des pattes ambulatoires porte au-dessous de l’articulation du doigt une très-petite épine. L abdomen du mâle est triangulaire, le dernier article est notable- ment plus étroit que le précédent; un bourrelet transversal existe sur les deuxième, troisième, quatrième et cinquième segments. L’abdomen de la femelle est très-large et recouvre tout le plastron sternal. 238 ZOOLOGIE DE MEXIQUE. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,020. Longueur, 0,01 3. Le Muséum de Paris possède un mâle de cette espèce provenant de Montevideo; une femelle a été recueillie par l’expédition du Hassler par âi° 1 7' de latitude sud et 63° de longitude ouest. Famille des CANCÉRIENS. A GÈLE DES CARPILIDES. Genre CA RP IL IUS. Cancer, Linné, Forskàl, Fabricius, Lalreille, Desmarest. Carpilius, Leacli, Desmarest, Considérations générales sur la classe des Crustacés , p. io4, 1826, Carpilius, Ruppeil, Beschreibmg und Abbildung von 9J1 Arten kurzschwànzigen Krabben, p. i3. Carpilius, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 38o. Carpilius, de Haan, Fauna japonica, Crustacea, p. 16. Carpilius, Dana, United States exploring expédition , Crustacea, t. I, p. 169. Carpilius, A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. I, Mémoires, p. 21 2. Les Carpilies sont nettement caractérisés par leur carapace très-bombée et lisse. Le front est épais, infléchi en bas et divisé en quaire lobes. Le bord latéro-anté- rieur est arqué et terminé en arrière par un tubercule obtus et il présente en avant un autre petit tubercule formant l’angle orbitaire externe; il est entier dans le reste de son étendue. L’article basilaire de l’antenne externe est long, aplati et en partie enchâssé entre le bord interne de la région ptérygostomienne et le bord sous-frontal; la tigelle mobile est très-petite et comprise entre le front et l’angle sous-orbitaire interne. Les antennes internes se reploient très-obliquement dans leurs fossettes. La cloison interantennulaire et l’espace compris entre le bord labial et le bord antennaire postérieur est très-large. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est coupé très-obliquement en avant. L’endostome esl pourvu d’une petite crête. Les pattes antérieures sont inégales et ne portent ni crêtes ni tubercules; les pattes ambulatoires sont longues et grêles, leur bord supérieur est arrondi. L’abdomen du mâle se compose de six articles. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 239 Carpilius corallinus. Cancer corallinus , Herbsl,, Versuch einer Naturgescliichte der Krabben und Krebse , t. I, p. i 3 3 , pl. V, fig\ 4 o, 1782. Cancer corallinus , Fabricius, Entomologia systema tica, t. II, p. 445. Cancer corallinus, Desmarest, Considérations générales sur la classe des Crustacés, p. io3. Carpilius corallinus , Lcach, dans Desmarest, op. cit. p. 1 o3. Carpilius corallinus, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 38 1. Carpilius corallinus , A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. I, p. ai(>. Carpilius corallinus, Guérin, Crustacés de l’ile de Cuba, p. x. Carpilius corallinus , Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 26. La carapace est bombée et complètement lisse. Le front est étroit et sa largeur n égale pas la longueur de l’espace compris entre le plastron sternal et le bord anté- rieur des fossettes antennaires; il est très-déclive et divisé en quatre lobes, dont les deux médians, presque réunis sur la ligne médiane, sont larges et les deux latéraux proémi- nents. Les bords latéro-antérieurs forment avec le front un arc de cercle régulier. L’article basilaire des antennes externes est moins long que chez le Carpilius maculatus et le Carpilius convexus; il n est en contact avec le front que sur une faible étendue. La carapace est d’une couleur rouge brique un peu vineuse ou rouge corail maculé de taches jaunes. Les pattes sont veinées de brun. Les pinces sont tachetées, les doigts et les ongles sont bruns. Largeur de la carapace d’un mâle adulte, o,i3. Longueur o"',io. Cette espèce n’est pas rare sur les côtes des Antilles; à la Guadeloupe, on la porte sur le marché. Elle n’a pas été encore trouvée dans le fond du golfe du Mexique, ni plus au nord sur les côtes des Etats-Unis, ni plus au sud sur les côtes du Brésil. Genre LIOMERA. Zozymus (pars), Milne Eflwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. 1, p. 384. Carpilius (pars), Adams and While, Voyage of lue Samarang , Cruslaceci, p. 37. Lioinera, Dana, United States exploring expédition , Crustacea, t. I, p. 160. Liomera, A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. I, n. 218. Ce genre se distingue facilement des Carpilies par la forme de la carapace et la disposition des antennes. Le bouclier céphalo-thoracique est remarquablement élargi et marqué de quelques sillons superficiels circonscrivant les régions. Le front est peu avancé, le bord latéro-antérieur est épais. L’article basilaire des antennes externes ne s’unit au prolongement sous-frontal que par son angle in- terne. L’article basilaire des antennes internes est très-allongé transversalement *240 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. et très-étroit. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est subrectangulaire et son bord interne est plus long que l’externe. Les pattes sont dépourvues de crêtes et elles sont terminées par des doigts plus ou moins excavés en cuiller à leur extrémité. Les pattes ambulatoires sont tantôt cylindriques, tantôt compri- mées. L’abdomen du mâle ne compte que cinq articles, les troisième, quatrième et cinquième anneaux étant soudés. 1. Lïomera ginctimana. Carpilius cinclimanvs, Adams and White, op. cil. p. 3y, pl. VII, fig. 4. Liomera cinctimana, A, Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. IX, Mémoires , pl. V, fig. 4. Cette espèce, qui se trouve assez communément depuis la mer Rouge jusqu’à la Nou- velle-Calédonie, a aussi été signalée par W. Stimpson sur la côte ouest de l’Amérique. La description et les figures que j’ai données de cette espèce me dispenseront d’in- sister ici sur ses caractères. 2. Liomera lata. Dana, United States exploring expédition , Crustacea, t. I, p. 1 6 1 , pl. VII, fig. 6. A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. IX, Mémoires, p. 220. Slimpson, Notes on the North American Crustacea, n“ 3, p. io4. La Liomera lata a été primitivement rencontrée par Dana aux îles Viti ; Stimpson l’a trouvée ensuite sur les côtes ouest de l’Amérique. Mais, ainsique je l’ai fait remarquer dans mon mémoire sur la faune carcinologique de la Nouvelle-Calédonie, cette forme me parait représenter le jeune âge de la Liomera cinctimana , dont les lobes latéraux de la carapace seraient plus développés que chez les adultes et dont les pinces seraient d’une couleur brunâtre foncée uniforme. B. Liomera longimana. (PI. XLVI, fig. 1.) A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. I, Mémoires, p. 221, pl. XII, fig. 7. Cancer nigerrimus , I. Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe, p. 25. Dans un travail d’ensemble sur les Crustacés de la famille des Cancériens, publié en 1 865 , j’ai fait connaître cette espèce et j’en ai indiqué les caractères d’après un exemplaire incomplet; aussi je crois utile d’en donner une nouvelle description. La carapace est épaisse, très-élargie, bombée d’avant en arrière, mais aplatie trans- CRUSTACÉS PO U O P H T II A LM AIRES. 241 versalement et lisse, si ce n’est près des bords antérieurs, où l’on remarque quelques inégalités. Les sillons de la région gastrique et des régions hépatiques sont bien visibles. Le front est large, déclive et formé de deux lobes à contour arrondi, mais peu avancé. Les orbites sont très-ouvertes. Les bords latéro-antérieurs sont courts et très- arqués, ils sont entiers en avant et présentent en arrière deux saillies lobilormes peu saillantes. La région antennaire est très-surbaissée. L’article basilaire des antennes externes est court, mais large. Les pattes-mâchoires externes sont lisses. Les pattes antérieures sont très-inégales; la plus grosse, qui n’est pas toujours placée du même côté, est très-forte. Le bras dépasse d’ordinaire le bord de la carapace. L’avant-bras est arrondi en dehors et inerme en dedans. La main est épaisse, elle égale en longueur plus des deux tiers de la largeur de la carapace. La petite pince est très-remarquable par ses formes grêles; elle est aussi longue que celle du côté opposé, mais elle est près de trois fois moins haute et moins épaisse, ce qui donne à ce Crustacé un aspect tout particulier. Les pattes ambulatoires sont courtes, légèrement comprimées et un peu poilues en dessus. Le plastron sternal est lisse. L’abdomen du mâle est très-petit. Chez les femelles, les pinces sont plus courtes et le bras ne déborde pas beaucoup la carapace, mais la disproportion entre celle de droite et celle de gauche existe aussi. La couleur de ce Crabe est un brun très-foncé; les doigts des pinces sont cl’un noir brillant. Largeur de la carapace d’un mâle, o,oi4. Longueur, o,oo85. Longueur de la grosse pince, 0,01 1. Longueur de la petite pince, 0,010. Hauteur de la grosse pince, o,oo5. Hauteur de la petite pince, 0,002. La Liomera longimana 11’a jusqu’à présent été trouvée qu’à la Guadeloupe et à l’île Saint-Thomas, où elle se tient sur les roches madréporiques. Genre LOPHACTÆA. A. Milne Edwards, Annales des sciences naturelles, Zoologie, 4e série, t. XVIII, p. 43, 1862. — Etudes zoologiques sur les Crustacés récents de la famille des Cancèriens ( Nouvelles Archives du Muséum, t. I. Mémoires, p. 2 45). Chez les espèces qui composent ce genre, la carapace est très-bombée. Les bords latéro-antérieurs constituent une crête mince et tranchante divisée plus ou moins nettement en lobes; ils forment avec le front une courbe régulière à grand rayon. Les régions sont bien marquées et divisées en lobes très-apparents sur toute la portion antérieure de la carapace. Les yeux, les antennes et les pattes- ZOOROGIE DU MEXIQUE. — V* PARTIE. 3 1 242 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. mâchoires externes sont disposés comme dans le genre Atergatis. Les pattes anté- rieures et les pattes ambulatoires sont surmontées d’une crête tranchante. L’abdo- men du mâle est étroit et composé de cinq articles, les troisième, quatrième et cinquième étant soudés en une seule pièce. 1. Lophactæa lobata. Cancer lobatus, Müne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés , t. I, p. 3 7 5 . Cancer lobatus, Guérin, Crustacés de l’île de Cuba, p. xiv. Atergatis lobatus , Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Annuis of the Lyceum of naturel history of New York, p. 7Z1 , 1 860). Lophactæa lobata, A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. 1, Mémoires, p. 249, pl. XVI, %. 3. Cancer venustus , I. Desbonne et Schraram, Crustacés de la Guadeloupe , p. 2 3. Cancer spectabilis? Herbsl, Krabben und Krebse, pl. XXXVII, fig. 5. La carapace est large, très-bombée d’avant en arrière, fortement lobulée en avant, très-rétrécie en arrière. Le front est déclive, lamelleux, à contour arrondi, peu sail- lant et divisé sur la ligne médiane par une fissure à peine visible. Les bords latéro- antérieurs se prolongent très-loin en arrière, où ils se continuent par une petite crête qui s’en détache à angle droit et s’étend vers la région cardiaque. Ils sont divisés en quatre lobes par trois fissures étroites et courtes. Les bords latéro-postérieurs sont courts et concaves. Les pattes antérieures sont toutes deux de même force. La main est courte, comprimée, surmontée d’une crête tranchante et lisse; elle est ornée sursa face externe de granulations nombreuses et irrégulièrement disposées vers la partie su- périeure, mais rangées suivant trois ou quatre lignes régulières et longitudinales sur la portion inférieure. Les doigts sont pointus, cannelés et armés sur leur bord préhensile de fines denticulations. Les pattes ambulatoires sont courtes, comprimées, surmontées d’une crête mince et terminées par un ongle très-aigu. Chez les jeunes exemplaires, la carapace et les pinces sont plus granuleuses que chez les adultes. Ce Crustacé est très-remarquable par sa couleur générale d’un brun chocolat, avec des taches jaunes bordées de bleu et de noir; des taches semblables se voient sur les pattes delà première paire. Les pattes ambulatoires sont rouges, avec des bandes tri- colores (jaunes, bleues et noires). Les œufs sont d’un jaune rouge. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,020. Longueur, 0,01 3. Cette espèce se trouve aux Antilles et sur les récifs du golfe du Mexique, dans les cavités des roches madréporiques. CRUSTACÉS PODOPHTHALM AIRES. 243 2. Lophactæa rotundata. (PI. XLIV, fig. 2.) Atergatis rotundatus, Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 7 h ( Aimais of the Museum of natural his- lonj of New York, 1860). Lophactæa rotundata, A. Mil ne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, l. I, Mémoires, p. 25 1. Atergatis cristatissimus , Lockington, Proceedings of the Californian Academy of sciences, mars et septembre 1876. La carapace est plus arrondie que chez la Lophactæa lobala, elle est aussi plus granu- leuse. Les lobes des bords latéro-antérieurs sont moins distincts et les crêtes des pattes sont plus aiguës. Les autres caractères sont d’ailleurs les mêmes et cette espèce repré- sente sur les côtes ouest de l’Amérique la Lophactæa lohata des côtes est. Largeur de la carapace, 0,010. Longueur, 0,006. Cette espèce n’a été trouvée jusqu’à présent qu’au cap Saint-Lucas, dans la basse Californie. Genre ACTÆA. Cancer ( pars ), Linné, Fabricius, Herbst, Latreille, Desmarest, Milne Edwards. Zozymus (pars) , Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, l. I, p. 383. Xantho (pars), Rappel! , Beschreibung und Abbildung von a A Arten kurzschwanzigen Krabben, p. 26.. Xantho (pars), Milne Edwards, op. cit., I. I, p. 388. Xantho (pars), Lucas, Animaux articulés de l’Algérie , p. 11. Actœa, de Haan, Fauna japonica , Crustacea, p. 18. Actœa, Dana, United States exploring expédition, t. 1, p. 162. Actœa, Heller, Die Crustaceen des Südlichen Europas, î863, p. 69. Actœa, A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum , t. I, Mémoires, p. 269. Actœodes, Dana, op. cit. p. 162. Chez ces Crustacés, la carapace est bombée d’avant en arrière. Les régions sont nettement indiquées et généralement subdivisées en lobes et en lobules, séparés par des sillons plus ou moins profonds. Le front est formé de deux lobes arrondis, avancés et séparés sur la ligne médiane par une fissure assez étroite, if article basilaire des antennes externes est court et large, il se joint au front et sa tigelle mobile est logée dans l’angle de l’orbite. Les orbites sont profondes et limitées en haut par un bord sourcilier épais et interrompu, d’ordinaire, par deux fissures; il en existe une troisième sur le bord sous-orbitaire. Les bords latéro-antérieurs forment avec le front une courbe régulière à grand rayon; ils sont épais et divisés en lobes peu saillants ou en dents. Les pattes antérieures sont subégales. Les ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 24 4 pattes ambulatoires sont courtes, larges et comprimées latéralement. L’abdomen du mâle se compose de cinq articles. 1. Actæa setigera. Xantho setiger, MilnejEdwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 3g o. Actæa setiger, Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 5 ( Aimais of the Lyceum of nalural history of New York, i85g). Actæa setigera, A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, l. I, Mémoires, p. 271, pl. XVIII, fig. 2. Actæa setigera , Stimpson, Preliminary report on the Crustacea dredged in the Gulf Stream in the straits of Florida ( Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 1 38). La carapace de cette espèce est élargie, ovoïde, peu bombée, couverte de poils courts et de granulations, et très-nettement lobulée en avant. Les lobules sont aplatis et séparés par des sillons peu profonds. Les bords latéro-antérieurs sont très-courbes, ils sont divisés en quatre lobes qui ne dépassent pas le contour général de la carapace; les deux premiers sont presque confondus. Les bords latéro-postérieurs sont courts et concaves. Le front est assez fortement échancré au milieu. L’article basilaire des an- tennes externes est large, mais très-court, et il s’unit à un prolongement sous-frontal long et étroit. Les régions ptérygostomiennes sont finement granuleuses. Les pattes antérieures sont poilues et très-granuleuses. Les doigts de la pince sont noirs et cette coloration s’étend, chez les mâles très-adultes, sur les faces externe et interne de la main jusqu’à l’articulation de l’avant-bras; chez les femelles, les doigts seuls sont noirs. Les pattes ambulatoires sont couvertes de poils semblables à ceux de la carapace. La cuisse est lisse en dehors et granuleuse en dessus et en dessous; la jambe et le pied sont granuleux. Les doigts sont longs, granuleux et terminés par un angle aigu. L’abdomen du mâle est long et étroit. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,027. Longueur, 0,018. Cette espèce a été trouvée sur les côtes des Antilles, sur les récifs de la Floride et à Cuba. 2. Actæa Dovii. (Pl. XLV, fig. 1.) Stimpson, Notes on North American Crustacea, n° 3 ( Annals of the Lyceum of nalural history of New York.) Cette espèce représente sur les côtes ouest de l’Amérique centrale Y Actæa setigera de la mer des Antilles; la carapace a la même forme et les lobulations sont disposées sur le même plan, mais les granulations qui les couvrent sont plus fines, plus serrées et plus aplaties. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. *245 Largeur de la carapace d’une femelle, 0,017. Longueur, 0,0 1 1 . V Actæa Dovü a été trouvée à Panama et à San Salvador. 3. ACTÆA ACANTIIA. (PI. XLIII, fig. t.) Cancer acanthus, II. Mil ne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 379. Cancer acanthus , I. Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe, p. 22. Actœa acantha, A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. I, Mémoires, p. 278, pl. XVII, fig. 1. Le corps et les pattes sont garnis de poils raides. La carapace est ovalaire, peu convexe , très-élargie en avant et très-lobuleuse. Les lobules de la portion antérieure sont saillants, couverts de tubercules pointus ou de spinules entre lesquels s’étendent des sillons larges, profonds et lisses. Le front est formé de deux lobes assez avancés et séparés sur la ligne médiane par une échancrure relativement large. Le bord frontal et le bord sus-orbitaire sont hérissés d’épines. Les bords latéro-antérieurs sont longs, régulièrement arqués et divisés en cinq lobes armés de trois ou quatre épines; l’angle orbitaire externe est également spinuleux. Les bords latéro-postérieurs sont concaves. Le bord postérieur est garni de rangées de tubercules. L’article basilaire de l’antenne externe est spinuleux. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est court, large et fortement échancré en dedans pour l’insertion de la tigelle mobile; ses bords anté- rieur et interne sont légèrement denticulés. Le plastron sternal est granuleux. Les pattes antérieures sont subégales; la main est couverte d’épines sur ses faces supérieure et externe; les doigts sont courts, spinuleux, noirs, à extrémité blanche, la coloration noire s’étend, chez les mâles, sur la presque totalité de la main. L avant- bras est spinuleux. Les pattes ambulatoires sont hérissées d’épines. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o35. Longueur, 0,026. Pendant longtemps, la patrie de cette espèce est restée inconnue. Aujourd’hui, le Muséum de Paris en a reçu un exemplaire provenant de la Guadeloupe. 4. Actæa nodosa. Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 75 ( Annals of lhe Lyceum of natural history o/New York, 1860). — Preliminary Pieport on the Crustacea dredged in the Gulf Stream in the straits of Florida ( Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge, t. II, p. i 38). A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. I, Mémoires , p. 266, pl. XVII. fig'. 6. La carapace est large, ovoïde, très-bombée d'avant en arrière, couverte de bosse- lures nombreuses (4o environ), protubérantes, glabres et ornées de granulations ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 246 arrondies, égales et perliformes. Les sillons qui les séparent sont profonds et légère- ment villeux. Les lobules de la portion antérieure de la carapace sont plus saillants que ceux qui existent en arrière. Le lobe mésogastrique, au lieu de se continuer en pointe, entre les lobes protogastriques jusqu’au voisinage du front, comme chez la plupart des espèces du même genre, se termine par un petit prolongement très-court entre la naissance de ces lobes. Les lobes frontaux sont peu avancés et séparés par une fissure médiane étroite. L’article basilaire des antennes externes est granuleux et ne s’unit que par son angle interne au prolongement sous-frontal, qui est mince et étroit. Les régions ptérygostomiennes sont granuleuses. La main et l’avant-bras sont très-bosselés et les bosselures sont granuleuses comme celles de la carapace. Les pattes ambulatoires sont courtes, bosselées et granuleuses. Largeur de la carapace, 0,0 1 1 . Longueur, 0,008. Cette espèce a été trouvée aux Antilles et sur les récifs de la Floride; elle paraît vivre à une certaine profondeur : ainsi M. de Pourtalès l’a draguée à 35 brasses, près des Tortugas, et M. A. Agassiz à 3 7 brasses, dans le détroit de la Floride. 5. Actæa sulcata. Stiinpson, Notes on North American Crustacea, p. 75 ( Annals of the Lyceum of nalural hislory of New York, 1860). A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. I, Mémoires, p. 267. Aclœodes Xantho, Lockington, Proceedings of the Californien Academy of sciences, septembre 1876. La carapace est bombée et divisée en une trentaine de lobules aplatis et granuleux (sans compter les petits lobules qui surmontent l’orbite); ceux-ci sont séparés par des sillons profonds et villeux. Les pinces sont couvertes de bosselures ornées de granu- lations. Les pattes ambulatoires sont sillonnées longitudinalement et non granuleuses. La couleur est d’un rouge vif, avec quelques taches blanches. Largeur de la carapace, 0,0 i 5. Longueur, 0,010. Cette espèce a été trouvée au cap Saint-Lucas, dans la basse Californie; elle repré- sente sur la côte ouest de l’Amérique Y Actæa nodosa de la côte est, mais elle s’en dis- tingue par ses lobulations moins proéminentes et moins granuleuses et par ses pattes dépourvues de granulations. Les doigts des pinces ont une tendance à se creuser en cuiller, ce qui explique pourquoi M. Lockington l’a rangée dans le genre Aclœodes sous le nom d 'Aclœodes Xantho '. L’indication de cette synonymie m’a été donnée par M. Lockington. CRUSTACÉS P 0 1) 0 P H T H A LM A I R E S. *247 Genre CARPOPORUS. Stimpson, Preliminary Report on tlie Crustacea dredged in the Gulf Stream in the s traits of Florida ( Bulletin oj thc Museum of comparative Zoohgy of Cambridge , t. II, p. 188, 1871 ). Les Crustacés de ce genre ont une certaine ressemblance avec les Actœa à ca- rapace étroite et bombée, tels que Y Actœa granulata ou X Actœa pulchella. Le bou- clier céphalo-thoracique est nu, subliexagonal; les bords latéro-antérieurs pren- nent naissance au-dessous de l’angle orbitaire. Le front est large, proéminent et déborde les fossettes antennulaires. L’article basilaire des antennes externes est étroit et serré à son extrémité entre le prolongement sous-frontal et l’angle orbi- taire, de manière à se prolonger un peu dans l’hiatus de l’orbite, comme cela a lieu chez les Euxanthus. La ligelle mobile est très-petite. Le bord sous-orbitaire est entier. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est subquadrilatéral et échancré à son angle an téro-in terne pour l’insertion de la ligelle mobile. Les pinces, lorsqu’elles sont fermées, laissent un large orifice entre l’avant-bras et la main; cet orifice est destiné à livrer passage à l’eau qui se rend aux ouvertures branchiales afférentes ; cette disposition rappelle celle de Y Echinocercus foraminatus , où un canal du même genre existe entre l’avant-bras et le bras. Dans la descrip- tion ([ne Stimpson donne de ce genre, il indique une soudure entre les troisième, quatrième et cinquième articles de l’abdomen du mâle. Ce caractère ne me parait pas exister, et j’ai pu compter sept articles libres dans cette portion du corps chez le Carpoporus que j’ai eu sous les yeux. CARPOPORUS PAPULOSUS. (PI. XLIV, fig. 1.) Stimpson, op. cit. p. 189. La carapace est presque aussi longue que large et très-lobulée. Les lobules sont très- proéminents, verruqueux, granuleux et séparés par des sillons lisses. Le bord latéro-antérieur est armé, indépendamment de l’angle orbitaire, de trois dents spini- formes principales entre lesquelles existent de nombreux denticules. Le bord latéro- postérieur est plus court que le bord postérieur. Le front est bilobé, chaque lobe étant concave et terminée en dedans par une petite épine. Le pédoncule orbitaire est 248 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. granuleux et porte quelques spinules. Les bords de l’orbite sont garnis de granulations et de quelques petites épines. Les régions ptérygostomiennes sont très-granuleuses. Les pattes-mâchoires externes sont ornées en avant et en dedans de tubercules très- proéminents. Les pattes antérieures sont courtes et fortes. Le bras ne dépasse pas le bord de la carapace. L’avant-bras est verruqueux et pourvu en dedans d’une forte dent qui forme la paroi externe de l’orifice afférent de la chambre branchiale. La main est surmontée d’une crête découpée en quatre dents triangulaires, elle est verruqueuse et granuleuse en dehors. Les pattes ambulatoires sont garnies en dessus de quelques poils, leur cuisse est granuleuse, la jambe et le pied portent des tubercules saillants et souvent pointus; les doigts sont courts et velus. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o85. Longueur, 0,007. M. de Pourtalès a trouvé cette espèce aux Tortugas par 2 5 brasses de profondeur et à Carysfort Reef par 62 brasses. M. Alexandre Agassiz l’a draguée à 37 brasses par 43° de latitude nord et 83° 2 5' de longitude ouest. Genre DAIRA. Cancer [pars), Herbst, Fabricius, etc. . . Daira, de Haan, Fauna japonica, Cruslacea, p. 18, i833. Lagostoma, Miine Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 387, 1 8 3 h . Daira, Dana, United States exploring expédition , Crustacea, t. I, p. 902. Daira, A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. I, p. 297. Ce genre est caractérisé par sa carapace ovalaire, fortement bombée dans tous les sens et bosselée. L’article basilaire des antennes externes se joint à peine au front, le second article est étroitement enchâssé dans l’hiatus orbitaire interne, enfin la tigelle mobile est très-petite. L’article basilaire des antennes internes est gros et bombé. L’endostomc présente de chaque côté une crête qui limite en dedans le canal expirateur de la chambre branchiale. Le mérognathe des pattes- mâchoires externes présente, sur son bord antérieur, en dehors de l’insertion de la tigelle mobile, une échancrure profonde correspondant à l’orifice du canal branchial afférent et en partie remplie par une touffe de poils serrés. C’est à cause de celte disposition que M. Milne Edwards avait donné à ces Crustacés le nom de Lagostomes. Les pattes antérieures sont courtes et leurs doigts terminés en cuiller. Les pattes ambulatoires sont comprimées et garnies en dessus d’une bordure de poils. L’abdomen du mâle se compose de sept articles libres, celui de CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 249 la femelle est très-rétréci à sa base, mais il s’élargit graduellement jusqu’au sixième article, qui est le plus élargi. Daira Americana. Stimpson, Notes ou North American Crustacea, p. 84 ( Aimais oj llie Lyccum of natur al history of New York, 1860). A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. I, p. 299, pl. XVI, fig. 4, lia, 4 h ci 4 c. Cette espèce ressemble beaucoup à la Daira perlata de l’océan Indien et de l’Océanie; peut-être ne devrait-elle être considérée que comme une race de cette dernière. Elle se distingue par sa carapace moins bombée et couverte de protubérances plus arron- dies, plus saillantes et circonscrites par des sillons garnis cl’un court duvet qui manque chez l’espèce indienne. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est plus dilaté à son angle antéro-externe. Les pinces sont plus bosselées et leurs doigts sont moins cochléariformes. Ceux de la petite pince ont leur bord préhensile denté, tandis que chez l’espèce indienne ce bord a la forme d’une crête tranchante. La couleur est d’un brun violacé très-intense. Largeur de la carapace d’une femelle, o,o45. Longueur, o,o35. Cette espèce a été trouvée sur les cotes de Panama, du Mexique et de la Californie. Genre MEDÆUS. Dana, United States cxploring expédition, Crustacea, t. I, p. 181. A. Milne Edwards, Histoire des Crustacés podophthalm aires , t. I, p. 2 2 5. — Nouvelles Archives du Muséum, t. IX, Mémoires, p. 211. Ce genre appartient au groupe des Xanthides; il ressemble beaucoup aux Xantbes et aux Xanthodes par sa forme extérieure. La carapace est peu élargie, très-lobulée ; le front est court, lamelleux et peu déclive. Le bord latéro-antérieur de la carapace, au lieu de s’étendre de l’angle orbitaire externe à la dernière dent latérale, passe en avant, au-dessous de l’orbite, et se joint à l’angle du cadre buccal. L’article basilaire de l’antenne externe se réunit au front par son angle antéro- interne et la tigelle mobile s’insère dans l’hiatus orbitaire. L’endostome est dé- pourvu de crêtes servant à limiter le canal de sortie de la chambre branchiale. Les pinces sont terminées par des doigts pointus et l’ abdomen du mâle ne se compose que de cinq articles, les troisième, quatrième et cinquième étant soudés en une seule pièce. ZOOLOGIE DE MEXIQUE. — Ve PARTIE. 32 250 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Le genre Carpoporus présente une certaine similitude de forme avec les Medœus , mais la disposition de l’orifice branchial, formé aux dépens de la pince, et l’abdomen, dont tous les articles sont libres, permettent de distinguer les pre- miers de ces Crustacés. Chez les Halimecle et les Polycremnus, l’abdomen du mâle compte sept articles et l’angle sous-orbitaire interne est pointu et très-développé L Medæüs spinimanus. (PI. XLIV, (Ig. 3.) Cancer spinimanus , Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 378, 1 834. Cancer miniatus, Isis Desbonne et Scliramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 23, fig. 3. Medœus spinimanus , A. Milne Edwards, Annales de la Société entomologique de France, t. VII, p. 270, 1867. Cette espèce est fort rare dans les collections. Le Muséum de Paris en possédait deux exemplaires sans indication de provenance, et d’après lesquels M. Milne Edwards a fait connaître cette espèce; j’en ai reçu récemment un autre individu, trouvé sur les cotes de la Guadeloupe. W. Stimpson et les autres naturalistes américains, qui ont étudié avec beaucoup de soin la faune marine de côtes américaines, n’ont jamais signalé l’existence du Medœus spinimanus. La carapace est glabre, peu bombée, subhexagonale, fortement lobulée, surtout en avant; toutes les parties saillantes sont granuleuses; les sillons, au contraire, sont lisses. Le front est moins avancé sur les côtés que sur la ligne médiane, où il est par- couru par une fissure étroite, bien visible en dessous, où elle se termine à la pointe épistomienne; son bord est marginé. Les orbites sont petites et circulaires; leur angle inféro-in terne dépasse l’article basilaire de l’antenne externe. Le bord latéro-antérieur est découpé en quatre dents triangulaires, reliées les unes aux autres par une petite crête granuleuse ou spinuleuse; la première dent, plus petite que les suivantes, est placée au-dessous de l’angle orbitaire externe. Les régions ptérygostomiennes sont gra- nuleuses, ainsi que les pattes-mâchoires et le plastron sternal. Les pinces sont courtes, le bras ne dépasse pas le bord de la carapace; il est couvert en dessous de granulations. L’avant-bras porte quelques tubercules à son angle interne, il est rugueux et granu- leux en dessus et en dehors. La main est surmontée d’une crête découpée en cinq grosses dents; elle est ornée en dehors de tubercules framboisés, dans l’intervalle des- quels sont de nombreuses granulations confluentes et irrégulières; le doigt mobile porte en dessus une arête élevée et non dentelée. Les pattes ambulatoires sont assez ' Le genre Polycremnus, dont les caractères ont été espèces, le Cancer ochthodes de Herbst et le Polycremnus indiqués en 1 856 par Gerstaecker ( Archiv.fur Naturge- verrucifer de Stimpson , ne doit pas être distingué du genre schiclite, 1 8 5 6 , p. 121) et qui ne comprend que deux Halimede (de Haan). G R U S T A G É S P 0 1) 0 Pli T 1IALMA11 ? ES. 251 longues, couvertes de granulations ou de spinules, et garnies sur leurs derniers articles de quelques poils. L’abdomen du mâle est étroit; ses premiers articles sont granuleux, les derniers sont lisses. Largeur de la carapace d’un mâle, o , o 3 9 . Longueur, 0,028. Cette espèce, dont la présence n’a jusqu’ici été signalée qu'à la Guadeloupe, a sa carapace de couleur gris jaunâtre maculé de rouge; les pattes antérieures sont d un rouge vermillon et les doigts de la pince sont bruns. A GÈLE DES XANTHI DES. SECTION DES XANTHIENS. Genre XANTHO. Cancer, Linné, Fabricius, Montagu, Herbst. Xantho, Leach, Malacostraca podophihalmata Dritanniœ, i8i5. Xantho, Desmarest, Considérations sur la classe des Crustacés, p. io4. Xantho, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 387. Xantho, de Haan, Fauna japonica, Crustacca, p. 18. Xantho, Dana, United States exploring expédition, Cruslacea, t. I, p. 160. Xantho, A. Milne Edwards, Histoire des Cruslacées podoplithalmaires fossiles, t. I, p. 2&0. La carapace de ces Crustacés est assez élargie, peu bombée transversalement, mais bombée dans sa porlion antérieure. Les régions sont bien distinctes. Le front est lamelieux, avancé, presque horizontal, ordinairement entier ou légèrement sinueux et échancré au milieu; il n’est jamais découpé en dents. Les bords iatéro- antérieurs sont épais et divisés en dents ou lobes. L’article basilaire des antennes externes est bien développé, et il se réunit largement au front. La tigeîle mobile s’insère dans l’angle de l’orbite, quelle rempli! complètement. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est subrectangulaire et non échancré en avant; l’en- dostome est lisse et ne porte pas de crêtes destinées à limiter le canal expirateur de la chambre branchiale. Les pattes antérieures sont fortes et inégales; les pinces se terminent par des doigts pointus et tranchants. Les pattes ambulatoires sont courtes et arrondies en dessus. L’abdomen du mâle est divisé en cinq articles, les troisième, quatrième et cinquième anneaux étant soudés entre eux. 2 52 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 1. Xantho denticulatus. (PJ. XLV, tig. 2.) YVhite, List of the Crustacea in Bristish Muscum, p. 17. — Annals and Magazine of natur al history, 2° série, t. Il, p. 285 , 1 848. S. Smith, Proceedings of the Boston Society of natural history, t. XII, p. 275. — Transactions of the Connecticut Aca- demy, t. II, p. 3. Xantho humilis, Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 27. La carapace est d’un tiers plus large que longue. Les régions y sont très-marquées en avant et les lobules qui les constituent sont proéminents et garnis antérieurement de ponctuations et de rugosités. Le front est presque droit, à bord marginé, séparé sur la ligne médiane en deux lobes peu distincts. Les bords latéro-antérieurs sont grands, plus arqués en arrière qu’en avant, ils se divisent en huit ou dix petites dents tuber- culiformes. Les régions ptérygostomiennes et le mérognathe des pattes-mâchoires sont couverts de granulations et de rugosités. Les pattes de la première paire sont fortes et inégales, leur surface supérieure est rugueuse et comme érodée. L’avant-bras de la grosse pince porte deux tubercules à son angle interne, les doigts sont courts et forts; ceux de la petite pince sont plus longs, plus comprimés et à bords plus tranchants. La carapace est grise, avec des taches rouges, les doigts de la pince sont noirs. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,018. Longueur, 0,012. Cette espèce se rencontre sur les cotes rocheuses des Antilles; elle a été trouvée aussi à Cuba, au Mexique, près de la Vera Cruz, etM. Smith l’indique comme habitant aussi les rivages du Brésil. 2. Xantho Stimpsoni1. (PI. XLVI, fig. 2.) Xantho denticulata (non White), Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 79 ( Annals of the Lyceutn of na- tural history of New York, 1860). Cette espèce représente sur la côte Pacifique de l’Amérique le Xantho denticulatus de la côte Atlantique ; elle se distingue facilement par sa carapace très-fortement lobulée en avant; chaque lobule est bordé antérieurement par quelques poils très-courts. Les bords latéro-antérieurs sont découpés en neuf dents un peu irrégulières. La première dent 1 Stimpson, pour désigner ce Xanthe, s’est servi du 11e peut être conserve'e et je proposerai d’appeler celle es- nom de Xantho denticulata, déjà employé par White pour pèce Xantho Stimpsoni, pour rappeler le nom du naturaliste l’espèce précédente; par conséquent, cette dénomination qui, le premier, l’a fait connaître. CRUSTACÉS P 0 D 0 P H T H A L M A I R E S. OP;o Joo est séparée de l’angle orbitaire par un sillon. Les deux lobes médians du front sont terminés par un bord droit et séparés sur la ligne médiane par une fissure plus large que chez l’espèce précédente; l’angle orbitaire interne est dentiforme. L’article basi- laire de l’antenne externe est court et atteint à peine le prolongement sous-frontal. Les pinces sont couvertes en dessus de gros tubercules rugueux, une ou deux crêtes irrégulières et granuleuses parcourent leur face externe ; les doigts sont forte- ment cannelés. L’avant-bras porte également de gros tubercules très-saillants. Largeur de la carapace, 0,010. Longueur, 0,007. Cette espèce provient du cap Saint-Lucas. Genre GLYPTOXANTHUS («or. gen.). Je crois utile de réunir dans un groupe générique nouveau plusieurs espèces rangées jusqu’à présent soit dans le genre Xantho proprement dit, soit dans le genre Actœa, soit dans le genre Cancer (M. Edw.), et dont les caractères sont trop différents de ceux que l’on observe chez les formes typiques de ces groupes pour permettre de les y placer. Ces espèces, propres aux mers américaines et africaines, sont le Cancer vermiculatus (M. Edwards), Y Actœa erosa (Stimpson), X Actœa la- byrinthica ( Stimpson ) , le Xantho corrosus (A. M. Edw.), Y Actœa angolensis (Brito- Capello) et Y Actœa cavernosa (A. M. Edw.). Chez tous ces Crustacées, la carapace est plus ou moins bombée, mais cou- verte, ainsi que les pattes, de sillons anfractueux circonscrivant des lobulations don! les contours sont frangés et dont la surface est souvent marquée de dépressions profondes. Le front est formé de deux lobes déclives et séparés sur la ligne mé- diane par une fissure étroite. Les orbites sont arrondies et profondes. Les bords latéro-antérieurs se continuent en avant, au-dessus de l’orbite, et vont atteindre l’angle antérieur du cadre buccal, comme chez les Euxanthus , les Carpoporus et les Medœus. L’article basilaire de l’antenne externe est largement enchâssé entre le pro- longement sous-frontal interne et l’angle orbitaire interne. La tigelle mobile est courbe et s’insère dans l’hiatus orbitaire. La surface des pattes-mâchoires externes est corrodée et le mérognathe porte sur son bord antérieur une échancrure bien visible, qui rappelle celle des Daira . ZOOLOGIE DU MEXIQUE. ‘25/i Les pinces sont terminées par des doigts aigus et non excavés en cuiller connue ceux des Actœa dont Dana avait formé son genre Actœodes et des Daim. L’abdomen du mâle compte sept articles; les verges sont longues et atteignent l’extrémité de cel organe. Les pattes ambulatoires sont fortes, et, lorsqu’elles sont rétractées, leurs divers articles s’appliquent étroitement les uns sur les autres, le bord inférieur de la cuisse se moulant sur celui de la jambe et du pied. 1. Glyptoxanthus erosus. (PI. XLIII, fig. 3, et XLIV, fig. 4.) A cl wa erosa, Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 5 ( Aimais of tlie Lyccum of natural history of New York, 1859). Xantho vermiculatus , Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe, p. 27. La carapace est convexe dans toute sa portion antérieure, elle est aplatie en arrière. La surface du corps et des pattes est couverte de lobulations d’un aspect vermicu- laire et creusées de petites dépressions irrégulières dont les intervalles sont légère- ment pvramidiformes ; toutes les parties saillantes sont glabres; les sillons sont au contraire revêtus d’un duvet jaune clair ou grisâtre, ceux qui circonscrivent la région gastrique sont les plus apparents; les lobules hépatiques et branchiaux antérieurs sont aussi très-visibles; enfin un sillon large et profond s’étend transversalement sur la partie postérieure de la carapace. Le front est plus avancé que les angles orbi- taires externes, il se compose de deux lobes arrondis et bien séparés sur la ligne mé- diane ; les angles orbitaires internes et supérieurs sont tuberculiformes. Les bords latéro-antérieurs sont divisés en quatre lobes peu distincts. Les régions ptérygosto- miennes sont couvertes de poils qui deviennent beaucoup plus longs près de la base des pattes antérieures. L’échancrure du mérognalhe est située plus près de l’insertion de la tigelle mobile que de l’angle externe de cet article. L’ischiognathe est parcouru par une dépression longitudinale très-profonde et parallèle à ses bords. L’exognathe est large et arqué en dehors. Les pattes antérieures sont couvertes de tubercules ver- ruqueux, disposés par groupes entourés d’une frange de petits poils ; sur la face externe, ces tubercules sont disposés en séries longitudinales; des ornements semblables existent sur l’avant-bras et vers l’extrémité du bord supérieur du bras. Les doigts sont gros, courts et cannelés. Les pattes ambulatoires sont garnies en dessus et en dessous de poils. Le sternum porte une série de dépressions larges et profondes, rangées le long de l’abdomen, séparées par des crêtes sinueuses et au fond desquelles se voient quelques gros tubercules; un fort bouquet de poils existe près de 1 articulation des G 111; STA G É S P 0 D 0 P H T H A L M A I II ES. 2 5 5 pattes antérieures. L’abdomen du mâle porte sur ses quatre premiers articles une série de crêtes doubles séparées par des sillons. La carapace de cette espèce est rougeâtre, avec des taches jaunes, les doigts des pinces sont d’un brun lavé, avec leurs extrémités et leurs dents de couleur blanche. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o56. Longueur, o,oAo. Cette espèce se rencontre sur les récifs de la Floride. M. Alexandre Agassiz en a trouvé un exemplaire très-adulte à une profondeur de 36 brasses, par 2 \ 0 3 V de la- titude nord et 83° i 6' de longitude ouest. 2. Glyptoxanthus labyrinthicus. (PI. XL1II, %. 4.) Aclœa labyrinthica , W. Stimpson, Noies ou North American Crustacea, p. 7 G [Aimais of lhe Lyceum of nalural his- tory of New York, t. VII, 1860). Aclœa meandrica, Lockington, Proceedings of lhe Californian Academy, septembre 187 G. Cette espèce représente sur la cote Pacifique de l’Amérique le G yptoxanihus erosus de la côte Atlantique; elle se distingue de ce dernier par sa carapace beaucoup plus aplatie et plus semblable à celle d’un véritable Xanthe, par ses lobules moins élevés, aplatis et moins finement vermiculés, par la largeur plus grande des sillons qui les séparent. Une description est d’ailleurs insuffisante pour indiquer ces différences, el ii sera facile de s’en rendre compte en comparant les figures que j’ai données de ces deux espèces. Largeur de la carapace d’une femelle, o,oA5. Longueur, 0,020. Cette espèce a été trouvée à Panama et sur la côte ouest du Mexique. 3. Glyptoxanthus vermiculatus. (PI. XLII1, lîg. a.) Cancer vermiculatus, Lamarck, Histoire des animaux sans vertèbres , t. V, p. 271. Xantho vermiculatus , Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 891. Cette espèce se rapproche beaucoup du Glyptoxanthus labyrinthicus , mais cepen- dant on remarque dans l’arrangement des rugosités de la carapace quelques particu- larités qui indiquent au moins une race distincte. La patrie des deux exemplaires qui ont servi aux descriptions de Lamarck et de M. Milne Edwards, et qui appar- tiennent aux collections du Muséum, est inconnue; mais il est très-probable que c’est l’Amérique. 256 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. La carapace est moins bombée que chez le Glyptoxanthus erosus, mais elle l’est plus que chez le Glyptoxanthus labyrinthicus ; les vermiculations sont moins aplaties que dans cette dernière espèce et elles ne portent qu’un très-petit nombre de dépres- sions. Sur le lobe cardiaque antérieur, on remarque deux sillons transversaux placés l’un au-devant de l’autre, tandis que, chez les deux espèces que je viens de décrire, ces sillons sont remplacés par des fossettes disposées avec une certaine symétrie. Mais, pour se prononcer d’une manière définitive sur la valeur de ces caractères de détail, il fau- drait avoir sous les yeux une série de Crabes de cette espèce et chercher quelles sont les variations individuelles que l’on y rencontre; or je n’ai eu entre les mains que deux Glyptoxanthus labyrinthicus, tous deux d’ailleurs exactement semblables, et une paire de Glyptoxanthus vermiculatus , différant à peine l’un de l’autre. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,0^2. Longueur, 0,1 2 q. Largeur de la carapace d’une femelle, o,o3â. Longueur, 0,02 5. Genre LOPHOXANTHUS ( nov. gen.y Ce genre 11e comprend jusqu’à présent que deux espèces, décrites par Stimp- son sous le 110m de Xantho lamellipes et de Xantho bella, mais qui n’appartiennent certainement pas au genre Xanthe. La carapace est remarquablement aplatie et les pattes ambulatoires sont surmontées d’une lame tranchante, tandis que ces appendices sont arrondis chez les Xanthes, dont les doigts sont pointus. L’ar- ticle basilaire de l’antenne externe est court et ne se joint au front que par son angle interne; la tigelle mobile s’insère dans l’angle orbitaire. L’abdomen du mâle ne compte que cinq articles. Le genre Lophoxanthe occupe auprès des Xanthes la même place que le genre Lophactée auprès des Actées. 1. Lopiioxanthüs lamellipes. (PI. XLVI, %. 3.) Xantho lamellipes, W. Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 77 ( Armais of lhe Lyceum of natural history 0) New York, 1860). La carapace est lisse et glabre en dessus, très-déprimée et un peu tronquée en avant. Les régions y sont faiblement indiquées, une ligne transversale peu marquée se voit CRUSTACÉS POD OP HT H A LM AIR ES. 257 sur les saillies épigastriques et protogastriques. Le front est très-proclive, il tombe au devant des fossettes antennulaires et son bord est sinueux. Les bords orbitaires sont entiers. Le bord latéro-antérieur présente une disposition très-remarquable : il est d’abord épais, légèrement granuleux et entier, il se dirige presque directement en dehors et un peu en arrière, sur une longueur égalant environ celle du front, puis il se porte brusquement en arrière, devient mince et lamelleux, et se découpe en trois dents, dont la première est obtuse, la seconde triangulaire et la dernière plus petite que les précédentes; une légère dépression transversale part de l’intervalle de ces dents et se continue sur les parties latérales de la carapace. Les régions ptérygosto- miennes sont un peu rugueuses. Les pattes antérieures du mâle sont fortes; le bras ne déborde pas la carapace; l’avant-bras porte en dedans une dent obtuse, sa surface est légèrement inégale et comme corrodée. La main est haute et comprimée dans sa partie inférieure, elle est renflée dans sa partie supérieure et un peu corrodée. Les doigts sont grands, gros et à peine dentés. La crête qui surmonte les pattes ambulatoires forme sur la jambe deux festons, plus ou moins marqués : sur les pattes des trois premières paires, une autre petite crête peu élevée s’étend parallèlement à la précédente sur le pied et sur la jambe. Les pattes portent quelques poils sur leur bord inférieur. Le sternum et l’abdomen sont pubescents. La carapace est d’une couleur générale ardoisée, les bords latéro-antérieurs et les pinces sont d’un rouge pâle. Lorsque ces Crabes sont jeunes, les crêtes des pattes sont moins hautes et elles ne se découpent pas à beaucoup près autant que chez les adultes. La partie initiale des bords latéro-antérieurs et le dessus du front ne portent pas de granulations apparentes. C’est ainsi que l’on s’explique que ces caractères n’aient pas été indiqués par Stimpson. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,01 1. Longueur, 0,0078. Cette espèce a été trouvée au cap Saint-Lucas et sur la côte occidentale du Mexique. 2. Lqphoxanthus bellus. (PI. XLVI, fig. h.) Xantho bella, Stimpson, Notes ou North American Crustacca, p. 76, pl. III, fig. 2 {Armais of the Lyceum of natural history of New York, 1860). Xantho leucomanus, Lockington, Proceedings of the Calfornian Academy, février et septembre 1876. La carapace est peu élargie et très-aplatie, la région médiane étant presque au même niveau que les bords latéraux. La surface est légèrement lobulée en avant et les lobules sont garnis de rugosités et de quelques granulations. Le front est peu avancé, ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ve PARTIE. 33 258 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. échancré au milieu et terminé par un bord presque droit. Les bords latéro-antérieurs sont plus courts que les latéro-postérieurs, ils sont découpés en trois dents qui suc- cèdent à un lobe granuleux et à bord droit rappelant un peu celui de certaines Pa- nopées. Les régions ptérygostomiennes sont granuleuses. Les pinces sont glabres et presque lisses, la main est renflée dans sa partie supérieure, où elle présente, près de son articulation, une sorte de boursoufllure. Les pattes ambulatoires sont comprimées, la cuisse et la jambe sont surmontées d une crête légèrement sinueuse sur ce dernier article. Les doigts sont couverts de duvet. La couleur est d’un rouge cramoisi. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,017. Longueur, 0,012. Cette espèce a été trouvée sur les côtes de la Californie. Genre C YCLOXANTHUS. A. Milne Edwards, Histoire des Crustacés podophthalmaires fossiles, t. Il, p. 22/1, 1 864. — Nouvelles Archives du Muséum, t. IX, p. 209. La carapace de ces Crustacés est plus longue et relativement moins large que chez la plupart des Xantliiens; le front est horizontal, très-avancé et divisé par une fissure médiane en deux lobes lamclleux, tronqués et séparés des angles orbitaires internes par une échancrure assez profonde. Les orbites sont petites, le bord sourcilier est interrompu par deux fissures. L’angle orbitaire externe est peu saillant et se continue avec le bord latéro-antérieur ; celui-ci est très-long et se courbe fortement en arrière. L’article basilaire de l’antenne externe est court, mais il se réunit au front par son angle interne; la tigelle mobile est insérée dans l’hiatus orbitaire. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est subquadrila- téral et non pas oblique en avant comme chez le Paraxanthus hirtipes. L’abdomen du mâle ne se compose que de cinq articles libres. Le Xantho sexdecemlineatus (Lucas) des côtes du Chili peut être considéré comme le type de cette petite division générique, à laquelle appartiennent égale- ment le Cycloxanthus lineatus (A. M. Edw.) de la Nouvelle-Calédonie, le Cyclo- xanthus Godeffroyi (A. M. Edw.) des îles Samoa, et enfin le Xantho vittatus (Stimpson) des côtes californiennes. CRUSTACÉS PODOPHTH ALMA 1RES. 259 Cycloxanthus vittatus. (PI. XLVI, fig. 5.) Xantho vittata , Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 78 ( Aimais of lhe Lyceum of natural hislory of New York, 18O0). Xantho novemdcntatas , Lockington, Proeeedings of the Californian Academy, février et septembre 187G. La carapace est plus bombée et beaucoup plus lobulée en avant que celle du Cycloxanthus sexdccemdmtatus ; les lobules sont garnis de rugosités et de lignes trans- versales saillantes, tandis que chez l’espèce du Chili la carapace est lisse. Le front est très-avancé, horizontal et séparé des angles orbitaires internes et supérieurs par une dépression; ces derniers sont tuberculiformes et se dirigent un peu en dehors. Quelques poils épars s’implantent sur le bord frontal. Le bord sourcilier est interrompu par deux fissures que limite une sorte de dent. Les bords latéro-antérieurs sont dé- coupés en huit dents (sans compter l’angle orbitaire externe), petites, épaisses et sé- parées à leur base par une échancrure assez large, tandis que chez le Cycloxanthus sexdecemdentatus ces dents sont plus régulières et plus larges à leur base, de façon à se toucher. Les bords de la carapace sont garnis de poils ainsi que les régions ptéry- gostomiennes au voisinage de l’orifice branchial afférent. Les pattes antérieures sont grandes, un peu inégales et rugueuses en dessus. Les pattes ambulatoires sont lisses et ciliées sur leurs bords, le doigt qui termine les pattes postérieures est gros et très-court, les autres sont beaucoup plus longs, cannelés et un peu aplatis. L’abdomen du mâle est étroit. La couleur de cette espèce est d’un jaune gris et sur la carapace on voit onze bandes longitudinales rouges. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,026. Longueur, 0,018. Cette espèce a été trouvée au cap Saint-Lucas et à Panama. Genre XANTHODES. Xantho (partira), Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés. Xanthodes, Dana, United States eæploring expédition, Crustacea, t. I, p. 170. Xanthodes, A. Milne Edwards, Histoire des Crustacés podophthalmaires fossiles , l. I, p. 228. — Nouvelles Archives du Muséum d’histoire naturelle, t. IV, p. 200. Chez les Xanthodes, la carapace est moins bombée et plus étroite que chez les Xanthes. Les bords latéro-antérieurs ne sont jamais cristiformes ; l’article basilaire des antennes externes se joint à un prolongement frontal mince et étroit, au lieu 33. 260 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. de se réunir largement au front. Les pattes sont ou cylindriques ou aplaties, mais elles ne sont pas surmontées d’une crête; l’abdomen du mâle ne compte que cinq articles libres. 1. Xantiiodes Taylori. (PI. XLV, fig. 3.) Stimpson, Noies on North American Crustacea, p. 8o, pi. III, fig. 3 [Annals of tiw Lyceam of natur al history of New York, 1860). Xantho spiniluherculatus , Lockington, Proceedings of the Californian Academy, septembre 1876. La carapace est glabre en dessus et très-lobulée dans sa partie antérieure. Les saill tes des lobes forment une sorte de bordure parallèle au contour antérieur du bou- clier céphalo-thoracique; les lobes portent quelques lignes transversales granuleuses. Le front est quadridenté; les deux saillies médianes sont séparées par une échan- crure assez large et elles sont plus grosses que les saillies latérales. Le bord frontal est marginé. Le bord orbitaire supérieur est interrompu par deux fissures. Le bord latéro-antérieur est découpé en cinq dents ou lobes inégaux, sans compter l’angle orbi- taire externe; au-dessous de la première dent, il en existe une autre située à un niveau inféri eur. Les deuxième, troisième et quatrième dents sont les plus fortes, la dernière est très-petite. La région ptérygostomienne porte un sillon en arrière du bord orbi- taire inférieur et parallèle à celui-ci. Les pattes antérieures sont fortes; le bras est court et ne déborde pas la carapace; l’avant-bras et la main sont ornés en dessus de tubercules très-gros, globuleux chez les exemplaires adultes, pointus chez les jeunes. Les doigts sont un peu élargis à leur extrémité. Les pattes ambulatoires sont poilues et spinuleuses en dessus, leurs doigts sont gros et courts. L’abdomen du mâle est étroit. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,020. Longueur, 0,01 3. Cette espèce habite les cotes de la Californie inférieure et s’étend jusqu’à Monterey. 2. Xanthodes Xantusii. Stimpson, Notes on North American Crustacea , p. io5 [Annals of the Lyceum of natur al history of New York, 1875). Je n’ai jamais vu cette espèce ni la suivante; toutes deux ont été décrites, il y a quelques années, par W. Stimpson; par conséquent, je me bornerai à reproduire les descriptions de cet auteur. Chez cette petite espèce, la carapace est lisse sur les régions médiane et postérieure, CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 261 mais en avant elle est areole'e et rendue rugueuse par des granulations un peu squa- miformes et des lignes crénelées transversales. Le bord latéro-antérieur est armé de quatre dents, sans compter l’angle de l’orbite; entre celui-ci et la première dent se voit une concavité granuleuse; le front est peu avancé et bordé par une lamelle mince; le contour des lobes frontaux est un peu concave, les fissures de l’orbite sont étroites, la région subhépatique est irrégulièrement granuleuse. L’article basilaire des antennes externes est court et atteint à peine le prolongement du front. L’avant-bras et la main des pinces sont fortement granuleux en dessus et sur toute leur surface extérieure; l’avant-bras est profondément sillonné près de son bord antéro-externe et parallèle- ment à ce bord; la main porte trois légers sillons longitudinaux, un en dessus et deux en dehors; la petite main présente quelques poils épars et courts; les pattes ambula- toires sont poilues et rendues rugueuses par de petites aspéri tés Largeur de la carapace d’un mâle, o,ooq. Longueur, 0,006. Cette espèce ressemble au X cinthocles granos imanus de Dana, mais la carapace est plus étroite et plus convexe et les lobes frontaux sont concaves au lieu d’être convexes. Cette espèce est très-commune au cap Saint-Lucas. 3. Xantiiodës insculpta. Slimpson , Notes on North American Cruslacea, p. 1 06 (Aimais ofthe Lyceum of natural history of New York, 1871). Cette espèce est très-petite; sa carapace est nue et aréolée, ses lobules antérieurs sont proéminents, sa surface est finement granuleuse; le bord latéro-antérieur est armé de cinq dents en comptant l’angle de l’orbite, qui est à peu près aussi proéminent que les autres dents. Il y a généralement une ou deux petites denticules dans les in- tervalles des dents; une ligne transversale peu marquée s’étend de la dent postérieure sur la région branchiale. Le front est assez large, les échancrures médianes et laté- rales sont profondes, les bords des lobes frontaux sont convexes, le bord orbitaire est lisse ou simplement granuleux, les fissures sont peu profondes, excepté l’inféro-externe. Une crête peu marquée se voit sur la région subhépatique en avant de la seconde dent latéro-antérieure. Les pinces portent de grands tubercules, cinq ou six sur l’avant- bras et neuf ou dix sur la main; la face externe de la main présente une crête mé- diane peu marquée et quelques rangées transversales de petites granulations. Stimpson n’a vu de cette espèce qu’un mâle, probablement jeune et présentant les dimensions suivantes : Largeur de la carapace, 0,00 A. Longueur, 0,00 3. Cette espèce a été trouvée au cap Saint-Lucas. 262 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Genre MENIPPE. Menippe, de Haan, Fauna japonica , Crustacea, p. ai. Pseudocarcinus , H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 407, i834. La carapace de ces Crustacés ressemble beaucoup à celle des Xanthes; mais l’article basilaire des antennes externes, au lieu de se joindre au front, est très- petit, et c’est le second article qui, par son extrémité, atteint le bord frontal; la tigelle mobile est logée dans l’angle orbitaire interne; il en résulte que la fosse des antennules est imparfaitement séparée de l’orbite. Les crêtes endostomiennes sont très-faibles. Les pattes-mâchoires externes sont courtes et le mérognathe est subquadrilatéral et tronqué en dedans pour l’insertion du palpe; le bord des mé- rognathes ne s’appuie pas en avant sur le cadre buccal, il en est séparé par un intervalle vide et plus ou moins large suivant les espèces. Les pattes antérieures sont fortes et ne se terminent jamais en cuiller. L’abdomen du mâle se compose de sept articles libres. 1. Menippe mercenaria. (PI. XLVII et pl. XLVIII, fig. 3.) Cancer mercenarius , Th. Say, Appendix lo the accounl of the Crustacea of the United States ( Journal of the Academy of natur al sciences of Philadelphia, t. I, part. II, p. 448, 1818). Pseudocarcinus ocellatus, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés , t. I, p. 409, i834. Pseudocarcinus mercenarius, Gibbes, On the Carcinological collections of the Cabinet of natural hislory in the United States ( Procecdings of the third meeting of American Association for advancement of science, i85o, p. 176). La carapace de cette espèce est bombée et lisse; vue à la loupe, elle paraît couverte de granulations très-fines. Les régions ne sont pas distinctes, c’est à peine si les lobes protogastriques sont plus élevés que le reste de la surface. Le front est légèrement déclive et formé, indépendamment des angles orbitaires internes, de deux larges lobes, séparés sur la ligne médiane par une échancrure triangulaire; leur contour est arqué et indistinctement trilobé. Les bords orbitaires sont épais, mais presque entiers; c’est à peine si en dessus on aperçoit les traces de deux fissures superficielles. L’angle orbitaire externe n’est pas proéminent, les bords latéro-antérieurs sont découpés en quatre lobes, dont les deux premiers ne débordent pas le contour de la carapace, le troisième est dentiforme et plus grand que le quatrième, qui a la forme d’une petite pyramide. Les pattes antérieures sont très-grosses et inégales entre elles; leur surface est lisse; CRUSTACÉS PO DOPHTHALM AIRES. '263 cependant, en dedans de la grosse main, il existe une surface garnie de stries fines, obliques et parallèles entre elles qui produisent un bruit assez fort quand la pince frotte contre les inégalités des régions ptérygostomiennes. Les pattes ambulatoires sont robustes et poilues vers leur extrémité. Les pattes-mâchoires externes, quand elles sont fermées, laissent entre leur bord antérieur et celui du cadre buccal un espace très-grand. Le corps est rougeâtre, avec des taches plus foncées et arrondies; les pattes sont ornées de bandes rouges et jaunâtres; l’extrémité des pinces est noire. Cette espèce se trouve aux Antilles, à Cuba et sur les récifs des mers de la Floride; elle atteint une taille considérable et ses pinces deviennent énormes. Le Muséum en possède un exemplaire venant de Cuba et ayant les dimensions suivantes : Largeur de la carapace, o,i36. Longueur, 0,093. Longueur de la pince (main et doigts seulement), 0,1 70. 2. Menippe Rumphii. (Pi. XLVIII, %. 4.) Cancer Rumpliii, Fabricius, Entomol. syst. suppl. p. 336. Cancer Rumphii, Herbst, Naturgesch. der Krabben undKrebse, t. III, p. 63, pl. XLIX, fig. 2. Menippe Rumphii, de Haan, Fauna japonica, Crustacea, p. 21. Pseudocarcinus Rumphii, Miine Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 4 08. Menippe Rumphii, Dana, United States eæploring expédition , Crustacea, t. I, p. 17g. Menippe nodifrons, Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 7 ( Aimais oftlic Lijceum of natur al sciences oj New York, i85q). Menippe Rumphii , S. Smith, Transactions of the Connecticut Acadcnnj , t. II, p. 34. Menippe Rumphii, Stimpson, op. cit. p. 1 06 ( Annals of the Lyceum of nalural hislory of New York, 1871). Cette espèce, bien que ressemblant beaucoup à la précédente, s’en distingue facile- ment par les caractères de la carapace et du front. Le bouclier céphalo-thoracique est moins bombé et plus inégal, les régions y sont plus distinctes; plusieurs saillies arron- dies existent sur la région gastrique et deux d’entre elles sont situées immédiatement en arrière du front. Celui-ci est formé de deux lobes à bord très-arrondi, séparés de fangle orbitaire par deux petites saillies tuberculiformes. Les bords de l’orbite offrent plusieurs protubérances marginales. Les bords latéro-antérieurs sont plus profondé- ment découpés et de la dernière dent part une ligne saillante qui se dirige obliquement en arrière sur la carapace. L’espace qui existe entre le cadre buccal et le bord anté- rieur des pattes-mâchoires est moins grand; enfin, la surface striée de la partie interne des pinces est à peine visible et disparaît même complètement chez certains exem- plaires. La coloration noire des doigts est plus étendue que chez le Menippe merce- naria. 264 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,07. Longueur, 0,0 5. Longueur de la main, 0,062. Cette espèce est commune sur les côtes du Brésil, elle est beaucoup plus rare dans le golfe du Mexique, où elle a cependant été trouvée par M. Bocourt'. 3. Menippe ortusa. (PI. XLVIII, %. 1.) Stimpson, Notes, on North American Cruslacea, p. 7 (Aimais of Üie Lyceum of naturel hislory of New York, i85o). Lockington, Bulletin of the Californien Academj. Chez cette espèce, la carapace est moins bombée et moins élargie que chez le Me- nippe mercenaria ; il n’existe qu’une seule saillie tuberculiforme entre les lobes médians du front et l’angle orbitaire. Le bord orbitaire inférieur porte deux ou trois tubercules submarginaux et on remarque quelques granulations éparses sur les régions ptéry- gostomiennes sous-hépatiques. Les pattes-mâchoires externes s’appliquent presque com- plètement sur le cadre buccal et la grosse pince est pourvue en dedans d’une série de fortes stries occupant une aire ovalaire ou arrondie. Largeur de la carapace d’une femelle non adulte, o,o33. Longueur, 0,020. Cette espèce se trouve à Panama. 4. Menippe frontalis ( nov . sp.). (PI. XLVIII, fig. 2.) Je crois devoir séparer des espèces précédentes un Menippe provenant des côtes de la république de l’Equateur et de Panama, dont la carapace présente la même forme que celle du Menippe oblusa , mais dont le front est différent; en effet, il existe de chaque côté deux saillies tuberculiformes entre les lobes frontaux et l’angle orbitaire. J’ajouterai que les deux pinces sont pourvues en dedans d’une aire finement striée. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,079. Longueur, 0,0 5 5. Plusieurs exemplaires de cette espèce se trouvent au Musée Britannique. ' M. de Gessac m’a remis un Menippe provenant des plus lobule'e et par les dents du bord latéro-anlérieur, qui îles du Cap-Vert et qui se rapproche beaucoup de cette sont plus tuberculiformes; je l’ai désigné sous le nom de espèce, mais qui s’en distingue par sa carapace beaucoup Menippe rudis. C R II S TA CES l’O D O P H T H A LM A 1RES. 265 SECTION DES CHLORODIENS. Genre G 11 LO RODIUS. Chlorodius ( pars ), Ruppell, Beschr. und Abbiid. von 2 4 Arten hurzsclvwànzigen Krabben, p. 20. — Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 399. — Dana , United States expbring expédition , Crustacea, 1. 