f^Cii 0/SO HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY. \V^ ^Àiw\\>\ "01 \\oû. MÉMOIRES COURONINÉS ET AUTRES MÉMOIRES PUBLIES PAR l'académie royale DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAIX-ARTS DE BELGIQLl COLI.E€TION II%-8o. — TOME I-X k BRUXELLES «AYEZ, IMPRIMEUR DE ^'ACADÉMIE ROYALE DES SCffiNXES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE rue de Lounain, 112 Jnillel 19C0-Mai 1901 MÉMOIRES COURONNÉS ET AUTRES MÉMOIRES MÉMOIRES COURONNÉS ET AUTRES MEMOIRES PUBLIES PAI l'académie royale DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAt'X-ARTS DE BELGIQUE €OL.iiECTioi« iK-s"*. — tome: 1.%. BRUXELLES IIAYEZ, I3IPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE rue de Louvain, M'2 ^^ Juillet iOOO-Mai 1901 OCT P ^901 TABLE DES MÉMOIRES CONTENUS DANS LE TOME LX. SCIENCES. d. Études de géométrie analytique non euclidienne (168 pactes, 41 figures); par P. Baiibarin. 2. Influence de la respiration d'une atmosphère suroxygénée sur l'absorption d'oxygène (52 pages, 1 figure); parle D^ Arthur Falloise. 3. Influence de la température extérieure sur les échanges respiratoires chez les animaux à sang chaud et chez l'homme (29 pages, 8 figures); par le D"- Arthur Falloise. 4. Étude sur les courbes de Traube-Hering (40 pages, 15 figures); par Léon Plumier. LETTRES ET SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. 5. Étude sur la vie et les travaux de Nicolas Clénard (203 pages); par Victor Chauvin et Alphonse Roersch. [Prix de Stassart en 4899.) 6. La lettre de foire à Ypres au XIII« siècle. Contribution à l'étude des papiers de crédit (292 pages et 1 planche); par G. Des Marez. BEAUX-ARTS. 7. Roger van der Weyden et les « Ymaigiers » de Tournai (24 pages et 8 planches); par L. Maeterlinck. ÉTUDES DE GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE NON EUCLIDIENNE PAR P. BARBARIN Officier de l'Instruction publique Ancien élève de l'École normale supérieure Agrégé des sciences Professeur de mathématiques supérieures au Lycée de Bordeauj (Présenté à Ja Classe des sciences dans la séance du 4 décembre 4897. Tome LX ETUDES DE GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE NON EUCLIDIENNE PRELIMINAIRES 1. 01)jet et division du mémoire. Le but que nous nous sommes proposé dans ce travail est de pousser aussi loin que possible l'étude de l'analogie natu- relle entre les espaces euclidien et non euclidiens, en prenant pour base les écrits de Lobatchefsky, Bolyai et leurs conti- nuateurs; nous admettrons, par exemple, que le lecteur connaît les Recherches géométriques sur la théorie des parallèles de Lobatchefsky, la Science absolue de l'espace de Bolyai, et, parmi les ouvrages plus récents, V Essai sur les princijjes fonda- mentaux de la géométrie de M. De Tilly (Mémoires de la Société DES SCIENCES PHYSIQUES DE BORDEAUX, 1882) et la belle thèse de M. Gérard sur la géométrie non euclidienne (1892). Les points traités par nous sont les suivants : 1» Déduire de quelques constructions très simples du (4) quadrilatère trireclangle toutes les constructions planes fonda- mentales; 2° Exposer par les méthodes mêmes de transformation qu'emploie la géométrie analytique euclidienne, la classifi- cation des coniques et quadriques dans les espaces non eucli- diens, en signalant brièvement leurs propriétés les plus caractéristiques; 3" Démontrer enfin la généralité de ce théorème : Chacun des trois espaces : riemannien, euclidien ou lobatcJiefskien, renferme des surfaces à courbure constante dont les lignes géodé- siques ont les jiropriétés jnétriques des droites des autres espaces. M. Story * s'était déjà occupé des coniques non euclidiennes, et, les envisageant dans leur rapport avec le cercle réel ou imaginaire de l'infini, « the absolute conic », avait jeté les fondements d'une première classification. Notre travail con- firme et complète le sien. Les coniques du plan riemannien sont des courbes parfai- tement analogues aux coniques sphériques euclidiennes, et ce sont aussi, dans l'espace, des coniques sphériques particu- lières ; on peut ainsi a priori se rendre compte de leur aspect. Pour se représenter celui des coniques du plan lobatchefskien, imaginons une sphère, un point Q de la surface, et l'hémisphère qui entoure ce point pris pour centre. Appelons à. son rayon sphérique, et autour de Q décrivons également le petit cercle de rayon sphérique égal à |, que nous appellerons cercle limite relatif à Q \ le cône circonscrit à la sphère suivant ce petit cercle a son sommet en V; un observateur placé en V voit la calotte sphérique intérieure au cercle limite, et entou- rant Q, tandis que le reste de l'hémisphère lui est caché; donc la perspective d'une courbe de l'hémisphère, faite sur le plan de contact, offrira un dessin composé, ou entièrement de lignes pleines, ou entièrement de lignes ponctuées, ou partie de pleins et partie de ponctués, suivant les conventions ordi- naires du trait graphique. * American Journal of Math., 188:2, pp. 358 et suiv. Imaginons maintenant que ce même dessin soit reganh'; par un observateur debout sur son pian, et d'assez petites dimen- sions pour que le cercle limite disparaisse pour lui dans l'éloignement comme s'il avait un rayon infiniment grand; nous montrerons que, grâce à un système de représentation particulier, l'aspect que prend pour lui ce dessin est précisé- ment celui qui peut être donné aux courbes lobatchefskiennes. Les calculs que nous avons eu à développer sont de deux sortes : les premiers sont spéciaux au plan lobalchefskien, et dans les formules employées, les sinus et cosinus hyperbo- liques sont désignés par les notations usitées depuis Kiccati, sh, ch ; les calculs de la seconde sorte peuvent s'appliquer indifféremment, ou moyennant une légère variante, aux deux plans non euclidiens; nous les avons donc opérés dans un seul système de géométrie, le système riemannien, par consé- quent les notations sin, cos désignent invariablement des fonctions circulaires. Quand le résultat d'un calcul ne sera suivi d'aucune mention spéciale, c'est que pour le traduire en langage lobatchefskien, il suffira de substituer simplement les fonctions hyperboliques aux fonctions circulaires, et nous laisserons au lecteur le soin de faire lui-même cette substi- tution. Mais quand le passage d'un système de géométrie à un autre entraînera un changement de forme dans le résultat, nous l'indiquerons expressément. I. - QUADRILATERE TRIRECTANGLE, CONSTRUCTIONS FONDAMENTALES. 2. Quadrilatère trirectangle lohatcliefskien. Soit le quadrilatère trirectangle ABCD (fig. 1) dans lequel nous supposons A aigu, et B = C=D = 1 droit; posons AB = a, BC = />, CD = c, DA = ^; les angles de parallélisme correspondants à ces côtés sont, d'après la notation de Lobat- chefsky, n(a), n(t), n(c), n((/), que nous appellerons plus (6; commodément gAu, ^, F, A. On sait d'après Bolyai que, par exemple, a et gAd sont liés par les relations siii Jla = ch a cos JU = th a, t£ç qH) = ; . {\ ) sh a le géomètre hongrois a montré d'ailleurs que les éléments du quadrilatère étaient déterminés en fonction les uns des autres par les relations sh a ch (/ ch 6 \ sh c i sin A sh rf ch a ch c ) .... (2) sh 6 \ sin A th a . Ih rf = sh 6 . sh c = cos A * On peut aisément formuler une règle mnémotechnique permettant d'écrire indistinctement toutes les relations du quadrilatère trirectangie. On dessine pour cela un pentagone, sur les côtés duquel on inscrit, dans (7) par conséquent, si de C comme centre, avec CE = AB, et CF = AD comme rayons, on décrit deux arcs de circonférence coupant respectivement AD en E et AB en F, l'angle CFB égaie <Â>, et l'angle CED égale A, puisque sh rf 1 sh a 1 sh 6 sin CFB sh c sin CED Nous allons prouver que la même construction donne éga- lement fi et F. En effet, par division les formules (2) donnent th a ih d - — = ch 6, — — - ^ ch c, thc t.h6 mais dans les triangles rectangles CED, CFB, tha \ i ihd 1 i th c cos DCE sin BCE th b cos BCF sin DGF donc BCE = p, DCF = F, et p -♦- F est plus grand que 1 droit; il en résulte que CE est parallèle (dans le sens lobatchefskien) à AB, et CF parallèle à AD. Enfin, dans le triangle DCE, nous avons sh c th DE = = sh 6 . sh c := cos A, ce qui prouve que A est l'angle de parallélisme répondant à DE, ou à son égale BF. Ces remarques, qui paraissent n'avoir pas encore été faites, permettent de simplifier et de transformer notablement les cet ordre, A, j — a, b, c, et ^ — d. Le cosinus d'un élément quelconque égale le produit des sinus des deux éléments non adjacents, ou le pro- duit des cotangentes des deux éléments adjacents. Cette règle, qui s'applique au triangle rectangle, m'a été obligeamment communiquée par M. DE Lagrandval, professeur honoraire de mathématiques spéciales au Lycée de Bordeaux. (8) tracés élémentaires qui peuvent se réduire à quatre principaux : 1. Construire un trirectangle ABCD connaissant deux côtés CONSÉCUTIFS perpendiculaires. Deux cas, tracés évidents. Applications : a) Mener par C la parallèle CE à AB (BA est pris arbitrairement). b) Trouver p = n(h). 2. Construire un trirectangle ABCD connaissant CD=c et 6 == u{h). Bolyai et M. Gérard ramènent ce problème à construire une droite AB parallèle à une droite donnée EC, et perpendicu- laire à une autre droite donnée BC. Voici une solution beau- coup plus simple. Soient tirées CD = c, puis Q,x perpendi- culaire indéfinie à CD, et Q^z telle que l'angle xCz égale Tangle donné |3; élevons DA perpendiculaire à DC, et tirons CF parallèle à DA; pour que le problème soit possible, CF doit être intérieure à l'angle xQjZ ; alors DCF = F et (3 + F > 1 droit. Prenons sur CF et CE des longueurs égales quelconques CM, CN, puis abaissons Mm et N/i perpendiculaires sur CD et Cx\ ces lignes se coupent nécessairement en un point w de la diagonale AC, car, en vertu des triangles rectangles ACB, ACD, th b cos S th Cm tg ACD = -— = ^ = = t^ wCD ; ^ thc cosF ihCw ^ le point A est alors à la rencontre de AD avec Cw, et il ne reste qu'à tirer AB perpendiculaire sur Ç,x. Applications : a) Trouver b, quand on donne |3 = n(^). On prend CE arbitraire, on projette suivant CD le long de Cî/, qui est perpendiculaire au côté Cx de l'angle EC^ = (3. En particulier, si ^ =^ ^ droit, b égale la longueur remar- quable u telle que n[u) = ^ droit, ou %hu = \. b) Construire un tiHangle rectangle CDE oîi l'on donne CD et l'angle opposé DEC. c) Construire un trirectangle, connaissant deux côtés opposés (9) AB = rt, CD = c. On construit d'abord le triangle CDE, puis on mène Co; perpendiculaire à CD pour déterminer ECa' = (3. d) Construire un triangle rectangle BCF, connaissant les angles aigus GFB = X, et FCB = 1 droit — F. Prenons MCo; égal à 1 droit — F, et élevons CD perpendi- culaire sur Cx'; construisons a et c connaissant JU = n(a), et F = n(6*), ce qui permet d'avoir l'angle CED. Quand le quadri- latère ABCD aura été construit, nous en déduirons F. 3. Construire un trirectangle connaissant deux côtés consé- cutifs DE l'angle aigu. a e,i d étant donnés, tout revient à déterminer l'angle A, sachant que th a . th d == cos A. Construisons A = n(rf), puis faisons le triangle CED dans lequel nous connaissons l'hypoténuse et un angle; comme le second côté DE de cet angle jouit delà propriété que n(DE) = A, il ne reste qu'à construire A. Application \ a Qi d étant donnés, construire x tel que sli^x = sh'a -H ûi^d, ic = AC; inversement, la longueur d telle que a ei x étant donnés, on ait shV = sh^x — sh*cï est le second côté d de l'angle aigu du quadrilatère trirectangle qui a pour premier côté de cet angle la longueur a, et ic > a pour diagonale. 4. Construire un trirectangle, connaissant l'angle aigu A, et un côté. Ce cas se subdivise suivant que le côté donné est un côté a de l'angle, ou un côté opposé b. a) Supposons d'abord que a soit le côté donné; construisons la longueur / telle que n(/) = A. / est moindre que a, ou le pro- blème est impossible; traçons alors le triangle rectangle CDE ( 10 ) dont l'hypoténuse CE égale a, et le côté DE égale / ; nous avons A = DEC, il ne reste qu'à construire d. Application : Construire la perpendiculaire commune DC à deux droites AD, BG qui ne sont ni sécantes ni parallèles. Tirons AB perpendiculaire quelconque sur BC, et construi- sons AD. |3) Supposons maintenant que b soit le côté donné ; si nous construisons d'abord la longueur / telle que n(/) = A, nous saurons tracer le triangle rectangle CBF, puisque nous con- naissons les deux côtés de son angle droit, et il en résultera CF = d. En résumé, le quadrilatère trirectangle donne le moyen de construire les formules suivantes : sh a , . , , sha thalhrf chx = ♦ shx = shc. shrt, shx = -— -»sha; = — -— — , etc., sh c cha sh o et en y faisant intervenir comme élément la longueur remar- quable u telle que shî< = 1, on en déduit aussi le moyen de construire les formules 1 1 ch X = sh a, ch x = , sh x = ch d, sh x = — — - » sha chrt u sho u M. i. ^^^ u ^ shx = — -' shx = sha. sho, shx = — — -» shx sh 6 ch b cha sh6 puis enfin, ] sh a • sh 6 sh X = - — et sh X = ■ sh a sh c dans les constructions relatives aux foyers des coniques, quelques-unes de ces formules se retrouvent fréquemment. 3. Construction approchée du paramètre du plan lobatcliefskien. M. Hermite a prouvé que e n'est racine d'aucune équation à coefticients entiers ; en se basant sur ce théorème, M. Gérard a donné, pages 86-89 de sa thèse, l'expression générale des ( H ) longueurs qu'on sait construire sur le plan lobatchefskien avec la règle et le compas, et en a conclu que le paramètre K de ce plan, appelé par Bolyai unilé naturelle de longueur, ne peut pas se construire avec ces instruments. Toutefois nous pouvons déterminer les extrémités d'un arc d'horicycle (ou courbe limite de Lobatchefsky) ayant une lon- gueur égale à cette unité. En effet, on sait que l'horicycle est la courbe la plus simple pour défmir les fonctions hyperbo- liques, et qu'un arc OM (fig. 2) est à la fois le sinus hyper- f^.2 bolique de la moitié mM de la corde qui sous-tend l'arc double MM', et la tangente de la longueur OT interceptée sur ( 12) la tangente géométrique en 0 entre le point de contact 0 et l'extrémité T du rayon passant par M; en d'autres termes, arc OM = sh mM = th OT = cos MTO; on déduit de là que e'"* = chmM. Ceci posé, soit OA l'arc d'horicycle de longueur égale à 1 ; nous voyons immédiatement que shaA = l, donc ak égale la longueur remarquable u construite dans l'application a du second cas du quadrilatè -e trirectangle ; et le point A s'obtient en faisant couper l'hoi i- cycle avec un hypercycle {équidistante) ayant oa pour axe et pour équidistance u; d'ailleurs on a aussi th 0R = 1, ce qui prouve que le rayon de l'extrémité A est parallèle à la tan- gente OR de l'autre extrémité 0. Enfin, eO« = l/2 ou thO« = -; 5 on pourra donc, comme nous allons le montrer un peu plus loin, construire Oa, puis élever à son extrémité a la perpendi- culaire a\ de longueur égale à u. La question qui se pose maintenant est donc celle-ci : Puisqu'on ne peut construire une longueur rectiligne égale à K, peut-on construire des longueurs qui en approchent suffi- samment? La réponse, comme nous le verrons, est affir- mative. Prouvons d'abord qu'il est possible de déterminer tous les triangles dont les côtés ont des fonctions hyperboliques commensurables, et les angles, des fonctions circulaires aussi commensurables. Si nous imaginons une ligne brisée régu- lière AqAjAs ... A,„ dont les côtés sont égaux à 2m et sont successivement perpendiculaires, si nous prenons ensuite les milieux B^Ba ... B^ des diagonales AqAi, AoA,, ... AoA„, nous savons, d'après les propriétés de Thoricycle, que sh AqB^ = 1 , sh A0B2 = 2, sh AqB^ = m ( 13 ) Posons AoB,„ = y ; nous savons construire une longueur z telle que sh w 1 sh z = -- — = — • sh y m Ceci fait, déterminons l'angle de parallélisme Z ^ n{z) et imaginons une nouvelle ligne brisée régulière CoCiCj ... C,„ dont les côtés de longueur 2;5 sont successivement inclinés de l'angle 2Z les uns sur les autres; en joignant Co au p*^ sommet Cp, et prenant le milieu D^ de cette droite, nous aurons déterminé la longueur X = CoD^ telle que m Nous saurons donc également, d'après les remarques qui terminent notre étude du quadrilatère trirectangle, construire toute longueur X' ou X" telle que chX' = -^, ou tliX" = ^; ui m les longueurs XX'X" convenablement choisies, et leurs mul- tiples, pourront ensuite servir à former des triangles dont les angles ont des fonctions trigonométriques commensurables. Posons maintenant sh A; = 1 3! 5! (2/)H-i)! (2p-4-5)! et 1 . ^ ^ ^ 5î (2p -\- 1)! construisons Wap-fi, puis remarquons que dans la série conver- gente sh K, tous les termes qui suivent ont une somme moindre que 1 (2pH-l)I _(2p + 2f (2p + 2)^ 2/)-t-i]!(2jo-t-l)(2j3-t-3)' (14 ) donc si nous construisons la longueur nouvelle wâp+i telle que i sht/ip + i = sht/2p + i -4- (2/) -+- 1)! (2p -+- i)(2/? + 3) nous aurons sh Mjp + 1 < sh A: < sh w^p + , et w«p + i < ^ < w^p + i; W2p+i croît avec j9, tandis qu'évidemment u\j,^z est inférieure à w'sp+i; donc les deux suites de longueurs Ml Ws "sp+i, wi wj W^p + i ont une limite commune qui n'est autre que K. Si l'on prend Mgp+j comme valeur approchée par défaut de cette limite, l'erreur est moindre que la longueur k^^i qui a son sinus hyperbolique égal à \ car on a ["Ip -\- 1)!(2p H- l)(2p -f- 3) IL — PLAN, COORDONNÉES, DROITE ET CERCLE. 4. Les zones du plan. Soient 0 une origine prise à volonté, et M un point donné sur le plan; le segment OM = p a pour tangente un nombre qui, dans le cas de la géométrie riemannienne, peut prendre toutes les valeurs algébriques de — oo à -t- oo , et dans le cas de la géométrie lobatchefskienne, toutes les valeurs comprises entre — 1 et -4- 1 ; donc si M est réel et donné, tg p et th p n'ont chacun qu'une seule valeur. ( 15 ) Il en est autrement quand tgp ou th p est donné. Envisageons d'abord le cas où l'on a tg p = m, m étant réel ; une infinité de valeurs de p, de la forme a -+- kv, satisfont à cette équation ; nous nous bornerons à envisager celle, désignée par a, qui en valeur absolue est inférieure ou au plus égale à ^, et a même signe que m; le lieu des points tels que p == a est le premier hémiplan, qui est limité par l'équateur de centre 0. Le cercle limite de rayon J partage en outre l'hémiplan en deux zones, l'une intérieure et renfermant 0, l'autre extérieure. A tout point M de celle-ci on peut faire correspondre un point unique et déterminé N de la première, en portant sur MO et dans le sens même de cette droite, à partir de M, la lon- gueur MN égale à ~. Si l'on pose ON = p', on a , _ i _ ^ Pour étudier ce qui se passe sur le plan lobalchefskien, il faut se souvenir que l'équation Ih p = m a une seule racine réelle si m^ < 1, aucune quand m^ > 1. Soit d'abord la pre- mière hypothèse; la solution réelle unique étant désignée par tty valeur qui a même signe que m, les autres sont toutes imaginaires, et de la forme a ■+- kxi; de là une zone réelle indéfinie s'étendant du point 0 au cercle limite de rayon infiniment grand qui a 0 pour centre, et des zones imagi- naires de différents ordres; par exemple, dans celle d'ordre k, p = a -+- kyri varie de kH à oo ; appelons-les zones pseudo- réelles. Lorsque m^ est plus grand que 1, déterminons le point réel unique N tel que \ th p = — > m et faisons a' = ON ; toutes les valeurs de p' ayant la forme a' -+- kyri, toutes celles de p ont la forme p = a H H kiti, 2 ( 16) dans laquelle a' peut varier de — oo à -+- oo ; donc, pour obtenir un des points répondant aux différentes valeurs de p, nous conviendrons d'ajouter au segment ON, dans le même sens que lui, une longueur NM' égale à |, et de dire que OM' représente le rayon idéal a' -4- |^. Pour cette raison, M' est également la représentation réelle du point idéal M; aussi quand N décrit la zone réelle, M décrit la zone îY/^'a/^ comprise depuis le cercle limite jusqu'au cercle de rayon ^ ou équateur idéal du plan; nous supposerons que ces zones se font suite, et que leur réunion forme le premier feuillet du plan, et nous nous }3ornerons à l'étude des points qu'il renferme. En résumé, l'équation th p = m donne sur ce feuillet, si m^ est < 1, un point unique réel, et si m^ est > 1, un point unique idéal représenté par convention par un point réel; le lieu géomé- trique de ce dernier est donc la figuration conventionnelle du lieu idéal que décrit le premier, et nous le dessinerons en points, comme si le feuillet était effectivement divisé par un écran dressé le long du cercle limite, et qui cacherait la zone idéale aux yeux de l'observateur debout en 0 sur le plan. 5. Cooidonnccs. Les systèmes de coordonnées qui se prêtent le mieux aux calculs sont les coordonnées polaires, les coordonnées recli- lignes et les coordonnées trilinéaires, et l'on passe facilement, comme sur le plan euclidien, du premier système au second. Soient en effet M un point du plan riemannien, OL la direction positive du segment p = OM, ox, oy les directions positives des axes rectilignes x'x, y'y se coupant en 0, et OD une direc- tion arbitraire du plan; on a l'identité sin rr,î/ cos D,L -♦- sin 2/,L cos a:, D -^- sin L,a: cos î/,D = 0 (5) entre les angles orientés positivement que toutes ces directions font entre elles; si l'on pose siiiLjV . sinXjL . SU) /5, y =-: sm p, z = cos p (4) smar, 2/ suix,?/ (17 ) X, y et z sont les coordonnées reetilignes du point M, et un système de valeurs de ces quantités détermine bien ce point. La relation (3) peut alors s'écrire sous la forme sin |9 cos D, L == a; cos x, D -*- t/ cos t/, D . . . (5) qui renferme toutes les transformations linéaires ; de plus, en posant ic, ^ = 0, on a 2^' 4- ac' -*- y' -+- 2a;t/ cos 6 ^ 1 . Dans le cas particulier de 0 = 2» ^» 2/» ^ sont les coor- données même employées dans le travail de M. Gérard, et sur le plan lobatchefskien, on aurait la relation générale z'^ — (x* ■*- i/' -*- 2x1/ cos e) ^ 1 . On tire aisément de là formule (5) les équations des chan- gements de coordonnées, soient : Pour la rotation a du système rectangulaire xoy autour de o, flc = x' cos a — y' sin a y s=s x' sin a. -¥■ y' cos a (a) z = z' et pour la translation de l'origine de la longueur d suivant ox, X ^ z' s\n d -¥- x' cos d z = z' cos d — x' sin d les formules (a) s'appliquent aux deux plans non euclidiens; et les formules (b') du plan lobatchefskien sont X = z' sh d -^ x' ch d Z = z' chd -i- x' sh d. Tome LX " 2 m) j. 6. Ligne droite. Rappel (les principales formules. bans tout ce qui suivra, sauf indication contraire, les axes rectilignes sont supposés rectangulaires. La ligne droite est représentée par ré(|uation homogène du premier degré ax H- by -*- c-2 = 0 dont toutes les solutions sont évidemment réelles quand il s'agit du plan riemannien; pour raisonner sur le plan lobat- chefskien, il nous suffira de faire appel à Téquation polaire th COS (co a) = 0 où p désigne la distance de l'origine à la droite. Suivant que th^p est ^ 1, c'est-à-dire que a' -4- b' — c' est ^ 0, la droite a des points réels et des points idéaux, ou n'a que des points idéaux. Dans le premier cas, supposant pour tlxcr les idées;? positif, construisons le point réel P qui a pour coordonnées polaires a et /;, puis les droites indéfinies OH OH' (fig. 3) qui z,\. (19 ) répondent à w = a dr nip), enfin le cercle de rayon | =i OE qui figure, suivant nos conventions, Téquateur idéal, et la droite Ços' perpendiculaire à OP, coupant ce cercle en Ç et Ç'; la partie réelle de la droite D est ZPZ', perpendiculaire 'h OP, et parallèle i^ OH et OH'; il y a en outre deux parties idéales distinctes, Z,Ç et Z;Ç', parallèles à OH et OH', et limitées aux points d'arrêt ÇÇ' qui les terminent sur le premier feuillet du plan. Si a' -\- h' — c^ = 0, ou a ii(p) = 0, OH et OH' coïncident avec OP, la partie réelle disparaît, et il ne reste que deux branches idéales parallèles à OP (fig. 3 his). Fy.à àù Enfin pour a' -^ h- — â < 0, le point idéal P est figuré par le point idéal P'; il n'y a qu'une partie idéale continue figurée par le trait ÇP'C (fig. 3 /er). Le sinus circulaire ou hyperbolique de la distance d'un point donné }i\{XxXji%i) à la droite a pour expression générale 6vi -♦- czi ox, ±l/a^ Ee (20) € = 1 s'appliquant au plan riemannien, et £ = — 1 au plan lobatchefskien. Soient les droites ax -^ by -\- cz = 0, a'x H- h' y ■+■ c'z = 0, les coordonnées de leur point de rencontre M sont données par les équations ^ ^ y ^ ^ I bc' — cb' ca' — ac' ab' — ba' j (6) \/{ab' — ba'f -t- t [ac' — ca'f -+- e{bc' — cb'f et l'angle V qu'elles forment a pour tangente ^ y _^ _^ \/{^b' — ba'f -t- E{ac' — ca'f -f- ejbc' — cbf ce' ■+- s{aa -+- bb') donc deux droites riemanniennes qui ne coïncident pas, ont sur l'hémiplan un point commun et un seul, font aussi un angle déterminé. Sur le plan lobatchefskien, deux droites ont . (7) (21 ) en commun un point unique réel, limite, ou idéal, appar- tenant au premier feuillet, mais elles peuvent faire un angle nul sans coïncider, lorsque l'on a {ab' — baf =^ {ac' — ca'f -f- (6c' — cb'f leur point d'intersection appartient au cercle limite, et elles sont alors parallèles entre elles. Nous dirons enfin que les deux droites sont perpendi- culaires entre elles si ce' H- e(aa' -4- 66') = 0. 7. Formules de segmenta (ion. Soient les coordonnées de deux points donnés M^M^; il est aisé de calculer en fonction de ces quantités et de certains paramètres, les coordonnées d'un point quelconque M de leur droite; nous poserons pour cela, sin MM2 sin MM. A= -.fi^ -^ (8) sin M1M2 sm MgM, et nous en déduirons les coordonnées cherchées X = Xx, H- ^r2, y = Ay, -h yaî/j, z = Xz^ -h fjiz^y (9) \ et \k étant liés entre eux par la relation A' -H fjî^ H- 2a^ cos m, Ma = 1 . Ces formules peuvent servir, comme sur le plan euclidien, à calculer les coordonnées du centre G„ des distances propor- tionnelles de n points M^M^ .... M„, affectés de coefficients mj^mçi .... m„, coordonnées qui sont Ir.m^x^ SîWpî/p Sï?/îpZp A. = ' I _ == i Li^ = ■» R„ R» R„ ( 22 ) en posant En particulier, le centre des moyennes distances G a pour coordonnées €tïest un radical numérique, fonction symétrique des distances mutuelles des n points, qui a pour limite l'entier n lorsque le paramètre du plan considéré croît indéfiniment. Enfin, pour porter sur une droite donnée D, à partir d'un point donné M(^,/y,?,), un segment donné MiN == /, il sutfit de prendre pour coordonnées de N dans le plan riemannien, X = jr, cos / — cos p cos a sin / y = y^{;os l — COS p sin a siii / (10) r = r, cos / -*- sin p sin / a et /j -4- ^désignant les coordonnées polaires du point M' de D situé à la distance MM' = ^ • 8. Cfircies. M. Gérard a montré, pages 67 et suivantes de sa thèse, que les propriétés ordinaires des cercles euclidiens telles que axe radical, polaire, subsistent en métagéométrie, et donnent lieu à des applications identiques, dans lesquelles il y a lieu d'uti- liser les constructions du triangle et du quadrilatère, et que nous ne citerons que pour mémoire. g 11 en résulte qu'on peut aussi transformer dans un certain sens un cercle en un autre cercle ou une droite. En effet, soient o et « les coordonnées polaires du centre G par rapport à l'origine 0, et R le rayon; l'équation polaire du cercle est sur le plan riemannien p P (cos R -*- cos a) tg* - — i sin a tg - cos w -*- (cos R — cos a) = 0. ( 23 ) Si Ton cherche le lieu géométrique du point M' tel que sur \à' droite OMM' on ait on a une équation de môme forme que la précédente : (cos R' -♦- cos a) tg' -2 sin a' tg — coswn- (cosR' — cosa')= 0 2i 2 où les relations cos R' H- cos a' sin a cos R' — cos a' cos ft -+- cos a A sin a A'-* (cos R — cos a) déterminent a' et R'; d'ailleurs on sait que OM coupant de nouveau le cercle G en N, OM ON cos R — cos a OM' ON (g -— . tg — ~ = = P, et tg tg — = Pa ^2 "2 cos R -H cos a ^ 2 "^ 2 donc il est permis de dire que M est à la fois homologue de M, et antihomologue de N, et que le cercle qu'il décrit est transformé du premier cercle; de plus, les tangentes aux deux cercles font en M et M' avec OMM' des angles correspondants égaux, tandis qu'aux points N et Moelles déterminent avec NM' un triangle isoscèle. Pour que le lieu du point M' puisse devenir une droite, il faut choisir sur le plan riemannien un pôle de transformation 0 intérieur au cercle C, et donner à X la valeur j:: \ / ^ \ /cos a -t- ^ P ^ cos tt — cos R cos R Sur le plan lobatchefskien, il faut tenir compte de la forme du cercle C. Lorsque c'est un cercle véritable, 0 doit lui être ( 24) ex,térieur. De ce point menons alors (fig. 4), OT.OT, tangentes au cercle, et prenons th OT T > 1; comme les transformés de T et Tj sont les points T'TÎ à l'infini, la droite C est la parallèle à OT perpendiculaire à la droite OC, (25 ) et tout point réel M' de cette droite est lié à un point M de l'arc TAT, par la relation . OM th — OM' 2 th = - 2 . OT tandis qu'il est lié à un point N de l'arc TBTi par la relation th . OT th — OM' 2 2 ON th — 2 quant aux points idéaux de C, ils ne peuvent être que trans- formés des points imaginaires de C. Le seul changement à apporter à ce qui précède quand C est un horicycle ou un hypercycle, c'est que le point 0 doit être pris dans la région du plan extérieure à l'horicycle, ou non comprise entre les deux branches de l'hypercycle. 9. Coordonnées (rilinéaires. Soient (fig. 5) un triangle ABC, un point réel 0, origine de A Fi^.S ( 26) deux axes rectangulaires ox, oij\ les côtés du triangle peuvent se rapporter à 0 et à ox par les arguments 0,V^i, 83, et les distances j^i, }h,})z\ appelons p et w, x, y et z, les coordonnées polaires et les coordonnées reclilignes rectangulaires d'un point M du plan. Les sinus des distances de M aux côtés du triangle ABC sont représentés algébriquement par les formules X == sin Mm, = z sin p^ — (oc, cos B^ -t- y sin 0,) cos p, l Y = sin M»?2 = z sin /?2 — (x cos 0.2 -*- y sin 6.,) cos p^ \ (1 1) Z = sin Mms = z sin p-^ — [x cos h -^ y sin Oj) cos JO3 / XYZ sont les coordonnées trilinéaires de M par rapport au triangle de référence ABC et à l'origine 0. En posant et = 11 O2 = a, 9, — O3 = ^ COS e, sine, tg/), cos 0-2 sin 02 tgpa COS 03 sin 03 Igp., 0^2 — 0i = r, = 2 ^SPi ^'^i" « une relation linéaire et homogène X sin a Y sin 1 Zsin r — Hz = 0. (12) mais si Ion tient COS p, cos /jo cos ps lie entre elles les coordonnées XYZ et compte de la relation £ (x^ -^ y^) -i- z^ = \ pour éliminer x, y et z, tirées des équations (11), on a, A, B, G, étant les angles du triangle, H' = C0S"/J,C0S -, — - ysin\\.X'^^-2^(cosB cosC + cosAjYzl s>2Cos>3L J cos 7?, cosrp^ cosps 'î'(X,Y,Z). ( 27 ) Il nous faut prouver que la fonction 0 garde une valeur* constante dans toute l'étendue du plan, ou ce qui revient ati au même, que *(sin;)i, sin ^2) sin /Jj) est indépendante du point 0. On trouve, en effet, par l'élimination de a, 3, y, <ï> = f(l — cos'A — cos^B — cos^C — 2cosA cosB cosC) = T' et, quel que soit le signe de e, ^ est toujours positif. L'équation d'une droite en coordonnées trilinéaires a la forme m\ -*- n\ -+- pZ = 0. Pour sina sinp siiir "' • , n = , /> — cos Pi cos pa cos /?3 on obtient l'équateur du plan qui a 0 pour centre, représenté par ;s = 0 ou ^ COSJO, Un cercle de rayon p, ayant 0 pour centre, aura pour équa- tion D = H cos p ; de même, 11 = 0, ou <ï'(X,Y,Z) = 0, représente le cercle de l'infini, imaginaire sur le plan rieman- nicn, réel sur le plan lobatchefskien; soit enfin 2S la somme des angles du triangle ABC; le cercle circonscrit a pour équa- tion trilinéaire /■(X,Y,Z) = <ï'(X,Y,Z) — (XsinA + Y sin B -^- Z sin Cf ) = £cos(S — A)YZ = 0 i'*^^ et tout cercle concentrique a pour équation /•(X,Y,Z) = K (28 ) ou, R et p désignant les rayons respectifs du cercle circonscrit, et de son concentrique, ^ a^^^ tg'R / cos%\ 2ls-YZ ^- 1 =0. . (14) •"52 a 0 c \ cos^Ry 4tg- tfif- tff- 2 2 2 Pour l'extension, à la géométrie non euclidienne, des pro- priétés des cercles associés au triangle, nous ne pouvons que renvoyer le lecteur à l'ouvrage si connu de W. Salmon, Géo- métrie à trois dimensions, § 259, et au Bulletin du congrès de VA. F. A, S. (189o, Bordeaux) dans lequel nous avons publié une communication sur la géométrie sphérique. Nous nous bornerons à citer la généralisation du théorème de Feuerbach sous la forme suivante : Soient AiBiC, les milieux des côtés de ABC, 0 le centre du cercle circonscrit, H l'orthocentre, G le point de rencontre des médianes, I le point inverse de 0, qui est aussi à l'intersection des perpendiculaires abaissées de A sur BjCi, B sur CiA,, et G sur AiB,, K le point inverse de H; les droites GH et IK se coupent en un point Q qui est le centre d'un cercle tangent aux quatre cercles inscrits et exinscrits du triangle ABC. D'ailleurs, si l'on substitue au point A le point opposé réel ou imaginaire A', le cercle inscrit dans le triangle BCA est exinscrit au triangle A'BC dans l'angle A' ; de plus, les éléments correspondants de ce triangle sont : BjCj , axe de l'hypercycle passant par B et C, H' confondu avec H, G' point harmonique- ment associé à G, V rencontre des lignes BI', Cl' isogonales des perpendiculaires B3, Cy abaissées de B et C sur B,C,, et enfin K' confondu avec K ; donc HG' coupe Kl' au point Q' centre d'un nouveau cercle tangent à son tour aux quatre cercles précités; il en existe pareillement deux autres Q" et Q" correspondant à B et C. Par corrélation, le cercle circonscrit au triangle, et les trois hypercycles associés qui ont pour axes respectifs BiC, , CjA,, A,Bi, et contiennent chacun deux sommets, sont aussi tangents à quatre cercles. (29 ) m. — LIGNES DU SECOND DEGRE, REDUCTION, CLASSIFICATION. 10. Tangentes, pôles et polaires, directions principales. Nous prendrons l'équation générale des lignes du second degré sous la forme homogène à trois variables /'(a-,î/,2)=Aa;*-+-Ay^-A'V+2Bî/z-i-2B'za:-t-2B"z.v=0 (i5) Xy y y z, étant liées par la relation (coordonnées rectangulaires) où £ = 1 s'applique au plan riemannien, et s = — 1 au plan lobatchefskien. Ces lignes sont coupées par une droite en deux points au plus, réels, imaginaires, ou idéaux sur le premier feuillet considéré du plan. En leur appliquant les mêmes calculs qu'en géométrie euclidienne, on voit que : 1« Un point quelconque de l'une de ces courbes admet généralement une tangente ayant pour équation x/; -*- yfy -+- zf: = o. 2° Le lieu géométrique des conjugués harmoniques d'un point donné P {x^ylZ^) du plan sur les sécantes issues de ce point à cette courbe est une droite, nommée jjolaire de P, ayant pour équation inversement, nous dirons que P est le pôle de cette droite. La loi de réciprocité exprimée symboliquement par A/, = Ai/'j résume toutes les propriétés des pôles et polaires, comme sur le plan euclidien. Nous disons qu'une droite D du plan est une direction prin- cipale de la ligne du second degré C, quand la polaire d'un ( 30) point quelconque P de D est perpendiculaire à D, c'est-à-dire passe par le centre réel ou idéal de cette droite. Soient ax -*- py -+- eyz = 0 réquation de D, et oCiyiZ-i les coordonnées de P. La polaire D' de P doit satisfaire à la condition de perpendicularité donc, a, /3 et y sont liées par les relations ^=^ = /î = S (16) a . p ye qui, pour toute valeur donnée de S, déterminent a, /3ety, par trois équations linéaires et homogènes ; la nécessité d'avoir des solutions autres que a == 0, /3 = 0, y = 0, conduit à l'équation ?(S) = A — S B" B' B" A'- -S B B' B A" ==0. . (17) on sait que pour £ = 1, celte équation du troisième degré a toutes ses racines réelles; mais pour e = — 1, nous verrons plus loin qu'elle peut n'en avoir qu'une. Les racines réelles jouissent des propriétés que voici : 1° .4 toute racine réelle S, répond une direction principale réelle ou idéale, et une seule D,. 2» A deux racines distinctes S,S.2 répondent deux directions principales distinctes perpendiculaires entre elles. Car d'après les relations (IC) appliquées à chacune d'elles, nous avons S^ifao — 2a2/«, = (S. — S,) (a,')=aix'Va;î/'Vtt';z'-H-26i2/'z'-t-26;z'x'-t-26';x'_?y'— 1=0 (19') avec flj = a cos'' ù -\- a' sin^ 6 -+- 26" sin 6 cos è \ a\ = a sin^ 0 -4- a' cos^ e — 26" sin 9 cos 0 J d[ = a' ' 6i = 6 cos ô — 6' sin B b\ = 6 sin ô -f- 6' cos 0 6i'= (a' — a) sin ô cos ô -4- b" (cos* 6 — sin^ 0) Disposons de 9 de façon à avoir u^x'^^ H- u\z''^ H- '2b\x'z = X(b\x' h- b\z'f\ si 67 et 6i ne sont pas nuls, il faut pour cela 6, _ a[ b\ b'\ b[ o, ou bh' — a'^b" a"a~b'^ b"b' ~ ab tg0 = Tome LX 66' a"b" b"b — a'b' ( 34 ) valeurs compatibles, puisque A3 = 0 ; donc il y a deux angles positifs inférieurs à quatre droits donnés par cette équation, choisissons l'un d'eux. Si l'on avait h\' = 0, il faudrait «i = 0, b\ = 0, ou a _b" _ b' alors 6' 0 Le cas de ^i = 0 entraînerait a'/ = a" = 0 et &i = 0; donc on aurait aussi /? = 0, è' = 0, et l'équation (19) ayant la forme même à laquelle on veut arriver, la transformation serait inutile. 2*^ Translation de 0 en 0' sur Ox'. Employons la transfor- mation {b) du § 5, x' = z" sin cl -+- x" cos d z' = z" COS d — x" sin (/, après avoir déterminé d par la condition ^1 b"i «i' K t/TT-T. : . , bl 3 = -. — 75 ou - = -^- = V/aiai-t-a,), ou (grf=-, cos a sin a cos a sma «i en posant alors «9 = cos^d «2 = aï ) p 62 = - cos a l'équation 19' est transformée en aW" -f- a,y"^ -t- 262?"2/'' — 1 = 0 (19") et par rotation de un droit dans le sens positif autour de 0', nous l'écrirons l\[x'\ij",z") = a.x"^ -4- a'^z"^ -t- 26;.x-'V' — 4=0. (20) ( 35 ) 3" Translation nouvelle de 0' en Q. Soit O'Q = ?w; QX est le nouvel axe des abscisses, et les formules x" = Z sin m -+- X cos m z" = z cos m — X sin w ramènent l'équation (20) à la forme F(X, Y, Z) = MZ^ H- NX^ -f- 2PZX -1=0, (21) dans laquelle M == al cosVi -+- «2 siu^m -t- 262 sin m cos m ) N = a'a sin^m ■+- a^cos'^m — 26J sin m cos m > y P = («2 — a'î) sin m cos m -*- 63(005^^ — siiiVi) ) Par combinaison, nous poserons M -t- N = «2' -♦- «' == a" H- a' -+- a = 5 = Ai , M — N = («2' — «2) cos 2»i ■+■ 262 sin 2m, d'où (M — ^f -+- 4P' = (a"' -- a J^ -t- W,^ et MN — P' = a'/ «2 — /^'/ = a"a — b'^- -+- «"a' — 6' -+- au' — 6"' I, I. = 5 _ 2 - -+- - = A2. «5 «3 Proposons-nous maintenant de déterminer m sur le plan riemannien. (36) Les trois racines s,s,s-, de cf(S) = 0 étant réelles, on a or, si nous voulons annuler P dans les formules (y), il faut prendre tg 2«î = -— tg2m est déterminé si l'on n'a pas à la fois b'i = 0, a'^ = «2, cas particulier où l'équation (20) deviendrait 2 ^ Al et représenterait un système de deux demi-cercles ayant pour centres les points de rencontre de O'y'' avec l'équateur du point 0' et pour rayon r = arg* sin v^J Soit / la plus petite longueur positive telle que 26; nous prendrons «9 — a, m =-. -et m ' = : 2 2 2' quand on fera m égal à m' ou à m", on aura P = 0 ; par exemple, soit / m = m' = -; 2 nous en déduisons ]VI=Si, N=S2, S, + S2=A,„ 8182=^2, 81—82=- cos 2m ( 37 ) Si et cos l ont même signe, on prendra donc s. Si S,= l— -. 82=1—- et, même dans le cas où S9. *1 «2 «2 et — S3 cos / auraient des signes différents, il suffirait, pour conserver à S^ et Sa les désignations générales qui précèdent, de prendre m z= m = ^ 2 Moyennant ces précautions, l'équation (21) devient S,Z^ -f- S^X^ —1=0 (22) ou sj} + s^X^ -*- s-J^ = 0 (23) QX et QY sont deux axes de symétrie, et Q un centre; Z = 0 qui coïncide avec l'équateur de Q est un troisième axe, qui coupe QX et QY aux extrémités QA des directions positives de ces droites; Qi et Q^ sont deux autres centres; mais nous allons voir que par un choix convenable de la racine S3 qui a servi de base au calcul, on peut s'en tenir au centre Q. Distin- guons, suivant les signes de Si, Sj, ^3 et leurs valeurs compa- ratives. a) S1S2S3 distinctes et de même signe ; pas de solutions réelles : ligne imaginaire ; b) SiS^Ss distinctes et de signes divers ; choisissons Si égale à ( 38) la racine qui est seule de son signe, et 53 égale à celle des deux autres racines qui a la plus grande valeur absolue ; nous aurons, dans tous les cas possibles, ^>0 et -<0, donc S, > 1 >S2. Donc en posant lg^a = ' tg t> = , [g^a — tg^/? = , fl et ô sont réels, positifs et moindres que|; de plus, a est > /?; la courbe correspondante est un ovale fermé dont le rayon oscille alternativement de a à ft et de è à a; on l'appelle une ellipse. c) Si = S3. D'après notre règle, c'est le seul cas à envisager, quel que soit le signe de Si', alors a = b; l'équation (23) est celle d'un cercle de rayon a ayant Q pour centre. Exemple numérique : z" -t- y'' -4- 2x.v — 2zx = 0; les racines de cp(s) sont et l'on a 3 1,1 i 1 S, = -> 82=-» a' =-1 0=1, 0' = -» 6"= -» 2 2 2 2 2 6 = 0, &' = i, 6=-, 6; = tl/2, 0; = -, 6,=: — il/2, 2 4 4 4 ' 4 ' 15 3 1 — tg<^ = — z' «2 = -' 02' = -» 6; = 1/3> Ig 2m = V/3, \/2 4 4 4 / = 60% m" = — 60% (39) car — est positif, et — est négatif; donc 12. Réduction sur le plan lobatcliefskien. Nous commençons également par la rotation 1° du para- graphe précédent, qui transforme l'équation (19) en celle-ci : l\[x\ y\ z') = a^x'^ -+- a\y'^ -f- a\'z'^ -*- %^y'z' (49, dans laquelle les coefficients sont définis par les relations gA» ; l'angle 9 est déterminé de la même manière que dans ce para graphe : il est réel ainsi que s^ par hypothèse; donc la fonction /i est réelle. Pour définir la translation 2° qui déplace l'origine de 0 en 0', prenons c\id — û\d (40) ou d'où a, chv/ en a la nouvelle équation est /;(x', 2/", £") -= a^x"^ -^ a;'z"' ^ "Lh'^x" z" --h 1 -= 0, (20.) mais il ne suffit plus ici que th à soit réel ; il faut de plus que l'on ait th^rf et 53 sont renfermées entre a et j3, on prendra s^ égale à la plus petite ou à la plus grande de ces racines; quand a et [3 ne comprennent qu'une racine, on la choisira pour 85] de toutes façons la condition V < 0 sera satisfaite. Lorsque cp(a) = 0, b"^ — aa' est nul, et la condition Ûi^d < 1 exige Ao < 0 ou (^3 — «i) {Sz — s^) > 0 ; on choisira «3 = a qui ne peut être la racine moyenne. b) (^{s) = 0 n'ayant qu'une racine réelle, c'est elle que nous avons désignée par s^; d'après ce qui précède, elle rend Ag négatif, et b"^^ - aa' positif ou nul ; donc elle permet pour d une valeur réelle, et détermine encore le point réel 0'. Soit donc l'axe réel O'X perpendiculaire à O'x'', O'X est un axe de symétrie dont les extrémités ont leurs abscisses pipa déterminées par l'équation W(lhp) =- [a, — l)th^p -+- n:,lhp -t- «;' -*- 1 = 0; la réalité de th p dépend de la fonction R = ^;2_((f, _ !)(«;' ^ 1), et sa position par rapport à — 1 et h- 1 dépend du produit n = W( I ). W(— 1 ) = («, H- a'^'f - kh7 ; R et n sont des fonctions de Si, So, 53, aisées à calculer; on a, par exemple, («2 - Si)' si en posant -_A, = 1 ---4- 1 — -' -A,= (l ---111 —- S3 S3 \ Ss/V 53 ( 42 ) Voici donc le détail des divers cas qui peuvent se présenter : 1« Si et Si sont réelles et de signes contraires, R est négatif, n est positif, th p, et th p^ sont imaginaires conjuguées, donc et 2 ^ est l'abscisse d'un point réel Q de O'X. 2" Si et Si sont réelles et de même signe, R et II sont positifs ; thpi etthpâ sont réelles, donc si elles sont comprises ensemble entre — 1 et -*-l, pi et pasont réels ainsi que leur demi-somme p. Si th pi et th p2 offrent vis-à-vis de — 1 et -+- 1 l'une des trois autres dispositions possibles, pi et p^ sont idéaux ensem- ble, et l'on peut prendre Pi = P -*- - + fe'Ti, p,= q ^ - -^ kri. Choisissons k et k' de façon à avoir fc -+- fc' -f- 1 = 0, il en résulte pi -+- p^ = j^ -+- ^ ; donc pi -^ H V -^ q 2 2 désigne encore une abscisse réelle se rapportant à un point Q de O'X. 3° Si et Si sont égales. Il est nul, donc l'une des racines de W = 0 égale 1 en valeur absolue, et donne pour p une valeur correspondante infinie /^-^|^ est alors infinie. 4» Si et §2 sont imaginaires. Il est négatif, et une seule des valeurs de th p comprise entre — 4 et -+- 1 donne une valeur réelle pi de p; l'autre valeur p2 est idéale, donc '^^-^|^ est imagi- naire. En résumé, c'est le signe de II qui doit régler toute la discussion ultérieure et la façon dont nous allons déterminer la nouvelle origine Q. Les lignes du second degré lobatchefs- kiennnes forment donc trois classes, suivant le nombre des racines de cp(s) ea 0. ( 43 ) r^ CLASSE, Il > 0. Lignes a un centhe et a deux axes réels. : Soit P^ -*- Pi m = 2 la demi-somme réelle des valeurs de p qui résolvent l'équation W = 0; -26; th2m = «9 -H O, est une valeur déterminée, si nous écartons le cas où on aurait à la fois &i = 0, «a -»- aj'=0, et où l'équation (20,), réduite à 2 A, représenterait un système de deux demi-cercles (hypercycle), c'est-à-dire le lieu des points dont la distance à O'X est arg cil V A,' th 2m est aussi comprise entre — 1 et -*- 1, et, en posant — 262 a* -+- aâ' T, m est calculé par la formule 4 1 — T Portons donc l'origine à l'extrémité Q du segment 0'Q = m; les formules 3i"=Zû\m -¥- Xclim t/"=Y z" = Zchm -♦- Xshm ( 44 ) ramènent l'équation (20i) à la forme F(X, Y, Z) = MZ^ -*- NX' 4- 2PZX +1=0. . (21^) où M = Oa'ch^m •+■ Oash^m n- Sftashmchm P == (rt* ^ aâ'jshmchm h- 62(ch^m -+- sh^m) avec M — N=— 5 — - = Ai M -+- N = («;' + a2)ch2m -*- 26;sh2m, P = 0, et, par conséquent, si on pose encore M = S„ N = S„ ces fonctions satisfont aux équations S,i — Sa = A|, SiSa ^= Aa, S, -+-82 = — -— ; en 2m d'où .S'3 «3 et l'équation (21,) devient alors S.Z"^ + S.X* H- 1 = 0 (22,) ou s,X' ^s,V — s,7:'==0 (23i) QX et QY sont encore deux axes de symétrie réels, Q un centre réel; l'équateur idéal Z = 0 est un troisième axe coupant les directions positives QX, QY aux points idéaux Qi.Qi, qui sont deux centres idéaux, et qui forment avec le centre réel unique Q un triangle lobatchefskien trirectangle. ^ (45) Les sommets des axes réels sont donnés par les équations qui amènent à faire une nouvelle distinction suivant les signes et valeurs de SiS^Sz^ (A) S2S3 > 0. Genre ellipse. 1*^ — Si, S2, S3 même signe. Pas de solutions réelles. (Ellipse imaginaire.) 2" Si, Sa, S3 même signe. H y a des solutions réelles; subdivi- sons d'après les valeurs relatives. I. S3 S2 a et b sont réels, et a > ft. Courbe ovale fermée de toutes parts (fig. 6). {Ellipse réelle.) II. Si Si - < i < --; b est réel; a est idéal et égal à «' -t- ^. w croissant de zéro à V angle limite a tel que - s, sh'^6 tg^a = S, — s-^ ch^a' p est idéal et varie de ^ ^ ^ '■> puis w croissant de a à 4 droit, p décroît de 00 k b. Courbe formée de deux parties réelles continues et illimitées, et de deux parties idéales aussi illimitées (fig. 7). (Ellipse s emi- réelle.) Le cas de Si s, - < i < - «2 *5 (46) se ramène au précédent par échange d'axes» ^ ^ — T y / / >-D H' f^^7 III. a et & sont idéaux ; s. s, «2 '"ÎS a = a-i j 6 = 6 h ; a>6: 2 2 w variant de zéro à 1 droit, p toujours idéal oscille de a à 6. Courbe ovale fermée et idéale (tlg. 8). (Ellijjse idéale.) (B) 52^3 < 0. Genre hyperbole. Admettons que s^s^ soit négatif. S'il en était autrement, on échangerait QX et QY. lo Si Sa X ^^ H' Courbe idéale formée de deux parties séparées ayant chacune deux points d'arrêt (fig. 10). {Hyperbole idéale.) (C) Cas particulier des r amies égales. Genre cycle. |0 S2 — S3; a = 6. Cercle de centre ù : imaginaire, réel, limite, idéal, suivant que Si - est <0 < 1. = 1 ' > 1 ^' 49 y Qi \n<. .'^p /•^.A? S. ; X' = §2 Si Système de demi-cercles de centres Q^Q'^, ou hypercycle d'axe ÇTi et équidistance a : imaginaire, réel, limite, idéal, suivant que <0 Si 1 < ^ . est < . >i Si = «2; y = S3 — «1 Tome LX. (oO) Hypercycle d'axe Q\ et équidistance b : imagmaire, réel, limite, idéal, suivant que — est < , • l > ^ Par déformation continue, on voit facilement que l'hyper- cycle réel sert de transition entre l'ellipse réelle et l'ellipse semi-réelle, l'hypercycle idéal entre l'ellipse semi-réelle et l'ellipse idéale, ou les deux hyperboles ; l'hypercycle limite correspondant k s^ = s<^ = s^ n'est autre que le cercle limite. Tout cercle est bitangent au cercle limite, et réciproquement, toute ligne du second degré bitangente au cercle limite est un cercle ; donc cp (s) a deux lignes quelconques proportionnelles; donc enfin pour que f {x, y, z) = 0 soit un cercle, il faut : si si B' = 0 B'B" , BB" =(--";> B =0,{A _A"f)(A' — A"e) — B"^ = 0 ou B" = 0, (A' — A) (A" — Af) — B- =0. II® Classe, H < 0. Lignes a un seul axe, dénuées de centre réel. Genre pararole. L'équation cp (s) = 0 n'ayant qu'une seule racine réelle s^, nous avons vu que l'équation W = 0 n'admettait qu'une seule racine réelle p^ abscisse du seul sommet réel que la courbe possède sur O'X; c'est en ce point que nous porterons l'ori- gine Q; en faisant m = p^, les équations y donnent M = — 1, N = — 1-A„ P'=l -f- A, — A.2, et en posant, pour abréger, S^ = 2 -+- A^, l'équation devient S^X' -4- Y'^ — 2PZX = 0 ('J4) ( 51 ) on choisira le sens de iiX de sorte que P soit positif; on a d'ailleurs n = Aï -+- 4A, =- S? — 4P^ < 0, ce qui prouve que S^ est compris entre — 2 P et 2 P. Discutons suivant les valeurs de S^. 1" 2P cosw S, >0, thp=^^ -', sin*« -+- S, cos 0) soit S, Ih2a==— , 2P (i) croissant à partir de zéro, th p est d'abord supérieur à 1, et p, idéal, varie de 2a -*- y à oo ; il atteint cette dernière valeur quand w égale Vangle limite a, seule racine aiguë de l'équation (S, — 1 ) cos'û) — 2P cos « -f- 1 = 0. D'ailleurs, si 2 P est ^ l,thp décroît toujours dans l'intervalle considéré; et si 2 P est supérieur à 1, il peut commencer par croître pour décroître ensuite. Mais quand w croît de a à 1 droit, p, devenu réel, décroît de l'infini à zéro. Courbe formée d'une branche réelle parabolique et d'une branche idéale de forme semblable (fig. il), que nous appel- lerons parabole elliptique. 2° Si = 0. L'équation (24) se réduit à 2Pcos u Y^ — 2PZX=0, et tlip= — — Les circonstances générales sont les mêmes que dans le cas précédent, sauf que 2a = 0 et que Ih p ne cesse de décroître. Courbe de forme analogue à la précédente (fig. 11) : parabole véritable. ( 52) 3° Si < 0. w croissant à partir de zéro, th p est d'abord négatif et inférieur à — 1, donc p est idéal et négatif; posons et appelons M la valeur absolue de 2a qui est aussi négatif; p' décroît de 2fl' à zéro, valeur atteinte quand w égale l'angle d'arrêt p = arc tg y — — y \ y / .^ ^r / / / ^ / / ' \^ / ^ / \ / y / \ N / / ' "^ / / f N / ^ ' ^ ^ / ^ / N \ / />.// Pour (i) > p, th p devient positif et continue à décroître par valeurs d'abord supérieures à 1, puis inférieures à 1; donc p est d'abord idéal et positif, puis devient infini pour w égal à l'angle limite a > [^; finalement p devient réel et décroît de GO à zéro. Courbe à quatre parties : une réelle et parabolique à droite de ÙY; deux idéales et illimitées, mais avec un point d'arrêt chacune, à droite de QY ; une idéale limitée à gauche de QY (^3 ) avec deux points d'arrêt (fig. 12). Nous nommerons cette courbe parabole hyperbolique. Fi^n III® Classe Q = 0. Lignes a seul axe, AVEC CENTRE A DISTANCE INFINIE. GeNRE HORICONIQUE. Nous avons vu que si H = 0, un au moins des nombres ± 1 est racine de l'équation W = 0. Pour que ces deux nombres fussent racines, il faudrait 62 = 0, «2 -4- aâ' = 0, et la ligne serait un hypercycle. Écartons ce cas déjà signalé; en utilisant le calcul du paragraphe précédent, l'équation (21) se ramène à la forme (24) SiX^-t- Y^ — 2PZX=-0, dans laquelle S4 = ± 2P. Il en résulte que toute horiconique est tangente simplement au cercle limite. ( ^4 ) 1" Si = 2P > 0; l'angle limite a est nul, 2o = oo ; une seule courbe réelle illimitée dans le sens QX, et s'écartant d'autant plus de cette droite que P est plus grand (fig. 13). Horiellipse aplatie si P < 1 ; renflée si P > 1 . Horicyde ou courbe limite de Lobatchefsky pour P = 1 . 2« S^ = — 2P < 0; w croissant à partir de zéro, p est d*abord négatif et idéal ; soit ni p' décroît de 00 à zéro pendant que w croît de zéro à l'angle d'arrêt = «''^^sV^ Quand w dépasse p, p demeure idéal et devient positif; soit TTl p' croît de zéro à oo pendant que w croît de (3 à l'angle limite 1 a = arc cos 2P ^ i ( ^s ) a étant toujours supérieur à (3. Enfin, quand w croît de a à 1 droit, p, devenu réel, décroît de Tinfini à zéro. Courbe formée de cinq branches : une réelle illimitée à droite de QY et s'écartant d'autant plus de QX que P est plus grand; quatre idéales et illimitées avec un point d'arrêt chacune, deux à gauche, deux à droite de ÙY (fig. 14.) Nous la nommerons horihyperbole. >jr 13. Équation commune aux trois classes. Il est évident que les transformations des cas II ;^ 0 s'appliquent encore quand H est > o et que l'équation (24) S,X^ -^ r — 2PXZ = 0, P > 0 peut s'appliquer à une quelconque des courbes appartenant aux trois classes, pourvu qu'elle ait au moins un sommet réel Q où Ton puisse porter l'origine. Il serait intéressant, d'ailleurs aisé, de suivre sur cette équation la déformation continue des courbes quand S^ et P varient. ( ^6 ) Application numérique, f{x, y, z) = 4x' -+- 4^' -f- z^ — ^yz — 4zx = 0, {s) = (.9 — 4)(s2 — 5s -+- 4) = 0 n'a que la racine réelle 53 = 4; donc ù IKo fl A fU,„ , C l'équation réduite 5x^^_Y^ — ZX = 0 I accuse une parabole ellijHique. Les équations (23) et (24) peuvent aussi être obtenues en coordonnées obliques. Nommons diamètre d'une courbe du second degré toute droite passant par un centre réel, à distance infinie, ou idéal. Imaginons, par exemple, un centre réel pris pour origine, et un diamètre passant par ce point pour axe des x\ la polaire du point de rencontre de ox avec l'équateur de l'origine est un autre diamètre oy conjugué du premier; en les prenant pour axes de coordonnées, la courbe peut se représenter par une équation telle que A,x'' -*- Ay -+- A'iZ' -= 0. Appelant 8 l'angle des diamètres, nous avons donc par les invariants (\. ^ A:V ^ A'/ <\n^(i {si + «2 -^ s^y = (S,.S2 -l- 6',S3 -f- S^Sz)£ sm'â A^AjA," (A, ^ AD^-f- A'/ sin^'ô Aia;^ sin^'ô -hA.A'/ -4- a;a'/ i 57 ) et ces relations contiennent, sous forme générale, les théorèmes d'Apollonnius. Si nous prenons maintenant pour origine un point quel- conque 0 d'une courbe, et la tangente de ce point pour axe des /y, les polaires de deux points équidistants de 0 sur cette droite forment un système tel que la droite conjuguée harmo- nique de oy par rapport à elles est invariable; en la prenant pour axe des x, la courbe donnée a pour équation \x^ -4- y' - 'IBxz == 0, et Ton peut y supposer B positif; on voit aisément que ox est le lieu des pôles des sécantes perpendiculaires à la normale en 0. 14. Conslniclion des lignes du second degré par liomograpliie. Une ligne du second degré est déterminée par cinq points, dont trois ne sont pas en ligne droite; par conséquent, connaissant cinq points, on peut se proposer, comme sur le plan euclidien, de la construire entièrement. Si deux droites mobilesAMA', BMB'fontavecla droite fixe AB des angles 9, 0', dont les tangentes soient liées par une relation du premier degré, nous pourrons dire qu'elles décrivent des faisceaux homograpliiques, et que leurs traces sur deux droites quelconques du plan décrivent aussi des divisions homogra- phiqiies. Moyennant ces définitions, nous prouverons que : 1° Si M, point mobile d'une ligne du second degré, est joint à deux points fixes A, B de cette ligne, AM, BM sont les rayons correspondants de deux faisceaux homographiques; 2" Réciproquement, le lieu du point M de rencontre des rayons correspondants AMA', BMB' est une ligne du second degré passant par A et B. i\insi les procédés de description organique dus à Newton, Mac Laurin, Braikenridge s'appliquent très bien aux plans non euclidiens. 11 en est de même des théorèmes généraux de Pascal et Brianchon, avec leurs conséquences les plus immédiates. Toute- ( 88 ) fois, il faut remarquer que l'application sew/e de ces théorèmes serait insuffisante pour construire tous les éléments de la ligne du second degré proposée ; en effet, construire signifie, pour nous, effectuer les opérations élémentaires à la règle et au compas; or l'analyse nous a montré que la détermination des axes de symétrie et centres de la ligne dépendait d'une équation du troisième degré; donc, en général, leur construction ne peut s'effectuer; mais nous rencontrerons des cas particuliers où l'on sait aller jusqu'au bout. a) Le premier est celui où Von donne en grandeur et position deux diamètres conjugués OM = a', 0M| = b' ayant pourpoint de départ le centre réel 0. 1° Ellipse réelle. L'équation même (23) prouve déjà la possibilité de déter- miner autant de points de la courbe qu'on voudra au moyen de deux cercles concentriques de rayons égaux aux demi-axes a,b;de plus, OM et OM^ sont les projections des rayons rectan- gulaires OP, OP4 du cercle de rayon a. Nous démontrerons le théorème suivant (tig. 15) : Si l'on prend sur OP /a longueur ON = a -*- b, ^/ sur sa symé- trique OP' par rapport à OA la longueur ON' = a — b, les trois points N, M, N' sont en ligne droite, et cette droite, qui est la normale en M, a pour milieu M. Les coordonnées de M étant a; = z tg a eos f, y = zi^b sin f, celles des points N, N' sont X = Z Ig (a -t- 6) cos f, X' = Z' (g {a — b) eos f, Y = Z te; (a -H 6) sin f, Y' = — Z' tg (a ~ b) sin » ; donc le milieu de NN' = 2/ a pour coordonnées sin a cos 6 cos 5J sin 6 cos a sin ^ cos a cos è x = x » v = A » z = X — . cos l cos t cos / ( o9 ) >! ^y //N ^ ^ / / y^ --^^^^ /^ B .H /'■X. ,^^ i£^- / 1 / \ /4^ J ^ / / / \ 1 ^>^- / ! > -.^^^^^^ / y A . \\ -^ N f . ^^"-~^.,^^\ rX ' \ ' > ^-^ >, A 1 ^""■^■^ A '"^ A, , '»', / ^ / / 1 , xl. rr\ ^^^ \ / À y\ \ \/ ^XJr^ 1 \ / ■7"-^^=— bT^^/ / \ / / \. ^,,^ \ ^'''^---...^^^^ ______ ■^""'^ \ \ ' \ \ X, c'est-à-dire celles mêmes du point M. Ceci prouve le premier et le troisième point; on vérifie le deuxième par l'équation X Y Z tg a cos f Igb siii f I cos f sin f tsa ti2; ^ == 0 . . C25) de la normale en M, visiblement satisfaite par les coordonnées deN et N'; de plus, on a te OM, cos OM tg / = ^ = tiT OxVI, cos MH, ^ cos OH "" OH étant perpendiculaire sur la tangente MT en M. En portant ( 60 ) précisément cette valeur de / dans les formules (10) du § 7, on retrouve les coordonnées de N et N'. Ceci posé, connaissant OM et OM^, nous tirerons OH perpendiculaire sur OM^ ; la tangente MT en M coupant OM^ sur l'équateur de centre 0 est aussi perpendiculaire à OH; tirons enfin NN' perpendiculaire à MT, et portons de part et d'autre de M sur cette droite la longueur / construite par un quadrilatère trirectangle; N et N' étant ainsi obtenus, il faut les joindre au point 0, prendre sur la bissectrice de l'angle ON -+- ON' NON' la longueur OA = ^-^ » ®^ ^^^ ^^ perpendiculaire, OB = ^^~^^ ; A et B sont les sommets de la courbe. 2» Ellipse semi-réelle. Le cercle de rayon b est seul réel ; faisons a = a^ -h ^ ^t décrivons le cercle concentrique de rayon a^; b et a^ se construiront de la manière suivante : ayant déterminé, comme plus haut,OH, MTetNJN', construisons l'angle y = 11 (MH), puis un quadrilatère trirectangle ayant pour angle aigu 1 droit — y, et un côté adjacent égal à OM^ ; le second côté de cet angle sera la droite /' déterminée par 1 th /' = thOMichMH sur la normale portons alors MN, = mn; = /', élevons N^K et N^'K perpendiculaires sur NiN^', enfin tirons OK, OK' perpendiculaires sur KN4 et K'N/; il ne reste plus qu'à prendre sur la bissectrice interne de KOK' la longueur — ^ — = w^, et sur sa perpendiculaire, — ^ = b. S*' Hyperbole. Les coordonnées de M et M| sont de la forme X ^ z th a séc j», x' = z' th a Ig », 2/ = z th 6 tg f, y' = z' ihb séc f , (61 ) et leurs lieux respectifs sont les hyperboles conjuguées y ^"^ ih«a vWh 0, (H') -+- 2^ == 0, qui offrent les propriétés suivantes : (H) et (H') se touchent sur Véquateur de centre 0; leurs lignes d'arrêt communes ont pour équations X ih l> dz y ih a = 0. Les tangentes en M et M^ se coupent sur Vune de ces droites OC ; OM4, OC, OM, OC forment un faisceau harmonique; OC et MM^ ont la même perpendiculaire commune OK; 0M| et MT ont aussi la même perpendiculaire commune OH. On s'en sert aisément pour déterminer les axes de l'hyper- bole connaissant OM et OM4. Il faut pour cela (fig. 16) r^.fé ( 62 ) construire OH et OH' perpendiculaires sur 0M| et OM, puis MT perpendiculaire sur OH, et M^T^ perpendiculaire sur OH'; soit P leur intersection, tirons OP, abaissons OK perpendicu- laire sur MM.1, puis OP' perpendiculaire sur OK; les axes ox, oy sont les bissectrices des angles de OP et OP'. Soit mainte- nant P' la rencontre de la dernière de ces droites avec la tangente MT; on sait, d'après le second théorème d'Apollon- nius, que th OP X th OP' == C^ donc si l'on prend OQ = 2 OP et 0Q' = 20P , qu'on fasse passer un cercle par Q et Q', qu'on lui mène la tangente OS, qu'on prenne sur OP la longueur OD = { OS, et enfin, qu'on projette D en A sur ox et en B sur oy^ A et B seront les deux sommets réels des hyperboles (H) (H'). b) Le second cas particulier est celui où Von connaît en posi- tion un diamètre de la courbe à construire. Soit YY' ce diamètre (fig. 17). De deux points donnés A, D de la courbe, tirons les cordes AB, DE perpendiculaires sur YY', et cherchons leurs deuxièmes extrémités B, E, puis, par le moyen des tangentes en A et B, D et E, les pôles T, S de ces cordes; la droite TS est la polaire du point de rencontre de AB et DE, donc TS est un second diamètre de la courbe, et ici trois cas vont se présenter : l'' YY' et TS se rencontrent en un point réel 0. 0 est le centre réel de la courbe qui est une ellipse ou une hyperbole; soit m le point de rencontre de OT avec AB, et F son point de rencontre avec la courbe : th'OF = thOT X IhOm; donc F peut se construire; de plus, nous avons une ellipse si m est entre 0 et T, une hyperbole en cas contraire; enfin la tangente en F est perpendiculaire à YY'. Soit de même XX' passant par 0 et perpendiculaire sur TS; tirons la corde AC perpendiculaire sur XX'; son pôle T' est à la rencontre de AT avec le diamètre T'S' conjugué de TS, et la longueur OF' de ce nouveau diamètre se construit égale- ment; ceci ramène donc au cas particulier a). ( 63 ^T / 1 \ s^ A -^1^ r ^ 1 \ ' s / \ ' ' \ ' / \ [ / / x' \ 1 / \ ! / \ 1' Fie 17 \ 'vs 2« YY' et TS soni parallèles. La courbe est une horiconique dont nous verrons plus loin qu'on sait construire le foyer et Taxe de symétrie (§ 16). S'' YY' et TS ont une perpendiculaire commune A. La conique est une parabole dont tous les diamètres sont perpendiculaires à A, ou passent par le centre idéal de cette droite. En tenant compte de cette particularité, on transfor- ( 64 ) niera aisément les tracés du cas 1° pour en tirer le sommet réel A et le sommet idéal B de la courbe. 15. Cons(rudion par iiioiivenienls arlicuiés. Soient P un point fixe, N un point mobile sur un cercle fixe de centre P' ; le milieu M de PN décrit une ellipse ayant pour centre le milieu Q de PP'. Les axes de la courbe sont 2/? = BB^ égal au rayon R du cercle, et 2fl = AA| ; soit PP' = 2/; dans un quadrilatère trirectangle ayant un côté de l'angle droit égal à fl et un côté de l'angle non droit, opposé au précédent, égal à b, l est le second côté de l'angle non droit; cette remarque donne le moyen de construire les points PP' et la longueur B quand on se donne en position les axes de la courbe ; celle-ci peut alors se décrire automatiquement par un moyen pantographique aisé à imaginer (fig. 18). F^.rô La tangente en M est perpendiculaire sur le rayon P'N. En remplaçant le cercle fixe par un hypercycle, on peut décrire de même une parabole. (6S) 16. Foyers, cercles focaux et direclrices. Appelons cercle focal tout cercle bitangent à une ligne du second degré, et directrice correspondante la corde des points de contact. Les lignes à centre réel adniellent trois systèmes distincts de ces cercles, ayant leurs centres sur les axes de symétrie ; les directrices correspondantes sont perpendiculaires à ces mêmes axes. Par exemple, dans l'ellipse, on rencontre une première série de cercles intérieurs ayant leurs centres sur l'axe majeur; il y en a une seconde formée de cercles enveloppant la courbe et ayant leurs centres sur le petit axe; enfin la troisième est constituée par des hypercycles ayant pour axes les diamètres qui passent par le centre réel inté- rieur, et leurs directrices sont des diamètres de même sorte. Dans rhyperbole, la première série renferme les cercles qui ont leurs cenires sur l'axe transverse et sont intérieurs aux branches de la courbe; la seconde est composée de cercles ayant leurs centres sur l'axe non transverse et touchant les deux branches; enfin la troisième est constituée aussi par des hypercycles. Les paraboles et horiconiques n'ont qu'une seule série de cercles focaux réels ayant leurs centres sur l'axe de symétrie unique. Les cercles focaux de rayons nuls porteront le nom de foyers ; on voit par ce qui précède que les premières courbes ont seulement deux foyers réels à distance finie; les paraboles ont un seul foyer réel et un autre idéal ; enfin les horiconiques ont un foyer sur le cercle limite; l'autre peut être réel, limite ou idéal. Ces éléments géométriques ont, d'une manière générale, les propriétés que voici : Le rapport des sinus (distances circulaires ou hyperboliques suivant l'espèce de géométrie) de tout point de la courbe à un foyer et à sa directrice est constant. La somme alyébriijue des distances de tout point de la courbe à deux foyers de même série est constante. D'une façon plus générale même, les lignes du second degré sont les lieux Tome LX 5 (66 ) géométriques de points tels que la somme algébrique de leurs distances à deux droites, deux points ou un point et une droite, soit constante. La parabole véritable est le lieu des points équidistants d'un point et d'une droite ; en géométrie lobatchefskienne, cette courbe a des propriétés analogues à celles de son homonyme euclidienne. Ainsi la directrice est le lieu des symétriques du foyer par rapport aux tangentes, et le lieu des sommets des angles droits circonscrits; la sous- tangente égale le double de l'abscisse du point de contact, etc.. Les propriétés les plus saillantes des lignes du second degré euclidiennes sont ainsi susceptibles de s'étendre aux plans non euclidiens, et le lecteur fera lui-même sans difiiculté leur liste; nous n'y puiserons qu'un seul exemple, parce qu'il nous conduit à compléter une construction précédemment vue. Les tangentes menées d'un point font des angles égaux avec les rayons vecteurs de ce point; il est donc évident que si l'on connaît un diamètre d'une horiconique,et les tangentes menées à la courbe d'un même point T, il suffit de mener par T la parallèle au diamètre, puis de construire la symétrique de cette droite par rapport à la bissectrice de l'angle des tangentes, pour obtenir un lieu géométrique du foyer qui n'est pas sur le cercle limite (§ 14 b, S'^) ; ce foyer étant construit, on saura trouver le sommet de la courbe. En remplaçant les foyers par des cercles focaux, on voit de même que : La tangente issue de chaque point de la courbe à un cercle focal, et la distance de ce point à la directrice correspondante ont leurs sinus circulaires ou hyperboliijues dans un rapport constant; la somme algébrique des tangentes menées de tout point de la courbe à deux cercles focaux de même série est constante. 17. Courlies réciproques, principe de dualilé. Soient /(x, î/, z) = Ax- -+- A'îy^ -*- A"z- ■■*- ^Byz -4- '2B'zx -t- 213"x?/ = 0 ( 67 ) l'équation d'une ligne du second degré rapportée à deux axes rectangulaires, et la condition A B" B' u B" A' B V B' B A" w w V w 0 = 0 (26) exprimant que la droite iix -\- vy -^ wz = 0 lui est tangente; si, dans l'équation tangentielle (26), on substitue ^ u, v, w les quantités x, y, ez, on a l'équation F{x, y, z) A B" B' X B" A' B y B' B A" ez X y fZ 0 = 0. m qui représente le lieu du centre de la tangente, ou ce que nous appellerons la courbe réciproque de f; ce nom se justifie en ce que /■ est également le lieu des centres des tangentes à F. La ligne réciproque d'une ellipse riemannienne est évidem- ment une ellipse coaxiale. Quant au plan lobatchefskien, voici le tableau de comparaison des deux espèces de courbes : f{x, y, z) est F(x, y, z) est Ellipse réelle Ellipse idéale. Ellipse idéale Ellipse réelle. Ellipse semi-réelle Ellipse semi-réelle. Hyperbole réelle Hyperbole idéale. Hyperbole idéale ....... Hyperbole réelle. Parabole . Parabole. Horiconiqiie Horiconique. A toute propriété de F correspondra évidemment une propriété corrélative de f, et l'application de ce principe général de dualité va nous conduire à définir de nouveaux éléments géométriques de notre courbe. A tout foyer de F répond une ligne cyclique de /'; à toute ( 68 ) directrice de F répond de même un point directeur de /"; enfin tout cercle focal de F est remplacé par un cycle de f qui est aussi un cercle bitangent à cette courbe. Donc : L'angle d'une tangente de f avec une cyclique et sa distance au jwint directeur correspondant ont leurs sinus proportionnels. Toute tang(nte coupe deux cycliques de même série sous des angles de somme constante, et le point de contact est au milieu du segment intercepté. Pour construire les cycliques de f, il suffit de mener par les points de rencontre de la courbe avec le cercle de l'infini, des perpendiculaires aux axes de symétrie; il en résulte : 1« que l'ellipse riemannienne a deux cycliques réelles perpendiculaires à son petit axe; 2° que sur le plan lobatchefskien, les cycliques de l'ellipse réelle et de l'ellipse idéale sont imaginaires, tandis que l'ellipse semi-réelle et l'hyperbole réelle ont leurs trois séries de cycliques réelles; les deux premières ont leurs distances au centre déterminées par th y Si la troisième n'est autre chose que le système des lignes limites OH, OH', telles que iga V\ toutes ces droites sont asymptotes à la courbe et parallèles entre elles. Plus généralement, toute tangente ù f coupe deux cycles de même série sous des angles de somme ou différence constante, et l'angle sous lequel une tangente coupe un cycle, ainsi que la distance de cette tangente au point directeur correspondant, ont leurs sinus proportionnels. Ces deux dernières propo- sitions, étendues à la géométrie euclidienne, permettent de formuler les théorèmes suivants, non encore remarqués : Toute conique euclidienne est l'enveloppe : 1° d'une droite ( 09 ) coupant deux cercles donnés suivant des angles de somme aUje- brique constante; 2» d'une droite telle que sa distance à un point donné est proportionnelle à sa portion renfermée dans un cercle donné. Le théorème de Pascal appliqué à F se transforme en le théorème de Brianchon appliqué à /'. Si dans F on a I4 = 0, F est circonscrite à un triangle trirectangle, et l'on prouve aisément qu'elle passe aussi par l'orthocentre d'un triangle quelconque inscrit, propriété qui la rapproche de l'hyperbole équilatère euclidienne. Par corrélation, I2 est nul dans /, courbe inscrite à un triangle trirectangle, et tangente aussi à l'équateur de l'orthocentre de tout triangle circonscrit. 18. Sections coniques. Appelons cône du second degré le lieu de la droite SiM qui joint le point fixe S de l'espace à tout point M de la ligne du second degré E; si S, réel ou idéal, est le centre du plan P, ce qui arrive quand MS est perpendiculaire à ce plan, le c()ne devient un cylindre droit qui a E pour base et porte le même nom que E. Théorème I. Toute section plane d'un cône du second degré est une ligne du second degré. La démonstration, comme en géométrie euclidienne, résulte des propriétés de l'homographie. Nous pourrons donc appeler toute ligne du second degré du nom de conique. En géométrie riemannienne, E est une courbe fermée, S est réel ; donc le cône a deux nappes fermées opposées par S ; tout plan non tangent et ne passant pas par S coupe chaque nappe suivant une ellipse; mais il suffit d'étudier une de ces deux courbes, car elles sont égales. Dans l'espace lobatchefskien, le problème est plus complexe, à cause des variétés nombreuses de E et des positions différentes de S. Quand S est réel, un plan sécant voisin de S peut faire obtenir les diverses variétés de courbe; mais quand S est idéal, toute section est, avec E, une 70 ellipse ou une variété elliptique, une hyperbole ou une variété hyperbolique. Corollaires : 1« La projection d'une conique est une conique ; 2** la projection orthogonale d'un cercle est une ellipse. ^ ^9 Dans ce dernier corollaire, il y a lieu de retenir le cas parti- culièrement intéressant où le plan de projection passe par le centre 0 du cercle, parce que la démonstration usuelle de la géométrie euclidienne subsiste tout entière si l'on remplace les lignes par les sinus circulaires ou hyperboliques corres- pondants. Ainsi la figure 19 donne sin Mm sin Mm sin MP X sin Bt sin OM X — = 1 sinFH sinMP sin FIJ sin OB sin OF donc Fm = MH et F'm == MH' Ainsi la projection orthogonale d'une ellipse est une ellipse ou un cercle. ( 71 ) ïiiÉORÈMK H. La projection stéréographique de tout cercle d'une sphère, au moyen d'un tableau et d'un point de vue conve- nables, est un cercle, et réciproquement. Soit SE un cône déterminé par le sommet S et le cercle E pris pour base; abaissons Ss perpendiculaire sur son plan» le plan conduit par Ss et le centre 0 du cercle coupe celui-ci suivant le diamètre AB; si par A et B on mène une circon- férence quelconque Y coupant SA et SB en a et b, le plan perpendiculaire à SiO et qui a pour trace ab coupe suivant la même courbe le cône proposé et la sphère qui a F pour grand cercle, donc enfin ce plan coupe le cône suivant un cercle. Ceci posé, soient (fig. 20) 0 la sphère donnée, V le point de vue intérieur ou extérieur, suivant que l'on raisonne en géométrie riemannienne ou en géométrie lobatchefskienne. La figure est faite dans la seconde hypothèse, en prenant pour plan de symétrie le plan du grand cercle passant par V, et perpendiculaire au plan du petit cercle projeté MN. Traçons DE' perpendiculaire à VD au point D tel que l/cli^VO — cir^R Ih VI) = ; ; sh VO DE est la trace du plan du tableau choisi, plan transformé par inversion de la calotte sphérique CBCi; il s'ensuit que le quadrilatère MNM'N' est inscriplible, et que le cône perspectif VMi\, ayant pour base le petit cercle donné, est coupé par le tableau suivant le petit cercle de diamètre M'N'. Soient de plus : S, sommet du cône circonscrit à la sphère suivant MN, et S' sa perspective, CH la polaire de V; le point E, rencontre des lignes CH et MN, est le pôle de VS; donc sh'R I tgFVH.tgEVH = tg^CVH = sh^VO — sh''R sh'VD au thDS'.thDE'= 1, ( "2 ) mais la division M'S'N'E' est harmonique; donc S' est au milieu de M'N' et centre de la perspective du petit cercle MN. On remarquera que la zone CAQ contient aussi un petit cercle M4N1 qui serait projeté homothétiquement suivant M'N' ; par conséquent, le cercle sphériqueMN est projeté suivant un cercle entier M'N' quand il appartient en entier à l'une des ( 73 ) calottes CBC4 ou CAC^ ; mais s'il empiète d'une calotte sur l'autre, F/ est réel, tandis que S' est idéal; la perspective de MN est alors un hypercycle ayant pour axe la trace du plan VE sur le tableau; une branche est transformée par inversion de la partie MN renfermée sur la calotte CBC| ; l'autre branche est transformée par homothétie de l'autre partie qui est dans CAC^. Enfin la perspective d'un petit cercle passant par (1 est un horioycle.' Celle du petit cercle CC| est le cercle limite de centre D. Théorème III. Toute section plane du cône de révolution est une conique. Nous allons appliquer la figure connue de Dandelin à l'étude de la forme que peut prendre la section. Soient (figure 21) la trace AB du plan sécant sur le plan méridien perpendiculaire, w le cercle inscrit au triangle SAB, DH la trace du plan sécant sur le plan de contact EC du cône avec la sphère inscrite w, M un point de la section, m et H ses projections orthogonales sur le plan de contact et sur DH ; on a sin MF sin MN sin Mm sin a sin AF sin Mil sin M/>) sin Mil sin (^ sin AD donc le lieu de M a pour foyer F, et DH pour directrice correspondante. En géométrie riemannienne, AB prolongée coupe toujours chacune des génératrices principales; la section est donc toujours une ellipse, qui a son second foyer F' au contact du plan sécant P avec la sphère inscrite au cône au-dessous de ce plan. En géométrie lobatchefskienne, le raisonnement qui précède subsiste si les sinus hyperboliques sont substitués aux sinus circulaires ; mais AB prolongée peut couper ou non SB et EC, et par suite, il y a lieu de distinguer suivant les différentes positions du plan P. Soient F4, F^, F3, F4, Fg les contacts de ( 74) AB avec to quand cette droite est successivement normale à S(.), parallèle à EC, parallèle à SB, normale à Ew, et parallèle au prolongement de B8. Faisons varier F le long de l'arc F|C en le faisant successivement stationner en chacun de ces points; si la perpendiculaire à SF| menée en F^ coupe réelle- ment SA et SB, le tableau suivant donne la nature de la section qui répond aux différentes positions de F. ( 78 ) Position Sur Sur Sur Sur Sur Fi- F»- Fô- F4. F5. c. de F. F,F,. F.F3. F5F4. F4F5. F5C. ^ w c/l . a; M Qj M a> cr c ^ ^ t, "o 3 jè — w .Î3 2 "s Î ■si -§ Section. c .«-3 -«.2 •1 ^ 0 «1 p^ ^ .S 1 ai — «- 1 0 s 0 J2 1 ^ è î 33 '0 G b3 S d 1 On Œ Q II peut se produire une interversion entre I es points F^ et F3 ; la modification correspondante du tableau est aisée à con- cevoir. Il se peut que la perpendicul aire à SF^, menée en F4, ne coupe ni SA ni SB, ou bien soit parallèle à ces deux droites; dans le pn Bmier de ce s deu X cas, la section correspondant au point F4 est d'abord un cercle idéal ; elle passe par la forme d ellipse idéale avant de devenir horiellipse, puis parabole; dans le second, la section primitive est le cercle limite qui a F4 pour centre, puis elle devient horiellipse et parabole. Soit AA4 perpendiculaire sur l'axe du cône et limitée à SB ; on a BA| == FF'; donc pour construire sur un cône donné ASB la position d'une conique égale à une conique donnée, c'est-à-dire le triangle ABS, il faut remarquer qu'on connaît l'angle ASB égal à 29, AB égal à 2a, et SB — SA = SB - SA^ = 2c; en prenant SAj = x pour inconnue, une équation du second degré donne tgx ou thx\ donc, en général, deux plans différents peuvent donner la même section. La figure de Dandelin s'applique encore quand S est limite ou idéal ; dans ces cas, la section est toujours une variété elliptique. Théorème IV. Une conique a dans respace une infinité de foyers situés sur une autre conique. Envisageons l'ellipse AB (fig. 22) et le cône de révolution S qui la contient ; par un raisonnement connu, on sait que S est ( 76 ) dans le plan Q perpendiculaire à celui de la courbe et mené par son grand axe AB, et appartient à une autre conique ayant A et B ri^.22 pour foyers et FF' pour axe focal. Soit Sx l'axe du cône qui est la tangente à cette seconde courbe; le plan perpendiculaire à Sx et mené par S, coupe P suivant DH ; soient m et H les projections d'un point M de l'ellipse sur ce plan et sur DH; on a sin MS sin MS sin M/w sin a sin AS sin i\lH sin M/y* sin MH sin p sin AD ' pour caractériser cette propriété, nous dirons que S est un foyer de l'ellipse AB dans l'espace, et que le lieu de S est une conique focale de cette courbe; soient S' symétrique de S par rapport à l'axe oxj du plan AB, et N diamétralement opposé à M : les projections LL' de M et N sur AB sont équidistantes ( 77 ) de 0; or, si par L, 0, et L' on mène des perpendiculaires à Sx coupant SB en K, P et K', les rapports sin BK sin A,K' sin BA^ sin AjB sont égaux ainsi que les rapports sin BP sin A,P sin B^^ sin A,B donc P est à la fois le milieu de A4B et de KK' ; par conséquent, SM = SK, S'M -= SN = SK', et SM -+- S'M = SK -t- SK' = t2SP = SA -f- SB = C«; donc S et S' sont les deux foyers de l'ellipse qu'il faut associer à la même hauleur au-dessus du pian P. En géométrie rie- mannienne, chacun de ces points décrit une demi-ellipse; en géométrie lobatchefskienne, une branche d'hyperbole; la figure montre d'ailleurs qu'il y a réciprocité, et que si M' est symétrique de M par rapport au petit axe de l'ellipse, on a MS — M'S = SK — S'K = KK' = C« ; donc l'ellipse AMM'B est aussi la focale de l'hyperbole SS'. Les autres variétés de coniques offrent des particularités analogues. Théoiœme V. La projection de la section plane AB du cône de révolution S sur le plan perpendiculaii^e à Sx et mené par S est une conique ayant S pour foyer et pour directrice la trace DH du plan de la courbe sur le plan de projection. Dans la figure 22 on a, en effet, sin mS sin mS Ig wM li; a sin mH tg»jM sin iwH tg p ' la projection appartient donc à la même variété que la section, et ce théorème peut être utilisé pour les épures, comme en géométrie euclidienne. ( r78 ) Théorème VI. La section plane du cône de révolution admet des cercles focaux. En substituant, dans la figure de Dandelin, une sphère quelconque inscrite au cône et sécante au plan AB, à celle qui touchait ce plan, et en désignant par MT la tangente issue de M à cette sphère, on a sin MT sin Mi] sin a. sin S sin AC sin ad' le cercle ?»/ -h J;z = x cos xL -+- y cos yL -^ z cos zL et, sous cette forme, contient toutes les transformations linéaires. En faisant coïncider successivement OL avec 0^, Oî/, OZj OD et leurs perpendiculaires, on a des relations entre ( 87 ) lesquelles on peut éliminer soit les angles, soit les coordonnées ; le premier calcul donne la relation générale entre x, y, z, u : «2 ^ j[-^2 ^ y^i -\' z* -\- 22^2 cos [yzil^X . . (29) dans laquelle e = 1 convient à l'espace riemannien et s = — 1 à l'espace lobatchefskien ; si l'on éliminait au contraire x, y, z, u et p, on retrouverait l'équation qui détermine T, et aussi l'équation qui fait connaître l'angle V= DL de deux directions en fonction des angles aj^ya^'y' que celles-ci font avec les trois axes, soit i cos [xy) cos (xz) cos a cos (xy) 1 cos (yz) cos (3 cos [xz] cos (yz) \ cos y cos a' cos p' cos y' cos V 0. (30) Lorsque le trièdre Oxyz est trirectangle, x, y, z sont les sinus distances de M à ses faces; la relation (29) devient plus simplement lî^ -4- e(x^ -t- y^ -*- z^) ^ 1 , les angles a, p, y d'une direction avec les axes sont liés par l'équation cos*a -4- cos^p -H cosV = 1 . et pour mesurer l'angle des deux directions V= DL, la for- mule (30) devient cos V = cos a cos a.' H- cos p cos fî' -H cos y cos y'. Le problème de la transformation des coordonnées rectan- gulaires comprend deux cas. Dans le premier, qui est une rotation du trièdre trirectangle autour de l'origine 0, l'ame- nant de la position Oxyz à la position Ox'y'z', les formules sont identiques à celles qu'emploie la géométrie euclidienne; dans le second, qui est une translation de l'origine de 0 en 0' ( 88 ) suivant la direction positive Ox, on a, suivant l'espèce de géométrie adoptée, X = u' sin d -\- x' cos d y = y' z =z' w = m' cos rf — x' sin d i ou ( oc = zi' sh rf -H x' eh r/ z=z' u =^ u' ch d -\- x' ûi d. 22. Problèmes élénienlaires sur le plan. La distance de deux points M^ M^ est exprimée par la for- mule cos MjMs ch M.M., = t^iWa -+- ^(^4X2 -\- y^y^i + Zj^z^ . . (31) et nous appellerons plan le lieu des points M tels que, M4 étant donné, le premier membre de cette équation soit nul ; donc l'équation générale du plan a la forme homogène linéaire Ax -+- Bî/ -4- Cz -*- Dm = 0, et les coordonnées ^4,1/4, Zj^, u^ de son centre M4 sont définies par les relations Xi î/i Zt u, \ M, De =t \/e{\' -*. B^ -^ C^j + D^ La droite OM4, perpendiculaire au plan, le perce en un point P dont la distance OP à l'origine est donnée par tb p D =t 1/a^ -^ B^ -+- C^ donc le plan admet toujours des points réels dans l'espace riemannien; pour qu'il en admette dans l'espace lobatchefskien, il faut que tir]; soit inférieur à 1 ; de là trois cas à distinguer : 1° A2 -+- B2 -+- C'^ — D2>0; le plan a des points dans l'étendue réelle; il a aussi des points sur la sphère limite à sa ( 89 ) rencontre avec le cône de révolution qui a pour axe OP et pour demi-angle générateur V = ri(OP); les droites OM intérieures à ce cône percent le plan en un seul point réel; celles qui sont situées sur ce cône limite sont parallèles ou asymptotes au plan; enfin celles qui sont extérieures au cône rencontrent le plan en un point idéal; il en résulte que le plan se présente à nous comme formé d'une nappe réelle illimitée intérieure au cône limite puis d'une nappe idéale continue extérieure au cône, et arrêtée sur l'équatoriale au plan Ç perpendiculaire à OP à l'origine; 2o Ai2 + B2 -4- e^ — D^^ = 0 ; P est un point limite ; le plan n'a aucun point réel et est formé d'une seule nappe idéale asymptote à OP; M| est aussi sur la sphère limite ; 30 A2 -f- B2 + G^2 _ D^2 < 0; P est idéal et M4 est réel; le plan renferme une seule nappe idéale continue, percée par OM4 et arrêtée comme les précédentes au trou circulaire équatorial du plan Ç. Intersection de deux plans. Les équations générales de deux plans peuvent se ramener aux formes simples ( X -= az -\- pu i y = bz -^ qu^ dont le système représente une droite. En géométrie lobat- chefskienne, il n'y a pas toujours des valeurs réelles de X, y, z, u, vérifiant ces équations; par l'élimination de x et de y nous obtenons l'équation (I -^p' — q'^iii^ — ^ap -^ bq)ttz — {\ -t- a' -h &V -i =0, qui détermine u et z en fonction l'une de l'autre; si l'on sup- pose z réel donné, les valeurs de 11 dépendent d'une fonction de la forme olz"^ -+- fi qui peut prendre différents signes. On trouve que si a est positif, u et par suite x et y peuvent avoir des valeurs réelles; les deux plans se coupent alors réellement; si a = 0, X, y y z, u ne peuvent avoir que des valeurs idéales, sauf la solution limite où toutes ces variables sont infinies; les ( 90 ) deux plans n'ont alors en commun qu'un seul point limite, et tous les autres sont idéaux; nous dirons qu'ils sont asymptotes ou parallèles ; enfin si a est négatif, les plans sont sécants idéalement. Relatmi d'une droite et d'un plan. Supposons une droite réelle; son point de rencontre avec le plan des xy est déterminé par 2 = 0, u^=- ^ ,» x = pu, y=^qu; donc poure = l, u a toujours deux valeurs réelles; choisis- sons la racine positive qui seule convient à l'espace considéré; dans cet espace, la droite perce le plan en un point, et un seul ; la valeur négative de u se rapporterait à un second point de rencontre opposé au premier, et sis au delà de l'équatoriale. Mais pour £== — 1, w est réel et fini, infini ou imaginaire suivant que 1 — p'^ — cf^ est positif, nul ou négatif; en tous cas, la seule de ses deux valeurs affectée du signe positif convient à notre étendue réelle ou idéale, et ainsi une droite lobat- chefskienne peut être sécante, asymptote (ou parallèle) ou non sécante à un plan ; on prouve aisément que, dans ce dernier cas, il y a une normale commune à la droite et à sa projec- tion sur le plan. Intersection de trois plans. Soient les équations générales de trois plans p = 0, P' = 0, P" = 0 ; appelons A^ un des déterminants du troisième ordre ne ren- fermant pas de coetficient de x, et d^y un des mineurs de A, ne renfermant pas de coefficient de y ; Ay, A^, A„, dy, d„, ont des significations analogues; tous les cas possibles sont renfermés dans le tableau suivant : ( 91 ) A„ ^ 0 {Point commun unique, réel, idéal ou limite.) A„ = 0, A, ^ 0, A, ^ 0, A. ^ 0. (Point commun unique sur Véquatoriale.) A„ = 0, A, = 0, Ay = 0, A, = 0. Un au moins des djcu ^ 0. {Droite commune réelle, idéale ou limite.) Tous les d.H sont nuls; un au moins des d.y ^ 0. {Droite commune sur Véquatoriale.) Tous les dxy .... dxu... nuls; un A C" ^ 0. {Plans confondus.) Tous les A.... G" nuls; tous les DD'D" ^ 0. {Plans confondus avec Véqua- toriale.) Un bD'D" au moins nul. {Un plan au moins indéterminé.) Le point commun unique est toujours réel dans l'espace riemannien; dans l'espace lobatchefskien, il est réel, limite ou idéal, selon que A^ est supérieur, égal ou inférieur à Aï -+- A^ -+- A* ; quand il est idéal, les trois plans sont perpen- diculaires à un même plan réel, et quand il est limite, ils sont asymptotes h une même droite; semblablement, quand les trois plans ont une même droite limite commune, nous dirons qu'ils sont asymptotes ou parallèles, et quand leur droite commune est idéale, nous allons voir qu'ils sont normaux à une même droite réelle. Normale à un plan. Pour que la droite x = az -\- pu, y = bz -^ qu soit perpen- diculaire au plan Ax -h Bj/ -H Cz -+- Du = 0, il faut et il suffît qu'elle renferme le centre du plan, c'est-à- dire qu'on ait à la fois A = Ca H- f Dp, B = C6-t-eDg; donc le problème consistant à abaisser d'un point donné (oco, Voy «0, Wo) la normale au plan P a généralement une solution unique, puisqu'il y a quatre équations linéaires pour déter- (92 ) miner a, b, p, q; W y a. exception si (^o, ^o, ^o. î'o' coïncide avec le centre du plan, et toute droite passant par ce point est alors une normale. Soient les deux plans PP'; s'ils ont une normale commune, les équations A = Ca -t- eDp, A' = C'a -t- sD'p, B =Cb ^ eBq, B' = G'6 -t- sD'q ont une solution unique en a, b, p, q, solution formée de valeurs toujours réelles en géométrie riemannienne; mais dans l'espace lobatchefskien, a, b, p, q ne sont réels que si l'on a a = I,[kB' — BX'f — 2(AD' — DA'f < 0, c'est-à-dire que si P et P' sont idéalement sécants, et la réci- proque est vraie. Soient D la droite commune, D' la normale commune des deux plans ; chacune de ces droites est évidem- ment le lieu des centres des plans contenant l'autre, aussi les appelle-t-on réciproques; toute ligne qui les rencontre leur est normale commune et a une longueur invariable D et D' sont ensemble réelles, ou l'une réelle et l'autre idéale, suivant que e = 1 ou £ = — 1 . 23. Dislances et angles. Le sinus circulaire ou hyperbolique de la distance d'un point M {x, y y z, u) au plan P est, avec son signe, Ax -*- Bii -4- Cz H- Dm ± ^ , l/A'' -4- B- -i- C^ H- sD' ce signe étant fixé par la région de l'espace qui renferme M. ( 93 ) L'angle V de deux plans réellement sécants est déterminé par la formule DD' -\' c(AA' -+- BB' -+- CC) ftosV = zfa — =zz==z=z=i^ (32) l/A' -^ B^ + C'' -t- fcD^ 1/a'^ -+ B'^ -^ C'^ -^ eU'^ et nous conviendrons de délini?' par cette formule même l'angle de deux plans dont l'intersection est idéale; il est aisé de vérifier dans ce dernier cas que le second nombre de la for- mule (32), pris avec un signe convenable, représente le cosinus hyperbolique de la distance réelle ou idéale qui sépare les centres réels ou idéaux des deux plans. D'ailleurs, , X(AB' — BA'f + fS(AD' — DA')' tff V = ± , ^ DD' -+- f(AA' -4- BB' -+- CC) V est nul en même temps que le numérateur de cette dernière fraction. Quand e = 1, ceci ne peut se produire que quand on a A _ B ^ C D Â'~~B'"" C ""ïv' c'est-à-dire quand les deux plans se confondent. Mais pour £= — 1, en dehors de celte solution, il en existe une autre, qui correspond au cas où la fonction a est nulle, c'est-à-dire où les deux plans sont asymptotes. La condition DD' -t-£(AA' -i-BB' H- CC') = 0 exprime que chaque plan renferme le centre de l'autre; on l'appelle condition de perpendicularité. Pour que deux plans PP' admettent un plan normal ou per- pendiculaire commun, il faut donc et il suffît que ce dernier renferme les centres des deux premiers, et par suite la droite qui les joint, laquelle n'est autre que la normale commune à P et P' ; en même temps, il est perpendiculaire à la réciproque de cette normale, c'est-à-dire à l'intersection de P et P'. (94) Si P et P' sor>t asymptotes, leurs plans normaux communs le sont aussi. La somme des dièdres de trois plans est supérieure, égale pu inférieure à deux dièdres droits suivant qu'ils se coupent en un point réel, limite ou idéal. Dans les mêmes conditions, la somme des dièdres d'un angle polyèdre de n faces est supé- rieure, égale ou inférieure 5 2/i — 4 droits. 24. Perpendiculaire coniin II ne à deux droifes. Plus courte distance. Soient D et D' deux droites quelconques non situées dans un même plan; d'un point quelconque A de D tirons AO perpen- diculaire sur D', et prenons OA pour axe des x, D' pour axe des z. Les équations de D sont ax •*- by = u, z = cy, celles d'une perpendiculaire à Oz rencontrant D sont également ac — b az = u, x = w, a et cette dernière droite sera perpendiculaire à D si l'on a pour déterminer a la condition &c(a' — f ) — a{a^ -+- 6^ - EC') = 0; par conséquent la cote d de cette perpendiculaire commune est déterminée par l'une des équations ^bc , ^bc tg 2rf = ' -^, ou th 2^ = ^; th M est toujours bien déterminée, sauf pour a == 0, t = 0, c= 0, cas particulier dans lequel D est réciproque de D', et toute ligne les coupant est normale commune; en général, à la valeur évidemment comprise entre — 1 et -+- 1 de cette fonction, répondent une infinité de valeurs de d ayant la forme m kTTî 1 , 2 2 ( 95 ) et dont deux seulement doivent être retenues : m tn Tzi d. = — réelle, di = — ±i — idéale, 2 2 2 le signe du second terme étant celui de m. Donc D et D' ont dans l'espace lobatchefskien une perpendiculaire commune réelle et une seule, et le segment limité aux deux droites mesure le minimum de distance réelle; il y a une seconde perpendiculaire commune idéale qui est réciproque de la première. Dans l'espace riemannien, si tg 2rf est déterminée, ce qui est le cas général, on a aussi deux valeurs de d à retenir : m m TT a, = — > (L=^ — ± - 2 2 2 suivant le signe de m; réelles et distinctes, elles déterminent donc deux perpendiculaires communes réelles et distinctes, réciproques Tune de l'autre, et comportant l'une un minimum, l'autre un maximum de dislance entre D et D'. Mais il peut arriver que Ton ait à la fois b =^ o,a = c\ dans ce cas particulier, tg 2rf est indéterminée ainsi que d\ plar suite, toute perpendiculaire abaissée d'un point de D sur D' est nor- male commune aux deux droites et a une grandeur constante, la réciproque ayant lieu. D et D' sont des droites équidistantes ou d'égale distance. Les plans conduits par l'une quelconque des normales communes et les deux droites font aussi entre eux un angle dièdre constant dont la mesure est la même que celle de la dislance invariable des droites. Voici les applications les plus immédiates de cette proposition : 1° Étant donnés une droite AB et un point extérieur C (fig. 27), on peut mener par C deux droites équidistantes de AB, et deux seulement. Pour cela, il faut tirer CA perpen- diculaire à AB, et, dans le plan perpendiculaire à AC conduit par AB, tracer les droites Ao, ko' faisant avec AB les angles SAB, 5'AB, dont la mesure riemannienne égale celle de CA; les (96) droites demandées sont les intersections des plans 8AG, ô'AC avec le plan perpendiculaire à CA mené par le point G ; 8\- s? \ / \ \ B \ \ \ \ / \ \ . / \ - î /'oT\s A \ ' ' > ^ \ \ \ \ \ 4 A M \ /"^ 2/ 2» Soit CD une des deux droites précédentes; tirons par le point D de cette droite DB perpendiculaire à AB; la figure ABCD est un rectangie gauche où les côtés AB, CD sont égaux, ainsi que AC et BD; les diagonales AD, BC sont égales et forment avec les côtés des angles alternes internes ABC, BCD égaux entre eux et égaux aussi aux angles ADC, BAD; les droites MN, PQ, BS qui joignent les milieux des côtés opposés et des diagonales se coupent en un même point 0, en formant un trièdre trirectangle; MN est normale commune à AC et à BD, et de longueur égale à AB; semblablement, PQ est normale à AB et CD, et sa longueur égale AC; mais RS, ( 97 ) normale commune à AD et BC, a une longueur différente de ces droites; de ce qui précède, il résulte OA = OB = OC = OD; 3" Le lieu des points qui partagent dans un même rapport toutes les perpendiculaires communes aux deux équidistantes AB, CD est une droite équidistante de chacune; 4« Soient sur deux droites équidistantes les segments égaux AB, CD; le quadrilatère gauche ABCD a ses côtés opposés égaux, ses angles opposés égaux et ses angles adjacents supplé- mentaires; il en résulte évidemment que les côtés AC, BD sont aussi équidistants ; donc, si l'on fait tourner une droite AB autour d'une de ses équidistantes, deux positions différentes de la droite mobile sont aussi équidistantes entre elles. Construction de la perpendiculaire commune à deux droites D, D'. Première méthode. D'un point quelconque C de D' abaissons la perpendiculaire CA sur D et faisons couper le canal qui a D pour axe et AC pour rayon, avec un plan quelconque contenant D'. La section est une ellipse (§ 20) dont nous savons déter- miner les éléments et construire le second point de rencontre A' avec D'; la perpendiculaire abaissée sur D du milieu de AA' est une des perpendiculaires communes demandées. Deuxième méthode. Elle est fondée sur l'application de ce théorème : Les projections orthogonales de D sur les plans perpendiculaires à D' sont tangentes à une même conique E. Si ox est dirigée suivant une perpendiculaire commune à D et D', cette dernière étant prise pour axe des 2, les équations de D sont ax = u^ z^^ cy\ en transportant l'origine de la longueur oo' égale à d sur oz, on trouve facilement que la projection de D sur le nouveau plan coordonné x'o'y' demeure tangente à la conique a^x* -4- EC^y'^ — M^ = 0, Tome LX 7 ( 98 qui est une ellipse riemannienne pour e= 1, une hyperbole lobatchefskienne pour e = — 1 ; dans tous les cas nous saurons construire ses axes; les plans conduits par chacun d'eux et D' rencontrent D aux pieds des perpendiculaires communes. Troisième méthode, particulière à l'espace lobatchefskien. Démontrons d'abord que : Par la droite D, il est possible de faire passer deux plans parallèles àD' et deux seulement. Soit M un point quelconque de D (fig. 28); dans le plan /l^ 2S déterminé par M et D', menons iMA et MA' parallèles i^ D'; les plans DMA, DMA' sont aussi parallèles à D', et ce sont les seuls qu'on puisse faire passer par M; d'ailleurs, tout plan renfer- ( 99 ) mant D' les coupe suivant deux droites M'B, M'B' aussi paral- lèles à D' et bien déterminées par le point M'; donc ces deux plans sont uniques et indépendants de M. Si on les coupe par un plan perpendiculaire à D'au point o suivant les droites detd\ qu'on abaisse oe, oe' perpendiculaires sur d et d\ l'angle eoe' est invariable de grandeur et de position; tirons sa bissectrice ox et faisons couper D en P avec le plan D ox] PQ perpendicu- laire sur D' est la ligne cherchée. 25. Sphères. L'équation d'une sphère de centre Xi y^ Zi m, sera prise sous la forme MWi -+- e(a:xi -+- t/î/i -+- zz^ — K = 0, K désignant le cosinus circulaire ou hyperbolique de son rayon. Les propriétés ordinaires de la sphère euclidienne se maintiennent dans les espaces non euclidiens, et l'on peut définir de la même façon le plan polaire d'un point, le plan radical de deux sphères, etc. Du reste, les propriétés anharmoniques des systèmes de points en ligne droite subsistent évidemment, de sorte que les formules du § 7, étendues à la coordonnée m, donnent la segmentation d'une droite M, Ma, et le centre des distances de n points de l'espace. Une sphère riemannienne peut être transformée en plan par homothétie ou inversion avec un point de vue intérieur; s'il s'agit d'une sphère lobatchefskienne, le point de vue est extérieur, et le tableau correspondant n'est alors autre que le plan asymptote au cône circonscrit à la sphère qui a le point de vue pour sommet. Cette proposition peut s'appliquer, comme en géométrie euclidienne, aux propriétés du tore : 1« Tout plan bitangcnt coupe le tore suivant deux cercles, et la projection de l'un d'eux sur le plan perpendiculaire à l'axe et passant par le centre du tore est une ellipse ayant ce point pour foyer. 100 Soit OB^' (fig. 29) la trace du plan bitangent perpendicu- Fi^ 29 laire au plan zox; faisons xox ^- w, l'équation du tore est évidemment u cos a SU) ixVl \f — cos R = 0, et celle de la section dans son plan est u cos a -+- sin (j\^[\ — u'-] — \j"^ sin'^ w — cos R = 0; elle se ramène, en tenant compte de ce que sin R = sin a sin (o, à la forme cos a — w cos R zb z' sin R = 0; elle est donc composée de deux cercles qui ont leurs centres sur oî/ ^ la distance OC = OC = R, et leurs rayons égaux à a. Dans l'espace riemannien, ces cercles deviennent des droites si rt = -g-; le tore n'est alors qu'un canal de révolution de rayon R. ( 101 ) Soit CE le rayon d'un des cercles perpendiculaire à CO, et CE' sa projection sur xoy ; on a immédiatement y^s'in^a — siu^R , cos a tff CE' = (ff CE cos CO = » ou cos CE = ; cos a cos R donc 0 est le foyer de la projection. 2° Toute sphère bitangente au tore le coupe suivant deux cercles. Relativement à un point de vue pris sur l'axe du tore, on peut transformer celui-ci par liomothétie ou inversion en un tore de même axe, et la sphère en un plan bitangent qui coupe ce nouveau tore suivant deux cercles; la première intersection, d'après les propriétés stéréographiques du § 18 (Théorème II), est aussi formée de deux cercles. V. — QUADRIQUES, REDUCTION, CLASSIFICATION, PROPRIÉTÉS. 26. PJan tangent, plan polaire, plans principaiii. L'équation générale d'une surface du second degré, ou quadrique, est prise sous la forme f'(x, y, z, m) = Ax^ -f- A';?/- -t- A"z^ h- A"'m^ ■+- '■IByz ] -\- 2B'zx -+- 2B"x^ H- ^Cux -+- 2C'mî/ -t- 2C"m2 = 0 ) ' dans laquelle xyzu sont des variables soumises à la condition M^ -+- e{x'^ •*- y^ -^ ^^) -+- 2e%z eos{yz) = \ , et se rapportant uniquement aux points de l'espace compris entre l'origine et la sphère équatoriale. Soient M(x, 2/j z, n) et M'{x -¥■ Ax, y -t- Ay, z ■+■ \z, u ■+• Au) deux points voisins de la surface; la ligne MM' qui les joint a, ( 102 ) lorsque M' tend à se confondre avec M, une position limite renfermée dans le plan déterminé x/; ^ Y/; -+- z/: -H uf: = 0, que nous appellerons le plan tangent en M. Par un point A donné Xi y^ z^ Mj, il est en général possible de mener une infinité de plans tangents à la quadrique, et leurs points de contact sont sur le plan polaire de A N\ = ^f'.^ -*- yf'y, -^ zfl, -*- w/u, == 0, qui est aussi le lieu des conjugués harmoniques de A sur les sécantes issues de ce point; ces plans sont tangents au cône circonscrit de sommet A 4//.-(A/-,)' = 0. Toutes les propriétés des pôles et plans polaires sont renfer- mées dans l'identité comme en géométrie euclidienne. Nous dirons qu'un plan P est principal pour la quadrique Q quand le plan polaire d'un point quelconque de P est perpen- diculaire à P, ou, ce qui revient au même, passe par le centre de P. Soit en coordonnées rectangulaires ax Py -*- yz -v- e^u = 0 l'équation de P. Si S est une arbitraire convenable, les équations f(S) = et A— S B" B' C B" A' - S B G' B' B A" — S C C C C" A' a p = y e§ — Sf âs = 0 (34) (55) ( 103 ) déterminent successivement S, a, [3, y et 3, et par suite la position du plan principal P; nous discuterons plus loin l'équation (34); admettons actuellement qu'elle ait des racines réelles, nous prouverons que : 1° à toute racine réelle S^ répond un plan principal et un seul, P,, réel ou idéal ; 2« à deux racines réelles distinctes S,, Sg, répondent deux plans principaux distincts Pi, P2, perpendiculaires entre eux; l'un au moins de ces plans sera toujours réel ; 3° tout plan principal dans un système de coordonnées l'est aussi dans un autre, donc les racines de l'équation (p(S)ï=0 sont des invariants ; 4° si les plans polaires de trois points quelconques de P, non en ligne droite, sont perpendiculaires à P, ce plan est principal ; donc un plan de coordonnées rectangulaires sera principal si les rectangles correspondants de l'équation (33) font défaut; visiblement ce plan est aussi un plan de symétrie; donc les quadriques pourront posséder quatre plans de symé- trie, tous réels dans l'espace riemannien, et dont deux au moins, comme nous le prouverons, sont réels dans l'espace lobatchefskien. Si les trois points choisis sur P étaient en ligne droite, le raisonnement précédent serait en défaut ; effectivement, soit D cette droite; les trois plans polaires se coupent suivant une droite D' conjuguée et orthogonale à D. Deux cas peuvent se présenter : a) D et D' ne sont pas réciproques. Soit ww' la perpendicu- laire commune ; appelons p. et "k les centres réels ou idéaux de ww' dans les plans Dww' et D'ww' ; le plan XwD coupe la quadrique suivant une conique ayant pour axes de symétrie D et Xw; de même le plan {jlw'D' la coupe suivant une seconde conique dont les axes sont D' et [aw' ; par suite Dww' et D'ww' sont les plans polaires respectifs de \ et [x, et sont deux plans principaux rectangulaires ; d'ailleurs les plans polaires des points de D sont normaux à la réciproque D" de D', ligne toujours réelle en même temps que D ; D et D" sont ensemble ( 104 ) renfermées dans un même plan principal, ou perpendicu- laires à un plan principal. b) D et D' sont réciproques; D" coïncide alors avec D, et tout plan polaire d'un point de D est normal à cette droite; nous dirons alors que D est une direction principale, D' est dans le même cas; visiblement, D est la rencontre de deux plans principaux rectangulaires et la réciproque a lieu ; D est donc un axe de symétrie. Trois plans principaux réels forment un trièdre trirectangle dont les arêtes sont trois axes de symétrie de la quadrique, et le sommet un centre de symétrie. Les quadriques de l'espace riemannien ont quatre centres et six axes réels, ou une infinité. Les quadriques lobatchefskiennes ont, sauf pour les cas parti- culiers, seulement un centre et trois axes réels, ou un seul axe réel et pas de centre réel. 27. — Discussion de J'éqiiallon cp(S) = 0. Considérons les deux fonctions homogènes du second degré à n variables, et à coefficients réels. "^K-i^.-i^n^ '|(X,X2....X„) = x] -+- x\ I 2 e étant égal à ± 1 ; quand on fait S égal à une racine de l'équation du n^ degré ?(S) = a,— -s 6Î 6i' bv' in h] «2— S c§ f^' i-i à" cÇ «P- s 9^ g; 6r* cr' gr «p+.- -fS ^\. 6r c; v+' ««fi — fS = 0 (36) la fonction homogène /" — S«l> est réductible à la somme de K carrés (K < n — 1) de fonctions linéaires, homogènes et ( 105 ) indépendantes, des n variables. On sait que pour e = -♦- 1 toutes les racines de cp{S) = 0 sont réelles; il n'en est plus de même pour e = — 1 ; en effet, en posant S = a -h j^i, et en désignant par P^, Q^ des fonctions linéaires à coefficients réels, /■- S^ = / - (a + pi}i> = 5:î(I\ -+- Q,i)\ donc - P4; = 2S{P,0a. Si le système d'équations linéaires indépendantes Pi = 0, p2 = 0, ... Pk== 0 admet des solutions qui annulent aussi ^, p n'est pas nécessairement nul; donc, pour e = — 1, l'équa- tion (36) peut avoir des racines réelles et des racines imaginaires; il y a même des cas où elle n'a que des racines imaginaires, ainsi que le prouve l'exemple particulier f=='2yz — 2mx, ^ = x^ -^ y''~ z' — M^ ^(S) = (s' -^ \ f. Admettons qu'elle ait q racines réelles S„ Sa, ... S,, distinctes ou non; si q est plus grand que p, nous les rangerons en deux groupes, le premier contenant Si ... Sp, et le deuxième s'étendant de Sp + i à S,. Formons la substitution (X) X, = oi^x'i ■¥■ pix'i -f- -+- A,X^, X^ = a^x[ -+- Pa-r; -t- -+- >.^x'„, W \ „ == a„x\ -H (3„x; -♦- -+- X„x'n dans laquelle nous soumettons les coefficients aux conditions préliminaires (deux groupes) a? + al + ..... 4 -t- £(aj+, -f- + «^ = i (de 1 à p\ xl-^\l-h 4 - <;J+, -+- .... -♦- 11) = s (dep -f- 1 à n), et calculons les coefficients a de x'i par la méthode de Jacobi, en posant = .... = ^if^ = 2S. (57) Waj Via,/ «! ( 106 ) Si la fonction ^ est un invariant, on sait que fi désignant une fonction homogène et du second degré des n — 1 autres variables x'^^....Xn. Les équations (37), où f est remplacé par /;, et S^ par Sg, permettent de calculer semblablement les p, et il en résulte /= SiXj- -\- S.,X2^ -4- /a, /s ne dépendant plus que àQxl....Xn. En continuant de la sorte jusqu'à ce qu'on ait employé les q racines réelles, on arrive à l'identité désormais irréductible, où /, est une fonction homogène du second degré des n — r/ variables x\^x....x'„, et où les coeffi- cients ont leur signe mis en évidence suivant qu'ils représen- tent des racines du premier ou du second groupe; mais il reste à prouver que ce signe extérieur ne dépend pas de l'ordre adopté pour l'emploi des racines S,.. ..S,. Si l'on intervertit deux racines du premier groupe, telles que S^ et S,, on a alternativement /■= S,ar;- -+- /;, f= S^rr -*- F,, df _ df, df __ rfFi ^ dx2 rfjT, dx'^ dx'0; ?(M„-Ha)>0, f{+ 0^)= i (0 variation) ; si, au contraire, M„ est de première catégorie et M, de deuxième, ^(— oc)=l, ç,(Mi— a)<0; n'M„-4-a)<0, î;(+oc) = 1 (2 variations); enfin, si M, et M„ sont de même catégorie, il y a une variation au-dessous de M, ou au-dessus de M„. En résumé, le nombre total des variations est n — > h- /* [h = 0, ! , 5), donc cp(S) = 0 a au moins n — 'k -*- h racines réelles, séparées par la suite, et au plus X — h racines imaginaires. Pour que la racine réelle S, soit multiple d'ordre;;, il faut et il suffit que Si annule tous les mineurs de cp(S) dont la classe est inférieure ou égale è. p — i. Appliquons la discussion précédente à l'équation du qua- trième degré (34). Comme la substitution X == x' cos (X — y' sin a, y = (x' sin a. -*- y' cos a) cos p — z' sin 8, z = (x' sin CL -\- y' cos a) sin (3 -*- 2' cos p, u = u' ( 109 ) donne ir -t- £{x^ -*- y^ -*- ^■^) ^ ^i'^ -*- K^'* -+- y'^ -^ ^'^) ^ ^ 5 nous pourrons déterminer a et (i, de sorte que dans f[x'xj'z'u) les six coefficients des rectangles satisfassent aux conditions B(:= B'C'==B"C''; aussi nous supposerons que l'équation générale f(xyzu) = 0 de la quadrique proposée les remplit d'avance. Distinguons deux cas : 1« Aucun rectangle ne manque. Les produits égaux BC = B'C = B"C" ont une valeur commune différente de zéro; soit BB'B" = XK", 1 étant dr 1, faisons * B ' B' * A,==Aa — af, a; = a'a — Aî" = A"'A nous avons 1 [\xyzu) = - [A,x^ -*- k[y^ -\- A['z' -t- A^''^^ A -+- (a,x -+■ a\y -4- a\'z -h fai"wf] et y(S)==l - - - K , , fBC K 7, Ai' = A"A-a;'^ •a;"^ Al — S a; — S A'/ — s a;" — fS Quelle que soit la position relative des nombres Ai, AJ, Ai', sAr, il y a un seul groupe si £ = 1 et quatre racines réelles; lorsque s = — 1, il y a deux groupes ou trois, c'est- à-dire au moins deux variations et deux racines réelles. 2" Un des rectangles manqiie. Les égalités BC = B C = B"C" = 0 110 prouvent alors que trois rectangles au moins manquent. S'il en manque trois portant sur la même variable, ceux qui restent peuvent concourir à former le carré d'une fonction linéaire et homogène des trois autres variables, et il y a encore au moins deux racines réelles. S'il manque trois rectangles portant sur des variables différentes, on peut mettre en facteur une même variable dans ceux qui restent, et Jacobi a envisagé également ce cas particulier où l'équation possède encore au moins deux racines réelles. L'équation cp(S) = 0 développée a la forme fS* - l,S^ -+- IjS^ — I3S + I, == 0, où l'on a posé, pour abréger. h A B" H' C B" A' B C B' B A" C C C C A' Ô(A,A',A",A"'); I4 est donc le déterminant principal de la fonction f\ Ï5, I^ et l, s'y rattachent aisément, car (U de de de 1 1 h s > d\ d\' dk" dX'" d'B dH d'Q 1,= d.K.dA' dX.dA" dAdA" I d'o dH d'ô \ \dAdA'" dA'dX'" dA"dA"'j dH I d^Q * ^ dAdA'dX" '^' KdAdX'dA'" "*" d^O dAdA"dA"' dA'dA'dA" = A"' -f-f(A -+- A' -t- A"); les fonctions I,, lo, I3, I* sont des invariants, comme il est facile de s'en assurer par une transformation des coordonnées soit rectangulaires, soit obliques; on peut leur assigner des signi- ( 111 ) fications géométriques. Ainsi I, == 0 exprime que la quadrique peut être circonscrite à un tétraèdre quadrirectangle et, par conséquent, à une infinité de tétraèdres pareils. Si dans cette surface on inscrit un tétraèdre à arêtes orthogonales, le point de rencontre des hauteurs du tétraèdre est également sur la surface. I3 = 0 signifie par réciprocité que la quadrique peut être tangente aux quatre plans formant un tétraèdre quadri- rectangle; si l'on imagine quatre plans quelconques tangents à cette surface et se coupant deux à deux suivant des lignes opposées orthogonales, le plan qui a pour centre le point de rencontre des hauteurs de leur tétraèdre est également tangent. l2 = 0 signifie que la quadrique peut être tangente aux six arêtes d'un tétraèdre quadrirectangle; enfin pour I* = 0, elle se réduit à un cône ou à un système de plans. Enfin, si l'équation en S a une racine double, cela signifie que la surface est de révolution. Si elle a une racine triple, la quadrique est une sphère. L'existence d'une racine quadruple entraîne A = A' = A" = sk"\ 13 = B' = B" = C = C = C" = 0, la quadrique est indéterminée si A = 0, n'existe pas à distance finie si A est différent de zéro. 28. Rédudlon gcncrale de l'équation f{x, y, z, u) = 0. Supposons les coordonnées rectangulaires, et effectuons d'abord trois rotations convenables autour d'axes de coor- données : a) Une rotation y autour de ox donne CV = C" cos r — C' sin r. Ci = C cos y ■+■ C" sin y, C, = C, C" en prenant tg y = ^, Ci' est nul, et l'équation perd le terme uz. ( 112 ) b) Une rotation a autour du nouvel axe des z donne à son tour C c" ^2 — ^i y C, = Cî cos a, — C^ sin a, B2' = (Ai — Aj) sin a. cos a ■+- B'/ cos 2a, Bl = Bi cos a -+- Bi sin a Cl et annule le terme uy si l'on fait tg a = ^ c) Enfin une rotation y' autour du nouvel axe des x donne C = c;' cos r — c; sin y' C5 = C2 cos r' -» C'i' sin r'? Bg = Bg cos r' — R2' sin r' avec t-r' = b; B3 est nul, et les trois rectangles uz, uy, zx font défaut. Nous raisonnerons donc sur l'équation préalablement ramenée à la forme /(x, y, z, II) = Ax^ -h A'î/^ -+- A"^- -H A"'w^ -4- 2Bî/x -+- 2B"j-v -+- 2Cwx = 0, dont l'équation en S est (58) ?(S) A — S B" 0 C B" A' — S B 0 0 B A" — S 0 C 0 0 A" = 0. Soit S3 une de ses racines réelles; calculons par les équations (35) les coefficients a, |3, y, 0 du plan principal correspondant, tels que ^2 ^ f^2 = l; ( H3 ) prenons pour nouvelle origine le pied o' de la perpendicu- laire oo' abaissée sur ce plan, pour axe des z' nouveau celte perpendiculaire, et deux lignes quelconques o'x\ o'y' rectan- gulaires de ce plan pour compléter le trièdre des axes; moyen- nant cette transformation, l'équation (38) prend la forme Air ^ -+- A',/;'"' -+- A'/z" -+- K"u''' -+- '2B\'x'y' -+- 2C,mV = 0 privée de tous les rectangles en z'. Son équation en S a pour racines 83= A'/ et Sj. A celte dernière répond un plan prin- cipal réel perpendiculaire à x'o'y' et dont la trace va être choisie pour nouvel axe des x. De ce fait, l'équation est réduite à A,x"' -H 82^"-' -t- 832"-^ -h A;"«"' -+- '■2(\^h"x" = 0. Ici le calcul se bifurque, puisque l'équation en S de cette nouvelle fonction est (S, — S)(S3 — S)[(A, — s)(a:; - .s) - qj = o : 1° Si les deux autres racines Si, S^ sont réelles et distinctes, une simple translation sur o"x" fera disparaître le rectangle, et, portant l'origine en un point 0 toujours réel, réduira tinale- ment l'équation (38) à la forme SiX'-' -4- S,Y^ -+- S,Z' -+- i:S,u' =0. . . . (3i)) Lorsque 81 = 84 et que £ = '1, le résultat précédent subsiste; mais, pour £== — 1, le plan principal répondant à celte racine double est rejeté à l'intini, et le point 0 également; la transfor- mation à faire alors rentre dans le cas suivant : 2" Soient S, et 84 imaginaires; le réalisant n == {A. -+- a;")' — 4q éiant négatif, les points de rencontre de l'axe o"x" avec la quadrique sont donnés par l'équation Tome LX. 8 ( 114 ) un seul de ces points 0 est réel; l'autre est limite ou idéal, suivant que II est nul ou négatif. Si l'on porte l'origine en 0, on ramène l'équation à la forme SJi' -4- S J^ -♦- S^Z^ — 2PTJX = 0 . . . . (40) dans laquelle, S.^ et S3 étant toujours les racines réelles em- ployées plus haut, on a posé S, ^ A2 — Â2" = — Il — ^S — Ssî et, par suite, n = S?-4P^ on choisira le signe de P égal à celui de S,. Les équations (39) et (40) confirment tout ce qui a été dit dans le § 26 au sujet du nombre des plans principaux réels, des axes, des centres. Nous prendrons un seul exemple simple de réduction, celui de la quadrique azx — buy = 0, lieu des droites qui, s'appuyant perpendiculairement sur oz, rencontrent une droite D qui a pour équations u==ax, z= by. Son équation en S est (.s' — a-) Vf- 6-) = 0. Dans l'espace riemannien, les quatre racines sont donc réelles; deux plans principaux sont bissecteurs du dièdre oy et deux autres sont perpendiculaires à oî/ à la distance ±^ de l'ori- gine. Si l'on prend pour origine nouvelle la rencontre de oy avec l'un de ces derniers, l'équation devient a[z^ — x^) — h(u' - y-) = 0. Lorsque a = ^, D est une équidistante à oz, et la quadrique devient le canal circulaire x' -*• u^ = y'^ -\- z^ ( ilo ) sur lequel nous avons pu tracer (§ 24) des rectangles gauches. Tout plan passant par une génératrice rectiligne coupe la quadrique suivant une deuxième droite perpendiculaire à la première; de même, tout plan perpendiculaire à une généra- trice rectiligne coupe aussi la quadrique suivant deux droites rectangulaires, dont l'une est équidistante de la génératrice et l'autre une normale commune. Dans l'espace lobatchefskien, deux racines =t a sont réelles; les deux autres, égales à ± bi, sont imaginaires; donc il n'y a plus que deux plans principaux réels bissecteurs du dièdre oy ; en les prenant pour nouveaux plans de coordonnées sans changement d'origine, l'équation devient a(y^ — z^l — ^(nix = 0. 