^ ^- //oj,^ MISCELLANEA TAURINENSIA. TOMUS QUARTUS. ^. n oci:3.j^ MELANGES D E PHILOSOPHIE ET DE MATHEMATIQUE D E LA SOCIETE ROYALE D E TURIN POUR LES ANNIES 1766— 1769. A TURIN ■^^^""^']f 'M L'^"*rtc DE L'IMPRiMiRIE ROYALE, AV£C PERMISSION. L .W O I 2 i TABLE Des Memoires contenus dans ce volume. Memoires fur la Trompe du Coujin , & fur celle du Taon &c, communique d. M. LE CoMTE DE Sa LUCES par D. MaU* RiCt RoFFREDI Abbe de Cafanova. . pag. i Rechetckes fur la caufe de la decompofition du nitre ^ & du fel marin par les intermedes terreux par M.MoviiiEr p. 47 Ad Agrojlographiam Scheuieri fupplementum Alberti Hal- LER ^ . . . • • . P- 57 Lettre de M. MoNNET a M. LE CoMTE DE SaLUCES aW fitjet du Minium . . . . . P- 71 Memoire fur la redifcation & purification de P Alkali vola- til obtenu des fub fiances animales par M. MoNNET p. 75 Thcrmariim Vinadienfium Encheireticae fyntaxds fpecimen pri- miun JoANNiS Antonii Marini . . p. %x Memoire fur la combinaifon du mcrcure avec le tartre par M MoNNET ., .. . . . •■ f- 9J Lettres de D. M, RoFFREDT Abbe de Cafanova a M. LE. CoMTE DE SaLUCES fur les nouvelles obfervations microfco~ piques de M. Needham , & jes notes Jur les recherches de M. SpaLLanzani . . . . p. 109 JoANNis Petri Mariae Dana Defcriptio , & ufus Aga- rici, feu Boleli pellicei . . . . p. 161 Objervations chimiquei par M. LE CoMTE DE SaLUCES p. 1 69, Solution generale & analitique de ce Probleme. Une equation differentielle aux differences infiniment petites , & qui admet une foluiion generale , eiant donnee , trouver V integrals par M. LE Marquis de Condorcet . p. i Observations fur la Theorie des equations differ entielles par M. LE Marquis de Condorcet .. , p. 19 Solution ctun ProhUmc d' Arlthmctlque par M. DE LA Gran- ge P'g 41 '"^^'2. 44 Sur rifitegratlon de quelques equations dlfferentielles, dont Us indetermlnies font Jeparees , mais dont chaque mentbre en partlculler nefi point integrable par M. DE LA GRANGh /? 98 Rtcherckcs Mathematlques fur dl^erens fujets par M. d'AleM- BERT f- 117 Sur la methode des variations par M. DE LA GranGE^. 16^ Recherches fur le mouvement d un corps qui ejl attire vers deux centres fixes. Premier mimolre &c. par M. D£ la Grange . . . . . . p. \%% Second mimolre par le mime ■ . . . p. 2.16 Addition au premier mimolre fur le calcul Intigral par M. LE Marquis de Condorcet . . . f- 145 De Integratlone Indejinltomll, Commentarlus ab auSore P. GlA- NELLA ad COMITEM SaLUTIARUM mlffus . f . 2 5 3 Recherches fur le calcul Intigral aux di£irences Infinlment f elites , & aux diffirerKes finles par Moniieur DE LA Place . . . . . p- ^Ti lifez 173 AVIS AU LECTEUR. Monfieur Cadet ayant reclame la decouverte de I'encre fympaihique cuivreufe fur M. Baume , dont M. Mac- QUER parle dans fon Memoire fur la differente diflblu- biiite de fels neutres dans I'efprit de vin ( Melanges de la Societe Royale Tom. III. pag. 1 3 lign. 31) la Societe Royale ayant fjit examiner les pieces jultifica- tives de M. Cadet a reconnu ie droit d'anciennete qu' il a fur M. Baume, & en meme lems celui qui paroit affurer la decouverte de ceite encre a feu M. HELLot , voyez la premiere, & principnlement la feconde partie du Memoire fur I'encre fympatique pag. 245 &c. qu'il a prefente , & qui a ete imprime dans les Volumes de I'Academie des Sciences de Paris pour I'anne 1737. N. B. Pour ne pas feparer les matieres la S. R. a juges a propos de faire imprimer dans ce volume i'addition au calcul integral de M. Ie Marquis de Condorcec du 1771 . M E M O I R E, Sur la trompe du Coufin & fur celle du Taon, dans lequel on donne unc dejcription nouveUe de plufieurs de leurs panics ; avec des remarques fur leur ufage^ princ ip ale ment pour la fuclion\ comu- nique a MJ le Comte De Saluces. Par D. Maurice Roffredi Aobe de Cafanova ordre de Clteaux. J^es naturalifies font aujourcThui en grand nombre^ & tavantage de cette hranche de la pkibfophie naturelle ejl (i intimiment at- tache d i'exaSitude de leurs obfervations, quit ne doit pas it re permis de fruftrer le public du droit quil a aux reckerches d'un obfervateur eclaire , & dont le genie perce malgre les Joins qu il peut prendre pour fe cacher. Taurois era faire un tort ^ la Repuhlique des leiires fi ] avois neglige de porter r illuflre auteur de cette piece a la comuniquer , & ayant ite trouvee digne de paroitre dans ce recueil , je me fuis em* prejfe d" en prevenir les lecleurs. I. JL/a trompe du Coufin ayant iii decrite par les plus grand^i maitres dans 1' art d' obferver ces petits corps , qui par leur fineffe derobent a nos yeux les merveilles de leur Ikutlure, on pourroit douter li ce ne feroic pas en pure perte que 1' on s' occuperoit a obferver de nouveau ce meme fujet ; cependant ii 1' on fait attention aux del- criptions de cet organe que Swammerdam, Leeuwenhoeck & M. de R^dumur nous ont doniiees , on avouera , je penfe, qu'elies ne nous eclaireiu pas affes , pour qu il Ibit pollible Mifc. Taur. Tom. IV, a r>: t de fe former quelque idee de C qu' on appelle 1' aiguillon. II eft tres aife de fe convaincre que ce font fix pieces qui en font 1' enfemble ; il n' y a pour cela qu' k debarraffer le faifceau de fon ^tui , & k couper celui-ci , du moins en partie , avec les antennes de 1' infefte , afin que rien ne puiffe recouvrir ou embarra(^ fer les pieces de 1' aiguillon , & k plonger enfuite la tete & r aiguillon dans une goutte, ou d'eau, ou d' huile ; car les pieces fe d^gageront d' elles-m^mes les unes des autres, & il ne reftera plus de doute que leur nombre ne fbit de fix, ni plus, ni moins; feulement il faut prendre garde a n' en pas couper quelqu'une vers I'etui, ce qu' il arrive quelquefois , mais fans confequence pour 1' obfervation ; puifque fi le cas eft arrive , il fera aife de s'apercevoir en obfervant , que pour lors la piece qui manquera , fera une des deux dentelees, car cellesci font les plus expofees a cet accident -, & m^me on pourra toujours en obferver le tron^on encore attache a la lete du Coufin i cependant s' il arrivoit que Ton ne trouva pas routes les fix pieces, parceque quelqu'une ne fe feroit pas degagee des autres , il n' y a pour lors qu' a renfermer la preparation entre deux verres , de la maniere que j'ai deja dit , & tout fe debarraffera a la fatisfaclion de 1' obfervateur. XXIU. Des cinq pieces que je dois examiner , il y en a deux (Fig. VI. VII.) dont la ftrufture & 1' emplace- ment font fi decides , qu' il ne peut refter fur cela ' au- cun doute. Ce font celles dont l' extremite eft denielee & un peu courbee en arc , & qui ont ete vues par tous les oblervateurs qui ont examind avec le microfcope 1' aiguil- lon du Coufin , mais dont les delcriptions & les figures qu' ils nous en ont donnees , ne font rien moins qu'exa- t^es. 11 a paru a Leeuwenoeck que 1' on ne pouvoit pas fe pafter de donner k ces pieces une certaine confiftance pour les rendre propres a percer la peau de I'animal dont le Coufin doit iuccer le iang ; il a done cru qu'une for- a 1 me applatie rie pouvoit leur convenir , mais qu'elles de» voient Stre fbrmees il peu-pres comme une lame d' epee a trois quarts. Ce I'entiment de Leeuwenoeck a eu ap- paremment quelque influence fur 1' obfervation de M. de Reaumur , car far ce point il s' exprime de la tnaniere qui fuit. Leeuwenoeck a cru voir , & fai cru de U voir dc meme , quit y a deux piices qui font faites comme des la- mes d' epees d trois quarts; ce font celles dont les pointes font recourbies & qui ont des dentelures fur la convexite de leur courbure. Mais la nature aime prefque toujours a s'op- pofer a nos idees fyftematiques ; les pieces en queftion Ibnt reeilement fort minces , freles &: d'une forme appla- tie , & cependant tout ell menage de fi9on , que rien ne leur manque pour s'aquitter fans le moindre inconvenient de leur fonftion natureile. Elies ont leur origine a cot^ des deux filets qui forment les bords de la fente de I'etui, & comme ceux-ci, a leur fortie de la tete, font beaucoup ^cartes I'un de I'autre , il en eft de meme des deux pie- ces dentelees , & c'elt la la raifon pourquoi elles fortent en partie de 1' etui , lorfque 1' on comprime la t^te ou le corcelet de 1' infefte. Leur ftru6ture eft fort fimple ; da cote a. a. a. qui regarde le dedans de la irompe j c' eft un petit filet arrondi , ou bien un affemblage de petits fi- kts qui en forment un arrondi qui va droit depuis fon origine jufques pres de fon extremite , oil il prend une petite courbure dont la concavite regarde 1' interieur de la trompe : a ce filet , fuivant tonte fa longueur , tient une membrane un peu large vers i' origine de la piece , & enfuite etroite , & applatie, qui, a fon extremite, eft d^coupee par le bord & forme par-la cette efpece de dents arrondies c. que les figures & les defcriptions des Naturaliftes nous ont repr^ientees comme ayant la forme de fer de fleche. Le nombre de ces dents n' eft pas le meme dans toutes las efpeces de Coufins j j' en ai compt^ tantot dix & tantot onze fur les aiguillons des efpeces communes ; mais il y en a quatorze dans celles des gros Coufins que 1' on peut attraper dans les maifcns de cara- pagne fur les vitres aux mois de Novembre & de De- cembre. Si apres avoir prepare ces pieces dentelees dans r huile & les avoir renfermees entre deux lames de ver- te , on les obferve ou au microfcope folaire > ou au mi- croicope double monte d'une bonne objeftive d' une Jigne de foyer , on decouvrira fur leurs membranes des fibres obliques h. b. qui fe voiit rendre au filet a. a., pres de la partie dentelee, ces fibres diminuent continuellement d'obli- quite par rapport au filet , & fe rapprochent toujours i' une de 1* autre, mais pour lors on ne peut plus les di- ftinguer ni les appercevoir. Cell par ce rapprochement des fibres tranfverfales que la partie dentelee de cette mem- brane prend un peu de fermete & de confirtance. XXIV. Maintenant fi Ton fait attention a ces dents que le faifceau des aiguillons laiiTe voir fur fes deux cdtes ( Fig. IV. ) , & fi r on rappelle toute la ftrufture de la grande piece ( Fig. V. ) , on ne pourra plus hefiter fur la pofiiion des deux pieces dentelees. Le filet a. a. ( Fig. VI. VII. ) qui fait un de leurs c6tes fe loge dans la petite coulifle b. ( Fig. V. ) que 1' on a decouvert le long des deux c6tes de la grande piece & tout-pres de fon ouver- ture : fi ia capacite de cette coulifle etoit toujours propor- lion<5e k V epaifTeur du filet qui doit s' y loger , il eft evi- dent que les pieces dentelees en dependance de la cour- bure de leur extremite , ou refteroient immobiles , ou que du moins dies feroient fort genees dans leurs mouvemensj mais cet inconvenient n'exille point; la coulifle vers I'ex- tr^mite de la piece s'ouvre & laifle un emplacement com- mode c. aux deux aiguillons denteles pour pouvoir avoir leur jeu fans contrainte. 11 me paroit done qu' a parler exaclement , on ne f^auroit dire qu' a 1' egard des pieces 14 .dentel^es , la grande piece tienne lieu d' un fecond etui : & par la m^me raifon il me paroit auffi que Ton ne doit pas prendre trop a la lettre les expreflions de Leeuwenoeck, lorfqu' il nous dit d' avoir tire ces deux pieces de la ca- vite interieure du fecond etui , ce qui apparemment ne fignifie rien autre , finon qu' il avoir degage ces deux par- ties , qui auparavant eioient unies au failceau entier des aiguillons. XXV. Cependant parmi les trois pieces qui me reftent encore cl developper , il y en a une qui eft reellement lo- gee dans la cavite de la grande piece comme dans un ^tui ; elle a (on origine au milieu de la tete du Coufin , & fe trouve plac^e par fa (ituation naturelle au milieu de cette cavite. M. de Reaumur doit I'avoir connue ; car on ne peut entendre , que de celle-ci, ce qu' il nous dit d'avoir entrevu dans quelques unes de fes obfervations ; jai era voir, dit il , une piece qui fe termine par une pointe longue & taillee comme celle £ un cure dent. Une membrane dont le milieu elt occupe , (uivant fa longueur , par deux filets ^cailleux i. ^. (Fig. VIII.) eft ce qui entre dans fa com- pofition } la membrane eft mince & d' une largeur qui paroit moindre que celle de 1' ouverture de la grande piece , & le microfcope ne nous laifle point voir k% fibres, ni les longirudmales, ni les tranfverfales : a en juger un peu predpitamment , on diroit que c' eft un filet arrondi qui s' e.t'nd le long de cette membrane; mais on s'aper- cevra de I'erreur, fi apres avoir prepare cette piece dans une goucte d' eau ou bien d' huiie , on 1' obferve a quel- que microfcope monte d'une forte lentille : oft verra alors deux filets h.h. qui laiffent entre deux un creux ou petit canal a. , qui eft de la meine capacite depuis I'origine de la piece julques bien pres de fon extremite ; mais la les filets s' ecartent un peu 1' un de 1' autre & laifleni voir en c. un vuide , qui fe rend encore plus fenfjble en d. ; mais enfuiie fnfuite ils fe rapprochent , s' unifTent & vont former la pointe de la piece en m. , tout cela doiine a cette extre-i mite r apparence d' une pointe longue taillee comme celle d'un cure dent , mais en effet fa realite eft tout autre chofe. II m'ert arriv^ plufieurs fois de voir le long de ce petit canal a. des bulles ou des petites colomnes de liqueur fepjrees par des intervalles vuides ; les parties du canal oii il y avoit de la liqueur avoient 1' apparence d'un tuyau , & je h'y diftinguois plus ni les deux filets, ni la cavit^ qu' il y a entre deux. XXVI. Ayant commence a decrire dans ce Memoire les pieces qui compofent 1' aiguillon par celle que j' ai iiomme la grande piece , ayant pafTe enfuite a la defcri- ption des deux qui font dentelees & logees aux bords ex- !| t^rieurs de 1' ouverture de cette piece ; il paroit qu' il eut I ix€ dans I'ordre de parler de celles qui ferment cette ou- jl Verture avant que d'entrer dans les details de la piece qui "eft log^e au dedans. Au vrai je n'ai point eu d' autres raifons de me d^partir de I'ordre qui paroiftbit le plus na- turel , fi ce n' eft que j' ai voulu reprefenter tout de fuite ce que I'obfervation pouvoit nous apprendre de certain S>C de bien conftate fur la compolition de Ja trompe du Cou- 'fin , pour me referver a parler en dernier lieu de ce qu'elle 'a de pfus embarraft^ant & de plus difficile a etre debrouille. * 'En effet les deux dernieres pieces de 1' aiguillon , qui n'eti font pourtant qu'une meme double , (ont fort propres pour 'poufler a bout la patience d'un obfervateur; mais je n'abu- ■ferai pas de celle de mon lefteur, en detaiilant minutieu- tfement tous les moyens dont je me fuis fervi , pour ten- ter de furmonter ces difficultes. La fource de 1' embarras 'vient de ce qu'elles ne font qu'une membrane tres mince, ''lans aucun filet ecailleux , fans rien de cartilagineux qui 'puiffe y donner un peu de confiftance , d'oii il arrive que tfi , pour les obferver , on les fepare du faifceau felon la Mifc, Taur, Tom, IV. d i6 methocle commune , elles fe prefentent au microfcope toutes contrefaites , de forte qu' il n' eft pas poffible de deviiier ce qu'elles font, ni en elles-memes, ni par rapport a leur arrangement avec les autres pieces ; & fi Ton en fait la preparation dans I'eau ou dans 1' huile, on verra bien alors qu' elles ne font que des membranes ; mais en meme terns il fera aife de comprendre que ces membranes doivent avoir perdu leur forme naturelie , puifqu'on les voir d'une largeur a peu-pres auffi grande que ceile du total du fai- fceau ; que li Ton prend le parti de tenter 1' obfervation en les laiflant dans leur emplacement naturel , outre plu- fieurs autres difEcultes , il y en a toujours une infurmon- table , qui eft , que la piece que je viens de decrire ci-det fus, & qui eft logee dans la grande piece, ne pouvant en fortir , fe prefente aufti bien au microfcope que les deux qu' on voudroit examiner , d'oii , par une fuite neceflaire, il s'enfuit que le tout eft reprefente confufement, fans qu'on puifle demeler les objets les uns d'avec les autres. La feuie reflburce qui refte eft , de les obferver dans les momens que i'aftion de 1' eau ou de 1' huile les oblige a fe f^pa- rer , & peut etre ne pourra-t on pas encore reuffir a fe fatisfaire entierement par cette methode meme, dont I'exe- cutioM eft d' ailleurs fort delicate. Cependant Je donnerai la defcription de ces pieces avec la precaution de ne pas confondre, avec des apparences douteufes, ce que j'yaivu diftindement & fans equivoque. XXVil. Chacune de ces pieces , qui , comme je 1' ai deja fait obferver , font d'une meme ftrufture , a fon ori- gine immediatement au-deffus de ceiles qui ftmt dentelees, & par confequent elle eft placee entre I'une de ces pie- ces ci & le bord de la grande piece. Sa fubltance eft membraneufe & d' une telle finefle , lorfqu'elle eft bien deployee , qu' il n'eft pas poffible d'en fuivre les bords que i'oij. apper^oit , amli quele corps meme de la membrane, 17 qu' a la faveur des pretits replis & froncemens qu' elle prend par intervalles (Fig. IX.) mais vers 1' extremite de la piece quelques uns de ces replis ont une forme conftaiue ; ce font ceux que 1' on voir aux deux bords de cette extrdmite & qui paroiflent comme deux filets, dont 'celui d'un cote eft toujours plus long que celui de i' au- tre , & fur ce filet plus long on decouvre avec un bon microfcope une crenelure a dents plates & tres-fines, a. a. que je n' ai jamais vu deborder vers l' exterieur de la membrane j ayant toujours obferve que leurs pointes en regardoient T interieur. Au reile il ne m' a pas ete pot ^ble de verifier fi c' eft le cote dentele qui regarde I'in- terieur de la trompe , ou fi c'eft celui qui ne I'eft point: il auroit fallu , pour fixer cette fituation , avoir fuivi fans interruption un des bords de la membrane, depuis fon ori- gine jufqu' a fon extremite, mais jamais je n'y ai pu reuflir. Ce qu' il y a de certain , c' eft que les deux bords de r extremite de ces pieces font affujettis 1' un a 1' autre ■par une efpece de ligament ou d'un filet s. s. qui part du bord qui ,n' eft pas dentele, & va obliquement s' inferer -dans celui qui. I'eft, & par-la il les emp^che de s' ecar- ter r un de 1' autre & aflure la forme de 1' extremite de la membrane , qui depuis le ligament jufqu' a fon bout , eft d' une petite pelle un peu evafee. Voila ce que ces deux pieces nous font voir , lorfque par I'aftion d'un fluide elles fe font etendues ; mais ce n' eft point la leur etat naturel , comme je 1' ai deja fait remarquer ; & plufieurs obfervations m'ont appris que ces membranes, dans leur ar- rangement naturel , font pliflees fuivant leur longueur a peu-pres comme le papier d' un eventail , & il m' eft ar- rive quelques fois de les voir appliquees 1' une a cote de r autre , de forte que 1' on auroit pu les prendre pour une feule piece ( Fig. X. ) ft ce n' etoit que pres de leur ori- gine elles etoient feparees , & auffi 1' etoit-elles a leur extremite. d z '8 XXVIIT. La ftruflure de ces deux pieces prouve rff^s qu' eiles ne font pas deftinees a percer la peau de I'ani- inal que le Coufin doit fuccer , ni a agir immediatement fur elle , d'ou il paroit s' enfuivre que leur principale de- ftination poarroic etre de fermer I'ouverture de la grande piece. Mais quel peut-etre 1' uiage de cette denteiure que r on oblerve fur l' un des bords de chacune de ces deux pieces ? Ferment elles 1' ouverture de la grande piece en s' introduifant dans fon interieur , ou bien font-elles logees k fon exterieur ? Et pourquoi deux pieces pour former cette ouverture ? N' y en auroit-il pas aflez d'une ? A^ la verite, voila des queltions aux quelles je fens bien de n'eire aucunement en etat de fatisfaire j feulemeni j'avouerai, que je pcnche a croire que 1' emplacement des deux membra- nes en queition n' etl pas au dedans de la grande piece , mais en dehors , c'etl-a-dire que leurs bords s'nppuyent fur ceux de I'ouverture pour la fermer ; & je fuis d' autant plus porte a le croire, qu'il ine paroit , que moyennant cet arrangement , il ei\ plus aife de donner une explication fa- tisfdilante du mecanifme qui opere dans le Coufin la fuccion de 1' aliment ; car j'avouerai auffi, que je fens de la repugnance a embraifer 1' opinion generalement re9ue pour expliquer la maniere dont cette operation s' execute. XXIX. On s' elt forme 1' idee de 1' aiguilion du Coufm comme d' un aifemblage de plufieurs lames appliquees les unes contre les autres & renfermees dans un etui , ainfi que les lancettes & d' autres inftrumens propres a ope- rer fur nous, font renfermes dans celui d'un Chirurgien , & on pretend que de cet affemblage, il en refulte une trompe d' autant plus admirable qu'elle ell plus fmiple j lorfque le faifceau de ces lames, dit-on , eft introduit dans la veine , le fang s' eleve dans la longueur de ces lames a peu-pres par le meme mecanifme qui fait monter les liqueurs dans les tuyaux capiUaires. Qutlquts obfcrvations que M. ae Reaumur a hues fur 1' aiguillon du Tao/tj ont donn^ lieu d' imaginer ces fortes de trompes , ou la fuc- cion s' execute, fans que cette operation demande ni quelqu' organe precis deftine a cet office , ni meme un arrange- ment fixe & determine des pieces qui compofent ces trom- pes. Je ne f^aurois deterer a ce fentiment ; & quand me- me il pourroit avoir lieu h i' ^gard de la trompe du Cou- fin , on ne pourroit pas , ce me femble , en prouver la verity par ce que 1' on obferve dans celle du Taon ; car il me paroit tresevident, que I'organe de la fuccion dans celle-ci eft bien plus complique que ne le fuppofe I'opi- nion commune , qui n' a reellement d' autre appui que quelques obfervations de M. de Reaumur , tres-exaftes a la verite , mais dont on tire des confequences qui ne peuvent pas en d^couler. Ce f.imeux Naturalise a prouve, & prouve fans replique , que le I'ang de 1' animal pique par le Taon ne pafle pas par quelque ouverture piacee entre les levres de la partie charnue de fa trompe, mais que le conduit, par lequel il monte dans le corps de Tin- fe6te, doit etre place dans cet organe, qu'on appelle I'ai- guillon : or quoique tout cela foit exatlement conforme a la realii^ , ce n'eft pourtant pas une preuve,rique les levres de la trompe ne foient pas un des principaux or- ganes qui opere la fuccion, ni que parmi les pieces qui compofent 1' aiguillon il y en ait quelqu'une fane pour fervir de conduit , ni enfin que ce conduit foit forme par un aflemblage quelconque de toutes les pieces , & non pas par 1' encjdrement de quelques unes, dont I'enfemblc tormeroit un vrai canal , a peu-pres comme on le peut obferver dans les deux trompes ou comes du Fowmilion. XXX. Pour verifier ce point , il eft necelTaire que j'en- ire dans quelques details fur la ftrufture de la trom; e du Taon. Je ne connois pas d'Auteurs qui I'ayent examinee, ejccepi^ M. de Reaumur , qui meme , a ce qui paroit , 31 Si entre les deux lames on met du papier plus mince, & par confequenr, fi I'on comprime un peu plus la prdpara- tioii , les rrach^es d s commenceront pour lors a perdre leur forme de tiiyau complet; elles s'entrouvriront & laif- feront voir ia dentelure ii , a , a , d' un de leurs b ords , & il fera aife a imaginer , que ce que Ton voit d'obfcur vers le milieu & au long de la piece , doit ^tre la den- telure de r autre bord. Enfin fi i' on comprime encore d' avantage la preparation , les tracli^es Of, n (j ^ s'ouvri- ront entierement & prefenteront k V obfervateur leur rtru- fture tout a fait k decouvert : on voit done que chacurje de c?s trachees e(l une membrane qui a la forme d' uii paflement a bords dentel^s , & qui elt croifee par des fi- lets bruns de nature ^cailleufe, dont I'un des bouts fe ter- mine conllamment au haut de la dentelure i. i., & I'auire au plus profond de la decoupure i. i. il ell bon cepen- dant de remarquer que ces vailTeaux , a leur infertion dans ]a grande trachea, font compofes d' anneaux complets, qu'on peut bien rompre a. a. ; mais que Ton ne fauroit developper , & que leur extrdmite s. s. s. ( Fig. XI. ) qui aboutit a la face des levres qui regarde la tete de la mouche, parcit entierement fermee. XXXIII. II me relte encore a faire obferver, fur la compoiirion de cette piece , un fait qui prouve combien nous fommes loin de pouvoir penetrer les differentes vue$ de la nature dans la ftrufture de fes organes , & combien auffi on devroit Stre referve a en imagmer de notre cru au ddfaut d' obfervations qui nous eclajrent fur la v^rit^ des taits. Rien de plus naturel que de penfer, que ce filet noil acre qui borde chacune des deux levres, depuis I'echan- crure m. (Fig. XI.) julqu' au bout inferieur a., & de m. j jfqu' a leur extremite la plus ecartee c. doit ^tre dans touie Ion etendue une fubllance homogene , arrangee fui- varit un meme delTem & qui donne naiffance a touies les trachees i 3j I tracWes felon un mime plan ; cependant cela n' eft pas. Commen^ant en r. r. vers le milieu du bord circulaire , dont j' ai deja dit un mot ci-deftus, & defcendant jufqu'a r extr^mite a. la grande trachee elt telle precilement que j je viens de la decrire , c' ell-a-dire , elle eft formee com- 'me les trachees font dans les infectes, & de la maniere qu'elle eft reprefentee en A. O. ( Fi^. XII. ) : ce font 1 5. branches qui en partent depuis r. jufqu'en a. ( Fig. XI. )• ■Je dois dire a peu-pres les memes chofes de la portioa qui fe trouve dans la partie (uperieure des levres entre d. & c. ; mais cette portion de trachee ne donne que 8. ra- meaux. Or 1' obfervation nous apprend que I'entre-deux r. d. de ces portions a une forme differente , & que 9. ra- meaux de trachees qui y prennent naiftance , en fortent d' u\\Q iaqon qui eft bien diverfe de celle que 1' on ob- ferve dant les ramifications de tout autre vaifteau connu. Done ce filet , dans la portion r. d, , fo prefente comme un cartilage couleur de matron clair, dont les deux par- ties de la grande trachee r. a. & d. c. font une prolonga- tion de ce cartilage ou vailFeau cartilagineux, car je ne faurois decider fi c' elt T un ou 1' autre , tirant leur ori- gine des filets x. x. ( Fig. XII. ) qui ont 1' apparence de plantules qui portent quatre feuilles oppofees , & c'eft d'en- ire les aiftelles des deux dernieres que fortent les trachees, comme les boutons portent d' entre les ftipules. Ces tiges font , comme je viens de le dire , une prolongation du cartilage 0. B. & paroiflent ^tre de la meme nature j feu- leraent on y voit au milieu & dans route leur longueur une petite ligne blanche qui fo continue dans les feuilles. 11 y a encore a obferver des petites lames y.y. , echan- crees a leur extremite , qui prenneut naiffance aux deux cotes des tiges x. x. & qui font de la nature du cartilage ^d ou elles partent , mais dont il paroit bien difficile que r on puifte parvenir a conuoitre 1' ul'age. Voila done des MLfc,Taur,Tom,ir. ' e ■' 3» Si entre les deux lames on met du papier plus mince, & par confequenr, fi I'on comprime un peu plus la pre;)ara- tioii , les trach^es d s commenceront pour lors a perdre leur forme de niyau completj elles s'entrouvriront & laif- feront voir la dentelure a , a , a , d' un de leurs bords , & il fera aife a imaginer , que ce que I'on voit d'obfcur vers le milieu & au long de la piece , doit ^tre la den- telure de r autre bord. Enfin Ci i' on comprime encore d' avantage la preparation , les tracbdes Of, n q , s'ouvri- ront entierement & prefenteront a 1' obfervateur leur Itru- £ture tout a fait a decouvert : on voit done que chacuoe de ces trachees ett una membrane qui a la forme d' un paflement a bords dente!^s , 6c qui elt croifee par des fi- lets bruns de nature ^cailleufe, dont i'un des bouts fe ter- muie conllamment au haut de la dentelure i. i., & I'autre au plus profond de la decoupure i. 2. il ell bon cepen- dant de remarquer que ces vaiffeaux , a leur infenion dans la grande trachea, font compofes d' anneaux complets, qu'on peut bien rompre a. a. ; mais que Ton ne fauroit developper , & que leur extremite s. s. s. (Fig. XI.) qui aboutit a la face des levres qui regarde la tfite de la mouche, parcir entierement fermee. XXXllI. II me relle encore a faire obferver, fur la compoiirion de cette piece , un fait qui prouve combien nous fommes loin de pouvoir penetrer les differentes vues de la nature dans la ftrufture de fes organes , & combien auffi on devroit ^tre referve a en imaginer de notre cru au defaut d' obfervations qui nous ^clairent fur la v^rit^ des fairs. Rien de plus natural que de penfer, que ce filet noitatre qui borde chacune des deux levres, depuis I'echan- crure m. ( Fig. XI. ) julqu' au bout inferieur a. , & de m. j jfqu' a leur extremite la plus ecartee c. doit dtre dans louie Ion etendue uiie fubitance homogene , arrangee fui- vant un meme delTein 6c qui donne nailTance a routes les trachees 3J trachees felon un m^me plan ; cependant cela n' eft pas. Coramengant en r. r. vers le milieu du bord circulaire , dont j' ai deja dit un mot ci-delTus, & defcendant jufqu'a r extr^mite a. la grande trach^e elt telle precii'ement que je viens de la decrire , c' e(l-a-dire , eile eft formee coni- ■ me les trachees font dans les infectes , & de la maniere qu'elle eft reprefentee en A. O. ( Fig. XII. ) : ce font i j. branches qui en partem dcpuis r. jufqu'en a. (Fig. XI.). Je dois dire a peu-pres les memes chofes de la portion qui fe trouve dans la partie fupcrieure des levres entre d. & c. ; mais cette portion de tracliee ne donne que 8. ra- meaux. Or 1' obfervation nous apprend que i'entre-dcux r. d. de ces portions a une forme difterente , & que 9. ra- meaux de trachees qui y prennent naiffance , en fortent d' uwQ fagon qui eft bien diverfe de celle que T on ob- ferve dant les ramifications de tout autre vaifteau connu. Done ce filet , dans la portion r. d. , fe prefente comme un cartilage couleur de marron clair, dont les deux par- ties de la grande trachee r, a. & d.c. font une prolonga-» lion de ce cartilage ou vailfeau cartilagineux, car je ne faurois decider fi c' eft 1' un ou 1' autre , tirant leur ori- gine des filets x. x. ( Fig. XII. ) qui ont 1' apparence de plantules qui portent quatre feuilles oppolees , & c'eft d'en- ire les aiflelles des deux dernieres que fortent les trachees,' comme les boutons portent d' entre les ftipules. Ces tiges font , comme je viens de le dire , une prolongation du cartilage 0. B. & paroiftent etre de la meme nature; feu- leraent on y voit au milieu & dans toute leur longueur une petite ligne blanche qui fe continue dans les feuilles. 11 y a encore a obferver des petiies hmcs y.y. y echan- crees a leur extremite , qui prenncut naiflance aux deux cotes des tiges x. x. & qui font de la nature du cartilage d'oii elles partent , mais dont il paroit bien difficile que r on puifte parvenir a connoitre i' ufage. Voila done des A'lifc. Taur. Tom, IF, e 34 faits bien myfl^rieux ; mals puifque la plus grande diffi- cult^ qui fe pr^fente , vient de la nature de cette fubftance cartilagineufe 0. B. qui ne paroit pas former un vaiffeau ; mais qui cependant , malgr^ I'apparence contraire, pourroit bien en former un. Jc ne poufferai pas plus loin cette et pece de digreffion , dont je me flatte pourtant que le le- tleur n' aura pas ete fache. Toutes ces trachdes develop- pees ofFrent au microfcope , furtout au folaire , un fpefta- rle fort joli ; mais je dois pourtant avertir qu' il n' eft pas fi aife de bien preparer les levres de la mouche , de forte que les deux grandes trachees & toutes leurs rami- fications fe prefentent diftinftement & avec pr^cifion; il eft furtout difficile d' avoir une bonne preparation de la par- tie cartilagineufe & de ces filets , ou plantales qui en for- tent ; mais (i i' on borne fa curiofite a voir (implement la ftrufture des rameaux de ces trachees, la chofe (era d'une facile execution ; il n' y a qu' a obliger les levres a fe gonfler , a en cooper une petite portion fur leur face exterieure , & la placer dans une goutte d'eau entre deux lames de verre que i' on fermera fans 1' entremife de pa- pier ; cette preparation ne manquera pas d' avoir fon ef- fet, au moins tlans quelques unesdes tracliees , qui s'ouvri- ront & offriront aux yeux de 1' obferyateur le beau fpe- ftable dccrit cy deffiis. XXXIV, La ftru6lure des levres que je viens de de- tainer , fait aflez voir que c'ett I'air qui fait le principal jeu de la trompe ; mais independamment de cela , il eft fi evident que la trompe des mouches qui ont ces groflfes levres charnues , eft du genre des trompes afpirantes , que M. de Reaumur a et^ oblig^ d' avouer le fait , quoique d' ailleurs il n' ait pas eu connoiffance des trachees qui r operent ; on ne peut pourtant , dit-il , / impec/ier de regar- 'der la fuccion comme la principale caufe qui fait monter ta ^ ■liqueur dans la trompe i dt regarder cette trompe comme une forte ie trompe afpirente dans laquelle la liqueur efi poujee par la prejjion de /' air exterieur i ^uand on fait attention a. une circonfance ^ c efl que dans certains inflans^ la portion de la goutte fur laquelle le bout de la trompe efl appliquee , devient toute mouffeufe , parcequelle ft; remplit de hulles d'air que la trompe y introdmt. „ Apres un tel aveu, il n'e(l pas facile de deviner par quelle raifon valable ce faraeux Naturalifte ait fait de la trompe du Taon une exception de cette regie , & qu' il ait penfe que les levres de fa trompe ne fervent qu'a donner un appui folide a la cou- lifle qui foutient la partie compofee des aiguillons. S',il y a de la difference entre la rtrufture de la trompe du Taon & celle des autres efpeces de mouches a levres mufculeufes , & il eft indubitable qu' il y en a » cette dif- fi^rence ne regarde pourtant pas le fond de fon meca- nifme, par rapport aux organes propres, pour en former une trompe afpirante. Les deux cordons qui bordent I'in- t^rieur & T extremite fiiperieure des deux levres de la trompe du Taon ^ font partages, tout conime dans la trom- pe des mouches que je viens de decrire , en trois por- tions j celle du milieu paroit un cartilage, & les deux extremes font des irachees j mais les filets qui enveloppent celles ci font plus fubtils & pJus ferres I'un contre I'autre qu' ils ne le font dans les trachees des levres de la mou- che. La plus grande des differences qni fe prefente entre les deux ftruftures en queftion , eft que dans le Taon les vaiffeaux qui partem de ces cordons ne font pas formes , comme dans la mouche , par des membranes roulees f«i- vant leur longueur j mais autant que Je 1' ai pu obferver, ce font des luyaux reellement complets. Je ne puis affu- rer Hon plus que ceux d' entre ces rameaux qui ont leur origine dans la lame cartilagineufe , foient une prolonga- tion de ces petites tiges que Ton a obferve dans la trom- pe de la mouche j ce qui m' a empeche de me fatisfaire e X 3^ fur ce point, c'efi: qu' a leur origlne, ces rameaux font frop pres les uns cles autres , pour qu' ils fe prcfentent auffi di- Itiiiftement qu' il le faudroit pour s'alTurer du fait. Cepen- dant il rae paroit inconteltable que ces petites differences dans la ftrufture des trachees des levres du Taon , par rap- port a r organization que 1' on obferve dans celles de la mouche commune , ne font aucunenaent de nature a faire foupgonner que les levres de la trompe de celui-la n'ayent d' autre deftinaiion que celle de donner un appui folide aux aiguillons , pendant que Ton eft d' accord que dans les autres mouches elles ne fervent pas feulement a cet appui , mais auffi a vuider d' air le conduit par lequel doit monter la liqueur pour entrer dans leurs corps. XXXV. Mais quoique la ftrufture des levres de la trom- pe du Taon paroiffe affez deciiive pour qu'on doive pla- cer celle-ci dans le genre des trompes afpirantes ; il eft cependant a propos d' examiner , li les . pieces qui en com- pol'ent I'aiguillon, ne font pas fi differentes de celles qui entrent dans la compofition de 1' aiguillon des mouches' communes , qu' on foit oblig^ d' imaginer d' autres princi- pes pour rendre raifon des moyens que la nature a em- ployes pour la nourriture de l' infefte. Mais a la verite r obfervation nous apprend que , malgre la diverfite qui fe montre, foit dans le nombre des pieces qui compofent I'aiguillon proprement dit de la trompe du Taon , (oit dans leur conformation comparee a celle qui fe fait voir dans les aiguillons des autres mouches, la nature n'agit ici que fur un meme modele , qui n'eft varie qu'autant que I'exige la maniere differente dont ces infeftes doivent fe nourrir. Pour piece de comparaifon je choifis 1' aiguillon de la mouche commune des apartements. 11 eft loge, de raeme que celui du Taon, dans une couliffe charnue qui eft fur la face fuperieure de la tige qui porte les levres de la trompe , & cetie couliffe aboutit a I'echancrure m. ( Fig. XI.) 37 que les levres c d , c d laiffent entredeux. II n' eft com- pofe que de deux pieces , dont la plus petite eft encadree au fond de la coulifle , &: reflemble rout-a-fait a une pie- ce analogue aba (Fig. Xlll. ) que Ton jtrouve placee de irieme au fond d' une pareille coulifle charnue de la trom- pe du Taon , ayant 1' une & I'autre fuivant leur longueur, trois compartimens c , d , c , divifes par deux cordons m n^ m n qui aboutiflent aux deux cotes de ia pointe b de la piece , &: donnent la forme de coulifle au compar- timent du milieu d,\eque\ d'ailleurs, ayant une petite con- cavite , fe trouve par-la arrange en forme de conduit j la difference la. plus remarquable qu' il y ait entre ces deux pieces analogues eft que celle qui appartient au Taon .e& beaucoup plus epaiflTe Sc d' une plus forte confiftance. ■ XXXVl. La feconde piece qui entre dans la compo* fition de I'aiguillon de la mouche eft beaucoup plus grofl'e, plus folide & plus ferme que la premiere ; elle paroit avoir une forme cylindrique ; mais en l' obfervant par deflbus , du cote qu'elle regarde la coulifle , on decouvte qu'clle eft ouverte & faite en voute ; de forte que recou- vrant la premiere piece , elle doit faire, avec celle-ci, un ca- nal qui eft place entre la coulifle de la petite piece & la concaviie de la grande. Cette concavite n'occupe pas plus d' un tiers du total de la grofl!eur de la piece, ce qui fait conjcdurer que fa partie fuperieure doit former un canal, ou , llslon M. de Reaumur, le fu^oir de la trompe : con- jetlure que Ton peut reellement appuyer de Toblisrvation, en ce qu'elle nous donne plufieurs indices de 1* exiftence d' un canal , & pas un qui puifle nous faire foupgonner que cette partie fuperieure ne foit qu'un compole de fub- ibnce folioe. De-la il s' enfuit que 1' aflemblage des deux pieces de 1' aiguillon de la mouche forme deux conduits , doiu r un eft dans la grande piece , & 1' autre refulte de 3^ . la capacity qui eft contenue entre la couliffe de la petite piece & la voute de la grande piece qui la recouvre; or il eft aife de comprendre que ces deux conduits peuvent fe vuider d'air ; car non feulement les pieces qui les com- pofent font encadrees dans la coulifle charnue , mais de plus elles ont leurs bords exterieurs recouverts & furmontes par les membranes de cette partie charnue ; d' oil il doit s'en- fuivre que ces memes membranes feront 1' office de fou- pape , routes les fois que par la dilatation des levres la trompe fe vuidera d' air. A^ prefent fi Ton me demandoit, pourquoi ces deux conduits dans la trompe de la mouche, comme s' il n' en etoit pas affez d'un, & quelle peut-etre leur differente deftination , on me feroit des queftions auxquelles je ne faurois fatisfaire qu'en partie ; ces fortes d' infe£les doivent pomper de la liqueur ; une autre li- queur doit fortir de leur corps par la trompe pour dela- yer les raatieres de leur nourriture & les rendre propres a. etre pompees ; 1' air aufli doit tantot fortir du corps des aiguillons & tantot y rentrer pour aider le. jeu de la fuccion ; ce font-la des fontlions bien difFerentes , qui pour leur execution , ont apparemment exige plus d' un conduit. Tenons nous en done aux faits ; ceux-ci nous ap- prennent que les organes qui dans la mouche commune ont part a 1' aftion de la fuccion, font les levres de la trompe , les deux conduits formes par V affemblage des deux pieces de 1' aiguillon , & la coulifte charnue avec ks bords membraneux qui afTujettilTent I'aiguillon , & font dans les occadons un obltacle a 1' air exterieur de pouvoir s'in- troduire entre les deux pieces qui le compofent. II s'agit maintenant de faire voir que ces organes ne fe montrent pas moins dans la trompe du Taon que dans celle de la mouche comune. XXXVII. La trompe du Taon a deux levres a fon extre- mite , & ces levres font fournies de vaiffeaux a air touc I i9 comme celles de la mouche commune ; elle a aufTi une cou- Jiffe charnue dans laquelle loge I'aiguillon , dont la piece qui eft encadr^e dans le fond ( Fig. XIII. ) a la meme ftrufture que la petite piece de 1' aiguillon de la mouche; & comme dans cette trompe la partie brune & luifante que r on voir le long de la face fuperieure de la coulit fe , eft la grande piece de I'aiguillon qui couvre la petite, e'en eft auffi de meme dans la trompe du Taon , mats la ftrufture en eft pourtant differente ; (i cela n'etoit pas, ii y a apparence que I'efpece d' infeftes qu' on appelie Taon n' exilteroit pas, faute d'organe convenable pour fe pro- curer la nourriture ; car elle auroit bien' les conduits pro- pres pour la faire monter dans fon corps j mais elle man- queroit d' inftrumens fuffifants pour la faire parvenir dans ces conduits , k quelques petites differences pres que 1' oa comprendra aifement par la comparaifon des figures XIIL & XIV. Cette piece (Fig. XIV.) eft tout-4-fait fembla- ble a cclle ( Fig. XIII. ) qui eft log^e au fond de la cou- lifle mufculeufe , elle eft feulement beaucoup plus epaifle & plus large que celle-ci : je ne fais pas comment il peut- fitre arrive que M. de Reaumur ait manque cette ftru6tu» re , qui d'ailleurs ne demande pour etre bien obfervee qu'un microfcope des plus mediocres j il lui a paru que cette piece eft diftinguee en quatre cannelures formees par cinq cordons qui abouiiffent a fa pointe , & dont i'un en occupe I'axe dans tout€ fa longueur ; mais c'eft juftement ce cordon du milieu qui derange toute I'economie de la piece & qui reellement n' exifte point , puifque ce miliea j4. B. ( Fig. XIV. ) a une cavite , & non pas un cor- don. XXXVIII. Si ces deux pieces s' ajuftoient immediate- ment I'une contre I'autre , il eft evident qu' il n'en reful- teroit qu'un grand canal ou conduit fait par la rencon- tre de leujr concavite A. B. ( Fig. XIV. ) h. d. (Fig. Xlll.)^ 40 mais il y en a deux autres qui doivent Te loger entra celles-la , & de cet emplacement depend , comme on va le voir , la formation des deux conduits. Ces deux pihes- ci , dit Mr. de Reaumur , font celles qui font le mieux faiies en lancette , qui font Ics plus minces ; & elles font (i lijfes & (Tune fubjiance (i cgale , quon n y appercoit pas la moin- ire fibre. Cela eft aflfez conforme aux obfervations qu'on peut faire avec le microfcope ; feulement je ferai remar- quer que ces lames ( Fig. XV. ) , du cote fur tout de leur courbure a , a , a , ont un petit bord membraneux b. b. b. qui fe prolonge jufqu' a bien pres de leur pointe c , &C qu'on decouvre dans cette membrane des fibres perpendi- culaires a la longueur des lames qui vont s' y inferer Sc fe perdre dans leur fubftance liffe & luifante. II dit aufli que leur largeur eft a peu pres la meme que celle de la piece qui elt logee dans le fond de la coulilTe , ce qui eft vrai de la largeur de ces lames a leur origine j mais comme dans leur prolongation elles fe retreciftent bien moins que cette piece-la ; il s' enfuit qu' elles ont plus de largeur , & ne peuvent s' y appliquer fans deborder des deux cotes. Or ces deux lames minces , lifles & faites en forme de lancette fe croifent , & s' appliquent contre les cordons a , m , m , a ( Fig. XIII. ) de la piece d'en-bas , & il eft evident que de cette poiition il rel'ulte un con- duit b. d. , dont le plat des lames ( Fig. XV. ) forme la couverture , & puifque la grande piece ( Fig. XIV. ) re- couvre raffemblage de celle d' en-bas & des deux lancet- tes , & que , par confequent , (es cordons ab , a b s' ap- puyent contre la furface fuperieure des lames, il en reful- tera encore la formation d'un fecond conduit fait a coH" tre-fens du premier , c'eft-a-dire , oii le plat des lames eft en-bas , & la concavite A £ en-haut. XXXIX. Cependant cette compolition de piece dans r aigaillon du Taon doit neceffairement laillcr des interfti- qes 41 CCS le long des deux c6tes de leur jointure, & on ne fauroit placer cette rrompe entre les afpirantes , fi la ma- chine n' eft pas pourvue d' organes propres a empecher que r air ext^rieur ne s' introduife par ces interftices dans le corps de la trompe ; & il eft vrai qu'on ne comprend 'pas-aufli-tot comment I'air exterieur peut-etre empeche de penetrer entre les bords de la grande piece & ceux des lames qui ne fauroient s' y appliquer exaftement, par I'ob- ftacle qu' ils doivent rencontrer du cote des cordons done cette piece eft fournie. Cette difficuhe feroit reelle fi on en etoit reduit a expliquer la cliofe uniquement par la preC- (ion des bords mufculeux de la couliffe charnue, ainfi que nous I'avons fait ci-deflus en parlant de la trompe de la mouche commune ; car il faut avouer que 1' aiguillon du Taon n' eft pas fi fortement applique contre fa couliffe com- ma I'eft celui de la mouche ;& de plus il eft conftant que cet aiguillon eft pouffe au de-la de la couliffe , & meme au-de-ia des Icvres lorfque 1' infefte perce la chair d' un animal. Mais la ftru6lure complette de cet organe nous fournit les moyens pour refoudre la difficulie , ou plutot elle nous apprend qu' il n' y en a aucune. La trompe du Taon a done encore deux pieces qui , quoiqu' exterieures au corps de I'aiguillon , ont pourtani des foiiclions tres- effentielles qui s' y rapportent: elles fervent a faire couler le fang des veines que les lames a lancette ont ouvertes ; elles affujettiffent ces memes lames a la piece fupeiieure de r aiguillon , & enfin elles peuvent empecher I'air exterieur de p^iietrer dans le corps de l' aiguillon , en s' y intro- duifant par les vuides qui exifteni entre les lames & I'in- terieur de la grande piece. M. de Reaumur, qui n'a ob- ferve ces deux pieces qu' a la loupe , s' eft borne a nous apprendre qu' elles font faites en gouttiere ( Fig. XVI. ) que leur emplacement tft a chacun des deux cotes de I'aiguillon, 6.: que c' eft dans la gouttie.ede chacune de Mijc. Taur. Tom. IF. f 41 • . , ces pieces que fe loge de chaque core le bord de la gran- de piece ( Fig. XIV. ) & le bord ext^rieur de chacune des lames ( Fig. XV. ) , ce qui eft exaftement conforme k la v^rite ; mais d'ailleurs infufifant pour nous faire com- prendre loit 1' elegante ftrufture de ces pieces , foit leur vraie deftination. J' ai fait graver la figure de ces pieces en gouttiere, telle que M.de Reaumur I'a donnee (Fig. XVI.)» feulement je I'ai portee a la proportion de mes trois fi- gures precedcntes , & cela pour faire comprendre que la fimple loupe eft d'un trop foible fecours pour obferver des objets d'une certaine petiteflfe. XL. La figure ( XVII. ) que j' en donne fur mes pro« pres obfervations , ne fait voir que cette portion de la piece qui dans la figure XVI. eft marquee par a. b. b. , & n' eft que -j- du total de fa longueur j I'agrandifTement dans ma figure eft de i(yo. fois fon diametre. Afin d'en faire mieux obferver la ftrufture , je I'ai reprefentee ou* verte , ainfi la gouttiere ne s' y voir pas ; mais on n' a qu' a concevoir que la piece foit pliee felon fa longueur de la h(^oa qu' elle 1' eft dans la fig. XVI. pour com- prendre que le fond de la gouttiere eft forme par la fiib- ftance membraneufe a. a. contenue entre les filets ou les cordons ecailleux b. b, b. b. ( Fig. XVII. ) qui commenceni a r origine de la piece , & difparoiflent pres de fon ex* tremite. On voit fur un des tranchans & a 1' extremitd de cette piece une forte denteiure c. c. c; ces dents, lorfque ]a piece eft a fa place naturelle , prefentent leurs pointes vers r interieur de la face fupeneure de la grande piece ( Fig. XIV..) Sa face exieneure eft aufli garnie de dents; | mais plus petites que celles qui font fur le tranchant, & leurs pointes regardent la t^te de T infefte : les dentelu. les du cote dm s' etendent plus loin que du cote dn} celles-la dans 1' affemblage des pieces qui forment I'aiguiU Ion , futmonteni la face fuperieure de la grande piece f & celles-cl hirifTent fa face inrerieure de V extremite des lames faites en lancette. Du c6te que la fubrtance mem- braneufe qui forme cette piece s' applique en deflbus centre ces lames , elle fe termine par des appendices en forme de mammelons o. p. p. qui fprment tout le long de fon bord , a commencer en o , pres de la pointe de la; piece , comme une efpece de frange dont on ne fauroit reconnoitre la deftination , qui doit etre d'afTujettir les pie- ces dont les bords font enchaffes dans le creux de la goutfiere. Cell apparemment pour la meme fin que cette membrane , tout-pres du meme bord , a dans la plus gran- de partie de fa longueur un? petite bande s. s. s. qui pa- roit formee par des petits filets ferres & comme entaffes les uns fur les autres. Cette frange de mammelons ne fe trouve point au bord de la membrane qui s'applique cen- tre la face fiiperieure de la grande piece , mais depuis m, ou les dents finiffent ; elle fe termine par une bande fila- menteufe a. u. femblable , mais plus large que celle qui de r autre cote en occupe V interieur s. s. s. Voila done nne ftrufture , qui fans d' ulterieurs eclairciffemens, fait alTez cormoitre par elle-meme que les pieces , a qui elle ap- partient , font deftinees a faire couler le fang des vaif> feaux que les lancettes ont perces ; qu'elles fervent a affu- jettir les unes aux autres les pieces qui entrent dans la tompolition de I'aiguillon, & qu' enfin elles peuvenr, dans les cas oil 1' interieur de la trompe fe vuide d'air , faird fa fonftion de foupape & empecher I'air exterieur de s'in- troduire entre les jointures des pieces. XLI. De tout ce que je viens d'obferver fur la ftru- fture de la trompe du Taon , on peut bien , ce me fem- ble , en tirer la confequence qu'elle doit etre rangee dans la claffe des trompes afpirantes , pas moins que la trompe des mouches communes , & que m^me elle y eft am- jnenee par un des plus jolis mecanil'mes que i' anaiomie 44 des infefles nous prefente. Au furplus la penfee de faire paffer la nourrituie dans le corps d' un infefte par le me- me m^canifme qui fait monter I'eau dans un tas de fa- ble ou dans le corps d' una dponge , pent paroitre trop finguliere pour que Ton doive s' y preter fans des preu- ves fup^rieures. XLII. Revenons maintenant a la trompe du Coufin & faifons remarquer que T on s' eft un peu trop preffe lorfqu* on a affure , qu'elle n' etoit que la trompe meme du Taon en petit ; la comparaifon qu' on peut faire des pieces qui compofent ces deux machines, eft plus que fuffifante pour mettre en evidence qu'elles ne fe reifemblent en rien I'une k I'autre, fi ce n' eft qu'on veuille y trouver de la con- formite en ce que routes les deux ont deux pieces den- telees qui font egalement piacees en dihors du corps de \e\xrs trompes. Si en effet elles etoient d' une meme ftru- fture , la queftion qui regarde le mecanifme qui fait monter la nourriture dans le corps du Coufin , fcroit de- cidee ; car on ne pourroit s' empecher de tomber d' ac- cord , que c' eft par la force de la fuccion que cet effet s' execute ; mais cette reffemblance n'exifte point, & far- tout la trompe du Coufin n' a pas ces levres charnues qui font dans celle du Taon & des mouches communes, I'un des principaux organes de la fuccion ; il refte done tou« jours a favoir quelle peut-etre la caufe de 1' effet en que- ftion. Cependant je dois avouer que je ne me fens pas aflez inftruit pour la refoudre decifivement , car j'ai man- qu^ de reffources pour me procurer des connoilfances plus completies fur la ftrufture de I' organe dont il s agit : mais comme cette ignorance ne doit pas etre une raifon pour nous permettre de donner 1' cliort a 1' imagination en enfantant des prcrendues loix mecaniques que ia na- ture defavoueroit , je me bornerai uniquement a aplanir la difiiculte par quelqucs petites remarques, par lelijuel- Us je finirai ce memoire , qui eft d^ja bien plus ^tendu que je ne me 1' eiois propofe lorfque je commengai a le comporer. XLlil. Premierement les Naturaliftes qui pretendent que le faifceau des aiguillons fert de conduit k la liqueur qui monte dans le corps du Coufin par les interftices qu' il doit y avoir entre pieces & pieces, font obliges d'accor- der au moins que les deux pieces dentelees (PI. z. Fig. VI. VII. ) n' entrent pour rien dans 1' elevation dont il s' agit , puifqu'clles font placees a 1' exterieur du corps de la trompe. On devroit bien , ce me femble , en dire autant de la grande piece ( Fig. V. ) , car fa rtructure nous montre qu'elle-meme forme un grand conduit, 8c non pas que le conduit reluite de fon aflemblage avec d' autres pieces. II n' y reftera done pour faire la prdtendue com- binaifon que la piece pointue ( Fig. VIII. ) & les deux membraneufes (Fig. IX. X.), mais fi Ton fait attention a la nature de ces pieces , & I'ur-tout des deux membraneu- fes , peut-etre ne fera-t-on pas eloigne d' accorder , qu' il eft hors de toute vraifeniblance que par le fimple rap- prochement de leurs furfaces refpetlives , elles fervent com- me des tuyaux capillaires deftines k faire monter la nour- riture dans le corps de la trompe , fans qu' il y ait befoiit d' autre caufe pour operer cet efFet. XLIV. Je dois remarquer en fecond lieu que la forme de ces trois pieces de 1' aiguillon du Coufin ne paroit rien moins que propre pour en faire des piltons afpirants ou refoulans ; & au furplus quand meme on pourroit expli« quer par-la 1' introduction de la liqueur dans la parrie de la trompe qui avoiline Con bout , il refteroit tonjours a favoir par quelle force elle pourroit en parcourir toute la longueur , & monter dans I'lnierieur de la bouche de I'mfefte. XLV, Mais (i cette trompe eft vraiment afpirante , com- me oa doit le prefumer faute de preuves contraires pour 4« lors la fucclon pourroit s' executer de deux fagons difff- rentes , fans pourtant que 1' obfervatioti nous apprenne la- quelle des deux reponde en effet a la realite. Car premie- rement il fe peut que le Coufin foit fourni d'organes pro- pres a vuider d' air le corps de fa trompe , & il eft aife de comprendre que dans ce cas, il faut de route necefiit^ que r emplacement des deux pieces membraneufes ( Fig. IX. X. ) foit en dehors de I'ouverture de la grande piece ( Fig. V. ) pour la fermer en s' appuyant contre ks bords excerieurs , & empecher par-la 1' introduftion d'un nouvei air dans la capacite interieure de la piece. XLVI. Cependaiit il fe pourroit que le Coufin n' eut pas d' organes deftines a vuider d' air fa trompe , 8c que neanmoins fon jeu ne s' executa que par le moyen de la fuccionj car on ne peut pas douter que cela n' ait lieu dans les grands animaux , oil la force mufculaire eft le reflbrt dont la nature fe fert pour les rendre propres k pomper des liqueurs. On a vu que le fond de la grande piece eft mulculeux ou membraneux j & je ne vois pas ce qui pourroit empecher de fuppofer que cette fubftance peut palTer de 1' etat d' affaiftement a celui d' une exten- (lon, qui agrandiroit la capacite interieure de la piece, & rendroit en con(equence 1' air qui y eft contenu plus rare que r exterieur ; effet pourtant qui fuppofe toujours que les deux pieces membraneufes ferment par le dehors I'ou- verture de cette piece. Mais enfin , ces remarques-memes que je viens de faire prouvent aflez que fur ce point-U mes obfervations ne ra'ont rien appris de decide. , R E C H E R C H E S '' " Sur la caufe de la decompojiuon du nitre ^ du Jel marin par les inter me des terreux. Par M. Monnet. J^a decompofition du Nitre & du Sel marin par les ter- res argilleufes , n' etoit regardee par quelques chimiftes non inltruits des affinires chimiques, tels que Lemery , que coinme 1' effet d' une divifion mecanique de ces Sels; let quels prefentant par le moyen de ces intermedes beaucoup de furfaces, i'aftion du feu en detachoit avec plus de fa- cilite leur acide. Cette idee ne pourroit paroitre guere raifonnable a ceux qui adopterent la doftrine du grand StaHL , qui ayant explique le premier d'une maniere claire & precife ra6tion de I'acide vitriolique fur la bafe de ces Sels , trouva beaucoup plus naturel & beaucoup plus confor- me aux loix de la nature d' imaginer que ces intermedes terreux, tels que les argiies, ne decompofoient ces Sels qu* a raifon de T acide vitriolique qu' ils contenoient. Stahl fit plus, il voulut demontrer ce qu' il avangoit, en difant avoir obtenu du tartre vitriole d' un refidu d' une diftilla- tion du Nitre avec 1' argille , & en faifant remarquer que plus on augmentoit la dofe de I'argille , plus on avoit d'eA prit de Nitre (0 il n'en falloit pas d' avaatage que 1' af- fertion d'un chimifte (i celebre , pour faire adopter ce fen- timent comme une chofe infaillible. Aufli on ne douta ( I ) Les partlfans de la divirion mecanique anroient bien pu o^jefler a Siahl que cequ'il regardoit comme I'cffet d'une plus grande quaniiie d'acide, n'etoit que I' effet d'une plus grande divifion qu' eprouveicnt Cts fds par i'aug- mentatian des terres. 4^ plus des lors que la decompofition du Nitre & da Se! ma- rin operes par les argilles , ne fe fit qu' en confequence de r acide vitriolique. Ce fentiment eft celui qui a pre- vala jufqu' a ces derniers terns & qui a ete confacre dans les dilFerens ouvrages de chimie qu'on a public jufqu' a aujoLird'hui. Depuis que la chimie a fait qiielques progres , perfon- ne ne s' etoit encore avife de verifier ces fairs ; & peut- kive que les chofes euffent refte la encore long-tems , & que je n' euffe pas moi meme entrepris de traiter cette quellion fi un diftillateur d' eau forte , porte par le defir de faire un plus grand profit , ne fe fut avife , d'apres ce qu' il avoit oui dire , de retirer du tartre vitriole des refi- dus de la diftillation de I'eau forte. Mais il eut beau lef- fiver des tonneaux entiers de ces refidus , il n' en retira pas la moindre partie de tartre vitriole. Ayant fu cela , audi bien que plufieurs autres, j'entrepris de faire une di- ftillation de nitre bien pur avec de I'argille bien choifie , a delTein d' en examiner plus pariiculierement que je n'avois fait toutes les circonilances. Une partie de nitre fur trois d' argille bien deffechecs furent employees. L' operation ayant ete pouffee fortement, voici quel en fut le relultat. La leffive du caput moriuum amenee par I'evaporation jufqu'a fa fin , ne me laiffa qu' un peu de nitre qui n' avoit pu etre decompole. Qaclque terns apres je repetai cette ex- perience plus en grand : je fis bouillir le refidu plus long- tems & dins une plus grande quantiii d' eau ; je fis eva- porer toaies mes eaux jufqu' a plus de la moitie de leur volume j alo's je voulus examiner quel effet prefenteroit cette liqueur avec la difiolurion mercurielle, c-ir me difois-je, s'jl y a du tartre vitriol;i il doit fe manit.iter dans cette" occaiion , en donnant du turbith mineral. J'eus etfethve- ment un prdcipite, qui me parut tel j mais cette liqueur verdiiluic 4» verdiflbit le firop violat ; ce qui me pouroit faire prefu- mer que ce precipite n'etoit pas 1' effet de I'acide vitrio- Jique; car comme je me (uis convaincu que le turbith n' eft autre cliofe qu' un precipite mercuriel comme le$ autres (i) j'avois lieu de fbup^onner que ce precipite ne fut occafionn^ par quelqu' autre chofe, peut-etre par I'al- kali du nitre lui mdme modifie par la terre ou combine avec elle , puifqu' il fe manifeftoit par la couleur verte du firop violat. Je fis evaporer la liqueur & criftallifer. J'eus , comme la premiere fois , un peu de nitre. Je crus appercevoir quelque peu de tartre vitriole parmi ce nitre: mais pour en etre mieux aflure , j'en fis I'effai par I'ope- ration du foufFre. Je pris pour cela mon fel que je mis dans un creufet, I'y ayant fait fondre, je fis detonner tout I le nitre avec de la poudre de charbon , & j'eus le foin d'en mettre plus qu'il n'en falloit pour cette detonnation, Je couvris le creufet & poufTai la matiere d la fonte. Cela fait , je leflivai ce qui etoit refte dans le creufet j ayant filtre cette leffive , qui avoit toute I'odeur d'un foye .de fouflfre foible , je verfai deffus un acide & j'eus auffitdt toutes les marques qui accompagnent la precipitation du -.fbuffre. Je fis unc pareille diftillation du fel marin , mais ,je n'eus pas la moindre marque du fel de Glauber : je re- jnarquai feulement que la quantite de fel marin non de- compofee etoit beaucoup plus confiderable que celle du ( 1 ) Quelque rivoltante que parolflTe cette alTertion aux chimiftes qui font accou- tumes a confid^rer le turbiih comme une combinaifon du mercure av«c I'acide vitriolique , ii faudra pouitant tot ou tard revenir de c« pr^juge, en conflderant que du furbit qui a he fuffifamment lave ne donne pas le moindre atome de fublimi avec le fel marin ; & il convient de ren- drc jufticc i. M. Saumi , qui. fuivant ce qu'en dit le celebre auteui du difiionaire de chimie , paroit etre le (jremier chimifte qui ait entrspris de nout d^Tomper fur cet objet. Mifc. Taur. Tom. IV. g 5® . . nitre ; ce qui fait voir que le fel marin eft bien plus dit fici'e a fe deciimpofer que le nitre. D'apies ces expe iences, je ne pouvois dourer 3k ta vim6 d' une part que les argilles ou du moms quelques uncs ne conrinitent un peu d' acide vitriolique, raais de I'dutre je ne pouvois rapporter entie'ement la decompofiiion de ces fels terre vitrifi.ible que 1' alkali du nitre , devenu libre par (4' action du feu , avoir diifous; laquelle degagee par I'acide, •'au lieu de fe precipiter comme beaucoup d'autres terres, reftoit fufpendue dans la liqueur & repaifliflbit ainfi? Cette conjetlure (i vraifemblable fut changee entierement en certitude par l' Evaporation de cette leffive , qui me laifla une maiiere tout-a-fait femblable a une gomme , laquelle hiife dans un creufet & pouflee a la fonie, me donna un verre blanc tres folide. Je fus a la verite fort furpris de voir qu'une matture qui avoit ete diifoute dsns 1' eau cut 54 pu former uti v€rre folide. II paroit done Evident que le ca^ulum qu'avoit eu M. Le Veillard venoir de c« que fa leffive etoit tres-concentrde lorfqu* il la verfa fur le fil- tre. Le nieme efFet me feroit arrive fansdoute , (i f euffe arrete I' evaporation de ma leffive a ce point. II y a lieu de croire auffi que dans routes ces circon- ftances i' a'kali fe joint plus ou moins facilement avec les fub;1ances qui ont fervi d* intermedes a la leparation de ces acides, fuivant Ja diipofiiion de ces matieres. Nous avons vu qu' on ne retire point d* alkali des refidus de la diliillatlon du nitre 6c du fel marin par les argilles : que devient done cet alkali s' il ne demeure pas combing avec la terre? Nous fommes bien perfuades que la decompofition de ces fels , fe fait d' autant plus facilement & prompte- ment que leurs bafes trouvent plus de facilite a s'unir a leurs intermedes. Peut-etre eft ce par cette raifon que les argilles decompofent plus ailement ces fels que tout autre intermede de cette efpece, joint a ieur grande tenuite. Mais ce qu' il y a de certain , c' eft que on ne peut pas en aitribuer I'unique caufe a cela, puifque nous avons pour cxemple la decompofition du nitre par le fable , qui nous a prefente 1' alkali a nud , lequel vraifemblablement n' a pu contrafter d' union avec le fable a caufe de fon peu de t^nuite ou bien a caufe de fon peu de di/pofition pour $' unir a I'alkali fixe. L'examen du refidu de la diftillation du fel marin avec le meme intermede n' a prefente rien de different de celui du fable , a I'exception qu'au lieu de quaire onces de fel marin je n'en ai eu que deux onces. Ce qui fait voir qu'il *' etoit ici decomj^ofe une plus grande quantite de fel ma- rin. En cela il n'y a rien de furprenant en confid^rant la plus grande t^uuite du fabloii. • ; Le riCulii de la diftillation du nitre par le borax , Ic verre , & la litarge ne ditferoii puere de celui du fablon; il ^toit comme lui tr>s-dur & tres (o!ide , & comme lui demi-vitrifi^ vers le bas , c'ell-a-dire , vers la partie qui touchoit le fond de la cornue. Sa leffive evapciree jufqu' ^ (iccite , ne m' a laifTe qii' un peu d' alkali jaunarre , & ne fdifant pas beaucoup d' imprellion fur la lang.ie. II j a done apparence que prefque tout 1' alkali , bafe du nitre , a demeure vitrifie avec les autres matieres. Le parcil r^fidu du lei mariii ma donne trois onces de fel non decompofe j ce qui elt tres-furprenant , attenda que la dillillation par le fablon en avoit decompofe d'avaii- lage , puifque j'ai dit n' en avoir retire que deux onces. Par la je vis que c' ^toit inutilement que j'avois employe ces differences matieres ; ce qui me fit croire que la trop prompte vitrification etoit un obllacle a la decompofition de ces fels, qui aglomerant trop promptement les parties falines en fupprime pour ainfi dire les iurfaces , & empS- che par la que leur acide en puiffe etre detache audi aife- ment que fi les parties falines etoient libres & ifolees. En fuivant cette idee , je me perfuadai que les interme- des qui s'unilToient aux alkalis fans les faire entrer en fu- (ion,etoient plus propres pour ces decompofitions que tout autre. D' oil je crus voir une nouvelle raifon pourquoi les terres argilleufes decompofent fi aifement ces fels, puifqu' elles font refraftaires par elles m^mes & qu'elks portent a une divifion extieme ces fels. D' apres cela je m' ima- ginai que la chaux ^teinte a i'air pourroit operer avec une forte de faciliie cette decompofiiion : j' en fis done I'effai fur la meme galere ou j'avois fait les autres, & j'eus la fatisfaftion de voir que la de..'o:npolition avoit ete me- nee affez loin. J' eus par la lellive des reiidus I'dlkali com- bine avec la chaux , ce qui formoit de la pierre a cau- tere , qui etoit meme ire» forte. 