( " 0 / r MÉMOIRES COURONNÉS ET AUTRES MEMOIRES PUBLIES PAR L ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE» COLLECTION IN-8». - TONIE XN1T1I. BRUXELLES , F HAYEZ. IMPRIMEUR DE L ACADEMIE ROYALE* rue de Louvain 108. Janvier 18 86. . MÉMOIRES COURONNÉS ET AUTRES MÉMOIRES. MÉMOIRES COURONNÉS ET AUTRES MEMOIRES PUBLIÉS PAR l’académie royale DES SCIENCES, DES LETTHES ET DES BEA ÜX-ARTS DE BEI.GIQl E COLLECTION — TOTBK XWVII BRUXELLES, F. H AYEZ. IMPRIMEUR DE LACADÉMIE ROYALE, rue de Louvain 108. ♦ - Janvier 1 886. MÉMOIRE SUR LE TÉTRAÈDRE. Points et cercles de Lemoine et de Brocard. 1. Le point K du plan d’un triangle A1A2A3, dont les dis¬ tances aux côtés sont proportionnelles aux longueurs a2, (h de ces côtés, jouit de nombreuses propriétés, dont les plus remarquables sont dues à M. E. Lemoine (*). Nous le désigne¬ rons, dans la suite, sous le nom de point de Lemoine (**). A ce point se rattachent intimement deux autres points w, w', qui ont reçu la dénomination de points de Brocard (***), du nom du géomètre qui les a étudiés pour la première fois. Ils sont définis par les égalités d’angles 0>AtA2 = coA 2 A 3 = cd A 3 A j , (x>' A g A , = co’AjAg c^AjAj . Les angles wA,A2, w'AsAj ont une valeur commune a (angle (*) Comptes rendus de V Association française pour l'avancement des sciences, congrès de Lyon (1873) et de Lille (1874); Nouvelles Annales de mathématiques , 1873, p. 364; 1883, p. 430; 1884, p. 28; Nouvelle Corres- pondance de Catalan, t. I, p. 47, et t. VI, p. 364; Mathesis, t. I, p. 153. (**) Les Allemands emploient le terme de point de Grebe. (***) Nouvelle Correspondance, t. 111, IV, V et VI; Nouvelles Annales, 1875, p. 286; Congrès d'Alger, 1881 ; Mathesis, t. I, p. 174, et t. II, p. 75; Journal de Bourget, t. VII ; Congrès de Rouen, 1883. de Brocard ) qui vérifie des relations trigonométriques impor¬ tantes, telles que sin (A, — ce) sin (A2 — a) sin (A- — a) = sin3 x , CL J H— (1 s H— O t cot x — cot A. -+- cot A, -+- cot A- = - 1 - - . 4A1A2A. coséc2 a = coséc2 A j -h coséc2 A2 -h coséc2 A3 (*). Il nous a paru intéressant d’étendre à l’espace les proposi¬ tions concernant les points de Lemoine et de Brocard. Ces recherches présentaient certaines difficultés : les systèmes de trois droites concourantes sont souvent remplacés par des quadruples hyperboloïdiques (**), la considération des figures semblables construites sur les faces du tétraèdre fait défaut, et parfois les analogies entre le triangle et le tétraèdre sont peu apparentes ou même manquent complètement. Plusieurs questions sont restées sans réponse; mais nous espérons y revenir prochainement. Ces études nous ont conduit à approfondir certaines notions peu répandues et à nous occuper de problèmes qui n’ont pas de rapport direct avec l’objet principal de ce Mémoire. Nous sommes ainsi parvenu à un assez grand nombre de résultats nouveaux qui ne manqueront pas d’offrir un certain intérêt. Ces digressions se rapportent aux transformations arguésiennes, aux quadruples hyperboloïdiques, à quelques tétraèdres par¬ ticuliers et à quelques minimums. Pour entrer en matière, nous croyons utile de réunir ici (*) Ou peut ajouter la suivante, qui est nouvelle : sin At cos (At -h cl) -+- sin A, cos (A2 -h x) -H sin A3 cos (A- -4- x) — 0. (**) Système de quatre droites telles que toute autre droite rencontrant trois lignes du système s’appuie aussi sûr la quatrième. Ces droites sont les génératrices, d’un même système, d’un hyperbo'oïde. L’expression de « qua¬ druple hyperboloïdique » a été proposée par Hernies ( Journal de Crelle, t. LXVII, p. 171). les principaux théorèmes dont nous avons cherché la généra¬ lisation. I. K est le point dont la somme des carrés des distances aux côtés de A1A2A3 est minimum. II. Les droites AjK, A2K, A3K, appelées médianes antiparallèles ou symédianes (*), sont symétriques des médianes AjG, A2G, A5G par rapport aux bissectrices des angles A,, A2, A3; elles passent, respectivement, par les milieux des antiparallèles à un côté du triangle par rapport à l’angle opposé. III. Ces lignes partagent les côtés correspondants en seg¬ ments proportionnels aux carrés des côtés adjacents; autre¬ ment dit, K est le centre de gravité des points A,, A2, A3 chargés de masses proportionnelles à al , a2, ai. IV. K est le centre de gravité du triangle K,K2K5 déterminé par ses projections sur a,, a2, , P-3* 5. Les coordonnées normales d’un point M, par rapport à un tétraèdre de référence T, sont des quantités 84, 82, o3, 84, pro¬ portionnelles aux distances de M aux faces de T, ces distances prenant le signe -+- ou — d’après une règle connue. Pour tous les points d’un plan mené par A4A3, le rapport 84 : o2 est inva¬ riable; de même, les coordonnées o,, o2, o3 conservent les mêmes rapports, lorsque le point se déplace sur une droite menée par A4. On passe, des coordonnées normales planes d’un point du plan AiA2A3, à ses coordonnées tétraédriques o4, o2, o3, en mul¬ tipliant les premières par sin a{, sin «2, sin a-0. Les coordonnées barycentriques d’un point M, par rapport à AjAgAsAi, sont des quantités pf, jjl2, ;jl3, 4u4, proportionnelles aux volumes MA2A3A4, MA3A4Af, MA4A4A2, MA4A2A3; on a évi¬ demment !X2 : A4. : A44 = T1J1 : T^2 : TJi : T/4 Désignons par Mn le point de rencontre du plan T„ avec la droite passant par M et le sommet opposé de T; par m„, le point de rencontre de an avec le plan passant par M et l’arête opposée à an. Les relations suivantes sont souvent utiles : nh Al '• »>5A2 = — 4 e-i > m6\5 : m6 A4 = — //4 : nh M : wîgM = (//._ fj.K) : (,ut h- y.2) , M4M : A4M = — ,u4 : h- On peut les résumer en disant que M est le centre de quatre forces parallèles, proportionnelles à y.,, u2, u-, tu4 et appliquées en Aj, A2, A3, A4. Le plan d’homologie des tétraèdres A,A2A3A4, MjM2M3M4 rencontre les arêtes du premier aux conjugués harmoniques des points mh m2, par rapport à ces arêtes, et il coupe les ( 10 ) faces de T suivant les polaires trilinéaires de Mt, M2, ..., par- rapport à ces faces. Nous l’appellerons plan polaire de M par rapport au tétraèdre T. Ses coordonnées ou distances aux sommets de référence sont inversement proportionnelles à P-l) pi’ G. Deux points M, N peuvent être appelés conjugués isogo- naux (*) par rapport à un triangle ou un tétraèdre, lorsque les coordonnées normales de l’un sont inversement propor¬ tionnelles à celles de l’autre point. Pour établir les premières propriétés de ces points, on peut adopter la marche suivante, que nous nous contentons d’esquisser. A. Lorsque deux points M, N du plan d’un angle AOB sont tels que les angles MON, AOB ont même bissectrice, ils sont dits conjugués isogonaux par rapport à AOB ; ON est la polaire isogonale de M et les rayons OA, OB, OM, ON forment un faisceau isogonal. Si Ma, Mb, Na, Nb sont les projections, sur lesxôtés de F angle AOB, de deux points conjugués isogonaux M et N : 1° les pro¬ duits MMa . NNa, MMb . NNb sont égaux; 2° OM, ON sont perpen¬ diculaires aux droites NaNb, MaMb; 3° les points Ma, Mb, Na, Nb appartiennent à une meme circonférence dont le centre est au milieu de la droite MN ; 4° M et N sont les foyers d’une conique tangente à OA et OB. B. Étant donnés un triangle AjA2A- et un point M de son plan : 1° les polaires isogonal es de M par rapport aux angles du triangle concourent en un même point N ; 2° les pi'oduits des distances de Met^S à un côté quelconque de A1A2A5 sont égaux entre eux ; 3° les projections de ces points sur les côtés sont six points d’une même circonférence; 4° les droites A4M, A2M, A3M (ou AjN, A2N, A3N) sont perpendiculaires aux lignes qui joignent les projections de N (*) Pour plus de précision, nous remplaçons ici les termes généraux de « points arguésiens, réciproques ou inverses » par les dénominations de « points conjugués isogonaux » et « points conjugués isotomiques ». ( H ) (ou M) sur les côtés de A,A2A3; 4° M et N sont les foyers d'une conique inscrite à A,A2A3 (*). C. Lorsque deux dièdres ont même arête et même plan bis¬ secteur, leurs plans forment un faisceau isogonal; deux points quelconques, pris dans les faces de l’un des dièdres, sont dits conjugués isogonaux par rapport à l’autre dièdre. M et N étant deux points conjugués isogonaux par rapport aux plans A, B, et se projetant sur ceux-ci en Ma, Mb, Na, Nb : 1° les produits MMa.NNa, MMb.NNb sont égaux; 2° les projections appartiennent à une sphère dont le centre est au milieu de la dis¬ tance MN ; 3° les plans menés par f intersection' des plans A et B et par l'un ou l’autre des points M, N sont, respectivement, per¬ pendiculaires aux droites NaNb, MaMb; 4° les plans A et B sont tangents à une même surface de révolution du second ordre, dont M et N sont les foyers de la méridienne. La démonstration de ce théorème devient facile si l’on pro¬ jette M et N sur les plans NNaNb et MMaMb. D. Étant donnés un trièdre OABC et un point quelconque M : 1° les plans pola ires isogon aux de M par rapport aux trois dièdres du trièdre se coupent suivant une même droite ON ; 2° les pro¬ duits des distances de deux points quelconques M, N des droites conjuguées isogonales OM, ON, à une même face du trièdre, sont égaux entre eux; 3° les projections de M, N sur les trois faces sont situées sur une même sphère dont le centre est au milieu de la droite MN ; 4° les lignes OM et ON sont perpendiculaires aux plans qui passent, respectivement, par les projections de N et M sur les faces du trièdre 0; o° M et N sont les foyers d’une surface de révolution du second ordre, inscrite au trièdre. E. Étant donnés un tétraèdre quelconque et un point M : 1° les plans polaires isogonaux de M par rapport aux six dièdres du tétraèdre concourent en un même point N ; 2° les distances de M aux faces du solide sont inversement proportionnelles à celles de N (*) Comparer : Annales de Gergonne, l. XIX, p. 37, ou Steiner’s Gesam- melle Werke, 1. 1, p. 189; Catalan, Théorèmes et Problèmes, 6e édition, p. 52; Nouvelles Annales, 1865, p. 393 (F.-J.-A. Mathieu). ( 12 ) aux mêmes plans; 3° les projections de M et N sur ces plans sont situées sur une même sphère dont le centre est au milieu de la droite MN ; 4° M et N sont les foyers d’une surface de révolution du second ordre, inscrite au tétraèdre; 5° la droite qui joint M à un sommet du tétraèdre est perpendiculaire au plan qui passe par les projections de N sur les faces du trièdre correspondant. Soient M4, M2, M3, M* les projections de M sur les faces du tétraèdre AiA2A-A4. Si l’on transporte le tétraèdre MiMgMsM* parallèlement à lui-même, la dernière partie du théorème (E) conduit à la proposition suivante qui a été signalée pour la première fois par Steiner (*) : Si les perpendiculaires menées par les sommets d’un tétraèdre MiMsMsM* sur les faces homologues d’un autre tétraèdre A,A2A3A4 concourent en un même point, les perpendiculaires abaissées des sommets de A,A2A3A4 sur les faces de M,M2M3M4 jouiront de la même propriété. Nous donnerons plus loin (**) une généralisation de cette proposition. Un cas particulier, qui mériterait un examen plus approfondi, est le suivant : Les perpendiculaires abaissées des sommets cl’un tétraèdre A,A2A3Ai sur les faces homologues du tétraèdre Ü1020504, qui a pour sommets les centres des cercles circonscrits aux faces du premier, concourent en un même point 0' . V. Les propositions (B) et (E) donnent lieu à deux cas par¬ ticuliers remarquables qui correspondent à la parabole et au paraboloïde de révolution. La droite de l’infini et le cercle AjA2A3 ont pour équations l’une de ces lignes est donc la transformée isogonale de l’autre. Par conséquent, les polaires isogonales d’un point M de la cir¬ conférence circonscrite au triangle A,A2A3, prises par rapport aux angles A,, A2, A3, sont parallèles entre elles; ces droites sont des (*) Journal de Crelle, l. Il, p. 287; Sleiner’s Gesammelte Werke, t. I, p. 155. ( 13 ) diamètres de la parabole inscrite au triangle et ayant M pour foyer. La démonstration de ce théorème par la géométrie pure ne présente pas de difficulté. De même : Si par les six arêtes d’un tétraèdre on mène des plans parallèles à une même droite A, les plans polaires isogo- naux de ces plans par rapport aux dièdres correspondants du tétraèdre concourent en un même point M; les projections de M sur les faces du solide sont dans un même plan perpendiculaire à A ; le lieu de M est une surface du troisième ordre passant par les arêtes du tétraèdre (*). 8. Il existe des surfaces du second ordre circonscrites au tétraèdre de référence et restant invariables par une transfor¬ mation isogonale (**). L’équation générale d’une anallagmatique isogonale est de la forme ^ (^A + V3) + B + V3) + ^ ( V: + V3) = 0 . . (1) Elle est vérifiée par les coordonnées des points J4, J2, J3, J4. La proposition suivante, qui est assez curieuse, s’établit aisément : Toute surface du second degré qui passe par sept des points At, A2, A3, A*, L, J2, J3, h passe aussi par le hui¬ tième et est une anallagmatiq ue isogonale par rapport au tétraèdre À1A2A3A4. En particulier, il existe trois hyperboloides anallagmatiques, représentés par les équatims ^4^1 -+- ^2^3 — 0 j ^2+JiJ3 = 0, ^4^3 -+- = 0. Le premier a pour génératrices d’un système les droites A|A8, (*) Comparer : Journal die Crelle, t. LXIX, p. 197 (Geiser). Le lieu de M a pour équation (**) Il serait plus exact de dire que la transformée isogonale de la sur¬ face (1) se compose de cette surface et des plans de réference. Car A4, par exemple, est conjugué isogona! avec chaque point du p'an ( 14 ) A3A4, J2J3, J4J4 , et pour génératrices de l’autre les lignes JjJ2, A2A3, A.4.A4. L’équation (1) peut représenter une sphère, lorsque les arêtes opposées du tétraèdre sont égales. Donc la sphère circonscrite à un tétraèdre isoscèle (*) passe par les centres des sphères exin¬ scrites et renferme une infinité de couples de points conjugués isogonaux par rapport au tétraèdre. 9. Nous dirons que deux points M, N sont conjugués isoto- miques par rapport à un triangle A4A2A3, lorsque les droites AnM, AnN rencontrent an en deux points équidistants du milieu de an. Si p.,, p.2, ;jl3 sont les coordonnées barycentriques de M, celles de N seront — , — , — . r-i y-î y* De même, deux points M, N dont les coordonnées barycentri¬ ques par rapport à un tétraèdre de référence sont (p,, p2, p3, u4), (jlJ-, peuvent être appelés conjugués isotomiques rela¬ tivement à ce tétraèdre. Les droites A4M, A4N rencontrent le plan A4A2À3 en deux points conjugués isotomiques par rapport au triangle T4; les plans AjA2M, A,A2N coupent A3A4 en deux points équidistants du milieu de A3A4. Deux transversales peuvent rencontrer un côté quelconque du triangle de référence en deux points symétriques par rap¬ port au milieu de ce côté; nous les appellerons conjugués isotomiques. Les coordonnées de l’une de ces droites sont inversement proportionnelles à celles de l’autre; ces lignes sont les polaires trilinéaires de deux points conjugués isoto¬ miques. Deux plans sont dits conjugués isotomiques par rapport au tétraèdre de référence, lorsque leurs intersections avec une arête quelconque sont équidistantes du milieu de celle-ci. Les coordonnées de ces plans sont encore inverses les unes des (*) Le tétraèdre isoscèle (ou équifacial) a été étudié par M. Lemoine (Congrès de Nantes, 1875, et Nouvelles Annales, 1880, p. 155). Voir aussi : Archives de Grunerl, t. LVII; Nouvelle Correspondance, t. Il, p. 144; Nouvelles Annales, 1880, p. 405. ( 13 ) autres ; leurs pôles relativement à la figure de référence sont également conjugués isotomiques (*). ÎO. Une surface du second ordre circonscrite au tétraèdre fondamental peut coïncider avec sa transformée isotomique. L’équation générale d’une anallagmatique isotomique est de la forme A /X2//3) B (/X4//s -h /*!//-) -+- G (fXifX3 -h /*J(U2) = 0. Toute surface du second ordre circonscrite au tétraèdre fonda¬ mental et ayant pour centre le centre de gravité de celui-ci est une anallagmatique isotomique . fl. Soient M un point quelconque, M' son conjugué isoto¬ mique par rapport au tétraèdre A,A2A5A4, M" le conjugué iso- gonal de M', M’" le conjugué isotomique de M", M1T le conjugué isogonal de M'", et ainsi de suite. Désignons par jj.n, p", tuB", (fi — i, 2, 3, 4), les coordonnées barycentriques de M, M', M", M'", ... Nous aurons : Coordonnées barycentriques de M . . . . //„; — — de M' . ian H-n — normales de M' . èu _ l T T' ^ 1 n F-n 1 n — — - de M" . • • • H-tT n i — barycentriques de M" . • • • «" = /*nTîî — — de M,v . • • • = etc. Par analogie, si a,, a2, a5, a4 sont les coordonnées barycen¬ triques du point M'2n), __ «2 _ «3 _ .. T!n „ T 2/i T£n u,T2/l f*i 1 i ra 1 2 3 <“4 1 4 L’élimination de n conduit aux équations d’une courbe qui (¥) La transformation par droites isotomiques et par plans isotomiques a été étudiée par MM. G. de Longchamps ( Nouvelles Annales, 1866, p. 118, et Congrès du Havre, 1877) et Àmigues ( Nouvelles Annales, 1879, p. 548). ( 16 ) passe par tous les points dérivant de M par un nombre pair de transformations : 1 *1 log - log — a, log - i a* log - P 1 Pi Pô Pi log Tt log T2 log T3 log T4 1 1 1 1 Les équations d’une courbe passant par les points déduits de M par un nombre impair de transformations sont les mêmes, sauf à changer ~ en anp.n. Si l’on prend pour M le centre de gravité de AtA2A3A4 ou pour M' le centre de la sphère inscrite, les coordonnées nor¬ males ou barycentriques des points M, M', M", ... sont toujours proportionnelles à des puissances semblables de T,, T2, T3, T4. Ces points jouissent de la propriété de rendre minimum la somme des puissances semblables, d’un certain degré, de leurs distances aux faces du tétraèdre, ou de rendre maximum la somme des inverses de telles puissances (**). Point du minimum de la somme des carrés des distances A DES PLANS DONNÉS. f 2. Soient S4, o2, S3, o4 les distances d’un point quelconque aux faces du tétraèdre A1A2A3A4, et posons J? -+- J| +J* + J* = S. L’identité 2 j=. 2 t* — 2 = 2 (jtT, — JJi)'-, qui revient à S (T* + TI + TI -h TI) — 9V2 = 2 (JJ, - Jjd*, (*) Cette notation indique qu’il faut égaler à zéro les déterminants formés avec trois quelconques des colonnes. (**) Comparer : une communication de M. Lemoine au Congrès de la Rochelle (1882); une de M. Brocard au Congrès d'Alger (1881 ); un article de M. d’Ocagne dans les Nouvelles Annales, 1883, p. 450. ( IV ) montre que le minimum de S a lieu lorsque les carrés qui entrent dans le second membre sont nuis. Le point corres¬ pondant L est donc défini par les proportions (*) qui donnent ii Tt *4 T/ S„=Z 3VT, T* Tf -t-T§ -t-T; S 9V2 1 1 1 1 T \ +T1+T* 1 T* S h\ h\ h\ h\ Les coordonnées barycentriques de L sont TJ, T*, Tf, TJ; ce qui revient à dire que le plan LASA + partage l'arête A,A2 en segments proportionnels aux carrés des faces passant par A3A4, que les plans A4A4L, A4A2L, A4A5L divisent AiA2A3 en trois trian¬ gles proportionnels aux carrés des faces adjacentes (4 et 5). 13. Les coordonnées normales de G sont inversement pro¬ portionnelles à Tl5 T2, T3, T4. Donc les points G et L sont conju¬ gués isogonaux, et on peut leur appliquer les propriétés énon¬ cées au n° 6 (E). Soient L,, L2, L3, L4 les projections de L sur les faces de T D’après une formule connue, 1 - vol LLjL^Lj — — LL^ , LL^. LL^ sin [LLjL^Lj) 6 9 V3 = - ^’iToT- sin (LL,LoL3). i)S3T2 l-o V 123' -iZ< 1 i Les trièdres A4 et LLiL2L5 étant supplémentaires, on a aussi v2 == ^ T,T2T3 sin (LLjLjLg). On déduit de là : Donc L est le centre de gravité du tétraèdre L^Ï^L*. (*) Comparer : Simon Lhuilier, Éléments d’anah/se, p. 297. Tome XXXYII. 2 ( 18 ) Cette proposition peut être démontrée a jiriori. En effet, si L'n est la projection, sur le plan Tn, d’un point quelconque L', la définition du point L donne LL/ -4- LL/ -h LL/ 4- LL4 < L'L; 4- L'Lj, -4- L'L; -4- L'L, ; d’où, à plus forte raison, LL/ 4- LL/ -i- LL/ LL/ < L L/ -h L'L/ 4- L'L/ 4- L'L/. Donc le point L est tel que la somme des carrés de ses dis¬ tances aux sommets du tétraèdre est minimum ; par suite, il est le centre de gravité de ce tétraèdre (*). IX. Soient N,, N2, N3 les points de rencontre des droites Ai A, , A4A2, Ai A 3 avec les plans menés par L parallèlement aux faces A4A2A5, A4A3A|, AjAjAs. Dans le parallélipipède ainsi obtenu, la diagonale A4L passe par le centre de gravité N du triangle NiN2N3. Les hauteurs du parallélipipède sont égales aux distances de L aux faces du trièdre A4 ou proportion¬ nelles à T,, T2, T3; en considérant trois expressions diffé¬ rentes du volume de ce solide, on obtient les égalités A4N8N8. T, = A4N3Nt ,T2 = A4N^t2.T3 (2) A cause de l’analogie de cette relation avec celle qui a lieu entre les segments des côtés d’un angle coupé par deux anti¬ parallèles, nous dirons que les triangles AiA2A3 et NiN2N3 sont des sections antiparallèles, de seconde espèce, du trièdre A4. (*) Nous empruntons ce raisonnement aux Théorèmes el Problèmes, par E. Catalan, 6e édition, p. 230. On peut l’appliquer à la même question traitée pour des plans et des droites en nombre quelconque. Un système de n forces concourantes, perpendiculaires aux faces d’un polyèdre et proportionnelles à leurs aires, est toujours eu équilibre ( Nou¬ velles Annales, 1877, p. 146, et Nouvelle Correspondance, t. IV, p. loO). Mais dans le cas de 4, il n’existe pas toujours de point dont les distances aux faces du polyèdre soient proportionnelles à ces faces, de sorte que le point L doit être déterminé par des considérations différentes (f 5). ( 19 ) Le théorème II du § 2 aura alors pour analogue dans l’espace la propriété suivante : Les droites AtL, A2L, A3L, AJL passent par les centres de gravité des sections antiparallèles de seconde espèce. Les égalités (2) peuvent encore s’écrire ainsi : A4N1.A4A1 : A4N3. A4A2 : A4N3. A4A3 = sin2 : sin2 a- : sin* a6. 15. Considérons n plans quelconques ne passant pas par un même point (n > 3), et soient Pr = x cos «r -+- y cos /3 r z cos yr — pr — 0 , (r = 1 , 2, 3, n ), leurs équations par rapport à trois axes rectangulaires MX, MY, MZ. P,, P2, P5, ... P„ sont les distances du point (. x , y, z) à ces plans. Si l’on pose les conditions du minimum de S sont On en déduit aisément que le lien des points dont la somme des carrés des distances à des plans donnés est constante est un ellipsoïde ayant pour centre le point L qui rend cette somme minimum. Soient L1? L2, L3, ... les projections de L sur les plans donnés. Les équations (3) expriment que les projections de LLi, LL2, LL3, ... sur un axe de coordonnées ont une somme nulle. Par conséquent, les perpendiculaires abaissées de L sur les plans représentent un système de forces en équilibre ; autre¬ ment dit, L est le centre des moyennes distances de ses projections Lj, L2, L3, ... sur les plans. Désignons par X,, à2, a3, ... les angles que font les nor¬ males aux plans donnés avec une droite quelconque MU; la ( 20 ) somme des projections de LL,, LL2, LL3 sur MU étant nulle, on a Pt COS -+- P2 COS >2 -4- ••• -+- P« COS ).n = 0 . . . (4) Cette équation représente un plan passant par le point cherché L. Développée, elle devient x 2 cos a1 cos -h y 2 cos ^ cosA, + s2 cos y1 cos cos ).t. Multiplions les deux membres par A-Sp, cos\, et posons 1 i \ — Z p, cos = p, — 2 p cos >1 cos a, = xt , — 2 ° cos cos j3t = yt) ... (5) n n n Nous aurons ainsi xxY + yyt -f- zzt = p2, équation du plan polaire du point (x{, yly z{) par rapport à une certaine sphère. La signification des quantités x{ , yh zit p résulte des égalités (p) et conduit au théorème suivant : D’un, point quelconque M, on abaisse des perpendiculaires MM„ MM., ..., MMJ2 sur n plans donnés P,, P2, ..., Pn. Soient M' le centre de gravité des points M,, M2, ..., M(1 ; M" la projec¬ tion de M' sur une droite quelconque MU ; M'" le centre de gravité des projections de M" sur les droites MM,, MM-, ..., MM„. Le plan polaire de M "'par rapport à la sphère décrite de M comme centre avec le rayon MM", passe par un point fixe L qui ne dépend que des plans P,, P2, ..., P(J. Pour simplifier, faisons coïncider MU avec MM' et bornons- nous au cas du triangle. Nous aurons alors la proposition que voici : Soient M,, M,, M3 les projections d’un point quelconque M sur les côtés du triangle A,A2A3, M' le centre de gravité du triangle M,M .M-, et N celui du triangle formé par les projections de M' sur les droites MM,, MM2, MM3. La polaire de N par rapport au cercle qui a pour centre M et pour rayon MM' passe constamment par le point de Lemoine du triangle A,A2A3. En faisant usage du théorème sur la multiplication des ( 21 ) déterminants rectangulaires, on peut indiquer la solution des équations (3) au moyen des formules : Pi Pz ... Pn COS a, COS a2 ... COS ûcn cos /31 cos (3 2 ... cos (3n X COS J 3t cos j32 ... COS Pn cos 9^ cos 94 .. cos yn cos 94 cos 94 ... cos yn COS a, COS a2 ... COS an cos (31 cos ... cos j3„ cos 94 cos 94 ... cos 94 Pour trouver le point dont la somme des carrés des dis¬ tances à des droites données dans l’espace est minimum, on peut substituer à chaque droite deux plans rectangulaires menés par cette droite; la question est alors ramenée à celle que nous venons de traiter. Ce problème offre un certain intérêt quand on l’applique à trois droites situées d’une manière quelconque dans l’espace ou aux six arêtes d’un tétraèdre. Quadruples hyperboloïdiques. Nous venons d’étendre au tétraèdre les théorèmes I à VII du n° 2. Avant de passer à la généralisation des propriétés VIII à XIII, nous croyons utile d’entrer dans quelques dévelop¬ pements au sujet des sections antiparallèles du tétraèdre, et des quadruples hyperboloïdiques. f G. Une sphère quelconque passant par At, A2, A3 rencontre les arêtes A4A,, A4A2, A4A3 du tétraèdre T en des points N,, N2, N3 tels que les droites N2N3, NSN„ NtN* sont antiparallèles à A2A3, A3A,, A,A2 par rapport aux angles A2A4A3, A3A4A4, A,A4A2. Ces droites sont donc parallèles aux tangentes menées aux cercles 04, 02, 03 par le point A4; le plan N,N2N3 est parallèle à B|B2B3 ou perpendiculame au rayon 0A4 de la sphère circonscrite à T, et AA, .AA = a4as.a4n, = a4a3.a4n3. ( 22 ) Nous dirons que NiNsN8 est une section antiparallèle à AiA2A3 par rapport au trièdre A4. Il est évident que le centre de la sphère A^NaNs est situé sur la hauteur A4H4 de T. Les circonférences A,A2A3, N,N2N3 sont des sections anti- parallèles d’un même cône du second degré dont le sommet est A4. Si l’on mène les plans tangents le long des arêtes A*Ai, A4A2, A4A3, 011 forme un trièdre circonscrit tel que les plans conduits par les arêtes de ce trièdre et les arêtes oppo¬ sées du tétraèdre se coupent suivant la droite A4K4. Donc la droite qui joint un sommet d’un tétraèdre au point de Lemoine de la face opposée, passe aussi par le point de Lemoine des sections antiparallèles correspondantes . Rappelons aussi cette proposition connue (*) que les droites AjRj, A2B2, A3B3, A4B i passent par les centres des sections anti¬ parallèles correspondantes du tétraèdre A,A2A3A4. Les triangles semblables A4AjA2 et A4N2N4, A4A2A3 et A4N3N2 donnent les proportions n,n2 _ a4n2 n2n3 _ a4n2 O 3 $4 Oj U g d’où l’on déduit aisément : NtN2 £ NaN, = NgNt aicii Donc les côtés d’une section antiparallèle quelconque sont pro¬ portionnels aux produits des arêtes opposées du tétraèdre (**). Les (*) E. Catalan, Théorèmes et Problèmes, 6e édition, p. 401; Rouché et de Cosiberousse , Traité de Géométrie, 4e édition, t. II, p. 224. (**) Théorème connu, d’où Von Slaudt a déduit l’expression de R en fonc¬ tion des arêïes. Voir, par exemple, Catalan, Théorèmes et Problèmes, p. 452. Ce théorème exprime une propriété remarquable de la figure inverse des sommets d’un triangle, propriété qu’on peut énoncer ainsi : Etant donné un quadrangle quelconque ABCD, les inverses de trois des sommets par rap¬ port au quatrième sont les sommets d’un triangle dont les côtés sont pro¬ portionnels aux produits des côtés opposés du quadrangle. Nous revien¬ drons sur cette proposition intéressante. ( 23 ) sections antiparallèles des quatre trièdres d'un tétraèdre sont sem¬ blables entre elles. 17. Soient quatre points Q4, Q2, Q3, Q4 pris respectivement dans les faces du tétraèdre A,A2A3A4. Si les droites AjQ,, A2Q2, A3Q3, A4Q4 sont des génératrices, d’un même système, d’un hyperboloïde, la génératrice du second système, qui passe par A4, est située dans les plans A^CL, A4A2Q2, A4A3Q3. Récipro¬ quement, si les plans A4A,Q,, A4A2Q2, A4A3Q3 se coupent sui¬ vant une même droite A4Qi, celle-ci s’appuie sur AiQ4, A2Q>, A3Q3; si, de plus, les sommets A,, A2 satisfont à des conditions analogues, les droites A,Q4, A2Q2, A3Q3, A4Q4 forment un qua¬ druple hyperboloïdique. Par exemple, si l’on considère les hauteurs du tétraèdre, les plans AiAjH,, A4A2H2, A4A3H3, menés par une arête du trièdre A4 perpendiculairement à la face opposée, se coupent suivant une droite; donc les hauteurs d'un tétraèdre forment un quadruple hyperboloïdique. (Théorème connu.) De même, si Qri est le centre du cercle inscrit à T;j, les plans A4AjQ,, A4A2Q2, A4A3Q3 passent par une arête du trièdre A4 et la bissectrice de la face opposée ; donc les droites joignant les som¬ mets d'un tétraèdre aux' centres des cercles inscrits aux faces opposées constituent un quadruple hyperboloïdique. 18. Prenons pour le point de Lemoine de Tn. Les droites A4Kh A4K2, A4K3 partagent A2A3, A3A4, A4A2 dans les rapports dont le produit est égal à — 1 ; donc les plans A4A|Ki, A4A2K2, A4A3K3, dont les traces sur le plan A4A2A3 se coupent en un même point, passent par une même droite. Par conséquent, les lignes qui joignent un sommet d'un tétraèdre au point de Lemoine de la face opposée appartiennent à un même hyperbo¬ loïde. ( 24 ) 19. Considérons maintenant les droites qui vont d’un sommet au point de contact de la face opposée avec la sphère inscrite. Soit ti Taire des triangles égaux A2A3I4, A2A3I, ; soient aussi ttJ t0, ... les aires des triangles analogues qui ont pour base «2, a3, ... (*). Les plans A4AJ4, A4A2I2, A4A3I3, divisent les arêtes a{, a2, a-0 dans les rapports _ht _Ç U U ^5 dont le produit égale — 1 ; donc ils se coupent suivant une même droite. On déduit de là que les droites AJ,, A2I2, A3I3, A J4 constituent un quadruple hyperboloïdique. La démonstration précédente rappelle celle que Ton donne ordinairement de la proposition analogue sur le triangle. On peut aussi s'appuyer sur ce dernier théorème, en observant que les traces des plans A4AJ,, A4A2I2, A4A3I3 sur le plan I,I2I3 sont les médianes antiparallèles du triangle I,LI3. lin changement de notations conduit' alors à la proposition suivante : Les droites qui joignent les sommets homologues des tétraèdres AjAaAsA*, B,B2B3B4 sont des génératrices , d’un même système, d’un hyper- boloïde ; les droites qui unissent les sommets du second tétraèdre aux points de Lemoine des faces homologues du premier sont des 'génératrices, du second système, de la même surface. 80. Les distances des points 14, J44 aux côtés du triangle A,A2A3 sont respectivement 1 .1 i r cot — a,, r côt — a» , r cot - a C) 1 ’ G) 2 ’ ô) 5 7 £è Md M+ 1 t 1 r 4 laog - c(l , r4 tang - «2 , r4 taug - a. . On en conclut que les points 14, J44 sont conjugués isogonaux (*) Les aires tt, ont pour mesure ~ agr cot \ at, \ a2r cot l a9, ... li serait intéressant d’avoir leurs expressions en fonction des arêtes seules ou en fonc¬ tion de r et des dièdres. ( 2o ) par rapport à A,A2A3; ce sont donc les foyers d’une ellipse inscrite à ce triangle et ayant pour petit axe 2 V ri\. La droite AJ cou¬ pant le plan T4 en i, les points H4, I4, i , J4;4 forment, évidem¬ ment, une division harmonique. On verrait, de la même manière, que les points J14, J24, J34 sont conjugués isogonaux avec les points où le plan AiA2As touche les sphères inscrites aux combles. Lorsque l'une de celles-ci disparaît, le point de contact d’une sphère exinscrite tombe sur la circonférence AiA2A3 (?). Ces résultats étant mis en rapport avec un théorème de M. Hermary (*), on aura ce théorème assez curieux de géo¬ métrie plane : Trois circonférences décrites des points A,, A*, A3 comme centres se coupent, deux à deux, aux points (Ut , UJ), (U2, U2), (U5, U3). Si Von partage ceux-ci en deux groupes de trois points tels que : U,U2U3 et U,1U'2U-, Iqüjj; et UiU;ü5, tqujj; et ü^ü'süj, üJjj; et U'oU^Ui , les centres des deux circonférences passant par les triples d’un même groupe sont les foyers d’une conique inscrite au triangle A,A2A3, et sont en ligne droite avec le centre radical des cercles Ai, A2, As. Si le centre de la circonférence U|U2U3, par exemple , tombe sur la circonférence AiA2A3, les points Uj, U2, U3 sont sur une même droite. Le tétraèdre isoscèle donne lieu à cette jolie remarque : Les points où une face touche la sphère inscrite et les sphères exin¬ scrites sont : le centre du cercle circonscrit à cette face, les points de ce cercle diamétralement opposés aux sommets, et le point de concours des hauteurs. 21. Soient pris, sur les côtés d’un triangle sphérique AiA2A5, les points L et JH, I2 et J22, I3 et J33 équidistants du milieu du côté correspondant. Si les arcs AJ , A2I2, A3I3 concourent en un même point, il en sera de même des arcs AJu, A2J22, (*) Voir Nouvelle Correspondance, t. VI, p. 8. ( 26 ) A:J33 (*); et si les arcs perpendiculaires sur les côtés de AjA.A-, aux points I,, ï2, I3 se rencontrent en un même point I, les arcs perpendiculaires sur les mêmes côtés aux points JM, J22, J33 (**) se coupent en un même point V. En particulier, les points Ii, I2, 15 peuvent être les points de contact des côtés du triangle A1A2A5 avec le cercle inscrit; alors les points Jn, J22, J33 seront ceux où les côtés sont touchés intérieurement par l'un des cercles exinscrits J,, J2, J3 (***). La figure sphérique que nous venons de considérer est pré¬ cisément celle qui résulte de l’intersection d’une sphère décrite du sommet A4 du tétraèdre A1A2A3A4 comme centre, avec les droites joignant A4 aux points désignés précédemment dans le tétraèdre par les mêmes lettres Aj, A2, A3, I, Ij, I2, 13, Jj, etc. il en résulte que les plans AiÂjJfi, A4A2J22, A4A3J33 se cou¬ pent suivant une même droite. Par conséquent (tî), les droites qui joignent un sommet d’un tétraèdre au point de contact inté¬ rieur de la face opposée avec une sphère exinscrite sont des géné¬ ratrices, d’un même système, d’un hyperboloïde . On voit aussi que les plans A4J,Jlf, A4J2J22, A4J3J33, menés par les intersections des bissecteurs extérieurs d’un trièdre A4AjA2A3 perpendiculairement sur les faces de ce trièdre, se coupent suivant une même droite A 4V. f) Car sin AiJ22 sin A2J33.sin A3Jn = sin A2J][ sin A3J22.sin A4J33. (**) Pour que ces arcs concourent en un même point, il faut et il sufîit que cos A4J22 cos A3J33 cos A3Jtl = cos A2JU cos A J22 cos AjJ22 (Sleinor). (*** ) De là résulte une seconde démonstration de la propriété que les points de contact d’une face d’un tétraèdre avec les sphères tangentes aux quatre faces sont, deux à deux, conjugués isogonaux par rapport à cette face. Comme en géométrie plane, le pôle I du cercle inscrit au triangle sphé¬ rique A1A2A3 est le point de concours des hauteurs du triangle JtJ2J3 formé par les pôles des cercles exinscrits; il est aussi le conjugué isogonal, par rapport au triangle J,J2I3, du point d’intersection V des arcs J^h, J2J22> J3J33 perpendiculaires aux côtés du triangle orlhocentrique AXA2A3. Mais le point V n’est pas le pôle du cercle circonscrit à J,JaJ5. ( 27 ) Si Ton veut aller plus loin dans la voie des analogies du triangle et du tétraèdre, on est tenté d’admettre que les rayons JiJn, J2J22, J0J33, J4J« des sphères exinscrites concourent en un même point ou forment, au moins, un quadruple hyper- boloïdique. Mais il n’en est pas ainsi : la droite A4V qui ren¬ contre les trois premiers rayons ne coupe pas le quatrième. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer que les droites A4V, A4J4 ne changent pas avec la direction du plan A,A2A3, de sorte que la droite J4J44 n’est pas nécessairement située dans le plan AA J44 ( ). La droite A4V et les droites analogues des trièdres A,, A2, A3 ne forment pas non plus un quadruple hyperboloïdique; car JjJM rencontre trois de ces lignes sans s’appuyer sur la qua¬ trième. Voici la généralisation d’un théorème de Steiner, que nous avons annoncée à la fin du n° 6 : Si deux tétraèdres AjA2A3A4, MjM2M3M4 sont tels que les lignes gh g 2, gz , menées par les sommets du premier perpendiculairement aiex faces du second, constituent un quadruple lujperbolo'idique, la même pro¬ priété appartient aux lignes g\ , t/2, gz , g\ menées par les sommets du second tétraèdre perpendiculairement aux faces du premier. En effet, les plans (A4Aj, g{), (A4A2, g«), (A4A3, gz) se coupent suivant la génératrice du second système qui passe par.A4. Soient oH S2, o3 les distances d’un point de cette droite aux faces du trièdre A4AjA2A3, nous aurons «h _ sin (g5, Tt) £* _ sin {gt, Ta) 4 _ sin (ÿ2, T5) ^ &m(g5,T2)' 4 sin (gt, T3)’ sin (gr„ TJ ’ d’où : sin (g5, Tt) sin (gt, Ta) sin (gs, ^ sin (g3, Ta) sin ( glf T3) sin (g2, Tt) “ (*j Comment concilier ces conclusions avec un théorème énoncé par Steiner dans les Anna/es de Gergonne, t. XV1ÎI ( Gesammelte Werke, t. I, p. 224; ? ( 28 ) Réciproquement, cette égalité est suffisante pour qu’il passe par Ai une droite s’appuyant sur g{, g2, g 3, g 4. Si l’on observe maintenant que (*) «i“(?jiTi)= sin (T 3, 9-i )» siu (<7i > T2) = sin (T , g'.), etc., les mêmes égalités expriment que l’un ou l’autre système i9i, gu g-„ gî), [g i, g*, g's, gl) est hyperboloïdique. En particulier, les perpendiculaires abaissées des sommets d’un tétraèdre sur les faces correspondantes du tétraèdre qui a pour sommets les pieds des hauteurs du premier , ou les points de con¬ cours des hauteurs des faces, constituent un quadruple hyperbo¬ loïdique. 33. Voici deux autres propositions du même genre, qu’il nous suffira d’énoncer : Si quatre droites menées par les som¬ mets d’un tétraèdre forment un quadruple hyperboloïdique, leurs polaires isogonales par rapport aux trièdres correspondants du tétraèdre jouissent de la même propriété. Soient Q,, (b, Q3, Q4 quatre points des faces d’un tétraèdre A^A-A* et soient Qi, Qâ, Qs, Qi leurs conjugués isogonaux ou isotomiques par rapport à ces jaces. Si les droites A,Q,, A*Q2, A5Q3, A4Qî appartiennent à un même hyperboloïde, il en sera de même des droites AtQJ , A,Q2, A5Q3, A4Qi (**). Droites concourantes. 34. Examinons maintenant les conditions nécessaires pour que les droites considérées dans les numéros précédents con¬ courent en un même point. (*) T',, T , T3, T '4 désignent les faces de MtMaiVIsM4. (**) Par exemple, de ce que les droites A,I,, A2I2> A5I3, A4I4 forment un quadruple hyperboloïdique, 011 peut conclure que les droites AtJu, A2J22, A5J33, A4J44sont également des génératrices, d’un même système, d’un hyper¬ boloïde (3*). ( 29 ) S’il s’agit des hauteurs, les droites AjH,, A2H2 étant dans un même plan perpendiculaire à A3A4, les arêtes opposées A,A2, A3A4 sont rectangulaires. Les lignes AjH2, A2H, sont perpendi¬ culaires à A3A4 en un même point h tel que A zh A d A,A3 A,A4 — A2A. A2A4 donc ai ai a a Si Ton exprime que les rapports des distances des points H,, H2 aux faces T3, T4 sont égaux entre eux, on trouve cos a2 cos a5 = cos a, cos a4. Donc : si les hauteurs d’un tétraèdre concourent en un même point : 1° les arêtes opposées sont perpendiculaires ; 2° les carrés des arêtes opposées donnent des sommes égales; 3° les produits des cosinus de deux dièdres opposés sont égaux entre eux. H étant le point de concours des hauteurs du tétraèdre, les plans HA H„ HA2H„ HA4H, sont respectivement perpendicu¬ laires aux plans HA2A4, HA3A4, HA2A3. Donc, pour que quatre droites menées par un même point soient les hauteurs d’un même tétraèdre , l’une des droites doit être l’intersection des plans-hau¬ teurs du trièdre formé par les trois autres. Ces théorèmes sur les hauteurs sont assez connus. 