29. Chnssification des qunclriqiies de J'espace riemaiiiiien. (A). Racines distinctes. Désignons par s^ , Scj, 53, 54 les racines réelles de cp(S) = 0. La surface étant imaginaire lorsque ces quatre racines sont de même signe, il y a lieu de supposer qu'elles sont de signes différents, aucune d'elles n'étant nulle. 1*» S4 de signe difjérenl à s,, s^, S5. En posant = i^\ = tg^6, == tg*c, .s, «2 Sz on peut disposer toujours 5,, Si, s^ dans un ordre tel que l'on ait a > i? > c. La surface, fermée de toutes parts et n'admet- tant que des sections planes elliptiques, est un ellipsoïde à trois aies inégaux. ^<» Ss et Si de signe différent à Si et Sg. Faisons '§'« = -7. 'S'" 7. *1 •'2 ( 116 ) a et b sont réels, soit ay h. tgV = , tg'6 = , a el h' sont réels, soit a! > \)\ Toute section par un plan perpendiculaire à oz est une ellipse ayant son centre sur oz et dont les demi-axes oscillent continuellement entre a et a' pour le grand, h et h' pour le petit; la quadrique a la forme d'un boyau sans fin, tantôt élargi, tantôt rétréci; nous lui donnons le nom de hyperboloïde à deux axes inégaux. Quand Si = 0, cette surface est un cône (axe intérieur oz). (B). Deux racines égales. Si Si et Si sont égales, de même signe que Sz, et de signe contraire à Si, la surface est un ellipsoïde de révolution allongé ou aplati, ayant oz pour axe. Si Si = Sa sont de signes contraires à Ss et 54, on a un hyperboloïde de révolution autour de oz, ou un canal à section elliptique constante ayant pour axe la réciproque de oz. s^ = 0 donne un cône de révolution autour de oz. i', = 6*2 = 0 donne deux plans perpendiculaires à oz. [O. Deux couples de racines égales. s^ = Si, «3= Si correspondent à un canal circulaire, ou hyper- cycloïde de révolution autour de oz, qui jouit des mêmes pré- rogatives par rapport à la réciproque de oz. Cette surface, cas pariiculier du tore, a déjà été utilisée antérieurement. Si les deux racines d'un couple sont nulles, la surface se réduit à son axe. (D). Trois racines égales. s^ = 6'^ = Sz, la racine inégale étant désignée par Si, donne évidemment une sphère, qui n'est autre que le plan équatorial pour ( 117 ) et la sphère imaginaire de l'infini pour 30. Glassificadon des qiiadriqnes de IVspare loha^cliefskien. P* CLASSE. — Surfaces a trois plans principaux. Les quatre racines . 0 et -* = tli^«, i* = tl)'6, - == ihV ; S) .S2 S3 on peut faire en sorte que th^a > ih^b > th'^c. Le tableau sui- vant contient les différents cas qui se présentent : Si .S2 .S3 dy b, c réels. Ellipsoïde à axes réels inégaux. «* S4 Sl Si *2 *5 b, e sont réels, a' H Toute section par un plan réel perpendiculaire à ox est une ellipse réelle s'élargissant de plus en plus. Toute section passant par ox est une ellipse semi-réelle. Si l'on considère le cône limite (.s'i — Si)x* -*- («2 — Si)y^ -+- («3 — Si)z^ = 0 118 ) qui joint l'origine prise comme sommet à la courbe d'inter- section de la quadrique avec la sphère limite, cône qui a pour axe intérieur ox, la quadrique a une nappe continue réelle hors du cône et deux nappes idéales intérieures. Ellipsoïde semi-réel à deux axes réels. .S'4 Si . Si 3" ->->!>-; 0 est réel ; 2 "2 Toute section perpendiculaire à ox est une ellipse semi- réelle; toute section perpendiculaire à oz est une ellipse réelle quand, en déterminant /;, et p^ par lh>i = » lh>2 = , pi ih^b. Les sommets situes sur oz sont imaginaires. Distinguons encore : s. Si, 1° I > - > -; a et b sont réels. Toute section passant par oz est une hyperbole réelle; toute section perpendiculaire à oz est une ellipse réelle dont les demi-axes grandissent indétiniment à partir de a et de ^; il y a un cône limite qui a pour axe intérieur oz. 11 existe un second cône, que nous appellerons cône (l'arrêt^ et qui a pour directrice la courbe d'intersection de la surface avec l'équatoriale; ce cône, intérieur au précédent, et de même axe, a pour équation La quadrique est formée d'une nappe réelle continue externe au cône limite, et de deux nappes idéales comprises entre les deux cônes, arrêtées sur le second à sa rencontre avec la sphère équhiorm\e. Hyperboloïde aune nappe réelle. 2» -' > 1 > % b est réel, a devient idéal. Les deux cônes sont extérieurs l'un à l'autre, et oy est l'axe intérieur du cône, limite. Toute section dont le plan passe par oy est une ellipse semi-réelle ou une hyperbole réelle. Toute section dont le plan est perpendiculaire à oy est une hyperbole idéale, si sa distance j; au point o est inférieure à b, un système de deux droites réelles pour p = b, et une hyper- bole réelle si p est > b. Enfin toute direction oL coupe la sur- face en deux points réels si elle est interne au cône limite, idéaux si elle est comprise entre les deux cônes, et imaginaires si elle est intérieure au cône d'arrêt. Donc la surface a trois nappes : deux nappes réelles distinctes internes au cône limite, et une nappe idéale continue, illimitée dans la direction de ce ( 120 ) cône, et limitée sur le second à ré(|aalorial. Hyperbohïde à deux nappes réelles. 'i ^ •-'* 50 - >'->!; a eib sont idéaux. Le cône limite n'existe plus; toute direction externe au cône d'arrêt n'a que des extrémités idéales. Une nappe idéale trouée sur l'équatorial. Hyperboloïde à une nappe idéale. (C). Si et Sa de signes contraires à S3 et s^. Genre hyperboloïde 11. Pour fixer les idées, soit «2 > 5, > 0; S3 et Si sont négatifs, a et b sont imaginaires, c peut être idéal ou réel. Si— est < 1, f est réel, le cône limite est réel, et son axe intérieur est oz ; le cône d'arrêt, qui a même axe, l'enveloppe entièrement. Toute direction interne au premier a deux extrémités réelles; toute direction comprise entre eux n'a plus que des extrémités idéales; la section par un plan quelconque contenant oz est une hyperbole réelle ayant oz pour axe trans- verse, et un plan sécant perpendiculaire à oz donne une ellipse imaginaire, point ou réelle, suivant que la cote p du plan est inférieure, égale ou supérieure à c. La surface contient donc deux nappes réelles distinctes et deux nappes idéales arrêtées sur l'équatorial. Hyperboloïde à deux nappes réelles. Si -^ est > 1, c devient idéal, et le cône limite est imagi- naire; toute direction interne au cône d'arrêt ne donne que deux points idéaux; la quadriquo est uniquement formée de deux nappes idéales arrêtées. Hyperboloïde idéal à deux nappes. (D). Cas particuliers. Deux racines égales. Genre ellipsoïde : Si = Sa. Révolution axe oz. 8-2 = S3. Id. axe ox. (Si lox. Si = I Sa. Canal elliptique axe | oy. { Sr \ oz. ( 121 ) Genre hyperboloîde I : s^ = S2. Révolution, réel ou idéal . . axe oz. t s, / o.r. S4 -= j Canal hyperbolique . . . axe < i H \ oy. Genre hyperboloîde II : Si == S2. Révolution axe oz. 84 = 83. Canal elliptique imaginaire . axe oz. (E). Deux couples de racines égales. Genre ellipsoïde : Sj = S2, S3 = S4. Canal circulaire réel ou idéal d'axe oz, Genre hyperboloîde IJ : s, = S2, S3 = S4. Canal circulaire imaginaire. (F), Trois racines égales. Genre ellipsoïde ou hyperboloîde l : s, = Sa = S3. Sphère. s, = s, = S4. Hypersphère (xoy plan fondamental). (G). Racine quadruple. Genre ellipsoïde : s^ == S2 = 83 = S4. Sphère de l'infini réelle. (H). Racines nulles. Une seule racine : 84 = 0. Cône. S3 = 0. Cylindre perpendiculaire à xoy. Deux racines : s, = Sa = 0. Dmo; plans perpendiculaires à oz. S3 = S4 = 0. Deux plans passant par oz. Trois racines : s, = cg = S3 = 0. Équatorial. s, = Sa = S4 = 0. xoy |;te double. 31. ( 122 ) H" CLASSE. — n < 0. Paraboloïdes, Pour bien se rendre compte de la forme de ces surfaces à un seul axe et à deux plans principaux, il faut étudier la nature des sections faites par les plans perpendiculaires ù ox ou contenant ox; les premières font connaître la forme des nappes réelles, et les secondes celle des nappes idéales. 1° Sections planes perpendiculaires à ox. L'abscisse du plan sécant étant p, l'équation de la section dans son plan est, d'après (40), s^y'^ -^ s^z'"^ — î/'^(2Pchjo — Sislipjshp ^ 0; c'est donc une ellipse quand s^ Sz est positif, une hyperbole pour 6'2 i's négatif. a) Admettons d'abord que Si, Sa, s^ soient positifs; les demi- axes b' c' de l'ellipse sont déterminés par les équations _(2P— g,ih;))(hjo , (9P — .s.(h^)thp s,{\ — Ib» s-J\ lh>) qui pour Sz > ^2 donnent b' y c' \ la forme de la section est indiquée dans ce tableau : p 0 Pi /'i -+-00 Section. Point. Ellipse réelle, b' > c'. Hypercycle réel. Ellipse semi-réelle. Hypercvcle idéal. Ellipse idéale. b) Lorsque Si et s-^ sont positifs, et que s, est négatif, en fai- sant varier/; de 0 à — oo, on obtient un tableau semblable au précédent, avec cette ditïerence que, dans l'ellipse réelle, b' est < c. c) Soient enfin s^ et s, positifs, tandis que s^ est négatif; le demi-axe réel de l'hyperbole est c' si p est positif, et b' si p est négatif; le tableau des sections est le suivant : ( 123 p — y: — P'i 0 Pi + ^ Section Hyperbole idéale. Hypercycle limite. Hyperbole r.eiie, axe b'. Deux droites .>A, oB. Hyperbole réelle, axe c'. Hypercycle limite. Hyperbole idéale. 2° Sections planes passant par ox. Soit y l'angle dièdre du plan avec xoy. L'équation de la section dans son plan est («5 sinV -+- SaCosV).?/'^ -+- Six'^ — "IPu'x' = 0, et sa forme dépend des signes comparés de Sy et de 6*5 sin'^ y -4- ^2 cosV = ÏIi. a) Lorsque 5,, s^ et 53 sont positifs, la courbe est une para- bole elliptique, formée d'une seule branche réelle et d'une seule branche idéale coupant ox à angle droit. b) Lorsque ^2 et i'3 sont positifs, s^ étant négatif, la section est une parabole hyperbolique comportant une branche réelle unique à gauche du plan zoij, deux branches idéales distinctes situées à gauche de ce plan, avec un point d'arrêt chacune, et enfin une branche idéale située à droite du plan zoy^ coupant ox à angle droit, avec deux points d'arrêt. 6') Enfin lorsque 53 et 5, sont positifs, mais s^ négatif, 2^1 s'annule pour y = yi tel que igri \/=^; par suite, si y est < yi, il, est négatif, et la section est une parabole hyperbolique; si y = yi, la section contient deux droites : l'une réelle dans le plan zoij et qui n'est autre que oA ou oB déjà trouvée quand p = 0, l'autre idéale perpen- diculaire kox; enfin pour y > y,, Hj étant positif, la section est une parabole elliptique située tout entière à droite du plan zoy. Voici maintenant la distinction des surfaces. ( 124 ) (A), s,, .s-2, «3 ^/ 2 P positifs. Une nappe réelle continue formant poche, située tout entière à droite du plan zoy ; fendue à partir du plan d'abscisse ps, les deux feuillets qui la forment s'écartent progressivement pour disparaître au plan d'abscisse;;,. Une nappe idéale continue, de forme analogue, comme une toile invisible qui fermerait la poche. Paraboloïde elliptique. Si, s-^ positifs, Si e^ 2 P négatifs. Une nappe réelle continue à gauche du plan zoy, et sem- blable de forme à celle de la précédente surface, plus deux nappes idéales arrêtées à Téquatorial : l'une à gauche de zoy illimitée; l'autre à droite de ce plan, limitée et coupant ox à angle droit. Paraboloïde semi-elliptique. Si, s.^ et ^ P positifs, Sg négatif. Une nappe réelle continue, rappelant par sa forme celle du paraboloïde hyperbolique euclidien, mais limitée entre les plans — //j etj^i; on peut la considérer comme constituée par quatre feuillets dont deux sont à droite de o au-dessus et au- dessous du plan xoy, deux à gauche de o, en avant et en arrière du plan xoz, ces quatre feuillets se soudant deux à deux suivant oA et oB. Soient menés les plans d'inclinaison ± y^ sur xoy; dans l'angle dièdre qui renferme les parties du plan xoy on trouve ensuite : à gauche de o, une nappe idéale coupant ox à angle droit, arrêtée à l'équatorial et formant poche; à droite de o deux feuillets idéaux distincts symétriques par rapport au plan xoy, et symétriques aussi l'un de l'autre par rapport au plan xoz ; dans l'autre angle dièdre des plans rt y,, on a au contraire, à gauche de zoy seulement, deux feuillets idéaux ayant zox chacun pour plan de symétrie, et symétriques l'un de l'autre par rapport au plan xoy. Paraboloïde hyperbolique. (B). ('.as particuliers de la classe II. s, > 0. Paraboloïde elliptique de révolution. s, < 0. Paraboloïde semi-elliptique de révolution. M = 0. Cylindre droit parabolique. «2 = S:, > 0 ( 125 ) 5, == 0. Paraboloïde proprement dit : Si Sz > 0. Toute section passant par ox est une vraie parabole tournée ù droite. «2 = 63. La surface est de révolution. «2 '^'3 < 0, y, ^ 45». Toute section passant par ox est une vraie parabole orientée à droite ou h gauche suivant que y est ^ y,. Si -+- s^ = 0. y, = 45°. Paraboloïde équilatère. 32. m® CLASSE. — n = 0. HORIQUADRIQUES. L'étude de cette troisième catégorie de quadriques est analogue à la précédente, et les formes générales y sont sensiblement les mêmes; la seule nouveauté, c'est que toutes les surfaces qui la composent sont tangentes à la sphère limite de rayon infini. Les sections par des plans perpendiculaires à ox offrent des tableaux semblables à ceux du § 31 ; les plans passant par ox donnent tous des horiconiques; de là la distinction suivante : 1« s„ S2, Sz positifs. Une nappe unique réelle, en poche allongée, continue et indéfinie, si 2^3 > 2s.2 > 5,. Une nappe réelle fendue, continuée par des feuillets idéaux : distincts pour 2^3 > 5, > 2^2; rejoints pour s, > 2^3 > 2^2. Horiellipsoïde. 2° Si, Sg positifs, s, < 0. A gauche de zoy une nappe réelle continue, semblable de forme à la troisième variété du cas précédent ; à gauche de zoy, une nappe idéale arrêtée à Téquatorial, et illimitée dans l'autre sens; à droite de zoy^ une nappe idéale arrêtée d'un côté et asymptote de l'autre à ox, Horisemi-ellijJsoïde. '6^ s , Sz positifs, s, < 0. La surface est constituée de la même façon que le parabo- loïde hyperbolique quant à la nappe réelle et aux deux pre- miers groupes de feuillets idéaux compris dans l'angle dièdre des plans d'inclinaison =L yi qui renferme xoy; mais pour ce qui concerne l'autre dièdre, il y a quelques différences; si 5, est ( 126 ) inférieur à Ssj, on trouve, comme dans le paraboloïde, deux feuillets idéaux seulement; dans le cas contraire, construisons les plans inclinés sur xoy de l'angle dièdre y, > y, et tel que tgy^^V: s, — "Js^ l'angle dièdre aigu formé par chacun de ces plans avec les pre- miers renferme un feuillet distinct: il y a donc quatre do ces feuillets nouveaux, deux à deux symétriques par rapport à zox et xoy. Horihyperboloïde. Cas particuliers de la classe III. j 5j > 0. Horiellipsoïde de révolution, h — ^3 j ^^ ^ Q^ H or i semi-ellipsoïde de révolution. §2 = ^5 = 2" ^1 = P- Horisphère ou surface limite de Lobat- chefsky. .s'3 = 0. Cylindre droit ayant pour base une horiconique. 33. Propriétés les plus simples de l'ellipsoïde. En se servant des équations réduites, on peut prouver les propriétés les plus simples des quadriques; bornons-nous au cas de l'ellipsoïde; désignant les trois axes réels et distincts par a, h, c, et appelant a, [3, y trois paramètres tels que a^ _^ P^ -t- r^2 _ ^^ on peut exprimer les coordonnées rectangulaires de tout point de la surface par les formules X = Aau, y = Bfu, z = Cyn, où A, B, C sont les tangentes circulaires ou hyperboliques de a, b el c\ donc, on sait construire la surface par trois sphères auxiliaires de rayons a, b, c. Imaginons les trois systèmes «Pr» a'/S'r', a"(3'V" qui correspondent aux arêtes d'un trièdre trirectangle, et les , ( 127 ) points M, M', M" de l'ellipsoifle (jui en résultent ; il est facile de prouver que le plan tangent en M est normal à la droite OH perpendiculaire au plan AJ OM", et que tout plan renfermant OM a pour pôle un point de l'équatorial situé dans le plan M OM"; nous dirons donc que OM est 7mjon coujiujué au plan MOM", ou que OM, OM' et OM"sont trois rayons conju- gués; les relations connues entre les neuf paramètres permet- tront d'appliquer au cas présent les formules de Chastes, de calculer les coordonnées des trois points, et de véritier, comme dans l'espace euclidien, les propriétés désignées sous le nom de théorèmes d'Apollonius. Soient A', B', C les tangentes circu- laires ou hyperboliques des trois rayons; ces propriétés sont représentées par les égalités A"' -h \r' H- C"' = A' -+- B^ -H (:^ Xa'^B '' siiAÏÏOM' = SA^B^ enfin, T désignant la fonction réelle et positive T = I cos MOM' cos MOM" cos'mOM'' 1 cosM'OAI" cosMOAT' cosM'OM" 1 TA' B'.C'=: A.B.C. Lieu des sommets des angles Irièdres trvrectangles dont les arêtes sont tangentes à une quadrique. Dans l'équation du cône circonscrit de sommet S, la somme des coefficients des carrés doit être nulle. Si l'on fait en particulier f{x,y,z,ti) = SiX^ + s^if -4- s-,z' + tvSift', la surface lieu du point S a pour équation (s, -+- 5-2 H- ^5 + s^^f — [s^x"' -4- .SsV^ -+- ^l-^ -*- ^^W) = 0; c'est donc une autre quadrique coaxiale à la proposée. ( 128 ) Lieu des sommets des angles trièdres Irirectangles dont les faces sont tangentes à une quadriqiie. Écrivons que dans l'équation du cône qui précède le second invariant U est nul. Pour une surface à centre unique f{x,y,z,u) = sy -+- s^y^ -+- s^z^ ♦ ss^ = 0, le lieu demandé est la quadrique coaxiale à la proposée et la coupant sur le cône S^{S^ — «i)(S2 -+- S^)X- -+- Si{Si — S2KS5 -+- Si)ij -t- «3(54 — Sz)(Si -H Si)z^ = 0 Lorsque f = 1 , et 5, = S.2 = — 85= — Si, l'équation se réduit kf^O; la quadrique proposée est alors le canal riemannien circulaire de rayon ^, et par chacun de ses points S on peut lui mener trois plans tangents rectan- gulaires; l'un tangent en S le coupe suivant les deux droites SD, SD' d'équidistance ^ à son axe, les deux autres sont respectivement menés par SD et SD' perpendiculairement au précédent, et comme DSD' est un angle droit, ils sont aussi rectangulaires; leurs points de contacts,, S[ forment sur la surface le triangle S S, Si trirectangle. Pour une surface privée de centre /(jr, y, z, u)=^ S|X^ -t- s^y^^ -+- s^z^ — 2Pwx = 0, et dans le cas de t == — 1, l'équation du lieu est -*- PT(si -^ Si -+- s,)x^ -H (2Pi/ — «,x)x -+- /■] = 0. ( 129 ) Lorsque Si = 0, l'intersection de cette quadrique avec la proposée se compose de deux courbes planes P(S2 + s^){x' — u^) + 2(P'' — s^s,)ux = 0. En général, leurs plans sont l'un réel, l'autre idéal; le premier se confond avec zoy quand s^ -\- s^ =- 0, et ils sont rejetés à l'infmi quand Si Sz = P^ Lorsque la surface donnée est une horisphère, les deux lieux de sommets de trièdres trirectangles sont également des horisphères. 34. Seclious rectliignes des surfaces à centre unique. Toute quadrique à centre unique dont l'équation est réduc- tible à la forme P2 + Q2 = p'2 4. Q'2^ les coefficients des carrés étant positifs, est capable d'avoir des sections rectilignes réelles ; donc ceci a lieu pour l'hyperbo- loïde, le cône et les canaux riemanniens, pour l'hyperboloïde I, le cône, le cylindre et le canal hyperbolique lobatchefskiens. Partons de l'équation (39). Les équations ( X V^Si == z l^ — S5 cos © -4- u V — esi sin © ) l _ ( . . . (42) ( \j \/,s.2 = z \/ — «3 sin f — u v — 2:84 cos j» ^ donnent, quand Si, 8^ — s^j et — es^ sont positifs, la position générale d'un système de génératrices rectilignes; l'interversion des premiers membres seuls donne un deuxième système, et il est évident qu'il ne saurait y en avoir d'autres. Comme en géométrie euclidienne : Deux sections rectilignes de même système ne sont jamais dans un même plan, tandis que deux sections de systèmes différents sont toujours dans un même plan ; La projection d'une de ces sections sur un plan principal Tome Lx 9 ( 130) est tangente à la section principale faite dans la surface par ce plan; Les parallèles lobatchefskiennes menées par le centre aux génératrices rectilignes sont sur le cône limite; Soient cp et cp' les paramètres de deux génératrices de systèmes différents ; ces droites sont rectangulaires si (SiSz — s^Si) sin f cos f' ■+■ (s^s-^ — SiS*) cos ^ sin ç?' -i- (sj-s^ — 5,82) = 0: donc le lieu du point de rencontre des génératrices est l'inter- section de la quadrique donnée avec le cône (41) trouvé à l'article précédent. 35. Sections rectilignes des surfaces privées de centre. Dans l'espace lobatchefskien, le paraboloïde hyperbolique et l'horihyperboloïde sont les seuls à avoir des génératrices rectilignes réelles; il faut Ss > 0, «2 < 0, et les deux systèmes d'équations z K «3 — 2/ ^ — «2 = Aa?, _ \ z \/sz -^ y\^ — «2 = (2Pm — Six) -■. l/ss -^ y\^ — «2 = ^'^» _ \ z \/sz — y V - s, = (2P<^ ~ Six) -, A. font connaître les deux systèmes de génératrices. Une géné- ratrice du premier est perpendiculaire à une du second quand on a (S2 -^ S^)X-X'- + 4(S2.S5 — P')AA' -*. S,(.S3 — S,){X'' -*- X") le cas particulier le plus intéressant correspond à «1 = 0, So -t- «3 = 0; la quadrique proposée est un paraboloïde équilatère lieu des ( 131 ) droites qui, coupant à angle droit une des génératrices princi- pales oA, oB du plan zoy, rencontrent une génératrice de même système D'; on a alors XX' == 0, et le lieu demandé se compose des génératrices oA, oB elles-mêmes. 36. Sections circulaires des qiiadriques à cenlre. S'il existe une section circulaire C, toute sphère conte- nant C coupera la quadrique suivant un autre cercle C; C et C sont perpendiculaires au même plan de symétrie. Soient A,X? -*- A2XI + A3XI ^ A,X| = 0, X^X^ -4- XiJ^ H- X3X3 -+- sXiXi — f R = 0 les équations de la quadrique Q et d'une sphère S dans lesquelles les variables x, y, z, u sont désignées par Aj, A2, A3, A^^, Xi, X-2^ a*3, T4 sont les coordonnées du centre de la sphère, B est le cosinus circulaire ou hyperbolique de son rayon t. L'équation >i:A,Xl -*- eR^(lXî + eXI) — (}i:X,x, -+- EX^x^f = 0 doit représenter un système de plans, ce qui exige fR' — et X, == 0 ; donc le centre de la sphère S est dans le plan principal X^ = 0, et les plans cycliques qu'elle fournit sont perpendiculaires à ce même plan. On tire de là (A, - AsKA, - eA,)xI -h (A 1 - A,)(A, — sA,)xl -Hf(A, — A,)(A, — A3)xl et R^ = A, (A, — A2)(A, — AsXAi — cA,) f(A, — A3)(A , — eAijxl + f(Ai — AaKAi — eA^jx^ (43) {A,-A,KA,-A3K (A, - A2](A, — A^)[^^ — f A,) ( 132) Pour calculer les plans cycliques correspondants, supposons ^2, Xz, Xi donnés; faisons, pour abréger, D=(A,-A,)(A,-A3)(A,— fA,), _K=f(A,-A5)(Ai-fA4)x|H-e(Ai-A2)(A,-fA4)arl4-(A,-A2)(A,-A3)a[;J, et résolvons par rapport à X*; nous trouvons «2X2 -*- M3X3 -H UiXi == 0, (U) VaXg -4- V3X3 -+■ V4X4 = 0, (V) les coefficients ayant les valeurs Wj == eDxiXi ■+■ (A, — f A4)(Ai — A2)x5 l^K, 1/3 c= eDxzTt — (A| — ski){\i — A3)x2l/K, W4= — f(A, — sAifUi, Vi = eDjCai:* — (A, — fA4)(A, — k^x^V^, IJ3 = eDxsa-i -4- (A, — f A4)(Ai — A3)x2 \/k, donc toute quadrique à centre unique admet deux séries de plans cycliques réels perpendiculaires à un même plan de symétrie; par exemple, pour déterminer les plans (U) (V) qui passent par le centre, faisons M, = 0, (A, — A2)(A,-A3)<0; K est positif, w et i; sont tous réels. Voici le tableau correspondant des positions occupées par ces plans cycliques centraux réels : Espace riemannien : Ellipsoïde. Les plans passent par l'axe moyen h du centre interne; il n'y a pas de sections réelles passant par un centre externe. ( 133 ) Hyperboloide (et variétés). Les plans passent par l'axe majeur a de la section elliptique principale située dans le plan xoy. Espace lobatchefskien : Ellipsoïde réeL Deux sections passent par l'axe moyen b situé sur oy. Cercles réels, Ellipsoide semi-réel. Deux sections centrales hypercycliques dont les plans renferment oy ; des plans cycliques ne passant pas par le centre donnent de véritables cercles. Ellipsoïde idéal. Deux sections idéales dont les plans passent par oy, Hyyerholoïde I (et variétés). Une nappe réelle. Deux sections réelles passant par l'axe majeur réel a. Deux nappes réelles. Deux sections centrales hypercycliques dont les plans passent par ox. Une nappe idéale. Deux plans réels passant par ox; cercles idéaux. Hyperboloide II. Deux nappes réelles. Deux plans centraux réels passent par l'axe majeur de l'ellipse imaginaire du plan xoy (sections ima- ginaires); des plans cycliques ne passant pas par le centre peuvent donner des cercles réels. Deux nappes idéales. Sections centrales à plans réels, mais à rayons imaginaires; autres sections idéales. Les variétés cônes, cylindres, canaux rentrent dans les indi- cations qui précèdent ; et dans le cas très particulier des qua- driques de révolution, les deux séries de plans cycliques se confondent avec les parallèles. Théorème. Les plans cycliques d'une quadrique sont aussi plans cycliques d'un de ses cônes limites, et ils sont tangents à un autre cône limite. ( 134 ) Car, considérons le cône limite (A, — f A/jXf -*- (As — £A,)Xl -♦- (A3 — eA^)Xl = 0; (44) en lui appliquant le calcul précédent, on reconnaît queD, K, M* ont les mêmes valeurs déjà trouvées; par suite, les équations (U) (V) représentent aussi ses plans cycliques. Ceci posé, u^, u^, M4, i^», l's, Vt, satisfont aux deux conditions Ul £UI 0, Aj A, — As A, — fc A4 = 0, Vl Vl £Vl Aj — A3 Aj — A3 Al — £\i donc les traces des plans (U) (V) sur le plan principal Xi = 0, qui leur est normal, sont tangentes à la conique (A, - A,)X| H- (A, - A3)X1 -^ (A,. - AJXÎ = 0, (45) qui a quatre points limites communs avec la conique principale du plan Xi = 0 sur le cercle de l'infini de ce plan ; l'enveloppe des plans (U) (V) est donc aussi un cône ou cylindre limite de la quadrique. Théorème. Le lieu des centres des sphères auxiliaires de rayon donné ï est une conique. Deux sections, l'une du système (U), lautre du système (V), peuvent toujours appartenir à une même sphère S; au contraire, deux sections du même système (U) ou (V) ne sauraient jouir de cette propriété. Ceci posé, quand, dans la seconde des équations (43), on suppose t constant, et x^, Xz, Xi variables, on a, dans le plan principal Xj = 0, le lieu du centre de la sphère de rayon t, qui est la conique X| XI cXl K — = 0. (46) A^ — A2 A, — A3 A, — fA^ £A^ Pour R «= 0, elle n'est autre chose que la réciproque de (45) ce qui était prévu a priori. I ( 135 ) 37. Sphères focales, coniques focales et direclriccs. Toute sphère S coupant la quadrique suivant deux cercles (U) (V) lui est bitangente aux points de rencontre de ces cercles; nous dirons que c'est une sphère focale^ et, en parti- culier, si son rayon t est nul, son centre sera un foyer de la quadrique. Le lieu des foyers situés dans le plan principal X, = 0 s'obtient donc en faisant R = 1 dans l'équation (46), qui devient A, A, A, T- ^ — 7^ * Aa A3 eA* = 0 . . . (47) Cette conique est la focale de Q située dans le plan X, = 0. Chaque plan principal de Q renferme ainsi une focale réelle, idéale ou imaginaire, et il y a toujours deux focales réelles. Les quadriques riemanniennes admettent quatre séries de sphères focales; les quadriques lobatchefskiennes à centre ont trois séries de véritables sphères focales ayant leurs centres dans les plans de symétrie réels, puis une série d'hypersphères bitangentes suivant les extrémités d'un diamètre et ayant leurs centres dans le plan équatorial X4 = 0; les plans tangents à Q aux extrémités d'un même diamètre sont des cas particu- liers de ces dernières surfaces. La focale du plan Xj == 0 a mêmes foyers que la section principale de ce plan. Car l'abscisse y du foyer de la section principale a pour cosinus circulaire ou hyperbolique et l'abscisse y' du foyer de la conique (47) est déterminé de la même manière; donc y' == y. (136 ) Soit Q' la quadrique réciproque de Q; la focale de Q apparte- nant au plan Xi = 0 est la courbe réciproque de la section principale correspondante dans un cône limite de Q'. En effet, la quadrique Q' a pour équation X2 Y? vZ Y 2 I Aj A3 A4 A, A, et son cône ou cylindre limite {'->A'-'iy'A'-^y=' a évidemment pour directrice la réciproque de la focale (47). La section principale faite dans la quadrique Q par le plan X, = 0 et la conique (45) ont donc mêmes lignes cycliques. Toute focale est un lieu de sommets de cônes de révolution circonscrits à la quadrique. Toute ellipse, considérée comme limite d'un ellipsoïde indé- finiment aplati suivant sa section principale majeure, a donc pour focales réelles, en premier lieu elle-même, et en second lieu l'hyperbole du théorème IV (§ 48); les autres focales sont imaginaires. Appelons directrice relative de la sphère focale S la ligne d'intersection D des plans cycliques (U) (V) correspondants. Le plan passant par D et le centre de la sphère S est perpendi- culaire à la polaire de ce point par rapport à la focale renfermée dans le même plan jmncipal. En effet, en tenant compte des valeurs des coefficients u^. ..Vt, l'équation de ce plan est 0, X, X3 X. X2 ^3 OCt X, •T3 ^i Al A3 A, — sAi ( 137 ) et il est facile de vérifier qu'il renferme le centre de la polaire de S, dont les coordonnées sont A 2X2 A 3X5 CA4X4 A, — A2 A, — A3 A, — £Ai Ce plan coupe donc la quadrique Q suivant une conique F, pour laquelle la section C de la sphère S et la droite D sont un cercle focal et sa directrice. En particulier, si ï = 0, le point S, situé sur la focale, est le foyer de F, et le plan SD est normal en S à cette même focale. Le cas particulier où la quadrique Q est de révolution rentre dans le précédent; les sphères S sont alors inscrites ou circonscrites à Q tout le long d'un même parallèle. Lorsque les plans (U) (V) sont réels, la tangente menée de tout point M de la quadrique à la sphère focale S a son sinus propor- tionnel à la moyenne géométrique des sinus distances de ce point aux deux plans. Cette propriété résulte de l'identité aEAjXÏ -h fR^SX^ H- fX|) - (XX.Xi H- i:X,x,)^ = ^UV, dans laquelle on a, en désignant par MT la tangente, et par 8 5' les distances énoncées, UV sin (î'sin â' = cos^MT = \/ul -J- ni -H cul • ^v| ■+- vl -f- £Vl donc sin^\IT==Ksin(r.sinr. Au point de vue analytique, cette relation subsiste encore si MT, S et 5' ne sont plus réels. Par corrélation, on peut aisément passer de ce qui précède à la proposition suivante : Soient m n les pôles des plans (U) (V) par rapport à la qua- drique Q, mn est conjuguée de D ; un plan tangent de Q coupe ( 138 ) la sphère S suivant un angle a, et ses distances aux points m n sont (l et d' ; on a aussi sin'a = K sin rf.sin d'. On applique sans difficulté la théorie des foyers aux cônes du second ordre, en prouvant : Que cette surface a deux focales imaginaires et une seule réelle, toutes composées de droites; Que la focale réelle est dans le plan principal passant par l'axe interne, et coupant le cône suivant les deux génératrices d'angle minimum (ou le cylindre suivant les deux génératrices de distance minimum); Que les droites qui la composent sont perpendiculaires aux cycliques de la courbe enveloppe des traces de sections circu- laires dans le cône (ou cylindre) réciproque. 38. Sections circulaires des quadriques privées de centre. Le centre d'une sphère focale ne peut être que dans l'un des plans xoz, xoy; supposons-le dans le premier; on a alors K'(«5 - s,)[s,[s, — s,) — P^] = - s,K, --K'={s^-S.)(Sz-Si)ui-^Si{Sz-S2)xl-\-Si(s^—Si)zl—^?{Ss—Si)u^X^--P^X^^, M = '-1 , («5 — s^)[Si{s, — S2) — P*] Ûl = SgWi^i -♦- («5 Si){S2Ti — Pmi)MI/K, h, = — [s^w^xi — PR^J — [s^is, — s.) — P^MiMl/iC, r^ = s^u] — SgR^ a2 = — SiViZi — (S3 — Si){SiXi — Pwi)MI/k, 6, = — [s^ll^r^ — PR2] -4- [«2(5, — s^) — P*]uiMI/k, Cj = Sfn] — Sf K* ; et les plans cycliques correspondants sont a,z -¥■ 6,.x -+- c^u = 0, (U) a^z -h b^x -+■ Citi = 0. (V) (139) Ces plans sont réels si K est positif, c'est-à-dire quand la quadrique est un paraboloïde elliptique ou un horiellipsoïde. Soient s.-, et Si positifs, et 53 > s^ ; il faut aussi que Sa(Si — s^) — P' soit négatif. Cette condition est toujours remplie dans l'hypo- thèse 5| < «2,* et, dans l'hypothèse contraire, elle est remplie également d'après la forme des sections planes de la quadrique perpendiculaires à ox. Les propriétés des plans cycliques et sphères focales sont analogues à celles qui ont été établies pour les quadriques à centre. VI. — LIGNES GÉODESÎQUES DES CANAUX ET PSEUDOSPHÈRES. .. 39. CourJmre d'une coiirhe plane; coniques. Si une courbe plane C est rapportée à des coordonnées polaires p, w, dS et dG désignant la différentielle de l'arc et l'angle de contingence, on a 5 rfS_ [p'^ -H sinVP de 2p'^ *^os p ■*- cos p sinV — p" s\n p* dans le cas particulier d'une circonférence de rayon R, de-'^^'^ nous dirons donc que pour le cas général le rapport précédent représente la tangente du rayon de courbure de la courbe C au point quelconque M. Pour passer des coordonnées polaires aux coordonnées rectangulaires x, y, Zy il suffit de faire X = sin p cos «, y == sin p sin », z = cos p, ( 140 ) ce qui donne *^ ^ ~ x[dyd\-dzd\j)-^y[dzd''x-dxd^z)-\-z[dxd^y-dyd^z) En pratique, il est plus commode de prendre deux variables nouvelles (variables de Gudermann) : X y z z et traitant v comme fonction de u, de poser 3 tgR = d-L ^ —^ . . . (49) 3 [1 _H s{u' -H V^)YV Pour £ = — 1, les formules (48) et (49) font connaître th R. En les appliquant à l'ellipse, pour laquelle ueiv sont liées par la relation on trouve A^B^ cos^OM , ^ — A'B' ch'OM tgR=r — , thR = sin^OH sh^OH OH étant perpendiculaire sur la tangente MT en M. Pour construire le centre w de courbure, déterminons le point M' conjugué de M (fig. 30), et la normale M'N' en ce point, ensuite abaissons OJ perpendiculaire sur M'N'; d'ailleurs, la normale MN au point M coupant les axes de l'ellipse respec- tivement en a et j3, élevons par ces points les perpendiculaires à ces axes, et soit ï leur point de concours; la perpendiculaire abaissée de I sur OJ coupe MN au centre de courbure cherché w *. * Voir Mannheim, Cours de géométrie de VÉcole polytechnique, p. 175. ( 141 ) 40. Surfaces rapporlécs à un plan langent, rayons principaux de courhure. En posant u u u et en prenant pour axes de coordonnées la normale à la surface en un point donné o, et deux lignes rectangulaires du plan tangent en ce point, on peut évidemment mettre l'équalion de la surface sous la forme dans laquelle et 7j est fonction des dérivées d'ordre supérieur au second. d'Z 5r ( 142 ) Soit un plan sécant yox' faisant avec le plan yox l'angle aigu 9; l'équation de la section dans son plan est 2X'sin e = roX'^cos'ô -+- 2soX'Ycos ô ^ ^oY" + 2.?, et au point o on a ldX'\ (d'X'\ to X;=:0, Yo=0, 7^ =0, -—=-—; \(/Y/o \aYVo sin 0 donc par application de la formule (49) où v et u sont succes- sivement remplacées par X' et Y, nous trouvons, pour exprimer le rayon de courbure de la section, tg R ^ sin ô Ih R ( ~" "TT' mais le rayon de courbure Rj de la section normale zox, est donné par thR, i to' par conséquent le rayon de courbure R est la projection du rayon de courbure Ri (théorème de Meusnier). Ceci posé, soit un plan normal quelconque zoT sécant à la surface (fig. 31) et dont la trace oT sur le plan xoy fait avec ox l'angle a. L'équation de la section dans son plan est Z = - (ro cos^a 4- 2so sin a cos a ->- fo sinV)X'^ -t- À et son rayon de courbure au point o est donné par 'S^ ih T j ro cos-a -*- 2so sin a cos 0. Système d'hyperboles conjuguées si ?Vo — si est < 0. Deux droites si Tq^o — 5o = 0. Les rayons principaux de courbure r^T^i correspondent aux axes de cette courbe, de sorte que tgT, tgÏ2= =big^aJg^^ = ''o'o — Sq dans cette dernière équation, t, et t^ sont pris avec leur signe. FÇ^. 3J 41. Courhure totale d'une surface S en un point M. Le plan tangent en M et sa normale définissent comme dans l'article précédent les axes de coordonnées. Envisageons un élément d'aire AA entourant M et appartenant à la surface, ( 144 ) un point quelconque m de AA, son plan tangent P et la per- pendiculaire Mn abaissée de M sur ce plan. Il existe une sphère tangente en M au plan xMy, et dont le rayon a pour tangente circulaire ou hyperbolique 1, et en un point {ji de cette sphère voisin de M, le plan tangent P' est aussi perpen- diculaire à Un; quand m décrit AA, p. décrit sur la sphère l'élément d'aire AA' ; nous dirons que ^ est la courbure moyenne de S relative à AA, et que sa limite pour AA=0, AA' = 0, est la courbure w de la surface au point M. Nous prouverons simplement que a =^ > tgl'i.tgïa ïi et Ts étant lès rayons de courbure principaux du point M. En effet, m et m' désignant deux points quelconques de l'aire A A, l'aire du triangle rectiligne Mmm' = Aff est exprimée par la formule tg Mm Mm' tg — tff tg sin mUm' 2 Mm Mm' ^— 1 -4- f ts ta cos mMm' * 2 ^ 2 soient 6, 9', G" des infiniment petits du second ordre au moins ; nous avons Mm, 1 „ ,. tg — =-tgMm(1 -v-e) Mm' \ ^^~2"^2*^ '^ ■^^) Mm Mm' \ tg — tg — = - tg Mm . Ig Mm'(l + e"). ( 145 ) Ceci posé, soient Y ** Y ^' 7 ^' A, , I,= — , ^j = _ , Ui W, M, V ^2 V ^^7 ^' Aj = — , y2 = — , A, = — Wg Mî t/2 les coordonnées auxiliaires des points mm' ; cos mMm = — _ , tg Mm Ig Mm' sin imin' = ^^(X.Y. - Y.X,)^ ^ (Y,Z,-Z,Y,)'-.-(Z,X.-X.Z.)' tg Mm tg Mm' ' mais Z,=-(rX?-f-25X,Y, -f- quand x et u croissent, y eiv décroissent, et il faut prendre le signe négatif du second membre, d'où 1 du sh^fdp tg a 1 H- éu'^ clî' y — f sin* a L'intégrale générale du premier membre est i r du i [ 1 om-¥- C / = Are . tg M -4- C = Ig aj \ -^ £u^ tg " L J 'B « Pour évaluer celle du second, écrivons l'identité sh" 9 séch !>CCII ' = 1 ch* f — e sin^ a \ -h e t^' a th* f nous en déduisons immédiatement ^y clr f — e sin' a tg a donc l'équation de la tractrice a la forme om -+- C = Ig a . î> — Arg . tg ftg a tli sj ou, ce qui revient au même, sin a -+- y^sln^ a —y^ om -+- C = tg a L - Arg . tg ^ L cos a J (54) ( 186) Supposons d'abord a réel et fini ; 'f croissant à partir de zéro, om croît, tandis que y et mM décroissent et tendent vers zéro. Soit OL l'angle aigu mWÏ\ on a \ sh î5 sin a = -— , tga = , en ff cos a donc a décroît de 90" à zéro, tandis que a' croît de 0 à 90'' ; si l'on prend pour origine le pied 0 de l'ordonnée maximum OMo = a, G = 0, et, en Mo, OMo est tangente ; par conséquent : La tractrice riemannienne est une spirale indéfinie asymptote à ox, et qu'une perpendiculaire à ox rencontre en un nombre indéfini de points distincts; La tractrice lobatchefskienne qui répond à; a réel est aussi asymptote à ox, mais toute perpendiculaire à ox ne la coupe qu'une seule fois. Pour a = oo, l'équation diff'érentielle se simplifie et devient (1 — II) dv -+- vdu = 0, d'où t/ = C(x-z); la tractrice est alors une droite parallèle à ox. Quand on suppose il faut poser cil a dans l équation (52'), qi ai intégrée, devient om -V- C = = .Ja- ''^■'^ "thf th a'J ' ( 157 ) soient encore (3 la perpendiculaire commune à MT et à ox, et a' l'angle aigu mMT sh p = — — , tli a = ch f sh a' donc cp croissant de zéro à l'infini, oin croît, tandis que y et mM décroissent en tendant vers zéro; ^ décroît pareillement depuis la longueur remarquable Hf^l construite § 2, 2° (a) jusqu'à zéro, tandis que a' croît depuis le minimum aé qui a pour tangente 1/2 ;h a jusqu'à 90"; la traclrice est encore une courbe indéfinie se rapprochant de oXy vers laquelle elle tourne toujours sa concavité, et au point initial Mo qui a pour ordonnée OMo = Arg . sh[cha'l, on a C = 0, et la tangente est inclinée de l'angle aigu ao sur l'ordonnée. Lorsque 2 tg a = 00 et l'équation différentielle donnant (I -4- eir) dv — (-uvdu =■ 0 y =-- C^, et la tractrice se confond avec un hypercycle. Calculons la longueur d'un arc de courbe S, compté à partir du point initial Mo; pour cela, nous remarquons que dv^ I dv Y i 1 H Hf W v] = » dn^ \ du I th^^; (1^8) donc, d'après la formule connue, 1 -♦- £U^ -4- £U^ ds = du = lsa{h fdf . . . (55) ih f et par suite, quand a est réel, sm a S = (fif aL = tg aL en f, y et quand a est idéal th o' y 1 Vo S= l- 44. Courbure des pseudosphères. En faisant tourner une tractrice autour de son asymptote ox, la surface de révolution engendrée est une pseudosphère; nous allons prouver d'abord que sa courbure totale en un point quelconque est constante, toujours négative dans l'espace riemannien, tantôt négative, nulle, ou positive, dans l'espace lobatchefskien. En effet, MN (fig. 36 et 37) étant la normale en un point quelconque M limitée à l'asymptote, et le méridien Mox étant un plan de symétrie de la surface, les rayons de courbure principaux en M sont : celui de C, et d'après le théorème de Meusnier, MN; on a donc, dans le cas de a réel, tg MN X tg Ma = — sin^ MT = — sin^a, et pour a idéal, ainsi que Mw, ih MN = cli^MD = chV, th Mal donc la courbure totale vaut, dans le premier cas-:r-:r-ou -r^, i siii"ci sn—tz et dans le second, ^p^. En particulier, elle est nulle pour a-^œ^ cas où la tractrice est une droite, et la pseudosphère un cône dont toutes les génératrices sont parallèles à l'axe. Les lignes géodésiques de la pseiidosplière forment sur cette ( 1S9 ) surface des figures à deux dimensions analogues aux figures planes lobatchefskiennes. 1° Supposons d'abord qu'il s'agisse d'une pseudosphère à courbure négative ; l'arc dS de la tractrice méridienne engendre une zone pseudosphérique qui peut être regardée comme située sur le cône engendré par MT. Soit (fig. 36) une rotation très ^0) petite w amenant M en M' : l'arc MM' de parallèle a pour longueur w sin AM ou w sh AM ; en développant le cône sur un plan, le triangle conique MTM' limité par deux généra- trices et le parallèle devient le secteur o)mn' (fig. 36^" ), où m7n mom sm a moin' s\i a 160 donc mom' = w sin a; la géodésique qui joint M et M' sur la pseudosphère est la nv, Fi^, 36''' même qui les joint sur le cône quand ces points tendent à se confondre; donc elle se développe suivant la droite mm' et CiMM' = 0H}m' < 1 droit. Sur un parallèle plus éloigné, que les méridiens de M et M' coupent en M, et Mi, on a aussi et, à cause de CM^iVli = omimi < \ droit, om = om^ = a. et de ce que mxOm\ est inférieur à mom' parce que a, est infé- rieur à a, on a um^m\ > nmw', ou CM,i>lJ > CiMM'; Tome LX 11 ( 162 ) il en résulte que dans le quadrilatère géodésique MM'MiMj la somme angulaire est inférieure à quatre droits; donc, dans un triangle géodésique quelconque, la somme angulaire est infé- rieure à deux droits. 2° Si la pseudosphère envisagée a une courbure nulle, a étant infini, nous avons vu qu'elle était un cône, et comme telle, applicable sur le plan lobatchefskien, donc la proposition est encore vraie. 3^ Supposons enfin que l'on ait Tri a = a -i 2 et que la pseudosphère ait une courbure positive, d'ailleurs ici inférieure à 1 ; l'arc dS de la tractrice engendre une zone qui fait cette fois partie du cylindre engendré par i\lT; ce cylindre a pour base (fig. 37 et 37 ^") la circonférence décrite d\ii ^ ol' Fia 37^ par DE, normale commune à MT et à ox\ il se développe ( 163 ) suivant une portion de plan, et le quadrilatère MDM'D' formé sur ce cylindre par les génératrices MD, M'D' devient le (juadrilatère plan mdm'd' encadré par dd' == DU', les perpen- diculaires drrij d'm\ égales à MD = a\ et l'arc mm' d'hypercycle égal k MM'; d'ailleurs dd' =1)0' = co sh DE, la corde mm' est la développée de l'arc géodésique infiniment petit MM' commun ù la pseudosphère et au cylindre; donc DMM' = dmm' < 1 droit. Un parallèle M.Mj plus éloigné, et pour lequel on a à la fois A, M, < AM, DiE, < DE, se développe également dans un quadrilatère plan m,^/,mlrfî suivant un arc d'hypercycle mim,' ayant même équidistance a' à dd' que l'arc mm'; et puisque EjDj est moindre que ED, D,D,' = d4'i est aussi moindre que DD =^ dd' ; donc m[ est entre m et m' et au-dessus de la droite mm par rapport à dd' ; il en résulte à la fois dm^m\ < 1 droit et dm^m'i > dmm' ou dSmÏ; < i droit et DM^ > DmSt, c'est-à-dire ■CM^> CMST; donc la somme des angles du quadrilatère géodésique MM'M,M,' de la pseudosphère est encore inférieure à quatre droits, et celle de tout triangle géodésique est aussi inférieure à deux droits. En résumé, sur toutes les pseudosphères, la géométrie à deux dimensions des figures composées d'arcs géodésiques doit être analogue à celle du plan lobatchcfskien, les formules dépendant des paramètres a ou a. ( 164) Pour évaluer l'aire de la zone pseudosphérique engendrée par l'arc r/S de tractrice, il nous suffira de combiner entre elles les formules (51). et (55); cela donne (a réel) shy (IX = 2t tg a sin a —-— df, en 3? donc r"^ shf ^ ^ I \ \ \ A= 2t tga sin a / -77-^9 = 2îr tg a sin a — » J ch^^ \ch fo ch fj ou A = 2rtga(t/o — ?/); entre les limites extrêmes y^ = sin a, 2/ = 0, l'intégrale définie est A = 2 TT- cos a Par suite, l'aire de toute la pseudosphère située d'un côté du plan initial tangent égale la moitié de la sphère de rayon a divisée par le cosinus de ce rayon; lorsque a n'est pas réel, la formule devient ^ = ~r-;(yo — y\ th a et pour toute la pseudosphère, ch'' a' A==2;r sh a' 45. VoJunie des canaux et pseudosphères. On sait que si l'on prend pour unité de volume le volume compris entre une aire plane égale à l'unité d'aire, et l'hyper- sphère de hauteur égale à l'unité de longueur, kh désigne le volume compris entre l'aire plane A et l'hypersphère de ( 165 ) hauteur h. Moyennant ceci, le volume du cône de hauteur H, et dont l'arête, de longueur D, fait avec la hauteur l'angle constant 9, est déterminé par l'intégrale /•" r V = / 4r sin'^ - cos'' pdp = ?rt(H — I) cos ô), o r désignant le rayon de base du cylindre qui contient le parallèle du cône dont tous les points sont k la distance J9 du plan de base. L'arc ^/S d'hypercycle tournant autour de son axe engendre un volume composé de deux cônes égaux et d'un secteur sphérique, et si l'on désigne par p l'équidistance de l'hypercycle, par cVk la distance des sections droites extrêmes, le volume de la tranche de canal qui a d\ pour hauteur est représenté par dY = X s\n' pdX\ donc le volume d'une tranche de canal égale le produit de sa hauteur par le quart de l'aire du cercle de rayon double, ou encore le produit de l'aire latérale par la demi- tangente du rayon. L'espace riemannien entier, pour p = J, et X = Stt, vaut donc Sti^ Ceci posé, l'arc de courbe dS quelconque tour- nant autour de l'axe ox engendre une zone élémentaire qui peut être considérée comme appartenant au canal de rayon égal à son ordonnée, et le volume élémentaire qu'elle ren- ferme est dW = TTl/dX, d'où =r\fd\. y étant une fonction déterminée de l'abscisse X. Pour appliquer ceci ^ la pseudosphère, appelons Z la projection de la tangente constante sur l'axe; un calcul facile donne, pour a réel, \fd\ = l^'Zdl; donc W = T^ \^' ZdZ = T4(ig Z, — Z.) - (ig Zo — Zo)]. Zo Entre les limites Zo = 0, et Z^ == a, le volume a donc pour expression Tf(lg a — a). Ce résultat curieux donne une signification géométrique à la différence qui existe entre l'argument et sa tangente, comme la formule du cône en donnait également une à la différence entre la projection d'un segment de droite et le produit du segment par le cosinus de l'inclinaison. Or, B1B2B3... dési- gnant les nombres de Bernoulli, on a tg a-a= 2*(2*- 1)B, -^+ 2«(2« - \)^, -^— - et le volume de la sphère de rayon a vaut v,=,4-i.«„)...[|^-iî|. ], donc D2 p ,.2 2V2*— i)— -^ 2«(2« — 1)-— i_ V^ r "l'a" ST"" 5! r "^ quand on fait croître indéfiniment le paramètre fondamental K, hm — = -. V, 4 ce qui confirme le résultat connu en géométrie euclidienne. Lorsque a = 00, on trouve V =-- 00, mais en limitant la tractrice rectiligne à une ordonnée déterminée de grandeur m, le volume indéfini situé d'un côté du plan décrit par cette F ( 167 ) ordonnée est celui d'un cône, et a pour expression irn, n étant la distance à i'horicycle d'un point pour lequel la tangente égale m. Enfin, quand a est idéal, z' désignant la projection sur l'axe de la portion constante a' de tangente, ■^f "''^ Ll / Ithz', Ih Z'J] au point initial Mo, on a , ihu' th Zr, = TABLE DES MATIÈRES Pages. Préliminaires 3 I. — Quadrilatère trirectangle, constructions fondamentales . 5 II. — Plan, coordonnées, droite et cercle 14 III. — Lignes du second degré, réduction, classification. ... 29 IV. — Coordonnées de l'espace, plan, droite 84 V. — Quadriques, réduction, classification, propriétés .... 101 VI. — Lignes géodésiques des canaux et pseudosphères .... 139 INFLUENCE DE LA RESPIRATION n UNE ATMOSPHÈRE SlIROXYGlM SUR L'ABSORPTION D'OXYGÈNE PAR le D' Arthur FALLOISE (Présenté à la Classe des sciences, dans la séance du 6 janvier 19U0.) Tome LX. INFLUENCE DE LA RESPIRATION DUNE ATMOSPHÈRE SUROXYGÊNÉE SUR L'ABSORPTION D'OXYGÈNE La plupart des expérimentateurs ^ qui se sont occupés de l'influence que la respiration d'une atmosphère suroxygénée exerce sur l'absorption d'oxygène, sont arrivés à la même con- clusion que lîegnault et Reiset, à savoir « que la respiration des animaux n'est aucunement influencée jjar la proportion d'oxy- gène de l'atmosphère dans laquelle ils viverU, pourvu que celte ^ Lavoisier, OEuvres, t. IL V. Regnault et J. Reiset, Recherches chimiques sur la respiration des animaux de diverses classes. (Ann. chim. et phys., 1849, 3esér., t. XXVI, p. 299.) Speck, Kritische und eœperimen telle Untersiichungen ïiber die Wirkung des verânderten Luftdruckes aiif den Athemprocess. Cassel, 1878. Kempner, Neiie Versuche iiber den Einfluss des Sauerstoffgehaltesder Einathmungsluft auf den Ablauf des Oxydationsprocesse im thierschen Organismus. (Arch. f. Physiol., 1884, pp. 396, 433.) LÉON Fredericq, Influence de la composition centésimale de Vair sur V intensité des échanges respiratoires. (Livre jiibiL Soc. méd. Gand,1884.) DE Saint Martin, Recherches sur l'intensité des phénomènes chimiques ( 4 ) proportion soil suffisante pour entretenir la vie ». C'est le résul- tat des recherches de Lavoisier au siècle dernier et dans celui-ci, de celles de Regnault et Reiset, Speck, Pflûger et ses élèves, Kempner, Léon Fredericq, do Saint-Martin, Lukjanow, Van der Maesen, etc. Tout au plus Speck et Léon Fredericq avaient-ils noté une augmentation passagère de l'absorption d'oxygène, au moment où l'animal passe de la respiration d'air ordinaire, à celle d'une atmosphère suroxygénée : cette augmentation que Van der Maesen n'avait pu constater s'expliquait d'ailleurs par des considérations purement physiques sans qu'il fut nécessaire d'admettre une augmentation dans la consommation de ce gaz. 11 n'y avait guère que les résultats d'une série peu nom- breuse d'expériences de Paul Bert et ceux d'un travail de Voit et Pettenkofer qui ne cadraient pas avec l'opinion classique. Paul Bert i avait admis un optimum pour l'absorption de l'oxygène, correspondant à une atmosphère contenant 42 "/o de ce gaz. Au-dessous et au-dessus de cette proportion d'oxy- gène, la consommation diminuait. De leur côté Voit et Pettenkofer - avait cru reconnaître que l'absorption de l'oxygène ne présente pas un parallélisme complet avec les besoins de l'organisme, c'est-à-dire avec la consommation réelle de ce gaz. Us admettaient que l'oxygène peut s'accumuler, s'emmagasiner dans l'organisme en quantité notable pendant les périodes de repos, la nuit par exemple, de la respiration dans les atmosphères sur oxygénées. (Comptes rendus, 1884, l. XCIX, p. ^iil.) LuKJAKOW, Ueber die Aufnahme des Sauerstoffés bei erlioktem Procent- gehalt in der Liift. (Zeits. f. physiol. Chemie., 1884, t. VllI, p. 213.) Van der Maesen, Sur l'absorption de l'oxygène au début de la respira- tion dans une atmosphère suroxygénée. (Trav. lab. de Léon Fredericq, t. V, p. 193, 1893-1890.) * Paul Bert, La pression barométrique. Paris, 1878, p. 829. 2 M. v. Pettenkofer et C. Voit, Veber die Kohlensaure ausscheidung und SauerstJitojJaufnasnne luàhrend des Wache)is und Schlafens beim Menschen. (SrrzBER der bayr. Akad., 10. Nov. 1896, 9. Feb. 1887.) ( s ) pour être ultérieurement utilisé pendant une période d'aclivilé, au réveil de l'animal. Tout récemment Rosenthal i a publié un important travail sur ce sujet, dont les résultats sont en désaccord avec ceux qu'obtinrent la majorité des physiologistes. Rosenthal emploie pour ses expériences un appareil basé sur le principe de celui de Regnaultet Reiset, mais modifié par lui. Les expériences ont été faites en séries de huit à quatorze jours de durée, sur deux chiens et un chat. L'air respiré par ces animaux contenait de 14 ii 35 "/o d'oxygène, en moyenne de 15 à 25 "/o. De ses expériences Rosenthal conclut, que la consommation d'oxygène baisse avec la diminution de la teneur de celui-ci dans l'air respiré, et monte avec un accroissement de cette teneur. Les variations dans l'absorption d'oxygène, que pro- duisent une augmentation ou une diminution de la teneur de celui-ci dans l'air inspiré, sont au début considérables, mais si la teneur en plus ou en moins persiste, les différences s'égalisent et peuvent même se renverser. Si l'animal passe brusquement d'une atmosphère pauvre en oxygène à une atmosphère plus riche, la consommation d'oxygène augmente d'abord énormément, jmis baisse jusque même au-dessous de la normale, pour remonter de nouveau au bout d'un certain temps et rester alors au-dessus de la normale d'une façon définitive. Or, malgré cette absorption si considérable d'oxygène, la quantité d'acide carbonique rejetée par l'animal n'augmente pas. L'oxygène n'est donc pas utilisé immédiatement en tota- lité, et il doit se faire dans l'organisme, d'après Rosenthal, une accumulation d'oxygène que l'animal pourra employer en cas de besoin. On sait, par les expériences de Pflûger "2 que les grenouilles, qui sont à la vérité des animaux à sang froid, peuvent vivre 1 Rosenthal, Ueber die Sauerstoffaiifnahme iind der SauerstofJ- verbrauch der Smgethiere. (Archiv fur Physiologie, 1898.) 2 Pfluger, 1875. (6 ) assez longtemps dans un air totalement privé d'oxygène, tout en continuant à produire CO^. Elles vivent sans doute, dans ce cas, aux dépens d'oxygène emmagasiné dans leurs tissus. Dans le même ordre d'idées, Engelman a montré que l'oxy- gène est nécessaire à la production des mouvements des cils vibratils, mais que des cellules vibratiles mises en contact avec l'oxygène, même pendant peu de temps, peuvent con- tinuer leurs mouvements pendant un temps relativement long (une demi-heure) quand on les plonge dans un gaz inerte, tel que l'azote par exemple, grâce à la provision d'oxygène qu'elles ont faite. Rosenthal suppose qu'il existe dans l'organisme des animaux à sang chaud , outre l'hémoglobine des globules rouges, une autre substance encore inconnue, capable de tixer l'oxygène, et de le restituer au fur et à mesure des besoins, substance purement hypothétique, dont le siège est vraisemblablement le protoplasme vivant lui-même. C'est d'ailleurs cet oxygène ainsi fixé dans les tissus que Pflûger désigne sous le nom (Voxygène inter moléculaire. Rosenthal tire de ses expériences les conclusions suivantes : La quantité d'oxygène intracellulaire varie dans certaines limites : dans la respiration d'air riche en oxygène elle aug- mente; dans la respiration d'un air trop pauvre en oxygène, les processus vitaux peuvent continuer pendant un certain temps au dépens de cet oxygène intracellulaire des tissus, peut-être jusqu'à consommation complète de celui-ci. Comme on le voit, ces nouvelles recherches de Rosenthal ne concordent pas avec les résultats du plus grand nombre des chercheurs qui se sont occupés de cette question, et sont jusqu'à un certain point en concordance avec les résultats trouvés par Paul Bert, qui admet aussi une influence très importante de la richesse en oxygène de l'air inspiré sur l'ab- sorption de celui-ci. Les résultats trouvés par Rosenthal d'une part, d'autre part l'intérêt physiologique qui se rattache à cette question, de nouveau controversée, m'ont décidé à entreprendre de nou- velles recherches à ce sujet. ( 7 ) II. J'ai cherché à déterminer l'influence de la respiration d'une atmosphère suroxygénée sur l'absorption d'oxygène, non pas comme on l'a fait jusqu'à présent, en évaluant par des ana- lyses de gaz ou des compteurs la quantité d'oxygène absorbée directement par l'animal, mais en recherchant l'action d'une atmosphère suroxygénée sur la durée de l'asphyxie. En d'autres termes, j'ai cherché à déterminer, en étudiant la résistance plus ou moins longue de l'animal à l'asphyxie, la valeur de la provision d'oxygène intramoléculaire. On admet, en effet, actuellement, que asphyxie veut dire absence d'oxygène ^. C'est l'absence d'oxygène qui, dans l'as- phyxie, amène l'arrêt de la respiration et la mort de l'animal. Simon Fredericq 2 (après Paul Bert, Friedlânder et Herter, et d'autres encore) a démontré de la façon la plus évidente, en asphyxiant des lapins par l'hydrogène, en même temps qu'il empêchait toute accumulation d'acide carbonique dans leur sang, que la mort et les différents phénomènes qui la pré- cèdent, dans l'asphyxie aiguë, sont dus non pas à l'accumula- tion de l'acide carbonique, comme l'avaient supposé Brown- Séquard, Traube, Thiry, etc., mais uniquement à la privation d'oxygène. Dans ces conditions, il est certain que si un animal en respirant dans une atmosphère suroxygénée accumule, comme l'admet Rosenthal, une grande quantité d'oxygène dans ses tissus pour s'en servir au moment du besoin, il pourra résister beaucoup plus longtemps à la privation d'oxygène, c'est-à- dire à l'asphyxie, que s'il n'a pas fait cet approvisionnement. L'étude de l'asphyxie chez les lapins montre qu'elle se divise * Ch. Richet, Dictionnaire de physiologie humaine, 1. 1, p. 729. 2 Simon Fredericq, Étude expérimentale de l'asphyxie aiguë. (Travaux DU LABORATOIRE DE L. Fredericq, 1885-1886, p. 69.) (8 ) en plusieurs périodes : une période de dyspnée, pendant laquelle les mouvements respiratoires deviennent plus fré- quents et plus profonds, une période de convulsions, carac- térisée par des secousses musculaires très énergiques, et une période de paralysie, qui débute par muq pause respiratoire en expiration d'une durée de plusieurs secondes pendant laquelle l'animal perd connaissance, suivie d'une reprise des mouve- ments respiratoires qui sont rares, de moins en moins pro- fonds et finissent par s'arrêter complètement un peu avant l'arrêt du cœur. La pression sanguine, au début de l'asphyxie, augmente et atteint son maximum au moment de la pause respiratoire ou un peu avant, puis baisse, tandis que les pulsations deviennent plus rares; elle tombe à 0" au moment de la mort définitive, c'est-à-dire de l'arrêt du cœur; parfois elle remonte un peu, immédiatement avant cet arrêt. Si l'on interrompt l'asphyxie immédiatement après la pause respiratoire, on peut, le plus souvent, à l'aide de la respira- tion artificielle, rappeler le lapin à la vie. Supposons qu'un lapin, qui a respiré de l'air atmosphé- rique, soit asphyxié au moyen d'un gaz inerte, de l'hydrogène par exemple, à l'aide d'un appareil permettant d'enlever en même temps l'acide carbonique produit. On verra se produire la dyspnée, les convulsions, la pause respiratoire, provoquées par le manque d'oxygène dans le sang. Si on a relié sa caro- tide à un manomètre à mercure, on pourra, de plus, observer les variations de la pression sanguine. Si, après la pause respiratoire on cesse l'asphyxie, si on ranime le lapin en pratiquant la respiration artificielle et qu'on lui donne le temps de se remettre; puis, si on lui fait respirer une atmosphère suroxygénée pendant une période plus ou moins longue, qu'' observer a-t-on clans une nouvelle expérience d asphyxie ? Si le lapin a fait, dans ses tissus, un approvisionnement d'oxygène, il est logique d'admettre que cette réserve d'oxy- gène aura pour conséquence de retarder les différents phéno- ( 9 ) mènes asphyxiques que le manque d'oxygène engendre : les convulsions surviendront après un temps plus long, la pause respiratoire sera retardée, et, ces retards, toutes choses égales (l'ailleursy seront proportionnels à la quantité d'oxygène que ranimai à mise en réserve pendant qu'il respirait un air sur- oxygéné. Le moment des convulsions, celui de la pause respiratoire, peuvent donc servir de point de repère pour déterminer s'il y a ou non approvisionnement d'oxygène dans les tissus sous l'influence de la respiration d'un air riche en oxygène, et pour évaluer quelle est l'importance de cet approvisionnement. Dans ce but, voici la façon dont j'ai procédé : L'hydrogène, destiné à déterminer l'asphyxie, est produit dans l'appareil de Kipp par l'action sur du zinc, d'acide sul- furique dilué, chimiquement pur. L'hydrogène lavé dans des flacons à potasse est amené dans la cloche d'un appareil imaginé par L. Fredericq et décrit par lui dans son Traité de physiologie humaine i sous le nom d'oxy- génographe. Il se compose d'une cloche 0 (voir fig. ci-après) pouvant contenir environ 1 litre d'hydrogène et flottant, équilibré par un contrepoids à syphon S, sur de l'eau saturée de chlorure de calcium. Un tube débouche dans la cloche et aboutit, d'autre part, à un flacon KHO contenant des bâtons de potasse relié par un autre tube à deux flacons A laveurs à demi remplis d'une solution de potasse, qui sont mis en com- munication avec la trachée de l'animal en expérience. De ces deux flacons, l'un sert à l'inspiration, l'autre à l'expiration. Le gaz que l'animal inspire ou expire barbottent dans les flacons de potasse et passent sur la potasse solide du fla- con KHO, de telle sorte que tout l'acide carbonique produit est immédiatement absorbé. Avant de commencer l'expérience, on remplit d'hydrogène la cloche H, puis on la vide, et on la remplit de nouveau, et on recommence cette manœuvre plusieurs fois de suite pour * LÉON Fredericq, Éléments de physiologie humaine, 4eéd. ( 10 ) expulser tout l'air qui pourrait se "trouver dans la cloche et dans les flacons laveurs, et être sûr qu'il est remplacé en tota- lité par de l'hydrogène pur. Oxygénographe de Léon Fredericq. Un lapin, préalablement pesé, est fixé sur l'appareil à con- tention de Czermack. On introduit dans sa trachée une canule en Y. Une des branches est mise en rapport avec un tambour à levier de Marey dont la plume inscrira les mouvements respira- toires sur le papier noirci de l'appareil enregistreur de Bering. L'autre branche de la canule communique, par l'intermé- diaire d'un tube en caoutchouc, avec deux flacons laveurs ( 11 ) demi remplis de liquide, à travers lesquels l'animal respire de l'air atmosphérique. Au bout d'un temps donné, on interrompt la communica- tion avec l'air atmosphérique et on met la canule trachéale en rapport avec la cloche remplie d'hydrogène. En même temps on met en marche le cylindre enregistreur chargé de papier noirci, sur lequel un compteur à secondes inscrit le temps. Dès lors, l'animal, ne respirant plus que de l'hydrogène, s'asphyxie, et les mouvements respiratoires sont inscrits sur le Hering. On note sur le papier noirci, le moment où commencent les convulsions. La pause respiratoire est indiquée par l'arrêt des oscillations de la plume qui trace alors sur le papier un trait horizontal. On cesse l'asphyxie, après la pause respiratoire, en inter- rompant la communication avec la cloche à hydrogène, on arrête l'appareil enregistreur et on ranime le lapin par une énergique respiration artificielle. Quand l'animal est remis, on lui fait respirer pendant un certain temps un air contenant 80 Vo d'oxygène, à travers les flacons laveurs, en reliant ceux-ci au réservoir d'oxygène du laboratoire. Pendant ce temps on renouvelle l'hydrogène dans la cloche. Puis on recommence, de la même façon que plus haut, l'expérience d'asphyxie par l'hydrogène, en ayant soin toute- fois de laisser le lapin faire dix mouvements respiratoires à l'air libre avant de mettre sa trachée en communication avec la cloche à hydrogène. On alterne les expériences, tant que l'animal résiste, l'asphyxiant tantôt après respiration d'air, tantôt après respiration d'oxygène à 80 «/o. On peut alors comparer les tracés obtenus. Je les ai réunis en un album. Il est de la plus grande importance de laisser faire dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique au lapin qui vient de respirer de l'oxygène, avant de l'asphyxier. En effet, si l'on ne prend pas cette précaution, les poumons de l'animal restent remplis d'une quantité d'oxygène assez notable ( 12 ) pour lui permettre de résister à l'asphyxie pendant un temps très long. C'est ainsi que dans les expériences 2 et 4 de la série II, cette précaution a été volontairement omise. Le lapin a résisté environ 100" de plus à l'asphyxie que dans les expé- riences où il a fait les dix mouvements respiratoires. De même dans l'expérience 6, série V, il a résisté 55" de plus en moyenne, dans les expériences 6 et 10, série VII, 88" en moyenne, et dans l'expérience 13, série XÏX, 138" en moyenne. Ces chiffres permettent de juger de l'importance de cette précaution. Ce nombre de dix mouvements respiratoires a été choisi d'une façon un peu empirique. Il m'a cependant paru suffisant pour remplacer par de l'air atmosphérique l'oxygène contenu dans les poumons de l'animal et d'autre part d'une durée trop courte (3 à 4 secondes) pour donner au lapin le temps de se débarrasser de l'oxygène qu'il aurait accumulé dans la profondeur de ses tissus. Dans les tableaux qui suivent, j'ai indiqué, en secondes, le moment des convulsions et celui de la pause respiratoire des différentes expériences d'asphyxie en rapprochant en un groupe les expériences qui succèdent à la respiration dans l'air atmosphérique, en un autre groupe celles qui succèdent à la respiration d'air suroxygéné et j'ai noté les moyennes de chacun des groupes (les moyennes sont inscrites en caractères plus gras). J'ai renoncé, après quelques essais (voir album des tracés, série III), à enregistrer les variations de la pression sanguine. Outre les inconvénients qui résultaient de la recherche de la carotide et de la mise en train du manomètre à mercure, j'ai constaté de plus que les variations de pression ne pouvaient être utilisées pour apprécier la force de résistance à l'asphyxie, parce quelles se produisent non pas brusquement à un moment précis, mais d'une façon graduelle et progressive. Les points de comparaison dont je me suis servi sont donc : le moment des convulsions et celui de la pause respiratoire. Comme on peut le voir sur les tracés et dans les tableaux, il est des cas, assez nombreux, oii l'animal n'a pas présenté de ( 13 ) convulsions bien nettes, d'autres cas où il était difficile de dire le moment où elles commençaient. Ce point de repère peut donc faire défaut. Quelquefois, plus rarement à la vérité, la pause respiratoire ne s'est pas produite, la respiration s'affai- blissant d'une façon progressive sans arrêt bien net. Dans ces cas, ou bien les expériences ont été annulées ou bien, quand il y avait doute, j'ai mis, sur les tableaux, à côté du chiffre qui me semblait le mieux correspondre à la pause respiratoire, un point d'interrogation. J'aurais pu, après avoir fait respirer de l'air atmosphérique à un lapin, au lieu de cesser l'expérience immédiatement après la pause respiratoire et de le ranimer par la respiration artificielle, poursuivre l'asphyxie jusqu'au bout. Puis asphyxier de la même façon un autre lapin, ayant, lui, respiré de l'oxy- gène et comparer alors les deux tracés obtenus au point de vue de la durée de la résistance. Je n'ai pas employé cette méthode précisément, parce que la durée de l'asphyxie des lapins varie suivant la résistance indi- viduelle. (On voit des lapins de poids à peu près identiques résister, toutes choses égales d'ailleurs, de façon très différente à l'asphyxie.) Au contraire, en interrompant l'asphyxie au moment de la pause respiratoire, je puis comparer l'action de l'air atmosphé- rique et celle de l'air suroxygéné sur le même lapin, et en alternant les respirations d'air et d'oxygène je place le lapin dans des conditions à peu près identiques de résistance pour chaque expérience d'asphyxie. De plus, cette façon de procéder permet de faire un très grand nombre d'expériences que l'on peut comparer entre elles pour un lapin donné, et dont on peut comparer les moyennes pour les diff*érents lapins. Dans les tableaux 1 et II les expériences ont été faites, dans le but de déterminer l'influence de la respiration pendant dix à quinze minutes dans xin air suroxygéné, sur la durée de l'as- phijxie Dans les tableaux suivants, j'ai cherché à établir pendant ( 14) combien de temps l'animal devait respirer de l'oxygène, pour que Vaction de celui-ci sur l'asphyxie se produisit et atteignit son maximum. A partir du tableau XVI, les expériences relatées ont été faites dans un autre but : j'ai cherché à déterminer pendant combien de temps un animal ayant respiré une atmosphère siu^- oxygénée puis respirant de l'air atmosphérique immédiatement après, conservait dans son organisme l'excès d'oxygène dont il s'était emparé. ( IS) I. — 21 décembre 1898. Expériences d'asphyxie par Phydrogè7ie sur ttn lapin pesant 2,887 grammes. {o Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 1 3.15 5' 57" 85" 2 3.30 5 97 122 3 ZM 5 88 115 4 3.o0 5 88 101 9 5. 8 8 — 70 10 5.20 22 60 94 11 5.44 10 44 Moyenne : 74" 86 Moyenne : 96" 2° Après respiration d'oxygène à 80"/o à travers flacons laveurs suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 5 3.56 8' 84" 182" 6 4.11 13 77 168 7 4.35 13 101 178 8 4.50 15 125 Moyenne : 98" 163 Moyenne: 173" II. (16 ) 23 décembre 1898. Expériences cFasphyxie par Vhydrogène sur un lapin pesant 2,i92 grammes. do Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 1 41.00 40' 34" 62" 3 44.30 40 45 60 6 42.3o 4o 45 59 8 4.40 45 60 70 9 4.4o 45 53 Moyenne : 47'' 90 Moyenne : 68'' 2° Après respiration d'oxygène à 80 Wo suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 5 42.20 40' 409" 445" 7 ,42.55 40 444 422 40 2. 5 40 428 Moyenne: 1 16'' 442 Moyenne: 137" 3° Après respiration d'oxygène à 80 «/o non suivie de mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 2 4 44 40 41.55 42' 40 4G9" ' 476 Moyenne: 173" 276" 197 Moyenne : 237" ( 17 ) III. - 27 décembre 1898. Expériences d'asphyxie par rhydrogène sur un lapin pesant 2,760 grammes. lo Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. i — - 97" 228" (?) 3 - - 73 423" 7 \W 58 Moyenne : 76" 123" (?) Moyenne : 158" 2° Après respiration d'oxygène à 80 % à travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences . Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 2 — S' 95" 160" 4 - S 80 113 5 - - - 165 6 5 124 Moyenne : 99" 188 Moyenne: 157'' Tome LX. ( 18 ) IV. — 3 janvier 1899. Expériences d'asphyxie par l'hydrogène sur un lapin pesant 4,290 grammes. 4° Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 4 iO' 23" 36'' 8 - 40 00 80 5 - 40 51 60 7 - 40 60 88 8 — 10 56 Moyenne : 49" 63 Moyenne : 65'' 2» Après respiration d'oxygène à 80 ^/o à travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions, Pause respiratoire. 2 5' 118" 140"! 4 — 5 Moy.: 98" 78 Moy.: 115" 91 ) 6 40 91 120 ) 9 - 10 fMoy.: 85 80 Moyenne: 91" Moy.: 113 106 ) Moyenne: 114" ( 19 ) V. — 7 janvier 1899. Expériences d'asi^hyxie pai' rhydrogène sur un lapin pesant 3,272 grammes. [° Après respiration d'air atmosphérique à travers tlacons laveurs Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 1 il. S 10' 16" 56" 3 41.45 7 22 93? 5 12.10 0 44 61? 8 12.4o 5 68 Moyenne: 37" 81? Moyenne : 72" ^0 Après respiration d'oxygène à 80 «/o a travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 2 11.30 5' 25"? 93"! 4 12.00 5 — 111 ?[ Moy.:99" 7 12.35 5 62 93?) 9 12.53 10 91 j 114? J 10 1. 8 10 86 [ Moy.:7l'' 102?[ Moy.: 102 11 1.22 10 06 ] Moyenne : 66" 91?) Moyenne: 100" 3» Après respiration d'oxygène à 80 "/a à travers flacons laveurs, non suivie de mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Convulsions. Pause respiratoire. 12.20 90' 155' ( 20) VI. — 10 janvier 1899. Expériences d'asphyxie par l'hydrogène sur un lapin pesant 2,472lgrammes. 1» Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 1 3.35 10' 42" 77" 3 4.22 8 47 Moyenne : 44' 80 Moyenne : 79" 2» Après respiration d'oxygène à 80 ^/o à travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 2 4.i0 3' 73" [ iMoy. : 76" id3" ( Moy. : 114" 4 4.32 3 79) 113 ) 5 4.40 iO 8d , ( Moy. : 82 118 1 ( Moy.: 110 (3 4.35 10 84 ) Moyenne : 79" 103 ) Moyenne : 112'' (21 ) VII. — 14 janvier 1899. Expériences d'asphyxie par riiydrogène sur un lapin pesant 2,i82 grammes. l» Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 4 5 42.0 4 5' 40 27" 4S Moyenne : 36'' 96'' 76 Moyenne : 86" 2» Après respiration d'oxygène à 80 "/o à travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences . Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 7 14 4.25 4.50 30" 30 85"i r — 8 9 4.30 4.35 4' 4 99 ï 120 K-"" -(M..:, 30 4 42.50 2 474 1 225 ?J 2 42.45 5 464 (Moy. : 161 490 ?(Moy.:20l 3 42.30 40 449 ) 488 ?) 3° Après respiration d'oxygène à 80 «/o à travers flacons laveurs, non suivie de mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 6 40 4.15 4.44 30" 2' 142" 407 Moyenne : 125 ' 230" 300 Moyenne : 265' ' ( 22 ) VIII. — 17 janvier 1899. Expériences cVasphyxie par f hydrogène sur un lapin pesant 2,500 grammes. 1° Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 1 4.30 6' 64" 105" 2 4.40 5 74 424 ? 4 5.40 5 73? 89 6 5.35 o — 405 7 5.45 5 54 74 40 6. 5 5 — 89 42 6.45 3 Moyenne : 65" 99 Moyenne: 97" 2° Après respiration d'oxygène à 80 «/u à travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 3 5.40 30" — 444"? i 8 5.55 30 74'' 94 |Moy.:l2ri 14 6.42 30 — 433 1 5 5.20 2 — 448 - 5.38 2 75 401 Moy.: 113 9 5.58 2 88 422 Moyenne : 77'' Moye 'nne: 117' (23) IX. — 18 janvier 1899. Expériences (Tasphyxie par Vhydrogène sur un lapin pesant 2,830 grammes. 1» Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 5 42.30 5' 60" 89" 42 2.40 5 62 84 45 2.30 5 60 89 49 3. 5 5 53 68 1 44.40 40 56 90 2 44.53 40 64 Moyenne : 58" 79 Moyenne : 83" 2o Après respiration d'oxygène à 80 "/o à travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 46 2.45 45" 8^" Moy.: 85'- 90 47 2.55 45 — 43 2.20 30 78" ^^ i Moy. : 90 90 ) 44 2 25 30 — 40 14 2. 2 2. 8 4' 4 96 ^^^ Moy.: 125 420 8 4.42 2 80 444 \ 9 1.48 2 96 447 [ Moy. : 1 14 48 3.00 2 — 446 ) 3 4 42.40 42.20 5 5 — ^^^ 1 Moy.: 127 435 1 6 7 4.40 4.25 40 40 72 Moyenne: 78" '3^ ) Moy.: 134 432 ] Moyenne: 112" ( 24 ) X. — 23 janvier 1899. Expériences d'asphyxie par l'hydrogène sur un lapin pesant 2,862 grammes. 1« Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 6 1.30 5' 88" 115" il 2.15 5 85 106 12 2.25 5 ~ 103 1 12.35 10 25 Moyenne : 66" 98 Moyenne: 105" 2» Après respiration d'oxygène à 80 o/o à travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 9 40 155 2. 5 30" 30 172" Moy.: 163" 155 212" Moy.: 211" 210 3 1. 2 1' 125 \ 158 5 1.24 1 145 nioy.:l50 163 > Moy.: 175 7 1.40 1 180 ' 204 2 12.50 2 11G j 156 4 1.14 2 140 /Moy.: 137 156 Moy.: 172 8 1.47 2 163 ' Moyenne: 146" 203 Moyenne : 186" ( 25 ) XI. — 30 janvier 1899. Expériences d'asphyxie par l'hydrogène sur nn lapin pesant 2,49^ grammes. 1° Après respiration d'air atmosphérique à travers tlacoiis laveurs. Numéros des expériences. Heure dps expériences. Durée de la respiration d'air. (îonvulsions. Pause respiratoire. i il o' 28" îio'' 0 11.35 5 — 170 14 1.12 5 - 63 6 11.50 10 " 155 Moyenne : 136" 2° Après respiration d'oxygène à 80 °/o à travers tlacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 4 11.28 15" 139" 155"! 7 12.5 15 - 168 > Moy.: !73" 9 12.25 15 — 196 ) 8 12.15 30 — 248 ) 10 12.35 30 — 175 ) Moy. : 199 12 12.50 30 — 174 ) 2 11.14 1' 91 j 454 \ 3 11.21 1 125 ) Moy. : 166" 140 > Moy. : 173 11 42.40 d 182 1 221 ) 13 1 2 " 172 Moyenne : 179" ( 26) XII. — l^"^ février 1899. Expériences d'asphyxie par l'hydi^ogène sur un lapin pesant 2,495 grammes. lo Après respiration d'air atmosphérique à travers tlacons laveurs. Numéros des expériences . Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 1 41.30 10' 30" 100" ? 2 11.50 10 40 101? 8 1.10 10 75 Moyenne: 48'' 101? •Moyenne: 101"? 2o Après respiration d'oxygène à 80 "/o à travers tlacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 3 12.10 15" 64" 117" ? 4 12.25 30 61 107 ? 5 12.40 V 88 128 ? 7 1.4 1 70 124 6 12.52 2 85 130 ? 9 1.30 5 140 177 ? 40 1.40 10 167 Moyenne: 96'' 191 ? Moyenne : 138" ( 27 ) XIII. — 4 février 1899. Expérience d'asphyxie yar l'hydrogène sur un lapin pesant 2,872 grammes. 1® Après respiration d'air atmosphérique à travers tlacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 1 10.50 40' 42" 95'' 4 44.30 40 59 94? 6 12.00 40 50 Moyenne : 48'' 75 Moyenne : 88'' 2» Après respiration d'oxygène à 80 «/o à travers tlacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 3 44.20 30" 85" 444" 2 4i.40 4' 74 421 5 44.48 0 89 Moyenne : 83" 417 Moyenne: 117'' (28) XIV. — 7 février 1899. Expériences (Fasphyxie par riiydrogène sur un lapin pesant ^,4^^ (jrammes, lo Après respiration d'air atmosphérique à travers tlacons laveurs. Nuoiéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. i 44.50 40' 26" 54" 3 12.20 40 - 84 o 42.50 40 — 63 Moyenne : 66" 2o Après respiration d'oxygène à 80 "U à travers tlacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Duréô de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 8 4.30 15" — 77" 2 42.40 30 - 117 7 1.45 30 - 132 4 12.40 2' — . 103 6 1. 5 5 — 118 Moyenne: 109" ( 29 ) XV. - 8 février 1899. expériences d'asphyxie par llnidroijèiie sur un lapin pesant 2,102 grammes. 1» Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 7 d.dO 5' — 84" 12 2.17 5 — 62 i6 3.10 0 — 43 i 11.80 10 20" 44 Moyenne : 58" 2» Après respiration d'oxygène à 80 «/o à travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. NunQéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 2 12.10 15' 61" 76"l 9 i.a9 15 — 101 >Moy.;99" 106 1.57 15 — 121 / 3 12.14 30 98 116 l 8 1.24 30 127 / 10a 1.45 30 — )Moy.:l29 119 1 11 2.12 30 — lo4 / 4 12.23 1' 94 112 1 13 2.30 1 — fMoy.: 145 178 ] o 12.45 2 _ 129 J 14 2.45 2 — Moy.: 156 . 173 \ 6 12.55 5 „ liO ] 15 3.00 5 - Moy.: 149 158 S (30) XVI. — 16 février 1899. Expériences d'asphyxie par lliydrogène sur un lapin pesant 2,337 grammes, 1° Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros Heure Durée de la respiration d'air. Pause des expériences. des expériences. Convulsions. respiratoire. 4 14.45 40' 2B" 67" 3 14.45 40 — 74 7 42.45 10 39 75 9 4.45 40 57 88 4i 4.50 10 Moyenne: 41" 82 Moyenne : 77" 2" Après respiration d'oxygène à 80®/o à travers flacons laveurs pendant 1', suivie de respiration dans l'air atmosphérique pendant des temps différents. Numéros Heure Durée de Pause des des la respiration Convulsions. expériences. expériences. dans l'air atmosphérique. respiratoire. 10 1.39 0' 53" |"JMoy.:76" 43 2.30 2 8 12 4. 0 2.42 3 3 f:'JMoy.:47" Jg}Moy.:79 2 41.35 o 48 j 102 4 5 42. 5 42.20 5 o 4? Moy,:45 ^^0 Moy.:87 i) 42.35 5 44 ) Moyenne : 47'' 94 ) Moyenne : 80" 3» Après respiration d'oxygène pendant l' suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 14 2.40 1' 108" 138" ( 31 ) XVII. — 18 février 1899. Expériences d'asphyxie par rhydrogène sur un lapin pesant 2,073 grammes. lo Après respiration d'air atmosphérique à travers tlacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 3 6 1.30 2.15 5' 5 41" 65''? 52 Moyenne: 58" ^2" Après respiration d'oxygène à 80 °/« à travers flacons laveurs pendant 1', suivie de respiration dans l'air atmosphérique pendant des temps différents. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration dans l'air atmosphérique. Convulsions, Pause respiratoire. 5 2.00 30" 56" 75" ] 9 3.00 30 45 63 ? [ Moy. : 69" 42 3.45 30 — 68 ?1 4 7 4.45 2.30 1' 4 64 74 76 90 Moy. ; 83 8 2.45 '2 48 53 j 4 4.00 5 — 55 [Moy.: 59 2 4.15 5 — 70 1 3° Après respiration d'oxygène à 80 *^/o à travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans Pair atmosi)hérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 40 41 3.15 3.30 4' 4 — 88" 79 Moyenne : 84" (32) XVIII. — 24 février 1899. Expériences (Tasphyxie par Vhydrogène sur un lapin pesant 2^412 grammes. 1° Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 2 41.45 5' 71" 124"? 4 12.13 5 - 107 5 12.2o io 64 114 Moyenne: M 5' 2» Après respiration d'oxygène àSO^/o à travers flacons laveurs pendant 2', suivie de respiration dans l'air atmosphérique pendant des temps différents. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration dans l'air atmosphérique. Convulsions. Pause respiratoire. 1 11.28 1' 45" 140"?i 8 12.00 1 70 >Moy. : 128 117 ) 6 12.40 2 7i 117 ?l 7 1. 0 2 - 112 ?|Moy: : 118 8 1.25 2 66 127 ?/ ( 33 ) XIX. — 28 février 1899. Expériences cCasphyxie par lliydrogène sur un lapin pesant 4y937 grammes, {"> Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. -11.20 5' S5" 62" d2.00 5 bl 96 7 42.30 5 61 84 10 4.10 5 74 108 Moyenne : 63" Moyenne : 87" 2o Après respiration d'oxygène à 80% à travers flacons laveurs pendant 1\ suivie de respiration clans l'air atmosphérique pendant des temps différents. Numéros Heure Durée de Pause des des la respiration Convulsions. expériences. expériences. dans l'air atmosphérique respiratoire. 1 11. 0 1' 18" 67"?j 4 6 11.43 12.12 1 1 65 61 }J^ [Moy.: 100" 9 12.58 4 70 109 11 1.28 Q 80 103 42 4.45 2 72 104 Mov.:98" 44 2.30 2 63 86 3° Après respiration d'oxygène à 80 % à travers flacons laveurs, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 11.30 12. 4 140" 200? aïoyenne : 170" àP Après respiration d'oxygène à 80 «/o à travers flacons laveurs, non suivie de respiration dans l'air atmosphérique. 85" Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 13 I 2.00 Tome LX. 264" 308" 3 ( 34) XX. — 4 mars 1899. Expériences d'asphyxie par Vhydrogène sur un lapin pesant 2,672 grammes. 1° Après respiration d'air atmosphérique à travers flacons laveurs. Numéros des expériences. Heure des expériences. Durée de la respiration d'air. Convulsions. Pause respiratoire. 2 8 ^3 4i.40 2.2o 40' 5 40 61" 49 43 iMoyenne: 51" 440" 72 64 Moyenne : 82" 2° Après respiration d'oxygène à 80 % à travers flacons laveurs pendant 2', suivie de respiration dans l'air atmosphériqne pendant des temps différents. Numéros Heure Durée de Pause des des la respiration Convulsions. expériences. expériences. dans l'air atmosphérique. respiratoire. 6 42.50 45" 81"J 422"J 9 4.35 45 - \ Mov. : 70" 126 Mov. : 120" 16 3. 5 45 60 t 114 47 48 3.43 3.30 30 30 65 96 94 Moy.: 95 4 42.45 \f 6i 1 4M 40 1.50 4 44 Moy.:53 85 Moy.: 95 49 3.40 4 — 79 41 2.00 iVi 50 85 Mov • 80 44 2.4') IVs — 75 4 41.25 2 22 ) 444 1 3 42 42. 5 2.12 2 2 |«JM0,:47 Il Moy.: 86 20 4.00 2 52 ^ 3° Après respiration d'oxygène à 80 "^/o, suivie de dix mouvements respiratoires dans l'air atmosphérique. Numéros des expériences. Heure des expériences Durée de la respiration d'oxygène. Convulsions. Pause respiratoire. 42.25 4. 5 2.52 434" 408 }Moy. 444 19" { 35 ) La rcspiratio7i d'un air suroxygéné augmente i-elle la résis- tance à r asphyxie ? L'examen des tableaux qui précèdent montre de la façon la plus évidente que les différentes périodes de l'asphyxie sont prolongées après respiration d'un air suroxygéné. Dans le tableau I, les convulsions qui, après respiration d'air atmosphérique, surviennent à la 74" en moyenne, après la respiration d'oxygène ne surviennent qu'à la 98", soit une prolongation de 24". La pause respiratoire qui, dans le premier cas, apparaît après 96 ', dans le second apparaît après 1 73", soit 77 ' plus tard. Dans le tableau II, la différence est de 69" pour les convul- sions et également de 69" pour la pause respiratoire. Dans le tableau III, le moment des convulsions est retardé de 48" en moyenne; celui de la pause respiratoire n'est pas retardé, c'est la seule exception qui se soit produite. Dans le tableau IV, le retard pour les convulsions est de 42", pour la pause respiratoire de 49". Dans le tableau V, de 29" et de 28", et ainsi de suite dans les tableaux suivants. Cela démontre que lorsqu'un lapin respire de l'oxygène pendant un certain temps, sa résistance à l'asphyxie augmente. Si l'on prend les moyennes des expériences de tous les tableaux où les lapins ont respiré de l'oxygène pendant dix minutes ou davantage, et si on en soustrait les moyennes des expériences où ils ont respiré de l'air atmosphérique, on pourra comparer les différences dans les différents tableaux. ( 36 ) Retard des convulsions et de la pause respiratoire après respiration d'oxygène à 80 °/o pendant 10' . 'Numéros Poids Différence en secondes Différence en secondes entre le moment d'ap- entre le moment d'ap- des lapins parition des convulsions parition de la pause res- des après respiration d'air piratoire après respira- en atmosphérique et après tion d'air et d'oxygène tableaux. respiration d'oxygène pendant 10' et davan- grammes. pendant lO' ou davantage. tage. i !2,887 24" 77" 11 2,192 69 69 IV 4,290 36 48 V 3,272 44 30 VI 2,472 38 31 vil 2,182 113 102 IX 2,830 14 51 Xll 2,49o 119 90 Moy. : 2,450 Moyenne : 57" Moyenne : 62" Le retard dans l'apparition des phénomènes asphyxiques est donc pour les lapins du poids moyen de 2,450 grammes de 57' pour les convulsions, et de 62" pour la pause respi- ratoire, quand ils ont, avant l'asphyxie, respiré de l'oxygène pendant 10' ou davantage. Combien de temps la respiratioji d'un air sur oxygéné doit-elle durer pour que la prolongation des phénomènes asphyxiques soit maximum 1 Examinons les expériences où les lapins n'ont respiré de loxygène à 80 Vo que pendant 5'. Leur résistance à l'asphyxie sera-t-elle moindre que dans les cas où ils en ont respiré pen- dant 10'? Le tableau IV montre qu'après 10' de respiration d'oxygène, les convulsions surviennent après 85" ; après 5' elles survien- nent après 98". La pause respiratoire survient dans le premier cas après 113", dans le second après 115". Donc pas de diffé- rence. Dans le tableau V, la pause respiratoire après respiration d'oxygène pendant 10' survient au bout de 102", après 5' au ( 37 ) bout de 99". La différence est de 3", ce qui est insignifiant. Les convulsions ayant manqué dans une expérience, on ne peut comparer. Dans le tableau VI, les convulsions après 10' de respiration d'oxygène, surviennent au bout de 82 ", après 5', au bout de 76", la pause respiratoire après 110" d'une part, 114" d'autre part. Dans le tableau VJ[, on a respectivement 149" et 161" pour les convulsions, 188 et 190 ' pour la pause respiratoire. Comme on le voit, dans chaque tableau étudié séparément la prolongation de l'asphyxie ne présente pas de différence notable, que l'animal ait respiré de l'oxygène pendant 10' ou qu'il en ait respiré pendant 5 . Si l'on réunit maintenant en un tableau d'ensemble toutes les expériences où les différents lapins ont respiré de l'oxygène pendant 5', en faisant les différences avec celles où ils ont respiré de l'air atmosphérique, on obtient les résultats sui- vants : Retard des convulsions et de la pause respiratoire après respiration d^ oxygène à 80 Vo pendant ô\ Numéros des tableaux. Poids des lapins en grammes. Différence en secondes entre le moment des convulsions après res- piration d'air atmosphé- rique et après respiration d'oxygène pewrfanf 5'. Différence en secondes entre le moment de la pituse respiratoire après respiration d'air atmo- sphérique et après respira- tion d'oxygène pendant 5\ IV i,290 39" f)0" V 3,272 7 27 VI 2,472 32 38 VII 2,182 m 104 IX 2,830 — 44 XII 2,49o 92 76 XIV 2,4i2 — 52 XV 2,d02 — 91 Moy. : 2,380 Moyenne : 59" Moyenne : 59" ( 38 ) Des lapins du poids moyen de 2,380 grammes, ayant respiré de l'oxygène à 80 "/o pendant 5', présentent, quand on les asphyxie, un retard de o9" en moyenne dans l'apparition des convul- sions et dans celle de la pause respiratoire. En comparant avec les retards qui se produisent après une respiration d'oxygène pendant 10', on voit que les résultats sont sensiblement identiques. On peut donc conclure que l'influence de la resjnration crime atmosphère suroxijgénée sur la durée de V asphyxie est aussi forte après 5' qu'après iO' de respiration dans cette atmosphère suroxijgénée. Si l'on abaisse à 2' la durée de respiration des lapins dans un air riche en oxygène, on obtient, au point de vue de la résis- tance à l'asphyxie, des résultats sensiblement analogues. Les différences sont, encore une fois, insignifiantes. Ainsi dans le tableau VII, après respiration d'oxygène pendant 2', les con- vulsions surviennent après 174", la pause respiratoire après 220", tandis qu'après respiration d'oxygène pendant 5', les convulsions arrivent après 149" et la pause respiratoire après 188". Au tableau IX, après 2' de respiration d'oxygène, les convul- sions apparaissent après 88", la pause respiratoire après 114"; après 5', les convulsions après 77", la pause respiratoire après 134'. Au tableau XIV, pas de convulsion, la pause respiratoire survient au bout de 103" après respiration d'oxygène pendant 2 , au bout de 118", après 5'. Au tableau XV, on a respectivement la pause respiratoire au bout de 156' après 2' de respiration d'oxygène, au bout de 149" après 5'. Pas de convulsions. Le tableau XII fait seul exception : la durée de l'asphyxie est notoirement plus longue (de 47") après respiration d'oxy- gène pendant 5' qu'après respiration de ce gaz pendant 2'. Cola est vraisemblablement attribuable à des conditions de fatigue ou d'épuisement du lapin, indépendantes de sa réserve d'oxygène. ( 39) En tout cas, cette exception unique ne peut pas infirmeries conséquences qu'on peut déduire des autres résultats. Si l'on réunit maintenant les différences entre les expé- riences d'asphyxie précédées d'une respiration de 2' dans un air saroxygéné et les expériences d'asphyxie précédées d'une respiration d'air atmosphérique, on aura le tableau suivant : Reta7'd des convidsions et de la pause respiratoire après respiration d'oxygène à 80 "jo pendant %' . Numéros des tableaux. Poids des lapins en grammes. Différence en secondes entre le moment des convulsions après res- piration d'air et après respiration d'oxygène à 80 o/o pendant 2'. Différence en secondes entre le moment de la pause respiratoire après respiration d'air et après respiration d'oxygène à 80% pen- dant 2'. VII 2,482 438" 439" VIII 2,500 47 46 IX 2,830 30 34 : X 2,862 407 67 XI 2,492 — 36 XII 2,495 37 29 XIII 2,872 44 29 XIV 2,412 - 37 XV 2,i02 — 98 XIX 4,937 22 83 XX 2,672 27 37 Moy. : 2,480 Moyenne : 52" Moyenne : 46" Après respiration d'oxygène pendant 2', les convulsions sont retardées de 52", la pause respiratoire de 43", pour des lapins du poids moyen de 2,480 grammes. Ces moyennes semblent indiquer une diminution dans la résistance à l'asphyxie surtout pour le moment d'apparition de la pause respiratoire; mais les expériences suivantes, où la (40 ) durée de respiration d'oxygène est réduite à 1', prouvent qu'en réalité il n'y a pas de diminution. En effet, sous l'influence de la respiration d'un air suroxy- géné pendant 1' seulement, les convulsions et la pause respi- ratoire subissent un retard aussi prolongé qu'après une respi- ration d'oxygène durant 5 ou 10'. Si l'on prend dans chaque tableau le moment des convul- sions et celui de la pause respiratoire après 1 ' de respiration d'oxygène, et si on les compare avec ceux où la respiration d'oxygène a duré plus de 1' (2, 5 ou 10'), on a les résultats suivants : Tabl. VII : après 1' de respir. d'ox., convuls. après 110", pause respirât, après 180" — plus de 1' — — 161, - - 199 Tabl. IX : après 1' — — 96 , — — lî2o — plus de i' — — 88 , — — 12o Tabl. X : après 1' — _ 150 , — — 175 — plus de 1' — — 173 , — — 172 Tabl. XI : après 1' — pas de convulsion, — — 173 — plus de 1' — - — — 172 Tabl. XIII : après 1' — convuls. après 74 , — — 121 — plus de 1' — — 89 , — — 117 Tabl. XV : après 4' — pas de convulsion, — — 145 — plus de 1' - - _ _ 182 Le tableau XII ne concorde pas avec les autres, en ce sens qu'il donne des différences très grandes, mais il faut remarquer que dans ce tableau tous les chiffres sont accompagnés d'un point d'interrogation, ce qui veut dire que les points de repère sont douteux. De ces résultats comparés, on peut conclure que même après une respiration d'air suroxijgéné jiendant seule- ment V, on observe une augmentation de résistance à l'asphyxie aussi forte que quand la respiration d'air suroxygéné a duré un temps beaucoup plus long {2, 5 ou iO'). L'ensemble des différences prises dans tous les tableaux donne le même résultat : ( 41 ) Retard des convulsions et de la pause respiratoire après respiration d'oxygène à 80 "jo pendant 1'. Numéros des tableaux. Poids des lapins en grammes. Différence en secondes entre le moment des convulsions après res- piration d'air et après respiration d'oxygène à SOo/o pendant 11. Différence en secondes entre le moment de la pause respiratoire après respiration d'air et après respiration d'oxygène à 80 o/o pen- dant IL VII "2,182 74" 94" IX 2,830 38 42 X 2,862 84 70 XI 4,492 — 37 XII 2,493 31 2o XV 2,i02 74 87 XVI 2,337 67 61 XVII 2,073 - 26 Moy. : 2,290 Moyenne : 61" Moyenne : 52'' Pour des lapins du poids moyen de 2,290 grammes, la résis- tance est prolongée de 61" pour les convulsions et de 52" pour la pause respiratoire après respiration d'oxygène pendant 1'. Ce mode de comparaison nous prouve, lui aussi, qu après i' de respiration d'oxygène, la résistance à l'asphyxie est augmentée autant qu'après 2, 5 ou 10'. Si l'on diminue encore la durée delà respiration d'oxygène, si on l'abaisse à 30", la résistance à l'asphyxie diminue un peu. Comparons d'abord chaque tableau pris séparément. ( 42 ) Tabl. vu : après resp. d'ox. pendant ;5i)", conv. après iOi", pause resp. après 138" Tabl. VUI Tabl. IX Tabl. Tabl. X[: TABL. XII Tabl. XIII Tabl. XIV Tabl. XV plus de 30'', — 183 , — 190 30", _ 74 , _ 121 plus de 30", — 82 , — 113 80", _ 78 , _ 90 plus de 80". — 82 , — 125 30", 463 , 211 plus de 30", - 162 , — 17i 30", pas de convuls., — 199 plus de 30'', - — 173 30", conv. a[ 3rès 61 , 107 plus de 30", — 110 , — 150 30", _ 85 , 114 plus de 30", — 82 , — 119 80", pas de convuls.. 124 plus de 80", — — 411 30", _ 129 plus de 30", — — 146 On voit que dans la majorité des tableaux (VII, IX, XII, XIII, XV), la résistance à rasphyxie est plus faible après respi- ration d'oxygène pendant 30" qu'après respiration d'oxygène pendant un temps plus long. La diminution est en général assez faible; même, dans plusieurs tableaux, on ne trouve pas de diminution, au contraire une augmentation, mais toujours très faible, sauf dans le tableau X. Si nous groupons les résultats des tableaux, en prenant les différences avec la durée de l'asphyxie après respiration d'air atmosphérique, nous aurons : (43 ) Retard des convulsions et de la panse respiratoire après respiration d'oxygène à 80 % pendant 30". Numéros des tableaux. Poids des lapins en grammes. Dilîérence entre le mo- ment des convulsions après respiration d'air atmosphériqueet après respiration d'oxygène à 80 o/o pendant 30". Dittérence entre le moment de la pause respiraioire après respiration d"air atmosphérique et après resi)iration d'oxygène à 80 o/o pendant 30". VII 2,482 68" 72" VIII 2,500 <) 24 IX 2,830 20 7 \ 2,862 97 406 XI 2,492 — 63 XII 2,493 43 6 XIII 2,872 37 26 XIV 2,412 — 58 XV 2,102 - 74 Moy. : 2,520 Moyenne : 40'' Moyenne : 48" Pour un Japin de 2,520 grammes, la résistance après 30" de respiration d'oxygène est augmentée de 40" pour les convul- sions et de 48'' pour la pause respiratoire. Enfin, si l'on réduit encore la durée de la respiration d'air suroxygéné, si on l'abaisse à 15", on constate alors manifestement une résistance beaucoup moins forte aux phénomènes asphyxiques qu'après respiration d'air suroxygéné pendant 30', f, 2, 5 ou 10'. Tabl. IX : après resp. d'ox. pendant 45", pas de convuls., pause resp. après 85" — ~ plus de 45", — — 448 Tabl. XI Tabl. XII — 45", — — plus de 45", — — 15", conv. après 64", — plus de 15", - 102", 473 486 447 451 ( 44 ) Tabl. XIV : après resp. d'ox. pendant io", pas de convuls., pause resp. après 77" — — plus de 15", — — 117 Tabl. XV: — Le tableau d'ensemble démontre aussi cette diminution : — 15", conv. après 61", - plus de 15", — 96", 99 144 Retard des convulsions et de la pause respiratoire après respiration d'oxygène à 80 «/o pendant 1Ô". Numéros des tableaux. Poids des lapins en grammes. Différence entre le moment des convulsiom après respiration d'air atmosphérique et respi- ration d'oxygène à 80 o/o pendant 15". Différence entre le mo- ment de la pause respi- ratoire après respiration d'air atmosphérique et après respiration d'oxy- gène à 80 "/o penrfa«f 15", IX 2,830 _ 2" XI 2,492 - 37 Xli 2,495 16" 16 XIV 2,412 — 11 XV 2,102 41 41 Moy. : 2,460 Moyenne : 28" Moyenne: 21" Chez des lapins de 2,460 grammes, on ne constate plus qu'une augmentation de résistance de 28" pour les convulsions et de 21" pour la pause respiratoire, quand ils ont respiré au lieu d'air atmosphérique de l'oxygène à 80 % pendant 15" Si on rapproche les différents résultats obtenus, on constate que des lapins ayant respiré de l'air suroxygéné résistent plus longtemps à Vasphyxie que quand ils ont i^espiré de l'air atmo- sphérique, que cette augmentation de résistance reste la même quelle que soit la durée de la respiration d'air suroxygéné du moment que cette durée atteint une minute; qu'au-dessous de f la résistance diminue, faiblement après 30", fortement après 15". (43 ) Retard des convulsions et de la pause respiratoire chez des lapins ayant respiré de l'oxygène. Durée de la respiration d'oxygène. Retard des convulsions. Retard de la pause respiratoire. 40' 87" 62" 5 59 59 2 52 46 1 61 52 30" 40 48 45 28 21 Comme l'augmentation de résistance à l'asphyxie dépend à peu près exclusivement de la quantité d'oxygène que le lapin a absorbée en respirant ce gaz, on peut en conclure qu'au bout de 1' le lapin a pris tout ce qu'il peut prendre d'oxygène, et qu'il n'absorbe rien de plus après ce délai. Ceci admis, on peut, en comparant tous les tableaux, déterminer de combien de secondes en moyenne l'asphyxie est prolongée chez les lapins ayant respiré de l'air suroxygéné pendant 1 ' et davantage. Numéros Poids des lapins en grammes. Moment des convulsions Moment de la pause respiratoire des tableaux. a o après respiration d'oxygène. o g 1 a o ^'•^ il après respiration d'oxygè)ie. 5= 5 1 2,887 74" 98" 24" 96" 173" 77" II 2,192 47 116 69 68 137 69 ÏIl 2,760 76 99 23 158 157 1 IV 1,290 49 91 42 65 114 49 V 3,272 37 66 29 72 100 28 ( 46 ) ISuméros des tableaux. Poids des lapins en grammes. Moment des convulsions o ~ Moment de la panse respiratoire VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV XV XVI XVII XIX XX Moyennes. 2,472 44 79 33 79 112 2,d82 36 133 99 86 190 2,500 63 81 16 97 413 2,830 58 8i 26 83 423 2,862 66 161 95 103 473 2,492 - — - 436 473 2,493 48 110 62 101 450 2,872 48 82 34 88 419 2,412 - — — 66 440 2,102 20 94 74 38 430 2,837 41 108 67 77 138 2,073 - — - 38 84 4,987 63 83 22 87 470 2,672 51 78 27 82 419 2,400 ol'o 97 '9 46"o 92"7 437"2 33 404 46 42 68 37 49 34 4i 92 61 26 83 37 445" Les lapins, du poids moyen de 2,400 grammes, ayant respiré de l'air suroxygéné pendant 1' ou davantage, présentent les convulsions de l'asphyxie au bout de 97", 9 tandis qu'ils les présentent au bout de or',5 quand ils ont respiré de l'air atmosphérique. La prolongation est donc de 46", 5 pour les convulsions. Pour la pause respiratoire, la prolongation est de 1o7",2 (après oxygène) — 9^ ,7 (après air atmosphérique) = 44", 5. Reste maintenant à établir pendant combien de temps un lapin ayant respiré un air suroxygéné conserve la faculté de retarder ainsi les phénomènes asphyxiques. ( 47 ) J'ai cherché à résoudre cette question dans les expériences relatées dans les tableaux XVI à XX. Voici comment j'ai procédé : je fais respirer à un lapin une atmosphère suroxygénée (80 "/o d'oxygène) pendant un temps suffisant, toujours le même pour une même série d'expé- riences, pour que sa résistance à l'asphyxie atteigne son maximum; puis, au lieu de l'asphyxier immédiatement après, je le laisse respirer un certain temps dans l'air atmosphérique. Je l'asphyxie alors et je compare les résultats obtenus de cette façon avec ceux que l'on obtient avec le même lapin après respiration uniquement d'air atmosphérique, et avec ceux où, ayant respiré de l'oxygène, il est asphyxié immédiatement après. Les résultats de ces expériences démontrent qu'un lapin auquel on a fourni de l'air suroxygéné ne présente plus de retard appréciable dans le moment des convulsions, ni dans celui de la pause respiratoire, si, avant de l'asphyxier on le laisse respirer dans l'air atmosphérique pendant 5, 3 ou même 2' (tableaux XV[, XVII, XVIII, XIX et XX). Si on lui laisse respirer de l'air atmosphérique pendant 1 ', on constate une augmentation légère de résistance à l'asphyxie (tableaux XVII, XVIII, XIX et X^. Si la respiration d'air atmosphérique dure 30", l'augmenta- tion est plus forte (tableaux XVII et XX); elle est beaucoup plus forte si la respiration d'air ne dure que 15" (tableau XX), mais encore beaucoup plus faible que quand, après respira- tion d'air suroxygéné, on ne donne pas d'air atmosphérique à l'animal (sauf pour les dix mouvements respiratoires). En résumé : les lapins î^espirant de l'air atmosphérique, après avoir respiré de l'air suroxygéné, perdent très rapidement {entre i et 2') l'augmentation de résistance qu'ils avaient acquise par cette respiration d'oxygène. ( 48 ) m Avant de tirer des conclusions des résultats fournis par l'étude de l'asphyxie, sur l'influence de la respiration d'une atmosphère suroxygénée sur l'absorption d'oxygène, j'ai repris des recherches déjà faites par Léon Fredericq, avec son oxy- génographe, que j'ai légèrement modifié. Au lieu d'un seul tube reliant les flacons laveurs A (voir fig. 1) avec la cloche 0, il y en a deux, fort larges, contenant des bâtons de potasse. L'un est relié au flacon de l'inspiration, l'autre au flacon de l'expiration. Cette modification a pour but d'assurer une meil- leure circulation de l'air respiré et une absorption plus com- plète de C0^2. La cloche 0 est remplie d'oxygène. Le lapin, fixé dans le chariot de Simon, porte une canule trachéale bifurquée en Y. Une des branches de la canule trachéale est reliée à l'oxygéno- graphe par un tube de caoutchouc fermé par une pince de Péan. L'autre branche aboutit à deux flacons laveurs, à travers lesquels l'animal respire de l'air atmosphérique. Quand le lapin a respiré de l'air atmosphérique pendant un certain temps (10' par exemple), on le fait respirer dans l'oxygé- nographe, dont la cloche contient de l'oxygène à 80 %, en enlevant la pince de Péan et en la reportant sur le tube qui sert à la respiration d'air. On lit alors de minute en minute la quantité d'oxygène consommée dans la cloche par l'animal, et cela pendant une durée de 10'. On interrompt la communication avec l'oxygénographe et on fait respirer au lapin pendant 10', à travers les flacons laveurs, de l'oxygène à 80%, fourni directement par le réser- voir d'oxygène du laboratoire. Puis on le met de nouveau en rapport avec l'oxygénographe, dont l'oxygène a été renouvelé, et on lit la quantité d'oxygène qu'il consomme. Dans ces conditions, s'il se produit au début du passage brusque de la respiration d'air atmosphérique à la respiration ( 49) d'une atmosphère suroxygénée, une absorption considérable d'oxygène, comme l'admet Rosenthal, le lapin consommera beaucoup plus d'oxygène dans l'oxygénographe qu'après avoir respiré de l'oxygène à 80 Yo du réservoir. Au contraire, si l'augmentation d'absorption est faible ou nulle, la consommation d'oxygène dans l'oxygénographe sera peu modifiée ou restera la même après respiration d'air qu'après respiration d'oxygène. J'ai fait ainsi sur six lapins cinquante-quatre expériences. Je crois inutile de donner ici la longue série des chiffres que j*ai obtenus. Ces lapins, du poids moyen de 2,400 grammes, consomment environ 30 à 35 centimètres cubes d'oxygène à 80 Y» par minute. Dans vingt-neuf expériences, les lapins, après respiration d'air atmosphérique, consommaient un peu plus d'oxygène de l'oxygénographe qu'après respiration de l'oxygène du réser- voir. La différence, très faible, était d'environ 10 à 30 centimètres cubes et ne se faisait sentir que pendant la première ou les deux premières minutes. Pour 4 kilogramme de lapin, elle serait donc de 4 à 16 centimètres cubes. Dans d'autres expériences, je n'ai observé aucun change- ment dans la consommation d'oxygène ; et même dans cinq cas, une légère augmentation après respiration d'oxygène du réservoir. L.Fredericq, dans des expériences identiques, avait, lui aussi, observé une légère augmentation dans la consommation d'oxy- gène se produisant toutau début de l'expérience, quand l'animal passe de la respiration d'air à la respiration d'oxygène, comme je l'ai observé dans vingt-neuf cas sur cinquante-quatre. V^an der Maesen, avec la même méthode, n'a pas constaté d'augmenta- tion. Aussi, je n'oserais, par ces expériences, conclure d'une façon tout à fait affirmative, à cette augmentation; et cela, en raison d'abord du nombre relativement grand d'expériences où elle ne s'est pas produite, et par suite des nombreuses Tome LX. 4 ( SO ) causes d'erreur que présente celte méthode quand il s'agit d'évaluer des quantités si petites, les mouvements musculaires de l'animal, les émotions que lui font éprouver les bruits du laboratoire ou les manipulations de l'appareil modifiant son rythme respiratoire. De plus, les lectures faites sur la cloche, toujours en mouvement, peuvent ne pas avoir la précision nécessaire pour apprécier de si faibles modifications de con- sommation d'oxygène. ( .^1 ) IV. — Conclusions. Les expériences d'asphyxie démontrent que sous l'influence de la respiration préalable d'une atmosphère suroxygénée, le moment des convulsions et celui de la pause respiratoire sont retardés respectivement de 46", 5 et de44"2, en moyenne, 45", pour un lapin du poids moyen de 2,400 grammes; que cette augmentation de résistance se produit très vite, au bout d'une minute environ, de respiration d'air suroxygéné, et qu'elle ne s'accroît pas si la respiration d'air suroxygéné dure davantage; que d'autre part la respiration pendant un temps très court (1 à 2') d'air atmosphérique, survenant après la respiration d'oxygène, suffit pour que l'augmentation de résistance ne se produise plus. Les expériences faites avec l'oxygénographe montrent que des lapins de même poids, passant brusquement de la respira- tion d'air atmosphérique à la respiration d'un air suroxygéné, absorbent au début 10 à 30 centimètres cubes d'oxygène de plus que quand ils ont au préalable respiré de l'air suroxy- géné « On peut, approximativement, déterminer à quelle quantité d'oxygène correspond ce retard moyen de 45" pour les phéno- mènes asphyxiques, chez un lapin de 2,400 grammes, ayant respiré de l'oxygène à 80 "/o. On admet que 1 kilogramme de lapin consomme en 1 heure environ 700 centimètres cubes d'oxygène, donc en 45" il en consommera environ 8.5 centimètres cubes, et s'il pèse 2,i00 grammes, il en consommera 20.4 centimètres cubes, ce qui correspond à peu près au chiffre trouvé par l'oxygéno- graphe (de 10 à 30 c. c.) ^. Un lapin du poids moyen de 2,400 grammes sous l'influence * Nous supposons ici que le lapin consomme pendant l'asphyxie par l'hydrogène, la même quantité d'oxygène que s'il respirait à l'air libre. En réalité, l'asphyxie par privation d'oxygène fait considérablement ( S2 ) de la respiration d'un air suroxygéné, absorbe donc environ 20 centimètres cubes d'oxygène de plus que quand il respire de l'air atmosphérique, quelle que soit la durée de la respira- tion d'air suroxygéné, du moment que celle-ci a dépassé i'. Où se fixent ces 20 centimètres cubes d'oxygène? Faut-il admettre, comme Rosenthal, qui a, lui, trouvé une absorption considérable d'oxygène, qu'ils se fixent dans les cellules des tissus (oxygène intracellulaire de Rosenthal), ou bien faut-il admettre que l'hémoglobine se sursature d'oxygène? Il me paraît plus vraisemblable d'admettre l'hypothèse déjà émise par L. Fredericq, que l'oxygène s'est simplement dissous dans le milieu intérieur de l'animal proportionnellement à sa tension. On sait qu'à la tension ordinaire (20 "/o), un litre d'eau dis- sout 7 centimètres cubes d'oxygène. Il en dissoudra 28 centi- mètres cubes quand la tension est quatre fois plus forte (80 °Iq). A cette tension, pour dissoudre 20 centimètres cubes, il suffit donc de 700 grammes de liquide ayant vis-à-vis de l'oxygène le même pouvoir de dissolution que l'eau. Il me semble que l'on peut, sans exagération, admettre qu'un lapin de 2,400 grammes présente 700 grammes de liquide capable de dissoudre l'oxygène, dans ses tissus. Je conclus donc que l'absorption d'oxygène sous rinfluence de la respiration d'un air suroxygéné n'augmente que d'une quantité très faible, proportionnelle à la quantité d'oxygène que les liquides de l'organisme dissolvent pour se mettre en équilibre de tension avec l'oxygène du milieu respiré; que, cet équilibre de tension étant vite établi, raugmentation d'absorption cesse au bout d'un temps très court, et que d'autre part, si la tension d'oxygène de l'air respiré revient à la normale, l'oxygène absorbé en excès s'échappe très rapidement pour les mêmes raisons. baisser la consommation de l'oxygène. Il est probable que la survie de 45" des lapins suroxygénés peut s'expliquer en admettant dans leur corps un supplément de 5 à 10 centimètres cubes d'oxygène. INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE EXTÉRIEURE SUR LES ÉCHANGES RESPIRATOIRES CHEZ LES ANIMAUX A SANG CHAUD ET CHEZ L'HOMME PAR le Ty^ AFlTHUn FALILOISB (Présenté à la Classe des sciences, dans la séance du 6 janvier 1900.) Tome LX, INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE EXTÉRIEURE SUR LES ÉCHANGES RESPIRATOIEES CHEZ LES ANIMAUX A SANG CHAUD ET CHEZ L'HOMME L — INTRODUCTION. L'homme et les animaux à sang chaud possèdent une tempé- rature interne à peu près constante, ou variant dans de faibles proportions malgré les changements brusques et souvent considérables de la température extérieure. Tandis que chez les animaux h sang froid, la température, dans les conditions normales, dépasse à peine la température du milieu ambiant et varie avec celle-ci, chez les animaux à sang chaud, la température interne dépasse notablement celle du milieu dans lequel ils vivent ordinairement. La source de chaleur, qui maintient ainsi constante la tem- pérature interne du corps des animaux à sang chaud, siège évidemment dans les réactions chimiques qui se produisent au sein des tissus, lesquelles réactions mettent de la chaleur en liberté. ( 4 ) A jjriori, et sans expérience préalable, on sera tenté d'admettre que nous luttons contre le froid en augmentant la production de chaleur, c'est-à-dire l'intensité des phéno- mènes chimiques, et en évitant autant que possible la déper- dition de la chaleur produite; et que nous luttons contre le chaud, en restreignant la production de chaleur, ou tout au moins en en favorisant la déperdition. Comment peut-on véri- fier s'il en est vraiment ainsi, si la réalité répond à l'hypothèse? Deux méthodes peuvent être utilisées : la première est la méthode calorimétrique, qui consiste à mesurer la chaleur rayonnée par l'animal; la seconde est une méthode indirecte, qui évalue l'intensité des combustions se produisant à l'inté- rieur des tissus vivants, en déterminant la quantité d'oxygène absorbée et d'acide carbonique rejetée, se basant sur le fait que la production de chaleur est proportionnelle à ces quantités, ou, comme le dit Richet, a que le coefficient chimique corres- pond au coefficient calorifique ». Nombreux sont les physiologistes qui se sont servis de l'une ou de l'autre de ces méthodes. Les résultats qu'ils ont obtenus sont loin d'être concordants. Tandis qu'un certain nombre admettent une influence réelle de la température extérieure sur l'intensité des combustions interstitielles, ou, si l'on veut, sur les phénomènes chimiques de la respiration qui en sont l'expression, d'autres combattent vivement cette théorie et soutiennent que le maintien de la constance de la température intérieure du corps n'est nulle- ment dû aux variations dans l'intensité des phénomènes chi- miques. L'historique de la question a été si fréquemment et si complètement exposé dans des travaux antérieurs (Pflùger i, Fredericq !^), qu'il m'a paru inutile de le reproduire intégra- lement. * PFLiJGER, Ueber Temperatur und Stoffwechsel d. Sàugethiere. (Archiv F. D. GES. Physiologie, Bd 1876, XII.) ' Fredericq, Sur la régulation de la température chez les animaux à sang chaud. (Archives de Biologie, 1882, t. IV.) l 5) Je me bornerai à résumer rapidement les travaux les plus importants parus dans les trente dernières années. Rohrig et Zuntz ', Colasanti '^, Dittmar Finkler 3, lo duc Charles-Théodore de Bavière ^^ et Voit •>, expérimentant avec l'appareil de Regnault et Reiset, ou avec celui de Pettenkofer, concluent que les phénomènes chimiques de la respiration augmentent d'intensité quand la chaleur extérieure s'abaisse, confirmant ainsi des recherches antérieures de Crawford 6, Lavoisier ", Liebermeister, Speck et d'autres encore. D'autre part, Winternitz ^^, Murri et Senator ^ soutiennent que l'augmentation de la quantité d'anhydride carbonique sous l'influence du froid est simplement due à une ventilation pulmonaire plus énergique, et non à une activité plus grande des combustions chimiques interstitielles. Senator explique la constance de la température interne, exclusivement par le changement survenant dans la circulation * RôHRiG et Zuntz, Zur Théorie der Wârmregulation und der Balneo- therapie. (Archiv f. d. ges. Physiologie, 1871, Bd IV, p. 57.) 2 Colasanti, Ueber den Einfluss der umgebenden Temperatur aufden Stoffwechsel der Warmbluter. (Archiv f. d. ges. Physiologie, 1877, Bd XIV, p. 92.) 3 Dittmar Finkler, Beitrdge zur Lehre von der Aripassung der Wlirme- yrodiiction an den Wimneverlust bei Wàrmbliitern. (Archiv f. d. ges. Physiologie, 1877, Bd XV.) ^ Herzog Carl Theodor in Baiern, Ueber den Einfluss der Temperatiir der umgebenden Luft aufdie Kohlensaiire-Ausscheidimg und die Sauerstoff Aufnakme bei einer Katze. (Zeitschrift f. Biologie, 1878, Bd XIV, p. 51). ^ Voit, Ueber die Wirkung der Temperatur der umgebenden Luft auf die Zersetzungen im Organismus der Warmbliiter. (Zeitschrift f. Biolo- gie, 1878, Bd XIV, p. 57.) 6 Crawford, Versuche und Beobachtungen iiber die Wârme der Thiere, Leipzig, 1789, p. 242. (Trad. Crell.) 7 Lavoisier, OEuvres, t. II, p. 688. •* Winternitz, Der Einfluss von Wdrmeentziehung auf die Wârme- production. (Wiener medicinische Jahrbucher, 1871, p. 180.) ^ Senator, Archiv f. Anat. Physiologie, 1872, p. 1 ; 1874, p. 18. — CeNTRALBLATT F. MED. Wiss., 1871, p. 737. (6) cutanée, et constate même une diminution de la production de chaleur en hiver, chez Je chien. Puis Pflûger i et ses élèves, suivis bientôt par la plupart des physiologistes, développent une théorie qui admet qu'il y a un maximum de production de chaleur à la tempéra- ture la plus basse compatible avec la vie, que cette production va en diminuant au fur et à mesure que la température s'élève, pour atteindre son minimum à la température la plus élevée. Page 2 enfin conclut de ses expériences que, chez le chien, il y a un minimum de production d'acide carbonique à i25'', celle-ci augmentant si la température extérieure vient à monter ou à descendre. Enfin, en 1882, Léon Fredericq 3 fait paraître un important travail sur la question. Il admet un minimum de production de chaleur à une température déterminée, non seulement pour les animaux comme le démontre Page, mais aussi pour rhomme. Ce minimum, d'après lui, serait pour l'homme à 18". Si, en présence du froid, l'organisme lutte en modifiant l'énergie des phénomènes chimiques interstitiels, il n'en est plus de même dans sa lutte contre le chaud. Loin de réduire les phénomènes chimiques, ceux-ci s'exaltent, et l'organisme ne peut lutter qu'en augmentant l'importance des pertes de chaleur par l'évaporation cutanée et pulmonaire, par la dilatation des vaisseaux de la peau. Fredericq, dans ses * PFLiJGER : a) Ueber Temperatur und Sto/fwechsel cl. Sàugethiere, (ARCHIV F. D. GES. PHYSIOLOGIE, 1876, Bd XII, p. 282.) b) Ueber Wdrmeregulation d. Sdugethiere. (Archiv f. d. ge's. Physio- logie, 1876, Bd XII, p. 333). ■c) Ueber Wdrme und Oxydation d. lebendigen Materie. (Archiv f. d. GES. Physiologie, 1878, Bd XVIII, p. 247.) 