5^ De tout ce que nous vcnons de dire , il refulte bien clairement , a ce que je crois, qu'on ne peut attribuer la d^compofition du nitre & du fel marin par les interme- des terreux , k autre choCe qu' a la divifion que leur font eprouver ces terres ; 6f que cette decompofition a d'autant plus lieu aif^ment que 1' intermede a plus de dilpofition pour s' unir a la bafe de ces fels fans fe fondre. A' Paris Decembre 1767, AD AGROSTOGRAPHIAM " SCHEUCHZERI Supplementum ALBERTI HALLER. V^um ScHEUCHZERi gramina a pofleflbre mecum cont- municata , cum meis conferrem , reperi in ultimo potifll- mum volumine plulculas fpecies , quae aut novae funt , aut certe in opere ScHhUCHZERiANO , & Linnaeano de- fiderantur. Eas ergo vifum eft, per fuos charafteres defcri- bere , vobi(que fodales illuftres has meas hiftorias tranfmit- tere , ne memoria pulchrarum plantarum interear. r. ANDROPOGON fpica fimplici locuftaram pauciilimis ariftatis , calyce perforaro. Gramen daclylon aegypdacum fpicis Jingidaribus villojis. arijhatis. ap. TILLI hort. Pijan. p. 75. Folia dura , glabra- , vaginalia , (picas continentia , ad {efquilineam lata. Culmus gracilis teres iunceus , pedalis aut paulo altior. Spicae numerofae , in finu folil alicuius latentes , inde nudae , biunciales , ftriftae , acutae. Scapus. villofus alternis fcrobiculis laevibus. Locuftae biflorae. Folia calycina duo aequalia & pene funilia , fibi adaptata,claura> firma , elliptica , lanceolata , glabra. In exteriore foramen notabile fub apice adparet , qui conftanier purpureas eft. Inter haee foliola duae glumae florales, longae , graciles,, tenerrimae , & intra eas ftamina , tuba , & iemen. Plerae- que locuftae , muticae , dantur tamen in quaque fpica ali- quot florcs ariftati ex bafi glumae interioris arilta longa, pene uncialis iuflexa prodit alter flos petiolaius , petiola pappofo , ceterum fimalis gracilior^ Mifc, Taur. Tom. IF. Ik 5« . . • z. LOLIUM locuftis fexloris , calyce glabro , floribus ciliatis. Gramen hromoiies marhimum annuum glahrum , minus , fpica heteromalU , locuflis gracilloribus , afperis , longiut arijiatis. TILLI p. 176. It Apulia liaud lontre Bana. Radix fibrofa , culcni cabitales, folia vaginofa, quae convolvi ament , adufque fefquilineam lata. H tec omnia glabra. Panicula fpicata pauciflora , neque ullum ramofuin petiolum reperi. Locullae grandes fex, & feptiflirae. Calix floribus fimilis & maior , uniflorus , compreiTLis compli- catus , aritlatus : arilla liueara loiiga , & triplo quam flo- ribus longior. Flores alterne , dittantes. Fiorum gluma in- terior brevior , acuminata , glabra. 3. FESTUCA panicula fpicata, locudis trifloris,. arifta flore longiori. Gramen angufltfolium gUbrum paniculatum , panicula denjiori^ & fretjuenter arijlata , vUlofa. SCHEUCHZERI inter plantas polthumas Itccas , nullo loco natali addito. Culmi iuncei fefquipedales , geniculis nigris Folia ad lineam lata. Panicula obfoieta e viridi lutefcens , contra- fta , pene fpicata , ramofa & multiflora , pene heteromalla. Calycis folia valde inaequalia , denfo mucrone , maius florali aequale , pene ariitatum. Locufta biflora ; flores graciles (ln£ti , ex fummo dorfo in ariltam duram & li- tiearem continuati. 4. POA glabra panicula pauciflora , locuftis praelongis » of^ifloris. Gramen maritimum annuum minus , panicula ramofa fa* liacea locuflis ftrigojtoribus y unciam longis. MlCHtL. Hortm Pif. p. 7i. Circa Terracinam , & in Infulis prope Venetias. Radices durae , praegrandes , longae } in irao caule rquallentes vaginae albae , nitentes, Culmus inferius genii> . , o ... " culatus , inflexiis , inae rectus , gracilis , iunceus , pedalis, cubitalis. Folia glabra, lineam lata. Panicula fingularis, fpicata , pauciflora , ad duodecim locuftas. Hae in parva planfa magnae , cmnino unciales , oftiflorae, floribus al- ternis. Calix inaequalis , lanceolatus , dorfo eminente , fie glumae florales exteriores j ooinia viridia , oris albis & glabra. J. POA panicula patula , verricillata , locuftis teretibus lexfloris , glumis fubobtufis. Gramen orient ale paniculatum portulacae femine. TOUR- NEFORT Coroll. p. 39. a MiCHELio miffum. Aira panicula oblonga fecunda mutica imbricata , foliis flanis. LINN. p. 95. non potelt eadem efle. Culmus firmus tripedalis. Folia glabra in exempio ad lineam lata. Panicula lemipedalis & ultra , re£ta , firma , verticillata , petiolis , patulis gracilibus. Locuftae teretes , fexflorae. Calycis glumae inaequales, minor fufca , maior fufca , & ad apidem aurea , utraque ex ovato-lanceolata y fed non argute. Similes calycinae maiori glumae florales exteriores fufcae, ad apicem aureae , mediae acuminatae, imbricatae. Petioli glabri. 6. POA panicula llrifta , folio calycino altero fetaceo , locuftis fexfloris , floralibus glumis glabiis , acute mucro- natis. Gramen paniculatum , nemorofum , htifolium , glahrum ,. fanicula nutante non arijlata. MICHELI Hart. Pif. p. 75. In locis ficcis additur vox alpinum. Ad lacum agnanum. Caulis tripedalis , folia duas & tres lineas lata , ora & nervo afperrimis. Panicula parum fparfa , pauciflora , ^uam AUCTOR nutare dicit , inelegans caeterum. Locufta dilUcha fexflora. Calicis duo folia inaequalia, alterum ftri- ftiifime fetaceum; flofculi eiiam graciles , longi , glumae exterioris mucrone adeo longo , ut pene pro arilla ha- beri polTit, minori taraen quam afperae Feftucae hetero h X (So mallae scheuzeri interior gluma etiara longa & mucro- nata. 7. POA foliis iunceis,, locuftis quinquefloris , petiolis villofis dorfali linea eminente fubafpera. Granieii paniculatum iuncouies alpinu/n , panicuU purpit- reo , & viridi variegata, locujlis parvis muticis. MICHEL! Aor, Pif. p. 75. In Brutus , prope CaftelJum ad montem in colle Cac- ciano. Radix fibrillis craffis implexis. Caules imi vaginofi, vaginis vetuftis in fila diffolutis , ceterum bipedales , & ul- tra geniculis nigris. Folia gracilia.convoluta , ut iuncea vi- deantur, Panicula quatuor unciarum , parura (parfa. Locu- ftae quinqueflorae, Calix fubfufcus , glumis ovato lanceo- latis , argute mucronatis , aequalibus. Flores alterni, ovato lanceolati, nitenies, in ficca planta ex purpureo & aibo va- rii. Petioli fubvillofi , qua nota ad Poas pratenfes acce- dit. Dorfum glumae exterioris eminente linea noiatum, pau- lum dentata. 8. POA foliis iunceis , panicula ftrifta , locuftis quadri- floris , calycibus flore brevioribus. Gramen arundinaceum alpinum radice crajjijftma , foliis rigidis flriatis , & af peris , .panicula .fufca & non .ariflata, WlCHELl 'hor. Pif. p. 7-5. in herbis iiccis arundinaceum le- gimus , in horto paniculatum. In M. nurjinis , etrufcis , & mutinenjibus. Culmi duri, trepidales , imi longe vaginofi, quafibul- bofi. Folia iuncea fe convolventia. Panicula ftrifta, pauci- flora , pene heteromalia. Locuftae magnae , quadriflorae. Calix floribus brevior , ovato lanceolatus , carinatus , parum inaequalis. Flores cartilaginei , hinc convexi , ia mucronem firmulum produfti. Gluma interior cava ovato lanceolata. Haec omnia lignei coloris , & glabra. Flores maiores , quam graminibus scheuchzekianis heteromallis, & toti muuci. 6t 9. POA panictila ftrifta , faliis glaucis fulcatis , locuftis quadrifloris argute mucronatis, glaberrimis. Gramen paniculatum , folio laticre glauco , panicula al- bicante pens ariflata. MlCHELI hort. PiJ. p. 75. In montibus falerniiunis , & amelpliitanis. Culmus tripedalis, foliis fulcatis glabris , ad Kneam latis , glaucis. Panicula parum lata , triuncialis , & qua- driuncialis. Locuftae paleacei colons, fubcartilagineae, ceterum quadriflorae. Calix inaequalis ovatolanceolatus, pcne ariftatus. Foliiculi pariter -peracuti utraque gluma acute mucronata , interiori tamen breviori. Nihil pappofi. Ad heteromalla scheuchzeri accedit, non tamen vex-e heteromallum. i o. POA minima , panicula patula , locuftis quadrifloris glaberrimis. Gramen maritimum annuum apulum minimum , elegans , capillare panicula loliacea , ramofa , rigidiufcula. MlCHELI hort, />. 71. In Apuliac littoribus. Planta exigua , culmo femipedali , foliis iinam ter- tiam iineae partem latis , panicula tamen laxa , ramis fere coniugatis , repetito ramofis , patulis , rigidiufculis. Flores omnium minimi. Calycis duae glumae , inaequales, acu- minatae. Locufta difticha , floribus diftinftis , quadriflora , forie & pacioribus floribus. Floras cylindrici , flaventes. Omnia glabra. II. POA latifolia , panicula ftrifta , locuftis trifloris,ca- iyce longioribus glaberrimis. Gramen paniculatum iuncoides alpinum , panicula ex al- bo virefcente & nonnihil purpurafcente , difiinSa , locujlis maioribus muticis. MICHEL, hort. Pif. p. 75. Radicis fibrae durae , teretes , nigrae. Catiles imi bul- bofi tripedales. Folia ad fefcuncem lata, glabra. Panicula ftrifta, paucjflora, Locuftae triflorae, Calycis folia Ian- ceolata , inaequalia. Flores laxi , ftrlati , gluma exteriori elliptica , cava , carinata , interiori aequali plana. Ima re- tinet petiolum villofum flori. Ill ficcis omnia paleacea , praeter aureum glumae ex- terioris apicem. Multo maiori flore eft , quam locuftae paniculata- rnm poarum pratenfium. iz. POA locuftis bifloris , calyce breviflimo , glumis ova- tis , obtiife acuminatis. Gramen paniculatum marhimum , gramini praten(i pani- culato medio C. B. aliquatenus Jimile , locufiis Jlrigojioribus,. MICHELI hort. Pif. In 1/fria prope civitatem Infulae , loco falfb. FafcicuU foliorum durorum femilineam latonim , ex radice prodeuntium. Culmus rettus , firmus, pedalis , & cubitnlis. Panrcula ramis rigentibus reftis , binatis aut ver- ticillatis , parum ramofis. Locuftae breviter petiolatae, pe- rcxiguae , ovatae , mucronatae. Calix breviffimus , altera gluma ovata , obtufa , altera acuminata. Flores bini calyce longiores , ad lineam longi , gluma exteriori ovata , acu- minata , interiori graciliori. Haec viridia cum aliquo li- vore & glabra. I}. POA diantha , calycis glumis ovatis, floribus villofis. Gramen avenaceum annuum minimum , elegantijjimum ,. panicula contracla , & veluti fpicata , locuftis globojis , ^«r- purafcentibus muticis. MICHELI hort. Pif. p. 74. In Ericetis , & M. Apennina. Omnino elegans. Culmus vix femipedalis, folia feracea* Panicula fpicata , uncialis. Folia calycina bina , cava, ovata , obtufa, pallida, St /ublivida. Inter ea folia congruentia duo flofculi aequales,. ovati , fubhirfuti, Bavefcentes. Hiiec minima capite aciculae non maiora. ^5 14. POA monantha , calyce ovato, cavo inaequali, flo- re minori , fulcata. Gramen avenaceum montanum anguPifolium , glabrum glumis villojis , culycihus nitidis purpureis , & J f Undent ibus, MICHEL, hort. Pif. p. 75, III M. Morello. Planta toia glabra , neque in gluma villi. Folia lincam lata , praelonga , panicula ramofa , longa , rariuCcuIa. Lo- cuftae obefae , iiitentes, nunc albae ; muticae , & uniflorae, cererum Graminis locuflis rubris f miles , minores , glumis calycinis compaclis, non diftichis. Ovatae funt, mucronatae, inaequales. Flos fingularis , glumis fimilibus , altera maiori, minori in maioris carina congruente , utraque lineata , & fulcata , ut feraen aiicuius floris umbelliferi , ora fuprema alba , & acuta. 15. POA unifiora calycis glumis ovato lanceolatis , fub- lividis , femine nitente. Gramen miliaceum Saxatile angujlifolium glabrum pi' •renne , panicula jufca , jemine nigra jplendente. MICHEL. hort» Ptf. p. 73. In (axofis Montium di Calci prope Pifam. Radicum fibrae teretes, cralTae. Culmi tripedales (Iriati. Folia linea paulo latiora , glabra. Panicula femipedalis , la- xiiHma , petiolis dillantibus , qui fparfi , pauciflori, ad o6to flores gerunt. Locullae uniflorae, obefae, ovato lanceola- tae ex paleaceo & livido variae. Flos unicus , exteriori gluma calycina fimilis ovato lanceolata j femine nitiddfimo, nigro , acuta , hinc convexo , inde hnea divifo. Non muha exempla fuerunt , ut in numero floruin error fubeffe poflit. t6. POA monantha panicula denfa fpicata, fo'iis patulis. Gramen fpicatum aquaticum ramofum xnnuum , glabrum Aumifparfum , Jpica cylindruiea hravieri. M1CH£U hurt, Fiji f, 71. 64 III. alveo , & lallcetis Ami fl. Caulis infraftus pedalis , folia arundinacea, patula,15- neam , & ultra lata , hiifuta. Spica uncia longior , com- pacliffima , fubcaerulea , pene paniculata , petiolis ramofis, Gramini aquatico geniculato fpicato fimilis , fed diverfa. , glumis iam eminus acutioribus. Locufta exigua , uniflora. Calix floris magnitudine , glumis binis , ovato lanceolatis , hirfutis , vlridibus. FoUiculus unicus glumis duabus acumi>- natis , cavis & iiitermedio femine fpadiceo ovato. 1J-. AvENA foliis. radicalibus gracillimis, caulinis latio* ribus , fpica & arilHs breviffimis , locuftis quadrifloris. Gr-amen avenaceum , foliis. inferioribus. gradlihtis ^ fupe^ T-ioribus latioribus. TOURNEF., In herbis ficcis. J. B, Folia radicalia ubique gracillima , tertiam , & quar* tarn lineae partem, lata, mollia ^ glabra , non fetacea ; folia,, caulina ad lineam lata. Spica breviffima facie graminis glumis variis. Caulis gracilis , pedalis & fefquipedalis. Glumae ca- lycinae duae, muticae , ovato lanceolatae , carinatae , lataa & obefae. Locufta brevis , lata , quadriflora. Gluma exte- rior latior widentata , medio' dente in ariftam liriea bre- viorem exeunte -^ interior gluma longiufcula mucronata.. H«€C ex perpaucis locuftis defcribo. 1 S'. AVENA foliis hirfutis., panicula ftrifta , locuftis trb- floris , g'un^a inieriori bifida , arifta extenaris. floris longi- tudine. Gramen fpicatimt maritimum ferotiniim hirfutum minus:^ fpica brevi , niolli & Lixa , locufiis ex albo , & viridi varie- gatis. MICHEL, hort. Pif. p. 71. adfcriplit SCHEUCHZERUS cfle typhoides molle C. B. Pifcis inter Liburnum , 8r Liburni<. Tenera planta pedali minor , foliis ad' lineam latis ,. hirfutis, panicula ftri£la , quali. Ipicata, lamofa,. fed rami» brevibus , totis floribus te6tis , niiida ceterum &: virente, Locuftac Locurtae Imbricafae triflorae , exiguae. Calycis folia inae- ! qu.ilia , alterum gracile , urraque flore breviora , viridia, i Fi'orum gluma exterior viridis apice albo trifido, cuius me- ! dia arifta flori aequaiis eft j & plerumqae inflexa. Gluma i minor aiba , bifida. Avenam a Bromo vix diftingui haec planta confir- L mat. -. 19. AVENA diantha , petiolis pappofis , gluma florali filbhirfuta , ariftis praeiongis. Gramen avenaceum five Avena fylvejiris , locuftis duplo tninoribus , Jeminibus nonnihii hirfutis MlCHbL. Catal. plant, agr. florent. accedit ad aegilopem avenaceum hifi. fiirp, helv. Panicula laxa , & (parfa , petiolis tenuibus praeiongis, bifloris , quadrifloris. Calycis glumae florem exceduni ma- 1 ximae, complicatae, virides, lineatae, apice albo. Flores al« terni petiolis bafi pappofis. Gluma exterior flava , ad nu- dum oqulum. glabra, ad lentem vitream vifa brevi villa. ; adfperfa , mucrone praelongo , tenero, bipartita. Arjfta ex ! media, prima parte flavefcente, valida, tunc geniculo fafto reliqua parte gracilioti, (iibhirfuta , violacea. Tota arifta un- ciae longirudinem ("uperat. Gluma interior paulo brevior , flava , glabra lanceolata. Gluma floris exterior tota villofa eft , ea nota ab aegilope diifert. . : . ao. AV£NA diantha, gluma florali exteriori apice lacera^ petiolis pappofis. Gramen avenaceum alpinum. , minimum^ perenne , capillaceisi foliis, caule Lnuginofo, canefcente , panicula argentea fplendente^ glumis vilhjis cum arijlis longioribus ,, tortiUbus , MICHEL. Pif. p, 64>u:iii:. c-;jv I'l-.^i ^ :.'.u^ .-..uiji Lu.y:,.iti bn jib-j-y In alpibus ffetrufiis , & in Brutus (upra Cafi:ciun:<{uf Jidvntem in loco ditto il Mocco di Cami:^ia. r*,. .:. . Accedit ad noltram avenam arundinaceam. Hifi. ftirjn Hdvei, fed .differt foliis. Ea nequ£ lata funt , neque hrma, ^ruhdin,acea.j (i;d,radicalia & cauiina per&nguUa ^ convo Mifc. Taur. Tom. IK i ■- .\ .\^*i (56 luta , caulina quidem & latiufcula vagina nata. Panicula fpicata , uncialis , in caule dodrantali. Locullae biflorae , in exemplo diftichae. Calycis folia argentea cum flavore inaequalia , alterum minus , acute mucrouatum , pene ari- ftatum : maius alterum etiam acute mucronatum. Floras al- terni. Gluma exterior longe lanceolata , argentea, fublace- ro apice arilla fere fex linearum, plus duplo flore longior, initio fufca hirfuta , tunc geniculo flexa , & ultra id geni- culum alba , debilis , & levis. Gluma interior argentea , pertenera , quad plumofa ; petioli pappo fericeo plumofi. Quando ftamina fuperfunt addunt ad colorum varietatem , cum fature violacea fint. 1 1 . AVENA diantha , calyce flore maiori , gluma florali villofa arirta ex bafi , elevata , bicolore. Gramen. avenaceum maritimum annuum , minus , locufta Jfarfa , panicuUs fparjis , argenteis , ariftis ereclis ad extre- mitatem laiefcent'ibus. MICHEL. Aorr. Pif. p. 74. Pijis & alibi in arenofis ad mare mediterraneum. Radiculae albae. Culmus tripedalis, geniculis nigris. Fo- lia ex latis vaginis lineam lata , glabra , dura. Panicula yalde multiflora fparfa , gramini iunceo radice alba fimilis, pedicellis penfubtiLibus- Loculta biflorae. Calycis glumae ova- to lanceolatae , argenteae fublividae , paulura inaequales , fioribus maioces. Flores bini , gluma exteriori fubflava , villofa, apice albo tenero. Ad bafui eius glumae , arifty, fe tournoit au m^me etat que nous F avoit donne le pre- mier effaL .11 y • a plus i du Minium deja fait , expo/e a un degre de chaleur audclTus de celui que nous avions.era- ploy^^ pdur.aifi. taire , le changea en tres peu de tems. en malficot. . h\0 ^ I 1.') ori-j 11 paroit dpnc, que fi on n' a pu r^uffir a faire du Mf- nium , cela vient de 1! illufion qu' on s'elt faite fur le de- gr^ de chaleur qu'on a. employe trop fort & fur cette reverberation de la. flamme dont on te fervoit fort inutilg- ment. •-. Pour tout dire; mon amour propre fe flattoit de recueil- -lir le fruit de cette maniere; de faire; le Minium, lorfque . M. Macquer , qui avoit vii repeter. plufjeurs fois ce: precede m'ecrivu 73 m^ecrivlt que Boerhaave avoir fait la meme chofe que iroi* Voici uii extrait de la lettre de M. Macquer fur 1' obje^ en quellion. „ Je fuis tombe fur la chimie de Boerhaave , dans la- „ quelle j' ai trouve un precede qui ne differe en rien du „ votre pour faire le Minium. Ce precede eft dans le tome „ fecond page 188. de 1' edition latine in 4.° a Paris ches „ Cavelier 1733. je vais vous le traduire mot-amot. L'au- „ teur, apres avoir decrit le precede pour faire la cerufe, „ ajoute „ On voit par la avec quelle facilite le flomb perd fa jorme metallique & fe change en. chaux. Cela arrive de plufieurs manieres. On fait fondre du plomb bien pur dans un vaiffeau de terre non verniffe. Ce metal fondu efl d'abord comme du vif argent ; mais bieniot il fe forme a Jafurface une pellicule terne qui efl une efpece de chaux. Si on enleve cette pellicule avec un inflrumtnt de fer , la furface du plomb redevient brillante comme auparavant j mais une nouvelle pellicule s" y reforme auffitot , // jaut r enlever comme Id premiere. De cette maniere tout le plomb fe convertit en cette efpece de chaux , qui n efl pas mains malfaifante que la cerufe. Cette chaux , ou meme la cerufe calcinee ou remuie long- terns fur le feu , augmente de poids, & devient peu a peu d'un rouge eclatant ; c ejl ce qu on nomme Minium. On peut en faire auffi en calcinant de meme la mine de . flomb. „ A' ces dernieres paroles , ajoute M. Macquer , vous „ devez reconnoitre exaftement votre precede pour faire „ le Minium ; ainfi veyez ce qu' il faut que je fufl'e a ce „ fujer. Je ne crus pas devoir parler d'avantage de men Mi' nium; car on n'eui pas manque, comme c'eft I'ufage, de me trailer de plagiaire. Vous remarquerez que nous avons des gens dent tout le merite confide a faire ces fortes de confrontations, & a publier enfuite qu'on n'a rien fait que Mifc. Taur, Tom, IF, k 74 . ^ copier, A^ ce fujet je ne faurois m'empecher de vous citer un exemple frappant de la bont^ d'ame qu'on a pour ceux qui s' avilent de faire des experiences. M. Beaume , dont la reputation vous eft connue , en travaillant fur 1' Ether, avoir reconnu que cette liqueur appliquee fur un corps , en s'evaporant, y occafionnoit un froid beaucoup plus confiderable que routes les liqueurs evaporables connues. II eut le malheur de publier fes experiences en meme terns que M. de Cullen publia les fiennes en Angleterre fur le meme fujet : auffitot on cria au plagiaire. M. I'abbe Nollet eut beau le juftifier dans (es legons publiques j il demeura pour conftant que M. Beaume avoit copie M. de Cullen ; comme s' il n' etoit pas dans I'ordre de la nature , que deux hommes (e rencontrent a avoir les mS- mes idees & a faire la meme chofe. Vous etes trop philofophe , Monfieur , pour n'avoir pas pitie de ces hommes a qui cet efprit de vertige fait faire tant d' injuftices. Je fuis &c, Monnet. M E M O I R E Sur la reBiJicaiion ^ & vurifcadon de t alkali volatil obtenu des fubjlanccs animales. Par M.' Monnet. yjn fait que 1' alkali volatil , en fe degageant des fub- fiances animales, n' ell point pur, a beaucoup pres. II Te trouve toujours uni intiniement avec une matiere que pres- que tous les Chimiftes ont regardee comma une huile grofliere. C eft dequoi on ne peut pas douter en vo- yant ces alkalis volatils ; mais ce a quoi on n' a pas fait attention eft, que ce n' eft pas feulement cette huile qui les rend impurs , il s' y trouve aufli une matiere fuligi- neufe , laquelle eft intimement unie avec cette meme huile. Cette matiere peut-etre confideree comme le refte des liens qui tenoient 1' huile enchainee , laquelle a ete enlevee , tant a caufe de la grande volatilite de 1' huile , que de fon adhe- rence avec elle : elle contient une tres-grande quantite de cette meme matiere fuligineufe , qui lui donne cette cou- leur jaune & cette confiftance epaifle qu'on lui connoit. C eft cette meme matiere fuligineufe , qui eft la caufe aufli de la mauvaife odeur qu'ont ces huiles & ces alkalis volatils. Plus on les debarraffe de cette matiere , plus on les rend volatils & agreables. Nous montrerons par la fuite la methode la plus prompte & la meilleure que Ton puilTe employer pour debarrafler ces huiles de cette ma- tiere fuligineufe. Pour purifier les alkalis volatils & les avoir parfaitement purs , non feulement il faut les depouiller de cette merae m;itiere fuligineufe , mais meme il faut leur enlever jufqu' au dernier aiome de 1' huile j ce qui eft tres-difficile, com- me on va le voir. k 2 7^ De toas les Chimiftes qui ont tente jufqu' id la puri- fication des alkalis volatils, aucun n' ell encore parvenu a les obtenir abfolument purs. Les uns ont efl'aye de les faire fublimer , apres les avoir meles avec des terres ab- forbantes ; d'autres ont fait pafTer plufieurs fois de I'efprit de vin deflus j mais ces moyens , les meilleurs qu' on ait employe jufqu' a prefent , n' ont point opire une purifica- tion parfaite , quelque grand nombre de fois qu' ils ayent ete reiteres. Ces alkalis volatils, quoiqae tres-blancs d'abord, jauniflbient toujours par la fuite , en merae temS qu' ils confervoient une forte odeur d' empyreume. C eft cette confideration qui nous determina , M. Poulietier de la Salle & moi , de mettre en ceuvre loutes les reffources que la chimie nous offroit pour obtenir , s' il etoit po/Tible , ces fortes d' alkalis volatils abfolument purs & entierement femblables a 1' alkali volatil qu' on retire du fel ammoniac. Nous commen9ames d' abord par faire une dillillation d' une tres-grande quantite de corne de cerf Apres en avoir obtenu le produit , nous feparimes d'abord le mieux qu' il nous fut poffible , T huile d'avec I'alkali volatil. Nous ne nous amusames pas a reftifier cet alkali volatil cora- me c' eft 1' ufage. Nous le fimes diffoudre dans fuffifante quantite d'eau , & nous verfames deffus de I'acide vitrio- lique jufqu' a une parfaite faturation. Nous filtrames , & nous eumes une liqueur faline extremement foncee en couleur. 11 refta fur le filtre beaucoup de matiere fuligi- neufe. Nous fimes evaporer jufqu'a ficcite. U nous refta une tnatiere faline noiratre , fentant extremement Tempyreume. Voici les experiences que nous times fur cette matiere. I.° Nous en primes une partie que nous triturames avec partie egale d'alkali fixe bien pur & bien blanc. Nous exposames ce melange dans une cucurbite de verre, I'ayant furmontee de fon chapiteau & lute les jointures j nous fimes fublimer, par un degrade feumodere, I'alkali 77 volatil. Par cette operation, nous 1' obtinmes afTez blanc, mais il fentoit encore 1' empyreume. Nous vimes cepen- dant avec plaifir, que cet alkali volatil ne jauniffoit ni ne changeoit en veilliffant coinme fon: Its alkalis volatils pu- rifies felon la coutume ordinaire. 2.° Une autre partie de notre matiere faline fut melee avec deux parties de chaux eteintes a I'air. Ce melange mis dans une cornue , fut poufle a la diltillation. 11 pafla dans le balon un efprit volatil aifez fort , mais il etoit un peu colore & fentoit Tempyreume, 3.° Ces deux eflais ne nous ayant pas donne 1' alkali volatil abfolument pur , nous nous determinames a palfer de r efprit de vin fur I'autre partie de la matiere faline qui nous reftoit , jufqu' a ce que 1' efprit de vin ne s' y colorat plus. Pour cela , nous mimes notre matiere dans un matras ; ayant verfe deffus de 1' efprit de vin jufqu' a la hauteur de deux doigts, nous le fimes bouillir au bain de fable , puis nous le feparames pour en mettre de nouveau. L' efprit de vin fe colora dabord fortement; mais y en ayant mis une troifieme fois , il refta clair & blanc. Cependant cette matiere fahne n' etoit pas blanche a beau- coup pres. Nous ia fimes diflbudre dans de I'eau j nous fil- trames. La liqueur qui pafla etoit tres-claire & nuUement coloree ; d'ou nous augurames que nous avions fepare en- tierement les parties fuligmeufes & huileufes de ce feL Nous fimes evaporer cette liqueur. Nous obtinmes , par la crillallifation des criftaux,de ce fel , c'eft-a-dire , du fel fe- cret de Glauber afTez beau. Ayant evapore tout cequ'il y avoit d'humidit^, nous primes ce fel, que nous decom- posames avec de I'alkali , de la meme maniere que nous venons de le dire plus haut. Nous obtinmes cette fois un alkali volatil abfolument pur. La portion de cet alkali qui monta en liqueur , fe crillallifa dans le flacon , en beaux crifUux tranfjparens. 78 On voit que ce moyen d' obtenir 1' alkali volatil , qui eil uii peu difpendieux &: penible , confifte a enlever premierement 1' huile qui unit la matiere fuligineufe avec i'alkali volatil. D'un autre cote , cette matiere n' etant pas volatile par elle meme, n' a pas de difpofition pour s'ele- ver dans la fublimation de I'alkali volatil. Cependant il eft bon de la feparer par la diffolution & filtration de notre matiere faline , comme nous 1' avons fait avant la fubli- mation de r alkali volatil , autr^ment nous avons eprouvd que I'alkali volatil n' eft point aufli beau , ni audi pur. 11 y a apparence que I' alkali volatil en enleve quelques par- ties, ou , ce qui paroitroit affez vraifemblable^ que cette meme matiere fuligineufe, eprouvant I'aftion du feu , fe de- compofe & fournit de nouveau de 1' huile & de l' alkali volatil , qui alterent la purete de celuici. Pour parvenir a reftifier & a purifier I' huile animale, il faut la depouiller de fon fuligineux. La plus part des artiftes n'ont point employe d'autre moyen, pour parvenir a reftifier leur huile & a la rendre blanche , que la di- ftillation , qu' ils ont reiteree jufqu' a trente fois. Chacun fent fuffifamment combien une pareille manoeuvre eft ennuyeufe & dilpendieufe. Cependant cette maniere de purifier cette huile , a ete regardee fans examen , comme celle que Ton devoit fuivre neceffairement pour avoir cette huile do* uee de routes les qualites qu' on y defire. Quelques uns rebates de ce travail ont cherch^ a abreger cette opera- tion , en fe fervanr des intermedes : ils ont employ^ pour cela les terres abforbantes , mais fans fucces. Pour ne pas entrer dans un detail inutile fur ce fujet, nous dirons qu' il n'y a que les acides , qui, me.'es avec ces huiles em- pyreumatiques , retiennent la matiere fuligineufe , la fixent en lui donnant plus de confiftance , & procurent 1' huile, des la premiere diftillation , tresclaire & tres-limpide, li ne s' agit pour cela que de verfer goutte a goutte fur 1^ cette huile , d' un acide etendu dans de 1' eau jufqu' a ce qu'elle ait acquis beaucoup de conhltance , la diftiller en- Tuite a une foible chaleur , foutenir le feu toujours au meme degre. L' huile qui montera fera tres-claire & tres- blanche, & tres-volatile. II fe peul aufli qu'on foit obli- ge de reftifier une autre fois cette huile , comme il m'eft arrive de le faire plufieurs fois ; mais je puis aflurer que par cette fcconde reftiiication , cette huile fe trouve auffi belle qu' il eft poffible de ravoir. Paris ce i 5 Avril 1768 THERM ARUM VINADIENSIUM ' Encheireticae fyntaxh fpecimen primum JOANNIS AnTONII MaRINI. XLT aliud quidem alii affecuti funt , verum totum nullus adhuc ex prioribus. (i) Immerito autera nullus aliquis jpforum reprehendatur , propterea quod invetiire non po- tuerunt. Imo laudandi potius omnes , quod inveftigare co- nati funt. Hip. Convallis, in qua fcaturiunt ihermarum fontes, in regione Vinadienfi ell; Vinadium, a quo diftat millia quatuor pe- demontana Cuneenfis provincia pagus eft , Taurinenfis nunc Dioecefis , iuxta torrentem fluram pofitus. Via pri- mum fafis ampla per flurae vallem , mox ad radicem de- clivis mentis olivae circumiens artla , faxofa , & inftabilis crat } fed quae a provida clementiffimi Regis au£toritate , & benignitate , fuorum commodis , falutique confulturi, nunc translata , & emendata reperitur. Semilunarem convallem extenfionis femimilliaris formant duo aJtiflimi monies mi- noribus aliis interfefti convallibus. Qui boream, & aqui- lonem fpeftat vujgo efclaudas nominatur , qui vero .orien- tem folcm , & aullrum, oliva. dicitur. Ille filvis , & pratis virefcitj ifte fere nadus con(picitur. •{«) Qu' * thermis VinadienfiBus fcripferunt, funti. Banholomaeus Viotti a Cliviolo anno 1551. 2. Andreas Bacci 1571. 3. Francifcus Gallina 157a. 4. Spiritus Rainaudus 1681. J. tandem Johannes Factoaus 1747, Mifc, Taur. lorn. iV, I 8z II. Silvas ornant abies , larix , fraxhius , tilia , forbus , ce- rafus , & frangula nigra. Prata luxuriant rhapontico , bi- ftorta , orchidum , lycnidum , & liliorum fpeciebus variis i turn hue illucque invenias rtirpium plurimarum , rario- rumque varias , & elegantes fpecies ( i ). Reglo haec al- peftris fundit ex fe partus ingentibus gregibus , & exiguae bourn copiae. Rupicapra , lepus candidus , & mus alpinus folivagus hie eft. Volucrum genus perrarum. Aft phafia- nus , & perdix cum perpaucis aliis nidulantur. Torrens If- ciator , qui- convallem irrigat, farione abundat. Foflilia va- ria turn ad verticem , turn ad radicem montis oUvae fpar- {im inveniuntur , quae inter diftingui merentur Pyrites ful- phureae, marcaffitae , haematites , & ocra ferrea modo fpato, modo quartzo contenta , quorum fingulares fpecies enu- merare , & diftinguere ad me non pertinet, ceteraque non perfequar. III. „ Loci illius aerem fatis temperatum ferunt, praefertira „ vere , & autumno , etiamfi vallis tota ventis a meridie „ fere femper agitetur praecipue fereno tempore: Ita Barthol. a Cliv. de bain. nat. virib. cap. 3.4. , quod verum : atta- men ventorum direftio , ut folis profpeftus , variat ; hinc mane decumanus , aufter meridie , libs vefpertino tempore valide fufflant. Occafo verum fole placidus Favonius vix. fpirat, Nofte hydrargirus in reaumuriano thermometro ple- rumque flat ad gr. 7. fuper 0 , mane fudo caelo inter gr. 10. , & iz. , cumque pluit , vel caliginofum eft caelum' inter gr. 7. , 8i 8. conftat meridie ardente fole gr. ly,. vix afcendit haec fubdio : domi vero temperiei gradus eft a gr. X2. ad 15. neque unquara 17. fuperat. (1) Achillea foliis integris, odoratis, cuneiformibus , in apice dentatis flore piarmicae. Carol. Allien, ftirp. rar. ped. Abfyntium alpinum fpicatum foliis petiolatis biftrifidis , & abfyniium ali pinum candidum , humile foliis caulinis pinnatis Gafp. Sau Ah. Cardamine Caefui folio lio. 8j IV. Ad montis radicem hue , illucque fparfa inveniuntur paftorum ruguriola trabibus fere cilindricis incardinatis , ut plurimum contexta, ftramento , aut ligneis tabulis tefta ill fitu a nivium , faxorumque ruina tutiore fira , quae tamen notabili tradlu a thermis diftant. Quare ad infirmos reci- piendos commodiori , propinquiorique receptaculo opus erat. Varia prifcis olim temporibus conltrutta fuere , quorum ve- ftigia nee dum adhuc eonlpiciuntur , quia vel fubtus prae- rupto declive monte fita a faxorum , niviumque ruiiiis everfa , vel in humiliori eonvalle pofita a torrentis turge- fcentis impetu divulfa fuerunr. Quae vero nunc fagaciter aedificata domus ell ad ipforum fontium fcaturiginem fatis ampla , commoda , ftabilifque raanet multiplicibus undique lavacris , & laconicis munita. V. Ad angulum eminenriflimi monris olivae meridiem Ycrfus inclinantis , ubi convallis dilatari incipit faluberrimi fontes fcaturiunt , quos fic enumerare , & diilinguere lu- bet (}). Primus , qui veteris luti cifternam format, congeries vi- detur plurimarum fcatebrarum ex imo exilientium , luiaque periodientium. Huic veteres luti nomen dedere vulgo U fanghe. Caloris gradus erat a 40. ad 41. (4). Secundus ab elatiori faxi rima profluens paflus triginta a primo diilans fere fub facello domelHco divae Magda- lenae dicato pofitus potionibus dumtaxat inferviens a qui- (3) Fontium diflinfkio, eorutnque denominatio debetur eximio , follertique viro D, Giavelli medicinae doftori ihermarum domino , & moderatori. (4) Quae de caloris gradu tentavi cxpcrimenta , repeiita fucre annis 1763., 1764., 1766., & 1768. in omnibus fontibiis abfque difcrimine, primo excepto , ubi lutorum vcierum receptaculum adeft, in quo notabiiiier variabat aquarum calor pro ut maior, aut minor frigidae aquae copia theimalibus a Jmifccbatur ; prope thermas enim nafcentes frigidi/Timi fontes, hue nondum quamdiu adfui, conllanter omnino fegregaii fue- rani , quod nunc fa£lum ; uude caloris gradus eiufdem fere ad jo. ad- fceadit. / X ^4 bufdam diureticus appellatur , & vulgo ta MaJdatena, C»- loris gradum habet a 54. ad j 6. Pone balneariam domura ad angulum eiufdem monte ipfo connexum ex quamplarimis rimulis numerofi fparfim exiliunt foniiculi , quorum unus , alterve arte fimul coUe- ftus in tres diftinftos rivujlos diftinguitur. Horum primus ordine tertius militibus lavacra praebens, ad quorum diverforium per ligneum teftum canaletn per- flult aqua, caloris gradu fovetur a 44. ad 46. cuique la militare noraen impofitum eft. Poft hunc quartus rivulus lavacra fuperiora miniftrans temperaro gaudet caloris gradu a 19. ad 30. huic idcirco temperati, vulgo ia temperata confentaneum videtur. Quintus ad inferiora balnea diffluens , quo numerofa plebs | iramergituF , & calens eft ad gr. 46. la paefana nuncupatur. " Praeter haec, novus nuperrime rivulus ex variis, mini- irvifque temperatarum aquarum fcatebris confeftus eft , quique lavacris fuperioris domus , & nobilioris recenter aedificatae replendis infervit , qui calet a gr. 31. ad 33., & la nobile fontana dicitur. Numerofi praeterea furculi nullo ufui infervientes aqua- rum aliunde paffim fcaturiunt , quorum nonnullorum calor cxploratus erat a gr. 15. ad 17., & le lagrime normm.n' . tur. Quae demum lutis fovendis in fuperiori nova cifterna . inferviunt aquae, & le polle de fangki dicuntur , eumdera fere , ac illae lutorum veterum caloris gradum habent. VI. Perenne aequale diametro calentes oranes gradu fuo vario fcaturiunt thermales Vinadienfes aquae in direftione lineae diagonalis afcendentis , fpatio paflus vix centum. Vapores hepatis fulfurei odoris ab ilHs perfluentibus , aut (tagnantibus continuo manant , denfiflimi caliginofo coelo , minus fereno ( 5 ). Color thermalium a frigidarum ( 5 ) Varjetatcs caloris giadus adnotatae referri debent ad varium coeli Ruiaa; maior enim caloi exploratur nubilo coelg , minoi fcieno, • aquarum colore nullo modo differt. Sapor fere nullus pri- mum , fed qui brevi foedatur , dam calidae potantur , ab halitu fingulari nidorofo ovis coftis induratis fimillimo. Hydrometro probatae pondere grani unius , vel alterius fuperant ceteras vicinas frigidiores. Taftu faponaceae per- fentiuntur. Ex latice ipfarum fponte varia fecedunt , & primum curfu paulifjjer declivi gelatinofa cinerei coloris ipermatis ranarum fimillima fubftanria arenulis adhaerens fe- gregatur , quae fub dio confiftentia tenaciori , & cralfitu- dine aufta , colore mutato fenfim diftinguitur in corpus , quod vi:lgo muffa nuncupatur. Secundo , ubi ftagnant , & praecipue in lutorum foveis terram cineream fubpinguem deponunt. Tertio ad fontium , rivularuraque margines , & ad faxorum contingentium latera fal quidam , feu potius falino-formis terra ab illis in grumulos fecernitur. VII. Calorem diu fuftinet ex fontibus hauftae , igni vero ad ebuUitionem expofitae , non earn brevioris temporis fpatio concipere valent , quam quo frigidae communes aquae. Vafe vitreo ferventes receptae numerofas elaftia aeris bullulas emittunt , ex quo fit, quod (i calentibus adhuc ipfis praecoci vafis obturatione coerceri experiatur, vas quandoque cum fragore difrumpatur. Argentum turn im- merfione , turn vapore primum colore aureo tingunt , mox violaceo , & tandem nigro. Moderata dofi epotae nullum in plerifque fenfibilem effeftum praeftant : acuta vero in nonnullos fpeciem quamdam temulentae hilaritatis indu- cunt , quofdam per alvum valenter purgant , faecefque ni- gro colore tingunt , permultis diurefim copiofam movent , omnibus infenfibilem perfpirationem augent, unde indufia uliginofa apparent. Lac nullomodo coagulant , bilem in flocculos turbant, fanguini humano extrafto , & tepenti mixtae , eum diutius fluidum fervant, rutilioremque reddunt, cruftam pleuriticam eraolliunt, ejufque inferius cruorofum lomentum in liquaraenfundunt,calculorum fragmenta longa. 86 immerfione folvunr. Aptlflimae ad fapldi panis confeftlo- nem probaiitur. Evaporatione ab iis fubfidet terreo-falina fubltantia , quae habetur ad grana quinque ex quaque aquae libra eiulHem ferme naturae , ac quae fponte ab illis perfluentibus feparatur. Tranfveftae , clarae, limpidae , & incorruptae per annos fervantur abfque fedimento , floccu- Jis , aut pellicula. Tepefaftae poft longutn tempus nidoro- fura halitum rurfus emittunt, faporemque foeduin, VIII, Ab affufione fyrupi violarum recenter parati pul- cherriraupi viridem colorem ollendunt , ab eodem vetufto citrinus color apparet. A gallarum pulvere tarde rubicua- dae fiunt ( 6 ). Solutio (atumi acida eas turbat colore tuico. A folutJone mercurii fubiimati corrofivi obfcurantur , max ptaecipitato aurantio pulvere falin'o-formi , vitri dilute ru- bri colorem mentiuntur. Ab inlHllata folutione argenti ia- ^^iginofae fiunt , & cinereo-violaceum fedimentura depo- nunt, Ab affulione olei tartari per deliquium in niveos flocculos perturbantur. Quae omnia eodem, aft minus in* tenfo raodo accidunt in iifdem tranfveftis caute (ervatis. IX. Corpus , quod vulgo muffa dicitur , fubftantia eft fungofo-gelatinofae texturae ( 7 ) coloris modo obfcure vi- ridelcentis , modo cinerei , quandoque flavi , faepius , & diutius rofei ( 8 ) dimeniionis variae , ut exten(ionis , & .( 6') Quod negatur a Fantono. Aft expetimenti habiti ratio ex alterius relatu falfa efTe poterat abfque iiiiuria viri cclebcrrimi , quum ipfe nunquam thermis adtuerit. Confer, comm. eiufd. de Ther. Vinad. ( 7 ) Subllantia hacc a Botanicis regno vepetabili adfcribitur , eamque referunt ad Clanem XXIV Cryptogainiae algarum firt. natur. Carol, lin. n. 1067. Tremella frudificationi vix nianifeftae in corpore gelatinofo. Aft ad nul- las praeclari auftoris fpecies fpeilare videtur , nee carafteribus infigni- tur iremellae Thermalis clariftimi Vandelli. Coufer. Domin. Vandel. dilfert. prima de thermis aponi. .( 8 ) An colorum varietas a vario fruftiijcationis tempore pendet i Nuper anno 1768. menfe augufto omnes coloris rubefcentis omwino confpi- ciebantur, dum anno 1766. menfe lulio fere omnes fufcae , & viride- fcenics apparebanr. Vcrum color totam intimam penetiat fubftantiam, dum plantae vegetatio , & fruftificaiio folam fuperficiem ftcrnere vi- detur. An a, vaiia fo/nJium vario tempore per ulia abrafione i craflltiei undique rivulorum imae parti adherens , ab iifque quandoque pendula. Tepens nares ferit odore pulveris pirii accenfi ; fapor eius vix fublalliis , & naufeofus. Taftu ex- peritur ponderofa , lubrica , nullo ixiodo glutinofa , mollis varum , elartica , & ad difruptionem teriax. Calorem in rivulis eundem fufcipit , quem habent aquae matrices. Vafe claufa aqua repleto incorrupta per annos, & inodora fer- vatur pallido colore rofeo omnimode , & iolo praedita y quae tandem in fimbrias fponte feparatur. Muffae extra aquam ardenti foli expofitae brevi temporis (patio corru- ganiur , extenuantur, breviantur, & exiiccantur, colorque varius tunc mutatur in cinereo-obfcurum nonnullis tan- tummodo viridefcentibus fuperllitis maculis. Accenfae can- delae admotae odorem fpargunt illi proximum , quem dat agaricus ad efcam paratus accenfus. Flamma caeruleo-rubra fcintillant , leviter crepitant, donee exuftae in cinerem ni- gerrimum abeunt , qui ferri magnetici probatione contenti martis figna praebet. Aqua communi maceratae unguinem violaceum fupernatantem oftendunt , augentur mole , & emolliuntur. X. Terra, quae per therraales aquas vehitur diverfae naturae effe reperitur. Nam 1.°, quae inter lamellas exfic- catarum muffarum inveniiur levis , cinerea , & lubrica eft, quae cum acidis effervefcit , ut ea , quae lutorum bafim format. 1.° Quae ex falina fubftantia praecipiiatur fulvo colore lintea tingit , tinfturam gallarum , & helitropii vio- laceo colore afficit , crucibulo exulla in martis crocum convertitur. 3.°Creta fluida ghur fimillima , vel lafti lunae betltmitico analoga identidem ex faxi rimis delabi cernere mihi contigit. XI. Salino-terrae fubftantiae /pontaneam fecretionem a thermalibus Vinadii aquis triplici pariter modo confidcrare praeftat. Nam i." ad latera arenacea , & faxofa rivulorum albae farinae adinftar parva copia feparatur , & tarde in 8-8 minimos acervulos excrefclt ( 9 ). ».° Circum ftagnantes ipfas aquas in lutorum praecipue veceri cifterna ad Taxeum marginem citrino plerumque colore praedita maiori copia fegregatur (10). j.° ex fola aquarum vaporofa exhalatio- ne in hypocaudis facillime , & uberrime faxorum afperis fuperficiebus adhaerefcit ,"& in grumulos incrullatar (i i). Sapor non omnium idem j primae enim acme l':iUus ell « »," , & 3." praecipue falfo-aufterus , quae ad ignem vix crepitant, nunquam difliliunt, & in vefficulas inflanturi^ contra falina prima fubrtantia, ut ea, quae per arte fa- ftam evaporationem habetur, falfo-nuvriatica videtur , ad ignem crepitat , & dilTilit (ii), XIL Saiia haec nullo mode cum acidis vegetabiliuiut efFervefcunt ; fpiritui falis , nitri , & vitrioli mixta vix fen-, fibilem libilum edunt, Aqua communis hifce faiura , a fi- rupo violarum in viridem intenfe herbaceum (13) protinus ( 9 ) Solus fecretionis fpontancae modus ab eiimio Fantono ex relatione co- gnitus , cni faveie fecretioni putat „ alpinam illam regioncm per dia frigidam , & bruinalem tempeflatein vid. ibid. fol. 8. Aft omni tcm- peiUte , &,quolibet tempore falia & confpaifa exiflunt. (lo) Quod nunc etiam fit in recenti lutorum fovea. Ita milii nupeirime re- fercbat D. Giavelli. -(n) Simillima falina fpontanea concretio ex ipfa fola aquarum evaporatione ad latera caveraae fafta , per quam in imo fluit rivuius aquarum ther- T. -rnalium de baptere^ recenter obfcrvata eft annis 1765., & 1766. ab eximio PharmacopoU Campmartin. confer. Diar. Gallic, an. 1768. menfe April. (•12) Quod difcrimen pendere videtur ex eo, quod vapor flogifto, & acido vitriolico fcateus difperiatur turn aquarum evaporatione , turn longa li- xiviatione: lixivium enim primum falis fodae odorem haepatis fulptiu- lis dabat , qui fenfim in vapores difperdcbaiur , & abcrat in fecundo , & tcrtio. Ita expctiebatur celeber. GettloiKal. Journal, de Medec. &c, p.ir M. de Vanderm. totfi. X. an. J759. fol. 42. (13) Mutatio coloris fyrapi violarum in viridem per aquas fale faturas ab om* nibus hucufquc aquarum medicatarum analyfim experientibus , ut ab ipfis celcbcrrimi? Hoffmanno , Valerio , & Siiav pro caraileriflico figno alKalefcentiac content! falis habita efl. Ad nuperrirae in dubium revo- cabatur ab illuftri M. C^eumanno , & tandem plurimis, firiniflimifque experimcntis falfum demonnrabatur ab eximio Comite de Salus in a£l, •ioc, reg. Tautin. lom. 3. pag, 153., & fcq. xnu- ^9 mutatur colorem , qui paullatim , & tarde ruber evaclir. Carta caerulea in earn immerfa', & exficcata pallidior fit colore ad luteo-rubrum vergente. Ab infufione pulveris gal- larum (tatim violacea fit , mox nigra. A folutione laturni turbatur fufbo colore. A folutione mercurii fublimati cor- rofivi rubra efficitur mercurio praecipitato fub forma au- rantii pulveris. Ab oleo tartari per deliquium in niveos flocculos perturbatur , quod idem evenit cum argenti fo- lutione. Soluta falia in lixivio alkalino cum ultramarino ani- mali vulgo bleu de prujfe hypoflafim praebent caeruleo-pal- lidam. Sedimina omnia dant luteum colorem lintea tin- gentem. Ab infufione huiufte fubftantiae terreo-falinae drag- mae unius cum femifTe in fpiritu vini re£lificati unciis tri- bus color mutatur in Iconinum , pelluciditas fpiritus noti evanefcit, aft port ebullitionem latliginofus fit. Flamma eiufdem in cocleari argenteo accenfa erat primum alta , data , & cerulea , mox in medio rubra cum fuccedente leviflima crepitatione , & intermixta fcintillatione (14). extinfta fponte flamma , & quod adliuc aquofum fupererat evaporatum reliquit grana duo terrae citrini coloris , fa- poris falfo-acerbiffimo. XIII. Verum purus thermarum fal facillime haberi po- tefl folutionis ope eiufdem fubftantiae terreo-falinae in aqua communi diftillata , repetitae deinde filtrationis, evaporatio- nis , & crirtallizationis. Ab eiufdem enim uncia una probe exficcata in unciis ofto aquae foluta habui primo terrae arenaceae , infipidae per decantationem fubfidentis , & fic- Catae dragmas tres ; fecundo a filtrationibus repetitis ter- rae impalpabilis luteae , fub aufterae linfturam gallarum nigro colore afficieniis dragmam unani cum femiffe : tertio fi4) Quo CTperimento ex cclcberrimi Maquer fcntentia probatur falis medit mjior, aut minor folubilitas, Conf. ejufdcm exp. in Mifcel, Taurin, torn. 3. pag. I. & feq. Mijc, Taur, Tom, IK m 9© tandem poft evaporatlonem ad cutlculam falis puriffimi , criftallizati , albidi , lucentis fere dragmas tres. XIV, Enixi fales varias figuras otleiidunt, quarum duae evideiitiores manite(tantur. Alii enim oblongi funt , ftriad, modo truacati , modo in apice prifmatici, vel cuneformes , quos inter quadrangula confpiciuntur nonnulla. Saporem fallum linguae praebent non peracutum , acidulo-amariuC- culum , & paulifper frigefcentem , ad ignera ebulliunt , in- flantur , leviter fcintillant , crepitant , & difiliunt ; aeri expofiti luciditatem amittunt, farinaceo pulvere albiflimo velantur , & tarde deliquefcunt. Cum folutione fyrupi vio- larum intenfe viridem colorem praebent , cum tintlura gaU larum ruffum (15). Praeterea ex renovato experiniento femel contigit obfervare albidas efflorefcentias acinaci- formcs pediculis fuis connexas faporis acute falfi , frigi- diufculi , ad ignem non crepitantes , nee difilientes , va- rum ebullientes cum inflatione in vefliculas , & levi fcin- lillatione , quaeque cum fyrupo violarum citrinum colo* rem praebebant. COROLLARIUM. Haec funt , quae ex iteratis obfervationibus , & experi- mentis de thermarum Vinadienfium natura , qualitaubus, & (15) Sufpicstus eft Rainaudus de praefentia nitri, vitrioli , & aluminis in the r- mis Vinidicnfibus : Aft cxperimenta , & rationes quas profert , ut futiles rejecit Fantonus pag. 9, Comment. Confer. Tratiato de' Sagni di Vinaglh di Spirit. Rain. 1681. cap. 4. trat. 1. pag. 32. Qua diverfa quantitatc turgeant falinae huiufcc fubftantiae thermarum aquae ex- va- riis fontibus hauftae , & qua varia terrae copia mixtae , nonijum in fingulis expcriri etium datum eft. Verum ex nonnullis obfervationibus conftare videiur terrae, & unguinis maiori copia fcatere calidiore,'! prac ceteris, falis vero quantitatem fere eamdcm in omnibus adefte : ncc reticcndum praeterea mc in criftallizatione probanda, ufum ftiific terreo-falina fubftantia fecundae , & teniae fponianeac fecretioiiis ,^uae maiofi cojpia, 8c facilius coiligi poieft, . 9» Be proprietatlbus mihi conftant. Plura adhuc ad illuftraa- dam earum analyfim , & ad contentorum elementorura fpecificani naturam , nexum , combinationem , & calculum determinandum deficece reor , quae fi otium, & occafio rurfum favet, renovate ad thermas itinere , attetuioci, fo. lertiorique examine excerpturum me fpero. Ex Ins tamen , quae prolata funt conie6lare licet ther- males Vinadienfes fcatere primum flogiftico hepatis ful- furis vapore , turn fpiritu aethereo elartico , mox fale me- dio ex bafi alkalina marini falis , & acido vitrioli multa terra folubili variae naturae , & praecipue argillofae , fe- leniticae , & ocraceae martialis contaminato , nitrum fin- gulare fpatofum folitarium fufpicari pofTe , vitriolum mar- tialis naturae reperiri. Hinc fufficit , quod thermales iftae hifce principiis di- vites faluberrimos in oeconomia animali morbofa valeant efFeftus praeftare mucidos , vifcidofque humores incidendo, acres condiendo , & demulcendo , iblida nervofo membra- naceo-mufculo(a blande ftimulando , abftergendo , & im- pervios meatus referando , & fimilia. Epotae idcirco facultatem habent ventriculum , 8c in- teftina detergendi , eorumque fibras roborandi ; acidum abforbendi, & immutandi ; inertes falivas acuendi , fan- guinis circuitum incitandi ; fecretiones , excretionefque uri- nae potiflimum , & perfpirationis infenfibilis promovendi. Unde humorum inquilinorum dilutio , immutatio , coftio , & excretio. Per temperatum balneum cutem abluunt , abftergunt , emolliunt ; fanguinem diluunt , ftagnanti limphae fluidita- tem conciliant , & fudorem movent. Per hypocauilurn uni- verfi corporis fuperficiei , & per irrigationem fingulis par- tibus concitatiorem ofcilationem , vividioremque motum impertiendo febrem concitant , per quam congeftorum , vifcidorumque humorum difgregatio , refolutio , aut fuppu- 9*. ratio confequitur. Tandem , quod per illutationem , aut muffarum fotum infirmis partibus comparatur levamen ab aftione balneis , irrigationi , & vaporationi analoga pendere videtur , quae moderatur paregorica muffarum virtute , aut augetur lutorum firma adhaeuone. M E M O I R E " Sur la combinaifon du Mercitre avec le tartre. Par M." Monnet. IVi. Margraf nous ayant fait connoitre que le mercure precipice de 1' acide nitreux oil il a ete diffous, etoit fu- iceptible de fe rediflbudre dans 1' acide du vinaigre , audi bien que plufieurs autres fubltances metalliques traitees de m^me. II etoit tout naturel , en partant de ce point, d' exa- miner fi la creme de tartre , le plus foible de tous les acides , ne pourroit pas operer la meme diffolution. Cell en cfFet de quoi j' ai eu lieu d' etre I'atisfait , tant par la reullire de cette diffolution , que par plufieurs autres ob- fervations que j' ai eu occaiioii de faire fur cet objet. Voila ce que je me propofe d' expofer dans ce memoire. Pour avoir un precipite de mercure pour faire mes experiences , je pris fix onces de mercure que je mis a diffoudre dans f. q. d' eau forte ; lorfqu il fut parfaite- ment diffous , je verfai deffus autant d' alkali-fixe en idl' quiutn qu' il en falloit pour precipiter entierement le mer- cure. Je verfai ce precipice fur un filtre , & j' y paffai plufieurs fois de 1' eau chaude pour l' edulcorer partaite- ment. Je fis fecher ce piecipite , & il ne fe trouva tout juftement que du mtoe poids du mercure que j'avois em- ploye. Je ne fus point furpris de ne point trouver de I'aug- mentation de poids dans ce prccipue , puifque j'avois deja ^prouve qu' il etoit bien difficile d' empecher qu' il ne reffe toujours quelque peu de mercure diffous dans 1' eau des lavages, a cauie de la difficulte d'attraper le veritable pome Mi^c, Taur, Tom, IF. n 94 , de ne faturer juftement que Y acide qui eft uni au mer- cure J car fi 1' on outrepaffe la dofe d'alkali, cet excedent tiendra un peu de mercure en dinblution dans 1' eau ; de m^me que Ti on ne met pas affez d'alkali, 1' excedent de r acide , comme on fait , gardera une portioii de mercure. Le dechet que j'eus , fut d'environ i. gros, que j'obtins de mes eaux de lavages en les faifant ^vaporer. Je ne marque ici la maniere dont j'ai fait ce precipite, que parcequ' il eft effentiel de faire connoitre la quantity de mercure qui s'eft unie a la creme de tartre j & com- me on ne peut 1' evaluer que par le precipite , il eft n6- ceffaire de montrer la quantite de precipite que f ai ob- tenn d' une quantite donnee de mercure. Premier procede. Je pris deux onces de creme de tar- ire bien pulverifee que je mis dans une terrine de gres , qui contenoit environ trois pintes d' eau , je pbgai cette terrine fur un bain de fable , & lorfque la cr^me de tar- tre fut diffoutCjj'y mis une once de men precipite mercuriel en remuant coniinuellement ; il fe fit auffitoc une petite ebullition , qui fe foutint pendant quelque minutes avec beaucoup de bulles qui venoient fe crever a la furface ; prefage de la diffolution du mercure. La couleur briquee du precipite mercuriel dilparut , & il fe fit un precipit^ blanchatre au fond du vaiffeaa , beaucoup plus confidera- ble que le volume du precipite mercuriel que j' y avois mis. Je filtrai alors la liqueur a travers le papier gris, & j' ajoutai k ce precipite , qui avoit refte non diffous au fond de la terrine , une autre once de creme de tartre j je verfai deffus autant d'eau que la premiere fois. Je laiflai encore le tout le meme efpace de tems , c'eft-a-dire, une bonne heure. Cette fois je n'eus point d' ebullition. Je fil- trai , & j'ajoutai de nouvelle eau bouillante lur ce qui etoit refte au fond du vafe. Je repetai plufieurs fois la meme chofe: mais il me refta encore beaucoup de ce precipite, 95 qui me 'paroiflbit infoluble. Je fis ^vaporer enfemble routes ces eaux falines au bain de fable ; lorlque la liqueur fut dvaporce d' un bon quart , il commenga a paroitre k la furface des petits criitaux femblables au tartre vitriole. Je laiflai refroidir le vaiffeau de lui m^me fur le bain de fa- ble; ces petits criftaux s' ^tant multiplies, toute la furface de r eau en fut couverte comme d' une pellicule. Je de- cantai , & enlevai ce fel , qui etoit jaunatre : ayant voulu I* expofer au foleil pour le faire f^cher plus promptemenf, je fus fort furpris de 1' y voir devenir noiratre ; mais me rappelant que plufieurs preparations mercurielles, telles que le mercure fublime doux, le precipitd blanc , eprouvent le meme changement de couleur etant expofees au foleil ; ce fut pour moi une nouvelle confirmation de la combinaifon du mercure avec 1' acide du tartre. Je fis auffitot une au- tre experience qui me prouvat la meme chofe : ce fut de frotter ce fel fur du cuivre,qui lui laifla une trace blanche: d'ailleurs ce fel annongoit au gout quelque chofe de mer- curielj j' achevai d' evaporer la liqueur, & il me refta un fel qui me parut beaucoup moins mercuriel que le pre- mier. J' examinai enfuite ce qui avoit refte fur le filtre & dans le fond de la terrine , je trouvai que c' etoit egale- ment une combinaifon du tartre avec le mercure. Les ex- periences que je fis pour m'en affurer , furerit : premiere- ment de 1' expofer au foleil , il y noircit ; fecondement d' en expofer fur les charbons ardens, il en partit des va- peurs qui fentoient l' huile de tartre ; troifiemement, de le frotter lur du cuivre, qu' il blanchit encore mieux que celui que j' avois obtenu par la cridaliifation. Son gout etoic auffi plus neutre , c'eU-a-dire , qu' on y fentoit moins le gout aigrelet du tartre. Je commengai deslors a comprendre plufieurs verites tresimportantes que je detaillerai par la fuite. Premieremenr, que le tartre devient d' autant plus difficile a fe dilToudre n I 9^ . . qu' il fe combine avec une plus grande quantlte de mer- cure. Secondemctu , que la portion de cette combinaifon qui approche le plus de 1' exces d' acide , ell la premiere qui fe diflbut dans i'eau. Troifiemement, qu'ileft pofiible, en fuivant ce principe , de changer cette combinaifon par de (imples lotions , qui en enlevant d'abord fa portion la plus acide , laifleront en arriere le mercure avec le moins d' acide pofiible ; & qui enfin le depouilleront totalement de fon caraftere falin, Quatriemement, qu' il eft poffible de remettre les chofes telles qu' elles etoient auparavant , en rertituaiu au mercure le rartre qu' on lui a enleve. Avant d' en venir aux preuves de ces quatre propofi- tions , je crus qu' il convenoit de m' affurer , avant toute chofe , de la meilleure fagon de faire cette combinaifon , que je n'appelerai plus, deformais, que tartre mercuriel , a r imitation de la combinaifon du tartre avec le fcr & avec r antimoine , a qui on a donne les noms de tartre martial , & de tartre emetique. Second precede. Je pris deux onces de mon precipite mercuriel que je melai avec quatre onces de creme de tartre. Je jettai ce melange tout a la fois dans une grande quantite d' eau bouillantej je foutins ce melange quelque terns fur le feu , en remuant continuellement : je filtrai & procedai comme ci-devant j il refta beaucoup de precipit^ au fond du vaiiTeau , tout-afait femblable a celui de I'ex- perience precedente. Le tartre mercuriel que j'obtins cette fois-ci , ne me parut pas differer en rien de I'autre. Je m' arr^te ici pour faire remarquer , que quoique le vaifleau dans lequel j' avois fait cet effai n' eut pu tenir affez d' eau pour diflbudre toute la cr^me de tartre, le mercure ne laifla pas neanmoins d' etre entierement dit fous : ce qui fait voir que la creme de tartre n' a pas .bcfoin d'etre difToute pour agir fur le precipite mercuriel. On remarque auffi la m^me chofe a 1' egard du far & 97 du cuivre ; le tartre agit fur ces metaux, & s'y unit fans etre difTous. Troifieme precede. Enfin, apres plufieurs effais, je trou- vai que le meilleur precede etoit celui-ci. Prenez une once de precipite mercuriel , triturezle avec irois onces de cre- me de tartre , divifez ce melange en quatre parts , proje- tez-en une fur deux pintes d' eaii bouiilante dans une ter- rine placee au bain de fable. Des que 1' ebullition aura paflee , c'efta-dire, apres un demi quart d' heure , filtrez , & verfez fur ce qui reftera au fond de la terrine autant d' eau bouiilante que la premiere fois. Apres un moment, filtrez comme auparavant , & mettez une autre part du melange dans le vaiflcau ; verfez y de meme deux pintes d'eau bouiilante , & traitez la ainfi que la premiere , & fuccefiivement les autres de la meme maniere ; mettez routes vos liqueurs enfemble & faites les evaporer , pour en obtenir, par criftallifation, le tartre mercuriel. De cette maniere, on aura cette combinaifon aufli parfaite qu' il eft poffible de l' avoir. Malgre cela , il reftera encore au fond de la terrine un peu de precipite , que j' appelerois volontiers Panacea ve- getal , par rapport a fon indilTolubilite , mais qui, je crois, n' en feroit pas moins bonne a etre employee interieure- menf. Le tartre mercuriel prepare de cette derniere maniere, a vraiment un gout mercuriel ; il noircit auffi d' avantage au foleil, Je n'oublierai pas qu'un des principaux carafte- res de cette matiere faline elt de verdir le lirop violat ; c' eft- a dire , lorfqu'elle eft diffoute dans I'eau. Elle fe de- compofe avec la plus grande facilite par 1' alkali fixe, qui s' empare du tartre , & le mercure fe precipite en blanc : je ferai encore cbferver, que lorfqu'on fait cette decom- pofition au feu , ce precipite devient couleur de brique foncee. 9^ II ne faut pas tant de cr^me de tartre k la verite pour diffoudre une once de precipice mercuriel ; mais comme ce fel n' eft foluble qu' autant qu' il fe trouve uni k une plus grande quantite de cr^me de tartre , il n' eft guere pofli- ble d' en employer moins , lorqu'on veut avoir le tartre mercuriel par la criftallifation. Si on jugeoit a propos d'en avoir un qui fut plus charge de mercure , deux parties de creme de tartre contre une de mercure fuffiroit j mais on en auroit tres-peu par la criftallillition ; il en refteroit trop en precipite au fond du vailTeau , a moins d' emplo- yer des quantites d' eau immenfesj c' eft ce qu'on va voir par r expofition que je vais taire du peu de lolubilite de cette matiere faline. Je fis pafler fur un refidu provenant de deux parties de cretTie de tartre & d' une de mercure , huit pintes d' eau bouillante 1' une apres 1' autre, Ces huit pintes , evapor^es jufqu' a ficcite , n' ont donne que 7. gros de matiere ; ce qui ne revient qu' a foixante-trois grains pour chaque pinte; au lieu qu'une pinte d' eau diftbut prefque deux gros de tartre mercuriel criftallife, obtenu par le precede que je viens de propofer : qu' elle difference. Ce tartre mercuriel , qui avoir refte non foluble au fond du vafe , & fur lequei j' avois fait palTer huit pintes d'eau bouillante , fe trouvoit bien different de ce qu' il ^toit auparavant ; de blanc qu' il etoit d' abord , il fe trou- voit noiiatre ; il paroifl'oit moins laiin au gout , & il fe difTolvoit parfaitement , & promptement dans l' acide ni- treux, ce qui me le fit regarder comme n'etani uni qii' a tres-peu de tartre. D'ou je conclus que j' avois enlevd a chaque fois que j' y avois verfe de 1' eau , la portion de mon tartre mer- curiel qui etoit la plus acide , & que, je 1' avois amene au point oil Ton pouvoit le compofer avec le turbith mi- neral. En edfet , on va voir que c' eft une propnete re- 99 marquable du mercure dans toutes les comblnaifons qu' il contrafte avec les acides ( a I' exception de I'acide marin) de fe depouiller de ks acides de plus en plus par les lavages. Pour me confirmer la-defTus , je pris quatre onces de tartre mercuriel criftallift r^duit en poudre ; je les mis dans une petite terrine , & je fis paffer deffus fucceffive- /nent dix pintes d'eau bouillante , ayant eu foin de bien decanter 1' eau a chaque fois. II me refta a la fin une poudre grife noiratre , tout a fait femblable a celle qui avoir refte dans la terrine dont je viens de parler. Je fis enfuite evaporer toutes mes eaux ,• pour en obtenir ce qu' elles conteneient de mon tartre mercuriel. La premiere criftalli- fation que j' en obtins , fut une creme de tartre affez char- gde de mercure ; la feconde ne fijt prefque que de la creme de tartre pure. Ceci fuit 1' ordre general de la criftallifation des fels. Le fel le plus difficile a fe diflbudre, eft Ic premier a fe criftallifer. Le tartre mercuriel eft in- comparablement plus difficile a fe diftoudre que la creme de tartre pure j car comme je 1' ai deja fait voir le tar- tre mercuriel eft d' autant moins foluble, qu' il eft charge d' une plus grande quantite de mercure. En cela on voit encore une parfaite refl'emblance entre le tartre mer- curiel , & toutes les autres combinailbns du mercure avec les acides. Le fublime corrofif fe diffout dans I'eau d' au- tant plus facilement , qu' il contient une plus grande quan- tite d' acide marin ; mais le mercure doux, & la panacee mercurielle font infolubles, parceque ces preparations con- tiennent trop de mercure. Si les fels mercuriels fe depouitlent , ainfi que nous le voyons , de leur acides par les lavages , ils ont aufli la propriety de fe retablir , lorfqu'on leur reftitue la quan- tite d'acide qu'on leur a enleve. Auffi fis-je pafler peu ^ peu une once de ce tartre mercuriel indiflbluble a tra- I 00 vers le filcre , en la faifant boiiilllr fucce/fivement avec des demi onces de cr^me de tartre & trois pintes d'eau a chaque fois. J' einployai de cette maniere quatre onces de creme de tartre } & le tartre mercuriel que j' en ob« tins , me parut tout aufll charge de mercure que les au« tres que j'avois obtenu par la criilallifation. Ce qui fait voir que le tartre mercuriel crillallife , contient bien pea de mercure , pendant que celui qui refte au fond du vaiffeau, apres cette combinaifon, en eft furcharge. D'apres ces proprietes du tartre mercuriel , je devois etre pone naturellement a examiner , li dans la combinai- fon du mercure avec le vinjigre j' y trouverois les me- mes carafteres de relTemblance. £n effet , me rappellant tout ce que 1' experience m' avoir appris la deflus , je vis avec plailir cette analogie ; c' eft ce que je confirraai par de nouveiles experiences. Je commensal d'abord par met- tre deux onces de mon precipite mercuriel en diftblu- tion avec une pinte & demi de bon vinaigre diftille dans un matras. Je Hs chauffer ce melange a un bon feu de fable. Le prdcipite mercuriel ne tarda pas a etre attaque, & dans tres-peu de terns , je vis fe former a la furface de la liqueur une pellicule criftalline tres-con(iderable j j'y verfai une tres grande quantite d'eau chaude a deffein de la faire diffoudre ; elle difparut effettivement ; mais il fe forma au bout de quelque tems au fond du vafe un pre- cipite bcaucoup plus conllderable que celui qui y etoit au- paravant !a difparition de cette pellicule. Ce qui me don- na lieu de croire qu' il s'etoit fait une decompofiuon de ce fel j c'efta-dire, qu' il s'etoit fait une fiparation de la portion la plus faline d'avec celle qui 1' etoit moins ; &c cette derniere ne pouvant fe tenir en diffolution s' etoit precipit^e au fond du vafe. Ainti , bien loin de le regar- der comme un fimple precipite mercuriel qui reftoit lou- jours indilVoluble dans cette occafion , comme je I'avois cru avec lOI avec blen d' autres , je le regardai au contraire , comme le fel mercuriel de viiiaigre avec le moins d' acide poili- ble. C'eft de qiioi je me convainquis , en en faifant la repa- ration par un filtre , fur lequel refta ce fel mercuriel. II etoit jaunatre , au lieu que la pellicule criAalline , qui avoit di{J5aru par I' addition de 1' eau , ^toit blanche. Je pris ce precipite refte fur le filtre lorfqu' il fut fecj je le divifai en deux parties ; j' en mis une dans une grande ter- fine , fur laquelle je paflTai une tres-grande quantite d' eau bouillante a differentes fois. L' eau s'etant chargee de la partie la plus faline de ce precipite , il ne refta en arriere qu' une poudre noiratre , que je comparai a celle qui avoit refte apres les lavages du tartre mercuriel. Je remis I'autre partie de mon fel mercuriel de vinaigre dans un vafe pla- ce au bain de fable j j' y verfai a plulieurs reprifes du vi- naigre diftille. Je parvins a en difToudre beaucoup , je dis beaucoup , car je ne pus employer tout le vinaigre qu* auroit ^xige fa difTohuion radicale. Apres cela je hs eva- porer la liqueur qui avoit paffe au travers du filtre. Lorfque j'en eus evapore plus de la moitie , j' en obtins une cri- ftallifation en forme de feuillets talqueux jaunatre , avec une furabondance de vinaigre } mais 1' ayant expofee ~ a ftcher fur du papier a filtrer , ce (d y devint bieniot par- faitement neutre. '. On voit done ici, que tout fe prefente de meme que dans d' autres combinaifons dii mercure avec les acides ; meme indiflblubilit^ de ce fel a mefure qu'il contient d'avantage de mercure ; meme tendance a fe decompofer lorfqu'on y fait pafler de 1' eau. On voit encore que fans cette con- noiffance , on rifque de travailler en aveugle fur cette combinaifon. Et il ne faut pas ^tre furpris fi ceux qui one entrepris de faire cette combinaifon, d'apres M. Margraf , ont rencontre, en la faifant, des obllacles qui leur ont donne ce fel fous differentes formes & fous differentes qualites. Ceft ce Mifc. Taur. Tom, IV, o 101 qui m' engage k propofer un moyen d' avoir cette cora- binaifon conftamment de la mSme quality. Cela ne con- fide qu' k ne pas mettre de l' eau fur cette diflblution , ni avant , ni apres qu' elle eft faite , & a enlever la p^l- licule criftaliine lorfqu'elle eft formee; car s'obftiner a la faire diffoudre avec de I'eau, pour la faire paffer k tra- vers le filtre , c' eft vouloir la decompofer. On doit en- fuite ajouter du nouveau vinaigre fur ce qui refte au fond du vaiffeau jufqu' a ce qu' on ait tout diffous ; ce qui ^xige, a la verite, une tres-grande quantite de vinaigre. Le fel qu' on obtiendra par 1' evaporation de toutes ces dit folutions raflemblees , differera de beaucoup de celui dont je viens de parler , en ce qu' il contiendra plus unifor- mement de mercure , & en ce qu' il fera plus criftallin , & plus blanc ; mais aufli il fera avec un exces d'acide , qui peut cependant s' en feparer aiftment par les papiers. 