J^- ^/oj^ , /„. MISCELLANEA TAURINENSIA T O M U S V. MELANGES D E PHILOSOPHIE ET DE MATHEMATIQUE D E LA SOCIETE ROYALE D E TURIN Pour les Annees 1770- 1773. A TURIN DE L' IMPRIMERIE ROYALE. AVEC PERMISSION. SIRE 'a Socle te RoyaU de Turin ofe paroitre au^ JourdhuL avec d' autant plus de confiance aux picds du tr6ne de Voire Majcfti, qii en vous offrant le fruit de fes travaux, elle peia s applaudir de vous prcfcmer votre propfe ouvrage. C efl au :^le eclalre de V. M. pour le progres des connoijfances dlgnes de I homme & vraiment utiles a /' humanite. , que ccne Socictc doit fa naiffance ; les graces dont elle fut houoree par le Roi votre Pere de glorieufe memoir e , /' emprejjemem que tant d' homme s illur- (Ires des nations etr anger es ont temoigne de pren- dre part a. fes travaux, de l enriclur de leurs pro- ducllons & de s" ajfocier a la glotre , que la faveur d un Prince^ pijle appreciateur des fciences & des arts , fait rejaillir fur ceux qui les cultivent. Les fages , les favans de toute /' Europe , qui ont ew le bonheur de Fous approcher , ne nous reproche- ront pas ici le langage impofieur de la fatterie. II doit nous cue per mis , Si RE , de nous en rapportcr a lew temoignage ^ & il efl auffi hen- reux que confolant pour nous de trouver, dans leurs clogcs, des intcrpretes nonfufpecls de nos femimcns.. Combicn de fois les avons-nous entendus r clever avec complaifance, non feulement cct accucil gracieux , ail la grandeur ne parott que pour rcndre T affa- bilite plus touchante , mats encore ces entretiens fuivis , Oil ils ont etc eionnes de pouvoir deploy it tout leur genie en raifonnant avec un Prince, egw. iement en hat de profiter dz leiirs tumiires ^ & de leur en communiquer. Le trone n a run change, a vos difpojitlons , // n a fait que laijjer a vos venus le moyen de paroitre ce qii elles etoient, & ajoutef a la volontc de faire le hien^ le pouvoir de le faire. plus ejfficacement & avec plus £ etendue. La provi- dence a voulu Jignaler les commencemens de votre. Regne par un bienfait inejlimable, en accordant le Jalut de vos peuples au premier ufage que vous ave^fait du pouvoir fupreme qu elle venoit de vous conficr. Nous n ofons entreprendre de peindre les traits fublimes de fagejje & de bienfaifance , qui out paru dans ces momens dicijifs: ils font graves dans tous les coeurs^ & ils eclatem dans tomes les occafons par ces tranfports d allegrejfe & de recon- noiffance , que la prefence d un bon Prince infpire , ^ qu il efi f aise de difinguer de ces mouvemens forces , qui partem de tenvie de plaire , ou de la crainte d offenfer. E intiret general de la fociete humaine tie pent que porter nos confreres etrangers a joindre leiirs veux aux notres pour la gloire & la profperite d un Souverain qui ne refpire que le biett de t humanite. Regne^j SiRE, pour le bonheur de yos peuples , pour jouir de leur amour , pour te tr'ioniphe de la Religion & de la venu , pour- affurer au merite & aux vrais talens la protcclion qii Us attcndcnt de V. AI. La Societi Royale td* chera de la meriter par fon ardeur a remplir les oh jets de fa dejlinatwn, heureufe^ Ji par I ajjiduiti- de fes recherches , elle parvient a ouvr'cr quelque noitvelle vue d utilite , qui puijje fournir a V. M, de nouveaux moyens d exercer fa bienfaifance envers les humains. Nous ayons /' hojuieur d itre ayec le plus profond rcfpcB S ZM. JE De V. m: Lit trei-liuml'hc , irh-oielffimu , trh-fidellei Jtrviteurs 6" Jiijets les AJfocies de voire /iccditiiie Rayale des Sciences. TABLE Des Memoires contenus dans ce Volume. Dans la claffe Philofophique. De r Ordre , far le P. Gervil Barnabite pag. i. Examen Phyjico-chimique Jur la couleur des fleurs , & dz quelques autres fubflances vegetates , par • A// LE CoMTE MoUROUX . . - pag. 1. 1. Caroli Allioni. Auclarium ad fynopjim methodic am Jlirpium Horti Reg. Taurinenjis - - pag. 5 j . JoHANNis Francisci Cigna. De eUclricitate pag. 97. JoHANNis Francisci Cigna. De refpiratione pag. 109%- JoHANNis Petri Marim Dana. De folano melano- cerafo H. R Taur. - - _ _ pag. 161. Second memoirs fur la different^ dijfoltibilite desfels neutres dans Z' efprit de via , contenant des obferva- tions partici/lieres fur plujieurs de ces fels , par Ms Maquer ----- pag. 1 3 7. Rejlexions fur un ejfai de chimie comparee , par M/ LE CoMTE DE SaLUCE - . - pag. I 9 1, Dans la claffe Mathematique. Memoire fur differentes queflions d! analyfe , par MJ LE Marquis de Condorcet - - pag. i , Addidon , ou Memoire fur les folutions particulieres des equations differentielles , par Mj le Marquis DE. CONDORQET pag. 1 2, Memolre fur la determination des foncllons arhhraires dans les integrales de quelques equations aux dif- ferences partidUs , par M.' MoNGE . . pag. 1 6. Second Memoire fur le calcuL integral de quelques equations aux differences partielles par M.'MoNGE pag. 79. Sur la figure des colonnes , par M: DE la Grange pag. 1 1 j , Memoire fur C utilite de la methoie de prendre le milieu enire le refultat de plujieurs objervations , •dans lequel on. examine les avantages de cette methode par le calcul des prohabilites , & oil l^ on refoud differens problimes relatifs a cette matiere , par Mj de LA Grange - • - pag. 167, Theoreme pour fervir de fuite au memoire fur diffe- ^ rentesu qefiions d' analyfe , par MS LE Mar 4 Si en comparant ccs deux termcs j'envlfage le rapport geometrique de I'un a I'auire, c'elt-a-dire que le fecond conrient deux fois le premier, la continuation de ce rap- port m'avertit , qu'apres le 2. je dois placer le 4 , enfuite le 8 , & ainfi de fuite. Ces furies font fansdoute ordonnees , mais, comma elles font indehnies , Tefprit ne peut jamais faifir la totalite des termes dont elles font fufceptibles j il ne fauroit jamais en embraffer tout I'enfemble d'une feule vue , & dela vient que cet ordre, pour ainfi dire, indetermin^, ne fauroit le fatisfaire pleinement. z° Pour determiner I'ordre qui refulte des fimples rap- ports de quantite, il faut conduire la fuite jufqu'a uncer- tain point , & enfuite , par des rapports reciproques ou retrogrades la ramener de I'autre cote au meme terms dont on etoit parti. Soit une fuite de termes A. B. C, dont une raifon quelconque determine I'exces de B. fur A., & de C. fur B. Cette fuite continuant a croitre iroit a 1' infini ; & jamais 1' elprit ne pourroit en embraffer la totalite. Mais fi Ton la continue de I'autre cote par une fuite de rapports inveifes , on aura les termes D. y &c E. qui re-, pondront exaftement aux termes A. ^ &c B. la fuite fera ainfi terminee j I'efprit en faifira la totalite , & la corref- pondance des termes ^., & E. , B., &/?. , relativement au terme du milieu , prelentera une raifon claire , & de- terminante de leur polition , en quoi confifte 1' idee de I'ordre. Voila pourquoi la correlpondance des termes , d'oii nait la fymm^trie plait naturellement a i'efprit. Et c'eft auffi la raifon de cetie regie generale , que lorfqu' il ill I I I I I A. B. C. A. B. C. D. E. y a deux parties femblables , & une diflemblable , il faut placer la diffemblable au milieu ; regie puifee dans la na- ture meme qui nous en ofFre des modeles , furtout dans la conforrhation des animaux. Tout affemblage de moyens propres a produire un ef- fet convenablement au but que Ton fe propofe, forme un tout ordonne ; dans cette forte d'affemblages I'ordre refulte du rapport des moyens a la fin ; & c'ell meme cette efpece d'ordre qui. nous atfefte le plus vivement. En ce genre I'ordre le plus parfait eft celui qui refulte d'une combinaifon de moyens propres a produire I'effet de- fire le plus facilement , le plus furement , & le plus plei' nement qu' il foit poffible. La facilite doit faire pieferer I'ordre, par lequel on arrive au meme but avec le moins d'appareil , & de complication de termes , & d' inftruments ; & la furete m^me du fuc- ces depend en grande partie de la fimplicite des moyens. Soil une machine compofee de dix pieces pour pro- duire un effet qui peut etre produit avec une machine de trois pieces , telle que Zabaglia les favoit imaginer : je dis que cette premiere machine muhiplie les termes , fans multiplier les moyens: elle multiplie les termes, puifqu'elle en renferme un plus grand nombre j elle ne multiplie pas les moyens , puilque les trois pieces jlans I'autre machine font autant d'efFet que les dix pieces de celle-ci. Comparez le fyfteme de Ptolomee avec 1' hypothefe de Copernic. 11 s'agit d'expliquer le cours apparent des Aftres. Les fimples rapports de vitefle, & de diltance fufiifent dans le fylteme de Copernic pour fatisfaire a routes les appa- rences; dans le fyfteme de Ptolomee il a fallu imaginer des cieux particuliers pour le mouvement propre de cha- que planete , un premier mobile pour leur imprimer un mouvement commun en fens contraire, des Epicycles pour expliquer les ftations , & les retrogradations. La machine eft beaucoup plus compofee, & n'explique rien de plus : elle explique meme moins : car dans ce fyfteme il n' eft pas poHible d'expliquer, comment Mars eft quelques fois plus proche de la terre, que le foleil ; ni comment Venus , & Mercure fe trouvent en oppofition avec le foleil , ayant la terre entre-deux. Oil voit par cet exemple comment il arrive de multi- plier les termes , fans multiplier les moyens. Ce defaut de fimplicite vient toujours d'un defaut de lumieres. Si une feule idee intermediaire fuffit pour Her deux idees extre- mes , I'efprit qui apper^oit la liaifon des deux extremes par le moyen de cette feule idee intermediaire ne rejet- tera pas la lumiere qui vient le frapper , pour chercher cette liaifon par des detours qui en rendroient la connoif- fance plus penible , & moins claire. L'efprit ne prend cette peine que pour fuppleer a cette idee moyenne qui lui epargneroit tous ces embarras , 8c le conduiroit plus direflement au but qu' il fe propofe. Je pourrois ^claircir cette penfee par 1' exemple des differentes demonftrations que differents Auteurs ont donnees de certaines propofitions de geometric , dont les uns vont dire6lement au but paj: une , ou deux idees moyennes adroitement menagees , & les autres n' y parviennent que par de longs circuits qui rendent la demonftration moins claire , & plus fatiguante. L'ordre le plus avantageux eft done celui qui renferme le maximum des moyens avec ie minimum des termes. Ceft par le moyen d'un tel ordre qu'on obtiendra la fin qu'on fe propofe le plus facilement, le plus furement ^ & le plus pleinement qu'il eft pofTible. Un tel ordre eft le plus conforme a 1' intelligence la plus eclairee dont la perfeftion conlifte a faifir les rapports qui lient le plus immediatement ley differentes idees. II a done en foi une raifon de preference fur tout autre ordre , & il eft en con- sequence l'ordre le plus parfait en ce genre. 7 L'ordre qui r^fulte de I'arrangement , ou de la combi- naifon des moyens relatifs a une fin donnee, peut encore fe combiner avec l'ordre de iymmetrie dont nous avons parle ci-deflus. Dans route combinaifbn de moyens il y a une piece qu'on peut regarder comme la principale, & dont I'aftion doit regler le jeu de routes les autres ; ou, pour envilager la chofe d'une vue plus generate, il y a dans route com- binaifon de moyens , comme un centre oil tous les ef- forts de routes les difl'erentes pieces vont fe reunir. Les moyens , ou termes peuvent done etre rellement difpofes relativement a ce point , que leur poficion forme une cor- refpondance de fym metric, relle qu'on la decouvre dans un arrangement oil la pofition de deux termes fembla- bles eft determinee par leur correfpondance avec le terme diflemblable qui eft entre-deux. Dans une fuiie ordonnee indefinie les termes s'eioignent de plus en plus les uns des autres ; mais l'ordre qui re- fulte de Tarrangement d'un certain nombre de moyens re- lativement a une fin donnee exige que les termes fe rap- prochent pour agir de concert. La meilleure maniere de les rapprocher etant bien connue determineroir peut-etre une correfpondance de fymmetrie dans la pofition des ter- mes qui , en qualite de moyens , doivent concourir le plus avanrageufement a la fin donnee. Du moins nous en voyons des raodeles dans I'organilation des plantes, & des ani- maux. Cette correfpondance de fymmetrie, en liant les parties par des rapports plus marques, en forme un tout plus re- gulier , j'oferois prelque dire, plus identique, & dont I'efprit faifit I'enfemble avec plus de facilite. Peut-etre , eft ce la le tondement du Rythme poeiique, & de la cadence ora- toire. La penfee la mieux concue eft celle qui prefente avec plus de force , & de clane i'enfemble des idees qui 8 la compofenr. II faut done qu' il y ait le plus parfait ac- cord poffible einre ces idees ; & cet accord marque par les expreffions qui doivent frapper I'oreille formera un nombre , un rytlime, une confonance , d'ou refult^ra I'har- monie. On ne doit pas ^ire furpris de remarquer une fi grande diverfite de jugements dans i'application que font les hom- ines de r idee de I'ordre aux difFerents objets qui fe pre- fenferit a leur confideration. Cette diverfite vient de plu- fieurs caufes i° Du defaut de connoiflance. Prefentez le rouage de la machine la plus ingenieufe a un fauvage igno- rant , il ne verra qu'un amas confus de pieces dans un affemblage qui fera I'admiration d'un artifte. C'efl: que le fauvage , ne connoiffant pas la • raifon determinante de la pofition des pieces qui compofe.nt la machine , elles ne reveillent aucune idee d'ordre dans fon elj^rit. Une oreille grolTiere eft peu rouchee de la mufique la plus harmo- nieufe. Le fenforium faute de delicateffe , ou d' habitude ne diftingue point aflfez les tons qui fe fuccedent , & ne peut par confequent faifir le rapport qui les reunit pour en former un accord. 1° Dela fuit que fi le nombre des pieces qui entrent dans un accord quelconque eft trop grand , 1' efprit , ou I'ceil peu exerce ne faifira pas tout d'un coup tous les rapports de ces difFerentes pieces} cet affemblage paroitra done confus , jufqu' a ce que I'efprit ayant acquis peu a peu la connoiffance de ces differents rapports parvienne enfin au point d'en faifir I'enfemble & de le reprefenter d'ua feul coup d'ceil I'ordre qui regne dans tout I'aflemblage. }" Dans les chofes qui font fufceptibles de differents arrangements il y a fansdoute un ordre preferable a tout autre ordre. Cell toujours le plus fimple , & celui nean- moins , qui fuppofe le plus d' intelligence. Une bibliothe- que prefente des livres arranges fuivant une certaine me- ihode "9 thode. Cet arrangement applaud! par les uns fera blame par un homme plus intelligent qui aura en vue un ordre plus convenable. Ce n'eil pas que la premiere difpofition foit blamable comme abfolument mauvaife en elle-meme ; car tout homme conviendra qu'elle eft toujours preferable k un tas confus de livres qui feroient amonceles au hazard I'un fur I'autre. Ce blame n'eft done que relatif , c'eft-a- dire qu'on blame Tarrangement aftuel d'une bibliotheque en tant qu'exclufif d'un ordre plus convenable qu'on auroit pu lui donner. Et par un abus commun du langage on donne le nom de mauvais a ce qui n'eft reellement que moins bon. L'ordre eft le fondement du beau ; mais le beau dans fa fignification ordinaire ajoute a 1' idee d'un ordre quel- conque , celle d'une perfeftioa , & d'un agrement parti- cuiier qui donne un plaifir mele de furpri(e , & d'admi- ration. Dela vient qu' il eft difficile de fixer dans I'^chelle de l'ordre le d^gre ou doit commencer la denomination du heau. Ce degre devant etre celui cii la regularite de i'objet commence a exciter un mouvement de plaifir mele d'une forte d'admi ration , il eft aife de fentir , que ce degre doit ^tre different relativement aux differents de- gres d' intelligence , aux differentes difpofitions , & meme aux diiFerentes habitudes de ceux qui en font afFeftes. L' idee du beau eft une idee complexe du genre de celles que Loke appelle des modes mixtes , qui renferme une idee de rdgularite dans I'objet , & une idee de plaifir , & d'adrairation caufee par la vue , ou la perception de cet objet. La denomination du beau dans le langage vulgaire fera done fujette aux m^mes abus , & aux memes inconvenients que routes les autres denominations des modes mixtes j abus fur lefqueis Loke infifte beaucoup dans fon ElTai (ur I'entendement humain. Si un objet paroit revetu d'une MifcTaur. Tom. V. b to qualite brlllante qui caufe de la furprife & du plaifir , on le nommera beau, quoique toute la regularity de I'ordre ne s' y rencontre pas. Au contraire, it a la regularite d'un objet fe trouve jointe une qualite qui blefle , & qui ^touf- fe le fentiment de plailir que la feule regularite leroit capable de r^veiller , cette regularite feule ne fuffira pas pour qu'on lui donne le litre de beau. La variete du langage , & des opinions au fujet du beau , ne prouve done point qii' il n' y ait rien de reel dans I'idee du beau, & qu* elle ne foit qu'un efFet capricieux , un phanrome du prejug^ , & de I'^ducatio)!; il ell conftant qu' il y a un ordre relultant du rapport des chofes , & par confequent fonde en nature : que I'ordre eft un objet de 1' intelligence , & de la raifon : que Tor- dre connu eft propre a exciter un fentiment d' approba- tion , & de complaifance : que dans les differents ordres , ou arrangements qui refulteiit de diff^rentes combinaifons , il y en a de plus parfaits les nns que les autres: que dans cette echelle de I'ordre il y a un degrd oil I'ordre connu excite un fentiment de plaifir mei^ de furprife. Si. d'admiration : que ce degre doit ^tre different relative- ment aux dilTerentes difpofitions de ceux qui en font af- fettes. Ces principes fuffifent pour determiner ce qu' il y a de ret'l , & de conftant dans la denomination du beau, & pour demeler en meme terns le caufes des differentes applications que I'on en fait aux differents objets. I I EXAMEN PHYSICO=CHIMIQUE Sur la coulcur des fleurs , S' de quelques autres fubjlances vegctales. Par M.' le Comte Mouroux. PREMIERE PARTI E. ^i I'etude de la nature a augmente le nombre des con- noiffances humaines , fi elle a diffipe une foule d'erreurs, & dechire le voile de la prefomption , & de 1' ignorance , nous en devons la principale obligation aux progres , que les Mathematiques ont fait dans notre fiecle : la precifion, & I'ordre qu'elles infpirent ayant paiTe dans les autres fciences naturelles , elles ont tait naitre cet efprit metho- dique par lequel on examine un Phenomene , un fait d'une maniere fimple , & naturelle , & 1' analife qui en refulte eft toujours claire , & conftamme^r enchainee aux loix invariables de la mechanique , & de la phifique: ainfi nos obfervations combinees deviennent une fource prefque inepuifable de principes vrais , & feconds. La cliimie qu'on peut regarder aujourd'hui comme une des branches les mieux cultivees de la phifique y a lepan- du un grand jour , & la facilite , qu'elle donne a decom- pofer les corps , & a les recomporer nous fournit jour- nellement des applications utiles pour les arts, & metiers, & nous ne negligerons pas d'obferver qu'on aruve par fon moyen a imiter parfaitement bien des produftions naturelles , telles que le cinnabre , les fafrans , le verd-de gris, le loufFr« , les fels , les ochres , les chaux metalliques , & nombre d'autres , qu'on pourroit apporter pour preuve , & qui nous demontrent que la nature , quoique tres-fou- b 1 tl vent impenetrable a nos yeux , agit cependant toujours d'une maniere finiple , & par des loix univerfelles. Cela pofe ne doit-on pas croire autant de fimplicite , & de generalite dans les loix, fuivant lefquelles fe fait la vegetation, & fe produifent les couleurs dans les fleurs, & dans les fruits ? Piufieurs Auteurs ce ebres nous ont enfeigne par quelle mecanique s'operoit raccroiflVment des plantts , & ont cherche a developper d'une maniere fifte- matique leur generation j Ce n' eft qu'en paffant, & d'une maniere affez imparfaite , que quelqu'un d'entr'eux a parle des couleurs des vegetaux , & quoique cet objet ne pa- roifle que de fimple curiofite , j'efpere neanmoins , que mes recherches pourront reunir I'agreable a I'unle } Cell du moins le but , que je me propofe. On ne doit pas s'attendre a un ordre bien rigoureux dans une matiere fi vafte , & je ne donnerai mes obfer- vations , que dans I'ordre , ou pour ainfi dire elles font nees , &. c'eft a la confideration attentive , que je fis fur^ la vivacite de la couleur d'une fleur , que je me determi- nai k en chercher la caufe , de meme qu' a m'affurer, fi ces couleurs font inherentes ou accidentelles. Les Botaniftes s'accordent a donner le nom de fleur a cette panie de la plante , qui fe diftingue ordinairement des autres par des couleurs particulieres , & qui eft defti- nee a garder les organes de la generation ; tel eft le fen- timent de Vaillant , Ray , Juffieu , Tournefort , & enfin de la plus grande partie des Botaniftes , mais ils ne font pas alles plus loin dans leur recherches fur ce qui a rap- port a la couleur. Geofroi entre un peu plus en matiere , & pretend que les huiles efleniielles des plantes pendant qu'elles fon ren- fermees dans les fleurs peuvent leur procurer differens melanges par cette variete de couleurs , qu'elles poffedent ; '5 ( I ) il appuye enfu'ite fon fentiment fur ce qu'une feule , & meme huile , favoir celle du Thim combinee avec differens melanges d'efprits acides , volatils , urineux &c., lui a donn^ routes les nuances des couleurs depuis le blanc jufqu'au noir ; mais la renoncule , le cianum , ou bleuet , la gonfrena globofa , qui ne contiennent cerrainement pas d' huile eflentielle , & auxquelles on ne fauroit rien defirer pour r eclat , & la vivacite de la couleur paroiflent faire une grande exception a la generalite de ce fentiment. Le ceiebre Halles fut le premier a eclairer la partie de la philique qui regarde la vegetation , mais occupe furtout a demontrer , que I'air eft neceffaire pour raccroiffement des plantes , & a en mefurer la force en repetant les expe- riences du c^lebre Boyle , il n'a pas examine la partie , qui concerne la couleur des fleurs: il dit cependant (i) au chapitre feptieme de fa ftatique. „ Comme le gout „ exquis des fruits , & I'odeur agr^able des fleurs viennent „ des principes aeriens fubtilifds , il eft aflez narurel de „ penfer que les belles couleurs de ces memes fleurs doi- „ vent auili etre attribuees a la meme caufe j car on fgait „ d'ailleurs , que le terrein fee favorife plus le jeu , & „ contribue plus a la variete de leurs couleurs , que les ,', terreins humides , d'oii elles tireroient plus de nouriture „ aqueufe j mais je demande p.° que Ton m'explique quels font ces principes aeriens fubtilifes , en fecond lieu que r on me donne raifon des fleurs tresbien colorees qui croifTent dans I'eau 9 il dit enfuite que les plantes meri- dionales contiennent une plus grande partie de principes fubtils aromatiaues que les feptentnonales , parceque celles-la tirent fansdoute plus de rofee , que celles-ci , chofe, qu' il ne prouve non plus qiie la premiere. [\] Mimoires de I'Accad^mie des Sciences de Paris an. 1707. Halles flaiiijuc dc Vggfitaux cap. 7 p, lyy , L' illuftre Duhamel ( j ) qui par Ces travaux a beaucoup r^pandu de lumiere fur le mecanifme de la vegetation n'a non plus que les autres recherche la caufe de la variete , & des nuances des couleurs des fleurs j il en a d^ailleurs obferve tres-attentivement la ftrufture ; il parle k la verite des plantes moins colorees , & malades, que Ton nomme etiolees , dont je parlerai plus bas. Becher ( 4 ) & Sthal ( 5 ) onr penfe , que la couleur verte des plantes fut produite par le fer , puifque Ton f9ait, que des cendres des plantes Ton a retire du fer , comme Lemery I'a demontre. ( 6 ) Becher a meme penfe , que le verd etoit la devife du regne vegetal , ou la carafteri- ftique , comme il la demande ; car quoique cette couleur dif- paroiffe pendant la deffication , & la combuftion des vege- taux , elle ne laiffe cependant pas de reparoitre apres la vitrification, & c'eft pour cette raifoa , que le verre ve- getal pour le nommer felon Becher n'eft pas beaucoup propre a etre employe lorfqu' il e(t tout pur tenant beau- coup du verdatre , outre qu' il fe decompoferoit fort aife- ment , contenant une trop grande quantite d'aikali deli- quefcent. Ces illultres Auteurs cependant ne font pas entres dans le detail de la culture des fleurs. L' immortel Henchel , que j'aurai iieu de citer avec ad- miration, par fes illultres decouvertes fur I'analogie du re- gne vegetal avec le mineral , s'ell cependant laiile entrai- ner a douter par rapport a la couleur verte des plantes , il me paroit qu' il etoit plutot porte a I'attribaer au cuivre, voici ks termes. ( 7 ) „ Ne pourroit-on point a la viie r 3 ) Phifique des atbres. ( 4 ) Pliifica fubterranea. ( 5 ) Sihaiii fundamenta. chymiae dogm.nicorationalis ^c. Tom. II, (6) Mfimoires de rAccademic des Sciences de Paris au i3novcmbrc 1706 p. 411 . (7) Henchel flora faturni fans chap. 11 p. 214, '5 „ de ce verd , qui eft fixe au feu inferer, que cette cou- „ leur tire fon origine d'un mixte mineral, & que le „ cuivre a de i'aftinite avec le regne vegetal ? ( 8 ). Au refte la maniere vague , dont il s'exprime , fait laffez connoitre qu' il n'eft pas bien decide , car il admet d'avoir retire lui meme du fer des cendresdes vegetaux, & il avoiie , que perfonne n'eft jamais parvenue a en retirer da cuivre. II ne paroit guere plus decide fur la nature de ces cou- leurs , favoir fi elles font accidentelles , ou fixes , & inhi- renres. Voici ce qu' il en dit en des endroits differens pag. 2 1 4. chap. 1 1 .„ II eft conftant ■ que des couieurs „ fixes de certe nature ne font point accidentelles, com- „ me celles qui font produites par la reflexion, & refra- „ ftion , mais elles font fi reelles, & fi effentielles, qu'el- „ les conftituent , ou du moins contribuent a conftituer „ les corps. „ Les couieurs dit-il , (pag. 2 5 6 chap. 15) des corps na- „ turels out une proprie.e , que nous ne pouvons venir „ a bout de connoitre par le moyen de nos yeux, il faut „ done que cette qualite foit quelque chofe de bien par- „ ticulier , puifque eile fait I'objet le plus effentiel de „ nos fens ; en efFet il faut qu'il y ait reellement des „ caufes , &c des circonftances bien delicates , qui faffent „ que certaines fleurs ont differentes couieurs , que la cou- „ leur ordinaire de quelques autres change , & qu'elle peut „ m^me etre changee artificiellement. „ Qu'on me dife maintenant , que la couleur eft un „ caraftere elTentiel dans les plantes , puifque ce caratlere (8) Nous obferverons cependant, que cet argument n'eft pas exclufif , car le vitriol ruaitial , dout la couleur eft venc n'eft ccpendauc autre chofe , que le iglujiai de la combinailon dc I'acidc vitrioliquc avec Icfer. i6 „ eft fujet k tant de variations. Mais quand il feroit fixe, „ qu'on m'apprenne quelle en eft la fource , quels moyens „ nous avons pour la decouvrir ; en un mot les couleurs „ feront produites fans que nous fachions comment elles ,, varient , & fe perdent ; comment pouvons nous com- „ pter fur elles , comment pouvons nous comparer la „ couleur fugitive de la celidoine avec la couleur fixe de „ I'or? Apres avoir ainfi expoft ce qui a ete dit , & fait par ces illuftres Savans fur les fleurs , & fur leurs cou- leurs , & apres avoir donne la definition generalement adoptee fur ce qu'ils entendent par fleur, nous aliens paf- fer a une confideration preliminaire , qui depend de I'Ana- life chimique, qui en a eie faite. L'Analife des vegetaux felon Halles fe reduit k cinq principes , qui font Le fouffre , Le fel volatil , L'eau , La terre , Et I'air. Dans cette Analife tous les Clemens de la nature font en jeu , de fa^on , que ceci ne nous eclaire pas beau- coup ; je trouve plus fenfe ce qu'en dit M. Rouelle , favoir , Que la partie colorante verte des plantes eft d'une na- ture telineufe, puifque elle ne fe lailTe extraire que par 1' efprit de vin , mais , que la partie colorante de leurs fleurs eft extraSo refineufe etant egalement foluble dans l'eau, & dans I'efpnt de vinj il elt vrai cependant que ce dernier les altere a raifon de I'acide qui entre dans fa combinaifon j il y a d'autres parties colorantes qui ne font folnbles , que dans l'eau, & qui par coifequent font pu- rement extraftives , telle eft la panic coiorante de la terra meiica , ou de la racine de curcuma j 1' art. de la teinture »7 telnture confide a enlever cette partie colorante au moyen d'uii acicle , ou d' un alkali , & de le precipiter enfuite avec un alkali , ou un acide j il a reconnu neuf princi- pes dans les v^getaux , que je laifferai de decrire , parce- que il avouoit lui meme qu'on pouvoit encore en recon- noitre d'autres. La plus part de ceux , qui ont examine les vegetaux fe font contentes de parler des huiles effentielles , des (els, comme des principes plus connus; il eft certain cependanr, que Ton reconnoit dans les plantes difFerens mixtes de me- me que dans les fleurs. Nous en avons un exemple dans la fleur du grand foleil , appellee corona folis , qui fournit une grande quantite de nitre outre une partie d'aikali fixe; Ton retire du vin le fel de tartre ; de certaines plantes , & fleurs un alkali volatil comme dans les cruciferes , I'on retire des efprits de certaines autres ; Ton a retire du fer des cendres de quantity de plantes , & fiirtout du chene ; du genet Ton en a retire de 1' etain , & fi nous en cro- yons les Chinois Ton a retire du mercure du pourpier lauvage. (9) Enfin ces principes ne font pas encore bien analifes , car Ton parvient a reconnoitre differens principes felon la maniere qu'on traite les vegetaux que Ton analife , com- me il eft aife de le voir dans les cendres des plantes ob- tenues , ou a I'air libre, ou a la fa^on de Takenius, dont les unes nous donnent un alkali fixe deliquefcent , & les autres des fels fixes. L'on doit cependant remarquer, que le principe colorant a beaucoup d'aflinit^ avec les fels; I'expeiience que fit Boherave nous le demontre , puifque ayant fait bouiliir ( 9 ) Lettres gdifianies rScueil 12 lettre iJu Perc Dentrecolles p. 457, & fuivan- Mifc, Taur. Tom. V. c i8 une branche de romarin vingt fois, & plus, il ne lui refta plus aucuiie couieur , & ayant enfuite bruie cette meme branche , il n'en retira plus aucun fel. Je fis la meme experience fur differentes fleurs, qui apres avoir bouilli quantite de fois , ne refterent plus au- cunement coloiees , & je n' obtins aucun fel de leurs cendres. Nous avons une autre preuve de raffinite de la partie colorante avec les fels dans la methode ,' dont on fe fert pour retirer la laque des vegetaux, qui fe fait au moyen d'une forte lefiive de fel de potafle , & de chaux , & par ce moyen la couieur des fleurs ett entierement enlevee par les fels. Si I'dir eft neceffaire pour I'accroiflement des plantes , il I'cft de meme pour les fleurs , puifque Ton voit, que lorfqu'on expofe des fleurs fraiches fous la pompe pneu- matique elles fe fanent , & perdent en partie leurs cou- leurs naturelles ; Boile la croit auffi. neceflaire pour deve- lopper la couieur. Quant a la terre nous favons qu'elle contribue autant a la vegetation que I'eau, qui attenuant les fels, & les parties les plus lubtiles de la terre font portees dans les vailTeaux capiliaires des plantes par Taction de I'air, & que la terre qui elt plus ou moins chargee de fels con- tribue a i'accroifllment de la plante plus ou moins rapide. Le Phlcgiftique eft fu'ement une des parties les plus effentielles des plantes, & il I'eft de m^me des fubftances metalliques. Henchel en fait une de fes plus fortes preuves pour I'analogie qu' il a demontree entre les vegetaux , & les mineraux J cjue ft dans' le r^gne mineral il donne le dernier degre de perfcftion ( i o ) aux terres metalliques , pourquoi ne donneroit-il pas la perfeftion aufli aux plantes, (lo) Henchel f?ora faturnifans pag. i^6. .19 & aux fleurs. Baume eft d'apres Stahl (*) de fentiment, que le phlogirtique (bit le principe des odeurs, & des couleurs. (i i) M. Pott ne fait aucune diftinftioti dans fa lithogeognofie entre Ic phlogiftique , & la couleur , bien fouvent il les prend pour fynonimcs , comme parlant fur la terre gypfeufe, il dit qu'elie contient aufli un peu de phlogilHque , ou principe colorant ( 1 1 ) , quelque fois il la nomme matiere fulfureufe , ou colorante , beaucoup volatile. M. le Comte Saluces penfe de meme que le phlogiftique eft abfolument neceffaire pour developper la couleur des parties qui la contiennent , comme il le prouve par un grand nombre d'exper'^nces qu' il a fait a ce fujet. Si M. Pott nous a enfeigne une maniere fure d' anali- fer les corps les plus durs , tels que les metaux , & les pierres par le moyen d'un feu violent , qui en les decompo- fant nous en montre les principes ; il eft chofe tres-fure que Von ne doit non plus s' ecarter de cette methode pour parvenir a connoitre les vrais principes dans les fleurs ; c'eft a I'aide -de ce menftrue , que je fuis venu a bout de re- connoitre le principe qui conftitue la couleur ; perfonne je crois avant moi ne s' eft fervi de cette methode pour les fleurs, comme il eft aife de voir dans la i' partie (13). Je commencerai en attendant par rapporter un nombre d' obfervations , qui me laiflbient foup^onner que la lumiere put contribuer k la couleur des fleurs. (*) OEdipus Chym. pag. 97 & fuiv. fijj Manuel dc chimie pag. 47. I II) Lithogeognofie torn, i p. 66. (J3) Lc tncme M. Poit ne croyoit pas, que ces couleurs v6ggta!es fufTent dans le cas de foutenir un feu violent , car dans I'anajife , qu' il fait de la terre colorfie qt'e on apelle de Scuttgelb il dit qu'elie n'eft point minfirale & qu'elie n'eft qu'une compofition artificiellc , c'cfti dire, une efpC'ce d'argille que I'on colore avec la dficoftion dc re'coice de bouleau , ou des feuilles de liliicul &c. „ I'exaraen dc ces couleurs par „ le feu nous fait voir ce que je viens de dire , car en les caltinaiic ,, on leur fait perdre cette couleur , qui eft vggeialc. ( Liiliogeognofie Tom. II. pag. 68.) C 2 OBSERVATIONS. Oi Ton confidere les fleurs a callce, lorsqu'elles font pra- tes a eclore , ordinairement Ton n' y voir du premier mo- ment que du blanc , elles commencent a prendre de Ja couleur lorfqu'elles s'ouvrent jufqu'a ceque ecloles a leur point de perfeftion , elles aquierent le plus grand degre de cou- leur , cependant les perales qui font immediatenient cou- verts par le calice rellent prefque entierement fans cou- leur pendant le terns qu' ils font couverts , fur tout fi le calice eft d' une texture forte , comme on a lieu plus par- ticulierement d'obferver dans les ceillets i c' en eft de me- me prefque de toutes les autres efjieces de fleurs, qui n'ont point de calice , les parties qui font a I'abri de la lumiere font les dernieres a fe colorer , & ne prennent que trevpeu de couleur (i elles ne patviennent a la voir. I I Si Ton examine la plus grande partie des fleurs colorees, qui onr quantiie de petales ( celles qu'on nomme doubles) quoique dans leur point de perfeftion , ou de vivacite de couleur , on trouve en enlevant les petales les uns apres les autres , que ceux qui font tout-a-fait couverts font toujours d'une nuance plus tendre. Ill L'onguis , ou la partie qui eft immediatement attach^e au calice eft tout a- fait blanche, ou un peu verdatre , cette difference fe montre evidemment dans I'artichaut, & fi I'on remarque quelque couleur plus fonc^e a la bafe du 11 petale , elle eft ordinairement due aux neSaires , dont les glandes feparent uiie humeur fioguliere , qui probublement a re^u fa concoftion ailleurs ; on peut de m^me obferver les differentes nuances dans le verd , felon que les parties font plus ou moins couvertes ; la plus grande partie des feuilles des arbres , des arbuftes , des piaiites , & des her- bes nous niontrent kur face expofee au foleil d' une cou- leur plus foncde , que le revers , qui eft: au contraire d'un verd plus tendre , (14) & on obferve alfez gendralement aufti , que les piantes , dont les feuilles ont une feule face tomenteufe, ou blanchacre, cette face ed prefque toujours r inteneure , ou la moins e;^ofee aux rayons du foleil. i V II en eft de meme de la plus grande partie des fruits, car la partie qui eft couverte refte prefque fans couleur , & au contraire celle qui ne I'eft pas, eft merveilleufement coloree ; fi ces fruits jouilTent au furplus de la vue imme- diate du foleil , la face expofee au midi eft fureraent plus coloree que celle au Nord , qui ne I'eft prefque point , ce qu' il eft tres-aife de voir dans prefque tous le fruits , & plus particuliereraent dans les peches. J'obferve enfuite , que fi on coupe tous les noyaux des fruits , les amandes , les pignols , la noix , la noifette , tous les pepins des poires , des porames , & des autres ( 14 ) Cette difPdrence de couleur dans les revers des feuilles ne s'apperfoit pas encore toujours dans le mois d'avril, mais elle commence i itre fenfihlc k la fin de mai , loifque le foleil commence i avoir plus de force, & cette dilFfirence s'obfcrve encore plus tarddans les ttjontagncs. 21 fruits on !es trouve blancs de meme que les graines da melons , de courges , de concombres , qui donnent des emulfions tres-blanches. Enfin les femences , & les grai- nes dans la partie interieure fe manifeftent blanches, com- me le bled , I'orge , le riz en fournifTent encore una preuve : & comme Ton a toute la raifon de croire , que dans cette partie blanche des femences toute la plante y foit en petit pour fe former enfuite, & devenir une plante complette , ne pourroit-on pas foupgonner avec raifon qu'ori- ginairement la couleur blanche eft propre a I'embrion, on a I'enfance de routes ces plantes , & que fi elles aquierent avec le tems d'autres couleurs , cela eft du a d'autres cau- (ts exterieures , que je tacherai d' ^claircir , & que je me permets en attendant d'attribuer aux rayons du foleil ; en continuant ici ces reflexions, j'obferve , que la partie in- terne des plantes eft affez generalement plus blanche, que ne le font les parties exterieures. V I Les parties de la peau de quantity d'animaux , qui font les plus couvertes , comme fous le ventre, dans les entrecuif^ (es font d'une couleur moins foncee, que fur le dos , quelque fois m^me blanches , comme on obferve dans quantite de vaches noires , dans prefque toute la famille des cerfs , des dains , des chevres fauvages , dans les ca- rters , les renards , & dans les petits gris &c. 11 en eft de meme des oifeaux , comme dans I'Airon , la Bertavelle , r Hirondelle , la Pie , les Tourterelles &c., le plumet fous le- ventre eft toujours mouis colore, que celui du dos, & bien fouvent blanc. La plus part des poiffbns ofFrent un pareil exemple , comme Ton peut voir dans le ton , le Ipada , le hareng , le merlan &c. , & dans la plus grande partie des rayes , dans les poiiTons de mer , de meme que dans la truite , dans le brochet , & dans quantiie d'autres poiflbns d' eau douce. L'on voir a peu-pres la mcme chofe dans la vipdre , dans quelques Terpens, & dans les lezards. L'exHmen des coquillages fur-tout de ceux de la mer des Indes nous offrent un fait femblabie. La pariie interne des coquilles a valves font prefque toujours d'un blanc emaille, comma il eft aife de le voir dans les huitres , dans les petoncles , dans les couteaux, & dans ks pinnes &c. V I I Le celeri , la chicoree , le chardon nous prefentent un fait fingulier , ces plantes vertes de leur nature , fi on leur defend la lumiere en les couvrant avec la terre devien- nent blanches , & Ton a donne differentes explications de ce phenomene. Noliet ( 1 5 ) & Schaw (16) pretendent , que c'elt la privation de I'air, qui ote le verd a ces plan- tes enterrees. La laitue , & le choux nous montrent la m^me chofe, les feuiiles les plus centrales font ordinaire- ment blanches , & Ton voit par nuance du centre a la furface la couleur verte s'augmenter petit a petit j meme fi Ton obferve avec attention, ce font les pointes des feuii- les qui coramencent a prendre de la couleur. VIM. L'obfervation des plantes, que Ton nomme etiolees pa- roit appuyer ces reflexions. Ces plantes font attaquees d'une {:ij Le?ons de phyfique tcm. 5 pag. 441 , Schaw. lc(ons de chimie. *4 _ maladie finguliere, qui reffemble beaucoup a cel!e que dans les hommes on nomme rachitis, felon Du-Hamel les branches de ces plantes s' allongent , la tige eft petite , & fans proportion, les feuilles petites, au liea de la couleur verte , elles font plutot jaunatres. Si c'eft un arbre fruitier, qui eft attaque de cette maladie , il porte les fruits a la , verite, mais fort petits prefque point colores, qui ne par- viennent jamais a maturite, faute de quelque chofe necef* faire k fon accroiffementj Ton obferve des plantes de cette nature dans des petites cours entourees de batimens fort hauts , & fur tout fi les dites plantes fe trouvent expofees au Nord. L'on obferve la m^me chofe dans les herbes , qui croiflent fous quelque pierre, ou tuile trespeu elevees,, ou dans les terres trespeu expoftes au fbleil. ^, On a porte pour raifon de ce phenom^ne emre autres Du-Hamel (17) que la refpiration de I'air etant genee , la plante ne peut avoir toute fa nourriture , faute du mou- vement que I'air y donne. Je penfe qu'on pourroit aufli en attribuer en parrie la raifon a ce que le foleil ne la vidte jamais , & dela il eft clair , comment la couleur des differentes plantes varie felon le climat , & en preuve de cela il fuffit de voir , que les plus celebres Botaniftes conviennent avec M. Liu- neus que par des obfervations fuivies faites fur les lieux on parvient a diftinguer par le port , & la couleur, p. ex. les plantes du Cap de bonne efperance , & des autres pa js m^ridionaux des autres plantes Europdenes j d'oii il fuic que le fentiment de ces Botaniftes, qui penfent , qu'il n'y ait pas dans la nature une telle multiplicice de veritables efpeces de plantes , que Ton s' imagineroit d'abord , n' eft point fans appui, fi on rtflechit feulement a la variete des cou- ( 17 ) Duhamcl phiCquc des aibres. couleurs, dont une grande partie eft due a la varietd du dim at , & a I'endroit plus ou moins exofe au foleil , & que pour cette raifon la meme plante , par exemple, de laitue devient rouge cultivee en plein jour en Sicile , & qu'elle perd fa couleur etant cultivee dans nos jardins , de meme que plufieurs autres efpeces de plantes , qui par ces feules variations deviennent meconnoiffables aux Botaniftes plus ^claires. Malgre toute la variete qui s'offre dans les couleurs des plantes relativement aux differens climats , on ne laiffe cependant pas d'obferver une certaine conftance dans ces couleurs , & par la on congoit , que ce n'eft pas fans rai- fon, que le celebre M. Adanfon a etabli fon n'euvieme fifteme des plantes fonde fur les couleurs. Cette difference de couleurs relativement au climat, n' a pas lieu feulement dans le regne vegetal ; nous la voyons de meme dans le regne animal , puifque dans les pays oil il fait extremment froid, comrae en Mofcovie, en Pologne, les ours , les loups , & les renards , qui en hiver font blancs, font rouges en ete , de meme que les lievres, qui dans nos hautes montagnes font colorez en ete, font blancs en hiver, Monfieur de Buffbn obferve que les oifeaux qui out les plus vives couleurs dans leur plumage viennent dans -les pays chauds. ( 1 8 ) Nous voyons cette diff'erence aufli , dans quelques poiffons, entre autres, au rapport de Ronde- let ( 19) , la Mendola, & le Picarel, qui en hiver font ilancs , en ete deviennent noirs, ou plutot bigares. IX Quant aux horn mes, nous obfervons en general, que tous les negres , les olivatres, les bafanes, les cuivreux fe irou- ( 18 ) HiAoiic naturclle des Oifeaux difcoiirs prfiliminaire p. « edit, in 4. (19) Hifloire emigre des Poiflbns pag. 34.64 134. Mijc. Taur. Tom. K, d i6 _ '^ vent dans les pays chauds, que jamais I'on en a trouve dans les pays froids, meme nous favons que les Negres depayfts, & dans les climats froids blanchiiTent dans quel- ques annees, & les Europdens bruniflent dans leurs climats chauds , mais je me contenterai de rapporter encore ici une obfervation qui tient toujours a ra6\ion du foleil, & de la lumiere fans entrer a difcuter les opinions des Sa- vans fur ce qui fait la couieur des Negres , & c'eft que ces homraes ont la plante des pieds auffi blanche, que les Europeens. ( lo ) Toutes ces obfervations combinees me portoient toujours plus a croire , que la lumiere du foleil infliie beaucoup fur les couleurs des corps naturels, & particulierement des vegetaux , des fleurs , des fruits, & meme des aniraaux ; je cherchai par confequent de m'en affurer par des expe- riences. Or le foleil peut agir de deux manieres differentes en fuppofant les couleurs attaches a ce principe. i." comme fait le feu fur les couleurs de la porcelaine , qui ne font que tres-Iaides quand on les peint , mais qui a-quierent le plus grand eclat lorfque le feu vitrifiant ces matieres en developpe la couieur ; de meme le foleil developpant les principes analogues dans les fleurs , les reduiroit a cette beaut^ , qui fait Tornement de nos jardins. • 1° De voir s'il agit {implement comme lumiere en in- troduifant dans les parties des fleurs des principes colorants felon la difpoftion des memes plantes a reflechir certaines parties de la lumiere plutot que des autres , & rapportant cela aux afiinites des parties de la lumiere avec les par- ties des corps en queltion , effet femblable a celui que la ( 20 ) Vojez I'Abbe Manet Hifloite de I'AfFriqiie Franfoifc, & I'appendix des M6moircs de I'Academic RoyaJe de Pruffe Tom^ U, art, Vlll. p. ij. ^7 lumiere opere fur le phofphore de Bologne ( n ) , fur lequel Ton f^ait que le feu n' y a aucune aftion. U ne fera pas au refte inutile d'obferver d'avance, que par I'analife on decouvre, que les fleurs contiennent route forte de fels , & de parties terreftres; c'eft a ces deux prin- cipes que je m'arrete en tant que generaux , & je laif- ferai a part les autres que Ton ne peut pas regarder com- oie colorants ; mais venons aux experiences. Experience premiere. J'ai pris une forte tige de violier rouge , qui etolt plus foncee dans quelques endroits , & qui avoit des petites taches auffi de rouge fonce , & lorfqu'elle eut a peine forme les petits boutons, j'ai mis le pot dans un endroit tres-obfcur d'une chambre que j'avois preparee pour cela ; j'ai eu foin de laiffer prendre de I'air pendant la nuit a la plante, & je ne I'ai arrofee qu'une fois, le terrein s'etant maintenu affez frais ; cette plante a beaucoup tarde a donner des fleurs , & je n'ai obferve loriqu'elle eft eciofe prefque au- cune couleur dans les petales, c'eft-a-dire, elle ne montroit qu'une couleur entre jaune , & verd , cependant on y di- ftinguoit les taches , quoique elles ne fufTent pas autant foncees que dans celles qui vegetoient en plein jour. J'ai cependant remarque , que la plante avoit beaucoup fouf- fert , & que le feuilles etoient fanees , jaunatres , & qu'il en tomboit quelqu'une, que m^me de cinq ou fix pointes boutonees il n'y en eut , que deux qui fulfent eclofes , la plante raourut dans quelques jours. D'autres plantes que j'avois aufli mis dans I'obfcurir^ , tnais qui ecoient d'une tige un peu plus foible moururent ( II ) Cammtntarla Bononiemta torn, i p. 20 Bartholomai Btccari, De quamflU' rimis phosforit nunc primum dcieSit, d z a8 fans me lalffer lieu de rien obferver ; j'al vu , que par cette methode Ton pouvoit audi foupgoniier la raifon des plantes etiolees, ou malades , faute d'une libre refpiration de i'air, & j'ai eu recours a I'experience fuivante. Experience feconde. Entre plufieurs plantes des memes fleurs de I'experience precedente expofees en plein air j'ai choifi une tige aflez forte, qui avoit deja les boutons, mais avant qu'ils s'ouvrif^ fent j'ai couvert la pointe boutonnee d' une cloche de terra vernifee pour lui oter la vue du foleil , la tige , & les feuilles jouiffoient cependant de toute la Jumiere, & la refpiration de la plante n'etoit prefque point genee; j'ai ob- ferve lorfque la fleur a eie eclofe, que les petales n'etoient que tres-peu colores fur les bords, & un peu taches en rouge, comme j'ai eu lieu d'obferver dans I'experience precedente J la plante n'en mourut pas. Experience troijieme. J'ai choifi une plante de violier cramoifi fonce , qui a donne quantite de fleurs ; je les ai routes coupees , & il en reftoit feulement 637 boutons parfaitement fer- \ mes, & tout-afait verds , j' etois fur de cette fa^on de la couleur des fleurs , j'ai ferme cette plante dans une caifTe de bois couverte de toile ciree pour oter entierement la lumiere, j'ai pratique en divers endroits de la caifle des trous y pour y faire circuler Fair : la plante me donna dans dix ou douze jours des fleurs qui etoient pales toutK a-fait dans les petales du centre, mais dans I'exterieur elles Etoient de couleur de rofe fort tendre , & Ton obfervoit la meme chofe dans tous les boutons qui etoient ^clos } la tige , & les feuilles vinrent d'un verd plus tendre aulli. J'ai tourne eiifuite mes viies fur un fait que tout le moiide rapporte , & que la plus part des Auteurs ( ii ) debitent, favoir , que la vapeur du (buffre ore enciere- ment la couleur aux fleurs ; j'ai voulu examiner la raifon de ce pheuomene, que j'ai trouve faux en partie, comme il eft aife de ie voir par les experiences fuivantes. Experience quatrieme. Ayant mis du foufFre dans un creufet , que j'ai couvert d' un cone de papier, qui portoit a la pointe quattre ou cinq tiges de hyacintes bleues , & ayant allume le fouffre , apres deux minutes ces fleurs devinrent tout-a- fait blanches, & depourvues de couleur , mais les ayant de nouveau ex- pofees a la vapeur du fouffre , dix ou douze minutes apres les ayant regardees , j'ai reconnu quelques taches rouges fur la pointe des petales ; je les ai lailTe encore un bon quart d' heure & les petales prirent une couleur rouge dans tout le contour de la largeur d'une ligne , & meme plus dans quelque endroit. J'ai obferve precifement le meme phenomene dans les fleurs nommees primula veris^ & hya- cintus mofchatus , qui font d' un bleu de Roi tres-fonce j elles devinrent blanches dans les premiers momens , en- fuite les extremites fe colorerent d' un beau rouge , com- me dans les hyacintes que j'ai d^crit. Les violettes m' offrirent le meme refultat , ainfi que les fleurs de bleuette , de veronique , 1' iris filveftris &c., en deux mots toutes les fleurs bleues , & violettes que j'ai experimentees me donnerent ie meme refultat. ( 12 ) Henchel , Nollet , Schaw. 5® Experience cinquieme. J'ai expofe de meme k la vapeur du foufFre pendant plus d'une heure de terns des violiers , des narciffes , & des ro- fes jaunes , des levions des fleurs de genet & de farfara fans que leurs couleurs ayent foufert la moindre alteration, & je fuis bien aife de pouvoir affurer les curieux qu'on peut conferver par ce moyen la couleuf aux fleurs jaunes quoique deffechees par I'acide fulfureux autant de tems que Ton voudra & avec la m^me vivacite qu'elles peuvent avoir au moment qu'on les detache de la plante : on me pardonnera j'efpere cette tranfition en faveur de la nou- veaute (z3) . Experience Jixieme. La vapeur du fbuffre fit difparoitre dans peu de tems la couleur rouge des fleurs dont je m'etois fervi , telles que les rofes , les tulippes , les pavots , les fleurs de paflion , les violiers , les ceillets , &c. mais elles reprirent apres quelque tems leur couleur naturelle , j'ofe meme dire avec plus de vivacite vers I'extremite , ou la pointe des petales de la largeur a peu-pres de quatre ou cinq lignes com- me s'll leur etoit arrive une elpece de concentration des molecules colorantes vers cette pariie. II eft bon de re- marquer ici , qu'ayant eflaye deux ou trois pointes de violiers rouges de cette plante qui avoit vegete a I'obfcur ( experience troifieme ) qui etoient ^ peine colorees d'un rou- ge tendre , cependant apres avoir ete quelque tems a la vapeur du fouffre , la pointe des petales fe colora d'un rouge audi vif , que celui des autres fleurs , qui avoient vegete en plein jour. (j?) Tranfaftions philofophiqucs. 3^ Experience fepdeme. Ayant expof^ quantite d'efp^ces de feuilles vertes , des tiges , des branches , difFif rentes herbes a la vapeur du fouf- fre de la meme fagon que dans les experiences preceden- tes , la couleur ne changea jamais , elle s'eft affoiblie quel- que peu dans quelques unes, qui cependani refterent vi« fiblement vertes. Experience huiiieme. Toute efpece de fleurs blanches de differentes qualites, que j'ai expofe a la vapeur du foufFre , ne changerent au- cunement , & Ton n'y pouvoit meme appercevoir le moin- dre changemenr. Par ce que je viens d'obferver , je conclus que le fouffre n'agit fur les couleurs des vegetaux que , comme font les autres acides mineraux , c'eft-a-dire changeant en rouge le bleu , & le violet des vegetaux , alterant un peu la couleur rouge , & n'attaquant pas ni la jaune , ni la verte. Je dois enfin remarquer qu'en lailTant expofees a i' air libre ces fleurs apres leur avoir fait fubir cette tranfmu- tation , apres quelque terns Ton reconnoit de nouveau quelque trace de la couleur primitive. Un fait digne d'ob- fervation c'elt qu'ayant effaye fur quantite de plantes odo- riferantes les memes experiences , la couleur etoit enievee dans les premiers moments , mais Ton en fentoit tres-di- ftinftement I'odeur : de fa^on que Ton pent conclure, que le principe odoriferant n'elt pas attache au colorant , qui doit avoir un autre principe tout particulier ; Ton peut tres-aifement s'en convaincre en faifant des epreuves fur les hyacintes , les violettes , & les rofes &c. , & toutes les plantes qui ont une odeur aigiie , de meme que fur les fleurs blanches , car quoiquc cclies-ci ne changent point 3» leur couleur naturelle , Ton fent tres-dlftin£temeiit I'odeur de la fleur. L'enfemble des experiences me confirmoit toujours plus dans i'opinion que j'avois formee , i° que I'air eft d'une neceffite abfoliie a la vegetation : 2° que le foleil contribiie au developpement des cou* leurs (*) . 3° Que les fleurs contiennent des parties fixes qui don- nent les couleurs , ce qui paroit encore confirme par I'aftion de Tacide fulfureux ( pag. 29 & fuiv. ) i & qu'on ne doit par les regarder comme un iimple accident du tiflu , qui produife une reflexion determinee de la lumiere. 4° Que tout bien confidere la queftion de 1' inherence des couleurs peut etre regardee comme indiferente & fu- fceptible d'arguments pour & contre , fuivant la maniere de I'envifager : or nous allons continuer notre examen fous le point de viie ci-devant (coroUaire 3 ) & nous attacherons a decouvrir principalement la nature des parties colorantes des fleurs. (*) Je crois qu'on pourroit adopter ici les id6es de M. Romberg fut la lu- miere, qu'il regardoit comme le feul principe afkif de tous les mixtes, & qu'il appelloit foufre principe. Voyes Him, de I'Acad, des fcien. pour i'an. 1705. pag. 89. & fuiv. SECONDE PARTIE ^* i^es obfervations & les experiences dont je viens de ten- dre compte , m'ayant rafTure fur les doutes qui s'elevoient de toute part contre les idees que je m'etois faites fur la cauie produftrice des couleurs , fur la nature de cette caufe, & fur les moyens dont fe fert la nature pour les develop- per. Je me propofai d'enrichir autant qu'il feroit en mon pouvoir ceite partie de la vegetation du plus grand nom- bre de faits : apres ravoir envifagee fous un point de viie botanique & phyfique je crus ne pouvoir rien faire de mieux que de i'examiner d'une maniere plus intime par les fecours de la Chimie. Quelques perfonnes aux quelies je communiquai mon projet ne crurent pas devoir m'y encourager , & je n'ai pas trouve de motifs bien engageants dans les Auteurs que j'ai coiifulte : il etoit quelHon de tenter fi les couleurs des fleurs loutiendroient a la violence du feu de vitrifi- cation & fi elles feroient propres a peindre le \erre. M.' Pott Auteur de la Lithogeognoiie dit formellemsnt en plu- lieurs endroits que les couleurs vegetales ne fupportent pas le feu de vitrification. M.' Schaw afliire la meme chofe, ainfi que le Baron d'Holbach dans fes notes fur Neri , & M/ de Montami enfin , qui dit en plufieurs endroits de fon excellent traite de la peinture en Email que Ton doit rejetter toute forte de couleurs animates , & vegetales com- xne incapables de fervir , ne me donnoient pas comme Ton voir de grands encouragemens. Je communiquai mes idees a mon Ami M.' le Comte de Saluces a qui ces matieres n'etoient pas neuves , & j'eus autant de plaifir alors de voir dans fon livre de me- moires que je m'etois rencontr^ avec lui , de ce que j'en ai maintenant de lui en faire honeur ; Nous traitames quelque terns cet objet , & uoe argument qui nous parut Mifc. Taur. Tom. V. e 34 toujours decifif eft celui que , les verres dont le fondant eft un fel alkali vegetal, font toujours verds ou verdatres, pendant qu'ils font jaunes avec le piomb , pourpre avec Tor, bleuatres avec le cuivre &:c. , ainfi que Tont remarque plufieurs celebres Chimiftes. Or {i les vegetaux dont on retire le fel alkali pour I'ufage des verreries apres avoir foufert toutes les opera- rations qui font neceffaires pour etre reduits en fel & apres avoir efluye le deg'e de feu qui eft neceflfaire pour mettre en fufion les maneres vitrifiables , & pour s'y com- biner dans I'etat de vitrification , portent neantmoins cette teinte aux verres , pour quoi les fleurs , les racines &c. ne fourniroient elles pas jufqu'a un certain point leur cou- leur naturelle aux verres dans lefqueis on les auroit em- ployees apres avoir ete reduites en fel ? Nous ne favions pas voir de difference entre les parties d'une meme plante pour etre fondes a penfer que les unes fuflent compofees de parties plus fixes que les autres : la delicateffe des couleurs ne nous autorifoit pas non plus a une telle fuppofition ; de maniere que le doute nous pa- roiftbit affes fonde pour ne pas balancer plus long tems a tenter I'experience , & je m'y d^terminai d'autant plus volontiers qu'ayant repete un grand nombre des experien- ces , dont M' Henckel fe fert pour prouver la grande al- liance qu'il y a entre le regne vegetal , & mineral je me trouvois aufli convaincu que lui des principes qui font con- tenus dans fon excellent ouvrage du Flora faturnifans. La neceflite d'un feu violent , & continue m'engagea 3 profiter de celui des fourneaux de la verrerie Royale , nos eflais ayant manque dans le fourneau a vent du laboratoire de Monfieur le Comte de Saluces : J'aurois fouhaite de reuflir un verre purement vegetal pour etre a couvert de tout foup^on , ce qui eft de la plus grande difficulte car non feuleraent on n'y parvient que .55 par un feu tres-vioIent,mais ce verre tombe aifement en deliquefcence. Pour remedier a cet inconvenient on acoutume de le meler avec quelque matiere vitrifiable pour avoir un corps d'une plus grande durete , cependant malgre cette combi- naifon ce verre eit toujours verdatre tenant a la matiere vegetale dont il a ete compofe , c'ell-a-dire aux cendres de Kali, ou d'autres plantes j de (:\qon que dans les fa- briques Ton ell dans I'ufage d' y joindre un peu de Ma- gnefia , ou Manganefe qui a la propriete d'eclaircir le verre , & de lui oter la couleur verdatre , ce qui i'a fait nommer par quelqu'un le favon du verre. Voyes I'ouvrage de M. Montatni. La fumee qui s'eleve des fleurs que Ton brule pour les reduire en cendre ert fi dilUnftement coloree de la cou- leur de ces memes fleurs que je commen9ai a douter du fucces : je continuai cependant la preparation des cen- dres d'une grande quantite de fleurs de toute efyece fans oublier celles qui font parfaitement blanches , 6c dont le refultat m' intereflToit beaucoup, perfuade qu'elles ne four- niroient aucune couleur au verre : J'en preparai auffi a la maniere de Tackenius dans I'efperance de retenir une plus grande quantite de parties colorantes , mais elles n'en fu- rent pas plus chargees apres la calcination qui etoit ab- folument n^ceflaire pour en chafler toute i'humidiie , aind je preferai de me fervir de la methode de les bruler en plein air ; d'autant plus que j'aper^us par quelques ef- fais que Thumidite qui fe deployoit avoit terni les verres que je eflayois , & je ne venois pas meme a mon bur de reconnoitre diltinftement la couleur que j'avois obtenue des diff^rentes cendres des fleurs. J'ai commence par la couleur rouge , enfuite par les autres couleurs principals , & enfln par les fleurs blan- ches , j'ai change dans la premiere experience les propor- e % 3^ . . tions , ce qui m'a fervi de regie pour les autres, & afin que I'on put voir d'un fimple coup d'ceil les. reluitats , que j'ai obtenu. J'ai range en forme de tables ces expe- riences ou je fairai pourtant les remarques neceflaires. II eft bon cepeiidant de remarquer , que dans la compo- fition de mes verres je ne me (uis fervi d'autre matiere vitrifiable que de la poudre de Callioux {flex corneus ) ou du criftal de roche } que pour aider la fufion , je ii'ai employe que du fel de taitre bien depur^,ayant banni le barax & les autres fondans , comme foup9onne4 avec raifon de contenir des parties colorantes. Que pour oier tout foup^on de couleur etrangere, j'ai eflaye le fimple cail- lou & le criftal de roche avec le fel de lartre qui me donnerent tous deux un aflez beau verre tranfparent , & point du tout colore , dont je me fuis fervi quelque fois auffi pour unir aux fubftances vegetales calcinees. Dans les tables j'ai toujours mafque caillou , quoique je me fois fervi indiftinftement ou d'une matiere ou de i'autre. Les effais ont ete faits dans des petits creufets au fourneau de •verreiie. TABLE PREMIERE. 37 TSi Meiasges. Proportion. \Resultats. iOULEUR. ReMARQUES. \FUursdi Pavots Scl de Tartre. ■Tteurs de Pavots Laillou Scl de Tarire. FUurs dePavoti Sel de Tartre. \ Une panic. Une partie. Deux parties Deux parties, Une partie. Fleurs de Mauve . Caillou . Sel de Tarire. Fleurs de Gla I dieul . . Caillou . Sel de Tartre. Fleurs de Genet, Caillou Sel de Tartre, Fleurs blanches, Une partie. '\ Caillou . . Une partie. vSel de Tartre. Une partie. Unt partie. Une partie. Une partie. Une partie. Une partie. Une par tie. Une partU, Unt partie. Une partie. Une panic, Une partie, Une partie. Mafe. Friable, Un Verre. Un Verre. Subflance Vureufe. Un Ferrt. Cendrie, Pourpre, Rouge. Un Verre. Un Verre, Rouge , & vwletie. Bleu tendre Jautte. Point color^. on ton recon I noijjou quel I ques points rou- ges, I Lafurface du ver re itoit un peu verddtre avec I des tdches rouges Plus beau que le pricident. De la couleur de la jleur. Qui rejfembloit d r aigue-ma rine. Duntlesbordsdu Creufet itoient. un peu coloris en rouge. * Qui avoit I'aiil verddtrt com- me le verre or- dinaire. •E3a ( • ) La couleur rouge , qui fe deceloit dans toutes les corapofitions avcc le genet , me dctermina ^ fuivie un-travail furceiie planie.qui adonnSdcs • jdfultats cuiieux , coninie on pouira vou dans un autre mdmoire. 3^ . . Je laifTe juger du plaifir , que j'ai eu clu fucces de ces experiences , qui me confirmoient dans mon idee, puifque chaque fleur coloree a donne dans la vitrification (a. couleur naturelle fort diftin6tement , & les blanches n'ea donnerent point. J'ai cherche enfuite a examiner fi j'aurois regu les me- mes refultats des autres fubftances vegetales colorees. J'ai examine la racine de Garance (i conniie par fa teinture, la Beterave qui eft fi coloree , Sc la Guefde doiit on fe fert pour la teinture bleiie. J'ai enfuite fait des experien-f ces fur des graines colorees , & fur la fubftance farineufe des femences. Le Solanum fut le fruit, ou plutot la graine que j'ai examinee ; c'ell un vegetal du Brefil fort colore en pourpre , que M. le Dofteur Dana Profeffeur de Bo- tanique a fait vegeter dans notre climat , & lui a fourni des favantes obfervations fur la teinture (14). Le refultat eft digne d'artention , car ce Solanum co- lora le verre beaucoup plus , proportion gardee que les cendres des fleurs. Les fubftances farineufes donnerent des couleurs apro- chantes du blanc emaille ; il m'a paru meme d'entre-" voir que les fruits , & les graines donnent plus de cou« leur , enfuite les fleurs, apres celle-ci les racines, & les lemences tres-peu. (24} Je dois de meme fairc honneur k M. le Do£leur Dana qui fe fit un vrai plaifir de me donner ce fruit avec les preparations qu' il en avoit faiies en m'inftruifanc des cxpstiences qu'il avoit cntreprifes & de leur rgfultats. TABLE S E C 0 N D E. 39 =^^ Melasges. Proportion. Resultats. COULEUR. Remarques. ^Garance. Caillou. Sel de Tartre. 4 panes. 4 parties, } parties. Un Verre. Verd obfcur. Avec des petite s^ tdches rouges. Betterave. Verre pulverifi. Une partie. Une partie. Un Verre. Violet. Pas teaucoup clair. Ifatis fativa. Caillou. Sel de Tartre. 4 parlies, 4 parties. } parties. Un Verre. D' un verd obfcur. Couleur de la plante. (♦) Solarium. Caillou. Sel de Tartre. 4 parties. i parties. 2. parties. Un Verre. Pourpre joncL Plus colori que celui desfleurs. Farine, Caillou. Sel de Tartre, 4 parties. 4 parties. z parlies. Subjlance vitreufe. Blanchatre. Aprochant 44 L'on apper^olt tres-aifement d'apres ces experiences que les fels contiennent la plus grande partie des principes co- lorants des fleurs , & des autres parties des vegetaux a tel point , que avec les fels extraits des fleurs je fuis venu a bout de peindre de la porcelaine , de la fayance & de r email , & que aufli en fe donnant du foin 1' on peut colorer du criilal , &c imiter de cette fa^on les pierres fines. Je finirai ces details par Texamen que je fis fur le bois petrifie , fubftance jadis appartenante au xegne vegetal , ( qui eft rangee a prefent par les Naiurdliftes dans le mi- neral ) pour obferver (i elle contenoit quelques devi(es de fon premier etat : I'ayant dont agrege avec du lei tar- tre j'ai obtenu un verre tres-beau prefque tranfparenc cou- leur d'agathe, ou Ton ne reconnoiflbit pas la moindre tra- ce de verd. (4) Tel eft le precis des experiences que j'ai fait fur les fleurs, & ks autres parties colorees -de vegetaux (5), ( 4 ) II n'en eft pas dc metne des os foflTles , qui ne perdent jamais de leur nature, & ne peuvent etre jamais rangtz dans le rcgne mineral, puifque on obiient au grand teu par icur diftillation une huile em- pircumatique , & un fcl volatil , & le caput mariuum inele avec U fritte donne un verre blanc & opaque, caraft^rcs diftinitifs du rcgne animal, comme jaurai lieu d'oblervcr dans la fuiie. VoycE M. Carl. danS fon traite du Lapis Lydius ojjlum fojfilium. { 5 ) J'ai icntfe plufieurs experiences pour pouvoii ranger cellcs-ci dans un ccnain ordre , j'ai tach6 avec loutc la bri6vc[6 de n'omettre aucune ■ciiconftance intSrcffante au fujet , comme au/Ti de rapporter avec toute J' impariialii6 les reluliats , ce que Ton eft dans le cas de v6ri- iier, en refaifant les expfiriences. Je dois avveriir pourceux qui vou- ' dront fe donncr la peine de les luivic, qu'il faut avoir un aiien- tion toute particulidre dans I'adininiflration du feu, puifque ancndu la volatility de la matiere colorante , telle ccndre , ou tcl fel , qui, apres un tcl terns de t'cu vous donnera une belle coulcur, fi vous le laifRz quclque heure davantagc la couleur s'afFoiblit, ce qui arrive au/Ii aux coulcurs mdtalliques de la porcellaine , & de I'fimail. Jc ne faurois indiquer des r(Sgles pi(5cifes, c'eft la pratique qui doit ficlai- xer la delfus. J'aurois a la vCait6 pii lendie plus beaux les vcricsdes efldis, en changeaot les melanges & Jes proportions j cependanc 45 Si il me paroit demontre que la matiere colorante dans les fleurs, comme dans les autres parties des veg^taux eft una matiere folide & inherente , & qui, par confequent n'ell pas fujette (i aifement a changer. Nous ne connoiffons , que les fubftances metalliques capables de teindre le verre , n'y auroit-il pas lieu de croire que ce font au/Ii des parties metalliques qui produifent la couleur dans les fleurs, & dans les autres parties dss vegetaux ? Que ces parties etant extremement divifibles & fblubles dans I'eau par le moyen des fels , font dans Je cas d' ^tre introduites dans les vaiffeaux capillaires des piantes , & des fleurs, & qu'a I'aide du phlogiftique leur couleur en el\ developpee , ne devant pas au refte con- fondre le phlogiftique , &c la matiere colorante , comme a tail M. Pott , puifque ce font deux matieres bien dif- ferentes a men avis , I'une pour parler le langage des An- ciens etant la matiere , & I'auire la forme. Ce puifl!ant reflfort de la nature , cet agent general qui k trouve dans tons les corps , pourroit tres bien etre le fluide eleftrique ; j'ai ete charme de trouver dans le der- nier ouvrage du celebre M. Francklin un fentiment tres conforme (6)„ Je fuis porte, dii-il, a croire que le „ feu fluide, de meme que I'air fluide eft attire par les comme je portoisau refle mon attention furies rfifultats de la couleur, que les (ubflances veggtaics in'autoient donn6 dans la vitrification , i'ai cru pouvoir m'cn difpcnfcr d'autant plus, que comin? j'-i dit , j'ai banni toutcs les maiiercs, qui fitoicnt foupfoan^es de contenic des parties colorantes. (6) I hare been rather inclined to think that the fluid //-f as well as the fluid air, is aiira£led by plants in their growth and becomes con/o- lidated with the other materials of which they are formed And in.iKCS a great part of their fubilance : That when ih' y come to be dige- fled and to fuffer m the vefTcIs a Kind of fermentation part of the fire as well as part of the air recovers its fluid aftive flate again and difFufes iifelf in the body digeflingand leparating it. ExfT^jimenis and obfervations on Ele^ticity and Benjamia fiancKliu London '769' Letire i6 page 346. a6 „ vegetaux , & qu' il s'unit, & fait corps avecles autres „ matieres , dont ils font formes , & doiit il fait des lors ., la principale partie. „ II n'eft pas difficile d'appercevoir que a I'aide de ce feu les vegetaux re^oivent un principe vital , & le developpement de la couleur ; (7) il feroit a delirer que 1' illulbe M. Francklin voulut par (es fa- vantes obfervations examiner cette partie qui lui fourni- roit une carriere lumineufe a parcourir. De ce que nous voyons que la chaine etroite, qui lie le regne vegetal au mineral, lie encore plus etroitement i'ani- mal au vegetal, ne peut-on pas foup^onner que cette chaine s'etend aufli de raiiimal au mineral ? de lorte que ce que j'ai dit plus haut , ne foit pas fans probabilite , favoir qu'il n' y a qu'une meme caufe produftrice des couleurs dans les trois regnes , puifque par quelques effais , que j'ai fait fur des fubltances animales , j'ai obtenu les memes reful- tats que dans les vegetales. Je me contenterai de rapporter I'experience que je fis fur le fang , la fubllance animale la plus coloree , & la plus belle : les fentimens de ceux qui ont traite de (k couleur font partages , quelqu'un a cru de devoir I'attri- buer au fouffre , qui y elt contenu j quelqu'autre aux fels; au mercure fubtil, felon Paracelfe. Haller quoique il (?) II me paroit que ce n'eft pas fans probabilite que on afuppoft le flui- de eleftrique, comine le moteur de la partie colorante; nous en vo- yons une preuvc datis la revivification , & vitrification des cliaux m€- lalliques ( « ), coinme auffi dans les tachcs circulaires colorges, lorfque Ton fail partci la coiumoiion elcftriquc i travers des feuilles de dif- ftrent in^taux places entre deux lames de verre pnli. (i) L' experience de M. Prieftley femble le prouver d'avantage , car Qyant fait paiTer I'expiofion dletlrique fur la furface de 1' huilc de vitriol , il vii une couleur fort rouge i la furface de I' huilc qui etoit furement due au fer: hiftoire de 1' eieftticitS Tom. 3 pag. 390. {a") Beccaria eletiricifmo anificialc §. 738, e fuiv. t) Experiences, & obfervations fur reie£tricite' faites ^ Philadelphie pat Seniaiuia FraiiKlin Tom. 2 pag. 53 , &. fuiv. 47 ait adopte dans les premiers ouvrages le fentlment de Boherave fon maitre , c'ell-a-dire , que la couleur du (ang etoit produite par la denfite des globules. Dans les derniers il a propofe une opinion tout-a-fait vraifemblable, c'eft-a-dire , que la couleur rouge etoit due aux particules terrugineufes contenues dans le fang (8) , appuyant ion opinion fur les experiences de Geofroi de Lemeri & furtout fur celles du favant Menghini , & des Academiciens de Bologne , (9) , qui ont trouve que prefque toute la par- tie rouge du fang apres avoir ete torrefiee au feu, etoit attirable par I'aimant , & avoir toutes les proprietes du fer. En effet ayant calcind du fang , fen ai obtenu une chaux coloree en rouge comme du iiiffran de mars , laquelle a ete attiree en partie par I'aimant, ce qui ne me laiffoit plus aucun doute I'ur I'exillence du fer (lo), ayant done mele parties egales de cette cliaux avec du verre pulverife dans un creufet au feu de verrerie , la raatiere fut re- duite en verre , dont la furface etoit blanche comme i'eft ordinairement le verre fait avec des parties animales , mais ayant cafie le creufet le verre etoit extremement rouge en dedans, meme la couleur rouge palTa le creufet par (a grande volatilite a peu-pres de la meme fagon , que j'ai obferve dans I'expenence cinquieme fur Je fel de Pavot Table III. / 8 ) Eltmcmorum phlfiolopat, ^ 9 ) Commentaria Bonomentia Tom. II. pag, i. ViMentii Men^ini differtatio dt ferrcarum particularum fedt in fanguinc pag. 244. (10) Le Medecins acou'.ument de doniier des pifiparations de fer dans les maladies, ou la panic colorantc du fang fe diminiie, comme dans les pales couJeurs dans queiques efpiccs de cachexies , dans les hi- dropifies &c. Mais il ne foiu pas d'accord fur la prgparaiign ^ la- quelle ils doivent donner la prgffirence , il me paroit que le fer du fang caicing feroit, peut-ctre, plus analogue , & plus facile k reprea- vkc fa torme , je laiiTc aux Mgdcciiis k decider Au cet aiiicle. 4? L'on voir par cette experience qu' il y a un fcul prin- cipe colorant clans les trois regnes. Le verre que j' ai obtenu du Tang, celui que j'ai obtenu du lb! de pavots, & celui que Von obiienc par les fafrans de mars font trois rouges des trois regnes differents , & (i celui fait avec le fang , eft tres-analogue a celui du fafran de mars par le fer que Ton y a reconnu (i i) , ne pourroit on pas prc- fumer que celui qui a ete compofe avec les pavots doive fa couleur a quelque partie metallique auffi ? Et comme j'ai reconnu une grande volatilite dans le principe colo- rant du fang, quoique d'aileurs il foit inconteftable que ce principe ell mecallique, on ne doit pas etre furpris de la meme volatilite dans les couleurs vegetales, & cette volatilite ne m'empeche pas de les croire metalliques. Qaelques autres effais fur des fubftances animales me donnerent des refultats conformes aux precedentes dont je me referve a traiter plus pariiculierement. Les metaux donnent la teinture au verre en differentes couleurs , dont chaque metal lui donne la fienne particu- liere ; Tor donne au verre la couleur pourpre , I'argent , la jaune , le cuivre une couleur bleuatre , le fer lui donne un verd fonce , le regule d'antimoine donne la jaune , retain |ii) La couleur rouge du grenat du jafpe rouge du porpliire, de la terre rouge d'Angleterre , que i'on demande beaut6, & quamit6 d'autres fubrtances du regne mingral , dans lefquelles on reconnoit tres-di- flinfteinenr le fer, & 4 qui Ton doit ia couleur rouge paroit en fouriiir une autre prcuvc. ^Ji) Je nc ilouie pas, que les belles couleurs du plumage de certains oifcaux vieiinent du muinc principe. M. De Buffon obferve trds-bien, que ks pays chauds fourniflent une plus grande varifiiS dc couleurs. (c) 11 me paroit d'y entrevoir la mcme raifon , que dans les plantes ; une plus grande chaleur developpe davantage les principes colorants, qui font itietall'ques dans tous les regnes. C'cft le fujet du prix de I'Acad^inic de Berlin propof6 pour I'annge 1772 que d' ficlaircir la' raifon de la couleur du plumage des oifeaux , & dont je fuis bien curieux de favoir la rfifolution. (c) Bullbn hiftoire des oifeaux Torn, I. difc. prelim, p. aa. 49 retain & le zinc leur donne une couleur laiteufe, les dit- ferentes terres colorent le verre , & par la couleur qu'elles donnent , nous coniioiffons les parties metalliques qui font contenues dans ces terres. Si nous examinons les pierres colorees , Ton a grande raifon de croire qu'elles doivent leurs couleurs au meme principe , c'ell-a-dire aux parties merailiques , tel elt le fentiment du celebre Chevalier Linne (13) , & de { 1} ) „ Quartzum enira, & fpatum , dum in nietaUa habitant colnrata rc- „ pcrimur, color autem eoriim cum rubigine feu ocra ipCus me- „ talli femper concidit ocra enim feiri, quae aut brunca, aut luiea, „ aui rubra eft , lapides iifdein tingic coloiibus. Ocra cupri quae ab „ accido fit viridis , ab alKali cyana aut viridi , aut violaceo lapidef „ tingit colore. Hae ocrae , quoniatn volgares funt , ita etiam hi „ colores lapidum vulgariffimi. Le ineme Linn6 dit dans un autre endroit, omnis fere color in Re- fito lapideo a metalUs fuam ducit originem , hine Boherav/ius ( d ) , gtm- mae inquit pellucidae tjuidem , fed eximio nitenies colore videniur maie- Tiem habere ceteris fimilem , jed pigmenium meialliam in primis aut (f alium fixmm , & fijfilc in ipfa naliviiaie , quam iniime permixtum , uni- tumque ilia quippe evincil colorum Jimiliiudo , aique artificiofa. gemmarum tonfedio. „ Ferrutn dat vitriolum vitride , fed ocrain luteatn , quae urtione „ rubra evadit , & hinc rubinus ruber, (e) „ Cuprum dat vitrioJum caeruleum , led ocram vividem ab acido, „ ut in fraaragdo, ocram caeruleam ab alKaii fixo , ut in Zaffiro, „ Cyanam ab alKalr volatili , ut in Beryllo. ,, Plumbum dat vitiioJum album, fed ocram albido flavaia , ut i*. „ topatio. „ BLsmutum dat ocrain rubicundam , ut in hiacynto, ergo vidi- „ mus colorem criftallorum dependere ab ocra ipfius metalli figu- „ ram autem a falibus. Linnei ammenitates Accademicae Martini „ Kaller de criflallorum generatioae p. 471 Tom. V, tJ ) Boherave chem. i , 54. \t) Quant aux Rubis, Libavius a cru qu'on devoit en attribuer fa cou- leur k I'or nous favons que I'on en trruve dans iej mines d'or , ou bien tout pr^s, & fur cette particularite' il a dit que Ton pouvoit trds-bien imiter la couleur du Rubis, en melant avec le criftal une icintare d'or rgduilc en liqueur ou en huile pr la diflblution, Voyez Libavius. Lib. » chap. 35. II fe peut trSs-bien que la vapeur de I'or pgngtrant ces pierres criftallines , puiffe Jeur donner cette couleur comrac 1' experience nous le fait voir, flans les pierres artificielles , comme il y a plus, de probability que le grenat , le jafpe, rgmatite, la cornaline doivenc leurs couleurs an vapeurs Uu fcr ; dont on connoit i'exiflcnce. Mijc, Taur, Tom, K, g JO M. De Rom^ Deslile (14), il n'eft pas difficile de coti- cevoir de la maniere , que les fpaths les quarts , les cri- ftaux , & les pierres fe colorent par les vapeurs metalli- ques, fi Ton examine la maniere dont fe forment les me- taux , auxquels les fpaths , & les quarts fervent de ma- trice , Ton peut conluiter a ce fuier un favant memoire de M. Eller dans les mdmoires de I'Academie de Pruffe an. MDCGLui. Tom. ix. pag. 3. Cependant comme le fer eft plus generalement repandu dans la nature foit dans le regne mineral , ou Ton ne fauroit trouver que tres-peu de corps qui n'en contien- nentpas; ainfi que nous les voyons dans les pierres, les marbres , les terres , les argilles &c. , foit dans le re- gne vegetal & animal , ou on le reconnoit tres-diftin- ftement dans quantite de plantes , & d'animaux (15), il pourroit bien etre la fource de toutes les autres couleurs vegetales ; que fi on lui a deja attribue la verte du regne vegetal en gros , il ne feroii pas mal a propos de lui at- (14) Le fentiment de M. Rom6 Deslile dans fon trait6 de la CriHallogra- phie eft trfis-contorme a celui du Chevalier Linn6 fur la raifon de la couleur dans les criftaux , 6l dans les pierres prgcieufes due aux fubftances mfitalliques. „ Tous ces criftaux colorgs ( dit-il p. 184) „ fe ferment pour ('ordinaire dans les mines, & doivent Icurs cou- „ leurs 4 des Emanations mStalliques , qui s'y incorporent dans Ic „ temp qu' ils font encore fluides , ou qui s'attachent a leur furface, „ lorfque ces criftaux ont pris trop de confiftance pour s'en laifler „ pen6trer. A I' figard de la couleur des pierres prCcieufes ( ditil pag. 196. ) ,, La plus part des N.uuraliftes I'ont attribiifi comme celle des cri- „ ftaux aux vapeurs mgialiques, qui ciiculent dans les mines, ou au „ melange de quelquc diftblution des fubftances minSrales , mais ces „ Auteurs ont gt6 peu d'accord I'efpfice de mfital qui coloroit telle, „ ou telle pierrc. II rappoite cnfuite le paflage de Chevalier Linng que je viens de citer. EfTai de Criftallographie par M. De-Rpm6 Deslile k Paris 1772. ^ij) L'on pourra confulter les Commcntaires des Savants Acadfimiciens de B(.logne pour voir des experiences trds-curieufes fur le fer retirg des pUiites , & des aniinaox Coutni, Sonon, Torn. U. pars I, p, 109. 5» tribuer les autres aufll, puifque nous favons, que, outre la grande facilite qu' il a d'etre attaque par tous les men- ilrues , ce qui prouve fa grande divilibilite , nous voyons qii' a I'aide de differentes operations Ton parvient a en tirer toutes les couleurs , ainfi que M. le Comte de Sa- luces le prouve dans un ouvrage qu' il prepare fur ce fujet. 11 me paroit d'entrevoir que la nature toujours fimple dans fes operations a etabli un meme principe colorant dans les trois regnes , au moyen de cette admirable chaine qui en lie toutes les parties ; que ce principe ell m^talli- que ; que dans le regne vegetal ces parties reduites en forme (avoneufe font introduites dans les (i6) plantes , & y decelent leur couleurj que dans le corps mineraux, enfin elle eft apponee par les vapeurs voiatiles. Que la caufe de fon developpement n'en eft qu'une feule auffi , c'eft-a dire, le phlogiftique. Cette partie de la phifique merite affez d'etre appro- fondie , & nous ofFre un champ vafte pour augmenter le nombre de nos connoiftances. J' efpere que la nouveaute du fujet fera acueillir fa- vorablement ce memoire , & je me referve a faire des plus amples obfervations , pour raettre la maiiere dans fon plus grand jour. ( i6 ) C'eft encore \k la penfge de M. le Comte de Saluces , favoir que la nutri- tion fe fait dans les plantes par inturfufception, & que le fuc n6- cefTairement doit prendre cette nature au moyen d:"s fc-ls , & de I'cau pour pafler dans tous les plus petits vailfeaux , & y etre dlAlL* bugs dans toutes les parties de la plante iaus les endommagei. CAROL I AL LI ONI I AUCTARIUM AD SYNOPSIM METHODICAM STIRPIUM HORTI REG. TAURINENSIS. JL^xhibet hoc opufculum enumerationem plantarurtiy quihus Hortus Regius Taurinenjis aucius ejl ab annO' 1762, quo prodiit Mifcellaneorum Taurinenfiam I Tomus alter. Ut autem in hjoc auclario commode Ty- \ rones, & Botamci Jlirpes, quas addidi, reperire pof- Jint, paucls omnino muiaiis eamdem meihodlcamdif- I pcjitiontm fervavi, jimiliterque fpccies ad Linnaena I genera tenaciier reiuli. Nominibus quoque trivialibus- ufus fum CI. LinNaEI, fed illae Jilrpes, quas LlN- NAEUS non habei, indicantur nomimbus^ quae a Cl. VirU JaCQUIN, &: Crantz mumatus fum, am ipfe ajfignavi, fi nullum adhuc haberent. Opponunum porro judicavL huic auclario iterurn infcrere Jlirpes quafdam in fynopfi jam recenftas, quae nullum tunc temporis triviale nomen habebant. Quae minus notae aut novae funt , brevi defcripnone iia defniuntur, ut faltem certo' fiunc internofci pofjint ; alio auiem loco , ^ copiojius, & icone illujlrabuntur. I Mifc. Taur, Tom. JT.. li: CLASSIS PRIMA. Plantae flore monopetalo fimpllci. I. MONOSTEMONESv Boerhavia erefta. L. difFiifa. L. Najas major * (i) minor * (i) II. DISTEMONES. A. GVMNOSPERMAE^ Salvia indica, l. hifpanica. L. dilermas. L. (3) ferotina. L. (4) haemarodes. l. aurea. l. acetabulofa. l. (j) pomifera. L. pinnata. L. fylveftris. L. fyriaca. l. (6) aegyptiaca. l. lyrata. l. clandelhna. L. * (7) ceratophylloidts. i.. n (i) Fluvialis latifolla fructu minus obtufo monofpermo Mich. gen. v. m' T. 6 f. 1. (i) F.tivialis minor foUis angufliffimis denticulatis , deorfum rejlexis,fruc!u acuta tenuiori monojpermo Mich. gen. p. n T. S f. }. (}) Haec eft falvia vtllofa , & vifcoja foltis lanceolatoovatis verfus pe~ ttolum angulatis Mtjc. Taur. Tom. If. p. 49 , quam CI. ARr DuiNi notani tecit fpec. I. p. 9 T. I. Huius autem CI. Viri liber anno 175 <> cditus ad aianus noftras tunc nondum ve- nerat. (4) Haec eft falvia Americana Chia dicla Mffc. Taur. Tom. II. p. 49 etiam ab AB-oriNi defcripta fpec. I. p. 10 T. 1. (j) Salvia or. foUis jubrotundis acetabults moluceae Tourn. cot. pag. jo & Mfc. Taur. p. 49i (6) Syriaca L. non difFert ab Aegyptiaca L. mantifs. p. 16 n. jtf, fed Arduini fynonioion fub Synaca politum in fyli. p. 6^ n. 18 pertinet ad falviam df.rmui L. (7) Clandejiinam falviae verbenacae varietatetn eflTe puto, cum eain ia horto Taurioenli cultacn non modo floras ex purpureis cae- luleos, fed oninino ampliores, ^uaks \u yerbenaca QiLCUUvatf. piotuiiHe vidcrim. li j: 56 . . nivea. (8^ caefia. (9) Ziziphora capitata. 1. Verbena Carolina. L. mexicana. L. indica. l. Curaffavica. L. nodiflora. I,. jamaicends. L. orubica. l. fupina. L. Monarda punftata. L. clinopodia. L. fillulofa. L. B. MONANGIAE. Amethyftea caerulea. L. Pinguicula vulgaris, jl. * Utncularia vulgaris. L. * C. DiANGIAE. Veronica longifolia. L, * fpuria L. fcutellata. l. * aphylla. l. * belhdioides. L. * peregrina. l. Virgiiiica. L. fruticulofa. L. * proftrata. L. * lanfolia. L. * D. Fructv pulposo. Jafminum humile. l. Phillyrea anguftifolia. L. * media, x. * III. TRISTEMONES. A. Hypocarpiae. Momia fontana. l. * B. Epicarpiae. I. Flore calyculato. Melothria pendula. l. Cucumis anguria. L. prophetarutn. L. chate. L. Momordica operculata. L. Bryonia laciniofa. L. 1. Calyce deflitutae. Crocus vernus. * Jris Xiphium. L. florentina. L. foetidiffima. x,. tuberofa. x. fibirica. L. Valeriana fibirica. L. ^8) Hoc trWiali nomine indicatur Jah'ia cret'ua angujlifolia CLUS. hifi. 34 J cuius foHa bruniaii pracfcrcim icmpoic alba onioioo , &: nivea evadunt. 0J Hurminum Jubroiundo folio fi. eaejio hijpanicitm Baubxl. ic. zoo. 57 veficaria. L. * Gallium mollugo. l. * coronata. L. * uliginofum, L. * celtica. L. * rubrum. l. * dentata. L. * fpurium. L. * rubra l. * filvaticum. L. * (n) anguftitblia * (lo) paluftre. l. * iaxatile. * (ii) IV. TETRASTEMONES. lucidum. * (13) A. Gymnodispermae. >> ^' 1. Flore piano. (10) Valeriana rubra angujlifolii Bauh. pin. itfj nullo niodo pro va- tietate Valerianae latifoliae marinae haberi porert. Sic etiani fpe- cie inter fe drfFerunt vejicaria , coronata , Rentata. '{\i) Eft Galium montanum latijoltum ramofum Tourn. infl. iij & Mifc. Taur. p. 5 1 Galium autem artjiatum L. , €f Galium beri- cum TuRRA diar. ital. 1J64, p. 11^ tortafTe referri debent ad Galium filvaticum L. Certe ad hoc pertinet Rubia laevis limfolia jloribus alhis mantis virginis Bocc. mus. p. 83 t. 75. uti pro- bat icon a BoccoNE data , & locus oatalis. In collibus enira Taurinenfibus abundat Galium filvaticum , 8c ex Etruria acca- pta fpecimina Ruhiae levis Imijoliae ad idem Galium fpedlant. (i i) Galium joins fents ellipticis, petiolis brevilJimis unijloris Hall. Iiift. n. 718, & Galium jaxatile fupinum molltvre folio lussi. Acad. fcien, Paris 1714 ad noftrum Galium pertinent; num eamdeoi ftirpem inteliigat CI. Linnaeus , dubitari poteft. !(l3) Galium caule herbaceo,foUis fenis fubulaiis incurvts , fruclibus nigrit rugofis oblongis mcurvis. Hoc eft Galium foliis fents rigidis ob- fcure viremitus, jloribus purpurafcentibus e fummo caule prodeun- tibus enum. nic. p. 4 Nitide , & iplendide tota planta viret. Folia femiteretia margine revoluto fcabriufculo, fed fcabritie vix ta(5tu percipienda. Primum fena, deiade 5 aut. 4 folia funt. Ad radicem valde ramofutn eft , fed rami eriguntur foepius limplices, panicula fl<4ruc] tertninati. Flores, quos in hoito olim dedit lubrubentes , nunc albos praebet. (14) Galium caule fubhgnofo , folus fenis longe ellipticis, rigidis, ferrat» Mculeatis, fudikus ovatis laevtbus alhefctnttbus. la vineis Saurgii 5* . . tenuifolium. * (15) Yalantia muralis. L. * hifpida. l. aparioe. L. * cruciata. l. * articu'ata. l. glabra, l. * a. Fl. infunduliformL Criicianella Jatitolia. * Spermacoce tenuior. t. B. Gymnotetraspermae. I. Galea plana, a. Parum fixa. Mentha vindis. l. *' gentilis. t. fylveltris. L. * piperita, l. exigua. l. * Origanum ereticum. e» onites, t. Thymus malHchinus. L. cephaloros. L. alpinus. L. * patavinus. L. piperella. l. * pannonicus. * {16) Hyflbpus nepetoides. L. lophaiuus. L. i__ Jatureja capitata. L. nafcitur elegans haec Galii fpecies rore gl'auco obduifta, quo deterfu lucide viret, non tamen obfcuro atque intenfo virore.. Caules obfcure tetragoDi. Folia longe elliptica , in fine am- pliora , Sc alba notabili fpina pracdita. Rami ?d angulum le- d:uui ex caule folent difcedere , evidenter articulatis interoodiis. Panicula rainos, & caulera teruiinat extremis pedunculis faepe tnfljris uoo abortiente ; femina prae reliquis liuius generis magna fordide albefcentia glabra , fed ex magna maturttate lugas contrahunt. Non eft Galium glaucum L. , cuius folia 11- nearia funt limgiora , non patcntia, non (errato aculeata , ut omittatn in Glauco ramos potius tercninari uiiibella floiuin ,. quain panicula. (15) Galium herbaceuin procumbens diffufe ramofum, folits fenis lineari- tus nioUibus , frtt'Bibus nigris rugofis fubiolundis. Galium foliii fenis rtgidis diflufc rambrum floribus aSis e jummo cauU pro- dewuibus enum. nic. p. 5 Folia radiatim uiicjue exilant , fed ri- gida non funt, mollia , Sc flexilia , nitida , fed non fplcnden- tia linearia, leviter ferruiata cum fpinula , ad ramos faepe o6tona. Caules acute quadranguli diffufe ramoli , lingulis ra- mis pauicula fl-aium terminatis. Pedunculi biflori^ ik6] Thymus foliis elUgticis hufuiis Hall. lujl. i}6^ b. Profunde feSa. Lavandula llaechas. L. * Syderitis mvontana. l. * fyriaca. L. canarienfis. L. hyflbpitolia. L. * cretica. L. Marrubium alyffon. l. * candidi/Iimun). L. crifpum. L. 1. Galea concava. Lamium garganicum. L. * maculatum. l. * laevigatum. l. * Stachys maritima. L. re£ta. L. * annua. L. * Dracocephalon peregrinum.L. ('7) Tuyfchiana. l. * virginicum. L. thymifura. L. Leonurus tartaricus. l. fibincus. L. Phlomis herba venti. L. niilolii. L. nepetella l. Prunella hyffopifolia. l. * Cleonia luticanica. L. Prafium majus. l. Balloca alba. l. fuaveolens, l. Betonica alpina. (i8) danica. (19) Nepeta nepetella. L. * (lo) jtalica. L. tuberofa. l. violacea. t. hirfuca. L. Janata, j. Meliffa cretica. L. Horminum virginicum. L. pyrenaicum. t. * Scutellaria peregrina. l. (ii) lateriflora, l, alpina. h. * (17) Dracocephalon folils e.x lanceolato linearlbus , rarius dentatls fp'tnu- lofis fioribus gemellu Martini, Hail. gott. p. }}j,& Mfc. Taur, p. SI. (18) Betonica foliis evatis rotunde crenatis , fpica ovata compaBa Hall. htlt. n. 16 j Betonica foliis hirfutis floritus purpureis ampUJiJimis Zanon hip. J). ^6 t. JO, 6" Mijc. Taur. p. ji. •,(19) Bttoiiica maior danica PabJc thef. 6ij. (io) tatarta tenuifolia Clxts. hiji. xx\iii , & Mlfc. Taur. p. 51. (11) Lajjida caule quadrangulo rubente teucrti ferrato folio Jl. £acruU» labro alio Tilu j>is , & Mijt. Taur. f. j i. 6o 3. Galea nulla feu fiore. unilabiato. Teucrium campanulatum. l. hircanicum. l. (13) iva. L. * fruticans. L, * lucidum. L. * Ajuga orientalis. L.. C MoNANGIAE» Browalia elata. l. Scoparia dulcis. L. Capraria graholoides, l. (14) Tozzia alpina. L. * Hebenllretia dentata. L. D. DiANGIAE.. V. Corolla non labiatcu. Fiaiuago media, l. alpina. L. * indica. l. *. maririma. l. albicans, l. * lufitanica. l. ■ ferpentina. L. * (25) Cufcuta europaea. 2. Corolla labiata. a. Calyce quadrifido. Euphralia odontites, l, * lutea. L. * b. Calyce quinquefido, Pedicularis tuberofa. l. * tlammea. l. * palulbis. L. * hirfuta. l. * coraofa. L. * rortrato fpicata.c. * Antirrhinum orontium. L. alpinum.. l. * arvenfe. L. * beilidifolium. l. * fupinum. l. * aegyptiacum. L. (26) (22) Teucrium fupinum palitflre apuliim glabrum foUis laciniatis ft. alhv, D. Micheiu TiLLl pif. Mifc. Taur. Tom. Jl. p. 5J. (-2-^) Teucrium foliis cordatis crenatis petwktts , fpicis oblongis denfffimis. .n.v 1 . tx Hircania Martini Uaix. comm. Gotiing. i-j ^■l^ & Mifc. Taur. Tom. II. p. j}. {24) Haec eft Lmdernia a me defctipta Mifc. Taur. Tom. HI. p. 178, cjuam a Caprariae genere diffdrre demonftravi. (25) Planiago gramineo folio maior Tourn. infi. iij , quae raihi vi» detur ab alpina, coronopo. , aliifque diftingueoda. (26) Celeb. LiWNAEUs noftram , quae clt rojirato fpicata CI. Cranzji, retert ad incarnatam in fpecicbus plantaruin y fed. notae huic ulbucae nofti&e adainuQiui iioa leipuadeut. geni- geniftifoltum. l. * (27) elatine. L. * Scrophularia lucida. L. * Tambucifolia. L. fcorodonia. L, * frutefcens. L. peregrina. I.. * auriculata. l. Digitalis purpurea. L. obfcura. L. canarienfis. L. grandiflora * (18) parviflora * (19) Gratiola officinalis, l. * Erinus alpinus. L. * Chelone glabra. L. Martynia annua. L. Bignonia capreolata. L, Lantana aculeata. L. Ruellia clandertina. u V. PENTASTEMONES. A. MONOSTYLE. I. Gymnomonofpermae: <5i Sefamuin indicum. L. Plumbago zeylanica. L. Bafella alba. l. Mirabilis longiflora. L. (30) dichoroma. l. 2. Gymnotetrafpermae, a. S^uamulis in fauce, Anchuld fempervirens. L. unduiata. l. anguftifolia. L. * Borago officinalis, t. indica. l. africana. l. C^noglolTum cheirifolium. £. apenninum. l. virginicum. L. b. Fauce nuda. Pulmonaria officinalis. L. * anguftifolia. l. * Cerinthe major, l. * Onofma echioides. l. * EchiuHi creticum. L. * violaceum. l. Heliotropium peruvianum. L» Myofotis nana * (}i)' (17) Gcnijlifoltum ab antirrhino linaria vere diffeirre non puto^ 418) Digitalis lutea magna jlore Bauh. pin. 244. (19) Digitalis jlore minore jublutto angulhoTe folio. Bwa, hijl. 11. p. 814* Hae duae Hirpes revera inter fe ditFerunt , ita ut duas di« fiinttas fpecies coodituant, ficuti \QOiG monet in hijioria plan- tarum Celeb. Halleb.. •{id) Mirabilis foliis vtfcidis villous, tubo fioris cylindrico villofo folds Ion* giore ZiNN. comm. gotting. Tom. 1^. , & Mifc. Taur.p. ,4. (31) Echium fcorpicidts alpinum nanum fupmum Bocc. mus. pag. 145P T. 107. Mifc. Tour. Tom, V.. % 6i 3. Monangiae. Vinca rofea t. a. Valvis duabus. Datura metel l. Anagallis latifolia. L. faftuofa L. (35) Menyanthes nymphoides. L. * ferox L. b. Valvis quinque. Hyofcyamus aureus L. Soldanella alpiiia. l. * Nicoiiana ruftica l. Androface maxima. L. glutinofa L. laftea. L. * fruticofa L. Diapenfia helvetica L. * (j i) Verbafcum arfturus l. Aretia alpina l. * thapfoides l. * punftata. * (n) Ipomea pes tigridis L. Azalea procumbens L. * tamnifolia t. Hottonia paluilris l. * violacea l. Cortufa matthioli L. * bona nox l. Coris monfpelienfis l. * lacunofa l. c. Valvis decern. tuberofa l. Primula farinofa t. * curaflavica. (36) hirfuta. * (34) Evolvulus alfinoides l. Lyfimachia ephemeron l. linifolius l. linum ftellatum L. * J. Tri-aut Pentangiae. tiemorum L. * Convolvulus lineatus l. (37) 4. Diangiae. cantabrica L. * • Spieelia anthelmia L. fcammonia l. (ji) Diaptnjia helvetica L. cum Androface la3ea omnino ad Aretiae genus pertiaent. (33) Aretia foliis crajjis rugojts gramineis , fcapis muhifloris Wkll. hifi. n. 61^ t. 17. (34.) Primula foUis ciliatis dentatis , fcapo paucifloro Hall. hifl. n. 61 j. (jj) Stramonium aegyptiacurnfiore plena tntus albo forii violaeeo ToURHEr. in ft. /». I 1 8 Mifc. Taur. Tom. II. p. 55. (36) Convolvulus fcammonii folio fubroiundo Aore albo umione nigra cil rajfavicus HtRM. par. bat, cat. p. 6. ^37) Convolvulus ferpens maritimus fpicaefolim TBSVttf. obf. p. 91 , Mijc. Taur. £> ;j. umbellatus L. fbldanella L. cneorum L. purpureus L. batatas L. pes caprae L. carolinus L. jalapa l. Lobelia cardinalis L. fiphilitica L. inflata l. urens L. Jafione montana L. * Phyteuma hemifphaerica L. * orbicularis L. * pauciflora L. * fcheuchreri. * (38) Campanula perfoliata l. hybrida L. * rapunculoides l.* rotunditolia L. * medium l. * (39) cervicaria l. * pyramidalis l. elatines l. * cenifia l. * alpeftris. * (40) rhomboidalis L. * petraea l. (41) barbata L. * Trachelium caeruleum l. Polemonium caeruleum. L. 6. Fruclu pulpofo. Atropa zanoni. (41) Nolana proftrata l. Solanum mammofum t. verbafcifoliura L. fan6lura L. 63 (3 8) Rapuneulus foliis imis lortge petiolatis cauUnis lineariias integris ; bracleis lincanbus duatui imts longijjims Hall. hill, n, 68i , fed ad haDC Rapunculi fpeciem con pettioet Rapuntulus alpi- nus cacrultus angujio raro fuiinde diniato folio Michelii Hon, Ptf. , & Florent. p. 40 , £■ Feudinandi Bassii Comm. Bonon. Tom. IK p. i%<) t. I /. 2. (39) Campanula hortenjis folio , & Jlore oblongo Bavh. pin. 94 Mifc. Taur. />. 55 olim a CI. Linnaeo cum barbata coniuodla. (40) Campanula foliis hifpidis , caulc unijloro. Spec. p. Z t. & f. z . Hanc pro variutate barbatae habet CI. Haller. 1(41) Campanulae glomcratae JD/ignis varietas videtur. Ex M. Baldo m Hortum TauriDeDfem illata planta viva, &c culta glomeratac oninino fimilis evafit. (41) Solanum fpinis carens, mtlongcnae facie, fruclu rotundo Zanon. hift. T. 15! Calyx, flos , & fruiftus , qui eft poinum biloculaie, iubent, ad mandragorac genus plaatam banc levocaie* i 7- ^4 panlculatiim t, carolinenfe L. radicans l. virginianum L. aethiopicum l. fufcatum L. guineenfe L. diphyllum L. trilobatum L. melanocerafum. (43) inianum L. caplicoides. (44) Phyfalis pruinofa l. (45) vifcola L; Capficum frutefcens L. baccatum l. Lonicera caerulea l. * pyrenaica L. * alpigena l. * Lycium barbarum l. Rhamnus frangula l. * alaternus L. * alpinus l. * Sideroxylon fpinofum L. B. Distylae. Gentiana lutea l. * cruciata l. punOiata L. pneumonanthe : acaulis l. * verna l. * bavarica l. * Swertia perennis L. Stapelia variegata L. * (43) Solanum guineenfe friiUu magna inflar cerafi DlLL. elth. ^G. Haec folani fpecies in vulgare nigrum . cultura numquanV abit ab eo diftindla. Dixi melanocerafum, ut guineenfe nomen triviale alteri rtirpi aflignatum lervarem. (44) Solanum caule acukato fruticofo , joliis pilofis , ovatis finuato lobatis, pedunculis unifloris. Elegantis huius folani , cuius nullam apud Auclores mentionem video, fcraina ad me uiifiTa hoc anno fua- runt a CI. Guatteri Parmenfi bot. Prcf. fub nomine folani capfcoidis ex h. Patavino. Tota planta fpinofa eft caule, foliis, ramis, petiolis, peduoculis , & calyce. Caules rotundi ramofi faepe longis tenuibui'cjus pilis inlUu(5ti. Folia lucide virent &C iuniora unditjue pilofa , fubtus aculeata ; lupra ad coftan) unam alteramciue fpinulam habent. Fk,s albus patens, non tamen rota- tus, magnus, pendulus, quern fecjuitur magaus fruClus laevis cioceus ; e caule infra folium unus aut alter pedunculus nafci folet. 44j) Alkekengi barbadenfe nanum alliariae foliis Dill. «Zf A. p. 10,^ MjJc Tour. p. j6. hirfuta L. Cynanchum monfpeliacum L. aphyllum L. Afclepias nigra L. nivea L. VI. HEXASTEMONES. Aloe carinata (46) Verucofofpinofa (47) fuccotrina. (48) maculata. (49) glauca. (50) margaritifera L. (5 1) Hyacinthus mufcari. comofus L. * ferotinus L. botiyoides L. * Aiphodelus luteus L. fillulofus L. ramoius L. * ^5 Convallaria bifolia L. * Dracaena draco L. Ariftolochia longa. VII. OCTOSTEMONES. Daphne gnidium L. * Diofpyros virginiana L. Vaccinium oxycoccos L. myrtillus L. * vitis idaea L. uliginofum L. VIII. ENNEASTEMONES Rheum compa£lum L. IX. DECASTEMONES. Cotyledon orbiculata t. Jatropha goffypifolia L. curcas L. Adoxa mofchatellina L. * * * (4(5) ^loe Jfricana feffilis foliis carinatis verrucous Dill. ehh. p. i©. (47) ^loe Ajricana humtlis, Jpmis mermibuSi & verrucojis ol>(ita Coaim. prae/. p. 77. (48) Aloe fuccctrina angujlifoita jl. purpurea Comfn. hort. 1, p. 91. (451) '4ioe Ajncana cakjuns joins Jpinofis , maculis ab utraque parte albicantibus notatts Coirni]. hort. 11 p. 9. (50) jitoe Afrtcana joins glaucis margine , & dorji pane fuperiore fpi- nojis jl. Tuhro Couini. prael. p. 7). (ji) Aloe -l\ncana jolio in jummkate triangulari margaritifera flora jubvirtJi Conim. hort. 11 p. .0. Pio varietatibus aliaruin aloes fpeciebus habef CI. Linnaeus, fed mihi videntur conllanti foliorum tornia , habiai atque ciiarn flonbus diftiniflae fpecies , quas ia Horto Gottingenfi diftinxit CI. Haller. 66 Anacardium occidentale L. Arbutus unedo L. * uva urf) L. * alpina L. * X. POLYSTEMONES. Mimofa plena L. afperata L. calta L. nilotica L. arborea L. Poterium fanguiforba L. * hybridum L. fpmofum L. Styrax officinale L. * CL4SSIS II. Plantae flore monopetalo flofculofo. I.ANTHERIS DiSJUNCTIS Dipfdcus fativus. Scabiofa cretica L. ucranica L. (51) tranfylvanica L. * prolitera L. gramuntia L. afiicana L. filvatica L. * palaelbna L. marilandica. (5 }) Globularia cordifoiia L. * alypum l. * nudicaulis L. * Cephalanthus occidentalis L, (ji) Scabiofa folils planis carnojli, inferior Ibus pinnatis, ramorum integer- Tunis Uncaribus Gmsl. lib. 11. p. iij , 6> Mifc. Taur. p. )S. (53) Hue nomine ex Anglia primum, deinde etiam ab amico optimo lull. Marsilli Bot. Prof. Patavino miffa fcabiofa eft diffufe ra- iDofa limilis ucranicae , fed ab ea vere differens. Humilior eft foliaijue habet omnia pinnata. Flores uniformes vix inaequales fegnicntis eredtis , quinquefidi , brcviores calyce flotis , qui petiolatus eft in quioque ariftas rigidas rubentes florem fupe- rantes divifus. Calix frudui-.iniuiediate impofitus menibranaceus planus J dentatus , & denfibus looge aiiftatis. Eft ne fcabiofa divancata Ci. Jacquin io horto Vindobonenfi ? Decernera non licet cum fpleniiidum hoc opus nondum poflideam. Noftrae fe- minibus respondent feiaina ab hoc lUuftri viro fub hoc no- mine accepta, quae in horto fata noa germia^runt. Parthenlum hyfterophorus L. Ambrofia trifida L. elatior L. maritima L. * peruviana. (^4) Xanthium ftrumarium L. * II. ANTHERIS COALITIS. A. Capitatae. Sphaeranthus indicus L. Onopordon arabicum L. acaulon l. Cynara liumilis L. cardunculus-L. Arftium carduehs L. Carduus fyriacus L. palultris L. * tuberofus L. * tataricus L. * cafabonae l. ferratuloides l. * acau'Is L. * defloratus l. * pyrenaicus L. * erifithales j. * 5errarula glauca l. coronata l. * centauroides L. babylonica L. Carthamus lanarus L. * Atraftylis cancellata l. * Cnicus cernuus l. oleraceus l. * Carlina acanthifolia. * ^ lanata l. * Centaurea glaftifolia l. orientalis l. phrygia l. * argentea l. ficula L. ^lendens l. * alpina l. * nigra L. * 67 (5 5) (j4) Ambropa caule perenni fruticofo , folus fubtus tomenrofs b'lp'in- natis , pinnulis pinnatifiJis , exterionbus majoribus. Jjqi dcceca abhinc annis io h. T. vivit fragraDtiffima haec Ambrofiae fpecies , cujus femina Ambrojiae peruvianae nomiDe traofiiiilit CI. Bernardus lufliaeus. (jj) Carlina acaulis foliis tomentofis femipinnatis , plicatis , pinnis femi bilobis pungentibus. In alpibus valdeolium frequcns eft liaec Carlinae fpecies Acaulis uniflora, magoum habei s florem, cu- ius lucidae fquamae albae fuot. Folia onopordi. Ejus int^gratn ^defciiptionein dabo in Enucc. Hirpium I'edeaiooiii. Necju 1 ctTe pyrcnatca l., cui CI. Au6l:oi caulem ciibuit multifloium, atque folia decuiientia. 6i fempervirens L. * rhapoiitica L. * cineraria L. conifera L. * amara L. * beneditta L. uniflura L. * lippi L. pullata L. triumfetti (56): tingitana L. B. DiSCOlDEAE. t' I. Semine nudo. Carpefium cernuum L. * Tanacetura crichmitolium L, Cotula grandis L. turbinata L> aurea L. Artemifia arborefcens L.* (5 7) annua L. rupellris L. * glacialis L. * cnthmifoiia L. valleliaca * (jS) • . lobelii * (59) Filago germanica L. * leontopodium L, * 2. Semine pappis coronato. Gnaphalium lyivancutn L. * onentale L. undulatum L. luteo-atbum l. * obtuiifolioin L. uliginolum L. * fupinum L. * alpinurn L. * Chryfocoma linofyris L. * coma aurea^ L. cernua L, Eupatorium Chinenfe L, Conyza fquarrofa L. * laxatilis L. * rupeltris L, Bacchans ivaefolia L. Tuililago alpma L. * fiigida L. * alba L. * 3. Sem. arijiis coronato, Ageiaium ahiliimum L. (j6) Cyanus alpinus maior folds incljis Triumf. oif. p. 16. A Centaur ta montana differt non uiodo t'oliis conllanter protunde pinnatiri- dis; veruni etiaui ciliis fquauiaruin albis , quae nigra in mori' tana fuat. ^^7^ Af^jinthium arborefcens Lob. ic. 75 J , & Mifc. Taur. p. 58. (j8) Anemifia folits tomentofis muitifidis , Jloribus ereciis ionge ,fpicatis pent fej^ibui Hall, hifl, n. ii8. Jj>) Abrotanum odoratum humUc denfe fruticofum LoB» it. 7^9; cony- conyzoides L, Xeranthemum annuum L. * Bidens bullata L. * (60) Spilanthus oleraceus t. Aihanafia annual.. crithmifolia L. C. Radiatae. 1, Sent. nudo. a. Placenta paUacea. Helianthus tuberofus L. divaricatus L. Buphthalmum aquaticum L. Ipinofum L, * maritimum L. * ($9 . falicifolium L. * Silphium perfoliaium L. akernifolium. (61) Siegeibeckia occidentalis L. Achillea magna L. * macrophylla L. erba rotta. * (6i) atrata. * liguftica. * (63). Anthemis cota L. cotula L. * valentina L. Anacyclus valenrinus L. *"' creticus L. b. Placenta nuda.- {60) Bidens foliis ovatis , & tr'ipteris, caulibus kirds- brachlatis Hall, gott.- p. 38}., & Mifc. Taur. p. 59. {61) Silphium foliis alternis, ovatis , finuatodentatis,fubtus afperis , radica- titus longi(pme petiolatis. Altitudine fua , & florendi forma ad perfoliatum accedit , fed pluribus differt , quod ad frudificas- tionem fimile. Seniiflofculos habet aureos bidentatos, & ca- lycem floiis ex fquauiis triiim ordinmn omni ex parte appref- fis, cum in perfoliato duorum ordinum fint, & in fummo fo- lutae, & reflexae. Caulis in akernifolto teres glaber : femina radii in alternifoUo duabus ariAis iDlhu(fba. {61) Achillea foliis cuneiformibus , integris odoratis , in apice dtntotis fpec- pedem. Tom. 11. f. 4. {6}) Achillea foliis pinnatis , pinnis acute pinnato dentatis , planis , gla* bris. Id maritimis Ligutiae provenit perennis haec achilleae fpe- cies. Caules funt fublignofi, cubitales, foliofi , & ratnofi, (triati, glabri aut fubhirfuti. Folia caulina , & maiora pinnata pinnulis aequaliter cum nerve confluentlbus ; ramea fiaipliciter pinna- to dentata . dentibus plerumque floiplicibus , qui in caulinij maioribus faepe dentem unum acceffotium habeat. Flores ia extremis ramis umbellati albi. Semiflofculi aibi tridentati coir dati. Odore veliementi Atlidlae agerati donatux. Mifc, Taur. Tom. F,. Jtu 70 Milleria quliiqiieflora L^ Othonna cheirifoHa L. Polymnia uvedalia L. Calendula pluvialis L. hybrida L, Chryfanthemum alpinum t. * millefoliatum l. italicum L. (64) 1. Sem. pappis coronaio. After amcllus l. * tenellus L. acris L. * divaiicatus L. annuus L. radefcanti L. Inula crithmifolia L. * falicina L. * montana L, * (65) bifrons L. * oculus chrilH L. * Erigeron bonarienfe L. acre L. * phyladelphicum L. ficulum L. alpinum l. * vifcofum L. * foetidum. Seneclo aegj^ptius L, doria L. vifcofus L. * doronicum L. * elegans l. fylvaticus L. * lividus L, byzantinus L. (iculus. (66) Solidago uniflora. * (67) flexuofa L. alpina L. * Arnica montana L. * fcorpioides L. * clufii. * (68) Doronicum bellidaJlrum L. * 3. Sem, arijlis coronato. Ar6lotis triftis L. Zinnia multiflora L. pauciflora L. Verbefina alata l. pfeudoacmella L. acmella l. nodiflora L. Coreopfis leucanthema L. bid ens L. '^^ tripteris L. ((J4) Chryfanthemum haiicum LiNN, Jill. nat. n. \o , & Ckryfanihemum achdleae n. ii UGnm , iJc eaindem ftirpem conftituunt. (65) AJler montanus lurfiuus Lob. ic. 350, & Mifc. Tuur. p. Co. (66) lacobea (icula chryfanthemi fade Bocc. rar. p. 66. {6-} Solidago foliis tome/itofs ovatis , iS" femipinnatis Hall, hif, n. 70. (68) Arnica joliis ovatis altcrnis integernmis Hall, hfi. n. pi. 7« laticeolata L. paludofum L. * -. „ villofum L. * D. Planipetalae. • u j * /^ \ cerinthoidcs. (69) I. Sem. nudo. glaucum * (70) a. PLicenta. nuda. Uaticifolium * (71) Lapfana zacintlia L. * taraxaci l. * b. Placenta paleacea. inrybaceum. * (71) Scolymus hifpanicus L. * Crcpis libirica L. z.Sem.pap.autariJliscoronato, alpina L. * a. PLicenta iiuda. rubra L. Leoiuodon hirtum L. * biennis L, * Hieracium aurantiacum L. * pulchra L, * dubiuiii L. * diofcoridis L. * kvilmi L. auftriaca L. * (73) fabaudum L. * Hycferis hedypnois L. ((jp) Vere difFert a Hieracio vlllofo I. cui caeteroquin fimile eft. Fo- lioruin Superior iupeificies glabra, &c io ambitu taotum pilofa Calyx fere calyculatus, ex fquan is linearibus aciitis in apice conipofitus, nigris brcvibus deDdfque pilis hir tus , non habens viljum rericcuiii , uti Hieracium villofum l. (70) Hieracium joins lanceolatis glaucis , cauU brachiato multijloro Hall. em. II D. 9(J. A fequenti omuino eft diftinguendum, folia loQ- gidime elliptica acuto fine, glauca, obiter denticulata, ambitu, & cofta pilofa. Calyx ovatus, ex fcjuamis multorum ordinuca deofe appreflis, viridibus , in ambitu tomento albicaotibus: fe* mina aliquantuin incurva, oblonga, ftriata, coronata pappo fim- plici fclTiii. (71) A porrifolio L. , & glauco feparandum. Porrifold iconem. Si defijf'ptioneDi dedit CI. Iacqiun. StaticifoHum folia habet re- mote , et obiter denticulata, concava , fere linearia , nunquatn pik'.fa. Rami , & pedunculi fatis fLjuamofi. Calyx calyculatus ad ba(im , lc]uamis parvis fere capillaribcs. Calyx verus e unico ordioe fquamarum viridium dorfo obfcurius vixente. (71) Flieracium fotiis cblongis , afperis , lanceolatis, dentatis, calyce hir^ futiffmo Hall. hijl. n. 41. (7j) 4/' Hieracium Pyrenaicum L. /?. 7- •5", * * 7» radiata L. cretica L. * fcabra L. lucida L. Sonchus paluftris l. tenerrimus L. "* alpinus l, arvenliis L. floridanus L. Prenanthes purpurea L, * altiffima jl. Laftuca canadenfis L. fcariola L. * faligna JL. * augurtana, * (74) Scorzonera picroides L. * graminifolia L. Tragopogon picroides L, porrifolium L. * crocifoliuoi L. * dalechampii l. * lanatum L. Geropogon glabrum L. * hirlutum t. * b. Placenta fquamis diftincla. Seriola aedineniis L. * Hypochaeris radicata L. * Catananche luiea L. c. Placenta villofa. Andryala integrifolia L. * {inuata L. lanata l. * CLASSIS III. Plantae flore dipetalo. -Circaea alpina L. * Callitriche verna L. * autumnalis l. * Mufa paradiftaca L. CLASSIS IV. Plantae flore tripetalo. Commelina erefta l. comnnunis L. Phoenix datlylifera L. Hydrocharis morfus ranae. l.*' Stratiotes abides L. Alifma parnaffifolia L. * ranunculoides L. * Sagittaria fdgittifolia L. * Triglochin paluftre L. Empetrum nigrum L. * * ((74) Latluca foliis intcgr'is , dentatis , acute hamatis , cofla laevi. Nafci- tur in valle Augujlae praetoriae. Nifi fuerlt Lacluca longo , & valde anguflo folio Bauh. hifl. ii. p. 999. 6ive Lacluca folio oblongo , acuto Bauh. pin. 1 15. non memoratur, /« Hermannia hylTopifolia L. Melochia pyrarnidata. L. corchanfolia L. Geranium vitifolium L. carolinianum L. macroihiium L. ciconium L. * althaeoides L. * papilionaceum L. phaeum L. * columbinum L. * groffalarioides L. peltatum L. acetofum L. molcliatum L. * rotundifolium L. * hybridum L. coriandrifolium L. maritimum L. difleftum L. * (loj) fibiricum u Slda erifpa l. criltata L. rhombitolia L. occidentalis L. periplocifolia L. alnifolia L. (loj)" Caucalis involucro univerfali diphillo , partialibus pentaphillis Geb.. galloprov. p. 2^7. f. 10. (404) Paucus manttmus lucidus, gummiftr TouR-N. injl. }o2. Pajfinaca ' tenuifolia , lucida , gummi wanans , Bocc. muf. l. p. iO. f. 20. (10 <) Geranium foliis ad nervum qutnquefidts, pedicuUs trtvioribus , laulc crtclo , HaU.. helo. p. j6<5. , & Mijc, Taur. p. 67. indica L. afiatic^ L. umbellata L. americana L. triquetra L. Malachra capitata L. Napaea hermaphrodita L. A cea ficifolia L. Mdlva capends L« peruviana L. americana L. coromandeliana L. parviflora L. mofchata L. * sherardiana L. aegyptiaca l. crilpa L. limenfis L. Lavatera triloba. L. * Sj micans L. olbia L * cretica u Goffipium hirfutum t. barbadenfe L. arboreum L. Urena lobata L. Pentapetes phienicea L. Hibifcus mofcheutos L. labdaiiffa L. manioih i. trionum L. cannabinus L. ficulneus L. pentacarpos L, malvavifcus L. fpinifex L. laevis. (106) autumoalis. (107) (ic6) Hihifcus glater , foliis trilobis haflatis , fruclu cylindrko calyte. brcvwri, feminibus hirfutis. Radix perenais , ex i]u« caulcs hcr- bacsi purpurafcentcs humanae altitudinis , floies (iogulares ex funimis aiis (oWotum hitifco fyriaco Hiniles, pcdunculi petio- lis aliquaotum longiores. Caiyx exterior ex ij., au( 14. folio- lis, interior inflatus campanulatus ad — quinquefidus. Fxucftut quinquelocularis polyfpercnus. ^107) Hibifcus caule herbaceo foliis ovatohajlatis , afperis , calyet inttriori tubuUto , fruclus apice reclo. Similis ell hibijco palul.n , fed al- tius aflfurgit , & aucuoiao floret, diftort foliis non lacvibus , neque fiibius molli tomento albicantibus; potius horizonialibus, quaai dcflsxis . Cal^ floris interior in palujiri. campanulatus, bafi ventjiico^s, & fl s roTcus unguibus albis. In ui>llrr flus albus , uDguibus purpureis , fubdaotiae Erniae , oervofac. Fiu> 4tus ia palujhi fubtotuadus , tubeiofiis , apice iuiui to , & pit- 84 II. FfLAMENTiS BASI COALITIS. Hypericum quadrangulum i.* hirfuturn l. * humifiifiim L. * coris L. * crifpum l. * tomentofum L. * montanum l. * hircinum L. pulcrum L. * nummularium l. * 'elegantiffimum c. * Croton argenteum L. III. FILAMENTIS OMNI- BUS LIBERIS. A. Tetrastemones. Melianthus major L. minor l. B. Pentastemones. 1 . Monoflylae. Ribes uva cnfpa L. j^yenia pufilla L. Viola arborefcens L. * arvenfis * (io8) Ruppii * (toy) pinnata * (t i.o) cenifia L. * Impatiens balfamina L. noli tangere L. *. 2. Trijlylae. Polycarpon tetraphillum t. * Ttlephiura imperaci L. * Andrachne lelephioides L. Corrigiola liitoralis L. Turnera ulmifolia L Tamarix gallica L. * Clutia pulchella L. * Rhus toxicodendron L. cato. Neutram ex his duabus hibifci fpeciebus apud Audores reperire licuit. Primus virginci, alter palujlns nomine miffus el\. (ic8) yiola buolor arvenfis Bauh. pin. 200. , & Mifc. Taur. p. 63. Hdoc a tricolor! fejungendam putavi, atcjue eamdom etiam nuac opinionem teoeo , diftindlamque propofuit celebsr. Halllrus iiift. p!. n. 569. (109) VwUi caule ereBo mulnfloro , foliis ovato-lunccolatis ferratis Hall. hili. 561. (110) K/o/rf pinnata , quae quotatrnis femina perficit ia horto Tauri- neoli, in)perfe(Sla plerumque pctala hibct; femcl autem , atque icerum flirem pcrfecilum monllravit , qui re(pondct defcriptioni, quain dcdic ia hift. plautaium dodbfUiuus Haixeb.. glabra glabra L. laevigatum L. Pafliflora minima. 3. Pentajlylae. Statice limonium L. * (m) iinuata L. (peciofa L. cordata L. * Linum tenuifolium L. * caiharticura l. * maritimum L. * alpinum L. * perenne L. narbonenfe L. * gallicum L. * Sibbaldia procumbens L. * Crafl'ula letragona L. cultrata L. obvallata L. portulacaria L. (112) 8j B. Hexastemones. Frankenia pulverulenta L. C. OCTOSTEMONES. Acer campeftre L. * pfeudo-platanus L. * D. Decastemones. I . Monojlylae. Pyrola rotundifolia L. * uniflora L. * minor L. * fecunda L. * Rhododendrum ferrugin. L. * Tribulus ciftoides L. Zygophyllum fulvum L. Melia fempervirens (113) Guilandina bonduc L. Fagonia cretica L. 1 . Dijlylae, Dianthus carthufianorura L. * (ill) Limonium maritimum majus Bauh. pin. i^i. & Mifc. Taurin, p. 6g. (ill) Crajfula portufacae facie arborefcens DiLL> elth. p. 120. /. 110. & Mifc. laur. p. (Jjj. (llj) Aitdarach fempervirens, & florens Tournef. infl. 6i6. babet pro varietate /4^eJarach CI. Linnaeus. Obfervo in A^edarach pionas feo)per oppofitas, folia lucida efTe acutius, & minus profunde dentata , tirmioris fubllantiae , frudus roiundos ; in Jempervirenci pionas nou fibi ex advecfo rcfpondere, magnis dentibus ita profunde fedas efle, ut etiam lobatae videantur, taceniuni fruduum triplo, Sc ^uadiuplo longioieiu eSi ; fiu- dus ovatos. Mifc. Taur. Tom, K* nj Stellaris L. * cuneifolia L, * hypnoides L. androfacea L * * • caefia L. * multiflora. * (im) purpurea. * oppoliti folia biflora. * (i (it!) L. * 16) 96 glaucus L. * fuperbus L. * alpinus L. * vireineus L. * monlpeliacus L. Saponaria lutea L. * Gypfophila perfoliata L. Saxifraga afpera L. * autumnalis L. * cefpitofa L. * (114) Saxifraga foliorum ora cartllagineay caulc triplicato ramofo , peta- lis immacukt'is , Hall. hifi. n. 977. (115) Saxifraga caule reptante , joins qnadnfariam imbricaiis acutii gla- (■ris ; an faxifraga alpina aicoides jl. purpurafctme Tourn. infl. (i t(j) Saxifraga folits imbricatis , ovatis , caulibus reptantibus, bijloiis , Hall. hift. n. 981. Hae tres faxifragae oppofitifolia, purpurea , & biflora , aflSaes maxitne funt , diveifas autetn tres I'pecies conltituunt. Oppofitifolta , quae refpondet faxifagae alpinae , ericoidi jl. ceruleo , tolia habet glabra ciliata, ovata, laxe iin- bricata, in cauliculis confertiora; petala ovata, lioeata, caeru- lea , aut purpuroviolacea , ftaniinibus fere longitudine petalo- rum. Ea , quam voco purpuream folia habet denfe imbricata in ramis decun.bentibus , & ia cauliculis florigeris diflita , fed glabra, apice acuto, & reflexo , caules quadrjfloros , aut triflotos fere nudos, ftylis , & ftaminibus purpurafcentibus pe- tala longitudine fuperantibus, atque haec eft fortafle varietas a CI. LiNNAEO in flora lapponica metnorata; petala vivide rubra funt , non lineata , ex ovatis longe acuta , patentia. Biflora autetn , quam defctipfit C). Haller. , & cui refp-^ndet icon Oederi tab. 34. vifcofa eft; habet folia non ci'iata , fed villofa, in fummis cauliculis potius alterna, quam oppofita, acumine non ri-flcxo. Flos rofeus , petalis ovatis , acutis , (la- mina tubis multo breviora , quae in oppofitifolia petalis fub- aequalia funt, in purpurea peialis longiora. Oppofitifolia folet habere caules unifloros ; biflora duos plerumque in fummis cauliculis fubfefliles flores , purpurea tres, aut quatuor umbel' latos longe pedunculatos pofTidct. Has omnes faxifragae Ipgr cies cum aliis exhibebo icons in Enum. flirp, Ptdemortui. mufcoides. * (117) 3 . TriJiyUe. Arenaria trinervia L. * tenuifolia L. * ciliata L. * teiraquetra L. * biflora L, * (118) maritima. * (119) ianceolata. * (1*0) obtufa. * (ixi) flaccida. * (1 2.2) Clierleria fedoides L. * D.ypis fpinofd L. Stellaria nemorum L. * graminea L. * Silene peiidala L. mufcipula L. * armeria L. * fruticofa L. gigantea L. nodiflora L. * antirrhina L. nofturna L. * vallefia l. * cretica L. virginica L. faxifraga L. * acaulis L. * bupleuroides L.. viridiflora L. polyphylla L. 87 (117) Saxlfraga foliis mnUibus , ellipticis , fubhirfutis , cauU pauci flora y Hall. A;//, n. <>%$. (iiS) -lijine cauU reclo, proflrato, foliis ovatis , Hall. hift. n. 877. {119) Maritima a campejlri dirtinftam fpecicm conftituit. Maritima. eerie decandra, campejlris peotandria. Flos in maritima major ex petalis ovatis, putpureisj per aetatem albidis, & diu per- fidcDtibus, fruiSlus in cornu produdtus inultum extra calycem. Semiaa leucophaea margine psliucido aiidba. In campel^ri fru- €tus vix calyce major , femina anguiata , obfcura fine ullo margine , ut alia oiDittaai difcrimina. {lio) Arenaria Joins , & calycibus lanceolatis , trinerviis. Apud auftores rei herbariae defcriptam non reperi. Radix perennis cefpitofa. Cauliculi ex ramis procumbentibus eriguntur digitales , folia oppolita, eredo patentia glabra raro fubhirfuta, 6ima , acute 6ne. Calyx ex fuliolis Hniilibus , fed concavis , flos patens albus, calyce paulo major, petalis integerrimis. Stamina decem> antheris purpurafceotibus. (ill) Atjme foliis linearibus obtufis , calycihus vifcidis. Hall. A//?. 84> ¥ papyrus, L. glomeratus. L. * fpadiceo viridis. (143) Scirpus acicularis. L. * michelianus. L. * triqueter. L. * fylvaticus. L. * holofchaenus. L. * lacullris. L. * maritimus. l. * mucronatus. L. * Eriophorum po'yltachion. l.* varginatum. l. * Schoeiius marifcus. l. * nigricans. L. * albus. L. * compreffus. L. * Carex dioica. l. * muricata l. * remota. l. * leporina. l. * velicaria L. * flava. L. * globularis. L. * atrata. L. * Typha angullifolia. l. * latifolia. L. * Sparganium erectum. l. * B. DiSTYLAE. 9J Phalaris oryzoides. L, * paradoxa. l. * utriculata. u. * Panicum coloratum. L. capillare. L, hirtellum. L.* Phleum arenarium. L. * pratenfe. l. * alpinum. L. * Alopecurus monfpelienfis. l. * Milium paradoxum. L. * effufum. L. * Agroftis verticiilata. L, * ftolonifera. L. * indica. L. miliacea. L. * interrupta L. * Aira caerulea. l. * Melica aliiffima L. Poa alpina. l. * Gerardi. * (144) Briza eragrollis. L. * Daftylis glomerata. L. * Cynofurus aureus. L. * indicus L, echinatus L. * coracan. L. (143) Cyperus parvus panicula conglob., fpicis comprejjis fpadicto viriditus Segu. Jupp. p. 6i. (144) Poapanicula ertcla , fpiculis tr'jloris glabris, coroUis acuminatis, calycc diplo longioribus GfcA. gailoprov- p. j)i. 96 Feftuca amethyftina. L. * ovina. L * Bromiis mollis. L. * fquarroCus. L. * Stipa capillata. L. * juncea. L. * Arundo calamagrortis. L. * Elymus (ibiricus. L. canadenfis. L. Hordeum zeocriton. L. dilHchon. L. Triticum hybernum. L. polonicum. h. repens. L. * junceum L. * AEgilops ovata. L. * Andiopogon hirtum. L. * Hulcus lanatus L. * forghum. L. faccharatus. L. fpicatus L. Tripfacum hermaphroditum.L. daftyioides. L. III. HEXASTMONES. Oryza fativa. L. Juncus articulatus. L. * bufonius. l. * tnfidus. L. * effuliis. L. * acutus. L. "^ bulbofus, L. * niveus. L. * comprefTus. j. Acorus calamus, l. * CLASSIS XIII. Plantae flore imperfefto , feu potius inconfpicuo. Marfilea quadrifolia. L. * natans. L. * Marchantia polymorphia. L. * Lycopodium annotinum. L. * complanatum. L. * Equifetum paluftre. L. * flaviatile. L, * Ophiogloffbm vulgatum. L. * Ofmunda lunaria. L. * AcrolHcum maraivhae. L. * thelypteris. L. * Pteris creiica. L. (145) Afplenium adiantum nigrum. L. * Polypodium fontaniim. L. * phegopteris. L. * regium. L. * Pteris cretica. L. (14;) Lingua cervina foliis cojlae innafamibus , Toujln. infi. J44. REFLE- JOHANNIS FRANCISCI CIGNa'' DE ELECTRICITATE. v^uum muneris mei ratio jam longius a general! phy. fica me avocet , & temporis mei partem anatome , partem aegrorum cura Cibi vindicet , conltitui fiibfeci- vis horis ex adverfariis meis ea depromere, quorum per- ficiendorum jam pauca fpes fupereffet, ARTICULUS PRIMUS. £)e Symmeriana eleclricltate. Menfe aprili anni 1770 quum domum CI. Marchionis Berset conveniflent Equites Lovera , & Debutet , ut experimentis elettricis operam darent , ab eorum uno obfervatum eft phialam , quae oneraia fuerat , poftquam , communicatione oppofitarum fuperficierum per arcum de- ferentem inftituta , peniius deonerata ellet , mora , & quiete paucorum minutorum novam fuccutiendi vim reci- pere , quae fi rurfus , inftituta oppofitarum facierum com- municatione , deleretur , nova iterum poft aliquod tempus prodiret ita tamen , ut fuccufliones , quae ex fucceilive genita eleftricitate producerentur , pedetentim minores ef^ fent , ac tandem quocumque temporis iniervallo nuliae am- plius haberi poflent. Quum id mihi phaenomenum a CI. Viris humaniter nar- raretur , principio paradoxum , ac vix credibile vifum eft, Mijc. Taur. Tom. V, 9 quill potius aut prima vice imperfcfte deoiieratam phia- 1am tuiffe , aut alium errorem admiffum fufpicabar. Quum vero & phaenomeiii veritatem propria obferva- tione perfpeftam habuiflem , & ejus cauflam animo verfa- rem , demum intellexi experimentum hoc maximam ana- logiam praefeferre cum alio a me alia occafione propofito, quod nempe (i biiia vitra in unum junfta , & inllar fim« plicis vitri armata onerarentur , turn, inftituta oppofitarum facierum communicatione , induCtum onus tolleretur , etfi exinde quamdiu junfta vitra perllabant, eledilricitatis reliduae indicia nulla praeberent , fi tamen ab invicem divelleren- tur , valde eleftrica fe oftenderent. (i) Inde vero colligebam eleftricitatum , quae in armata vitra congeruntur , partem aliam liberam ad vitrorum fu- perficiem efle , eamque effe, quae, indu6ta communi- catione ad aequilibrium fe componens fuccutiat j partem j aliam earum eleClricitatum altius in vitri poros pervadere, banc nonnifi lente five a vitri , five ab aliorum coercen- tium poris fe expedire , ideo fuccutiendo ineptam efTe , j nee quamdiu vitra junfta perftant ullum fui indicium exhi- bere , quod oppofitae eleftricitates oppofitis vitris inhae- rentes fe invicem retineant, cohibeantque. Disjunftis vitris, fublataque earum eleftricitatum in fe invicem aftione, utram- que pedetentim , ac tarde fe expedire , fie figna eleftrica producere , & diuturnam eorum vitrorum turn ad fe in- vicem , turn ad alia corpora adhaefionem efficere. (i) Itaque concludebam in novo hoc experimento eodem fere modo rem fe habere. Eledricitatum fcilicet, quae in phia- 1am congerebantur , partem eam , quae ad ipfius phialae fuperficies libera erat, iududa communicatione, feadaequi- (j) Mifcel. torn. Ill §. it, (2) lb. §. 69, 70. 99 libriuni componere , ac (uccutere ; earn vero, quae alrius in vitri poros pcnerraverat , quaeque eorum relillentia ir- retita erat , noniiih lente prodire , prodeuntem in armatu- ras paullatim colligi , colleftam novae fuccuflioni efficieii- dae aptam elTe. Ut igitur experimentum iftud ex noftra liypothefi de Symmenana eleftricitate in vitri poris delitefcente feliciter explicatur , lie vicifliin ab eodem novum argumeiitum ad earn hypothefim fulciendam videtur accedere. Enim vero calore vitrorum Symmerianam eleftricitatem augeri obfervavi , idque turn tribuebam humori , quern vi caloris expelli arbitrabar ; (3) poftquarn vero cognovi ex propriis , & ex variis Anglorum experimentis vitra calore deferentia fieri (4), inde etiam meam illam hypothefim con- firmari deprehendi. Nam prout vitra majori calore magis meabilia fiunt , neceffe eft induftam eleftricitatem facilius, altiufque in ipforum poros pervadere , quae quum, frigefa- ftis vitris , pari facilitate ab ipfis erumpere amplius non poffit , pedetentim prodiens vehementiora Symmerianae ele- ftricitatis phaenomena exhibebir. Viciffim quo calidiora funt vitra , dum onerantur , eo ineptiora fuccutiendo evadunt , ut ex Frankliniano expe- rimento de phialis ebulliente aqua plenis. (5) Enim vero ea eletlricitas , quae in vitri ex calore meabilis poros ir- repfit , iis poftea irretita fimul ac femei erumpere non poterit , ac fuccutiendo inepta erit. Quum igitur calor Sym- merianam eleftricitatem augeat , Franklinianam minuat , inde utriufque difcrimen confirmatur. Immo vero cenferem vitrum, inferiori armatura con- flanter cum folo communicante , ex fuperioris lU^erficiei K L. c. §. 97 in not. ,, Vid. Pryestlfy hirtoire de rdeftriciig III p. 134, J) Yld, l'RY£STUV I. C. II p. 430, III p. 307. o lOO fri6Vione ielcftricum faftum , atque adeo fola Symmeriana eleftricitate imbutum , & fuccutiendo ineptum, (6) impofita tamen fuperiori faciei , quae fricata fuit , armatura , poll aliquod tempus fuccutiendo aptum fieri ob Symmerianam eleftricitatem paullatim explicatam , & in armaturis colle- ftam. Exiftimo etiam fecundam , tertiam &c. fuccuffionem eo majores futuras,quo vitrum calidius fuir, quum oneraretur,quo majus onus accepit , quo diutius id fervavit , quum eae omnes conditiones majorem in vitri fubftantiam eleftrici fluidi quantitatem adigant. Quod vero ab Anglis , ut dicebam , demonftratum eft, vitrum ex calore igni eleftrico meabile fieri etiam ante- quam eorum experimenta comperca haberem, parum difli- mili experimento cognoveram. Scilicet onerati vitri faciem inferiorem altera manu tangebam, fuperiorem extremo uno vitri tenuis quinque tranfverfos digitos longi , cujus extre- mum alteram oppofita manu apprehendebam : fi tubus fri- gefaClus effet , nee iftum ullum excipiebam, nee deonera- batur vitrum; fi igne candefaftus elfet, ipfumque uno extre- ino forcipe prehenfum extremo altero ad armaturam vitri fuperiorem admoverem , iftum experiebar , quo vitrum ipfum omnino deonerabatur. lllud fimiliter ex proprio experimento cognoveram , quod poftea a CI. Prvestleyo oblervatum effe comperi ; Iigna quamdiu ex igne admodum calent deferentia effe . (7) Nam cilindrum ligneum recens excalefaftum fruitra fricabam , quamdiu calorem fervabat j nee enim ullam ex eo afFriilu eleftricitatem recipiebat , maximam vero ex fri- tlu acquirebat , poftquam fufceptum calorem amiiiffet. (6) Vid, Mifcel. torn. Ill §. 71. (7) Prtestiet III p. a3J. ARTICULUS SECUNDUs/"' De experimemis eleclricis in poculo metallico injlitmis. Experimenta quaedam narrat Pryestleyus iii poculo ftanneo eleftrico unius menfurae (^une pinie) capaci a fe inltituta ex Franklini monicu , per quae compererit fila , nut globos ex fubere intra id vas eletlricum demifTa ex ipdus eleftricitate nee commoveri , nee (e invicem repel- lere , inde edufta eleftricitatein aliquam , fed exiguam ortendere, eo tamen majorem , quo remotius a fundo la- tera vafis contigiflent. (8) Phialam vero , cujus exterior armatura poculi fundo incumberet, uncus manu homints folo infidentis detineretur , ex congeiia in poculum ele- ftricitate non onerari , aut minimum onus recipere. (9) Ex quibus concludit attraftionem poculi eleftrici attra6lioni fphaerae cavae fimilem effe , nee corpora eleftricitatem ex una parte recipere pofle , ni(i in partem aliam ipfara emittere queant. (10) Ad horum phaenomenorum caufTam perfequendam , mihi aptiflima machinula vifa eft , quae ex metallico filo ad utrumque extremum acuminato , & ad contrarias par- tes flexo , tum fupra apicem metallicum librato conficitur, (11) quaeque vi fluidi eleftrici per acuminatos apices erumpentis eadem ratione in gyrum agitur , qua Segneri molendinum ab erumpente aqua circumvolvitur. (iz) Hujus itaque eleftrici molendini motus ad fundum vafis metallici (81 III p. 461, h6i. 19) lb- P- 462, 46J. 1 10) lb. 463, 464. fin Vid. Pryestl. I. c. II p. 455 , 436. (11) Vid mem. de I'Acad. de Berlin tom. X p. rtj & (eg. lOl explorare adgreffus fum. Ufus veio Cam vafe metallico peram* plo , caldario fcilicet aheiio aliquot pedes alto , totidem- que amplo. Htfce experimentis humaniter interfuit , immo ipforum aliqua at;: excogiiavit , aut perfecit Vir ingenio- fus , & in mechanica verfatiffimus Eques Debutet, quae hujufmodi funr. Expeiimentum prlmiim. Machinuiam ad fundum aheni conftitui , ut cum ipfo communicaret ; ahenum vero undique infulatum erat. Ele- ftricitatem ope fili metallici a catena ad ahenum , vel ad machinuiam duxi. Nulla ind^ machinulae rotatio , quod videbatur convenire cum fententia eorum , qui affirmant corpora ad metallici vafis fundum nuUam eleftricitatem recipere : hinc enim proclive eft concludere machinuiam eleftricara non fieri , nee propterea in gyrum agi poflfe. Experimentum fecundum. Quum veto dubltarem , machinuiam eleftricam quidem fieri , fed ideo non moveri , quod fluidum eleftricum ab ejus acuminatis extremis in latera aheni aeque eleftrici ferri non poflet , proindeque quiefcere non quidem ele- ftrici fluidi defeftu , fed quod hoc ipfum fluidum intra eamdem omnino llagnaret , coronam ex charta inaurata confeci diametro unius pedis , aut ultra, eamque circa rao- lendinum ita conftitui , ut molendinum ejus centrum oc« cuparet. Corona haec nee cum molendino, nee cum aheno comraunicabat , fed per filum metaUicum in hominem folo infidentem eleftricitatem , fi quam reciperet , ■ difperdere poterat. Rebus ita conftitutis , & eleftricitate ad ahe- num impulfa molendinum pernicifllme in gyrum ageba* '°5 tur. (13) Oportuit ergo molendinum a fundo aheni ele- ttricitatem recipere , quum ex eadem per acuta extrema in ambientem metallicam coronam emifTa in gyrum ageretur. Falfum igitur corpora ad fundum vafis metallici nullam eletlricitatem recipere , fed poiius dicendum , eorum ele- ftricitatem ab aequali laterum ipfius vafis eleftricitate ita reprimi , ut motum nullum habeat , ficque fuae praefentiae indicia nulla praebear. Quod fi edufta corpora vix ullam eleclricitatem often- dunt, id indicio eft ea corpora, dum educerentur , acquifi- tarn eleclricitatem amififfe verofimiliter ex eo, quod lege a Cantono , & AEpino detefta (14) , fundus, &c latera vafis in ea corpora jam ab ipfis disjunfta contrariam ele- ftricitatem inducere nitantur, proindeque receptam eju(- dem nominis eleftiicitatem ab iifdem expellere. Experimentum terdum. Machinulam ad fundum aheni fupra poculum vitreum parum altum infulavi , ut fie parum ab ejus fundo abefTct. Ahenum item infjlatum erat. Eleftricitatem ad machinulam deduxi , quin ahenum ullam reciperet. A recepta electri- citate in gyrum afta eft , paullatim vero ejus celeritas imminuta eft , ut tandem omnino quiefceret : tum per ad* motum digitum ab aheno fcintillam eduxi , inde molendi- num prirtinum motum , priftinamque velocitatem recepit , quae paullatim languens , nova ab aheno edu£ta fcintilla , reftaurata eft , & ita deinceps. Ex quo apparet, ex eledricitate machinulam ad fundum aheni in gyrum agi , dum per acuminata extrema in aheni fij^ Experimentum hoc propofuit Eques DzButzt, (X4) Vid. Priest. I. c. Il p. 18, & feq. I04 Jatera machinula fe exonerat: prout latera aheni ex con- gei}a eleftricitate magis reliltunt fluido ab iis extremis advenienti , & ejus fluidi fluxum , & machinulae celerita- tem retardari ; demum fluido aeque denfo in aheni parie- tibus exfiftente ac in ipfa machinula jam nullum ejus flu- xum a machinula ad ahenum fieri poffe , ficque machinu* lam qaiefcere nifi , edufta per admotum digitum aheni electricitate , novae eleftricitati a machinula excipiendae ipfura ahe;ium iterum aptum evadat, Experimemum quartum. Machinula , ut prius ad fundura aheni infulata eft , ut tamen ex ipfa ad manum hominis folo infidentis filum deduceretur. Ahenum item infulatum eft. Eleftricitas autem ad ipfum ahenum dedufta. Continuo molendinum in gy- rum aftum elt eadem velocitate , eademque direftione ac prius , five eleftricitas ad ahenum deduda pofitiva eflfet, five negativa. Uc igitur in priori cafa ex. eleftricitate ab acuminatis extremis machinulae in aheni latera effluente machinula in gyrum agebatur , ita in poftremo hoc ab eleftricitate ex aheni lateribus in acuminata machinulae extrema adve- niente haec ipfa machinula movebatur. Ex quo confirma- lur differentiam inter eleftricitatem machinulae , & late- rum ahem, aut ambientium corporum earn efle , quae flu- xum eleftrici fluidi ab ipfa, aut in ipfam efiiciat, ficque eamdem in motum agar. Confirmatur item , quod alio experimento jam conftite- rat, (i j) contrarium motum fluidi modo erumpentis, modo f fubeuntis per extrema machinulae eamdem tamen direclio- rem ipfi machinulae impertiri. 4}S» HI p. 137, 138, 140. lOJ ARTICULUS TERTIUS De AEpini expenmentis , in quo a'erea lamina eleSlrico vapore oneratur. Elegans AEpini experimentum de aerea lamina oneranda in hunc modum inftitui. Tabulas ligneas binas amplitudinis pedum % — charta inaurata cooperui , alteram alteri fuperpofui fitu parallelo, ut faciebus inauratis fibi mutuo obverterentur. Inaurata charta fuperioris tabulae ab inferiore ejus facie in fupe- riorem producebatur , quo commodius eleflricitatem a globo advenientem recipere pofTet, Tabulis hifce interpo- fui fruftula vitrorum diverfae crafStiei, ita ut inauratae fa- cies modo ii lineis , modo 19, modo 36 didarent. Ad minimam earn 1 1 lin. dillantiam onerabantur armatu- rae , vel fi mavis lamella aerea ipfis interpofita, modo tempeftas valde ficca effet , indeque fuccuffio & i6tus fatis validus habebatur. Si tempeltas minus ficca, minufque op- portuna experimento effet tabulae ad 19 lin. diftantiam conftituendae erant , ut onerari poffent , iftumque prae- bere , qui minor etiam , quam in praecedente diftantia percipiebatur. Si demum tabulae ad 3 6 lin. diftantiam col- locarentur , armatura quidem inferioris tabulae contra- riam fuperiori eleftricitatem recipiebat , ut , infulata infe- riori ea tabula , facile deprehendebatur , fed ita exigua utriuf- que armaturae eleftricitas erai , ut fenfibilem iftum non praeberet. Quando lamella aerea onerabatur, conftanter obfervavi, quod ab AEpino jam fuerat animadverfum , eleftricitatem armaturae fuperioris cum globo communicautis veljemen- Mifc, Taur. Tom. V, p io6 liorem fuifle contraria eleftricitate oppofitae armaturae communicantis cum folo; Quando vero tabula inferior infulata erat, ejufque com- municatio cum folo per admotam manum perficiebaiur pott induftum onus auferendam, tunc alterno tabularum contaftu obfervabam fcintillas ab ipiis eliciendas celeriter decrefcere. Scilicet attaftu fuperioris armaturae non folum exceflum ipfius eleftricitatis fupra eleftricitatem inferioris armaturae auferebam , fed multo etiam plus, ita ut ejus eleftricitas eleftricitate inferioris armaturae multo minor evaderet. Vi- ciifim quum inferiorem armaturam tangebam , non folum ejus ele£tricitatem eleftricitati fuperioris aequabam , fed multo minorem etiam efficiebam , ut fie duobus, tribufve alternis hujufmodi atta6tibu$ totam penitus eleflricitatent exftinguerera. Et haec quidem inaequalitas eleftricitatum etiam ir onerato vitro deprehenditur. Notum enim eft corpus ej file ferico pendulum inter binas armaiuras vitri onerati & infulati tamdiu ofcillare , donee eleftricitas penitus ex- ftinfta fit. Verumtamen fi inter oppofitas eleftricitates abfo-^ luta aequalitas requireretur , nunquam eo modo vitrum exonerari poflet : nam ubi ad earn aequalitarem perven- tum effet, pendulum quiefceret , nee ex una armatura ele£lricitatem haurire poffet , nifi eodem tempore par quantitas eleftricitatis ex oppofita armatura educeretur. Quae omnia ab AEpino feliciter explicantur. (i6) Enim- vero determinata quantitas eleftricitaiis intra datara arma- turam feorfim fpe6tatam colligi poteft } fed hujufmodi ele- ftricitas exigua eft, fi comparetur cum ilia, quam eadem armatura recipit , quando oppofitae armaturae contraria ele6lricitate attrahitur , ac retinetur , quae tamen attradio (16) Vid. Prtut. II p. 90. 107 eo minor eft , quo oppofita armatura contrario modo eleftrica magis remota eft , craffiorique coercente corpora ab eadem feparatur. Jam vero quando lamella aeiea one- ratur , oppofitae armaturae ad ingentem , ut vidimus , di- itantiam collocari debent , ne oppofitae eleftricitates per ipfum aerem fponte permifceantur. Hinc modica eft con- trariarum ele^lricitatum in fe invicem aftio , perinde ac in crafliori vitro contingit ; propterea , ut eleftridtates in armaturas tanta quantitate congeri poffint , quae mediocri iftui fufficiat , necefle eft amplitudinem earum augere , unde eleftricitas , qaam fingulae per fe recipere poffuni , major evadit , & fenfibilem acquirit proportionem ad earn, quae ex eleftricitatis contranae in oppofita armatura re- fidentis a6lione allicitur. Hinc mirum non eft priori eleftricitate ( quam per fe, & feorlim fjjeftatae fingulae armaturae recipere, & emit- tere poftunt ) ex una armatura per atta£lum fublata , fen- fibilem inter eleftricitates oppofitas differentiam nafci , & ex alterno hujufmodi contattu cito omnem eleftricitatem exftingui. Hinc eiiam intelligitur , cur homo , ut advertit AEpinus , qui hujufmodi aeream laminam inlula'tus deone- rat , eleftricus reperiatur eadem eleilricitate , quam fupe- rior armatura poHldebat , in quam adveniens ele6lricitas congefta eft. .Porro quaefitum eft, num fuccutiens eleftricitas in ar- maturis relideret , an in coercente corpore , quod arma- turis interjicitur. Argumenta alibi adduxi , ex quibus con- fici videtur revera in armaturis pofitam efle. (17) His alia addidit Priestleyus , quae eamdem opinionem confirmant. (18) Quum veto maximum argumenturo, quo f 17^ L. C. Tom. Ill 5. 75 & feq. L. C, III a p, 434 ad 440, io8 _ ■ contraria opinio fulcitur , ex Frankliniano experimento ' defumatur de vitro onerato , cujus armaturae fi certa lege auferantur , mutenturque , fuccuffio nihilo minor habetur. Hinc peropporiuiium fore exiftimavi ad hanc quaertionem dirimendam , fi e converfo iifdem manentibus armaturis, mutataque interjefta iifdem coercente lamina, fuccuffio ha- beri poffet ; quumque id in lamella aerea commodiffime fieri poffe praeviderem , in eum maxima finem elegans AEpini experimentum , ut fuperius expofui , iterandum fu- fcepi. ... Itaque aeream laminam , ut prius , inter oppofitas arma- turas oneravi; dein omnem apparatum ex uno in aliud cu- biculum tranftuli : qua translatione , & motu omnis aer armaturis interjeftus mutari debuitj & tamen nihil inde fuc- cutiendi vim debilitatam effe obfervavi. Unde videtar con- firmari fuccuiientes eleftricitates , in armaturis praefertim, polltas effe. Equidem in animo habebam oleum phiala tenui , lata- que includere , cujus oppofitae planae , ac latae facies de- ferentes eflent , reliquae partes coercentes , oleum fie in- clufum onerare , poltea vas leniter agitate exploraturus , num fie eleftrica fuccutiendi vis deleretur. Verumtamen quum oleum fluidum , ae divifibile, perinde ac aer, fit,pro- pterea & ingens craffities, & maxima amplitudo in olei lamella fimiliter ac in aerea requireretur , ut fenfibile onus reciperet : hinc nonnifi vafis peramplis ad hoc ipfum pa- ratis tale experimentum perfici poffet (19). Taurini die 13 julii 1773. (19) Prtcstletus abfque fucceflu olei tamiaam oneiare tentavit I, c. Ill p. »4S. JOHANNIS FRANCISCI CIGNA°' DE RESPIRA T'f^O N E. Kyuum olim caujfam invejligarem cur flamma in imerclufo aire deficiat , & intereat rei affinitati adduclus fum , ui caujfam quoque inquirerern , cur animalia ah imerclufo acre JimiLiter enecemur. Quo factum ejl, ut in v arias quaejliones incur rerem ad refpiTadonem pertinentes , & varia eiiam ad eas fol- vendas inirem experimental quae omnia eo ordine expofui , quo fe mihi primum obtulerunt. Quum ea- dem recoleremy ax: retraciarem, exiflirrmvi equidem, fi in meliorem ordinem digererem, & cum aliorum CI. Virorum experimemis conjungerem, & cornpara- rem , magnum inde praefdium erui poffe ad multas & di£icdiimas , de hac re quaefiones elucidandas. His iiaque mihi incumhendum confiitui, neque ve- rebar ^ ne cuipiam fonaffe viderer in argurrunto pa- rum anatomico , aique adeo a mimere meo alieno verfarif de refpiratione agens, quum non mode nema illorum , qui univerfum anatomes ambiium complexi. funt , principem banc aclionem humani corporis prae~ terire pciucrit , fe,d & maximi hujus aetatis anato- mici WiNSLOVius, Ferrenius, Hallerus ipfam I lO ex propojito, & peculiaribus quldem opufculls perfe- qutijint ; quum FantONUS cathedrae nojirae anatomicae ornamentum & decus non foliirn in dijjenationibus anatomicis eleganter^ & ingeniofe ^ ut cetera ^ id per- il aclaverit , fed peculiarem etiam lihrum pollicitus Jity in quo multa ex iis problematibus , quae nunc ego adgredior y Jibi folvenda propofuerat. (*) Si vir exi- mius pro ea , qua excellebat , ingenii acie , 6^ uber- tate doclrinae^ quod promifer at perfect jfetj per exiguus fane meis difquifitionibus locus reliclus effet , quem- admodum ex iis , quae in differtationibus anatomicis interfperfit ^ quae quidem mihi faepe erunt laudanda, conjeciare licet. Hi vero qualefcumque conatus nifi praejlabunt, ut lucubratioties tanti viri minus dejide- remus ., at f ahem meam in perutili Jludio diligentiam Jignijicabunt. Meliora fortaffe , certioraque fuiffem allaturus^ fi vana, quae in hanc rem mihi tentanda propofueram » experimenta exfequi potuijfem , fed aliis aliifque curis difracius ufque adeo dijiuli., dum Regi'J. Sccietas quintum hoc volumen prope editura ej^et. Quare occafonem captare conflitui meditationes has , quoad fieri poiuit emendatas^ evulgandi, accuratiora impoferum^ & ex propriis experimemis , & ex do- Borum virorum animadverfonibus allaturus. ("*) Anatomia corpoiis humani p« 35r« Ill CAP.!. De Problemate HaRVEJANO , & de caujfa inchoandae refpirationis, I v/lim problema do£lis viris Harveus propofuit , qui „ fiat , ut foetus in lucem editus , & membranis inte- „ gris opertus , & etiamnum in aqua Tua manens aliquot „ horas citra fufFocationis- periculum fuperftes fit , idem ta- „ men fecundinis exutus , li femel aerem intra pulmonem „ attraxerit , poftea ne momentum quidera temporis abfque „ ea durare poffit , fed confeftim moriatur; fimiliter, quum „ in feftione caefarea foetus horis complufcuHs po(t matris „ obitum eximitur , vitalis taraen reperitur , fimulac vero „ eo femel gavifus fuerit , etiam in eafdem feamdinas re- „ pofitus , illico ob hujus carentiam fuffocetur. (a) II Ex eo tempore plerique anatomici ejus probfematis folutionem adgrefli funt. Et quidem alii infantes a matre divulfos reipiratione carere non pofle docoerunt , quod ejus fanguinem acre imbutum non amplius accipiant, ficque reipiratione egeant , qua fanguini neceffariam aeris quanti- tateni haurire poffint. {b) Cenfuerunt alii indu£lam (pirandi necefiitatem mutationi in pulmonibus fa^e tribuendam efTe , qui prius denfi , aqua graviores , ex lefpiratione te- (fl) Certum ejl per nDJlra , 6" per magnorum dudum virorum exptrimenta foetus auper ex utero matris txcifos , inqui amnio reliClos midiis in atjuit vi. vere, neque perirt , niji eo tempore , quo aliaquia treditile fiurit tent- rum animal aliunde periturum , pojl ali^uat nempe koras , out aluro dt- mun die CI. HallER el. phyf. Ill p. }I4. f^eritas faSi at Harveo pro- pofiti confirmatur fcQionibus caeftrtis , 6i memorabili exemplo fandeiwiel dc milite , qui uttrum cum foetu c gravUa txclufom ad iribuitum detutit, uti folutis membranis vivus puer lu£em vidih fiUkCERUS dc cat. hum. lib. II cap. f p. 499. (*) BoKELLus de inci. atiim. prop, cxviij. mel inchoata varlores leviorefque evadant ; ea nempe ex mutarioiie fieri, ut jam fanguinem copioi'us admittant, qui per ipfos trajici abfque refjairatione non poffit. Propterea ex ejus (anguinis congeftione animalia fufFocari , quum pri- mum fpirandi facultas iifdem adimitur. ( c) Sunt qui obli- quitatem ovalis foraminis duftufque arteriofi in fufFocatio- nis cauflam adduxerunt, (d) aut a refpiratione dilatata pul- monalium arteriarum orificia. (e) Sunt qui earn fufFocatio- nem tribuerunt occlufioni ovalis foraminis , duftufque arte- riofi , propter quam , praetermiffo pulmone , fanguis circu- lum obire amplius non poffit. (/) Sunt demum qui velint foetum in utero ab aeris preffione non affici , nee eidem fiiftinendae vires ejus fufficere , nifi refpirando elafticura aerem hauriat , qui exteriori aeri contranitatur : hinc, nifi refpiret , ab externa preffione fiiflFocari. (g) III Ad primum quod fpeftat non video , cur foetus a matre fejunftus , & intra amnion reli£tus refpiratione ca- rere poffit ; pofteaquam aperto amnio femel refpiravit , amplius non poffit. Neque enim credibile eft membranas a matre feparatas fanguinem aere imbutum foetui fuppedi- lare : fimiliter foetus caefarei , qui vivi educuntur , hu- mores novo aere imbutos a matre jam moriua , atque adeo non refpirante excipere non potuerunt. Addit Bernoul- Lius , fi ex hac caufTa raorerentur, quibus fpirandi facultas adimitur, tardius faltem effe interiiuros. (A) Demum Pit- Caknius obfervat, catulum , obftrufto ore, & fublata re- (c) Truston de refpir. uAi diatriba a p. 104 ad 107. . j id) Idem I. c. p. 107 , 108. I (f) Vide apud Hallerum I c. p. 315, 316. {/) DioNis Anaiom. de I' hom. p. 44J: Qui homines quofdam ftrangulationis vim elufifTe putat , quod vias foetus adliuc apertas fanguis repetere potuerit. Eadem eft opinio Bernoulli in difputatione , quae exdat in colleft. Haueriana p. 638. (rt Berserus I. c. p. 499, (Aj L, c, p, 615 , 6*6. Ipira- I'} ^ii^tione , haud minus perlre , licet per tranfufionem fan- guinem interim commuter com alterius atiimalis libere fpt- Mntis fanguine, ficque fanguinem adcipiat aere divitem (/)• y^ IV Ad alterum refpondet Celeber. Hallerus haud ita fiibito , nee ex paucis refpirationibus recens nati pulmo- nem mutari ; quin imo etiam poll plufculas refpirationes avium pulnOonem ne quidem natare. (/:) Quoniam ivero mora in variori acre 'paullatim pulmones iteriim denfiores evadunt(/), haud impoffibile effet , aSre paullatim ad ma- jorem raritatem perdufto , ac interim per partes renovato (771), p«-iftinam pulmoni' denfitatem reftttuere , atque adeo animalia a fpirandi neceffitate liberare ', fi ab ea fola cauff* haec neceffitas penderet. f Obliquitas duftus arteriofi , & ovatis foraminis , obfervante Daoustene ( /I ), a refpiratione non mutatur, augeturve , nee propterea in cauiTara afFerri poteft , cur femel coepta re- fpiratio ejufdem perennandae neceflitatem inducat. *'^'V . Dilatatio arteriaruni pulmonalinm aitgebit quidem f|5irandi neceffitatem , feu eamdem urgentiorem efficiet ; fed quum ea mutatio a paucis refpirationibus exfpe6tanda non fit, idcirco primae iliius neceiiitatis , quae poll pau- cas refpiratioiie* nafcitur , cauiTa efle nequit. Nee etiam phoenomeni explicario peii poteft a claufo foramine ovah , duftuque arteriofo , quae nonnifi progreflu temporis , diuturniorique re/piratione demum clauduniur (0). (j) De cauffrs diverf. itiolis §. 19. h\ etiam expeitmentum a Duverneyo rcfertur. Oeuvres anatom. II p. 82. J) L. C. p. 314. /) GuiDEUs tranf. philof. n. r»i Musschemb. in Florent. p. 51, 51 rot. a. m) Vid. Mifc. Taur. II p. i8d. n) In difput. , quae exftat in colfeft. Hailer. p. 689. 0) BerGERUS dC natur. hum. p, 498. QuinJo nunc refpir.ivit animal, non quidem cominuo aut dudus aritriofur cl'uditur , am foramen ovale HAtr LER. 1. c p. 315. Coafer. eumdem op. niin. ). p. 440. Mijc, Taur. Tom. V. 4 114 Poftremo ex pielHone .^eris , ac neceflitate elaftici flui- di in fanguuie refpirandi necellitas deducenda non eit,quum & in utero ac membranis comprehenfus foetus mediatam quidem , Ted minime dubiam aeris preflionem patiatur, & foetus humores jam elallico aere referti fint, ut alibi con- itabit (/>). ! VI At vero longe probabilior Harvejani problematis; folutio fe offerl ex oblletricantium conftami obiervatione petita, qui tradunt, in partu foeium interfici, queries funi- culus umbilicalis ante caput ita propendet , ut inter ipfum, & uteri oltium comprimatur prius, quam infan? , exerio capite , & auram captare , & relpirare poiuerit ( ^ ) , ea nimirum ex obfervatione coUigitur ex intercepto placentani inter & foetum vel in ipfo utero commercio , intantem interfici , fi interim refpirare non poflit. Hinc BoHNius exiftimat foetus , qups vuigo mulierculae ex funiculo circa collum circumvoluto inter pariendum ftrangulari fibi per* luadent, non quidem ex ftrangulatione lufFocari, fed pQtius ex nimia circumdufti funiculi tenfione , aut preffione , ex qua cum placenta commercium intercipiatur : fiquidem re- fpiratione haftenus impune caruerint, & etiam nunc carere poflint , commercio cum placenta , quamdiu refpirandi fa- cultas non datur , (ine vitae dUpendio non poffint ( r ). VII Equidem nonnulii opinati funt , fublato cum pla- centa commercio , refpirationem tantopere neceflariam eva- dere ex eo, quod foetus , qui fanguinem matris aere refer- (/») Vid. infra cap. III. ( ^ ) RoEDERER art. obft. p. 99, 198, 296, 306;, 307 . Funiculus etiam a per ftore aut pelvi contra uteri oftium compreffus , iniercepto fatigUinis citculo , foetum interficit ( ib. p. nz). Eadem ob/eivacio a Mervo propofiu fuerat ( Mem. de I'Acad. T. X ) , & a Mauriceaux ( Malad. des fern. cap. xxxvi) Monro ( eflais d'edimb, II p. t^) Hebensreit ( puthol. funic, urabil, §. 