2 Page, Some experiments as to the influence of tlie surrounding température on the discharge of carbonic acid in the dog. (Journal of PHYSIOLOGY, vol. II, p. 228.) ' LÉON Fredericq, Sur la régulation de la température chez les ani- maux à sang chaud. (Archives de Biologie, 1882, vol. IV, p 687.) (7 ) expériences, avait employé la méthode indirecte, c'est-à-dire l'analyse de l'air expiré. En 1885, Richet i et Langlois 2 arrivent par la méthode calorimétrique à un résultat presque diamétralement opposé. Pour eux, il existe un maximum de radiation calorifique à 13» chez le lapin, à 11*' chez le cobaye, à 18" chez l'enfant; la quantité de chaleur produite diminue au-dessus et au-dessous de ce maximum. D'autre part, par la méthode calorimétrique, Quinquaud 3 établit que la quantité de chaleur émise par suite de la réfri- gération et de réchauffement est plus grande qu'à la tempéra- ture moyenne; Ansiaux 4- arrive aux mêmes conclusions, fixant le minimum à 25« pour le cobaye, confirmant l'un et l'autre les résultats de Léon Fredericq ; Rubner 5, chez le cochon d'inde, admet que la quantité d'acide carbonique exhalée est minimum vers 30° et qu'elle augmente progressi- vement quand la température extérieure s'abaisse, tandis que Sigalas 6 conclut dans le sens de Richet et Langlois. Enfin, en 1889, Loewy ^ publie sur cette question un important travaiL Ses recherches étaient faites par la méthode ^ Richet, Influence de la température extérieure sur la production de chaleur. (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1885, p. 29.) 2 Langlois, Contribution à l'étude de la calorimétrie chez l'homme. (Journal de l'anatomie et de la physiologie, 1887, t. XXIII, p. 400.) 5 Quinquaud, De l'influence du froid et de la chaleur sur les phénomènes chimiques de la respiration et de la nutrition élémentaire. (Journal de l'anatomie et de la physiologie, 1887.) * Ansiaux, De V influence de la température sur la production de chaleur chez les animaux à sang chaud. (Travaux du laboratoire de Léon Fre- dericq, 1889-1890, t. III, p. 169.) s Rubner, Biologische Gesetze. Marburg, 1887. * Sigalas, Recherches expérimentales de calorimétrie animale, mesure de la radiation calorique et des combustions respiratoires. (Thèse de Bordeaux, 1890.) 7 Dr A. Loewy, Ueber den Einfluss der Abkilhlung aufden Gaswechsel des Menschen. (Pfluger's Archiv f. die gesammte Physiologie, 1889, Bd XLVI, p. 189.) (8) indirecte; les hommes sur lesquels il expérimentait étaient couchés sur un sopha, ou étendus dans un bain, dont on variait la température. Ils respiraient à travers un compteur; Tair expiré était analysé au moyen des burettes de Hempel. Sur cinquante-cinq expériences, dans neuf, Loewy constate une diminution de l'intensité des phénomènes respiratoires sous l'influence du froid; dans vingt aucun changement; dans vingt-six une augmentation ; mais celle-ci ne serait nullement due à l'action du froid lui-même, agissant par voie réflexe, comme on l'avait supposé, mais simplement au tremblement et à des contractions musculaires involontaires qui se pro- duisent chez les individus soumis au froid et ne possédant pas la volonté nécessaire pour les enrayer. Il en conclut que c'est principalement par les contractions musculaires que l'homme lutte contre le froid, en même temps que par des changements dans la circulation cutanée. Tout récemment Johansson i a cherché à déterminer l'influence des variations de la température sur la production d'acide carbonique chez l'homme. Il a fait ses expériences sur difl'érents individus adultes et sur lui-même, à l'aide d'un appareil imaginé par Tigersted et Sanden et basé sur les mêmes principes que celui de Pettenkofer. De ses recherches il conclut que les mouvements musculaires volontaires ou non sont la seule cause de l'augmentation du rejet d'acide carbonique sous l'influence du froid. Si l'on parvient, par la force de la volonté et par l'accoutumance, à supporter des températures basses, sans trembler ni frissonner, on ne constate plus aucune augmentation dans l'exhalation d'acide carbonique. En résumé, on constate par la lecture de ce court aperçu historique, que la question est loin d'être tranchée, et qu'actuellement encore les avis sont très partagés. ^ Johansson, Ueber den Einfluss der Temperatiir in der Umgebung auf die Kohlensaureabgabe des menschlichen Kdrpers. ( Skandinavisches Archiv F. Physiologie, 1897, p. 7.) ( 9 ) Comme on l'a vu, quatre opinions différentes sont en pré- sence. On peut les résumer de la façon suivante : 1» il y a un maximum dans l'intensité des phénomènes chi- miques interstitiels h 18" chez l'enfant (Richet, Langlois, Sigalas). 2*^ Il y a un maximum de thermogenèse à la température la plus basse, un minimum à la température la plus élevée, de sorte que la régulation est parfaite (Ptliiger et ses élèves). 3« Il existe un minimum de thermogenèse à 18", SO® ou 22», les phénomènes de combustion augmentant au-dessus et au- dessous de ce point minimum (Voit, Page, Fredericq, d'Arson- val, Ansiaux, etc.). 4° La température n'exerce aucune influence sur l'intensité desj combustions interstitielles (Senator, Winternitz, Loewy, Johansson). En présence de ces divergences, il m'a paru intéressant d'entreprendre des recherches nouvelles et d'apporter ma part de faits expérimentaux dans une question aussi controversée. Je me suis adressé à la méthode indirecte, celle qui consiste à mesurer les volumes d'oxygène absorbé et d'acide carbonique exhalé, à cause de sa grande précision, de son emploi rela- tivement aisé et de son application facile à l'homme, tandis que la méthode directe ou calorimétrique, en dépit de tous les perfectionnements qu'on y a apportés, n'est pas d'une exactitude aussi rigoureuse et exige en tout cas des appareils compliqués. ( 10 ) II. — Expériences sur les animaux. 1° Méthode opératoire. L'appareil dont je me suis servi est analogue à celui qui a servi aux recherches de Van Beneden et Corin i sur la respi- ration du pigeon privé d'hémisphères cérébraux. Il permet de doser, avec une exactitude très rigoureuse, la quantité d'acide carbonique exhalée par un animal de petite taille, pendant un temps donné. L'appareil (voir fig. 1) se compose d'un récipient A en verre, fermé hermétiquement par un épais bouchon de caoutchouc et de métal ; un thermomètre plonge dans l'intérieur du réci- pient et permet d'en connaître toujours la température. Deux tubes de verre traversent le bouchon, l'un amenant de l'air de l'extérieur, l'autre servant à la sortie de l'air. L'air de l'extérieur passe, avant de pénétrer dans le réci- pient A, sur des bâtons de potasse contenus dans les cylindres B et B', qui lui enlèvent tout l'acide carbonique dont il pourrait être chargé. L'air qui a traversé le récipient A est aspiré à travers une série de dix flacons E, E', E", etc., à demi remplis d'une solu- tion de baryte titrée, où il se débarrasse de l'acide carbonique que l'animal a produit. Un aspirateur (trompe à eau) placé en P fait passer, à travers tout l'appareil, un courant d'air énergique. L'air, en passant sur les bâtons de potasse, se débarrasse de son acide carbonique, ce qui est vérifié par le flacon C contenant de la solution de baryte. Il faut que, pendant toute la durée d'une expérience, la 1 Corin et Van Beneden, Régulation de la température chez les pigeons privés d'hémisphères cérébraux. (Archives de Biologie, 1886.) ( 11 ) solution contenue dans le ballon C reste parfaitement claire. L'air, en passant par le récipient A, se charge de l'acide carbo- nique produit par Tanimal, traverse en barbottant les flacons E, E' E", etc., qui se troublent successivement, par suite de ;3 o o ® O 1/2 "75 j- oj <:« S — O .S ^ - « ^ — ^ - r^ '^ t: :^ s ^ ^ -rt ^ ^ ^ ^ g O O "O - ^ï .S- " W ^ c S o eu ^ ^ -Si ^ (^ L=2 5^ 3«f O ^ ^ "ï ^ == ^ F. ^ 73 .i: ^ § o c s w -eu rt '^ •^ C S^ c: c/' S > ^ g « a; .S ■P s ^ OS !L. £: := - -- ^t^ ^ I^ S ^ •§ ^ - -§ i 8 4,514 3,432 0,76 404 4,742 4,(i4o 0,88 424 0,380 4,412 0,82 402 4,«s43 4,349 0,94 404 4,482 3,528 0,78 i08 4,108 3,4:.2 0,86 m 3,979 3,355 0,85 91 3,496 2,7.i8 0,78 106 3.174 2,4fi8 0,77 444 3,H39 3 002 0,82 -103 3,742 2,875 0,77 404 4,479 3,682 0,87 443 3,972 3,387 9,83 421 4.427 3 364 0,75 414 4,962 3 570 0,74 4i>3 4,875 3,602 0,73 405 5,143 3,982 0.77 412 5,324 4,256 0,79 446 5,^37 4,665 0,82 En lisant ces résultats, on constate chez l'homme, comme chez le cobaye, le rat et le pigeon, un minimum de combustion entre 18^ et 20°, c'est-à-dire un peu plus bas que chez ces animaux, un maximum à la température la plus basse, un autre maximum à la température la plus élevée. Mais si Ton veut réunir ces trois points par une courbe, celle-ci sera loin d'avoir la régularité que fournissent les expériences sur les animaux. Ici les exceptions sont nom- breuses, la ligne est brisée fréquemment, et cela aussi bien celle qui concerne la consommation d'oxygène que celle qui concerne la production d'acide carbonique (fig. 8). (25) co« 1000 FiG. 8. IV. — Conclusions. Si l'on passe en revue les résultats des expériences énumé- rées plus haut, en les comparant, on pourra tirer les déduc- tions suivantes : Le premier cobaye produit par kilogramme-heure, à 18®, 1,511 centimètres cubes d'acide carbonique; à 7°, 3,377 centi- mètres cubes; c'est-à-dire que, pour cette différence de température, la production d'acide carbonique est plus que doublée. Le deuxième cobaye à 18° donne 1,718 centimètres cubes d'acide carbonique; à 5<>, 3,136 centimètres cubes; la quantité d'acide carbonique est ici presque doublée. Le troisième cobaye à 21° produit 861 centimètres cubes d'acide carbonique; à 2% il en produit 2,226, près du triple. Le quatrième cobaye à 22« excrète 942 centimètres ciibes d'acide carbonique; à — 1°, il en excrète 2,400. Le rat blanc à 21° produit 1,625 centimètres cubes; à 0% 3,833. ( 26) Enfin, le pigeon à 21« donne 2,057 centimètres cubes ; à 2«, 3,485. On en conclura donc que, chez les animaux à sang chaud, de petite taille, quand la température extérieure baisse de SI" à 0", la production d'acide carbonique atteint le double ou même le triple de ce qu'elle était. En consultant les tableaux des expériences, on constate que l'augmentation de la production d'acide carbonique est pro- portionnelle à l'abaissement de la température, c'est-à-dire qu'à toutes les températures intermédiaires entre 0° et 21° on trouve des chiffres également intermédiaires entre le maximum et le minimum de production d'acide carbonique. Au contraire, si la température dépasse 21*^, la production d'acide carbonique ne diminue plus, mais se remet à augmen- ter progressivement avec la température, mais moins rapide- ment que sous l'influence du froid. Ainsi, pour le troisième cobaye, tandis qu'à 21" on obtient 861 centimètres cubes, à 40° on en obtient 1,770; pour le quatrième cobaye à 22°, 942 centimètres cubes; à 38% 1,500; pour le rat blanc à 21% 2,057; à 35% 3,712. On constate de plus que, de 21" à 30°, l'augmentation de production est très faible (exception faite pour le rat) et qu'elle devient surtout évidente entre 30° et 40% De tout ce qui précède, on peul conclure que le minimum de production d'acide carbonique chez ces animaux corres- pond environ à 21°, et que la quantité produite augmente progressivement au-dessus et au-dessous de cette température. Chez l'homme, par les expériences entreprises sur moi- même, on constate la même influence de la température, s'exerçant non seulement sur la production de l'acide carbo- nique, mais aussi sur l'absorption de l'oxygène. Le minimum d'intensité des phénomènes chimiques de la respiration semble n'être pas tout à fait stable et osciller entre 18" et 22°. Le plus petit nombre obtenu était chez moi 3,174 centimètres cubes d'oxygène et 2,468 centimètres cubes d'acide carbonique, à la température de 20% pour une expérience de quinze minutes. ( 27 ) La quantité d'oxygène et d'acide carbonique augmente au- dessus et au-dessous de cette température, atteignant 5,611 cen timètres cubes pour l'oxygène et 4,665 pour l'acide carboniques à + 1«; 5,637 pour l'oxygène et 4,665 pour l'acide carbonique à38«. L'augmentation d'oxygène et d'acide carbonique, sous l'in- tluence des changements de température, se fait chez l'homme d'une façon beaucoup moins régulière que chez les petits animaux à sang chaud. Loewy attribue cette augmentation, sous l'influence du froid, uniquement au tremblement et aux contractions musculaires involontaires qui se produisent sous son action. Mais, outre que les températures auxquelles je me suis soumis étaient très supportables et n'amenaient pas de tremblements, je n'ai pas constaté une augmentation du quo- tient respiratoire, lequel se rapproche et atteint presque l'unité sous l'influence des contractions musculaires ^. Le quotient respiratoire, en eff'et, ne paraît pas se modifier sous l'influence des changements de la température. Dans mes expériences, sa moyenne était de 0.79, le quotient le plus élevé était 0.91, le plus faible 0.71. Comment peut-on expliquer ces résultats? Tandis que chez les animaux à sang froid la température intérieure du corps varie avec celle du milieu dans lequel ils se trouvent plongés (chez eux les réactions chimiques intersti- tielles qui sont la source de la thermogenèse sont très faibles), chez les animaux à sang chaud, au contraire, la température du corps reste constante. { Cette constance, malgré l'influence du froid extérieur, est due en grande partie sans doute à l'intervention de la peau, qui contracte ses vaisseaux, diminuant ainsi les pertes de chaleur par rayonnement, mais aussi à une activité plus grande * Cette influence des mouvements musculaires sur le quotient respi- ratoire, contestée du reste par Loewy, j'ai pu la constater dans des recherches antérieures : A. Falloise et A. Dubois, Sur la valeur du quotient respiratoire. (Archives de Biologie, 1895, t. XIV.) l 28 ) des combustions interstitielles, activité qui se traduit par une augmentation dans l'absorption d'oxygène et dans l'exhalation d'acide carbonique. Par quel moyen l'organisme accroît-il ainsi les phénomènes chimiques de la respiration sous l'influence du froid? On admet que le mécanisme qui règle l'activité de la respi- ration, qui l'accommode aux besoins de l'organisme, est consti- tué par des centres nerveux situés dans la moelle allongée et probablement aussi dans la moelle épinière (nœud vital nt centres spinaux). Pttûger a supprimé l'influence du système nerveux en séparant les tissus (au moins les muscles) des centres nerveux au moyen du curare, et il a constaté que, dans ces conditions, les lapins sur lesquels il expérimentait se comportaient comme des animaux à sang froid, c'est-à-dire que la consommation d'oxygène baissait avec la température. Fredericq est arrivé aux mêmes résultats en sectionnant la moelle épinière chez les lapins. On peut donc admettre que c'est par action réflexe, ayant pour point de départ l'irritation des nerfs de la peau, que le froid détermine une augmentation des combustions chimiques. Cette augmentation des combus- tions chimiques, jointe à la contraction des vaisseaux de la peau, a pour résultat de maintenir constante la température intérieure du corps de l'homme à jeun et immobile, soumis à l'action du froid. Dans les conditions ordinaires, à ces deux facteurs (peau et respiration) de la régulation de la température interne, s'ajou- tent les contractions musculaires et la digestion, sources puissantes de chaleur animale. Mais si, dans sa lutte contre le froid, l'organisme trouve dans les phénomènes chimiques de la respiration un auxiliaire favorable, il n'en est plus de même dans la lutte contre le chaud. Loin de se réduire, l'intensité des combustions inté- rieures s'accroît dans l'organisme. Il faudra donc que l'organisme, puisqu'il ne peut restreindre la production de chaleur, lutte contre l'échauff'ement en aug- mentant la déperdition. ( 29 ) C'est ce qu'il fait en etl'et, en mettant en jeu les centres vaso-dilatateurs qui déterminent une dilatation de tous les vaisseaux cutanés par où la chaleur se dégage par rayonnement et par contact, les centres sudoritiques qui déterminent une abondante production de sueur sur la surface cutanée, et enfin, si la température devient trop élevée, les centres des mouvements respiratoires, déterminant une dyspnée calori- fique, rare chez l'homme, mais qui s'observe journellement chez le chien. ETUDE Sun LES COURBES DE TRAdBE-HERING PAR Léon PLUMIER Étudiant en médecine, à Liège (Présenté à la Classe des sciences dans la séance du 7 avril 4900.) Tome LX. ÉTUDE SUR LES COMBES DE TRAIBE-HERING § I. — Historique. Si l'on enregistre chez un chien la pression artérielle au moyen d'un manomètre à mercure fixé dans le bout central d'une arlère de la grande circulation, on peut distinguer sur la courbe de cette pression des oscillations périodiques de différents rythmes : A. Des oscillations de premier ordre, correspondant au rythme cardiaque; B. Des oscillations de second ordre, correspondant au rythme respiratoire et embrassant chacune plusieurs oscilla- tions cardiaques; C. Des oscillations de troisième ordre, à rythme plus lent que celui de la respiration, embrassant, par conséquent, cha- cune plusieurs oscillations de second ordre et un plus grand nombre d'oscillations de premier ordre. A laquelle de ces catégories faut-il attribuer les oscillations de la pression artérielle connues sous le nom de courbes de Traube-Hering et dues à une action vaso-motrice? (4) Faut-il y voir avec Hering, L. Fredericq et d'autres, des oscillations de second ordre à rythme isochrone à celui de la respiration, ou doit-on les considérer, au contraire, avec Cyon,Latschenberger et Deahma, H. G. Wood, Arthur Biedl et Max Reiner, comme des courbes de troisième ordre? Il règne îi ce sujet parmi les auteurs la plus grande confusion. Les uns admettent tacitement la première inter- prétation ; les autres supposent la seconde sans en prévenir le lecteur. L. Traube ^ a décrit en 1865 des oscillations périodiques de la pression artérielle, d'origine vaso-motrice, qui se montrent chez les chiens curarisés dont les pneumogastriques sont cou- pés, lorsqu'on suspend la respiration artificielle. On voit alors, sous l'influence de l'asphyxie imminente, la courbe artérielle s'élever dans l'espace de deux à trois minutes parfois au double de sa valeur primitive. Sur cette ligne d'ascension, on constate de larges ondulations qui peuvent se montrer au nombre de sept à la minute et atteindre parfois plus de 40 millimètres de hauteur. Lorsque la pression artérielle a atteint cette hauteur considérable, si l'on ne reprend la respi- ration artificielle, la pression baisse et l'animal succombe. On peut, à certains moments, constater des ondulations à rythme très lent, ne se présentant qu'au nombre de deux en une minute. Ces différentes ondulations disparaissent dès que Ton sup- prime l'action du centre vaso-moteur par section de la moelle entre les première et seconde vertèbres cervicales. Des ondulations analogues ont été observées par Traube chez un animal curarisé soumis à la respiration artificielle, lorsqu'on lui faisait en même temps respirer un mélange gazeux contenant plus de 20 Vo d'anhydride carbonique. * Traube, Ueber periodische Thàtigkeits-Aeusserungen des vaso-moto- rischen und Hemmungs-Nervencentrums. (Gentralbl. f. med. Wiss,, 1865,88.881-885.) (S) Hering < répëla les expériences de Traube sur des chiens, des chats et des lapins, et publia une série de graphiques sur lesquels se voient les particularités signalées par Traube. Il constata qu'un certain degré de vénosilé du sang artériel est la condition sine qua non de la production de ces courbes vaso-motrices, et qu'elles se montrent, notamment pendant la respiration artificielle, chaque fois que cette dernière se fait assez superficiellement pour que l'animal curarisé ne soit pas à l'état d'apnée. Le rythme de ces variations de pression arté- rielle correspond au rythme des mouvements respiratoires que l'animal exécuterait si le curare n'empêchait les impul- sions motrices, émanées du centre respiratoire, d'atteindre les muscles respiratoires. Notons que l'animal a les pneumogas- triques coupés. La coïncidence du rythme des mouvements respiratoires et des courbes de Traube est manifeste chez les animaux qui, par suite d'une curarisation incomplète, pré- sentent encore de faibles contractions des muscles respira- toires. Hering conclut que le système vasculaire exécute également des mouvements respiratoires qui s'associent aux mouvements déjà connus des muscles respiratoires et qui émanent, comme ces derniers, d'impulsions rythmées nées dans les centres dits respiratoires. Cyon "i fut un des premiers, sinon le premier, à s'occuper des oscillations de la pression sanguine qui comprennent plu- sieurs oscillations respiratoires, c'est-à-dire des courbes de troisième ordre. Ignorant les recherches de Hering ou n'en tenant pas compte, il eut la malheureuse inspiration de nom- mer ces courbes de troisième ordre : courbes de Traube. Il ne * Hering, Ueber den Einfluss der Athembewegungen auf den Kreislaiif (I. Mittheilung). Ueber Athembewegungen des Gefàsssysterns. (Wiener SiTZUNGSBER. MATHEJU. NAT. CLASSE, 1869, Bd LX, 2, SS. 829-856, Taf. MIL) * Cyon, Zur Physiologie des Gefàssnervencentrums. CArch. f. d. ges. Physiologie, 1874, Bd IX, SS. 499-513, Taf. VIII.) { 6) donne du reste aucune raison de l'emploi de ce qualificatif, si ce n'est qu'il déclare avoir eu sous les yeux une grande partie des graphiques originaux de Traube. Dans un travail plus récent, Cyon ^ maintient la confusion entre les courbes de second ordre ou vraies courbes de Traube-Hering et les courbes de troisième ordre étudiées par S. Mayer, Knoll, etc. Nous pou- vons nous dispenser d'analyser cette partie du travail de Cyon, attendu qu'elle se rapporte en grande partie non aux vraies courbes de Traube, mais aux courbes de S. Mayer, qui ne rentrent pas dans le cadre de notre travail. C'est du moins l'opinion que l'on peut se faire d'après les graphiques publiés. Joh. Latschenberger et A. Deahma 2 donnèrent également le nom de courbes de Traube aux courbes de troisième ordre qui se montrent sur le tracé de pression artérielle. La môme année, Sigm. Mayer 3 décrivit en détail les courbes de troisième ordre, mais les distingua des vraies courbes de Traube, tout en insistant sur la communauté d'origine des deux catégories d'ondulations. Léon Fredericq ^ insista sur l'inconvénient qu'il y a à con- fondre les courbes de second ordre ou courbes de Traube- Hering avec celles de troisième ordre étudiées par Mayer. Il proposa de réserver la dénomination de courbes de Sigm. Maver à ces dernières. 1 Cyon, Beitràge zur Physiologie der Schilddriise und des Herzens. 40 Ursprung der Traube" schen Wellen, SS. 262-278. (Arch. f. d. ges. Phy- siologie, 1898, Bd LXX, SS. 127-280, 45 Fig. und 5 Taf.) 2 J. Latschenberger und A. Deahma, Beitràge zur Lehre von der reflectonschen Erregung der Gefàssmuskeln. (Arch. f. d. ges. Physiolo- gie, 1876, Bd XII, SS. 157-204, Taf. III-V.) 5 Sigm. Mayer, Ueber spontané Blutdruckschwankungen. (Wiener Sit- zlngsber. Math. Nat. Classe, 1876, Bd LXXIV, SS. 281-306, 4. Taf.) * LÉON Fredericq, Les oscillations respiratoires de la pression arté- rielle cfiez le chien. Ch. III : Influence vaso-motrice. Périodes de Traube- Hering (Archives de Biologie, 1882, t. III, pp. 71 et suiv.), et Was soll man unter « Traube-Hering' schen Wellen » verstehen. (Arch. r. Physio- logie, 1887, S. 351.) ( 7 ) Il constata l'existence des vraies courbes de Traube-Hering chez les chiens non curarisés, mais simplement morphines, et chez lesquels on avait empêché l'action mécanique de la respi- ration en ouvrant largement la poitrine et l'abdomen et en coupant les phréniques. Les pneumogastriques étaient coupés comme dans les expériences de Traube et dans celles de Hering. La partie descendante de chaque oscillation de Traube-Hering correspond à l'inspiration ; la portion ascen- dante, à l'expiration. Léon Fredericq admet une communauté de rythme entre le centre respiratoire, le centre vaso-constric- teur et le centre modérateur du cœur. Cette communauté de rythme entre le centre respiratoire et le centre modérateur du cœur doit être admise pour expliquer le ralentissement du rythme cardiaque à l'expiration lorsque les pneumogastriques sont intacts. Arthur Biedl et Max Reiner ^ considèrent également les courbes de Traube-Hering comme des ondulations de troi- sième ordre et combattent l'opinion de Hering et de Léon Fredericq d'après laquelle ces courbes seraient des oscillations respiratoires ou de second ordre. A leur manière de voir, ils apportent une série d'arguments tirés du rythme des courbes de Traube-Hering et de leur hauteur. Ces courbes, disent-ils, ont un rythme beaucoup trop lent et une hauteur parfois beaucoup trop considérable pour pouvoir être des courbes correspondant aux mouvements respiratoires. Enfin H.-C. Wood 2 réunit comme Cyon et Latschenberger et Deahma, les courbes de Traube-Hering et celles de Mayer ; il combat l'assimilation faite par Hering du rythme des pre- mières avec celui des mouvements respiratoires. Pour prouver * Arthur Biedl und Max Reiner, Studien iiber Hirncirculation uni Hirnôdem.Zweite Mittheilung. ZiirFrage der Innervation der Hirngefàsse. (Arch. F. D. GES. Physiologie, 1900, Bd LXXIX, SS. 158-194, Taf. II.) * H. G. Wood, The origin of the Traube waves (from the laboralory of pharmacodynamics of the university of Pensylvania). (The American Journal of Physiology, 1899, vol. II, pp. 352-353.) (8) que les courbés de Traube-Hering n'ont rien à voir avec la respiration, il empoisonne des animaux par l'extrait fluide de veratrum viride, de manière à paralyser le centre respiratoire. Comme les courbes de Traube se montrent encore dans ces conditions, H. C. Wood en conclut que les impulsions qui les produisent ne prennent pas leur origine dans le centre respi- ratoire. Comme cet auteur est très sobre de détails sur sa façon d'opérer et qu'il ne publie aucun tracé, il est fort diffi- cile de savoir si les courbes qu'il a observées sont de vraies courbes de Traube (courbes de second ordre) ou des courbes de Mayer (courbes de troisième ordre). Ceci enlève beaucoup de force à son argumentation ; en effet, si ce sont des courbes de troisième ordre, rien d'étonnant à ce qu'elles persistent après suppression de la fonction respiratoire. Comme on le voit, il règne au sujet de la signification exacte des courbes de Traube-Hering une grande incertitude. Pour les uns, ce sont des courbes de second ordre à rythme iso- chrone à celui de la respiration ; pour d'autres, ce sont des courbes de troisième ordre embrassant chacune plusieurs oscillations respiratoires. Les nombreux auteurs qui ont employé les termes de courbes de Traube ou de courbes de Traube-Hering admettent souvent l'une ou l'autre de ces signi- fications sans prévenir le lecteur de celle qu'ils ont choisie. C'est ainsi que J. R. Bradford et H. P. Dean >, C.-S. Roy et C.-S. Sherrington, C. Delezenne ^ semblent bien employer la dénomination bien connue, disent-ils, de courbes de Traube ou de Traube-Hering dans le sens correct correspondant aux conditions des expériences de Traube et de Hering. Il est cer- tain aussi queCyon, dans le premier travail cité, a donné le nom de courbes de Traube à des oscillations d'un rythme tout différent de celui des vraies courbes de Traube. * J. R. Bradford and H. P. Dean, The pulmonary circulation. (Journal OF Physiology, 1894, vol. XVI, pp. 34-96 ) ' C. Delezenne, Sur les variations de la pression veineuse. (Archives de Physiologie, 1895, pp. 171-180.) (9 ) De même Luigi Luciani <, parlant de certaines oscillations des muscles respiratoires à rythme lent, dit que l'on peut les comparer aux courbes décrites par Traube et Hering : « Si osservano lente oscillazioni positive et négative ciel tono detti muscoliy che ricordano le oscillazioni del tono degli atrii del cuore descritte dal Fano, e quelle del tono dei vasi descritte dallo Schiff et dal Traube-Hering. » Pour d'autres auteurs, le doute est permis, il nous paraît par exemple impossible de décider dans laquelle des deux acceptions Stephani '^ a pris le nom d'ondes de Traube lors- qu'il dit : Les ondes de Traube à la suite des irrigations chaudes devinrent d'ordinaire plus amples et plus irrégulières, et les ondes respiratoires chez les chiens chloralisés devinrent d'ordinaire également plus amples et, outre cela, également plus fréquentes. Il nous a paru intéressant de reprendre l'étude d'une ques- tion aussi discutée. Pour mettre la vérité en évidence, nous avons combiné les expériences de différents auteurs et nous en avons fait de nouvelles. De plus, dans ce travail nous avons recherché et étudié les courbes de Traube-Hering sur le tracé de pression sanguine de l'artère pulmonaire. § II. — Nouvelle étude des courbes de Traube-Hering dans LA CIRCULATION GÉNÉRALE. Nous avons vu dans l'historique que Traube et Hering opé- raient sur des animaux curarisés, et que par conséquent ils ne pouvaient pas, ou ne pouvaient que très difficilement, voir si les courbes qu'ils observaient correspondaient à des mouve- ments respiratoires. D'un autre côté, Léon Fredericq, opérant sur des chiens non curarisés, a étudié des courbes dont le rythme correspond * Luigi Luciani, Fisiologia deW Uomo, 1899, t. I, p. 458. * Stefani, De Vaction de la température sur les centres bulbaires du œur et des vaisseaux. (Arch. ital. de Biologie, 1895, t. XXIV, p. 434 ) ( 10 ) d*une façon évidente au rythme respiratoire. Mais les courbes observées parce dernier auteur sont-elles bien les mêmes que les courbes de Traube et de Hering? Certains auteurs pré- tendent que oui; d'autres affirment qu'il n'en est rien. En réalité, le doute est permis, car les auteurs cités n'opéraient pas dans les mêmes conditions, et il est possible que des animaux curarisés présentent d'autres phénomènes que des animaux non curarisés. C'est la question que nous nous sommes d'abord posée, et pour la résoudre nous nous y sommes pris de la façon suivante : Sur un grand chien, préalablement anes- thésié par une forte dose de chlorhydrate de morphine (1-2 centigramme par kilogramme d'animal) et un peu de chloroforme si cela est nécessaire, nous isolons la trachée et nous y plaçons une canule trachéale en forme de T. On pré- pare ensuite une carotide dont le bout périphérique est lié. Le bout central est mis en rapport avec un manomètre à mercure inscrivant sa courbe sur le papier enfumé d'un grand appa- reil enregistreur de Hering. Ses pneumogastriques sont isolés et passés sous un til de façon à pouvoir être facilement coupés au moment voulu. Il faut ensuite réséquer la paroi antérieure du thorax, c'est- à-dire une bonne partie du sternum et la moitié antérieure des côtes de la seconde à la huitième ou neuvième. A cet effet, on incise la peau sur la partie médiane, puis, au moyen du thermo: cautère Paquelin, on dissèque, de chaque côté du sternum, la paroi musculo-aponévrotique qui recouvre les côtes. Perçant ensuite un orifice de chaque côté du sternum au niveau des seconds espaces intercostaux, on accroche les artères mam- maires internes et on les lie. Comme le vide pleural n'existe plus, les poumons se sont affaissés sur eux-mêmes, et il faut pratiquer la respiration artificielle. L'aide chargé de cette besogne manœuvre au moyen du pied un soufflet à ressort qui chasse l'air dans les poumons de l'animal; le soufflet est relié par un tube en caoutchouc avec une des branches de la canule trachéale. La branche restée libre de cette canule per- met d'éviter une trop grande distension des poumons. C'est ( 11 ) par là que s'échappe l'air de l'expiration pendant l'intervalle des insufflations. Pour éviter de refroidir trop fortement Taniinal, il est bon de chauffer l'air insufflé. Dans ce but, une partie du tube en caoutchouc reliant le soufflet à la canule trachéale est remplacée par un tube métallique chauffé au moyen de deux becs à gaz de Bunsen. De plus, l'air, avant d'arriver à la trachée, passe sur des fragments de pierre-ponce imbibée d'eau, ce qui évite une trop forte évaporation au niveau du poumon. On sectionne alors les côtes et le sternum avec de fortes cisailles. Pour empêcher les hémorragies, il faut ou bien lier les artères intercostales sur les côtes, ou bien, ce qui est plus rapide, cau- tériser les parties saignantes. Pour éliminer l'influence des contractions des muscles abdominaux sur la pression sanguine, on sectionne les nerfs phréniques et l'on divise la paroi abdominale par une incision longitudinale, qui va de l'appendice xyphoïde jusque près de la symphyse pubienne. On enregistre les mouvements respiratoires en plaçant autour de ce qui reste du thorax un pneumographe à trans- mission de Knoll muni de son tambour inscripteur. On coupe enfin les pneumogastriques dont l'action sur le cœur ne permet pas d'observer les courbes de Traube-Hering. Chez un chien ainsi préparé, les mouvements respiratoires n'ont plus aucune action mécanique sur la pression sanguine. Si l'on continue à pratiquer la respiration artificielle, l'ani- mal est bientôt à l'état d'apnée, et il n'exécute plus de mouve- ments respiratoires spontanés. En même temps, la pression sanguine est très basse, d'abord parce que l'animal est à l'état d'apnée et que, par conséquent, le centre vaso-moteur n'agit plus, ensuite parce que l'on a supprimé l'aspiration thoracique, qui favorise le retour du sang veineux au cœur. Si l'on cesse maintenant la respiration artificielle, on voit la pression s'élever peu à peu. A un moment donné, l'animal se remet à respirer ; à partir de ce moment, la pression san- ( 12 ) guine se relève peu à peu et présente de larges ondulations qui correspondent aux mouvements respiratoires. A chaque ^"^"^^-^ q j "^^^^^z;;:;;;^-— — ^ ;|-m, ■%^ "^^ , % fV — 1 ^ ^£ 1 "^~~^~-^^r~ — — s -- 1 ^ ■ i ' Chien à poitrine ei abdomen largement ouverts; pneumogastriques et phré- niques coupés. Cessation de la respiration artificielle. Chien de 20 kilo- grammes. Morphine : 30 centigrammes. R. Tracé de la respiration : le graphique monte à l'inspiration. — S. Horloge à secondes. — Pr. Ca. Pression carotidienne, prise avec le manomètre mercure. (Doubler, par conséquent, les chiffres de l'échelle métrique, qui représentent des centimètres de mercure.) expiration correspond une hausse de pression ; à chaque inspiration correspond une baisse de pression (voir fig. 1). { 13 ) . Il faut alors reprendre la respiration artificielle si l'on ne veut tuer immédiatement l'animal. Jusqu'ici nous n'avons fait que répéter les expériences de Léon Fredericq. Il nous faut maintenant rechercher si les courbes de la figure 1 sont bien les mêmes que les courbes observées par Traube et par Hering. Si nous pouvons démontrer que ces deux espèces de courbes sont identiques, nous aurons résolu la question si discutée du rythme des courbes de Traube- Hering, puisque les courbes de la figure 1 correspondent manifestement au rythme respiratoire. Dans ce but, à l'animal qui nous a donné les courbes précé- dentes, nous injectons une solution de curare, dont on a au préalable déterminé la toxicité. Nous faisons l'injection dans une des veines jugulaires, au moyen d'une seringue de Pravaz et sans interrompre la circulation dans la veine. Après avoir injecté une faible dose de curare, on cesse la respiration arti- ficielle. On observe alors les mêmes phénomènes que tantôt du côté de la circulation. Mais du côté de la respiration, on voit que les mouvements respiratoires sont devenus moins amples : c'est que le curare commence déjà à agir. Les plaques terminales des nerfs moteurs sont atteintes ; les contractions musculaires sont moins fortes. On reprend la respiration artificielle pour remettre l'animal à l'état d'apnée, puis on injecte de nouveau une faible dose de curare. On laisse au curare le temps de faire le tour de la cir- culation; puis on suspend la respiration artificielle. Du côté de la circulation, rien n'est changé : on voit toujours la hausse de pression et les larges ondulations. Le rythme et l'amplitude de celles-ci ne sont nullement modifiés. L'intensité des mou- vements respiratoires, au contraire, est fortement diminuée. Cependant les mouvements respiratoires coïncident toujours parfaitement avec les ondulations de la pression sanguine (fig. 2). Si l'on continue à injecter de faibles doses de curare en cessant de temps en temps la respiration artificielle, on obtient ( 14) toute une série de graphiques sur lesquels on voit les courbes 3 '^ " .1 E: -- =: < 1 ■■ 2 •< K r3 ■" 1 ê-s s 2 I -3 ê o E O "S- a5 o: ■ TS e o S o; o E 'o t.* t3 1 «A iS w w c« K V V ii "O O) 5 s c c C « 3 .« «: o s J a< «2 -Q o c;" :3 r2 c/0 ^ Djj 5 «= •— ' 1 O c 1 to «i 3 g c o -s a *3 .2 1 "3 ■Il 1 a tac te .2 1 ce § "o -OJ •2 s d de la pression sanguine rester constamment les mêmes, tandis que les mouvements respiratoires diminuent de 'plus en plus 15 d'amplitude, deviennent presque nuls comme dans la figure 3, puis disparaissent complètement comme dans la figure 4. s, ^ (A c eu Ç S ^ ^ 2 3 e« "35 o « co e S en- g 1 I S ^ -xs S c «^ ^ 2 •- * K «? « Si l'on veut bien maintenant comparer les figures 1, 2, 3 et 4, on verra que le tracé de la pression sanguine est le même dans ces quatre figures, et que les ondulations de ces tracés ont toutes la même amplitude et le même rythme. On verra de plus dans les figures où les mouvements respiratoires sont marqués, si faiblement que ce soit, que chaque ondulation ( 17 ) correspond à un mouvement respiratoire, la portion ascen- dante de l'ondulation coïncidant avec l'expiration, la portion descendante avec l'inspiration. Il est donc démontré que les courbes de Traube-Hering sont des courbes correspondant aux mouvements respiratoires, c'est- ;\- dire des courbes de second ordre. § m. — Réponse aux arguments invoqués par différents AUTEURS EN FAVEUR DE l'oPINION CONTRAIRE A CELLE QUE NOUS VENONS d'énoncer. Nous avons vu dans l'historique qu'Arthur Biedl et Max Heiner prétendent que les courbes de Traube-Hering ne peu- vent être des courbes respiratoires. A l'appui de cette opinion, ils apportent deux arguments. Le premier est tiré du rythme des courbes de Traube-Hering. La fréquence de ces courbes est généralement de sept à la minute. Or, disent Arthur Biedl et Max Reiner, les mouvements respiratoires du chien sont beau- coup plus fréquents que sept à la minute. A ce premier argu- ment, nous répondrons que les chiens chez lesquels on recherche les courbes de Traube-Hering, ont les pneumogas- triques coupés, ce qui ralentit de beaucoup leur rythme respi- ratoire. Enfin, on sera complètement convaincu de l'erreur des deux auteurs cités, si l'on veut bien examiner la figure 2. On verra sur cette figure que pendant l'espace d'une minute (exactement soixante-trois secondes) de a en b, l'animal a exé- cuté sept mouvements respiratoires et a présenté sept courbes sur le tracé de la pression sanguine. On peut voir du reste la même chose sur la plupart de nos graphiques. Par conséquent, ce fait que les courbes de Traube-Hering se présentent au nombre de sept en l'espace d'une minute est un argument de plus en faveur de l'opinion que nous défendons. Tome LX. b ( 18 ) Le second argument de Arthur Biedl et Max Reiner est tiré de la hauteur des courbes de Traube-Hering. Ces courbes peuvent atteindre une hauteur de 40 millimètres de mercure. Or, disent-ils, les courbes respiratoires de la pression sangui'ne que l'on observe chez un chien à pneumogastriques coupés' n'ont jamais cette énorme valeur. Ce fait est exact. > ' Cependant, il faut remarquer que Hering a démontré qu'un certain degré de vénosité du sang est nécessaire pour qu'ap- paraissent les courbes qu'il a décrites. De même, Traube constata q'ue séfe courbes se montrent chez un animal soumis- à la respiration artificielle lorsqu'on a soin de lui' faire respirer un mélange gazeux contenant plus de 20 "/o d'anhydride car- bonique. On pouvait donc penser que la grande hauteur qu'atteignent parfois les courbes de Traube-Hering était due à ce fait que lorsqu'elles apparaissent, l'animal qui les donne est eh train de s'asphyxier. On sait, en effet, que ces courbes sont d'origine vaso-motrice et que l'asphyxie est un des plus puis- sants excitants des centres vaso-moteurs. ' Pour vérifier cette manière de voir, nous avons entrepris une série d'expériences qui, disons-le dès maintenant, ont' complètement confirmé notre interprétation. Voici en quoi consistent ces expériences : A un grand <îhien anesthésié par la morphine et le chloroforme, nous plaçons une canule en T dans la trachée, un manomètre à mercure dans le bout central d'une carotide et un pneumographe de Knoll autour de la poitrine. Nous sectionnons les pneumo- gastriques, puis nous prenons un tracé de la respiration et de la pression sanguine (fig. 5). Nous constatons sur ce tracé que le rythme respiratoire est lent, comme c'est la règle chez un animal à pneumogastriques coupés. Sur le tracé de la pression sanguine se montrent des courbes qui correspondent aux mouvements respiratoires : la portion descendante de chaque courbe correspond à l'inspira- tion ; la portion ascendante, à l'expiration. Faisons remarquer que ces courbes ne sont pas des courbes de Traube-Hering pures, car dans la production de ces ( 19 ) courbes, différentes influences entrent en jeu ^. Ce sont : i" l'aspiration thoracique; 2" les changements dans la circu- lation thoracique; 3" la compression des viscères abdominaux pendant l'inspiration; i<> les changements de pression d'origine vaso-motrice (courbes de Traube-Hering). FiG. 0. Chien de lo kilogrammes. Morphine : 30 centigrammes. Pneumo- gastriques coupés. Courbes respiratoires chez un chien à pneumo- gastriques coupés. S. Horloge à secondes. — R. Respiration, — Pr. Ca. Pression carotidienne. Après avoir recueilli le tracé précédent, nous mettons la canule trachéale en rapport avec le soufflet destiné à pratiquer la respiration artificielle. Le chien est alors mis à l'état d'apnée, grâce à une respiration artificielle énergique. Lorsque l'on constate que l'animal n'exécute plus de mou- vements respiratoires spontanés, on cesse la respiration arti- ficielle et l'on met la canule trachéale en rapport avec un grand sac en caoutchouc contenant de l'hydrogène aussi pur que possible, de façon que lorsque le chien respirera, ce ne sera plus de l'air mais de l'hydrogène qui pénétrera dans ses pou- mons. La figure 6 nous représente le graphique que l'on obtient dans ces conditions. * L. Fredericq et J.-P. Nuel, Éléments de physiologie humaine, 1899, 4e édit., p. 187. 20 Nous constatons sur cette figure que l'animal reste d'abord un certain temps sans respirer, puis il exécute des mouvements respiratoires qui sont plus fréquents et plus amples à mesure que l'asphyxie fait des progrès. Sur le tracé de la pression sanguine, on constate une hausse de pression et des ondula- — . a si. fe s ^ 4; ro i « tions qui correspondent aux mouvements respiratoires exécu- tés par l'animal. Ces courbes ont la même allure que celles que l'on observe chez un chien respirant de l'air atmosphé- rique, mais elles sont beaucoup plus hautes; tandis que les premières (fig. o) ont à peine une hauteur égale à 10 milli- mètres de mercure, les secondes (fig. 6) atteignent jusque 30 millimètres de hauteur. Lorsque l'on voit que l'animal est près de s'asphyxier complètement, onremet la canule trachéale I ( 21 ) en rapport avec l'air libre; on peut remettre le chien î\ l'état d'apnée au moyen de la respiration artificielle et recommencer la même expérience. Il nous apparaît donc déjà, à la suite de ces expériences, que l'asphyxie augmente l'amplitude des courbes respiratoires de la pression sanguine. Même chien que figures 5 et 6. On lui a ouvert largement la poitrine et l'abdomen, et coupé les phréniques. Cessation de la respiration artificielle. Courbes de Traube-Hering. Les premières ressemblent aux courbes de la figure 5. Les dernières, à celles de la figure 6. S. Horloge à secondes. — R, Respiration. — Pr. Ca. Pression carotidienne. Si nous ouvrons maintenant largement la poitrine et l'abdo- men du chien qui nous a donné les deux graphiques précé- dents, si nous lui coupons les phréniques et si nous suspen- dons la respiration artificielle après avoir produit l'apnée, nous allons obtenir le tracé des courbes de Traube-Hering. C'est ce que nous représente la figure 7. ( 22 ) Cette figure nous montre les particularités que nous avons déjà décrites plus haut (ascension de la courbe de la pression sanguine et oscillations correspondant aux mouvements respi- ratoires). Mais si nous la comparons aux figures 5 et 6, nous remarquons un fait très intéressant au point de vue de la thèse que nous défendons. En effet, les courbes de la pression san- guine augmentent d'amplitude à mesure que l'asphyxie fait des progrès. Les premières sont semblables à celles que donne l'animal lorsqu'il respire de l'air atmosphérique (fig. 5). Les dernières sont semblables à celles que l'on voit chez un chien en train de s'asphyxier en respirant de l'hydrogène (fig. 6). Nous avons donc démontré une fois de plus que l'asphyxie augmente l'amplitude des courbes respiratoires de la pression sanguine. Nous avons voulu rechercher si l'asphyxie augmentait l'amplitude de ces courbes en agissant sur les centres bulbaires (centres respiratoires et centres vaso-moteurs), ou bien en agissant directement sur les vaisseaux sanguins. Pour trancher cette question, nous avons cherché à asphyxier les centres bulbaires, tout en maintenant le sang à l'état artériel. Pour réaliser ces conditions, il fallait diminuer fortement la quantité de sang qui arrive à l'encéphale. A cet effet, sur un chien préparé comme pour les premières expériences (poitrine et abdomen largement ouverts ; pneumo- gastriques et phréniques coupés; canule trachéale; manomètre dans la crurale), nous isolons les deux gros troncs artériels partant de l'aorte. On sait que, chez le chien, de l'aorte partent seulement deux troncs artériels : à droite le tronc brachéo- céphalique, qui donne naissance aux deux carotides et à la sous-clavière droite; à gauche la sous-clavière de ce côté. Ces deux vaisseaux isolés, on place sous chacun d'eux un gros fil qui sert de ligature temporaire. Il suffit de soulever ces fils pour arrêter toute circulation dans ces vaisseaux. Cependant, chez le chien, la ligature de ces deux troncs artériels ne suffit que rarement à arrêter complètement la circulation cépha- lique, sans doute à cause des anastomoses des vaisseaux de la 23 ) moelle. Mais on arrive toujours à diminuer fortement la quan- tité de sang qui arrive à l'encéphale. Les chiens opérés de cette façon, bien qu'on ne cesse pas M i'i ( ! i rii 1 1 Jjl 1 1 ! 1 i i i il 1 1 i 1 1 , ! 1 '!. l!.) Il Ml! )h yi WÊM W f *v- \i\ 1 f tlw ^^v^B^H K '/% 1 1 '1 . - • KiG. 8. ■ . f . . • • - - Chien de '27 kilogrammes. Morphine : 30 centigrammes. Poitrine et abdomen largement ouverts. Pneumogastriques et phréniques coupés. Occlusion des ., deux gros troncs artériels partant de la crosse de l'aorte. Courbes de Traube-Hering d'une très grande hauteur.' S. Horloge à secondes. — Pr. Cr. Pression dans la crurale. — lî. R R. Mou- vements respiratoires spontanés. — a. a. a. Coups de soufflets de la respiration artificielle. — ri. Repères. un instant la respiration artificielle, sont généralement pris de dyspnée. Ils exécutent de grands mouvements respiratoires plus ou moins convulsifs. En même temps la pression san- ( 24 ) guine est très élevée, ce qui résulte de la vive excitation du centre vaso-constricteur par l'asphyxie. Cette excitation produit le resserrement de toutes les petites artères. A chaque mouvement respiratoire correspond, sur le tracé de la pression sanguine, une large ondulation, qui est une courbe de Traube-Hering. Ces ondulations ont une hauteur considérable, qui peut atteindre jusque 60 millimètres de mer- cure (fig. 8). Cette expérience nous prouve que c'est bien en agissant sur les centres bulbaires que l'asphyxie augmente l'amplitude des courbes respiratoires de la pression sanguine. De plus, nous voyons sur la figure 8 que des courbes correspondant nette- ment aux mouvements respiratoires, peuvent avoir bien plus de 40 millimètres de hauteur. Nous avons donc maintenant rencontré tous les arguments qu'Arthur Briedl et Max Reiner apportaient pour prouver que les courbes de Traube-Hering ne correspondent pas aux mou- vements respiratoires. 11 restait encore un fait qui paraissait en contradiction avec notre manière devoir. C'était celui invoqué par H. C. Wood^, qui affirme que les courbes de Traube-Hering se montrent encore chez des chiens dont on a empoisonné le centre respiratoire par l'extrait lîuide de Veratram viride. Après les expériences que nous avons décrites, il nous est impossible d'admettre les résultats de H. C. Wood, ou plutôt l'interpré- tation que cet auteur donne aux faits qu'il a observés. Pour voir ce qu'il en était, nous avons repris ses expériences. Mais nous nous sommes d'abord heurté à une difficulté matérielle. En ettet, l'extrait fluide de Veratrum viride est une substance américaine qui n'existe pas dans les pharmacopées euro- péennes. Pour nous procurer cette substance, M. le prof. Léon Fredericq s'est adressé à la Maison Merck, à Darmstadt, et à M. Wood lui-même, qui a bien voulu nous faire parvenir une certaine quantité de la substance dont il s'était servi pour * Voir riiislorique. ( 25 ) ses expériences. Les deux produits que nous avons reçus nous ont paru sensiblement les mêmes. Pour réaliser ces expériences, nous nous adressons à des chiens de 10 à 15 kilogrammes, anesthésiés par le chloroforme seulement. Nous leur plaçons une canule dans la trachée, un manomètre à mercure dans le bout central d'une des caro- tides; un sphygmoscope de Chauveau-iMarey est mis en rap- port avec le bout central de l'autre. Nous leur plaçons un pneumographe de Knoll autour de la poitrine et nous leur coupons les pneumogastriques. Le sphygmoscope et le pneu- mographe sont reliés chacun à un tambour à levier de Marey. Les plumes de ces deux tambours à levier ainsi que celle du manomètre à mercure écrivent sur le papier enfumé du grand appareil enregistreur de Hering. Nous isolons ensuite la veine crurale et, au moyen d'une seringue de Pravaz dont l'aiguille est piquée dans la veine, nous injectons l'extrait tluide de Veralrum viride par petites doses successives sans inter- rompre la circulation dans la veine. Lorsqu'on fait ces expé- riences, on est tout d'abord frappé par la diversité des résul- tats que l'on obtient d'un moment de l'expérience à l'autre et d'une expérience à l'autre. En premier lieu, cette diversité se marque au sujet de la dose mortelle. H. C. Wood indique pour cette dose 0.04' '• par kilogramme d'animal. Or, à côté de chiens qui se comportent de cette façon, il en est d'autres qui meurent à la suite de l'injection d'une dose beaucoup plus faible, d'autres enfin en supportent une dose beaucoup plus considérable. Non seulement la dose mortelle varie d'un animal ii l'autre, mais la cause de la mort varie aussi. Certains chiens meurent par arrêt du cœur. Celui-ci, après avoir présenté quelques intermittences, s'arrête brusquement et la pression dans le manomètre à mercure tombe à 0. D'autres chiens se compor- tent comme l'a indiqué H. C. Wood, et chez eux la respiration s'arrête avant le cœur. Si nous examinons maintenant le tracé de la pression sanguine et spécialement les courbes qui se présentent sur ce tracé, nous remarquons ici encore la plus (36) grande variété. On constate assez sauvent des courbes corres- pondant à plusieurs mouvements respiratoires (courbes de troisième ordre). Ces courbes se présentent surtout pendant la phase d'excitation des centres respiratoires produite par l'ex- trait fluide de Veratrum viride. Pendant cette phase, qui suit presque immédiatement l'injection des premières gouttes de Ver atintm viride, le chien exécute des mouvements respira- toires très fréquents, jusque deux par seconde. Ces mouve- ments respiratoires présentent une certaine périodicité, c'est- à-dire que ces mouvements augmentent légèrement d'amplitude pendant un certain temps pour en diminuer ensuite; en résumé, on observe des courbes sur le tracé de la respiration. A ces courbes correspondent sur le tracé de la pression sanguine des courbes beaucoup plus nettes et qui marchent en sens inverse de celle de la respiration. Pendant que monte la courbe de la pression sanguine, celle de la respiration descend (fig. 9). Constatons tout de suite que les courbes de la figure 9 ne sont nullement des courbes de Traube-Hering. En effet, elles embrassent chacune plusieurs mouvements respira- toires : ce sont donc des courbes de troisième ordre ou courbes de Sigm. Mayer. Si ces courbes apparaissent souvent sous i'in- fluence de l'extrait fluide de Veratrum viride, c'est sans doute parce que cette substance produit d'abord une vive excitation des centres respiratoires, qui a pour résultat d'augmenter énor- mément la fréquence des mouvements respiratoires. On comprend aisément que l'on observera beaucoup plus faci- lement une périodicité de ces mouvements respiratoires s'ils sont très rapprochés les uns des autres. De même, la courbe de la pression sanguine qui y correspond sera bien plus visible si elle ne dure que quelques secondes que si elle dure une ou plusieurs minutes. Nous ne discuterons pas la cause de ces courbes de troi- sième ordre, ce qui serait nous écarter de notre sujet, mais nous retiendrons que ces courbes se montrent souvent sous l'influence de l'injection d'extrait fluide de Veratrum viride, et que, dans ce cas, elles ont un rythme beaucoup plus rapide (27) que normalement. Or ce fait enlève déjà toute valeur ù l'argu- — <» ^•"2 B •H -« o S a> o 6» iâ s 8 O ^ o a s " (/5 o U 1 ^ ^ I •2 t3 a5 o S S 3 a ça ^ a «!£ ? en C U 3 O C« o« ^' 1 a cê- 1 1 03 S 2 -^'7-vl Ocà, XS~3 -//^' FiG. 10. Chien de '14''sr,5. Pneumogastriques coupés. Ayant reçu une certaine dose de Veratrum viride. Courbes dans la pression sanguine correspondant à un rythme particulier du cœur. Pr, Ca. Pression carotidienne. — Sph, Sphygnioscope. — S, Horloge à secondes. — R. Respiration. — ri. Repères. dues à un rythme particulier du cœur produit, selon toute vraisemblance, par l'injection d'extrait fluide de Veratrum viride, La présence de ces courbes dans le tracé de la pression sanguine explique peut-être aussi l'erreur de H. G. Wood ; ( 30 car cet auteur ne dit pas s'être servi de sphygmoscope dans ses expériences, et le manomètre à mercure né lui aura pas révélé l'origine cardiaque de ces courbes. Il aura donc pu les confondre avec des courbes de Trmibe-FIering . SP q <^ .9- Pour nous, lorsque nous avons vu persister des courbes dans le tracé de la pression sanguine après cessation de la respiration, il nous a bien semblé qu'il s'agissait de courbes de troisième ordre. Enfin il apparaît encore sous l'influence de l'extrait fluide de Veratrum viride d'autres phénomènes plus ou moins inté- ressants, tant du côté de la respiration que du côté de la circu- (31- ) lation. iMais comme nous ne faisons pas ici l'étude de l'action physiologique du Veralrum viricie, pour terminer ce que nous dirons ici de cette substance, nous nous contenterons de signa- ler le fait suivant : Chez le chien qui nous a donné le gra- phique représenté figure 9 apparut, sous l'inlluence d'une plus forte dose de Veralrum viride, une respiration de Cheyne- Stokes des plus caractéristiques (fig. 11). Le chien faisait des mouvements respiratoires d'abord insi- gnifiants, ils augmentaient peu à peu d'amplitude, atteignaient un maximum, puis diminuaient progressivement pour rede- venir ce qu'ils étaient au début. Puis le même phénomène se reproduisait. Du côté de la circulation, on constate une hausse de pres- sion, qui correspond à la période pendant laquelle les mouve- ments respiratoires augmentent d'amplitude ; la pression baisse pendant que les mouvements respiratoires diminuent. § IV. — SUU LA CAUSE DES COURBES DE TrAUBE-HeRING. Nous avons vu dans l'historique que Traube et Hering ont démontré qu'elles sont d'origine vaso-motrice. D'autre part, l^éon Fredericq a admis une communauté de rythme entre le centre respiratoire, le centre vaso-moteur et le centre modéra- teur du cœur. Nos expériences confirment ces opinions, mais si l'on examine attentivement les graphiques, on peut préciser la -question. En efïet, on voit sur ces graphiques que pendant l'apnée les centres respiratoires et vaso-moteurs sont inactifs. (11 en est de même du centre modérateur du cœur, mais nous ne pouvons nous en rendre compte sur nos graphiques, puisque les pneumogastriques sont coupés.) Lorsque l'on cesse la respiration artificielle, le sang devient bientôt veineux et excite les centres de la moelle allongée. L'animal exécute un premier mouvement respiratoire, mais, chose curieuse, la première respiration n'a aucune action sur le tracé de la près- ( 32 ) sion sanguine (fig. 1, 2, 4, 7). On ne peut nous objecter que sur la figure 6 on voit la première inspiration qui suit l'apnée produire une chute de pression dans la circulation sanguine, car il s'agit ici d'un animal à poitrine intacte, et non curarisé. Chez un tel animal, nous l'avons déjà dit plus haut, les courbes respiratoires de la circulation sanguine sont dues à différentes influences. Avec la première expiration, au contraire, coïncide toujours une hausse de pression. De plus, nous avons remarqué que la hausse de pression coïncide toujours exactement avec le début de l'expiration. La chute de pression, au contraire, ne débute pas toujours avec l'inspiration, mais commence souvent déjà pendant la pause respiratoire. Il faut donc admettre que dans la courbe de Traube-Hering la hausse de pression est seule un phénomène actif et qu'elle est due à un renforcement de l'ac- tion du centre vaso-constricteur pendant l'expiration. Quant à la portion descendante de la courbe, c'est simplement un retour à l'état normal, et elle n'est pas due à une excitation du centre vaso-dilatateur pendant finspiration. Léon Fredericq ^ a observé un fait analogue à propos du centre modérateur du cœur. « 11 arrive, dit-il, que les pulsa- tions cardiaques, très accélérées pendant l'apnée, n'éprouvent aucun changement au premier mouvement d'inspiration. Mais le mouvement d'expiration qui suit immédiatement se traduit par un ralentissement notable des pulsations car- diaques. » Il semble donc que c'est le centre expiratoire qui est seul en rapport avec le centre vaso-constricteur et avec le centre modérateur du cœur. Ces deux derniers centres seraient excités chaque fois que le centre expiratoire entrerait en action. * LÉON Fredericq, De l'influence de la circulation .sur la respiration; Ch. IV : Changements respiratoires du rythme cardiaque. (Archives de Biologie, 1882, t. III. p. 88) ( 33 ) Recherche et étude des courbes de Traube-Heriing DANS LA circulation PULMONAIRE. Les courbes de Traube-Hering étant d'origine vaso-motrice et ia plupart des auteurs admettant maintenant l'existence de nerfs vaso-moteurs dans le poumon, il était intéressant de rechercher si les courbes de Traube-Hering apparaîtraient dans le tracé de pression de l'artère pulmonaire. Cette recherche n'avait jamais été faite. J. Bradford et H. P Dean i disent bien avoir constaté les courbes de Traube- Hering dans le tracé de pression de l'artère pulmonaire, mais ces auteurs ne publient aucun tracé démonstratif à cet égard, et, vu la confusion qui règne au sujet de ces courbes de Traube-Hering, on n'est pas certain que les courbes auxquelles ils donnent ce nom sont bien les courbes de Traube-Hering. Du reste, ces auteurs ne font que citer la chose en passant et ne s'y arrêtent pas. Pour étudier ces courbes dans la petite circulation, nous opérons de la façon suivante : Nous nous adressons à de grands chiens anesthésies par la morphine et le chloroforme. Nous les préparons d'abord comme il a été décrit au commen- cement de la première partie de ce travail, c'est-à-dire que nous leur plaçons une canule dans la trachée, nous mettons le bout central d'une carotide en rapport avec un manomètre à mercure, nous sectionnons les pneumo-gastriques, nous ouvrons largement l'abdomen et la poitrine et nous coupons les phréniques. Un pneumographe de KnoU en rapport avec un tambour à levier est placé autour de la partie inférieure de ce qui reste du thorax. Un aide pratique la respiration artifi- ' J. Bradfoud et H. P. Dean, The pulmonanj circulation. (Journal of Physiology, 1894, vol. XVI, pp. 34-96.) Tome LX. c ( 34) cielle à partir du moment où cela devient nécessaire, et ici il faut toujours chauffer l'air que l'on insuffle au chien, car autre- ment l'air froid paralyse les vaisseaux du poumon et l'on n'observe que très mal les phénomènes que l'on recherche. Le chien étant ainsi préparé, on attire en dehors de la cage thora- cique le sommet du poumon gauche. On soulève de cette façon les vaisseaux pulmonaires du côté gauche, et l'on peut assez aisément disséquer, au moyen d'un stylet mousse, la branche gauche de l'artère pulmonaire. Celle-ci étant convenablement isolée, on la lie aussi près que possible du hyle du poumon, puis on met le bout central en rapport avec un manomètre à mercure. On a ainsi privé le poumon gauche de toute circula- tion, mais les vaisseaux du poumon droit suffisent amplement à assurer le passage du sang venant du cœur droit. Les deux manomètres à mercure et la plume du tambour à levier qui est en rapport avec le pneumographe inscrivent sur le papier enfumé du grand appareil enregistreur de Hering. Si maintenant, après avoir mis le chien à l'état d'apnée par une respiration artificielle énergique, on cesse cette respira- tion, on constate d'abord sur le tracé que la pression dans l'artère pulmonaire est beaucoup plus basse que dans la caro- tide. Dans l'artère pulmonaire, pendant l'apnée la pression est généralement de 2 centimètres de mercure, alors que dans la carotide la pression est de 8 centimètres environ. A mesure que l'asphyxie fait des progrès, la pression s'élève dans les deux manomètres, et bien que la pression ne monte pas aussi rapi- dement dans l'artère pulmonaire que dans la carotide, elle peut cependant atteindre dans l'artère pulmonaire le double de sa valeur primitive. Dès que l'animal se remet à respirer, on constate les courbes de Traube-Hering dans les deux tracés de pression sanguine. Les courbes qui se montrent dans le tracé de pression de l'artère pulmonaire marchent exactement dans le même sens que celles que l'on constate dans le tracé de pression de la circulation générale. Mais ces dernières ont une amplitude beaucoup plus grande que celles de la petite circulation. (3e^ ) Nous voyons tous ces détails sur la figure 12. Cependant, les Fid. 12 Chien de 28 kilogrammes. Morphine : 40 centigrammes. Cessation de la respiration artificielle. Courbes de Traube-Hering dans l'artère pul- monaire, coïncidant avec celles de l'artère carotide. S. Horloge à secondes. — R. Respiration. — Pr. Ca. Pression caroti- dienne. — Pr. Pul. Pression dans l'artère pulmonaire gauche. courbes que l'on voit dans la figure 1^ sur le tracé de pression de l'artère pulmonaire ont une amplitude beaucoup plus con- ( 36 ) sidérable que celles que l'on observe généralement. Ces courbes sont très démonstratives mais ne nous donnent pas une bonne idée de ce que sont généralement les courbes de Traube-Hering dans l'artère pulmonaire. ( 37 ) La figure 13, au contraire, nous montre bien la valeur qu'ont généralement les courbes de Traube-Hering dans la petite circulation On constate également sur la ligure 13 la hausse de pres- sion due à l'asphyxie. S'il fallait encore démontrer l'existence des ncrts vaso- moteurs du poumon, la présence des courbes de Traube- Hering dans le tracé de pression de l'artère pulmonaire serait une preuve de plus en faveur de cette existence. On voit entin, en examinant la hauteur des courbes de la figure 12, que cette action n'est pas du tout négligeable puisque ces courbes ont une valeur égale au tiers de la valeur de la pression au moment où elle est la plus élevée. On connaît bien maintenant, surtout depuis les travaux de Bradford et Dean ^ et de François Franck -, le trajet des nerfs vaso-moteurs du poumon. On sait notamment que ces nerfs sont fournis par le sympathique thoracique. Ils partent du premier ganglion thoracique, passent par l'anneau de Vieussens, arrivent au ganglion étoile pour de là passer dans les nerfs cardio pulmonaires qui en partent et vont former le plexus cardio-pulmonaire. Nous avons voulu étudier l'effet de la section de ces nerfs sur les courbes de Traube-Hering de la circulation pulmonaire. Sur des chiens préparés pour donner ces courbes, on atteint assez aisément de chaque côté de la colonne vertébrale le premier ganglion thoracique du sympathique et l'anneau de Vieussens. Si l'on sectionne l'anneau de Vieussens de chaque côté, les poumons seront privés de leurs nerfs vaso-moteurs. Rappelons maintenant que dans nos expériences le poumon gauche ne reçoit plus de sang, la canule du manomètre à mercure étant placée dans la branche gauche de l'artère pul- monaire. Nous sommes donc dans de très bonnes conditions ^ Loc. cit. 2 François Franck, Nouvelles recherclies sur l'action vaso-constrictive pulmonaire du grand sympathique. Deuxième mémoire. (Archives de Physiologie, 189o, pp. 816-830.) ( 38 ) pour étudier la question de savoir si les nerfs vaso-moteurs fournis par le sympathique d'un côté ont une action sur les deux poumons ou bien sur un seul. Pour résoudre cette ques- tion, sectionnons l'anneau de Vieussens du côté droit et, après avoir mis l'animal à l'état d'apnée, cessons la respiration arti- ficielle; nous obtenons alors un graphique tel que celui qui est représenté figure 14. Nous voyons sur ce graphique per- sister les courbes de Traube-Hering sur le tracé de pression de l'artère pulmonaire. De plus, nous voyons que l'asphyxie pro- inimiiiii i'WJ VwfJ' *A pm;^^:;^ /j^x-noù. FiG. 44. Chien de 20 kilogrammes. Morphine: 30 centigrammes. Section de l'anneau de Vieussens du côté droit. Des deux poumons, le poumon droit reçoit seul du sang. Cessation de la respiration artificielle. Persistance des courhes de Traube- Hering dans Tarière pulmonaire. S. Horloge à secondes, — Pr. Pul. G. Pression dans l'artère pulmonaire gauche. voque une forte hausse de pression. Par conséquent, le pou- mon droit reçoit encore des nerfs vaso-moteurs. Or ces nerfs ne peuvent venir que du sympathique gauche. Par conséquent, chacun des deux sympathiques fournit des nerfs vaso-moteurs aux deux poumons. François Franck ' admet que l'effet vaso-moteur du sympa- thique d'un côté se limite au poumon de ce côté, ou tout ou moins prédomine notablement. Ce n'est pas ce que nous montre la figure 14, où nous voyons encore très nettement ' François Franck, Nouvelles recherches sur l'action vaso-constrictive pubnonaire du grand sympathique. (Archives de Physiologie, 1895, p. 745.) ( 39 13 .■=: -s «u O O O) C/3 .2 -zs les courbes de Traube-Hering après la section, des nerfs vaso-moteurs venant du sympathique droit, bien que le poumon droit soit seulen jeu. Du reste, le procédé volumétrique employé par François Franck pour cette partie de ses recherches com- porte une cause d'erreur, de l'avis même de François Franck. Si nous sectionnons main- tenant l'anneau de Vieussens des deux côtés, nous privons le poumon de tous ses vaso- moteurs. Si nous cessons ensuite la respiration arti- ficielle, après avoir mis l'ani- mal à l'état d'apnée, nous obtenons un tracé tel que celui représenté figure 15. Sur ce tracé, ainsi qu'on devait s'y attendre, on ne voit plus apparaître les courbes de Traube-Hering. Mais on voit que la hausse de pres- sion produite par l'asphyxie persiste, moins notable, il est vrai, que celle que l'on observe lorsque les vaso- moteurs sont intacts ou qu'il en reste une partie. Cette expérience nous mon- tre une fois de plus que les courbes de Traube-Hering sont d'origine vâso- motrice. Elle tend à nous faire admettre, en outre, que l'asphyxie agit directement sur la tunique des petits vaisseaux du poumon pour en amener la constriction. i i .1 I ^ i a ^ 2 " " a, " 1 ■a A ^ -S o a — o « « ^-« o. a> "-" "S î= o (40) § VI. — Conclusions. 1. Les courbes observées par Traube et par Hering dans le tracé de pression sanguine d'animaux curarisés à pneumo- gastriques coupés sont celles observées par Léon Fredericq chez des chiens à poitrine et abdomen ouverts, pneumogastriques et phréniques coupés. Chacune de ces courbes correspond à un seul mouvement respiratoire. 2. L'asphyxie produit une augmentation de l'amplitude des courbes de Trauhe- Hering, ce qui explique pourquoi ces courbes peuvent être beaucoup plus hautes que les courbes respiratoires de la pression sanguine que l'on observe chez un animal ayant simplement les pneumogastriques coupés. 3. C'est en excitant les centres vaso-moteurs que l'asphyxie augmente l'amplitude des courbes de Traube-Hering. 4. Sous l'influence de l'injection de l'extrait fluide de Vera- trum viride apparaissent, dans le tracé de la pression sanguine du chien, différentes espèces de courbes qui n'ont rien de com- mun avec les courbes de Traube-Hering. 5. La portion ascendante de la courbe de Traube-Hering, qui correspond à l'expiration, est seule produite par un phénomène actif; la portion descendante n'est qu'u n retour vers l'état normal. 6. Les courbes de Traube-Hering reconnaissent comme cause une communauté de rythme entre le centre expiratoire et le centre vaso-constricteur. 7. Les courbes de Traube-Hering existent dans le tracé de pression de l'artère pulmonaire et peuvent parfois y avoir une valeur relativement considérable. 8. Chacun des deux poumons reçoit des nerfs vaso-moteurs de chacun des deux sympathiques, 9. Les courbes de Traube-Hering disparaissent dans le tracé de pression de l'artère pulmonaire lorsque l'on sectionne tous les nerfs vaso-moteurs arrivant aux poumons. 10. L'asphyxie semble agir localement sur les petits vais- seaux du poumon pour en produire la constriction. 2vril lyUO. (Travail de l'Institui de physiologie de l'Universilé dç Liège.) ETUDE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE NICOLAS CLÉNARD PAR Victor CHAUVIN PROFESSEUR A l'université de liège Alphonse ROERSCH CHARGÉ DE COURS A l'université de GAND Viribus unitis. PBÏX DE STASSART NOTICE SUR UN BELGE CÉLÈBRE VIIF PÉRIODE Couronné par la Classe des lettres dans la séance du 8 mai 4899.) Tome LX. AVANT-PROPOS Au milieu de iiolices aussi nombreuses qu'insignifiantes qu'une postérité trop dédaigneuse a consacrées à la mémoire d'un des Belges les plus remarquables du XVI® siècle, deux travaux se distinguent par des mérites éminents : la dernière biograpbie de Clénard par Nève et le brillant mémoire de Thonissen sur la croisade pacifique. Et telle est la valeur de ces travaux qu'ils sembleraient, à première vue, ne plus rien laisser h dire et décourageraient ainsi les plus déter- minés. Ce serait à tort cependant, car l'Académie, bien compé- tente en ces matières, a jugé qu'il était utile de provoquer de nouveaux efforts, puisqu'elle a mis au concours la vie de Clénard. Répondant à son appel, nous avons tenté, après les maîtres, de donner au sujet quelque lenouveau d'intérêt, en essayant de combler ce qui nous a paru constituer deux lacunes encore. En étudiant, en effet, la question de plus près, il nous a semblé qu'on avait accordé à la chronologie trop peu d'attention. Nous attachant donc à fixer la date de celles des lettres de Clénard qui ne sont pas datées ou qui le sont insuffisamment, à contrôler l'époque de celles qui sont ( 4) datées, à établir avec soin le temps où chaque événement s'est placé, nous avons pu mettre la biographie mieux en rapport avec les événements contemporains et, par voie de prudentes conjectures, saisir le sens de plusieurs faits restés obscurs jusqu'à ce jour. D'autre part, en recherchant avec soin tous les passages où il est question de Clénard, toutes les éditions de ses œuvres, tous les renseignements sur les personnes qu'il cite, nous avons pu compléter les précieuses indications que le zèle infatigable du savant Nève avait déjà si abondamment recueillies au prix de longs efforts et, de la sorte, préparer tout au moins de nouveaux matériaux pour d'autres travail- leurs. Peut-être l'Académie jugera-t-elle favorablement notre tentative ; mais, pour être sûr d'obtenir ses suffrages, il eût fallu se montrer digne de Clénard et écrire sa vie clenardice, c'est-à-dire dans ce style original et spirituel qui lui est propre : la matière y prêtait. Mais il n'a pas laissé d'héri- tiers, et nous prions l'Académie de bien vouloir se contenter de ce que nous avons consciencieusement recueilli et — tant l)ien que mal — mis en œuvre. ETUDE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE NICOLAS CLÉNARD LIVRE PREMIER. Biographie de Glénard ^ CHAPITRE PREMIER. Naissance de Clénard. — Sa famille. — Ses études. Comme Clénard le dit dans l'une de ses lettres '^ (201-202), il est né la veille de la Saint-Nicolas ou aux environs de ce jour; de là son prénom, puisque, de son temps, on suivait encore la coutume de donner aux enfants le nom du saint qu'on fêtait le jour de leur naissance. Au mois d'août 1541, il avait ou bien 47 ans révolus, ou il était seulement dans sa • Clénard est la traduction de Glenardus, nom latinisé de Cleynarts ou Cleynaerts; nous croyons devoir le conserver, puisque c'est là le nom connu de tous. 2 Sur ces lettres, source presque unique de la biographie, voir le livre V et la bibliographie spéciale. — Toutes nos citations des Epistolœ se rapportent à l'édition de Plantin, 1566. ( 6) 47^ année, car il ne le savait pas lui-même exactement. Sa naissance doit donc être reportée au 5 décembre 1493 ou 1494. Et il faut bien prendre son parti de n'avoir ici qu'une approxi- mation, parce que les registres paroissiaux actuellement conservés à Diest ne remontent pas au delà de 158o. La parenté de Clénard était nombreuse et occupait un certain rang. Le père de Clénard entretenait, en effet, des relations amicales avec le seigneur de Diest (64-65) ^ et un de ses oncles a été bourgmestre (11). Lui-même nous dit qu'il croit qu'il ne pourra quitter le Portugal parce que, à Diest, il perdrait trop de temps aux fêtes de sa parenté : preuve qu'elle était, à la fois, riche et étendue (199; cfr. 131). Dans le cercle plus étroit de la famille proprement dite, Clénard avait une sœur (131) et un frère, probablement plus jeune que lui (4-o et 12). Sur l'enfance et les premières études de Clénard nous ne savons rien que par conjecture. Que sa famille, qui vivait dans l'aisance, ait songé à lui faire suivre une carrière savante, cela était bien naturel à Diest, où le goût des études existait certainement de son temps. Citons tout d'abord Arnold Streyters, né à Diest en 1496, que Clénard devait retrouver à Louvain et qui fut plus tard (1530 à 1560) abbé de Tongerloo. Et il y avait d'autres lettrés encore. Une épitre d'Érasme, traitant de questions de prosodie latine, est adressée à Jean Merliberck « Diestensis, canonicus ad Martinenses Lovanii n"^. Clénard lui-même (253) nous parle d'un Diestois qui, appre- nant ses succès, est venu à Braga lui demander un bénéfice ou une prébende. Plus tard, l'helléniste Laurent Campestris (Van den Velde), de Diest, publie en 1552 (Louvain) et 1554 (Anvers) ses Dialogi ethici sive morales. C'était un élève de ^ C'étaient les princes dOrange, comtes de Nassau qui étaient les seigneurs de Bréda et de Diest. Voir : Venerabilis Nicolai Eschii... vita et opusciUa ascetica. Edidit et commentario prœvio ac notis illustravit P. F. X. DE Ram... Lovanii 1858, p. xxviij. 2 Sitznncjsberichte der kk. Akad. zu Wien. Pliil. hist. Classe, t. C, p. 692. ( 7 ) Glénard ^. On peut encore citer Petrus Dorlandus et Gode- fridus Striroyde '-^, ainsi que l'imprimeur Velpius, et montrer par la table des Diestois que donne Foppens (1173) qu'avant, comme après le temps de Glénard, il y eut toujours à Diest des hommes de science. Nève nous dit que Glénard fut envoyé fort jeune à Louvain et qu'après avoir puisé sa première instruction dans les collèges de la cité universitaire, il y fit un cours de théologie en vue d'embrasser l'état ecclésiastique. Il fut promu licencié en théologie en 1S19, avec J. Latomus 3, Mais ce n'était pas la théologie proprement dite qui l'attirait : non sum grandis theologus, dit-il (243). Évidemment, les succès qu'il eut dans l'étude et dans l'enseignement des langues prouve que c'est surtout à la philologie qu'il a dû donner toute son attention, et nous savons qu'il étudia le latin, le grec, l'hébreu, le chaldéen et, plus tard, l'arabe '^. Pour tous ces travaux, Glénard n'aurait pu trouver un centre meilleur. L'Université de Louvain tenait, à cette époque, une place considérable dans le monde de la science, et l'on pouvait apprendre non seulement de ses savants professeurs, mais aussi de ces nombreux étrangers de haut mérite qui venaient de toute part chercher à Louvain un complément d'instruction. Mais, si tentant que soit le sujet, nous ne pouvons pas tracer ici le tableau du Louvain d'alors : cela nous entraînerait trop loin. Revenant donc à Glénard, nous dirons que, de sa vie aux écoles, il ne reste guère de souvenirs. Ardent au travail, il s'y mettait probablement de grand matin, comme il l'a fait plus tard au Portugal (99). Ami d'une innocente gaieté, il ne crai- * Foppens, pp. 805-806. 2 Pour Dorlandus, voir la Biographie nationale, s. v°, et Logeman, Elkerlijk... and Everyman... Gand, 1892, pp. xx-xxiii. Pour Striroyde, Foppens, p. 374. — Gfr. aussi V Ancien pays de Looz, t. II, p. 64. 3 La Renaissance, pp. 225-226. ^ Il ne savait pas le français et, s'il a su l'espafijnol et le portugais, ce n'a pas été dans les premiers temps de son séjour dans la péninsule ibérique (97, 135 et 240). (8) gnait pas de se mêler à la jeunesse formant cercle devant la boutique du libraire Jaspar ^ et, le soir, il se délassait proba- blement avec ses amis : ses lettres contiennent un souvenir de ces temps; il rappelle, en effet, à Streyters, qu'ils ont joué ensemble des comédies de Térence (60-61) 2. Qu'il devint bientôt un maître dans toutes les sciences qu'il avait étudiées, c'est ce qui n'étonnera personne. Pour ne pas scinder le sujet, nous avons dû exposer ailleurs en détail quelles furent ses études classiques ou orientales, et nous nous permettons de renvoyer le lecteur aux livres II, III et IV. * Epist., 8. Archives philoL, t. II, p. 225. Annuaire de la Bibl. royale, t. I, pp. XXXV-XXXVI. 2 Sur le théâtre dans les écoles à Louvain, voir Nève, Mémoire sur le Collège des Troi-s-Langues, pp. 117-121. ( 9 ) CHAPITRE II. Clénard professeur (do^2U). — Son procès pour la cure des Béguines de Diest. Malgré le brillant succès de ses études, couronnées en 1519 par la licence en théologie, malgré son incontestable valeur, Clénard eut beaucoup de peine à trouver dans sa patrie une place digne de son mérite. Son goût était d'étudier et d'enseigner, bien plus que de se charger de l'administration de quelque cure : parmi les dignités ecclésiastiques, un canonicat lui eût mieux convenu (163). Aussi dut-il être heureux quand, l'année même où Campensis fut chargé d'un cours d'hébreu au Collège des Trois-Langues (1520), il obtint la permission d'enseigner, publiquement et en particulier, le grec et l'hébreu. C'est bien en 1520 que cet événement eut lieu, puisque Valère André nous dit que Vives fut autorisé la même année ; or on connaît l'année pour Vives ^. C'est au collège de Houterlé que, d'après Nève 2, il fit ses cours. Comme traitement, il avait droit à l'entretien sur les revenus de ce collège (220) et touchait, en outre, cent philippes par an (233). Pendant que Clénard se livrait avec succès à son enseigne- ment et à ses études, et commençait ses publications, une occasion s'offrit à lui d'améliorer sa position. La place de pléban d'administration de la collégiale de Saint-Pierre étant venue à vaquer en 1529, il se mit sur les rangs et il ne lui ^ FasH, 1650, -p. 357. Clénard ne faisait pas partie du Collège Buslei- dien (ibidem, pp. 283-285). Il est regrettable que Paquot n'ait rien eu à ajouter à ces maigres renseignements dans les notes manuscrites qu'il a laissées pour les Fasti. Voir t. II, p 338. {Catal. Van Hidthem, t. VI, p. 242, n° 805.) - La Renaissance, p. 226. ( 10 ) manqua qu'une voix du chapitre ^ ; mais la majorité accorda la place à Pierre Curtius, qui devint plus tard le premier évêque de Bruges 2. C'est très probablement à la suite de cette déception que les parents de Clénard, craignant peut-être de lui voir quitter le pays à une époque où les professeurs d'hébreu étaient partout recherchés et souvent appelés de loin, prièrent le seigneur de Diest de le présenter pour la cure des Béguines de Diest, que la mort du titulaire venait de rendre vacante : ils savaient que leur fils prenait au sérieux le devoir de la résidence et qu'ainsi ils le garderaient auprès d'eux (^30). Le seigneur céda à leur demande et les quatre supérieures nommèrent Clénard; on doit du moins conjecturer que l'on a suivi cette procédure, comme on le fit, plus tard, pour Eschius 3. Mais on peut croire que ce ne fut pas le seigneur qui prit l'initiative et qu'il attendit les prières des parents de Clénard, si l'on en juge par la mollesse qu'on montra de ce côté pendant le procès qui s'ouvrit aussitôt ^. En effet, il se trouva immédiatement un adversaire ^, dont les avocats ne reculèrent devant aucune allégation pour faire infirmer la nomination. Clénard ne peut en parler sans indi- * MOLANUS, p. 603. 2 Sur Curtius, voir Molanus, pp. 73, 478-479, 516, 618, 626, 632 et 875. — De Ram, Nouv. Mémoires de l'Académie, t XVI, pp. %-'il.—Sit:zimgsber. der kk. Ak. Wien. Hist. phil. Classe, t. C, pp. 716 et 799. — Mémoires de la Société littéraire de l'Univ. catholique, t. IX, pp. 169-265 et xxi-xxii. 3 Paquot, t. XII, p. 231, et surtout un précieux document que donne De Ram aux pages xxvii et suivantes de la Vita Eschii, à savoir les Nominationis seu institutionis tabulœ de la cure de Diest. * Epis t., pp. 64-65. C'est bien à l'an 1530 qu'il faut rapporter la nomi- nation. On arrive à ce chiffre en combinant le renseignement relatif aux huit ans avec celui qui concerne (p. 254j la fin du procès, annoncée à Clénard quand il est à Braga, c'est-à-dire à la fin de 1537 ou au commen- cement de 1538. » Cet adversaire était probablement Arnold de Breughel, auquel Eschius succéda dans la cure de Diest. Voir De Ram, Vita Escliii, op. cit., p. XXVII. ( 11 ) gnation : « Valde stupidus admirabar quod rivalis velitando in processu me negaverit clericum, natum legitimo matri- monio, esse omnino in rerum natura et hujusmodi istis solennia, nata contrahendis controversiis » (231). Clénard criait, à bon droit, à la calomnie, mais ses avocats lui disaient que ce n'étaient h'i que des formules et des gentillesses de style et qu'ils répondraient sur le même ton (231-232). Dès lors s'ouvrit pour lui une période de démarches auprès des juges et des hommes de loi, qui le rendirent malade (6) et auxquelles il n'eût pas hésité à mettre fin, en renonçant h ses droits, si ses parents ne s'y fussent opposés (232). L'aventure était déplorable et elle devait le devenir plus encore K iMais, dès maintenant, elle eut une double consé- quence. D'une part, elle contribua pour beaucoup à sa résolution de quitter sa patrie (65, 214 et 231). D'autre part, elle lui inspira à jamais une haine véritable pour les avocats et la procédure. A chaque page, pour ainsi dire, de ses lettres, il exprime ses rancunes (25, 50, 70, 72, 73, 85, 92, 205, 208, 209); deux fois môme il leur souhaite la mort en plaisantant (66 et 197) : il veut qu'on les envoie à Fez, où, conformément aux règles du droit musulman, les affaires se jugent sur Theure et où, par conséquent, ils mour- raient de faim; ailleurs, il demande encore qu'on les exile en Afrique et qu'on les y mette en croix '^. * C'est, en eifet, à Braûja qu'il apprit huit ans plus tard que, par une procédure inouïe « inaudita ratione », trois arbitres avaient été commis à décider l'affaire et l'avaient condamné : c'est que les absents ont toujours tort (253-254). 2 Clénard associe presque toujours les médecins aux avocats dans sa rancune. Probablement parce qu'il se rendait compte de leur insufti- sance, résultant de l'état de la science médicale d'alors (50). Car, person- nellement, il ne semble pas avoir eu à se plaindre des médecins. D'un robuste tempérament, il n'a qu'une fois été gravement malade : au Portugal, pendant deux mois (246); à moins que le séjour qu'il lit une autre fois chez un médecin ne doive nous faire conclure aussi à une ( 12 ) maladie (26). A part cela, et bien qu'il semble avoir blanchi assez tôt (lo7, 60 et 53), il ne se plaint que des lésions que lui ont causées ses chevauchées (233i, d'un catarrhe (146), d'un mal de dents (162) et du mal de mer (37). Même en Afrique, il s'est très bien porté malgré ses labeurs : « recte valeo », dit-il encore le 8 mai 1540 (42;. El il a fallu qu'un accident de cheval (208) vint se joindre aux tourments de tout genre que lui causa un perfide ennemi pour amener la maladie qui l'a emporté prématurément. D'ailleurs, avec les médecins mêmes, il n'entretint jamais que de bons rapports, soit qu'il eût des relations scientifiques avec eux (par exemple Philippus) soit qu'il leur dût une guérison, comme il le dit de Géraltès (2 16). Et même du chirurgien qui le soigna en Afrique, il ne se plaint que modérément (208-209). Quoi qu'il en soit, il aurait été bien étonné s'il avait vécu assez long- temps pour entendre Juste Lipse disserter sur le point de savoir « utrum jurisprudentia an medicina plus boni hominibus attulerit ». (Van deh HaeghExN, Bibliographie Upsienne, t. II, pp. 672-673.) ( 13 ) CHAPITRE III. Premier voyage et séjour à Paris. — Causes el époque de ce voyage. Ses relations. — L'arabe à Paris (Io30-lo31). Vers cette époque, Clénard tît un voyage à Paris, qu'il devait revoir plus tard en passant. Ce voyage, deux lettres à Hoverius (54-56) et un passage de la lettre ad christianos (!ii28-229) nous le font connaître. C'était, nous semble-t-il, une simple excursion de vacances; car, quand Latomus lui écrit pour l'engager à y passer Thiver, il hésite, craignant de perdre sa position à Louvain : « id quod omnino cuperem, dit- il, si salva liceret conditione Lova- niensi (55) ». C'est que, outre le désir de se reposer et, proba- blement, celui de faire la connaissance des savants illustres de Paris, il éprouvait à Louvain quelque embarras d'argent, puisqu'il emporte des exemplaires de ses ouvrages qu'il veut vendre à Paris ^. Peut-être aussi espérait-il y trouver quelque position moins précaire que celle qu'il avait en Belgique. Quand eut lieu ce voyage? Quelques faits, auxquels on n'a pas encore fait attention, nous permettent de répondre nette- ment. La première lettre à Hoverius annonce que Clénard va faire imprimer à Paris ses Mediîationes grœcanicœ qu'il vient d'écrire; or cette édition est de 4531. D'autre part, dans la deuxième édition (Louvain, R. Rescius, 1531), nous trouvons une épitre au grand chambellan du cardinal Campeggi , J. Canta, qui est datée comme suit : « Lovanij A. MDXXXl 12 cal. Julias ». Clénard a donc été à Paris au commencement 1 Ces embarras expliqueraient bien la promesse que lui fait Hoverius de prendre à cœur ses affaires (56\ ( 14 ) de 1531 et était de retour à Louvain en juin de la même année. La seconde lettre à Hoverius, étant datée du 21 octobre, ne peut appartenir qu'à l'année lo30. Donc, probablement aux vacances de 1580, Clénard quitte Louvain et va voir en passant son ami Louis Blosius, qui venait d'être nommé abbé de Liessies en Hainaut (228); de là, il se rend auprès de Latomus, alors chanoine à Cambrai. Et cet ami, cet ancien maître, qu'il aime à consulter (17 et 228 , ne lui ayant pas déconseillé son entreprise, il part pour Paris. II emmène avec lui le neveu de Latomus pour l'instruire; ce qui concorde avec le passage de la fin de la lettre de Latomus jeune imprimée en tête des trois premières éditions des Epistolœ et où il se dit l'élève de Clénard. Arrivé à Paris, il se met à enseigner le grec et l'hébreu, notamment à Rochus Almeida (229) et à vendre un nombre considérable de ses ouvrages (55-56). Son succès fut tel qu'on lui fit des oti'res d'emploi très avantageuses, qu'il fut sur le point d'accepter : « magis me suspicor hic diutius moraturum quam rcditurum (56) ». C'est probablement Tartesius qui a cherché à l'attacher à son collège Lexovien i. Tout d'ailleurs lui plaisait à Paris, et le climat, et les manières des gens, et les savants (55). Toutefois, nous savons qu'il résista à la tentation : est-ce l'amour du « dulce Lovanium » qui l'emporta? Peut-être aussi son ignorance du français l'a-t-il décidé; car il avoue que son élève Latomus lui sert d'interprète (55). Quoi qu'il en soit, ce voyage ne lui fut pas inutile. Il y avait gagné assez d'argent pour que Campensis lui en montre quelque jalousie (228-229) ; d'autre part, ses relations avec les savants ont dû élargir son horizon intellectuel et lui inspirer plus de confiance en lui-même. Mais quelles ont été les personnes qu'il a connues à Paris? Une de ses lettres nous fait connaître le nom de son hôte : Lud. Cyanius (56). Nous avons déjà cité Rochus Almeida. Mais 1 C'est-à-dire de Lisieux. Voir, sur ce Collège, Prat, Maldonat, p. 532. ( lo ) a-t-il connu Budé, comme le disent plusieurs biographes, sans toutefois en donner la preuve? A-l-il connu le personnage qui l'eût le plus intéressé, Postel? Cela est douteux, car il n'eût pas, semble-t-il, manqué d'en parler et, d'ailleurs, ce n'est qu'après son voyage de Constantinople (1537) que Postel a su d'autres langues que l'hébreu. Quant à Joannes Parvus, qu'il eut plus tard comme ami et comme élève à Evora, il n'est pas possible de savoir s'il eut quelque rapport avec lui. Parvus était-il même alors à Paris? Tout ce qu'on peut aftirmer, c'est qu'il y était en 1513 : un passage du journal du cardinal Jérôme Aléandre nous apprend, en effet, qu'il vendit à cette date des livres à ce haut dignitaire ^. C'est surtout avec Tartesius qu'il se lia, comme le montre l'épitre insérée aux pages 127-128 de l'édition de Louvain des Meditationes grœcanicœ. Le passage vaut la peine d'être repro- duit : a Quorum (de ces professeurs) insignem unum, nuUique secundum, nostra hœc tulit aetas, Joannem Tartesium, quem foelix et semper doctis secunda viris, in bac luce gaudens contemplatur Lutecia, omnium literarum Mecoenatem, Praesi- dem Collegii Lexoviensis. Is igitur vir linguarum patrocinium ita suscipit, ut unus vere sit instar totius Galliae. Nusquam discipulorum numerus major, nusquam tanta professorum cohors, omnium Musarum dotibus instructissima. Quem enim ille non ultro asciscit, pascit et ornât, quem eruditionis nomen commendavit? Est ubi Latine discas commodius, illic Grœce fortasse melius, ibi contra Hebraice. Verum hoc Lexoviense Collegiumbonorum omnium est mare. Latinos, grœcos, hebrœos habet multos. Quin etchaldœos atque Arabkos propediem dabit, simodo parère liceat, quod diu parturivit. Adeo gladiatorio quodam animo Prœses ille in hanc laudem incumbit quasi in fatis esset ut unus linguarum studiis promovendis praees- set, etc. ». Ce passage prouve que, déjà à cette époque, Clénard s'occu- ^ Notices et extraits des manuscrits, t. XXXV, 1, p. 23. ( 16 ) pait d'arabe et s'y intéressait vivement. Mais, pour cette langue, Clénard était venu à Paris trop tard ou trop tôt. Trop tard, car, en 1519, François I^"" avait appelé de Gênes l'évêque A. Giustiniani pour enseigner, au Collège de Reims i, l'hébreu et l'arabe; mais, déjà en 1522, nous le voyons rentré h Gênes, puis à Nebbio, où il renonce à son projet de s'établir en France. Trop tôt, car Postel ne devait écrire sa grammaire arabe qu'en 1538, et ce n'est qu'en 1539 qu'il fut nommé professeur de mathématiques et de langues orientales au Collège de France, pour se démettre de ces fonctions en 1543. Il ne fut rempliicé qu'en 1587, quand Henri III y fonda définitivement une chaire d'arabe. * Sur ce Collège, Prat, Maldonat, p. 535. ( 17 ) CHAPITRE IV. Causes de lexil de Clénard. — Contrat avec F. Colomb (183'1). De retour à Louvain, Clénard reprend ses occupations et donne, notamment, sa deuxième édition des Meditationes grœcanicœ; mais il ne tarde pas beaucoup à prendre la grave résolution de quitter sa patrie pour quelques années. In fatis meis erat, dit-il (228). Mais quels sont ces fata? On ne se tromperait guère, nous semble-t-il, en disant que c'étaient et sa position précaire, et l'atmosphère qui l'entoure à Louvain, et, enfin, son amour pour l'arabe. Vienne une occasion et Clénard, que son voyage à Paris a familiarisé avec l'idée de chercher au loin, ne résistera pas ^. Simple chargé de cours, comme nous le dirions aujourd'hui, Clénard devait aspirer à une chaire du collège Busieiden : son enseignement fructueux, ses publications sur le grec, sa grammaire hébraïque (1529) lui créaient des titres incontesta- bles. Or, quand, en 1531, Campensis donne sa démission pour se rendre en Pologne, en Italie et en Allemagne, on nomme à sa place Van Gennep, dont les titres pouvaient, aux yeux des contemporains, égaler ceux de Clénard et dont la florissante * L'idée d'aller chercher fortune en Espagne était d'ailleurs fort répandue en Belgique, et l'on sait combien Charles-Quint favorisait ses compatriotes; l'habitude s'en prit même si bien qu'on continua encore sous Philippe IL (Voir l'article de M. E. Gossart sur le Passe-temps de Jean Lhermite, Revue de V Instruction publique, t. XL, p. 309 ou p. 1 du tirage à part.) Le Portugal aussi cherchait à attirer des étrangers de valeur; ainsi l'on avait offert à Poste) (avant 1537) une chaire au traite- ment de 400 ducats, bien qu'il fût encore tout jeune, et Clénard, sur qui Resendius avait déjà des vues en 4531, nous parle de Belges qui allaient habiter le Portugal (12). Tome LX. 2 ( 18) santé — il devait atteindre l'âge de 84 ans et occuper sa chaire environ trente-six ans — ôtait tout espoir pour l'avenir. Et quel qu'ait été le jour de cette démission et de cette nomi- nation, Clénard, ami intime de Campensis, a dû les connaître d'avance et savoir bientôt qu'il n'avait rien à espérer. Et voilà Clénard, qui se voit déçu dans son attente, dont le procès pour la cure des béguines n'aboutit pas, condamné à vivre précairement, dans un milieu qui, comme on est en droit de le supposer, ne devait guère lui agréer. En eftét, catholique sincère, il avait un esprit large : à preuve ce qu'il dit des juifs et des mahométans et maint autre passage de ses lettres où il parle librement des abus qui se sont glissés dans l'Eglise; pour les protestants, dont il condamne énergiquement les doctrines (31), il n'a pas de paroles amères. Or cela était beaucoup pour ce temps et dans ce milieu. Charles-Quint, qui n'a jamais été tolérant pour les dissidents des Pays-Bas, avait promulgué plusieurs placards extrêmement sévères contre les protestants. Pour ne citer que ceux que Clénard a connus avant son départ, nous mentionnerons celui du 22 mars 1521, celui du 29 avril 1522 (année de la réorgani- sation de l'inquisition aux Pays-Bas), celui du 17 juillet 1526, ceux du 10 octobre 1530, du 10 février et peut-être celui du l^"" octobre 1531, Celui de 1526 notamment érige, par exemple, en crime la simple mention des erreurs de Luther par les prédicateurs et le fait de discuter les questions religieuses; et ce crime sera puni de 20 florins carolus d'amende pour la première fois; la peine sera de 40 florins pour la deuxième, de 80 pour la troisième et, enfin, le ban- nissement ^. De là des troubles auxquels Clénard semble faire allusion dans ses lettres (6 et 18). D'ailleurs ces persécutions légales n'allaient pas sans discussions doctrinales. L'Université de Louvain avait combattu et combattait encore Luther, vaillamment, mais aussi, rude- * E. Hubert, Étude sur la condilion des Protestants en Belgique, 1882, pp. 19-25. ( 19 ) ment. Et si, pour juger les hommes et les procédés, il ne faut pas admettre tout ce que Nescnus a dit dans sa fameuse lettre « Epistola de magistris nostris Lovnnicnsibus ^ » et donner plutôt raison à de Ham, il faut cependant bien reconnaître qu'on parlait avec une dureté qui ne devait pas plaire au bon Clénard. Et parmi les plus ardents adversaires de l'hérésie était son ami Latomus, d'ailleurs à Cambrai depuis 1526. Puis le parti qui avait si vivement combattu l'étude des langues lors de la fondation du collège Busleiden n'avait pas désarmé; car c'est encore en 1530 que Clénard parle d'enne- mis du grec : « ut tandem coganlur graecari vel nostri hostes » (5o; cf. 47). Et ici, de nouveau, c'était Latomus qui avait mené le combat et prononcé le fameux discours de 1519 '■^. Certes ce n'était pas au grec et à l'hébreu que Latomus en avait; il connaissait lui-même ces langues 3. Comme Adrien VI 4^ il faisait une distinction entre la cause de Luther et des luthé- riens et celle des langues et des bonnes lettres, qui sont 1 V Epistola a été imprimée dans Schelhorn, Amoenitates literariae, ^e édition, t. I, pp. 248-^61, et dans Op. Zwingij, éd. Scimler et Schul- thess, Turici, 1829, t. I, p. 39. Steitz l'a traduite en allemand dans son travail publié dans VArchiv fur FrankfurCs Gescfiichte uncl Kunst, Ile série, t. VI, chap. 8. Sur la lettre, Paquot, yo Latomus, t. XIII, pp. 44-47. — de Ram, Da ils quae contra Lutherum Lovanienses tkeologi egerimt. (Nouveaux Mémoires, t. XVI, pp. 49-21.) — Cf. de Ram, De laudibus quibus veteres Lovaniensium theologi efferri possunt..., 1848, pp. 61 et suiv. — Altmeyer, Les précurseurs^ t. I, pp. 316-317, reconnaît que c'est un pamphlet. Sur Nesenas, à qui on refusa en 1520 l'autorisation de faire un cours (Valère André, Fasti, 1650, p. 357), voir Nève, Mémoire, p. 135. — LiRON, Singularités, t III, pp. 132-133. — Molanus, p. 605. - Sur cette querelle, Nève, Mémoire sur le Collège des Trois-Langues, pp. 54 91. — Sur le discours de Latomus, ibidem, p. 67, et Paquot, pp. 50 et suiv. 5 DE Ram, De Us quae contra..., p. 17. — Annuaire de l'Université catho- lique de Louvain, 1853, p. 235. ^ DE Ram, p. 26. — Nève, Mémoire, p. 72. — Paquot, t. XIII, p. 48. — Valère André, Fasti, 1650, p. 277. { '20 ) communes aux bons et aux méchants, aux catholiques et aux hérétiques : « Isti ambo (Oecolampade et Luther), propter dialogum de linguis et rations studii theologici editum, me iraducunt quasi linguarum et bonarum literarum hoslem, hoc pacto apud liberaliter eruditos mihi moventes invidiam. Tu mihi testis es et omnes qui me penitus noverunt, quantum melioribus studiis faveam, quantoque conatu semper separa- verim causam Lutheri et lutheranorum a causa linguarum et bonarum literarum : sunt enim linguae, bonae literae et elo- quentia res bonis et malis, catholicis et haereticis com- munes ^. » Encore est-il que, malgré son aftéction pour Latomus, il pouvait y avoir quelque embarras dans leurs rapports, et c'est peut-être ainsi que s'explique le silence de Latomus, qui, aux nombreuses lettres de son ami, n'a répondu qu'une seule fois par un mot (4, 24 et 36). Il est vrai qu'à côté des théologiens trop sévères, il y en avait de plus modérés, auxquels Clénard pouvait se rattacher. Tel était, par exemple, Martin Lipsius, dont Horawitz a publié la correspondance 2. Ce grand-oncle de Juste-Lipse, ami et admirateur d'Érasme, plein de respect pour Gam- pensis ^, parlait de Luther avec assez de considération (voir sa lettre à Nouzenus ^) pour s'attirer des difficultés avec ses supérieurs s. Mais si, en 4525, il était encore à Louvain ♦>, nous ne savons pas s'il y était encore à notre époque : peut- être était-il déjà installé alors dans son couvent de Huy, ^ DE Ram, De iis qiiae contra..., pp. 16-17. - Sitzungsberichte der k. k. Ak. der WissenscJiaften Wien. Philos. Hist. Classe, C (1882), pp. 665-799. — Voir Piot, Comptes rendus, de la Com- mission royale d'histoire., ¥ série, t. XI, p. 30, et Nève, Renaissance, pp. 205-211. 3 HoiiAWiTz, p. 787. * C'est ainsi ou Nouzaenus que ce savant écrit lui-même son nom et non pas Neusen. •' HoRAWiTZ, pp. 736-748 et 675 et suiv. — Nève, Renaissance, pp. 208 et suiv. « HoRAWiTZ, p. 767. (21 ) Tel était encore Campensis qui, en Allemagne, chercha l'occasion de causer amicalement avec Mclanchthon, car il croyait qu'on pourrait se mettre d'accord sur le sens de la Bible. En effet, dans la préface de son Commenlariolus Joannis Campensis, in duas divi Pauli epistolas. Cracoviae Excusas per Malhiam Scharfenberg, Anno M. D. XXXIII f, il dit ce qui suit ù Jérôme Aléandre ^ : « Quum oblatus mihi tuerit in Prussia Mariaeburgi commentarius doctissimi et candidissimi Philippi Melan. in Pauli epistolam ad Rom. quae proculdubio est om- nium difficiliima, quaeque summam mysteriorum Christi sic complectitur, ut si illam non haberemus, vix posset aliunde notitia illorum peti. In eo commentario cum optimum virum, pace illius dixerim, laborare et torquere sese misère sine magno fructu viderem, tu m cupivi laboranti succurrere, mons- tratis quibusdam in ea epistola locis, ab ipso parum anirnad- versis, in quibus summa sita est rei totius, ut in sextum mensem illum in Prussia expectaverim. Putabatur namque in Sarma- tiam rogatu quorundam magnorum venturus, quod si factum fuisset et mihi colloqui cum eo licuisset, quemadmodum ab annis non paucis ardentissime cupivi, hune laborem fortasse scribendi suscipere mihi opus non fuisset, maluissem enim illum sua ipsius nonnihil mutare, quam haec in lucem edere. Qualecunque intérim hoc erit, spero pro innata illi modesiia, quam etiam hostes illi insignem tribuunt, boni consulturum, sicubi ab illo dissensero, et sicut haec simpli- citer non gloriae captandae studio, a quo semper fui quam alie- nissimus, sed publicae utilitatis, et pacis proposita sunt, ita ille respondeat, modesteque reprehendat, si quid reprehensione dignum offenderit. Quod si facere non dedignabitur, occasio- nem praebebit haec latius, et apertius tractandi, fietque spero, utconcorditertotascripturaabutraque parte intelligatur, quam concordem intelligentiam, statuere imprimis, et veluti funda- mentum ponere solidae, et duraturae pacis, oportet. » Et il ajoute : « Hune qualemcunque commentariolum in * II V a aussi une édition de Venise, 1534. ( 22 ) has duas ejusdem argumenti epistolas tibi, Archipraesul doctissime, ideo dicare conslitui, quod sciam pacis te esse stu- diosissimum, et videre quam parum sit factiim boni furiosis- simorum quorundam clamoribus, et scriptionibus virulentis, satis enim aperte fatebaris te suppoenitere, quod olim cum haee causa melius tractari potuisset, plus satis quibusdam, non dicam qualibus, tum tribucris ^. » Mais Campensis aussi allait quitter Louvain : peut-être parce qu'il ne s'y sentait plus à l'aise. D'autres amis modérés encore, Goclenius et Rescius, ne jouissaient pas de grande faveur non plus '-^. Rien n'attachait donc plus Clénard à sa patrie, où un procès chanceux et l'hostilité des stricts théologiens et des ennemis des langues, auleurs peut-être de son échec au collège Ruslei- den, lui assombrissaient l'avenir. Son amour pour l'arabe devait l'en détacher complètement, puisqu'il ne pouvait y trouver aucun moyen de satisfaire sa passion (214). Au loin, au contraire, il pouvait espérer. 11 avait eu parmi ses élèves d'hébreu à Paris un franciscain, Rochus Almeida, • Clénard a, semble-l-il, aussi caressé l'idée de ramener Mélanclithon, plan favori de son ami Campensis. « Cogiio nonnunquam Italiam et Germaniam, dit-il en 4539 (34\ ut... quendam in Ger mania péricliter privaio colloquio » Les mots en italique ne nous paraissent pas com- porter d'autre interprétation. Mélanclithon avait donc beaucoup de prestige en Belgique et c'est à lui que de Ram attribue l'abjuration de Clusius {Comptes rendus delà Comm. roy. d'îiistoire, l^e série, t. XII, Appendice, p. ii). — Voir aussi une lettre affectueuse de Viglius à Mélanchthon dans les Analecta belgica de HoY^'CK VAN PapExNdrecht, t. II, l«e partie, pp. 287-288. (Cf. Dirks, Histoire littéraire et bibliographique des frères mineurs de l'observance de Saint- François en Belgique, p. 73.) M. Lamy, dans son rapport (pp. 611-612) objecte qu'il y avait plus de liberté en matière religieuse à Louvain qu'en Espagne. Cela est incon- testable. Mais la question, nous semble-t-il, est plutôt de savoir ce que pensait Clénard : sentant vivement le mal présent, il a cru qu'à l'étranger il serait plus libre et plus heureux. 2 Altmeyer, Les précurseurs, l I, pp. 324-325 et 326. ( 23) comme nous l'avons déjà dit. Almeida fut si satisfait de son maître qu'il alla bientôt le rejoindre à Louvain (1531). Là, on eut plus de loisirs pour causer que dans la grande ville, où l'enseignement, la vente de ses livres et la publication de ses Meditationes ne laissaient guère de temps à Clénard. Et c'est à Louvain qu'Almeida apprend à son ami qu'on enseigne les langues à Salamanque, même l'arabe : ce dernier renseigne- ment n'était pas exact, il est vrai. Dès lors Clénard se sent décidé à se rendre en Espagne (239). C'est à ce moment que survint un incident décisif. Le fils de Christophe Colomb, Fernand Colomb, avait l'intention de créer à Séville une grande bibliothèque (elle est restée célè- bre ^) et il était venu chercher, dans le Nord, des savants pour l'aider à la former et pour s'associer à ses études (213-214). Resendius, qui était alors à Louvain, lui indique Clénard, qu'il songeait dès lors à gagner pour le Portugal (232-233) et que Colomb avait probablement déjà connu en 1522 2. Us se rendent ensemble au cours de Clénard et commencent des pourparlers, qui aboutissent en quelques jours (233). Clénard s'engage pour trois ans (14, 53 et 234), parce que ses parents croyaient que ce délai suffirait pour amener la fin du procès des béguines (234). Vasaeus de Bruges, qui suivait probable- ment le cours d'hébreu (110 et 145), est engagé pour un même terme. Comme rémunération, Clénard devait recevoir ce qu'il gagnait à Louvain (233). Si les parents de Clénard semblent avoir pris leur parti assez vite et avec assez de raison, les bons Louvanistes, au ♦ Voir Henri Harrisse, Fernand Colomb, sa vie, ses œuvres, essai critique. Paris, 1872. — H. Harrisse, Excerpta Colombiîiiana : Biblio- graphie de quatre cents pièces gothiques françaises, italiennes et latines du commencement du XVI^ siècle non décrites jusqu'ici. Précédée d'une histoire de la bibliothèque Colombine et de son fondateur. Paris, 4887. Le catalogue de la bibliothèque Colombine a été rédigé et publié en 1892 par M. Arbol. (2 vol. in-8".) - Harrisse, Excerpta, p. 13; Fernand Colomb, pp. 18-19. (24 ) contraire, ne manquèrent pas de gloser. Avec leur épais bon sens, ils sï-tonnèrent quon pût aller si loin pour ne pas gagner plus (233), et ils taxèrent la conduite de leur compatriote de folie (142). Mais Clénard n'était pas assez fou pour écouter les avis du premier sage venu et avait le bon sens de ne prendre conseil que de lui-même (191). I ( 25) CHAPITRE V. Voyage de France (1531) et d'Espagne. — Époque du voyage. — Incidents. Avant d'esquisser le voyage de France et d'Espagne, il importe d'en fixer exactement l'époque. Il est possible d'y arriver par deux calculs, dont les résultats concordent parfai- tement. Dans sa lettre du '24 mars 1535, Clénard dit à Lalomus qu'il ne lui a à peine écrit que deux fois toto quadriennio (3); pour obtenir ces quatre ans à peu près complets, il faut remonter à 1531. Dans la lettre du 26 mars 1535, il dit que Vasaeus est venu à Evora paulo post calendas octobres (donc en 1534) et qu'il avait achevé le terme — il était de trois ans — pour lequel il s'était engagé envers Colomb. En remontant d'octobre en octobre, on arrive encore une fois ù l'année 1531 (14). Et pour renverser ces deux calculs, il faudrait prouver que les deux lettres ont été mal datées, ce que rien n'autorise à admettre. On ne doit pas objecter non plus les trois passages où Clénard, écrivant en avril 1541, parle de neuf ans : jam nonus agilur anniis (42, 53 et 61) ; ce ne sont là, de sa part, que des expressions approximatives. En tout cas, ces trois passages, étant du même mois, ne constituent qu'un seul témoignage U La mention d'octobre nous montre aussi que c'est vers cette époque de l'année qu'eut lieu le départ de Louvain, et ce qui le prouve, c'est que les voyageurs sont entrés en Cantabrie postridie divi Martini, c'est-à-dire le 12 novembre '^. * Ce qui confirme nos calculs, c'est que Fernand Colomb se trouve à Valladolid à la fin du mois de novembre 1531. (Voir Barrisse, Excerpta, p. 18, et Fernand Colomb, p. 24.) 2 La dernière date certaine pour Louvain est le 23 août (67). ( 26 ) Donc, vers le mois d'octobre 1531, la petite caravane, dirigée avec sollicitude par Fernand Colomb (13), se met en route. Elle comprenait, outre le chef, Clénard. Vasaeus et un palefrenier (14); en France, elle devait s'adjoindre Jean Hammonius et un domestique français (14). Suivant probablement le même itinéraire que lors du pré- cédent voyage de Clénard, on alla saluer Latomus à Cambrai (12 et 233). A Paris, on ne fit qu'une halte de deux jours, consacrée à revoir les amis. Puis on traversa la France, en passant notamment par Tours. Ce voyage n'a laissé à Clénard que de bons souvenirs (11-12) et il ne rit pas moins que Colomb ne l'avait fait de ses mésaventures de maladroit cava- lier (233-234 et 138). Et même Vasaeus semble avoir conservé sa bonne humeur, en dépit de tant d'incidents parfois péni- bles (138), alors que, plus tard et avant d'avoir obtenu une bonne position, il se plaisait à regretter d'avoir quitté Louvain (109, 110, 130,184-185). Mais, en Espagne, le voyage devint vraiment difficile. On est en Cantabrie dès le 12 novembre lo31 (13); et là se produit un futile incident dont la postérité garde la mémoire : on ne trouva qu'un verre pour tous et Vasaeus eut même la male- chance de le briser ; et chacun de boire comme Diogène (13 et 234. Cf. 56). Puis les étapes sont Vitloria (13), Burgos (ibidem), Pincia, c'est-à-dire Valladolid, où l'on s'arrête dix jours (13-14 et 234). Depuis Burgos, il fait extrêmement froid et à peine trouve-t-on de quoi se chauftér un peu. On arrive enfin à Methymna (Médina del Campo), où était la cour de la vice-reine Isabelle. (27 ) CHAPITRE VJ. Salamanque. — Résilialion du contrat de Colomb. — Éducation de Louis de Tolède. — Études arabes de Clénard. — Son cours privé de grec — Son cours public de grec. — Il accepte les offres du Portugal. — (Décembre 4531-novembre 4533.) De là, les voyageurs devaient se rendre en droiture à Séville. Mais Colomb ayant à consulter des avocats à Salamanque, Clénard l'y accompagne (242) et se met tout de suite à y cher- cher un professeur d'arabe. Il s'y fait immédiatement des amis : Nunius (235); un compatriote, Jacques de Hal; Fr. Castellus; André Véga; Fr. Victoria, et beaucoup d'autres (241-242) ^. Appréciant Clénard à première vue, ils ne veulent plus le laisser partir (242). Jean de Tolède, alors évêque de Cordoue et, plus tard, de Burgos, intervient auprès de Colomb, obtient de lui qu'il rende sa liberté à Clénard et lui confie l'éducation de son neveu Louis de Tolède, fils du vice-roi de Naples (242; cf. 14, 4 et 214). Colomb réclama un dédit : si Clénard n'obtenait pas une chaire à Salamanque dans les six mois, il devait lui payer 50 ducats (109, 110, 112 et 143); ce paiement se lit par l'entre- mise de Vasaeus. Cette négociation, toutefois, se traita amica- lement; car Clénard appelle Colomb un « egregrius patronus » (111); Colomb lui-même, en 1537, recommande encore Clénard (165) et, plus tard, quand il se rend à Séville, le * Il y lit aussi la connaissance de Silicaeus, précepteur de Philippe II (43). — Puisqu'il est ici question d'amis, c'est le lieu de dire un mot du tidèle Guillaume, que Clénard engagea à Salamanque (15). Ce Hollandais (251), habile à découvrir le bon vin (191), suivit Clénard jusqu'en Afrique, ne lui marchandant jamais ni son dévouement ni ses conseils un peu terre à terre, qui nous font involontairement penser à un autre écuyer d'un autre cœur généreux (37-38 et 201). ( 28 ) reçoit chez lui (25 et 232). Leur affection n'a donc pas été trou- blée par cet incident. Sur le séjour d'environ deux ans que Clénard fit à Salaman- que (biennium, 131), nous ne savons malheureusement pas tout ce que nous voudrions. En tout cas, il y fut heureux — grâce à son caractère, il l'est partout — et il salue Salamanque, qui lui a donné tant d'amis, avec gratitude (242); ce qui lui plaisait beaucoup, c'est qu'il pouvait y vivre comme à Louvain (15). Dans les premiers temps, il s'occupe de l'éducation de son pupille; mais nous ignorons combien de temps il y consacra : nous le saurions, si nous connaissions la date du départ du jeune homme pour l'Italie (4). En même temps, Clénard se livrait avec ardeur à ses études arabes, comme on peut le voir au livre III. Mais, fatigué des efforts — fructueux d'ailleurs — qu'il avait faits, il se décide à se remettre au grec et à instruire la jeunesse d'après ses idées (214). Non sans lutte. Si l'on veut bien comprendre ses lettres, il faut nettement distinguer entre son cours privé et le cours qu'il fut chargé plus tard de faire publiquement. Tout d'abord donc, il ouvrit un cours privé qui, malgré la concurrence d'un cours qu'un opposant faisait vis-à-vis, attira une foule énorme d'auditeurs (111 et 214); il commença les leçons le 29 avril 1533 (3 cal. maias). Le succès en fut tel que le sénat académique lui offrit une chaire publique de grec et de latin aux conditions les plus séduisantes. Il aurait un traitement de cent ducats par an avec, chaque année, une augmentation; en échange, il ensei- gnerait le grec et le latin deux heures par semaine et lirait tel auteur qu'il voudrait. « Duo Doctores Theologi ambo cathe- dratici nunciant nomine totius senatus mihi constitutum salarium quadraginta milium, id est, centum ducatorum, et aliquanto amplius in singulos annos, hac lege ut juventutem Salmanticensem formarem, tam in graecis quam latinis, pi|o meo arbitratu; duas mihi sumerem horas; legerem quicquid liberet (129). » ( 29) On tacha aussi de le décider à accepter une chaire d'arabe; mais il la refusa (129). Il avait donc triomphé de l'opposition et des intrigues de ses ennemis, dont il nous parle assez obscurément, entremê- lant son discours de phrases grecques. Le chef de la cabale doit avoir été Cœcus (le TucpXoç de la page 431), dont il parle ailleurs pour nous apprendre qu'il prit le doctorat après sa nomination (166j. Mais, malgré son succès, et bien qu'il fût sûr de triompher des monstres, comme il appelle ses adversaires (131), il ne devait pas garder longtemps son cours. 11 l'avait commencé le o novembre 1533 (hoJie, 129); douze jours après (4, 141 et 214-215), un envoyé du roi de Portugal, son ami Resendius, qui était donc arrivé à ses fins, vint lui offrir de se charger de l'éducation du frère du roi Jean III, Henri, alors archevêque de Braga, et plus tard roi lui-même du Portugal. Clénard avait beaucoup de raisons d'accepter une offre aussi flatteuse; mais un scrupule l'arrêtait : comment un rus- tique Campinois de son espèce se comporterait-il à la cour? Un ami, Marc Teyninger, lui fit comprendre sans peine qu'on ne le recherchait pas pour ses belles manières, inais pour sa science : il n'avait qu'à se donner tel qu'il était (242-243). Le scrupule vaincu, les motifs d'accepter l'emportaient. A Salamanque régnait la mode d'une grande politesse extérieure, à laquelle il ne savait se plier ei d'où dépendait cependant la popularité requise pour obtenir une chaire (8j. Puis, en vertu des règlements, les professeurs devaient se prêter aux questions que leurs élèves pouvaient leur faire (8-9) : grande perte de temps pour un travailleur. Au Portugal, au contraire, larges loisirs (9 et 142), ne fût-ce que parce qu'il n'y avait là qu'un seul élève. D'autre part, Resendius faisait valoir à ses yeux qu'à Evora vivait un médecin, savant en arabe : c'était prendre Clénard par son côté faible (246). Tels furent les motifs qui le décidèrent et nullement l'amour de l'argent, comme on se plut à le dire à Salamanque (7-8 et 152). D'ailleurs, les conditions qu'on lui faisait avaient de quoi le ( 30 ) satisfaire. iVIalgrë son plus grand loisir, objet de tous ses vœux, on lui promettait, par an, plus de 200 ducats (9 et 141), somme importante, si même on considère que tout est plus cher au Portugal (9-10). C'est par trimestre qu'il était payé (158). En outre, il devait conserver ce traitement comme pension dans ses vieux jours aussi longtemps que vivrait le prince Henri (92, 183-184, 199, 200, 201, 203, 204). Pour le dire tout de suite, il ne semble pas qu'on l'ait très exactement payé (17, 100 et 156). Quant k sa pension, on sait que le prince Henri atteignit un âge très avancé; mais on verra plus loin qu'il oublia bien vite sa promesse. ( 31 ) CHAPITRE VII. Kvora. — Éducation du prince Henri. — Relations de Clénard avec la cour. — Amis de Clénard. — Sa vie. — Les études arabes. — (Novembre ou décembre -1538- 30 juillet 1537.) Quand Clénard se fut rendu à Evora, — il ne nous a laissé aucun détail sur ce voyage, — il fut présenté à la cour, où le roi Jean III et les princes le reçurent à merveille (243); on lui remit même, à titre de don de bienvenue, une somme de 50 ducats (141). 