1, p. 2o4. Chlorodius, A. Milne Edwards, Histoire des Crustacés podoplilhalmaires fossiles , t. I, p. 229. — Nouvelles Archives du Muséum, t. IX, p. 212. Le genre Chlorodius, qui a pour type le Chlorodius niger de Forskàl, comprend plusieurs espèces dont la carapace est étroite et forme un hexagone presque régu- gu lier. En effet, les bords latéro-antérieurs, le front, les bords latéro-postérieurs et le bord postérieur de la carapace sont à peu près de même longueur. Le bouclier céphalo-thoracique est très-aplati, lisse ou légèrement lobuleux sur ses côtés latéro-antérieurs, qui son! épais, lobés ou dentés. Le front est large, mar- giné, peu sinueux, les orbites sont très-ouvertes. L’article basilaire des antennes externes se joint largement au front, et la ligelle mobile est logée dans Thial us orbitaire interne. L’endostome est lisse, le mérognathe des pattes-mâchoires ex- ternes est subrectangulaire, son angle antéro-externe est légèrement prolongé, son angle antéro-interne est tronqué pour l’insertion du quatrième article. Les pattes antérieures sont longues, et en général lisses; le bras dépasse de près de la moitié de sa longueur le fiord de la carapace. Les doigts de la pince sont terminés en cuiller. Les pattes ambulatoires sont grêles et longues, ordi- nairement elles portent en dessus quelques poils et quelques spinules. L’abdomen du mâle est étroit et composé de cinq articles, les troisième, quatrième et cin- quième anneaux étant soudés en une seule pièce. Chlorodius longimanus. (PI. XLIX, fig. 5.) Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 4oi. — Guérin, Crustacés de Vile de Cuba, p. 25. — Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 00. — Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. G (Aimais ofthe Lyceum of natural history of New-York , t. VH, 1869). La carapace est lisse, mais les régions hépatiques et les lobes branchiaux antérieurs sont séparés par des sillons assez profonds. Les bords latéro-antérieurs sont découpés ZOOLOGIE nu MEXIQUE. — Ve FARTIE. oh 266 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. en quatre dents (sans compter l’angle orbitaire externe); les deux premières sont ob- tuses et tuberculiformes; les deux dernières sont à peu près égales et acérées. Le front est large, horizontal, marginé et très-légèrement échancré au milieu. Le bord antérieur du mérognathe des pattes-mâchoires externes porte une échancrure peu profonde. Les pattes antérieures du mâle sont très-longues. Le bras, presque entièrement à décou- vert, est armé sur son bord antérieur de quatre ou cinq dents ou épines. L’avant-bras est lisse et porte une épine ou un tubercule à son angle interne. La main est longue et lisse; les doigts sont gros et colorés en noir, la coloration noire de l’index s’éten- dant un peu sur la main. Les pattes ambulatoires sont légèrement poilues et granu- leuses en dessus. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,09 i. Longueur, o,oi3. Longueur de la patte antérieure, o,oâ5. De toutes les espèces du genre Chlorodius, le Chlorodius longimanus est la seule dont le bras soit armé en avant de quatre ou cinq épines. Ce Crustacé a été trouvé aux Antilles, à Cuba et sur les récifs de la Floride. Genre P II YM O DI US. Chlorodius (pars), Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 399. — Dana, United Siales eæploring expédition, Crustacea, t. I, p. 2o4. Phymodius, A. Milne Edwards, Histoire des Crustacés podophtliahnaires fossiles, t. I, p. 229. — Nouvelles Archives du Muséum , t. X, p. 217. La carapace de ces Crustacés, au lieu d’être lisse comme celle des Chlorodes, est fortement lobulée, et les lobules existent sur la partie postérieure aussi bien . •268 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. et si elles existent, elles sont rudimentaires. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est subrectangulaire, et son angle antéro-interne est tronqué pour l’in- sertion du quatrième article. Les pinces sont terminées par des doigts en cuiller. Les pattes ambulatoires sont courtes et fortes. L’abdomen du mâle se compose de cinq articles. W . Stimpson avait proposé de ranger dans le genre Xanthodius plusieurs Crus- tacés américains qui ne diffèrent des Leptodius que par un caractère très-peu important : l’endostome porte chez ces espèces une petite crête qui ne s’étend pas jusqu’au bord du cadre buccal. Or souvent, dans d’autres genres naturels et homogènes, certaines espèces ont un endostome lisse, et d’autres ont un rudiment de crête limitant le canal afférent de la cavité branchiale. Il ne me semble donc pas utile de conserver la division générique proposée par Stimpson, et je réu- nirai les Xanthodius aux Leptodius. 1. Leptodius floridanus. (PI. XLIX, lig. 2.) Cltlorodius jloridanus, Gibbes, On the Carcinological collections of the cabinets of nat. hist. in the United States ( Pro - ceedings of American association for advancement of science, p. 175, i85o). — Stimpson, Notes on North American Cruslacea, p. 81 {Annals of the Lyceum of natural hislory of New York, t. VII, 1860). — S. Smith, Transactions of the Connecticut Academy, t. II, p. 3. Chlorodius limosus, Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe, p. 3o. Chlorodius exaratus , Dana, United States exploring expédition, Cruslacea, t. II, p. 1 55 4 . La carapace est déprimée, beaucoup plus large que longue et lobulée en avant; les lobules sont aplatis, marqués de petites lignes transversales un peu granuleuses ou ponctuées, et séparées par des sillons peu profonds. Le front est formé de deux lobes à bord marginé et tronqué en avant. Les bords latéro-antérieurs sont armés de cinq dents triangulaires dont la pointe est dirigée en avant. (La première forme l’angle orbitaire externe.) Les pattes antérieures sont inégales. Le bras est court et ne déborde pas la carapace. L’avant-bras et la main sont un peu rugueux. Les doigts de la pince sont cannelés, ils portent une petite touffe de poils près de leur cavité, et ils ne se touchent que par leur extrémité. Les pattes ambulatoires sont garnies en dessus de quelques poils. La couleur de cette espèce varie; tantôt elle est d’un vert grisâtre, tantôt jaune avec des taches rouges; les doigts des pinces sont noirs. Largeur de la carapace d’un mâle, o,oo. Longueur, 0,02. G RUS TA G É S PO I ) O PM T II A L M AIRES. 269 Le Chlorodius floridanus ressemble beaucoup au Chlorodius exaratus de 1 océan Indien et de l’Océanie, il a même été confondu avec cette espèce par Dana, mais il s’en distingue par son bord frontal cannelé et par les lignes transversales granuleuses qui existent sur les lobules de la carapace. Cette espèce a été trouvée aux Antilles, sur les cotes de la Floride et aux des Abrolhos (Brésil). 2. LEPTODIüS AMERICANUS. Chlorodius americanus, de Saussure, Crustacés nouveaux du Mexique el des Antilles , p. 1 h , pl. I , fig. 5. Chlorodius floridanus , Stimpson, Silliman’s American Journal of sciences, 2 e série, t. XXVII, p. 44 G. Xanthodius americanus, Stimpson, Notes on North American Crustacea, p. 81 ( Annals of the Lyceum of natural his- tory of New York, t. VII, 1860). Chlorodius americanus , Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe, p. 02. La carapace de cette espèce est large, lobulée en avant et lisse en arrière. Les lobules sont proéminents et garnis de ponctuations. Le bord frontal est marginé. Les bords latéro-antérieurs sont divisés en cinq dents arrondies et obtuses (eu comptant l'angle orbitaire externe). Les pattes antérieures sont fortes, mais le bras ne dépasse pas le bord de la carapace; l’avant-bras et la main sont rugueux en dessus et portent des enfoncements irréguliers. Les pattes ambulatoires sont courtes, lisses et peu poi- lues, l’endostome est pourvu d’une crête; c'est l’existence de ce dernier caractère qui avait déterminé Stimpson à ranger ce Leplodius dans le genre Xanthodius. Mais cette crête est incomplète, et souvent elle se trouve aussi développée chez le Leptodius flori- danus; c’est pourquoi je pense que l’on ne devrait considérer le Leplodius americanus que comme une variété du Leptodius floridanus. Largeur de la carapace, 0,022. Longueur, 0,01 A. Cette espèce a été trouvée aux Antilles et sur les récifs de la Floride. 3. Leptodius occidentalis. Chlorodius occidentalis , Stimpson, Notes on Nortli American Crustacea, n° 3 ( Annals of the Lyceum of natural history of New York, t. IX, p. 108). Chlorodius Fischeri, Lockinglon, Proceedings Cal for. Acad. t. VII, p. io4, 1876. — Streets and Kingsley, Bulletin Essex Institute, t. IX , p. 106 , 1877.— Kingsley, Proceedings Boston Society of natural history, t. XX, p. 1 54 , 1879. De même que les autres espèces de Leptodius, le Leplodius occidentalis semble suscep- tible de certaines variations dans la forme de la carapace. Les exemplaires décrits par Stimpson diffèrent du Leptodius Jloridanus par la carapace, plus large et moins convexe; par les dents du bord latéro-antérieur, moins proéminentes; la seconde dent, en parti- •270 ZOOLOGIE DE MEXIQUE. culier, étant plus large et j)lus obtuse; par les lobes frontaux, qui ne s’avancent pas au delà des dents latérales. Les exemplaires de la Californie, que M. Lockington considère comme appartenant à une espèce distincte de la précédente et qu’il a désignée sous le nom de Chlorodius Fischeri, ont au contraire une carapace plus étroite et un front plus avancé; mais ce sont des différences si peu importantes, qu’il m’a paru impossible de leur donner une valeur spécifique. Largeur delà carapace d’un mâle, 0,020. Longueur, 0,012. Cette espèce a d’abord été trouvée à Panama par M. Alex. Agassiz, puis à Manza- nillo (Mexique) par le capitaine Xantus, enfin M. Lockington l’a rencontrée sur les cotes c a I i f 0 miennes. 4. LEPTODIUS? CAR1BÆUS. Chlorodius caribœus, Isis Desbonne, Crustacés de la Guadeloupe , p. 3i, 1867. Isis Desbonne a décrit sous le nom de Chlorodius caribœus un Crustacé de la Guade- loupe que je ne rapporte qu’avec doute au genre Leptodius, car le bras des pattes anté- rieures dépasse le bord de la carapace d un tiers de sa longueur, ce qui ne se remarque chez aucun autre représentant de ce groupe. L abdomen serait composé de sept articles au lieu de cinq comme d’ordinaire. Cette espèce ne diffère d’ailleurs du Leptodius jlori- danus que par sa largeur plus grande, sa carapace plus bosselée et les dents plus épaisses des bords latéro-antérieurs. 5. Leptodius Agassizii ( nov . sp.). (PI. XLIX, fig. 3.) Chez cette espèce, la carapace est plus bombée et plus épaisse que celle du Leptodius jloridanus; les lobulations de la partie antérieure sont plus arrondies, et elles sont, ornées de granulations; la moitié postérieure de la carapace est couverte de fines granulations. Le front, dont le bord est granuleux, est formé de deux lobes séparés sur la ligne mé- diane par une échancrure assez large; leur bord est plus arrondi que chez le Leptodius Jloridanus. Le bord orbitaire est granuleux. Le bord latéro-antérieur est divisé en quatre lobes (sans compter l’angle externe de l’orbite), dont les deux premiers sont arrondis, et les deux derniers denti formes; de nombreuses granulations surmontent ce lobe. Les pattes antérieures sont couvertes de protubérances et de granulations serrées les unes contre les autres. Les doigts sont noirs et cannelés. Les pattes ambulatoires sont garnies en dessus de poils et de spinules ou de granulations. L’endostome porte une crête rudimentaire. C H U STAGES P 0 1) 0 PUT H A LM A I RE S. 271 Largeur de la carapace, o,oi3. Longueur, 0,009. Cette espèce se reconnaît facilement aux nombreuses granulations qui ornent la cara- pace et les pinces. Elle a été trouvée, à une profondeur de 1 2 à 1 8 brasses, sur les récifs de la Floride. 6. Leptodius dispuî. Clilorodhis dispar , Stimpson, Preliminary Report on the Crustacea dredged in the Guf Slream ( Bulletin of the Muséum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. ibo). Je n’ai jamais vu cette espèce, je me bornerai donc à reproduire la description que Stimpson en a donnée : La carapace est ovale transversalement, très-large, convexe, lisse, polie, garnie en avant de ponctuations éparses, et à peine aréolée; les seules dépressions que Pou puisse apercevoir sont celles des angles latéro-antérieurs de la région gastrique, limitant en partie les lobes proto-gastriques. Le bord latéro-antérieur est presque entier, les deux dernières des cinq dents normales étant seules visibles. Les orbites sont entières en dessus et en dessous; le front est droit, légèrement échancré et ne s avançant pas au milieu, son bord est cannelé. Les pinces sont très-inégales; la droite, sur les deux spécimens examinés par Stimpson, était plus grosse que l’autre; elles sont unies, lisses et polies; les doigts ont un peu plus de la moitié de la longueur de la portion pal- maire, ils sont légèrement saillants et seulement un peu excavés à leur extrémité; les pattes ambulatoires sont comprimées et poilues en dessus. La carapace est d’un brun foncé, les pinces d’un brun rouge, les doigts noirs. La grosse pince porte une ou deux taches blanches du côté externe, entre la base des doigts. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,006. Longueur, 0,00/1. Ce Leptodius se rapproche un peu du Leptodius levissimus (Dana) des iles Sandwich, mais il diffère de cette espèce et de toutes celles qui son! connues du même genre, par sa carapace lisse, ovale et convexe, et par ses dents latéro-antérieures obtuses. Cette espèce a été trouvée sur le récif de Gruz del Padre, à Cuba. 7. Leptodius lobâtus (nov. sp.). (PI. XLIX, fîg. 4.) La carapace est bombée en avant et lobulée; les lobules sont séparés par des sillons profonds; la partie postérieure est lisse. Les bords latéro-antérieurs sont plus épais '272 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. que chez les autres espèces du même genre, et divisés en quatre lobes arrondis et peu saillants. Le front est déclive, faiblement écbancré sur la ligne médiane, et peu sinueux latéralement. Le bord inférieur de l’orbite est pourvu en dehors d’une petite pointe tuberculiforme peu avancée. La main est rugueuse en dehors et en dessus. L’avant-bras est également rugueux, et armé en dedans d’une pointe obtuse. Les pattes ambula- toires sont lisses et peu poilues, à l’exception du doigt, qui est pubescent. Les régions ptérygostomiennes sont finement granuleuses. La couleur est d’un rouge-brun foncé, avec des taches jaunes, plus nombreuses vers la partie postérieure de la carapace. Largeur de la carapace, 0,022. Longueur, 0,0 1 6. Habitation. Les cotes du Chili. Cette espèce est la seule du genre dont les bords latéro-antérieurs soient ainsi divisés en lobes arrondis et épais. 8. Leptodius Sternberghii. (PI. XLV, lig. h.) Xanthoclius Sternberghii, Stimpson, Notes on North American Cruslacea ( Aimais of the Lyceum of nat. Irisl. of New York, 18.59, p. 6). Aclceodes mexicanus, Lockington, Proceecl. Cal fornian Acad, a o mars et sept. 1876. La carapace est déprimée, à lobulations peu distinctes, même en avant; la surface est rugueuse ou érodée vers les parties latéro-antérieures. Le bord latéro-antérieur est mince, divisé obscurément en quatre lobes, dont les deux postérieurs sont légèrement dentés. Les bords latéro-postérieurs sont très-courts. Le front est un peu avancé, sinueux, quadrilobé; les lobes antérieurs étant peu séparés et un peu plus larges que les lobes latéro-antérieurs; ceux-ci se dévient pour aller joindre l’article basilaire de l’antenne externe. Les orbites sont petites et arrondies. Les pinces sont médiocrement robustes, le bord supérieur de l’avant-bras et de la main est rugueux. Les doigts sont noirs, à bord tranchant denticulé et à extrémité creusée en cuiller, mais imparfaitement circonscrite en dedans. Les pattes ambulatoires sont presque lisses et terminées par des doigts poilus. L’abdomen du mâle est étroit. La couleur est d’un brun rouge. Largeur de la carapace, o,o3o. Longueur, 0,018. Habitation. Panama et cotes de la Californie. CRUSTACÉS PODOPHTHALM AIRES. 273 9. Leptodiüs hebes. Xanthoclius hebes, Stimpson, Aoles on North American Crustacea ( Animais of lhe Lyceum of ml. hist. ofNem York , 18G6, p. 80). Le corps et les pattes sont nus, à l’exception des doigts des pattes ambulatoires, qui sont pubescents. La carapace est lisse, médiocrement lobulée ; sa surface porte des ponctuations. Les bords latéro-antérieurs sont obtus, obscurément quadrilobés. Le front est épais et paraît droit, quand on le voit en dessus, mais profondément sinueux sur son bord, quand on le voit en avant. Les régions subhépatiques sont fortement ponc- tuées ou légèrement vermiculeuses derrière l’orbite. Les pinces sont courtes, robustes, rugueuses en dessus et en dehors. Largeur de la carapace, o,o35. Longueur, 0,022. Cette espèce est très-voisine clu Leptodiüs Stcrnberghii , mais elle peut en être facile- ment distinguée par ses bords latéro-antérieurs obtus. Elle a été trouvée au cap Saint-Lucas. Ce ENRE Stimpson, Preliminary Report on the Crustacea dredged in the Gulf Stream. ( Bulletin of the Muséum of comparative Zoology of Cambridge, t. Il, p. i44). Je crois avoir retrouvé parmi les Crustacés de l’expédition du Hassler ce genre, dont Stimpson a donné seulement une courte description : La carapace est très-élargie , peu bombée, et ressemble par sa forme générale à celle des Cldorodius proprement dits. Les régions sont à peine indiquées. Le front est large et terminé par un bord droit. Les orbites sont très-grandes, et elles sont dirigées en avant et un peu en dehors; leur bord supérieur est interrompu par deux fissures étroites; leur bord inférieur porte en dehors une échancrure triangulaire. Les bords latéro-antérieurs sont très-courts et dentés; les bords la- téro-postérieurs sont longs et obliques; le bord postérieur est large. L’article basi- laire de l’antenne externe est étroit , mais allongé et il s’unit par son angle interne au prolongement sous-frontal; le second article est gros, et la tigelle mobile oc- cupe l’hiatus orbitaire interne. Les fossettes antennulaires sont grandes et creusées transversalement sous le front. Les pattes-mâchoires externes sont étroites, et elles laissent entre elles, sur la ligne médiane, un large espace. Le mérognathe est ZOOLOGIE DU MEXIOUE. Ve PARTIE. 35 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 27/4 presque quadrilatère; son angle ante ro- externe est arrondi et son angle interne tronqué. L’épistome est très-grand. Les pattes antérieures sont grandes. Les doigts des pinces sont élargis à leur extrémité, où sont disposées deux denticules qui s’engrènent avec celles du doigt opposé. Les pattes ambulatoires sont grêles, très-allongées et terminées par un doigt peu robuste. L’abdomen du mâle ne se compose que de cinq articles, les troisième, quatrième et cinquième segments étant soudés en une seule pièce. W. Stimpson rapproche ce genre des Melies, et dans son « Rapport préliminaires , i! le décrit à la suite des Pilumnes. Il me paraît plutôt se rapprocher des Chlorodes, tant par la forme de la carapace que par la disposition des pinces, et l’analogie qu’il semble offrir au premier abord avec les Melia ne repose, à mon avis, sur aucun caractère important. I. MeLYBU FORCEPS (nov. sp.). (PI. XL1X . lîg. 1.) La carapace est glabre et, au premier abord, elle semble tout à fait lisse; mais, à la loupe, on voit un très-grand nombre de petites granulations qui garnissent les parties latéro-antérieures. La région gastrique est seule bien marquée. Le front est formé de deux lobes séparés sur la ligne médiane par une échancrure peu profonde, leur bord est inerme. Le bord orbitaire supérieur est mince et lisse. L’angle orbitaire externe est peu proéminent. L’angle orbitaire interne et inférieur est lobiforme et peu avancé. Les bords latéro-antérieurs sont divisés en trois dents : les deux premières sont grandes et spiniformes, la dernière est beaucoup plus petite que les précédentes. Les régions ptérygostamiennes sont lisses. Les pattes antérieures sont inégales. Le bras dépasse de beaucoup le bord de la carapace, d est armé sur son bord antérieur de deux ou trois épines espacées, dans l’intervalle desquelles existent quelques granulations. En dessus, on remarque une ligne de granulations pointues. L avant-bras est pourvu en dedans de trois épines, et en dessus et en dehors de quelques granulations. La main est longue et comprimée laté- ralement, en dessus se trouve une double série longitudinale de tubercules pointus et de granulations. La face externe est lisse. Les doigts sont gros et cannelés. Les pattes ambulatoires sont grêles; la cuisse porte en dessus une rangée d’environ huit épines, dont la pointe est dirigée en dehors; en dessous et un peu en arrière de l’extrémité de cet article, se trouve une épine isolée un peu plus forte que les précédentes. Quelques très-petites épines existent sur le bord supérieur de la jambe et du pied; les doigts sont C R U S TA CÉS P 0 i ) 0 P H T H A L M AIRES. 27 5 longs et comprimés. Quelques poils très-rares et assez longs sont implantés sur les pattes. Largeur de la carapace d’un mâle, o,oto. Longueur, 0,006. Cette espèce a été trouvée, à une profondeur de 3o brasses, aux Abrolhos, sur la côte du Brésil. 2. Melibia thalamita. Stimpson , PreUminarjj Report (/oc. cit. p. i44). W. Stimpson assigne à cette espèce les caractères suivants : La carapace est un peu convexe, légèrement pubescente; sa surface est presque lisse et unie. Les régions sont peu marquées; le bord antérieur est tridenté (sans compter l’angle peu proéminent de l’orbite), ses dents sont spiniformes, à pointes dirigées en avant, la première est la plus grande, la dernière la plus petite; le front est bilobé, le bord des lobes est presque droit; l’orbite présente deux fissures en dessus et une en dessous et en dehors; les bords sont lisses ou finement crénelés; la région subhépa- tique porte de petits tubercules. Le bras des pinces est orné de spinules le long de son bord supérieur et de deux épines grêles à son bord interne; l’avant-bras porte quatre ou cinq épines en dessus; l’épine de son sommet étant plus longue que celles des pinces. La main est oblongue et surmontée de deux rangées longitudinales d’épines; les doigts ont les deux tiers de la longueur de la portion palmaire; les pattes ambulatoires offrent des poils épars, le bord supérieur de leur cuisse est pourvu d’épines, il en existe une près de leur extré- mité. Les doigts sont presque aussi longs que l’avant-dernier article. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,007. Longueur, 0,00 5 Dans une variété de cette espèce, la carapace et les pattes étaient nues. Cette espèce a été trouvée à Frenchreef, à i5 brasses, et aux Tortugas, à 35, 37 et A 2 brasses. La Melybia thalamita me parait différer de l’espèce précédente par sa carapace pu- bescente, par l’existence de petits tubercules sur la région subhépatique, et par le nombre plus considérable des épines qui garnissent en dessus l’avant-bras. 276 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. SECTION DES OZ1ENS. Genre OZ1US. Ozius (partim) , H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 4o4, 1 834. — Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. I, p. 229. — A. Milne Edwards, Histoire des Crustacés fossiles, t. I, p. 235, et Nouvelles Archives du Muséum, t. IX, Mémoires, p. 287. Le genre Ozius, tel qu’il fut délimité en 1 83 4 par M. IL Milne Edwards, com- prenait quatre espèces, toutes originaires de l’océan Indien et des mers de l’Océanie. Depuis cette époque, le nombre de ces Crustacés s’est beaucoup aug- menté, et ce genre est devenu une section qui comprend plusieurs divisions génériques, en tête desquelles se placent les Ozius proprement dits. Chez ces Crabes, la carapace est peu bombée, plus ou moins élargie et à bords latéro-antérieurs peu dentés. Les orbites sont petites et dépourvues du large hiatus externe que l’on observe chez les Panopés. Le front est formé de quatre dents. L’article basilaire des antennes externes se joint au front, et la tigelle mobile, qui est très-petite, est logée dans l’hiatus orbitaire interne. L’endostome est fortement canalicule, et le cadre buccal est très-échancré de chaque côté pour livrer pas- sage à l’eau qui sort de la chambre branchiale; ce caractère se trouve aussi dans le genre Panopé. Les pinces sont terminées par des doigts aigus, et les pattes ambulatoires sont courtes et dépourvues de crêtes. L’abdomen du mâle, de même que chez les Menippes, les Pilumnes , les Heteropcinopés , etc., se compose de sept articles; chez les Panopés, au contraire, on n’en compte cpie cinq. Les Ozius sont représentés par des espèces américaines, océaniennes et in- diennes. Les Pseudozius 1 n’appartiennent pas à l’Amérique, ils diffèrent des premiers par la brièveté de l’article basilaire des antennes externes, qui n’atteint pas le front, de façon que la tigelle mobile se trouve libre, au lieu d’être serrée dans l’hiatus orbitaire. Les Spherozius 2 se reconnaissent facilement à la forme subglobuleuse de leur carapace. 1 Dana, United States exploring expédition, Crustacea, 2 Stirapson, Prodromus ( Proceedings of the Academy of t. I, p. 282. natural sciences of Philadelphia , 1 858 , n° 85). G R U S T A G E S P 0 D 0 P ! I T H A L M A 1 R E S . 277 Le genre Epixanlhus 1 rattache les Ozius aux Xantho, car il présente la forme générale de ces derniers; tandis que les Ruppellia 2 établissent un trait d’union entre les Ozius et les Eriphia; chez eux, en effet , comme chez ces derniers, le front se joint au bord orbitaire inférieur, de manière à exclure de la cavité antennaire la tigelle de l’antenne externe. 1. Ozius Verreauxü. (PI. LV, %. 4.) H. de Saussure, Revue et Magasin de Zoologie, se se'rie, t. V, p. 35g, pl. XII, fig. 1, 1 8 5 3 . Stimpson, Notes on Norlh American Crustacea, n° 2, p. 83 ( Annals of ihe Lijceum of nalural history of New York , 1 860). Xantho grandimanus , Lockington, Proceedings of lhe California Academy of sciences, sept. 1876. Cette espèce est très-voisine de Y Ozms guttatus (M. Edwards), qui se trouve dans tout l’océan indien et dans les mers océaniennes. La carapace est assez élargie, et les régions y sont peu distinctes, à l’exception du lobe mésogastrique, dont la pointe antérieure est limitée par des sillons très-apparents; les sillons gastro-hépatiques sont aussi nette- ment marqués. Les portions latéro-antérieures de la carapace sont un peu rugueuses ou obscurément granuleuses. Le front est quadridenté; un sillon longitudinal, qui con- tinue le lobe mésogastrique, sépare les deux dents médianes, et une dépression trans- versale en forme de sillon s’étend en arrière parallèlement au premier et se relie au sillon postorbitaire. Ce dernier est très-visible. Les bords latéro-antérieurs sont divisés en cinq dents : la première et la seconde forment des loties à contour entier et à peine sépa- rés par une fissure; la troisième et surtout la quatrième sont un peu plus proémi- nentes; la cinquième est très-petite et obtuse. Une ligne saillante, mais arrondie, s’étend transversalement en arrière des régions hépatiques, vers la région gastrique; elle prend son origine entre la troisième et la quatrième dent latérale. Les pattes antérieures sont inégales. L’avant-bras est arrondi, la main est renflée, lisse et dépourvue de crêtes; le pouce de la plus grosse pince est armé à sa base d une très forte dent. Les pattes ambulatoires sont robustes, arrondies eii dessus; le pied et le doigt qui les terminent, sont revêtus de poils courts. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,09 3. Longueur, 0,061. Cette espèce a d’abord été trouvée à Mazatlan, sur les cotes du Mexique, et l’exem- plaire décrit pour la première lois par H. de Saussure provenait de cette localité; elle a été signalée également au cap Saint-Lucas par Stimpson, et à la Paz par 1 Heller, Silzmgsb. der K. Akademie de I V. math. Na- 2 Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés , t. 1, turw. Cl. XLIII, Bd., I. Abtli. , 1861. p. 32,3. p. 4oG. 278 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. M. Lockington. Enfin M. le D' I label en a recueilli un très-bel exemplaire, en 1869, aux îles Galapagos. C’est, celui que j’ai fait représenter clans l’atlas qui accompagne ce travail. 2. OZIUS PERLATUS. (PI. LV, %. 2.) Slimpson , Notes on North American Cruslaceu, n° 2 , p. 83 ( Annals of the Lyc. of nat. hist. of New York, 1 860). La carapace de cette espèce est plus large et plus déprimée que celle de YOzius Ver- re anxii, la partie antérieure est couverte de petites dépressions irrégulières, dont le fond est lui-même comme érodé et ponctué. Les régions sont bien distinctes. Les régions hépatiques sont fort étendues et limitées en arrière par une ligne saillante et granu- leuse. Les lobes épibranchiaux sont aussi bien circonscrits. La carapace est lisse ou faiblement granuleuse en arrière. Le front est bordé en dessus par un sillon profond. Les orbites sont petites, et leur bord est très-épais. Les bords latéro-antérieurs forment avec le front une courbe à grand rayon, leur contour est entier en avant; en arrière, on voit l’indication des trois dents postérieures. Au voisinage des orbites, les régions ptérygostomiennes sont corrodées, comme les parties supérieures de la carapace; elles sont granuleuses en dessous. L’article basilaire des antennes externes est grand, il se prolonge dans l’hiatus orbitaire interne, et se trouve ainsi enchâssé entre le front et l’angle de l’orbite. La tigelle mobile est très-petite. Le mérognathe des pattes-mâ- choires externes est dilaté en dehors et en avant, il est échancré sur son bord antérieur, pour compléter ainsi l’orifice expirateur de la chambre branchiale. Les pattes antérieures sont couvertes, en dessus, de petites anfractuosités semblables à cell es de la carapace. La main est très-d îlatée en dedans, près de son articulation, sa lace externe est rugueuse et corrodée, les doigts sont courts, et celui de la grosse pince porte à sa base une dent arrondie et très-forte. Les pattes ambulatoires sont grosses, courtes et rugueuses, leurs deux derniers articles sont velus. La couleur de cette espèce est cl’un brun rouge général. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,016. Longueur, 0,010. L Ozius perlatus a d’abord été trouvé au cap Saint-Lucas; mais, depuis, le Muséum d’histoire naturelle en a reçu un exemplaire provenant de Panama. 3. ÜZ1US RETICULATUS. (PI. LV, %. 3.) Lagosloma reticulata, Isis Desbonne etSchranim, Crustacés de la Guadeloupe, p. 34, pl. IV, fig. 6, 1867. C R U S T A G ÉS P 0 D 0 P H T H A I, M A 1 R E S. 279 L’ Ozius perlatus est représenté dans la mer des Antilles par une espèce très-voisine. C’est ce Crustacé qu’Isis Desbonne avail rapporté par erreur au genre Lagosloma, à raison de l’échancrure qui existe en avant des pattes-mâchoires externes. La carapace est plus d’une fois et demie aussi large que longue, elle est déclive dans sa portion antérieure, mais plane en arrière et transversalement. Elle est profondé- ment corrodée le long de ses bords latéro-antérieurs. Les régions sont disposées comme dans l’espèce précédente. Le front est incliné, bimarginé et quadridenté. Les bords latéro-antérieurs sont plus longs et plus minces que chez l’ Ozius perlatus , et leur con- tour est plus régulier. La carapace est plus élargie en arrière et plus lisse. Les pinces sont moins profondément corrodées, surtout chez les exemplaires de grande taille. La couleur est vineuse ou rose sale, formant un fond sur lequel se détachent des lacunes ou taches d’une teinte fauve. Les pinces sont brunes. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o i 7. Longueur, 0,01 1 . Largeur de la carapace d’une femelle, 0,0 2.3. Longueur, 0,0 1 5. L Ozius reticulatus a été trouvé à la Jamaïque, à la Martinique et à la Guadeloupe. /1. Ozius Agassizii. (PI. LV, flg. 1.) Cette espèce se rapproche des deux précédentes par la forme de sa carapace , mais elle est moins régulièrement ovoïde, et le bouclier céphalo-thoracique, au lieu d être cou- vert en avant de dépressions, ne porte que de petits tubercules, qui lui donnent une apparence rugueuse. Les régions sont moins distinctes, et une ligne granuleuse et transversale s’étend de l’angle latéral vers la région gastrique. Le front est quadrilobé; les bords latéro-antérieurs sont entiers en avant, et présentent en arrière trois saillies dentiformes. Les pinces sont très-inégales et couvertes de petits tubercules. L’une, celle de di'oite, est très-renflée en dedans, près de son articulation; l’autre est pourvue de doigts grêles et allongés. Largeur de la carapace, 0,0012. Longueur, 0,007. L' Ozius Agassizii a été trouvé par M. Alexandre Agassiz à Panama, et l’exemplaire que j’ai fait représenter appartient au Musée de Cambridge. 