10,) f r ) Infantic. p. 358 . «'5 turn exclpere nequit , nifi refpirando aerem hauriat , quo iplius humores imbui pofllnt , ex penuria aeris in eifdem humoribus moriatur (s). At earn alii opinionem gravif- fimis difficultatibus prerai fuperius obfervavimus. Quare longe verofimilior hujus phoenomeni explicatio videtur , quam tradidit DAOUSTtNC ex mechanica necelfitate dedu- ftum \, fcilicet ligatis arteriis umbilicalibus majorem reft- ftentiam opponi fanguini in inferiorem aortam influent! , qui prius libera in placentam efFundebatur : hinc fangui- nem in aorta inferiori congeftum refiftere fanguini per du- Aum arteriofum advenienti , qui propterea majori nifu in pulmonales ramos irruat. Similiter ligatam venam umbili- calem efHcere, ut copia , &c impetus fanguinis in dextram auriculam advenientis minor fit , qui propterea facilius coerceri poflit ab aufta jam copia fanguinis per pulmo- nales venas in finillram auriculam influentis ; ex utraque vero cauiTa impetum & copiam fanguinis ad pulmonem tantopere augeri , ut ablque refpiratione tranfmitti non poffit : hinc ex fanguine in pulmonibus cohibito, ac con- gello infantem luffocari , nifi per refpirationem explicatQ pulmone ipfius trajeftus adjuvetur liberiorque reddatur ( t ). VllI Sic etiam ob hgatas artenas umbilicales opple- lioni pulmonum , & capitis, recens natos infantes obnoxios effe olim Covperus adnotavit ( « ), & ex eadem porro cauffa fanguis inferioris aortae arterias pelvis pedumque di- [■] Mert I. c. Mauriceaux I. c. In difp. quae habetur in colleft. Haiier p. 688 . Inuriiurot , qui ante pulmonum txpanfionem ttiam nativuati proximi oppriffa vet Jlrangulata vafa umiilictUia hattnt , quum tx altera pane, qua venam, iniercepio ejus flumtne , ventriculi cordis anterioris vacuiias , ex altera autem parte, qua arterias , opprejjls tarum canalihus , plenitudo ventriculi cordis po- jlerioris , ac dephiio e]us impedita , hinc fuHlanea mors necejfaria co/l- ftquatur. HebENSTREIT I. C. § 9. '(tt) In append, ad anaioiu. hum. Corp. c. ^9. q » I' 116 latat (x) y unde inferiores arms injignuer augentur {y). Ex venae autem umbilicalis ligatura iclerum recens oato- -fum proficifci fufpicatur Q. Morgagnus ( ^ ). An verb •ex eadem etiam cauda lac in mammis recens natorutm, ex aufto fcilicet fanguinis impetu in mammarias arterias.? IX Quemadmodum vero ligato funiculo augetur im- petus fanguinis ad pulmones , lie vici/lim per refpiratiooem liberiori. parata via fanguini in pulmonem advenienti:, ejus '• impetus a funiculo avertitur. Hinc eft, ut funiculi ligaiu- ram licet tutiorem , rninimeque omittendam , baud tamen neceflariam e(Te CI. viri contenderent (a), quod nempfi "-ifanguis multo minori impetu ad ipfura pellatur, poftquam ,jper refpirationem explicaio puJmone , in hunc copioiius liberiufque decorquetur. X Ex quibus jam fu'virur problema Harvejanum, cur nempe infans, ubi I'emel refpirando aerem hauferit , eo- dem deinceps carere non poffit, ( I ) fcilicet per refpira- tionem fanguis a funiculo avertitur (IX)} defeftu vero fanguinis , & aeris contaftu turn funiculus , turn placenta ^refrigerantur : & immeabilia fiunt {b). Hinc nee fanguis fx) Haller pr. lin. §. 913 , 948. y ) lb. §. 952. ( ^ ) De cauf. , & fedib. ep. xlviij §.60. ' (a J Primus banc obfervationem propofuit CI. Fantonos, (anan corp. hum, p. 161 ), quae multo magis in brutis obtinet, quatn in homi- ne. Confer Cel. Hallerum cI. phyf. viij p. i p. 441 , & fc-, (i) Pulcherrimac funt , & ad rem noftram apprime faciunt Roedereri obfervationes , quibu-s conftat , extrafto foetu, nee compreffo funi- culo, calnrem primum , dein piilfum in hoc exftingui, in locis pri- mum ab umbilico magis diflltis , inde pedetentim in propioribus ; idque intra pauca minuta contingere , fi placenta edu£la , & fngida aijri expofita fit, paullo tardiiis, fi foetu.s, funiculus, & placepia intra fcpidum demerganiur, vel fi placenta ad uterum adhuc adhaerear . Ex quibuR concludit pioculdubio pulfus in funt , quum natus tfl infans, Ceffat propter novam partim circulailonu in infnnie a rifpiratione ratio- nem , pariim propter cxurni airis , a tjuo funis iifficitur, coruaflum. .Vid. Auft. icon, liter, hum. tali, vj p. 2-» , 18 . CanJiius umtilicaliius rr- frigeratis , fanguis , tjuem continent , ommm mox vitpl"inem Je"on'' con^ilafcii BoHNlVS I. . funiculi viam , quam ob inchoatam refpirationem deferuit, repetere poterit , nee propterea intans refpiratione dein- jceps carere ( VII ). XI Hinc eft, ut per refpirationem recens natus novam alacritatem acquirat (c): fie enim fanguini aegrius , ac tardius per refiftentem funiculi , ac placentae viam circa- meunti nova ac liberior paratur, unde expeditior per uni- verfum corpus ipfius circuitus evadit. Hmc etiam ratio eruitur , cur debilis infans , quamdiu non refpiravit citius reficiaiur , fi funiculus non fuerit deligatus , & cur cauti obrtetricantes non prius vinciant , quum coeperit refpirare ((/), ne videlicet per ligaturam nova fanguini debiliter moio refillentia opponatur , ex qua debilis circuli vires ita opprimaniur , ut metuendum lit , ne penitus fatifcant XII Quum , intercepto per funiculum circuitu, foetus neceffario pereat , nifi refpiret ( VI ) ; hinc perperam non- nuUi ex nodis in tuniculis foetuum quorumdam repertis eos noniiifi per os nutriri potuide concludunt (e). Eifi enim per os nutriri aliis argumentis fatis fuerit eviftum if); ex ea tamen obfervatione fententia haec nequit con- .firmari : nam fi nodi ejufmodi fuiffent , ut fanguinis tra- ijtfftum per funiculum impedirent , non folum nutrimentum fuftuliffent , fed & fuppreffo fanguinis circuitu (^ VII ) toe- turn enecalTent {§)> ( f.) Solus inter caiulos caefareos robur demonftravit , qui refpiraverat ( Haller el. phyf. Ill p. 318) nova alacritas animalis pofl capnum aerem ( ib. viii p. II p. i6x) fi ovum ferpentis frangatur, quum ex- cluConi proximus eft, ferpens apparec in fpirain contortus , & im- inoius , fed portquum bis terve ore hiaverit , aeremque haufeiit ,vi- vidos motus habec. Aer repenie machinam in motum cict. Duver- NEY I. c. p. 573. (J'\ RoEDERER el. art. obft. p. 167, Hebenstreit I. c. §. 10. it) Petit M6in.de I'Acad. an. 1718 Heister comp. anat. p. 316. (fS Vid. Hallerum phyf. el. viij p. I p. 201 & feq. (f;) Haec obfervaiio Monroi cA. EiVais d'EoiMBOVRG II p. 196. ii8 XIII Ex propofito igitur phoenomeno ( VI , VII ) cor»- ftar, magnam partem fanguinis in foetu reSius ad umbiUcales arterias duci , & a pulmone onus averti ( /: ) i 3C propterea placenram tamquam diverticulum fanguinis confiderari pofle, dum pulmo ex aeris defeftu nequeat diiatari ( i >, Etfi enim in oviparis defit , hinc diverfa in ipfis oeconomia admittenda videatur ( A: ). Attenta tamen obfervatio demon- ftrat aliquid analogiim ipfis reperiri , quod eidem officio inferviat, Revera Nehedamius refert in ovo etiam tunicas injigniter crajfefcere , & fpeciatim in ovo anferino albuminis tenuioris lunicam , fub finem incubationis exiguas quafdam carneas papulas Jibi interfperfas ubique ojiendere iis fere fi- miles , quae in equa occurrunt ( / )• Eae igitur tunicae , & . vafa per eas diltributa in ipfis etiam oviparis detorquere \ fanguinem a pulmone poterunt , & vicariam placentae vU viparorum operam praertare , quod confirmatur elegantiti fimis perfpicaciffimi Halleri obfervationibus , qui nempej vidit in pullo incubato turn demum pulmonem, & dextrut ventriculum evolvi , qaum membrana umbilicalis , & rami arteriofi per ipfam diftributi , immutabili ovi longitudine terminati , minus extenfiles evaferunt , & magis refiftunc^ fanguini per inferiorem aortam advenienti : ex hac enim refiftentia fieri cenfet Vir fapientiflimus , ut dextra auricula juxta derivationis leges in dextrum ventriculum facilius fe exoneret , quam in finillram auricalam } propterea & ipfiim auriculam dextram & ventriculum dextrum , & pul- monalem arteriam evolvi ac diiatari , majoremque fangui- nis quantitatem ad pulmonem pelli ( m ). ' k) Haller pr. lin. §. 924 Needham. de fornii foetu in Bribl. Makget i p. s;3. k) Id. ib. Idem p. 545. Formation i .'I '» cujus nullam habeat nntionem ( de BufFon. I. c. 124.) nam fufiictt eumdem, gravato pulmone, inquietuiii effe , ut uiatrera motibus.fui^ ad pattern ftimulet, idemque caecus appetites, naium inf^ntem ad refpirandum incitabit , qui ad furgendum papillam invitat , aliafjue magis compofitas afliones edendas , quarum nee cffeftum novit , nee inftromcnta. (() Ut menftiuae evacuatioiiis molimina Dc Bvffon I, c. reipirare pergat, eumdem fuffocarl necefie fa (VII): jure igitur affirmarunt Viri CI. ob eamdem cauflam perennare refpirationera , ob quam femel inchoavit (u); jure etiam ftatuerunt caufTam banc talem effe oportere , ut non for- luito , fed conftanrer , ac neceflario animalia ad earn aftionem edendam impelleret (x ). XVIII An igitur ob dolores , quos in partu , & pod ipfum ex novi eiementi injuriis infans patitur ad quiritan- dum, atque adeo ad refrjirandum impellitur (y)? At pul- lus intra ovum pipit nulla exteriori moleftia atfeftus , & animalia eriam muta aerem captant ( { ) , & hujufinodi caufTa tumultuariae mufculoruro contraftioni porius , quam ordinato refpirationis motui excitando apta effet i unde CI. Fantonus exiitimare ie ajebat ob voluptatem potius, quam ob dolorem animal recens natum ad refpirandum impelli (ii). An ob liberaros a preffione nervos diaphragmaticos animal primum refpirat ( ^ )? At in avibus, quibus nullum diaphragma , refpiratio baud minus certum exordium habet ( c ). An ob nilum ad emittendas feces refpiratio incipit dd)? At eae feces in avibus nuilius fere moment! funt (e), eafque vel intra uterum deponere potell foetus, & reaple deponit (,f), ut proptere^ meconii excretio pro eifeft u po- a) Fanton. I.e. p. 351 Martin effais d'EdimS. i p. toi. x^ Soli tiium cafui quadruptJum ^ avium^ut viiam comniiture noUm ^ ut motui •litem temert ex fenfu incommodi fiflo .... Opontt aulcm tjufmoii'r caujfain invtnire , quae nequt late pattat aC ferarum fpiritalia Ijtcla.. Hall£R el. plivT. Mi p. 317. y^ BoRELLUs prop. CXVII . Truston 1. c. p. 115, \i6, I ) Hailer I. c p. 316 a) L. c. p. 35c, 351. t) Martin I. c. p. 20J: alii, que; recenfct C). Halurus /. c. p. 317:1. 6. c) Uii adnotat Hallerus Ioc. ult. cit. d\ Truston J. c. p. 117. tS Haller I. c p. 316. ./ ) Mihi quidem non raro contlf;lt fece< in liquore cmnii contemns , in viniri- culumque reforptas invenue. J^EEOHAM I. C. p. 553. Siinii;a obfcivaViC CI. Hallerus I. c. p. 318. Mljc. i^ur. Tom. V E I ^^ tius quam pro caufla refpirationis habenda fit. An aSr pon- dere fuo in nuper nati pulmonem defcendens ipfum ad re- fpirandum follicitat ( ^ ) ? An potius irritatis naribus , exci- lataque fternutatione eumdem refpirare <:ogit (h)i At nuper natum animal non reffirat ,fi langueat,, etiamfi w lan- guor ponderis necejfarium effcBum rnorari non pojjit (i),fae- piffimeque non (tet-nutat ( /t ), aut certe a Iternutatione re- i'piratio exordium non ducit. An demiim motus , quo animal cibum quaerit , is eft , quo vekui infcius primum aerem hauriat ? At motus quo cibum quaerimus , aut deglutimus, a motu refpirationis valde differ! (/), deinde puUus rtatim ac exclufus eft cibum non quaerit ( /w ), nee infans praefeitim abortivus ( « ) , quum tamen a nativitate ftatim loleat reipirare ( o ). Poltremo pullus longo ante exclufionem tempore roftrum aperit , & claudit , qiiafi cibum quaerens , quum nonnifi poftremis die- bus & refpiret , & pipiat (f ). XIX Cauffa igiiur refpirationis eft mutatio fenfim nata in placenta , & corde foetus progreflu geftationis , multo- que magis fublatum cum placenta commercium , ex quo tanta quantitas fanguinis in pulmonem urgetur , ut abfque (/;J Bernoullios I, c. p. 625 6i6. Pitcarnius I. c. §.15. (A) L'j4na!om. d'HEISTER II p. 115. ? i ) Haller 1. c. p. 317 ( k) OEconom. animal par M. SlGAUD II p. 40. ( / ) Dtglaliri abfque rcfpirauone adet male negaiur, ut cum refpirationt Jcglu' tiri niqueat. Hallir el. phyf. VlII p. I p. 201, 102. ( m ) Aliquaindiu nutritur vitelli colliquamento. Haller form, du coeur p. 158.' Pulli ovi coriictm ea pane percuiiunt , qua rtfpirationc opus habent , hoc agentes potius a refpirationt , quam a cibi ir.dlgeniia coadi, quum, flalim ac e cortice excluji funt , refpirem; fine cibo autem biduo , diuiiufque con- fiflant. Fabricius ab Aquapen. 1. c. ( n ) Majfae vegeiatili Jimilis continuo fomno indulget , vagitum non edit, ciiurn non appetit. RoEDERBR. el. art. obft. §. aoj. ( 0 ) Statim refpirat vel ante feptimum menfem natus. Pitcarniu<; 1, c. §. 10. \ p) Jam bora 190 aperto roftro cibum quaerit ( Haller for. du coeur U p 50) quum nonnifi hora 451 primuui pipiat (ib. p. 53 J .■•1 «1J refpiratione per ipfum nequeat tranfmitti, ( XVII ) Propter- ea canalis arteriofus , auc foramen ovale , utcumque aper- tum ( y ) neque fanguinem a pulmone avenere poterit , neque animal a fpirandi neceflitate immunem reddere. Et quidem eae viae fuperftites necera a ftrangulatione non praecavent (r ) , & foramen ovale etiam Ji ampUjfimum num- quam tanien plenum otiuni pulmonis faceret , quum venae cavae fanguinem — fere minuat ( j ) , & eaedem viae in am- phibiis quibufdam fie diftis , & in aquaticis quibufdam avi- bu5 , etfi perpetuo apertae maneant. , fuffocationem tamen ab intercepta earumdem refpiratione non impediunt ( t ). XX Qui autem putarunt ab earum viarum obllruftione folummodo fpirandi neceffiiatem afferri , quum viderent ia nuper natis eas vias baud ita fubito claudi , propierea du- bitarunt de veritate phaenomeni ab Harveo propofiti (1), nee ira fubito fieri crediderunt , ul infans tacultatem amit- teret , per quam haftenus acre carere impune potuerat (w);. quum tamen , ut diximus, commercium cum placenta ob inchoatam ferael refpirationem interceptum illi facultati au- (?) Quale '"ud a CI. Morgagni obfervatiiin in infante quindecirn dierurrr, in quo valvulam dicit penilus defuifle ( I. c. ep. XLVIII §. 63 ) & Cmile LiEUTAUDii {cjfai anat. p. 326) & dcmuin illud Albini in anu decrepita , quod cum corde increverat , & per actaiem augcri perexerat ( anat. Acad. lib. I c. IX p. 34, ( r ) In noflris , 6" aliorum cxperimentis aperiuin in homine , inque animali id foramen mortem ab aquis minime moralum efl , neque necem a ftrangulj.. tione, aut a fufocatione fequentem averili Hailer. el. p'lyf. Ill p. 252; flmilia iterum ib. VIII p. II p. 159. Inutilis foret levit ilte hiatui tanto fanguini tranfmiuenJo. BARTHOLIN, anat. p. 410. (s") Haller I. ul. cit. p. 14. K'\ Id. ib. HI p. 270, & in Boerh. not. 14 ad §. 691. (•) Boerhaave in prael. ad §. ^91 inflit. ad verbum mu/amr. Centra DiE- MERBROEKius DC in anijiio quidcin conienium eouinum pullum, vel ad horae femiquadrantem extra uterum vivere afiirniat , & errori.s Hakvcvm redarguic (I. c. lib. I cap. XXXV p. 31;). Verofiniiliter uli.-i eventus frigoti tiibucndus, cui fecuaJinae extra uteium fuerunc upoliue. r z. 114 ferendae par (it ( X ). Alii putarunt per eas vias utcumqae apertas languiiiem moveri amplius non polFe ; cur autem moveri non poffer, cauffam quaefiverunt in eanim viarum obliquitate ( x ), Alii demum eas vias fufficere cenluerunc futioeationi praecavendae (j>');imo impedito earum coalitu per trequentem receiis natorum in tepidam fubmerlionem vera amphibia effici potle Iperarunt ( { )} quod tamen & me olira frullra in recens naiis telibus tentaffe memini , 3i rieri non polle propoiua ratio ( VI VII ) pieniilime evincir. XXI Equidem eae viae foerui peculiares , li apertae maneant , quum oneris pariem a pulmone avertanc , etfi plenum ipfius oltium tacere nequeunt ( XlX )j efficient ta- men , ut animaiia pauUo diutius refpiratione carere pof- (int , quam cetera , in quibus eae viae jam tuerint coaii- tae ( a ) } ex quo apparet , cur recens iiaia animaiia, fi in- (x) Quairitur quae fit caujfi , cur intcrcepto infantis in lucem idiii fpiritu , itlius fangu'u , elfi per piilmones moveri nequeai , per aniiquas tamen illas vias traofirt non conetur : hoc en'im fi fierel, viJeiur per aiiquod faliem tongius temporis fpatium non mcriiurum, Thruston J. c. p. loi. Vide fupra 2,3. (j/) Auftotes I'upra citati §. a, not. /" turn Muschembroikius , qui felcs recens n.itos in vacuo inflari, profterni, voineie, fed non moii con- tcndit (In Florent. p. 56, col. Acad.) & alibi. Fda , inquit , etiam odo Jifius poll nativiiaitn non moriumur in vacuo, nee alia quihus fo- ramen in coide ovale, turn canalis in puimonitus arterjofus patel. Incrod. ad Pliilof. nar. §. 2166. (5;) An confuciudine fieri pcjjit , ut fanf^uis antiquas femilas rrpelal , mihi nondum compertum efl , quair.vis illud fieri , led rarilTime poffe urinatorcs , & animaiia quaedam alia non contcninendo proifu"; argunicntn fint. Thruston \. c. p. 110. Fieii pofTe, & inde amphibia paiari. Boer- HAAVE loco ultimo citato , & CI. De Buffon , qui cxperiineatum inflituit hift. natur. IV , p. 176. (a) Niiper nata animaiia difficilius flrangulari , Bohnius infant, p. 355, Quum ligata fuiffct afpera arteria , port 10 minuia aiirc opus habe- bant (cK BiRCHJ Hallerus el. pliyf. Ill, p. 316, not. /) aut poft 24 demum hoias (ex Senac. ib. p. 314, n. /) quod incredibile vi- dctur , nifi fyncope , aut alia fortuita cauffa acceflerit. Feles rcccns natae 7 minutis in vacuo pereunt. Bovle ex p. pneutn. tit, IV, jk de iclat. iaiei aisrem , & flatn, vital, animal, exp. VI, firmiilima fuerint, ad horas aliquot refpiratiouem ncn mo- liancur (b)i quum enim neceffitas rdpirationis ex vi , ik impetu circumeuntis fanguinis dependeat , aique ob idipl'uin fubmerfi , lyncoptici , convulli homines ad temp us inter- dum fatis longum refpiraiione carere poflint, quin enecentur (c), eo potiori latioae hoc privilegio eos gaudere necefie elt , quibus ob nondum obibudas memoratas vias minus- urgens necellitas relpirationis incumbit. ( ^ ) ( A ) Qu jni/o infans langutt aliquo ne^ut minima ttmport aifque rtfpirtllont ptr- Jurat. Haller el. phyf. Ill , pag. 225 , 317. (c) Coiiter Hallirum I. c. p. 266. Diemerbroek I. c. lib. II cap. XIII. \d) Hue fpcdare videniur nirtoriae a Bohnio propofitae de recens natiu puellis , quae quum fub terrain fepultae fuiflenr , viventes inde pro- tra£lae fuerunt , etfi carum altera per feptcm horas delituilTei ( I.e. P- 3^5' 35^) adveriit fiquidem ipfe Bohnius infirmum aliquando cxcluJi parium , uc omni fc'ifu , rnotu , ac rifpiralione per aliquot mo- menia , feu notahile icmpus dtfliiui viJeaiur , inde qiiaj! fyncopii^aniein vitam in apricum poni. ( lb. p. 352 ). Et pauilo pert. Simile quid his fieri concipiendum, quod in hiflericae , & hypochondriacae fujfocaiianie nonnullis fpeciekus , 6" animi dcliquio contingere otfervarr.us in his ni- mirum affeOiius infpiraiionem aeris evidenter inie'poUri per notahile lempus fine vitjc cum morie comrrutaiione (p. 354, 355) Hue fpcitare quoque videtur fimilis hiftoria a Boerhaavio relata ( pracl. I. c.), nifi quod in hac relictus funiculus cum kcundini.s , & cum infante fepultus aj eius vitam fervandam confpirarc potuerit. Hallerus catellum recens natum , qui tatnen refpiraverat per diraidiam horatn in tepida vixifle vidit , ( fut la refp. exp. 113 ) & acimalia recens naia diutius vim vacui ferre advertit, (el. phyf.III, pag. 314'"? eadeinque eft obfervatio Duvernet (I. c. II, p. 89 J expeiiment'a etiam Buffon. ( vid. fupra n. X ) ad diuturniorem tantum refpira- tionis fufpenfionem pertinent, nee aliter videniur inierpretanda ex- periincnta Muschembroekii fuperius jiot. V. memorata. 1 16 CAP. II I. In quo nam pojita Jit neceffiias , ' in quo uiilitas refpiradonis. XXII Aerem refpiratum non allam ob cauflam refpi- rationi ineptum evadere oftendi , nifi ob noxios ad- mixtos vapores, qui & animalibus infenfi fint, & flam- mam fufFocent, & odore foetido fe prodant. Nam eam- dem aeris quantitatem multo diutius refpirationi infervire per experimenta comperi , fi condenfetur , quam^ fi in majus rpatium fuerit expanfa , quod apprime refpondet va- porum indoli , qui multo tardius per denliorem aerem expanduntur , eumque propterea tardius ita inquinare pof- funt , ut refpirationi ineptum reddant ( e ). XXIII Et(i autem vapores , qui refpiratum aerem in- ficiunt , ipfius elafticitatem imminuant ; banc tamen ela- fticitatis jafturam noxiorum ipfius efFeftuum cauffam baud effe demonftravi , quum & exigua fit , & in condenfato , iriterclufoque acre animalia moriantur quo tempore inter- clufi aeris preffio atmofphaerae pondere multo adhuc major exfiftit , & in aperto etiara aere , ubi non elafticitate, fed pondere aeris pulmones diftenduntur, vapores exitiales fint (/). Addere poffumus vapores alios , qui multo magis elafticitatem aeris infringunt , minus tamen effe perni- ciofos. XXIV Itaque ex confideratis phaenomenis animalium in interclufo aere exltinftorum , verofimile cenfui vi irritante («) Mifcel. torn. 11, p. 199, §. n, 24. „ Aer non renovatus perpetuo evadit lethalis non ob calorem, vel rare- „ faftionem , denfitatemve , fed ob aliam occultam cauflam, BotR.. „ inft. §. 203. (/■) I" C. §. 44. 49. 1*7 eum aerem nocere , propter quam broncma , forte ctiam pulmones convellantur, & ingrefiuro aeri refilknt; eo- dem nimirum nocere mode, quo Boerhaavius, & Sau- AGius mephitidis aut accenli fulphuris vapores fuffocare exillimarunt (g). ■ XXV Et (i vero pulmones fenfu , & irritabilitate ca- rere videantur, id de externa tantum iplbrum fuperficie verum efle probabile eft , quum interna vivido fenfu in- ftrufta fit, pari modo , quo externa cordis, & inteftino- rum fuperhcies parum fentif, interna exquifitiflimo fenfu pollet (h) , &c revera fulphuris accenfi vapores , aliique, qui fuffocationem afFerunt , fi per infpirationem haurian- tur, abfque damno in peftoris cavum immittuntur ( i ), quo folo experimento probatur inter fenfum externae inter- naeque pulmonum faciei maximum difcrimen interce- dere (h). XXVI Haftenus quidem fibrae verae carneae in ipfo pulmone demonftraiae non funt ; certura tamen eft fibras mufculares ab ipfa deorfum cartilagine cricoidea defcen- dentes , & infra divilionem bronchiorum deduftas in pul- mone evanefcere ( / ); motus vero pulmonis in ranis aliifque frigidis animalibus , qui etiam aperto thorace perfeverar, abfque hujufmodi mufculari ftruftura explicari non poteft, cujus vi intrufus in pulmonem aer a pulmone ipfo poffit expelli ( m). XXVII lis autem mufcularibus fibris refolutis pulmo- num aftionem laedi , aut tolli innuunt experimenta in brutis (.0 L. c. §. 48. f A ) Haller. el. phyf. I p. 489. i i ) Langrish experiences fur les betes. ( A ) De fenfu internae membranae trachaeae , quae ipfa in pulmonem pro- pagari videtur. Confer Hallerum el. phyf 111 , p. 148. ii. .(l- I 119 bat , intra peftus coar6larentur (x): propterea verofimile eft pulmonalem etiam vaporem , quo interclufus aer in- quinatur, iimilem bronchiorum convulfionem inducere , & animalia in eo pofita ex convulfivo afthmate interire. XXIX Ex tali autem vi irritante refpirati aeris (III) etiam deducitur , cur animalia diu fpiritum cohibere noa .poflint : nempe eadem cauffa, quae efficit , ut animalia in interclufo aere intereant, efficit etiam , ut ab aere per diu- tumiorem infpirationem retento fuffocentur (y ). Hinc erga neceffitas alterni infpirationis , & exfpirationis motus , ut aer vaporibus inquinatus expellatur , & novo aeri per fub- fequentem infpirationem hauriendo locum cedat ({). XXX Rem mirifice confirmat Hookianum ingeniofif- fimum experimentum , in quo aperto pe6lore, perforatifque pulmonibus , duplici folle per trachaeam aer in pulmones jugiter ita immittitur, ut, dum per pulmonis vulnera aer ela- bilur , novus continue impulfus fuccedat , ficque , & pul- monem in perpetua difteniione fervet, & defe£turam ani- malis vitam diutiflime fuftineat ( a ). XXXI Equidem fuerunt , qui contenderent , non tffe necefTarium in eo experimento , ut pulmo perforetur , aut laltem perforati pulmonis nullam meniionem habuerunt ( ^ )i fx) Obferv de aflhmate p. 139, 140, y) Haller cI. pliyf. Ill, p. 258, 159. Ubi calculo infticuto deraonflrar, rantum iniercluC aeris intra datum tempus vitiari , quantum eo tem- pore per repetitas infpiiaiiones hauflum fuir. (I'S DUVERNEY I. e. p. 84. (a) Vid. Boer, praelec. I p. 451, §. 203 ad vetbum reciproce , & IV p. 1 p. 32 ad vcrbura Hookii Stewensom efTais d'Eilimbourg VI p. 472» 473 per integram horain animalis vitam in eo c.tperimento fufleiv. tan. Hallerus el. phyf. Ill p. 248 ad duas, & piures. Baguviuj , qui fimilc experimentum inftituit dc fibra motrice p 294. (i) Perlbrati pulmonis non meminit Rydleyus ( obf. de allli. p. 141 ) ubi Hookii experimentum repetiit, nee Baguvius, fed is per inter- vaila acrcm immifit, nee pulmones in perpetua diflenfione fcrvavit ( de fibra motrice app. p. 294 ): ncc Muschembroekius ; indequc faftum videtui , ut obfervaverit experimentum non lacccdeic, nifi foliis per aliquot rtciprocaiiontt moveaiur, Mifc. faur. Tom. K S i3«» quae tameii omnino eft neceflaria , i\ dtiltiils animafis vita per novum aerem admiflum fuerit fuftentanda , fecus aut per vices pulmonem inflare , am aerem alterne in pulmonem immittere , alterne ab ipfo haurire , opor- tebit, nee propterea pulmo conftanter inflatus fervabitur, quo tamen inprimis ingeniofiffimum hoc experimentura videtur fpeftare . Hanc ipfam animadverfionem BoE- RHAAVius propofuit , quod nempe HooKius , fi diuiius experimenrum protrahere vellet , cogeretur fodicare pul- monem , ut , veteri acre expulfo , novum recentemque in e)us locum impelleret ( c ). XXXII Quod fi in eum tantum finem experimentum inftituatur , ut pulfo ex pulmone fanguine in cor , fopitus cordis motus exfufcitetur in ftrangulatis fufFocaiifve animali- bus, vehemens per os aeris infufflatio fufficiens erit , quum femei flifflaminatus cordis motus Iponte deinceps perennet, & refjpirationis organa integra fint , ficque exfuCeitatum motum fervare queunt (d), fecus ac in HooKii experi- mento, in quo aperto peftore refpiratio haberi amplius no'n poteft , cui ut fuppleatur, & vita fiiftentetur non tantum diftendi pulmo debet, fed renovato affidue acre repleri : unde omnino neceffarium eft, ut veteri foedatoque aeri per fodicatum pulmonem effugium concedatur, ex quo novo aeri in ipfum continue immittendo aditus patefiat. XXXIII Igitur exfpiratio non 'propterea eft neceftaria, quod fanguis per pulmonem conftanter inflatum tranfmitii ( c ) L. c. & DirvERNEflrus II , p. 84 , Stewehson I. c, Lovervs de corde p. 162, 163. J d) Quo lenfu interpretatus fuifTe videtur Hoom experimeBtum Thrwsto- Nus , qui ipfum comparat cum cxperimento Croon , quo fuffocatum pullum gallinaceum , immiflb per trachaeanj aire , fufcitavit, & cum alio Nehedamii , qui flangulatum canem immiflb per du£tiUB iho- wcicum flacu xevocavit. ( Outrua p. 77 ) . noil poffit (e) J lit multi cenfuerunt , fed ut foedato aeri, ac irritand novus , blandufque fuccedar. Hinc quemadmo- dumi in hoc experimento animal , perpetuo inflato pulmo- ne , vivit , ex eo quod aer novus affidue immittatur , fie viciflim in interclufo , nee renovato acre perit , quamvis infpirationis , & exfpirationis motus alternet. Hinc , ceteris paribus , refpiratio tardior celeriorve eft prout aer denfior rariorve, citius , tardiufve pulmonali vapore inquinatur, & in animalibus , qui interclufum, propriifque vaporibus jam ifiquinatum aerem refpirant , celerrima evadit. XXXIV Quum vero in pulmone fanguis plurimum evaporet, inde colligi potell ibidem eumdem refrigerari. Equidem in hac quaefti'one parum adeo confentiunt phy- liologorum celeberrimi, ut in fententias oppido contrarias abeant. Alii nimirum cum Galeno munus fanguinem refri- gerandi pulmoni uibuunt (/). Alii contra in pulmone fan- guinem calefieri affirmant (g) r utrique vero ab eadent obfervatione difcedunt : animalia omnia calida duplici cor- dis ventriculo , & puimonibus inftrufta effe y fecus vero: frigida aut carere puimonibus y ant tales habere , qai nonnifi partem fanguinis e corde ejefti excipiant , atque tranfmittant. Hinc qui refrigerari in pulmone fanguinem exiltimant , iis tantum animalibus pulmonem datum efffr conllituunt , quorum fanguis ob calorem, quo afficirur, re- { » J Ob cauffis varias apud varibs auftores Borellum ( prop. CXIX ) Sau- AGiUM ( efFets de I'air p. 44, & feq. ) & Boirhaave (inft. §. 619).. At ex hoc ipfo experimento detnonllrat Hallerus , per pulmonem cpnftantcr inflaium /anguinem commode tranfmitti (ci. phyf. Ill, p. 255 ) turn ex argumeniis aliis ( ib. pag. 257. 2S8). (/) Refrigerationem pro praecipuo fcopo refpirationis tiabuit Hambebgerus (Haller in BoERH. I, p. 433, not. ?) & alii multi ( apud euradem cl. phyf. Ill, a p. 34a, ad 344) turn Daoustenc ( difp. p. 681 6 41 ) HuxHAM ( ptoleg. de acre p. IV ) Nehkdam ( in biblioih. Manget. I. p. 561$). (1) Au£loies citandi oota feq, & X frigerio egens eft ( A ). Qui contra calefieri opinantur, ideo animalia calida effe decent , quod fanguis , dum per ipfo- rum pulmones trajicitur , plurimum calefiat , eaque pro- pterea frigefcere, quorum fanguis aut omnino non , aut ex parte tantum pulmonis vires experitur ( i )} hancque opi- nionem confirmant ex alia neque inceria } in pulmone maximum fieri attritum fanguinis ad vafa, ex quo maxiraus in eodem calor excitetur (k). XXXV Verumramen atiritus in pulmone non quidem major , fed minor potius , quam in ceteris partibus : ne- que enim attritus aut copiae tantum , aut velocitati fan- guinis refpondet ( / ) , fed omnino pendet a refiftentia viae, per quam movetur , & ab exceffu celeritatis majpri ijii- norive fanguinis a lergo urgentis fupra praecedentem lan- guinem , unde adverfus vaforum latera pofterioris fangui- nis vis refleftatur. Verum in animalibus, quamdiu refpirant, via per pulmonem omnino libera eft, & brevisj &;-,inir nimae funt refiftentiae ( m ). Hinc vis ventriculi cordis", dextri fanguinem per pulmonem pellentis multo minor a natura conftituta eft , quam iiniftri ( « ) } ex quo confici- { h) BoERHAAVK ( in prael. ad §. loo , 7 ad verbum calor. I , p. 437. ) ( BuFFON hid. natur. IV. p. 129 8cc. ) ( J ) Plcrique auftores citati nota t. (/I) Ex Halesio in ranae pulmone celeritatem fanguinis 43 majorem effe, quain in teliquo corpore, hinc niajoiem atiritum, & maiorem calorein gigni ( Scwenke (Hematol. p. is). Attriium,& flaidilaien\ msjorem in pulmone ponit Boerhaave ( infl. §. soo , 7 , & 206 , 208,) (& in prael. hie ): Winslow ( de peftor. §. 154) Daoustenc ( difp. p. 547 ) MuscHEMB. ( difp. p. 612 ) Keiluus ( de fecrct. p. 60, 61 ). (/) Sauvages fur I'infiam. §. 82. ( m ) Ex eo ipio , quod obfervantc Halesio fanguinis vclocitas in xanae pulmone 43 major fit, ingeniofe conclufit CI. Hallerus, minorcm ibi refiften- liam adcffe, quum ab eadem unici cordis vi quaqujveifus fanguis pellatur. In Boerh. 1 , nor. r. ad §, CCXV. (1) Winslow de peftore §. ji. I?; tur exiguum in pulmone attritum haberi ( o ). Hue accedit pulmonem vifcus fuapte natura molle, cedens, fpongiofum efl'e , ik pulmonalera arteriam ceteris molliorem , ac pro- pterea minima aptam calori ex attritu excitando (p). XXXVI Rurfus obfervat Lowerus in HooKU faltem experiraento , in quo conftanter pulmo inflatus perftat (IX), minimum in ipfo attritum haberi , quum interim animal aeque caleat ( y ) ;ij&- in' pullo progreflu incubationis ca- lorem ex interna caufla naici animadvenit Stewensonus, licet nulla adhuc fit refpiratio (r); & demum adnotat CI. Hallerus pulmone obilrut^o , ulcerofo , pene deleto, morbofum tamen calorem prodire (s). XXXVII Contra jefrigerari in pulmone fanguinem vel ipfe perpetuus frigidk aeris , ac fere immediatus , &: qui- dem per amplam pulmonis Cuperrtciem ad fanguinem at- ta£lus , fuadere videtur , ex quo plurimum caloris in eum aerem diffundi debet, ac diffipari (r), & Halesius quidem quantum inde caloris languini decedat , fubduftis (o) Ab aere impetum fieri in piilmonem, aut fanguinem in eodemcom- minui negat Bernoulli ( difp. p. 6ai ) Lowirus ( de corde p. i6y ). Attriiym in pulmone non elTe naajorem. Haller. (el. phyf. Ill a p. 435 a<1 238 ) & paium tribuendum elTe aeris preflioni ( ib. p. 358 n. /■ , /) nee calorem in eodem generari ( ib. p. 360). (/>) Contra majortm in pulmont attritum nupcr CI. GuENET differiationtm fcri- p/ii , in ,^ua (f parvitatem vifctris , 6" paucitatem va forum, 6" minut Ipatium.ptrcurfum, 6- molliorem pulmonis arteriam confiderat . Haller in addend, t. VIII el. phyf. p. 162. ( j) De coiiio (j). 163 ) eadem eft obfervatio Stewensoni (eflais d'Edim- bourg ,VI, p. 471 , 47J , & feq. ) . ( r ) Siquidem pallina ova deferere poteft per lempus , quod refrigerandis ['.] ovis fufficcret , nifi iniernam caloris cauflam haberent ( I. c. Pr. lin. §. 278, edir. ul. el. phyf. II, p. 58, .311, 318. Aliqua j>ars caloris tranfit inaerera. Haller. in Boer. n. 9. ad §200, i>.P' 433 1 & prim, lin, § 278, calorem fanguiuiscx lupprefla refpi- laiione mu femiborua i 17} augerj, «34 . calculis inveftigavit (u). At non ea tantum ex cauffa re- frigeratur in pulmoiie ("anguis , quod, frigidum aerem con* tingat , fed ex eo nraxime , quod plurimum. exhalet ; a qua exhalatione vel in ipfo vacuo corpora vehementer re» trigerari a CI. Culllnlo nuper eft demonftratum ( x ). XXXVIII Hinc provide natura videtur utramque uti- litatem & refrigerii , & exhalationi* pulmoni tnbuiffe :: nam quo calor major eft , eo plures etiam progigni de*. bent partes per exhalationem elitninandae. Ex quo inteUI ligitur cur refpiratio, ceteris paribus, eo celenor fit, quo! calor fanguinis major eft (j) ^ Si item eo celerior , quO' magis calor aeris ad languinis caiorem appropinquat ((). XXXIX Inde vero phoenomenon almd commode ex- plicari poffe videtur; quod a Douglassio eft oWervatum:; lani nimirum honvinis caiorem eumdem propemodum re- inanere, quicumque fuerit calor ambientis aeris , aut bai- nei, in quod homo fuerit demerfus (a ) , quod fane vi- (u) HAEMAtTAT exjJ XIII a p. 8i ad SS.CalcuIum hunc parvi facit Senac; ( du coeur II , p. 256 ) : de hoc etiam Haller. el. phyf. Ill , p. 346. («) Vid. Mifcel. 11, p. 143, & feq. Inde caloris deperdiiio multo major Halesii aeftimaiione. iy) Quum calefcimus , magnas, & frequentes refpirationes edimus ; contra quum frigore vexamur , Jentas , & parvas : ergo refpiratio non ad calefaciendam fanguinem , fed ad eumdem reftigerandum data eft . Stewenson ( eflais d' Edimbourg VI , p. 479 ) In ardentibus fcbribus cum rubore faciei , refpiratione frequenti , pulfu picno , & frequcnti, aperta feaeftra, frigidiorique aere reipirato , rubor minuebatur^ pulfus minus plenus, refpiratio minus frequens evadebat, etfi ftragula cadem perflarent , ( id. ib.). Similia apud Nehesam , ( in bibioth. Mang, I, p. 566). (l) Si aer frigidus, refpiratio fenfibiiis, ac fere fufpenfa , contra fi ambiens calidus , refpiratio fortior erit , ac frequentior. PotssONERiUS (traitfr des fifivres dc s. Domingwe p. 15 , Sigaud. 11 , p. 61 , 61 . Similia Stewenson cffais d'^Edimb. VI, p. 310, Diemerbroek lib. II, c. 23 , p. 416. |-«) Effai lur la generation de la chaleur dans les animaux, qui liber ex Anglico converfus , & adjc>aus verfioni. DilTert. Martini p. 253 , & feq. Eiut obfervatio nuper con/irmata eft a fi&AVKiO. MoV4Commen, AcaJ, Petiop. torn, XtU, p. 4M, 4B)t ■■ «'"' viiw.;:; I '5 5 detur repugnare notiflimis calefaftioni^ , ac refrigerauonis legibus. Nam quum intrinfeca cauffa rin iiomine , aliifque animalibus affidue calorenl gignat, eo plus caloris in ipfo accumulari oporceret , quo minus is calor per vlcina cor- pora diffipatur ; quum vero eo minus diffipari debeat, quo ambientium calor major eft , & animalis calori proximior, major propterea eiiam effe deberet caloris ex interna 'CauiTa nati retentique accumulatio. XL DouGLASsius quidem earn animalis caloris con- Aantiam tribuit mutationi , quam ex calore fubeunt va(a capillaria , quae inde dilatata laxataque minori cum attritu fanguinem tranfmittant , unde minor calor producatur ( i» ), fed multo fimplicior ex refpirarione ejus phoenomeni ex- plicatio deducitur , quum, quo calidior fanguis eft, eo cita- tior fiat relpiratio , hinc & plus fanguinis per pulmonem trajici debeat , & eodem tempore plus frigidi aeris in pulmones attrahatur. citius expellendus , & plures exhala- tiones ex fanguine erumpant ( c ) , quibus eo raagis re- frigeretur ( IX ) , ut fie eadera neceffitas mechanica , quae magis citato fanguinis motu citatiorem refpirationis motum efficit , ut is fanguis ea majori celeritate per pulmonem iranfraitti poflit , efficiat eiiam fecundario , ut idem fanguis plus caloris difperdat , ficque aequabilem fere fanguinis calorem fervet. Similis in hoc fanguis mihi effe videtur cbullienti aquae , quae qiiocumque addito calore , ultenuj calefieri nequit , ) BEacERus de natura huniana , p. ^4. (£} Calor ordinarius in tepidariis Rufllcls eft 106- Farcrneith. , maximus 1x6 ( Eraun. I. c. p. 431) CI. RiGHMANNUs tameo calorem 1:5 ftrre poiiiii (ib. ) quod une miruin, quum canes ex calore 115 perierint ( ib. p. 432). (/) DeinoaftrBium a Cullenio eft, evaporationem , qualis per pul- monem fit, non fnium aptam eflb ciiius lefrigerandis coiprribus , vcrum ciiam per ipf.im ad calnrem minorcm , qium fit ambicniis calor evaporantia corpora peiduci pone. ALJc. Laur. Tom. /, t confcquens eft , ut ex nimio congefto calore in vitae dl- fcrimen adducatur (m). Si igitur refpiratio utilis femper eft ad aequabilem fanguinis calorem fervandum ( XIX ) , hie maxime videtur neceflaria ad praecavendum, ne calor jam maximus , & funefto proximus adaugeatur, necemque ani- malibus inferar. Hinc in eo calore animalia vehementips frequentiufque refpirant , ut eo efficacius imminens peri- cuium avertant ( XVII ). i I XLIII Ex haftenus diftis jam iicet definite, in quo ^neceffitas refpitadonis , in quo ipfius utilitas fit coUocanda {n). Nempe,neceflitas refpirationis in eo ponenda eft, quod in exfpiratione quidem compreffus pulmo fanguinem Tion. tranfmittat , in diuiurna autem inrpiratione aer non renovatus, vaporibufque onuftus, convulitonem in pulmond exciter, unde fimiliter tranfinittendo fanguini ineptus eva- dat ( 111 ). Neque multum ab hac neceflitate utilitas re« /pirationis videtur diftare , neque alium finem natura in condendo pulmone fibi propofuiffe, nifi ut irritaritem mo* leftumque vaporem , qui ad exfpirationem nos cogit , ex* pelleret , & conveniens inde fanguini refrigerium afFerret ( XIII , & feq. ) XLIV Et utrique quidem utilitati confiiluifle videtur in conftruendo calidorum animalium pulmone: in his enim quum ob majorem attritum , caloremque exhalatio major requireretur & refrigerium ; idcirco omnem fanguinem per pulmonem trajici voluit. In frigidis veto animalibus ob idipfum partem tantum fanguinis ad pulmonem videtur ( m ) Ex feri coagulaiione , fanguinis corruptione &c. "* (n) i, Sed a neceffitate refpirationis diiFert ipfius utilitas: illam natura vi- „ taflet pulmone , aut nullo fafto , aut tali, qualis in foetu eft. Hal- „ LER pr. iin. §. 176. Comjjendiofa natura unicum cordis finutn „ cffecifTet, quum ad generalem circulationem nil conferat proelum „ pulmonicum. Fanton. edit i , p, 341. Similia Borellus part. II, prop. 3 , p. 240, fiERNpujLU di(p. §. 4i p. 631. dilhibuiffe , quod altera refpirationis utilitas, nempe refri- gerium , in ipfis locum non haberet ; altera autem , feu exhalatio minus urgefet , quam in caiidis , tieque adeo conllans , aut copio(a requireretur. r XLV Ef tamen in his ipfis animalibus exhalationi natu- ram proipexifTe cooftat, eomque imprimis ufiim eorum pulmo- ni iribuiffe (o). Et revera ranas fub aquis ligatas interire obfervavi , & five (ub aquis , five in interclufo corrupto- que acre rc/pirare , & magno labore aquam , vel corru- ptam aerem haurire , & licet primum in interclufb a«re, ipfo adhuc integro , nonnifi per intervalta ad fuperficiem aquae afcendant refpirandi cauiTa , fub finem , acre jam foedato , magno nifu conftanter ad aquae fiiperfieiem fe fuftinere , ut ibi frequenti , ac laboriofae refptrationi in- eumbiftit , iifdem nimirum (ymptomatibus afiici , quibus ealida animalia in (imilibus adjun^is vexantur , ac tandem iflterire ; durationem vero vitae earumdero interclufi aeris quantitati refpondere (/)• XLVI Jam vero quum in his animalibus , etiam in* tercepta per pulmonem via Sanguinis circulus perfeverare queat , evidens eft talem anxietatem , &c refpirandi cona- turn, & laboriofam refpirationem in interclufo acre, ac natam inde fulfocationem non aliunde nifi ex fublata re- r )' Aefcm a ranarum refpiratione flmiliter inoumari , ae a rcrpiiafione ca. )id('n(mt aniftiitium , vel ex co confirmaiur , qucd is acr fljaiaiam iimiliter cxfliuguat. Mifc. I , p. 48. t X I40 cunt (/), forte etiam reliquum fanguinem inquinent, iifdem- que tandem interitum inferant. XLVII BoERHAAWius cenfuit ad eruendam utilitatem relpirationis plurimum lucis afFerre poffe confiderationetn animalism in aere interclulbrum ( t ), fed in his mors non lam fublatae ref{5iraiionis utilitati , quanj impeditae necef- fariae fanguinis tranfmiffioni tribuenda eft. Quare (peravit CI. Hallerus ex animalibus , quibus viae foetus apertae perftant, ejus quaellionis folutionem potius effe exfpeftan- dam (tt): fed amphibia animalia, de quibus agimus, mi-j norem adhuc habeni refpirandi neceffitatem , quum fanguis per ipforum pulmonem tranfmitii non debeat , propterea aptilfjina folvendo problemati mihi videntur , & propofitae fententiae confumandae. XLVIII Et hunc quidem praecipuum pulmonis ufura effe , ut perfpirationi inferviat, jam oHm Galenus docue- rat ( jf ) : ejus tamen opinionem recentiores plerique defer ruerunt, quod hujufmodi haUtum mere aqueum eife -arbi- trarentur (y ). Verumtamen non mere aqueum effe oltendunt perfpirati per cutem humoris acrimonia , & morbi ex co (/) Quumranae etiam aperto peftore refpirare pergant, curiofum effet in corrupio acre pulmonis motum in ipfis obleivare. ( / ) „ Interim aer praeter modo difta aliquid lefpiranti praeflat ; nam noa „ renovatus perpetuo evadit leihalis non ob calorem , vcl rarefa- „ Aionem , denlitatemve , fed ob aliam occultam cauflam. Inflic. §• 103- ( « ) „ Si foramen ovale ampliier in adulto homine , ut videtur pofle , non- „ nunquam pateret , diligens annotatio hujufmodi fabiicae pofTet „ aliquid forte lucis ad puhnonum utilitatem accendere. £1. phyf. VIII, p. II, p. 14. (*) De ufu partium lib. VI, cap. i6. Ignis & animalium refpeftu hunc efle aeris ufum , ut cxhalantes partes excipiat. Morgan. ( effnis d'Edimb. IV , p. 595). Vide confentientes auftores apud Hallerui^ (el. phyf. Ill, p. 355 , n. a). (_>') Bo£RH. infiit. §. 201, & in praeledt. hie ad veibam ful/ginis I , p, 448, & iterum m prael. ad §. 203 ad veibum renovatus I , p. 4j i , BoREuus prop, 97, p. aSi. MI repercuflb , & fimilitudo ejufdem cum urina , & odor, per quern canes dominum facile diftinguunt ( ^ ) , & morbi, qui ex hominibus in angurtum fpatium itipatis nafcuntur (a), & refpirati aeris indoles animalia fufFocans, ac flam- mam exftingens, & foetor ipfius aeris a Laghio obferva- tus (b). Neque exiguam efTe ejus halitus pulmonalis quan- titatem ex Halesii experimento conftat , quo aequalis pro- pemoduro cutaneae perfpirationi ftatuitur (c). Ex his eruitur in pulmone non alkalefcentiam produci , ut Helmontius exiftimaverat {d), fed alkalefcentes putridas partes calore, & attritu in fanguine genitas per pulmones exhalare, ideo alkalefcentiae indicia in eodem potiora haberi. £t animalia frigida, quibus attriius minor eft , minorque peripirationis pulmonalis neceffitas , aliquamdiu refpiratione carere poffe ( XXIV ), & infefta abfque pulmone per trachaeas in uni- verfum corpus difperias eamdem perfpirationem , eamdera- que utilitacem confequi {e), ac demum ftirpes , abfque ullo '! JHAtLER. el. phyf. II, p. 37, 58 ,111, p. 3, 3J4 ab fad a. Halur. el. phyf. I. c, & pr. lin. §. 290, 267. ■t) Vid. Mifcel. II, p. 199. Vid. effais d' Edimb. II, p. 495. Helmont Bias humanum §. 45, p. 180. Confer Boerh. inflic. § iri ,) & in prael. hie ad verbutn volatile I , p. 460 («) Dc his Perrault eflais III, p. 278, 279, Duverney pofth. p. 83, 86, Lyonnet oflervaz. alia teologia dcgl' infetti del signor Lesser 1, p. 105, 106, io8, II, p. 73. Per eas trachaeas aerem recipere, & cmiitere ex dilatationc , & conftriaione corporis akerna , qua aliquot gaiident Perrault ( I. c. p. 178 ), turn ex eo quod oleo in- unftae percant , obflrirdlis fcilicet ftigmatibus ( ib. p, 277 ). Pleraquc infrifba aquaiica frcquenier ad aquae superficiem feruntur, & caudarn emiuunt, ut rcfpirent ; fi aqua cooperiaiur, fundum petont , & pc- ixunt ( Lyonnet I. c. p. 105 ).' De modo vero , quo aerem per ■ trachaeas exfugant , dein expellant, conjedturas propofuir Fantonos ( edit. II, p. '^40) . Jam vero quuin vacuum mulia infefta impune feranr, hirudo ( Boyle phyf. pneum tit. 17 , e.xp. 2, p. 456) papiliones • ( ib. tit, 19, exp. 6 ), vermes fpontc in lafte nati, ( id. phyfico mech. com. II, not. X, exp. to), infe^^a hexapoda, quae liliorum floribus Dutriuniur ( MusscH, in Florent. p. 48 , 49 ) , fcarabacus, impennis, tardipes (id. inttod. §. ii66). Quum eiiaiu ab iaieidufo ai;ie ooa laedao' hujufmodi machinamento ( f) , per amplam foliorum fuperfi- f iem banc ip(am exhalationein emittere , quae propcerea eo fenfu non mal^ cum exhaiance fuperiicie pu'monum fuerit comparata , quod vicariam his ipfis utiliiatem afFerat {g). ^ \ •A tur (Basin, apud Haller. in Boerh. IV, p. 90, nor. ■tg fub fin.l contra olea inun£ta pereant , peifpicuutn eil non tain defeftu aeris perire , quam ex coerciio intra corpus infenlb humore, qui per &h gmata exhalare debuiflbt : nam ea exhalatio oleo cc'crcectir, in vacuo liberior evadit , fpatiutn autem vacuum , aut etiam aere plenum licci cxiguuni nonnifi rardifTirae ejihalante parvorum aninialculorum va> pore iia repleri poterit , ut novum erupturum vaporem coerceat. Quod fi quaedam infeAa in vacuo moriuntur, id tribuendum videtut cau/Tae a Lyoneto propoHiae , ea neinpe ab interoo hutnorum aexc exitum non invcniente , fublaia externi aeris ptefllone fuflcicari i. c. i p. 105 ; fed ut eo revertamur, unde difcc/iimus , chryfallldes faltem aliquas non refpirare, quaraquaro trachaeis inftruftae fiat, Lyomnexus demonArat ( I. c. p. loi, 101) Sccenfct Aigmata in iis apcna iiifer- vire taatummodo ad excedentis homoris evaporationem (ib. p. 10^); quoji pro ceno haberi poAet.fi conAarct has ctiam chryfailides oleo inun- £las perire , quemadmodum de chryfallidibus generaiim docuii Reav* MURius (bift. des inCeCt. I, p. 401), Ex quibus illud Trui potPe videtur etiam quando infe£ta refpirant , trachaeas eidem ufvii. inferyire , fedalieuiam \a eifdem aeris admiC- fionem , & expulfionem copiofiori evaporationi favere , qualis ex-f fpe£tari debet ab animali magis vivido, quara fit cliryfatlis. -(/) Eafd^m effe iiflulas , quae devehant fuccum nutritium , & neteva ^ BoREL. epift. ad Malfigh. in poAh. p. 1; ) qualis eA ctiam con- fcAura CI. EhiHAMEL ( phyfiquc des aibres 1, p. 43, 173) qtit cenfet ofiicium , quod a Malfighio trachaeis Airpium , fic di£lis , tiibuitur , fola analogia inniti , nee fatis demooAratum effe ( ib. p. 44): idemquc adnotat a'erem non folum per ea vafa, fed etiam per vafa Airpium propria , feu lymphatica facile iranfmitti ( ib. p. 77 ) , & exiAimat ipfnm aerem Airpes fubire fucco nutritio admixtum , interdum per folia, copiofifTime veto per radices ( ib. . ^ P- '73. '77)- if) Grew. Ditvernet II, p. 89, Hales Aatique des veget. paflim. Kric cA , ut in Papini experimento Airps pereat , fi Integra vacuo includatur ; diutifTime vivat, dummodo folia extra vacuum recipiens in liberum acrtm emergant ( Duhamel. I. c. p. 169, 170.^ Hinc eriam eA , ut non in vacuo folum , fed etiam iti^ interclulo aere Airpes pereant. (Confer Boyle experimema phyflco-mech. cont. II, Mt;scH. introd. §. 1I7IJ, mucor tainen in inierclufo aere vivat, nifi vafa , quibus includiiui: , admodum fine auguA^ (com. Bonon, Jll , p. 41 , 43). XLIX Alia proculdubio palmonum^ Be relplrationis utilitas vox eft , quae exfpirati aeris aftione abfplvitur ( /i)i Haud tamen videtur natura banc finem aut folum , aut primario (ibi propofuifle in pulmone efformando. Nam & pulmo quails frigidis animalibus datus eft, voci efformandae fufFeciffet (i) ; & animalia funt pulmone inftrufta , quae tamen vocem nullam edunt ( ^ ) , & infeftorum trachaeae pulmonis vices gerentes , voci tamen non inferviunt (XXVII). Demum frigida animalia , quae unico cordis ventriculo in- ftrufta funt , refpiratione carere diuiiffime poflent , ft nul- lam aliam praeter vocem , & natatum a pulmone utilita- tem acciperent ( XXV ). L Alias fecundarias , eafque manifeftas relpirationis uti- litates , fuftum , olfa6lum , excreatum, fternutationem, ofci- tationem confulto omittiinus , de quibus conferri m^rentur, quae luculentiffime a CI. Viris tradita habentur ( / ). Una tantum reftat in controverfia poHta refpirationis utilitas , aeris fcilicet elaftici in fanguinem ingreftus , quam tanti fecerunt recentiores nonnulli , ut in hunc imprimis finem conditum efle exiftimarent : ex tatt eriim a^ris cum' fan^ guine mifcela fanguinis fluiditacem, ( to ), colotem (n) ca« fcilicet in fpatk) claiifo, five vacuo, five aSte p|eno foliorum pcrfpi- ratio cohibctur , ubi femel illud fpatium exhalante vapore fuerit xefenum , nifi ftirps admodum exigua fit , quemadmodum mucor , quae nonnifi tardifiiihe ibcerclufum fpatiunrfuis'fizhalaftionibas replere pofTit , uti de infeftis difluin not v praeccd. Confer Mifc.II, §.44, p. 196. •" • . , Ih) Vocis modulationi', & olfa£h]i Neheoam. p. ^66^'iii- 1,'Bibiior. (j| Vox buffonis clara, & dulcis. Perrawlt. (1. c. p. 13^.) ( A ) Camaleon , tefiudo. Perrault. ( I. c. ). Teftudo animal abfolute mutum BOMAR. diftion. V, p. 467. (/) G)nfer Hallerum el. pnyC III. ( m ) Thruston. I. c. p. 62 , 63 , aliique permuiti, quos Hallerus reccnfet el. phyr. Ill , p. 331 , 331 a not, d ad k, ( n ) LoTi&vs t Lv/iJivs , aiii. «44 lorem (o) imo & progreflivum (;>), inteftinum motum, & vitam ipfam pendere nullatenus dubiiarunt , aliis ita ad- verfantibus , ut vel ipfius aeris elaftici in (anguine prae- fentiara omnino inficiarentur ( y ). De qua quidem quae- ftione non prius licet differere, quam de aere liquorum ge- neratim nonnuila a phyftcis petita attulerimus. C A P. Ill De aere liquidorum^ in fpecie de aere fanguinis. LI Aer in liquidis plerifque continetur (/■), ita divi- fus , ut bullarum (pecie confpici non poffit. Sublato aere externo ab ipforura poris erumpit , bullafque conOiruic (j), ejus quanritas in liquidis variis definita hoc pa6toeft(/): ac praeterea obfervatum liquida, e quibus haultus aer eft, cumdem iierum forbere , principio celerius ,dein tardius («), {«) Maipi Ml , I. c. p. i8. Fanton edit. II, p. J43. Duvernet II, p. 478, & 507 , 509. yPl Mert mem. dell' Acad. 1700, p. 221, 223. (9) BoFRH. in prael. §. CCI, p. 443. I ad vcrbum ofellUtient, \ Boyle phyfico mech. ab exp. lo ad 2^ p. 43 , & feq. t) BoTLE i. c. MusCHEMB. Introd. §. 1162. ) BoTLE 1. C. CXp. 24, fiOCRHAAWE ch. I p. 273 , MuSCHEMB. I. C. §. ai6;. la aqua Halesius pofuit — vol. ( itatiquc des v£g£iauz 54 append). Noletius — ( M£m. dc FAcad. 1743 p. 215 ). Forte di- •JO verfiras in exp. a diverfitate caloris. ( « ) In aqujm nnnnifi decern hrris penctrat ( Muschembroek d'fp. §. » ) Quum Mariotte nonnifi 20 diebus penetrare in aqiiam docuifli't , NoLLETius autiiTi 6 ditbiis (I. c. ), concludii du Tour id cofiHaits noil elfe , hii p-nl-re a quaniiute aquae, & ab amphcudine (uper- ficie per qimn .ie- in'reditur ( Mdiii. pr€fent6c 11 p. 448). Cun- fer NoLLETiuM I -fnri X exp 10, Musch. introd § 1478. Hauk- SBEE II p. 4T9. ijEMAREST ib. p. 4O7, £0CRHA>kWE ( ch. 1 p. 273, Maikan dt La glace p. 191. '4y ac demtrm ipfo faturari , ut nullum recipere amplius poffint (x). Edutlo aere liquidorum volumen non minui- fur (y), nee eodem in liquida fubeunte horum volumen augetur ( ^ ). Augetur autem inrerea dum erumpir adeo,ut liquida tunc temporis fpecifice leviora fi-anr ( a ) : etfi vero liquida aere faturara Tint, baud minus incomprelfibilia funt, quam ilia, quae aerem nullum continent (i), aer hie non folum fublata externa preffione e liquidis prodit , fed etiam calore(c), aut igne eietlrico ( W ), aut congelatione ( tf ), aur percolatione (/) , aut ex alto delapfia (^). " LII Ex quibus perfpicuum eft aerem fola gravitate aut clafticitate fua liquidorum poros fubire, donee uniformiter per ipfa fuerit diftributum (h). Hinc i*" prout fenfim in poros fubeuus aer denfior fit ejufdem fubeuntis celeritas imminuitur , donee tandem denfitas , & elafticitas recepti in poros aiiris denlitati , & preffioni ambientis aequalis evaferit , quando liquida jam nullum amplius aerem ad--i mittunt , eoque faturata dicuntur. i° Aer hujufmodi quo- tiiam in jx)ros liquidorum incompreffibilium recipitur , in- ('« ) Auftores ino.v cit. , Boerha.awe praclec. ad § CCI p. 441 ad veibuin , exp. idK.AfAiRXit i: ci li; i3¥,exMA. RiOTTE oraaes. lit) Eller i. c. ,:■ -o l^ 'J CLLEK I. C. ,. •■■J •-(111 ., J ■ ■ >' Bosrh*awe I. e. p. 477 corolf VI ToBficJWtdfitTi mercurioin haromerro ad IS pol, ex aqua nnodum prodire. Non prodre nifi exienio acre ad dimidium raretafto (id. prael. § CCI ad verbum thflua, ) fubfi- deote mercurio ad tres, vel quatuor pol, MoscJiembroek ( intioi § 1477 ) f aj Boermaawe prael. 1 c. (p ) Id. I c. & ch. I . p. a«d , a8u Cj j Vid. fupra noc J.. U IL ■J 4S cumpofito in eo experlmer.to magna ex parte aerem ilium prodiiffe adnotavit ( r ). Cur vero liquorum volumen erum- pendo adaugear, fuperius indtcavimus ( II ) , quia nempe dum propria elafticrtate dilatatur, pororum angullia impe- ditur, quominus €a velocitate effugiat , qua nititur expand! (f ). Ex quo intelligitur cur bullarum fpecie aer non erum- pat, nifi poftquam ambiens admodum fuerit rarefaftum : nam fi elafticitas interni aeris externi prefEonem paruni fuperet , per pororum meatus erumpens paullatim aer aequilibriura quiete reftituet (r), tum vero, ut dicebam,' ipfius eruptio tumultuaria demum , & violenra erit , & bullas , undafque excitabit , quum exceflus elafticitatis in- terni aeris fiipra preffionem externi tantus erit , ut per anguftias pororum ea velocitate erumpere nequeat , quara elafticitatis differentia poftularet. LV Aer igitur in liquidorum poris divifus utique in minimas partes eft, fed ita ut elafticitatem exerceat^ nam phaenomena ejus aeris f>roprietatibus elaftici fluid! apprime confentanea eflfe oftendimus (II). Nee obftat.y quod obfervant, in liquorum poris hunc aerem quiefcere: non enim quiefcit ex eo , quod elafticitare careat , fed " quia nifus ejus elafticus ab aequali ambientis preffione c<>" (/•) L. ult. c. exp. s, n. VI, p. 335, 336. Mariotte experimentutn a BoERHAAwio narratur ch. I, p. 279, exp. 10. !s) Vifcidiiate liquorum itnpeditur, Muschemb. introd. § 2162. t ) Revera , quando vas aquam coniinens , & obturatum repente in vacuo aperitur, longe copiofiores bullae erunipunt, quam quum,aqua inapef- , to vafe intra cxcipuium pneumaticum conftjtuta , paullatim vacuuni / paratur; praefenim fi cxcipuium amplum fit , ut non nifi taidiusex- hautiri poflit. BoYtE exp. phyfico-niech. exp. 28, p. 64,-65. •Quod .fi igitur taidifiime aer ,edocatur , interpofiia mora inter fingulas .cxanthlationes , vcrofimile eft a'ercm e liquoribus latenter & abfque.bullis .pofle exhauriri ; quemadmodum latenter & abfque bullis in cos ixrepflt. JHinc veio concludi poteft etiam ex translatU liquoribus in rariorem aerem, tum ex au£to per tempeftatem calore aerem ab ipfis clam prodire, licet ex defeftii bullarum contratiutB ) flatuai MusCHEMBROEKius Introd. § 1477. \ ^) '4' hibetur. Nee £tiam admrtti poteft , quod addant, calore , igne eleftrico , congelatione, partes , quae prius elafticae non erant, elalticitatem recuperare, quamdiu haec taiita non funr, ut elementa ipfa liquorum tranfmutare poffint. Etfi vero ab harUm cauiTarum vehementia fixae corporum par- tes in aerera elafticum convert! queant ; nihil tamen fimile ab ambientis aeris exanthlatione licet exfpeftare , quae nihil aliud praellat nifi , ui aeifi e poris liquorum eri^pcuro refiilemiam loUat , qui certe , ea tantum fublata, elarticorum corporum more non expanderetur , bullafque ■efformaret , (i illic elafticirate orbatus delitefcerer. LVI Enimvero phaenomena aeris fixi corporum a phae- nomenis aeris elaftici haftenus expofitis longiffime abfunt , -Ut enim i" acr elafticus , nulla indu6la in partes liquo- rum elementares mutatione , elici poteil, & iterum admitti (I, II): contra aer fixus excuti nequit , nifi per putredi- nem, fermentatioaem (z^ ), effervefcentiara (*), vehemen- tioris ignis vim (jy) corporum compages deftruatur , & elementa ipforum pervertantur : nee propterea : 2° aer hoc pafto expulfus corpora a quibus educitur , ^onte fua ite- rum fubii , unde aeram metamorphohm ekmentorum cor- poris in aerem elalUcum fieri concluferunt ( j^ ). 3" Aer' hie pluries fiiperat volumen corporum , a quibus educitur (a). Hinc nullatenus elaltica forma in ipfis praeexftitiite ■( B J BoYiE exp. phyfico-mech. coiu. II , paflim. 1x1 Statique des veger. cap. VI ab exp. 83 ad 1^04, C y 1 lb. ab exp. 49 ad 79. • ,] \i) AerciD anihlia e liquorum poris eduftum dallicum fuifTe , Sc zd en rutfi\ ) compofiiionem non peninere, fecus ac ilium, qui fixus eft ,, nee nifi chymicis artificiis educiliK (Dia. de chym. I,, p. 59). Simiiia Mac BRJDE (effdis p. 359 in not.) & Halesius , qui hoc addit adutiiuf- que ai:ris ciifcrimen oftcndendum aerem actefaflum citius taidinft'c clafticitatcm amitterc (I. c. append, exp. 2, n. VlII); jaauram vero pondcris, quam tairarus, aliaque corpora per diftiilationem patiuncur iribuit converfioni corumdem in aerem elafticum ( 1. c. p. 341 ). {4) BoYiE, Hales, Macbridk 1. e. ,. ;. '5° • cenfendus eft : nam denfitatem , & proprerea elafticltatem tantam habuiflet, ut eidem coercendae nee ambientis pref- fio, nee corporum firmitas paria efTe poflent (i). 4° A'ec ille artifieiaiis plerumque venenatus , flammaeque , $c ani- Pialibus infenfus eft, uiide aliqui verum aerem efle perne- garunt ( c ) , qui tamen aerem liquorum poris contineri concedunt (d), forte quod ejus naturam a communis aeris indole baud fimiliter abludentem obfervaverint : quae omnia rantam inter priorem ilium liquidorum aerem , & hunc arte faftum ponunt differentiam , ut wel iple Halesius , qui^ tantam in aere fixo corporum expiorando , ac illuftrando diligentiam adhlbuit , aerem vere eiafticum liquorum , 8c. inprimis aquae poris contineri affirmet , & diffidentium ar-j; gumenta refellat ( e ). LVII Ut vero de ceteris iiquoribus diximus , de fangui-' ne etiam dicendum , ipfum aerem continere , qui fublato- externo aere bullarum fpecie erumpat (/) , & a faoguine; ultra faturationem recipi non poffit (^)^ Hic etiam a^i' dum erumpit fanguinis volumen adauget (A), adeo ut ar-' teria , & vena , quae aqua graviores ipfius fundlitn peturif,',' fdfto vacuo, jam rumidiores , leviorefque innatent ( i ). Neque quod aerem contineat (anguis ideo compreflibilis evadit (k)^ i' ,. ^ i) HxtEs 1. c. exp. af, p. 189. ■ MusCHEMB. in Florent. p. 17 , 3?. r > > Id. cffai de phyfiq. § 884, 885. \ ./y . , L. c. exp. I, n. VI, VII a p. 335 ad 338. ' .) /) MuscHEMB. difp. p. 575 introd. § 2165, Bergerus de nat. hum. p. 45}. BoYiEus, dcs agulicrs. cou f. de phyf. II , p. 457- f) BockHaaVE praelec. ad § CCI ad verbum abford. h) Goagulum cruorofum in vacuo intumefcit. Muschembroek. difp. p. 575. j) MosCHEMBROiK: difp. § 14 introduc. § 2165. auagius efFets dc I'air 6 71, MoRGAGNi de fedibus, & cauflis moib. V, p. 18, p. 41. vifcera, quae aquae (unduni petunt in vacuo iniumefcuni , &, inna. tant. MuiCHEMB. difp. § 5. ;n , 1 ( *) SauaGius J. c, § 71 , & cl. phyf. §' 138; I I Demum coagulatione aer ad concrefcentis fanguinis fuper- ficiem bullarum hexagonarum fpecie expellitur (/). LVIIl De hoc aere quaeftio eiiam fit, utrum elafticus, & communi fimilis , an fixus , & elafticitate deftitutus cen- feri debeat. lllud ex haftenus diftis conftare fatis videtur aerem in pori? fanguinis contentum ab iilo , qui in cete- rorum liquorum poris continetur nequaquam difcrepare (m). Hinc eft , ut qui aerern ceterorum liquorum inelafticura dicunt , hanc quoque fanguinis elafticitatem denegent(rt): viciflim , qui nobifcum liquorum aerem elafticum efle opinan- tur, elafticum quoque aerem in fanguine nobifcum :;dmittant (o).Nec propterea neceftarium puto diucius immorari in ex- pendendis difficulfatibus , quae adverfus elafticitatem aeris in fanguine contenti atferri folent iis prorfus fimiles , quas §111, IV expendimus ; quod nempe, quum fanguis incom- preffilis fit, ejus aer ela(ticitate carere debeat , quod quum nonnifi , fublato externo aere , expandatur , prius inelafti- cus effe debuerit , quod demum inelafticus fit , quum fan- guis frigore parum adeo conftringatur. Enim vero aer in pori^ Sanguinis tontentus nee ipfum compreilibilem., nee fri- ^ /) Idem el. phyf. § i^o, Littrivs Tngm. de I' Acad. 1714, p. jji. i(/n) Idem affirraaDt BoERHAjtvE ( iiift. § 210), Hallerus (el. pnyf. Ill,' P- 337, 339). Savagius (el. phyl. § 133, 137, 138), Muschem. BROEKrus ( introd. § 1481 ). in) SoERHAAVE ch. I , p. 181 , alii , quos memorat Bzkgeaus , qui aeris qiumdain lenuiorem, mtdjae naturae, non tlaflicam , quam ipfi jaiis txpontre non qutunt portioneio fanguini cotntnifceii contendunc. De n.itur. hum. p> 40. (.0) Vulijaiem aerem in fanguine contineii Savagius el. pbyf. §133, 137, & MuscHEMBROEKius , qui ait : „ Aer , qui cum chylo tranfit in „ fanguinem , eiuldtni eft naiurae, ac aer, qui iofpiratur . . . nam cJarticiini gravfm fe prohat in duftu thoracico ( difp. p. 581 ). Ela- flicuin qiicque aerem fanguinis faciunt Ferrein ( difp. p. 559 ), Du- VERNEY ( pofth. II , p. 83 , 84), Macbkide , qui contrariam Boer- MAAvn opinionem impugnat ( 1. c. a p. 66 ad 102), Bergerus ( I. c. p. 43 ). Fantohus (difl"en. anat. p. 143 ), Halesius, qui ab aere ) neutiquam vero in bullas diftinftum ( ^r ). Nam hujufmodi bullae extria po-' ros fanguinis politae id utique efficeren-t , utpote compreP- fibiles , ut commune ex iplis , & ex fanguine eonflaium volumen minui poflet , unde fanguis compreffibiiis videre- tur. Quod fi aereae bullae in- (anguine non adfunt , inde- poteft intelligi, cur aer in fanguine contentus non noceat f, licet bullae aereae in fanguine genitae (r)j aut in vafiil inje* Si Qt>) „ AertMn elaftieum in intimis irfterfititiis huthorum omiiiutn cum fan-- „ guine circulantium coniineri , & quidem ipfum ita- divifum , ut^ „ non facile aliquot partes invicem colleaas pofllJear ( MusChemb,>. „ difp. p. 591 ), dilTolutuin in aqua , & in ea tainquam fal aliquis- , colliquefceniem ( Hailer I. c. p. 366, 367). Siniilia Sauagii/si el. phyf. § 144), MoRGAGNi (I. c. V. § 18, p. 4' ). Bokelius . ^ prop. CXIII ), Fantonus ( I. c. p. 345 ). Atnplam pultnonibus fu- perficiem datam efTe , ut aer per minimas partes fanguini faciliu*. admi ceretur ( Duveeneit 1. c 11 , p. 87 , 506). (9) Quales bullas adiinnit Meryus ( Mem. de I'Acad. 1707 ). f r) „ Si vero contingat aiiquot partes aeris in fanguine combinari, morbi „ periculofi, & mors oboiicntur ( Muschemb. difp. 593). Aer ipfc. ,, loluius , ac liber inter fanguinis partes inteijeftiis harum mctuife' ., opponit ( MoRGAGNi I. ul. c). Moiibus liquidorum obflat , ut vide- ,, mus liquores in vafa fyphorre injefto)• Ita Boerhaave ( pracl. § CCI ad verbnm abjorii), Halleri's ( cl. ,; ,j , phyf. HI p. 3-37), & ipfe Meryus ( M6m. di; i'Acad. I. ul. c ). ^ti)' FLORENTiNi (p. <;4. 55 col. Acad.). Hauiubee ( cxp. phyfico rrcch. tf . ,. p. 429), Boyle f experiraenta phyfico-pneuui.. tit. VII )^ OuvERNEt . .' ,„.C P- v^' 504). t«) MuscH. difp. p. ^70. Mijc. Tuur. Tonu V X M4 nui iifibufcS habent , licet Ifla pulmonibas carearit, hi yerb nuikim reiiuratioiiem exeiceaiVr, LXl Quod li aequrlibrium imer externum interniuntqae aferem pervertatur , tunc equidem videtur per pulmonem CommodiiHme poiie r^parari ( 6 ). Nam aer vapori pul- monali admixtus earn viam facile penetrac (c), & per eumdem majores eiiam aeris bullae intcrdum immittuntur (d), &c banc iplam viam effluvia odorifeia , & venena faepiflime legunt («), & demum per ampiillimam fuper- ' (.*) Vel ipfe MuscHEMBROEKius adiiiittit"( introd. § ar68), Ircei in primis fcripns copiofe probare conatus cffct , viam aeii in faiiguinem per pulmonem denepatam efTe ( difp. cap. Ifl toto ). (fie') „ Aetem in (anguuiem venire , nemo, piito, nepar, fed diflblutiim in aqua & l.c.( Haller el pliyf. Ill P-336, 337). Sunt qui ncgant inje- £lum in trachaeam a?iem fubire venam pulmonalem, ai fi aertm in tenuia iniejlina intrudant , nil quoquc laflea vaja fubiic noiabunt , inttrcm chylus (ppioje tadem fitb'intral , qucm a'ert prorfus d'llitui nemo aj^rma* veric , Fanton I. c. p. 242, 243. Ita plerique aufintes cit. fuperius ad not. y. . . , . ( quae altera via vifa eft emittendo , admittendoque aeri apta ( ^ ) , longe tamen durior pulmone, denfiorque fit, & minoribus exha- lantibus vafis inftrufta ; hinc animalia in vacuo inflata per- ^ant , nee detumefcuru ( obfervante Meryo ) njfi aerem per< OS emittant {h). r.'LXll Si itaque aer externus interne rarioc fiat, inter-, BUS vi fua elaftica fe expandens animalia inflabit , eadem- que fymptomata inferet, quae ab immilTo in veiwy acre producuiuur ( IX ) ; quae tamen omnia acre ipTo raox per pulmones prodeunte , & ad aequilibrium fe componente ftvanefceni ( i ). Itno veto fi ilia externi aeris rarefcemia paullatim oboriatur , ut fenfim aer per pulraones erumpere poflit (IV), fenfim etiara aequilibrium reparabitur , quia ulla animalium inflation uUumve incommodura nalcatur {k). Coatra li aer externus deniior fiat, preflione fua in pulmo- nalem fanguinem peneuabit donee per omnes corporis hu- iDor.es aequabilem denfitaiem fuerit adeptus. c.,;; LXllI Parum difiimili ratione coniingit , "ut il vacuum, aliquod in humano corpore nafeatur , in illud aer per exhalantia vafa fe diftundat , quo fpe6tat aer in luxati ar- ms- cavum colleflus , & ejus reduftioni refillens ( / ) , aut 1 . . .■ (yj)oMjitLFR pr. (in. .^ 175^-Se, non videre quid otftet airi , quominut venas adeo mannas fubtat , id in BoERH. not. / ad § CCI.- (.;•)?» Pofo.'i cutaneos aerem a4[nittete, 8c einittcre , qoirm pulmones ei mu- neri non fuflicianc, RuY.iicHius epift. prob. XVI p. 9. In > mnes cor- pori.iiLER. n. m ad § CCl Soer- HAAV. ). {«) Statique des v€git. p. 263, 164, 165. Vid. Mifcel. II, p. i8j,. § *S' (f>) Quae vetus fcnteniia Mery eft. Hift. Acad. reg. 1. 4 , fe&. a, cap. j, n. II, 13, non repiignaie Sauagio 1 c. § i3<;. (?) Q^^c nova fcnteniia Merv Mfein. de I' Acad 1700, 1707. {r) Per omnia organa extexiora ai-rem prodire , & etiam humores per cu. 1 • tein eiumpentcs, impliciias habere aeris particulas , indcque cfle,' ut animalibus in interclulo acre mortuis , mercuiii aitrtudo in baro- nietro iterum a»igcatur. Fantonus I.e. 344, 345. Aerem fuperfluum per vias uriiue, & perrpuatioOils ejici. MaC^rioi I. c. p, 104, uUa neceflitas aen's per pulmonem admittendi (j) ut j,i- ftura repareiuf , quae per excreriones contingit. Quod vero fpi'ftat )"ed colorem fanguinis arterioii , venofique , ii dUcrimen iatis certum, & cciiftans' til , nbn inverofimile videtur ab evaporanone fanguinis , quae in pulmone fit, effe dedncendum. Etfi enim alibi experimenta protuii fua- dentta colorem fanguinis ab aere muiari ( / ) , erfi eorura ventatem deinceps conftanti fucceffu comprobatam vidi } iiicqu>e impediat quominus' vafa ab ^jijs pt'^ffioae didaTitwr^j^,^,-)^;Praeterea;j<9^; exha- (y) CI. Gaber. Mifcel. Taur. Ill, § ij, .14. ll) BoRELLi prop. CXX. . .^ . {•0} ScHwENCHE hemacol. p. 90. SbnaC 4 ' ' ~ '«ius I. c. a § 43 ad 46, Mvstfa, mtroti, § M70. (/) Dhaguueks 1, c. . i6o in vacuo deprimi obl'ervavLt ( g ). Patet: nimlrum aerera rore thoracico contentum in vacuo fe expandere debere pulmonem inter ^ & diaphragma , eademque ab itivicen* divellere, non fecus, ac Icleroticae laminae abaere humori- bus contento ia vacuo dlvelluntur (A), aut .inarmorea plana fibi adhaerentia in vacuo feparantur ab elatere aeris oleo inhaerentis, quo inunguntur (r). Itaque expanden^, fe ser pulmones iia comprimet , fanguinemque ita ab iifr dem expriinet , ui , raortuo animali , exfar.gues ^ albique appareant ; quod non. cootinget ^ fi aperto prius peftore aer ille libere exhauriri pofiit. Eadem vero caufla ,. quae p)jImones coroprimir, diaphragma etiam in oppofuam parr tem detrudir^ . LXX Enimvero baud verofimile videtur , d^iaphragma. dippelli ab aere in pulmone relUtante , ac fe expandent^,, quum aer ille libere per glottidem prodire poiTit ^ bine. pu!mo in vacuo non intumefcat, aut dirtrahatuc, fed coq^; tra denfior fiai ( ^t ) , unde potius locunv cedere diaphrar- gmati deberet , ut. altius in peftus alTurgeret. Quemadmor dum igitur in fanguine. fecundum naturarn rvuilae infune,- aeris bullae (IX) ,itsi nee in eavo pe£loris (/), Sc quemadmodum ex fanguine bullae erurapunt , fi in vacuo fpatio ronitituatur (VII); iic etiara videntur ex vapore perfpirante peftoris poffe prodire, & memorata phaeno- mena. (g) Haemast. exp. Xn, n. lo. " ' ' MUSCHEMIROEK difpUI. p. 587. Boyle experiin. phyfico-mech. cont. I, e3tp. p, 1, p. 303, PuRCHO* Tius inftit. Philof. 11 , p. 329. (.*) Ut aquae fuodum petat, modo animalia in vacuo lente enecentur, aue aliquamdiu port nioriem in vacuo relinquantur ( Verati com. Bon. T. 11, P. I, p. 338, 339), 8c aet paullaiim admiitaiur ( Mujchem* •ROEK. introd. §12167. (/) Experimento a viris CI. Lieberkunio , & Halli&o iiiilKuto. V. Hxiua dc lefpir, part, II, § 39, pare. III, § 1$. ^uKiO*.ia\i (\) mena producere. Proinde verofimile eft ab aperro in vacuo peftoris cavo aerem erupturum non fecus ac ab arteria , aut vena in eodem vacuo pertufa cernitur prodire. LXXl Quamquam vero aerem internum cum externo aere ad aequilibrium componi in pulmone inprimis exi- ftimem (XI, XII), ejufque aequilibrii fervati aut refti- tuti maximam efle utilitatem (XVII), baud tamen cen- (eo hunc fuifle praecipuum pulmonis finem. Nam primo rariffime aut numquam natura tantam producit in pon- dere armo(pberae mutationem , quae ipfius aequilibrium cum interno aere infigniter valeat perturbare i dein etfi tentius , reparari tamea per alimenta id aequilibrium po- tuiflet (X), & pulmo quails in frigidis, aut infeftorum tracheae ei promtius reftituenda fufFeciffent : imo vero in pifcibus , qui mutationi eXternae prefllonis maxims funt obnoxii , alia proculdubio ratione rellituitur. Quare cum pulmo humano fimilis nonnifi calidis animalibus datus fue- rit , concludendura videtur exhalationem , & inde confe- <}uens refrigerium , quibus calida animalia maxime egent^ primarium effe reipirationis ufura. Vid. cap. praec. ■^ 5ri"ialiii\ ii u Mifc. Taw. Tom. V» y JOANNIS PETRI MARIAE i D ANA £)e Solano melanocerafo H- R' Taw: •A C/uamqoam Celeberr. Linnaeus in eximioopere, quo Plaw-- ^^ TARUM SPECIES complefti nititur, Solanum Guineenfe -bis nominaverit , & ante ipfum CI. Dillenius , ac BoE- •RHAAVius plantam, de qua hic agitur, cognoverint; omnes tamen ipfius defcriptionem paucis complexi de viribus , & "Jiroprietatibus ejufdem nullam omnino mentionem fecerunti nee alium Auftorem invenire datum eft, qui ipfius ufus Tnemoriae mandaverit. Non inutile propterea duxi , paucis additis ad defcriptionem pertinencibus , in ejufdem propricr tares , & ufus minima vulgares inquirere , ut demum in- telligatur quomodo hucufque aut neglefla , aut fufpefka planta fuas late pandat utilitates. <3uod in Guinea fponte nafcatur Boerhaavius {Ind.alt, part. II. p. LXVIII n.' XVIII) appellavit Solanum Gul- neenfe fruclu magna infiar Ceraji nigerrimo umbellato^ eodem- que nomine DiLLtNius vocavit (^Elt/tam. p. ^^^6) &ciconem dedit(Tab.CCLXXIf^ fig. 354) Boianicus {vecus fupra laudatus {implici guineenjis Solani nomine (i) plantae fpeciem intellexit a noftra modo difta , five a Dillenu , & Boerhavii planta omnino diverfam, perennem, foliis laurinis. Hanc pro varietate fui Solani nigri pofuit , quam guineenfem vocat, & fie nomine tenus ab aliis varietatibus diftinguit in Spec, plant, (pag. z66). Hinc in Syjlemaiis naturae edit. 11 refor- mata nullum aliud peculiare nomen triviale ipfi dedit. Quo- niam vero per quindecim , & ultra annos in noHro Horto j| . A .W^j't .■'"••^'l .j'.:U. botanico excultum inermes fpinas , quibus fpecie " fans di- ftinguitur , nunquam dimifirj fed conftanter ab omnibus So- lani fpeciebus turn acinorum fiicco purpuro-colorato , turn datura , aliifque notis diverliflimum fe fe ollendiffe vidi ; ideo pro diltinfta plane fpecie luberi , & nominari poffe nullus dubito. Proptereaque triviali nomine melanocerafi optime diltingui puto cum CI. Viro Carolo Allionio BoT. Prof., quod netupe apte nomen hoc exprimat fru^tuum, £b{i baccarum hujus Solani fimtlitudinem , quae cum nigris Cerafi fruftibus iniercedit : quemadmodum idipfura immor- talis BofcRHAAVii , & ocolatiffimi DiLLENli defcriptiva nooiina lignificare voluerunt Sub iK)mine Solani /winamen- fis olim in Horto R. Taurinenfi excultam oilendebat primus Praeceptcr meus Vitalianus Donati , an; quod hoc nomine ad ipfura femina milTa fuertnc c* vel quod Surina- jDum pro pacria revera quoque agnofcat ? nefcio. Praeter hos. , eoique, qui notiones tnde hauierunt^ vix alium inve- liies ,. qui de eodem fcripferii; , PUnta. eft glabra, bicubitalis fer€,caule angulofo, ramofo, ipinis ad angulos & ramos non pungentibu$ feu inermibus. Folia 5"o/- officinalis^ feu ni^ri L. ampliora , angulata, lan- ceolata , obtu(a , alterna. Floras parvi ex bad virefcente ^zalbidi , ad limbum leviter purpuro'violacei , antheris fu- fcis. Baccae (phaericae , cerafiformes , imraaturae virides, per maturitatem atrae ,. magnitudine nucis avellanae , vel £ru6his ceraii mediocris-, lucentes , in racemos fubumbella- tos difpofitae, niiidae , viridi pulpa , & parvis , multis air bidis , compreflis orbicularis feminibus faetae , lucco pur- puro-violaceum colorem €X fe praebenie praeditae. Sliccus •doris pouus viooii e(i , quam graveoleatis , &: narcutiti. Jl) Spti, pi. ti. c pag. ti% ; 6" lyft. rut. td. li rtfaf. Bag. 17}. J*J M«lcel. Tjur. vol. V in auftw- ad H. R. Taur.. Eodcroquc referente, ' rf> 6cah\ teftipofe tn Hotto jam esculta fcerat ha c fptcies. 1 64 uti a rdiquis plantae partibus exhalat, per fermentationem 'praeisrfim' vinolum odorcm emittit. f^' 'Tota planta contufa , & retortae indita pondere libra- jum trium unciarum decern & drachmae unius , atque lummo ignis gradu calciiiata caput mortuum reliquic in fundo retortae pondere unciae unius drachmaTum quinque '^ granorum triginta , coloris atri, faporis fubfalfi ; quod intra fornacem calcinatum in crucibulo mediam fui ponr . \ Colorum varietas, ■& pulchriiudo, quiexhac planta ob- tinentur, & extrahuntur primam hucufque flbi confidera- lionem nierentur ob ufus , quos in piiloria non minus , quam tin£loria arte poilicentur. Et fane fuccus a maturis , vel fubmaturis & coloratis baccis expreffus purpuro-viola- cei coloris pulcherrimi ell , & ad ufus piftorios fupra ^hartam opportune adhibitus per. k optime cedit, fuumque colorem cum pauco etiara alumine & gummi diutiffime fulHnet. Idem fuccus brevi ad flccitatem Mariae Balneo , aut aliter , antequam corruptionis notas fibi reliftus prae- beat, evaporatus extraclum largitur, quod fimilem colo- rem fervat , & , ubi opus, prodit cum pauca aqua diiu- tum. Neque mutationes facile fentit hie color , quas traftu temporis hujufmodi pifturae fponte pleraeque fubeuot: fal- tem fupra chanam a decern , 6c ultra annis piftae plantae, quae hunc coiorem receperunt , hucufique inimutatae fer- yantur j dum non pauci alii plantarum colorati fucci his , quas fola dies afi'ert , mutatiombus facile deturparuur. Quo- (3) In Mifccllan. Taux, Vol. Ill p, 153. t66 niam vero vividiortm , & magis'purpurafcentem colorem hujus Solani baccae recentes praebeiit , quam ad corruptio- nem tendentes, noil incongruum erit adnotare eafdem per totum fere annum in acre aperto fervari poffe, licec tan« dem flaccidae fiant , aut (iccefcant in acre nimis ficco. Ser- vandi modus multiplex ell: fie vel cum ramorum, quibus valde adhaerent, fummitatibus in loco frigidiufculo fufpen* duntur ; vel in liquore oleofo , aut appropriate alio, ex. cai, fpiritu vini , auc aqua aluminofa immerfae detinentur loco frigido , ut tu^emes , & fatis ad \xiam accommodatae bac- cae ferventur : ob denfam nimirum cutem , qua teguntur, fie propriam diu , quam etiam habent maturae , duritierrt fervant. Optiroam aliam folanacei hujus Coloris fervandi methodum earn effe probabis , quae communis fere fucco Solani eft cum aliis coloratis quibufdam liquoribus , qui fibi re!i6li fub forma fluida mutarentur, uti eft color carthami tintlorii &c, : futntintur nempe ftamina cannabis carptae ^ mundatae , & ad optima fila ducenda paratae ; maceran- tur aliquantifper in aqua ; dein probe lota , & exficcata ia purum, vel praeparatum plantae fuccum immerguntur j. mox brevi exficcftta fine expreffione , in aere aperto , & calido , loco claufo, tuto , ac ficco fervantur ad ufum. Tmcturam , qua onufta fuerit cannabis, filaque ejus, fim- plici immerfione deinde , quolibet dato tempore , immuta- Mm facile reftiruent aquae , ex qua fere decolor eximi poterit ) & color aquae communicatus ad fetam , ubi opus, tingendam , aliofque ufus pi^lorios traduci poterit. Chartae emporeticae ad fimiles etiam ufus fucco imbutae inferviunr, aliaque. Dixi fpiritu vini quoque rubram tinfturam elici ex bac- cis integris , earumve cortife. Haec tamen tinftura longe intenfior , & plane purpurea ex iifdem difruptis obtinetur, quae non , quemadmodum fuccus , fcrmentationi vinofae $ & mox putrefaction! fubjacet , fed fub hac forma colo- Wiues particulas poteft diutius confervare. Pars igiturprin- cJpiorura cobrantium reiinofam indolem praeftfert, quam- vis fuccus ipfe in concreto naturaliter exulens totus in .aqua pura folvi poffit. Idipfum confirinatur experiinentis , quibus conftat purum fuccum abfqae aluminis Tubudio fuum ferae colorera vividura probe communicare; quod colori- bus fimpliciter gummofo-extra6livis vix convenit , faltem his minus proprium cenfetur terte Clariflimo MACQUtRO. (4) Sperandum propterea videtur ob earn caufam , quod refinofo etiam principio vis inhaereat tinftoria , perfeftio- res , & Iblidiores adbuc has > aliafque reddi pofle tincluras ex continuata horura , aliorumque cum hoc Solano inlli- tuendorum experimentorum ferie. Non omnia nunc recenfebo experimenta a me fafta fu- pra Solani hujus melanocerafi plantam, & praefertim fupra iucci^m baccarum ejus recentem , vel ad extrafti formam per evaporationera redaftum , ut ipfius indolem detegerem. Aliqua tantum attingam, quoniam naturam, & proprietates reipiciunt ftirpis , a nemine , quod fciam , ante hanc diem accurate perpenfas. Sic recenter expreffus purpureus Solani melanocerafi luccus ab aceti fpiritu , & ab iplb aceto plus minufve purpuro-grifeum colorem induit ; a fucco limonum dilute & pallide rubentem.; a ftillatitiis fpiriiibus acidis fa- jis marini , & nitri in aqua dilutis plus minus intenfe rubrum, cpccineumque j ab oleo vitrioli fimiliter foluto vividiffimum ■ciniwbarinum , qui fibi diutiuj reIi(£lus.Mj lutefcentem ver- eit ^ & deraum flocculos in fluido inuatantes fenfim prodit. Chhi plumlnis iblBtipne idem f«f ous d^t laete. caeruleum eolofcra variae int^nfitatis pro varja utriufque ad diluen- -WH) ^qyana proporiione , qui inemoratis pifturis commode jnfervif. Vitnolum martis obfcure caeruleum, at mutabilem 44) Patfm ta £je dtOaonario chymka anoDyao; & in egtegio operc I'an. 4t 1* tamiune. tn fiiy. i68 reddit. Alkalini fates , calx , & aqua calcis ad viridem cH- verlimode difponunt , ac imniutanr. Attamen , i\ ad telas pingendas adhibearur, praellat, e.vperientia teile, cam calce mifcerff, quam cum lalibus, quorum aftione fortaffe nimia,. linrea debiliora reddi poffent, & fucci pars in flocculos per iiquidum dirperfos cogi : lie viridis optimus color viJi praetio habebitur. Qaod fi maturefcentes eaedem baccae contuse , fermerj- fationem vinofam p^ffae putrefaflioiiem. fponte fticcedeiuetn fjlHiieatit, & expreflus inde foetens (6) liquor lente ad ignem evaporet , obfcurum extrattutn habebirur , cujiis colorem umbraticum appellare poiTemus , ob I'uam ad corporum um- bras praeftjrtim fupra chartam pingendas utiliratem. Hie color prae caeteris optimus eft ad ficcefcentes plantarum partes ^ praecipue ad earumdem caules , & non paucas ra- dices perfefte imitandas, quin muiationibus facile fubiiciaa- tUir pitturae exinde elaboratae. Yerutn. {6) Hiinc foetorem tandem port fex, & ultra menfes fervstus, Scadfoleni' expofitus in vitrca amplaphiala obturaculo chartaceo te£la , fere ami- fit, & in liquamen abiit, quod dccantatum conrpiciendam in vafisfundo- reli^jiiit materiain grumoft concretam , nee cryflallizaram, in aqua fonti"; nullatenus, & ex parte tantum in fpiritu vini foldbilem, aqaa /pecifice feviorem, indeque fupernatantem , terrae fullonicae , faponf, vel fineaidi exteriori facie fimilem , at peculiaris naturae fubinflpr- Aivn , naufeam nioventem , parumper ingrate odoratain , exalbe/cen- tc pallido colore praeditam. Haec inflammata oleum nigrum extus emifit, quod lactam, nee fcintillanrem flammam diu aluit fine iff- gtato odoie: pauci poll combuflisnem teliili cineres cum oleo vi- irioli efFerbiicrunt alkalinae fuae naturae indicio; an calcareae , vel falinac ? hucufque non fum experrus. £x diftis interim fere patet con- cretionem banc novum cfTe alkalino oleofum , & fingulare ariis pro- duftum, cujus naturana, & ufus haftenus omnino ignoramus, lic^ ^uafdam faponis , alias refinae propiieiatcs ipfum oflender apres avoir bouilli fur ce fel bieii det feche , & apres avoir ete filtre , a brule avec une flamme qui ne differoit pas bien fenfiblement de celle de 1' efprit de vin pur , il avoir une faveur un peu falee ; foumis a r evaporation au bain de fable , lorfqu' il a ete diminue a peu pres des trois quarts , il avoit une couieur rouflatre , & une faveur un peu falee , une partie de cette liqueur reduite , & evaporee a I' air libre fur une glace , y a laiffe des criftaux cubiques bien reguliers. La demi once de cet el'prit de vin evaporee jufqu' a. ficcite , dans une capfule de porcelaine , a laiffe deux grains d' une matiere faline , rouffutre d' une faveur de fel marin. On voit par cette experience que 1' alkali mineral fe comporte avec 1' efprit de vin de meme que 1' alkali ve- getal j il s' en diflbut la meme quantite ^^. La couieur rouf- (atre de celui qui a ete dilTous indique qu' il agit auffi fur la partie huileufe , de 1' efprit de vin ou fur les principes de ce compofe qui font propres a former une combinaiibn huileufe , de la meme maniere que le fait 1' alkali fixe vegetal. Alkali volant du fel ammoniac. Je me fuis fervi pour reconnoitre la diffolubilite de cette matiere faline dans 1' efprit de vin, del' alkali volatil con- cret qui avoit ete degage du fel ammoniac par I'intermede de r alkali fixe vegetal , j'ai laiffe evaporer a 1' air libre fur une glace une portion de 1' efprit de vin bien filtre que j' avois fait bouillir dans un matras fur cet alkali volatil y il s'eft forme par cette evaporation une crilbllifation affez abondante dans la quelle je n' ai pu dirtinguer meme a r aide d' une forte loupe aucun criftal folitaire ou ifole d' une d' line forme reguliere ; mais T enfemble de cette crillal- lifation reprefentoit tout ce qu' on peut imaginer de plus beau & de mieux defline en ramifications , arborifations , tiges tres agreablement courbees ^ & garnies de larges feuillages. Mais par le refroidifTement du refle de la li- queur dans une fiole bouchee , il s' eft forme une quan- tite affez conliderable de criftaux fepares , & non groupes, figures comme des tranches de colonnes prifmatiques a fix coies , fans y comprendre les faces fuperieure & inferieure, qui ^toient les deux grandes faces de chaque criftaU ces faces etojent par cofjfequent des exagones ; mais il n' y en avoit qu' un petit nombre qui fuflent reguliers: dans la plus part il y avoit un , deux , ou trois cotes plus petits que les autres. Voila , comme on voit deux criftallifations bien diffe- rentes 1' une de l' autre d' une meme matiere faline , dif^ ibute dans la meme liqueur , mais la premiere s'eft faite par r evaporation fur une furface plane , & la feconde par le refroidiftement dans un vaiffeau Ipherique , &: 9' a ete fans doute de ces feules differences qu' a dependu la forme fi defferente de ces deux criftallifations ; ces effets font tres ordinaires dans la criftallifaiion ; ils prouvent com- bien il relte d' obfervations a faire fur les phenomenes de cette operation importante. Je crois qu' on peut conclure de ce que je viens d' expofer , que le vraie forme des criftaux de 1' alkali volatil concret eft celle que j'ai obtenue par le refroidif- fement fans evaporation , & je prefume que ce moyea eft le feul d' obtenir des criftaux folitaires , & reguliers de cette matiere faline. L' alkali volatil etant aumoins aufli evaporable que I'efprit de vm , je ne pouvois me fervir de 1' evaporation pour determiner combien l' eljjrit de vin pouvoit en dilToudre a I'aide de la clialeur de 1' ebullition comme je 1' ai pratique JWi/c. Taur. Tom. V. b b pour tous les autres felsj & la diftillation ctant une ve- ritable evaporation dans les vaiffeaux clos , ce dernier moyen ne paroiflbit guere plus propre que le premier a remplir mon objet ; )' ai voulu voir neanmoins (i a I' aide d' une chaleur bien menagee dans les vaiffeaux clos , on ne pourroit point parvenir a faire la feparation que j' avois en vue ; f ai done mis dans une cornue de verre de mon efprit de vin encore chaud &: fature d' alkali volatil par r ebullition , &: apres y avoir lute un recipient tres exa- ftement, j' ai procede a la diftillation a une chaleur des plus foibles du bain de (able. I! a pafle d' abord de I'al- kali volatil qui s' eft criftallife en belles ramifications fur les parois du recipient ; mais prefque en meme temps , il eft monte audi de 1' efprit de vin encore tres charge d'al- kali volatil , & la diftillation ayant ete ceffee apres que les trois quarts de la liqueur ont ete paffe dans le reci- pient , le quart reftant dans la cornue s' eft trouve , a en juger par fon odeur , tout auffi charge d' alkali volatil qu' il r etoit avant cette operation , & j' en ai conclu qu' il fal- loit avoir recours a un autre moyen pour determiner la quantite d' alkali volatil que 1' efprit de vin peut diflbudre a r aide de l' ebullition. Pour y parvenir j' ai mis dans une fiole un gros d' al- kali volatil concret ; j' ai fait bouillir deffus , la tiole etant bouchee , une once de mon efprit de vin j enfuite je I'ai decante tout chaud , & apres avoir laifl"e bien egouter la fiole , & le fel qu' elle contenoit , j' ai trouve qu' elle ne contenoit plus qu' un demi gros de fel, d' ou j'ai conclu que la demi once d' efprit de vin avoit diffbus , a l' aide de r ebullition , 1 8 grains ou £ d' alkali volatil concret. J' ai obferve dans cette experience que, malgre la prompti- tude avec la quelle j' avois decante I'elprit de vin , charge d' alkali volatil, le peu qui en etoit refte adherent au col, & aux parois du macras , y avoit forme , avant qu' il put- ^tre parfaitement egoute , des criftallifations , partie en ai- guilles entre croifees , partie en criftaux exagonaux lem- blables k ceux qui ont ete clecrits cideflus, Les phenomenes de criilaMiration par refroidiffement & par evaporation que 1' alkali volatil m' avoic prefentes avec r efprit de vin , m' ont paru meriter que je verifiaffe s'lls feroient les memes avec I'eau , j' ai done fait diffoudre , a r aide de la chaleur beaucoup d' alkali volatil dans de I'eau pure, & ayant bien bouche la fiole dans la quelle cette diflblution s' etoit faite , je 1' ai laiffe refroidir a 1' air , le termometre de Reaumur etant alors a i 3 degres au deflus de zero ; il s' elt forme par le refroidiflement une grande quantity de criilaux foiitaires en partie a la furface , mais en plus grande quantite au fond de la liqueur ; ces cri- ftaux avoient exaftement la meme forme ^xagonale que ceux qui s' etoient formes par refroidiffement dans 1' efprit de vin ; il n' y avoit point d' aiguilles ni de ramifications aux parois de la bouteiile. Apres que cette liqueur a eu depofe ces criftaux par refroidiftement , )' en ai mis une portion fur une glace plane , pour la faire criftallifer par evaporation j il s' y efc forme encore quelques criliaux femblables aux precedens ; mais la plus grande partie de la criftallifation s' eft faite en belles ramifications branchues ; il eft a remarquer qu* elles etoient toutes formees par des lignes droites , faifant dilferens angles les unes avec les autres , & fans aucune de ces belles courbures , dont j' ai parle plus haut j il y avoit parmi ces criftaux un aftez grand nombre d' aiguil- les prifmatiques quadrangulaires. Je ferai remarquer de plus qu' ayant voulu faire criftal- lifer de meme par evaporation une diiTolution d' alkali vo- latil dans r efprit de vin , la quelle avoit depofe depuis huit jours tout ce qu'elle pouvoit former de criftaux par le refroidiffement , elle n' a forme par 1' evaporation fur la bb 1 1S4 glace plane aucune efpece de ramifications, mais feulement une grande quantiie de criftaux tres petits & informes , comme des grains de fablon , ce qui me fait prefumer que r alkali volatil ne peut fe criftallifer en ramifications , & furtout prendre des formes courbes agreables que lors qu' il n' eft ecendu que par une petite quantite de diflblvant fpiritueux , ou peut-etre m^me fimplement aqueux , mais ces phenomenes de criftallifation m'eloignant de mon objst principal , je me hate d' y revenir par 1' examen de la diffolubilite de differens fels neutres dans 1' efprit de via , & je commence par plufi^eurs tartres folubles. Tarire Joluble , ou fel vegetal. Ce fel refulte , comme on fait de la faturation de la creme de tartre par 1' alkali fixe du tartre , ou vegetal. L'efprit de vin ayant bouilli fur ce fel bien defleche , puis ayant ete filtre tout chaud a fourni par 1' evaporation jufqu a (iccite dans une capfule de porcelaine une matiere faline jauiiatre , a raifon de deux grains , ou —, par demi once. La flamme de cet efprit de vin etoit un peu decre- pitante , ce qui n' arrive point a celle de 1' elprit de vin pur. Ce diflblvant charge de ce fel a fourni par 1' evapora- tion fpontanee , dans une capfule de verre , des criftaux en piramides quadrangulaires , dont quelques unes ecoient tron- quees par la pointe: plufieurs de ces crillaux etoient foli- taires , & tres reguliers , 1' eau chargee de ce meme fel a donne par 1' evaporation a I'airlibre, dans une capfule de verre , des criftaux , dont quelques uns etoient folitaires , & formes en pri(mes a quatre cotes pointus par les deux bouts : ceux qui etoient groupes ecoient joints en grand nombre tous par un de leurs bouts , & formoient des af- femblages en rond tout heriffes. La couleur jaune du fel »85 vegetal fepar^ de 1' eCpnt de vin par 1' Evaporation a fic- cite femble indiquer que ce fel revolt quelque alteration par fa diffolution dans 1' efprit de vin , & par Ca delicca- tion , & ce qui confirme ce foupgon , c' eft que le fel fur le quel 1' efprit de vin avoit bouilli , rediflbus dans r eau n' a fait qu' une diffolution trouble. Sel de Saionene. L' efjjrit de vin n' a point diffous une quantity appre- ciable de ce fel bien deffeche a 1' air , & la flamme de celui qui avoit bouilli deffus ne differoit point de celle de i' efprit de vin pur. Mais ayant voulu repeter cette expe- rience en me fervant de fel de faignette non deffeche , criftallife , & contenant par confequent fon eau de cri- ftallifation , cela m' a donne lieu d' obferver un eflFet qui me paroit fingulier , & que je ne dois pas paffer fous (i- lence ; c'eft que au degre de chaleur neceffaire pour faire bouillir r efprit de vin , le quel , comme 1' on fait n' eft pas bien confiderable , ce fel s' eft liquefie fous 1' efprit de vin , & a forme une liqueur fiuide , & tranfjjarente com- me de r eau ; cette liqueur occupoit le fond du matras : clle s' eft coagulee par le refroidiffement en une maffe fa- Jine folide , & d' une feule piece. Cet effet prouve la grande faciliie qu' a le fel de fai- gnette a i'i liquefier a I'aide de fon eau de criftallifation; mais il en refulte auffi que 1' efprit de vin ne peut lui en- lever cette meme eau, quoiqu' il la perde par la feule aftion de 1' air. En feroit-il de meme de tous les autres fels? C eft ce qui n' eft pas a prefumer j il y a lieu de croire au contraire qu'on trouvera a cet egard une gran- de diverfue dans les diff"erens fels neutres j mais c' eft aulli ce qu' on ne pourra connoitre que par une nouvelle fuice d' experiences dependantes de celles que j' ai commem"Ees, & qui merite bien d' etre entreprife. i8(5 Tartre foluble par la chaux. Ce fel etoit en tres beaux & gros criftatix tranfJDarens; traite avec 1' efprit de vin comme le precedent , fans de- ficcation preliminaire , il s' eft comporte de meme , mais il ne m' a pas prefente le phenomene de la liquefaftioii fous i' efprit de vin. Tartre foluble ammomacal, y ai verfe une diffolution d' alkali volatil concret fur de la creme de tartre reduite en poudre fine , & mife dans un matras ; il s' eft excite a froid une effervefcence aflez confiderable , une grande partie de la creme de tartre a ete diffoute , & la diffolution a ete achevee a 1' aide de la chaleur moderee du bain de fable , avec une legere effervefcence} j' ai ajoute a deflein un peu d' exces d'aU kali volatil , puis ayant filtre la liqueur toute chaude , e!le a pafle tres tranfparente , d' un beau jaune fonce , & d'uiie faveur de fel vegetal, Cette liqueur evaporee a l' air libre fur une glace a forme une criftallifation compofee d' aiguilles en lames lon- gues , & tronquees , partant d' un centre , ou d' uii pedi- cule commun , & reprefentant par ieur divergence une efpece d' eveniail. Une autre portion de la meme liqueur evaporee au bain de fable jufqu' a pellicule dans une capfule de verre a donne par le refroidiffement deux fortes de criftaux , fort diffe- rens , pour la forme ; les uns etoient de petits criftaux allonges , renfles par le milieu , & fe terminant en lon- gues pointes par chaque bout, comme des tufeaux j les autres qui fe font formes les derniers , & a ce que je crois autant par evaporation que par rehoidiffement , etoient de gros prilines a quaere, cinq , & fix cotes. Quoiqu' ils fuffent '87 folitaires , ils paroifToient de meme efpece que ceux qui s' etoient aflembles en eveinail fur la glace. Le refte de la liqueur evaporee dans une caplule a une chaleur douce de bain de fable, mais juCqu'a forte pellicule a donne par le refroidiffement & par 1' evaporation , qui continuoit en- core , les memes crillallifations en eventai! ; mais les ra- yons au lieu d' etre des lames , comme ceux qui s' etoient formes fur la glace, etoient des prifmes comme ceux dont il a etc parlc plus haut a caufe de la profor.deur du vafe dans le quel cette derniere crirtallifation s'etoit faite: comme ces criftaux n' etoient pas tous d' une egale longueur , ils reprefentoienc allez bien une gloire rayonnante pareille a -celles que font les peintres , & les fculpteurs. Le tartre foluble ammoniacal etant de nature a fe de- compofer par une chaleur fort peu confiderable , je n' ai ofe le porter a la plus grande liccite, dans la crainte de r alterer j mais apres lui avoir enleve toute humidite fur- abondante le plus qu' il a ete poffible par une deficcation bien menagee, je l' ai fait bouiUir dans F efprit de vin , comme les precedens. Cet efprit de vin filtre a bruld comme 1' efprit de vin pur i fa flamme ctoit feulement accompagnee de quelques petites tulgurations rouges. En en faifant evaporer une demi once dans la capfule de porcelaine , j' ai remarque qu' il r^pandoit une odeur plus fuave que celle de i' efprit de vin ordmaire , & cette demi once, apres Ion entiere eva- poration a laifle un enduit d' un jaune brun pefant un grain & demi. Ce i efidu ne fe diffolvoit pas dans 1' eau , & n' etoit par confequent ni une matiere faline, ni une ma- tiere Hivonneufe , il s' eft tres bien rediffous dans de nouvcl efprit de vin. Je crois qu'on ne peut le regarder que comme une portion d' huile qui fe fepare, foit de la creme de tartre, (bit de 1' aikali volatil , foit enfin de I'un &: de 1- auice Iqis qu' on les combine : c' etoit probablement a i83 cette partie hulleufe qu' etoit diie Li couleur jaune de ma diflblution de tartre foliible ammoniacal dont j'ai fait men- tion en commen^ant cat article. Avant de le finir je ne dois pas oublier de faire men- tion d' un petit depot falin (ingulier en petits grains irre- guliers , & memcs comme ceux du fablon le plus fin, qui s' eft fepare par le refroidifferaent de ma diflbiution de tar- ire foluble ammoniacal ; j' en avois trop pen pour en faire un exaraen exatt j je me fuis contenie de m' affurer que cette matiere craquoit fous la dent , qu' elle n' avoit point de faveur bicn fenfible , ni prefque de difiblubilite dans I'eau, & enfin que 1' acide vitriolique , non plus que 1' alkali fixe , ne lui ont occafionne aucun changement fenfible . Cette matiere provenoit fans doute de la creme de tartre, & merite d' etre examinee avec plus de detail , car la creme de tartre elle meme n' eft pas encore bien connue, M. Margraf , & M. Rouelle ont prouve par des experien- ces decifives qu' elle contenoit de l' alkali fixe vegetal tout forme , & c' eft affurement une connoiflance efTentielle done nous fommes redevables aces celebres. chymiftes ^ mais cen alkali n' eft point libre dans la creme de tartre j il y eft certainement combine avec quelqu' autre fiibftance , peut- etre meme avec plufieurs qui ne peuvent etre bien coi> nues que par de nouvelles recherches. Tartre foluble antimonlc , oil Tartre cmetique* Ce fel que j' ai employs^ criftallife , &: bien fee s' eft: comporte avec I'efprit de vin comme le tartre foluble par la chaux ; il n' a occafionne aucun changement a fa flam- me J une demi once de I'efprit de vin qui avoit bouilli. deftlis n' a laifte apres fon entiere evaporation dans la ca- pfule de porcelaine qu' une tache aflez legere d' un enduic de couleur de maron , de nature huileufe , & que 1' can ne I S9 ne diflblv'oit polnr. J' ai cependant remarque que les pa- tois de U bouteille dans la quelle avoit ere filtre 1' efprit de vin tout chaud apres avoir bouilli fur le tartre eme- lique etoient garnis dans quclques endroits de criftaux longs plus fins que des clieveux , implantes diverfement par une de leurs extremices les uns fur les autres ; mais ces criftaux etoient fi fins, &: en fi petite quantite que j' eftime qu'iis ne pouvoient guere peler en tout qu' un quarantieme , ou meme un cinquancieme de grain. Arfenic. En verfant 1' efprit de vin a froid fur de 1' arfenic blanc, criltallin , & en poudre fine j' ai obferve que cette liqueur le mouilloit bien plus facilement que 1' eau ne le mouille} ellc en a diflbus a 1' aide de 1' ebullition ^^ de fon poids ou -^ ; le refidu de T evaporation etoit verdatre ; la flamme de r efprit de vin charge d' arfenic ne m' a paru avoir rien de particuher. Sel neuire ai finical. Ce fel , que j' ai fait connoitre dans les memoires de r academie des fciences de Paris annee 1746 , s' eft difl'ous dans 1' efprit de vin bouillant dans la proportion de trois grains par once. La flamme de I'elprit de vin tenant ce fel en diflblution m' a prefente une fingularite, qui me pa- roit meritcr beaucoup d' attention , favoir que , iians diffe- rer effentiellement de celie de 1' efprit de vin pur , elle etoit bordee depuis le bas jufqu' en haut d' une autre flam- me , moins lumineufe , & tres fenfiblemeni verte. On fait que le fel fedatif, qui colore aufli en verd la flamme de T efprit de vin , a quelques proprietes commu- nes avec r arfenic , telles que la vitrefcibilite , le pouvoir Mifc. Taur, Tom, V. c c I 90 de decompofer le nitre Sec. la clrconftance done que je viens d' expofer femble montrer encore une nouvd'e con- formite entre ces deux fubftances. Je n' ofe cependant la donner ici comme entierement conftatee , parceque , quoi- que j'aie tout lieu de croire que 1' arfenic ainli que le lii- ire que j' avois employes pour faire le fel neutre arfenical, dont je me fuis fcrvi , etoient purs , & exempts du me- lange de cuivre ; cependant comme il y avoir ties long- temps que j' avois fait ce fel , je crois qu' il eit a propos avant de prononcer affirmativement fur ce fait de le veri- fier en compofant de nouveau fel neutre arfenical avec toutes les precautions neceiTaires pour m' affurer qu' il ne contiendra aucune parcelie de cuivre , & je n' aurois pas manque de le faire des a prefent fi le peu de temps qui in,e reftoit pour achever ce memoire , me l' eut permis, A Paris ce 4 juin 1773. REFLEXIONS '" SUR UN ESSAI DE CHIMIE COMPAREE Par M.' le COMTE de SALUCES. V^e feroit paroitre debuter par un paradoxe que d'ofer avancer que tout eft grand dans la nature & que tout y peut paroitre d'une petitefle inconcevable ; tant qu'on s'ar- rete , en effet a. examiner la face d'un objet , ou cet objet meme de tous les cotes, fans aucun rapport avec d'autrcs , on ne pourra le former aucane grande idee ; mais lorfque en faifiirant les relations qui .peuvent lier le plus petit objet, ou le fait pax lui meme le plus comun a d'autres , d'ou il refulte un alTemblage de verites , cet enchainement ne peut ^ moins de reveilier des idees ecendues & lumiiieules i dont I'utiliie fera enfuite plus ou moins fenfible fuivaiu I'etendue de ccs memes raports. Le premier pas qui fe prefente dans la marche naturelle de Tefprit humain eft celui de comparer les objets entre eux } (j I'on s'en tient toujours aux cara£teres feniibles , qui fervent a diftinguer ces objets entr'eux, il doit neceflairement en refulter une monotonie qui relferre nos connoilTances j (i au contraire on fe permet un plus grand nombre de com- binaifons , on parviendra non feulement a repandre plus de lumieres pour la conduite , & pour le bien de 1' hom- me , mais ce qui interefle bien plus encore, on parvien- dra a fimplifier les methodes & a approcher par-la toujours plus des routes que tient la nature. Si un Chimirte ne f^ait que ion art , fi un Naturalifte u'etudie ^ue la fienne , h le Botanifte & le Phificien n'ap- c c z t<5% pliquent chacun qu'ala leur, on n'auraqu'un Erudit , ou un Artifte plus ou moins r^avanr, & il ne reviendra que des avantages bien peu intereffants pour chacune de ces par- ties , conliderees en tant que fciences j c'eft done du con- cours des lumieres que routes les branches de la Philofo- phie naturelle peuvent fournir , & fe preter qu'on doit at- lendre des decouvertes utiles aux fciences , & a la Societc: mais en attendant le Genie qui fache s'elever d'un vol rap- de&faifir le fil des verites eparfes,dont on eft contraiint de former tant de fciences a part , nous chercherons a en rapprocher quelques unes qui dependent de la Chimie,&: qui en meme terns tirent des fecours de quelqu'autre par- tie de la Philofophie , ou qui en empruntent a leur tour . I Les corps font ou fluides ou folides , fous<:esdeux de- nominations on peut a la verite ranger tous les corps de cetUnivers, mais elles ne fuffifeiu pas pour nous eclairer d'une maniere vraiment Pliilofopliique. I I Les corps font ou vegetaux , ou animaux , ou enfin foffi- les & mineraux, mais c'eft encore la une notion bien vague. Diftinguer tous les corps des trois regnes & noter ceux qui font ou fluides ou folides, n'eft pas dire encore aflfez; faire le denombrement de leurs apparences exteiieures & de leur tiflu int«rne feroit un pas un peu plus avance , ft ces ap- parences & ces tiflus font conftans. Ajouter les proprietes extrinfeques & intrinfeques de ces memes corps feroit toujours avancer chemin; feparer enfin les parties de ces corps par le feu ou par les menftrues , les recompofer & les faire reparoitre dans leur premier etat eft encore un »9J tresgrand pas vers la perfeftion ; mais avec tout ceci, la comparaifon des pioduits des parties ainfi feparees par la m^me voye , dans les differents etats oil ces corps peu- vent fe trouver me paroit offrir un point de viie trop intereflant , pour que le Chimirte Phyficien puifle negli- ger d'y apporter la curiofite la plus inftruftive , & toute I'exaftitude dont il eft capable. I I I Ce point de viie je I'avoiie eft tres-vafte & I'executioti en paroitra fans doute tres-difficile : mais (i Ton reflechit au grand nombre de materiaux que I'on a fous la main, on verra que les obrtacles ne feront pas infurnionrables ; nous allons done commencer par un petit eflai qui pourra fervir a mieux developper mes idees , & a en faire naitre a d'autres peut-etre de plus g^nerales & de plus lumi- neufes. IV Uanalyfe etant la voye par laquelle on parvient a de- compofer les corps, & a en feparer les parties d'une maniere diftirtie , il me paroit que c'eft elle principale- ment qui peut nous fournir les donnees pour la re(olu- tion de cet important probleme , je dis important parce- qu'il me paroit tel , & je ne crois rien ditc qui doive allarmer I'homme le plus delicat , car c'eft une verite aujourd'hui afles gen^ralement reconnue que I'analife eft la clef des decouvertes (d'ailleurs je fuis bien aife d'etre torce par la nature du fujet a dire bien des chofes qui ont eie dites de long-tems ) : mais la definition du terme analyfe ne fournit aucune notion pofitive & precife ; la diftinftion d'analife par le feu en chimie ou d'analyfe par les menftrues eft generaie mais encore trop vague, la feparation des par- 194 ties des corps par tel moyen que ce folt eft le but qu'on doit fe propofer & doit faire I'objcc de nos recherclies ("). V II ell de parties qui conftituent efTentiellement utr corps determine &: cellesci iie peuvent etre que tout-a-fait fimples , au moins par raport a nous, & elFentielles a tel corps, de maniere que fans elles le corps cefferoit d'etre tel, c'elVa dire de tel genre, & de telle efpece: d'autres au contraire fans fixer necelTairement la nature du corps fe trouvent combinees , unies &c. a ces. memes parties : elles font meme quelque fois abfolument etrangeres , mais elles peuvent caufer dans certaia cas quelque modification a ce corps, (i) V I II eft done tres-neceflaire de chercher a decouvrir & a diftinguer autant qu' il eft pofllble les parties efteiitielles (•) II paroitra du premier coup d'oeil qu'll y a ici un abus d'iJees fur le terine d' analyle , mais la reflexion ji flifieia nion laconifine. (i) Pour rcndre ma penfee plus clairenicnt it fuffit de confidtirer, par cxem- plc, qu'il doit ni-cefraireniein fe trouver dcs panics aqueufcs, ou pout jc dire plus fimplement de I'cau dans un certain raport determine dans toutes les fubftances falines , fans quoi ces fels cefTeroient d'etre tcis qu'ils font, pendant qu'ils en tiennent ,une plus grande quantity dans Icur criftallifation , qu'on peut tifi'-bien leur oter , fans qu'ils chan- gent de nature ; toute la modification fe rgduifant alors a leur figu- re ; d'ou il fuit qu'une partic de I'eau elt eiTcnticllc commc nous I'avons dit dans un raport d^terming k une telle cfpfice de fcis, pen- dant que I'autre partie n'eft qu'accidentelle quant a la naiure , & ne peut etre regard^'e tout au plus que comme une partie intfigranie: nous allons raporter encore une excmple pour rcndre la chole plus fenfible. Monfieur Baum6 nous dit dans Ion manuel de Cliimie pag. 329 §. 3, que le fel marin a bale terreufe quoique difficile k criftallifcr, crirtalife niSanmoins avec celui qui eft a bafe d'alkali mi- neral & qu'il eft meme caufe qu'on ohticnt des criflaux cubiques infinimcnt plus gros que lorfque le fel marin ed trh-pur -. voila done un exemple qu'il fe trouve quelque fois dans les corps des parties abfolument dtrangfres qui peuvent cependant y caufer dans ccitaias ca$ des modifications. 195 d'un corps , de celles qui ne font qu'accidentelles & in- differcntes pour ainfi dire a la nature de c% corps , & qui ne contribuent tout au plus qu'a lui faire prendre une forme conllaiite : mais ce pas que le raifonnement porte a faire, ell fans contredit de la plus grande difficuitej aufli n'oferais-je pas me flater d'y reuflir toujours, mais pour i'amour de la verite on me paflera ies reflexions que je foumets au jugement des maitres de I'art. V I I. Les circonftances qui contribuent a alierer un corps de meme efpece ou nature, font celles qu'on ne doit jamais iiegliger , & peut-etre qu'elies font les plus propres a nous developper bien des myfteres; mais nous y reviendrons , & nous propoferons en attendant queiques reflexions pre- liminaires fur les carafteres gcneraux qui afferent 6c quoa decouvre dans les corps. VIII. II faudra commencer par un des trois regnes, Sc apres avoir choili le genre & 1' efpece conrtderer ce qui arrive a ce corps par le meme moyen dans- les dilTerents etats ou Ton le foumet a Tanalyfe; remarquer apres ce qu'il a de commun , & les differences fimples ou compofees qu'on y obferve ; raprocher enfuite ces verites des opinions ou des idees qu'on a dans la Chimie fur ces memes objets , & retlifier ainfi & enrichir cette fcience par le plus grand detail poflible de verites utiles. Venons au fait. I X. Je commencerai done par les vegctaux, & je me con- tenierai en premier lieu d'examiner une gcncraliie, Les I 9(3 plantes font ou faines ou putrefides ; je prends les extr^mesj comme les plrfs propres a inarquer les differences ; les etats intermediaires devant participer des deux en raifon de leur proximite d'un des extremes. Nous allons done former une table des produits que nous fouroit une meme plante dans ces deux etats par la di/lillation , rincineration & la lixiviation : cette methode me paroiffant la plus pre- cife & la plus propre a rapprocher les objets pour en rendre plus fenlibles les differences, & les changemens. Table des rifultats qiion obtient des Plantes faineSj % putrejiies par la dijlillation , I'incineranon , 6? la lixiviation. PLANTES. Saines Putrefiees Par la dijlillation. _, , . J contenant da ^ Pl^'^g"^^ '^"^'"i fel volatii. v_ 2 Huile noire empireumatique . . etiam 3 Acide °'^ 4 Huile legere ° ' I * Beaucoup d'air ° ' I ) Charbon ou caput mortuum * . . etiam V »m i- y^i^^j * qui par rincineration & la lixiviation donne de I* 6 Alkali fixe o 7 Terre infipide etiam (a) (a) Pour ne pas lepetcr le produit ;c ijie fers de cette abbreviation. '97 X Les produits communs font n." i & z dans la didilla- tion & meme le 5 fi Ton veut, & dans rincineraiion & la lixiviation le n.** 7 . X I Lcs particuliers aux plantes faines font les n.° 3 , 4 & * dans la diftillation , & le n.° 6 par 1' incineration, & la lixiviation: produits qu'on n' obtieiu pas dans les planres putrefiees. X I I Les particuliers enfin aux plantes putrefiees , & qu'on ne rencontre pas dans les autres font I'alkili volatil : mais cette fubftance n' exifte pas toute formee dans les plan- tes faines de cette claffe , elle eft done vraiment 1' ouvra- ge de la putrcfaftion ; or n'eft il pas naturel de penfer cju'elle eft le refultat des produits qui manquent , favoir des n."' 3, 4, & 6. 1 Voyons maintenant les idees que Ton a fur I'alkali volatil, elles font ou theoriques, ou tirees des faits. 2 naikali volatil dit M. Macquer Elem. de Chim. Theor. p. 130 ejl compofe cTune certaine quantiti d'acidc combine ^ 6' engage dans mine portion de la terre du mixte dont on le tire , & £une ajfes grande quantite de matiere grajfe ou huileufe &c. 3 11 n'eft pas neceflaire de faire remarquer la conformite qui fe trouve entre ces idees, & ce que nous donne I'ex- perience, nous allons palTer maintenant aux differens tours de main que nous propofent pluiieurs Auteurs des plus claffiques pour volatilifer les alkali fixes , ce qui dans le fond eft la meme chofe que dire de faire des alkali> vo- iatils} ce feroit difputer fur des mots que de ne pas en- vifager d'une maniere generale les expreffions , rendre vo- latils , changer en fels volatils , volatilifer &c. tout bien con- iid^ii c'eil toujours ajouter la propriete carafteriftique de Mifc, Taur. Tom, F. d d 198 le-erete a un corps qui tie I'avoit pas , & qui au con- traire avoir celle d'etre fixe , ainfi nous pourfuivrons notre exaraen. 4 Wan-Helmoi>t dit qu' en faifant dig^rer le fel de ca- ndle avec fon huile pendant 3 mois en obtieni un alkali volatil par la dirtillation. 5 Starckei pretend qu'en imbibant le fel de tartre de huile de Therebentine, on rend ce fel volatil par la di- geftion. 6 Ludovic affure que le fel de tartre imbibe de fon huile empireumatique fe fublime en fel volatil a une cha- leur mediocre. 7 Stahl nous apprend que ce fel devient volatil en le combinant aux hudes etherees. 8 Nous obferverons cependant encore une circoftance , tres importante , a men avis , fur ce fujct , favoir que pour furmonter la difficult^ que les alkalis out a s'unir aux hui- les dirtillees on les combine auparavant avec le vinaigre. 9 L'on recomande enfin la combinaifon des fels fixes avec le vinaigre diftilie le tout uni avec un elprit urineux pour en titer un alkali volatiL 10 Si nous refiechifTons maintenant fur Aous ees precedes nous voyons qu' il fe rencontre dans tous la combinaifon des memes principes que nous fournit la comparaifon des analyfes, & qui eft ij bien enoncee par I'llluftre Monfieur Macquer. XIII Toute la fineffe de I'artitte confifte a fournir le princi- pe qui manque : ce qui ne pourroit pas a la verite Stre determine avec precifion , pour le raport entre ces memes principes , mais qui peut tres-bien etre aper^u & fenti par un homme de I'art. XIV En effet nous voyons que dans le procede §. 9 ce n'eft pas une matiere auiii chargee de phlogiltique que le Cont 199 fes Inilles &c. qu'on prefcric , mais bieti plu-tot an acide plus developpe, & cela parceque les fels fixes contiennent plus de phlogiftique que le fel de tartre , ou tout aurre fel parfaiiement alkaliie. X V En efFet s'il n'arrivoit pas ce que dit Monfieur Macquer d'apres Stahl , que les fermentations devant etre regardees comme des acheminemens a la putrefaftion , les acides recoivent alors la plus grande alteration qu' ils puiflent eprouver fans cefTer d'etre fels , & que cette metamor- phofe de I'acide confilte en ce qu' il s'unit a une portion de I'huile , & de la terre fubtilifee du mixte , pour former I'alkali volatil , nous devrions retirer des fels volatils de tous les favons , ce qui n'arrive cependant pas dans les favons ordinaires , ainfi qu'on s'en aflure par la dillillation, XVI Le tartre regenere , ou pour parler plus exaftement la terre foliee de tartre femble venir a I'appuy de ce fenti- ment ; tout le monde f^ait que c'eft un fubiUnce volatile favonneufe ( fi or: ne veut pas lui accorder le nom de fa- von ) qui refulte de la combinaifon du vinaigre diftilie avec Talkali-fixe , & perfonne n' ignore aufli que cet acide vegetal contient encore une grande quantite de matiere huileufe , d'ou il refulte une combinaifon de ces principes , dont elle tire la propriete de fa volatilitc , Sc c'eft ce qui prouve d' autant mieux I'opiiiion que nous venons d'ex- pofer , favoir que I'alkali volatil ell le refultat de I'union qui fe fait de i'acide dans un raport determine avec une terre fubtiliiee & des maticres graffcs j & quoique nos ta- bles puiflent fervir de demonftration nous allons raporter le fentiment du celebre Boherave a I'article du tartre re- genere p. 149 Elcm. Chem. Veneiiis 1759 ap. Scb. Colcii dubitavi faepe omnibus his confideratis jedulo , an non hie ejfct fal tartar i volatilis reddiius Helmomianus &c. Quoiief- ♦ •• d d 2. 100 cuwqtie vcro mm'ia cura falem hunc folvere dcpurare , colare ,' infpiJJ'are , calcinare , Jic in allium convertere , quis conatur , ioties deprehendet , abire in auras , perdique : unde quidem volatilicatem fic natam difcit , coeterum oleum perdic , & operam. XVII Puifque nous voyons que les plantcs faines donnent par la dirtillation des priiicipes que Ton ne trouve plus , au moins fepares, dans ces memes plantes putrefiees , & que celles-ci fourniffent un produit qu' on n' obtient pas des premieres , ce qui fait un argument afles folide pour ju- ger que ces principes fe font metamorphofes en fe combi- nant par le mouvement de putrefaftion : (i) il me paroit tres-convenable de rapprocher ici quelques objets qui fem- blent lies par le meme refultat ; nous verrons done ce qui refulte de TAnalyfe des plantes Inines qui fourniflent beaucoup d'alkali. volatil , & nous paiTerons enfuite a faire la comparai(on des produits que Ton obtient des matieres animates qui font celles principalement qui en fourniffent une plus grande quantite. Cette inaniere de trailer la Chimie me paroit afles me;hodique , & propre a donner des idees generales, elle me femble au relte avoir les memes avantages que Tana- tomie comparee a fur la fimple anaioraie. (i) On ne fcroit pas trop fond^ il me paroit 4 fuppofcr qu'on ne trouve plus d'acide dans les planres putrefiees parcenu'on voulut croire qu' il fe tut diiFipfi dans le tems de la fermentation puiridc ; il fatidroit alors rcndie compte de I'huile , & de I'al.ali fixe audi: d'ailleurs il fe piiSfcnte une difficult^ k mon avis infurinoniable, favoir, fi on nc vcut pas que I'acide , I'huile, & ralKali fixe fe ioicnt cotnbingi & iiietan\orphof6s en alKali volatil, il faut convenir au moins de la pteexillancc de cet alKali vol.iiil , car d'on pourroit il vcnii ? mals r' il cxifte tout forme pourquoi ne fe difilpctoit-il pas aii/Ji dans le tems du mouvement de putrcfa(5lion , puiique fa volatiliiL- ell biea fupfiiiciirc a ccllc des acidcs ? ces fuppofitions font C\ d^nufies de probabiliit^ qu'il efl inutile de s'y aiteiei plus long-tempi:. aoi Table dfS refusals quon ohilent des plantes pmre- Jiees qui Tie donnoient point dalkdi volatil dans riiat fain & de celles qui en fournijfenc naiurel- lement fans paffer a cet etat par les mimes ope- rations que Les precede ntes. PLANTES. Putreliees .... Semcnce de fynapi Par la diflUlation. 1 Phlegme contenant du fel volatil . etiam 2 Huile noire epaiffe & fetide . . . etiam ^, , . j contenant un peu % Charbon •< , , r i ' ^ \ de phojphore. 4 Sel volatil concret ...... etiam 5 ... o ... huili; legere, 6 . . , o beaucoup d'air. XVIII 11 eft vifible combien ces fubllances d'une nature tota- lement differente peuvent i'e rapprocher du moment que par quelque operation on les amene au point de fournir les memes produits & nous obferverons que les deux qu'on trouve n.° 5 & 6 dans la femence de fynapi & qui ne font pUis dans les vegetaux putrefies quoiqu'ils exillalTent dans I'etat lain, difparoiflent preciCement par le mouve- ment de fermentation , d'aiileurs les acides ne paroilTent ni dans Tune, ni dans I'autre de ces fubttances, ce qui ell tres-interelTant pour Tobjet en queltionj U elt pourtant vrai que le phofphore concourt a prouver qu' il s'y trouvoii de i'acide: mais c'eft precisement ce qui fert a confirmer que I'alkali volatil ell I'ouvrage ou de la fermentation putride ou du feu , qui en detruifant les liens , & I'adherance en- tre les parties du mixte rapproche tellement I'acide des parties huileufes & lerreftres , qu'il en vienc un nouveau produit. Cette theorie qui, je le repete, eft celle que Monfieur Maquer nous doiine dans ies ouvrages , fe trouve encore confirmee par les analyfes des matieres animales : nous al- iens nous en occuper mainienant d'une maniere egalement concife , c'ert-a-dire en n'en rapportant que les refuhais. en generaL i03 ^able dcs refuhats quon obtient des vegetaux dans leur dijprens eiats , ou felon Icur nature particuUere ^ & des niaiieres animates ; par La dijiillation, l' incineration y & la lixiviaiion. PAR LA DISTILLATION. AIATIERES VEGETALES. MATIERES ANIMALES. \aines . . . putrtfiies . . , analogues aux .... fang, de boeuf . . chair de boeuf animates I Pblegme etiam, contenant du felvolacil , . etiam etiam etianz I Hulle noireN epailTe &/../•... •^ . ( ettam, v joetide . . ettam ettam etiam empireu- \ ■^ matique / I Acide . . . . o .^ . . . . o o o . . f Huilelcgcre^ . o . 1 . . . . etiam etiam etiam B . . . . etiam etiam etiam 5 beaucoup d'air . o .1 .... etiam ....... o o . . J Charbon . . etiam ffel yolaiil etiam etiam etiam \ Le chaiboD traite par riiicineiation,& lixiviatioo, 7 Alkali fijce . . o . J . . . . o . . un feu de . . ,o o . . un * phofphore peu de fit mar in, X I X Cette table comparative fait voir i" que de toutes les fubftances dont on peut retirer de I'alkali volatil foit na- turellement foit en faifant effuyer quelque alteration au mixte on ne fauroit jamais obtenir ni de I'acide ni de i'al- kali-fixe. Z04 X X 2° Que les matieies qui ont befoin de !a fermentation putride pour fournir i'alkali volatil ne dcnnent plus cer- tains produits qu'on obtient cependant des matieres oii il n'eft pas neceflaire d' excirer la putrefaftion pour avoir I'alkali volatil, & ces produits font principalement I'huile legere ou tenue & I'air ; perfonne ne s'etonnera de cette difference en reflechiffant fur les effets de la putrefaftion : quand a I'air il ell fenfible qu' il doit s'echapper dans ce mouvement de defunion entre les parties des mixtes, & quand a 1' huile legere il n'eft pas hors de probabilite qu'elle foit neceflaire pour metamorphofer I'acide en alkali volatil dans les fubftances ou cette matiere faline n'eft pas le produit ou de I'elaboration de la nature ou des altera- tions qui dependent du feu des artiftes. X X I Cette verite eft d'autant plus inconteftable que dans les fubftances animales memes , qui font celles qui abondent le plus en alkali volatil , il y a des parties dont on n'en tire pas un atome ; telles font les graifles , & au contraire elles donnent une grande quantite d'acide : d'ailleurs ce qu'il y a de plus remarquable c'eft que les memes parties, donnent des differences fi fenfibles fuivant qu'elles ont fou- fert , ou non la fermentation putride ; nous allons rappro- cher encore cet objet d'une maniere plus generate dans la table fuivante. TaSie I '^able des rifuhats quon ohaent , i° de tomes Ics fub fiances I qui fourmjfent naiurellement de I' Alkali volatile 2* dc celles qui nen donnent quau moyen de la putrefaciion; 3' ^(e celles ' qui en donnent dans les deux itats. PAR LA DISTILLATION, L" INCINERATION, ET LA LIXIVIATION. M A T I E R E S V^itaUs Anlmaks '1 I K Saines : Putrefiees, * , ui nc fournif- B — 'V C I Saines Putrcficjs , ,J ent pas de I'Al- Qui kali volatil. fourniffcnt toutes de Flcgoie . . . « . . etiam,fel* , , . ctia.m,ftl* , * vektil * volatil D r Aiicaii . etiam . J etiam etiam * . * &f(Xti pour cette raifon aufTi que la mcilleure encre pour I'^crituie n' tfl d'aucun ulage pour _ la finiurc des gtofFes. Cela ticjit 4 un prmcipc trnp connu dcs piiy- ficietis, 8c dont les donnces nianquent ordinairement 4 I'aitifte meme le plus intelligent. J'ai tait dc meme une teinture noire avec du t'inlct & des jaunes; mais je dois remurquer que dans routes ces couleurs ou eft oblige d'auginentcr la proportion du bleu, 2C9 geant dans des eaux thermales cuivreufes qui fe trouvent en Allemagne. La propriete du cuivre de reprendre fa for- me metallique dans cette operation , & en m^me terns I'art de Damafquiner setant prefentees k mon efprit, j'ay imagine qu'on pourroit tres-bien tirer quelque parti de la theorie des affinites pour cre^r un nouvei art , fi on ne veut pas le regarder, feulement, comme une nouvelle bran- che ajoutee h I'art de damafquiner. Dans le cas particulier du fer , & du cuivre , il fuffit de plonger dans de la cire de graveur la piece de fer done on decouvrira enfuite par le deflein les parties qui doivent pa- roitre en cuivre , on paflera apres la piece ainfi prepaiee dans une diffolution de vitriol de cuivre , & meme on I'y retiendra autant de temps qu' il en faut , pour que 1' acide vitriolique , dilTolvant une plus grande quantite de fer , puifie etre remplace par une couche plus forte de parties cuivreul'es , far lefquelles il faudra avoir la precaution de paffer le burin , d'ou il refultera plus d'eclat , & une plus grande folidire dans le damafquinage en queftion, Mais pour prendre la chofe plus gineralement encore , il fuffira de remplir les conditions fuivantes , favoir : que le m^tal de la piece qu'on deitine a etre damafquinee ait une plus grande affinite avec le menftrue , que n'en a celui qui y eft en diffolution , & qui eft deftine au damafquinage. Une autre condition feroit celle que le precipite reparut fous fa forme merallique , mais j'ai lieu de croire qu'on pourroit y fuppleer en foulpoudrant route la piece de char- bon ou de quelque autre matiere inflammable qui put revivifier cette chaux par fon phlogiftique en la paffant fur k feu , s'll le faut. Cette idee, quelque imparfaite qu'elle foit, pourroit bien un jour ^tre leftifiee & etre portee plus loin par le fecours de la dottrine des aflinites compolees. J'elpere d'etre conir pris par les gens de I'art j & ce fera une nouvelle obli- gation que nous aurons aux lumieres que 1' llluftre Mon- lieur Macquer a r^pandu fur cette parde fi controverfe, fi abliraite, & fi intereflaiire de la chymie. 2 I I CORRECTIONS POUR LAPARTIEPHILOSOPHIQUE Dans Ic ircmolre do M/ le CoMTE MoUROUX. I F.,utes, Corrige^. Pag. 17 /.1 3. que on fraite dont on traite 19./. 1 6. il elt cho(e c' ell une chofe 14/. 19. ne la vifite ne les vifite zjV. I. exofd expofe /. 3 que pour que par 1.1%. extremment froid extremement froid comme en Mofco- comme en Mofco- vie , en Pologne vie,& en Pologne 27./. 15. eclofes, eclofes } 3o./.i J. a 1' obfcur dans r obfcurite 48./. 17. particulierement particulierement ( i 2 JVofe(ij) 49./.11. nietallium metallicum /.I X. Bxmni fixum /.1 5. vivide viride /.1 5. urtione uftione /. 17. vividem viridem Note{i/^) 50./. 14. d'accord I'efpece d'acord fur I'efpece /. 1 6. de Chevalier Linne du Chevalier Linn^ Note{i(>) J I./. 1. inturfufception intuffulception In Caroli Allionii au£lario ftirpium horti Regii Taurinen fis. Errata. Corrigc, Pag. 55. 1.11. moluceae moluccae 58. /.X9. rambruni ramofum 61. I. I. fefamum indicum transferenJum Cub RucWii 69. /, 4. Siegerbtkia Siegesbeckia /. 6. macrophylla 1 71. /.31. e Mifc. Taur. Tom. V. macrophylld 1 * " ex f f 211 Errata. Corrtge. P'^g- 73. I. 7. Sue. ira Svecica 74- 1 16 du)ym;m bonaiienfe 76. l.ij. Argcinene Argemone /.I ^.14 meliioius melilotus I.Z4. melrotus melilotus 79- /. 2. juncea L juiicea L * /. 4. valeiitina h valeiitina L * 84. l.i I . pulcrum pulchrum 89. l.i6, treiiantathemum fl^lianthemuin 91. 1.1.1. chamaemeliis chamaemelii 9^- Confute numeros 13 3.1 34. 94. /.17. dilliadr^uru diftinftum 96. polymorpiiia poiymorpha In diiTertatlonem JoHANNis Francisci Cigna de refpiranone , ob auftoris tunc graviter aegrotantjs abfentiam multa irrepferunt raenda , quae flc corrigenda. Pag. 111. I. I. varicres lege rariores i I J. /. 8. variori l.iy DaUSTENE 1 1 4. l.pen. puth. funic rariori DAOUSTENC paihol. funic. 115./. 5. alii /. 6. dedu£lum deduftam 116. /.3}. tepiduin 1 17. / 1 3. circuli /.JO. portquura 118./. 7. Attenta /. 8. analogum ipfis /.i(3. ipfum auriculam tepidam corculi pollquarn ; attenta analogum in ipGs ipfam auriculam 119./. 1. non neque /. 10. vivaparis non aeque vivipans / Corrls:e. earn mbleftiam Errata. Pag, no, I. ly. quum moleftiam /. 15. retngena ib. ilium auiem /.3 3. ad jjatrem ftimulet /.3 5. ad iurgendum 111. Li6. qaae neque 114. /.1 3. oltium /.29.30. Totus textus curfivo charatlere eratex- pnmendus memorata refrigerio illud autem ad partum ftimulet ad fugendara quae aeque otium 125 l.ulc, I, J. nota V (111) «3 0. /. 18. queunt 131./. 9. in animalibus , qui 1 3 2. I. 6. neque incerta /. 23. not. b 433. ultima linea hujus paginae in principium fequentis notae transferenda nota y memorata (XXIV) Citationes nempeomnesnume- rorum hujus & fe- quentis capitis men- dofae funr, quod or- do numerorum, qui in (ingulis capitibus ab unitate incipere debuifletjContinuata ferie produftus (it a principio ad Hnem. queant in animalibus , quae aeque incerta not. f 134. /. 3 1. refpiratio lenfibilis 13 5. /.2i. ea majori 137. /. 1 5. Ut animalia /. 19. Rigmannus 141./, ). Exitingues refpiratio infenfibilis eo majori At animalia Richmannus Exitinguens 114 Errata. Pag. 1^1, 1,10. condiium effe /.30. camaleon 144, /.19. fuperficia /.48. imo & progreffivum (p) inteilinum morum i4<5. 147. 149. 150. 151. 154. 156./. 157./, M9 12. fit 15. rariorem aerem .9. (IX) ult. not. d 11. aeream 3 I. Avagius 9. hanc quoque 7. eumdem majores 8. potius quum 10.11. aut favere non ob- ftare 1 1. 1 i.aut tarn praefentiae 24. aer en maffe • 25. renovare cenfet pen. obfervatur coagulati 2. ac {1 uila 3. opprimerentur Corrige, pulmonem condicuoi effe chamaeleo fuperficiei inteilinum motum imo & progrefli- vum (p) fiet in rariorem aerem 9-° not. 1 veram Savagius huic quoque eamdera mnjores potius quam aut favere, aut obfta- re non tarn praefentiae air en maffe renovari cenfet. abfervatur coagulari ac (i nulla apprimerentur Ad D. Dana. Z)e folano melanocerafo. 170. omne omnes 171. not. 1. pertinet ad paginam praecedentem not. 2. Mifcel. Taur. &c. legenda port verba Bot. Prof. ijj. L 1, Pod alias ad , . , adde Serviceura opus vulgo di6lum i1 ^ J M E M O I R E Sur difflrentes quejllons d' Analyfe. Par M. le Marquis de CONDORCET. ARTICLE I Reflexions fur la forme des racines des iijuations determineeSf la reditcllon & la folution de ccs equations. V-^ardan & fes difciples ont refolu les equations des 3.', & 4.* degres. Les Algebriiles qui leur ont fuccede , ont perfe8;ionne leurs lolutions , en developant la forme & la nature des racines. Us ont donne une Theorie profonde fur la formation des equations des tous les degres & fur les racines imaginaires j mais malgre les travaux de tant des grands Geometres , 1' equation du 5 .* degre eft encore a refoudre , & a refilte a leurs efforts. M. Euler qui s'eft exerce avec tant de fucces fur toutes les qucftions de r Analyfe , s'eft occupe de celle-ci , & y a rapelle r attention des Geometres qui paroiftbient I'avoir tournee fur d'autres objets. M. Bezout , M, Waring , M. le Che- valier de Marguerie , M. de la Grange , M, de Vander- monde ont donne fur cette matiere des recherches inte- reffantes & tres-propres a jetter une nouvelle iurniere fur cette theorie fondamentale de 1' Analyfe. Cell a la lefture de leurs ouvrages que je dois les reflexions fuivantes qui peut-eire ne feront pas abfolument inutiles a. ceux qui fe propoferoient de fuivre la m^me carriere. Mifc, Taur, Tom, V. a I La folution d'une equation du 3.* degre , fe reduit a une equation du fecond , celle du quatneme a une equa- tion du fixieme , immediatement reductible au troifieme, M. Be/.out a prouve que 1' e juation du,cinquieme fe re- duifoit a une du 14."" niais le rabaiflement de ceile-ci a des equations du 4.', du i' , & du i.' ne fe prefente pas immediatement ; il faut de longs calculs pour y par- venir , & c'eft le principal obftacle qui a retarde jufqu'ici la folution de ces equations. I I Les racines d'une equation doivent etre des fonStions algebriques & entieres des coefficiens de cette equation , & li le degre eft n en general , elles ne peuvent conte- n nir de radicaux d' un degre plus eleve que y/'. Suppofbns done que nous ayons une Equation du degre ;z , oil Ip fecond terme manque , & faifons n n n x^-Va •^Vb' -^VcT; le nombre de ces radicaux etant n^ — i , il eft clair que {\ je fais difparoitre les radicaux de cette equation hypo- thctujue , & qu'enfuite je mette au lieu de x" fa valeur tiree de la propofee , il me reftera une fontlion oil x ne montera qu' a la « — %." puiftance ; ce qui me donnera n — I equations pour determiner les n — i quantites A^ B, C, &c. On voit que les conditions de cette opera- lion font que 1' equation propofee & 1' equation hypothe- tique aient lieu en meme temps & pour toutes les racines. On voit aufli que pour faire dilparoitre les radicaux de 3 n It r equation x = VT -4- v'b", &c. on en aura une oii x montera au degre /z""", & c' eft ce qui doit arriver , puifqu' a caufe des n racines de I'equation y" — i = o , a n chaque V^f ou \^B~, &c. a n valeurs qui peuvent etre combinees avec les n valeurs de chaque autre , & que les tadicaux font au nombre de n — i.. I I I. L' equation en j4 ne pouvant contenir de radicaux , ni du degre n , ni des degres fuperieurs , fera neceffairement du degre . . . . m . n — i./z^i./z — 3...1} m etant la produit des nombres plus petits que n ; & comme la quantite que nous appellons A , repond a une quantity qui , en fuivant la mechode de Tfchirnaus eft donnee par une equation du degre n — i./z — i./z — 3...1. L'equa- tion en ^ fera reducible a. une equation du degre n — i./z — ^ . n — 3...1} en forte que fi on avoir m = m. p. q . . . on auroit , en refolvant fucceffivement des Equations des degres m' , p\ q ^ ou m' p' ^ ni q &c. ni p q &c. (fi ces produits font moindres que « ) on auroit, du-je, une equation definitive du degre n. — i . n — » . . . . 1 . Toutts les fois que « > 3 , cette equa- tion monte done a un degre plus eleve que n\ & c' eft ce qui a rendu fi difficile la folution des equations des degres fuperieurs. On voit deja que pour refoudre I'equation produite par n n I'equation hypothetique . . . x = v^IT -4- ^~Bi &c. il y a deux moyens a employer; 1.° la rdduftion de cette equation j i* une nouvelle equation hypothetique. Suppolons d'abord que r equation en jf' du « — 1 , « — x .. . \ degre , ne loir a X 4 fufceptlble d' aucune reduftlon ; il eft clair que fi on la J . 2 . J . . . B — l trait^ comme la propofi^e , qu'on fafle x c= \/ a I . 2 . J . . . n— I -+- v^ ]^ -+-...- le nombre des radicaux etant n — 1 - n — i . . . . z • I — I , on aura une equation pour A'. Mais comnje les racines de I'equatioti en x' ne doivent /I — 1 pas conteoir dg radicaux plus gleves que v^ , on voit que I'equation en A' , montera ou lera reducible a un d^gre qui n'aura point de divifeurs premiers plus grands que n — z. En repetant la meme operation , 6c reduifant loujours ces equations autant qu'elles peuvent I'etre, on en aura une d'un degre qui n'aura point de divifeurs premiers plus grands que n — 3 & ainfi de fuite jufqu' a une equation rationnelle^ I V Ces fuppofitions pour les equations hypothetlques , font fans douic trop compliquees j ainfi il faudra , au lieu n — I n. — 1 de pela , faire feuletnent x' == V"!?" *+- v''s'~. . , -+- Q' , le nombre des A' , B' ^tant n — x ; & on examinera fi 1' Equation en A' , ou en Q' devient, apres etre reduite , d'un degre qui n'ait pas de divifeurs premiers plus grands que n — 2. Si cela a lieu, on verra fi en faifant dans n —I cette equation reduite dont 1' inconnue eft x'' ; x" = y/'ZT' n — 2 ■+• V~B^. ...-+- Q" , le nombre des radicaux etant /^ — 3, & ainfi de fuite on aura fucceffivement des Equations dont le degre n'ait que des fac^eurs premiers plus petits que n — j, 72 — 4 &c. , & ainli de luite. Nous obierverons encore que 5 fi requation rd^luite en x" eft d'un degre produit par des fafteurs premiers plus petits que n — • , & que quelqu'un de ces fafteurs foit r^pete plus d'une fbis & foit en meme temps fafteur de n — i , il faudra effayer auffi une equa- tion hypoilietjque n n" x"=V^ = V^"fi^ . . i t/,: '. -f- Q" oil n' eft ce fafteur , & oii le nombre des A" &c. eft « — i^ Pour favoir fi une Equation eft fufceptible de reduftion, on prendra reus les divifeurs , rant fimples , que compo- fes de r expofant du degre de 1' equation ; & foit m un de ces divileurs , mm le degre de I'equ tion 8c x V in- connue , ou chercliera h on ne peut pas avoir. x" -4- ax'"—' -^- bx"'-^'' ....-+■ p = o , les a , b , Sec. erant donnes par des equations du degre m'. D' abord on eflayera les divifeurs fimples , & enfuite on verra fi on a des divifeurs compofes qui reulliflent fans qu'aucun divifeur fimple ait reuili. U fera queftion de r^- foudre d'abord I'equaiion m ; or dans ce cas quand meme m"^ n , il eft clair que m eft le produiPdes divileurs premiers plus petiis que n; que I'equation x" -+- ax"*"' . . . -+- p = o, ne peut avoir dans fa racine de radicaux auffi ele^es que n , & qu'ainii on la refoivera en prenant des equations hypothetiques comme ci-deflus. II eft inutile d'avertir que Ton n'a pas befoin d'avoir refolu I'equation en 772 ou m' pour favoir fi la propofee du degr^ m m' eft redudible ou non. V I On peut regarder la mediode ci-deffus comme genera- te i en etTet jl ell certain que la racine d'une equaiion du 6 degre n ne peut contenir , fous le radical n , que des fon- ftions de radicaux moins elevees : or quelles que foient ces fon£lions , il ell clair que les Equations hypothetiques ci defTus ferviront a faire difparoitre a chaque fois le ra- dical fous qui tous les autres fe trouvent , & ainfi de fuite, jufqu' a ce qu'on ait une equation qui ait uu divifeur ra- tionnel. Ain{i Ton voit que la methode employee pour re- foudre les 3.*, 4.' degre, peut s'etendre aux degres fupe- rieurs , & que la difficulte qui nait de I'elevation de I'equation oil conduit Thypothefe pour la forme des raci- nes , ne tient qu' a I'enorme complication des calculs qu' exige alors la ibluiion du probleme ; mais qu'on parvien- dra toujours a la (olution cherchee en employant fucceffi- vement les reduttions , & les Equations hypothetiques ^ quand il n'y a plus de redutiions poffibles. V I I Les equations que produifent les differenres hypothefes-. qu'on peut faire pour avoir les racines d'une propofee ,, ne peuvent contenir dans leurs racines que les memes ra- dicaux , mais combines differemment avec des coeiliciens num^riques , qui feriSiit en general les racines d'equations y" — I = o , jk"* — A = o , A ^tant un nombre , m x-^-^-j-: (p x^ + &c. 8 par le m^me th^oreme done faifant (p x = (p j -h B , B =■ — — (p jy -+- C , & ainfi de fuite : j'ai en ordonnant par raport aux puiflan- ces de ■» 6 d"- (p yi p — -i 1 7--+- 7— <^c. 4,3 2.3 2.j.4/«y 2,3.4.5.^^' fublHtuant done ces valeurs dans celle de -^ x ^ ou aura , en ordonnant par raport aux puiffances de -vj/j, &: (p y & de leurs differences , d-\y mv-d^4v -ek'±&:=o g-A"¥x-^ag'-'B"fx-i-l>g' -C"F" x-^Cg'-D"F"x^eg-±&=.o l-A"Fx-^*r-B"'V'x-*'bl'-C"' F"x-^aD"'F"' x-*-e/'±&:=:o & ainfi de fuite ; les A A' & BB' Sec. etant ce que de- viennent les coefficiens en y , lorfque y ell ^gal a. /', ou Mdintenant pour avoir chaque fon£lion arbitraire , on mettra dans routes les equations , hors la premiere , au lieu dex,x-+-p,x-i-- P su lieu de x , quatre equations qui coiitiennent P x , Fx-4-P, I' x -t- P\ Fx ^ p .^ P' ,, done je puis eliminer F x : j'aurai mainte- nant n — x equations qui contiendront ch^cune F"x , & quatre fonftions I'emblables de x , plus quatre conftantes ditlerentes , & de nseme F"'x -i- Q 8i quatre autres fon- ftions femblables de x , plus quatre conltantes differentes} On eiiminera F" par une methode femblable , & aind de fuite i en effet quelque loit le nombre des fonclions F" ., pourvu qu'on ait deux equatiotis , on parviendra loujours a eliminer , parce que lorfqu'on aura chaile une de ces fonftions F" x -t- Q; par exemple , on n'aura qu'a met- tre X -+-Q_ au lieu de x dans i'equation d'oii on a chaf- fe F" X -^ Q , on aura une equation contenant F" x -i- Q^ P" X -i- Q^ Q, F" X -^ Q -+- Q^, Sec. , & mettant dans celle-ci pour F" x -i-Q(a. valeur tiree d'une des deux pro- polees , on aura une equation en F" x -^ Q^ , F" x -+■ Q ' , pn x-t-Q'^q', P ,v -T- z (2' , /■" X -4- 1 <2" , &c. done on aura deux equations qui ne contiendront plus F" x -i- Q^j oa chaflera de meme F'^ x -h Q , & F" x -t- i q , &c ainfl de fuite. Cela pole , foit une equation definitive de la for- me J,Fx-i'£,Fx-t-A'~t-CFx-hA''-^D,Fx-^^''' au nombre de ot , & qu'on faiTe Fx = N^e^' , on aura i'equation. . r> /"A I _ /"An „ /Aiij ~ & il ell clair que Ton aura Fx egal a une ferie d'autant de termes en Ne^' , que f peut avoir de valeurs. Examinant cette Equation , on voit que (i les A font tous commenfurables entr'eux , I'equation eft comme celles aux differences finies ordinaires } mais fi les A ne font pas commenfurables, alors on obfervera i.° que ii ot eft le nombre des fonftions , il pourra arriver que / ait m — i yaleurs reelles. En effet , fuppofant a fm-~i valeurs reel- 1 1 les h volonte , & fubftitirant , on aura les ^ , B, C, &c. en fi ou peut de meme avoir f= -^fV^^ rant de fois que contient d' unires. En effet , en mettant les imaginaires fous la forme a -i- b v^ — i , la premiere fuppo- fition donney^ -*-B v^~r= ojla feconde J — B V — i = o; ce qui ne fait que deux conditions yd Sc B = o. comme c'ert reellement ef qui entre dans requation ci-deflus , C etant la valeur de e^ , on aura d'autres valeurs de f en aufli grand nombre que ef — C=o a de racines , c'eft- a-dire , un nombre inhni, Mais il ne fuit p;is de la qu'il y air ici un nombre infini de termes correipondans a cha- que valeur de e^. En effet , la fuite de routes ces valeurs ^'e /, ell f,f-hy, f-h y\ f-^y", &c. y , y y , &c. ^tant des quantites telles que £>• = eJ-' . . . . = i j mais dans le cas de I'equation prelente , en mettant ces valeurs pour/, ou auroit A , ■+■ B tA e?^ -t- C i/^' e>^« , (S-c. = o , equation qui dtit avoir lieu en meme temps que y^, -i- B J^ +■ C tf^^ &c. ce qui demande que ey^ -+■ e>^* foient egaux a I'unite. Or quoique £>• = i , quelque valeurs de y qu'on eut prife, cependant lorfque A, Ai ne font pas des nombres entiers, y=o e(l la feule des valeurs de y , pour laquelle ey^ Ibit egal a I'umte ; or , ici , les quantites A , A' etant incommenfurables entr'elles , on voit que y = o ell la feule valeur qui convienne au probleme. xa ADDIxfoN AU MEMOIRE Sur les folutions particulieres des equations dlff'erenuelles. Par M. le Marquis de CONDORCET. XVloEuIer a remarque le premier qu'il y avoit des equa- tions qui fatisfaifaicnt a une equation differentielle fans cependant etre comprifes dans fon integrale generale. Void quelques reflexions iiir la caufe de ce paradoxe , c'eft ainfi que M. EuLer 1' a apelle. 1 Soit AdZ-+-BZ'"=o une equation differentielle, il eft clair que Z = o y fatisfera , mais I'equation fous cette forme eft egale a la differentielle exafte de 1' inte- grale multipliee par un fafteur , done il pent arriver que Z = o fatisfaffe a la propofee fans fatisfaire a la diffe- rentielle exafte de fon integrale , il fuffit pour cela qu'el- le fatisfaffe au facleur , & que Z y foit a une puiffance pofitive plus grande que la plus petite puiffance de Z dans le denominateur de la differentielle exafte. 2 Une equation integrale ecant fuppofee Q-f-C=& ou C eft une conftante arbitraire les equations , qui ren- dent Q = o , ou Q = 00 fatisfont egalement a Q -+- C= o les unes repondant a I' hypothefe de C= o & les autres a celle de C = — oo done pour que la foluTion 2 = o fatisfaffe a la propofee fans fatisfaire a 1' integrale , il faut que non feulement elle multiplie le fafteur fans fatisfaire a la differentielle exade , mais qu'elle ne puiffe pas rendre I'iniegrale infinie. Z" 3 Soit— le fafteur , r integrale fera S AFZ-" dZ ^B Z"^" & elle eft egale ^ SAVZ-^dZ prife en 1 5 regardant Z fealement come variable plus au terme in- dependant de Z il faudra done ici que 5^^ ?^Z~" i/Z pri- i'e par rapport a Z ne foit point infini lorfque Z = o done ( come M. Euler I'a enfeigne dans le chapitre de fon cal- cul integral ou il traite de ces foiutions particulieres ) il faut que n foit entre o & I'unite , mais il faut aufli que B Z"^" ait un terme fans Z fans quoi Z fe trouveroit a tons les termes de 1' integrale , ce qui elt centre I'hypo- thefe done m = n done m eft entre zero & 1' unite. 4 Done fi on a une equation differentielle d'un ordrc quelconque elle ne pourra avoir des foiutions particulieres non comprifes dans 1' integrale , a moins qu'elle ne renfer- me des radicaux v^ Z , & que ces radicaux ne s' y trouvent pas multiplies a tous les termes par des puiflances de Zr & les radicaux qui feront dans le cas Sc qui refolveront la propofee doneront les foiutions particulieres. 5 Soit I'equation A d Z -hB i{x-hCdjZ"' = o a la- quelle Z = o fatisfait & que cette Equation n'ait pas d'in- tegrale generale, il eft clair que routes les fois que m n' eft pas entre zero & I'unite Z = o fatisfait a I'equation de condition connue pour 1' integrabilite de ces equations , & que lorfque m eft entre zero & I'unite Z = o n' y fa- tisfait pas J done on pourra avoir dans ce cas pour foiu- tions particulieres de la propofee non feulement requation de condition , mais encore les quantites qui fe trouveror.t dans la propofee fous le figne radical avec la meme con- dition que ci-deffus , Sc il fera facile d'appliquei- le meme raifonement aux equations de tous les ordres pour lefquel- les j'ai donne les equations de condition. 6 M. Euler a remarque dans les memoires de Peterf^ bourg oil il recherche la courbe que decrit un point at- tire par deux centres fixes que ces foiutions particulieres non comprifes dans requatlon gin^rale ne pouvaient Stre emploiees a la folution des prob'eTies. Aiiifi lorfque I'on a fa par des fubftitutions ou autrement qu'une certa'me equation fatisfait a une equation difFerentielle , il faut avant de I'em- ployer , examiner fi elle n'ett pas dans le cas de nos folu- tions particulieres (C • a d) , fi la foiiftion egalee a zero dans cette equation ne fe trouve pas dans la propofee fous le figne radical avec la condition ci-deffus. 7 La caufe de ce nouveau paradoxe remarque encore par M. Euler fe peut decouvnr en examinant la maniere dont pour chaqae problentie on parvient a une equation differentielle ; en effet on verra qu'elles font formees par la comparaifon des valeurs fuccelRves des j , des x, & en forte que (i au lieu de j^ -H dy on mettait y , & x au lieu de x -^ d x elles doivent demeurer ideniiques , or il eft aife de voir que fi dans AdZ~^VZBz:^AZ -f-^Z — A Z -¥■ V~zB on met Z au lieu de Z ->n d Z elle ne devient pas identique. 8 On voir que dans le cas de ^ i Z -H 5 Z = o la meme fubftitution ne rend pas la propofee identique, audi Z = o n'eft pas meme dans ce cas une veritable folution de la propofee , elle ne peut T^tre que dans le cas par- licalier oii elle fe trouve etre la ra^me que ce que devient alors la folution generale. En effet foit une equation ay-^hx^ — ^ c^ = o , a etant arbitraire, on ne peut pas dire que I'equation x = C foit une folution de cette equa- tion , puifqu'il y a une infinite de cas ou elle ne relbut pas , & Il on avoit eu 1 equation = o on n au- rait pas pu dire que x = b refout le probleme qui a con* du t a cette equation par ce qu'il y a u le infinite de cas du probleme qu'elle ne peut leioudre. Aind les lolutions coattawes dans I'integrale tefolvent non pas le probleme a »5 propofe, mais quelques cas de ce probl^me , & les autres fblutions de 1' equation differentielle non contenues dans rintegrale n'en refolvent aucun. lo Dans le cas des equations abfurdes on trouvera que fi ( ces equations etant entre x , y Si { ) on cherche les valeurs de i repondant a. y = X ^ ^eft une fonftion de X. Les folutions de la propofee contenues dans I'equa- tion de condition deviendront en y mettant Xpour j)^ des folutions contenues dans 1' integrale de I'equation en ^ 6c X. Au lieu que celles qui ne ieront pas contenues dans I'equation de condition ne donneront pas non plus de fo- lutions contenues dans 1' integrale de I'equation en ^ & ,v. Je ne me fuis point etendu fur ce fujet par ce que je f^ai que M, de la Place de TAcademie des Sciences de Paris en a tait Fobjet d'un travail confiderable , Ion ouvra- ge qu'il a eu la bonte de me communiquer en manufcrit, il y a plus d'un an , fera imprime dans les meraoires de r Academic des Sciences de Paris pour Tannee 1773. M fe M O I R E Sur la determination des fonclions arbitraires dans les integrales de quelques equations aux differences panielles. Par M/ Monge. Li' integrale d'une Aquation aux differences ordinaires doit, comme on fait , renfermer , pour etre complete , autant de coftantes arbitraires que le degre de la differentielle contenoit d'unites avant 1' integration , & ces conftantes doivent etre telles que 1' integrale fatisfafle a autant de conditions particulieies , qui font ordinairement que pour certaines valeurs donnees de x , certaines fonftions de x deviennent egales a des quantites donnees ; & en fuppofant la perfection de 1' analyfe , la determination de ces con- ftantes n'ed foumife a aucune difficuite. De meme I'lnte- grale complete d'une equation aux differences partielles renferme autant de fonftions arbitraires des variables de- terminees que le degre de la differentielle contenoit d'uni- tes , & ces fondlions doivent etre de telle forme que I'ln- tegrale fatisfaffe a un meme nombre de conditions parti- culieres , qui font toujours qua , pour certaines equations donnees entre x &i y ^ I'lntegrale fe transforme en d'autres equations donnees entre x ik ^. Par exemple , { etant une quantite fonftion de x & de J' , S le caratlere de fa diffrentieile en ne fi'fant va- rier que x S>C d ceiui de fa differentielle par raport a y, I'integrale { = (p {ax — y ) de ['equation -; — f- a — — = o, appartient a autant de furfaces courbes diltiu^es , oc dans cha- '7 chacune des quelles on aura egalement - — t- a — — = o , que (p , peut avoir de formes differentes , & fi I'on veut avoir Tequation de celle de ces furfaces qui pafle par une courbe a double courbure donnee , il faut determifier quel- le forme doit avoir la fonftion cp pour qu'en fefaut j/ = A . x, on ait J' = \|/ • AT : ces deux dernieres equations etant celles des projeftioiis de la courbe donnee fur deux des plans aux quels eft rapportee I'equation de la furface. Pareillement ^ = (p ( a x -y ) -+- x (p' ( a x ~y ) , inte- , , fiz ra^dz d'ddz n i, , erale de — — ^ h ■ — - — H = 0 eft 1 equation ^ dx^ dxdy dy^ ^ d'autant de furfaces differentes qu' il y a d'unites dans le nombre des combinaifons deux a deux dont font fufceptibles toutes les formes que peuvent avoir les fonftions ^ (& (p'; & Ton ne peut indiquer une de ces furfaces qu'en affignant , par exemple , deux courbes a double courbure par lefquelles elle doive paffer : ou plus generalement , qu'en donnant deux conditions diftinftes aux quelles il faille que I'equa- tion fatisfafle en meme terns. II en eft de meme des equa- tions qui contiennent un plus grand nombre de fonftions arbitraires. De plus il arrive fouvent , furtout lorfque les fonfiions arbitraires font affeftees de fafteurs , que la determination des formes des fonftions introduife dans I'integrale des con- ftantes arbitraires que Ton ne peut determiner qu'en con- noiffant les valeurs de { qui correfpondent a des valeurs donnees de x & de ^ , ou , ce qui revient au meme , qu' en affignant dans I'efpace un meme nombre de points par lefquels la furface doive paffer. Jufqu'ici j'ai fuppo(e que les conditions , aux quelles devoit fatisfaire 1' integrate , ^toient de nature a etre exprimees analytiquement , mais fi ces conditions etoient que la furface dut pailer par des courbes difcontinues ou tracees au hazard , les formes des iWi/c. Taur. Tom. V. c t8 fonftlons ne feroient plus analytiques & feroient par con- fequent inaflignables neantmoins , comme je I'ai fait voir dans un memoire precedent, I'lntdgraie n'en feroit pas moins conftruftible. Ainfi lors qu'on a integre une equation en differences partielles , I'integrale qui donne en quantites finies la va- ieur de { , eft vague , par ce qu'elle renterme des fon- ftions aux quelles on peut donner toutes fortes de for- mes , analytiques ou difcontinues , il faut done determiner quelles doivent etre les formes chacune en particulier , pour que I'integrale rempJiffe les conditions particulieres de la quertion , lorfque ces conditions font analytiques , ou conftruue Tintegrale lors qu'elles font difcontinues. Cette operation ell generalement fujette a des grandes difficulres , dont les celebres geometres MM. D'Alembert, Eu'.er, & La-Grange n'ont encore leve qu'un tres-petit nombre. Je ne crois pas meme que nous foions bientot en etat de les lever toutes ; neantmoins , perfuade que dans les matieres nouvelles les moindres progrez ne font pas a negliger , & qu'une idee fterile entre les mains d'ua homme ordinaire peut devenir tres-profitable entre celles d'un habile geometre , je vais faire part a I'Academie du refuliai de mes recherches fur cet objet ; trop heureux fi ce memoire pouvoit etre 1' occaJGon de quelques decouver- les utiles dans I'analyfe ou dans la geometric. 1.° Quelque foit la condition a laquelle doive fatisfaire une imegraie , je donne toujours la valeur deierminee de ^ lorfqu'eile ne contient ciu'une feule foiitl:ion arburaire, ou j'en donne la conitruftion iorlque la condition n'elt pas analytique. z." S'll y a plus d'une fonftion dans I'equa- tion , je ne les determine & ne les conlhuis que dans cer- tains cas , c'ett-a-dire , que pour certaines conditions , qui font ccpendant aifci etendues , & que I'on pt ur (uppoler continues ou diiconiinues. Aiuli chaque probieme dans le 19 memoire a d'abord une folutlon analytlque , & un6 cori- ftru6Hon appliquable aux fonftions dKcontinues , & par ce que cette conftruftion eft independante de la folution pre- cedente , j'en deduis une feconde folution analytique , qui donne toujours le meme refultat que la premiere , par con- fequent chaque probleme eft une nouvelle preuve de la poffibilite de conftruire les fondions arbitraires difcontinues. Pour donner plus de generalite aux foiutions , je fuppo- fe la perfection de I'analyfe , c'eft-a-dire qu'etant donnee une equation quelconque en x Sc j on puiffe toujours en tirer la valeur de jc en j' , ou celle de jy' en x , ou pour mieux dire , que quelque foit la forme connue de la fon- ftion \|/ , on puiffe toujours tirer la valeur de x en y de I'equation -^ x =y ^ & que les fonftions arbitraires ne foient envelopees fous aucun figne d'integration. PROBLEMEI Trouver quelle doit ^tre la forme de la fonftion (p dans Teqaation ^ =