25. Pour que les droites joignant A4, A2 aux centres Qi, Q* des cercles inscrits aux triangles T,, T2 se coupent, les bissec¬ trices AjQ-, A.Q, des angles A4A4A3, A4A2A3 doivent rencontrer A3A4 au même point; ce qui exige A3 A , A-A2 A4A, a4a2 a2nh — ava 4- La même condition exprime aussi que les médianes antiparal¬ lèles A,K2, A2K4 sont dans un même plan. Nous appelons tétraèdre isodynamique (*) celui dans lequel les (*) C’est-à-dire : tétraèdre aux produits égaux des arêtes. ( 30 ) produits des arêtes opposées sont égaux. Cette dénomination étant adoptée, on peut énoncer le théorème suivant : Dans tout tétraèdre isodynamique, les droites allant d'un sommet au centre du cercle inscrit à la face opposée se coupent en un même point ; les droites qui joignent un sommet au point de Lemoine de la face opposée, se coupent également en un même point K, et passent par les sommets du tétraèdre circonscrit BABA. La dernière propriété résulte de ce que les droites A„B„, K/zB„, qui, dans le cas général, sont des génératrices, de sys¬ tèmes opposés, d’un hyperboloïde, doivent maintenant coïn¬ cider (19). g©. Supposons les droites AiL, AJ2, A3I3, A4I4 concourantes. Les lignes AA A2L doivent rencontrer l’arête A3A4 au même point i\ d’où A3î _ A3AiI2 _ A3A2!j A d A 4 A , 3 2 A 4 A 2 1 , On déduit de là : V« = V*=V« . (6) Mais 1 ’ 1 tu — O nî‘ COt • On ; 2 2 donc l’égalité (6) donne aussi : il 11 3 1 a.at cot - a. cot — a. — cot — an col — a, = o.a, col — as cot — aR , 14 c,l Ç) « S)2 9 5 5 b <9 6 <9 b ÂÀ à* M s=> mà ou, à cause de la relation (*) «i"4 _ _ asa6 sin al sin a4 sin aa sin cts sin as si» a6 ’ 13 11 11 cos — a. cos — a, — cos — a, cos — a,= cos — a , cos — aR . c) 1 C) 4 9 •= (9 6 <9 3 <9 6 (*) Pour démontrer la relation (7), on peut multiplier, terme à terme, les proportions ctt sin A3A,A2 o4 sin A4AaA, ai sin A3A2Aj ’ ns sin A4AtA2 ’ ( 31 ) Enfin, si l’on divise les équations (6) et (8), membre à membre, on obtient IA2A3.IA|A4 = lAgAj. JA2A4 — IA1A2.1A3A4. Examinons maintenant les conséquences qu’on peut déduire du théorème de M. Hermary. Nous faisons tourner les faces Ti, T2, T3 autour de au eu, a-0 de manière à écraser la sphère I; soient alors U,, U2, U3 les trois rabattements de A4 sur le plan à*A2A3. Les points I,, I2, I3 viennent coïncider avec ï4, et Ton a LU j = I4U2 — I4U3. Le ce que les droites AJ4 et A4It rencontrent l’arête A2A3 au même point, on- peut conclure que les points A4, I4, Ui sont en ligne droite; de même les points (A*, I4, U2) et (A3, I4, U3) seront en ligne droite. Mais A,U2 = A = I4U2 — I4U3 ; donc la droite AjULL est perpendiculaire au milieu de la ligne U2U3. Les droites A2U2I4, A3U3I4 étant également per¬ pendiculaires aux milieux des lignes U3U,, U4U2, le triangle U,U2U3 est nécessairement équilatéral, et I4 est le point d’où l’on voit les cotés du triangle A4A2A3 sous le même angle de 120°. Pour résumer ces résultats, nous énoncerons le théorème suivant : Si les droites qui joignent un sommet d’un tétraèdre au point de contact de la face opposée avec la sphère inscrite , concourent en un même point : 1° les cosinus des moitiés des dièdres opposés don¬ nent des produits égaux; 2° les produits des aires des triangles qui ont pour sommet commun le centre de la sphère inscrite et pour bases deux arêtes opposées, sont constants; 3° la sphère inscrite touche chaque face au point d’où l’on voit les côtés sous des angles égaux. La dernière propriété est susceptible d’une autre démonstra- et observer que, dans les trièdres At, A2 : sin A3A,A2 sin n 4 sin A4A2At sin a, . - “ ) ” . T - “ • sin A4AxA2 sin a2 sin A-A^! sm o5 On parvient encore liés simplement à la formule (8) en égalant les rapports des distances des points I, ou î2 aux plans T3, T4 ( 32 ) tion très simple. Toute section S du trièdre IJJ2I3 par un plan parallèle à A,A2A3 est un triangle équilatéral ; car c’est une section antiparallèle du tétraèdre isodynamique I,L2I5I4. Les traces des plans A4AJ1, A4A2I2, A4A3I3 sur celui de S, étant les médianes antiparallèles d'un triangle équilatéral, font entre elles le même angle de 120°. Nous reviendrons plus loin sur le tétraèdre satisfaisant aux égalités (6), (7), (8). Supposons maintenant que les droites AJ.,, A2J22, A3J35, AJu concourent en un même point. Les distances de J44 à A4A2 et à AtA3 étant égales à r4 tg { a-0, r4 tang ~ a2, le rapport des distances de ce point à T3 et T2 est exprimé par 1 1 tang-ff3sinff3 sin2 - a. 1 ~ 1 lacg — a2 sm a.2 sm2 - o2 En l’égalant à celui des distances de JH aux mêmes plans, on trouve \ I — a. sin2 - Or 2 2 1 1 9 0 2 sin2 ~ ar. 9 6 donc les conditions cherchées sont il il 1.1 sin — a, sin - a , — sin — sin — a, — sin — a. sin — a6. 2 -J4 2 2* 2 2 Pour en trouver une interprétation géométrique, observons que la distance de I à l’arête an égale —A— ; donc : si les droites qui joignen t un sommet d’un tétraèdre au point de contact intérieur de la face opposée avec une sphère exinscrite concourent en un même point, le produit des distances du centre de la sphère inscrite à deux arêtes opposées est constant. ( 33 ) Tétraèdre isodynamique. 38. Nous avons appelé tétraèdre isodynamique un tétraèdre A,A2A3A4 dans lequel les produits des arêtes opposées son: égaux, de sorte que aiai == a2a5 ~ aôa6' sin a, sin a4 = sin a2 sin as — sin a. siu a6 . Dans tout tétraèdre isodynamique : 1° les sections antiparal¬ lèles sont des triangles équilatéraux (16); 2° les droites qui joignent un sommet au centre du cercle inscrit à la face opposée se coupent en un même point ; 3° les droites A4B4, ÀiB2, A3B3, A4B4 qui unissent un sommet au pôle de la face opposée par rap¬ port à la sphère circonscrite, passent par les points de Lemoine K1? K2, K3, K4 des faces, par les centres des sections antiparallèles correspondantes, et se coupent en un même point K (35) ; 4° des points A„ A2, A3, A4, on voit les côtés des triangles B2B3B4, B-B4B,, BiBJB2, B,B2B3 sous des angles égaux (36). Le point K jouit, par rapport au tétraèdre AjA2A3A4, de pro¬ priétés analogues à celles que nous avons énoncées au n° 2, VIII à XII. 39. Cherchons les coordonnées de K. Les distances de K4 aux arêtes a{, u2 étant proportionnelles à aj, «2, le rapport des distances de ce point aux faces T,, T2 est exprimé par Oj sin sin a5 a, sin AlAiAs Rt o2 sin «2 a 2 sin ai a2sin A2A4A- R2 Donc les coordonnées normales de K sont proportionnelles aux rayons des cercles circonscrits aux faces du tétraèdre. Menons par K des plans parallèles aux faces du tétraèdre et rencontrant les droites 004, 002, 003, 004 respectivement en Ei, E2, E3, E4; les droites KE4, KE2, KE3, KE4 seront paral¬ lèles aux lignes KjO,, K202, K303, K404. Les cônes qui ont pour Tome XXXVII. 3 ( 34 ) sommets les points Elt E2, E3, E4 et pour bases les cercles cir¬ conscrits aux faces correspondantes du tétraèdre sont semblables . Désignons par (S4, o2, o3, o4) les distances de K aux faces de AtA2A3A4, par a l’angle E4A40i ; nous aurons Mais par suite = Ri tanga, = R, tanga,... 1 t^t + l ■+■ T3J3 -+- T4^4 = 3 V ' 3V lang k = - - - — - , TiKj -4- 12R2 -h TsR3 -+- [ 4R4 _ # 1 ^3^4®5> ^1^S®3- Elles conduisent facilement aux rapports kk4 kk4 - . - - » etc. A4K4 ka4 30. Menons quatre plans parallèles aux faces du tétraèdre AiA*A3A4, à des distances proportionnelles aux rayons des cercles circonscrits à ces faces ; nous obtiendrons un nouveau tétraèdre C1C2C0Ci dont les sommets sont situés sur les droites A,K, A2K, A5K, A4K et les partagent en parties proportionnelles. Les plans des trièdres A4, C4 forment un parallélipipède AiNjN.iNsNjN^NsQ; la diagonale A4C4 passe par les centres de gravité N, N' des triangles N4N2N3, NjN2N3, dont les sommets sont situés, respectivement, sur les arêtes A4A4, A4A2, A4A3 et €46,, C4C2, C4C3. Mais la droite A4C4K passe aussi par le centre de gravité de toute section antiparallèle des trièdres A4 ( 35 ) et 04. On conclut de là aisément que NiNgNs et NiN^Nj sont des triangles équilatéraux, dont N et N' sont les centres. Soit 0' le centre de la sphère CiC^CsC*; ce point est situé sur KO, et 0'C4 est parallèle à 0A4. Les points N et N' divisent A4C4 en trois parties égales; par suite, si 0" et 0'" sont les points qui divisent 00' en trois parties égales, les droites 0"N, 0'"N' sont perpendiculaires aux plans NiN2N3, NjNiNi, et 0"N = 20A4 -4- 0'C4 0"'N' = 0A4 -f- 20'C4 Désignons par S4 et Si les triangles NiN2N3, NjNiNi, et par S,, Sj, S2, Si, S3, Si les triangles analogues qui résultent de la combinaison des trièdres et G,, A2 et C2, A3 et C3. Les plans de S1? S2, S3, S4 sont à la même distance de 0" et divisent AjK, A2K, A3K, A4K dans le même rapport; ils forment donc un tétraèdre D,D2D3D4 homothétique à B,B2B-B4 par rapport à K et circonscrit à une sphère de centre 0". Les triangles Si, S2, S3, S4 sont égaux entre eux ; car les côtés de S4 et Si, interceptés entre les angles A2A4A;, A4AjA2, font avec A4A, un angle égal à A4A2A, et sont compris entre A41 et une parallèle à A4A4. Il résulte de là que les triangles S sont inscriptibles à une même sphère ayant son centre en 0". Le même raisonnement peut s’appliquer aux triangles S'. Par conséquent : Si deux tétraèdres isodynamiques A,A2A3A4, CAC^ sont homothétiques par rapport à K, les arêtes du premier sont ren¬ contrées par les faces du second en douze points , sommets de quatre triangles équilatéraux égaux et inscrits à une même sphère 0"; les faces du premier rencontrent les arêtes du second en douze points chine seconde sphère 0"' ; les centres 0" et 0"' divisent la distance des centres des sphères AiA2A3A4, C,C2C3C4 en trois parties égales. Autrement dit : Étant donnés un tétraèdre isodynamique AiA2A3A4 et le tétraèdre circonscrit B,B2B3B4, si l’on construit un troisième tétraèdre D^D-^ homothétique à B^B^ par ( 36 ) rapport au point K, les faces de DjDsDsD* coupent les trièdres correspondants de A,A2A3A4 suivant quatre triangles équilatéraux égaux et inscrits à une même sphère. 81. Les faces des tétraèdres CiC2C3C4, D,D2D3D4 peuvent être menées par K, ce qui donne des cas particuliers remarquables. A. Les plans menés par K parallèlement aux faces du tétraèdre isodynamique A,A2A3A4 rencontrent les arêtes en douze points d’une même sphère , dont le centre divise KO en deux parties dont l’une est double de l’autre. B. Les droites menées par K parallèlement aux arêtes d’un tétraèdre isodynamique rencontrent les faces en douze points d’une même sphère dont le centre divise KO en deux segments dont l’un est la moitié de l’autre. C. Les sections antiparallèles menées par K sont égales entre elles et inscrites dans une même sphère dont le centre est en K. Il serait intéressant de déterminer les rayons de ces sphères. Si p est celui de la sphère (C), ceux des sphères (A) et (B) sont égaux à î _ \ _ — f/ 4K2 -4- p2, -i/R2-f-4?2. o o Pour terminer ce qui est relatif à ces sphères de douze points, nous ferons observer que les théorèmes des nos 30 et 31 peuvent se déduire directement de la proposition XI du n° 2. En effet, si nous désignons par N les points où les arêtes de A,A2A3A4 sont coupées par les faces de C,C2C3C4, les points N situés sur a,, a2, a-0 appartiennent à une même circonférence ; car ils sont déterminés par les intersections des cotés de deux triangles homothétiques par rapport à K4. De même, les points N de a,, aSy «6 sont sur une seconde circonférence. Par ces deux circonférences qui ont deux points communs sur a[y on peut faire passer une sphère O". Celle-ci contiendra aussi les circonférences des six points N des faces T2, T3, comme ayant déjà quatre points communs avec chacune de ces lignes. ( w ) Quadrangle isodynamique, 32. Lorsque quatre points A4, A2, A3, A* d’un même plan satisfont aux relations A1Ai.AsAi = A,A3. A,A4 = AtA4. AsA3 = P, .... (9) nous dirons qu’ils forment un quadrangle isodynamique, de puissance P. Chacun des points A est un centre isodynamique du triangle déterminé par les trois autres. Un triangle A,A2A3 a deux centres isodynamiques A4, Ai, qui ont des relations très simples avec deux autres points remar¬ quables déjà connus. Ces derniers sont les points d’où l’on voit les trois côtés de A,A2A3 sous des angles de 120° ou de 60°; nous les appellerons centres isogones du triangle. Construisons sur les côtés de A,A2A3, extérieurement et inté¬ rieurement, six triangles équilatéraux A2A3X), A2A3Y,, A3A,X2, A3AiY2, A.,A2X3, A4A2Y3. Le premier centre isogone Z est situé sur les droites AtXi, A2X2, A3X3 et sur les circonférences A2A3Xj, A3AjX2, A,A2X3; si les angles A4, A2, As sont inférieurs à 120°, il tombe à l’intérieur du triangle et les angles A4ZA2, A2ZA3, A3ZA, sont égaux entre eux. C’est ce que nous suppo¬ serons pour fixer les idées. Nous ferons aussi AjX[ = AjXo = AjX. = AjZ -J- AjZ ■+• A3Z — sj on sait que Z rend la somme A4Z-t-A2Z-t-A3Z minimum (*). Le second centre isogone Z' est situé à la fois sur les droites A,Y„ A2Y2, A3Y3 et sur les circonférences A2A3Y4, A5A4Y2, A4A2Y3. Dans l’hypothèse de (A2 — 60°) (A3 — 60°) > 0, il tombe à finté- (*) Voir E. Catalan, Théorèmes et Problèmes, 6e édition, pp. 5 o et 228. Si A^t^O0, Z tombe dans l’angle opposé au sommet à AiAiAi. Le problème classique du point de la somme minimum des distances aux trois sommets d’un triangle demande, nous semble-t-il, un complément de solution : le point Z' peut rendre minimum la quantité ASM -+• ASM — A3M. ( 38 ) rieur de l’angle A2AiA3, mais du côté opposé à A* par rapport à A2A3. Nous ferons encore At\, = A2Yç = A3Y3 = ±(AtZ' - A2Z' - A -Z') = le signe ± correspondant à At^ 60°. Il n’y a pas d'autre centre isogone que Z et Z', car les cir¬ conférences A2A3Xt et A3A,Y2 ou A2A3Y! et A3AiX2, à l’inter¬ section desquelles un tel point devrait se trouver, se coupent sur A,A2, au pied de l’une des obliques menées par A3 et fai¬ sant avec AjA2 un angle de 60° (*). 33. Soient m et h la médiane et la hauteur partant de A,, au a2 et a5 les côtés de AiA2As, T la surface, a l’angle de Brocard. B le rayon du cercle circonscrit. Le triangle AjXjY, donne les égalités wm s2 sri = 2m2 -h - a] = a\ -+- ai •+- o ?, par suite A cause de ,9* — s'2 = 2 h x a, i/5 = 4Ti/3; •9S — — -4- aî -4-a|)-4- 2TJ/5, M* 1 s'2 = _ (a* -f- al -4- a\) — 2TI/3. 2 cot « = a\ -f- al -f- a\ 4T cot 50° = 1/5, on peut encore écrire 6* = 2T (col a cot 50°) , .s'2 = 2T (cot « — cot 30°), ss' = 2T \/ col* a — 5. Soient Bj, ô2, S3 les distances de Z aux côtés de A,A2A3, a et b (*) Lorsque Al\aA~ est équilatéral, Z coïncide avec le centre de la circon¬ férence circonscrite, et 7/ devient un point quelconque de cette circonférence. ( 39 ) les projections de Xj sur A,A2 et A,A3; les triangles X,A2û, X,A3fc donnent Xta X1A2sin(As 60°) ^5 X,6 X, A3sin (As -h 60°) Par conséquent sin (Aj -4- 60°) — sin (A, 4- 60°) = J. sin (As -h 60°). Les coordonnées normales de Z sont donc inversement propor¬ tionnelles à sin (A, -+- 60°), sin (A2 -+- 60°), sin (A3 -+- 60°). Les coordonnées barycentriques (*) sont sin A, sin A2 sin A3 sin (At 60°) sin (A, -4- 60°) sin ( A3 H- (jü°) ou plus simplement i i f col At -+- col 60° cot A2 col 60° col A3 -+- col 60° Pour avoir celles de Z', il suffit de remplacer 60° par — 60°. ■V- £4. En mettant les égalités (9) sous la forme A + A2 _ AtA2 A4A3 _ A2A3 A^Aj _ Ag^j ^4*^3 -Al-^3 -^4^1 ^2^1 -^4^2 ^gAj on trouve immédiatement trois lieux géométriques à Pintersee- tion desquels se trouve le centre isodynamique A t du triangle AjAoAs. Soient Y,, V2, V3, Yj, Yl, V3 les pieds des bissectrices intérieures et des bissectrices extérieures du triangle A1A2A3 ; les circonférences décrites sur Y4Yj, V2Vi, Y3V3 comme diamè¬ tres se coupent aux deux mêmes points -A*, A Ces courbes (*) Les aires des triangles AtZA3, A3ZAj , AtZA2 sont proportionnelles aux produits ZA2.ZAg, Z\z.Z\l, ZA^ZAj; donc les coordonnées barycentriques de Z sont encore inversement proportionnelles à ZAj, ZA2, ZAS. ( M ) rencontrent la circonférence A4A2A3 orthogonalement ; car les diamètres V4V'4, V2Vi, V3V3 sont partagés harmoniquement par les côtés du triangle. Par conséquent, si v,, v2, vs, 0 désignent les centres des quatre cercles, les rayons i>,A4, v2A2, v3A-0 touchent le cercle 0; les points v sont donc sur l’axe d’homologie du triangle A4A2A3 et de son polaire réciproque B4B2B3 par rapport au cercle 0. Mais cet axe est aussi la polaire du point de Lemoine K de AtA2A3; de plus, la droite A4A'4, étant la corde commune aux trois cercles v,, lu, v3 qui- sont orthogonaux au cercle 0, passe par 0 et est divisée harmoniquement par la circonférence A4A2A3. En résumé : Les trois circonférences qui ont pour diamètres les distances des points où un côté du triangle A,A2A3 est rencontré par la bissec¬ trice intérieure et la bissectrice extérieure de V angle opposé , se coupent aux mêmes points A*, Ai, centres isodynamiques du triangle. Ces points sont en ligne droite avec le centre 0 du cercle circon¬ scrit et avec le point de Lemoine K. A4 et Ai, K et le milieu M de la distance A4A \ forment deux systèmes de points conjugués harmo¬ niques par rapport au cercle A4A2A3. *5, Soient N4, N2, N3 les homologues de A,, A2, A3 dans une transformation par rayons vecteurs réciproques, dont le pôle est un point quelconque A. Les triangles semblables AA4A2 et AN*N|, AA2A3 et AN3N2, AA3A4 et AN4N3 donnent facile¬ ment (1©) : Ni 3» = NaN, == N«X, AjAg.AAj A g A - . A A 2 A-A,.AA2 Ainsi, si N4N2N3 est le triangle formé par les inverses des som¬ mets d'un triangle A4A2A3, les côtés de ce triangle sont proportion¬ nels aux produits des côtés opposés du quadr angle AA4A2A3, A désignant le pôle d* inversion . Le pôle peut être dans le plan A4A2A3 ou extérieur. Dans le dernier cas, les circonférences N,N2N3, A4A2A3 sont des sections ( 41 ) antiparallèles d’un même cône. Menons les plans tangents le long des arêtes AA», AA2, Ax\3; les premiers principes des projections centrales conduisent aux théorèmes suivants, qui sont encore applicables, lorsque le pôle A est dans le plan AjAoAs i Si l’on soumet à une inversion les sommets d’un triangle, les points de Lemoine de ce triangle et de son transformé sont en ligne droite avec le pôle d’inversion ; les pieds des médianes anti- parallèles et les pôles des côtés homologues par rapport aux cercles circonscrits à ces triangles jouissent de la même propriété. Lorsque le pôle d’inversion coïncide avec un centre isody¬ namique A4 (ou Ai), le triangle transformé N^Ns devient équilatéral. Donc, si l’on transforme par inversion trois sommets d’un quadrangle isodynamique, le pôle d’inversion étant placé au quatrième sommet , on obtient les sommets d’un triangle équila¬ téral (*). En particulier, les droites qui joignent les sommets d’un triangle AiA.As à l’un des centres isodynamiques rencontrent la circonfé¬ rence circonscrite aux sommets d’un triangle équilatéral. Réciproquement, les inverses des sommets d’un triangle équi¬ latéral et le pôle d’inversion sont les sommets d’un quadrangle isodynamique. 36. Soient maintenant N*, N2, IST3, N* les inverses des som¬ mets d’un quadrangle quelconque A^A-jA*, le pôle d’inver¬ sion étant placé en un point arbitraire A. On trouve facile¬ ment les proportions \tN2 _ AX, __ AN, .AA, A^Àg AAj À a 2 . A À | n5n4^ ax5 =an,.aa8> AjA, AA4 AA4. AAj (*) Plus généralement, si l’on transforme trois sommets d'un quadrangle quelconque en plaçant le pôle d’inversion au quatrième, on obtient quatre séries de triangles semblables entre eux. ( 42 ) d’où, en désignantpar n la puissance d’inversion, N2N8.N5N4 _ A1A2.A5A4 AA,. AA2, AAS. AA4 Le quatrième terme de cette proportion est symétrique par- rapport à A4, A2, A3, A*; par conséquent N,N2.N3N4 __ NjN5. N2N4 _ N1N4.NsN3 AiAj. A3A4 AjA5. A2A4 AjA4. AoAj Donc, si Von transforme par inversion les sommets d'un qua¬ drangle quelconque, les produits des côtés opposés du quadrangle transformé sont proportionnels aux produits homologues de In figure primitive. En particulier, tout quadrangle isodynamique engendre, par inversion de ses sommets, un nouveau quadrangle isodynamique. Le quadrangle isodynamique le plus simple est formé par les sommets d’un triangle équilatéral NtN2N3 et son centre N*. Si l’on soumet ces quatre points à une inversion dont le pôle esi un point quelconque Ai, on obtient les sommets d’un nouveau quadrangle isodynamique A4A2A3A4. Mais le pôle Ai forme aussi avec le triangle A4A2À3, transformé du triangle équilatéral N1N2N3, un système isodynamique. L’existence des deux centres isodynamiques pour un même triangle A4A2A5 devient ainsi manifeste. De plus, si l’on choisit convenablement la puissance d’inversion, les deux triangles N4N2N3, A1A2A3 seront inscrits à la même circonférence 0, et l’on voit que le produit A^O. A4A; est égal à la puissance de Al par rapport à cette circonférence. 3*5. Désignons par at, a2 a-0, A,, A2, A3 les côtés et les angles du triangle A4A2A3, par a4, a3, a6 les distances des sommets au centre isodynamique A4, par P et P' les puissances des quadran- gles AjA2A3A4, A|A2A3A4, enfin par Nj, N2, N3 les points d’inter¬ section du cercle A4A2A3 avec les droites A4A,, A4A2, A4A3. Le triangle N,N2N3 est équilatéral ; si l’on suppose A4 intérieur à ce ( 43 ) triangle, on trouve facilement que les angles A2À*A3, A3A4Af, A,AiA2 valent respectivement A j -h 60°, A 2 -h 60°, A3 -t- 60°. Donc le premier centre isodynamique A* (*) est à l'intersection des arcs de trois segments capables des angles At 60°, A2-+- 60°, A3 60°, décrits respectivement sur les côtés a1? a.2, a3. De même, le second centre A* est déterminé par trois segments capables des angles A! — 60°, A2 — 60°, A2 — 60°. Cette construction est applicable à tous les cas, pourvu que l’on convienne de remplacer un segment capable de 180° a ou de — a par un segment capable de 180° — a, tourné du même côté de la corde (**). 38. L’aire du triangle A2A4A3 a pour mesure 1 P* sin (A, -+- 60°) P2 sin A£ sin (Ax -t- 60°) 2 (A. + 60°> = - - = - W. - De même v- P2 sin A2 siu ( A2 -+- 60°) P2 sin A3 sin (A3 60°) ^S^A, = 7t> ’ = 7^ 4T 44 Par suite, les coordonnées barycentriques de A4 sont sin At sin (Ai +- 60°), sin A2 sin (A2 -h 60°), sin A5 sin (A3 -+- 60°), et les coordonnées normales sont sin (Ai -4- 60°), sin (A, -4- 60°), sin (A. -f- 60°). Ces dernières étant inversement proportionnelles à celles du (#) Les points A4 et À'4 sont, l’un intérieur et l’autre extérieur à la circon¬ férence AiAjA3. Nous appelons premier centre celui qui est intérieur. (**) Pour étudier les modifications de la figure, on peut se donner le triangle équilatéral NjNjN. et placer ensuite le point A4 ou A\ dans toutes les posi¬ tions possibles. ( 44 ) centre isogone Z, on voit que les points A4 et Z conjugués isogonaux par rapport au triangle AtA2A3 ; ce sont donc les foyers d’une conique inscrite à ce triangle (*). Les points Ai et Z' jouissent de la même propriété. Les lettres X, Y, s ayant la même signification qu’au n° 32, les triangles équiangles AjAaX,, AjAsA* donnent «3 _ fl = J» . (X ^ par conséquent __ O j, — > s P — ataA ~ Si l’on fait la somme des aires A2A4A3, A3A4A,, AjA^, on trouve P2 V T = — X sin A. sin (À, -4- 60°). 4T 4RT En remplaçant P par -j- et en observant que s 2 = 2T (cot a -t- cot 300), T — 2R2 sin At sin A2 sin A3, «5 = aiaîas 4RT on parvient à la relation X sin A, sin (At 4- 60°) cot A 1 4- cot Aa 4- cot A 3 4- cot 30° — - - - - sin At sin A2 sin As dont la vérification directe ne présente pas de difficulté. Le second centre isodynamique Ai donne A* A, Ai Aa — A'» A, 4 RT P' — - (*) Cette conique sera étudiée plus loin (S®). ( 45 ) La comparaison des formules relatives à A* et A* conduit à des égalités curieuses telles que AA _ A.Aa _ A4A5 _ s' __ A1Y1 AA' a ;a2 a\as~~ s A,x/ Ps=PY, PP' = 8R2T P2 y* cot2 ot. 8R2T cot cf. cot* x — 5 1 1 cot Cf. 1 1 1 P2"4" P'2 4R2T cilal^ a%a\' (10) Les proportions (10) montrent que la circonférence AiA2A3 esl le lieu des points dont les distances à A* et Al sont dans le rap¬ port s' : s ; par conséquent, elle divise la distance A4Ai additive- ment et soustradivement dans ce même rapport. Nous avons encore à signaler les formules concernant les distances des points en ligne droite : O, K, A4, Ai, M (milieu de A4Ai). On a vu que OK.OM — R2, OA4.OA’4 = R2, OK = R l/l — 3 tg* a; V de là on déduit : OA, * = — 5R21g2a, OM = — r*=ma42 = ma;2 = / cot cf. — 1/5 cot 1 1 cos — a. cos — a. -2 1 <9 4 il 11 = cos - a, cos — aK = eos - a, cos — a 2 2 6 2 3 2 6 > IA1AS . IA3A4 = lAjAg . ÏA2A4 ■= IA1À* . IAjA3. La seconde de ces relations est une conséquence de la sui¬ vante : iiia.LL = M3LL=l,L.V 5 î qui caractérise le tétraèdre isodynamique IJ2I-J4 ; car l 1 LL = 2r sin - 1,11* = 2 r cos — a6, etc. Il4 et Il2 étant perpendiculaires aux plans Tt et T2. Désignons par A,, A2r Aj, A2 les angles A2AjA3, AiA2A-, A2A4A4, AiA2A4. D’après les valeurs des coordonnées barycen- triques du centre isogone (38), on a ts cot Ag-+- cot 60° cot A ' -h col 60° t9 cot A, -4- cot 60° cot A’, -+- cot 60° Pour introduire les arêtes, on peut observer que cos A j cot A, = - sin A, ai al — a t 4T. etc. Mais le résultat ne présente pas une forme suffisamment simple. ( 52 ) Le tétraèdre isogone conduit à deux problèmes d’algèbre que nous nous contentons de poser : 1° Résoudre par rapport à tA, f2, ••• le système d’équations tt~\- t j+ ?5 = T, , U *+* -+- 16 = Tn 1 2 -+- 1 1 -f- /g l 2 , U L ^5 = ^3 ? (1tlt =■ t^ts = tj/g. 2° Éliminer p4, p2, p5, o4 entre les équations af = pi-4-pl-f-p2p8, «1 = Pi H- PÎ H- ? 3P i ) aî — PÎ *+" Ps *+■ Pi?2> a4 — Pl Pi *+• Pl?4 Î Q1 = Pl Pl ?2?4> aî = Pi-t-pî-*-psP4. On a posé p4 = A4I, = A4I2 = A4I3, etc. 46. Étant donnés une sphère I et un trièdre circonscrit, il est facile de trouver un plan tangent qui forme avec le trièdre un tétraèdre isogone. La construction peut se traduire en cette élégante proposition : Une sphère I touche les faces d’un trièdre A^A^ aux points L, I2, I3. On construit, dans ces faces, les angles A4RA2, AJ^, A4I2A4, de 120°; le plan AtA2A3 touche la sphère I en un point I4, (foù Von voit AtA2, A2A3, A3A4 sous le même angle de 120°. De plus , les droites AJ4, A2I2, A5I3, A4I4 se coupent en un même point. 47. Supposons maintenant les droites A4J41, A^, A3J43, A4J44 concourantes ; le tétraèdre peut être dit isogone relative¬ ment à la sphèi'e exinscrite J4. Au moyen des sections antipa¬ rallèles du tétraèdre isodynamique R1J4J43R2, on démontre facilement que J44 est le premier centre isogone de T4, que 3 u, J42, J43 sont les seconds centres isogones des autres faces. ( o3 ) Les distances de Ju et J41 aux plans T2, T3 sont égales à 1.1 t i r4lang — a2sincr2, r4 lang - a3sin a5, r4cot - aGsin o6, r4 col - as sin az. — « 2 2 Le rapport des deux premières doit être égal à celui des deux autres, pour que les droites A4JU et AtJ41 soient dans un même plan. En exprimant, de cette façon, que les quatre droites kjin concourent en un même point, on obtient les égalités il ii.il sin — a. cos — a. = sin — etc, cos — a,— sin — o , cos — 2 1 24 22 25 23 2 48. Soit J5 une sphère inscrite au comble qui a pour ligne de faite l’arête A4At. Les points de contact J54 et J51 sont situés entre les prolongements des droites A2Ai et A3Ai, A2A4 et A3A4, à l’extérieur des faces T4, T{; les points JS2 et I53 sont à l’exté¬ rieur des faces T2, T3, mais à l’intérieur des angles AiA2A4, A|A3A4. Si les droites A„J5„ concourent en un même point, les points J54 et JS1 sont les premiers centres isogones de T4, Tt, ce qui exige que les angles A2AiA3, A2A4A4 soient supérieurs à 120°; les points J52 et Js3 sont les seconds centres isogones de T2 et T3. Les dièdres de A4A2A3A4 vérifient les relations il 1 i il cos — a. cos — a, = sin — sin — a,. = sin - a, sin — nR (*). ç> 1 2‘ “i2 95 ^ 2bV 49. Étudions maintenant le lieu (A*) du sommet d’un tétraèdre isogone construit sur une base donnée AIA2A3, dont les angles sont inférieurs à 120°. Soient Z (ou I4) le premier centre isogone de la base, et Zd, Z2, Z3 les intersections des droites AtZ, A2Z, A3Z avec A2A3, A3A|, A,A2. Construisons une sphère quelconque ! touchant le (*) La relation cos i o, cos l a 4 = cos ^ a.2 cos | as — cos { a3 cos | «6 comprend tous les cas, si l’on convient de désigner par at, aü. ... les dièdres qui sont tournés vers la sphère considérée. ( 34 ) plan A,A2A3 en Z, et menons, par les côtés de AiA2A3, des plans touchant cette sphère aux points If, I2, I3. L’intersection de ces plans est un point du lieu cherché. Mais les triangles A2A3Z, A2A3I4 sont égaux entre eux et les droites A4Z, A4Ij ren¬ contrent A2A3 au même point Z4. Donc le point A4 est sur le cône Z, engendré par la droite Z4 ZAt tournant autour de A2A3; le lieu de I4 est la circonférence engendrée par Z dans ce mou¬ vement. D’après cela, le lieu (A4) est l’intersection commune de trois cônes de révolution qui ont pour sommets Zt, Z2, Z3 et pour axes ai, a 2, a3. Le plan A4A2A5 renferme d’abord les trois géné¬ ratrices ZtZ, Z2Z, Z3Z, puis trois autres symétriques des pré¬ cédentes par rapport aux axes aL, a±, az et se coupant en un même point W. Le sommet A3, qui est sur la bissectrice de l’angle Z4ZZ2, est le centre d’une sphère inscrite à la fois aux deux cônes Zt et Z2 suivant deux cercles que nous désignons par y4 et y2. Soient cp2 les points d’intersection de ces cercles avec les génératrices A4Z,, A4Z2. Les droites A4c54, A4cd2 sont * * * égales comme tangentes à la sphère A3 et leurs inclinaisons sur les plans de yt et y2 sont constantes. Par conséquent, A4 est dans le plan dont les distances aux plans de y4 et y2 sont dans le rapport constant cos ZZ4A3 : cos ZZ2A3. Ainsi la courbe cherchée est plane et se compose d’une hyperbole dont les sommets sont Z et W. La branche qui passe par Z et qui est l’intersection des nappes des cônes Z4, Z2 tournées vers Z, est le lieu du sommet d’un tétraèdre qui est isogone par rapport à une sphère inscrite; la seconde branche est l'intersection des deux autres nappes et convient à des tétraèdres isogones par rapport à une sphère exinscrite. Si l’on combine autrement les nappes, on obtient une seconde conique, intersection des deux cônes, mais il est inutile de la consi¬ dérer ici (*). (*i On p»’ut encore trouver facilement 1 rois hyperboloïdes de révolution ayant pour foyers deux des points Zt , Z2, Z3, et passant par Ip lieu (A4). En effet, les droites A4Zt, A4Z2 ont une différence constante Z,», — Z 2ç?2, etc. Lt*s sphères décrites des points A,, A2, A3, A4 comme centres, avec les ( SS ) 50. La considération du lieu (A*) nous permet de compléter les propriétés du centre isodynamique d'un triangle. On sait que le lieu des sommets des cônes de révolution construits sur une conique donnée (ellipse ou hyperbole) est une seconde conique (hyperbole ou ellipse); les plans de ces courbes sont perpendiculaires et les foyers de l'une sont les sommets de l’autre (et réciproquement). D’après ce théorème, les sommets Z4, Z2, Z3 des trois cônes de révolution qui ont servi à déterminer le lieu (À4) sont sur une ellipse ayant pour foyers les points Z et W. Les côtés rq, a2, az touchent cette courbe, car ce sont les bissectrices extérieures des angles ZZjW, ZZ2W, ZZ3W. Par suite, Z et W sont conjugués isogonaux par rapport au triangle A,A2A3 et W est le premier centre isodyna¬ mique (38). Soient z{, zît zz les intersections des côtés homologues des triangles Z,Z2Z3, A4A2A3. La droite Zzt étant conjuguée harmo¬ nique de ZA, par rapport à l’angle Z2ZZ3 est la bissectrice exté¬ rieure de cet angle et, par conséquent, perpendiculaire à ZA4. On déduit de là que la droite zKz^zz est la directrice de l’ellipse considérée. En résumé : Si X4, X2, X-, Y4, Y2, Y3 sont les sommets des triangles équilatéraux construits extérieurement et intérieurement sur les côtés d’un triangle A,A2A3, et que Zh Z2, Z3 désignent les points de rencontre de ces côtés avec les droites A4Xt, A2X2, A3X3, les dernières droites se coupent au premier centre isogone Z, et les lignes ZiYi, Z2Y2, Z3Y3 concourent au premier centre isodyna¬ mique W. Les points Z et W sont les foyers d’une ellipse touchant les côtés de A4A2x43 en Z4, Z2, Z3; une directrice coïncide avec la polaire trilinéaire de Z par rapport au triangle A4A2A3. Réciproquement, si les côtés d’un triangle Z1Z2Z3 inscrit à une rayons A,Z, A2Z, A3Z, A4It se coupent, deux à deux, sous l’angle de 120°. Les trois premières étant fixes, la quatrième enveloppe une cyclide et son centre décrit une conique. On parvient à des résultats analogues en remplaçant Z par le second centre isogone de A,A2^5. ( 56 ) conique sont vus d’un foyer Z sous des angles de 60° ou 120°, les tangentes en Z,, Z2, Z3 forment un triangle AiA2A3 tel que Z est le centre d’homologie et que la directrice correspondante est l’axe d’homologie des triangles A4A2A3, Z4Z2Z3. Tétraèdre involutif. 51. Dans le tétraèdre isodynamique, nous avons rencontré six sphères dont les centres étaient situés sur les arêtes et qui passaient par les extrémités de l’arête opposée. En généralisant les conditions de la figure, nous avons obtenu quelques résultats qui offrent déjà un grand intérêt, bien que la question soit susceptible de plus grands déve¬ loppements. Soient tq, iq, ... les points où les arêtes «2, ... du tétraèdre AiA2A3A4 sont rencontrées, respectivement, par les plans per¬ pendiculaires aux milieux M4, Ms, ... des arêtes opposées. Pour que les points iq, tq, iq soient en ligne droite, il faut que ^jAlj ^Ag \ , Mais, si f et sont les projections de A4 et A2 sur l’arête A3A4, les triangles A4A3A4, A2A3A4 donnent «I — = Mg/;, ni — a\ = 2o6 . M6/*a; d’où : V 3 _ MeA _ g\ — al î’3A2 AI | ai a\ Par analogie : Vj A g a 3 a i tq A 3 fl, fl g tqA3 ûj — al viAl al — al L’égalité (13) peut donc être remplacée par celle-ci : (al - a\) (ai - al) (a\- al) =- (al - a\) {a% - a\) («J - a\\ Elle exprime que six points en ligne droite dont les abscisses ( 87 ) sont proportionnelles aux carrés des arêtes du tétraèdre sont en involution. On peut lui donner la forme symétrique 1 a\ + a\ a\a\ 1 Q\ H— Cl\(l\ 1 a\ -+- al a\a% = 0 . (U) Par conséquent, la même égalité suffit pour que les triples de points (Vi, vs, v6), (v2, v6l r4), (r3, r4, vb) soient également en ligne droite. Ainsi : lorsque les carrés des arêtes d’un tétraèdre sont proportionnels aux abscisses de six points en involution , les points où chaque arête est rencontrée par le plan perpendiculaire au milieu de l’arête opposée sont les sommets d’un quadrilatère complet. De même, lorsque les six côtés d’an quadr angle complet véri¬ fient la relation (14), les points où un côté quelconque est ren¬ contré par la perpendiculaire au milieu du côté opposé sont les sommets d’un quadrilatère complet. Ces tétraèdres et ces quadrangles peuvent être appelés invo- lutifs. » 53. Considérons un tétraèdre invol utif A4A2A3A4. Nous don¬ nerons le nom de plan d’involution au plan des points v, et nous désignerons par sphère vn la sphère qui a pour centre le point vn et qui passe par les extrémités de l’arête opposée. Les sphères vt1 vu v-0, dont les centres sont en ligne droite et qui passent par un même point A*, se coupent suivant un cercle (34. Tout point de [34 est sommet d’un tétraèdre involutif construit sur la base A^As et dont le plan d’involution passe par la droite vx-Xz- De même, les sphères v3, e4, v 5 passent par un même cercle p3. Les cercles jâ8, (34 se rencontrent en deux points As, A3 qui appartiennent aussi à la sphère r6, attendu que les sphères vl, vb, v6 ont pour intersection un cercle et que les deux pre¬ mières surfaces contiennent déjà les points As, Ai. Donc les six sphères v se coupent aux deux mêmes points As, Ai qui sont symétriques par rapport au plan d’involution. Ces points sont des centres involutifs du tétraèdre A,A2A3A4, et ( 38 ) forment, chacun, avec les points À,, A2, A3, A4 un système invo- lutif complet : quatre points quelconques d'un système complet tel que A,, A2, A3, A.t, A5 sont les sommets d’un tétraèdre involutif, et les plans d’involution de deux quelconques des cinq tétraèdres ainsi obtenus se coupent sur la face commune à ces deux tétraèdres. 53. La disposition des points v d’un système complet a des conséquences très curieuses. Dans les trois tétraèdres A1A2A4A5, A2A5A4A5, A1A3AiA5, les plans perpendiculaires aux milieux des arêtes A2A2, A2A3, A,A5 rencontrent l’arête opposée A4A5 au même point v ; mais ces plans se coupent aussi suivant l’axe du cercle AtA2A3. Donc dans tout système involutif complet, l’axe du cercle qui passe par trois des points s’appuie sur la droite qui joint les deux autres points ; les dix points ainsi obtenus sont, six à six, les sommets d’un quadrilatère complet. D’après cela, dans le tétraèdre involutif A^AjA*, l’axe 004 du cercle A4A2A3 s’appuie sur les droites A4A5, A4A3; donc le plan du cercle (34 qui contient déjà la hauteur A4H4 et la ligne A3A3, passe aussi par 004. Par analogie, la droite ASA3 ren¬ contre également les hauteurs AjIR, A2H2, A3H3 et les axes 00i, 002, 003 des cercles circonscrits aux faces T*, T2, T3 du tétraèdre. On conclut de là que dans tout tétraèdre involutif, le centre de la sphère circonscrite et les deux centres involutifs sont situés sur une meme génératrice de l’hyperboldide des hau¬ teurs ; cette génératrice est perpendiculaire au plan d’involution. Réciproquement, si l’hyperboloïde des hauteurs d’un tétraèdre passe par le centre de la sphère circonscrite, ce tétraèdre sera involutif. 54. Le plan A,A2A3 coupe les sphères i\, r2, r3 suivant trois cercles qui se rencontrent aux deux mêmes points AL A*, extrémités d’un diamètre du cercle (3*. La droite A4A4 est évi¬ demment perpendiculaire à la droite vfliVs et passe par le centre 04 du cercle A,A2A3. Les quadrangles A^AsAL A,A2A3A4 sont involutifs. Désignons par Oj, 02, 03 les centres des cercles circonscrits ( 59 ) aux triangles A2A3A], A^AJ, A,A2AI. Les côtés du quadrangle 0i020304 sont perpendiculaires aux milieux des côtés du qua¬ drangle AiA2A3AÎ et rencontrent les côtés opposés de ce dernier en six points v{, i’2, t>3, v'u v’u v'6 qui sont, trois à trois, en ligne droite. De même que la ligne A4O4 est perpendiculaire à la droite de même les lignes A,Oi, A202, A303 seront per¬ pendiculaires aux droites v{ülv'^ vzv[v[. De plus, puisque les côtés homologues des triangles A^A-s, 0|0203 se coupent sur la droite tqi>2t>3, les droites AiOi, A202, A303 concourent en un même point 0'; par analogie, les droites AiOj, A202, Ai04 se rencontrent aussi au même point 0'. Donc : dans tout quadrangle involutif, les droites qui joignent un sommet au centre du cercle passant par les trois autres som¬ mets concourent en un même point. Ces droites sont perpendi¬ culaires aux côtés du quadrilatère complet formé par les points v. 55. Considérons de nouveau un tétraèdre involutif A^AsA*. Les pians perpendiculaires aux milieux des arêtes A4A, , A4A2, A*A3 rencontrent le plan A|A2A3 suivant trois droites passant par Vi, Vz, v-0 et formant un triangle C^C-s dont les sommets appartiennent aussi aux droites 00*, 002, 003. Les triangles AiA2A3, CjC^A, admettant un axe d’homologie iqi>2t>3, ont aussi un centre d’homologie D4. On conclut de là que les plans AJÎAO, A2HA0, A3H3030 se coupent suivant la droite 0D4. Si l’on répète ces raisonnements pour les autres faces du tétraèdre, on verra que les quatre plans AiH|0i, A2H202, A3H303, A4H4O4 se coupent, trois à trois, suivant quatre droites passant par 0; par conséquent ces quatre droites se confon¬ dent en une seule s’appuyant sur les hauteurs du tétraèdre, et passant par 0. Nous retrouvons ainsi, par une autre voie, une partie des résultats du n°53; en même temps, nous avons une signification géométrique des points où la droite OA5A3 rencontre les faces du tétraèdre. 