5. Ozius rugosus (Lucas). Lucas, Voyage dans l' Amérique méridionale par A. d’Orbigny, Crustacés, p. 17, pl. V lit bis, fi g. 1. L’espèce qui a été décrite sous ce nom par M. Lucas n’appartient pas au genre 280 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ozius, mais bien an genre Ruppelha, et j’ai tout lien de penser qu’elle ne provient pas du Chili, et que c’est par erreur qu’elle a été' confondue avec les Crustacés de cette contrée. Je crois même que l’exemplaire figuré dans le voyage de d’Orbignv est celui qui a servi de type à la description de la Ruppellia tenax 1 dans 1 Histoire naturelle des Crustacés de M. H. Milne Edwards. SECTION DES PILUMNI ENS. Genre PILUMNUS. Cancer, Pennant, Brilisk Zoology, t. IV. Pilumnus, Leach, A tabulai • view of the externat characters of four classes of animais, whicli Linné arranged under insecta ( Transactions of the Linnean Society, i. XI, p. 3c>9 et 321, 1 8 1 4 ). — Latreille, Encyclopédie, t. X, p. ia 4. — Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 4 1 5. — Dana, United States eæploring expédition, Crustacea, t. I, p. 229 et 236. — Robby Kossmann, Zoologische Ergebnisse einer Beise in die Küsten- gebiete des Hothen Meeres, 1877, Malacostraca , p. 37. Le genre Pilumnus a d’abord été caractérisé par Leach, qui y rangea une espèce fort commune sur nos côtes, le Cancer hirtellus, de Pennant. Depuis cette époque, d’autres Crustacés ont pris place dans cette petite division, et les Pilumnus connus sont aujourd’hui très-nombreux. Leur détermination est fort difficile, car ils offrent entre eux une grande similitude de caractères, et il n’est pas prouvé que le nombre des épines qui garnissent les pattes ou la carapace ne puisse pas varier d’un individu à l’autre dans une même espèce. Les poils qui couvrent le corps et les pattes leur donnent un aspect particulier. Leur carapace est en général bombée, et les régions y sont distinctes. Le front est formé de deux lobes plus ou moins arrondis. Le bord orbitaire est tantôt entier et tantôt fissuré. Ce sont ces différences qui ont servi à M. Kossmann pour diviser les Pilumnus en trois sous- genres : Les Pilumnus, ayant une fente orbitaire; Les Parapilumnus , n’ayant pas de fente orbitaire; Les Eupilumnus, ayant deux fentes orbitaires. L’article basilaire des antennes externes est très-court, et c’est à peine s’il se joint par son angle au prolongement sous-frontal, souvent il en reste fort éloigné, lies pattes antérieures sont inégales, et généralement granuleuses ou spinuleuses, H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés , t. I, p. 42 1. C \\ Li S TA G E S P 0 D 0 P H T H A LM A 1 15 E S. 281 elles sont terminées par des doigts pointus. L’abdomen du mâle est composé de sept articles distincts. J’ai fin séparer des Pilumnus , sous le nom de Lobopilumnus , les espèces dont la carapace est très-épaisse, très-bombée, très-îobuleuse, et qui ressemblent à ce! égard à certains Actumnus. J’ai distingué sous le nom d 'Heteractœa certaines espèces à carapace très-aplatie, comme celle des Xanthes, à Iront droit, à pattes pourvues de crêtes aiguës et à abdomen du mâle divisé en cinq articles seule- ment, les troisième, quatrième et cinquième segments étant soudés ensemble. Les Pilumnus proprement dits ont une répartition géographique des plus éten- dues, et on les trouve dans toutes les mers. Aucun d’eux ne présente de grandes dimensions, et quelques-uns sont toujours de très-petite taille; ils habitent, en général, les eaux peu profondes; cependant, quelques espèces vivent à une pro- fondeur d’environ 2 5g brasses. Ce genre est représenté, sur les cotes est et ouest de l’Amérique, par des espèces qui souvent ne diffèrent entre elles que par des caractères peu impor- tants, mais qui offrent cependant une grande constance et permettent toujours de les reconnaître. ESPÈCES DE LA CÔTE EST DE L’AMÉRIQUE 1 . Pilumnus aculeatus. 2. Pilumnus vinaceus. 3. Pilumnus caribæus. h. Pilumnus dasypodus. 5. Pilumnus melanacanthus. (>. Pilumnus floridanus. 7. Pilumnus gracilipes. 8. Pilumnus Quoyi. 9. Pilumnus urinator. 10. Pilumnus gemmatus. 11. Pilumnus iactæus. 12. Pilumnus Miersii. 13. Pilumnus nudifrons. 1 k. Pilumnus granulimanus. 1 5. Pilumnus reticulatus. 16. Pilumnus tessellatus. 17. Pilumnus fragosus. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. v' l'AP.TIE. ESPÈCES DE LA CÔTE OUEST DE L’AMÉRIQUE. 1. Pilumnus Xantusii. 2. Pilumnus depressus. 3. Pilumnus spinoliirsutus. /1. Pilumnus limosus. 5. Pilumnus marginatus. 282 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. I . Pilumnus aculeatus. (PI. L, fi g. i.) Pilumnus aculeatus, Say, Journal of the Acaclemij of sciences of Philadelphia , t. I, p. h 2 o , 1 8 1 8. Guérin -Méne- ville, I scanographie , Cru.slace, pi. III, fig. 92. — H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. /120, 1 834. ■ — Dekay, New York Fauna, Cruslacca, 1 843 , p. 8. — Gibbes, Proceedings American association for advan- cement of sciences , 1 85 1 , t. III, p. 177. — Slimpson, Preliminury Report on the Crustacea dredged in the Gulf Slream ( Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 1/11). — Coues, Proceedings of the Academy of Philadelphia , 1872, p. 120. — Kingsley, Proceed. of the Acad, of Philadelphia , 1878. Le corps et les pattes de celte espèce sont couverts de poils, dont quelques-uns dé- passent les autres sous forme de longues soies, surtout dans la portion antérieure delà carapace, sur les pinces et sur le dessus des pattes ambulatoires; cependant les détails de la carapace ne sont pas cachés par ce revêtement. Le bouclier céphalo-thoracique est plus bombé longitudinalement que transversalement, les régions s’y dessinent assez nettement, sans former cependant de saillies considérables. Le front est constitué par deux lobes, séparés sur la ligne médiane par une échancrure profonde, une autre échancrure plus large les sépare de l'angle orbitaire externe; chacun d’eux porte sur son bord antérieur trois ou quatre épines brunâtres. L’angle orbitaire externe est armé de deux épines du même genre : l’une interne ou frontale, dirigée en avant; l’autre externe, dirigée un peu en dehors. Les bords supérieur et inférieur de l’orbite sont garnis d’épines. Le bord latéro-antérieur de la carapace porte quatre épines plus fortes que les précédentes; la première forme l’angle orbitaire externe. On voit, dans 1 inter- valle qui la sépare de la seconde, une épine plus petite insérée sur le bord de la région subhépatique, et dont la pointe paraît distinctement quand on regarde la carapace en dessus; les épines latéro-antérieures sont parfois bifurquées à leur extrémité. La région hépatique est en général surmontée de deux épines; ce nombre peut cependant être plus considérable, j’en ai compté jusqu’à cinq sur un exemplaire femelle1. Mais souvent il n’y a pas symétrie dans ces parties, et, d'un coté de la carapace, il peut y avoir plus d’épines hépatiques que de l'autre. Les pattes antérieures sont grosses et inégales, elles sont très-épineuses en dessus; cette armature disparaît plus ou moins sur la partie inférieure de la face externe des pinces. Les pattes ambulatoires sont fortes; la cuisse est armée, en dessus, de très-petites épines, celle qui surmonte l’articulation de la jambe est seule bien développée; au con- Iraire, sur la jambe, elles sont grandes et insérées sur deux rangs. La couleur de cette espèce est jaunâtre, les épines sont noires ou d’un brun foncé, les doigts des pinces sont noirs. Largeur de la carapace d’un mâle adulte, 0,019. 1 Voy. pl. L, fig. 1 c. CRUSTACÉS P 0 D 0 P II T H A LM A I R ES. 288 Longueur, o,oi3. Largeur de la carapace d’une femelle adulte, 0,023. Longueur, o,o i G. Le Pilumnus aculeatus a d’abord été signalé par Say sur les côtes de la Géorgie et de la Floride orientale, où on le rencontre souvent au milieu d’une espèce d’alcyon géla- tineux. Le Muséum en possède plusieurs exemplaires provenant de la Guadeloupe. M. À. Agassiz a eu l'obligeance de m’envoyer deux exemplaires de cette espèce trouvés par W. Stimpson près de Sombrero. 2. Pilumnus vinaceus (nov. sp.). ( PI. L, fig. 2.) Cette espèce se rapproche beaucoup du Pilumnus aculeatus; les poils du corps et des pattes sont disposés de même; le front, les bords orbitaires, les bords latéro-antérieurs sont armés d’épines; mais certains caractères, peu apparents il est vrai, permettent de la distinguer de ce dernier. La carapace, au lieu d’être presque lisse, porte dans sa moitié antérieure quelques très-petites granulations peu élevées et souvent disposées par petits groupes; elles remplacent, sur les régions hépatiques, les épines qui se mon- trent dans l espèce précédente. Une petite crête saillante, garnie d’une rangée de gra- nulations, se détache de la dernière épine latérale et se dirige vers la région gastrique en ondulant légèrement. Les lobes frontaux sont plus avancés, plus arrondis en avant et garnis, sur leur bord, d’épines plus courtes et plus nombreuses; il en est de même pour le bord orbitaire supérieur. Les pinces, comparées ci la carapace, sont beaucoup plus développées, et il y a une grande inégalité entre elles; les épines de la grosse main sont courtes et presque tuberculiformes, c’est à peine si elles s’étendent sur la face externe de la région pal- maire. Les pattes ambulatoires sont plus courtes et moins épineuses. La couleur du corps et des pinces, au lieu d’être jaunâtre, est lie de vin brunâtre; les pattes sont beaucoup plus claires. Les doigts des pinces et l’extrémité des épines sont bru ns. Largeur de la carapace d’un mâle, o,oiA. Longueur, o,o i i . Le Pilumnus vinaceus n’est pas rare sur les récifs de la Floride. M. À. Agassiz a trouvé cette espèce à une profondeur de 3 y brasses par 2 A0 kk' de latitude nord et 83° 26' de longitude ouest; il existe aussi dans les collections du Muséum un exemplaire provenant de la Martinique. 3 •28/i ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 3. Pilumnus Xantusii (Stimpson). (PI. LI, %. i.) Stimpson, Notes on North American Crustacea, n° 2, p. 85 ( Aimais ofthe Lyceum of nalural history of New York, t. VII, 1860). Cette espèce représente sur la côte ouest le Pilumnus aculeatus de la côte est; elle s’en distingue par sa carapace plus étroite, son bord latéro-antérieur armé de cinq épines, et par ses pattes dépourvues d’épines. La carapace est revêtue en avant de poils assez longs, et en arrière de poils courts. Les régions sont bien marquées, et quelques tubercules spiniformes surmontent les régions hépatiques et branchiales, et même la région hépatique. Le front est large, profondément échancré au milieu et garni de quelques petites épines. Le bord orbitaire supérieur est inerme, le bord inférieur porte deux ou trois épines. Le bord latéro- antérieur est garni de cinq épines équidistantes (en comptant l’angle orbitaire). Les pinces sont courtes, grosses, inégales et armées d’épines éparses, dans 1 intervalle des- quelles s’insèrent de longs poils. Les pattes ambulatoires sont grosses et inermes. La couleur est rougeâtre, les épines sont noires, ainsi que les doigts des pinces. Largeur de la carapace d’un mâle (sans compter les épines), 0,017. Longueur, 0,01 5. Cette espèce a été trouvée au cap Saint-Lucas, où elle paraît commune. h. Pilumnus caribæus (I. Desbonne). Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe, 1867, p. 3-2. — Stimpson, Preliminary Report ofthe Crus- tacea dredged in the Gulf Stream in tlie siraits of Florida by L. F. de Pourtales ( Bulletin of tlie Museum of com- parative Zoology of Cambridge , t. II, p. i4i). Je n’ai jamais vu cette espèce, qui n’était pas représentée dans la collection du D' Isis Desbonne, déposée à l’Exposition de 1867, et qui n’a pas été figurée sur les planches photographiques qui accompagnent le travail de cet auteur; je ne puis donc que reproduire la description qui en a été donnée : Longueur et largeur de la carapace dans les rapports de h à 5; peu bombée trans- versalement, inclinée en avant dans l’autre sens; presque lisse ou luisante, mais cou- verte de petits tubercules espacés, devenant épineux vers les bords antérieurs. Bords latéro-antérieurs de la carapace armés, de chaque côté, de trois épines longues et acé- rées, placées sur la même ligne : la première bifide; au devant de celle-ci et un peu au-dessus, une quatrième épine très-rapprochée d’une épine située sur l’angle externe de l’orbite; plus bas, sur la région ptérygostomienne et obliquement sous la quatrième, une autre épine plus petite. Front curviligne épineux, divisé par une fissure très- CRUSTACES PODOPH TH ALMA 1RES. 285 étroite, continuée en arrière par un sillon profond. Bords orbitaires très-épineux; deux épines plus fortes que les autres sur le bord supérieur, séparées par une large fissure. Bords postérieurs longs, droits et obliques. Pattes de la première paire inégales; bras granuleux sur les bords; carpes épineux en dehors; mains garnies, sur les bords et sur la face externe, de huit rangées de tubercules épineux; leur face interne lisse; doigts cannelés, fortement dentés, joignant bien et terminés en pointe, celle du doigt mobile croisant en dedans celle du doigt fixe. Pattes suivantes longues, la troisième paire plus longue que celle de la deuxième. Toute la face supérieure de ce Crustacé est couverte de longs poils roussâtres. Longueur, 0,020. Largeur, 0,026. Couleur rougeâtre, avec quelques taches d’un blanc sale, pinces noires. Habite la Guadeloupe, au Moule. Le Pilumnus caribœus paraît différer du Pilumnus aculeatus et du Pilumnus vinaceus, par son épine latéro-antérieure bifide. 5. Pilumnus dasypodus. Kingsley, Notes on North American Decapoda ( Proceed . of the Soc. of natural history of Boston , t. XX, p. n5, 1879). Je reproduis ici la description que M. Kingsley a donnée de cette espèce, qui n'a jamais été figurée : La carapace de cette espèce est presque aplatie transversalement, mais fortement arquée d’avant en arrière; elle est lisse en arrière, mais les aréolations sont assez dis- tinctes en avant, et revêtues de longs poils claviformes et de soies roides. Le front est déprimé, proéminent, bilobé; les deux lobes étant séparés par une fissure étroite et profonde, chacun d’eux est armé de petites dents; les bords orbitaires sont garnis, en dessus et en dessous, d’épines espacées. Le bord latéro-antérieur porte trois fortes dents spiniformes et simples, sans compter celle de l’angle de l’orbite. Il n’y a aucune épine sur les régions hépatiques et ptérygostomiennes. Les pinces sont inégales, l’avant-bras et la main sont couverts, en dessus, de fortes épines, de soies roides et de longs poils renflés, qui, sur la petite main, s’étendent sur la surface externe, où les épines deviennent tuberculiformes et sont disposées par rangées distinctes. Les doigts sont courts, forts et denticulés. Les pattes ambulatoires sont robustes et comprimées. Cette espèce a été trouvée à Kev West, sur les cotes de la Floride. Largeur de la carapace d’une femelle portant ses œufs, 0,0072. Longueur, 0.00 5. 286 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Cette espèce se distingue du Pilumnus aculeatus par l’absence d’èpines sur la région hépatique. 6. Pilumnus depressus. Stimpson, Notes on North American Crustacea, n" 2 , p. ioç). W. Stimpson assigne à cette espèce les caractères suivants : Le corps est déprimé, la carapace, dans sa majeure partie, est aplatie et nue, mais légèrement courbée, poilue et rugueuse vers les bords latéro-antérieurs. Le bord frontal est spinuleux, les bords de l’orbite sont armés, en dessus et en dessous, de dents spi- niformes. Les bords latéro-antérieurs sont pourvus, outre l’angle de l’orbite, de trois dents spiniformes; l’angle de l’orbite, comme la dent voisine, est bifide. La dent sub- hépatique est petite; les régions subhépatiques et suborbitaires sont couvertes, en des- sous, de poils et de tubercules aigus; les pattes sont poilues et spinuleuses, à spinules plus courtes que chez le P/lumnus Àantusii. La grosse pince est nue et obscurément granuleuse dans la plus grande partie de sa surface externe. Largeur de la carapace d un mâle, 0,01 2. Longueur, o,ooq. Habitation. Cap Saint-Lucas. Le Pilumnus depressus se rapproche donc du Pilumnus aculeatus par la disposition du front et des orbites hérissées d’épines, mais il en ditfère par sa carapace plus aplatie et l’arrangement des dents latéro-antérieures. 7. Pilumnus melanacanthus (Kingsley). kingsley, Noies on Norlh American Decapoda ( Proceed . of thc Soc. of naturel history of Boston , t. XX, p. 1 56 , 1879). La carapace est déprimée, les régions sont faiblement indiquées et finement granu- leuses; on remarque quelques petites épines sur les régions hépatiques. Le front est large, horizontal et bimarginé, il porte sur son bord supérieur une ligne transverse d’épines dirigées en avant; il existe sur Se bord inférieur quatre lobes dentés, les deux lobes médians étant étroits, longs et tronqués, les lobes latéraux étant larges et arqués sur le bord. Les dents deviennent plus grandes près des orbites; celles-ci portent, en dessus et en dessous, de petites épines aiguës. Le bord latéro-antérieur est pourvu, in- dépendamment de l’angle de l’orbite, de trois épines fortes, aiguës, crochues en avant et entre lesquelles sont disposées un certain nombre d’épines plus petites. 11 n’y a pas d’épines sur la région ptérygostomienne ; le bord antérieur de la région palatine est épineux. C R U S T A C É S P 0 1 ) 0 P 1 1 T H A S , M AIRES. ‘287 Les pinces sont fortes et armées, en dessus, de grosses épines noires. Les pattes ambulatoires sont inermes, robustes, comprimées et poilues en dessus. Cette espèce a été trouvée à Key West, sur les cotes de la Floride. Largeur de la carapace, o,ooq. Longueur, 0,007. Le Pilumnus malanacanlhus se rapproche beaucoup du Pilumnus depressus de la cèle ouest, il en diffère parles épines de son bord latéro-anténeur, l’absence de dents sub- hépatiques et l'ornementation des épines des pinces. 11 se distingue du Pilumnus acu- leatus par le plus grand nombre des épines hépatiques et l’absence d’épines ptérygosto- miennes, du Pilumnus sp ino-hir sutus , par sa carapace déprimée et plus étroite, et par sa main armée d’épines seulement en dessous; des Pi lumnus gemmatus, Xantusii, reticu- latus, marginatus et ûoriclanus, par ses orbites épineuses en dessus et en dessous, et dépourvues de hiatus, excepté à l’angle interne; enfin d diffère du Pilumnus Agassizii, par sa carapace déprimée, par l’absence d’aréolation , etc. 8. Pilumnus spinohirsutus. Acanthus spinohirsutus , Lockington, Proceeclings of the California Academy of sciences, t. Vit, p. 3a et 102, 1 87 G. Pilumnus spinohirsutus, Slreets et Kingsley, Bulletin Essex Inslil. t. IX, p. 107, 1877. — Kingsley, Proceedings of the Boston Society of naturel history , t. XX, p. i5 h, 1879. Le corps et les pattes tle ce Pilumnus sont revêtus d’un duvet court et serré, et de poils plus longs dans la région frontale et sur les pinces. La carapace est bombée et cou- verte de tubercules épars, qui en arrière deviennent squamiformes et tendent à dispa- raître, mais en avant sont saillants et spiniformes. Les régions ne sont que faiblement marquées. Le front est déprimé et formé de deux lobes arrondis, dont le bord est armé de quatre ou cinq épines. Les bords orbitaires sont épineux. Le bord latéro-antérieur est garni de trois fortes épines; une autre épine existe en avant et au-dessous de la pre- mière de celles-ci. La région ptérygostomicnne est tuberculeuse. Les pinces sont inégales et couvertes, en dessus et en dehors, de fortes épines, qui en dessus deviennent tuberculiformes. Les pattes ambulatoires sont très-poilues et garnies de petites épines sur leur bord supérieur. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,016. Longueur, 0,01 1 . Cette espèce a été trouvée â Saint-Diégo, sur les cotes de la Californie. 9. Ll LUMNUS FLQRIDANUS. Slimpson, Preliminary Report ( Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. i4i ). Cette espèce appartient, d’après Stimpson, au même groupe que le Pilumnus acu *288 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. leatus, et lui ressemble beaucoup; elle en diffère par sa carapace pins étroite, cpii est couverte d’un duvet épais et court; quelques poils plus longs, disposés suivant une série transversale à travers la région frontale, lui donnent une apparence caractéris- tique. Au-dessous de cette ligne ciliée, la région frontale est nue, et son bord est inerme; ses lobes ne s’avancent pas aussi fortement ni aussi également que chez le Pilumnus aculeatus, mais ils sont plus proéminents en dedans, près du sinus médian. Les orbites sont inermes en dessus, mais leur bord inférieur est armé de huit ou dix dents spinilormes, ces dents sont beaucoup plus courtes que chez le Pilumnus aculeatus. La dent (ou tubercule subhépatique) est petite et à peine marquée, la surface de la région subhépatique n’est pas visiblement granuleuse; en dessus, la région hépatique ne porte pas d’épines. Toute la surface externe de la grosse pince est tuberculeuse. Les pattes ambula- toires sont armées d’épines comme chez le Pilumnus aculeatus. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,007. Longeur, 0,00 5. Cette espèce a été trouvée aux Tortugas. 10. Pilumnus gracilipes (nov. sp.). (PI. L, fig. 3.) Cette espèce appartient au même groupe que le Pilumnus aculeatus. La carapace est beaucoup plus épaisse et plus quadrilatère que d ordinaire, elle est couverte de poils courts, claviformes et clair-semés qui ne masquent pas les détails du bouclier céphalo- thoracique. Les régions 11e sont pas profondément délimitées, leur surface est dépourvue de granulations et d’épines, elle est rendue un peu rugueuse par les ponctuations indi- quant l’implantation des poils. Le front est large et formé de deux lobes spinuleux^ peu arqués en avant. L’angle orbitaire interne et supérieur porte deux épines. Le bord orbitaire supérieur est inerme, c’est cà peine s’il est découpé par quelques rares granu- lations pointues; le bord orbitaire inférieur est armé d’environ quatre épines et terminé par un angle interne biépineux. Quelques tubercules spiniformes et de nombreuses granulations existent sur les régions subhépatiques et ptérygostomiennes. Les bords latéro-antérieurs sont courts et garnis de trois épines, sans compter celle qui forme l’angle orbitaire. Les pattes ambulatoires sont plus longues et [dus grêles que d’ordinaire dans ce genre; la cuisse, la jambe et le pied sont armés, en dessus, d’une rangée d’épines assez longues, mais grêles, le doigt est remarquablement développé. Les pinces n’exis- taient. pas sur l’exemplaire unique de cette espèce que j’ai eu entre les mains et qui appartient au Musée de zoologie comparée de Cambridge. 289 CRUSTACÉS P 01)0 PH T H ALMA 1RES. Largeur de la carapace d’une femelle chargée cl’œufs, 0,020. Longueur, 0,016. Ce Pilumnus a été trouvé aux Barbades, à 100 brasses de profondeur, par l’expé- dition du Hassler. La forme de la carapace, la nature des poils qui la couvrent, la disposition des bords orbitaires, la longueur des pattes et surtout les épines qui arment leur cuisse, per- mettent de distinguer cette espèce de toutes celles qui ont été décrites. 11. Pilumnus Quoti. (PI. L, fîg. 5.) 11. Mil ne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 4 1 8 , 1 884. La carapace est fortement bombée et couverte, ainsi que les pattes, de poils courts, régulièrement implantés et ne cachant pas complètement le test; quelques poils plus longs sont insérés sur les pattes. Les régions sont distinctement marquées, mais leur sur- face est dépourvue d’épines, de tubercules ou de granulations. Le front est formé de deux lobes déclives, à bords très-arrondis et granuleux. Le bord orbitaire supérieur est inerme, le bord orbitaire inférieur est granuleux. On compte, indépendamment de l’épine postorbitaire, trois fortes épines latéro-antérieurs, et en avant de celles-ci, une autre épine subhépatique et plus courte. Les régions ptérygostomiennes sont granu- leuses. Les pattes antérieures sont très-fortes et inégales; des tubercules brillants et pointus les garnissent, ils s’étendent sur toute la face externe de la petite main et sur la plus grande partie de la même face de la grosse main. Les pattes ambulatoires sont courtes, fortes et inermes. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est tronqué à son angle intéro-in terne, et nonécbancré, comme chez beaucoup de Pilumnus. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,026. Longueur, 0,020. Cette espèce a d’abord été trouvée à Rio de Janeiro par MM. Quoy et Gaimard, et l’exemplaire unique rapporté par ces voyageurs a servi à la description de M. IL Milne Edwards. Je crois utile de faire représenter ce Pilumnus, qui était, jusqu’à présent, peu connu, et qui appartient à la faune de l’Amérique tropicale, car il a été découvert aussi sur les côtes de la Guyane. 12. Pilumnus urinator. (PI. LUI, fig. 2.) La carapace de cette espèce est plus quadrilatère que celle du Pilumnus aculeatus. 3? ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ve PARTIE. 290 ZOOLOGIE DE MEXIQUE. Le front est formé de deux lobes à bord presque droit et inerme. Le bord orbitaire supérieur est garni de petites granulations, le bord orbitaire inférieur présente quelques spinules. Les épines latéro-antérieures sont au nombre de quatre et souvent elles portent, près de leur base, deux ou trois petites épines. Une petite pointe subhépatique existe entre l’angle orbitaire externe et la première épine latérale. Les régions de la carapace sont bien tracées et elles sont ornées de fines granulations. Les poils sont courts, clair-semés et ne cachent pas les ornements du bouclier céphalo-thoracique. Les pattes antérieures sont inégales, à doigts noirs. Leurs faces externe et supérieure sont ornées de tubercules pointus entre lesquels sont implantés quelques poils assez longs. Les pattes ambulatoires sont grêles, légèrement velues et leur bord supérieur porte quelques petites épines. Largeur de la carapace d’un mâle, o,ooq. Longueur, 0,007. Cette espèce a été trouvée par M. A. Agassiz à aA5 brasses de profondeur, près de Santa Cruz. 13. Pilumnus gemmatus. (PI. LI, %. h.) Stimpson, Notes on North American Cruslacca, p. 86 [Aimais of llic Lyceum of natur al history of New York, 1860). Cette petite espèce est complètement revêtue d’un duvet court, serré et blanchâtre, qui cache tous les détails de son ornementation, mais laisse cependant voir les lobula- tions de la partie antérieure de la carapace et les tubercules des pinces; des poils plus longs sont implantés sur le bord supérieur des pattes. Quand on enlève ce revêtement duveteux, on voit que les lobes de la carapace sont bien marqués, ils portent quelques tubercules; leur surface est d’ailleurs entièrement lisse. Le nombre de ces tubercules n’est pas constant; parfois on en compte jusqu’à cinq ou six sur quelques-uns des lobes, et on en remarque jusque sur les régions branchiales, parfois ils sont plus rares et tendent à s’effacer plus ou moins complètement. Si on ne pouvait suivre toutes les nuances qui rattachent l’une de ces formes à l’autre, on serait tenté de les rapporter à des espèces différentes. Un de ces Pilumnus, provenant des Tortugas, est presque entiè- rement lisse, et, au premier abord, il diffère beaucoup des exemplaires typiques; cependant, à l’aide d’une loupe, on peut retrouver sur sa carapace l’indication de la plupart des tubercules, dans la position qu’ils occupent d’ordinaire. Le front est divisé en deux lobes, très-avancés, arrondis, déclives et granuleux en avant. Le bord orbitaire supérieur est garni de deux ou trois tubercules très-élevés et presque spiniformes; le bord inférieur n'est que granuleux. Le bord latéro-antérieur est découpé en trois dents, sans compter l’angle orbitaire externe; ces dents sont courtes. Une petite dent subhépatique existe en arrière de ce dernier. C R USTACES PO I) O PUT II A LM A I R ES. 291 Les palles antérieures sont ornées de tubercules ressemblant à des perles, dont la partie supérieure émerge au milieu du duvet qui les entoure. La lace externe des pinces est nue et presque entièrement lisse. Les pattes ambulatoires portent quelques granulations ou tubercules pointus, disposés sur leur bord supérieur. La carapace est, au-dessous de la couche de duvet, d’un rouge brillant; la partie nue des pinces présente le même mode de coloration. Largeur de la carapace d’un mâle, o,oi3. Longueur, 0,009. Celte espèce a été trouvée sur les cotes de la Floride, à Woman Key et à Key West. M. Alex. Agassiz l’a rencontrée à une profondeur de 3 7 brasses, par 9 4 0 4 A r de lati- tude nord-est et 83° 26' de longitude ouest. Enfin, W. Stimpson en signale l’existence à Saint-Thomas et aux Torlugas. 14. Pilumnus limosus. (PI. L, %. 4.) Sidney I. Smith, Notes ou Utile known species of American cancroid Cmstacea ( Proceedings of the Boston Society of naturel history , I. XII, ]>. a85, 1869). Lockington, Proceedings of the California Academy of sciences, 4 sept. 1876. Cette espèce semble représenter sur la côte ouest de l’Amérique le Pilumnus gem- matus de la côte est. Son corps et ses pattes sont revêtus d’un duvet court et brunâtre, au milieu duquel les tubercules apparaissent comme de petites dépressions. La cara- pace est très-peu bombée, surtout en arrière; les régions y sont distinctement mar- quées et ornées de tubercules épars. Quatorze de ceux-ci existent sur la région gastrique, on en voit deux très-saillants sur les régions hépatiques et il y en a d’autres sur les régions branchiales. Le front est très-déclive et formé de deux lobes arrondis à bords finement denticuiés. Le bord orbitaire supérieur est armé de trois tubercules pointus, dont l’externe forme l’angle de l’orbite; le bord inférieur est profondément échancré en dehors et garni de trois tubercules dentiformes, dont l’interne constitue l’angle orbi- taire inférieur. Le bord latéro-inférieur est armé de trois dents spiniformes. La région subhépatique porte un tubercule saillant, ei de nombreuses granulations couvrent la région ptérygostomienne. Les pinces sont inégales et ornées de tubercules arrondis et espacés. Les pattes ambulatoires sont grêles, comprimées, et elles portent en dessus quelques tubercules pointus. Largeur de la carapace d'un mâle , 0,0 1 5. Longueur, 0,011. Cette espèce a été trouvée à Panama et au Pérou. 292 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 15. Pilumnus lacteus. (PI. LI, %. 5.) Stimpson, Preliminanj Report on tlœ Crustacea dredged in the Golf Slream [Bull, of llw Muséum of comparative Zoology of Cambridge, L II, p. i ho. ). Je crois pouvoir rapporter à l’espèce décrite sous ce nom par Stimpson plusieurs Pilumnus qui présentent une assez grande ressemblance avec le Pilumnus gemmatus, et sont couverts, comme ce dernier, d’une couche duveteuse et blanchâtre, mais qui en diffèrent par plusieurs caractères importants. La carapace est beaucoup plus élargie et presque aplatie transversalement. Les régions sont bien marquées en avant, mais complètement lisses. Les lobes frontaux sont peu avancés. Les bords orbitaires sont dépourvus d’épines. Les dents latéro-antérieures sont spiniformes, et il n’y a ni tuber- cule ni épine subhépatique. Les pinces sont courtes, inégales et couvertes de tubercules pointus, ou même de véritables épines; les poils qui sont implantés dans leur intervalle sont moins duveteux et moins serrés que chez le Pilumnus lacteus. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,009. Longueur, 0,00 5. W. Stimpson a trouvé cette espèce sur le récif de Gruz del Padre, à Cuba et à key West, â une profondeur de 2 à 5 brasses. M. A. Agassiz La recueillie à 3 7 brasses, par 2â°â3' de latitude nord et 83° 2 5' de longitude ouest. 16. Pilumnus Miersii (nov. sp.). (Pi. lu, %. 3.) Ce Pilumnus se rapproche par sa forme générale du Pilumnus lacteus; il est revêtu d’un duvet très-court, et des poils plus longs sont implantés sur les pattes. La carapace est large, lisse, et les régions y sont à peine indiquées. Le front est peu avancé et garni en avant de granulations. Les orbites sont inermes en dessus, leur bord inférieur est hérissé de granulations pointues. Le bord latéro-antérieur est armé de cinq épines (en comptant l’angle orbitaire). Les deux premières peuvent être considérées comme représentant la première dent du Pilumnus lacteus, elles sont très-petites et pointues, les trois autres sont bien développées; quelques tubercules subhépatiques existent entre la deuxième et la troisième de ces épines. Les pinces sont très-inégales; la plus forte est très-renflée, elle porte, en dessus, des tubercules perlifonnes, qui disparaissent sur la face externe de la main; la plus faible est épineuse en dessus et en dehors. Les pattes ambulatoires sont dépourvues d’épines. C R U S TA CES P 0 D 0 P H T H A l M AIRES. •293 Largeur de la carapace, o,oi3. Longueur, o,ooq. Celte espèce provient des Antilles. 17. Pilumnus nudifrons. (pi. lui, «g. i.) Stimpson, Preliminary Report on the Crustacea dredged in tlie Gulf Slream [Bull, of the Museum of comparative Zoology of Harvard college of Cambridge , t. II, p. i43). M. de Pourlalès n’a trouve pendant ses dragages que deux exemplaires de cette espèce, ils ont été tous les deux détruits lors de l’incendie de Chicago. Depuis, M. Alex. Agassiz en a découvert un nouvel exemplaire, que j’ai fait représenter dans l’atlas qui accompagne cet ouvrage. Le corps et les pattes sont couverts en dessus de duvet, excepté sur les régions fronto-orbitaires. La carapace est environ de sept huitièmes plus large que longue, très-rétrécie en arrière et convexe; les régions sont peu marquées et non protubérantes; le test est rendu rugueux par des tubercules épars, de taille variable et plus nombreux sur les régions gastrique et hépatiques. La région frontale se continue avec l’orbite sans dents ni épines, constituant ainsi le bord antérieur de la carapace, qui est pro- éminent, large, nu et garni de très-petits tubercules; une dépression en forme de canal le sépare du reste de la carapace; on ne remarque sur ce bord aucune échancrure à la jonction du front et des orbites, et l’échancrure médiane du contour frontal (qui est droit ou légèrement convexe) est très-peu profonde. A 1 angle externe de l’orbite, b* bord se continue un peu en arrière sur le bord laléro-antérieur ; postérieurement, le bord latéro-antérieur est presque parallèle à l’axe du corps et armé de trois petites dents triangulaires. Le bord orbitaire est lisse et entier en dessous, sans fissures m dents, à l’exception de la grosse dent qui d’ordinaire forme I angle interne. La dent subhépatique est distincte, et fait partie d une ligne irrégulièrement denticulée ou gra- nuleuse qui s’étend de l’extrémité postérieure du bord antérieur de la carapace à l’angle du cadre buccal. L’article basilaire de l’antenne externe es! petit, et il est séparé du front par un espace à peu près égal à sa longueur. Les pinces sont très-fortes et courtes, armées, en dessus et en dehors, de tubercules rugueux semblables à ceux de la carapace; sur le bord supérieur de la main, on voit trois dents fort saillantes. Largeur de la carapace d’une femelle, o,oio. Longueur, o,o i i 5. Cette espèce a été trouvée à une profondeur de i i i et lao brasses, près de Som- brero Ixey, et à i 3 3 brasses, près des Barbades. 