^ (fF") fera I'equation demandee. C. Q. F. T. Exemple. Soit propofe de trouver la forme de la fonftion ^, pour qu'en fefant ^ = to jf , dans I'equation {- =

- i)a ^ ' ^ me de la fonftion (p ; d'oii il fuit que I'equation qui (a- tisfera a la queftion (era ? = — - . ^ "^ (w' -(- I ) <* En efFet fi Ton met a la place de j dans cette equa- X* tion fa valeur ot * , on irouve :^ = ~ , Remarque I. L'equation f ss= ^ (*'-+■ jy^ eft celle de toutes les furfaces des revolutions , I'origine des coordonnees reftan- x' •*- y^ eulaires etant dans i' axe , ainli r = — - eft I'^qua- 2,1 tlon de la Turface qu*engendreroit la courbe dont les pro- jeftions ont pour equation { = — Scy = m x^en tournant autour d'un axe parallele aux ^ & mene par Torigine & parce que cette courbe eft une parabole dont le plan palTe par I'axe, il s'enfuit que I'equation 7 = -^^ ^eft celle de la furface d'un paraboloide. J'ai choifi cet exemple par- ceque la furface en eft connue , Sc que les operations en font fimples. Remarque II L' operation precedente fuppofe que les fonftions A & 'f- font analytiques , c'eft-a-dire foumifes a la loi de conti- nuite , mais fijy=A-x&{= "f"-x reprefentoient les equations des courbes difcontinues & tracees au hazard, la forme de la fonftion