11 me convient pour completer toutes ces analogies des difFerentes combinaifons du mercure avec les acides , de faire voir que 1' union de 1' acide nitreux avec le mer- cure , prefente les memes phenomenes. 11 eft bien ^tonnant que les artiftes qui font fi familiers avec cette diflblution depuis tant de terns n' en n'aient pas fait mention : il fem- ble que nous foyons condamnes a ignorer perp^tuellement ce qu' il y a de plus fimple & de plus communj cepen- dant rien de fi aife que de s'appercevoir de cette proprie- te dans I'union du mercure avec 1' acide nitreux. Si on lave , foil dans I'eau chaude, foit dans I'eau froide des cri- ftaux provenant de cette diflblution , on voir qu' ils fe ddcompofent, ils jauniflTent ; la portion la plus acide fe dif- fout , pendant qu* il fe precipite une poudre d' un jaune citron, qu'on peut appeler le turbith nitreux. Mais fi au lieu de verfer de I'eau tout fimplement fur cescriftaux, on y verfe en m^me tems quelque gouttes d' acide ni- treux , bien loin qu' il s' en precipite quelque chofe, tout fe difTout au contraire avec la plus grande facilite ; & il n'y a pas meme d' autre moyen de pouvoir diffoudre ce fel. J'ajouterai de plus, que j' ai obtenu un beau turbith nitreux par une maiiiere bien plus fimple ; c' eft en no- yant dans de 1' eau chaude , une diffolution mercurielle iaturee autant qu' il etoit poffibfe de mercure , & con- centree par 1' evaporation. PREMIERE EXPERIENCE. Apres cet examen , je fis plufieurs autres experiences , ^ deffein de combiner differemment le mercure avec I'acide da tartre. La premiere que je fis , fut de triturer tres- long-tems un gros de mercure avec trois gros de creme de tartre dans un mortier de marbre. Le mercure difpa- rut k la v^rite , mais ce n' etoit qu'une fimple divifion ; car en ayant fait bouillir ce melange dans de l' eau , le mercure refta au fond du- vafe , fans qu' il en parut le moindre veftige uni a cette creme de tartre. SECONDE EXPERIENCE. Je fus plus heureux dans la feconde experience , ea imaginant de decompofer le fel vegetal fait avec la cra- ye par une difTolution mercurielle , pour unit, par la vo« ye des doubles affinites, I'acide du tartre avec le mercu- re. J' avois dcja eprouve que les acides purs n'agiflent que difficilement fur les fels qui ont pour acide la creme de tartre , ou du moins qu' its n' en degagent pas facilement la creme de tartre, comme on devroit s'y attendre: tres- fouvent les liqueurs reftent claires & tranlparentes lorfqu' on fait ces melanges: ainfi j' etois curieux de voir ce qu'il en arriveroit dans cette occafion. Un autre motif fe joi- gnit encore a celui-la } ce fut de verifier en meme terns 0 X 104 un fait tres-inteieflant du memoire du cdldbre M. Margraf, infere dans le XX.* volume que rAcademie Royale de Berlin vieiit de publier. Dans ce memoire , qui a pour titre: Demon.' ftration de la pojfibilite de tirer les fels alkalis fixes du tartre par le moyen des acides , [ans employer taciion d'un feu vehement. M. Margraf rapporte, qu' il a obtenu un vrai nitre en verfant de 1' acide nirreux fur le fel vegetal fait avec U craye. Je pouvois done efperer de voir ici d'une part r acide du tartre s' unir au mercure , & de I'autre , I'acide nitreux s' unir a la bafe de ce fel telle quelle fut. Jepris, en confequence, une certaine quantite de ce fel diflbus dans r eau ; j' y verfai peu a peu de la diflblution mercurielle ; il s' y forma auflitot un precipite jaunatre tres-confidera- ble. Je filtrai la liqueur ; je fis paffer de l' eau fur le pre- cipite relte fur le filtre , & je mis a dvaporer cette li- queur fur un bain de fable. Je ne pus en obtenir des cri- ftaux dillinfts , ce qui m' obligea a la faire evaporer jufqu' a ficcite. L'ayant fait, je paffai de 1' eau chaude fur ce refidujje filtrai de nouveau. II rella fur le filtre , un fel que je ne pus meconnoitre pour du tartre mercuriel , aufli bien que ce qui avoir refte fur le premier filtre. Je fis enfuite eva- porer la liqueur , laquelle me donna un vrai nitre , mele avec un autre nitre a bafe de craye. Ce dernier s' y de- cela par 1' alkali fixe , qui en precipita la terre. Voila done r experience de M. Margraf bien confirmee, en m^- me terns que j' obtiens la combinaifon du mercure avec r acide du tartre. TROISIEME EXPERIENCE. Je fus conduit par la a operer fur la cr^me de tartre elle meme avec la diflolution mercurielle , ce qui,fuivant moi , devoit en meme terns jetter un grand jour fur la queftion , favoir : fi Calkali fixe exifie tout forme dans la crime de tartre , on j' // a ete produit dans /' experieU' ce que je viens de rapporter. Pour cet effet , je pris trois onces de cr^me de tartre , que je fis diffoudre dans une fuffifante quantite d' eau ; je verfai deffus peu a peu une diflolution d' une once de mercure dans T efprit de nitre : il s' y fit un precipite blanc tres-abondant : je filtrai apres cela la liqueur , je la mis enfuite a evaporer , & j'en ob- tins, en premier lieu,des criftaux qui etoient du tartre mer- curiel , & a la fin un vrai nitre parfaitement criftallife. Le precipit^ qui etoit reft^ fur le filtre, bien examine, fe trouvoit etre egalement une combinaifon de 1' acide du tartre avec le mercure. • 11 eft bon d' obferver que le fel de nitre qu' on ob-« tient dans cette experience garde conftamment un exces d' acide , qu' il n' eft pas polTible de lui enlever autrement qu' en le faturant , foil avec quelqu'alkali ou avec quelque terre abforbante. QUATRIEME EXPERIENCE. Je me determinai enfuite k faire une autre experience fur le fel de feignette , pour voir s' il y auroit quelque difference dans les refultats. Pour cela , je pris fix gros de fel de feignette ; les ayant fait difloudre dans une fuf- fifante quantite d' eau , je verfai defl!us une diflbluiion de trois gros de mercure ; j' eus un precipite tout pareil a celui que j' avois obtenu par la deniiere experience , & enfuite quelque criftaux de tartre raercuriel , & fur la fin du nitre quadrangulaire. io6 Les comblnaifons du mercure avec Tacide du tartre qui refultent dans toutes ces experiences different de beaucoup de celles oii je n' avois employe d' autres moyens que la combinaifon immediate de la creme de tartre avec le pr^- cipiti^ mercuriel. La premiere difference qui s' y trouve , c' eft que le tartre mercuriel qui en r^fulte eft d' une grande blancheur , pendant qu'il eft prefque impoffible de conferver 1' autre blanc ; il eft toujours plus ou moins gris. La feconde , c' eft qu' il fe diflbut radicalement dans r eau , quoique il fbit tres-difEcile k fe diffoudre, puifque fix pintes d' eau n' en ont pu diffoudre que demi once. Enfin une autre diff(^rence; c'eft qu' il fait une impreffion plus vive fur la langue : il faut cependant obferver que ce fel jaunit, lorfque ayant ete une fois diffous dans I'eau, on en obtient des criftaux. Les differences que m' offrit ce fel ne me furprirent point, au contraire je m'y attendois. En envifageant dans la creme de tartre une bafe alkaline, il eft tout a-fait probable dans ce cas-ci , oil cette bafe a et^ enle- vee , puisqu'elle s' eft unie a 1' acide qui tenoit le mer- cure en diffoluiion , la combinailon mercurielle qui s' y eft faite n' a du I' etre que par 1' acide pur de la creme de tartre. Au lieu que dans le tartre mercuriel ordinaire que j' ai decrit , toute la fubftance de la cr^me de tartre fe trouve unie au mercure. D' apres cela je fus curieux d' examiner la partie acide du tartre qui s'etoit unie dans cette occafion-ci avec le mercure ; ce qui devoit jetter un grand jour fur 1' analyfe du tartre. J' ai dit ailleurs que le tartre mercuriel eft decompofe avec la plus grande facilite par 1' alkali fixe : je refolus de me fervir de ce moyen pour reconnoitre la nature de r acide de la creme de tartre. Je pris pour cela des pr^- cipites qui s' etuient formes, tant dans le tems que j'avois decompoie le fel veg Monfteur , un d^- Cret des plus tranchans. Ceux qui ne font pas Leibnitiens, font voir par-la qu'ils n' entendent pas cette meraphyfiquei car il eft impoflible k celui qui aura la force d' efprit ne* ceffaire pour la faifir , de refufer de s' y rendre } & ceux qui ne r entendent pas doivent fe borner k. &^en tenir, en tout, ^ la foi du Charbonnier. Que diroit ie celi^bre Clarke, hii, qui a la tSte des Philofophes Anglois, foutenoit conire Leibniti de ne rien comprendre a fa doftnne des Mona- des ? (ii) Encore cette faillie feroitelle fupportable , fi de tios jours la metaphyfique Leibnitienne eut pris le deffus ^ au moins fi elle etoit un peu plus r^pandue parmi les fa- vans de ce qu'elle ne 1' eft en effet : mais c' eft un fait connu , qu' il eft fi rare de rencontrer hors de I'Allema- gne un Philo<( phe LL-ibnitien que cela paffe pour une ef- p^ce de phentimene. A^ s' en tenir done au Confeil que M. Needham a bien voulu donner aux favans de I'Europe, il feroit fort a propos qu' ils fe bornaffent deformais a la foi du Charbonnier, fans jamais fe meler de poufler Jeurs recherches en philofophie, en morale , ou en religion au- deU de ce qui ell palpable & (enfible. X. Cependant , que direi-vous, Monfieur , fi je pretends vous Ioutenir,que malgie 1' opinion de Monfieur Needham (lO P. «47. (12) Recueil de lettres entre Lcibnits, 8e ClaxKc V,™ lettre de Claige. 11(5 qu' il n' y ait Je honne mitaphyjique que celle de Leihtiit^j^ ? (ij) malgrc ces beaux mots d' etres Jimples ^ etres r'prd' fentatifs , raifon fujffifante , harmonie preetablie dont il (e fert ; malgre auffi le choix qu' il a fait de la fameufe devife de Leibnitz fungar vice cods , pour en orner le frontifpice de fon dernier ouvrage ; (i je pretends, disje, vous foutenir que M. Needham n' eft rien moins que Lei- bnitien ? que les principes de fa philofophie font prefque toujours en oppofition avec ceux du Philofophe de I'Alle- magne ? II fe pourroit bien que du premier abord vous priffiez mon ailertion comma quelque chofe qui fentiroit un peu le paradoxe, d'autant plus que M. iVeWA^/Tz affure formellement d' avoir itabli fes principes metaphyjiques fur les premiers eUmens de la. /narzere d'apres Leibnitz (14), mais quand je ne voudrois pas me fervir d'une reponfe fort naturelle , qui eft de dire qu' il s'agit d' un point , que Ton ne doit pas decider par autorite , il m'en relleroit toujours une tres-forte & tres-admiffible ; & c'eft M. Nee- dham lui-meme qui pent me la fournir dans fon ouvrage des obfervations microfcopiques auquel il nous renvoit dans ce meme endroit. Lifez , Monfteur , le paffage qui fuit , & enfuite vous me ferez I'honneur de me dire Ci vous jugez que M. Needham ait toujours penfe d' avoir puife fa raetaphyfique dans celle de Leibnitz. „ Ceux qui „ n'ont pas une connoiffance exacle & dijlincle de ce que „ Platon , Cudworih , Greu , Mallebranche, Leibniii.,Ber- „ cklei , & Pope ont ecrit , particulierement fur cette „ partie de la philofophie , oil les puilfances phyfiques les „ plus elevees commencent a s' allier avec les dernieres ,, caufes metaphyfiques , diront indifferemment , felon que „ les penfees de quelques uns de ces lavans feront alors iij) Notes fur les Deconv. microfcop. p. 146. 14.) Nouvelles rccherches phyf, & in6t^pli. fur la nature v, p. 35. „pr^- "7 „ priCentes a Jeur efprit , que je n' ai fait que renouvel- „ ler les idees de tel ou de tel Philofophe , qui n' out ^ jamais ete generalement revues , & qui font mainte- „ tenant prefqu'obiiees. Mais . . . il n' y a pas deux de ^ ces auteurs qui s'accordent parfaitement , & la plulpart „ d' entre eux etabliflent des principes direftement con- „ tradi h "9 »' que Pon combine , ne font pas claires , & dirtinftes ; mais comme il paroit que ce prinoipe congu fous cette [l notion renferme un fens equivoque , il faudra le develop. per un peu mieux. II eft impofUble qu' une intelligence finie , &: bornee puilTe fe former une idee diltintie de ce qui a un rapport immediat a la nature d' un ^tre infini, & fans borncs } mais il elt tres poflibie que quelque in- telligence , quoique bornee j comprenne ou la nature, ou les proprietes d'un €tre fini , & limit^ , tel qu'eft en ef- ■fet tout le fcnfible qui nous environne. „ La conception des creatures „ dit M. Leibnitz „ n' eft pas la mefure du pouvoir „ de Dieu , mais leur aptitude ou force de con- „ cevoir , eft la mefure du pouvoir de la nature ; tout ^ ce qui elt conforme a I'ordre naturel , pouvant etre „ con^u ou eniendu par quelque creature.,, (17) II fuit de ia que pour expliquer intelUgiblement une propriete , jUne qualite de quelque fubftance , il faut les faire deriver )de fa nature, comme des modifications explicables, c'eft- jl-dire poilible d' etre con^ues & expliquees au moins par quelque efprit a qui Dieu donneroit une ouverture fuffi- iante. On pent done comprendre fous quelle efpece d'inin- •jteiligibilite je range les principes metaphyliques de M. Needham ; il faut feulement un exemple pour rendre la chofe plus fenlible. II pretend qu' il y a dans la nature des eires qu' il appelle des Agens moteurs j ils font in- capables de fe donner du raouvement , mais ils fe meu- veiit & font moteurs lorfqu' lis fe rencontrent dans un certain rapport de coexiftence avec quelques fitres d' une -nature ditlerente. Voila ce qui s' appelle chez Leibnitz., KCxpliquer les choles inintelligiblement : la polition d'un etre i i'.^gard de I' autre ne change rien daas T interieur de (i7)Nouveaux eflais fui 1' emendement faumain =3 Amftcrdam 176J. 110 chacun de ces deux etres , & il n' eft pas poffible que Ton congoive la produdion d'un efFet Tans qu' il n'y ait pr^alablement un changement dans 1' ^tre qui en eft la caufe ; c' eft donner aux etres des proprietes qu'on ne fauroit concevoir qui puifTent deriver de leur effence , c'eft expliquer la nature inintelltgiblement , & on a coutu- me d' appeller un auteur ininielligible , quand il explique les chofes inintelligiblement. XIV. C eft en prenant le mot dans ce fens mdtaphy- fique , que j'ai pietendu dire que la philofophie de M. Needham heurte de front le -principe fondamental de celle de Leibnitz qui eft , d' expliquer la natuie inintelligible- ment , mais chez les Logicians ce mot a une autre figni- fication , qui paroit ^tre celle que tant de critiques y ont donnee lorfqu' ils ont accufe les livres de M. Needham d' une obfcurite impenetrable. J' avoiie que d'entreprendre d' examiner ici la queftion , ft ces critiques ont porte , oa non , un jugement fans connoiftance de caufe , c' eft un veritable hors d' oeure qui rompt 1' enchaincment de mes remarques , mais puifque j' y ai ^te amene par la mariere meme que je traite , vous me permettrez bien , Moniieur, d'en dire quelque chofe que vous ne regarderez s' il vous plait , que comme une efpece d' epifode. XV. Ce qui fait le plus fouvent qu'un livre eft obfcur, c'eft que (on auteur fe fert de termes dans un fens in- determin^ , & ne prend aucun foin de s' en former , & d' en donner des notions diftinftes. Vulgo autem fcripta omnis generis obfcuritate laborant. dit M. WoliF, quod tef' minis uiantur auclores non fatis explicatis , nee ipfimet ean- dent prorfus notionem eidem termino iungant. (i8) Voila le principe qui doit decider de cette elpece d' oblcurite lo- gique que Ton a tant imputee aux livres de M. Needham. ( i8 ) Wolff logica p. 820. I2f Maintenant Monfieur je foumets a votre examen le pat lage fuivant que je prens de fon dernier ouvrage ; a la verity il ell un peu trop long , mais il paroit qu' il eft carafteriftique , & il faut que je voiis le donne en fon entier. „ A' proportion que la philofophie penetre plus „ avant dans la conftitution de la nature , elle apper^oic „ plus diftinftemeiit que dans 1' homme tout f^avoir pris „ diftributivement , ou mcme coIle£tivement , ell toujours „ relatif. La chaine de ce f9avoir , telle que nous 1 ap- „ percevons au dedans de nous-memes , elt compofee de „ relations diverfes dans une ligne non interrompue j „ comme il eft toujours forme par comparaifon , il eft „ toujours dans chaque partie alternativement pofitif, & „ negatif. Semblable au filleme de i' univers , fon objet „ immediat , il a commence par la non exiftence , le „ chaos & les tenebres. Sa nature eft conforme a la con- „ ftitution de cet univers , dont il eft le reprefentatif, & „ r univers dans fon exigence totale eft auffi toujours re- „ latif par rapport a la divinite , fa caufe premiere , & „ relatif auffi dans route la gradation de fes parties , „ lefquelles comparees entre elies , font a leur tour , com- „ me le fgavoir , alternativement negatives & pofitives: „ tout dans 1' univers eft aftion & reaftion , ce qui ne „ peut fubfifter qu'entre des etres pofitifs , Sc negatifs; la „ lumiere meme nous eft tranfmife , comme nous I'ap- „ prend le Chevalier Neman par des acces conftans de „ vibrations douces .... Non feulement la matiere brute, „ & la matiere exaltee , font 1' une k V autre negatives „ & pofitives , fans quoi il n' y auroit ni aftion ni rea- „ ftion , mais auffi dans 1' echelle de 1' exaltation de la „ matiere, les diverfes parties font I'utie a I' autre nega- „ tives , & pofitives , d' ou la vitalite fe repand dans „ chaque portion fenfible. La regie en eft fi exafte que „ le plus puilTant agent materiel , le pouvoir eletlrique- I 2Z „ meme fe dillingue dans fes diverfes portions , fes qua- „ lites & fes quantites , en pofitif , & negatifj il ert con- „ ftitue jufqu' a I'echelle des couleurs vifibles , de hqon „ que les quantites graduees de la lumiere deviennent „ r une pour 1' autre , ombre & lumiere , & font encore „ bien au-dela de 1' obfervation, & de la portee des meil- „ leurs inftruments optiques. Enfin 1' agent lenfitif etant au „ vital , & Je principe intelligent etant au fenfitif dans „ cette reciprocite de relation rautuelle , ou cette caufa- „ lite de pofitif & de negatif ; non feulement la vitality „ ell repandue dans la matiere organilee , mais dans les „ chiffes intermediaires , elle eft dou^e de fenfation par „ I'addition d'un principe immateriel , & dans 1' homme , „ la fenfation eft animee d' intelligence par I'addition d'un „ agent fpirituel, „ (19) L' embarras que tous ces pojitifsf & negaiifs cauferoient pour 1' intelligence de ce long pat fage , ell leve en partie quelques pages apres (10) car on peut y voir que I'auteur a voulu dire que dans la nature ii y a partout du plus & du moins & que ce qui commence a etre n' etoit que negatif avant qu' il com- men^a a etre. Cela pofe , Monlieur , je voudrois bien vous prier de me dire fi ce pojitif & negatif eft toujours pris dans le meme (ens^ & s' il (ignifie toujours la merne chofe alors aufli que Ton dit : V agent fenfitif etant au vital , & le principe intelligent etant au fenjitij dans cette caufalite de pofitif & de negatif. J' aurai occafion dans la fuite de faiie encore quelque remarque fur ce texte, ju- ftement par rapport a la difterente fignihcation qu' on y donne au mot , negatif Je reprend mon fujet. XVI. Le fecond prmcipe dont j'ai parle ci deffus , eft qu' une influence riclle , ou tranfmiffion de quel^jue efpece , Nouv. Recherchcs p, 17. 17. (19) Nouv. ( 10 ) P. 23 113 ou (jual'iti enlre des fubjlances , ejl imntelligible , & par con- fequent inadmijfible. De-la derivent les trois fillenieb meta- pliyfiques , le Cartefien, 1' Idealifte , & le Leibnitienj car fi Ton rejette route a6lion ; on fera IdealiJIe; f: pour ex- pliquer la nature on pretend que I'aftion des fubihnces eft r^ellement inexplicable par leur. nature, mais que c'eft Dieu-meme qui eft la caufe immediate de toute aftion , on fera Cartefien ; mais fi d'une part on veut qu' il ne foit pas raifonable de fuppofer que Dieu a tout moment donne a 1' univers un ordre , qui n' eft pas explicable par la nature des chofes , & que d' autre part on pretende que r aftion des fubftances foit explicable quoiqu' il n' y ait pas entre elles une influence reelle , ou tranfmiffion de quaiite , pour lors il me paroit evident qu' il n' y aura plus de fifteme poflible que celui de M. Leibnitz. Dans ces fuppofitions chaque fubftance fera aftive, mais aucune n'agira fur I'autre , & la dependance que la nature nous ofFre par tout de 1' aftion d'une fubftance fur 1' autre ne fera qu' ideale , & elle le fera en ce que Dieu fera coe- xilter ces fubftances dans un tel ordre que quoique chaque fubftance agifle continuellement par la force qu' il lui a donnee fans en recevoir de dehors , il paroit pourtant qu* elle agifle par une force etrangere. Si on voudra enfuite determiner la nature de cette force propre aux fublbnces qui compofent le monde materiel , il paroit que Ton doit tomber inevitablement dans le fifteme des fubftances re- pr^fentatives d'oii I'un apres I'autre decouleront les dogmes de la philofophie Leibnitienne , pourvu qu'entre les prin- cipes qui doivent fervir a les prouver , on donne acces a celui de la raifon fujffifante pris dans toute cette exten- fion , que M, Leibnitz lui a donnee. C eft pour cette connexion & dependence de principes qui fait , fans contredit, 1' un des plus grands merites de cette philofophie , que M. Leibnitz, dans une lettre au pere Pes-Bojfcs lui dilbit „ tels 114 ,, font mcs prliicipes qu' a peine peut-oii les feparer 1' un „ de r autre, qu' on en connoiffe bien un , on les connoit „ lous: qui unum bene novit omnia novic. „ (ii) XVII. Appareminent que M. Leibniti n' avoit point le don de prophetic, lui qui n' a pas prevu qu'un terns viendroit oil un favant fe diroit Leibniiien fans fe croire oblige de philofopher intelligiblement , fans jamais faire place dans fes raifonnemens au principe de la raifon fujffi- Jante , & fans meme douter de 1' influence reelle des fub- itances. Et en efFet il n' ell pas neceffaire d'entrer bien- avant dans tous les detours de la metai>; fien , vis inertia efl vis matrix , diverfo autem refpeclu ea- dem efl vis acliva , & pajjiva. j vis movens , & motui rtfi- ftens (35). XXIV. II y a bien encore une autre difftculte a pouvoir comprendre ce que notre Philofophe entend precifement par reliilance , ou force d' Inertie : il faudroit favojr ce qu' U entend par mouvement , car fa force d' Inertie eft un etre dont toute la nature eft une puiffance de detruire le mouvement. Perfonne ne demande 1' explication du mot Mouvement quand il eft manifcfte qu'on le prend dans le fens que tout le monde lui donne ; mais fi un Philofophe pretend que la niatiere n' eft qu'uu pheaomenef il devroit 4js)Jo, I, S§. ». en '33 en dire autant du mouvement , & pour lors comme ,il n' y auroit plus de tranfport r^el de la fubftance d'ua lieu a 1' autre , ni plus d'efpace , ou de lieu diftinft des fub- -ftances coexirtantes, il feroit dans le cas de devoir expli- quer clairement (es fentimens , a moins qu' il n'aime pas d' ^tre entendu. Or c' e(t un fait que M. Needham n' a pas voulu que 1' on fache ce que c'ell que le mouvement dans Ton (ylleme , & il nous a feulement appris : „ que „ r idee directe de refirtance, ou d'atliviie motrice n'eft „ guere plus a notre egard qu' une idee purement nega- „ live de Ion alternative : qu' il paroit que tel ell I'ordre „ aftuel de nos connoiffances , que nous ne pouvons con- „ cevoir 1' agent refillant comme refirtant fans 1' agent „ moteur , ni 1' agent moteur comme moteur fans le refi- „ ftant : (j6) que tout ce qui ell pofitif dans 1' idee de „ reiiftance , ou de mouvement , c' eft I'aftion fpecifique „ produftrice de ces efFets : (3 7) que le mouvement, quoi- „ que phyfiquement & dans (on otigine , foit una „ aftion abfolue direftement oppofee a celle de refiftance, „ n' ell i notre egard, qu' un mode relatif d'aftivite (38). XXV. II eft done plus que probable , qu* il doit y avoir quelque railbn un peu cach^e qui a oblige M. Needham ^ prendre ce ton myfterieux , d' autant plus que dans toute philofophie , dans la Leibnitienne , aulli bien que dans toute- autre, on ne neglige pas de definir & le mou- vement., & \a force motrice. Le mouvement,, dit I'Auteur a qui M. Needfum nous renvoye pour apprendre la phi- lolophie Leibnitienne „ n'cft que le chaiigement fucceflif „ de lieu : le lieu n' eft que 1' ordre des coexiftans : le yy mouvement n' eft done dam tout corps , qu' un change- [■\6) Nov. obferv. p, t4«. 3') K 34.. ;,8)ob. p. 477, i\iijc. 1 aur. Tom. IF, 134 „ ment, ou un nouveau rapport de co^xiftance avec les „ autres corps.,, (59) Et h le moiivemeiit eil dans cette philolbphie quelque chofe d' explicable , on doit bien s'at« tendre a y voir aufli la force motrice definie. Vis matrix^ felon Wolff, confijiit in continuo comtu mutandi locum, (40) & felon M. Hanovius : (41),, ce qu' ii y a de di- „ (Hnft dans la force motrice ce n' eft qu' un continuel ef- „ fort pour changer de lieu, ou de relation dans fa fitua- „ tion. „ Jettez , Monfieur , un coup d' oeil fur les defini- tions que je viens de rapporter , & bienrot vous faifirez le mot de 1' enigme , & vous decouvrirez la fburce de cet embarras d'ou M. Needham n'a pu fe tirer , qu'en ex- pliquant le mouvement , ou plutot en nous le deguifant fous le voile d' idees pojitives , & negatives , purement ne- gatives , ou negatives de fan alternative. II imagine un fy- Tleme qui ell inintelligible , fi Ton ne fait pas ce que r auteur entend par le mouvement ; car fans cela on ne peut comprendre ce que c' eft que I'agent moteur , & r agent refiftant ; & d' autre part il etablit des principes qui le mettent dans 1' impoffibilite d' en donner une defi- nition , pas meme fimplement nominale. II eft impo/Tible de concevoir le mouvement , & ( les definitions que Ton en donne dans tout lyfteme de philofophie , le prouvent aff.z ) fans prefuppoler 1' exiftence de la matiere , & de r etendue ; mais M. Needham pretend former la matiere & r etendue en prefuppolant le mouvement : le moyen alors de definir le mouvement ? II a done fallu en venir a des mots myfterieux; mais en bonne philofophie les mots ne difent rien qu' entant qu'on leur donne un fens hxe , clair , & diftindj apres tout, il fera toujours vraide dire [39) Monadologie p. iij. I 40 ' Cofinologia §. 149. I 41 ) Phyfica dogmat. §. 7. «J5 que I'agent moteur efl un efre qui a de la force motr'ice ; que la force motrice eft une force qui produit du mouve- ment ; 6c que \s mouvement eft un changement fuccelllfde lieu i fauf a expliquer ce changement , ou d'un tranfport reel, ou de quelqu'autre maniere qui puille s' accommoder au fyfteme Leibnitien. XXVI. II faut encore nous arr^ter un moment pour approfondir route la nature des agens motcurs, & refi- ftans , telle que M. Niedham la leur accorde. Les agens moteurs , malgre leur force motrice , n' ont point de riouvement , & ne peuvent fe le communiquer 1' un a r autre , mais ceia arrive s' ils fe trouvent en compagnie des agens reiiftans. ,, La force reiiftante fans l' agent mo- „ teur refte fans aftion , & 1' aftivite motrice n'a aucun „ efFet fans la refiftance. (41) La force par laquelle ils „ agilTent i' un fur I'autre, eft innee a chacun d'eux, mais, „ pour qu' ils 1' exercenr , il faut un fujet convenable , & „ par leur nature ils fcuit feuls 1' un a 1' egard de 1' autre „ ce fujet convenable.,, (43) Comme il eft permis aux Philofophes de donner aux fubftances telles proprietes qui peuvent le mieux s' accorder aux lyftemes qu'ils ont ima- gines , on pourroit fort bien paffer a M. Niedham fon raifonnement , pourvu que 1' on ne vienne pas a 1' exa- miner de pres : car fi 1' on y fait attention, & qu'on I'ap- profondilTe un peu , il ne I'era pas difiicile de s'apperce- voir que fes principes font tout-a-fait Antileibnitiens , & de plus on aura bien de la peine a s' empecher de les juger fort extraordinaires. Un agent moteur , c'eft adire un etre qui par fa nature a une force motrice , n' a pas de mouvement , & ne peut, ni en communiquer, ni en prendre des autres agens moteurs? Cela, fans-doute, n'eft (4O N( {4})1'- Nouv. obfer, p, 341, p. 414. '5^ pas Leibnitien , car M, Leibnitz parlant de la force mo- trice , nous dit ,, chez moi la force eft toujours accom- „ pagnee d' un mouvement effeftif „ (44) ik M. Wolff explique diftinftement le rapport qui doit y avoir entre la force , & fon effet difant. Pojlea vi ponitur actio . . . j4pparet adeo vim ita concipi debere , ut ex ea actio fequi intelligatur ; quam primum in agente ipfa ponitur. Itaque quamprimum in mob Hi ponitur vis motrix , in eodem con- cipitur actio motrix , unde pendet translatio per fpatium (45). XXVII. Ce que je viens de citer fait aflez connoitre fi ces principes de la metaphyfique de M. Niedham font ^tablis d' apres ceux de Leibnit^ ; voyons ^ prefent , s' ils ne reffentent pas trop le paradoxe. On nous dit que I'afti- vite motrice , fans la refiftance n' a aucun effet , mais que (i 1' on veut favoir quel effet elle produit lorfqu' elle eft oppofee a un agent contraire , on repondra, que c'eft le mouvement: (46) de plus , on nous dit que la refiftance eft une puiffance propre a certains principes qui par leur nature detruifent tout mouvement , quoiqu' ils n' y par- viennent pas toujours. (47) Je ne faurois reflechir fur cette idee fans me rappeller un trait de M. Aymen dans fon premier Memoire fur les maladies des bleds , oil , a propos de la decouverte des fameufes anguilles de M. Needham il dit „ cet auteur , d' ailleurs fi celebre , mais „ trop amateur du merveilleux. (48) En effet les raerveil- les font ici prodiguees & entaffees les unes fur les au- tres ; on y voit des fubftances dont les forces n'ont point d'effeis, que , lorsqu'eiles fe rencontrent avec d' autres fub- ftances dont la nature eft precifement une puiffance pour detruire ce meme effet : pour donner naiffaiice au mou«. 44) Lettrc k M. Des-Maizeaux Tom. II, p. 60. 45 1 Ontologia §. 723. 461 N6edh. oblcr. nouv. p. 343. 47) «»6- P- 439- 48 ) Mfini. de I'Acad. R. des fc. panic Strang. Tom. IV, p. J74. M7 vement il eft d' une necemte abfolue de fuppofer un etre qui par fa nature le detruife : 1' agent moreur , malgre fa force motrice , ne peut avoir du mouvement , & toute- fois il peut fe le donner, lorfqu' il ell: en oppofirion avec un etre qui le detruit : le meme agent redltaiit qui, par- la qu' il eft refiftant , contient dans fon eftence la raifon pourquoi le mouvement eft detruit , contient auffi la rai- fon pourquoi le mouvement eft produir. Si tout cela n'eft pas un peu paradoxe , au moins avouerez vous, Monfieur , qu' il eft fort merveilleux , & peut-etre qu' il vous paroi- tra aufli un peu inintelligible , foit que vous preniez ce mot dans le fens de Leibnitz, & Ibit que vous le preniez dans celui que les Logiciens lui donnent. XXVI U. Du rerte il n'eft pas befoin, Monfieur , que je vous faffe remarquer, que c&s principes de M. Needham fuppoient une communication de fubftances a fubftances : car r element rchftant ne pourroit jamais avoir du mou- vement , s' il ne recevoit quelque chofe qu' il n'avoit pas avant 1' aftion de I'agent moteur. Ce principe , comme je I'ai deja fait obferver , eft I'antipode de la philofophie Leibnitienne qui ne s'accommodera pas non plus de I'ex- plication qu' il a donnee du mouvement dans les maffes materielles , lorfqu' il a dit. „ Toutes les fois que quelque „ quantite de ce compofe que nous appellons matiere eft „ en mouvement, le mouvement doit etre eftim^ comme „ parfaitement coetendu avec la matiere , car il anime „ chaque partie „ (49). Je ne ferai pas de remarques particulieres fur la dodlrine contenue dans ce paflage , ieu- lement je vous prie de la comparer a celle de WoitF,que voici. Qucefo nimirum , qua nam libi efi vis motricis idea^ quam per exienfum diffundi affirmas , dum mobile in idem impingit ? Quam nam diffujionis ijiius ideam habes ? . . . . (49) Neech. Nouv. obfcr, p. 449. Adverterunt difficultates IdeaUJlte , qui nodum Gordlum non jolventes , Jed jecantes exijlentiam rcalem corporum negarunt. Ec Jane omni avo difficultates inextricab'des vifte funt , ijucc eX communicalione motus emergunt , ubi eam pro transfujione vis motricis ex una fubieSo in alterum i/Tiitginaris Quamobrem apparet , quod i/ivitis pri/icipiis rationis ajfumx- tur vim motricem turn demum in corpoi e nafci , quando ad motum impellitur. (50) XXiX. Avant que de pafTer outre il fauc que je me pro- pofe una difficulte qui n'a vraime>it d' autre fondement , qu'un pur equivoque, mais qui feroit que la plus grande partie de ce que j' ai dit n' auroit plus de fens , fi elle eioit appuyee fur quelque chofe de reel. Voici , Mon- fieur, de quoi il s'agir, M. I'Abbe /Je^g-Zey editeur du der- nier ouvrage de M. Needham dans fon difcours prelimi- naire, prelente les principes de fon auteur bien difFerem- ment de ce que j' ai fait „ il y a „ dit-il fuivant M. „ Needham , deux efpeces d' etre fimples , i' un eft un „ etre mouvant , 1' auq-e un 6tre reliftant .... 11 eft „ porte a croire que 1' etre reiiftaiu , ou , fi 1' on veut , „ la refirtance n' eft autre chofe , qu'une moindre acliviti „ une efpece de negation , mais qu' il n' y a la-dedans ,, rien de pojitij proprement dit. „ (51) Mais il eft evi- dent , que M. Regley feduit par les expreflions equivoques & incertaines de fon auteur , n' en a pas faifi le fens qui ne pourroit fabfifter , tel que 1' editeur a voulu nous le prefe'iter , lans transformer le livre des Objervauons nouvelles fur la generation en un pur galimathias. M. Nee- dham ne dit pas , que la r^filtance n' a rien de politif , raais" au contraire il foutient, que „ la refiftance doit etre „ regardee comme une force pofitive (5 1)„ de plus il nous (50) Hor« fuccefllve Magdeburg, an, i7}o, dc notionc corporij. (51) P xlvni. ( 5x) Nov. obfer. p. 439. dit , que „ 1' agent rcfillani & le rr.oreur different ejfe/i' „ tiellement 1' un de 1' autre , & font d'une nature entie- „ rement oppofee „ (53)} or differer effentiellemeiit & erre d' une nature entierement oppofee ne fi^nifie pas avoir fiiDplement une moindre aftivite. Mais pardeffus tout cela je dois remarquer, que M. Needham, de craiine que Ton ne donnat ce mauvais tour a fa doftrine, a voulu en aver- tir formclieiTient fes lefteurs, ,, La forte habitude „ dit-il „ que nous avons contraftee dans les ecoles d'aflbcier les „ deux idees de mouvement & d' aftivite de telle ma- „ niere , que nous ne concevons aucune efpece d'a6}ivite „ inferieure , que le plus petit degre de mouvement rend „ difficile a concevoir la refiftance pofitive , comma une „ puijfance aSive innie. „ (54) Tous ces pofitifs , & ne- gatijs entades dans le texte que j' ai produit au §. XIV. & qui ne fignifient pas toujours la meme chofe , doivent avoir occafionne a 1' editeur cette faufle interpretation du fens que M. Needham donne a fon principe de refiftance ; & cela- meme prouve, que notre Philofophe n'eft pas tou- jours affez intelligible. XXX. Je paffe a prefent a la feconde branche du fy- fteme de M. Needham , a fes elemens fimples & ineten- dus , les agens reliftans , & moteurs , entant que, par leur a6lion , & reaftion reciproque , ils forment ce compofe fenlible que nous appellons matiere. Ici je dois , avanr tout , remarquer la n^ceffite qu' il y a de diftinguer la matiere & 1' etendue entant qu'elles font quelque chofe de reel exiftant hors de nous, de la meme matiere , & de r etendue conlideree feulement par rapport a nos idees; fans cette attention on court nique de contondre des chofes bien difparates , & I'pn pourroit paroitre Leibnitien, lorf- I 53 ) Id. p. 37J. 54 ) IJ. p. 436. 140 que vraiment on eft dans des principes fort oppof^s a ceux qui font propres a cette philofophie: je m' explique la-deflus en peu de mots. M. Leibnitz tache d'etablir la nature des premiers principes conftitutifs de la matiere ; il les donne tels, qu' il n'ell plus pofUble d'expliquer par eux r etendue & les autres qualites primaires de la matiere , fuppof^ que ces qualites foient en elles-mSmes conformes aux idoes excitees en nous par leurs actions fur les orga- nes de notre corps ; de-la il eft en droit de tirer cette confequence , que nos idees ne nous reprefentent pas les qualites primaires de la matiere telles qu' elles font en el- les-memes , & qu' il ne faut pas „ cliercher une plus „ grande r^alite dans les chofes fenfibles hors de nous , ,, que celle de phenomenes regies:,, (55) or il eft clair que r enonce dans la dermere proportion eft bien une fuite du fyileme de Leibnitz , mais qu' il n' en eft pas le principe. J'ai dvi faire cette remarque pour en inferer, que r opinion de ceux d'entre les Pliilofophes qui ne yeulent pas que Ton juge de la realite des qualites primaires de la matiere par la nature des idees que nous en avons , ne peut pas vraiment fe bien foutenir fans fuppofer les principes de la philofophie Leibnitiennc, mais que ce font ces principes , & non pas cette opinion iloiee que Ton a coiirame d' appeller la Metaphyfique de Leibnitz. XXXI. Audi eft-il vrai , que M. Needham ne fe donne pour Leibnitien, que parcequ' il eft d'avis que ces princi- pes fur r elTence & la nature de la matiere font les md- mes, que ceux de Leibnitz. Que Ton examine bien „ nous dir-il „ ce fyileme , on lui trouvera de la conformite avec ,, Id boiuie ir.etaphy(ique , j'entends celle de Leibnitz qui ,, iraite 1' efl'ence primitive de la matiere , & la nature ( j; ) Leibaiiz Lett, T, II, p. 79. de i4t „ de ces principes ; „ C56) & dans un autre endroit de fon dernier ouvrage il appelle Con (y.leme „ les principes „ metcipliiliques que nous avons etnblis Tjr les premiers „ elcmens de la matiere d' apres Leibnitz.,, (57) Cell pourquoi it feroit boii de c ?) M3 dans la metaphifique de M. Needham (ignifient ces mors, & alors on aura la definition qui fuit : I'etendue nejl rien de plus phijiquement quune certaine quantite de mouvement; or il n'ell pas poffible , dans aucun fylUme que ce fi>ir, d' expliquer ce que c' eft qu' un mouvement exterieur fans pr^fuppoferl'idee de I'etendue} car le mouvement prefup- pofe iiu moins la poflibilite^ d' une ligne droite qui doit marquer la diretlion dans laquelle le mouvement eft pof- (ible ; done on ne peut expJiqucr l' etendue par le mou- vement fans faire comprendre que 1' on eft ablblument hors du cas de pouvoir expliquer nos principes. XXXV. Conliderons maintenant cette efpece d'etendue qu'on nous dit n' etre qaun pur rien ; peutetre que nous trouverons que ce pur rien eft la piece fondamentale du fyfteme de M. Needham. Pour vous dire , fans detour ma penfee , Monfieur,, il me paroit que notre Philofophe, malgre fa refolution de faire main-baffe fur la metaphiiique generalement regue, i^ lur la Cartefienne principalement n'en a cependant pas eu toujours afles pour fe debarafler de cer- tains principes qu' il avoit puifes dans les clafles j & il en eft arrive que fon fyfteme, qui ne parle que des etres fimples & inerendus, eft pourtant fi intimement meie a la fuppofition d'une etendue , qui exifte independemment Aqs etres fimples, qu' il fe trouve par-la au deffus de la portee de 1' mtelligence humaine. M. N. nous apprend done ici que quoique 1' etendue n' ait d' autre r^alite que celle des aftions des eicmens fimples , il y a cependjnt une autre etendue , c' eft a-dire celle du pur vuide ; & com- me cela eft une contradiction de principes trop manife- fte , il pretend d' adoucir la chofe en foutenanc que ce vuide eft un pur rien. Ce n' eft pas feulement dans le pat fage que j' ai produit ci-delTus §, XXXU. que 1' on voir que M. Needliani eft pour le vuide , mais cela paroit encore par d' autres endroirs , comme dans celui qui fuit. 144 „ Defcartes parolt , &: fait confirter 1' efTence cfe la ma- „ tiere dans l' etendiie ; !' cfpace & le corps deviennent „ uiie feule & meme chofe , 1' Univers dans fon abon- „ dance languit , & route la nature perd fon aftivite „ dans un plain univerfel, infini. „ (6o) Ce texte n'a pas befoin de Commentaire poiir apprendie que le vuide y eft regarde comma necelTaire au mouvement. II nous di: ailleiirs que la sphxire qu' occupe acluellement notre flfte- rae fe trouve d'une jtipe etendue par le moyen des agens reliltans qui moderent I'aftivite des agens moteurs , ou de ia force expanfive ; mais , dit-il „ li la force expan- „ five agiflbit i'eule & librement fans eproiiver aucune „ puiflance antagonifte , la matiere feroit reduite en un „ inftant a fes premiers principes , & di(])erfee par con- „ fequent fins aucune liaifon dans ime fp/iere immenfe. „ (6i) On voit ici une fpliere d'une julie etendue devenir par 1' inaftion des agens refjftans , une fphere immenfe , & confequement s' aggrandir infiniment par I' addition d'un rien c'eft-adire , d'un pur efpace vuide ^ & commer' dans cette fphere immenfe il n' y aura plus d' action & de reaftion , car on fiippofe qu' il n'y ait plus de refi- nance , il n'y aura non plus de cette efpece d' etendue qu'on nous a dit devoir etre quelque chofe & nous aurons pourtant une etendue immenfe fans rien d'etendu. Je dirai ici d'apres Leibnitz , qui dans fes ecrirs contra ■ Clarke a tant combattu de pareilles idecs , que „ I'etcn- „ due doit etre 1' affeftion d' un etendu ; mais fi cct ef- „ pace eft vuide, il lera un attribut fans fujet, une eten- „ due d'aucun etendu . . . . Ce Cont IdolaTril>us,Ch'lme- ,, res toutes purcs , & imaginations fuperlkielles. ,, (6i) (6? ) Nouv. obf. p. 457. (61) Itl p. 1 I. (62) LeibiiiiZ quatricine lettre. Tom. II, p. 119.130, ,, Tous ceux qui font pour le viilc'e fe laifTeiu plus me-. „ ner par 1' imagination cue par la raifon. Quanr! j'etois „ jeane gargon , je donnai auffi dans le vuide & dans „ les ntomes; fnais la raifon me ramena. „ (63). XXXVI. II ell neceflaire que je produife encore un padage , qui proiive , a ce qu'i! me paroir , que la fim- plicire des elemens inetendus de M. Needham n' eft que dans les mors , & nullement dans les idees. S' etant pro- pofe de prouver que les elemens fimples ou les agens qui compofent la matiere doivent etre d'une nature oppofee ; il pretend que fi cela n' etoit pas , „ chaque agent exe- „ cuteroit les aftions a part dans fa pethe fphere fans ,, en ail"e6ter aucune autre (64). II me femble c^n' exicmer fes actions veut dire agir , & agir fans affefter d' autres. etres , (ignifie agir intericurement, & agir interieurement c' elt changer cT ctat dans fen interieur ; done un etre fim- ple ne peut agir dans fa petite fphere fans que fon inte- rieur occupe cette petite (pliere ; il fera pourtant un etre limple , & inetendu dont 1' interieur fe repandra dans una petite fphere. La coiifequence que je tire de rout ce que j'ai dit fur 1' etendue par rapport au fyfleme de M. Nee- dham , eft, que li Ton congou une grande ecendue & qu'on I'appelle un pur rien fi on y place des etres que I'on ap- pellera fimples , mais qui doivent avoir une petite fphere d'aftivite qui reponde a une partie de cette ecendue qui eft un pur rien , on aura route la facilite imaginable pour e.\pliquer 1' origine de 1' etendue , & les premiers princi- pes de la maiiere. XXXVII. 11 me»paroit done que je fuis un peu fonde a dire que route la conformite qui fe trouve entre les principes etablis par M. Niedham , &: ceux deM. Leibnit^ (63 ) Id (04) N Id. p. 133. Nfcdh. Nouv. obf. )•. 329. 1 4^ ne[\ nullement dans les idees , mais dans les mots feule- inenc. Uii exemple fuffira pour tout. „ Que I'on examine „ bien ce (yfteme „ c' eft du fien que M. Ncedham pre- tend parler „ on lui trouvera de la conformite avec la „ bonne metaphifique ; j' entends celle de Leibnitz qui „ traite 1' effence primitive de la matiere , & la nature „ de fes principes. Selon ce Philofophe ces principes „ (imples , & inetendus , comme caufes , font aftifs par ,, eflfence, & produifent par leur afti on ,& readion com- „ binees les phenomenes de 1' etendue folide , du mouve- „ ment , de la figure, & de la divifibilite. „ (65) Com- mentons an peu ce texte felon ce Philofophe ces princi- pes fimples , & inetendus &c. Ces principes limples , & ine- tendus le font dans le fylteme de Leihnit^ tout-autremenc que dans celui de M. Needliam j ils ne fuppofent pas r idee de modvement , ils n'ont pas de petite I'phere d'afti- vite , ils ne laiirent pas d'efpace vuide entre les deux , & ne peuvent pas paffer a occuper une fphere immenfe apres en avoir occupee une plus petite. Sont a3/fs par ejfence. Mais leurs aftions n'eft pas une force motrice , & une refillance ; elle n'eft pas exterieure, mais feulement inte- rieure } & leur a6iivite n'eft qu'une force pour pafler de I'un a I'autre etat reprelentatif de V univers : felon la me- taphifique de M. Needham I'aftivite eft un effort d' un etre limple pour en pouifer un autre ^qui de fon co'e fait un eft^ort pour detruire Taftion du premier. Et produifent par leur aSion ^ & readion combinces les phenomenes deCeten- due folide , du mouvcnient &c. Pour glolfer ce texte il faut commencer par le reftifier , car s'agiiT^nt ici ie t efjence primitive de la matiere , & de la nature de fes principes , il ne doit pas etre qqeftion de phenomene. On entend communement par phenomene un effet ler-hble dont on n'a (65) Remarquss p. 146. 1^7 qu' unc perception confufe.; & dans ce fens fi 1* on dit que la matiere eft un -f)henomene c'eft que 1' on fuppofe qu'en nous, fa perception eft confufe , mais tout pheno- mene fuppofe quelque realit^ ,■ & il s'agit d'affigner la na- ture de ces realites , quand on fe propole d'expliquer Tef- fence primitive d'ane chofe. Je retrancherai done du texte ce. mot de. p/it-noniene , & je lirai {implement, & produi- fent par leur aclion , & reaclion combinee C etendue folide , U mouvement &c. Ce qui reprefente un fens reellement con- forme aux principes de M. Needham qui penfe que la matiere eft un reiultat d' aftion , Ss. de reaftion con^ues a fa maniere , mais nuliement conformes a la metaphifique de M. Leibnit^ qui a precifement rejette cette idee dans line icttre contre Viignerius; (66) & quant au mouvement il n' eft non plus dans le lyfteme de Leibnit:^ , une fuite d' aftion , & de reaftion , mais , pour me fervir de ks paroles memes „ Ce qu' il y a B'^P^t(^ |><^u'^'^^$0tvis/' '^ nature. ;ii ,^ itJUV -snVous trouveres apparemmeiit , Monfieur , que je tardp bien a executer ce que vous m' aves lemoigne detirer;|l«r r ouvrage de M. Needhnm , vous ne me demandies py itjde^r remarques fur la Metaphyfique j. j^fpeie de vous fatis- :faire dans une feconde lettre , & que vous approuvere<; -allors ce que j' ai obferve dans celle-ci j m' ayaut paru.dj^- .ijcile .de ne pas m' occup^r a.< diicuter cette MeLiapKyiiq^ gui parei,tj,faire dans 1' intention de I'Auteur, la prinpipqip .panie -de fes'ouvrag«s. „ En attendant que je puilfe m'acq^if- ter de ma parole aggrees les aflurances des featimeut^ 4i' ^ingues.avec lefquels .)' ai,.rho}ineur d' etrej, v,kj!: -■; siaul d-i^i iS^.Mo"?^?''^.,^^. Caraaoya ce 43. Ddcembrp ^7^^. ^uimirovni 110. . irins^ftniq tus , innd^h^bb m:i3»ql 9(UiH 190) NCcd. nouv. leCherc. fisr la'nat. p. jj. I .HV ^i,\ .-usi'i .4\^ JOANNES PETRI MARIAE DANA Defcriptlo^ 6 ufus Agarici,/eu Bokd pelUceu y_JviA\xm haefi utrum inter Lichenes membranaceos an in- ter Fungos pellJceos , vel alibi reponerem parafiticam plan- tam , de qua hie agere conftitui , quod non fatis cogiiita, & defcripta videatur , neque earn apud Clariffimum Lm- NAEUM defcriptam invenerim. Quamquam enim ad iplius BoUti genus reduci patiatur ; (nifi praeftet ad Poria, vel Solenia Clariffimi Hillii araandare ) incertae tamen foret fpeciei. Celeber. Hallerus dubitationis figno appofito {hijlo' riae n. 1190 eiit. 2) inter Polyporos fub nomine Agarici coriacei fagini haematoidis Gagnebin banc fortaffe fpeciem intelligit , quae inter Agaricos Linnaei locari ne- 3uit ; quamque aeftimandum videtur, ideo Hallerum noa efcripfiffe accuratius, at ceteras confuevit, quod pauca de ea ab amicis cognoverit , aut quod fpecimina imperfecta ad ipfum addu6ta fint , quin fuis ipfe oculis in loco natali eamdera cernere potuerit. Dofti/Dmus hie Vir ex opinions D. Gagnebin cognomini Agarico Querno Breynii (i) , & Garideui (imilem efle refert. Nos vero licet Ciariffi- oium Garioeuum (1) de noftra fpecie egifle ex iis, quae fcribit , ciare intelligamus } non perinde tamen certo lla- tuere poffumus fpeciem Breynii eamdem eflfe, ac nortra. Ex defcriptione , quam fufe (ubjungimus , (at Lcile eric utriufque diflFerentiara comparare. Alios auftores, qui refte banc fpeciem defcripferint , aut pinxerint , non invemmus. K tS In Ephem. Germ. an. 4 & 5 obf. ijo defcripto. 1) Hirt. Aix. pag. 10 . Mijc, Tour. Tom. IK ,^ Pe!Ien\ ovinam .ntc praeparj^tajn magis ve] ^h|j|ii]ijj^^^cr^- fam , firmam , & albidam omnino ita imitatur quijaincr^pi frullis femipalmaris vel palmaris.latitudinis , ut alteruihap altero aegre dhlinguas , li prae(ertim margines , ubi extc- rius ftirpi adhaerebat, & aeri libero patebat, refcindantur. At in loco fuo natali eum- perpendenS , nempe Inter fifluras vetulliffimarum , & marcefcentium Lancuni , quas occupare (blet, vidi juxta earumdein . jongl'tudinem plarfe extendi , & ab uno ad aliud ftratum veluti. propagari , ac continuari i planum utique effe, ut Licheoes quidam, licet alicubi multiformis revera videaiur :, nempe in fatifcente vetufta Larice majores , minorefve relinquuntur inter abfce- dentia ftrata fifTurae , ac intercapedines, inter quas fangoia ' JSaleti illius materia fe infmuat , accommodatque ^^^^tfr Ii6to veluti modulo inter ea (trata j vacua ilia exaalmmi • occupat tam plana ea majora , & ampliora, arboris fimcr- ficiei parallela , quam alia tranfverfa a fuperficie ad Liu!i^; j,.j.i.'ujliii ^mj^' jeuitinBii Jen zsils bs laq olqi X9 GJnaido filiiboiq B:j.m^ri3 , isajsi mmav m zoi.ji ni n t 9i9Jiimoiq luin^biv Biulq otlntn manoijBllifiib ,muTBb msi sUiifirJIla bulli sqm'^n lnu^\Q-..^uJn^oo■f i^is mubivfcfi :^ , biuls wnuoldo msup » auiunai iS ^ joivai -3q i8 ,3inBii9n9q mubombe bsl ^OiSigtii ndo oul s- ba ,3intlijm3B 3bnifiuiid3i33 18 , iniooul muiiiiql on , mualoiJ -oftE^lo aovisn Biqul obom non , muJEofliftai minalaEiq 31010X3 231JV ?«n6q 3upoi'0 26ilB Biqiit bs'l , obnsgB 2oh Kwjijsn-: ovlol (ZBnivian 2K)6-)ib3m iuJ3biv sUoq oiufifiuj aiudgli^l mu3 sS » »3in3iiuo1ib _;.. .„j. , ainstriiaqxe muincup , 3up')aiB ,n3me3 di ,iul euii3qx3 isaisli boup ^mfibbs soinU .mfioib liijin observations'" C H I M I Q U E S Par M.' le COMTE de SALUCES. Sur TEns Veneris de Boyle I. X-vii> pag. C7. edit, coloa, allob. t68& 175 p^rience tres-equlvoque , & par laquelle il ne peut tour au plus prouver que ion vitriol cotirenoit du cuivre ; on en jugera par le lexte meme. Si fru(ium fumas vitrioU Dantifcani bonae notae ulliufve alter ius viirioli, in quo venus vraedominatur^ idque fputo ,, vel aqua pura kumefaclum , culira probe ad cotem polito, ullive alii niienti jrujlo Jerri vel chali- bis , affrices mox ( ut antehac tradidimus , ) chalibem colore fubruhro , colori cupri gemino, inficiet , Boyle de color, txper. xlvii. pag. 138. ed. Genev. 1680. nous remarquerons feuleraent en paffant que 1' experience rapporiee par M. Boyle eft precifement la meme qui eft en ufage pour d^- couvrir fi les vitriols de Mars tiennent du cuivre, comrae nous le trouvons dans M. de Bumare. X I. II eft inutile de s'arr^ter plus long tems fur cet objet, tout le monde fait afli^s qu' il n' y a point de vitriol dans le commerce , qui foit exaftement pur , & pour cette rai- (bn les maitres de 1' art fuggerent differentes operations pour le purifier , au refte il me paroit affes prouve par ce que nous avons cite de M. de Bomare , que le vitriol en queftion eft un vitriol ferrugineux ou martial, & d'aiU leuis on peut reconnoitre fenfiblement les cara6leres du vi- triol cuivreux par la couleur des fleurs ammorTiacales, car quelque (oin que Ton fe donne, ces fleurs feront toujours d'une couleur verte tant qu'il reftera des parties meialli- ques dans le vitriol qu'on aura employe , & pour lors il eft inconteftable que ce remede devra 6:re regarde comme un poifun , & lorfque ces fleurs ne feront pas teintes en verd , on ne fauroit douter qu' il ne fou arrive dans ce cas , ce que M. Baron remarque ties-judicieufemer.t dans les notes fur Lemeri p. 399.,, f^v^ir que i'a kli voiatil du ^ felarmoniac n'agit point fur cecte chaux ( c'eit-a diie fur »74 „ le colcothar cuivreux ) & qu'i! agit d'autant moins qu'il ne fe rencontre aucun inierinede capable de le degager de fon acide , c'eft pourquoi le fel armoniac fe fublime tel qu'on l* a employe &c. , ce qui me porte k conclure, que le favant Anglais s'eft trompe , en ce qu'il a crude tres-bonne foi, que le vitriol de Dantzick etoit entiere- ment cuivreux , & par-la meme preferable a celui de Detfort en Angleterre, & qu'il a nomme Ens Veneris ^ ce qui n'eft v^ritabiement qu'un Ens Manis; ainfi il n'y a pas de doute qu'on doit abfolument rejetter , avec les meilleurs Auteurs , ce remede prepare avec le cuivre ; des expe- riences reiterees nous ayant convaincu du danger que Ton court par I'ufage interieur de ce mineral , & de n'em- ployer que du colcothar Martial , ou un autre fafFran de mars bien prepare, comme cela eft affes facile, Enfin nous finirons cet article par une queftion , dont la folu- tion eft entierement du reflbrt de la Medecine , favoir s'il ne feroit pas plus utile d'employer la limaille de fer ou d'acier au lieu d'un fafFran ou du colcothar? Sur le blanchiffage DES S O I E S. X I I. V>ette preparation eft fort fimple , il ne s'agit que de faire cuire les Soies dans une eau de favon plus ou moins forte, fuivant la teinture qu'on fe propofe de leur donner.Si Ton confidere neanmoins la quantity de favon qui eft necet faire pour les mettre en etat de paffer enfuite a la tein- ture , & fi Ton r^flechit que Yexperience a fait reconnoitre ( c'eft M. Macquer qui parle ) que les Soies dccreujeet par k favon ont flujleurs dejauts & Jingulierement moms dc lu' »75 yfr* que celles de la Chine quon dit titre fans favon on coiiviendra que cet objet merite quelque attention: quoique je n'aye pas eie a m^me de continuer les experiences que j'avois entrepris a ce fujer, je ne lailTcrai pas ignorer cepen- dant le reiultat des obfervations que j'ai pii faire, efperant qu'elles ne feront pas tout-a-fait infruftueules, XIII. Quelque foit la nature du vernis dont la Soie eft en- duite , ce qui ne fait pas I'objet de ces recherches, je me permettrai feulement de faire remarquer que les acides alter^s , meme par des matieres graffes , bien loin de lui enlever ce vernis, le lui redonnent, lors meme qu'elles ont cte blanchies & que fi Ton fait entrer de I'acide vitriolique dans le bain favonneux il n'eft meme plus po/fible de les faire repaffer au blanc : je ne dois pas non plus negliger de faire obferver que les alkalis fixes , ne produifent pas un grand effer, lorfqu'on les employe en bien petite dofe, oil qu'iis enervent beaucoup les Soies, s' lis ne les decompofent pas entierement, lorfque la leffive eft un peu plus forte? d'ou il fuit qu' il ne feroit, peut-etre pas d'une economie , bien entendue que de les expofer a un pareil rifque, je n'infi- lifterai pas davantage fur ma propofition & je me bor- nerai encode a remarquer que les matieres abforbantes, rel- ies que les os calcines, les yeux d'ecreviffes &c. ne font preC- que point d'efFet fur les Soies pour les mettre en blanc. * XIV. Un favon liquide ou il entroit beaucoup moins d*huile qu'on n'en met ordinairement dans les fabriques , au rap- port de M. Geofroi, mais autant qu' il en falloit pour imouffer I'acrete de i'alkali fixe fans eire aiguile par la »76 chaux a tres-bien rdpondu a mon attente, & rempli toutes les indications que je m'etois propofees j car outre que les Soies furent tres-bien decreufees & conferv^rent plus de luftre qu'elles n'ont ordinairement, on voit fenfible- • ment que je profitai beaucoup du cote de la depenfe. X V. Les fentimens font partages fur les Soies de la Chine, les uns penfent qu'on les decreufe fans cependant emplo- yer du favon ; les autres croyent qu'elles font natureiiement blanches: dans cette incertitude j'ofai former le foup^on que cette nation (i econome & li induftrieufe ne fit que dans une feule operation le filage , & le degomage : 1' ex- perience vint a I'appui de mon idee , car en me fervant d'une eau l^gerement favonneufe je reuffis a filer quelques cocons jaunes & verds en foie blanche du plus beau lultre, j'obfervai meme qu' il n'eft pas neceflaire que le bouillon foit audi chaud que I'eft ordinairement I'eau dans le bat- fines , ce qui fait un nouvel objet d'epargne. XVI. II refulte de tout ce que je viens de dire ; i" Qu'en fubftituant une matiere favonneufe au favon manufafture on obiient un avantage confiderable du cote de la depenfe, d'auiani plus que j'ai eprouve qu'on peui tres-bien fe fer- vir de cendres le/fivees , & filtrees par le papier pofe fur une piece de laine encadree, & dont on emoufle I'acrete par une plus ou moins grande quantite d' huiie fuivant que la leflive eft plus ou moins forte : d' oii il relulte I'avaniage de conferver plus de luftre aux Soiesj ^° Qu'en d^creufant les Soies a la baffine, outre qu'on gagne une opera- UOH , le filage etant uniforme, la force du fil ne I'eft pas moins molns, car routes- fes parties font'egalement expofees a I'aftion du menllrue , ce qui ne fauroit arriver en decreu- fant les Soies par ichevaux, & d'ailleurs le dechet de deux operations ne peat a moins d'etre beaucoup plus conliderable que celui d'^une feule. X V I I.. L'ufag€ d'un favon extemporane pour decreufer les Soies a la baffine , me fit naitre 1' idee de tenter la for- mation d'un favon folide fans le fecours du feu ; Shaw en dit ua mot dans fes legons, & nous- voyons dans les ma- tieres medicales qu'on en prepare pour I'ufage medecinal. II eft d'ailleurs aifez fimple de penfer que le favon folide n'eft qu'une combinaifon d' huile a un alkali la plus con- centree poifible pour prendre cette forme , & que le fa- von liquide eft cette combinaifon avec furabondance d'eau; tout ce qui facilitera done I'evaporation de la partie acqueufe donnera plus ou moins promptement la folution du pro- bleme.-en fouettant comme on fait pour le beurre un me- lange bien condiiionne d' huile , & d'alkali mineral rendu cauftique par la chaux , on parvient a manufa6lurer du {avon folide , on fent aflez qu'une machine mue par I'eau. iieroit encore d'un grand avantage. XVIIL U ne me refte qu' a fouhaiter que ces foibles effais puiiTent tourner a 1' utility du public. Turin ce' 10 Dccembre 1767 Mifc. Taur. Tom. IF', «; oi »7« . * . De la telmure en noir SUR LA SOIE. X I X. Jll y a tout lieu de croire ,, dit Monfieur Macquer que „ dans le grand nonibre des drogues qu'on employe pour „ le noir il y en a beaucoup d' iimtiles , ce qu' il y a „ de plus eflentiel a oljferver fur la teinture noire , c'eit ^, qu'en general elle altere & ^nerve beaucoup les ^tof- „ fes , en forte, que celles qui font teintes en noir font „ toujours beaucoup plutot uiees, toutes chofes egales d'ail- „ leurs que celles qui font teintes en d'autres couleurs i „ c'eli principalement a I'acide vitrioliqus de la coupe- „ rofe , lequel n'eft qu' impa'rfaitement fature par le fer ,, qu'on doit attribuer cet inconvenient : comnxe le fer „ uni a tout autre acide , & m^me aux acides v^gdtaux „ eft capable de produire du noir , il y a tout lieu de ,, croire qu'en fubllituant d'autres combinaifons de ce m^- „ tal 1 la couperofe en pourroit remedier a cet incon- „ venient. X X. Pour decouvrir les defaurs de cette teinture il me pa- roit qu' il faut avant toutes chofes analifer les methodcs legues dans les attelliers les plus recommandes, car il n'y a pas apparence, quelqu'ait £t^ I'ignorance des Teiniuriers fur le principe colorant dans la teinture en queftion, qu' ils ie foyent determines a ajouter des nouvelles drogues jufqu'a en porter le nombre fi loin, Xjue, parcequ'iis auront re- connu r impetfeftion de leur methode plus fimple, or il eft queftion de voir fi cette imperfection depend du nombre, de la qualiid, ou de La maniere d!emfloyiir ces drogues. 179 XXI. Ce n'eft que par la comparalfon entre ces m^thodes , & I'analyfe de chacune d'elles qu'on peut demdler leurs defauts pour fervir enfuite de guide dans les tentatives qu'on peut faire , en rapprochant alors plufieurs connoit fances que nous devons aux Chimiftes modernes : je ne rapporterai que les drogues, fans parler de leur poids qu' autant qu' ils pourront avoir caufe ou contribue au preju- dice de cette teinture - car on pourra toujours le trouver dans I'excellent ouvrage de la teinture en foic par Mon- fieur Macquer , d'oii je tire ceci j au refte je dois avertir davance que je fuppoie que les foies ne fe trouvent pa»* d'une mauvaife condition , car (i toutes chofes egales la teinture noire endommage plus les etofFes que les autres teintures j il eft evident que cet inconvenient augmentera dautant plus que la matiere , fur laquelle on voudra I'ap- pliquer lera moins bonne. XXII. Cctte reflexion ne me paroit pas fans fondement , car je ne fache pas que les ecarlates , ni les foies teintes en cramoifi fouffrent ce reproche , & perfonne n' ignore aujourd' hui que c'eft avec I'eau regale qui tient de I'etain en didolution qu'on en exalte Ir* couleur, ce qui s'appalle compofition, on pourroit dire, il eft vrai, que dans ces cou- leurs I'eau forte fe combine avec le tartare blanc, mais quoique apres !a combinaifon faite on ne doive plus craindre I'attion de I'acide fur I'etoffe comrne dans le noir, il ell: probable qu'elle continue a fe faire fentir par la raifon qu'en donne N4onfieur Macquer y il eft cependant naturel de penfer que dans le terns de la combinaifon, I'acide de I'eau regale agira fur I'etoffe, de meme que celui de vi- a a 1. triol dans la telnrure noire, & r'eft princlpalement a Toe- cafion qu' il arrive ces d^compofitions, comme nous le ver- rons , qu'on doit craindre d'enerver ou de bruler les etof- £es , quoique je ne me dilTiraule pas, je le repete , que Tabondance des fubftances falines donr on fait ufage pour le noir , & qui font tres-faciles a etre decompofees foit une raifon qui rend les ^toffes d'autant moins durables qu'elles retiennent daas ks pores des caufes permanentes de delhudion. X X I I L En rappellafit ici la combinaifon qui doit arriver de I'acide de la compojition avec la bafe du crillal de tartre, de maniere que i'acide vegetal fe trouve iibre, il rae paroii qu'on peut voir d'oii vient la belle couleur de I'ecarlate fur les laines , &i du cremoifi fur les Soies, les acides ve- g.etaux ayant la propriete d'exalter la couleur naturelle des teintures rouges, & principalemeni de la cochenille ; il refteroit a examiner pourquoi en d^compofant le tartre par d'autres acides ou par des alkalis, & enfin pourquoi en fubltituant une autre bafe que I'etain a I'eau regale on ne reuffiffe pas de meme ; cela merite trop d'artention pour que je neglige de le fuivre , lorfque .je ferai affure que M. Macquer n'en a point fait I'objet de fes recher- ches dans la decouverte d'une couleur d'ecarlate fur les etofFes en Soie , qu' il vieni de donner a rAcademie des JScieacfis de Paris. ifl Defcripnon dcs drogues', ou de la mhhode. de plujieurs tcimiiricrs de Paris. XXIV. Noix de galle ivoire pilee, du cumin, de fumac, d'ecor- ces de grenades, de colloquinte, d'agaric, de coques de le- vant, de Nerprun, de pfiliuns , du bois de campeche , de la gomme arabique , d'ecume de fucre candi , de la caf- ibnade , de litnaille de fer, du Realgar, de I'orpiraent pi- le, de I'arfenic blanc , de couperofe verte ; de fublime cor- rofif , de fel ammoniac , de fel gemme , de critial mineral, de litarge d'or , d'antimoine pile, de plumbago ^ de verd de gris, le tout dans duvinaigre felon I'art. Meihode des Genois, XXV- , Noix de galle , gomme de fenegal , vitriol Romain , & limaille dc fer dans I'eau. .