294 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 1 8. Pilumnus granulimanus. Stimpson, Preliminary Report ( op . cil. p. i/i3). N’ayant jamais vu ce Pilumnus, j'en indiquerai les caractères d’après W. Stimpson. Chez cette petite espèce, la carapace est assez courte et large, elle est nue, aréolée, granuleuse en avant et lisse en arrière; les granulations existent surtout sur les régions hépatiques. Les Lords latéro-antérieurs sont finement denticulés et armés de quatre dents petites, égales, aiguës et triangulaires (indépendamment de l’angle de l'orbite). Une courte ligne granuleuse part de la pénultième dent, et s’étend en dedans sur la surface de la carapace; par ce caractère, le bord latéro-antérieur ressemble plus à celui d'un Xanthe ou d’un Panope qu’à celui d’un Pilumne ordinaire. La région subhépatique est granuleuse et porte une petite dent au-dessous de l’intervalle qui sépare l’angle de l’orbite de la dent marginale voisine. L’orbite porte en dessous, et à son angle externe, une échancrure distincte, ses bords sont d’ailleurs entiers, le front est un peu courbé en bas, mais très-peu avancé; son bord est inerme et profondément échancré au mi- lieu. L’article basilaire des antennes externes est très-court. 11 n’y a pas de crête sur l’endostome. Les pieds portent des soies; la plus grosse pince est moins poilue que le reste; l’avant-bras et la main sont couverts, en dehors et en dessus, de granulations petites et égales, régulièrement serrées et diminuant de taille inférieurement. L'avant- bras porte à son angle interne deux petites dents aiguës. Le bord supérieur des pattes ambulatoires est surmonté de quelques épines petites et courtes. La couleur est jaunâtre marqué de rouge. Largeur delà carapace d’un mâle, 0,006. Longueur, o,oo4. Un mâle et une femelle de cette espèce ont été trouvés sur le récif de Cruz del Padre, à Cuba. 19. Pilumnus reticulatus. Stimpson, Notes on North Amer. Cruslacea, n° 2 , p. 86 ( Aimais of lhe Lyc. of nat. hisl. of New York , t. Vit, 1860). La carapace de cette espèce, dont la description est due à Stimpson, paraît moins convexe que d'ordinaire; le corps et les pattes sont couverts de poils courts, serrés et disposés en lignes réticulées, circonscrivant de petites aréoles nues et polygonales, qui existent sur la partie antérieure de la carapace et sur les pinces. La plupart de ces aréoles sont occupées par un tubercule dirigé en avant. On compte environ douze tuber- cules sur la carapace, sans compter ceux du bord, et environ treize sur chacune des pinces. Les lignes pilifères forment sur les pattes ambulatoires des cavités profondes, G R U S TA G É S P 0 DOPH T 1 1 A LM A 1RES. •295 dépourvues de tubercules; il v a environ deux aréoles sur la largeur de la patte. Quelques poils claviformes, beaucoup plus longs et plus gros, sont épars au milieu de ceux plus courts qui revêtent la surface. Le bord latéro-antérieur porte quatre dents distinctes (sans compter l'angle orbitaire externe). La dent antérieure occupe la région subhépatique; il existe aussi une dent sur la région subbranchiale, au-dessous de la pénultième dent latéro-antérieure. Le bord orbitaire inférieur est pourvu de trois dents avancées, dont l'interne est très-grande et aplatie sur sa surface externe. Les doigts et la partie inférieure de la face externe de la main sont nus et lisses, la portion dénudée est même nettement délimitée par une ligne oblique. Largeur de la carapace, 0,009. Longueur, 0,006. Gette espèce a été trouvée à Saint-Thomas. 20. Pilumnus tessellatus (mv. sp.). (PI. LI,fig. 3.) Ge Pilumnus me paraît se rapprocher du Pilumnus reticulatus; on voit, en effet, sur la carapace des lignes garnies de poils et circonscrivant des aréolations bien marquées, surtout sur la partie antérieure; la surface est d’ailleurs couverte d’un duvet très-court, mais le bouclier céphalo-thoracique est plus élargi que chez l'espèce précédente et il est très-peu convexe transversalement; les régions y sont peu distinctes, elles sont lisses; un gros tubercule aplati surmonte la région hépatique, un autre existe sur la ligne médiane de la région gastrique, et un sur le lobe latéral. On remarque quelques granulations isolées sur le lobe branchial antérieur. Le front est presque droit et inerme. Le bord orbitaire supérieur ne porte pas d’épine, et on voit quelques tuber- cules sur le bord orbitaire inférieur. Le bord latéro-antérieur est découpé en quatre dents: la première constitue l’angle orbitaire, elle est large et peu avancée, la seconde et la troisième sont grandes et aplaties, enfin la quatrième est petite et spiniforme. La dent subhépatique est forte. Les pattes antérieures ne sont pas très-renflées, elles sont ornées de très-gros tuber- cules très-espacés, qui manquent sur la face externe des mains. Les pattes ambulatoires sont inermes, et le bord supérieur de la jambe s’élève un peu en une sorte de dent surbaissée au-dessus de l’articulation du pied. Largeur de la carapace, 0,0 1 à. Longueur, 0,010. Gette espèce n’a encore été trouvée qu’à Destero, sur les cotes du Brésil. ‘296 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 2 1 . Pilumnus marginatus. Stimpson, Notes on North American Crustacea , n° 3, p. 109 ( Annals of the Lyc. of nat. hist. of New York, t. X, 1871). D’après les indications laissées par Stimpson, cette espèce est de très-petite taille; la carapace est un peu poilue, médiocrement convexe, assez distinctement aréolée, et couverte régulièrement de petits tubercules équidistants, entre lesquels le test est très- line m e n l ponctué; l’extrémité postérieure est très-étroite, les aréoles ne sont pas pro- tubérantes. Le sillon médian du front est assez profond et bien visible; le front est large, très-peu proéminent, et séparé du bord sus-orbitaire par une petite échancrure: son bord est simplement granuleux, et il y a un canal peu profond qui court parallè- lement au-dessus de lui et le sépare de la région frontale. Le bord orbitaire est inerme et 11e porte que de petits tubercules ou des granulations et une simple petite fissure médiane. Le bord latéro-antérieur est aigu, marginé et armé de trois dents très-peu proéminentes, indépendamment de l’angle de l’orbite et d’un large lobe situé en ar- rière de celui-ci; ni l’un ni l’autre ne font saillie au delà du contour général. Chacune des trois dents est composée de deux ou trois denticules ayant environ les dimensions des tubercules de la surface dorsale. Il n’y a pas de dent subhépatique; la crête endosto- mienne est à peine marquée. Les pinces sont grandes et granuleuses; l’avant-bras et la main sont couverts, en dehors, d'une touffe épaisse ressemblant à des algues. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,006. Longueur, o,oo5. Cette espèce est fort remarquable par l’absence de la dent subhépatique et par le caractère du bord latéral, qui ressemble un peu à celui du genre Pilumnoides, quoique plus court. Cette espèce a été trouvée au cap Saint-Lucas. 22. Pilumnus fragosus (nov. sp.). (Pi. lu, fig. 1.) Cette petite espèce de Pilumnus est très-remarquable, et peut-être serait-il plus rationnel de la ranger dans une division générique particulière, à raison des caractères anormaux que présente la carapace, et qui semblent établir un passage entre les Pilumnus et les Hcteractœa. Le bouclier céphalo-thoracique est aplati en arrière et déclive en avant. Les régions y sont distinctes, mais les sillons qui les séparent sont peu profonds. La région gas- trique porte cinq tubercules, l’un médian, à l’extrémité du lobe mésogastrique, et un CRUSTACES P 0 D 0 P II T H A L M A I R E S. 297 sur chacun des lobes épigastriques et protogastriques. Ces derniers ont une apparence toute particulière, ils sont pédoncules comme des champignons, et aplatis en dessus. Un tubercule analogue existe sur la région hépatique. Le front est déclive et formé de deux lobes plus avancés au milieu <[ue sur les côtés, leur bord est inerme, droit ou légèrement concave. L’angle orbitaire supérieur et interne est large, épais et tabuli- forme, rappelant, par son apparence, les tubercules de la carapace. Le bord supérieur de l’orbite est dépourvu de granulations ou de fissures, il se termine en dehors par une saillie fongiforme. Le bord latéro-antérieur est divisé en trois dents: la première, étranglée à sa base, s’élargit et s’épaissit à son extrémité; la seconde est plus grêle, eile se renfle cependant un peu vers le bout; la dernière est très-petite et pointue. L’intervalle qui sépare l’angle orbitaire de la première dent est occupé en dessous par une dent lobiforrne et subhépatique. L’angle orbitaire inférieur constitue un lobe épais et avancé; le bord qui y fait suite présente deux dents. Les pattes antérieures sont ornées de gros tubercules fongiformes et aplatis en dessus, si ce n’est à l’angle interne de l’avant-bras et sur le bord supérieur de la main, où ds sont comprimés et dentiformes. 11 y a deux gros tu 1 Dercules fongiformes sur le bord supérieur de la jambe des pattes ambulatoires; deux tubercules plus petits existent sur le dessus du pied. L’abdomen du mâle est, comme d’ordinaire chez les Pilumnus, divisé en sept articles. Le corps et les pattes portent des poils courts, brunâtres et peu serrés. Largeur de la carapace, 0,008. Longueur, 0,006. Cette espèce, dont un seul exemplaire existe dans les collections du Muséum, a été trouvée sur les côtes de l ile Saint-Thomas. Le Pilumnus fragosus se rapproche plus du Pilumnus barbatus de la Nouvelle-Calé- donie que de toutes les autres espèces du même genre. Giïnhe L O B OIM L U M NUS (uoi\ gen .). Je crois devoir séparer des Pilumnus proprement dits plusieurs Crustacés qui , bien que présentant la plupart des caractères propres à ces Crustacés, se font remarquer par leur carapace épaisse, très-bombée et profondément tabulée en avant. Ce mode de lobulation se retrouve chez certains Actæa, et surtout chez les Actumnus, avec lesquels les Lobopilumnus ont de grandes ressemblances. Le front est formé de deux lobes arrondis et séparés des angles orbitaires internes par une petite échancrure. Les orbites sont divisées en dessus par deux petites fissures très-peu visibles, une autre fissure existe en dehors sur le bord as ZOOLOGIE Dl’ MEXIQUE. Ve PARTIE. ”298 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. inférieur. Les bords latéro-airtérieurs sont découpés en plusieurs dents ou épines. 11 existe un tubercule ou une dent sur la région snbhépalique. L’article basilaire des antennes externes est très-court, et atteint à peine le prolongement frontal. Le mérognatlie des pattes-mâchoires externes est légèrement échancré en avant, il est plus large (pie long. Le cadre buccal est large en avant et l’endostome est pourvu, de chaque côté, d’une petite crêle. L’abdomen du mâle se compose de sept articles distincts. Les Lobopilumnus n’ont, jusqu’à présent, été rencontrés que sur la côte est de LA mérique. i. Lobopillmxus Agassizii. (PI. LU, fig. b.) Pilumnus Agassizii, Stimpson, Preliminary Report ou the Cruslacea dredged in (lie Gulf Stream in (lie sir ails of Florida , by L.-F. de Pourtalès ( Bulletin of the Muséum of comparative Zoology of Cambridge , t. II, p. 1/12). Cette espèce, par sa forme épaisse et bombée, ressemble beaucoup à certains Ac- lumnus. La carapace est partout revêtue d’un duvet court, elle est élargie et très-lobulée, surtout en avant. Les sillons qui séparent les lobes sont profonds, lisses et très-élargis. En avant, les lobes sont ornés de granulations qui font sadlie au milieu de la couche de duvet. Le front esl formé par des lobes arrondis et très-granuleux. Les bords orbi- taires sont garnis de granulations. Le bord latéro-antérieur porte I rois dents spini- formes et granuleuses, sans compter l’angle orbitaire, qui es! peu proéminent. La dent snbhépalique est tuberculiforme et d’aspect framboise'. L’article basilaire des antennes externes est lisse et très-court. Les pinces sont fortes, courtes, épaisses et inégales. L’avant-bras est couvert, en dessus, de tubercules serrés les uns contre les autres, et formant des groupes disposés, surtout en dehors, en séries transversales. La main est ornée, en dessus et en dehors, de tubercules perliformes qui s’élèvent au-dessus delà couche de duvet insérée dans les intervalles. Les pattes ambulatoires ont à la fois un revêtement duveteux et de longs poils; elles sont courtes et fortes, et portent parfois sur leur bord supérieur quelques granulations spmiformès. Les mâles se distinguent des femelles par leur carapace moins épaisse et plus aplatie. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,022. Longueur, 0,017. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,01 5. Longueur, 0,0 1 i . Cette espèce a été draguée par iVl. Alex. Agassiz sur les récifs de la Floride, par CRUSTACES P 0 D 0 P H T H A L M A I R E S . 299 19 brasses de profondeur. M. Sydney Smith a bien voulu m’en envoyer deux exem- plaires provenant des Bermudes; enfin Slimpson en indique l’existence aux Tortugas. *2, LOBOPILUMNUS PULCHELLOS (• nov.sp .). (PI. LU, fig. 5.) Ce Lobopilumnus est très-voisin de 1 espèce précédente, mais il est cependant facile de l’en distinguer par sa carapace beaucoup moins duveteuse et même presque nue eu avant, par ses lobules plus nombreux, plus rugueux et comme corrodés. Ces lobules sont en effet couverts, dans toute la moitié antérieure du bouclier céphalo-thoracique, de grosses granulations peu élevées et serrées les unes contre les autres. J’ajouterai que les pattes antérieures portent sur la jambe deux crêtes longitudinales saillantes, qui manquent chez le Lobopilumnus Agassizii. Largeur delà carapace d’un mâle, 0,016. Longueur, 0,01 2 . Le Lobopilumnus pulchellus, dont plusieurs exemplaires m’ont été envoyés en com- munication par M. Alex. Agassiz, a été trouvé par ce naturaliste sur les récifs de la Floride. jENRE : tæ Lockington, Proccedings of Oie California Academy of sciences, septembre 187 G. M. Lockington a décrit dernièrement, sous le nom d’ Heteractæa pilosa, un Crustacé des côtes de Californie, qui ne diffère en rien du Pilumnus lanatus ( Edw. et Luc. ). La dénomination spécifique proposée par cet auteur ne peut donc être adoptée; mais je crois utile de conserver la nouvelle division générique des Heteractæa, qui comprendra les Pilumnus à forme de Xanthes, ayant la carapace peu bombée, le front terminé par un bord droit et épais, le bord orbitaire lobé en dessus et en dessous, les bords latéro-antérieurs de la carapace épineux et la jambe des pattes ambulatoires année, en dessus, d’une crête relevée en forme de corne. L’abdomen du mâle est divisé en cinq articles. Les Heteractæa n’ont jusqu’à présent été trouvés que dans les mers américaines. 300 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. I. Hetëractæa ceratopus. (PI. LU, %. 3.) Pilumnus ceratopus, Stimpson, Notes on North American Crustacea, n° 2 , p. 87, et n° 3 , p. 137 ( Annals of the Lyceum of naturel history of New York, t. VII, 1860, et t. X, 1871 ). Pilumnus ? Schramm, Crustacés de la Guadeloupe, p. 33, pl. III, lig. p et 10. La carapace est peu bombée et revêtue de poils courts et brunâtres, disposés par groupes et ne couvrant pas uniformément le corps. Les régions sont nettement déli- mitées et ornées de tubercules ou de granulations, la région gastrique ne porte que quelques rugosités correspondant â I insertion des poils. Le front est presque droit, il est formé par deux lobes à bord très-épais; une petite crête transversale s'étend au-dessus et parallèlement à ces bords. Le bord supérieur de l'orbite est inerme et constitue une sorte de bourrelet fort dilaté en dehors, où il se continue avec l’angle orbitaire externe, qui a l’aspect d’un gros tubercule aplati ; une fissure sépare ce bourrelet en deux parties. Le bord orbitaire inférieur est bilobé; chacun des lobes est large, triangulaire et avancé; le lobe externe est séparé de l’angle orbitaire par un hiatus profond. Le bord latéro-antérieur porte trois épines longues et aiguës, et deux épines plus petites, l’une située en arrière du tubercule orbitaire externe, l’autre entre les deux premières épines principales. La région subhépatique porte aussi deux petites épines, visibles quand on regarde la carapace en dessus, et de nombreuses granulations; celles-ci existent sur toute la région ptérygostomienne. Les pinces sont inégales et très-épineuses en dessus et en dehors; des poils courts sont implantés dans l’espace laissé libre entre les épines. Sur la face externe des mains, les épines deviennent tuberculiformes. Les pattes ambulatoires sont courtes et très- comprimées. La cuisse est épineuse en dessus. La jambe porte sur son bord supérieur une série de trois grandes épines, et, un peu en arrière, une crête figurant une sorte d’apophyse en forme de corne, et se terminant inférieurement par une pointe longue et acérée qui dépasse l’avant-dernier article; celui-ci est épineux. De longs poils roules s’élèvent sur le bord de chacune des grandes épines, un court duvet couvre le reste de la patte. La couleur de la carapace est d’un blanc laiteux, un peu rosé sous les pattes; les pinces sont rougeâtres, et leurs doigts sont noirs. Les doigts des pattes ambulatoires sont bruns; enfin les poils sont fauves. Cette espèce a d’abord été trouvée sur les côtes de la Floride, à Key Biscavne. Isis Desbonne l’a rencontrée à la Guadeloupe (au Moule). Le Muséum de Paris en possède également un exemplaire venant de la même localité. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,02 j . Longueur, 0,0 iù5. CRUS TA GÉS P 0 D 0 1>11 TUA LM A I R E S . 301 2. Heteractæa lunata. (pi. lu, fig. 2.) Pilumnus lunatus, Milne Edwards et Lucas, Voyage dans l'Amérique méridionale de d’Orbigny, Crustacés, p. 20, pi. IX , (ig. 2. — Gay, Historia de Chile, 18/19, L RG p. i45. — Stimpson, Notes ou Norlh American Crustacea, n° 2, p. 88 [Aimais of the Lyceum of natural history ofNew York, t. Vil, p. 216, 1860). Heteractæa pilosus , Lockington, Proceedings of the California Academy of sciences, h sept. 1876. Pilumnus lunatus, Hale Streets and Kingsley, Bulletin of the Essex Institute, t. IX, p. 106. La carapace est, très-élargie et fort peu bombée, les régions y sont bien marquées, et leur surface est rugueuse on granuleuse. Le front est droit et composé de deux lobes séparés sur la ligne médiane par une échancrure; leur bord est épais et doublé par une crête eu forme de bourrelet, qui s’étend parallèlement en dessus. Le bord orbitaire supérieur est épais et en bourrelet, il n’est pas interrompu par une fissure, comme dans l’espèce précédente, et il se termine en dehors par une dilatation tuberculiforme; au-dessous s’ouvre un profond hiatus; le bord orbitaire inférieur est divisé en deux gros lobes arrondis, entre lesquels apparaît un petit tubercule. Les bords latéro-anténeurs sont divisés en trois dents pointues. La région subhépatique porte deux gros tubercules et les régions ptérygostomiennes sont garnies de granulations. Les pattes de la première paire sont inégales, couvertes de gros tubercules et revê- tues de poils roides et clair-semés. Les pattes ambulatoires sont également poilues; le bord supérieur de la cuisse est épineux; celui de la jambe forme un bourrelet dont les deux extrémités se relèvent en cornes pointues, simulant un véritable croissant. En avant de ce croissant existe une rangée de trois ou quatre épines. Les pattes de la cinquième paire sont dépourvues de croissant. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,0 i 7. Longueur. 0,0126. Cette espèce, trouvée d’abord sur les côtes du Chili, s’étend beaucoup plus au nord, car M. Lockington l’a rencontrée dans le golfe de Californie; il est donc probable qu’elle habite toute la côte intermédiaire de l’Amérique méridionale. Genre AC 11)0 PS. Slimpson, Notes on Norlh American Crustacea, n° 3 [Aimais of the Lyc. of nul. Iiist. ofNew York, t. X, p. i 10. 1871). Les Acidops sont des Pilumnes dont les pédoncules oculaires et les orbites oui acquis un développement remarquable. A cet égard, ils se rapprochent évidem- ment beaucoup des Crabes des des du Cap-Vert que j’ai fait connaître sous le nom 302 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. de Epimelus]. Pour établir leur identification, il serait nécessaire d’étudier com- parativement ces Crustacés; malheureusement, W. Stimpson n’a pas fait figurer son nouveau genre, et les exemplaires qu’il avait décrits ont été anéantis lors de l’incendie de Chicago. Plusieurs formes carcinologiques sont communes à la côte occidentale de l’Afrique et à F Amérique, et les Callinectes diacantlms, les Menippe, les Cronius, les Sesarma que l’on trouve sur ces côtes si éloignées, diffèrent si peu les uns des autres, qu’il n’v aurait pas lieu d’être surpris de voir le genre Aeidops représenté aux des du Cap-Vert et sur la côte de la Californie inférieure. Dans ce genre, la carapace est lisse, convexe d’avant en arrière et presque plane transversalement. Sa surface est presque unie. Le bord latéro-antérieur est court, mince et porte trois dents peu visibles, sans compter l’angle de l’orbite. Les yeux et les orbites sont allongés et ressemblent un peu à ceux de certains Macrophthal miens; les orbites ne portent ni dent ni fissure, les pédoncules ocu- laires sont aplatis et pourvus d’une arête antérieure aiguë se continuant avec le bord de la carapace. L article basilaire de l’antenne externe remplit l’hiatus orbitaire et atteint le front. Les pinces sont petites, les pattes ambulatoires sont larges et compri- mées, excepté le dernier article, qui est étroit. L’abdomen du male a son troisième article très- élargi de chaque côté; les appendices copulateurs de la première paire sont largement Jamelleux à la hase, géniculés au tiers postérieur de leur lon- gueur, et terminés en une pointe line un peu courbée vers l’extrémité et attei- gnant l’avant-dernier article de l’abdomen; ceux de la seconde paire ont les deux liées de la longueur des précédents, ils sont grêles, cylindriques et terminés par une extrémité filiforme. Acidops fimbriatus. Stimpson, Notes on North American Crustacca, n° 3 ( Aimais oftlie Lyceum of nat. hist. ofNew York, t. X, p. 111, 1871). Les bords antérieurs et laléro-antérieurs de la carapace sonl garnis d’une frange de longs poils fins; la carapace est aréolée et couverte d’un court duvet; les aréoles sont bien distinctes, mais non proéminentes; l’angle orbitaire est à peu près de même longueur que la première dent latéro-antérieure ; les deux autres dents sont très- 1 Description de quelques espèces nouvelles de Crustacés provenant du voyage aux îles du Cap-Vert de MM. Bouvier et Cessac {Bulletin de la Société Philomathique, séance du 22 juin 1878). C R E S TA CES PO 1) O PUT H A L MAIRES. 303 petites. La région subhepatici ue est lisse; le front est peu avancé; Péchancrure médiane est peu profonde, les lobes sont peu convexes. Les pattes-mâchoires externes sont poi- lues, le mérognathe est un peu bombé. Les pinces sont un peu velues, la main est granuleuse en dehors; les doigts sont courts, acuminés et pourvus de crêtes longitu- dinales, granuleuses. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,009. Longueur, 0,007. Ce petit crabe ressemble, par son aspect, au Ceratoplax ciliatus. Cette espèce n'a encore été trouvée qu'au cap Saint-Lucas (Californie inférieure). j EN RE Lucas, Voyage dans l' Amérique meridionale, par A. d’Orbigny, t. VI, Crustacés , p. 21, 1 8 h 3 . Le genre Pilumnoides a été établi par M. II. Lucas, pour un Crustacé que Pœppig avait rangé à tort parmi les Hépates, et qui offre au contraire de très- grandes analogies avec les Pilumnes. La carapace est épaisse, bombée, suborbiculaire et rétrécie en arrière. Les régions y sont bien marquées, mais peu proéminentes. Le front est bilobé et déclive. Les orbites sont profondes et presque circulaires. Les bords laléro-anté- rieurs sont peu obliques, et ils se prolongent en arrière de la dernière dent laté- rale par une petite crête sur les régions branchiales. L’article basilaire des antennes externes est remarquablement court, et c’est à peine si le second article atteint le prolongement sous-frontal; la tigclle mobile est très-petite. L’article basilaire des antennes internes est large et élevé, les fossettes situées au-dessus, et dans lesquelles se replient les articles suivants, sont presque transversales. Le cadre buccal porte sur ses côtés une petite échancrure correspondant à une crête endos- tomienne servant à limiter le canal de la chambre branchiale. Les pattes-mâchoires externes sont larges; le mérognathe est arrondi à son angle externe et légèrement échancré en dedans pour l’insertion du palpe*. Les pattes anté- rieures sont subégales, courtes et fortes; le bras est entièrement caché sous la cara- pace. Les pattes ambulatoires sont arrondies en dessus et terminées [tardes ongles pointus. L’abdomen du mâle est composé de sept articles libres. 304 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. I. PILUMNOIDES PERLATUS. (PI. L1V, %. G.) Hepatus perlatus , Pœppig, Arch. de Wiegmann , 1 836 , p. 1 35 , pl. IV, fig. 2. Pilumnoides perlatus , Lucas, Voyage dans l’Amérique méridionale, 1 8 4 3 , Crustacés, p. 21, p). IX, fig. 1. — Dana, Unit. Stat. expi. exped., Crust. t. [, p. 2/11. — Gay, Historia de Chile, i84ç), t. III, p. 1 4 6 . La carapace est très-bombée dans toute sa partie antérieure, où les régions sont bien marquées et lobuleuses; les sillons qui les séparenl sont lisses et revêtus d’un duvet brunâtre et très-court, beaucoup plus abondant sur les cotés que vers le milieu. Les parties saillantes sont couvertes de tubercules disposés par petits groupes ou par ran- gées transversales; ce mode d’ornementation n’existe pas en arrière de la carapace. Le Iront est étroit et formé de deux lobes plus avancés au milieu que sur les côtés; leur bord est granuleux. Les bords latéro-antérieurs sont régulièrement arqués et garnis de cinq tubercules principaux, dans l’intervalle desquels sont disposées des granu- lations. Il n’y a pas de dent ou de saillie subhépatique. Les pattes antérieures sont couvertes de gros tubercules rangés en séries, et entre lesquels apparaissent quelques granulations. Sur le bord supérieur de la main, ces tubercules, au nombre de trois, affectent la forme de dents1. Les doigts des pinces sont cannelés et pointus. Un duvet court et semblable à celui de la carapace couvre les intervalles lisses des pattes anté- rieures. A la base du doigt immobile, et en dehors, on remarque une forte crête res- semblant à une des grosses dents du bord préhensile, mais contre laquelle ne vient s'appuyer aucune dent du doigt mobile. Cette saillie est beaucoup plus développée chez les mâles que chez les femelles. Les pattes ambulatoires sont courtes, faibles, un peu poilues et lisses. L’abdomen du mâle est droit et lisse. L’abdomen de la femelle est comparativement peu élargi. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,020. Longueur, 0,016. Largeur de la carapace d'un mâle, 0,017. Longueur, 0,01 4. Celte espèce n’a été trouvée que sur les côtes du Chili et du Pérou. 2. Pilumnoides Hassleri (nov. sp.). (Pl. LIV, fig. 5.) Cetle petite espèce de la côte orientale de l’Amérique se distingue facilement de la précédente par sa carapace plus étroite, moins bombée et moins granuleuse. Les Voyez pl. LIV, fig. G. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 305 régions y sont moins nettement délimitées, les lobulations ne sont pas aussi nom- breuses, et les parties saillantes, au lieu d’être couvertes de granulations, ne portent que de petites rugosités, visibles seulement à la loupe; les sillons interlobulaires sont glabres. Les lobes frontaux sont presque droits. Les bords latéro-antérieurs sont divisés en quatre dents (sans compter l’angle orbitaire externe) : la première est lobiforme et très-peu saillante, les deux suivantes sont larges à leur base et peu élevées, la dernière est petite et tuberculiforme; une faible crête, naissant de cette dent, s’étend en arrière sur les régions branchiales, presque parallèlement au bord latéro-postérieur, tandis que dans l’espèce précédente cette crête est presque transversale et se dirige vers la région cardiaque. Les pattes antérieures sont beaucoup moins tuberculeuses que chez le Pilumnoides perlatus , surtout chez les exemplaires adultes; la main porte en dessus une crête tridentée, et au-dessous on remarque plusieurs séries de lignes longitu- dinales granuleuses. Les doigts des pinces sont bruns, cannelés, et l’index est pourvu, en dehors et à sa base, d’une saillie dentiforme disposée comme chez l’espèce de la côte occidentale. Les pattes ambulatoires sont plus longues, plus grêles et moins velues. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,01 i. Longueur, 0,010. Les exemplaires de cette espèce que j’ai pu étudier m’avaient été envoyés par M. Alex. Agassiz. Ils proviennent de l’expédition du Hassler, et ont été recueillis à une profondeur de 3o brasses, par ho° üs' de latitude sud et 6o°35/ de longitude ouest. Un autre exemplaire a été trouvé, par la même expédition, à l'embouchure de la Bermeja, par Ai0 17' de latitude sud et 63° de longitude ouest. Genre METOPOCARCINL S. Stimpson, Notes on North American Crustacea, n° 2, p. 88 ( Aimais ofthe Lyc. o/nat. hist. of New York, t. VII, 1860). Le genre Metopocarcinus , connu par la description que W. Stimpson en a donnée en 1860, se rapproche certainement beaucoup des Pilumnoides par la forme de sa carapace et par la disposition de sa région antennaire; mais, d’autre part, il s’éloigne de tous les Pilummiens, à l’exception des Hetercictœa, par la sou- dure des troisième, quatrième et cinquième articles de l’abdomen du mâle. La carapace est lisse, glabre, orbiculaire et tronquée en avant; les régions ne sont pas distinctes. Le front est avancé, droit, élargi, dépassant presque la moitié de la largeur de la carapace et terminé par un bord entier. Les orbites sont petites, à bord supérieur entier, à bord inférieur divisé par une fissure. 39 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ve PARTIE. 306 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. L’antenne externe est insérée dans l’hiatus orbitaire interne, et l’article basilaire, très-court, n’atteint pas le prolongement sous-frontal; les pattes-mâchoires externes sont semblables à celles des Xanthes. Les pattes antérieures sont sub- égales et terminées par des doigts pointus. Les pattes ambulatoires sont arrondies en dessus. M ETOPOCARCINUS TRUN C A TUS. Slimpson, op. cil. p. 88, pl. III, fig. 4. La carapace est; nue, légèrement convexe, lisse et unie, excepté en avant, où les lobules gastriques antérieurs et les lobules frontaux sont indiqués par dessillons peu profonds. Le bord latéro-antérieur semble entier, mais en l’examinant de côté, on voit qu’il est obscurément divisé en trois ou quatre dents. La distance qui sépare les angles orbitaires internes surpasse la moitié de la largeur de la carapace. Le bord frontal est en dessous sillonné transversalement et granuleux. Les pinces et les pattes ambu- latoires sont lisses, nues et inermes, les doigts de ces dernières sont pubescents et terminés par des ongles longs, grêles et aigus. La couleur générale est orange pâle; les parties latéro-postérieures, au-dessus de la base des pattes, sont noires. Les doigts des pinces et des autres pattes sont très-foncés. Largeur de la carapace d'un mâle, o,oo5. Longueur, o,ooù. Cette petite espèce provient du cap Saint-Lucas (Californie inférieure). SECTION DES PANOPÉENS. Genre PAN OPELS. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés , t. i, p. 4o3, 1 8 3 A . Le genre Panopé a été établi, en i83ù, par M. Milne Edwards. A cette époque, il ne se composait que de deux espèces, le Panopeus Herbstii 1 et le Panopeus limo- sus2, et il était caractérisé par l’existence d’un hiatus au bord inférieur de l’or- bite, au-dessous de l’angle externe de celte cavité. Mais peu à peu on découvrit de nouveaux Crustacés que l’on rangea dans ce genre, qui bientôt devint très- 1 Cancer pcmopc, Herbst, Versuch einer Nciturgeschichtc der Krabben und Krebse , pl. LIV, lig. 5. 