c y = A • x , cc qui donnera une valeur de x en :^ , y' & conltantes j foit mife cette valeur a fa place dans la quantite "f" • x foit enfin K ce qu'elle devient alors , 1 = K fera i'equation demandee. Exemple. Pour faire voir I'accord de ces deux folution* , je vais appliquer celle-ci au m^me exemple qu-; la precedente , ou Ton a V= x'-+-y% ^- x = m x & -^ • x c= — . II eft evident qu'afin que dans I'equation x*-»-j'* = ^, on illy =y en felant x = x\ Too doit avoir b = x'^ •+■ yS foit done eliminee J' des deux equations x* H-^* = x'^ -*-y* Sc y = m X , on aura x* -+- /«' x' = x'^ ■+■ y'"- , gu ■*■'* ""^ y ' ... . ** X* = ^— foit mife cette valeur a fi place dans — . i4 Ton aura — r — - — » & par confdquent pour Equation de- mandee r = —7 rr . •• a{i •+■ »» ) qui eft la meme que celle que nous avons deja trouvee. - PROBLEME II Determiner la forme que doit avoir la fonftion w , les quantites M" & N" etant ce que deviennent M & N' en y metiant /• « a la place de ;c on aura par confequent •*• ■{f-u)-M" i P Q_ Its coordon- nees pour lefcjuelles il s'agic de conftruire la verticale Mifc. Taur. Tom. K, d i6 Q M= {. Cela pofe foit decrite fur le plan horifontal la couibe TQq, dont I'equation eft V=hy la conftante b devant etre telle que la courbe paflfe par le point Q , ou qu'en fel'ant x = A P on ait y = P Q : cette courbe ren- contrera r q R en un point ^ , par lequel on elevera la verticale ^ m , qu'on prolongera jufqu' a la courbe smS; on menera cj p parallele aux y , & on elevera la verti- cale p m' , qu'on prolongera jufqu'a la courbe s m' S qu'elle Tcncontrera en un point m , &c Ton aura qm=pm'. On conrtruira fur le plan vertical 5 ^4 C la courbe K Mm dont I'equation e(\. :( z=: M' -i^ N' d , M' &c N' etant les fonftions de x que donne la fubftitution dans M & iV^de la valeur de y prife dans I'equation V = b , & |8 etant une conftante telle que la courbe pafle par le point m . Enfin on elevera la verticale P M' , on fera QM' =P M\ & le point M fera dans la furface demandee. Car fi dans I'equation :^ z= M -4- N (p K on met a la place de y fa valeur prife dans V =. b , on aura i = M H- iV' |3 , equation de la projeftion verticale K M m de r interfeftion Mm de la furface demandee par une furface cylindrique verticale qui auroit pour bafe la courbe 7" Q ^; & dans laquelle la conftante /B doit etre telle que cette projeftion pafte par le point m' a fin que pour le point p i'on ait :^=apm' = qm, & que la furface demandee paffe par confequent par le point m, Dans certains cas particuliers cette conftruflion fe fim- plifie beaucoupj par exemple, d la propofee eft ^=>: (p [ -j, on engendrera la furface e» fefant glifler une droite fur la courbe a double courbure donnee , & dont I'extremite foit fixee a I'origine des coordonnees , car I'equation - = /» eft celle d' une droite qui pafle par le point A^ quelque foit la conftante ^ , & en fubftituant la valeur . '7 de y pnTe dans cette equation , on a {• = x (p ^ , qui elt encore celle d'une droite qui paffe par le meme point quelque foit