56. Etudions maintenant le lieu (A*) des sommets des ( 60 ) tétraèdres involutifs de même base AtA2A3, et sa trace (Ai) sur le plan A,A2A3. Pour simplifier l’écriture, nous désignerons maintenant le cercle AiA4Ai’ par |3, le centre du cercle A1A2A3 par o, le point de concours des hauteurs, le point de Lemoine et les centres isodynamiques du triangle AiA2A3 par h , A’, W, W', enfin la droite tqtqtq par V. Les principales variétés du tétraèdre involutif vont nous con¬ duire à des propriétés intéressantes des lieux (A*) et (Ai). L’équation (14) admet la solution n\ a\ a\ Donc tout tétraèdre orthogonal est involutif. Le lieu du som¬ met d’un tel tétraèdre est la droite hE perpendiculaire au plan A4A2A3; donc la droite hE fait partie du lieu (A*). Le plan d‘in- volution s’est transporté à l’infini. Le déterminant (14) s’annule comme acquérant deux colonnes identiques, lorsqu’on pose = (i^u5 — osn6. Donc tout tétraèdre isodynamique est involutif. Le lieu du sommet d’un tel tétraèdre est le cercle isodynamique construit sur la distance WW' comme diamètre, dans un plan perpendi¬ culaire à AiA2A3. Soient BjB^ le triangle polaire réciproque de AtA2A3 relativement au cercle o, et iq, iq, w3 les intersections des côtés homologues des triangles AiA2A5, BiB2B3. La droite iqtqiq, polaire du point de Lemoine A: du triangle par rapport au cercle o, est la position de la ligne Y qui correspond aux tétraèdres isodynamiques construits sur AlA2A5. L’équation (14) étant vérifiée par fl 4 ^2 ’ ^5 tout tétraèdre formé par deux triangles isoscèles de même base est involutif. Lorsque cette base est A4A3, le lieu du point A4 est la circonférence décrite par A3 en tournant autour de A,A2. Il résulte de là que la courbe (Ai) passe par les sommets du triangle ( 61 ) fondamental et par leurs symétriques relativement aux côtés opposés. Désignons par qm le point de rencontre du côté an avec la perpendiculaire élevée au milieu de as. Lorsqu’on fait coïncider Ai avec Aj, A2 ou A3, la ligne Y tombera sur les droites q^q^ Ç5i?i5 ou ql2q2 , ; par conséquent, les symétriques de A4, A2, A3, pris respectivement par rapport aux droites 3 situés sur la trace V du plan d’involution. Lorsque A4 se déplace sur Oo, la droite r4v2r3 occupera toutes les positions possibles, et marquera sur les côtés de AiA2A3 des divisions semblables; car les lignes C.C2, C2C3 se meuvent parallèlement à elles- mêmes en se coupant constamment sur 0B2. On déduit de là que la droite Y enveloppe une parabole (Y) tangente aux côtés de A,A2A3. Ces résultats peuvent se résumer dans le théorème suivant : Étant donné un triangle quelconque AiA2A3 inscrit au cercle 0, tout triangle CiC2C5 dont les côtés sont perpendiculaires aux rayons oA4, oA2, oA3 et équidistants du centre 0, est homolo- gique avec AiA2A3. Les cercles qui ont pour centres les points v4, v2, v3 où se coupent les côtés correspondants et pour rayons les distances vtAj, v2A2, v3A3 se coupent aux deux mêmes points A4, A*. La corde commune A^A 'l passe par o, et la droite v4v2v3 enve¬ loppe une parabole inscrite au triangle AtA2A3. ( 62 ) 58. Passons à la détermination des éléments de cette para¬ bole. La directrice est la droite ho qui passe par le centre du cercle circonscrit au triangle A4A2A3 et par le point de concours des hauteurs. Car o est le point de concours des hauteurs des triangles A{q2Zqz.u A2q-j[{l, A37 {d'i -4- St) -+- — 0 , \ £ — >7 (ûLî -+- S2) H— CL7, S2 = 0 , > . . . . . . (1/) £ — y; («s •+• S3) -+- a'IS. = 0 , ) qui représentent trois sphères ayant pour centres Ai, A2, A3 et pour carrés des rayons- £ — ijftf £ — )jft| £ ■ — 7} al - : - -I J - — y — j ï] Cl | yj Cl Z ’/j Cl ^ s et r\ étant deux paramètres variables. Si l’on élimine s entre les égalités (17) prises à deux, on obtient les équations de trois nouvelles sphères : ( a \ — d S t — ( a ! — d S2 — (a ? — a * ) >7 = 0 , j (al — 07) S2 — (a| — >7) S3 — (al — a? ) >? = 0 , > . . . (18) {al — j?) S3 — (aj — >7) St — (a| — a? ) >7 = 0 , ) Ces surfaces se coupent suivant un cercle, lieu des points A* qui correspondent à une valeur fixe de tj et à des valeurs variables de s. Leurs centres ont pour coordonnées barycen- trioues a\ — r,% — (a% — <), 0 \ 0, al -y,, -(aï — 1 î) .... (19) — ( a\ — >7), 0, a\ — >7, ) Tome XXXVII. 5 ( 66 ) et les équations (18) sont vérifiées, respectivement, par Sx = al , S2 = a\ ; S2=«!, S- = al; S3 — al, S1 = a§. Les sphères (18) ont donc leurs centres sur les côtés du triangle A^As et elles passent par les sommets A1? A*, A3; ce sont donc celles qui ont été désignées par iq, vz, et leur intersection est un cercle (3 de la surface (AJ. L’équation de la droite iqiqiq, axe du cercle (3, se déduit des coordonnées (19) des points iq, tq, iq; on trouve fl i tj CL o yj fl ^ 7] ou, sous forme entière, vT 2 Pi — vj 2 //.J (al -1- al) -t- 2 fj^alal = 0. De là, on conclut facilement l’équation de l’enveloppe de la droite iqtqiq : 22 fj-i(al -4- a?) — 42^ = 0, OU l/ ^ (as - «§)■+“ l/ /V-2 (®3 — a\ ) •+■ 1/ y«3 («T — «2 )• En coordonnées tangentielles , cette enveloppe est repré¬ sentée par a\ — a\ ai — al a\ — al ■ ~ — -4- — H - 1 = 0. ?1 ®2 Pô Ces résultats montrent que l’axe du cercle (3 enveloppe une conique tangente à la droite de l’infini, c’est-à-dire une para¬ bole. Nous reprendrons plus loin l’étude analytique de cette courbe. 6®. Par le cercle [3, il passe une infinité de sphères ayant leurs centres sur la droite iqtqiq. Pour obtenir l’équation géné¬ rale de ces surfaces, il suffit d’ajouter les égalités (17) multi¬ pliées par des indéterminées dont la somme est nulle. On trouve ainsi 2^0^ -VJ 2 Ma? -4-SJ^O, . (20) ( 67 ) sous la condition Aj -4“ A2 “4" A g —— 0. . . . . (“1) Les coordonnées barycentriques du centre de la sphère (20) (*) sont : ^1 := ^1 (®ï 1j)> ^2 Z= ^2 (®2 ' ®)> ^5 == ^3 (®3 iî) • Ce centre passe à l’infini, lorsque iq ■+■ v* h- tq= 0 ou a ï ^1 “4" <3 ô ^2 ~4~ ^ 3 Ag == H . (22) Les valeurs de X,, X2, X3 qu’on tire de (21) et (22) font repré¬ senter à l’équation (20) un plan qui est nécessairement celui du cercle (3. Ce plan est donc défini par A, = Cl 2 , A2 :== ^3 ^3 — — ^2 1 ou, si l’on veut, par 2 a? (af — al) St — y 2, (af — al) Sx = 0. On voit qu’il passe par une droite fixe ayant pour équations la] {al — a])St = 0, 1 (al — al) S, = 0 . . . . (23) Celles-ci étant vérifiées par Si = S2 = S5, le plan de (3 contient la droite oO. De plus, les égalités (23) admettent, respective¬ ment, les solutions ajS3, S j -4- a\ = S2 -4- a z — S3 -4- a: n si s„ = (X — xny- -4- [y — 7/„)2 -4- (z — Zn) 2 — R* = 0, (n = 1, 2, 3), sont les équations de trois sphères dont les centres sont An A2. A3, l’équation \st -4- ) 2S2 + AsSg "4- A4 = 0 . (A) représente une sphère dont le centre a pour coordonnées barycentriques par rapport au triangle A1A2A5 les coefficients A,, A2, A3; c’est ce que l'on voit facilement en développant réquation. Lorsque A, -+- )2 -4- A3 = 0 , (A) repré¬ sente un plan perpendiculaire aux droites qui ont pour équations £1 ^2 _ Pi Pi __ !Jj. A, )2 )2 )j A , A2 ( 68 ) qui conviennent aussi au cercle isodynamique et à la ligne hU ; donc elles représentent les plans Oofr, H ho. Si on les considère comme représentant deux sphères dont les centres sont à l'in¬ fini, on trouve que les coordonnées barycentriques des points à l’infini sur les directions perpendiculaires à ok et oh sont a\ {at — al), a\{a\—a\ ), a§ (a* — aï); az a = ô 5 fl g > (Ïi CI O ©3. La sphère (20) passe par le cercle qui a pour équations 2 = 0, 2 > ,( fl T H-St) = 0 . (24) Ce cercle est situé sur la surface (A*); car l’élimination de X-2, \ entre les égalités (21) et (24), fait retomber sur l’équa¬ tion (15). La seconde des équations (24) représente un plan mené par 7zH ; nous retrouvons donc, par voie analytique, les cercles y. L’équation (20) peut être considérée comme étant celle d’une sphère tangente à la surface (A*), aux points d’intersection des cercles p et y. Elle dépend de deux paramètres variables ; car les quantités X2, X3, qui ont une somme nulle, ne comptent que pour un seul paramètre, et on peut les remplacer par — eXj, X2 — eX2, X3 — eXj, en prenant pour (X,, X2, X3), (XJ, X2, X3) les coordonnées de deux points fixes situés à l’infini. On trouve ainsi pour l’équation générale d’une sphère bitan- gente : VjêS — Y,$>' - sS" + S'" = 0, . (2o> pourvu que l’on pose S =2)\{a\ +-SJ, S' 2 ^(fli -+* St), S" = 2ria2lS1, S"'E= 2 l1aîSl. Toutes les sphères qui correspondent à une valeur constante de ri passent par un même cercle t3 ayant pour équations 5jS — S" = 0, >?S' — S"' = 0 , ( 69 ) et le lieu de ce cercle, lorsque r, vient également à varier, est la surface définie par l’équation SS'" - S'S" = 0 (26) De même, lorsque £ est constant, les sphères passent par le cercle y dont les équations sont ïS-S' = 0, sS" — s"' = o, (27) et l’élimination de s entre les égalités (27) conduit encore à (26). 11 résulte de là que (A4) admet deux séries de sections circu¬ laires, ainsi que nous l’avons déjà démontré plus haut. On parvient encore à ces conclusions en multipliant le déterminant (15) par le suivant : >•; >7 v* K X. X- j O o O dans lequel nous supposons S X, = 0, X Aj = 0. On retrouve l’équation (26), et en considérant celle-ci comme étant vérifiée par les hypothèses j >jS — S" — 0, j sS — S' = U, ( >jS'- s"'r= o, f £.s"- s"'= o, on reconnaît encore l’existence de deux séries de sections cir¬ culaires. ©4. Les axes des cercles [3 ou y enveloppent la même para¬ bole. Car les coordonnées barycentriques du centre de la sphère bi tangente (25) sont ptH = PF- 2 = PH — 0 o ■ u ■ «î)(«>; cil) (zX±- ■Û V, o étant un facteur de proportionnalité. On peut prendre les valeurs X ,2 Cl- fl, , *i=°ï — «i, = — «D, >s = a|(a| — af), >s = a| («f — af), ( 70 ) qui satisfont aux conditions L -e U ■+_ U = L ■+■ ^2 ■+■ U = o ; alors pF-i = («I — al)\'t — af ) (s — «!), /^/^2 - (® 5 ^ 1 ) ('7 (1 .t) (c. 2 ) , m = (af -«!)(>? — a!)(f — a|). L’équation de l’axe d’un cercle p s’obtient par l’élimination de p et s; celle de l’axe d’un cercle y résulte de l’élimination de p et tj. Dans les deux cas, on obtient la même équation. Les centres des cercles p et y parcourent deux strophoïdes obliques ayant pour points doubles les points o et h , car les lieux de ces centres sont les podaires de la parabole (V), les pôles étant placés sur la directrice. Une sphère bitangente est coupée par le plan AiA2A3 suivant un cercle qui passe par les extrémités de deux diamètres des cercles correspondants p et y; ces extrémités appartiennent à la courbe (Ai). Donc toute droite passant par o (ou h) rencontre la cubique circulaire (Ai) en deux points tels, que tout cercle passant par ces points coupe la courbe en deux nouveaux points qui sont en ligne droite avec h (ou o). Cette propriété assez curieuse est un cas particulier du théo¬ rème de Maclaurin sur les courbes du troisième ordre : Toute conique passant par quatre points fixes Md, M.2, M3, M4 d’une courbe du 3e ordre rencontre celle-ci en deux nouveaux points N,, N2 qui sont en ligne droite avec un point fixe N de la cubique. Prenons pour M5, M4 les points circulaires à l’infini, qui font partie de (Ai), et soit M le troisième point de rencontre de la droite MAU avec (Ai). Il est facile de voir que les rôles des points M, N peuvent être échangés; donc deux sécantes quel¬ conques menées, l’une par M et l’autre par N, rencontrent la cubique (Ai) en quatre points d’une même circonférence. Ces dernières considérations nous paraissent susceptibles de nombreuses conséquences. ( 71 ) ©5. Pour terminer la théorie des figures involutives, nous déduirons, de l’équation 2Vi ( al *+• «D — 4-2^! Z^alai = o, quelques propriétés de la parabole (V). La forme de cette équation indique que les droites représen¬ tées par 2^ = 0, 2^ = 0, 2^(01 -t- a») = 0, a \ sont deux tangentes et la corde de contact de celles-ci. Les deux premières lignes sont la droite de l’infini et la polaire trilinéaire Uj^UiUz du point de Lemoine; par conséquent, la troisième est le diamètre mené par le point de contact de îqw2î(3. En écrivant (y.yül -4- -4- y..a\ ) -+- (%«! ■+• ^-zaî ) — 2^ ,2 a* — 2//.ta, = 0, on voit que ce diamètre passe par l’intersection des polaires trilinéaires des points de Brocard, et est parallèle à la conju¬ guée isotomique de la droite u^Uz. Soient F et F* les deux foyers de (V). Le dernier, déterminé par l’intersection des droites ■2 fj-i (al -4 - ai) = 0, 2 //^ = 0, a pour coordonnées barycentriques al— « | , a\ — a\ , a\ — al; le foyer proprement dit F étant le conjugué isogonal de F,, a pour coordonnées normales _ «i _ ( aô ^ a\ — a% a% — a\ a\ — al 1 1 1 - , - — - - » ' » sin(A2 — A3) sin (As — At) sin (At — A2) OU ( 72 ) On peut conclure de là que les distances FA,, FA2, FA3 sont proportionnelles à sin (A2 — A,), sin(A3 — At), sin (At — Aa). Les droites A*/),, A >2p2, A 3p3 qui aboutissent aux points de contact de (Y) avec a{, a.2, c h sont représentées par Fï (®3 ®l) == /*3 1 ® 2 ) ) «3 («T — ai)=//.i(al — ai), (ai — a§) = //2 (ai — af ). Par conséquent, le centre d’homologie des triangles A,A2A3 et Pijhjh a P°ur coordonnées 1 i 1 al - ai ’ ai — al ’ al — al ‘ Il est conjugué isotomique avec le point à l’infini des dia¬ mètres de (Y); de plus, il appartient au cercle AiA2A3 et à l’ellipse minimum circonscrite au triangle de référence. Les points F et tï se rencontrent souvent dans la théorie du triangle et jouissent de propriétés intéressantes. L’axe d’homologie des triangles A,A2A3, p,p2p3 représenté par l’équation 2 Aq (al — ai) = 0, forme, avec les polaires trilinéaires des points de Brocard et avec le diamètre de (V) conjugué avec u{upiz, un faisceau har¬ monique. ERRATA. Page 6, 4re note, lisez Quarterly, au lieu de Quaterly. — 7, note, lisez Schoute, au lieu de Schoutte. — 11, lre ligne, lisez ou de M, au lieu de ou M. CONTRIBUTION à l'élude el à l'analyse DES EAUX ALIMENTAIRES el spécialement DES EAUX DE LA VILLE DE LOUVAIN et de quelques autres localités de la Belgique, PAR BLܧ L Professeur ordinaire à la Faculté des Sciences de l’Université de Louvain, membre correspondant de l’Academie royale de médecine de Belgique. Présenté à la Classe des sciences dans la séance du 1er mars T884. Tome XXXVII. 1 CONTRIBUTION à l’étude et à l’analyse DES EAUX ALIMENTAIRES ET SPÉCIALEMENT DES EAUX DE LA VILLE DE LOUVAIN et de quelques autres localités de la Belgique. I. C0NSIDËRATIONS SOMMAIRES SUR L’ORIGINE ET LES CONSÉQUENCES DE L’ALTÉRATION DES EAUX. Tout le monde reconnaît, à priori, que la quai ité de l’eau que nous buvons, de l’air que nous respirons et du sol sur lequel nous habitons doit jouer un rôle prépondérant dans l’état de notre santé en général, et, en particulier, dans l’étiologie de beaucoup de maladies épidémiques et infectieuses, telles que le typhus, le choléra, etc. En ce qui concerne particulièrement ces dernières mala¬ dies, il est admis aujourd’hui qu’elles ont pour origine cer¬ tains germes ou micro-organismes spécifiques. La nature intime de ces germes spécifiques est encore peu connue pour la plupart d’entre eux. Leur source, ou plutôt leur lieu de reproduction, paraît être en général dans les organismes infec¬ tés. Ces germes passent dans les déjections, les urines, etc.; ils se communiquent au sous-sol, à l’air et à l’eau ; et, de là, ils peuvent rentrer dans l’organisme humain. Leur influence sur l’organisme est d’autant plus grande que celui-ci est mieux prédisposé à la subir ; et cette prédisposition paraît être prin¬ cipalement produite par la présence de bactéries et autres micro-organismes divers , provenant de la putréfaction de matières animales ou accompagnant celle-ci , et incorporés avec l’air ou l’eau qui leur servent de véhicules. Des trois facteurs, sous-sol, air et eau, par l’intermédiaire desquels l’organisme humain se trouve en rapport avec les micro-organismes, c’est le premier qui semble avoir le plus d’importance à notre point de vue. En effet, c’est très fréquem¬ ment au contact du sous-sol que l’air et l’eau se vicient; il est rare que les souillures y pénètrent directement de la surface ; et l’on n’admet guère non plus que les germes spécifiques puissent prendre naissance dans l’air ou dans l’eau mêmes. Quoi qu’il en soit, c’est le rôle de l’eau que nous nous pro¬ posons d’étudier; et si nous nous arrêtons d’abord un court instant au sous-sol 1 et à l’air, c’est en raison des rapports intimes qui les relient à l’eau, rapports qui n’ont pas été jus¬ tement appréciés jusqu’aujourd’hui. Sous-sol. — A part les miasmes qui engendrent la fièvre paludéenne ou malaria, aucun germe capable de produire directement les maladies épidémiques et infectieuses ne semble pouvoir dans nos climats prendre naissance dans le sous-sol. Ces germes arrivent dans le sous-sol, soit directement par les projections de matières fécales ou d’urines, ou par l’écoule¬ ment des eaux qui ont servi au lavage du linge et d’autres objets ayant été en contact avec l’organisme infecté; soit par les infiltrations des liquides à travers les parois des fosses d’aisances, des puits perdus, des égouts, etc. 1 Voir, au sujet du sous-sol, notre Note sur l'influence du sous-sol sur les maladies miasmatiques , telles que le typhus, le choléra, etc. (Bulletin de l’Académie royale de médecine de Belgique, t. V, 5e série, n° 8). Le plus souvent, le sous-sol constitue un milieu défavorable à la conservation des germes infectieux : c’est notamment le cas d’un sous-sol aéré, dans lequel les matières organiques propres à la culture des micro-organismes sont rapidement détruites par oxydation, et où dominent les ferments aérobies L Au contraire, tout force à admettre que le sous-sol est propice à la conservation et probablement aussi à la multiplication des germes spécifiques, et en tout cas au développement des micro-organismes possédant une influence prédisposante, lorsqu’il est souillé par la présence de matières organiques et surtout de matières azotées, dans des conditions telles que l’oxydation de ces matières s’effectue d’une façon imparfaite, la putréfaction s’établit, et les desmobactéries y prédominent avec les microbes anaérobies 2. Ainsi, dans les terrains sablonneux se laissant bien pénétrer par l'air, la destruction des matières organiques s’opère relati¬ vement vite; tandis que les terres argileuses et les terrains sablonneux où s’intercalent des couches d’argile, retiennent l’eau avec les matières organiques, empêchent la circulation de l’air et disposent à la putréfaction. Soyka a constaté que de la strychnine mélangée à de la terre sablonneuse, et où l’on faisait pénétrer alternativement de l'air et de l’eau, avait été nitrifiée en quatre semaines, au point que 80 p. c. de l’azote avait pu être recueilli sous forme d’acide nitrique. Dans la terre tourbeuse, la strychnine disparaissait beaucoup plus lentement; il ne se formait pas d’acide nitrique, même après plusieurs mois, mais une assez forte quantité d’ammo¬ niaque. Il résultait des mêmes expériences que l’oxydation des matières organiques s’effectue avec d’autant plus de rapidité que ces matières sont plus diluées, les solutions suffisamment concentrées résistant complètement à la minéralisation. 1 Schlôsing et Müntz, Journal de pharmacie et de chimie, 1877, p. 380. - Dehéran et Maquenne, Bulletin de la Société chimique de Paris, 1883, p. 50. — Guyon et Dupelit, ibid., p. 93. L’humidité est nécessaire à la décomposition des matières organiques. La dose d’humidité augmentant en progression arithmétique, la quantité d’acide carbonique formé augmente en progression géométrique. Si l’on soumet à l’expérience un mélange de sucre et de sable, on voit que, ce mélange renfermant 2 p. c. 'd’humidité, il ne se forme pas d’acide carbonique ou il ne s’en forme que des traces ; la quantité d’humidité étant portée à 4 p. c., la proportion d’acide car¬ bonique produit devient de 10 à 20 fois plus considérable; si l’on redescend à 2 p. c. d’humidité, la production d’acide carbonique est presque annihilée; enfin, si l’on submerge la matière organique de façon à l’imprégner totalement d’hu¬ midité, la formation d’acide carbonique se poursuit avec une activité moyenne. On voit que l’ammoniaque est l’indicateur spécial de la putré¬ faction des matières d’origine animale, et Facide carbonique celui de la décomposition des matières organiques en général : c’est donc l’ammoniaque qu’il importe le plus de déterminer par l’analyse. Les méthodes spéciales d’analyse du sous-sol ont reçu dans ces derniers temps de nombreux perfectionnements L On suit fréquemment un procédé indirect, consistant dans l’analyse de l’eau qui a été en contact avec le sous-sol, notamment l’eau des puits, ou de celle qui séjourne dans les interstices du ter¬ rain. Souvent aussi on fait usage du microscope, directement ou après culture. Le sous-sol des villes est, dans la plupart des cas, fortement souillé. Ainsi, à Pesth, Fodor 2a très fréquemment rencontré, jusqu’à une profondeur de 4 mètres, près de 1 p. c. de matières organiques, avec une quantité considérable de bactéries. Voici quelle a été la moyenne des résultats de 700 analyses du sous- 1 Voir Peltenkoffer , Zeitschrift fur Biologie. — J. Fodor, Hggienische Untersuchungen , 1882. — Flügge, Handbuch des hygien. Untersuchungs methoden, 1885. 2 Fodor, loc. cit. sol de cette ville, les teneurs se rapportant à 1 kilogramme de terre desséchée : grammes. Azote renfermé dans les matières organiques . Matières organiques azotées, calculées d’après la teneur en azote Carbone renfermé dans les matières organiques . Matières organiques calculées d'après la teneur en carbone . Acide azotique . Acide azoteux . . . Ammoniaque . 0,3-11 1,181 4,130 7,120 O.loT 0,00109 0,01017 totale du sol de la ville de Pesth, on voit que le sous-sol, pris seulement jusqu’à une profondeur de 4 mètres, contient une quantité d’azote correspondant à celle que 100,000 hommes adultes peuvent éliminer de leur organisme en 37 années. Cette accumulation de matières organiques dans le sous-sol tient d abord au peu d’étanchéité des canalisations des égouts et des fosses d’aisances, et ensuite à la lenteur avec laquelle s’effectue dans le sous-sol l’oxydation de ces matières. D’après Petten- koffer, dans les conditions ordinaires d’établissement des égouts et des fosses d'aisances, les 9/10 des matières organiques restent dans le sous-sol, 1 10 seulement étant emporté au dehors par les conduits. Il est à remarquer que les briques laissent passer plus ou moins de matières infectantes, suivant qu’elles sont plus ou moins poreuses, et que la porosité des briques diminue avec le temps. Fodor a fait aussi l’analyse comparative d’échantillons de terre pris dans les endroits les plus souillés, et d’autres échan¬ tillons recueillis dans des parties du sous-sol relativement pro¬ pres; il a trouvé, par kilogramme de terre séchée : Azote. Ammoniaque. Acide azotique. Dans le sous-sol sali. . . gi\ 1,132 0,033o — pur. . . . 0,0686 0.0069 Enfin il a été constaté que les régions de la ville où le sous- sol était le plus impur étaient aussi celles où les maladies épidémiques sévissaient le plus fortement , les émanations putrides des couches supérieures prédisposant surtout aux maladies du genre de la fièvre intermittente, de l’entérite et du choléra, et celles des couches plus profondes étant plutôt en rapport avec le typhus. Air. — Quant à l'air, il n'est nullement probable non plus que les matières infectantes spécifiques puissent y prendre naissance, les conditions élémentaires de la vie des micro¬ organismes, présence de matières nutritives, stabilité, tempé¬ rature et humidité, y faisant défaut. Ces matières infectantes peuvent se mêler à l’air par contact, lorsqu’elles se trouvent à l’état sec, ou sous forme de poussière provenant d’un organisme infecté ou d’objets souillés par cet organisme. Elles peuvent aussi, mais moins aisément, y passer à l’état humide L Arrivées dans l’air, ces matières ne sauraient s’y conserver. •J Leur transport ne peut avoir lieu qu’à de courtes distances. Il n’existe pas de preuves que l’air les ait portées d’une rue ou même d'une maison à l’autre. Ce n’est que dans des condi¬ tions tout à fait exceptionnelles d’infection, de température, d’humidité, etc., que cela pourrait se produire. L’analyse de l’air ambiant se fait par les procédés ordinaires. On examine spécialement les corpuscules qu’il charrie et qu'il abandonne à l’ouate ou à d'autres objets stérilisés. Eau. — Comme nous l’avons dit déjà, il est absolument improbable que des germes spécifiques de maladies infec- 1 D’après MM. Wernich et Naegeli, les bactéries ne peuvent passer d’un liquide dans l’air que lorsqu’il y a formation d’écume, ou bien, après dessicca¬ tion, sous forme de poussière. Braullecht de Wendeburg soutient, au con¬ traire, avec preuves à l’appui de son assertion, que cette transmission peut s’effectuer directement par évaporation. D’après lui, un sol humide, et même un sol complètement humecté ou immergé, laisse passer dans l’air plus de bactéries qu’un sol sec. Voir à ce sujet Les organismes vivants de l’atmosphère, par Miquel. Gnu- thier-Yillars. 1883. lieuses prennent naissance dans l’eau même, pas plus dans l’eau à surface unie, comme celle des rivières, étangs, réser¬ voirs, etc., que dans celle des nappes souterraines alimentant les puits et les galeries de drainage. Ces germes spécifiques peuvent y arriver de deux façons, soit directement, accidentellement, comme nous l’avons indiqué pour le sous-sol : ce mode de transmission ne doit être qu’ex¬ ceptionnel, et, même dans les endroits habités, les puits bien couverts et atteignant une certaine profondeur n’y sont guère exposés; soit indirectement, par l’intermédiaire du sol qui a reçu ces souillures : c’est là le mode ordinaire, et c’est notam¬ ment ainsi qu’est le plus souvent contaminée l’eau des villes. Nous savons, en effet, que le sous-sol de ces dernières est imprégné de matières putrides et souillé de déjections renfer¬ mant des micro-organismes ordinaires, des produits de la putréfaction des matières animales, ou des germes spécifiques, ou encore de ces diverses sortes de microbes à la fois. Rappe¬ lons toutefois que le sous-sol doit remplir certaines conditions pour pouvoir conserver intacts les germes spécifiques et les communiquer ensuite à l’eau. Notons que, dans quelques cas spéciaux, des gaz charriant ces germes peuvent aussi les trans¬ mettre à l’eau. Une fois mélangés à l’eau, comment ces germes se compor¬ teront-ils? A priori, on reconnaîtra que l’eau doit constituer un mau¬ vais milieu pour la conservation des micro-organismes, à moins qu’elle ne soit très impure, qu’elle ne renferme des substances diverses et notamment des matières organiques et azotées en proportion considérable, au point de pouvoir jouer le rôle de liqueur de culture. Une telle eau peut, en effet, on le conçoit, renfermer, conserver et laisser se multiplier des bactéries et autres micro-organismes nuisibles ; mais on la reconnaît déjà, à ses propriétés organoleptiques et physiques , pour une eau alimentaire de mauvaise qualité. Les expériences de Naegeli ont démontré que dans l’eau pure, par exemple l’eau de source, les champignons contages ( 10 ) périssent très vite; et même dans une eau renfermant des matières nutritives, ils dégénèrent rapidement. En ce qui concerne les bactéries pathogènes spécifiques, il faut remarquer que leur conservation exigerait un liquide de composition spéciale, laquelle est rarement réalisée. M Arnould 1 2 fait très justement observer à ce propos qu’il est déjà bien difficile de trouver la vraie liqueur de culture de chaque espèce de mi¬ crobes ; et que si une eau en alimente normalement une espèce, il est à prévoir que cette eau ne conviendra pas ou sera même nuisible à un grand nombre d’autres. Cette observation se rapporte surtout aux eaux potables ordinaires. Une eau sale, renfermant une grande quantité de matières azotées à côté de substances minérales, peut, au contraire, devenir le liquide nourricier d’un grand nombre de bactéries. Il -est à noter que l’eau souillée se purifie spontanément ; les matières organiques qu’elle renferme s’oxydent, se minéra- lisent; et cette transformation s’opère avec d’autant plus de rapidité que l’air arrive plus abondamment dans l’eau. C’est ainsi que l’épuration des eaux courantes s’effectue très vite. Dans les puits, l’oxygénation a lieu également, quoique avec plus de lenteur; en outre, l’eau s’y renouvelant fréquemment par suite des mouvements et des oscillations des nappes aqui¬ fères , l’arrivée de nouvelles quantités d’eau de composition moins propice à l’alimentation des microbes vient diluer la liqueur nourricière primitive et provoquer par là même la dégénérescence de ces derniers 2. Disons toutefois que ces observations, notamment celles qui ont trait aux conditions de culture des germes spécifiques dans de l’eau se rapprochant de l’eau alimentaire et possédant une composition déterminée, ont besoin d’être confirmées par des recherches nombreuses et spéciales. 1 Étiologie et prophylaxie de la, fièvre typhoïde, rapport fait au Congrès à’hygiène de Genève, en septembre 1882, par le Dr J. Arnould, professeur à Lille. 2 Wernich, Die Desinfections Lehre, 2e édit. — Brautlecht, Archiv. v. Virchov, 1881. ( 11 ) Dans des eaux que l’analyse avait reconnues mauvaises , Fodor a rencontré des bactéries, notamment des bacilles et des desmobactéries susceptibles de prendre par la culture un développement considérable. Ces eaux provenaient générale¬ ment de maisons qui avaient été tout particulièrement éprou¬ vées par les épidémies de choléra, de typhus et d’entérite * ; et l’eau la plus mauvaise correspondait aux parties de la ville où ces maladies avaient sévi avec le plus d’intensité. Lors de l’épi¬ démie de choléra, en 1872 et en 1873, la mortalité était en rapport avec l’impureté de l’eau; dans les quartiers où l’on se servait généralement d’eau de puits, elle était plus que double de celle qui était constatée dans les parties de la ville où l’on jouissait d’une distribution d’eau pure amenée du dehors. Le tableau ci-après résume ces observations, et indique en proportions centésimales la majoration de la teneur en matières diverses des eaux des maisons infectées, relativement à celle des eaux des maisons non infectées. DÉSIGNATION des MALADIES. Nombre de ' maisons infectées sur lesquelles ont porté les observations. - 1 MAJORATION MOYENNE P. C. DE LA TENEUR EN Matières organiques. Ammoniaque. Chlore. Acide azotique. Choléra . . . 30 1 73 190 2.3 2.2 Typhus . . . 363 21 56 0-7 4.5 Entérite. . . 366 32 50 9.0 10.0 Comme on le voit, et nous reviendrons tantôt sur ce sujet, c’est d’abord l’ammoniaque et puis les matières organiques qui sont les principaux indicateurs chimiques de la mauvaise qualité d’une eau alimentaire. 1 II a constaté le même fait pour les eaux des maisons où avait sévi la petite vérole; mais il n’a pu découvrir aucune relation entre la qualité des eaux et les maladies purement contagieuses, telles que le croup, la diphtérie, la scar¬ latine, etc. Dans line vingtaine de villes anglaises sur lesquelles ont porté ses observations, Buchanan a vu la mortalité par le typhus diminuer de 10 et même de 75 p. c., à la suite du remplacement de l’eau de puits pour l’alimentation par de l'eau amenée d’endroits éloignés où le sol n’était pas infecté par le séjour prolongé de l’homme à la surface. Des constatations analogues ont été faites dans toutes les grandes villes du continent, telles que Vienne, Hambourg, etc. Il convient toutefois d’ajouter que ce progrès n’a pas toujours été exclusivement le résultat de la substitution de l’eau de dis¬ tribution à l’eau de puits ordinaire; mais aussi, dans certaines localités, du redressement de la canalisation, du drainage rationnel du sol et de la réduction des causes locales d’in¬ fection à l’intérieur même des maisons par l’établissement de syphons, etc.; mais en tout cas l’usage d’eaux plus pures a-t-il été toujours une des principales causes de la diminution de la mortalité. Il est à remarquer que la qualité des eaux de puits des villes empire constamment. Cela se conçoit du reste à priori, surtout pour les villes où l’on utilise encore des systèmes défectueux de fosses d’aisances, puisards, etc. ; il n’y a qu’un sol sablon¬ neux et poreux qui puisse lutter quelque peu contre cet enva¬ hissement par les matières organiques. Cette augmentation continuelle de la proportion d’impuretés a été constatée dans un grand nombre de localités, telles que Munich, Erfurth , Pesth, etc. A Pesth, de 1877 à 1880, les eaux des puits ont dégénéré en moyenne dans les proportions suivantes, quant à la teneur en matières diverses: Résidu fixe . 27 p. c. Matières organiques . 21 — Ammoniaque . 24 — Acide azotique . 42 — Chlore . 22 — Telles sont en résumé les données principales que nous possédons au sujet de l’origine et des conséquences de l’alté¬ ration des eaux alimentaires. ( 13 ) Parmi ceux qui se sont occupés de cette question, il en est un bon nombre qui attribuent à l’eau une importance capitale au point de vue hygiénique et qui l’accusent d’être le princi¬ pal agent de propagation des maladies épidémiques et infec¬ tieuses : leurs idées constituent ce corps de doctrine qui porte en Allemagne le nom de « Wassertheorie ». D'autres, au con¬ traire, se refusent à attacher aucune importance au rôle de l’eau. Mais ce sont là des opinions extrêmes. Pour nous, nous croyons pouvoir déduire des faits connus et des considérations que nous venons de développer les conclusions suivantes : 1° L’eau qui a reçu directement ou par l’intermédiaire d’un sous-sol souillé des matières provenant d’un organisme infecté de maladies telles que le typhus, le choléra, etc., a la propriété de pouvoir transmettre directement ces maladies, au moins pendant un certain temps dont la durée dépend des diverses circonstances mentionnées. Les germes infectieux peuvent arriver dans l’organisme par les voies digestives, avec l’eau non bouillie; ou par les voies respiratoires, en s’élevant avec la vapeur d’eau ou avec la poussière que laisse après évapora¬ tion l’eau d’arrosage des rues, de lavage des planchers et de la vaisselle, etc.; 2° L’usage de l’eau souillée par la présence de matières organiques azotées en décomposition, ou renfermant de nom¬ breuses bactéries, est nuisible à la santé en ce sens qu’il peut provoquer des indispositions diverses, comme la dyssenterie et le catarrhe des voies digestives, et prédisposer ainsi indirec¬ tement ou même directement l’organisme à l’infection, en y préparant un terrain propice à la vie et au développement de germes spécifiques; 3° L’eau qui renferme une forte proportion de matières organiques, et surtout de matières azotées, est toujours dan¬ gereuse à employer, parce que ces matières peuvent, à un moment donné, subir la putréfaction et devenir propres à la conservation des bactéries et éventuellement des germes spé¬ cifiques eux-mêmes. ( 14 ) II. DE L’ANALYSE DES EAl'X ALIMENTAIRES. On voit qu’il est de toute importance, au point de vue hygié¬ nique, de pouvoir reconnaître : Si une eau renferme des germes spécifiques; Si elle est apte à conserver éventuellement les germes spéci¬ fiques qui pourraient y arriver du dehors et à les laisser se multiplier; Si, indépendamment des germes spécifiques, elle contient des bactéries ou des matières organiques azotées en décompo¬ sition (pouvant constituer un milieu propice à la culture des germes spécifiques) ou tout au moins des matières organiques azotées ou non, susceptibles d’entrer en putréfaction; Et, incidemment, si une eau est menacée, de recevoir du dehors, spécialement du sous-sol, des germes spécifiques ou d’une manière générale des matières organiques azotées et des bactéries. On ne possède jusqu’ici aucun moyen de constater directe¬ ment, par l’analyse chimique ou même à l’aide du microscope, la présence de germes spécifiques dans les organismes infectés ou dans leurs déjections; à plus forte raison nous est-il impos¬ sible de les reconnaître directement dans l’eau. Dans les substances infectées soumises préalablement à une culture spéciale, on peut, à l’aide du microscope, découvrir l’existence de germes spécifiques ; mais encore faut-il contrôler ces observations par des essais physiologiques. En pratiquant directement des injections avec des matières provenant d’orga¬ nismes infectés, comme ceux des typhiques, on peut arriver à produire des infections analogues suivies de mort, ainsi que Guérin t et d’autres l’ont démontré par de nombreuses expé- 1 Comptes rendus, février 1877. ( 15 ) riences faites sur des animaux. Il faut ajouter toutefois que l’application de cette méthode d’examen par culture et obser¬ vation microscopique, combinées avec l’injection ou inocu¬ lation directe, n’a encore réussi jusqu’à ce jour que pour quelques maladies infectieuses, telles que la septicémie, le charbon, la morve, la tuberculose, le typhus (?). Quant à l’eau, les essais de ce genre auxquels on l’a soumise n’ont pas donné jusqu’ici de résultats certains, à moins qu’il ne s’agît d’un liquide souillé à un degré constatable à la vue et à l’odorat ; bref, aucun germe pathologique spécifique n’a encore pu être isolé de l’eau alimentaire, ni même y être reconnu. Un jour arrivera pourtant où l’on sera à même de reconnaître et d'isoler tous les germes infectieux et de déter¬ miner leurs conditions de vie spéciales: les découvertes de Pasteur et de Koch ne laissent aucun doute à cet égard U Pour ce qui est de savoir si une eau est apte à 'Conserver éventuellement et à laisser se multiplier les germes spécifiques, ou si en dehors de cela elle est de nature à prédisposer l'orga¬ nisme à une infection spécifique, ou enfin, d’une manière générale, à altérer la santé, cette question est résolue à la fois par l’application des procédés de l’analyse chimique et de l’analyse microscopique. L’analyse microscopique permet de reconnaître la présence de certains microbes, notamment de bactéries qui accompa¬ gnent la putréfaction et se trouvent fréquemment dans les eaux malsaines. D'après les faits recueillis, on est autorisé à admettre que là où se trouvent les micro-organismes de la putréfaction, peuvent aussi éventuellement se rencontrer des germes spéci¬ fiques, dont les conditions d'existence paraissent fort sembla¬ bles à celles de ces micro-organismes. Cette méthode d’analyse peut être combinée avec les essais de culture et les expériences pathologiques. Mais avant même de connaître les bactéries, on avait remar¬ qué que la présence, décelée par l’analyse chimique, de cer- 1 Comptes rendus de l'Exposition d'hygiène de Berlin, classe XXI, 1885. ( 16 ) laines substances organiques putrescibles et très oxydables, ou de corps en provenant (ammoniaque, acide azoteux, hydrogène sulfuré, acide azotique), était régulière dans les eaux