2 Cancer limosus , Say, Anaccount of the Crust. of lhe Un. St. [Journ. of thc Acad, nf nal.sc.of Philad. f.1, 1817, p. 446). CRUSTACÉS J1 0 D 0 P HT H A L MAI RE S. 307 nombreux et perd il son homogénéité. Aussi fut-il nécessaire d’y établir plusieurs divisions qui prirent le rang de genres. Ainsi le Panopeus limosus devint le type du genre Eurytium de Stimpson '. D’autres espèces, habitant les mers de l’Inde et décrites par White sous les noms de Panopeus dentatus , de Panopeus cayslrus et de Panopeus formio*2, furent rangées par Stimpson dans le genre Heteropanope3 4 . Chez ces Crustacés, l’endostome est muni d une crête fortement marquée, attei- gnant le bord labial, la fissure orbitaire inférieure est petite, au lieu d’être lar- gement ouverte, enfin l’abdomen se compose de sept articles chez le mâle, .l’ai formé le genre Pilumnopeus pour quelques espèces ayant aussi sept articles à l’abdomen, mais remarquables par leur carapace très-bombée'1 : ce sont les Pilum- nopeus maculatus de Zanzibar5 et le Pilumnopeus crassimanus de la Nouvelle- Hollande0. Le genre Eurycarcinus1 doit être considéré comme représentant en Orient le genre Eurytium, qui ne se trouve que sur les côtes de l’Amérique. Il se distingue de ce dernier par la disposition de l’abdomen du male, dont tous les articles sont libres, et par l’absence d’un canal sternal pour le passage du canal déférent. Enfin, c’est à côté des Panopés que doivent être rangés les Micropanope et les Neopanope, dont les caractères seront indiqués plus loin. Le genre Panopeus ainsi réduit comprend les Xanthides à carapace médiocrement élargie ou un peu ovalaire, chez lesquels les bords latéro-antérieurs sont minces et divisés en cinq dents, dont la première, constituant l’angle orbitaire externe, se soude d’une manière plus ou moins complète avec la deuxième dent latérale. Le front est formé de deux lobes séparés sur la ligne médiane par une petite échan- crure; son bord est inerme; à cet égard, il ressemble beaucoup à celui de cer- tains Xanthes. Le bord orbitaire supérieur est interrompu par deux tissures peu visibles. L’article basilaire des antennes externes est plus développé que citez les Pilumnes, et il se joint au front; la tigelle mobile occupe l’hiatus orbitaire interne. Les antennes internes se replient presque transversalement sous le front. Le cadre 1 Stimpson , Notes on North American Cruslacea. 2 White, Zoology of the voyage of H. M. S. Samarang: Crustacea, 1 8 A 8 , p. h 1 et 4a. 3 Stimpson, Prodromus ( Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia , 1 8 58 , p, 33). 4 A. Milne Edwards, Histoire des Crustacés podophthal- maires fossiles , t. I, p. a 3 5 . 6 Annales de la Société Enlomologique , t. VII, p. 277. 1867, et Nouvelles Archives du Muséum, t. IV; Mémoires, p. 89, pl. XIX, fig. 17 à 19. 0 Annules de la Société Entomol. t. Vil, p. 278, 1867. 7 Annales de la Société Entomologijue , t. Vil, p. 276, et Nouvelles Archives du Muséum, t. IV; Mémoires, p. 80, pl. XIX, tig. 1 3 à 16. 308 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. buccal est largement ouvert eu avant, et le bord labial est fortement échancré pour constituer un orifice expirateur, mais fenclostome n’est pas garni de crêtes sail- lantes. Le bord inférieur de l’orbite présente un hiatus profond situé au-dessous de l’angle orbitaire externe. L’abdomen du mâle n’est composé que de cinq articles, les troisième, quatrième et cinquième anneaux étant soudés en une seule pièce. Les pinces sont terminées par des doigts pointus, et les pattes ambulatoires sont dépourvues de crêtes ou d’épines. Certains représentants du genre Panopé offrent de grandes ressemblances de formes avec quelques Portuniens, et en particulier avec les Carcins; d’autre part, ils ont des affinités étroites avec les Xanthiens, et, par l’intermédiaire des Eurv- carcins et des Glyptoplax, ils se rattachent aux Catométopes, et surtout aux Prio- noplax et aux Ceratoplax. Le genre Panopé compte de nombreux représentants sur les côtes de l’Amé- rique, deux espèces ont été trouvées sur la côte occidentale de l’Afrique1. ! . Panopeus Herbstii. (P). LVII, fig'. 2.) Cancer Panope, Herbst, Naturgeschichle cler Krabben und Krebse, pl. LIV, fig. 5. — Say, Journal of lhe Academy of nalural sciences of Philadelphia, 1 8 1 8 , t. I, p. 58, pi. IV, fig. G. Panopeus Herbstii, Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. 1, p. 4o3 , 1 834 . — Dekay, New York Fauna, Cruslacea, 1 8 4 3 , p. 5, pl. IX, fig. 26 (figure inexacte). — Gibbes, Proceedings of the American Asso- ciation for the advancement of sciences, 1 85 1 , t. III, p. 175. — Heller, Reise der Novara, Cruslacea, p. 16. — Sidney I. Smith, Notes on new or Utile hnown species of American Crustacea ( Proceedings of lhe Boston Society of nalural history , t. XII, p. 276, 1869; Transactions of the Connecticut Academy of arts and sciences, 1869, t. II. p. oh, et Report of United States fish commission, 1871-1872, p. 567). — Ringsley, Proceedings of Academy of nalural sciences of Philadelphia, 1878, p. 348. Panopeus lacuslris, Isis Desbonne et Schramin, Crustacés delà Guadeloupe, p. 28, 1867. La carapace de cette espèce est un peu bombée d’avant en arrière et transversale- ment, les régions y sont nettement indiquées, et le lobe mésogastrique s’avance en une longue pointe entre les lobes protogastriques. Cette pointe se prolonge par un sillon qui sépare les lobes épigastriques et s’étend jusqu’à l’échancrure médiane du front. Il y a sur chacun de ces lobes une ligne transversale granuleuse. Une autre ligne analogue existe sur les lobes épibranchiaux, elle est disposée un peu obliquement d’avant en Panopeus africanus -(A. M. Edwards) et Panopeus Bfanchardi (A. M. Edwards). G R li S TA G É S P 0 D 0 P H T H A L M AIRES. 309 arrière. Une petite crête granuleuse prend aussi son origine à la base de la dernière dent latérale, et elle s'étend à une petite distance sur le lobe mésobranchial. La sur- face de ta carapace est d’ailleurs couverte, dans toutes les parties latéro-antérieures, de fines granulations. Le front est avancé, presque horizontal et lamelleux, son bord infé- rieur est granuleux et un peu échancré latéralement. L'orbite est grande, et les deux fissures qui entament en dessus le bord sourcilier sont bien marquées. L’angle orbi- taire externe est séparé de la deuxième dent iatéro-antérieure par une échancrure arrondie, et ces deux dents semblent ne constituer qu’un seul lobe. La troisième dent est plus large à sa base que la quatrième; enfin la cinquième est plus petite, plus pointue, et, au lieu d’être aplatie, elle est en forme de pyramide triangulaire. Le bord orbitaire inférieur porte en dehors un large hiatus, et son angle interne s’avance en une dent proéminente; sa portion médiane est mince et droite. Un tubercule sous-hépa- tique existe au-dessous de la deuxième dent latérale. Les régions ptérygostomiennes sont finement granuleuses et légèrement velues. Les pattes antérieures sont fortes et inégales. Le bras est entièrement caché sous la carapace, son bord postérieur est cristiforme, et il porte deux dents près de son extré- mité. L avant-bras est un peu rugueux, et il est armé en dehors d’un gros tubercule. La main est renflée et lisse ou à peine rugueuse. La plus forte est pourvue de doigts robustes, et à la base du pouce il existe une grosse dent arrondie. Les doigts de la petite pince sont grêles, presque droits et à peine dentés. Les pattes ambulatoires sont faibles et pubescentes vers leur extrémité; leur couleur est d’un brun foncé. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o38. Longueur, 0,026. O Cette espèce est trouvée sur les cotes de la Caroline, de la Floride, aux îles Bahama, à Aspinwall. Variété. — Panopeus Herbstd granulosus. Je considère comme appartenant à une variété de cette espèce plusieurs Panopés provenant de Bahia, sur la cote du Brésil, et remarquables par leur carapace plus élargie et surtout plus granuleuse. De très-fines granulations existent sur toute la surface, et une petite crête s’étend transversalement sur chacun des lobes protogastriques. Variété. — Panopeus Herbstd obesus. M. S. Smith a indiqué les caractères d’une autre variété trouvée à EymontRey, sur les côtes de la Floride, et à Aspinwall, et chez laquelle la carapace est fortement convexe, le front large, déclive, peu avancé et ter- miné par un bord droit. La dent postorbitaire est peu saillante et à peine séparée de la deuxième dent latérale. Les autres dents sont peu proéminentes; la troisième est large, et son bord externe est tronqué, la quatrième est également fort élargie, mais son bord antérieur est court; la dernière dent est très-petite. 310 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ces différences sont trop peu importantes pour motiver une distinction spécifique, et i! est probable que lorsqu’on aura étudié attentivement le Panopeus Herbsiii dans tontes les phases de son développement, on reconnaîtra qu’il est susceptible de varia- tions assez grandes, et que plusieurs formes décrites sous des noms particuliers, par divers auteurs, ne sont, en réalité, que des états différents de la même espèce; tels sont, par exemple, le Panopeus serratus (de Saussure) , le Panopeus occidentalis ( de Saus- sure) et le Panopeus americanus (de Saussure). Cependant, comme il existe encore des doutes sur l’opportunité qu’il y aurait à fondre ces espèces en une seule, je reproduirai les descriptions qui en ont été données. 2. Panopeus occidentalis. De Saussure, Crustacés du Mexique et des Antilles, p. i5, fig. VI. Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 29. S. Smith, op. cit. ( Proceedings of the Boston Society of natural history, t. XII, p. 279, 1869). Le Panopeus occidentalis ne me paraît être qu’un jeune Panopeus Herbstn à carapace plus bombée que d’ordinaire. M. de Saussure lui assigne les caractères suivants : Carapace passablement voûtée dans les deux sens, mais surtout dans la direction antéro-postérieure, faiblement bosselée, de façon à offrir ses régions distinctes, mais lisses, sans pîissures sensibles. Front à peine bilobé, non granuleux. Bords latéro- antérieurs de la carapace atteignant au niveau du bord postérieur de la région stoma- cale, armés, de chaque côté, de cinq dents, dont les trois postérieures aiguës, et les deux antérieures obtuses, formant ensemble une crête tranchante bilobée. Echancrures du bord antérieur du cadre buccal bien marquées. Pattes des quatre dernières paires grêles; celles de la première paire fortes; bras armé d’une dent vers l’extrémité anté- rieure de leur bord supérieur; avant-bras lisse, armé d’une dent aiguë à son angle interne, ayant son sillon marginal large et profond; mains comprimées, lisses, leurs doigts assez grêles chez la femelle, chez qui même le doigt fixe est dirigé en bas. Cou- leur d’un jaune rougeâtre, avec les doigts bruns. Longueur de la carapace, 0,016. Largeur, 0,0 1 7. Front, 0,0 06 5. Habite les Antilles, la Guadeloupe. Nous possédons un assez grand nombre d indi- vidus des deux sexes appartenant à cette espèce. CRUSTACES PODOPHTHALMAIRES. 311 3. Panopeus serratus. De Saussure, Crustacés du Mexique et des Antilles, p. 16, fig. 7. Isis Desbonne et Schramm , Crustacés de la Guadeloupe , p. 29. S. Smith, op. cil. ( Proceedings of lhe Boston Society of nalural liislory, t. XII, p. 280, 1869). Le Panopeus serratus n’est, suivant toutes probabilités, qu’une variété du Panopeus Herbstii à carapace plus aplatie et plus rugueuse que d’ordinaire. M. de Saussure en donne la description suivante : Carapace aplatie, fort peu voûtée. Front très-peu avancé, à peine bilobé. Angles internes des orbites assez saillants. Piégions de la carapace n’étant pas bosselées, si ce n’est en arrière du front, mais offrant dans la moitié antérieure des plis transversaux, ses bords latéro-antérieurs s’avançant jusqu’au niveau du bord postérieur de la région stomacale et armés de cinq dents aiguës. Avant-bras rugueux, armés d'une dent à leur angle interne. Mains grosses, finement rugueuses vers le liant; leur bord supérieur portant deux crêtes mousses très-faibles. Cette espèce est très-voisine de la précédente, mais elle parait cependant s’en dis- tinguer par sa carapace moins bombée, par ses carpes rugueux et par ses mains rugueuses à leur bord supérieur. Les jeunes ont la carapace assez bombée, quoique fortement plissée, et se rapprochent ainsi du Pilumnus occidentalis. Les femelles aussi l’ont assez bombée. Couleur jaunâtre ou rongea Ire. Longueur de la carapace, 0,016. Largeur, 0,099. Front, 0,007. Habite les Antilles, la Guadeloupe. h. Panopeus amkricanus. De Saussure, Crustacés du Mexique et des Antilles , p. îG, fig. 8. Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 3o. Le Panopeus americanus ne diffère du Panopeus Herbstii que par sa carapace [dus arrondie et à dents latérales moins saillantes et moins pointues. Carapace plate en dessus, à peine un peu bosselée dans sa portion antérieure, ayant ses bords latéro- antérieurs très-tranchants, prolongés un peu plus loin que chez les espèces précédentes et partagés en quatre ou cinq loties continus par des fissures qui ne sont pas assez pro- fondes pour dessiner des dentelures en scie. Front légèrement plus avancé au milieu. Orbites ayant leurs bords presque entiers, à peine bosselés; leurs fissures du bord supé- rieur très-faibles; le bord inférieur n’étant pas denté, mais seulement un peu sinueux, et l’hiatus de son extrémité interne ne formant qu’une faible échancrure, placée très- 312 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. haut, sous l’angle orbitaire externe. Bras et mains à peu près lisses. Avant-bras sans sillon ni dépression notables; son angle interne peu aigu. Les autres pattes très-grêles. Couleur jaunâtre ou rougeâtre. Longueur de la carapace, 0,0 1 1 . Largeur, 0,0 i â5. Front, 0,00 5 3. Habite les Antilles, la Guadeloupe. 5. Panopeus Harrisii. (PI. LVIII, fig. 3.) Panopeus Harrisii, Gould , Report on Oie invertebrate animais of Massachusetts , i 8 h i , p. 3a6. Pilumnus Harrisii, Dekay, New York Fauna, Crustacea, 1 843 , p. 7, pl. VII, fig. i5 (figure inexacte). Panopeus Harrisii, Stimpson, Notes on North American Crustacea ( Annals of the Lyceum of natur al hislory of New York, 1859, p. 9). — Sidney, I. Smith, Report of United States fish commission , 1871-1872 , p. 5/17. — Kingsiev, Proceeclings of the Academy of naturel sciences of Philadelphia , 1878, p. 3ig. Panopeus Wurdemannii , Gibbes, On the carcinological collections of the Cabinets of natur al history in the United States ( Proceedings of the 3d meeting of American association for the advancement of sciences , i85o, p. 176). La carapace de cette espèce est plus quadrilatère et plus élargie que celle du Pano- peus Herbstn. Les lignes granuleuses de la carapace y sont plus marquées. Il en existe deux sur chaque lobe protogastrique, une sur le lobe mésogastrique, et une sur chacun des lobes épibranchiaux. Le front est granuleux et canalicule, de façon à paraître bimar- giné. L’angle orbitaire externe est presque complètement confondu avec la deuxième dent latérale. L’hiatus orbitaire externe est très-petit. Il n’y a pas de tubercules subhé- patiques. Les pattes antérieures sont granuleuses, et les pinces portent des sillons longitudi- naux en dessus et en dehors. Largeur de la carapace, 0,018. Longueur, 0,01 3. Cette espèce se trouve dans les eaux saumâtres près de l’embouchure de la rivière Charles dans le Massachusetts. 6. Panopeus texanus. (Pl. LVIII, fig. 4.) Stimpson, Notes on North American Crustacea, n° 1, p. 9 ( Annals of the Lyceum of naturel hislory of New York , i85g, t. VII). Panopeus Sayi, Sidney, I. Smith, Proceedings of the Boston Society of naturel history, t. XII, p. 28 h, 1869. Cette espèce se rapproche beaucoup du Panopeus Herbslii , mais la carapace est beau- coup plus bombée, presque lisse, et c’est à peine si l’on y voit les traces des lignes gra- G R ü S T A C É S P 0 D 0 Pii T UAL M A I R E S. 313 nuleuses qui occupent d’ordinaire dans ce genre les lobes épibranchiaux et la région gastrique. Le front est plus arqué en avant, plus avancé et terminé par un bord mince. La première et la deuxième dent latéro-antérieure sont peu proéminentes et presque confondues Lune avec l’autre. L’hiatus orbitaire externe est petit et constitue plutôt une fissure étroite. Le tubercule subhépatique est peu développé. Les pattes antérieures du mâle sont fortes et lisses. La main droite est renflée et son doigt mobile est dépourvu de la grosse dent basilaire que l’on voit toujours, et à tous les âges, chez le Panopeus Herbslii. Les dentieules qui arment le bord tranchant des pinces sont petites. Les doigts de la petite pince, ou pince gauche, sont longs et courbés; leur couleur est beaucoup plus pâle que chez le Panopeus Herbstn. Les pattes ambulatoires sont grêles. L’abdomen du mâle est court, et le dernier article est plus large que le pénultième, tandis que cette disposition n’existe pas dans l’espèce que je viens de citer. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,020. Longueur, 0,01 G. Cette espèce habite l’île Saint-Joseph, au Texas. AL Sidney Smith a eu l’obligeance de m’envoyer quelques exemplaires du Panopé qu’il a décrit sous le nom de Panopeus Sayi, et j’ai pu les comparer avec les Panopeus texanus qui m’avaient été donnés par W. Stimpson. Je ne trouve entre ces deux formes aucune différence assez importante pour les séparer spécifiquement. Le Panopeus Sayi, qui paraît commun à New Haven et à Egmont Key, sur les côtes de la Floride, n’est qu’une variété du Panopeus texanus, chez laquelle les doigts des pinces seraient de couleur foncée. 7. Panopeus or, assus (■ nov . sp). (PI. LV1I, %. 1.) Cette espèce se distingue facilement du Panopeus Herbstn par sa carapace beaucoup plus élargie, peu bombée transversalement, et très-renflée dans la région mésobran- chiale. Les portions latéro-anlérieures sont finement granuleuses, mais sur la région gastrique on ne voit pas de lignes transversales saillantes. Le tubercule subhépatique est petit et perliforme. Le front est très-avancé, horizontal. Les angles externes sont saillants et beaucoup plus avancés que les angles orbitaires. Les bords latéro-antérieurs sont courts, et ils se prolongent peu en arrière, lies dents qui les garnissent res- semblent d’ailleurs, par leur disposition, à celles du Panopeus Herbstn. Les lobes mésobranchiaux sont très- renflés et bordés latéralement par une ligne saillante et granuleuse qui prolonge en arrière la dernière dent. Les pattes antérieures sont très-fortes; la plus grosse est arrondie en dessus et armée de doigts renflés; le pouce porte à sa base une dent très-développée, k O ZOOLOGIE DG MEXIQUE. V* PARTIE. 314 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Largeur de la carapace d’un mâle, o,oG5. Longueur, o,o36. Cette grande espèce de Panope a été trouvée à Pallia et à Destero, sur les côtes du Brésil. 8. PANOPEUS RUGOSUS ( nov . sp.). (PI. LVII, fig. 4.) Cette grande espèce de Panopé se fait remarquer par sa carapace très-large et plus granuleuse que d’ordinaire; effectivement toutes les parties latéro antérieures sont cou- vertes de granulations bien visibles. Les lobes épigastriques, protogastriques et proto- branchiaux portent des lignes saillantes transversales. Le front est séparé sur la ligne médiane par une échancrure triangulaire, tandis que chez le Panopeus Hcrbstii et le Panopeus crassus , il n’existe qu’une fissure étroite. Le bord frontal est sinueux, de telle sorte qu’on y reconnaît quatre lobes, les deux médians fort larges, les deux latéraux étroits. L’angle orbitaire externe est peu avancé, la deuxième dent est triangulaire, et elle se continue en avant avec l’angle orbitaire par un bord presque droit. Toutes les dents sont bordées d’une ligne de granulations. Le tubercule subhépatique est bien développé. Les régions ptérygostomiennes sont couvertes de fortes granulations. L’hiatus orbitaire externe est peu ouvert, et la dent sous-orbitaire interne est très-avancée. Les pattes antérieures sont ornées de fines granulations sur toute leur surface. Les mains portent en dessus deux lignes longitudinales saillantes. Le doigt mobile de la grosse pince est cannelé et granuleux en dessus, les dents de son bord préhensile ne sont pas aussi fortes que chez le Panopeus Herbstii. Les pattes ambulatoires sont longues et terminées parties doigts plus grêles que d’ordinaire. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,060. Longueur, o,o3q. Cette espèce a été trouvée à Baliia, elle est nettement caractérisée par la forme du front et des dents latéro-antérieures, par les nombreuses granulations des pinces et de la carapace et par la longueur des pattes ambulatoires. 9. Panopeus Harttii. Sidnev, I. Smilh, Proceedings of the Boston Society of naturel history , t. XII, p. 280, 1869, et Transactions of the Connecticut Academy of arts and sciences , t. II, part I, p. 5, pl. I, fig. 5, 1870. La carapace de cette espèce diffère de celle de tous les Panopés dont il a été ques- 1 1011 , par sa forme particulière; en effet, son plus grand élargissement se trouve au niveau de l’avant-dernière dent latéro-antérieure. Elle est convexe en avant, légère- ment aplatie en arrière. Les régions sont bien marquées et un peu proéminentes en C R U STAC É S P 0 D 0 P I ï T I I A LM A I R E S. 315 avant dans les parties latérales et antérieures du bouclier céphalo-thoracique; elles sont garnies de granulations et de quelques poils. Le front est très-déclive, et il présente quatre lobes en avant, les médians plus larges et plus saillants que les latéraux. La dent post-orbitaire est courte, grêle et séparée de la deuxième dent du bord latéro- antérieur par une large échancrure qui coupe complètement ce bord. Les autres dents sont triangulaires et minces, les deux dernières sont très-grêles et de dimensions à peu près égales. Les régions inférieures et latérales portent des granulations, f/hiatus orbitaire est coupé par une fissure profonde. Le lobe interne constitue une forte dent; le lobe externe est large. Le tubercule sous-hépatique est situé sous la deuxième dent latérale. L’avant-bras des pinces est granuleux ou rugueux, et il est pourvu d’un sillon profond qui en suit le bord articulaire antérieur et externe. Les mains sont inégales et rugueuses; les doigts sont grêles, arqués et cannelés. Le doigt mobile porte une grosse dent à sa base. Les pattes ambulatoires sont allongées. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,02 9 5. Longueur, 0,0 i5o. Ce Panopé a été trouvé dans les rochers des Abrolhos, sur les côtes du Brésil. 10. Panopeus chilensis. Panopeus chilensis, Milne Edwards et Lucas, Voyage dans l’ Amérique méridionale , i843, Crustacés , p. 16, pl. VIII tig. 2. — Gay, Historia de Chile, Zool. t. III, p. 1 3 9. Panopeus validus? S. Smith, Proceedings of die Boston Society of natural history , t. XII, p. 278, 1869, et Report of the Peabody Academy of sciences , 1869, p. 89. — Lockington, Proceedings of California Academy of sciences, septembre 187 G. Cette espèce représente, sur la côte occidentale de l’Amérique, le Panopeus Hcrbstii de la côte orientale. Elle ne s’en distingue que par quelques détails dans la forme de la carapace, du front et des dents latéro-antérieures. Le bouclier céphalo-thoracique est peu bombé, et les régions y sont très-distinctes. La surface en est un peu rugueuse, et des lignes transversales peu saillantes existent sur la région gastrique et sur les lobes épibranchiaux. Le front est horizontal, lamelleux et très-avancé, il est séparé sur la ligne médiane par une fissure étroite, son bord antérieur est légèrement sinueux. L’angle orbitaire externe est petit et réuni à la base de la deuxième dent; celle-ci est large et à bord arrondi, la troisième et la quatrième dent sont triangulaires et courbées en avant, la dernière est plus petite et plus épaisse. Les pattes antérieures n’olfrent rien de particulier à noter, elles sont inégales, et les doigts des pinces sont arrondis en dessus chez les exemplaires de grande taille, ils sont plus ou moins cannelés chez les jeunes individus; ce dernier caractère ne pré- sente donc pas une importance spécifique. M. Sidney Smith s en est servi pour distin- '10 . 316 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. guer du Panopeus chilensis le Panopeus validas ; je serais disposé à regarder cette dernière forme comme une variété de la première de ces espèces. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o38. Longueur, 0,096. Cette espèce a d’abord été trouvée au Chili, mais elle existe aussi à Panama, et M. Bocourt l’a rencontrée sur les côtes occidentales du Mexique. 11. Panopeus convexus (nov. sp.). (PI. LVIII, %. 5.) La carapace de cette espèce est large et très-bombée, aussi bien transversalement que d’avant en arrière. Les régions y sont proéminentes, presque lisses et presque en- tièrement dépourvues de lignes transversales saillantes. Le front est moins avancé que chez le Panopeus chilensis , il est plus déclive, et ses angles latéraux sont moins marqués. L’angle orbitaire externe ne s’avance pas en forme de dent, et il est à peine séparé de la deuxième dent, la troisième est arrondie, la quatrième et la cinquième sont moins pointues et plus épaisses. Les pattes antérieures et les pattes ambulatoires n’offrent aucune particularité importante. Largeur de la carapace d’un mâle, o,o36. Longueur, 0,09 5. Cette espèce provient des côtes du Chili. Les différences qui la séparent des Panopeus chilensis sont du même ordre que celles qui existent entre le Panopeus crassus et le Panopeus Herhstii. 12. Panopeus purpureus. (PI. LVII, fig. 3.) Lockington, Proceedings California Academy, septembre 1876. Haie Streets and Kingsiey, Bulletin of llie Essex Institute , t. IX, p. io5. Le Panopeus purpureus se rapproche beaucoup du Panopeus chilensis, et les caractères qui le distinguent ne sont que de peu d’importance. La carapace est un peu plus large et plus bombée, le front moins avancé et â bord plus droit; les angles orbitaires internes sont moins saillants, la seconde dent latérale est séparée de la première par une échancrure très-petite; les dents suivantes sont plus larges, plus courtes et plus aplaties. Les régions branchiales sont plus renflées. Les granulations de la surface sont petites, mais bien visibles. Enfin les pattes ambulatoires sont beaucoup plus longues, et leurs dimensions sont principalement dues au développement de l’avant-dernier et du de rnier article. Les pinces sont semblables à celles du Panopeus chilensis. CRUSTACÉS P 0 D 0 P H T 1 1 A LM A 1 R E S. 317 Largeur de la carapace d’une femelle, 0,089. Longueur, 0,029. La carapace et la surface supérieure des pinces sont d’un bleu pourpre, qui devient plus fonce' dans les vieux exemplaires. Des taches irrégulières pourpres existent chez les jeunes individus. Les doigts des pinces sont bruns, et leur extrémité est blanche. Cette espèce a été trouvée sur les côtes de la Californie inférieure. 13. Panopeus Bradleyi. Sidney, I. Smith, Proceedings of the Boston Academy of sciences, t. XII, p. 281, i86. cit. p. 1 65. Cette espèce, par sa forme générale, se rapproche beaucoup des Neopanope. La cara- pace est peu bombée et les régions y sont distinctement marquées. Le lobe mésogas- trique s’étend en pointe entre les lobes protogastriques; ces derniers sont saillants, indivis et confondus avec les lobes épigastriques. La région hépatique est grande et limitée par des sillons assez profonds. Les lobes méta et mésobranchiaux sont nette- ment séparés et la portion antérieure de la région branchiale est subdivisée en trois lobules. Les parties saillantes de la carapace sont garnies de très-fines granulations, qui disparaissent sur les lobes méso et urogastriques, sur la région cardiaque et sur la portion postérieure des régions branchiales. Le front est large, le bord en est presque droit; il est séparé des angles orbitaires internes par une échancrure, au-dessous de laquelle on voit l’antenne externe. Les bords latéro-antérieurs sont divisés en quatre 336 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. dents; la première, comme chez les Panopés, résulte en réalité Je la fusion de deux dents, aussi est-elle large et lobiforme; la seconde et la troisième sont triangulaires, aiguës et de même grandeur; la dernière est très-petite et obtuse. Les bords latéro- postérieurs sont un peu concaves. Le pédoncule oculaire porte, en dedans de la cornée, un tubercule dirigé en avant. Les pattes antérieures sont grandes. Le bras ne dépasse pas le bord de la carapace; Lavant-bras est garni en dedans d une saillie dentiforme. La main la plus forte est très- développée chez le mâle, elle est presque lisse et très-élevée dans sa portion palmaire; les doigts ne se louchent que par leur extrémité. Le pouce est régulièrement arqué et caréné en dessus, l’index se relève en forme de crochet vers son extrémité; son bord préhensile ne porte que de petites denticules, et sa coloration foncée s’étend sur une portion de la main. La petite pince est moins haute, les doigts en sont plus longs et moins arqués, et ils se trouvent en contact dans presque toute l’étendue de leur bord préhensile. Les pattes ambulatoires sont faibles et elles portent quelques très-fines granulations et des poils peu développés. Les femelles ont la carapace plus convexe que les mâles, et leurs pinces sont plus faibles. Largeur de la carapace d’un mâle, o,ooqâ. Longueur, 0,0068. O Largeur de la carapace d’une femelle, 0,0079. Longueur, o,oo5i. Cette espèce n’a encore été trouvée qu’à Panama. w2. GLYPTOPLAX SaIITHIÏ (nov. sp.). (PI. LXU fig- 4.) Cette petite espèce ressemble beaucoup à certains Micropanope, et au premier abord on serait tenté de la rapporter à ce genre, si la disposition des appendices copulateurs n’était pas tout à fait différente. La carapace est peu bombée, elle est plus épaisse et moins élargie que celle de l’es- pèce précédente. Les régions y sont distinctes et divisées en lobules bien délimités par des sillons. Le test est couvert de très-fines granulations, qui existent en arrière aussi bien qu’en avant. Le front est très-large, le bord antérieur en est droit et les angles orbi- taires internes sont petits. Les cavités orbitaires sont grandes et le pédoncule de l’œil porte un tubercule en avant. Les bords latéro-antérieurs sont moins obliques que dans le Glyptoplax pugnax; ils sont divisés en quatre dents, mais celles-ci sont moins sail- lantes, et la dernière est presque rudimentaire. Les bords latéro-postérieurs sont légè- rement renflés. G n U S T A G E S P 0 1) 0 P I I T H A L M AIRES. 337 Les pattes antérieures sont fortes, mais elles n’ont pas le même développement que chez le Ghjploplax pugnax. La main porte en dessus, sur son bord interne et vers le tubercule articulaire, un lobe arrondi et ma roi né très-caractéristique; de lines granu- lations couvrent la partie supérieure de la portion palmaire et de l’avant-bras. Le pouce est caréné en dessus. Les doigts de la petite pince sont plus longs et le bord inférieur de la main est très-concave. Les pattes ambulatoires sont faibles et un peu comprimées, le doigt qui les termine est plus grêle que dans l’espèce de Panama. L’abdomen du mâle est large et court, surtout vers les derniers articles. O 7 Largeur de la carapace d’un mâle, 0,006. Longueur, o,oo5. Cette espèce a été trouvée, à une profondeur de i3 brasses, sur les récifs à l’ouest de la Floride. La couleur de la carapace et des pinces est d’un jaune pâle; les doigts des pinces sont bruns. AGÈLE DES ÉRIPIIIDES. Genre ERIPHIA. Eriphia, Latreille, Règne animal de Cuvier, 1" édition, t. Ht, p. 18, 1817. — Desmarest, Considérations sur la classe des Crustacés, p. 125. — H. Milne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. /125. — Dana, Uni- ted States exploring expédition, Cruslacea , I. t, p. 2/16. — Heller, Die Crustaceen des südlichen Europas, p. 7Z1. — A. Milne Edwards, Histoire des Crustacés fossiles , t. [, p. 33 1. Ce genre est très-homogène , et toutes les espèces qui le constituent se res- semblent beaucoup. La carapace est large et faiblement divisée en régions déli- mitées par des sillons; elle est lisse en arrière. Le front est large, les orbites sont dirigées en avant. Les bords latéraux sont courbés, ils ne forment pas vers leur milieu un angle saillant comme chez la plupart des Catométopes et ils ne s’inflé- chissent pas brusquement dans leur partie postérieure comme chez les Xanthiens, de telle sorte que la portion moyenne et postérieure de la région branchiale est plus développée que chez la plupart des Cancériens. Les antennes externes sont petites et tres-eloignees des orbites, dont elles sont séparées par un prolongement de la région sous-orbitaire qui remonte jusqu’à l’angle sourcilier interne et s’unit, au bord inférieur du front dans une étendue assez considérable. L’épistome est. assez grand dans toute sa largeur et le bord antérieur du cadre buccal est forte- ment échancré de chaque côté, dans le point correspondant à l’extrémité du canal — Ve PARTIE. £3 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 338 ZOOLOGIE DII MEXIQUE. expirateur, dont le bord interne est limité par une forte crête endostomienne. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est presque quadrilatère, si ce n’est que son angle antéro-interne est tronqué pour l’insertion de la tigelle mobile. Les pinces sont renflées et les doigts sont arrondis au bout. Les pattes ambulatoires sont fortes, hérissées de soies et terminées par un doigt gros et velu. I . Eriphia gonagra. (PL LVI, %. 4.) Cancer gonagra , Fabricius, Supplementum Entomologiœ syslernaticœ , p. 337, 1798. Eripliia gonagra, II lVIilne Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, t. I, p. 426, pl. XVI, %. 16 et 17, 1 834- — Annales des sciences naturelles, 3e série, t. XVI, 1 85 1 , pl. VIII, fig. 10. — White, List of Cruslacea in the British Muséum, p. 22. — Gibbes, Proceedings of tlie American Association, 3e meeting, p. 177. — Dana, United States exploring expédition, Cruslacea, l. 1, p. 25o. — Krauss, Die südafricanischen Crustacecn, p. 36. — Stimpson, Notes on Norlli American Cruslacea, n" 2, p. 89 [Aimais of the Lyceum of nalural history of New York, 1860, t. VII, p. 207). — Heller, Reise der Oesterreichischen Fregalle Novara uni die Erde, p. 24, 1 865. — S. Smilh, On Brazilian Crustacea ( Transactions of the Connecticut Academy, t. Il, p. 7). — I. Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 26. — Haie Slreets, Cat. of Cruslacea of the isthmus of Panama. La carapace est médiocrement élargie, à régions nettement délimitées dans toute la partie antérieure du bouclier céphalo-thoracique. Le sillon branchio-hépatique est très- profond, les sillons postorbitaires sont larges. Une ligne transversale granuleuse s’étend en avant des lobes épigastriques, une autre crête dentelée existe sur les lobes proto- gastriques. Les portions latéro-antérieures portent quelques tubercules disposés parallè- lement aux bords latéro-antérieurs. Ceux-ci sont armés de six dents spiniformes (en comptant l’angle orbitaire externe). Le front est très-large, déclive et divisé en quatre lobes; les deux médians sont plus élargis et plus avancés que les latéraux, tronqués en avant et terminés par un bord entier ou finement granuleux; les latéraux sont plus petits et légèrement concaves, La suture fronto-orbitaire est très-sinueuse. Au-dessous s’étend une ligne de gros tubercules. Les pattes antérieures sont fortes, renflées et inégales. La main est couverte de gros tubercules, très-larges, arrondis, déprimés, squamiformes et plus élevés sur la petite pince que sur la grosse. Le pouce de cette dernière porte à sa base une grosse dent arrondie. L’avant-bras est orné en avant de quelques tubercules. Les pattes ambula- toires sont revêtues de petits poils roides sur leurs trois derniers articles. L’abdomen du mâle est étroit à sa portion basilaire; les quatrième et cinquième anneaux sont plus longs que chez les autres espèces de ce genre. Largeur de la carapace d’un mâle, o , o h 7 . CRUSTACES PODOPHTHALMAIRES. 339 La couleur est d’un brun verdâtre mêlé de jaune et de violet sur les pattes; les pinces sont brunes. Cette espèce se trouve sur les rochers delà Floride, aux Antilles et sur les cotes du Brésil, jusqu’à Bio de Janeiro. Elle se construit des nids de boue sur les branches et les racines des Palétuviers, au bord de l’eau, el elle s’y retire au moindre danger. 2. Eriphia squamata. (PI. LVI , fig. 3.) Stimpson, Noies on North American Crusiacca, n° i , p. i o , et n” 2 , p. 89 {Armais oj llie Lyceum of nalural hislory o/New York, t. VII, i85g el 1860). Sidney Smith, List of the Cruslacea collected ly M‘ Niel j in Central America {Report of lhe Peabody Academia of sciences, 1869, p. 90). Cette espèce ressemble beaucoup à YEriphia gonagra, mais les lobes du front sont séparés sur la ligne médiane par une échancrure plus large et ils sont marginés. Les tubercules de la main sont plus gros, plus serrés et entourés d’une bordure de poils. Les dimensions sont les mêmes que dans l’espèce précédente. U Eriphia squamata représente dans l’océan Pacifique YEriphia gonagra; on la ren- contre au Chili, au Pérou, à Nicaragua, à Panama, au Mexique et au cap Saint-Lucas. 3. ERIPHIA GRANULOSA (: nov.sp .). (PI. LVI, fig. 2.) Cette espèce, assez voisine de YEriphia gonagra , s’en distingue facilement, ainsi que de toutes les autres du même genre, par l’existence des granulations qui couvrent toute la région gastrique, les régions hépatiques, la portion antérieure des régions branchiales, et qui sont même encore légèrement apparentes en arrière. La carapace est rétrécie et plus plate que celle des Eriphia lœvimana et gonagra , le front est moins déclive. Les régions sont bien dessinées, la région hépatique est nette- ment circonscrite; les bords latéro-antérieurs sont divisés en cinq dents (sans compter l’angle orbitaire externe ) petites et spiniformes. Le front est composé de quatre lobes; les deux médians sont fortement échancrés au milieu et très-avancés, à bord entier et sans lignes de granulations; les latéraux sont petits et dépourvus de granulations. Le bord orbitaire supérieur, très-peu granulé, porte une dent en dehors, il est inerme en dedans. Le bord orbitaire inférieur est dépourvu de denticules et se termine par un tubercule mousse. Les régions jugales sont lisses au-dessous de la suture fronto-orbi- taire. Les pattes antérieures sont inégales et couvertes de tubercules gros, arrondis, confluents et garnis à leur base de petits poils courts et serrés. L’avant-bras est égale- ment couvert de tubercules et de lignes saillantes épaisses se recourbant comme des 340 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. écailles. Les pattes suivantes sont grêles et légèrement poilues. La couleur en est d’un rouge pourpre. Largeur de la carapace d’une femelle, 0,017. Longueur, 0,012. L unique exemplaire de cette espèce que j’aie eu entre les mains fait partie des col- lections du Muséum, où il est indiqué comme provenant du Chili. Genre P S EU DE PO P III A (nov. gen.). Ce genre nouveau 11e comprend qu’une seule espèce américaine, décrite par Stimpson sous le nom c ÏEriphia hispida, mais qui diffère des Ériphies véritables par des caractères trop importants pour prendre place dans le même genre. La carapace est aplatie et rétrécie en arrière, les régions sont peu distinctes, le front est remarquablement large , ce qui donne à ces Crustacés un aspect sem- blable à celui de certaines Trapézies. Les antennes externes sont très-éloignées des orbites. Le cadre buccal est rétréci en avant et les pattes-mâchoires externes portent une échancrure à leur bord antérieur. 11 existe un hiatus sous-orbitaire externe qui rappelle celui des Panopés. Le plastron sternal est étroit et aplati. Les doigts de la petite pince sont terminés en cuiller. Les pattes ambulatoires sont terminées par des doigts courts, gros et armés d’ongles crochus. Enfin la carapace et les pattes sont revêtues en dessus de poils courts et gros. PSEUDERIPHIA HISPIDA. (PI. LVI, fig. 1.) Eriphia hispida, Stimpson, Notas on North American Crustacea, n° 2 , p. 90 ( Aimais of the Lyceum of natur al hislory ofNew York, t. Vit, 1860). La carapace et les pattes sont couvertes de poils courts, roides et noirs, naissant en avant ou autour des tubercules. Le bouclier céphalo-thoracique est étroit, aplati en dessus; les régions sont peu marquées, rugueuses et couvertes de tubercules squami- formes, plus gros en avant qu’en arrière. Le front est très-large et garni de nom- breuses épines, courtes et à pointe obtuse. Les bords latéro-antérieurs sont armés de sept ou huit dents spiniformes et souvent denticulées elles-mêmes. Les orbites sont plus éloignées des antennes que chez les autres espèces de ce genre et la suture fronto-orbi- taire est droite. Une échancrure profonde entame en dehors le plancher de l’orbite. Le C RUS TA G É S P 0 1) 0 P H T II A L M A 1 R ES. 341 mérognathe des pattes-mâchoires externes est légèrement échancre en avant, de taçon à compléter l’orifice expirateur de la chambre branchiale. Les pinces sont inégales. Les mains sont tuberculeuses ou granuleuses en dessus et en dehors. Les doigts de la grosse pince sont arrondis au bout, ceux de la petite pince sont terminés en cudler. Les pattes ambulatoires sont courtes et tres-comprimees, le bord supérieur des cuisses forme une arete mince et crenelee. Les doigts sont trcs- courts et terminés par des ongles très-crochus. La couleur est d’un brun pourpré. Largeur de la carapace d’un mâle, o,oâi . Longueur, 0,082. Cette espèce a été trouvée à Panama et sur la côte ouest de l Amérique centrale. AGÈLE DES TRAPÉZIDES. Genre TRAPEZIA. Trapezia (pars) , Latreille, Familles naturelles, p. 269, et Encyclopédie, t. X, p. (i 9 5 . — H. Milne Edwards, His- toire naturelle des Crustacés, t. I, p. 427. Trapezia, Dana, United States exploring expédition, Crustacea , t. I, p. 25a. — A. Milne Edwards, Nouvelles Ar- chives du Muséum, t. IX, Mémoires, p. 257. Grapsillus, M’Leay, dans Smith’ s Illustrations 0/ South African Zoologij, Annulosa, p. 67. La carapace des Trapézies est aplatie, trapéziforme , brillante et fisse. Les régions n’y sont pas marquées. Le bord fronto-orbitaire en occupe toute ou presque toute la largeur; le front est avancé, lamelleux, presque horizontal, très- large et découpé en dents plus ou moins saillantes au nombre de six ou huit. Les orbites, de grandeur médiocre, occupent les angles latéraux de la carapace. Les bords latéraux sont très-faiblement arqués, entiers ou très-légèrement denticulés; le bord postérieur est étroit. Les antennes internes se replient transversalement sous le front; les antennes externes sont grêles dès leur base et éloignées de l’orbite, par suite de la jonction du front avec l’angle sous-orbitaire interne. Le cadre buccal est quadrilatère et l’endostome porte de chaque côté une crête limitant, le canal expirateur de la chambre branchiale. Les pattes antérieures sont longues et le bras dépasse de beaucoup le bord de la carapace; les pinces sont arrondies en dessus et terminées par des doigts pointus. Les pattes ambulatoires sont courtes, très-déprimées et leur doigt est styliforme et trapu. L’abdomen du mâle se com- pose tantôt de sept articles mobiles, tantôt de cinq seulement. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. 342 Ce genre compte de nombreuses espèces dans l’océan Indien et dans les mers océaniennes; il existe aussi sur la côte occidentale de l’Amérique; il n’y est repré- senté que par un petit nombre d’individus tellement semblables aux espèces pré- cédentes, que souvent on hésite beaucoup à les en séparer et que l’on serait tenté d’admettre que ce sont des émigrants venus de la Polynésie qui ont été transportés jusque sur les rivages de l’Amérique centrale. 1. Trapezia rufopunctata. Cancer nfopunclatus , Herbst, Naturgeschichte cler Krabben und Krebsc , pi. XL V II , fig. 6. Trapezia rufopunctata, Latreille, Encyclopédie, t. X, p. G 9 5 . — Lucas, dans Voyage au pôle sud, Zoologie, t. III p. Ai, Crustacés, pl. IV, fig. 8. — Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. I, p. 255, pl. XV, fig. 3. — Hilgendorff, Crustacés du voyage du baron de Decken, p. 75, pl. II, fig. 3. — A. Milne Edwards Nouvelles Archives du Muséum, t. IX, Mémoires, p. 258. Trapezia acutifrons, A. Milne Edwards, Annales de la Société entomologique de France, t. VII, p. 281. Trapezia tigrina, Evdoux et Souleyet, Voyage de la Bonite, pl. XI, fig. h. Grapsillus maculatus, M Leay dans Stnith" s Illustrations of the Zoology of South Africa, Annulosa, p. 67. Trapezia maculata, Dana, op. cil. Crustacea, t. I, p. 256, pl. XV, fig. A. — Stimpson, Notes on North American Crustacea, 11° 2, p. 91 ( Aimais of the Lyceum of natur al history of New York, 1860). Cette espèce se trouve depuis la mer Rouge jusque sur la côte occidentale de l’ Amé- rique. Elle paraît susceptible de nombreuses variations dans la forme du front et dans la disposition des taches rouges qui ornent le corps et les pattes en dessus et en dessous. Un seul exemplaire de cette Trapézie a été recueilli à l ile de Socoro, sur la côte ouest du Mexique. 2. Trapezia cimodoce. Trapezia cymodocc? Herbst, Naturgeschichte der krabben und Krcbse, pi. El, fig. 5. — Guérin, Voyage de la Co- quille, Crustacés, pl. I, fig. A. — Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. I, p. 257, pl. XV. fig. 5. — A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum, t. IX, Mémoires, p. 260. — Sidney, I. Smith, Notes on new or Utile Icnown species of American Cancroid Crustacea ( Proceedings of the Boston Society of natur al history, t. XII, p. 287, 1869). — Lockington, Proceedings of the California Academy, sept. 1876. Trapezia miniata, Hombron et Jacquinot, Voyage au pôle sud, Crustacés, par H. Lucas, pl. IV, fig. 10 à i3. Cette espèce, fort commune dans tout l’océan Indien et sur les côtes des îles de LOcéanie, a été aussi rencontrée à bile aux Perles, dans la baie de Panama. On la reconnaît à sa carapace jaunâtre sans taches ni réticulations rouges. La dent latérale de la carapace est obtuse chez les exemplaires de grande taille; elle est au contraire aiguë chez les jeunes. Le front est divisé en six dents arrondies et peu saillantes. Largeur de la carapace, o,oi35. Longueur, 0,0116. G H U S TAC G S PO D O P H T 1 1 A LM A I P, E S. 343 3. Trapezia formosa. (PI. L V III, fig. i.) Siclney, I. Smith, Notes on new or Utile hiown species of American Cancroid Crustncea ( Proceedings of tlte Boston Society of natural history , t. XII, p. 286, 1869). Lockington, Proceedings of the California Academy of sciences , sept. 1 8 7 G . Cette espèce se distingue des précédentes par son bord latéral arrondi et dépourvu de dents. La carapace est lisse, brillante et régulièrement bombée dans tous les sens. Elle est beaucoup plus large vers le milieu que dans la région orbitaire. Le front est divisé en six lobes très-peu marqués; un sillon le borde en dessus, et quelques granu- lations s’étendent parallèlement à lui. L’angle orbitaire externe n’est pas proéminent. Les bords latéraux sont convexes et arrondis. Chez les jeunes individus, il existe un rudiment de dent branchiale, mais chez les grands exemplaires on n’en voil aucune trace. Les pattes antérieures sont lisses et glabres. Le bras est peu allongé et son bord antérieur porte environ six petites dents. L’avant-bras est armé en dedans d’une dent en forme de cône obtus. La main présente en dedans, près de son articulation, une éminence tuberculiforme. Largeur de la carapace d’un mâle de grande taille, o,ooq6. Longueur, 0,007b. Cette espèce a été trouvée à l ile aux Perles, dans la baie de Panama, elle vit au milieu des Pocillipora capitata (Verrill). 4. Trapezia nigrofusca. Slimpson, Notes on North American Cruslacea, d° 2, p. 91 [Aimais of the Lyceum 0) natural history of New York, 1 860 ). Je ne connais de cette espèce que la description qui en a été donnée par Slimpson. La carapace est large, nue, légèrement convexe, très-lisse et glabre. Quelques ponctua- tions éparses entourent la région gastrique et en dessinent obscurément les contours. Une très-petite dent marque, comme d’ordinaire, l’angle latéral. Le Iront est légère- ment convexe, entier et non denticulé. Les pattes-mâchoires externes ferment exacte- ment le cadre buccal et ne sont pas saillantes; leur bord inférieur est disposé sur une ligne transversale. Le bras des pattes antérieures est court comme chez les Tetraha. L avant-bras est bilobé en dedans. La main est très-large et déprimée. Les pattes ambulatoires sont courtes et nues. Les doigts sont terminés par des ongles obtus, courbés en dedans et formant un angle avec la partie du doigt qui les porte. 34 4 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. La couleur est d’un brun foncé uniforme, presque noir. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,019. Longueur, 0,009. Cette espèce a été trouvée au cap Saint-Lucas. Genre QUADRELLA. Trapezia (auctorum) . Quadrella, Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. I, p. 266. Les Crustacés de ce genre se distinguent des Trapézies par leur carapace plus bombée, moins rétrécie en arrière et à bords latéraux presque parallèles. Le front est plus fortement denté et l’angle sous-orbitaire interne est spmiforme. On n’a connu pendant longtemps qu’une seule espèce de ce genre, elle provient des mers de la Chine et a été décrite par Dana sous le nom de Quadrella coronata . Quadrella nitida. Sidney, I. Smilh , Notes on new or Utile known species of American Crustacea ( Proceedings of the Boston Society qf natural history , t. XII, p. 288, 1869). La carapace de cette espèce est lisse et régulièrement bombée , elle s’élargit un peu au milieu. Le front est armé de sis dents spiniformes, les médianes sont plus grandes, pins proéminentes et séparées par une échancrure plus profonde que les autres. L’angle orbitaire externe forme une épine acérée. Les bords latéraux sont convexes, obtus et arrondis, ils sont pourvus d’une épine branchiale grêle et, chez les grands exemplaires, d’une simple saillie anguleuse. L’angle sous-orbitaire interne est armé d'une épine qui s’avance beaucoup. Les pinces sont un peu inégales et très-grandes. Le bras est allongé, son bord anté- rieur est orné d’environ six à huit épines pointues. L’avant-bras porte en dedans une courte épine. Les pinces sont fortes, lisses, inermes et leur longueur dépasse les dimensions en largeur de la carapace. Les pattes ambulatoires sont grêles et lisses, excepté sur les doigts, qui sont légèrement pubescents. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,019, Longueur, 0,0099. Cette espèce a été trouvée à Pacheca , l’une des îles des Perles , dans la baie de Panama , à une profondeur de 6 à 8 brasses, parmi les huîtres perlières. CRUSTACÉS PODOPHTH ALMA 1RES. 345 Genre DOMECIA. Domecia, Eydoux et Soulevet, Voyage de la Bonite, Crustacés , p. 235 , pl. II, fig. 5 , 1802. — Dana, United States exploring expédition, Crustacea, t. I, p. 23o et 25o. — A. Milne Edwards, Nouvelles Archives du Muséum , t. IX, p. 203. Neleus ? Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 35, 1867. Les Crustacés de ce genre ressent Lient beaucoup, par leur forme générale, aux Trapézies. Leur carapace est plus large que longue, fort aplatie et rétrécie en arrière. Le Lord Ironto-orbi taire occupe presque toute la largeur de la carapace et le front est épineux. Le cadre buccal s’élargit en avant et il est échancré de chaque côté pour le passage de Peau sortant de la chant bre branchiale. Le méro- gnathe des pattes-mâchoires externes est beaucoup plus large que long et l’endo- stome présente îles crêtes latérales. L’article basilaire de l’antenne externe porte en dehors un prolongement qui se trouve enchâssé entre le bord orbitaire inférieur et le Iront, et se prolonge jusqu’à l’angle de la cavité orbitaire; la tigelle mobile est insérée sous le front et elle est exclue de l’orbite comme chez les Thalamites. L’article basilaire des antennes internes est large, mais très-peu élevé. Les pattes antérieures sont courtes et le bras est caché sous la carapace; les doigts des pinces sont pointus. Les pattes ambulatoires son! courtes, comprimées, et les ongles son! recourbés et pointus. L’abdomen du mâle est formé de sept articles libres. Domecia hispida. (PI. LV1II, fig. 3.) Domecia hispida, Souleyet; Voy. au pôle sud, pl. VI, fig. 2-7. Voy. de la Bonite, pl. II, fig. 5-io. — Stimpson, Notes ou Norlh American Crustacea ( Aimais of the Lyceum of natur al hislory of New York, 1860, p. 90, et Preliminary Report ( Bulletin of the Museum of comparative Zoology of Cambridge, t. II, p. 1 A 5 ). — Dana, Unit. Stal. expi. exped. Crust. t. 1, p. 25 1. Neleus acanthophorus? Isis Desbonne et Schramm, Crustacés de la Guadeloupe , p. 35, 1867. Eupilumnus Websteri? Kingsley, Proc. Acad. nat. sc. of Philadelphia , 1879, p. 383. Les Domécies qui ont été trouvées dans la mer des Antilles ne me paraissent différer en rien de celles qui vivent aux îles Sandwich, sur les côtes des îles de l'Océanie, dans l’archipel du Cap-Vert et au Sénégal. Leur coloration est d’un jaune rougeâtre, les épines sont noires, ainsi que le bout, des pattes. Stimpson, le premier, a signalé cette espèce à hile Saint-Thomas, puis sur les récifs de la Floride et de Cuba. Isis Desbonne La rencontrée à la Guadeloupe parmi les coraux. h h ZOOLOGIE Dll MEXIQUE. V° PAr.TIB. 3/(6 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. AGÈLE DES GALÉNIDES. Genre EUC1UTODES (nov. gen.). Le genre Eucratodes se rapproche beaucoup, par la forme générale cle la cara- pace, des Curtonolus et des Pseudorhombila; mais, à raison de la disposition de la région antennaire et de l’abdomen du mâle, il doit prendre place dans la petite division des Galénides à côté des Galene et des Eucrate. La forme du corps esl souvent insuffisante pour permettre dejuger avec certitude les affinités naturelles de certains Crustacés, et les types que je viens de nommer établissent une transi- tion entre les Cyclométopes et les Catométopes, ils présentent une combinaison de caractères qui méritent de fixer l’attention. La carapace est presque quadrilatère. Les régions sont indistinctes et les bords sont peu dentés. Le front est large et entier. Les orbites sont médiocres et leurs bords n’offrent ni fissure supérieure ni hiatus extérieur. Les pédoncules oculaires sont peu développés. L’article basilaire de l’antenne externe est petit et court, c’est, à peine s’il atteint le prolongement sous-frontal; la ligelle mobile de l’an- tenne est logée dans l’ hiatus interne de l’orbite. L’article basilaire des antennules est fort large et peu élevé, la ligelle se replie dans des fossettes creusées presque transversalement. Le cadre buccal est fort large en avant; de chaque côté, au- dessous du tubercule auditif, il porte une échancrure étroite, mais l’endostome est dépourvu de crêtes. Le mérognalhe des pattes-mâchoires externes est sub- quadrilatère et très-légèrement échaüc/ré à son angle interne pour l’insertion du palpe. Les pattes antérieures sont faibles et à peu près égales, elles se terminent par des doigts pointus. Los pattes ambulatoires sont grêles et pourvues de doigts fort allongés. L’abdomen du mâle est composé de cinq articles, les troisième, quatrième et cinquième segments étant soudés en une seule pièce. Les orifices mâles sont creusés à la base des pattes de la cinquième paire. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 347 Eucratodes Agassizh {non. sp.). (PI. LXI, fig. 1.) La carapace est lisse, assez épaisse et bombée d’avant en arrière; elle l’est très-peu dans le sens transversal. Ses parties latérales sont couvertes de granulations extrême- ment lines. Les bords latéro-antérieurs sont très-courts et ils sont découpés en deux dents seulement; l’angle orbitaire externe n’est pas saillant; la première dent est large à sa base et peu proéminente; la seconde est plus petite et obtuse. Le front est lamel- leux, déclive, il porte sur la ligne médiane un sillon peu profond; le bord en est mince et entier. Les pattes antérieures sont comprimées et couvertes de très- fines granulations, visibles avec une forte loupe; le bras déborde à peine la carapace; l’avant-bras est armé en dedans d’une dent obtuse; la main est lisse en dessus et en dehors, les doigts sont très-aigus et fortement dentés sur leur bord préhensile; le pouce porte à sa base une grosse dent arrondie semblable à celle que l’on remarque chez beaucoup de Pano- pes. Les pattes ambulatoires sont grêles, lisses et arrondies en dessus. Le troisième article de l’abdomen du mâle est très-large et il s’étend jusqu’à l’article basilaire des pattes de la cinquième paire, les sixième et septième segments sont courts. Le plastron sternal ainsi que les parties latéro-inférieures du bouclier céphalo- thoracique sont très-finement granuleux. La couleur est d’un jaune pâle; les doigts des pinces sont bruns à leur base, cette teinte devenant plus claire vers leur extrémité. Largeur de la carapace, o,oo65. Longueur, o,oo5. Cette espèce a été trouvée, à une profondeur de 100 brasses, à l’ouest de la Flo- ride. ZOOLOGIE Dü MEXIQUE. 348 SUPPLÉMENT AUX OXYRHYNQUES ET AUX CANCÉRIENS. Depuis la publication des chapitres relatifs aux Oxyrhynques et aux Cancériens, M. Alexandre Agassiz a continué ses recherches sous-marines à bord du Blake, eî il a bien voulu nous communiquer le résultat des dragages faits en 1878-1879 dans la mer des Antilles. J’y ai reconnu plusieurs espèces nouvelles, dont je don- nerai ici la description. EüPROGNATHA ACUTA (nov. sp. ). Cette espèce se distingue de toutes celles du même genre par la longueur de l’apo- physe épistomienne, par le développement des épines latérales et par l’existence de quelques épines crochues le long du bord supérieur de la cuisse des pattes ambulatoires. L’épine que porte le premier anneau de l’abdomen est, au contraire, très-réduite. Les pattes ambulatoires sont peu allongées. Largeur de la carapace, 0,006. Longueur, 0,008. Cet Euprognatha a été trouvé, à une profondeur variant entre 84 et 208 brasses, à Saint-Kitts, à Saint-Vincent et aux Barbades. NlBILIA ARMATA (nov. sp.). (Pi. xxxi a, iig. a.) La carapace est pyriforme, peu élargie en arrière et couverte d’épines aiguës et inégales, dont la disposition est fort régulière, mais trop compliquée pour pouvoir être conquise facilement à laide d’une description; une figure suffit pour en rendre parfaitement compte. Les cornes rostrales sont plus grêles et plus divergentes que chez la Nibilia erinacea. 11 existe une longue épine préorbitaire, suivie d’une autre épine beaucoup plus petite. L’article basilaire de l’antenne externe est terminé par une épine [dus courte que la préorbitaire. Les pattes antérieures du mâle sont faibles et la por- tion palmaire de la pince n’est pas allongée comme chez la Nibilia erinacea; deux ou trois épines existent en dessus près de l’articulation avec l’avant-bras; celui-ci et le bras portent quelques épines. Les pattes ambulatoires sont grêles; leur cuisse est armée en dessus de trois épines, dont la dernière surmonte l’articulation de la jambe. Le corps et les pattes portent des poils courts, roides et espacés. CRUSTACÉS PO D OP HT H A LM A IR E S. 349 Largeur de la carapace (avec les épines) d’un exemplaire mâle, 0,017. Largeur (sans les épines), 0,01 3. Longueur (le rostre compris), 0,0 2 5. Longueur (sans le rostre), 0,020. Cette espèce ne se rencontre qu’à une assez grande profondeur; elle a été draguée par M. A. Agassiz dans la mer des Antilles. Genre LIS POGNAT H U S ( nov. gen. 1 ). La carapace est pyriforme et les yeux n’ont pas de cavité orbitaire dans laquelle ils puissent se replier. Le rostre est bifide, peu allongé; la portion interorbitaire de la carapace est étroite et pourvue de chaque côté d’une épine au-dessus de l’in- sertion du pédoncule oculaire; il existe aussi une épine postorbitaire. L’article basilaire des antennes externes est très-étroit et terminé en dehors par une petite épine. La tigelle mobile est beaucoup plus longue que les pointes du rostre et insérée à découvert sur les côtés de celui-ci. Les fossettes antennulaires sont très- allongées; elles se continuent au-dessous de la base des cornes rostrales. L’exo- gnathe des pattes-mâchoires externes est très-long; le mérognathe est beaucoup) plus étroit que fischiognathe ; il est très-rétréci à sa base et arrondi à son extré- mité. Les pattes ambulatoires sont longues et grêles. L’abdomen de la femelle est très-large. Ce genre relie les Euprognatha aux Anisonotus. Lispognathus furcillatus (nov. sp.). (PL XXXI A, fi g. 4.) La carapace porte au-dessus de la ligue médiane deux épines dressées, l une gas- trique et l’autre cardiaque; les lobes protogastriques et les régions branchiales ont une épine. Le sillon gastrique est profond et semble étrangler la carapace au-dessous des régions hépatiques. Celles-ci sont renflées et armées de deux ou trois petites épines. Les bords des régions branchiales offrent aussi quelques spinules. Les cornes rostrales sont cylindriques, pointues, légèrement divergentes et relevées. Le pédoncule oculaire est pourvu en avant d’une petite épine. Les pattes antérieures de la femelle sont ornées de quelques épines et revêtues de poils roides. Les mains sont arquées en dedans et leurs doigts sont très-élevés et en contact dans toute leur étendue. La cuisse des pattes De Afcnros rr grêle » el yvâdos a mâchoire*. 350 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. ambulatoires présente une épine terminale au-dessus de Larticulation de la jambe; les doigts sont longs et légèrement courbés vers leur extrémité. Largeur de la carapace, 0,007. Longueur, 0,010. Cette espèce a été trouvée, par 291 brasses de profondeur, à Grenade, par M. A. Agassi z. Genre ANASIMÏJS (nov. g en. La carapace est pyriforme et bombée en dessus; elle se rétrécit beaucoup dans la région interorbitaire. Le rostre est pointu et dirigé en avant et en haut. Les yeux sont grands, libres et ne peuvent se replier dans des fossettes orbitaires. Une épine postorbitaire existe de chaque côté. L’article basilaire des antennes externes est très-allongé et très-étroit, comme chez les Podochela. 11 porte en des- sous un hi hercule, au niveau des yeux. La tigelle mobile est grande et insérée à découvert. Ses deux premiers articles dépassent en longueur le rostre. Les anten- nules sont longues et repliées longitudinalement dans des fossettes creusées à la base du rostre. La cloison frontale antennulaire se prolonge en une forte dent triangulaire, comme chez les Pyromaia et les Anisonotus. L’exognathe des pattes- mâchoires externes se rétrécit vers son extrémité ; le mérognathe est étroit à sa base, échancré profondément à son angle antéro-interne pour l’insertion du palpe et fortement auriculé au-dessous de cette insertion. Les pattes ambulatoires sont très-grêles; les deux premières paires sont de même longueur; la troisième et la quatrième sont un peu plus courtes. Les doigts sont allongés et faibles et 11e con- stituent pas des crochets, comme chez les Podochela. La disposition de la région fronto-antennaire et celle des pattes ambulatoires distinguent nettement ce genre des Anisonotus. AnASIMUS FUGAX (nov. sp.). (PI. XXXI A, fig. 1.) La carapace présente sur la ligne médiane trois épines dressées : la première occupe la région gastrique; la seconde, de même taille, est placée sur le lobe cardiaque anté- rieur; la troisième, plus petite, surmonte- le lobe cardiaque postérieur. Le premier De âvaaifxos rrqui a le nez retroussée. G R G S TA C É S P 0 D 0 PH T H A LM A I R E S. 351 article de l’abdomen porte une quatrième épine. Les lobes proto-gastriques sont armés chacun d’une épine; trois épines ou tubercules disposées en série longitudinale existent sur la région branchiale. La surface de la carapace est irrégulièrement granuleuse. Le rostre est court et spinuleux en dessus. Le bord sourcilier est armé d’une épine. Les pattes antérieures du mâle sont faibles; elles sont revêtues de poils roides et espacés. Le bras porte quelques petites épines, et les doigts des pinces sont en contact dans toute leur longueur. Les pattes ambulatoires sont formées d’articles cylindriques et lisses. Le plastron sternal et l’abdomen sont granuleux. L’abdomen de la femelle est très-large. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,009. Longueur, 0,01 3. Largeur totale, les pattes étendues, 0,075. Cette espèce a été draguée par M. A. Agassiz près de Santa Cruz, par 1 1 5 brasses, et près des Barbades, par 56 et 82 brasses. Genre TRACIIYMAIA (nov. gen.). La carapace est courte, large et Bombée en arrière. Le rostre est petit et formé de deux cornes légèrement divergentes. L’espace interorbitaire est de largeur médiocre; les orbites sont très-ouvertes en dessus et en dessous. L’œil, dont la cornée est un peu comprimée d’avant en arrière, se replie dans une fossette creusée à la base de l’épine postorbitaire. L’article basilaire des antennes est très- étroit, comme chez les Amathia, et il ne cloisonne pas l’orbite en dessous. La tigelle mobile est insérée à découvert de chaque côté du rostre. Les deux pre- miers articles atteignent l’extrémité de celui-ci; la portion multiarticulée est très- courte. Le plancher de l’orbite est armé d’une épine sur son bord. Les pinces sont terminées par des doigts aigus. Les pattes ambulatoires diminuent graduelle- ment de longueur de la première à la dernière, et la différence de laiîle est très- considérable entre celles-ci. Les doigts ne sont pas préhensiles. Leur bord infé- rieur est lisse. Ce genre doit prendre place à côté des Halimus el des Amathia . 352 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. ÏRACHYMAIA. CORNUTA (nov. sp.). (PI. XXXI A, fi g. 2.) La carapace est granuleuse et convexe; elle porte quelques petites épines. Sur la région gastrique, il en existe quatre, disposées en croix. Le lobe cardiaque antérieur en présente deux, situées sur la ligne médiane. Les régions branchiales sont surmontées de quatre ou cinq spinules. Les bords latéro-postérieurs sont garnis dune ceinture de courtes épines. Le bord sourcilier est armé d’une épine dirigée en avant. L’article basilaire des antennes externes est orné de trois petites épines, l’une terminale, les deux autres situées le long du bord orbitaire. Le bras et l’avant-bras des pattes anté- rieures sont spinuleux; la main est lisse. Les pattes ambulatoires sont revêtues de quelques poils courts et très-rares. L’abdomen et le plastron sternal présentent quelques très fines granulations. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,010. Longueur, 0,012. Cette espèce a été draguée par M. A. Agassiz au voisinage des Barbades, par 82 et îâo brasses de profondeur. MESORHOEA CRISTATIPES (nov. sp.). (PL XXXI A, fig. 6.) La carapace de cette espèce est lisse, de figure presque triangulaire. Les régions gastrique et cardiaque sont très-hautes et forment sur la ligne médiane de la cara- pace une cime élevée. Trois tubercules, l’un postérieur et médian, les deux autres anté- rieurs et disposés symétriquement, ornent la région gastrique; deux élévations obtuses et médianes surmontent la région cardiaque. Les légions branchiales sont très-renilées et elles se terminent en dehors par une crête aiguë qui s’étend jusqu’à l’angle latéral. Le front est trilobé et très-avancé sur la ligne médiane. Les bords latéro-antérieurs sont découpés en un grand nombre de petites dents et garnis de poils courts. Les pattes antérieures sont longues et fortes. Le bras porte en arrière deux ou trois gros tuber- cules comprimés et revêtus de quelques poils; en avant, il est garni d’une crête aiguë. Une crête dentée suit le bord interne de la main; le bord externe est aigu et découpé en quatre dents bien séparées. Deux crêtes garnissent le bord supérieur du doigt mobile. La cuisse des pattes ambulatoires est en dessous et en dessus munie de crêtes. La jambe et le pied sont cristiformes en dessus. Les pattes-mâchoires externes sont remarquables par l’existence d’une crête très-découpée qui occupe toute leur longueur et de petites proéminences lamelleuses et irrégulières situées sur le mérognathe. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,017. CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES. 353 Longueur, o,oiA. Largeur totale, les pinces étendues, 0,07^. Cette espèce a été trouvée à Saint-Vincent, à une profondeur de 12A brasses. X VNTHOÜES BIDENTATUS (nov. sp.). (PI. LUI, fig. 5.) Le corps est entièrement lisse et nu. Les régions gastrique et hépatiques sont à peine marquées. La surface dorsale est presque plate transversalement et un peu bombée d’avant en arrière. Le front est formé de deux lobes tronqués et finement granuleux, séparés sur la ligne médiane par une petite échancrure. Les angles orbitaires internes sont moins avancés que le front. Les bords latéro- antérieurs sont minces. L’angle postorbitaire constitue un petit lobe à peine saillant, en arrière duquel existent deux dents : la première est lobiforme et à contour arrondi, la seconde est grosse et obtuse. L’orbite est très-faiblement échancrée en dessous et en dehors. L article basilaire des antennes externes est grêle et il se joint au front par son angle antéro-interne. Les pattes antérieures du mâle sont courtes et inégales; le bras est caché sous la carapace; l’avant-bras est armé en dedans d’une dent obtuse; la main est arrondie et le pouce porte à sa base une grosse dent arrondie. Les pattes ambulatoires sont faibles et légèrement pubescentes vers leur extrémité. Le plastron sternal et l’abdomen du mâle sont revêtus d’un duvet court et peu serré. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,01 A. Longueur, 0,01 1 . L’unique exemplaire de cette espèce que j’aie eu entre les maiiis a été trouvé par M. A. Agassiz dans la mer des Antilles, près de bile de Grenade, à une profondeur de 92 brasses. PANOPEUS XANTHIFORMIS (nov. sp.). (Pt. LUI, fig. 4.) Cette espèce ressemble beaucoup, par son aspect général, à un Xanthodes. La carapace est déprimée, peu élargie et granuleuse près des bords latéro-antérieurs. Le front est formé de deux lobes, séparés sur la ligne médiane par une fissure étroite. Les orbites sont larges, et leur bord inférieur est finement crénelé; leur bord supérieur est inter- rompu en dessus par deux fissures, et leur bord inférieur est coupé en dehors par une échancrure petite et triangulaire, en arrière de laquelle existe une dent subhépa- tique très-petite. Les bords latéro-antérieurs sont divisés en quatre dents : la première est très-petite, arrondie et située en arrière de l’angle postorbitaire; la seconde et la ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ve PARTIE. /| 5 354 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. troisième sont grandes et granuleuses sur leurs bords; la dernière est très-petite et pointue. Les régions latéro-inférieures sont couvertes de granulations. Les pattes anté- rieures sont rendues rugueuses par de très-fines granulations. Largeur de la carapace d’un mâle, 0,01 3. Longueur, 0,009. Gette espèce provient de l’expédition du Blake et a été trouvée près de l ile de Gre- nade, à 92 brasses de profondeur. TABLE DES MATIÈRES DU PREMIER VOLUME. Pages. Avant-propos 1 Etudes anatomiques sur les Ltmules 3 S î. Considérations préliminaires 3 § 2. Historique 6 S 3. Appareil circulatoire 7 Cœur et système artériel 7 Système veineux 2^1 § h. Système nerveux 29 S 5. Système appendiculaire 38 Etudes sur les Crustacés podophthalmaires de LA RÉGION MEXICAINE /l5 ORDRE DES DÉCAPODES, SECTION DES RRACHYURES FAMILLE DES OXYRHYNQUES Genre Pericera Pericera cornuta Pericera spinosissima Pericera trispinosa Pericera fossata Pericera subparallela Pericera diplacantha Pericera heptacantha Pericera lævigata Pericera dicantha Pericera camptocera Pericera eutheca Pericera septemspinosa Pericera villosa Pericera ovata Genre Micropiirys Microplirys Weddeilii 4 9 49 4 9 5 j 5 2 52 53 5/i 5(1 58 59 59 5 9 5 9 60 Pages. Micropiirys bicornutus 61 Microphrys platysoma 62 Micropiirys aculeatus 63 Genre Tiarina 63 Sous-genre Leptopisa 63 Leptopisa setirostris 6/1 Genre Omalacantiia 6/1 Omalacantha hirsuta 65 Genre Anaptychus 66 Anaptychus cornutus 67 FAMILLE DES PISINÆ 68 Genre Pisa 68 Pisa antilocapra 68 Pisa praelonga 69 Genre Notolopas 70 Notolopas lamellatus 71 Genre Pelia 7 1 Pelia pulchella 7 2 Pelia mutica 73 Pelia pacifica 73 Genre Pisoides 7 4 Pisoicles tubercula tus 75 Genre Herbstia 7& Herbstia pubescens 7(i Herbstia pyriformis 77 Herbstia depressa 77 Herbstia camptacantba 7* Herbstia tumida 79 Herbstia Edwardsii 80 356 TABLE Genre Nemausa Nemausa rostrata Nemausa spinipes Genre Temnonotüs Temnonotus granulosus Temnonotüs simplex Genre Coelocerus Cœlocerus spinosus Genre Chorinds Ghorinus heros Genre Scyra Scyra umbonata Genre Heiius Hemus cristulipes Genre Esopus Esopus crassus FAMILLE DES MITHRACINÆ Genre Mithrax Sous-genre des Mithrax transversaux ou Mi- thrax proprement dits Mithrax hispidus Mith rax lævimanus Mithrax pleuracanthus Mith rax tuherculatus Mithrax depressus Mithrax leucomelas Mithrax cornutus Mithrax acuticornis Mithrax Holderi Mithrax spinosissimus Mith rax armatus Mith rax verrucosus Mithrax aculeatus Mi tin ■ax ursus Mithrax pygmæus Sous-genre des Mithrax déprimés ou Mithra- cules Mithraculus sculptus Mithraculus coronatus Mithraculus nodosus Mith raculus denticulatus Mithraculus forceps MATIÈRES. Mithraculus nudus 110 Mithraculus ruber m Mithraculus cinctimanus 112 Teleophrys cristulipes 1 13 Genre Othonia 1 1 h Othonia aculeata 1 1 5 Othonia Lherminieri 116 Othonia lævigata 116 Othonia sexdentata 116 Othonia quinquedentata 117 Othonia Picteti 118 Genre Eucinetops 119 Eucinelops Lucasii 119 Genre Thoe 120 Time erosa 121 Thoe sulcata 121 Thoe puella 122 Genre Sisyphus 123 Sisyphus compressus 12A FAMILLE DES MICIPPINÆ 125 Genre Tyche 125 Tyche lamellifrons 126 Tyche emargina ta 126 FAMILLE DES LIBININIÆ 127 Genre Libinia 127 Libinia canaliculata. . i 128 Libinia dubia 129 Libinia rhomboidea 1 3 1 Genre Nibilia 1.82 Nibilia erinacea 1 3 3 FAMILLE DES AMATHINÆ i3 h Genre Amathia 1 3 A Amathia hystrix 1 3 A Amathia modesta 1 3 5 Genre Sphenocarcinus 1 3 5 Sphenocarcinus corrosus 1 3 6 Genre Mocosoa 1 3 7 Mocosoa crebripunctata 187 FAMILLE DES EP1ALTINÆ i38 Genre Epialtus 1 38 DES 80 81 82 82 83 8A 8A 85 86 86 87 87 88 88 89 9° 9 1 9 1 9 3 93 9^ 9& 93 9' 6 97 97 9 8 99 1 00 1 0 1 1 02 102 1 o3 1 oh 1 o5 1 o5 1 06 108 1 09 1 09 TABLE DES MATIERES. Epiai tus bituberculatus i 3 9 Epiai tus dilatatus iIjo Epialtus sulcirostris 1A1 Epialtus longirostris î^i Genre Euplorodon i4i Euplorodon trifurcatus D12 Genre Acanthonyx lia Acanthonyx Petiveri 1 43 Genre Mimulus 1 kk Mimulus foliatus 1 h 5 FAMILLE DES PARTHENOPINÆ 1A6 Genre Lambrus Lambrus Pourtalesii . . . Lambrus fraterculus. . . . Lambrus agonus Lambrus triangulus. . . . Lambrus hyponcus .... Lambrus excavatus Lambrus depressiusculus Genre Platylambrus Platylambrus serratus. . Genre Pisolambrus Pisolambrus nitidus.. . . 1 4G 1/19 1 50 1 5 1 i5a 1 53 1 5/i 1 55 1 56 i 56 *5 7 1 1)8 Genre SoLENOLAMBRiis 1 58 Solenolambrus typicus i5g Solenolambrus tenellus 160 Solenolambrus arcuatus 162 Solenolambrus fastigatus 1 G 3 Solenolambrus Bellii 1 6 3 Genre Mesorhoea i64 Mesorhœa sexspinosa i6d Genre Heterocrypta 166 Heterocrypta granulata 166 Heterocrypta macrobrachia 167 Genre Cryttopodia 167 Cryptopodia concava 168 Gryptopodia occidentalis 169 Genre OEthra 170 OEtbra scruposa, var. scutata 170 FAMILLE DES LEPTOPODINÆ Genre Leptopodia Leptopodia sagittaria. . . Genre Metoporaphis Metopora plus forficulatus Genre Coelodes Gollodes depressus Collodes obesus Gollodes granosus Collodes trispinosus. .. . Gollodes nudus. Collodes rostratus Collodes inermis Genre Batrachonotüs Batrachonotus fragosus . Genre Arachnopsis Arachnopsis filipes Genre Euprognatha Euprognatha rastellifera Euprognatha inermis.. . Euprognatha gracilipes . Genre Apocremnus Apocremnus septemspinosus Genre Neorhynchus Neorhynchus gibbosus. Neorhynchus depressus Genre Anomalopus A nomalo pus furcil latus Anomalopus frontalis . . Genre Podochela Podochela grossipes . . . Podochela macrodera.. Podochela gracilipes . . Podochela spatulifrons Podochela Reisei Podochela lamelligera . Podochela hypoglypba Podochela vestita Genre Anisonotds Anisonotus curvirostris Genre Pyromaia Pyromaia cuspidata . . . TABLE DES MATIERES. 358 Genre Ïnachoides 198 ïnachoides forceps 199 Inachoides obtusus 199 ïnachoides lævis 200 Supplément a la tribu des Oxyriiynques 200 Pericera cælata 200 Genre Oplopisa 201 Oplopisa spinipes 201 Pisa erinacea 202 Amathia crassa 2o3 FAMILLE DES PORTUNIENS . . . Portuniens anormaux Genre Eupiiylax Euphylax Dovii Eupiiylax robustus Portuniens normaux Genre Lupa. Lupa forceps Genre Neptunus Sous-genre des N ep tunes arqués. . . Neptunus Sayi Neptunus cribrarius Neptunus mexicanus Sous-genre des Neptunes angulaires Neptunus anceps Neptunus Xantusii Neptunus Gibbesii Neptunus ventralis Neptunus sulcatus Neptunus Sebæ Neptunus Ordvvayi Neptunus tumidulus Neptunus acuminatus Neptunus panamensis Neptunus transversus Sous-genre Hellenus Neptunus spinicarpus Neptunus tubercula tus Genre Callinectes Callinect.es diacanthus Callinectes hastatus 2o3 2o3 2o3 20/1 205 207 207 208 209 2 10 2 10 2 1 1 2 1 2 2 1 3 2 1 3 2 1 3 21 4 2 1 5 2 1 6 217 217 2 1 8 2 1 9 219 220 2 2 1 22 1 2 2 1 2 2 2 223 2 2 A Callinectes ornatus 225 Callinectes larvatus 226 Callinectes tumidus 22G Callinectes Bocourti 226 Callinectes cayennensis 226 Callinectes diacanthus 226 Callinectes toxoles 227 Callinectes robustus 227 Callinectes bellicosus 227 Callinectes arcuatus 228 Callinectes pleuriticus 228 Callinectes nitidus 228 Callinectes africanus 229 Genre Achelous 229 Achelous spini manus 23o Achelous depressifrons 2 3o Genre Cronius 23i Cronius ruber 232 Cronius Edwardsii 232 Genre Bathynectes 233 Bathynectes longispina 2 34 Bathynectes brevispina 235 Genre Portunus 235 Portunus guadulpensis 236 Genre Coenophthalmus 236 Cœnophtbalmus tridentatus 237 FAMILLE DES CANCÉRIENS 238 AgÉi.E des Cadpilides 238 Genre Carpilius 238 Carpilius corallinus 289 Genre Liomera 239 Liomera cinctimana 2 4o Liomera lata 2/10 Liomera longimana 2/10 Genre Lophactæa 24 1 Lophactæa lobata 262 Lophactæa rotundata 2 A 3 Genre Actæa 243 Actæa setigera 244 Actæa Dovii 244 Actæa acantha 245 'AB LE DES MATIERES. 359 x\ctæa nodosa 2 45 Actæa sulcata 266 Genre Carpoporus Carpoporus papulosus Genre Daira Daira americana .... Genre Medæus Medæus spinimanus . Age le des Xanteides Section des Xanthiens 2/17 2/18 2/19 2/1 g 2 5 0 261 Genre Xantho Xanllio denticulatus Xantho Stimpsoni Genre Glyptoxanthus Glyptoxanthus erosus Glyptoxan thus labyrinthicus Glyptoxanthus vermiculatus Genre Lopiioxanthus Lophoxanthus lamellipes. . , Lophoxanlhus hellus Genre Cyceoxanthus Cycloxanthus vittatus Genre Xanthodes Xanthodes Taylori Xanthodes Xantusii Xanthodes insculpta Genre Menippe Menippe mercenaria Menippe Rumphii Menippe obtusa Menippe frontalis 262 262 253 2 54 2 55 255 256 2 56 267 258 2 5 g 2 5g 260 260 261 262 262 263 2 6 4 2 64 Section des Chlorodiens 2 65 Genre Chlorodius 2 65 Chlorodius longimanus 265 Genre Phymodius 266 Phymodius maculatus 267 Genre Leptodius 267 Leptodius floridanus 268 Leptodius americanus 26g Leptodius occidentalis. Leptodius carihæus . . . Leptodius Agassizii . . . Leptodius dispar Leptodius lobatus . . . . Leptodius Sternberghii Leptodius hebes Genre Melybia Melvbia forceps Melybia thalamita . . . . 26g 270 270 27 1 271 272 273 Section des Oziens. . . Genre Ozius Ozius Verreauxii Ozius perlatus. . Ozius reticulatus Ozius Agassizii . Ozius rugosus. . 276 276 277 278 278 279 2 79 Section des Pilumniens 280 Genre Pilumnus 280 Pilumnus aculeatus 282 Pilumnus vinaceus 283 Pilumnus Xantusii 284 Pilumnus cribrarius 284 Pilumnus dasypodus 285 Pilumnus depressus 286 Pilumnus melanacanthus 286 Pilumnus spinohirsutus 287 Pilumnus floridanus 287 Pilumnus gracilipes 288 Pilumnus Quoyi 28g Pilumnus urinator 28g Pilumnus gemmatus 290 Pilumnus limosus 291 Pilumnus lacteus 292 Pilumnus Miersii 292 Pilumnus nudifrons 2g3 Pilumnus granulimanus 2g4 Pilumnus reticulatus 2g4 Pilumnus tessellatus 2g5 Pilumnus marginatus 296 Pilumnus fragosus 296 Genre Lobopilumnus 297 Lobopilumnus Agassizii 298 Lobopilumnus pulchellus 299 360 TABLE Genre Heteractæa Heteraclæa ceratopus Heteractæa lunata Genre Acidops Acidops fimbriatus Genre Pilumnoides Pilumnoides perlatus Pilumnoides Hassleri Genre Metopocarcinus Metopocarcinus truncatus Section des Panopéens Genre Panopeus Panopeus Herbstii Panopeus Herbstii granulosus Panopeus Herbstii obesus Panopeus occidentalis Panopeus serratus Panopeus americanus Panopeus Harrisii Panopeus Texanus Panopeus crassus Panopeus rugosus Panopeus Harltii Panopeus cbilensis Panopeus convexus Panopeus purpureus Panopeus Bradleyi Genre Eurypanopeus Eurypanopeus crenatus Eurypanopeus peruvianus Eurypanopeus transversus Eurypanopeus depressus Eurypanopeus abbreviatus Eurypanopeus planus Eurypanopeus planissimus Eurypanopeus parvulus Eurypanopeus politus Genre Micropanope Micropauope sculptipes Micropanope spinipes Micropanope pugilator Micropanope pusilla Micropanope lobifrons Micropanope caribbæa MATIÈRES. Micropanope cristimana 328 Micropanope lalimana 329 Genre Neopanope 329 Neopanope Pourlalesii 33o Neopanope lobipes 33 1 Genre Eurytium 332 Eurytium limnosum 332 Eurytium affine 334 Genre Glyptoplax 334 Glyptoplax pugnax 335 Glyptoplax Smithii 336 Age le des Em p 11 Ide s 337 Genre Eriphia 337 Eriphia gonagra 338 Eriphia squamata 339 Eriphia granulosa 339 Genre Pseuderiphia 34o Pseuderiphia bispida 3/io Agele des Trapézides 3 A 1 Genre Trapezia 34 1 Trapezia rufopunclata 342 Trapezia cymodoce 342 Trapezia formosa 343 Trapezia nigrofusca 343 Genre Quadrella 344 Quadrella nitida 344 Genre Domecia 345 Domecia bispida 345 Agele des Galénides 346 Genre Eucratodes 346 Eucralodes Agassizii 347 Supplément aux Oxyrhynques et aux G ancériens . 348 Euprognatba acuta 348 Nibilia armata 348 Genre Lispognathus 349 Lispognalhus furcillatus 34 9 Genre Anasimus 35o Anasimus fugax. 35o Genre Tachymaia 35 1 Tachymaia cornuta 352 Mesorhœa cristatipes 352 Xanlbodes bidentatus 353 Panopeus xantbiformis 353 DES 9 99 3oo 3o 1 3o 1 302 3o3 3o4 3o4 3o5 3o6 3o6 3o6 3o8 609 3°9 3 1 0 3 1 1 3 1 1 3 1 2 3l2 3 1 3 3 1 4 3 1 4 3 1 5 3 1 6 3 1 6 3-7 3 18 3 18 3 1 8 3 1 9 320 320 32 1 322 322 323 324 325 326 326 327 327 328 TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES ESS^ÈCES ET DES GENEES CITÉS DANS LE PREMIER VOLUME. Pages. Acanthonyx (genre) i42 Âcanthonyx debilis 1 44 Acanihonyx emarginatus îAA Acanthonyx Petiveri 1 A3 Acanthus spinohirsulus 287 Achelous (genre) 229 Achelous acuminatus 219 Achelous anceps 2i3 Achelous depressifrons 2.3o Achelous Gibbesii 2 1 5 Achelous Ordwayi 217 Achelous pananien sis 219 Achelous ruber 232 Achelous spinicarpus 221 Achelous spinimanus 2 3o Achelous transversus 220 Achelous tuberculatus 221 Achelous tumidulus 218 Achelous Xantusii 2i3 Acido ps (genre) 3oi Acidops fimbriatus 3o2 Acrorhynchus (genre) 189 Actæa (genre) 243 Actæa acantha 245 Actæa Dovii 244 Actæa erosa 2 54 Actæa labyrinthica 255 Actæa meandrica 2 56 Actæa nodosa 245 Actæa setigera 2 44 Actæa sulcata 246 Pages. Actæodes mexicanus Actæocles Xantho 2 46 Amathia (genre) i34 Amathia crassa 2 0 3 Amathia hystrix . . 1 34 , 200 Amathia modesta 1 35 Amphitrite (genre) 229 Amphitrite Edwardsii.. 2 32 Amphitrite paucispinis Anaptyciius (genre) ou Anaptychus cornutus g7 Anasimus (genre) 35o Anasimus fugax Anisonotus (genre) 1 9 5 Anisonotus curvirostris 196 Anomalopus (genre) l87 Anomalopus frontalis Anomalopus furcillatus 188 Apocremnus (genre) 1 84 Apocremnus septemspinosus . . . . 1 85 Araciinopsis (genre) 181 Arachnopsis lilipes 181 Arenæus bidens 2 12 Arenæus cribrarius 2 11 Atergatis cristatissimus 2 43 Atergatis lobatus 242 Atergatis rotundatus 243 Aulacolambrus (genre) 1/1 7 Bathynectes (genre) 2 33 Bathynectes brevispina /16 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Ve PARTIE. TABLE ALPHABETIQUE 362 Bathynectes longispina 23 A Batrachonotus (genre) 180 Batrachonotus fragosus 180 Callinectes (genre) Callinectes africanus Callinectes arcuatus Callinectes bellicosus Callinectes Bocourti Callinectes cayennensis Callinectes Danæ Callinectes diacanthus 223, Callinectes hastatus Callinectes larvatus Callinectes nitidus Callinectes ornatus Callinectes pleuriticus Callinectes robustus Callinectes toxotes Callinectes tumidus Cancer acanthus Cancer gonagra Cancer limosus Cancer lobatus Cancer mercenarius Cancer miniatus Cancer nigerrimus Cancer parvulus Cancer rufopunctatus Cancer Rumphii Cancer spectabilis Cancer spinimanus Cancer venustus Cancer vermiculatus Carpilius (genre) Carpilius cinctimanus Carpilius coraliinus Carpoporus (genre) Carpoporus papulosus Chlorodius (genre) Chlorodius americanus ( ihlorodius dispar Chlorodius caribæus Chlorodius exaratus 222 229 228 22 y 22G 22G 226 22G 2 2 A 225 228 225 228 2 2 y 227 22G 2 A 5 338 333 2 A 2 2G2 25o 2/10 322 3 A 2 2G3 2 A 2 25o 2 A 2 255 238 2 Ao 23g 2 A 7 2A7 265 2G9 271 270 268 Chlorodius Fischeri 269 Chlorodius floridanus 2 68 Chlorodius limosus 268 Chlorodius longimanus 265 Chlorodius maculatus .... Chlorodius occidentalis . . . Ciiorinus (genre) Chorinus heros Coelocerus (genre) Cœlocerus spinosus C oeno phth almcs (genre) Cœnoph th almus triden I a tus Collodes (genre) Collodes depressus Collodes granosus Collodes inermis Collodes nudus Collodes obesus Collodes rostratus Collodes trispinosus Cronius (genre) Cronius Edwardsii Cronius ruber Cryptopodia (genre) Cryptopodia concava Cryptopodia granulala. . . . Cryptopodia occidentalis . . Cycloxantiius (genre) Cycloxanthus vittatus Daira (genre) Daira americana Domecia (genre) Domecia hispida Dryope (genre) Dryope falcipoda Enoplolamcrus (genre) Enoplolambrus carenatus. . Enoplolambrus Whitei.. . . Epialtus (genre) Epiallus affinis Epialtus brasiliensis Epialtus dentatus Epialtus dilatatus Epialtus longirostris Epialtus marginatus Epiallus Nutalli Epialtus productus Epialtus sulcirostris Epialtus trituberculalus. . . Epjxantiius (genre) 267 2G9 86 86 8A 85 286 237 176 1 7 6 1 77 1 79 178 1 77 1 79 1 78 23 1 232 232 167 168 1 66 1 6 9 258 259 2 A8 2 A9 3A5 3 A 5 1 89 193 1 A 7 1A7 1A7 1 38 1 Sg 1 3g 1 38 1 Ao 1 A 1 1 38 1 38 1 38 1 A 1 1 3 9 277 DES ESPÈCES ET DES GENRES. 363 Eriphia (genre) 337 Eriphia gonagra 338 Eriphia granulosa 3 3 c) Eriphia hispida 3 60 Eriphia squamata 3 3 9 Empiiides (Agèle des) 337 Eucratodes (genre) 346 Eucratodes Agassizii 3/17 Eucinetops (genre) 119 Eucinetops Lucasii 119 Euctenota mexicana 212 Euphylax (genre) 2o3 Euphylax Dovii 20A Euphylax robustus 206 Eupilumnus (genre) 280 Eupilumnus Websteri 3 A 5 Euplorodon (genre) 1A1 Euplorodon trifurca tus 1 A 2 Euprognatha (genre) 182 Euprognatha acuta 348 Euprognatha gracilipes 1 84. Euprognatha inermis 1 8 3 Euprognatha rastelli fera 1 83 Eurytanopeus (genre) 3i8 Eurypanopeus abbreviatus 320 Eurypanopeus crenatus 3 1 8 Eurypanopeus depressus 320 Eurypanopeus parvulus 322 Eurypanopeus peruvianus 3 1 8 Eurypanopeus planissimus 322 Eurypanopeus planus 32 1 Eurypanopeus politus 323 Eurypanopeus transversus 3ig Eurytium (genre) 333 Eurylium affine 334 Eurytium limosum 333 Esopus (genre) 89 Esopus crassus go Galénides (Agèle des) 346 Glyptoplax (genre) 334 Glyptoplax pugnax ... 329, 335 Glyptoplax Smilhii 336 Glyttoxantiius (genre) 253 Glyptoxanthus erosus 2 5 4 Glyploxanthus labyrinthicus.. . . 255 Glyptoxanthus vermiculatus. . . . 255 Grapsillus (genre) 34 1 Grapsillus maculatus 342 Heïlenus (sous-genre) 22 j Hellenus spinicarpus 221 Heïlenus tuberculatus 221 Hemds (genre) 88 Hennis cristulipes 88 Hepatus perlatus 3o4 Herbstia (genre) 7 5 Herbstia camptacantha 7» Herbstia depressa 77 Herbstia Edwardsii . . . 80 Herbstia parvifrons 7« Herbstia pubescens 7(; Herbstia pyriformis 77 Herbstia tumida 79 Herbstiella (genre) 75- Herbstiella camptacantha 78 Herbsliella depressa 77 Herbstiella Edwardsii 80 Herbstiella tumida 79 Heteractæa (genre) . . . 281, 299 Heleractæa ceratopus Heteractæa lunata 3 0 1 Heleractæa pilosa 3o 1 Heterocrypta (genre).. Heterocrypta granulata . 166 Heterocrv pla macrob ra chia jG7 Hyas aculeatus 1 1 5 Hyas Edwardsii 75 Inachoides (genre) Inachoides forceps 1 99 Inachoides !æ\ is 200 Inachoides microrhvncbus 1 9 9 Inachoides obtusus 'on Lagostoma (genre) 2 48 Lagostoma reticulata 278 Lambrus (genre) 1 4 6 Lambrus agonus 1 5 r Lambrus carenatus D17 Lambrus crenulatus Lambrus depressiusculus j 55 Lambrus excavatus 1 5 4 Lambrus fraterculus Lambrus hyponcus 4(>. 364 TABLE ALPHABÉTIQUE Lambrus (Pisolambrus) nitidus 167 Lambrus Pourtalesii 1 4g Lambrus serratus 1 5 G Lambrus triangulus 1 5 3 Lambrus Whitei 1^7 Leptodius (genre) 267 Leptodius Agassizii 270 Leptodius americanus 2O9 Leptodius caribæus 270 Leptodius dispar 271 Leptodius tloridanus 268 Leptodius hebes 27B Leptodius lobatus 271 Leptodius occidentalis 269 Leptodius Sternberghii 272 Leptopisa (sous-genre) 63 Leptopisa selirostris 64 Leptopodia (genre) 171 Leptopodia calcarata 174 Leptopodia debilis 178 Leptopodia lanceolata 173 Leptopodia modesta 173 Leptopodia ornata 173 Leptopodia sagittaria 172 Leiolambrus (genre) i48 Libinia (genre) 127 Libinia canaliculata 128 Libinia distincta 129 Libinia dubia 129 Libinia expansa 127 Libinia rhomboidea 1 3 1 , 129 Liocarcinus (genre) 235 Liomera (genre) 23p Liomera cinctimana 2 4o Liomera lata 24o Liomera longimana 24 0 Lispognathus (genre) 3 4 9 Lispognathus furcatus 3 4 9 Lobopilumnus (genre) 281, 297 Lobopilumnus Agassizii 298 Lobopilumnus pulchellus 299 Lophactæa (genre) 24 1 Lophactæa lobata 2 42 Lophactæa rotundata 2 43 Lophoxanthus (genre) 2 56 Lophoxanthus bellus ùh-] Lophoxanthus lamellipes 256 Lupa (genre) 207 Lupa anceps Lupa cribraria Lupa forceps Lupa Gibbesii 2 1 5 Lupa pelagica Lupa Sayi Lupa Sebæ Lupa diacantha Lupa bellicosa Lupa Duchassagni 2l3 Lupa parvula 2 '"> 3 Lupa rubra 2 32 Lupa spinimana Macropodia seticornis Macropus (genre) 'T1 Macropus sagittarius 1 73 Medæüs (genre) Medæus spinimanus Melybia (genre) 273 Melybia forceps Melybia thalamita 275 Menippe (genre) Menippe frontalis 264 Menippe mercenaria Menippe nodifrons 263 Menippe oblusa 264 Menippe rudis Menippe Rumphii 263 Mesorhoea (genre) Mesorhœa cristatipes Mesorhoea sexspinosa 1 6 4 Metopocarcinus (genre) 3o5 Metopocarcinus truncatus 3 0 6 Metoporhaphis (genre) Metoporhaphis calcaratus nh Metoporhaphis forficulatus i?* Micropanope (genre) Micropanope caribbæa 328 Micropanope cristimana.. 328 Micropanope latimana ........ Micropanope lobifrons 3a7 Micropanope pugilator 326 Micropanope pusilla 3a7 Micropanope sculptipes 325 Micropanope spinipes 826 Microphrys (genre) 5 9 Microphrys aculeatus 63 DES ESPECES ET DES GENRES. Microphrys bicornutus. . . . Microphrys plalysoma Microphrys Weddellii Microrhynchus (genre) Microrhynchus depressus. . Microrhynchus gibbosus . . M i crorliy n cb us L b e rm inieri Milnia (genre) Milnia aculeata Milnia bicornuta Milnia platysoma Mimulus (genre) Mi mulus a cuti frons Mimulus foliatus. Mithraculus (sous-genre) Mitbraculus cinctimaiius . . Mithraculus coronatus. . . . Mitbraculus denticulatus . . Mitbraculus forceps Mitbraculus nodosus Mitbraculus nudus Mithraculus sculptus Mitbraculus ruber Mithrax (genre) Mithrax aculeatus Mithrax acuticornis Mithrax affinis Mithrax armatus Mithrax cornutus Mithrax denticulatus Mithrax depressus Mithrax hispidus Mithrax Holderi Mithrax leucomelas Mithrax lævimanus. Mithrax minutus. Mithrax nodosus Mithrax pleuracanthus. . . . Mithrax pygmeus Mithrax rostratus Mithrax sculptus M i th rax spi n ici n c lus Mithrax spinosissimus . . . . Mithrax tuberculatus Mithrax ursus Mithrax verrucosus Mocosoa (genre) Mocosoa crebripunclata . . . 6 1 Neleus (genre) . G 2 Neleus acanthophorus Go Nemausa (genre) 1 8 6 Nemausa rostrata 187 Nemausa spinipes 187 Neopanope (genre) 116 Neopanope lobipes 5 9 Neopanope Pourtalesii 63 Neoriiyncmüs (genre) 61 Neorhynclnis depressus .... 62 Neorhynchus gibbosus 1 hk Neptunus (genre) iti5 Neptunus acuminatus i45 Neptunus asper 105 Neptunus anceps 1 1 2 Neptunus cribrarius 106 Neptunus cruentatus 109 Neptunus diacanthus 109 Neptunus Gibbesii . . 108 Neptunus mexicanus 110 Neptunus Ordwayi io5 Neptunus panamensis 1 j 1 Neptunus Sayi 91 Neptunus Sebæ 102 Neptunus spinicarpus 98 Neptunus sulcatus 112 Neptunus transversus 101 Neptunus tuberculatus 97 Neptunus tumidulus 109 Neptunus ventralis 96 Neptunus Xantusii 98 Nibilia (genre) 99 Nibilia armata 97 Nibilia erinacea 9 i Notolopas (genre). io5 Notolopas lamellatus i 08 9 5 OEthra (genre) 10 h OEthra scutata 1 0 1 OEthra scruposa, var. scutata io5 Omalacantha (genre) 93 Omalacantha hirsuta 100 Oplopisa (genre). g G Oplopisa spinipes 103 Qthoma (genre) 102 Othonia aculeata. 187 Othonia anisodon 137 Othonia Lherminieri 366 TABLE ALPHABÉTIQUE Otlionia iævigala 11G Otlionia mirabilis 117 Otlionia Picteti 118 Otlionia quinquedentata 118 Otlionia sexdentata 117 Ozius (genre) 276 Ozius Agassizii 279 Ozius grandimanus 277 Ozius perlatus 1 278 Ozius reticulatus 278 Ozius rugosus 279 Ozius Verreauxii 277 Panopeus (genre) Panopeus a b br e v ia tus Panopeus affinis Panopeus africanus Panopeus americanus Panopeus Blancliardi 3o8, Panopeus Bradleyi.. Panopeus chilensis Panopeus convexus Panopeus crenatus Panopeus depressus. Panopeus Harrisii Panopeus Harttii Panopeus Herbstii Panopeus Herbstii granulosus Panopeus Herbstii obesus. Panopeus lacuslris Panopeus limosus Panopeus occidentalis Panopeus planissimus Panopeus planus Panopeus politus Panopeus purpureus Panopeus rugosus Panopeus Sayi 3 12 , Panopeus serratus Panopeus texanus Panopeus transversus 3 1 9 , Panopeus validus Panopeus Wurdemanni Panopeus xanthiformis Parapilumnus (genre).. . Partiienolambrus (genre) Pelia (genre) Pelia mutica 3oG 32 0 33A 3o8 3 1 1 323 317 3 1 5 3 1 G 3 1 8 32 0 3 1 2 3 1 /1 3o8 3oq 3oq 3o8 333 3 1 0 322 321 323 3 1 6 3 1 h 3 1 3 3 1 1 3 1 2 33/i 3 1 5 3 1 2 353 280 1 /18 7 1 7 3 Pelia pacifica Pelia pulchella . . . , Pericera (genre) .... Pericera bicorna . . , Pericera bicornis. . , Pericera cælata ... Pericera camptocera Pericera cornuta . . Pericera curvicorna Pericera dicantha.. Pericera diplacantha . . Pericera eutheca. . . . Pericera fossata .... Pericera hcptacantlia Pericera lævigata . . . Pericera nodipes . . . Pericera ovata Pericera septemspinosa Pericera spinosissima Pericera subparallela Pericera trispinosa Pericera villosa . . Pericera Vilpini . . Phymodius (genre). . Phvmodius maculatus Pilumnoides (genre) Pilumnoides Hassleri Pilumnoides perlatus Pilumnus (genre). . . . Pilumnus aculeatus Pilumnus Agassizii Pilumnus caribæus Pilumnus ceratopus Pilumnus dasypodus Pilumnus depressus Pilumnus floridanus Pilumnus fragosus Pilumnus gemmatus Pilumnus gracilipes Pilumnus granulimanus Pilumnus lacteus. Pilumnus limosus Pilumnus lunatus Pilumnus marginatus P il u mn us mela n acanth u Pilumnus Miersii Pilumnus nudifrons Pilumnus Quoyi . . , DES ESPÈCES ET DES GENRES. Pilumnus reticulatus 294 Pilumnus spinohirsutus 287 Pilumnus tesselatus 295 Pilumnus urinator 289 Pilumnus vinaceus 283 Pilumnus Websleri 345 Pilumnus Xantusii. 284 1 * i s ,\ (genre) G 8 Pisa aculeata 63 Pisa antilocapra 68 Pisa bicorna 61 Pisa hicornuta 6t Pisa erinacea 202 Pisa galibica 61 Pisa heros 86 Pisa latipes 122 Pisa praelonga 69 Pisa purpurea 61 Pisa spinipes 82 Pisa trispinosa 52 Pisoides (genre) 74 Pisoides Edwardsii 7 5 Pisoides tuberculosus 75 Pisolambrus (genre) 1 48 , 157 Pisolambrus nitidus 107 Pitho (genre) ii4 Pitho quinquedentala 118 Pitho sexdentata 117 Platylambrus (genre) 1 46 , 1 5 6 Piatylambrus crenulalus. 1 5 6 Platylambrus serratus i56 Platyrhynchus (genre) 1 2 5 Platyrhynchus trituberculatus 126 Podochela (genre) 189 Podochela gracilipes 192 Podochela grossipes 190 Podochela hypoglypha 194 Podochela lamelligera 190 Podochela macrodera 191 Podochela Reisei ig3 Podochela spatulifrons 192 Podochela vestita 1 g 5 Podonema (genre) 189 Podonema lamelligera 193 Podonema Reisei u)3 Podonema vestita 196 Portunus (genre) 235 Portunus guadul pensis 236 367 P SEUDERipiii a (genre) 34o Pseuderiphia hispida 34o Pseudocarcinus (genre) 262 Pseudocarcinus mercenarius 262 Pseudocarcinus ocellatus 262 Pseudocarcinus Rumphii 268 Pseudozius (genre) 276 Pyromaia (genre) 197 Pyromaia cuspidata 197 Quadrella (genre) 344 Quadrella nitida 344 Rhinolambrus (genre) i48 Rhodia (genre) 76 Rhodia pisiformis 77 Ruppelma (genre) 277 Ruppellia tenax 280 Scyra (genre) Scyra umbonata Sisypuus (genre) Sisyphus compressus Solenolambrus (genre) 1 4 8 , Solenolambrus arcuatus Solenolambrus Bellii Solenolambrus fastigatus Solenolambrus tenellus Solenolambrus typicus S p 11 e xo carcincs (genre) Sphenocarcinus corrosus Spherozius (genre) Taliepus (sous-genre) Taliepus dentatus Taliepus Nutalli Taliepus productus Teleophrys cristulipes Temnonotus (genre) Temnonotus granulosus Temnonotus simplex Thoe (genre) Thoe erosa Thoe puella Thoe sulcata Tiarinia (genre) Tiarinia setirostris 07 8 7 1 2 3 1 24 1 58 1 62 1 6 3 1 63 1 60 1 5 9 1 3 o 1 36 276 1 38 1 38 1 38 1 38 1 1 3 82 83 84 1 20 1 2 1 1 2 2 1 2 1 63 64 Trachymaia (genre). . Trachymaia cornuta 00 1 368 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES ET DES GENRES. Trapezia (genre) 34 1 Trapezia aculifrons 34 a Trapezia cymodoce 34a Trapezia formosa 343 Trapezia maculata 34a Trapezia miniata 342 Trapezia riigrofusca 343 Trapezia rufopunctata 34a Trapezia tigrina 342 Trapézides (Agèle des) 3 4 1 Tyche (genre) 125 Tyche ernarginata 126 Tyche lamellifrons 126 Xantiio (genre) 25i Xantho bella 257 Xantho denticulatus 262 Xantho humilis 2Ô2 Xantho lamellipes a56 Xantho latimanus 329 Xantho leucomanus 267 Xantho novemdentatus 259 Xantho parvulus 322 Xantho planissima 322 Xantho setiger 244 Xantho spinituberculatus 260 Xantho Stimpsoni . 252 Xantho vermiculatus 2 54, 2 55 Xantho vittata 259 Xanthodes (genre) 259 Xanthodes Indentatus 353 Xanthodes insculpta.. . 261 Xanthodes Taylori 260 Xanthodes Xantusii 260 Xantiiodius (genre) 267, 268 Xanthodius americanus 269 Xantho dius hebes 273 Xanthodius Sternberghii 272 A rwn^wyu - v - Û ‘ -L P AA otoc\np ; (f(/ .MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE OUVRAGE PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. RECHERCHES ZOOLOGIQUES PUE LIEES SOUS LA DIRECTION DE M. H. MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. CINQUIÈME PARTIE. TguS ÉTUDES SUR LES XIPHOSURES ET LES CRUSTACÉS, PAR M. ALPHONSE MILNE EDWARDS. ■ PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. M DCCC LXXIII. - ; • f ' : •• MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, OUVRAGE PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. RECHERCHES ZOOLOGIQUES PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. H. MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L'INSTITUT» CINQUIÈME PARTIE. ÉTUDES SUR LES XIPHOSURES ET LES CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES , PAR M. ALPHONSE MILNE EDWARDS PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. M DCCC LXXIII. CINQUIÈME PARTIE. 2' LIVRAISON. Texte : Feuilles k à 7. — Planches VIII à XIV. MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, OUVRAGE PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. RECHERCHES ZOOLOGIQUES PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. H. MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. CINQUIÈME PARTIE. ÉTUDES SUR T fit. 1895 librarv. LES XÏPHOSURES ET LES CRUSTACÉS PODOPHTHÀLM AIRES, PAR M. ALPHONSE MILNE EDWARDS. PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. M DCCC LXXV. . - J- • . î CINQUIEME PARTIE. 3e LIVRAISON. Texte : Feuilles 8 à 15. — Planches XV à XX. MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, OUVRAGE PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. RECHERCHES ZOOLOGIQUES PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. H. MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. CINQUIÈME PARTIE. ÉTUDES SUR LES XIPHOSURES ET LES CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES, PAR M. ALPHONSE MILNE EDWARDS. PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. BUREAU ÜF ETHwQlOuV, ] 189Ô LIBRARY. M DCCC L XX VIII. CINQUIÈME PARTIE. 4e LIVRAISON. Texte : Feuilles 16 à 23. — Planches XXI à XXVII, XXIX et XXX. MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, OUVRAGE PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. RECHERCHES ZOOLOGIQUES PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. H. MILNE EDWARDS, * MEMBRE I)E L'INSTITUT. CINQUIÈME PARTIE. ÉTUDES SUR LES XIPHOSURES ET LES CRUSTACÉS PODOPHTHALM AIRES, PAR M. ALPHONSE MILNE EDWARDS. PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. BUREAU OF ETHNOLOGY, 1895 library. J M DCCC LXXIX. V CINQUIÈME PARTIE. 5e LIVRAISON. Texte : Feuilles îh à 28. — Planches XXX f à XXXIX. MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, OUVRAGE PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. RECHERCHES ZOOLOGIQUES PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. IL MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. CINQUIÈME PARTIE. ÉTUDES SUR LES XIPHOSURES ET LES CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES, PAR M. ALPHONSE MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. M DCCC L X X X. MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, OUVRAGE PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. RECHERCHES ZOOLOGIQUES PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. H. MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. 1 ■ ^ nlq p#D r CINQUIÈME PARTIE. jliüü or ethnology, j ÉTUDES ! LIBRARY. I SUR LES XIPHOSURES ET LES CRUSTACÉS PODOPHTHALMAIRES, PAR M. ALPHONSE MILNE EDWARDS, MEMBRE DE L’INSTITUT. PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. M DCCC LXX X. ► ✓ ■ CINQUIÈME PARTIE. 7e LIVRAISON. Texte : Feuilles 34 à 39. Planches XXXI A, XLIV, XLIX à