V , F erant le caraftere d'une fon- ftion conniie , mais cette equation ne feroit pas plus dif- ficile a determiner que la precedente , car en meccant par tout a la place de y fa valeur prife dans j' s= A x, on d X i8 aura F (^ ■ x) = M' -h N"

y a-b\a-c ) a-b u a — c a-b I'equation qui fatisfaic a la queltion fera done h-t-nx-y /nx-y'V' m(iix-y) /h-t-ax-y\^ n'ax-y) mx/'k-t-ax-y\' /nx-yS^ a-c "SVlTi/ a-b V a-c )~ a-b"*" \ a - c / '^ '*•* ^VITi/ t """" h-^ax"y ax"y il eft en effet facile de voir que ceite equation remplit les deux conditions. On pourroit reduire confiderablement cette valeur de r, mais elle ne paroitroit pas etre de la forme (p (ax — j). •Ir X " u ' ■ ■ &c. ^'(f • v) = A'''-+- r'q)v-i-Ar x&{' = ''f'x, & la feconde j = A' • a.- & {^ = •4^' • a; Pour cela foient , comme dans les figures precedentes ,pianchc C ^ Z> le plan horifontal des x & y , B A C celui des I X & ^ , s m S une des courbes a double courbure par lef- ki' quelles doir pafTer la furface , 8c dont les projetlions r <^ R Sz s ni S' ont pour fymboles d'equations la premiere jy = A • x & la feconde |- = •^^ • .v. Soit de meme u NU la feconde courbe.a double courbure donnee , & done les projeftions vTK Si. unU' ont des equations reprefentees par jK = A' • X & i^=-V- X. Enfin foient A P Sc P Q les X &c y donnees a volonte , pour lefquelles il s'agit de conrtruire I'ordonnee verticale QAf=:^. Cela pofe , par le point donne Q on conftruira la courbe T Q(j qui ait pour equation V=b, I'indeterminee h devant etre telle que cette courbe paffe par le point Q , elle rencontrera e 1 les deux courbes r q R Si vTP^ en deux points q Sc T , par lelquels on abbaidera fur I'axe y4 C les perpendicu- laires q i]' & Tt, ce qui donnera les points q' Si t par lefqueis on elevera les verticales q' m' Sc t n , qu'on pro- longera julqu' a ce qu'elles rencontrent , la premiere , ia courbe s m S' en un point m , &c , la feconde, lacouibe u n U' en un point n. Cela fait on conllruira fur le plan vertical B AC \2^ courbe n M' m qui a pour equation ^ = iW' oc ^N' (i-hK\ les qu^ntites M\ N' & K' etant ce que deviennent correfpondamment A/, N &l K ta y" mettant pour j^ fa valeur prife dans I'equation /^= /> , de plus oc & j3 etant des conllantes qu'on determinera de telle maniere que la courbe n M' m palle par les points determines n & ?n' ; eniin on eievera la verticale P M' , on fera QM=P M' , & le point M fera dans la furfa- ce demandee. En efFet, foient elevees les verticales q m Sc T N , il eft evident par conftruftjon , que Ton aura qm = q'm' ^ & TN=tn; foit imaginee par la courbe TQq une fur- face cylindnque verticale, dont I'equation (eia neceffaire- ment V =-b , elle coupera la furface k conftruire dans une courbe NMm qui paflera par le point cherche M & par les deux points iV" & ot. La projeftion verticale de cette interfeftion paffera par conlequent par les points n &c m' , &c on aura fon equation on fefant V=-b dans la pro- pofee. Cette equation fera done |- = M' k. -h N' d -+- K'j dans laquelle il eft evident que les conftantes k & /3 doi- vent etre determirees de maniere que cette projection pafte par les deux points n & m . Or. les deux courbes NMm; & n M' m' pour la meme abfcifle AP oni les ordonn^es P M&L P M egales , done en tefant QM = PM'f le point M eft dans la furface demandee. 37 Corollaire. On cnnftruira de la meme manlere I'equation ^ ■= K •^-L (j; y -i- M (p' K ■+• N (p'y . . . &c. quelque nombre de fon61:ions arbitraires qu'elle renferme , pourvu que Ton ait uti pareil nombre de courbes donnees, continues ou difcon- tinues, par lefquelles la furface foit obligee de paffer. II arrivera feulement que I'equation :^ = K'-i-L' « -i-M'UN'y &c. qui appartient a la courbe n M' m' , contiendra un pareil nombre de conftantes indeterminees , mais on aura un me- me nombre de points tels que n , m . . . . Sec. par leCquels devra paffer cette courbe , & qui ferviront a determiner ces conllantes. AUTRE SOLUTION DU PROBLEME IV Tiree de la conjlruclion. Solent y4 P = x' , & PQ=y', il eft evident que laPiandie (juellion confifte a trouver la valeur de { en x' & y qui ^\q iatistait aux conditions. Pour cela on feraF'=ii, & Ton HI determinera b de telle maniere qu'en fefant x = x' on ait y=yi on prendra dans cette equation la valeur de ^ en X , x' & ^' , on la mettra a fa place dans les quanti- tes M, N &c K, &c foient M' , N' &z K' les tonftions en X , jc' & ^' que donne cette fubltitution. On ehminera y des deux equations ^=^&^ = A'jc, ce qui donnera une premiere valeur de x en x' & y' que Ton mettra a fa place dans ■^I' • x , & foit P ce que devient cette quan- tite. On eliminera de meme y des deux equations V = b &j' = A'-x, ce qui "donnera une feconde valeur de x en x' en x &c y' , que Ton mettra a la place dans ^ x, & foit P ce que devient cette quantite. Cela fait , fi ^8 dans requation on deternnne les conftantes « & /S de telle maniere i" que , pour la premiere valeur que Ton vient de trouver pour X , on ait {• = /', i° que pour la feconde valeur , on ait i=zP' , & qu'enfuite on mette at' a la place de «■, on aura Tequation demandee. Cette Iblution n'etant implement que I'application de I'analyfe a la conltruftion precedente , il eft inutile de la demontrer. On remarquera feulement qu'elle ne peut avoir lieu qu'en fuppofant les fonftions A , A' , -^ & 4^' anaiy- tiques & continues. L'application de ces deux folutions a un meme exem- ple produiroit le meme refultat. CoroUaire. On determineroit facilement par cette methode , com- me par la premiere les fonftions arbitraires dans 1' equa- tion 1= K-hL