nuisibles à la santé. Plus tard il a été établi que les bactéries ne se ren¬ contraient le plus souvent que dans les eaux renfermant ces substances et constituant ainsi une sorte de liqueur de culture spéciale. Ces matières putrescibles accompagnent aussi les déjections. L’analyse chimique d’une eau peut donc à elle seule rensei¬ gner sur les divers points indiqués ci-devant. Permettant de reconnaître le cas échéant qu’une eau est chargée de matières organiques putrescibles et qu’elle est de nature à pouvoir con¬ server et nourrir des germes spécifiques, cette analyse fournit des indicateurs du danger de son emploi, des signes précur¬ seurs de l’infection. En répétant l’analyse à diverses époques, on peut se rendre compte des variations de l’influence du sous-sol sur la composition des eaux. L’analyse chimique est aidée avantageusement par l’analyse microscopique ; mais elle ne saurait encore être remplacée par cette dernière, laquelle, en attendant qu’elle permette de reconnaître les germes pathogènes spécifiques, ne fournit que des résultats beaucoup moins complets au point de vue de la détermination générale de la nature d’une eau. Notons aussi que les procédés de l’analyse microscopique, avec essais de cul¬ ture et expériences pathologiques, sont plus compliqués et plus longs que ceux de l’analyse chimique. Nous allons nous occuper d’abord et principalement de l’analyse chimique de l’eau; nous dirons ensuite un mot encore de l’analyse microscopique. A. ANALYSE CHIMIQUE DE L’EAU. L’analyse d’une eau alimentaire, au point de vue hygiénique, doit porter sur la présence et les proportions du moins ap¬ proximatives des substances suivantes : matières organiques, ammoniaque, acide azoteux, acide azotique, chlore, hydrogène ( 17 ) matières minérales diverses , résidu d’évaporation , résidu de calcination, matières gazeuses, etc. Avant d’indiquer les méthodes suivies pour la recherche de ces substances, nous allons dire quelques mots de leur origine et de leur importance respective au point de vue où nous nous sommes placé, en d’autres termes, indiquer la manière d’in¬ terpréter les résultats de l’analyse chimique. Nous tracerons aussi la marche à suivre pour l’appréciation générale de la qualité d’une eau. 1. Interprétation des résultats. Les matières organiques sont d’origine animale ou d’origine végétale. Les matières d’origine animale sont pour la plupart azotées; elles proviennent des déjections, latrines, etc. Leur présence dans une eau annonce soit une immixtion directe qui se serait produite accidentellement, soit une infiltration d’un endroit assez voisin du puits, à travers un sol déjà forte¬ ment imprégné et incapable de retenir ou de fixer ces matières en facilitant leur oxydation. Elles sont très oxydables et enclines à subir des décompositions putrides. Elles peuvent nuire à la santé en provoquant la dyssenterie et d’autres maladies. Lors de leur putréfaction, on y note la présence de bactéries; et elles constituent alors un milieu où des germes spécifiques pour¬ raient se conserver et se développer. Les matières organiques non azotées proviennent des détri¬ tus de la végétation, des eaux ménagères, etc. U ammoniaque est un produit de la décomposition des matières organiques azotées. Elle révèle une infiltration d’un point très peu distant, le plus souvent de latrines : en etfet, le sol retient l’ammoniaque plus fortement encore que les matières organiques et que tous les autres produits de décomposition des matières azotées. L’ammoniaque peut aussi provenir de la réduction de l’acide nitrique, et ainsi dénoter par sa présence un sol fortement imprégné de matières organiques, où l’oxy- Tome XXXVII. " " 2 ( 18 ) gène fait défaut et dans lequel les microbes anaérobies peuvent accomplir leur œuvre de réduction. Si les composés ammoniacaux ne sont pas directement nui¬ sibles à la santé, comme le sont la plupart des matières orga¬ niques en putréfaction, au moins leur présence constitue-t-elle, de même que celle de ces dernières, un danger indirect : car, là où est l’ammoniaque, se trouvent, se sont trouvées ou pour¬ ront se retrouver des matières organiques azotées en putré¬ faction, et par conséquent aussi des micro-organismes, des bactéries et peut-être des germes spécifiques. L 'acide azoteux n’est pas un produit direct de la décomposi¬ tion des matières organiques azotées ; et il ne paraît que rare¬ ment se former sous l’intluence vitale de bactéries anaérobies. Il résulte principalement de la réduction de l’acide azotique en présence de matières organiques facilement oxydables. L’acide azoteux est moins facilement fixé* par le sol que les matières organiques et l’ammoniaque. V acide azotique est le produit final de l’oxydation de l’azote des matières organiques ou de l’ammoniaque, oxydation qui s’effectue plutôt dans le sol que dans l’eau même. Il peut aussi provenir de la réoxydation de l’acide azoteux. Sa présence annonce qu’il y a eu décomposition de matières organiques azotées. Il se rencontre surtout dans les sols poreux, moyenne¬ ment humides, où l’oxygène pénètre facilement ; et, étant rela¬ tivement peu retenu par le sol, il est entraîné par les eaux et passe dans la nappe aquifère. Très souvent, là où il y a beau¬ coup d’acide nitrique, on rencontre peu de matières organi¬ ques et d’ammoniaque; et, vice-versa, là où ces dernières sub¬ stances sont abondantes, le sol qui en est imprégné ne se prête que difficilement à une oxydation complète. Mais il est à noter que les circonstances dominantes varient fréquemment dans le sol. Ainsi il se peut qu’à un moment donné il renferme peu de matières organiques azotées : alors l’oxydation sera complète, on ne trouvera dans l’eau, en fait de composés azotés, que l’acide azotique, et l’on n’y rencontrera pas de micro-organismes ni de germes d’infection au moins en quantité notable, ce milieu ( 19 ) oxygéné n’étant nullement propice à leur conservation et à leur développement. Mais à un autre moment les matières azotées peuvent devenir abondantes et l’oxygène rare : alors l’oxyda¬ tion restera incomplète, l’acide azotique se trouvera accom¬ pagné des autres produits de décomposition, et sa présence ne sera pas incompatible avec celle des micro-organismes. Le chlore se rencontre principalement à l’état de chlorure sodique, notamment dans les urines. N’étant que très peu retenu par le sol, il passe assez rapidement dans les couches inférieures et dans l’eau des puits ; il a même une tendance à y entraîner avec lui divers sels solubles contenus dans le sol. Il peut donc servir d’indicateur de souillures provenant notam¬ ment de latrines; mais il ne renseigne pas directement sur la distance du foyer de pollution, et il n’indique pas si l’eau ren¬ ferme encore ou ne contient plus de produits de décomposi¬ tion. Le chlore ne doit donc pas, comme on l’avait cru, être considéré comme indicateur principal ou unique, bien que les variations de la quantité de ce corps renfermée dans une eau correspondent souvent aux variations de la teneur de cette eau en ammoniaque et en matières organiques. Les eaux de sources ne renferment normalement que des traces de chlore, à moins que ces sources ne proviennent de terrains salifères, comme le keuper, le muschelkalk, la molasse, etc. Il faut aussi, lorsqu’on veut être renseigné sur l’origine du chlore contenu dans une eau, tenir compte de l’infiltration des eaux ménagères, de la proximité de salines et de l’habitude dérisoire qu’ont certaines personnes de jeter du sel dans les puits en vue d’améliorer la qualité de l’eau. V hydrogène sulfuré peut provenir de la décomposition de matières organiques renfermant du soufre, telles que les matières albuminoïdes. Il peut aussi avoir son origine dans l’action réductrice exercée sur les sulfates renfermés dans le sol par les matières organiques, et il paraît probable que cer¬ tains micro -organismes ou algues interviennent activement dans cette réduction. Quant aux matières minérales diverses , à part les métaux ( 20 ) directement nuisibles (plomb, zinc, etc.), elles ne caractérisent guère une eau au point de vue hygiénique. Il faut seulement remarquer qu’une eau deviendrait malsaine si elle renfermait une proportion trop forte de ces substances. Ainsi les composés alcalins et alcalino-terreux, ceux du chlore, de l’ammoniaque, de l’acide azotique et de l’acide azoteux, en petite quantité, ne sont guère nuisibles; mais ces corps (notamment les composés magnétiques), pris en dose relativement forte et pendant un temps assez long, fatiguent et incommodent les voies diges¬ tives. Sous la dénomination de résidu d'évaporation, on comprend l’ensemble des substances qui restent au fond du vase lors de l’évaporation de l’eau et de la dessication à une température déterminée, variant entre 100 et 200° C. Ce résidu est en grande partie formé de substances minérales ; mais il renferme éga¬ lement les matières organiques qui ne se volatilisent pas ni ne se décomposent durant l'évaporation. Il peut, dans cette opé¬ ration, se volatiliser une partie des matières minérales, notam¬ ment de l’acide azoteux, de l’hydrogène sulfuré, de l’acide car¬ bonique, ou des produits de décomposition de ces corps. En outre le degré d’hydratation du résidu varie souvent d’après la température de dessication. Quoi qu’il en soit, l’observation de la quantité proportionnelle de résidu d’évaporation, jointe à l’examen de ses propriétés physiques, fournit souvent des indications assez précises sur le degré de pureté d’une eau. La présence de matières organiques rend ordinairement le résidu coloré et parfois odorant. En calcinant le résidu d’évaporation, on obtient comme résidu final les matières minérales fixes; on peut par diffé¬ rence en déduire d’une façon approximative la proportion de matières volatiles, organiques et autres. Souvent l’observation des phénomènes physiques qui accompagnent la calcination conduit à des conclusions importantes : ainsi une odeur de poils brûlés annonce la présence de matières azotées ; un déga¬ gement de vapeurs rutilantes est l’indice de la présence des acides azoteux ou azotique; l’ammoniaque est trahie par son ( 21 ) odeur, etc. La lenteur ou la rapidité de la carbonisation sont également des circonstances bonnes à noter. La détermination quantitative des résidus d’évaporation et de calcination peut aussi être utile comme moyen de contrôle des autres résultats d’analyse. On n’a aucune donnée précise sur l’importance qui doit être attribuée à la teneur d’une eau en matières gazeuses : acide carbonique, azote, oxydes d’azote, oxygène, etc. Il est reconnu qu’une eau potable, pour avoir une saveur agréable, doit ren¬ fermer de l’acide carbonique et de l’oxygène; mais cette con¬ dition n’est pas indispensable au point de vue hygiénique. On a pensé que l’eau devait contenir une quantité minimum d’oxy¬ gène, sous peine de pouvoir être considérée comme renfermant des matières oxydables : cela peut être vrai dans une certaine mesure, mais il est difficile de tirer parti de cette observation dans la pratique. Remarquons qu’en principe une diminution de la proportion d’oxygène et une augmentation de celle d’acide carbonique sont deux circonstances concomitantes de la putréfaction. On a beaucoup discuté la question de savoir si la détermina¬ tion de l’une ou l’autre des substances mentionnées avait une importance prépondérante : les uns, comme Reich, insistent spécialement sur la recherche de l’acide azotique; d’autres, sur celle des matières organiques ou des corps visibles au microscope; d’autres, enfin, sur celle de l’ammoniaque, de l’acide azoteux, du résidu fixe, ou encore du chlore. On s'est aussi demandé s’il fallait toujours opérer des déterminations quantitatives, ou si une simple analyse qualitative pouvait suffire. De la courte étude que nous venons de faire au sujet de l’interprétation des résultats des divers essais, il est aisé de conclure que l’on ne pourra généralement se limiter ni à des appréciations qualitatives, ni à des dosages isolés. Pour pou¬ voir juger sûrement une eau, il faut disposer de la plus grande somme possible de renseignements ou du moins des princi¬ paux d’entre ceux-ci; du reste, la chimie hydrologique en est ( ± 2 ) encore à sa période d’essais; et il convient de rassembler, notamment en vue de l’avenir, le plus de matériaux possible. Dans certains cas cependant on pourra se borner à déterminer quantitativement ou même qualitativement quelques-unes des substances précédemment indiquées, telles que l’ammoniaque, l’acide azoteux, l’hydrogène sulfuré, etc. Ordinairement, en faisant l’analyse d’une eau, on recherche aussi son degré hydrotimétrique (dureté, crudité). Ces expres¬ sions se rapportent, comme on sait, à la présence en quantité plus ou moins grande de la chaux et de la magnésie. En Allemagne, 1 degré de dureté correspond à 1 partie de chaux, de magnésie, ou de l’un et de l’autre de ces oxydes réunis, se trouvant en solution dans 100,000 parties d’eau, soit à 0?r,010 par 1 litre. On dit qu’une eau est très dure lorsqu’elle titre 12 à 15 degrés; elle est dure à 8 degrés, peu dure entre 8 et 5 degrés et enfin douce de 4 à 3 degrés. En France, l’échelle est différente : à 56 degrés allemands correspondent 100 degrés français (Boutron et Boudet) ; c’est- à-dire qu’à 1 degré allemand équivaut 1,79 degré français; et à 1 degré français, 0,56 degré allemand. Le degré français représente dans une eau 1 partie de carbonate calcique ou magnésique ou du mélange des deux carbonates par 100,000 parties de liquide, ou encore 0^,010 de carbonate alcalino- terreux par 1 litre. En Belgique, on suit généralement la graduation française. En Angleterre, le degré hydrotimétrique équivaut à 1 partie de carbonate calcique dans 70,000 parties d’eau. La conversion des degrés français en degrés allemands s’ef¬ fectue donc en multipliant par 0,56; et la conversion des degrés français en degrés anglais, en multipliant par 0,70. Enfin l’examen des propriétés physiques et organoleptiques ne doit jamais être négligé; mais il faut se délier des indications que fournit cet examen. Ainsi l’on trouve souvent une saveur rafraîchissante et agréable à des eaux renfermant des nitrates et des chlorures, en même temps qu’une proportion considé¬ rable d’autres éléments qui les rendent absolument impropres ( 23 ) à l’alimentation : il suffit pour cela que la température de ces eaux soit suffisamment basse. Au contraire une très bonne eau, si elle a été exposée à l’air ou si elle n’est pas fraîche, a souvent un goût relativement peu agréable. 2. Appréciation générale de la qualité d’une eau. Nombres-limites. Le but final de l’analyse d’une eau est d’en permettre la clas¬ sification dans l’une ou l’autre des trois catégories ci-après : 1. Eaux de bonne qualité ou parfaitement saines; 2. Eaux de qualité médiocre, admissibles faute de mieux et sous réserve ; 3. Eaux mauvaises, dont l’usage journalier dans les propor¬ tions nécessaires à la vie serait préjudiciable à la santé. Pour se guider dans l’appréciation d’une eau alimentaire, au point de vue hygiénique, il sera bon d’avoir toujours présentes à la mémoire les indications que nous avons faites plus haut au sujet de l’origine et des conséquences de l’altération des eaux, quelque générales que soient ces indications. Il est impossible en effet, dans l’état actuel de la science, de fournir des données nettes nu mathématiques sur lesquelles on puisse se baser pour déclarer une eau bonne, passable ou mauvaise. Le congrès d’hygiène de Bruxelles, en 1852, a formulé les propriétés exigées d’une eau de bonne qualité. La commission des eaux de Vienne, en 1864, et le congrès de Dusseldorf, en 1876, ont fixé les qualités que doit avoir l’eau d’alimentation des grandes villes. La « Rivers pollution commission », dans son troisième rapport, a également défini les conditions aux¬ quelles doit répondre une eau pour être d’une innocuité incontestable. Enfin les commissions spéciales de Berlin, de Paris, etc.; d’éminents chimistes tels que Frankland, Chapp- mann, Wanklyn, Pettenkoffer, Cohn, Reich, Reichardt, Kubel, ( 24 ) Tiemann; l’Office impérial d’hygiène de Berlin, la Society of public analyses of England, et les commissions instituées à Bruxelles pour l’étude de la question de la distribution 1 ont tour à tour fait connaître leur avis sur cette matière. On peut résumer comme suit les qualités généralement exigées d’une bonne eau alimentaire : 1° Elle doit être limpide, incolore, inodore; avoir une saveur agréable ; 2° Sa température ne doit varier aux différentes saisons que dans des limites restreintes, soit de 4 à 6 degrés C.; son maxi¬ mum ne doit jamais dépasser ld° C; 3° Elle ne peut renfermer qu’une petite quantité de matières solides (résidu d’évaporation), surtout de matières organi¬ ques; 4° Elle ne doit pas contenir de corps organisés, ni de matières animales, ni de produits de la décomposition putride de celles-ci ; 5° Elle ne peut pas être trop dure, ni renfermer notamment une proportion considérable de sels magnésiens; 6° Elle ne contiendra ni ammoniaque, ni acide azoteux, ni des quantités trop fortes de nitrates, chlorures ou sulfates ; 7° Elle ne renfermera aucun composé métallique nuisible à la santé. Pour répondre à ces diverses conditions, l’eau devra ordi¬ nairement provenir d’une source ou d’une nappe souterraine qui soit distante des habitations et des usines, et à l’abri de toute infiltration de matières animales. Les eaux destinées à l’arrosage des rues doivent seulement ne pas exhaler d’odeur, ni renfermer des matières organiques d’origine animale. En ce qui concerne particulièrement les eaux des distribu¬ tions publiques, voici, en résumé, les conclusions qu’a adop- 1 Voir le Rapport publié en 1871, chez Guyot. ( 25 ) tées en 1876 le congrès de Dusseldorf, et qui soni encore parfaitement valables à l’heure qu’il est : 1° Le double but de l’hygiène publique, propreté des habi¬ tations humaines et approvisionnement d’eau alimentaire par¬ faitement saine, ne peut être atteint, notamment pour les villes, qu’à l’aide d’une conduite d’eau venant du dehors; 2° L’adoption d’une distribution unique pour l’eau potable et pour l’eau ménagère est préférable à celle de distributions distinctes ; 3° Quant à la qualité de l’eau, il serait à désirer que l’on pût fixer des teneurs maxima en matières diverses, c’est-à-dire indi¬ quer des nombres-limites établissant la démarcation entre les teneurs admissibles et celles qui ne le sont pas. Mais cette déli¬ mitation exacte n’est pas encore possible, la nature des terrains et les autres circonstances intluençant la qualité d’une eau variant trop d’après les localités, et le nombre d’observations et d’analyses pratiquées n’étant pas encore assez grand pour qu’on puisse en déduire des données certaines. On peut dire que tout mélange de l’eau avec des matières d’origine animale (déjections, urine, etc.) ou des résidus alimentaires doit être évité soigneusement. Le degré de dureté sera assez peu élevé pour que l’eau puisse servir sans préjudice à tous les usages domestiques et industriels; 4° Pour la quantité d’eau devant constituer l’approvisionne¬ ment, il faut toujours se mettre à même de pouvoir en toute saison l’augmenter dans des limites assez larges; 5° Autant que possible, on emploiera l’eau des sources natu¬ relles. A défaut de celles-ci, l’eau de drainage ou l’eau de rivière fdtrée peuvent également servir. Dans des conditions égales de qualité et de quantité, il faut donner la préférence à l’eau qui olfre le plus de garanties au point de vue de la régu¬ larité de l’approvisionnement, et qui peut être utilisée dans les meilleures conditions économiques. Il est indispensable aussi que la pression soit suffisante pour le service des étages supé¬ rieurs des maisons. Enfin, la composition de l’eau doit être ( 26 ) relativement constante, ce qu’il faut vérifier au préalable, dans les limites du possible, par des analyses répétées au moins tous les mois. Ce ne sont là, on le voit, que toutes indications assez peu précises, insuffisantes dans beaucoup de cas à permettre le classement d’une eau, il arrive en effet fréquemment que les résultats de deux analyses d’une même eau soient identiques, mais que les conclusions que l’on en tire soient diamétrale¬ ment opposées. Certains auteurs ont cru pouvoir résoudre la question d’une façon plus exacte, en proposant des nombres-limites pour les proportions des diverses substances que l’on rencontre habi¬ tuellement dans les eaux. D’autres spécialistes, comme aussi les congrès d’hygiène, se sont occupés de ces nombres-limites, les adoptant, les modifiant ou les rejetant, et prouvant ainsi indirectement ce que nous disions tantôt, à savoir qu’il est impossible de fixer hic et mine d’une manière absolue de tels chiffres. L’adoption de données de ce genre constituerait même selon nous un danger, en ce sens que beaucoup de personnes, en appliquant celte échelle, seraient induites en erreur sur l’ad¬ missibilité ou l’inadmissibilité d’une eau pour les usages domestiques : les exigences relatives aux qualités des eaux ali¬ mentaires, surtout en ce qui se rapporte aux quantités nor¬ males et maxima qu’on peut y tolérer des substances diverses, doivent en effet varier suivant les circonstances. D’abord la nature du terrain influence fortement la compo¬ sition de l’eau. C’est ainsi que des eaux de sources, pouvant être considérées comme également pures, mais jaillissant de terrains différents, ont des teneurs souvent fort dissemblables en matières fixes et en autres substances diverses; et que cer¬ taines teneurs peuvent parfois paraître excessives, sans pour cela laisser d’être normales eu égard à la composition du ter¬ rain. Par exemple, dans certains terrains crétacés, on rencontre parfois des eaux renfermant des quantités très considérables ( 27 ) de chlore et d’acide azotique, sans toutefois contenir rien de nuisible en fait de matières organiques d’origine animale. Le tableau suivant, emprunté à Reichardt *, donne une idée des variations que peut subir la composition d’une eau de source d’après la nature du terrain où cette source est située. Les sources dont il est ici question se trouvent dans des endroits non habités et sont, par conséquent, soustraites à l’influence des matières organiques animales. Les teneurs indiquées sont des moyennes se rapportant à 1 litre d’eau et exprimées en grammes. SOURCES SITUÉES DANS LE Calcaire Granité. Gré bigarré. dolomilique. Gypse. Résidu salin . Matières organiques (calculées 0.0244 0.123 à 0.223 0 418 2.363 d’après la quantité de caméléon employée) . 0.0137 0.0138 0.033 Traces Acide azotique . Pas Traces - 0.0023 Traces Chlore . 0.0033 0.0042 Traces 0.0161 Acide sulfurique . 0.0039 0.0088 0.0031 à 0.034 1.108 Chaux . . 0.0097 0.0730 0.1400 0.766 Magnésie . 0.0023 0.0480 0.063 0.1223 Dureté (degrés allem.) .... 1°27 43°96 23°10 92°73 Le meilleur moyen de se rendre compte de la pureté d’une eau alimentaire consiste à comparer la composition de cette eau avec celle d’une eau de la meme localité qui, n’ayant pas été contaminée, se trouve dans des conditions normales. Quant aux limites en éléments divers, il ressort des indications précédentes qu’on ne peut les fixer que pour des eaux appar¬ tenant à une même contrée, ou plutôt à une même zone définie par la formation géologique et par diverses circonstances spé¬ ciales dont la connaissance se complétera au fur et à mesure des progrès réalisés par l’hydrologie et Fhydrochimie. La composition des eaux peut encore subir des variations suivant les saisons, l’abondance des pluies et plusieurs autres 1 Guide pour l'analyse de l'eau au point de vue de l'hygiène et de l'in¬ dustrie, etc , par le Dr E. Reichardt, professeur à l’Université d’iéua; trad. de l’allemand par G.-E. Strohl. Paris, 1876, — p 31. ( 28 , circonstances climatériques ou locales; de façon que, même pour une région assez restreinte, il est impossible de fixer des maxima absolument invariables. Enfin, les teneurs des eaux en composés divers ne sont pas toujours recherchées par la même méthode analytique ; de sorte que les résultats obtenus peuvent ne pas être absolument comparables. Ainsi le résidu d’évaporation, suivant qu’il a été desséché à 100° ou à 180° C., présente un poids différent. On note des différences bien plus grandes encore en ce qui con¬ cerne les matières organiques, d’après la méthode employée pour leur détermination. D’autre part, si le nombre d’essais effectués n’a pas été assez grand, les moyennes obtenues sont souvent loin d’être exactes. Rien d’étonnant donc que les auteurs ne soient pas tou¬ jours d’accord au sujet de ces limites. Souvent il les ont , comme Reichardt, établies d’après les résultats d’analyses d’un grand nombre d’eaux de sources qui, par suite de leur situation à de grandes distances des endroits .habités, sont à l’abri de toute infiltration de matières d’origine animale, ou de sources qui proviennent de terrains de composition choisie (granité). Or, ces conditions étant rarement réalisées dans la pratique, les nombres-limites qui y correspondent ne consti¬ tuent en quelque sorte qu’un idéal ou un desideratum scienti¬ fique, vers lequel on peut tendre, par exemple, lorsqu’il s’agit d’aller chercher, même à de grandes distances, de l’eau pour l’alimentation d’une ville. Mais ces limites théoriques sont complètement inapplicables dans la plupart des cas, comme pour l’appréciation d’une eau de puits ordinaire, située dans une ville; elles n’indiquent pas assez la tolérance que l’on peut se permettre, et il faudrait surtout se garder de condamner une eau parce qu’une seule de ces limites si étroites serait dépassée. Kubel, Tiemann, Fischer, Almen, etc., ont modifié les nombres admis par Reichardt, et les ont mis en harmonie avec les résultats d’analyses de plus en plus nombreuses aux¬ quelles on a soumis les eaux des localités les plus diverses. ( 29 ) Ces limites modifiées établissent mieux les exigences aux¬ quelles une eau doit réellement satisfaire. Voici quelles sont ces diverses limites : PAR 1 LITRE En l>:ir En 100,000 parties. En degres Boutron grammes. milligr. En parties. et Boudet Résidu d’évaporation. 0.10 à 0.50 100 à 500 10 à 50 )) Matières organiques . 0.01 à 0.05 10 à 50 1 à 5 » D'après Acide azotique . . . 0.004 4 0.4 » Reichardl. Chlore . 0.002 à 0.008 2 à 8 0.2 à 0.8 » Acide sulfurique . „ 0.002 à 0.063 2 à 63 0.2 à 6.3 » Dureté . )> » P 32 i Kubel Acide azotique . . . 0.004 à 0.015 4 à 15 0.4 à 1.5 P 1 et ! Chlore . 0.020 à 0.030 20 à 30 2 à 3 P 1 Tiemann. Acide sulfurique . . 0.080 à 0.100 80 à 100 8 à 10 » | Fischer . Acide azotique . . . 0.027 27 2.7 )> Chlore . 0.035 35 3.5 » \ Almen *. Matières organiques . 0.120 120 12 » On est d’accord à admettre que l’eau ne doit renfermer ni ammoniaque, ni acide azoteux, ni hydrogène sulfuré, et qu’elle doit posséder les propriétés physiques et organoleptiques déjà indiquées (pp. 23 et 24). Les limites généralement adoptées pour l’appréciation d’une eau, notamment d’une eau de puits, peuvent être considérées comme étant les suivantes : PAR 1 LITRE. Par En degrés En En 100,000 parties. Boutron grammes. milligr. En parties. et Boudet. Résidu d’évaporation .... 0.500 500 50 >> Matières organiques (calculées) . 0.050 50 5 » Acide azotique (N205) .... 0.027 27 2,7 » Chlore (Cl) . 0.035 35 3,5 )) Acide sulfurique (S05) .... 0.100 O O 10 )) Dureté . )) V P 32 Ammoniaque (NH3) . 0 0 0 )) Acide azoteux (N203) .... 0 0 0 » Hydrogène sulfuré (H2S) . . . 0 0 0 P 1 Berlin er Berichte , 4. ( 30 ) Nous verrons tantôt que le microscope ne doit pas y révéler la présence de bactéries de la putréfaction, au moins en quan¬ tité considérable. Le jour où, par suite des perfectionnements apportés aux méthodes de culture, l’usage de cet instrument constituera une méthode d’investigation plus précise, il sera possible de désigner plus spécialement les espèces et le nombre de micro-organismes qu’on ne doit point tolérer dans les eaux. L’usage judicieux des limites indiquées ci-dessus, fait en tenant compte des observations développées dans le cours de cette étude, peut faciliter beaucoup la tâche ardue du chimiste ou de l’expert; et il est à désirer que cet usage se répande de plus en plus. Mais, nous le répétons, pour que ces nombres- limites puissent servir de termes de comparaison, il faut qu’ils se rapportent à des procédés d’analyse identiques à ceux que l’on a suivis, et à la contrée même d’où provient l’eau que l’on examine. Pour la Belgique, les limites fixées par Reichardt sont abso¬ lument trop étroites. Ainsi la teneur maxima de 0?r,004 en acide azotique, adoptée aussi par les congrès de Bruxelles et de Vienne, est déjà dépassée par certaines sources isolées des habitations 1 et parfois même par l’eau de pluie. Nos terrains poreux se prêtent si bien à l’oxydation des matières orga¬ niques, que l’on trouve fréquemment des eaux renfermant par litre jusque (Xr,030 et plus d’acide azotique, tout en étant con¬ stamment exemptes des produits intermédiaires de décomposi¬ tion des matières animales. C’est ainsi que, au moins pour la partie basse de notre pays où le sous-sol est plus ou moins sablonneux, la plupart des limites proposées par Kubel et Tie- mann, Fischer et Almen, et que nous avons indiquées comme étant généralement admises, peuvent encore être reculées. En nous basant sur les résultats consignés plus loin, sur ceux des analvses d’eaux de Louvain d’abord et ensuite sur ceux d’eaux 1 Voir plus loin la composition des eaux des sources de Héverlé, Dinant, etc. ( 31 ) de Hasselt, d’Anvers, de Bruxelles, etc., nous croyons pou- voir proposer comme limites : TENEURS Par 1 litre. En degrés. Boutron En En 100,000 parties. grammes. milligr. En parties. et Boudet. Résidu d’évaporation . . . . 1500 1500 150 T) (Moyenne entre 100°, 14 °, 180° C-) Matières organiques (calculées). 0.050 à 0, 1 ' 50 o )) Acide azotique (N205) . . . . 0.100 100 10 » Chlore . 0.100 100 10 î) Acide sulfurique . 0.100 100 10 )) Dureté . » l> )) 64 Ammoniaque . 0 0 0 )) Acide azoteux . 0 0 0 )) Hydrogène sulfuré . 0 0 0 )) Pour les propriétés physiques, organoleptiques, etc., on s’en tiendra à ce que nous avons dit en parlant des limites généralement admises. Force nous est, du reste, d’élargir ainsi les limites des teneurs admissibles pour les eaux alimentaires, sous peine de devoir, dans l’étude que nous ferons tantôt des eaux de Louvain et de diverses autres localités de la basse Belgique, les ranger presque toutes dans la catégorie des eaux mauvaises. Il ne faut pas non plus déclarer immédiatement impropre à l’alimentation une eau qui donnerait pour une, deux ou même un plus grand nombre de substances, des teneurs dépassant ces limites : on ne doit se former une opinion que d’après l’en¬ semble des résultats de l’analyse. Enfin, il y a une distinction à faire entre les qualités abso¬ lument indispensables à une eau alimentaire et celles qu’il est seulement désirable de lui trouver. Sont absolument indispensables, au point de vue hygié¬ nique, l’absence de substances pouvant produire directement une action infectieuse (matières d’origine animale en putréfac¬ tion, ammoniaque, acide azoteux) et celle de matières toxiques telles que les composés du plomb, comme aussi des teneurs en 1 Voir page 32. matières organiques totales et en acide azotique ne dépassant pas les limites. Sont désirables seulement toutes les autres qualités : teneurs en chlorures, nitrates, matières organiques d’origine végétale, degrés hydrotimétriques, résidu fixe, etc., inférieures aux maxima indiqués; et, parmi les matières salines, il faut attri¬ buer plus d’importance aux composés du magnésium, à cause de leur action plus prononcée sur l'organisme, qu’à ceux du calcium, du sodium, du potassium, du fer, de l’aluminium, etc. La présence de traces d’acide azoteux ou d’ammoniaque, présence qui est constatée déjà dans leau de pluie, ne doit pas faire rejeter une eau, si, d’autre part, on n’y trouve que de faibles proportions de résidu fixe, d’acide azotique et de matières organiques (p. ex., matières humiques). Tel est sou¬ vent le cas de l’eau recueillie par le drainage d’un terrain sablonneux non habité et peu cultivé. Une telle eau peut être envisagée comme une eau de pluie filtrée à travers une couche de sable qui ne lui a presque rien cédé ni ôté. - Aussi avons-nous déclaré « bonne » une eau semblable qui renfermait par litre Or,032 de résidu fixe, Or,005 de matières organiques, et des quantités tellement faibles d’acide azotique, chlore, acide azoteux et ammoniaque que l’on n'aurait su les doser par les procédés usuels. Pour les matières organiques, on peut, lorsque ces matières sont d’origine végétale (comme pour les eaux provenant de terrains tourbeux), reculer la teneur-limite jusqu’à Or,100 et même avec Almen jusqu’à Oyl20. Par contre la proportion d’acide azotique doit alors être faible ; l’on ne doit trouver ni acide azoteux , ni ammoniaque , et le résidu d’évaporation n’exhalera pas d’odeur azotée par calcination. Une eau pourra encore renfermer de l’acide azotique et du chlore, comme aussi de l’acide sulfurique, au delà des limites fixées, et être rangée toutefois parmi les eaux potables, si, analysée à différentes reprises, elle a constamment été reconnue exempte de tout produit de putréfaction et répondant à toutes les autres conditions essentielles. Cependant l’acide azotique ( 33 ) annonçant la présence antérieure de matières azotées, cette eau ne pourra être admise que conditionnellement et devra être l’objet d’une surveillance assidue : car il se pourrait qu’à un autre moment, pour l’une des raisons exposées, la des¬ truction des matières organiques vînt à ne plus s’effectuer dans le sol environnant , et dès lors l’eau deviendrait mau¬ vaise. Ces eaux qui contiennent beaucoup d’acide azotique, mais peu de matières organiques et pas du tout d’ammoniaque ni d’acide azoteux, comme aussi celles qui renferment beaucoup de matières organiques d’origine végétale avec très peu de composés azotés, et en général les eaux qui par leur teneur en éléments divers se rapprochent des limites extrêmes admis¬ sibles, constituent, dans la partie basse de la Belgique, la classe des eaux médiocres ou passables faute de mieux. Répétons-le en terminant ce chapitre. Il serait extrêmement désirable que, dans tout le pays, on soumît à l’analyse les eaux des puits, des sources et des rivières, en opérant partout et toujours suivant les jnêmes méthodes , et en effectuant ces essais à diverses époques déterminées, de façon à pouvoir se rendre compte des variations que subit parfois une même eau à des intervalles plus ou moins rapprochés. Lorsque sera ter¬ miné ce travail dont l’utilité ne saurait échapper à personne, on pourra définir exactement et formuler par des nombres- limites les qualités que l’on doit exiger de l’eau alimentaire dans les diverses contrées de la Belgique. 3. Méthodes d’analyse. Depuis bon nombre d’années, nous nous tenons autant que possible au courant de tout ce qui se publie sur ce sujet. Nous avons soumis à des vérifications multiples les méthodes proposées tour à tour , exécuté maint essai original et fait de nombreuses applications des divers procédés. Tome XXXVII. 