( a ) ( o) Cotimie Ics artifles pourroient etre bien-aife de favoir les procfid^s de G6nes , & de Tours, je les tranfcrirai ici d'api^s M Macquer, art dt la ieint, en Soit. Noir de Genes pour les velours. On fait bouillfr la Soie pendant quarre heurcs avec Ic qoart foa noir chacinoit y meme compai6 avec celui dc tours, p. 176 i8j fur les qualifds des drogues , & fur la manl^re de les em- ployer, il m'a paru d'en entrevoir la caufe. X X V 1 I I. II me faut remarquer en premier lieu la preference que le teiiiturier Genois donne a la galle legere de la Roma- gne , 6: de la Sicile, pendant qu'en France on fait ufage, pour engaller pour le pied de noir de galle noire , & pe- iante en trop grande quantite par rapport a la Soie; ce qui a ete relev^ par les Genois au fujet de la teinture de Tours , qu'on a enfuite reftifiee : or il ell naturel de penfer que ces habiles artiftes feront egalenient atcentifs, & Icrupuleux dans le choix des noix de galle. AW de Tours. Pour cent iivics de Soic, •on fait boiiillir pendant une heure vingt livrei de norx de galle d'Alep en poudre dans fuffilante quantitg d'caux. Oa laifle enfuiic repofcr le [jain jufqu'a cc que la galle foil pificipitfie au fond de la cliaudi6re , d'oO on la retire. Aprts quoi on y mer Jeux livres & demie de vitriol d'Angieierre , & douze livrcs de U- niaille de fer , vingt livres de gomme du pays, c'eft-i-dirc, dupru- nier cerifier Oc. qu'on met dans unc efpece de chaudron d deux anfes , trou6 de toutes pans. On fufpend le chaudron avec des batons dans la chaudi^re, dc mani^re qu'il n'aille pas au tond. On laifTe dtf- foudre la gomme pendant un heure, en la remuant I6g6rement dc ■teins en terns avec un baton. Si Tlieure paflSe, H relle encore de la gomme dans le chaudron , c'cfl une marque que le bain qui eft de deux muids en a ptis autant qu' il taut. Si au contraire toute la gomme eft diflbute on peut en remcttre trois ou quatre livres. On laiflc ce chaudron continuellement fufpendu dans la chaudiere , d'ou ■on ne r6ie que pour teindre, & on le recnct enfuire. Pendant toutes ■ces prfipaxations la chaudiere doit ctre tenue chaude^ mais fans boiii^ ■lir. L'engallage de la Soie le fait avec un tiers de galle d'Alep. Oi y laifle la Soie d'abord pendant iix heures, puis pendant douae, Ic leflc felon I'art. ibid, p. 78 t$4 XXIX. J'obferve enfuite que les Genois n'ajoutent nen a la cfe- co£lion , ou bain de galle , au lieu que les Francois y font entrer le cumin, le fumac &c. : mais ert-il bien prouve que routes ces drogues poiledent a un degres aufli eminent la ftipticite , & la propriete de precipiter le fer comme la noix de galle ainfi que I'a demontfe M. Lem^ry i Le fait oe femble pas favorifer cettC' idee* XXX. Je voJs^ qu'^apres avoir ote le marc de la deco£lion de la galle , & y avoir fait diffoudre la gomme , le vitriol. , & la limaille de fer on en ote le feu pour laifTer fermen- ter ce bain ou pied de noir pendant huit jours, au lieu que les Francois , calcul (ait , teignent au plus tard dans fix jours. XX X,I, Apres tour en fin, je remarque' que le pied de noir 'n'eft; ches les Genois qu'un encre fimple, pendant que dans le .procede des Francois il arrive neceffairement des deconv pofitions , & des recompofitions; ^tant tres-naturel de pen- fer que la loi des affinites fera ici obfervee comme elle I'eft affez gen^ralemenl: & par confequent il eft naturel que I'acidfi vitriolique qui n'eft que foiblement retena par le- fier s'en detache pour s'emparer d'un alkali fixe , d'un al- kali volaril &c. L'acide marin exercera a fon tour fa fu- periorite , & au defaut d'exafte faturation ,. il agira en qualitd de corrofif fur la Soie meme, apres avoir (^) forme du * f^) Comme I'icide marin a plus cTaffinitg avec I'intimoine qu'avec le fu» bliaat conofif, il p^roit probable qu' il fe forme un hcurre d'aniimoine: ,'85 du plomb corne : quant h Tarfenic i! eft probable qu'une partie i'en envolera,& que s'il en refte, qu'il fe combmera avec le fer ; ce qui peuc-etre, fait noircir la leinture, & corrige ain{i I'ali^ration que doit caufer le nombre de cc-s decom- polirions : je crois meme de pouvoir foup^onner que cela fe palTe ainii , car il elt conltant que les acides etant neu- tralifes, I'encre relte detruite, il eft vrai, qu'outre a ces acides fdtures & neutres il refteroit encore le vegetal: mais en ce cas il arriveroit que la couieur feroit due uniquement a I'acide vegetal , pendant que les autres drogues ne feroient qu'en pure perte , &c au prejudice des etoffes: peut-etre encore, que dans le terns que I'acide vitriolique chaffe le marin de fes bales , I'arfenic s'en empare , quoique a la verite, I'acide vitriolique fe trouvant ici combine avec une fub- ftance metailique, il me (emble qu' il do:t etre compris dans le cas dont parie M. Macquer dans fon dictionnaire de chi- niie page 441 torn, z article ye/j arfenicaux. XXXII. De tout ce que nous venons de dire , il me paroit de reconnoitre que le peu de fcrupule des Teinturiers dans les proportions , ik dans le choix des drogues, a e:e I'ori- gine des additions empiriques qu'on a fait dans ceite teinture : mais il ne faut pas imaginer pour cela qu'on ait ajoute ce grand nombre de drogues inutiles tout d'un coup. C'eft ainii qu'il en arrive dans toutes les cliofes qui font abandonnees a des fimples manoeuvres, fans qu'elles fe trou- vent fubordonnees , & fous la diredion des perfonnes qui qui fera de meme d^compof6, i caufe de Ja trop grande quantity de liquide , dans Icquel il fe irouve 6tendu, & en ce cas I'acide- marin agit en qiialiife je corrofif: quoiqu'i! en foit cependant , rantimoine eft toujours en pure perte. Mijc. Taur. Tom. IV, b b i86 en remontant a des principes exa6ls , & fimples fachent d^m^Ier les caufes , auxquelles on doit afligner les change- mens, & les alterations qu'on n'attendoit pas, & qui fauroient par confequent y remedier : <:*eft une marche natureile de I'efprit humam d'avancer toujours , & il n'appartient <^u'au philofophe de retourner fur fes pas , auffi pendant que I'un pour reuffir, fe croit en devoir de compofer, & de furcompofer ; I'autre reconnoit bien fouvent qu' il faut fimplifier, & par confequent retrancher. Ceft ce qui fe monire evidemment dans la teinture en queftion, & c'eft ce que nous aliens prouver, maintenant par une methode Unth^tique pour reunir les deux preaves les plus convain- .cantes que nous fourniffe la chimie. X X X I I L La methode que nous avons fuivi jufqu' a pr^fent , & la comparaifon des proced^s re^us, nous a fervi de guide pour nous convaincre de I' inutility , & de la malfaifance 3e plufieurs drogues : par celle que je me propofe main- tenant, je chercherai de determiner celles qui y entreront avec avantage. XXXIV. Apres avoir decreufe la Sole je plongeai les ^chevaux dans une decoftion de noix de galle Romaine , & apres rengallagc, j'en mis un dans une terrine qui contenoit une deco(5lion de noix de galle faite dans I'eau , & un autre dans une decoftion faite avec le vinaigre , avee quatre gros de gomme Arabique, je les fis bien tremper I'un & I'autre ; ayaivt enfuite oie les lerrines de deflus le feu , je mis une laffe de diflblulion de vitriol dans cha- cune, favoir fur deux parties de decoftion une de dillblu- ^0, C[ui dioit de quatre gros fur deux livre^ d'eau. Premier refultar. XXXV. Dans la decoftion faite avec I'eau , la couleur noire parut a r iiillant, & il ne fe manitefta aucun changeraent fenlible dans ceUe qui etoit faire avec le vinaigre : je plongeai alors les deux echeveaux que j'avois retiie pour ajouter le vitriol , mais ni I'un , ni I'autre ne furent pas beaucoup alteres dans la couleur, ce qui me determina a y ajouter encore une demie fade de diflblution fans neanmoins qu' il parut de changeraent bien fenlible ; j'en ajoutai alors une taffe , ce qui revenoit a 5 parties de vitriol fur 4 de decotlion de noix de galle : la Soie qui etoit dans la de- coftion faite avec I'eau parut alors beaucoup plus noire que I'autre ; ce qui fe foutint dans les operations qui fuivi- rent , jufqu'a ce que j'eus un beau noir fur les deux ecfieveaux; ie fus oblige a la vente pour y reuflir de dilToudre deux gros de nouveau vitriol dans un tiers de la premiere ^uantit^ d'eau , & apres avoir ajoute encore une tafle de •dilTolurion je retirai les echeveaux , je le lis fecher a I'om- bre , & au cinqtiieme jour je les remis dans leurs bains refpeftifs que j'avois aniine, en ajoutant 5 gros de liraaille de fer dans chacun, je les mis au feu boiiillir environ une heurej je les retirai apres ce terns pour les faire fecher, & dans 14 heures je les repaflai fur ce bain, & les lavai a fond, juf^ii' ^ ce qu'ils ne perdirent plus de couleur, & ils pa- rurent alors d'un beau noir; feulement etant humides celui, qui etoit dans la decoftion avec le vinaigre paroiilbit tirer au rouge. XXXVI. II me four mainrenant remarquer qu'ayant mis deux «Duveaux echeveaux dans ces bains a cette derniere opd'^ b b ^ i88 ration ils en fortirent tous aufli noirs , & aufli beaux que les deux premiers , loit apres le lavage , qu' apres qu' ils furcnt partaitement fees : d'oii il luit evidemment , que fans multiplier les operations on teindra toujours en beau noir toutes les fois que les ingrediens fe trouveront dans la proportion convenable. Deuxieme refultat. XXXVII. Mais paflbns a la fuite de notre examen, aux bains en queltion que nous pouvons nommer pied de no/r, j'ajoutai (ucceflivement du cumin du Pfilium, de i'ecorce de grena- de ^ de la coLoquimey de V agaric ^ & comme je voulois conferver un certain rapport , j'animai le bain avec du vi- triol , & de la limaille , mais je ne vis pas que ces fub- ftances en augmentafient la couleur ; le bois de campeche feulement me parut I'avoir un peu plus foncee , mais ce qui fit varier le tond fat ['addition lucceifive du fel am- moniac du fublime corrofif, du fel gemme , du crillal mi- neral , car alors le noir me paroiflbit avoir tourne tantot au brun tres-fonce, lantot au gris : couleurs qui changeoient encore par I'addition du realgar, de I'orpiment, de I'arfenic blanc , de I'antimoine, du veid de gris, de la litarge &c. & principalement d'une quantite de couperofe bleiie , &: de limaiLe. XXXVUL Voici deux chofes principals que j'obfervai dans la fuite de ce procede , p.° que , commc j'tmployai pres de 18 jours pour toutes ces additions, les bains lailT.ireni parcxire de la moifilTure apres que j'eus ajoutes les iubitances ve- getaiei dont j'ai parie , & en a"*' lieu que i'ailenic bianc 189 fe (butient prefqu'en entier k la furface des bains, de meme que I'orpiment, quoique je Ics aye faits boiiilur a gros bcuillons un tems confiderable. XXXIX. Je crois done ^tre fonde a conclure que les mechodes de Toi/rs , & de Genes font infinimeiu fuperieures a celle des autres Teinturiers qui entaffent drogues fur drogues dans les teintures noires pour la Soie , je ne doute nu le- ment qu' il en foit de meme pour les laines ce que je n'ai cependant pas verifie ; au refte tant qu'on rendra la leipture compose , on ne gagnera rien ni du core de I3 teinture meme , ni dans la confervation des etoffes. La bonte done des etofFes , le choix des drogues, la pie» cifion dans leurs poids , le foin dans les operations , & principaltment dans TadminiHradon du feu doivent etre le fecrei d'une bonne couleur noire, (c) X u Ce memoire etant principalement deftine a I'avantage des arts, & confaci^ par consequent a I'milite pubiique, je crois qu'on ne me faura pas mauvais gre de ce que je renrichirai de decouvertes & d'oWervations qui ont ^les faites par d'autres , Telptit patriotique m' impole le devoir facte de chctcher a Sire utile. i (f) II paroit par le prgcis analitique que i*ai donng §. XXVIII. que dans le cahos de lant lic drcipuci Ic feul acide dont fcroii fdimfie I'ancit oil la leiniuie noire /eroii . pcui-etre, )c vfep eta! , inais j'j' eu occdT'On d'obferver que la teiniure qui in lefulic §. XXX)I. n'cH j.niais d'uu fi beau noir: il n'cn eft pas de meme poar les cncres propiiment diiet, (avoir celles doni on fe fen pour tcrirc, cai je me fuis ai1ur6 que Ic ncir le plus hi au pt ur la icmture dis CioAcs ne paioit plus k meme quand 00 I'emploii luc le papier. 190 Sur un moyen de teindre la Sole en urt rouge vif de cochenille &c, X L I. Tai fait mention ci-devant §. XXIII. de la decouvertede Monlieur Macquer pour teindre la Sole en couleur d'ecar- late ; je n'avois pas encore vu I'excellent memoire que ce celebre £crivain a prefent^ k I'Acad^mie (ur ce fujer , & eomme il renferme des principes tres-intereffants outre I'in- vention , non feulement de cette couleur, mais encore de plufieurs autres tirees de meme de la cochenille , je crois* de faire un prdlent aux Savants , & en meme tcms aux artirtes , & aux gens du monde , en rapportant le precis de tout ce qui y ell contenu d'effentiel pour reuffir : j'en. ferai done deux parties , dans la premiere feront contenus les principes theoriques , dans la &conde nous donnerons la pratique , ou les precedes. X LI r. L'exp^rience lui ayant fait connoitre que les fubftances font dautant plus difpofees a fe teindre en ecarlate de co- chenille , qu'elles participent davantage du caraftere des matieres animales , ( ce qui eft general pour toutes les couleurs ) , il effaya d'augmenter le caraftere ani- mal de la Sole par des procedes analogues a ceux , dont on fe fert pour le coton , mais fes tentatives furent in- fruftueufes, quelques loins qu' il fe Ibit donne de varier les dofes de la compoiition , & de fubilituer la diflblution des autres metaux , & demis metaux blancs a celle de I'etain : «e qui lui fit fentir que la r^ufliie dependoit de quelques circonftances qu'on ne pouvoit decouvrir qu'en examinant avec le plus grand foin tout ce qui fe paffe dans la tein- ture en ecarlate : il reconniu done q^u' il en eft dd la dif- «9» folution d'etain Jans teau regale comme de heaucoup J'amres dif- folutions de matieres mitaUiques , <]ui fe decomfofent qua/id on les mile avec une grande quantite Xeau, en forte que le metal fe precipite uni feulement avec trop peu d'acide , pour pouvoir demeurer diffous dans la liqueur. Que dans la tein' ture en ecarlate il ny a reellement que la chaux d'etain qui foil uinte , car par des additions reiterees de diffolutioa d'^tain dans I'eau regale, faite dans une deco6lion de co- chenille il reuffit a en precipiter toute ia partie colorante avec la terre de I'etain, de maniere que la liqueur, qui fur- nageoit le precipite rouge , etait auffi claire que de I'eaa pure i d'oii il fait que la laine y & les autres fuhflances qui font jufceptibles de prendre cette couleur ne la recoivent que lecon- dairement, cefl-a-dire, qiiautant quelles font capables de faifir^ & de retenir fonement la chaux d'etain^ deja teinte elle mime en cette couleur. X L I I L Cts Veritas bien conftatees lui firent decouvrlr le mo- yen de faire prendre a la Soie la couleur en question, en procurant le precipite d' etain fur la Soie m^me , & no« dans le bain de cochenille ; ce principe que notre Auteur a decouvert k 1' occalion qu' il fe piopofa de faire pren- dre le bleu de Pruffe aux etoffes , & dont le fucces re- pondit avec autant d'e^egance , lui fournit ici une refolu- tion auffi complette: car apres avoir trempe la Soie dans la compofition , & s'etre affuri qu'elle en etoit intime- ment penetree , &c ujiiformement mouiHee dans loutes (es parties , apres quelques precautions qu'on trouvera dans le precede m^me ( <^ ) , il la teignit dans un bain de co- { d) Tai fait une compofition ou difToiution cT ftam avec huit onees {f^tarn de M^lac grenaillg que j'ai fart diflbudre peu d peu , & fort lente- mcnt dans une livre d'eau regale, compof6c d'une panic d'efprii de icl , & dc deux y^uies d'efpiu de tune: cette diflblution turn cliuc. 192 chenille, dont elle tira fortement toute la couleur avec autant de folidit^ que I'ecarlate fur laine. X L I V. Tout confide done a faire incorporer dans la Soie la terre de Tetain , de la delivrer enfuite par le lavage de la quantite furabondante de ceite terre, qui ne feroit d'ailieurs que peu ou point adherante , ce qui etant fait I'operation ne fauroit manquer, en paffant la Soie dans le bain de co- chenille, en vertu de la propriete que M. Macquer a de- couvert dans la terre d'etain d'abforber , ou d'attirer la fecule colorante, & de la retenir avec force en en exaltant beaucoup la couleur par la portion d'acide quelle retient avec elle. De & lirapide, & il efl ngceflairc qu'elle ait cette limpiditg pour la reuffite de I'operation: ;e i'ai affoiblie avec deux parties d'eau pure, quantiifi qui n'eft pas fuffifante pour (aire piecipiter Tetain d'une pareillc- diflbluiion, quand elle a 6t6 bien taite , c'eft-^dire, avec la Jentcur convcnable , j'ai trenipe darss cette liqueur la Soie que je deflinois a etre teinie: en un inftant elle en a fiifi pfiiietree inti- moment, & je I'ai rciir6e apr^s avoir reconnu qu'elle 6ioit mouillee exaftement , & uniformfiment dans toute fcs parties; I'ayant enfuite expiimee fortement, je I'ai lavee i plufieurs reprifes dans une grande quantii6 d'(.au pure, aprcs quoi je I'ai fait teindre djns un bain dc cochcnille pure , & qui n'ctoit avivg que par un (cizicme du poids de la cnchenilie de creme dc tartre : la Soie a tir6 tortemcnr toute la couleur de ce bain, & s'eft teinte en un rouge plcin , vif, & d'ua fort bel oeil : cette couleur a fnutenu tous les lavages ordinaires fans fe ternir, ni fe de charger, & a rgfifle aux meines gpreuves , & deboiiillis que I'ecarlate fur laine: j'ai done t\t afTure dcs lots que la methode que j'avois employee Stoii propre ^ faire prendre k la Soie le rouge de cochenille exalte par la difTclution d'fitain; en ef- fet ayant reiicie cette experience noinbre de foi^ , & meme en grand elle a toujours eu le meme fuccds; j'ai conflammcnt obtenus de^ roiiges fort beaux, bien plcins, & bien (olidcs , routes les fois que je mtitois la difToiution d'etain fur la Soie meme, & point du tout- daus le bain de la cochenille. Pour »>3 De qiielques fuhftances dont on pent tirer de l hide. X L V. Nous venous de voir paroitre dans un petite ouvrage une methode jjour fe procurer de 1' huile avec une ma- tiere, dont on ne fait aflez generalement aucun cas, favoir les pepins de raifin, nous ferions difjienfe de rendre compte de cet ouvrage fi I'efprit des Societiis litterataires n'etoit pas duige par le jufte emprefl'ement de faire du bien a rhomrae de quelque nation qu' il puifle etre , & en reconT- penfe je rendrai compte de ce qui a ere propofe par M. De-Francheville dans un Memoire fur une huile du re- gne vegetal propre a remplacer 1' haile d'olive dans toui les Pays trop froids pour i'olivier* Pour rfuflif k Bien faire cettc difToIution, il ne faut metrre d'abnrd' qu* environ la douzi^mc panic de I' grain , & la laifler diflbudre prtfqu'en enticr; enfuite continuer k ajouter le refle de I'^iain par peiites parries, en prenanr garde que in liqueur ne s'6thaufF'e trop; j| ne faut pas qu'clle s'fichauffe k plus de 45 ou 5od6gi6s. Lorfqu'il ne refle plus gu^re d'fetain 4 difToudrc , il faut laifler refroidir la diflblution totalcment , & y ainuter aprcs cela ce refle d'diain tout- i la fois la diflblution achcvcra de fe faturer en corrodant pcu d peu cet 6tain fans prefque sVchaufFcr , & prendra une couleur ambrfie afTcz foncfie. Si les acides dont on s'efl fervi ne font pas bien forts il pourra reflcr de I'ctain non dilfous , mais cela e(^ indifferent : I : plus fur pour obienir une belle couleur e(t d'craployer certe diffolu- tion pure, & fans I'affoiblir par de I'cau, comine je ne I'ai fait que parceque ines acides fitoient trcs-concentri5es , il n'efi point 4 craindre que ceite difl^'lmion , quoique pure endommage la Soye ,■ parceque quand elle efl bien faite , les acides font fuffilamment fimnufTes , & Qtur^s par 1' 6iain. Enfin une circonftance encore effentielle a la rfeuffite des nous-ellcs couleurs , c'eft que la Soie aprfis avoir €t6 im- prignfie du mordant , n'en fnit point trop d6poui!lee par un fort la- geavec batture; il faut qu' il refle dans la Soie un peu du mordant,, memc furabondant, qui le r^pandant enfuite dans le bain de rein- lure lui fait prendre une nuance dc louge vif qui contxibue ixifinih ment 4 la beautC de la couleur, Mijc, Taur, Tom. ly'\. c c »94 X L V I. L'Auteur de 1' huile de peplns de raifin nous apprend que plus le raifin dont on les tire eft de meilleure quality plus il fourniflent de 1' huile , la premiere operation eft celle de les feparer du marc par le lavage , & par le crible, & de les faire bien fecher au foleil; on pratique cette operation, d'abord apres qu'on a retire le marc du preflbir , pour qu' il n'arrive pas aux pepins de fe gater i on pafle enfuite a la mouture , oii il faut ufer de la pre- caution de bien placer les meules pour que les grains fe diftribuent plus facilement , & plus uniformement entre les deux meules; parceque les pepins ne fe repandent pas audi aifement que les graines de bled , ce qui fait auffi qu'on ne doit y en mettre qu'un peu moins d'une mine de notre Pays , & apres la premiere mouture on fait palTer la fa- rine par le crible pour remoudre ce qui refte , il eft en- fuite queftion de la faire cuire avec une fixieme de fon poids d' eau dans un chaudron, & de la remuer avec une fbatule ou ce qui vaut mieux encore avec la main, car du moment quelle n'y peut plus foutenir on la met dans une Enfin M. Macquer obferve que cette coiileur retiendroit loujours un ton plus rose , & qu' il faut ufer du meme expedient que I'on emploi pour le carthame , & quelque fois meme pmu aviver la cou- leur de cothenille fur la laine. On commence pai donner k la Sole une leinte de jaune tirant fur I'orange au moycn du cocou , & la traitant enfuite comme Ion a dit ci-devant. Les couleurs de feu, & de c^iifes demandent trois , & metre quatre onces de cochenille par chaque livrc de Soie. Une remarque trds intfireflanie de I'Autcur, enfin, nous infltuit de Tavantage que I'on peut rtrtirer de la diflblution d'dtain appliqu6e fur ceite matieie de la manifire indiqufee: canielle la tend capable de titer avec avantage prefque toutes les couleurs extraftives , c'eft i dire , loutes celles dont I'eau (e charge facilement fans le fecours d'aucun Als, & auxquelles la compofrion fert de roordant k la place de I'dlun, princrpalemcni pcur les couleurs rouges, ou qui tirent fur ic louge, ainfi que celJes que dounent k bois d' inde , & dc brcfil. I9J grofle toile fous le preflbir pour en retirer I'huile comme Toil fait pour celie de lin, & d'amandes: apres la premiere extra£lion on reduit de nouveau en farine ce gaceau pour la remettre une feconde fois de la meme maniere fous le prelToir ; il eft bon d'obferver qu'il ne faut pas mettre une trop grande quantite de farine a la fois, car on en retire davantage d' haile d'une moindre quantite que d'une trop grande ; d'ailleurs cette quantite doit ecre encore determiiiee par la capacite da preffoir meme. X L V- I I. En voila aflez pour ce qui regarde 1' huile qu'on peut ' (e procurer des pepins de raifins: nous allons expofer main- tenant la methode de M. Francheville pour en retirer d'une plante aflez commune dans nos montagnes ; c'eftle hiire jayard ou fau ainii que nous I'appellons auffi , & en latin fagus que cet ingenieux Auteur propofe pour rem- placer I'olivier : le fruit qui doit fournir 1' huile fe nom- ine en .fran^ais faine , & en latin bacca , ou glans fagina. L^ huile de faine fraiche ou been confervee, & faite avec le foin ne- eejjaire approclie ajfe^ de F huile d'olive pour tromper des con- noijfeurs qui nen feroient pas prevenus ; ce font la les pa- roles de I'auteur , & comme par un prejuge populaire quelques uns attribuent a I'ufage interieur de cette huile la funeite propriece de faire tomber en demence, il fe fait un devoir de nous raflurer par I'exemple de plufieurs provinces de la France ou Ton ne fait ufage d'aucune autre huile; telles font la Bourgogne, la Champagne, la Picardie , & plufieurs autres. XLVIII. La premiere attention doit fe porter fur le choix de la faine , en en f^parant exaflemeut la vieille , dont i'ecorce C C X I 9< €it noittltre , de la nouvelle qui eft plus blonde , & plus luifante j ce triage peut etre execute par des enfans , il faut enfuite depouiller la faine de (on ecorce , parcequ'on ne rifque pas alors de laiiler des amandes moifies, & par- ceque I'ecorce en s'abreuvant d'une partie de 1' huile en enleveroit confiderablement , & elle ne peut plus au refte lui communiquer Ion gout, ni les impuretes qu'elle a con- iraft^es en tombant fur la terre , c'elt enfiii encore la un ouvrage d'enfant , on jetie enfuite la faine ainli depouillec dans I'eau tiede pour la delivrer d'une peiieule ou mem- brane qui I'enveloppe , & qui lui donneroit un gout ftiptique ou acre. X L I X. On doit laiflfer repofer la faine dans fa coque deux ou trois mois apres la recolte, parcequ'elle rend alons beau- coup plus d'huile , & pour empecher qu'elle ne fe gate on doit la loger dans un lieu qui ne foit ni froid , ni humide i 1' ecendre fur le plancher , & la remuer fouvent. Je ne faurols mieux faire que de rapporter en entier le paffage de I'Auteur pour ce qui concerne la maniere d'en titer 1' huile, & des ufages auxquels on peut emplo- yer fon marc. LI. „ Enfin apres toutes ces precautions on peut efperer qu'on ^ fera une huile de faine de tres-bonne quahte, mais il refte „ a favoir quelle eft la meilleure maniere de la faire. On „ doit avant tout s'etre muni d'un preftoir affis dans un „ endroit un peu chaud ( car cet ouvrage fe doit faire en ,j hiver, &C a i'abri de la fumide, ainiiquede touteaiau- »97 „ -valfe odeur : ) il faut que ce preflbir ait une forte vis, „ & que les fables de Flames lot PIdnres, dom les feu'iUes , les Inmches^ les ftuus, les jemences^ & ejiielque fois les racines peuvent s' employer dans la Tannerie. Les branches de vigne . . I rami delU viie. PruMS fdvejiris. C. ^. Pin. 444 Pru- tiier fauvage, epineux on prendra I'ecorce, & le fruit avant qu' il ioit jnur . . Pruno felvatico. Salix vulgaris alba , le faule ; on em- ploye les branches , & les feuilles. Salix cqprea rotundifoUa Tabernae ,\ Salcioy o Salc&, feule aquatique^ on employe recorcej les feuilles , & les branches. Sorbus ducuparia. J. B. I. 61 Sorbier: •on prendra les branches , les feuilles & les fruits avant qu'ils foient murs . Sorbo. Les feuilles de rofier . . Foglie di Rofaja. Fagus Dod. Penipt. 831 hetre, foiueauj Jes feuilles , & I'ecorce . . Faggio. Carpinus ^ Dod. Pempt. 841 charme ; les branches, les feuilles, I'ecorce . Carpine. Les feuilles de chdne . . . Foglie di querela, Les feuilles d'aune . , . Foglie ialno, Mefpilui , le nefflier fauvage j les feuilles, les branches, les fruits avant qu'ils foient Jnurs . . . . . , Nefpolo falvadco, Cornus filvejlris mas , C. B. Pin. 447 Cornouiller lauvage j les feuilles , les branches , & les femences qui reffem- blent a des offelets j raais elles auroient telbin d'etre pilees . . . Corniolo, Cornia^ Mifc, Taur. Tom. IK dd Acetofa pratenjis, C. B. Pin. 1 1 4 rofeille: fa racine , & la femence peuvent s'em- ployer ...... Acetofella. Ace^ tofa. Lapathum maximum aquaticum Chabraeh\ hiftoriae 309. Grande patience aquatiquej / les feuilles , la racine, les femences-V r ■ r> i- ^ , r ,. , /^ 1} n y Lapazio, Kombiee. Liip.ukum jolio acuta piano, L-. d. rin. / i^ i ' "lis , Patience i la racine, les feuilles, V les femences. . . , > J Iris palufiris lutea,feu acorus adulter inus y C. B. Pin. 34, flambe aquatique , la racine . . . • • Coltellino gkiag- giuolo. Nymphea [utea, nenuphar, & nymphea alba, nenuphar ou lys des etangs, C B. Pin. 193 ; la racine feulement . . Ninfea^ Les ecorces de chataigner, de peuplier, de noifettier pourroient egaleraent s'em- ployer . . . . » . .La Corteccia di Cajlagno , di PuppOydiNoc- ciuolo. Plantes dont les fleurs feulement , ou les feuilles avec les fleurs peuvent are utiles dans la Taiuierie, Salicaria vulgaris purpurea foliis oblon- gis Tournefortu. InjUtuiionum 253 ; Ly- Jimichia fpicata purpurea forte PUnio , Cajpari Bauliini in Pinace , pag. 246 falicaire Lifinacchia falcio. »03 Ulmaria , Clujli hijroriae 198, Joan- nis Bauhini III., 488, Reine des pres Ulmaria, Filix ramofa major pinnulis obtujls non> dentatis. C. B. Pin. fougere femelle. Filix non ramofa dentata. C. B. Pin. 358, fougere m4le . , ,1 ^^^ Filix palujiris maxima. C. B. prodromif 150, grande fougere aquatique ofmunde, Filix mas aculeata major , & minor C B. Prodr. 151 Perjicaria falicis folio potamogeton an- guflijolium dicla Rail hilt. 184, perfica- ria acida Jungermanni. Perficaire d'eau i elle vient dans I'eau & hors, de Teau , jnais fous des formes un peu diffi^rentes. Perficaria, Biftorta major radice intorta. C. B. Pin. 191, Biltorte .... Biflorta, Tormentilla Silveflris ^ C. B. Pin. 316, Tormentille .... Tormentilla. Pimpinella fangui for ha major. C B. Pin, 160 , grande Pimprenelle fauvage des pres . . ^ . . Pimpinella falvcf flrella. Cariophillata vulgaris , C. B. Pin. 311, Benoite .... . Erba benedetta. Cariophillata aquatica nutante flore. C. B. Pin. 311, Beaoite aquaiique . . Benedetta aqua- tica. Argentina Dodonaei Pempt. 600, Po' tentilla Joannis Bauhini II, 398 & C. B. 311, anferina oficinarum , argentine. Bodentillcu d d q 104 QuincjuefoUum paluj^re ruhrum, C.B.Pln }i6 cotnarum ///z/iiidi, quintefeuille aqua ticjue rouge. . » . . Qitinquefolium majus repens C. B. Pin 31^ , quintefeuille des boutiques . ^ Pentafilo Qidnquefolium minus repens luteum , •' C. B. Pin. 3 1 J , petite quintefeuille fauvage. . . . . Quinquefolium folio argenteo ,. C. B. Pin. 3^5 , quintefeuille blanche. . , Horminum pratenfe foliis ferratis, C. B, 238 , Sclarea tabernae montani , Orvale. .. Schiarea. Agrimonia , aigremoine . . Agrimonia.. Equifetum arvenfe Longioribus fetis , C. B. Pin. 16 , Presle ou Queue de Che- val ...... Rafperella, Equifetum paluftre longioribus fetis , C. B. Pin. 1 5 5 queue de chevai aquatique . Rafperella. aqua.-^ tica. Akhimilla vulgaris , C. B. Pin. 319, pied de lion ...... Alchimilla. Stel- laria. Piede di Hone, Mufcus pulrnonarius, Jive pul'monaria off.- cinarum Lobellii iconum , p. 148, mujcus quernus , pulmonaire de chene ► . Polmonaria. Mo- fcolo. Lyfimachia lutea major , quae diofcoridis , C. B. Pin. 145 , lydmachie . , Lijiniachia. Kacinium Rivini Vitis idea foliis obloa- , gis crenatis fruclu nigricante , C. B, Pin. 470 , auelie ou xnyrtille » ► . Mortella,. Vactnium foliis hux'i , femper virens bac- eis rubris , Rapp, florae Gen. p- J i , airelle toujours verte . . . » . Mortella fempre verde. Rubus vulgaris feu fruciu nigra ^ C. B. Pin. 479 , la grande ronce . . Rovo. Fragaria vulgaris , le fraifier . Fragaria fragola- Filipendula, J. B. II. 189 , la Filipen- pendule . . . '. . FUipendulut Pervinca tragi , & Tournefortii , C/e- matis daphnoides , C. B. la Pervanche. Pervinca. Sparganium , C. B. Pin. 115, Ruban d'eau .^ . . . . . Fafciola, Filago , feu impia , Dodonaei , Pempt. 66 , herbe a coton . . . Filagolo. Gnaphalium inontanuni flore rotundiore , & longiore tournefortii injUtutionum 453, 11 pied de chat . . • . Gnafalio, I Geranium fanguineum maxima flore ^ C. B. Pin. 319, bee de grue k grande fleur . Geranio a gram fiore. Geranium batrachioides maximum minus laciniatum foUo aconiti , J. B. 111., 477, gratia Dei Germanorum , bee de grue de monagne ..... Geranioi PLntago , le plantain : toutes les efpe- ces en lout bonnes . . . Piantaginc* Hipericum oficinarum &c. C. B. Pin. 179, le Millepertuis . » , Jperieo, Page 185 lignc 17 cLinges la citation page 478 torn. 2 article fel neutre arsenical. SOLUTION GENERALE ET ANALITIQUE DE CE PROBLEME , Une equation differemiellc mix differences infiniment petites , & qui adniei une foluiion genirale ham donnee trouver I integrate Par le Marquis de CONDORCET. ^ ne application fort fimple des principes repandus dans mon ouvrage fur le calcul integral fuffit pour refoiidre cet important problfime , & 1' on trouve dans 1' eclaircif- fement que j' ai donne a la fuite de l' ouvrage intitule du probleme Aes trois corps , & dans la preface que je joins a la colleftion de mes EfTais tout le detail de la metho- de qu' il faut fuivre pour cela , aufli eft-il moins queftion ici de donner une nouvelle folution de ce probleme que de rendre par des nouvelles remarques celle que j'ai trou- vee affez fimple & aflez commode pour etre employee dans la pratique. Les hommes dedaignent , & peut-etre avec raifon tout ce qui n' a pas une apparence du moins eloignee d' utilite , & 1' analife eft elle - meme tellement foumife a cette loi , que les fpeculations les plus elevees y font comptees prefque pour rien des-lors qu'on ne leur trouve aucune utilite r^elle ou convenue ; par exemple , il fuffit ici pour reioudre le probieme propofe d'avoir une methode a i' aide de laquelle on parvienne furement a avoir 1' integrale de toute equation differentielie propofee, xnais pour ^tre utile , il faut qu'elle foit telle que pour une equation paiticuliere on aime mieux fuivre la me:hode generale que de chercher a s' en faire une nouvelle uni- Mifc. Taur, Tom. IV. a I quemciit pour les Equations de la dafle de la propofee. Or pour remplir ce but, il faut que la marche de la m^thode foit iimple , & ne demande que des operations de I'analife- ordinaire affujetties de plus, a une forte de forme technique , en forte que pour la refoudre on n'ait prefque aucun befoin de fes propres reflexions. Lemme premier. On peut regarder comme refolue une equation , lors qu'on fait que 1' inconnue y ell egale a une fonftion d'une forme determinee , d'un nombre de termes indefini, mais fini , & dont les co^ficiens peuvent etre fufceptibles a la fois de plufieurs determinations , mais toujours en nombre fini. En effet fubllituant cette forme dans 1' equation qui fe trouve alors etre identique , on n'a plus que des equa- tions entre les coeficiens dont le nombre ell indefini ainfi que celui des equations , mais dont les premieres ne con- tiennent qu' un nombre determine de coeficiens ; & les autres toujours en augmentant d' un nombre determine , lellement qu'on n'a jamais a refoudre que des equations finies & deterrhinees , ce qui n' a aucune difficulte , or par ce moyen on parviendra toujours a trouver oix fe termine la fuite indefinie qui reprefente 1' inconnue ( puif- que c'eft une fuite de 1' hipothefe ) de meme qu' k avoir la valeur de tous les coeficiens , done &c. ^emme fecond. Si la forme donnee de la valeur d' une inconnue don- nee par une equation quelconque eft trop compliquee, 8{ que je la fuppofe transformee en une fuite infinie , il ell clair que la fublUtuant dans la propofee & determt- pant les coeficiens , j' aurai uti terme general de la meme 3 forme que celui qui donne la redu^^ion de la forme don- nee enfuite infinie , & duquel je tirerai imniediatement li valeur des coertciens dans la forme donnee , & le point oil elle s' arr^te. Cela fuit neceffiiirement de ce que I'ex- preflion infinie d' une fon£tion finie lui eft abfolument jdendque. Lemme troijieme. La forme d' une fonflion d'un.nombre quelconquede variables etant une fonftion algebrique rationelle & entiere divif^e par une fonftion fcmblable , trouver la forme de la fuite infinie qui lui eft identique. Sol. Il eft clair que cette fuite multipliee par le deno- minateur eft ^gale au humerateur : ainfi le coeficient de .chaque terme dans le produit eft egal au coeficient du ineme terme dans le numerateiir ou bien a zero , XoxC- qu' il eft trop eleve pour s' y trouver , done dans ce cas on a egale k zero la fomme du produit de chaque coe- ^cient du denominateur par un coeficient de la fuite ; le terme conftant du denominateur eft multiplie par le ter- tne de la fuite dont on fait le coeficient egal a zero dans le produit , & les autres coeficiens le font par ceux des termes inferieurs tels que la fomme des expofans de cha- que variable prife dans les deux produifans foit egale aux expofans des memes variables dans le terme dont il s'agit, done on aura , quelque foit le nombre des variables , la valeur d' un terme quelconque par une equation lineaire d' un nombre de termes fini determine , & egal a celui des termes du denominateur , done (\ on fulJ^Htue une fuite infinie a la place d' une inconnue dont la forme foit celle de ce Lemme , on aura au bout d'un certain nom- bre de termes une equation femblable , de laquelle on ti- rera ailement la valeur du denominateur , & celle du nu- Tnerateur fe deduira des premiers termes. Lemme quatrleme. Soit Z une fonction de x , j , { , &c. j — 4 .4_ ^ ^ _ . -+- p = o , je dis que toute fontlioti rarionelle de ^, pent etre fuppofee de la forme a ^ — ' -t- fc'^""- -4- c'^"""' -+- . . . . H- p' , les coeficiens etant rationels , en effet il elt clair que par line (imple fubftitu- tion, elle eft n^celfairement — •— -—,, d z"'—^ -*- I/" z"' — '> . . .-*-p"' Je muliiplie par une fonftion indeterminee & entiere du meme ordre le numerateur , & le denominateur de cette forme, & je fais la mi^me fubllitution, j'ai par cou- fequent au denominateur une fonftion qui a un nombre m de coeficiens , & un nombre rn — i d' inconnues a caufe dcs coeficiens de la fonclioii indeterminee, je fuppo- fe egaux zero tous les coeficiens du denominateur hor^ celui du terme fiuis {, & j'ai m — i equations, &c m — i d' inconnues qui ne moment qu'au premier degre , done je puis Lppofer le denominateur fans j , done &;c. PROBLEME PREMIER. Une equation differentielle etant donnee , trouver une fondtion difierentioile qui foit la difference exafte d' ime fontHon d'un ordre moins 61eve , & dont T integrale ega- lee a z6ro foit la folution generale de la propofee , & trouver aufil les folutions particulicres qui ne font pas ren- ferna^es dans la gent^rale. SOLUTION. Premier ordre & premier digre. Soit I* Adx -+- Bdy = o, 1' equation propofee , A S>c B dtant des fonftions rationelles &. entieres. Je prends A' dx -^ B'dy,&cc.A' Sc B' etant rationels, & tels que dA' dW ^ A' A J , . — — — = — ^ — , ■ & que ^ = -^ , ces deux equations etant identiques, j'ai de la derniere, I'equation— - — == B'd -jf ■t- -=- - — . Subftituant cette valeur dans la premiere ,, , . dR' A dW n> , ^ elle devient — 5-X-;^ B d -^ =i o . Equa- dx D dy B >■ iy tion , d' oil par les Lemmes 1,1,3 ^^ pourra avoir la valeur de B' qui ainfi que A' e(l une fon6tion rationelle de jf & ^ , on aura femblablement celle de A' , & 1' on ■connoitra la fbnftion A' d x -t- B' dj qui eft une diffe- rentielle exafte , dont 1' integrate egalee a zero ell celle de la propolee. Solutions particulieres. c- y n. Adx ■*- B dy ^ ^ ., Si ce n eft que prenant — — — — = C . C etant ^ '^ A dx ■*• B dy une fonftion finie , la propofee a de plus la fblution par- ticuliere C = 0 . Second dcgre. Soit 1% dx^ -^ Adxdy -^ B dy' i=: o A Sc B , ^tant des fonftions rationelles de x, y, je fais A' •+■ B'l dx -h C -^ D' I dy =: o, A', B\ C\ D' etant des fonftioiis rationelles de x ^ y ^ & ayant d A'-^ B z dy d- C ■*- D'z dx c ->- D z , j' ai r equation identique — — — :^ A . B = o , 8c I'equation encore identique £* •*• A ^-^ B = , j' elimine ^ , & j' ai deux equations en- core identiques , dont j' elimine a vblonte une des quatre A' , B' , C, D\ f ai done enfin une equation qiii doit me donner la valeur des trois qui reftent par les Lemmes I , z, J & celle de la quatrieme fe trouvera par une cquarioft lineaire qu'on aura trouvee en cherchant a 1' eli- ramer . Solutions pankuliefes. Si j' elimine { des equations {--i-y^{-l-^ = o,& A' -^ B' I d X -h C -¥• D' I dy = o , & que je divife par la fonftion egale a zero qui en refulte, la propb- fee multipli^e par Ja fontUon , par lacjuelle il a fallu la divifer pour reridre egal a 1' unitd le coehcient de d x'- , le quo- tient fini donnera les folutions particulieres de la propofee. Comme la propofee renferme deux equations differen- tes , la folution en renferme egalement deux , & chaque fonftion A' , B' , C ., IX a deux valeurs. Dans ce cas , fi on a I'equation entiere a refoudre , on prendra pour A' J B'y C y D' une valeur qui reprefente les deux qu'elles peuvent avoir , fans la determiner a 1' une ou a l' autre : mais fi Ton n'a qu'une des equations a refoudre, on choi- fira celle des deux valeurs qui repoiid a cette equation. Dcgres Degris fupirieurs, ' Ce que je viens de dire pour le premier & le fecond d^gre s'applique fans difficult^ aux degres plus eleves, ainfi pour le troilieme au lieu de A' ■+■ B' { , qu'on a pour le fecond , on prendra A •+■ B'l -+- C'{*, & de jneme pour le degre m , A' -^ B'^-^ C'l' ■+• I^i' -+• P'{"- — ', on prendroic egalement une fonftion femblable au lieu de C -4- D'l, &{"'-+- Ai'"—' -+- B i"-' -t- C^"- '... -+■ P = o pour le degr^ /72,&{'-+-^^*-H B i -t- C = o pour le troifieme degre. Second ordre & premier degre. Soit ^'',ddj -4- A r= o , dx etant conftant; & A ^tant une ton6lion de jc , j , dy , d x ^ je fuppofe que }' aie la fonftion Addy -fr B' = o ^ enforte que 1' appel- lant Z j' aie , Mcmoires de la Scciete Rqiale Tome fecond pag. I 7 4- J 7 5" 176, A'' — dP -4- d^Q^ = o , & i'equation -D, identique -x- = >4 , j' aurai en eliminant B' , A' donn^ par une equation qui ne contiendra que A' fes differen- ces , & des connues de laquelle , Lemmes 1,1,3, je tirerai A' qui ell une fonftion de x , jy , — — multipliee par dx''. A' doit avoir deux yaleurs, parccqu'il y a deux '■^nftions du premier ordre dont la propofee ell la difle- rentielle exafte, divilee par une fon6lion du premier ordre. Second decrre. Soit 4« ddy^ -*- A d dy ■+• B =: o, je prends la fondion A ■+- B i - ddy -ir C -^ D'l = o , & les equations •identiques N ^- DP -i- d^ ■ Q=o {*-i-y4{4-^ = o, &c Mifc. Taur. Tom. IV. b |0 — A — r — :iT, h 5 = o , & en ehminant j' ai une equation qui contient trois des fonftions A\ B' , C' , i? , & de laquelle j' en deduis la valeur par les Leni' mes I , 1 , 5i chacune de ces fonftions a quatre valeurs, deux a caufe du degr^ de Y equation , & deux a caufe qu'elle eft du fecond ordre , ce qui donne lieu a la inl- ine reflexion que ci-deffus. Si je voulois favoir avant l' in» tegration quelles font les deux valeurs qui appartieniient a la meme racine de I'equation d dy^ -^ A d dy -+. ^ = o , je verrois qu'elles font les deux qui donnent , quelque foit J , chacune la, meme equation d dy -+- A" H- B' i = o . Dcgris fupefieur^. Ce que je viens de dire s'applique fans difficulte aux degres plua eleves. Solutions pardeulieres. On aura pour le premier degr^ les folutions particu- i-« d^y ■*- A y. o y. If. heres en prenant r^ = C> & C multiplie par la fonftion , par laquelle ii a fallu divifer 1' equation pour donner a ddy I'unite pour coeficient, etant egald a zero donnera ces folutions , on les auroii pour les autres de- gres par le moyen que j' ai explique ci - deffus pour les Equations du fecond degre & du premier ordre , & com- me A' & B' ont deux valeurs iud.'pendantes des valeurs diverfes de j , C aura aura aufli deux valeurs. Ordres fupirleurs. On fuivra pour les ordres fuperieurs la meme metho- de avec un egal facets , & 1' oji aura pour le troiheme 1» ordre dddy n' ^tant qu'un premier d^gr^ , 3 fonftions diff^enticllcs , 4 pour le 4*, & n pour le n*, & (1 le d^- gr^ de la plus haute difference eil m on en aura m n ^ ces fonftions dtanf uiie fois donnees , il n' y aura plus de difficulte pour trouver les (blutions particuiieres qui ne fe trouvent pas contenues dans la folution generale. E'les fe trouvent pour 1' ordre n , pouvoir fitre de I'ordre n — i ,' & a caufe que la fonftion pour le m^me ordre a un nombre n de valeurs, il y aura auffi un nombre n de ces folutions. ^ PROBLEM E SECOND. preparer une fon£lion d'un ordre fuperieur au premier , & qui (bit une differentielle exafle de mani^re qu'elle puifle ^tre prife pour tme fonftioh du premier ordre , difference exalte d'une fonftion finie d'lm plus grand nombre de variables. Sol. Soit la fonftion d' un ordre quelconque , & (oit ■feit dy = pd X , d^y =:idpdx=:qdx*, d^ y = d' pd X 3pd(]dx* = rdx'... ainfi de fuite , que la fonftioa ifferentielle exacie d' une fondion de 1' ordre imm^dia- tement inferieur foit fupporee de la forme Adx -«- BJy »^ C dp "f- D d q -^ E dr &c. , & qu'elle foit fous cette derniere forme la difference d' une fontiion finie de x , y t P 1 1 ■> f^ ^<^' ■> on siira par le Lemme ci - dejfus , & le Problime premier de Li meihode de M. de La - Grange Tome fecond des Memoy-es de la Societe Roiale page 17^ fcs valeurs de B ^ C , D , E &c. , Si. par le meme Lerrt' me quatrieme appellant Z la fonttion que 1' on auri mife fous une forme finie au moyen des fubftitutions ct- delTus , & de la divifion par la conftante d x , on aurd A = Z — Bp — Cq-^Dr-^Ef&c, & encore par le Lemme- quatrieme A^ B, C, D, E &c. ne con- riendront pas la derniere des p , q , r &c. parceque les termes qui les contiendroient fe d^truifent mutuellement II dans ces fonflions d'apres 1' hipothefe aftuelle que la fon- &\on ion une difforentielle cxafte. Dans le cas oil la fon- ftioii Z contiendra les ^ du ProbUme premier. A, B, C, i? , £ fi'c. contiendront des differences partielles de {, mais on a une equation identique du degre 772 en ^ qui donnera ces differences par des fonftions rationelles de j des variables & de leurs differences , enforte qu'on con-- noirra toujours A , B , C , D , E &c. , 5c qu'ils ieront de la forme du Lemme fixUrtie C , Q , i^ , T . PROBLEME TROISIEME. Integrer la fonftion A d x ~i- B dy -+■ Cdp •4- Ddq -♦- E d r &c. qu'on fait dtre une differentielle exafte d' une foriftion finie de x , jy , /? , q , r &c. les A , By C f D , E &c. pouvant contenir une fontHon ^ donnee par une equation identique de degre m en { , & x y y , p, q , r &c Sol. 1° , je fuppofe que A, B , C, Z> , E &c. etant rationels ne connennent pas ^, I'integrale de la propofee ne peut-etre que I. A' -f- m I. B' -h n l. C -*- p I. D' ■+■ . . . -+- -^ ; A\ B\ C, D\ P\ q etant des fon- ftions rationelles & entieres des variables , & le noiiibre des A', B ,, C , D ne pouvant etre plus grand que la fbmme des plus hauts degres de ^ , j' , p , ^ , r dans la propofee , done par les Lemmes i , 2 , 3 , on pourra avoir ces fonftions dont le nombre & la forme font con- nues. J' ai donne dans mes EJfais d' anallfe des moyens d' abreger le travail qu'exige cette operation. 2° En fuppofint que A , B , C , D , E &c. contien- nent ^ , la propofee ne peut avoir pour integrale que LA' -^ B' i-^ /)'^».-. _t- /> /. A" -H jS"{ . . . . »3 „, '*-^, -f-Bz. ...-*- r, z">-^ i_ P" -n — 1 _. ; i H- ^ { -t- . . . . ^ — , mais le nombre des logaritmes eft ici indetermine , & .cette indetermination fuffit pour jetter un rres-grand em- barras dans cette folution. Void le moyen d' y remedier! j' ajoute a la fonftion donnee j4 d x -t- B dy-+- C d p ■+■ D dq '^ E d r . . . . une fontlion Z' d :^ — ( Z' multi- pliee par la valeur de J { donnee par 1' equation de ^ en X , y , p , q t r , &c. ) & je determine Z' fonftion ratio- nelle dexj^y,/?,^, r, &j par la condition que la fonftion propofee mife fous cette forme ( & qui refte la meme ) (bit une differentielle exafte d' une fon- ftion finie de x ^ y ^ p ^ q , r,... .& {jce qui par les Lemmes i , i , 3 me donne la valeur de Z' , & de la valeur de Z' je tire par ce qui precede le nombre des fonftions logaritmiques , & des lors par les Lemmes i , a , 3 , j' ai 1' integiale. CQFT . PROBLEME QUATRIEME. Integrer une equation diiFerentielle donnee. Premier ordre. Sol. 1.° Pour le premier ordre on a 1' integrale gene- rale par le Probleme precedent .^ & les folutions particulie- res par le Probleme premier'. Second ordre. ^.° Pour le fecond on a , Probleme premief , deux diffi- rentielles exatles qui etant nitegrees donnent deux equa- tions du premier ordre de I'une defquelles on peut iirer ?4 -p en X , y , fubftltuant dans la feconde , on a 1' itite- aX grale generale de la propofee , & les folutions particulie* res (e trouvent Probleme premier , ou bien en diiFerentiant r integrate generale rcproduidint la propofee , & egalant a zciO les tonclioiis , par lefquelles il a r'allii pour cela multiplier les differences de 1' integrate. Troijieme ordre. 3* Pour le troifieme ordre on a trois difFerentielle« exaftes qui ^tant integrees donnent T une une valeur de — ^ en —r- & a: , y la feconde , la valeur de —r~ en x dx ax "^ ax & y\ apres qu'on y a fublHtue la valeur de -— tiree de la premiere , & la derniere devient T imegrale cherchee en V fubftituant les valeurs de — ^ & de -^ prifes des deux ^ dx^ dx ^ premieres. Ordrei fuperieurs. Pour les ordres plus eleves on a , 1' ordre etant n, un nombre n de differentielles exdttes , qui etant integrees par les Problimes 2 & 3 , donnent 1' integrate chercliec, & on a les Iblutions paniculieres par le Probleme premier ou comme ci-deffus. Remarques. I." Soit A ix -^ B dy-*- Cd'p -H ndq -{- E d r . . . .. une differeniielle exafte , & que Z en foit 1' integrate, ii elt clftir que rauhipjiant cette differentielle par une fow- ftion quelconque de Z elle eft encore one differentielle exafle , a caule de ce qu'une fonftion d'une feule varia- ble multipliee par fa difference eft toujours dans ce meme cas » Voye^ It quatrieme Volume des Opujculet de M. D'Alem- bert , oil j' ai vu cette remarque pour la premiere fois , cela pofe ft Z eft alg^brique au lieu d'une, dedeux,dc y , fAdx-{-Bdy= A X ■+■ By lorfque T int^- grale eft algebrique. Voyis les Mimoires de M. Fontaine page 19-38 J fi r integrate eft purement logaritmique ou en partie logaritmique , & en partie algebrique j' ai A X ->t- B y ■=■ ot' , ni etant la fomme des dimenfions dte chaque fonftion qui eft fous le figne logaritmique multi- pliees par le coeficient de chaque logaritme ; j'ai done en general , (\a d x '^ b dy multipliees par A doit etre une _' differentielle exafte , a x -\- h y . A' ■=■ m ^ A' ■=■ 7- ce qui me donne le fafteur toutes les fois que m n' eft pas zero. Si /4 & ^ contiennent une exponeniielle c^. II & que la dimenfion de B' foit zero , on aura encore A X -f B y = (A dx -\- B dy. & comma c'ell le feul cas oii I'equation diff^rentielle algebrique ellTiomogene, on peut faire en gendral /. A (a d x -h b dy) = X A' ( a X -t- b y ). Koyes le Memoire de M. Fontaine ibidem. Si A 8c B contenoient B' , ik que la dimenfioa de B' ne fut pas nulle, mais ^gale a ot' on aurait A x -h By rr = f. A d x~i- B dyceqni peut donner B\ & rappeller ee cas au precedent. Soit A', a d x -\- b dy ~^c d p une differeniielle exatte tout etant algebrique ^] ax A . a x -^ by-+-cp = m , I'uppofant ot' = o ce que je peus toujours faire fi , f , etant la parametre conihnt, je le luppofe enfuite variable pour que la fon^Hon loit homogene j'aurai done ax-*- to C =. i , & lorfque Ad x -4- B dy ~t- C d p eft une difFerentielle exacte C = — — . Voye^ M. Fontaine ibid. , je puis done rappeller ainli une equation non homogene a une homogene qui a \x\\e vaiiable de plus , or une Equation homogene n' eil pas fujette a ge que , les rangs fuperieurs d' une diff^rentielle exafte mife fous une forme rationelie, & qu'on n' a point debaraffee de fes fafteurs puiflent devenir nuls ; foit par exemple pdx pdy 11 1 • — ; — - H ~ -r- = o elle devient x^ ■*- a p X ■*- b p^ c f- -^ e p y ■*• f p^ pdx - xdp pdy — ydp ^ , = o . Or cette x^ -^ ap X •*- b p* c y^ -^ e p y ■+■ f p* equation fe trouve etre du troilieme degre comme elle le doit , & ainli d'apres cette precaution les tables que j' ai donnees dans mon calcul integral font fuffifantes pour les 11 differentielles exaftes. II faut remarquer que' fi au lieu c?e adx -+- bdy t= o je prends adx H- hdy dp = o qui eft homogene , & que je cherche a 1' int^grer par la m^- thode de M. Bernoulli , cette methode ne me donne au- cun refultat III. Soit une fonftion differentielle d'un ordre fuperieur au premier , & qu'elle foit une difference exafte d' une fon- ftion de I'ordre inferieur , il eft clair que regardant t/t^y comme de deux dimenlions , ^' y comme de trois &c. , & de mcme pour chaque variable , fi aucune difference n' y eft fuppofee conftante , on peut la regarder comme homogene par rapport aux differences regardees comme de nouvelles variables ; ce qui donnera un moyen d' avoir toujours une equation homogene , quant a ces variables, a r aide d' une fubftitution convenable. Voyei M. Fon- taine page 49-50, cela poie il eft clair: 1", que fi dx a ei^ fuppofe conftant , & qu'on ait mis d.~-'^o\xx~- & ainfi de fiiite , ou ce qui revient au meme fi les arbi» traires ne contiennent pas la difference conftante d' une nQuvelle variable, le degre des differences eft nul , & que par confequent dans ce cas on n'aura par la methode ci- deffus ni I'integrale, ni le fafteur qui rend une Equation propofee de cet ordre une differentielle complette quand jneme on connoitroit les elemens neceffaires pour la trai- ler comme une equation du premier ordre , & les diffe- rences fuperieures comme de nouvelles variables: 1°, que fi I'integrale doit contenir une nouvelle variable, &qu'il foit queftion d' une equation poffible , on aura neceffai- rement V -*- a x' -*- b =0, x etant la nouvelle vatia- Jaie , d'ou ddV = o qui eft la propofee multipliee par fon fafteur, & connolffant ddV on aura dV algebrique par la Remarque quatrunie page z i du Calcul integral : 3° , qu' ayant ^-4-ax-+-^=:o, j'en tire dV -\r nd X =: o , oc — - — -- - — -— = o differen- X Af' X tiant la premiere, j' ai ddV = o, & differentiant la feconde pour lilirniner b^dxdV~*-xddV-dVdx'=^Oy X d dV = o quantite qui eft encore une differentielle exa- fte, & de dV -i- adx = o, & xdV-Vdx-bdXy je tire K -*- a x -¥■ b = o ce qui e{t conforme aux priti- cipes generaux du calcul : 4° , que fi j' ai K -H a x^ •+■ ^ X -H c = o , j'aurai d* K = o ,d'ou d dV -¥• i a d x^ = o, xd>F=o , d'ou xddV-dxdV-bdx^ = o, & x^d'V = o, d'oii x^ d'V - 1 xdxdF -i- iFdx' -+- 1 c d x^ ==■ o . Et par la meme remarque une expreffion algebrique de dV lorfque je connaitrai d* V ; d'ou il fuit que la pro- polee a deux integrales algebriques , & qu' il en fera de meme des ordres plus eleves , que fi Ton a pour inte- grale K-»-ax-+-i=o,&^'-+-a'x-4- i>'=o, on aura egaiement , connoiffant d dV &c d d V \, d V 8c dV ^ &c une equation algebrique d' un ordre moindre de deux unites, comme s'ilavoit eu dddV, en forte qu'en general on pourra parvenir a une equation algebrique de r ordre n — m y m defignant le degre de x' dans le pro- duit de toutes les fonftions arbitraires multipliees entre elles : 5°, que ce cas , qui eft le plus fimple, eft le feul oil Ton puiffe deduire le fafteur apres avoir rendu I'equa- tion homogene quant au degre des differences , qu' alors on a non pas ddV, mais qu'egalant apres 1' inte- gration dV ... .a — adx, on a par une nouvelle inte- gration y~i-ax-¥rb= oi mais que fi on veut inte- grer cette nouvelle equation on a une equation de la na- I .- 14 ture de celles ou la difference eft fuppofee conftante , Sc a laquelle cette methode de chercher les fafteurs ne s'ap- plique plus quand-meme f^ feroit algebrique ce qui n'arrive pas toujours ; car I' equation peut etre telle que V con- tienne neceffairement une tranfcendarue : 6°, (i on vouloit chercher fucceflivement les int(fgrales, il faudroit prendre une autre route , par exemple Ibit y = o une equation de I'ordre n rationelle qui ne contienne pas de variables, dont la differentielle foit conftante , & dont 1' integrale finie en peut contenir , je fuppole le fafteur algebrique & rationel A de I'ordre n , le fafteur A' de I'ordre n — I pour r integrale de A F^, le fafteur A' de I'ordre n — 2 pour r integrale de Af A V, & ainfi de fuite , & prenant les equations de condition fans faire V = &, ( & elles font au nombre de n m — i ) pour m variables , & n fafteurs , je cherche a determiner tous les fafteurs , de maniere qu' ils fatisfdlTent a la fois" a toutes ces equa- tious, & dela fans connoitre a priori le degre oil montent les differences fuperieures dans chaque integrale, j'ai des fafteurs qui s'accorderont toujours avec ceux qu' on trou- vera a pojleriori j il ell clair que les fafteurs doivent gtre tels que A contienne f AV , A' , f. A' f AF, Sc ainli de fuite , a caufe des trafcendantes qui peuvent ici entrer dans les fafteurs : 7" , tnCm que ii 1' on cherche toutes les int^grales de I'ordre n — i , on peut lorfque r integrale peut contenir x' . . . . prendre les fafteurs de la forme x' A , A etant fans x' & p etant un entier , tnais fi on cherche a integrer fucceflivement il faut que X entre dans A de toutes les manieres poflibles. I V. Soit une eqaation d'un ordre n ertre x 8c y , & que j' are fait dx=p j d d x = q ^ d* x = r &c, dj = / , i* y = q\ d*y •= r &c. j' aurai fi elle eft poffibfe Adx -f- Bdp -f- Cdq -+- Ddr &c. -h J'dy -hB' dp -^C dq' -hD dr'Scc. -+- P d" - ' X -t- d' X \ _ -t- i" c^" - ■ J -+- Q)' '/" y > — o. Le coeficient de la plus haute difference de x etant i , celui de la plus haute diffirence de y etant connu , & A V ivmi auffi lodque \qs B , C , D &cc. , A' B' C D' &cc. le font devenus. Cela pofe prenant les equations de con- dition pour que cette equation rcgardce comme contenant un nombre z n de variables ibit poffible , j' ai i « — 2 Equations , dont in — 3 contiennent chacune 1' inconnue & la derniere n' en contient pas de nouvelle , fubftituant dans cette derniere les valeurs des diiferences partielles de loutes les variables tirees des autres equations, on fera ^vanoiiir ces differences partielles , & les variables avec ■elles , k r exception de P &: P' , differentiant enfuite aux differences partielles 1' equation lineaire entre P & P', on parviendra a eliminer 1' un ou I'autre , & 1' on aura une ^uation A' P •+• B' = o . II eft aife de reduire en formules indefinies pour un ordre indefini n les valeurs de A &C B' y la rneme niethode s' applique facilement a un I plus grand nombre de variables , mais il faut de plus qu'en faifant d" x -+- Q^ d" y -+- Q" d" f &c. = o , cette equa- tion foit -pofTible en ne regardant que d" ~ ^ x , d" ~ ^ y ^ I d*~'{, ike. comme variables. Si uue differentielie- eft fuppofee conftante , on trouvera egalement A & B' , lort , que le nombre des variables eft au deffus de deux ; con- I noiffant P , on auroit P' , & les coehciens de d" ~ ^ x I & d° ~ * y donnas par des formules qui contiendront P I ou P' , & ain(i de fuite. Kcye^ M. Fontaine pag. 38, 83, [ maintenant je remarque que la propofec pcut-etre telle I que Ton ait feulement une integrale de 1' ordre n — i , Alifc. Taur. Tom. IV. d i6 & que cette iritegrale n' en ait point de g^ndrale dans ce cas , P ne doit avoir qu'une valeur polTible fi la difFeren- lielle , n' a auffi qu' une valeur , done on peut avoir P = B' - —J , & fubftituant cette valeur dans 1' equation , dc condition qu'os a en P' , elle doit devenir identique , ce qui donne 1' equation de condition cherchee. Si au con- traire la propofee a deux integrales de 1' ordre n — i , il ell clair que P a une infinite de valeurs d'ou il fuit qu' on ne peut le fuppoler donne par une equation lineaire, mais feulement par une equation differentielle m^me aux differences partielles , done on aura pour que les 2 « — 3 equations de conditions qui contiennent des inconnues , s' accordent avec celle qui n' en contient pas les deux equations ^' = o & ^' = o , qui feront ici les equa- tions de condition , & comme lorlque le nombre des va- riables etl plus grand que deux , A' &c £' out plulieurs valeurs , la meme chofe doit avoir lieu pour routes ces valeurs. Les equations de condition que donne M. Fontaine au dela du lecond ordre ne font que pour les equations homogenes , fur quoi voyez ci-deffus V Obfervation 111., & pourroient etre iliufoires parce qu' il fuffit ici que A' = o Sc B' = o ce qui peut arriver fans que -=r- , paroiffe fous la forme — . Pourque A' = o Sc B' z= o , il fuffit que la propofee ait deux integrales de 1' ordre n — i , & il eft clair que fi 1' equation a une integrale complette & fi- nie , on pourra a la fin trouver "une de ces integrales oil la plus haute difference fe trouve debarraffee de toute rranfcendante , cette equation une fois trouvee , on pour- roit la traiter comme la propofee, & ainfi de fuite , & avoir par - la les equations de condition quoique fuccefli- vement & polterieurement a la recherche des integrales if fucce/fives , mais fi Ton ignore que I'equntion ait ou n'ait pas d' inregrale finie complette , faut-il necefTairement qa'une equation qui a deux integrales de i'ordre n — i en ait tine de l' ordre n — : i ? eft-il fur lorique cela arrive qu'on doive en trouver encore une a qui on puiffe appliquer la m^thode de M. Fontaine ? tandis que cela ne fera pas demontre les equations de condition A' & B' ne nous apprendront rien fur 1' integrabilite des equations qui nous exempte dans tous les cas de 1' inconvenient de fuivre a pure pcrte le travail de 1' integration pour des equations abfurdes : on peut encore moins regarder comme gene- rale r equation de condition identique qu' on auroit en fubllituant la valeur de P dans 1' equation de condition qui contient cette inconnue , car dans ce cas connoiflant que la propofee a une integrale complette , on peut en trouver une , oii la plus haute difference foit engagee dans une fonftion tranfcendante , & a laquelle on ne puiffe plus appliquer la methode. «■ Si Ton favoit qu'une equation admit une integrale finie complette ou incdmplette (ans fa voir lequel des deux, on I tireroit de 1' obfervation precedente une maniere de s' en ! dfl^rer , & de trouver en meme tems 1' integrale incom- plette , en effet dans ce cas il ert clair que li on n' a ni y4' = o , ni j5' =i= o , & que fubltituam la valeur de P dans r Equation de condition oil entre P cette Equation lie devienne pas identique , on aura cette meme equation pour- r integrale de la propofee , & on faura de plus que cette Equation n' a qu'une integrale finie fans arbitraire , re qui paroit ne pouvoir arriver a une equation entre .deux variables , ainfi ce cas n'.nyant lieu que pour plufieurs ^variables , il taut titer 1' integrale de la comparaifon d« i8 toutes les conditions qui Jie feront pas identiques , & cette integrate ainfi trouvee n' aura elle - meme pour inr^grale incomplette qu'une fonftion finie fans arbitraires. Si A & B' ne font point zero , & que 1' equation de condition pour P foit identique , il faut integrer la propofee a I'or- dinaire , & fon integrate n'en pourra avoir d'autre qu'une fonftion finie fans nouvelles arbitraires , fi j' ai -4' & B* egaux a zero , j' aurai necefljirement dans ie cas prdfent une integrale , oil la plus haute difference ne fera point dans une fonftion tranfcendante ou irrationelle , & traitant cette integrale comme la propofee , je ferois les meraes Remarques que ci-delTas. V I. Si d'apres ce qu'on vient de dire N. iii , iv , & V , on veut rappeller une equation de I' ordre n a une equation du premier ordre, il ell clair i", qu'on aura /* par i'equa- tion de condition en P , Q', qu'on aura de plus P' , don- ne en P & Q' , les auires coeliciens par une des equa- tions de conditions qui y conviennent, & le dernier A en retranchant de V — d" x — Q''^"~'j)' l^s coeficiens connus & multiplies par les differences correfpondantes , & divifant le relle par ix: i' , que (i on avoit voulu prendre les ■ valeurs des coeliciens telles que j'ai dit n. iv. qu'on les trouvoit d'apres la methode de M. Fontaine, il faudroit ccmme a chaque determination on fe trouve avoir deux equations pour chaque inconnue, que fublli- tuant ces valeurs dans I' equation de condition , celle - ci devint identique, & qu' ainfi on aura pour I'ordre /i, ou % ( ;: — 2 ) inconnues a determiner par i ( « — i ) Equa- tions aux differences partielles , excepte pour le fecond ordre oil il y a une (eule inconnue & une feule equation, ou bien une Icule inconnue qui doit fatislaire a a (n — i) Equations, & a une feule pour le fecond ordre : 3», que chaque cocficient peut-etie toujours fuppofe une fonftion algebrique de x ^ y , Sec. , & de leur difference jufqu' a d' — 'x, d" — ' y 1 fans d' autres irrationelles que celles de la propofee , enforte que pour en trouver la valeur il n'y a qu'a i'ubftituer une fonilion de cette forme dans les (Equations convenables : 4° , que le nombre des valeurs qui conduifent a des equations reellemenc differentes ell /i, qu'on peut les chercher , & qu'aiors integrant toutes ces equations on aura 1' integrale /finie fans etre oblige de chercher les integrales fuccellives : 5", que pour s' alFurer (i elles font reellement differentes , on prendra des mo- yens femblables a ceux que j' ai expofes n, i , en obfer- vant que l' equation repondant a B =■ o^ & F - B = o , lorfque B eft algebrique , eft ici une feule & meme equa- tion: 6°, que ces equations etant donnees, il faudra cher- cher le fa6teur qui les rend differentielles complettes ce qui donne une inconnue a determiner par in — ■ i equa- tions : 7° , que pour un nombre m d' inconnues pour re- duire 1' equation propofee a une equation du premier or- dre , on aura m - {n — i) — 1 equations redu6Hb!es a m- {n — i) & m n — i pour trouver le fafteur d' ou il fuit que cette methode demande deux operations , & deux operations plus compliquees , au lieu d'une plus fimple que demande celle que j' ai expofee : au refte les equa- tions de la premiere operation peuvent dans une infinite de ca» fe reduire a une feule. Le cas que j'ai developpe dans V Article in reduit a une feule les deux operations , dont on vient de parler , parcequ'on trouve immediatcment autant de fafteurs que Ton a de fois dans I' integrale a x' -+- b, x' erant la nou- velle variable , ce qui peut avoir encore lieu dans celui de r homog^neite entre les variables , & dans d' autres hipothei'es particulieres. La raamere de fe debarraffer des 5°. radicaux efl: pour cette methode la meme que pour la precedence, & quelque fois plus commode, lorfqu' il n'eft quelHon que d' equations du premier ordre. VII. Une Remarque je crois nouvelle, & qui n'efl: pas dc'' placee ici c'ell qu'une equation de 1' ordre n entre x & y peut n' ecre pas abfurde , quoique par 1' algebre ordi- naire on ne puifle en tirer j" x -t- Q d" y -+- Z = o , foit que les plus hautes diffi^rences rellent necefTairement dans des fonftions irrationelles , foit meme qu'elles reftent dans des tranfcendantes , en effet foit une equation de I'ordre , /z -t- i qui admette une integrate finie complet- te , & que une de fes integrales de I'ordre n foit dans le cas dont je viens de parler , ce qu'on fait etre poffible , il ell clair que cette equation de 1' ordre n a necefTaire- ment pour integrale celle de I'equation de I'ordre /z-i- i; & qu'ainfi fi on a une equation de I'ordre n qui ne dif- fere de celle-la qu'en ce qu'on a determine la conftanre arbitraire , il eft clair qu'elle aura encore la meme inte- grale en y determinant feulement la meme conftante , fi done on a de pareilles equations on faura par la methods que j'ai donnee dans mon calcul integral fi elles font ab- furdes ou non , mais par la mediode expofee ici n. iv , on ne pourroit s'en affurer qu' en differentiant la propo- fee , or apres cette difFerentiation comme il ell queflion de favoir fi elle a une integrale de 1' ordre n — i , & qu'elle fe trouve de I'ordre « -h i , la meme methode ne peut encore fervir par les raifons que j' ai expofees quant a la maniere de les integrer , il faudra les diiFe- rentier & integrer 1' equation qui en nait en determinant I'arbitraire dans une des integrales de I'ordre n , en forte que la propofee puifTe etre une de ces integrales. 