: ■^ etant de formes connues, 11 faut remarquer que la premiere condition n'a pas route la generaliie dont elle feroit fufceptible , par ce qu* elle renferme la quantite determinee V. » Solution. Soit W' la fonftion de x que I'on obtient en mettant dans ff^ pour y fa valeur prife dans I'equation V = a , il eft clair que Ton aura par la premiere condition F ■ X = (^ a-+- (p W & par confequent ip' W = F • x — (pa.. Soit fait W'=2u., pour en tirer une valeur de x en z^ , que je reprefente par f • u ^ on aura en fubftituant cette valeur q) u = F { f ■ u) —^ (p a. Mettant cette forme a fa place dans la propofee , elle de- viendra ^ =:(pV -\r F {j . J-F) —

a° 1=^ K x en fefant y = n -{- q x. ( D'apres ia reraarque precedente les conftantes A, a^ K ^ n S>i. q^ qui entrent dans les exprellijns des conditions a, remplir, doivent etre telles que Vomit Kz= Jr A ?' car fi Ton egale les deux valeurs de y on aura b x — a, = /2 -+- J a: , ce qui donne x = -r — & mettant cette va- leur 41 leur dans les quantit^s >/ A « & iC x , qui doivent alors 6tre ^gales, on aura y A^i — - = K. ,__ » d'oii Ton tirera ^=l^4H) L'equation h x — y = a donne y = hx — & que Ton traitera comme celle du pro- biame II. Pour cela , on fubftituera ky fa valeur prife dans l'equa- tion y = n-\-qXy & Ton aura K X ss: (p'' (b X -~ n — ^ *)-4-l/ A b—x que Ton transformera en fefant b x — n — dxs=v, Mi[c. Taur. Tom. V. f 4» o\i X =i -, & I on aura l>-q oil il fera facile de reconnoitre la forme de la fon£l!on (p* , & d'ou Ton conclurra que requation demandee , eft 1 ^— (/ ' ^ yijrr K /j*i I En effet fi Ton fait dans cette equation y = n -4^ ij x , on trouve ^ = K x , & fi I'on fait b x — y = a, on trouve I = ^ A x , par ce que comme je 1' ai fait remar- quer plus haut , Ton doit avoir K= y A - I "^ a Conflmcllon. La queftion confifte , comme dans les conftruftions pre- cedentes a trouver pour deux coordonnees x , & ^ don- nees a volonte I'ordonnee verticale ^ de la furface courbe qui xi pour equation :^ = }/•, X , feroient difcontinues & tracees au hazard dans I'efpace. Pianche Pour cela , foient C A D \q plan horifbntal des x &^, FIg'iV ^ -^^ ^^'"^ des X &c I , M m' &^ s m S les deux cour- bes a double courbure par lefquelles doit pafler la furface, foient r q R S)L s m" tri" les projeftions horifontale & ver- ticale de la premiere , & dont les fymboles d'equations font V=a pour I'une & :^ = F.x pour I'autre j foient de meme Q^ q' & Y M" m" les projeftions horifontale & 43 verticale ae la feconde , & dont les equations font repre- fent^es par j = A . x pour I'une , & par ^ = -^ . x pour I'autre. II ell evident que li par le point ^' interfeftion des deux courbes Q' q' Sc r R on 6\eve Ja verticale q m, elle rencontrera dans le meme point m les deux courbes s m' S & Mm, par ce qu'etant fur la meme furface , ces deux courbes doivent avoir un point commun correfpon- dant au point d'interfeftion de leurs projections ; d'oii il fuit que li Ton mene ^' K' parallele aux y , & que Ton eleve la verticale K' m , cette droite rencontrera les deux courbes Sm"m"' & F M" m" dans le meme point m'\ & que Ton aura K' m" ■= q' m . Enfin foient A P = x, P Q =^y , de maniere qu'il faille conftruire la verticale Q Af qui paffe par le point Q , le point M etant dans la furface. Cela pofe , on conftruira fur le plan horifontal la cour- be Q ^ dont I'equation eftF'= oe, oe etant une conftante telle que la courbe paffe par le point Q , cette courbe coupera r q R quelque part en un point q , par lequel on menera q K perpendiculaire aux x , on elevera la vertica* le K m'\ qu'on prolongera jufqu'a ce qu'elle coupe la courbe S m" m"' en un point m", on prendra dans I'equa- tion V = K la valeur de y que Ton fubltituera dans ^, pour avoir une fontlion de x que je reprefente par JV , on fera la meme chofe pour I'equation F" = a , & foit W la nouvelle fonftion de x trouvee ; on fera enfuite W^ = « , ce qui donnera une valeur de x en k , que je reprefente par f.u, la forme de la fontlion / etant con- nue. On portera de A en X une droite egale a / ^' , AP etant =x, & on elevera la verticale X Y qu'on lerminera a la courbe M" m" : on regardera pour un indant A K comme =: x , & Ton fera dans cette hypotbefe AG=f. W , on elevera la verticale GN , enfin on fe- xa <2 -W= XY-^Km" ^GN ,^\t point M fera dans 44 la fuiface demandee. ( La quantity K m" — G N t'k tou- jours la m^me pour routes les verdcales menees par les points de la courbe Q^, c'eft a-dire qu'elle eft conftante tant que «c ne varie point ) . Demonjlration. Soil fuppofee pour un inftant la furface conftruite , & foit imaginee par la courbe Q q una furface cylindrique verticale, qui coupe la furface fuivant une courbe Mm^ dont M"' rri" foit la projeftion verticale , il eft evident 1° que cette projection doit pafler par le point m" , puif- que Tinterfeftion pafle elle nieme par le point m , & que le point m"' eft la projeftion verticale du point ot ; I'que I'on aura I'equation de la courbe M"' rri" en mettant dans la propofee ^ = (p ^ -+- t~ car ce plan etant horifontal, donne i° i ou V= conftante. 2° cette conftante eft telle que Q^q paffe par le point Q, puifque le plan coupant , & par confequent fa feftion paffe par le point oix la verticale indefinie Q M rencon- tre la furface donnee . Que I'on fuppofe auffi donnee au hazard , ou conftruite la furface difcontinue dont I'equa- lion eft reprefentee par ^ = ^, & foit menee par la 47 courbe Q c} une furface cylindrique verticale , elle coupe- ra la feconde furface dans une courbe done la projeftion E HL fur le plan vertical aura une equation reprefentee par ^=W^\ puifque Ton a fp^' en mettant dans ff^ a la place de y fa valeur prife dans y = k , & que y= oz eft Tequation de la furface cylindrique. Soit de meme menee par la courbe Q' ^' une feconde furface cy- lindrique verticale , elle coupera la feconde furface difcon- tinue & doanee dans une courbe dont la projeftion ver- ticale e h I aura pour fymbole dVquation ^ = fp^'' , puifque I'equation de cette feconde furface cylindrique elt repre- fentee par K= a j foient done conftruites les deux courbes E H L & eA/, il eft evident i° que pour telx = ^jP qu'on voudra, on zmx^ P H=W' & Ph = JV', la courbe e k I ayant lieu pour toute I'etendue de la furface a conftruire , & la couibe EHL ne pouvant etre em- ployee que pour les points de la courbe q Q_\ "^^ q'JS fi on prend une abfcifle quelcoiique j4 I , &c que Ton mene I'ordonnee horifontale IT, Ion aura ITs=f.(Al)f car on trouve la fonftion f en fefant ff^' = u , & en ti- rant de cette equation la valeur de x =/. u , done fi Ton a IT = X , & par confequent A I = 7^, on aura AI = u & IT= f. u. Done ft par le point H on me- ne r horifontale HO, & que par le point 0 on mene la verticale XV, on aura A X=f {O X) =f{P H) ■s=:f.lV\ On trouvera de m^me A G en menant par le point k I'horifontale kg, & en abaiffant la verticale o^ G, les points X 8c G etant trouves , le refte s'achevera com- ine dans la conllrudton piecedente. 4« Remarque II Planehe II Si la courbe m" Af'* ^ difcontinue & tracee au hazard g^V ^'O'^ fubitement interrompue en G , la verticale XV fe- roit ( je n'ofe pas dire iraaginaire , par ce que cela fup- poferoit peut-etre une expreffion analytique ) mais impof' fible , & par confequent la furface a conllruire n'auroit aucun point qui repondit au point Q. Si la m^me cour- be T Y M" etoit fubitement interrompue en G' , la verti- cale G N feroit de meme impoliible , & par confequent toutes les ordonnees { menees par les points de la courbe Q q feroient aufli impoffibles , parceque , comme je I'ai deja dii la verticale XY n'appartient qu'au point Q & que K m" — GN appartient a toute I'etendue de la cour- be ^ ^. D'apres tout ce qui a ete dit precedemment , il ne fe- roit pas difficile de conftruire fur le plan horifontal le contour de la projeftion de tout ce que la furface a con- ftruire a de reel ou de poffible , on eviteroit par-la un grand nombre d'operations inutiles , mais tant de quanti- tes peuvent devenir imaginaires ou impoffibles , que leur enumeration nous meneroit ici irop loin. AUTRE SOLUTION DU PROBLEME V Tirie dt la conjlruilion. ^oient x' & y les coordonnees pour lefquelles il s'agit de trouver 1' expreffion de la verticale ^, onfera^=oc , oc etant une conllante qu'on determinera de telle maniere qu'en fefant x =■ x' , on ait j=y. On eliminera j des deux equations V z= x — y) -t-

c W Ibnt donnees en x &c y , de telle maniere i" qu'en fcfant V=a, Ton ait ^ = i^-x, z° qu'en fefant y ■= C^ • X on ait ^ = \l/ • x. Solution. Soit prife dans Tequation ^=iz la valeur de y que Ton mettra a fa place dans les quantites K , L , M, V & If^, & foient K' y L\ M' , V & JV les fonaions • de X que donne cette fubltitution , on aura par la premiere condition F-x=^K'-^L'i/ — a)* bu~a fubftituant cette forme a la place de la fonftion x-cx)-Hc'xVB(itO:(f^fil^O)//(t::l? ^ ^ ^"^ ' M {bx{l-^c)-ay hx^i+cya^ d'oii fefant b x — c x = v , Ton nrera , redu6tion faue fubftiruant enfin cette forme dans la derniere valeur de ^, on irouvera pour equation demandee \<^^--^) ' y {_Khx-y)[^l^cya[_b-c)y l'^:^ cy{b-^i){bx-y)c s m" m!" ont correfpondamment pour lymboles d'equ.itions V = a , i ■= F ■ x ^ y = A- a: & ^ = S' . X. Soit fjL le point par lequel doit de plus pafler la luiface , & dont les projeftions t & (/!" font donnees, ou , ce qui revient au meme , pour le quel on connoit les coordonnes A 11= U, U. ti = tt & irjw=«. Soit 55 enfin Q le point pris a volonte fur le plan des x & jy , pour le quel il s' agit de conftruire 1' ordonnee Q M de la furface. Cela pofe , on conltruira la courbe tttt dont I'equa- tioneft/^= «, la conilante k etant telle que cette courbe paflTe par le point n , & on la prolongera jufqu' a ce qu'elle coupe quelque part la courbe r q R en un point t' , par le quel on menera ir' k perpendiculaire a 1' axe AC, & on elevera la verticale fc y.", qu' on prolongera jufqu' a la rencontre de la courbe s m m" , On prendra dans ^= « la valeur de j' qu' on fubftituera dans les quantiies iC , Z, M & IV , qui par-la deviendront des fonftions de x, que je fuppofe reprefentees par K, II, M' & JV ; on prendra de meme dans K = a la valeur de y que 1' on mettra a fa place dans les memes quantites , & foient K\ L\ AP & Jf les nouvelles fonilions de x que donne cette fubftitution. On tera IF"' == u ,&cV on en tirera une valeur de x en u que j' exprime par f-u, & que 1' on mettra a la place de X dans K\ V Sc M' qui par la deviendront des fonftions de u , que je deiigne ,refpe6livement par h ,1 Sc m . Cela fait , les fonftions k , I 6c m etant connues , on les com- pofera en fV , c'ell-a-dire , que 1' on y metira par tout JV a la place de ;^ , & elles deviendront de nouvelles fondions de x que j' indique par k\ I' & rn. On coullruira M' la quantite K' -h —7 (F ■ {flV' ) — k!) par la valeur de x = ^/t ( fig. 6 ) , & on la rctranchera de la droite k yil' pour avoir une difference que je reprefente par R. On conlhuira la meme quantite pour la valeur de * = ^^ fl & on la retranchera de la droite H (ji!" = n fjt. , pour avoir une feconde dilFerence r . Soit A ce que devient L lorf- que X e[\=i A k , & A. lorlque Ton a x =^ fl, foit auffi Q. M I' ce que devient — ;- lorfque xs^-=i A k, 8c a lo.fque X ell= A n , ii foit defigne par a le raport lAlir _ dar-s X n A « lequel toutes les quantites font conpues & conftruftlbles. On conftruira la couibe ^ ^ dont I'^quatioii ell F'=oc ', •c ' etant tel que cette courbe palTe par le point ^, & on la piolongera jufqu'a ce quelle rencontre rqR en un point q, par lequel on abbaiffera qK perpendiculaire k i'axe J4 C , & on elevera la verticale K m" • On prendra dans V-= oc ' la valeur de y qu'on mettra dans K, Z, M Scff^ , ce qui donnera des fonftions de x que je indi- que par K" , Z" , M" & fp^'\ on compofera enW" les fonftions /t , / &: /w , en y mettant W' a la place de u^ & elles deviendront de nouvelles fonftions de x que je defigne par F, /' & m". On conftruira la quantite K" -+- ^' {F{fJV")—h" — al") pour une valeur de X = A K (^^g. 6) on la retranchera de la droite K ni" & foit R la difference ; enfin on conftruira K"-^ ~L" -^~ {F{fW') —k' — a I") pour la valeur de x == A P , A' e^ant ce que devient Z" en fefant x^=- A K , & Ton aura la verticale Q_ M de- mandee. Demonjlration. Soit imaginee par la courbe Q q une furface cylindrl- que verticale , qui coupera la furface a conftruire ( pour un inftant fuppofee conftruite ) en une courbe Mm, qui paffera neceffairement par le point demande M; foit ele- vee par le point q la verticale q m qui rencontrera la courbe smS quelque part en un points, par lequel doit aulli paffer I'inrerfeftion Mm; cela fait il eft evident que la courbe M" m" projeftion verticale de Mm doit palfer par le point ///" , & que Ton aura fon equation en x & f , en mettant dans celle de la furface , la valeur de j prife dans 57 dans I'equation de la furface cylindnquei or I'equation de cetre derniere furface eft y=oz', done celle de la pro- jeilion verticale de I'interfeftion fera ^ = K' -^L' A-^ M" (p' IV" la conftaiue A n'etant pas abfolue , mais une certaine fon- ftion de A P & de /* Q , conftante pour tous les points de la courbe Q 17 , mais variable dependamment de oc ' , & devant etre telle que la courbe M'" rd" pafle par le point determine /tz"'. Soit de meme coupee la furface a conftruire par une furface cylindrique verticale qui auroit Q' q pour bafe, il eft clair que I'interfeftion fera la courbe donnee M' m ^ projetee verticalement en M" ni' ; & I'on aura de mime I'equation de cette projetlion en mettant dans la propolee a la place de jy fa valeur prife dans ^= a, qui appartient k la furface cylindrique, on aura done pour la courbe M'' rn' Mais par les conditions , on a auffi pour la meme courbe ^=: F ■ X , done on aura & en fefant W^ ■= u ^ d'ou Ton tire x=fu, on aura f- {fu) — k — la . ^ . . . r

n — t, d'oii Ton tire ^ = • . prenant la valeur de y dans 6t I X — y = bn — w, & la fubftituant on aura L'=b{x-n)-<-'^ I-'s=l>x-a fuz= on rrou- , ,, ^ , , & pat b u — a iW'=(^(Ar-nh'^)' veradc M = (^v-^)* ccnft- /^^if—l inctnc quent b -^ \ r'=,v(^-+-iWn+T /F'-=s^(^-Hi)-<« , C"* *\ , bxib-^-i^ — b'n-^b.r — a b -*• I , fbx{b-*-i ) — b^-n-*-b T — aY M' ainfi I'equation i=K'-hJL'-^ (F(fPr') — k — at) deviendra z^A{bx-a)'^{bx-ay — /^;.(^^i)Zr^n^^^_^y oil les conftantes A Sc a doivent etre telles que Ton ait en meme terns les deux equations fuivances ^/b-n-b. sV^^^b^T^ry ^r=:)—b^i~) ce qui donnera par confoquent la valeur de a. 6i On trouvera aufifi L"=b(x -x' ) -^y I" = ^^(^-^o-^'^'-^v-^ ^^ I reduftion faite jF'=xib-^i)-bx'-*-y ^'= i^ ^_ .^^y^)_ "*" p [^b x-y) C I -^ c)-a{b-c) X {b-c) Par confequent I'equation ,^ ^K" -+- f £"-4- ^ ( F (ffrn -k"-a I" ) , oil I' a K" =o & k" = o deviendra en fefant x = x' j{b-c-)y' qy cy'ibx'-y')(b-c) ]/ BC^-^O (^ -^ZTc ) c{bx--y') c (T(^y-/ )(!-+- c)-a(^b-c)y on 1 — < ac)!'{bx'-y'){b+-i) f \^B{b -^ i )' {a-^x' -^-f ) -t- b {bx'-y' ){i'i-c)-a{b-() {b {x' -^ y' ) — a^ ay'^ ( ^ -+- I ) b {x'-*-y')-a Equation qui eft la meme que Ton de'jk trouvee dans I'ap- plication que Ton a faite de la premiere folution au mS- me exemple , & qui en metiant pour a fa valeur tirde des deux equations (C) & ( /? ) , fera celle de la furfa- ee deniandee. J'ai deja remarque que ce qui facilite la folurion de ce probleme , c'elt cette particularite qui entre dans les con- ditions, qu'en fefanr V=a, on ait :i^ =: F ■ x , la quan- tite P^ n'etant pas quelconque , mais etant prile dans la propofee ; or les deux fontlions arbitraires (pV^ $c " fr-+- N^" X &c. &c. le nombre des conditions erant egal a celui des fonftions arbitraires, les quantites H, K , L , M , N,F tk JF etant donnees en x & j , & les fondions i^, A , A', A" • • • &c. , •4'" , •4'' , V' . . . &c. etant de formes connues. Solution. Soit prife dans W= a la valeur de y que Ton raettra h fa place dans les quantites H^ K , L,M, N...ScF, & foient H\K' ,L' ,M' ,N ... & F' les fonftions de x que donne cette fubltitution , on aura par la premiere con- dition F . X = H' -^ K' cF' -^ L y4 -h M' B -h N' C . . . &c. Equation dans laquelle les conllantes ^ , -5 , C . . . &c. Mifc. Taur. Tom, V, i 66 font des conftantes indeterminees & qui donne F « — H'—U ^ — M'B — -N'C...&c. "TF •+• N (p" . . . &c. De telle maniere que la furface a laquel- le elle ap'partient pafte par autaiit de courbes a double courbures donnees , continues ou difcontinues , qu'il y a de fonftions arbitraires dans I'equation , les fymboles d'equa- tions de ces courbes etant pour la premiere W^=:a Sc :[ = F ■ x pour la feconde y =A-x& {^ = ^-x pour la troifieme y = A' • x & ^=-^' ■ x pour la quairieme y = ^' x & { = "4^" jf &c. &c. & que cette furface pafle encore par autant de points donnes dans I'efpace , qu'il y a de fonflions de fF dans la propofee , en forte que 11 , t & w foient les coordon- nees du premier de ces points IT , t' & 5^ celles du fe- cond , n" , t' & a" celles du troifieme & ainfi de fuite. Pour fimplifier la defcription des operations , i°)'aifup- pofe dans la figure que le nombre des fonftions arbitraires & par conftquent celui des courbes a double courbure donnees , ne fiit pas plus grand que quatre , mais il fera i 1 68 facile d'appercevoir que , quelque grand que pfit etre ce nombre , les operations , pour Stre plus longues , n'en fe- roient pas plus difficiles . 2.° je regarderai comme analyri- ques toutes les quanrites H ,K , L ,M , N , • ■ • ■ V & IV, quoique la propofee fut ccnftruftible , dans le cas meme oil toutes les quantites feroient difcontinues , & ne pouf- roient fe reprefenter que par les ordonnees verticales des furfaccs couibes difcontinues , foit execurees au h-izard , foit donrtruites comme celles des problenies precedens. Si je ne conllruis pas !e prob'eme dans cette generalite , c'ell que la figure deviendroit d'une enorme complication , & que d'ailkurs j'ai donne dans le probleme V un exemp!e de la maniere dont on doit operer fur ces quantites. Je fuppoferai done feulement les fonClions F, A, A", a" • • • '^ "4^' '4^" • • • &c. Planche ^i^*^0"^'"ues. IV Enfin , pour abbreger je vais donner la conftru6lion yjj" telle qu'elle n'ait pas befoin de demon'lration. Soi'ent CA D le plan horifontal des x & jy , & BAC celui desx&f, que jw,"' M'^' m' foit la courbe dont les projeftions ont pour fymboles d'equations Jf^=a, :^ = F • x , & foient K^' Q'" ^''■' . iV^'' ^/Y"" n'' ces projettions. Soient fj.^'^ iji. y! jw"]!*'' la courbe dont les projections K" K K' K" K"' & iV"' N N' N" N"' ont leurs equations rcprefentees par j = A.xSc i = -^-x: ^ir M^H' M" S\C"' celle dont les projeaions Q" Q Ql Q." Q" ^^"'SYSA^' 3V"^"' ont pour equations y z= a' • x 8c :( = '^' • x, m" m m ni ni" celle dont les projeflions 4' <1^ 'l' 4" ^ n'^' -n n n" n"' ont pour e [uation j' = a" x & ^ = •+•" a: • • • • & ainfi de fuite. 11 eft evident, puifque toutes ces courbes font fur la meme furface , qu'au point K'^' I'ordonnee verticale de la courbe ^'"^5^/^''/72" & celie de la courbe f*'" /x jw' /a" n*" 69 doivent ^tre egales : que de meme au point Q'" , celle de la premiere courbe & celie de la courbe ^^'"' ^f ^J^ ' ^^" ^" doivent etre egales : qu'au point q^ celle de la meme courbe & celle de /w"" m m v{ m'" doivent etre ega- les — •• & ainfi de fuiie. Cell le fujet de la remarque precedente. Soient £, /", G--- &c, les points donnes par lef- quels doit pafler la furface , & dont le nombre eft egal a celui des arbicraires , fonftions de JV ^ contenues dans la propofee , de maniere que Ton ait A F = n A P' = n' A P" = n" P'q = Tr P" Q" = 7r' P'" Q^'^-k" Soient £' , F, G • • • • t!^c. leurs projedlions verticales . Enfin foient AP & /* Q les deux coordonnees x ^ y donnees a volonte , pour lelquelles il s'agit de conftruire la venicale QAI={. Cela pcfe , on conftruira la courbe K Qq qui ait pour equation ?F== « , «. etant tel que cette courbe pafle par le point determine <2 ; cette cour- be coupera les proj_'cl;ions horifontales des courbes donnees en des points K Q<] ■ ■ ■ &c. par lefquels on abbaiiTera des perpendiculaires fui I'axe AC qui le rencontre ront en des points p , v , u • • ■ &c. par lefquels on elevera des ver- ticales p N, -n ^t uu • • ' &c. J qu'on terminera aux pro- jections verticales des courbes correfpondantes. Soient ima- ginees par les points K Q^q • • • &c. des verticales terminees ^ux courbes a double courbure correfpondantes , il eft clair que Ton auta p N=-Kn, it ^y=Q_ J/^, a n^=q m • ■ ■ &c. Que Ton imagine une furface cylindrique verticale qui ait la courbe K Q^q • ■ • pour bafe , elle coupera la furtace a 70 conftruire , & fuppofee pour un inftant conftruite , en une courbe fj, ^'j^rn , qui paffera evidemment par le point de' mand^ M, & de la projeftion verticale de laquelle oh aura requation en mettant a la place de y dans la pro- pofee , fa valeur prife dans JV-— ck. ^ qui appartient a cet- te furface cylindrique. Soit N ^/y n ceite projeftion verti- cale , & H\K\L\M\^r--- F' les fonftions de x que Ton obtient en mettant dans H,K,L, M.)N---Scy la valeur de j dont on vient de parler , il eft clair que I'equation de la courbe N ^y n fera (A) Z—W-^K'"oc -HiN^VV ■■■&€. qui ne contient plus qu'une fonftion arbitraire pV, puif- que les quantites p « , (p'oc , (p"' « . . . font des conftart- tes indeterminees , & qui doivent etre telles que la courbe N ^/yn paffe par les points determines N^^/Y", n . . . &c. II faut (implement remarquer que ces indeterminees ne font conltantes que pour toutes les verticales Q M qui paffent par la courbe K Q^q , pour laquelle on a « = conltante , mais qu'elles feroient variables dans le paffdge de ces ver- ticales a d'autres pour lefquelles la quantite oc feroit dif- ferente. Ce ne font a proprement parler que des conftan- tes relatives. Or la fonftion

'" a.) -f- Z^' (p' 0= ' -t- Af^^ (p" oc ' -+- iV'\p"' oc ' . . . (S'c. oil les conftan- tes , fonftions indeterminees de a font les memes que dans Tequdtlon iJB) , mais ou les fonftions de oc ' doivent etre telles- que la courbe A'"', j5^j/*',/z'pafre par les points iVj^jy , ;z'.. .6-c. Soit done conftruite la quantite W-^ ^ ( F (/F" ) - '"A) pour une valeur de A:==n = -(^P, & foit retranchee de P £' ( = ^ ) la droite dont cette quantite eft I'expreffion, pour avoir un premier refte , que je reprefente par Ry il eft clair que I'on aura I'equation fuivante (Z?) i? = -^ ( — 7 ' 0= ' H- M'' "' ^' ...&c. X etant fait =11 = A P. K' Soit conftruite la meme quantite H" -+- -:^ (F^fV^ ) - /O pour la valeur de x =: j4 p' , & qu'on la retranche de f N' pour avoir un fecond refte R' , on aura une fecon- de equation. Mifc, Taur, Tom, V. k. (£) R'=:~ ( — t (pa — m^' ' « ' -1- M'' (p" cc ' H- N'' (p"' cc ' • • . &c. X etant fait = A p' On conftruira la meme quantite pour la valeur de xi= A Tt' , & on la retranchera de tt' ^'", ce qui don- nera un troifieme refte R' & par confequent une troifieme equation (iT) iJ" — ^ ( — t q>'a — nr = ' -4- A7" ' « ' -H M' ^" "■"••' <^c. qui decermi- neront les points N'\ ^/Y" n . . . &c. On imaginera par la courbe K" Q" q" une autre furface cylindrique verticale qui coupera la furface a conftruire dans une autre courbe fjt," M" m" , qui paflera par le point donne F, & dont la projeftion verticale N" ^/y"n" paffera neceffairement par les points N" , jJV > ^' • > • '" oc ... &c. X etant fait = A ir . On conftruira la meme<[uantite pour la valeur de x = A tS, on la retranchera de la verticale u n , ce qui donnera un troifieme refte r". & Ton aura une troifieme equation 77 X 6tant fait = A at . En continuant ainfi de fuite , on parviendra a avoir autant d'equations en (p « • • • par lefquels doit paffer la courbe N ^^V'' ? c'eft-a-dire, autant qu'il y a de fonftions indeterminees de k dans I'equation (^B) . II fera done poffible de trouver la valeur de cha- cune d'elles en particulier , tk les conftruire ; on pourra par confequent conttruire Teqaacion (iff), c'eft-a-dire lit courbe N ^y n . Enfin cette courbe etant conftruite , on elevera par Ic point P la verticale P M' qu'on terminera a la courbe N ^ n , on fera Q M = PM , & le point M fera dans la furface demandee. C. Q. F. T. & D. On me reprochera peutetre d'employer du calcul dans une conftruftion , fur tout apres avoir avance qu'elle fe- roit pofTible, qunnd meme il n'y auroit dans la propofee aucun fafteur analytique , mais j'ai ete oblige d'avoir re- xiours a ce moyen pour abreger des details qui auroient confiderablement allonge la defcription des operations , d'ailleurs le nombre des courbes qu'il eut fallu faire entrer dans la figure pour fuppleer au calcul , I'eut tellement com- pliqut^e qu'il eut ete difficile de s"y reconnoitre. Neant-moins toutes les operations analytiques ne tombent que fur les quantites que j'ai fuppofe analytiques au comm-encement de la conllruftion. De plus une droite , dont rexpreffion n'ell pas analytique , etant conftruite , on peut en mefurer I'etendue a I'aide d'une echelle , & la faire entrer dans le 78 calcul. J'avoue que ce moyen eft peu g^ometrique & Inu- fitd dans les conftruftions , & que ce probleme ne peut- pas etre conftruit plus elegamment que par la methode que j'ai expofee dans la remarque qui fuit la conftruftion du probleme V. Je pourrois donner ici , comme dans les problemes pre- cedens une feconde folution atialytique , independante de la premiere , & tiree de la conftruction , mais , apres tout ce qui precede , elle ell trop facile pour que je m'y are- te d'avantage. SECOND MEMOIRE " Sur k cakul integral de quelques equations aux differences panielles. Par M.' Monge. JLndependamment de 1' utilite du calctil integral des equations aux differences partielles pour la determination du mouve- ment des fluides & des vibrations des corps elaftiques, cet- te efpece de calcul eft encore neceffaire a la folution d'un grand nombre d'autres beaux problemes , & particuliere- ment de ceux qui ont pour objet de trouver unc furface courbe qui jouiiTe d'un maximum ou d'un minimum. Si i'oa fe propoie , par exemple , de trouver en trois coordonnees I'equarion de la furface courbe qu'il fauc donner aux ailes d'un moulin a vent , pour que , mues par 1' impulfion du vent , & parvenues a i' uniformite de mouvement , elles aient la plus grande viteiTe poffible, on parvient a une equation aux differences partielles qu' il faut integrer afin d'avoir la relation demandee entre les trois coordon- nees. U en eft de meme pour I'equation de la furface de moindre rcfiftance ; car les folutions que Ton a donnees jufqu'a prefent du foiide de moindre reliftance font im- parfaites , & ne peuvent etre d'ailleurs d'aucune utilire pour la conftruftion des vaiffeaux. On a.toujours , en ef- fet , fuppofe I ° que ce foiide etoit un foiide de revo- lution , 1.° qu'il etoit eniierement fubmerge par le fluide refiilant , hypotheles qui ne peuvent pas avoir lieu dans la pratique. Pour que Ton put retirer quelqu'avantage de la folution de ce probleme , voici comme il faudroit Tenonce. 8o Etant donnees la mahrejfe couple d\in valjfeau , ou fa. coupe en travers dans Cendroit ou il efl le plus o^ros , & fa coupe horifontale par le plan de la furface de Heau , trouver parmi toutes les fur faces courbes qui peuvent paffer par ces deux courbes donnees , continues ou difcoatinues , celle qui , mile par C action du vent fur les voiles , & parvenue a runiformite de mouvement , ait la plus grande viteffe unifor- me. Mais ce probleme depend de riniegradon d'une equa- tion aux differences partielles , tres compliquee , & que jufqu'a piefent j'ai vainement effaye de trailer. II faut cependant ^tre de bonne foi , & convenir que les folutions des deux problemes precedens ne font pas de toute I'utilite dont elles paroiltent a I'infpeftion. Eti efFet la nature de la furface de I'aile d'un moulin a vent, depend de la viteffe du vent que je fuppofe uniforme & de la refillance qu'apportent le frottement des menfes & des autres parties de la machine au mouvement de I'ar- bre , or ces quantites font fujettes a dts variations qu'il n'eft pas pofllble de foumettre au calcul ; d'oii il fuit que la furface qui donneroit le maximum de vitetTe uniforme pour une certaine virefTe abfolue du vent , ne le donne- roit plus pour une vitefle un peu moindre ou plus gran- de . De meme la nature de la furface de moindre refi- ftance eft afflijetie a la viteffe du vent, a la direftion du mouvement du vaiffeau , a la nature de fa coupe ho- rifontale par le plan de la furface de I'eau &c. or la vi- teffe du vent ne peut pas etre fuppofee conftante , du moins pendant un terns confiderable , les ofcillations du vaiffeau apportent des changemens inevitables & tres prompts dans la coupe horifontale ; les inegalites de viteffe du vent , la maniere variable dont il agit fur les voiles fu- jettes a differens mouvements , quand menie elles auroient toujours la meme pofition par rapport au vaiffeau , era- pechent que Ton puiffe regarder la direction de fon mouve- ment 8i ment CQmme conftante ; d'oii il faut conclure que la fur- face qui fatisferoit au maximum de viteffe uniforme pour un inltant , n'y fatisferoit plus dans I'inftant fuivant , ou du moins que cette furface ne pourroit etre la meme que pendant un terns peu-coniiderable. Si ces coniiderations font capables de nous confoler de rimpoffibilite ou nous fbmmes pour ainfi dire de refoudre completement de pareils problemes , elles ne doivent neant- moins pas nous empecher de faire lous nos efforts pour vaincre les obttacles , qui fe prefentent ; d'ailleurs comme ces obftacles ne confiftent que dans des difficultes d'ana- lyfe , on peut en les furmontant fe frayer une route a la folution de prob!emes plus utiles. Dans un memoire que j'ai deja eu I'lionneur de prefen- ter a rAcademie fur le calcul integral des equations aux differentielles partielles , j'ai donne la maniere de trouver comment la quantite ^ doil etre fonftion Aq x Sc dt y pour latisfaire a cette equation ^^m dx"'-'dj dx"-'dy dx'^'dy i etant la caracleriftique d'une differentielle prife en ne fefant varier que x , & ^ celle d'une differentielle prife en ne felant varier que y ; lescoefficiens A , B,C . . . &c. etant conftants , & le fecond membre K etant compofe par voie d'addition ou de foultraftion , d'un nombre quel- conque de quantites de ces formes y" F • x ^ x"" F ■ y ou plus generalement de ces formes^"

p T-j 8? & par confequent dV = p d X -i • -4-_y ^J'.z l'"-'ddz . ^. :x"^' >+(»»- 1 >™-=y T-^{m-\)— xT^^f-- 7- ...&c.^=iVy Soit differentiee cette equation par rapport ax, & par rapport a y , pour avoir les valeurs iuivantes 88 X-'l"'{ .xlV . \ ^, S"-' J r — — -=f —, ( m — 1 ) x"^^ y i— dx-" i dx ^ -^ dx-^'dj 1- ( m-t ) (mzL) x-^y»i^^ &c. im^i -r S""' d 7 \- {m- 1 ) x"^" - On- 1 ) (m~i)x"-'-Y — '/ dx"^' ^ ^^ -^dx^-'dy -(^-0(— )('^0^""y|^^ ' ^ ^ J ^ ' -^ dx""-'dy'' & ^^£;^|ieft=^(^)-(,.-0(^)-(--0=o & ainfi de fuite pour les autres termes du meme ordre , quant aux autres fuites , il eft facile de les reduire , en remarquant i° que tous les termes font multiplies par (m — i) i" qu'en les divifant par (jn — i) , le coefficient du terme x"—^—, — i- eft = — i celui du terme x'^^y—. r- eft = - (m — i) — i = - (m—i) ff-iJdz celui du terme x'^^y^- 7— eft = -(^) ('^3) - <==-^) = - ('"-0 (^') & en continuant ainfi de fuite , on trouvera que tous les coefficiens font les memes , que ceux des termes correfpon- dans de la valeur de V ^ multiplies par — {m — i) , d'ou il fuit que la transformee fera sV dV , ,r- d X -^ dy Or en integrant cette equation comme celle du proble- me premier, on trouve F^«=j'^' ^f - j , done I'integrale premiere de la propofee fera jc»»"» J^ +(«-i>'»-2y ^ '^ -I- ( m-i ) ( — ) a:'»-5j'» -^ ... &c.'=: y"-'

0) =j^-. 1^^( p) = :>'"/• ( j) done il fuffiroit de changer dans I'integrale precedente la fondion donnee

"' ^■■(;) '^^VyjJ ~r^' C. Q. F. T. PROBLEME VIII. Integrer en quantites finies I'tiquation generale les quantites X 8c X' etant des fonftions donnees de x. Solution. On fera la m^me transformation que dans le problS- me precedent , & Ton aura 97 cela fait an lieu d'eliminer q , on eliminera p , ce qui donnera , (en mettaiu fa valeur Ad.ns dV=p d x -^ qd y) -t- J%r li X 4^ (-} on divifera tout par x" pour rendre ie premier membre , differentielle complete , & Ton aura xC-"-') d V-{m—\')V>."^^ dx -r/y" / ydx-xdy\ Xdx f x\ X'dx , /x\ Xdx /x\ ,/ /^\ r^dx- ■»■(;)- o" ^' ^ ( J) =■'(» (^)/ X^-) =<*(j)/^0-*(J)(^--)/"-f" confequent , en reprefentant * par A' la quantite dente deviendra c/ ( j = A" f ^^ — x ^x y ^ tegrale ne peut-etre que-;^ = i^f-j -+"^1"')/ — ^ -4- S' ( — J / — ^, done I'integrale premiere de la propofee ferax'^'-; 1- (ot-Ox"^* y • > • (S-c. = x"-' i^l - ) , / x\ rxdx , /atn rx'dx .. . ■4- x"^'

V~i-M &r. &: le terth'fe M dependant du iecond membra K , de maniere que li Ton a /C = o , on aura aufTi M==o. 11 s'agit a61uelle- ment de trouver ce terme M & les expofansP, /", P' • ■ ■ &c. or ces expo(ans P , P' • ■ • &c. font independans de iC , ainii pour les trouver plus fimplement , je fuppoferai iir=o, je cliercherai enfuke la forme du terme M. ' P R O B L E M E XI. ^ s.rt Integrer en quantitis finies I'equation W-^AV-^BV ■JfCV'-^DV" ■•■&c.= o Solution. On vier.t de voir que Tintegrale demandee eft de la forme ^^y^

^ P'- ( j4~(^i^:) ) Si Ton a w = 4 , on trouvera qu'en fefant ^ =^^ (p (S\ y ■+-J''' + (p -^J^"/(p -^ J''"^(p °" "e peut avoir fF-i-AF.^-BF'^CF"'i-DZ=o que les expofans ne foient les racines in^gales de P-'-t-P' '"^-(3-+-i-t-i))-t-P'(5-(i-H.)^-H3(z-t-i) ~: V>. -t- 2. • I J ^P^C-B~h 2 • i^- 3 • i^)>-4-Z>=o Dans le cas de ;« = 5 , on trouvera que les cinq e^■po- fans doivent etre les racines de I'equanon -Hi • I -* I w-2 I f'^-4{+i., O^H-3.^^ ^+ £=0 -3(1 i) ) '->-4 3 !■ •' En continuant ainfi de fuite , on trouvera faciiement la loi fuivant iaauelle fe forme cette equation , & Ton re- connoitra qu'elle ert toujours de la forme fuivante pm P"^'(^-o,).,P'^-(B-x'A+(i)*P'^>{C-«"B^li'J-y) -+■ P"-* (D- <=^'"C-hBi' B-y'J-h^) ■ ■• &c. = o dans laquelle les quanciies « , oc ' , « " , k "' . . . &c. , /3 , 18' , /3', /3" • ■ . &c. y,y', y'.y" ■ ■ ■ &c. I ,1' • ■ ■ &c. ibiit des nombres dont voici la formation. 1° Si i'on retranche le premier des termes dont eft compofe « on aura « ' , de meme fi Ton retranche le premier terme de « ' on aura o^ " 6c ainfi de fuite. La m6me chufe a lieu pour tous les autres nombres repre- fentes par le meme carafteej ain't en retranchaiu le premier terme dont ell compole j8 on a |3' , de meme 110 on forme Q'' en effd^ant le premier terme tie ff^ il en eft "^e meme pour la (uite dts nombres y , y' y y' . . . &c.. 5 • S' . . . &c. de maniere que tous ces nombres feront con- nus fi on connoit les premiers de cliaque luite , c'elt-a dire « , S , V , S . . . &c. 2" II ell ai(e de voir que k e(l == (//z — i) -h Qn — z) -4- {m — 5) ■+■ {m — 4) . . . o qut /3 "it=(/?z-i) "X '-^(?;^— 1) « ''-^{m—}) « 'V(/n-4) =« "'...6'c. qu»= ^ eit=(w-i)|8'-f-(/72-i)|8"-(-(:n-}) i3"'-+-(/K-4)0'". . . &c^ qu^ 8 eft ={m^i)y'-\-{m.~i)y" -^-{171-1')^" -h(m-^)y"". . , &c. Il eft peutene plus (imple de dire que « eft = (m— 1) ^ (^ — i) ^.. (ot — 3) -H (;;z — 4) . . . &c. , que (3 eft la fom- me des produits de ces quantites prifes 2 a 1 , y la fom- me de leurs produits prifes trois a trois , . . &c. De me- me que oc ' eft = {m — 2)-H(/?2 — j) -^-("^ — a)^{"'' — 5) • • • ^''^' que i3' eft la fomme des produits de ces quantites prifes 2 a 1 , y' la fomme de leuis pro-luits prifes 3 a 5 . . . &'c. Pareillement que oc " eft= (/«—})-+-(/« — 4)-}-(/72— 5) ...,&c. que Q,'' eft egai a la fomme des produits de ces quancifes prifes 2 a 2 , )/ " la fomme de leurs produits prifes 3 a 3 ... &c. 6 ainft de luite. Done il fera poffible de former I'equation du degre m dont les racines doivent donner les expofans de y dans> I'integrale ge lerale de la proposee ; or on a vu qu'il n'y avoit plus rien d'indetermiiie dans I'lutegiale que ces ex- pofans , done en fuppofant la perteftion de I'algebre , on aura toujours I'integrale Hnie de I'equation C. Q. F. T. W-^ A V-^ B V -+- cr-t- D V" ...&c. = o Remarque Les expofans P , P ^ P" ... &c. doivent etre les raci- nes megales de I'equation que nous veuons de trouver , Ill parcequ'autrement le nombre des fonftlons arbitraires de rintegrale devieiidroit moindre que }e degre de la dif- ferentielle de la propofee , & que cette inteti rale ne (emit plus complete. En effet h Ton fuppofe P=:P' I'equation l'=y^

-_H. ., ^' -^- ^ K" ■+- c K'" . . . &c. z=iy^ (p (-) De plus en fefant ( comme dans le prob!eme X ) V'-ha'V" ■*-b-F".. nie fuivance b' K " . . . &c. = u on mettra cette integraie Ibus la for- dans laqueile la quaiitue H eft une conftante fonftion de A , £ , C . . . &c. Gi nous avons vu que I'inte Jtdle ue Hi. cetie"equation eft Pone puifque les expofans P , P', P"...&c., par hypo- thefe , font egaux , il fauc que I'on ait P = — H , d'ou il fuit que la transformee doit etre Pour integrer cette equation foit d co=- p d x -¥• q d y , ce qui donne p x -^ qy ~ P u =JK^ (p ("} > on aura dcii:::=pdx H i^ y -^ y''~' (i y (p \- ) '^JK o^^ '^ien ydu-Pudy=py'^ ~ — J> -hjW j $ {^ on rendra le premier membre differentielle complete en divifant tout par y^"*"^ & I'on metira apres I'operation r equation precedente fous cette forme y''cico-Pa3y^-'dy i-pfj'^x-xdy\ x^ - — yf-—=py-'^ F ( 0 -H log. j4 ^^^ -+- I ( \og.yY

f-(j) -^y(log.j)'^"' • • • &c. pour 4" . Done en joignant ( en vertu du Theoreme ) les deuS parties de la folution on trouvera pour integrale generale & finie de la propofee jplus a autant de termes comme le dernief qu'Il y a de quantites de la forme T (~^ ^ en obfervant de ,mettre fucceffivement Y\ ¥",¥'", ..&c.&i(p'»...> (^ &c. L &c, car (\ le fecond membre K ne renfermoit que des termes de la forme J^(p^-J, il ell evident que la fuite des ar- bitraircs feroit y F i^^-y' Log. J i^' (p ^y^ ^Log.yTF' (p . . . &c. De meme, {i K ne contenoit que des termes de la for- me X'f"(-) la fuite des arbitraires feroit x" FQ)^xn.xFXp+x'' ( log. xy F" (p . . . &c. Or il eft evident que ces deux fuites fe reduifent a la me- me. On a deja vu (Probl. V. Coroll. I. ) , que Ton pouroit fubftituer y'' a jc^ , il ne refte done plus qu'a faire voir qu'on peut fubllituer 1. j^ a 1. a: c'eil-a-dire que I'on a yn.xFC-^=yn.jF'(^^, y\\.yyF' (p =y\\.xyF"{'^ Mais Ton ^y'lxFl-^=y\\.x^\.y-\y-)FQ=.yn.yF(;^ '*-y^\.(^~) F' ^-^ & (parceque la fonftion F eft arbi- traire)=yi.j.F(p+^''/'(p De meme on a ( 1. x )' F" (-) = (1.^+1. x-1. j'yF'(-) = ^{ly ^ l-y F" (^)=: UyY F'^l) -h z l.jy / - i^'(-) -4- (•-)'-^'(y) • Done en ajoutant en- femble ce« -deux valeurs, on aura F (-) -^X, x F (-) + (.i'yF'0= n') III X ' ^(^)+l.Ji^'(p * ■Fiy)^.\.yF\A^O-yrF'{i\ y/ " vy> ^ou bien cdnfondant les fonftions arbitraires ) =. F (-^ •^ ]. y F' (^-^ -+• (lyY F" (-V II en ferolt de meme pour un plus grand nombre de termes , done &:c. Ceci n'avoit pas befoin d'une demonftration particuliere , c'etoit uiie fuite immediate du Theoreme. Corollaire I. Si les raciiies P , P\ P" . . . &c. fe furpaflent toutes les unes les autres de I'unitd , c'eft-a-dire que Ton ait P = P' -H I J P' = P" -^ I ■ ■ ■ &c. , les termes determi- nes de I'integrale generale deviendront Or fi Ton a A= o , B ^= o , C = o • ■ • 6'c. I'equatioil du probleme XI a non feulement les racines en progref- fion arithmetique dont la difference eft i , mais on a en- core P = m — I , done alors les termes derermines de I'integrale feront

done on aura dans notre caS' » - iix dy p = i— J par confequent 1' equation a la courbe A N B ■^ K dy , K dy fera P y ^=. - r, c' eft a dire P y -\r = Ot dx d X II faudra done integrer d' abord cette equation , enfuite faire en forte que 1' expreffion de y foit nulle aux deux points A , 8>c B , c' elVa-dire lorfque x = o , &c lorfque X = A B hauteur de la colonne. Or 1' integration eft facile , a caufe que P &c K font des quantites conftantes, /p - •+- ^ ) f S< g ctant des conftantes arbitraires ; done fi on nomme a la hauteur donnee de la colonne , il faudra que 1' on ait f fin o- = 0, & f fn. (l/jf + g^ ) = 0 ; done puifqu' on ne peut pas faire / = o , ce qui donneroit y = o , il faudra faire d' abord g = o, 6c enfuite il faudra encore que I'on ait Jin. ( a y --^ cz=: o ; & par confequent que; a 1/7. =='« ''■f ^ etaiit r angle de j8o°, &c m un nombre »»7 quclconqae entier ; ^ ok F on tire P = — ^ Tequa- tion ft la courbe A N B devienJra par la y = f fn. (— — — ) , ou la conilante / demeure arbitraire, & ex- prime la plus grande valeur de y. 6 Si on fait m ■=. \ ^ on aura y ■=■ f {\n , d' ou r on voit que la courbe A N B nc coupe 1' axe qu' aux deux extremites -^ , & ^ i & le poids requis pour don- c _ jr ner a la colonne cette courbure fera — -. Si m := i , a on aura y = fjin. , & la courbe coupera 1' axe au point ou x = - , c' eft a dire au point du milieu C, enforte que la colonne prendra la figure i ; mais il fau- dra pour cela que le poids /* foit = --~^— , c'eft-^-dire a quadruple du precedent. Si on faifoit m = 3 , on auroit y ■= f Jin. , de forte que la courbe couperoit I'axe 2 a aux points oil x = — , & x = — &: feroit femblable k la figure 3 , or pour que la colonne foit pliee de cette inaniere il faudra que le poids P foit = ^ — , c' eft- a-dire neuf fois plus grand que le premier ; & ainfi de fuite. ii8 7 Malntenant pulique le plus petit polds qui foit erf etat de faire plier la colonne eft — ^ — , il femblequ'on en peut conclure que tout poids qui fera moindre que celutci ne fera abfolument aucun eiFet, & qu' ainfi on doit regarder la quantite comme la vraie mefure de la force de la colonne cylindrique A B. C eft par cd principe que M.' Euler a determine dans le Memoirs cite la force de plufieurs fortes de colonnes tant cylindri- ques que paraboloidiques , & ce fera aufli fur le merae principe que nous fonderons nos recherches fur la figure qu' on doit donner aux colonnes pour qu' elles aient la plus grande force poffible ; mais avant d' en ftire ufage il eft bon d' examiner ce qui doit arriver lorfque le poids fera un peu different de — ^ — ; pour cela il faut deter- miner rigoureufement la nature de la courbe A N B fans negliger Ja petite differ'.^nce qu' il y a entre 1' element de Tare d s , &c celui de 1' abfciffe d x. K 8 Qu' on fubrtitue done dans l' equation P y =: - de d s^ V art. 4 a la place de p fa valeur rigoureufe - , , & K (ix dy r on aura celle-ci P y -^ ^T' — ^^ ° laquelle etant multi- pliee par dy&c enfuite integree donne Py' - — ; = a une ° — - as conftante. Pour determiner cette conftante foit / la plus grande valeur de y , & comme on doit avoir au point du 119 du maximum d y = o , 8c pair confequent d s = d x y on aura pour la valeur de la quantite ^y_ - ~z — dans ce point , — — • - K y qui fera done la conftante cherchee. Ainfi r equation deviendra - (K-v )=K(i - — ); tnais d X = f^j^ - dy » ^onc - ( K -y) = K ( I - V '^^ •• Jy J ) ou bien en faiflint — ^ = d , - \ ds J a s ^ 1. ('y 1 y) = iS: ( I - v/( I _ /) ^ d' oil r on tire caufe de fl'j = — , ij = , ; '■ Ka(/-;)-i-ov)') On inte2;rera done cette equation en forte que y foic = 0 lorfque j = o , enfuite on fuppofera aufli y = o lorfque s ■=. a-., Qa cette derniere condition fervira a de- terminer la valeur de P, ■ 8. Puifque la plus grande valeur de y eft /*, on pent fuppofer j)^ ■= f Jl?i, (p , Si fubllituanc cette valeur dans Tequation prec^dente, elle deviendra d'j=: ; r-, • par laquelle on dsterminera la valeur de (p en j ; 6<: comme on veut que J' foit nul lorfque j = o , & lorfque j = a il faudra que (p foit = o lorfque j = o , & que (p ^= m ir lolque s =■ a. Lorfque m = i la couibe n' .lura qu'un fcul ventre comme dans la iiti. i ; en taifant m = l elle aura deux ventres comme dans la fig. 2 ; Si ainli de fuite. fvlijc. Taur. Tom. K, r no 9' Si / eft une quantite infiiiiment petite, on a a tres d (p

i/f i & par confequent P >• "^ ^ ^ j d' ou il s enfuit que la a colonne ne peut ^tre courbee que par une charge plus grande que ^'^'•^. En effet (\ on met 1' equation ci-deffus a ' fous cette forme. m irY K 4,{%K) 4.i6(3iK') 4. 16.36 (ii8 A'>) & qu' on regarde la valeur de y* comme 1' inconnue qu' il s' agit de determiner , il eft clair que puifque les quantites P Sc K font politives de leur propre nature , la quantite /' n' anra que des valeurs negatives, ou ima- •' , P ginaires taut que 1 - — L/ -i^ >• o , que cette quantite r 2 aura une valeur nuUe lorfque i - U ^= o, toutes les autres etant negatives ou imaginaires ; qu' enfin la quantite /* aura toujours une feule valeur pofitive lorfque I - — J 7%. <; c. Done 1° la quantite / fera toujours imaginaire lorfque i - y ^ > o , c' eft - a - dire P <; z° la quantite /aura toujours deux valeurs reelles & egales , mais 1' une pofitive & 1' autre negative, lorfque i - ' — ^^ • — ^ — ; Sc n aura point d' autres valeurs reelles, D' oil il s' enfuit que tant que P fera _j., ^ j , fuppofon's maintenant y == ^ fin. (p , ^, & (p etant des fonftions iiiconnues de x, Sc 1' on aura en difierentiant dy = fin. ^ J ^ -+- ? COS.