3 ( 34 ) Vu l’importance qu’a prise de nos jours l’hydrochimie, notamment au point de vue de l’hygiène publique, il serait fort à désirer que les chimistes des différents pays s’entendis¬ sent pour adopter et faire admettre partout un mode opéra¬ toire unique. Les méthodes classiques et sûres de l’analyse quantitative ordinaire ne peuvent évidemment pas entrer ici en ligne de compte pour tous les dosages, le nombre d’essais à effectuer étant souvent considérable. Il faut faire choix de méthodes pratiques, faciles et rapides, donnant des résultats compara¬ bles, comme aussi, autant que possible, d’une exactitude satis¬ faisante. Tout en y introduisant les modifications qui nous ont paru utiles, nous nous sommes rallié d’une manière générale aux méthodes suivies par la Society of anal. chem. d’Angleterre et par l’Office impérial d’hygiène (Gesundheitsamt) de Berlin. En France et en Belgique, ces procédés sont déjà appliqués plus ou moins rigoureusement; nous espérons contribuer, par cette publication, à les faire admettre d’une manière définitive. Sans doute ces méthodes sont susceptibles de perfectionne¬ ments; d’autres surgiront qui seront reconnues meilleures et les remplaceront. Mais, le point de départ commun une fois fixé, la voie du perfectionnement se trouvera mieux tracée et les résultats obtenus dans ce sens viendront tout naturelle¬ ment compléter ou modifier la marche générale. Nous croyons nécessaire d’exposer d’une manière précise les méthodes que nous avons suivies et que nous recommandons de suivre : d’abord pour que l’on puisse juger des résultats, variables, comme on le sait, suivant les procédés employés; ensuite pour travailler à l’unification des procédés, si essen¬ tielle au progrès de l’hydrochimie. Les résultats des analyses sont toujours rapportés à 1 litre d’eau. Nous indiquons aussi, pour faciliter les comparaisons, e rapport à 100,000 parties d’eau mesurée, qui est adopté par beaucoup d’auteurs, mais qui n’a aucun avantage sur l’unité du litre. ( 35 ) a. tissai préliminaire et analyse qualitative. On procède d’abord à l’examen des caractères physiques et organoleptiques. La couleur et la transparence sont observées dans des verres cylindriques bien blancs, à côté d’un échantillon d’eau dis¬ tillée pure. S’il y a un dépôt, il est recueilli séparément, par filtration. Il est bon de soumettre les dépôts à l’analyse microscopique. Pour constater l’odeur, le mieux est de secouer d’abord l’eau dans une bouteille imparfaitement remplie, puis de la chauffer progressivement en secouant de temps à autre. L’odeur peut provenir de la présence d’hydrogène sulfuré , de matières organiques en décomposition, de gaz d’éclairage, etc. La saveur est souvent discutable. Elle est favorablement influencée par une température relativement basse et par la présence de gaz (acide carbonique, air). Une saveur amère proviendra généralement de sels magnésiques; une saveur fade, de nitrates, sels alcalins ou manque de gaz, surtout lorsque la température de l’eau est un peu élevée. La saveur peut, comme nous l’avons dit déjà, tromper parfois sur la qualité d’une eau : ainsi les nitrates en certaine proportion, et même les chlorures en faible dose, donnent une saveur fraîche. Les essais qualitatifs porteront sur la recherche des matières organiques, de l’ammoniaque, de l’acide azoteux, de l’acide azotique, du chlore, de l’hydrogène sulfuré, du calcium, du magnésium et des matières organiques. Ces essais se feront dans les mêmes conditions et pourront s’exécuter à l’aide des mêmes réactifs que pour l’analyse quantitative. L’acide azotique peut en outre être recherché à l’aide de la brucine; l’acide azoteux, à l’aide du métaphénylène-diamine. Les matières organiques peuvent aussi être décelées au moyen du chlorure aurique, de l’osmiate potassique ou d’autres com- ( 3() t posés de métaux nobles réductibles, ou encore à l’aide d’une solution de tannin L Quelquefois on réussit à extraire, au moyen de l’éther, des matières dont l’odeur est caractéristique des matières fécales ou de la putréfaction en général. Le papier à filtrer en contact avec l’eau suffit parfois à fixer l’odeur. La présence des bicarbonates de chaux et de magnésie s’an¬ nonce par le trouble que produit l’ébullition. Le résidu d’évaporation s’obtient sur la feuille de platine ou sur un couvercle de creuset. On arrive ainsi rapidement à observer les propriétés de ce résidu : couleur, odeur, hygro- scopicité, effets de la calcination ; on peut même apprécier grossièrement les quantités, que l’on exprime par les mots « plus ou moins, peu, beaucoup, assez, notable, considérable, » traces, etc. » Les indications fournies par l’analyse qualitative peuvent être contrôlées par l’analyse microscopique. Une eau qui donnerait à l’analyse qualitative les réactions de l’ammoniaque et de l’acide azoteux , ou qui aurait une odeur désagréable, serait colorée et laisserait un résidu coloré hygroscopique, qui décolorerait une forte proportion de camé¬ léon, et dans laquelle le microscope révélerait l’existence de nombreuses bactéries, pourrait être rejetée sans autre examen. Mais, dans la plupart des cas, il sera préférable de procéder directement à des déterminations quantitatives. b. Analjse quantitative. On prend, pour l’analyse quantitative, 2 litres d’eau. Si cette eau est claire et transparente, elle peut servir immé¬ diatement. S’il y a un dépôt, il sera ordinairement possible d’en séparer par décantation la plus grande partie du liquide surnageant, 1 Jorisson, Journal de pharmacie d’Anvers, 1882, p.916. ( 37 ) de façon à ne filtrer que les dernières portions. Si l'eau est trouble, il faut réunir les 2 litres et laisser déposer, ou bien filtrer directement. On se sert de filtres pesés, afin de déter¬ miner le poids des matières en suspension. Une partie du dépôt est immédiatement soumise à l'analyse microscopique. Résidu d'évaporation. On évapore 200 centimètres cubes d’eau dans une capsule en platine, en verre ou en porcelaine, à une température inférieure à 100° G.; le mieux est d’opérer au bain-marie. Le résidu est alors séché à 100° C., au bain d’air, jusqu’à poids constant. Pour rendre comparables les résultats obtenus par les diffé¬ rents chimistes, et notamment ceux de pays divers, on propose maintenant de déterminer et de renseigner les diverses propor¬ tions du résidu après dessiccation successive aux températures de 100°, 140° et 180° : nous nous rallions à cette méthode et nous nous permettons de la recommander. La pesée doit se faire rapidement, après refroidissement sous Pexsiccateur, la capsule étant recouverte d’une mince feuille de verre. Sans ces précautions, il arrive fréquemment que le poids de la capsule augmente sur la balance, les nitrites, nitrates et chlorures calcique et magnésique étant hygroscopiques. Nous nous étions arrêté à la température de 100° C., après avoir employé durant des années celle de 110° et après avoir fait vainement des centaines d’essais pour trouver une tempé¬ rature plus convenable (120° et 180°). Les résultats obtenus à ces diverses températures ne sont nullement comparables. L’eau d’hydratation est retenue plus ou moins fortement sui¬ vant le composé avec lequel elle est combinée ; en outre, les matières organiques et certains corps, comme le nitrite ammo- nique, donnent des produits de décomposition variables avec la température. Les résultats indiqués plus loin se rapportent à une tempé¬ rature de 110° C. ( 38 ) Calcination du résidu d'évaporation. — La capsule est chauffée progressivement au rouge, jusqu’à ce que le résidu ne change plus d’aspect. On a voulu , par cette opération, arriver à déterminer la quantité de matières organiques renfermées dans une eau. Ces matières sont brûlées et détruites par la calcination, et leur disparition correspond à une perte de poids que l’on croyait pouvoir mesurer simplement, en pesant le résidu après l’avoir recalciné modérément avec du carbonate ammonique. Mais ce procédé de dosage des matières organiques est extrêmement inexact, trop de changements s’opérant par la calcination dans la composition du résidu. En effet, non seulement les matières organiques sont brûlées; mais les nitrites, nitrates et sulfhy- drates, les composés ammoniques, le chlorure et le carbonate magnésiques se décomposent; les sels au minimum, notam¬ ment ceux du fer, s’oxydent ; et les sulfates peuvent se réduire sous faction des matières organiques. La calcination donne plutôt des indications qualitatives ; et elle fournit un résidu propre à la recherche des alcalis, du fer, du manganèse, de la silice et de l’acide phosphorique. On observe, durant la calcination, s’il se produit un noircis¬ sement, et jusqu’à quel point il est intense et durable; s’il se dégage une odeur particulière, et quelles sont sa nature et son intensité ; s’il se lève des vapeurs rutilantes ; ou si le résidu devient incandescent. Matières organiques. (Dpgrr d’mjdahilité do IVan.) Il n'existe jusqu’aujourd'hui aucune méthode sûre et précise pour le dosage des matières organiques contenues dans l’eau. On ne sait d’ailleurs pas au juste quelles sont les matières orga¬ niques qu’il importe particulièrement de déterminer. Il est seulement acquis, comme nous l’avons déjà dit (pages 17 et 31), que l’on doit principalement se préoccuper de la présence des matières d’origine animale ou matières organiques azotées, et ( 39 ) notamment de celles qui se trouvent à l’état de putréfaction; mais on ne possède jusqu’ici aucun moyen de les séparer et de les doser isolément. Nous avons indiqué déjà, pour le dosage des matières orga¬ niques, le procédé basé sur la calcination du résidu sec, pro¬ cédé qu’il faut donc abandonner pour les essais quantitatifs. En raison de l’importance qu’ont au point de vue hygiénique les matières organiques azotées, c’est sur leur détermination qu’ont porté surtout les efforts des chimistes ; aussi est-ce par dizaines que l’on compte les méthodes proposées. Nous en avons expérimenté et plus ou moins modifié un grand nombre. Mentionnons les principales d’entre ces méthodes. Frankland et Armstrong dosent d’une part l’azote et le car¬ bone par l’analyse organique (après évaporation de l’eau, ce qui amène toujours une perte), et d’autre part l’azote combiné sous forme d’acide azotique, acide azoteux et ammoniaque. Ce procédé est long et fort délicat; malgré cela, il ne fournit guère plus d’indications que les autres sur la nature de la matière organique. Nous avons suivi longtemps le procédé de WanklynetChapp- mann, dans lequel on dose l’azote des matières albuminoïdes (après avoir éliminé celui qui existe sous forme d’acide azo¬ tique, acide azoteux et ammoniaque) par distillation en solu¬ tion alcaline avec du caméléon, opération qui transforme cet azote en ammoniaque. Mais on ne sait pas encore si toutes les matières azotées donnent ainsi la totalité de leur azote sous forme d’ammoniaque, ce qui est douteux bien que cela ait été démontré pour l’asparagine, la leucine et la tyrosine. Une autre raison qui nous a fait abandonner cette méthode, c’est la diffi¬ culté de se procurer de l’eau et de la soude caustique qui, soumises seules à la distillation avec du permanganate, ne fournissent pas d’ammoniaque. Il est vrai que la soude causti¬ que obtenue avec du sodium métallique répond à cette exigence; mais de toute manière l’opération, prise dans son ensemble, est trop compliquée et trop longue, eu égard aux résultats qu’elle peut donner. ( 40 ) La méthode de Fleck, à l’azotate d’argent, ainsi que celles de Lechartier *, de Mallet 2, etc., tout en étant relativement com¬ pliquées, ne renseignent pas non plus en proportion de leur complication sur la nature intime de la matière organique. On se contente généralement d’apprécier la teneur en matières organiques d’une manière vague et approximative, en déterminant au moyen du caméléon le degré relatif d’oxy- dabilité de l’eau ; et l’on combine ce renseignement avec ceux que l’on déduit du dosage des composés azotés (acide azotique, acide azoteux, ammoniaque) et du chlore, de l’examen des propriétés du résidu d’évaporation, ainsi que de l’analyse microscopique. Toutes les matières organiques sont plus ou moins facile¬ ment et plus ou moins complètement oxydables, les matières azotées ou d’origine animale l’étant davantage ou absorbant plus d’oxygène que les matières d’origine végétale; et comme d’autre part les matières azotées ne peuvent guère se rencontrer dans une eau sans avoir subi au moins un commencement de putréfaction ou d’oxydation, on peut toujours acquérir indi¬ rectement, par le dosage des produits de cette décomposition, et spécialement l’ammoniaque, l’acide azoteux et l’acide azo¬ tique, la certitude de la présence au moins antérieure ou de l’absence de matières organiques d’origine animale. Ainsi donc l’on pourra dire que les matières organiques décelées par le caméléon sont principalement d’origine animale, chaque fois que l’on aura constaté en même temps la présence des produits de décomposition précédemment indiqués, ou que la quantité de caméléon employée aura dépassé la limite admissible; et on pourra les déclarer d’origine végétale , lorsque, même en répétant les essais à diverses époques, on n’aura pas trouvé dans l’eau de composés azotés , ou si la quantité de caméléon consommée est restée au-dessous de la limite, si la teneur en chlore est normale , si le résidu d’évaporation est incolore et 1 Berliner Berichte, t. XII , p. 2160. — Comptes rendus, pp. 89, 251. 2 Berliner Berichte, 1883, n° 8. — Amer. Chem. Journal t 15, p. 426. ( 41 ) ne dégage pas d’odeur, si enfin le microscope ne révèle pas l’existence de bactéries , etc. La méthode de Schulze, dite encore de Trommsdorf, pour la détermination de l’oxydabilité, nous paraît très rationnelle ; nous ne l’avons abandonnée qu’à regret, et pour contribuer dans la mesure de nos moyens à l’unification des procédés. Schulze opère à l’aide du permanganate potassique à chaud, d’abord en solution alcaline, et puis en solution acide : il pousse ainsi l’action oxydante du permanganate à son extrême limite. Ce procédé ne fournit toutefois aucune indication sur la nature des substances organiques ; il ne donne que le degré relatif d’oxydabilité de l’eau. Or, pour obtenir un renseigne¬ ment aussi vague, il importe assez peu que l’oxydation soit énergique et porte sur un plus grand nombre de corps; et il est naturel que l’on recoure de préférence à un procédé plus expéditif encore. C’est le procédé Kubel-Tiemann qui est aujourd’hui le plus généralement suivi ; c’est aussi celui auquel nous nous sommes rallié dans cjs derniers temps. Ce procédé est basé sur l’emploi du permanganate potas¬ sique en solution acidulée d’acide sulfurique. Préparation des réactifs L — 1. Eau distillée pure. — Trop souvent l’eau distillée renferme des matières organiques, de l’ammoniaque , de l’acide azoteux, de l’acide azotique et de l’acide chlorhydrique. Pour l’avoir pure, il faut la redistiller en fractionnant les produits, c’est-à-dire en rejetant les pre¬ mières parties qui passent et en laissant dans la cornue le dernier quart. Le plus sûr est d’opérer suivant les indications de M. Stas 2, comme l’a fait M. Spring 3 dans ses recherches 1 Nous croyons nécessaire d’exposer en quelques mots la prépara lion des réactifs aussi bien que le procédé suivi, à cause des différences qu’entraîne également dans les résultats l’usage des réactifs de composition non identique. - J.- S. Slas, Nouvelles recherches sur les lois des 'proportions chi¬ miques, etc., 1865, p. 109. 3 Spring, Bulletin de l'Académie royale de Belgique , I. \\ 188-3, 3r série. ( 42 ) sur la couleur de Peau ; nous avons toujours, ainsi préparée avec du caméléon et de la soude caustique, une provision d’eau pour la distillation fractionnée. Si Peau, après avoir été distillée dans ces conditions, renferme de l’ammoniaque, ce qui est le cas général, une nouvelle distillation fractionnée avec de l’acide sulfurique ou du sulfate monopotassique permettra de l’obtenir entièrement pure. 2. Solution d'acide oxalique (monovalente, normale au 1/ioo)- — On dissout Acide oxalique crist. pur, H2C204 -h 2H20 . 0sr.630 ou bien, Acide oxalique anhydre sublimé . 0§r.449 dans de Peau distillée pure de façon à avoir 1,000 c.c. de solution. (Quelquefois on prépare une solution dix fois plus concentrée que l’on dilue ensuite.) 3. Solution de caméléon (monovalente, normale au Vioo)- — On prend Permanganate potassique bien crist. en aiguilles . . . 0?r,32 à 0?r 34 et l’on fait dissoudre dans l’eau distillée pure, jusqu’à avoir un volume de 1,000 c.c. 4. Acide sulfurique dilué. — On prend : Acide sulfurique concentré pur . 1 volume Eau distillée pure . 3 volumes On ajoute l’acide sulfurique à Peau. ( 43 ) Vérification et fixation des titres. — Les solutions de camé¬ léon et d’acide oxalique sont introduites respectivement dans des burettes à robinet en verre, de même calibre et de gradua¬ tion identique (100 c.c. divisés en */s). On prend alors un bal¬ lon d’une capacité d’environ 300 c.c.; on y introduit Eau distillée pure .... . 100 c. e. Acide sulfurique dilué . o — Solution de caméléon . . . o — On chauffe à l’ébullition durant o minutes; on retire du feu; au liquide encore chaud on ajoute 10 c.c. de solution oxa¬ lique; puis, dans le liquide décoloré, on verse goutte par goutte de la solution de caméléon jusqu’à obtention d’une teinte rosée. Lorsque les solutions d’acide oxalique et de caméléon ont été préparées exactement comme nous l'avons décrit, la quan¬ tité de caméléon qu’il faut ajouter en dernier lieu pour avoir la teinte rosée est toujours à très peu près de o c.c. ; de sorte que 10 c.c. de solution oxalique (0?r,0063 d’acide oxalique cristallisé) sont oxydés par un nombre égal de centimètres cubes de solution de caméléon (0?r, 00316 de permanganate cristallisé). Une solution de caméléon qui est ainsi décolorée par un volume égal de solution oxalique renferme donc, par 1 c.c. Permanganate solide . 0sr,000816 \ correspondent une quantité d’oxygène disponible égale à 0*r, 00008, et la faculté (toute conventionnelle) d’oxyder 0*r, 00158 de matières organiques (soit cinq fois la quantité de perman¬ ganate solide renfermée dans 1 c.c. de la solution, d’après Wood). 11 n’est du reste pas nécessaire que la solution de caméléon corresponde exactement, volume pour volume, à celle d’acide oxalique; il suffit de connaître le titre, quel qu’il soit, du camé¬ léon que l’on veut employer. ( 44 ) Le titre du caméléon ne reste pas longtemps le même; celui de l'acide oxalique varie également, surtout si la solution n’est pas conservée à l’abri de la lumière. Il y a donc lieu de vérifier fréquemment le titre de ces solutions. Nous ajoute¬ rons cependant que nous avons parfois pu les conserver jus¬ que six semaines et plus, sans qu'elles subissent d’altération sensible. Opération de dosage. — On prend 100 c.c. de l’eau à exa¬ miner (après l’avoir filtrée ou décantée si elle était trouble). On y ajoute o c.c. d'acide sulfurique dilué et 10 c.c. de solution de caméléon; on chauffe à l'ébullition durant o minutes. Le liquide doit avoir conservé une coloration rouge (s’il était décoloré, on y ajouterait encore oc.c. de caméléon et l'on ferait bouillir de nouveau durant o minutes, et ainsi de suite). Au liquide encore chaud on ajoute 10 c.c. de solution oxalique L A la suite de cette addition il se produit une décoloration com¬ plète, s'il y a présence de matières oxydables. Enfin on ajoute du caméléon goutte par goutte jusqu’à production d’une teinte rosée. On fait alors la somme des nombres de centimètres cubes de caméléon ajoutés aux différentes phases de l'opération; de ce nombre total, on déduit le nombre de centimètres cubes exi¬ gés par les 10 c.c. d’acide oxalique : la différence sera le nombre de centimètres cubes de caméléon qu’ont demandé les 100 c.c. d’eau. Il reste à multiplier ce dernier nombre par la quantité de caméléon solide contenu dans 1 c.c. de solution, par la quantité d’oxygène libre y renfermé, ou par l’équivalent conventionnel de matières organiques. Enfin, si l’on veut rapporter le résultat à 1 litre d'eau, on multiplie les chiffres obtenus par 10, et si l'on veut l’exprimer par rapport à 100,000 parties d’eau on multiplie par 1,000. 1 Dans le cas où l’on aurait dû employer primitivement plus de 10 c.c. de caméléon, il faudrait évidemment ajouter le nombre correspondant de centi¬ mètres cubes d’acide oxalique. ( 4o ) On pratique toujours deux essais, souvent trois, et on prend ensuite la moyenne L Observations. — En opérant comme nous venons de l’indi¬ quer, on n’est pas certain d’oxyder la totalité des matières organiques. Certaines substances organiques résistent à l’oxy¬ dation. Bien plus, avec une même matière organique, on pour¬ rait obtenir des résultats différents si l’on introduisait des variations dans la manière d’opérer, si, par exemple, on em¬ ployait des quantités différentes de permanganate ou d’acide sulfurique, ou encore si l’on faisait varier la durée de l’ébul¬ lition. Il faut donc avoir soin d’opérer toujours de la même façon. L’ébullition prolongée, même dans l’eau pure, fait dis¬ paraître du permanganate. Diverses modifications ont été proposées au procédé origi¬ nal que nous venons de décrire. Ainsi l’Office impérial d’hy¬ giène de Berlin fait bouillir pendant 10 minutes au lieu de 5; mais nous avons expérimenté que les résultats obtenus de la sorte avec une même substance, toutes les autres conditions ' Supposons, par exemple, qu’en vérifiant le titre du caméléon on ait reconnu qu’il en faut 12 c.c. pour oxyder 10 c.c. d’acide oxalique normal au l/ ,00; et que pour 100 c.c. de l’eau à examiner (additionnée dans le cours de l’opération de 10 c.c. d’acide oxalique) on ait dû employer en tout 25 c.c. de caméléon. Le nombre de centimètres cubes de cette liqueur exigés par l’eau seule sera de 25 — 12 ou de 13 c.c. Ceux-ci équivalant à 13 x i0/ia ou 10cc.83 de caméléon normal, renferment : Caméléon solide . 0?r.000316 X 10.83 = 0Sr. 00342 Oxygène disponible . 0?r. 000080 X 10.83 = 0Sr. 00086 et correspondent, d’après la convention, à : soit : Matières organiques. . . . 0Sr.000316 X 5 X 10.83 = 0sr. 0171 1 Caméléon solide employé. . . . Oxygène libre absorbé . Matières organiques calculées . . Pour 4 litre d’eau. 0.0342 0.0086 0. 171 1 Pour 103,000 partiel. 34.2 8.6 171.1 ( 46 ) étant les mêmes, présentaient moins de concordance encore qu’en chauffant durant 5 minutes seulement. La Society of public analysis d’Angleterre chauffe pendant 2 minutes à 80° F. , opère le titrage, et vérifie du même après 4 heures : nous n’avons pas reconnu d’avantage à cette modification. Nous avons vu, du reste, que les méthodes plus compliquées dont nous avons fait mention ne fournissent pas non plus des résultats parfaitement concordants. Il faut remarquer que, dans le procédé au caméléon, celui-ci est réduit, non seulement par les matières organiques, mais aussi par les composés de fer au minimum , l’acide azoteux et l’hydrogène sulfuré , circonstance dont il faut tenir compte. Le fer peut quelquefois être titré en présence de l’acide sul¬ furique à froid, avec la même solution de caméléon; ou, s’il y a trop peu de fer, on opère sur le résidu d’évaporation préala¬ blement réduit : 1 c.c. de solution de caméléon, renfermant Or, 00031 6 de permanganate solide, correspond à 0^r, 00056 de fer métallique. Quant à l’acide azoteux (qui est oxydé par le caméléon ajouté avant de faire bouillir avec l’acide sulfurique dilué), il en faut 0s* ,00019 pour réduire 1 c.c. de caméléon au 1 îoo- Acide azotique. Parmi les nombreuses méthodes applicables ou appliquées au dosage de l’acide azotique, celle que nous préférons et que nous avons suivie est la méthode de Marx, à l’indigo. Sans doute cette méthode présente des imperfections ; mais, d’une part, on ne doit pas dans le cas qui nous occupe tenir à une exactitude absolue; d’autre part, c’est incontestablement la méthode la plus expéditive, et, en opérant avec les précautions que nous allons indiquer, elle donne des résultats très satis¬ faisants. La méthode de Marx peut également servir pour l’essai pré¬ liminaire qualitatif : on opère alors dans un tube à essai, ave/ 10 c.c. d’eau, et en chauffant. ( 47 ) Préparation des réactifs. — 1. Solution de salpêtre. — On dissout Nitrate potassique pur et sec . l§r.87i dans 1,000 c.c. d’eau pure : 1 c.c. de la solution obtenue con¬ tient 0er,001 d’anhydride azotique (N2Os). 2. Solution d'indigo. — On prend : Acide sulfurique fumant (H2S207) . 40sr.000 On y introduit progressivement et en ayant soin de remuer : Indigotine sublimée pure, ou indigotine artificielle. 2gr.000 On ajoute ensuite après quelques heures de repos le même volume d’eau, puis on verse ce mélange dans de l’eau pure pour faire 5,000 c.c. Cette solution aura une concentration telle que 10 c.c. cor¬ respondent approximativement à 1 milligramme N^Og. 3. Acide sulfurique concentré ( à 66° B) et pur. — Le mieux est de prendre de l’acide distillé. Quelquefois il suffit de le faire chauffer pendant quelque temps vers la température d’ébulli¬ tion pour le débarrasser de l’acide azotique et de l’acide azoteux qu’il pourrait contenir. Fixation des titres. — 1 c.c. de la solution de salpêtre est mêlé, dans un cylindre gradué, à 24 c.c. d’eau pure. Ce mélange est transvasé dans un ballon d’une capacité de 100 c.c. environ. On y verse rapidement 50 c.c. d’acide sulfurique, et on y laisse couler presque en même temps la solution titrée d’indigo jusqu’à production d’une teinte bleu-verdâtre. Durant ce temps, la température doit rester voisine de 100° C. On répète l’essai en ajoutant d’abord à l’eau additionnée de salpêtre une quantité d’indigo à peu près égale à celle que l’on a employée dans le premier essai , et en y versant ensuite l’acide sulfurique, pour finir par l’indigo. ( 48 ) Enfin on opère sur des quantités double et triple de solution de salpêtre, portées toujours à 25 c.c. par addition d’eau pure. On s’arrête à un titre tel que, pour Or,001 d’anhydride azo¬ tique, il faille de 10 à 15 c.c. de solution d'indigo. Cette solution d'indigo doit être vérifiée de temps à autre. Opération. — On opère dans un ballon d’une capacité de 100 c.c. , absolument comme il vient d’être exposé pour la fixation du titre, en remplaçant le mélange de solution de salpêtre et d’eau distillée par l’eau à essayer. On prend d’abord 25 c.c. de cette eau; mais si elle est trouvée renfermant plus de 3 à 4 milligrammes d’anhydride azotique, c’est-à-dire si elle exige plus de 30 c.c. d’indigo, on recommence l’essai en opérant sur 10, sur 5, ou même quel¬ quefois sur 2 ou sur 1 c.c. de l’eau à examiner, additionnée d’eau pure jusqu’à occuper un volume de 25 c.c. L Il faut pratiquer au moins deux essais, en ajoutant la plus grande partie de l’indigo avant de verser l’acide sulfurique. Observations. — La teinte bleu-verdâtre finale est précédée d’une teinte jaune, laquelle, avec le bleu de l’indigo, donne du vert, puis du vert-bleuâtre. Il faut, pour réussir, opérer sur une eau convenablement diluée, de façon à se rapprocher des conditions dans lesquelles s’est effectuée la fixation du titre. La présence de matières organiques modifie la teinte et conduit quelquefois à des résultats trop faibles. La présence de chlorures donne à la teinte plus de netteté. Aussi avons-nous l’habitude d’ajouter quelques centimètres cubes d’une solution saturée de chlorure sodique pur aux eaux qui ne renferment pas de ce sel , ou qui n’en renferment que très peu et donnent une teinte douteuse. 1 Pour le dosage de l'acide azolique dans les eaux des pu ts ue Louvaiu, il est rare que l’on puisse en prendre plus de 5 c.c.; souvent il ne faut opérer que sur 1 ou 9 c.c. ( 49 ) Il est également d’usage dans notre laboratoire, chaque fois que les premiers résultats sont douteux, de prendre pour l’essai une portion d’eau ayant servi déjà au dosage des matières orga¬ niques par le caméléon. Les matières organiques, l’acide azo¬ teux et le peroxyde d’hydrogène sont ainsi mis hors de cause. L’acide azoteux, en effet, décolore également l’indigo; il y a donc de ce chef nécessité de faire des corrections aux résultats. Pour 1 partie d’acide azoteux (dosé dans l’essai suivant), il fau¬ dra déduire 0,473 d’acide azotique. Nous ne conseillons pas de doser régulièrement l’acide azo¬ tique dans de l’eau qui a été traitée par le procédé au caméléon, et dans laquelle l’acide azoteux a été transformé en acide azo¬ tique; car, dans ce traitement, les acides azoteux et azotique peuvent s’être volatilisés partiellement. Pour un dosage rigoureux de l’acide azotique, on suit au laboratoire de l’Office impérial d’hygiène à Berlin le procédé Schulze-Tiemann, basé sur la réduction de l’acide azotique en solution acide par le chlorure ferreux et le mesurage de l’oxyde azotique (NO), ou eitcore sa retransformation en anhydride azotique (N^Og) et son titrage d’après Schlôsing-Beichardt. Nous avons vérifié souvent, par le procédé Schlôsing, les résultats obtenus au moyen de l’indigo. Le dosage de l’acide azotique par réduction de cet acide en ammoniaque au sein d’une solution alcaline, procédé fréquem¬ ment utilisé en Angleterre, ne nous a pas donné des résultats aussi concordants que la méthode à l’indigo; de plus, ce pro¬ cédé est long et relativement compliqué. Acide azoteux. La réaction de Schdnbein, modifiée par Trommsdorf, nous paraît constituer le procédé le plus rationnel pour le dosage de l’acide azoteux ; et c’est du reste ce procédé colorimétrique qui est le plus généralement suivi. Il consiste à ajouter à l’eau que l’on veut examiner de l’acide sulfurique dilué et de l’iodure de zinc amidonné, et à comparer la teinte bleue obtenue avec celle que fournit dans les mêmes conditions une solution de nitrite potassique de titre connu. Tome XXXVII. 4 ( 30 ) Pour les analyses d’eaux ferrugineuses et pour des essais de contrôle dans certains cas particuliers, comme celui d’eaux colorées, on emploie le métaphénylène-diamine. Préparation des réactifs. — 1. Solution de nitrite. — On dissout Nitrite argentique . ' . . . 0sr.406 dans de l’eau distillée pure, en y ajoutant du chlorure sodique pur et de l’eau pure jusqu’à 1,000 c.c. On laisse déposer; on décante 100 c.c. du liquide surnageant et on les porte à 1,000 c.c. La solution ainsi obtenue renferme (>T ,00001 d’acide azoteux par 1 c.c. b 2. Solution amidonnée d’iodure de zinc. — On met Chlorure de zinc . 20 gr. o da ns Eau pure . 100 c.c. On chauffe à l’ébullition, on y introduit progressivement et on fait dissoudre Amidon pulvérisé . 4 gr. délayés préalablement dans de l’eau froide. Au liquide. refroidi on ajoute Iodure de zinc . 2 gr. t? On porte à 1,000 c.c., et on filtre. 1 Au lieu d’employer le nitrite argentique pour la préparation de la solu¬ tion titrée de nitrite, on peut aussi tirer parti du nitrite potassique impur du commerce. On dissout : Nitrite potassique du commerce. . 28r.50 dans 1,000 c.c. d’eau, et on détermine le titre sur 10 c.c., à l’aide d’une solu¬ tion de caméléon au Vioo- On ajoute ensuite de l’eau jusqu’à ce que la liqueur ne renferme plus que 0er, 00001 (1 centième de milligramme) par 1 c.c. Feldhausen et Kubel opèrent en présence de l’acide sulfurique dilué et à froid, et emploient, pour mieux saisir la fin de la réaction, une solution titrée normale au */, 09 de sel ferreux {5sr,92 de sel de Mohr dans 1000 c.c.) ( 51 ) Acide sulfurique dilué. — On ajoute à Acide sulfurique concentré . 1 partie Eau pure . 3 — Vérification des titres. — La solution de nitrite est vérifiée à l’aide du caméléon au l/ioo- Quant à la liqueur amidonnée, elle ne doit pas bleuir lors¬ qu’on y verse de l’acide sulfurique dilué après l’avoir addi¬ tionnée de cinquante fois son volume d’eau pure. Opération. — Dans un vérre parfaitement incolore, étroit et de forme cylindrique, on introduit 100 c.c. d’eau. Le verre doit être de capacité telle que l’eau y occupe une hauteur de 20 centimètres environ. On y ajoute 3 c.c. de la solution iodo- amidonnée et 1 c.c. d’acide sulfurique dilué; on mélange et on observe durant 5 à 10 minutes. S’il se produit rapidement une teinte bleu-intense, on pra¬ tique un ou deux nouveaux essais, en n’employant plus que 50, 25 et même 5 c.c. de l’eau à examiner, et en ajoutant de l’eau pure pour compléter le volume de 100 c.c. On fait en même temps plusieurs essais comparatifs avec la solution de nitrite, dont on prend de 1 à 4 c.c. en les addi¬ tionnant d’eau pure jusque 100 c.c. On trouve rapidement, par comparaison, la proportion d'acide azoteux contenue dans l’eau analvsée. Il importe que cette eau soit convenablement diluée, de façon à ne renfermer que 0&r, 00001 à O*1', 00004 d’acide azoteux par 100 c.c. Il faut aussi avoir soin d’opérer à l’abri des rayons solaires. Observations. - — On a reproché au procédé que nous venons de décrire de donner lieu à la production d’iode libre, sous l’action du chlore résultant de la décomposition des chlorures et nitrates contenus dans l’eau par l’acide sulfurique ajouté. Nous avons opéré des centaines de fois en présence de chlo¬ rures et de nitrates et dans les conditions indiquées, et jamais aucune trace de coloration bleue ne s’est manifestée. ( o2 ) Un inconvénient réel du procédé, c’est que les composés ferriques et l’eau oxygénée y produisent le meme effet que l’acide azoteux; et leur élimination préalable, comme par exemple celle du fer par l’oxyde magnésique, compliquerait trop le procédé. Le métaphénylène-diamine annonce la présence de l’acide azoteux par l’apparition d’une coloration qui varie du jaune au rouge, suivant la proportion d’acide renfermé; et cette réac¬ tion ne se manifeste pas en présence des composés du fer, ni de l’eau oxygénée, ni de l’acide azotique. On dissout 5 grammes du réactif dans 1,000 c.c. d’eau pure, on en ajoute 1 c.c. à 100 c.c. de l’eau à examiner additionnée au préalable de 1 c.c. d’acide sulfurique dilué et l’on compare la teinte obtenue avec celle que donne la solution titrée de nitrite. L’obtention de teintes rouges annonce une solution trop concentrée; il vaut mieux opérer de façon à avoir des teintes jaunâtres, en diluant la solution. La dernière réaction de Griess, avec le diazobenzolamido- naphtol, est par trop sensible; et, les teintes rosées sont relati¬ vement difficiles à distinguer. Nous n’avons pas encore pu essayer la réaction indiquée par M. Jorissen *, à l’aide de la fuchsine. Rappelons que l’acide azoteux s’ajoute à l’acide azotique lors du dosage de ce dernier au moyen de l’indigo; comme aussi aux matières organiques lorsque, dans le dosage au moyen du caméléon , on verse le réactif avant de chauffer à l’ébullition. Ammoniaque . Parmi les nombreux procédés recommandés pour le dosage de l’ammoniaque 2, nous nous sommes arrêté à celui de Frank- 1 and- Armstrong, essai colorimétrique direct basé sur l’emploi 1 Journal de pharmacie et de chimie, 1883. 2 Voir Fleck, J. f. pract. Chem., t. II, pp. 5, 263. — Miller, Zeitschr. f. anal. Chem., 1863, p. 439; et 1868, p. 478. — Chapmann, loc. cit ., etc. ( 53 ) du réactif de Nessler. L’eau est débarrassée au préalable des métaux alcalino-terreux, lesquels précipiteraient ce réactif. On juge de la proportion d’ammoniaque en comparant la nuance de la teinte avec celle que donnent dans les mêmes conditions des solutions titrées de sel ammonique. Préparation des réactifs. — Toutes les solutions doivent être faites avec de l’eau purifiée par addition d’acide sulfurique dilué et distillation. 1. Ammoniaque. — a. Solution concentrée : on dissout Chlorure ammonique séché à 100° C . 3sr.147 dans 1,000 c.c. d’eau : 1 c.c. renferme 0^,001 d’ammonia¬ que (NH3). b. Solution diluée : 50 c.c. de la solution précédente sont portés à 1,000 c.c. : 1 c.c. renferme 0*r, 00005 (5 centièmes de milli gram me) d’ammon i aq ue . 2. Réactif de Nessler (selon Hadow, fortement alcalin). — On dissout Chlorure mercuriquc . 23 gr. dans 100 c.c. d’eau bouillante. La solution chaude est addi¬ tionnée progressivement à une autre solution également chaude, faite de Iodure potassique . 30 gr. et 50 c.c. d’eau, jusqu’à ce que le précipité ne disparaisse plus. On filtre; on ajoute une solution de Potasse caustique . 130 gr. dans 300 c.c. d’eau; on porte le tout à 1,000 c.c.; enfin, on ajoute encore 5 c.c. de la solution de chlorure mercurique, on laisse déposer et on décante. 3. Solation sodique. — Elle consiste en un mélange de Solution de carbonate sodique . 4 vol. — de soude caustique . ‘/2 vol. ( 34 ) Pour la solution de carbonate sodique, on prend Carbonate sodique fraîchement calciné . \ partie Eau pure . 2 — Oïi fait bouillir jusqu’à réduction au tiers; puis on ramène au volume primitif en ajoutant de l’eau pure. Pour la solution de soude caustique, le meilleur mode de préparation consiste à dissoudre dans Eau pure, exempte d’ammoniaque . 2 parties Soude caustique pure, obtenue à l’aide du sodium. . 1 — Si l’on voulait utiliser de la soude caustique ordinaire, il faudrait la chauffer dans l’appareil distillatoire en verre, jusqu’à ce que le produit distillé fût exempt d’ammoniaque. Opération. — Dans un verre cylindrique bouché à l’émeri et gradué à 150 et 100 c.c. par un trait, on introduit 150 c.c. de l’eau à examiner. On y ajoute 2 c.c. de solution sodique, on secoue pendant quelques instants et on laisse déposer. On décante, dans un vase cylindrique étroit en verre blanc, 100 c.c. du liquide clair; on l’additionne de 1 c.c. de réactif Nessler et on remue. S’il se forme un précipité ou si la coloration produite est rouge-brun, c’est qu’il y a relativement trop d’ammoniaque ; il faudra alors faire un nouvel essai en diluant une partie de l’eau à examiner avec de l’eau pure exempte d’ammo¬ niaque. Entretemps on a mis dans plusieurs verres cylindriques y identiques au premier, 100 c.c. d’eau pure. Dans l’un de ces verres on verse 1 c.c. de solution ammoniacale diluée (à 5 centièmes de milligramme) et puis 2 c.c. de solution Nessler, et l’on compare les teintes produites. Suivant le résul¬ tat obtenu, on ajoute à un deuxième et puis à un troisième verre des quantités plus ou moins grandes d’ammoniaque, de façon à pouvoir déterminer à peu près exactement, par compa¬ raison avec la teinte de l’eau analysée, la proportion d’ammo¬ niaque y contenue. ( oo ) L’essai peut durer, en moyenne, 10 minutes, pendant les¬ quelles la teinte ou nuance est assez stable. Pour bien dis¬ tinguer cette dernière, on place les verres cylindriques sur du papier blanc, et Ton regarde par en haut ou de côté, suivant l'habitude prise. Observations. — Ce procédé colorimétrique est aujourd’hui généralement admis. Certains chimistes font usage dé colorimètres et d’autres dispositions spéciales. Au laboratoire de l'Office impérial d’hy¬ giène, à Berlin, on se sert de tlaco ns-cylindres de Hehner, d’une capacité de 110 c.c., gradués et munis d'un robinet à la division de 30 c.c. On prend deux de ces flacons et on les met sur du papier blanc. Dans l’un on introduit 100 c.c. de l'eau à analyser et l’on ajoute 2 c.c. de solution Nessler ; dans l’autre, qui doit faire office de « témoin », on verse 100 c.c. de la solution ammoniacale (dont la teneur en ammoniaque est connue) et ensuite 2 c.c. de la solution de Nessler. Après 10 à lo minutes on observe, de haut en bas, si les teintes sont égales; si elles ne le sont pas, on laisse écouler le liquide du cylindre où la teinte est le plus accentuée, jusqu’à établir l’éga¬ lité de teinte. Il importe de prendre les précautions les plus minutieuses à l’effet d’empêcher des erreurs pouvant résulter de la présence dans les réactifs, et même dans l'air ambiant, d'ammoniaque ou encore d'hydrogène sulfuré. Les alcalino-terreux et le fer doivent être éliminés de l’eau à analyser. Après les avoir précipités, on peut les séparer par filtration; mais nous préférons la décantation, comme permet¬ tant mieux l’exclusion de l’ammoniaque de l’atmosphère du laboratoire. Le fer surtout peut , par la coloration qu’il donne, occasionner des erreurs. Les sulfures et les bicarbonates doivent également être exclus. ( 56 ) Chlore. Nous suivons, pour le dosage du chlore, le procédé volumé¬ trique de Gav-Lussac basé sur l'emploi de la solution de nitrate argentique au t/10 Nitrate argentique . 17 gr. Eau pure . . . . 1000 c. e. et de celle de chromate bipotassique. 31. E. Sell a démontré que ce procédé, quoique donnant des résultats un peu trop forts, est préférable à celui de Yollhard (au sulfocyanure), dont les résultats sont absolument trop faibles avec des solutions diluées, et qui exigerait, par conséquent, une concentration préalable. Dans un ballon on verse 50 c.c. de l’eau à examiner, puis 3 à 5 gouttes de la solution saturée de chromate, en remuant. On ajoute ensuite peu à peu le nitrate argentique dont 1 c.c. correspond à O1', 00355 de chlore. 