11 entra bientôt en fonctions et donna tous ses soins à son élève, le prince Henri. Tous les jours il lui consacrait une heure, sauf les jours de fête ou de congé extraordinaire, quand le prince chassait, etc. (93 et 15o). Il avait avec son élève les rap- ports les plus ati'ectueux et exerçait sur lui une salutaire influence (244). Mais à cela se bornait sa vie à la cour. On ne le consultait pour aucune affaire d'Etat, ce qui lui plaisait fort (191), et, de la cour même, il ne savait qu'une chose, fidèle en cela aux conseils de Teyninger (cf. 140) : c'est oii elle se trouvait (248). Par contre, il entretenait de cordiales relations avec beau- coup de savants distingués : Jean Parvus, docteur de Paris, alors archidiacre, plus tard évêque des îles du Cap Vert, et qui devait lui donner tant de preuves effectives de son amitié; Resendius, qu'il avait connu à Louvain (241 et 244-245); G. Cœlius, qui semble avoir étudié l'hébreu sous sa direction (244-245 et 186-187); Fr. Mellonius (245-246); Fr. Ciraltès, le médecin qui le guérit (246); Ph. Antonius, son second maître d'arabe (246). Il se lia aussi d'amitié avec le marchand français Correus, établi à Lisbonne. C'était chez Parvus que Clénard était en quelque sorte en pension; habitant vis-à-vis, il allait tous les jours dîner chez lui et, pendant le repas, on faisait du grec et de l'hébreu, 32 ) langue que le prélat, déjà fort âgé pourtant, étudiait sous la direction de son ami (15 et 245). Cela dura deux ans ; mais Clénard s'aperçut qu'il perdait ainsi beaucoup de temps, parce qu'après les repas on cau- sait trop et de choses peu intéressantes pour lui (151-132). Aussi se décida-t-il au mois de juin 1535 (152) ^ à faire les frais d'une installation (152) et à suivre l'usage du Portugal en achetant des esclaves : il s'en procura trois. Tout en s'amusant de leurs jeux, il les traitait avec douceur et ne manqua pas cette occasion d'expérimenter ses théories pédagogiques et de les instruire : il veut même les rendre plus sages que lui (20, 88, 95 et 152). Bien que cédant f» la force des circonstances en se confor- mant aux coutumes portugaises, il ne s'en montre pas fort entfiousiaste. i^e mépris de tout travail manuel, ayant pour conséquence l'emploi d'un nombre considérable d'esclaves nègres (11 et 15) et le renchérissement du prix des choses ou des services les plus ordinaires (l'eau, par exemple, le salaire d'un barbier); le faste de gens qui n'ont à manger chez eux que des raves pendant la semaine et rien le dimanche (16), mais qui ne sortent qu'avec un cortège de nombreux esclaves (nous sommes aux temps de Lazarille de Tormes); le relâche- ment des mœurs (12), tout cela n'était pas pour plaire au modeste et honnête Campinois. Aussi se plongeait-il dans ses études; pour l'arabe, notam- ment, on verra au livre IH ce qu'il fit ici dans cette direction. * Aeslalesuperiore (88) veut naturellement dire l'éfé de Vannée d'ornière (1535) et non de l'année où la lettre est écrite (1536). Sinon, il aurait dit aes/ateproxima, comme à la page 58. ( 33 ) CIIAPITKE VIII. Voyage d'Evora à Braga (30 juillet- ^12 août ity.^l). — Saint-Jacques de Compostelle, — Voyage à Salamanquc. — Fondation de l'École de Braga, — Pourquoi on a dit que Clénard était devenu cardinal. — Ses rapports avec Campensis. — (30 juil- let luST-noveinbre io38) (24). Le prince Henri s'étant décidé à se rendre à Braga, siège de son archevêché, afin d'y rétablir les mœurs en convoquant un synode (248 et 96), demanda à Clénard de Ty suivre. Dés- habitué des voyages, il eût préféré rester à Evora et y attendre le retour de son élève, plutôt que de faire les 60 lieues i qui le séparaient de Braga (08). Tout au moins obtint-il de com- mencer son voyage quelque temps après le départ du prince, afin de ne pas se rendre trop ridicule aux yeux des grands par ses maladresses (90, 163 et 248). Avec son fidèle Guillaume, ses trois nègres (249 et 21-23), deux muletiers dirigeant trois mules et deux chevaux (20), il part le 30 juillet 1537 (20); son ami Parvus, alors chanoine à Evora, lui donne un dernier pas de conduite (248). Le voyage fut fécond en péripéties désagréables, mais que la magie du style de Clénard nous fait paraître charmantes. Dès le premier jour, en effet, on s'arrête à une auberge, où l'eau coûte autant que le vin à Louvain et où l'on dort mal (20-21). Le lendemain, arrivée au Mont Argilaeus : deuxième auberge, où l'on dort encore plus mal (21 et 249). Le troisième jour, Guillaume fait une chute de cheval (21-22, 191 et 249), et l'on n'arrive pas à Taucos, au delà du Tage, où l'on devait tout avoir en abondance; au contraire, on trouve une auberge encore plus misérable, où il n'y avait rien à manger. C'est dans Clénard même qu'il faut lire la description de ces auberges 1 La lieue de Clénard est le quart de la distance qui sépare Louvain deMalines (58). Tome LX. 3 ( 34) (22-23, 190 et 249-252), qui est devenue classique ^. Et tout y est si cher que le Tage mérite bien son nom d'aurifère, si ce mot, comme on nous le dit plaisamment, signifie « qui enlève ror )) (23 et 2o2S Mais au delà du Tage, tout va mieux. On arrive bientôt à Coïmbre (23, 252 et 191); on visite l'Université. Enfin, on touche au port et, le 12 août, nos voyageurs entrent dans la ville de Braga (23 et 2o2), qui leur semble charmante (23 et 188). Après un court repos, Clénard réalise son projet de se rendre à Saint-Jacques de Compostelle (96) et part le 22 août (23), en suivant le même itinéraire qu'au retour (o8). Dans le voyage de retour, après Saint-Jacques de Compos- telle, qui a beaucoup plu ainsi que toute la Galice (188), on s'est arrêté au pont de Lima, où, cette fois, c'est au cheval de Guillaume qu'il arrive un malheur (188-189); à Vienna (Viana), Bercellae et, enfin, Tabosa (189). Le 6 septembre, Clénard est de retour à Braga (187). Le prince étant alors occupé, Clénard avait songé à utiliser ses vacances pour se rendre à Grenade (189; cf. 59). Mais comme on voulait fonder une école à Braga, il proposa Vasaeus pour la diriger (165 et 253), et, son projet ayant plu, il se rend à Salamanque, ramène son ami (59 et 253) et le présente au prince à Coïmbre (59), où l'arrangement se conclut. On retourne à Braga, et pendant que Vasaeus se rend à Sala- ^ Voir, par exemple, Dunlop's Gescliickte der Prosadichtungen^ édit. Liebrecht, pp. 335 et 506. Sur le même sujet, on a ajouté à l'édition de Hanau un extrait de Thistorien Hubertus Thomas Leodius (publié dans Freher, Scripiores rerum germ., III). — Sur l'auteur, un article de Hartfelder dans For- scliungen ziir deutschen Geschichte, t. XXV, n» 2; Henaux, Bull, du Biblio- phile belge, t. IV. pp. 239-240; le Vieux Liège, nos gg et 69; Archives p/iilol., t I, pp. 156-157). Extraits, Bibliogr. des Epistolae, n»» 7 et 10. — Sur les auberges, voir encore Clusius, Compte rendu des séances de la Com- mission royale d'histoire, l^e série, t. XII, Appendice, p. 16. — Juan Alvarez de Colmenar, Annales d'Espagne et de Portugal. Amsterdam, 1741, t. III, pp. 298-301. — Dalrymple, Voyage en Espagne et en Portugal dans Vannée 1774. Paris, 1783, pp. 3-4. (35) manque pour préparer son départ (59 et 253), Clénard, médi- tant une création nouvelle (254), jette les bases de cet ensei- gnement inconnu. On peut voir au livre 11 quelles étaient ses idées en cette matière. Ayant terminé sa tâche, Clénard obtient enfin congé hono- rable de son prince (215). A-t-on, à cette occasion, essayé de nouveau de le retenir en lui offrant de fonder à son intention une chaire d'arabe à Coïmbre, comme on l'avait fait déjà en 1537 (163; cf. 196)? Cela est probable. Mais rien ne peut l'arrêter et, en novembre 1538 (24), il quitta Braga pour aller à Saragosse chercher un maître arabe avant de rentrer à Louvain. Mais il ne devait plus revoir ni le Portugal, auquel il avait consacré cinq années de dévouement (215), ni son dulce Lovaniiim. C'est pendant son séjour à Braga que le bruit se répandit qu'il venait d'être fait cardinal, et ce bruit eut assez de consis- tance pour qu'un prêtre de Diest s'empressât de se rendre auprès de son compatriote pour lui demander un bénéfice (253). Et la légende se confirma si bien qu'lmbonati i n'hésite pas à lui attribuer la dignité de cardinal : à coup sûr, il eût honoré la pourpre romaine. Mais Clénard lui-même n'y songea jamais vraiment. Ce n'est pas sérieusement qu'il demande s'il ne pourrait rien obtenir à Rome (56), et c'est en plaisantant (omissis jocis, 24) qu'il dit que le chapeau l'attend. Nous saurions exactement la cause du bruit s'il avait achevé sa lettre aux chrétiens, oii il commence une explication qu'il na pas complétée (254; cf. 253); mais en rapprochant une phrase de la page 211 {tôt illic crenvi epis- copos, etc.), on peut deviner la vérité : il avait l'habitude, dans ses cours de latin, de distribuer des rôles à ses élèves et d'en prendre un lui-même. Il se sera donc un jour fait cardinal pour rire {joculariiis cardinalis, 211) '^. * Bibliotheca latino-hehraica^ pp. 166-167. 2 Ce qui a pu contribuer à répandre l'opinion que Clénard a été cardi- nal, c'est le titre d'un livre que cite Clément, Bibliothèque curieuse, t. IX, p. 210, mais que nous n'avons trouvé dans aucune bibliothèque ( 36 ) C'est en s'appuyant sur l'un des passages cités plus liaut (56-57) que Janozki ^ ose accuser Clénard de jalousie à l'égard de Campensis « Clénard, dit-il, ein Neider des JoJianns van Campen. » Rien de moins juste, car il n'y a pas de sentiment plus étranger à son âme que l'envie, et s'il voyait Campensis devenir cardinal, il pouvait, lui, se vanter de ses relations avec des princes (74-75 et 92). Il est vrai que ses rapports avec Campen- sis s'étaient refroidis, mais pour une tout autre raison. Plein de déférence pour cet illustre ami, il le consultait à Louvain (219-220) et il avait même composé sa grammaire hébraïque de façon à ne pas nuire à celle de Campensis (181). Mais quand celui-ci eut commencé ses voyages et obtenu des postes élevés, il cessa de répondre aux lettres sans doute affectueuses de Clénard, et c'est de cela que ce dernier se plaint, et non de voir Campensis s'élever (57 et 74) 2; il ne dirait rien si son ami lui répondait (74). Mais, comme il ne le fait pas, Clénard ne veut pas qu'on le salue de sa part (73), et de ceux qui ne se sou- viennent plus, lui ne daigne point se souvenir (88). Il y a mieux : il résulte d'un autre passage (228-229) que c'est plutôt Campensis qui porlait envie à Clénard. de Be]p,ique : « Epistolae aliquot ad Cardinales^ Petr. Bembum, Jae. Sadolelum, Nie. Clenardum, Jo. Vasaeum, et illorum responsiones. » Lovanii, 4544, in4o. * NachrielU von denen in der Hoclicjraflich-Zaluskischen Bibliothek sicli befindenden raren polnischen B ïicliern. . .Dresden, 1747..., t. III, table, yo Clénard, et p. 227. 2 II se plaint ailleurs de môme que Resendius ne lui réponde pas (198). ( 37 ) GHAPIÏHE IX. De Braga à Grenade. — Études arabes. — La croisade pacifique. — Clénard se décide à se rendre en Afrique. — (Novembre i538-niars 1540.) Ayant pris congé de la cour, Clénard, avant de retourner à Louvain, veut consacrer trois mois à chercher un maître arabe à Saragosse d'abord (24), puis à Grenade. Enroule pourSéville, il apprend la mort de Parvus et court ù Evora, où il constate avec bonheur qu'il a été trompé par une fausse nouvelle (25). Comment il trouva un maître, après beaucoup de démarches, comment il profita de son enseignement pour ses études arabes, c'est ce qui sera rapporté en détail au livre III. A Grenade, il fut d'abord logé deux mois chez un méde- cin (26), puis il reçut l'hospitalité à l'Alhambra, chez le vice- roi, Louis de Mendosa, marquis de Mondexas (Mondejar) (35). A mesure qu'il apprenait ù connaître le Coran et l'islamisme, il était de plus en plus frappé de l'absurdité de ces doctrines et il conçut le projet de les combattre. Était-ce une inspiration divine qui le poussait ou une idée qui, d'aventure, lui était venue ? Il n'en savait rien lui-même (35, 42, 62 et 215). En tout cas, le conseil d'attaquer le mahométisme, que Victoria lui avait donné en 1537, ne manquait pas de le confirmer dans son dessein (28), dont nous parlerons au livre IV avec tous les détails que comporte cet important sujet. Pour aboutir, il lui fallait des manuscrits, qu'il ne put obte- nir ; il lui fallait étudier les musulmans de plus près (36, 211 et 215). C'est pourquoi il conçut le projet de se rendre en Afrique. Ainsi prenait corps et figure la vague envie qu'il avait déjà éprouvée auparavant, en 1535 (7) et en 1537 (95), de visiter les provinces africaines. (38) CHAPITRE X. Voyage d'Afrique. — Gibraltar. — Confiance de Clénard. — Le Portugal et le Maroc. — Ceuta. — Tétouan. — Fez. — Ce qu'on pense de Clénard. — Ses premiers succès. — (Depuis le 30 avril 4540.) Quand Clénard avait résolu une chose, cet homme d'étude si timide n'hésitait jamais à l'exécuter immédiatement, et son enthousiasme l'emportait sur toute considération humaine. Aussi, laissant son maître arabe à Grenade (39), il se rend à Gibraltar avec Guillaume et son esclave Antonius Nigrinus. Mais l'état de la mer le retient trois semaines (36), et, désirant célébrer les fêtes de Pâques en terre chrétienne, peut-être pour la dernière fois, il reste encore quelques jours de plus (37). Enfin, le 10 avril, ayant renvoyé Antonius à Grenade (39), il s'embarque pour Ceuta avec Guillaume. Clénard se rendait parfaitement compte des dangers de son entreprise et ne se dissimulait pas que, si les musul- mans, chez qui il allait vivre, connaissaient ses desseins, ils le lapideraient (63). Toutefois, il n'était pas inquiet : ne craignant pas la mort et prêt au martyre, il se confiait à la protection de Dieu, qui, lui semblait-il, devait l'aider dans une entreprise aussi méritoire. Mais, même à un point de vue plus humain, il avait de quoi se rassurer. Fez était en paix avec le Portugal, et, comme tout sujet ou client portugais, il avait droit à la protection d'un con- sul qui résidait à Fez, probablement depuis qu'une trêve de onze ans donnait libre accès aux marchands (36). Or, même alors que l'état de guerre eût existé entre Fez et le Portugal, Clénard n'aurait pas craint d'aller en Afrique (7) t. * Le Portugal, sous Henri 1er, s'était, en 1414, rendu maître de Ceuta, qu'on garda malgré la défaite de 1436. Les trois campagnes de 1458, 1464 et 1471, sous Alphonse V, lui avaient valu la possession d'Alcazar, ( 39 ) Personnellement même, il avait un titre à la bienveillance des musulmans, parce qu'il avait toujours bien traité son maître arabe (40); et, en cela, il ne se trompait point, car le roi de Fez, mis au courant par ce maître, avait envoyé un sauf-conduit, qui ne parvint pas à temps et qui fut, d'ailleurs, inutile (41 et 44). En outre, il était sûr de se conduire prudemment et d'acqué- rir bientôt les sympathies de tous. Son plan, en effet, était aussi simple que judicieux : dire partout et toujours qu'il venait en Afrique pour apprendre de Tansjer et d'Argilla (Chaumeil de Stella, Essai sur V histoire du Por- tugal. Bruxelles, 1841, t. I, pp. 64, 68 et 74. — Nicolas de Popieloyo, dans Yiaies de extranjeros par Espana y Portugal. Madrid, pp. 28-29). Les grandes expéditions contre Fez, comme celle qui tourna si mal en 151S (Chaumeil, 113), étaient rares; mais il y avait des tentatives continuelles pour reprendre aux Portugais leurs conquêtes (Epistolae, 7 et 19), et ceux-ci faisaient aussi une petite guerre sans plan bien défini, comme on peut le voir, passim, dans Curio, Marochensis regni... descriptio. (Dans C. A. Curionis, Sarracenicae historiae libri très. Francf., 1596, folio.) Au moment où Clénard se rendait en Afrique, le Portugal avait conclu avec Fez une trêve de onze ans, et les marchands en pro- fitaient de part et d'autre {Epist., 36) ; cependant, malgré la paix, des actes de brigandage contre des voyageurs isolés étaient toujours à craindre (38). La raison de ces relations pacifiques, c'est qu'en ce moment, le dernier roi mérinite du Maroc était menacé par les chérifs {Epist., 67), qui s'étaient rendus maîtres de tout le pays et n'avaient laissé que la ville de Fez à l'ancienne dynastie : elle devait tomber entre leurs mains en 1550 (Hoefer, Le Maroc, p. 352). Ce sont donc des raisons politiques qui, semblables à celles qui por- tèrent François 1er à s'allier avec les Turcs et Richelieu avec les protestants, amenaient de bons rapports entre le Portugal et le Maroc, et non pas on ne sait quelle bienveillance que le roi de Fez aurait eue pour les chrétiens. Car c'est là, semble-t-il, une sorte de légende qui a eu cours en Europe au XVIe siècle et qui doit peut-être son origine au récit partout connu de Clénard. C'est ainsi qu'une très curieuse brochure de 1560 (Narratio de coUoquio imperatoris Turcici cum mercatore germano... Epistola de regno Fessano in Africa ad Christum converso. Se trouve à la Bibliothèque royale de Munich. — Il en a paru peu après une traduction allemande) raconte que (40) l'arabe dans le but de fonder cet enseignement en Europe et pour acquérir les manuscrits grammaticaux nécessaires à cet effet ; ne jamais entamer de^discussion religieuse ou, si on le mettait sur ce terrain, refuser la discussion (40, 63 et 211). Mais, plus que dans sa prudence, il avait foi dans la puis- sance de l'affection. On lui avait assez dit de se défier des juifs et des mahométans (40), et il n'ignorait pas que ces deux peuples haïssent les chrétiens (65). Mais il savait aussi que l'amour est plus fort que la haine et il se promettait de se faire aimer d'eux (40, 41 et 65). En cela, il ne se trompait pas; mais un chrétien devait le faire échouer. Cette noble confiance dans le succès de son entreprise a donc été déçue, et Clénard, s'il avait été superstitieux, aurait pu le roi de Fez s'est converti au christianisme avec plus de quatre-vingt mille de ses sujets. L'auteur de la brochure semble avoir inventé l'histoire de toutes pièces pour ranimer les sentiments religieux de ses lecteurs; mais le fait même de l'invention prouve qu'il savait que le public était prêt à accepter son récit et à le trouver vraisemblable. Un peu plus tard, un noble allemand, von Schliben, se rendit, en 1582, à Fez, y fut bien reçu à cause de l'aide que les Allemands avaient donnée contre Sébastien lors de sa défaite, et rapporta une lettre aux princes-électeurs allemands (Schnurrer, BiograpliLsclie und litterarische Nachrichten von ehmaligen Lekrern der hcbraisclien Litteratur in Tiibin- gen... Ulm, 1792, pp. 232 et 242; cf. pp. 246 et 248). Ici encore, c'est la politique et non la bienveillance pour les chrétiens qui a été en jeu, et l'on peut douter du renseignement de Neander : « plerique Fessani reges eruditi sunt et gnari linguae latinae, Italicae et Hispanicae (242) » ; l'argument qu'il donne, à savoir que le roi Abdoulmalik était poète arabe distingué, n'est guère probant. C'est, d'ailleurs, cet Abdoulmalik (chérif et non mérinite) qui fut attaque par Sébastien (1578) et qui, parait-il, l'avertit humainement de ne pas tenter sa folle entreprise (Chaumeil, 140). Bien que Jean III eût donné dès 1549 l'ordre d'abandonner les possessions africaines du Portugal {ibid., 123), le chérif pouvait craindre de nouvelles attaques des chrétiens, qui, depuis des siècles, combattaient les musulmans tant en Afrique que dans la péninsule ibérique, et une politique prudente lui dicta sa conduite avisée autant qu'humaine. ( 41 ) tirer un funeste présage du pénible début de son voyage. A peine embarqué, en effet, il eut à subir toutes les affres d'une horrible tempête, avec tous ses incidents ou lugubres ou risibles : terreur des compagnons les plus éprouvés, muets reproches de Guillaume, mal de mer, rien ne manqua (37 et 38). Vers la soirée, pourtant, on atterrit ù la distance d'une grande lieue de Ceuta, — alors au pouvoir des Portugais (36), — aux monts Bullones. Immédiatement un Français et un Ceutois se dirigèrent sur Ceuta, impatients de tout retard, « ut tum quidem putaba- mus» (38). Ce qui donne à penser que Clénard aura peut-être reconnu dans la suite dans ce Ceutois un émissaire du roi de Fez, chargé de le surveiller. Quoi qu'il en soit, après un repas de coquillages, — maigre chère pour de robustes affamés, — Clénard se décide à se joindre à un Portugais et à gagner tout de suite avec lui Ceuta, malgré les montagnes, et la chaleur, et les cabanes suspectes des indigènes, officiellement en paix avec le Portugal, mais toujours amateurs de brigandage. Et, en dépit de tout, on par- vient heureusement avant le coucher du soleil; ce n'est que bien tard dans la soirée que le navire lui-même arriva, après une nouvelle tempête, plus terrible encore que la tem- pête antérieure (39) ^. Après un repos de quatre jours (40), on se rend ù Tétouan, où Clénard a le plaisir de confondre, sur la grammaire arabe, un savant indigène, qui avait étudié cinq ans à Fez (41). Puis, le 29 avril, on part de Tétouan. Ce long séjour s'ex- plique probablement par des négociations toujours nécessaires en pays musulman pour obtenir audience du souverain. Du 29 avril au 4 mai 1540, jour de l'arrivée (41 et 63), on eut un pénible voyage h cause des pluies, bien gênantes dans ces abruptes montagnes, et de la nécessité de loger sous des tentes (41 ; cf. 40). Que n'avait- on ces auberges ibériques, jadis tant décriées (202) ! 1 Le 10 avril 1540 (37). (42 ) Présenté au roi, Clénard est gracieusement accueilli, parce qu'il le salue en arabe et peut longuement causer avec lui (41), ce qui frappa le roi d'étonnement. Puis notre voyageur s'installe — pour plus longtemps qu'il ne le pensait. A l'époque où il était à Fez, la ville se divisait en deux parties (45 et 65) : la ville neuve, siège de la cour, et la vieille ville, où se trouvait un grand bâtiment de la douane, qu'habi- taient les marchands chrétiens. En outre, la judée (ou ghetto), séjour des juifs, formait un quartier distinct i. Clénard aurait pu habiter la douane; mais, probablement, il ne se souciait guère de se trouver au milieu des aventuriers portugais; en tout cas, même quand il était accompagné d'un garde du roi, sa qualité de prêtre lui attirait les insultes de la populace mahométane (65-66). Aussi s'établit-il chez les juifs (65 et 196), où il trouvait l'occasion de s'instruire, bien qu'il ne voulût plus s'occuper spécialement d'hébreu (45). Pour les musulmans, d'ailleurs, Clénard était un problème qui ne pouvait manquer de les étonner. Au lieu de balbutier quelques mots comme le faisaient probablement les marchands, il parlait, quoique Flamand (41), un arabe plus pur que celui des indigènes; il citait le Coran à l'occasion (40); il savait mieux la grammaire que les savants du pays (41). Aussi parlait-on beaucoup de lui et de différentes manières. Etait-ce bien un casis (non pas literatus^ mais prêtre chrétien) de grande autorité et ne fallait-il pas craindre qu'il n'excitât des trou- bles (44)? Allait-il peut-être se convertir (66)? Et n'était-ce pas plutôt quelque prédicateur arabe (veluti oratorem quendam suspiciebant Arabicum) (41)? Peut-être même avait-on là ce prophète, qui, d'après une vieille tradition puisée dans leurs livres, devait venir combattre Mahomet (53) '^. * Sur Fez, à l'époque de Clénard, il faut lire le très savant travail de Nève, avec ses nombreuses citations de géographes arabes. {Renaissance, pp. 250-257; voir la Bibliographie des Epistolae, n° 16). - De tout temps, les mahométans ont eu le goût des prophéties. Pour l'époque de Clénard, voir Lossen, Briefe von Andréas Masiiis..., 1886, (43) Comme il était prêtre et qu'un prêtre n'est pas un prophète, il échappa, cette fois, à la lapidation. Et, laissant dire, il suivait son idée. Il apprenait de mieux en mieux l'arabe, pénétrait de plus en plus dans la connaissance des mœurs et de la religion des mahométans, cherchait des manuscrits grammaticaux et trouvait, en secret et à prix d'argent, des copistes pour ceux qui l'intéressaient vraiment (6i). Puis, fidèle à lui-même, d'une part il s'occupait des chré- tiens esclaves et, malgré les cruels embarras d'argent où il se trouva bientôt, en racheta cinq (207)^ ; d'autre part, il se livrait à son goût pour l'enseignement en instruisant certains juifs : à l'un, il donnait des leçons de grec (202); à l'autre, de latin (ibidem), à un troisième, d'arabe. Et il s'en faisait de fidèles amis : l'un d'eux même, astrologue consommé, lui promettait, au nom des étoiles, les plus hautes destinées (201 et 202). Aussi, au mois d'avril lo41, croyait-il au succès complet de son entreprise (48 et 64) pour les manuscrits. Le roi, qui lui avait déjà témoigné sa bienveillance en lui envoyant un sauf- conduit, on l'a vu plus haut, lui avait même permis de les emporter (48 et 63). Pour qu'il fît venir de Grenade son maître, qui était célèbre chez les Africains, le roi lui avait promis que, même après l'avoir racheté, il l'autoriserait à continuer à Fez ses bons offices à Clénard, voire à le suivre en Flandre (42 et 193). p. 353. De nos jours, Revue des Deux-Mondes, 1890, t. CI, pp. 802 et 832 ; t. Cil, p. 310. Voir aussi Voyage de M. Shaw, La Haye, 1743, 1. 1, pp. 401- 402 et Noiiv. Annales des voyages, t. CXXX, p. 285. * Et c'est cet homme généreux, qui se ruine pour racheter des esclaves, que du Roure accuse d'être devenu en Afrique un marchand de chair humaine (Analectabiblion, t. I, p. 468). C'est étrangement interpréter un badinage de Clénard (193), et l'on ne sait comment expliquer tant de légèreté chez un auteur dont le travail même sur Clénard prouve la rare intelligence. ( 44 ) CHAPITRE XI. Les intrigues du monstre. Mais, tout à coup, tout change, et le séjour de Clénard devient un véritable martyre. Tous ses efforts, nous dit-il, sont désormais sans résultat (48, 201, 216 et 217); on lui défend d'apprendre (201 et 217) et de se procurer des manu- scrits (217; cf. 48 et 216); on lui prend son précepteur, en le payant, il est vrai (193 et 217); il a été captif neuf mois (201), et, chose plus grave, il a couru le danger d'être mis à mort (48, 63, 65 et 201). Si grandes ont été ses tribulations, que Clénard voit presque un miracle dans ce fait qu'il n'en est pas mort (207 et 217); mais Dieu l'a aidé à triompher de toutes ces intrigues (48). Et ce ne sont pas là de vaines imaginations : un prêtre arra- gonais peut en témoigner (217), et Clénard a déclaré à la cour qu'il se plaindrait à Charles-Quint (217); nous savons qu'il l'a vraiment fait par sa lettre du 17 janvier 1542. Tous ces malheurs, Clénard les attribue à un monstre per- fide (notamment 48), comme il j'appelle; et il prend certaine- ment ce mot dans son sens le plus exact, non plus au figuré comme ailleurs, quand il qualifie de môme des rivaux qu'il a eus à Salamanque (131). Malheureusement, Clénard, dans le récit de toute cette affaire, ne procède que par voie d'allusions et, de plus, le passage principal (205-208) est assez confus. Il ne reste donc qu'à recourir à la conjecture pour établir ce qui s'est passé en réalité. Nous donnons nos résultats, sans d'ailleurs prétendre avoir découvert toute la vérité. Le problème est de savoir quel est ce monstre; quels motifs il a eus pour agir; de quels actes d'hostilité il s'est rendu coupable à l'égard de sa malheureuse victime. (43) Le monstre était Portugais (201) et chrétien (217); et, nous dit-on, il eût dû aider Clénard de toutes les manières : « qui niodis omnibus studia mea debebat juvare » (201). Tout cela est bien établi. Mais pourquoi l'obligation de cette aide? Évidemment parce que Clénard remplissait une sorte de mission officielle, comme cela résulte de deux lettres que le prince lui a adressées (la seconde est de janvier 1541), pour lui promettre tout l'argent dont il aurait besoin pour acheter les manuscrits nécessaires à sa future croisade (200). Or, en fait de chrétiens, Clénard a rencontré à Fez des mar- chands, des eleemosynarii (trinitaires), un prêtre arragonais, un ambassadeur (orator) et le consul du Portugal (factor). Les marchands, cela va de soi, n'avaient pas à se mêler d'une affaire d'Etat, non plus que les trinitaires, dont le séjour, d'ailleurs, n'a été que passager (206). Quant au prêtre arrago- nais, c'était un ami de Clénard (217, § 2). Hestent l'ambassa- deur et le consul, qui, personnages officiels, ont le devoir d'aider un mandataire de leur roi. Mais l'ambassadeur ne semble avoir eu qu'une mission temporaire (207 et 208). C'est donc, du moins d'après les lettres actuellement publiées de Clénard, le « factor Lusitaniae », qui, au surplus, d'après le seul passage où il est directement nommé (207), laisse Clénard sans secours dans sa misère. Mais pourquoi une haine aussi féroce, ce désir ardent de faire mourir Clénard? Le bon Clénard était railleur et, plus d'une fois, il avait craint les rancunes des Espagnols et des Portugais : aussi recommande-t-il le secret à ses correspon- dants (19, 20 et 56), ou parle-t-il à mots couverts, craignant qu'on n'ouvre ses lettres (143). Ou encore écrit-il en partie en grec (par exemple 131). A-t-il blessé le factor ou dans sa vanité ou dans son amour-propre national? Ou, peut-être, ses succès à Fez ont-ils excité sa jalousie? Ce seraient là de bien futiles motifs pour un bien grand crime. Plus grave doit être la raison et on peut la deviner. A Fez, dans le monde chrétien, la bonne foi ne fleurissait guère et nous voyons des marchands, qui ont reçu l'argent nécessaire (46) au rachat de quelque captif, le garder pour eux (206). Le consul se rendait-il coupable de semblables malversations, plus criminelles encore à cause de l'abus qu'il faisait ainsi des fonctions publiques qu'on lui avait confiées? On est tenté de le croire, parce que Clénard dit plusieurs fois qu'il fera des révélations sur le monstre (48 et 207); il le menace même de se plaindre auprès de Charles- Quint, comme on l'a déjà vu (207). S'il en est ainsi, le monstre avait un intérêt capital à sup- primer un accusateur que son caractère et sa haute position à la cour de Portugal rendaient bien redoutable. Et sa perfidie avait toute chance de rester inconnue en ces lointains pays. Mais que faut-il penser de la captivité de Clénard et du danger de mort qu'il courut? Il ne semble pas qu'il faille prendre à la lettre son esclavage. Nous savons qu'abandonné par le consul (207), il est nourri charitablement par deux esclaves chrétiens (20o et 207) et doit, dès le mois d'octobre 1540, recourir aux usuriers [ibidem). Dès lors, il est retenu en Afrique, où il avait atteint son but jusque-là et d'oii il se préparait à partir. Et le monstre semble avoir contribué à sa misère en le poussant à racheter d'autres esclaves que ceux qu'il voulait délivrer (20o et 206); peut-être en faisant courir le bruit qu'ils étaient ses parents et en décidant ainsi le roi à en exiger un prix plus élevé (205), comme le conjecture du Roure ^. C'est donc au figuré qu'il faut prendre cette captivité, dont Clénard ne parle, d'ailleurs, qu'une fois (201), alors qu'il revient à plusieurs reprises sur ses autres griefs. Mais quant au danger de mort, il faut le prendre à la lettre. Car il était aussi facile qu'utile au monstre de supprimer son adversaire. D'après le droit musulman, tout apostat est passible de la peine de mort. 11 suffit donc de démontrer que quelqu'un a été musulman et qu'il a cessé de l'être pour le faire tomber sous le coup d'une accusation capitale, jugée expéditivement. * Analectabihlion, t. I, p. 468. ( 47 ) Et cela était aisé en ce qui concerne Clénard. Sa profonde connaissance de l'arabe et de la religion mahométane devait assurer créance à qui l'accuserait d'avoir été musulman; d'autant plus que le terrain était tout préparé : le maître de Clénard, sous couleur de le recommander, avait écrit une lettre perfide au roi de Fez (44) ; il l'avait peut-être représenté comme favorable aux idées mahométanes, soit de mauvaise foi, soit qu'il eût pris la douceur de Clénard envers les personnes pour de la bienveillance quant aux doctrines. D'autre part, le bruit avait déjà couru à Fez que Clénard s'était converti (66). ( 48 ) CHAPITRE XII. L'abandon du Portugal, — Le manifeste aux chrétiens. - Retour à Grenade (janvier 1542). Mais si Clénard réussit à déjouer les coupables intrigues du monstre en Afrique, il lui était réservé d'y être frappé d'un coup bien plus sensible encore : nous voulons parler de l'aban- don du Portugal, que Clénard ne fit que soupçonner — bien cruellement d'ailleurs — à Fez, mais dont il devait recevoir l'irréfutable confirmation à Grenade. Et si notre conjecture sur le monstre est fondée, nous croyons pouvoir en tirer une autre conséquence et lui attribuer ce nouveau coup. Voyant sa victime lui échapper, il dut comprendre qu'il était perdu si Clénard, sortant vivant d'Afrique, retournait à la cour de Portugal et y portait les accusations qu'il avait tant lieu de craindre. Pour parer le coup, il fallait frapper le premier et ruiner le crédit de Clénard à la cour. C'est probablement ce que fit le monstre, et il est permis de croire que sa perfidie lui inspira l'attaque la plus dange- reuse qu'il pût imaginer. Le motif le plus puissant de défaveur aux yeux des princes portugais devait avoir un caractère religieux. Car leur religion était étroite, comme ne l'a que trop prouvé l'incident de l'établissement de l'inquisition par les impostures d'un faussaire : Saavedra ^. Il est évident que si le monstre a accusé Clénard de pencher vers le mahométisme, il a dû le perdre à tout jamais du pre- mier coup ; et cette accusation devait trouver facilement créance auprès de princes qui connaissaient si bien sa liberté d'esprit en matière religieuse. * Chaumeil, 1. 1, pp. 118-120. (49) Mais si même on n'admet pas cette conjecture et si l'on trouve quelque meilleure explication ^, on ne pourra du moins contester les faits : ils sont assez lamentables. Dès le 4 décembre 1540, Clënard se trouve endetté en Afrique de 200 ducats (195). Cependant il avait reçu 100 ducats le 4 juillet 1540 (193) et son royal élève lui devait, en décembre 1540, 400 ducats, soit deux annuités de sa pension (196). En outre, le Prince lui avait écrit deux fois pour lui promettre tout l'argent dont il aurait besoin (200) '^. Mais bientôt il ne reçoit plus rien de la Cour, et il commence à croire qu'il a perdu sa pension « arabicando » pour s'être livré à sa passion pour l'arabe (200) : on voit qu'il était loin de se douter des motifs véritables de sa disgrâce 3. Et, peu à peu, ce qu'on lui doit s'élève à la somme de 200 ducats pour sa pension et 300 ducats pour des rachats de captifs (202 et 209, § 4). Quant h la créance de 100 ducats, dont parle le § 2 de la page 209, elle doit se rapporter à un autre débiteur. Quoique résigné même à perdre tout son avoir si Dieu l'appelle à de plus nobles travaux encore (199), Clénard s'inquiète et il envoie Guillaume en Portugal. Mais ne voulant ni demander au prince de tenir sa parole, ni lui offrir une occasion de ne pas la tenir (nec... solicitare ut Princeps pacta servet, nec occasionem offerre ne servet, 199), il adresse son serviteur à Fogacius, qui doit avoir été le banquier ou le trésorier de la Cour. Guillaume, qui était déjà parti depuis longtemps au commencement d'avril 15 M (54), revient vers le 5 août 1541 (183) et lui rapporte les plus tristes nouvelles; 1 Nous ne pouvons admettre l'explication donnée par du Roure. Voir plus loin. 2 Ce n'est donc pas l'oubli des absents qui a causé l'abandon du Portugal (DU Roure, 469) : on ne l'avait pas oublié. •' Il nous semble que le rapprochement de la mention du monstre et de la phrase : « decantabitur toto orbe, si istum ad modum pergat me tractare Princeps « (201) est purement fortuite et qu'on ne doit pas y voir im indice d'un soupçon que Clénard aurait eu. Tome LX. 4 ( so ) mais Clénard doute encore (183 et 199) et ne veut pas croire ce que Fogacius lui mande. Pour comble de malheur, l'argent que Guillaume a réussi à se procurer ne suffit pas (205, § 2). Dans sa détresse, il avait eu recours aux bons offices de Parvus et il finit par le supplier de lui faire parvenir de l'argent (193, 196, 205, 209). Son fidèle ami lui répond; il lui en envoie et rend ainsi possible le retour en Europe. Aussi Clénard le remercie-t-il avec effusion (198) et déclare-t-il qu'il l'a sauvé de la servitude (207). C'était d'autant plus heureux que Vasaeus n'avait pas rendu à Clénard l'argent qu'il lui devait (196 et 210) et qui lui était instamment réclamé (184). En lisant toutes ces lettres si douloureuses, on peut voir croître de jour en jour l'inquiétude de Clénard sur les dispo- sitions de la Cour (199, 200, 201, 202, 203, 209). Voulant enfin éclaircir ses doutes (200), il se décide à ren- voyer Guillaume en Portugal, et, cette fois, il le charge de s'adresser directement au Prince (184 et 208). Il ne devait apprendre sa réponse qu'à Grenade. Seul désormais et sans son fidèle serviteur, mais muni de l'argent que son dernier cri de détresse a arraché à Parvus (209), il quitte Fez et arrive à Azila le 8 septembre 1541 ; là, par malheur, il se casse ou se blesse le bras droit dans un accident de cheval. Assez remis le 18 pour écrire un peu, malgré Tavis du chirurgien, auquel il ne se fie pas beaucoup, il se décide à retourner à Grenade par Gadès et Malaga (208-209). A-t-il suivi cet itinéraire et quand l'a-t-il fait? C'est ce que nous ne savons pas. Toujours est-il que nous le retrouvons le 17 jan- vier 1542 à Grenade : c'est la date de sa lettre à Charles-Quint; comme il le dit, il n'y était que depuis quelques jours : « vix tandem paucos ante dies post tantas miserias reversus Gra- natam ». C'est encore pendant son séjour en Afrique que Clénard écrivit son fameux manifeste Ad Christianos ; nous avons sur ce point un témoignage formel : « hic inter Afros » (237). Et comme, dans deux lettres datées du 5 août, il annonce qu'il ( 51 ) va composer cet écrit (183 et 200), nous avons le dies a quo. Quant au dies ad qiiem, c'est, vraisemblablement, le 8 sep- tembre, jour auquel Clénard fut victime de cet accident de cheval qui l'empêche d'écrire jusqu'au 18 septembre (208) : a nunc, ut possum duco calamum ». A moins qu'il n'ait dicté h. quelqu'un; mais, en l'absence de Guillaume, qui aurait-il pu employer comme secrétaire? Et que l'on ne s'étonne pas que, pendant celte triste période de son triste séjour en Afrique, il écrive cette épître d'une façon aussi plaisante, aussi dégagée, dirait-on, de tout souci: il aimait à se distraire par de joyeux propos (210), et, au surplus, rien ne pouvait briser cette riche et puissante nature. ( ^'2 ) CHAPITRE XIII. Second s^^jour à Grenade. — Lettre à Charles-Quint, — ÎSouveaux projets de Clénard, — Sa mort (septembre 1542). Pour les derniers temps de la vie de Clénard, nous n'avons que deux documents : sa lettre à Charles-Quint (17 janvier 1542) et sa lettre à Parvus, du l^*" septembre. Quant à cette dernière, elle porte seulement : « Granatae, calendis sept. >:> (211), sans indication d'année. Mais ce ne peut être que 1542, puisque Clénard était encore en Afrique le 18 septembre 1541. Vu, toutefois, l'importance du document, il convient de s'y arrêter quelque peu pour écarter toute hésitation sur la date de 1542. Ce doute pourrait provenir de ce qu'il remercie Parvus d'un envoi d'argent. Si l'on confond cet envoi avec celui dont il lui parle ailleurs (198 et 207), on pourrait dire qu'il n'a pas dû attendre un an pour lui témoigner sa recon- naissance, et l'on pourrait être tenté de supposer qu'il aura écrit sept, au lieu d'oct. par erreur; dans ce cas, il serait possible d'admettre l'année 1541. Mais, outre qu'il s'agit ici d'un second prêt, certains mots du texte prouvent que nous sommes bien en 1542. « Cette malheureuse affaire du Portugal ne me touche que parce qu'elle me ferme ma patrie, où j'aurais pu me rendre avant le commencement de cette guerre. « (« Nec me casus iste Lusi- tanicus sic mordet, dit-il, nisi quod exclusit a patria, quo licuisset ante hoc exortum bellum profîcisci » [212].) Or, cette guerre, qui est un des obstacles au retour en Belgique, ne peut être que celle qui éclata entre François P"" et Charles-Quint en 1542 (et non en 1541) et qui eut pour théâtre le Luxembourg, le Brabant, la Picardie, le Piémont et les Pyrénées. La lettre est donc bien de 1542, et il n'y a rien à y corriger par conjecture. ( 53 ) Nos sources ainsi vérifiées, nous pouvons reprendre et achever le lamentable récit. Clénard, rentré i> Grenade, retourne probablement chez le marquis : il compte, en effet, sur sa bienveillance pour l'aider dans ses nouveaux projets (210). Il n'a pas dû tarder à revoir Guillaume, revenu du Portugal, et à apprendre de lui défini- tivement que le Prince lui enlevait sa pension pour l'avenir et, probablement, refusait de lui payer ce qu'il lui devait encore pour le passé; sinon, il ne se plaindrait pas de sa pauvreté (212). Cette décision a dû lui paraître bien dure à supporter. D'abord, parce qu'elle l'empêchait de retourner à Louvain (204 et 212); puis, surtout, parce qu'elle payait d'une noire ingrati- tude son long dévouement. Et, ici, pour la première et la seule fois, nous voyons Clénard pleurer sur lui-même : « in praesenlia non possum ampliiis... nisi lacrijmari quocl sic me tractavit Lusitania ! » Aussi, lui qui, en Afrique, avait encore conservé quelque espoir et quelque illusion, lui qui songeait à aller en personne voir le Prince, s'il lui maintenait sa pension (204 et 209), — sinon, il ne s'humilierait pas à ce point (203), — il se voit forcé de renoncer à ce dessein et écrit une protestation, qu'il prie Parvus de faire parvenir à son ancien élève (211); il est regrettable que ce document, s'il repose encore aux archives de Lisbonne, n'ait pas vu le jour. Désabusé désormais sur les princes portugais, il adresse, dès le 17 janvier 1542, une lettre à Charles-Quint pour le gagner à ses plans de croisade pacifique. S'il ne recourt plus, dans ce but, au prince Henri ni au roi Jean lll, c'est qu'il se rend bien compte que dorénavant, de ce côté, il ne trouverait que vana spes (212) ^. Réduit à la misère, il renonce au projet qu'il avait formé dès qu'il avait dû rendre son précepteur au roi de Fez : celui * En fait de politique des cours, Clénard a-t-ii pu compléter ses expé- riences en apprenant le traité de François le»" avec le Sultan? C'est ce qu'on ignore. Voir Nève, La Renaissance, p. 273. ( 54 ) d'en chercher un autre, ne fût-il que médiocre, soit en Espagne (194), soit en Afrique (204 et 209), moyennant l'aide qu'il espérait obtenir du marquis. Et, concevant alors une nouvelle entreprise, celle de retourner en Afrique pour approfondir encore l'étude de la religion mahométane (210), il se crée quelques maigres ressources en liquidant sa situation. A Parvus, qui lui a fait deux envois, il abandonne sa créance sur Vasaeus ainsi que ses livres et ses vêtements en payement de ce qu'il lui doit (210). Il congédie ses deux serviteurs : l'un d'eux était son inséparable Guillaume; dorénavant il se servira lui-même (210-211). Il vend le dernier de ses trois nègres pour avoir quelque argent (211). Après ce voyage, il avait eu l'intention d'en faire un troisième, où il se serait directement livré à la propagande; mais, au moment où il écrit sa lettre, il ne semble plus y être aussi décidé (211). Son nouveau départ pour l'Afrique devait avoir lieu bientôt : « post paucos dies » (210). Mais, quelques jours après, il doit être tombé malade : sa blessure, probablement mal soignée, ses fatigues, ses chagrins expliquent pourquoi il ne put triompher du mal (septembre 1542). Comme nous l'apprend Schott, il fut enterré à l'Alhambra ^ : loin de son ciiilce Lovaniiim; mais loin, aussi, du Portugal, dont le prince Henri, digne fils de cet Emmanuel, toujours pro- digue de marques d'ingratitude envers Pacheco, Albuquerque, Magellan, avait cruellement abandonné son fidèle précepteur Glénard. i Schott, Hisp. BibL, p. 451 : « In Alhambra (ubi nunc arx est in edito loco) conditum ». Le Gouvernement belge s'honorerait en s'informant si cette tombe existe encore et en la faisant, si besoin en est, ou réparer ou renouveler. Un poète flamand a publié récemment quelques vers intitulés Nicolaiis Cleynaerts dans la revue de Hagelânder, Brabantscli Tijdschrift voor Taal-, Volks- en Oiidheidkunde {\ll, 1900, \)p. 108-110). Ils décrivent en termes touchants le monument qui renferme les restes de l'illustre enfant de Diest. I l 5o ) CHAPITRE XIV. Portrait de Clénard. Clénard, grand et corpulent, lomjus et gravi corpore (233), craignait la chaleur (19, 39, 163) jusqu';\ ce que le climat du sud lui eut appris k redouter le froid (1204). Jouissant d'une santé à toute épreuve (voir, plus haut, pp. 11-12), il avait, tout naturellement, ce robuste appétit qui fait attacher quelque importance à ia nourriture, comme le montrent ses plaintes sur les auberges (ci-dessus, pp. 33-34); le bon vin, d'ailleurs, ne lui était pas inditiérent (185, 188, 19o), non plus que la bière (191), et il s'étonnait qu'on blâmât ceux qui allaient aux tavernes (19). En cela, il était de son pays. De son pays aussi pour une certaine rusticité, dont il s'accuse souvent (3, 7, 8, 13o, 1S4, 218), et qui l'empêchait de beaucoup aimer les Cours (ci-dessus, pp. 29 et 31). Un peu rude, il ne craignait jamais de dire à chacun son fait (84). « Nosti ... quam sim apertus, nec ullis iitar ambagibus :>:> (190) et, même à un ami qui vient de le tirer de cruels embarras, il n'hésite pas à parler en toute franchise (210). De ses amis, réciproquement, il acceptait les avis (17, 36). En outre, son humeur railleuse n'était pas faite pour le rendre toujours agréable à ceux que frappaient ses traits. Car il aimait à rire, comme le prouvent les plaisanteries qu'il sème à chaque page de sa correspondance, et il n'avait pas besoin qu'on l'y excitât, par exemple, en lui envoyant quelque pasquinade (84); d'ailleurs, il lui fallait bien parfois s'égayer pour oublier ses misères (ci-dessus, p. ol), et, vifs toujours, ses badinages ne dépassent que bien rarement la réserve que commande le bon goût (29, 77, 233). Mais c'est là la surface; pénétrons plus avant. Ame aimante, Clénard a une vraie passion pour ses amis : ( S6 ) il souffre du silence de Latomus, de Campensis, de Resendius (ci-dessus, p. 36); il montre à Vasaeus une sollicitude pater- nelle; sur le bruit de la mort de Parvus, il entreprend un voyage considérable pour se rassurer (ci-dessus, p. 37). Et sa bienveillance s'étend jusqu'à ses esclaves (20, 88, 95), jusqu'aux ennemis de sa foi : les juifs, les musulmans (40, 41, 6o, 201). Aussi oserait-on dire qu'il n'entre point de fiel dans son cœur, n'était sa rancune pour les avocats et les médecins (ci-dessus, pp. 11-12). Mais ce qu'il aimait avant tout, c'est sa patrie, son didce Lovanium (42, 53, 60); il en rêve jour et nuit (59, 156) et se plaint amèrement des douleurs de l'exil (63); il parle sans cesse de son retour (90, 95, 24, 59, 163, 34). Et, pour ce qu'il aimait, il aurait tout donné. D'autant plus facilement qu'il n'attachait pas d'importance aux biens terrestres. De goûts modestes et content de peu (92-93, 99, 100, 101, 110, 156, 183), nous le voyons refuser bien des offres avantageuses (59-60, 129, 130, 163, 196), et, dédaignant le faste des Portugais (16), louer la modestie des docteurs crottés de Paris [66). C'est qu'il ne se soucie pas de l'avenir (17, 18, 60, 73, 401, 102) ou, plutôt, ce n'est pas insouciance, c'est résignation chrétienne (60, 89) : il a confiance en Dieu, qu'il faut seul craindre (100); ainsi le veut l'évangile (101, 102) : que sa volonté se fasse (41, 60). Ce n'est donc pas au dehors qu'il cherche le bonheur ; c'est dans ses études. Il lui faut, avant tout, du loisir (17, 101, 102), et il s'enferme chez lui, sédentaire (9, 24, 58), regardant un voyage comme une sorte de mort (40); peu apte, au surplus, aux affaires (3, 68). Et, malgré ses succès, modeste; car s'il parle de lui, ce n'est pas pour se vanter, c'est pour faire partager sa joie à autrui (41). Mais, ce savant peu pratique, sans ambition ni orgueil, se confinant par goût dans sa chambre d'étude, ennemi des voyages, est prêt toujours à tout laisser, à tout sacrifier dès que son idée le lui commande. Et c'est ici que nous saisissons Clénard tout entier : c'est un ( 57 ) homme animé du plus noble enthousiasme et qui subordonne tout à ses convictions. Il tremble aujourd'hui de quitter un seul jour sa chambre de Louvain; et, pourtant, il ira mourir au loin après avoir parcouru la France, l'Espagne, le Portugal, et, surtout, l'inhospitalière Afrique. Clénard, répétons-le, est là tout entier, si, à ce trait domi- nant, nous en ajoutons encore un autre : sa passion d'ensei- gner. Inventer des méthodes », les appliquer, écrire des livres, semer sur ses pas la science, la communiquer à tous, étu- diants, princes, enfants, esclaves, juifs, voilà ce qu'il aime. Inutile de donner des preuves à qui connaît sa vie. Notons seulement qu'il rentrait dans la catégorie des maîtres qui se font aimer, non haïr, comme ceux de ce temps, que blâment Erasme et Vives -. Agir toujours, agir vite, ce n'est pas agir, pour cela, sans réflexion. Rendons à Clénard pleine justice en disant qu'il savait quand il agissait et que ses conceptions étaient le fruit d'une intelligence supérieure et tellement en avance sur son siècle que, en lisant ses écrits, il nous semble que nous cau- sons avec un contemporain qui pense et qui sent comme nous. Et, de là aussi ses malheurs, pour le dire en passant; car, pour réussir ici-bas, il faut être fou avec les fous de son temps et * Il ne peut apprendre qu'un ami étudie le droit romain sans lui tracer aussitôt une méthode (86-87). Et ses idées, à ce sujet, sont saines. Il conseille à son disciple de consacrer une première année à lire tout le « Corpus juris » et de ne suivre qu'après cela les cours. Ayant une idée de l'ensemble du droit, il pourra comprendre alors les détails infinis des maîtres. C'est, sous une autre forme, le système moderne : une année ô-HnstitiUes donne à l'élève la connaissance du système complet du droit romain; le cours de pandectes peut alors l'introduire utilement dans la discussion approfondie d'une matière spéciale. Mais les moyens ont changé avec les temps et le système de Clénard ne pourrait pas être suivi par des jeunes gens qui ne savent guère de latin, sans compter qu'il vaut mieux débuter par ces manuels d'institutes où les savants ont, pendant plusieurs siècles, consigné de plus en plus clairement un résumé systé- matique, fruit de longs labeurs. 2 Namèche, Louis Vives, p. 50. ( ^8 ) c'est un autre genre de folie encore que d'être sage avec la postérité. Il n'est pas, pensons-nous, de chapitre de la biographie qui n'ait apporté une preuve de cette hauteur d'intelligence et de cœur. Autre preuve encore, s'il le fallait, sa religion, aimable comme lui. Pour quiconque a eu commerce avec lui par ses lettres, il est évident qu'il est profondément religieux. Résigné à la volonté de Dieu, on l'a vu tantôt, il demande sans cesse à ses amis qu'ils prient pour lui. H est catholique, et, ainsi que cela convient à un prêtre, ponctuel dans l'exercice de ses devoirs rehgieux; sa correspondance nous le montre se rendant à l'église (76, 164), se confessant (198), obtenant sans peine des enfants des écoles qu'ils le fassent aussi (2o6), et prisant bien haut les vertus du sacerdoce (195). Strictement orthodoxe, il juge cependant sévèrement les abus et n'oublie jamais la charité à l'égard de ceux qui n'ont pas sa foi. La religion, comme on la pratique en Espagne, ne lui plaît guère (12, 15); ennemi des vœux inconsidérés (149, loO), il n'est pas toujours tendre pour les moines (21, 28, 165, 198) et se moque des théologiens qui font la chasse aux prébendes (93, 204), surtout qu'il les soupçonne probablement d'être peu scrupuleux sur le devoir de la résidence, qui, à ses yeux, est d'importance capitale (195, 210, 230). Les papes mêmes n'échappent point à ses traits, et il s'amuse des pasquinades (57, 58, 84, 94). C'est que ce qui se passe à Kome ne lui agrée pas toujours (56, 75). Impartial pour les siens, ses adversaires le trouveront tel aussi. Le luthéranisme est une peste (31), mais, nulle part, il n'insulte Luther. Et même, si nous ne nous sommes pas trompé, il a voulu un jour convertir amicalement Mélanchthon (ci-dessus, p. 22). Quant aux juifs, témoin de leur misère et de l'oppression que le roi de Fez fait peser sur eux, il excuse leurs méfaits (65); n'ayant avec eux que de bons rapports (201, etc.), il voudrait (59) qu'on les convertît par la prédication, non en les exilant ou en les brûlant. Qu'on nomme un juif professeur à Coïmbre, qu'on fasse traduire le Talmud, qu'on sache, entîn, avant d'agir (196- 197). Et môme pour ceux qui s'éloignent plus encore que les juifs des doctrines catholiques, les musulmans, qu'on reconnaisse ce qu'il y a de bon chez eux : leur résignation à la volonté de Dieu, par exemple, et cette patience qui les empêche de blas- phémer, comme on ne fait que trop ailleurs (65). Qu'on les convertisse par une discussion fondée sur une exacte connais- sance de leur doctrine ; partout il le demande ; cela vaudra mieux que la terreur de l'inquisition (43). Cachés sous une écorce un peu rude, la puissante intelli- gence, la volonté prompte à exécuter, le cœur débordant de charité et d'amour de cet apôtre, de ce martyr de la science et de la religion, n'ont pas été prisés à leur valeur par ses con- temporains. Puissent nos modestes efforts contribuer, avec ceux des maîtres qui nous ont précédés, à lui faire rendre pleine justice par la postérité ! (60) LIVRE 11. Ouvrages de Clénard pour l'enseignement du grec et du latin. I. ENSEIGNEMENT DU GREC. En lo30 et en 1531, parurent à Louvain deux livres qui devaient jouir d'une singulière fortune : c'étaient les Institii- tionesgraecae et les Meditationes graecanicae de Nicolas Clénard. A eux seuls, ils auraient suffi à rendre à jamais célèbre le nom de leur auteur, s'il n'avait possédé d'autres titres encore à l'immortalité. Rarement, livres de classe connurent un tel succès. Ils eurent, séparés ou réunis, d'innombrables éditions; ils servirent dans les principaux pays de l'Europe, pendant plus de deux siècles, à l'éducation de la jeunesse. Nous allons indiquer d'abord, ici, le contenu des Institu- tiones et des Meditationes, nous réservant d'en montrer ensuite toute la valeur et toute l'originalité. Puis, nous parlerons des différentes éditions qui en furent faites, des commentaires et des additions dont les enrichirent les Guillon, les Antesignan, les Voss et tant d'autres philologues que l'on a désignés d'un seul mot, du nom de Sclioliastes de Clénard i. On le voit, ce que nous tentons aujourd'hui, c'est de recon- stituer l'histoire de ces deux opuscules auxquels s'applique justement le mot célèbre : a Habent sua fata libelli. » * Félix Nève, La Renaissance, op. cit., p. 237, attribue à Rebitté l'expression Sc/wliastes de Clénard. Elle est antérieure à Rebitté et se rencontre déjà fréquemment dans Estienne. Voir plus bas. ( 61 ) CHAPITRE PREMIER. A. Les Institutiones. — L'editio prviceps. — La dédicace. — Division et contenu des Instituliones. — B. Les Meditationcs. — L'edilio princeps. — La dédicace. — Contenu des Meditaiiones. A. Les Institutiones parurent à Louvain chez Rescius et Sturm en 1530, sous la forme d'un mince volume de 112 pages, petit in-quarto. La première page ne porte que le titre : ^ INSTITVTIO / I NES IN LIN G VA M GRA E / / cam lier Nicolaum / Clenardum. / A la fin, il y a : / Lovanij ex olficina chalcographica Rutgeri Rescij / I ac loannis Stiirmij Quarto Cal. Maij / At-M>-Dî-XXX^ C'est Veditio princeps ^. Un passage de la correspondance de Clénard '^ semble indiquer que Simon de Colines imprima à Paris, en 1530-1531, une édition des Institutiones. S'il en est * Le Répertoire des ouvrages pédagogiques du XVIe siècle {Mémoires et documents scolaires publiés par le Musée pédagogique, fasc. 3, Paris, 1886, pp. 157-158) signale deux éditions antérieures à 1530 : « 1521, S. 1. Chouet, in-8o (Bibliothèque de Dôle); 1527, Hanau, riéritiers J. Aubry, in4o (Bibliothèque de Meaux). Ces éditions n'existent pas, ainsi qu'il résulte des renseignements que MM. les conservateurs des bibliothèques de Dôle et de Meaux nous ont gracieusement commu- niqués. 2 Lettre adressée de Paris à Fr. Hoverius, cf. Nie. Clenardi Epistolarum libriduo, Anvers, Chr. Plantin, 1566, p. 55 : « Commodum advecta erant exemplaria Graeca et Hebraea, ex nostris nugis. Me praesentè effectum ( 62 ) ainsi, cette édition a échappé à M. Ph. Renouard dans la consciencieuse étude qu'il a consacrée ^ aux ouvrages sortis des presses du successeur de Henri I^"" Estienne. Toutes nos recherches pour en retrouver un exemplaire ont été vaines jus- qu'à présent. Ce fut François Hoverius, l'excellent instituteur malinois, le fidèle ami auquel Clénard devait envoyer, par la suite, de Paris, Evora et Braga, de ces lettres fines et affectueuses dont il avait le secret, qui eut les honneurs de la dédicace. L'auteur lui offrit son livre par épître dédicatoire du 16 mars 1530. « Il fut composé, dit-il, au cours d'un enseignement de plu- sieurs années et, sans des circonstances défavorables, aurait vu le jour dès 1529 2. » A peu de chose près, l'ouvrage demeura toujours tel que dans la première édition. Clénard lui-même n'y apporta pas le moindre changement, et ceux qui le publièrent ou le rema- nièrent par la suite et l'enrichirent d'appendices et de tables, ne touchèrent presque pas au texte primitif. La plupart du temps, ils firent imprimer ce texte en plus grands caractères que leurs notes et additions, et intercalèrent celles-ci à la fin des paragraphes correspondants. Les Institutiones comprennent quatre parties intitulées : 1 . Institutiones absohitissimae. 2. Annotaliones in nominum verhorumque difflcultates. 3. Investigatio thematis in verbis anomaUs. 4. Compendiosa et luculenta Syntaxeos ratio. est ut lot libri sint vendili, ne si caetera desint, hyeme famés non sit nos cruciatura. Heri rursum absolutae sunt Institutiones dicatae Hoverio, typis excusae Colinaei nam CCCGC exemplaria his diebus omnia sunt devendita... Incipiunt enim hic fortiter Graecari et Hebraicari. w 1 Bibliog7Yiphie des éditions de Simon de Colines, 1520-1546, par Ph. Renouard. Paris, 1894. 2 « Cum ante annos aliquot, discipulis meis, quos privatim docendos susceperam.Graecas litteras tradere vellem, congessi in eam linguam brèves admodum institutiones, ut rudimentorum candidatis instar enchsiridii forent. » (Dédicace à Hoverius.) ( 63 ) Donnons-en très brièvement le contenu. I. — La première partie, dit Clénard, ne renferme que ce qui est strictement nécessaire pour permettre à l'élève de lire avec fruit les auteurs grecs ^ : alphabet, canons de la pronon- ciation, les huit parties du discours, les cinq cas, les trois nombres, déclinaison de l'article, déclinaisons (cinq déclinai- sons et cinq déclinaisons contractes), conjugaisons, verbes barytons, verbes contractes, verbes en u',, les différentes espèces de pronoms, d'articles et d'adverbes, les conjonctions, les prépositions. II. — Notes sur les noms adjectifs; les noms de nombre; les degrés de comparaison; les noms verbaux; notes sur les déclinaisons; noms hétéroclites. III. — Invesiigatio thematis ou liste des verbes anomaux avec leurs temps primitifs. IV. — Les règles de syntaxe qui terminent l'ouvrage tien- nent en quelques lignes. Clénard n'accorde son attention aux particularités de la syntaxe grecque que pour autant qu'elle diffère de la langue latine "^ : génitif absolu, accusatif attique, emplois du datif et de l'accusatif, régime des prépositions. Il renvoie le lecteur aux commentaires de Budé {Commen- tarii lingiiae graecae), un excellent ouvrage dont il recom- ' « Hactenus de partibus orationis ea conscripsimus, quae Graecas literas auspicantibus omnino putamus necessaria, etcitra quorum cogni- tionem frustra legendis authoribus operam impendant. » (Fin de la pre- mière partie.) 2 Cf. Meditationes : « Et quod ad illa communia syntaxeos capita spectat, ferme idem obtinet apud utrosque ; quapropter in Institutionibus nostris ista perquam paucis et carptim attigimus, et quod discipulus iam ludo Latino percepisset, id ne commemorare quidem voluimus, rati nos operam perdituros, si doctum et memorem admoneremus. » [Op. cit., p. 283, édition de Francfort, 1588.) ( 64 ) mande l'étude ailleurs encore ^ et qui avait paru depuis peu 2. Peu de temps après 3, la syntaxe grecque fit l'objet d'un travail du malinois Jean Varennius, travail assez imparfait, dont Henri Estienne fit ressortir les côtés faibles dans son dialogue De parum fidis graecae lingiiae magistris, et de caii- tione in illis legendis adhibenda ^. Le grand helléniste français ne relève au contraire que quelques vétilles dans les Institu- tiones, et cela est d'autant plus à l'honneur de Clénard qu'il ne lui fut donné de revoir son œuvre. Nous verrons au chapitre suivant quels étaient les mérites et la valeur de ce livre. B. Un an après les Institutiones, furent imprimées à Louvain, chez Rescius, les Meditationes Graecanicae : ^ MEDITA ^ I T ION ES GRAECA / INICAE, IN ARTEM GRAMMATICAMJ ^ Autore Nicolao Clenardo ^ Venundantur Louanii a Bartholomeo Graiiio Sub Sole Aureo. * Meditationes : « Quod si cui libebit alieno magis frui labore, non habeo consilium expeditius, quam ut ipsius Budaei commentarios, iibi de praepositionibus accuratissime scripsit, diligenler perlegat : prae- sertim si iam in literis grandior sit, et plusculum nactus fuerit iudicii. » {Op. cit., p. 277, édition de Francfort, 1588). « Verum ista persequi non est praesentis instituti : tantum illud studiosos adolescentes admo- nitos velim, si linguae graecae proprietatem, et elegantem vocabiilorum usum tenere desyderent, ut commentarios Budaei summa cura perle- gant. Reperient enim incredibilem quendam thesaurum, unde ad copiose scribendum reddentur instructissimi. » {Ibid., p. 282). Correspondance : cf. Epislolar. libri II, op. cit., p. 153 : « Id. Vasaee scias, nisi Budaei libros praecipue commentarios evolveris, te frustra saepe sudaturum, nec verborum proprietatem assequeris. w - Relevé des éditions dans Répertoire des ouvrages pédagogiques du JV/e siècle, op. cit., pp. 94 et suivantes. 5 Syntaxis linguae graecae {editio princeps. Louvain, 1532). * Cf. p. 165, édition de Genève, 1587. Et infra. ( 6S ) Un volume in-4° de 128 pages. A la fin, il y a : Lovanij ex Ojjkina Butgeri Bescii, Quinto Idiis Jiilias Anno MDXXXÏ. Sumptibus eiusdem, ac Bartholomei Grauii. L'ouvrage parut également en 1531 à Paris, avec le même titre et la suscription : / VENVNDANTVR PARISHS APVD SOR I I BONAM, ET IN VIA lACOBAEA / /SVB INTERSIGNIO DI- / I VAE BARBARAE. I /3I.D.XXXI./ 1. Il était dédié à Jacques Ganta, chambellan du fameux car- dinal Laurent Campeggi, qui fut archevêque de Bologne et légat du Saint-Siège. L'épître dédicatoire est datée de Louvain, du 20 juin 1530. Nous y apprenons ^ que Clénard destine son livre aux jeunes gens qui sont privés d'un enseignement oral. Il comble ainsi fort heureusement une lacune qui devait être fréquente à cette époque dans l'éducation : c'est un point sur lequel il insiste dans une lettre adressée à François Hoverius 3. 1 Voir, dans notre Appendice bibliographique, les additions qui furent faites par la suite au titre des Médita tiones. 2 « Saepenumero mihi venit in mentem, huiusmodi libellum conscri- bere, qui Graecae linguae studiosis, post priraum Grammaticae guslum, tanquam praeceptoris instar esset, si quando vivae vocis penuria labora- rent. « 5 Cf. Epistolar. libri II, op. cit., p. 54 : « Sumus impressuri medita- tiones Graecanicas, libellum utilem iis qui per sese et suopte marte Graecas literas discere coguntur. Continet codices sedecim, spero multi inde fructum percipient, non quidem provectiores in iis literis, sed rudimentarii, quibus jam cogor servire propter novam banc curam professionum, et mihi molestum est semper elemenlari, ideoque visum fuit, libellum aliquem Graecum per singulas minutias excutere, more docentis prima rudimenta. Quem morem quantum polui iri hoc libello sum imitatus, nam plane pueros doceo... » Tome LX. 5 ( 6Q ) Les Meditationes sont, on le voit, l'écrit dans lequel Clénard nous a donné sa doctrine et nous a légué sa méthode. Mais il n'a pas voulu nous exposer dogmatiquement son système : il nous a donné un échantillon de ce que doit être un cours de grec; il nous fait vraiment assister à ses leçons, et c'est là le côté intéressant de cet opuscule. L'épître de saint Basile à saint Grégoire de Nazianze sur la vie dans la solitude, accompagnée de l'interprétation latine de Budé et d'une traduction mot à mot par Clénard : tel est le fond des Meditationes. Autour du texte sont groupées une infinité de notes. Elles renferment, sous forme d'un commen- taire perpétuel très développé, un grand nombre d'explications grammaticales et une analyse très détaillée des formes. Elles renvoient souvent le lecteur aux Institutiones et rendent compte de certaines particularités que présente ce livre *. Les rapprochements entre le grec et le latin n'y sont point rares 2. A côté de conseils tout pratiques à l'adresse des maîtres et des élèves 3, on y trouve quelques remarques d'une portée générale, telles les considérations sur la façon d'inter- préter les auteurs ^. On y rencontre aussi, par endroits, la critique très juste de la version de Budé ^ et quelques correc- tions au texte 6. Plusieurs des conjectures proposées par Clénard étaient heureuses, ainsi que le prouva, par la suite, * Voir passim et notamment p. 279 de l'édition citée : « Ordo quem secutus est Clenardus in quinta nominum declinatione ». 2 /h-i/.,auxpp. 285, 287, 288. 3 Ibid., aux pp. 282, 284, 285, etc. * Ibid., aux pp. 276, 280, 283, 287, 290. « Non enim, dit-il page 280, interpretis officium est, anxia quadam religione numerare voculas, et syllabis assidere, sed Latinis auribus satisfacere, et Graecanicas Hguras quam maxime fugere : ad quod nihil aequc conducit atque ratio copiae, in qua quisquis erit bene versatus, is facilime praestabit rectum inter- pretem. » s Ibid., pp. 297, etc. 6 Ibid., aux pp. 289, 302, 305, 308. ( 67 ) la grande édition de saint Basile que publièrent les Bénédictins avec les variantes des manuscrits ^. * Cf. MiGNE, Patrol. cursus complelus, séries ijraeciif XXXII, pp. 223- 234. " Si Clénard avait eu à sa disposition l'édition de cette lettre de saint Basile donnée plus tard par les Bénédictins avec les variantes des manu- scrits, il aurait ajouté certaines observations et en aurait corrigé d'autres, mais il a dû travailler sur le texte, d'ailleurs correct, qu'il avait sous les yeux. » (Mgr. Th. .1. Lamy, dans son rapport à l'Académie royale de Belgique.) ( (i8 ) CHAPITRE II. A. Valeur des Institutiones et des Meditationes. — But de Clénard. — Sa mél.hode. — Textes tirés de ses ouvrages. — B. Clénard professeur de grec. — Louvain. — Édition d'un traité de sainl Jean Chrysostome. — Synonyina graeca : traité attribué à Clénard. — Paris, — Études grecques de Clénard dans la Péninsule. — Salamanque, Evora, Grenade. A. Luculenta et comjjendiosa, lumineuse et concise : telles sont les épithètes que Clénard donne lui-même à une partie des Institutiones. Ce sont celles que nous pouvons décerner, à notre tour, à son œuvre tout entière. En effet, elle se recom- mande par la clarté et la brièveté. Clénard, remarquons-le bien, ne vise pas à être complet : son but est un but exclusivement pédagogique. Il n'a qu'une prétention : mettre les jeunes gens à même d'apprendre vite et facilement à connaître et aimer la langue grecque. Aussi, dans ses manuels, ne donne-t-il que le nécessaire; il élague tout ce qui lui paraît superflu, il omet ce qu'il suppose déjà connu ^. Cette préoccupation perce dès les premiers para- graphes des institutiones et dès les premières lignes des Medi- tationes, oii l'auteur insiste sur l'ordre rigoureux qu'il faut mellre dans les leçons-. Des règles abstraites, courtes et peu nombreuses, un exposé détaillé et raisonné des déclinaisons, un examen des formes < Clénard suppose que l'élève sait que les lettres se divisent en voyelles et en consonnes. Il passe donc ce fait sous silence, mais il indique les subdivisions des voyelles et les subdivisions des consonnes. Il ne parle pas de la sifflante. 2 Voici, en effet, ce qu'on y trouve à propos de l'accentuation : « Tametsi quod ad accentum pertinet, securum adhuc esse praestat, neque multum de his rébus angi, priusquam in declinationibus et coniugationibus probe versatus fueris, et casuum ac temporum termina- tiones exacte perdidiceris. Tum denique ad accenlus rationera venien- ( 69 ) grammaticales entremêlé de rapprochements ingénieux avec d'autres langues, quelques considérations pratiques sur le substantif, sur les modes et les temps du verbe : n'est-ce pas là le contenu des deux ouvrages? C'est qu'il faut, avant tout, éviter de surcharger la mémoire et parler à l'esprit, s'adresser au jugement des enfants. Clénard revient souvent sur sa méthode dans les Meditaliones, et il l'expose en termes bien clairs ^ 11 est loin des subtilités scolastiques du moyen âge. Il est l'ennemi déclaré de toute pédanterie. Enlever à jamais aux dum erit, et in eo diebus aliqiiot consumenda meditatio, reliqiiis omnibus omissis : scilicet ut ex animo et serio quod agendum est. agas. Quando- quidem re ipsa couiperi, plcrosque in his literis cuni plurimum temporis contrivissent, tamen vix tandem ad eam frugem pervenissent, ut iustam Grammatices cognitionem nacti essent, non aliam ob causam, nisi quod statim omnia simul nosse voluerint, et nuUi tamen rei totos sese dedere. Atque illud vel maxime linguis provehendis impedimento consuevit esse, dum viri alioqui boni, sed e quorundam moribus haec studia aestimant, putantque linguis singnlis seculum esse tribuendum : cum tamen, si quis recta ratione rem instituât, non modo Graecam et Hebraeam, sed et Chaldaeam et Arabicam ita nosse possit, ut reliquis disciplinis perci- piendis nihil prorsus officiant, sed maxime prosint. Proindo, ut ad nos- trum institutum recurrat oratio, sic formari velim discipulum, ut primus labor impendatur declinationibus et coniugationibus, etiam neglectis accentibus, nisi si quid obiter suapte industria notarit : deinde se in authore quopiam exerceat, et singulas minutias excutiat, quemadmodum in epistola praesenti facere coepimus. w Éd. citée, pp. 276-277. 1 Voici le début de la Préface : « Grammaticorum praecepta, quae discendis linguis destinata sunt, ita demum utilitatem adferunt, si et memoria fideli conserventur, et iugi meditatione, adhibito iudicio, tan- quam renoventur. Qua quidem in re tanlum est momenti, ut hîc eos peccare potissimum credam, quicunque studia linguarum infeliciter aus- picati sunt. Videas plerosque, annos aliquot in quibusvis passim obver- sari auditoriis, noctes diesque Grammaticos evolvere, professorum dictata religiosissime describere : et breviter, omnem (quod dici solet) movere lapidem, ut artis quam sectantur omnes canones intelligant, cum intérim tôt consumplis laboribus, ne id quidem sint assecuti, ut vel nominum teneant declinationes, vel verborum coniugationes. » Les lignes suivantes terminent l'ouvrage : « Haec habuit quae de Grammaticis Meditationibus in médium adferrem, id potissimum spec- (70) grammaires leur aspect rebutant, faciliter les débuts toujours ardus de l'étude du grec et ouvrir ainsi à tous les trésors de l'érudition ancienne : tel est bien son but. Il faut aplanir les obstacles au lieu d'effrayer l'élève; il faut, sans le fatiguer, l'intéresser dès la première heure et le retenir par la prompte lecture des auteurs. Institiitiones et Meditationes, on le voit, se complètent heu- reusement, et nous ne les séparerons pas dans le jugement que nous porterons sur les œuvres de Clénard. B. Clénard put éprouver sa méthode au cours de son enseigne- ment. Au début de sa carrière, nous l'avons vu ^, durant quelques années, il professa à Louvain. Il y expliqua notam- ment, et devant un auditoire des plus nomhreux — « audito- rium frequentissimum "-^ » — , le « De Dignitate sacerdotali » de saint Jean Chrysoslome. Il resta fidèle k cet auteur : nous en avons gardé la preuve matérielle dans une édition que Rescius et Sturm publièrent en 1529 : a Joannis Chrysostomi, quod multe quidem dignitatis, sed difficile sit episcopum agere, dialogi sex éd. N. Clenardus » 3. En dehors de cette édition de saint Jean Chrysostome et de ses deux opuscules de grammaire, Clénard ne fit pas d'autre tans, ne iuventus Graecaram lilerarum avida, diutius, qiiam par essel, in primis linguae rudimentis haereret, sed uno in opusculo totum istarum nninuliarumtaedium devoraret, gravioribus deinde disciplinis et autorum rnancipanda lectionibiis. Ciim enim fulurum sperarem, ut hoc studium apud phirimos minore gravaretur invidia, si compendio temporis medio- crem cognitionem altulisse videretur, non commitendum pulavi, ut in liac |)arte sludiosis adolesccnlibus deessem. Quod etiam eo feci libentius, eoqiie magis conandiim esse duxi, quod nullus ferme hodie terrarum sit angulus, sine Graecarum litterarum fautoribus... « ' Voir ci-dessus. 2 EpisloL, op. cit., p. 214. 5 Voici le litre grec. Nous le transcrivons avec les fautes d'accentuation que les typographes de Rescius et Sturm y laissèrent : 'Iwavvou Xpuaoc7Tojj.ou Tiepl toîj, oxt TroXXou (J.èv à^itoixa-o; SucrxoXov Bï iTr'.axoTcô'.v ôiaXoyoïEÇ. Louvain, 15-29, in4\ (Trois exemplaires au British Muséum.) ( 71 ) travail de philologie grecque. C'est par méprise que M. Omont signale, à la section des manuscrits de la Bibliothèque royale de Bruxelles ^ un traité manuscrit de Clénard intitulé : Syno- nyma Graeca. Nous avons examiné ce traité : les dix feuillets qui le composent pourraient bien être d'une écriture antérieure à Clénard. Ils ne portent d'autre indication que cette note écrite en surcharge, de seconde main : a non ex Julio Polluce ». Au feuillet 13 commence un traité « De Spiritibus in Graecis vocibuswavec la note marginale: «De quibus et in Nie. Clénard. Antesignanus, et qui de Prosodia Graeca ». Cette observation, également de seconde main, doit être de Pierre Pantin, doyen de Sainte-Gudule à Bruxelles. Au demeurant, ce philologue éclairé nous aurait certainement dit, s'il l'avait su, le nom de l'auteur des Synomjma Graeca; il aurait aussi porté ce nom au catalogue des manuscrits renfermés dans sa bibliothèque. Le lecteur connaît les projets qui amenèrent Clénard à Paris et en Espagne. A Paris, il apprit le grec à André Hypérius 2. Dans la Péninsule, bien que ne constituant plus le principal « gibier de son estude », la philologie grecque et l'enseigne- ment du grec exercèrent également son activité. Sa correspondance le prouve, et souvent a le langage sonore aux douceurs souveraines » revient dans ses lettres à son compagnon de route, son disciple et protégé Vasaeus; soit qu'il dirige les lectures de celui-ci, et lui donne pour ses leçons les plus sages avis, soit qu'il l'entretienne des notes, de la biblio- thèque qu'il réunit, des occupations auxquelles il se livre 3. A Coelius, il parle de sa vieille prédilection pour Lucien ^. Dès son arrivée à Salamanque, il avait demandé et obtenu l'autorisation d'enseigner les langues classiques, et il eut la for- ' H. Omont, Catalogue des Manuscrits grecs de la Bibliothèque royale de Bruxelles. (Revue de l'Instruction publique en Belgique, t. XXVII, 1884, pp. 311-319, 374-383, et t. XXVIII, 1883, pp. 6-21, 82 89, 168-181.) Les Synonyma se trouvent dans le manuscrit 11262 de la Bibliothèque royale; n» 64 du Catalogue de Omont et n" 32 du Catalogue de Pantin. "^ Paquot, Mémoires, éd. in-f», III, p. 491. Voir également ci-dessus,. p. 14. 3 EpistoL, éd. citée, pp. 110, 111, 134, 153, 162. * Ibid., p. 7i. Voir aussi p. 134. ( 72 ) tune de réunir autour de sa chaire un auditoire des plus nom- breux ^. Nous savons qu'il y expliqua un traité de saint Jean Chrysostome 2 et probablement un discours de Démosthène 3. Il conte de fort plaisante façon, dans une lettre à Vasaeus ^, quelques épisodes de ses leçons sur le « De Modo Grandi )) et les impressions qu'il a dû laisser à ses auditeurs. Peu de mor- ceaux chez les classiques latins sont aussi lestement enlevés. Du reste, ce n'est là pour Clénard qu'une manière de faire ressortir les qualités de son ami Vasaeus, et il ne faudrait pas prendre trop au sérieux cette aimable fantaisie : car il jouit à Salamanque d'une grande popularité et fut l'objet, ainsi que nous l'avons vu, de propositions superbes, de la part des autorités académiques s. Peu après, il trouva dans les fonctions de précepteur de Don Henri de Portugal des occupations plus conformes à ses goûts. Est-il nécessaire d'ajouter que le grec fut compris dans les leçons qu'il fit à son royal élève 6? Enfin, quelque temps après, nous le retrouvons à Grenade, enseignant le grec au gouverneur de cette ville, le marquis Don Luis de Mendoza et à son fils '7. Il en obtint même de surprenants résultats ^ : ils n'étaient pas moins dus, sans doute, à l'habileté consommée du maître et à l'excellence de sa mé- thode qu'aux heureuses dispositions des élèves. C'est ce que les considérations qu'on va lire nous permet- tent de supposer. * Epistol, éd. citée, pp. ill, 214. 2 Ibicl, p. 135. » Ibid., p. 153. Voir aussi p. 160. * Ibid., p. 135. s Ibid., pp. 90, 113, 114. Voir ci-dessus, p. 28. •• Cf. supra, p. 29. ' Epistol., pp. 27, 60 et suivantes. « Ibid., p. 62 (lettre à Arnold Streyter) : « Et ego, intérim, bonam quoque diei partem tribuebam Marchioni in literis Graecis : quas una cum filio annos nato XXVIII. tam ardenter amplexus est, ut nunquam plebeiorum filios tam viderim studiosos. ( 73 ) CHAPITRE m A. Originalité des ouvrages de Clénard. — Ils constituent un progrès au point de vue pédagogique. — Ouvrages antérieurs, — lies alphabets, — l/Elementale iniroducloriiim. — Les grammaires savantes. — Gaza. — Lascaris. — Clirysoloras. — Urbain de Bellune. — B. Grammairiens contemporains de Glénard, — Amerot. — Ceporinus, — Melzler. — Macropedius. — Lonicer. — C. Succès des Insiitu- dones et des Uledùationcs. — Leur emploi général. — Excellence de la méthode clénardienne. — Témoignage de Modius. — Quelques faits. — Influence de Clénard sur les études de grammaire grecque. - Les grammairiens postérieurs à Clénard. — Neander. — Ramus. — Crusius. — Sanchez. — Coll. — Sursin. — Grttser. — Weller. — Huidrich, — Furgault. — Lancelot, — Vervvey. Un œil quelque peu exercé reconnaîtra facilement, d'après ce qui précède, Timmense progrès que marquaient au point de vue pédagogique les ouvrages de Clénard. Nous sommes, de nos jours, trop habitués h la clarté, à la concision, à la méthode de la part des auteurs qui écrivent pour la jeunesse, pour ne pas considérer ces qualités comme les qualités nécessaires, obligées, naturelles de ce genre de littérature; nous y sommes trop accoutumés pour comprendre, d'emblée, la valeur et l'originalité des Institationes et des Meditationes. Pour bien apprécier ces deux ouvrages, il faut se reporter par la pensée à l'époque où leur auteur lui-même apprit le grec, et parcourir les volumes que l'on mettait alors entre les mains des enfants. Pour ne parler que de l'enseignement du grec, quels étaient les livres en usage dans nos classes, dans les premières années du XYI« siècle? D'une part, V Alphabetiim graecum et des petits traités tout à fait élémentaires; d'autre part, les grammaires savantes, compliquées des Lascaris, des Gaza et autres champions des ( T4 ) études classiques ou de leur vulgarisateur Urbain de Bellune : d'un côté trop peu, de l'autre trop. Nous avons eu sous les yeux plusieurs de ces alphabets, si rares aujourd'hui qu'on en compte les exemplaires dans nos bibliothèques 'J. A peu de chose près, leur contenu est réguliè- rement le suivant : c'est celui de l'alphabet de Wolfgang Schenck, imprimé à Erfurt en 1500 : « Alphabetum graecum et ejus lectura. De divisione littera- rum graecarum. De diphtongis graecis propriiset impropriis. De poteslate diphtongorum propriarum et impropriarum. Quemadmodum diphtongi graecae et litterae graecae in latinis litteris transferuntur. Quonammodo diphtongi graecae ad Latinos venere. Abbreviaturae frequentariae graecanicarum litterarum. » D'autres, comme VElemenlale Introdiictorium, conservé à la Bibliothèque nationale de Paris, renfermaient en outre quelques morceaux de lecture avec la traduction latine en regard : l'oraison dominicale, la salutation angélique, le sym- bole des apôtres, le Benedicite, les grâces 2. Fréquemment aussi on y trouve les commandements de Dieu, des fragments des Évangiles ou encore des morceaux empruntés aux classi- ques. L'alphabet d'Aide, imprimé à Venise en 1508, repro- duit c( Poema ad bene beateque vivendum » de Phocylide et les « Carmina Aurea « de Pythagore. Très élémentaires aussi les opuscules publiés par Schurer à Strasbourg, en 1515 3, et par J. Secerius, à Haguenau, en 1525^'. Vraiment, on aurait scrupule à leur décerner le titre de gram- maire. * Voir H. OmOiNT, Alphabets grecs et hébreux publiés à Paris au XVI^ siècle, dans Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, novembre et décembre 1884. 2 Plaquette in-4o, quatre feuillets non numérotés, plus douze feuillets blancs, sans lieu ni date. '' « Elementale introduclorium in nominum et verborum declinationes graecas. Item Hier. Aleandri tabulae, sane utiles Graec. musarum adyta compendio ingredi cupientibus », Strasbourg, Schurer, 1515, in-S*^. * Institulio puerilis litterarum, Haguenau, J. Secerius, 1525. 11 en est tout autrement des œuvres de Gaza, Lascaris ^, Chrisoloras et autres, employées dans nos écoles et nos collèges. Quels livres ardus! et comme ils devaient sembler ingrats et rebutants à la jeunesse ! « Ce sont là préceptes espineux et mal plaisants, et des mots vains et descharnez, où il n'y a point de prinse, rien qui vous esveille l'esprit. » Tels sont les termes dans lesquels Montaigne 2 caractérise celui d'entre eux qui fut le plus répandu et qui se rencontre encore le plus fréquemment dans nos bibliothèques ^ : c( rEta-aywYTi ou Introduclionis grammaticae libri /F » de Théo- dore Gaza. Dans une étude sur Clénard , un grand intérêt s'attache forcément au manuel qui partout fut remplacé par les Institutiones de cet auteur : il fera donc plus spécialement l'objet de notre attention. Des quatre livres qui composent rE^c>aYwy-/i, les deux pre- miers sont consacrés aux matières que traitent les Institutiones. On verra, d'après la table de l'édition de Baie "î-, de 1529, * Notre premier imprimeur belge, Thierry Martens, imprima en 1516 et en 1518 la Grammaire de Gaza et en 1516 celle de Lascaris. Voir : Paul Bergmans, notice dans la Biographie nationale et clans Revue des bibliothèques, Paris, juillet 1895, — et les sources qui sont indiquées dans cet excellent travail. - Montaigne, Essais, I, 25. 5 Voir Répertoire des ouvrages pédagogiques, op cit., pp. 309 et sui- vantes. On en trouve surtout les éditions latines, texte grec, texte latin et notes, d'Érasme, de J. Tusanus, de Crocus et de Heresbach. ^ Theodori Gazâe, Inlroductionis grammaticae libri quatuor, Basileae, apud Valentinum Curionem, 1529, 164 pages, in-S» : « Primus liber continet omneisque orationis parteis, declinationes, et nominum, et ver- borum. Qua in rc etTràôr), cum nominnm, tum verborum, mira brevitate complexus. \xiiy. quoque non parva lectoris novi utilitate, ab activis, et passivis seiunxit. ElUSDEM PRIMI LIBRI INDEX. De literarum ordine ac divisione, item de accentu, et ariiculo. Quatuor parisyllabarum declinationes. De quinta ac impari declinatione, contractioneque eiusdem. In species varias cum divisione verborum intlexiones. Verborum in aliquot personis contractiones. ( 76 ) que nous reproduisons en note, à quel point ils étaient détaillés. Il est des qualités que l'on ne peut contester à l'œuvre de Gaza. Elle brille par la sûreté et le nombre des informations. Telle qu'elle est, elle renferme l'érudition grammaticale de l'époque, elle représente la science du temps. Mais ce n'est point là un livre de classe. Gaza est complet, mais il est concis; et à force de concision, il est tombé dans l'excès. Il a rencontré l'écueil signalé par le poète : c( ... brevis esse laboro obscurus fio ». De participiorum formatione, cum generibus eorundem. PronorainuiTi declinationes. De praepositionum, et adverbiorum dilferentiis. Coniunetionum discrimina. ARGUMENïUM SEGUiNDI EIBRI. Secimdus repetit octo orationis parteis, quasi loca quaedam praedic- torum denotans et plura exitonens. Tum formationes verborum, iitilissi- mam rem futuro grammalico ingeniose exponitur. Index eiiisdem. Riirsum de literis, syllabis, oratione anctius. Accentiuim divisio cum accuratiori nominum divisione, ac gcnerum discrimine Comparativoriim, ac superlativorum formationes ac declinationes Patronymicorum, diminutivorum, passivorum origines. Ad quas declinationes nomina quaeque referantur. Quaeque inter se habeant declinationes communia. Declinalionum ad haec quid sit cuique proprium. Iterum de nominum. tum contractione, tum syncope. De varie declinatis nominibus. Denuo de verbis, ac imprimis de activorum temporum formationibus. Quid cuilibet inflexioni proprium, aut cum aliis commune. Accurate per singula verborum gênera declinationes, et personarum per modes deductiones. Quae habeantur communia verborum modis, et ampliores temporum formationes. Item de contractione cum lieteroclitorum verborum declinatione. Item auctius de participiorum tum formatione, tum declinatione. De articulis et pronomine. De praepositionum et adverbiorum deductione. Postremo rursum coniunetionum explicantur potestates. « (77 ) L'ELaaywyri est obscure. Que de passages difficiles! Que d'autres incompréhensibles et énignialiques! Quelle crux philologorum digne d'être proposée à l'ingéniosité et à la sub- tilité des beaux esprits du XVl*' siècle! Aussi Guillaume Budé, le grand instauratcur des études grecques en France, disait- il qu'il ne connaissait rien d'aussi fameux ni d'aussi obscur que le quatrième livre ^, tandis que Henri Estienne 2 démontrait combien tout le volume était pou à la portée des jeunes intelli- gences. Et le bon Curion de déclarer en tête de son édition que le volume était écrit pour des savants et non pour des élèves et réclamait, pour certaines de ses parties, un OEdipe 3. Voilà l'ouvrage dont les deux premiers 4 livres servaient de manuel dans les collèges! Que l'on juge de la peine avec laquelle les commençants devaient s'assimiler des passages 1 Préface de l'édition de H. Andréas : « Theodori Gazae, liber quartiis, de conslmclione partiiim orationis, conversione et explanalione Ileliae Andreae Burdigalensis illiistralus. Paris, Vascosanus, 1551, '212 pages — 6 ff. n. cil. )> 2 Henri Stephani Dialogus de bene inslituendis Graecae linguae sfudiis, édition de Genève, 1587, p. 41 : .. Nam Theodori Gazae, viri alioqui cilra controversiam doctissimi, et alioruni grammaticorum facile ))rin- cipis, graviores esse instilutiones qiiam ut huic aetali recle convcnire possint ... Cf. aussi p. 107. 3 Édition citée, voir ci-dessus. « Theodorus Gaza vir ulriusque litera- turae monumentis insignis, inler alia sua scripta, libres quatuor de institutione grammatica posterilati reliquit, quibus virille rem gramma- ticam in universum miro ordinis compendio complexus est, atqui sic arcta brevilate, ut non rudibus, sed erudilis prorsus scripsisse haec videatur. Nam cum ubique fere obscuriusculus sit, tum locos quosdam habet, praeserlim in posterioribus libris, vix dum ab eruditissimis inlel- leclos, et qui iuxla proverbium Oedipum aliquando requirant coniec- torem. » ^ Les deux derniers livres renferment : « De accentu et qualitale syliabae atque orthographia; de constructione parlium orationis cum figuris quibusdam elegantiisque dicendi. » (78) comme ceux par lesquels débutait au premier livre et se conti- nuait au second l'étude du substantif i ! Certes, nul ne désavouera les naïves observations de Curion ; c'était se tromper d'adresse que donner pareil traité à des commençants. Nous pouvons en dire autant des grammaires fort répandues aussi, dans les contrées septentrionales, des Chrysoloras et des Lascaris '>^. Les Institutiones du frère Urbain Bolzanius, plus connu sous le nom d'Urbain de Bellune, ne sont pas plus pratiques. L'editio princeps parut chez Aide en 1497. Les nombreux éditeurs que ce livre eut par la suite ne se firent pas faute de l'abréger et de le simplifier 3, et cependant l'édition de Johannes Hospinianus, qui vit le jour à Bâle en 1546 4, —plusieurs années donc après les Institutiones de Clénard, — présente * « De Nomine ». (Nous reproduisons la version érasmienne) : « Nomen autem aliud quidam proprium, ut Socrates. aliud vero appelativum ut homo. Aliud rursum adieclivum ut bonus, aliud relativum ut qualis. Aliud item interrogativum ut quis? aliud numérale ut unus duo très Accidentia autem habet genus, speciem, numerum, casum, personam. Genus quidem masculinum ut sermo. fœmininum ut scientia. neutrum ut bonum. Speciem vero, primilivam ut omnis. derivativam ut Theon. Figuram autem simplicem ut equus. compositam utPhilippus. Numerum vero, singularem ut deus. dualem ut d. dii. pluralem ut dii. Casum autem, rectum, genitivum, dativum, accusativum, et vocativum. Perso- nam vero tertiam ut Socrates. secundam utô Socrates. Caelerum inler orationis parteis, nomen quidem, praeter ea quae prius dicta sunt. et Gentile aliquod est, ut Phryx. et Indefinitum, qualis et Comi)rehensivum, ut populus, et Distributivum, ut aller, ulerque, uniusquisque, alius elContentivum, ut vinetum. et Factitivum ut fluclus. et Ordinale, ut primus, secundus et Ad aliquid, pater et lanquam ad aliquid, nox, mors, etc. » - Répertoire des ouvrages pédagogiques, op. cit., p. 384. 3 Ibid., p. 77. * « Institutionum Grammaticarum f. Urbani Bolzanii Bellunensis libri duo in epitomen redacli per loannem Hospinianum Steinanum, oratoriae artis in inclyta Basiliensium Academia professorem. In qua praeterquam quod communis linguae tractatio à caeleris dialectis distinguitur, niliil ( 79 ) encore bien des difticultës. Telles sont : les « sex accidentia nomini, les octo accidentia verbo, les sex accidentia participio, les octo accidentia prononiini, les tria accidentia adverbio » et autres complications répudiées par Clénard. B. Le besoin d'une bonne grammaire élémentaire, on le voit, se faisait sentir d'une façon pressante. Aussi s'efforça- t-on promptement de combler cette lacune, et, en quelques années, dans ditï'érents pays, nous constatons l'apparition presque simultanée de nombreuses grammaires grecques, écrites spé- cialement pour les élèves. On a souvent dépeint la Renaissance, cette admirableépoque de l'histoire de l'esprit humain, et il ne nous appartient pas de refaire ce tableau ; remarquons seulement que la produc- tion pédagogique intense, dont nous signalons ici l'existence, en est un des traits les plus caractéristiques et les plus inté- ressants, en même temps que la manifestation éclatante de la prodigieuse diffusion de l'hellénisme en France, en Belgique et en Allemagne. Dans cette littérature touffue, — et nous n'entendons pas y comprendre les traités de syntaxe, cette partie de la grammaire ayant été laissée de côté dans les Instilutiones^ — la place d'honneur revient aux ouvrages de Clénard. Le succès qui les couronna n'est pas dû uniquement, nous en avons la convic- tion, à la valeur intrinsèque des Institutiones ; il tient en partie, aussi, à l'heureux complément que l'auteur leur donna en écrivant ses Meditaliones. Parmi les éléments de grammaire qui parurent alors, il en était d'excellents; le lecteur pourra en juger par la revue etiam omissum est eorura, qiiae ipse auctor opportune docuisse videtur. Vtilis itaque fiitura est non tyronibus modo, sed etiam qui iam aliquo usque in Graecis literis progressi sunt. w — Basileae, 154(3 (Jérôme Curion), in-8% 16 ff. - 172 pages. ( 80 ) rapide que nous allons passer des productions les plus appréciées. En 1520, dix années donc avant les rudiments de Clénard, parut à Louvain le Compendium ^ du Soissonnais Adrien Amerot, second titulaire de la chaire de grec au Collège des Trois- Langues. Nous ne pouvons que souscrire au jugement suivant, qui a été porté sur ce livre par l'un de ceux qui ont le mieux connu et exposé l'histoire de l'humanisme en Belgique 2, Félix Nève : a Le travail d'Amerot est une œuvre toute pratique, qu'il a élaborée en vue des besoins de la jeunesse ; il est assez volu- mineux pour comprendre beaucoup d'exemples, dont le texte grec est toujours accompagné d'une version latine dans la ligne suivante; il renferme un exposé détaillé des règles qui concernent les formes grammaticales, spécialement les dési- nences et les contractions, et donne la preuve que l'auteur avait poussé fort loin l'analyse de tous les faits de grammaire. Non seulement Amerot avait éclairci les irrégularités et les anomalies des formes grecques, à l'aide de courts tableaux, mais encore il avait dressé des paradigmes fort étendus pour présenter d'un coup d'œil le système de la conjugaison. » Nous ne balançons pas à affirmer qu'il est peu de livres de grammaire qui l'emporlenl sur celui d'Amerot; il est conçu suivant les procédés de la logique occidentale, et il se distingue ainsi, au point de vue de la méthode et de l'application, des grammaires calquées sur les traités des réfugiés grecs Théo- dore Gaza et Constantin Lascaris. » Clénard tira grand profit, nous n'en doutons pas, de l'œuvre de son devancier. Il lui emprunta probablement ces exemples nombreux, ces paradigmes répétés, ces vastes tableaux qui * « Compendium Graecae grammatices, perspicua brevitate complec- tens, quidquid est octo partium orationis. » Louvain, Th. Martens, 4520, 92 feuillets in-8«. 2 Mémoire historique et littéraire sur le Collège des Trois- Langues , op. cit.. p. 209. ( «1 ) jettent tant de luiiiiùrc dans les Instituliones et dont Félix Nève fait ressortir la haute utilité. Mais il surpasse Amerot par plus de clarté dans l'exposition; puis il eut la fortune, répétons-le, de faire dans K-s Meditaliones l'application de son système, de faire loucher du doigt les excellents résultats qu'il pouvait produire. Le Comj)endium(\u Suisse Jacques Ceporinus(Wiesendanger)t suivit celui d'Amerot et jouit en Allemagne et en Suisse de beaucoup de faveur. Il parut d'abord à Baie en 1522, et fut fré- quemment réimprime à Baie, à Zurich, à Anvers et même à Paris. C'est un traité fort succinct, oii les paradigmes des déclinaisons et des conjugaisons font défaut — ils n'y furent ajoutés qu'en 1546 par le Zurichois Frisius '^; — en revanche, on y trouvera les règles de syntaxe. Les Rudiments de Metzier, professeur de grec à Breslau, datent de 1529. Ils sont tirés pour la plus grande partie de Gaza et d'Urbain de Bellune '^. L'auteur, qui a connu person- 1 Voir Répertoire des Ouvrages pédagogiques, op. cit., p. 147, et Renouard, Bibl. des Éditions de Simon de Colines, op. cit. — Geporinus y avait joint une édition des Travaux et des Jours d'Hésiode avec une « decla ratio gram, ». - Nous avons sous les yeux une réédition de Ceporinus-Frisius : « Compendium grammaticae graecae Jacobi Ceporini, ex postrema autoris edilione, nunc primum opéra Joannis Frisii Tigurini castigatum et auctum. Coloniae Agrippinae, apud heredes Arnoldi Birckmanni », 1553, 349 pages in 8°. Le verso du premier feuillet porte ce qui suit : « Priori editioni accessere Nominiim contractorum intégra exempta. Comparationum formulae. Nomina mensium. Quatuor coniugationum in w , et verborum in p.t absoluta paradetgmata. Nomina verbalia in ?uum ordinem redacta. Verba anomala etdefectiva. Pronominum divisio. Quaedam Adverbio, Praepositioni, et Coniunctioni addita. Constructionis ratio plurimum locupletata. » =^ Primae Grammatices graecae partis Rudimenta, loanne Metzier authore. Haganoae, per Joh. Secerium, anno 1529, mense Julio, in-8°, 67 feuillets n. ch. Tome LX. 6 ( 82 ) nellement ce dernier, nous dit qu'il le suivra de près. Il a tenu parole et son volume est pauvre en détails originaux ^. Georges Macropedius (Langhveldt), philologue érudit et célèbre dramaturge, qui fut pendant longtemps directeur des collèges institués par les Frères de la vie commune à Bois- le-Duc, Liège et Utrecht, imprima en 1530 ses Graecanim Institudouum Rudimenta, destinés aux élèves d'Utrecht. La première édition semble perdue, mais nous avons pu prendre connaissance de son œuvre dans l'édition quelque peu abrégée de lo35 "-i. Elle ne renferme que Talphabet avec indication de la pro- nonciation néo-grecque et une étude excessivement succincte des parties du discours et des formes 3. Un ouvrage qui parut peu d'années après les livres de Clénard et qui, si nous ne nous trompons, se ressent de leur heureuse infiuence, est la Graecae Grammaticae Melhodus de Jean Lonicer, helléniste allemand 4. Par sa forme, il se rat- tache à la catégorie des Colloques scolaires, un genre spécial 1 « Incloflnitum secundum nos a praeterito imperfecto formamus, secuti Rich;irdum Crocum praeceptorem nostrum; ea enim formandi ratio facilior nobis esse videtur, quam si ab indefinito primo ducatur. » ~ (c Graecarum Instilutioniim IluJimenta, per tabulas, compendiosius aliquanto quam anle perstricla. » Bois-le-Duc, G. Hatard, 1533, 16 feuil- lets in-4o. •■^ Cf. au commencement : « Cum subinde monuissent me non medio- cris eruditionis ac prudenliae viri ... linguae graecae Rudimenta quae ante quincinennium prelo mandaveram, quibusdam in locis prolixiora esse et altiora quam quae commode in semestri horis dumlaxat succi- sivis aut a praeceptoribus enarrari, aut a tyrunculis apprehendi possent, pleraque quamvis non inutilia, minus tamen incipientibus seu rudibiis necessaria ademi. » Et au paragraphe des verbes en pii : « Formulas coniugandi horum verborum ab aliis petcs. Nos brevitati studentes unicum substantivum ab omnibus verbis diversum, cuius usus creberrimus est, at Tabulas ponemus. » ^ Bâle, Westhemerus, 1536, in-8". { 83 ) de littérature pédagogique étudié par M. L. Massebieau en un volume bien connu ^. L'élève apprend ici, au cours d'un dialogue tenu par Anagnostes et Leontonikes, les principales règles de lexigraphie et de syntaxe, avec nombreux exemples pris à Homère, aux Tragiques, à Thucydide et à Platon. Lonicer recommande — d'accord avec Clénard — la lecture des auteurs comme le plus sûr moyen de savoir rapidement le grec ''^. Des morceaux de lecture achèvent le traité, notam- ment la lettre de saint Grégoire de Nazianze à Celeusius. Nous n'en dirons pas plus des devanciers et des contempo- rains de Clénard ; nous avons cité les plus appréciés; sur ceux qui jouirent d'une notoriété moins grande, on consultera avec fruit le Répertoire des ouvrages pédagogiques du XV!*^ siècle, ainsi que son très utile complément 3 : le résumé du Réper- toire. L'excellence de la méthode clénardienne fut promptement reconnue. Un philologue belge des plus expérimentés et des plus compétents le proclame en des termes qui ne doivent pas être perdus 4 : 1 L. Massebieau, Les Colloques scolaires du XVI^ siècle (1480-lo70). Paris, 1878, in-8o. 2 Lonicer, op. cit. : « Cetera enim bonorum autorum lectione, cuni usu tum exercitatione potius discuntiir, quam adeo prolixis Grammati- coriim re£(ulis. » (Conclusion de Lonicer.) 5 Mémoires et Documents scolaires publiés par le Musée pédagogique de PariSj fascicule 25, pp 42-54. Paris, 1887. ^ Franc. Modi Briig. Novantiqitae lectiones, Francfort, héritiers Andr. Wechel, 1584, pp. 146-147. — A rapprocher du jugement de Modius, le témoignage flatteur de David Chytraeus, professeur à Rostock (1530-1600): « Ego ad Nicolai Clenardi, cuius admirabilem in docenda hac lingua facilitatem fuisse, ex auditore illius Jacobo Bordingo seniore intellexi, puer assuefactus sum, née scio an comprehendi brevius praecepta possint. » (Davidis Chytraei Epistolae, Hanau, typis Weclielianis, apud heredes Joannis Aubrii, 1614, p. 630.) ( 84 ) « Quod de philosophia Seneca, écrit François Modius, hoc ego de linguarum scientia iudico; longum et impeditum ad eam iter esse per praecepta; brève et efïicax, ut ad illam per exempla, sic ad istam per loquendi usum, et frequentem legendi scribendique, et subinde aliquid ex una in alteram transferendi exercitationem. Quid igitur, nulla volo Gramma- tices Latinae aut Graecae praecepta, pueris praesertim tradi? imo maxime, sed brevia; sed perspicua; sed quae ingénia adhuc tenera instruant, non quae onerent illa multitudine, aut obscuritate confundant. Large hic a ïTiaioribus nosiris peccatum, primus Nicolaus Clenardus hoc correxit apud Graecos, et veram ad eorum linguam viam lassus errando vidit, aliisque monstravit, secuti sunt multi, imo infiniti alii, in utraque lingua, de quibus maxime probandi illi, qui ut iam ante dictum est, brevissimi simul et dilucidissimi sunt. » Aussi, les Institutiones et les Meditationes devinrent-elles aussitôt classiques dans les principaux pays de l'Europe. On trouvera en appendice, à la fin du présent mémoire, le relevé des innombrables éditions de ces volumes. Nous laisserons i\ notre partie bibliographique toute son éloquence. Les faits qu'elle renferme parlent d'eux-mêmes et donnent la preuve de la vogue dont jouirent les œuvres de Clénard en France, en Belgique, en Hollande, dans les différentes contrées de l'Alle- magne, en Suisse, en Italie, en Espagne, dans le Portugal et même en Pologne. Ils furent maintenus dans les programmes non seulement pendant les XVI® et XVIh siècles, mais dans certains pays jusque dans les dernières années du XVIII*^ siècle, jusqu'au moment, peut-on dire, où le latin cessa d'être la langue de l'enseignement i. * Voir : Schotel, de Illustre School te Dordrecht, pp. 12 et suivantes — Braunschweigische Schulordmingen von den altesten Zeiten bis ziim Jafire iSS8, hgg. von Koldewey. Berlin, 1886, dans Monumenta Germaniae paedago'gica, t. I, aux pp. 112, 149, 150, 154, 155, 158, 165, 168, 174; ( 8o ) Quelques faits sont significatifs : cinq cents exemplaires des InslitiiHones furent enlevés à Paris, en quelques jours, l'année même de leur apparition ^. En 1S51, Gravius en imprima plus de quatre mille ii Louvain 2. Trente ans après, et bien que les livres de Clénard eussent paru presque chaque année dans de nombreuses éditions, les InstituHones eurent dans la seule ville de Paris les honneurs de sept éditions diffé- rentes; et en la même année 1581, elles sortaient aussi des presses de I.yon, Anvers et Genève. En 1563, le grand Amyot expliqua publiquement, à Louvain, la grammaire de Clénard en vertu d'une autorisation de la faculté des Arts, aux Halles 3. En 163^, les Etals de Hollande et de Frise occidentale, désirant en maintenir l'emploi dans les établissements de ces provinces, chargèrent Gérard Jean Voss d'en préparer une nouvelle édition soigneusement remaniée ^, tandis qu'en 1651 le duc de Brunswick en prescrivait l'usage dans tous les col- lèges de son duché 3. « De fait, dit Félix Nève, la renommée de Clénard fut asso- ciée longtemps à celle de notre Despautère », le Priscien t. Il, aux pp. 81, 82, 161, 613, 638. — Eckstein, Griechischer und Latei- nischer Unterricht. Leipzis^, 1887, p. 392. — Voir aussi : S. Verrepaeus, Institutiomnn schoiasticarum libri très, Anvei's, J. Bellerus, 1573, aux pp. 116-137. * Voir ci -dessus, p. 61, note 2. - Voir Meditatwnes, édition de Louvain, Barth. Gravius, 1552, p. 7. ^ Voir Félix Nève, La Renaissance des lettres^ op. cit., p. 238. ^ Voir Préface de l'édition de Voss >voir notre Appendice) : « Ea mens fuit Illustrium Hollandiae ac West-Frisiae procerum, quando fecere decretum, ut eadem linouae Graecae praecepta in omnibus huius pro- vinciae schoiis obtinerent; inque nova Grammatices editione adornandâ (cuius mihi imposita fuit cura) quatenus publica illud utilitas permitteret, Clenardi praecipue vestigiis insisteretur. » ^ Schulordnung 4661 : « Grammalica Graeca in scholas nostras omnes ea recipietur, quam e Clenardina Gerardus Vossius concinnavit. » — Voir KOLDEWEY, op. cit., t. II, p. 161. ( 86 ) belge 1, et Lafontaine unit encore ces deux noms quand il parle d' « Un écolier qui ne s'amusait guère » A feuilleter Clénard et Despautère - ». Qui ne comprendrait pas, dans ces conditions, l'influence considérable que les Institutiones et les Meditationes eurent sur les études de grammaire grecque? Oui, le nom de Clénard est inséparable de ceux de tous les philologues qui ont, par la suite, fait de cette science l'objet de leurs travaux; soit qu'ils aient écrit des traités nouveaux, soit qu'ils aient réimprimé, enrichi de leurs commentaires et de leurs observations, ceux de notre compatriote. Nous avons pu nous procurer les manuels qui, après Clénard, au cours des XVI% XVli« et XVliI« siècles, se sont partagé les faveurs du public dans les princi- paux pays de l'Europe : tous ont fait des emprunts, plus ou moins considérables, aux Institutiones. Leurs auteurs ont marché dans la voie que leur avait ouverte le grammairien brabançon et se sont inspirés de son œuvre. c( Viam monstravit..., comme dit François Modius 3, secuti sunt multi, imo infiniti alii. » Cette parole est bien exacte et peut s'appliquer aux Neander '^, aux Kamus s, aux Martin * « Belgii nostri Priscianus », surnom que l'on donnait à Despautère. - F. Nève, mémoire, op. cit , p. 329. "' Novantiquae lectiones, voir ci-dessus. ' Grammairien allemand, 4525-1595. Il publia Graecae linguae erote- inata. Bâle, J. Oporinus, 1566, et Cwraecae linguae tabulae, Ibid., 1561. •■■ Ramus est de ceux qui doivent le moins à Clénard. On ne peut isoler lu Grammntim graeca quatenus a lalina di/fert (editio princeps. Paris, 1560) de l'illustre et malheureux auteur de la dialectique, de ses gram- maires française et latine; tout comme celles-ci sont inséparables du reste de ses travaux philosophiques et pédagogiques. La méthode gram- maticale de Ramus est toute philosophique. C'est l'application directe à la grammaire des principes logiques de Ramus. Il n'étudie pas tant le grec pour lui-même que pour le concours que sa connaissance apportera nécessairement à la formation complète de l'esprit. « A la vérité », dit-il dans sa Préface à la Royne, mère du Roy, en tête ( 87 ) Crusius 1, aux Sanchez 2, aux Goll -^ aux Sursin '»■, aux de sa grammaire française (1572), « il nous est aujourd'lmy plus difficile d'apprendre une lanc;ue grecque ou latine, qu'il ne fcut oncques ny à Platon ny à Arislote d'apprendre toute la philosophie... La gianunaire est non seulement la première entre les artz libéraux, mais elle est la mère nourrice de tous, qui les nourrit comme au berceau et leur ap})rend à parler et déclairer ce qu'ils sçavent : et sans elle serovent muets et inutiles : et à ceste cause a été magnifiée non seulement [tar les anciens philosophes, ains par les grans princes. » — Un point nous fi-appe : c'est la préoccupation qu'a cet initiateur de la pensée moderne d'êlre dans ses grammaires, avant toutes choses, très court et très simple. Pour le grec, il n'admet que très peu de règles. 11 veut par la lecture et par des exer- cices mettre le plus promptement possible l'élève à même d'appliquer ses connaissances. C'est ce que Clénard demandait dans ses Instituliones et répéta fréquemment dans ses Meditationes. Une part importante revient, selon nous, à Ramus dans l'hisloire de renseignement du grec. Le fameux Sylburg, que nous retrouverons plus loin, publia d'après lui ses Riidimenta graecae lingiiae ad 'postremam Ramaeae grammatices editionem conformala (Francfoit, hérit. Andr. Wechel, 1582), et Lancelot parle de lui avec enthousiasme dans la Nouvelle méthode (cf. infra), à la page ix. Voir Ch. Waddington, Ramus, .sa vie, etc., Paris, 1855, aux pp. 347 et 460, et Egger, L'Hellénisme en France., Pans, 18(59, t. I, aux pp. 334 et suivantes. * Né à Bamberg en 1526, mort en 1607. Auteur de Grammaticae graecae cum lalina congruentis yars prima, etc. Bâle, J. Oporinus. s. d. (1566), ouvrage par questions et réponses qui fut très répandu. Cf. Allgemeine Deutsche Biographie. ' Sanchez (Sanctius), grammairien espagnol, 1523-1601. Il dut connaître personnellement Clénard. 11 fut l'auteur de nombreuses pubhcations; nous ne citerons que Paradoxa grammatica, Anvers. Plantin, 1582, et Grammatica graeca, Ibid., 1581. 11 s'inspire de Clénard et de Ramus. 3 Goll (Golius), né à Strasbourg en 1528, mort en 1600. Auteur d'une Grammatica graeca, sive educatio puerilis linguae graecae, pro gymnasio argenlinensi pnmum conscripta. Nombreuses éditions; nous avons entre les mains celle d'Amsterdam, Jansson, 1644. ^ Sursin (Lancelot, op. cit., pp. x et 493, écrit Surcin\ recteur à Angers à la fin du XVIe siècle, auteur de : Joannis Sursiiii Carnutis Nogentini grammaticae graecae libri sex. — Accessit brève Icxicon primi- tivarum omnium totius graecae linguae dictionum. Angers, A. Hernault, 1595. (88 ) Gretser ^, aux Weller '^, aux Huldrich ^, aux Furgault ^ aux Lancelot ^, aux Verwey ^. Reprenons les choses de près pour ceux de ces savants qui ont conservé le plus fidèlement la méthode et la tradition clé- nardiennes. Le Père Gretser, savant jésuite allemand -^ reçut de ses supérieurs l'ordre de remanier la grammaire de Clénard. Il écrivit, dans ce but, ses Institutmies, qu'il divisa en plusieurs volumes destinés chacun à une classe différente et propor- tionnés à l'âge et à l'intelligence des élèves ^. Cet ouvrage jouit d'une vogue très grande, pleinement justifiée d'ailleurs par la science et la méthode de l'auteur. Celui-ci était parfaitement au courant des travaux de ses devanciers et les mit largement à profit '">, surtout Clénard, qui lui a été d'un grand secours pour son « liber primus de Octo partibus oralionis, pro tertia classe G ». Les livres qu'il destine aux classes supérieures sont originaux et constituent pour l'époque de très remarquables travaux '^. Lancelot nous annonce lui-même, dans la Préface de sa Nouvelle méthode pour apprendre facilement la langue grecque, ' Voir plus bas. 2 Weller, professeur à Wittenberg, 1602-1644, auteur d'une grammaii'e qui eut le plus grand succès et fut fréquemment réimprimée. ^ Gretser ou Gretscher, J., né à iMarckdorf (Souabe) en 1562. j)rofessa les humanités à Fribourg et mourut à Ingolstadt en 1625. « Currente hoc anno. jubetur Juvenluti Gymnasticae commodiorem Grammaticam Grae- cam condere, sublatis Nicolai Clenardi ambagibus, simul ad docendam in Academia Theologiam (De Backer-Sommervogel, Bibl. des Écrivains de la Compagnie de Jésus, t. III, 1746). * Voir dans De Backer-Sommervogel le relevé de toutes les éditions. La première parut à Ingolstadt, 1593, David Sartorius. Il y en a une (en français) de Paris, Dumoulin, 1863, et une de Lyon, Briday, 1865. '-> Il cite Clénard, Budé, Guillon, Antesignan, Guill. Baille. ^ Passim. ■ Sur l'enseignement du grec chez les Jésuites au XVII« siècle, voir Egger, op. cit., t. II, p. 54. ( 89 ) quel parti il a tiré des Institutiones ^. Il en donne d'assez nombreux extraits -. Le Nouvel Abrégé de Furgault ^, qui parut pour la première fois en 1746, leur doit [)lus encore, et les Institutiones et Meditationes avec les notes d'Antesignan, de Berchet, de Sylburg figurent encore parmi les sources principales de l'ouvrage, en tête de la douzième édition, imprimée à Paris, en 18ïil, par les soins de Jannet ^K Enfin, en 1711, vit le jour un curieux petit volume « où on ne s'est guère servi que du Clénard même, et de son excellent commentateur Antesignanus ». Il était intitulé : Abrégé de la grammaire grecque de Clénard, des accens, de la syntaxe et des dialectes. Pas de préceptes, mais beaucoup de lecture, deréjlexion et d'exercice, et eut de nombreuses éditions s. On le voit, la tradition clénardienne demeura en hon- neur en France pendant tout le XVIII® siècle. 11 en fut de même en Angleterre 6, aux Pays-Bas "^ et dans le Portugal 8. 1 C'est la fameuse méthode de Port-Royal, Nous citons, d'après la deuxième édition, à Paris, de l'Imprimerie d'Antoine Vitré, chez Pierre le Petit, 1658, xxxix-574 pages. La premièie édition est de 1655. On sait que Lancelot en fit paraître un abrégé sous le titre : Abrégé de la Nou- velle méthode pour apprendre facilement et en peu de temps la langue grecque. Amsterdam, Pierre Mortier, 1730, 19'i pages (eut un grand nom- bre d'éditions). Voir Egger, op. cit., t. II, p. 61. 