qui repond a. x =: a foit es: m v ; car alors yT/z. / — fera nul . Or corame la quantite u ne doit point contenir de conftantes arbitrai- res , il eft vifible que cette derniere condition donnera une Equation entre les quantites P Sc a , par laquelle on pourra determiner P. Quant au nombre eniier m qui demeure indetermine , il eft clair , par ce qu' on a vu plus haut, qu' il iera tou- jours egal au nombre des ventres que la colonne for- mera en fe courbant par la preflion du poids P j done pour avoir la limite des 'fardeaux que la colonne pourra fupporter fans fe courber d' une maniere quelconque , il faudra toujours prendre pour m le nombre entier qui renJra la valeur de P la plus petite ; (k cette valeur fera ia limite cherchee. 15. L' hypothefe la plus fimple qu' on puiffe faire fur la figure des colonnes lorfqu' elles ne doivent pas etre cylindriques , eft de les fuppofer formees par la rotation d' une feftion conique autour de fon axe ; or 1' equation generale d' une feftion conique oii les abfcifles font pri- les dans 1' axe , eft comme 1' on fait :^^ = tt -i- B x -^ y x% X etant les abfciffes , & ^ les ordonnees ; 8c a , Q , y etant des conftantes arbitraires ; ainfi nous adopterons d' abord cette equation entre les variables { & ;v , & nous cher- cherons quelle eft la valeur de P qui en refultera; mais pour cela il faut encore etabiir la loi qui doit avoir lieu entre les rayons ^ & la force X avec laquelle la colon* ne refifte a fe courber ( art. i 2 ). 16. II paroit que la theorie & 1' experience s'accor- dent afses a faire X proportionelle a :(*; comme on peut le voir par les ouvrages oii cette matiere eft traitee ; ainfi nous fuppoferons en general X = K :[* i ce qui donnera dans le cas de I'art. prec. X= K (a -+-^ •^-+-JK ^^Yi ce qui etant fubftitue dans 1' equation en u de Tart. 13 _ f l.ud^ II — du'^ . \ on aura 4 P u^-hK (*-4- (3 x~t-y x^y I —- )- 4 1= o equation a laquelle on peut fatisfaire en faifant u = g {a -^ (i X -^ y x^) =g l'- ; car on aura — — = 4^'^(et-l-|8:v-H)^x^)-^* (^a -¥• ^ y x) '■ = ^^ ( 4 ec y - /3' ) ; de forte qu' apres les lublhtu- tions on aura 4 P g'' -+- ^ ( g^* (4 <« ? ~ /3") - 4 ) = o- d' oil r on tire i ^ = VG ■+- * 5^ -f )• Cette valeur de u n' eft , comme 1' on volt , qu' une inte- grale particuliere j mais elle fuftit pour notre objet , comme on r a fait voir plus haut (art. 14). Main- ^37 17 Maintenant on aura f — = I — -^ Ju J g (a-^ (ix -*- y x')i d X done fi on nomme A I'inteerale de x ° A -i- ^ X ^ y x^ dx . c' eft-a-clire de — ^ prife enforte qu' elle foit nulle lorf- que ;f = 0 & complette lorfque .r = a , on aura — pour la valeur de I - repondante k x = a ; on fera done (art, 14) ~ = m tt ; 8c on tlrera de la ==(^--.,.--)x Telle ell done la valeur du poids P qui pourra faire plier la colonne iafinimeiit peu , & comme cette valeur augmente k mefure que le nombre m e(t plus grand , on fera m = i , pour avoir la limite des poids qui pourront etre fupportes par la colonne fans qu' elle foit fujette a fe courber en aucune maniere ; ainli la force de la colonne I'era d' autant plus grande que la valeur de P fera plus grande ; d' ou Ton voit que la force augmentera a mefure que la quantite — - « y croitra , & que la quantite A decroitra ; 4 ainfi ce fera une queftion de maximis & minimis de de- terminer les valeuis des conftantes*, |3, }/ pour que la for- ce P ibit la plus grande i mais comme cette force doit neceflairement augmentcr a mefure que les dimenhons de la colonne augmentent , on ne peut chercher qu' un maxi- mum relatit a la mafl'e de la colonne , en fuppofant fa hauteur donnee ; c' eft fous ce point de vue que nous allons envifager la queftion. Mifc.Taur. Tom, V. i}8 1 8 Pour commencer par les cas les plus fimples nous fuppoferons d' abord , que 1' on ait ^ ~ a y = -h c x & I' integrate de -^ prife de maniere qu' elle foit nulle lorfque x = o, fera ' ( ~ ~ T J ' ^""'^ faifant x = a I / 1 I \ ^ a on aura A = ( -, ~ T J "^ 777 > =^ TT' ' en faifant b' = b -+- ca ; oil 1' on remarquera que b eft le rayon de la bafe inferieure de la colonne , &: b' ce- lui de la bafe fuperieure ; ainfi on aura dans ce cas Maintenant pour avoir la folidite de la colonne on remarquera que l' aire du cercle dont le rayon eft ^, etant exprimee par t {* , il n' y aura qu' a prendre l' in- tegrate de T{^ix, depuis x = o jufqu' a x = o, laquelle fera — ( (b -t- c a)L b^ j , c' efta-dire (a caufe de b -h ca = b' Si c = tjl±\ L^ (h^ _H /./,' -+. i' ») . Ainfi le rapport du poids que la coionne eft en etat de fupporter au carre du poids meme de la colonne fera exprime par — _^ / y — aTyT ^'^^ntue qui ne depend que du rapport des rayons b &c b' des deux bafes j en 139 1/ efFet faifant ^ z= r^ la quantite precedente deviendra a K r- ci K 3 , aura tous les termes po- fitits , enforte que comnie elle ne concient que des puif- (ances paires de f , elle ne pourra avoir aucune racine r^elle, puilque i* ne (auroit avoir aucune valeur reelle po- fitive. Ai.id t = o fera la feule racine reelle de I' equa- tion done il s'agit, par confequent la valeur cherchee de r fera aulli = o j ce qui donnera — = o & par confe- quent /3 = o c'ella-dire la colonne cylindrique. Faifons p done r =z o dans l' expreflion de — , ou plutoc r infini- ment petit & elle fe rdduira k F i or fi on donnoit a r une toute auire valeur, comme ii on faifoit r= «, on P f trouveroit - ==: — ^ valeur moindre que la precedentcj ce qui prouve que le cas de r = o eft celui du maximum ; d' oil il taut conclure que la force eft toujours plus gran- de dans its colonnes cylindriques que dans les paraboli- ques . 11 Confiderons prefentement 1' equation generale ^ = )*-+- c — i* ) laquelle, li c — b- eft une quantite negative , reprekntera une hyperbole rap- portie a (un grand axe lorfque y eft polltive , & une ellipfe Ijrfque y eft negative ; mais fi c - />* eft une quantise poiitive , y deura etre pofitive & I'equdnon iera a une hypjrbole rapportee a Ion axe conjugi enicrte que ia col(^iiiie, au lieiiu'ecre rentlee , fe trouvera dmimu'ie au 14^ milieu. C eft pourquol il fuffira d' examiner le premier cas oil c - i)* :^ - r* , en forte que 1' on ait £* = y ( (x -4- />)* - r* ) ; & nous remarquerons d' abord ici que puifque la hauteur de la colonne eft = a , il faut , pour que la courbe qui repond a la portion d' axe a foit toute reelle , que 1' on ait i° , fi j^ >■ o , /> = o k > r ( r & fuppofee une quantite potitive ) i° (i y <; o , •^bc q = t , r equation precedente deviendra = c^ , 144 L -}- 4. r = 1 — = 1 ( e " - I J ; done re- duifatit r exponentielle e -^ en ferie on aura I' equation 7^-4- I ~ ^-7- ) ? » -4- — ^ z* -+- &c. = o laquelle donne d' abord ^ = o, & a caufe que tons fes termes font pofitifs ne fauroit avoir aucune racine reelle plus grande que zero. Mais nous aliens prouver que cetie equation ne peut avoir non plus de racine reelle negati- ve. Pour cela je reprends la forme {» 27 —I- ■» r r^z /> <- 111' e —J Ui I = I - « - -„ & ie fais ? = — , i' aurai celle-ci:- ^ II eft vifible qu' en faifant k = 0, les deux membres de cette equation deviennent nuls a la fois , & par confe- quent egaux entr' eux j mais a mefure que « augmente, le premier membre augmente aulli , 8c le fecond diniinuej done il fera impoffible que 1' equation puilTe jamais avoir lieu lant que u fera > o j pour prouver que le fecond membre diminue a mefure que u augmente il n' y aqu'a prendre fa differentielle , laquelle eft - ^ i - , j d u \ or comme e eft >» i il eft vifible que e ' fera toujours aufli > 1 tant que // > o dont i — -^ fera toujours un nombre pofitif, par confequent la differentielle dont il s' agit fera toujours negative j done &e. 25. Nous venons done de demontrer qu' il n' y a qu'une feule valeur reelle de ^ ou de /. qui puifle rendre la formule propcfee un maximum ou un minimum ; cette valeur eft /. s= o , d' ou 1' on tire — f - q _ t- q & de ^4J & de la y =» 0, Qu' on fafle done dans V expreffion de — y i. Quant aux valeurs imaginaires de i, c' eft-a-dire de /, , il eft clair qu' elles doivent ^cre rejetees, parce- t - q P . . qu' elles rendroient toute la valeur de -^ imaginaire , il n' y a que le feul cas ou { feroit de la forme fji. W'" i, P dans lequel — auroit neanmoiiis une valeur reelle ; or ce t-t- (J cas aura lieu quand = - i , c' efta-dire lorfque /t -^ CI — ,—2 — = I - \ =. r \'- I & rexpreffion de — deviendra _ laquelle -(i + 0' eft, a la veritc, toute reelle ; mais comme elle eft en meme terns negative , ce qui eft ablurde , on voit que le cas dont-il s' agu doit etre egalement rejete. Mifc. Tuur. Tom, V. t 14^ . P . . 26. Le maximum de la quantlte -^ aura done lieu unl- quement lorfque ^ = 0 , ce qui donne r = o, & par confdquenc £» = ^ ( ^ -+- M* poi^'" 1' equation de la ccube , ce qui rentre dans le cas de 1' art. 18, ou la colonne etoit fuppofee conique ; d' ou il s' enfuit que la figure conique dans les colonnes ell preferable a la figu- re renflee qui proviendroit de la revolution d'une feclion conique autour de fon axe. Mais li on veut que la co- lonne ait la plus grande force poffible , il faudra lui don- ner la figure cylindrique , comme nous 1* avons demon- tre plus haut (art. cite). 17. Je n' examinerai pas ici quelle eft la force des colonnes qui font formees par d' autres courbes que des feftions coniques ; parceque d' un cote l' equation en u de r art. 1 3 eft rarement integrable , & que de 1' autre la confideration de plufieurs cas parriculiers ne pourroit jamais conduire a une conclufion vraiment generale . Je vais tacher plutot de refoudre la quellion propoiee d' une maniere direfte & generale, en cherchant immediatement la courbe qui, par (a rotation autour de fon axe, piodui- ra une colonne qui ait la plus grande force poillble ; probleme d' un genre affes neuf , & dont la folution de- mande des artifices particuliers qui pourront nieme etre uti- les dans d' autres occafions. 28. Voici en quoi coniifte ce probleme exprime analy- tiquement : il / agit de trouver une equation entre les or- donnees z & les abfcijfes x , telle que la quantite z^ folt la plus grande qu il efi pojjihle ^ s etant egale a C integrate V f i'- dx prife depuis x = 0 , jufqu d x ^= Oy & P etant une conjlante qui doit etre determinee par cette condition , — prife enforte qu! die foit nulla lorfque M7 X = , & mcttant pour 5« fa valeur Ml i -^ NIP, f ^^ ] '^ "" -t- CNIP dx ■ n ' 'a I ^ 0 ; mais P eraiit une conltante par rapport a x , on pourra mettre fa differentielle IP hors du figne d' integration , ce qui donnera 1' equation /■jVf S zd X ^ n rNdx ,, . „ / i ~h I P I = 0 d ou 1 on tire (•Ml {dx I P = — '-i__J'-! ces integrates etant prifes depuis / Nd X =i 0 y jufqu' a X = a. t a Quant a la valeur de S j , puifque s := it j i^ d x ; on aura Sj = 2 it I ^l idx ; done fubftituant ces va- leurs de SP, & de i s dans 1' equation ci-deffus , on fMlidx .. . rtidx J — —— aura celle-ci: ir n — i— — / Ndx — JL qui peut etre re- gardee comme une conftante , & nous aurons 1' equation f fll—JLS\ lidx = o, laquelle donne LL— _^= o. Or comme u ei\ fuppofee une fonftion de { & de con- ftantes , que M ell par confequent audi une fonftion de { & de conftantes , & que 5 & i? font auili des conltantes , il s'enfuit que cette equation donnera {= a une conrtante ; mais il faut que cette valeur de ^ fatis- faffe aufli a 1' equation en u ; or comme u eft (liyp.) une fonftion de { & P on aura auffi u = k une con- Itante ; done T equation dont nous parlons deviendra j^ P u^ — j^ X =^ 0 , on 4 P u^ - X == 0 ; laquelle pourra toujours fe verifier lorfque X fera une fontlion de {■ , comme nous T avons fuppole. Au refte comme cette folution eft fondee fur 1' hypo- thefe particuliere de u egal a une fonflion de { , il s' en faut beaucoup qu' on puiile la regarder comme exafle &c complette ; aufli n' eft elle ici que comme une introdu- dion a la foluiion generale que nous allons donner dans les articles fuivans. 29. Nous aurons d' abord comme cideflus les deux SP ^^s rdxlu „ . Equations — — = ^j / = " > & de 149 plus nous aurons auffi 1' Equation ^ s = z v I -i I i d x; & il ne reftera plus qu' a trouver une equation entre IP, i u , Sc S {. Pour cela je reprends I' equation en //, & pour la rendre plus traitable , je la ramene a fa pre- miere forme , en failant z/ = r ^ , ce qui la reduit a celie- c\ P t -h X ( — ; - —J- j = o laquelle eft moins- chargee de differentielles que celle en u ; maintenant je la dilFerentie en affeftant les differentielles de la caradte- rirtique S & faifant varier a la fois t , P & { , j' aurai mais puifque X eft fuppofee une fonftion de ^ on aura d X = X d I, & par conf^quent audi IX = X't^-, de plus on a par les principes de la methode des varia- tions, expofee dans les tomes II, &cW,td-t r= d'- '^ t ; — P t done fubftituant ces valeurs & mettant de plus — a la . . d' t I , . place de -—-; - — p, on aura cette equation PS, H- ,SP - Zi£li_H-Z f^^'-^Uo c' elVa dire r - '#) It ^X —^ -4- r S P - dx' X Je multipUe maintenant cette equation par a d x, tt, etant une nouvelle mdeterminee, & je Tiniegre en faifant difparoitre, par des integrations partielles , les differences de 5 f, j' aurai dx , dx -t-SP I i*d X - P I -^ - — L d X =-d une conftante. *5° Je fuppofe ce qui eft perrais que la quantite a foit telle que r on ait I P - ^ — ) A -^ ^; = — , ( H etant une conftante quelconque ) & 1' equation precedente deviendra h I 1 -~ — -+-S PI t Ad X J ti dx dx J — P J — -^ — ^ dx i=^ a. une conft., oii je remarque qu a caule de r* = u^ on aura / = j -^ — j Done fi on etend 1' integration de 1' equation precedente depuis X = o ^ jufqu' a x ;= a , on aura la valeur de r integrale / -— — ~ laquelle devra etre nulle par les conditions du probleme. Pour cela je nomme B la valeur fotale de 1' integrale ft A d X prife depuis x = o jufqu' a ^ = a , enfuite je nomme fl & 4^ les valeurs des termes — ^ — .-- - ■—^, — - S t a X dx pour le point oii x = o , & pour celui ou x = a ; j aurai done a caule de / — ^ = / — =^, I'equation H-^-^BlP-P H-^^ilS d x —o d' oil r on tire d' abord 1^ = ijzLB ^ -i Ti^lii d X P B F B J X r integrale f — f — i etant aufli fuppofee prife de- puis X = o jufqu' a. X = a . Done fi on fublHtue cette valeur de S P, ainfi que celle de S 5" dans 1' equation — - = o ^ I' s Ml on aura celle-cl li B B J X S J ^ ^ ou bien , a caufe que les quantites B Sc S font conftan- tes par rapport a x, piiifqu' elles expriment des integrales determinees ou x elt fuppofee = a , izji+ rc..^-.±iL)t^dx^o B P J \ BX S J ^ On aura done d'abord pour tous les points de la courbe i» , • • A >r ■ t oL X' 4 Tf ? I ecTuation indennie — — — i- = o ^ B X S » (I X J- ^ * X' 4 Tt B c elt-a dire =^— = .1 j enfuite on aura I' Equation determinee N = M laqueile ne fe rapporte qu' aux points extremes de la courbe oil X = 0 &:. X = a. 30. Ainfi pour avoir ['equation de la courbe cherchee il n' y aura qu' a eliminer les deux indeterminees f & *, a r aide de ces trois equations t uX' 4 Tt B X P^^x(p.-l\^o & comme X eft fuppolee une fonclion connue de { , on aura une equation finale , entre les ordonnees { , & les abiciifes x . II ell bon de remarquer que fi on fait a = H r ^ la conltante H difparoicra de la feconde equation, & que la premiere etant divifee par H deviendra — = ^■, ..- » de forte que, comme H eft une conftante arbitraire , la ■ . AT B quaniite - — aura une valeur conftante queiconque in- dependante de ^, & de 5". 151 De cette maniere on aura done , en prenant une con- ftante arbitraire C, les trois equations fuivanres P t -^ X i j—^ "■ "i ) = ^ » ^""^ renferment la folution du probleme propofe, pris dans toute fa generalite. 31. Si on chaffe r & f , il viendra une equation en |^ & jk du quatrieme ordre , qui fera peut-etre bien difficile a in- tegrer ; mais je remarque que ^ = a une conftante fera fureraent une integrate particuliere de cette equation j car fuppofant :^ conftante , X&L X' qui fent des fonftions de ^, feront aufli conftantes , de forte que fi on fuppofe aulii r & t conftantes en meme terns, les equations cideffus deviendront rtX' ^ rP--i X\ I n X dont les deux d^rnieres donneront d' abord 4 . t 1 < + = //x r = -^~~: rp = "" 4 _ 3 J enfuite la pre- x' miere donnera - ^ ,- v-" = C ; d' ou 1' on tirera la z I Xv p X valeur de ^ laquelle, a caufe de la conftante arbitraire C, pourra etre une conftante quelconque. 32. Cette valeur de ^ donne evidemment un cylindre pour la figure de la colonne ; mais, comme ce n' eft qu' une valeur particuliere , elle ne peut etre cenfee refoudre le probleme que dans certaines circonftances. En effet, comme 1' equation en j doit etre du quatrieme ordre , ainfi que nous r avons remarque ci-defTus , elle renfermera necefl'ai- rement , etant integree, quatre conftantes arbitraires , en- forte qu' on pourra faire paffer la courbe par quatre points points quelconques donnas , ou par deux points , & par deux tengentes, ou &c-: Si on veut que la courbe de la colonne qui doit avoir la plus grande force pOilible pafle par quatre points egalement eloignes de Taxej dans ce cas on fera aflure qu' il n' y aura qu' une ligne droite qui refolve le probl^me , enlbrte que la colonne devra 6tre neceirairement cylindrique ; la meme chofe aura lieu, par exemple , fi les deux bafes de la colonne doivent etre egales entr' elles , & que de plus les tengentes de la cour- be aux deux exiremites doivent etre paralleles a I' axe } & ainfi du refte. En general , routes les fois que les quatre conditiotrs donnees feront lelles, qu' elles pourront quadrer avec une ligne droite parallele a I'axe, cette ligne fera furement celle du maximum ; mais dans tous les autres cas le pro- pleme ne pourra fe refoudre que par 1' integration com- pleite de 1' equation differentielle en ^ & x. 33. Si on veut que la colonne foit a peu-pres cylin- drique , ce qui eft le cas le plus ordinaire , on pourra refoudre le probleme d' une maniere approchee que voici. Puifque lorfque i eft conftaiue on a aufli r , &c t con- ftantes, il eft vifible que fi { varie peu , r , &:'f varie- font peu auffi. Suppofons done J = Z (I + ?^), r = ;? (i -t-p), r = r (1-4-6), Z, Ry T etant des conftantes finies , & ^ , p , 6 des va- riables trespetitesr & fubftituant ces valeurs on pourra negliger les produits de deux , ou de plulieurs dimeniions de t, , p , 6 , etiforte que Ton aura des equations ou les variables ne fe trouverom que fous une forme lineaire , & qui feront par confequent integrables par les methodes connues. Mais avant de faire ces fubftitutions on remarquera , que comme X eft 'fuppolee une fonftion donnee de { , jMlfc. Taur. Tom, V. u '54 j-y- ATP fi on fait 1± = X, & ^ = X", lesquamltesX&X deviendront a tres-peu pres X-\-X' Zt^y X' -+- X" Z ^ , c- eft-a-dire X ( ' * ^) X (' + ^ ) e„ fuppofant que 1' on ait mis Z a la place de ^ dans X, X\ X'. enforte que ces quantites feront maintenant conftantes. De cette maniere les equations de 1' art. 30 deviendront Or fi les quantites p , 9 & J^ etoient nulles on auroit d' oil r on tire X = P T\ R — ■- 7;^ J done fup- pofant ( ce qui e(l permis ) que ces equations aient lieu, les equations precedentes deviendront e ^- r^ ^ - £Z1 ^-..36 = ., ZX' ZX' oubien, en failant pour plus de fimplicite =M, i -+- . Z X" = iV, on aura ces trois equations-ci : X' »55 de r integration defquelles depend maintenant la folutioa du probl^me. 34. Pour int^grer ces equations je fuppofe Z^ = A fin. {^e -^ K -^ j et , |8 , >' , e & 6) etant des conftantes indeterminees j Je fubllitue ces valeurs, & je divife enfuite tous les termes par fin. {s-+-x — - j ; j' ai les trois equations fuivantes - M * {a -{- i) " y {a - i)-4- M ^ ftitue dans les deux premieres, on aura ^ / N {CO - ^)\ /3(' («-i)=^C7i la premiere donnera (ur le champ & fubftituant enfuite cette valeiir dans 1* autre equation, on aura apres avoir divil'e tous les termes par /3 , r + (0)-+- 3) (ft,-4) + (aj- O fi -+- — ^-) = '^ u z c' eft-a-dire en redulfant (M -h N) u" - 5 N u-\- 4 N- y M ==0 equation d' oil T on tirera deux valeurs de a , lefquelles feront toujours neceffairement reelles, a caufe que (^ N)' -r 4 {M-hN) i^N ~ jM) = 9 A^^-4- 12 MN -H z8 M' = (3 iV-h ^M)'^^^itM'■i & ces valeurs feront _ 5 N-*r-_ v^ ( ( 5 iV -+- 2 M) ^ -4- M MO i (Af ■+ iV) Comme la quantite /3 a difparu de 1' equation en « , il s' enfuit qu' 611e refte indeterminee , de forte qu' on pour- ra la prendre a volonte j mais on peut, fi 1' on veut, pren- dre * a volonte au lieu de /3 , ce qui fera plus commode, parceque c' elt proprement la quantite ^ que 1' on cher- che ; alors les quantites /S , & }^ devront dtre determinees ainfi /3 = - , y = { iv -+" 1 A i 10-4 \ a - 4 / Quant a la conltante s , comme elie a auffi difparu des equations , elle fera pareillement arbitraire. Or puifque la quantite a a deux valeurs, fi on defigne ces valeurs par co Sc u , & qu' on prenne deux autres conftantes arbitraires a. & e\ on aura pour la vaieur com- pleite de ^ 1' expreffion & les valeurs correfpondantes de 6 & p feront f = y /«• (f -+" ^ ^) -^ y h- ( ^' ■+• ^77 ) ' jS' & y etant les valeurs de (i Sc y qui refulteiit era mettant « & &>' a la place de = PT^i done X = ''' ^^* , d' oii T '• ■=■ — , & par confequent r*s= — . i done fi on fubftitue cette valeur on aura ^ = * >• (f -«- —7—; ■^- * A V ~^~ J ' * , ot , f , i etant quatre conftantes arbitraires qu' on pourra determiner , enforte que la courbe cherch^e , dont les abfcifles font x & les ordonnees font t = Z (i -+• ^) paffe par quatre points donnes, ou par deux points & deux tangentes , ou &c. comme on 1' a dit plus haut (art. 32.) A r egard des valeurs de 6j & a elles ne dependront que de la nature de la fonftion X de Zj car en faifant = ^' TTTTT = M', oi\ aura JT - ^4 M^) 2 (i -+- 2 M-M) S' il arrive que u foit negatif , alors le radical Vu de- viendra imaginaire ; & le terme ce Jin. ( « -*- ^-^^ — " ) deviendra ( en jy mettant tV - i a la place de f & 2 * /- i k celle de * ) de cette forme ^J8 il en fera de meme du terme a /in. ( « •+- - ^ '^ j fi a/ devient negatif. Si X eft fuppofe proportionel a une puiflance quelcon- que de ^, ou Z, enforte que X = K Z" y on aura M = n y M = n -r- 1 ; done 5 -f->^(9H-(r«-t-7w') ft) = — ~ . i. , 2 + n ' to ■ — ■ i 2 + n Et fuppofant « = 4, comme on 1' a fait plus haut, on aura u = 1 , a = -' ~ ; par confequent 1' equation de la courbe contiendra dans ce cas des finus & des expo- nentielles. 36. Pour ce qui regarde les conftantes «, a, f, f', le moyen le plus limple pour les determiner eft de fuppofer que les valeurs de ^, & —3 foient donnees aux deux ex- d X tremites de la colonne oii x := 0 , Sc oh x = a. Pour cela fuppofons done que lorfque x = 0 on ait ^ = fy — i? = y , & que lorfque a: = a on ait ^ = /?' —3 = 7% enforte que Z (i -h p) Z (i -i- p' ) foient les rayons des deux bafes de la colonne, 1' inf(6rieure & la fuperieure, & que Z f, Z q' foient les tangentes de 1' inclination du profil de la colonne avec 1' axe , a 1' extremite infe- rieure & a T extremite fuperieure i on aura ( art. prec. ) p = et Jin. f -+- et fin. i , q = C * <^°^- f -+- K COS. f ) , p' = A Jin. ( f -+- TT v^ 6)) -+- oc Jin. (/ •+• tt /uj ) , f' = ( It COS. (f -+- TT \/ w) -t' «' COS. ( f' -J- 71- /OJ) ) } '^9 d' ou r on pourra tlrer les valeurs de « , «' , e , / ; en effet les deux premieres donneront celles-ci a q p COS. IT ^ u -+• — TTT fin. T v^a = « Jin, ( f -t- TT »/&)') -H a Jin. (e -*- ir \^d ) , a q — p /in. It y/d -H -j-r cos. ir Vci ^ /a - 7~r fin. ft v^d, — XV. Jin. ( 5 -H ff 1 .J\.Jin. I ir I a q' a q s= l/T -i- p fin. ir Vu - — TTT <^<^^' ^ ^*» d' ou en faifant , pour abr^ger , a q a q P ■=. p fin. ic v^u •+■ — :> ", COS. V Vcio -f- yr I a q Q = p COS. T )/u -+■ 77^/«. TT >^U -/, on tire tang. {^s = ^ ) = ^, & de merae en faifant P s=z v Jin. 71 va -+■ — -7— coi. w V'u -*- 7— , Q = P COS. It Voi -^ ,~ fin. It Vu- Pi i6o on aura fa«o-, 37. Ainfi les conftantes «, ?, «, 5* auront des valeuris d^terminees fi les quantites p, ^, /;', ^' font routes don- nees , de forte qu' il ne reftera plus rien d' indetermine dans I' equation de la courbe cherchee } mais fi quelques unes de ces dernieres quantites ne font pas donnees , alors quelques unes des conftantes * , ? , « , / relleront inde- lerminees , &: ce fera une nouvelle queftion de maximis & minimis de determiner ces conftantes, enforte que la force de la colonne foit la plus grande qu'il eft poffible. Or r equation de la courbe etant donnee il eft clair qu'ii n' y aura qu' a chercher 1' expreffion de la force , & la rendre enfuite un maximum , en fuppofant que les conftan- tes indeterminees foient variables , ainft que nous 1' avons fait plus haut , lorfque nous avons pris une feftion conique pour la courbe de la colonne ; naais la methode que nous avons employe pour refoudre le probleme en general of^ fre un moyen plus fimple de parvenir au merae but. 38. Pour cela il n' y a qu' a fe rappeller que 1' equa- tion , qui renferraoit les conditions da maximum^ contenoit deux parties, 1' une affeftee du figne f, qui a fervi a determiner en general 1' equation de la courbe , 1' autre hors du figne /, qui ne fe rapportoit qu'aux deux points extremes de la courbe , & dont nous n'avons jufqu' a pre- fent fait aucun ufage. Cette derniere partie de T^quation dont il s'agit (art.i9.) eft , QU n eft la valeur de la quantite — ^ — - 0 t B P ^ dx dx pour le premier point o\x x =■- o , &c -^ la valeur de la lyeme quantite pour le dernier point ok x ■= a ; ainli' comme i6i comtne on a egale fepar^ment a z^ro la premiere partie aife6lee du figne /, il faut paieillement egaler a zero la "4^ -. n partie algdbrique , ce qui donnera 1' equation de- terminee ■i'- - U = o . Pour faire ufage de cette equa- tion on remarquera que les variations Z t Sc 1 t, d X ou bien — t — , qu' elle contient , ne regardent que les valeurs extremes de t , & — , lefquelles dependent uni-' quement des qiiatre conftantes arbitraires que 1' expre/Iion generate de t doit renfermer , & qui font les memes qui entreni dans 1' exprefllon de t,; d' ou il s' enfuit, que pour avoir les valeurs en queftion de S ? &: de 5 — il fau- dra faire varier ces memes conftantes dans les exprelTions de t & de — , ou feulement celles, d'entr' elles , qui fe- ront demeurees indeterminees ; Ton aura par ce moyen les conditions neceffaires pour la determination de toutes les conltantes indeterminees. 39. Pour appliquer ceci au cas de I'art, 33., on fub- ftiiuera d'abord dans rexprelTion X aI -^ — S t, Hr = ' ax ax HR ( I -H /> ) a la place de * , A: ( i -4- A/ ^ ) a la place deA", & ^(1 -+-G)^ la place de 6, & negli- geant les termes, ou les qaantites tres-petites ^ , p, 6, lefquelles tormeroient enfemble deux ou plufieurs dimenlions, on aura celle-ci: H X RT I. ~^, ou HXRT eft une quantity conftante. Or l' expreflion g^nerale de 0 eft (art. 34. , & 35.), en y fubiHtuant les valeurs de /3 , |3' & T^, celle-ci : Mifc. Taur, Tom. K. x J 6% L 4-0' ' 4-0.' J d' Oil r on tire J0 Mt J ct Va COS. (s -+- ) aVucos.\j-4- ) I — = "S ^ a ■' •+" a ^ r ax a I ■ '■ y "■*V^ 4-4. 4-ft' J Done i.° faifant x = o, on aura <^ 6 M TT /ct V CCC05. B d V^^y COS. s\ I ~h J, ax a\4-a) 4 - a ■/ & differentiant par ^ en faifant varier a la fois ec , s, ot,/, on aura pour le premier point de la courbe S. T = — X — ( coj' so a.- A fin. eoe) ax a ' * 4 s. . M -/\ — ; ( COS. e t A — A fn. i t f')» 4-41 cette quantite multipliee par H X RT fera la valeur de FT. a,° Faifant x = a , on aura £6_ Mn (a Vwcos. (f -f- t Vco) a y/ci COS. ( f -»- T V'a )V d X a \ 4-41 4-4; / done differentiant par J , en faifant varier egalement rt, f, et, f , on aura pour le dernier point de la courbe 8.^ =^X~ (cos.(,-hirVa>)lA-AjIn.(e + Wc^)h) dx a 4-a -+- — . p{ ;- {cos. (f-t- T Vui) % A -A Jin. (f -t- T \/a)) Sf*), 1 y \ 4 - 4>' & cette quantite multipliee de meme par H X RT fera la valeur de ■•V. 40. Ainfi r equation 4^ - n = o donnera en ordon- nam les termes ( COS. ( £ -+- T Va ) — COS. s) t A ' ' v.. — {fin. ( e -+- ^ V^6) ) - fin. f ) * ^ £ 4 - • V, 4 /&)') -fin. s ) aSf'sso. 4 141 d' oil 1' on deduira les conclufions faivantes. i.° Si les valeurs des quatre coiillantes a., «, f , f font donn^es comme dans le cas de 1' art. 36., ou, en gene- ral , lorfque la courbe doit fatistaire a quatre conditions donnees , leis differences 5 ct , Id, t b , i e feront niilles d' elles memes , & 1' equation, dont il s' agit , fe trouvera identique. z.° S' il n' y avoit que les quantites et , & a,' de don- nees , alors S ec , & I oi ieroient nulles , & il faudroit fai- re ^vanouir feparement les termes affeftes des differences indeterminees S 6 , 1 1 , ce qui donneroit ces deux equa- tions Jin. (b -^ Tt V u) - fin. e ■= o Jin. ( f -4- X Vu) fin. «' = 0 , lefquelles fetviroient a determiner les angles 5 , 6c / » on auroit done dans ce cas fin. ir y^u It v^a tang, e = J. = cot. . , I — COS. TT VCC 2 fin. TT y/ u 71 ^ a> tang. I = -1 . = cot. y 1 — COS. It V cJ 1 J, . ^ Tt Va ■ T v^ffl a ou B = 90. — , f = 90 — . Si c' etoient les quantites b & b qui tuffent donnees , alors les termes affstles de 8f, & Se evanouiroient, Sc il faudroit enluite taire difparoitre ceux qui font affvCtes de See, & 'Bet; mais comme ces termes ne rentcrment pomt les quantites indeterminees * , « , mais feulement les donnees f , f' , il s' eniuit qu' li ell irapoilibie de les faire evanouir en general, ce qui ell une marque qu'ii X z 1^4 n' y a point de maximum par rapport aux conftantes et, ee en particuUer. 3.° S' il n' y avoir de donne que les deux bafes de la colonne , alors les valeurs de p , & p' feroient donnees ( art. 36.); on prendroit done les deux equations de cet article p = A Jin. e -^ of fin. b , p' == a Jin. ( f -H T y^u) -+- ec Jia. ( f' -4- tt V^d) ^ & les ditterentiant par S , en failJnt p , p' conftantes, & «t , et, f, e' variables on auroit ces deux-ci : yT/z. s^ A -i- «. COS. e^ e -{-Jin. £ ^ « -+- ot coj. / § s' = o , y?/Z. (5 -t- T */&)) ^ OC -+- * COS. (l-t-TT V^Cii) & f -+-y?«. (f -H TT /&') S d •+■ d COS. (e -t- IT v'a) S j = o , a. r aide desquelles on pourra determiner deux des qua* tre differentielles indeterminees ^oc, Id, Sf , le par les deux autres, Cherchons S*, & Is; pour cela on re- tranchera les equations precedentes 1' une de 1' autre apres avoir multiplie i.° la premiere par cos. (e -+• t »/a) , & la feconde par cos. t , 2." la premiere par Jin. (s ~t~ Tf ^cS) & la feconde par fin. e ; on aura ; Jin. e X COS. (f H- tt Va) —Jin. (e -+- t /a) X cos. s ^ , Jin. It V'u , cos. i X cos, (g -4- T V'oi) — COS. U -t- T ^cS) X co^. 5 / ^ / •4- . ^ . — ■■ , 1.. 1 « 5 f , yi/z. It v'o) J yT/j. f ^yF/?. (f -f- TT v^ffl) — y?/2. (e ■+■ r y/ci) fin. s ^ Jin. Tt Va COS. t X Jin. (e •+- t v^u) — cos. («' ■+■ tt Vu) Jin. e , -, ,_ "■ . ; 1 oc 0 5J On fubftituera done ces valeurs dans 1' equation gene- rale , & on t^era enluite egaux a zero , feparement , les deux membres affeftees de S « , & 5 / ; ce qui donnera ces dfcux equations. ^/ a>\ ^ = * /«• \^ -+- -7- ) oil les conftantes et , & 5, devront fe determiner par les deux conditions p = A Jin. s ^ p = A Jin. ( £ •+• tt V^w) , d' oil r on tire p fin. It ^'ca tang, e = '—J. _ , p—p COS. 77- V a *^(f '*- i f/ COJ. TT >/&)-+- p*) K 1 J yi/J. TT >^ CO & r on remarquera que 1' on peut prendre IndifFeremment pour CO r une quelconque des deux racines de 1' equation en u; de forte que la folution fera double. 4.° Enfin , s'il n' y avoir rien de donne, & qu' on cher- chac ablblument , entre toutes les courbes poHibles , celle qui forrnera une colonne de la plus grande force , relativcment a fa hauteur & a fa malTe, comme nous I'avons fuppofe dans nos calculs, il faudroit alors dans 1' equation ci-delTus egaler feparement k zero les membres atlettes des diffe- reniielles indeterrainees J*, Sf, S«, 5 / j ce qui don- i6(S neroit ces quatre equations COS. ( e -4- 7 \/ii) ) - COS. f = 0 , (y?/2. ( e -+- T V^ffl ) - y7;7. £ ) « = 0 , COJ, ( 5 -h ^ V^fi)) - COS. £ = o , (y^/z. ( J -H T v^aj ) - y?«. i ) A = 0 J comme la premiere ne contient que 1' angle e , elle ne pourra fervir qu' a determiner cette quantite ; enfuite de quoi on ne pourra verifier la feconde qu' en faifant * = o; de meme la troifieme donnera la valeur de f , & la qua- trieme donnera necelTairement « = o j On aura done dans ce cas <« = o , & « = o , & par confequent Z^ = o.,&ciz=Z (i -+-2!|)=Z; c' elt-a dire { egale a une contlante , ce qui donne un cylindre pour la figure de la colonne. D' ou 1' on doit conclure que la figure cylindrique ell celle qui donne le maximum maximorum de la force* ME MOIRE Sur r utilite de la methode de prendre le milieu entre les refultats' de plujieiirs obfervations:, dans Icquel on examine les avaniages de cetie meihode par le calcul des probabiluesy & oil r on rejoud differens problemes relatifs a cette mature. Par M. de la GRANGE. V^uand on a plufieurs obfervations d' un meme pheno- mene dont les refultats ne font pas tout a fait d' ac- cord , on eft fur que ces obfervations font routes , ou au moins en partie , peu exaftes , de quelque fource que 1' er- reur puifTe provenir; alors on a coutume de prendre le milieu entre tous les refultats , parceque de cette maniere les dilferentes erreurs fe repartiffani egalement dans rou- tes les obfervations , 1' erreur qui peut fe trouver dans le refultat moyen , devient aufli moyenne entre routes les erreurs. Or quoique tout le monde reconnoiffe 1' utilite de cette pratique pour diminuer , autant qu' il eft polfible, r incertitude qui nait de 1' imperfeftion des inftrumens & des erreurs inevitables des obfervations , j' ai cru , ce- pendant , qu' il feroit bon d' examiner & d' apprecier par le calcul les avantages qu' on peut efperer de retirer d'une femblable methode ; c' eft I' objet que je me fuis propofe dans ce memoire. Je commencerai par fuppoter que les erreurs qui peuvent fe gliiTer dans chaque obfervation foient donnees , &: qu' on connoifie auffi le nombre des cas qui peuvent donner ces erreurs , c' eft a-dire , la faci- lite de chaque erreur ; je fuppoferai enfuite que 1' on i6S connoifTe feulcment les limites entre lefquelles toutes les erreurs pofTibles doivent etre renfermees avec la loi de leur facilite , & je chercherai dans 1' une & dans 1' autre de ces hypothefes , quelle eft la probabilite que 1' erreur du refultat moyen foit nulle , ou egale a une quantite donnee , ou feulement comprife entre des limites donnees. Je fairai voir, en meme terns, comment on peut determi- ner , a pojiericri , la loi meme de la facilite des erreurs, & quelle eft la probabilite que dans cette determination on ne fe trompera pas d' une quantite donnee. D' ou je de- duirai des regies afles fimples pour la correction des in- ftrumens par des verifications reiterees. Au refte , je fuivrai dans toutes ces recherche? la regie ordinaire du calcul des probabiliies , fuivant laquelle on eftime la probabilite d' un evenement par le nombre des cas favorables, divife par le nombre de tous les cas poffi- bles. La difficulte ne confifte que dans I'enumdration de ces cas , mais cette enumeration demande fouvent des cal- culs afles compliques, & dont on ne peut venir a bout que par des artifices particuliers ; c' eft ce qui a lieu fur tout dans la matiere que je vais trailer. Problime I. I. On fuppofe que dans chaque obfervation on peut fe tromper d' une unit^, tant en plusqti'en moins , mais que le nombre des cas qui peuvent donner un refultat exaft eft au nombre des cas qui peuvent donner une erreur d' une unite comme a: rb; on demande quelle eft la probabilite d' avoir un refultat exaft en prenant le milieu entre les refultats particuliers d' un nombre n d' obferva- tions . Puifque W y z a cas qui donnent zero d' erreur , 8c ih cas qui donnent -i- i , & — i , c' eft-a-dire b cas qui donnent I 69 donnent -H i , & i cas qui donnent - i d'erreur, il elt clair par les regies ordinaires des probabilites que la pro- babilite que 1' erreur foit nulie dans chaque obfervation particuliere fera exprimea par -; voyons done quelle ■-h 11 fera la probibilite que I' erreur foit auOi nulie en prenant le milieu entre n obfervations. II eft facile de voir que cette queftion fe reduit k celle-ci : „ ayant n des dont cha- cun au a faces marquees d' un zero , b faces marquees d' une unite politive , & b faces marquees d' une unite negative , enforte que le nombre total des faces foit a-Hi*, trouver la probibilite qu' il y a d' amener z^ro en jettant tous ces des au hazard. Or on fait par la the trie des combinaifons que fi on eleve le trino- me a-i- b ( X -t- a:"' ) a la puilTance n , le coefficient du terme abiblu c' elt a-dire ou la puifTance de x fera zero, d^notera le nombre des cas ou des hazards, ou la lomme des points marques par tous les des fera egale a zero : done nommant ee coefficient A, on aura, a caufe que le nombre de routes les combinaifons pofiibles ell (a -h i ^)", A on aura, dis ie, , , — pour la probabilite cherchee. ' ' {d -■- xhy ^ ^ Tout fe reduit done a trouver le coefficient y^; or c'efl: a quoi on peut parvenir de pluileurs manieres differences. I.* Si on developpe la puiffance (a -f- 6 ( x -H a." ) )" fuivant le theoreme de nevvton on aura, comme 1' on fair, «"-»- n a-' t (x -t- X- ) -+- "AHJlll a "'' b' (x -h x"')' -+■ &C. or il eft facile devoir que les puiffances impaires de x-l-x"' ne renferment aucun terme fans x , & que dans les puif- fances paires il y a toujours ua terme fans x , qui ell celui du milieu, dans lequel les expofans de x, & x" font les memes , Mifc. Tour. Tom. V' X 170 ainfi le terme. fans x de ( ;c -+- x"')'fera i 4- 3 celui de ( x -t- x" ' ) "* ^era I. z 6. 5.4 celui de ( x -+- x"') * ^^•'^ I. z. 3 & ainfi des autres ; done on aura en general ^ = a" -+- -. a"-' b' -f. I I. z 4.3 «(«-iH«-i)(»-3) a "--^ ^ ♦ -4- i.z I. a. 3. 4 1.1.3 1.2.3.4 . 5.6 c' ell-a-dire ^ 1.1 z . 3 . 1 . 3 a." U ell viiible que le trinome a •+• b (x-4-x"') peut fe decompofer en ces deux binomes * -4- ^ x , ct -,... (8 V " ' ; ce qui donne par la comparaifon des termes «^-f-/3^ =:a, & ct|8 = ^i d'ouron are * ±-./3 = v^9 4 87 ' 143 6 ...... ^^ &c. ^ t On 17* On voit par cette table que la proba^i'i-^ que 1' errcur fbit nulle diminue a mefure que roii prend un plus grand rombre d' obfervations , de lone que li on vou'oit efti- mer r avantage qu' il peut y avoir a prendre le miliea entre plufieurs oblervations , par I' f xces de la probabilite que 1' erreur foit nulle dans ie refultat moyen , fur celle que r erreur foit auffi nulle dans chaque re(ultat particu- lier , on trouveroit dans le cas dont il s' agit ici que I'avan- tage (eroit toujours negatif, c' ell a dire qu'il fe change- rcit en defavantage, lequel iroit meme en augmentant plus il y auroit d' obfervaiions j d' oil il iemble qu' on pourroit con- clure , que dans ce cas ihvaudroit mieux s' en tenir a une obfervation unique, que de prendre le milieu entre plu- fieurs obfervations i mais il y a une conlideranon effen- tielle a faire fur_^x:ette matiere , de laqueile il refulte qu'il eft toujours plus avantageux dans la pratique de multiplier des oblervations autant que 1' on peut , c' ell ce que nous difcaterons plus bas. CoroUaire II, J. Soit maintenant a t=i r b ^ enforte que le nombre des cas qui donnent un refultat exaft foit egal au nom- bre de ceux qui peuvent donner une erreur de -♦- i , ou — I j dans ce cas il vaudra mieux fe fervir de la fe- conde formule ; car on aura a = v^b , Q =Vb , de forte qu' a caufe de a -+- x b := 4 b, on aura , en divifant le haut & le bas de la fraftion , -—^ par b", — pour la probabilite que 1' erreur foit nulle en prenant le miueu entre n oblervations. »73 Done faifant fuccefllvement n = i , i , 3 &c. on aura Its i^fultats luivans a prob. I I — I 3 " "F > 7? 35 ^ TTs &c. oil 1' on voir que la probability diminue a mefiire que m augmente comme dans le cas du coroliaire ptec. Corollaire III. 4. Solt & = 1 a de maniere que le nombre des cat qui peuvent donner una erreur d' une unite rant en plus qu'en moins foit double de celui oii I' on auroit un reful- tat exatt , on aura ici pour la probabilite que 1' erreur fbit nulle en prenant le milieu entre n obfervations i6n(n-i){n'iyn-i) %6n'n-\) (»-5) 1-J-4«(/1-i)h i —-A ^^ — ^-t-&C. . ^ • '- ^ 1 • T. ■ 3 i" Done faiiant luccellivenient n = i , 2 , } , on aura a prob. I 1 .•..., — J 1 -^ I ' T 4 • ^ &e. 174 Ainfi pour z obfervatlons T avantage fera de — - — = »-♦ pour trois il fera — =; 0 ; pour quatre egal k — - — = — ; &c. d' ou il paroit que le plus grand avantage a lieu en prenant le milieu entre deux obferva- tions feulement. Remarque J. 5' Pour facillter davantage la folution du probleme pre- cedent, il ell bon de chercher la loi que fuivent les ter- ,.jnes de la ("erie qui reprefentent les probabilites qui repon- dent a I , i , 3 &c. obfervations ; or li on prend la fra- ftion 7-7 r^ & qu' on la developpe en I - z ( ^ +- /> (x • A-' ) ) '^^ ferie fuivant les puiflances de a; , on aura comme 1' on fait I -H { (a -f- i (x -+- X-') )-^i^ {a-^b (x-ha;-))'-*- &c. de forte que dans cette ferie le coefficient de i" fera la puiflance n-""' de a -^ b {x -\- x"') ; done fi on nomme, A' i A" ^ A"' &c. les valeurs de A qui repondent a /2 = I , 1,3 &c. , c' e(l-a-dire , lestermes I'lns x des puiP fances a->e-b {x ->>~ x"') , (a ■+■ b (x -+- x~^) )* &c. il ell clair que la feiie i -h A' i -^ A" i'- ■+■ A'" {' -h &c.fera egale a la fomme des termes fans x de la fraftion r — developpee fuivant les puiflances de x, & de x"' j de forte que fx on reprefente par Z -^ Z' (x-+-_j «+• Z" Tx* H ^ ) -t- &c. la ferie qui refuite du deve- loppement de cette fraftion fuivant les puiflfances de x , & de - , ( car il eft facile de voir que la ferie dont-i] s' agit doit avoir neceffairement cette forme ) on aura '75 Z = 1 -*- -<4' { -4- y^" {' -+- &c. ; ainfi connoiflant la fon- ftion Z il n' y aura pius qu' a la require en f'ene fuivant les puilFances de ^ pour avoir les quantiies -•5?, ^'', y5?'"&c. Pour cela je reduis d'abord le trinome i — a ^ — b ^ {x~t-x~^) en(p-ijx){p — q x~^ ) ce qui me donne ^* -+- ^' ;= i -a^", & p q = b ^ ; enluite je reduis Ja traftion I /? /? . en « & je trouve oc = — ^ , /3 = — ^ } I/* -jf* p"- -q* mamtenant = — h i- -+- -+- &c. p-qx p p'- pi & de meme = r -< ~ -+- — - — -+- &c. p-qx-' p p- X pi x"- done on aura Z = * ^ ii- , Z = ^ , Z" r= '^-C Done Z = !/'-/'* Z-^-!?^ P'-q' (p- q)ip q) mais puifque f' -H y' = i - a ^ , & ^ ^ = b l-, on uara P -+■ q = V^ I - az'*'±^z, p - q = V I ^z-xbz; done ip-+-q) {p-q) = V^i-azy -A,b- z' ; douc enfifi Z = s= I -+- ^' ^ -t- ^^ ^^= -f. A-' (» -t- &c. deCorte que 1' on aura par les forinules connues A = a ^„ -^ a A' -^4 i5- - a'- 2 A" = ^ a A' -^i{i,h- -a^ ) ^' &c. ty4 Denotons par F, P'\ F" Sec. les probablHt^s que r erreur foit nulla en prenant le milieu entre 1,2,3 &c, ji' A" obfervations , & 1' on aura P' = ; , P" = . 7-— P' = ^^i- &c. ; d' ou y^' = (« = (^»-i) F-'-^-C^-O (r-i)P- n (r -t- 1 ) pn-t-i __ ^ / ^ £ JVIZ/c. jfar/r. To/tz. J^. oil les expofans n -- 1 , « - i , n &c* Ai P fle denotent pas des puidances , mais feulement le qaamieme du rang. Or (i n eft un nombre afiez grand , il ell clair que les fractions , ■"■■ - •- , &e. teront a tres-peu » W-f- I » -I- 1 ' pres = 2 ; & que les fractions — ' «-+-i' »-t-a feront auffi a tres-peu pres = i j de forte qu' on .aura dans cette hypothefe D» i < r -+- I r ■*- 1 Sec. d' ou r on voir que les quantites P", P"-*-* &c. ferment une fuite recurrante dont le denominateur de 'a frat^ion generatrice feroit x* ; ainfi on aura en ° r -I- I /■ -*- I general V 1 (i •+- 0 / \ 1 {1 -t- r) / & pour determiner les coefficiens A , Sc B , on fuppofera que les termes P", & P""*"' foient connus, ce qui donnera P' z= A -*- B , Sc P"+- _ ^ Jll_ LL 2(1 H-r) i_x/(4,i_3) B 2 ( I H- r) d'ou _ 2 {i +r) F"-*-' -(t -* - 3 )) P" - 2 (i -^-r) ?»■»="» ~ 1 v(4r'-3) 179 d'od Vi 2 v^(4 '•'- 3) / \ 2(i "*-r) ""y /P" 1 (i -f-r) ?"-»-' -P" \ / I - v'( 4 ; J - 3 )Y "*" V"! z V^(4 r' -1) / V ^(i -Hr) / & cette formule fera d'autaiu plus exafte qu' on prendra le nombre n plus grand. Aind apres avoir calcule les termes P* & /*"-+-' foit par les formules de 1' art. i , foit par celles de la Re- marque I.*" , on pourra trouver, a tres-peu pres , tous les termes Cuivans par la formule precedence. Au relte il elt facile de voir par cetce formule que la probabilite fera nulle a 1' infinij c'eft-adire, lorfque j = * ; en eft'et il eft clair que quel que foit r, pourvu que ce foit un nombre pohtit , les quantites — '■ ; — ^ leront tou- ' ^ 2 (i -•-/•) jours 4 (i ■+• 2 r -+- /•*) favoir * »/(4'-*-3) > 3-^4^} & 4/'*— 3 > i6r'-+-24/--4-9 favoir o> 12 r*-*- 24/ -+- 12, ce qui ne (e peut; done en cr 1 • . /l •+• V'(4 ^^ - »)\' iailant ^ = 00 les quantites ( 7 ~ ) , & T- _^ ■- ) deviendront nulles j & par confiquent P"*^ auffi. 'Schalie. 8, Soit /) le refultat que chaque obfervation devrort donner fi eile etoit exatle , puifque on fuppofe que Ton puilfe fe tromper d'une unite tant en plus qu'en moins, on aura dans chaque obfervation un de ces trois reiultats i8o p, p- t , & /) -t- I ; Jonc (i on a deux obfervations, & qu on prenne le milieu enire leurs rdfuttats, c'ert-a-rlire, la demi fbmme de ces r^ful[ats,on aura un de ces cinq re- fultats ^P-, llZA, il±l, llZl, tl±l, favoir 1 I p,/)-— ,^H i p "- 'jP-*"'} ainfi, dans ce cas, r erreur pourra etre i , ou — tant en plus qu^ en moins; on verra de meme , qu' en prenant le milieu entre trois obfervations, 1' erreur pourra etre , i , ou — , ou — tant en plus qu' en moins , & ainfi de fuite. Ainfi quoique la probabilite que 1' erreur foil nuUe puiffe etre plus petite lorfqu' on prend le refultat moyen de plufieurs obferva- lions , que lorfque on prend le refultat de chaque obfer- vation en particulierj cependant fi on cherche la proba- bilite que r efreur ne furpafle pas — , ou — Sec. on trou- vera que cette probabilite fera plus grande dans le pre- mier cas que dans le fecond ; en efFet , dans le premier cas il n' y a d' iiutres cas favorables que ceux oil 1' er- reur eft ab(oIument nulle ; mais dans le fecond , les cas favorables font non feulement ceux ou 1' erreur eft nulle , mais auffi ceux oii 1' erreur eft — , ou — Sec. ; & c'eft par cette confideration qu' il eft toujours plus avantageux de prendre le milieu entre les refultats de plufieurs obfer- vations , que de s' en tenir au refultat de chaque obiervation en particulier. Nous allons examiner la queftion fous ce point de vue dans le probleme fuivant. i8i ProhUntc II. 9. Les m^mes chofes etant fuppofees que dans le pro- blfime precedent trouver la probabilite qu' en prenant le milieu entre les refultats de n obfervations , i' erreur ne furpaffera pas la fraftion — , m etant < « • En prenant le milieu entre les refultats de« obfervations, il eft clair que I'erreur peut etre,ou o, ou ::*-— , ou H — ^ , ou -+-~ &c. jufqu'a r*- — favolr± i; ainfi la probabilite que I'erreur ne foit pas plus grande que :+: — , fera la fomme des pro- babilites que 1' erreur fera nulle , ou H — , ou H- - &c. jufqu' a r"^ — . Voyons done d' abord quelle eft la proba- bilite que r erreur fera -+- — . * ~ n En ramenant cette queftion aux des, comme nous Tavons pratique dans le probl. i., il eft clair qu'elle fe reduit k chercher la probabilite d' amener -+- ju , ou ~ (j. points avec n des, dent chacun ait a faces marquees zero, /» faces marquees -+- 1 , & Z' faces marquees - i. Pour cela il n' y a qu' a eiever le rnnome a -h i ( x -t- .x"' ) a la puifTance /z , & le coeificient de ,\f denotera le nonibre des cas oil la fomme des points de tous les des fera ^, de meme que celui de jc"'* denotera le nombre des cas oil la fomme des points fera - (/.; ainii la fomme de ces deux coefficiens divifee par ( a -+• z />)", qui eft le nom- bre de tous les cas , donnera la probabilite chercliee. i8i Or on a (a-+'h(x-i-x''^))''=a'-i-na"'^b plus (x -h X-' ) '^ = x^ -i- X-' -i- 1 (x •+- x"' ) ' = x' -+- x"* -+- 3 (x -t- x"') (x -+- x"' ) ■* = x^ -+- X"* -H 4 (x- H- A"0 -r ^ — (x -t- X-') s = x' -+- X-' -+- 5 (x' -4- x-«) -+- — (x -+- X-) & ainfi de fuite ; Done i\ on fuppofe (a -+- ^ (x -+- x"'))" = -^ -^ B (x-+-x"0 -H C (x»-i-x-') -H Z) (x'+x-») -4- &c. on aura I z 4 • 3 ^ » (» - i) (« - O (» - 3) ^„., ^, _^ 1jj_i^. "^"- '^ ^"-;J a"- i«-H Sec. I.Z.3 1.3.4.5.6 I 2.3 5.4 » (»- i) (a>-i) C«-3) ("-4) ,,5 •+- • • " '■ 1.1 2.3.4.5 i I i • 3 •'■-'4 _^ ^ • 5 « (» - I) • • • • (» - 5 ) ^„_« V^ 1.1.3 1.2....0 & ainfi de fuite. Done fi on appelle M le terme de la firie /i , ^, C &c. done le quamicme fera |W -+- i , il eft fa;-;le de 18} voir qu on aura M = — ^ > tf ^ a"-!^ bf^ 1.2. fi ^ ^ ^^^ »(«-!) .(«-,.- I) ^,_^.,^^^, 1.2 i.z....f*-*-4 -+- &:c. Or ce terme Meft le coefficient des puiflances xf^ & x'^'j 2 M de forte qu' on aura jr^ pour la probabilite que I'er- reur foit ■±- — . Ainfi la probability que 1' erreur ne fur- paffera pas -+- — fera reprefentee par la ferie A -f- X B -^' X C ■*• z D -t- &e. •^- ^ M (T ■+- 2 ^y Pour faciliter la recherche des valeurs de j4, B, C &cc. il eft bon de faire voir comment ces quantites dependent les unes des autres i pour cela on reprendra 1' equation (a -4- ^ (x -+- ;*-))"= A -¥• B (x -+- X-) -•(- C (x" -+- x-^) -H Z> (x» -H- X-') -*- &c. & prenant les difFerentielles logarithmiques on aura apres avoir divife par — • &c. a-*- l> (a- -t- Ar->) A -H jB (.V ■+■*-') >+■ C (*»H- ;tf-» J -»- ^ --'-x-f-A"') -hnb D (x-* - X"* - X* -+- x"0 -+- &C. = aB (x - x") -t- i <^ C (x» - X"') -r- J a Z? (x» - x"') -+- &C, ■+-bB (x* - x"0 -I- 2 /. C (x' - X-' -t- X - X-') -+- 3 Z' Z? (x-f - X-* -H X' - X-') -+- Sic. i84 de forte qu' en comparant les termes on aura nb (^-C") = a B -t- 1 b C nb (,B-D) = 1 aC-\-b {B -^ I D) nb (^C-E) = 3 uD-^b (zC-+-4£) &c. d' ou en iaifant pour plus de fimpliciie - := ^, on aura r — » -^ - ^ ^ D = ( » - I ) B - 1 K C « •+- 3 » -»- 4 &C. Ainfi en connoiflant les deux premiers termes A , Sc 3 on pourra trouver fucceilivement lous les autres. Corolldirc . 10. Suppofons, comme dans 1' art. 2 , a t= J , enforte que 1' on alt K = I , &i faifant fucceliivement n = i , i , j &c. & a = I , ce qui eft permis , on trouvera les valeurs fuivantes a A B C D E F G &c I I I 0 0 0 0 0 1 3 2 I 0 0 0 0 3 7 6 3 I 0 0 0 4 19 16 10 4 I 0 0 5 5' 45 30 M 5 I 0 6 14 1 I?. 6 90 50 21 6 J &c. Dc la on formera la tab e fui vante de 3 p robabiliti^s "Valeurs ,85 Valeurs du Probabiiites que 1' erreur ne furpaflera pas norabre n les fra6lions des oblerv. _t- O _f- I , _+_ 1 n n I I 3 1 3 7^ 9 • • • • • • • * * • * 3 2 17 1? 17 17 • • • • • • • • • 4 >9 81 51 8^1 7J 81 79 81 • • • • • • 5 5» 141 201 131 141 « « • 143 *43 143 ^43 ^43 6 141 3 93 ' 573 673 7M 1-^1 719 719 719 7^9 729 7^9 &c. On voir par cette table, qu'en prenant le milieu entre •deux obfervations , la probabilite que i' erreur foic nulle ■fera i^ = ~ , & celle que 1' erreur ne furpaflera pas — 93 ' ' 1 tant en plus qii' en moins fera ~ ; or dans chaque obfer- .vation particuli^re, il y a — de probability que 1' erreur Xera o , & comme ( hyp. ) 1' erreur ne peut ^tre que o Mifc, Taur. Tom, V, a. a- a6 ou -+- I , il eft clair que la protabilite que f erreur ne furpaffera pas — fera dc merae — ^ ainfi quoiqae la pro- babilite que 1' erreur fera nulle foit la iDerne , foit qu' on prcnne Ic refultat m-©yeH ^iitre deux obfervat+ons , ou qu' on prenne ie refultat particulier d' une obfervatioii unique , cependant la probability que l' erreur ne furpaf- fera pas — fera plus grande dans le premier cas que dans 71 Ie fecond , ces deux probabilites etant comme — : — jc'efl- a-dire , dans la raifon de. 7 : 3 . De meme en prenant le milieu entre trois oBfervations on aura — pour la probabilite que 1' erreur fera nulle , — pour la probabilite que I'erreur ne fera pas >- rh — , & — pour celle que I'erreur ne fera pas !>■':■*- — jmaisdans chaque obfervation particuliere la probabilite que 1' erreur foit nulle eft — , 6c celle que 1' erreur ne furpafTe pas — ou — eft de meme — parceque (Iiyp.) I'erreur ne pout etre que nulle , ou --h i » done la probabilite que 1' erreur foit nulle fera, a la verite, plus grande dans le refultat parti- culier d'une x)bfervatioa unique que dans le relultat mo- yen de trois obfervations , & cela dans la railbn de" 9 : j; mais, en revanche, la probabilite que 1' erreur, ne furpaffera pas •±: — fera plus grande dans le fecond cas que dans Ie premier en raifon de 19:9, Sc celle que 1' erreur ne furpaffera pas -J- — le fera encore davaptagCj cette pro- 187 babilite etant , dans le fecond cas , plus grande qre dans le premier en raifon de 25:9. Voila done en quoi confide principalemenr 1' avantage qu' il y a a prendre le milieu entre les refultats de plu- fieurs obfervations. Pour rendre la chofe encor pins fenfi- ble nous aliens recliercher les probabilir^s que I'crreurne furpaflera pas la fraftion — en fuppofant fucce/Tivement n = 12, 3, &c. c' eftadire, pour une obfefvation uni- que , pour deux , pour trois &c. , & nous aurons n I z 3 4 5 6 &c. prob. I L l^ V ^-21 'JI &c. ou bien en reduifant au meme denorainareur 729. rt I 2 3 4 5 6 &c. nrnh ^^^^ 5^7 5^ 639 605 673 proD. — , — , — , — , — , — , Cxc, 729 719' 729 729 719 729 On voit par la que la probjbilite que 1' erreur ne fur- paffera pas — va en augmentant a mefure que 1' on prend un plus grand nombre d' obfervations , mais avec cetre difference , que la probabilite eft plus grande pour deux obfervations que pour trois , pour quatre que pour cinq, & en general pour un nombre pair quelconque que pour le nombre impair qui !e fuit immediatement ; de forte que dans I'hypothefe dont il s'agit, il eft plus avantageux de ne prendre le milieu qu' entre un nombre quelconque pair d'obfervations. Remarque /• II. Nous avons vu dans 1' art. 5. que fi on developpe la fraftion !. . en une fdrie de cette forme I - { ^a -^ b {x^^-Yj £ -+• Z (x ^l^\ -^ Z' (x'-i- l^^ -^ &:c. aa 1 i88 Z , Z' , Z" &c. etant des fon£tions de j ; ort aura & ar^fi de fuite, /?, & ? etant telles q\ie/>* -t- ^' = i - p , ,. ^ r -a?--v/(i - 2 |- \ 2 _ etant regardee comme une fonflion de ^ & developpee fuivant les puiffances de cette variable , donnera une lerie -i' IS9 de telle nature que le coefficleiit d* une puiiTance quelcon. que i" exprimera juftement le nombre de cas oil 1' erreuc moyenne pourra ^tre renfermee dans ces limites - ^, -+- ^ j ft n de forte que ce coefficient etant divife par le nombre total de cas (a -t- 1 1')" on aura la valeur de la probabilite que r erreur moyenne ne furpaffera pas la fraftion ^ foit en ft plus ou en moins. Or la quantite dont il s' agit n' ^tant autre chofe qu' une ferie geometrique , elle peut fe mettre (bus cette forme plus fimple - ^ {-K Y*' 2 I? I /_ Alnfi toute la difficult^ confiftera h redulre cette mSme quantite en ferie i-'.fiiiie qui procede fuivant les puiflances de {. Pour en venir plus facilement a bout, on la fup- pofera = a une indetermin^e j , & 1' on aura une equa- tion entre y , & ^ , qu' on pourra , par des differentia- tions, delivrer, tant de la puiflance ju -+- i, que de I' ir- rationality de t, i par ce moyen on aura une equation differentielle du fecond degre entre ^ , & ^ ; & il n' y aura plus qu' a fuppofer y = 1 •+■ A ^ -^- B i* ■+• &c. & determiner les coefficiens y4, B &c. par la comparai- fon des termes. Au refte comme ce calcul eft un peu long nous nous contentons de l' indiquer ici , pour mettre fur la vole ceux qui voudront poulfer cette theorie plus loin. <90 Scholie. 11. Nous avons fuppofe dans les deux problemes pr^r. c^dens qli' il y avoir un nombre egal de cas pour avoir une erreur pofitive , & pour en avoir une negative ; (t cela n' etoit pas ainii , & que le nombre des cas qui don- neroient o , -(- i , & - i d' erreur fuffent a , ^ , & c ^ alors on pourroit refoudre les problemes avec la meme fecilite en coniiderant le rrinome a •+• b x ~i- c x~\ a la place de a -i- b (x -f' x~') pour avoir le nombre des cas oil r on auroit une erreur moyenne donnee ; & prenant enfuite (a -r- b -i- c )" pour avoir le nombre total des cas k la place de (a-i- z b)" ; on pourroit meme, fans faire un nouveau calcul, adapter a ce cas-ci les formules que nous avons deia trouveesj car fi dans le trinorae a -*- b it -+— . on met x y~ a la place dex^ildeviendra a->r'^b cix -+--)» ainfi il n' y aura qu' a merrre dans le trinome a -^b [x -\- - \ des problemes precedeas V b c a la. place de b , 5c enfuite jc A^ a la place de x ; du refte nous allons Jraiter ee cas d' une maniere beaucoup plus generale dans le probleme fuivanc. Probleme III. .13. Suppofant que chaque obfervation fok fiijette a une erreur d' une unite en moins-, 6c a une erreur de r unites en plus , & que le nombre des cas qui peuvent donner o, — I , -H r d' erreur foit refpeftivement a , Zi, c, on de- mnnde qu'eile elt la probabilite cjue 1' erreur moyenne de plufieurs obfervations fera renfermee dans des limites donnees. Soit n le notrbre des obfervations doni on veut prendre le n>ilieu , on formera la puiffance n"" du trinome tf -h — ■+■ c x\ 8c \e coefficient d' une puiffance quel- X conque xi^ denotera le nombre des cas oil la fomme des erreurs fera fx , & par coiilequent , oii 1' erreur moyenne fera ". Conliderons done la quantite fan '"*^*'jj laquelle le reduit a ^ -^-^ , & 1 on aura, comme 1' on fait, (^!.-*. x (a ■+- c x'))" = h" -H Ji />"-' X (a -+-"cx') -+- " - ^"-^v»(a•^-cx')»-+-&c. d' oil il ell facile de voir que le coefficient d' uiie puif- fance quelconque x^ fera n (n — I ) n - s -h 1 b"-' i • 3 s n {n ~ \) . . . n- s -\- r s . b"-'^' a f- r 1 . 3 . . . . ^ - r I 1.3...J— 2r I. 2 -^ Sec. cette ferie ^tant continuee jufqu' a. ce que 1' on parvienne a des termes neguits , done ce coefficient fera celui de la puiffance x''" dans la quantite (a-\ 1- c x' j ; done fi on d^figne en ge^.eral par (fx) le coefficient de la puif- fance xi^ de cette derniere quantiie , on aura Ox) = " ^"-'^ '-^ . h-l^ af**- 2.3 . . . fji. -^ n n ( n — I ) r — u , a . 3 . . . jw -+- n—r — i '9* H- &C. oil il faudra toujours omettre les terraes qui contiendroieiit des puiffances negatives de a, ou b. Done , puifque pour n obfervations la fomme de tous les cas ell (a ■+• 6 -H c)", on aura pour la probabiliie que I'eE- reur moyenne ioit ^ la quantite -. — ■:^^~ — r^ i & de la la probdbilite que 1' erreur moyenne fera renfermee en- tre cts limites -—,-+- — fera exprimee par la ferie (_p -t- i) ■+• &:c. -4- (- I ) H- (o)-4-( I )•+-&€. -f-(jr-. i) (a-l-i'-i-c)" ProbUme IV. 14. Suppofant tout, comme dans le problerae precedent, •on demande quelle eft I' erreur moyenne pour laquelie la probabilite eft la plus grande. Nous avons vu que la probabilite que I' erreur moyenne foit ^ eft = z r— , (a) etant le coefficient da (b N" . . a. H ' -^ c x'\ ; ainfi il ne s' agit que de favoir quel ell le terme de la puiflan- ce «'"" de rt -H — t- c jc' qui aura le plus grand coeffi- cient } pour cela il eft clair qu' il n' y a qu' a cbercher le plus grand terme du trinome a -+- ^ -+- c eleve a la puiffance n; car fuppofant que ce terme foit i:a* b^ cy , a,,^, y etant les expofans de a, i*, c dont la fomme doit ecre egale a «, & t le coefficient de ce terme, il n'y aura qu' a mettre - ^ la place de i , & c x' a la place de c , &. V on aura x a" i> ^^ c > x'^'*"'> pour le terme cherchd de la puiflance rt"" du trinome a -t- - ■+• ex'; ainfi X r y .. ff on fera - |8 -H r y = jw, & t* on aura pour 1' er- reur moyenne done la probabilite fera la plus grande. Or, par les regies des combinailbns, on fait que le coef- ficient T du lerme t a* b^ c> , doit etre iiX> 3 ••• 1% I . Z . 3...a.I.2.}...^.I.2.3....y denotoris ce terme par M enforce que 1' on ait I . t . X n * * b (i cy -, _ M I . 2 . 3....ee.i'2.3....|(j.i.2.3....^ & il faudra qu' en faifanc vaiier les expofans « , jS, y^Ia valeur de M dirainue ; faifons done varier a d' une unite, enforte que « devienne * -+- i , & comme ce -+- ;8 -^y= n^ il faudra que |3, ou y diminue en meme terns d' une uniiej or il eft fdcile de voir que fi dans la valeur de M on jnet reciproqueraent, fi on augmente |8 d' une unit^, Sc qii' on iiimtnue * auili d' une unite, on irouvera la condition « \/b <3-H I V— - , Or c' eft ce qui aura 13-H I 6 a b heu fi g= -i itf(/ir. Taur. Tom,K b h 194 On trouvera de la meme maniere s_ = - j deforrequ'ea prenant un coefficient indetermine p , on aura dans le cas- du maximum a. = p a , ^=pb,'y=pc; mais a -t- A -4- v t= nj done p = ; ; done enfiti ' < a -*- If -i- e n a n " ^ n c A ■^ ^= tttt:' y = ., n a n If n e . , Si les quantites — — ■ , ; — ■ , ; — ■ lont des ^ a ■^ b ■*' c a ■+• V -i- ( a--*- b-^e nom bres entiers , on aura exaftement oe = tt ■ /3 = : • , V = ; — ' com me nous venons de le a-*- b ■^- c ' a-*- b ■■*- c trouver ; mais fi ces quantites ne font pas des nombres entiers , alors il faudra prendre pour a y (i , y les nom- bres entiers qui en ferontles plusprochesj on peut pren- dre cependant , pour plus de fimplicite, ces memes quantites pour les valeurs de et , jS, j/, car 1' erreur , s'il y en a, ne pourra jamais etr^ que tres petite j de cette maiiiere nous aurons pour l' erreur moyenne qui a la plus grande probabilite T expreffion ^^~ - as ~^ — . CoroUaire. •15. De la il s^enfuit qu' on peut foujours regarder la quantite r—— comme 1' erreur du refultat moyen, & qu' ainfi on peut prendre la meme quantite pour la cor- reftion de ce refultat. Lorfque r = i , & c r=r ^ , comme dafis 1' hypothefe du prob. I , la correftion du refultat moyen devient nulle; elle le feroit aulii ii Ton avoit b =. re; mais dans touS * I9J les autres cas elle fera d' autant plus grande que r c dif- ferera davantage de b. Problcme V. 1 6. On fuppofe que chaque obfervation foit fjjette St des erreurs quelconques donnees , & qu'on coniioille eii m^me terns le nombre des cas, ou chaque erreur peut 'avoir lieu \ on de^mande la correftion qu' il faudra faire au refultat moyen- de plufieurs obfervations. Soient p 1 <] 1 r , s &c. les en-eurs auxquelles chaque obfervation elt fujette, &c a^ b , c , d &c. les cas qui peuvent donner ces erreurs , favoir a le nombre des cas qui donnerqient 1' erreur p , ^ le nombre des cas qui don- neroient 1' erreur q , & ainli des autres ; il ell clair , par ce que nous avons demontre dans les problemes prccedens, que fi On eleve le polinome a x*" -+- i» x< ■+- c x'' -*- Sic. a la puiffance n , & qu' on denote par M le coefficient de la puiffance x^*. on aura z 7- -^t, — ri pour la ^ • ■* (a-¥-b ^c -^ &:c.) '^ jjrobabilite que 1' erreur du refultat moyen de n obferva- ;iions foit - . Or on fait par la tlieorie des combinaifons n ' que le coefficient M fera de cette forme I .1. 3.4 n a" bl^ cy oil les expofans et , & t y Sic. doivent etre tels que rt -4- (8 -+- >' -+- &c. = /:,&«/'^-i8^-^-}//•-^- &c. = « De plus, il ell facile de demontrer , par une methode lem- blable a celle du probleme pi ecedent , que le coefficient M iera le plus grand lotfque on aura » a _ n b ■+- &c. a ■*• b ■+ c n c ■*- &c. ^0 t(f6 d' ou il s' eniiitt , que 1* erreur moyenne , poar laquelle la probabilite fera la plus grande , fera exprimee par " =s a •*• l> •*• e >+• &(. Ainfi cette quantite reprefentera la correftion qu'ilfaudra faire au refuliat moyeii de plufieurs obfervations. Corollaire I. 17. Si on regarde les quantites a, b^ c Sec. comme des poids appliques a une droite indefinie , a des diftances Morales a p , q , r Sec. d' un point fixe pris dans cette droi- te , Sc qu' on cherche le centre de gravite de ces poids, la diftance de ce centre au point fixe fera la corretlion qu' il faudra faire au reililtat moyen de plufieurs obferva- tions j cela fuit evidemment de la formule que nous avon* trouvee plus haut pour la valeur de cette correction. Corollaire II, 18. Done, fi on fuppofe que chaque cbfervation foif fujette a toutes les erreurs poffibles, qui peuvent ^tre com- prifes entre des liraites donnees , & qu' on connoifle la courbe de la faciliie des erreurs , dans laquelle les abfcit {ss ecant fuppolees reprelenter les erreurs , les ordonnees r^prefentent les facilites de ces erreurs , il n' y aura qu' k chercher le centre de graviie de I'aire totale de cette courbe, & 1' abfcilTe repondante a ce centre exprimera la correction du refultat moyen. De la on voit que fi la courbe, dont il s'agit, eft egale , eft femblable de cote & d' autre de l' ordonnee qui pafle par 1' origine des abfcif- fcs, enforte que cette ordonnee foit un diametre de la courbe dont il s' agit , alors la correftion fera nulle , le centre de gravite tombant neceffairement dans le diametre. »97 Ce cas a lien routes les fois que les erreurs peuvent etre egalement pofitives & negatives. ProbUme VI. 19. Je fuppofe qu'on ait vetifie un inftrument quelcon- que, & qu' ayant reitere plufieurs fois la meme verifica- tion on ait trouve diff'erentes erreurs , dont chacuiie fe irouve repetee un certain norabre de fois; on demande quelle eft I'erreur qu' il faudra prendre pour la correftion de r inftrument. Soient p , q, r &c. les erreurs trouv^es , & foient « , 18 , >/ &c. les nombres qui marquent combien de fois chaque erreur s' eft trouvee repetee en faifant n verifica- tions ; fuppofons que le iiombre 6es cas qui peuvent donner I'erreur p , ou y , ou r &:c. fbit deligne refpe- ftivement par a y b , c &c. ; qu' on eleve le poliuome ax'^-^-bx^-i-cx''-^ &ic. a la puiffance n , & foit N (a x'')" (b X ^)^ (c X'') y . . . . un terme quel- conque de ce polinome , le coefficient N a " b ^ cy . . . . de la puiffance /7ce-+-^i8-+-r^-+- &c. de x divife par (a -H i -+- c -+- &c. )' denotera la probability que les erreurs p , q^ r &c. fe trouvent combinees enfemble, de maniere que p foit repete ee fois, q j8 fois, r y fois, & ainfi des autres. Ainfi cette probabilite fera la plus grande dans la combinaifon oil la valeur de N a' b '^ c> ...&c. tera la plus grande ; .. 1.1.3 t' raais on 3. N. = ,i'.3 •••*• I . 1 • 3 . . , fi . I .a . 3 ...7. .. comme nous I'avons deja vu dans le probleme prccedentj done , par le meme probleme , la plus grande valeur de N a' b ^ c y . . . aura lieu lorfque tj a 18 = y = a -♦- b -f- w c b -f- &c. a ••(- b c t -t- ire •*• ( -¥■ crc. 198 equations par lefquelles on pourra determiner les incon- nues a^ b , c Sec. ; & l' on aura, en faifant a -+-i -t- c -1- &c. -^ * A = IJ^ c = - ^ &c. Or nous avons demontre dans le probleme cite , que la correftion qu il faut faire au refultat moyen d' uii nombre . . , a p ■*- i n -*- c r ■*■ &r. quelconque d'obfervations eft expnmee par ^ ^ ^ _^ ^ ^ ^^^ done , mettant dans cette expreffion les valeurs de a , ^, c &c. que nous venons de trouver , la cocreftioa, dentil s' agit, deviendra *p-t-|8^-+'>'r-+- &c. • ■n c" eft-a-dire , egale a 1' erreur moyenne entre toutes les er- .reurs particulieres que les n verifications ont donnees. Harollaire. 10. Si on vouloit tenir compte auffi , au moins d' une maniere approchee , des erreurs intermediaires auxquelles r inftrument pourroit etre lujet , il n' y auroit qu' a pren- dre , dans une ligne droite indefinie , des abfciffes propor- lionelles aux erreurs trouvees p, q, r &c. comme dans r arc J 7., & y ayant applique des ordonnees proportio- nelles aux quantites a, b , c &c. on feroit paffer par les extremiies p , q , r &:c. une ligne parabolique ; on cher- cheroit enluite le centre de gravite de 1' aire de toute la courbe , & la perpendiculaire , abaillee de ce centre fur r axe , y couperoit une abfcifle qui feroit la correftioa de r initrument. On voit par la comment on peut connoitre apofleriori la lot de la facilite de chacune des erreurs auxquelles uq" initrument peut-ecre fujet. Remarque- I. 11. On a trouve ci-deffus cjue la plus- grande proba- blliie a lieu lorrque a = — , b = — , c = — l. &c. n n n de forte que les valeurs de a , by c &c. font les phis pro- bables qu' on puiiTe fuppoier ^ li on vouloit (avoir de plus quelle eft la probabilite que ces memes valeurs ne s' ecar- teront pas de la verite d' une quantite quelconque ::*^ ■ — » n il n' y auroit qu' a mettre dans 1' exprt^on generale de N a" b S c y . . , . la probabilite ;; (prob. prec. ) au lieu d^ a,i>yC Sec. les quantites _i , — : ^ , —l — .^l&c. n n n & faifant fucceffivement x,y,{Scc. =-»- i,-+- 1,-+-} &c. -*-r, enforte,cependant,que Ton au toujours x -<-y-»-{-+- &c.=o, a caufe que a -+- ^ -+• c -+- &c. = j&ec-Hj8-*-y-»- &c. = n (hyp.) on aura autant de probabilites particulieres , dont la lomme fera la probabilite cherchee. Soit P la probabilite que 1' on ait a = — , ^ = _ , c i= —^ Sec. mettant ces valeurs dans T expreffion pre- c^denie on aura P ^ .Lii^iii^ V __il Y g^ X... n" y\ 1.2. 3...«/X 1.2.3.../2 Soit de plus Q la probabilite que 1' on ait a = —^ — —y b ^ — ^ :2_L. ^c. on aura la valeur de Q en met- n ^ tant ces valeurs dans la meme expreffion , & il eft facile de voir qu' on aura e=M-m-*m--^y- 200 Done , fi on fait en g6ieral '' = (-:)'0-iro*^)-- & que fv denote la fomme de routes les valeurs parti- culieres de » , en faifant varier x , jy , ^ &c, depuis o jufqu' a •+- /■ , & ayanc foin que 1' on ait toujours AT "4- ^ -+■ ^ -t- &c. = o , la probabilite cherchee fera egale a P fv . Comme il n' eft pas facile de trouver 1' integrale /v, furtout lorfqu' il Jj a plus de deux variables , on pourra fe contenter de I' avoir d' une maniere approchee ; pour cela il n' y aura qu' a prendre une valeur moyenne de v & la multiplier par le nombre de toutes les valeurs par- ticiilieres de c qui doivent entrer dans Fintegrale fv^ & la difficulte ne confiftera qu' a trouver ce nombre. Or fi on deiigne par m le nombre des quantites ot , |3, T' &c. il ell fdciie de concevoir que le nombre , dont-il s' agit , ne fera autre choie que le coefficient de u* , c'eft-sl-dire , le terme tout connu de la ferie qui repiefente la puiflance 772 du polinome «/"■-+-«"'■+'. -t- &c. -4- ?/"' -t- i -+- k -H &c. -!-«'■"'-+-«'. Qu' on denote ce terme par T, & Ton aura , comme nous le demontrerons plus bas (m r -*- i) {m r -^■ i) (w >- •+- 3) (w r -«-/»- 1) I . 1 . 3......WJ-1 ((OT-i)r) {{m-x)r-i-i) {(m-i)r-'-i) . ( (w-z) r-t-/w-i) — m 1 . z . 1 . . . m ■- I fn{m-i) ((w-4y-0 ((>«-4)0 ((ot-4>-^0 (.(»»-4y-^^-3) 1 I . Z.3 m - I — &c. en continuant cette ferie, feulement jufqu' ace que quelqu' un des fadeurs m r -h i ^ (m — 1) r ^ (m — 4)r— 1 &C. devienne negatif. J^onc 20I Done, fi i^eft la valeur raoyenne de V , on aura, pour •la valeur approch^e de fv , la quantite T W; & la pro- :babilite cherchee fera a peu pres egale k P T fV Si , au lieu de prendre pour ff^ la valeur moyenne de K^ on prend la plus petite , il elt clair que T W fera ne- ceffairement moindre que la veritable valeur de f v ■■, & ;par conlequent la probabilue cherchee fera necefl'airtment plus grande que P T W ; ainfi on pourra parier avec avantage P T W contre i -^ P T W qu' en failant a it b ^ c To f — =-,— =l--,,_ = L &c. on ne le trompera pas s n s n s n d' une quantite plus grande que — taiu en plusqu'enmoins. Remarque IJ. ■ti. Suppofons que /2 foit un nombre tres-grand , & que, :par confdcjuent , les nombres * , /3 , ^ &c. dont la fomme ell = n foient auffi tres grands ; pour trouver dans ce cas les valeurs deP&de^on remarquera i.° que lorfque X ell un tres-grand nombre on a, a tres peu pres, / I -+- Z 1 -+- / 3 -+- &C. -t-i«= — I 1! ~i-{u -\ j I u — u jt etant le rapport de la peripheric du cercle au rayonj d' oil il fuit que 1' on auia /I 2 . 3 U I I , «" 2 2 ' & par confequent 1 . 2 . 3 . . . ^ v^(t u) done , a caufe de a -*- Q 'i- y -+■ &e. = n, on. aura .■M:fc, Taur. Tom.V- .^.jC 1." Si on prend le logaritlime deVon aura mais /(i -+--) = -- — -J -^ &c. done , a caufe de x -H y -+- { H- &c. = o,. on aura , a tres peu pres , ir=- ^ ("C -+- -Tl H- l! ^ &cA a \« /J J- / & de la . Soit maiinenant x = ^ y/n ^ y ^=-V '^ h {• = ^v'« &c, y Sctr=A,'^ = B,Z := C&cc. on aura ? -t- •>!'-+- r -+- &c. = o- 6>c A -h B -i- C -\- &c. = I J doncy P = ^ & Or , comme 1' increment oil la difference des quantites X , y,l &G. eft = I , la difference des variables ^, 4', ^ &c, ^era = -r- & , par confequent , infiniment petite ; de forte' que , fi on appelle cette difference d 6 , on aura r = Done e '^ ABC ) //r/ - 1 A . ^ . c. . . ^ Done, fi OT inteiTre la diff^rentielle .Ki"-r-r-^o m — I fois , en mettant d' abord a la place de "C fa vi- leur - >f- _ J^ - &c. & faifant varier eiifjite fuccpfTive- ment les variables •f' , "C, &:c. de la meme dilferentielle f/6, & qn' on complette 1' integrale , enforce que les va- leurs de ^ , -^k , ^ &c. s' etendent depuis - ^ jufqu' a p (en faifant r = ^ •« ) on aura, ea nomruant cette in- tegrale iJ, la quantity R pour la probabiiite que les valeurs de -f- -__ -(- 2 -H &c. fera la plus grande; & il eft facile de voir que cela arrivera en prenant g = p -^ =-f,^c=o Sec. a caufe de ^ -+- S^ -+- (^ = 0, 8c fuppolant que A, Sc B foient les plus petites de toutes les quantites A,B,CScc. ainfi on aura^=- Kh^^y 266 Done, failant, pour nbreger , m ~m(m-2) -t- ^C^"') (//:- 4) - &C. M= '— on aura la quantite M ' ' ii-r X laquelle fera neceffairement moindre que la proba'bilite cherchee ; de (orre qu' en nommant H cette quantite , on pourra toujours parier avec avantage H centre i — H qu' en fuppofant les facihtes des erreurs egales, refjjetlive- ment a. A , B , C &c. on ne fe trompera pas de la quati- tite tres petite -^ . *■ \ n Lemme I. ^3. Soit X unfe fonftion rationelle & fans divlfeur de X, on demande le coefficient de la puiffance xt* dans ]a ferie refultante du developpement de la fraftion — .. On a, comme 1' on fait, I 1 n X «(«■+• Ojc* = — -t- — — -+■ : -f- oic. I . z . 3 ....»-- I done , fi on ordonne la quantite X par rapport aux puif- fances de jc , en commen^ant par la plus haute , de miniere que i'on ait en general X = Ax'' -t-jS ;*«•"» -t-Cx"-^ -*- &C. & qu'on mnlriplie cetfe {erie par celle qui exprime la valeur de ; r— , il eft facile de voir que le terme (* - x)" ^ qui contiendra la puiflance xf* fera - — ■ ■ — — xf* I.X.3 ff — I de forte que le coefficient cherche fera reprefent^ par la lerie i.a.^...»-i,, 2.3...W,- 3.4...w-i-i„ Ia2>3 •••••»— I Denotons par X' la forame de tous les termes de la va- Jeur de Xoii les puiflances de x ne font pas plus hautes quex'*, enforte que Ton ait X' ^= M x f* •+• N xl*-*-f Fxf*-*~t- dcc.^ &: divifant par xf"*"' on aura X' iW N P „ Z-TT = — -J- —-+■-- -H &C. done , differentiant n - i fois , & faifant enfuite x = a, on aura \ i^-*-' / T.l. 3 ..«- 1 ax"-' a " «""•-' le figne fuperieur etant pour le cas oil n ell impair, 8c r inferieur pour celui ou n eft pair. Done , le coefficient cherche de la puiflance x f fera 1 ■> 1-1 • / * \ xC--*"^ I egal a ce que devient la quantite ^ ' I . Z.3 ...rt — I {^ixY lorfqu' on y fait x = a . io8 Remarque. 14. Si on divife la quantite Xpar xf*"*-', & qu'on en re- jette enfuite tous les termes oii il y aura des puifl'ances pofi- X' tives de X, il eft vifible qu'on aura la valeur de — ~tt- ■done , a la place de la quantite -ST' on peut prendre la quan- tite meme X, en ayant foin de rejater les termes dont nous venons de parler ; de cette maniere on aura , pour r expreflion du coefficient cherche de x'', la quantite • I ^, 1 en rejettant dans cette quantite , avant , ou i.i.3...«-i(-<^^)""' apres les differentiations, tomes les puiffances pofitives dex, & faifant enfuite x == a. Co roll dire I. 15. Suppofons qu' on demande le coefficient de x" dans Ja ferie x" ■+■ x"^ -t- a:"* -i-x° -+■ x* -ir x* -+- x^ elevee a la puiffance n. Suivant les regies ordinaires de la fommation des pro- greliions geometriques on trouve que la fomme de cette le.ie ell reprefen^ee par x-' (i-x"*/^-^') •de forte que la puiffance n""' de la m^me ferie fera^gale k (i - *)« * Compardnt aonc cette formule avec celle du probleme precedent , on aura X = x-"« i^i-x'-*-/^-*-'^ )" = ■* • J ■done 109 done, divifant par xf*-*-^ & faifant pour abreger n ct -h {j,=-s, ct -H |3 -J- I = /! on aura ^ -(t-(-i) — (T-i-i-p)-H-li^— i-^ X— ()r-+-i-"ip) - " ^"-'^ ^^"-^) y-^^ "^ ' - 3 ''^ -4- &C. & par conftqueni en diiferentiant n — i fois , - /Z (t -+- I — p) (tT -4- 2 — /)) (t -4- « — I — p)x ^ "^ r/ '+' -. :(T-t-i-ip)(T-J-i-2/3; {ir+n~i-ip) X ^ '^' - &c- On rejettera done de cette ferie les termes oii les ex- pofans de x fe trouveront pofitifs , c' ell-a-dire, que ii j- ell le iiombre entier , qui eft egal ou immediatemeut plus, grand que , on continuera la ferie leulement jufqu' au terme j'"*; ou bien il fuffira de la continuer jufqu' a ce que quelqu'un des premiers fatleurs t -+- i , » -i- i -/j &c. devienne negatif ; enfuite on fera x = i & on divifera le tout par i , i . 3 ....«; on aura ain(i la valeur du coefficient cherche , la quelle fera par confequent ((''■-+-0 (t-Hz) (t -Jr n- \) 1 .z . 3....K- I \ - /2 (t -+- : - p) (t -4- 1 - p) (t -h rt - I -f) i — ^^- — - (ir -H I - 1 p) (s- -4- 2 - ip) (t -+- « - I - 1 p) - -^ ~- ^(t-H I -3p) (t -H 2 -3 p) (t4-,7- 1-3^) 2.5 •^ &c. ^ De la on tire la folution du probleme fuivanr. Mij'c. Taur. Tom. V. dd 2 10 Prohleme VII. i6. Oil a plufieurs obfervations dans chacune defquelles on fuppofe qu'on ait pu fe tromper egalement d' une quelconque de ces quantites -«, -'^j- ^1°^ '?»» ^i on demande quelle ell la probabilite que 1' erreur du re- fultat moyen de n obfervations fera - , ou qu'elle fera ren- fermce entre ces hmites - - & — . n n Pour trouver la probabilite que le refultat moyen foit tf , il faut chercher le coefficient de la puiflance x^ n du polinome x" -+- x^* -t- jT'-J- x" -fr- x' -t- x'-h x^ eleve a la puiflTance n , & divifer enfuite ce cotfficient par la valeur du m^me polinome eleve a la puiflance «, qui repond a x = i ; c' ell-a dire , par (* -t- (3 -H i )» c' eft ce qui fuit evidemment de ce que nous avons de- montre dans les prob. pr^c. Done, par le corollaire precedent, on trouvera que la probabilite cherchee fera, en taifant »=/2it-J-fji,p=«-^-j8-f-i, : ( (tt -4- i) (t -t- J.) (t -H/z- i) - « (t -+- I - p) (t -H 1 - p) (t -f- « - I - f) ^1\n~\) ^^_^ ^ ^ ^^ ^^ _^ 2-a/j)....(3--f-/2-i-ip) ~ &C.^ en continuant cette ferie jufqu' a ce que quelqu' un des fafteurs tt -t- i , t ■+• i — p &c. devienne negatif. Telle ell I'exprellion generale de la probabilite que r erreur moyenne de n obfervations foir s= -;ainfipour avoir la probability que 1' erreur foit contenue entre les 21 I limltes — & — il n' jt aura qu* a faire varier jit dans la quantite precedence , & prendre la Ibmme de rou- tes les quantites particulieres qui repondronc a A* = -/'» -ij- I ,o ,1 ,2. ....9. Or , puifque la quantite /j. n entre que dans la valeur de T, il n'y aura done que cette quantite de variable; de forte que la difficulte fe reduira a fommer des fuites dont le termc general fera de cette forme (i-Hi) (s-hi) (s-i-}) (s-hk) Pour ceia , fbit la fbmme de cette ferie reprefentee par u (i-+-i) (JH-i) is-*-k) u etant une fonftion inconnue de j , & mettant s— i a la place de j , & u' a la place de w , on aura U S (i -+- I ) ( J-H 2) (s -+• K — l) quantite , qui etant retranchee de la precedente , on aura la difference (U (s-hK) ~u's) (^-+-1) (S'i-i).i (s-^K-i) mais il faut que cette difference foit egale au terme ge- neral de la ferie dont on cherche la fomme , done on aura 1' equation u (s •*- K) — us = s -h JC k laquelle on faiisfera en faifant u = — ; de (br- te que la fomme generale de la ferie dont le terme ge- neral eft (s -+■ i) (s -i- 1) (^s -h K) fera reprefentee (s ■*- 1) (s -*■ z) (.f->-K) (/-hK-»-i) P" irr-i & par confequent la fomme de tous les terpies compris entre ces deux-ci (^H-O (y_^i) (s'-i-K) & (/'-+-1) (/-H2) (/'-+-/<:) fera egale a s"(s"-hi) (s'-h^) (s"-hK)^(s-i-i) is'-+-i) (s'i-K-hi) K -^ I Ill Appllquant done ceci a la formule trouvee plus haut , on aura pour la probabilite que 1' erreur moyenne tombe entre — & — 1' expreflion fuivante , dans laquelle j' ai fait n n pour abieger n a. - p = t Si. n a-\- q'=:y , ' (y (y-+-i)....(y-l-/t-i)-(S-*-0(^-'-0--(5-+-«) I . 2. . 3 . . . « ^" V -/2(()/-p)(y-p+i) (}/-p+n-i)-(^-p+i)(S-/!-i-a).... (S-(3+/2)) - &c. \ Cette ferie doit etre continuee jufqu' a ce que quelqii' un des fafteuis y - /? , y ~ ^ (> &c. devienne negatif; & quant aux aui/es fatieurs S - p -+- i , ^ - i /> -+- i &c. (i quelqu' un d' entr' eux fe trouve negatif, alors il faudra augmenter le nombre IS d' autant d'uni,.e qu' il faudra pour le rendre pohtifj cela fuit ^videmment de ce que la ferie, done la precedente eft la (omme, ne doit etre coniinuee que jufqu' a ce que quelqu' un des premiers fafteurs ir-i-i-p, 7-t-i-ip &c. devienne negatif, comma nous i' avons vu dans I'ari. prec. 'CorolL aire. -ly. Suppofons que les nombres «, & 3 deviennent infinis , aufli bien que p (k q , mais de ta^on qu' ils aient . /? p q entr' eux des rapports finis; & foit — = /, - = r, -= j, er.fone que Pon ait j6 = «/, ;?=*r,5' = eci, I , r ^ s etani des nombres fims ; dans ce CdS on aura p=ct-t-|S = (i-+-/)ct, i = nit-p = {n-r)et. y = no. -t- q = {n -+- s) a. ; de foite qu' eh fuhftiruant ces valeurs dans la tormule precedenie , ik negligCdnt ce qu'on 113 doit negliger a caufe de «:=«•, on aura celle-ci ou/srri-t-/, 1,1.}.... nf" \ ■' z ■' ^{n-rY-^n {n-r-f)'- "-^^ (n-r-ify -4- &c. ^ chacune de ces deux feries devant etre continuee feulement ^ufqu'a ce que quelqu'une des quantites n-^s—f, n-*-s—ifS>cc. &c n — r — y , n — r — 1 f &c. devienne negative. Le cas de ce coroliaire a lieu lorfqu' on fuppofe que chaque ob(ervation ei\ egalement fujette a routes les erreurs poffibles comprifes entre des limites donnee* ; car fi on prend la plus gran-'le erreur negative pour 1' unue , & qu' on dcMigne la plus graiide erreur politive par / , la foimule precedente denoiera la probabilue que 1' erreur du reful- tat moyen de n obfervacion loic renfermee eiitie ces deux limites -—&-+-—. n n Au relle nous donnerons plus bas une methode beau- coup plus fimple pour relbudre ces fortes de quellions. ProhUme Vlll. 1%. Suppofant que les erreurs qu'on peut commettre dans chaque obiervation (oient- u,...— i,- i,o, i , i....«, & que le •nombre des cas qui repondent a chacune de ces erreurs fcit refpeftivement proportionel ai,a,3 rt-+-i, 3,1,1. on demande quelle elt la piobabilite que 1' erreur du re- ■fultat moyen de m obfervations foit comprife entre les li- mites — & — . m m Commen^ons par chercher la probabilite que I'erreur f* moyenne (oit = — ; cette probabilite fera egale au coefficient de la puilfance xf* du polinome 2 14 eleve a la puiffanca m , ce coefficient etaiit enfuite dlvife par la valeur du meme polinome eleve a la puiffance n , qui repond ^ x = i Or on a i -f-zjc-h (a-+- 1 )x*-+-....ix**'"'-4-x:*«=( i -+-x-f-.....-v;'»)* j } done le polinome dont-il s' agit fera egal I , & par corifequent la puiffance n de ce polinome fera reprefentee par (i - xy^ Cette formule etant comparee a celle de 1' art. 23., on aura n ^ % m, nti=/na},Scot.-i-Q-i-i = u -*- i i d' oil r on tire n = z m , ci =—=:-, Sc & =^ - i n 1 1 done ( prob. prec. ) la probabilite cherchee fera ((» -t- 1) (tt -+- 2) (t -t- 2 m- i) — 2m(T-t-i— p)(t-+-2— f) (jr-f^m — I— ^ •*-zm{im-i) {tt -h I - 2 p) (:r -+- 2 - 2 p) (t •+- 2 to- I- 2f) — &c.) en fuppofant 7r = TO6>-4-jM, &p = a-+-i & continuant la ferie jufqu' a ce que quelqu' un des fafteurs » -I- i - (?, a- -+- 1 — 2 /) Sec. devienne negatif. De la on trouvera, comme dans le probl. preced. , que la probability que 1' erreur moyenne fe trouve entre les limi- tes — ' & — fera exprimee par 7ZI3I^"(^^^'^ ' )....()/-4-iTO- 1 )-(S-+- 1 )(S-+-2).... (l-him) + ^^*—^((>-»p)(>+I-4/>).,..(>-«-»'»'X-2f)H'''-'-«'*/>)(^"*^"*/')".(^'*" >'»-*/')) 2 — &c. \ i'5 y etant = m « -4- y , & J s= /n , &: j deviennent infinis, mais enforte que Ton ait -= r, -= * , ^ « ft) ' r y &c s ^tant des nombres finis , & la formule precedente deviendia ( art. 1 j. ) (iOTW)*"»- im (i («-i) w)"* H ^ w-i ; ^^ (^m-%)-*-sy*'-&c. I. 2.3. ...2m. 1^" (iw-r)^" - i»» (i (w-i)-r)-'"-f- i ^(i(»»-z) - r)^"- ^*. i. 1.2.3 iW. i*" ces deux feries etant continuees jufqu' a ce que quelqu'une des quaniiies qui font elevees a la puiflance z n devienne negative. Cette formu'e exprimera done la probabilite que 1' er* reur moyenne de n obfervations foit comprife entre les limites — & — , dans 1' hypothefe que chaque obferva- tion fbu fujette k toutes les erreurs poffibles contenues entre ces deux limites — i & -+- i , & que la facility de chaque erreur foit proportionelle a la difference qu'ily a entre cette erreur & la plus grande erreur polTible dans le meme lens; cette hypothele elt plus conforme k la na- ture que celle de Tart. 17.; la courbe des erreurs (art. lo.) fcroit ici un triangle ifocele quelconque. 1 16 Scholie. 31. En general on pourra trouver, a I'aide du Icmme precedent, la probabilite que T erreur moyenne foit egale a une quantite donnee daii^ 1' hypothefe que les erreurs, auxquelles chaque obfervation eft fujette , forment une pro- greflion arithmetique ; & que les tacilites de ces erreurs formenr une progreffion algebriq^ue quelconque , dont les differences d' un ordre quelconque devienneiU nulles ; car foit j4x-'-^ B x'"-*-^ ■+■ Px""" -i'(2x''-^Rx' -^...-h-FxH le polinome dont les expofaiis de x reprefentent les erreurs, & les coefficiens , les facilitei de ces erreurs ; qa' on de- note par A y^ , A--y4 &c. les differences premieres , fecon-' des &c. de la ferie A , B , C Sec, enforte que A . ^ =B -A, d^.^A = C-zB-^-A,&i.c., & qu' on denote de meme par A.K, A.'V les differences de la ferie y ^ X ,, Y &c. fuppolee continuee au dela de F^ on aura, comme 1' on fait , pour la valeur du polinome pr.opofee, la ferie X "« I H X \- &C. I \ 1 - X {1 - x)- J Or, fi la ferie ^ , 5 , C &c. F, X &c. eft telle que fes differences d' un ordre quelconque m par exemple de- viennent nulles, on aura A-™ y^ = 0 , & A-" F =-o & routes les differences ult^rieures feront aufli zero } de forte que r expreffion precedente deviendra finie quand meme le polinome propofe contiendroit un nombre inhni de ler- ines } de plus cette expreffion pourra fe reduire a ceite forme -; rr", "S, etant une fonftion rationelle & en- (1 - xr tiere de x } de forte qu' en elevant cette quantity a une puiffance quelconque , on aura toujours une expreffion qui fera dans le cas de celle du lemme. Lemmt 117 Zemme II. 33. On demande le coefficient de la puiflTance xf* dans la f^rie qui relultera du developpemeiit de la fraction ; : — ; — r- , X etant , comme dans le lemme I. une (on- ftion raiionelle & fans divifeur , de x. On fait que la fraction — — — — peut fe decompo- fer en differentes fraftions telles que celles-ci A A' A' „ y^«-' &c. {a-xY (-a-jv)""-' {a-x')'"-'- ' a-x B B' B" „ B"- {i>-x)' {i-x)"-' C^-a)"-* i - X les coeriiciens A^ A\ A" &:c. etant egaux a ce que deviennent les quantites — » ^ (^ - xY * — ^—— , — ^— ! — &:c. lorfque x = a, & les — ax % a x^ coefficiens B ^ B' , B" &c. etant egaux a ce que de- viennent les quantites d , ' {a- xY {." - ^y {* - xY — ^^ ■ — > — ^^ — ^^' - d X 1. dx- lorfque x = ^ . Done la fradion propofee fe changera dans ces deux fuites de fractions AX A'X ^ H- -+- OCC. H- [jt-xY {a-xY~^ BX B-X _ Mais par le lemme premier le coefficient de la puif- fance x(^ dans la ferte refultante d' une fraclion telle M-ifc. Taur. Tom. V. e c A'- -X a - X X • f- l> - ■ X ii8 ^"^ TTTT)^ P^"* * expnmer par J.""-'/ X \ ; — :^ 1 en y faifant apres les difFerentiations , x = ai Done, en general , la fra£iioii —^^ — donnera pour ie coefficient de xi^ la quantite {i>-xY ■V/' \x(i-^i ) 1.2.3 ... J i^— d X )' ' ^ I . i . 3 . . . w — J — I {—dx)'* '"' ou il idut taue a; = a. Done, puifque a'""'. ^ j; =^ '— x*), & que les deux limites des erreurs foient p Si ~ p , il fdudra int^grer la differentielle if a' (/t^-x*) c/ j: , & pren- dre i' integrale enforte qu' elle s'etende depuis x = '^ p jufqu''^ X = /?, Or y puifque la feconde diffirentielle de ^' — a;' e(l coiillante , on aura par le lemme cette integrate laquelle ^tant completee, comme on vient de le dire , don- nera % K p (dP -*- a-P) a K (aP-a-P) _ On elevera done cette quantite k la puiflance n, & Torf aura {i Kp)" (dP -^a-P)" (iKY/i"-' (aP -t-a-f)"-" (aP-t-a-f) » (»- I ) (i K)"/?"-* (^'' -t- tf-^)«-» {aP - a^py — 6cc. on devcloppera Ics puilTances de a'-i-aT & decf-a"'', & Ton cherchera enfuite par les regies de 1' art. 38. le coefficient de la puiffance a K Pour faciliter ces operations, nous fuppoferons (aP -fa-n" = aP"-*- P a'"""'' -h Q aP'-^P -+■ See. {af H-- a"0""' (a''~a-P) = a"/- -H F a''P-'P -h Q a"''"'*? -+- &C. la'' ■+■ a'O "-' (aP - a^ )' = a=v 4, p" aT'P -t- Q a''P-'r -+- &c. &c. & r on trouvera , pour le cx>efficient de la puiflance /7p-.x, la ferie i.i.3--i''~i\ / -n^^^— f X" -H P (x-ipy -h Q (x-4P)^» -+- &c. )ju 1.1.3... i"\. \~ i ' J 1 1 I.}...2n4-l \ * v. < J — &c. On tera done £ = « ^ - x , c'eft a-dire , * = « ^ - ^, &: on integrera de inaniere que I'lUK^g rale foir nulle lorlque { =:r, if - ii8 & complette lorfque js=-j, e' eft-a-dire , nulle qunnd X = n p — r , & complette quand x = n p -i- s , on aura la qu?ntite i^ — - ((np^sy-hP ((«-i)p+i)" -f- Q ((/z-4)p-+-j)'"-»- &C. *.2.3...in\ ^ ' I.J.3...in^.i\ I >- • - (w/5-r)"-^'-P'.((A--i);;-/-)"+'-Q'((«-4)f-'-)""*"~&C- ) i i.i.3...in-H\ laquelie exprimera la probabilite que T erreur moyenne de H obfervations foit comprife entre les limites r,&.— jj ; au refte il faudra toujours fe fouvenir que les feries prd- cedentes ne doivent erre continuees que jufqu' a ce que ■quelques unes des quanrit^s qui fpnt elevees aux puiflan- ces 1 /2 , 2 /J -t- I &c. deviennent negatives. Remarque. 43. L' hypothefe du dernier exemple paroit la plus fim- ple & la plus naturelle qu' on puilTe imuginer ; 11 eft vrai que celle du probleme 8. paroit encore plus iimple, puifqu'on y fuppofe que la facilite des erreurs x S>c ~ x foit repre- fentee par p " x , p etant la plus grande valeur poifible de jc , c' elt-a-dire , la limite des erreurs tant poiinves que negatives ; mais ceite hypothefe a 1' inconvenient que la loi de continuite n' y elt pas obiervee en paffant des er- reurs politives , aux negatives ; c'ell pourquoi , fi on vou- loit y appliquer la methode du prob. prec. , il faudroit en fajidnt J = K {p - x) prendre d' abord 1' integrale de ii9 fy a' d X depuis x = o jufqu' a * = /» , laquelle feroit \Uay ~ Ta J enfuite , en faifant x negatif, & confervant la meme valeur dej/ , il faudroit prendre de meme 1' inregrale 6e fyoT'dx depuis X = o jufqu' a x = /J , laquelle (eroit (en ne fai- fant que mettre — a la place de a dans I' expreffion pre- cedence ) & la fomme de ces deux integrales particulieres feroit r iniegrale complette Aq fya'dx depuis x = p jufqu' a X = — p dans 1' liypothefe dont il s'agitj on aura done la quantite K ( j-— J , ou bien K ( —^ .' j qu' il faudra elever a la puiflance n, & fur laquelle on pourra enfuite operer, comme dans I'exemple I.; on pourra meme , fcins faire un nouveau calcul, apphquer ici les tor- mules de cet exemple en y mettant 2 « a la place de «, - a la place de /» , & de y, & par confequent /> a la place de f = p -4- ^ J de cette maniere on aura fur le champ r expreffion de la probabilite que 1' erreur moyen- ne de n obfervations foit renfermee entre les limites r, &— f, laquelle iera A" / ((p«-(-j)"-i rt((/z- i)p-+-0" -« ^^ — ({n ~ 1) p -+- s)" — &C. ^ (pn-ry^ini{n-i)p-r)" — ^ ^ {{n-z)p- r)" -H &c. j ce qui s' accorde avec la formule de i'art. 31, Prohleme 11. 44. Suppofant que chaque obfervation foit fujette a rou- tes les erreurs polfibles comprifcs entre les limites^ & - ^, (^ etant Tare de 90 degres) & que la facilite de chaque erreur x foit proponionelle a cof. x\ on deraaade la pro- babilite que i' erreur moyenne de n obfervations fera ren- fermee entre les limites r & — ^. On aura done ici y ■== K cof. ar, & il s'agira d'abord d* Inr^grer la differentielle K a' cof. x d Xy done I'ini- tegrale , (en mectant _ _a la place deco/jf) fe trouvera par Part. 39. Kg" / r-V -- f. •-.vV^'- \ z \la-i-V-i la-V~\ / c' ert-a dire , en repaflant des exponeatiels imaginaires aux Jinus Sc cofinus , cette integrale doit maintenant etre prifr enforre qu' elle s' etende depuis x ■=■ — f>, auquel cas cof. x = o ^ fin. X = I jufqu' a X = p, oil cof. x = 0 & fin. x = i ;. ainfi r on aura pour 1' integrale complette K {af -t- a-P) {/ay ->- I Qu' on eleve done cette quantite' a la pui fiance «, & fat« fant pour abreger __^ on aura la quantite — - dans laqueile il s' aglra jTiaintenant de cherchcr le coefficient de la puiffance at. Pour cela il faudra (art. 38.) decompofcr la frat^ion -—-7-— — c'elt-a-dire, ;-; — r-77 — ; — r-" en ces fra- £tions fimples F F' F" {U-^-V-l)* (/^-t-v'-i)"-' (/-J-t-V-l)-* ^ ^^^' G G' G" H 1 H L, Rtq {ia-V-i)" (/rf-v/- !)«•■« {/a-v -I )"■■'■ ■& r oa aura par les methodes cx)nnues (art. 35.) f= I p=, 1 F"~- "("-O p.. (-zV-i)*' (_iV_i)»-»-i' i^-n/.i^.+i ^^* luultipliaat enfuite par A cliacune de ces fractions , on trouvera par la meihode de I'art. jS., que le coefficient de la puiliance a'"'"'' fcia expum6 de cette maniere 1 .1 . 3 ,..»-z \ ' H -—- ((F ' e -V- ^ G " e'V-.) X -' -^ "^""*) (ir"e-(^-v)v--.^g"^u>if)w-.) (x-4/))"-*-H&c. ^ -t- &c. Or on a e±'*^-' = cof. x-*-y - i fin. x , & ainfi des autres ; done I'ublHiuant ces valeurs, & taifant pour abreger G-^F=f, G-F=^,G'-+-F'=f',G'-F' = -^ J V_l' J V_I C" -^ F" =f" y G''-i^"= -? — Sec, oil les quantites 2J1 /» S ■> f ^ S' ^'■' 'f^ront neceflairement reelles , la for- mule precedente devieiidra K" dx f , r f r \ • ( ( / co\. X ->c- s, (in. x) X ""' i.z. 5 .. w-i V -4- n (fcof. (x-xp) -^gfin. (x - x p)) (x - i p)"'^ -t — r-~- {fcof. (X'^fp) ^gfin.{x-A,p)) (jc-4p)'-'-t-&cJ -»- "— ( ( f cof. X -h ^ ' /irt. x) X"-' -t- « (/' ^of (x-ip) -+- 5-'//j. (x -zp)) {x-->. ;;)*■» -+-—7— (/'<^''/' (^-4F) -+-g'y'«-(jf-4/')(jf-4/')''."'-H&C. \ -i ^^ ( Cf" cof. X-+- 8:" fin. x) x "-» -H /z (/" cof ix-2 p)-hg "fin. {x - 2 p)) (x -2 j?)»-» ^,"±lll(f" cofix-4 p)-^-g"M ix-4p) (.x-4pr>-^8cc. ) -»- &c. oil il faudra continuec les diiFerentes feries jufqu'a ce que les quantites x, x - x p , x - 4 p &c. ou leurs expofans deviennent negatifs j cette quarftiti exprtmera done la pro- babilite que 1' erreur moyenae de n obfervations foit^ tz-xj par confequent il n' y aura plus qu' a 1' integrer de ma- niere que I' mtegrale foit nuUe lorfque x = pn— r,8c compleite lorfque x = p n -+• s pour avoir 1' expreffion cher- ch^e de la probabilite que I'erreur moyenne loit renfermee entre les limites donnees r 8>c — s ; mais comme cette in- tegration, eft facile par les mecliodes connues , nous n' en- trerons pas dans un plus grand detail la-deflusj & nous termmerons mSme ici nos recherches, par lefquelles on doit voir qu' il ne relte plus de diffi'culte dans la folution des queftions qu on peut propofef fur ce fujet. THEO- T H E O R i: M E Pour fervir de fuiie aa mimoire fuT dijfirentes quejiions d Analyfe. Par M. le Marquis de CONDORCET. Ooient les 3 equations V = 0 , V = 0, V" = oj V^ v., V" etant functions de :t, j,^, li je mets ces equdticns fuus la forme x=.A-^^^y=^B-^' • • • -+-(p('^-+-(p^*^ -t-(p("-^)..®'-Kp'('>-^-(p^') -+- ©'('■-), <