11 suffira donc de multiplier par 0,071 le nombre de centimètres cubes de solution argen¬ tique employés, pour avoir en grammes la quantité de chlore renfermée dans 1 litre d’eau ; ou de multiplier ce nombre par 0,117, pour avoir la teneur en chlorure sodique. Il importe que le chromate potassique soit bien exempt de chlore. Acicle sulfurique. On le dose suivant la méthode par pesées, ou d’après le pro¬ cédé volumétrique de Wildenstein. Souvent nous nous bornons à comparer l’intensité du préci¬ pité produit par le chlorure barytique, avec celle du précipité que donne dans les mêmes conditions de l’eau acidulée d’une quantité connue d’acide sulfurique. On opère sur 100 3 300 c.c. d’eau. ( 87 ) I iydrogènc s u 1 l'uro , métaux alcalins ot alcalino-tcrreux, «a/. , etc. On emploie, pour leur détermination, les procédés ordi¬ naires de l'analyse. %/ Dureté totale et dureté persistante. Nous avons suivi la méthode de Boutron et Boudet. B. ANALYSE MICROSCOPIQUE. L’analyse microscopique permet, comme nous l’avons dit précédemment (page 15), de constater directement dans une eau la présence ou l’absence de micro-organismes divers. A la suite de nombreuses recherches microscopiques com¬ binées avec des essais de culture *, on en est arrivé à recon¬ naître qu’en général les bactéries-types de la putréfaction, et en particulier les bactéries schizomicètes, sont les seules qui, au point de vue de la salubrité des eaux, méritent d’occuper l’attention, les nombreuses distinctions et subdivisions établies par Cohn perdant ainsi la valeur qu’on leur avait attribuée d’abord; et encore faut-il, pour qu’elles puissent constituer un indice sérieux de la mauvaise qualité d’une eau, que ces bacté¬ ries s’y rencontrent en quantité considérable, les eaux de sources les plus pures pouvant en renfermer une petite quan¬ tité, ou au moins des spores ou germes susceptibles de se développer. Les eaux renfermant un nombre considérable de bactéries de la putréfaction sont malsaines et dangereuses, pour les rai¬ sons ci -après : 1° L’expérience a prouvé que leur usage provoque directe¬ ment des troubles dans l’organisme ; * Voir Flügge, Hygienische Untersuchungsmethoden. Leipzig, 1881. — J. Fodor, Hygienische Untersuchungsmethoden , 1882. — Kais. Gesund- heilsamt Berlin. — Cohn, Untersuchungen über Bactérien. — Miquel, l.es organismes vivants de l'atmosphère. Paris, Gauthier-Villars, 1883. ( 38 ) 2° Les germes pathogènes spécifiques, d’après toutes les observations faites jusqu’ici, se conservent et se développent dans un milieu identique ou au moins très semblable à celui qui est exigé par les bactéries de la putréfaction; de sorte que des germes spécifiques pourraient en réalité se trouver parmi les bactéries observées, ou du moins s’ils y arrivaient à un moment donné du dehors, ils s’v conserveraient et s’y multi- plieraient ; 3° Il est à craindre que des germes spécifiques puissent ainsi à certain moment arriver dans une eau qui contient des bactéries ordinaires de la putréfaction des matières animales : en effet, les germes spécifiques, notamment pour le choléra et le typhus, se rencontrent surtout dans les déjections, et celles-ci sont également la source ordinaire des matières organiques animales en putréfaction que renferment les eaux de puits. La présence d’infusoires ou saprophytes (amoèbes, monades) en grand nombre, rend aussi une eau mauvaise ou au moins de qualité fort douteuse. Ces micro-organismes ne paraissent pas aussi intimement liés à la putréfaction que les bactéries; mais ils exigent toujours, pour pouvoir se développer, la pré¬ sence de matières organiques en décomposition. Une eau doit encore être regardée comme mauvaise ou dan¬ gereuse, bien que ne paraissant pas à l’état naturel renfermer de fortes quantités des microphytes indiqués plus haut, lorsque, après l’avoir soumise à la culture, on y constate au microscope le développement de bactéries, et, d’après Fodor, plus spécia¬ lement de desmobactéries. La culture préalable a pour effet d’isoler et de concentrer les diverses espèces de micro-orga¬ nismes, de façon à permettre de les distinguer plus facilement au microscope. Quant aux germes pathogènes spécifiques, on n’est pas encore parvenu à pouvoir les reconnaître avec certitude à leur forme seule. Il est nécessaire, après les avoir isolés et con¬ centrés par la culture, de les soumettre à l’expérimentation physiologique; et encore les expériences physiologiques que ( 39 ) l’on a faites jusqu'ici avec les eaux riches en bactéries, et même avec leurs produits de culture où abondent les desmobactéries et autres espèces, n’ont-elles pas abouti à des résultats permet¬ tant de conclure qu’il y eût parmi ces micro-organismes des bactéries pathogènes spécifiques. Plusieurs fois déjà i on a signalé la bactérie spécifique du typhus; et, tout dernièrement, Gautrelet1 2 a donné le nom de Stereogona tetrastoma à celle qu’il a rencontrée dans une eau à coté de la stéréobiline et de l’urobiline (matières fécales) et qu’il suppose être en rapport avec le microbe typhique, mais ce sont encore des cas isolés. Tout ce que, jusqu’à l’heure qu’il est, le microscope peut donc nous apprendre directement de plus précieux, c’est la présence dans l’eau, en quantité plus ou moins grande, des bactéries de la putréfaction des matières animales. Nous avons vu aussi, et les recherches de Fodor jointes à celles de l’Office impérial d’hygiène de Berlin mettent cette corrélation hors de doute, que la présence dans une eau d’une quantité plus ou moins grande de bactéries et notamment de bactéries de la putréfaction, présence constatée au microscope, va de pair avec celle d’une proportion plus ou moins forte, révélée par l’analyse, de matières organiques très oxydables (matières d’origine animale), d’ammoniaque et d’acide azoteux, comme aussi, mais moins régulièrement, d’acide azotique. En soumettant à la culture dans une solution de gélatine stérilisée un grand nombre d’eaux recueillies dans la ville de Pesth au moment où sévissaient des maladies infectieuses, Fodor a trouvé que les rapports établis par l’analyse chimique entre la mortalité et la mauvaise qualité des eaux étaient pleine¬ ment confirmés par l’observation microscopique. Dans toutes les eaux fortement chargées d’ammoniaque et de matières orga¬ niques et provenant de maisons infectées, les bactéries s’étaient développées abondamment, surtout les desmobactéries; dans celles qui avaient été reconnues bonnes, les bactéries étaient 1 Voir Branllecht déjà cité. 2 Acad, de méd. de Paris, janv. 1884. ( 60 ) au contraire fort rares. Sur 248 eaux soumises à la culture, il n’y en a eu que 4 estimées mauvaises d’après l’analyse chimique qui n’aient pas donné lieu au développement des bactéries. Le microscope peut donc, dans certains cas , fournir des indications générales analogues à celles que donne l’analyse chimique. Mais dans le cas d’une très petite quantité de spores de bactéries découverts au microscope, il reste à savoir si, à côté de ces spores, l’eau renferme des matières putrescibles qui permettront leur développement, ou si ces quelques bactéries constituent les derniers vestiges d’une vie active qui a con¬ sommé les matières putrescibles, dont il ne resterait plus alors dans l’eau que les acides de l’azote, du soufre et du carbone. Or, le microscope est impuissant à fournir ces renseignements, qui sont du domaine de l’analyse chimique et qui offrent le plus grand intérêt. Rappelons en outre que les procédés de l’analyse chimique, même quantitative, sont plus expéditifs que ceux de l’anavlse microscopique, avec ses essais de culture et ses observations multiples suivies d’expériences physiolo¬ giques. Bref, l’analyse chimique aura le pas sur l’analyse microscopique jusqu’au moment où l’usage du microscope, seul ou aidé de l’application des procédés de culture ration¬ nelle, permettra de reconnaître directement les divers germes pathogènes spécifiques. Un grand avenir nous paraît du reste réservé à la méthode microscopique d’investigation. Déjà elle acquiert de jour en jour plus d’importance, en s’adaptant l’usage de divers réactifs (acide osmique, chlorure de palladium , tannin) et les procédés si pratiques de culture préalable imaginés récemment par le Dr Koch , de Berlin. Ces procédés nouveaux, qui, nous l’espérons, contribueront beaucoup aux progrès de l’analyse microscopique, consistent à remplacer pour la culture les terrains nourriciers liquides par des terrains solides sur lesquels les divers micro-organismes ne se confondent pas si facilement ; on peut ainsi obtenir la séparation de ces derniers les uns des autres et leur isolement presque complet, par des cultures successives; et toutes les ( 61 ) opérations deviennent par là plus faciles et plus rapides. Ces procédés s’appliquent à l’analyse de l’air, du sous-sol et de l’eau. Pour l’air, on emploie spécialement des tranches stéri¬ lisées de pommes de terre. Pour le sous-sol et pour l’eau, on fait usage de plaques de gélatine stérilisées, liquéfiables à 80° C., renfermant les sels nécessaires à la nutrition et additionnées, par exemple, d’un infusé de viande pour la culture plus spé¬ ciale des bactéries de la putréfaction et des bactéries patho¬ gènes. Ces additions de substances nourricières spéciales doi¬ vent varier suivant les circonstances. Sur ces plaques de gélatine contaminées et finalement couvertes de colonies sépa¬ rées des divers micro-organismes, il devient possible d’estimer assez approximativement le nombre de ceux-ci, d’après l’es¬ pace qu’ils y occupent. Nous devons dire toutefois que, malgré le grand nombre de recherches bactérioscopiques effectuées déjà d’après cette méthode dans les laboratoires de rOffice •l’hy giène de l’Empire allemand sur l’air, le sous-sol et l’eau, on n’y a pas encore pu découvrir jusqu'ici une bactérie patho¬ gène spécifique. L’analyse microscopique ainsi entendue, et la seule qui puisse conduire à des résultats sérieux, exige des connais¬ sances et une habitude du microscope toutes spéciales, et à défaut desquelles les observations sont peu fructueuses : c’est ce que nous avons eu l’occasion de reconnaître personnelle¬ ment. Les résultats que nous donnons plus loin ont été obtenus selon les procédés anciens en opérant tantôt sur une goutte d’eau concentrée sur l'objectif placé sous exsiccateur, tantôt sur 1 c.c. d’eau mise à évaporer sur l’objectif dans un bout de tube en verre fixé avec de la paraffine et retiré ensuite, ou sur le dépôt laissé par l'eau, ou encore et en même temps sur la pellicule qui se forme lorsqu’on laisse l’eau dans un ballon plein et bouché avec de l’ouate. Le grossissement employé a varié de 300 à 800 fois. ( 02 ) III. RÉSULTATS D’ANALYSES d’eaux alimentaires de diverses localités de la Belgique ET SPÉCIALEMENT DE LA VILLE I)E LOUVAIN. Nous nous sommes occupé depuis plusieurs années d'ana¬ lyses d’eaux provenant de diverses localités et spécialement de la ville de Louvain : eaux de puits ordinaires, eaux de puits artésiens, eaux de sources et eaux courantes. Les résultats de ces analvses ont donc été obtenus en suivant les méthodes que nous venons d’indiquer. Nous les groupons ci-après dans une série de tableaux ; et chacun de ces tableaux fait l’objet d’une discussion qui conduit à l'appréciation des qualités des diverses eaux. Afin de fournir des points de comparaison, nous y avons intercalé quelques analyses faites par d’autres chimistes. Nous attirons tout particulièrement l'attention sur les ré¬ centes publications de M. Th. Verstraeten t, où l’on trouvera des renseignements précieux sur l’ensemble des eaux du pays. Faisons observer que les teneurs en matières organiques indiquées dans nos tableaux sont purement conventionnelles : elles ont été calculées , selon Wood , en multipliant par o les quantités de caméléon employées pour l’oxydation. Les résidus d’évaporation ont été obtenus à la température de 110°. Nous avons examiné au microscope un très grand nombre d’échantillons d’eau. Mais ces observations ne nous avant le plus souvent rien appris de bien particulier, nous n’en avons inscrit qu’un petit nombre dans nos tableaux. En général, on 1 Ville de Bruxelles; Les eaux alinienlaires de Belgique, par Théodore Verstraeten, ingénieur, chef du service des eaux; 1re partie :1a surface, les terrains, le climat ; 2e partie : hydrologie. — Bruxelles, 1883. — 2 fasc. in-8°. ( G3 ) rencontre un grand nombre de micro-organismes dans les eaux qui renferment de l’ammoniaque et de l’acide azoteux, souvent aussi, mais moins régulièrement, dans celles qui contiennent beaucoup d’acide azotique. 1. Eaux y- 0 0.655 1.270 Blanc. Noircit à peine, pas d’odeur. Bcp Si02; peu P.203. 30 . . . . . . 1.480 Hygrosc. Noircit. Pas Mn. 80 . . . 0 045 1.880 y'- 0 0.047 1.800 • 0 0.095 1.045 Hygrosc. . Bcp K; SiO-2 ; pas Po03. 93 0.170 1.900 Jaunâtre. . Ass. SiOo; Po03; Mn. ■ 0.280 1.450 Jaune, hygrosc. Noircit, odeur nitreuse. CaO = 0,070. 45 . . . 0.060 2,550 Jaune. Fuse etfond; odeur organique et ni¬ treuse. SiOo ; P203; K; pas Mn. 4 2 . . . 0.040 1.610 ). . . . 0.038 1.240 ». . . . 0.625 2.020 . ..... . . . . 0.050 3.090 . . . 0.080 1.320 Jaune, hygrosc. Brunit difficilem1, puis blanchit; forte odeur anim. K , Na, Ca; peu Po03 ; pas Mn. 0.085 0.920 Jaune, sec. Noircit et blanchit lentement. Bcp Na, Ca. Po03; moy< K; traces Mn. • • 0 04o 0.780 Pas hygrosc. , . Bcp Na , Po03; moy1 K; pas Mn ( i0 Terrain souillé par les matières ani¬ males. V. variai, subies. V. variât, subies. ia. Voisin*' de bâtisses récentes, cuisine, latrines. Contact de lieux, etc. V.Obs. microsc. (q Bâtisses. V. Obs.microtc. (1) Constructions. V. variât, subies. Id. de ïampignons, qqs. bactéries sans mouvement, infusoire, monades. Tome XXXVII. ( 60 ) I. — Eaux de puits ordinaire DURETÉ TENEUR (EN GRAMÜi XijîRE ■ CARACTÈRES <£ PROVENANCE. DATE. physiques et PERSIS- Acide Acide Ainmo- : S*' O TOTALE. azo- Chloij K. ! tnt organoleptiques. TANTE. tique. azoteux. niaque. tsilié MAXIM A généralement admis. . . . 32" • 0.027 0 0 0.0 j O A. S. -K. de la ville (suite). -18 R. de Perk, p publ. n° 25. . O CD- oc OÇ 68 . 0.385 0 Traces 0.2 ! « dout. 19 R. de Namur, p. publ. n° 19. Déc. 1883 . 48 • • 0.127 0 0 0.0 1 20 PI. de ri'niversilé, p. publ. . Juill. 1883 46 24 0.108 0 0 0.0 | 1! 21 .* — p. priv. . Mai 1876 0 0 0.9 |!V' ■ 22 R. de Tirlemont (R. de la Déc. 1883 Claire, sans dépôt. 38 0.363 0 0 0.1 i 11 Monnaie), p. publ. n° 28. ■ , 23 PI. du Peuple, p. publ. . . . Déc. 1883 Claire, dépôt blanc assez abondant, 68 • • 0.363 0 Traces 0.2 1 0 bon goût. dout. 24 R. de Marengo, p priv. . . . Sept. 1871 60 13 0.460 0.0001 0.0007 0.1 1 25 * R . de la Station, p. priv. a. . Août 1871 Claire, dépôt blanc, goût salin. 91 40 0.710 0 0 0.E U 26 * — — b. . Sept. 1871 88 38 0.960 Traces. 0 0.1 27 * — — c. . Fév. 1871 Un peu opaline, inodore, saveur d’eau de pluie • • •' • . . . 0 0 • • !' U 28 — d. . Mars 1878 31 • • 0.206 0 0 0.2 1 29 — — e. . Août 1878 6i • • 0.300 0.0002 0 0.1 30 R. de Savoie R. de Tirle- Juill. 187 1 46 34 0.296 0 0 0.1 f mont), p. publ. 31 *R. du Chêne, p. publ . Déc. 1883 Saveur salée faible. 80 • • . . . 0 0 \.v 32 R. de la Monn., p. publ. n°23. Août 1871 30 0.320 0 0 0. H f j *io OO S ‘-Quentin, p. publ. n° 46. . Août 1873 32 14 0.220 Traces. 0 0.1 \ lu 34 | R. deNamur, près des Halles. Mars 1878 0.D 1 oO R. des Cordes, p. publ. . . . Sept. 187 1 Trouble. 41 23 0.440 0.0002 0.0010 0.1 J 36 R. des Poulets, p. publ. n° 33. Juill. 1873 Claire, dépôt blanc, goût de moisi. 96 • • 0.320 0 Traces. o.) ( 07 ) de la ville de Louvain (suite). R 1 LITRE). CARACTÈRES DU RÉSIDU D’ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. | REMARQUES icide Hvdro- Matières Quantité liffets sul- gène orga- en gr. Aspect. de la Composition. . diverses. rique. sulfuré. niques. par 1 lit. calcination. MOO 0 0.050 0.500 lioy*. 0 0.035 1.590 V. variât, subies. Jeu. 0 0.045 0.835 Id. i.090 0 0.030 1.095 Liane, non iiygrosc. Perte de poids : = 0,525. Id. • • . . . . . . 2.600 . . . . Perte de poids : = ,200. Voisinage d’une saline, bâtisses. | 1 loy1. 0 0.030 1.330 | V. variât, subies. ^ss. 0 0.565 1.540 Id. . . . 0.065 1.3-25 Hygrosc. Fond , vap. rutil. , jaunit, noircit peu- CaO = 0,527 ; Bcp K, Na; P203, Mn. Id. . . . 0.125 4.100 Hygrosc. Perte de poids : = 0,35. ; . . . 0.100 3.450 Ici. Bâtisses, déblayage > d'anciennes ma sures • • 0 . . . 3.150 ■ • • . . . . . . 1.300 . . . . Terrain non habi¬ té, mais cultivé. . V. variât, subies. ' 080 . . . 0.030 1.335 . . . 0.090 i . . . 0.050 3.860 Voisinage d’une saline. V. variât, subies. 078 . . . 0.080 ' • • . . . 0.080 1.250 Jaune, hygrosc. Fuse et noircit. K, Na, P._»03 ; peu SiÜ.>; traces Mn ; pas Fe. . 1 • ■ . . . O.Ooo 1.305 Jaune, hygrosc. Noircit peu . Bcp SiO._>, P203, Fe; Ca, Na. K; Moy* Mn. . • • . . 0.083 1.540 Hygrosc. . BcpK,Na;ass. P.>03; traces Mn. . • . * • ( 68 ) I. — Eaux de puits ordinaires CARACTÈRES DURETÉ TENEUR (EN GRAMMT ,1 litre;. p 1 ^ ! O PROVENANCE. DATE. physiques et organoleptiques. TOTALE. PERSIS¬ TANTE. Acide azo¬ tique. Acide azoteux. Ammo¬ niaque. Chlore ■■ Hydro¬ gène sulfure. MAX ni A aénéralenuMil admis. . . 32° • s 0 027 0 0 0.03! :0 C A. S ,-E. de la ville (suite). 37 PI. Marguerite, p. publ. . . . Juill. 1873 . 57 29° 0.440 0 0 0.49‘ 38 R. de Diest, p. publ . Sept. 187 1 . 58 51 0.400 0 Traces. 0.14’ 39 R. de la Cuiller, p. publ. . . Sept. 187 1 Claire, dépôt blanc, goût fade. 76 V f ol 0.390 0 0 0 32* 40 *R. St-Martin, p. priv . Sept. 1871 Dépôt jaun., goût salé. 65 37 0.880 0.0002 0.0015 0.56' , . • 41 R. des Vaches, p. priv. a. . . Mai 1883 * . 76 61 0.228 0 Traces. 0.1 8( 42 — — b. . . Mai 1883 0 0 ; 1 O . 40 — — c. . . Déc. 1883 64 • • O SA O 0 0 0.171 *[Og; traces Fe; pas Mn. 0.080 1.420 Hygrosc. Jaunit et noircit Ass. Mn; traces K; pas P2Os. fortement, blanchit vite. 0.093 1.905 Jaunâtre, Odeur forte, ni- Bcp Na; K,Ca,P.,Og; un peu Mn. . . . liygrosc. treuse,noircitpeu. 0.190 2.780 Noircit peu, fuse, SiO.> ou CaS04; moy1 P»Og Tannerie. étincelle, blan¬ chit; od. nitr. et Mn; traces Fe. Bcp. . . . 0.063 1.615 . . . . Perte de poids : = 0,130. Pas de Pb. . Bcp. . . . . . . 2.230 Blanc, hygrosc. Perte de poids : = 0,il3. rès peu 0 0.032 1.800 Moy*. 0 0.040 1.450 Jaune foncé. Fond, noircit peu; od. nitreuse. feu. 0 0.033 0.960 . . . . . . V. variât, subies. 0.038 Jaune. Noircit, blanchit assez vite. 0.185 1.155 Jaunâtre, Blanchit rapidém'; K, Na, SiCK>, Fe. très hygrosc lorte od. einpy- reumatique. 2.140 Jaune, hygrosc Blanchit rapidem'; iorte od. empy- reumatique. / Infiltrat, de fosse- O » • 0.670 Perte de poids : i Réaction un peu alcaline ; cas de! = 0,100. dyssenterie dans la maison. 0.150 0.030 1.000 . . . - Noircit fortement, puis blanchit; od. nitreuse. 0.035 . . . 0.025 0.500 I J'n peu. . . . 0.040 0.325 Hygrosc. Devient partiell1 brun-noir. Perte Ass. de Fe. . de poids : =0,060. i • • • . . . 0.030 0.710 .... . . V- variai, subies. 1 . . . 0.045 0.630 i il ( 70 ) 1. — Eaux de puits ordinaires ^ DURETÉ TENEUR f EN GRAMME litre). CARACTÈRES i° d’ordre. PROVENANCE. DATE. physiques et TOTALE. PERSJS- .4 eide azo- Acide Ammo- Chlore. jjlro- * jiit ! a organoleptiques. TANTE. tique. azoteux. niaque. sulfaté. M A X 1 M A généralement admis. . . 32° 0.027 0 0 0-035 « JB. Centre ( partie basse ) (suite) V? VJ oo R. de la Laie, p. priv. b. . . Sept. 1871 Trouble, dépôt brun-clair, sav. 34 . 0.048 0 0 0.021 ferrug. 56 — — c. . . Sept. 1871 . 20 • 0.005 0 0 0.028 57 — Déc. 1879 26 8° . . . 0 0 ... ! , . . ! 58 — — e. . . Déc. 1879 30 10 . . . 0 0 ... 59 - - /• • • Déc. 1879 34 14 . . . 0 0 . H 60 — p. publ. . . . 1875 Teinte jaunâtre, flocons blancs, 0.084 bon goût. 1 61 R. de Mali nés, p. priv. a. . . Juill. 1873 Verte, un peu 44 15 0.173 j • • * moisie. i ' 62 — —b. . . Juill. 4881 0.077 63 R. des Pénitentes, p. publ. . 1873 Gros flocons bruns, od. et goût de 24 • 0.223 0 0 0.126 moisi 64 R. de la Fontaine, p. publ. . Août 1871 Louche. 45 lo 0.003 0 Q.C019 0.098 65 ! R. de Bruxelles, p. priv. . . Mai 1883 43 • • 0.023 0 0 0.043 66 Voer des Capucins, p. publ. Juill. 1883 Claire, sav. nor¬ male. 33 0 0.018 0 0 0.023 C. Partie Nord-Ouest. 67 R. des Chevaliers, p. publ. . Sept. 1871 Claire, léger dépôt blanc, inod., bon . . 0.130 0 0.0012 0.112 goût. 68 R. du Souci, p. publ . Sept. 1871 . 45 19 0.268 0.0002 0.0011 0.245 69 R. des Dominicains irlandais, Sept. 187 1 52 25 0.308 0 0 0.217 p. publ. n° 67. 70 R. des Nains, p. publ . Sept. 1871 Trouble, mauvais goût. • • • • 0.112 Traces. 0 0.091 71 R. de Tervueren, p. publ. . . Sept. 1871 33 23 0.092 0 0 0.049 ( Tl ) le la ville de Louvain (suite). R -1 LITRE). CARACTÈRES DU RÉSIDU D’ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. aide Hydro- Matières Quantité Effets REMARQUES ;ul- gène orga- en gr. Aspect. de la Composition. diverses. pique. sulfuré. niques. par 1 lit. calcination. .1.100 0 0 050 0.500 .. . . . 0.090 0.380 Blanc. Noircit peu et blanchit ass. vite. BcpMn, Fe; moy1 P203, Na, K. . . . . 0.050 0.350 .044 . . . 0.060 0.550 .042 . . . 0.010 0.450 .045 .. 0.020 0.660 Noircit. Moy1 Iv, Na; bcp P203; "traces Fe; pas Mn. . i.022 . . . 0.435 0.540 . . . 0.070 .ssez. . . . 0.024 0.595 . . . . Perte de poids : = 0,100. Peu. . . . 0 030 0.410 . . . . Perte de poids : = 0,100. . . . 0.095 0.840 Jaune, hygrosc Noircit un peu, blanchit vite. Bcp Si02, Iv, Na; pas P203; pas Mn. • • • » « . . . 0.065 . . . . . . 0.035 . . . 0.055 . . . 0.030 0.840 Jaune, hygrosc. Noircit et blanchit lentement ; od. animale. Bcp Po03; Na, K, Ca; pas Mn. d'ord rc 4 ( "3 ) nia lysées à plusieurs époques diflérenles. Auuexe. R 1 LITRE). CARACTÈRES RU RÉSIDU D’ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. | REMARQUES. .eide Hydro- Matières Quantité Effets f sul- gène orga- en gr Aspect . de la Composi t ion . diverses. rique. sulfuré. niques. par 1 lit. calcination. 1.100 0 0.050 0.500 .ISO 0 0.045 2.000 Hygrose. Infus., noircit peu, blanchit, peu d’od. Bcp P205; peu Na, Ca; pas Mn. • . . • I • • 0 . . . 2.150 Peu fus., ne brûle i pas, noircit peu, peu odorant. loy' . 0 0.655 1.270 lilanc. . Bcp SiOo ; pas P203. Inliltratiou directe d’urines 1?). .200 . . . 0030 2.280 loy'. 0 0.047 1.800 • • 0 0.095 1.045 Hygrose, . Hep SiOâ, K ; pas P203. . 0 . . . 0.830 .210 0 0.040 2.282 Coloré. Fond, se boursou- tle.vap. rutilantes, od. nitreuse Bcp P203; ass. Si02. tep. 0 0.048 2.160 .... Perte de poids : 1 ' ‘ . . . 0.048 2.160 . . . . = 0,560. Sep. 0.063 2.020 Infiltration directe d’urines. Puils abandonné fdepuis longtemps. .208 . . . 0.050 recevant proba- | Jblement des eaux ménagères. .240 . . . 0.050 2.415 Jaune, hygrose. Un peu fusible, un peu od. Bcp K, P.,03; Si02; traces Mn. Après sécheresse. '.230 0 0.080 2.555 ld. Id. Bcp P203; Si02; peu K; Après pluies. ! Puits remis en traces Mn. service. ï> .240 0 . . . 4.970 0 ‘ ’ 0 . ( 74 ) Auncvc, Eaux de puits ordinaires de la ville de Louvain ltfS DURETÉ TENEUR (EN GRAMM câ -6 "3 PROVENANCE. DATE. PERSIS- Acide Acide Ammo- TOTALE. azo- Chlor TANTE. tique. azoteux iliaque. 13 18. 19 20 H III «A généralement admis . . R. de Tirlemonf, p. priv. {suite) R. de Perk, p. publ. n° 25 lî. de Namur, p. publ. n° 19 PI. de l’Université, p. publ. ri . . . . 32° . . . 0.027 0 0 0.03 1 Août 1879 104 15° . . . 0 0 • • Fév. 1880 . . . . . . . . . Traces dout. 0 il Juin 1880 . . . . . . 1.062 0 0 • • < J / Fév. 1881 . . . . . . 0.400 0 Traces. 0.46 * J Juill. 1881 104 68 0.465 0 0 0.39i f Mai 1883 104 64 0.660 0 0 0.47! 1 Juill. 1883 1 104 64 0.648 Traces. 0 0.472 1 1 ( Août 1873 42 36 0.440 0 0 0.21 ( f Déc. 1883 1 68 . . . 0.385 0 Traces dout. 0.231 1 Sept. 1871 36 13 0.220 0 0 0 091 { Mars 1878 59 . . . . . . 0 0 4 0.151 \ Déc. 1883 1 48 ... 0.127 0 0 0.081 1 . . 1869 Mars 1870 . . . 0.042 \ Août 1871 44 ... 0.150 0 0 0.042 \ j Mars 1873 36 16 0.116 0 Traces dout. 0.051) | Avril 1876 0.050 ^ ! Nov. 1876 1 48 . . . . . . 0 0 0.056 « ( ) alysëes à plusieurs époques différentes {suite). Annexe. P. 1 LITRE). CARACTÈRES DU RÉSIDU D’ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. REMARQUES * Hydro Matières Quantité Effets 1 _ gène orga- en gr. Aspect. de la Composition. diverses. fi ue. sulfuré. niques. par 1 lit. calcination. )0 0 0 050 0 500 . 0 . . . 3.640 1 >6 0 ■ • 0 ■ • 0 • • . . . 0.050 3.090 . • . . . 0.060 3.323 1 15 . . . 0.060 3.323 Jaunâtre, hygrose. Fond, blanch., fai¬ ble od- caramel, perte de poids : = 0,700. SiO.> = 0,038; CaO = 0,315; MgO - 0,065. . . . . 0.080 1.370 Jaune. Noircit, puis blan¬ chit. Bcp Na, K, Ca; ass. SiOo, Mn, Po03; pas Fe. . 0 0 035 1.590 i >2 1 10 . . , 0.066 0 0.045 0.855 . • • • 0.910 0.880 • • 0 0.080 0.800 • • 0 0.030 0.840 0.880 i 0 1 ' • - . . | d’ordre. Annexe. ( 70 ) #■ Eaux de puits ordinaires de Ja Ville de Louvaipcs » DURETÉ TENEUR (EN GRASeÏjirE , PROVENANCE. DATE. PERSIS- Acide Acide Amrno- ; Jj-tlro- 11 TOTALE. TANTE. azo¬ tique. azoteux. niaque. Ch j i« ! illtoî' M AXIMA généralement admis . . . . . 32° . . . 0.027 0 0 0.5 i 0 1 Août 1878 0 0 0.7 Août 1879 43 19° . . . 0 0 • • Juin 1880 . . . . . . 0.155 0 : 0 . ■ PI. de l’Université, p. publ. [suite) .... \ Juill. 1881 46 22 0166 0 0 0 1 Mai 1883 46 24 0.120 0 0 0.6 Juill. 1883 46 24 0.108 0 0 0.1 1 0 Déc. 1883 45 Traces 0 OJ 3 Il A dout. u „ | Juill. 1873 41 19 0.260 0 0 0.5 I R. de Tirlemont (R. de la Monnaie), n * 1 * p. publ. n° 28. | Déc. 1883 58 . . . 0.365 0 0 0.4 Sept. 1871 72 56 0.560 Traces. Traces. 0.9 J PI. du Peuple, p. publ . 1 Déc. 1883 68 . . . 0.366 0 Traces dout. 0.2 1 . Sept. 1869 . . . . . . . . . 0 Traces. • Sept. 1871 60 15 0.460 0.00012 O.OOOTl 0.4 R. de Marénço. p. priv. . . Déc. 1872 104 . . . . . . 0 0 0.1 Déc. 1876 0 0 • Fév. 1881 55 . . . 0.218 0 0 0.(i Mai 1871 1 *R. de la Station, p. priv. a . . Août 1871 91 40 0.710 0 0 0.5 20 C)£) 23 24 25 ( " ) LVj'J lalysées ù plusieurs époques différentes (suite). Auuc\e. = - - P 1 LITRE). CARACTÈRES DU RÉSIDU D’ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. ! • W- 1 " Hydro- Matières Quantité - Effets REMARQUES j ■ * 1- gène orga- en gr. Aspect. de la Composition. diverses. f ;ue. | P sulfuré. niques. par 1 lit. calcination. DO 0 0.050 0 500 . . . j 83 . . . 0.025 0.865 Jaunâtre, hvgrosc. Od. nitreuse. Ass. SiOo, Po03 ; Mn ? . • 1.250 CaO = 0,165; MgO = 0,030; Si02 ou résidu insoluble = 0,035. . ! • . . . 0.023 1.063 CaO - 0,040. . [ ■ . . . 0.030 1.095 90 0 0.030 1.095 Blanc, sec. Perte de poids : = 0,525. . • . T peu 0 0.085 1.195 Hygrosc. • • . » . Bcp Na; moy1 K; pas Mn ni Po03. . | ;t 0 0 030 1.330 . • 0 . . . 1.555 ilygrose. Se fonce à peine, blanchit vite. Bcp SiOo, P203; K, Na. 1 . | 21. 0 0.363 1.540 Infiltration directe d’urines ? j ■ . . . . . . 1.620 . . . 0.065 1.325 2.000 IJygrosc. 1(1. Fond, vap ruti¬ lantes, jaunit, noircit peu. Id. Bcp K, Na; P203, Mn. . , 68 2.840 ! • • . . 0.123 4.100 ( 78 ) Annexe. Eaux de puits ordinaires de la ville de Lotira listes ii rr o o ÎZ PROVENANCE. DATE. DURETÉ TENEUR (EN GRAM S . . m ■ •. Hjilr tim t TOTALE. PERSIS¬ TANTE. Acide azo¬ tique Acide azoteux. Ammo¬ niaque. CI)IÀ MAXIM A généralement admis . 32° 0.027 0 0 0, F Mars 1878 51 0.206 0 0 Oit ^8 R. de la Station, p. priv. d . Fév. 1881 52 0.206 0 Traces 0.1 i 1 1 , , . dout. I . . 1871 50 31° 0.440 0 0 Oi; 81 ) *R. du Chêne, p. publ . Avril 1878 69 2.6 1 i Déc. 1883 80 . . . . . . 0 0 1.0 1 Août 1871 50 0.320 0 0 0.1 32 R. de la Monnaie, p. publ. n° 23 . Mars 1878 59 0.1 Juin 1873 40 27 0.0 45 Vieux-Marché, p. publ. n° 38 . Déc. 1883 40 0.180 Traces 0 0.0 1 do ut. \ Août 1871 50 12 0.096 0 0. 00095 0.1 53 Marché au Poisson, p. publ . ) : Juill. 1883 34 19 0.046 0 0 0.0! 1 Sept. 1871 . . . . . . 0.052 0 0 o.o; Août 1873 66 Voer des Capucins, p. publ . <( Mai 1883 . . . . . . 0.030 . . . . . . 0.0î j Juill. 1883 33 15 0.018 0 0 0.02 ( 79 ) lalvsées à plusieurs époques differentes {suite). Annexe. 1 , I 1 LITRE . CARACTÈRES DU RÉSIDU D'ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. ! de Hydro- Matières Quantité liiFets REMARQUES il- gène orga- en gr. Aspect. de la Composition. diverses. que. sulfuré. niques. par 1 lit. j calcination. 1 100 0 0.050 0 500 1 . . . . 0.005 1.300 • I ! i • ■ . . . 0.050 2.700 Hvgrosc. -Jaunit et blanchit ass. facilement. Bcp Mil, Fe, K, Na; peu P20s, pas Si02. Proximité d’une saline. 185 • \ • 0.100 i , . . . . 0.050 3.860 )78 . . . 0.080 m 1.345 Hygrosc. Vap. rutilantes abondantes, ne noircit pas. Un peu K, Ca, Na; traces Mn, p,o3. i :U. 0 0.030 0.060 1 ■ • . . . 0.030 0.710 . . 0 325 Non hygrosc. Noircit et blanchit lentement. Bcp Na; înoy1 K, peu Si02, pas PoOg, • • . . . 0.030 0.410 )U. . . . 0.030 0.410 . . . . Perle de poids : = 0,100 ( 80 ) GROUPEMENTS d’après les teneurs en matières diverses. Pour arriver plus facilement à nous représenter d’une manière générale les qualités des diverses eaux de puits de Louvain , nous allons les grouper successivement d'après leur teneur en matières organiques — acide azoteux, ammoniaque, acide azotique, chlore, acide sulfurique, résidu d’évaporation et degrés hydrotimétriques, — en commençant par les teneurs les plus faibles. Teneurs en matières organiques. Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N’ et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par t lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ' (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 58. R. de la Laie, p. pr.e. 0.010 59. — — /. 0.020 65. R. de Bruxelles, p. 0.024 - - priv. 51. R. des Récollets, p. 0.025 priv. c. 29. R. de la Station, p. 0.030 66. Voer des Capucins, 0.030 71. R. de Tervueren, p. 0.030 priv. e. p. publ. publ. 20. PI. de l’Université, p. 0.030 53. Marché au Poisson, 0.030 publ. p. publ. 22. R. de Tirlem. (R. de 0.030 la Mon.), p. publ. n° 28. do. Vieux-Marc., -p. publ. 0.030 n° 88. 43. R. des Vaches, p. 0.032 priv. c. 18. R. de Perk, p. publ. 0.035 69. R. des Dominicains 0.035 n° 25. irlandais, p. publ. il. R. des Joy.-Entr., p. 0.038 priv. c. • 10. R. des Joy.-Entr., p. 0.040 52. R. Notre-Dame, p. 0.040 priv. b. priv. 44. *Vieux - Marché , p. 0.040 publ. n° 37. ( 81 ) Teneurs en matières organiques [suite). Partie Sud-Est de la ville. Centre ( partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance ) Gram¬ mes par I lit. 16. R. Vleminckx, p. priv. 0.045 54. R. de la Laie, p.pr.a. 0.045 4. R. des Bourgm.iR.de 0.045 Tirlemont) , p. publ. 19. R.deNamur, p. publ. 0.045 il» 19. 5 R. de Tirlemont, p. 0.047 publ. n°31. 13. R. de Tirlemont, p. 0.050 56. R.delaLaie.p.priv.c. 0.050 priv. , 34. *R. du Chêne, p. publ. 0.050 50. R. des Récollets, p. 0.050 priv. b. 35. R. des Cordes, p. publ. 0.055 70. R. des Nains, p. publ. 0 055 9. *R. des Joy.-Enlr., 0.060 57. R. delà Laie.p. priv. d. 0 060 p. priv. a. • 41. R. des Vaches, p. 0.065 68. R. du Souci, p. publ. 0.065 priv. a. * 24. R. deMarengo.p.priv. 0.065 64. R. de la Fontaine, p. 0.070 publ. 33. St-Quentiu, p. publ. 0.080 n° 46. 38. R de Diest, p. publ. 0.080 32. R. de la Monnaie, p. 0.080 publ. n° 23. 14. R. des Corbeaux, p. 0.080 publ. 15. R. Vleminckx, p. publ. 0.085 il» 18. 36. R. des Poulets, p. 0.085 publ. n° 35. 4. ^Contre le cimetière, 0.085 p. priv. 30. R. de Savoie (R. de 0.090 55. R. delà Laie, p. priv. b. 0.090 Tirlemont), p publ. 3T. PI. Marguer., p. publ. 0.095 67. R. des Chevaliers, p. 0.095 publ. Tome XXXVII. 6 Teneurs en matières organiques {suite). Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance ) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gra m ■ mes i par 1 lit 39. R. de la Cuiller, pi 0.095 publ. 6. R. Marie-Thérèse, p. ! 0.095 publ. 20. *R. de la Station, p. 0.100 priv. b. 25. *R. de la Station, p. 0.125 priv. a. 7. *R. des Bogards, p. 0.470 priv. a. 47 . P 1 . S 1 - An toi ne, p. p ubl . 0.185 40. *R. S'-Martin, p. priv. 0.190 «s. R. des Bogards, p. 0.280 - priv. b. 63. R. des Pénitentes, p. 0.435 publ. 23. Place du Peuple, p. 0.565 publ. 12. R.deTirl. (R.Vlem.), 0.625 p. publ. | 2. PI. de Liège, p. publ. 0.655 i 1 Moyenne. . . . 0.418 Moyenne. . . . 0.1 16 Moyenne. . . . O.üoi 1 Ces teneurs si élevées pour les nos 23. 42 et 2 semblent anormales et dues probablement à dt infiltrations accidentelles et directes d’urines? ( 83 ) Teneurs en matières organiques. — Le sous-sol de la ville de Louvain ne renfermant pas de lits réguliers de tourbe, ni d’autres sources extraordinaires de substances organiques d’origine végétale, nous pouvons adopter sans l’élargir, pour la teneur d’une eau alimentaire en matières organiques, la limite ordinaire de 0?r,050. Nous voyons que, sur 58 eaux examinées, 27, soit 47 p. e., ont des teneurs ne dépassant pas la limite, à savoir : Dans la partie S.-E . (sur 38 eaux) 15, ou 39 p. c. — centrale . . . (sur lo eaux) 10, ou 66 p. c. — N.-O . (sur Seaux) 2. ou 40 p. c. 31, soit 53 p. c., ont des teneurs dépassant la limite. Parmi celles-ci, 22, soit 38 p. c., ont des teneurs comprises entre Or,050 et Or,100, à savoir : Dans la partie S.-E . (sur 38 eaux) 16, ou 42 p. c. — centrale . . . (sur 15 eaux) 3, ou 20 p. c. — N.-O . (sur Seaux) 3, ou 60 p. c. 9, soit 15 p. e., ont des teneurs qui dépassent Or,lÜO, à savoir : Dans la partie S.-E . (sur 38 eaux) 7, ou 18 p. c. — centrale . . . (sur 15 eaux) 2, ou 14 p. c. — N.-O . (sur 5 eaux) 0. Du chef des matières organiques, une quantité d’eaux rela¬ tivement restreinte serait donc à ranger parmi les mauvaises; soit : Bonnes. . Passables . Mauvaises. | 47 p. c. 53 p. c. ( ) Teneurs en acide azoteux. Partie Sud-Est de la ville. Centre ( partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. (N’“ et provenance.) Gram¬ mes par I lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit, 13. R. de Tirlemont, p. 0 48. R. des Moutons, p. 0 67. Rue des Chevaliers, 0 priv. priv . p. publ. 23. PI. du Peuple, p.publ. 0 64. R. de la Fontaine, p. 0 71. R. de Tervueren, p. 0 publ. publ. 2. PI. de Liège, p. publ. 0 65. R. de Bruxelles, p. 0 69. R. des Dominic. irl.. 0 priv. p. publ. 18. R. de Perk, p. publ. 0 51. R. des Récollets, p. 0 n° 25. priv. c. 5. R. de Tirlemont, p. 0 52. R. Notre-Dame, p. 0 publ. n° 31. priv. 15. R.Vleminckx. p. publ. 0 54. R. de la Laie. p. pr. a. 0 n° 18. 12. R. de Tirl. (R. Vie- 0 55. — — b. 0 minckx), p. publ. n° 12. 20. PI. de l’Université, p. 0 56. — — c. 0 publ. 21. *P1. de l'Université, 0 57. - - d. 0 p. priv. 4. R. des Bourgmestres 0 58. — — e. 0 (R. de Tirl.). p. publ. 9. *R. des Joy.-Entr., p. 0 59. — — /. 0 priv. a. 10. - — b. 0 53. Marché au Poisson, 0 p. publ. • 11. — — c. 0 63. R. des Pénitentes, p. 0 publ. 19. R. de Namur, p. publ. 0 66. Voer des Capucins, 0 n° 19. p. publ. 25 *R. de la Station, .p. 0 47. PI. Saint-Antoine, p. 0 priv. a. publ. 27. “* — — c 0 28. — — d. 0 22. R. de Tirlem. (R. de 0 la Monn.), p. publ. n° 28. 6. R. Marie-Thérèse, p. 0 publ. 32. R. de la Monnaie, p. 0 r ' publ. n° 23. 7. *R. des Bogards, p. 0 priv. a. ' ( 8o ) Teneu.x*s en acide azoteux suite. Partie Sud-Est de la ville. Centre ( partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par I lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N’° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. :-!(>. K. de Savoie (R. de Tirlemont), p. publ. 0 3-1. *R. du Chêne, p. publ. 0 39. R. de la Cuiller, p. publ. 0 38. R. de Diest, p. publ. 0 41. R.desYaclies,p.pr.a. 0 42. — — b. 0 43. — — c. 0 37. PI. Marguer., p. publ. 0 36. R. des Poulets, p. publ. n° 3o. 0 4o. Yieux-March., p.publ. n° 38. Traces dout. 4^ * 1 O CO -I Traces. 70. R. des Nains, p. publ. Traces. 16. R. Yleminckx, p. priv. Id. 33. S‘-Quentin, p. publ. n° 46. Id. 14. R. des Corbeaux, p. publ. ld. 1. ^Contre le cimetière. Id. p. priv. 26. *R. de la Station, p. Id. priv. b. 8. R. des Rogards, p. Not. priv. b. 24. R. dé Marengo, p. 0.0001 priv. 21V R. de la Station, p. 0.0002 68. R. du Souci, p. publ. 0.0002 priv. e. 40. *R. S'-Martin, p. priv. 0.0002 3o. R. des Cordes, p. 0.0002 publ. 30. R. des Récollets, p. 0.0003 priv. b. ( *6 ) Teneurs en acide azoteux. — Nous avons vu que, lorsque F acide azoteux se rencontre dans une eau, en si petite quantité que ce soit, cette eau doit être considérée comme suspecte. Pour ne pas la déclarer dangereuse, il faut des circonstances exceptionnelles, comme une teneur très faible en matières organiques et en acide azotique, et la disparition complète de l'acide azoteux lors des vérifications effectuées dans la suite. Si, au contraire, cet élément se trouve à plusieurs reprises renfermé dans une eau, on doit la condamner d’une manière absolue. On voit que, sur 63 eaux de puits examinées, 48, ou 76 p. c., ne renferment pas d’acide azoteux, à savoir : Dans la partie S.-E. . . . . (sur 42 eaux 30, ou 71 p. c. — centrale . . . (sur 16 eaux) lo, ou 94 p. c. — N.-O. . . . . (sur 5 eaux) 3, ou 60 p. c. 3, ou 24 p. c., en renferment. Parmi ces dernières. 8, ou 13 p. c. , en renferment des traces seulement, à savoir Dans la partie S.-E. . . . . (sur 42 eaux) 7 , ou 17 p. c. — centrale . . . (sur 16 eaux) 0. N.-O. . . . . 'sur o eaux) 1, ou 20 p. c. 7, ou 11 p. c., en renferment une quantité notable, soit : Dans la partie S.-E. . . . . (sur 42 eaux) o, ou 12 p. c. — centrale . . . (sur 16 eaux) 1, ou 6 p. c. N.-O. . . . (sur 5 eaux) 1 , ou 20 p. c. La plupart des eaux sont donc exemptes d’acide azoteux. Peuvent être considérées, du chef de cet élément, comme Bonnes. . . . Passables . . . . . . 13 p. c. Mauvaises. . . . . . 1 1 p. c. ( «7 ) Teneurs en amnaoniaque. Partie Sud-Est de la ville. Centre ( partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N,J et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 13. R. de Tirlem.. p. priv. 0 53. Marché au Poisson, 0 71. R. de Tervueren, p. 0 p. publ. publ. 12. R. de Tirl. R. Vie- 0 66. Yoer des Capucins, 0 76, R. des Nains, p publ. 6 minkx), p. publ. p. publ. 5. R, de Tirlem., p. publ. 0 oo. R. de la Laie, p. pr. b. 0 69. R. des' Dominicains 0 n° 31. irlandais, p. publ. 15. R Vleminckx, p. publ. 0 56. — — c. 0 n° 18. 7. *R. des Bogards, p. 0 57. — — <1. 0 priv. a. 9. *R. des Joy.-Entr., p. 0 58. — — e. U . priv. a. 10. — — b. 0 59. — — /• 0 0. R. Marie-Thérèse, p- 0 63. R. des Pénitentes, p. 0 publ. publ. 25. *R. de la Station, p 0 65. R. de Bruxelles, p. 0 priv. a. priv. -26. * — — b. 0 51. P», des Récollets, p. 0 priv. c. '27. * - — c. 0 a i - 1 ü l i i .©i 0 2. PI. dt‘ Liège, p. publ. 0 20. Pl.de l’Université, p. 0 publ. 19. R. de Namur, p. publ. 0 n° 19. 33. S'-Quentin, p. publ. 0 n° 46. 14. R. des Corbeaux, p. 0 publ. 22. R. de Tirlem. R. de 0 la Monnaie), p. publ. ( «8 ) Teneurs en ammoniaque [suite . Partie Sud-Est de la ville. Centre ( partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. Gram- DÉSIGNATION DES EAUX. Gram- DÉSIGNATION DES EAUX. Gra ai¬ mes (N° et provenance.) par 1 lit. (N° et provenance.) par 1 lit. (N° et provenance.) par 1 lit. •21. *P1. de l’Université, 0 p. priv. 82. R. de la Monnaie, p. 0 publ. n° 28. 80. R. de Savoie (R. de 0 Tirlemont), p. publ. 31. *R. du Chêne, p. publ. 0 39. R. de la Cuiller, p. 0 publ. 37. PI. Marguer., p. publ. 0 42. R. des 'Vaches, p. 0 priv. b. 43. — — c. 0 45. Vieux - Marché . p. 0 publ. n° 38. 11. R. des Joy -Entr., p. Traces dout. 52. R. Notre-Dame, p. Traces dout. priv. c. priv. 18. R de Perk., p. publ. Id. 48. R. des Moutons, p. Traces. n<- 25. priv. 23. PI. du Peuple, p. publ. ld. 47. PI. Saint-Antoine, p. Id. publ. 44. *Vieux - Marché , p. Traces. 50. R. des Récollets, p. ld. publ. n° 37. priv. b. 41. R. des Vaches, p. Id. 54. R. de la Laie, p. pr. a. Id. priv. a. 4. R. des Bourgm. (R. de Tirlemont), p. publ. Id. 16. R.Vleminckx, p. priv. Id. 1. ^Contre le cimetière, Id. p. priv. 38. R. de Diest, p. publ. Id. 36. R. des Poulets, p. Id. publ. n° 35. 8. R des Bogards, p. Not. - priv. b. ( 89 ) Teneurs en ammoniaque (suite). Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ me» par i lit . DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram - mes par 1 lit. 24. R. de Marengo, p. 0.0007 priv. 35. R. des Cordes, p. 0.0010 publ. 68. R. du Souci , p. publ. 0.0011 67. R. des Chevaliers, p. publ. 0.0012 40. *R. Saint-Martin, p. 0.0015 priv. 64. R. de la Fontaine, p. publ. 0.0019 Les observations que nous avons faites (p. 86) au sujet de l’importance à attribuer à la teneur, même très faible, d’une eau en acide azoteux, sont entièrement applicables à l’ammoniaque. Sur 63 eaux examinées, 41, ou 6o p. c., ne renferment pas d’ammoniaque, à savoir : Dans le S.-E. de la ville (sur 42 eaux) 28, ou 67 p. c. — centre — (sur 16 eaux) 10. ou 62 p. c. — N.-O. — (sur 5 eaux) 3, ou 60 p. c. 22, ou 3o p. c., en contiennent ; et parmi ces dernières, 13, ou 24 p. c., en renferment des traces seulement, à savoir : Dans le S.-E. de la ville (sur 42 eaux) 10. ou 24 p. c. — centre — (sur 16 eaux) 5, ou 31 p. c. — N.-O. — (sur o eaux) 0. 7, ou 11 p. c., en renferment des quantités notables, à savoir : Dans le S.-E. de la ville (sur 42 eaux) 4, ou 9 p. c. — centre — (sur 16 eaux) 1, ou 7 p. c. — N.-O. — (sur 5 eaux) 2, ou 40 p. c La plus grande partie des eaux ne renferment donc pas d’ammoniaque et peuvent, du chef de la teneur en cette matière, être rangées dans la catégorie de « bonnes » ; soit : Bonnes . 65 p. c. Passables . 24 p. c. Mauvaises ..... 11 p. c. ( 90 ) Teneurs en acicle azotique. Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N“ et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX . ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 64. R. de la Fontaine, p. publ. 56. R. de la Laie, p. pr. c. 0.005 0.005 66. Voer des Capucins, p. publ. 52. R. Notre-Dame, p. priv. 65. R. de Bruxelles, p. priv. 0.018 0.020 0.028 51. R. des Récollets, p. priv. c. 58. Marché au Poisson, p. publ. 55. R. de la Laié, p. pr. b. 0.085 0.046 0.048 50. R. des Récollets, p. priv. />. 0.100 71. R. de Tervueren, p. publ. 0.092 20. PI. de l' Université, p. publ. 0.108 70. R. des Nains, p. publ. 0.112 J9. R. 'de N a mur, p. publ. n° 19. 0.127 16. R. Vleminckx, p. pii v. 0177 47. PI. Saint-Antoine, p. publ. 0.165 67. R. des Chevaliers, p. publ. 0.180 45. Vieux -March., p.publ. n° 88. 0.180 54. R. de la Laie, p. pr. a. 0.180 J o. R. Vleminckx, p. publ. n° 18. 0.200 • ( 91 ) Teneurs on acicLo azotique [suite). Partie Sud-Est de la ville. Centre ( partie basse). DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par I lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (N“ et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 28. R. de la Station, p. 0.206 priv. d. 88. Sl-Quentin, p. publ. 0.220 n° 46. 