2 Notamment aux pp. 47, 59, 60, 82, 155, 285, 529. ■' Furgault, Nicolas, né en 1706 à Saint-Urbain (Champagne), mort en 1795, professeur au collège Mazarin à Paris. ^ Nouvel abrégé de la Grammaire grecque. Paris, Aumont, veuve Nyon, 1821, in-8o. ^ En 17H, Paris, Nion; en 1736, Paris, veuve Brocas et Denys-Jean Aumont; en 1751, ibid. ; en 1783, Paris, P. M. Nyon le jeune; en 1783, Paris, Barbou. '■' « A practical grammar of the greek tongue. Being a Collection from those very larned Masters. Clenardus. Cambden. Antesignanus. Busby. Vossius. Leeds. Posselius. Blackwell, etc. » Londres, John Gray, 1734, 238 pages. ( 90 ) C'est un fait dont le chapitre suivant nous rendra raison. (' de la page précédente) Voir ci-après nos pages sur Voss, Verwey, etc. (8 de la page précédente) Voir Ribeiro, Historia dos estabelecimentos scientificos litterarios e artisticas de Portugal. Lisbonne, 1871, t. I, p. 234. — A. P. LoPES DE Mendonça, dans Annaes, op. cit., p. 128 : « Fr. Forlunato de S. Bonavenlura, na Memoria que esereveu : Do começo, progresses edecadencia da litteratura grega em Portugal desde o estabele- cimento da Monarquia até ao reinado de D. José I (Tomo VIII das Memorias da Academia) dâ noticia de duas ediçônes da grammatica grega de Cleynarts, feitas em 1702 e 1729, assim como de um resumo d'aquella arte, feito em 1712, e ludo saido dos prelos do Real CoUegio das Artes, em Coimbra. » Ainsi donc, la grammaire de Clénard parut en 1702 et en 1729 à Coïmbre, et un résumé de cette grammaire fut publié en la même ville en 1712. ( 91 ) CHAPITRE IV. Les scholiastes de Clénard. — Guillon. — Antesignan. — Sylburg. — Estienne. — j,cot. — Morel. — Berchet, — Baxe. — Mérigon. — Moquot. — du Creux. — Labbé. — Goulu. — Nansius. — G. J. Voss. — Venvey. René Guillon (Renatus Guillonius Vindocinaeus), né à Saint- Osmame dans le Vendômois en 1500, décédé en 1o70, auteur de plusieurs travaux de grammaire estimés ^, fut l'un de ceux qui les premiers commentèrent les œuvres de Clénard. Ses Annotationes in grammaticam Clenardi ont été souvent reproduites et sont marquées au coin de l'érudition et de la saine critique. Guillon y explique l'origine des expressions grammaticales, telles que diphtongues, diphtongues propres, impropres, accent, synérèse, crase, etc. 11 complète les indications de Clénard sur l'aspiration et l'accentuation; il s'attache aussi à faciliter l'étude des conju- gaisons par des tableaux synoptiques fort détaillés; ce dont il s'est d'ailleurs fort bien trouvé au cours d'un enseignement de sept à huit années "i. Il relève aussi quelques erreurs et quelques omissions : Clénard a négligé de classer le a- parmi les consonnes; il n'aurait pas dû, comme les Neoterici, admettre que des noms de la première déclinaison appar- tiennent au genre commun. Tous ces substantifs sont mascu- 1 Cités dans le Répertoire des Ouvrages pédagogiques du XVI^ siècle, op. cit., 345. - Guillon publia à Paris, en 1553, chez Richard : « Tabulae perbreves, rationem, molus verborum omnium barytonorum, circumttexorum et verborum in p.t nova docendi formula compleclentcs : cum deductione temporum et modorum aliorum in aliis deducendorum, quibus adjun- guntur duae aliae verborum eorumdem tabulae, digestae in figuram triquetram ac tetragonum : quae appiime utiles sunl iis qui animum cupiunt appellere ad scribendum, quaeque thematum graecorum inves- tigationem facile docent » (20 pages in4o). ( 92 ) lins, ainsi que Gaza et Chalcondyle l'avaient enseigné. C'est W la plus grande erreur que l'œil perspicace d'Estienne ait décou- verte dans les travaux de Clénard i. Les Institutiones présentent aussi quelques lacunes et quelques inexactitudes dans les paragraphes qui traitent des verbes contractes et dans les Annotationes in verba. Les réserves que Guillon émet à ce sujet ont été relevées et vive- ment critiquées par les admirateurs de Clénard, mais le scho- liasle leur répond vertement dans une édition subséquente '^. Guillon n'émenda qu'une partie des Institut iones et s'arrêta net au cours de ses études sur Vlnvestigatio thematis 3. * Il en parle en termes piquants. Voir H. Stephâni, Dialogus de bene institiiendis Graecae linguae studiis et de parum fidis, etc., op. cit., p. 16:2 : « Habet (fateor) aliquid magna reprehensione dignum in tradenda prima declinatione. Quum enim ea sit velut monasterium quoddam ciiius non intrat foemina limen, tamen XTjaxrjc;, quod eam ingreditur, tanquam androgynum ei est ... Caeterum in Clenardi grammatice vix quidquam aliud tanta reprehensione dignum inventum iri arbitror. » 2 Paris, Tli. Richardus, 1558, f" 40. Le titre de l'opuscule est com- plété .. : «< in quibus recens addidit alias annotationes, in quibus res- pondet calumniae invidorum. « Voici la réponse de Guillon à ses calom- niateurs : « Placuit autem id addere, ut facerem fidem errati Clenardini, propterea quod nescio quis plane temerarius dicebat quosdani esse qui temere Clenardum, qiiem debebant defendere, reprehendebant. Quantum ad me attinet, effeci ut mortuus, sepullus, et qui posthac nullus unquam fuisset, Clenardus nunc vivat. » ^ Il venait de recevoir la nouvelle tout à fait inattendue de la mort de sa mère. Il en fait part au lecteur en des termes qui ne sont pas des plus modestes : « Multo plura enim in Clenardum annotavissemus, nisi id unum nobis accidisset, quod sine lachrymis meminisse non possumus. Cum enim studioso cuique, et linguae potissimum Graecae candidato, hasce minutias. rudioribus adhuc ingeniis, tenuique lacté alendis non omnino inutiles, scriberem, allata mihi ab amico epistola. quae stylum meum, studiorumque meorum impetum summopere repressit : quippe quae me (quanto meo dolore non dico) obitus materni certiorem fecit. Et quia homo sum, nihilque a me humani alienum putavi, ut sunt homi- num mores, humanis afïlectibus permotus ego perlecta epistola, ilico et chartas et calamos abieci, obortis lachrymis. » Comme on goûte, en lisant Guillon, l'aimable enjouement de Clénard et sa crainte d'être un pédant ! ( 93 ) Ce fut par une lettre envoyée de Lyon, ]e, 10 avril 1554, que l'imprimeur I^ierre Davantes ou Antesignan, de Rabastens (Petrus Antesignanus Hapistagnensis) ', dédia ù son ami Pierre Labadens les notes qu'il destinait à son édition des Instituliones. Elles devaient lui assurer un rang honorable parmi les hellé- nistes de l'époque. A coté de menues remarques sur le texte, on y trouvera de courts et substantiels tableaux complétant le livre de Clénard : « De orthographia et consonantium nexu appendix ; orationis partes et earum accidentia graece et latine; de dialectis appendix ; praecepta generalia de dialectis; de nominum génère régulas générales; appendix de pronomini- bus secundum varias dialectos, ac primum de tribus primitivis; appendix de quatuor residuis nominum derivatorum formis : nempe patronymicorum, possessivorum, diminutivorum et denominativorum; appendix de poetarum licentia in con- trahendis nominibus. » On doit aussi i^ Antesignan de nombreux exemples nou- veaux, ainsi que d'utiles additions à la partie dite : Investigalio thematis. En outre, le scholiaste plaça en tête de son édition des tables extrêmement détaillées et la termina par un traité original nommé : « Praxis seu Usus praeceptorum grammatices, Opus mole quidem perexiguum, sed ad Graecos tum oratores, tum poetas intelligendos magnopere condu- cens. » Sous ce titre pompeux, il y a en réalité peu de chose : quelques morceaux de lecture, tels que l'oraison dominicale, la salutation angélique, des fragments d'Euripide, Aristophane, Théocrite et Pindare. L'auteur en donne le texte grec et le texte latin, suivis de notes claires et précises dans le genre de celles qui ont fait la fortune des Meditationes. Ainsi complétée, enrichie de tables et d'appendices, la grammaire de Clénard devient un répertoire très vaste. La correction de l'édition et l'élégance de la forme font le plus ^ Rabastens, dans le Tarn, arrondissement de Gaillac. Davantes ou Antesignan figurera dans une série ultérieure des études de M. Beaudrier, Bibliographie lyonnaise. Voir première série, Lyon, 1895, p. 119. ( 94 ) grand honneur aux presses de l'imprimeur lyonnais '. Son œuvre, bien qu'elle présente de nombreuses imperfections et qu'elle ait été traitée fort durement par Estienne '2, eut un grand succès et fut fréquemment réimprimée 3. Nous ne séparerons point les noms de Sylburg, d'Estienne et de Scot. Les études d'Antesignan sur les Institutiones de Clénard déterminèrent tout un mouvement scientifique; parmi les productions qu'elles suscitèrent immédiatement après leur apparition, il convient de citer au premier rang celles des trois hellénistes que nous venons de nommer. Nous ne pou- vons suivre de près ces savants dans la voie oii ils s'engagèrent ; car ils ne se contentèrent pas de commenter Clénard très copieusement. Antesignan, lui aussi, fut l'objet du même travail. Bien plus, ils annotèrent, soumirent à la critique la plus sévère, à l'examen le plus approfondi, tous les mots grecs qu'ils rencontrèrent, toutes les expressions dont ils se servi- rent : leur sens, leur emploi, leur origine furent discutés dans le plus grand détail. Tous ces travaux furent reproduits dans VUniversa gram- ^ Les règles de Clénard sont imprimées en gros caractères. Antesignan les détache ainsi nettement du reste de l'ouvrage. Elles doivent donc constituer, comme par le passé, la base de tout l'enseignement gramma- tical. 2 Voir la critique acerbe d'Eslienne dans Paratipomeiia grammali- carum Gr. linguae Inst., Paris, Estienne, 1581, au chapitre : « De cautione adhibenda in legendis grammaticis quorundam scriptis, admo- nitio. » Il parle d'Antesignan dans les termes suivants dans son dialogue, « De parum hdis graecae linguae magistris », op, cit., p. 164: Ph. : « Quem ergo mihi tandem nominabis plane dignum qui in illo catalogo parum fidorum aut etiam omnino infidorum Graecae linguae magistro- rum ponatur 1 » Corn. : « Petrum Antesignanum eorum esse antesigna- num dicam. Infinita enim propemodum ex eo pueri discunt quae illis postea fuerint dediscenda. » 5 Voir Appendice bibliographique. ( 9o ) matica graeca de Seul, véritable tliesnurus, plein de documents et de notes, d'une érudition peu commune, mais d'une lecture bien pénible. Frédéric Sylburg, philologue allemand, né en 1536 et décédé en 1596, fut celui qui mit le plus de discrétion dans la con- troverse. Il fit paraître d'abord son commentaire à Francfort, à l'imprimerie de Wcchel i, où il était correcteur. Puis il y publia, coup sur coup, différents ouvrages pour l'enseigne- ment du grec : « Rudimenta graecae linguae ad postremam Rameae grammatices editionem conformata (1582), — Alplia- betum graecum; in quo de graecarum litterarum formis, nominibus, potestate ac pronuntiatione germana ; tum et de numeralibus Graecorum notis ex veterum monumentis dis- seritur (1591), — Syntaxis graecae compendium (1598). » II prépara pour les presses de Wechel une réédition des Inslitutiones et Meditationes avec les Scholies et la Praxis d'Antesignan, enrichie de ses propres annotations... « omnia, ainsi que le porte la première page, à Frid. Sylburgio Hesso recognila, locis propemodum innumeris emendata, notisque insuper illustrata ». Les corrections de Sylburg portent, en général, sur le texte même de Clénard. Scot en a notablement tiré parti. Les pages 126, 140, 167, 292, 301, 369, 373, 378, 405, 447, 449, 458, 465, 466, 521 et 536 de son Universa grammatica ^ en font foi. Le grand Estienne ne ménagea pas ses critiques à Sylburg, tout en rendant hommage au talent dont il a fait preuve. Il se montre particulièrement sévère à l'endroit de ses annotations sur les Scholies d'Antesignan '^. Deux des nombreux ouvrages consacrés aux lettres anciennes par Henri 11 Estienne, fils de Robert, contiennent des obser- * Voir notre Appendice. - Édition de Cologne, 1613. Voir notre Appendice. 3 Voir De Caiitione, etc., dans Paralipomena, op. cit., feuillet 5 : « Sed sive festinavit (Sylburgius), sive unus animadvertere omnia non potuit, ipsa eiim velut obruente multitudine, plures certe ignoranliae morbo C96) valions sur les rudiments de Clénard. Ce sont : le Dialogus de bene instituendis graecae linguae studiis, qu'il imprima en lo87 i , et ses Paralipomena grammaticarum graecae linguae institu- tioniim, cum animadversionihus in qiiasdam grammaticorum tra- ditiones, qui datent de 1581 2. Nous avons déjà énoncé, au cours des pages précédentes, l'opinion qu'avait l'illustre auteur du Thésaurus sur les pro- ductions de Clénard, Antesignan et Sylburg. Il a trouvé très peu à reprendre à celles de notre compatriote, et cependant elles étaient restées telles qu'elles étaient sorties, d'un premier jet, de sa plume, et il conclut par ce jugement llatteur 3 : (c Neque enim multa peccat, nec valde periculosa. Ac sunt nonnula eiusmodi ut per imprudentiam potius quam per inscitiam ab eo scripla iudicari possint. » L'Universa Grammatica graeca d'Alexandre Scot parut à la fin du XVl^ siècle, et peut-être pour la première fois en 1593, chez Hugo a Porta, à Lyon. Elle contenait non seulement les Institutiones de Clénard avec les Sc/iolies d'Antesignan, d'Ëstienne, de Sylburg et de Scot lui-même ^, — qui occupent six cent quinze pages très remplies dans l'édition de Cologne, 1613, — mais encore le traité des dialectes grecs de Caninius, laborantes reliqiiit. Ac profecto si omnes accurate examinarentur, et medecina omnibus qui ea opus habent adhiberenlur, eadem postea de hac Antesignani grammalice exoriretur controversia, quae agilatur apud iurisconsultos de navi quae tota per partes est relecta, manente eadem carina, an eadem esse navis dicenda sit Sed hoc esset profecto Augiae stabulum expurgandum suscipere. » 1 Op. cit. Ce dialogue est suivi de : « De parum fidis Graecae linguae magistris etc. », déjà cité également. 2 Op. cit. 5 Estienne n'a rencontré que deux erreurs dans les Meditationes . Voir De parum fidis, op. cit., p. 162 : Ph. De eius autem Meditationibus qiiid ais ? Corn. Esse et ibi aliqitos naevos non nego : et alicubi quiddam naevo etiam peius : veluti qiium Tcpof(TXT){j.i quidem exponit Praesideo et Prae- sum. * Il y met fréquemment en parallèle les grammaires de Clénard et de Gretser. ( 97 ) la syntaxe de Varennius avec annotations, les manuels de pro- sodie du Père Guillaume Baille et de Vergara, le De Passio- nibus dkfiomim de Triphon et la Praxis d'Antesignan. Pareil volume, cela va de soi, n'était pas destiné à des élèves. Toutefois, nos imprimeurs ne cessèrent pas de publier les Inslituliones dans des éditions classiques plus maniables (;t mises à la portée des enfants. Parmi les scholiastes de Clénard qui cherchèrent à main- tenir son livre en rapport avec les progrès des méthodes pédagogiques et avec les exigences de l'enseignement, nous citerons d'abord le savant imprimeur Guillaume Morel, né au Teilleul près de Mortain en 1505, décédé en 1564." On doit à cet helléniste distingué ^ des notes explicatives, qui furent d'un usage courant dans les écoles et parurent sous le titre suivant : c( Institutiones in linguam graecam. Nicolao Clenardo auc- tore. Annotationes suis quaeque praeceptis accomodatae sunt, Gulielmi Morclii, in graecis typographi Hegii, diligenlia et labore. Adjectae sunt ad calcem sacrae preces '^. » Les Perbreves in Clenardum annotationes de Toussaint Herchel, né à Langres en lo40 et décédé en 160o à Sedan, ont jusqu'à présent passé inaperçues. Le Bé les a imprimées (avec j)agination spéciale) à la suite de l'édition du manuel de Clénard qu'il fit paraître en 1581 . Ces observations sont fort nombreuses et nous semblent être l'œuvre d'un gram- mairien expérimenté et instruit. Dans leur forme lapidaire, elles complètent heureusement et en quelques mots bien des règles et définitions écourlées par Clénard ; elles réparent ' Auteur de plusieurs ouvrages pour l'enseignement du grec et du latin. Voir Répertoire des ouvrages pédagogiques, op. cit., p. 451. 2 Ces notes furent fréquemment réimprimées. L'édition qui parut en 1574 à Paris, chez Jean Benenatus, 88 pages in-4% était en usage en 1579 au Collège de la Marche (renseignement communiqué par M. Ferd. Buisson). Tome LX. t ( 98 ) plusieurs omissions. Nous y relevons ^ l'éloge suivant, qui montrera la popularité dont jouissait notre compatriote : « Quod quidem si fieret, comitiisque habitis rogarentur sententiae, quaenam Grammatica Graeca ex sexcentis editis potissimum placeret (iam enim quae de reliquis artibus et linguis praecipienda sunt disserere, nec mei consilii est, nec facultalis) equidem mihi dubium non est, quin doctissimi quique pedibus atque animis in banc sententiam irent, unum maxime Clenardum retinendum, discendum, docendum. Sed quid comitiis et suffrages ad eam rem opus est, cum summo omnium consensu unus ille Clenardus dignissimus censeatur, quem nostra haec Academia terat et personet? » Un autre scholiaste de Clénard, dont le souvenir s'était perdu, est le Père Nicaise Baxe, de l'ordre des Augustins, né à Anvers en 1581, décédé en cette ville en 1640, préfet des col- lèges de Bruxelles et d'Anvers. 11 publia les Institutiones et les enrichit de nombreux éclaircissements à l'usage de ses élèves. Le privilège est du 17 mai 1610 et VedUio princeps est proba- blement de la même année ; nous avons sous les yeux une édition de 1642^^. Pierre Bertrand de Mérigon (Merigonus), professeur de grec et d'hébreu au Collège d'Harcourt 3, est de la même époque que le précédent et s'est proposé le même but que lui ; mais ses observations portent également sur les œuvres de Clénard, d'Antesignan et de Gretser. Elles n'ont d'ailleurs pas de pré- tention scientifique et visent à rendre très simplement service aux maîtres et aux élèves. 1 Page 3. 2 « Nicolai Clenardi Institutionum linguae graecae liber primus faci- liori methodo digestae sunt Annotationes , quae prius in libri calcem fuerant coniectae, operâ P. F. Nicasii Baxii Augustiniani. In usumiuven- tutis, quae in scholis Auguslinianis, aliisque instruitur ». Anvers, Verdussen, 1642, 158 pages in-8°. 3 Professeur et orateur en langue grecque au Collège d'Harcourt est le titre que portait Mérigon : Voir Brunet, Manuel du Libraire, t. III, 1651. Les Biographies françaises sont muettes sur ce personnage. ( 99 ) Elles virent le jour en 1618 ^ en même temps qu'une grammaire grecque « ... juxta institutiones Nicolai Cle- nardi ». Le Père Etienne Moquot (Stephanus Moquotus), de la Com- pagnie de Jésus,. né à Nevers en 1570, décédé à Bordeaux en 1625 ou 1628 '-^, qui enseigna avec grand succès au Collège de Nevers, élabora une édition nouvelle des Institutiones renfer- mant, outre une division originale et un excellent traité de syntaxe, quelques heureux changements. Les chapitres traitant du verbe substantif, des verbes anomaux, des verbes imper- sonnels, des adverbes, des prépositions y sont considérable- ment augmentés. Moquot termina son travail par quelques paragraphes sur la prosodie et les dialectes grecs, matières laissées de coté par Clénard et qui exercèrent l'activité de tous les érudits qui revisèrent son œuvre. Ce livre parut pour la première fois ci Paris en 1619. Un nombre considérable de rééditions atteste son grand succès. Après la mort de son auteur, il fut revu, corrigé et mis à jour par les Pères François du Creux et Philippe Labbé 3, qui à ce titre méritent de trouver place parmi les scholiastes de Clénard. La Nouvelle Méthode de Lancelot contient la phrase sui- * « Grammatica graeca ad facilem methodum redacta iuxla Institu- tiones Nicolai Clenardi quibus accessit utilis tractatus de accenlibus et ratio peculiaris investigandi themata Authore Petro Bertrando Merigono presbytero linguarum hebraïcae et graecae professore. » Paris, Jo. Libert, 1618. — Dédié à Jacques Foulleus. A la fin du volume : « Facilis et Compendiarius Tractatus dialectorum linguae graecae authore... etc. w. Paris, « Sumptibus auctoris », 80 pages in-16. « Docetur vero supradictus tractatus cum grammatica graeca ab authore in coUegio Becodiano. » 2 Voir De Backer-Sommervogel, Bibliothèque, etc., op. cit., V, 1270. 5 François du Creux, né à Saintes, entra dans la Compagnie de Jésus en 1614 à l'âge de 18 ans et mourut à Bordeaux en 1666. Voir De Backer- Sommervogel, t. Il, 1657. Philippe Labbé, né à Bourges, le 10 juillet 1607, ( 100 ) vante ^ : « Plusieurs ayant travaillé à éclaircir ou amplifier cet » auteur (Clénard), entre lesquels on peut dire, ce me semble, » que ceux qui ont le mieux réussi, ont esté Monsieur Goulu, » célèbre Professeur du Roy '^ ». Ceci désigne sans doute Nicolas Goulu (1530-1601), profes- seur au Collège de France, ou tout au moins son fils Jérôme Goulu (1581-1630), qui occupa la chaire de grec dans le même établissement. C'est en vain que nous avons lâché de retrouver les obser- vations vantées par Lancelot; nous pensons qu'elles sont tou- jours restées manuscrites et ont fait l'objet d'un cours dans la célèbre école fondée par François I*"". La bibliothèque de l'Université de Leiden renferme des notes manuscrites sur les instihitiones, dues à la plume d'un autre helléniste : l'illustre François Nansius, bourgmestre du Franc de Bruges, puis professeur de langues anciennes à Dor- drecht et à Leiden 3. Nansius naquit à Isenberghe, près de Furnes, vers 1525, et mourut à Dordrecht en 1595. Nous avons déjà fait connaître les raisons qui amenèrent, en 1632, Gérard Jean Voss -^à préparer, pour les collèges hollan- mort à Paris, au Collège de Clermont, le 17 mars 1667. Ibid., t. IV, 1297. Sur ces éditions, voir De Backer-Sommervogel et notre Appendice bibliographique. La Préface de Labbé contient des détails fort intéres- sants. ' Op. cit., p. XI. - Voir Abel Lefranc, Histoire du Collège de France, p. 382. Nicolas Goulu publia un grand nombre d'ouvrages. Ses fils furent : Jean Goulu, 1576-1629, général des Feuillants, théologien, et Jérôme Goulu, cité ci-dessus. Jérôme, semble-t-il, ne publia rien d'important. IN. B. — Ne pas confondre avec Golius, cité plus haut. 3 Voir G.-D.-J. Schotel, Algemeene Konst- en Letterbode, 1842, pp. 354 sqq. — Le même, De illustre School te Dordrecht, Utrecht, 1857, pp. 33-40. ' Né aux environs de Heidelberg en 1577, mort à Amsterdam en 1049. ( 101 ) dais, une édition revue et corrigée des Institutiones : « Institu- tiones linguae graecae, olim quideni scriptae a Nicolao GI et Kalkar 7, sont loin d'épuiser la matière. * Vendville, page 86, avait déjà dit : « expediret... hoc etiam sacri belli génère aggredi imperium turcicum; hoc, inquam, etiam belJi génère tam victis quam victoribus adeo salutari ». 2 Voir au nom de Thonissen, Bibliograpliie des biographies. 5 a Deleclus argumentorum et syllabus scriptorum qui veritatem reli- gionis christianae... asseruerunt. » Hamburgi, MDCGXXV, in-4o *' Der Islam ... aus dem Englischen ... GiUersloh ..., 1878, in-8«. « Gennadius und Pletho ... Breslau, 1844 : Die Bestreitung des Islam im Mittelalter, etc., pp. 106 et suiv., in-8°. Tome LX. 9 ( 130 ) Ce n'est pourtant que de cette manière qu'on pourra mon- trer comment, ici comme toujours, le mérite de Clénard a consisté à voir avant les autres et à bien voir. Traçons donc au moins une légère esquisse du sujet et rappelons que la polémique contre les mahométans avait été inaugurée par des théologiens grecs, relativement bien infor- més d'ailleurs. Mais les latins, ne puisant pas assez à cette source, ignorant d'ailleurs les langues et les doctrines des musulmans, continuèrent la lutte dans des conditions telles qu'elle ne pouvait guère aboutir. Ils auraient pourtant pu déjà tirer meilleur parti du texte du Coran, puisqu'on en avait fait quelques traductions totales ou partielles ; mais ces travaux ne semblent pas avoir été aussi répandus qu'ils auraient dû l'élre t. Pourtant il y eut un heureux commencement, et Clénard, qui fut un précurseur, eut lui-même un précurseur, Raymond Lulle, qu'il ne semble pas, d'ailleurs, avoir connu. (• de la page précédente) Une traduction inédite du Coran, par M. Mar- cel Devic, dans Journal asiatique, 1883. t. I, pp. 343 et suiv. ,'' de la page précédente) Kirkens Yirksomhed blandt Muhammedarne indtil Constantinopels erobring af Tyrkerne..., ved D"" Chr. H. Kalkar. Kjôbenbavn, Hos C.-A. Reitzel ..., 1884. * La plus ancienne traduction est celle que fit faire Pierre de Cluny, au milieu du XIl^ siècle. (Schnurrer, Bib. arab., pp. 4^1-4'i3. — Journal asiatique, 1883, t. I. pp. 368 et 376.) Au XlIIe siècle, Alphonse X « fizo trasiadar toda la secte de los mores », dit un contemporain. (Bibl. de aut. espanoles, t. LI, p. vi, note.) Ce serait là une œuvre considérable, qui embrassait peut-être et le Coran et le recueil des traditions; mais si l'on rapproche ce que dit Steinschneider, Die Hebràischen Uebersetzungen d. Mittelalters, pp. 591 et 972, § 2, on devrait admettre plutôt qu'il s'agit d'une traduction partielle du Coran. Plus tard, au XV^ siècle, viennent : la traduction de Jean de Ségovie (GoLOMESius, Italia et llispania orientalis, p. 216. — Notices et extraits des manuscrits, IX, I, p. 110); celle qui se fit à l'instigation de Bertrandon de la Brocquière {Journal asiatique, p. 383); la version partielle de G. Raimond de Moncada (Steinschneider, ouv. cit., p. 986); enfin, la traduction arragonaise d'André {Journal asiatique, pp. 385-386. — Notices et extraits des manuscrits, IX, I, pp. 109-110.) ( 131 ) H. Lulle ^, en effet, avait de bonne heure conçu l'idée de convertir le monde musulman en s'adressant aux indigènes dans leur langue et en prenant corps à corps leurs véritables doctrines et non le fantôme de système qu'on leur attribuait. Achetant un esclave arabe, comme plus tard Clénard, il apprit de lui sa langue "^ ; comme Clénard encore, il conçut le projet d'établir une sorte d'école de missionnaires et le préconisa toute sa vie 3. Et, même, il le réalisa en partie : saisissant toute occasion pour recommander l'arabe, il eut du moins le bonheur de voir le Concile de Vienne (1311) s'inspirer de ses idées et, notamment, décréter l'établissement à Rome, à Paris, à Bologne, à Oxford et à Salamanque, de chaires d'hébreu, d'arabe et de chaldéen ^. Plus heureux, ici encore, que Clénard, il eut le temps de rédiger de nombreux traités de controverse, fondés sur une exacte connaissance du mahométisme s. Et il alla en Afrique prêcher sa foi; il y retourna plusieurs fois et paraît y avoir cueilli la palme du martyre 6. ^ Sur Lulle , voir l'important travail inséré dans le tome XXIX de V Histoire littéraire de la France. 2 Ibidem, p. 8. ^ Ibidem, p. 12. ^ Ibidem, pp. 45-47 ^ Ibidem, passim et surtout p. 99. f' Ibidem, p. 48. (132) CHAPITRE II. Les idées et les actes de Clénard. Mais, après Lulle et jusqu'à Clénard, il n'y a plus à noter de tentative faite en pleine connaissance de cause. Et l'on peut même penser que Clénard ne dut pas son idée à d'autres, puisqu'elle ne lui vint que peu à peu. En effet, s'étant mis à étudier à Grenade avec son précep- teur arabe le Coran et la religion mahométane, il s'aperçut bien vite combien il serait facile de la combattre, étant donnés, d'une part, son absurdité, et, d'autre part, ce fait que le Coran admet l'Évangile et, par suite, fournit aux chrétiens une base solide pour leur controverse (28, 34 et 51); car, si l'on veut attaquer quelqu'un, c'est à ses écrits qu'il faut s'en prendre (44 et 197), non à des opinions qu'on lui attribue bénévolement par ignorance. Et, la tâche étant aussi facile, ne faut-il pas attaquer une religion si répandue (52)? Qu'importe que le mal soit ancien et que les mahométans habitent des pays lointains (35 et 51)? Et le nombre de ceux qui se trompent donne-t-il quelque force à l'erreur (52)? Mais s'il convient de discuter avec les mahométans, à quelles conditions pourra-t-on le faire avec succès? Car, pour ne pas réussir, autant vaut ne pas commencer (63). Comme toujours, Clénard saisit toutes les données du pro- blème, et, par suite, en découvre la solution. Tout d'abord, il faut savoir et comprendre. Qu'on lise donc le Coran, qu'on lise la tradition (28, 43 et 44). Car il eststupide (stultum, 28) d'attaquer ce que Ton ne comprend pas. Sans doute les Latins ont écrit des traités de controverse; mais on ne peut pas se fier à ces livres (44), et il vaudrait mieux nous ( 133 ) taire que de nous rendre ridicules, comme nous le faisons, en défendant mal une cause sacrée ^. Mais, si même toutes ces controverses étaient bonnes, aussi bien qu'elles ne le sont pas, encore ne serviraient-elles à rien; car on les écrit en latin à Tusage de gens qui ne savent pas le latin (44). Veut-on tirer l'épée contre eux, que ce soit pour qu'ils en sentent les coups, et toute controverse latine, comme on en a fait, ne sert à rien dans ce but (35, 62 et 215). Aussi, la deuxième condition, pour réussir, sera de savoir l'arabe. Une troisième condition, dont Clénard ne parle pas, c'est qu'il faut nettement distinguer la doctrine qu'on condamne des personnes qui la professent et auxquelles on doit prouver son affection. Mais s'il n'en dit rien , nous savons qu'il se sentait sûr de se faire aimer des juifs et des musulmans (40, 41 et 65). Le problème nettement posé, Clénard en conçut tout aussi nettement la solution. Ce qu'il fallait faire, ce qu'il se résolut à faire, c'est d'abord de se mettre bien au courant du mahométisme, puis de fonder à Louvain un enseignement convenable de l'arabe. Avec ses élèves, qu'il rendrait capables de discuter, il traduirait notam- ment le Coran et les ouvrages de polémique que les théologiens, dorénavant mieux informés, pourraient rédiger avec espoir de succès et qu'on répandrait dans tout l'Orient (331). Quant à la philosophie et à la médecine arabe, il ne s'en occuperait pas, ne recherchant en tout ceci qu'à atteindre son but pieux, nul- lement à s'illustrer ou à s'enrichir (33, 35, 43, 44, 63, 90, 91, 194). Et, quant à son futur enseignement de l'arabe, il en voyait bien clairement aussi l'organisation nécessaire. Il le dirigerait, mais aurait à ses côtés son maître indigène pour former ses ' « Alioqui qaae vulgo a concionatoribus contra eos (Mauros vel Judaeos) jactantur saepe valde sunt inania, et praestaret tacere quam ridicîdum agere patronum sacrosanctae nostrae fidei » (197). ( i34) élèves à la conversation et à la pratique (64-65). Cette idée, que Clénard et Vendville ont seuls comprise de leur temps, il était réservé à notre siècle de la réaliser enfin dans les grandes écoles de Paris, de Vienne et de Berlin. La solution trouvée, Clénard se met immédiatement à l'œuvre, avec un courage qu'il faut d'autant plus louer qu'il ne se dissimulait aucun des obstacles qu'il allait rencontrer sur sa voie. Et, tout d'abord, il connaissait l'ignorance de ses contem- porains en cette matière. N'est-il pas forcé, en effet, quand il parle de mahométisme à un homme aussi savant que Lalomus, de s'excuser en quelque sorte et de lui dire : « non tibi narro fabulas » (29-30) ou « ne me putes jocari w (47) ? De cette ignorance devait résulter l'indifférence. « Bien des gens trouveront mon idée nouvelle », dit-il (27). Et qu'attendre d'étrangers quand son ami Parvus lui déconseille son entre- prise (211) et qu'il a besoin de le convaincre; en lui promet- tant par exemple des explications au sujet de l'idée qu'il avait de faire confier un enseignement à un juif, dans un même but de propagande (198)? Qu'attendre d'étrangers quand il sent que son ami Latomus ne peut le comprendre — « utcumque de istis judicabis » (33) ou « multa hic statim video quae cogitas de hac nova pugnandi ratione » (43) — et qu'il doit lui annon- cer des éclaircissements (34) ou des arguments suffisants pour convaincre tout le monde (43 et 63)? Mais comment l'indifférence l'arrôterait-elle, alors qu'il ne craint pas de braver l'hostilité? Celle, notamment, des moines : « Res est invisa monachis, a quibus dira scio mihi expectanda, propter studium arabicum ». Et plus loin : « Quid me futurum censés, ubi nomen Alcorani audiverint (198)? » Ce qu'ils lui réservaient, c'étaient probablement, dans l'idée de Clénard, des persécutions dans le genre de celles des obscuri vin de Cologne à l'égard du restaurateur des études hébraïques, l'illustre Reuchlin. N'importe! « Eia insurgant et nobis facessant negotium (198) ! » Son plan conçu, Clénard se met immédiatement à l'œuvre. ( 138 ) Tout d'abord, il cherche des appuis et, s'adressant au pré- cepteur de Philippe II, Silicaeus, qu'il avait connu à Sala- manque, il lui fait part de ses idées. Silicaeus n'hésile pas à l'encourager et à lui promettre l'appui de tous les grands d'Espagne, pourvu qu'il établisse son séminaire à Grenade et s'emploie à convertir les musulmans qui habitent l'Espagne (43, 200 et 206). Mais Clénard rejette une offre que, plus tard ei faute de mieux, il regrette de n'avoir pas acceptée (200); d'abord, parce qu'il veut fonder son établissement à Louvain ; puis, par une autre raison, qui lui fait le plus grand honneur : il ne veut pas combattre des esclaves qui, sous la terreur de l'in- quisition, n'oseront pas lui répondre. C'est là la plus noble page de ces nobles lettres, et il faut la reproduire ici en entier : « Respondi... non mea consilia destinari Granaten- sibus, qui inquisitionis metu simulant Christianismum, sed eos me somniare milites, qui cum Machometistis ipsis possint confligere et ibi nobis aliquando pugnandum esse, ubi aperte dogmaprofitentur Machometicum : nullum esse certamen, ubi nemo se praebeat hostem (43). » Il était donc bien loin de penser comme Ximenès, dont Hefele a tant de peine à inno- center les conversions ^, et Talavera seul mérite d'être cité à coté de lui. Auprès d'autres encore que Silicaeus, Clénard chercha appui. Ce qu'il lui fallait absolument d'abord (33), c'était acquérir des manuscrits du Coran, des traditions et même de ce travail qu'un chrétien apostat avait écrit contre le christianisme (29). N'ayant su que trop tard, à son grand regret, que des chrétiens renvoyaient des manuscrits en vente en Afrique (217, § 3), il s'adresse à Silicaeus (200), à Jean de Tolède et à un Flamand qu'il ne nomme pas (27) afin d'obtenir, par leur intermédiaire, qu'on lui remette ceux que l'inquisition garde pour les brûler * Nous n'avons à notre disposition que la traduction anglaise de Hefele. (The Life of Cardinal Ximenes bij the Reu. /)>• von Hefele of Tûbingen, translatée! from the German by the Rev. Canon Dalton. Lon- don, 1860, in-8°). Le chapitre en question — c'est le huitième — se trouve aux pages 58 et suivantes. ( 136 ) (216 et 217). Le marquis consent à ce que ses galères en recherchent pour lui (216). Il en fait copier par son maître arabe (27). Et tout cela ne réussissant pas à son gré, il se décide à aller en quérir lui-même en Afrique (36) ^, où il voulait, en même temps, approfondir le système de la religion musulmane (36, 211 et 215). Quant au maître, il n'a pas besoin de le chercher; il l'a. Puis, lorsque, en Afrique, le roi de Fez le lui a repris, il s'occupe d'en découvrir un autre, comme on l'a vu dans la biographie (ci-dessus p. 53). Mais il s'avise alors d'une difficulté qu'il n'avait pas prévue d'abord. Tout esclave devenait libre par le fait même qu'il posait le pied sur l'un des territoires de l'empire de Charles-Quint, sauf l'Espagne; pour avoir donc un esclave à Louvain, ou môme un musulman libre, il lui faut une dispense de l'empereur. Aussi de Fez même écrit-il à son ami d'enfance, Streyters, abbé de Tongerloo, pour le prier de demander un diplôme à la Gouvernante des Pays-Bas (64-65). Dans le même but, il adresse à Latomus une lettre qui ne s'est pas conservée. On a vu dans la Biographie comment, à cause surtout de l'abandon du Portugal, tant de nobles efforts ont échoué. Malgré cela, sachant par expérience ce qu'il aurait à souffrir en Afrique, Clénard se décide à y retourner : il veut « omnia pati » (211), dût-il mendier (203), n'ayant peut-être plus la confiance qu'il forcerait les rois et les universités à se rallier à ses vues (194 et 196). Une seule chose pouvait abattre une aussi forte et aussi géné- reuse volonté; une seule chose l'abattit : la mort. * Les manuscrits qu'il finit par acheter à Salamanque de Nunius (235 et 25) étaient, semble-t-il, seulement des grammaires. ( 137 ) CHAPITRE m. Clénard pouvait-il réussir? — Ignace de Loyola. — Postel. — Weiganmeier. — Vendville. Clénard aurait-il réussi s'il avait survécu? On serait tenté de croire à la possibilité du succès, si l'on considère que son idée était, pour ainsi dire, dans l'air, comme le prouvent des tentatives presque contemporaines. C'est ainsi que nous voyons Ignace de Loyola se rendre en Palestine dans un but de propagande ^. Plus tard, le 15 août 1534, Ignace et ses six compagnons d'alors font un vœu por- tant notamment « qu'ils se rendront à Jérusalem pour la glorification de Dieu ; mais que si, au bout d'une année, il ne leur est pas possible d'arriver à la ville sainte, ils iront se jeter aux pieds du souverain pontife et lui jurer obéissance sans acception de temps ou de lieu » 2. Les circonstances dégagèrent Ignace de la première partie de son vœu 3; heu- reusement pour lui, sans doute, car il ne semble pas avoir eu bien nettement conscience des moyens à employer pour faire réussir une aussi diflicile entreprise ^. Vers cette époque aussi, Postel était poussé par le même esprit. En lo44, il voulut entrer dans la Compagnie de Jésus * Crétineau-Joly, Histoire de la Compagnie de Jéstis. Bruxelles, 1845, t. I, p. 28. « IBID., p. 33. 3 IBID., pp. 35-36. ^ Les religieux établis chez les musulmans poursuivaient d'autres buts que l'évangélisation des infidèles : les Franciscains administraient les sacrements aux chrétiens d'Orient et les Trinitaires rachetaient les captifs. Quant aux missionnaires, voir, par exemple Gramaye, Africae illus- tratae libri decem. Tornaci Nerviorum, 1622, II, pp. 147-153. Ces mis- sionnaires avaient-ils une idée suffisamment claire des moyens à employer? (138) et la gagner à ses idées sur la conversion des infidèles ; mais on ne l'accepta pas. Dans ses voyages en Orient (en 1537 et en 1549), il ne semble pas qu'il ait fait de la propagande ; mais, dans un livre publié en 1544 {De orbis terrarum con- cordia libri /F, Baie, Herbst, in-fol.), il expose ses idées à ce sujet, et, en 1560, il parle encore des mahométans. (De la république des Turcs. Nouvelle édition en 1575, sous le titre d'Histoires orientales.) L'exemple de Clénard n'a pas été étranger à sa conduite. Dans une lettre à Masius, il mentionne son voyage ^ et, une autre fois, il le supplie de collaborer, comme Clénard, au salut des mahométans 2. Et c'est encore Clénard qui paraît avoir inspiré Weiganmeier. Quoique marié et établi comme professeur à Tubingue, il veut, en 1583, se rendre en Afrique pour y apprendre l'arabe 3, Dans les lettres de ce temps, on trouve cette phrase carac- téristique : a quomodo Cleonardus olim fecit » ^. i\lais ne pouvant obtenir l'autorisation de ses supérieurs, il continua ù ruminer son projet et, en 1599, il se rendit en Italie pour y voir Prosper Alpin et y apprendre l'arabe d'un juif; par malheur, il y tomba malade et mourut, lui aussi, martyr de la science 3. • LossEN, Briefe von A. Masius, p. 35*2. 2 IBID., p. 408. 3 Sur tout cet épisode, voir Schnurrer, Nachric/iten, pp. 186-149 et 236 et suiv. — BM. arabica, p. 340. * ScHNURRER, Nachricliteu, p. 242. ^ Pages 445-146. — Il est regrettable qu'on ne sache sur Valentin Cless que ce qui se trouve à la page 247 de Schnurrer. Si c'est le Valentin Cless dont Adelung-Jôcher cite une édition d'œuvres poétiques de Frischlin (1607 et 1610) et un o[)uscule qu'il est difficile de juger sur le titre : Weck-uml Betglôcklein in Kriegsgef'akr, 1622, il faut reconnaître que ses travaux ont pris une tout autre direction. Un autre fait intéressant, c'est que certains biographes du fameux Servet (de Sponde, Moréri, etc.) lui attribuent un voyage fait en Barbarie pour connaître le Coran. Mais la Bibliothèque anglaise, t. II, pp. 19o et 197, dit avec raison que c'est une erreur. ( 139 ) Mais plus intéressantes peut-être que les tentatives de ces hommes d'action, plus fécondes, à coup sûr, en résultats furent les idées d'un savant prélat, Vendville; ce sont celles de Clénard, mais il ne les lui a pas empruntées : du moins rien ne nous autorise à l'aftirmer. Dès lo61, Vendville avait commencé à élaborer un projet de séminaire oriental, qu'il devait présenter au Pape en lo89 et qui eut pour conséquence la création de la Propagande i. D'un esprit aussi clair que Clénard, il voit nettement ce qu'il y a à faire. Frappé, comme lui, de l'absurdité du maho- métisme (138), il croit au succès possible d'une polémique sérieuse. Regrettant l'inertie des catholiques de son temps (28 et 30) et leur rappelant l'esprit de martyre dont les pro- testants ont fait preuve (74, 81 et 152), espérant, d'autre part, dans le dévouement des Belges (45 et 80) -, il préconise la création de séminaires dans les grands ordres : plus tard on en pourra établir d'autres ailleurs. Ce qu'il y faut principalement enseigner, ce sont les langues et tout ce qui fera connaître les doctrines et les personnes que l'on aura à combattre. Et rien de plus frappant, sous ce rap- port, que de trouver presque à chaque page ces mots, qui deviennent un véritable refrain • « rerum et linguarum cogni- tio ». Accessoirement (87), on pourrait enseigner un métier facile, puisque, dans la plupart des états, les missionnaires devront s'introduire sans se faire connaître pour propager peu à peu leurs doctrines et qu'ils n'ont d'autre moyen pour cela que de « sancte fallere » (152). * Son mémoire, préparé pour l'impression par de Ram {Les quatorze livres sur l'histoire de la ville de Loitvain du docteur et professeur en théologie Jean Molanus. Bruxelles, 4866, p. 550, note), a été publié par M. Reusens dans le tome X des Mémoires de la Société historique et littéraire de Tournai et à part (1870, 172 pages in-8"), sous le titre sui- vant : « La première idée du Collège de la Propagande ou Mémoire présenté en 1589, par Jean Vendville, évêque de Tournai, au Souverain Pontife Sixte V, afin de l'engager à établir des séminaires destinés à former des ouvriers apostoliques pour les missions étrangères ». * « Da mihi Belgas », disait saint François Xavier. ( 140 ) Mais ce qui mérite plus d'attention encore, c'est que Vendville se rend parfaitement compte des nécessités de l'ensei- gnement des langues orientales pour le but qu'il a en vue. Il faut apprendre la langue classique pour lire les documents relatifs à la religion, et la langue vulgaire pour pouvoir parler avec les infidèles. Et qu'on ne se borne pas à savoir traduire; on doit pouvoir parler et écrire; il convient de pro- noncer correctement. Pour cela, avant tout, qu'on se procure des maîtres indi- gènes, soit des néophytes originaires des pays à convertir, soit même des captifs. Mais, dira-t-on, ils n'auront pas de méthode. Qu'on leur adjoigne des savants! « Essent fortassis illi lingua- rum magistri amethodi et docendi imperiti ; sed ab aliquo perito eis praescribi posset, quid quoque ordine facere debe- rent. » C'est le système moderne des deux maîtres : un Européen pour l'enseignement scientifique; un indigène pour la pra- tique. Et il ne faudrait que deux ou trois ans pour aboutir, surtout si on loge les étudiants dans un local fermé, seuls avec leurs maîtres indigènes. Puis, pendant les longues traversées, dans les pays limitrophes, où se trouvent toujours des exilés ou des voyageurs, dans le pays même enfin, ils auront les moyens d'apprendre ce qui leur manquerait encore ^. On ne pourrait ni mieux penser ni mieux dire. 1 Voir, surtout, pp. 57-61 et 167. Les séminaires de Vendville doivent aussi, à un autre point de vue, former des prédicateurs dont la tâche sera de corriger les mœurs. Car c'fe sont les vices des chrétiens qui nuisent à la propagation de la religion (95, 113, 124, 162, 163) On croirait entendre un écho des plaintes de tant de chroniqueurs, de tant de prélats, quand ils attribuaient l'échec des croisades à l'immoralité des chrétiens. ( 141 ) CHAPITRE IV. Causes qui, probablement, auraient fait échouer lentreprisc de Cléuard. Mais, en réalité, les temps n'étaient pas encore venus et Clénard aurait probablement échoué. Tout d'abord, la difficulté de l'enseignement de l'arabe aurait créé un premier obstacle ^. Puis, l'ignorance dont Clénard se plaignait ne devait pas se dissiper de sitôt. Bien longtemps après lui , Marracci la déplore encore vivement : « Nonnulli... ex rerum Saracenicarum igno- rantia, vera plerumque omittendo, ficta ac fabulosa in médium protulerunt, quae Mahumetanis risus excitarent eosque in errore suo obstinatiores efficerent 2 ». Plus loin : « Neque in hoc me falli opinor, cum hodieque non paucos ex nostris, alioqui non indoctos, Mahumeticarum rerum adeo rudes videam, ut Mahumelanos, idololatras, Lunaeque, ac Mahumeti adoratores existiment, aliasque de Agarenica secta, ejusque Authore ineptias effutient 3 )>. Et, au moment même où, approuvé et fortement appuyé par le Pape, il publie une savante réfutation du mahométisme, il croit devoir rencontrer en détail des objections parfois sau- grenues ^. Or, ceci se passe en 1691, à une époque où le Collège de la Propagande, puissamment encouragé par les Papes, fonctionnait depuis nombre d'années : la « Cong. de Propagande fide » avait été fondée en 1622 par Grégoire XV et, en 1628, Urbain VIII y avait réuni le « Collegium seu Semi- narium de propaganda fide ». Que devait-on donc penser, qu'aurait-on donc Mi aux temps de Clénard, c'est-à-dire plus d'un siècle plus tôt? * C'est pour ce motif que J. Agricola Ammonius a blâmé le projet de Clénard. (Epistolae indlcae... Dilingae, apud Sebaldum Mayer, 1563, pp. 11-13.) 2 Prodromns ad refutationem Alcorani. Rome, MDCXCI , 1. 1, première pagination, 3-4. 5 Idem, p. 31. * Prod., pp. 11 et suiv. ( 142 ) En outre, il eût rencontré bien des difficultés pour la publi- cation du Coran. Il n'est pas nécessaire, pour prouver ce fait, de rappeler l'hisloire du Coran édité avant 1509 par Paganini (et non par S. Pagnino, comme le dit le Journ. asiat., 1883, 1, 390, par erreur) et brûlé, dit-on, sur l'ordre du Pape; car ce point d'histoire littéraire est toujours resté douteux ^. Il est douteux aussi que la traduction d'Arrivabene ait été « publica autori- tate suppressa », comme le dit Baur, Bibliotheca libr. rariorum, 1770, l, 12 (2« pagination). Ce qui n'est pas douteux, par contre, c'est que sous le pape Alexandre Vil (16do-1667), la congrégation des censeurs romains a encore proscrit toute édition et toute traduction du Coran. « Cum sacra Romanorum censorum congregatio sub Alexandro septimo Pont. max. Alcoranum cujuscunique impressionis et idiomatis proscriptum esse voluisset, )> dit Marracci {Akorani textus imiversus, 1698, II, Praefatio ad lectorem, p. 3). Ce qui n'est pas moins vrai, c'est que si, malgré la terreur superstitieuse inspirée par le Coran en dehors même de toute crainte de la propagation de l'erreur, on avait traduit ce livre en beaucoup de langues '^, on croyait communément encore en 1692 qu'imprimer le texte arabe du Coran était un sacrilège que Dieu punissait en frappant de mort prématurée quiconque oserait tenter une entreprise si funeste. Et l'idée était si bien < ScHNURRER, Bib. avab., pp. 402-404. Il est cerlain seulement que l'édition a existé et qu'actuellement on n'en connaît aucun exem- plaire. Merlin affirme nettement que « la destruction par l'ordre du Pape n'est qu'une allégation sans preuve et sans fondement, et qui n'a pas même le mérite de la vraisemblance. » J'avais, ajoule-l-il, réfuté cette tradition allemande dans une note que je comptais placer ici ; mais le développement que je me suis trouvé conduit à donner à mes preuves ne me permet pas d'en surcharger ce catalogue. » [Bibliothèque de M. le baron Silvestre de Sacij, 1. 1, p. 414.) 2 Journal asiatique, 1883, t. I, p. 366. ( 143 ) enracinée que Tentzel croit devoir la combattre par une réfu- tation en règle ^. On semble donc fondé à affirnier que, vu les préjugés du temps, Clénard aurait échoué : il lui reste la gloire d'avoir, un des premiers, compris la vérité et donné pour elle sa vie. ' Tentzel, Monatliche Unterredungen, 1692, pp. 917 et suiv. Voici ce curieux passage : « Herr Professer Dantz war beschafftiget, seine Ebraische Grammatic mil scliônen Annotationibus herauszugeben. Ich fragte ihn wegen seines Alcorans, da er versicherte, dass, so bald die Ebraische Grammalica fertig, der Buchfuhrer, dem er ihn verhandeit, daran anfangen wurde (voir ScHNURRER, BW. ar., pp. 410 et 414). Die beyden vortrefflichen und in LL. 00. erfahrnsten Manner, Jobus Ludolfus und Andréas Mullerus, werden ihre Annotationes dazu contribuiren; und liât jener allbereit das vor etlichen Jahren gedruckte spécimen nicht nur allentlialben in Europa, sondern auch gar in Orient herum geschicket. So viel ich mercke (vvaren des Leonardo Worte) ist eine geraeine Persuasion unter denen Leuten, als ob es Golt nicht haben vvolte, dass der Alcoran arabisch in Druck karae, desswegen stûrben die Leute, so ihn herauszugeben vor- nehmen, aile vor der Zeit hinweg. Sie beweisen es daher. weil Erpenius (ScHNURRER, pp. 40i-40o), de Dieu, Golius, Zechendorfius (405-406), Ravius (406-408), und andere, in solchem Vorhaben gestorben. Allein man kan dièse vergebliche Einbildung mit vielen Argumenten widerlegen. Denn ich gebe einem jeden zu bedencken, welches wol nachtheiliger sey, den Alcoran in denen Muttersprachen der Chrisilichen Vôlcker, oder nur in der Arabischen, die unter Tausenden kaura einer verstehet publiq zu machen?Istes nicht wahr dass jenesam nachlheiligsten sey, weil dadurch die Irrthùmer des Alcorans auch dem gemeinen Volck bekant werden, welches nicht allezeit capabel ist, denenselben kraftig zu widerstehen. Nun aber hat Gott zugelassen, dass der Alcoran in Lateinischer (P. de Cluny, SCHNURRER, pp. 421-423 : éditions en 1543 et 1550), Teutscher (la traduction de Schweigger sur Arrivabene. 1616 et 1623: Schnurrer, p. 427. Tentzel ne pouvait connaître la traduction allemande de Lange sur Glazemaker : Schnurrer, p. 428) Arragonischer (Tentzel a-t-il su quelque chose de la traduction d'André?), Italianischer (Arrivabene, d'après Bibliander, 1547: voir Schnurrer, pp. 425-426; de Sacy, Notices et extraits, IX, I, pp. 103-109, et Freytag, Analecta, pp. 17-18) Frantzô- sischer (Du Ryer, 1647, 1649, 1651, 1672, 1683 et 1685. Voir Schnurrer, pp. 427-428 et Sincerus, Nachrichten von lauter alten und raren Bûchern, ( 144 ) 1733, l. II, pp 227-231), Englischer (trad. de Du Ryer, 1649 et 1688: ScHNURRER, p. 428) und Hollàndischer Sprache (d'après Schweigger- Arrivabene, 1641: Schnurrer, p. 427; la traduction de Glazemaker sur Du Ryer, 1658) gedruckt wurde, wie solte er nun wehren, dass selbigcr auch in der Arabischen Original Spraclie heraus kâme? Ja Gott hat es im vorigen Saeculo schon einmal gestattet, allein auft des Pabsts Geheiss sind die gedruckten Exemplaria aile verbrennet worden. Dièses muss icli desto klarer beweisen weil sich Gelelirte linden, die so wohl verbis als scriptis affirmiren, der Alcoran sey niemals Arabisch gedruckt worden. Der erste Zeuge soll seyn M. Joan. Henricus Hâner, der in « Observa- tionibus Philologico-Griticis, num. XVI » schreibet: « Alcoranum nunquam arabice typis excusum fuisse, plerorumque docloruin virorum est sen- lentia. Sed horum animos falsa occupavit opinio. Eum enim jam ante hos 150 annos in Italia fuisse excusum, docet quidam Italus epistolis suis ; quod ipsum etiam patet ex Ambrosii Thesei Inlroductione in varias Linguas orientales, ubi fit mentio characterum Arabicorum, quibus impressus fuit Coranus in Italia. Quaeris, si Alcoran in Italia fuit impres- sus, quare hucusque nemo fuit, oui vel unicum ejus exemplar videre licuerit? Respondeo : Pontifex Romanus exemplaria ad unum omnia impressa suppressit, sicuti Magno Bosio a fide dignissimis viris est rela- tum. » Der andere Zeuge soll der gelelirte Bosius selbst seyn, der « Disser- tatione III de Statu Europae, num. XL « von dem Alcoran saget, dass man ihn heut zu Tagc nur geschrieben haben kcnne, setzet aber hinzu : « Etsi jamdudum, et ante CXX minimum annos, a Paganino quodam Brixiensi litteris Punicis, hoc est, Arabicis, expressum esse diserte scribit Theseus Ambrosius in appendice Introductionis in varias linguas orientales Papiae anno MDXXXîX excusae. fol. 200 qui et ejusdem Introductionis fol. 84 quaedam ex quarto ejus o|)ens quinternione adducit. » Der dritle Zeuge benimmet uns allen Zweifel , nemlich Thomas Erpenius, der seinen Rudimenlis linguae Arahicae, die er inoctavo an. 1620 zu Leiden herausgegeben , einen Catalogum libroriim Arabicorum angehenget, und alsobald im Anfange inter « Venetii excusos » obenangcsetzet a Alcoranum Arabice cu'ca annum 4530 literis Arabicis : sed Exemplaria omnia cremata sunt. » Dièses confirmiret noch melir der vierdte Zeuge, « Joannes Saubertus in Oratione de Ebraeae linguae utilitate ac necessi- tale » , die seiner Palaestrae Theologico-Philologicae, pag. 369 beyge- fiiget ist : « Theodorus Bibliander Apologiam edidit pro editione Alco- rani, qui Arabice impressus Vulcanum subiit Venctiis a. 1530 ... » (L'au- teur parle ensuite ici de livres ou manuscrits réclamés par le Roi de Maroc et de la traduction du Coran que le Pape avait chargé Germaïuis de Silesia de faire d'après les manuscrits de l'Escurial; cette traduction, restée manuscrite, nous est maintenant connue par l'article de Devic, ( 145 ) Journal asiatique, 1883, t. I; voir aussi Schnurrer, p. Al. Il continue en ces termes) : Dem sey, wie ilim wolle, verselzte Leonardo, mich begnùgt bewiesen zu haben, dass Gott zugelassen den Alcoran zu Venedig zu drucken, wie solte ers denn lieute zu Tage wehren? Haben doch zweene wackere noch lebende Theologi auch diesen Vorsatz gefassel, die ja dem gôtllichen Willen sich nimmermehr so praefracte widersetzen wiirden. Der eine ist Herr D. Augustus Pfeiffer zu Liibeck, welcher noch zur Zeit seines Auifenthalts zu Leipzig seine « Theologiam Judaicam et Mohammedanicam » von neuem an. 4687 drucken lassen, und in der Praefation versprochen, mit nechsten den Alcoran herauszugeben in Arabischer Sprache, mit einer Lateinischen Version, die besser seyn solte, als die andern aile, und mit « Annotationibus », die den Verstand des Buchs befôrderten, welches auch die « Auctores » der Bibliothèque Universelle anmercken, Tomo VII, pp. 221, 241. (Pfeiifer est mort avant d'avoir exécuté ce projet; il laissait, en manuscrit, un a Alcoranus triumphatus », que l'on croit perdu.) Der andere ist Herr D. Hinkelmann zu Hamburg... (Sur son édition arabe du Coran, voir Schnurrer, pp. 410-41-2 et 424.) So sind auch Herr Prof. Dantz (voir plus haut) und Herr M. Acoluthus zu Bresslau (Schnurrer, pp. 414-415) keine Unchristen, die beyde an der Edition des Alcorans arbeiten. Es wâre wohl am besten wenn dièse Herren aile mit einander zu einer Edition conspirirten... VVenn sie nur des Handels einig werden kônten, fiir Gottes Zorn und Straffe hâtten sie sich noch viel weniger zu fûrchten, als die jenigen, so der Juden ihre leichtfertigen Schriiften wider die Christliche Religion in Druck gcben, indem bekant ist, dass die Tûrcken nicht so auff Christum lâstern, als die schelmischen Juden. Der Herr hat seine Thesin wohl probiret, urtheilte Antonio, aber sein Vorschlag dûrttte wol zu Wasser werden. Tome LX. lo ( 146 ) LIVRE V. Les « Epistolae » et les poésies de Clénard. CHAPITRE PREMIER. Les « Epistolae ». En i5o0, le neveu de Lalomus, ancien élève de Clénard, publia à Louvain les lettres que son maître avait écrites à son oncle, en y joignant celles que Ilovcrius lui avait données à lire. Le livre doit avoir eu fort grand succès, puisque, l'année suivante, parut une nouvelle édition, suivie d'une troisième en 1561 ; ces deux dernières étaient enrichies des lettres à Streyters, 5 Politès, à M. Vorda et à Rutgerus Rescius. Le célèbre botaniste Charles de L'Écluse (Clusius) ayant eu l'occasion, dans son voyage d'Espagne, de foire la connais- sance d'Augustin Vasaeus, fils du compagnon de voyage de Clénard, trouva [chez lui d'autres lettres et, à son retour en Belgique, les remit à Plantin, qui les imprima en loG6 et qui, sachant que les éditions antérieures étaient épuisées, com- pléta sa publication en mettant en télé tout ce que conte- nait la seconde collection. Le nouveau recueil renfermait donc toutes les lettres déjà connues et y ajoutait celles que Clénard avait écrites à Vasaeus, à Coelius, à Parvus, à Charles-Quint, ainsi que le manifeste « ad Christianos ». Les faits sont là pour attester la vogue dont jouit le volume, puisqu'on en fit une réédition en 1606 à Hanau et qu'on ne cessa d'en donner en latin, en néerlandais ou en français, des extraits, dont on trouvera plus loin la première bibliographie un peu complète : sans aucun doute, il sera possible de l'enrichir encore. Toutefois, la publication de Plantin n'avait pas été sans pré- ( 147 ) senter quelques difficultés. Ainsi que cela résulte de deux lettres de Clusius à Rédiger i, on avait craint le veto delà censure, à cause de la liberté avec laquelle Clénard s'exprime parfois sur des questions touchant aux matières religieuses. ce Siquidem vereor, dit-il, ne difficiles se praebeant theologi in publicationis permissione, quod alibi dicat : monachum esse hypocriseos domicilium (165); atque quadam epistola, monachum novarum semper rerum domicilium, et interdum ludat in canonicorum sardanapalorum delicias. Nosti enim ejusmodi hominum mores, qui aegerrime ferunt ulcéra sibi perfricari 2. » Mais il y a tout lieu de croire que la censure se montra accommodante; car Clusius, qui avait gardé l'original en pré- vision d'une prohibition 3, n'aurait pas manqué de le faire éditer en France ou en Allemagne, si on avait refusé Vim- primatur ou si on avait trop gravement mutilé le texte. Malheureusement, la publication de Clusius n'a pas eu l'un des effets que s'en promettait l'éditeur : celui de faire rechercher et retrouver d'autres lettres 4. Depuis Plantin, rien n'est venu enrichir la collection. Cependant Clénard avait une correspondance très active, et il mentionne souvent des lettres qu'il a écrites et qui ne nous ont pas été conservées (p. ex. 3, 4, 18, 23, 27, 43, G7, 141, 200, 207, 211, surtout 84). Du nombre, il y avait celles à ses parents, pour lesquels il avait tant d'affection et de déférence (5 et 131). On a exprimé naguère l'espoir qu'on en retrouve- rait au moins quelques-unes s. Mais l'édition des Epistolae que M. de Vasconcelios a préparée et dont nous parlerons plus loin montre qu'on s'est fait illusion. * Compte rendu des séances de la Commission royale d'histoire, pre- mière série, t XII (1847). Appendice, pagination spéciale, 10 et 11-12. « Ibid., p. 12. 5 Ibid., pp. 11-12. * Ibid.,\).i. Tout le passage est reproduit dans Hirts orienlalische und exegetisclie Bibliothek, t. III, p. 7. Delgeur. — Scfiets ecner Geschiedenis der oostersche taels Indien in Belgie. Antwerpen, drukkerij van .I.-E. Buschmann, 1847, pp. 22-27. Travail personnel. Delvenne. — Biographie du roijaume des Pays-Bas. Liège, Desoer, 1828, t. I, p. 195. D'après Feller. EcKSTEiN. — Allgemeine deutsche Biographie. Leipzig, t. IV, s. v^. F. — Voir Froment. Fabricius. — Hisloriae Bibliothecae Fabricianae, pars III, p. 491. D'après Melch. Adam et Morhofms. Manuscrit de la grammaire arabe à Valence (Espagne), chez lo. Peresius. Feller. — Dictionnaire historique. Paris, Méquignon, Lyon, Guyot, 1818, t. III, p. 179. A l'erreur de Chaudon (Fables hébraïques), on ajoute ici celles de Foppens. Foppens. — Bibliotheca belgica. Bruxelles, 1739, pp. 903-904. (Avec por- trait par E. de Boulonois). Foppens croit que Clénard comptait traduire la Bible en arabe; qu'il voulait, dès l'abord, convertir les musulmans; il parle d'un rex tingitanus. Freherus. — Theatrum virorum eruditione clarorum. Noribergae , J. Hofmann, 1688, fol. t. II, pp. 1446-1447. (Portrait, p. 1442, 10.) Quelques erreurs. F(ROMENT), Ch. — Mercure belge., t. IV, 1818, pp. 188-197 : Galerie litté- raire. Poètes latins de la Belgique, XII. Nicolas Clénard ou Cleynarts, né à Diest, mort à Grenade en 1542, âgé de 46 ans. (Cf. t. IX, p 396.) Voir Bibliographie des Epistolae, n° 12. (Coupé.) Gesnerus-Simlerus. — Bibliotheca. Zurich, 1574, p. 517. Important. Henné. — Histoire de Charles-Quint, t. V, pp. 35-36. ( 157 ) Hetzel. — Geschichte der hebràischen Sprache und Litteratur. Halle, 1776, p. 204. Plusieurs erreurs. Heumannus. — Conspectus reipiihlicae literariae, Hanovre, hérit. Nicolas Foersler, 1740, p. 416. Imbonati. — Bibliotheca latino-hehraïca, pp. 166-167. Il dit que Clénard a été cardinal. JôCHER. — Gelehrlenlex., s. v". Jourdain. — Dans la Biographie de Michaud, l^e édition, t. IX, pp. 49-51, et 2e édition, t. VIII, pp. 415-416. La seconde édition est un peu améliorée. Literarische Nachrichten. Voir le n*^ 13 de la Bibliographie des Epislolae. Mendonça (Lopes de). — Curiosidades historicas e litterarias âcerca do seculo XVI em Portugal. (Publié dans Annaes das Sciencias e Lettras sous les auspices de l'Académie de Lisbonne, 1. 1, 1857, pp. 121-131.) Ce travail est intéressant, notamment parce qu'il mentionne les les auteurs portugais qui ont parlé de Clénard et qu'il prouve en quelle estime le savant belge a, de tout temps, été tenu au Portugal. Miraeus. — Elogia belgica. Ant., 1609, pp. 128-129. Reproduit dans l'édition des Epistolae de Hanau (n^ 5 de la Biblio- graphie des Epistolae), pp. 6-8. — Dans Callenberg, Sylloge variorum scriptorum locos de Mtihammedanonim ad Christum conversione expetita... exhibens..., 1743, p. 17. MoRERi. —Diction. (Amsterdam, 1702, t. II, p. 196; Amsterdam, 1740, t. III, pp. 456-457; Paris, 1759, t. III, p. 735.) Nous n'avons vu que ces éditions ; la notice, visiblement influencée par le jugement de Scaliger, n'est pas bienveillante pour Clénard. MoRHOFius. — Polyhistor literarius... Edit. 4a... Lubecae. 1747, 1, 15, 48 (p. 166) et IV, 6, 7 (p. 780). La table rerum commet une double erreur en citant aussi IV, 12, 4; il faut lire IV, 12, 14 (pp. 888-889); mais le passage ne concerne pas Clénard. Namèche. — Mémoire sur la vie et les écrits de Jean-Louis Yivès. (Mémoires COURONNÉS PAR l'ACADÉMIE ROYALE, ETC., t. XV, p. 1.) Page 48 : « Dès qu'Erasme eut donné le signal, en publiant sa traduction de la grammaire grecque de Théodore de Gaza, on vit ( 1S8) plusieurs écrivains de mérite imiter son exemple, en publiant des ouvratçes élémentaires excellents pour le temps, dont plusieurs ont conservé une réputation honorable jusqu'à nos jours. Tels furent Cleynarts, Despaulère et autres. » NÈ^T. — Notice- stir Nicolas Cleynarts de Diest, son enseignement, ses œuvres et ses voyages. (Annuaire de l' Université catholique de LouvAiN, 1844, pp. 129-157.) Relation (Vun voyageur chrétien sur la ville de Fez- et ses écoles dans la première moitié du XVI'' siècle. (Messager des sciences histori- ques, 1840, pp. 3o5-387.) Reproduit dans La Renaissance des lettres en Belgique, pp. 248-257. (Additions) ; de même dans Saint-Genois, t. I, pp. 215-225. Mémoire historique et littéraire sur le Collège des Trois- Langues, pp. 32, 135, 230, 314-315 et 328-329. Biographie nationale, t. IV (1873), pp. 163-172. La Renaissance des lettres et Vessor de Vérudition ancienne en Belgique, par Félix Nève. Louvain, Charles Peelers, 1800, in-8<», pp. 22^f-274 : Chapitre VII : « Nicolas Cleynaerts de Diest, ses travaux de grammaire, ses voyages, son prosélytisme scientifique et religieux. » Dans la biographie de Latomus jeune {Biogr, nationale, s. v**), Nève parie encore des lettres de Clénard. OoMius. — Het geopende en wederleyde Muhammedisdom of Turckdom, vervat in acht afdcelingen. T'Amsterdam, voor Willem van Deaumont, Boeckverkooper... Anno 1(303. Voir 2e partie, pp. GO, 130-139 et 142. PiRON. — Algemeene Leven.^beschrijving der Manncn en Vrouwen van Belgie. Mechelen, 1800-1802, p. GO. Ne connaît pas la grammaire hébraïque. DE Reiffenberg. — Arcliivcs philologiques..., t. 1, 1827, pp. 23-24. Quatrième mémoire sur les deux premiers siècles de VUniversilé de Louvain. (Nouveaux jMémoires de l'Acad. royale, etc., 1832, in-4o, t. VII, pp. 23-28 et 30-37.) De la direction actuellement nécessaire au.v études philosophiques, notes. (Uéimi)riiné dans Collection d'opuscules philosophiques et litté- raires. Bruxelles, 1810.) Coup d'œil sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique et le Portugal, pp. 45-60. (Nouveaux mémoires de l'Acad. royale, 1841, t. XIV.) ( ^S9 ) Annvairc de la Bihliolhèfive royale de Belgique, t. VIII, pp. 242-243. Voir la Bibliographie des Epistolae, n» 14. Reimannus. — Catalogtis Bibliothccae Iheologicae, systcmatico-criticus. Hildcsiae. 1731. Pages 940-1^50 : « Nie. Clcnardi Epistolae de rébus Muhamedicis. Lovanii, 1561. Quam rarao, carae, praeclarae, aureac! Pri unis est auclor, qui Grammalicam graecam absoluliorem condidit (pp. 5, 81, 83). Prinius, qui post TraX'.Yysvcatav literarum, Linguae Arabicae studio in Africain transi^ressus, rudimenta quacdani ejusdem edidit (126). Primus, qui Arabismi ulilitatcm intcllcxit, in rcslitucndis Aucloribus Graecis (126), et vindicanda vera SS. leclione (131) et confundendis Muliammedanis. Primus, qui animadvertit, rationem confutandi Moslcmos sermone latino esse frustaneam, cuin ab iisdem non intelligatur, adcoquo consilium cepit eos iinpugnandi dialecto Arabica, cujus tantam sibi coinparavit notitiam, ut non inlelligere tanlum, sed et loqui ornale posset (31, 61, 62. Item, 53. 59). Priums qui de re lilcraria Turcarum generatim (64, 67) specialim de eorum Theologia (38, 65). Jurisprudentia (75, 70), Medicina (71, 92), Gram- matica (65). Pocsi (66), Melhodo studendi (65), Alcorano (38, 65), Sunna (83), aliisque rébus Imc spectantibus, exactam dédit notitiam. Vir Latine, Giaece, Ebi'aice et Arabice doctissimus, Tlieologus, Philosopiius, Philologus, Orator, Poeta, verilatis eliam testis, et corruplelaruni, quibus eo tempore obnoxia erat aula et Ecclesia Romana, probe conscius (79, 94, 111). Qui, cum decursum ei prope esset vitae spalium (22, 75), Lovanio digressus univcr^am Galliam, Hispaniam, Porlugalliam peragravit, et in Africam ipsam digressus, Fcssae diu commoratus csl, discendae linguae Arabicae, et compa- randorum librorum Turcicorum gralia. Quorum tandem compos faclus A. G. 1542 rediit Granadam; Ibique ante vitam cum morte commutavit, quam respublica literaria ullum exitinerc ejus Africano commodum percipere poluerit. » Resendius. — Aug. Andreae Resendii Lusitani, Encomium urbis et Acade- miae Lovaniensis. Anvers, 1530. Vers sur Clcnard : ... Sed unum Qui variare vices, modoquc hoc proferre, modo illo Ore sciât, grataque levet novitate laborem Phocbo addicta cohors velles .'' triplici ore sonabit Nicoleos meus ille tibi Clenardus, et unus Nunc Pallalini ducet per numinis aras Et formidalas, ut nil vereare, columnas. ( 160 ) RïBEiRO, José Silvestre. — Historia dos estabelecimentos scientificos, litterarios eartisticos de Portugal, t. I. Lisboa typographia daAca- demia real das sciencias, 1871, pp. 69 et 234. RoERSCH, Louis. — Patria belgica, t. III, p. 414. ROERSCH, Alphonse. — Nos hellénistes flamands au XMl^ siècle. (Magasin LITTÉRAIRE, 1895, t. II, pp. 565-566.) DU RouRE. — Analectabiblion, ou extraits critiques de divers livres rares. Paris, Techener, 1836, 1. 1, pp. 448-470. Reproduit dans V Annuaire de l'Université catholique de Louvain, 1854, pp. 246-285. Travail personnel très méritoire, quoique non exempt d'erreurs, même assez graves. DE Saint-Genois. — Les voyageurs belges du XIII^ au XVI'^ siècle. Bru- xelles, A. Jamar (1846), t. I, pp. 46-47 et 211-227. A largement utilisé Nève; voir ce nom. Saxe. — Onomasticon Literarium. Utrecht, 1780, t. III, p. 121, et anal., p. 600. ScALiGER, Jos. — Scaligerana, Thuana, t. II. Amsterdam, 1740, pp. 54-55. (c Clenardus diligentissimus Grammaticus potius, quam doctus in ulla lingua. Mortuus est anno aetatis 32 » Le Duchat, Ibid., pp. 54-55, relève l'inexactitude de la date assi- gnée ici à la mort de Clénard. Voir aussi Morhofius, p. 780. ScHURZFLEiscHius. —Elog., p. 16. Nous n'avons pas pu nous procurer ce livre. SwEERTius. — Athenae belgicae. Ant , 1628, pp. 574-575. Sweertius prétend que la grammaire arabe de Clénard a paru à Paris chez Wechel; c'est de lui que date cette erreur, parfois répétée. Thonissen. — La croisade pacifique. Vie et travaux de Nicolas Cleynaerts, (Bulletins de l'Académie royale, etc., 2^ sér., t. XIII (XXXI), pp. 539-576. Cf. p. 205.) Compte rendu. Revue catholique, t. XX, p. 251. Le travail de Thonissen a été reproduit dans Mélanges d'histoire, de droit et d'économie politique. Louvain, Veuve G.-J. Fonteyn, 1873, in-8o, pp. 159-197. Valère André — Bibliotheca belgica. Lovanii, 1623, pp. 619-620, et 1643, pp. 682-683. Van der Aa. — Biographisch Woordenboek der Nederlanden, s. \°. Insignifiant. ( 101 ) Van IIulst. — C'est à tort qii'Allmever, l. II, p. 19, cite la Revue belge, l. 1, p. 180. Van IIulst a parlé de Clénard dans la Revue de Liège, t. 1, pp. 18(5-187. Il i)arle encore de lui dans la Biographie de Plantin (Kkvuk DE Ln>GE, t. IV, i)j). 284-285, p. 25 du tirage à part) et dit que Plantin l'a aidé. C'est une erreur, car Clénard était mort depuis longtemps quand Plantin, en 1555, imprima son premier livre; ce qu'il a publié de Clénard, il l'a édité ou dans l'intérêt de la science, ou comme entreprise commerciale. Van IsEGHEM. — Biographie de Thierry Marlens (i'A/o5L Malines, Alost, 1852, pp. 109-111 et 340-342. VoGT. — \o\v Archives pour l'histoire, etc., t. IV, j). 198, note. WiLLMET. — Oralio de retinenda aniiqua Balavorum in litteris orien- talibus gloria. Amsterdam, 1805, in-4<^. « Trajicit eo consilio (pour acquérir des manuscrits arabes) in dissitam etiam Africam Cienardus, audetque, quoniam illud suas rationes impediret, suo erudiendi Portugalliae Principis abire munere, quamvis lautissimo. » (P. 20.) Voir Magasin encyclopédique. 1805, t. V, p. 131. ICONOGRAPHIE. On connaît trois porlraits de Clénard : 1° Celui de Ph. Galle (1608). 2» Celui de Boulonois, qui se trouve dans Isaac Bullart, Académie des sciences et des arts. Paris, 1682, t. I, p. 285, et dans Foppens (1739^, p. 903 3o Celui que donne Freherus (1688), Theatrum, p. 1442, n^ 10. Tome LX, ( 162 ) II. — Bibliographie de la grammaire hébraïque de Clénard. Ce sujet a déjà été traité trois fois : 1° Par Steinschneider, dans son Bibliographisches Handbuch ûber die theoretiscJie und praklische Literatiir filr hebràische Sprachhmde. Leipzig, 1859, in-8% pp. 39, lo4 et 156. Ce travail contient assez bien d'erreurs et présente des Fa eu nés. 2° Par F. Buisson, dans son Bépertoire des ouvrages pédago- giques du XV l"" siècle. Bibliothèques de Paris et des départe- ments. Paris, Imp. nation., 1886, in-8°, pp. 164-166. D'après nos notes, incomplètement utilisées. 3° Par nous dans le Centi^alblatt fur Bibliothekswesen, t. IV (1887), pp. 2î>-31. C'est ce travail (favorablement apprécié parNève, La Renais- sance, pp. 231-232) que nous reproduisons en l'abrégeant et en y introduisant certaines additions et corrections. liepuis, Steinschneider, dans un article d'additions à son Handbuch, paru dans le Centralblatt de 1896 (XHI), pp. 34o et suiv. et 441 et suiv., a donné des compléments pour Clénard (36c.-6i). Mais il no connaît pas notre travail et n'a pas été très heureux (hins ses corrections. MâRTENS. — 1) p^np"in nP / Tabvla in / grammaticen hebraeam / avtorc Nicolao / Cicnardo. / Praecediit quae ad lectionem attinent. (D£)"i) i3Di )*<:H)t>:i ns VlûdiSk,:: ln-4^ de 128 pages. La dernière, non paginée, porte la marque de Martens, la double ancre, et donne différentes maximes en hébreu. ( 163) en fijrcc et en latin. La préface est datée (2-3) tertio Calendes febmaiij MDXXIX. Anvers; Angers; Paris, Mazarine; Genève. CentralblaU, pp. 22-23. Wechel. — 2) ... Tabula / in grammaticen he-/brçam autore Nicolao / Clenardo (Blarque : un arbuste d'où un rouge-gorge en chasse un autre. Devise : Unicum arbuslû nô alit duos erythacos). Parisiis / Excudebat Christianus Wechelus, in vico Jaco / baeo, sub scuto Basiliensi, Anno / 1533. Petit in-S» de 155 pages, plus 5 pages non paginées, dont 4 blanches et la dernière avec la marque. I.ouvain ; Munich, Staatsb. Ccntralblalt, p. 23. 3) ... he / braeam ... (Même marque; même devise; arbustû pour arbustum). Parisiis, Excudebat Christianus Wechelus, sub scuto / Basileiensi, in vico Jacobaeo. Anno / MDXXXIIII. Même format; 155 pages, plus 3 pages non paginées, dont 2 blanches et la dernière avec la marque. Paris, Ste-Geneviève; Bordeaux; Monde; Munich, Staasb. ; Vienne, Hofbibl. CentralbUUt, p. 23. 4) ... (Marque : le Pégase; pas de devise) ... MDXXXIX. Même format; 155 pages, plus 5 pages non paginées, dont 4 blanches et la dernière avec la marque. Genève. Centralblatt, p. 23. Steinschneider, p. 363, a tort de mettre en doute la date de 1539. 5)...MDXL. Bruxelles; Amiens (indique à tort la date de 1545); Angers; Bruges; Gand; Louvain. Centralblatt, p. 23. 6) ... Basileiensi in vico Jacobaeo : sub Pega / so, in vico Bellova- censi. Anno / MDXLIIII. Même format; 155 pages, plus 3 pages non paginées, dont 2 blanches et la dernière avec la marque. Paris, S'e-Geneviève; Munich, Univ.; Nantes; Paris, Bibl. nat. et Arsenal; Reims i donne 1543 par erreur); Troyes. Centralblatt, 24. Reproduction pure et simple de l'édition princeps dans ces cinq éditions. ( 164 ) Les éditions de 1539 et de 1540 ont été tirées en même temps. (Plusieurs ouvriers les ont-ils composées simultanément, comme on l'a fait pour la Bible de Mayence? Petzholdt, Anzeiger, 1886, 257.) Il n'y a pas d'édition de 1543. DE GouRMONT. — 7) ... he / brçam ... (Marque et devise comme dans l'édition Wechel de 1533). Parisiis, vaenit Hieronymo Gormontio, sub intersignio / trium coronarum. Sans date. Petit in-8'^; pagination comme le Wechel de 1533. Louvain (2 exempl.); Besançon; Cambrai; Munich, Staalsb.-, Ulrecht. Centralblatt, pp. 24-25. C'est le Wechel de 1533; le titre seul diffère. Steinschneider, p. 363, a tort d'indiquer la date de 1534. On pourrait citer d'autres exemples de livres imprimés non par m-àispour de Gourmont; par exemple : Varnalzer, Joh. Duae quodlibeticae quaestiones de vitalibus et perpetuis reditibus. Parisiis, imp. per Thomas Aguelart pro Egidio de Gourmont, 1512, in-4'. Cette édition n'est pas de 1529. SoTER. — 8) ... / in gramraaticen / Hebraeam autore Nicolao / Clenardo : / (Marque : un ange tenant un écusson où se trouve une étoile à cinq pointes. Devise de cinq lettres, dont trois lisibles seulement : V. L. J.) Salingiaci, Joannes Soter exudebat, / Anno, MDXL. Petit in-8' de 160 pages, dont la 155^ n'est point paginée et les cinq dernières en blanc. Upsal; Munich, Staatsb. Cette édition de Solingen reproduit l'édition princeps. Ceniralblatt, p. 25. — Steinschneider, p. 363, cite Jeschurun, t. VI, p. 41. Le Jeune I. — 9) ... Tabula / in grammaticen/ Hebraeam, authore Ni-/colao Clenardo. / A Johane Quinquarboreo Aurilacensi a mendis quibu s scatebat repurgata, et annotationibus illustrata. / (Marque : deux mains tenant le serpent d'airain.) Cum privilegio. / Parisiis, / apud Martinum Juuenem, sub insigni D. Christophori / e regione Gymnasij Cameracensium / 1550. Petit in-8o de 147 pages. La marque à la page 148. Chartres; Munich, Staasb. ; Paris, Sorbonne. 10) ... Tabula in / grammaticen / Hebraeam, authore Ni / colao Cle- ( 168 ) nardo. / A Johanne Quinqiiarboreo Aurilaccnsi a men-/dis quibus scatebat repurgata, et annotaUoni-/bus illustrata ... i^^± Même format, même pagination. Disposition typographique diffé- rente. Liège; Louvain; Paris, Bibl. nat. 41) ... / hebraeam, aiitliore / Nicolao Clenardo. / A Johanne Quin- quarboreo Aurilacensi à mendis quibus / scatebat repurgata, et primum annotationibus , atque / situs acrentuum in dictionibus singulis iam inde a nouem / annis expressione illustrata. / (Même marque.) Pnrisiis / apud Martinum Juuenem, sub insigni D. Christophori, / ô regione gymnasij Cameracensium. / 1559. / Cum privilegio. In4" de 88 pages, dont les 7 dernières blanches. Louvain; Munich, Univ.; Paris, bib. nat.; Vienne, Hofbib. Édir. princeps avec noies, plus nombreuses dans l'édition de 1559. Signe pour l'accent tonique. Centralblatt, pp. 25-26. Gryphius. — La prétendue édition de 15.52 n'existe pas. Ceniralblatt, p. 26. BiRCKMAN. — 12) ... / Tabulae/ in grammaticam / hebraeam, auctore / Nicolao Clenardo. / A Joanne Isaac Levita, nunc recens cor- / rectae et aptiori ordine digestae, una eu / eiusdem et Joan. Quinq. adnota- / tionibus cum primis / necessariis. / Ad haec literarum, quas serviles nominant , potestates ad-/iectae sunt. itemque Psalmi aliquot ad verbum redditi, / quaeque in iis occurrebant, difficiliora themata in mar- / gine notata. (Marque : Un coq sur un arbre. Devise : Arnold Birckman.) Coloniae /Apud haeredes Arnoldi Birkmanni / Anno 1555. Petit in-8° de 170 pages paginées seulement au recto (85), plus 6 pages non paginées donnant en regard le texte et la traduction des psaumes 6, 32 et 130. Vienne, Hofbibl. — Amiens. — Heidelberg. — Munich, Staatsb. et Univ. — Cologne. , 13) pnpnn rMn 7 / a Joh. Isaac nunc recens correctae et ap- / tiori ordine digeste, unà cum eiusdem & /Joan. Quinquarb. adno- tationibus. / Ad haec literarum, quas serviles nominant, potestates adie-/ctae sunt, itemque Psalmi aliquot ad verbum redditi quaeque / in iis occurrebant difficiliora themata in / margine notata. / Editio secunda. / ( 166 ) (Même marque; même devise.) / ... Anno 4557. Même format; 84 pages doubles et 8 pages non paginées pour les psaumes. A l'avant-dernière page : Typis Jacobi Soteris. Steinschneider, page 363, croit que cette édition se trouve au British Muséum. Notre bibliothèque. 14) ... / a Joban. Isaac nunc recèns correctae, & / aptiori ordine digestç, unà cum cius-/dem & Joan. Quinquarb. / annotationibus. / Ad haec literarum , quas scrviles nominal, polestates ad-/iectae sunt itémque Psalmi aliquot ad verbum red-/dili , quaeque in lis occurrebant ditficiliora /themata in margine notata. / Editio tertia. / (Même marque; même devise.) ... /AnnoMDLXI. Même format ; même pagination. A l'avant-dernière page : Coloniae, Typis Jacobi Soteris / 1561. Bruxelles: Amiens; Fribourg enBrisgau; Gand; Louvain; Luxem- bourg; Munich. Staatsb. et Univ. ; Upsal. 15) ... a Johanne ... / digcstae / Johan ... / Editio quarta. Anno MDLXVII. Même format; même pagination. A l'avant-dernière page : Colo- niae. / Typis Matlhiae Jacobi. / 1567. Munich, Staatsb. et Univ.; Paris, Bibl. nat. 16) ... In grammati-'cam hebraeam, / auctore / Nicolao Clenardo, / a Johanne Isaac nunc recens correctae, / et aptiori ordine digestae unà cum ei-/usdem et Johan. Quinquarb. / annotationibus. / redditi, / quaeque in iis occurrebant difficiliora thema-/ta in margine notata. ... / Editio quinta apud heredes ... AnnoMDLXXI. Même format; même pagination. A l'avant-dernière page: Coloniae / typis Theodori Graminaei / 1570. Paris, Sainte-Geneviève; Munich, Staatsb. et Univ.; Strasbourg. M) ... Tabulae in gram-/maticam hebraeam, auctore Nicolao Cle- nardo / A Johanne Isaac nunc recens correctae, & aptiori / ordins digestae, unà cum eiusdem & Johan. Quinquarb. annotationibus. / Ad haec literarum, quas serviles nominant, potestates adie/clae sunt, itémque Psalmi aliquot ad verbum redditi, / quaeque in iis occurrebant difficiliora the-/mata in margine notata. / Postrema hac editione diligenter recogni-/ta, & ab erroribus expurgala. / (Même marque; devise : Saepius profère utilia semper nova.) Coloniae, / In Offîcina Birckmannica. /MDLXXXI. Même format; même pagination. A l'avant-dernière page : Colo- niae, / Typis haered. Jac. Soteris. / 1581. Bruxelles; Bordeaux; Munich, Staatsb. et Univ.; Upsal. ( 107 ) Ces éditions diffèrent de Tédition i)nnco|)s par l'ordre du texte. La première édition a, en plus, une préface latine (J'isaac; les autres, une préface en hébreu. Elles ont toutes le texte et la traduction de trois psaumes; des notes de Cinq-Arbres et d'Isaac. La date de 1567 que porte la page (85) recto de la quatrième édition est reproduite dans la cinquième et dans la sixième. Les Notae in Clenardi tabulam d'Isaac n'ont i)as jiaru à part. Centralbl., i)p. 20-28. EsTiENNE. — 18) p^lpnn n'î v» / Tabula in cjrammaticen He-/braeam aulhore Nico-/lao Clenardo, diligentius recognila. / Adjecti sunt singulis dictionibus sui acccntus, ut initio slalim geminam * prola- tionem imbibant hujus linguae tirones. (Marque : Sous un arbre, un vieillard émondant d'une main et, de l'autre, montrant la terre. Devise : Altum sapere noli.) Farisiis / Ex officina Caroli Stephani, typographi Regii / MDLVl. In-4° de 80 pages, dont les deux dernières blanches. Vienne, iïofbibl.; Chartres; Gand; Louvain; Munich, Univ. Reproduction de l'édition princeps, sauf l'addition de la marque pour l'accent tonique. Y a-t-il une édition de 1557, comme le dit Gildemeister, Zeits d. dent. Morg. Gesel, t. XIV, p. 302, t. XV, p. 166, et t. XVI, p. xxiv, sur l'autorité du catalogue de Sacy, t. II, n*^ 2585.^ Ce que dit encore Steinschneider, p. 363, laisse la question au point où la laisse le Centralblatt, pp. 28-29. 18'''«) M. Lamy {Bulletin, pp. 616-617) signale une édition in-4" de Paris, 1559, que conserve la Bibliothèque de Louvain. Le Jeune II. — 19) ... / Tabula in / grammaticen / Hebraeam, authore Ni-/colao Clenardo. / A Johanne Quinquarboreo Aurilacensi à/mendis quibus / scatebat repurgata, & primum annotationibus, atque / situs accentuum in dictionibus singulis iam inde a tre-/decim annis expressione illustrata. / Accessere Johannis Isaac et G. Genebrardi ad absolutiorem institutionem scholia. / Insuper ex praelectionibus Jo. Merceri Regii professons / nonnulla praeter caeteros accuratiu animaduersa. / (Marque : deux mains tenant le serpent d'airain.) Parisiis / Apud Martinum Juuenem, sub insigni D. Christo-/phori é regione gymnasij Cameracensium. / MDLXIIII. / Cum privilégie. * Lire genuinam. ( 168) In-8° moyen de 23i pages. Erreur de pagination : 109 à 131 au lieu de 209*^3 231. Bruxelles; Fribourg en Brisgau; Munich, Staatsb.; Paris, Bib. nat. et Sorbonne; Vienne, Université. De la page 9 à la page 199, reproduit l'édition princeps, avec notes de Cinq- Arbres, Isaac, Génébrard, Le Mercier. En plus, page 2, privilège d'imprimer. — Pages 7-8, une lettre Nicolao Brissaeo. — Pages 200-206. Johannes Isaac de literis servilibus. — Pages 207-231. G. Genebrardi de accentibus, numeris, syntaxi et poetica Ilebraeo- rum Tractatulus. 20) ... / Tabula in grammati-/cen hebraeam au-/lhore Nicolao Cle- nardo / a Johanne Quinquarbo-/reo Aurilacensi a mendis quibus scatebat repurgata et / primum annotationibus et situs accentuum in dictionibus / singulis jam inde a tredecim annis expressione illustrata / Accessere Johannis Isaac et G. / Genebrardi ad absolutio- rem institutionem scholia. / Insuper ex praelectionibus Jo. / Merceri Regii professons nônulla praeter caeleros accuratius / animad- versa. / (Même marque.) Parisiis / Apud Martinum Juuenem, sub insigni D. Christopliori /e regione gymnasii Cameracensium / MDLXIIIl. / Cum privilegio. In-4° de 135 pages. Paris, Mazarine; Besançon; Carcassonne; Darmstadt; Dijon; Fri- bourg-en-Brisgau; Louvain; Lyon; Paris, Bibl. nat. et Sainte-Gene- viève. — Périgueux. — Reims. — Verdun. Sauf le format, c'est l'édition n" 19. Centralbl., pp. 29-30. Steinschneider, p. 364-, dit qu'il n'y a pas de notes de Génébrard! Il n'y a pas d'édition de 1544. Il n'y a pas d'édition de 1574, bien que Steinschneider, p. 363, le répète. Il cite Jeschurun, t. VI, p. 41 (p. 364.) Il n'y a pas d'édition de 1654. L'édition de Paris 1582 n'existe pas, quoi qu'en dise Steinschneider. Les notae in gr. heb. Clenardi par le Mercier n'ont point paru à part. Ni les notae Genebrardi. Ni celles de Cinq-Arbres. Voir Cenlralbi., pp. 29-30. Plantin. - 21) ... Tabula / in / grammaticen / hebraeam, / autore/ Nicolao Clenardo. / (Marque : une main traçant un cercle au compas.) Lugduni Batavorum, / ex officina Plantiniana, / apud Franciscum Raphelengium. / MDLXXXIX. In-S" de 93 pages. ( 169 ) Louvain; Berne; Bordeaux (donne par erreur la date de 1689); Munich, Staatsb. ; Paris, Bibl. nat. l*]dilion due à Drusius. Notes de Cinq-Arbres, Isaac, Génébrard, Le Mercier et Drusius. Il n'y a pas d'édition de 1564. Voir Centralbl , pp. 30-34. 22) Steinschneider, p. 363, citant Jeschurun, t. VI, p. 41 (p. 364), admet une édition Plantin de 1591. C'est évidemment une erreur. Plantin eût voulu la réimprimer dans la Polyglotte (Lossen, Briele von A. Masiiis, pp. 437-438.) TABLE. (Les éditions qui n'existent pas sont marquées d'un astérisque.) 1529. Martens, n» 1. 1559. *1529. de (lOurmont, n" 7. 1569. 1533 VVechel, n° 2. 1561. 1533 de Courmont, n» 7. 1564. 1534. Wechel, n" 3. 1564. 1539. Wechel, n» 4. *1564. 1540. Wechel, no 5. 1567. 1540. Soter, n» 8. 1571. *1543. VVechel, no 6. *1574. 1544. Wechel, n^ 6. 1581. *1544. Le Jeune, n« 20. *lo82. *1545. Wechel, n" 5. 1589. 1550. Le Jeune, n» 9. *159l. 1552. Le Jeune, n-^ 10. M654. *1552. Gryphius, n» 11. *1689. 1555. Birckman, n" 12. Notae 1556. Estienne, n' 18. iXotae *1557. Estienne, n" 18. Notae 1557. Birckman, n» 13. Notae Le Jeune, no 11. Estienne, n"^ IS*^''». Birckman, no 14. Le Jeune, in-8o, no 19. Le Jeune, in-4o, no 20. Plantin, no21. Birckman, no 15. Birckman, no 16. Le Jeune, no 20. Birckman, n^» 17. Le Jeune, n» 20. Plantin, no21. Plantin, n» 22. Le Jeune, no 20. Plantin, no 21. Genebrardi, n» 20. Isaaci, no 17. Merceri, no 20. Quinquarborei, no 20. ( no ) III. — Bibliographie des «« Epistolae », La bibliographie des Epistolae a déjà été faite plusieurs fois; mais il est possible d'ajouter beaucoup à ce qui a été dit. I^a première de ces bibliographies, inexacte et incomplète, se trouve dans les Analecta de Freytag, 17S0, p. 253. De Reiffenberg a publié d'abord une « Notice sur les diffé- rentes éditions des lettres de Nie. Cleynarts » dans le tome IV des Archives pour r histoire civile et littéraire des Pays-Bas, pp. 198-206. Plus tard, il a donné une notice un peu augmentée dans son mémoire Sur les deux jiremiers siècles de l'Université de Lou- vain, pp. 24-25. (Nouveaux mémoiiîes de l'Académie des sciences ET belles-lettres DE BRUXELLES, t. Vil, 1832.) Enfin F. Nève, La Renaissance des lettres, etc., a fourni des détails plus complets, pp. 261-263. 1) Nicolai Cie-/nardi peregrina-/tionum ac de rehus / machometicis epislo-/lae elegantis-/simae. / Lovanii / apud Pelrum Phalesium, anno / M. D. L. / cum privilegio sign. de Lens. Petit in-8o, un feuillet pour le titre, plus 41 feuillets chiffrés au recto seulement; mais il y a deux feuillets 24; pas de feuillet 25; pas de feuillet 27; deux feuillets 28; pas de feuillet 29; trois feuillets 30. Le reste est régulier. La dernière page est blanche. L'exemplaire de l'Université de Liège et celui de Louvain portent Apud Martinum Rotarium, anno au lieu de Apud Petrum, etc. Contenu : La lettre de Jac. Latomus le neveu (reproduite dans les Archives, t. IV, pp. 200-204). Les lettres à Latomus et à Hoverius, mais dans l'ordre suivant H, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 14, 13, 12, 10 et 11. Se trouve à la Bibliothèque royale de Bruxelles, à l'Université de Liège et à celle de Louvain. 2) Nicolai / Clenardi / Peregrinationum , ac de rébus / Machometicis epistolae / elegantissimae./ (Fleuron.) Accessere autem supra priorem editionem / aliquot epistolae ut amoenae ita salsae, sed / citra genlis (171 ) alicuius offensionem. / Lovanii, / Apud MartinumRotarium. / 1551. / Cum priuilegio Caes. M. Sii^n. de Lens. Petit in-8'^ de 166 pages. Outre tout le contenu du n" 1, comprend les lettres h Streyters, Politès, Vorda etRescius dans l'ordre suivant : 15. 18, 20, 16, 17, 21, 19, 24, 22 et 23. Page 166 : Errata. Bibl. royale de Bruxelles. — Univ. de Gand. 3) (Fleuron) Nicolai (ilcuron) / Clenardi / Percgrinationum, ac de rébus / Machometicis Kpistolae / clcganlissimae. / (Fleuron.) (Vignette représentant un chasseur avec son chien entre deux lièvres : Qui duos insectatur lepores neutrum capit ) (Fleuron i Lovanii / Apud Hieronymum Wellaeum typographum Jurât. / Anno. 1561. / Cum gralia et Priuilegio / (cul-de-lampe). Petit in-8o non paginé. Marque, lij. Il y a 135 pages; 134 blanc; 135. la vignette. A la fin de la page 133 : Louanij typis lleyneri Velpij Diestensis / Typographi Jurati. Reproduction de tout le contenu du n" 2 (sauf l'errata) et dans le même ordre. Bibl. royale de Bruxelles. — Université de Liège. 4) Nie. Clenardi / Epistolarum / Libri duo. / Quorum posterior iam pri- mùm / in lucem prodit. (Vignette : la main tenant le compas : Labore et Constantia.) Antverpiae, / Ex officina Christophori Plantini. / CIO. l'J. LXVI. / Cum privilegio. / Petit in-8" de 258 et (4) pages. Mais il y aune erreur de pagina- tion : on passe de la page 112 à la page 129 sans qu'il manque rien dans le texte. Contenu. 2 : C. Plantinus Lectori Benevolo S. 3-103 : Liber I (toutes les lettres de la collection 2 ou 3, mais dans un ordre un peu différent, qu'il convient d'ailleurs d'adopter parce qu'il respecte la chronologie). 104 blanc; 105 nouveau titre : Nie. Clenardi epistolarum liber II, etc. 106 blanc; 107-108 : Virtute, Nobilitate, atque eruditione praestanti viro D. Thomae Redigero Carolus Clusius, S. P. D. 109-258 : les lettres non encore publiées : à Vasaeus, à Coelius, à Parvus, à Charles-Quint et ad Christianos. (259) : Summa privilegio- rum (260 j- (262) : Privileg. Caesareae Maiestatis. Voir RuELENS et de Backer, Annales Plantiniennes, p. 62, n° 31. Bibl. royale de Bruxelles. — Universités de Gand, Liège et Louvain. 5) Nicolai / Clenardi / Epistolarum / Libri duo. / His accedunt excerpta ex Huberli / Thomae Leodii Annalibus de vita / Friderici 11 Comitis Palatini, Ducis Bauariae, / S. R. Imperii Electoris etc. ubi de di- / ( 172 ) - uersoriis Hispanicis. (Vignette : mains jointes surmontées du caducée que franchit Pégase.) Hanoviae / Typis Wechelianis. apud Claud. / Marnium etheredes Joan. Aubrii, / MDCVI. In-8o de 340 et (4) pages. 3-5 Lectori S. 6-8. Miraels in Elog. Belq. 9-135 : livre I des lettres. 136, titre : 137-139, Virtute, nobilitate, atque erudilione praestanti viro, D. Thomae Redigero Carolus Clusius S. P. D. 140-307 : le livre 11 (toutes les lettres sont les mêmes et se trouvent dans le même ordre qu'au n» 4). 308 : table des lettres. (Corrections : il faut retrancher 74 à Politès. — Ajouter 74 à Hoverius. - Ajouter 164 à Vasaeus.) 309-340 : Excerpta ex Huberti Thomae Leodii Annalibus, de vita Friderici II, Comitis Palatini, Ducis Bauariae, S. II. Imperii Electoris. (341-342). Corrections. (343) blanc. (344) la vignette au Pégase. Bibl. royale de Bruxelles. 5'''*) Le savant historien portugais, M. J. de Vasconcellos, a réédité les lettres de Clénard, mais en les rangeant dans un ordre différent. Ce livre, que doivent compléter des notes nombreuses, n'a malheureu- sement pas encore vu le jour. Nous y signalerons une lettre de Vasaeus au prince Henri (1538), où il mentionne Clénard (p. 253) et une autre (XVI cal. sep. 1546) au Sénat et aux habitants de Diest, dont nous avons parlé ci-dessus, p. 104. Dans un autre livre, également inédit, M. de Vasconcellos publie la correspondance de Damien de Goes. On y trouve (pp. 23-25) une lettre de Damien à Clénard. datée de l'an 1537; il y est question d'un cnnonicat que ce dernier a refusé, parce qu'il ne sait pas la langue du pays. M. de Vasconcellos a eu rextrôme obligeance de mettre ces deux précieux ouvrages à notre disposition. Exiraits textuels ou traduits. 6) Nova I Methodus Do / cendi Pueros Anal-/phabeticos, Brevi Omnino / temporis spatio Latine loqui. / praesertim intra priva/tos parietes. / Item, / Praeceptiones AH-Zquot Latinae Linguae / exercendae peru- tiles, / Per / Nicolaum Clenardum ... Francofurti, / Apud Nicolaum Bassaeum / MDLXXVI, in-S», 61 pages. Une première édition de cet ouvrage parut chez Henri Mameramus à Cologne. Toute trace en a disparu. Exempl. de la 2^ édition ('1576) à Louvain; Munich, Slaatsb.; Londres, Brit. Mus. Sur cet ouvrage voir notre livre II, pp. 103 et suiv. 7) Justi Lip?i Epistolarum ((,)uac in Cenlurijs non extant) Décades XIIX. ( 173 ) Haidcrvici Apud viduam Thoinae Ilcnrici, Impensis wilhelmi ver- bruggen bibliopolae. Anno 1621. Voir Van der Haeghen, Bibliographie Lipsiennc, t. I, pp. 473 p.t suivantes. Ce volume conlienl des extraits des lettres. \o\r Bibliographie Lip- sienrie, pp. 475 et 477. 8) Heyscn / Van / Nicolaes Clenard, / Leeraer in d'Academy vanLeuven. / Wl verscheyde brieven bij cen versamelt. / Vertaelt door / Adr. Van Nis|)en. (Vignette : Un homme bêchant.) Tôt Dordrecht, / voor Vincent Caeymacx, Boeck-verkooper / wonende bij de Wijn-brugh, 1651. / Dans Verscheyde Voyagien. Tôt Dordrecht voor Vincent Caymax, pp. 265-297, in-12. Munich, Staatsbibliothek. Id. éd. de 1652, id. ibid. Catatogue Hierseman n<^ 256, n*^ 172. Cote 70 mk. 9) Colomesius, Gallia orientalis Hagae Comitis, 1665. Extrait de la lettre 2, p. 6; de la lettre 46, pp. 5-6. Colomesius, Italia et Hispania orientalis. Hamburgi, 1730. Extraits. Lettre 1, p. 223; lettre 28, p. 256; lettre 46, pp. 221, 233-235, 223. 10) Justi Lipsii Quatuor Epistolae in omnibus fere editionibus omissae. Accedunt ob argument! adfinitatem Nicolai Clenardi Super hospitiis et moribus Hispanorum Epistolae, Excerptum ex Leodio. Rotero- dami, typis Isaaci Van Ruynen, MDCCV. Voir Van der Haeghen, Bibliographie Lipsienne, t. I, pp. 487-488. 11) Naauw-Keurige / Voyagie, / Van / Nieolaas Clenard, / Hoog-Leeraar in d'Académie tôt Leuven, door / Vrankrijk, Spanjen en Porlugaal, / na / Africa; / Gedaan in het jaar 1535 en vervolgens. / Handelcnde beknoptelijk van de wellustigheyd der Frans-/sen, en belacchelijke grootsheyd der / Spanjaarden en Portugysen. ver-/scheyde seld- saamheeden van Mahometh / en sijnen Alcoran : als mede der Pel- / grims, na Mecca reysende, met / cenige bysonderheeden van de / Stad Fez. / Getrokken uyt des Keysigers eygene Brieven, geschree- ven aan / den geleerden / Jacob Latomus, / En andere sijner goede Vrienden. / Met noodig Register en Konst- / Print verrijkt. / (Vignette : Un enfant sciant un bloc. Door Tyd en Vlyt.) Te Leyden, / by Pieter Vander Aa, Boekverkooper, 1706 / Met Privilégie. In-8o (2), 21 et (5). Register de (22) à (25. (26) blanc. Une carte (France, Espagne, Afrique;. Une gravure (un Portugais et son cortège d'esclaves)./ Décrit d'après le seul exemplaire connu jusqu'à ce jour. ( 174 ) 12) Coupé, Variétés littéraires et historiques, avril 1785. Donne des fragments que le Mercure belge, t. IV, pp. 188-197, a utilisés pour une biographie de Clénard. Parlant de cette traduction, le Mercure avait d'abord dit qu'elle « réunit l'élégance et la facilité à l'exactitude ». (190-191). Mais, plus tard, le Mercure reconnut son erreur et dit avec raison que « cette imitation est fort libre et nous avons eu tort d'en louer l'exactitude » (IX, 396). Coupé s'est, en effet, donné une liberté extravagante. Reproduit dans VEsprit des journaux, 1785, septembre, 205-232, et octobre, 239-263. 13] Literarische Nachrichten von Clenard einem Gelehrten des XVIten Jabrhunderts, nebst Auszûgen aus seinen Reisen. Dans le numéro de mars 1786 (6^ article) de Literatur und Vôlker- kunde. Dessau und Leipzig, bey Gôschen. 14) de Reiff"enberg a traduit diff'érentes lettres : Lettre 2. Dans son Mémoire sur les relations anciennes de la Belgi- que et du Portugal, pp. 46-59. (Nouveaux mémoires de l'Acad. royale DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES, t. XIV, 1841.) Lettre 18. Dans Archives pour lliistoire, etc., t. IV, pp. 206-207. Lettre 46. Dans Archives^ etc., t. IV, pp. 88-94, et dans Mé)a. sur les deux premiers siècles, etc., pp. 25-27 et 29-32. 15) DU RouRE. — Voir ce mot à la bibliographie des biographies. 16) F. Nève a traduit plusieurs lettres. Lettre 9. Messager des sciences historiques, 1845, pp. 357-363, et Renaissance des lettres, etc., pp. 250-254. Lettre 15. Messager des sciences historiques, 1845, pp. 363-367, et Renaissance, pp. 254-257. Lettre 18 (extraits). Renaissance, pp. 234-236. 17) Mendonça a traduit la deuxième lettre en portugais dans les Annaes das sciencias c lettras, t. I, pp. 131-146, ainsi qu'un passage de la quarante-sixième; ibidem, pp. 126-128. ( 175 ) DATE DES LETTRES. Les lettres étant la seule source, à peu de chose près, de la biographie de Clénard, il importe de dater celles qui ne portent point de date. Nous mettons entre parenthèses celle que nous avons trouvée et nous donnons chaque fois, pour rendre le contrôle possible, les motifs que nous croyons avoir décou- verts. 1) Latomo. 3-7. r]borae, 24 martii -1535. 2) — 7-20. Eborae, 26 marlii 1535. 3) — 20-24. Braccarae, 21 aiigusli 1537. 4) — 24-35. Granatae, 12 julii 1539. 5) — 35-3G. Gibaiallar, 7 aprilis 1540. 6) — 37-40. Septae, 15 aprilis 1540. 7) — 40-41. Tuytuan, 21 aprilis (1540). S) — 31-42. Fesae, 8 maij 1540 9) — 42-54. Fesae, 9 aprilis 1541. 10) HovERio 54-55 Paris 1530). Voir p. 14. 11) — 55-56. Paris, 21 octobris (lo30). Voir p. 14. 12) — 50-58. Eborae, 18 cal. jan., 1536. 13) ~ 58-50. Braccarae, 27 februarij 1538. 14) — 59-60. Braccarae, 9 seplembris 1538. 15) Streyterio. 60-67. Fesae, 12 aprilis 1541. 16) PoLiTAE. 67. Lovanii, 23 augusti (1531). Polilès était en 1530 à Louvain. Il s'est bientôt rendu à Paris; donc en 1531 et non en 1532, comme le dit Paqiiot, car Clénard n'était plus à Louvain en 1532. 17) PoLiTAE. 67-74. Eborae, 22 aprilis (1536). Vu sa place avant la lettre 18, qui est de 1536, on doit la rapporter à l'an 1536. Clénard y parle de ses études arabes, qu'il n'a reprises qu'à la fin de son séjour h Evora (îo36 1537). 18) PoLiTAE 74-89. Eborae die Joannis in decembri (27) 1536. 19) _ 90-93 Eborae, 8 julij 1537. ( 176 ) 20j A VORDA. 93-94. Eborae, 8 cal. maij 1534. 21) _ 94-96. Eborae, 10 januarij 1537. 22) RuTGERO Rescio. 96-99. Eborae, postridie Paschae 1535. 23) — 99-100 Eborae, 24 martii (1536). Si cette lettre était de 1535, elle devrait avoir été écrite le lende- main du 'jour où a été composée la lettre 22, Pâques tombant au plus tôt le 22 mars. Or la lettre 22 (p. 99) annonce la reprise de la correspondance; Clénard aura certainement attendu une réponse pour écrire de nouveau à Rescius. 24) RuTGERO Rescio. 101-103. Eborae, 11 cet. 1536. 25) Vasaeo. 109-110. Salmanlicae. 16 feb. (1532). 15:^2, parce que Clénard se trouve dans le délai de six mois que Colomb lui a fixé à Salamanque, donc au début de son séjour. 26) Vasaeo. 110-110. Salm. 24 feb. (1532). Clénard parle encore dans cette lettre des conditions de Colomb. 27) Vasaeo. 111-112. Salm. 3 cal. maias (1533). P. 111 : abhinc biennium. — P. 112 : Vasaeus a fait plus de la moitié de son temps, qui était de trois ans. (Cette moitié tombe exactement en mars 1533.) 28j Vasaeo 112-132. Salm. 6 nov. (1533). Toto biennio (p. 131); c'est-à-dire de novembre 1531 à novembre 1533. 29) Vasaeo. 132-141. Eborae, pridie nat chr. (24 déc. 1534). Clénard cite à la page 139 l'année 1533; c'est donc celle qui a pré- cédé l'année de notre lettre. La démission de Danesius, qui y est men- tionnée (139) et qu'on croyait de 1535, est donc de 1534. La lettre suivante, qui est datée, ne permet pas d'aller au delà de 1534. 30) Vasaeo. 141-142. Eborae ullima dec. 1534 31) — 142-143. die Sabbati post feslum Joannis Baptistae (24 juin 1535). Les lettres 31 à 35 sont toutes d'Evora 1535, à cause de leur place entre la lettre 30, qui est de 1534. et la lettre 36, qui est de 1536. 32) Vasaeo. 144 Eborae in octava assumpt. Messiae. (21 août 1535) 33) — 144-146. Eborae postridie visitât. Mar. (3 juillet 1535). 34.) — 146-148. Eborae die Hieronymi (30 septembre 1535). 35) — 148-161. (Eborae) novemb. die lunae post festum om. sanct. (1535). ( 177 ) 36) Vasaeo. 161-d62. Eborae. 3 januarii 1536. 37) — 16^83. (Eborae) 18 jul. (162) (1537). Lettre écrite lors du départ d'Evora pour Braga, donc en 1537. 38) Vasaeo. 183-185. Fesae. 5 augusti 1541. Fesae 21 aui?. Azilae, 18 sept (1541). Cfr. la lettre 43. 39) CoELio. 185-187. (Eborae après la fête des rois 1537.) On peut admettre que cette lettre a été écrite quand Clénard s'occupait de poésie : c'était à la fin de 1536, d'après la lettre 18. La iete des rois nous donne janvier, donc janvier 1537. 40) Archidiacono (Parvo). '187-192. Braccarae. die nativ Mariae (8 sept. 1537). 1537, parce que Clénard arrive de Saint-Jacques de Compostelle. 41) Parvo. 193-195. Fesae. 5 julij (1540). 42) — 195-198. Fesae. 4 dec. 1540. 43) — 198-209. Fesae. 21 aug. 1541. Azilae. 18 sept. (1541). Cfr. la lettre 38. 44) Parvo. 209-212. Granatae, Cal. sept. (1542). Voir p. 52, ci-dessus. 45) Carolo Caesari. 212-217. Granatae. 17 jan. 1542. 46) Ad Christianos. 218-258. (Fez, entre le 5 août et le 18 septembre 1541). Voir pp. 50-51, ci-dessus. Tome LX. 12 ( i78 ) IV. — Liste alphabétique des personnes citées dans les lettres de Glénard ^. Adrianus. — Epist, p. 131. Voir CoLOMESius, Italia et Hispania orientalis. Hamburgi, pp. 2SS- 256. — Nève, Mémoire historique et littéraire sur le Collège des Trais-Langues, pp. 126 et 228-231. d'Albe (Le fils du duc). — Epist., p. 129. ÀLCIAT. — Epist., pp. 71-72. Almeida, Rochus. — Epist., p. 229. Voir CoLOMESius, Italia, etc., p. 221. (11 ne dit que ce que Clénard en dit.) Alvarus. — Epist., p. 190. Amicus. — Inconnu; cité^deux fois p. 145. Antverpiensis (ille). — Inconnu ; p. 45. Aquila. — Epist., pp. 166 et 182. Archidiaconus. — L'archidiaconus auquel est adressée la lettre de la page 187 n'est autre que Parvus. Il est souvent cité sous ce nom, par exemple p. 96. Archiepiscopus. — Celui de la page 92 est Henri de Portugal. Celui des pages 57-?i8 est inconnu. AuGUSTiNUS, JoANNES (libraire). — Epist., pp. 143 et 137. AuLicus. — « Ille ex aula Gaesaris », p. 144. Inconnu. > Cette liste a surtout pour objet d'identifier les personnes que Clénard ne ci:e que par leur prénom ou leur dignité, ainsi que de réunir quelques renseignements sur les moins connues d'entre elles. Pour plusieurs, il a été impossible de rien découvrir; pour d'autres, il était inutile de rien dire : par exemple Charles-Quint, Érasme, Vives, etc. La mention d'un nom dans les lettres de Clénard peut avoir parfois quelque intérêt pour l'histoire ou l'histoire littéraire, par exemple en faisant connaître une date non encore fixée, etc. (Danesius). ( 179 ) Baccalaureus Parisiensis. — Epist., p. 1(50. (iN'est-ce pas Damien h Goes?Cf., p. 56.) Badius. — Epist., p. 101. Bedellus. — Epist., pp. U7 et 160. Blasius. — Epist., pp. 191 et 193. Blosius Fr. Lud. — Epist., pp. 18 et 34. Voir la Biographie de Michaud. Bomberg, Daniel. — Epist., pp. 33 et 220, Voir P. Bergmans, Les imprimeur s ^ belges à l'étranger, pp. 67-68. Bordal. — Epist., p. 189. Caecus. — Epist., pp. 131 (oTucpXot;) et 166. Campensis. - Epist., pp. S7, 75, 74, 88, 92, 181, 249-220, 228-229. Voir, notamment, Nève, Mém. hist., pp. 25S-244et 314-318. Cantaravas (Cantaranus, Cantarenus), Nie. — Epist., pp. 146, 192 et 198. Cardinal. — Epist., pp. 141 et 194. C'est le prince Alphonse. Voir la Biographie de Michaud, \° Henri de Portugal. Castellus, Fr. - Epist., pp. 134, 130, 137, 241 et 242. Castro. — Epist., p. 165. Charles-Quint. — La lettre des pages 212-217 lui est adressée. Charusius. - Epist., p. 202. CiRUELUS. — Epist., p. 183. Voir la Biographie de Michaud et Schott, Hispaniae Bibliotheea, p. 591. — Spécimen bibliothecae hispano-majansianae ex museo D. démentis, Hannoverae, 1733, pp. 50-33. Coclenius, Conrad. — Epist., p. 81. Voir Molanus, Les quatorze livres sur V histoire de la ville de Lou- vain, p. 604. - Nève, Mémoire, pp. 143-149, 151, 298-299, 332. - Altmeyer, Les précurseurs de la Réforme aux Pays-Bas, 1. 1, pp. 324- 325. CoELius, Faustinus. — Epist , p. 99. €oELius, Georgius. — Lettre que Clénard lui adresse, pp. 185-187. Epist., pp. 78, 147, 192 et 244-245. ( 180 ) COJ.INAEUS. — Epist, p. 56. Coi.ON ^Colomb), Fernand, fils de Christophe. — Kpist., pp. 13, 14, 25, 109, 110, 112, 142, 144(dominus), 165, 213, 214, 233, 234 et 242. Voir Antonio, Bibl hispana nova, t. I, pp. 285, et ci-dessus, p. 23 COMMENDATARirs. — Inconnu. Epist., pp. 140, 147, 155, 154 et 161. CORREUS, Carolus. — Epist., pp. 5, 96, 144, 192, 193, 195, 198, 20^. Dionysius, l'un de ses fils. Epist., pp. 96, 139 et 147. Ignatius, autre fils. Epist., p. 192. Graneveldius. — Epist., p. 58. Voir Nève, Mémoire, pp. 206 et 336, et La Renaissance, pp. 212-214. — Paquot, t. II, p. 52. — Namèche, Vives, p. 108. — Rooses, Plantin et i'imp. plantinienne. Traduit du néerlandais par Edm. Mertens. (iand, Hoste, 1878. In-8o, p. 81. — de Reiffenberg, Mémoire sur les deux premiers siècles, pp. 85-86. Gyanius, Lud. — Epist., p. 56. Damianus. — Voir Goes. Danesius. — Epist., p. 159. Voir la Biographie de Michaud. Decaxus. - Epist., pp. 147 et 160. Dionysius. — Voir Gorreus. DoMiNus. — Voir Golon. DoRiA. — Epist., p. 192. DoRPius. — Epist., pp. 46 et 150. Voir Nève, Mémoire, pp. 22, 69, 113-121, 126-128, l.'O et 598-40). Edouard (Le prince). — Epist., p. 141. Eleemosynarii. — Epist., pp. 206, 207 et 208. Emmanuel (Le roi). — P. 244. Voir Macedo. Episcopus. - Goriensis. Epist., p. 130; de Salé, Epist., pp. 159, 198 et 503; de Tarera, ibid. Érasme. — Epist., pp. 37, 56, 76, 77, 78, 79, 80, 83, 84, 93, 105, 160-161, 165, 198 et 234. ( 181 ) Fabricius, Vinc. — Epist., pp. 154, 158, 101 et 252. Voir RiBEiRO, HLstoria dos estabelecimentos scientificos litterarios e artisticoa de Portugal. Lisboa, 1«7I, t. I, p. 61). Fernandus. — Le prince, Epist., p. 140; Joannes, Epist., p. 148. Voir Colon. FoGACius. — Epist., pp. 183, 193, 196 et 199. Formosus, Petr. — Epist., p. 10. Frère (Le de Clénard. — Epist., p. 5. Gaspar, Theologus. — Epist., pp. 158, 195 et 200. Un autre G., pp. 192 et 151 (?) Voir Gonsalvus et Montani. Georgius. — Epist., p. 192. Voir Cœlius. Geraltes, Fr. — Epist., p. 246. GocLENius. — Voir Coclenius. A GoËS, Damianus — Epist., pp. 56, 57, 69, 75, 76, 78, 81, 90, 92, 95. Voir Freher, Theatrum, 1451 ; Schott, Hisp. bibl., p. 490 ; Hisp. illust.i Francfort, 160", t. II, pp. 823-828; Annuaire de l'Univ. de Louvain, 1853, pp. 237-244; de Reiffenberg, Rel. anc. de la Belg.et du Portugal Nouv. mém. de l'Acad., t. XIV, pp. 60-66); Biog. natio- nale, t. VIII, pp. 25-27; Clément, Bibl. curieuse, t. IX, pp. 204-210. Gometius, Petr. — Epist., p. 203. Gonsalvus, Gas. — Epist., pp. 192 et 211. GuLiELMUS, le serviteur de Clénard. — Epist., pp 15, 21-22, 37-38, 139, 158, 183, 184, 188, 191, 192, 198, 199, 200, 201, 202, 204, 205, 207, 208, 210, 249, 250 et 251. Un autre (adolescens), p. 183. Hammonius, Joan. — Epist., pp. 14, 110, 111, 112, 130, 142, 143 et 144. Henri de Portugal. — Epist., pp. 34, 38, 38, 59, 92 (archiepiscopus), 96, 141, 142, 183, 184, 185, 189, 191, 193,194, 196, 198, 199, 200, 201, 202, 203, 203, 207, 209, 211, 215, 242, 243, 244, 248. Voir ScHOTT, Hisp. bibl.^ p. 473. HoNORATUS. — Epist., pp. 207 et 208. HovERius, Fr. — Lettres que Clénard lui adresse, pp. 54-60; Epist., pp. 68' 69, 73, 75, 89 et 93. ( 182 ) Jacobus deFlandris.— Epist., p. 145; avec Joannes(pictor),pp.U8et I57. L'un d'eux serait-il un ascendant de l'imprimeur Juan Flamenco (1 (-00-1 G 10), dont parle Bergmans, Les imprimeurs belges^ p. 41? Hallensis, Epist., pp. 258 et 241. A Murtia, Epist., pp. 159, 189 et 190. Jaspar. — Epist., pp. 8 et 143. Jean III. roi de Portugal. — Epist., pp. 18, 141, 190, 196, 197, 200 et 207. JoANNA. — Epist., p. 192. JoANNES. — Voir Jacobus. JuNTA. — Epist., pp. 155 et 241. Latomus, Jacq., l'oncle. — Lettres que Clénard lui adresse, pp. 3-54; Epist., pp. 55, 59, 67, 160, 190, 233 et 253. Voir Ferd. van der Haeghen, Bibliolheca Belgica, et les auteurs cités dans cet excellent travail. Sa sœur, Epist., pp. 18, 24 et 34. Jacq., le neveu, Epist., pp. 24, 34, 40, 53 et 55. Voir Paquot, t. XIII, pp. 58-62; Feller; V. André, p. 426; Sw., p. 565; Foppens, p. 521; Biogr. nationale, LiNARES, — Epist., p. 209. Loisis —Epist., p. 147. LOPEZ, RuY. — Epist., pp. 194 et 212. LucRETiA. —Epist., p. 192. LuDOvicus. — Voir Blosius, Gyanius et a Toleto. Lupus, Fr. — Epist., pp. 137, 140 et 147. Macedo, Emmanuel. — Epist., pp. 59 et 60. Sébastien. — Epist., p. t9. Makot. — Epist., p. 147. Marcus. — Voir Teyninger et Vigerius. Margallus. — Epist., p. 203. Maria. — Epist., p. 3.5. Martinus. — Epist., pp 192, 198 et 212. On aurait tort de croire que le Martinus de la page 198 est Luther. Medicus arabice doctus. — Epist., p. 72. ( 183 ) Meerbeeck. — Epist., pp. U7 et 160. ,. . ' Meij.onius, fr. — Epist., p. -245. MiCHAELis. — Epist., p. 198. MONDEJAR (Marquis de). — Epist., pp. -26, 27, 53, 36, 39, 61, 62, 193; 198, 202, 204, 211, 213 et 216. MoNTANi, Anton, et Gaspar. — Epist., p. 192. N. — Un courtisan flamand inconnu. - Epist., p 27. Nannius, Petr. — Epist., p. 102. Voir Nève, Mémoire, pp. 149-136, 503-507 et 527; A. Roersch, Biog. nationale, t. XV. Nebiensis. — Epist., pp. 33 et 92. Nicolaus. — Epist., pp. 139 et 140. NUNIUS PinCIANUS. — Epist., pp. 23,' 233-237 et 258-259. Voir Colomesius, Italia, pp. 232-253; Baillet, Jugemens des savans. Amsterdam, 1723, t. II, p. 55n; Micliaud, v» Nunnes; Schot- Tus, Hisp. bibl., pp. 348-532; Spécimen bibl. hispano-majansianae, pp. 35-38. Parvus Joan. (Jean Petit). — Archidiaconus, etc. Lettres que Clénard lui adresse, pp. 187-212. Epist., pp. 3, 15, 17, 23, 96, 139, 147, 148, 245 et 248. Voir CoLOftfESius, Gallia orientalis, pp. 5-6; Buxtorf, Catalecta. Basiieae, 1707, p. 555, ne dit rien d'autre que Clénard. Son neveu Joannes. Epist., pp. 195, 194 et 198. Pascasii. — Epist., pp. 165, 172, 181 et 182. Schott, Hisp. Bibl., cite ce nom pp. 534 et 623. Petrus. — Epist., pp. 145 et 137. Philippus, Ant. — Epist., pp. 7, 91, 198 et 246. Voir Colomesius, Italia, p. 223. Philippus, Joan. — Epist,, pp. 192 et 200. PiNCiANUS. — C'est Nunius. PoBLius. — Epist., p. 235. . . Polîtes, Joach. — Lettres que Clénard lui adresse, pp. 67-95. Epist., pp. 39, 56, 37, 130 et 159. Voir Paquot, t. VII, pp. 192-194; V. André, -p. 446; Sw., p. 386; Foppens, p 558; NÈVE, Mémoire, p. 333, et La Renaissance, pp. 203 203. ( 184 ) Pr^TOR. — Epist., pp. 109, 137, 140, 146 et 147. PRmcES. — Un prince de 14 ans, Epist., p. 180 ; voir Cardinal (Alphonse), Fernand et Henri. Prior. — Epist., pp. 141, 145 et 158. Qu^STOR diestensis. — Epist., p. 11. RÉGENT du collège du Porc. — Epist., p. 160. Reginaldus. — Epist., pp. 148, 191 et 195. Renés. — Epist., p. 64. Rescius, Rut. — Lettres que Clénard lui adresse, pp. 96-103. Epist., pp. 42, 94, 96, 130, 131, 139, 147, 154, 157, 233 et 25"). Voir V. André, p. 805; Sw., p. 670; Foppens, p. 1089; Molanus, p. 604; Nève, Mémoire, pp. 202-207, 300 et 304; Rooses, Planlin, p. 81. Son fils Jean, pp. 96-97. Resendius. — Epist., pp. 76, 78, 79, 82, 83, 84, 88, 93, 131, 141, 157, 190, 194, 198, 203, 233, 242, 243, 244 et 246. Voir V. André, p. 400 ; Schott, Hisp. Bibl., p. 480; Feller; Michaud; Spécimen bibl. hispano-majansianae, pp. 64-66; Altmeyer, Les Pré- curseurs, 1. 1, p. 325; DE Reiffenberg, Rel. anc. de la Belgique et du Portugal (Nouv. mém. de l'Acad., t. XIV, pp. 43-45). Rhodericus. — Epist., p. 143. Roi de Fez. — Epist., pp. 41-42, 44, 48, 50, 63, 65, 193, 205, 208. Roi de Portugal. — Voir Jean III. Ruardus. — Epist., p. 147. C'est Ruard Tapper. Voir Foppens, 1084. Salidus. — Voir Episcopus (de Salé). Seigneur de Diest (c'est le prince d'Orange, p. 6 ci-dessus). — Epist., pp. 64-65. Siliceus, Jean-Martin. — Epist., pp. 43, 200, 207 et 216. Voir Schott, Hisp. Bibl., pp. 571-572. — - Buisson, Répertoire des ouvrages pédagogiques du XV/« siècle, 1896, p. 602. Spinaria. — Epist., p. 198. Splinter. — Epist., p. 89. ( 185 ) Straselius. — Epist., p. lôO. Streyters, Arnold, abbé de Tongerloo, 1530-1560. — Lettre que Clénard lui écrit, pp. 60-67. Voir F. W. VAN Spilbeeck, De abdij van Tongerloo. Lier. Geei, U88, pp. 308 et suiv; épilaphe, p. 356. Sturmius. — Epist., p. 130. Voir Nève, Mémoire, pp. 206 et 334-335; Buisson, p. 611 ; Foppens, pp. 737-738. Tapper, Ruardus. — Epist., p. 147. Tartesius. — Epist., p. 130. Loué dans les Médita tiones gr. Teyninger, Marcus — Epist., pp. 109, 112, 13l>, 136, 1Ô7-138, 141, 142, 153, 161, 162, 185, 242-243, 244 et 248. A Toleto. Jean de Tolède. Epist., pp. 27 et 242; Louis de Tolède, son neveu. Epist., pp. 159, 175 et 242. TuRNOUT. — Epist., pp. 160 et 165. DE Valle, Fr. et son fils. — Epist.. p. 14. Vas^us, Joan. — Lettres que Clénard lui écrit, pp. lOC-185. Epist., pp. 13, 14, 24, 59, 70, 71, 72, 84-85, 92, 196, 203, 210, 253, 254 et 253. Voir V. André, p. 529; Sw., p. 479; Foppens, p. 743; Molanus, p. 6ii9; Antonio, t. II, p 559; Schott, Hisp. ilL, t. I, p. 572; Fcller; Buse, Messager des se. Iiist., 1855, p. 403. Vascus, Joan. — Epist., p. 146. N'a rien de commun avec le J. V. de Schott, Hisp. Bibl., p. 335. Vasia, Joanna. —Epist., p. 79. Vega, Andr. — Epist., pp. 146, 148, 162 et 241. Voir Schott, Hisp. Bibl., pp 249-250. Vicarius, Jac. — Epist., p. 161. Victoria, Fr. — Epist , pp 28, 32, 133, 147, 148, 15i, 135, 160, 161, 162, 165 et 241-242. Voir Schott, Hisp. Bibl., t. II, p. 232; Prat, Maldonat et l'IIniv. de Paris, 1856, pp 11-12. ( 186 ) VIGERIUS, Marcus. — Epis., pp. 69, 87, 190, 192 et 204. ViNCENTius. — Epist., p. 144. Vives. — Epist., pp. 165 et 198. A VoRDA, Marï. — Lettres que Glénard lui adresse, pp. 93-96. VosTERMANN (le fils de). — Epist.. pp. 34-35. Zagari. — Epist., p. 85. ZOMERS. — Epist., p. 66. ( 187 ) Bibliographie des ouvrages de Glénard pour renseignement du grec. 1. Relevé SOMMAIRE DES ÉDITIONS. N. B. Les lettres M et / et M placées entre parenthèses après les noms des lieux d'impression indiquent les éditions des Meditationes ou des Instituliones et Meditationes. Sinon , il s'agit d'édition des liistitutiones. 1530. Louvain, Paris. 1551. Louvain (M), Paris (M). 1S34. Paris, Cologne, Paris (M). 1536. Paris, Paris (M). 1538. Lyon (M). 1559. Paris. 1540. Paris. 1542. Paris (M). 1543. Paris, Paris, Venise, Lyon, Paris (M), Venise (M). 1544. Paris, Paris, Lyon, Paris (M), Paris (M). 1545. Anvers (I et M), Anvers (M). 1546. Paris, Cologne, Lyon. 1548. Anvers, Lyon, Dortmund, Lyon I et M), Lyon (M). 1549. Paris, Cologne, Paris (I et M), Anvers iM), Paris (M). 1550. Paris (M). 1551. Louvain, Paris. 155'i. Paris, Louvain (M). 1553. Paris, Lyon. 1554. Paris, Lyon, Genève (Mj, Venise (I et M). 1557. Paris, Paris, Paris, Anvers, Lyon, Paris (1 et M), Lyon (l et M), Anvers (I et M), Paris {I et M). 1558. Paris. 1559. Venise, Venise (M). 1560. Paris, Anvers. 1561. Cologne, Anvers, Cologne (I et M). 156:2. Anvers (I et M), Anvers (M). (188 ) 4563. Paris, Anvers. 1364. Venise, Cologne. 1563. Paris (I et M). 1366. Anvers, Paris (M), Paris (I et M), Lyon (I et M), Anvers (l.et M), Paris fl et M). 1567. Genève. 1368. Paris, Paris, Anvers. 1369. Anvers, Cologne, Anvers (M). 1570. Paris, Paris, Venise, Anvers, Cologne (M). 1572. Paris, Lyon, Paris (M), Paris (I et M), Anvers (M), Lyon M). 1574. Paris. 1373. Paris. 1576. Cologne, Anvers, Anvers (M). 1377. Paris, Lyon, Paris (I et M). 1578. Douai (M). 1580. Paris, Genève (I et M), Paris (I et M), Francfort (I et M), Paris (M), Paris (M), Francfort (M). 1581. Paris, Paris, Paris, Anvers, Lyon, Paris (I et M), Paris (I et .M), Paris (I et M), Paris (I et M), Lyon (I et M), Genève (I et M», Anvers (M). 1582. Paris, Paris, Cologne (I et M). 1383. Paris, Lyon (I et M). 1383. Venise (l et M). 1386. Venise (I et M). i:)87. La Rochelle, Francfort (I et M). 1588. Lyon, Francfort (I et M). 1389. Turin. 1590. Francfort (I et M), Francfort (M). 1391. Francfort, Francfort (1 et M), Venise (I et M). 1592. Anvers. 1593. Lyon, Naples (I et M). 1394. Lyon, Anvers, Anvers (M). 1393. Lyon. 1397. Paris. 1398. Francfort, Anvers, Anvers (M), Turin (M). 1599. Lyon, Pont- à-Mousson, Leipzig. 1601). Vilna(I et M). 1602. Hanau (I et M). 1603. Lyon, Douai. 1610. Anvers. 1613. Lyon, Genève. 1614. Paris, Lyon. 1617. Paris, Hanau (I et M). 1618. Paris. 1619. Paris. 1620. La Flèche (I et M). 1621. Paris. 1623. Poitiers. ( 189 ) 1626. Lciden. 1627. La Flèche. 1629. Paris, Limoges. 1C30. Rouen. 1632. Paris, Leiden. 1653. Lyon. 1638. Paris. 1640. Paris. 1642. Anvers, Lyon, Leiden. 1645. Paris, Lyon (1 et M). 1644. Paris. 1647. Paris. 1651. Amsterdam. 1652. Limoges. 1653. Genève. 1655. Amsterdam. 1656. Paris. 1C60. Châlons-sur-Marne, Amsterdam. 1662. Poitiers. 1665. Limoges. 1670. Paris^ Tulle. 1671. Montaiiban. 1672. Amsterdam. 1680. Châlons-sur-Marne, Bordeaux 1G85. Limoges. 1684. Lyon. 1685. Rouen. 1695. Rouen. 1701. Limoge.-. 1702. Paris, Coïmbre. 1706. Toulouse. 1708. Rouen 1709. Caen. 1711. Paris. 1712. Coïmbre (Résumé). 1715. Lyon. 1729. Paris, Genève, Coïmbre. 1733. Caen. ( 190 ) 2. BIBLIOGRAPHIE : a) Institutiones. Louvain, 1530. ^ iNSTirvrio/ I NES IN LING VA M GRA E / / cam per Nicolaum / Clenardum. / A la fin : / Lovanij ex olficina chalcographica Rutgeri Rescij / I ac loannis Sturmij Quarto Cal. Maij / Aï-M;^D^XXX=- Un volume in-^o, 112 pages. Bruxelles, Bibliothèque royale; Anvers, Musée Plan tin Moretus. Paris, Simon de Colines, 1530. Manque dans Renouard, voir ci-dessus p. 82; Cf. CleiiardiEpistol., op. cit., p. 55. Introuvable. Paris, G. Gandoul, 1534, in-8o. bUjI, Besançon. Cologne, Gymnicus, lool, in-12. Bibl. Berne, Utrecht. Paris, M. Vascosanus, 1536, in-S», 133 pages. Bibl. Carpentras. Paris, Wechel, 1539, in-S». Bibl. Cambrai, Châlons-sur-Saône. Paris, Wechel, 1540, in-S^. Paris, Bibliothèque nationale. Avec notes de Guillon; Venise, 1545, in-8o. Londres, British Muséum, Paris, Wechel, 1543, in-S». Maittaire, Ann., t. III, p. 356. Paris, Fr. Estienne, in-S». Bibl. Montpellier. Paris, Wechel, 1544, in-12. Bibl. Arsenal {Paris) ; Saint-Brieuc, Mende. Paris, Tiletanus, 1544, in-8<>. Notes de Guillon. Bibl. Besançon. Notes de Guillon seules. Bibl. Beims. Lyon, 1544, in-8o. Londres, British Muséum. Paris, R. Estienne, 1546, in-4». Côté deux sols six deniers dans Catalogue Estienne pour 1546. Musée Calvet [Avignon), Bibl. Berne. Cologne, Mart. Gymnicus, 1546, in-S». Bibl. Gymnase de Thorn. Un. Louvain. Lyon, 1546, in-12, 152 pages. Bibl. Langres. Dortmund, M. Soter, 1540. bistit. absolutiss. in linguam graecam cum aliquot dialogis Lucani (sic). Cf. J.-B. Nordhoft, Munster. Huma- niswws. Munster, 1874, p. 199. ( 191 ) Anvers, Loeus, 1548. Annotationes de Guillon. Bibl. Louvain. Lyon, S. Gryphius, 1548, in-S», 156 pages. Bibl. Carcassonne, Troy^is. Paris, R. Eslienne, 1549, in-4o, 104 pages. Bibl. Tournai, Bruxelles. Cologne, Gymnicus, 1549, in-8". Cf. Progr. Thorn, 1877-1878. Louvain, B. Gravius, 1551, in-8», 151 pages — 4 ff. n. c. pour l'index. Musée pédagogique {Paris . Bibl. Gand, Tournai. A la suite, les Annotationes de K. Guillon, 1552, 71 pages in-B». Ces Annotationes ont aussi paru séparément. Bibl. Gand. Paris, Charles Estienne, 1551, in-8°, 183 pages. Maittaire, t. III, p. C06. Catalogue Van Hulthem. Bibl. Bruxelles. Paris, Th. Richardus, 1552, in-1-2. Bibl. Bruxelles. Paris, Th. Richard, 1553, in-4«, 60 feuilles. Bibl. Le Havre. Lyon, S. Gryphius, 1555, in-8^, 155 pages. Bibl. Carcassonne. Paris, Richardus. 1554, in-4«^, Bibl.^ Tours. Lyon, P. Antesignanus, 1554, in-i», 227 pages. Avec Schol. et praxis d'An- tesignan. Bibl. Angers, Nîmes, Bruxelles. Paris, Vascosanus, 1557,in-8<^. Catalogue Olschki. (Vérone.) Paris, Rob. Estienne, 1557, in-4o, 180 pages. Bibl. Coutances. Anvers, J. Steelsius, 1557. Notes de Guillon. Bibl. Lille. -Paris, Th. Richardus, 1557, in-4o. Catalogue Van Hulthem. Bibl. Bru- xelles^ Louvain. Lyon, Matt. Bonhomme, 1557, petit in4". Sch. etc. d'Antesignan. Bibl. Lille. Paris, Th. Richard, 1558, in-4o, 48 feuilles. Notes de Guillon. Jnstitutiones absolutissimae in linguam graecam per N. Clenardum... 1 « Multa iam ad codicis emendali fidem sunt restituta : adiectis Renati Guillonij annotationibus quàm erudilissimis, quibus recens addidit alias annotationes, in quibus respondet calumniae inuidorum ». Gaiid, Bibl. A. Boersc/i. Venise, Ravani, 1559. Catalogue Gargiulo, Borne. Paris, Guil. Morel, 1560, in-4o. Maittaire, t. V, p. 295. Bibl. Pau. Anvers, J. Loeus (1560). Cologne, 1561, in-8o. Br. Mus. Londres. Anvers, J. Steelsius, 1561, in-8o, p. 145 — 15 feuillets. Typis Graphei. Bibl. Gand. Anvers, .]. Steelsius, 1565. Annotât. Guill. Voir Bull. Bibl. belge, 1859, p. 7. G.