_^^- ^, __^ , Ck ainfi de luite, Ces termes fuffileni pour voir la maniere dont il faut s' y prendre pour trouver les autres & continuer la ferie. On voit que la methode eft generate pour un nom- bre quelconque de variables. Le theoreme ie demontrera toujours avec la meme facilite , Sc de la meme maniere que j' ai demontre celui de M. De la Grange pour une feule variable. II elt inutile de s' etendre ici fur 1' ulage qu' on en peut faire dans tous les probi^mes dependans 4es eliminations & des feries. g g NOUVELLES RECHERCHES Sur les equations determinees ^ pour ferv'ir dc fuite & de developpement au rnemoire fur le meme objet , deja inferc dans ce volume* JLe but que je me propofe ici eft de prouver. i.'Qaefi' une equation determinee de T otdre n elt refoluble par une- formule generale , c'eft-a-dire, fi fa racine eft fufceptible d' une expreflion finie ; il n' y a , pour la rrouver , d'autre difficulte que celle de la longueur des calculs. x.° D' indi- quer la marche d' une methode generale , par Faquelle on parviendroit dans ce cas a trouver la racine, & d' exa- miner les tnoyens de faciliter cette methode que 1' analy- fe peut fournir. 3." D' indiquer comment on pourroit s'al' furer fi une telle equation ell ou n' eft pas poffible. ARTICLE I. De la forme generale des foncllons radicates^ du degri oil moment les equations qui fervent a les determiner^ & de la recherche des coe^ciens de ces equations^ d' ou r on deduit la preuve du premier objet dc ce rnemoire. 1.S, 'oit la forme \f A ^ elle a n valeurs : ces n valeurs font y^A multiplie lucceflivement par les n racines de r equation y' — i ; &c fi on fait x ■= ^ A f on aura x" - A = Q. II. Soit X = ^A -H ^B -+- yC &c. ces quantites etant au nombre de m , comme chacune peut etre mul- tipliee par chacune de n racines dejy" — 1 = 0, x pourra avoir n" valeurs , & par confequent fera doune par une equa- tion du degre n". 1^7 TIT, 11 efl aife de voir que cette Equation ne peut con- tenir que les termes X , X — n , X — in, ixC. cn effet ce fonr les feuls qni puiirent conienir lies rermes rationiicls A, B, C, &c. A\ B^ , C\ AB , AC, &c. IV. Chaque A , B , € , &:c. devaiu enirer d' une ma- niere fcmblable dans les coefficiens, le coefficient dc x "^n. (era do la forme A -+' B ■+■ C x/7} celui de x"" — zn fera B- -^AB -^ AC -\- BC , bcc. q' i C£lui de x" —I n fera ^ » -4- ^ > _H C j>" H- A' B -J- A'C -+- B' A -f- B'C 8ic. q" ■i- A B C Sec. r"; & ainfi de fiiire. V. Pour trouver p, on obfervera que y'A a pour coe& ficiens routes les racines de 1' equation y' — i y repetees un nombre n"^' de fois chacune, ou bien les racines de r equation jy" - 1 = o; done le coefficient de (v'A)* ©u le coefficient de A lera la fbmme des produits de toutes les racines de J'equaron y' - i = o , priles « a ra , c' ell-a-dire , au coefficient de y '—n , dans y"— i ^leve a la puillance n""^ , ou a - (/.""')• VI. Pour trouver p\ on cbleivera que par la meme raifon ce terme doit etre egal au coefficient de y'—zit dans y" - i egal a i ; p' fera egal a i & ainli de fuue. • \ »3« VII. Pour avoir ^', on obfervera que le coefficient de X " — 2 n eft egal a la fomme des produirs des raci- nes prifes i. n a in; que dans chacun de . ces produits on aura pour coefficient de -^ ^ la fomme d' un nombre ri"-' de produits des racines de ^*" — i prifes x n k m X n egal au coefficient de P" Q" dans P -+- Q ; mais le coefficient total de A B doit conienir tons les produits /z"^' des racines de ^'' - i , i n k i n , d'une maniere fem- blable ; done , puifqu' il contient un nombre de ces pro- duits egal au nombre qu' il y en a de difFerens , multi- 20 plie par le coefficient de P" Q" dans P ~i- Q , il fera egal a la forame des produits des racines de 1' equation «"-' jy" - I , prifes 2/2 a 2 « , multipliees par le coefficient m de P' Q" dans P -+■ Q . VIII. De meme g" fera egal a '- '- ; ■' " 1.2.5 3/2 muhipliant le coefficient de P" Q" dans P -+- Q , Sc r" au meme terme multiplie par le coefficient de P" Q' R' dans P-f-Q-t-/? , & ainfi de fuite ; en forte que le coef- iicient de x''—np fera 1.2-3 P ^ ^- p,AP-^ B •^' I A' B' c y 1J9 np jp , ctant le coefficient de /'•'-" Q" dans P -h Q , &c I le coefficient de F'" Q'" R" dans i? -j- Q -+- i? , tt-f-f-+-j =F' IX. Suppofons maintenant que au lieu de x = v^/4 -h v-S ~i- v^ ^c.y au nombre dc m, (qui ne variei.t que felon les coefficiens de C^, yB Sec. qui font les racincs de j" — i = o, ) nous avons auffi ies y^ , B .,€, &c. qui varient & qui deviennent fufceptibles de p combi- nailbns differentes, 1' equation en x deviendra du degre p . if. bupi^ofons les differentes combinaifons de A^ B, (T, &c. independatitt's les unes des autres, nous aurons 1' equation en X ega'e au produit de p equations du degre n" fem- blables entr' clles , & donn^es par ce qui precede. X. Son done a:" = ^ , /z" = ^ , nous aurons p equations j» ^- PQ,r' -H (li'!-^ -J- R^n .... {« -+- P'ff-" ■+■ <;>■{«•' -t- R'l^' &:c. Done le coefficient de i""' fera P -H P' -t- P'\ &c. celui de |»'-^ fera Q "+- <2' -+" <2" -^ ^^' -+" ^-P" • • • • & ainfi de fuite. XI. Maintenant foit ^ le degre de 1' equation y^, ^, C Sec. r le nombre des A , B,C, &c. differens qui entrent dans chaque racine ( voyez le n.* fuivant ) p fera egal ^ — '■ '-' '-LL : maintenant il eft aife de voir que I . 1 r. P ■+• F -h P" &c. doit {article precedent) etre egal a n'*"', puifque j' appelle r ici ce qui etoit m ( ankles pre- cedens). Multipliant — '- ' ' ' ' fommes de r ' I . 1 r A , B . C , &c. done cette fomme contiendra — termes A ., By C, dec. done, puifque chaque terme j en- tre d' une nianieve lemblable , divilknt par s , on aura P -+• if...'.. = rT^ . X (lefecona • ■"■■ "^ •?• • I .... r — I t^tmb on .' eft '^ ' '^ ~ & tousdoiventy entrer femblablement: done ce -terme fera ^eal a -^^ — 1_LJ_l: x (letroifieme ° I ..... r — 1. terme de I'equation en A ); enfuite pour avoir JPP'-i- FP".... je remarquerai que ( le nombre des P etant p , celui de ces produits -^-^-^ ) chacun contiendra /i""'-^ termes en At B , C , &c. que dans !a ferie des P . A fera re- pute {., ~ ' • ^ " ^ • • ' ' /z'--' fcis J ou /i'"'. A un nombre J— ,1 . / - 2 . . . ^^.^ ^^^ J, appelle p' fois , done dans •1 . i . . . r — 4 PP' -+■ PP" &CC. A' fe trouvera repete tEzLn'--'-'- fois^ done ce -terme contiendra ^!1j1jl4 " ' '"' (^o'"r"e des qaarris de _-^' ) plus 241 termes ou les prodults font cle A^ J?, C, &c, diffe'reiisj done divifant ce terme par -^ & appellant le quo- tient Af , on aura pour la valeur de ce terme My. (le troifieme terme de 1' equation en ^4 ) . XIII. Connoiffant dorft 1' equation en ^ , on aura par ce moyen les coefficiens de I' equation en x par la do- ftrine des combmailbns , pourvu qu' on ait la maniere de trouver les fonftions femblables de toutes les racines de r Equation en A. XIV. Cela pofe , je fuppofe que j' aie * = v^-+-v5 au nombre de_p ; que A foil de !a forme au nombre de p\ j' aurai s = n "" ; V equation en A - F fe formera comme ci-defTus, & par confequent 1' equation €n X qui fera du degre '■ LU— x n^ . * " 1.2 ,p XV. Si on fuppofe que les A\ B', Sec. font de la forme au nombre de p", on aura A par une Equation du degre B' ''" . n'f" —I .... - . „' o r- — nP f oc par conlequent x par une equation du degre ti '^ . n 1^ —■ I . -r n . n — i . . , . , , n . , nf-i.,.. 3 /^^ i.i.3 p & ainfi de fuite pour des formes plus compliquees. XVI. Nous nous bornerons maintenant a conclure de cette Theorie ; i ." que 1' on doit toujours fuppofer que j> -+- Q , le cas oil le fyfteme des n racines contiendroit deux tormules n P -^ n" Q^, ou en le divifunt en trois /> _f_ ^ H- iJ , ce fyfteme contiendroit trois formules „' /> -f- /z" Q -+- n" R , & ainfi de fuite , doit etre egale- inen: exclus. 3.° Que foit n ^A -+- n' y/B -*- n" y C, &c. ^47 une feconde racine , toute formule ....'... in vA -^ n" yB &c. ) x n fera exclue ; or comme n% n n" Sic. font auffi des racines de 1' equation j'" - i = o, la formule (n v^ -+* «' i/5 Sec.) ;:' fcra une des s racines i ainfi cette obfervadou exclut encore des racines de I' equation en x du degre n ■"' toute cette claffe de racines , & ainfi de fuite. HI. Mais fans chercher par ce moyen le nombre de fyftcmes repondant a la racine y/J -h yB -+• yC j &c. il ell aife de s' affurer qu' il n*y en a en general qu' ua feul > en effet , fi y^'A -4- v'5, &c. appartenoit a deux fyftemes de n racines d' equations rationnelles du degre «, on auroit une equation rationnelle du degre z n qui auroit deux racines egales } done difFerenciant , on aura la racine propofee , ou par une equation foit lineaire , foit infe- rieure au degre n ; ce qui eft contre 1' hypothefe ; ou par une equation du degre « j or ce dernier cas fuppoferoit que r equation en x du degre 72*" a n racines egales deux a deux, a toutes les racines egales au moins deux a deux, ou plutot les a toutes /z a « , puifque n eft en general le feul divifeur de n""' , done l' equation en x du degre n"'" feroit reducible en general a une rationnelle du de- grd moindre , ce qui eft contre l' hypothefe. IV. II fuit des memes principes que ci-defius , que fi jc = y^ -H v''5 • • • • elt la racine d' une equation du degr^ n , r equation du degre ra"" eft formee par le pro- duit de /z""* equations du degre n , qui ne different de la propolee que parceque leurs coefficiens font multip'ies par d' autres nombres. Nous obferverons ici que 1' equation ra- tionnelle en n , ^tant fous la forme ■ «" ^4- a"- x"-- -+- b' A-"-» -i- c* x"-* .'...-+- f, les autres equations feront x" -+- A, a' x"-^ -+- B, b' x*-' -1- (C, c* -h D, a*) x"^^ &C. ^ais i\ on avoit regards T equation 24S x" •+- A^ a- X""' -+- J?, i' ***'.... = « , comme etant la propofee , 1' equation feroit devenue x'^ ^ (A, a') x'-^ & ainfi de fuite ; & il n' y a pas lieu de favoir fi en ge- neral on peut fuppofer a ces autres equations une forme plus fimple. V. Mdintenant foit jc = v'^^ -H vB -H ^C au nombre de p termes , nous aurons une equation en x du degte /^^ Suppofons que x" -t- a^ x"** . . . . -^~ /, foit une equation rationnelle qui divife I' equation du degrd n^ a^ . . . q" demeurant quelconques , il eft aile de voir que fi le nombre p eft « - i , on pourra avoir , en met- tant pour x" fa vaieur , une Equation V x" -^V x"-' = 0; que la multipliant par x , & fubftituant , on en a une fe- conde de la meme forme, qui fera Z x» -+- Z'*"-' = 0; que multipliant la premiere par Z' , on aura une equation rz'-y'Zx''-r- V" z' - rvx'-^ &c. ou mcttant pour x" (a vaieur , on aura n - i equations pour determiner les /z - i quantites indeterminees ; done il taut toujours fuppofer qu' il y a un nombre d'u^,5,C, &c. En effet , i\ on ie fait plus petit , il y a trop d' equations de comparaifon , & fi on le tait plus grand , il reitera des valeurs jndeterminees. II fuit de la que la formule qui ren- ferme /i - i radicaux xndetermines dans la meme racine, eft la ieule qui puifTe convenir, VI, 249 VI. Suppofons matntenant que (bus le figne ^ il fe trouve des fonftions de radicaux fucce/Cfs , en Torte que le radical d' un degre quelconque ne contienne qu' una feule fonftion (bus lui , ou des fonftions compofees des niemes radicaux, il ed aife de voir qu'il t'audra n — \ radicaux fuccefllfs. VII. En effet pour que I' equation X" -I- a"- x""* -+- 5* = o ait une racine X =i^A -^ vB ■+• \'C &CC. il faut que parmi les AB , AC, &c. il y ait un terme qui devienne P-i-Q en forte que P foit rationnel , & Q^ tel que la fomme de toutes les quantites femblables qui le trouvent dans le terme forni6 par les produits des A ^ B , C fous le figne y » & qui doit etre ega- le a a% que la fomme, dis-je , de tous ces termes Ibit Dulle. Mais pour que A B ait cette propriere , fans que A foit de la meme forme , il faut que faifant A — A' -^ ;^B- -H vc &c. &i B = A' -^ a\ B -^ b vc; fi^c. ^a 5c h font jdes nom- bres ) on ait ou B' C — F -^ Q' ou B B = P -4- (^' , &i aiiifi de fuite ; en forte qu' il taudra que dans les ra- dicaux fuccelTifs il y en ait un quarre: on prouvera de meme qu'il faudra qu' il y ait un radical troilleme, ua radical quatrieme , ou un nouveau radical quarre, un ra- dical cinquienie, &c. & ain(i de fuite j^fqu'au radical n qui n' ell pas neceffaire , puifque le dernier terme con- tient A, B, C, &c. au premier degre , ainfi il n' y a au- ■c\xn beibin que A contienne des-radicaux plus eleves j mais .ccla ne prouve pas qu' il n' en puilfe contenir. VJII. Maintenant fuppofons que x = C^ A -t- ^ B -h^ C Sec. les A , B , C, &c. eraut au nombre de /z — i , foit la r^- MijC.Taur.Tom.V'. .ii cine de 1' dquarion du degre n ; M.' de la Grange a prou- ve qu' en general fi n elt un nombre premier , l' equation en A fera reduftible au degre i . x . ■^ . . . . n - ^ i & que fi n eft un nombre qui ait des divifeurs, elle fera reducible fi m eft un divifeurpremierj enforte que n = ot «' au degre '-'—i-LLl _ m • done C\mSc n. font des nombres premiers , elle le fera auffi au degre '- '■ — '- — r-^- -^ — — — ,. c' eft-adire , redu6li- I . 2 . . . . /W* . I . 2 . 3 . . . »' ble , en fuppofant m -t-i ■■■" equation du degre ° I. 2. 3.. ../»"-•-•. OT-t-i. //»•+• z...n'y ou, ce qui eft la raeme chofe , a une equation da degrd 1.1.3... ;»"«-*-' .mw-i. «-).»...,' 1.1.3... m"'"" ou a une du degre — x ° 1.2.3 .m'"-*-^ . m-i- I. m-t- :...;■' , & pax confequent reducible a une da • /?» -t- I ./»-*- 2 ... a" I . 2 degre » 1,2.3... w-^' . ^r:^rT .TTT^™ IX, Si I' on examine maintenant la forme de ce der- nier nombre, on trouvera qu' en general I'equation en A n' eft reducible qu' a une equation dont le degie eft urt produit de nombres plus petjts que n , mais lui-meme plus grand que /2 5 & Ton verra que fi on traite cette equa- tion reduite comme la propofee, on parviendra a une re- duite d' un degre encore plus elev^ , & ainfi de fuite . Mais fi Ton ne peut efperer , par ce moyen, de parvenir a: une equation toujours de plus en plus rabaiffee, on peut etre fur, cependant, qu' en la repetant un nombre de tois fuffifant, on parviendra k une equation rationnelle. En efFet , fuppofbns que la derni^re equation reduite foit du degre m' n f' &c. to', n', p Sec. etant des nombres < /z, que nous fuppofions 1' inconnue x' de cette equation mife fans fecond termc- , & que nous faffions ■m' n' p' &c. m* n' p X'= yr— H- ^— &C. au nombre de /tz' n' p' . . . - i j il eft aife de voir que les fon6lions A, B', C contiennent un moindre nombre de ra- dicaux fucceffifs que la valour de x'i & qu'ainfi en conti- nuant toujours de meme , on parviendra , Ci la propofee a une racine exprimable en rermes finis , a une equation dont la racine fera rationnelle, Mais jufqu' ici on n' a pas encore pu parvenir a determiner combi«n d' equations fuc- ceffives en x' , x" , &c. on auroit a lefoudre auparavant. X. II ell au moins tresvraiferablable que cette maniere generale de refoudre 1' equation en jc' du degre m' /z' ^' ell trop generale. En effet cette maniere feroit dependre la folution de la propofee de radicaux qui auroient pour expofans des nombres premiers contenus entre m n'p'..... .& n ; or ces radicaux ne doivent pas etre contenus dans Ja racine d'une equation du degre n. Suppofons done que m' n' p* . . , m' n'p' X' = ^-^, -H ^^gT- &C. les A\ B\ C &c. etant au nombre fculement de m — i, 'Ou n — I y ou p — I termes , &c. il ell aife de voir .1.° que fi r expofant m n p' . . . . da radical a ete fuppo- :fe trop grand, & qu' il ne doive etre que m', n, p, &c. .nous aurons une equation en Aj telle que la meme equa- I I •lion feroit aulli rationnelle pour ^'"V"- A^'f'- , Sc ainli •de fuite. Ainfi dans ce cas 1' equation en A ne contier.dra .que des puiffances n p . . . oa m' p' . . . i.° que fi le lOombre des A', 5' .... n' eft que m ~ i, on aura par i i X les principes employes par M. de la Grange, T equation en J' , du degre ( m n' p' . . .) . (jn n' p . . . ^ i) jufqu' a tn n p' . . . . — m degr^ qui s' abaiffera par des reductions de la maniere que M. de la Grange I'a enfeigne. 3."*_que li on avoit au contraire pris y a' ■+■ v s' &c. au nombre map de m.' " I , 8c que c' cut ete le radical V ~ qu' il eut fallu prendre , l' equation ayant *$te trouvee en A , on auroit , en mettant au lieu de A , Z "' -p'--- a caufe de Z= A"'' . . . . une equation en Z d' oii le radical aura difparu ; ce qui prouve que i' on peut laus inconvenient feire r une ou 1' autre fuppofition ; 4." que fi le nombre des niL — I , n ~ I &c. ell plus petit que ne doit etre ceiui des fonftions, nous auroiis , (en ne fubllituant dans r equation du degre x""' que les valeurs dej:'""'"'^' ) T)i n p — I equations entrc m — 1 variables qui nous fer- viront a voir fi la fuppofition eft legitime , & a avoir dans ce cas pour A^ B' &c. les equations du plus petit degre pofiible. On voit aifement que fi m elt. le plus grand des fa6teurs mn'p, on aura prefque toujoursOT''"'"'>'/.'2Vzy m n P & fi on prend v/"" ou v & ainfi de fuite , on par- viendra toujours a une equation en A' B' &:c. x' qui fera d' un degie p)us eleve que 1' equaiion propofee. Au relle, li au lieu de fuppofer que route racine de I' equation du ,degre ni n p . . . . eft de la forme v >4' -^- v's' .au nom- bre de 77i — I , on fuppofoit que ces deux equations ii'ont que m racines communes , on trouveroit toujours autanc d' equations pour determiner A, B', qu' il y auroit de ces quaniit^s ; mais la methode ci-delTus me paroit plus pro- pre a abajfler le degre de 1' equation en A , aut*uu que cela fera poffible. XI. Soit la propofce du degr^ n , que je fuppol>r X = ^A -H v^ au nombre de n—\ termci, cjlik je faffe evanouir tous ces radicaux , j* aurai une equation du degre a*""' qui fera divifible par la propofee. Suppofons la divilioii faite , & le relle egal a zero, les equarions de condition doiineront les valeurs que doivein avoir y^,^,C,&c. pour que la raciiie hypotherique foic celle de la propole^i done toure valeur Ao. A ^ B ^ C . , . . qui latiiRra a la condition , donnera une valeur de la racine de la propo- fee. Suppofons que 1' elimination foit faite , & que nous aions C donne par une equation en A , B , C ; B par une equation en A , B ; &i A par une equation du de- gre n , il ell clair qu' a chaque racine de 1' equation en A, repondront certaines valeurs de ^ , de C, & au moins une racine de la propofee ; mais ces racines ne peuvenc etre qu' au nombre de n j done foient A , B , C n — I de ces racines j A' B' C n - I autres ; A" B" C" 72-1 autres ; & ainfi de fuite , lefquelles reprefcntent n racines de la propofee , les autres racines de i' equation en A ne pour- ront etre que quelques-unes de ces n — i . n racines j done r equa*don en A fera neceflairement reducible a une equation de ce degre , qu' on voir devoir fe re.^uire a une du degre m — i. Cette reflexion fuppofe que fi y/A -J- V 5 .... & ° 6" -H v'Z? font des valeurs d' une m^me racine de I' equation en n , aucun de ces radicaux n' etanc rationnel , il faut que C = A , ou = B Sc D = B oa = A. Si done on fuppofe en general r equation en A , telle qu' etant donnees n . n - i va- leurs de ^ , ou meme /z - i , les autres racines foient egales a ces memes valeurs de A , multipliers par des nombres , ou a la forame d' un certain r.ombre de ces valeurs inultipliees par des coeflicicns numenqucs, 154 on pourra trouver un moyen de rabaifTer V Equation en A. XII. Generalement apres avoir trouve V Equation en y^, il faudra ( le degre de I'equation en A etant p'^"r'....} rechercher (i cetie equation n' eft pas d' une forme telle que prenant Jp ~t- A' JP-' -H B' Ap" ..,.:= oi ou A^ -+- A' A^' ■+- B' Ai-"- . . . . = o ; A' -t- A' A'-' -+- B' A'-'- . . . . = o } &c. on ait A ' par une equation du degre p"^^ f r' Sec. oa m t-i ^j g^(,^ gr gn traiter de la meme maniere les equa- tions en A' , jufqu' a ce qu'on parvienne a une Equation ron reducible. Soit cette equation encore du degre/j"' ^"' r''.... on fuppofera que fa racine ( le fecond terme ayant ete de- truit) foit A' = v'jf' -H v^jj' au nombre de p"' - i termes; & ayant trouve ( n.° X.) I'equation en A" , fx ^lle eft poffible , on la traitera comme on a traite I'equa- tion en y^ , & ainfi de fuite. Si cela n' etoit pas poflible, ilfaudroit effayer la fuppofition de A' = 'y^A" ■+■ '^'s' au nombre de p"' f - i , & continuer ainfi jufqu' a ce qu' on ait une equation en A'. Par ce moyen , toutes les fois que la propofee aura une racine finie , on parviendra a la fin a une equation rationnelle , & le probleme fera refolu. XIII. Nous obferverons ici que nous avons deux efpe- <:es de reductions a confiderer ; 1' une eft celle dont nous venons de parler , &!' autre eft numerique pour ainfi direj c' eft lorfque, cu la propofee ne contient que des puit fances x*' . . . ce qui fait que Ton a ( faiCant ^ = x") les valeurs de .-c en ^ par la folution de 1' equation nu- raerale jy" — i = o > on bien lorfque la propofee du de- frre /z' eft divifible par une equation du degre ni ' , &c. & laiflant les coefficiens numeriques indetermines , on aura des valeurs rationnelles ; i.° de A -i- £ -+- C, &c. i.''du # produit des y4 , B , C, &c. deux a deux ; 3.° du produit des A, B , C, &c. trois a trois, & ainii de fuite; done on aura une equation 'en ^, ou B , Sec. rationnelle quant aux quaniites algebriques & du degre « — i. XV. Les feules chofes qui pourroient empecher cette conclufion , feroieat 1.° i\ Ton avoic un coefficient de n-l r equation en x, yd, B, C,Scc. pour le terme x" —nm, qui ne contint point le produit convenable des A, B, C, &c. pris m a m. Ce dont'il eft aife de s' affurer d' apres le premier article , & cela n' exige qu' un calcul que tout le monde peut faire. r." S' il arrivoit que les coefficiens numeriques des termes de I'equation ci-deflus du degre «— i, fulTern — , ce qui eft plus difficile a conftat<;r en general. XVI. Si aucun de ces inconveniens n' a lieu , alors oit aura par ce moyen T equation iitterale reduite par una voie tres fimple , & pour la determination des coefficiens nufneriques p^ p^ p\, &:c. (n." XII.) comme on a les coef- . "~^ ficiens des termes aa dcla de x -"-t-"-' donnes & coef- ficiens des termes pyrecedens , on aura immediatement les equations de condition , en fojrmant cts termes & egalanc a zero le coefficient de chaque terme en a% b^, &c. XVII. II feroit done tres utile d' avoir des formules generates & abregees pour calculer les fonftions homo- • genes de a^, ^', c*, . • . . j", auquel le probleoie propo- l{j conduit a chaque inftaut. XVI IL 157 XVIII. D'abord , foit /i - i le nombre 6es a',h*,. .. . f, & n = m n ~h p p ; ce qui depend de la thco- jie des combinaifons.) XIX. Connoifl'ant en general la maniere de former ces fonftions homogenes , on refoudra ce probleme: etanc donnee unc equation dont les coefficiens foient de cette forme & une propofee 4 favoir li fuppofant ces coefficicn'; numeriques indetermines , la forme hypothetique ne refout jpas la propofee. On pourra y parvenir par la methode des coefficiens indetcrmines , Sc on aura les equations de condition eiitre les coefiiciens, li on fjit former les foe- ..ftions de 1' article precedent. XX. Pour cela on cherchera d' abord une propofee x"' •+- a .x"'"' ■+■ b'x"''' etant donnees les equations .de condition pour qu' elle ait pour racine les n raciiies •xlc x' -4- ax"" ..... en fuppolant a ou a connus a vo- .lonte. -Cela pofe , on prcndra telle hypothefe qu' on vou- .dra po.ur la forme de la racine cherphee, & failant difpa- roitre les radicaux & comparant terme ji tcrme , on aura les equations de condition encre les cociliciens numeriques, pour que cette fornie foit .celle de la racine propoiee ; ou bien , fi au lieu de la forme de la racine cherchee jon prendia feuleraent x ;= y'A -+■ y £ . . . . j}l 6c B pouvant etre irrationnels , on aura les equations en A^B. .Ces equations en Ay B , &c. font al jrs en bien plus grand r.ombre que .les A ., B , 6vC. m-ns cela ne peut Mifc. Taur. Tom. K k k m8. fervir a abaifler le degre des ^quatloni en A , B , parce- que les coc-fficiens numeriques doivent etre tels que ces equations fe r^duifent 3. n — i ; mais cependant l\ on doit avoir des equations d' un degre moindre en n'ayant^gard qu' aux fondions algebrjques , on Ics trouvera par ce mo- yen. En cffet il n* y aura qu' a fuppofer dans routes ces equations A , B, C, &c. . , . donn^es par une Equation du degre m , par exemple , le meme pour toutes , on aura, 1.° le degre de cette equation & la forme de (es coefficiens en a% i», &c. i." les equations en A, B, C, Sec. les contenant d' une maniere fembiable , on aura toutes ces equations en valeurs de ces coefficiens , & par con- ftquent immediatement les equations de comparaifon entre les coefficiens. Si on veut examiner fi I' equation en j4,B, &c. eft reducible , ou non ; on prendra ces differentes hypo- ihefes , & on comparera de meme fans avoir befoin d'eii- mination. Ceci pourroit donner lieu a des d^veloppemens plus etendus , que je fupprime , mais auxquels je me livrerai fi les geometres trouvent que ces recherches meritent d'etre fuivies. ARTICLE III. J.I ne me refte plus maintenant pour remplir Je plan que je me fuis propofe, qu' a examiner la polfibilite ou la non poffibilite de la redui^ion a I'indefini de toutes ces equa- tions. J' y ajouterai quelques remarques fur 1' elimination & lur la maniere la plus (imple de la faire. 1. Si d' abord nous examinons les remarques de M.' De la Grange , nous trouvons que la methode gene- rale ne nous conduit qu' a des reduites toujours plus ele- vees que la propofee, lorfqu' elle ell du 5."^ 7.* 8.' degre, &c. car il me paroit d' apres les recherches de M.' De la Grange, & de M.' Vandermonde , qu' on peut regarder celle du 6' comme ie reduifant au cmquieme. M9 IF. Si on examine les remarques clu premier article de ce memoire , & que produifant par le moyen d' u:ie des formes quelconques de radicaux, une equation du degre f, on fuppofe que cette equation foit le produit d' une equa- tion rationnelle du degre p — n par utie du d^gre n ; il ell clair que le nombre de terraes en a% b* . . . . q" dont les coefficiens numeriques font indetermines, eft egal , i." au nombre des termes femblables dans une equation du degre p ~ n. 1." au nombre de ces termes qui entrent dans la t'orme hypothetique ; & que celui des equations de com- parailbn eft celui de tous les termes qui entrent dans une Equation du degre p ; en forte que ce nombre furpafle celui des coefficiens indetermines de celui du nombre des termes contenus dans n fonftions de a% b* ... . du degre p , p — I , . . . p ~ n -*- I raoins celui des m^mes termes dans des fonftions du degre n, nn, nn n" ....nn n" ... n'-"'* au nombre de m , m etant le nombre des radicaux fuccef^ fifs , Sc n , n, n" . . . n"~"~' leurs expofans. Or ce nombre eft toujours poiitif. Done en general le nombre d^s equa- tions furpaffera toujours celui des coefficiens indetermines . III. Ces deux reflexions ne fuffifent pas pour afTurer la non poffibilite de la folution generale , ni meme pour prouver qu' on ne puifle demontrer cette pollibilite. Exa- minons done les moyens de s' en afTurer. IV. Nous avons d' abord i' abaiflement del' equation du degre p ( N." II. ) . Cette equation n' eft pas 1 equation generale du degre p ; elle ne contient qu' un nombre plus petit de coefficiens indetermines, elle eft done fufceptible d' abaiflement , ik il eft clair que fi on prouve que cette equation eft r^duftible algebriquement (les coefiiciens nu- meriques reftant irrationnels ) a une equation telle que le nombre des equations ne (urpafl^at point celui des coeffi- ciens , le probleme feroit reiolu ; & fi cela n' eft pas en- core poffible en g^n^ral , cette confideration peut du moins fervir a diminuer i' exces du nombre des conditions fur it k 2 i6o ce!ui des coefRciens inddtermines. On pourrolt diminuer encore la difficu'te en condderant d' abord una equation dii degre/J - n multipliee par x" -H a^ x'"- -+- i' .x""' -+-/» & telle qu' il n' y ait dans le produit que des puifl'ances «, & en examinant ce qui refte de termes indeterniines. On fijpporcroit de meme , comme cela fuit de la difparition fucoffive des radicaux inferieurs fous ks fignes ;/, n'\ que r equation eft formee femblablement des puiffances n', /:", &c. & il eft tres poflible que fbus ce point de vue , 1' exces du nombre des conditions foic encore diminue. V. En attendant que ces calculs foient executes , voici toujours une mithode de s' affurer de la poiribilite du pro- bleme. Soit (article i. ) 1' equation reduite autant qu'elle peut r etre & du degre /tz , p, ^, /-; Ces nombres etant premiers & moindres que n , s' eftaie la folution de cette equation par la meme methode que la propofee & je cherche une autre reduite. J' examine le degre le plus bas oil elle s' abbaifle : fi ce degre a pour divifeurs premiers des nombres plus grands que ceux qui formoient le produit par lequel le degre de la propofee dtoit exprime , oudes' nombres egaux a n , ou plus grands , on pourra rcgarder la Iblution comme impofllb^e , fmon on pourra la regar- der comme pofiible. Continuant , on obfervera fi dans cha- que reduite le nombre des termes dont le produit forme le degre de Tequation, ne diminue pas, quant au nom- bre loit des produifans , foit quant a leur degre- VI. Si on rapproche de ceci ce que f ai dit , (article I." N."' 14. (k fuiv.) on verra que chaque operation qu'on fait pour chercher les reduites , tend a debarralTer d' uii radical ; on verra egalement pourquoi les equations fe prd- fentent lous un degre plus eleve que le produit des radi- caux fucce/fits oa ieurs puiffances , pourquoi ce degre pour- roit etre le produit du nombre premier plus grand que «,. comment enlia li doit toujours pouvoir fe rabbailler au i6t VII. Je' finis par quelques reflexions fur T elimination . L' introduftion a l' analyfe de T infini de M. Euler r'.'n- ferme d' excellens principes fur cette maciere i c'eft d'apres lui que je vais proceder ici. VIII. Quel que Ibit un m nombre d' Equations entre m variables X , ^, ^, ?/.... fi je veux avoir une equation d^termin^e en une feule variable , ii el\ clair que , quelque methode que je prenne , I' equation determinee en x, par exemple , fcra une fbii6tion de x egal^e a zeroj & ft A = o , y4'=o, j4" = o , Sec, font les equations propo- lees , cette fbn6tion de x purs fera AB ■+■ A'B' -\- A B" &c. IX. B , B', B", feront des fonftions entieres toutes les fois que 1' on n' aura point d' equation en jy^ , { , « .... Satisfaifant aux equations y4 = O , -4 ' = O , &C. independamment de x, Dans ce cas , ft on veut avoir x, il faut fuppofer a B , B\ B", &c. un denominateur. X. Suppofbns done que 1' on cherche 1' Equation la plus fimpie rationnelle en x , qui fatisfaffe aux equations y4 = o , A' = o , A" = o , &c. il n' y aura qu' a les multiplier par les fondions , ft /tz eft le degre de ces equations C C C" D ' D ' D ' ■ les C etant des fonftions entieres du degre u , Sc D da degre « •+- TO — 1 , tout au plus. Prenant au lieu de cha- que C Si de D , des feries indefinies , multipliant Sc ftip- j4C u4'C' pofant — -t- — T— , &'c. une fonftion entiere de x, & r egalant a zero , on aura 1' equation cherchee ; & fup- poiant fticcelTivement pour chaque degre des fonftions C, ceiui des Z) , le plus grand qu' il eli poflible. . XI. Si on cherche au contraire 1' equation en x la plus ele\ee qu' il ell poffible, toujours en fuppolant qu' on n' admette point de racines mutiies , il taut , en luivant la i6z meme operation, prenc?re pour les C, comme pour la quan- tite D, le plus petit degre qui puiffe reuffir. XII. Toutes les fois que 1' on n' a aucune valeur de y, ^, u, &c. independantes de toute valeur des x, on aura par cette maniere la valeur des coefficiens de I'^qua- tion en x , en refolvant des equations lineaires ; & comme il eft aife de voir en general la forme de ces equations, on fubftituera immediatement aux equations a eliminer un fylleme d' equations lineaires, Cela peat etre d' une gran- de utiiite dans la pratique. XIIL II y a maintenant deux cas a confiderer; i.°celui oil s' arretant a un degre pour les valeurs desC, le nom- hre de ces equations lineaires eft plus grand que celui des coefficiens indetermines. Dans ce cas , Ja folution n' eft poffible que lorlque les coefficiens des equations propofees ont entre eux certaines conditions. 2.° Lorfque dans la meme hypothefe le nombre des coefficiens eft plus grand ou egal a celui des equations. II femble qu'alors on devroit conclure qu'en general la folution eft poffible ; mais il faut obferver qu' il faut que le fyfteme ne puifte pas fe divifer en deux autres dans I'un defquels le nombre des indeter- minees foit plus petit que celui des equations. Par exera- pie , foit m -i- n le nombre total des equations , p -h ^ celui des indetermindes, & /j -h ^ > « -+- /«. Si p de ces ind^termindes fe trouve n' entrer que dans n equations, & que p {}) Pag. ^2. 1. 4. -h x°-^ ^ (-) ^'-f -^ ^"'■* ''^ O Mifc, Taur. Tom. V, I L t66 Pa^.ioy 1.4. la coriikante a qui fe trouve lifes la coiillaute « Hx^ dy ■' dx "^ dy Pag.n6. I. 17. empoy6 Ufes employe Pag. I 1 7./. 1 8. J 9, que (i Ton avoit en A^ = o iifis que (1 i'on avoit ea K:=' o Pag.ix6.l.i^.xo. fi on nomm." a la hauteur iifis fi on nom- me a la hauteur /. 1 1 . ffin. {U ^ +g) = o lifcs f. f.n. (a|/ - -»- ^ =: o Pag.\ 11.1.17. par I' equation lifes pour i'equatioa Pag. i 17. l-^- J - I'f^'Jj; P P Pug.isi. l.ulc. - lifcs — " J* -^ 0* Pjg.it6.'l.iz. - pour la probabilire /(/"« -- pour la pro- babilite Pag.ioo.ioi. en plufieurs endrolts a la place de fv met- tez partout / ^ Pag.io-il. 1 8. faifaiit dB=dx lifes 'faifant ^^6 = d -^^ Li<). dx lifes d^ Pag io^.l.i.^J'''^x-(,ir~*-i-2p) liJis1<"zD. X "C^^-^'-^TP) 1 X a67 Pjo'.iij./.ig. I'integrale (leja'dx f^-ra -^ — lifes fera - — P.i^>-. 130. / I . Problime II. lifcs Problems XL Pag.i^^hi. £B = P'-h(^ lifesB-B' = P-r(^ «J A PlAXCHt: I. PLANCHt: J. Fig. 4^,^. I \ PLANCHE.tn. »IL Planche.iii. PlJ^NCHF.. /v. ; Fu :X- Pla^'che. IV. B M N Tia. 2. 1/ A B F.|. 3 D \J N B B M N rig. 2 K J A B Fid. 3 D / \ "\ ivr '