31 Je crois que ces nouvelles Ohfervations jointes a la me- thode que j'ai propofee clans le Memoire precedent en peu- vent dans plufieurs cas faciliter I'ufage, du moins en eclair- ciront elles la Theorie , & le ProbUme eft fi important que cela fuffit pour nie faire pardonner de les avoir pla- cees ici. VIII. Je me propofe de developper dans cet article un cas du ProbUme general des maxima ou minima des formules iniegrales indefinies , ce cas me paroit fe rapporter au ProbUme des Tauiocbrones pris dans le fens le plus eten- du i ainti j' appeilerai quelque fois ProbUme des Tau- tochrones celui dont je m' occupe ici fans pourtant pre- tendre par la rien ajouter a ce que de tres-grands Geo- metres ont fait fur le ProbUme des Tautochrones pris dans le fens ordinaire. Son f I une fonftion integrate indefinie de jc jjj' , { &c. & de leurs differences , & que fuppofant qu' il y ait une Equation donnee entre ces variables , je cherche cette equation d'apres 1' hipothefe que /{= /{~'~^{i^{ etant pris dans la fuppolitlon que 1' equation cherch<^e au lieu. Pour cela je fuppofe que x (bit devenu x -\- t x ^ ix=pyp~^tp &c. que y foit devenu j' -+- S^ & dy = p , p' ■+- I p &c. que ^ foit devenu j •+- S { & d ^ = p" , p -^ t p Slc. y aurai d' apres le fecond volume des Memoires de la Soci6te Roiale page 175, les equations (B) & (C), La premiere feule devant donner 1' equation cherchee Cntre les variables , & les autres fervant a determiner les conditions paiiiculieres , 6i les limitations du ProbUme. .la 3* Soil maintenant T equarion (B), At x -^ Bty -H C^ ^ . . . = o , il eft aife de voir qu' an lieu que dans le Problime des ifoperimkrcs il faut , lorfqu' il n' y a pas de fuppofitions etrangeres que A=o,Bz=oS>cC=o\f il fuffic ici que A'^ x -^ B"^ y -^ ci i . . . . = o {^s 5x, ty, S{ . . . . etant lies entre eux par cette hipo theie qu' il foient donnes par I'equation finie qui doit avoir lieu entre les variables, (on A d x ■*• B' d y -i- C d { = o la differentielle du premier ordre qui en nait , j'ai A 'H x •+• B' \ y -t- C ^ { = o , d'oii fubftituant & egalant a zero le coeficiens de ^ ^ & Sj)' qui reftent A B — B A'=o,AC — C A' = o , & enfin A d x -+- Bdy-^Cd:( = o, fi j'avois fait t x ■= A' hy , t x =s B' ^ i, j'aurois eu feu. B C » > ^ B^v . lement A -+< -— j- -H -^sr = o, aou. A -i- — ; H A B dx ^ p J „ i — ; — = o , ce qui revient au meme que ci-deflus , & ax ^ . ' ' d'oii il fuit que lorfqu'on cherche la Solution la plus eten- due du Prohleme ( c , a , d) avec la condition des S {■ , ^ X , "B y donnes entre eux par 1' equation cherchee , ore ne peut trouver qu'une equation entre toutes les variables. 11 femble d'abord que cette fuppofition n'eft pas legitime^ parceque A , B-' , C font finis par 1' hipotliefe, & que j'err trouve des valeurs d'un ordre fuperieur , voici la lolutior* de cene difficuke. Soit V = o \' equation finie , 8c A'dx-^-B'dy-hCdi=o fd difference , que F^con- tienne n tranfcendantes ou arbitraires , que A',B',C' en contiennent n — i i & que je connoifle toutes les diffe- rentielles de K jufqu' a celle qui elt algebrique ; il eft clair qu' en fubftituant dans les A',B',C, les valeurs des tran- fcendantes ou arbitraires qu'on tire de ces equations on parviendra a une equation identique de 1' ordre n — i , ou k une de 1' ordre n qui fera la m^me que I'equatiorj algebrique tirce de K= o , on aura done des valeurs de / 33 A' , B\ C de Torare n — i , telles qui fi on fait A' t x -+■ i5' Sjy -•- C S ^ = o on ait une equation identique , en faifant %x^=dxytyz=dy,tl = c/{,&des valeurs de I'ordre n , telles qui li on fair encore Sx = , par cette fuppofition integrant cette equa- tion , il faut qu'elle foit telle, que mettant pour ^', 5', C, leur valeur finie , les equations B' B — A C = o , C C — A' D = o y A = o , fe trouvent avoir lieu. Enfin foit Z donne par une equation en Jf ,jy, { &c,, & Z', Z" donne par une pareille equation, & qu'on cher- che les equations pour que Z" donne en Z' & Z" , foit dans le cas d'un de nos Problemes , on e'iminera Z' & Z" par les deux premieres equations, & on traitera 1' autre comme ci-deffus, cette derniere folution qui paroit n' etre qu'une fuite tres-fimple des precedentes donne celle des Problemes que M. Euler a r^uni fous le tilre des Metho- dus maximorum , & minimorum relativa , & tous ceuJC de •ette elpece qu'on voudra fe propofer. A'' Ribemont te ii Mai 1768^ e 3 ^ EXEMPLES DES METHODES Precedentes pour V integration, V J ai cherche a reunir ici dans quelques exemples d' inte- grations particuli^res les difFerentes operations qu'exige la methode generale d' integrer que je propofe. II y en a plufieurs dont je n' ai point fait mention parcequ'elles n'ont lieu que pour le troifieme ordre , & que cet ordre demande une trop grande quantite de calculs , ou parce- qu'on pourroit les employer pour refoudre les exemples que )' ai propofes , & que ces exemples une fois detaill^s pour une maniere de refoudre le Problime ne prefentent aucune difficulte pour 1' application des autres. Exemple premier. Soit r equation x -4- z xy^ - z xy - a xy . dxdy 4 x^' - 1 Jf* dy* -♦■ ijcy — ix-t-4 x^jy* - 4 xy* -+• 4 xy"- - z x^ . dy^Jx -+- 1 xy dydx'' •+- dx' = A dy ■+• B :t=z o. & que je cherche Ady -+- B' d' apres ces conditions qu'elle foit la differentielle exatle d'une fonftion du pre- mier ordre & que — = --t- en fuivant le precede du/'ro- bleme premier je trouve A =—, —-r-, r & par ' xax' ■+■ 4 x^ydydx ■+■ 4 x'y^dy^ ^ ji! B conftquent B'z=i — -^ — enfuite par les procedes du Problime fe- , X-*- 1 y^x-r xy-% xy "^A^yp ■+■ 4 .v^y^p'-i xp-^xy^-ix^ conu . d p — . X ■*• 4 x'yp -t- 4 xYp^ ^ ■*■ 4 x^yp "*• 4 *]y/'* 3) -*- I ■+- 4Ary/^' -^■ i.\y/> - li'/x - 4>'y-*" "*- 4>''/>'a- , d y ; r-T—^ . d x •^ ■* -*- 4 xyp -*- 4 A >' /" rendant cette equation homogene comme je le propofe Ohfervation II. & faifant difparoitre le denominateur les variables y monteront au fixieme degre , 1' int^grale fe trouvera done ecre une de celles des tables pour ce de- vxi, & fera ^ ^ -^ -^ N , Sc cette fonftion dgalee a zero doniiera une des integrales cher- chees du premier ordre. Je cheTche enfgite la feconde valeur de A & je irouve A' == A: x -+-jy dx'- x-ixy-4-6jy*-J-2 x'y dydx -+- 2 x'^y — 4 x'y' -H 8 x'y^ dy^ & par la m^me methode du ProhUme fecond je trouve la fon6lion x -+- 2 xy^ — 2 x'y — i xy dp -t- 1 -i- x xy -+- a^* -1- 10 xyp — 2 j:^ <= 4 x'p - 4 jy^^'p -+- 4 xy^p •4- 11 xy'p - 2 .v^p^ -4- 1 2 .x'j'*p* - 8 xyp'- -J- 16 xyy- dy •+• I -t- p — 1 yp ~f- 1 y* dx : x ■+• y ~>i- x - xxy -i' G y- -^ % x'y p -h z x^y — 4 x'y"^ -+- 8 x^'y^ . p' la fuppofant homogene & multipliee par fon denominater elle fe trouve monter au 8 degie , fon integrale eft done parmi celles de ce degre, & eft (y -t- .v -+- xp - 2 xyp -+- 4 xy^p - / I -+- 2 xyp -h y* -*- N' , qui etant egalee a zero donne la feconde integrale de la propofee , & raet- tant dans cette ieconde integrale la valeur de p prife 1*^— === dans h premiere elle devient ly 4- xlx -^ N - 1 ■+■ y' •♦* iV == o integrale generale & fmie de la propofee. 4» Exemple fecond. Soit r equation x -^ y -^ xy -i~ x'y -+- xy^ Ix dx -+• jt* -(- x' -4- xlx -h xylx dy = o . Je pourrois en dif- f^rentiant faire difparoitre /x, j'aurois alors une equation du focond ordre . La propofee en donneroit une des integra- les , & trouvant I'autre comme ci-deflTus j' aurois celle de la propofee ; mais puifque Ix ne contient point de difFe- rentielles on peut employer la methode fuivante. Je cher- che d'abord A dy -k~ B dx fonftion differentielle exafte de X & de ^ & telle que la propofee etant A dy -^ B dx A' A = o -sr = R • J^ trouve Problime premier ^ en fuppofant que be entre de meme que x Sc y dans les fonftions ratio- nelles , A' = — ce qui me donne B' appellant maintenant Ix = { &c dx = xd^ & fuppofant que A'dy ■+■ B'dx -f- B'dx - B"xdi eft une fon6tion differentielle exafte de x , y , ? , ie trouve B" = & la - „. vJz I ■*- y -*- xy -h y^z , x -^- x^ -*- z -*- xvs . fonction — 1 — -- dx h ~dy I -t- X -t-yz 1 -1- X -*- yz 1 -t- K ■*• yz ' qui iwnx. integree donne Ix -t- j'^ -h i -+- xy-i-N, & par confequeni 1' iniegrale cherchee de la propofee eft Ix •+■ yLx -j-i -4-xy-+-iV=o. Exemple troijieme. Soit r equation dx -f- 6 ydx -+- ^ xdx . d*y -t- j^ dy* -4- \6 dxdy'^ -t- II dx^dy ■+■ ^ dx' = o. Con(er- vant les m^mes denominations & fuivant les mfimes proc^des ^ue pour les exemples preceiens je trouve 41 Arsi — ; — ; ;-cherchant une autre valeur de^'elle 4 dy^ ■♦• I a ax ay ■+• 9 //** . dx -^ dy -^ K xdv -*- z ydy -t- 3 xdx . A , fe trouve 5-7- — , , . ,' '^-, — 7-, la premiere , , I -H 6y -t- 9* <3'/!'-t-4/''-t- 6o' ^ i^ y^ey+^xdp °fi ■+- 36/;' •+- 54/» -*- 27 y 7 r ►4- 4 /)'-*- 6 piy -4- 10 p -h zi p -h cf dx done ces deux fonftions egalecs a zero donnent une meme equation en X , J , p , done elles one une integrale algebrique , done divifant 1' une par 1' autre & egalant a A'^ le quo- tient on aura une des integrales de la propofee done ici dx ■*■ dy -*- <: xdy ■<- 2 i'^'^>^' -•- <(k' - ^/^-^ "" ydydx - xdydx ■+- j^x^ -+• ;if(^x^ - i ~ z - pdz — z dz dp dp dp — — . — i- & la feconde jnt^grale > nil 43 /^-+-^— iX-;)-{^iV= o; Tuant de la premiere la valeur de /? & la fubftituant dans la feconde en aura l' integrale finie & complette ; il eft aile de voir qu'au lieu de ces deux integrales on pouroit avoir la fe- conde & une trolfieme / p' -+- z ^^ -+- j* -+- x/? -*- yf -f-jc^-t-jC- 3.r-/7-f-t- N' = o j or on ne peut tirer la valeur de p d'aucune des deux j pour avoir done une equation ou cela foit poffible on les ajoutera enfem- ble en en multipliant une par m quantite conitante & on aura I f'- -^ 2 />{ -+- {^ -I- -vp -4- ^p -+- X{ -t- _y{ •+- « If t-^— }X— /J-^-i/nx-m/J-m{ -+- N" = o equation d' ou on peut tirer une valeur de f en faifant m ■=■ — \ . Je crois que ces exemples fuffifent pour donner une idee de la maniere d' employer la methdde generale , & que quelques uns d' entre eux echappent aux methodes con* nues jufqu' ici. SOLUTION " ly un Probleme d' Arithmitique Par M. de la GRANGE. J-/e Probleme que j'entreprenJs de refoucire dans ce Me- moire eft celui-ci : Etant donnc un nombre quelconque entier & non carre trouver un nombre entier & carre , tel que le produit de ces deux nomhres augmente £une unite foit un nombre carre. Ce Probleme eft un de ceux que M. Fer- mat avoit propofes , comme une efpecc de defis , a tous les Geometres Anglois , &: particulieremenr a M. "Wallis, qui a ete le feul , que je fache , qui I'ait refolu, ou au moins qui en ait public la folution ( Voyez le Chapitre xcviii de fon Algebre & les Lettres xvii & xix de fon Commercium Epifiolicum ) ; mais la methode de ce favant Geometre ne coniifte que dans une efpece de tatonnement, par lequel on n' arrive au but que d' une maniere afles incertaine , & fans Hi voir meme fi on y arriveraj d'ailleurs il faut demontrer furtout que la folution du Probleme eft toujours polTible quel que foit le nombre donne, propofi- lion qui eft generalement regardee comme vraie , mais qui n' a pas encore ete etablie , que je fache , d'une ma- niere folide & rigoureufe j il eft vrai que M. "Wallis a pretendu la prouver , mais par un raifonnement que les Mathematiciens trouveront bien peu fatisfaifant , & qui n'eft, ce me femble , dans le fond qu'une efpece de pe- tition de principe ( Voyez le Chap. xix. de fon Algebre). II s'cnfuit dela que le Probleme dont il s agit n' a pas. encore et^ refolu d'une maniere fuffifante , & qui ne laifle rien a delirer j c' eft ce qui m' a determine a en. Mifc. Taur. Tom. IK. f 41 faire 1' objet de mes Recherches , d' autant plus que (blu- tion de ce Problime elt coinme la clet de tous les autres Problemes de ce genre. I. Soit a le nombre donne non carre , jy* le carr^ cherche & x' un autre quarre quelconque , la queftion fe reduit ^ fatisfaire a cette equation ay'- -¥■ i = x* , en ne prenant pour x &c y que des nombres entiers ; ainfi il s'agit de trouver deux nombres entiers x Sc y tels que X* — ay'- = i . Qu'on tire la racine carree de a par approximation , & r on aura une fraftion d^cimale qu'on pourra changer, par les m^thodes connues , en une fraction continue , la- quelle ira neceffairement a I' infini, a caufe que ^a eft une quantite irrationelle par 1' hipothefe. Pour cela il n' y aura qu'a divifer d'abord le numera- teur de la fraftion trouvee par Ton denominateur , enfuite le denominateur par le rerte, & ainfi de fuite, en prati- quant la meme operation , par laquelle on cherche la plus grande commune mefure de deux nombres , &c nommant ^ , ~sr 5 —n ^ &c., auxquelles ajoutant la ftaftion — , on aura cette fuite infinie de fraftions o ' __!_ jw_ M^ m' M m" M" m"' M" o' «' N' n' ^ 1^ "> IF "> "W ~^ '' IvF qui feronr telles que &c. 43 m = ^ M - / m •*' 1 N - ^' n m' -4' M -h m n' -^" ^■ -4- /2 M r=f m' ^ M N' = q" «' -+- iV m" - f M -4- m' n" — f N' -4- «' M" ■= i' m" -+. M N" — y^ «" -4- N &c. &c. Ces fortes de fraftions ont plufieurs propriet^s qui font connues depuis long-tems des Geometres , mais que nous croyons devoir rappeller ici^ en peu de mots , parceque nous en ferons un grand ufage dans la fuite. 1° Les numerateurs i , nif M, m, M' &c. forment une ferie qui va continuellement en augmentant j & il en eft de meme des denominateurs o , « , N , n, N' &c. 2° Les fraftions — , —r » — &c. font toutes plus n n n * petites que la valeur de la fraftion continue d' ou elles refultent , valeur qui dans notre cas eft v' a , mais elles s'en approchent toujours de plus en plus. Au contraire les fraftions — , -^ , -tt; , -Cj- &c. font toutes plus gran- des que la meme valeur , vers laquelle elles font aufli conftamment convergentes. Et chacune de ces fra£lions en particulier , foit qu'elle foit plus grande ou plus petite que y/ a approche davantage de cette quantite qiie ne fait aucune des fraftions precedentes , ni que pourroit faire aucune autre fraftion quelconque dont le denominateur feroit plus petit. 3° Si on multiplie en croix toutes les fraftions voifines, & qu on retranche les produits I'un de I'autre , on aura dans toute i' etendue de la ferie in— 0 m = 1 Mn — Nm = I Mn -^ N m = 1 44 M' n' ^ N' m = I M' n' — N'm"= 1 &c. d' oil Ton voit que les nombres m , n , M, JV, m\ n Sec. ne peuvent avoir d'autre divifeur commun que 1' unit^ ; & qu'ainii les fraftions done il s'agit font toutes reduites a leurs moindres termes. A/T *n* » Cela pofe , puifque V a < — ^ & >• —7- , fi on fait M_A M-^ m' , v' fl = — -; — , on aura A >> o , & — 7^ — >> — - j done J\ j\ » -Tr A'^, on aura a plus forte n raifon A <; -rj^. En fuppofant de meme v a= — j^ — =s ^^j; &c. on prouvera que A >• o ix < -rr- , A > o & < — &c, Pareillement , a caufe de v' « > — & •< —rr i fi on r • / m -*~^ - „^ A/ «» rait V a =■ on aura S >> o & — ■< -v? » n N n ;2,S<;-i & Ton prouvera de la meme maniere qu'en faifant \/ a = = • &c. on aura S>'0&<-, S ^o n tr n & < -4r &c. n Coniiderons maintenant la formule x^ — ay'-, & fub- ftliuons fucccfllvement dans cette formule les nombres 45 M, M\ M" &c. a la place de x , & les nombres cor- refpondans iV, N' N" &c. a la place de^ , en ncnimant Z , Z', Z" &c. les quantites qui en refultent ; nous aurons d'abord M'- — aN^^=^Z^ mais a =: ( — -- — )- , done Z = 1 M A — A* ; done puifque A > o & < -rr^ fera auffi >>• o & <: — rr— i on aura de meme Z' = M'- — a N''- = z M' A — A'-, & par confequent 1 M' Z' > o & < i & r on prouvera de la meme maniere que Z" = M"* — a N"^ > o & < „ & M M' M" ainfi de fuite. Mais les fraftions -rr-p , -rr- , -rrr Sec. for- ment une fuite decroiflante & convergente vers */ « ; done les nombres Z , Z', Z" &c. qui refultent de la ful> ftitution de M , M\ M" &c. a la place de jc & de iV", N\ N" Sec. a la place de y dans la formule x' — ajy% & qui font par con/equent tous entiers , feront auffi ne- ■2.M ceflairement tous pofitifs & moindres que -r- . Or ces nombres Z , Z', Z" &c. font en nombre infini , parce- que le nombre des fraftions -tt— , -rr— , ^r^ eft infini : done puifque il n' y a qu'un nombre fini de nombres entiers pofitifs , & moindre qu'un nombre donne , il faudra ne- ceffairement qu'une infinite de ces nombres Z , Z', Z" ike. foient egaux entr'eux. Ainfi on aura par ce moyen une infinite de nombres difFerens a fubitituer au lieu de x & de j' dans la for- mule x' — ^y'i de maniere qu'elle elt toujours une meme valeur pofitive, & moindre que -rrr-. Si au lieu de fubftituer a la place de x Scde y les nombres M, M', M" &c, & N, N\ N" &c., on y fubftituoit les nom- bres m, m', m" &c. & n, n, n" &c. , & qu'on nommat |^ , j', ^" &c. les valeurs refultantes de x^ — ay^ on auroit J = OT* — a n^ = I en mettant ( y a la place de a ] — 2 m ^ — 5% d'oii Ton voit que { fera n^gatif , & qu a caufe de S c a foient premiers entr'eux, & multipliant enfemble deux quelconques des equations de Vy^rt. 4 , on aura ( Lemme ) R- ■={x x ->t- ay yy — a{xy'-^yx'y ... {A). De plus les memes equations donneront celle-ci : R (y — j' ) s= X* j'% fayoir , a caufe de ;c*y* — y'' *'* == ( xy' -¥• y x'^ ( X y — y x") R (y —y' ) = (xy' -^yx') (xy'-^yx')... (B), Or foit 1° R un nombre premier quelconquej il fau- dra, en vertu de I'equation (B) , que xy' •+- y x' ou xy — y x' foit divifible par R ; foit done xy' -+- y x' .= ^R, & i'equation (^) deviendra i?^ = (xx'H- a J' y)» — a q^ R^ ; d'oii I'on voit que {x x :4- ayy'y eft di- vifible par /?% & que par conlequent x x ~*-ayy' eft divifible par R ; done failant x x -*~ ay y = p i? , & divifant enfuite toute i'equation par i?^ on aura I = f * — aq^ . 7. Soit ■i.°R-=^AB^A^B etant des nombres premiers, il faudra en vertu de I'equation (^), que X y' -^ y x ou xy — y x' foit divilible par i? ou bien que I'une de ces deux quantites Ibit divifible par^& i'autre par B. Le premier cas rentre dvidemment dans celui de MArt. precedent , & donne par confequent le meme refultat. Dans le fecond cas on aura x y' -^ y x •= qB, q n' etant point divifible par A; & I'equation (^) deviendra A^ B'^ = {xx -i: ayy'y — a q^ B^ ; de forte que at *■' 4^ rh ayy fera aufli divifible par B ; done faifant x x' -iz ayy z=i p B , Sc divifant toute 1' liquation par ^* , on aura ^' = ;?• — af (C). Or comme ^ n'efl: pas divifible par A , & que a ne I'eft pas non plus ( hip. ) p ne le fera pas , de forte que /4 , p Si. ^ feront premiers entr'eux. Qa' on premie maintenant une autre quelconque des equations de VArt. 4. , comme R = x"' — '^y'^' 5 & qu'on la combine avec 1' Equation R = x' — a_y% en operant fur ces deux equations, comme nous venons de faire fur les equations R = x' &c - ay^ i? = x'^ — ay'"- ; on aura des refulrats analogues aux precedens , dont on tirera par confequent des concluiiops femblables. Ainfi il faudra que I'une ou I'autre de ces quantites x y" -+- y x'\ x y" — y x" foit divifible par R , ce qui fe reduit au cas de VArt. 6.; ou bien que I'une le foit par A, I'autre par B . Done faifant dans ce dernier cas x y" r*r y x" =s q B y & enfuite x x" rh ayy" = p B ^ on parviendra de meme a 1' equation A^ — p'^ — aq" iD) dans laquelle A , p &c q feront auffi premiers entr'eux. Or les deux equations ( C ) &: {D) donneront ces deux-ci A'^ipp-^aqq'Y — aipq-^qp'y . . (£) A'iq'' — q') = (,pq^qp') ( P q' — q P • • ; (F)' Aiiifi , a caufe que A eft un nombre premier , il fau- dra, en vertu de I'equation (F), que I'une ou I'autre des quantitcs p q -+■ q p, p q — qp ^o\t divifible par y^% ou bien que i'une & i'autre foient divifibles en mcme terns par A\ niais alors il faudroit aufli que leur fomme z p q {ut divifible' par ^, ce qui ne peut etre ( a caufe que ni /J, ni q n'eft diyiiible par A) a moins que A ne foil = 2. Suppofons 49 Suppofons d'abord que A foit aiff^rent: de i , & Ton aura neceflairement p q -4- a q p = s A'' , ce qui reduit I'equation (£) a celleci: A^ = {p p i+: aqq'Y — a s^ A*, par laquelle on voit que p p ^- aqq doit auffi ^tre divifible par A'' ■, de maniere qu'on aura/J/j' i+r a y ^' ^ r A'-, 8c par confequent en divifant toute Tequaiion par A^ I = r' — a J* Si A etoit = 2 , alors comme q Sc q' font premiers ^ A , ils feroient tous deux impairs ; par confequent leurs Carres feroient chacun un multiple de 8 augmente d' une unite ; de forte que la difference de ces carres feroit neceflairement un multiple de 8 ; on auroit done q" — -^' = 8/72, & I'equation {F) deviendroit, a caufe de A ^= 2, 31OT =s {p q -t- q p') {pq — ^ P ) i ^^^^ il faudroit neceffairement que I'une ou I'autre des quan- tites p q •+■ q p , p q — q p' fut divifible par 4,c'eft-a- dire par A'- comme dans le cas precedent. 8 Soit 3° R = ABC. Ay B , C etant des nombres premiers; done il faudra, en vertu de I'equation {By que I'une ou I'autre des quantites x y -^ y x\ x y — y X foil divifible par R , ce qui rentre dans le cas de VArt. 6 ; ou bien que I'une foit divifible par A , & i'autre par BC. Soit done xy -+- y x = qB C, & I'equation {^A) deviendra A^ B^ O = ( x x' -+- ayy')* — aq^B^O; de forte qu'il faudra aufli que x x' ::*- a^y' foit divifible par B C ; done id^\(a,nt x x -*-, a y y = p B C, & divifant toute i'equation par B'^ C on aura A^ = p- — a q"-. Si on combine de meme I'equation R = x^ — ay" avec I'equation R = x'' — ay"'- {Art. 4), & que ni I'une, ni I'autre des quantites xy''-''+- y x" , x y' — y x" ne foit divifible par R , on parviendra par la meme me- thode a une equation de cette forme k^ = p'- — a q'- , k etant Tun des fafteurs de R. Done Ci k =: A on aura deux equations qu'on traitera comme on a fait ci-deflus Mifc. Taur. Tom. IV. g IP . les Equations (C) 8c (D) Si k= B , on combinera les equations R = x'^ — ay'^ Sc R = x''' — aj"' ,&C {i cette combinaifon ne donne pas le cas de PArt. 6 elle donnera necelTurement une equation de cette forme ^'* =: p"^ — a (}"'■, k' econt I'un des trois fafleurs de R. Done Ct k' = A on = R , on aura deux equations analogues aux Equations (C) & (D)i mais fi A:' =sCil faudra prendre une quatrieme equation telle que R = x'"* — aj"^, & la combiner avec quelqu'une des pr^ceder.tes pour avoir ou le cas de VArt. 6 , ou au moins une nou- velle equation de cette forme k''-=p'"'- — a^"''-,k" etant egal a y^ ou a ^ , ou a C ; ainfi quelque foit k" on aura necelTairement deux equations analogues aux Equations ( C ) & (D) , par lelquelles on pourra refoudre le Fro- Heme ( Art. 7 ) . En general il eft evident, par tout ce que nous avons demontre julqu' ici , qu'en multipliant enfemble deux quel- conques des equations de VArt. 4 , on aura ndceffairement ou une equation de cette forme i = f * — ay* comme dans VArt. 6 , ou au moins une equation de cette autre forme /;- = ^- — aq"-; k etant I'un des trois fafteurs de R . Done fi on prend quatre des equations de VArt. 4 , & qu'on en forme quatre produits differens, on parvien- dra neceflairement a 1' equation i = p^ — a^*, ou au moins a deux equations de la forme k^ = p' — «z ^* » A* = p"' — a y'^j qu'on traitera enfuite comme on a fait plus haut les equations (C) & ( Z? ) . 9. Soit 4°R = ABCD,A,£,C,D ^tant des nombres premiers , il faudra en vertu de 1' equation (B) que I'une ou I'autre des quantites xy'-t- yx',xy' — jx' foit divifible par R ; ou que I'une ibit divifible ieulemenc par BCD, & I'autre par A; ou enfin que I'une le foic feulement par C D ^ &c i'autre par A By ce qui donne trois ca$ dilTerens. 5» Dans le premier cas on aura d'abord, comme dans Vy4rt. 6 , I = f* — a (j^. Dans le fecond cas on aura , comme dans 1' ^rt. 7 , en mettant B C D an lieu de B ^ ^^ = p^ — a ^\ Dans le troilieme cas on fera xy' -+: j x' = qCD^ & r equation {A) deviendra A"^ B'- C D' = (x x' •±: a y y y — a q- C' D^ ; de forte qu'on aura aufli x x' **" "■yy = pC D; & par confequent en divifant route r equation par C- D'^ ^ A^ B- = p' — a q^. Qu'on prenne done cinq des equations de VArt. 4 , Sc qu'on les multiplie enfemble deux a deux pour avoir fept produits diiferens ( on pourroit a la verite en avoir dix , mais il fuffit ici d'en condderer fept ) , 1' on aura n^cef' fairement par ce moyen ou une equation de cette for- me I = f * — (^ 1' ■) laquelle refoud le Prohleme ; ou au moins deux equations de cette forme A'^ = P' — ^?*» A'^ = f* — "■ i'l ( -^ etant I'un quelconque des fa6leurs de i? ) & le Probleme fe refoudra comme dans \'Art. 7 j ou enhn deux equations de la forme A' B'^ = P'' — '^ ?*> A' B^ = p'^ — aq'^ ; (A & B ^tant deux queiconques des quatre fafteurs de R) ; & dans ce dernier cas on prouvera aifement que les quatre quantites p , q , p' Sc f feront premieres a A Sc B . Or les equations A^ B'- = p'^ — a q% & A^ B^ = p* — a q'- donnent ces deux-ci A^ B' = {p p -^ a q qY — a {p q -^ q p'Y . . . . (G) A^B^(q^ — f) = ipq'-^qp)(pq'-qp)...{ H), Et il faudra , en vertu de requation (H), que 1' une ou I'autre des quantites p q' •+■ q p ■, p q' — q p' foit di- vifible par A'- B^ i ou que I'une le foit feulement par A ou par 5 , & I'autre par A B^ ou par A' B , ou que I'une & I'autre le foient par A B ; ou enfin que 1' une le foit feulement par A^, & I'autre par B'^; ce qui don- ne , comme Ton voir , quatre cas difFerens. 5* Dans le premier cas on fera ^ c( -^ qf =s A'-B*^, & I'equation {G) deviendra J^ B^ = {p f ~^_ aqq'Y — a s^ A'* B* J done on aura aufli p p' -+- a q q = r A'' B'' ^ & divifant toute l'e.]uation par A* B*, on aura I = r' — as'. A regard du fecond cas il eft clair que fi les deux tjnantites p q ■+• q p' ■, p q — qf etoient divifibles en me- me terns par A ou par B , il taudroit que ieur Ibmme 1 p q le fuc aufli , ce qui ne peut etre ( a caufe que p & ^' font premier k A &c B ) a moins que i'on n'ait A on B = ^ i mais alors q &c q' feroient neceffairement im- pairs , ce qui donneroit q'- — q'- = % m; de forte que I'equation (//") deviendroit (en fuppofant B = ^) ^imA' = (pq -^ qp) (, p q — ^ f' ) ; done , puifque r une des deux quantites p q -h q p , p q — q p ett fup- pofde divifible feulement par B , il faudra que I'autre le ibit par iGA'- , & par confequent auffi par A"^ B^; ce qui fe reduit au premier cas. Le troifieme cas ne peut point avoir lieu du tout , a caufe que la fomme des quantites p q -+- qp'-, pq — qp n' erant point divifible par A B , il eft impoflible que cha- cune de ces quantites le foit. Refte le quatrieme cas , dans- leqiiel on ami p q r^ q p' = s B^, s n' dtant point divilible par A ; on aura done dans ce cas , au lieu de 1' equation ( G ) , celle-ci : A* B* = (.P p' \^ ^ ^ ^'y — a s^ B'* ; par confequent on aura aufli p p' r^. a q q' = r B' ; & divifant toute I'equation par B\ on aura A"* = r'- — a s^ ;. & comme s 8c a ne font point divifibles par A , r ne le fera pas non plusj de forte que r &c s feront premiers a A . Ayant 1' equation A* = r'- — a s^, il faudra encore en avoir une autre femblable pour pouvoir refoudre le ProbUme. Pour la trouver on continuera a multiplier enfembie deux a deux les autres equations de I' Art. 4 , & il eft facile de voir par ce que nous venons de mon- trer , que (i ces combinaifons ne donnent pas quekmes uns des cas qui ont deja eie refolus , elles donneront ne- cefTairement a la fin deux equations de cette forme ^* = r' — as"-. A* = /'■ — a /% y^ etant I'un des quatre fa- fteurs de i2 & A, J , / &: / eranc premiers a A. En etFet puiique le nombre des equations de VArt. 4 eft infini , & que le nombre des cas qui peuvent arriver eft limite , il ell evident que le meme cas devra arriver une infinite de fo»s ; de forte que (i 1' on ne trouve pas qnelques uns des cas que nous avons deja refolus, on trouvera necefl'airemenc deux , & meme une infinite de cas teis , que A* = r^ — a j% & A^ = r'^ — a /^ ; mais il fuffira d'en avoir deux , pour que le Probleme foil refoluble. On aura done par. le moyen des deux equations dont il s'agit A' = {r r' -*- a s s y — a{r s -^r- s r'Y (/) A*{s' — s'):={rs-^sr'){rs'-^sr') . . . {K). Done il faudra , en vertu de T equation ( iT ) , que I'une ou I'autre des quantites r s H- j r' , r s — s r' io'xt divifible par A'* ; ou , que routes les deux fbient divifibles ■k la fois par A; mais, dans ce dernier cas, il faudra aufli que leur iomme ^ r s foit divifible par A, ce qui ne peut etre a moins que A ne foit = i . Or fuppofant A ■= 1. on aura /* — j' = 8 m, ce qui reduira i'equa- tion {^K) a x' m = (r/ -t- s r ) ( r s — sr') d'oii Ton voit que fi I'une des quantites r s' •+■ s r , r s' — sr eft divifible feulement par A , I'autre le fera neceffairement par A*, & par confequent au/fi par A*. Le cas oil r s -+- s r 8c r s — s r feroient toutes deux divifibles par A'' ne fauroit avoir lieu , a caufe que leur fomme X r s' ne peut jamais etre divifible par y^'j de lorte qu' il ne reitera que le cas , ou I'une ou I'autre de ces 14 quantites fera divifible par A^ ; ainfi on aura toujours - r s -^ s r = u A* i CQ qui reduira 1' Equation (/) a celle-ci : A* = ( r / rh a s s' Y — a u' A', par laquelle on voit que r r' -jh a ^ ^' ^^ra auffi divifible par A*. Fai- fant done r r rjz <^ s s = t A'*, & divifant toute I'equa- lion par A*, on aura 9 On voit par-la comment il faudroit s' y prendre fi le nombre R etoit compof^ de cinq nombres premiers , ou d'autant de nombres premiers qu'on voudroit ; & on voit en meme terns , que pourvu que a & i? foient premiers entr'eux , on parviendra toujours a une equation de cette forme i = x* — ay^ qui contient la fblution du Pro- hleme propofe ; la difficulie ne coniiftera que dans la lon- gueur du calcul ; mais on pourra fouvent l' abreger par les confiderations fuivantes. 1 o Si le nombre R etoit une puilTance quelconque d'un nombre premier , il ne feroit pas neceffaire de le regar- der comme le produit d'autant de nombre premiers qu'il y a d'unites dans 1' expofant de la puiflance donn^e. Car foit R=z A", A etant premier , & different de a, je dis qu' il faudra , en vertu de 1' equation (B) , que I'une ou I'autre des quantites xj'-r-y x', xy' — y x foit divifible par A" ; en efFet li l' une de ces quantites etoit divifible feulemeiit par une puiflance de A moindre que A"^ il faudroit que I'autre fuc divifible par le com- plement de cette puilTance ; de forte que les deux quan- tites dont il s'agit feroient divifibles en meme terns par A; par confequent leur fomme 2 jcjy' le feroit auilij done, a caufe de A premier & different de 2 , il faudroit que X ou y fur divifible par A ; mais fi x etoit divifible par A^ il faudroit, en vertu de I'equation A" = x* — ay% que J le fut auffi, a etant (par hipothefe) premier a ^4 j ainfi X Sc y nQ feroient pas premiers entr'eux. 5J Ce qui repugne k la nature de ces quantites ( yirt. i); on prouvera de meme par 1' equation A" = x'* — ay'' que y ne fauroit etre divilible par A . Done il faudra r^celrairement que Ton ait xy' •+- y x' = q A", ce qui r^duira requation {A) z A^" = { x x' rt ^yy'Y — a q^ A'", par laquelle on voir que x x^ -*- ayy fera aufH divilible par A' ; ainfi faifant x x' •+: ayy = J> A", Sc divifant l' equation par A", on aura fur ie champ I = f' — ay*. Si A etoit = 2 , alors , puifque y &: y' ne font pas divifibles par A , ils feront neceflairement impairs ; de forte qu'on auroir jy'* — y'- = 8^, & 1' equation (B) deviendroit i" -*- » m = ( x y' -h y x ) ( xy' — y x ); or les quantites x y -+- y x\ x y' — y x ne peuvent fetre divifible en meme terns par 4 , parcequ' il faudroit que leur fomme r x y le fut auffi, & que par confequent X ou y' fut divifible 2 , ce qui ne fe peut. Done il fau- dra necefTairement que Tune de ces quantites foit divifible par 2" "•" % & par confequent aufli par A" ; done &c. On pourra abreger & fimplifier de la m^me maniere I'analife des cas oil R lera = A" £" C. . . A ^ B , C &c. ^tant des nombres premiers. Si Ton avoir ces trois equations R = x' — a^* » R' x= x' — ay'\ & R" = x"^ — ay'\ & que ij & R fuffent des nombres premiers quelconques ,&/?"= RR'; on pourroit aufli par leur moyen refoudre le ProbUnie. Car les equations x* — ay^ = R^ & x"* — ay"* JBs R R! donneront ces deux-ci : B'R = (x x' -4- ayy-y -^a(xy"-^y x'T • • • (Z) R (/' - Ry^) = {xy"+y x") {xy'—yx). . . (M)> done , a caufe que R eft premier , il taudra , en vertu de r Equation (M), que Tune ou I'autre des quantites x y" -+- y x'\ x y" — y x foit divifible par R ; done fai- fant xy' zt. y x' = ^Ri i' equation ( Z ) deviendra 5« R'H = (xx" r^ ayfy ^af R\ d'ofi I'on volt que x x' ' ■±- a y y fera aufli neceflairement divifible par i^, de forte qj'en fjifant x x -^ (t y y" = pR, on aura en diviO.nt par i?% R = p^ — af;&: il ne s'agira plus que de combiner cette equation avec {'equation R' = x'^ — ay* fuivant la methode de Vy^rt. 6. On pnurroit trailer de la meme maniere les cas ou Ton auroit x^ — ay' = R , x' — ay'^ = Ri x"* —" af' = R", & x"* — ay"* = R R' R% R, K , R!' (itant des nombres premiers , & ainfi des auires. 12 II eft bon de remarquer encore que fi les nombres R dans les differentes equations de i'y^rt. 4 etoient de fignes differens , pourvu qu' jls fuffent d'ailleurs egaux enti'eux , les merhodes des Articles precidens reuffiroient de meme j il n'y auroit d'autre difference dans les reful- tats li non qu'au lieu d' arriver toujours a une equation de cette forme i = x* — ay*, on arriveroit quelque fois a une equation de cette autre forme — i = x* — «^*r mais alors il n' y auroit qu' a elever cette derniere equa- tion au carre , & Ton auroit {Art. j.) i = ( ;c' •+« ajy')* — a( 1 xyY. 1 3 Au refte fi Ton avoit R z= -jr % o\i =: -^z 4, une feule equation fuffiroit pour refoudre le Probleme. Soit 1° -+-; 2 = x' — ay''-, on aura, en prenant les carres, 4 = ( x' -H ay* )* — 4 a x* y""; maisajy^ = jc^ -P 2; done 4 = 4(x^ -P i)^ — A a x* y', Sc divifant par 4 , J z= (x* 4^ i)* — a (xyy. z" Soit r^ 4 =: X* — ay*, on aura, en carrant , 16 s= (x* -*- ay*)* — 4ax*y*, mais ay* = jc* -+- 4 , done , en fublUtuant cette valeur , & divifant toute I'equa- tion par 4 on aura, 4 = (x* ^ ^)* — a x*y*. Cette Equation etant multipliee par 1' equation r*- 4 = a:^ — «iJK'» on aura (Article 5 ) , en prenant le figne -H, -^, 16 = [ {x* -i- z)x-*-axj*}* ■— a[ {x* -f- i)y -^ x* yY^c'eA' a dire _ r7 a-dire 7+- 1 6 -+- x' ( «* -H a j* -t- i)- — 4 a y' (x^ ^~ i )-'; mais tzjy' = x' -H 4 ; done en fubftituanr & diviiart par 4, on aura -+- 4 = x* ( x* -t- 3 )"■ — ay ( x* -t- i )*. Or puKque a ell premier a i? , & que R eft ici li-n nombre pair , a fera necefrair'ement impair j done I'equa- tion R = x^ — ajy' ne pburra (ubfiller a moins que x & y ne foient tons deux pairs ou impairs j mais i!s ne pea- vent etre tous deux pairs , pnrcequ' ils font fuppofes premiers I'un a r autre ; done ils feront neceffairement tous deux impairs ; done x fera impair ; & par confequent x* -+- i & x'- ~r- 3 leront tous deux pairs ; done faifant x^ '-f- i = z q Sc x^ -f- 3 = 2/5, & divifant 1' equation prece- dente par 4, on aura celle-ci r*^ i=(xpy — a (j ^Y; done , lorfque R = 4 , on aura i = (x pY — a {y qYi & lorfque iv = — 4 , on aura •— i = {x pY — <^{y qYi d' oil , en prenant ies'carres, il viendra -t- i = (x^^* ■+■ ay'' q-Y — a(.^ xj? ?)'•,. I 4 Nous avons fuppofe jufqu' ici que les nombres a Sc R etoient premiers i'un a Tautre j voyons maintenant comment il faudra s' y prendre lorfque ces nombrcs aurorit un divifeur eommun. Soit 6 le plus grand divifeur eommun de a & de i? , enforte que 17 = B b Si R = BT, b 8c T etant premiers eiitr'eux , & 1' Equation R = x'^ — ay- deviendra QT = x' — fiZ'j-. ( Ce que nous difons de cette equation doit s'appliquer en general a toutes les equations de VArt. 4 )} d'oii Ton voit qu' il faut necefiairement que le carre x* (bit divifible par 6. Suppofbns 1° que 6 ne foit ni carre , ni multiple d'un carre , il eft evident que la racine x devra eire -elle me- me divifible par 6j de forte qu'en faifant x = 6a, & divifant toute 1' equation par 6 , on aiira T = G «* — by\ Qu'on el^ve cette equation au carre , & I'on aura : P := 8* «" — 1 i G u'y'- ■+-h'y* = (B ,r -+- by'Y — ^H i« v)% Mifc. Taur. Tom. IF. h favoir 7** = ( 6 h' -+- hy'^ ) — a ( x uyY ; equation dans laquelle a Sc T' feront premiers entr' eux. Or dans 1' equation R = x^ — a^% R eft neceflai- rement premier a y j autrement x* feroit divifible par la plus grande commune mefure de ces deux quantifis, & par confequent x 8i y ne feroient plus premiers entr'eux, contre 1' hypotliefe ; done 7" & 6 feront auffi premiers si y ; done dans Tequation T =B u- — by"-, T &cu feront auffi premiers entr'eux ; autrement il faudroit que by'^ fut divifible par leur plus grande commune mefure , ce qui ne fe peut a caufe que b &c y font tous les deux premiers a T; done puifque T eft premier k u Sc a y , il eft clair que 7^ iera neceffairement premier a uy; done dans 1' equation P = ( e j^" -^ by'Y — a(zuyy Bu^ -f- by* & uy feront premiers entr'eux j car s'iis ne i'etoient pas il fau- droit que T fut divifible par leur commune mefure j ainfi T & uy ne feroient plus premiers I'un a I'autre. Done ft T eft un nombre impair , on prendra au lieu de r equation R = x' — ay^, celle-ci P = ( 6 w^ -f- by'^y — a {luyY; dans laquelle T~- &c a feront premiers entr'eux, auffibien B u'- by"- & xuy. Et fi T" eft un nombre pair , alors 6 u'- -+- by"^ fera auffi pair , & I'on aura I'equation ( - )* = ( — Y r — a (uyY ; dans laquelle ( - )' & a feront premiers Bu'-f if- entr eux , comme auiii oc uy . a° Suppofons maintenant que 6 ait un fatteur carre ir% enforte que G = t' j' , y n' ^tant ni carr^ , ni multiple d'un carre ; en ce cas I'equacion i? = x^ — ay* devien- dra n* yT = X* — ti* y by- ; d'oii 1' on voit que le carre x* fera neceflairement divifible par w* y , & que par confequent fa racine x le fera par it y ; ainfi faifant 59 X t= r y u ^ on aura apres avoir divife par »' y , T = y u'^ — by'' Done fi y c= I , c'eft a-dire fi 9 eft carre , on aura Tequation T =z u'- — b y"- , dans laquelle T &l b feront premiers entr'eux , auili-bien que u Sc y ; de forte qu' a i'aiHe de cette equation , & des autres femblables , on parviendra par les methodes de VArt. 6 & fuiv. a une equation de cette forme i = p"" — i ^% ou bien i = Si y n' eft pas =t i ; on elevera 1' equation T = y u* — by- au carre, & Ton aura T^ = ( j/ a* -+- by'^y — y b ( 1 uy Y'y & 'o" prouvera comme ci-deffus que yb (era premier a 7"% & que y u'- -\- b y^ & uy feront premiers entr'eux. De Tone que fi T eft impair on aura, au lieu de I'equa- tion R ■= x'- — ay-y celle-ci P = ( y u* -i- h y- )' -~ y b ( 1 uy )- oil T' Sc y b feront premiers entr'eux auffi- 'bien que y u"- -h b y' &c luy. Et fi T eft pair on aiira I'equation ( — )* = ( — — )» r — y ^ ("J')S ou ( - )^ & yb feront premiers entr'eux auffi-bien que — Scuy. Done par le moyen de ces Equations , & des autres femblables , on parviendra auffi a une equation de cette forme i = p^ — y b f-, c' eft-a-dire ( a caufe de a = y b Tt'' ) de cette forme-ci i = p^ — —^ q^. Or connoiflant deux valeurs quelconques de /> & y qui farisfaffent a I'equation i = p^ — /?% / ^tant quelcon- que , il eft toujours poflible de trouver par ieur moyen deux autres valeurs de /> & ^ qui fatisfaftent a la me me 6o equation , & qui foient relies que la valeur de q fort mul- tiple d' un nombre quelconque donre , comme nous le verrons plus bas {Art. 21 )i done on pourra toujours de- terminer p &c q , de m;iniere que q fpit divihble par » j de forte qu'on aura 1 = p- — a ( - )" , comrae le Pro' Heme le dematido. 1 5 Nous avons done demontre , avec route la rigueur & la generaliie poflibles , qu'un nombre quelconque entier & non Carre a erant donne » il elt toujours poffible de trouver deux nohibres x & y tels que 1 = x* — aj' ; & nous avons en meme lems donne les moyens de trou- ver ces memes nombres. Or comme le carre le cube, & en general route pa'iC- fance d'une quantite de cette forme x* — ay" elt tou- jours auffi de la meme forme ( Art. 5 ) , il s'enfuit qu'en elevant I'equation i = x'- — ay^ a une puifTance quel- conque ,''on aura une infinite d' autres equations fembla- Wes, de forte qu'ayant trouve par les merhodes prece- dcntes , ou par quelqu'autre me[hode que ce foit , une feule folution du Problime , on pourra par fon moyen en trouver d'autres a 1' infini. Pour renfermer routes ces folations dans une formule generale , fuppofons que p &c q Ibient les valeurs irouvees de X & de J , enforte que Ton ait i = f ' — a q'' i en elevant les deux membres de cet^e equation a une puif- fance quelconque m, on aura i = (^* — ^ ^O"? equa- ti-on quil s'agit de reduire a la forme de ceile-ci i •=. x'--ay'-. Pour cela je remarque que p' — a q' =^ {p -^ q ^Z a) (P — ?^'^)5 ^^ ^°"^ 9*^^ ^' °" ^^^^ (P^ — <^T)"' = ip -^- qy" aT ■ (,p — qV ay. Of {p -H q^/ aT = p"" m(m-\) , . >/2 {m - 1^ (m-x) o'—'aVa-i !^ P" — Q'a-i ^ ^- m r '? 6i p^—iqiaVa-hSlc; done fi on f;iit xt=f^ /'-' fa-i --y--^ p-'-^q^a* -+- &c. m ( m — t ) ( m - 1 ) y = rrtp--^ q ^- -^ ^L^ p^-^ ^' a' -f- — ^^ ■ ^ p"— ' q^ a' -+- &C. on aura (/3-4-^v^a)'" = A;-+-y>/a}& prenant le radical V a en — , on aura de meme {p — cj V a)"* =^ x — y V a i done {p'- — a c]')" = (x -f-jy v^ a) {x — y V a) = x^ — ay^'i de forte que I'on aura en general jc* — ay'- = i , en prenant pour m un nombre quelconque entier & pofitif. Au refte les equations {p~\r qV a)" = x -^ y ^ a ^ & {p — qV a)"" = X — y V a donneront {p ■*- qV a)"" -{p- qV 4)" y — -^-7-^ ' expreflions qui reviennent au meme que les prece'dentes , mais qui ont I'avantage d'etre fous une forme finie ; ainfi prenant fucceflivement pour m tous les nombres naturels , on aura une infinite de folutions du ProbUme propofe. 1 6 Les dernieres expreflions de x & de y font voir que ces quantites forment deux fuites recurrentes , dont r^ch,elle de relation eft ^p, — (p* — a ^* ) , ou bien ( a caufe de p^ — a q'- =■ i ) r p, — 1 j de forte qu' en denotant par x' , x", x" &c. & y\ y" , y" &c. les va- leurs de X & de j^ qui repondent k m ■=■ i , 1,3 &:c. on aura les (eries fuivantes. x = p x" = X p"- I 6.V x" — Ap' — ^r x'" = Sp* — S p' -t- I ^ x^' = i6p' — 10^' -H 5p^ &c. & en general , lorfque V expofant eft m , m (m— ■? ") X = i" — ' p™ — /Tzi" — ' /?"— ' -H — !^ ^ 2"— » " 1-3 ^ i-3-4 a" — ' p™ — « — &c. & de meme y = ? y" = ( 4 p' — O f y"= (sp' - 4p)^ &c. & en general , lorfque I'expofant eft m , ^=[ ^-.-'p-— -(^_x) .'"-' ;,"-.' -t- (^-rK^-4) ,»,-, p^-s. _ (>»-4) («>-5)(>"-6) ^„_, ^ a • 3 -t- &c. ] ^ . On peut mettre encore les expreffions generales de x: Sc de y foius une autre forme beaucoup plus fimple ; mais il faut pour cela diftinguer les cas , oh. m eft pair ou. impair. Soil i" m impair, on aura X =p x'' = — ( 3/) — 4p'') x^' = 5 f — xo p^ -+• 16 p^ &c. & en general 63 ae = -+- [ /72 p p» H '— i-^ pf ^ 1-3 ^ 1.3.4.5 ^ OT (w*- i) (»»'-9) (w'-i5 ) — T p^ -4- &c. ] 13.4.56.7 '^ ■' le figne fup^rieur etant pour le cas de m multiple de 4 plus I , & r inferieur pour celui de m multiple de 4 plus } . Eiifuite y ==f y = — ^(i-t-4)/)') &c. & en gdn^ral j'-tr-^C' —p-^- — rri.4 P* _ (>»'-0(^'-9)(»«'-M) « _^ g^,^ . 1 • 3 4 • 5 6 ^ -■ ou Ton obfervera , a I'egard des fignes arabigus , la mS- me regie que ci-deffus. Soit 1° m pair , & Ton aura i" = -. (I - ipO &c. & en general r w' ^ /«'(w'-4) , w'(/»'~4K'»'-iO , jCS=-H[, p'^ ^ ipt _i p« 1' 134' 2-5. 4.5-6^ -♦- &c.] Enfuite y" "= ^P1 y = ^(6/— 3i;j'-4-3xp') &c. & en general 64 »»(w'-4") /»(w'-4) (m''-i6) Y = .^qlmp ^ 1^/J'H ^ ^-^ ^p* •y luj z-3' i3-4-5 ' — &c.] A r egard de rambiguite des fignes on prendra le fi- gne fuperieur lorfque m eft iia multiple de 4 , & 1' infe- tieur lorfque m ell un multiple de 4 plus 1. . De plus , puifque p* — a q"- ■= i , on pourra fubftU tuer dans les formules precedentes i -h a q^ au lieu de. p* , & ron aura celles-ci 1° Pour le cas de /;: impair- x' = /^ x'" = p ( I ■+■ 4 aq-) x""' = p (^ 1 i~ 1 1 a J* -t- I 6 a* -3 1-3 2'-3-4-5 H- &C.] Ces dernieres expreffions de x & de ^ ont 1' avantage de n' etre compofees que des termes tous politifs , ce qui les rend beaucoup plus fimples & plus commodes pour le calcul. 1 7 Nous aliens demontrer , maintenant que i\ p Sc q font les plus petites valeurs de x S>i. y qui fatisfairent a r equation x^ — ay' = i , routes les autres valeurs pof- fibles de ;c & de _y feront neceffairement renfermees dans les forraules generates des deux Articles precidens. Pour cela nous remarquerons- d' abord que fi 1' on a p* "— a£^* =i: I , & /* — a/- = I , & que p' >• p y on aura aufii ^' > ^ ; car retranchant la premiere equa- tion de la feconde, on a p- — p^ — <'■{<}'' — ?^) = o» ou bien p"- — f' = a (^'* — q^) i done ii p''- — p- eft politif , il faudra que p'- — q- le foit auffi ; done &c. Suppotbns maintenant que p S<. q foient les plus petites valeurs. de. x ^ y dans 1' equation x' — dy^..^^ . i , .& que p & q Ibient les valeurs de x &c Aq y qui font im- mediatement plus grandes que celles-la , enlbrte qu'il n'y ait point de nombres plus petits que p & q , qu'on puifle prendre poiir x &c y , autres que'p Scq ; cela pofe : MiJc.Taur.Tom.lK i 66 . Qu'on multiplle enfemble les deux equations p^ —> a q" =t: I & p'* — ay'* =: I , & r on aura ( Art. 5 ) , en prenant ieulement le figne inferieur , ( p p' — aq q Y — a{pq' — IP'y = ' J • o & <: /. Car 1° foit pp' — aqq z= ^^ on aura - X ^ — a == — - } mais ks equations p* — a y* = 1 & p* — a y'* = I donnent t ^ a -^ ^-, ^ — a •*- ~ ; done ^] X^=a»-4-a(^, H-~)-l-~i & tirant la ra- cine carree - X -, = V[«*-+-a(4"« -r)-*- --rl d' oil P on voir que — X ^ eft > a j de forte que ~ ^ q St done »^(• ^ , on aura -^ >. -£« j done p q' — q p' fera poficif; de forte qu'il faudra fuppofer pq' — qp z=^q. Nous aurons done ces deux equations p p' — a q c( ^ P,8c pq' — qp' = q^ 6'ou I'on tire p' = ^1^-fi" 8c q' = -r—,i c'eft-^-dire, a caufe de /j^ — a^*= i, p' = p^ -i- a. q^ ^ q' = 1. p q ^ ou bien , ee qui revient au meme p' _ (/> ■*■ q^*) -*- ip - gy^ ^y z d' oil r on voit que les valeurs de p' 8c q font conteniies dans ies formules generates de 1' Art. 1 5 , en y faifant Soient enfulte' y ^" ^'^ les valeurs de a: & de j qui font imm^diatement plus grandes que p 8c q ; enforte qu'entre routes les valeurs poffibles de a: & de j' dans 1' equation jc' -»- ay.'' =e ^i ;,. il n' y. ait que p &■'/ qui 63 foieiu moindres que p'' & ^ , Sc q' qui foient raolndres que q'' . Multipliant 1' equation p"^ — a q'^ = i par f- — af = I , Sc prenant dans cette multiplication le figne — \.Art. 5 ) , on aura {-p p" — a q q" y — a {p f — qfY = I ; de forte que p p" — ^qq" f^ra auffi une des va- leurs de x , S>c p q" — qp" une des valeurs dej; & i'oa prouvera ici par une methode femblable a la precedente que p p' — a q q" "^ o & " ° & .<; q j d' oil il s' enfuit que 1' on aura neceliairement p p" — aqq" = p QU = p , & p q" — q p" = q 0\X Or les equations p p" — ■ a q q" = p & p q" — q p" Ks: q , donnent ( a cauie de p^ — a q- = i ) p' = a ^- = p', S>c q"= 1 p q =si: q' ; ce qui eft contre I'liipothe- fe } & les equations p p" — a q q" = p' , p q" — q p" = c( donnent p" = p p '+• a q q' , q" = p q •+; qp' t c'eft-a-dire , en mettant pour p' & q' leurs valeurs, p" z= (/» ■*- q'^ay ■*■ {p - qy/ay 2 Ainfi les valeurs de p" & q" font encore renfermees dans les formules de 1' Article cite. , en y faifant ot = 3 . On prouvera par des raifonnemens iemblables que les valeurs de at ik Aq y qui font immediatement plus gran- des que p" &c q" , Sc que nous defignerons par p'" & q'": feront exprimees ainfi p'"b= (p -*■ q>^^y ■*- (p - 'i^^y „>__ iP ^ q\/ay -(>!- qVay ..ol ■& ainfi des autres a 1' infini j jd' oii 1' on condura en"gd-. ($9 neral que les valeurs de x Sc y , dont le quantieme fera m a commencer des premieres valeurs p 8>c ^, feront ex- primees de la maniere fuivante X = 2 _ (/? -t- qVaT - ip - qVaT zVa ■ comme dans 1' j4rt. 15. Ainfi ayant trouve les premieres valeurs p Sc q ^ on fera afl'tire d' avoir par ces formules routes les valeurs poi- fiblcs de X & de ^ propres a latisfaire a 1' equation X'- — ay'- = I. , • .. , 18 Je dis maintenant que tous les nombrfes xS>cy qui fatisfont a 1' equation x' — ay' = i le trouverit nece{> fairement parmi les nombres M, M , M' .See. & W, N', N" Sec. qui forment lesYraftions —_,-—' -^-t-"8^c. convergentes vers la raciiie de !«,' maisioujouirs .plus gran* des que cette racine ( ^rc. i ) ; c' ell^a.*direi que.' chacun des nombres x eft n^.certairement «gal a quelqu'oin des termes de la ferie M,.M' , M' Sec, .&: que le nombre correfpondant y elt egal au.terme correfponda'nt de lafe- rie iV, N\ N" See. i, -ehfbrte que la fra6lion - feratbm jours une de celles dont nous venons de parler. ' ... Pour pouvoir deniontrer cette propofuion , je. commen- cerai par prouver que fi y ed egal a un tcrme quelcoa- que de la ferie iV, iV', N" &c. , x fera ;neceflairement egal au terme correfpondant de la lerie M, M, M' &;c. Car foit y = N ( on , fera le meme raifounemeut pour tous les autres termes de la ferie iV, JV' , N" j&c.,, &: de fa corre(pondante 'TVT, M'\ M" &c. ), enforte 'que i' on ait x'- — aN' = .1 ; (i M. n' eft pas = .v, il fera neceflaireiftent > x," a caufe'que ta quantite M'— aiV- 70 eft toujours > o ( Art. i ) , ainfi T on aura -^ >• — M m m & ^jTT- — — > -Tf — • — , favoir , a caufe de Mn JV « -^ JV » ^ Nm = 1 {Art. O, j;^^ > j^-^ , ou bien X n — N m \/a}. X on & par \ Art. i on a — <; ^/ a ; done -v^- ~> — , done a: /W -^ ;>• — , done xn — N m 'p' o ; ce qui eft con- tradiftoire. Suppofons maintenant, que^ ne {bit egal a aiicun des termes de la ferie o , A'^, N\ N" &c., & comme cette ftrie commence par o & s' eteiid a 1' infini ( Art. i ) , il eft clair que le nombre fe trouvera neceffairement entre deux quelconques des termes voifins de la meme ferie ; fuppofons done que ce (bit entre N 8c N' ( le railbn- nement fera le meme pour tous les autres termes ) j en- forte que r on ait y ';>■ N Ik y >• n. Car, puifque on a jt* — ay* ^ i, on aura — 71 par r Art. z ) i done aufli -rr^ — a = ^ ; done cora- me y > N t & que jR = tk > i , on aura n^cefTai- I R ;t* Jlf* rement — < ^, & par confequent — — a < ^, — a ; done — ^ approchera plus de a que -j^ ( i' une & r autre de ces deux quantity ^tant d' ailleurs plus gran- des que a, a caufe de ** — ay^ >• o & M^ — aN'' X "^ M > o ) i done auili — approchera plus de Va que -rj ; mais Va fe trouve entre -t-=- & — - (Art. i); done — fe _ Mm' M X trouvera aum entre -vf & — r > done on aura -rrr — — IS n' N y ^ - Af * M m' , > o , & — < -j^ — —yi done 1° on aura My — 1^ X I Mj^ — iVx > o i 1° jqj— < jv^. » ^avoir My — Nx < p » done puifc^e My — Nx eft d' ailleufs un nombre €ntier , il faudra neceffairement que 1' on ait — >• 1 i & par confequent y > n. Soit done y "^ nf Sc /a , & par 1' Art. i — p- < v'a , on aura neceffairement — >» o; deplus y 111 *■ M' on a par le meme Article -^ >• Vaj &: par confequent JVf' w'^ ar w' ^w' — J"»'o ^-V>«' or-j^~= j^; , & 71 M' m' I rrr- — — r == ■■-xi. /' ; done , a caufe de y <; iV' , on' aura ^ >(xn — y/72')(-- ^); or je y n ^ ' ^ ]\// ^' dis qae x «' ^- y m' doit necefiairement etre = i ; en effet puifque — > o , on aura d' abord x n — ^ y n y m' > o ; done x n — y m =■ i ou = 2 , ou >>• 2;. mais fi X /I — ' y ^ = ou > 2 , on aura pour lors X m' M' m' ^ , ^ — — — r > 1 ( "v^ — ■ — ) j & comme v a le trouve ^nire '^,..^ —7 ( -4/t. i ) elle fe trouvera auffi neceflai- rement entre -r^&c—;-., mais beaucoup plus pres de m' . X X M' M' m' -— - que de — , parceque — — -r— >» -rr; — -r— • x^ w" done a fe trouvera auffi entre — • & ■ — , mais plus pres de — - que de - — ; done on aura a > a — — —? fa voir , a caufe de ;c' — ay'^ z= \ - >> y ;;" «'■ . . / , »'' ou bien an- — m'- < — r.; mais y > «', done — - - , .y ^ "^ y_ <; 1 J & a plus forte raifon a «'* — /w'^ <; i ; ce qui ne peut etre, a- caufe que ni'- — a n^' ell toujburs ile- ceflTairement un nombre entier negatif ( Art. 2 ) , & par confequent an^ — m'' un nombre enrier pofitif. Done if faudra neceffairement que 1' on cUt x n' — y m = 1 . On aura done x n — ym ==: I'j & "comme 1' Oh ^a''' auffi {Art. i) M' n' — N'm'=i, on aura (M' — x) /i' , -KTi \ / /- . M—x m'. ", — ( iV — y)m = o , favoif -7- = — -^ ; done prenant 73 prenant un nombre quelconqiie entier ^, on aura M' — x = m I, N' — y = n ^ ; & dela x = iW' — m' { , Sc y = N' — « { 5 done fublbtuant ces valeurs dans r equation x' — ay"^ = i . on aura M "" — a N" — x{M' m — a N' n ) I -t- ( /«'' — a n ' ) {' = i j or Af'* — aA'^* eil un nombre pofitit , m'- — an''- eft uo nombre negatifj {Art. 2), & je dis que M' m — a N' n eft un nombre negatifj en efFet, comme — >/«, & — M' m' < v^a , on aura -rr- = v'ii -4- T , & — — = */ c — -v j M' & }/ fera > F , a caufe que -^ doit approcher plus de _./ V a que — - ( Art. i ) •■, done. Af ' m' — a N' n = iV' «' Done fi on fait M"- — a N'^ = A , M' m — a N' n' = — B ^ m' — ari^ = — C ; A , B , C exprimeront des nombres pofitifs, & I'on aura A -h iB^ — ^{* = '• Soit en general A •+• i-5{ — C^* — w, enlurte que X* — ay^ = u ; en regardant ^ comme une quantite \a- riable qui commence par zero, & qui aucvmente a 1' in- fini , on aura d' abord , lorique :^ = o, u = A; enfuite u augmentera jufqu'a ce que B = C i^ apres quoi u di- minuera continueilement , jul'qu'a devenir inhni negatif. Done fi on donne a ^ une valeur quelconque Z , telle que la valeur correfJDOndante de u foit politive 6c = V , il eft elair que routes les autres valeurs de ^ comprifes entre o & Z , donneront pour u des valeurs politives , & plus grandes que la plus petite des deux quantites A & V ^ qui repondent a^=o,&a. f = Z. Or nous avons trouve x = iW' — m' ^ , Qi. y = N' — n i; done 1° , comme y' o . i^Jijc. Taur. Tom. IV, k 74 2» oti a , par I'Jrt. i , M' = fm ^ M 8>c N' = fn' -4- N , doiic X = ( / — { ) m' -H M, & jy = {q" - f ) -+- N ; done, puifque y 1> iV^j il faiidra que { <; q'"; ainfi les limites de ^ feront o & 9" , c' eit-ii dire que ^ fera comprife einre o & 9'" ; niais en faifant ^ = o on a i/ = ^ ^= M"- — a N'- ; & en faifant ^ = q" , on a AT = Af, y = i\^, & par confequent « = x* — ajy' = M' — a N'- ; done en donnant a ^ des valeurs inter- mediaires , les valeurs correfjjondantes de u , favoir de X' — ay'' feront toutes plus grandes que la plus petite de ces deux quantites M'- — a N' &c M'' — aN''-, mais r une & r autre de ces quantites font neceffairement egales ou plus grandes que 1' unite ( Art. 2 ) ; done il eft ini- pofllble de trouver une valeur convenable de ^ qui rende x' — flj/- = I ; ce qui eft contre T hipothefe. Done il eft impoflible que y tombe entre N &c N' ; & Ton prouvera de la ni^me maniere qu'il eft impoflible qu'il tombe entre deux autres termes voifins quelconques de la fsrie o , N, N' , N" Sec. ; done il faut neceifai- rement que y coincide avcc quelqu'un de ces termes , & cjue par confequent x coincide avec le tcrme correfpon- dant de la firie i , M , M' , M" &c. , comme nous r avons demontre ci-de(Ius. Ainii pour trouver les valeurs de x & d^y qui fitisfont a r equation x' — ay'' = i , il n' y aura qu'a fubftituer fucceflivement , dans la formule x' — aj% a la place de X, les numirateurs, & a la place de y les denominateurs I M M' des fraftions — , -^ , -rr- &:c. qui convergent vers la va- leur de V a , mais qui font toutes plus grandes que cette valeur , & 1' on pouflera cette fubftitution jufqu'a ce qu'elle donne i pour la valeur de x^ — ay'-; ce qui arri- vera neceffairement, en confequence de ce que nous avons demonire jufqu'ici : mais comme il faudroit quelque fois 75 pouflfer cette fubftitution tres loin , ce qui feroit afses in- commode , on pourra fouvent fe fervir avec avantage des m^thodes que nous avons donnees plus baut , comme on le verra dans les exemples fuivans. Au rerte comme les termes des deox feries i , M , M' &c. , o N , N' &c. vont en augmentant , il eft clair qu'en fubftituant lucceflivement tous ces termes dans la formule x^ — ay'- jufqu'a ce qu'elle devienne = i , on aura par ce moyen les plus petites vaieurs pofTibles qui fatisfliftent au Probleme ; & ces vaieurs etant enfuite fub- ftituees pour p &c q dans les formules des Articles 1 5 & 16, on aura alors toutes les vaieurs poflibles de ;c & de y {Art. 17). 1 9 Soit , comme dans 1' Art. i 5 , _ {p ^ q^ay ^ {p - f,Va)« z (p -*- q\/ay - {p - qVa)" y = je dis que fi m eft un nombre premier x — /? , Sc y — q a * feront toujours divifibles par m . En efFet fi on developpe ces expreffions , on aura , a caufe que m eft impair 3 &C. ■+■ — ^ p cT ■ 2 . 3 m- 1 ' ' m\ „ , ..i(m - i) (m - x) _ y = mp™-' q H ^^ -^-^ p"-' q' a -t- &C. m(m-i)(m-z) .... 3 1 • 3 m P' f — « "*■ ? ^ 76 ^~ , ,- . m f/w-i) m{m — i y«J - i") o Ur les coelicicns »;, , &c. . . ,^ m (m - i) ( m - 1^ i^, , ^ . jufqu a font neceilairement * ^'3 m — 1 divifibles par m, lorfque w eft premier, parceque ce nom- bre multiplie , comme i' on voit , tous les numerateurs , & lie multiplie aucun des denominateurs , de forte qu'il ell impoflible qu'il s' en aille par la divifion de chaque num jrateur par fon denominateur ; divifion qui doit d'ail- leurs fe faire toujours exaftement , a caufe que les coe- ficiens done il s' agit font , comme 1' on fait , des nom- bres entiers. Done tous les termes de la valeur de a:, a rjexception du premier p" feront neceflairement divifibles par m , Sc tous ceux de la valeur de ^ , a 1' exception du dernier q"" a ' le feront auffi } done x — f ^ y — q'^ a * feront divifibles par m . Maintenant, on fait que, lorfque m eft premier,/?" — p eft toujours divifible par m, quel que foit p, pourvu que ce foit un nombre entier; done x — p fera auffi divifible par m, de meme q" — q etant divifible par m , q" a ' — q a '' le fera auffi ; done y — q a '' fera divifible par m . Done 1° fi a eft divifible par m, x — p&cy le feront auffi. 2° fi a n'eft point divifible par m , comme a" — a eft neceflfairement divifible par m, il faudra que a"""' — i, le foit auffi ; done , a caufe que m eft premier ; il faudra que r un ou T autre des fafteurs de a"*""' — i , favoir -+-!,&« * — I , foit divifible par m , 77 Soit d'abord a ' -+- i divKlble par m, &c ^a ^ -i- q le fera aufli; done x — p iky H- q feront divifibles par m. Soit enfuite a ^ — i divifible par m\, q a ^ — q le fera auffi} done jf — p 8c y — ^ feront divifibles par m. Or en multipliant eiifemble les deux equations i = p'- — a g' , & I =: X- — <^y' ■) on a celle-ci i = x'^ — ay'' , dans laquelie x' = p x ■±: a qy , &c y' = py HH c y — ^le foient auffi , & qu'on prenne dans les expreffions de x' & de y' le figne infe- rieur , on aura x' = p x — i^ ^ y ■> y' = p y — 9 ^ y ou bien x' = (.v — p) p — a (^y — q) q -i- p'^ — aq' , 78 &c y = (y — ^) p — ( X — p) 'J i d' oil il s' enfuit que x' — I & y feront encore clivihbles par m . Done en general fi r eil le rede de la divifion de a * par m ( refte qui fie peut ^tre que o , ou rt O & qu'on faffe p = _ las nombres p' & q feront d' abord tels que p'- — a j'* = I ; & de plus q fera toujours divifible par /n , & p' — p ^ on p' — I le fera auffi , fuivant que r fera , ou ne fera pas nul. 20 Suppofons a prefent __ ip' ■*- (jWj)' ■+-(/- qWaY X _ - , (p' -*- (jWaY - ip' - gWa)" 2. V a fi on developpe ces expreffions fuivant les dernieres for- mules de 1' u4rt. 16, on verra que y eft toujours divifi- ble par q', & que x — p oa x — 1 I'eft auffi, fuivant que n eft pair ou impair ; or q' eft toujours divifible par m ( Art. prec. ), done y fera toujours divifible par m , & x — p\ on X — I le fera auffi , fuivant que n fera im- pair ou pair, quel que foit d'ailleurs le nombre n, pourvu qu'il foit plus grand que I' unite. " Or foit m un nombre premier quelconque , & defi- gnons par r le refte de la divifion de a ^ par m' (re- lle qui fera n^ceffairement ou o , ou bien r±i i )■, fi Ton fait dans les formulas precedantas n = m' — r' , on prouvera comme dans 1' ^n. prec. que y fera toujours di- vifible par rti , Si que x — p' ou x — i le fera auffi , 79 fuivant que / fera ou ne fera pas nulj mais lorfque r' e(l nul, n ell impair, & lorfque / eft -+- i, n eft pair; done y fera toujours divifible par mm\ Sc x — p' ou x — i le fera audi , fuivant que / fera , ou ne fera pas nul. . De plus, lorfque / eft nul, a eft divifible par mf ; & fi on developpe 1' expreffion de p' de 1' j4rt. prec. fuivant les dernieres formules de Vy^rt, i6, on verra que p' — f, ou p' — I fera divifible par a , fuivant que m — r fera impair ou pair, c'eft a-dire, fuivant que r fera ou ne fera pas nul ; d' oil , & de 1' y4rt. prec. il s' enfuit que fi , / etant nul , r i' eft auffi ■> p — p fera divifible par mm' , & fi r n' eft pas nul , p' — i fera divifible par m m'. D'oii je conclus: i° que y fera toujours divifible par m m'. a° que, que fi les deux reftes r &c r' font nuls a la fois, X — p I'era divifible par m m' ^ & que s' ils ne font pas tous les deux nuls , alors x — i fera divifible par m m'. Or X -^ y\/a = {p -ffr qWaY' — ''^ & p' rh q' ^a =■ (p rf- q^a)"'~''i done, faifant , pour abreger , (m — r)lm' — / ) =Af, on aura x zh y^a ss (p dr y v^a )^ , &: par confequent ip ^ q^aY - ip - q^aY . y = oii r on remarquera que M fera toujours pair , lorfque r & r ne feront pas nuls a la fois , & qu'au contraire M fera pair , lorfque r = o & r' = o . On pourra pourfuivre ces operations , & ces raifon- nemens aufli loin qu'on voudra. 2 1 Done en geniral , etant donne un nombre quelcon- que N impair , dont les fafteurs premiers foient m , m' y m' Sec. j fi on nomme r ^ r\ r^' &c. les reftes des divi- m — - I ffl' «. I m" ^^ I fions de a * par ct, de a ' par w' de a * par 80 m" , & ainfi de fuite , & qu'on fiifTe M = (m — r ) {m — r') iri' — r") . . . . les expreflions fuivantes fatisferont d' abord a 1' equation x* — a j* = i ; & de plus elles feront telles que y fera toujours divifible par iV, & que X — p , on X — i le fera auffi , fuivant que M fera impair , ou pair. Les memes chofes auront lieu auffi , en faifant M=nim — r){m—r'){tri' — r")..,. n etant un nombre quelconque entier pofitif , comme il eft facile de ie voir par ce que nous avons enfeigne dans les Art. prec. Je dis de plus que fi on fait M = I'n ( m — r) (mf — r' ) (m" — /' ) . . . . s etant un nombre entier pofitif quelconque , la quantite y fera divifible par z'N, & la quantite x — i le fera auffi. Pour demontrer ceue propofition , il fuffit de faire voir que y, &c X — i feront toujours divifibles par 2'. Or fi on fait, pour abreger , M = x' R , on aura x rh y^a J = {p ± q^^y ^. Qu'on fuppofe 1° / rfc q V a •= ip -^ q^^y '^ , on aura x r^ y Va = {p -^ q ^ay ; d'oii X = f'* •+• aq'- , Sc y = ^ p q' i mais on a auffi p'* — a q'^ = 1 ; done x — i = 1 ap' q. Done y , &L X — 1 feront divifibles par 2^'. Suppofons 1.° p" th /Va = (f rh q'^ay \ Ton aura / -+- qVa=^{p" -+- //a)% d' ou q' = xp"q" ; ainfi q fera divifible par 2 q"; de m^- me, en faifant p'" ± j"Va = (f ±: ^v^a)* ^, on trouvera 8i trouvera que (j" fera divifible par i ^'", & ainfi de fuite. Done (1 J = I , J &c X — I feront divifibles par 2 , fi s = 1 , y Sc X — I feront divifibles par z • i , fi s = I , ces quiTntitcs feront divifibles par 2-2-2 &c. ; done en general ^ & * — 1 feront toujours divifibles par 2'. Par le moyen de ces theoremes on peut refoudre le cas de 1' j4rt. 1 4 ; car quel que foit le nombre donne , il eft clair qu'on pourra toujours le reduire a cette forme I'iV", iV^ etant impair; par confequent, en connoiflant deux nom- bres p Sc q qui fatisfaflent a 1' equation i = ^ — /V* on pourra toujours en trouver deux autres, & meme une infinite tels que x &cy qui y fatisfaflent aufli, & dont i'un y foit multiple d' un nombre quelconque donne j au refte ces theoremes nous feront encore fort utiles dans la fuite. Appliquons maintenant les meihodes prccedentes a quel- ques exemples. E X E M' P L E I 12 Soit propofe de trouver deux nombres x Sl y tels que X* — I ly'- = i . Je commence par extraire la racine carree de 1 3 en fractions decimales ; ik je trouve , en poufl!ant 1' approxi- mation jufqu'a neuf cara6leres , ce qu'on faira aifement a I'aide des^grandes tables de logarithmes d'Ulacqj je trouve J. . . 360^5195 dis-ie Vi3 = 3, 605 510 50 = . ' -' -' ' I 1 y I 10000000 Je divife le numerateur de cette traftion par fon deno- minateur , enfuite le denominateur par le relle , & ainfi de fuite , comme fi je voulois trouver la plus grande commune mefure entre le numerateur & le denominateur, & ces differentes divifions me donnent ces quotiens 3,1, 1, i,'i 6, I, I, I, ij6, I, I &c- a r aide del- Af//c. TauT. Tom. IK. I quels je forme, en commengant par - , les fra£lions fui- vantes iiii 6 I I t * 3 4 7 I' i8^ I '9 n7 ^5<^ q o'T' i' ^' 3 ' 5 ' 33 ' 38 ' TT" "^^ ■ ou 1' on voit que le numerateur de chaque fraftion eft egal a la fomme du numerateur de la fra61:ion precedente multiplie par le nombre qui eft au deffus ( ces nombres ne font autre chofe que les quotiens dont il s' agit ecrits de fuite, & fuivant I'ordre dans lequel on les a trouvcs), & du numerateur de la fraftion qui eft avant celle - ci ; & il en eft de meme des denominateursj ce qui s'accor- de avec ce que 1' on a dit dans 1' An. i . Je fubftitUe maiiitenant les numerateurs de ces differen- tes fradions a la place de x , & les denominateurs cor- refpondans a la place de j dans la formule x* ~- ay'' X y R I 0 I 3 ■— 4 4 3 7 3 XI 4 18 — I 119 . 33 4 137 38 — 3 x^6 71 3 &c. &c. & Je remarque ici deux valeurs de x & de j , favoir || x = 4, y = i> &a:' = 256, y' = 71, lefquelles donnent egalement i? = 3 ; qui eft un nombre premieri ainfi je puis faire ufage de la methode de \'An. 6. 83 J' nurai done 0=13, R=i,x=^,j= 1, x' = i<^6 , y s= yi ; done x j' -¥• y x' = 540 qui efl divifible par y, de ibrte que j'aurai d'abord ^ =' - — = iSo ; enfuite x x' ■*- ayy' = 1947 qui ell aufll di- vifible par 3 ; d' oil je tire ^ = = 649; ainfi les nombres cherchcs feront x = 649 , & j' == 180 ; en elFet le carre de 649 eft 4iiioi , & celui de 180 ell 31400, lequel etant multiplie par 13 doiine 411200 j de forte qu'on aura (649)- — 13(18-0)^ = i. 0.1 auroit pu trouver d' abord ces me.Ties valeurs de AT & de ^ a I'aide de la fuppofition qui donne R = — 4 , &: qui ell par coiifequent dans le cas de la methode de \ Art. II. Eti elTet , puifque x ■=. 3 , & jy = i , on aura , en prenant le figne interieur , p = = 6 , q = = 5 j & par conlequent xp = 1 8 , j>' ^ = j , & (x p y -t- a {y qY = 649 , z x y p q = 180. Au relle, en continuant la ferie des fratlions — , — &c. , O I on trouvera celle-ei — , -~ &c. , d' oii 1' on aura 109 180 X y R 393 »09 — 4 649 180 I d' ou Ton voit que les nombres 649 & 180 font les plus petits qui fatisfaffent a I'equation propofee x' — 1 3jy*= i {Art. 18); de forte qu'en fubllituant ces nombies a la place de ^ &: ^ dans les formules de 1' Art. 1 6 ou 17, on trouvtra toutes les autres valeurs poflibles de x & de y , ainfi defignant ces valeurs par x ^ x ^ x" &c., & par "^ ■> y •) y ^'c. J on aura X = 649 x' = 842401 y^ =180 y = 2n<540 • x" = 1093435849 &c. y = 303164540 &c. & r on pourra etre afTure qu'il n' y a pas d' autres nom- bres plus petits que ceux-ci qui refolvent le ProbUme {Art. 17). E X E M P L E 2 23 Solt propofd de trouver deux nombres x dc y qui fatisfaflent a T equation x^ — 1 9jy* = i . La racine carree de 19 fe trouve par les grandes ta- bles des logaritlimes , 4, 35889494 , enforte qu'on a , 43 5889494 1, > I, • I, , * • . 1- V19 = .