-.I. Nuyts, Jean Steelsius, etc. Paris, Th. Brumennius, 1565, in-8o. Bibl. Besançon. Venise, H. Cavalcalupi, 1564, in-t2. Bibl. Bruxelles, Bibl. Angelica, Borne. Cologne, hérit. J. Soter, 1564. Anvers, hérit. Steelsius, 1566, in-8o. Typis Graphei. Cf. Bull. Bibl. belge, t. XV, p. 66. Bibl. Bruxelles. ( 192 ) (Genève), Crispin, 1567, in-8». Bibl nationale {Paris). Paris, Rob. Estienne, 1S68, in-4«. Catalogue Van Hulthem. Br Mus. Bibl. Bruxelles, Lille. Paris, R. Estienne, 1568, in-S^, 5i pages. Cf. Maittaire, t. III, p 745. Bibl. nationale, Mus. Pédag. Paris, Coutances, Bruxelles. Anvers, apud viduam Joannis Loaei, 1568, in-S». Londres, Brit. Mus., Bibl. Mans. Anvers, G. Silvius, 1569, in-S», 130 pages, 22 feuillets noncotés. Annotât. Guillon. Bibl. Gand. Cologne, 1569, in-8«. Londres, Brit. Mus. Avec notes de Guillon. Paris, 1570, in-i». Bibl. nationale {Paris). Venise, Aide, 1570, in-8o. Londres, Brit. Mus., Borne, Bibl. Casanat ord. et Bibl. Angelica. Anvers, G. Silvius, 1570, in-S». Elementa grammaticae graecae ex Th. Gaza, N. Clenardo... decerpta, per Joannem Cannartum, Parisiis. J. Bene-natus, 1570, in-4°. Mail taire, t. III, p 754. Paris, André Wechel, 1572, in-4o. Bibl. nationale, Sainte-Geneviève {Paris), Musée Calvet {Avignon), Bibl. S.-Brieuc. Lyon, Ant. Gryphius, 1572, in-8o. Bibl. nationale {Paris), Tours, Chau- mont. Paris, J. Bene-natus, 1574, in-4o, 88 pages. « Annotationes suis quaeque praeceptis accommodatae sunt, Gulielmi Morelii. Adjectae sunt ad calcem sacrae preces. » Musée pédagogique, Paris. Paris, Denis à Prato, 1575, in-4« Avec notes de Guillon. Bibl. Casanat* ord. {Borne). Cologne, 1576. Calai. Vente Bibl. S.-J. Louvain. Anvers, Plantin, 1576, in-S». Bibl. Louvain. Paris, Th. Richard, !o77, in-4o. Bibl. Louvain. Lyon, Ant. Gryphius, 1577, in-12. Bibl. Châteauroux. Paris, P. Huet, 1580, in-4o. Bibl. nationale (Paris), Aix en Provence, Musée Calvet {Avignon), Albi. Paris, J. Houzé, 1581, in-4o, 414 pages. Voir : I. et M. Paris, Le Bé, 1581, et Paris, Houzé, 1581. Bibl. Sainte-Geneviève {Paris), Dijon. Paris, J. Chouet, 1581, in-4'>, 445 pages. Bibl. Abbeville, Dole. Anvers, Plantin, 1581, in-8o, 175 pages. Anvers, Musée Plantin, Bibl. Tournai, Louvain. Lyon, Ant. Gryphius, 1581, in-4°. Bibl. Carcassonne, Gray. Paris, P. Huet, 1581, in-4o. Bibl. Angers, Besançon. Paris, Gab. Buon, 1582, in-4o. Bibl Montbéliard. Paris, Jac. Nicole, 1582, in-8". Bibl. Bruxelles. Paris, 1585, in-i^. Paris, Bibl. Université. ( 193) La Rochelle, apud Aultinum, 1587, in-S». Bibi. Tours, Lyon, Ant. Gryphiiis, 15H8, in-S». Antesignan, Sylburg, Estienne. Bibi. Arsenal, Sainte-Geneviève (Paris), Épernay, Reims, Troyes. Turin (Aug. Taurin.), 1389, in-B". Bibi. Bruxelles. Francfort, hérit. Wechel, 1591, in-S». Avec Schol. de P. Antesignan. Bibi. Arsenal {Paris), Mons, Bruxelles. Anvers, Plantin, 1592, in-S». Musée Plantin, Anvers. Lyon, Hugo a Porta, 1595, in-8'. Bibi. Mende, Carcassonne. Reproduites dans Universa Granimatica Graeca de A. Scot : Lyon, Hugo a Porta, 1593, in-H». Bibi. Leiden, Vesoid, Verdun, Abbeville, Montauban, Rodez. Reproduites dans Universa Grammalica Graeca de A. Scor : Lyon, Hugo a Porta, 1594, in-S». Bibi. nationale (Paris), Avignon (Musée Calvet), Carpentras, Pau, Le Puy. Anvers, Plantin, 1594, in-B». Musée Plantin, Anvers. Reproduites dans Universa Grammatica Graeca de A. Scot : Lyon, Hugo a Porta, 1595. Cité par Antonio Favaro, La libreria di Galileo Galilei descritla ed illustrata, IB87. Rome. Paris, 1597. Catalogue Beijers. Utrecht. Francfort, 1598, in-8o. Bibi. Chartres. Anvers, Moretus, 1598, in- 4°, 143 pages. Annotations de Guillon. Bibi. Gand, Anvers, Bruxelles. Lyon, J. Piliehotte, 1599, 522 pages, in-B^. Bibi. Dijon, Pau. Pont-à-Mousson, apud Melchioreni Bernardum, 1599, in-B». Bibi. Mons, Leipzig, 1599. Catalogue Vente S.-J. Bibi. Louvain. Reproduites dans Uiiiversa Grammatica Graeca de A. Scot : Lyon, Hugo a Porta, 1605, m-S'.Bibl. nationale [Paris), Chartres, Langres. Douai, Joannes Bogardus, 1605, in Bo. Bibi. Mons. En 1610, parut une édition avec notes du P. Baxe. Cf. Préface de l'édi- tion de Clénârd-Baxe de 1642. Reproduites avec Scholies et Praxis d'Antesignan dans Universa Gram - matica Graeca de Alexandre Scot : Genève, Gabriel Garterius, I6\ô. Bibi. Gand. Bibi. nationale, Paris. Bibi. Sainte-Geneviève, Paris. Reproduites dans Universa Grammatica Graeca de A. Scot : Genève, 1613, in-8*^. Bibi. nationale, Paris. Bibi. Sainte-Geneviève, Paris. Reproduites dans Universa Grammatica Graeca de A. Scot : Lyon, Piliehotte, in-S», 1613. Bibi. nationale, Paris, Meaux. Reproduites dans Universa Grammatica Graeca de A. Scot : Lyon, Piliehotte, 1614, in-8°. Bibi. nationale, Paris. Bibi. Sainte-Gene- viève, Paris. Université, Paris, Chaumont, Montauban. lowE LX. ta ( 194 ) Paris, Morel, 1614, in-8«. Cf. Maittaire, t. 111, p. 866. Paris, Morel, 1617, in-8o. Bibl. Tours. Paris, Jo. Libert, in-S». Bibl. nationale, Paris : « Grammalica Graeca ad facilem raethodum redacta juxta Institationes Nicolai Glenardi quibus accessit ulilis tractatus de accentibus et ratio peculiaris investigandi themata. Authore Petro Bertrando Merigono. » Paris : apud Sebastianum Cramoisy, 1619, in-8o. Éd. Moquot. DeBackerr Soramervogel, t. V, 1270 : « Nicolai Glenardi Grammatica Graeca, ab uno e patribus Societatis Jesu recognita et in meliorem ordinem redacta ». Paris, Cl. Morel, 1621, in-8o. Maitlaire, t. III, p. 879. Poitiers, Editio Quarta, apud A. Mesnier et I. Thoreaa, 1623, in-8o, 239 pages Éd. Moquot. De Backer-Sommervogel, t. V, 1270. Leiden, Elzevier, 1626. Éd G.-J. Voss. Cf. Alphonse Willems , Les Elzeuier, histoire et annales tiipographiques. Bruxelles, 1880. La Flèche, Griveau, 1627, 1 vol. in-8o. Bibl. Tours. Limoges, « Nicolai Glenardi Graininatica Graeca. A Stepliano Moqiioto e Societate Jesu recognita, ad usum GoUegiorum eiusdem societatis ». A Limoges, chez Antoine Barbou, rue Ferreire devant Saint-Michel, 1629, in-8o. De Backer-Sommervogel, t. V, 1270. Paris, Gramoisy, 1629, in-S». Bibl. Tours. Rouen, apud J. Joannem le Bovlanger. 1650, in- 8°. Éd. Moquot. De Backer- Sommervogel, t. V, 1271. Paris, J. Libert, 1632, in-8^ Éd. Moquot. De Backer-Sommervogel, t. V, 1271. Leiden, 1652, in-S°. Éd. G.-J. Voss. Londres, British Muséum. Lyon, 1635, in-8". Éd. du Creux. De Backer-Sommervogel, t. II, 1637. Paris, 1658. Éd. xMoquot. De Backer-Sommervogel, t. V, 1271. En 1640 parut une édition avec notes du père Moquot. Citée par Labbé dans Préface de l'édition de Glénard-Moquot, 1680. Anvers, Verdussen, 1642, in-S*^, 158 pages. Notes de Nie. Baxe. « Nicolai Glenardi Institut'" ling** gr^^ liber primus faciliori methodo diges- tae sunt Armotat^s, quae prius in libri calcem fuerant coniectae, operâ P.-F. Nicasii Baxii Augustiniani. In usum iuventutis, quae in scliolis Augustin'^"'% aliisque instituitur. » Bibl. Gand. Leiden, J. Maire, 1642, in-8», 372 pages. Éd. G.-J. Voss : « Inslilutiones linguae graecae, Olim quidem scriptae a Nicolao Clenardo, Nunc autem ab erroribus multis expurgatae , meliori ordine digestae , Atq; ita locupletatae, ut altéra parte prodeant auctiores, studio atque operâ Gerardi Jo. Vossii. Editio altéra, priori aliquot loeis emenda- tior, ac Indice Graeco, et Latino auctior. » Bibl. A. Roersch. ( 19,^ ) Lyon, sumptibus Claudii Proost, in vico Mercalorio, sub signo Occasionis, 1642, in-80, pp. 239 et 47. (Permis à Claude Michel de Tournon, 20 mai 1027). Éd. Moqiiot. De Backer-Sommervogel, t. V, i271. Paris, apud Gasparem Meturas, 164.1, in-8*^. Éd. Ph. Labbé. De Backer- Sommervogel, t. V, 1271. Paris, apud Matliurinum Henault, 1644, in-^». Éd. Ph. Labbé. De Backer- Sommervogel, t. V, 1271. Paris, Ullima edilio innumeris penè mendis expurgata per L L. B. apud Ludovicum Bovlanger, 1647, in-8o. Éd. Ph. Labbé. De Backer-Som- mervogel, t. IV, 1297. Amsterdam, Elzevier, 1651, in-R», 4 ff. — 402 pages. Éd. G.-J. Voss. Cf. A. WiLLEMS, Les Elzevier, n» 1123. Montaiiban fac. protest. Bibl. Montpellier. Limoges, « Nicolaï Clenardi Grammatica Graeea cum observationibus P. Stephani Moquoti e Societate ,Jesu , A. P. Francisco Creuxio eiusdem Societatis Sacerdote recognitis. Ad usum collegiorum Societatis. Lemovicis, P. Barbou », 1652, in-H». De Backer-Sommer- vogel, t. II, 1657. Genève, Jean De Tournes, 1653, in-S». Éd. G.-J. Voss. Bibl. Genève, Mont- pellier, Lille. Amsterdam, 1655. Éd. G.-J. Voss. Ancien catalogue Jésuites. Loiivain. Paris, c( Nicolai Clenardi Grammatica Graeea a Stephano Moquoto e Soc. Jesu ad usum collegiorum ejusdem Soc. jam olim recognita etaucta, Nunc vero primum in très partes tributa, meliori quam antehac digesta ordine. » Parisiis, 1656, in-S». Éd. Labbé. De Backer-Sommer- vogel, t. IV, 1298. Châlons (Châlons-sur-Marne). « Nunc vero primum pro captu discentium in très partes distributa, meliori quam antehac digesta ordine, ac longe castigatius emendata ... Opéra et studio P. Labbé B.-S.-J. Catalauni, apud .loannem Bouchard, in-8°. Kalendis aprilis, 1660. De Backer-Sommervogel, t. IV, 1298. Amsterdam, Elzevier, 1660, in-S", 4 ff . — 413 pages — Éd. G.-J. Voss. Cf. G. Berghman, Supplément à l'ouvrage sur les Elzevier de M. Alphonse Willems, Stockholm, 1891, p. 96, n°339. Bibl. Tournai, Lille, Hasselt. Poitiers, Fleuriau, 1662. in-8o. De Backer-Sommervogel, t. II, 1657. Limoges, apud 3Iartialem Rarbou, 1665, in-8<'. (Privilège de Barbou, 1651.) De Backer-Sommervogel, t. II, 1657. Tulle, apud Joannem Daluy, Typographum et Bibliopolam D. D. Illustris- simi et Reverendissimi Episcopi, collegiique Socjetatis (sic) Jesu, 1670, in-80. De Backer-Sommervogel, t. II, 1657. Paris, S. Benard, 1670, in-8o. De Backer-Sommervogel, t. V, 1271. ( 196 ) Montauban, S. Dubois, 1671, 'm-^.^. De racker-Sommeivogel, t. II, 1658. Amsterdam, Elzevier, 1672, in-S», 4 ff. — 400 pages Éd. G.-J. Voss. Bruxelles^ Londres, Britisfi Muséum. Châlons-sur-Marne, J. Bouchard, 1680, in-8o, 4 ff. — 296 pages : « Nicolai Clenardi Grammatica Graeca a Stephano Moquoto e Societate Jesu ad usum collegiorum ejusdem Societatis jam olim recognita et aucta. Nunc vero primum pro captu discentium in très Partes, dis- tributa, meliori quam antehac digesta ordine, ac longe castigatius emendata. Discendae Linguae Graecae accuratissima Methodus. Opéra et studio P. Labbé B. S. 1. » Bibl. Gancl. Bordeaux, S. Boé, 1680, in-S». De Backer-Sommervogel, t. II, 1658. Limoges, Barbou, 1683, in-B». Bibl. Tours. Lyon, 1684, in-12. De Backer-Sommervogel, t. V, 1271. Rouen, Jac. L. BouUenger, 1685, in-8o, ad usum Scholarum Societatis Jesu. De Backer-Sommervogel, t. V, 1272. Rouen, Rich. Lallemant, 1695, in-8o. De Backer-Sommervogel, t. V, 1272. Limoges, P. Barbou, 1701, in-8<^. Bibl. Genève. Paris, apud viduam Benard, 1702, in-H». Bibl. Mons, 4244. Coïmbre, presses du Real Collegio das Artes, 1702. A. -P. Lopes de Men- donça, p. 129. Toulouse, apud Antonium Pech, 1706, in-12. De Backer-Sommervogel, t. II, 1658. Rouen, Rich. Lallemant, 1708, in-S^. De Backer-Sommervogel, t. V, 1272. Caen, Ant. Cavelier, 1709, in-8o. De Backer-Sommervogel, t. Il, 1272. Paris, Nion, 1711, in 8°. Abrégé de la grammaire grecque, de Clénard, avec les accens et la syntaxe. Bibl. Lille. (Abrégé). Coïmbre, presses du Real Collegio das Artes, 1712. A.-P. Lopes de Mendonça, p. 129. Lyon, apud LudovicumDeclaustre, 1715, in-S». De Backer-Sommervogel, t. V, 1271. Paris, 1729, in-12 : Nova Nicolai Clenardi Grammatica in qua declina- tionum... exempla novo ordine disposita... Accessit exquisita de generibus nominum graecorum appendix. Londres, Brit. Muséum. Genève, 1729, ad usum gymnasii Genevensis, in-12. Bibl. Genève. Coïmbre, presses du Real Collegio das Artes, 1729. A.-P. Lopes de Men- donça, p. 29. Caen, Poisson, 1733, in-8», in-12. Montpellier. Lyon, apud Ludovicum et Henricum Declaustre, 1734, in-8o. De Backer- Sommervogel, t. V, 1271. Lyon, sumptibus Antonii Molin, 1734, in-S». De Backer-Sommervogel, t. V, 1272. ( 197 ) Paris, Abrégé de la grammaire grecque de Glénard, des accens, de la syntaxe et des dialectes, veuve Brocas, et Denys-Jean Aumont, 1736, 1 vol. in-80. Bibl. Bruxelles. Leiden, Jac. de Heunje, 1740, in-8o, -t ft. — ilQ pages. Éd. G.-J. Voss. BibL Gand. Paris, Abrégé de la grammaire grecque de Glénard, des accens, de la syntaxe et des dialectes, veuve lirocas et Denys-Jean Aumont, 1731, 1 vol. in-8«. , Paris, Abrégé de la grammaire grecque de Glénard, des accens, de la syntaxe et des dialectes. Paris, P. -M. Nyon le jeune, 1783, in-8o. Bibl. Reims. Même titre. Paris, Barbou, 1783. Bibl. Reims. Tome LX. 14 ( 198) b) Meditationes. Louvain, Rescius, 1531, 128 pages ïn-A^. ^ MEDITA ^ I TIONES GRAECA / /NICAE, IN ARTEM GRAMMATICAMJ ^ Autore Nicolao Clenardo ^ Vçnundantur Louanii a Bartholomço Grauio Sub Sole Aureo. A la fin : Lovanij, ex Officina Rutgeri Rescii, Quinto Mus Julias Anno MDXXXI. Siimptibus eiusdem, ac Bartholomei Graiiii. Collection Vergauwen, Maittaire, t. V, p. 295. Paris, 1531. Même titre. En dessous : Marque à la Sirène. Nocet empta dolore voluptas. / VENVNDANTVR PARISIIS APVD SOR / /BONAM, ET IN VIA lACOBAEA / /SVB INTEBSIGNIO DI- / / VAE BABBABAE. / /M.D.XXXI./ Bibl. Mazarine, Paris. Paris, M. Vascosanus, 1534, in-S». Maittaire, t. II, p. 8U. Bibl. Besançon. Paris, Ghr. Wechel, 1536, in-B», 149 pages. Bibl. Carpentras. Lyon, Th. Paganus, 1538, in- 12. Bibl. Vesoul. Paris, Wechel, 1542, in-S». Maittaire, t. III, p. 341. Venise, 1543, in-8o. Londres, Brit. Mus. Paris, Estienne, 1543, in-4o. Bibl. Montpellier, Troyes. Lyon, Th. Paganus, 1543, in-S», 156 pages. Bibl. Carcassonne. ( 499 ) Paris, Fr. Gryphius, 1544, in-H». BibL Utrecht. Paris, J.-L. Tiletanus, 1S44, in-12. Maittaire, t. V, p. 295. Bibl. Bruxelles. Anvers, J. Loeiis, 1545, in-8o. Maittaire, t. V, p. 295. Lyon, Seb. Gryphius, 1548, in-4«. Bibl. Mazarine, Paris, Carcassonne. Anvers, J. Loeus, 1549, in-S». Bibl. Louvain. Paris, Estienne, 1549, in-4«. Maittaire, t. III, p. 583. Bibl. Tournai. Paris, Rob. Estienne, 1550, in-4o, 76 pages. Maittaire, t. III, p. 593. Bibl. Bruxelles, Tours, Gand, Louvain. Louvain, B. Gravius, 1552, in-S», 152 pages, 12 ff. « Meditationes Graecanicae in artem grammaticam, aulore Nicolas Cle- nardo. In eorum gratiam, qui viva praeceptoris voce destituuntur, et literas Grçcas suo ipsi ductu discere coguntur. Bibl. Tournai, Gand. (Genève), J. Crispinus, 1554, in-S^, 143 pages. Bibl. Gand. Venise, Variscus, 1559. Catalogue Gargiulo, Borne. Anvers, SteeJsms, 1562, in-S», 148 pages, 1 f. Bibl. Gand. Paris, 1566, in-i». Bibl. Mazarine. Anvers, Sylvius, 1569, in-S^, 126 pages. Bibl. Gand. Cologne, 1570, in-80. Londres, Brit. Muséum. Anvers, G. Plantin, 1572, in 8». Bibl. nationale, Paris. Lyon, Ant. Gryphius, 1572, in-8. Bibl. nationale, Paris, Tours. Paris, Ant. Wechel, 1572, in-S^. Bibl. nationale. Anvers, Plantin, 1576, in-S^. Bibl. Louvain. Douai, Bogard, 1578, in-12. Bibl. Bruxelles. Paris, H. Le Bé, 1580, in-4o, 126 pages. Bibl. A. Roersch. Paris, Rob. Estienne, 1580, in-4o. Bibl. Chartres. Francfort, 1580, in-4o. Bibl. Mazarine, Paris. Anvers, Plantin, 1581, in-8», 126 pages. Bibl. Tournai, Amsterdam, Gand, Louvain, Musée Plantin, Anvers. Francfort, And. Wechel, 1590, in-4o. Musée Plantin. Anvers, Chr. Plantin, 1594, in-S". Musée Plantin. Anvers, J. Moretus, 1598, in-8o, 400 pages, 6 ff. Bibl. Anvers, Bruxelles, Gand. Turin, 1 598, in-8o. Bibl. Bruxelles. ( 200 ) c) Institutiones et Meditationes. Anvers, J. Loaeus, lSi3, avec notes de Guiilon. Londres, Brit. Muséum, Lyon, Seb. Gryphius, 15 i8. Brit. Muséum. Paris, R. Estienne, 13 i9, in-4°. Bibl. Gand . Venise, apud hh. Pétri Kavani, IddI. Notes de Guiilon. Rome, Bibl, Casanat. ord. Paris, Antesignanus, 1dd7, in-i^, avec SclioUes et Praxis d'Antesignan. Mail taire, t. III, p. 701. Lyon, P. Antesignanus, 1357, in- 4°, 414 pages. Typis, Bonhomme, avec Scholies et Pmjjw d'Antesignan. Bibl. Tournai, Lille, Paris, Bibl. nationale^ Mmde, Tonnerre, Verdun, Bruxelles , Le Havre, Louvain, Gand. Anvers, J. Steelsius, 1337, in-8*. Bibl. Lille . Cologne, 1361, in-12. Université Paris. Anvers, Plantin, 1362, in-8°. Bibl. Mons, Lille. Paris, Wechel, 1363, in- 4°. Paris, Wechel, 1366, in-i». SehoUes et Praxis d'Antesignan. Cf. Maittairôj t. III, p. 496. Bibl. nationale, Paris, Troijes, Bruxelles, Gand. Anvers, Grapheus, 1366, in-S». Bibl. Bruxelles. Lyon, Jean. Mareschal, Exe. Andr. Wechel, 1366, in-i», 34ff. — 414 pages, Scholies et Praxis d'Antesignan. Bibl. Gand. Paris, Borellus, 1366, in-i''. Seholies et Praxis d'Antesignan. Bibl. Tournai, Mazarine [Paris ), Bayeux, Cambrai, Troy-is, Bruxelles . Paris, Wechel, 1372, in-i*^, 414 pages. Schohes et Praxis d'Antesignan. Bibl. Arsenal {Paris), Chaumont, Pau . Paris, Th. Richard (?), 1377, in- 4°. Catalogue Hilfiker. Genève. (Genève), Jeremias des Planches, 13S), in-4o, 414 pages. Bibl. Genève^ Aurillac, Mende. Paris, 1380, m-i^. Bibl. Chartres. Francfort, A. Wechel, 1380, in-4«, 446 pages. Scholies ei Praxis d'An- tesignan, notes de Sylburg. Paris, Bibl. nationale, Mazarine, Arsenal» Bibl. Gand, Leiden, Louvain, Genève, Tours. Paris, P. Huet, 1381, in 4°. Bibl. Tours, Anvers. Paris, Th. Brumennius, 1381, in-4o, 414 pages. Bibl. Arsenal, Paris, Laon, Nancy. s. L. (Genève), J. Chouet, 1581, in-4°, ri3 ff. — 443 pages. Antesignan, Sylburg. Bibl. Genève, Abbeville, Mende, Dole. Lyon, A. Gryphius, 1581, in-i». Bibl. nationale (Paris), Tours. Paris, H. Le lié, 1581, in-4o. Cité par Furgault-Jannet, nouvel abrégé, Paris, 18^1, p. VI. Bibl. Genève, Bibl. nationale, Paris, Bibl. A. Roersch. Paris, Jean Houzé, 1581, in-4o. Notes etc., d'Antesignan et Berchet. Bibl. Reims, Vendôme. Cologne, 1582, in-S*^ Londres, Brit. Muséum. Lyon, 1583, in-i^. Bibl. Arsenal, Paris. Venise, ap. Petrum Dusinellum, 1585 Rome, Bibl Angelica. Venise, 1586, in-8°. Londres, Brit. Muséum. Francfort, A. Wechel, 1587, in-8o. Bibl. Leiden. Francfort, hérit Wechel, 1588, in-i», 574 pages. Notes etc., d'Antesignan et Sylburg. A la suite de l'exemplaire de Bruxelles : notes d'Estienne, Francofurti, apud heredes Andreae Wecheli. 1588. Londres, Brit. Muséum, Bruxelles, Gand. Francfort, hérit. Wechel, 1590, in-4o. Notes etc.. d'Antesignan, Sylburg. Cité par Furgault-Jannet, nouvel abrégé, Paris, 1821, p. vi. Bibl. nationale, Paris, Verdun, Musée Plantin (Anvers), Gand, Brit. Muséum, Londres. Venise, 1591, in-S». Londres, Brit. Muséum. Francfort, hérit. Wechel, 1591, in-8 , 52 pages et 590 pages. Notes d'Antesignan, Sylburg, Estienne. Bibl. Gand. Naples, 1593, typis Garlini. Bibl. Angelica, Rome. Vilna, Karcau, 1600. Cf. Estreicher. Polonic. Bibl., t. VIII, p. 123, Th. Wierszbowski, Bibliothèque publique, Varsovie, 1889, t. I, p. 151, n^ 682. Bibl. Univ. Varsovie. Hanau, Marnius, 1602, in-40. Antesignan, Sylburg. Catalogue Sunderland, 1882, t II, 3223. Bibl. Tours. Hanau, hered. J Aubry, in-4«. Antesignan, Sylburg. Catalogue Sunder- land, 1882, t II, 3224. Londres, Brit. Muséum, Meaux, Bruges. La Flèche, Hébert, 1620, in-80. Lyon, Cl. Prost, 1643, in-8«, 296 pages avec notes d'Antesignan et Vergara, de Syllabarum quantitate. Montauban, fac. protest. VI. — Bibliographie de la grammaire latine de Clénard. l. Institutiones Grammaticae latinae per Nicolaum Clenardum. Excusae Bracarae Anno M. D. XXXVIII. Sumptibus Gulielmi àTrajeclo. 207 pages, petit in-8o. Caractères gothiques. — Marque : écusson royal de Portugal; au centre, croix d'archevêque. Couronne royale sur- montée du chapeau d'archevêque. "2. Institutiones Grammaticae Latinae Nicolai Glenardi. Per loannem Vasseum Brugensem auctse & recognitae. Eiusdem prseceptiones aliquot de ratiôe docendse atq. exercendse linguç Latinae. Impressse Conimbricae. Anno M.D.XLVI. Sumptibus loannis Philippi biblio- polae Cardinalis Infantis Henrici. •270 pages, petit in-S"^. Caractères romains. Voir ci-dessus p. 104. M. J. de Vasconcellos a bien voulu nous communiquer, au cours de l'impression, des renseignements bibliograi)hiques sur ces deux éditions rarissimes. La première est aujourd'hui introuvable. Des exemplaires de la seconde ont été découverts à Porto et à Lisbonne (Bibl. du Roi, au palais d'Ajuda) par notre savant correspondant. Nous sommes heureux de pouvoir, en terminant, exprimer notre reconnaissance à tous ceux qui ont bien voulu nous donner des indications pour la partie bibliographique de notre travail et tout particulièrement 5 MM. A. de Ceuleneer et F. van der Haeghen à Gand, Paul Vitry à Paris et Ern. Huviller à Rixheim (Alsace). TABLE Pages . AVANT-PUOPOS 3 Livre PREMIER. — Biographie de Clénard Viclor Chauvin. 3 Livre IL — Ouvrages de Clénard pour l'enseignement du grec et du latin Alphonse Roersch. 60 Livre III. — Les études orientales de Clénard. . . Victor Chauvin. 109 Livre IV. — La croisade pacifique Victor Chauvin. 129 Livre V. — Les «Epistolae))(V.Ch.) et les poésies de Clénard (A. R.i. 146 Appendices : I. — Bibliographie des biographies et de l'iconographie de Clénard Victor Chauvin. 154 II. — Bibliographie de la grammaire hébraïque de Clénardf V.Ch.j. 162 III. — Bibliographie des « Epistolae » 170 Date des lettres de Clénard Victor Chauvin. 175 IV. — Liste alphabétique des personnes citées dans les lettres de Clénard Victor Chauvin. 178 V. — Bibliographie des ouvrages de Clénard pour l'enseigne- ment du grec Alphonse Roersch. 187 VI. — Bibliographie de la grammaire latine de Clénard (A. R.j. 202 > 139 des Pièces justificalives. 2 Voyez le no 107 des Pièces justificatives. (48) Le piège exécuté, le créancier satisfait disparaît de la scène juridique. Surgit le règlement de compte entre garant et garanti. Le premier n'était pas au fond débiteur, il ne l'est devenu que par l'effet de la plègerie, qui l'a associé au contrat intervenu entre les parties principales. Il a géré l'affaire du garanti et celui-ci lui doit satisfaction pour cette gestion, en remboursant ce qu'on a payé pour lui. Si le créancier avait deux débiteurs, le débiteur principal avait par contre deux créanciers : l'un que nous pourrions appeler principal, l'autre subsidiaire. Celui-ci a pris la place du premier et il exerce contre le garanti l'action du créancier principal. Le recours semble si légitime que nous n'hésitons pas à croire qu'il existait au profit du garant, alors même que le contrat ne contenait aucune stipulation à cet égard. Nous voyons néanmoins le piège exiger du garanti une déclaration formelle de non-préjudice. 28 mars 1275 : Différents bourgeois d'Ypres se portent pièges, chacun pour le tout, pour Henri Widoc : Et H devant dis Hcmis Widoc a encouvent ses pièges avant dit a aquiter sans damage. Ce 8 octobre 1288 : Aliaume le Neveu, bourgeois, se porte piège et répondant encontre le bailli d'Ypres, pour Henri Hum- bac de Calais, de trois chars et de neuf chevaux à revenir dans la ville d'Ypres, le mercredi devant les onze mille vierges, pour aller à l'ost. Le contrat ajoute : De lequele plègerie H avant dis Henris Bumbac la encouvent et proumis a aquiter de tous les damages qui venir H poroient par occoison de ceste plègerie. L'acte du 2o juin 1290, déjà analysé à la page 4o, est un exemple manifeste d'une convention spéciale intervenant entre garant et garanti. Par surcroît de précaution, le piège, pour s'assurer un recours pleinement efficace, exige que des tiers s'obligent à leur tour expressément envers lui, afin de l'indemniser, le ( «) cas échéant, de tout dommage qui pourrait résulter du non- accomplissement de l'obligation de la part du débiteur prin- cipal. La reconnaissance de la dette, la plègerie et la déclaration de non-préjudice de la part d'un tiers, peuvent se faire dans un seul et même contrat, tout aussi bien que par des actes séparés. Si, le 23 janvier 1290, Nicole le Cauceteur s'oblige par contrat envers Jean le Jeune de le tenir indemne de la consti- tution de plègerie qu'il a faite à l'égard de différents mar- chands de Florence, au profit de Jean le Cauceteur, par contre, en novembre 1268, un seul et même acte suffit à l'établisse- ment de l'ensemble des obligations respectives entre débiteur et créancier, créancier et piège, piège et débiteur, piège et tiers garants du débiteur vis-à-vis du piège. Denis de Gheluvelt doit à son enfant Colin et à son tuteur Guillaume de Vivere 8 I. 14 s. d'Artois, à eux ou à leur commandement. De cette obligation est piège Jean Nantit qui engage en même temps les biens qu'il possède dans le Hotlant. A leur tour, Henri de Crombeke et Guillaume de Saint-Jean doivent aquiteir Jehan Nantit de tout coust et de tout damages corn de cheste plègerie de Denis de Ghelevelt. Cet acte mérite qu'on s'y arrête un instant. Avant tout, nous y remarquons une double plègerie : Jean Nautit est piège envers les créanciers pour le débiteur principal ; Henri de Crombeke et Guillaume de Saint-Jean sont pièges à l'égard de Jean Nautit en faveur du même débiteur. De là découle une série d'obligations et de droits respectifs. Les créanciers pour- ront agir contre deux personnes différentes : tout d'abord contre le débiteur principal, Denis de Gheluvelt, et subsidiai- rement contre la personne et les biens de Jean Nautit, piège. Là se limite leur champ d'action. La caution est armée, elle aussi, d'une double défense : elle peut s'attaquer, en vertu du droit commun, à Denis de Gheluvelt, en vertu du contrat à Henri de Crombeke et à Guillaume de Saint-Jean. Ceux-ci, à leur tour, peuvent prendre leur recours contre le débiteur principal. Tout cela nous fait entrevoir une procédure extrê- ToME LX. ■ 4 ( 50 ) mement intéressante dans le cas où le créancier exécute le piège. CVst une série de recours successifs. Colin de Ghelu- veit, mineur, assisté de son tuteur, attaquera Jean Nantit; celui-ci Henri de Crombelve et Guillaume de Saint-Jean; ces derniers, enfin, actionneront Denis de Gheluvclt. Le piège n'ignore pas la situation périlleuse que lui crée la plègcrie. Non seulement il exigo à son tour des garants, mais en outre il ne prête en cerlains cas son concours que si le débiteur le nantit suffisamment. Jean li baron Dame Ponse et Guillaume Lombart, bourgeois, sont pièges, chacun pour le tout, d'une somme de 40 1. d'Artois que Jakemon, le fils de maître Denis, reçut en donation de son père. Le garanti promet expressément ses pièges a aqiiiler sans damajje. En outre, il donne en gage une partie d'un immeuble et tous ses catcux, où qu'ils puissent se trouver. Enfin, Simon Lauwars, écoulète d'Ypres, en est pièges pour Jakemon et le devrait par- faire al devant dit Jehans baron Dame Ponce et Guillaume Lombart K Nous trouvons ici réunies toutes les précautions dont s'entoure le piège : la promesse formelle de non-préju- dice, qui lui ménagera un recours certain ; le tiers piège envers le piège, et enfin le gage. Si les pièges garantissent solidairement la dette, il existe entre eux un recours. Mais tandis que le recours contre le débiteur principal porlait sur la totalité de la créance, ici l'aclion se divise. Le piège, qui a payé la dette, peut agir contre ses codé- biteurs, mais seulement contre chacun pour sa part. Lambert fils Woitîn et Jean Witweide s'étaient constitués pièges envers Tournon pour Pierre du IMoulin. Celui-ci ne satisfaisant pas i\ ses engagements, Lambert subit un dommage de 17 liv. d'Artois. Un différend ayant surgi enire les garants au sujet de la répartition de cette somme, ils s'en remettent à * Acte du 4 avril 127o. — Par acte du 18 juin 1275, Nicolas le Sot donne en cjagc à la caution une nef qu'il acheta au créancier, Guillaume de Scolcs. Il est plus que prohable que la dette i^^aranlic constituait le prix de vente de ce navire. Voyez surtout racle du 13 juillet i%d, n^ 20. ( Si ) des arbitres. Lo 21 janvier 1287, ceux-ci, au nombre de trois, prononcent leur sentence, et ils décident que Jean Witwcide doit rendre à Lambert fils Woitin 8 liv. et 10 s. d'Arlois/;or /e moilie des damages ke cJiicus Lambert a eut pour ledite plefferie, lequel damage seslendoient duskes a 17 lib. dart. Le partage des dommages offre des inconvénients manifestes. Les parties essaient d'y remédier par une clause expresse qui oblige un seul des pièges à acquitter tous les autres. Nous trouvons un cas semblable prévu dans un acte du 12 mai 1281. Kiquart Colpart, Jean Cucus, Marguerite Andrieu, Colin de Stegliere, Michel Cucus, Jean Hermain et Canin li Waskerc, tous bourgeois, garantissent, chacun pour le tout, l'exécution de la sentence que les arbitres prononceront dans raffaire Michel Ilildegart et Jean de Pape. Marguerite Andrieu s'oblige spécialement envers ses co-plèges à les acquitter sans dom- mage 1 . D. — Le gage. La troisième sûreté que le créancier se fait délivrer, c'est le gage. Celui ci peut être mobilier ou immobilier. Le vin, la laine, le drap sont fréquemment engagés 2. Un même objet peut être constitué une seconde fois en gage, mais, dans ce cas, le créancier, premier en rang, s'oblige ù tenir le second indemne, et retient par-devers lui le gage entier 3. * Le 25 avril 428"2, Jean le Roux, Jean Passavant et Nicole de Cuslicwe- vere sont pièges de Lami3ert Godscalc. Nicole de Cuslicwcvcre promet h Jean le Uoux et à Jean Passavant de les acquitlcr de celte plègeric. 2 Drap et laine, 3 mars 1288 : Un drap ki est en lostdlc et le laine de deux dra-'^, ki est a taindre a le maison Jehan Capon. — Acte du 13 sep- tembre 1289 : Donne en ivages 9 toniaus de vin blanc, ki sunt gisant ou celier con apiele larbre en le Siidstrate. — 14 novembre 1272 : 29 tonniaus de vin de le Rociele qui gisent et Vannekin. — 24 avril 1284, cnumération très curieuse de la vaisselle d'argent et d'étain qui garnit un ménage. Voir le n" lOG des pièces justificatives. 3 C'est l'espèce hautement intéressante détaillée dans deux actes du 14 novembre 1272. Voir n^s 44^ et 44^*. ( ^2 ) L'immeuble a de tout temps servi de base solide au crédit. On l'exploite dans ce but de très bonne heure, et il suffit de parcourir les cartulaires pour se convaincre qu'au VIII^ siècle dôjà Vinvadiatio était d'un usage fréquent. Les lois barbares, du reste, à commencer par la loi salique, disposent déjà expressé- ment au sujet de la prise de gage. Dans la ville, où toute Tattenlion est tournée vers le com- merce et l'industrie, la terre perd rapidement son immobilité première et est entraînée comme valeur économique dans la circulation des richesses. Le marchand fonde sur elle l'im- portance de son crédit, et le bourgeois, qui se livre au grand commerce international, est précisément grand propriétaire foncier à l'intérieur de sa cité. Au XIIl^ siècle, la tenure, là où elle plonge ses racines dans le droit domanial, se dégage réso- lument des liens qui l'ont si longtemps paralysée, elle devient entièrement libre et se place au niveau de la censive du droit urbain ^. A partir de ce moment, artisans et ouvriers peuvent utiliser le petit patrimoine qu'ils possèdent. Ils le vendent librement, le grèvent de rentes, l'engagent surtout. Les livres scabinaux, qui nous ont transmis les œuvres de loi, nous mon- trent le sol urbain exploité activement dans l'intérêt du crédit, et c'est un fait étonnant, qui pourrait même paraître paradoxal, que là où les autorités municipales ont le plus de dettes à enregistrer, là règne précisément le plus grand bien-être éco- nomique. Le cens foncier, comme la terre, circule, lui aussi, librement; il cesse de rester identifié avec le fonds qui le sup- porte, il se sépare de lui, s'érige en unité économique et prend les allures d'une rente foncière constituée. Cens et rente mar- chent ainsi de pair et servent à leur tour de poids dans la balance du crédit. Objets mobiliers, propriété foncière, tenure, cens foncier, rente constituée, en un mot tous les éléments de la fortune privée, sont mis à profit par les particuliers pour surseoir à l'exécution de leurs obligations. A Ypres, nos chiro- * Voir sur cette évolution notre livre sur la Propriété foncière dans les villes du moyen âge. Gand-Paris, 1898. ( 53 ) graphes nous dévoilent une vie économique d'une intensité extraordinaire, et la présence seule, d'ailleurs, d'une aussi grande multitude de documents, l'atteste suffisamment. Citons quelques exemples à l'appui de ce que nous venons de dire. Mars 1258 ^ : Jean de Legghere, bourgeois d'Ypres, doit à Everart l'Arbre, également bourgeois, ou à son commando- ment, 16 marcs d'Artois, et Everart devant dit est aseneis sor la maison Jofian de Legghere et cfielle maison fu jadis Willaume Balg et siet sor la tere Willaume Balg hors de la porte de Mesines. 24 septembre 12662 iGhiselinde Pleckere, débiteur de 15 liv. d'Artois, donne en gage à son créancier Jean des Champs, le charpentier, tôt ses yretages que il a en le Dreve desoiis Nicolon Scatlin par manière se il ne paiot ches deniers au jor avant dit (Noël) /o/ les yretages seroient Jehan des Cans. Février 1269 ^^ : Guillaume de Becelare, bourgeois, doit 6 m. et 1 tlrton d'Artois à Lambert Bardonc, également bourgeois, ou à son commandement ki cJieste chartre partie aportera. Et ches deniers sont aseneit sor le maisons ke Willaumes desus dit a ors de le Comenporte et sor wie maison encoste et sor les osteus ki sunt en les maisons ki afierent as follons et sor les autres osteus ki sunt en ichelles maisons et sour tous les porpris ke afierent a ches maisons, et si avenist chose ke Willaumes de Beisselare ne paiast la dette desus dite entre chi aie Sen Rémi le premier ke nous atendons, maisons et osteus et le porpris ensi corn il est dit doit estre a Lambert Bardonc. 5 août 1275 ^ : Acte qui constate la constitution d'une seconde hypothèque en faveur de Jacques et Jean Bertheus, créanciers d'une somme de 21 m. d'Artois. 28 septembre 1281 ^ : Jean de Bruec de Langhemarke avait 1 Pièces justificatives, n» 16. 2 Pièces justificatives, n» 21. 3 Pièces justificatives, n» 25. *■ Pièces justificatives, n» 58. « Pièces justificatives, n° 87. ( S4 ) hypothéqué sa maison à Henri Godescalc, créancier d'une somme de 87 liv. d'Artois. Par acte do cette date, le créancier se déclarant payé et satisfait, Jean de Bruec réengage sa demeure au profit de Pierre de Lo, dont il se reconnaît débi- teur pour une somme de 10 liv. d'Artois. 26 juin 1290 : Michel de Cassel père, s'étnnt porlc piège envers un marchand de Lubcck, pour son tiis Michel, reçoit de ce dernier en gage tous les cens fonciers qu'il possède dans la banlieue d'Ypres et qu'il serait trop long d'énumérer ici. De curieuses stipulations accompagnent parfois la consti- tution de gage. Par acte du mois de mai 1270, Aline, femme de Jean le Ghier, engage à son créancier Jacques Morin, en sûreté d'une dette de 18 m. et 1 firlon d'Artois, sa maison, et l'autorise, en outre, à percevoir la rente, qui la grève, en dimi- nution de sa créance; même elle lui donne plein pouvoir de la vendre et de prélever sur le prix de vente le reslant de sa créance, sauf cependant le délie ke JeJiaus Bardonc a sour le maison et sour le porpris avant dit par droit. Celte dernière réserve se rapporte apparemment au droit qu'a Jean Bardonc en tant que seigneur foncier. Le droit médiéval confère au créancier gagiste ou au créan- cier hypothécaire des droits plus étendus que le droit moderne. Le gage équivaut, en eflct, dans beaucoup de cas du moins, à une aliénation dont l'effet définitif est subordonné à la con- dition suspensive du non-accomplissement de l'obligation. A ce point de vue, un acte du 20 août 1273 est fort inslructif. Jean de Bexschole, bourgeois d'Ypres, doit à Guillaume Gher- bode, également bourgeois, une somme de 23 livres et 5 s. d'Artois h payer à la foire de Messines 1274. 11 lui engage une maison « que il a estant en le rue que on claime Goudine Graght devant le Frères Mcnors, sour le tiere Willaume Balgh w. Dès maintenant il adhérite son créancier en prévision que il ne j)aiast dedens cest termcne avant dit. Le créancier peut agir comme il l'entend, poser même des actes de proprié- taire. En effet, et poroit Willaumes Gherboude avant dis vendre u enwagier et faire son esj^loit comme son propre yretage et si ist ( S5 ) hors de ceîe maison avant dite o9 s. cl 9 d. de rente par an. Cinq échcvins, nombre légal pour les adhéritanccs, figurent comme témoins, et Ton signale expressément le iverp accompli : A ceste counissance et a cest werp furent escheuin d'Ypre NIV K Un autre acte, du l"^'' novembre 1275, est tout aussi explicite. Nous y lisons textuellement : de chou II a II devant dis WU- laumes Brun (débiteur de 83 livres d'Artois envers Clirétien de Belleghcm) w.rpien main etenwafjes se maison el les apcrlenances la ou U maint eus et tous les ostieus ki i ajiercnt dusiiuatant que il li ait parpaiet la dette avant ditte et quant il li ara paiet H doit Crestiens rendre se maison et les apierlenances devant dit tes. On ne saurait trop insister sur ce coté intéressant de la constitution do gage médiévale. Aussi, alléguons ici encore l'acte du 5 juillet li^îHri '^, qui parle d'un prêt de (3 liv. et 5 s. d'Artois consenti par Michel, fils de Blanc 1 ammin, pour une durée de quatre ans, à Nicolas le Coq, le construc- teur de nefs. L'emprunteur engage une chambre qui lui appartient et accorde au préteur le droit de l'habiter pendant le terme du prêt, sans ostagepaier et sans lantscout, avrc charge néanmoins de tenir la chambre cstaine de couverlure et de parois et de toutes autres estojfcs. A l'expiration du terme, Nicolas le Coq, Tempruntcur, peut reprendre la chambre en remboursant l'emprunt : Apries le termine de ces quatre ans, puet li avant dis Nicholes li Hane raciiatkh le devant dite cambre pour 6 'liv. et 5 sous dart., sans nul rabat faire del hostage que il aura eus meis, et sil ne le rachateit manoir puet Michieus eus sans osiage paier, tant que Nicholes li Hane li ait paiet la dette devant dite. Ce contrat est bizarre. C'est un mélange de prêt, de louage et de vente ^. Le créancier satisfait restitue le gage au débiteur. Wil- * Pièces justitieativcs, n" 48. 2 Pièces justificatives, n" 119. ■' L'acte du 9 décembre 1286, renferme un louage de la chose engagée. Voir le n» 124. (56) laume Kakegnon, bourgeois de Lille, détenait en gage de Jean Dokiel 800 cuves de guède et plusieurs créances. Par acte du 19 décembre 1288, il se déclare payé et rapporte le gage « en la main celui Jehan Dokiel » ^. Ë. — De la clause c< li uns paiement est plege de! autre ». Avant de terminer le chapitre de la garantie, signalons une clause bien intéressante qui figure dans de nombreuses lettres. Elle établit que Vun paiement doit garantir Vautre. La pre- mière manifestation de cette espèce particulière de plègerie, apparaît dans un acte de novembre 1265. Gautier de le Walle doit à Nicolas Bach 8 m. et demi d'Artois, dont le débiteur a déjà payé 1 m. et demi, et dont Etienne del Walle doit payer 2 marcs, 1 m. à la foire d'Ypres et 1 m. à la foire de Bruges, et Jacques Spreide 1 m. à la foire de Thourout. Ce qui fait en tout 4 m. et demi, soit la moitié de la dette. L'autre moitié doit être acquittée par Gautier de le Walle à raison de 1 m. à chaque foire suivante et ches 4 m. e demi sont pièges des antres 4 m. les uns por les autres 2. Peu de temps après, une lettre de janvier 1266 relate la môme clause mais sous une forme plus simple : km paiement est ponr lautre plages. Enfin, un chirographe de mai 1266 a soin d'ajouter le motif de cette plègerie : et ponr la dette estre plus seur est lun paiement pour l'autre plages. On saisit la portée de cette stipulation, qui ne se rencontre évidemment que dans les lettres dont le paiement est divisé. L'acte le plus ancien, qui la contienne, nous le dit déjà. Des 8 m. et demi qui sont dus, 1 et demi a été payé et les 3 autres seront payés à raison de 1 m. à la foire dTpres, 1 m. à la foire de Bruges et 1 m. à, la foire de Thourout. Ces paiements faits, on dit que la liquidation des quatre marcs * Pièces justificatives, n® 144. 2 Pièces justificatives, n» 18. (57 ) restants suivra à raison de 1 m. à chaque foire et que les 4 m. et demi déjà payés seront pièges, c'est-à-dire garantiront les 4 marcs encore dus, de manière que si le paiement successif des 4 marcs restants ne s'opère pas, les 4 m. et demi déjà acquittés seront considérés comme perdus et le débiteur devra la totalité de la somme. Que c'est bien là la portée de la clause, c'est ce que nous prouvent certaines lettres, qui entrent dans des détails plus circonstanciés. Si la lettre du mois de mai 1266 a soin de dire que cette plègerie est stipulée pour rendre la créance plus solide et plus sûre, le chirographe du 16 mars 1270, par contre, en interprète le sens. Est H uns paiemens plege de lauîre par manière ke se H avant dis WiUaume Maron (débiteur) defaloit daucun paiement quankes il auroil paie serait perdu L La lettre du 25 mars de la même année nous répète la même chose : li uns paiemens est pièges del autre par manière ke se li avant dis Jehans li Ruwe t débiteur) defalist daucun paiement quanque il aroit paie seroil perdu "-^. F. — De la clause de renonciation. En cas de différend, le créancier a tout intérêt à écarter de la procédure tout ce qui pourrait l'allonger inutilement, Le débiteur pourrait user de ruse vis-à-vis du marchand étranger, invoquer telle ou telle exception et tenir par là en échec la demande justement formulée du demandeur. Les marchands étrangers ont soin de se prémunir contre une telle éventualité. Ils exigent du débiteur une série de renonciations tant spéciales que générales. Si cette précaution, comme telle, peut trouver sa place au nombre des diffi'rentes garanties dont le créancier s'entoure, elle n'est cependant ' Pièces justificatives, n° 30. 2 La lettre du 15 octobre 1*290 dit pareillement que si le débiteur ne paie pas aux termes fixés, tous les paiements faits seront perdus et que toute la dette écherra en une fois. ( S8 ) pas particulière à la lettre do foire. Elle se retrouve dans tout contrat médiéval ^. 20 septembre 1269 2, Jean de Honlschotc, bourgeois d'Ypres, est débiteur de Jean de Haringhc, bourgeois de Saint-Quentin, pour une somme de 123 liv. d'Artois ù payer, Tune moitié ù la foire de Lagny. l'autre ù la foire d'Ypres. 11 renonce a tous j)revilcfjes de Sainte Eglise et de crois prise et a prendre et a toutes harcs de plet, apellations, cavillatious et deffens, ki encontre cesle dette H jwroient aidier et al avant dit borgois de Saint-Quentin ou a son commandement nuire. 5 avril 1273 3 : \yatier Cocsin et Jean le Pelletier, bourgeois d'Ypres, doivent solidairement à Bertrand de Fort, bourgeois de la Hoclielle, 126 liv. d'Artois à lui ou à son commande- ment, qui la charte partie apportera, sans bourguois d'Ypres, à acquitter a dedens le paiement dele feste de Tlioroud ». Le créancier exige de ses débiteurs la renonciation fornielh^ a tous privilèges de Sainte Eglise, et de crois prise et a prendre et a tous plais de crisliente et de loi mondaine et a toutes les coses qui den- droit ce paiement leur poroient eidier et valoir et le devant dit Bertram de Fort greveir ou nuire. § 3. — Le paiement. A. — Du débiteur. L'étude du paiement suscite de multiples questions se rattachant, les unes à l'histoire de l'économie politique, les autres à l'histoire du droit. Qui doit faire le paiement? A qui doit-il être fait? Pour quoi, en quoi, quand et où faut-il l'opérer? Tous ces points, qui rappellent autant de divisions de la théorie moderne du paiement, trouvent déjà une réponse plus ou moins satisfaisante dans nos chirographes du Xlll° siècle. * Cf. GiiiY, Manuel de diplomatique, pp. 560 et suiv. 2 Pièces juslidcatives, n^'ill. * Pièces justificatives, n'> 46. ( '^>9 ) En comparaissant devant la juridiction publique, les parties font constater solennellement le contrat qu'elles ont conclu, tel récliange, le prêt, la vente. C'est au débiteur qu'incombe en tout premier lieu l'obligiUion de satisfaire personnellement aux engagements pris, aussi est-ce généralement lui qui opère le paiement. Cependant, au Xlil° siècle déj;!, le manrlat, la ges- tion d'alïaires, la substitution de dt'îbileur sont des notions courantes, comme Ta t testent nos cliirogra plies. Le mandat s'est imposé du jour oili le bourgeois marchand s'est vu dans l'impossibilité de gérer personnellement toutes ses atiaires. S'il se rendait en voyage, il nommait avant son départ un mandataire chargé de payer et de recevoir en son nom. En octobre 1268, Jean Bardonc donne l'autorisation à Jean Elie de recevoir pour lui ses rentes foncières, s'élevant à ''lîlO liv., à condition de rendre compte chaque année ou ù la réquisition du mandant, et à charge de fournir hypothèque. Le 9 juil- let 1^10, Bauduin Meus s'en va en pèlerinage. Avant son départ, il reconnaît cl moiisticr Saint Martin (CYpre par devant lautel, la ii ilprist eskerpe et bourdon, que il devoil a Lambert le Raet, bourgois d'Ypre, 72 liv. et 15 s. dart. 11 charge sa femme d'acjjuiitcr la dette : et commanda a Crcstiene se femme ke elle H pniasl des premiers deniers ke elle p nier oit. Il est impossible de distinguer exactement quand il y a mandat et quand il y a simple gestion d'afïaires. Les exemples recueillis sont, en effet, trop peu explicites. S'ils disent en propres termes qu'un tel a payé pour un tel, ils n'ajoutent cependant pas en quelle qualité le tiers a soldé. Ainsi, un acte de février 1273 constate simplement que Jean de Saint-Quentin a payé à Bauduin Polcin, bourgeois d'Ypres, pour le compte de Jean Sobitc, de Bayonne, une somme de 43 m. d'Artois. 11 est presque certain que Jean de Saint-Quentin aura reçu du marchand bayonnais l'ordre de payer pour lui l. * Le mandataire semble avoir nommé un sous-mandataire, car au dos de l'acte nous trouvons la mention que la charte-partie a été délivrée à Jake te Blont de par Johan de Saint-Quentin le jovene. ( 60 ) L'espèce, signalée dans l'acte du 23 novembre 1287, est identique. Gilbert de Vormezele, bourgeois d'Ypres, reconnaît que Chrétien de Crudenare, également bourgeois de cette ville, H a paiet 100 s. clar. dune dette de 10 Ib dar. que Jehan Roedeman de Scotes H devoit par une charte que il en a. Chrétien de Crudenare agit probablement en qualité de mandataire, à moins que ce ne soit en vertu d'un contrat de plègerie. Une lettre du 3 janvier 1270 nous montre une substitution de débiteur. Un bourgeois de Bruges, Cille Dop, a reçu de Jean Poncin, bourgeois d'Ypres, une charte-partie dans laquelle ce dernier se déclare débiteur d'une somme de 16 liv. et 30 d. d'Artois. Pour une raison qui nous est inconnue, on divise la dette et un nouveau débiteur entre en scène : c'est Jean Balgh, fils Pieron. Celui-ci prend sur lui l'obligation de payer au créancier une partie de la dette, soit 10 1. 30 d., et cela a tels jors comme H chartre Gillion Dop parole. Le débiteur pri- mitif, de son côté, reste tenu au paiement de 6 liv. d'Artois. La fin de l'acte laisse entrevoir que Gilles Dop a dû agir contre Jean Poncin en recouvrement de l'intégralité de sa créance et que cette poursuite lui a causé un dommage, dont il réclame réparation. Sans doute pour vider le différend, Jean Poncin lui présente un second débiteur : celui-ci s'engage à payer non seulement la plus grande partie de la dette, mais en outre à intervenir dans l'acquittement des dommages-intérêts qui restent à fixer par voie d'arbitrage : et sacent ke del coiist que Gilles Dop demande a Jehan Poncin, dont il se sunt mis sor Phelippon de Rorborgh et sor Pierron de Courtrai, ke de quan ke il en jugeront j ke Jehans Balgh fieus Pierron en est tenus et a encovent apaier son avenant de quan quil ensaigneront. Les deux débiteurs se donnent mutuellement des garanties pour le cas où l'un d'eux faillirait à ses obligations. Lorsqu'un tiers se substitue au débiteur primitif et paie la dette, il acquiert les droits du créancier satisfait. Nous avons trouvé à ce sujet un texte explicite. Une lettre obligatoire du 2o juillet 1272 établit que Michel Mal Appareillé doit à Nicole le Baich 27 m. et 30 d. d'Artois en sûreté desquels il ( 61 ) donne en gage « se mason ki siet serant en coste le mason Johan Widon ». Le débiteur n'acquitte pas personnellement la dette; c'est Jean Widon le jeune qui satisfait pour lui le 19 novembre suivant. En retour, il reçoit le gage de la main du créancier et la saisine de son titre : lequele maison et le chavire partie JMcholes H Baich a donne a Jehan Widon et mis en meisme le point et en meisnie le saisine que il en estoit. B. — Du créancier. La personne naturellement désignée pour exiger et recevoir le paiement, c'est le créancier. Un tiers peut lui être substitué. Un acte du 24 août 1282 en fait foi. Guillaume Coste et les frères Lopsant de Saint-Jean d'Angely sont substitués à Pierre de Melet, bourgeois de cette ville, comme créanciers des frères le Flamand d'Ypres. Il s'opère même, par suite de la conclusion de cette nouvelle convention, une consolidation de plusieurs créances. En effet, Pierre de Melet était créancier par actes séparés d'une somme de 536 liv. 9 s. de tournois noirs et d'une autre somme de 176 livres de la même monnaie. On additionne ces deux créances et la nouvelle lettre parle désormais d'une dette de 712 1. 9 s.; elle autorise les nouveaux créanciers à conserver les deux premières Chartres jusqu'au paiement ^. Le créancier peut également nommer un mandataire, ou bien il peut transmettre ses droits par la cession du titre, ce qui nous amène à parler du problème si hautement intéressant de la situation du porteur vis-à-vis du débiteur. Mais disons tout d'abord un mot du mandat. Certains chirographes nous prouvent d'une manière formelle la perception des deniers par l'intermédiaire d'un tiers manda- taire. Tel est le cas visé dans la lettre du 9 février 1272. Jakemon des Cans, bourgeois d'Ypres, est créancier de 14 m. et un demi-firton d'Artois encontre Jean Copman, également 1 Pièces justificatives, no 94. ( 62 ) bourgeois de celte ville. Après avoir fixé Téchéance au carême prochain et reçu en gage trois chambres, il met en son lin Walier ciel Uosthove, horgois cVYpre, pour son argent a reclioivre. De même, Gervais de Condé de Fahiise en Nor- mandie, créancier de Jean de Saint-Omer, bourgeois d'Ypres, désigne, dans sa lettre du 18 septembre 1272, Jakemon Gher- bode pour recevoir les 4 l. 10 s. d'Artois qui lui sont dus. Le o décembre 1287, Guillaume de le VVede, valet de sire Pierre de le Wede, bourgeois de Bruges, déclare avoir reçu d'André Deschans et Barthélémy l'Arbre, bourgeois dTpres, 303 liv. d'Arlois en acompte d'une dette de 3^0 1. d'Arlois qu'ils devaient à Pierre de le Wede susdit. Guillaume agit ici manifestement en qiialilé de procureur de Pierre de le Wede, son maître et associé t. D'autres actes, sans élre aussi explicites, déterminent cependant suffisamment la qualité de celui qui reçoit le paiement. Le IC septembre 1287, Jacques le Cordier, bourgeois de Lille, reconnaît devant échevins dYpres qu'il a reçu de Walier de Dixmude, bourgeois d'Ypres, 4 m d'Artois pour Marolain, veuve de Michel li Blaier, bourgeoise de Lille, deniers restés dus lorsdu paiement de la dernière foire de Lille. Or, en promettant d'acquitter des deniers reçus le (levant dit Waticr encontre Marolain devant nommée, Jacques le Cordier montre qu'il gère les atfaircs de cette dernière en vertu d'un mandat et qu'il est obligé de rendre compte de sa gestion au mandant. Un ha])itant d'Oignies, Huon le Clerc, est créancier d'un bourgeois d'Ypres, Jean Fievct, d'une somme de GO liv. d'Artois. La somme est perçue par l'intermédiaire de Jacques Genevière de La Bassée le 23 novembre 1287. Ce dernier agit en qualité de fondé de pouvoirs de Huon, comme le montre ce passage : si a encore clame quile Jakemes Genevière a Jehan Fievet toutes convenances et tontes detes que JeJians Fievet eut * Ce mot associé, que nous employons ici, ne doit pas étonner. Le valet au moyen âge n'est pas un domesliquc, c'est une soilc d'associé. Il partage les bénéfices avec le maiire, comme le prouvent les contrats du Xlll® siècle trouves au nombre des chirographcs yprois. (63 ) onqiies a iliion le Clerc d'Ougnies. Son mandat ne portait donc pas uniquement sur la perception de la somme de 60 livres, mais accordaii en outre le pouvoir de libérer le débiteur de toute autre obligation vis-à-vis du créancier. On a discuté vivement le point de savoir si le droit médiéval connaissait la transmission du droit de créance par le simple transfert du titre à un tiers, sans le concours du débiteur, cl si ce tiers, sur le simple fondement de la possession de l'écrit, pouvait exiger le paiement de la somme. Les uns prétendent qu'entre le créancier (3t le tiers une convention expresse doit intervenir, et que le tiers, en exigeant le paiement de la dette, est obligé vis-i't-vis du débiteur de prouver en vertu de quel titre il détient la lettre. Après la fourniture de cette preuve, mais alors seulement, le débiteur sera forcé de s'exécuter ^. Les autres vont beaucoup plus loin : ils disent que la possession seule justifie le droit, et ils n'exceptent que la possession frau- duleuse-. Ces deux opinions sont, on le voit, diamétralement opposées. A notre avis, on a placé la discussion sur un terrain trop exclusivement juridique. Les auteurs ont tenu trop peu compte de l'esprit du droit médiéval, ils ont étudié la question avec toute la rigueur et l'abstraction quils mettraient à l'examen d'un problème de droit moderne, et, au lieu d'asseoir leur démonstration sur une base historique, ils ont préféré le vague de la théorie. Si quelques juristes ont essayé * BiNDiNG. /),'r Vcrtrag aïs nllcinige Griuidlage der Inliaberpapiere (Zeitschrift fur dâs cesam.mte Handelsrecht, Bd X, pp. 400 à 4-26). — EiGENBUODT, Jalirblickcr von v. Cerbcr mid Jkering, II, 18S8, pp. 181 et suiv. 2 Stobbe, Uibcrlragiing der Fordcruiigsrcchte und Inliaberpapiere (Zeitschrift fur das gesammte IIandelsrecht, Bd XI, 18G8, pp. 397 à 420). Cet auteur siiî;nalc et discute les différentes opinions émises. ( 64 ) d'appuyer leurs conclusions sur les sources, ils ont malheureu- sement choisi des exemples trop modernes. Les textes allégués datent du XV« au XVIII* siècle, et comme tels ils sont fort impropres à la discussion, soumis qu'ils sont à l'influence romaine prédominante en Allemagne à cette époque. Si le document utilisé remonte effectivement au moyen âge, il se présente isolé et il s'est vu soumis à un traitement rigoureu- sement juridique. La découverte des chirographes yprois, qui nous présentent une série ininterrompue de lettres obliga- toires, vient apporter un complément de lumière à cette difficile question. La clause au porteur contient un terme important, dont il convient de déterminer la signification. C'est le mot comman- dement ou commant. Nous croyons pouvoir affirmer que com- mander veut dire donner ordre, donner mandat. Lorsque, le 9 juillet 1270, Bauduin Meus quitte la ville pour se rendre en pèlerinage, il commande à sa femme, Christine, de solder ses dettes, c'est-à-dire qu'il lui donne mandat d'agir en son lieu et place. Si donc la lettre dit : « Je paierai à vous (créancier) ou a votre commant qui cette charte-partie apportera » on vise le cas où le tiers se présente muni des ordres du créancier, c'est-à- dire comme mandataire, et le tiers doit naturellement justifier de cette qualité. Remarquons en outre que le mot commant, commandement vise non une chose, le mandat, mais un indi- vidu, le mandataire ; c'est, en effet, le commant qui apporte, et on nous le dépeint comme une personne agissante. Le 19 oc- tobre 1270, un créancier d'Arras Jean de Beaumont remet sa charte à un bourgeois d'Ypres, Thierry Hornekin, pour que celui-ci recouvre la créance que lui doivent plusieurs de ses concitoyens. Ceux-ci devront payer, puisqu'ils ont promis de satisfaire soit le créancier, soit le commandement qui la charte partie apportera. Thierry Hornekin n'est pas devenu proprié- taire de la lettre par la remise du titre, il n'est que mandataire. La suite de l'acte le prouve. Il est dit expressément que, si les débiteurs ne satisfont pas à leur obligation, le porteur doit restituer l'écrit pour que le marchand d'Arras intente des ( 65 ) poursuites conformément à la loi d'Ypres. La lettre du 21 août 1267, de son côté, ne dit pas inutilement que le débiteur doit « paier au créancier ouason cer/ain commant qui la charte- partie apportera )),elle vise bien un tiers dont la qualité est par- faitement définie. Et de même le certain message de la lettre du 7 janvier 1272 n'est pas un tiers quelconque, mais un tiers qui a reçu l'ordre exprès de percevoir les deniers, et lorsque l'acte répète plus loin que le débiteur ne pourra ni vendre ni engager ses biens jusqu'à ce qu'il ait entièrement satisfait la créancière Mai^gritain ou son commandement, il s'agit ici encore d'un mandataire, et commandement tout comme message implique l'idée d'une personne. Du reste, la physionomie tout entière de l'acte ne laisse aucun doute que i'mtention de la créancière est bien d'entrer personnellement en possession du montant de la créance. Mais si un grand nombre de lettres parlent uniquement du créancier et du commant (personne, mandataire), beaucoup d'autres stipulent, par contre, que le paiement sera etïectué au créancier ou a son commandement ou a celui qui la charte- partie apportera i. On distingue parfaitement trois personnes : le créancier, le mandataire et un tiers quelconque porteur. Avons-nous ici au moins la preuve que le fait seul d'être por- teur suffit et que ce dernier peut réclamer le paiement sur la simple production de l'écrit? Nous hésitons à l'admettre, bien que nous ayons toutes les apparences contre nous. En effet, le texte n'est-il pas bien net et bien précis? Nous l'avouons, mais n'oublions pas qu'il remonte au XIU^ siècle et que tout est là. Nous ne possédons aucun renseignement certain sur la situation du porteur vis-à-vis du débiteur, et les sept mille chirographes soigneusement explorés ne nous ont rien appris d'explicite à ce sujet. Nous avons tenté un rapprochement des < Voyez un acte du mois d'août 1251 {n«6 des Pièces justificatives). On énumère altcrnaiivement les noms des diflferents créanciers et on ajoute ou à leur commandement ou à celui qui apportera la charte-partie. ToMK LX. 5 ( C6 ) textes : Si tel acte contenait la clause « ou au créancier ou au commant ou au porteur », il était intéressant de s'enquérir de la manière dont s'était fait le paiement prévu. Or le tiers, qui se présentait pour être payé, délivrait une quittance, dans laquelle il déclarait avoir reçu telle somme et s'engageait à acquitter le débiteur auprès du créancier. Si le porteur avait été en droit d'exiger la somme sur la simple production du titre, une quittance au profit du débiteur eût été inutile et la promesse de le tenir indemne, vis-à-vis du créancier, supertlue. Il y a plus. Si la simple remise du titre suffisait au transfert du droit de créance, pourquoi rédiger des actes de cession de créance? Le 14 avril 1271, Gauthier Voet donne à son frère Jean le Nève, 52 s. d'Artois, que Herbert li Haringier devait payer « a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera ». De même, le l^*" février 1276, Michel le Ghier met Everard l'Arbre en possession et en saisine de 45lb. (lest, ke Avesoete, veve Wautier l'Arbre et ses enfes lui doivent apaiier en le fieste de Bruges, et cela à la suite d'une dette que le cédant doit au cessionnaire. Ainsi donc nous croyons que le monde commercial flamand du Xlll® siècle n'a pas encore la notion d'un droit qui s'attache à la simple possession de l'écrit. Cette entrave ù la libre négocia- tion de la lettre obligatoire ne disparaît qu'au XVI^ siècle, lorsqu'on inscrit dans la coutume ce principe, que le porteur d'une lettre obligatoire contenant la clause à ordre, peut exiger paiement sur la simple production du titre, alors même qu'il n'y est pas nommé et qu'il ne fait aucune preuve de cession ou de transport K Celte déclaration expresse des coutumes prouve suffisam- ment qu'on avait l'habitude d'exiger de celui qui présentait la lettre de créance, la preuve du transport. La coutume de Malines s'en tient même obstinément à l'ancien système et établit que « personne ne peut exiger une dette, comme por- 1 Coutumes d'Anvers, 1570. Tit. XXVII, t. I, p. 596. ( 67 ) leur de la lettre, s'il ne prouve qu'il agit comme porteur de procuration ou comme cessionnaire de celui qui est principa- lement nommé dans l'obligation, bien que l'obligation contieime cette clause : à paier au porteur de cette lettre ^. C'est manifes- tement le droit primitif qui se retrouve dans cette disposition. Malgré la clause « a lui ou a son commandement qui la charte partie apportera », qui figure dans la lettre, le tiers, porteur de l'écrit, doit néanmoins justifier sa possession. La lettre, passée devant échevins, fait foi de la dette. Elle procure au créancier une situation privilégiée. Elle le dispense du serment qu'on est en droit d'exiger pour les débita non recognita per scabinos '^. Le privilège d'immunité dont jouissent la personne et les biens des bourgeois de certaines villes, en ce qui concerne la saisie, est suspendu pour celui qui a contracté légalement devant les échevins de la commune 3. Celui qui ose contredire à un chirographe authentique et succombe dans son action, se voit condamné à l'amende la plus élevée : celle de 60 livres 4. Le créancier, pour obtenir paiement, doit être muni de la lettre. Nos chirographes le disent en maint endroit d'une façon expresse. Lorsque Jean de Beaumont désigne Thierry Hornekin pour recevoir la somme que plusieurs bourgeois d'Ypres lui 1 La Coutume de Matines s'en tient à l'ancien système et établit (§ 48, I, p. 20) : «Nyemant en mach scult heysschen als bringere des briefs, fensij dat blijcke dat lu procuratie oj't transport lieeft van den ghenen die in de obligatie prineipalijcli genoempt is, niettegenstaende dat dobligatie inlioudt : te betalene den bringere des briefs. » 2 Privilège des marchands allemands du 24 mars 1252. Hansisches Vrkundenbuch, I, ri" 421. 5 Coutumes de Fumes, t. III, p. 128, a» 1363. ■* C'est le cas à Ardre, où le § 23 de la Coutume dispose : Se aucuns contre les lettres et chirogratfes desdis eschevins s'oppose et contredit et puis dequiel par bon procès, ou va contre leur sentence et en dechiet, il paie 60 livres d'amende. Coutumes d' Amiens , II, p. 673. (68) doivent, il lui remet la charte-partie en ajoutant qu'en cas de non-recouvrement de la créance, il doit restituer le titre au créancier, pour que celui-ci puisse agir personnellement en justice ^. Les deux Balgh promettent de payer ausitost que on leur envolera le chartre en le vile d'Ypre 2. N'oublions pas d'ail- leurs que toute lettre contient la clause que le paiement ne sera fait qu'à celui qui la charte-partie apportera. Le débiteur, après avoir satisfait à ses engagements, réclame le titre. Par lettre authentique, Jacques le Cauderlier se recon- naît débiteur de Catherine de le Mote ce de laquele dete li devant ditte Kateline a lettres pendans de Jakemon le Cauderlier, saielees de son saiel, lesqueles elle li doit rendre quant il li ara fait son paiement 3». De même, le débiteur Rikewars Dansecot promet que il u chiens ki venra pour ces deniers al terme devant dit doit raporter les lettres Henri Cornier, Pieron Cornier et Jehan Brebuc (les créanciers), ki parole de ceste dette, saielee de lor saiaiis et dou saiel dele viconteit de Ruem ^. Dans un accord intervenu entre Hugues Piet de Soile et ses débiteurs, mar- chands de Bordeaux, Hugues déclare devant échevins qu'il a reçu en paiement une somme de 12 livres dont il avoit letres des marchans de le vile de Bourdiaus, lesqueles letres il disl que il a perdues 3. L'abbaye de Saint-Martin, se déclarant satisfaite d'un échange, clame quitte devant les magistrats de la ville, Marguerite, ses pièges et ses detteurs, et devant eskievins nous rendismes le cirographe ke nous eusmes 6. » Chirograplie du 19 octobre 1270. 2 Lettre du il mai 1279. s 2 juin 1276. Pièces justificali\es, n» 65. * 19 novembre 1282. « 4 juillet 1280. Pièces justificatives, n° 81. •î Cartulaire de la Prévôté de Saint-Martin, I, n« 305. Acte de novem- bre 1280. A Lille, si le créancier refuse de rendre la lettre, il y a toute une procédure à observer : «S'il ne le rend, on lui comm.ande qu'il le rende, s'il ne l'a perdu, et s'il dit qu'il l'a perdu, il doit en faire serment sur les saintes reliques, par devant eschevins, et après le serment tenir quitte de la dette celui qui l'a ainsi payée, lequel, s'il en a besoin, doit avoir lettre d'eschevins de cette quittance. » RoisiN, Coutumes de Lille, p. 47. ( 69 C. — Objet du paiement. Si la lettre de change exige un paiement en argent, la lettre obligatoire, par contre, ne connaît pas cette nécessité. Elle se prête à tous les contrats, quels qu'ils soient et quelles que soient les prestations qu'ils impliquent. La dette peut avoir pour objet une marchandise quelconque : tourbe, chaux, briques, tuiles, poisson, viande. Alors même que la dette est déterminée en argent, le débiteur peut néanmoins être obligé de payer des choses non fongibles, ou bien il peut garder le choix d'un paiement alternatif en marchandises, en main-d'œuvre ou en espèces monnayées. Puisque le paiement en argent constitue le mode habituel de satisfaire le créancier, nous nous en occuperons ici tout d'abord. Ce mode nous occupera même presque exclusivement, attendu que les autres modes de paiement nous éloignent de l'idée du papier de crédit Ce n'est qu'i\ partir du XIV^ siècle que le bimétallisme s'implante définitivement dans le système monétaire. Au Xlll*^ siècle, on s'en tient encore exclusivement à l'étalon d'ar- gent ; jamais on ne mentionne l'or ; et dans les lettres obligatoires remises aux étrangers, on stipule même fréquemment qu'une dette, fixée en sterlings, sera acquittée en gros tournois d'argent. A la même époque, l'argent de Freiberg afflue sur les marchés de Champagne, et ce en assez grande quantité pour qu'Andréa Tolemei, de Sienne, juge utile d'en renseigner le cours dans le prix courant contenu dans la lettre du 29 novembre 1205. Ce banquier en fixe la valeur à 57 ^L^ sous le marc, et par marc il faut sans nul doute entendre le marc de Troyes, puisque le tarif des prix est dressé à la foire de cette ville i. Les monnaies, dont nous trouvons la mention dans nos chirographes, sont : l'artois, le sterling, le tournoi, le tournoi noir, le brabançon, le parisis, la monnaie de Flandre, dont une espèce particulière, le baudekin. Dans le comté, c'est la monnaie < A. ScHAUBE, Ein ilalienischer Coursherichl aus dem y.T. Jahrhundert. (Zeitschr. F. soc. u. wiRTHSCH. Gesch., Bd V, Heft 3, 1897, p. 290. { 70 ) artésienne qui a généralement cours. Elle sert aux transactions commerciales des Flamands entre eux et dans leur négoce avec les villes françaises du nord. Les marchands de Gênes l'acceptent également^. Le marc brabançon est exigé par les marchands de Lubeck, Brème, Hambourg et Cologne. La monnaie parisis est toujours réclamée par la firme Crespinoised'Arras. Mais la pièce qui jouit d'une faveur véritablement internationale, c'est le sterling qu'on qualifie, au XIII® siècle, de vieux et de nou- veau 2. Il est stipulé dans le grand commerce par les mar- chands de Florence, de Luques, de Sienne et de Plaisance. Cependant, à partir d'une certaine époque, lorsqu'il s'agit de paiements à effectuer aux foires de Champagne, on le convertit régulièrement en gros tournois, dont le change est invariable- ment fixé à 1 gros tournoi pour 3 deniers esterlins. Grâce à la multitude de documents que nous avons devant nous, nous pouvons fixer le cours de certaines monnaies. Ce cours otfre pour l'histoire économique un intérêt d'autant plus grand qu'il rellète non pas la valeur légale de l'argent telle qu'elle est fixée ofiiciellement par le roi de France ou le comte de Flandre, mais la valeur marchande telle que les commer- çants l'admettent entre eux ou comme ils disent telle que mar- cheans paiera adonc a autre. Parfois même, pour éviter toute méprise, on stipule le cours de la monnaie au moment de l'échéance et suivant l'endroit où s'effectue le paiement 3. * Nos textes portent Genève, forme usitée au XIII^ siècle pour désioncr la ville de Gènes. Nous croyons donc qu'il ne s'agit pas de Genève en Suisse. - Nous trouvons la première mention de la nouvelle monnaie le 21 janvier 1272 : « 30 liv. est. de la novele forge d'Angleterre » dues par Huelol Crouselin d'Ypres à Jean de Poperinghe de Bruges. Nous la retrouvons dans les lettres suivantes : 18 avril 1272; 1" octobre 1279; 11 et 16 août et l" septembre 1281; 23 juin 1282; 26 juillet 1283; 22 mars 1284; 22 septembre et 2 et 27 novembre 1287; 25 mars, 3 mai, 15 juillet, 23 et 30 septembre 1288; 16 mars 1290. Ailleurs, les sterlings sont mentionnés sans celte ajoute. 5 Par lettre du 31 juillet 1271, les Slutebroec, bourgeois d'Ypres, reconnaissent devoir à Gautier de Zuinarde, bourgeois de Gand, la somme (71 ) Voici un relevé de ce que valent les monnaies au change 3 d. esterl. i gros tournoi d'argent vaut -10 d. par. . dO d. art. . Cours invariable pendant toute la durée de nos chirographes. Chirographe du 25 nov. i278. — — 31 janv. 4290. — — 4" mars 4290. I Chirographe du 12 mars 128B. 4 marc sterl. vaut 43 tourn. noirs. | 5 avril 1290. ( 44 avril 4284. 3 d. est. = 40 d. art j 3 octobre 1284. ( 3 février 4290. l 4273. 13 s. 4 d. est. } 48 janvier 4281. ( 2 novembre 4287. 32 s. n d. art. I 27 juin 427S. I 12 octobre 1280. 26 octobre 4280. 23 janvier 4281. 42 septembre 4284. 25 - 4281. 46 — 4282. 23 octobre 4282. 33 s. d. art. . . ( 20 novembre 4283. 26 -- 4283. Avril 4284. 20 septembre 4284. 48 mai 4286. 24 septembre 4286. 26 mai 4288. 46 mars 4290. de 76 livres d'Artois payables à Gand en tel paiement ki adonc courra en la vile de Gant se il les aportent u envoient al terme en la vile avant dite, ou bien, s'ils n'apportent pas leurs deniers à Gand, le créancier peut les envoyer quérir à Ypres et on li deveroit paier tel paiement qui adonc courra en la vile d'Ypre. Dans la lettre du 18 janvier 1281, les 40 m. de sterlings gros, de 13 s. et 4 d. le marc, seront payés en gros tournois d'argent ou en tel paiement « ke marchans paiera adonc a autre, a le vail- lance que gros tornois valent are ». ( 72 ) -10 s. slerl. valent 83 s..4 d. art | Ï6 janvier d281. 4 avril 1275. »^ ,,. • ,2 mars i'2S± i marc d'Artois vaut 32 s. d Artois < . 27 mai 1284. Février 4288. , on , ( 21 mai ri8-l. ( 30 s. art. . ■ ■ { i marc brabançon vaut .... ^'^ septembre 1284. f 27 s. art [ 18 juillet d28S ( 2 d. est I d5 mai 4279. Le baudekin vaut < ( 8 tournois ... | 23 novembre 1278. La lettre obligatoire comporte, comme nous le disions, la prestation de choses non fongibles. Dans ce cas, elle n'est rien moins que négociable, et elle doit rester comme telle en dehors du cadre de cette élude. Quelques exemples cependant afin de fixer davantage la nature et le caractère du chirographe yprois. 22 novembre 1269. Jean del Porte doit à Canin Nappin 1,000 pierres plates de deux pieds « a lui ou a son comman- dement ki cheste présente chartre partie aportera ». 4 janvier 1275. Jean le Damhouder doit livrer à Jacques le Pottier « 10 milliers de tuilles pour couvrir et 50 de crumoevre et 18 veurstes » à lui ou a son commandement ù payer i\ la Saint-Jean en été. 10 mars 1275. Etienne le Flamand doit à Arnould Quatre un last de tourbe de Houthem à lui ou a son commandement. 11 juillet 1276. Nicole fils de Hannin doit livrer à Guillaume Faucon, poissonnier, 2,700 anguilles. 20 mai 1284. Jean fils d'Etienne de Nieuport doit à Gauthier de Lorbrouc d'Ypres « une lies de hierenc, a lui ou a son com- mandement ki ccste présente chartre partie aportera, a paier... et livrer dedens le vile d'Ypre, hierenc frech de tierce nuit, titharinc ». La dette, quoique évaluée en argent, peut être acquittée en marchandises. 30 novembre 1270. Bauduin Haie doit à Canin le Nève 58 s. d'Artois dont le paiement sera effectué comme suit : deux ( 73) saudees de pain lejor Saint Nicolai, et en cascune semaine après dusques a le (leste d'Ypre 2 saidees de pain, et tout chou qui en remanra apaier, a le /leste d'Yprey le prochainque nos atendons a venir. 11 février 1280. Nicole le Quedchere, le boucher, est débi- teur d'Elie le Clerc pour une somme de 50 s. d'Artois a lui ou a son commandement ki chesle présente chartre partie aportera. De lequele dette devant dite il doit livrer a toutes les eures que H mesages del hospital Pieron Bauderi venra en la boucherie a son estai pour char achater, délivrer H doit jusques a 5 saudees ou i. Et se il navoit meismes char a son estai, et H mesages del hos- pital achatoit char a autrui, aquiter H doit et délivrer et prendre sour lui. Le débiteur peut éteindre également la dette par une presta- tion de services. 10 mai 1288. Jean de Zelebeke, le foulon, doit à Jacques Pietersuene 3 m. et demi d'Artois à lui ou à son commande- ment qui apportera la charte-partie, or « ces deniers doit-il deservir bien et loialment a son mestier de fouler dras, entre ci et le jour dou Noël procain venant, toutes les fois que cil Jakemes en ara a faire, et se il ne le faisoit dedens le terme devant dit, li jours seroit eskeus de le dete devant dite ». 15 novembre 1288. Méhaut Wittewille doit à Jean le Hardre 28 s. et 9 d. à lui ou à son commant, et « de ces deniers avant nommes li doit elle paier 10 s. dar. entre chi et le jour de Paskes prochain venant et le remanant li doit elle deservir entre chi et le fieste de Thorout prochaine venant en taindre fileit, cascune livre pour 6 d. dar. » Le paiement peut être alternatif. 12 décembre 1275. Simon Paldinc doit à Boitac d'Elver- dinghe 72 liv. d'Artois à lui ou à son commandement. « De chou li doit il devant dis Simons Paldinc livrer dras, entre ci et le jor del asencion le prochain ki vient, ensi comme il vauront lun marchant a lautre, et sil ne li livroit les dras dedens le jor devant dit, il li devroit paier les deniers devant noumes a le foire de Provins en mai, le prochaine ki vient. » ( 74 ) 27 juin 1288. Pierre 11 Medcm est débiteur de 39 s. 9 d. d'Artois envers Etienne des Prés de Tournai, à payer en deniers contans ou en drap, parpriis de deus preudommes K û. — Date et lieu du paiement. L'historien-économisle, qui se promène dans la foule hou- leuse d'une bourse moderne, y découvre un intéressant sujet d'étude. Dans tel groupe, on traite avec une rapidité vertigi- neuse des opérations spéculatives de banque, la vente et l'achat de certains papiers qu'on nomme actions. Dans tel autre, on discute le prix des marchandises, et le désordre apparent de la discussion se termine par la conclusion de contrats parfaite- ment pondérés. On liquide un stock de produits amoncelés dans quelque entrepôt des États-Unis, on vend la laine que portent encore les moutons de l'Australie. Ce qui frappe l'esprit, c'est que tout cela se fait sans qu'on voie une action, et sans qu'on aperçoive un seul des produits écoulés. Tout au plus remarque-t-on quelque échantillon imperceptible circuler furtivement de main en main. Et si l'on aborde les individus pour s'enquérir de leur qualité, on est étonné d'apprendre qu'en réalité les véritables acheteurs font défaut : on n'y ren- contre que des vendeurs et des entremetteurs qu'on appelle courtiers. Ce sont ces derniers qui ont reçu des ordres de leurs clients, et qui personnifient la demande vis-à-vis de l'offre. Cette réunion commerciale, c'est la place de bourse des peu- ples modernes. Le moyen âge a connu également ces assemblées commer- ciales, mais celles-ci sont dans le vrai sens du mot des foires. Ce sont des rendez-vous internationaux de marchands, où cette fois-ci tout est matériellement présent : acheteurs, courtiers, * Voyez les pièces justificatives et surtout l'espèce détaillée dans le chirographe du 28 juin 1284, où le débiteur s'engage à entretenir le créancier. ( ^s) vendeurs et produits. Les pièces de drap sont étagées sur les tréteaux des drapiers, les sacs de laine sont alignés sur le par- quetdes halles, lesproduits orientaux sontdisposésavec soinsur les tables des échoppes. Le marchand étranger, accompagné d'un bourgeois de la ville qui lui sert de courtier, passe au milieu de cette brillante exhibition de marchandises, examine, achète et, la foire finie, s'empresse d'empaqueter et de s'éloigner. Le Lombard, arrivé la veille de l'Angleterre, chargé de laine, s'en retourne le lendemain en Italie, muni d'une ample cargaison de draps fins des Flandres. C'est là la manière, primitive si l'on veut, de traiter les affaires dans un marché du moyen âge, et cette manière persiste jusqu'au jour où le marchand juge inutile de se déplacer, o\i les produits restent dans l'entre- pôt et où l'on se contente de produire un simple échantillon. Ce changement important dans les transactions s'accomplit à la fin du moyen Age : la foire médiévale a rempli son rôle; elle cède la place à la bourse moderne ^. On comprend que ces assemblées du moyen âge, qui se tenaient périodiquement et là seulement où se concentraient tous les intérêts vitaux de l'Occident, en Champagne, en Flandre, en Angleterre, devaient être nécessairement des endroits de liquidation de dettes. On s'y rencontrait régulière- ment et les visiteurs étaient presque toujours les mêmes, car l'Italien, par exemple, faisait tous les ans son cycle accou- tumé. Il faisait son apparition à Lagny au commencement de l'année, à Ypres au carême, ù Bruges après Pâques; il s'embar- quait en mai pour l'Angleterre; revenait sur le continent pour assister â la foire de Lille au mois d'avril, puis à celle de Provins - Saint-Ayoul en septembre; il courait la dernière foire de Champagne, celle de Troyes-la-Froide en novembre, et ren- trait en lin dans ses pénates à l'expiration de l'année 2. Le Fla- * R. Ehrenberg. Das Zeitalter der Fugger. léna, 1896; t. I, pp. 50 et suiv. et pp. 69 et suiv. 2 Voyez plus loin le temps de la tenue des foires de Champagne el de Flandre. L'itinéraire que nous décrivons comprenait ainsi trois foires de Champagne, trois de Flandre et plusieurs d'Angleterre. ( -76 ) lîiand était généralement plus modeste dans ses pérégrina- tions. La plupart se contentaient d'un va-et-vient entre la Flandre et la Champagne ^\ d'aucuns cependant se ren- daient en Angleterre ou visitaient la Baltique et les rives du Danube. La foire était le lieu de rendez-vous des marchands, le but de leur voyage. Elle se tenait en des endroits favorablement situés, à l'intersection des routes suivies par les caravanes. On choisissait tout naturellement l'époque des foires pour la liquidation des dettes; aussi nos chirographes adoptent comme termes habituels d'échéance les foires de Flandre, les fiestes de Champagne et parfois même les marchés d'Angle- terre. Nous possédons sur la tenue des foires champenoises un document important, intitulé : Ci commance la devision des foires de Champaigne. Ce texte, qui date du Xlli^ siècle, nous est conservé dans cinq manuscrits différents. Il a été publié à différentes reprises et il nous semble que la meilleure édition est celle qu'en donne Goldschmidt dans la Zeilschrift fur das gesammte Handehrecht (vol. XL, pp. 4 à 7) '<^. N'entrons pas dans la discussion des variantes que présen- tent les différents textes, et bornons-nous à établir que les foires de Champagne furent livrées aux époques suivantes 3 : Lagny-sur 'Marne : s'ouvre le 2 janvier et dure jusqu'au lundi avant la mi-caréme. 1 Les Flamands rencontraient en effet les Italiens principalement en Champagne. Ils se rendaient moins en Angleterre qu'on ne le pense communément. Ce sont les Italiens qui leur vendaient directement les laines anglaises. 2 Ce savant donne aux différents manuscrits les numéros a, b, c, dele. Le manuscrit a date de 1284, d au plus tard de 1285, e un peu plus récent, b du commencement du XlVe siècle. Voyez cependant sur ce texte d'importance capitale, Huvelin, Du droit historique des foires. Appendice, I, pp. 598 et suiv. — Fagniez, Documents sur le commerce et Vimlustrie de la France, p. 170. 5 Goldschmidt, op. cit., pp. 9 et suiv. — Bourquelot, Les foires de Champagne, pp. 80 et suiv. ( T^ ) Bar-sur-Aube : le mardi avant la mi-carême, ainsi fin février ou mars. On n'est pas d'accorop demande a Jehan Poncin, dont il se sunt mis sor Phelipi)on de Borborgh et sor Pierron de Courtrai, ke de quan ke il en jugeront ke Jehans Balgh, fieus Pierron, en est tenus et a encovent a paier son avenant de quan quil ensaigneront. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans fieus Andrieu et Jehans Anguille. Che fu fait en lan del incarnation Nostre signor Jhesu Crist M. CC. et LXIX el mois de Jenvier, le ven- redi prochain après le jor del nouvel an. Au dos : Cest de Jehan Poncin et de Jehan Balgh, fil Pierron Balgh. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 30 Guillaume Maron doit à dame Isabelle, veuve de Daniel le Cau- derlier, 21 livres d'AiHois payables à la créancière ou à ses hoirs ou à son commandement, à différentes échéances. Jean de Weserne est piège des paiements des trois premières années. 16 mars 1270 (n. s.). Sachent tout, etc., ke Willaumes Maron, borgois d'Ypre, doit a dame Yzabiel, veve de Daniel le Caudelier, bourgoise d'Ypre, 21 lib. dar. a li ou a ses oirs, se de li estoit defali, ou ( 125 ) a lor commandement ki cheste présente chartre partie aportera. Et de ces deniers avant dis li doit il paier 20 s. dar. cascun an, a deus paiemens, cest asavoir 40 s. dar. a le Saint Jehan Baptiste, le prochain que nous atendons avenir, et 10 s. dart. au Noël sivant après et ensi cascun an tant que li dete avant dite soit tout parpaie. De cou est plege des premiers trois ans Jehansde Weserne,bourgois d'Ypre, et après les trois premiers ans est li uns paiemens plege de lautre, par manière ke se li avant dis Willaume Maron defaloit daucun paiement quankes il auroit paie seroit perdu. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Jehans Firtons et Bauduwins Meus. Che fu fait en lan del incarnation Nostre Signor M. CC. et LXIX el mois de March, le semedi après le jour Saint Grigorie. Au dos : Chest dame Yzabiel, veve Daniel le Cauderlier, bourgoise d'Ypre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 31 Gmithiei' le Clerc, ayant saisi-arrêté entre les mains de Béatrice Steurtebier, la somme que cette dernière devait à Fondiefle et ayant obtenu gain de cause, déclare qu'il tiendra ladite Béatrice indemne du paiement qu'elle lui a fait devant les éche- vins de la ville. 5 mai 1270. Sachent tout, etc., ke Watiers li Glers, bourgois d'Ypre, a encovent et promis comme lais hom que il aquitera Beatris Steurtebier, bourgeoise d'Ypre, de tous cous, de tous damages et de toutes calenges ke elle aroit u poroit avoir si comme de 5 Ib. et 12 s. 6 d. dar. ke Beatris avant ditte devoit a Fondielle, descorce que elle aacha a lui, lesques deniers Watiers li Clers avant dis aresla desous li et les waaigna a loi, et Beatris avant dite li douna et paia par devant eschevins d'Ypre, la u Watiers ( 126 ) avant nommes len ot encovent a aquiter sans damage. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Thierris li Sages et Jehans Firtons. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXX, le lundi prochain après le jour de Mai. Au dos : Chest Beatris Steurtebier, bourgoise d'Ypre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 32 Bauduin Meus, avant d'aller en ijèlerinage, reconnaît solennel- lement devant V autel, à l'église Saint-Martin, qu'il doit 72 livres 15 sous d'Artois à Lambert de Raet, et il donne ordre à sa femme Christine de payer celte somme, dont le terme est déjà échu. Six échevins d'Ypres sont témoins à cet acte, 9 juillet 1270. Sachent tout, etc., ke Bauduins Meus, bourgois d'Ypre, reconnut el moustier Saint Martin d'Ypre par devant lautel, hi u il prist eskerpe et bourdon, que il devoit a Lambert le Raet, bourgois d'Ypre, 72 Ib. et 15 s. dart., dont li jours est passes, et commanda a Grestiene se femme ke elle li paiast des pre- miers deniers ke elle paieroit. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Thierris li Sages, Huelos Falais, Jehans Crou- selins, Jehans li fius Andriu, Jehans Anguille et Jehans Firtons. Che fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXX, el mois de Julie, le merkedi après le Saint Martin. Au dos : Le contre partie garde Jehans Firtons. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 127 ) Jean de Beaumont, d*Arras, accorde un délai de paiement à ses débiteurs d'Ypres. Il charge Thierry HorneUn de recevoir les deniers à l'échéance et lui remet à cet effet sa charte-partie. Si le mandataire ne reçoit pas les deniers au terme fixé, il doit restituer l'écrit pour que le créancier puisse poursuivre les débi- teurs selon la loi d'Ypres 19 octobre 1270. Sachent tout, etc., ke Jehans de Biaumont, fius Willaume de Biaumont, ki fu borgois d'Arras, a doune respit de le dette ke Thierris au Baston, Nicholes au Baston ses frères, Joses li Cauderliers et Watiers Fasiot li doivent, dusques a 8 jours devant Noël et en a laissie se chartre en le main Thierri Hor- nekin, bourgois d'Ypre, par devant eschevins, en manière ke se li avant dit detteur ne paioient Jehehan de Biaumont ou son commandement, ki cheste présente chartre partie aportera sans bourgois d'Ypre, son paiement 8 jors devant Noël le pro- chain que nous atendons avenir, ensi comme avant est dit, Thierris Hornekins, bourgois d'Ypre, devroit rendre le chartre dele dette a Jehan de Biaumont ou a son commandement, por requerre sa dette par le loi de le vile. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Lambiers Bardons et Watiers li Vilains. Che fu fait en lan del incarnacion Nostre Signor Jhesu Crist M. ce. et LXX el mois d'October, le diemence apries le jour Saint Luc, ewangeliste. Au dos : Chest Johan de Biaumont, borgois d'Arras. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 128 ) 34 Guillaume Bustiel, bourgeois de Saint-Omei\ doit à Pierrou Peudrin, bourgeois d' Ypres, 63 livres d'A rtois moins 40 deniers, payables à lui ou à celui qui apportera la charte, à différentes foires. Le débiteur s'engage à reconnaître la dette devant les magistrats de Saint-Omer et renonce aux privilèges dont il pourrait se prévaloir contre le créancier ou son command. '10 novembre 1270. Sachent tout, etc., ke Willaumes Bustiel, bourgois de Saint Orner, doit a Pierron Peudrin, bourgois d'Ypre, 63 Ib. dar. 40 d. mains a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera, et de ces deniers avant dis li doit il paier 13 Ib. dar. 40 d. mains entreci et le Noël, le prochain que nous attendons avenir, 100 s. dart. en le fieste d'Ypre apries, 8 jours après le monstre de dras, 15 Ib. dar. a le fieste de Bruges apries, 8 jours après le monstre de dras, 15 Ib. dar. 8 jours après le monstre de dras de le fieste de Thorout sivant apries et 15 Ib. dar. 8 jours apries le monstre de dras dele fieste de Lile enpries venant. Et li avant dis Willaumes Bustiel a encovent a Pierron Peudrin avant nomme por foit fiancie ke il li counistera cheste dette avant ditte a Saint Omer par devant le loy, a paier a ceus jours ki avant sunt dit, et sen a renonciet a tous previleges de Sainte Eglise et de crois prise et a prendre ki aidier li poroient encontre ceste dette et al avant dit Pierron Peudrin ou a son commandement nuire. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Crouzelins et Lambiers de Scotes. Che fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXX cl mois de Novembre, le joedi devant lejor Sainte Kateline. Au dos : Chest Pierron Peudrin, borgois d'Ypre. Ghirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. i 129 35 iMcole de le Uiedine, bourgeois d'Ypres, achète à Michel Brun une maison, deux troncs et une chaudière. Il prend en location pour vingt ans le fonds sur lequel se trouve la maison, à raison de 12 sous 6 deniers d'Artois de loyer par an. En outre, il se reconnaît débiteur d'une somme de 17 livres 10 sous d'Artois, payable en draps, à raison de deux draps par semaine. De plus, il engage en sûreté de la dette les différents meubles achetés et dénommés ci-dessus. 29 décembre 1270. Sachent tout, etc., ke Nicholes de le Hiedinc, bourgois d'Ypre, a achate encontre Michiel Brun, bourgois d'Ypre, une maison et 2 trons et une caudiere, que il avoit encoste le gardin Huelot Brouderlam, et de celc maison avant dite Nicholes de le Hiedine a loeit encontre Michiel Brun le fons de le terre desous, a tenir 20 ans, les prochains que nos aten- dons a venir, de le saint Rémi ki fu al incarnation M. CC. et LXX, cest asavoir cascun an pour 12 s. et 6 d. dar. de rente par an, et dautre part Nicholes de le Hiedine doit a Miechiel Brun 17 Ib. et 10 s. dar. a lui ou a son commandement ki ceste présente chartre partie aportera, et sour ches deniers avant nommes li doit il paier 2 dras cascune semaine, et prendre le moitiet de sa desierte, et lautre moitiet abatre cas- cune semaine tant que la dette avant dite soit toute parpaie. De chou li a il doune en wages le devant dite maison et les 2 trons et le caudiere. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Jakemes Poivre et Watiers li Vilains. Chou fu fait en lan del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXX el mois de Décembre, le jour Saint Thumas de Cantholbire. Au dos : Chest Nicholon de le Hedine. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. Tome LX. 9 ( 130 ) 36 Michel le Croc reconnaît devoir à Nicolon Slingher, bourgeois d'Ypres, une somme de i 7 livres , 7 sous et 4 deniers d'esteiiins payable à raison de 27 s. 4 d. à la première tonte en Angleterre et 40 s, à chaque tonte suivante. Il est entendu toutefois que si le débiteur recouvre l'intégralité d'une créance qu'il a sur le comte de Clare, il doit satisfaire immédiatement son créancier, 3 mars 1271 (n. s.). Sachent tout, etc., ke Michieus li Croc doit a Nicholon Sclingher, bourgois d'Ypre, 17 Ib. 7 s. et 4 d. desterlins a lui u a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera, et de ches deniers avant nommes li doit il paier 27 s. et 4 d. desterlins en la première tondison que on tondera en Engleterre, et en cascune tondison venant après li doit il paier 40 s. desterlins, tant que la dette avant dite soit toute parpaie, en manière se li quens de Clare paioit al devant dit Michiel le Croc tôt cou que il li doit, Michiel le Croc devroit paier a Nicholon Sclingher tôt chou que il li seroit arrière de cesle dette avant dite, et se li quens de Clare ne paioit al devant dit Michieus le Croc que le moitiet de tout cou que il li doit, il nen devroit paier a Nicholon Sclingher que le moitiet dele dette avant dite que il li seroit arrière et por chou seroit toute le couvenanche a nient. De cou est pièges Nicholes Robart, borgois d'Ypre, dou premier paiement. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre Jehans Bouderis et Lambers de Scotes. Cou fu fait en lan del incarnacion Nostre Seignor Jhesu Crist M. ce. et LXX, le tierc jour a lentree de March, Au dos : Chest Nicholon Sclingher. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. { 131 37 Watier Voet, bourgeois d'Ypres, cède à son frère Jean le JSève, une créance de 52 sous d'Artois qu'il a sur Herbert le Haringhier. 14 avril 1271. Sachent tout, etc., ke Watiers Voet, bourgois d'Ypre, a done a Jehan le Nieve son frère, bourgois d'Ypre, 52 s. dar. que Herbers ii Haringiers, bourgois d'Ypre, li devoit apaier dedens cheste quinsaine, le prochaine que nos atendons avenir, a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Jehans Boudris et Lambers de Scotes. Chou fu fait en lan del incar- nacion Nostre Siegnor Jhesu Crist M. CC, et LXXI, el mois d'Avriel, le mardi apries le close Pasque. • Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 38 Avezoete, veuve de Guileman Staf (Baston), et Marguerite de Courir ai paient à Ernaud Rubert, bourgeois de la Rochelle, iO livres d'Artois en acompte d'une dette de 60 livres. Le créancier les déclare libérées. 17 avril 1271. Sachent tout, etc., ke Avezoete, veve de Gieleman Staf, et Margrite de Courtrai ont paiet a Ernaut Rubert, bourgois de la Rochiele, 40 Ib. dar. dune dette de 60 Ib. que elles li dévoient apaier a trois paicmens, ensi comme il est contenu en le chartre partie que il a, et dont Coppins Boithau est pièges. Et de ces 40 Ib. avant dites Ernaus Rubert les a aclames quites et sen tient a bien paiet. A cheste counissanche furent ( 132 ) eschevin d'Ypre, Jehans Brun et Lambers de Scotes. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesa Crist M. CC. et LXXI el mois d'Avril, le venredi après close Paske. Au dos : Chest li aquitance Avezoete Staf et Margritain de Courtrai. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 39 Chrétien le Tuilier et Jean le Blanc, jadis échevins du Hofland i, reconnaissent devant le magistrat d'Ypres que Pierre Hacken- dei a déclaré devoir à Lammin Pappin une somme de 8 livres d'Artois, dont le jour est échu. 30 juin 1271. Sachent tout, etc., ke Crestiens li Tieuliers et Jehans li Blans, bourgois d'Ypre, jadis eschevin del Hoflant, ont recon- nut ke Pieres Hackendei, bourgois d'Ypre, doit a Lammin Pappin bourgois d'Ypre, 8 Ib. darlisiens, dont li jours est passes; et en avoit cil Lammins Papins Pieron Hackendei a loi et en fiers en tel manière que, a toutes les fois que Lam- mins Pappins le reprenderoit, il seroit en maisme le point que il fit al point que il le tint en prison. A cheste recounis- sanche counoistre furent eschevin d'Ypre, Jehans Crouselins, et Lambers de Scolcs. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXI, le daerrain jour dou mois de Junie. Au dos : Chest Lammin Pappin. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. * Voir pages 17 et 19 du commentaire. [ 133 40 JS'icole Slutebroec et Henri Slutebroec, son fils, tons deux bour- geois de la ville d'Ypres, se reconnaissent débiteurs solidaires de Gautier de Zwinaer de, bourgeois de Gand,pour une somme de 76 livres d'Artois, payable à lui ou à son commandement , à la Toussaint, suivant le cours de la monnaie à Gand ou à lèpres, si le paiement s'effectue dans l'une ou dans l'autre de ces villes. En outre, les mêmes débiteurs déclarent devoir une somme de 54 livres d'Artois payable entre ci et le trei- zième jour de Noël. S'ils ne remplissent pas leur engagement, Jean Voet, leur piège, en sera responsable. Le créancier promet de son côté qu'en cas de poursuite, il se conformera à la loid'Ypres. 31 juillet 1274. Sachent tout, etc., ke Nicholes Sclutebroec et Henris Sclute- broec, ses fius, bourgois d'Ypre, doivent cascuns pour le tout a Watier de Zuinarde, bourgois de Gant, 76 Ib. dartisiens a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre, et ches deniers avant nommes li doivent il paier al jour de Toussains le prochain que nos atendons a venir en tel paiement ki adonc courra en la vile de Gant, se il les aportent u envoient al terme en la vile avant dite, et se il ne li envoient a Gant et li devant dis Watiers de Zuinarde venist ou envoiast a Ypre pour son paiement, on li deveroit paier tel paiement qui adonc courra en la vile d'Ypre. Et sachent ke li devant dit Nicholes et Henris, ses fius, doivent a Watier de Zuinarde devant nomme 54 Ib. dar. a paier entrechi et le trezime jour dou Noël apries, a paier tout en autre tel fourme et en tel paiement comme avant est dit. Et se Nicholes Sclutebroec et Henris, ses fius, en defaloient de cest paiement, Jehans Voet en est pièges pour le tout. Et li devant dis Watiers de Zuinarde a encouvent et proumis par foit fianchie que il, sa dette avant dite, ne requerra par autre loi ( 134) que par le loi de le vile d'Ypre. A chesle counissanche furent eschevin d'Ypre, Jakemes Poivre et Watiers li Vilains. Chou fu fait en lan del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M. ce. et LXXI, el mois de Julie, le nuit Saint Piere entrant Aoust. Au dos : Chest Watier de Zuinarde de Gant. Ghirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 41 Gautier le Cauderlier, d'Ypres, est débiteur d'une somme de ' WO livres de vieille monnaie d'Artois envers Marguerite la Sauderesse, veuve de Jean le Saudeur, jadis bourgeois de Bou- vines. Dès que la créancière aura exigé sa dette devant échevins, le débiteur sera obligé de payer 20 livres à la foire d'Ypres qui suivra la sommation, et 20 livres à la foire de Lille, et ainsi de suite jusqu'à V extinction de la dette. Le débiteur engage sa part de propriété dans la maison qu'il occupe et promet expres- sément de ne pas aliéner ni engager cette part aussi longtemps . qu'il n'aura pas payé sa dette. 7 janvier 1272 (n. s.). Sachent tout, etc., ke Watiers li Caudeliers, bourgois d'Ypre, doit a Margritain le Sauderesse, veve de Jehan le Saudeur, ki fu jadis bourgois de Bouvines, 200 Ib. de vies artisiens, a li ou a son commandement ki chcste présente chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre, et ces deniers avant nommes li doit il paier a le requesle et a le demande dele devant dite Margritain ou de son chertain mesage, en tel manière que, quant li devant dite Margrite plus ne vaudra atendre come déporter de sa dette avant dite, si doit elle pruec envoler sen mesenge une fois a Ypre al devant dit Watier le Caudelier, et par devant eschevins d'Ypre faire asavoir de par ( 135) le devant dite Magritain que elle plus de le dette avant dite ne se violt déporter ne atendre. Et dont après, li devant dis Watier 11 Caudeliers li doit paier 40 Ib. de vies artisiens cascun an a 2 paiemens cest asavoir 20 Ib. de vies artisiens en la fieste d'Ypre, le prochaine qui est a venir après se requeste, et les autres 20 Ib. de vies artisiens en la fieste de Lile venant après, et ensi cascun an après li doit il paier 20 Ib. de vies artisiens tant que la dette avant dite soit toute parpaie. De chou li a il donne en wages tout chou que il a a le maison, la ou il maint ens, sour le marchiet as caudrons, et a tout le porpris et as pertenances, en tel manière que li devant dis Watiers le Cau- derliersne ses remanans, se deli estoit défailli, le devant dite partie de le maison et des apertenances ne puet vendre ne despendre ne enwagier devant cou que toute la devant dite dette sere parpaie a Margritain ou a son commandement. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Bouderis et Watiers li Vilains. Chou fu fait en lan del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXI, el mois de Jenvier, len- demain del tresime jour après le Noël. Au dos : Chest Margritain le Sauderesse, veve de Jehan le Saudeur, ki jadis fu bourgois de Bouvines. Chirographe en j3archemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 42 Jaquemon des Cans, bourgeois d'Ypres, créancier de Jean Coop- man, également bourgeois, donne à Gautier del Hosthove mandat de percevoir les deniers qui lui sont dus. 9 février 4272 n. s.). Sachent tout, etc., ke Jehans Copman, bourgois d'Ypre, doit a Jakemon des Cans, bourgois d'Ypre, 14 m. et demi firton dar. a lui ou a son commandement ki cheste présente ( 136 ) chartre partie aportera, et ces deniers avant nommes li doit il paier al quaremel le prochain. De chou li a il donne en wages 3 cambres, que il a dales latrie dou Briel, sour la terre Jakemon des Cans avant dis. Et Jakemes avant nommeit a mis en son liu Watier del Hosthove, borgois d'Ypre, pour son argent a rechoivre. A cheste connissanche furent eschevin d'Ypre, Jehans Anguille et Jehan Firton. Che fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXI el mois de Février, le octave de le Candeleir. Au dos : Chest Jakemon des Cans. Chirographe en parchemin Archives communales d'Ypres. Même fonds. 43 Jourdain de Lootgietere et Jacques Pertris, d'Ypres, doivent solidairement à Ghiselin le Fouragier, bourgeois de Saint- Omer, une somme de 20 livres d'Artois. Le paiement se fera à Saint-Omer même, à l'époque de la tenue de la foire de Messines. Sonlplèges : Isabeau Pertris et Gauthier, fils d'A laise. 22 juin 1272. Sachent tout, etc., ke Jordains li Lotghietere et Jakemes Pertris, bourgois d'Ypre, doivent chacuns por le tout a Ghiselin le Foragier, bourgois de Saint Orner, nuef vins lib. dar. a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera, et ces deniers avant noumes li doivent il paier dodens le feste de Mcsines, le prochaine que nous atendons avenir, livres en le vile de Saint Orner, en tel paiement ke marcheans paiera adonc a autre a Saint Orner. De chou sunt plege, chacuns por le tout, dame Ysabeaus Pertris et Watiers, fius Alaise, bourgois d'Ypre. A cheste counissance furent eschevin ( 137 ) d'Ypre, Jehans Firtons et Pierres de Lo. Che lu fait en lan del incarnation nostre Signor Jhesu Crist M. CG. et LXXIl el mois de Junie, le merkedi devant le Nativité Saint Jehan Baptiste. Au dos : Chest Ghiselin le Foragier, borgois de Saint Omer. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 44 ChristinCy veuve de Chrétien Coigne, assistée de son avoué, remet en gage à son frère Nicolon de Coudeherke^ 29 tonneaux de vin de la Rochelle, en garantie d'une somme de 70 marcs esterlins que ce dernier est obligé de payer iwur elle. Le créancier gagiste aura les mieudranche de ces vins, sauf les droits de Jean dele Moere, deuxième créancier gagiste, jusqu'à concurrence d'une somme de 36 marcs d'Artois. 14 novembre 127^2. Sachent tout, etc., ke Crestiene, feme fu Crestien Coigne, par otroi de sen avoeit Jakemon Morin, a mis en main a Nicholon de Coudekerke, son frère, 29 tonniaus de vin de le Rociele, qui gisent el Vannekin, pour 70 m. desterl. que il doit paier pour li en ses dettes; et les mieudranche de ces vins dusques a 36 m. dar. a Jehans dele Moere après lui en main. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Jehans li fins Andrieu et Jehans Anguille. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXII, el mois de Novembre, le lundi après le jour Saint Martin. Au dos : Chest Nicolon de Coudekerke, Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. I3S ) B La même reconnaît devant échevins qu'elle doit 36 marcs dWrtois à Jean de le Moere. Elle engage les 29 tonneaux de vin dont il est question dans Fade précédent. Ledit Jean laisse la posses- sion du gage à Guillaume de Coudekerke et à son fils Nicole, qui se sont engagés solidairement à payer les 36 marcs à la prochaine foire de Thourout. 14 novembre 1272. Sachent tout, etc , ke Crestiene, feme fu Crestien Coigne, par otroi de son avoeit Jakemon Morin, a recounut ke elle doit a Jehan de le Moere, bourgois d'Ypre, 36 m. dar., desqueus deniers avant nommes elle li a fait assenement sour les mieu- drance de 29 tonniaus de vin, qui gisent el Vannekin, sour lesqueus Nicholes de Coudekerke est assenés de 70 m. dester- lins. Et li devant dis Jehan dele Moere a mis en main a Willaume de Coudekerke et a Nicholon, son fil, cest meisme assement, et Willaume de Coudekerke et Nicholes, ses fius, li ont reconnut les devant dis 36 m. dart., et cascuns pour le tout, a paier comme leur propre dette en la fieste de Thorout, le prochaine que nos atendons a venir, en tel paiement que marcheans paiera adonc a autre. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Jehans li fius Andrieu et Jehans Anguille. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesu Crist M. ce. et LXXII, el mois de Novembre, le Lundi après le jour Saint Martin. Au dos : Chest Jehan de le Moere. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 4 i ( 139 ) 45 Nicole li Baich, bourgeois d'Ypres, reconnaît que Jean Widon lui a payé les 27 marcs 30 deniers d'Artois que Michel Mal Ajmreillé lui devait. Il remet à Jean Widon la charte-partie qui non seulement constate la dette, mais atteste en outre que le susdit Michel lui avait concédé en gage une maison, sise à côté de la maison de Jean Widon. Ce dernier est mis en la saisine du titre ^ . 19 novembre 1272. Sachent tout, etc., ke Nicholes li Baich, bourgois d'Ypre, a reconnut que Jehans Widons, !i jovenes, li a paiet 27 m. et 30 d. dar. que Michius Mal Aparelliet li devoit, por lesqueus deniers Nicholes li Baich avoit une maison en wages dou devant dit Michiel Mal Apareiiliet, séant encoste le maison Jehan Widon, si comme il est contenu en le chartre partie que Nicholes li Baich avoit. Lequele maison et le chartre partie Nicholes li Baich a donne a Jehan Widon, et mis en meisme le point et en meisme le saisine que il en estoit. A cheste conissanche furent eschevin d'Ypre, Jehans Fierions et Huelos Crouselins. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesu Crist M. ce. et LXXII, el mois de Novembre, le semmedi devant le Saint Climent. Au dos : Chest Jehan, lejovene. Ghirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 1 En effet, par lettre du 25 juillet 1272, Michel Mal Apareillé s'est déclaré débiteur d'une somme de 27 marcs 30 deniers d'Artois envers Nicole le Baich et lui a donné en gage sa maison, sise à côté de la demeure de Jean Widon. Archives communales d'Ypres. Chirographes. 140 ) 46 Gauthier Cocsin et Jean le Pelletier, (TYpres, doivent, chacun pour le tout, à Bertrand de Fort, bourgeois de la Rochelle, 126 livres d'Ai^tois à lui ou à son commandement, jouables à la foire de Thourout. Les débiteurs renoncent solennellement aux privilèges et exceptions dont ils pourraient éventuellement se prévaloir contre leurs créanciers. 5 avril 1273 (n. s.). Sachent tout, etc., ke Watiers Cocsins et Jehans li Pellitiers, bourgois d'Ypre, doivent cascun pour le tout et a mieus apa- rissant a Bertran de Fort, bourgois de La Rochele 120 Ib. et 6 Ib. dar., a lui ou a son commandement qui ceste présente chartre partie aporlra, sans bourgois d'Ypre, et ches deniers avant nommcis li doivent il paier dedens le paiement de le feste de Thoroud, le prochaine que nos atendons a venir, en tel paiement que marchans paiera adonc a autre. Et li devant dis Watiers Cocsins et Jeh. li Pellitiers ont renonciet a tous privilèges de Sainte Eglise et de crois prise et a prendre et a tous plais de cristiente et de loi mondaine et a toutes les coses qui dendroit ce paiement leur poroient eidier et valoir et le devant dit Bertram de Fort greveir ou nuire. A ceste counis- sanche furent eschevin dTpre, Pieres de Lo et Jehans Firton. Chou fut fait lan del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M. ce. et LXXÏl, el mois d'Avril, le merkedi après le Paske Florie. Au dos : Chest Bertram de Fort, borgois de la Rochele. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 141 47 Jacques Y lamine, bourgeois d'Ypres, s'engage à livrera Herlehoud Poivre ou à son commandement 4 sacs de laine de Leicesire, dans la ville d'YjJres, à la Saint-Jean- Baptiste. 26 mail 273. Sachent tout, etc., ke Jakemes Vlaminc, bourgois d'Ypre, a reconnut que il doit a Herlebout Poivre, bourgois d'Ypre, 4 sas de laine boine et loiale de la drote contrée de Lichestre et de la milleur quillote de Lichestre, a lui ou a son comman- dement ki cheste présente chartre partie aportra. Et celé laine avant nommée li doit il faire packer, cascun sac, par li, en la vile de Lichestre, et toute cheste laine avant dite li doit Jakemes Vlaminc livrer 15 jour après le saint Jehan Baptiste, le prochain que nous atendons avenir, en le vile d'Ypre. De chou est pièges, pour le tout, Thumas Vlaminc, ses pères, bourgois dTpre. A cheste connissanche furent eschevin d'Ypre, Jehans Firton et Symon Poivre. Chou fu fait en lan del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXIII, el mois de May, venredi devant le Pentecoste. Au dos : Chest Herlebout Poivre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 48 Jean Lant de Bexscote, bourgeois d'Ypres, reconnaît devoir à Guillaume Gherbode 23 livres 5 sous d'Artois, payables à lui ou à son command, à la foire de Messines. Le débiteur aliène au profit du créancier, sous condition suspensive, une maison qui lui appartient. 26 août 1273. Sacent tout, etc., ke Jehans Lant de Bexscotes, borgois d'Ypre, doit à Willaume Gherboude, borgois d'Ypre, 23 Ib. ot (142 ) 5 s. dar. a lui ou a son commandement ki ceste présente chartre partie aportera, a paier a le fieste de Miesines, ki ert al incarnation M. CG. et LXXIIII. Et se li devant dis Jehans en defaloit que il ne paiast dedens cest termene avant dit, il a clame quite au devant dit Willaumes Gherboude une maison que il a estant en le rue que on claime Goudine Graght, devant le Frères Menors, sour le tiere Willaume Balgh, et le poroit Willaumes Gherboude avant dis vendre u enwagier et faire son esploit comme son propre yretage, et si ist hors de celé maison avant dite 39 s. et 9 d. de rente par an. A ceste connissance et a cest vs^erp furent eschevin d'Ypre Henris de Thorout, Jehans li fieus Andrieu, Jehans Boudris, Jehans li Rous et Watier li Vilains. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXIII, el mois d'Aoust, le samedi devant le jour Saint Jehan de Colase. Au clos : Chest Willaume Gherboude. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 49 Gui du Buisson, bourgeois de La Rochelle, est créancier de Gauthier Coxsin, d'Yjii^es, d'une somme de 2i livres d'Artois, payable à raison de 7 livres par an, au dimanche des Brandons. Si le débiteur ne s'exécute pas conformément à la convention, la totalité de la dette sera immédiatement exigible et les termes déjà payés seront perdus. En outre, Gui du Buisson pourra faire arrêter son débiteur par V intermédiaire de l'écoutète. 5 septembre 1273. Sachent tout, etc., ke Watiers Coxsins, borgois d'Ypre, doit a Gui dou Buisson, bourgois de La Roehiele, 21 Ib. dart. a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre; et de ches deniers avant dis li (143) doit il paier 7 Ib. dar. del jour del Behourdich prochain ki vient en i an, et a chascun jour del Behordich prochain apries venant li doit il paier 7 Ib. dart., tant que li dette avant ditte soit toute parpaie. De chou est pièges li uns paiemens del autre en manière que se Watiers Coxsins devant dis defaloit daucun de ces paiemens, tout chou que il auroit paiet de la dette seroit perdu et seroient tout li terme eskeu, et poroit li devant dis Guis dou Buisson ou ses commandemens, ki ceste présente chartre partie aporteroit, recouvrer toute la dette avant nommée sour Watier Coxsin avant dit, et le poroit faire prendre et retenir par leschoutete de le vile d'Vpre et mettre en fiers en au tel point, comme il fu ore, sans plus loy querre. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Baudris et Wautiers le Vilains. Chou fu fait en lan del incarnation M. ce. et LXXHI, el mois de Septembre, le mardi prochain devant le jour Nostre-Dame. Au dos : Chest Gui dou Buisson, borgois de La Rochiele. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 50 Lettre obligatoire passée devant les échevins de Bruges, Jean Olverdonc et Jean Ubrecht : Pierre de Montpellier et Jean Clincars, bourgeois de Gand, reconnaissent devoir respective- ment à Mathieu de Burs Cun 62 marcs de paiement, Vautre 52 ^/2 marcs, payables au créancier ou à son commandement aux jours de monstre de la foire d'Ypres. 20 décembre 1274. Sachent tout chil qui ceste cartre partie verront et orront que Pieres de Montpellier et Jehans Clincars, bourgois de Gant, doivent a Mathieu de Burs, cest asavoir Pieres de Mont- ( 144 ) pellier 52 mars de paiement, et Jehans Clincars 52 mars et demi de paiement, a paier a lui u a son commandement, qui ceste cartre partie aportera, cest asavoir dedens le jour do le monstre de le fieste d'Ypre, le première que nous atendons. Che counoissent eskievin de Bruges, cest asavoir Jehans Olverdons et Jehans Ubrescht. Ce fu fait al pont Saint Jehan en lan del incarnation nostre Seignor M. CG. LXXIIII, le nuit Saint Tumas ^. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 51 Le rewars de la ville d'Ypres reconnait que la dette de 58 sous i deniers d'Artois^ due par Hugues de Thourout à Guillaume Lievekinty est échue. 10 février 1275 (n. s.). Sachent, etc., ke Huelos de Thorout, bourgois d'Ypre, ki a le fille Godescalc, doit a Willaume Lievekint, bourgois d'Ypre, 38 s. et 4 d. dar., a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera, et de ces deniers avant nom- mes a li rewars de le vile reconnut que li jours est passes. A cheste counissanche furent eschevin dTpre, Jakemes Poivre et Lambers de Scotes. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXIIII el mois de Février, le diemenche après le jour Saint Vast et Saint Amant. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. * Charte fort détériorée. Ce chirographe fut rédigé en trois parties. C'est le milieu qui nous a été conservé. ( 145) 52 Les 25 sous d'Artois que Henri le Court, d'Ypres, doit à Thierry fil Clemme, sont payables à la première réquisition du créancier, 28 mars 1275 (n. s.). Sacent tout, etc., ke Henris li Cours, borgois d'Ypre, doit a Tierri fil Clemme, borgois d'Ypre, 25 s. dar. a lui ou a son commandement ki ceste présente charlre partie aporlera, a paier a le volente et aie requeste Tierri avant dit. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Lambers de Scotes et Jehans Firtons. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXIIII, el mois de March, le juesdi apries le jor Nostre-Dame. Au dos : Ccst Tierri fil Clemme. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 53 Jean le Baron dame Ponse et Guillaume Lambart, bouî^geois d'Ypres, se portent pièges des 40 livres d'Artois que maître Denis Agneau a données à son fils Jacques. Ce dernier promet de tenir ses garants indemnes et leur donne en gage la partie indivise d'un immeuble. A son défaut, l'écoutète d'Ypres, Simon Lauwars, répondra pour lui. S avril 1275 (n. s.). Sachent, etc., ke Jehans li Barons dame Ponse, Willaumes Lambart, bourgois d'Ypre, sunt plege, chascuns pour le tout, pour Jakemon, le fil mestre Denise, si comme de 40 Ib. dar., Tome LX. JO ( 1.46 ) ke mestre Denis Aigniaus douna en aumosnes au devant dit Jakemon, son fil, en manière ke se aucune calenge venoit daucune chose sour les oirs mestre Denis ou sour les pièges devant dis par loquoison des 40 ib. desus ditles, li devant dis Jakemes ou si plege seroient tenut de rendre les 40 Ib. devant nomees. De le quele plegerie devant ditte li devant dis Jakemes, fieus mestre Denis, a encovent ses pièges a. aquiter sans damage et leur en a donne en wages toute le partie, ke il a en le maison et en liretage ki fu Eustasie li Mindre, deviers le marciet, sor le tour de le Zudstrate, et tous les cateus ke il a, ou ke il soient, et se seur chou defaloit aucune chose en Jakemon devant dit, Simons Lauvvars, schoutetes d'Ypre, en est pièges pour Jakemon, et le devroit parfaire al devant dit Jehans Baron dame Ponse et a Willaume Lambars. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Jakemes Poivres et Lam- biers de Schotes. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXIIII, le premier joedi del mois d'Avril. Au dos : Chest Jehan baron Dame Ponse, et Willaume Lambart. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 54 Guillaume Boitart, bourgeois d'Ypres, promel de tenir Jean Boitart indemne d'une plegerie de paix, qui s'élève à 8 livres d'Artois, payables un tiers à la foire de Tliourout, un tiers à la foire de Lille et un tiers à la foire de Messines. 20 avril 1275. Sachent tout, etc., ke Willaumes Boitart, bourgois d'Ypre, a encouvent Jehan Boitart, borgois d'Ypre, a aquiter sans damage si comme dune plegerie dune pais, ki monte 8 Ib. dar. (147 ) a paier a 3 paiemens : le tierce partie a le fieste de Thorout prochaine ki vient, le tierce partie a le fieste de Lile, et lautre a le fieste de Miesines. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Firtons et Watiers li Vilains. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXV el mois d'Avril, lesemedi prochain apries le jour de Paskes. Au dos : Chest Jehan Boitart, borgois d'Ypre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 55 Nicole le Sot, bourgeois d'Ypres, reconnaît devoir 6 marcs et un demi firton d'Artois à Guillaume de Scotes, payables à difjé- rents termes. Guillaume le Netbredere et Gilles le Sot se consti- tuent pièges pour Nicole le Sot, qui leur remet en gage une nef achetée au dit Guillaume de Scotes i . i 8 juin 1275. Sachent tout, etc., ke Nicholes li Sos, bourgois d'Ypre, doit a Willaume de Schotes, manant sour le terre dou Temple, bourgois d'Ypre, 6 m. et Vi2 firton dar. a lui ou a son com- mandement ki ceste présente chartre partie aportera. De chou li doit il paier 1 m. ore contant, 1 marc entreci et aoust prochain apries, 2 m. al Noël enpries sievant, et le remanant a le Paske prochaine apries. De chou sunt plege et detre, chascuns pour le tout, Willaumes li Netbredere et Gilles li Sos, borgois d'Ypre, et li devant dis Nicholes li Sos a mis en le main de ses pièges devant dis une nef que il acata a Willaume * Les 6 m. */2 firton d'Artois constituent apparemment le prix de vente de la nef. ( 148 ) de Scotes, tant que il les ara aquites sans damage de le plegerie devant dilte. A cheste connissance furent eschevin d'Ypre, Lambers de Schotes et Jehans Paldinc. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXV el mois de Junie, le mardi devant le jor Saint Jehan Baptiste. Au dos : Chest Willaume de Schotes, borgois d'Ypre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 56 IJ avoué d'Ypres, Hugues Falais, déclare devant échevins que Jacques Walter a reconnu devant lui qu'il doit 10 livres d'Artois à Gauthier Tac, payables par moitié à la Saint-Remi et à la Noël. 20 juillet 1275. Sachent, etc., ke Jakemes Waltre, bourgois d'Ypre, recounut par devant Huelot Falais, avoe de le vile d'Ypre, que il doit a Watiers Tac 10 Ib. dart., et li avoes devant dis les recounut avant a Watiers Tac par devant eschevins a paier a 2 paiemens, cest asavoir 100 s. dar. a le Saint Rémi, le prochain ki vient, et 100 s. dar. au Noël sievant apries. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Henris li Ammans et Lambers de Schotes. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXV, el mois de Julie, le semedi devant le jour Sainte Marie Magdala! ne. Au dos : Chest Watler Tac. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 149 57 Denis Abraham, bourgeois d'Ypres, ayant cité devant échevins Jean de Leencnecht de Paskendale, redevable d'une somme de 100 sous d'Artois, les échevins lui font prendre des arbitres pour juger le diUérend. Ceux-ci, ayant décidé que le défendeur doit la somme exigée par le demandeur, communiquent leur décision aux magistrats de la ville. Août 1275. Sachent, etc., ke Denis Abraham, bourgois d'Ypre, clama a un jour qui passes est sour Jehan le Leencnecht de Paskendale 100 s. dar., et fu cil Denis Abraham venus a son jour en le haie pour se dette jurer. La en fisent eschevin celui Denis et Jehan le Leencnecht prendre 2 homes, Jehan Flauwiel et Nicholon Brun, qui maint sour le fosse le Priestre, en manière se chist doi home ne se pooient concorder, Watiers li Doiens en fust li tiers hom. Chist troi home en entendirent le vérité, et disent en leur dit que chil Jehans li Leencnecht devoit rendre a celui Denis Abraham 100 s. dar. Et ches deniers avant nommes ont li home devant dit reconnut, par devant le loi, que Jehan li Leencnecht les doit a Denis Abraham. En tesmoi- gnage de ces, eschcvins Jehan Anguille et Lambert de Scotes. Chou fu fait en lan del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M. ce. et LXXV, el mois de Aoust. Au dos : Chest Denis Abraham. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 150 58 Jean de Marc déclare devoir 48 marcs d'Artois àEverardVArhre. Comme le terme est échu, le débiteur engage la maison qu'il habite. En même temps, il reconnaît devoir à Jacques et à Jean Bertheus 21 marcs d'Artois, dont le terme est pareillement échu, et il concède à ses créanciers une seconde hypothèque sur la même maison, S août 1275. Sachent, etc., ke Jehans de Marc, fms Mehaut, bourgois d'Ypre, a recounut que il doit a Evrard l'Arbre, bourgois d'Ypre, 48 m. dar. a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera, et de ce ches deniers avant nommes est li jours passes. Si li en a douneit en wages une maison, la ou il maint ens, deriere le atrie Saint Piere, et les apertenanches en le Buckerstrate, sour le Zud oest angle del atrie. El apries ces deniers devant nommes il a recounut que il doit a Jakemon Bertheus et a Jeh. Bertheus 21 m. dar , dont li jours est passes, et li en a douneit en wages al devant dit Jakemon et Jehan Bertheus le maison et les apertenances devant dite, après cou que Evrars li Arbres a sus. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Jehans Bauderis et Watiers li Vilains. Chou fu fait en lan del incarnacion Nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXV, el mois d'Aoust, le Lundi apries le jour Saint Piere. Au dos : Chest Evrard l'Arbre et Jakemon Bertheus et Jehan Bertheus. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( isi ) 59 Chrétien de Belleghem, bourgeois d'Ypres, créancier de Guillaume Brun pour une somme de 80 livres d'Artois, payable à raison de 7 livres par an, reçoit en gage la maison du débiteur. Le créancier s'oblige à rendre le gage lorsqu'il aura été satisfait. Si le gage devient insuffisant, il pourra poursuivre la personne et les biens de son débiteur. 1" novembre 1275. Sachent tout, etc., ke Willaumes Brun, li fôurniers, bour- gois d'Ypre, doit a Crestien de Bellingheem, bourgois d'Ypre, 80 Ib. et 3 Ib. dar. a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera. Et de ces deniers devant dis li doit il paier 7 Ib. dar, dedens cest an prochain ki vient, et en chascun an sievant apries li doit il paier 7 Ib. dar. tant que li dette avant ditte soit toute parpaie. De chou li a li devant dis Willaumes Brun werpi en main et en wages se maison et les apertenances, la ou il maint ens, et tous les ostieus ki i afierent, dusquatant que il li ait parpaiet la dette avant ditte, et quant il li ara paiet, li doit Crestiens rendre se maison et les apiertenances devant dittes; et se riens defaloit de celle maison et de ces w^ages, par quoi Crestiens neust wages asses pour sa dette avant noumee, il poroit recouvrer les defautes sour le devant dit Willaume Brun ou sor son avoir ou ke il leust. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Lambiers Bardonc, Pierres de Lo et Michieus de Casseel. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXV, el mois de Novembre, te jor Toussains. Au dos : Chest Crestien des Bellinghem, borgois d'Ypre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 152 ) 60 Jean le Rode, vallet de Laurent le Sueur , citoyen de Rouen, est reconnu créancier d'Aline, veuve de Guillaume Trove, bour- geoise d'Ypres, pour une somme de 26 livres 6 deniers esterlins, payable à Gr avelines, à la Saint-Martin, 1er novembre 4275. Sachent tout, etc., ke Aliène, veve de Willaume Trove, bourgoise d'Ypre, a recounut que elle doit a Jehan le Rode, vallet Leurens le Sueur, chitojen de Ruem, 26 Ib. dest. 6 d. esterlins mains a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre, etches deniers avant nommes li doit elle paier, dedens le vile de Gra- velinghes, le jour Saint Martin, le prochain que nous atendons a venir. Et li devant nommes Jehans li Rode a encouvent et proumis par foit franchie que il, la dette devant dite, ne requerra par autre loi que par le loi de le vile d'Ypre. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Lambers de Scotes et Michieus de Cassiel. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXV, el mois de Novembre, le jour Toussains. Au dos : Chest Jeh. le Rode, vallet Leurens le Sueur de Ruem. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( iS3) 61 Les 72 livres d'Artois, que Simon Anguille (Paldinc) doit à Boidtac d'Elverdiughe, seront acquittées en draps d'ici à r Ascension. Si le débiteur n'a rien livré encore à cette époque, il devra payer en espèces monnayées à la foire de Provins en mai. Jean de le Hieke et Jean Anguille, frère du débiteur, se portent pièges. 12 décembre i275. Sachent tout, etc., ke Simons Paldinc, bourgois d'Ypre, doit a Boidtac d'Elverdinghes, bourgois d'Ypre, 72 Ib. dar. a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie aportera. De chou li doit il devant dis Simons Paldinc livrer dras entre ci et le jor del asencion, le prochain ki vient, ensi comme il vauront lun marchant a lautre; et sil ne li livroit les dras dedens le jor devant dit, il li devroit paier les deniers devant noumes a le foire de Provins en mai, le prochaine ki vient. De chou sunt plege, chascuns por le tout, Jehans dele Hieke et Jehans Paldinc, frères Simon devant dit. A cheste counis- sance furent eschevin d'Ypre, Jehans Paldinc, et Lambiers de Schotes. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXV, el mois de Décembre, le joedi apries le jor saint Nicholai. Au dos : Chest Boidtac d'Elverdinghes, borgois d'Ypre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 154 ) 62 Gauthier des Lices, bourgeois d'Ypres, doit 21 marcs d'Artois à Jacques Poivre, également bourgeois de cette ville. Le créancier, qui est mis en possession de la maison et du métier du débiteur en qualité de créancier-gagiste, décide qu'il réclamera sa dette aux époques suivantes : 5 marcs et 1 firton d'Artois à la Saint" Jean, créance dont Baudouin Galmare se porte caution; 5 marcs 1 firton à Noël, dont Everard le Boulanger et Jean Graet sont pièges, et ainsi de suite, 5 marcs et 1 firton à chaque fête de Saint- Jean et de Noël, jusqu'à la complète extinction de la dette. Le débiteur continuera à occuper la maison engagée aussi longtemps qu'il satisfait à ses engagements. Après le paiement total de la dette, il devra rentrer en jwssession de la maison et du métier. 24 décembre 1275. Sachent tout, etc., ke Watiers des Lices, bourgois d'Ypre, a recounutke il doit a Jakemon Poivre, borgois d'Ypre, 21 m. dar. a lui ou a son commandement ki ceste présente chartre partie aportera. De chou li a li devant dis Watiers clame quile se maison et le mestier, la ou il maint ens, sor le terre de lospital signor Lambier Piet. Et Jakemes Poivre li a otroiet ke il prendera de sa dette avant ditte 5 m. et 1 fir. dar. a le saint Jehan Baptiste, le prochain que nous attendons a venir. De chou est respondans Bauduins Galmare, bourgois d'Ypre, comme pour sa propre dette. Et si doit prendre 5 m. et 1 fir. dar. al Noël le prochain sievant apries. De chou sunt plege, comme por lor propre dette, Evrars li Boulenghiers et Jehans Graet, borgois d'Ypre. Et a chascune Saint Jehan Baptiste et a chascun Noël enpries sievant, li doit il paier 5 m. et 1 fir. dar. tant que li dette avant ditte soit toute parpaie. Et sor chou ( 155 ) doit tenir li devant dis Watiers le maison et le mestier por le rente ki hors en ist, mes si! avenoit que on defalist a Jakemon Poivre daucun des paiemens que on ne li paiast a jor et a terme devant noumeit, Jakemes Poivre le meteroit hors de le maison et del mestier, et i requerroit le sien sor lui et sor ses pièges de tout comme on li seroit arrière. Et quant li devant dis Watiers ara paiet la dette avant ditte, si le doit Jakemos Poivre remettre en se maison et en son mestier devant dit. A chesle counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Firlons et Pierres Andrieus, Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXV, el mois de Décembre, le mardi devant le jor del Noël. Au dos : Chest Jakemon Poivre, borgois d'Ypre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 63 Jacques le Cauderlier, bourgeois d'Ypres, doit à Riquier de le Faleske, bourgeois de Lille, la somme de 49 marcs d'Artois, montant du prix de sept draps qu'il lui a achetés. Le débiteur s'engage à payer à la foire de Thourout. En cas de non- paiement, il devra à son créancier des dommages et intérêts à fixer par les échevins. Mars 1276. Sacent cil ki sunt, etc., ke Jakemes li Caudreliers, bourgois d'ipre, doit a Rikier de le Faleske, bourgois de Lille, 49 marcs dart. pour 7 dras kil li a vendus et délivres, a paier au paiement de le fieste de Torhout prochaine que nous atendons ; et sil en defaloit rendre doit a Rikier de le Faleske tous cous et tous damages, kil i aroit, par consel deskevins. Et si a reconnut ( 156 ) Rikiers de le Faleske, par foit fiancie, ke il ne requera le dete devant dite se a le loi d'Ipre non. A ceste connissance furent eskevin d'ïpre, Lambiers de Scotes et Pieres de Loe, lan del incarnation M. CC. et LXXV, el mois de March. Au dos : A Rikier de le Faleske. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. 3Iême fonds. 64 Deux bourgeois de Biervliet, Gérard, [ils d'Antoine, et Nicole Calartj s'engagent à livrer à Jean Vromoud, bourgeois d'Ypres, ou à son commandement, 200 rasières de sel pour 5i livres d'Artois. Si les débiteurs n accomplissent pas leur obligation, Pierre le Zoutre et Jean le Bloc répondront pour eux. 1er juin 1276. Sachent tout, etc., ke Gherars, fius Thonis, et Nicholes Calart, bourgois de Biervliet, ont reconnut ke il doivent, cascuns pour le tout, a Jehan Vromoud, bourgois d'Ypre, 200 rasières de seil a le mesure d'Ypre, a lui ou a son com- mandement ki cheste présente chartre partie aportera; et tout chest seil li doivent il livrer et paier entre laoust et le jour Saint Rémi, le prochain ke nous atendons a venir. De chou ont li devant dit Gherars et Nicholes recounut que il en ont rechiut contans de Jehans Vromout 20 Ib., et ausi tost que il auroit livreit les 200 rasières de seil, en le vile d'Ypre, si leur doit Jehans Vromout paier encore 34 Ib. dar. en tel paiement que marcheans paiera adont a autre. Et se li devant noinmeit Gherars, fius Thonis, et Nicholes Calart ne paiascent et livrascent a Jehan Vromout cel seil devant dit, al terme qui mis i est, Pieres li Zoutre et Jehans li Bloc, bourgois d'Ypre, ( 1S7 ) le deveroient parfaire et paier et achater cel seil et livrer al devant dit Jehans Vromout comme boin plege, et cascuns pour le tout, et Jehans Vromout leur doit livrer les 34 Ib. dar. devant dites. A cheste counissanche furent eselievin d'Ypre, Pieres Andrieus et Michieus de Cassel. Chou fu fait en lan del incarnation noslre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXVI, el mois de May, lendemain de la Triniteit^. Au dos : Chest Jehan Vromout. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 65 Les 54 livres 9 deniers esterlins dus à Catherine, veuve de Poel de le Mote, bourgeoise de Bruges, par Jacques le Cauderlier, d'Ypi^es, seront payés ou bien en Ecosse, le 25 juillet, ou bien en Flandre, quinze jours après la Saint- Jean (8 juillet). Les lettres scellées remises par le débiteur seront rendues par la créancière lors du paiement. 2 juin 4276. Sachent tout, etc., ke Jakemes li Cauderliers, bourgois d'Ypres, doit a Kateline ki femme fu Poels de le Mote, bour- goise de Bruges, 54 Ib. et 9 s. dester. a lui ou a son comman- dement ki cheste présente chartre partie aporlera, sans bourgois d'Ypre, et ces deniers devant dis li doit il paier 15 jours apries le jour Saint Jakeme et Saint Cristofle prochain que nous attendons a venir, livres a Rokebourg en Escoche, et se li devant dis Jakemes li Cauderliers paioit ces deniers en Flandres, 15 jours apries le jour Saint Jehan Baptiste, quiles * Il doit y avoir une erreur dans la date. Le dimanche de la Trinité 1276 est bien le 31 mai. ( 1^8) seroit de la dette devant ditte. De laquele dette li devant ditte Kateline a lettres pendans de Jakemon le Cauderlier, saielees de son saicl, lesqueles elle li doit rendre quant il li ara fait son paiement. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Lambiers de Schotes et Michieus de Casseel. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXVI, el mois de Junie, le mardi apries le jour de le Triniteit. Au dos : Chest Kateline, ki femme fu Poel de le Mote, bour- goise de Bruges. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 66 Contrat de livraison de 2,700 anguilles, passé entre Nicole, fils Hamiin, et Guillaume Faucon, le poissonnier. Guillaume Dobbelkin répond de l'exécution du contrat. H juillet 1276. Sachent tout, etc., ke Nicholes, fieus Hannin, doit a Willaume Faucon, bourgois d'Ypre, 12700 danguilles, a livrer al devant dit Willaume entre le Saint Rémi et le quaremeel, prochain ki vient, a 2 livrisons, et les doit livrer vives aie slus al Nuefport, dont li devant dis Nicolas se tient bien apaies del argent. De chou est pièges del livrer por le devant dit Nicholon, Willaumes Dobbelkin. A cheste counissance furent eschevin d'Ypre, Lambiers de Schotes et Pieres de Lo. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXVI, el mois de Julie, le semedi apries le jor Saint Martin. Au dos : Chest Willaumes Faucon, le poissonnier, borgois d'Ypre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. i 159 67 Guillaume de le Porte paie au tuteur de Nicolas Goudinvoet, Jakemon Snelle, autorisé par les parents du mineur, la somme de iOO livres moins 8 s, d'Aiiois. 22 août 1276. Sachent tout, etc., ke Willaumes de le Porte, bourgois d'Ypre, a paiet a Claiekin Goudinvoet, orphcne, 100 Ib. 8 s. mains dar., que il avoit en main del catheil al devant dit Claiekin Goudinvoet. Et ches deniers avant nommes a Wil- laumes de le Porte livres et paies a Jakemon Snelle, avoeit del devant dit Claiekin Goudinvoet, par le conseil et par lotroi des parens al devant dit Claiekin Goudinvoet, cest asavoir seignor Willaumes Goudinvoet, canoine de Saint Martin, Henri Lamman et Jehan Zoete. Et de ces deniers avant nommes li devant dis orphenes et ses avoeis, Jakemes Snelle, se tiennent del tôt plainement a bien paiet et en ont quite clameit le devant dit Willaumes de le Porte. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Lambers Bardons, Lambers de Scoles, Jehans li Sages et Jehans de Scotes comme avoes des orphenes. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesu Crist M. ce. et LXXVI, el mois d'Aoust, le semmedi devant le jour Saint Bertelmieu. Au dos : Chest Willaumes de le Porte. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 160 ) 68 Si Mathieu de Sézilie, marchand de Gênes, ne paie pas la somme de 240 marcs esterlins à la foire de Provins Saint- Aioul, à Guillaume de Vegia et Guillaume fils Aghet, marchands de Plaisance, de la compagnie de Bernard le Scot, Jacques de DickemuCy bourgeois d'Ypres, déclare qu'il sera tenu de payer en son lieu et place. 19 septembre 1276. Sachent tout, etc., ke Jakemes de Dickemue, bourgois d'Ypre, a recounut ke se il avenoit que Matheu de Sezilie, niarcheans de Geneves, ne faisoit paiement et ne paioit a Prouvins Saint Aioul, dedens paiement le prochain que nous atendons a venir, a Willaume de Vegia et a Willaume fil Aghet, marcheans de Plasenche, de la compaignie seignor Bernart le Scot, 200 m. et 40 m. desterlins gros, a aus ou a leur com- mandement ki cheste présente chartre partie aportera, il seroit tenus de parfaire comme se propre dette. A cheste counis- sanche furent eschevin d'Ypre Jehans Bouderis et Watiers li Vilains. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesu Crist M. CG. et LXXVI, el mois de Septembre, le sem- medi apries le iour de le Sainte Grois. Au dos : Ghest Willaume de Vegia et Willaume, fil Aghet, de Plasence. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 161 69 iMcole Ghersloof, devant à son frère Lonin une somme de iO Hures d'Artois, lui donne en gage différents objets, dont rénumération suit. Août 1277. Sacent tout, etc., que Nicholes Gherlof, bourgois d'Ypre, doit a Lonin Gherlof, son frère, bourgois d'Ypre, 10 Ib. dar. a lui u a son commandement ki ceste présente chartre partie aportera. De chou li a il donne en main et wages 1 cheval, 4 lis estofes, 2 charees de faim, 3000 de noires tourbes, 2 Restes, et pos et paieles et noumement tous les hostius que chil Nicholes avoit en se maison. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehan li fius Andriu et Michius de Cassée!, Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXVII el mois d'Aoust, le nuit Saint Biertremiu. Au dos : Cest Lonin Gherslof, bourgois d'Ypre. Ghirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 70 Thierry Medem déclare devoir à un changeur de Lille, Baude le Borgne, une somme de 500 livres d'Artois, payable à la fête de Pâques de rannée 1279, dans la ville de Lille, selon le cours du jour. Différents bourgeois d'Ypres se constituent pièges, et Baude le Borgnetreconnait détenir une charte scellée du sceau du débiteur. 20 janvier 1278 (n. s.). Sacent tout, etc., ke Tierris li Medem, bourgois d'Ypre, doit a Baudon le Borgne, le cangeur, bourgois de Lille, 500 Ib. dart. a lui ou a son commandement ki ceste présente partie Tome LX. H (162 ) aportera, sans bourgois d'Ypre. Et ces deniers devant dis li doit il paier au jour de le Paske ki iert en lan LXXIX, et se il en defaloit ke il ne paiast ces deniers au jour devant dit, en le vile de Lille, en tel paiement ki adonc courra a Lille, Jehans Mont, Pieres Mont ses fieus, Michieus de Casieel et Watiers li Flamens, bourgois d'Ypre, li ont encouvent a parfaire comme lor propre dete, cascuns pour le tout. Et si est asavoir ke li devant dis Baudes li Borgnes a de le dete devant dite une lettre pendans, saielee dou saiel Tierri li Medem devant noume. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Fiertons et Jehans Brun. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXVJi, el mois de Jenvier, le joedi devant le jour Saint Vincent. Au clos : Cest Baudon le Borgne, le cangeur. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 71 Jacques le Flamand, ayant acheté huit sacs de laine à Robert de Markenze, bourgeois de Reims, déclare devoir payer le prix, s'élevant à 25 livres sterling, à la foire de Saint -Bertulphe, en Angleterre. 7 avril 1278 (n. s.). Sacent tout, etc., ke Jakemes li Flamens, bourgois d'Ypre, doit a Robert de Markenze, bourgois de Rains, 25 Ib dest. a lui u a son commandement ki ceste présente chartre partie aporlera, sans bourgois d'Ypre, et ches deniers devant dis li doit il paier en Engleterre, a le Saint Betouf prochaine venant, por 8 sacs de laine, ke Jakemes li Flamens acata al devant dit Robert, dont Jakemes devant nomes sen tient bien apaies de ( 163) pois et de laine. Et li devant dis Robiers a encovent et promis par foit fiancie ke il sa dete devant dite ne requerra par autre loy ke par le loy de le vile d'Ypre. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre Jehans Baudris et Jehans Fiertons. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXVII, el mois d'Avril le joedi devant le Paske florie. Au dos : Cest Robert de Markenze, bourgois de Rains. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 72 Pierre de Lo, avoué de la ville d'Ypres, reconnaît devant éclievins que Pieiire de Steenwerkere doit à un bourgeois de Tournai, Jakemon Willoke, 4 livres d'Artois moins 4 deniers, pour lesquels il n'a « ne jour ne respit ». 14avrill278(n.s.). Sacent tout, etc., ke Pieres de Lo, avoes de le vile d'Ypre, a reconnut par devant eschevins ke Pieres de Stainwerkere, bourgois d'Ypre, doit a Jakemon Willoke, bourgois de Tour- nai, 4 Ib. dar. 4 d. mains dar. a lui u a son commandement ki ceste présente chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre, desques deniers devant dis li devant dis Pieres na ne jour ne respit. A ceste connisance furent eschevin d'Ypre, Watiers li Vilains et Jehans Firtons. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXVr 3I mois d'Avril, le joedi après le Paske florie. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 164 ) 73 Colard le Léger reconnaît devoir à un marchand de BurgoSy en Espagne, Jean de Vabnasiede, 6 livres 8 sons 4 deniers esterlinSy payables au paiement de la foire de Bruges, 9 mars 1279 (n. s.). Sachent tout, etc., ke Colars li Ligiers, bourgois d'Ypre, a recounut ke il doit a Jehan de Valmasiede, marcheant de Burs en Espaigne, 6 Ib. 8 s. et 4 d. desterlins boins et loiaus de la monoie d'Engleterre, a lui u a son commandement ki cesle présente chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre, et ces deniers avant nommes li doit il paier el paiement de le fieste de Bruges, le prochaine ke nous attendons a venir. Et li devant dis Jehans de Valmasiede a encouvent et proumis par foit fianchie ke il la dette devant dite ne requerra par autre loy que par le loy de le vile d'Ypre. A ceste counissance furent esche- vin d'Ypre, Jehans Firtons et Jehans de Lo. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXVIII el mois de march, le juesdi devant mi quaremme. Ail dos : Chest Jehan de Valmasiede, marcheant de Burs en Espaigne. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 165 ) 74 Guy y comte de Flandre et marquis de Namur; Robert, comte de Nevers; et Jean, élu de Metz, reconnaissent avoir reçu de différents marchands de Florence la somme de 1,000 liv. tour- nois, tant en deniei^s qu'en chevaux et autres marchandises, laquelle somme ils promettent de rembourser à la foire de Provins Saint- Ayoul. 5 avril 1280 (n. s.). Nous Guis, cuens de Flandre et marchis de Namur, Robers cuens de Nevers, sire de Bethune et de Tenremonde, et Jehans par le grâce de Dlu eslius de Mez, fil au devant dit conte de Flandre, faisons savoir ke nous avons rechiut de nos chiers amis Oldebrant Lapo, Brunet frères, Gerart Compaigne, Henri Millac et leur compaignons, marcheans de Florenche, en deniers contans, en chevaus et en autres marcheandises, des- queles il ont finet pour nous juskes a le summc de mil livres de torn. et bien nous en tenons asols et apaiet. Lesquels deniers nous prometons apaier, et cascuns pour le tout, as devant dis marcheans ou a lun de aus ou a leur certain mes- sage ki ces letres aporteroil, dedens le foire de Provins a le Saint Aioul prochaine ke nous atendons, et se lidit Oldebrant Lapo, Brunet frère, Gerart Compaigne, Henris Millac et leur compaignon marcheans de Florenche pour defaute de nostre paiement au termine devant nommei avoient coust ne damage, nous leur prometons aussi a rendre avoec le dette devant dite, sans le dette amenrir, et acroire sour leur plain dit ou sour le dit de lun de eaus sans autre provance faire. Et a che ferme- ment tenir et entirement acomplir, obligons nous, et cascuns pour le tout, nous, nos successeurs et nos biens meubles et non meubles, ou ke il soient ne u ke on les puist trover, sans aler encontre, paisivlement en bone foi, et renuncons expres- sément a toutes exceptions de droit et de fait, a tous privilèges ( 166 ) et a toutes indulgences donees et a doner, empêtrées et a empêtrer, a le constitution de deus jornees et a convention de juges, atout bénéfice de crois prise et a prendre et a toutes autres bares et cavillations ki a nous poroient aidier et as devant dis marcheans grever u nuire. En tesmoingnage de la quel cose nous Guis, cuens de Flandre, Robers, cuens de Nevers, et Jehans par le grâce de Diu eslius de Mez, deseure nommei, avons fait saeler ces présentes letres de nos propres saiaus,ki furent donees en lan del incarnation nostre seingneur mil deus cens sissante dis et noef, le merkediapries mi quaresme el mois de Avril. Charte en parchemin. Scels équestres, pendant sur double queue de parchemin, de Guy et de Robert, et scel oval de Jean, les deux premiers en cire blanche, le troisième en cire verte. Tous trois ont un contrescel. Gaillard, Chartes des comtes de Flandre, n^ 518. Archives de l'État à Gand. 75 Gérard de Bailleul, valet de Gauthier de Tolnare, de Bruges, reconnaît avoir reçu de Jean Baîgh, fils de Pierre, 50 livres de vieux esterlim d'Angleterre, et de Jean Balgh, fils de Salomon, 50 livides d'esterlins en gros tournois, sommes que ces deux derniers devaient à Chrétien Linche, bourgeois de Perc. Les débiteurs promettent de payer le surplus dès qu'on leur aura fait parvenir la lettre que Chrétien détient d'eux. 21 mai 1279. Sachent tout, etc., ke Gherars de Bailluel, val les Watier le Tolnare, bourgois de Bruges, a reconnut que il a rechiut 50 Ib. desterlins vies d'Engleterre de Jehan Baigh, le fil Pieron ( 167 ) Haigh, bourgois d'Ypre, et 50 Ib. desterlins en gros tournois de Jehan Balgh, le fil Salemon Baigh, de le dette que il doivent a Crestien de Linche, bourgois de Perc, et li devant nommeit Jehans Balgh, fius Pieron Balgh, et Jehan Balgh, tius Salemon Balgh, ont encovent et proumis de paier le sourplus de le dette, que il doivent a Crestien del Linche devant dit, et dacomplir tout chou que li chartre quil a diaus dira, ausitost que on leur envolera le chartre en le vile d'Ypre. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Pieres Andrieus et Jehan li Clers. Chou fu fait en lan del incarnation noste Seignor Jhesu Crist iM. ce. et LXXIX el mois de May, le jour de le Pentecouste. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Collection des chirographes. 76 Daniel, chapelain de Saint- Éloy, ayant pris gage devant échevins sur Mabélie de Stades, est autorisé à saisir la personne et les biens de la débitrice, partout oii il les trouverait. Juillet 1279. Sachent tout, etc., ke sire Daniaus, capelains de Saint Eloy, aquis a pander Mabelie de Stades le fourmegiere, bourgoise d'Ypre, par quoi lois li est enseignie sour li de arriester li et le sien, u que il le pora trouver. A cheste counissanche etcest jugement rendre furent eschevin d'Ypre, Jehans Fiertons et Jehans Balgh, fius Pieron. Chou fu fait en lan del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXIX el mois de Julie. Au dos : Cest Seignor Daniel de Saint Eloy. Clîirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 168 77 Henri Darde, bourgeois d'Ypres, et Nicolas Garsie, marchand de BurgoSy en désaccord au sujet de trois sacs de laine, s'en remettent à deux arbitres : Pierre de Beninghe et Jean Biese- bout. Ceux-ci, ne pouvant terminer le différend, s'adjoignent le rewars de la ville, Pierre de Lo. Tous trois décident que Nicolas Garsie doit donner à Henri Darde 60 sous d'ester lins d'amende pour les trois sacs de laine en litige. il décembre 1479. Sacent tout, etc., ke Henri Darde, bourgois d'Ypre, demanda amende a Nicolau Garsie, marcheant de Burs, de 3 sas de laine, de lequele amende il se misent en 2 hommes, Pierron de Rininghes et Jehan Biesebout, bourgois d'Ypre, par quoi cist doi homme ne sen porent concorder, et prisent Jehans de Lo, avoe de le vile d'Ypre, a lor consaii comme tierc homme. Liquel troi homme se sunt concordeit et ont dit que Nicolaus Garsie doit doner et a donel a Henri Darde devant dit 60 s. dester. damendes des 3 sas de laine devant dis. A ceste con- nissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Baudris, Watiers li Vilains, Pierres Andrieus et François Belle. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXIX el mois de Décembre, le lundi prochain devant le jor Saint Nicasie. Au dos : Gest Nicolau Garsie de Burs. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. { 169 ) 78 Michel le Sage, bourgeois d'Ypres, reconnaît devoir à Salomon Maillewart, également bourgeois de celle ville, une somme de 20 livres d'Artois. Il donne en gage 100 sous d'esterlins pour 1 saec de leine ke Mikieus Scavin, bourgois d'Ypre, avoiten larest d'Engletere de par Mikiel le Sage devant dit. 18 janvier 1280 (n. s.)- Sachent tout, etc., ke Mikieus li Sages, bourgois d'Ypre, a recounut ke il doit a Salomon Malgevvart, bourgois d'Ypre, 20 Ib. dart. a lui u a son commandement ki cheste présente charlre partie aportera. De chou lui a il douneit en mains 100 s. dester. pour 1 saec de leine ke Mikieus Scavin, bourgois d'Ypre, avoit en larest d'Engletere de par Mikiel le Sage devant dit. A cheste connissanche furent esscevin d'Ypre, Pieres Andrieus et Huelos li Bous. Che fu fait en lan del incarnation nostre Signour Jhesu Crist M. CC. et LXXIX el mois dejenvier, le joedi devant le jour Saint Vinchent. Au dos : Chest Salomon Malgewart, bourgois d'Ypre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 79 Les 50 sons d'A rtois que Nicole le Quedchere, boucher, doit à Elie le Clerc, doivent être acquittés en viande, au profit de riiôpital Pierre Baudri. Stipulations concernant celte livraison. 11 février 1280 (n. s.). Sachent tout, etc., ke Nicholes li Quedchere, li machecliers, bourgois d'Ypre, a reconnut que il doit a Elye le Clerc, bour- gois d'Ypre, 50 s dart. a lui ou a son commandement ki cheste ( ITO ) présente chartre partie aportera. De lequele dette devant dite il doit livrer a toutes les eures que li mesages del hospital Pieron Bauderi venra en la boucherie a son estai pour char achater, délivrer li doit jusques a 5 saudees ou 4. Et se il navoit meismes char a son estai et li mesages del hospital achatoit char a autrui, aquiter li doit et délivrer et prendre sour lui et a toutes les fois que il contrediroit le mesage del hospital char a livrer en le manière devant dite jusques au res de le dette avant nommée, il doit venir deviers Elye le Clerc en meismes le point que il fu avant que cheste convenanche fust faite. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Lambiers Bardons, Jehans Balgh Pieus Pieron, Jehans li Clers, et Huelos li Rous. Chou fu fait en lan del incarnation nostre Segnor M. CC. et LXXIX el mois de Février, le diemenche prochain apries les octaves de le Candeleir. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 80 Hannekin le Medem reconnaît avoir reçu de Jean Bardonc tout ce que Michel A?'dun avait en le prise le roi d'Engleterre. // tiendra Jean Bardonc indemne et constitue piège André des Cans 3 juillet 1280. Sacent, etc., ke Hannekins li Medem fius Jehans le Medem, musselare, bourgois d'Ypre, est venus par devant eschevins et a reconutqu il a rechut de Jehans Bardonc Bambeke, borgois d'Ypre, tout chou que Michieus Ardun avoit en le prise le roi d'Engleterre et en a encovent Jehan Bardonc a aquiter sans damage et se li devant dis Hanekins li Medes nen quitoit ( 171 ) Jehan Bardonc devant dit, il en est plages Andrieus des Cans, bourgois d'Ypre, et len a encovent a aquiter sans damage contre toute gent. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Lambers Bardonc et Michieus de Casseel. Ce fu fait en lan del incarnation M. GC. et HII'^^ el mois de Julie, le nuit de le Translation Saint Martin. Ail dos : Cest Jehan Bardonc, borgois d'Ypre. Ghirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 81 Hugues Piet de Soile, bourgeois d'Ypres, libère les marchands de Bordeaux d'une obligation de 1^ livres, constatée par une lettre que ledit Hugues déclare avoir perdue. Il se réserve ses droits sur quatre draps vis-à-vis de Bernard Franc Homme de Bordeaux ^. 4 juillet 4280. Sacent, etc., ke Hughelos Piet de Soile, bourgois de le vile d'Ypre, est venus par devant eschievins et a clame quite tous les bourgois et les marceans de la vile de Bourdiaus et toutes leur coses de toutes ealenges et de toutes demandes, ke Hughe- los avant dis leur peust onques demander jusques au jour de hui, par le raison de 12 Ib., dont Hughelos avoit letres des marchans de la vile de Bourdiaus, lesqueles letres Hughelos * Cette pièce montre l'intérêt qu'a le créancier de rentrer en possession de l'écrit. La lettre n" 75 indique, de son côté, que les Balgh ne paieront la totalité de leur dette qu'à la réception de la lettre. (Voir page 68 du Commentaire ) ( 172 ) dist que il a perdues. Desqueles 12 Ib. et toutes autres coses li devant dis Hughelos a bien et loialment clame quite les mar- ceans et les bourgois de la vile de Bourdiaus et toutes leur coses, fors mis le demande ke li desus dis Hughelos fait a Bernard Franc Home, citain de le vile de Bourdiaus, pour le raison de 4 dras. Lequele convenance deseure dite ensi queele est devisee, li desus dis Hughelos a encovent a tenir bien et loialment sans aller encontre. A ceste connisance furent escievin d'Ypre, Watiers li Vilains et Pieres de Lo. Ce fu fait en lan del incarnation M. CG. et lilP^ el mois de Julie, le jour Saint Martin. Au dos : Cest li convenance de Hughelot Piet de Soile et des bourgois de Bourdiaus. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 82 Laurent Wavel, Jean Wavel, Pierre de Backer, Pierre de Kemmel el Maingher le Boulanger, tous bourgeois WYpres, doivent à Jean Voet de Lille, valet de Gilbert le JSeveu, 28 livres d'Artois, payables a Lille à l'époque de la tenue de diverses foires de Flandre. 5 avril 1281 (n. s.). Sachent tout, etc., ke Lorens Wavel, Jehans Wavel, Pieres li Backere, Pieres de Kemle et Maingher li Boullinghiers, bourgois d'Ypre, ont reconnut ke il doivent chascun pour le tout a Jehan Voet de Lyle, vallet Ghilebiert le Neveut, bourgois de Lyle, et as hoirs Gillion Hangwart, 28 Ib. dart. a lui u a son commandement ki ceste présente chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre. Et de ces deniers avant noumes li doivent il paier 4 Ib. dar. el paiement de le fieste de Bruges, le prochaine ( 173 ) ke nous attendons a venir, en tel paiement ke marcheans paiera adonc a autre, et 100 s. li doivent il paier el paiement de le fieste de Lyle; le prochaine siewant apries, et 100 s. el paie- ment de le fieste de Bruges, le prochaine venant apries, ft 100 s. el paiement de le fieste de Lyle prochaine siewant apries, et 100 s. el paiement de le fieste de Bruges prochaine venant apries, et 4 Ib. dar. li doivent il paier el paiement de le fiesle de Lyle, le prochaine siewant apries, en tel paiement comme devant est dit. Et tous ches deniers avant noumes li doivent paier en le vile de Lyle et livrer a toutes les termes devant dis, et li devant noumes Jehans Voet de Lyle a encouvent et prou- mis par foit, fianchie que il ne requerra la dette devant dite par autre loy que par le loy de le vile d'Ypre. A cheste connis- sance furent eschevin d'Ypre, Jehans Brun et Jehans Falais. Chou fu fait en lan del incarnation nostre seignor Jhesu Crist M. ce. et LXXX, el mois d'Avril, le nuit de le Pasque florie. Au dos : Chest Jehan Voet de Lyle. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 83 Plègerie en sûreté de l'observation d'une sentence arbitrale et promesse d'un des pièges de tenir ses coplèges indemnes. 12 mai 1284. Sachent tout, etc., ke Kiquars Colpart, Jehans Cucus, Margherite Andrieus, Colins de Stieghere, Michieus Cucus, Jehans Herman et Hanins li Waskere, bourgois d'Ypre, sont plege, cascuns pour le tout, de tenir le dit Bietermieu Morin et Jehan Ansiel, de tout chou que il diront et deviseront si comme del content ki est entre Michiel Hildegart et Jehan le ( 174 ) Pape, soit de conte de deniers, de dete u de tiere u de quoi que ce soit, et li devant dite Margherite Andrieus en a encovent a aquiter tous les pièges devant dis sans damage. A ceste con- nissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Firtons et Jehans Falais. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXI, el mois de i\Jay, le lundi prochain apries le jour Saint Nicolai. Au dos : Cest 11 plegerie Michiel Hildegart et Jehan le Pape. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Fonds : chirographes. 84 Gui, comte de Flandre et marquis de Namur, reconnaît avoir reçu à titre de prêt, à la foire de Bar, par l'intermédiaire de son sergent Gaufred, la somme de 2,000 livres de petits tour- nois de différents marchands de Sienne, agissant tant en nom propre qu'au nom de leurs compagnons, tous de la compagnie de Bonsignore de Sienne, argent qu'il promet de rendre à la foire de Provins, en mai. Mai 1281. Nos Guido, comes Flandrie et marchio de Namurro, notum facimus omnibus présentes litteras inspecturis quod nos pro nostris et totius comitatus nostri et terre nostre negotiis utiliter expediendis et agendis, in presentibus nundinis Barri apud Barrum, mutuo habuimus et recepimus in nundinis supra- dictis, per manus Gaufridi, dilecti servientis nostri, a Conrado Berignonis, Andréa Ghristofori, Renaldo Mancellato, Ghristo- foro Boïisignoris, Bindo Herenregoli, Acerbo Roberti, civibus et mercatoribus senensibus, mutuantibus et numerantibus tam pro se ipsis quam vice et nomine Bonaventure Bernardini, Kanerii Jacobi, Fatii Berignonis, Bartholomei Bramanzonis et aliorum sociorum suorum omnium de societate filiorum ( 175 ) Bonsignoris de Senis, duo milia libr. bonorum turon. parvo- rum de pura et vera sorte, exceplioni non numérale et non recepte peeunie ianidicte, ex eausa predicta ut dictum est, omnino renuncianles ; quam peeunie summam dictorum turon. per stipulationem legittimam et bona fide reddere et solvere proniiltimus et tenemur mercatoribus antedictis aut uni eorum in solidum sive ipsorum vel unius eorum certo alii socio seu nuntio vel mandato habenli secum présentes litteras sine aliorum procuratione, in proximis venturis nundinis maii de Pruvino apud Pruvinum, infra rectum pagamentum, sub pena videlicet omnium dampnorum custamentorum et obli- gatione omnium bonorum nostrorumpresentium et futurorum, stando de dampnis perditis et custamentis, solo simplici verbo dictorum mercatorum vel unius eorum sine omni alia proba- tione; renuncianles in hiis omnibus et singulis supradictis noslro et heredum noslrorum nomine privilegio fori et cruels, exceptioni doli, condictioni indebiti et sine causa vel ex iniusta causa, convencioni judicum, omnibus apostolicis litteris, indulgentiis et gratiis privilegiis impetratis et impe- trandis concessis et concedendis contra predicta facientibus omnique alii juris auxilio canonici et civilis cuntisque aliis exceptionibus, constitutionibus, diiationibus, defensionibus et cuiuscunque alterius juris auxiliis, quibus prescripta vel eorum aliquid infringi possint aut modo aliquo infirmari et que nobis et heredibus et successoribus nostris possint in hoc facto prodesse et prenominatis mercatoribus vel alicui eorum nocere. In quorum omnium testimonium et evidentiam pleniorem presentibus litteris sigillum nostrum duximus apponendum. Datum et actum in dictis nundinis Barri apud Barrum anno domini M. CC LXXXI, mense Maio. Au dos : Le conte de Fiandola MM Ib. in Provino di magio LXXXI. Scel équestre du comte Gui, pendant sur double queue de parchemin, en cire jaune avec contre- scel. Archives de l'État à Gand. Chartes des comtes de Flandre. Fonds Saint-Génois, n° 291. 176 85 Jacques Pastenake promet de payer à Michel de Cassel 24 marcs 13 sous 9 deniers d'Artois à di/férentes échéances. Il s'engage à payer immédiatement, s'il arrive à meilleure fortune. 5 juin 1281. Sachent tout, etc., ke Jakemes Pastenake, bourgois d'Ypre, doit a Michiel de Gassiel, bourgois d'Ypre, 24 m. 13 s. et 9 d. dar., a lui u a son commandement ki ceste présente chartre partie aportera. De chou li a il paiet 2 m, dar. contant, et del remanant li doit il paiet 1 m. dar. a le fieste de Miessines pro- chaine venant et 1 m. dar. a le fieste d'Ypre sivant apries, et ensi cascun an a caskune fieste de Miessines et a cascune fieste d'Ypre, li doit il paier 1 m. dar. tant que li dete devant dite soit toute parpaie. De chou est pièges li uns paiemens del autre, en manière que sil defaloit daucun paiement tout chou kil aroit paiet seroit pierdut, et poroit li devant dis Michiel recouvrer sur lui toute la dete devant dite. Et est asavoir ke se li devant dis Jakemes venoit en aucun tans a avoir de fourmor- ture u dautre cose ki aparant fust par quoi il peust paier, paier devroit al devant dit Michiel tout chou que il li seroit ariere dele dete devant dite. Et ont encouvent Jakemes et Michiel devant nomme li uns lautre que sil pooient en aucun tans recouvrer sour Willaumes Pastenake, frère Jakemon devant dit, aucune cose de le dete devant nommée, que il le feroient, et li devant dis Michiel prendroit tout chou que il en recouver- roient en rabat des derrains paiemens ^. A ceste counissance * Ce passage atteste que Jakemes Pastenake s'est substitué au débiteur principal. ( 177 ) turent eschevin d'Ypre, Waliers li Vilains et Jehans Brun. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC et LXXX[, el mois de Junie, lejoedi apries le Pentecouste. Au dos : Cest Michieul de Capiel. Chirograplie en parchemin. Archives communales d'Ypres. Fonds : chirograplies. 86 Jean Balgk cVYpres paiera en deniers comptants à Robert Musin, de Lille, 39 marcs et demi dWrtois, si le clerc de Lille n'a pas touché la somme à la foire du Lendit. 4 juillet 1281. Sachent tout, etc., ke Jehans Balgh, fius Pieron, bourgois d'Ypre, a reconnut ke il doit a Kobiert Musin, bourgois de Lyle, 39 m. et demi dar. a lui u a son commandement ki ceste présente chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre, et de ces deniers avant noumes est li jours passes, et ces de- niers li a il reconnut a paier contans, en manière se li clers de Lyle ne les a rechieus a Lendit ore a ceste fieste. Et li devant dis Robiers Musin a encouvent et proumis par foit, tianchie ke il sa dette devant dite ne requerra par autre loy ke par le loy de le vile d'Ypre. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Watiers li Vilains et Jehans Falais. Chou fu fait en lan del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXXI el mois de Julie, le jour de le Translation Saint Martin. Au dos : Chest Robiert Musin, bourgois de Lyle. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. Tome LX. 42 178 87 Jean du Bruec purge sa maison d'une hypothèque de 57 livres d'Artois et l'hypothèque à nouveau en faveur de Pierre de Lo, pour une somme de iO livres. 23 septembre 1281. Sachent tout, etc., ke Henris Godescalc, bourgois d'Ypre, a recounut ke il est parpaies de 37 Ib. dar. ke il avoit sour le maison, la ou Jehan du Bruec maint ens, lequeile maison est estant sour le nueve rue, en la paroche Saint Nicolai ; et sachent ke li devant dis Jehan du Bruec de Longhemerc a mis en main et en wages Pieres de Lo, le maison devant dite pour 10 Ib. dar. kil doit au devant dit Pieron de Lo. A chest counis- sanche furent eschievin d'Ypre, Jehans de Lo et Jehans (i Clers. Che fu fait en lan del incarnation Jhesu Crist M. CC. et LXXXI el mois de Septembre, le mardi après le jour Saint iMathieu. Chirographe en parchemin Archives communales d'Ypres. Même fonds. 88 Gauthier Stilte promet d'acquitter son codébiteur Jean de Hoghc- lede d'une somme de 9 livres d'Artois qu'ils doivent tous deux à Jean Averecht. Jl donne engage les chambres qu'il possède hors de la porte de Boesinghe. 5 octobre 1281. Sachent tout, etc., ke Watiers Stilte, bourgois d'Ypre, a recounut ke il doit aquiter Jehan de Hogheleide, le carpentier, bourgois d'Ypre, de 9 Ib. dar., iesqueus deniers Watiers Stilte ( 179 ) et Jehans de Hogheleide dévoient ensamble a Jehan Averecht, bourgois d'Ypre. De chou a li devant dis Watiers Stiite mis en main et douneit en wages a Jehan de Hogheleide toutes les cambres que il a estant hors de le porte de Boesinghe, decha le maison Jehan Everart. A cestc; counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans li Sages et Jehans Falais. Che fut fait en lan del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXXI el mois d'Octobre, le diemenche apries le jour Saint Rémi. Au dos : Chest Jehan de Hogheleide, le carpentier. Ghirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 89 Robert de Colemiers d'Ypres déclare devoir une somme de 200 livres au Poortgrave et à la communauté de la ville de Dixmude. Différents bourgeois d'Ypres se portent solidaire- ment pièges de rexécution de cette obligation. La ville de Dixmude promet par ses représentants de ne jamais recourir à une autre loi qu'à celle d'Ypres en cas de contestation au sujet de la dette. il octobre 1281. Sachent tout, etc., ke Robiers de Colemiers, bourgois d'Ypre, doit au portgrave de le vile de Dikemue, al ces de le commu- nitet de le vile devant dite, deus mile lib. dart. a paier au port- grave devant dit, al ces de le communitet devant dite ou a celui ki ceste lettre aportera de par eaus quel eure kil Robiers en sera requis dou portgrave devant dit ou de celi ki ceste lettre apor- tera. De chou sont pièges Henris de Colemiers, Jehans Batins, ses frères, Watiers de Lo, Michiels dele Temple, Franchois (180 ) Croeselin et Loiens Bricham, bourgois d'Ypre, et cascuns pour le tout respondant avoekes Robiers devant dit sil en defailloil fust de tout ou de partie. De quoi il est assavoir ke Jehans de Womes et Cornelis Hanewas, portgraves et jure de Dikemue, pour eaus et pour le kemun de le vile devant dite, promisent par leur foi, tianchie ke pour loquoison de chele dette ne trairont jamais devant autre justiche ke devant le loi de le vile d'Ypre pour aquerre la dette devant dite. A cheste cognis- sanche furent eschevin d'Ypre, Jehans de Lo, Michiels de Cassel, Lambiers de Scotes, Jehans li Clers et Jehans Falais. Ce fu fait lan del incarnation Nostre Seigneur M°. CC«. quatre vins et un, le samedi prochain apries le jour Saint Denise. Au dos : Cest la chartre de Dikemue. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 90 Éloi Gherbode, n'ayant rien trouvé à saisir chez Philippe Demi- langhe, réclame justice du châtelain. A la semonce de ce dernier, les échevins décident que Éloi pourra saisir l'avoir de Philippe Demilanghe ou sa personne j là oii il les trouvera ^, 20 novembre 1281. Sachent tout, etc., ke Eloy Gherbode bourgois d'Ypre, requist a pander par loi Philipon Demilanghe et ni trouva que pander, et requist al castelain que il li fesist loi. Par le * Ailleurs le débiteur s'appelle Halve Tonghe. ( 181 ) semonse del castelain, eschevin li enseignèrent que il arrestast lavoir Philippon Demielanghe par le bailliu u par le catelain u que il le trouvast u son cors. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Franchois Belle et Jehans Falais. Chou fu fait en lan del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M. CC. et LXXXl, el mois de Novembre, le juesdi prochain devant le jour Sainte Kateline. Au dos : Chest Eloy Gherbode. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 91 Jacques Boiidars de Vormezele ayant fait une saisie chez Gau- thier du Pré et Lambert de Roulers, accorde un délai de grâce, à la demande des échevins. Si, à l' expiration de ce délai, il n'est pas payé, il pourra saisir les biens et la personne de ses débiteurs. Avril 128'2. Sacent tout, etc., ke Jakemes Boudars de Fourmesieles panda Watier dou Pre et Lambert de Bollers, bourgois d'Ypre, de 68 s. dart., desques deniers Jakemes Boudars par prière des eschievins lor dona respit desi a lasension le prochaine ke nos atendons a venir, en manière que se il ne paioient les deniers desus au jour devant nomme ke Jakemes Boudars les puet faire prendre et saisir aus et lor avoir, comme homme sour coi loi est faite. Ce connoissent eschievin d'Ypre, Fran- chois Belle et Jehans Falais. Ce fu fait en lan del incarnation ( 182 ) M. ce. et LXXXII el mois d'Avril, le mardi devant le monstre de le fieste de Bruges. Au dos : Cest Jakemon Boudart. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 92 Guillaume de Ketelaere charge Jean Burrie, son valet, de recevoir en son nom toutes les créances qui lui sont dues. 26 mai 1282. Sachent tout, etc., ke Willaumes li Ketelare, bourgois d'Ypre, a mis en son lieu Jehan Burrie de Stavele, sen vallet, de recevoir et de requerre par loy toutes les dettes que on li doit, devant eschevins, et se li devant dis Willaumes li Ketelare avoit aucun damage de dette kc on li deust par le rechoite que Jehans Burrie eust faite, rendre li deveroit. De chou sunt plege, cascun pour le tout, Ghiselins de Scotes, Franchois dele Male- beke et Jehans li Snelle, bourgois d'Ypre. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Lambers de Scotes et Michieus de Cassel, che fu fait en l'an del incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist AJ. ce. et LXXXII el mois de May, le mardi apries le jour dele Triniteit. Au dos : Chest Willaume le Ketelare. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 1«3 ) 93 Simon, chevalier, fils de Jean, seigneur de Château-Villain et de Luzj, reconnaît avoir reçu par mandataire de différents mar- chands de Sienne, la somme de 1720 livres tournois à titre de prêt. Cette somme a servi à payer des marchandises diverses achetées à la foire de Provins en mai. L'emprunteur rembour- sera l'argent à la foire de Troies la Froide, engage ses biens et renonce solennellement à tous privilèges et exceptioris. Juin 1282. Nos Symon, miles, filius nobilis viri dominiJohannis,domini Oastri Villani et de Luxeis militis, notum facinius omnibus présentes litteras inspecturis quod nos pro nobis ipsis et pro nostris infrascriplis negotiis utililer expediendis et deliberandis in presentibus nundinis maii de Pruvino apud Pruvinum debemus ac solvere tenemur Baido Bonavollie, Ranerio Alberti, Hugoni Ugolini, Uguictioni Baroncelli et ipsorum sociis, civibus et mercatoribus senensibus, mille et septingen- tas et viginti libr. bonorum et legalium turon., quam pecunie summam dictorum turon. in islis eisdem nundinis maii de Pruvino apud Pruvinum a dictis mercatoribus per manus dilecti nostri Thome, dicti Gornuti de Castro Villano, habui- njuset recepimus intègre numeratos, et ipsam pecunie sum- mam dedimus et deliberavimus tam mercatoribus equorum, (Irapperiis quam pellipariis pro testrariis, pannis, pellictaira emptis et nobis deliberalis in dictis nundinis a mercatoribus rerum predictarum, de qua summa pecunie turon. prediclo- rum nos bene quietos vocamus, exceptioni non numérale et non receple pecunie iamdicte ex causis predictis et non deli- berate, ut dictum est, omnino renunciantes. Quam pecunie summam dictarum mille septingentarum et viginti librarum turon. predictorum per stipulationem legittimam reddere et solvere promiltimus et tenemur dictis Baldo, Ranerio, Uguic- tioni et Hugoni aut uni eorum in solidum sive ipsorum vel ( 184) unius eorum certo alii socio seu nuncio vel mandato habenti secum présentes litteras sine aliorum procuratione, in proxi- mis venturis nundinis Sancti Rcmigii Trecensis apud Trecas, infra Natale Domini proximum venturuni, et omnia et interesse et expensas que et quas iidem mercatores per solum et simplex verbum ipsorum vel unius eorum se fecisse dixerint aut etiam incurrisse pro defeetu dicte solutionis et eius occasione modo debito non facte extune in antea, eis promiltimus et tenemur cum iamdicta solvenda summa bénigne ac pacifiée restau- rare. Pro quibus omnibus supradictis firmiter observandis, obligamus nos in hiis omnibus et heredes nostros et totam terram nostram cum omnibus bonis noslris mobilibus et immobilibus prenominatis mercatoribus et unicuique ipsorum in solidum et suis heredibus, renunciantes in hoc facto, nostro et heredum nostrorum nomine, privilegio fori et crucis, con- ventioni judicum, condictioni indebiti et sine causa vel ex injusta causa, constitutioni de duabus dietis conciiii generalis, et eîiceptioni etiam quod dicta pecunia non sit conversa in nostram utilitatem, ut dictum est, omnique alii juris auxilio canonici et civilis, et ad maiorem diclorum mercatorum secu- ritatem juramus ad sancta Dei evangelia quod si dicta summa pecunie ipsis mercatoribus, ut dictum est, restituta non fuerit infra octo dies, elapso termino dicte solutionis proximo tune venturo, venire in civitatem Trecensem personaliter, omnibus exceptionibus pretermissis, et de civitate aliqua ratione vel causa non exire, nisi primo de ipsa summa pecunie fuerit intègre satisfactum, prout superius est divisum. In quorum omnium testimonium presenlibus litteris sigillum nostrum duximus apponendum. Datum anno Domini M° CG° LXXX" secundo, mense Junio. Au dos : Lettara de domino Sumone, tigliuolo del signori di Castello Vullano, de 1720 lib. turon. a pagare al novello anno ottante duo. Sceau de Simon, en cire verte, pendant sur double queue de parchemin. Archives de l'État à Gand. Chartes des comtes de Flandre. Fonds Saint-Génois, no 313. 185 94 Gmithier le Flamand et son frère Jacques doivent solidairement à Guillaume Coste et aux [itères Lopsant de Saint-Jean- d'Angely 712 livres 9 sous de noirs tournois, dette due précédemment à Pierre de Melet de Saint-Jean-d'Angely, comme il conste de deux lettres rédigées au nom de ce dernier, l'une de 536 livres 9 sous, l'autre de 176 livres de noirs tour- nois. La dette ainsi consolidée doit être acquittée en divers paiements, dont les deux premières sont garantis par deux bourgeois d'Ypres, Thierry le Medem et Jean Balgh. 24 août 1282. Sachent tout, etc., kc Watiers li Flam(3ns et Jakemes li Fla- mens, frère, bourgois d'Ypro, doivent cascun por le tout et au miex aparissant a Willaume Coste, marcheant, a sire Guil- laume de Lopsant et a sire Elye de Lopsant, frère et bourgois de Saint Jehan d'Engeli, sieet cens Ib. 12 Ib. et 9 s. de noirs tornois a lui u a son commandement ki ceste présente chartre partie aportera El de ces deniers avant dis li doivent il paier 100 Ib. et 9 s. de torn. a le fieste de Laigni, le prochaine ke nos atendons a venir, et 100 Ib. de tornois li doivent il paier a le Paske, ki ert en lan del incarnation M, CC. et LXXXIIII, et de ces 2 paiemens avant dis se riens en defaloit en Watier le Flamenc et en Jakemon le Flamenc, de cou sunt plege, cascun por le tout, Thieris li Medem et Jehans Balgh fiex Pieron, bourgois d'Ypre, et quant cist doi paiement deseure dit seront paiet Thieris li Medem et .lehans Balgh sont quite de le ple- gerie deseure dite. Apries li devant dis Watiers li Flamens et Jakemes li Flamens doivent paier 80 Ib. de torn. a le Paske ki ert en lan del incarnation M. CC, LXXXV et a cascune Paske i 186 ) sivant après li doivent il paier 80 Ib. de torn. tant que li dete devant dite soit toute parpaie. De cou sunt plege li doi premier paiement deseure dit des autres paiemens apries ensivant, en manière ke se il defaloient daucun des daerrains paiemens devant dis tout cou ke il aroient paiet seroit perdu et poroit li devant dit Willaumes Coste u ses commandemens requerre sour Watier le Flamenc et sour Jakemon le Flamenc les 712 Ib. et 9 s. deseure dites. Et estasavoir queli devant dis Willaumes Coste garde 2 vieses Chartres, ki sont faites el non Piere de Melet, bourgois de Saint Jehan d'Engeli, dont li une des Chartres parole de 536 Ib. 9 s. de noirs torn. et li autre chartre parole de 176 Ib. de torn. si furent faites en lan M. GC. et LXXXI, el mois de Septembre, lesqueles 2 Chartres doit garder Willaumes Coste desi adont que il sera paies des 712 Ib. et 9 s. devant dites ^. A ceste counissance furent eschievin d'Ypre, Jehans Firtons et Jehans Brun. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXIl el mois daoust, le jor Saint Bietremieu. Au dos : Ce sunt les convenances de Watier le Flamenc et de Jakemon le Flamenc, son frère, et de Willaumes Coste, bour- gois de Saint Jehan d'Engeli. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Fonds : chirographes. 1 Nous avons l'une de ces lettres, celle du 3 septembre 1281, qui déclare Gauthier et Jacques le Flamand, Jean le Mede, fils de sire Huelot, et Barthélémy l'Arbre débiteurs solidaires de Pieron de Melet de Saint-Jean d'Angely, pour une somme de 536 liv. 9 s. de petits tournois noirs. L'autre charte est perdue. Le 24 août 1282, on rédige donc un nouveau titre. Le créancier change et deux des débiteurs disparaissent. — Voyez le n^ 96, lettre du 28 juillet 1283, connexe à celles dont il s'agit ici. 187 ) 95 Thierri Winnart prend à sa cfianje la dette de Hugues Broe- derlam et reçoit en retour en gage certains meubles, dont il pourra disposer, s'il n'est pas indemnisé par ledit Hugues. Il mars 1283 (n. s.). Sachent tout, etc., ke des 39 Ib. et 12 s. dart. ke Thieris Winars a fait se dete pour Huelot Brouderlam enviers Andrieu des Cans, bourgois d'Ypre, a paier cascun an 8 Ib. dart., de lequele plegerie Huelos Brouderlans {sic) en doit aquiter sans damage le devant dit Thieri Winart; de cou li a il done en main et en wages 17 lices, ki sunt hors dele porte dou Temple, et 3 cambres ki sunt encoste sour le tiere de le vile, en manière ke se Huelos Brouderlans naquitoit Thieri Winart de le ple- gerie deseure dite, les lices et les cambres avant nommeis seroient a Thieri Winart et en poroii faire se volente. A ceste counissance furent eschievin d'Ypre, Pieres Andrieus et Willaumes Porlejoie. Ce fu fait en lan del incarnation M. ce. LXXXII el mois de March, le joedi après le bou- hourdich. Au dos : Cest Thieri Winart i. Chirographe en parchemin. Archives communale d'Ypres. Même fonds. ' Sur ces signes, voir notre étude : Les seings manuels des scribes yprois au XIW siècle, dans le tome IX, n'^ 4, 5^ série, des Bulletins de la Commission royale d'histoire de Belgique. ( 488) 96 Les frères Flamand, (TYpres, ont effectué aux Lopsant de Saiul- Jean-d\4ngely différents paiements : ils ont payé 85 livres 9 sous de petits tournois noirs à leur sergent, Elie Ernout; — à leur mandataire Joffroi Pagies, 9 livres; — directement aux créanciers, à Saint- Jean d'Angely même, 15 livres. De tous ces paiements, qui s'élèvent à 107 livres 9 sous, Elie Ernout délivre quittance. 28 juillet 1283. Sachent tout, etc., ke Elyes Ernout, sergans a signor Guil- laume de Lopsant et a signor Elye de Lopsant, bourgois de Saint Jehan d'Angelin a recounut par devant eschievins ke il a rechut de Watier le Flainenc et de Jakemon le Flamenc, frère, bourgois d'Vpre, 83 Ib. et 9 s. de petis noirs tornois, et Joffrois Pagiet en a rechut 9 Ib. de petis tornois par le commandement de signor Guillaume de Lopsant et de sire Elye de Lopsant, et se reconnois que Jakemes li Flamens et Watiers li Flamens ont paiet, a Saint Jehan d'Angelin, a sire Guillaume de Lopsant et a sire Elye de Lopsant lo Ib. de petis tornois, somme 107 Ib. et 9 s. de petis tornois que nous avons rechut de Watier le Flamenc et de Jakemon le Flamenc de le dete, dont Thieris li Medem et Jehans Baigh, Ml Pieron, estoient plege. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Watiers li Vilains et Michieus de Cassiel. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXIII el mois de Julie, le mardi devant le jour Saint Piere a lentree daoust ^. Au dos Cest Watier le Flamenc et Jaquemon le Flamenc. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 189 ) 97 Hugues Pieî de Soile, ayant arrêté pour dettes Philijype le Mausnier d'Elverdinghe, Jean Heinmere s'engage à le ramener dans la prison de Vécoutèle, à la demande du créancier, qui doit V avertir au moins un jour d'avance. S'il ne le ramène pas, il paiera personnellement les 25 livres d'Artois en question. 30 août 1283. Sachent, etc., ke Hughelos Piet deSoile, bourgois d'Ypre, a areste Phelipe le Mausnier de Elverdinghes por 2o Ib. dar., pour lequel arest Jehans Heinmere, li tainteniers, a reconnut ke il ramenra en prison a lescoutete le devant dit Phelipe le Mausnier a le semonse le devant dit Hughelot, mais ke Hughe- los li laisse asavoir un jour devant. Et se Jehans Heinmere ne le ramenoit a le semonse le devant dit Huelot, ensi comme dit est, Jehans Heinmere a reconnut ke il seroit tenus de paier les 25 Ib. dart. desus dites. Ce connoissent eschevin d'Ypre, Lambiers de Scotes et Willaumes Portejoie. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXIII el mois daoust, le lundi apries le Saint Jehan de Colase. Au dos : ^nie signature ^^^^ Huelot Piet de Soile. qu au DO UG.) Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. (Note 1 de la page précédente.) Walier le Flamand et son frère Jacques s'étaient obligés par lettre du 24 août d282, envers Guillaume Goste, sire Guillaume de Lopsant et sire Elie de Lopsant, son frère, à payer 712 1. 9 s. de noirs tournois. ïhierri li Medem et Jehan Balgli s'étaient portés garants. — Voir n» 94. ( lyo ) 98 Jean Voorlike, prêtre, reconnaît devoir 48 livres 4 sous d'Artois à Thierri de Cauwentin, bourgeois d'Ypres. H paiera cette dette à raison de 6 livres par an et il fait assènement sur ses biens situés dans Véchevinage de Commines. Jean de Neuve- glise. bourgeois de Commines^ se porte garant de la fidèle exécution des obligations de Jean Voorlike. Septembre 1283. Sachent tout, etc , ke Jehans de Nueveglise, bourgois de Commines, a recounut ke comme il soit ensi ke sire Jehan Vourlike, priestres, doit a Thierri de Cauwentin, bourgois dTpre, 48 Ib. et 4 s. dar. a lui ou a sen commant ki ceste présente chartre partie aportera, a paier 6 Ib. par an, a 2 paie- mens, dusques adonc ke il en soit tous parpaies, si comme con- tenu est en le chartre partie ke ii devant dis Thierris en a, et que de chou ke li devant dis prestres Ii a fait assènement sour tout liritage ke il a dedens leskevinage de Commines et par devant le loy de celui lieu, et il avenist ke li deseur dis Thierris ne fust paies as termes en le chartre deseure dite contenus et ordenes, et il fust en aucune manière empeechies ou encoin- bres de cel assènement par loccouson ou par le coupe dou devant dit priestre, ke jou, Jehan de Nueveglise, en faich me propre dette de le summe deseure dite, et lai encouvent a paier et a rendre as paiemens pourparleis et escris en le chartre desus nommée comme me propre dette et par me foit fianchie. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans i ( 191 ) Fierions et Lambiers de Scotes. Chou fu fait en lan del incar- nation M. ce et LXXXin, el mois de Septembre. Au dos : M CestThieri de Cauweniin. ^f-t Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 99 En retour des 40 sous d'Artois que Boidin Baudri déclare devoir à Jean de Paris, celui-ci doit apprendre pendant deux ans le métier de foulon audit Boidin. Si ce dernier ne paie pas la somme dans les deux années, H devra servir son maître au prix convenu ^. 21 septembre 1283. Sacent tout, etc., ke Boidins Bouderis, bourgois d'Ypre, a recounut que il doit a Jehans de Paris, bourgois d'Ypre, 40 s. dar. a lui ou a son commandement, ki ceste présente chartre partie aportera, et pour ces deniers avant nommes Jehan de Paris li doit aprendre 2 ans les prochains que nous atendons a venir sen mestier de fouler, et se dedens ces 2 ans ^ Voici le sens exact de ce contrat un peu ambigu : Boidin Baudri entre comme apprenti chez Jean de Paris et lui doit pour prix de cet apprentissage, 40 sous d'Artois. Si ce prix n'était pas payé à l'expiration des deux années, l'apprenti devrait servir le maître à un taux convenu, en déduction de la somme due. Boidin constitue quatre pièges. — La collection yproise renferme un certain nombre de ces contrats d'appren- tissage. ( 192 ) ne li avait paies les 40 s. avant dis, siervir ii doit tant que il 11 ait tout paiet por le meisme fuer que il la convenanchiet. De chou sunt plege, cascun pour le tout, por le devant dit Boidin Bouderi, cest a savoir Herbers Bouderis et Bauduins Paden- schilt, Coppins Bouderis et Pieres de Zottinghem, bourgois d'Ypre. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Pieres Andrieus et Lambers de Seotes. Chou fu fait en lan del incar- nation M. ce. et LXXXIII el mois de Septembre, le jour Saint Mahieu. Au dos : "";™„yg87° Cest Jehansde Paris. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Fonds : chirographes. 100 Michel le Ruse s'engage à payer à Gillion Godscalc 6 marcs 5 tirions (T Artois à la foire d'Ypres, sous peine de 100 sous d'Artois, s'il ne paie j^cis à r échéance, 25 septembre 1283. Sacent tout, etc., ke Michieus li Ruse, fieus Willaume le Ruse, bourgois d'Ypre, a reconnut par foit fianchie ke il doit a Gillion Godscalc, bourgois d'Ypre, 6 m. et 3 fir. dar. a lui ou a son commandement ki cheste présente chartre partie apor- tera, a paier en le fieste d'Ypre le prochaine ki vient, en manière ke sejou, Michieus li Ruse, defaloie dou paiement devant dit, jou seroi tenus dune paine de 100 s. dar. lesqueus 100 s. dar. li devant dis Gilles poroit donner a quel seignor et al quel (193 ) justice kil volroit pour se dette ravoir et sans la principal dette devant dite amenrir. A cheste connissanche furent eschevin d'Ypre, Lambers de Scotes et Huelos Crouselins. Chou fu fait en lan del incarnation M. GC. et LXXXIII el mois de Septembre, le semedi devant le Saint Michiel. Au dos : \y\\ Cesl Gillion Godscalc. Cliirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 101 Sauf-conduit accordé à Jean Gfiuls d'Ypres par Adam Scavin et ses enfants. Il expirera le treizième jour de Noël. 2 décembre 1283. Sacent tout, etc., ke Adans Scavins, bourgois d'Ypre, pour lui et ses orphenes enfans, a douneit a Jehan Ghuls, bourgois d'Ypre, sauf conduit alant et venant de toutes les coses dont il poroit estre calengies par loi de par Jehan Ghuls, et de se propre dette et de le dette a ses orphenes li a il donne sauf conduit ausi, et se a Jehan Bouderi fust enseigniet li dette que il encalenge sour Adam Scavin de chou li donc il ausi sauf conduit, liqueus conduis doit durer a Jehan Ghuls dusques al tresime jour dou Noël, le prochain que nous aten- dons a venir. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Falais, Willaumes Portejoie. Chou fu fait en lan del Tome LX. ^3 ( 194 ) incarnation M. GG. et LXXXIH, el mois de Décembre, lende- main Saint Eloy ^. Au dos : * Gest li conduis Jehans Ghuîs encontre Adam Scavin. Chirographe en parchemin. Archives communales d*Ypres. Même fonds. 102 Lambin Bars confère à Jacques Padeskilt le serment litis décisoire. 22 janvier 1284 (n. s.). Sachent tout, etc., ke Lambin Bars a reconnut a Jakemon Padeskilt, bourgois d'Ypre, de paier cou ke il osera jurer sour lui que il li doit. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Firtons et Huelos Grouselins. Ge fu fait en lan del incarnation M. GG. LXXXIII, el mois de Genvier, le jor Saint Vincant, An dos : \ *^ / Gest Jakemon Padeskilt. V Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. * Le 6 décembre Guillaume Pierins et Jacques Waghebart donnent également voie salve alant et salve venant à Jean Ghuls, jusqu'au trei- zième jour de Noël pour faire sa paix envers eux. ( 195 103 Jean de Flandre, évêque de Liège, ayant reçAi 600 livres depeliU tournois noirs de Renier Albert, Jean Salembien et leurs compagnons, marchands de Sienne, Etienne de Harcourt, son chapelain, promet de veiller à ce que cette somme soit liquidée à l'échéance, fixée à la foire de Provins en May. 24 février 1284 (n. s.). Je, Estevenes de Harrecourt, capelains monsignor le eveske de Liège, faic savoir a tous ke, comme mes très chiers sire, li eveskes de Liège devant dis, soit tenus a saiges houmes Renier Albert, Jehan Salembien et leur compaignons, marcheans de Saine, en sis cens Ib. de noirs petis tournois a rendre et a paiier en le feste de Prouvins en May, le première ke nous aten- dons, je ai encouvenant as dis marcheans loiaument en boine foi ensi ke preudom doit et puet avoir encouvent ke je mêlerai paine et travail et ramentenanche soigneusement envers mon chier signor le eveske devant dit et son consel a che ke li denier devant dit soient rendu et paiiet as dis marcheans au terme dessus noume. En tesmoignage de queles choses, je ai seelees ces présentes lettres de mon seel, ki furent faites et dou- nees a Lille lan de grâce M. CC. quatre vins et trois, le jour Saint Mathieu l'Apostle. Au dos : Lettre Estievene de Harecourt, capellain a Jehan de Flandre, evesque de Liège, dont il promect a mettre paine, traval et ramentenanche a che que li evesques paieche a mar- chans de Senne, chi nommes en le lettre, 600 Ib. quil leur doit. Original en parchemin. Sceau en cire verte pen- dant sur simple queue de parchemin; brisé. Archives de l'État, à Gand. Chartes des comtes de Flandre. Fonds Saint-Génois, n» 340. ( 196 ) 104 Les arbiires du différend existant entre Jakemon le Borgne, bourgeois de Lille, et Jean Oghe de Scotes, décident que ce dernier doit à Jakemon susdit 5i livres 45 sous d'Artois, dont le jour est échu. Mars 1284 (n. s.). Sacenl tout, etc., ke Leurens Bricham, Jehan des Preis et Watiers Rotiers ont esteit arbitres de tous contens ki furent entre Jakemon le Borgne, bourgois de Lille, et Jehans Oghe de Scotes, et en ont dit leur dit en tel manière que il doit a Jakemon le Borgne il et si plege ol Ib. et 15 s. dar., dont li jours est passes, et tout content quite entre aus. A ceste counis- sance furent eschevin d'Ypre, Lambers de Scotes et Jehans Evrars. Chou fut fait en lan del incarnation M. GC. et LXXXIII el mois de March. Au dos : ^^u^^ ^fioT ^^^^ Jakemon le Borgne de Lile. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Collection des chirographes. ( 197 105 La somme de 51 livres H sous d' Artois que Paul de Becelaere doit à Jean Baudri, sera acquittée aux diverses foires de Flandre, à raison de 1 marc sterling à chaque foire, 10 deniers d'Artois étant comptés pour 5 deniers esterl. Différents bourgeois d'Ypres se portent pièges du débiteur. Ils s'en- gagent à le livrer en prison avant l'échéance de la septième foire, sous peine de payer personnellement le restant de la dette, U avril 1284. Sacent tout, etc., ke Poels de Befslare, bourgois d'Ypre, doit a Jehan Bouderi, bourgois d'Ypre, 31 Ib. et 14 s. dar, a lui ou a sen commandement ki ceste présente chartre partie aportera, a paier 1 m. desterlins, 3 d. esterlins por 10 d. ar., el paiement de le fieste de Bruges, le pro- chaine que nos atendons a venir, et en cascune fieste de Flandres venant apries, dusques a 5 fiestes, li doit il paier 1 m. dest. De ces 6 m. desterlins, sunt plege, cascuns pour le tout, Franchois de Befslare, Willaumes li Grave, Jehans Baderel, Jehans del Hellackere et Jehans de Houtkerke. Et apries chou que ces 6 fieste seront passées doivent Franchois de Befslare, Willaume li Grave, Jehans del Hellakere et Jehans de Houtkerke doivent le devant dit Pol livrer en prison en meisme le point que il est or endroit avant que li sietisme fieste viegne. Et se elle passoit et nient ne leuscent livreit, il seroient tenu de tout li remanant de le dette a teus termines que devant est dit; et se il moroit dedens cest an, li devant dit plege seroient quite de lui livrer et de toute le convenance fors des 6 paiemens premiers. A ceste counissance furent eschevin ( 198 ) d'Ypre, Pieres de Lo et Pieres Andrieus. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXIÏII, el mois d'Avril, le venredi en Paskes. Au dos : ^^^^^u no Toïr ^^'^ *^^^^"« ^^^d^^^- Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 106 Énumération intéressante de certains meubles que Josse le Cau- derlier donne en gage à sa fille Isabelle, en sûreté d'une dette de 53 livres d'Artois. 24avrili284. Sachent tout, etc., ke Joissies li Cauderliers, bourgois d'Ypre, doit a Isabiel se fille, beghine, 55 Ib. dart. ; de chou 11 a il mis en main et en wages 20 lis et toutes lestoffes ki afierent a ches lis, et 40 cousins de plume, et 2 hanas a pies d'argent, et 12 louches dargent, et 100 pieches desquielles ke platiaus destaim, ke grans ke petis, et 20 pos destaim, ke grans ke petis, et 8 hanas de mazre, et 8 huges, et toutes autres vaisselmentes ki sunt dedens le maison. A cheste connis- sanche furent eschevin d'Ypre, Willaume Portejoie et Lambiers de Scotes. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXVIIII el mois d'Averil, le dieus apries le jour Saint Luc Ewageliste. Au dos : Chest Isabiel, le beghine. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 199 ) 107 Jean et Pierre Moersepain, d'une part, et Kerstelot Taleman, de l'antre, s'en remettent à quatre ai^bitres, avec faculté pour Kerstelot Taleman de désigner un cinquième homme, si les quatre déjà choisis ne peuvent s'entendre. Ils promettent de se soumettre à la décision arbitrale à intervenir et établissent de part et d'autre des pièges. 25 avril 1284. Sachent tout, etc., ke dou content ki est entre Jehan Moersepain et Pieron Moersepain d'une part, et en Kerstelot Taleman d'autre part, il sen sunt mis les parties en Jakemon le Gort, en Martin Smelle, en Willaume Bruman et en Willaume Spendere, et se cist 4 homme ne se pueent acorder, Kerstelos Talemans puet prendre le cinkime homme en son mestier, et les parties devant dites ont encouvent a tenir cou ke cist homme deseure dit en diront et ordeneronl. De cou sunt plege por Jehan Moersepain et por Pieron Moerse- pain, Wiilaumes Rathemarc et Thieris li Kous, borgois d'Ypre, et por Kerstelot sunt plege Jehans de Loker et Jehans Mule- kin. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Watiers li Vilains et Henris del Angle. Ce fu fait en lan del incarnation M. ce. LXXXIIII, el mois d'Avril, le jor Saint Marc. . 7 (Même Signature Cest Pieron Moersepain. Jehans Moer- qu'au no 402.) sepain et Kerstelot Taleman. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 200 108 Jacques Poulain et Gauthier de Dixmude promettent d'acquitter Jean l'Arbre d'une dette de 281 liv, sterl. qu'ils doivent à Laurent de Ludelau, d'Angleterre, comme il appert d'une charte que ce dernier détient. U mai 1284. Sacent tout, etc., ke Jakemes Poulains et Watiers de Dickemue, bourgois d'Ypre, ont encouvent et proumis Jehan l'Arbre a aquiter dune dette de 200 et 81 Ib. desterlins en gros tournois que il doivent a Leurens de Ludelau, par une lettre que li devant dis Leurens a saielee de leur 3 saiaus. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Watiers li Vilains et Jehans Falais. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXIIII el mois de May, le diemence devant l'Assencion. ^« *>« •• '"qt'autMOdT Cest Jehan l'Arbre. Ghirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 109 Livraison de harengs par le bailli de Lombardsijde, Etienne de Nieuport, à Gauthier de Lorbrouc, d'Ypres, Le hareng, dit titharing, sera livré à Ypres même et devra être frais de tierce nuit. 20 mai 1284. Sachent tout, etc., ke Jehans fieus Estievene del Nuefport, baillieusde Lombardie, doit a Wautier de Lorbrouc, bourgois d'Ypre, une lies de hierenc, a lui ou a son commandement ki ( 201 ) cesle présente chartre partie aportera, a paier entre le jour Saint Rémi et le jor de Toussains les prochains que nous atendons a venir, et li doit livrer dedens le vile d'Ypre, hierenc frech de tierce nuit, titharinc, boin et loial tel avoir comme marcheans paiera adonc a autre. De chou sunt detters cas- cuns pour le tout Jehans de Duonchere, li wintappre, et Wautiers li Rous, li foulons, bourgois d'Ypre. A ceste connis- sance furent eschevin d'Ypre, Jehans Falais et Jehans Balgh, fieus Pieron. Che fu fait en lan del incarnation M. CG. et LXXXIIII el mois de Mai , le samedi apries le jor del Asencion. Au dos : Cest Wautiers de Lorbrouc. 50 Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 110 Enguerrand de Boves, chevalier, reconnaît avoir reçu de Jacques le Flamand, François et Thierry rOurs, d'Ypres, 50 livres parisis comme prix d'un cheval. Il déclare ses débiteurs et leur piège, Philippe de Bourbourg, chevalier, libres de toute obligation. 20 mai 1284. Sachent tout, etc., ke mesire Engherrans de Boves, cheva- liers, a reconnut que il a rechut et eut 50 Ib. de par. que Jakemes li Flamens et François l'Ours et Thierris ses frères, bourgois d'Ypre, li dévoient dun ceval, dont mesire Felipes de Bourbourc, chevaliers, estoit pièges por aus. Desqueus ( 202 ) deniers avant dis il se tient bien apaies et en a clame quite le devant dit Jakemon et François et Thieri et lor plege avant noumeit. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Falais et Jehans Balgh, fieus Pieron. Che fu fait en lan del incarnation M. GC. et LXXXIIII el mois de May, le samedi apries le jor de l'Ascention. Au dos : Cest Jakemon le Flamenc et François l'Ours et Tieri l'Ours. (Même signature qu'au n» -109.) Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 111 Thierry Winars accorde un délai de grâce à son débiteur Jean Minnekin. 12 juin 1284. Sachent tout, etc., ke Thieris Winars, bourgois d'Ypre, a dounet respit a Jehan Minnekin un mois apries le Saint Jehan prochain venant. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Pieres Andrieus et Jehans Falais. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXIIII el mois de Jun, le lundi apries le jour de Saint Barnabaen i. Au dos : i \(l 1 Chest Thieri Vinnart. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. Les noms des échevins et la date du jour ont été ajoutés par après. 203 112 Nicole de Froide Eglise, d'Ypres, doit au chapelain de Salnt- Éloy, Daniel, 50 livres d'Artois, Il prend chez lui, en pension, ledit Daniel y pour iOO sous d'Artois par an, en acompte des 50 livres qui sont dues. S'ils ne s'accordent pas, ils peuvent se séparer, à charge pour Nicole de payer dans les quatre jours le restant de la dette. Si Daniel meurt chez Nicole, ce dernier conservera la moitié de ce qui resterait dû, tandis que l'autre moitié ira aux parents de Daniel ou a ses créanciers ou à un légataire éventuel. 28 juin 1284. Sacent tout, etc., ke Nicholes de Froide Eglise, bourgois d'Ypre, a recounut ke il doit a seignor Daniel, capelain de Saint Eloy, 50 Ib. dar. a lui ou a son commandement ki ceste présente charlre partie aportera. Et li devant dis Nicholes a pris a warder seignor Daniel pour 100 s. dar. cascun an, et li doit douner a boire et a mangier, en rabat des 50 Ib., et entra sire Daniaus ens el despens Nicholon le jor de la Purification Nostre Dame ki passes est. Et quant Nicholes de Froide Eglise et sire Daniaus ne se poront concorder ensamble, départir se pueent, et dedens les 4 jours, apries chou que il seront de- parti, doit Nicholes de Froide Eglise paier a seignor Daniel tout le remanant des 50 Ib. devant dites ki demorront deseure le despens seignor Daniel, et se sire Daniaus moroit ens el despens et el coust Nicholon de Froide Eglise, li moitiés de chou ki remanroit des 50 Ib. remanroit a Nicholon et li autre moitiés demorroit as parens seignor Daniel ou en ses dettes paier ou la il les donroit. Tout chou a Nicholes de Froide Eglise recounut sour se maison et sour liritage desous que il a en le Hanghewartstrate. A ceste counissance furent eschevin ( 204 ) d'Ypre, Watiers li Vilains et Jehans Falais. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXIII el mois de Junie, le nuit Saint Piere et Saint Pol. , , j. J Cestseigneur Daniel, capelain de Saint Eloy, et Nicholon de Froide Eglise. H X Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 113 Les pièges d'Olivier Paslenake paient 5 livres 15 sous 6 deniers d'Artois au créancier, Guillaume de Lille, bourgeois d'Vpr es. Ce dernier déclare les pièges quittes de toute obligation. 19 juillet 1284. Sacent tout, etc., ke dune plegerie dont Jakemes Pastenake, Eustacies Valke et Jakemes Woutreman, bourgois d'Ypre, furent respondant pour Olivier Pastenake de 5 Ib. 15 s. et 6 d. dar. encontre Willaume de Lile, bourgois d'Ypre, dont Wil- laumes de Lile avant dis a reconnut que il en est bien paies et les devant nommes pièges Willaumes de Lile a clames quites des deniers et de le plegerie et de toutes calenges ki mouvoir poroient del devant dit Olivier Pastenake. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Pieres de Lo et Pieres Andrieus. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXIIII, el mois de Julie, le merkedi devant le Magdelaine. .... (Même signature CestJakemon Pastenake Eustacie Valke AU aos : ^^^^ ^:,^^^^ ^^ Jakemon Woutreman. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 205 114 Les frères Gauthier et Jacques le Flamand donnent en sûreté de 56 livres d'Artois qu'ils doivent à Guillaume Jean, bourgeois de Saint-Jean-d'Angely, trois sacs de laine, dont le créancier pourra disposer à sa guise s'ils ne les rachètent pas dans la quinzaine. 6 août 1284. Sachent tout, etc., ke Watiers li Flamens et Jakemes li Fla- mens, frère, bourgois d'Ypre, ont doune en wages a Guil- laume Jehan, bourgois de Saint Jehan Angelin 3 sas de laine pour 56 Ib. dart., lesques 3 sas il doivent racater dedens ces 15 jours procains venans, et se il ne le faisoient li devant dis Guillaumes Jehan puet faire se volente et vendre les 3 sas de laine devant dis. A ceste connissanche furent eschevin d'Ypre, Watiers li Vilains et Jehans Falais. Ce fu fait en lan del incar- nation M. ce. et LXXXIIII el mois d'Aoust, le mardi devant le jour Saint Leurenc. Au dos : '**,*„"« nMO?r Cest Guillaume Jehan. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 115 Philippe, comte de Thiette, déclare devoir à Guillaume Boine Broke de Douai , 60 liv. par, pour prix d'un cheval que ce dernier lui a vendu. Il paiera cette somme, à Douai, au créan- cier ou à son command. 25 août 1284. Jou Phelippes, chevaliers, fius monsigneur Guy, conte de Flandres, fach savoir a tous chiaus ki ces letres verront et oront ( 206 ) kejou doi et ai encouvent com me propre dette a mon bom ami Willaume Boine Broke, bourgois de Douay sexante libres de par., pour un cheval ke il ma vendu, creu et délivre a mi et a men commant, et bien men tieng asols et apaiet en boines denrées et loials et tous ces deniers doi jou et ai encouvent a rendre et a paier a Douay al devant dit bourgois u a sen hoir se de lui estoit defalit u a sen commant ki ceste lettre ara, dedens le jour dele Penlecouste, le prochain ke nous aten- dons, et sil avenoit cose ke ceste dete nestoit rendue et paie ensi ke devant est dit, jou li doi et ai encovent a rendre tous les cous, les despens et tous les damages ke il i aroit u seroit par le defaute de men paiement, en quel manière ke ce fust, duskes a sen dit u duskes al dit de sen hoir, se de lui estoit defalit, u de sen commant ki ceste letre aroit, sans autre pro- vance faire avoec toute le dette devant dite. Et pour chou ke ce soit ferme cose estaule et bien tenue jou Phelippes, chevaliers, devant dis, ai ces présentes letres fait seeler de men seel. Ce fu fait en lan del incarnation nostre Signeur mil deus cens quatre vins et quatre, el mois d'Aoust, lendemain del jour Saint Biertlemiu^. Original en parchemin. Scel équestre avec contre- scel en cire brune pendant sur double queue de parchemin. L'exergue est détruite. Le contre- scel porte : T Secretiim Philippi filii comitis Flandrie. — Archives de l'État, à Gand. Fonds Saint-Génois, no353. ' Par acte de même date (n*» 354), le même Philippe se reconnaît débiteur de 35 liv. par pour deux chevaux achetés à Hennin de Goy, le jeune, bourgeois de Douai, à payer dans la ville de Douai, à Pentecôte, au créancier ou à son commant. ( 207 ) 116 Pierre le Clerc et Jean Scanke paient, pour Eustache de Zuttre, à Guillaume de Scotes, la somme de 8 marcs d'Artois, dont ils reçoivent quittance. 16 novembre 1284. Sachent tout, etc., ke Willaumes de Scotes, le jovenes, fieus Willaume de Scotes, bourgois d'Ypre, a recounut ke Pieres li Clers et Jehan Scanke, bourgois d'Ypre, li ont paiet 8 m. dar. pour Eustacie le Zuttre; parmi chou li devant dis Willaumes de Scotes a clame quite Eustacie le Zuttre de toutes les dettes et toutes les couvenances que il a eu a faire a lui dusques al iour de hai, et se tient del devant dit Eustacie le Zuttre bien apaiet. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Brun et Jehans Falais. Chou fu fait en lan del incarnation M. ce. et LXXXIIII el mois de Novembre, le juesdi apries le Saint Martin. Au dos : ^^qS noT/r Cest Eustacie le Zuttre. Chirographfi en parchemin. Archives communales d'Ypres. Fonds : chirographes. 117 Noff'e Bone Guide, marchand de Florence, de la compagnie du Puits, reconnaît devant échevins que Leu Cangefin Va satisfait en tout. 4 janvier 1285 (n. s.). Sachent tout, etc., ke Noffe Boneguide, marcheans de Flo- renche, de la Compaignie dou Puits, a recounut par devant eschievins ke Leus Cangetin, bourgois d'Ypre, lui a tout pie- ( 208 ) nement el a bien paiet, et la clamet quite de toutes dettes, de toutes marcandises et do toutes convenanches faites entre eaus dusques au jour de huy. A cheste counissanche et quitecla- nianche furent esscevin d'Ypre, Jehans de Lo et Jehans Fal- lais. Che fu fait en lan del incarnation nostre Signor M. CG. et LXXXIIII el mois Jenvier, le joedi apries le Circonsicion nostre Signor. Au dos : Chest Leu Cangefin, bourgois d'Ypre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 118 Convention entre Chrétien de Lampernesse et Huelot Piet de Soile : Le premier se reconnaît débiteur d'une somme de 6 liv. d'Artois. En outre^ il prend en location vingt vaches, sous diverses conditions, et s'engage à livrer un pasteur pour garder les agneaux de Piet de Soile. Ce dernier, de son côté, doit fournir à chaque vache deux lignes d'herbe et un havot d'avoine et de plus livrer à Chrétien de Lampernesse quatre mille petites tourbes. 27 mai 1285. Sacent tout, etc., que Crestiens de Lampernesse et Ysa- biaus, se feme, doivent, cascuns pour le tout, à Huelot Piet de Soile, bourgois d'Ypre, 6 Ib. dar. a lui ou a son commande- ment ki ceste présente chartre partie aportera, et de ces deniers est li iours passes très le jour Saint Martin en escha. Et si ont li avant dit Crestiens de Lampernesse et Ysabiaus, se feme, loeit encontre le devant dit Huelot Piet de Soile 20 vakes, a ( 209 ) tenir 1 an prochain venant, dou premier jour d'Avril ki passes est prochainement, pour 42 Ib. dar., et doivent paier le jour de May 30 s. dar. et cascune semaine venant après li doivent il paier dusques el jour Saint Martin en yvier prochain venant 30 s. dar., tant que li dette soit toute parpaie, au jour Saint Martin ki vient ; et sil defaloient dun mois, li avant dis Huelot Piet de Soile poroit mettre main a ses biestes. Et seroient tenu cascuns pour le tout des 6 Ib. devant dites et dou loage dun mois et des biestes Jehans de Lampernesse, ses fieus, Willaume de Lampernesse, Nicholes de Lampernesse, Jehan de Lampernesse, Blans Pains et Thumas li Dulle. Et est a savoir que, se par le defaute de celui Crestien, il perdist aucune des biestes, et cose fust prouvée par boine gent, il le doit rendre arrière. Et si doit avoir Crestiens de Lampernesse 2 lines derbe, a cascune vake, et 1 havot davaine a cascune vake ausi, a le mesure de bleit, et si doit li avant dis Crestiens livrer a Huelot Piet de Soile 1 pasteur pour vvarder 1 fouc daigniaus dusques al mi aoust, ke li pasture sera partout commune, et ce doit Crestiens faire sor son propre coust et Huelos Piet de Soile li doit livrer 4000 de petite tourbe. A ceste counis- sance furent eschevin d'Ypre Lambers de Scotes et Jehan Falais. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXV el mois de May, le diemenche apries le Trinitet *. Au dos : » Cest Huelot Piet de Soile. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. * Voyez l'acte n» 122, oij le même Chrétien de Lampernesse loue huit vaches à l'hôpital Lambert Voet. ToaiE LX. iS 210 ) 119 Michel, fils de Blanc Laimnin, prèle une somme de 6 livres 5 sous d'Artois à Nicole de Hane, pour un terme de quatre ans. Ce dernier lui donne en gage une chambre, avec faculté de l'habiter sans devoir j}ayer les charges foncières et avec l'obli- gation 2)our lui, emprunteur, d^entretenir la maison. A l'expi- ration des quatre années, Nicole peut reprendre la maison; s'il ne le fait pas, le prêteur peut coiUinuer à rhabiter aux mêmes conditions. 5 juillet 1285. Sacent tout, etc.,keNicholes li Hane, li scipmakere,bourgois d'Ypre, a recounut ke Michieus, tieus Blanc Lammin, bourgois d'Ypre, li a prestet 6 Ib. et 5 s. dar. a tenir 4 ans dou jour Saint Kemi prochain venant, pour lesqueus deniers avant nommes il li a douneit en wages une cambre que il a estant devant le moustier nostre Dame dou Briel, sour le terre Jake- mon des Chans, et pour manoir ens les 4 ans avant nommes sans ostage paier et sans lantscout ; et si doit li avant dis Nicholes le dite cambre tenir estaine de couverture et de parois et de toutes autres estoffes tout le terme des 4 ans avant nommes, et apries le termine de ces 4 ans puet li avant dis Nicholes li Hane rachater le devant dite cambre pour 6 Ib. et 5 s. dar. sans nul rabat faire del hostage que il aura ens meis, et sil ne le rachateit, manoir peut Michieus ens, sans ostage paier, tant que Nicholes li Hane li ait paiet le dette devant dite. Et ceste convenance ne puet durer que un an apries le ter- mine. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Bou- deris et Jehans Falais. Chou fu fait en lan del incarnation ( 211 ) M. ce. et LXXXV, el mois de Juliie, le jour Saint Martin le boillant. * . , _ f M i Cest Michiel, til Blanc Lammin, et Nicholon le Hane. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 120 Jacques, fils de Sohier le Macedier, et Guillaume Hoedekin prennent su?- eux la dette de 4 livres iO sous d'Artois que Jean de Cammere doit à Nicolon le Barbier, orphelin, et s'engagent à acquitter cette somme à Noël. 19 octobre 1285. Sacent tout, etc., ke Jakemes, fius Soi le Maceclier, et Wil- laumes Hoedekin, bourgois d'Ypre, ont recounut que il doivent, cascuns por le tout, por Jehan le Cammere, a Nicholon le Barbieur, orphene, dont Denis de le Strate et Leurens de Scotes, bourgois d'Ypre, sunt avoeit, 4 Ib. et 10 s. dar., a lui ou a son commandement ki ceste présente chartre partie aportera, a paier al Noël prochain venarît. Ceste counis- sance ne puet durer cun an apries le termine. A ceste counis- sance furent eschevin d'Ypre, Michiel de Cassel et Henris del Angle. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXV el mois d'Octobre, lendemain Saint Luc. Au dos: ^SunMiqT Ccst Nicholon Ic Barbieur, orphene. qu'au no 119.) Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 212 121 liubelot Cant, bourgeois de Bruges^ et sa femme Purperane, reconnaissent devoir solidairement à Marguerite, veuve de Jean Firton, bourgeoise d'Ypres, 800 livres d'Artois, dont le terme est échu. Ils engagent la tierce j^ art de nombreux im- meubles et de différentes créances. Ils s'obligent à convertir 500 liv. de ces 800 liv. en rentes féodales, au profit d'un des enfants que Purperane a de so7i mariage avec Bonin Cant. Les 300 liv. qui restent et les 200 liv. pour lesquelles les débiteurs ont fourni hypothèque, serviront à acheter une rente au profit des enfants à naître desdits Rubelot et Purperane, Les arrérages de ces refîtes seront perçus par Purperane, sa vie durant. En cas de décès, sans enfants de Bubelot, celui-ci conservera en viager la moitié des rentes. A son décès, les enfants que Purperane a de son premier mariage recueilleront le tout 1. 24 février 1286 (n. s.). Sacent tout, etc., ke Rubelot Cant, bourgois de Bruges, et Porperane, se feme, ont reconnut ke il doivent cascuns pour le tout a Margritain, veve Jehan Fierton, bourgoise d'Ypre, * Il s'agit dans cet acte de la liquidation de la succession de Jean Firton, mari de Marguerite. Un chirographe du 2 novembre 1287 nous signale comme héritiers : Jean Firton, Rubelot Cant, de Bruges, et les enfants de Jacques Morin. Le 24 février 1286 (n. s.), Rubelot Cant et Purperane, sa femme, désignent Purperane, fille de Bonin Cant, pour être adhéritée dans le fief à acheter avec les 500 liv. d'Artois dues à Marguerite, veuve de Jean Firton. En mars 1286 (n. s.), le vendredi après la monstre d'Ypres, Rubelot Cant reconnaît devoir à Marguerite, veuve de Jean Firton, 300 liv. d'Ar- tois. Il engage les mêmes immeubles énumérés dans l'acte du 24 février, que nous publions. Le 27 mai 1281, l'enfant de Bonin Cant et la veuve Purperane sont exemptés de toute amende infligée en punition de la révolte des Brugeois contre le comte. Inventaire de Saint-Génois, n-'s 289 et 290. Ces Bonin ont joué un rôle politique très important à Bruges. J ( 213 ) 800 Ib. dar. a li ou a son commant ki ccste présente chartre partie aportera, et de ces deniers avant nommes est li iours passes. De chou ont li devant dit Rubelot Cant et Porperane, se feme, mis en main et douneit en wages le sisime partie dou manoir et de tout le pourpris et des apartenances la ou Jehans Fierions jadis soloit manoir, en le rue dou Bure, devant le moustier Saint Nicholai, et le tierce part de le maison et del hiritage la ou Jehans Fierions maint, et le tierce part de le maison et del hiritage estant serant apries, alleis devers oest, que on apiele le Busse, et sour langle de le rue dou Temple le tierce part de le cinquisme partie de le maison que on apiele le Coupe, et le tierce part de le maison et del hiritage en le Chien rue, la Henris de Marc maint, et le sisime partie de chou que Jehans Fiertons avoit ens el Scoehuus, et 5 m. et demi de rente hîritable en le maison Jehan Zoete en le Monstrate, et i m. de rente en le maison Jehan de le Beke en le rue des Macecliers, et se tierce part de toutes les dettes ki chi apries serunt nommeit cest asavoir : sour Ernaut Deuse le tierc de 42 m., sour Bernart de Fressenart le tierce part de 10 m. 12 s. et 9 d., sour Pieron Toron se tierce part de 3o m. 9 s. et 3 d., sour Willaume Natal et sour Ernaut Favre le tierce part de 45 m. et demi, sour Osselin de Rasselare le tierce part de 15 Ib. desterlins, sour Raimon dou Pus et sour Raimon Très- pas 91 m. le tierce part, sour Feldric Crassare 9 m. 1 firton 10 d. mains le tierce part, sour Bernart Grassie 12 Ib. desterlins le tierce part, sour Pieron de la Leu et sour Watier le Foulon le tierce part de lo6 m., sour Eloy de le Porte, Jehan de le Porte et sour Henri Biezebout 140 m. et sour Joris Zoete le tierce part de 25 Ib., et se a chou riens en defaloit des 800 Ib. avant nommes Rubelot Cant et Porperane, se feme, lont encouvent a parfaire et a paier a le devant dite Margritain. Et est a savoir que ausitost que on pora trouver fief a achater, que on en doit mettre en fief des avant dis deniers 500 Ib. pour achater rente pour ahiriter lequel enfant que li devant dite Porperane vaurra des enfans que elle a de seignor Bonin Cant, par manière que li dite Porperane doit rechevoir et tenir ( 214 ) tous les jours de se vie le rente que on achatera des 500 Ib. devant dites. Et des autres 300 Ib. dar. et des 200 Ib. dart. dont Rubelot Gant et Porperane, se feme, ont fait assenement a le devant dite Margritain sour leur héritage que il ont el mestier d'Ypre, qui leur eskei de le mort Jehan Fierton, doit on achater rente dont li hoirs quon Rubelot Gant et Porperane, se feme, doit estre hom, se Dieus leur dounoit hoir, et sil navoient hoir de leur char ensamble li rente ki achatee seroit de ces 500 Ib. deveroit eskeir apries le mort Porperane sour son hoir de le devant dite Porperane. Et li devant dite Porpe- rane doit tenir et rechevoir tous les jours de se vie les preus et les pourfis des rentes qui achate seront des 1 000 Ib. devant dites et se li devant dite Porperane trespassoit de cest siècle avant que Hubelot Gant, ses barons, et sans hoir de leur char, li rente ki achatee seroit des 500 Ib. el non de leur commun hoir remanroit a Rubelot Gant toute se vie, et apries chou que il seroit aies de vie a mort, si doit li rente que li devant dis Rubelot auroit tenus retourner sour le droit hoir Porperane. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Michieus de Gassel et Jehans li Glers. Ghou fu fait en lan de l'incarnation M. GG. et LXXXV el mois de Février, le jour Saint Mathie lapostele. Au dos : yjr Ghest Margritain, veve Jehan Fierton. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 215 ) 122 Chrétien, fils de Gauthiei' de Lampernesse, doit à Cristine de Scotes, maîtresse de Phôpital Lambert Voet, 16 livres d'Artois pour le louage de huit vaches. Il paiera cette somme à la Saint- Martin. Si le débiteur laisse périr une vache par sa faute, il devra réparer le dommage causé. Guillaume de Lampernesse, le boulanger, se constitue piège. 8 avril 1286. Sachent tout, etc., ke Crestiens, fiusWatier de Lampernesse, doit a damoisiele Cresliene de Scotes, maistresse del hospital Lambert Voet, 16 Ib. dar. pour le loage de 8 vakes, a 11 ou a son commant ki ceste présente chartre partie aportera, a paier le jour Saint Martin prochain. Et se aucune des vakes perisist par wanhernesse, restorer 11 deveroit par couvenance. De toute ceste couvenance est pièges Willaumes de Lampernesse, li boulenghiers, bourgois d'Ypre. A ceste counlssance furent eschevin d'Ypre, Jehans Brun et Franchois Belle. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXV el mois d'Avril, le lendemain de Paske florie ^. I J Cest demoisele Crestiene de Scotes, Au dos : ni j^^jg^resse del hospital Lambert Voet. H X Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 1 Cf.lenMlS, 216 123 Jean de rEpine déclare devoir à Nicolon le Barbier, 16 livres d'Artois, payables à diverses échéances. Il reconnaît que son créancier a saisi ses biens, en jrrésence du châtelain, et qu'en cas de non-paiement, son créancier ou son command a le droit de le faire arrêter. Si le susdit Jean de l'Epine vient à meil- leure fortune, il devra acquitter immédiatement le restant de la dette. 6 octobre 1286. Sacent tout, etc., ke Jehans de TEspine, li tainteniers, a recounut, comme lais hom et nient croisies, et par se foit fian- cie ke il doit a Nicholon le Barbieur, bourgois d'Ypre, 16 Ib. dart. a lui ou a son commant ki ceste présente chartre partie aportera, et de ces deniers avant nommes li a il paiet contans 10 s. dart., et al jour dou Noël prochain venant li doit il paier 10 s. dar., et en cascune fieste de Flandres venant apries u dedens les 8 jours apries cascune fieste de Flandres li doit il paier 10 s. dar., tant que li dette soit toute parpaie. De chou est pièges li uns paiemens de lautre, en manière sil defaloit daucun paiement tout chou que il auroit paiet avant seroit perdu. Et si sa li devant dis Jehans de l'Espine recounut pan- deit et a loi de toute le dette en presencie del caslelain, en manière que li devant dis Nicholes li Barbieres ou ses com- mans le puist faire prendre et ariester, u que il soit manans dedens leskevinage dele vile d'Ypre, par toutes justices. Et se nostre sires Dieus li amendoit son avoir par son mestier, par fourmorture, par marcheandise u en quelconkes manière que ce fust, et counute cose fust que il peust paier, tenus seroit li devant dis Jehans de l'Espine de paier a Nicholojfi le Barbieur ( 217 ) tout chou que il li seroit aricre de le dette devant dite, et si Ion poroit Nicholes pander par loi, sil ne li paioit ausitost que ses avoirs amendes li seroit. Geste counissance ne puet durer cun an apries les termines. A ceste counissance furent eschevins d'Ypre, Pieres Andrieus et Lambiers de Sectes. Chou fu fait en lan de l'incarnation M. CC. et LXXXVI, el mois d'Octobre, le diemenche apries le Saint Rémi ^. Au dos : zt Cest Nicholon le Barbieur. + Chirographe en parchemin. Archives communales d'Y près. Même fonds. 124 Nicole Herbert, débiteur de 20 livres d'Artois payables au i'' octobre 1289, remet à son créancier, Lotin Balgh, dix- huit lices et deux maisons, pour les occuper pendant le terme de trois ans. Les parties stipulent quant aux profits el aux charges de ces biens. 9 décembre 1286. Sacent tôt, etc., ke Nicholes Herbers, fius Nicholon Herbert, bourgois d'Ypre, doit a Lotin Balgh, bourgois d'Ypre, 20 Ib. dar. a lui ou a son commant ki ceste présente chartre partie aportera, a paier le jour Saint Rémi ki ert al incarnation M. CC. et LXXXIX. Et de ces deniers avant nommes a li devant dis Nicholes Herbers mis en main a Lotin Balgh et doune en wages 18 lices et le terre desous, que il a estant hors de le porte dou Temple, sor le Holîant, ki jadis furent Jehan de * Les noms des échevins témoins ainsi que la date du mois et du jour ont été ajoutés par après. ( 218 ) Scotes, et le maison la u li avant dis Lotins maint, et le mai- son la ses biestes estont, et si a reconnut le devant dis Nicholes Herbers ke il a douneit et otroiet al devant dit Lotin Balgh les avant dites lices et les 2 maisons devant dites a tenir 3 ans les prochains que nous atendons a venir, del jour Saint Rémi ki passes est, a moitiet conquest de chou qui des lices venra, et tous li pourfis del erbe entre les lices est a Lotin Balgh et Nicholes Herbers i doit avoir 2 viviers pour sen pourtit faire tout le terme devant dit et tout le coust que il convenra mettre as maisons et as lices amender ce doit tant entièrement paier Nicholes Herbers fors pris seulement les caous de cascun jour que on metera as lices, lesqueus il doivent ambedoi paier de commun coust, et si doit Nicholes paier le chens ki hors en ist, et se Lotins en fust pandes pour le chins et le voedermont, aquiier len doit Nicholes Herbers, et Lotins Balgh peut requerre sen aquit sour toute le rente et sour tous les maisons ke Nicholes Herbers a la entour sour le Hoflant, et si doit Nicholes Herbers les lices et les maisons tenir cstaines de toutes estotï'es suftisantment. Ceste counis- sance ne puet durer cun an apries le termine. A ceste counis- sance furent eschevin d'Ypre, Huelos Crouselins et Jehans Falais. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXVI el mois de Décembre, le lundi apries le Saint Nicholai. A . . (Même signature Le contre partie garde Jehan Falais. ^ * ^^ • qu'au no 123.) Qest Nicolon Herbers et Lotin Balgh. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 219 ) 125 Un différend s'étnnt élevé entre les deux pièges de Pierre du Moulin, Lambert, fils Woitin, et Jean Witveide, pour la répar- tition des dommages et intérêts, les arbitres décident que Jean ' Witveide doit restituer à Lambert, fils Woitin, 8 liv. 10 s. d'Artois, soit la moitié du dommage que Lambert a subi du cJief de la plègerie. 21 janvier 1287 (n. s.). Sachent tout, etc., ke dou content ki fu encontre Lambert, \i\ Woitin, dune part, et Jehan Witveide d'autre part, sour une plègerie ki firent encontre Tournon pour Pieres dou Molin, Phelippes Herlebout et Willaumes Morel en furent arbitres, et Michiel dou Puts en fu dounei cumme tierch, lequel Willaume Morel et Michiel cumme tierch on dit leur dit ke li devant dis Jehan Witveide doit rendre a Lambert fil Woitin devant dis 8 Ib. 10 s. dart. por le moitié des damages ke chieus Lambert a eut pour ledite plègerie, lequel damage sestendoient duskes a 17 Ib. dart. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Pieres de Lo et Lambert de Scotes. Che fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXVI, el mois de Janvier, le nuit Saint Vincent. Au dos : \^^ Chest Lambert fil Woitin. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 220 ) 126 Jacques le Cordier, bourgeois de Lille, donne quittance à Gauthier de Dixmude d'une somme de i marcs d'Artois qu'il a reçue pour le compte de Marotain, veuve de Michel le Blaier, bourgeoise de Lille, au paiement de la dernière foire de cette ville. 16 septembre 1287. Sacent, etc., ke Jakemes li Gordiers, bourgois de Lile, a recounut ke il a rechiut de Watier de Dickemue, bourgois d'Ypre, 4 m. dar. pour Marotain, veve Michiel li Blaier, bour- goise de Lile, dou paiement de le fieste de Lile ki passée est prochainement; desqueus deniers il doit aquiter le devant dit Watier encontre Marotain devant nommée. A ceste counis- sance furent eschevin d'Ypre, Franchois Belle et Lambers de Scotes. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXVII el mois de Septembre, le mardi après le jour Sainte Crois. Ghirographe en parcliemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 127 Renaud, comte de Gueldre, reconnaît devoir à Pucchio de Prato et à Jean de Burgo novo, marchands de chevaux, une somme de 100 liv. de petits tournois, prix de huit chevaux achetés à la foire de Saint- Aioul de Provins. LI paiera à la prochaine foire de Lagny. Il renonce à tout privilège et à toute exception et promet de tenir les vendeurs indemnes de tout dommage qu'ils pourraient subir par suite de cette dette. Octobre 1287. Nos Reynaldus, comes Ghelrensis, notum facimus universis présentes litteras inspecturis quod nos debemus et soivere ( 221 ) tenemur Pucchio de Prato et Johanni de Burgo novo, mercato- ribusequorum, mille et quadraginta lib. bonorum turonensium parvorum, pro precio octo equorum tantuni bene valentium, quos in presentibus nundinis Sancti Aijgulphi de Pruvino apud Pruvinum emimus et recepimus ab eisdem, per manus Keynaldi de Nivella, armigeri nostri, vocantes nos inde bene pacatos et renunciantes exceptioni non receptorum et non liberatorum nobis dictorum equorum omnique iuris auxilio canonici et civilis. Quam pecunie summam promittimus et tenemur dare et solvere dictis mercatoribus vel uni eorum in solidum aut eorum vel unius ipsorum certo nuncio présentes litteras deferenti infra rectum pagamentum instantium nundi- narum Laciniacensium apud Laciniacum sub pena [déchirure] et restitutionis unacum dicta pecunia faciende omnium expen- sarum et coustamentorum, que et quos dicerent suo solo verbo se fecisse vel incurrisse occasione (déchirure) solutionis dicte pecunie, obligantes ad hec nos et heredes nostros et omnia nostra bona. In cuius rei testimonium présentes litteras eis concessimus nostro sigillo munitas. Datum anno domini millesimo ducentesimo septuagesimo septimo, mense Octubri. Au dos : Sour ceste lettre doit li cuens de Ghelre a monse- gneur de Flandres 200 Ib. paresis, kil a paie por lui des deniers dou tenple. Original en parchemin, endommagé. Le scel a disparu. — Archives de l'État à Gand. Fonds Saint-Génois, n» 4SI. ( 222 128 Jacques Geneviere, de la Bassée, reconnaît avoir reçu de Jean Fievet, bourgeois d'Ypres, les 60 livres d' Artois que ce dernier devait à Huon le Clerc, d'Oignies. Il promet de le garantir contre toute réclamation ultérieure. 23 novembre 1287. Sachent, etc., ke Jakemes Geneviere de le Bassee a reconnut ke il a rechut a Jehan Fievet, bourgois d'Ypre, 60 Ib. dart. que cil Jehans Fievet devoit a Huon le Clerc d'Ougnies, desques avant dis deniers Jakemes Geneviere sen tient del tout bien apaies et len doit tenir descalengiet encontre toute gent, et si a encore clame quite Jakemes Geneviere a Jehan Fievet toute convenances et toutes detes que Jehans Fievet eut onques a Huon le Clerc d'Ougnies et sen tient bien apaies, et se riens en defaloit Jehans Agniaus de Fourmesieles la encouvent a par- faire. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Pieres de Lo et Lambert de Schotes. Ce fu fait en lan del incarnation M. ce. LXXXVII, el mois de Novembre, le jour Saint Clément ^ . Au dos : >v^~7 Cest Jehan Fievet. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Fonds : chirographes. * En effet, nous possédons le chirographe du 9 janvier 1287, par lequel Jean Fievet et sa femme, Christine, reconnaissent devoir solidairement à Huon, d'Oignies, 60 livres d'Artois, payables l'une moitié à la Saint-Jean, l'autre à la Saint-Remi (l^r octobre). Les paiements partiels n'ont donc pas été effectués, puisque le paiement intégral ne se fait que le 23 no- vembre. 11 s'agit manifestement de la même créance. 22e 129 Gilbert de Vormeseeîe, bourgeois d'Ypres, déclare avoir reçu de Chrélien le Crudenare 100 sous d'Artois, eu déduction d'une dette de 10 livres que Jean IXoedeman lui doit. 23 novembre 1287. Sacent tout, etc., ke Ghilebers de Fourmesieles, bourgois d'Ypre, a recounut que Cresliens li Crudenare, bourgois d'Ypre, li a paiet 100 s. dar. dune dette de iO ib. dar. que Jehans Roedeman de Scotes li devoit par une chartre que il en a, desqueus 100 s. dar. Ghilebers de Fourmesieles sen tient bien apaiet de tout. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Fallais et Franchois Belle. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXVll el mois de Novembre, le diemence devant le jour Sainte Kateline ^. Au dos : ^^qS nfmr ^^^^ Crestien le Crudenare. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. * Les noms des échevins sont de main différente. ( 224 ) 130 Guillaume de le Wede, valet de Pierre de le Wede, bourgeois de Bruges, recomiait avoir reçu pour son maître la somme de 503 livres en déduction d'une dette de 350 livres d'Artois, due par André des Chans et Barthélémy l'Arbre, bourgeois d' Ypres, et échue à la dernière foire de Lille, 5 décembre 1287. Sachent tout, etc., ke Willaumes de le Wede, vallet a sire Piere de li Vede, bourgois de Bruges, a reconnut ke il a rechut a Andrieu des Chans et a Bertremieu l'Arbre, bourgois d'Ypre, trois cens et trois Ib. dart. dune dete de trois cens et 50 1. dart., que il dévoient a sire Piere de le Wede, bourgois de Bruges, a paier a le tieste de Lille ki passée est. A ceste con- nissance furent eschevin d'Ypre, Franchois Belle et Jehans Falais. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXVll el mois de Décembre, le nuit Saint Nicolai. (Même signature Cest Andrieu des Cans et Bertremieu Au dos: qu'au uod28.) li Arbre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 225 ) 131 Alain Crouselin et Aliamne Piet de Soile se déclarent débiteurs solidaires de Renier Jake, de Lutier Bon Enfant et de leurs compagnons, marchands de Floreyice, de la compagnie des Frescobaldi, pour une somme de 10 livres ester lins ^ payable en gros tournois d'argent, à la foire de Provins en mai. Les créanciers réservent une créance de 80 liv, i^ s. 3 d. esterl. que Brice de Scotes et AJieulin, son frère, leur ont reconnu dans des lettres privées scellées de leurs sceaux. 6 janvier 1288 (n. s.). Sacent tout, etc., ke Alains Crouselains et Aliaumes Piet de Soile, borgois d'Ypre, doivent cascun pour le tout a Renier Jake et a Lutier Bon Enfant et a leur compaignons, marceant de Florence de la compaignie de Freskebaus 10 Ib. dest. en gros torn. a aus u a lor commant ki ceste chartre partie apor- tera, sans bourgois d'Ypre, a paier a le fieste de Prouvins en Mai procaine venant, et sauf 2 letres pendans que li devant dit marceant ont de Brision de Scotes et de Mieulin, son frère, seelee de lor seaus, ki parolent de 80 Ib. 12 s. et 3 d. dest. en gros torn., lesqueles letres Brisses de Scotes a reconnut. Et li devant dis Beniers Jake a encouvent par foit fiancie pour lui et pour ses compaignons que il la dete avant dite ne requerront par autre loi que par le loi de le vile d'Ypre. Ceste chartre ne puet durer que un an apries le termine. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Falais et Jakemes le Blake. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXVIl, el mois de Jenvier, le jour de le Thiefane. Au dos: V"^"/ Cest Renier Jake. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. Tome LX. iô 226 ) 132 Jean de Bertines^ bourgeois d'Ypres, se reconnaît débiteur envers Pierre Bardonc de 29 m. d'Artois, dont l'échéance est passée. Il remet en gage à son créancier sa maison, les meubles qu'elle contient, une pièce de drap ainsi que la laine de deux draps qui se trouve dans la maison de Jean Capon, pour y être teinte. 3 mars 1288 (n. s.). Sachent tout, etc., ke Jehans de Bcrtines, bourgois d'Ypre, doit a Pieron Bardonc, bourgois d'Ypre, 29 m. dart., a lui u a son commandement ki ceste chartre partie aportera, et de ces deniers avant dis est 11 jours passes. De cou li a il doune en main et enwages sa maison u il maint ens ki est deriere latre Saint Piere et tous les ostieus ki sunt ens et 1 drap ki est en lostille et le laine de 2 dras ki est a taindre a le maison Jehan Capon. Ceste chartre ne puet durer ke 1 an. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Falais, Jehans li Clers. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXVIl el mois de March, le merkedi devant mi Quaresme. Au dos : ^^^^ZtluT ^^'^ P^^^^" Bardonc. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 227 133 Hugues de Bue clame quitte Jean Volkeraven d'une somme de 3 marcs d'Artois qu'il lui a payée en qualité de piège des époux Huon de Herseele, 3 mai 1288. Sachent tout, etc., ke Huclos li Bue a clame quite Jehan Volkeraven, bourgois d'Ypre, de 3 m. dar. ke il li a paiet dune plegerie dont il fu pièges pour Huon de Herseles et pour Margriete se feme, dont il sen tient a bien paies. A ceste cou- nissance furent eschevin d'Ypre, Pieres Andrieu et Jakemes li Blake. Chou fu fait en lan del incarnation M. GG. et LXXXVIU el mois de May, le jour Sainte Grois. Au dos :\ y\] Gest Jehan Volkeraven, Chirographe en parchemin. Archives communales d'Y près. Même fonds. 134 Jean de Zillebeke, foulon et bourgeois d'Ypres, doit à Jacques Pieter Seune, bourgeois de la même ville ^ 3 marcs et demi d'Artois. Le débiteur s'engage à fouler le drap de son créan- cier, pour le montant de la dette, entre la date de la présente et Noël. S'il n'accomplit pas son obligation, il doit payer la dette immédiatement. dO mai 1288. Sachent tout, etc., ke Jehans de Zelebeke li foulons, bour- gois d'Ypre, doit a Jakemon Pieter Seune, bourgois d'Ypre, ( 228 ) 3 m. et demi dart., a lui u a son commandement ki ceste chartre partie aportera, et ces deniers doit il deservir bien et loialment a son mestier de fouler dras, entreci et le jour dou Noël procain venant, toutes les fois que cil Jakemes en ara a faire, et se il ne le faisoit dedens le terme devant dit li jours seroit eskeus dele dete devant dite. Ceste chartre ne puet durer que 1 an apries le termine. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Pieres de Lo et Pieres Andries. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXVIII el mois de Mai, le lundi devant le Pentecouste. Au dos : Cest Jakeme Pieter Seune. ^^^J^^'^fia^;' Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypre?. Même fonds. 135 Marguerite, veuve de Gauthier Sans Peur, et sa fille Zélie, bour- geoises d'Ypres, se reconnaissent débitrices solidaires de Jean Chimbart, marchand de Luques, de la compagnie de Richarde, de Loup Renaut et de ses compagnons, marchands de Florence^ de la comiiagnie de Barde, et de Roger Dardouch, de la compa- gnie de Puch et Rambertin de Florence, pour une somme de 449 livres 7 sous et 4 deniers esterlins, payable en gros tour- nois d'argent, à raison de 3 d. est. par gros, à eux ou à leur commandement, aux différents termes ci-dessous indiqués. 