63. R. des Pénitentes, p. 0.223 publ. 41. R. des Vaches, p. 0.228 priv. a. 2. PI. de Liège, p. publ. 0.240 1 1. R. des Joy.-Entr.. p. 0.250 priv. c. 8. R. des Rogards. p. 0.230 priv. b. 6. R. Marie-Thérèse, p. 0.280 publ. 30. R. de Savoie (R. de 0.296 Tirlemont), p. publ. 29. R. de la Station, p. 0.300 priv.e. 7. *R. des Rogards, p. 0.300 priv. a. 32. R. de la Monnaie, p. 0.320 publ. n° 23. 1. *Contre le cimetière, 0.320 p. priv. 36. R. des Poulets, p. 0.320 publ. n° 35. 4. R. des Rourgmestres 0.837 (R de Tirl.), p. publ. 44. * Vieux -Marché . p. 0.342 * publ. n® 37. 48. R. des Moutons, p. 0.350 priv. 22. R. de Tirlem. (R. de 0.363 la Monn.), p. publ. n° 28. 23. PI. du Peuple, p. publ. 0.366 Partie Nord-Ouest. DESIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram - nies par 1 lit . I 68. R. du Souci, p. publ. 0.26X 69. R. des Dominie. irl., p. publ. 0.308 ( 92 ) Teneurs en acide azotique suite . Partie Sud-Est de la ville. Centre ( partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N'° et provenance.) Gram¬ mes par \ lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par i lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (X° e( provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 18 R. de Perk, p. publ. n« 25. 89. 1!. de la Cuiller, p. publ. 88. U. de Diest, p. publ. o. R. de Tirlemont, p. publ. n° 31. 43. R. des Vaches, p. priv. c. 10. R. des Joy.-Entr., p. priv. b. 35. R. des Cordes, p. publ. 37. Pl.Marguer., p. publ. 24. R. de -Marengo, p. priv. 13. R. de Tirlemont, p. priv. 14. R. des Corbeaux , p. publ. 12. R. de Tirl. (R. Vle- minckx), p. publ. n° 12. 9. *R. des Jov.-Entr., p. priv. a. 25. *R. de la Station, p. priv. a. 40. *R. Saint-Martin, p. priv. 26. *R . de la Station, p. priv. b. Moyenne. . . . 0.385 0.390 0.400 0.415 0.420 0.425 0.440 0.440 0.460 0.465 0.480 0.495 0.600 0.710 0.880 0.960 0.371 Moyenne. . . . 0.094 Moyenne. . . . 0.182 ( 93 ) Teneurs en acide azotique. — Avec la limite généralement admise, O', 027 par 1 litre, nous trouvons que sur 56 eaux examinées, 5, ou 9 p. e., ont des teneurs qui ne dépassent pas cette limite, à savoir : Dans la partie S.-E. de la ville sur 38 eaux, 0. — centrale — (sur 13 eaux) 5, ou 39 p. c. — N -O. — sur o eaux) 0. 51, ou 94 p. c., ont des teneurs qui dépassent cette limite. Du chef de la teneur en acide azotique, o eaux de puits seraient donc admissibles comme bonnes. Malheureusement il n’en est pas ainsi pour ces mêmes eaux du chef de la teneur en matières organiques, ammoniaque, etc. Ainsi : 64. R. (le la Fontaine, p. publ., renferme de l’ammoniaque et une quantité trop forte de matières organiques; 52. R. Notre-Dame, p. priv., contient des traces d'ammo¬ niaque ; 56. R. de la Laie, p. priv. c, — 65. R. de Rruxelles, p. prie., — et 66. Voer des Capucins, p. publ., ont besoin, surtout à cause de leur situation dans le bas de la ville, d’être vérifiées au point de vue de l’ammoniaque. En admettant comme maximum O'ylOO de N^O-, teneur quintuple de la limite généralement admise, parmi les 51 eaux dont la teneur dépasse la limite ordinaire, 5, ou 9 p. c., pourraient encore être considérées comme bonnes ou au moins comme passables, à savoir : Dans la partie S.-E. de la ville (sur 38 eaux) 0. — centrale — (sur 13 eaux) 4, ou 31 p.c. — N.-O. — sur o eaux) 1, ou 20 p. c. 46, ou 82 p. c., devraient être rejetées. En ce qui concerne les eaux dont la teneur en acide azotique est comprise entre Ol,027 et 0T,100, remarquons que : 50. R. des Récollets, p. priv. b, renferme des traces d'am¬ moniaque, une quantité notable d’acide azoteux, ainsi que ( 94 ) des teneurs trop élevées en résidu fixe, en acide sulfurique et en chlore; 55. R. de la Laie, p. prie, b, contient une proportion trop considérable de matières organiques; 50. Marché au Poisson, p. publ., a été trouvée une fois ren¬ fermant de l’ammoniaque et du chlore au delà des limites; 71. R. de Tervueren, p. publ., a un résidu d’évaporation dépassant la limite ordinaire; 51. R. des Récollets, p. prie, c, doit être vérifiée au point de vue de la teneur en ammoniaque et en acide azoteux. Des 46 eaux dont la teneur en acide azotique est supérieure à Or,100, il y en a 8, ou 14 p. c., qui n’en renferment pas plus de Or,2ÜO, à savoir : Dans la partie S.-E. de la ville (sur 38 eau\) o, ou 13 p. c. — centrale — (sur 13 eaux) 2, ou 45 p. c. — N.-O. — (sur o eaux) 2, ou 40 p. c. MS, ou 68 p. c., qui en contiennent au delà de Or,200, à savoir : Dans la partie S.-E. de la ville (sur 38 eaux) 33, ou 87 p. c. centrale — (sur 43 eaux) 2, ou lo p. c. — N.-O. - (sur o eaux) 2, ou 40 p. c. Parmi les eaux dont la teneur en acide azotique est com¬ prise entre OvlOO et Or,2ÜO, il y en a quelques-unes qui, grâce à leur teneur modérée en autres substances, peuvent encore être rangées parmi les « passables faute de mieux ». Ce sont : 20. PI. de rUniversité, p. publ. ; 19. R. de Namur , p. publ. n° 19. ; 15. R. Vleminckx, p. publ. n° 18. Nous allons voir à propos du chlore que nous sommes aussi ohli gés pour ce facteur de dépasser même nos limites nouvelles, si nous ne voulons pas déclarer mauvaises ou dangereuses toutes les eaux de puits de la ville. Bref, en ce qui concerne la teneur en acide azotique, peuvent être considérées comme : Bonnes. Passables Mauvaises 9 p. c. 44 p. c. 77 p. c. ( 9o ) 'Ten.evii's exi clxloi*e. Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. (Ji® et provenance.) Gram¬ mes par I lit. DÉSIGNATION DES EAUX (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 55. R. de la Laie, p. pr. b. 0.021 66. Voer des Capucins, p. 0.023 publ. 56. R. de la Laie, p. pr. c. 0.028 52. R. Notre-Dame, p. 0.032 prix. 54. R. de la Laie, p. pr. a. 0.035 65. R. de Bruxelles, p 0.043 prix. 71. R. de Terxueren. p. 0.049 II). K. des Joy.-Entr., p. 0.062 publ. prix. b. 16. K. Yleminckx, p. prix. 0.063 46. R. de Paris, p. prix. 0.063 62. R. de Malines. p. 0.077 - prix. b. du. IM. de l'Unixersité. p. 0.081 publ. 60. R. de la Laie, p.publ. 0.084 19. lt. de Namur, p. publ. 0.086 n" 19. *5. Vieux- March.. p. publ. 0.086 n° 118. 15. K. Vleminckx,p. publ. 0.091 70. R. des Nains, p. publ 0.091 n° 18. 11. R. des Jox.-Entr., p. 0.092 53. Marché au Poisson. 0.092 prix. c. p. publ. 64. R. de la Fontaine, p. 0.098 publ. 67. R. des Chevaliers, p. 0.112 publ. 63. R. des Pénitentes, p. 0.126 publ. • ( 96 ) Teneurs en chlore suite). Partie Sud-Est de la ville. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par i lit. Centre (partie basse). DESIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par l lit. Partie Nord-Ouest. DESIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 35. R. des Cordes, p. publ. 30. R. de Savoie (R. de Tirlemont), p. publ. 22. R. de Tirlem. (R. de la Monn.), p. publ. 14. R. des Corbeaux, p. publ. 38. R. de Diest, p. publ. 6. R. Marie-Thérèse, p. publ. 24. R. de Marengo , p. priv. 34. R. de Namur, près des Halles. 1. ^Contre le cimetière, p. priv. 29. R. de la Station, p. priv. e. 32. R. de la Monnaie, p. publ. n° 23. 33. Sr-Quentin, p. publ. n° 46. 44. * Vieux- Marché, p. publ. n° 37. 43. R. des Vaches , p. priv. c. 2. PI. de Liège, p. publ. 41. R. des Vaches, p. priv. a. 23. PI. du Peuple, p. publ. 28. R. de la Station, p. priv. d. 8. R. des Bogards , p. priv. b. 0.132 0.133 0 144 0.147 0.147 0.147 0.147 0.150 0.134 0.134 0.138 0.161 0.173 0.173 0.173 0.180 0.202 0.210 0.213 30. R. des Récollets, p. priv. b. 47. PI Saint- Antoine, p. publ. 0.150 0.156 61. R. de Malines, p. priv. a. 0.175 ( 97 ) Teneurs en chlore {suite). Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par i lit. 69. R. des Dominic. irl., p. publ. 1 0.217 4. R. des Bourgmestres (R. de Tirl.), p. publ. 0.229 ■ 18. R. de Perk, p. publ. n» 25. 0.230 3. R. des Rourgmestres, p. publ. nc 32. 0.238 7. *R. des Bogards, p. 0.240 priv. a. 68. R. du Souci, p. publ. 0.245 12. R. Yleminckx (R. de Tirl.), p. publ. n° 12. 0.280 5. R. de Tirlemont, p. publ. n° 31 . 0.280 48. R. des Moutons, p. 0.291 priv. 25. *R. de la Station, p. 0.318 priv. a. 39. R. de la Cuiller, p. publ. 0.329 9. *R. des Joy.-Entr., p. 0.350 priv. a . 13. R. de Tirlemont, p. 0.390 priv. 36. R. des Poulets, p. publ. n° 35. ' 0.400 26. *R. de la Station , p. 0.490 priv. b 37. PI. Marguer., p. publ. 0.497 40. *R. Saint-Martin, p. 0.567 priv. 21. *P1. de l’Université, 0.940 p. priv. 31. *R. du Chêne, p. publ. 1550 Moyenne. . . . 0.271 Moyenne. . . . 0.093 Moyenne. . . . 0.143 Tome XXXVII 7 ( 98 ) Teneurs en chlore. — Si l’on s’en tenait à la limite ordinaire, 0&r,035 par 1 litre, sur 63 eaux analysées, 5, ou 8 p. c. seulement, pourraient être admises comme pota¬ bles, à savoir : Dans le S.-E. de la ville (sur 42 eaux) 0. — centre — (sur 16 eaux) 5, ou 31 p. c. — N.-O. — (sur 5 eaux) 0. 58, ou 92 p. c., devraient être rejetées du chef de la teneur en chlore. Des 5 eaux renfermant au maximum Or,035 de chlore, plu¬ sieurs ont des teneurs trop élevées en autres éléments pour qu’on puisse les accepter comme bonnes ou même comme passables ; ce sont : 55. R. de la Laie , p. prie, b : trop de matières organiques; 54. — —a : ammoniaque. Mais il est à remarquer que la limite de 0sr,03o pour le chlore est absolument trop étroite. L’eau de la source d’Héverlé en renferme déjà Or,052; et pourtant cette source, appartenant à la même nappe aquifère que les eaux de puits de Louvain et située à la campagne, peut être considérée comme le type le plus pur des eaux de cette nappe. En effet, elle ne renferme pas de matières organiques ni surtout de matières azotées attei¬ gnant les limites, et le chlore qu’elle contient provient exclusi¬ vement du terrain. Pour les puits situés en ville, il y a donc lieu de reculer la limite du chlore au delà de Or,052. Avec notre maximum de Or,100, parmi les 58 eaux ayant une teneur en chlore supérieure à Or,035, 15, ou 24 p. c., seraient encore admissibles comme passables : Dans le S.-E. de la ville (sur 42 eaux) 7, ou 17 p. c. — centre — (sur 16 eaux) 6, — 38 p. c. — N.-O. — (sur 3 eaux) 2, — 40 p. c. 43, ou 68 p. c., renferment au delà de Or,100 de chlore. Des 15 eaux renfermant une quantité de chlore comprise entre Or,035 et 0sr,100, il en est quelques-unes qui sont égale- ( 99 ) ment « passables » du chef de la teneur en autres substances, notamment : 65. R. de Bruxelles, p. priv. ; 71. R. de Tervueren, p. publ. ; 20. PI. de V Université-, p. publ. ; 19. R. de Namur, p. publ. n° 19 ; 15. R. Vleminckx, p. publ. n° 18. Enfin, parmi les 43 eaux dont la teneur en chlore dépasse Or,100, 21, ou 33 p. c., en contiennent moins de Or,200, soit : Dans le S.-E . (sur 42 eaux) 16, ou 38 p. c. — centre .... (sur 16 eaux) 4 , ou 25 p. c. — N.-O . (sur 5 eaux) 1 , ou 20 p. c. 22, ou 3o p. c., en renferment au delà de 0sr,200, à savoir : Dans le S.-E. de la ville (sur 42 eaux) 19, ou 45 p. c. — centre — (sur 16 eaux) 1, ou 6 p. c. — N.-O. — (sur 5 eaux) 2, ou 40 p. c. Notre limite de 0er,100 pourra encore être forcée dans cer¬ tains cas, lorsque les autres circonstances (absence de matières organiques et azotées, teneur modérée en autres éléments, etc.) le permettent. C’est ainsi qu’en forçant également quelque peu la limite que nous avons proposée pour l’acide azotique, il sera encore possible d’admettre comme passables faute de mieux, du chef de la teneur en chlore : 28. R. de la Station, p. priv. d. ; 22. R. de Tirlemont [R. de la Monnaie), p. publ. n° 28. Sont donc, au point de vue de la teneur en chlore : Bonnes. Passables Mauvaises 8 p. c. 27 p. c. 63 p. c. ( 100 ) Teneurs en acide sulfurique. Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes )ar 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes aar 1 lit. •4:-». R. des Vaches, p Très peu! priv. c. 45. Vieux -Marché, p. Peu. 1 66. Voer des Capucins, Peu. publ. n° 38. p. publ. 49. R. de Namur, p. publ. Id. 52. R. Notre-Dame, p. Id. n° 19. priv. 06. R. de la Laie, p. pr. c. Id. 63. R. des Pénitentes, p. 0.022 publ. al. R. des Récollets, p. 0.035 priv. c. 46. R. de Paris, p. priv. 0.038 08. R. de la Laie, p. pr. e. 0.042 57. — — d. 0.044 59. — — /. 0.045 32. R. de la Monnaie, p. 0.078 * publ. n° 23. 29. R. de la Station, p. 0.080 priv. e. 20. PI. de l’Université, p. 0.090 publ. 7. *R. des Bogards, p. 0.093 priv. a. 2. PI. de Liège, p. publ Moy1. 5. R. de Tirlemont, p Id. publ. n° 31. 22. R. de Tirlem. (R. de Id. la Monn.), p. publ. n° 28. 44. *Vieux - Marché , p Id. publ. n° 37. ( loi ) Teneurs en acide suif u.riqne suite). Partie Sud-Est de la ville. Centre ( partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par I lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 18. R. de Perk, p. publ. Moy1. il» 25. 23. PI. du Peuple, p. publ. Assez. 65. R. de Bruxelles, p. Assez. priv. 41. R. des Vaches, p pr.a. Bcp. jS 1 1 <5- Id. 12. R. de Tirlemont (R. Id. Vleminckx), p. publ. % 11. R. des Joy.-Entr., p. ld. priv. c. 3. R. des Bourgm., p. 0.130 publ. n° 32. 10. R. des Joy.-Entr., p. 0.142 pr. priv. b. 50. R. des Ptécollets, p. 0.150 priv. b. 4. R. des Bourgm. (R. de 0.180 Tirlemont), pi publ. 17. R. des Prélats, p. priv. 0.200 9. *R. des Joy.-Entr. p. 0.245 priv. a. Avec le maximum ordinaire, O1', 080 à 0*V100, nous avons, sur 33 eaux examinées, 16, ou 48 p. c., possédant des teneurs inférieures à la limite, à savoir : Dans le S.-E. de la ville (sur 22 eaux) 7, ou 32 p. c. — centre — (sur 11 eaux) 9, ou 82 p. c. — N. -O. — (sur 0 eaux) 0. 17, ou o2 p. c., dont les teneurs dépassent la limite : Dans le S.-E . (sur 22 eaux) 15, ou 68 p. c. — centre .... (sur 1 1 eaux) 2, ou 18 p. c. — N.-O . (sur 0 eaux) 0. ( 102 ) En prenant cette limite de Or,100, nous pourrons admettre toutes les eaux qui ne renferment pas des teneurs trop élevées en autres matières. Au besoin, on forcerait même la limite de Or,100. Comme la détermination de l’acide sulfurique a relativement peu d’importance et que les eaux de Louvain ne renferment pas d’hydrogène sulfuré, nous nous sommes souvent borné à opérer cette détermination qualitativement. Sont donc, du chef de la teneur en acide sulfurique : Bonnes ) Passables i . 48 P' C' Mauvaises . 52 p. c. Teneurs en résidu, d’évaporation. Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Grain - mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. « 56. R. de la Laie, p. pr. c. 0.350 VJ 13 7 oo. — — b. 0.380 66. Voer des Capucins, 0.410 • p. publ. 58. R. de la Laie, p. pr. c. 0.450 51. R. des Récollets, p. 0.500 priv. c. 52 R. Notre-Dame, p. 0.525 priv. 63. R. des Pénitentes, p. 0.5 iO publ. oT. R. de la Laie, p. pr. d. 0.550 65. R. de Bruxelles, p. 0.595 priv. 5i. R de la Laie, p. pr. a. 0.630 59. - - /. 0.660 49. R. des Récollets, p. 0.670 1 1 priv. a. ( 103 ) Teneurs en résidu, d’évaporation (suite). Partie Sud-Est de la ville. Centre ( partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. Gram- mes DÉSIGNATION DES EAUX Gram- DÉSIGNATION DES EAUX. Gram¬ mes (N° et provenance.) par 1 lit. ( N° et provenance.) par 1 lit (N° et provenance.) par 1 lit. 53. Marché au Poisson, 0.710 p. publ. 46. R. Vleminckx,p.priv. 0.780 4. ^Contre le cimetière, 0.840 74. R. de Tervueren, p. 0.840 p. priv. publ. 67. R. des Chevaliers, p. 0.840 publ. 49. R. de Namur, p. publ. 0.835 . n° 49. 45. R.Vleminckx,p.publ. 0.920 n° 48. 45. Vieux - Marché , p. 0.960 publ. n° 38. 4.045 50. R. des Récollets, p. priv. b. 4.000 6. R. Marie-Thérèse, p. publ. - 20. PI. de l’Université, p. 1.095 publ. 4.240 47. PI. Saint-Antoine, p. publ. 4.456 41. R. des Joy.-Entr., p. priv. c. 33. Sl-Quentin, p. publ. 4.250 n° 46. 2. PI. de Liège, p publ. 4.270 28. R. de la Station, p. 4.300 priv. d. 35. R. des Cordes, p. 4.303 publ. 44. R. des Corbeaux, p. 4.320 publ. 24. R. de Marengo, p. 4.323 priv. 22. R. de Tirlem. (R. de 4.330 la Monn.), p. publ. 29. R. de la Station, p. 4.355 \ priv. e. 1 y r 38. R. de Diest. p. publ. 1 4.420 i | | J i ( 104 ) Teneurs en résidu d'évaporation {suite). Partie Sud-Est de la ville. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit Centre ( partie basse). DESIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit, Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par I lit. 8. R. des Bogards, p. priv. b. 45. * Vieux -Marché , p. publ. n° 87. 8. R. des Bourgmestres, p. publ. n° 32. 36. R. des Poulets, p. publ. n° 35. 23. PI. du Peuple, p. publ. 18. R. de Perk, p. publ. n° 25. 10. R. des Joy-Entr., p. priv. b. 41. R. des Vaches, p. priv. a. 5. R. de Tirlemont. p. publ. u° 31. 43. R. des Vaches, p. priv. c. 4. R. des Bourgmestres (R. de Tirl.), p. publ. 37. PI. Marguer., p. publ. 7. ♦R. des Bogards, p. priv. a. 89. R. de la Cuiller, p publ. 12. R. de Tirlem. (R.Vle- minckx), p. publ. n° 12. 42. R. des Vaches, p. 2.230 priv. b. 9. *R. des Joy.-Entr., p. 2.550 priv. a. 21. *P1. de PUniversité, 2.6 p. priv. 40. *R. Saint-Martin, p.l 2.780 priv. 1.450 1.450 1.480 1.540 1.540 1.590 1.610 1.615 1.800 1.800 1.880 1.900 1.900 1.905 2.020 48. R. des Moutons, p. priv. 2.140 ( 105 ) Teneurs en résidu d’évaporation {suite . Partie Sud-Est de la ville. Centre ( partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par i lit. 13. R. de Tirlemont, p. 3.090 priv. 27. *R. de la Station, p. 3.1o0 priv. c. 26. * — — b 3.430 31. *R. du Chêne, p publ. 3.860 2o. *R. de la Station, p. 4.400 priv. a. Moyenne. . . . 4.802 Moyenne. . . . 0.704 Moyenne. . . . 0.840 En prenant pour limite tolérée 0T,500 par 1 litre, nous trou¬ vons que sur 59 eaux de puits de Louvain, 5, ou 8 p. c., ont des teneurs ne dépassant pas cette limite, à savoir : Dans le S.-E. de la ville (sur 41 eaux) ü. — centre — (sur 16 eaux) o, ou 31p. c. — N.-O. — (sur 2 eaux) 0. 54, ou 92 p. c., ont des teneurs dépassant Os1', 500. Parmi celles-ci, 32, ou 54 p. c., ont des teneurs inférieures à l?r,5Ü0, à savoir : Dans la partie S.-E . (sur 41 eaux) 20, ou 49 p. c. — centrale . . . (sur 16 eaux) 40, ou 63 p. c. — N.-O . (sur 2 eaux) 2. ou 100 p. c. 22, ou 38 p. c., ont des teneurs dépassant lsr,500. Sur ce nombre, 11, ou 19 p. c., ont des teneurs inférieures à 2sr,000 : Dans la partie S.-E . (sur 41 eaux) 11, ou 27 p. c. — centrale . . . (sur 16 eaux) 0. — N.-O . (sur 2 eaux) 0. ( 106 ) 11, ou 19 p. c., ont des teneurs dépassant 2er,000, à savoir : Dans la partie S.-E . (sur 41 eaux) 10, ou 24 p. c. — centrale . . . (sur 16 eaux) 1, ou 6 p. c. — N.-O . (sur 2 eaux) 0. On voit qu'avec la limite Or,oOO, on serait amené à déclarer mauvaises des eaux qui pourraient encore, pour l’ensemble de leurs qualités, être admises comme potables faute de mieux. Ces eaux sont comprises dans notre limite de ler,o00. Ce sont notamment : 62. R. de Bruxelles , p. prie., qui contient, à côté de Or,o9ô de résidu fixe, une quantité de chlore dépassant peu les limites, et qui ne renferme pas de matières animales ni d’autres sub¬ stances nuisibles ; 20. PI. de 1* Université , p. publ., dont l’acide azotique et le chlore ne dépassent les limites que dans des proportions accep¬ tables ; 19. R. de Namnr, p. publ., 19; lo. R. Vleminckx, p. publ.; 26. R. de la Station, p. priv. d. Loin de nous toutefois l’intention de ranger parmi les « bonnes » les eaux qui laissent un résidu dépassant la limite de Or,oOO. Nous ne les admettons que comme « passables » ou pouvant servir faute de mieux, et à condition que des ana¬ lyses répétées n’y aient jamais décelé la présence de matières organiques d'origine animale non brûlées, c'est-à-dire que ces eaux ne renferment pas plus de Or,ObO de matières organiques, soient exemptes d’acide azoteux et d’ammoniaque et ne dégagent pas d’odeur azotée lors de la calcination du résidu. Nous avons ici : 8 p. c. o4 — 38 - Bonnes . Passables Mauvaises ( 107 ) Dureté. Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N’ et provenance.) Degrc hydro- tira. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Degré hydro- tim. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Degré hydro- tim. SI. R. des Récollets, p. 9 priv. c. 49. * — — a. 11 S6. R. de la Laie. p. pr. c. 20 63. R des Pénitentes, p. publ. 2i 57. R. de la Laie. p. pr. d. 26 58. — — e. 30 66. Voer des Capucins, p. publ. 33 71. R. de Tervueren, p. publ. 33 59. R. de la Laie, p. pr. /. 34 oô. — — b. 34 o4. — — a. 34 53. Marché au poisson, p. publ. O f, 04 46. R. de Paris, p. priv. 35 52. R. Notre-Dame, p. 36 priv. 6. R. Vleminckx, p.priv. 38 R. Vieux - Marché , p. publ. n° 38. 40 o. R. des Cordes, p. publ. 41 9. *R.des Joy.-Entr.. p. 43 65. R. de Rruxelles, p. 43 priv. a. priv. 61. R. de Malines, p. 44 | priv. a. 6L R. de la Fontaine , p. publ. 45 68. R. du Souci, p. publ. 45 ( 108 ) Dureté [suite). Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° el provenance.) Degré hydro- tim . DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Degré hydro- lim. 20. PI. de l’ Université, p. 46 publ. 80. R. de Savoie (R. de 46 Tirlemont), p. publ. 19. R. de Namur, p. publ. 48 n° 19. 8. R. des Bourgmestres, 49 p. publ. n° 32. 32. R. de la Monnaie, p. 50 publ. n° 23. 28. R. de la Station, p. 51 priv. d. 33. S^-Quentin, p. publ. 52 n° 46. 1. ^Contre le cimetière, 53 p. priv. 50. R. des Récollets, p. 54 priv. b. 11. R. des Joy.-Entr , p. 56 47. PI. Saint-Antoine, p. 56 priv. c. publ. 2. PI. de Liège, p. publ. 56 37. PI. Marguer., p. publ. 57 4. R. des Rourgmestres 57 (R.deTirlem.), p. publ. 38. R. de Diest, p. publ. 58 22. R. de Tirlem. (R. de 58 la Monnaie!, p. publ. 44. *Yieux - Marché , p. 59 publ. n° 37. 24. R. de Marengo, p. 60 priv. 14. R. des Corbeaux, p. 61 publ. o. R. de Tirlemont, p 62 publ. n° 3t. 43. R. des Vaches, p 64 priv. c. Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Degré hydro- tim. 69. R. des Dominic. irl., p. publ. n° 67. ( 109 ) Dureté {suite). Partie Sud-Est de la ville. Centre (partie basse). Partie Nord-Ouest. DÉSIGNATION DES EAUX. (1S0 et provenance.) Degré hydro- tim. DÉSIGNATION DES EAUX. (N® et provenance.) .Degré hydro- lim. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Degré h ydro- tim. 29. R. de la Station, p. 64 priv. e. 40. *R. Saint-Martin, p. 65 48. R. des Moutons, p. 65 priv. priv. 6. R Marie-Thérèse, p. 67 publ. 40. R. des Joy.-Entr., p. 68 priv. b. 48. R. de Perk, p. publ. 68 n° 25. 23. PI. du Peuple, p. publ. 68 7. *R. des Bogards, p. 72 priv. a. 8. - - b. 76 39. R. de la Cuiller, p. 76 publ. 44. R. des Vaches, p. 76 priv. a. 42. R. de Tirl. (R. Vlem.), 80 p. publ. n° 42. 34. *R. du Chêne, p. publ. 80 26. *R. de la Station, p. 88 priv. . b. 25. * — — a. 91 36. R. des Poulets, p. 96 publ. n° 35. 43. R. de Tirlemont, p. 104 priv. Moyenne. . 60 Moyenne. . . 35 Moyenne. . . 43 ( 110 ) Dureté. — Sur 61 eaux examinées, 6, ou 10 p. c., ont une dureté qui ne dépasse pas la limite de 32 degrés 1 : Dans le S.-E. de la ville (sur 39 eaux) 0. — centre — (sur 19 eaux) 6, ou 32 p. c. — N.-O. — (sur 3 eaux) 0. 55, ou 90 p. c., ont une dureté supérieure à 32°. Parmi ces dernières, 39, ou 64 p. c., ont une dureté comprise entre 32° et 64°, à savoir : Dans le S.-E. de la ville (sur 39 eaux) 24, ou 62 p. c. — centre — (sur 19 eaux) 12, ou 63 p. c. — N.-O. — (sur 3 eaux) 3, ou 100 p. c. 16, ou 26 p. c., ont une dureté supérieure à 64°; et Ton en compte 13, ou 21 p. c., dont la dureté ne dépasse pas 90° : Dans le S.-E. de la ville (sur 39 eaux) 12, ou 31 p. c. — centre — (sur 19 eaux) 1. ou o p. c. — N.-O. — (sur 3 eaux) 0. 3, ou 5 p. c., dont la dureté dépasse 90° : elles sont situées dans le S.-E. de la ville (3 sur 39, ou 7 p. c.). De même que pour le résidu d’évaporation, il faudra, en ce qui concerne les eaux de puits de Louvain à ranger dans la catégorie de « passables », admettre des limites un peu larges, soit 64°; et l’on pourrait même dans certains cas forcer encore cette limite. Seraient ainsi, du chef de la dûreté : Bonnes . 10 p. c. Passables . 64 — Mauvaises . 26 — 1 Rappelons que: 1 degré français (Boutron et Boudet) corresp. à 0sr,010 de carbonate alcalino-terreux, 1 — allemand correspond à . 0sr,010 d’oxvde alcalino-terreux, 1 — anglais correspond à . 0sr,0076 de carbonate alcalino terreux par 1 litre d’eau. De sorte que les équivalents sont : Degré français, i. Degré allemand, 0,56 Degré anglais, 0,76. Nombre d’eaux (pour cent) ayant des teneurs ( 111 ) Rapprochons les uns des autres, dans un tableau comparatif, les rapports centésimaux que nous venons d’établir. Les chiffres inscrits dans les diverses colonnes indiquent donc, pour les trois parties et pour l’ensemble de la ville, les nombres d’eaux pour cent appartenant aux différents types du chef des teneurs en matières diverses. Ne dépassant : pas les limites ordin. Comprises l entre les limites ) ordin. ) et nos limites. ( Dépassant i nos limites dans ) une ) certaine mesure. | Dépassant de beaucoup nos ' limites. i Mat. org Acide azo¬ teux. Ammo¬ niaque. Acide azo¬ tique. Chlore. Acide sulfu¬ rique. Résidu fixe. Dureté. S.-E. de la ville. 39 71 67 0 0 32 0 0 Centre — 66 94 62 39 31 82 31 32 N.-O. — 40 60 60 0 0 0 0 0 Sur l'ensemble. 47 76 6o 9 8 48 8 10 S.-E. de la ville. . • . . . . 0 17 , . 49 62 Centre — . . • • • . 31 38 . . 63 63 1 o É5 • . • • . • 20 40 . . 100 100 Sur l’ensemble. • • • • • • 9 24 • • 34 64 S.-E. de la ville. 4 2 17 24 13 38 68 27 31 Centre — 20 0 31 lo 2o 18 0 O O 1 6 i id 60 20 0 40 20 0 0 0 Sur l’ensemble. 38 13 24 14 33 o2 19 21 S.-E. de la ville. 18 12 9 87 4o 24 7 Centre — 14 6 7 lo 6 • • 6 0 N.-O. - 0 20 40 40 40 • 0 0 Sur l’ensemble. lo 11 11 68 3o • • 19 v 0 Comme on a pu le voir, parmi les eaux de puits de Louvain il y en a un certain nombre qui sont notoirement influencées par des circonstances tout à fait locales ou accidentelles. Ce sont, entre autres : a. Lessivage ou chute directe dans les puits de matériaux de construction, provenant de démolitions, bâtisses nouvelles, etc. 26. R. de la Station, p. priv. a; 26. — — b ; 27. — — c; ( 112 ) 21. PL de r Université, p. priv. ; 9. R. des Joyeuses- Entrées, p. priv. a ; 7. R. des Rogards, p. priv. a. b. Voisinage actuel ou ancien de fabriques de produits chi¬ miques : 51. R. du Chêne, p. publ. (ancienne saline); 21. PL de L Université, p. priv. (ancienne saline); 40. R. Saint-Martin, p. priv. (tannerie). c. Proximité de dépôts de matières animales ou végétales : I. Contre le cimetière, p. priv. ; 44. Vieux Marché, p. publ. n° 57. d. Proximité de latrines, égouts, etc., dont l’étanchéité peut laisser à désirer : 49. R. des Récoll et s, p. priv. a. Dans ces divers cas, les eaux subissent manifestement des influences de voisinage tout à fait extraordinaires. Ainsi les puits de 51. R. du Chêne, p. publ., et 21. PL de VUniversité, p. priv., reçoivent des eaux chargées de chlorure sodique provenant d’une ancienne saline qui était située à peu de distance, ce chlorure sodique entraînant d’ailleurs avec lui les autres sels renfermés dans le sol. Les puits qui corres¬ pondent aux analyses n° 44 et n° 45 sont situés aux deux extré¬ mités d’une même place (Vieux Marché). La pompe 37, qui est plus près des habitations et qui est presque constam¬ ment entourée d’un marché public, renferme beaucoup plus d’acide azotique, de chlore, de matières organiques et de matières fixes que la pompe 38 ; il est évident que la première est directement influencée par les circonstances indiquées. L’eau de 55. Marché au Poisson, p. publ., exposée à des influences analogues, contient à certains moments de l’ammo¬ niaque ainsi qu’une quantité assez forte de matières organiques, acide azotique, chlore, etc. ( 113 ) Les variations qui peuvent se produire dans ces influences locales se reflètent dans les changements éprouvés aux di¬ verses époques par la composition des eaux. (Voir l’annexe au tableau I.) En ce qui concerne ces changements, on remarquera qu’ils sont pour certaines eaux assez fréquents et assez accentués : ils ont lieu d’une année, d’une saison ou même d’un mois à l’autre ; et la teneur en éléments divers varie parfois du simple au double ou même dans des proportions plus considérables encore. Sont particulièrement sujettes à variation les eaux de : 2. PL de Liège, p. publ. (mat. organ., dureté, ac. azotique, chlore, etc.); 12. R. de Titlemont ( R . Vleminckx) , p. publ. (mat. organ., ac. azotique) ; 15. R. de Tirlemont, p. priv. (ac. azotique, résidu d’évapo¬ ration) ; 18. R. de Perl', p. publ. (mat. organ.) ; 22. R. de Tirlemont (R. de la Monnaie), p. publ. (mat. organ.) ; 24. R. de Marengo, p. prie. (ac. azotique, chlore, dureté); 5t. R. du Chêne, p. publ. (mat. organ., chlore). Se font au contraire remarquer par la constance relative de leur composition les eaux de : 20. PI. de V Université , p. publ.; 22. R. de la Monnaie, p. publ. n° 25 ; 45. Vieux Marché, p. publ. n° 58 ; 66. Voer des Capucins, p. publ.; 5. R. de Tirlemont, p. publ. n° 51. Les variations que peut subir la composition d’une eau sont dues, soit comme nous le disions tantôt à des changements survenus dans les influences locales, soit à un épuisement plus ou moins rapide, soit enfin aux circonstances météorologiques (pluies abondantes, sécheresse prolongée). Lorsqu’on a affaire à une eau qui à un moment donné ne renferme pas de matières caractérisant les substances d’origine animale, notamment à l’état de putréfaction, il faut vérifier avec un soin tout particulier si ces matières ne s’y sont pas ren- Tome XXXVII. * 8 ( 114 ) contrées au moins une fois, ne fût-ce qu’en quantité minime, à quelque autre époque où cette même eau aurait été analysée. En effet, il serait alors à craindre que la présence de ces souil¬ lures ne se répétât à certains moments et n’occasionnât la propagation des germes pathogènes. Nous en venons à l’appréciation générale des eaux de puits ordinaires de Louvain et à leur répartition entre les trois catégories de « bonnes », « passables, faute de mieux » ou « médiocres », et « mauvaises ». Nous nous reportons pour cela aux considérations que nous avons développées dans la partie générale de cette étude, et nous nous basons directement sur les résultats d’analyses que nous venons d’indiquer et de commenter. Les eaux dont on sait que la souillure est au moins en grande partie accidentelle et qui peut-être ont été précisément appor¬ tées à analyser par suite de cette circonstance, ne doivent évidemment pas entrer en ligne de compte alors qu’il s’agit d’examiner d’une manière générale la nature des eaux de puits de Louvain. Notons toutefois que ces cas accidentels pourraient se présenter pour toutes les pompes en général. Il est aisé de reconnaître que la grande majorité des eaux de puits de Louvain se trouvant dans des conditions supposées normales ont une teneur trop élevée en acide azotique, chlore, acide sulfurique et résidu d’évaporation. Ainsi, dans la partie S.-E. (partie haute) de la ville on note tout particulièrement des teneurs excessives en résidu d’éva¬ poration, acide azotique, acide sulfurique, chlore, etc., et une très grande dureté. Les eaux mêmes qui, en raison de leur éloignement de toute cause extérieure d’altération, peuvent être prises comme types pour cette partie de la ville, par exemple 28. R. de la Station, p. priv. d, située dans un terrain cultivé mais non habité encore au moment de la prise d’essai, présentent des teneurs assez élevées en résidu d’évaporation et des teneurs en chlore et en acide azotique dépassant de beau¬ coup les limites les plus larges. ( us ) Quant aux eaux du centre (partie basse) de la ville, elles sont le plus souvent souillées par la présence en quantité considé¬ rable de chlore, acide azotique et matières organiques. Aucune eau de puits de Louvain ne peut être déclarée abso¬ lument bonne. La première catégorie ne comprend que les moins mauvaises ou celles qui sont relativement bonnes. Ainsi, parmi les meilleures : 56. R. de la Laie , p. priv . c, demanderait à être vérifiée, en même temps que les eaux des puits situés dans le voisinage, au point de vue de la teneur en résidu fixe, du degré de dureté, etc. ; 66. Voer des Capucins, p. publ., est sujette à varier de compo¬ sition, et l’acide azotique y a été trouvé une fois trop abondant; 51. R. des Récollets , p.priv. c, renferme trop d’acide azo¬ tique; 65. R. de Rruxelles, p. priv., contient trop de chlore et les variations y sont à craindre ; 52. R. Notre-Dame, p. priv., renferme des traces d’ammo¬ niaque qui inspirent des doutes au sujet de sa qualité. Classifions successivement toutes ces eaux t, en nous basant d’abord sur les maxima généralement admis, et ensuite sur les limites plus reculées que nous avons proposées pour la partie basse de la Belgique. (Voir les tableaux ci-après.) 1 II est entendu quejpous excluons de cette classification les eaux dont la qualité est notoirement influencée par des circonstances locales ou acciden¬ telles. Nous n’y comprenons pas non plus les eaux dont l’analyse n’a pas été assez complète, comme celles qui sont renseignées au tableau général sous les nos 17, 54, 42, 46, 49, 57, 58, 59, 60, 61, 62. ( 116 ) Classification des eaux de puits ordinaire! En se basant sur les maxima géïxéx*alercLen.t admis. QUALITES. Partie S.-E. de la ville. I Centre (partie basse). Partie N.- O. de la ville. Bonne. 19. R. de NTamr, p. publ. n° 19. Passables W0 pj de l’Université, p. publ. ou / médiocres. , 28. R. de la Station, p, priv. d. 15. R. Vient., p. publ. n° 18. 22. R. de Tirlemont (R. de la Monnaie), p. publ n° 28. 80. R deSav.(R.deTirl.),p.pu. 48. Vieux-Mché, p. publ. n° 38. 3. R. d. Rourgm.,p.pub.n°32, 18. R. de Perk, p. publ. n° 23. 11. R. des Joy.-Entr., p.priv. c. 33. Sl-Quent., p. publ. n° 46. 38. R. de Diest, p. publ. 32. R. de la Mon., p. publ. n° 23. 10. R. des Joy.-Entr., p. priv. b. 29. R. de la Station, p. priv. e. 4. R. d. Bourgm. (R. de Tiri.), p. publ. Ilauvaiscj./'U. R. des Corbeaux, p. publ. 5. R. de Tirl., p.publ. n°31. 13. R. de Tirlemont, p. priv. 41. R. des Vaches, p. priv. «. 43. — — c. 37. PI. Marguerite, p. publ. . 39. R. de la Cuiller, p. publ. 6. R. Marie-Thérèse, p. publ. 24. R. de Marengo, p. priv. 8. R. des Bogards, p. priv. b. 36. R. desPoul., p publ. n°35. 35. R. des Cordes, p. publ. 16. R. Vleminckx, p. priv. 23. PI. du Peuple, p. publ. 2. PI. de Liège, p. publ. 12. R. de Tirlem. (R. Vle¬ minckx), p. publ. n° 12. 56. R. de la Laie, p. priv. e. 66. Voer des Capuc., p publ. 51. R. des Récoll.,p. priv. c 63. R. de Bruxelles, p. priv. 52. R. Notre-Dame, p. priv. 54. R. de la Laie, p. priv. a. 53. Mché au Poisson, p. publ. 47. PI. Sf- Antoine, p. publ. 46. R. des Moutons, p. priv. 55. R. de la Laie, p. priv. b. 63. R. des Pénitentes, p.publ. 50. R. des Récollets, p.priv. b. 64. R. de la Fontaine, p. publ, 71. R de Tervueren, p.publ I 69. R. des Dont, irl., p. publ 70. II. des Nains, p. publ. 67. R. des Chevaliers, p. pub 68. R. du Souci, p. publ. r ( -i-n ) !e Louvain d'après J’enseniMe de leurs qualités. En se Tbasant sur nos limites élargies. JALITES. Partie S.-E. de la ville. I Centre (partie basse). I Partie N. -O. de la ville mines. 56. R. de la Laie, p. priv. c. 66. Yoer des Capuc., p. publ. 51. R. des Récoll., p. priv. c. issables ou ûliocres. 19. R. de Namur, p. publ. n° 19. 1 20. PI. de l’Université, p. publ. 28. R. de la Station, p. priv. d. 15. R.Yleminckx, p.publ.n0 18. 22. R. de Tirl. (R. de la Monn.), p. publ. n° 28. ^30. R. de Sav. (R. de Tirl.),p. pu. 1 45. Yieux-Marché,p.pub.n°38. f 3. R. d. Bourgm., p. pub. n° 32. 18. R. de Perk, p, publ. n° 25. ; 11. R. des Joy.-Entr., p. priv. c. 65. R. de Bruxelles, p. priv. 52. R. Notre-Dame, p. priv. 33. S'-Quentin, p. publ. n° 46. ; 38. R. de Diest,p. publ. 32. R. de la Mon., p. publ. n° 23. 10. R. des Jov.-Entr., p. priv b. 29. R de la Station, p. priv. e. 4. R. des Bourgm. (R. de Tirl.), p. publ. 14. R. des Corbeaux, p. publ. 5. R. de Tirl., p. publ. n° 31. 13. R. de Tirlemont, p. priv. 141. R. des Yaches, p. priv. a. 43 — — c 37. PI. Marguerite, p. publ. 39. R. de la Cuiller, p. publ. 6. R. Marie-Thérèse, p. publ. 24. R. de Marengo , p. priv. 8. R. des Bogards, p. priv. b. 36. R. des Poul., p.publ.n0 35. 35. R. des Cordes, p. publ. 16. R. Yleminckx, p. priv. 23. PI. du Peuple, p. publ. 2. PI. de Liège, p publ. 12. R. de Tirlem. (R. Ylem.), I p. publ. n° 12. 54. R. de la Laie, p. priv. a. 53. Mehé au Poisson, p. publ. 47. PL S1- Antoine, p. publ. 46. R. des Moutons, p. priv. 55. R. de la Laie, p. priv b. 63. R. des Pénitentes, p. publ. 50 R. des Récoll., p. priv. b. 64. R. de la Fontaine, p. publ. 71. R. de Tervueren, p. publ. 69. R. des Dom. irl., p. publ. 70. R. des Nains, p. publ. 67. Iî. des Chevaliers, p. publ. 68. R. du Souci, p. publ. ( H8 ) Le résultat de cette classification nous montre une fois de plus que pour Louvain plusieurs des maxima généralement admis doivent être forcés considérablement; et nous aurons tantôt la même observation à faire pour toute la partie basse de la Belgique. Voici comment se répartissent dans les diverses parties de la ville, entre les puits publics et les puits privés, les trois catégories d’eaux établies d’apres nos limites : r Partie S.-E. de la ville . . . Bonnes. . < Centre (partie basse) . . . . I Partie N.-O de la ville. . . Ensemble de la ville. / Partie S.-E. de la ville . . . Passables l on / Centre (partie basse) . . . . médiocres. / \ Partie N.-O. de la ville . . . Ensemble de la ville. r Partie S.-E. de la ville . . . Mauvaises. ^ Centre (partie basse) . \ Partie N.-O. de la ville. . . Ensemble de la ville. Totaux généraux. PUITS PUBLICS. PUITS PRIVÉS. i ENSEMBLE . des ' puils. 0 0 0 il p. c. 4 p. c. 6 p. c. 0 0 0 2 p. c. 4 p. c. 6 p. c. 16 p. c. 4 p. c. 20 p. c. 0 4 — 4 — 4 - 0 4 - 20 p. e. 8 p. c. 28 p. c. 28 p. c. 16 p. c. 44 p. c. 8 - 8 - 46 — 6 — 0 6 — 42 p. c. 24 p. c. 66 p. e. 64 p. c. 36 p. c. 100 p. c. i ( 119 ) 2. Eaux de puils ordinaires de diverses localités eu dehors de Louvain. En se plaçant au point de vue de l’hygiène publique et en se basant à la fois sur la géologie et la géographie physique de la Belgique, on peut, avec M. G. Dewalque t, diviser comme suit notre pays en un certain nombre de circonscriptions natu¬ relles et régions distinctes : Zone littorale . . . . \ Zones des deux Flandres et de la Campine (région I sablonneuse) . ) Basse Belgique. Zones du Hainaut, du Brabant et de la Hesbaye (région j limoneuse) . ' Zone de la vallée de la Sambre et de la Meuse 2 . . j Zones de l'Entre-Sambre-et-Meuse, du Condroz et ( Moyenne Belgique, du plateau de Herve . / Zone de l’Ardenne . . Haute Belgique. Zone du bas Luxembourg. Parmi les eaux de puits de diverses localités de la Belgique que nous avons examinées et dont la composition est rensei¬ gnée dans le tableau II ci après , la plupart appartiennent à la basse Belgique, quelques-unes à la moyenne et à la haute Bel¬ gique. 1 Rapport sur la division de la Belgique en circonscriptions naturelles, par le Dr G. Dewalque, professeur à l’Université de Liège, président du Con¬ seil de salubrité publique de la province de Liège, etc. — Bulletin de la Société royale de Médecine publique du royaume de Belgique, 4e fascicule, t. I, 1878, pp. 327-337. 2 La Société royale de Médecine publique divise aujourd’hui cette zone en deux : la zone du Centre et la zone du pays de Liège. II. — Eaux de puits ordinaires ' CARACTÈRES DURETÉ TENEUR (EN GRAMME l’ordre, PROVENANCE. DATE. physiques et organoleptiques. PERSIS- Acide Acide Ammo- — - V O Z TOTALE- TANTE azo¬ tique. azoteux. niaque. Chlore j 1 I MAXIM A généralement ail mis. . . O CS CO • 0 027 0 0 0.035 1 Hasselt, R. Vieille. . p. pub. Déc. 1876 Avril 1877 Claire, transp., qqs Hoc. lerrug ; inod. 74° 0.087 . . . • • • 0.465 2 — Grand’Place, — — Claire, pe lits flocons ferrug ; inod.; sav. normale. 