-J d ou i on tire par 1 operation mdiquee lOOOOOOOO ' ' •^ dans r Exemplc precedent , les quotiens 4 , 2 , i , 3 , i , 2, 8, 2, I, 3, I, 2 &c. lefquels fournifient ces fra- ftions 213 I 2 8 2 J ^ 13 48 61 170 012' 3 '11' 14 39 dont les numerateurs etant fubltitues pour x , & les dd- nominateurs pour y dans 1' equation x^ — 1 9^^^ = R , on aura X y i? I 0 4 I — 3 9 2 n 3 — 2 48 1 1 61 »4 — 3 J70 39 &c. &C. &c. d'oii Ton voit que 170, & 39 font les plus petits nom- bres qui fatisfaflent a 1' equation propofeej & par le mo- yen de ceux-ci on pourra trouver tous les autres nom- bres poffibles qui refolvent la queftion. E X E M P L E 3 24 On demande deux nombres x , Sz y qui fatisfaffent a cette equation x^ — 109JK" = ^ • T» * J' u J / ^ 104403065 Je trouve dabord v 109 = 10, 4403065 = ; ■' 7 • J / 1 0000000 d' oil je tire le quotiens fuivans 10, i, 3, i, 2, 4, r, 6,6,2 &c. } a r aide defquels je forme ces fraftions 23124 I 6 6 I 10 21 73 94 261 II38 1399 9532 I ' 2 ' 7 ' 9 ' 25 ' 109 ' 134 ' 9'3 &c. dont les numdrateurs etant fubftitues pour x , & les de- nominateurs pour y dans 1' equation x' — 109J'' = i2, j' aurai y ii 0 I I — 9 z 5 7 — I 2 9 7 ^5 — 4 109 M 134 — 3 913 3 a; I 1 o 2 I 73 94 261 1138 >399 953^ &c. &C. &C. Ici il faudroit poufler la ferie afses loin pour trouver les valeurs de x & de j qui donnent i? = 1 ; ainfi il vaudra mieux fe lervir des methodes de VJrt. 6 & fuiv. cj = — = 851515; enluite x x ■+• ay y = 86 Pour ccla j' obferve qu'il y a deux fuppofuloiis dont r une donne /? = 3 , & 1' autre R ■=■ — 3 ; de forte qu'a caul'e que 3 ell un nombre premier, on pourra fane ufage de la metliode des An. 6 &: 1 1. J' aurai done «= 109,/?= 3, :f= 1399, _y = 1 3 4 , .V = 9 5 3 1 , y = 9 I 3 ; done xy -^ y x = 2554575, qui etant divilibie par 3 , j' aurai d' abord 211^1L = 8515x5; enfuite 3 16670546 , qui etant aufli divife par 3 doiinera i6670S46 _- . p = = 8890181. 3 Or comme dans Ics equations -x' — ay' = i? , & x'' — ay''- = — R ia quantite R a des lignes defe- rens , le produit de ces deux equations fera , en prcn.int le figne -4-, (xx'-*-ayy'y — a (, x y -t-yx'Y ^= — R^; de forte qu'en dtvilant par A'^ on aura ^- — a^^ = — i ; d' oil 1' on voit que les valeurs trouvees de p 6c (j ne fatisfont pas a I' equation propofee ; mais en prenant le carre de I'equation p- — a f ^= — i , on aura (/r -4- acj'Y — a {t p qY = I , de lorte que les valeurs de x & de y qui relbivent le ProhUme , Ibnt x = ^' -H a ^- , & y = "i- p q ., favoir 1= i58o7o67i936i49,&j>'= 15140414455100 & ces valeurs font en meme terns les plus petites qui fatisfdffent a I'equation x^ — 109J'' = ' » comme on peut facilement s' en convaincre en pouflant la ferie des ■f^ 10 fraftions — , — &c, jufqu'a ce que 1' on en trouve une qui fbit formee de ces memes nombres , & en calculant Toutes les valeurs de la formule x^ — ay- qui repondent k. ces memes fraftions. ^7 Ces exemples font luffifans pour faire connoitre I'ufage & r efprit de nos methodes j nous ajouterons feulemeut quelques remarques , qui pourront meriter 1' attention des Geometres. Remarque i " 15 En examinant les valeurs de R des deux premiers Exemples , on voit que dans le premier les memes nom- bres le trouvent fucceffivement avec les fignes -+- & — , au lieu que dans le feeond, les nombres qui ont le figne -+- font tous dilTerens de ceux qui ont le figne — . Pour trouver la raifon de cette difference , llippofons en general x* — ay^ = R, & x'^ — aj- = — i? , ce qui eft le cas de \' Exemple i; & Ton aura x' — ay'' .= — x'' — ay- ; favoir x^ -t- x'- = a {y- ■+■ y'') i d' oii r on voit que x' -4- x'^ doit etre divilrble par a . Or r on fait que la fomme de deux carres n'eft divihble que par les nombres qui font auffi la fomme de deux Carres ; done pour que. les deux equations dont il s' agit ayent lieu en meme terns , il faut necelTairement que le nombre donne a foit la fomme de deux carres ; c'eft ce qui a lieu dans 1' Exemple premier , ou a = 1 3 = 9 -+- 4 ; au lieu que dans V Exemple feeond^ a = 19 qui n' eft point la fomme de deux carres. Ainfi toutes les fois que a ne fera point la fomme de deux carres, ce qui arrive, comme 1' on fait , lorfque quelqu'un des fafteurs premiers de a eft de cette forme 4/72. -+- 3, on pourra etre aOTure qu'aucun nombre ne pourra etre en meme terns de la forme x' — ay'^ , & de celle-ci ay' — x- , quels que puiflent etre x , y ; x , Sc y' . Mais on nie peut pas dire reciproquement que lorfque a eft la fomme de deux carres tout nombre qui eft de la forme de x- — ay- eft aufli de la forme de ay'- — x^i 88 au moins je n' ai pu parvenir jufcju'il prcfent a m' aflurer en general de la verite de cette piopofition ; quoique je r aye d' ailleurs trouvce vraie dans un grand nombre de cas particuliers. Au rerte il eft evident que fi — i eft de la forme de x' — ay"" tout nombre pofitif qui fera de la meme for- me, fera aufli de la forme de ay"' — x'- ; car foit — i =■ f" — a q' y 6i R = x'- — ay'- , on aura , en multi- pliant enfemble , ces deux equations , & changeant les fi- gnes des deux membres R = a{Y p -*~ x qY — {xp -f- ayqY. Or fi on trouve dans deux feuls cas particuliers R = x^ — ay, & — R z= x'"- — ay"- y & que R foit urt nombre premier , alors on parviendra toujours a cette equation — i = f ~ — « ^% comme nous 1' avons vu dans r ExempU troijiime ; de forte qu'on en pourra con- clure d' abord que tout nombre qui fera de la forme de ,x- — <^y^ ■) ^^'■^ ♦^"ffi ^^ ^3 forme de ay- — a;'*. Remarque 2*^ i6 Suppofons malntenant que Ton ait 1' equation r^ — ail!- = — 1 en prenant les carres , on aura (t' -i- a//')* — a ( 2 t « ) = I , d' oil r on voit que V- -+• a it'- eft une des valeurs de x qui fatisfont a 1' equation x' — ay'- = I , & que ^tu eft la valeur correfpondante de y ; mais nous avons demontre ( Art. 1 7 ) que toutes les va- leurs de X Sc de jK qui fatisfont a cette equation font .renfermees dans ces formules • 2, {p -f- fiVay - {p - q\f aY y = TVa — ; — ' 772 etant un nombre quelconque pofiiif , &i p ^ q eiant les plus plus petifes valeurs qui faiisfduent a la meme. equation X' — ay* = t ; done ii faudra que 1' on ait f -t- au'= " ^ y t u 2 {p -^- qVaT - {p - qVaY X V a equations qui fe reduifent a celle-ci ( t -±1 uVaY = (p r^ ijVay. Or je dis d'abord que m ne fauroit etre un nombre pair; car foit m = i«, on aura (t rh uVaY =: {p -^ qy/ay% &c extrayant la racine carree t ■+- uv^a = -*- (p -+- qVa)";. or (p -+- qv^a)" fe reduit a cette forme p' zh q'^a. en . fdifant ( An. 15) {p •+- ^Vrf)' -^ (/> - ^v^y ^ ;^ {j^ qy/ay - ( /> - 7«/^)" ? = 2 V jj done puifque t Si. u font ( A/^. ) des nombres pofuifs , & que p &c q le font auffi , on aura t ■= p ^ u =. q -y mais a caufe de p' — aq^ = i , on aura auffi p* — aq'- = I ; done on auroit /- — aur ^=. \ ; ee qui e(l con- tradicloire ; done m doit necefldirement etre un nombre impair. Soit done m ■= 1 n -¥• i , & 1' on aura (r ^. uVay = (p •+: qy^^y X (f d- ^Va); d' ou 1' on voir que p ■±: q va doit etre un carre , or quelle que puifle Itre la racine carree de p -*~ qVa ; il ell clair , a caufe de la quantite irrationelie v^a , qu'elle lie peut etre que de cette forme r ■±- sVa; de forte que r on aura p z^ q y^a =: {r -*- s v^ay = r- -+- a s- ~*Z X r s Va ; & par confequent p = r -t- a s- , & q = irs. Ainfi a moins que les quantites p &z q nc foient de cette forme , il eft impoffible 'que l' equation i'- — a u'- =a — I ait lieu ; or connoiflant .les valeurs de ces quanr Mifc. Taur. Tom, IV, m. 90 tites 11 eft facile de verifier fi elles font de la forme dont il s' agit ; car premierement il fliudra que q foit un nom- bre pair ; enfuite il ell evident que r &c s nc peuvent etre que les fofteurs de la moitie de q; de forte qu'il ne s' agira que de chercher tous ces fafteurs , & de les fub- flituer a la place de r & i dans I'equation r'--^as^=p. Si on peut par ce moyen trouver deux valeurs de r & s , alors , comrne p rh q^<^ = ('■■+* J *^a )% on aura (f rt uVay = (r dr: ^ V^)^"", & faifant , {r ■*- .f >/ ay -^ {r - s \/ aY 2 {r ■>- sV aT - {r - s\/ aT ■L V a on aura (t -+- uVaY = (/■' -f- s'VaY; d'oix t-±ziiVa = / ■*- s ^a Sc t = r\ u = r' Or il eft facile de voir que les valeurs de / & / font les plus petites lorfque m = i ^ auquel cas on a r = r , Sc s' = s ; done les plus petites valeurs de f & de a feront t = r , &c u = s i done r &: s feront les plus petites valeurs qui fatisfalTent a I'equation /* — aa* = — i • USAGE DES METHODES PRECEDENTES Pour la refoliuion des equations du fecond digre a deux inconnues , par des nombres entlers. a: •7 ^oit ppopofee 1' tfquation * X* -H |8 X y -+- yy"- -+- t x H- f^-+-^ =o dans laquelle ct, (8, ^, S, «,&J^ font des nombres donnes entiers pofiiifs, ou negatifs, & x, &^ font deux nombres inconnus qu'il s' agit de determiner de maniere qu'ils foient rationels 8c entiers. Qu'on multiplie toute I' equation par 4 * , & qu'on la mette fous cette forme (i«x -\- dy -H S)= = ( /3 J -4- ly — A* )* -H a c — Zi* ou bien, en faifant ay ~i- b = t , b' — ac = R, fous celle-ci r — a K* = i? i 91 d' ou r on voit d' abord que le nombre donn^ R doit etre de cette forme t' — a u^ pour que le ProbUine ad- mette une folution rationcHe. J' ai donne ailleurs la meihode de reconnoitre fi un nombre donne ell de la forme de t' — a u' , a etant aufli donne; & j'ai fait voir que pour qu'un nombre quel- conque R Ibit de cette forme, il faut que chacun de les fafteurs premiers que je defignerai par r , foit tel que a ' — I foit divifible par r ; fi cette condition n' a .pas lieu on peut affurer hardiment que iJ-n'ert pas de la forme dont il s' agit , &: qu'ainli le Frobleme n'admet au- cune folution rationelle. 28 Suppofons maintenant qu'on ait reconnu que le nom- bre R elt en effet de la forme de r — a u'- , & qu'on ait trouve en meme terns deux nombres P &c Q tels que R = P'- — aQ^ 1 Pti ce cas le ProhUme fera refoluble €n nombres , & il pourra meme 1' etre de plufieurs rnii- nieres ; c' eil ce que. nous allons examiner, II ell d' abord clair que puifque R ■=■ P'^ — aQ^ =■ x^ — au^, il n'y aura qu'a fuppofer t = P , & u = Q; ce qui donnera a y -\- b = P , & 2 et ,v -t- j8j)' -+- S = (j> , & par confequent a ■'' »2ct Ida' Or je remarque 1° que les nombres P be Q peuvent etres pris pohtivement ou negativement a voioiuej ce qui donnera d' abord quatre foluiions diffierentes. 2° Si le nombre R ell le produit de deux, ou de plu- fieurs nombres de la forme de P' — ^Qi" y il fei'i aufli plufieurs fois de cette meme formej de foite qu'on pourra trouver difFirentes valeurs de P & de Q . En effet fi R ell le produit de deux fafteurs tels que /* — aq', &/'- — a/-, on aura {Jn. j ) i? = (j>p' zt ^ ?!/')* 93 '— a(pq' rh Ip'Yi 3infi on pourra fuppofer P = p p' -+- a ^ cj' , & Q ^=- ? i "♦" ^fj 0^ •^ ^^ ? ?' — "-I H > & (2 = /?/ — ?/. Ell general fi R eft exprime par A" B" C D' . . . . , ^, ^, C, Z? Sec. etant des nombres de la forme de P' — a (2% mais qui ne foient qu'uiie feule fois de cette forme ; le nbmbre R fera ( comme je l' ai demontre ail- leurs) de la meme forme autant de fois ni plus, ni moins qu'il ya d'uiiites dans la moitie de ce nombre (m -+- i ) ( « -+- I ) (r -H 1 ) (j- -+- I ) . . . . s' il eft pair, ou dans la moitie de ce meme nombre augmente de 1' unite s' il eit impair. Ainfi les quantites P &i Q auront cha- cune autant de valeurs differentes qu'il y a d' unites dans {tn->-i')(n-^i)(r->-i){f-^i) . .. , {m-^i)(n •■ i){r-^-i){.r-^i) ...-i-i oudans 2 1 & chacune de ces valeurs fournira par confequent quatre folutions du ProbUme. 19 Examinons feparement le cas , cii -a eft un nombre pofitil: , & celui ou a elt un nombre negatif. Soit 1" a un nombre negatif = — e, enforte que e foit pofrtif, & la forme du nombre R fera P' -^ e Q^ i done puifque il eft impoiTible que 1' unite foit de ceite forme, le, nombre des fatteurs A^ B, C, D &c. {Art. prec. ) qui font fuppof.s etre de cette forme fera neceflai- remeni limite j done le nombre des valeurs de P &c de Q^ le (era aulfi ; par coniequent le Probleme ne pourra avoir qu'un certain nombre de folutions rationelles , qu'il fera aile de trouver par la methode precedt-nte ; & s' il arrive qu'aucune de ces folutions ne donne des nombres entiers pour les valeurs des inconniics x &: y, on en devra con- clure que le Probleme n'admet .point de folution en entiers. Suppofons 1° que a ion un nombre politif; dans ce cas corame 1' unite eft loujours de la forme de P^ — ^^ ■ 94 quel que foit le nombre a , il eft clair qud le nombre des farteurs de R de la forme dont il s' agir fera infini , parcerru'oii pent toujours regarder le nombre R comme multiplie pnr une puilFance quelconque de l' unite ; ainfi o'j le Probli nc n admettra point de folution du rour , oa bieii il en admettra neceirairement une infinite. Pour comprendre toutes ces folutions dan^ deux formu- les generales , foient p' & q deux nombres tels que p'* — a q' = I , & maltipUant cette equation par 1' equa- tion P- — aQ' = R on aura ( P p' ± a Q Q-i3r ■^(P^^Q)Va 4a oe aQ-HF -(p- - ^ Q ) V^4 95 P - Qv'a , , , i ia ip •+- qVa)'^ ,a. {p -^ qVa)" I -It Done fi on met dans ces formules les differentes va- leurs de P & Q qui naiflent des fafteurs de R qui font de la forme de /** — a Q' , & qui font plus grands que r unite } & qu'on fafle fucceflivement m =■ i, 2, 3 &c., on aura abfoiument touies les lolutions rationdles poffibles de r equation propofee. 30 Soit pour plus de fimplicite p -^ fiQ = q, & r on aura T p' -^ aOq' - (> y = -. ^ P' p' ■*- aQ^'q' ■*■ b^ -aS^ X • • done, a moins que les numerateurs de ces deux fra£lions ne foient divifibies exaftement par leurs denominaieurs , les inconnues x&i.jy ne pourront eire des nombres eniiers, Suppofbns y = _ am Si. nous aurons y = —^ ^ y ■ Y' -^ ha - as Or je dis que 1' on pent toujours prendre 1' expofant m , dans les valeurs de f & q , tel que x' & y Ibienc des nombres entiers. Pour cela on decompofera le nombre a. en fcs fafteurs premiers, enforte que Ton ait et = %' in tri' m" ( m , m\ m" &c. etant des nombres premiers) enfuite on divifera a '" par m , & on nommera le refte / , on divifera de meme a '' , Sc on nommera le refte r' , & ainfi de iuite; ces reftes etant trouves, on fera m egal a un multiple quelconque de 2'"*"' {tn — r) {m" — r") ( m'" — /")....; car, par ce que nous avons demon- tre plus haut {Art. z i ) , il e(b clair que p' — i , & ^' feront divifibles par 2 « ; de plus il eft facile de voir par les formules de V Art. 16 que p — i fera auiii divifible par a , a caufe que m eft pair ; par cpnfequent x & y feront neceflairement des nombres entiers. Uonc (1 les quantites ol lont des nombres entiers , on pourra trou\'er une infinite de va- leurs de X & de jy en nombres entiers ; or ces quantites ne font autie chole que les valeurs de x &c 6e y qui re- pondent a /rz = o , ce qui donne p' = i , ^' = o , & par confequent x' = o , & j^' = o ; c'eft-a-dire les me- mes valeurs de x & 6ey que nous avpns trouvecs d'abord ( Art. 28 ) J d' oil il s'enfbit que fi Ton trouve une feule folution du Prohlime en nombres entiers , dans le cas de a pofiiit , on pourra par nos formules en trouver une infinite 97 finite d' autres en prenant pour P Sc Q les nombres qui repondent a la folution donnee , & pour m un multiple quelconque de i."*-' (m — r) {m" — r") {m'" ■ — r") . . . . Au refte il eft bon de remarquer encore qu'il ne fera pas toujours neceffaire que m foit un multiple de ce nombre pour que x & y foient des nombres entiers ; car il eft: vifible , par exemple , que ft P' &c Q' etoient divifibles par (t , il fuffiroit alors que m fiut un multiple de 2 , c'eft-a-dire un nombre pair ; & ainft des autres cas fem- blables. A Berlin ce lo Septembre 1768. Mifc. Taur. Tom. IF. "SUR V INTEGRATION £)e quelques equations dijfcrcnt'ielles dont les indi' tcrmlnees font feparees , mais dont chaque membre en particulier ri eji point intecrrable. o Par M. de la GRANGE. I La reparation des indcterminees eft regardee avec taifoii comme un des meilleurs moyens que les Geometres ayent imagines pour inte^rer les equations differentielles du premier ordre. £n effet il ell clair que quand on a iepare les indcterminees dans une equation, on peut aiors regarder chacun de fes membres comme une differentielie particuhere qui ne contient qu'une variable ■, de forte qu'il n' y a plus qu'a prendre f'eparement I'integrale de I'un & de I'autre membre, en y jjoutant une conftante arbitraire. Dela il femble qu'on pourroit conclure que lorfque les deux membres de 1' equation ainfi fepaiee ne font point integrables , 1' equation elle meme ne doit pas 1' etre non plus J c' ett ce qui elt vrai en effet dans la plus part des equations differentielles ; mais il (e trouve neanfmoins des cas , oil cette concluiion leroit faufle , & qui vont faire la matiere de ce Mimoire. 2 Pour commencer par "les cas les plus fimples nous prendrons 1' equation £f __ ^y fjs V {i - x") V(i-/) ^ dans laquelle tout eft fepare comme 1' on voit. II eft d' abord evident que les deux membres de cette equation ne font point integrables, au moins algebriqucment} cepen- dent on lait que 1' equation en elle ineme admet une in- rt 99 teirrale algebrique. En effet , comme — ; eft la differentielle de 1' arc dont le Jinus eft x , de meme que eft la differentielle de 1' arc dont le Jinus eft , V ( I - >M y, on aura, en prenant les arcs au lieu de leurs differen- tielles , & ajoutant une coiiftante quelconque C, Arc. (in. X = Arc. fin. y -^ C ; done ft on fuppofe que C (bit aulli expriine par un arc dont le Jinus ioit a , on aura Arc. iin. X = Arc. (in. ^ -f- ^^rc. fin. a, c'eft-a-dire que Tare qui rcpond au Jinus x doit etre egal a la lomme des arcs qui repondent aux Jinus y ik a ; de forte qu'on aura par les theoremes connus X = y V (i — a') -+- ay/ (i — y') . . . (B) c' eft i' integrate de l' equation propoiee , dans laquelle a eft la conllante arbitraire. 3 J' avoiie qu'on peut trouver cette integrate fans le {ecours des theoremes fur ]es Jiius , en integ ant chaque membre de 1' equation (A) par les logarithmei imaginai- res , & paflant enfuite des loganihmes aux nombres, De cette maniere on aura H- / [ a v^ — 1 -H »/ ( I — a^ ) ] , d' oil r on tire xV — ,H-v/(i — x') z= [yV — I -f-\/(i — jy')] X[av'— iH-»/(i —a')] =[j»/(i_a^) H-av/(i— j^O]v^— I -+->/(i —y')V{i —a-) — ayi & comparant la partie iinaginaire du premier membre a la partie imaginaire du fecond , & la partie reelle avec la reelle ; on aura comme ci-deiTus X = yV {i — a')-^ aV {i ~ y^), ou bien encore , ce qui revient au meme dans le fond lOO 4 Mais fi d'un cote cette mefhode eft uii peu plus di- refte que la precedente , de 1' autre elle a aulli T incon- venient de dependre des quantites tranfcenJanteii en elfet puifque 1' integrale de 1' equation propolee ell ablblument algebrique , n' e(l-il pas naturel de penfer qu'il y ait aufli une voie purement algebrique pour y parvenir :" Qu'on muUiplie les deux membres de I' equation {A) en croix , on aura d X V ( i — y) = dj v' (^ I — x') & integrant par parties y(\/i — X') -^J V X d X -+- c Or r equation (j4) etant multipliee par xj , & enfuite int;.gree donne /xy d X /* xydy ^ {l-x^) J V ( I -f) done r equation precedente deviendra xV {i — y-) = yV {i — X') -^ C; equation alg,bric[ue , qui en faifant C = a revient au meme que T equation {B) de 1' Art. z. 5 On pourroit aufTi appliquer la meme methode a I'in- tegration de 1' equation g.nerale f^f '^ ^ ..(C) V{a->-liX-t-yX^) V ( « -1- /!?>' -t- ,./ ) car multipliant d'abord en croix, & prenant enfuite I'inte- grale de chaque membre par parties on a I 01 Or r equation (C) etant muItipUee par xy , & enfuite iniegree donne f x y d X r xy dy J V (,« + /? A- -f-y^'j ~~ J V (^ « -+- ^^ -t-"77T De plus on a par la meme ecjuatioii & de meme /xdy f xdx = — V (cc-hSjc -4-y X-) / i^X-^yX^) y '^ -y J ^ '^^-^ ey ^yy') Done faifant ces fubllitudons dans 1' equation ( Z? ) , & eliagant ce qui fe detiuit on aura cette equation algebrique x V (ot -+- ^y -+- yy') — — V {«.-*- ^ x -ir- y x' ) =i yV {a.-^^x-^yx-)— — >/ {a -^ ^ y -^ y y') -+- C, ou bien ( ;c -+- -^ ) / ( ct -+- /3jK -^ ? J^O = (j-H— )v/(«-+-/3x-h}/x')-4-C qui eft r integrale de 1' equation propo(ee. ; x !, 6 Voiladonc, comme Ton voit, uiie methode bien fimple pour imegrer cci lortCb d'equatioiii, dont chaque membre en particulier depend de la quadrature du cercle ou de 1' hi- perboie ; mais il y a enviote d' autres equations plus ge- XOl nerales que !es precedentes qui admettent aufli des iiite- grales alg^briques , quolque chacun de leurs membres ne ioii en aucune fagon iiitegrable. Ces equations lout comprifes dans la formule fuivante ____J^f y' (a -t- i2y -h yy'-t- S'/'-t- t y* j dont r integrale eft exprimee en general par 1' equation A-^- B {x V j) ■+■ C {x- -\-f-) -^ Dxj-i-E (xy -hy'x) •+• F x^'y = o . En elfet fi on differentie cette equation on a [B -h rCx -i- Dy -i- E (ixy -+-y^) -+- i/'xj'] dx h- \_ B -h iCy -¥■ Dx -+- £ ('i-yx -t- x") -*- zFyx-J dy = o. Mais en tirant de la ineme equation la valeur de x en y, & enfuite celle de j' en x, on trouvera 1 a: ( C -t- £jK -+- Fy^ ) -t- B -h Dy ■+■ Ey' = V[(B -H Dy-hEy'Y — 4 iA-i-By-hCy'){C^EyfFy')] & de meme zy(C-+-Ex-\-Fx-)~^B-¥-Dx-i-Ex- = V[{B H- Z);c -+- Ex'-y- — 4 iA-hBx'+'Cx'XC-hEx-^Fx')^ de Ibrte qu'en taifant A = B' — 4AC /3= z B D — 4(AE -h B C) y = X B E -^ D' — 4 {A F -h O -^ B E) I = xD E — 4(BF ■+■ CE) e = £■ — 4CF on aura dxV^ (oi ■+■ dy -+• yy^ -f- ^jy' -+- fjy* ) = ■ v' -4- enforte que 1' on ait les deux V I « -»" J^ •■>•• ■»- J' *' ) equations liiivantes , d X at = dt = d ^ Je inultiplie ces deux equations en croix , & je les quarre pour les delivrer du ligne radical, ce qui me don- ne ces deux-ci dt' ' -j^. = ^ ^ ^y -^ yy- ' Je differentie maintenant ces equations en prenant dt pour conltante , & divifant la premiere par dx ., & la feconde par dy ') aurai x d'' X _ -^-- = ^^xyx t. d^f . -j^^^-^yy- Or en ajoutant ces deux equations enfemble , & faifant X -+- y = /? , on aura 1' equation r d' p laquelle etant multipliee par dp., & enfuite integree donne k etant la conftante arbitraire ; d' ou l' on tire ^ = »/(^ ^- 2^/) ■+- yp'-). Mais Mais -^ = ;; = dt dt v^ ( a -4- Rx -^ yx\) -H V ( * -4- /3 J + yy' ), done on aura enfin s= •[/(: -+- i/3(x h-jk) -+■ y\x -^ yyi- 9 Si au lieu d' ajouter les deux equations differentio- differentielles on avoit. retranche I'une de I'autre on auroit eu ( en faifant x — y = q) celle-ci 3. d'q qui etant multipliee par d ij ^ Sc integrde enfuite donna & par confequent ^. = «-yf Done puifque q ■=: x •— y on aura -~- = v' ( * -f- i3 x -+- j/x*) — v^ (* -f- ^y -+- yy'^'y de forte que I'equa- tion integrale fera = v'r.H-f- |8(x — yr\ H ^tant la conllante arbitraire. 10 Les integrales que nous venons de trouver ne difFe- rent point , quant au fond , de celle de VArt. 5 , comme il ell facile de s' en alTurer par le calcul j mais on peut en trouver encore d'autres plus fimples , en donnant feu- lemenc un peu plus de generalite a notre methode. d X En effei fi au lieu de fuppofer dt = ;; r* on fuppofe =. = — T etant une fonftion quelconque de x &. j' , on aura ces deux equations-ci. Mijc. Tauf. Tom. IV, o dt dx dt 4y^_ J \/ ,« -+• iff ■+- >•.>-'/' d' oil r on tire, en maltiphant en croix & quarrant, = A -h &y -^ yy d I' de (brte qu'en diifeieniiant , & regardant dt corame con- ftante , on aurs • xTdTdx -f- iT-d'x . = /3 -4- ^ y X df = |8 -+- 2 yy at' Equations qui etant ajoutees enfemble, en fuppolant x -i-y »= p , donnent celle-ci Ov foit X — J/ = ^ , & fjppofons r une fonftion de p & ^, enforte que Ton a\t dT = Mdp -*- Ndq, on dTdp ]V}//p' 'N dp del . dp da aura = ^ -»- — - — ; mais — ^- — = di' dt' dt' ' df dx' — dy' a -t- /i \ -t- y ' «-(-/?-».)- v» 0 c -t- y p ^ d? ~ T' f^ ~ f^ ' done fubllituant ces valeurs dans 1' equation ci-deffus elle deviendra , apres 1' avoir multipliee par T, T' ( Mdp' -4- Td'p) . ~ = (^ ^ yp)(T —■ Nq). Or puifque la valeur de T eft indeterminee , on peut la iiippoH'r telle que T — Nq = o ; c' eft-a-dire ( a caufe que N = — — ) -T— ; — = — , ce qui donne en multi- ^ dq ' Id (] q ^ ^ pliant par ' ) -^ >• ( ^' - .y') Done mettant au lieu du denominateur du fecond mem- bre fa valeur G(x — y), & divifant enlliite le haut & le bas de la fratlion par x — y , on aura ^i*'^(ix-i-yx') — V {A -i- (iy -i- yy') io8 ~ G • Equation qui etain combinee avec la prdcedente donnera celle-ci 2 Ct laquelle etant multipliee par 2 G , & enfaiie quarree deviendra 18' — 4 « G' -4- 2 j8 ( >- — GO (x -+- J ) -+- 2 (y^ — G*) xy H- (^ _ G^r{x^ ^ f) = o. La methode que nous venons d'employer dans Vyirt, i o peut s' appliquer avec le ineme lucces a integrer 1' equa- tion doot nous av<)ns parle plus haut ( Art. 6 ). Soit done ^e dx enforte que 1' on ait auffi ^l dy & ces deux equations etant traitees comme celles de r Art. I o deviendront d' abord xTdTdx -4- 2 T^ d^x „ . , ■ — — =/3 -+- X y X ->>- 35 X -+- 4fx' xTdTdy ■*- rt^d'v „ . , J'ajoute enfemble ces deux dernieres equations , & je fais comme ci-defl"us x •+• y = p , x — y s= q, &c dT =s Mdp -4- Ndq, j' aurai en divifant par 2 T Mdp^ -*■ TNdpdtj ->- TVy __ di' 0 -^ yp -^ ~- {p\ -+- ?0 -^ -7- (/' -+- 3 f ?' ) & mettant an lieu de — — -^ fa vaieur 109 J- ^ ? -+- rpf -+- — ( 3/''? -+- 7') -^- -^ (f' ? -4- p f ) on aura apres avoir multipli^ par J, & ordonne les termes df' = (/3 -4- y?){T — Nq) 4 Soit fait, comme dans 1' y^rf . 10, 7" — N g = o , & par confequent , T = P q ^ N = P, & M= -^- — on aura p.,.(.p^,*p^,i =p,,(^^,^), dt' -< ^ z Ou bien en divifant par P q^ -!-- = \r ep. dt^ 2 ' Cette equation etant multipliee par t.d.P devient integra- ble , & i' integrale fera G etant la conltanie arbitraire j de forte qu'on aura , en tirant la racine quarree , dp d X •*- Jy mais -7- = ; = dt d t V^ ' « -*- /? V + V r' + J> -J .4. { ar4 ) ^ V '■ « -t- ^ -H >■ ' -H ^ » -t- « ■.' ") - ; done fubftituant cette valeur , & mettant a la place dfr /?, Jf-Hj, & a la place de T, P^, ou bien /* (x — j), on aura , apres avoir mulriplie par x — y , ( Z> ) . . . . . v/ ( * -+- 18 X -+- V x' -+- S jc» -4- E :c'* ) -4- »/(*-+• 18 j)^ -H ^j- -f- Sjy' -+• f jy-*) =s ( X — y ) y/ [ G* -+- S (^x -t- j ) -4- s ( x H- j )^ ],• pour r integrale cherchee de 1' equation tE\ ~ = dy V (a -H /Jy -*• yy'^ ■+• f y' -*• ty*) 13 Si 1' equation a integrer etoit (f ) . . . . ■'•' V i^« -*- l^ X -h y x^ -¥• S" X' ^. 6 ;c4 ) dy \/ (« -K /?_y •+- yy' H* S'y> -f..jv4) il n' y auroit qu'a changer le figne du lecond radical de L' equarion (D ) , & L' on auroit v^ ( on aura par i' equation ( E ) v^ ( ") + i'(x> y»> •+• i{x* — y* ) i X — y)V^ { i i -i- i' X -h y) -i- t{x -I-y) ) 0 ■+• y[x ■+• v) •+• S" ( X' ■*• XV -»- v> ) -f- £ ( a;' -H *' v -f- x yi -f. yi ) "~" V ( G' -t- ^ ; .V -t- y ) -•- e ( X ^. _y J> ) done combinant cette equation avec celle que nous venons de ciier, on aura (a;-v)v/ ( G' -fr- •?(*•-♦• v) -^ tfx +v)>') 2 j7 -I- y '■*• -♦-•')-»- '^' f •*'-+■« V -*-"* 1 •+■ 6 ^ ■>;'■+■«* ,y •+"« 1' ■»- v ) rV(^G' ^ J-(x H-y) ^ i (* -*- y)') (S^. J, ([a -f. v)-+.G(x— y;'W.-+-xy ) * 2{(x> H- .x>y) 1 V/ (G' -H f (x ■+• y) ■+■ iC* ■«- j)') d'ou en multipliant en croix, & quarrant les deux mem- bres de cette equation il viendra |3*-- 4«C -^ (^&y -+- 4*^ — 2/3(;)(x -+■ y) •+■ iy' — 4*f)(^ -^ jY -+- G^ ix—jY — 2 ^l xy — 2 y G (x* -+-J'') -+-(i}'S — 4185 — zlG) (^x -t~j) xy -H ( 5" — 4 f G ) x^y = o , ou bien j8' — 4ct(;^ (2/3}/-l- 4«S — 2/3 G) (x-+-j)^) -H ( >'* — 4 ee e — 2 7/ G H- C ) ( x' -t- jy") -+- 2 ( j^' — 4 A i — 9)t — G') xy -t- 2 (j/J — 2/3f — 5G) (x-+-j')xj -+- (S- — 4 f (j ) x'^y^ = o i & ceite equation I'eia ^galement 1' integrale de Tequation (£) 8c de inequation (F) {Articles 12 & 13 j ce qui s' accorde avec ce qu'on a demontre dans 1' Art. 6. I } Coniiderons maiiuenant en general T equatiou d )i dy Ill X etant une fonftion quelconque de x, & F une fonftion quelconque de y . On aura d' abord les deux equations dt dx dt '^y T ~ V X ' T" ~ vT d' oil r on tire -dF~ - ^' "^7" ~ ^ & differentiant (en faifani af X = XVx, Jr=r'a?_y) Z"- = ^ Solt x-+-y = p, X — y = q , ^ dT = Mdp -h Ndq, on aura en ajoutant les deux equations preceden- tes , enfemble zT[M dp' -t; 7<:dpd(j) -^ rT'd'p ^, y, dt' ~~ ( X - T ) ///' , ^ , Or dpdq = d x'- — dy^ = ; done fub- ftituaiit cette valeur on aura zT (Mdp'-^-Td'p) „, ^, iKCX-T-) dt' r Maintenant , puifque x •*- y ■= p , x — y =^ q , on P -^ ■+-? P - 1 X = -—-,y = —— X — Y —dq^-ypq-^- -^ (3p= -f ?') ? + -| ( 4P' -H -+- 6p q'*) q -+■ Sec. & comme cette quantite doit etre egale, ou plutot iden- tique avec la quantite Q {f A d q X

■ i x , & Y = -^ ■ ly , enlorte que 1' on ait X = $ (p -4- c; , & Y = ■+•(/? — ^); & r equation de condition fera " (p + q) ^■^" ip -^ q) = (^{fqd q X * ■?) - i-'ip - ?) = ^^Xf f done ii6 Cecte equation devant ^tre identique ; je fuppoferai d' abord — ^— = — m'O (m etant un coeficient con- ftant quelconque ) , d' ou l' oa a en integrant Q = J Cm. (m q ■+■ oc ) A &c g, etant auHi des condantes quelconques , & par confequent , en integrant , de nouveau , A f(ldq = CoC(mq 4- *) & QfQdq = —~Gn.i (mq -+- *); de forte que 1' Equation precedente deviendra ^ fin. ( nz y -t- * ) X i^" • p ■+• /72^ \|/ • /7 ) — — fin. 2(/n^-+-«t)X((p'^-/'-(-4OT*(p-p) = o, laquelle devant etre vraie independamment d'aucune equa- tion entre q Sl p , ii faudra que 1' on ait -v]/" • p -+- OT^ "4/ ■ p = o , '— «c]). im »'7 Done faifant pour plus de fitnplicite — = A , — — ^ = c , & prenant une conftante quelconque a , on aura ^ (P ■+■ ^ ) = a -+- ^ cof. [ /« (p -+- ^ ) -+- 3 -f. ft ] H- c coi'. i.[m(p-t-^)-t--y-i-o!.\, "^ (.F — ^) = a-+-Z>cof. [ot(/? — ^)-+-^— «]-t- c cof. 1 [ m(p — y) -+- y — ct]; done en mettant ix a Ja place de ^ -+- y , xj i h place de /> — y , & n a la place de 2 /n , on aura X=:a -h b cof. (nx -h Q -h 0.)-+- c cof 2 (/2X-t-)/-t-et) J^ = a -»- ^ col. (;2^-+-/8 — a.) ■+■ c cof 2 (/z^ -*- y — «). Ce font , ce me lemble , les valeurs les plus generales que r on puifle donner aux quancites X &c y pour que i equation — ^ = — y, foit integrable par notre methodej & r integrale fera \^X-t-\^r = Afiii.Cm^-h*)y^lG'-~ cof 2 (mp-^y)} ou bien , en mettant — -^ au lieu de — , & faifant •Z+VZ=fin. [-^^-4-*]Xv/(/^^— itcof [«(A;+y)-4-2>'] ). 18 Soit fait cof n X -*- fin. n X y^ — 1 =«, cof ny -+- lin. ny V — i = v, on aura J- I -*- U* - 1 - u* , col. /2 J? = , fin. n jc = V — I 2» 20 col. i/wc = — fin. 1/2X = — v' — I » 6c de meme coi. n y = , lin. n y = v — i I -t- i)* - I - ^•■' > col. ■i.ny = — , lin. iwy = — v — i , on aura de plus cof. /2(x -Hj') = — inv ^ -^ 2 « II ' ^ » ( A- - r ) X) -^ H col. — = , 2 2 Vl)« • fin. = V — r . 2 2 V 'y // Enfin on aura ■ du dv dx = ■ , dy =■ ; . Suppofons outre cela cof. (|8 -H ct ) = ^ , cof. z (y ~t- a) = B cof. ( 3 — et ) = £ , cof. 2 (>- — a) = E , on aura cof. 2 « = ^ £ -+■ »/ ( I — ^^ ) X v^ ( I — £0 cof. 4 * = ^ £-H v/ ( I — ^^ ) X ^ ( I — £=) i done 1 -i- BF -^V (i — 5^)xV(i — F^) = 2 [ ^ £ -t-v/ ( I — ^^ ) X ^ ( I — £^ ) ] . . . (G) Enfuite on aura, en faifant pour abreger, AE -^ y/l(i — v40 ( I — £0 ] = M, ^iT _ v/[( , — 5^)( , — Fn] = N, . I H- M ^ . 1 - M cof. « = V , lin, « = V cof. IV = »^ , fm, ay = / 2 ' 2 ^'9 done en faifant toutes ces fubftitutions dans les formales de r Art. prec. , on aura d' abord ^ ^(i -►^fO - >^0 -'Ox(i - «') ■ A = a ■+- 0 X c X 1 u B( I +//♦)- V(B> - I 1X( I - «♦) F ( I -4- ^>) - v/(E'- i)X(i -^') 2 1/ F( I + i,") - v^fF' - i) X ( I - V') -4- c X ; , ou bien , en fuppofant pour plus de fimplkite , -4- lau' -+- b [A ■+ V {A' — i)]u' -^- c [B -h V(B'— i)]w% y=clF—y/ if'— i)]-t-^[£ — v^(£^— i)]v -+- 2flv' -h b [E -t- >/(£'■— i)] v' -t- c [F -^ V (P— l)]v% X = — & J = — i de forte que 1 equation -^ = jts^ !«' 2Z;' * ^ V Jl V 1 -, . . dit dv deviendra — = — . Dont r integrale fera « "J V 2 II eft clair que T equation — r-t = — =;^ eft un peu plus generale que 1' equation (E) que nous avons appris a integrer dans V Art. i ^ ; car dans cette derniere dqua- tion il n' y a que cinq coeficiens indetermines , au lieu que dans celle dont il s' agit ; il y en a fix ; je dis fix quoique les quantites ' xT Tdx Tdy done T'. dT ^ , , dT , , ou bien en mettant au lieu de d x^ , — y7~ •> ^ ^^ ^^^^ J';c= ~di^ — ^-^ dxdy zdx dy "^ T' , , dlT , , d'- Y = r— « ' — — ; d X d y . •^ z dy dx -^ Soit maintenant Z une fonftion quelconque de jc & de J' , & fuppofons dZ = Pdx-+-Q dy , on aura , en differentiant de nouveau d'- Z = P d^ x ■+- Q_d^ y ■+- — — dx- -H 2 — — d »dy -^ — ~ dy' ; done fubftituant au dx dy -^ dy -^ lieu de d' x ^ d' y y d x'- & dy'^ leurs valeurs , on ^ura d' Z Ill 4- ( ^— ) dxdy. dy dy dx -^ Done fi on fuppofe ^d? TdlT Q^d IT .„. ay dy dx & r,"^"!^ XdF ^ T^ TdQ on aura 1' equation d^Z . ."^""^ laquelle etant multipliee par i d Z , & enfuite integree dZ^ donnera -7-; = G'- -+- zfZ), G* etant la conitante arbitraire. lo Toute la difficuhe fe reduit done a determiner les quantit^s T & Z , enforte que les equations (//) & (/) aient lieu. F du Si on hit IT = u , I'equation (//) deviendra -—^ — Mifc. Taur. Tom. IK q H- O — - = 1 -— , d ou r on tire — = -r—, — — ^ d.v dy ' (ty if dy .0 du . . , ^« zdz -+- r ■ X ■+■ A - J , r • X , & A •J' etant des fonftions quelconques de ;<: & de y . Or puifque T = -^ (f P d x — fQdy) , Ci on fup- pofe en general S • /? = — / -—^ , on aura i 124 /-^ = -2 •(//'i.v - fQdy) & /-4^ = 2 . (fPJx-fQdj); done on aura enfin pour 1' equation de condition . (^p- X — Q:Y)'l{fPdx —fQcly) = xfZdZ -J. r x -+- A-j • • • • .(^)- Quoique cette equation ne foit qu'un cas particulicr de r equation ( /t ) , elle ell cependant en quelque forte plus generale que celle que nous avons trouvee par la methode de 1' yirt. 1 5 . 21 Si on fait comme dans I' ^rt. 16 Jf = et -»- |3x -+- yx- -+- &x' -+- ex"^ -<- ^x' -4- i,;x* -H e x^ -H X x' -H Sec. Y = A -\- (ly -*- yjy' -H "^y* -+- ej* -+- ^j' -t- h^ -+- Gj' -+- Xjy' -+- &c. on trouvera que I' on peut fatisfaire a 1' equation ( Z ) dans les cas fuivans ; 1° en faifant /* = 1 , Q = i , 2(x — .y) = 7— if- ZdZ = (a caufe de Z = x -+- y ) |8 -H 7^ Z ^— +— ,r.x = — -^-^, A-j= — ^ -i-^ i & ^ = o , q = o &c. ; c' eft le cas que nous avons refolu dans le meme Article. 1° en faifant P = x, (2=j,2( -) = I A** ■*" y^ — ,, rf^-ZdZ = (a caufe de Z = ) «-*" ** - J' 1 8<,Z' sAT* 2^*''' ayZ -4- aeZ* 4- , Fxsss 1 ■ 3 > .A . J. = -^ -4- -^ j&i8 = o,5==o,^ = o, e=0, X=:o&C. 3» en faifant P = .v% Q = jk' , 2 ( - — -^ ) = -7-^, i/d)- ZdZ — C^ caufe de Z = ^^^^ ) 3 jx Z ^ — y 3 -1- ^^^ HoXZ* r-;c =-^ H — ^^ , A - y =: 1 ' z 3 s,| = o , 6 = o , & ainfi des autres. Au refte tous ces differens cas peuvent fe deduire du premier par des fubftitutions conveiiables j c' e(t de quoi on fe convaincra ai(ement , en mettant dans 1' Equation —y. = — y , a;', x' &c. a la place de x, & ^», y^ &c. a la place de y; de forte qu'a proprement parler les fup- pofitions de P = x" , & Q = j^" , ne donnent point d' autres cas que ceux de/*=i, & Q=:i. Mais comme ces fuppofuions font tres - particulieres , & que r equation ( Z ) n' eft elle meme qu'un cas ires-particulier de r equation {k) de 1' Art. 19, ii n' eft pas impoffible qu'on ne puiffe decouvrir encore par le moyen de cette dx equation d' autres cas d' integrabilitd de 1' equation iiy . 1, • /I = ^ ; ce qui ouvre , comme 1 on voit , un vafte champ aux Recherches des Analiftes. A Berlin ce 10 Septembre 1768. RECHERCHE S' Mathirnatiques fur differens fujets. Par M. D'ALEMBERT. §• ' Sur Us triangles fpheriques , formes par des arcs de petits cercles, I 11 y a, ce me femble, dans la Trigonometrie fphe- rique un objet qui n' a point encore ete traite , & qui meriteroit de 1' ^tre ; c' ell 1' analife des triangles Ipheri- ques qui ont pour cotes des arcs de petits cercles. Ima- ginons un pareil triangle , & tirons les cordes des trois arcs qui le compofent ; ces cordes appartiendront aufli a des arcs de grands cercles } & le premier pas a faire dans la recherche dont il s' agit , eft de determiner les angles que forment ces arcs de grands cercles avec les petits arcs qui ont la m^me corde , & la portion de furface fpheri- que qu'ils renferment entr' eux. 2 Soit EDAO {fig. 0 un grand cercle de la fphere , A E un de (es diametres , D C une corde quelconque ) le rayon oil finus total G A =i \ ^ 1' angle oii arc A O ( dont le finus ei\ £0) = a, 1' angle AB C = v , & GL perpendicuiaire a DC. On aura GB = cof. a^ B O = fin, &) , A B = I — cof. u , K G = cof. a fin. T , A" C == • ( I — cof. &)* hn. »* ) K B = coC a col. T , L K i= I — cof u fin. T. Imaginons pi^fen- lemen: perpendiculairement au plan EDAO, le grand 44 ii8 • cerde dont le diametre eft A E , & le petit cercle dont le diametre eft DC; leur corde commune fera evidem- ment i B O = x (in. a , que j' appelle a. , & imaginant la ligne BCy = BO & perpendiculaire au plan EAQOy nous aurons un triangle Ipherique ordinaire LAO., tor- me de trois arcs de grands cercies , lequel fera reftangle en A. L'angle ALO\ que j' appelle /3 , aura evidemment BO „ -KB cof. a coi". T pour r..,..«r. ^ , & pour c.>.. j^ = -^^—-j^-^-- Tare Z CX fera = ZCj & la propriete des triangles fphe- riques ordiiiaires donnera encore d' une autre maniere la tang. I. A KB KG KB valeur de cof. (i = ^^^^ = __ x ^ = ^ = cof. 6) cof. T r, ^ ^ ^n. , &: /?«. i8 == '-- — . Le v^ ( I - Un. T- coh a.') V ( I - col. «," nn. t') //'w^/i de Tangle O' = (P'^ir /a propriete des trianglzs.fpheriqucs') iin. L yi Cm. L A KB i cof. ^ fin. i.U' ■"■ fin. LC ~ BG ^ KC ~~ v (; i - col". „' fin. ^■) & le cofmus de 1 angle 0 = v^ (___^____) = — ; '-^ — '-^ — - . Maintenant il ell clair que 1' arc v^ ( I - col. «* il '. t') ^■ de grand cercle L O' eft perpendiculaire a T arc de petit cercle qui a la memo corde O' a. = r B 0' , que 1' arc de grand cercle 0 A co = z A O'. D' ou ii s' enfuit evt- demment que Tangle entre Tare de grand ceicle, & Tare de petit cercle qui a la meme corde, eft 90° — O' , & que par confequent le Jinus de cet angle eil = cof. O' fin. rr fin. u V i^l - cof. a fin. a-') * 3 Quant a la furface de Tefpece de cote de melon 0'K''u {fig- 3 6" I ) renfermee entre T arc de grand cercle 0' » , & T arc de petit cercle O' K' td- ., on coniiderera pour la trouver 1" que la furface LO' K u =s L K Y, 1 H ■= = ( I — col. a fin. v) X i 5> i" qu'on connoit par la irigoiiomctrie fpheriqiie , I'aire du triangle ijiheiique ordi- naire & ifofcele L O' co ; ainfi la furface 0' K' uO' =a 1 j3 ( I — cof. a fin. T ) — triangle fpherique Z O' u. 4 Soit done cc la cordo commune aux deux arcs , 1' uii de grand , i' autre de petit cercle , p le rayon du petit cercle , on aura i (in. u = in; cofi u = \/ { i — — ), ^ = 4 v/ ( I — cof. &)* fin. TT* ) , d'oii fin. it {c.a- d. le finus de r angle que font entr' eux les plans des deux cercles ) = } & 1 angle des deux arcs a pour Jinus ~ ; 4 enfin 1' aire comprife entre les deux arcs de cercle , eft = i/3[i — *^(i — fP)] — i'aire d'un triangle fphe- rique ifofcele dont 1' angle au fommet elt 2 j8 , & le c6t6 Z C , c. a- d., dont Tangle au fommet elt tel que le faus de la moitie de cet angle = — , & dont le cote L C 9. pour Jinus p . Or i'aire de ce triangle fpherique eft egale, comme on fait, a ( 1 /3 -+- z O' — 180°) x i i & on a p 4 4i> 4 4 Done I'aire dont il s'agit = 180° X i — 2 0' X » — 2 ^ */ (i — pp), /3 ecant Tangle dont le ^nus eil ~~ , & O' Tangle dont \q Jinus eft '' • (t -.—) 4 JWi/c. Taur, Tom, IF. *5° 5 A cette occnfion , void uiie mnni^re bien fimple de troiivcr r aire d' un triangle fpheriqiie ordinaire A B D . Soit {^fig. 4) acheve le cercle D B D' B' D , &c les demi- cercles DAD', BAB', dans lefquels il eft evident que VA &c A B' font les complemens des arcs DA Sc A B a 180° , & que DB = DB . Soit x 1' aire cherchee A D B , Sc foient continues les arcs A B , A D , de tnaniere qu'ils fe coupent en O ; on verra evidemment que ABO & ADO font deux demi-cercles , & le trian- gle ^ £> 0 = & femblable a A D' B' . Maintenant on aura la demi-furface fpherique = DAD BD ■+■ BAB'DB — X -+- DAB' = DAD'BD •+- BAB'DB — x -^ ^ , ^ „ ^ 1 fur face ffheruvie OAB DO — x; done ^-^ ^^ ^— = — 2 .v -h 2 r r /- 1 ' ■ , angl. D -^ angl.B-Hangl. yi_ _ lurrace fpherique X ( ;— ; ). Uoncx = ' ' 360° fur face fphc'ri.me totale , D ■<- B -»- ^ - 180° ^ „ ■'— i X ( -—, ). t)onc &c 2 360° 6 Je reviens aux triangles fphenques , compofes d' arcs de petits cercles. 11 s' agit de determiner 1' angle que les plans de ces arcs font entr'eux. J' ai deja nomme t Tan- gle que fait le plan du grand cercle AO, {fig. 5) avec le plan du petit cercle qui a p pour rayon , 6,: « := 2 fin. &i pour corde. Soit O F un autre arc de grand cercle , enforte qu'on connoiffe 1' arc O' F &c I'ang'e A 0 F de cet arc avec 1' arc A 0 . Soit 0 F la corde commune a ce grand arc , & a un arc de petit cercle qui fafle avec le plan du grand arc O F un angle = t , Soit 1' angle AGC = ABC = It; le cercle Z N C perpendiculaire au plan AQEP fera evidemment parallele au petit cer- cle qui fait r angle t avec le pbn /i 0 E ; de meme , apres avoir acheve le demi cercle VFO LP , foit mene dans ce demi-cercle GF' parallele a. 0 F, &c foit imagine Tare de grand cercle F' N doat le plan foit parallele au plan de V arc de petit cercle qui a pour corde OF; il elt Evident que 1' angle LF' N (era = it\ & que I'angle des plans des deux arcs de petit cercle, fera = a Tangle CNF' des grands cercles paralleles a ces deux plans. Or dans le triangle fpheiique 0' A P , reftangle en A , on connoit 1' arc 0\A & 1' ans;le AO P , complement de Tangle donne & connu A OF. Done on aura i° A P , & par con(:quent C P = A P — r , i" Tangle OP/i. Done dans le triangle L C P reftangle en C , on aura Tangle Z, & le cote- LP . De plus la corde O' F ^ que j' appelle cc' , etant domiee , & T arc O' P etant connu dans le triangle AOP reftangle en y^, il elt tres-aife de determiner Tare /"'/*, puifque G F' {hip.) eft parallele a O.F. On aura done F P ., & pir confequenr L F' . Ainfi dans le triangle fpherique LF'N, on connoit i° le cote L F' ., i" Tangle F' =. -w'. 3° I'angle L trouve ci- dcllus. Done on connoitra Tangle LNF' ., & Ton com- plement CNF., qui eft T angle cherclie des plans des deux arcs de petits cercles. En voila affez pour mettre fur la voic ceux qui deiireront achever ce caicul. 7 Au relte, il ne faut pas oublier de remarquer qu'une rr.eme corde appartient tou jours dans la fphere a deux arcs de petit cercle , egaux entr' eux , & dont les plans font entr'eux un angle = i t ou 2 t'. Ceft pourquoi fi on a les trois arcs d' un triangle fpherique forme de petits cercles , le probleme fera evidemment fufceptible de huit Iblutions , a caufe de la double pofition dont cliacun des trois arcs eft fufceptible , fa corde etant donnee. 8 Je dois obferver encore, qu'ayant determine ci-delfus Tangle de I'arc de pe:it cercle avec Tare de grand cercle qui ibutend la meme corde , on aura toujours T angle de deux aics de petits cercles, puilqu'on a neceffairement la pofition , & r angle des deux arcs de grand ccrcle qui ont les memes cordes que ces arcs de. petit cercie. 9 Tels font les principes g^neraux de 1' analife des triangles fpheriques qui font formes par des arcs de petits cercles , analife , par laqueile on determine les angles de ces arcs avec les arcs de grand cercie correfpondans ; les angles des plans de ces arcs ; les angles des arcs de petit cercie entr'eux ; & les angles de leurs plans ; enlin 1' aire de ces triangles qui fe reduit evidemment a 1' aire d' un triangle fpherique ordinaire , plus ou moins Us cotes de melon dont j' ai donne plus haut la mefure (a). 10 Outre cette nouvelle branche qu'on pourroit ajouter a la trigonometrie fpherique, je remarquerai encore qu'on pourroit etendre la trigonometrie recliligne ordinaire , en faifant entrer dans les Elemens du triangle reftiligne ( dont trois font {uppofe connus ) la fomme de fes cores , & fa furface. Le calcul analitique pourra quelque fois etre utile dans la folution de ces problemes, par exemple dans celui ou le trois cotes a,b, c font donnes , & oil Ton trouve le cojinus de 1' angle oppofe au core c , par la formule 1 ; mais en general il fera fouvent plus fimple d' employer la methode fynthetique ; & cette obfervation a lieu dans la plus part des problemes oil il y a des an- gles a cherclier , parcequ'on ne peut exprimer analiti- quement ces angles que par leurs Jinus , & que i' expref- fions de ces finus enferme fouvent des radicaux done la valeur eft equivoque , a caufe du double (igne qui les alTefte. (a) On trouveroit de la mtme manicre I' analife des trianglec fpheriques for- mes par des arcs dc grand &. de peiit ccrcJe. §• 2 Sur r arc -en- ciel. ,V< oici quelques recherches fur Carc-en-ciel, qui, par leur (implicite , & par les remarques nouvelles qu'eiles renferment pourront n' etre pas indignes de I'attention des Geometres , quoique la mariere foit dJja prefque ulee. Soil (,fig. 6) SA le rayon incident fur la goutie fplieri- que de pluie, & y4C le- rayon refrafte, I'arc A B = rcoy Tare A C ■= icJ ^ m le rapport de refraftion , c.a- d. du Jinus de r angle de refraftion au Jinus de 1' angle d' inci- dence , en palfant de 1' air dans 1' eau ; on aura m cof a = cof. a . De plus il eft clair que CD etant le rayon reflechi Aq A C , on aura Tangle AC D = i8o° — la'i & comme T angle BA C = co — a , 1' angle de CD avec A E fera = i8o° — iw' — (a — «), & Tangle du rayon rompu D L^ avec AE^ fera i8o° — z u — ( w — &i ) •— 4» — « . a Par la mime raifon , apres deux reflexions , T angle du rayon rompu avec AE feroit 1 8o''-i(y'-(&)'-a)— 3ai'-(a''— w) apres trois reflexions . . . i8o°-i6)-(&)-6)^-4(/-^ai-«) apres quatre reflexions . . . 180°- &)-(&)'-a)-6&i'-(w'-a) aptes n reflexions .... i 8o°-i«a)' - ( a> - i6)\ 3 Puis done que les rayons emergens infiniment proches font paralleles ainli que les rayons incidens , la dirferen- tielle de T angle fufdit = o } done ( « -4- i ) d u' z=: da. Or Tequation m cof a» = cof a donne doi fin. &) =imda fin. a. Done m (n -+- i) fin. a = fin. a»' = v^ (i — m* cof a^). D' oil Ton tire aifement Tangle a, par Tequation iin. &* \ - mm w' («-*-! V -I = —77 r i done col. «* = — — . 134 4 Soit — =s: p^^ nn •+■ a« = ^ ~ ', on aura fin. » w = ^ h -y^ ip'- — O & da cof. u = — — ; ^ , ou dot pdp'^ k 5 Suppolani done que m varie d' une petite quantity finie dm^ on aura dp = — — j- = — p'- dm. Tangle a deviendra u r-- ^ — r — rrr > ou — Ip'kd V {p^ - i) ■ V {i -t- k- kp')'' fin. a, cof. » — ; 8t pour trouver ce que deviendra I'an- nn. la gle a , on f"e fervira de la formule m col", a = cof a qui donne — m d u lin. u -^ d m col. a = — du lin. u =■ -^mdco(n~^i) (in. w j d' oil Ton tire dw = p dm cof. » (» -t- I ) lin. ft, 6 Si done dm eft la difference du rapport de refraftioii entre les rayons violets &: les rayons rouges , la largeur de C arc -en- del apres n refraftions ( laquelie eft exprimes par la difference des angles de /' Art. i , en fuppofant que u Cfoille de d oo , & cc de d oo' ) fera = — i , r p d m cof. u t p dm (n-hi)dco -h X d u = -: ou , ou liii. a> tang, u i c' eft - a - dire pour le premier arc ■ en • del in tang. « ' 2 dm v' ( 4 W7' - I ) , - , id in^' (c)m'^-\) „ , pour le fecond , & fnVi^\ — mr/i) * mV \^i — mm) ainii de (iiite. 7 Ces tbrniules au refte font d' autant moins rigoureu- I'es , comme il eft aife de ie voir , que fin. u eft plus '35 petit, & par confequent que n eft plus grand. Mais i° comme il eft rare que n foit Z> 2. , puifqu'il eft rare de voir plus de deux arcs -en- del ^ elles feront fiiffifamment exades pour la phyfique. i" fi on vouloit avoir des va- leurs plus exaftes , on feroit fin. (a -+- du) — fin. o) = — -, ou fin. fij (coCda — t ) -+- fin. du cof. u = - ^ r ; ce qui donneroit touiours fenfiblement la me- v{pp-iy ^ J me valeur de ^ « que dans F An. 5 , fin. u etant fuppo- fe ici peu conliderable. A 1' egard de 1' equation m co(! a = cof. u , elle deviendra {^m -h dm) cof. ( w -+~ d u) = cof. ( w' -+- d u ) , d' oil 1' on tire dm cof. a cof. da — dm i\n. 0) fin. d a -i- m cof u cof. d u — m fin. co fin. ^w = cof. w' cof da — fin. a Cm. da ; mettant dans cette equa- tion au lieu de fin, da fa valeur approc'iee d a , & au lieu de cof da fa valeur auffi approchee, i — — , on aura dm cof » cof a -— dm d a fin. a ■+• m cof a X — — — m da im. » = — da lin. a i 2 a d' ou Ton tirera , en negligeant les termes tres-petits par rapport aux autres , i d m cof a — m d a^ cof a — 1. m d a fin. 6) = — da'' cof «' — 1. da fin. w' = — m d a' col. 6) — « — Ida lin. fi,, & xm{n -\- I ) d a' fin. c, , & par confequent d a = — (»»-^Ofin« ,,nHki' fin. «* irf'4'(in. «, i<^/w _j_ y/ ( ; _,_ ^ 1- da' ) col. 4, ~' col.»* cof. a» m double valeur de da' ^ de iaquelle il ne faut prendre que celle oil le figne radical a -H . 8 Ayant trouve par les methodes precedentes Tare AB = 1 a pour le nombre donne n , & 1' arc A C = i a , foit piis , a commencer du point C , cet arc AC., n tois fur la circonference ; 8r (bit C (fig. 7) le point ou fe terminerj [' arc C 0 C = n . A C. Enfuite Ibit tiree la li'^ne C (y , telle que 1' angle (^ C B foit e^al a l' angle SAR, & pris dans un fens contraire , c' eil-a-dire , de maniere que la direftion de V arc 6" B foit dans un fens contraire a celle de 1' arc A R; 11 eft vilible par ce qui piece le, que C (^ fera le rayon rompu qui entre dans r ceil , S A etant le rayon incident qui vient du foieil , & qui foufFre dans la goutte de pluie n reflexions avant que de fe rompre. Ccia pofe , foit A q parallele a C Q' j la plus fimple geometrie fait voir que 1' angle q A S = i2o° — z SAR -+• AC. Si cet angle qAS eft < 90% le fpeftateur de /' arc-en-ciel aura le dos tourne au foieil. Si r iingte qAS eft entre 90 & 170 degres , le foieil & Uarc enciel feront tous deux du meme coie par rapport au fpeftateur. Or 1' angle 2 SA R = r u ., comme il eft aife de le voir. Done pour que qAS foit <^ 90°, il faut que AC foit <^ z cc — 90" ou AC ■<. A B — 90", & pour que qAS ibit > 170° il faut que AC foit > 2 w -t- 90°, ou AB -+- 90°. Soient done pris de part & d' autre du point B les arcs B Z & B Z' , chacun de 90 degres ; le fpeftateur aura le dos tourne au foieil, loutes les fois que le point C tombera hors de 1' arc ZCZ, &c il aura le vifage tourne au foieil, toutes les foii que le point C tombera fur cet arc, Au refte cette fpeculation eft 'prefque uniquement de pure curiofite , puifqu'il eft rare qu'il y ait plus de deux arcs - en - del vifibles. 9 L'arc AC etant vifiblement egal a z u' (w-f-i) — jt - 360°, k cxprimant un nombre entier pofitif, il s' enfuit que r angle q A S = 180° — iw-t- z co' (n -^ i) — it- 360°. Cet angle qAS eft Tangle entre T axe de farc- en-ciel , axe parallele au rayon folaire , & le cercle colore qui repond au rapport de refra6Uon m . Si les cercles coior^s 137 color^s extremes font tous deux tels, que qA tombe d'un mime cbi'i de I' axe , alors on aura comme dans VArt.y la largeur de Carc-enciel par la difference des angles qAS repondans aux deux couleurs extremes. Si ^ ^ tombe de de deux differens coces de I'axe, la largeur de f arc-en- del fera encore determinee par la difference des ano'Ies q A S , 8>c fi ces angles etoient egaux , la largeur de farc- en-ciel feroit z= o , le cercle colore violet tombant fur le cercle colore rouge. I o II peut rres-bien arriver que !es angles q A S pour les deux couleurs extremes fe trouvent de differens cores de r axe AS. Par exemple fi pour les rayons rouges Tangle q A S etoit peu conliderable , il pourroit tresbien arriver qu'en prenant les valeurs de a & de a convenables aux rayons violets, qA tombat alors de T autre cote de A S . II pourroit arriver auffi qu'une ou plufieurs couleurs difpa- ruffent; ce qui arriveroit fi Tangle qAS etoit = o poiT quelqu'une dos couteurs , ou fi T on trouvoit pour deux couleurs differentes deux angles egaux qAS places de deux cores differens de T axe A S . Car alors le melange de deux couleurs occafionne par la coincidence des cercles , formeroit une couleur unique , differente des deux primiti- ves. Cell: meme ce qui arrivera prelque infailliblcment , quand le rayon q A fera de deux differens c6:es de T axe pour les couleurs extremes. Car alors un cercle color^ couvrira prelque neceffairement un cercle d'une autre cou- leur , & meme en couvrira un neceflairement , fi on ad- met des nuances & des gradations d' une couleur primiti- ve & prifinatique a la couleur fuivante. Sur quoi voyez Je Tom. III. de nos ofujc. Mathem. p. 391 & luiv. II Soil A T ceil du fpcdateur, qu'on fuppofe place fur la circonference de la iQire ,S A E {fig. 8) le rayon venant du folcil, RAP une ligne dioite qui touche la terre en A, q A le rayon vifuei pour un des cercles colores , il eik Mijc. Taur. Tom, IV. s ' «38 cl.iir que fi Tangle cf A E efl aigu , c'eft-a dire fi le fpe- ftateur a le dos tou ne au foieil , & qu'on m^iie q K perpendiculaire a. A E , le fpeftateur verra la partie du cercle colord repondante au flnus vcrfe — ^ . Mais fi I'au- ' -^ •' q K gle q'AE eft obtus, c'eft-a-dire fi le f]3e61:ateiir a le vifage tourne vers le Ibleil , alors on pourra voir le cercle co- lore tout entier , pourvu que 1' angle q A S ., qui pour lors eft aigu , foit = ou <: R A S . 12 Si le foieil eft Ibus i' horifon , on pourra voir au moins une petite partie de /' arc-en-ciel {fig- 9 ) , pourvu que les rayons folaires puiffent arriver a la region des nuages. Soit C ^ le rayon de la terre que je fuppofe a ou I , ^ f^ = oc la plus grande hauteur des nuages , on ceflera d' appercevoir i arc-en-ciel quand le rayon SV^ tan- gent a la terre en O, tormera avec le rayon V A tite a r ceil A du fpeftateur, un angle S V A =■ a 1' angle de tarc-eii'cieL^ c'eft-a-dire a Tangle que fait avec T axe la cercle colore exterieur , loit rouge , foit violet. Soit CZ ^ X, on aura fm.CFZ = — ^- , & cof CVZ = V (i ^) i fin. CVO = —^—, & cof CVO = V' ( I — ■ ). Done le finus de Tangle connu SVA, lequel finus j'appelle b, fera = fin. {CVO — CVZ) — . V ( I ^ ) — V ( I ) a *- u ^ (-*■+-«)' a -i- ^ ^ {"-^uf X' X Or fi (t == o on a ^- = i -,&:- = v^ (i -^i) OU cof S VA , que j' appelle jS pour abreger. Suppofant done « tres-petit par rapport ^ a , on aura a tres-peu-pres, en faifant — = p -♦- /3 , T equation Z> = ( i — — ) '39 ou en negligeant ce qu'on peut negliger , 0 = — ^— — /3p H /3 v^ ( -^ ); d'ou Ton tire a tr^s-peu-pres p = — b v'( — ). CZ .etant conniie , on aura Tangle j4Cy ou I' arc y4 B , & par confequent 1' angle OCA = VCO — ACV, qui fera = a la haureur negative L K S da foleil , c'ell-a-dire a fon abailTeraent au deflbus de I'horifon. L'angle ^C^fera a tres-peu-pres egal a '-^ ou a peu - pres — j- , & fi on appelle t Tangle tres-petit & connu OCF , on aura Tangle LKS = S — ~ : va- ° ah leur qui ne fuppofe point celle de p trouvee ci deflus , & qui eft d' ailleurs d'une grande fimpliciie. On trouvera ci-deiTous une folution encore plus limple de ce probieme. I 3 Nous avons dit plus hjut que lorfque le foleil vS" eft au deflus de T hoi i(bn , le fpeftateur de tarcen-ciel, placd en A voyoit ( An. i i ) la partie repondanre au Jinus verfe —jr (fig. 8) , ou au cojinus -7^ . Cette partie n' eft pas la feu!e vifible. Pour d. terminer la partie rofale que le (peftateur apper- ^oit de fare en-cidl , foit S AE le rayon venant du (oleil^ enfotte que P AV Cut la hauteur de cet allre, que j' ap- pel-e h i (bit q AV l' angle de /'arc en del , que j' apptlle ^ , & qui elt connu par la ih^orie j iniaginons un pent ceic.e qui coupe la terre , & qui p.iffe par AF, taildiit avec le plan du grand cercie AF M un angic que j' c.p- 140 pelle ct ; fi la tangeante de ce petit cercle au point A fait avec la corde A V un angle = q AV = (i , je dis que r arc vilible de Carc-en-ciel fera evidemment determi- ne par un cojinus — -^ , tel que X = Ki cof. «. 11 s'agit done de trouver Tangle a. Or il eft d'abord evident , en menant la perpendiculaire C L a. AV ^ que C L^=. cof A, & AL = fin. h ; il eft de plus evident que fi on nomme x la dittance du point L au centre "• ^^' ,, , ^ T"; ? — r~; 7 — T": — > " ou col. « = z coL h co(. « ( v^ (2«'; - fin. /:») ■ ,- ■ ,- — ; — 7 — 7- . Ce fera le cofinus de la moitie 2 ting, o' cof. « (V 2« -fin. /&) ■' de 1' arc vilible. §• ! 5«r /^ mouvemem dcs nccuds des fatellites. I L/ans les Recherches qui ont etes faites jufqu'a-pre- fent pour determiner le mouvenient des noeuds delalune, on a fuppofe fon orbite peu diiferente d' un cercle , & fort inclinee a 1' eclij.tique. Voici une maniere plus ge- iterale de refoudre ce Probleme , quelque ibit 1' angle d' inclinaifon de 1' orbite , & le rapport de fe$ axes. 1 Suivant la theone de la lune que nous avons donnee dans nos Recherches fur le fyjleme du mande, T. i An. 29, la ditferentielte du mouvenient des noeads de la lune ell — ^^''- (f'-^) ^'"- C'^^-^) C0f(^'-,2Z), S expriinant la made du foleil , B la dillance moyenne de la ttrre au lb!ei! , ^ Tangle parcouru par la lune ( dans T ecliptique ) pendant le terns / , ^ le mouvement du nceud pendant ce ir.eme lems , n Z celui du ib.eil , qu'on regarde conime a peupci unfonnc , Z ^cant ilip- pole le inouvemeiit xnoycn de u luae. 14^ } Nfitntpnnnt foit ^ rargiiment de la latitude, cf I'anojle de i'orhire avcc I'eclijytiqLie , y le myon de I' orbite reolle de la lune , x celui de i' orbue projettee , on aura i° (in. (r - s) = ^^^ — -^ i ^^ cof (r'-^) =—^i 30 coC (^' - nZ) = cof [(f - ^)_(„Z-0] = col. (. ^' ^ ) col. ( /2 Z ^ ) -i- llll. (l i^ ) fin. ( rt Z — ^ ; i d' ou il s' ei;(ait que la differentielle du mouvement des noeuds eft — r^ — — - X X fin. d' a z X i"Z-0 X I- ^ —}' 4 Or d t = a tres- peu - ores , en nommant k le Jinus de 1' angle de projeftion initiale , rapporte a r eciiptique , & »• la viteffe initiale de la lune , aulli dans r eciiptique. D' oil il s' eniuit , en fuppofant pour plus de fimplicite A = 1 , c'eft-adire Tangle de projeftion droit, que -=^— - — = --^ . Or il ell tres-aile de voir que ^ x'dz' g^ ^ X X d ^' = y y d z cof l/ , & que la vitelTe initiale g' dans r orbite reelle elt telle que g = g' cof. k , k etant 1' in- clinailbn initiale de 1' orbite. 5 Done la differentielle du mouvement des noeuds fera " b'^^^coU^ ^ *''"• ? ^ ^'"- ^"^-O^ i<^o(. J coC (nZ - Z) H- fin. ^ col If Cm. (n Z — ^ ) ]• 6 Maintenant Ibit a la dulance moyenne de la lune k la lerre , dans fon orbite reelle , e I'excentricite de cette orbite cunfide.ee comme une ellipfe, :^" la fomme des angles ou arcs circulaires infiniment petits parcourus par la lune dans ion Oibite reelle durant le tems t ( voyez, Tom. V. de nos M3 r 1 ON a a - c e S opufc. math. p. 198), Oil aura y = -. , OC-^rr- ' ■' r y ' ^ ^ a - e col. z B' »' ( r -f- r. ) „ r ]^ r , p r= 5 { = { — y " S col. C| ( voyez l ouvr. ge cite) ; ou a trespeu-pres ^ = ^" — ^ cof. l/ ; & au lieu de r equation x x J ^' = j)'j' ^ ^ cof. lj qui n' elt pas ri- goureufement vraie , nous auroiii x x d :^ ■= yyi\' col' q; d'oii il s' enfuit qu'il taut mettre a la ngueur dans la tor- mule de }^ Art. 5 , ^" — Z^ col! cf a la place de { , & d oil il s enfuit qu on «■ (^a- e lin.Kf . . i}i'dK{a - e fin. A ) aura un terme de cette forme — ——, r aV{aa-ee) ~ „ r- I Cof.(2«Z !»(•) , X {aa-'ce){i — fin. K^) X Cof. c^ X [ ^ ^ J i , . J r t,if'dK cof. ^ ce qui produit un tcrrae de cette lorme — X - — —\ . Done puifque dK eft le mouvement moyen de la lune , comme il refulte de la theorie des pianetes , il s' enluit que le mouvement moyen des noeuds fera au -^nioCtf^iaa-ee^ mouvement moyen de la lune comme — — — eft eft a r unite i oil Ton remarquera que a Sc v (a a — e d) font les deux demi-axes de rdlipfe. 1 1 L' element de 1' equation principale du mouvcment des noeuds fera ^ X (aa — ee) (i — fin. K-) aav {aa-ee) ^ ' ^ ^ r r , cof. (mZ - 2 r") ,,>.,/• •/•, . cof. t/ X fin. {-X ^ — ; d' ou il eft aife de voir que cette equation fera au moyen mouvement de la lune ( a caufe de Z = K ) a peu - pres comme — ^ >iCw.(%t;K - z^)cof.^V{aa - fe) airr\ elt a A . Quant a V element de 1' inclinaifon , il ne differe de celui da mou- vement des noeuds , qu'en ce qu'il contient ( ^n. i ) m cof. (n Z — ^ ) au lieu de fin. ( « Z — ^ ) , m etant ]a tangente de 1' inclinaifon ; d' oil il eft aife de voir ' que la , J , ■ 1 1> • V T /• 3 ''«»cof.vv^(.«^-f0 -plus grande equation de 1 inciinailon lera -— X cof. ( 1 n ii: — 2 ^^ ). 1 1 Un favant Geometre croit que le mouvement moyen de nceuds de la lune feroit le meme dans une ellip(e dont la terre occupe le foyer , & dans un cercle qui auroit pour rayon le demi-grand axe de cette ellipfe; nos calculs donnent ces tems en railbn de V (aa — e e) a a, c'eft- a-dire du petit axe au grand. Mais il me femble que notre Savant fe trompe lorfqu'il conclut , de ce que les quarres des fefteurs infiniment petits font comme les y* , d^ etant le meme , que les fommes des j* feroient com- me les quarres des (efteurs totaux } car fy* d ^ n' ei\ pas proportionnel a ifjjd^y. 13 Si r orbite , au lieu d' avoir fon foyer au point de tendance de la force centrifuge , comme on 1' a fuppofe dans les calculs precedens , y avoit fon centre , & que cette orbite fut elliptique , alors aulieude^ = Mifc.Taur.Tom. ir. ' t I4(> on auroit v v = — "~4- — » & I'element du mouvement •' •' I - r* fin. z* a' des noeuds feroit — w g ^ [a a - c c^ ^ \ ^'"- ? ^°^ ? ^ oil le denominateur a a — ce vient de ce qu'on fuppole que la planete part de rextremite du petit axe. Dans cette . , dz fin. z cof. Z n , • ^ difFerentielle la quantite -— — ;-7 eft evidemment in- * \a — c nn. z ) tegrable , comma il eft aife de le voir en mettant au lieu de fin. ^ la valeur i — cof. :^ , & en fuppofant cof ^ = u , & I — uu = s , ce qui donnera une transfor- m^e de la forme . Maintenant pour integrer d 7 fin. ?' r r '■' - , i 5:-; — 5^ , on rera lin. ^ = x , — = n*, i — « x' (x-^, fin. f)' = «*,&«- = -, & on aura pour transformee — dt tdt 2»V(/- 1 ) • V (.(«'- l)/-^ I ) l«*V(.f-l)-V((«*-l)/-t-l) Soit n"- — I = — « , a caufe que rr -C i ; il eft facile de voir que 1' inregrale renfermera un arc de cercle qui it . La fera — ; — ( )/ ; r. quantity qui eft fous le figne / eft = o quand a: = o , c'eft-a-dire quand r = i , & = i8o° lorfque t = -^, & par confequent lorfque x = i , c' eft - a - dire lorfque :f =s= £)o°. D'oii il eft aife de voir que la moiti^ de cette 147 quantlte eft = 360° lorfque { =: 360°, c' eft- ^. dire apres une revolution entiere. 14 On a fuppofe dans les calculs precedens que Ja diftance initiale etoit }/ (a a — e e) ; mais fi c' etoit !e grand axe a, alors il faudroit mettre dans le ddnomina- teur du mouvement des noeuds g' g' a a au lieu de g' g' (a a — c e) , &C fuppofer y v = -r— ou Ainfi dans le premier cas le coeficient conftant qui mul- tjphe d I fera — B' g g' i^aa^rc) ' ^ ^^ quantue a integrer x^ dx e' ■—. —, —— en fuppofant n"- = — } & dans le fecond, v ( I ~ X X) yi-ri'xy * ' <«* ' \ S • (i' le coeficient conftant eft — -^ -, & la quantite a in- x' d X '* t^grer — en fuppofant «* = V\i - X X ){i •*- n'x'y '^^ aa-ee 1 5 De plus fi on nomine i^la force centrale a la diftance a , on aura dans le premier cas le quarre de la viteffe =s g g — ¥- — : , &. a 1 extremite du grand axe , g' g' . Or par la theorie des trajeftoires ss — Dans le fecond cas on trouvera de m6me g'g' s= ^ On aura de plus par la thiorie des forces centrifuges % ' '' "t» ' ~ » etant les tems penodiques de la planete principale & du fatellite. Ce qui donne le m8 moyen de faire Hlfparoitre B , S, 8c F, en mettant pour r. . , Sa T' F fa valeur , .., . / li 1 6 Deia il ert aife de voir, apres avoir acheve les cal- culs , 1° que quand le fatellite part de I'extremite du petit axe , le noeud parcourt duraiit urie revolution un efpace •5/' V ( aa-ee) ^ „ r 1 = — — Tj— X -—: r X 3 60° col. u, 1° que quand le fdteilice part de 1' extremite du grand axe , le noeud parcourt durant une revolution un elpace = — -=^ X V (aa - ee) ^ ^ . X — I X — ^60° col. Lf , ou ■— a ^ /* cof. u v^ ( ii/i-rr') ■ 360° ., - ., . yi , ou u taut remarquer que j ai mis — 360° parceque dans ce fecond cas 1' integrale doit etre prife negati- *^[(' -^7) ^ — '' — 7] « vement , attendu que quand :vr = o , r = i j & quand 1 7 Dela il S-' enfuit que le mouvement des noeuds eft retrograde dans les deux cas, & que le mouvement mo- yen ell plus grand dans le premier cas que dans le fecond, en raifon de a* a a a — e e . On voit auffi que le mou- vement moyen des noeuds dans le fecond cas, eft le me- me que dans ["Art. 10 cideflus , pourvu que le rapport -=- foil le meme dans les deux cas. Or il I'eft en efFet, car T eft le meme dans ces deux cas , & de plus les va- leurs de t font egales ; puifque le terns de la revolution dans une ellipfe, les forces tendantes au foyer, eft le me- me que dans un cercle qui auroit pour aiametre le grand axe de certe ellipfe , 6c que le terns de la revolution dans ce dernier cercle ell le meme que dans une eliipfe qui auroit fon diametre pour grand axe , & pour petit axe une ligne queiconque , les forces ecant fuppofies dirigeas au centre. 1 8 Nous avons fuppofe dans la premiere & la feconde folution {Ant. 13 & 14) que le point de depart du fa- teilite etoit le lieu meme du noeud. Pour avoir une folu- tion generale qui renferme a la fois ces deux cas &c tous les autres , fuppofons comma dans la premiere folution que r extremite du petit axe foit le- point de depart, & quelle foit cloignee du noead de 1' angle 18 , alors il fau- dra mettre ^ -+- /3 au lieu de ^ dans le terme fin. ^* cof t/, en regardant ici i comme Tangle parcouru par le fatellite depuis le moment du depart , ce qui donne { -+- /3 au lieu de { pour 1' argument de la latitude; & la difficulte fe re- duira a integrer une quantue de cette forme ~~ — —i- i a' difficulte qui fe reduit encore a integrer une quantite de cette forme ^7—^ X ( cof. (8^ — fm. ,8» ) -j. (.-ifm.^^)^ fin- /?* dz r- 1 - r • ^ . Ur ayant tait les memes transformations (i--fin.j')^ que dans CArt. 1 3 , on trouvera que 1' integrale renferme une quantity de cette forme — - / '— • [(! ^-)i-n 1 multipliee par i ( ^ — i ) X (cof. i3' — fin. |3' ) -t- fin./3* (—J •+-—). Si 5 == 0 , c'etl-a-dire fi 1' extremite du petit axe tombe fur le noead , comma on 1' a fuppofe {Art. 13 ), on aura la formule meme de cet Article. Si |3 = 90°, c'elt-a dire d l' extremite du grand axe tombe fur le nceud , on aura le coeficient — — X ( ) -4- — ■+■ - = ( k caufe de(t= i — «*=i ) = I ; d'oii il eft aife de voir que le mouvement J J J 1 • r ?