17juind288. Sacent tout, etc., ke Margrite, veve Watier sans Paour, et Selie, se fille, bourgoises d'Ypre, ont reconnut, cascune pour le tout, a Jehan Chimbart et a ses compaignons, marcheans ( 229 ) (le Luke, de le compaignie de Richarde, et a Lup Renaut et a ses compaignons, marcheans de Florence, de le compaignie de Barde, et a Rogier Dardouch et a ses compaignons, marcheans de Florence, de le compaignie de Puch et Rambertin, 149 Ib. 7 s. et 4 d. desterlins en gros tournois dargent, cascun gros tournois pour 3 d. esterlins, sans autre cange faire, a aus ou a leur commant ki ceste présente chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre, et de ces deniers avant nommes leur doivent elles paier 30 Ib. d'esterlins le jour Saint Piere et Saint Pol prochain venant, et 22 Ib. 6 s. et 10 d. desterlins leur doivent elles paier el paiement de le fieste de Mesines prochaine venant, et 22 Ib. 6 s. et 10 d. desterlins leur doivent elles paier en le fieste de Mesines prochaine venant, et 22 Ib. 6 s. et 10 d. desterlins leur doivent elles paier en le fieste d'Ypre venant apries. Cest li une moitiés dele dette devant dite ; si en est pièges de tous ces 3 paiemens devant dis li Raskere, bour- gois d'Ypre. Et del autre moitiet leur doivent elles paier 100 s. desterlins el paiement de le fieste de Bruges venant apries, et 100 s. desterlins el paiement dele fieste de Lile venant apries, et 100 s. desterlins el paiement de le fieste d'Ypre venant apries, el en cascune de ces 3 fiestes devant dites, cest a savoir Bruges, Lile et Ypre, leur doivent elles paier 100 s. desterlins tant que li dette devant dite soit toute parpaie. De chou est pièges li uns paiement del autre, en manière se elles defaloient daucun paiement, tout chou que elles auroient paiet avant seroit perdu, et poroient li avant dit Lombart toute leur dette devant dite pander et requerre par loi. Par tant ces paiemens fais et paies, les devant dites Margrite, veve Watier sans Paour, et Selie se fille sunt quites et délivres de toutes dettes et de toutes calenges que elles ont eu a faire as [devant dis] t Lom- bars et a tous leur compaignons dusques al jour de hui et li devant dis Jehans Chimbars, Lup Renaut [et Rogiers] Dardouch ont encouvent et proumis par leur fois, fiancies que il leur dette devant dite ne requerront par autre [loi que] par le loi * Nous plaçons entre crochets le texte que nous avons reconstitué. ( 230 ) de le vile d'Ypre. Geste counissance ne puet durer que un an apries les termines. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Pieres de Lo, Jehans li Clers et Jehans Falais. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXX [et VIIIJ, el mois de Junie, le Juesdi apries le jour Saint Basile. + Au dos : Chest Jehan Chimbard de Luke et ses compai- gnons; Lup Renaut de Florence et ses com- paignons; et Rogier Dardouch de Florence et ses compaignons. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 136 Les 39 sous 9 deniers d'Artois que Pierre li Medem doit à Etienne des Prés, de Tournai, seront acquittés dans la quin- zaine, en deniers comptants ou en drap, dont la valeur sera fixée par deux prend' hommes. 27 juin 1288. Sachent tout, etc., ke Pieres li Medem, bourgois d'Ypre, doit a Esteven des Preis, bourgois de Tournay, 39 s. et 9 d. dart. a lui ou a son commandement ki cheste chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre, a paier dedens ches 15 jours prochain venans en deniers contans ou en drap par priis de deux preudommes. Cheste chartre ne puet durer kun an apries le terme. Et li devant dis Estevenes a encovent et promis par foi, fianchie que il se dette devant dite ne requerra par autre loy que par le loy de le vile d'Ypre. A cheste counissanche furent eschevin d'Ypre, Lambers de Scotes et Jakemes li Blake. ( 231 ) Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXVIII, el mois de Junie, le diemenche devant le jour Saint Piere et Saint Po EB Au dos : Chest Estevene des Preis. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 137 Adam le Paterus se reconnaît débiteur de deux marchands de Dînant : Alfred de Paherel ei Gauthier al Berbis, pour 20 livres sterl., payables à différentes foires d'Angleterre. Raoul le Mazun, frère du débiteur, se porte garant et se reconnaît comme tel devant la juridiction compétente en Angleterre, 15 Juli 1288. Adamus le Paterus venit die martis proximo ante festum Saneti Bothulfi anno regni régis Edwardi 16 et recognovit, se teneri Albredo de Paherel, Waltero al Berbis, mercatoribus de Dinaunt, in 20 Ib. sterlingorum prolatorie solvendis eisdem mercatoribus aut uni eorum aut eorum certo attornato in nun- dinis Saneti Botulphi anno supradicto 50 s., in nundinis Wyntonie proximo sequentibus 20 s., in nundinis de Gerne- mue proximo sequentibus 30 s. ; item in nundinis Saneti Bothulfi proximo sequentibus anno [revoluto] 100 s., in nun- dinis Wyntonie proximo sequentibus 20 s. et in nundinis de Gernemue 30 s. ; et sic de anno in annum et nundinis in nun- dinas, quousque supradicte 20 Ib. plene fuerint satisfacte eisdem mercatoribus, prout continetur in quodam scripto in ( 232 ) eos confecto, in quo Radulfus le Mazun frater supradicti Adami et Paulus le Paterus sunt obligati in debito supradicto, et in quo scripto sigilla dicli Radulphi et Pauli unacum sigillo supradicti Adami sunt appensa. Et supradiclus Radulphus venit coram Radulpho de Sandwyco custode, Thoma de Stanes tune vicecomite, Johanne de Banquelle, Johanne le Achatur, Willielmo de Batoyne, Thoma Bex aldermannis et recognovit se principalem debito- rens pro dicto Adamo de deeem libris solvendis terminis supradictis. Et Paulus similiter venit supradictis die et anno et coram supradicto custode, vicecomite et aldermannis, et recognovit se similiter cum dicto Radulpho pro supradicto Adamo de decem libris solvendis terminis supradictis. Karl Kunze, Hanseakten, n" 12 i. 138 Guillaume de Bailleul, tout en déclarant devoir à Barthélémy Morin une somme de 16 livres d'Artois, se reconnaît en même temps sous le coup d'une saisie de la part dudit Morin. 23 juillet 1288. Sachent tout, etc., ke Willaumes de Bailluel, li parmentiers, bourgois d'Ypre, a reconnut par devant eschevins ke il doit a Biertelmieu Morin, bourgois d'Ypre, 16 lib. dart. a lui u a son 1 Autre exemple au n» 45. — Ailleurs l'éditeur ne donne que des analyses, mais celles-ci indiquent néanmoins suffisamment que le paie- ment doit se faire au créancier ou à son mandataire (Anwalt). ( 233 ) commandement ki ceste présente chartre partie aportera. Et (le ches deniers avant dis se tient H devant dis Willaumes pour pandet et a loy lui et le sien u ke on le puist trouver. Ceste chartre ne puet durer ke 1 an. A ceste counissanche furent eschevin d'Ypre, Pieres de Lo, Michieus de Cassiel, Lambiers de Scotes, et si i fu Bierteimeus Bagghe, sous baillius d'Ypre. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC et LXXXVIII el mois de Julie, le venredi après le jour dele Maselaine. Au dos : ^^qtTuSr Cest Biertelmieu Morin. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Fonds : chirographes. 139 Les membres de la famille Folke se portent pièges de leur parent, Simon Folhe, détenu pour dettes. Us obtiennent sa mise en liberté à condition de le livrer, dans un terme fixé, s'il ne parvient à fournir hypothèque. S'ils ne le livrent j^as, ils seront tenus personnellement des dettes du prisonnier. 28 juillet 1288. Sachent tout, etc., ke Thumas Folke, Jehans li Rous ki a le fille Jakemon Folke, Pieres Martin, Jehans Gluischoef et Jehans Folke fil Jakemon Folke, bourgois d'Ypre, ont raple- giet, et cascun pour le tout, Simon Folke, bourgois d'Ypre, ki gist livres et par loy Huelot Crouselin, bourgois d'Ypre, pour 34 m. dart. peu plus u peu mains, et pour Jehan de Nueveglise 21 m. et demi dart., et pour Pieron Bardonc 24 m. dart. peu plus u peu mains, en manière ke li plege devant dit ( 234 ) doivent livrer le devant dit Simon Folke en le meisme maison et el meisme point ke il est sour le jour de hui, u mort u vif, entre chi et le jour Sainte Crois le prochaine ki vient, se chose est ke il ne puet faire sinement de le dette devant dite. Et se chose avenoit ke il ne le livraissent au jour ke mis i est, il seroint tenut de rendre et de paier toute le dette devant dite et cascuns pour le tout. Geste chartre ne puet dureir ke un an après le terme. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Pieres Andrieus et Jakemes li Blake. Chou fu fait en lan dei incarnation M. CC. et LXXXVIII, el mois de Julie, le mier- kerdi après le jour Saint Jakeme et Saint Cristofle. Au dos: Y^ Cest Huelot Crouselin. Chirographe en parchemin. Arcliives communales d'Y près. Même fonds. 140 Guy, comte de Flandre et de Namur, reconnaît devoir à André Cristofle, Andi^é Clariti, Rousse Bonagrasie, Frédéric Dorni, Binde Henrici, Renier Johan et leurs compagnons, marchands de Sienne, de la compagnie de Roland Bon Seigneur, une somme de 2,300 liv. par. qu'il leur a empruntée et qu'il promet de rembourser à la foire de Troies la Chaude. Il engage ses biens et renonce solennellement à tous privilèges et exceptions. 18 août 1288. Nous Guis, cuens de Flandres et marchis deNamur, faisons savoir a tous ke nos devons a nos boens amis Andriu Cristofle, ( 235 ) Andriu Clariti, Kousse Bonagrasie, Fedrich Domi, Binde Henrici, Renier Jehan et a leur autres compaignons, cytoiens et marchans de Sene, dele compaignie Rollant Bon Seigneur, deus mile et trois cens lib. de parezis kil nos ont presteis, creus, et délivres en boens deniers et bien contes a no grant besoing et dont nous nos tenons entirement a bien paie. Lesqueils deniers deseurc dis nous proumetons et avons en- couvent a rendre et a paier as personnes deseure dites et a leur compaignons ou a lun deaus u a leur certain coumant, ki ces lettres rendre no pora, au paiement de le foire de Troies le Chaude prochainement venant, ki sera en lan dele incarnation nostre Seigneur mil deus cens vins et nuef. Et sil avenist, ke ia naviegne, ke nous a le dite compaignie fussiens défaillant de paiementou a leur coumant et il ou leur coumans pour loquoi- son de le dite dette feissent cous ou euissent damages, nous, tous cous frais despens et damages kil i aroient et feroient, leur soumes tenu de rendre et restoreir avoec le principal dette sour lor simple dit ou dun deaus ou de leur certain coumant, ki ces lettres aroit, sans autre prueve faire, et le dite dette amenrir. Et quant a ce fermement tenir nous obligons et metons en droit, en loy eten abandon envers toutes justicesdegiize et mondaines nous et nos hoirs tous nos biens temporens et les biens de nos hoirs, ou ke on les puist trouveir, presens et avenir, queil quil soient, meubles et non meubles, et renonçons quant as choses desus dites a toutes exceptions et barres de plait, a tout privilège de crois prise et a prendre, a toutes aiuwes de droit deglize et mondain, et autres aiuwes, a tous respis, a tous autres privilèges, a toutes grâces, indulgenses et lettres dounees et a douner dapostole, de roy de France et dautrui et a toutes autres choses, raisons, et cavillacions, ke nous poriemmes mètre avant en alant encontre les couventes desus dites, ki aie dite compaignie poroient greveir et a nous ou a nos hoirs valoir ou aidier, et renonchons encore au droit ki dist ke generaus renonciasions ne puet riens valoir. En tiesmoignage de toutes les choses deseure dites nos avons ces présentes lettres fait saieleir de nostre saiel ki furent faites et ( 236 ) dounees le mercredi apries le tîeste del Assumption nostre Dame, en lan de grâce mil deus cens quatre vins et wit. Au dos : Letara di M M CGC Ib. di pargi che ne diedare domino conte di Fiandola per fiera san Giovanni otanta none. Original en parchemin cancellé. Scel équestre du comte Gui, en cire brune, avec contre-scel, pendant sur double queue de parchemin. — Archives de l'État, à Gand. Chartes des comtes de Flandre. Fonds Saint-Génois, n» 466. 141 Aliaume le Neveu promet au bailli de la ville d'Ypres que Henri Rumbac, de Calais, sera de retour à Ypres avec trois chariots et neuf chevaux pour le 20 octobre. 6 octobre 1288. Sacent tout, etc., ke Aliaumes li Nies, bourgois d'Ypre, a reconnut ke il est pièges et respondans encontre le bailliu d'Ypre, pour Henri Rumbac deGaiais, de 3 cars et de 9 chevaus, a revenir en le vile d'Ypre, le merkesdi devant les onze mile viergenes i, pour aler en lost, de lequele plegerie li avant dis Henris Rumbac la encouvent et proumis a aquiter de tous les damages qui venir li poroient par occoison de ceste plegerie. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Jakemes li Blake et Jehan Poivre. Ghou fu fait en lan del incarnation M. GG. et LXXXVIII el mois d'Octobre, le merkesdi devant le Saint Denise. Au dos : M * Gest Aliaume le Neve. ^ Chirographe en parchemin. Archives communales dYpres. Fonds : chirographes. * Fête de sainte Ursule, qui tombe le 21 octobre. Les chariots et les chevaux doivent donc être de retour pour le mercredi 20 octobre. ( 237 ) 142 Jean de Scotes, ayatit obtenu par jugement d'échevins les 29 l. i6d. d'Artois que Pierre Jean de Colines doit à Jean de Bail- leul, jadis bourgeois d'Yprts, déclare qu'il a reçu cette somme pour le compte du créancier et promet de garantir le débiteur contre toute poursuite du chef de cette dette 31 octobre 4288. Sacent tout, etc., ke Jehans de Scotes, fieus Gherart, bour- gois d'Ypre, a recounut que il a rechiut de Piere Jehan de Colines 29 Ib. et 16 d. dar. pour Jehan de Bailluel, jadis bour- gois d'Ypre, lesqueus deniers Jehans de Scotes avant nommes conquisl sour Pieron Jehan devant dit par loi et par jugement deschevins d'Ypre, dont Jehans de Scotes a encouvent et prou- mis le devant dit Pieron Jehan a aquiter encontre Jehan de Bailluel des deniers avant nommes et encontre tous chiaus ki droit i poroient demander. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Franse Belle et Jakemes li Blake. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXVIIl el mois d'Octobre, lenuitTousains. Audos : ^^X^ifuT)' Cest Pieron Jehan de Colines. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 238 ) 143 Méhaut Wittewille éteindra la dette de 28 s. 9 d. d'Artois quelle a contractée vis-à-vis de Jean le Hardre, de la manière suivante : elle paiera 10 sous en espèces avant Pâques; pour le restant de la somme, elle teindra du fil à raison de 6 deniers d'Artois la livre. 15 novembre 1288. Sacent tout, etc., ke Mehaus Wittewille, bourgoise d'Ypre, doit a Jehan le Hardre, bourgois d'Ypre, 28 s. et 9 d., a lui ou a son commant ki ceste présente chartre partie aportera, et de ces deniers avant nommes H doit elle paier 10 s. dar. entre chi et le jour de Paskes prochain venant, et le remanant li doit elle deservir entre chi et le fieste de Thorout prochaine venant, en taindre fileit, cascune livre pour 6 d. dar. De chou est plege Crestiene Wittewille se mère, bourgoise d'Ypre. Ceste counissance ne puet durer que 1 an apries le termine. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jakemes li Blake et Jehan Poivre. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC et LXXXVIll, el mois de Novembre, le lundi apries le jour Saint Brisse. + Au dos : TT' Cest Jehan le Hardre. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 239 ) 144 Gtiillaume Kakegnon, de Lille, restitue les gages reçus de Jean Dokiel et consistant en 80 cuves de guède et en diverses créances. Il se déclare satisfait. 19 décembre 1288. Sacent tout, etc., ke Willaumes Kakegnon, bourgois de Lille, a reconnut ke il avoit des chateus en main de Jehan Dokiel daneulin 80 cuves de waide, gisant desous le maison Jehan le Sage, et en detes cest asavoir 21 Ib. et 10 s. dart. que Jehan Mont li tainteniers li doit, et 51 s. dart. ke Franchois de Houtkerke li doit, et 51 s. dart. que Jehans li Tainteniers li doit, lequel waide et les detes Willaumes Kakegnon avant dit a raporte en le main celui Jehan Dokiel et sen tient bien apaies. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre Watiers li Vilains, Jehans Poivre. Ce fu fait en lan del incarnation iM . CC. LXXXVIII el mois de Décembre, le diemence devant le jour dou Noël. Au dos : Cest Jehans Dokiel. Ghirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 240 ) 145 Coppin Biezebout promet de ne contracter aucune obligation sans r assentiment de Jean Poivre, de Jean et d'Aliaume Biezebout, sous peine d'un dédit de 200 livres d'Artois. 16 mai 1289. Sachent tout ke Coppins Biezebout a reconnut ke il ne fera nule convenance de mariage ne nule autre convenance de dete ne de plegerie se ce nest par lotroi Jehan Poivre, Jehan Bieze- bout et Aliaume Biezebout, et se il le faisoit il seroit tenus de paier deus cens Ib. dart. as devant dis Jehan Poivre, Jehan Biezebout et a Aliaume Biezebout. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Balgh et Jakemes le Blake. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXIX el mois de Mai, le lundi devant l'Asension. Au dos : Cest Jehan Poivre, Jehan Biezebout et Aliaume Biezebout. (Même signature qu'au no 131.) Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 2i41 146 Gauthier Brimai} ^ bourgeois (TYpres, doit à la Noël, à Lape Bonne Jointe et à Philippe Cuch, marchands de Florence, une somme de 46 livres 5 sous d'Artois pour la livraison de vin de Gascogne. 30 juillet 1289. Sachent tout ke Watiers Bruman, bourgois d'Ypre, doit a Lape Boine Jointe et a Phelippe Cuch, marcheant de Florence, trois cens 16 Ib. et 5 s. dart. a aus u a lor commandement ki ceste chartre partie aportera, sans bourgois d'Ypre, a paier au Npel prochain venant, pour vin de Gascogne, ke il a eu et recheu et dont il sen tient bien apaies, et li devant dis Phe- lippes Cuch a encovent et promis par foit fiancie pour lui et pour ses compagnons ke il la dete devant dite ne requerront par autre loi ke par le loi de le vile d'Ypre. Ceste chartre ne puet durer ke 1 an apries le terme. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Michiel de Cassel et Jehans li Clers. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXIX el mois de Julie, le samedi devant le jour Saint Piere entrant Aoust. Au dos : Cest Lape Boine jointe et Phelippe Cuch. Chirographe;en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. Tome LX. i6 ( 242 ) 147 Thomas le Sage engage y en sûreté d'une dette de 70 livres d'Ar- tois qu'il doit à Barthélémy l'Arbre, neuf tonneaux de vin blanc. 13 septembre 1289. Sachent tout ke Thumas li Sages, bourgois d'Ypre, doit a Bertremieu l'Arbre, bourgois d'Ypre, 70 lib. dart., a lui u a son commandement ki cheste chartre partie aporlera, et de ces deniers avant dis est li jours passes. De cou li a il donne en wages 9 toniaus de vin blanc ki sunt gisant ou celier con apiele l'Arbre en le Sudstrate. Geste chartre ne puet durer que 1 an. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jchans Falais et Jehans Poivre. Ce fu fait en lan del incarnation M. CC. LXXXIX el mois de Septembre, le nuit Sainte Crois. Chirographe en parchemin^ Archives communales d'Ypres. Même fonds. 148 Vécolâtre de Cassel, Denis Nappin, voulant saisir-gager les biens de son débiteur^ Jean Balgh, en recouvrement d'une somme de 66 livres 12 deniers d'Artois, et ne trouvant aucun meuble à emporter, est autorisé à saisir partout oit il les trou- vera les biens de son débiteur ou sa personne. 5 novembre 1289. Sacent tout ke sire Denis Nappin, escolastros de Cassiel, aquis a pander Jehan Balgh, bourgois d'Ypre, par loi de QQ Ib. ( 243 ) et 12 (1. dar. et ni trouva une wages que ii peust faire empor- ter ne mener, et li en fut lois enseignie que il arriestast lavoir al avant dit Jehan Balgh u que il le seust, u sen cors. A cest jugement dire furent eschevin d'Ypre, Lambers de Scotes et Watiers Crouselins. Chou fu fait en lan del incarnacion M. ce. et LXXXIX el mois de Novembre, le semmedi apries le jor des armes. Au dos : Cest seignior Denise. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. 149 Guy, comte de Flandre et marquis de Namur, reconnaît devoir payer à la prochaine foire de Lagny, à Renier dou Pac, Roncliin Bonesegne, Pepe Bonopresse et à leurs compagnons, changeurs es foires de Champagne, la somme de 653 liv. 5 s. de petits tournois, qu'ils lui ont prêtée. Il renonce solennelle- ment à tous privilèges et exceptions, et promet de réparer le dommage que ses créanciers pourraient subir du chef de ce prêt. Décembre 1280. Nous Guis, cucns de Flandre et marchis de Namur, faisons savoir a tous ke nous devons a nos boins amis Renier dou Pac, Ronchin Bonesegne, Pepe Bonopresse et a leur com- pagnons, cangeurs es foires de Campagne, sys cens cinquante et trois lib. cinch sols de petis tournois noirs kil nous ont prestes, creus et délivres a nostre besoing; lesquels deniers nous leur prometons et avons encovent a rendre et a payer a ( 244 ) eaus u a leur certain commant, ki ces lettres viers lui aroit, au paiement de ceste prochaine foire de Laigni. Et eil avenist ke nous as devant dis compagnons fussiens defallant de paiement et il par nostre defaute feissentcous ou eussent damaiges, nous, tous cous frais despens et damaiges kil ou leur comans i aroient et feroient coment ke ce fust, leur somes tenu de rendre et restorer a leur plain dit u au dit de leur commant, sans autre preuve faire, avoec le dette principal desus dite et sans celi dette amenrir. Et quant as coses desus dites ferme- ment tenir et aemplir, nous obligons nos biens et les biens de nos hoirs meubles et non meubles, presens et avenir, envers toutes justices ecclesiastes et mondaines, et renonchons quant a ce a toutes exceptions et baires de plait, a tout privilège ke croisiet ont et puent avoir, et a tous autres privilèges, a tous respis, a toutes aiuwes de droit de église et mondain, a toutes lettres, grasses, et indulgenses dounees et a douner, a toutes raisons, cavillations et a toutes autres coses con poroit dire, proposer et mettre avant contre les convenenchcs desus dites, ki as dis compaignons u a leur commant poroient grever et nuire et a nous et a nos hoirs valoir et aidier, et renonchons spécialement au droit ki dist ke generaus renonciations ne puel riens valoir. En tiesmongnage de toutes les coses desus dites nous avons ces présentes lettres saielees de nostre saiel, ki furent faites et donees lan de gracie mil deus cens quatre- vins et nuef, el mois de Décembre. Au dos : Lellera sopra conte Guido di Fiandra di Ib. 053 s. 5 tor. in liera di tresëtto anni ottantanone. fyune autre main : Racate de 300 Ib. torn. Original cancellé. Sceau du comte Gui en cire blanche, pendant sur double queue de parche- min, avec conlre-scel. — Archives de l'État à Gand. Chartes des comtes de Flandre. Fonds Saint-Génois, n^ 513. ( 245 ) 150 Nicole le Caiicetier promet d'acquitter Jean le Jovene de la garan- tie qu'il a donnée, à sa prière, à Guy Ricevoetde Florence, en faveur de Jean le Caucetier. 23janvier 1290(n. s.). Sachent tout ke Nicoles H Cauceteres, bourgois d'Ypre, a encouvent et promis Jehan le Jovene, fil Jehans le Jov3ne, bourgois d'Ypre, a aquiler dou tout de le piegerie dont il est pièges et respondans encontre Guice Ricevoet de Florence et ses compaignons, de le compaignie de Moge, pour Jehan le Cauceteur par se proiere. A ceste counissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Falais et Salemons 11 Ammans. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXIX el mois de Jenvier, lendemain dele Saint Vincant. Au dos H H Cest Jehan le Jovene, fil Jehan le Jovene. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Fonds : chirographes* ( 246 ) 151 Everard le Nieulier déclare devoir à Gillion du Moulin, trois vaissiaul de tjarance de Bruges, dite michemse, à raison de 6 d. le vaissiel, à livrer à Ypres, à la Saint-Remi. S'il ne livre pas la garance promise, il devra payer au même terme 50 s. d'Artois. 5 février 1290 (n s.). Sachent tout, etc., ke Everars li Nieuliers, bourgois d'Ypre, doit a Gillion dou Moulin, le taintenier, bourgois d'Ypre, 3 vaissiaul de warance de Bruges, ke on apiele michemse, a 6 d. le vaissiel, pris dou meilleur, a lui u a son commant ki ceste chartre partie aportera, a paier et a livrer dedens le vile d'Ypre, au jour Saint Rémi le prochain ki vient, et se il ne li livrast le warance ensi comme devant est dit, il li doit paier 30 s. dart. au jour devant dit. Ceste chartre ne puet durer ke 1 an après le terme. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Falais et Lambers Bardons. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. et LXXXIX, el mois de Février, le diemence après le Candeler. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 247 152 Gauthier li va drois, bourgeois d'Airas, déclare devoir à Lambert Elebode, de Poperinfjhe, 220 livres d'Artois. Il remet en gage à son créancier, trente draps rayés de Poperinghe et six draps rayés de Tournai, jusqu'à ce qu'il ait reçu des garanties devant les échevins d'Arras. 3 mars 1290 (n. s.). Sachent tout ke Watiers li va drois, bourgois d'Arras, doit a Lambert Eiebode de Poperinghes 220 Ib. dart. a lui u a son commandement, ki ceste chartre partie aportera, a paier au paiement de le fi este d'Ypre ki ore est i, de cou il a mis en main et en wages 30 dras de Poperinghes roies et 6 dras roies de Tornai, desi a donc que il li ara fait seur de le dete devant dite par devant eskievins d'Aras. Ceste chartre ne puet durer que 1 an apries le terme. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Jehans Palais et Lambert Bardonc. Ce fu fait en ian del incarnation M. CC. LXXXIX, le tierc jour del mois de March. Au dos : Cest Lambert Elebode. (Môme signature qu'au no d-iG.) Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. Remarquez que la lettre est faite en foire. .( m 153 ■Boidin le Sauvage et Jean Braem, bourgeois d'Yjjres, s'engagent solidairement à payer à Catherine, veuve de Huguelot du Moulin, une somme de 21 liv. d'Artois, à la Saint-Remi, _ 25 juin 1290. Sachent tout ke Boidins le Sauvages et Jehans Braem, bour- gois d'Ypre, doivent, et cascuns pour le tout, a Cateline dou. Moulin, veve Huelot dou Moulin, bourgoisse d'Ypre, 121 lib. dart. a lui u a son cominantki ceste chartre partie aportera, a paier au jour Saint Rémi le prochain ki vient. Ceste chartre ne puet durer ke 1 an après le terme. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Jehans li Sages et Salemons li Ammans. Che fu fait en lan del incarnation M. CC. UIP^ et dijs el mois de Junie, le diemenche après le jour Saint Jehan Baptiste i. Cest Cateline dou Moulin veve Au dos : \y\l Hueloet dou Moulin. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. * \'oir l'acte n^ 1S3 B, qui prouve que ces deux débiteurs ne sont en réalité que des pièges. 249 153 Michel Braem, de Bambeke, promet d'acquitter Boidin le Sauvage et Jean Braem, d'une somme de 21 liv. d'Artois dont ils ont fait leur dette vis-à-vis de Catherine, veuve de Huguelot du Moulin, 25 juin 1290. Sachent tout ke Michieus Braem de Banbeike a encouvent et promis daquiter Boidin le Sauvage et Jehan Braem, bour- gois d'Ypre, de 21 lib, dart dont il ont fait leur dette pour lui encontre Cateline, veve Huelot dou Moulin, bourgoisse d'Ypre, a paier au jour Saint Rcmi le prochain ki vient. Geste chartre ne puet durer ke 1 an après le terme. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Jelians Falais et Salemons li Ammans. Che fu fait en lan del incarnation M. CC. IHl^'' et dys el mois de Junie, le diemenche après le jour Saint Jehan Baptiste. Au dos : (Même signature ^^^^ ^ j^j^ Sauvage et Jehan Braem. qu au no 152 A.) £> Clîirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 250 ) 154 A Une et Catherine^ filles de Pieron le Pipere, se reconnaissent pandées pa?' Aliaume Biezebout pour une somme de 19 m, 13 s. d'Artois, Le créancier est autoj'isé à saisir leurs biens là oïl il les trouvera et peut forcer les débitrices à produire leur avoir. Sont déclarés insaisissables : la personne des débi- trices, leurs robes habituelles et leur lit, 21 décembre 1290. Sacent tout ke Aliène et Kateline, filles furent Pieron le Pipre, bourgois d'Ypre, ont reconnut ke elles doivent, et cas- cune pour le tout, a Aliaume Biezebout, bourgois d'Ypre, 19 m et 13 s. dar., a lui ou a sen commant ki ceste présente chartre partie aportera, et de ces deniers est li jours passes. Pour lequele dette elles se sunt recounutes pandees et leur avoir a loi, en presencie dou castelain, en manière ke enqueil- conkes lieu Aliaumes Biezebout u ses commans pora riens trouver dou leur, ke il ariester le puet par le droit arriesteur; et a toutes les fois ke Aliaumes Biezebout vaurra que elles metent leur avoir avant et en place, faire le doivent par leur sierement, hors mis de cest ariest leur cors, leur reube de leur dos, si comme elles vont par le rue, et leur lit. A ceste counis- sance furent eschevin d'Ypre, Pieres Andries et Jehans Falais. Chou fut fait en lan de l'incarnation M. CG. LXXX et dis, el mois de Décembre, le jour Saint Thumas lapostele. Au dos : ^ I * Cest Aliaume Biezebout. ^ Chirographe en parchemin. Archives communales d'Y près. Même fonds. ( 251 ) 155 François le Blond, mineur, assisté de ses tuteurs, déclai-e ne pouvoir ni aliéner, ni engager, ni hypothéquer ses biens, sans l'autorisation de son père, Nicoloivle Blond. 11 février 1291 (n. s.). Sachent tout ke Fransekin li Blonde et Jehans Paneel et Mathi Nachtegale, ki sont avoet au devant dit Fransekin le Blonde ont reconnut ke il ne puet vendre ne envvagier ne assennement faire sour cateus ne sour irretage ke il a, se che nest par le volentet et par le consent dcNicolon le Blonde, sen père, bourgois d'Ypre. A ceste connissance furent eschevin d'Ypre, Jehans li Sages, Jehans Falais, Biertremieus Morin, Wautiers Crouselins et Jakemes Maillewart, et si i fu Jehans de Lo, comme avoes d'Ypres, et Jehans Brun, comme avoes des orphenes. Che fu fait en lan del incarnation M. CC. IIIP^ et dis el mois de Février, le diemenche après loctave de le Candeler. Au dos : \ / Cest Glais le Blonde. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. (( 156 Gauthier Ghisel, de Koekelaere, s'engage à transporter pour Paskin Lam, quatre tonneaux de vin de Soissons. Il a reçu pour ce transport 100 s. d'Artois, dont Guillaume de Male- beke se constitue caution^ ( . 16 juin i291. Sachent tout ke Wautiers Ghisel de Koukelare doit amener Pasquin Lam, bourgois d'Ypre, 4 touniaus de vin de Sisson, a lui u a sen commant ki ceste chartre partie aportera, a livrer entre chi et le jour Saint Martin en yvier le prochain ki vient, et sour chele voiture a il rechut 100 s. dartisiens, dont Wil- laumes de le Malebeke, bourgois d'Ypre, en est pièges. Ceste chartre ne puet durer ke 1 an après le terme. A ceste connis- sance furent eschevin d'Ypre, Jehans Falais et Eloy Gherebode. Chou fu fait en lan del incarnation M. CC. IIIF^ et onze el mois de Junie, le semedi après le Pentecouste. Au dos : VCSj Cest Pasquin Lam. Chirographe en parchemin. Archives communales d'Ypres. Même fonds. ( 253 ) 167 Hoidiri, fils de Gauthier de Gand, reconnaît devoir à Jean de Loudelauwe, marchand d'Angleteri^e, 40 liv. d'esterl. pour draps que ce dernier lui a vendus à la foire de Thourout. Il promet d'acquitter cette somme à la monstre de drap de la foire d'Ypres et engage tous ses biens. 21 juillet 1291. Sachent touz ceus qui ceste présente lettre verrount et orrount ke je Boidin, tiz Wauter de Gaunt, doy et sui tenu a Jehan de Loudelauwe, marchant d'Englelere, en dijs libr. de bons et leaus eslerlings d'Englelere de pois et de conte, pur leine quil ma vendu et délivre en la foire de Thoroud, dont je me tieng bien apaie, lesqueus deners devant diz je promets et sui tenus de rendre et paier al devant dit Johan ou a celuy qui ceste lettre portera, a le moustre de dras de la feyre {sic) d'Ypre prochain qui vient, sanz plus de delay. Et pur grein- gnor seurte de ceste chose je oblige moi et mes hoirs et tuz nos biens mobles et non mobles presens et a venirs a prendre et a destreindre par tous baillius et eskevins, sous ki poer il porront estre troves desa la mer et delà, tant que ceste dette plenerement soit rendue et paie en la manere avant dite. Et ke ses damages et ses despenses, se nus en corroit ou fesoit par defaute de payement, li fust amendes et restoures au simple dit dou portour de ceste lettre sans autre prueve et sanz la principale dette amenrir. Et si ai renoncie quant en cest fait a toute decevance, a tout privilège de croiz donc et a doner, a totes lettres et privilèges empêtrées et a empêtrer, a tous usages, coustumes et estatus contraires a ceste lettre et a tout ( 254 ) droit escrit ou non escrit. En tesmoniage de vérité je, le desus dit Boidin, ay done au desus nomes Johan ceste présente lettre overte selee de mon seal pendant. Ceste lettre fu fête et donee a Thoroud en lan de grâce M. CC. quatrevini et onze, le nuit de la Magdelene, el mois de Jungnet ^. Original en parchemin. Petit sceau en cire brune pendant sur double queue de parchemin et portant en exergue : S. Boidin f. Wou[ter]. — Archives de l'État à Gand. Chartes des comtes de Flandre. Fonds Saint-Génois, no597. 158 Guy^ comte de Flandre el marquis de Namur, se reconnaît débi- teur de Bon Seigneur el de ses compagnons, marchands de Sienne, pour une somme de 1,000 liv. de petits tournois noirs, qu'ils lui ont prêtée. H s'engage à rembourser ce prêt à la foire de Bar-sur- A ube et oblige ses biens en sûreté de la dette. 23janvieri293(n. s.). Nous Guis, cuens de Flandres et marchis de Namur, faisons savoir a tous ke nous devons a nos boins amis IJon Seingneur et a se compaingnons, marcheans de Siene, mil livres de peiis * Nos chirographes yprois signalent la présence à Ypres d'un certain Nicolon de Ludclau et ils l'intitulent marchand et bourgeois de Serosbcrie, en Aniïlcterre. Le 9 octobre 1277, il est créancier d'Antoine Windeloke et de Jean Walerbnlgli, d'Yprcs, pour une somme de 34 1. 16 d. esterl. purs d'Angleterre, payables à Saint-Omer. — Le 22 mars 1279, il vend des laines à Hugues le Roux et Jacques Maillewart, d'Ypres, pour une somme de 234 1. esterl. ( 255 ) tournois noirs, kil nos ont preste a no grant besoing, lesquels deniers nous leur prometons a rendre et a payer ou a lun deaus ou a leur propre message ki ces lettres aportera, dedens le payement de le foire de Bar prochaine ki venra. Et se chose avenoit, ke ia naviengne, ke nous adont ne leur rendissiemes ou il i avoient cous, frais ou damages, rendre leur devons a leur plain dit avocc le principal dette, et a chou obligons nos biens et les biens de nos hoirs ou ke nous les avons et arons. Par le liesmoing de ces lettres, saielees de no saiel, faites et données en lan de grâce mil deus cens quatre vins et douze, le venredi apries le jour Saint Vincheant. Au dos : Lettara del chonle de Fiandra di 1000 Ib. tor. Original en parchemin. Scel équestre du comte, en cire jaune, pendant sur double queue de parcliemin, avec contre-scel. — Archives de l'Étal à Gand. Chartes des comtes de Flandre. I''onds Saint-Génois, n» 662. 159 Guy, comte de Flandre et marquis de Namur, reconnaît devoir à Solder Grugamont^ Jncqiies Henri et Aies Painch^ marchands de Sienne, la somme de 200 liv. par. y payable à la foire de Bar-sur- Aube. Il enjoint à son receveur de Flandre, de payer cette somme au porteur de ces lettres. 4 mars 1292 (n. s.). Nous Guis, cuens de Flandres et marchis de Namur, faisons savoir a tous ke nous devons a nos boins amis Sohier Gruga- mont, Jakeme Henri et Aies Painch, marcheansde Saine, deus ( 256 ); cens livres de paresis kil nous ont prestes a nos besoign,- lesquels deniers nous leur proumettons et avons encouventa rendre et a paier a eaus ou al un deaus ou a celui ki ceste lettre nous renderoit, au paiement de le foire de Bar prochainement venant. Si mandons et commandons a nostre recheveur de Flandres, quiconkes le soit ou sera pour le tans, kil as devant dis marcheans ou al un deaus ou a leur message, portant ces lettres, paiece et delivrere le somme de deniers dessus dis, sans autre mandement attendre de nous, et de tout saquitera il enviers nous a sen premerain conte. Par le tesmoing de ces lettres saielees de nostre saiel ki furent faites et dounees le mardi apries les octaves des brandons, en lan del incarnation nostre Signeurmil CG. quatre vins et onze. Au dos : Letera de Ib. CC. parg. sopra il conte de Fiandra diere in Jacomin Enric e Seghier Grugamont de Siena. Original en parchemin. Scel équestre du comte, en cire brune, pendant sur double queue de parchemin, avec conlre-scel. — Archives de l'État à Gand. Chartes des comtes de Flandre. Fonds Saint-Génois, n^ 629. 160 Guillaume de Hanget, garde de la prévôté de Paris, fait savoir que MaJuj d'Arras, V orfèvre, a reçAi de Uvon Eruoul, de Peruzzi, 200 livres tournois, somme à décompter de la créance qu'il a sur le comte de Flandre. 25 mars 1293 (n. s.). A touz ceus qui ces lettres verrons Guillaume de Hanget, garde de la prevoste de Paris, salus. Nous feson asavoir que ( 257 ) par devant nous vint Mahy d'Arras, lorfevre i, et requenut en droit que il avoit eu et receu par la mein conte de Luque, Uvon Ernoul de Peruche dcus cenz Ibz. de tour, en rabatant dune some de deniers que noble home le conte de Flandres devoit au devant dit Mahy, si comme il disoit, desquex deus cenz Ibz de tour, ledit Mahy se tint a bien paie par devant nous, et en quita bonement le devant dit noble home conte Ernoul de Peruche et touz ^ceus a qui il apartiene. En tesmoing de ce nous avons mis en ces lettres le scel de le prevoste de Paris, lan de grâce mil CC LVIII douze, le mercredi avant Pasques. Original en parchemin. Fragment de scel, en cire noire, pendant sur double queue de parchemin. — Archives de l'État, à Gand. Chartes des comtes de Flandre. Fonds Saint-Génois, n^ 675. 161 Guyy comte de Flandre et marquis de Namur, reconnaît devoir à Mahiu, d'Arras, son orfèvre, 52 liv, par. pour livraison d^or et d'argent, payables à la volonté du créancier. 29 avril 1293. Nous Guis, cuens de Flandres et marchis de Namur, faisons savoir a tous ke nous devons a no foiaule sergeant Mahiu d'Arras nostre orfèvre, por or et argent a faire couronnes et chaintures et autres choses, ciunquante et deus livres de pare- zis, lesqueils deniers nous li proumetons a rendre et a paiier * Voyez l'acte suivant. Tome LX. /7 ) a se volentei. Parle tiesmoing de ces lettres saielees de nostre saiel, faites et dounees en lan de grâce mil deus cens quatre vins et treze, le merkredi apries le jour Saint Marc. Original en parchemin. Scel équestre du comte, en cire jaune, pendant sur double queue de parchemin, avec contre-scel. — Archives de l'État, à Gand. Chartes des comtes de Flandre. Fonds Saint-Génois, n" 678. Voici, à titre de renseignement, une lettre obligatoire appartenant au Brabant : 26 octobre 4364. Sachent tuit que je Daniel Happart demorant a Hal marcheant de draps cognois et confesse devoir et estre tenu a Thiebaut Garrel Autrevint dit Maie baille, marcheant de draps, la somme de vint et ung franc dor dou coing dou roy Jehan, jadis roy de France, lesquiex il ma prestez a mon très grant besoing, et li promet en foy de marcheandise a rendre et payer a la feste Saint Andry prochienne venant a lui ou a son certein commandement, portant ces letres, et ou cas que par moy auroit deffaus de payer lesdiz vint et ung franc dor audit terme je li promet a rendre et payer touz coux et damaiges qui de ce li pourroient venir ou encourrer. En tesmoin de ce je ay scelle ces letres de mon propre scel, qui furent faites et dounees le mercredy 26^ jour d'octobre lan mil trois cens soixante et quatre. Au dos : Letre de fr. 21 de Daniel Ayardi de Hal. Chai te en parchemin. Sceau en cire rouge, brisé, pendant sur simple queue de parchemin. — Archives delà viiIe de Bruxelles. Table syslémaliqiie des pièces juslificalives' I. — DES PARTIES CONTRACTANTES. 1. Bourgeois d'Ypres, 6, 11, 16, 18, 19, 21, 24, 25, 26, 30, 31, 32, 35, 36, 37, 39, 42, 44, 45, 47, 48, 51 à 59, 61, 62, 66, 67, 69, 76, 78 à 80, 83, 85, 88, 90, 92, 95, 97, 99, 100 à 102, 105 à 108, 111 à 113, 116, 118, 119, 120, 122 à 125, 129, 132, 133, 134, 138, 139, 141, 143, 145, 147, 148, 150, 151, 153, 154, 156. 2. Bourgeois et étrangers, 5, 7, 8, 9, 10, 12 à 15, 17, 22, 23, 27, 28, 29, 33, 34, 38, 40, U, 43, 46, 49, 60, 63 à 65, 68, 70 à 73, 75, 77, 81, 82, 86, 89, 94, 96, 98, 104, 109, 110, 114, 117, 121, 126, 128, 130, 131, 135, 136, 142. 144, 146, 152. 3. Étrangers, 50, 74, 84, 93, 115, 127, 137, 140, 149, 157, 158, 159. 4. Incapables, 24, 44, 67, 120, 155. II. — DE LA JURIDICTION COMPÉTENTE. 1. Juridiction urbaine : a) A Bruges, 50. b) A Tournai, 3'''^ c) A Ypres, 5 à 23, 25 à 49, 51 à 55, 57 à 73, 75 à 83, 85 et 86, 88 à 92, 94 à 102, 104 à 114, 116 à 126, 128 à 136, 138 à 148, 150 à 156. * Nous remercions cordialement M. Maurice Vauthier, professeur à l'Université libre de Bruxelles, de nous avoir aidé dans l'interprétation juridique de certaines pièces justificatives. ( 260 ) 2. Juridiction domaniale a Ypres, 24 et 39. 3. Avoué ou rewars d'Ypres, 5J, 56, 72 et 155. 4. Bailli et sous-bailli ou écoutète, 49, 53, 90 et 138. 5. Châtelain, 90, 123 et 154. 6. Juridiction ÉTRANGÈRE, 137 et 160. lU. — DES DIFFÉREiNTS CONTRATS. Vente : a) Vente pure et simple, 35 et 66. b) Vente conditionnelle, 48. 2. Donation, 53. 3. Mandat, 32, 33, 42, 84, 92, 93, 96 et 159. 4. Prêt, 74, 84, 93 et 119. 5. Louage, 35, 118, 119 et 124. IV. - DU TITRE. 1. De la lettre authentique, 3»»»% 4 à 18, 21 à 23, 25, 27, 29, 30, 32 à 34. 36. 2. De la lettre privée, 1 à 3, 65, 70, 74, 84, 93. 108, 115, 127, 131, 137,140, 149, 157 à 159. 3. De la perte du titre, 81. 4. De la restitution du titre, 33, 45, 65, 75, 140. 5. Du titre renouvelé ou reconnu, 1, 15, 29, 94, 131. V. — DE LA CLAUSE AU COMMAND OU AU PORTEUR. 1. Dans la lettre obligatoire, 4, 5, 7, 9 à 11, 13 à 17, 21 à 23, 25, 34, 36, 40 à 43, 46, 48, 49, 50, 51, 52, 55. 58, 59, 60, 62, 65, 68, 70 à 74, 78, 79, 82, 84, 85, 86, 89, 93, 94, 98, 100, 105, 115, 120, 123, 127, 131, 132, 135 à 137, 140, 146, 147, 149, 152 à 154, 157, 158, 159. 2. Dans des contrats autres que la lettre obligatoire, 24, 30, 35, 47, 64, 99, 109, 112, 118, 121, 122, 124, 134, 143, 151, 156. 3. De l'absence de cette clause dans la lettre obligatoire, 63. ( 261 ) VI. — DE LA GAHAMIi:. 1. La solidarité : a) Entre débiteurs, 9, 40, 11, 13, 17, 23, 40, /i3, 46, 64, 74, 82, 94, 118,121,131,135, 153, 154; b) Entre pièges, 8, 18, 43, 44 B, 53, 55, 61, 64, 70, 83, 88, 89, 92, 94,99,105,109,118, 120,139. 2. La plégerie : a) Stipulée dans la lettre obligatoire, 3'''% 7, 13, 15, 24, 30, 36, 40, 43, 47, 55, 61, 62, 64, 66, 70, 80, 89, 94, 99, 105, 107, 109, 118, 122, 135, 143, 156. b) Stipulée par acte séparé, 2, 4, 8, 20, 26, 29, 53, 68, 83, 95, 97, 98,120,137,139,141. 3. Le gage : a) Immobilier, 53, 93, 112, 121, 124. b) Mobilier, 16, 20, 25, 26, 35, 41, 42, 53, 55, 58, 69, 78, 87, 88, 95, 106, 114, 119, 121, 124, 132, 144, 147, 152. c) Gage de tous ses biens, 3'>'% 21, 24, 74, 93, 127, 140, 149, 157, 158. d) Restitution du gage, 45, 62, 144. e) Perte du gage en cas de non-paiement, 20, 21, 25, 95, 114. f) Sous-gage ou gage de seconde main, 26, 44, 58. g) Mise en possession du gage, 26, 44 A, 48, 59, 62, 87, 95, 114, 119, 124. 4. La clause de renonciation, 27, 34, 46, 74, 84, 93, 127, 140, 149, 157. 5. La clause de non-préjudice, 1, 2, 3, 3"'% 19, 24, 29, 54, 63, 74, 83, 84, 88, 93, 108, 115, 122, 127, 140, 149, 150, 153, 157, 158. 6. La clause pénale : a) Clause pénale proprement dite, 100, 118, 134, 145, 151. b) Spécialement de la clause « Vun paiement sera piège de Vautre ^^, 18, 30, 49, 85, 94, 123, 135. VIL - DU PAIEMENT. 1. De celui qui fait le paiement : a) Le débiteur principal, 28, 38, 64, 67, 75, 81, 87, 96, 110, 126, 128. ( 262 ) b) La caution ou le piège, 104, 113, 133. c) Le mandataire, 32,80, 84, 159, 160. d) Un tiers, 45, 116,127,129. 2. De celui a qui le paiement est fait : a) Au créancier, 28, 38, 64, 67. 87, 96, 110, 113, 116, 117, 133. 160. b) Au mandataire ou au command ou à l'associé, 33, 42, 60, 67, 82, 84, 89, 93, 96, 126, 127, 128, 130. c) Au créancier saisissant, 31, 142. d) A un tiers, 19, 75. 3. Objet du paiement : a) Une somme d'argent. C'est la règle. b) Un corps certain et déterminé, 35, 47, 61, 64, 66, 79, 109, 118, 136. c) L'entretien du créancier, 24, 112. d) Une prestation de services, 99, 134, 143, 156. 4. dl] paiement avec subrogation, 45. 5. De la dation en paiement, 79. 6. De la date du paiement : a) Du paiement immédiatement exigible ou du terme échu, 32, 36, 39, 52, 58, 72, 85, 86, 89, lOi, 132, 147, 161. b) Du paiement à un seul terme, 5, 7, 8, 10 k 14, 17. 23, 25, 40, 44 D, 46 à 48, 5U, 61, 70, 73, 84, 93, 100. 103. 109, 120, 122, 127, 130, 131, 140, 146, 149, 151, 152, 157 à 159. c) Du paiement à différents termes, 1, 3"^'% 6, 9, 15, 18, 22, 27, 30, 34 à 36, 41, 49, 54 à 56, 59, 62, 82, 85, 94, 98, 105, 118, 123, 135, 137. d) Spécialement de la foire comme date de paiement, 43, 82. 7. Du lieu de paiement : a) Lieu indiqué, 22, 40, 43, 47, 60, 64, 65. 66. 70, 71, 82, 109, 115,151. b) Spécialement de la foire comme lieu de paiement, S'"'*, 11, 22, 74, 82, 84, 86, 93, 126, 127, 140, 149, 152, 158, 159. ( 263 ) 8. Du DÉLAI DE GRACE : a) Conventionnel, 33, 141. b) Judiciaire, 91. c) Du sauf-conduit, 101. 9. De la quittance, 28, 38, 64, 67, 75, 80, 81, 87, 96, 110, 1 13, 116, 117,126,128,129,133,160. VIII. - DE LA CESSION DE CRÉANCE, 37, 45, 94. IX. - DE LA SAISIE. 1. Faculté de saisir stipulée dans la lettre, 6, 91, 123, 135. 2. Saisie effectuée et reconnue, 123, 138, 154. 3. De la contrainte par corps, 39, 49, 76, 90, 91, 97, 105, 123, 139, 148. 4. De la saisie d'une créance entre les mains du débiteur, 31, 142. 5. Des objets insaisissables, 154. 6. Juridiction et procédure en matière de saisie, 31, 49, 76, 90, 91, 138,142,148,154,157. X. — DE L'ARBITRAGE. 1. Arbitres choisis librement par les parties, 29, 77, 83, 107. 2. Arbitres désignés par le tribunal, 57. 3. Sentence arbitrale, 57, 77, 104, 125. XI. — DE LA PROCÉDURE. 1. Procès en recouvrement d'une créance, 57. 2. Serment litis-décisoire, 102. 3. Action en dommages et intérêts, 77. 4. Action en recours, 125. TABLE DES NOMS PROPRES (Les cliiflros renvoient aux numéros des pièces justificatives.) Abraham (Denis), bourgeois d'Ypres, 57. Accart. Voir Huccarf, Achatur (Jean\ aklerman, 137. Ackepout (Alain), débiteur, 41. Adans (frère de Guillaume l'Empereur), bourgeois d'Ypres, débiteur, 8. Aghet (Guillaume, fils), marchand de Plaisance, créancier, 68. Agneau (Jean), de Vormezeele, piège, i'iS. Agneau (maître Denis), donateur, 53. Aigniaus. Voir Agneau. A/ôe?'/î (Renier), marchand de Sienne, créancier, 93 et 103. Amman (Henri 1'), échevin d'Ypres. Apparaît comme tel dans les n"s 25, 27 et 56. Parent de Nicolas Goudinvoet, 67. Amman (Nicole l'), échevin d'Ypres, iO. Amman (Salomon 1'), échevin d'Ypres. Apparaît comme tel dans les n«s 150, 153 A et 153 B. Andrieu* (Jean), échevin delà ville d'Ypres. Apparaît comme tel dans les no« 5 à 9, 11 à 16, 23, 27, 29, 32, 44 A, 44 B, 48, 69, 133 et 134; débiteur, 10. Andrieu (Marguerite), bourgeoise d'Ypres, piège, 83. Andrieu (Pierre), apparaît comme échevin dans les nos 62, 64, 75, 77, 95, 99, 105, 111, 113, 123, 139 et 154. Angle^iïlenn del), échevin d'Ypres, 107 et 120. * Ce nom n'apparaît définitivement, comme nom patronymique, que dans la seconde moitié du XIIl» siècle. Primitivement on disait ^/s d'André. Voici les diverses formes : Jehan li fius Andrieu — filius Andrée — lijius stere Andrieu — fil Andriu — fit Andriu — fius siniour Andrieu — fit Andries. Les membres de la famille Andrieu font régulièrement partie du magistrat de la ville, de ^1248 à 1308. « En latin de .4wgrw/o, en flamand de Houke, La famille del Angle entre dans le magistrat en 1282. ( 266 ) Anguille * (Jean), échevin d Ypres. Apparaît comme tel dans les lettres n«s 19, 29, 32, 42, 44 A, 44 B, 55, 57 et 61 ; piège, 15 et 61 ; sa demeure, 15. Anguille (Simon), frère du précédent, débiteur, 61. Ansiel (Jean), arbitre, 83. Arbre - (Barthélémy 1'), bourgeois d'Ypres, créancier, 147; débiteur, 130. Arbre (Everard 1'), bourgeois d'Ypres, créancier, 16 et 58. Arbre (Jean 1'), codébiteur, 108. Arbre (Jourdain 1'), beau-père de Jean de Castre, créancier, 19. Arbre, nom d'un cellier situé dans la rue du Sud (aujourd'hui rue de Lille), 147. Ardun (Michel), 80. Arras (Mahy d'), orfèvre, 160. Arras, lieu d'origine de Herbert de Béthiine, Jean de Beaiunont, Héluin le Boiiteiller, Robert Crespin, Simon Faveral, Michel de Hennin, Pierron le Biche, Simon de Trezele, Gauthier H Va droit. Voir ces différents noms. Arras, comme lieu de paiement, 4. Aukin (Baudouin), débiteur, 6. Aunai (Baudouin d'), bourgeois de Béthune, créancier, 14. Averecht (Jean), bourgeois d'Ypres, créancier, 88. Avezoete (veuve de Guilleman Staf), débitrice, 38. Voir Baston, Staf. Bach ^Nicole), créancier, 18. Voir Baich. Backere (Pierre le), bourgeois d'Ypres, "débiteur, 82. Voir Boulanger. Baderel (Jean), bourgeois d'Ypres, beau-frère de Guillaume de Coude kerke, débiteur, 17; piège, 105. Bagghe (Barthélémy), sous-bailli d'Ypres, 138. Baich (Nicole le), bourgeois d'Ypres, créancier, 45. Voir Bach. Bailleul ^ (Gérard de), vallet de Gauthier de Tolnare, bourgeois de Bruges, 75. Bailleul (Guillaume de), passementier, bourgeois d'Ypres, débiteur, 138. Bailleul (Jean dei, ex-bourgeois d'Ypres, débiteur saisi, 142. Balgh (Guillaume), échevin d'Ypres, 12; seigneur foncier, 16 et 48. * En flamand, Paldinc. - En latin, Arbor. En flamand, Boem, Bom. Les membres de cette famille sont cités parmi les premiers échevins de la villa Yprensis (cité marchande) qui nous soient connus : en 1196, ArnoMus Boem; en 1206, Kverardus Bom (cariulaire de la prévôté de Saint-Martin d'Ypres, no« SI et 63); en l"i27, Walterus Arbor (Diegerick. Inven- taire, no 40). Ce nom disparaît des listes échevinales vers 1230. 3 Bailluel d'après l'orthographe du temps. ( 267 ) l^algh (Jean), bourgeois d'Ypres, 145; débiteur saisi, 148. Balgh (Jean, fils de Pierre), éclievin d'Ypres, 76, 79 et 110; débiteur, 29, 75 et 8G; piège, 94 et 96. Balgh (Jean, tils de Salomon), débiteur, 75. Balgh (Lolin), bourgeois d'Ypres, créancier, 124. Ban ou Bane (Jean), échevin d'Ypres, 6 et 7. l?aw, bourgeois d'Ypres, débiteur, 19 Cauceteur Jean le), débiteur, 150. Canceteiir (Nicole le), bourgeois d'Ypres, piège, 150. Cauderlier (Daniel le), 30. Cauderlier (Gauthier le), bourgeois d'Ypres, débiteur, 41. Cauderlier (Isabelle le), béguine, créancière, 106. Voir Daniel le Cauderlier et Josse. Cauderlier (Jacques le), bourgeois d'Ypres, débiteur, 63 et 65. Cauderlier (Josse le), bourgeois d'Ypres, débiteur, 33 et 106. Cauwentin (Thierry de), bourgeois d'Y'pres, créancier, 98. Champagne (foires de), 149. Champs (André des), bourgeois d'Ypres, créancier, 95; débiteur, 130 ; piège, 80. Champs (Jacques des), seigneur foncier, 42 et 119; créancier, 42. Champs (Jean des), charpentier, créancier, 21. Champs (Zegart des), bourgeois d'Ypres, débiteur, 10. Chans. Voir Champs. Château-Villain (Jean, seigneur de), 93. Châtelain, 154. Chaudrons (marché aux), 41. Chimbart (Jean), marchand de Luques de la compagnie de Richarde, créancier, 135. Chrétien (fils de Gauthier de Lam.pernesse), débiteur, 122. Christine (veuve de Chrétien Coigne), 44 A et 44 B. Christine (femme de Baudouin Meus), mandataire, 32. Chris tofori ou Cris ta fie (Andréa), marchand de Sienne de la compagnie de Roland Bonsignore, créancier, 84 et 140. ClareOe comte de), 36. Clariti (André), marchand de Sienne, créancier, 140. Clemme (Thierry fil), bourgeois d'Ypres, créancier, 52. Clerc (Élie le», bourgeois d'Ypres, créancier, 79. Clerc (Gauthier le), bourgeois d'Ypres, 31. Clerc ou Clers * (Jean le). Apparaît comme échevin d'Ypres dans les n°s 75, 79. 87, 89, 121, 132, 135 et 140. Clerc (Huon le), d'Ougnies, créancier, 128. » Imp Ttante famille scabinale d'Ypres. Willelmus Clericus apparaît en 1 UIG (cartulaiie de la prévôté de Saint-Martin, n» SI) et reste en fonctions jusqu'en /l'220. Les le Clerc disparaissent, comme échevins, vers 1300. ( 27-2 ) Clerc (Pierre le), bourgeois d'Ypres, gérant, 116. Clercs de Lille ^, encaisseurs d'argent, 86. Clincars {iean), bourgeois de Gand, débiteur, 50. Clingnel de Carenci {Uuherl), i)lège, 4. Cocsin (Gauthier), débiteur, 46 et 49. Coes (Laurent le), débiteur, 23. Coigne. Voir Christine. Colemiers (Henri de), bourgeois d'Ypres, piège, 89. Colemiers (Robert de), bourgeois d'Ypres, débiteur, 89. Colin (tils de Denis de Gheluvelt), créancier, 24. Colpart (Riquart). bourgeois d'Ypres, piège, 83. Comines (porte de), 25. Compaigne (Gérard), marchand de Florence, créancier, 7 i. Coopman (Jean), bourgeois d'Ypres, débiteur, 42. Cordier (Jacques le), bourgeois de Lille, mandataire, 126. Coniier (Henri), bourgeois d'Ypres, piège, 26. Coste (Guillaume), marchand de Saint-Jean d'Angely, créancier, 9i. (.V;/i(ieA;É^r/j^e I Guillaume de), bourgeois d'Ypres, débiteui", 17; ci-caMcier- gagiste, 44 B. Coudekerke (Nicole de;, créancier-gagiste, 44 A et 44 B. Coupe, nom d'un immeuble, 121. Court (Henri le), bourgeois d'Ypres, débiteur, 52. Co urtr ai (Lamberl dej, créancier, 26. Courir ai (Marguerite de), débitrice, 38. Courtrai (Pierre de), arbitre, 29. Coxin Voir Cocsin. O'ff.s^rtr^ (Feldric), débiteur, 121. Crcspin (Robert), bourgeois d'Arras, créancier, 4. Crestien. Voir Clirétien. Cyvc (Michel le), débiteur, 36. Croeselin (Alain), échevin d'Ypres, 21 ; débiteur, 131. Croeselin (François), bourgeois d'Ypres, piège, 89. Croeselin (Gauthier), échevin d'Ypres, 148 et 155. Croeselin (Hugues), échevin d'Ypres, 45, 100, 102 et 124; créancier sai- sissant, 139. Croeselin fJean\ échevin d'Ypres, 32, 34 et 39. Crombeke (^Qni'i de), piège, 24. Crudenare (Chrétien de), bourgeois d'Ypres, gérant d'affaires, 129. Cnininghe, nom d'un immeuble, 26. Voir p. 16 ( 273 ) fjich (Philippe^ marchand de Florence, créancier, 146. (mcus (Jean), bourgeois d'Ypres, piège, 83. Cncus (Michel), bourgeois d'Ypres, piège, 83. Danekin (tils de Zegart de Champ), débiteur, 10. Daniaus. Voir Daniel. Daniel, chapelain de Saint-Éloy, 76 et 112. Darde (Henri), bourgeois d'Ypres, 77. Dardouch (Rogier), marchand de Florence, créancier, 135. De le Porte (Guillaume), bourgeois d'Ypres, débiteur, 67. Demi Escaut (Gérard), piège, S*»'». Demilanghe * (Philippe), 90. Dense (Ernaut\ débiteur, 121. Dickemue. Voir Dixnmde. Dînant, bourgeois de cette ville. Voir Berbis et Paherel. Dixmude (Gauthier de), bourgeois d'Ypres, garant, 108; débiteur, 126. Dixmude (Jacques de), bourgeois d'Ypres, piège, 68. Dixmude (ville de), créancière, 89. Dixmude, bourgeois de cette ville. Voir Hanewas et Womes. Dobbelkin (Guillaume), piège, 66. Dokiel (Jean), débiteur, 144. Doiens. Voir Doyen. Domi (Fedrich), marchand de Sienne, créancier, 140. Donkere (Jean de), le tavernier, bourgeois d'Ypres, piège, 109. Doorpere. Voir Vilain. Dop (Gille), bourgeois de Bruges, créancier, 29. Douai, comme lieu de paiement, 115. Dotjen (Gauthier le), arbitre, 57. Draps de Poperinghe, 152; de Tournai, 152. Duonchere. Voir Donkere. Duyolo (Balduinus de), créancier, 3. Elebode (Lambert\ de Poperinghe, créancier, 152. Elverdinghe (BokWsLd d'), bourgeois d'Ypres, créancier, 61. Elverdingfie. Voir Maunier. Empereur (Guillaume 1'), bourgeois d'Ypres, débiteur, 8. Ernoul (Uvon), de Peruzzi, comte de Luques, 160. Ernout (Élie), sergent de Guillaume et d'Élie de Lopsant, bourgeois de Saint-Jean d'Angely, mandataire, 96. * En flamand, llalvelonglie. Tome LX. 18 ( 274 ) Escanfe Allie (Gauthier), bourgeois de Béthune, créancier, S**''. Escnufe Allie (Jean), fils du précédent, 3'''% Escot Voir Scotli. Espine (Jean de 1'), le teinturier, débiteur, 123. Everard (Jean), échevin d'Ypres, 104; sa demeure, 88. Falais * (Hugues), échevin de la ville d'Ypres, 5, 12, 16 et 32; avoué de la ville, 56. Falais (Jean), apparaît comme échevin de la ville d'Ypres dans les no^ 82, 83, 86, 88 à 91, 101, 108, 110 à 112, 114, 116 à 119, 124, 129 à 132, 135, 147, 150 à 156. Faleske (Riquier de la), bourgeois de Lille, créancier, 63. Fasiot (Gauthier), débiteur, 33. Faucon (Guillaume), le poissonnier, bourgeois d'Ypres, créancier, 66 piège, 13. Voir Valke. Faverals (Simon), bourgeois d'Arras, créancier, 1. Fai;re (Ernaut), débiteur, 121. Ferlée Robert de la), bourgeois de la Rochelle, débiteur, 13. Fievet (Jean), bourgeois d'Ypres, débiteur, 128. Firton 2 (Jean), apparaît comme échevin d'Ypres dans les nos 17, -19 à 23, 25, 26, 28, 30 à 32, 42, 43, 45 à 47, 52, 54, 62, 70 à 73, 76, 83, 94, 98 et 102; sa demeure, 121. Flamand (Gauthier le), bourgeois d'Ypres, piège, 70; débiteur, 94, 96 et 114. Voir Vlaminc. Flamand (Jacques le), bourgeois d'Ypres, débiteur, 71, 94, 96, 110 et 114. Flandre (Receveur de), 159. Flauwel (Jean), arbitre, 57. Florence. Marchands de cette ville. Voir les noms de Bardi, Boneguide, Bon Enfant, Boine Jointe, Brunet, Compaigne, Dardouch, Frescobaldi, Jake, Lapo, Millac, Moge, Puc/i et Bambertin, Puits, Benaiid, Bicevoet. Folke (Jacques), 139. Folke (Jean), fils de Jacques, piège, 139. Folke (Simon), débiteur, 139. Fo/A-e (Thomas), piège, 139. Fondiefle, créancier, 31. Fontin. Voir Gauthier, sire de Fontin. Fort (Bertrand de), bourgeois de la Rochelle, créancier, 46. Foulon (Gauthier le), débiteur, 121. Fouragier (Ghiselain le), bourgeois de Saint-Omer, créancier, 43. 1 Cette famille fournit des échevins à partir de 1208 jusqu'en 1323. * Autres formes : Pierion, Ferton. En flamand : Vierdinc ou Virdinc. ( 275 ) Fourmesieles Voir Vormezeele. Franc Homme (Bernard), bourc^eois de Bordeaux, débiteur, 8i. Frescobaldi ou Freskcbaus. Compacjnie de Florence, i31. Fressenarl 'Bernard de), débiteur, 121. Froide Église (Nicole de), bourgeois d'Ypres, débiteur, 112. Galmare (Baudouin), bourgeois d'Ypres, piège, 62. Gand. Bourgeois de cette ville Voir Boidin, Clincars, Gauthier, Monpel lier, Zwinnarde. Gand, lieu de paiement, 40 Garrel (Thibaud), marchand de draps àHal, page 2o8. Garsie (Nicolas), marchand de laines de Burgos (Burs), 77. Gascogne [Wns de), iii). Gaufred, sergent de Guy, comte de Flandre, 84. Gauthier. Voir Watiers. Gênes. Voir Séz-ilie. Genevicre (Jacques), de La Bassée, mandataire, 128. Gérard, fiis d'Antoine, bourgeois de Biervliet, débiteur, 64. Gernemue, foire d'Angleterre, 137. Gheluvelt (Denis de\ débiteur, 24. Gherbode (Éloi), échevin d'Ypres, 156; créancier, 90. Gherbodc (Guillaume), bourgeois d'Ypres, créancier 48. G/i Les le Ruse ou le Russe apparaissent comme échevins au commencement du XlVe siècle. Ils abandonnent bientôt l'échevinage local pour devenir fonctionnaires du comte. Andrieu le Russe est receveur de Flandre en 1349 (carlulaire de Louis de Maie, I, no 426). * En flamand, de Vroede. ( 284 ) Sages (Michel le), bourgeois d'Ypres, débiteur, 78. Sages (Thierry le), échevin d'Ypres, 31 et 32. Sages (Thomas le), bourgeois d'Ypres, débiteur. 147. Saint-Bertulphe (foire de), terme d'échéance, 137; lieu de paiement, 71. Saint-Jean (Guillaume de), piège, 24. Saint-Jean (VAngely, marchands de cette ville. Voir Jehan et Pagiet. Saint-Martin (Moustier de), 23. Saint-Onier, bourgeois de cette ville. Voir Bustiel et Fouragier. Saint-Omer, lieu de paiement, 43. Saint-Quentin, bourgeois de cette ville. Voir Haringlie et Reims. Salembien (Jean), marchand de Sienne, créancier, 103. Sandw ij co (Radulplms de), custos, 137. Sans Peur (Gauthier), bourgeois d'Ypres, 135. Sauderesse (Marguerite la), 41. Saudeur (Jean le), bourgeois de Bouvines, 41. Sauvage (Boidin le), bourgeois d'Ypres. débiteur, 153 A. Scanke (Jean), bourgeois d'Ypres, gérant d'affaires, 1 16. Scattin (Nicole), seigneur foncier, 21. Scavin (Adam), bourgeois d'Ypres. 101. Scavin (Michel), bourgeois d'Ypres, 78. Sclingfier (Nicolon), bourgeois d'Ypres, créancier, 36. Sclutebroec (Henri), bourgeois d'Ypres, débiteur, 40. Sclutebroec (Nicole), bourgeois d'Ypres, débiteur, 40. Scoehuus, nom d'un immeuble, 121. Scotes 1 (Brisson de), bourgeois d'Ypres, débiteur, 131. Scotes (Christine de), maltresse de l'hôpital Lambert Voet, 122. Sco/e5 (Guillaume de), le jeune, bourgeois d'Ypres, créancier, 116; sa demeure, 55 Scotes (Ghislain de), bourgeois d'Ypres. piège, 92. Scotes (Jean de), avoué des mineurs. 67. Scotes (Jean de), fils de Gérard, 142. Scotes (Lambert de), apparaît comme échevin d'Ypres dans les nos \\^ -15^ 34 36 à 39, 51 à 53, 55 à 57, 60, U , 63, 65 à 67, 89, 92, 97 à 100, 104, 106, 118, 123, 125, 126, 128, 136, 138 et 148. Scotes (Laurent de), bourgeois d'Ypres, tuteur, 120. Scotes Mieulin de», bourgeois d'Ypres, débiteur, 131 . Scotti, compagnie commerciale de Plaisance, 68. Sélie. Voir Sans Peur. Séziiie (Mathieu de), marchand de Gênes, débiteur, 68. * En latin, de Scof/s. Importante famille scabhiale, qui apparaît dès ilOR (carlu- iaire de la prévôté de Saint-Martin, n"Sl). Disparait comme telle à partir de 1340. ( 285 ) Sienne, marchands de cette ville. Voir Bonagrasie, Clariti, Christofori, Domi, Grugamont, Ilenrici, Jehan et Painch. Simon. Voir Château-Villain. Smelle (Martin), arbitre, 107. Snelle ^Jacques), tuteur, 67. Snelle (Jean le), bourgeois d'Ypres, piège, 92. Soissons (Vins de), 156. Sot (Gille le), bourgeois d'Ypres, piège, 55. Sot (Nicole le), bourgeois d'Ypres, débiteur, 55. Sotteghem (Pierre de), bourgeois d'Ypres, piège, 99. Soiiciel (Jean de), chevalier, piège, 4. Spendcre (Guillaume), arbitre, 107. Spreide (Jacques), débiteur, 18. Stades (Mabélie de), bourgeoise d'Ypres, 76. Staf. Voir Bas ton. Staimverkere (Pierre de), bourgeois d'Ypres, débiteur, 72. Staliiî (Lambert), échevin d'Ypres, 8. Stanes (Thomas de), vicecomes, 137. Steurtebier {Béâince), bourgeoise d'Y'pres, débitrice, 31. Stieghere (Colin de), bourgeois d'Ypres, piège, 83. Stilte {GdiUih'ier), bourgeois d'Ypres, débiteur, 88. Strate (Denis de le), bourgeois d'Ypres, tuteur, 120. Sueur (Laurent le), bourgeois de Rouen, créancier, 60. Tac (Gauthier), créancier, 56. Taintenier. Voir Teinturier. Talemaii (Kersleloot\ partie litigante, 107. Teinturier Jean le), débiteur, 144. Temple (Michel du), bourgeois d'Ypres, piège, 89. Temple * .Terre du), 28 et 55. Tenderes (Ernout le). Ains et voir disant de deçà Escaut (Tournai), 'S^"\ Térouane Voir Goudalier. Tiesel (Chrétien), bourgeois d'Ypres, piège, 26. Thomas, dictus cornutus de Castro-Villano, mandataire, 93. Thourout (Henri de), chevalier, échevin d'Ypres, 22 et 48. Thourout (Huguelot de), débiteur, 51. Thourout (Foire de), comme terme de paiement, 9, 15, 18, 34, 44 B, 46, 54 et 63; lieu de paiement, 7 et 157. Tolnare (Gauthier de), bourgeois de Bruges, créancier, 75. ' Sur le sort de celte seigneurie du Temple, voir notre Histoire de ta propriété urbaine. Gand, 1898, p. 242. ( 286 ) Tondeur (Denis le), bourgeois d'Ypres, débiteur, 13. Tonnelier (Lucas le), échevin de Hofland, 19. Toron (Pierre^, débiteur, 121. Tournai, bourgeois de cette ville. Voir Cantecavdière, Petit, Tendera:, Yaus, Willoke. Tournai (Draps de), 152. Tournon, créancier, 125 Trespas (Raymond), débiteur, 121. Trezele (Simon de), bourgeois d'Arras, créancier, 7. Troies (Foire de), terme de paiement, 140; lieu de paiement, 93. Trove (Aline), bourgeoise d'Ypres, débitrice, 60. Tuilier (Chrétien lej, bourgeois d'Ypres, échevin du Hofland, 24 et 30. Ubrecht (Jean), échevin de Bruges, 50. UgoliJii (Hugoni), marchand de Sienne, créancier, 93. Uvon. Voir Peruzzi. Va droit (Gauthier), bourgeois d'Arras, débiteur, 1.52. Valke. Voir Faucon. Va//ce (Eustache), bourgeois d'Ypres, piège, 113. Valmasiede (Jean de), marchand de Burs (Burgos), en Espagne, 73. Vannekin, nom d'un cellier, 44 A. Vans (Simon de) Ains et voir disant d'outre Escaut (Tournai), 3''". Vegia (Guillaume de), marchand de Plaisance, créancier, 68. Veltere (Guillaume de), bourgeois d'Ypres, débiteur, 9. Vilain (Gauthier le), apparaît comme échevin de la ville d'Ypres dans les nos 33, 35, 40, 41, 48, 49, 54, 58, 68, 72, 77, 81, 85, 96, 107, 108, 112, 114 et 144. Fi/e(Dommongon de), bourgeois de Bayonne, créancier, 10. Vi/<3 (Pierre de), bourgeois de Bayonne, créancier, 10. Vinnart. Voir Winnart. Virdinc. Voir Firlon. Vivere (Guillaume de), tuteur, 24. Vlaminc (Jacques), bourgeois d'Ypres, débiteur, 47. Vlaminc (Thomas), piège, 47. Vlargelo iGille de), le brasseur, débiteur, 28. Voet (Gauthier), bourgeois d'Ypres, donateur, 37. Voir Piet. Voet (Jean), piège, 40. Voet (Jean), de Lille, créancier, 82. Voir Neveu. Voikerauen (Jean), bourgeois d'Ypres, créancier, 133. Vormezeeïe (Gilbert de), bourgeois d'Ypres, créancier, 129. ( 287 ) Vourlike (Jean), prêtre, débiteur, 98. Vromoud (Jean), bourgeois d'Ypres, créancier, 64. Fr(?o//'(Jean), cordouanier, bourgeois d'Ypres, débiteur, 22. Waghebart (Jacques), créancier, 101 note. Wag/iebart (Michel), bourgeois d'Ypres, débiteur, 9. Walle (Etienne del), débiteur, 18. Walle (Woilin del), débiteur, 18. Waltere (Jacques), bourgeois d'Ypres, débiteur, 56. Waskere iCanin le), bourgeois d'Ypres, piège, 83. Waterbalgh (Jean), 157 note. Watiers (Alaise, fils), bourgeois d'Ypres, piège, 43. Watiers, sire de Fontin, 2. Waiikier (Nicole), bourgeois de Bruges, créancier, 9. Wautier, originaire de Gand, 157. Wautier (Pauwels, fils), échevin du Hofland, 24. Wavel (Jean), bourgeois d'Ypres, débiteur, 82. Wavel (Laurent), bourgeois d'Ypres, débiteur, 82. Wede (Guillaume de le), de Bruges, 130. Wede (Pierre de le), de Bruges, 130. Weserne{ieande), bourgeois d'Ypres, piège, 30. Widon (Jean), le jeune, gérant d'affaires, 45. Willoke (Jacques', bourgeois de Tournai, créancier, 72. Windeloke (Aniome), 157 note. Win72art (Thierry), bourgeois d'Ypres, créancier, 111 ; piège, 95. Wittewille (Christine), piège, 143. Wittewiile (Méhaut), débitrice, 143. Witveide (Jean), partie litigante, 125. Womes (Jean de), poortgrave et juré de Dixmude, 89. WoiUerman (Jacques), bourgeois d'Ypres, piège, 113. Wyntonia, foire d'Angleterre, 137. Ypres (foire d'), comme terme d'échéance, 8, 13, 14, 18, 22, 27, 34, 41, 50, 85, 100, 135 et 157; comme lieu d'échéance, 40, 109, 151 et 152. Ysabeau, femme de Chrétien de Lampernesse, débitrice, 118. Ysabeaii, veuve de Daniel de Cauderlier, bourgeoise d'Ypres, créan- cière, 30. Zelebeke (Jean de), le foulon, bourgeois d'Ypres, débiteur, 134. Zocx (Jacques de), débiteur, 23. ( ^288 ) Zoete (Jean , (i7 ; sa demeure, l"2i. Zoete (Geovge), débiteur, 121. Zoutere (Pierre le), bouri^eois d'Ypres, pleine, Oî. Zottingheta. Voir Soltt^gliem. Zuttere{Eu.&i'ùche de), débiteui-, 116. Ziuinanle (Gauthier de), bouri^eois de Gaud, créaiinie) TABLE DES MATIERES Préface pp. 3 à 6 CHAPITRE PREMIER. La lettre de foire au point de vue extrinsèque. § 1. — Description et rédaction. Historique de la découverte, p. 7. — Description générale de la lettre obligatoire, p. 8. — Langue, p. 8. — Dénominations employées : lettre obligatoire, lettre de foire, p. 9. — Nature particulière de la col- lection des chirographes yprois, p. 10. — Rédaction de la lettre de foire, p. 10. — Les doubles, p. II. — Le chirographe dans le Nord de la France, p. 42. — Le rédacteur de la lettre, p. 13. — Lieu de la rédaction, p. 14. — La rédaction de la lettre aux foires étrangères, p. 15. § 2. — Juridiction compétente et parties contractantes. Juridiction compétente : les échevins de la ville marchande, p. 17; les échevins des seigneuries adjacentes à la ville proprement dite, p. 18. — Rôle du rewars ou avoué de la ville, p. 19. — Origine des parties contractantes, p. 21. — La lettre obligatoire privée, p. 23. § 3. — Usage de la lettre obligatoire en Belgique et en Angleterre. Lettres obligatoires signalées par H. Brunner, p. 24. — Lettres trou- vées en Flandre : à Bruges, p. 25; à Thourout, p. 25; en Angleterre, p. 26; en Brabant, p. 27; à Dinant, p. 27. — La forme des emprunts faits par les seigneurs féodaux et particulièrement par les comtes de Flandre, p. 29. CHAPITRE II. La lettre de foire dans ses effets juridiques et économiques. Naissance du crédit, p. 30. — Apparition des papiers de crédit, p. 31. — Place qu'occupe notre lettre de foire, p. 31. — Elle peut remplir le rôle d'une lettre de change, p. 33. — Ce qui différencie la lettre obliga- toire d'une lettre de change, p. 33. Tome LX. 19 ( 290 ) § 1. — De la clause au porteur. De la preuve littérale dans le droit médiéval, p. 34. — Historique de la clause au porteur, p. 35. — Variantes relevées dans les chirographes yprois, p. 35. — Notre interprétation de la clause, p. 37. — La clause au porteur n'est pas exclusivement commerciale, p. 38. § 2. — De la garantie. A. — Force probante de la lettre p. 39. B. — La solidarité. Terminologie, p. 40. — Solidarité entre parents, p. 4i. — Stipulation de non-solidarité, p. 41. — Recours du débiteur contre ses co-débiteurs, p. 42. C. — La plégerie. Rôle joué par le piège dans le droit médiéval, p. 42. — Raison d'être des pièges en matière d'obligation, p. 43. — Différents modes de constitu- tion de plégerie : a) dans la lettre même, p. 44 ; b) par acte principal, p. 44. — Solidarité entre pièges, p. 45. — De la plégerie partielle, p. 46. — De la stipulation de non-solidarité, p. 45. — Intervention des parents en faveur d'un des leurs arrêté pour dettes, p. 47. — Rôle de la plégerie en matière d'arbitrage, p. 47. — Recours du piège contre le débiteur principal, p. 48. — Stipulation expresse de ce recours, p. 48. — Piège du piège, p. 48. — Gage concédé au piège, p. 50. — Recours du piège contre ses coplèges solidairement obligés, p. 50. D. — Le gage. Objets concédés en gage, p. 51. — Du sous-gage, p. 51. — Du gage immobilier et de son importance économique, p. 52. — Exemples divers, p. 53. — Droits du créancier gagiste en droit médiéval, p. 54. Restitution du gage, p. 55. E. — De la clause : a Li uns paiement est plege del autre. » Première manifestation de cette clause, p. 56. — Son caractère pénal, p. 57. F. — De la clause de renonciation. Son utilité, p. 57. — Elle n'appartient pas exclusivement à la lettre obligatoire, p. 58. — Exemples divers, p. 58. ( 291 ) § 3. — Dïf paiement. A. — Du DÉBITEUR. Paiement fait par le débiteur principal, p. 59. — Par le mandataire, p. 59. — Par un tiers gérant, p. 59. — Substitution de débiteur, p. 60. — Paiement avec subrogation, p. 60. B. — Du CRÉANCIER. Paiement fait au créancier, p. 61. — Substitution de créancier, p. 61. — Du mandataire, p. 61. — Du porteur et du droit en vertu duquel il requiert le paiement : diversité des opinions, p. 63. — Défaut de méthode dans les discussions survenues en cette matière, p. 63. — De la signification du terme commandement, p. 64. — Preuves que le fait seul d'être porteur de la lettre ne suffit pas au moyen âge pour récla- mer le paiement d'une dette, p. 65. — Obligation de produire le titre, p. 67. — Restitution du titre au débiteur libéré, p. 68. C. — Objet du paiement. Le paiement en argent ou en nature, p. 69. — Du paiement en argent, p. 69. — Des monnaies signalées dans les chirographes yprois, p. 69. — Du change, p. 70. — Tableau du change, p. 71. — Du paiement d'un corps certain et déterminé, p. 72. — Dation en paiement ou novation objective, p. 73. — Du paiement consistant en une prestation de ser- vices, p. 73. — Du paiement alternatif, p. 73. D. — Date et lieu du paiement. Contraste entre la bourse moderne et la foire du moyen âge, p. 74. — La foire est un lieu de paiement, p. 75. — Les foires choisies comme lieux de liquidation des dettes, p. 76. — La division des foires de Champagne, p. 76. — La division de la durée des foires de Champagne, p. 77. - Les foires de Flandre, p. 79. — La foire de Thourout, p. 79 ; d'Ypres, 81; de Messines, 82; de Bruges, 82; de Lille, 83. — La divi- sion de la durée des foires de Flandre, 84. — Que faut-il entendre par droit paiement, p. 86. — La prise de lettres de foire, p. 88. — Du terme, p. 88. — Division de la dette au point de vue des échéances, p. 88. — Paiement en foire, p. 89. — Paiement à la semaine, p. 90. — A la réquisition du créancier, p. 90. — Échéance à date incertaine, p. 90. — Discussion sur le point de savoir si la foire est un lieu ou une date de paiement, p. 90. — La foire choisie comme élément de datation d'une lettre, p. 93, — De la quittance, p. 93. ( 292 ) § 4. — De V exécution. Du délai de grâce, p. 94. — De l'appropriation du gage, p. 95. — De l'emprisonnement, 96. — De la saisie-gagerie, p. 96. — Compétence des magistrats en matière d'exécution, p. 96. — Application du principe locus régit actum, p. 96. — Cas où le créancier saisissant ne trouve rien à saisir, 98. — Reconnaissance par le débiteur de la saisie dont il est l'objet, p. 98. — Objets insaisissables, p. 99. — Arbitrage, p. 99. — Saisie d'une créance entre les mains d'un tiers, p. 99. — De la péremption de la lettre de foire, p. 100. Pièces justificatives 103 Table systématique des matières contenues dans les pièces justificatives 259 Table des noms propres 267 C3 o rri S ^ ^OL <3. ^, . Page 4, ligne 1, au lieu de disparai, lisez disparaît. Page 26, note, au lieu de Socquet, lisez Hocquet. Page 40, ligne 29, au lieu de recouvrir, lisez recouvrer. Page 45, ligne 19, au lieu de parents, lisez pièges. Page 46, ligne 27, au lieu de séparément et solidairement, lisez séparé- ment et non solidairement. Page 60, ligne 32, au lieu de débiteur, lisez créancier. Page 112, pièce 13, au lieu de paiement, lisez paiment. Page 112, note, au lieu de de Pipere, lisez le Pipere. Page 231, pièce 136 in fine, au lieu de Po, lisez Pol. Page 235, pièce 140, au lieu de temporens, lisez temporeus. ! mémoires, in-8», <■■ LX. AA.*f •«C. At»2i,vMA^-«k>v-,- i. cv»fk- (J^A.-r^-OC ,V^Oz-r^A (a^P la-.r2^ 'S^^VC -U.A.tT aK- f . CJH^ "^Tt l^ir^v^cT lyi^t-Jl.Cir ^-C^VI^T X,-r= icV..c,-^-».rx-v. 1=.-. A.-, A~..f t.- ^~...- «-IW -,«.(ru.«'fV.rv!..-^ et^fi" >v^.;.- \ a^:*^ M^-vf 1-J--^-^f ^-l.Uk-([rf■ ' - <^u Verso. ^J^'H'^t I28Ô *aj ^3 IH i -f l! i [ »ui;act)tnr tout cbiLiujuiir i Kiawturjuncihiclidhprgont cbâiTOjJiu-nf Wiioiir tiKoiit lu !9fluî)ra.m œcaus îVnis U reniais lotgBifSefj'w'î»"'""'' tMJttm pji Itrauc. fcc.hl).^J:j^U•.aKoW\•lcJtrtnl)ÇïgOl^V laKoAcW''tf aj»ii roimiimîticmmt vâtklt kubfftt yutjjtm rtiaiTOj>iJK!c Spoitna. luau' m lAjtfttV yf« Ujrnnm kc nos aittîî»ti«Viensj*mmr.îDo cioujl plcgtêljalicmœ Un 1 yvvLigxti vallu.-clouœnnjnir JLut'iNtvpw' |olmn laWt i]oi'icu6 i;!«m.(irT,oui,tr mlaiN] mcanitao» J \ rptc.rpbre 125; ^!in«n mutla» mU «J«h luluftur- Xbmxr Jac* iawi«c- "» *'• ttjijïlàmc ini« tn%tr te tusçtie- ^ T)tu.-5 ■T)t..p'Ufi)«- kwf» • ;5« Êm a M /v<«A r ^ V A^An^oAli A^f^A A A ÏJ Vn; 1252 KOGER Yi\N DER WEYDEN ET LES « YMAIGIERS » DE TOURNAI PAR L MAETERLINCK (.ONSERVATKUR DU MUSÉE DE PEINTURE DE GAND. (Présenté à la Classe des Beaux-Arts, dans la séance du 9 mai 1900.) Tome LX ROGER VAN DËR WËYDEN ET LES (' YMAIGIERS )) DE TOURNAI En comparant l'œuvre de Roger van der VVeyden avec celle de son grand émule et presque contemporain Jean Van Eyck, on est frappé des différences qui existent entre ces deux grands artistes. Roger apparaît à l'aube de la Renaissance de la pein- ture flamande comme un artiste à part, ayant un art et un sentiment qui lui sont propres, ne devant rien, sauf pour la couleur peut-être, à Jean Van Eyck, que les artistes de son temps reconnurent tous comme leur maître incontesté. C'est peu après la mort de Claus Sluter, qui porta si haut le renom de la sculpture néerlandaise en Bourgogne, que les frères Van Eyck vinrent rénover en Flandre la peinture à l'huile et prouver, par un pur chef-d'œuvre, la supériorité de leur art pictural '. Ici encore l'influence salutaire de la fastueuse cour de Bour- 1 On sait, par les archives de nos villes flamandes, que l'invenlion de la peinture k l'huile est bien antérieure aux frères Van Eyck, et qu'elle était employée pour l'exécution de bannières et d'armoiries depuis le commencement de 1300. . -={.'3»'^; ( 4 ) gogne favorisa cette éblouissante éclosion d'art. Ce que Philippe le Hardi avait fait pour l'imagier Sluter, Philippe le Bon sut le faire pour son protégé Jean Van Eyck, qu'il nomma son peintre et valet de chambre, fonctions qu'il occupa depuis l42o jusqu'à sa mort (1440). C'est sous le règne de ce prince qu'un riche bourgeois de Gand, Josse Vyt, commanda à Hubert Van Eyck le célèbre polyptyque de VAgnus Dei, que son frère Jean sut achever d'une façon si merveilleuse et dont la partie centrale seule est restée à la cathédrale de Saint-Bavon. Je n'essaierai pas de définir ici la part qui appartient respec- tivement aux deux frères dans cette œuvre géniale, où se mêlent,enun tout sublime, l'idéal et le réel ^. DeBast, Waagen, Passavant, Crowe et Cavalcaselle, James Weale, Kammerer, Bode sont venus tour à tour donner leurs avis, qui sont loin de concorder. E. Fromentin attribue à Hubert les trois figures du haut; Ruelens et plus tard A.-J. Wauters 2 attribuent à Jean Van Eyck le travail tout entier, bornant la collaboration d'Hubert à la seule ébauche de l'œuvre. On remarquera que presque chaque figure du polyptique a été tour à tour attribuée à chacun des deux Van Eyck 3. L'œuvre de Jean est mieux connue. Le peintre courtisan et diplomate nous apparaît comme l'incarnation picturale de la civilisation raffinée et somptueuse d'alors. Quoique d'un réa- lisme impitoyable dans ses portraits, ses personnages vivent d'une vie d'apparat et semblent se raidir en des poses nobles, presque hiératiques. Il les représente entourés de tous les raffi- nements du luxe; on voit à profusion, dans ses œuvres, les riches étoffes brodées et tramées d'or que la cour de Bourgogne avait mises à la mode. Leurs habits somptueux sont rehaussés * Ce sentiment de l'idéal doit être considéré comme étant dû à la col- laboration d'Hubert, car on ne le retrouve plus dans les œuvres connues de Jean Van Eyck. 2 A.-J. Wauters, La peinture flamande, p. 49. 3 Les Van Eyck, comme leur nom l'indique, sont originaires de Maeseyck (Eyck-sur-Meuse). Académie royale de BEi.diùiK. — Mém. cour, et autres métn., t. L\, p. 4, 1900. — M. Maeteui.inck. 'L. I. V Annonciation (vers 1420). Église Sainte-Marie-Magdeleine, à Tournai. (Voir page 10.1 (S) de bijoux précieux et bordés de riches broderies d'or, ornées de pierreries. Des portiques en marbres polis, aux tons les plus variés, et des pavements de mosaïques, leur servent de repoussoirs. Sous le peintre, on devine l'homme habitué à une vie d'appa- rat, dans une cour rusée et sceptique, oii la correction et les belles manières étaient en honneur. Si Jean Van Eyck fut le peintre attitré des cours et des gens de qualité de son époque, Roger van der Weyden fut celui du peuple croyant et souffrant. Il naquit à Tournai ; sa langue maternelle fut le français. On sait que son vrai nom était de la Pasture, et van der Weyden la traduction flamande de son nom. Son art, fait pour parler à la foule, n'a rien d'hiératique; son seul but est d'émouvoir. Sa caractéristique semble la recherche de l'émotion par l'étude des passions reflétées sur la physio- nomie humaine. Sa couleur, sans égaler celle de Van Eyck sous le rapport de l'harmonie, en possède l'étonnante puis- sance ; ses personnages, quoique de proportions moins heu- reuses, vivent et sentent ; on lit sur leurs traits les sentiments divers qui les animent : ils rient, ils pleurent, ils se désespèrent. Ses groupes forment toujours des scènes saisissantes, d'un eff'et dramatique pénétrant. Ses œuvres dégagent, en outre, une impression religieuse très forte, dont il semble avoir banni, de parti pris, les joliesses aimables qui éclairent celles de son plus grand continuateur : Jean Memling. Malgré les contactset les échanges d'idées, plus fréquents qu'on ne le suppose généralement à cette époque, Roger ne changea guère sa manière de comprendre l'art. Alors même que la tra- dition, pas prouvée d'ailleurs, lui attribue, en 1450, lors du Jubilé de Rome, un séjour en Italie, oii ses œuvres d'art furent très appréciées ^, ses qualités primordiales lui restèrent, sans * Déjà en 1449, Cyriacus admirait à Ferrare, chez Lionelio d'Esté, une Descente de croix, milieu d'un rétable. C'est certainement la révélation la plus ancienne d'une œuvre commandée en Italie à un peintre néerlandais. (6) présenter, sauf dans quelques rares exceptions, des traces mar- quantes d'intluence italienne. D'où tient-il ses principes d'art si absolus qu'il ne changea jamais ? Nous avons dit plus haut que Roger naquit à Tournai. Or cette ville possédait déjà, depuis l'époque romaine, des ateliers de sculpture très importants, d'un art très avancé. Sa situation près des carrières de pierres statuaires, dont quelques-unes acquièrent le poli du marbre, permettait à ses sculpteurs, grâce à la proximité de l'Escaut, d'exporter économiquement leurs pierres travaillées dans tout le bassin du lleuve ^. On les retrouve dans le nord de la France, dans les Flandres et jusqu'en Hollande. M^' Dehaisnes, dans Uart dans les Flandres, le Hainaut et l'Artois, ainsi que MM. de Ta Grange et Cloquet, dans leur ouvrage plus récent : L'art à Tournai, jettent une lueur très vive sur cette efflorescence d'art sculptural, qui eut son apogée en Bourgogne et se répandit de là dans toute la France'^. Ils nous montrent les sculpteurs tournaisiens exportant leurs tombes et leurs fonts baptismaux sculptés jusqu'en Angleterre. On les retrouve à Anvers, à Bois-le- Duc, à Utrecht, à Bréda ainsi qu'à Forest en Brabant, à Valenciennes, à Ham, à Sains en Picar- die, à Abbeville, à la Chartreuse de Gosnay. Les rouliers les transportent jusqu'à Amiens et à Laon. Les sculptures tournaisiennes ornent les sépultures des princes-^ : celle de la comtesse Mahaut d'Artois à la Thieulay près d'Arras; celle de la reine Blanche, mère de saint Louis, à Montbuisson (actuellement à Saint-Denis); celle des comtes de Hainaut et de Flandre à Valenciennes, etc. ^. 1 Mgr Dehaisnes, L'art dans les Flandres, le Hainaut et L'Artois, p. 127. 2 Voir aussi Héris, Mémoire sur les caractères de l'École flamande de peinture sous les ducs de Bourgogne couronné par l'Académie royale de Belii;ique), t. XXVII, pp. 9 et suivantes. 5 Mgr Dehaisnes, Uart dans les Flandres, le Hainaut et l'Artois, p. '123, et J.-M. Richard, La comtesse Mahaut d'Artois, p. 353. * L. Cloquet, Notes sur les anciens ateliers de sculpture de Tournai, 1894. Ar.AnÉMiE ROYALE DE BELGIQUE. — 3Iém. cour. et nuire mnn. t. LX, p. (5, 1900. — M. Maeterlinck. Pl. Il, Fragments de dais et de chapiteaux de l'église Sainte-Marie-Magdeleine, à Tournai. (Voir page IS.) I (7) Tournai envoyait en France, non seulement ses pierres ouvragées, mais encore ses artistes. C'est le sculpteur Henri qui, au Xil® siècle, élève le mausolée de Roger de Mortagne à l'abbaye de Flines •, et Jean le Poignières, qui exécute la lame tumulaire de Lille 2; c'est Jean Aloul, le sculpteur de prédilection de la comtesse d'Artois ''^\ c'est Jean de la Place, que M. N. Rondot rencontre à ïroye, au XIV« siècle, parmi vingt-deux artisans venus du Hainaut, et qui est l'auteur du mausolée de Jean de Bizet de Narbonne ^; Hennequin de Tournai fait, au siècle suivant, le « tabernacle » renfermant la châsse dans la cathédrale de cette ville ; c'est Jacques de Brai- bant, appelé à travailler à Saint-Amé et Douai, ainsi que Martin de Saint-Omer exécutant les sculptures du beffroi de cette ville avec les pierres de Tournai •*>. Jacques de Braibant et Jean Tuscap sont successivement les sculpteurs attitrés de la cathédrale de Cambrai ^; et ce sont les tombiers de Tournai qui exécutent régulièrement les tombeaux des chanoines de cette ville; notons, entre autres, celui de Guillaume Loghenaere (f 1403), commandé à iMartin Cauwis et à Jean de Hauranicourt ; les dalles du chanoine Toussaint le Mercier et de l'archidiacre Paul Bège (f 1457), fournies par Alex, du Moret; enfin le tombeau du chanoine Jean de la Cha- * Mgr Dehaisnes, Uart dans les Flandres, le Hainaut, etc., p. 123, et Quelques artistes tournaisiens (Pinchart). 2 M&'' Dehaisnes, Vart dans les Flandres, le Hainaut, etc., p. 123. 2 L. Cloquet, Exportation des sculptures tournaisiennes , p. 4. * Rerue Lyonnaise, 1882 1883 (Bull, de la Soc. hist. de Tournai, l. XXIII, p. 28, et les Mémoires, t. XX, p. 31). ^ « En 1383, Philippe le Hardi, qui avait alors à Dijon d'habiles sculp- teurs, fit amener de Tournai dans la capitale de ses États une image de Notre-Dame, qui était sans doute en pierre, car il fallut un chariot attelé de six chevaux pour la transporter. Trois ans plus tard, le même duc appelait auprès de lui, pour exécuter « certains ymages de pierre », Nicolas Hans, qui résidait alors à Tournai. » (Mb'"" Dehaisnes, L'art, etc., p. 124.) <"' Mgr Dehaisnes, Lart dans les Flandres, le Hainaut, etc., p. 124, et J. HouDOY, Histoire archéologique de la ville de Cambrai. ( 8) pelle (t 1494) et de Gilles de Nettelet, œuvre de Jean Bedet i. En 1350, les échevins de Lille confient à Jean d'Escamaing le couronnement de la porte Saint-Sauveur et la fontaine des Poissonniers 2. Au milieu du XV^ siècle , un contemporain de van der VVeyden, Jean Thomas, artiste renommé, se voit employé, avec Jean Daret, également de Tournai, aux entremetz du Vœu du Faisan de Lille. Cet artiste fournit de divers côtés des œuvres de sculpture de valeur et se distingue particulièrement par la belle exécution de nombreux rétables. Daret, dont le travail était si haut coté à Lille, exécute le rétable de Frélinghien près d'Armentières ; son fils Martin fut également un sculpteur de mérite. Ces quelques indices fournis sur l'œuvre considérable des artistes tournaisiens suffisent pour donner une idée de leur haute importance. M. J. Destrée 3, en parlant de l'évolution de l'École de sculpture brabançonne, montre fort bien la transition d'un style idéal primitif, dû à l'influence française, à un style plus réaliste et mieux approprié au génie flamand à la fin du XIV^ siècle. Une transformation analogue eut lieu dans le Tournaisis à la même époque, et elle se fait surtout sentir dans de petits monuments funéraires plus connus sous le nom de bas-reliefs votifs -^ (pi. 111), que l'on peut voir encore par douzaines, plus ou moins bien conservés, dans les murailles des églises de Tournai. Le thème presque invariable de ces bas-reliefs est : au centre, la Vierge tenant l'Enfant Jésus, quelquefois la Sainte- Trinité ou le Jugement dernier; exceptionnellement, un autre sujet de dévotion particulière. Des deux côtés d'un de ces groupes de sainteté sont agenouillés le donateur suivi de ses fils; de l'autre, son épouse accompagnée de ses filles. * J. HouDOY, Histoire archéologique de la ville de Cambrai. • Mgr Dehaisnes, L'art dans les Flandres, le Hainaut, etc., p. 124. 5 J. Destrée, Étude sur la sculpture brabançonne au moyen âge. (Annales de la Soc. d'Arch. de Bruxelles), 1894-1895. ^ MM. A. de la Grange et L. Cloquet, Études sur l'art à Tournai, 4889, p. 146. ACADÉMiK ROTALS DE BELGIQUE. — Mém. cour. et autres mim. t. LV, p. 8, 4900. M. Maeterlinci. Fl. II I. Bas-relief votif du chanoine de Quinghien (1429). Musée de Tournai. (Voir page 17.) (9) Depuis plus de quarante ans, Waagen, Heris, Rousseau et plus récemment M. Cloquet ^ et d'autres ont signalé la haute valeur de ces bas-reliefs, qui montrent une évolution si carac- téristique de notre art national. Quoique souvent exécutés par des artistes de second ordre, on y remarque toujours un style réaliste, une observation des sentiments humains que nous retrouverons plus tard dans la peinture flamande de l'école de Roger van der Weyden. Deux bas- reliefs votifs mis au jour dernièrement dans l'ancien cimetière des frères Mineurs à Tournai, peuvent être considérés comme des spécimens typiques du commencement de ce genre 2. Ils sont d'autant plus intéressants qu'ils repro- duisent, en un sujet familier et réaliste, le thème des pleureurs et des porteurs que l'on retrouve dans les somptueux tombeaux bourguignons, dus, en partie, au ciseau habile des sculpteurs tournaisiens 3 Comme les deux sujets sont analogues, il suffira d'en décrire un seul. Sur une civière recouverte de paille finement tressée est étendu, mort, dans un réalisme saisissant, un frère Mineur. Deux moines qui l'ont veillé se sont endormis, abattus par la fatigue. Ils sont surpris dans leur sommeil par quatre frères qui viennent pour l'inhumation. L'un, soulevant doucement la tête, prononce ces mots inscrits sur une banderole : Requiescat in pace, Pater noster libéra a malo, amen; le second, tenant d'une main le goupillon et de l'autre une croix d'un très joli travail, répète Requiescat! Un troisième montre la môme invo- cation gravée sur les pages ouvertes d'un livre qu'il tient à la main, tandis que le quatrième, se baissant pour saisir les bras de la civière, contemple avec un sentiment de compassion son 1 MM. DE LA Grange et Cloquet, Études sur l'art à Tournai, 1889. - L Cloquet, Quelques nouveaux documents sur l'art à Tournai, p. d5. 5 A. Philippi, Die Kunst in den XV. und XVI. Jahrhundert, etc., Leipzig, 1898, p. 9, et Ms^ Dehaisnes, L'art dans les Flandres, le HainaïUy etc., p. 124. ( 10 ) frère défunt. La banderole qui traduit sa pensée porte ces paroles de l'absoute : In paradisium deducant te angeli. Au-dessus de cette scène émouvante et si réaliste, on aper- çoit dans le ciel, sur des nuages, escortée de deux anges déli- cieux qui l'encensent, la gracieuse figure de la Vierge recevant la prière du mort : Nunc mater exora natum ut meum extollat peccatum. Un beau diaprage décore le fond de ce bas-relief, qui garde les traces de sa décoration polychrome. Le monu- ment est consacré au frère Jean Fiesne et date de 1400. Les têtes et les mains sont d'une « individualisation » étonnante, et l'on voit, reproduites dans les visages, les rides et les traces des macérations des moines aux physionomies si diverses. Plu- sieurs des têtes sont malheureusement très abîmées. Comme dans l'œuvre de Roger van der Weyden, les pro- portions du corps semblent un peu sacrifiées. On voit que l'expression des sentiments dans les physionomies et dans les attitudes fut la préoccupation principale de l'artiste qui, lui aussi, eut pour but d'émouvoir tout en étant vrai. Les statues presque colossales de l'église Sainte -Marie - Magdeleine, à Tournai, présentent également, mais dans un genre plus grandiose, certaines analogies avec l'art de van der Weyden. Parmi celles-ci, il s'en trouve deux d'une grande valeur artistique : ce sont celles de VAnge Gabriel et de la Vierge 3Jarie, formant dans leur ensemble la représentation de V Annonciation K Elles sont en pierre blanche polychromée et forment un tout avec les supports richement ornés et armoriés sur lesquels elles paraissent placées. Elles sont tout à fait conçues dans le style du commencement du XV® siècle et paraissent contemporaines de notre peintre, quoique l'on y sente encore l'influence de Sluter. (PI. L) L'ange, incliné dans une attitude respectueuse en face de la Vierge, est vêtu de l'aube blanche, rehaussée des anciens parements liturgiques, les archanges étant considérés comme * L. Cloquet, Notice sur réglise de Sainle-Marie-Magdeleine a Tournai, Tournai, 1882. Académie royale de Bklgique. t. lA. p. iO, 4900. Mém. cour, et autres mém,, M. Maetehlinck. PL. IV Fragnienls de dais cl de chapileaux provenant d'église? de Tournai. (Voir page 15.) i^r ^^ (11 ) les ministres du Seigneur et vêtus comme tels. L'appareil au bas de l'aube est orné de quatre feuilles d'or sur fond rouge. Au-dessus de l'aube est passée l'étole, qui est d'or, avec croix rouges. L'ange portait une lige dorée, terminée par un fleuron. La Vierge est debout devant son siège; elle s'est levée avec respect à l'apparition du divin messager. Elle tient un livre à la main pour indiquer qu'elle a été surprise dans sa lecture pieuse. Sa robe est blancbe et un manteau bleu couvre ses épaules. La figure touchante de la Vierge montre bien les sentiments si complexes qui raniment. Les draperies des deux statues prouvent une grande habileté chez l'artiste, et l'on y rencontre les mêmes plis, les mêmes cassures aux manches que l'on trouve chez van der Weyden. Les polychromies, malheureusement refaites, nous rappellent que Roger, alors qu'il était déjà le peintre le plus en vogue de Bruxelles, enlumina entre autres le monument votif de l'église des Récollets, où l'on voyait l'image de Notre-Dame accompagnée des figures de Marie d'Evreux, épouse de Jean III, duc de Brabant et de Limbourg, et Marie de Biabant, sa fille, femme de Renaud III, duc de Gueidre. Le sculpteur Jean Van Evere exécuta ce monument en 1439 i, et reçut pour son travail la somme élevée de 38 ridders de 4 gros de Flandre la pièce. Le travail d'enluminure était considéré comme très important, car van der Weyden, qui en fut chargé, reçut pour salaire 40 ridders, somme supérieure à celle donnée à l'imagier. Roger, lors de son long séjour à Tournai, peignit-il quelques- uns de ces monuments votifs, et peut-être les deux statues de V Annonciation dont il a été question plus haut? La chose ne nous paraît pas invraisemblable. Nous n'avons malheureusement que très peu de renseigne- ments certains sur nos premiers peintres flamands, et il nous est souvent nécessaire d'aller les puiser chez des historiens étrangers, comme le Florentin Guicciardini, qui, traversant nos * J, Destrée, Étude sur la sculpture brabançonne au moyen âge. \ ( 12 ) contrées, portèrent leurs investigations sur les artistes néer- landais, dont l'Italie appréciait les œuvres depuis 1450. Quand Vassari, cent ans plus lard, écrivit sa Vie des peintres (1566 et en 1558 sa seconde édition), les artistes flamands n'avaient pas encore trouvé parmi eux un biographe. Cari Van Mander n'apparaît chez nous qu'en 1604, pour sa première édition de sa Vie des peintres ; et en 1617 pour sa seconde i. Les renseignements qu'il donne sur les artistes contemporains de Van Eyck et recueillis par la tradition sont nécessairement fort inexacts. Les plus anciens documents connus concernant Roger ont été retrouvés dans les archives de la ville de Tournai -. Le premier est ainsi conçu : Hogelet de le Pasture (van der Weyden), natif de Tournay, commencha son appresiire le cinquième jour de mars Van mil CCCC vingt six et son maistre Robert Campin peintre, lequel Rogelet a parfait son appresure duement avec son dict maisti^e. Le second nous apprend que : Maistre Bogier de le Pasture, natif de Tournay, fut reçu a le francise du mestier des paintres le premier jour d'Aoust l'an dessus dict (1432). C'est après cette date qu'il alla s'établir à Bruxelles, mais aucune mention n'en est faite avant le 21 avril 1435. On sait qu'il naquit en 1399 ou en 1400, et que son père se nommait Henri. Quand, en 1426, il fut reçu comme apprenti de Robert Campin, il avait donc 27 ans. Il était marié depuis un an avec Elisabeth Goffaert. Son apprentissage dura cinq ans et cinq mois, et il eut pour compagnon, entre autres, Jacques 1 Ad. Philippi, Z)ie Kunst in den XV. und XVI. Jahrhundert in Deutsch- land und die Niederlànden. Leipzig, 1898, p. 36. 2 Dès 1841 {Messager des sciences historiques, 1841, p. 218), M. Alph. Wauters établit l'identité de Roger dit de Bruges avec van der Weyden. Vers cette époque, Bart. Dumortier mettait au jour les premiers docu- ments authentiques concernant ce peintre et revendiquait, avecM.Génard, pour Tournai, la gloire d'avoir donné le jour à Roger de la Pasture ou van der Wevden. AcAiiÈMu: itOYAi.K i)i: l?i.i,('.iuri:. — M,»/, cotir. rt (luttes mcm., t. I,X, 1». Il), lildO. — Maktkiîf.inck. Pr,. V. Volet de droile du retable de Mirallures. L Apparition à lu Vierge. Musée de Berlin. (Voir page 15. Daret, f|ui succéda plus tard h Jean Van Eyck dans ses fonctions de peintre et de valet de chambre du duc de Bourgogne. Mais des vingt-sept premières années de son existence, avant sa réception comme apprenti chez maître Campin, on ne sait rien, et libre champ est laissé aux conjectures. II est hors de doute cependant que, vu ses aptitudes artis- tiques exceptionnelles, sa vocation d'artiste dut se dessiner de bonne heure, et qu'il ne put manquer de s'intéresser à ce grand mouvement d'art sculptural dont sa ville natale était un des principaux centres. Peut-être mania-t-il lui-même le ciseau et l'ébauchoir de l'imagier avant d'entrer si tardivement dans l'atelier de Robert Campin. Cette supposition ne paraîtra pas improbable, car elle expli- querait ses progrès rapides, et il n'aurait fait que suivre l'exemple de son maître qui, comme on peut le constater par les comptes de la ville de Tournai, fut lui-même à la fois peintre et sculpteur ^. R. Campin, dont aucune œuvre n'est restée, ne nous est guère connu que par une sentence de bannissement d'un an qui lui fut signifiée « pour le vie ordurière et dissolue qu'il menait depuis longtemps, lui homme mariée avec Laurence Polette^y{Um 2. Les comptes de Tournai nous le montrent dans une vingtaine d'extraits (de 1408 à 4441) comme se chargeant de peintures de peu d'importance, telles que polychromies de statues et de bas- reliefs, peinturages à l'extérieur d'édifices publics et même de la vente des couleurs. 1 Archives de Tournai. — Comptes de 1426. « Item, pour le salaire et le paine du dict maistre Robert, d'avoir le dite fiertre taillié, faite, livrée, dorée, poindre et estoflfer les parquiaux des dicts confanons. » Id. — Comptes de 1439. « A maistre Robert Campin pour la fachon, taille et dorure de le fiertre de la Ville faicte et portée en le procession en cest an IIIJ C. et XXX. » 2 V. PiNCHART, Bull, (le l' Académie roijale de Belgique, 1872-1882, et Études sur l'art à Tournai, par MM. de la Grange et L.Gloquet, 1889, p. 122. ( 14 ) Son influence sur un artiste tel que Koger ne put être consi- dérable, car tous les yeux se portaient alors sur Jean Van Eyck, dont les œuvres magistrales révolutionnaient l'art et servaient de modèle aux divers artistes de cette époque. Lui-même sut s'assimiler la richesse de la couleur du peintre de Philippe le Bon, et si son sentiment d'art fut différent, c'est parce qu'il sut le premier introduire dans sa peinture les qualités réalistes pleines de vie et de sentiment des imagiers de sa ville natale. Quoique M. Cloquet n'ait pas parlé, dans son excellent travail UArt à Tournai, de l'influence des imagiers de cette ville sur Roger van der Weyden, nous avons pu, dans une conversation particulière, lui demander son avis. Il croit cette influence vraisemblable et en voit la preuve dans « l'individualisation » des types des bas-reliefs votifs dont l'un d'eux a été décrit plus haut. Il la reconnaît aussi dans les deux grandes figures de y Annonciation de l'église Sainte-Marie-Magdeleine, et notam- ment dans leurs expressions ainsi que dans les cassures des plis des draperies. M. A.Philippijdans son ouvrage récent sur r.4r/ auXV'etau XVl^ siècle dans les Pays-Bas i, reconnaît aussi cette influence. (( L'art de Roger van der Weyden nous rappelle, dit-il, qu'il y avait à Tournai d'excellents {tûchtige) sculpteurs. )> Il a remar- qué aussi l'aspect sculptural de ses œuvres ainsi que le nombre de motifs sculptés qu'elles contiennent. M. E. Baes, auteur de plusieurs ouvrages d'art, couronnés par l'Académie royale de Belgique, croit cette influence admissible, mais seulement dans la première période de sa vie artistique. Il reconnaît aussi que Roger dut être influencé par l'art sculp= tural de Tournai, « si intimement lié alors à la peinture ^ ». Nous ne connaissons malheureusement que peu d'œuvres de la jeunesse de Roger van der Weyden. La plus ancienne connue * A. Philippi, Die Kimst in den XV. und XVI. Jahrhimdert in Deutsck- land und die Niederlànden. Leipzig, 1898, p. 40. « Das in Rogiers Heimat Tournai, tûchtige Bildhauer in einheimischen Marmor arbeiteten. » 2 Lettre particulière en réponse à la demande que nous lui avons faite. L. M. Académie royali: de IJKiGionr: t. LX, p. l'i, lîKK). - Ml Di^coiir, et aulres tnéi, M. M Tl•:Kl.l^(:K. PL. VI. La Descente de Croix de Rofifer van der Weyden. Escurial. (Voir page 16.) ( 15 ) est le petit retable de Miraflorès, actuellement au Musée de Berlin {n° tiM). Les auteurs les plus sérieux lui attribuent une date antérieure à 1438, et son existence à Miraflorès est prouvée par des documents authentiques depuis 1445. D'après M, Baes, van der VVeyden aurait exécuté cette œuvre remarquable pour le pape Martin V, en 1431, année de sa mort ^. On sait que ce retable fut donné au roi de Castille, Jean H, qui lui-même l'offrit à la Chartreuse de Miraflorès en 1445. Il représente, au centre : Le Christ pleuré par sa Mère; le volet de droite : V Adoration de l'Enfant Jésus, et à gauche : V Apparition du Christ ressuscité à sa Mère. Dans cette dernière composition (pi. V), on est frappé de l'expression ineffable de la Vierge, dont on voit la tristesse se dissiper doucement à la vue inespérée de son divin Fils. Elle nous montre, exécutée par un maître, une de ces expressions si recherchées par les sculpteurs tournaisiens de cette époque. Outre l'aspect plus ou moins sculptural du groupe de V Apparition, on remarquera que chacun des sujets est encadré dans un portique orné de divers motifs de sculpture, où l'on reconnaît, à première vue, des types architecturaux et plastiques en usage à Tournai 2. A droite et à gauche, on remarque, disposée dans une gorge, sur une colonne gothique terminée par un chapiteau fleuronné, une statue de saint aux draperies caractéristiques. Au-dessus d'elle se trouve un dais de même style terminé par un pinacle fleuronné. La décoration du plein cintre est formée par une succession (trois de chaque côté) de petits groupes variés posés sur des supports et sur- montés de dais de la même forme que les supports. Or, tous ces divers modèles ou fragments architecturaux se retrouvent sans exception à Tournai 3. On les reconnaît notamment dans les illustrations de l'ouvrage de M. Cloquet et de la Grange : 1 E. Baes, Bulletin des Com» royales d'art et d'arch., 1886, p. 26. * et ' Voir la photographie représentant divers fragments de dais et de chapiteaux provenant de l'église Sainte-Marie-Magdeleine, à Tournai. (PI. II et IV.) ( 16) VArt à Tournai, représentant les bas-reliefs votifs de la cathé- drale, ainsi que ceux des églises Saint-Jacques, Saint-Nicolas et Sainte-Magdeleine. Les photographies (pi. II et IV) mises en regard du volet du retable de Miratlorès nous semblent concluantes sous ce rapport. Un petit retable, attribué au même maître, qui se trouve au Musée de Francfort-sur-le-Mein, présente les mêmes encadre- ments de sculptures peintes. Les sujets sont également tirés de la vie du Christ, mais les scènes se passent en partie devant des portiques analogues. La Descente de Croix (pl.VJ) que Roger peignit peu après pour Louvain, en 1440, pour la Confrérie du Grand-Serment, et qui se trouve actuellement à l'Escurial, présente un aspect abso- lument sculptural. On remarquera que, comme dans tous les bas-reliefs, le fond sans profondeur est réduit au minimum. Ici il est simplement doré. Toutes les figures, comme il estd'usnge en sculpture, se font pendant et s'équilibrent en une symétrie presque choquante. Ils semblent épouser la forme générale du retable dans lequel ils semblent comprimés. A droite, Magde- leine et à gauche saint Jean, en se courbant tous les deux vers le centre, forment de chaque côté la partie la plus basse du groupe. Puis viennent les deux figures debout à la même hau- teur d'une sainte femme et de saint Jean d'Ariméthie, presque pareilles. Les lignes générales du Christ mort se retrouvent plus bas dans celles de la Vierge évanouie, et l'on remarque une analogie étrange dans les poses des deux corps ainsi que des bras. Les traits un peu durs semblent taillés dans le mar- bre, ainsi que les draperies aux plis anguleux, et l'ensemble, comme on peut en juger, donne bien l'aspect d'un magnifique bas-relief superbement polychrome i. Cette œuvre dut faire la plus grande impression sur ses con- temporains, car on en trouve de nombreuses copies faites par ' A. Philippi, DieKunst in den XV. iindXVI. Jafirhitnderl in Deutsch- Umd und die Niederlànden. Leipzig. 1898, p. 40. « Die Hauptpersonen konnten wir uns woll als plastische Figuren denken. » AcADKMiE luiY.M.i-: DK IJKi.fwyiiK. - Mim. cour, et autres me t. LX, j). 10 \\m. -M. IMakteiu.inck. l'i.. Vil. La Madone avec des saints (à droite Jean cl Pierre de Medieisj. Musée de Francfort. (Voir page 17.) ■■■ ir, ( 47 ) des peintres de son école, notamment deux ù Madrid et une à Berlin datée de 1488. Lui-même en a l'ait un(i réplique restée à Louvain. Un petit tableau (pi. VII) représentant la Madone avec des saints (Musée de Francfort-su r-le-Mcin), quoique appartenant à la dernière période de sa carrière artistique, rappelle les deux œuvres citées plus haut. Ici encore la composition est resserrée et symétrique, disposée comme un bas-relief, sur un fond sans perspective, où l'on remarque deux anges soulevant une draperie. Ce motif est également un de ceux que Ton ren- contre fréquemment dans les bas-reliefs votifs de Tournai, et on les retrouve notamment dans le monument funéraire du chanoine de Quinghien (14:29), déposé actuellement au Musée de Tournai ^. (Voir la photographie planche 111, que nous devons à l'obligeance de M. Soil, conservateur de ce Musée.) Comme dans les retables cités plus haut, le sujet est entouré d'un portail en pierre, à gorge moulurée, mais d'un style plus sobre. En bas, sur le seuil sculpté, se détachent trois écus où l'on reconnaît le lys rouge de Florence et probablement les armes desMédicis, dont les portraits, d'une « individualisation» frappante, se trouvent à droite de la Madone. (A sa gauche se trouvent les saints patrons de Pierre et Jean de Médicis.) Ce tableau, où l'on reconnaît une certaine influence italienne, plaiderait à l'appui du voyage de van der Weyden en Italie. Comme on a pu le constater, c'est bien de l'art si vivant et si humain des imagiers de Tournai que procèdent les œuvres de Roger, qui le premier sut transplanter dans le domaine de la peinture ce mouvement d'art si puissant, si expressif. Le génie de Van Eyck, créé pour une élite, ne répondait plus aux aspirations nouvelles, et bientôt — on doit le regret- ter -- on voit décroître et disparaître son influence. Les spé- culations abstraites du beau ne pouvaient plus être comprises » Bon DE Bethune, voir Bull, de la Gilde de Saint-Thomas et Saint-Luc, 1863-1869, p. 237, et Études sur l'art à Tournai, de MM. de la Grange et L. Gloquet, 1889, p. Vol. Tome LX b (18) par la foule passionnée et croyante dont le sentiment se trou- vait entraîné vers les scènes de vie intense que lui offrait l'art nouveau de van der Weyden, où elle retrouvait enfin un Christ, une Vierge et des saints vivant de sa vie à elle, et mon- trant sur leurs visages et dans leurs attitudes ses joies, ses souffrances et jusqu'à son désespoir. Le génie de Van Eyck, peintre des princes et des grands, ne parlait qu'aux yeux, tandis que l'art de Roger touchait les cœurs et parlait à l'âme. 19 ) Une sculpture votive tournaisienne inconnue du XV^ siècle i. Dans ma dernière communication, concernant les « Ymai- giers w de Tournai et Roger de la Pâture (van der Weyden), j'ai eu l'occasion de parler de quelques sculptures tournaisiennes exécutées par des artistes antérieurs à notre grand peintre flamand, ou par ses contemporains. J'aurais pu adjoindre à cette étude la description d'un bas- relief votif du XV« siècle qui se trouve au Musée lapidaire de Gand (Ruines de l'abbaye de Saint-Bavon), si je n'avais préféré la réserver comme sujet d'une communication spéciale, espé- rant ainsi attirer plus particulièrement l'attention de l'Acadé- mie royale de Belgique sur cette œuvre remarquable, si intéressante pour l'histoire de la sculpture à Tournai et dont l'importance a été jusqu'ici si diversement appréciée. Ce monument votif semble avoir été ignoré de tous ceux qui se sont occupés de l'art sculptural du Tournaisis. Aucune mention n'en est faite par du Mortier, qui sauva dans sa ville natale tant de sculptures analogues d'une destruction com- plète. Même silence chez Michiels'^, qui le premier crut pouvoir ^ Travail présenté à la Classe des beaux -arts dans sa séance du il octobre 4900. 2 Alfred Michiels, Histoire de la peinture flamande, éd. 1886, t. II, pp. 73 et suivantes. (20) les tourner en dérision. Ni Héris, dans son mémoire couronné par l'Académie de Belgique i, ni Rousseau, ni Wagen, ni M^"" Dehaisne dans ses documents si complets sur VArt dans la Flandre, le Hainaiit et r Artois ^, ni même MM. de la Grange et Cloquet dans leurs études sur 1*^4 r^ à Tournai^, qui appré- cièrent avec plus de justice ces intéressantes productions sculpturales, aucun n'a semblé connaître l'œuvre du Musée de Gand, qui les aurait certes Irappés par ses hautes qualités artistiques. La reproduction qui accompagne cette communication ne peut donner une idée bien complète de sa valeur, car, vu la défectuosité de son emplacement, j'ai dû la photographier dans un éclairage venant de face et presque d'en bas. Comme on le voit, la composition représente V Adoration de r Enfant Jésus. Dans une étable aux charpentes apparentes, la Vierge à genoux, dans une pose charmante, regarde avec amour l'Enfant divin nouveau-né qui est déposé sur un pli de son manteau; à droite, deux anges s'approchent et s'agenouillent naïvement en joignant les mains; à gauche, saint Joseph, debout, con- temple la scène. Près de lui se trouvent la crèche,- la vache et l'âne. Par une des baies ouvertes dans le fond, on voit le paysage et un arbre finement détaillé 4; par une autre, deux bergers accoudés sur une palissade, l'un des deux tenant un épieu tandis que l'autre joue du chalumeau ». * Heris, Mémoire sur les caractères de V École flamande, dans les Mém. cour, et les Mém. des savants étrangers publiés par l'Académie royale de Belgique, t. XXVIL 1853-1856, pp. 9 et suivantes. 2 Mgr Dehaisne, Histoire de Vart dans les Flandres, le flainaiit et V Artois, pp. 123 et suivantes. 3 M.-N. DE LA Grange et Cloquet, Études sur l'art à Tournai, t. I, pp. 146 et suivantes. * Le paysage ainsi que l'arbre sont des parties peintes à l'huile sur une surface plane. «s On voit aussi les frasjments d'un troisième berger complètement brisé. Académie royale de Belgique. — Mém. cour, et autres mém. t. LX, p. !20, 1900. — M. Maetkhlinck. J'L. VIII. V Adoration de V Enfant Jésus, ( 21 ) La composition en haut relief est disposée en forme de niche, entre deux colonnettcs prismatiques gothiques, supportant un cintre ajouré et richement ileuronné. Les écoinrons à droite et à gauche portent les écus armoriés des donateurs, qui sont du Sart et de Gerles. Voici la description de ces armoiries : O'azur, i\ un bûlon au naturel acôté et alésé posé en bande, accompagné d'une étoile d'or au chef de senestre, pour du Sart. Parti, au premier comme ci-dessus, pour du Sart; au second, d'azur, un chevron d'or (ou d'argent?) accompagné d'un annelet d'or au chef de dextre, et d'une étoile du même au chef de senestre ainsi qu'en pointe pour de Gerles. Sur les deux côtés de VAdoration se trouvent placées, sous un dais h clochetons, deux statuettes représentant des personnages vêtus du costume de pèlerin, ce qui ferait suppo- ser que le ou les donateurs appartenaient à la Confrérie de Saint-Jacques de Compostelle. La composition polychromée et dorée, comme il était d'usage à cette époque, présente une analogie incontestable avec les œuvres de Roger van der VVeyden qui, on le sait, naquit à Tournai et y habita jusque passé sa trentième année. Elle rappelle notamment une Adoi^ation de l'Enfant Jésus peinte par cet artiste, qui se trouve au Musée de. Berlin (n" S35). Comme dans l'œuvre de Gand, la Vierge y est représentée à genoux, dans une même disposition de tête et des mains, mais tournée dans le sens opposé. L'Enfant Jésus est déposé d'une façon identique sur les plis du manteau de sa mère. Les ange- lets agenouillés ainsi que le saint Joseph présentent également des analogies indéniables. L'Adoration de l'Enfant Jésus du Musée de Berlin constitue le panneau central d'un triptyque d'autel provenant de Middel- bourg. Van der Weyden dut peindre cette œuvre avec un soin tout particulier, car elle fut exécutée pour Bladelin, trésorier du duc de Bourgogne, qui se trouve représenté à genoux, comme donateur, à droite de la composition. C'est une inscription au bas de la sculpture du Musée de \ ( 22 ) Gand, qui nous apprend les noms des donateurs de ce monument votif, ainsi que la date à laquelle il fut exécuté : l^itu par fa rjrace ait Xtp amc^ te ftfi ^[[egan tuifart jatii^i fiar^Di^ bt ^ornau et marcgant tt bt il^imifclïc Maxu^ittt tt^txit^ foy efpeufe ïp guc5 a orîjonne tic ranter tn ctfte e0ÏifE }3erpctueïïemcnt ïe pracgain ïinitii tt tebaiit te ranîieïer un oBit tant Up bameG te r^fpitaï tu Q^riuïïe ont pot faire ranter et autiet jnr tonner xxviij. ^. t. jpor xii poure^ tiner aUec re au tiet jor xx. ^. t. te filanc pain ïe ^» arti^é ïegueï aegan trepaffa ï'an m. uij. l. v. 3 ïe ij« aouft et ïe ^imifeïïe ï'an m. nij. xxxv. C'est donc vers 1458, peu avant la mort de van der Weyden, qui mourut en 1464, que cette œuvre fut commencée. Cette date coïncide avec celle de l'exécution du triptyque de Berlin, qui, d'après divers indices, tels que sa technique plus libre, son abandon des motifs et encadrements architecturaux, dimen- sions plus grandes des panneaux, etc., nous reporte à une époque tardive de sa carrière artistique. Le relief de Gand, comme le triptyque du Musée de Berlin, nous montre spécialement dans la Vierge aux mains jointes, priant à genoux, une réminiscence certaine des attitudes fami- lières aux madones exécutées par les artistes de Florence et de rOmbrie pendant les vingt premières années du quatre cento (1400). Kéminiscence que l'on observe, déjà avant van der Weyden, chez des maîtres de l'école de Cologne, tels que Meister Wilhelm et Stéphan Lochner. La composition sculptée qui nous occupe présente un autre caractère que je n'ai observé jusqu'ici dans aucun des monuments votifs tournaisiens connus : c'est son aspect tout à fait pictural. A l'opposé des premières peintures de Roger où l'on semble voir des retables sculptés superbement polychromes, ici le sculpteur a voulu donner l'illusion d'une peinture. Les figures et les animaux des arrière-plans, les fonds laissant voir des (23) arbres et un paysage lointain, tout cela nous montre une préoccupation de perspective que nous ne trouvons pas orili- nairement dans les œuvres sculpturales, et qui nous rappelle la technique des dernières œuvres de van der Weyden. Cette œuvre, unique jusqu'ici, nous ferait supposer que les Ymaigiers de Tournai, après le départ de Roger de sa ville natale, continuèrent à suivre, pas à pas, les évolutions de sa carrière artistique. Et que si lui-même sut garder si longtemps le souvenir de son séjour parmi eux, c'est qu'il revint plu- sieurs fois à Tournai et peut-être, entre autres, vers l'époque de l'exécution de cette sculpture qui semble avoir été dirigée par lui. C'est vers 1836 que les membres de la direction du Messager des sciences, dans une de leurs excursions archéologiques faites avec le boni de l'année, trouvèrent en vente sur la voie publique, à Tournai, cette sculpture alors presque intacte, qu'ils eurent l'heureuse fortune d'acquérir pour la somme plus que modique de oO francs. (État des dépenses présentées par M. C.-P. Serrure à la Commission des monuments, année 1837 1 .) Cette pièce est décrite sommairement dans le catalogue des antiquités existantes au Musée de Gand, le 15 février 1848, sous le n" 177 2. On y apprend que cette sculpture provient de Véglise du Château à Tournai, et qu'à l'époque de son acquisi- tion, elle était « dorée et peinte sur toutes ses parties et bien conservée, » ce qui n'est malheureusement plus le cas aujour- d'hui 3. Parmi les notes tournaisiennes relevées par M. F. van * Bibliothèque de l'Université de Gand. — Registre n° 129^8, p. 238. (Commission des Monuments à Gand.) 2 Catalogue des antiquités existant le 15 février 1848 au Musée de la ville de Gand, sous la surveillance des membres de la Commission pour la conservalion des monuments. Bibliothèque de l'Université de Gand. (Commission des monuments de Gand.) Boite A. Farde inventaire du Musée historique. 3 La Commission du Musée m'a promis de faire déplacer cette sculpture et de l'exposer dans de meilleures conditions. ( 24 ) den Bemben herald iste, je trouve que « MargriUe » de Gerles mourut en août 1456, après avoir dans son testament (approuvé dans la même année) exprimé la volonté d'être enterré dans réglise « de Saint-Nicolas au Bruille », sous une lame de pierre avec l'épitaphe ci-après « au plus près du pilier de la chapelle de la Fontaine «, à la place qu'on lui avait accordée pour le bénitier dont elle et son mari avaient gratifié la susdite t'glise. On verra qu'à cette époque les nobles ne rougissaient pas d'être des marchands. Voici l'épitaphe : Cïjp ticffoutij5 tt marûrc gift IcQan bu ^art en fon temps firaffeur et marcjjant de fiics/ biiu^ et autres bcnrecp Icguel eu fou biUaut fonda un oûiit Qu'on î3oil&t cantet cijacun an m cefte e0lifc le premier lundi Ue feUrier perpétuellement. M. Th. de Raadt donne la reproduction des sceaux des du Sart et des de Gerles dans son intéressant ouvrage héraldique concernant la noblesse belge. J'ai appris depuis peu que M. H. Hymans, dans son rapport sur mon premier travail : Pwger van der Weijden et les Ymagiers de Tournai, avait signalé avant moi l'existence de cette sculpture votive dont il a parlé dans les termes suivants (séance de la Classe des beaux-arts du 6 août 1900) : « A Gand, au Musée lapidaire de l'Abbaye de Saint-Bavon, existe un ravissant petit bas-relief de la Nativité, dont le fond de paysage, en partie peint, en partie sculpté, les vêtements rehaussés d'or et de couleurs, ont dû faire à l'origine un vrai tableau. » 3 2044' 093 292 373