/* 3(10° {aa-eey-a des noeuds dans le premier cas lera — -=■ x ^^ r ^ 4r' V{aa-ee)\aa-eey & dans le fecond — li- x \aa-ee) a — ^, ^^ ^ refulte , comme dans CArt free. , que le mouvement mo- yea des noeuds dans le premier cas eft au mouvement moyen des noeuds dans le fecond , comme aaeftaaa-ee. 1 9 On voit afl'ez parcequi a deja ete remarque ci-deflus ( Art. 6 ) , que cette folution ainfi que les precedentes ne font qu'approchees , parcequ'on n' y a point eu d'egard a a la double courbure de 1' orbite , ni aux forces pertur- batrices tres-petites qui agiffenr dans 1' orbite meme , & qui empechent les aires d'etre exaftement proportionnelles aux tems , comme nous 1' avons fuppofe dans toutes ces folutions. Mais il eft facile d' avoir egard a toutes ces circonftances , en fuivant d' ailleurs la methode que nous venons d' indiquer dans ces folutions , & dont 1' ufage eft principal-ment de faire voir comment on pent trouver le mouvement des noeuds , en fuppofant que 1' angle de I'or- bite du f'atellite avec celle de la planete principale ne foit pas tres-petit , & que 1' orbite. du fatellite ne foit pas k peu-pres circulaire. §• 4 Sur une diff'erentielle riduclible a des arcs des feciions coniques. I JJans le Tome V de mes opufcules p, 141 , j' ai donne une methode pour fe delLvrer des quantites infinies qui enlrent dans T integrale f-^--~^L—- ^ lorfque u = 00 . II ne fera pas inutile de developper un peu da- vantage cette methode , d' autant qu'il s'eft glifle dans le calcul quelques erreurs legeres, qui a la verite ne nuifent en rien au refultat. Soit done ; comme on 1' a vu dans 1' endroit cite , „ dzVs: W {nrt -^^ fii - i^) duV u en prenant j = - , & fuppo(ant uu -±i fu — bb =s: («-+- i)(k — fl), &H= , le fecond mera- y — g ere de 1 equation precedente fe reduit a — —!■ ~ integrale (era = o , cornme elie le doit etre , lorfque j = 0, ou « =00, ou j = y, pourvu que/^-^^iL^ ""/v(j,.^.)' v{y-q) ^°'' '*"Pl'°^^ =°' lorfque f=o, ou J' = y . C elt ce qui a ^c^ demontre dans 1' endroit cue. ^ z V z % Ainfi la valeur de T ,■ ■ r , depuis r ■' \f {b 1/ -+1 f z - zz) ^ *■ = o , ou w =3 oo , jufqu'i uiie valeur arbitraire /t de w ( qui donnera { =: -j- oc y =^ ) lera egale a — cette derniere quantite qui e{t fous le ligne /, ecant fup- pofee = o lorfque j' = ^ , & finifTant lorlque y = dzv z 3 Maintenant la valeur de / -rm — -^ r > depuis ' ^ ■^ {^bb -^fz - zz) ^ K = X:,ou{=-T-, ouy = -^T — - jufqu'a la valeur bb 1^'^Q de I qui donne V {bb "±1 f{ — {{) = o , ou u = ^, OU y = oo , eft ^^ — ^ -H f{ - -4- r — ; ~ — r-r» cette derniere quantite qui eft fous ■^ V {ui4'*^fu-bb) ^ ^ le figne / etant fuppofee = o quand u = k , &c fiiiiftant quand u =. q . Hz V' z A Done la valeur de / ——r, repondante a •' V {bb •±fz- zz) * une valeur quelconque de { , eft egale a la fomme des deux precedentes , r. a cf. a — tt, r / -r. — — ^ ,,. xV (uu-*- fu-bb) _ day/ u . I. , - --— ^^ — ^ i ^- / — — -—^ — 7— , le fecond rer- ^ u ■* ^ {utt -^fu ~bb) ^ me me commengant a >' = y , & finifTant k y = ~ ^ & les deux fuivans commen^ant a « = /t, & finiffant a 5 Soit done imaginee la courbe NDF, dont les ab- fciffes ^tant w , (/JV. ii ) les ordonnees foient —. i foit pris AB =: q, AE = k, AC = ^^^^ ; A P' k— (f s= u , A P = y ; & les quantites — f i_<^ -t- 7 -p: — yr- leront reprefentees par — aire BNNIP V \^uii -^ f ti — hi) ) ' ' '— aire. E F M P., ou plutot — aire. BNDC — aire. E F M' P' ; reuiarques que je mets — aire. E F M' P' pour exprimer -^ /__^-^__ , parceqiie A P' {u) croiilant , 1' aire E F M P diminue. 6 A Te^dici des aires BAMP, E F M' F , ou / — - — -— 77-r oc / —-Ti -r- ; 1 ai donae dans Us Me moires de Berlin de 1746, Tom. 1 p. 103, la ma- nisre de les reduire a la reditication de 1' hyperbole , aiiili cet article ne fait aucune difficulte. 7 Maiiitenant pour limplifier la contlruftion precedente, foit fuppolee la conltante arbitraire k telle , qu'on ait t-H = k, c'ett-adire A E = A C, i\ ell clair i" que k 1/ ^ quaiid u = q = A B , le point M' tombe en N, & r integrale complette, depuis « = 00 jufqu'a u = q, ou depuis ^ = o julqu'a \^ (h b-*- f ^ — ^^) = o, devient ; -: — z aire. BNCD* V (.k-(/) V q Mtjc. Faur, Tom. FT. U 1° o'l en seneral u etant =: A P\ . mt^grale e t — -— r -— — ^^("-^^"-'^^ - BNM'F - ^CDM'P' (or, V u peut mettre encore au lieu des deux derniers termes -4- B NM' P' — r ■ B NCD). Or ." la condition 1^^—-^ k — r/ r= A: donne k = q -^ ^ {q q -^ q). i" la condition de u = q , donne V { q q -^ f q — b b). = o , puifquc ( Art. i) u u -H j u — b b = («-f- i)(« — q) . Done I integrale totale h -j Li--=— ! ." — z X BNCD devient ^gale a — ^-^^^^ x BNCD, en prenant /t = q ■4-v'(^^-+-^), oa/t = i^-{- V''(^^-j-^a), a etant fuppoie repr.^fenter i' unite , & telle que qa ■=■ bb ., Sc a — ^^ == H^ /, ce qui donne — — J = -+~ f ; d' oil r on tire la valeur de a , celle !? ' . de a , & celle de k == q -+- ^ (q q ■+• ^^)> exprimees r une & r autre en b ^ en f. 8 11 eft bon de remarquer que « ne fauroit etre = o, piiifque u = o rendroit ^ = oo ^ ik V {bb -^ f i — ^^) imaginaire ; u ne fauroit non plus etre <; q , puifqu'au- trement V {uu ■±: f u — bb") ou \/(K-i-a)-v'(w — ^) feroit imaginaire. A I'egard de jy, fa valeur s'etend depuis. u = 00 qui donne y = q ^ jufqu'a u = q , qui donne _y =s oo . On doit obferver audi que la iuppofition de V {bb -*- fi — ii)-= o donne i = r±:- ■±'>^ {- •+■ hb), & comme ^ ne doit jamais etre fuppofe negatif pulfqu'au-. d z^ z trement la difFerentielle ——r, t- : changerou de fbr- M5 me, il s'enfuit que la vraie & feule valeur de { eft alors -+-i--f-v/(--+-^M,& celle de k ou — = :+: -i- "14 2 2 ^ y/ (^l ^ hh); d'ou Ton tire {An.-j) q =z -^ 1~ 4 i. -^ v^(l_j.^^)a = H- - ~h^ {^ -^ bb) &l h — 4 ' i 4 q -+-V(qq-i-qa):=q~t-b = b ^ - -t-V^(- -^ bb). 1 4 9 Si r on fait , comme dans le Tome V de nos opufc. p. 243 , u egal en general a ; & qu'on fuppofe comme dans I endroit cue — = — , & — ~- = — ma he on aura , ainfi que je 1' ai fait voir 2 c/ [ v^ (/' •+• ku) - • ( / -4- /72_y ) ] = i -^ h */( Ac) V (:/-+. -^ )•»/(:/-— ) pour que les deux termes du fecond membre ne foient Ic-me „ f c -' b a . . ^ .- point imaginaires , que — & loient pofitifs, c elt-a-dire que -;- — - , & ^^ -+- — foient pofi- ' * be m mc ^ lifs. II faut de plus que ( ^^—r— ) X (w —) =i uu f a r±. fu — b b ^ d' oil r on tire — = -f- T, & h c J ^ ■— := b b i done a caufe de j' e -jr hb' s=s o, on aura i5«, — — ss! -h f Sc =: bb. II faudra enfin- e e -^ ee d y ^ y pour que la diflferentielle ^ — foit He la forme — — — -, & par confequent r^- duftible a la reftificatioii de 1' hyperbole , que — foit negatif, c' eft -a -dire que — foit negatif. b a - b a I o Les equations — — = -+- f & — — '■ c c •' fCt s= bb, donnent — =4---+-v^(~-^bb),S: — = -t-- -t^V(--+-i^); & puifque — '- doit etre ne- gatif, il faudra done que -+- — -p -^ — i 1 4 foit negatif. Or c' eft en effet ce qui a lieu evidemment; car y. At & ^L^V(t^bb) JL -^ ^ (1- ^ bb) font < I . II Si on veut que les deux quantites radicales foient de la raeme forme , & qu'ainfi les deux quantues dy\ V „ duVu dependent de la reftification de la meme hyperbole , il M7 /. , f d I ' Q f 1 fl taudra que - , - = H - , 'x — 7- = — ^ b c m be mc f ^' o I y c' ell-a-dire (a caufe de ^ = , & — = — ) b f m a' qu'il faudra 1° que -+- — = -f- — . d' ou 1' on tire e = -¥- a , ou b' = o . Or cetf derniere fuppofition ne peut avoir lieu, puifqu'elle donneroit f'.= oSll=o. ^ I 1/ a ^ On aura done c = th ^ • 1° puifque — — — — ou — ■ * e ( a -« = '*■■ f ( Art. 9 ) , on aura — b'c a — a a c = b'ce-^aee,o\xae{a-+'e') =-— b'c(a-+-e). Done a -t- e = o , Oa — b c = a e . Or les valeurs /I b' de — & de — tirees de /' An. 10 , font voir que — he ne fauroit ctre r=i a. e . Done il ne refte que a =s — e ; meme condition que ci deflus. li Done les deux dilferentielles appartiendront a la b ^ ni^me hyperbole fi on prcnd u =;= ■ — = •^ c d' oil I' on voir que la valeur de m en ^ ne renfermera point d' auires coefFiciens conftans , que ceux qui depen- dent de / & de i . .58 1 3 Voyons pr^fentement fi les deux hyperboles peuvent n' etre pas les memes. On a en general u = — - C C X A quantite , dans laquelle on peut mettre au lieu de =? -~-'^^~r + ^M , f -^ — ^ fa valeur 77- [ tt 1- V'( — -+• i ^ )]\ A regard des fa£leurs y -\ , y -^ — , ils feront egaux a jy -+- — > J -• > & on aura a 6 ebb 2 ■- 4 a -" <( « «^^ 4 2 -^ D'ou il s'enfuit que la dlfferentielle 7 — depend de la reftificatlon d'une hyperbole dont les demi- axes (conjugu(5 & tranfverfe ) font th -~r [ ^ {- -^b b) ±: — ] & une ligne /) telle que p/j ^. [-+-v^( — -+-^/>) Or r hyperbole dont la reftification donne la valeur de d u\' u (i H >/ H — ou -. j-r— a pour demi-axes (conjugue & tranfverfe) i, & une quantite r, telle que r r — b b = -}~ j r . Eiifin la valeur generale • de J' = devant toujours etre pofitive , quelque valeur qu'on donne a w , on verra , en faifant u = oo , que — — doit i^tre pofitif. Done le demi - fecond axe de la premiere des deux hyperboles doit etre — — {V {^ -h bb) -i~_ X ] . d' ou il eft aife de voir , 4 1 en achevant le calcul , que les deux axes des deux hy- perboles ont entr'eux le meme rapport , & qu'ainli les deux hyperboles font feinblables , c'eitadire les me.xies dans les deux cas. 14 Voici r ufage des calcals prdcedens dans un Pro- bleme Phytico-Mithematiqae. Sjit propole de troaver le terns de I' oicilUtion d' un peiiduie dans un arc de gran- deur finie ; en no;nmant r le rayon , H V abfcilL qui re- pond au commence.nent de Tare decrit, & x les abfcilfes des portions variables de l' arc , ces abfcilFes etant prifes V. i6o depuis le point le plus h.iut du cercle decrit en entier , on trouve que le terns dont il s* agit ell propc-tionnel a f V{^x — ;s)\{^^rx-xx) (S\\^rx — xx) dx^ X t r 1 • d K y/ X La feconde partie fi\i i^ir - x) V (^-/?) ' ^ (S {;i.rx • 0x--i.rg xx) depend de la reftificarion d'une elliple dont les demi axes- font • (ir/3)&i3, & dont les abfciires priCcs ("ur le demi-axe (3 , a compter du centre y font • ,' _ ' ' » ^ 1 la valeur totale de cette partie eft X deux fois le quart de la circonference de cette elliple . La premiere partie , en faifant x — /3={, z r — i/3 =-+•/, ik 2 ■ BNCD 2 r |8 — /3/3 = ^^ fera egale a — — — ^ -^ (Art. 7 cidejfus). Or i" on trouvera par les formules precedentes appliquees au Cds preient j = /3 , & X: = fi -t- v' ( 2 r |8 ). i" on trouvera auili pir Ks niemes calculs precedens , & par les Mcmoires de Berlin de 1746 , que BNCD multiplie par V (2/- — (3) elt dgal a deux tois un arc d' hyperbole, dont le dcmi-axe tranfverfe ell 2r — 18, le demi-axe conjague \^ {irQ — i8/3), & dont les ab- Icilfes pnfes fur le demi - axe tranfverfe , font k & ^ , c'ell-adire jS -+- v' ( 2 /- 13) & /8 . D' ou il eil clair que r int^grale cherchee eft — —j- [v/|3 -4- v^ir] -H X 2 fois r arc d' hyperbole qu'on vient de deligner. ,511 i6t 15 II eft aife de voir que le terns de 1' ofcillation to- tale eft au terns de la defcente par le demi-diametre /• , comme le double de / ; multiplie J V {x- 0 ) ■ V {xrx-x x) '^ par —. eft a , c' eft-a-dire , comme le double *^ v'l/i Vipr ^ ' de / — ; eft a ; c'eft pourquoi . J y^ {x-(S ) -V {irx-xx) vr ' ^ ^ fi on nomme T le terns de la defcente par le demi - dia- metre r, A le quart d'ellipfe deligne ci-deffus (Arc. prec.) & B Tare d' hyperbole defigne de meme, le terns = o , & differen- tiant par S on aura ^ ell une fon- &.\on donnee de

r s\l -^ sdll -\- s" d'll-^ s"'Vll -+- &C. -+- &c. = o . . . . . . ( -^ ) & toute la difficulte fera maintenant reduite a titer la. va- leur de S(p de cette meme equation. Pour y parvenir d' une maniere generale je la multi- plie par une indeterminee ^ , & je prends enfuite 1' inte- grale de chaque terme , ce qui me donne fp^i(P -^fp^dl

. S (p ) = [ P S

) o = [p^^-^-P d^(p -e P d--l(p -+- &c. -H (>^.v -J- q'dlx -+- q"d--lx H- &c. -H Rly -f- R'dly -H R"d'iy -4- &c. -h Sli -+. S'dli H- S'd'^ -+- &c. -H &C.1 — ( qix -t- q'dix H- q' d'lx -+- &c. -4- R'ly -+- Rdly -H R'd'ly -+- &c. -+- i^-S^ -t- 5"^Sj -H 5"i=^j; -+- (S-c. -+- &c.) ...(E) L' Equation (D) donnera en general, pour routes les va- leurs de x , j , ^ &c. dcpuis x = a^ y = h, { = c &c. jufqu'a X T= I , y = m , ^ = n &c. ., celle-ci Q^ X -^ Riy -^ SI I -^ &c. = o (F) Or cette equation doit avoir lieu quelles que foient les dit- »7* ferences marquees par S ; done i" fi par la nature du pro- bleme il n' y a aucune relation donnee entre les variables X 1 y ■) { •j'c. , les differentielles S .r , Sj, ^i &c. feront independantes I'une de I'autre , & il faudra faire les equa- tions particulieres Q= o,i? = o,5= o &c. Mais fi par exemple les variables x, y, { &c. devoient etre telles que Ton eut toujours Xdx-^Ydy-\rZd^ -h^c. = o, alors en cliangeant d en S on auroit auffi XI x - I ^^' "^ ^^ ^^^'^'^ qu'on y pourra fatisfaire par le rnoyen des conftantes dont nous parlons. Pour cela on ob- fervera que les differentielles i ^

, leurs variations donneront dans la valeur de 8 (|> les termes *Sa -+- (t i d a -+- *' S d' a ■+• &c. -H fil b -^ ^l db -J- |8' S d- b -+• &c. -+- yl c -+" y'l dc -+- y'l d' c -\- &c. -H &c. •+■ 7\il -¥- X'i d! -h A"S d' / -t- (S-c. -+- jw S/K -+• fM^ dm -+- (/.'"^d- m -t- &c. -f- fSrt -H v't-dn -+- v"S^^« -H 6'c. -H (S-c. de forte qu'il faudra ajouter ces termes au premier mem- bre de 1' equation {A). Dela il elt facile de voir qu'il faudra ajouter au premier merabre de 1' equation {B) les teilnes &c. Par confequent il faudra ajouter tous ces termes a i'equa- rion determinee (£) oa (G) avec des fignes contraires, en ayant foin de prendre toutes les integrales fa. ^ , /et'^ &c. de telle maniere qu'elles foienc nulles , loifque x = a^ y = b &c. & qu'elles foient complettes lorfque x = / , • y z=i m &c. Ainfi 1' equation ( G ) deviendra dans ce cas {H) o = Fhf -t- F'ldf -^ P" ^ d'f -H &c. ^ {A'—f^l)la -+- {A"—p'c:Ua -^ (J"'—f^" ^Wa -4- &c. ^ (B—JqI lb -+- iB"—Jl^'l:Mb -+- iB"—jli"^Wb -+- &c. ^ (C — fy\,lc 4- {C —jy^)Uc H- (C— fy'^Mc -+- &c. ■+- &c. lafif.^ ■+■ Id -h id^ afu." ^ •+■ &c. Ibf^^ -4- ldb'f(^l -+- ^d' bjd" g -+- &c. Ixfy^ -H Id cfy'l -+- ^d' -//'t -+- &c. I IfX I ■+■ Id ^f-^'i -f- ^d' IfX^' ^ H- &c. tmjf/. ^ •+• Zd> nffA' f -f- Id' mff." I -i- &c. I nfv^ -*- Zd nj^ -+- ^d' nfn -+- &c. V. Comme les equations difFerentielles ne renferment pas proprement les ditferentielles ellcs memes , mais feulement leurs rapports, il ell clair que la fonftion (p qui forme le premier membre de 1' equation propofee = o pourra etre regardee comme une fonftion de qj, x\, y , ^ &c. de i^ dy dz . dx dx dx n c -J- ■> ~r ■> ~7' ^'^- ■> —J — ■ — V — » —1 — ^^' Suppo- fdx dx dx ' dx dx dx '"^ Ions pour plus de generalite qu'on ait (^ = 'Zdx", S , r n • J d a dj) dz etant une tonction de m , x . y , 7 -— , — - , -— - . ■r 7 7^71 ^^7 (tx ^ dx ^ d.^ d.± . — , — T—^ &c. & difFerentiant par ^ on aura S = dx dx ' m'Zd x"— ^l d X ■+■ dx^i "Z; mais 1' equation = o donnc S = .0 ; done S $ = d x" i "E . Or foit ax ^ dx fd-^\ , dz -+- (tJ? ^ . On peut voir Jans la feconde appendice du Memoire cite un exempie du Mifc. Taur. Tom. IF. z "78 . calcul qu'on peut faire dans le cas des differences finies ; nous n' en dirons rien ici pour ne pas trop nous ecarter de notre objeti mais peut ^tre pourrons nous y revenir une autre fois. V I. Suppofons que Ton ait (p = fZ, Z ctant une fonftion de X , y , I &c. &C de leurs differentielles ; on aura done en differentiant ( pour faire difparoitre le figne /) Tequa- tion Z — dq) = o> laquelle etanc comparee a I'equation = o donnera = Z — dp, & dQ h ^ ^ = I Z — ^ d

la meme expreffion que dans J! An. li en faifant ^ = o , f ' = — i , p" = o , p' = o &c. Done on aura d'abord P = — d^, F == ^ , P" = o, P" = o &c. ; done puifqu'il faut que la variable ^ I'oit determinee par 1' equation P = o , orr auia a?^ = o , & de la ^ = a une con/Iante, qu'on pourra prendre egale a r unite pour plus de limplicite ; a I'egard des equations ( P" ) = o , ( P"' ) = o &c.; 'i\ ell clair qu'elles auront lieu d' elles memes , h caufe de P' = o &c. On mettra done par tout i a la place de ^ , & 1' on aura pour le maximum ou le minimum de la fonilion

= - ^(^), P' = -^ , F'= - 1, P'" = o fi-c. , de forte que pour la determination de la variable ^ on aura I'equation d ( — ) = o , laquelle donne —1=^, &^=sA"+- gfjy h Si g etant deux con- ftantes arbitraires. Or il faut que {P") = o , c'eft-a-dire , que la valeur de P" qui repond au point oil x = /, y =i m &c. foit c nulle ( Art. II ) ; done puifque P" i= — , il faudra que la valeur de ^ foit nulle dans ce casj foit done 11 la va- leur de /t qui repond au meme endroit , & 1' on aura h -\- gU z= o;d'ou A = — g-n,donc g=^(/7 — fl), ou bien , en faifant pour plus de fimplicit^ ^ g = —. i , i8i ^ = n — /t ; & de la P' = — I , i"' = ~ ^l^ ; ayant ainfi trouve la valeur de ^ il n* y aura qu'a la fub- fUtuer, & Ton trouvera pour le maximum qw le minimum des formules analogues a celles du n.° IX. du Memoir e ie 1762 deja cite. On obfervera feulement que Ton aura ici comme dans le cas du probleme precedent / = o , & par conlequent t f ■=■ o ; enfuite on aura t d f ■==. ^d

diiferentielles , & qui renferme de plus autant de fignes d' integration qu'on voudra j mais lorfque la fonftion (p ne lera donnee que par une equation diiTerentielle d' un degre quelconque , alors 1' indeterminee ^ dependra d' une equa- tion ditForentielle du meme degre , laquelle pourra n' etre pas integrable ; mais cela n' apportera aucun obltacle a la folution du probleme j car des qu'on aura trouve les equa- • tions du maximum ou du minimum il n' y aura qu'a elimi- 1 ner la quantite ^ par le moyen de I'equatioti differentielle P = o ;. mats il faudra enfuite avoir egard , dans rintro- duftion des conftantes arbitraires , aux conditions (/*") = o> (F") = o &c. VIII. Les principaux avantages de ma methode des variations pour la folution des problemes de maximis & minimis con- lillent 1° dans la fimplicite & la generalite du calcul , comme on peut s' en convaincre aifement , en comparant cette methode avec celle que M. Euler a donnee dans Ton excellent ouvrage intitule Methodus inveniendi tineas curvas &c. & meme avec celle que M. Fontaine vient de donner dans fon Memoire intitule Addition ^ la methode &c. deja cite plus haut. i" En ce que ma mediode fournit des equa- tions determinees qui fervent a refoudre les problemes d' une maniere plus generale & plus complette qu'on ne r avoit fait avant moi. Quoique ces equations foient une fuiie neceflaire & naturelle de mon analife des variations, & que leur ufage ne foit qu'une application tres-fimple des principes de la methode generale de maximis & mini- mis i cependant un illultre Geometre de I' Academic des Sciences de Paris vient de donner dans le volume deja cite pour I'annee 1767 un favant Memoire, dans lequel il pa- roit r^voquer en doute 1' exaftitude de ces memes equa- tions determinees, & furtout I'application que j'en ai faite dans la folution du probleme de la plus vite defcente don- nee dans mon Memoire deja cite du fecond volume de la Society Royale. Pour eclaircir les difficultes de ce favant Mathematicien, & faire mieux fentir en meme terns Tufage de nos formules, nous allons refoudre ici le meme probleme d'une maniere encore plus genirale , en y ajoutant des nou- velles conlidirations , qui ne laiflTeront , (i je ne me trom- pe, plus rien a defirer far ce fujet. PROBLEM E. Etant donnees (T efpke & de pojition deux courbes quel- conques placees dans un mime plan, on demande de trouver une troijieme ccurbe , fur laquelle un corps pcfant puiJJ'e de- fcendre de /' une a /' autre des deux courbes donnees , dans le plus petit terns pojfible. Prenons une droite horizontale qui foit I'axe des abfcK- fcs des deux courbes donnees & de la courbe cherchee , & une droite verticale qui foit 1' axe commun des ordon- nees des memes courbes ; foient a , b I' abfcifTe & 1' or- donnee de la premiere courbe donnee, c'eft-a-dire de celle d'oii le corps doit partir , Sc I , m I'abfciffe & i'ordonnee de r autre courbe , a laquelle le corps doit arriver ; enfin foient Xy y I'abfciiTe & I'ordonnee de la courbe cherchee, fur laquelle le corps doit fe /nouvoir ; nommant u la vi- tefTe du corps , & prenant 1' unite pour la force accelera- trice de la gravitd , on aura , comme 1' on fait ^ u d u =s dy , & de la w = v^ 2 ( V — ^)» ^^ etant une conftante arbitrairej pour la determiner fuppofons que dans I'endroit oil le corps com.meiice a fe mouvoir Cw di\i y ■=■ b (b etant une des ordonnees de la premiere courbe donnee ) , & que la vitefle initiale du corps foit celle qu'il auroit acquife en tombant iibrement de la hauteur h , il faudra done qu'en faifant y :^ b on ait u = \^ z h , ce qui don- nera i h = z (b — k) & de la k =b — h . Cela pofe on fait que le terns eft exprimc en general par/ — , s ^tant r arc de la courbe ; de forte qu'en comparant cette formule a celle de r^rt. VI., on aura (p = / — , & Z = -^, & delk, ^caufe de d s z= \^ (^d x' -^ dy'), Si u = y/ x{y — k), 184 done q iSi o , q' := —j 1 q" =^ o &C. & ttds lids * dM_ udi r = — — r , r == — - r" = o &c, i de la a caufe de «' uds g = 1 , on aura ( An. n ) dx _, dx <^^-d.~,q^~.q'::r.o&. uds ^ uds C. ce qui donnera 1° T Equation variable , Q^^ x -+- R^ y r= o } & par confequent Q = o & i? = o , I'une ou r autre de ces deux equations fervira a determiner la cour- be de la plus vite defcente j & il ieroic inutile de les em- ployer toutes deux a la fois , parceque Tune fuit neceflai- rement de 1' autre a caufe qu' en changeant S en <^ on a r equation identique Qdx •+• RJy = o {Art. V) . Pre- nant done 1' equation ^ =^ o qui eft la pus fimple on 3 dx I, V 1, • • . ^•*' aura — d. —r- = o; dou 1 on tire en integrant -7- uds ° df =.fu =/• ^ (^ - ;t) & de la dx = -BL^^y^ pour r equation de la courbe brachyilochrone , ou / eft une conrtante arbitraire. 1° On aura I'equation conllante A'ta •+■ Bib — Ltl — M'lm = o ou A\ B' font les valeurs de Q' , R' c' eft-adire de —7- , — dans le premier point de la courbe, dans lequel x = a,y = b,&cL\ M' font les valeurs des memes quantites pour le dernier point de la courbe , dans lequel x = I , y ^=z m . Mais pour donner a cette equation conllante toute I'^teir- due dont la queftion peut ^tre fufceptible , il faudra avoir egard i8y egard h la Remarque que nous avons faite dans t Art. IK, & fa'ire varier aufli la conftante k qui entre dans la va- leur de « , or comme = Z — ^ ;p ( An. VI. ) =. — - — (^(p , il faudra aiouter a la valeur de ^(I> le terme T" = —r ^ ^ » ^^"'^ » ^ caufe de ^ = I , on aura la quantite — S /t / — - a ajouter au premier membre de I'equation precedente, laquelle devien- dra par confequent A' I a -i- B' I b — L 1 1 — M' t m — ikf — = o, r integrale /— 7 etant fuppofee prife de maniere qu'elle commence au premier point de la courbe, & qu'elle finiffe au dernier point. Or je remarque d'abord qu'ayant deja trouve — = /, on aura Q' = /, & par confequent A' =s L' ^= fj j'obferve enfuite qu'en prenant r equation iJ =3 o , on a — • d ■ ~ = o , d'oii 1 on tire en integrant/—- H v ou cien / ^- R = a. une conjiante j or en faifant commencer V integrale /-^ au premier point de la courbe, on aura dans ce point / — j-= o, & R' zs: B' i &■ comrae au dernier point de la courbe , on a R = M , il eft clair que la valeur complette de /— i fera = 5' — M . De plus, comme k = h — A , fi on fuppofe en general que h fbit une fon- £Uon quelconque donnee de a & ^ telle que Ton ait dh a= Gda -+- Hdb, on aura t k =i I b — "^k :=zlb — Mifc. Taur. Tom. IK. a a i86 Gia — Htb^ de forte que par toutes ces fubftitutioni r equation precedenre deviendia [f-{M'-B')G'\ta-*-iM'-{M'-B') H^lh — f^l — M'l m = o, laquelle , (a caufe que la premiere courbe dont les ordon* nees font a & /> eft fuppofee independente de la derniere dont les ordonnces font I Sc m) peut d'abord fe partager en ces deux-ci [f^{M'~B')G}^a-i-{M'-iM' - B')H]ib=:m / S / -4- ^' J W2 = o . Maintenant comme les coordonnees a Sc b appartiennent a une courbe donnee , on aura par la nature de ces cour- ses da = edb,&<:dl = ridm, & cliangeant la cara- fteriftique d en ^ , on aura aufli Sa = el b Sc Z I = ■■vt m ; done fubljitiiant ces valeurs dans les equations pre- cedentes on aura " [/_ (^M' — B')G'\e -+- M' — {^'— B')H = o fn-+-M'=o ou bien en reraettant pour e ol t] leurs valeurs -jr- , -^ , on aura lf-(M'-B')G]da-i-lM''-(,M'-'B')H'\db:^ • fdl -h M' d m = o . Maintenant fi on fuppofe que la hauteur k qui repond k la viteffe initiale foit egale a b , enforte que le corps commence a fe mouvoir fur la brachyltochrone avec la meme viteffe qu'il auroit acquife en defcendant depuis r axe des abfcilTes , on aura G=oScH=i, & les deux equations precedentes deviendront fda-+-B'db= o , fdl -h M' dm =: o; mais / = -^ , B = -J aa premier point de la cour- be , & iVf' = — au dernier point de la courbe ; don« '8r on aura pour le premier point de la courbc d x d a -+- dydb = o, ou bien — = — -j- , & pour le dernier point de la courbe dxdl -+• djdm = o , ou bien — ■ = — — , ce qui fait voir que la courbe de la plus vite defcente doit couper a angles droits les deux courbes donnees , & cela s'accorde avec ce que nous avons trouve dans L' Art. If^. du Mcmoire deja cire du I'econd volume. Mais (i on veut que la viteiTe initiale foit nulla , alors on aura A = o, & par confjquent G = o, & i/=o, ce qui donnera les deux equations fda -h M' db == o, fdl -4- M'dm = o, la feconde de ces equations etant la meme que dans 'e cas precedent , i! en refulte que la brachyllochrone doic aufli couper ia feconde courbe a angles droits, mais quant a la premiere courbe l' equation /i a •+■ M' d b = o , J da M' dl , . , d* donnera -77- = ~ = -r-j de forte quon aura — -r db J dm '■ dk = ~- i ce qui fait voir que la tangente menee a la premiere courbe par le point ou commence la brachyfto- chrone doit etre parallele a la tangente menee a la fecon- de courbe par le point ou la brachyrtochrone fe terminej & c' ell ce qui s' accorde parfaitement avec le refultat de la folution donr^ee par M. le Chevalier de Borda dans foi Memoire imprime dans le volume de CAcademie des Scien- ces de Paris pour 1' annee 1767. A Berlin ce li Mai 1770. *R E C H E R C H E S Sur le mouvement d'un corps qui ejl attire vers deux centres fixes. PREMIER ME MOIRE Ok r on fuppofe que tattracllon ejl en raifon inverfe des Carres des dijlances. Par M. de la GRANGE. X-'e Probleme que je rae propofe de refoudre dans ce Memoire T a deja ete par M. Euler , dans les Memoires de TAcademie de Berlin pour l' annee 1760, & dans le Tome Xdes nouveaux Commentaires de Petersbourg qui vient de paroitre, mais pour le cas feulement oil le corps fe meut dans un plan paffant par les deux centres des Idrus. La folution que j'en vais donner ici eft generale quelle que foit la courbe decrite par le corps , ^ la me- thode fur laquelle elle eft fondee a 1' avantage de con- duire direflement a des equations 011 les indeterminees feront feparees d' elles memes ; fans qu' on ait befoin pour cela des transformations , & des fubftitutions epi- neufes que M. Euler a employees. Comme le Probleme dont il s' agit a un rapport im- mediat avec celui des trois corps, il ne feroit pas im- pofiible que la methode de ce Memoire ne fut de quel- que utilite pour la folution de ce famcux Probleme qui fait depuis fi long-tems 1' objet des travaux des plus grands Geometres. Cette confideration eft meme le principal mo- tif qui me determine a publier ces recherches j je fou- I $9 halte qu' elles puiflent mdriter au molns par Ik quelque attention de la part de Savans. I. Ayant pris trois axes fixes quelconques , & perpendi- culaires entr' eux , foient x , y , { les coordonnees reftaa« gles de la courbe decrite par le corps & rapportee a ces axes : & foient de meme a , b , c , les coordonnees qui deter- minent la pofition de I'un des centres des forces par rap- port aux memes axes , & ce , |8 , >' les coordonnees pour i'autre centre; il eft clair que fi j'appelle u, & v les di- ftances du corps k ces deux centres on aura u = v' [(x - ay -i- (y - by ^ (:i - c )* ] V = V \_(x ^y -^ (y - ay -h i:r^ yy] deforte qu'en exprimant par j4 Sc B leurs forces attrafti- ves k une diftance egale a 1' unite, on aura — • , & - — . pour les forces qui agiflfent fur le corps , fuivant les rayons vefteurs « & v , Ces forces etant decompofees chacune en trois autres fuivant les direftions des coordonnees x , ^ , { ; on trou- vera que la force totale fuivant x eft egale a — - ~ — H r » dt- -T- «' -{- V' — o d'y A{" - ^ ) '^y ■*■ ( •2 - <^ ) d'z A B [ (ix~a) ix-^) H- iy -h) [y^ii^ -^ (r-c) (z^y) ] _ H h ; : — Or » d' Or ^ (x — a) ( x — a.) = ( x — aY -i- . ( X - oc )- — ( a - ec )% & de ineme {{- cY -4- ii — yY — {c- yY-, ^o"'^ ^ o" denote par / la diftance entre les deux centres , enforte que I'on ait /= v^[(a-«)' -+- (^-18)'-+- {c-y )',] on aura {x-a) d'x ■<• {y- l>) dy -*- ( z~c) d'x 7? A B (a' -<- V — D -H H ; = 0 . '5' Done ajoutant cette equation, k I' equation (B), on aura , a caufe de u'^ = ( a; — a )* -+- ( j — ^ )= -H ( { — c )% — — — _ I — _j_ . — I = j^ e ... (C) & 1' on trouvera de la meme manierc y, — I >- r- ) = 4 c . . • iD) deux equations par lelijuelles on connoitra les valeurs de K & y Qi\ t . III. Je remarque maintenant que fi on multiplie Tequatioa (C) par d . v% &: 1' equation ( Z> ) par af . w' & qu' enfuite on les ajoute enl'emble on a une equation inie- grable laquelle elt — A { 3 Jm M (p-v') rt'wX o / , d- u^ deforte qu'on aura en integrant, & en ajoutant une COH- (lance arbitraire i Z), 1 /// M } V -t j = 4 c ( /i* -+• V* ) •+-1/^ (^)- De plus fi on multiplie les memes equations ( C) & (Z?) par V' d . u- , & u'd.v^ favoir la premiere par v'd.u', & la fcconde par u^ d .v^ , & qu'on les ajoute en/emble on aura i9t W d. h' X d\ «' + w* //. V* X — A {hu'-du -^ bd.Cav') - ifyu) — B Ibv'dv -H W. (vu') - 2/Vv) = z C (c/. ( i^* -+- v' y -H 4 ^. ("'i^' ) ) ■+- 1 D d . ( K* -+- V* ) = O dont r integrale eft evidemment i;^ {d.u^ y -i- u' (d.v^y _— 1 A (u^ -*• luv' — f' u) — 1 j? ( v' -^- ^ V u- — f^ v) = iC (u^ -^ v'' -^ bu'v') -i- 1 D (u'- -^ V-) -h 1 E . : . ' {F) E etant une conftante indeterminee. Or, fi a ceite equation on ajoute I'equatioii (£) mul- tipliee par 2 K V , ou qu' on T en retrsnche on aura ce? deux-ci {vd.ti' -t. ud.v'y Td? — z(A ~t- B) [(k-4-v)'— /^(m + v)] = 2.C(u-+-v)*-t-iZ>(«-+-v)*-t-i£ & (vd.u^ - a d.v^y 193 s= iC (u-v)* -+- iZ?(«- uY -+- i£ d' oil en tailiiiit pour plus dii (implicite u -t- V = p u — V = q A - B=zN ^ on tire \'-^^ = ^ (Cp*-*- Mp' -+- Dp^ -4- Af/'/j -+-£) (G)... < & & par confequent (^) =r== = enfuJte on aura a caufe de « v = , 4 Jr = V G/ ■+- /^Jry' -t- D,y' — A/ \y * E 4 ' c* eft-a-dire en mettant pour (a valeur en g rd^ V {^Cq* -H ^q• -. D,/" — Npq ^ E )* i/t = 4 V ;^ Cy -+- Alp' -r- D/^* — M/ '/>-»-£) 4 V (^ C j" -^ N*; deforte qu'on aura ^ ^'oa aura en divifant par ^x^ ( 4/ '«•-(«'- t;' -t- /• y ) ,a^^» 4/"*4f/* — 4 y^ ( w' -+- 3 uv- - /'« ) - 4 ^ ( v' -+- 3 v;^* -/V ) — 4 C ( «* ■+- V* -+- 6 ii^v= ) - 4 Z? ( z^' -+- V* ) — 4 £ -+- 1 ( aV -H v^ - /' ) [ ^ (3 « -+. ^1^' \ -f- i? (3 V -^- ~~ )-f-4C(w'-t-v^)-f-2Z>] K= ( cn reduifant & 6tant ce qui fe detruit ) — 4(.Cf* ^ Df- -^ E). Done fi on fiiit pour abreger K* =^ — CJ^ — z)y^ — £ on aura en extrayant la racine quarree , & multipliant 1/ par ■ . *^ 4pu'-(^a'-v' -h py* dp ^ AfK _ «/ 47 *«'-(,«* -1;' -+-/■•)* ' ' ' " " " ^ ' 19^ Suppofons maintenant comme nous avons fait ci-deffus «-4- v=p, u -v= q , c'eft-a-dire « = ^ , & V = — -■> & nous aurons d^ AfK AfK "■ (/>*-/') if - rr Mais on a par 1' art. in. j^dt dp f - f • ( C/>* -H Mp' -+- D/>' - Af/'/- -+• E) f^ • ~ V ( C ^-^ -^ N ^' + D ^ (w' -V aM - 4g(' jg' -*• />' - P'i mn ainfi ii n' y aura qu' a fubiHtuer cette valeur dans celles des quantites C, Z? , £, que nous avons trouveas plus haur. V I. La folution du Probleme efl: done reJuite a 1' integra- tion des trois ecjuations {H) (/) & {L). Or comnie les indeterminses font I'eparees dans ces equations , il eft clair qu' il n' y aura qu' a integrer chaque membre comme une ditferentielle particuliere qui ne contieiu qu'une va- riable j mais en examinant ces diflfereniielles on reconnoi- tra bientdt , qu' elles dependent en general de la rectifi- cation des fe6tions coniques & peut-etre aulli de la qua- drature de quelque courbe du troilieme ordre j deiorte qu' il eft impoifible d' arriver par ce moyen a des equa- tions integrales & finies. Cependant ii on fuppofe B , ou >4 = o , ce qui rend iV = -+- M , li ell certain que le Probleme ne dcpendra que de la quadrature du cercle, ou de 1' hyperbole ; car alors on aura le cas d' un corps qui le meuc en vertu d' une leule force, tendajice vers un centre. {M) (N) 199 Comme le ddveloppement de ce cas renferme des dif- cufljons delicates dont I'analyfe pourra tirer quelque fruit , je crois devoir i' examiner un peu en det^iL V 1 I. Suppofons d'abord B = o Sc \es equations du Probi6- me deviendront , en meitant A k hi place de A/& de iV", t ^ ^i . V {Cf ■*■ Aq' -*- Df -Apq-*- E) * it = t± 4V {Cp* -*■ Ap' -^- Dp^ - App -H E) • £^ 4 V {Cq* •*■ Aq' -^ Df - Apq h- £ ) , ^ fZJp (/'*-/')*'( Cp* -f Ap' ■*- Dp^ - App -^ E) £Ej!i ( 0 ) (?' -/*) ^ i^'l' ^ Aq' + Dq'-A pq->-Ey ' Or fi on reprend 1' equation (C) de I'Art. 11. & qu'on y fuppofe ^ = o on aura !/j^ - Afy -H- £) -»- v^ (Cj+ -+- ^5' -+- £)^* - ^/^^ H- £). C e(t I'integrale de 1' equation (Af), dans laquelle H^ eft une nouvelle conibinte. De plus r equatio'i ( /* ) donnera '^^ = V {H * i^«+ 4 '■•«•) * . • ' ^^^ de forte qu'on aura t en u par les Togarithmes ou par les arcs circulaires j & cette valeur de t donnera , ( en metr taut ^-^^ a la place de u ) T integrale du feccnd mem- bre de 1' equation {N) . VIII. Pour trouver maintenant V integrale de requation ( 0 ) je rep rends l' equation {K) &i. faifant — ~^T~ = ' Or en retfanchant I' equation (O) de 1' equation (C) & mettant i fs au lieu de u' — v* -f- y * on a , a caafe de ^ == o , ^ * -^ = o Soit J = «{ , & I'on aura _ -*- = o • ^9f Mais 1 equation (/') donne — -r- =^€■4'—^ & r equation (Q) donne — — — = H -h x Au~\- /^C u^ , deforce qu' on aura -7- = — — - — — ; done fubfti- tuant cette valeur dans 1' equation precedeiite elle devien- , ... 1 dzdn -H ud'z Hz , ,, dra cellc-ci --; — —j- = o Jaquelle etain multipliee par z k'<^{ & enfuite integree donne u* p . /a'/ Jz (T) /Tf* =L d ou 1 on tire - = -— — : — — — ; ^ ^ dt' ^ «• \/ (Lh- Hz*) mais a caufe de j = wr , on a -f r = —-. — 7~-—r-7^—^ TTTr: > & faifant enfuite u — /'■*•'? „ _ z' - ? V = — , ce qui donnera 1 Afi/c. Tottr, Tom, IV, c c lot r = v/ [ (/-'-V^) U'-Dl ' °" """^'^ ^' int^grale Cher- cliee de T equation ( 0 ) . IX. Nous avons vu que la conftante H eft entlerement ar- bitraire j mais il n' en ell pas de meme de la conltante Z; en efFet fi on reprend I' equation (T), & qu' on y fubftitue pour u & pour j leurs valeurs en /» , & y , les- quelles font u = , r = -ttt^ =^— :- on aura en multipliant par i6/* C eft^-dire Mais 1 dpdq = {dp -^ dqY — * - Jj* = 4 ' - y') ( (/>'-/••) Jf - (?• -D ^/^M ^ 4 (/'• -D if -f) ^^ ■*" ^^7^ ilH_(^-_ri*= .6rz c t n- 1-1 '''^ ^"5*' '^'7' Subftituons maintenant au lieu de -y- , -— , -— • leurs va- dt* ' di' ' tit* leurs refultantes des equations (Q) & ((?) c' eft- a- dire ~. s=3 ; , ou men a caufe de « s= dt^ — (/ - fY df_ ^ ,6 ( Cf ^ Aq' f u?'- ^A; -*• ^) g^ „oy5 aurons 1' equation -^— — ^ C (P^ ~/* ) C^?"* "*" -^?' "•" -^J* — Apq -h E) — (f -/') iCp^ -4- ^p' -+- Z?/'^ — Af'p-^E)}+ i6 (f'-f) (?^-/^) ((TT^Ty laquelle fe reduit , en effa^ant ce qui fe detruit , a celle-ci C/* -4- Z>/^ -t- £ — /^ // = /» X ; Or nous avons fuppofe plus haut (Art. /^. ) X» = — C/* - £> p - E i done on aura - K' - p H = J* L oc par confequent Z = — -p.- • Cette valeur de L itant fubftituee dans I'equation (^) on aura Jf ^ , j^, _ ^[ j^ _ j^.^.., ou bien en divifant le haut , & le bas de la fraftion par K plus de fimplicite cc 1 •£04 • que F OQ ait r .== ^ v i ^ ^ -. ~ j , on aura d (p = .—rr- — -. — ^— , & par confequer,t (p == arc. fin. f •+-G Q etant uiie coultante ariitraite. X. On auroit pu aufli tirer 1' intdgrale de l' equation ( M) de r equation (T)} car en extrayant la racine quarree on aura %^ == v^ {L -^ Hf ) ; mais { = ^. "^ \ & done fubftituant cette valeur & mettant enfuite a la place des quantites -r- t ^ ~J- '^^rs valeurs tirees des equa- tions (G) on aura -+- i6 (f -/^) v^ (C>^ ^ Jp' -+- Dp^-Aj'p-^E) = (p^ _ ^^) v^ (z ^ W^O °" ^'°" ^' ^""' viendra que L =^ C f* -^ D f' -+■ £ — /' ^• Si I'on compare cette equation a I'equation {S) trou- vee ci-deffus on yerra qu'ellcs s'.accordent partaiteijient , ce qui peut i'ervir a confirmer la bonte de nos calculs. X I. Suppofant toujours B = o enforte que Torbite du corps foit ( comme 1' on fait ) une feftion conique dont 1' un des foyers tombe dans le centre A, on pourra placer r autre centre B partout ou Ton voudra. Prenons ce ceni- tre dans le point d' oii Ton fuppofe que le corps eft parti, 10^ & Ton aura dans les formules de V Jrt. V. S s= o^ h js= o , & ^ = /» & par conr^c(ueQ.t f = i" - 4 4 i ou bien a caufe de i* = 4,C -+- —tt J) ,= — zCf^ — ^f M = Cf* -^ Af* Done on aura en fubftituant Cf* -{- Ap' -^ Dp' — ^/*/J -+- £ = Cp* ^ Af — -L CfY — Afp' — Af'p ^ Cf* -^ Af* = Cip' - py -^ A {p' -/') {p - f) ^ (i> -/)* [ cip-^fy -^ A ij,^f)-\ & de metne Cf-^Af-+-Df — Afq-4-E = kq-fy V C {q ^ fy -^ A {q -^ f) ^ Delorte que les equations (Af) ,&( iV") de Y Art. VII. ^eviendront d^ ^ {p-nvi:{p^fr^A^p^f) ~iq-n^€{q^fr-*.A{q^f) A{p-n^c^^fy^A{p^f) " 4(?-/)v ci^q^rr^Aiq^n multiplions la premiere par - — & ajoutons-la k la 4 feconde on aura A(.p-f) ^ c {p -^ fy + A ip-^f) (f - P) dq 4 (J -/) /c(? -^ fy -^ A iq-^f) io6 c'eft4-dire (P +/) Jp dt = — =zirz:.i= ==: aV C {p ■+■ jY -+■ A ip-^f) iq -^ f) dp "~ 4 y/ C {q -^ fy -*- A {q -^ f) done fi on fait pour plus de fimplicite p -^ f u ■*- V -*• f p -*- f u - V -*- f 1 1 on aura rdr ids dt = V^Cr'^-i-zAr V^^Cs^-i-xAs Or lorfque r = o on a ( hyp. ) v = o done r = j j ainfi il ne faudra point de conltante dans 1' integration , pourvu que les integrates des deux formules p . ■ j & ,- ^ . foient prifes de la meme maniere. V ^C s'-*- r As ^ Cette expreffion du terns t eft remarquable en ce qu' elle ne contient qu'une feule conftante C dependante de la nature de la feftion conique } au lieu que les expret (ions ordinaires en coniiennent neceffairement deux. Pour voir ce que c' eft que cette conftante C il n' y a qu' a confiderer 1' equation ( T ) de CArt. VII. dans laquelle , u etant le rayon vefteur, ii eft clair que les apfides de 1' or- bite feront aux points oii -j- = o c'eft-a-dire on H •+■ X A u -+- ^C u* = o ; d' oil il s' enfuit que fi on nom- ine u y & u' les valeurs de u tirees de cette Equation on aura «' -+- «" pour le grand axe , & u — u" pour I'-ex- 107 centrlcit^ j mais fans refoudre I' Equation on fait que — —pi = u' -+- u" y done fi on nomme a le grand axe de I'orbiie on aura = a, & par confequent C = — — , deforte que 1' on aura it y/Tl = -J±^ - _i^ a a Done fi ^ C eft une portion quelconque de la fe£lion conique decrit« par le corps auiour du foyer A , le terns employe a parcourir I'arc B C fera donne par la fomme des deux rayons vefteurs A B Sc AC, par la corde B C & par le grand axe de la feftion ; car faiiam A B =/, AC s= u^ on aura B C =s v, done _ jiB •*■ AC -*■ BC AB ■*■ AC - BC & le ttms cherche fera exprimd par frJr_ fsds V~r - r* yTs - J* xy/ A Au refte ce theoreme a d^ja et^ d^montre fintetique- ment par M. Lambert dans Ton traite fur les orbites des cometes. "K 'I 1. Comme la difficulc ■+■ (6W-¥- 3 M«-hZ))x' -+- (4C*' -+- 3 Ma.' -+- iZ?«e — M/*) X -+- C** -+- Af «' ■+• D «.' — Mp OS, ■+- E . Or afin que cette quantite contiemie le fafteur x'' il faut neceffairement que les deux derniers termes evanouif- fent i ainfi on aura les deux equations fl^\ r C«* H- Met' -+- Z) ec' - Mf' A -H £ = o ^'^ ^ " • \4<:*' -+- 3M*' -+- 2Z>cc - Mp = o par le moyen defquelles on determinera tant la quantite « , que la relation qui doit avoir lieu entre les conftantes €, D, E. De cette maniere la quantite dont il s'agit deviendra X' (Cx' -f- ( 4C* -H M) X ■+- 6Ca=-+- 3 M = ' -♦- Dp^ - Mpp + E ) ' Et comme ^ = « — v on voit que la courbe ne fera autre chofe qu'une hyperbole mobile autour de fbn axe, & ayant fes deux foyers dans les centres memes d^s forces, X I V. Si I'un des centres 6ts force* s' elolgnoit a I' infini , slors la force tendente a ce centre infiniment diftant de- viendroit uniforme , & agiroit fuivant des lignejs parallel- les} ainfi Too auroit le cas d'un corps attir^ vers un cen- tre fixe par une force reciproquement proportjonelle aux quarres des diftances , & pouffe en meme terns par une force de valeur & de direftion cpnftantes. Pour appliquer nos formules a ce cas il eil vifible qu'il n'y a qu' a faire / = o© ; & enfuite v = oo fi c'eft le centre B qui s' eloigne a 1' infini , ou bien u s= o» fi c' etoit le centre A qui fut infiniment diftant. 5oit done y* = 00 Sf v =^ 00 , &: foit ^- la differ rence de ces deux quantites enforte que v = / — ^5 il' ert clair qu'eii fuppofant q»e vi {pg. j. )■ foit 1(* cen- fre- des forces >^, AB la Mgnr fiiivanc Jaquelle agiffentf les forces conftantes , & para4elles ^, C le Ueu du corps- dans im inftant quelconque , Sc C JSf uhe perpendiculaire abaiflee du point C fur la ligne ^ J? , on aura ^ t = m, & /4 D = { » defofte que ie? equations en k & v devront ie changer en d' autres equations en m & ^ 1 Soit j4 =^ ^'t•g^ & B =^-2 ]8 A* eriforte que 1 « , & 2 /? folent les forces qui agiffent fur lecotps au commence- ment de fon mcnivement , la premiere de ces forces dtant dirigde vers Ie centre y^', £<: la feconde parallellement a la ligne A B ; les conftantes C; D^ , 8c E d^terminees' dans PArt. V. deviendront 4 ^ Hh (h^ - f - p) E = g^h'' (m' -h 7z' ) — g' A ( g' -4- A* ) rtin' 4 Or puifque A eft la valeur de v au premfer inftafif , ft on fuppofe que Z foit alors la valeur de { , on aura h s= f —' Z f & les expreflions precedentes dev'iendrent en ordonnant les ternies par rapport a /, C==y -*- y'f B = s-*. I' f -+. r f' oil r on aura ddi 1 1.1 ^ == — g ^mn — (g* ■*■ Z*)'? -4- ^^ ( m^ -+- «0 Z\ e'- = i^Z (g^ — Z») - gmn {g-- -4- 3 Z^ ) — z ^M '"' -H «* ) Z . /' r=^«(^. -+-„') ^ igmnZ - -^"(5'' - 3 Z») -4- («5-H- /3Z) (^^' — Z^). — ^/;2/i — Z (i' — X4^g) r^.0 (g^ — -iZ'). ^ — *g ^ } /3Z. 4 * De plus fi on fair JVf == lit -+- ix'f ■+• fi' f' A' = y -h // -H vY' on aura ^ ^ = 1 «e g* -+- 2 jS Z' /«' =» — 4 13 Z ft" = 1/3 v' = 4 ^ Z v" = — 1 i8 -"' .^v Maintenant puifque p =z u -+-.«;& y aec -« -r. v ^tm aura /j- = /h-«— ^,&^ = ---/-+-w-f- ^; fbit done u-f-^ = Q, &« — ^ z= P enfoite que /> es: f -i" P 8>c q = — f~^Q.} on aura apres routes les fub- ftitutions C/j* -»- M p' -i- D p'^ — Mf'-p •+• E 7= f^ iy' -t- e'') -h f* {y -^ I' ^ f^^-H( 4 J'' •*-»](*">/') / IIJ -H /' [ V -I- f'" -^ ( 4 y + 2 fi' -+- 1 S" ) P -+- ( 6 / M- J ^" ) Z'' ] H- /* [ S H- e" -4- 2 ( iU -t- S' ) /> -+. (6y -+- 3^' -f. r) P' -4- (4/ -+- I"' ) P'^-^f{B -+■ zl P -^ ( 3 ^ -4- 5' ) P* -+- ( 4 T' -+- iw' ) P' -+- / P* ) ■+■ e -h i P' -^ fxP' -h y P^. Or y ^ i' — o, y -^ r -H E^^ = o., 4y'-^iit*" =r o, 5' H- /" =0, 4 T' H- 1 ft' -f- z 5" = o , 6 >»' -+- 3 ft" = o ^ -+- «" = g' (to' -4- n*) — 2gOT/2 Z — i^ (^*— 2') .ft-+-S'=^TO/:^i'ZH-2 -*. 5 -+- £" 3 . De mdme en changeant p en q Sc M en N, & par •onfequent P en Q , f en — / & ft en v , ft' en / , ft" en »' on adra C 5* -4- A^^' ^ i? f — iV/» y -♦- £ = f' [ ( 4 y H- v" ) Q' -+- ( 6 y -I- 3 / H- r ) Q* H- 2 ( » -T- S') Q -f- ^' -H «']. Done fi on fait pour abreger ?^ = i* — 4 (^g- + /8 Z) Xf = gmn H- i^ Z -*- i ti, g (g — Z)-+-5(^* — Z^) B = g' (m' H- „-) -_ rgmnZ — i' (g' — Z' ) />= i' - 4 (<5' - 5&Z) 0-= ^rn/z -^ i*Z -♦- lao' (g' - Z) -+- /3 (g^-J Z^ on aura »^ {Cp* -I- M;^ H- £>/>» — Mf*j> -♦-£)=: /• (— ilip* -H 2;/)' -4- 14^-+- 6)-, 8c fy (_- 6i8<2' -H p<2' -^ i/>* Mf^p •+• E lorfque p ==-[, deforte qu' a caufe de p= f-h P il n'y aura qu'afaire P=o dans la quantite (— i /3i" -H ^ P' -»- 2 VF -+- 6 ) f* pour avoir la- valeur de — K'^ laquelle fera par con- ftquent s= 6/,* ; mettant dcrtic /• — 0 au lieu de iC &' fai&nt les autres fubftitutions on aura ,, dPW -9^ ^ *^ ~" ^FV C-i/3P'*- p V ■+• (y - 0) Q. 1 = (^ -o V -+- (^ - y^ Q _ 117 d'y 77 ' dt' p q dans lefquelles p = V [ ( X - "a )^ -+- (jK - M' -+- ( f - O* ] y = • [(X - «)^ -+- (J - /3r -*- ({ - yys II. Suppofons que P foifune fon6tion de /? , & Q une foa- ftion de y , & Ics equations precedeiites domieionc d'abord cette integrale dx^ -f- /sV* -t- dz* y -^ . ^ ^ , . >v — ^ -^ rfPJp -i- ifQd^ = o . . (^) Enfuite nommant /" la diftance entre les deux centres , enforte que/ = v^[(a-«)» .+. (^l, - Qy -^ (c- yY ] on trouvera , par un raifoniiement femb able a ceiui de /'y^/f. II. du Mem. prec. , ces deux equations en p^q^&ti ifP dp -H ifQd>j= o , xfPdp ■+■ i/Qi^ = o. Ou bien , fi I'on tait pour plus de fimplicitep* =/*x , J* = pj, — =Xy -^^ = F ( il ne faut pas confon- dre les quaniites x , &^ que nous employons ici avec rcelles que nous avons deja employees dans i' art. prec. ) on aura ces deux ci L~^* -^ ^^ -+■ — ~ ^/^-^^ '^f^'^y = °' Mifc, Taur, Tom, IK. e e dy ^Pp r q d-Y (P'^ f-n y xdr -^q_q +■ — — %t> dans lefquelles X eft une fonftion de a: , & K une fo«. ftion de y . Ainfi la folutlon du Probleme depend raaintenant de T ia- t^gration de ces deux equations. III. Pour rendre nos recherches plus g^nerales , propofons- nous les Equations •4- M = o, — -~ -+- AT = o, Af, & iV etant I // /* ' i // /* des fonftions de x , jy j & voyons quelles font ks condi- lions de l' integrabilite de ces equations. Nous fuppoferons que ces deux equations ^tant multi- pliees r une & 1' autre par des quantites convenables , & enfuite ajoutees enfemble forment une equation integrable. Cette fuppofition eft peut-etre la feule qui convienne a la nature des equations propoiees , & elle eH d'ailleurs la plus naturelle , & en meme terns la plus generale qu'on puiffe faire. Or comme les deux membres M , &c N font des quantites finies , il eft vifible que les multiplicateurs ne fau- roient etre que des quantites differentielles du premier or- dre . Prenons done md x -t- n dy, & /* d x -t~v dy pour les multiplicateurs dont il s' agit , m, n , [a, &c v etant des fonftions de x , y &c nous aurons 1' equation m d X d' X -f- ndyd^x -*- fj.dxd'y ■+■ ndyd'y -— _ •+■ (mM ■+■ f/.N) dx -4- («Af-4- 1 N) dy ■= a laquelle ne fauroit etre integrable a raoins que les deux parties ( favoir celle qui contient des differences fecondes, & celle qui ne contient que des differences premieres) ne foient integrables chacune en particulier. Or il n' eft pas difficile de voir que 1' integrale de la premiere ne peut-^tre que de cette forme 219 .__:£ ±. , A ^ B ^ C, ^tant cles fonttions 1 at de X , & J' > cfonc comparant la differentielle de la quan- tite Adx'^ ■+• Bdxdy -+- C^^' qui eft xAixd^y-^- d A £(dyd'X'+'dxd'y)-t'iCdyd'y-^ -j- d x' -h f dA d^\ . . / dB dC\ . ^ J ■j— dy\ avec la quantite m d x d' x •+• ndyd'-x -♦- fidx d'- y •+• r dy d* y , on aura , % A = m ., B = n dA dC dA dB dx ay dy ax dB JC ~ f- -r— SSZ O . ay a M . Les equations -7— = o , & -7— =9 o donnent d'abord * d X d y A = fonft - j^ , & C = fonft • x ; enfuite les equations dA dB ^ dB dC . d'A 1- -7- = o,& -; K-— =0 donnent — — =s »>» d X d y d X dy* •J— i dVou il eft ais^ de conclure que ks quantites A, & C ne peuvent ^tre que de la forme fuivante A = a 'i-iy-+-cy^,C=:g-hkx-hcx',(i,l)yef^ & i etant des conftantes . XA ■ ., . . dA dB J dB Maintenani 1 equation -— -1- — = o donnnera -r- ^ d y d X d » fir — i »- 2 <• jyd'oii en integrant , ^ = — ( i H- 2 c_/) ■* Hr fonft. y ; inais 1' autre equation -j^ H -— = o ionnera de m^nie j5 = -- (/t-+- xc x)y '^ fonS. jfy deforte qu'on aura B = K — h X — hy — *<^*J'» JC ^taut une conftante arbitraire. 110 Aynnt decermini dy dx dy dB dC dD f A ^^ j> -J- = — — — , on trouvera —— = z I x ^4 — 1- is dy dx dx \ dx dA\ dD / ^ dA n - Cdf T^.Tjr . A . -+-/?* ^ = a une conftante . r dt^ A' I'egard de la qunntite D on trouvera, en fubftituant les valeurs de y^ , ^ , C & elFogant ce qui (e detruit , D = A^g — K'^ -*- (4a h -+■ 1 bK) X -hi^bg — (^x b h -+- 4c K) X y . I V. Pour appUquer la methode de 1' art. prec. aux Equations ( 5 ) il ell vUible qu' il ne faut que faire M= xX-h L(x -^ y—i)r -^ fXdx-^fYdy Nz=yY-^^-{x'^y — i )X-^ fXdx -h frdy^ ce qui donnera dZ =[xAx -h -5(x-t-y— i)} Xdx XXX H- [ By -*- /4 (x '^ y — i)} F d x ►♦-[zCj-H- ~ B (x -i' y — ^)^ Y dy ^[5x-+-C(x-4-y— O] Xdy ^ {fXdx -+-frdy ) [ (i^ -H B) dx 4- {tC -(- B) dyj quantite qui devra done etre integrable par elle-m^me. Suppolons que la quantite {xA-^ B) dx-i- {xC -h B) dy foit elle-meme une difFerentielle exafte dom 1' integrale foit E , &c faifant df^ = \_xAx-h-B (x -i-y — t) ^ £} Xdx. -♦• [ ^y -t- -^ (x -^ y — O] y^dx ^[xCy -h ~B (x -+- y -- x) — E] Ydy -+-[^a:-H C(.-c-t-y— . i)] Xdy ^ on aura dZ — d- {EfXdx -»- E/rdy) -t- df^i deforte qu' il ne s' agira plus que de rendre la quantite d V une difFerentielle complette. Or pour que la quantite {x A-^ B") dx -Je- (^xC-iir B) dy foit une difFerentielle exafte , il faudra que 1' on ait dans les valeurs de Ay B y C ^ c = (>,& A.=s ^, moyen-r nant quoi on aura A=a->rhy^C-=g-^hXy^ B= K — b (x ■+■ y)i d'ou. E=:i-^ixa-¥-K)x-+-{xg-i'K)y — ~ {x — yYy i etant une conftante arbitraire* De cette maniere la quantite d V deviendra /^ - ■K , ^ K^xi\ ^ , ^— — (X -+- j) — ^gy ^—) Xdx-^ la {x-^ y) ^ {b — K) y — c^ Ydx -^ /h — K ^ . K^xi\ I , (^x -i- y) — X ax — \ Y dy -t-' is\^-^y) -ib^ K) X -'g;] Xdy 1»J laquelle ^tant fuppof^e une differentielle complette, enforce que V foit une quantite algebrique , on aura l' integrale Adx* -»- B J xdy ■*• C dy"- r , r v , r-^r , ^ Tie "*" ^ (/^^* -^ fYiy) •4- f =s a une conftante . , . . (C). V. Je remarque d'abord qu'en falfant a = o, 5^= o&i=iC, la quantite dV devient = — (^f Xdx-frfYdy) deforte qu'on aura V = — {fXdx-^fYdy). Or on a dans ee cas -^ s= i j , C = b x ^ B =s B ( I — X — y) & £ = i -+■ b (x -*-y — ~ (x-^yYj » done /ubftituant ces valeurs dans I'dquation (C) on aura en otant ce qui fe detruit , & divilant par b ydx^ ■+- xdy^ -»- (-«_- A- - j;) dxdy (2?) etant une conftante quejconque . f X V L Cette intdgrale a lieu en general quelles que foient les valeurs de X^ & de Y \ ainfi en donnant a ces quantites des valeurs particulieres , on doit pouvoir encore trouver d' autres integrales. En efFet comme il ne s' agit que de rendre la quantity d V une differentielle exafte , on n' aura qu' a fatisfaire a r equation fuivaate. 214 d- {{a - l> -<- K^ y - a-\ Y __ Hy ~ / b ~ K \ ^ dX d.[{g-b^Vi^ :c - g^X . . . • ( A ; a X en prenant pour X uiie fonftion de x , & pour Y utie foodion de J' . Or fi on fait difparoitre dans cette equation les termes qui renferment x, & _/ en fuppofdnt a = o,.&^ = o on auraj apres avoir divife par b — K :X, .__, d- jYy) _ ^ __ d- (Xx) 1 dy 1 dx * c' ell-a-dire X. d{Xx) Y d (Fy) 2 dx z dy equation qui ne fauroit fubfifter a moins ^ue chaque mem- bre ne foit egal a une quantite conltante . Soit done, en prenant une conitante quelconque «, X d {Xx^ Y d- (Y y) X dx -* ' i dy ' ^ multipliant 'la premiere de ces equations par V xdx, la feconde par ^ y dy & les integrant on aura Y y>/ y — •>.'*.y^ y ^ y y -^ d' ou 1' on tire X = 2 * -4- , x\ X Y ^x^-^ ^ * , /3 , y etant des conilantes quelconques . Dans ce cas on aura done, a cauie dea=o&^ = o dV Ill dont I'integrale eft Ainft mettant cette quaniite au Ifeu de P^ dans 1' equa- tion ( C ) on aura une nouvelle iiuegrale } deforte que les deux equations difFerentielles du fecond ordre { B ) fe trouveront maintenant reduites a deux autres du pre- mier feulement . Puifque X == -,r =c-^,x=^&v=: J(/^rr. IV. ) on aura dans le cas prefent >f* VII. Pour trouver encore d' autres cas d' integrabilite fup-' pofons X = * -4- |8 X -♦- yx^ Sc r = 5 + f J. .+. j;^, fubrtituant ces valeurs dans 1' equation de condition (^) & fajfant pour plus de fimplicite b — iC = A , on aura Mifc. Taur. Tom. IF. ( i ii6 -+-J(a — h) — fa-+-i [f(a — f^) —" ^Kly ce qui donne ct Z^-^— .2 5J-4-J(a — /:) — ea = ^ (^ — za^ -h ci (g — h) — Hg , ^ (- — ^S) — Ba=i(iig — lO — zyg, s (7 — 2.aj — ^g=xs(_a — k') — 2.Z,a, >- (- — ^g ) = 3^ (5- ~ '^)> ^^ = sr- d' oil r on tire tfr=^=Z— ,^ = ;/,£ = 3,&5==<«, ou bien 2 — A — 4/3^ — ea=o ^^— A — n sa — (6 g ■= o par oil Ton pourra determiner a ^ g^ & h. Ainfi r integration aura lieu encore dans les d6ux cas fuivants . > ^i ' i,-: i." Lorfque ^a=«^4-|8x-4-yxS& Zs=:jc-l- j3y •+- yy* ■» ce qui ^rnie -P'C* *f> -4- -7- -h ~ & ai7 Qt=«^4-^-».L|:,,e, ^,& y ^tant des coefi- ciens quelconques. i.° Lorfque X — a -+-|3x, & K = J-t-fj, c'eft- a-dire P = «p -♦- ^, Q = S ^ >+- ^ *,^, J,&f 6tant aufli des coeficiens quelconques . VI II. Confiderons plus particulierement le cas de Tv^rr. P^I.y dans lequel P ;= i *;? -+- ^, & Q i= i « ^ -+• —^ ; & nous remarquerons d' abord que les deux parties aee/>, & z ct ^ des forces P , & Q tendentes vers les deux cen- tres donnees , peuvent fe reduire a une force unique di- rig^e vers le point du milieu de la ligne qui joint les deux centres , & egale a 4 * r , r etant la diftance du corps a ce m^me point. De cette maniere le corps fera attire vers trois centres fixes ranges en ligne droiie , Sc a egale diftance 1' un de 1' autre ; & la force d'attraftion du centre du milieu fera proportionelle a la diftance, & celle des deux extremes fera reciproquement proportionel- le au quarre de la diftance . Or fi r on prend les deux centres extremes pour les foyers d' une feftion conique , enforte que le troifieme centre tombe dans le centre meme de la feftion , il eft dair que cette courbe pourra dtre decrite en vertu de chacune des trois forces 4 ' ( ^J' "" T?~ ) '^ ^ ""® conftante J ou bien en pre-; ri9 rant une conftante quelconque ^ Sc reduiCint — — J- -\- — (jx* -+- I y* -+- loxy — XX — ly) — /3 (3 v^x + ^ ) - ,y (3 Vy^'L^^ — S(x -+-JK) --J = o (G) Et fi on multiplie cette equation par \ — x ~ y & qu' enfuite on la retranche de 1' equation (jF), on aura celle-ci — 1/3 (xv/jf -4- 3^v'x — v'x) — 1 ? (/ ^^J' ■+- -^ xy/ y -^ y/ y) — 7 ( *^' -*- y -+- 6xjk) — f (^ ■4- j) -^ — = o . . . . .. .. ., ( H) n etant = f — ^. Ainfi tout fe reduit maintenant a integrer ces deux equa- tions , ou au moins a en feparer les indeterminees • Pour cela je remarque que fi on multiplie 1' equation {G) par -±1 /^V xy , & qu'on I'ajoute enfuite a I'equa- tion (^H) multipliee par x on aura celle-ci {Vydx±}/xdyy J? '*' ec 1{V x -t y/ yY — {V X ^V yy^ — 4(/3 -b y) [(•x rh y/yY — (v'x d: v^jk)] — I {V X rh V yY ^ Z, (^y/ X ^- V yY -^ n =0. Deforte que ft Ton fait « = V^ X -4- v^^ = ^^-^, & 230 ce qui donne Vydx •+■ >/ xiy = '^ x y {— — ^*— ^) d s , 6c \/ y d X — \^ X dy z= du, on aura ( en tirant la racine quarree ) les deux equations fuivan- tes dans lesquelles ft = 4(18 •+■ y) & » = 4(/3->'), r j> _ «» ^ ^ f ^ j-^ = y/ („-aj-+-r i^-Hu^'H-(S -f-et)i*-) ( _j_ i_ ^ . /! - «' V /* - I «' - I / ' Mais on a par i' art. X. d t d s- ■w +-/-vj/» H-G-vj/* elle fe changera en celle-ci J' -t- 5' -4,' -t- C -4,'^ -t- D' -4.'' -h E' ^^''' , oil ^' = C -4- Z> a' -+- £ a'^ jF a' -+- G a'* B' = D-^^Ea~^-■i Fa' -+- /^ G a' &C. & la transformee — —-^ -_ , =^- -pr — ; du premier membre de I' equation (/) devieiadra ^_£ ( 4' -V 4^ ) • ( ^' -H B' 4' -4- C'4" -+- 1>'4" + E 4'") * foit maintenant ^' = o , & ^' = 0 & la differentielle fe changera en ^4' (44' f 4') V{C' ■*■ D'4' -h £'4") ^35 qui ne depend plus que de la quadrature du cercle ou de r hyperbole . On trouvera de la m^me maniere les con- ditions qui reduiront 1' autre membre de 1' equation ( / ) a la quadrature des feftions coniqnes. Ainfi on pourra toujours dans ces cas conftruire Torbite que le mobile decrira en vertu des trois forces 4 « r , — ;-, yP XIV. Mais outre les cas dont nous venons de parler , il eft Evident que 1' equation ( /) doit aufli etre integrable quand deux quelconques de ces trois forces evanouiffent ; par- cequ'alors on a le cas d'un corps attire vers un feul cen- tre fixe par une force proportionelle a la diftance ,.ou re- ciproquement proportionelle au quarre de la diftance. Les cas ou la force 4 * r eft nulle ayant deja ete exa- mines fort au long dans le Memoire prec. , je me^ bor- • eP nerai ici a examiner ceux , oii les deux autres forces -r— f yP & - — difparoiffent a la fois enforte que le mobile ne foit affujetti qu' 3 la feule force 4 ec r proportionelle a la di- ftance. Soil done j8 = o , & y= o , on aura auffi /t* = o & » = o ( art. X.) &C les equations ( /) & (K) de- viendront ds >^ ( ») -i- ^ j" -H ( ^ -+■ « ) J* — * 5* ■'" . . (JV) V ( 1) -f- ^ «* -+- ( 5 H- «C ) «♦ — * tt* ) 236 (O) . - . ir = s* d s 1 v^ ( 1} -1- ^ r -H ( S -+- cc) i'' — (C i«) "" 1 v^ ( t) -H ^ a' -H (S -+- ct) //^ — ct£t«) Or (1 on reprend les equations primitives ( B) Sc qu'on y fubftitue 2 * au lieu de ^X", & de 7" ( crt. IX. ) on aura ^ — H 5 ay -t-3 ctx — A — ^=0 ou bien en prennant la fomme & la difference , & faifant c^)--- < ^, 1 d i^ H- 1 rf ^ C 2 ^/* d' ou il eft aife de tirer ,^^ ] -^ = h- AcoC 4tV etant des conftantes arbitraircs ; & ces deux equations feront neceffairement les inregrales des equa- tions (A'') & (0); il faudra feulement faire enforte que les deux conftantes ti , &iZ. s'accordent avec les conftantes A t B ^ C , D ; ce qui eft facile j car on n' aura qu' a effacer dans les equations (G) S>C (^H) les termes affe- ftes des quantites /3 , & y , & y fubftituer enl'uite au lieu de * , y , — & -r- leurs valeurs tirees des equa- tions ( Q ) en y faifant , pour plus de fimplicite , r == o; on aura par ce raoyen deux equations par lesquelles on 137 pourra determiner deux quelconques des connantes A , ^, C, Z>; & lei deux autrcs demeureront arbitraires. On pourroit encore, fi on vouloit , trouver I'integrale de r equation (iV) d'une maniere plus fimple , que voici. La feconde des Equations ( P ) etant multipliee par <^ ^ & integrce donne — — - -j- et ^* = //, (decant une conftante arbitraire), d'oii Ton tire —- ^- =2V^(/f— ct^^); or ^ , u H s ■>>■ s du . ^ = * — J == " -f j done =zv(« — *-k'j'); niais on a par les equations (iV) & (0) r a)s^ — ctJ*)-+- -_L_ • ( >,' ^ ^ „' -1- ( J -t- *)«♦ — ({// ) X V, Nous avons fuppofe dans lHAn. IV. que la quantite (^x A -^ B) d X ~t- (iC-H ^) t/j etoit une difFeren- tielle compleiie ; & nous avons reduit par ce moyen la differentielle d Z, a la differentielle d V dont nous avons enfuite cherche les conditions de T integrabilite. Confide- rons maintenant la quantite dZ elle-m^me, &: voyons quelles (ont les valeurs les plus generales de jf & de K qui peuvent la rendre une djfferemielle exafte. Pour cela on aura fulvant le theoreme general, I'^quation ^f dA I , . dB B\ ^-^[Bj-hAix-hy— i)-\-i- ifXdx^/rdy) (-^^—) = ^^f dC -i , . dB B\ ^. . dB dA ^ dB dC ^ . Mais -r-= — -7-,,&--r- = — -7-( -^rr. iii. ) j- <^;«- dy dy dx ^ ' ' done r equation precedenre deviendra ^ , dA 1 , . dC B ^. %X{x {x-^-y—i)- C) — * ^ dy z -^ dx 2 -. ^ dC 1 dA B — [Bx'+'C (x-4-y— i)] H- dx d Y Subftituons pour A ^ B , 8c C leurs valeurs a H- ^ j* •+• & nous aurons 139 - — [ 1 X (h -f- r cy) — (x H-y — i) (A-t-icx) — K -t- b X -^ hy ~'r % c X y — x g — x h x — zcx'] •~- ~- \.'^y (^+i c x)'^(^x-^y — I ) {h-^-xcy) — K -^ h x -^ hy -4- 2 c X y — z a — z by — z cj)^* ] die -r- [x (A" -Z'X-Ay-icA;y)-l-{*-t-^-i) {g-Jfhx-^cx^y\ dY ~^-j- \y(^K-bx — hy--xcxy')'Jf{x-ie-y— \'){a~^by-^cy'-)'\ -4- ^(fXdx-^fYdy) ib-h~^xc (jK-x)] =0 ou bien , en ordonnant les termes & effacant ce qui fe detruit . [ztx— (x— i) (A -i- zcx)— X— z^ -i- (b—ih) x— zcx*^] — dX — ^ [ Kx — bx^ -^ {x— I ) (g -hhx -i-cx'') } -+- 3 fXdx {b — h — icx) — (zAy — (y— i) (i-+-zr)')-i(C-2a-i-(A— 2^)^—29^)-?*- dY -^ [Ky-hy'^iy-i) (a-^by^cy^)} ^ 3 /l^/^' (^-A -H zcy) -H jkC^cXx-^ ^(^,^.cx0 4-^cyX/x)- dY x(,bcYy-'L. (^a^cy^)^bcfYiy) = o Or a caufe que X doit ^tre une fonftion de x' fenl, & Y une fonftion de y feul , il eft facile de voir que cette equation ne fauroit avoir lieu a moins que Ton n'ai I.° 6c Xx — — ( g _t- ex* ) -+- 6cfXdx = * -+- |8x , dY i.'icYy--^ {a'*-cy^)'^6cfYdy = y-^^y 24° 3." - — (h — K -+• (3^ — 3^ H-ic)x — 4ca;'-h 3 /X/a; ( i — /i — 1 cx ) = 5 -t- T'X . 4.° -i— ( i - iC -H ( 3 A - 3 ^ -H 2 c )jy - 4 cy' ) -i- — (a ^ (b-K -g)y -^-(c-^ k-b)y-cy) -^ 3 /Tij' ( A - i - 1 9' ) s= J -t- «y , ct , (8 , >/ , & S etant des conftantes quelconques , Ainfi il faudra que les quantites X Sc Y folent telles qu'elles fatisfaflent a ces quatre equations a la fois ; au^ trement les equations (B) ne feront point integrabies , aa moins par notre methode . Si on fait a = 0,^= o, c = o, c£=o,|S:=o-, y = o , & qu' on fuppofe m t= h — k , &c n=b — h les quattie equations de condition fe reduiront a ces deux-ci = — ( m -4- 3 n x) ~i — r— (mx-r-nx^) ~h t n f X dx t=i Sc z ^ ax ' 3 r ^ dY ^ ^ -^^nfYdy^t par lefquelles on pourra determiner X Si Y. Si on fait dans ces dernieres equations wz = o , ra := o, & S = o , on aura le cas de l'y4rt. V. qui eft inde- pendant des valeurs de X & de Kj & fi on fait feule- ment « e= o on aura celui de H An, VI. , d' oil 1' on voit que ce dernier cas n' eft qu' un cas particulier des valeurs de X & de 1^ que fournira 1' integration des equa- tions precedentes } mais nous ne poufferons pas plus, loin nos recherclies fur ce fujet , XVI. 141 XVI. Au refte quelles que foient les valeurs de X &c de Y, r equation {D) donnera toujours ( en faifant f = o ) cette integrale patticuliere i -f- V x -+- Vy = o, les radicaux pouvant etre pi is en -+- ou en — . Pour le faire voir je luppofe jf-t-^ = «,x — y = w ce qui donne x = ^ Sc y = , & I'equation dont il s' agit deviendra apr^s les fubftituiions a « — 4,' — I (fXdx^frcly)=^. 1 Or -j; h V{fXdx -hjYdy = f equation a laquelle fatisfait evidemment V ^= o dans le cas de fc=oj ainfi on aura cette integrale particuliere aw — &>*— i =o c' ell-idire 2(x-f-j) — (x— j')--i= o; or je dis que cette equation eft la meme que celle - ci I -t- V X H~ ^y = o } c' eft de quoi on peut fe con- viiincre aif^ment en faifant difparoitre les radicaux par la methode ordinaire } ou bien il fuffira de remarquer que 1 - i {x ^ y) -^- {x - yY ^ { i -^ y/x -^Vy) ( I - y/x ^ Vy) {i ^ Vx ~ y/y) ( i -"^x- Vy)^ comme on peut s'sn aflurer aifement par la multiplica- tion aftuelle. ** (7* Maintenant puifque x := ^^ & j'== ^, , il eft clair que r integrale dont il s' agit donnera f •*- p ~^ ^ = oj ce qui elt le cas oii le corps fe meut dans la meme li- Mifc.Taur.Tom.lv. hh Z4> gne droite qui pafTe par les centres des forces ; ainfi cette inregrale ne nous apprend riea de nou/eau rouchant le mouvemenc du corps. XVII. Nous terminerons ce Memoire par une remarque qu' il eft bon de ne pas omettre. Le Probl^me du mouve- ment d' un corps attire vers deux centres fixes ne peut s' appliquer a la lune , entant qu'elle eft attiree k la fois vers la terre & vers le foleil , qu' en fuppofant que cec aftre foit en repos par rapport a la terre ; mais comme la force qui alteie le mouvement de la lune autour de la terre ne vient que de la difference qu' il y a entre r attraftion du foleil fur la lune , & fon aitraftion fur la terre ; il ne fuffira pas de regarder le corps comme at- tire vers les deux centres fixes par des forces rccipro- quement proportionelles aux quarres des diftances; il fau- dra de plus y ajouter une troifieme force dirigee paral- lelement a la ligne qui joint les deux centres , & dont la quaniite pourra etre fuppofee conftante ; cette force reprefentera celle que le foleil exerce fur la terre , Sc qui doit etre tranfportee a la lune en fens contraire j or Ix on nomme cette force — ^, /"etant la diftance des deux / centres , & qu'on la decompofe en deux autres dirigees vers ces memes centres , il eft facile de voir qu'elles fe- ront exprim^es par i n p , & — z n. g ; deforte que les forces totales P , 6c Q feront P t= i ei p '+- — ^ — & O == — 1 « ? -t- ^ i ce qui donnera A s= i« h : — 143 Telle crt done 1' hyporhefe qu' il faudroit . adopter pour que la foluiion du Probleme dont il s' agit donnit le mouvemeiit de la lune autour de la terre regardee com- me en repos, & abftraftion faite du mouvement du loleil ; mais en fublHtuant les valeurs prececienres de X, & de y dans les equa:ions de condition de i'y4rc. XK. on verra d' abord qu' il ell impoffible de Citisfaire a ces quatre equations a la fois , a moins que de fuppofer les coefi- ciens a, i, c, &c. tels que chaqu'un de leurs termes s' ^vanouiffe en particulier , ce qui ell le cas de CArt. V. , d'oii il s' enfuit qu' on n'aura dans ce cas qu' una feule integrale , & qu' ainfi le Probleme ne pourra pas meme fe reduire aux premieres differences. V/ ADDITION AU PREMIER MEMOIRe'^' Sur le calcul integral Par M. le Marquis de CONDORCET. JL/ans le Probleme oii je me propofai de trouver une differentielle exafle qui eut lieu en meme terns que la propolee , j' ai fuppole que cette differentielle etoit ra- lioneile , ou ne contenoit pas d' autres radicaux que la propofee mife fbus une forme lineaire : cette fuppofition n' ell pas exafte, & je vais corriger ma folution en con- fequence. Je ne parlerai que du cas ou la propofee mife fous une forme lineaire eft rationelle , parceque \'on peut toujours tout reduire a ce cas , & que les memes refle- xions s' appliquent aux autres fans aucune difficulte. I. D'abord on remarquera qu' il ne peut pas y avoir dans ce fafteur de radical qui ait pour expofant un nombre rompu, & qui devienne une fonftion interfcendante, parceque en fuppofant qu' il y en ait un lel, il faut neceffairement qu'apres 1' integration , il foit multiplie par une conftante arbitraire , done alors V integrale ne peut conienir de lo- garithmes; en effet fi elle en contenait, il faudrait ou qu'ils fuffent multiplies par cette interfcendante , ou qu' il y cut deux arbitraires dans 1' integrale , ce qui ne peut arri- ver. Or fi 1' intdgrale ne contient pas de logarithmes , mais feulement ce radical interfcendant , repaffaut des nombres aux logarithmes, on aura une integrale & par confequent une differentielle exafte fans ce radical, done enfin on pourra trouver un fafteur qui ne le contienne pas. II fuit de cette remarque qu'appellant en general le fa- fteur A on pourra mettre dans 1' equation de condition , ou dans les equations de condition , au lieu des different Mife. Taur. Tom, IV, i i 1^6 ces ciniercs ou partielles de j4 , leurs valeurs tirdes de r equation a ~\- b A -y- c A"- -t- e A* . . . = o , ou a , I y c , e , font des fonftions rationelles & entieres des va- riables , & il faudra qu' enfuite ces Equations de condi- tion deviennent nulles , en y mettant a la place de la puif- fance m du fafteur A fa vaieur tiree de 1' Equation hy- poth^tique ci-deffus du d6^r6 m . Si on fuppofe que ce degiew eft inddfini , onle fera fucceffivement 1,1,3,4 &c. en fuppofant que les a , by c , e , Sec. font audi des degres i , i , 3,4 &c. & on parviendra enfin a une equation qui fatisfera a celles du tafteur , & on connoitra m & les fonftions a , /» , c , e &c. II. L' equation propofee ne contenant pas le radical qui entre dans le fadeur , il s' enfuit, que fi ce radical a plu- fieurs valeurs , chacune de ces valeurs rendra egalement la propofee une difFerentielle exafte, & par confequent que r expreffion du fafteur ainli trouvee, donnera autani de folutions de la propofee qu'elle aura de valeurs reel- lement differentes. Ce qui peut abreger beaucoup la fo- lution des Problemes fuivans. Mais d'abord on conclura de ce que je viens de dire. i.° Que pour le premier ordre , comme on ne doit avoir qu'une feule integrate, il fera permis de faire I'equa- tion hypothetique en A de la forme A'"p -t- a t= o . m ^tant un nombre rationel. 2.° Que pour le fecond ordre , comme on ne doit avoir que deux integrates , il fera permis de faire a -+- f ^^ -f- q A = o . 3.° Que pour le troifieme, comme il n'y a que trois integralts, il lera permis de iaire a^t-pA^-t-qA*'*' ^ r ^' " = o . Er ainh de fuite* On pourraic obferver ici, qu^au lieu des formes ci-def- •fus, ilferait plus general de .prendre pour le iroillerae ordre & les fup^rieurs des formes a -^^ p J" • a'-t- p' A" &c. parceque ces formes, quoique aparrenant a des equations plus elevees, ne donnent ccpendant pour A qu'uii mSme .nombre de valeurs, Mais ces formes me paraiffent appar- tenir au cas ou A"" etant donne par une equation du de- gre m -h m &c. ces vi -+- jri' valeurs fe reduiraient \ deux, & ou ces deux fafteurs rendraient la propofce de la for- me d^'V ^ (['""y; en eflfet fi 1' equation en A contient des racines egales , on aura en la differentiant le coefficient de dA egal en meme tems a zero , & donnant A par une equation d' un degre moindre ; or puifque cette nou- velle equation fatisfait aux equations de condition , il eft clair , ou que toute Ces racines y fatisfont , ou qu'elle a un divifeur rationel: le premier cas eft impoffible, ou retom- be dans celui que j' examine , & donne une equation d'uii degr^ moins eleve ; dans le fecond en faifant fur le quo- tient le meme raifonnement que fur I'equation fuppofee, & ainfi de fuite, on trouvera toujours que la forme, qui don- ne a y^ autant de valeurs que la propofee a d' integrales, a toute la generalite fuffifante. III. On voit par ce que je viens de dire, que fi d'un cote la recherche des fafteurs eit plus difficile, d'un autre on peut par une feule operation trouver a la fois un nombre de fafteurs egal a 1' expofant de 1' ordre de la propofee. Les Problemes pour lesquels j'ai expofe des methodes dans la fuite du Memoire fe refblvent de meme que fi le fa- fteur etait rationel, & cette plus grande complication du fafteur n' y ajoute aucune difficulte particuliere. Nous ob- ferverons feulement que , lorfqu'on aura trouve un nombre de fafteurs difFerens , I'ordre de I'equation etant n , fi Ton veut n' avoir a integrer par les quadratures que des fon- ftions rationelles, on prendra autant de fafteurs qu' il y €n a qui contiennent des radicaux donnes par des equa- tions differentes , on fera difparaitre les radicaux , & re- i i % 148 gardant la propofee mife fous une forme rationelle Comme une equation dii premier ordre, ce qui eft toujours per- mis , alors on difFcrentiera. On aura done une equation du fecond ordre a integrer, on en connoitra un des fatleurs, par confoquent 1' autre facteur ne contiendra d'autres ra- dicaux que celui d'une equation du premier ordre, & me-, me n' en contiendra point du tout , parceque 1' integrale d' une fonftion ne peut pas contenir d' autres radicaux que fa differentielle exafte . Exemple de la mhhode expliquee cl-deffus. Soit r equation du premier ordre 4X^dy — ixyJy — ixydx ■+• xy'^dx •+■ xy'dy — ly^dx — x'-dx — ■ x^'dy -H 3 xydx -+- xydy — ly^dx = o . Si je la mets fous la forme Bdy -+- Cdx = o & que , . ,. ^ . - . dAB dAC „ .„ ^ multipliant par A je luppole — — = — - — , &^'"=^. Q etant une fonftion rationelle, je trouverai que je puis fup- I pofer m = 2&Q= x'y* — x^y^ — xx^y"^ -+- A^^y^ — zx^y* — ^xy -i- x^-i--}xy--xy & en extraiant la racine ^ :^ \^x — y ■ xy- — x' -+• xy maintenant on reduira la differentielle ainfi trouvee aux fraftions rationelles en fai- fant X— y = i^S>cy=:x — ("ScV integrant on trou- vera que Tlntegrale en eft /x — {^ — {— /x— ^*-i-^ — — -*• N ; d' ou on voit que T integrale de la propofee eft ly — v^x — y — ^y-t-^ X —y — ^ ~ -^ -+■ N = 0 . 149 IV. On pourralt auffi employer la mdthode des feries pour trouver le fa£leur A , les loix de ces feries feraient fuppofees de la forme qu'elles doivent avoir pour reprefen- ter les racines d' une Equation algebrique , & on trouve- rait les moyens de rcndre cette forme comparable avec celle que donnent les equations de condition pour la loi d' une ferie qui reprefenterait A . V. La raifon , qui m'avoit porte a regarder comme ra- tlonel le facleur de toute equation rationelle , venoit de ce que le radical qui pouvait s' y trouver me paraiffait de- voir avoir un co^ficient arbitraire ; mais on voir par I'exemple ci-deffus que quoique dans la differentielle exa6le le coefficient de \^x — y foit arbitraire , il ne peut etre fuppofe tel dans 1' integrate , parceque parmi les quantites rationelles fe trouve le quarre de '^ x — y dont le coeffi- cient n' eft pas arbitraire , & voila ce qui diftingue les radicaux algebriques des interfcendants dans la queltion qui nous occupe ici. Quoique la fuppofition que j'ai faite ci-deflus me parailTe ge- nerate ; cependant conime elle depend de la theorie des equa- tions determinees, theorie qui n'eft pas encore fuffifamment eclaircie au defl'us du quatrieme degre, it faudra peut-etre pour plus de generalite au lieu de fuppofer I'equation au fafteur du degre n m pour I'ordre n & ne contenant que des puiflances m. la luppofer du degre & ne contenant que des puiflances /w ; /? eft ici le plus petit di- vifeur de /z -+- i autre que 1' unite. 11 y a cependant tout lieu de croire que la nouvelle etcndue que je pro- pofe ici de doiiner a cette folution eft faperflue parcequ' une quantite qui n' eft fufceptible que de n valeurs ne a 5© differeralt de la premiere forme indlqude ci-defTus , que parcequ' il y aurait a ces n valeurs des coefficlens irra- tionals, que I'ereftion a la puiffance m ne pourrait faire difparaitre ; mais 1' equation qui les fait difparaitre etant homogene entre la racine & fa valeur affeftee de ces coef- ficiens la forme de la racine refte la meme que ci-deffUs dans le cas prefent oil ces coefficiens font arbitraires. Ribemont du yo Avril 1771 DE INTEGRATIONE INDEFINlTINOMIl! ' i««^ uum hie commentarius ah aucfore P. Gianella foe. J^fu Mathejeos projejfore in Coll. Braid. Mediolani ad cl. Comi' tern Salutiarum mijfus fuijjec ah an, 1769. men/, fehr. ut ipfum R. SociETATi offerret , quumque fociorum ad id dele' Sorum fuffragiis juijfct prohatus , qui & auBoris ingenium , & in arduis , intricatifque computationihus expediendis faga- citatem commendarunt , SOCIETAS huic Uhro inferendum ejfe decrevit. JL ropofito difFcrentiali x~' dx X", in quo cum expo- nens r ell politivus, fii X = fx" -+■ g x"' -i- h x"" -+-..., cum vero e(t negativus, (\x X = f -\- g x" -i- h x"' -t- . . . -, quaerentur i.° conditiones , quibus affefti effe debent ex- poncntes r, m, m\ /n" . . . , ut x—' dx X' poffit inte- grari : deinde fi in exponentibus repertae conditiones non Contineantur, quaeretur methodus obtinendi feriem , in qua exponentes extra fignum , ut aiunt , perpetuo ad uni- tatem accedant , quaeque ita ubicumque abrumpi poflit > ut noti fint termini nondum integrati , qui iint addendi. Hinc cura poni poflit y dx = x-' dx AT", tive y. ::?= X — "■ X" , (i fuerint repertae conditiones ad integran- dum x — 'dx X", habebutitur quoque conditiones , qui- bus exponeutes praediii efle debent, ut curvae , quas exhvbet aequatio y =?= x — '' X" y poflint quadrari. I. Ponatur ergo /a: ± ' dx X" = Jx''X^-^ ' -+- fVdxX" (Mj, ubi quantitas conllans /4 , variabilis V , exponens u , de- bent in decurfu determinari : turn fumantur differentiae , quae dividantur per d x ^ Si. multiplicentur , vel dividaix- AUJc. Taur. Tom. IV, k k tur per X" prout exponens n fuerit vel negatlviis , vel politivus : habebitur. a jf In hac aequatione pofito n -+- i = n', & fubrtituto valore Indefiiiirinomii X, & eius differentia divifa per dx, cum exponens r elt pofitivus , haSebitur. x'z=:Aufx" ■*- " — '-hAugx"' -*■" — ■ -^-Aukx"' •*■ ' — '-+■...-+- r Amn'fx'" -*•'•-' -^Amn'gx"'-^"— '-fAm'nhx'""-'-'-'-^ ... Sit modo exponentium m, nz' rra" ... maximus m, & fiat m -h u — I = r, unde u — i =f ^ — m, u =r-+- i — /??, fiat praeterea A u f ~i- Am n f= i , unde Aug H- Am n g — \ ^. ° (r-*-i-w-t-n'w)/ ^wA -+■ Am n'h =- [^r ■*- \ — m ■+■ ti m )f hinc F = — !: — x"' -t"-—" _ ) — [r-t- i-m-i-n'm)f (r-t-i-m+n m) j Cum vero exponens r eft negativus , erit X— '=Aufx'' — '-h Augx'-*- " — '-+■ Aukx'"' •*•" — '-*-.. -hV Amngx"-*-"— '-^ Am' n'hx'*' ■*■'' — '-^.... Quare exponentium m , m' , m' . . . fappolito m minimo , & polite u — I =/■, Auj= I , eodem modo habetur ^= r-^T?' & i^ = - ^T"";:^-^ ^"-' ( ' -'^)/ (I-')/ , , >* -*- ^"^ • • • ( '-'')/^ Subftitutis vero in M valonbus inventis pro A^Y^ «, habebitur in i," cafu. fx' dx X' = ; ^— -x"*" " A''-*-' -^ ■' \r -*' I — in -^ n m ) f m > -t- r — m * */x A' — /. .. in 1° cafu X d X X' — / — -— m' — r X dx X- Goneraliter autcm fafto in i." cafu I — m -t- n m 1= a i — /n = ^ I— — «i-+-/z/n=a m — m = q 1— OT-+-rt/ra=a m — m = (] In z." I == a I = y 1 -i- n m s= a m = ^ \ -i- n m z=. a m = ^ • ••«• «•• habebitur , /, i . j.x-=^--i — .. -'■*■• a:- - -f^<^^ >: - ^xX"— /'t^ ^.x dxX"^ ^%-^)h~ ''-^'- • • ; • * rfArA" = Quod fi eadem inltituatur operatic pro tgrmino affe- Oo figno /, qui poftrerao habitus eft , & eadem rurfus repetatur pro novo termino , qui haberetur nondum inte- gratus , habebitur feries. fx- ix X" = — r> X- X"^' - ,^ .r,^ .^ i't.r'^-a)f{'tr'*-q' ■+-a')f{;t.r'*-iq' -t-a) -4- r ^- J -f. i J' X - X"-*-' — &c. terminus porro j*'"""' erit appofito figno negaiivo terminis pajibus, reliquis figno poutivo. Quod fi alicubi fit feri« abrumpenda , addatur / P ± ' -t- » J' ( Hh r-H (j — I ) /-H a ) g x d x X* vocando — P coefficientem termini antecedentis s'''"' integrati. In- tegrabitur vero omnino propofitum binomium differentialc, nee quidquam addendum erit (eriei abruptae poft termi- num s , (i fuerit -hr-t-(j — i)^'-+-a't=o, fci- licet cum exponens r elt pofitivus r = s m — i >& — r = — I — s m — n m y cum r eft negativus. Identidem vero contingit denominatoris faftorem aliquem fieri = o , cum icilicet -^z r -^ (s — i ) q' -4-a=o. At turn feries ufque ad eum terminum continuetur , quem fi tranfilieris , incidas in huiufmodi faftorem : abruptae vero adde ut fupra fP (^t. r -i- (s — i ) — I , turn circa hunc terminum operandum eo- dem omnino modo , ac quando ab initio exponens r eft negativus. Habebitur vero integratio, fi fuerit r = — t — n m . III. Hinc vero aperitur methodus inveniendl conditiones,ut indefinitinomium ipfum integretur. Sit A'^ ut in fine arti- culi I. Ex terminis vero , qui in N afficiuntur figno /, unus tantum fuperfit , reliquis evanefcentibus, fafto nempe numeratore = o , tum circa fuperftitem terminum eadem recurrent omnino , quae ariiculo antecedenti difta funt de Binomii integratione. Cum autem ex terminis afFeftis figno f poffit fuperefle primus, vel fecundus, vel teriius &c. ideo datum multinomium tot modis poterit integrari,quot unitates continentur in t . Sit e. c. X trinomium , hinc t r=r i , duobiis ergo modis integrari poterit , in quorum qaoque cojdltioncs duae repciientur. Primus fi lit -^- r -i- a' = o , &r -+- r -f- (j — i ) ^"-h a"= o Secundus fi lit -v- r -+- a" = o, & -+- r -^ (s — i).j' ^.a = o Sit X quatlriiiomiuni, liinc & r := }, & tub /S modis. integrari poterit, in quorum quoqae rr s fjnt conHuioies. Primus -i- r -»- a'u= o, -^ r-f-a"=o, -^+-/- h(s-\)j"'-i-a"= o Secundus -•"r-t-a'=o,-'-r-(-a "=o,-«-r-i-(i-i)^''-i-a"-;^ o Tertius -'-/■-t-a"=o, -^-r-i- a"=o, -*- r -+- (j- 1 )y'-j- a'= o Et fi X fuerit quinqiuRomium, vel fextiii'imium eoJein prorfi.is mode licebit conduiones repeiire. Hinc i.i mul- tinomio modi illud integrandi eruiit numero c i Si, nu- mero pariter t erunt con jitionei , quae in qjoque modo reperiuntur. SubiHtutis vero pro a', a", a", . . , & ^', ^'\ q'\ . eorum v.'iloribus ex artic. 1. , p.ojt r taer'n vel pofitivus, vel negativus , non omnes modi aeque apri reperientur , fed unus prae alio eligendas erir, prout fuerint exponentes r , m , m, m" .... inter fe couiparati. Meihodi applica- tionem non perlequor : fufficiat praeftitifTe quod primo loco propofitum fuerat. I V. Sin exponentes repertis careant condirionibus , ad ha- bendain , quae lecundo loco quaerenda propofita fuerat feries , ita erit operandum. Refumpta aequatione N , in ea , ut in artic. II. pro binomiis , loco -*- r fubftituatur H^ r -t- / , & tota da- catur in — ~ r> = — -^ ( rh '' -H a)g, pofito = y^. Obtinebitur autem hoc pa6lo valor (*'■'*-'«)/ pro terminc — /—■ -^. x d x X". Eodem mor M9 J* I !• ' • • A "*" r -^ a'' ) h do qunerantur valores pro reliquis fermims '^J—= X- dxX' ^j)-" ;'x- dxX'-f... •^ {-^r ■*■ a ) f ■' Quod cum peratium tuerit , habebitur. -+-fJX-hr~>-^'~ha)gx~ dxX" ^ fAX-±r-^q'-^a')hx~ dxX* ^fAX±r^q^ayx- dxX' 1+1 —fA±r*ytx dxX'= — -i^-^- X - X ^fB(-±r-+-f-i-a')gx- dxX' It'' '^fB{-±r-^q"^a")hx- dxX' -f-r-f-j-'-^-o'" 't-fBi-±r-hf-ha")ix- dxX" -+-/C(Hrr-H^"'-*-a"Oi*~ dxX'' In his valoribus pofitus eft coefficiens — - — ^-~-:=A' i6o A{±r-*'^')b ___ J(±r-*-4"')i _. Eadem rurfus operatio in his terminis inftituatur , qui habiti funt affefli figiio /, & politis ^' ( rt r -+- / -H a" ) A -H i? ( --h r -t- /' H- a') ^ = .5', ^ ( :+- r -H ^' -H a " ) i -H C ( -*- r -+- ^"' -+- a' ) g" = C, &cB {-^r-^q -h a" ) i -t- C (rt r -H /" -H a") A = r , obtioebitur "♦"/•-t-Jj' -f-r-t-jj'-f-}'/ — //4"(±:r-*-x9'-*-a'0/lx- ^xX" —fA'Xztr-^iq'-^a"') i X- dxX' ■ -f.r-l-lf'-l-}''' ^fB'X-^r-^-q'-^-f-^a") hx- dxX' —fB'X±r-hq'-t-q"-h2") ix±'-^f'-*-i"-*-i"' -f fC'x- dxX" = -~-^-;j-—- x~ X'*' —fC"(:±r-^j'-hq'"-i-a') g x' dx X' —JC"{:±r-\'q'-^q"'-^a")h x" dxX'' —fCX-±r-i'q'-hq'''-h2'")ix~ dxX' — /Z?(-+-rH-z/'-4.a")Ax- fe X dxX''=- ■ — x~ *'«-«-. —J£.{:±r-t-q -+-y -j-a )i X dxX* ^~y • • • • fc{±r-^q'''-i-a'yx-^^''''dxX'==^^^^^fj!::^ ±'h.,+.,v, —/fCdrr^-if '-»-/") i x-'^*'"' dxX" ~~l/ • • . . Inqulbus pofitum fuit — LltL^-^^^g ^/ ^^ o„ •~ — Ti {±r->-ig"',.a)f Operatic rurfus eadera circa novos terminos nondum integrates inftitui pollet , led haec ad ea , quae le- Mifc. Taur. Tom. IV. 11 26l quuiitur , intelligenda , fufficiuur. Nunc vero oftendam , quo pafto lex generalis pro ferie eruatur , & pritno quidem oftendam legem generalem exponentium , & numeri terminorum in quoque feriei tcrmino, fecundo legem coeflicientium. Moneo autem terminum Ax~ X" "*" ' habitum ex aequa- tione A^mihi eflTe terminum primum feriei quaeGtae, terminos {A'x± ' + » * 5' -t- ^x± '-»-?-'-«''-,- Cx^'-i-^-^i" ^. ...) X" ■*• ' habitos ex prima operatione , mihi effe terminum fecun- dum feriei quaefitae , & terminos habitos ex focunda ope- ratione ( y4"x±'-*-'-^ =''-+- ^"x±^-^?-*-?'-^'' -H (7"x±'-^»-^''*»'" _f. Z^xi'"^'"*"''" -+- Ex±'-*-i-*-i"-*-^"' -+■ i^^•±'■■+■'■^ *«'"-»-... )JSr""^' effe tertium , atque ita deinceps. V. Quoad primum igitur , cum exponentes termini fecundi habiti fint fubllituendo loco r in termino , qui iam inte- gratus habetur in TV, exponentes terminorum , qui in N nondum integrati, nempe rb /" -+- ^' , -+- r -+- q", 7+- r H- ^", . . , & cum exponentes terrii termini habiti fint pariter in eo- dera aequationis N termino fubftituendo loco -+- r expo- qentes -4- r -4- z q' , zh r -i- q' •+• q" , -±: r -i- q' -h q"\ -^ r -»- 2 / , rh r -f- / -+- q"\ -J- r -H 2 q'", fcili- cet exponentes terminorum qui' habiti funt nondum inte- grati in fecundo , & cum , perinde , ut in his feriei ter- minis , habeantur exponentes pro rehquis ; patet & tot in fecundo feriei termmo diverfos exponentes haberi , quot in aequationis A^ terminis nondum integratis habentur fim- plices exponentes diverfi q', q", q". . , & tot pro tertio diverfos exponentes obtineri , quot poffibiles diverfae com- bioationes binanorum ex adduione limplicium exponentium o', q, q"'. . . , & in quarto quot horum ipforum (impli- Cium exponentium diverfae combinationes ternariorum &c. r , ^ I II III IV V VI 2 i J«3 Hinc generalirer ad habendum & exponentes , & lui- merum rerminoruin pro termino feriei j -h i , fiant cm- nes poflibiles combinationes s."'°""" ex additione fim- plicium expoiientium y', y', ^'" addito ubique -*- r -r- y . Ut autem facilius inaotefcai s."'"'""" omnium mi- merus , fit adiecta tabella numerorum , quos |x)lygonos vocant, in qua pro quoque termino lex generalis e(t, ut ille aequetur & numero proxime antecedenti , & numero proxime fuperiori. Numeri Roma- ni, qui tabeliae fu- perl'cripti reparian- . .. x. 3. 4. 5; tur , numerum indi- t =^ "i /»i: 3' 6: 10: 15: cant terminorum fe- . i: 4: 10: 20; 35: 56 riei quaelitae : nu- j . ^- 5- 'j: 3j: 70: 126 meri vero per co- \. ' j lumnam a latere adfcripti valorem indicant numeri t . Hinc fi e. c. r = 4 , iumenda erit quarta hnea , & pri- mus terminus feriei unicum dumtaxat contmebit terminum, fecundus 4 = t, lertius 10 , quartus 20 , quintus 35 &c. Quod ii alicubi lit abrumpenda fenes e. c. poil termi- num s«''°""° • ad habendum & exponentes , & nume- rum terminorum , qui adhuc aiFc£li funt figno /, quae- rantur , iic conibinationes ipfae , & namerus s."'*""" addito ubique •±z r . V 1. Quaerenda nunc coefficientium lex. Infpicienti terminos ,iam iniegratos in articulo IV, haec eruuntur. I. Quotieicumque factor aliquis , veJ divifor coefficien- tium continet a , fattor ille , v^l divilor muhiplicacur per / primum coefficientem alfumpii multinomii , qjotiefciun- que vero continet vel a\ vel a", vel a'''.., multiphca- lur per coefficientem fecundum , tertium affumpti muitino- mii , videlicet per g , A , i , . . II2 164 %. CoefRciens quifque cuiufque termini s''™' leriei habet divilores numero j, fadores vero numero s — i. V Noiinulli coefficientes pluribus coiUlant partibus, qua- rum quaeque numero fecum aequalibus faftonbus , & divi- foribus componitur. 4. Ex fartoribus qui maximus, ille nempe , qui plures exponenres continet , immediate peiidet ab exponeute ter- mini , cuius eft coefficiens ; a maximo autem is pendet , qui ex reliquis maior ell , & ex hoc rurfus qui ex refi- duis maior , atque ita deinceps. Divifbres vero ita a fa- ftoribus pendent , ut his datis dentur & ilii. Qaibus om- nibus rite perfpeftis en qua ratione ddto exponente ter- mini alicuius , eius coefficientem repcrio. Sit exponens -•- r -4- ^ -4- / -+- ^"'. Deleto ^ , loco vel ^', vel q" fubftituatur vel a, vel a". Cum hoc du- plici modo poffit fieri , duo faftores maximi habebuntur , adeoque hinc iam duas partes habebit coefHciens , fcilicet •:^ r -+- ^' -H a'" , -+- r -t- q'" -+- a'. 2. In utroque faftore maximo deleatur & a"\ & a\ & loco refidui ^', ^"' fubilituendo a, a", exurgent duo fa- ftores fecundarii r*r r -+- a', -+- r -f- a", qui per maxi- mum ilium , a quo oriuntur , faftorem , & per corret pondentem aflumpti multinomii coefficientem multiplicati dabunt (:^ r -+- y' -t- a") i (r^ r -i~ a) g, (-*- r -h q" -H d)g ( -+- r -+- a" ) i . Cum vero in fecundariis fa£loribus non amplius q vel q" reperiatur , nullus alius erit addendus faftor. 3. Quifque fa£tor dividatur per faftorem ipfum , in quo loco vel a', a'", fubllituta fuerit quantitas a , turn totus exortus coefficiens dividatur per exponentem ipfum, in quo loco q fubftituta pariter fuerit a : appolito demum cuilibet divifori /, habebitur coefficiens (± z65 •+-<• )/ pro termino cuius expoiiens eft r»- r -+- ^ -+- ^' -+- ^''' Sit exponens -+- r -H ^ -+- ^' -+- i ^" , liinc fattores maximi erunt duo , quibus & fubfcripto divifore , & du- Q.\s in correfpondentes'/, g , h , i , habetur ( ± >■ •+- (f -H fj'" •+- a'" )i i± r ■+■ % (/" ■*■ a' )g {±r-*-q' -i-q" -^-a) f"* {± r ■*■ l f -^ a) f Fafta vero in horum primo fubftitiitione , ut fupra , cum haec duplici modo poffit fieri , duo erunt pro illo faftore maxiino faftores lecundarii , quorum quifque per eum ipfum muhiplicatur. Unico vero modo pocerit in fe- cundo fubltitutio fieri. Hinc totus coefficimus eric (±r-4-^'-f.^ "'-(-,74"') ; {+r+q'-*q"'-^a)f ^ s r-^q"'-^a')g (±r-+-4'") ; K.[_-±r^q:-+a)f{±^a)f n {±r'+-g'-*-iq "'+a')f i±r-^iq"'-^a') g (±r-^q"'-*-a"')i i±r-^a"') i i±r-hij"+a) f (±r^q"-^a'")f (± r^a)f Sit exponens generalis -^ r -\r q -^ (iq -^~ y q'-i" i q"-^... in quo j8 , }/ , S.. lunt quicumque nuraeri integi; 1 . Ex exponente delete q , loco unius ex reliquis q . 5", ci''. . . , iubllituatur vel a\ vel a" , vel a". Cam hoc nunc triplici modo polfit fieri , totidem enim hie luppoliti exponentes q, q\ q" , tres pariter erunt factores , quos fupra maximos vocavi , quibus fi fiibfcribantur correfpon- dentes divifores, & omnes per corref[jondentem cotffivien- tem /, ^, A, I multiplicentur , habcbitur (±r-t- C^-i) q'-^y q" -*-^ q'" ■+-•••+- 4' ) g (^r-t- t^-l) q'-i-y Ci'y^i q"''*-..-*-4i) f ^Q z6( * \--Pq' -1- (,. 07" '+-'f /"-I-. ..-•-y )h r-*-(iq' r-^(^q' 0?" -1- ''" if -,•+-4 . -!" a" )f ')■' Ts- n'" .+-...+■ zi ^ r ^ = R := 5 2. Ex faftoribus Q , i? , 5" deleto a', a", a'", loco unius ex reliquis q\ q'\ q". . fubllituatur vel a', vel d\ vel a"', quod quidem triplici rurfus modo hie potell obtineri. Subfcri- ptis vero diviloribus, & appofitis correfpcndentibusy', ^, A, i . . Q dabit ( ± r ^- ( /? _ I ) ^' -^ (y- i)q"^f g"' -f- . . -f- 4" ) f> (^± r-i- (/q"'^ {^ - 1 ) q'" -*- . .-^ a'") i ^ fimiliter fupponatur ab R haberi i?' -4- R" -f- i2"',&ab 6", 5' -1- S" -4- 5'". 3. Eadem operatic, quae modo circa Q, R, S infti- tuta fuir, repetatur circa Q', Q", Q", R\ R\ R\ S', S", 5", & fupponarur Q praebere fatlores Q^ -4- Q^' -t- Q^" Q" Qi^ ■+■ Qt^'-h Qf^" Q" Qi^ -4- $' -^ §'' i2' vero faBores A^ -»- i?^' -h i?^" /2" . ief' -»- i?'*' H- Ri^" R" R' H- i?"' -+- R'" & demutn .y praebere S'^ -+■ ^''' -+■ S*^' S" Si* -J- ^>' -+- >" 4. Rurfus eadem operatio inftituatur circa omnes de novo nunc habitos terminos , rum rurfus circa eos , qui ultimo habiti fuiflent , fi inftituta operatio fuilTet , idque donee continua unitatum fubtra^lione a numeris j8 , y,l. (±r- & ifti exhauriantur , & nil fuperfit aliud quam y^ — 167 {±r-^a')h ( ± r -+- a'" ) i *)f' Quod quidem cum non fine labore plerumque peranum fuerit , ad habendum quaefitum coefficieniem repertae quan- titates erunt difponendae , ut in tabula lequenri r X < S' > ( It r -t- /? (7' -»- >■ j" ■+■ ^ q'" -+..,.-+- a)f 168 Atque haec lex eft coefficientiiam pro quoque feriei ter- niino. Sia abrumpenda effet I'eries ipia , ad inveniendos ter- minorum , qui nondum fiint integrati, coefficienres, perinde omnino operandum erit. Haec tamen duo advertenda : i. euindem effe coefficientem termini , cuius exponens eft tH/--+-y-+-|8^'-+->'^"-i-^ q" -H . . , & termini , cuius exponens lit th r -f- |8 "7' -+- v 4' ~*~ ^ 4" "'"••• 1. omittendum efle diviforem .— —, — ~ — jr-;;, — -, qui omnes coefficientis ipfius partes multiplicat. Hoc unum fupereft obfervandum , quod fcilicet coeffi- cieiues termini s'*""" in (erie afficiendi funt figno ne- gativo fi s lit numerus par , & negativo fi j fit numerus impar. Quod eiiam intelligendum de eo termino , qui ad- dendus eft cum feries ipfa abrumpitur. VII. At fi in propofito indefinitomio fit ot' = m :+- i , m" =■ m -*- ^ &c. , fi nempe pofito m aequali cuicum- que numero , reliqui exponentes m\ m" . . . progredian- lur in ratione arithmetica , cuius differentia fit uniras , turn nee ternarii , nee quaternarii ita crefcent , nee adeo implicata coefficientium erit lex, licet ipfi coefficientes ad- modum multiplices evadant. In hoc cafu igitur. I. N erit -/.. .. 1^9 1. Numeri terminorum pro quoque ferlei termino in hac rat ione arithmetica i : t : x t — i : 'i t — 1:4* — } &c. progrediuntur ita ut in termino s.*'*"' feriei termini fmt ( s — 1) t — (s — i). 3 . Ad habendos vero coefiicientes pro quoque feriei ter- mino en quale compendium ex iis , quae ha£^enus di6la funt , exurgit. Difponantur , ut in adiefta tabella plures quantitates per columnas , in quarum prima unica quantitas reperiatur , in fecunda fmt numero t , in tenia 2 t — i , atque ita deinceps in raiione fupradifta A — A -h A' — A" ■+■ A" — arithmetica : columnis •— £ -i- B' — B" -+- B'" — vero paribus praepo- ^ C -i- C — C" -+- C" — natur fignum negati- D -*• D — D" -+■ D" — vum , reliquis polili- . H- £ — £' ^ £" — vum. . -^ F — F -hP' — Sit autem una ea- . •4- G — C -+- G" — demque omnium cu- . — H ~h H' -— iufcumque columnae . — / ^ /' — terminorum lex, ut . — L -^ L — & denotante^ termi- , ^ Q _ num primum, fecun* : dum , tertium Sec. * in quacumque columna , terminus , qui in columna s/'"* obtinet locum p aequetur terminis , qui in colum- na antecedente obtinent locum p , p — 1 1 p — 2,..., p — t -+- I muitiplicatis per certum faftorem Z . Sit vero Z eiufmodi , ut cum multiplicat termmum p in columna antecedenti fit -^ — iLl-iZjJJ. — l—^^^Z' (±r-». (/»*/- 1) J' -<)/' cum multiphcat termmum p — i fit \^ —JF=Z Mifc, Tour. Tom. IK, m m 17° cum multiplicatterminum p-i fit^- — -i ■=Z"'8cc retinendo femper emndem denaminatorem , & in iiume- latore apponendo fucceflive { p -¥' s — 3 ) / -+• a , {p -\r s — 4) f H- a'rip -h s — y ) ^' -H «'", (p -h S - 6)q' -h «% &C. His ita pofitis ad habendam feriem ipfam quaeiitam , quifque cuiufque columnae terminus multiplicetur per X A""**', prima columna ita multi- pli-cata dabit primiira t-erminum feriei , fecunda fecun- du-m &c. , quod (i alicubi fit feries abrumpenda multipli- cetur terminus quifque (equentis columnae per ±-''-+" (/ -♦•'—»)» f{rtr-f-(p-^s^x)q-i-a)fx d x X' Ancequam finem fecio , non abs re erit obfervare om* nia , quae in hoc artie. Vll. difta funt , trinomiis quo- q«e, in^ quibus exponentes fint utcumque^ communia efle. Qiiare ad habendam. feriem difpolitis per columnas quami- iwibus pfogrediemibus ixi progreflione numerum naturalium I. z. 3^. 4. &c. , &• praepofito , ut fupra , figno , haec fit lex cuiufque A — A -^ A" — A" ■+- . . columnae terminorum , — B -*- B' — ^" -H . . ut nempe quifque , qui -i- C — C -+- . . in columna obtinet lo- — D. -h . . cum p , fit aequalis & termino, qui m columna antecedenti obtinet locum p multiphcato per -—, —^ ^-!^ — -^ ^ Sf tetmino,. qui in eadein columna antecedenti obtinet 1 * ;■■■ 1- (±r-^ (s-p)ti''h(p-i)(j"->-a")/l> lacumr-B — t roultipliCJWo per — ; \ ■;- 7 — ' „ : , i. .tii ■ Turn ad h»bendam feriem , cuiufque columnae terminu* raultipljcetur per * * X*~ ' . *7» Quod fi alicubi fit feries abrumpenda, (equens columna ±''-*-{' — f)f-*-(j' — Of" multiplicetur perJ(->-r-i~(s—p)q'-ha)fx JxX". Inventa ergo, quae duo ab initio propofita fuerant , quaeque forrafle ad illuftrandam earn calculi integralis par- tem , quae de difFerentiis primis agit , & de fra6:ionibus rationahbus , nonnihil conducere videantur. RECHERCHE s'" Sur le calcul integral aux differences injmiment petites, 6 aux differences finies. Par M.' De la PLACE. I. JL armi le grand nombre d' equations differentielles que Ton rencontre dans la relblution des problemes oil il s'agit d' appliquer le calcul a la nature , les plus ordinaires , & les plus remarquables font comprifes fous la forme gen^- rale. •^ dx dx' dx' dx X 1 H ^ H\ H" &c. etant des fonftions quelconques de la variable, ;c , dont la difference eft fuppofee conltante. II feroit done tres-important d' avoir une methode gen^- rale de les relbudre , & il n' y a aucun doute que le me- canique , & plus particulierement encor rallronomie phi- fique n'en retiraffent de grands avantages. M." d'Alembert, &: Euler ont refolu depuis long-temps le cas oil Ton a H, H\ H" &cc. conltantsj le premier , par fa belle methode des coefficiens indetermines qui eft fu- rement une des plus ingenieufes , & des plus fecondes de I'analyfe , le fecond , par une confiderarion tres-ftne, & qui eft du plus grand ufage dans le calcul integral. Dans le troifieme volume de ces mdmoires , on trouve de proton- des recherches de M. de la Grange , dans lefqueiles ce grand Geom^tre integre le cas ou Ton a , H = A [x-^h) U' z= A' ix-^hy H' = A\x-f-hy &c. Mifc. Tom. IV. n n 174 A , A &c. » & A , ^tant de$ conftantes. II fait voir de plus que cette equation X^ y-^H^-t ^H. ^ -♦- &c. eft gendralement integrable dans les memes cas que celle-ci ,, d V „ T ~ dx' id'y /4'«'» \ *i' y Gddt j) j^d't fi,d<» \ ti'9 - . '^ 77^-^\77'^ ^ )' 77^^ inr ' Z7'"^-Z7. dry d**> dy d*T 71? 77* ' dx 7x* ddu d-^y ^t ■ » -t- &C. . . d» d' d'-'y >■ > at n dy dx - I • a — z dx I 1 • d-'-^T ■ « • • ■*" d A* " //y- dx* dx' je multiplie la premiere de ces equations par , «' , la fe- conde par «", la troifieme par , «'", &c. , & je les ajoute avec requation ( 5 ) , ce qui donne n n 2 s: y -t- -7— • ( ft) -4- « -+- « 3 •- « • T^ -*" <^ • 3-; •/ (/jf \ ax dx^ dx* I -H -7— ( ft) » -f- ft) -^~ fii'"' • ) -+* — — I ft) » -f" ft)" •+" ifi) • — ■ ( ■ \ a" -, H 4 ft) "^ • — - . . H ft)"-' • -r- ft) ft) -+■ ft) -4- 3 ft) • -7— -+• 6 ft) • - — ■ ■+• 1 o ft) • -7-; . , ' dx d X ax' B — I ■ » — 2 ,_; ^J w •) I . z ^/at"- I ' ft) ft)"-' -»- ft)""* H ft)"-'-- — ■ - — )-t-^— ^ • ( ft)ft)'-*-+-ft)"-' H- — - • ft)"-' •:7- ) ' / dx"-' \ 1 dx/ dx d" y H ± . u a"-' . (C) dx" ^ ^ en comparant cette equation avec 1' equation ( /^ ) , on aura i" celle ci . Y rr^ . dT ..d'T „_, ^-r Jl = i -J- a) • -; f- ft) • -7-: -4- ft) ' • —7-: — 2" les fuivantes. .1*1 u a = H"-« ,"-' =^ wo-i ft)ft)"~* H- fti"— i I »-2 I . ft)— . CD ft)"~ -!-&)' ' ft)"—* • := H 0—1 &c. d'oii •on C'' H lu.a les fuivantes J*)"- ' 1 = H- d" « AT //• «-I »-2 • &C. partaiit « =- ( I -+- -T-)-( ( I -«- V)[— r-&c-] ) — &C.~ «" = ^^ &c. a Si I'on fubftiiue ces valeurs dans T equation & dans celle-ci dT X=T-i-u' • —— • -+- &c. on formera les deux fuivantes dx - &c. (^) «7« ^ . ■ r ax J » ^ . fix ^ tut ^ dx ■ • « • » • • t • \ C ^ "*" dx"-' ' ~~i III. Les ei[uations ( Z? ) & ( £ ) font d'un degr^ inf^rieur h la propofee , ainfi 1' equation ( /^ ) peut toujours s'abbaiffer a deux autres d'un degre moindre d'une unite. II n' eft pas meme neceffaire de refoudre generalement ces equations , il fuffit de irouver dans l' equation (,D) an nombre , « , de valeurs particulieres pour , a, qui fatistalTenC a cette equation differentieiie Soient , /3 , j3' , j3'' &c. , ces valeurs ou ces int^gra- les particulieres , on les fubltituera fucceffivemeni dans r equation ( £ ) , & Ton en formera par ce moyen un nombre , n , d'equations dont il fuffira de trouver une in- t^grale particuliere pour chacune; car (8, |8, S' &c , itant les valeurs particulieres de, «; foient 7" , T, 7*' &c., les valeurs particulieres & correfpondanies de , 7^, on aura le nombre , n , d' equations fuivantes , pourtant I'lnt^grale complette de I'equation (^)i fera ^ Ton ait pour integrale complette T = A.R-h A R -h A- R' . . . . . -^- A"-' ■ R"-^- A , A\ A' etant des conftantes aibitraires , & i? , R R' Sec. etant des integrales particulieres de I'equaiion pre- cedence , I'expreffion ( I? ) de , \y , de I'art. precedent donne ^ dx dx dx y =■ Ce '~ J T' ^e ~J.~T. rAB. . . J.~r f-j-dxc '¥■ « i8i " J ~T .A'R' dx J 'J' ^ e . / e -+■ &c. . d X ~ dx + . •/ 7 ^ en comparant cette expreflion de, j', avec celled ^dx ^d x ^d x dA ^ ~S '"■' H' , ""•' i(J" "■' ij'-' jy=Ce ^ -J- C tf -K: e '^ . . -H C'-" c '^ on formera les equations fuivanies -la^Ar ~ d X ^d X c y— ;5 — • e = C e . d X -d X fd X « / J — ■ e =^ C c. &c. d'oii Ton aura AR =^ C A- R' = C" P dx - dx /?•' . d x fuppofons maintenant que I'on faclie integrer I'equation (A) en y fdifant JT = o , &• foient , C u ^ C u , C u" &c. les valeurs particulieres de j', qui fatisfont a cette Equa- tion , enforte que ion integrale complette foit Mifc, Taur. Tom. IV. o O I8^ y = Cu ■\- C u -^ C ii' '. : : -+- C-' u'-^ *en la comparani avec cclle-ci -d X ^d X ^d X ^dx y=Ce '^■^Ce ^ -4- C" « . .-i-C"-' c '^ on aura ^ dx r ^ " Q ~ ^ ~ , . , - / -^ Sec. C u =■ C e ^C u = C e d'ou I'on conclura _ udx ., u'dx _„ u" dx „ /^« tf « d u ces valeurs de /3 , fl' , |3" &c. fatisferont confequemment pour , a , dans T equarion ( Z? ) , & I'on en conclura , y^ i? , A' R , A" R" &c. , & par confequent fi Ton fgair integrer i' Equation •^ dx dx* dx* on conncitra i° un nombre , « , de valeurs qui fatisfont pour, CO, dans i' equation (D), i" un nombre, n— i, de valeurs particulieres pour, T, dans 1' equauon ^ dT / H' „ \ /j"'-'T U'- dx"-' H & partant on faura 1' integrer complettement V I. Maintenant fi Ton fgait integrer 1' equation o = y ^ H -f- ^ Br- . — 183 en fuppofant , Z , fon integrale complette , on aura par I'art. IV. ^d X .(i X y = e ^C-4.f—^e ) done la difficulte d' integrer Tequation X = J.-4- u'-f H-i^"- .tl •^ dx dK- lorfque Ton fgait integrer (^,v • • • fe reduit a integrer celle-ci (A) ^ . du ddgre , ra - i , & que Ton fgait integrer , lorfqu'on fuppofc Jf=o, on fera pareillement , & par la meme methode dependre la refolution de celle-ci d'une autre du degre , ra - i , & ainfi de fuite jufque a ce qu'on par- vienne a une equation du degre , n- n ^ ou purement al- gebrique } d'oii il refulte que T equation X^y^R^ - H- . ^ •^ dx d:^ eft ini^grable dans ies m^mes cas que celle-ci TT dy -rr , d"y •^ dx dx" ce qui eft le beau theoreme de M. de la Grange. Si Ton ne connoifToit qu'un nombre , n - i , de valeurs particulieres pour , y , dans cette derniere Equation , ou ce qui revient au mdme de valeur particuliere pour , « , dans I'equation ( i? ) , 1' integration n'auroit pas plus de o o z I §4 difficult^ , parceque au lieu de parvenlr k une equation purement alg^brique , on parviendroit a une Equation du premier degre de cette forme x= 5^ <2^ ^ ax equation que Ton f^ait refoudre gen^ralement , X, & Q , ^tant des fonftions de x • V I I. La methode precedente ne nous fournit pas feulement la demonrtration du iheoreme de M. de la Grange , elle nous conduit encore a trouver tout de fuite I'expreffion de , y , dans 1' equation X=y^H^ ..... ^H'-.^,^^ lorfqu'on f^ait refoudre celle-ci o =y -i-H"^ ^ H"-^ ■ p. car foient , comme precedemment , « , w', «", &c, , les va- leurs paniculieres de , ^ , dans cette meme equation , en forte que fon integrale complette foit y =^ C u •\- C u -^ C" u . . . . -+- C"— ' • u"—"- i'integralc complette de 1' equation {A) fera par les art. precedents Z, etant 1' integrale complette de , T, dans I'equation (A). Si Von nomme , k, r/, k" , &c. les valeurs particulieres de , T dans cette equation (A) en y fuppofant, Jl = o, on aura pareiilement _ / L au \ = «(^-/Tr) on formera de mSme . = ;(c-«) u u u u ' Sec. jufques a ce qu'enfin on parvienne a cette equation , Z""' = X • Cherchons maintenant les valeurs de , a, w , «, Sec. ^ d X or on a par I'art. v. i? = w = — - — c (en fubftituant au lieu de , j8 , & j8' leurs valeurs , ) = «' //rtV/' , — u'du—udu' ... — — , ou , «, = • pareiUement -; u" du - u du" " = ^~u -, H'"du-udu'" du on formera de meme — u' d u — udu' u = ^r —^ u" d u — ud u" u = du Sec. "T" u' du- udu' du = u" dlt -~u d^" u Sec. du i8(^ cela pofe en fubflltuaut , on aura C-f[ -—— ' [ C - /[ -=-^r- [ C —J^r^ "" « « u u I I 1 u i u ^X d u . IC" -/[ -z-^ [ C- -/^r-^]>(Z) II II u u It u On peut donner a cette expreffion une forme plus fimple, en coiifiderant que udu u'du—udu' , f "' \ 11 =:; = — , . : (X) I r c: c u u Remarque. Nous obferverons id que fi Ton connoit un nombre , n — I , de valeurs particulieres pour , w , dans I'equation ( Z? ) , on r^aura 1' integrer complettement; car au moyen de ces valeurs on aura par les art. precedentcs T integrale complette de celle-ci , «=y^^^ H-^—. % •^ dx dx" Suppofons que cette integrale complette de , y , foit com me ci-defTus, y = C u -^. Cu -4- C" — ■ • W- — ' & que la valeur complette de , 6> , foit y; y y renfer- mera. confequemment un nombre , n — i , de conftantes ar- , . . . d V bitrairesj mais nous aurons y y— -i-ysss o partant y = Ae -^ & cette expreffion fera 1' integrale com-^ plette de , ^y , puiCqu'elle renferme un nombre , « , de conilantes arbitraires ; done a89 Ae -/- '' = Cm -4- Cu . . . -H C" — ■ d'oii I' on -( con dura C tt u du 111 c -^ c • du' 57 d t^- Q dx exprefllon qui renferme , ri - i , conftantes arbiiraires VIII. Repreiinons maihtenant la formule fli{~) ■ [C"--/Jfi(A) I 11 I fi Ton divife par , w , & que Ton differentie on aura .(i)=.(-f).[C*/.(|-)[C- . .. . I ■+-/i:''(4) iC-^^fX-i^l:) I e u I p p 190 en divifant par .'^ . . . d'-'t 1- 5^"- • :;^ = l2:l -^^ fi—ty dx"'' (}) Equation qui doit ^tre identique, car fans cela, comme pna y = Cu -i- C'u . . . . -»- C«-' • :/«— ' I'int^grale de I'equation (3), quoiqu'eile (oil de Tordre , « — I , renfermeroi': un nombre , « , de conftantes arbi- traires , ce qui eft abfurde. On aura done en comparant les Equations (1) & (i) (-) (-) C-'-^fXd ) I ( = C"-' -H /XJ ) r ( • partant «4 - on aura , 1 '" c: 2^ u ain(i rexpreffion , ^ , reftera la meme , foit qu'on y change ou non , «', en « , & m , en «'. On prouvera de la meine mani^re qu'elle reftera conitam- ment la m^me , (bit que Ton y ch nge , u", en , u , Sc «', en u'i m", en u, & «', en w", &c. , & qu'en general, I K U en formant , ^ , on peut fans changer fa valeur donner p px 1^1 k ^ u ., u , u" &C;, tel o'dre que Ton voudra , pourvu que I'on confidere , w"—' , cointne la derniere de ces quantites. (-) Soit maintenant d ^ \ ( = , Z"""' ; foit , Z"""* , ce 0) d X que devient , Z"~"' , lorfqu'on y change, w"— ' , en,u"--^, & , u'"~^ , en , u" — ' j on aura par la meme m^thode qui nous a fait parveair a T equation (i) , C-^^rXZ-^dx^yy + y^... ^ y-^ • -^ y,y, y &c. etant ce que deviennent, ^, y &c. lorfqu'on y change , u"~^ , en «"""' , & reciproquement ; on aura de meme en traitant fucceifivemenc , u"~"' , «"~* , &c. , comme Ips dernieres des quantites , w , «', &c. &c. en difpofant routes ces equations dans Tordre fuivant , C-^^ff-^Xdx^yy^y^ -^ y- • ^ C«-*^/^— X^x=2^-*-2'^ .... -^.y-^ d^ I 1 I 2.93 & les ajoutant enfemble apres avoir multlplie la premiere par , w"~' , la feconde par , w°~' , & ainfi de luiie , on aura une equation de cette forme -t-u (C-hf{ XJx) -i-u'iC'-hJC Xdx) Si Ton fuppofe, Jf=:o, on aura X^-t-X' ^... -+-V- • ^-LL=.Cu-i-Cu-+.C'u"... •^ ax ^x" ' -*- C'~' a"~' mais -on afy:=Cu-+'c'u . . . . -+■ c'~' u"~' • done •^ "^ dx ^y-' equation qui doit etre identique , car fans cela , quoiqu' elie ioit de I'ordre , « — i , ion integrale renfermeroit un nombre n , de» conltantes arbitraires , ce qui elt abfurde, on aura done y — uiC-hfZXdx) ■^u {C'-f-fZ.' Xdx) H- u—' ( e— -ffi"-' Xdx) de la refiilte ceite regie fort limple pour avoir 1' integrale complette de i' equation X^y-^H^ ^H''±.., . +^- . pL •^ dx dx^ dx^ lorfqu'on l^ait integrer ceile ci dy ddj) d''f •^ ax dx* dx" (on y = Cu -^ C li -^ C u" . . , . -i- C"— u'"^ r integrale de cette derniere , & que Ton fall'e 194 _ u' d ih- u du! — u' du' ~ u d 1/ = a^ d u -^ u d^ — du du dli - u" du - u du" -, u" d u - ud H" u du d u _ u'"du - udu" &c. &c. U = — &C' du & que Ton parvien ne a former ainfi , j. foit alors i u I _i_ J = Z" "" • fi dans r expreflion de , Z* — ' , oa change , k" — ' , en a" -■ * , & r eciproquement , on for- mera, Z"~'i fi dans la m^me expreflion de,Z''~',on change w" — ' , en u" — ', & reciproquement on formera, Z" — ' &c. , & ainfi de fiiite, je dis que I'integrale com- plette de 1' equation X x= y ^ H^ . . . -H /f"-' . ^ {A) •^ dx dx* ^ kray = u (C = fZXdx) , -+■ u{C' -h fZ' Xdx) • •••«« IX. Si I'on fuppofe maintenant dans I' Equation ( ^ ) , // , H' H" &c. conftants , on voir facilemenc que pour avoir un nombre , n , de valeurs particulieres qui fatisfaflent pour , a , dans 1' equation ( i? ) il fuffit de fuppofer , u , conftant , &: alors cette equation fe changera dans celle-ci „ H' H" H- U"-' en refolvant cette derniere equation on aura un nombre, n , de valeurs pour , w , au moyen defquelles on inie^rera facilemenc 1' equation ( ^ ) . Appliquons a ce cas la regie donn^e dans I'ari. preced. Soient pour cela, — — — — — — — &c. les racines de . P P P I'equation ri -H' o - 1 udx os=:ft> — /!•+- &c, , on aura /8 = = — r— partant • p du '^ «t= c/", «' = «'''', u = ^"* &c. d'oii Ton formera. &c. partant Z"""' = — ^— -^ — ^ ^p-p-') ■ ^p'-p"') ■ ip'-r^') • • ' (/■-'-/'- - '"-'* d' ou Ton conclurra ^^6 __^ __ - p' p' -p" />'"• ^ = u^'r{p^-'^~\p--P)'- p"^^"' _ p ■ p' ■ p" p" •^ ip' - p) ip" -/') - .11: (j_ r—^ • • (/»'"' -p) \ ■' f" J p ■ p ■ p p •—' ft" / Xdx \ ip — P') iP" —P') -+- &c. fuppofons encor dans l' equation (/^), H =i A x ^ H' = A' X' 1 H" = A" x^ &:c. il eft facile d'apper^evoir qu' en fuppolant dans I'equation (Z?),ai = mx, on fatisfera a cette equation , & Ton aura en divifant par , x , A' O =771 A -^ ( I -4-/7z)- ■ ( I -*-/«)• (l-J-1/72). m A." A'" -H(i ~t- m) (i -+-2ot) ( I -^ \m) ' — - — &c. tJ^m ^ ^ ■" ' »»' en refolvant cetre equation , on aura un nombre , n , de valeurs pour, m, Sc par confequent un nombre, /2^d'in- tegrales particuiieres de I'equation ( D ). Ce cas eft aflez connu pour nous diipenfer d'entrer. dans aucun detail a fon egard. Cette merhode d' integrer l^s equations de la forme X=y ^H ^-^H''-^^ . . . . -4- ^- ^ •^ dx dx^ ax" en cherchant un nombre «, ou n— i , d'integrales par- ticuiieres de r equation ( i? ) embraffe done tous les cas connus ou 1' integration a reuffi jufqu' a prefent , & ii n'eft pas douieux que Ton ne puilFe par fon moyen en de- couvrir de nouveaux , & de beaucoup plus etendus. X. X. Si Ton fuppofe que I' equation ( ^ ) ne monte qu' au fecond degre , 1' equation {D) deviendra o = dx • (B' — H a ■+■ au) ~¥- H' da (o) dont il fufRra de trouver une feule integrale particuliere, pour integrer I'equation •^ dx dx^ car foit , (3 , cette integrale en la fubllituant dans I'equa- tion ( £ ) , on aura , X = T -^-r~ • -T- • d'ou Ton conclura ax P done on aura par I'art. iv. ^d X ^yPdx — dx- -fidx \ f\ au lieu de connoitre une valeur de , u , on connoiflbit une valeur particuliere de , y , dans I'equation foit , y = y4' u 1 cette valeur , on aura eo s=: (3 , = — — — , & Ton integrera comme , ci-deffus, a u X = y^H^^H''^^ •^ ax dx* de la , & de la remarque que nous avons faite art. vil. refultent les deux theoremes (uivanis. q q 19*3 L'dquation , o=aix(H' — H a -t- a u) -^r H' d a (o) ^ eft complettement integrable , lorfque Ton en connoit une iniegrale particuliere, L'equation de Riccati fera done integrable toutefois que I'on en connoitra une integrale particuliere , puilque cette ^quaiion eft comprife dans la precedente , &: plus gene- ralement encore ['equation o = dx (,P -+- Qj -+- Ryy) -^ Sdy P , Q , R , S , etant des fonftions quelconques de , x , eft integrable , lorfque I'on connoit une feule vaieur par- ticuliere qui latisfaffepour , y, dans cette equation} car en divifant par , R, on aura o = ^ d X -h r- J d X -hjydx -4- ^ dy pour ramener cette equation k la formule (o) je le mul- P . . P tiplie par , — , & je fais , ~dx = difCe qui donne . o = ^di-+--ydi-+-yydi-^^dy p P , Q, R, devenant alors des fonftions de • |; • foit r- = H', 8c ~ = — H , on aura, o = d I (R — Hy ■+■ y y ) •+• H' dy i equation qui eft la meme que I' equation (o) . L'dquation •X=y-i-H4^^H'- ^^^ (7) eft integrable tautefois que //^= wH — — ( \ •+• —-) • Si nous fuppofons , u =■ {m -k- n x -^ f x'- . . . -k- h x^ )* y r equation -+- Q (i -+-^ (ot -H «x ... -H hx' )»— • \n -H apx ... -+- hrx'—^y\ 199 ell iiitegrable quelque foit Q . On peut done au moyen du tlieoreme precedent , irouver dans une infinite de cas r integrale de I'equation (7) quelque foit • Q • favoir en donnant a a , une infinite de valeurs. X I. L' equation (D) deviendra pour le troifieme ordre do / H' xd' ) en y tuppo- fant pareillement X" t= o . Soient alors ^ u , 'u , "u , &c. les valeurs particulieres de , jy* , dans 1' equation ( ^ ) , enforte que fon integrale complette foit on aura , u = ;; , & I' integrale de I'equation y ( - v'—^ ) (D) en y fuppofant , X* = o fera r' = Cwy (^)-t-'^«v(-^-+-"CKy (-^ 3°? maintenant fi Ton fqak integrer I'dquation ( Z)' ) en y lup- pofant X' y quelconque on faura pareillement integrer dans la mdme fuppofition I'equation (B) . Car foit alors Z' , r intcgrale complette de , T" , dans I'equation (D) on aura pour 1' integrale complette de , j'* , dans I'equa- lion (B) y= ^(_^-.) • [^-2.(Z'v(-v"-)] puifque cette integrale renferme un nombre , n , de con- llantes drbitraires , done la difficulte d' integrer X' ^y -H 'H'y'-*-' ... . -t- "—■ H'y'-^" • lorfqu'on fcait integrer celle-ci o = Y'-i- '//*_/*-*•' .... ^"-^ H'y^" fe leduit a integrer I'equation X' = T''^ T'->-' {H'-V") -4- &C. qui eft du degre , « - i , & que Ton f^ait refoudre en y fuppofant X' ■= o ; on fera pareillement dependre la re- folution de celle-ci , de la refolution d'une equation du degre , « — 2 , & ainfi de fuite ; d'oii il refulte que I'equa- tion X* =y' -f- H'y'-*-' .... -+-•-' H'y'-*-" eft int^grable dans les m^mes cas que celle-ci o = y" ^ H' y'-*-' .... -t-"-' B'y"-^'' ce qui eft le beau theoreme que M. de la Grange a trouve pour les differences infiniment petites, & que la methode precedente nous donne ainfi moyen d'etendre aux diiFe- rences finies. X X. Cette methode nous conduit encore plus loin , favoir i trouver tout de fuite rexprelfion generale de, y'. Car, Z', etant 1' integrale complette de T' dans I'equation (Z)'), foient comme ci-deffus , w, 'u , "u &c. las valeurs paiti- culieres de , j'"' , dans I'equation ( ^ ) lorfqu'oa fuppole X' =5 o ^ caufe de — — = // , on aura y" =. u f ^ — S • — ) • pour r integrale complette dc I'equa- tion (JS) , X' , etant quelconque. Si Ton nomme u, '«, "u Sic. les valeurs particulieres de , 7"*, dans I'equation ( D' ) lorfqu'on y fuppole X' = o, on aura de la meme maniere z.= i;(-^-x.f) en aura femblableraent &c. jufque a ce qu'enBn on parvienne a cette equation alg^< brique -' Z = X' on aura done en fubftituant . r=„(^-z(^(■^-[(^("^-x(^ .t;..; 1 1 ( -2 4.(-^-2 4^)V(X, il hut prefentement determiner , w, u Sec. or on a par I'arr. xviii. u ss u A (-j , 'u;s=u/\- (-—) » "ur=-u /\ f-^ &C. on aura de meme u=zu A r^^ 'u — K A (-=^),'^ = « A ^^) . &c. & la formule ( jST ) deviendra (o) fi Ton ne connoiflibit qu'un nombre , n - i , de valeurs particulieres dans I'equation , o = j^* -t- H'y"'*'' -4- &c. ; II r integration n'aurolt pas plus de clifTicuIte ; car au lieu de parvenir comme precedemmeiit a Tequation algebrique, n- i r* = ^*, on pnrviendroit a une equation de cette forme, X' = "— * Z' ■+■ S' • "-'■ Z"-*-' ■ Equation que i'on fgaic integrer par le feconde probleme. Si au lieu de favoir relbudre I'equation, o =j* ~i- H* y*-i-» -+. Sec. , on connoiflbit un nombre , n , ou , n — i ^ de valeurs pour, a", dans I'equation (£), les formules precedentes ferviroient egalement , (Jar on a , « = V (-»/'-') u zss VC-V'-) &C. XXI. On peut encore fimplifier la formula ( o ) , en la met- tant fous cette forme. y''=y4u-h'A'u-i- "A "u ...... -H "— y^ "-' « ^..(.(i).z(.(i)......f--) («r) le figne , -+- , ayant lieu , fi , « , eft pair , & le figne , — ," fi il eft impair: or concevons d'abord que T equation dif- ferentielle ( ^ ) ne foit que de fecond ordre , & nous aurons or ' ""~ *"" *— ^— ~"" u done done 3«3 mais on a,« =:«A( — l=w- — - — u. en multi- \ u / tt .. It - a' /, «' \ pliant par , — on aura u • -rr "=■ ~ (" • t-t— ")' partant fi Ton fait, ii = 'Z 6c que Ton appelle , Z , ce que devient , u , lorfqu'on y change , 'w , en k , & « en 'u y_ on aura j'obferverai cependant qu'en integrant differemment, on auroit une valeur de y* , qui paroitroit differente , mais dent il eft facile de reconnoitre 1' identity avec la precedente. Car on aura. \ \ » y u / « u «» Mifc.Taur.Tom.IK fs 3M d'ou Ton conclura facilemenf. or il eft aife de voir que cette expreflton de •jy*-eft la meme que la piecedente, c'eft-a-dire , que Ton a A U - U ou ce qui revienc au mieme que ^ = TtTj ou que ^-+-2 z ■" Z — u — A(— ^1 = — A (-— l.ou enfin que , t- = H 7— • ce qui eft vifible. Si Ton fuppofe prdfentement que I'^quation ( 5 ) foit du troifieme ordre, on aura. -^— .-=r=A I— I ;p,«. X'"' '« «^ « V " / . ^ __^ A • _ . Tir- pa„a„..C.(^).[A(|-).|)=:i.|l' 3»5 S -. ^3- -+- S- ■ ( -:r-- ) « u \ « " * / done en obfervant le m^me precede , on aura la valeur de y% en fuppofant I'equation differenlielle ( 5 ) de tel ordre que I'on voudra» X X I L Mais void une methode fort fimple pour conclure cette valeur de • j-* • reprenons pour cela la formula H ■ I l"A — rc A {-} . [o- ^ — s I e u en differentiant , on aura f s X 3i6 d'oii Ton conclura en divifant par, A f - J & differentiant A v « / V A / '« ^ r " ^ i-J Sec. on aura done en continuant de differentier ainfi. '-'A — 2 • ^ = }/'• j' -+- y .y-*-' "-I y* . yX-t-n—t 5^*, 'y' Sec. etant des fonftions de a , 'j/ , "« &c. Si au lieu de u , on eut confidere , 'u , comme la pre- miere des valeurs de y', de I'equation (B ) lorlqu'oii y fuppofe X" = o , &c u , comme la feconde on auroit eu. 1""">'; ■y X-+.II — J I , Sv \y,*\ Sec. etant ce que deviennent , ^ y' Sec. lorrqu'on y fuppofe , a , & rdciproquement: or fi I'on fup- pofe X" = G , on aura «-'^ = j.« J* -+- y ^«-*- . . • • ■+- "-'\ Y" • y'^'-' '— ^= J,' y-+- Vj J t , . . -+- "—'y' y'*"-' on aura done y y y y n— ?. « «-f-«— I __ y y' 3'7 J'' equation qui doit etre identique, car fi elle ne I'eroit pas, alors cette equation etant difFerentielle de I'ordre , n — i , auroit cependant pour integrale complette , y = j4 u -*- "— 'y^ • "— 'w qui renferme , n , conftantes arbitraires , ce qui eft ab- lurde • il faut done que 4 partant que , ^ , = ainfi Texpreffion , jL reftera tou jours la meme , foit qu'on y change, u, en, 'u & 'u, & 'w en « • jl feroit facile d'etablir de la meme ma« niere que fi dans, j. , on change, u, en "« , & "«, ea u ity ou , 'u , en "u , & "u en 'u , ou , '"u , en 'w , & '«, en '"w, 8i:c. , & generalement , *w , en 'w, & '« , en *w, A , & i , etant moindre que , ra— i, I'expreflion , ^ , reftera u toujours la meme , & qu'ainfi , quelque ordre que Ton donne aux valeurs, u , 'u &c. pour former, ^ , cette expreffion reftera conftamment la m^me , pourvu que , " — 'w , foit toujours coiilideree comme la derniere de ces valeurs. 3i8 •- Soit maiiitenant , j, = "— '{ , & concevons qu'apres u avoir traite , "~'« , comme la derniere des valeurs u , 'a, "u SiC. on regarde , ""*« , comme cette derniere , foit ,. ""'{ , ce que devient , "— ' j , lorfqu'on y change, "— '« ,. en "~'u , & reciproquement on aura ^^'Scc, etant ce que devient, )/*, &c., lorfqu'on y change^ "~'w , eu ""-u , &: reciproquement je donne a , "-^A, le • figne , — , car la formule (o) donne, en y fuppofant X' = o^ y' = Au — 'A'ti . . . . -^ "—'A ■ "-'u -+- "—'A ■ "—'te- le figne , -+-, ayant lieu fi , /z , elt impair, & le figne „ -r- , li il eft pair, on aura de meme. & pinii de fuite ; en difpofent toute ces equations dans- Tordre iLivant , —'A — Z • ^ = y" J' . . . . -t- '<-yy'+'—^ (4) — "— '^ — i:-^ ~y'y' • ^ • • ■<- "~V • j-^"— ' (10) — '^ — S^=yjy' .... H^"-^'.^**"— (7) ■±.A—'LX^ — Yj' ^"—y^.y--^'—^ (15) & les ajoutant enlcmble apres avoir multiplie la premiere par "^'w , la feconde par " — "-u , &c. , & la derniere par B, on aura une equation de cette forme 3»^ ce qui donne en y fuppofant , X' = o , X'y ...-+- —■x'jy-'-*-"-' =:Au — 'J'u...:^ '—'A- —'a niais on a dans cette m^me luppolition y' = Au — 'A'u-¥'"A"u -t- "--'A ""'« . partanc y" =z y^* y' -f^ " — >y«-+-« — • or cette equation doit etre identique, autrement quoiqu'elle foit de I'ordre , n — i , comme on a y' =^ Au -h "—'A • "—'a fon integrale renfermeroit un nombre , n , de conftantes arbitraires , ce qui eft abfurde , on aura done pour I' in- tegrale complette de I'equation {B ) , en changeant de {igne , comme cela eil ^errais ies conftantes arbitrairej negatives « • t^ • "if* • • • • le figne , h- , ayant Jieu fi , « , eft impair , & le figne , — , fi il elt pair ; reprenons maintenant Ies equations (4) , (1®) » (7) » ('5)i eiles donneni — >^ — Z • -~- = y-h'Ti .-,v -♦. — y—' .y 3" ^^ ^_^ ^' I c multipliant la premiere de ces equations par , *~'u , la feconde par , "—^u , & ainfi de fuite , on aura en les ajoutant une equation de cette forme J:jr'2—^ — ) -+- &c. on aura done en fuppofant , X' = o X* y*— ' . . . . -f- '—'X' ■y"*"'~^ = y4 u — 'A'u-\~ Scc. done x« • y—' .... -4- "-'^• • jK"^"~' = y' • equation qui doit etre identique • partant on aura, en changeaiit de figne les conftantes negatives / X'-'\ + '« (-^ ± 2 ■ -X-) -+- &c. on trouvera pareillement H- &C. & ainfi de fuite , jufque a ce qu'on parvienne a cette derniere expreffion inclulivement 3i» & toutes ces ejcprefllons de , y' , doivent 6tre les m^mes, cumnie nous avons remarque ci-dolTus que cel^ avoit lieu pour les equations du fecoiid ordrej en comparant enfem- ble ces expreflions , on formera les equations fmvantes « 'u "u " — '« z^ 'z, / • • < ' " '«, M 'u " — 'rv -+- '■z« . -+- = o «« "-'z„ • • • • • • • u _ -+- — •u "~~ • . -t- - "— 'a XXIII. Reprenons maintenant 1' equation {E) , laquelle eft H' 'H' ' H' t= I — — -(- — . . . . • « . A) fuppofons (£) ^«+ii H' = C . (p' 'H' = 'C ' ^ — ^—n k ' partant Xp {p--p) I'p {'p - p) ^ /'M-iM>\ 'M-iMp ,^. y* = I . z . 3 . . . ;<: • I — --— ) • P" H- -r-r, k ■ P' (^) y * \^p{p-p)/ ^ ^P^P-V) . fi Ton avoit p = 'p , c'ett-a-dire, fi les deux raciues de r equation '^4 = ^ a -+- a% etoient egales , on feroit •'p p=: p M- t/ r , d'ou Ton conclura facilement pour appliquer les formules precedentes a un exemple , foit comme ci-defTus j4= i^'A = i,on aura ^ =— i ->- i, done P = — i,&'p=— 3- fuppofons que les deux premiers termes de la ferie foient i , & 4 , enforte que M= I &c 'M = 4' on aura done B = 'B^=~ A 4 partant la formule (K) donnera y' = i • i • 3 X ■ — ( 3* rh I ) > le %ne , •+■ , ayaat lieu fi , x , eft 4 impair , & le figne , — , fi il eft pair. Si Ton veut avoir par ex. le cinquieme terme de la lerie , on aura , jy«= 1. a . 3 -45 (3'-H 1)== 73 10 comme pre- c^demmeiit. XXV. . Snppofons prefentement que Ton ait a refbudre I'equa- tion differentielle du troifieme ordre • y'sss^x y''^ -h'Ax ■ Jf-i -y^ -4- "yix X-l 3M x-z ■ _)'*-' je la mets (bus cette forme o = y* -+- _'. • y*-^^ "^ >*"•■" "A ■ X-l "A ■ X-+-1 • x-hx -r^'" "y^ • X-+-I • X-+-2 •X-+-3 €11 comparant avec I'equation (J?) du probleme • 1 1 • on aura » Z« =o, /f' = 1^ , '//^ == ^ "y^ • X -+- I "y^ • a: -^- 1 • X H- a "^^ r= I "A ■ X -*- I -x-Hi •*■+-} & I'equation ( £ ) donnera 'A 0=1— "yi • a: •+- 1 ■ fill' "^ •>;-+- 1 . X -4- i 6)*- «*■*-' I ,«-t-« . /-..»-»•" "A • X -^ 1 • X -^ i • X -^ I u' • fo*"*"' • ay je fuppofe «' = =i:=r ) & I'on aura , a • X -H I o =^ "A — 'A a -i- A a" -^ a* foient , — Py — 'Pf—"Pt les trois valeurs de , a , & Ton aura jy* = I • z • 3 . . . X {Bp' -^ 'B ■ y -^"B ■ "f) foient Af , 'Af , "Af, les trois premiers termes de la ferie, on aura pour determiner le conllante By 'B "Bf les irois Equations M c= Bp -i-'B'p -i- "B"p 'M — ii- = Bp' -H B y -+. "By -^^ = Bp' •+■ B y -^ "B'y XXVI. Dela noos pouvons nous Clever a des confiderations plus generales , car fi I'oa examine attentivement le proc^de de I'art. preced. , il eft facile de voir cpie fi i'on a gene- ralement y^^A'X • jy*— ' -^'A • X • X— I ^*— " -+- &c. H- ""~'y4 X X — n-^i • y'-^ on aura y='=iz-i....x{ B p* ~h 'B 'p' , -+- "-'B ■ "-'p') . . . . . (>') — p , — 'p t — "p &c. etant les racitxes de , a , dans r equation o = '—'A - "—^A a ■+■ '—'A a' ....-*- A a"—' -H a' le figne , -t- , ayant lieu fi , « , eft impair , & le figne » — , fi il eft pair , or fi AJ , '7W , "Af , &c. font les pre- miers termes de la ferie , on aura pour determiner les conftantes , B , 'B y "B &c. le nombre, n, d'equaiions fuivantes M= Bp -t-'B'p -^-''By . . . . -^ —'5 • '-'p 'M — il- =:Bp'^'B y -4- "B y . . . . -^ '-'B ■ "Y "M —^^^^Bp' -^'B'p'^"B'y .... -h-'^.-y ^5 ^Bp^-^'B 'p' -h "B Y ..,-+■ —'5 • '-y f 1 3 . pour refbudre ces equations on peut fe fervir des raethodes ordinaires d'e'imination , mais en voici une qui meparoit plus commode & plus fimple. Je multipJie la premiere equation par , •"'/> , & je la retranche de la feconde, je multiplie pareiiiement la feconde par , '~'p , & je la reiraache de la troiiieoK , & ainli J»7 de fuire , ce qui produit les equations fuivantes 'M (>-"-■/') ...•-+- -'^ •- 'P ("-* P — — '/') <— >^f — •— '.'Vf = . «-'r = ^ • P— ' (p — '-'p) . . . I • 1 je multiplie encore la premiere de ces Equations par *~*f, & je la retranche de la feconde , je multiplie femblable- meni la feconde par ' — 'p , & je la retranche de la troi- iieme , & ainfi de fuite , ce qui donne "M -'M (•— 'p -e "— ^p) -f. M ' "— .'P • "— 'p == Bp ■ (p - "-^p) . (p - «-'p) . "'M "M , '-^ _, ,_ li 3 4 I i-3 • * = Bp' (p — "->) . (p — — p) -+■ 'B'p^ Cp — '"f) • Cp — ""/') _^ ^,^ . :w.^ (_,^ — — 'P) • ("-'/' — — 'f) &c. en operant fur ces derni^res equations comme fur les pre« cedentes , on aura "/ M "M 1 • 1 • 'M 3 4 I a 3 -h 1- 1 ii-^P -»- "-•f) 3i8 — M • '*~'/J • ""y • "^'z? = B p {p — "^'p) • {p - "-'p) ■ {p — "~'f) •+• Sec. d'ou il eft aife de voir que fi Ton nomme, /", la fomme de tomes les racines , 'p , "p, &c. a ['exception de p, ky la fomme de leur produits deux a deux, /, la fomme de leur produits trois a trois, ^, la fomme de leur produits quatre a quatre &c. y, la fomme de toutes les racines p , "p j &c. a i'exception de '/? , 'A , la fomme de leurs produits deux a deux &c. '/, la fomme de toutes les racines , p ^ 'f » "^f » el I'exception de "p &c. . ' on aura , 1 . 1 • 3 ....«- /^ ■(/?->) (/- -"p) ip-"'py ■ &i. , »-«M-«'/""-»M-+-« »^ 'h '•-*M-n- n-i n^ 'I "-'^M-*- &c, &c. -. • , "—^M-nf'-^M^n n-i h''-iM-&e. „ foit pour abreger, =iy = N I ■ 2 .... » &c. on aura done _ r N ^, V.«- &c. («) 3*9 les quantites /, A , I , q, peuvent fe determiner fort aile- ment do la maniere fuivante. Soit reprife I'equation de cet art. .o = a"-^A- a"—' — 'A ■ a"—^ ■+■ "A ■ a"~» . . . ► dh ""'^ je le divife par a -+- /? ce qui donne o = a"— -+- a"—' {A — p) — a"—' C^ -^ Ap ~ pp) H- or-* C'A -^ '^p -^ Ap' — p*y — &G. d'oii il eft facile de conclure /= A - p, h = — i A -*• Ap — pp) I := "A -¥• 'Af ■+- Ap^ — /)' &c. 'f=.A-^'p 'h = — i'A -i- A'p — yy &c. XXVII. Si Ton avoit p = 'p on auroit N = 'Ni foit alors > = p -f d p , $c ^^-:jj.^~y-^= Q, on aura -r; , '^ „ ., = 'Nq H- 'Ndp . -^ or il eft (.P-P) ip- P)^'- ^ dp fuci!e devoir par la formation de JV, &c'N, que N=^'N' ►+■ — ; dp^ partant N = N j— dp, done dp '^ ^ ^dp ^' 'N / NQ Nd Q _ QdN\ i'p-"p)Vp-"p) &(■" ^ \ ^p "^ '^p ^~y' & i'p-"P) CP-'-'P) &c. '^ ^\ dp "^ ^/. ^;, 4- ( jc — I ) • — j • />*~' partant a caufe de Mifc. Tour. Tom. 1V» • u u 3^0 p — 'f = — • dp , &c 'p — p := dp , on aura <^y> dp ( x-i . R -^ p jjy en fuppofant /?—-§= on aura done J^=i -|^-r-;(— ^-'^')1 ,_. > («) fi de plus on avoit dans cette demiere formule p = "p, on y feroit encor "p = p •+• d p ^ & ainfi de fuite it feroit fuperflu de nous arrecer davantage a cts differents cas. XXVIII. Si I'on confidere avec attention le proced^ des art. pre- cedents , on doit appercevoir qu' il nous donne le terme general des fuites formees {uivant cette equation y' = A ' (p' • y'—' -♦- 'A ' (p' ' q,"-* • j*— ' -+- "A • ' (p'—' • (p'—" y*— » -+. &c. car le tout fubfiftant com me dans ces art. avec cette ieule difference que Ton doit faire ici JV= °~'^ — nf ■ "-W -H &c. jp- . fi ^* = I , les fuites precedentes fe changent enfuites re- currentes , & Ton aura ainfi d'une maniere tres-dire6te, le terme g^ii^ral des fuiies recurrentes: de Ik refulte ce thco r^me fi Ton nomme 7"* , le terme general d'une fuite recur- rente telle que y' = A -y'-^ -4- 'A-y^^' -t- "^j'-' . . . -t- ""'^ • j* le terme general d'une fuire telle que Ton ait y' = A (^^ ■ y'-^ -h -A . i> ) &c. d*ou Ton conclura en fublliiuant ces valeurs dans la for- inule (n) ' / rizL.\ tlz2,\ Sec. ^ "^ ; on fera 'p=p -4- dp. foit iV= P ■ P- " ' ' 'f on aura done — N' / y* \ y = f

"...(p-.n'. (A-^-T. J (Ar^:^^ , ,\ \ (p . . . . p'{p-*-dp) / -+- &c. 3M ^ ce qui donne touies reJu6tlons faites y = ^lt^-^ —;^^:r)y'^' -*" 'H'y'-*"' , eft integrable co" , & 'H' ., ^tant des fonftions quelcon- ques de x • (i u" , eft conftant , & egal a • « • , l'equation ('H'\ m-i ) y"^'^ -»- '^ • y"*"" fera inte- grable. Le cas des fuites rdcurrentes eft compris dans , Gelui->ci ; car ft Ton veut integrer * X' = y' -+- J y'-*" -*• 'A • ^**", on fera 'H' — A 'H' m -i- -T- =r'A • m 3U ce qui donne deux valeurs pour m , & par confequent pour • w* • en donnant a ' • j)^«— « -+- &c. ) = ijy • fin. n ^ — fin. n — i • ^ = jc -\ r % A y" -^ X B ' jy"^ -^ -L C ■ y"—* \ <, -^ -lD • jK"-" -H &c. — ^, jy"-^ — ^ .jy"—- » r on aura done en comparant. x" A' =i^ A • done par le probleme • 1 1 •, -^ = i" • ^ • , (i/, etant une conftante ), or n etanr, i, .4 = i , done /f = - , partant • A = i""' xo B' = iB — Ay on B'^s^rB— z"-^ , d'oii - 2" Ton aura en integrant , B = z"— ' S — 2"—' 2 • I • = — 2"""' ( n -+- i/) } comme y ne peut avoir d'expofant negatif , dans I'expreffion de fin. n {■, il fdui que B , Ibic zero , lorfque n = i • partant ^ = —2"-' («— i). 3"C' = ic— ^, = 2c-t- 2"— ♦. («~3)- done -C =s 2"— » on determinera /f par cetre condition cpje C fbit zero , lerique «= 4 • doiic H = 6 • partant c= 2— . "-' ■ "-' I • 2 i* •^ jy ^= xJ> — C^ • d^oii Ton eonclura fecUenMflt: i> ;=- 2--r. .-4 »-5-»-6 ^^^ 337 done • fin. « 7 = x'^i"~' • y""' — — • i"— ' v"~ »-7 . n—A »-4 »-? w-g ^ z"-7 y— :' -t-&:C. I ■ 2 ■ 3 -^ foit encore • ^ = ang. fin. x • en differentiant , on aura -^ = prefentement on veut avoir I'expreflion ge- nerale de • j-ji dx etant fuppofe conftanr. Soit y =- , on aura dx {^\-xx')X. d df 1 at' -»- I dx'' (\-xx\l. d'y 6 ;t' ■+- 9' , d7' ~~ ii-xx)l d*y i4;if*-i- 71 A^-f-9 d X' {i-xx)-t. pour peu que Ton confidere avec attention ces expreflions d y d' y de — , — &c. il eft aife d'appercevoir que i'expreflion g^n^rale de • -r- • doit avoir la forme fuivante Mifc. Taur. Tom. IK, x x d' y yfy -^P • x"-'^ ■+- Cx"—* -•- D - *"-« ■+- F • *"-« -t- cS'^-. J^ (i-;>rAr )»-+- L partant d"-*- • y A' *"-•-' -^ B' *■"-'■+- C x'-i-t-D'- x"-' ■+■ P *«-7 -I- cJ'f. en difterentiant --— on aura dx" dx"-*-^ ^ ^ H- (i/2-Hi) C- x"-' -H &C. — n ^ H- « y4 -+- (/2-l) ^ — (n-i) B — (/i-4) C ( I — X X )"-^ f on aura en comparant ces deux exprefllons de, ^_^^ , & integrant convenablement les valeurs de z^, 5 , C , Z? &c. & Ton trouvera aptes avoir fait ie calcul comme pre- cedemment -4 , , , . i-i'in— i-dx" a""' _y • d X = d" • ang. fin. x • = - (i - xx)"--^ \ * 1-2 i-i «-i»-i»-3»-4 I-J.J »-!•»— z» — 6 r"— 7 1 • 4 ■ 6 I • z • 3 . . . 6 ^-t- &c. cette m^thode , comme Ton voit , eft celle des iirlefermi- nees, avec cette difference que les coeficiens indetermines au lieu d'etre conftants , font ici variable*, & donnes par autanc d'equation aux differences finies. X X X 1 1 1. Application de la meihode pricedente aux differences partlellcs. \_o\xt int^grer I'equation aux differences partielles — ^ = — • on obfervera que — — d x -^ ~ d t = ^ etant conftant. Si Ton differentie ' dx d t cette equation en faifant varier i°, x ■, i** f, on aura les deux fuivantes d d u d da dx^ dxdt d du d d u dxdt de' fi Ton differentie pareillemeni ces deux equations en faifant varxer i' x , 2" t , on aura les trois fuivantes d> « d' u 77' " dx^ dt d'u d'u a d x^ d t d X d C d'u d'u as dxdt' dt' en differentiant ainfi fucceffivement , on trouvera d"u d'u dl? " ' dx"—' dt d' u d" u U dx''-"^dt dx^-^^dt' d'u d'u 03 dx-di"—' dt" fi Ton multiplie la feconde de ces equations par a , la croifieme par a" , la quatrieme par a" &c. , & qu'on les ajoute enfemble avec la premiere , on aura d" u d" u d" u dx" ^ dx"-'di ^ ' dx'^-'-df d'u d'u ^i • ' dx-df—y d t' J4« en comparant cette Equation avec I'^quation (A) , on forraera les fuivantes 0)' '— a = a a — a> a = a II' I ' fn a — u a = a fi>— — ft) «"-' == o'-' — a a"-' = a" d'oii I'on conclura , a = a — a II II I t X a = a — a w-J-a* III III II . ' 2 . « a =a -— a Oi -^ a. u -\- u* (y"-' s= a"-" -h tt"-" a -+- a"-'" «» . . . -H ««-• partant, on aura o = a" -+- o' • «'— -K a • w""* . . . ^ a» .foient /» , /, ^" les valeurs de a , dans cette equation , on aura done les Equations fuivantes , d u d u 'dli~^ ' 11 du ^ du 77= P 77 &c. partant 1' integrale complette de I'equation {A') fera « = (p (^t-t-p x) ■+. ^' (t-^ p' x) ■+• "— x) je dois obferver que M. D'Alembert a integre cette meme Equation d'une maniere tres-elegante , dans le quaineme volume de les opufcules : auffi ne I'ais-je int^gree ici que pour faire voir comment ma methode s'appiique au calr cul des differences partielles. 54* x:x X I V. Void prefentement plufieurs theoremes fur le calcul integral , qui n'ont point encore ere , que je fache , remar- ques par aucun geometre , & qui m'ont paru ^tre de quelque utilite dans I'analyfe infinitefimale. Soit AI d X = o une equation difFerentielle de I'ordre n, M etant une fonftion finie , & homogene de x , j , Si de leurs differences premieres , fecondes ... & n."'". Je fuppofe d'ailleurs cette fonftion telle que Ton y puiffe faire a volonte , d x , ou , dy , conftant , ou variable. Soit maintenant, dj =pdx, d p =^ q d x , d q =■ r d x^ d r = f d X &c. M. Euier a fait voir dans fes inftitu- tions de calcul differentiel , que , M , fera dans ce cas line fonftion de x , j , p , ^, r, s , Sec. or il eft clair que, p, eft de dimeniion nulle ; g , de la dimenfion , -— I , r , de la dimenfion — z Sec. puifque done , M, eft une fonftion homogene , en nommant , A , fa dimen- iion, on aura JW=x* • fonft. (-, f , qx,rx%fx* &c.j • partant e =z (on6i. {-, p , qx, rx% fx' Sec. j {A) « o dx du . J je fais prefentement, — = a, & — = — , ce qui donne -J- = u-ht^p- enfuite, y =. _^_ , & ^x =^ ^- t • di u-i-t') ,. ^ . d(l i\u-¥t) i= ^ • differentiant , Oft aura, -y-^ ^ dj—^^y-l = r partant . x^ = tdj^—-^-—) xdx du 34} = — • — • je Jiomme cette quaiitite • y • pour abreger • difFerentiant de nouveau I'equation precedente , on aura eir dy rr , x • partant , j x» = ay • -r— fubftituant au lieu de , — , /» , q x , r x* &c. ces valeurs dans r^quation {A) elle deviendra - „ / d{u-*-i) ft d(u-^-t)\ o t= fontt.f « , K -H t , r • — :; , t ■ a [ ] i du \ du / du .('^tO)«,.. (B) du du laquelle equation ne renferme plus que des differences de Tordre • n — i • On peut done ainfi abaifler une equation homogene de I'ordre , « , a une autre de I'ordre • n — i • II peut arriver que I'equation abaiflee a une autre d'un ordre inferieur refte encore homogene , en ce cas on la traitera de nouveau, comme la precedente. Pour en donner un exemple , foit o^dx (j^A'±~^ A . X- g),^^ etant conftant elle fe changera dans la fuivante o-=zy-^Ap-i-A'q', d'ou Ton conclura o = u-^A(u-i-t)-*-A • d u equation homogene , & du premier d^gre. 344 Generalemetit requafion homog^ne M> I /j/"^£ i? = OU Z> 71 13 a caufedejc*-ay*= i - &c life^ x^ - ay'- . , - 74 1 & 4 au lieu de (^" — f) &c. , & de & ^'' lifei {q" _ j) &, & /" 86 11 au lieu de i = &c. life:^ x = &c. 95 3 au lieu de (p -h qv'a)" lifei (^p - q V a)" 104 16 au lieu Ae(i-t-yy life^ (i-i-xyy 107 I au lieu de P life^ p ibid. 5 au lieu de p q li/e^ P q ibid. ib.au lieu de T, dp life^ T, d P 1 08 9 avant la methode mettei 1 x 109 16 par xdP lifei par xdp Page ligne jio 24 au lieu de Tequation (E) life? (D) 114 10 (fqj^ X^-p&cc.) lifei {fQd^K-Scc.) ibid. 1 1 (5f '*-*-i op^^')