58 0.015 . . . • • • 0.299 i 3 — R.desCheva- — liers, — Claire, floc. rouges; couleur jaunâtre; odeur de gaz. 69 0.048 • • • • • • 0.255 4 — Marché au Bois — — Claire, rares flocons jaunâtres; saveur normale. 48 0.061 • • • 0.238 v O — Près de l’Athén. - — Dépôt goudronneux; odeur de latrines et de gaz. 70 0.008 • • • 0.150 6 — R.deMaestr., — — Claire, dépôt rouge; incol., inod., bou¬ chon noirci. 58 0.044 • • • 0.132 7 — R. d’Une per- — — Claire , peu de Hoc. rouges; coul. jau nàtre, inod. 63 0.070 • • • 0.361 1 sonne, 8 — R. du Dénier, — — Claire, qqs floc. rou¬ ges; od. fétide, goût de moisi. 69 0.030 • • • 0.355 9 — R. des Récoll., — — Claire, floc. tr. rares; incol , inod., saveur normale. 71 0.032 • • • 0.396 10 — Paards Denier, — - — Claire, floc. rouges; coul jaunâtre , od. fétide faible. 70 0.039 • • • 0.308 11 — R. Isabelle — — Flocons rouges ; od fétide, saveur ma¬ récageuse. 47 0.260 • » » 0.230 12 — PrèsVogelzang,— — Floc. rouges nbond.; od.deHsSetdegaz 58 0.014 • • • 0.501 Moyennes des nos 1-12. 63° 0.059 . . . O CO O CO 13 Jemappes, p. priv . Mars 1881 Normaux. 32° GO O 0.425 0 Un peu. 0.284 14 Longcliamps, p. priv. a. . . Juin 1880 Id. 30 19 0.175 Traces. 0 0.100 15 - b. . . — Id. 36 21 0.132 0 Traces. 0.200 16 Tirlemont, p. priv . Mars 1881 Id. 46 32 0.150 0 Peu. 0.145 17 Winghe-S^Georges, p. priv. Juill. 1873 Id. • • • * • • • . 0 0 0.105 (*) Observations microscopiques. — Nos 14 et 15. Cellules végétales, débris organiques, qqs bactérie ù "ffl (le diverses localités ,R 1 LITRE). icide sul- irique. « i.t‘ Hydro¬ gène sulfuré. Matières orga¬ niques. CARACTÈRES DU RÉSIDU D’ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. Quantité en gr. par 1 lit. Aspect. Effets de la calcination. Composition. 0.100 ).385 ).390 3.443 ).047 ).014 ).500 4.424 1.502 ).478 ).488 ).071 3.509 0.357 ü 0 0.040 0 0.007 0 0 0.050 Traces dout. 0.0007 0.0017 0 3.013 3.014 3.072 0 0 0.050 0.072 0.082 0.263 0.139 0.250 0.046 0.109 0.105 0.087 0.085 0.183 0.059 0.121 0170 0.020 0.020 0.185 0-500 2.390 1.860 2.300 1.480 1.500 2.210 Jaune avec points noirs. Jaune-orangé. 1.780 j Jaune -rougeât. 2.150 1.970 1.880 1.200 2.050 1.900 4.100 0.627 0.747 1.100 0.640 Gris-jaunâtre. Jaune-noirâtre. Jaune-rouge avec taches brun foncé; aig. cristallines. Jaune. Noircit peu. Brunit assez. Noircit fortement. Noircit assez. Noircit fortem'; od. forte, azotée. Noircit peu. Noircit, ne fond pas; od. empyr. Noircit un peu, fond ; od. faible. Noircit fort ; od. ass. forte. Ass. Si02, P203, K; peu Fe; pas Mn. Peu Si02; P203 (■?); Fe, K. Bcp Si02, Fe; peu K ; pas P203. Bcp Fe, Na ; ass. K, Mn, S i 0 2 ; traces P203. Un peu Si02 ; pas P203. Ass. Si02, K, Fe, Mn; pasP203 K, Si02; traces P203. Bcp Fe ; ass. Mn ; un peu K, Na, Si02 ; pas P203. Ass. Si02, Fe, K; pas Mn ni P203. Fe, K, Si02; pas P203. Fe. Blanc. Noircit, puis blan¬ chit; od. empy- reumatique. Noircit. Bcp Si02 ; ass. Na, K. P203; pas Mn. Bcp K, Na; traces Fe; pas P203. REMARQUES diverses. C1) infusoires. ( 122 ) II. — Eaux de puits ordinaires DURETÉ TENEUR (EN GRAMME 1 CARACTÈRES d’ordre PROVENANCE. DATE. physiques et PERSIS- Acide Acide Ammo- O TOTALE. azo- Chlore. organoleptiques. TANTE. tique. azoteux. niaque. 3! AXI11 A généralement admis. . . 32" • . 0.027 0 0 0.035 18 Bruges . Juill. 1873 Floc. blancs; autres 44 14 0.160 0 0 0.056 caract. normaux. 19 Blankenberghe . Sept. 1881 34 12 0.930 0.00016 0.0004 0.056 20 Bruxelles. R. Sle-Catherine. Juin 1873 40 v 0 0.126 21 — R. du Remorqueur. Août 1880 52 • • 0.165 0.0004 0 0.075 22 R. d’ Argent .... Juill. 1873 Qqs légers flocons; saveur normale. 48 O O 0.121 23 — R. de Loxum . . . Id. Claire ; odeur et sa- 50 25 0.372 0.0001 0 0.112 veur de moisi. 24 _ 9 Déc. 1883 . 50 • • 0.112 0 Traces dout. Peu. Moyennes des nos 20-24. 48 II 0.283 0.00017 Traces dout. 0.185 25 Ixelles . Juill. 1873 Juin 1873 48 58 17 0.212 0.0010 0 0.084 26 S'-Josse-ten-Noode . Floc. color. ; goût 21 0.056 0.0006 0 0.133 particulier. 27 Malines. p. priv . Juill. 1880 47 • • 0.032 0 0 0.110 4 28 Aerschot, p. priv . Avril 4873 Troub., dépôt brun, saveur fade , un peu odor. 7 • • Traces 0 0.0001 Traces. 29 Hamme-Mille, p. priv. a. . . Mars 1873 , t 32 0.006 0 0 0.010 Claire, léger dépôt' blanc, od. de moisi;' 30 -b . . Id. sav. particulière, f 29 • • 0.035 0 0 0.005 31 Kerckom, p. priv . Août 1881 Claire, transp., pas de dépôt; inod-, 28 . 0.091 Traces. 0 0.120 sav. norni. 32 Lubbeek, p. priv . Déc. 1883 44 • • 0 0 0 0.173 33 Wygmael, p. priv . Nov. 1870 Claire, saveur d’eau de pluie. 24 6 • • • 0 Peu. • • • 34 Héverlé, p. priv. 1 . Janv. 1872 51 • • • • • / 0 0 0.280 é A 33 Liège, labor de l’Université. Août 1873 . • • • • 0.030 • • • • • • 0.017 36 — R. Florimont . Id. 0.070 ! 1 Voir aussi plus loin « Eaux de sources ». ( 123 ) Q ^= e diverses localités (suite). î 1 LITRE). CARACTÈRES DU RÉSIDU D’ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. REMARQUES :idc Hydro- Matières Quantité Effets ul- gène orga- en gr. Aspect. de la Composition . diverses. ique. sulfuré. niques. par 1 lit. calcination. 100 0 0.050 0.500 • • 0 0.125 0.720 Jaunâtre. Noircit fortement. Bcp K; ass. P203; peu Mn. . 015 0 0 0.170 1.920 0.730 Jaune, hygrosc. Sec. Noircit, blanchit difficilement. Noircit un peu; blanchit très lentement. Bcp Na, Moy1 K, Mn; peu P203; pas Fe, SiOo. Bcp Mn; P203; K (Ca, Na). . 260 0 0.275 0.245 140 0 . . . 1.090 Jaunâtre. Noircit. P0O5, K, Na; pas Mn. . • • 0 0.060 1.390 Assez blanc, un peu hygrosc. Noircit peu. Bcp K, Na, Ca; traces Mn. . SS. 0 0.030 0.930 .105 0 0.126 0.875 • • 0 0.095 0.555 Mov' PoOg , K; un peu Mn. • • • • • 160 0 0.125 1.340 Hygrosc. Ne noircit pas. Ca, Na, K; traces P203; Mn? • • • • • .200 0 0.025 0.880 .SS. 0 Àss. 0.193 • Noircit fortement; perte de poids : = 0,1U0. Fe, Ca, K, P203. Communication avec eaux decui sine voisine. • • 0 0.010 0.390 .... Jaunit un peu; pas d’odeur. Bcp K, Na. . • • 0 0.007 0.435 . . . . Noircit; pas d’od. Bcp K; pas Mn. . iSS. 0 0.190 0.950 Jaune pâle. Id. Peu Si02. . peu. 0 0.082 0.900 • • • • Noircit fortement. • • • • • 0.001 0.310 • • • • Perte de poids : = ü,010. .076 • • • • • • 1.735 Blanc, sec, cris¬ tallin. Noire., blan. facil., pétille, brûle; Perte de poids : = 0,210. Bcp K, Ca, Na; traces 1\>03; Mn? . .10 0 0 0.465 0.655 Blanc. Jaunit un peu sur les bords , blan¬ chit lentement. Ass. Na, K; traces Mn , P205. . .080 0 • • • 0.815 Blanc, sec. Noircit, blanchit facilement. Bcp Mn,Fe, Na, K; peu P203; pas Si02. . II. — Eaux de pui(s ordinaires 1 CARACTÈRES DURETÉ =■ TENEUR (EN GRAMME Nu d’ordre PROVENANCE. BATE. physiques et organoleptiques. TOTALE. PERSIS¬ TANTE. Acide azo¬ tique. Acide azoteux. Ammo¬ niaque. Chlore MAXIM généralement admis. . . O CM CO : . 0 027 0 0 0-031 [ 3" Thieu . Déc. 1871 40 • • • • • Traces. Traces. 0 38 Yonêche, p. publ . Août 1881 Caract. normaux. • • • • . . . Peu. 0 . . . 39 — P- Priv . Id. Id. • • . • • • • Peu. Bcp. 0.02S 40 Hamoir, p. priv . Juill. 1873 Id. • • • • 0.008 0 0 0 41 Beauraing, p. priv . Déc. 1872 id. 19 j 42 Environs de Dinant (terrain schisteux). Avril 1878 Id. 27 17° ! 43 Ibid, (terrain calcareux). Id. Id. 30 12 ! 44 Dinant . Id. Id. 36 16 0.135 • • • • • • 0.120 ! 4d Anvers, p. priv . Déc. 1876 92 32 0.154 46 — ancienne enceinte. . 1879-1882 80 48 0.132 Peu. Bcp. 0.285 47 — nouvelle — . . ( 75 43 0.118 Traces. Peu. 0.102 1 - — ( 125 ) e diverses localités {suite). 1 1 LITRE). CARACTÈRES DU RÉSIDU D’ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. ide Hydro- Manières Quantité Effets REMARQUES al- gène orga- en gr. A spect. de la Composition. diverses. iqae. sulfuré. niques. par 1 lit. calcination. .100 0 0 050 0.500 . . 0 0 . . . 0.295 Jaune, tr. pâle. Noircit, puis blan¬ chit. Pas SiOo. . • • lTn peu. . . . 0.340 • • 0 0.050 0.715 Sec. Jaunit, noircit, blanchit ass. vile. Moy1 Na, Ca, K; Mn; peu P20s; traces Fe; pas Si02. 0 0 0.021 0.670 Hvstosc. o c Noircit, faible od. animale. Mn. a a a • a 068 0 0.005 0.920 Moyennes d’ana¬ lyses pratiquées industriel à Dî¬ nant. • • 0 0.160 1.500 Pas P203. • • a a a • • • * • 0.120 0.105 1.520 1.310 . Moyennes d’ana¬ lyses pratiquées par M. le Dr Van Melckebeke, a An¬ vers. ( 126 ) En groupant ou classifiant, ces eaux, d’abord au point do vue do tour toncur on matières diverses, puis au point do vue général de leur admissibilité dans l'alimentation, nous dis- tinguerons entre les eaux de c1 moyenne et liante Belgique. la basse Belgique et celles de la Teneurs en matièros organiquès. Basse Belgique. Moyenne et haute Belgique. UF,S IG N AT ION DK. S EAUX. Gram- DÉSIGNATION DES EAUX. Grain- ( N* et prévenance.) par 1 Ut. (N'' et provenance.) par 1 lit. 33. Wvgmael, p. prix . 0.001 .7y | Hamme-Mille, p. jinv. . . . 0.008 44. Binant . 0.005 1 A 7 jv.- < Longcliamps, p. prix . 0.050 4t. Beauraing, p. priv . 0.051 57 lUalim's n nriv . 0.055 55 ïaihhnak n nriv . 0.085 40. Hamoir, p. priv . 0.050 55. lxelles . 0.095 47. Anvers uiouv. enceinte). . . 0.105 4b. — (anc. — ). . . Uasselt, p. publ . 0.150 0.151 5b. Saint-Josse-ten-Noode . . . 0.455 18. Bruges . 0.155 Bruxelles . 0.15b 19. Blaukenberghe. . . . 0.170 13. Jemappes, p. priv . 0.170 lb. Tirlemont, p. priv . 0.185 31. Kerekom, p. priv . 0.190 35. Liège (labor. de l’ Univers.) . 0.405 En admettant comme maximum 0sr,050, Sur 20 eaux examinées, 7, ou 35 p. c., ont une teneur qui ne dépasse pas les limites, à savoir : Dans la basse Belgique . . — moyenne Belgique j — haute Belgique ) sur lb eaux) 4, -ou 55 p. e. (sur 4 eaux) 3, ou 75 p. e. ( -127 ) 13, ou m p. c., orj t une teneur supérieure. Parmi celles-ci, 2, ou 10 p. c., ont une teneur comprise entre 0?r,0o0 et 0;’ 1 00, soit : Dans la basse Belgique . . . — moyenne Belgique \ — haute Belgique . (sur 40 eaux( 2, ou 12 p. c. . (sur 4 eaux; 0. 11, ou oo p. c., ont une teneur supérieure à 0^,100, à savoir Dans la basse Belgique .... (sur 46 eaux 40. ou 66 p. c. — movenne Belgique ) . . . . , * T , . \ . . sur 4 eaux, 4, ou 25 p. c. — haute Belgique ) Seraient donc, du chef de la teneur en matières organiques : Bonnes . 35 p. e. Passables ou médiocres .... 40 — Mauvaises . 55 — Teneurs en acide azoteux:. 43. 45. 46. 47. 48. 27. 28. 29.) 30. 5 34. 32. 33. Basse Belgique. DÉSIGNATION DES EAUX. ( S' et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. Moyenne et haute Belgique. DESIGNATION DES EAUX. (Sv et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. Jemappes, p. priv . Longchamps, p. priv. b . . . Tirlemont, p. priv . Winghe-S1- Georges, p. priv. Bruges . Malines, p. priv . Aerschot, p. priv . Hamme-Mille, p. priv. . . . Héverlé, p. priv . Lubbeek, p. priv. . . Wygmael, p. priv . 0 0 0 0 0 0 0 0 40. Hamoir, p. priv. 0 0 0 0 ( 128 ) Teneurs en acide azoteux: [suite). 14. 37. 47. 31. 46. 49. 20- ) 24. ) 26. 25. Basse Belgique. Moyenne et haute Belgique. DÉSIGNATION DES EAUX. (X° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. Longchamps, p. priv. a . . . Traces. Thieu . . kl. Anvers (nouv. enceinte) . . . Id. Kerckom, p. priv . Id. Anvers (anc. enceinte). . . . Peu 38. Vonêche, p. publ. . . Peu. Blankenberghe . 0.00016 39. — n. priv . Id Bruxelles . 0.00017 Saint-Josse-ten-Noode . . . O.OOOGO lxelles . 0.00100 Sur 23 eaux examinées, 12, ou 52 p. c., ne renferment pas d’acide azoteux, à savoir : Dans la basse Belgique . . — moyenne Belgique \ — haute Belgique j . (sur 20 eaux) 11, ou 55 p. c. . (sur 3 eaux) 4, ou 33 p. c. 11, ou 48 p. c., en contiennent. Parmi celles-ci, 4, ou 17 p. c., n’en contiennent que des traces, à savoir : Dans la basse Belgique . — moyenne Belgique — haute Belgique (sur 20 eaux) 4, ou 20 p. c. (sur 3 eaux) 0. 7, ou 31 p. c., en renferment des quantités notables, à savoir : Dans la basse Belgique . . — moyenne Belgique ) — haute Belgique j (sur 20 eaux) 5, ou 25 p. c. (sur. 3 eaux) 2, ou 67 p. c. Du chef de l’acide azoteux, on pourrait donc en déclarer : Bonnes . 52 p. c. Passables ou médiocres .... 47 — Mauvaises ......... 31 — ( 129 ) Teneurs en ammoniaque. Basse Belgique. Moyenne et haute Belgique. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram - mes par i lit. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 14. Longchamps, p. priv. a . . . 17. Winghe-S'-Georges, p. priv. 18. Bruges . 25. Ixelles . 26. Saint-Josse-ten Noode. . . . 27. Maliues, p. priv . OO \ j Hamme-Mille, p. priv. . . . 31. Kerkom, p. priv . 32. Lubbeek, p. priv . 34. Héverlé, p. priv . 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 40. Hamoir,p. priv. . 38. Vonêche, p. publ ^ j Bruxelles . 15. Longchamps, p. priv. b . . . 37. Tliieu . . . Traces dout. Traces. Id. 13. Jemappes, p. priv . 16. Tirlemont, p. priv . 33. Wygmael, p. priv . 47. Anvers (nouv. enceinte) . . . 28. Aerschot, p. priv . 19. Blankenberghe . . . 46. Anvers (anc. enceinte). . . . Un peu. Id. Id. Id. 0.0001 0.0004 Bcp. 39. Vonèche, p. publ 0 0 Bcp. Sur 23 eaux examinées, 12, ou 52 p. c., ne contiennent Dans la basse Belgique . . . — moyenne Belgique ) — haute Belgique ( Tome XXXVII. pas d’ammoniaque, à savoir : . (sur 20 eaux) 10, ou 50 p c. . (sur 3 eaux) 2, ou 67 p. c. 9 ÇM ( 130 ) 11, ou 48 p. c., en renferment. Parmi celles-ci, 3, ou 13 p. c., n’en contiennent que des traces, soit : Dans la basse Belgique . . . — moyenne Belgique ) — haute Belgique ) 8, ou 35 p. c., en contiennent savoir : Dans la basse Belgique . . . — moyenne Belgique | — haute Belgique i (sur 20 eaux) 3, ou lo p. c. . (sur 3 eaux) 0. des quantités appréciables, à . (sur 20 eaux) 7 , ou 33 p. c. . (sur 3 eaux) 1, ou 33 p. c. Sont donc, du chef de la teneur en ammoniaque : Bonnes . 52 p. c. Passables ou médiocres .... 43 — Mauvaises . 35 — Teneurs en acide azotique. Basse Belgique. DESIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. Moyenne et haute Belgique. DESIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 32. 28. 9. 7. 30. 26. 1- 12. 31. 47. 46. 16. 14. 15. 18. Lubbeek, p. priv. . . . . Aerschot, p. priv . Hamme-Mille, p. priv. a Malines, p. priv. .... Hamme-Mille, p. priv. b Saint- Josse-ten-Noode Hasselt, p. publ . Iverkom, p. priv . Anvers (nouv. enceinte) — (anc. — ) Tirlemont, p. priv. . . | Longchamps, p. priv. . Bruges . . 0 Traces. 0.006 0.032 0.035 0.056 0.059 0.091 0.118 0.132 0.150 0.153 0.160 10. Hamoir, p. priv . 35. Liège, lab.de l’Université 44. Di nant 0.008 0.030 0.135 ( 131 ) Teneurs en acide azotique [suite). Basse Belgique. Moyenne et haute Belgique. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par i lit DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et désignation.) Gram¬ mes par I lit. 25. Ixelles . 0.212 Bruxelles . . 0.283 13. Jemappes, p. priv . 0.425 19. Blankenberghe . 0.930 Sur 20 eaux examinées, 7, ou 3o p. c., contiennent au plus 0&r,03o d'acide azotique, à savoir : Dans la basse Belgique . . — moyenne Belgique — haute Belgique (sur 17 eaux) 5, ou 30 p. c. (sur 3 eaux) 2, ou 67 p. c. 13, ou 6o p. c., en contiennent plus de 0^r,03o. 3, ou lo p. c., en renferment de 0^,033 à 0sr,100 : Dans la basse Belgique . — moyenne Belgique — haute Belgique (sur 17 eaux) 3, ou 18 p. c. (sur 3 eaux) 0. 10, ou oO p. c., en renferment au delà de 0^,100. Parmi celles-ci, 6, ou 30 p. c., en contiennent de 0gr,100 à 0^',200 : Dans la basse Belgique . . . . — moyenne Belgique ) haute Belgique f (sur 17 eaux) o, ou 30 p. c. (sur 3 eaux) 1, ou 33 p. c. 4, ou 20 p. c., au delà de 0sr,200, soit : Dans la basse Belgique . . — moyenne Belgique \ — haute Belgique J (sur 17 eaux) 4, ou 22 p. c. (sur 3 eaux) 0. ( 132 ) Sont donc, du chef de la teneur en acide azotique : Bonnes . 35 p. c. Passables ou médiocres . . . . 45 — Mauvaises . 50 — Teneurs en chlore. Basse Belgique. DÉSIGNATION DES EAUX. (N* et provenance.) Gram¬ mes par i lit. Moyenne et haute Belgique. DESIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. 37. Thieu . 28. Aerschot, p. priv . ou \ ( Hamme-Mille, p. priv. . . . 48. Bruges . 49. Blankenberghe . 25. lxelles . 47. Anvers (nouv. enceinte) . . . 47. Winghe-S^Georges, p.priv. 27. Malines, p. priv . 31. Kerkom, p. priv . 16. Tirlemont, p. priv . 26. Saint-Josse-ten-Noode. . . . j'h | Longchamps, p. priv . 32. Lubbeek, p. priv . O(l-) 24 \ Bruxelles . 0 Traces. 0.008 0.056 0.056 40. Hamoir, p. priv . 35. Liège, labor. de l’Université. 39. Vonêche, p. priv . 36. Liège, B. Florimont . 0.084 0 0.017 0.028 0.070 0.102 0.405 0.410 0.120 44. Dinant 0.445 0.133 0.450 0.473 0.485 0.420 34. Héverlé, p. priv . 43. Jemappes, p. priv . 46. Anvers (anc. enceinte). . . . Hasselt, p. publ . 0.280 0.284 0.285 0.308 1 ( 133 ) Sur 24 eaux examinées, 6, ou 25 p. c., renferment moins de O1', 035 de chlore, à savoir : Dans la basse Belgique . — moyenne Belgique — haute Belgique (sur 49 eaux) 3, ou 16 p. c. (sur 5 eaux) 3, ou 60 p. c. 18, ou 75 p. c., en contiennent plus de 0®r, 035. Sur ce nombre, 4, ou 17 p. c., en contiennent de 0^,035 à 0,100, à savoir : Dans la basse Belgique . . — moyenne Belgique — haute Belgique (sur 49 eaux) 3, ou 46 p. c. (sur o eaux) 4, ou 20 p. c. 14, ou 58 p. c., en renferment au delà de 0sr,100, dont 10, ou 42 p. c., en renferment de 0^,100 à 0®r, 200, à savoir : Dans la basse Belgique . . . — moyenne Belgique j — haute Belgique ) (sur 49 eaux) 9, ou 47 p. c. (sur o eaux) 4, ou 20 p. c. 4, ou 16 p. c., en contiennent plus de 0^,200, soit : Dans la basse Belgique . . — moyenne Belgique J — haute Belgique ) (sur 49 eaux) 4, ou 21 p. c. (sur o eaux) 0. Sont donc, du chef de la teneur en chlore : Bonnes . 2o p. c. Passables ou médiocres .... 47 — Mauvaises . 42 — Teneurs on acide sulfurique. Basse Belgique. Moyenne et haute Belgique. DÉSIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. IN” et provenance. ) Gram¬ mes par 1 lit. 32. Lubbeek, p. priv . Tr. peu. 41. Beauraing, p. priv . 0 A f. \ . o > Lonechanms. p. priv . O b> 44. Dinant . 0,068 47. Winghe-S'-Georges, p. priv. 0.072 34. Héverlé, p. priv . 0 076 ( 134 ) Teneurs en acide sulfurique {suite). Basse Belgique. Moyenne et haute Belgique. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par 1 lit. DÉSIGNATION DES EAUX. ( N° et provenance.) Gram¬ mes par I lit. 31. Kerkom, p. priv . Ass. 38. Liège. R. Florimont . 0.080 28. Aersehot. p. priv . Id. 35. — Labor. de l’Université. 0.100 O0_) y ( Bruxelles . 0.105 20. Saint Josse-ten-Noode . . . 0.100 27. Malines, p. priv . 0.200 Uasselt, p. publ. ....... 0.357 8 eaux sur 14 renferment moins de Or,100 d’acide sulfu¬ rique, soit 57 p. c. Sur 10 eaux de la basse Belgique examinées, 4, ou 40 p. c., renferment moins de 0sr,100 d’acide sulfurique; 3, ou 30 p. c., renferment moins de 0sr,150 d’acide sulfurique; 3, ou 30 p. c., renferment plus de 0sql50 d’acide sulfurique. Pour la moyenne et la haute Belgique, les 4 eaux examinées (100 p. c.) renferment au plus O?1', 100. En ce qui concerne l’acide sulfurique, sont donc : Bonnes . 57 p. c Passables ou médiocres . . . . ) /0 Mauvaises . 1 ( 133 ) Teneurs en r*ésid.u d'évaporation. Basse Belgique. Moyenne et haute Belgique. DÉSIGNATION DES EAUX. Gram- DÉSIGNATION DES EAUX. Gram- mes mes N'° et provenance.) par 1 lit. (N° et provenance.) par 1 lit 28. 1 Aerschot, p. priv . 0.193 38. » Yonèche, p. publ . 0.295 33. Wvgmael. p priv . 0.310 39. - P- priv . 0.340 29. 30. | Hamme-Mille, p. priv. . . . 0.412 25. Ixelles . 0.555 17. Winehe-S1- Georges . O c 0.640 35. Lièae, labor. de P Université. 0.655 14. 15. | Longchamps, p. priv . 0.687 41. Beauraing, p. priv . 0.670 40. Hamoir. p. priv . 0.715 18. Bruges . 0.720 36. Liège. R. Florimont . 0.815 i o ©1 ©1 | Bruxelles . 0.875 27. Malines, p. priv. ....... 0.880 32. Lubbeek, p. priv . 0.900 44. Dinant . 0.920 31. Kerkom, p. priv . 0.950 16. Tirlemont, p. priv . 1.100 47. Anvers (nouv. enceinte). . . 1.310 26. Saint-Josse-teu-Xoode . . 1.340 46. Anvers anc. enceinte). . . . 1.520 34. Héverlé, p. priv . 1.735 1- 12. | Hasselt, p. publ . J 1.900 19. Blankenberghe . 1.920 13. Jemappes, p. priv. . 4.100 Sur 26 eaux examinées, o, ou 19 p. c., ont des teneurs inférieures à Or,dOO, à savoir : Dans la basse Belgique .... (sur 19 eaux) 3, ou 16 p. c. - moyenne Belgique > , 7 eaux) % ou 29 p. c. — haute Belgique ) ’ ^ 21, ou 81 p. c., ont des teneurs supérieures à 0sr,o00. Parmi celles-ci, 17, ou 6o p. c. , ont des teneurs comprises entre 0sr,o00 et Isr,o00 : Dans la basse Belgique . — moyenne Belgique — haute Belgique sur 19 eaux) 12, ou 63 p. c. sur T eaux) o, ouTlp. c. ( 136 ) 4, ou 16 p. c., contiennent plus de lsr,600 : Dans la basse Belgique . . — moyenne Belgique — haute Belgique (sur 19 eaux) 4, ou 21 p. c. (sur 7 eaux) 0. Du chef de la teneur en résidu d’évaporation, sont donc : Bonnes . -19 p. c. Passables ou médiocres .... 65 — Mauvaises . 16 — Durete. Basse Belgique. DESIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Degré hydro- tim Moyenne et haute Belgique. DESIGNATION DES EAUX. (N° et provenance.) Degré hydro- tim. 28. Aerschot, p. priv. . . . 33. Wygmael, p. priv. . . . 34. Kerkom, p. priv . | Hamme-Mille . 43. Jemappes, p. priv. . . Ai \ j«' 5 Longchamps, p. priv. 49. Blankenberghe . 37. Thieu . 32. Lubbeek, p. priv. . . . 48. Bruges . 46. Tirlemont, p. priv. . . 27. Malines. p. priv . 25. Ixelles . 20- Bruxelles. 04 — i. 34. Héverlé, p. priv . 26. Saint-Josse-ten-Noode 4- ^7 ; Hasselt, p. publ. 47. Anvers (nouv. enceinte). 46. — (anc. — ). 24 28 31 32 QO oo 34 40 44 44 46 47 48 48 51 58 63 — Kf l O 80 44. Beauraing, p. priv . 42. Environs de Dinant (schiste) . — (calcaire). 43. 44. Dinant 49 27 30 36 Nombres d’eaux (pour cent) ayant des teneurs ( 137 ) Sur 23 eaux examinées, 8, ou 35 p. c., ont une dureté ne dépassant pas 32° : Dans la basse Belgique . . . — moyenne Belgique J — haute Belgique » (sur 19 eaux) 5, ou 26 p. c. (sur 4 eaux) 3, ou 73 p. c. 15, ou 65 p. c., ont une dureté qui dépasse 32ü. Parmi celles-ci, 13, ou 57 p. c., ont une dureté comprise entre 32° et 64° : Dans la basse Belgique. — moyenne Belgique — haute Belgique (sur 19 eaux) 12, ou 63 p. c. (sur 4 eaux) \, ou 23 p. c. 2, ou 8 p. c., ont une dureté dépassant 64° : Dans la basse Belgique . . — moyenne Belgique — haute Belgique (sur 19 eaux) 2. ou 1 1 p. c. (sur 4 eaux) 0. Du chef de la dureté, sont : Bonnes . 33 p. c Passables ou médiocres .... 37 — Mauvaises . 8 — Le tableau Ne dépassant I pas | les limites ordin. Comprises entre les limites ordin. et nos limites. / , Dépassant nos limites dans une certaine mesure. Dépassant de beaucoup nos limites. ci-après résume les rapports centésimaux : Î Basse Belgique. Moy. — Haute — Sur l’ensemble. ( Basse Belgique. 1 Moy. — } Haute — ( Sur l’ensemble. Î Basse Belgique. Moy. — Haute — Sur l’ensemble. ! Basse Belgique. Moy. — Haute — Sur l’ensemble. Mat. organ. Acide azo¬ teux. Ammo¬ niaque Acide azo¬ tique. Clitore. Acide suli'ur. Résidu fixe. Dureté. 23 33 30 30 16 40 16 26 | 73 33 67 67 60 100 29 75 33 52 52 35 25 57 19 35 , , , , 18 16 , . 63 63 •• . . . 0 20 • . 71 25 • • • • 15 17 • • 65 57 12 20 15 30 47 30 21 11 i 0 0 0 33 20 0 0 0 10 17 13 30 42 21 16 8 03 25 33 22 21 30 , . • » j 23 67 33 0 0 0 . . . . | do 31 35 20 16 22 ■ • ( 138 ) On voit que ces eaux renferment le plus souvent, surtout dans les villes et dans la partie basse du pays, des quantités fort élevées de matières fixes, notamment de chlorures et de matières organiques d’origine animale ou encore de produits de décomposition de celles-ci azotites , azotates , etc. , ces matières provenant, soit des terrains, soit directement des installations avoisinantes. Les eaux de puits de la moyenne et de la haute Belgique sont relativement douces et peu chargées de matières fixes résidu d'évaporation, nitrates, chlorures, sulfates, etc. . Les eaux de puits ordinaires de localités diverses, que nous avons soumises à l’analyse, peuvent, d’après l'ensemble de leurs qualités et en admettant, pour les eaux de la moyenne et de la haute Belgique comme pour celles de la basse Bel¬ gique, des limites assez larges, se classifier comme suit : Basse Belgique. Moyenne et haute Belgique. ( Bonnes. . . • 29. Hamme-Mille. p. priv. a. 30. - — b. 28. Aerschot, p. priv. '33. Wygmael , p. priv. 1T. Winghe-S'-Georges, p. priv. 40. Hamoir. p. priv. 41. Beauraing, p. priv. 38. Vonêchefp. publ. 42. Environs de Dînant schiste . 43. — — calcaire'. Passables ( Longdiamps, p.jpriv. a. , , , ) 27. Malines. p. priv. médiocres. / M Lubbeek. p. priv. 44. Dinant. 2a. Ixelles. 26. Sl-Josse-ten-Xoode. 18. Bruges. 31. Kerkom , p. priv. 34. Héverlé, p. priv. I 16. Tirlemont , p. priv. ) 4T. Anvers nouv, enc. . 36. Liège, R. Florimont. 33. — laborat. de Y Université. 39. Vonèebe, p. priv. Mauvaises QA _ > \ a/ ; Bruxelles. 19. Blankenberghe. ’ 13. Jemappes, p. priv. 46. Anvers anc. enc-.). I . jy j Basselt. p. publ. 1 1 — ■ j ( 139 ) Pour autant qu’on peut en juger d'après un nombre d'ana¬ lyses aussi restreint , la proportion d’eaux à ranger dans la catégorie de bonnes est moins forte dans la basse Belgique que dans la moyenne et dans la haute Belgique. Les meilleures eaux proviennent de la campagne ou de loca¬ lités peu populeuses. Celles de Hamme-Mille peuvent être con¬ sidérées comme types pour la basse Belgique; celle de Hamoir, pour la moyenne et la haute Belgique. Un grand nombre d’eaux de puits de la ville d’Anvers ont été analysées par M. le Dr Van Melckebeke, qui a eu l’obligeance de nous communiquer les résultats de ses essais. Ces résul¬ tats concordent avec les nôtres. Nous en avons déduit deux moyennes que nous avons consignées dans notre tableau II et nous en extrayons encore l’intéressante statistique ci-après : T E \ E C R S, ANCIENNE enceinte C NOUVELLE enceinte. 1 De 0.005 à 0.050 . . 32 p. e. 14 p. C. Matières organiques . . . De 0.050 à 0.100 . . 40 - 42 — ( Calculées d’après la quantité de camé¬ léon employé.) Au delà de 0. 100 . . 28 - 44 — Nitrites . Absence . 84 — 86 — Présence . 16 - 14 — .. ( Absence . 58 — 82 - Composés ammoniacaux. . Présence . 42 — 18 — Nitrates . Absence . 62 - 63 - Présence . 38 - 32 - ! De 0.250 à 0.500 . . 0 — 4 — Résidu d’évaporation à 110°. . . . \ De 0.500 à 1.500 . . 48 — 56 — j De 1.500 à 2.000 . . o'k — 26 — Au delà de 2.000 . . 18 — 14 — ! Au-dessous de 30°. . o _ 10 - Desrés kydrotimétriques . (Boutron el Bou.let.) ' De 30° à 60° . . . 24 — 20 — i De 60° à 90° .... 54 — 40 — ( Au-dessus de 90° . . 1 20 — 30 — 4 M Van Melckebeke entend par ancienne enceinte la partie de la ville située entre les avenues du Commerce, des Arts, de l'Industrie, du Sud, et l’Escaut. ( 140 ) Les résultats de 110s analyses d’eaux de puits de la ville de Bruxelles et de ses faubourgs sont sensiblement d’accord avec ceux que mentionne M. Verstraeten L Parmi ces eaux il n’y en a qu’un très petit nombre qui puissent être admises comme passables; la plupart sont de mauvaise qualité. Nous avons eu l’occasion d’étudier tout particulièrement les eaux de diverses pompes publiques de la ville de Hasselt : ces eaux sont très mauvaises. D’abord le terrain leur communique une forte teneur en matières minérales (chaux, acide sulfu¬ rique, chlorures, etc.) ; en outre, elles sont souillées à un degré extrême par des infiltrations de matières animales (matières organiques, chlore, acide sulfurique, acide azotique, hydro¬ gène sulfuré, ammoniaque, acide azoteux) provenant notam¬ ment des étables, qui sont fort nombreuses dans la ville. Quel¬ quefois aussi l'eau des puits de Hasselt est contaminée par des fuites de gaz (matières goudronneuses, ammoniaque, hydro¬ gène sulfuré). Les eaux les plus mauvaises sont celles des par¬ ties basses de la ville, où les étables sont le plus nombreuses et où l’oxydation des matières organiques dans le sous-sol s’effectue sur une échelle moindre que dans les parties plus élevées. ’ Loc. cit. ( 141 ) 5. Eaux de puits artésiens de Louvain et des environs. Comme le montrent nos analyses (voir tableau III ci-après), ces eaux sont rarement souillées d’une manière notable par la présence de matières organiques ou de leurs produits de décomposition intermédiaire. A peine y rencontre-t-on quel¬ ques matières humiques, mais peu ou point de matières capa¬ bles d’absorber une grande quantité d’oxygène. L’acide azotique ne s’y trouve qu’en très faible quantité et reste de beaucoup en dessous des limites. Le chlore s’y rencontre parfois en quantité assez notable, principalement dans les puits qui pénètrent jusqu’au terrain crétacé ou jusqu’au terrain primaire. La teneur en résidu salin est moindre pour les eaux de puits artésiens que pour celles des puits ordinaires. La dureté est faible ; et elle est moindre pour les eaux des puits qui descendent jusqu’aux terrains crétacé et primaires que pour celles des nappes tertiaires. En comparant la dureté de ces diverses eaux avec leur teneur en résidu fixe, on note une différence considérable, surtout pour les eaux de la nappe crétacée, ce qui indique la présence d’une proportion très forte de sels alcalins. Le fer existe parfois en proportion assez notable dans les eaux artésiennes. Il est à remarquer, du reste, qu’une grande partie des impu¬ retés que peuvent renfermer les eaux artésiennes proviennent plutôt d’infiltrations des couches supérieures à travers les joints du tubage (R. de Tirlemont) que des nappes artésiennes pro¬ prement dites. Bref, toutes ces eaux de puits artésiens rentrent dans la catégorie de « bonnes ». ( 142 ) III. — Eaux de puits artésiens llo r CARACTÈRES DURETÉ TENEUR (EN GRAMME <ù rs ta O rs PROVENANCE. DATE. physiques et PERSIS- Acide Acide Ammo- O TOTALE. azo- Chlore z: organoleptiques. TANTE. tique. azoteux. niaque. MAXIMA généralement admis. . . . . . . . 32° • • ' ] 0 027 0 0 0.03! Janv. 1872 Traces 1 0.031 1 Héverlé (p. priv.) . j dout. Juin 1874 24 • • 0 0 0 0.0T <■ 2 Moulin de fer . Août 1874 24 2 0.02- o O Hôpital civil . Sept. 1871 Claire, sav. d’eau de pluie. 30 ■ • . . . 0 Traces dout. • • • 'Août 1880 • • • • • • 0.01 [Mars 1874 42 6 0 0 Traces 0.02; 4 Wilsele (fabr. de prod. cliim.) dout. Août 1880 20 • • 0 0 0 . . . Col. bleuâtre. 0.002 0 Traces 0.01 1 ^ R. Saint-Martin (tannerie). . dout. [Août 1880 . 32 7 . . . 0 . . . • • « 12 2 0.004 0 0 0.09 6 Héverlé (Château) . (Juill. 1883 Léger dépôt, teinte 11 2 0.004 0 0 0.09 bleuât.. sav. fade. 7 P», de Tirlemont (p. priv.) . . Sept. 187 1 Claire, qqs flocons blancs très légers, 12 • 0.004 0 0 0.02 inod , sav. norni. 8 Ateliers du Grand-Central^). Août 1880 . 11 • • 0 0 0 0.15 (() M. 0. Bihet, ingénieur, dans sa Note sui • le puits artésien creusé aux ateliers du Grand-Centr belge à Louvain (1er août 1876), — voir Revue universelle des mines, etc., tome XL, 1876,2e semestre indique pour cette eau la composition suivante : Titre hydrotimétrique . 8° V2 Résidu fixe . 0.463 Carbonate de chaux . 0.044 — magnésie ..... 0.016 Carbonate de soude . 0.056 Chlorures de sodium et de potassium. 0.336 Alumine . O.OC Oxyde ferrique. . trace Acide silicique . O.OC Matières organiques . O.OC Acide sulfurique ....... trace ( 143 ) e Louvain et des enviions. ? . . ■" il 1 LITRE). caractères du résidu d'évaporation séché a 110°. REMARQUES cille Hydro- Matières Quantité Effets lUl- gène orga- en gr. Aspect. de la Composition. diverses. ?ique. sulfuré. niques. par 1 lit. calcination. .100 0 0 050 0 500 0.340 Blanc, sec. Noircit peu et len¬ tement; brûle, od. Bcp K, Ps'a.Ca; Fe, Mn; faible. traces PoOg. 1 * * Traces. 0.008 0.375 Puits s’alimentant à la .020 . . . 0.025 0.418 couche 0.418 artésienne du 0 1* 0 0.010 0.420 Noircit un peu, terrain bianchit vite. tertiaire 0 0 0.237 ' * * 0.010 ' (landénien). .030 . . . 0.025 0.400 .030 . . . . . . 0.400 ’eu. 0.385 Fe = 0.040. Puits 0.385 s’alimentant • • . . . 0.010 Bcp Fe. à la couche .120 ... 0.045 0.583 Fe. ) artésienne du 1 terrain .043 . . . 0.002 0.430 Fe. secondaire (crétacé) (2). i T •ni >ur les autres puits artésiens, M. Biliet donne, en ce qui concerne la dureté,’ les chiffres suivants éverlé (p. priv.) . . . oulin de fer . ôpital civil . ilsele (fabrique) . 29° 28 V40 51° R. Saint-Martin (tannerie) Héverlé (château) . . R. de Tirlemont (p. priv.) 30 14 t“2 3/4 12 V3 Observations microscopiques. — N® 6. Aucune cellule ni corps organisé. ( 444 ) 4. Eaux de sources, drains, etc. L Nous avons pour la composition des diverses eâux de sources naturelles, drains, etc., signalées dans le tableau IV ci-après, les moyennes suivantes : DURETÉ TENEUR (EN GRAMMES PAR 1 LITRE). totale. - persist. Acide azo¬ tique. Acide azo¬ teux. Ammo¬ niaque Chlore. Acide sulfur. Mat. organ. Résidu d’évap. 1 Héverlé (château) . . . 23 3 0.011 0 0 0.087 Traces. 0.030 0.290 Bruxelles (distribut.). 28 8 0.022 0 0 0.012 0.007 0.064 0.391 Liège (distribution.) 28 11 O.OOo • • » • 0.028 Peu. Traces 0.340 Dinant, Hastière, Beauraing, etc. 23 H 0.014 0.016 0.029 0.008 0.300 La source du château d’Héverlé appartient, comme nous l’avons dit déjà, à la nappe aquifère qui alimente les puits ordinaires de la ville de Louvain ; recueillie dans un terrain boisé et qui n’est soumis à aucune culture spéciale, elle est le type le plus pur des eaux de cette nappe, considérée dans la partie qui avoisine le cours de la Dyle. 1 Remarquons que, la distinction entre une eau de source (source vive) et une eau de puits (source dormante) étant parfois délicate à faire, surtout lorsqu’on ne connaît pas parfaitement le lieu d’origine, il pourrait s’être glissé déjà parmi les eaux de puits ordinaires de diverses localités que nous avons étudiées, et notamment parmi les eaux de puits ordinaires de la moyenne et de la haute Belgique, quelques eaux de sources proprement dites (par ex. 41. Beauraing, p. priv. ?); et vice-versa, certaines eaux que nous donnerons ci-après comme provenant de sources sont peut-être en réalité des eaux de puits. ( 14o ) Nos analyses d’eaux de la distribution de Bruxelles concor¬ dent sensiblement avec celles que cite M. Verstraeten h Les eaux de sources et de drains de la moyenne et de la haute Belgique, provenant de terrains crétacés (eau de distri¬ bution de Liège), de terrains calcareux ou de terrains schisteux (Dinant, Hastière, Beauraing, etc.), sont généraralement plus pures que les eaux des terrains tertiaires de la basse Belgique, notamment en ce qui concerne la teneur en matières orga¬ niques. Mais le nombre d’échantillons d’eaux de sources que nous avons analysés n’est pas assez grand pour que nous puis¬ sions nous former à cet égard une opinion absolue. 1 Loc. cit.; et en outre : Distribution d'eau, — Bruxelles, — Examen topo¬ graphique, géologique et hydrologique de la contrée comprise entre la Senne et la Dijle, Bruxelles et Nivelles; août 1879. Tome XXXV11. 10 ( 146 ) IV. — Eaux de sources, CARACTÈRES DURETÉ TENEUR (EN GRAMME cû T3 P- O o PROVENANCE. DATE. physiques el TOTALE PERSIS- Acide ozo- Acide Ammo- Chlore. | z 1 organoleptiques. TANTE. tique. azoteux. niaque. MAXHIÀ çcuéralement admis. . . 32° • • 0.027 0 0 0.035 4 Héverlé (château) . Juill. 4883 23 3° 0.041 0 0 0.057 J 21 ! Boulev. Botanique . . . Juin 4873 . . .... 28 . 0 045 0 0 O O ^1 3 .2 R. N.-D.-aux-Neiges . . Id. Claire, sans dépôt. 24 4 0.060 b 0 0.0141 0.010 j 0.04* 4 4 3 -Q PI. des Martyrs . ld. Normaux. 26 44 0.007 0 0 5 >I< R. Montoyer . Id. . 28 • • 0.046 0 0 e| en QJ R. de la Blanchisserie . Id. . 28 . 0.016 0 0 0.047 7 X 3 flQ ld. Flocons blancs, sav. un peu astringente. 26 6 0.040 0 0 0.00Î i. 8) Déc. 4883 30 • • 0 . . . . . . 0 9 r= | Université . Août 4873 Normaux. . • . 0.006 . . . 0.021 40 jz CO . 5 •J Univte', Hôtel de ville, | R. d’Archis b t PI des Guillemins . . . Fév. 4883 Janv. 4883 Id. Id. 25 44 Traces i us i g n i 1'. Peu. 4 2 Dinant (moyenne de 4). . . . Avril 1878 > 25 42 0.016 0.011 43 Ruisseau de Leff'e (Dinant) . Id. 34 • 0.040 0.041 ! 44 Environs de Dinant (schiste). Id. . 46 45 45 — (calcaire). Id. 27 43 1 46 Neffe (près Dinant) . Id. 28 7 47 Moniat (ibid) . Id. 24 46 48 Hastière . Id. 24 49 Ibid, (distribution) .... Id. . 29 10 20 Beauraing (distribution) . . . Id. . 20 y i) 1 Les résultats des analyses de ces trois échantillons d’eau ont été absolument concordants. ( 147 ) drains, e(c. >AR 1 LITRE). CARACTÈRES DU RÉSIDU D’ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. REMARQUES diverses. Acide sul¬ furique. Hydro¬ gène sulfuré. Matières orga¬ niques. Quantité en gr. par 1 lit. Aspect. Effets de la calcination. Composition. 0.100 Traces. 0.010 O 0.010 0.010 0.012 0 Peu. 0.024 0.034 0 0 Bcp 0.050 0.030 0.120 0.070 0.012 0.012 0 080 0.090 Moins de 0.002 O.OOo 0.009 0.500 0.290 0.40o 0.350 0.400 0.440 0.340 0.300 0.300 Blanc, sec. Sec, paillettes cristatl. Blanc, sec. Blanc. Blanc. Noircit faiblem', pas d’od. Noircit très peu. Noircit et blanchit lentement. Noircit peu. Ne brunit pas ; pas d’od. empyreumat. Source naturelle. Si02, K; peu Mn et P2Og. [Sources et drains Peu Na, Ca, K; traces Mn; j du i^sin supé- paS PoOg. f rieur du Hain, du ] plateau du bois de la Cambre et de la forêt de Soignes. Peu K, Na; traces P ..(K Mn ni Fe. ~ pas Sels calcaires = 0.260; nitrates = 0.020. D’après M. le prof. Chan- delon. D’après M. le pharmacien Bultot. (Sources naturell.; d’après M. H. Henry, industriel à Dinant. ( 148 ) 5. Eaux courantes. Le tableau Y ci-après renseigne la composition des eaux du Démer à Hasselt, de la Dyle et de la Voer à Louvain, de la Meuse et de la Lesse près de Binant. L’eau du Démer en amont de Hasselt a une composition relativement satisfaisante. Mais, dans son passage à travers la ville, elle se surcharge d’une forte quantité de matières d’ori¬ gine animale non oxydées, au point de présenter à sa sortie de Hasselt, malgré la rapidité habituelle d’épuràtion des cours d’eau, une teneur considérable en matières organiques, hydro¬ gène sulfuré, etc. Les eaux de la Dyle et de la Voer en amont de Louvain sont aussi relativement bonnes quant à la teneur en matières orga¬ niques et en sels divers. Celles de la Voer sont un peu plus dures et plus chargées de matières fixes que celles de la Dyle, sans toutefois dépasser les limites. Nous avons commencé une étude comparative des eaux de la Dyle et de la Voer en amont de Louvain ; cet examen n’est pas terminé; mais nous pouvons dès aujourd’hui déjà en déduire que les eaux de la Voer sont meilleures que celles de la Dyle au point de vue alimentaire. - La Dyle, aux diverses époques où nous l’avons examinée, a subi dans son passage à travers la ville de Louvain, du moulin Peeters à l’usine à gaz, les accroissements de teneur ci-après : DATE. : AUGMENTATION ( P. C.). Dureté. TENEUR EN Résidu fixe. Ac. azotique. Chlore. Mat. organ. Août 1873 . 17 p. c. 12 p. C. . 9 | p. C. • • » • • Août 1880 . 1 \ p. c. 60 p. c. . 22 p. c. Février 1881 . 100 p. c. . Février 1883 . 4 \ p. c. -21 p.c. (!) 18 p. c. ( 149 ) En février 1883, on a constaté vers le milieu de la ville (R . de la Laie) une grande diminution de la teneur en résidu tixe et aussi une faible réduction de la dureté ; de sorte que, même à la sortie de la ville, la teneur en matières fixes est restée infé¬ rieure à ce que l'on avait à l’entrée. Il est difficile de donner à ce phénomène une explication péremptoire ; peut-être faut-il attribuer cette diminution à une infiltration d’eau de citerne, à un déversement d’eau de pluie, ou à une précipitation de matières solides effectuée dans le courant de la rivière. On con¬ çoit, du reste, que la composition d’une eau traversant une ville soit sujette à bien des influences perturbatrices. Toujours est-il que, d’une manière générale, l’eau de la Dyle a constam¬ ment empiré dans son passage à travers Louvain, ce qui était du reste à prévoir. En ce qui concerne les variations dans le temps, la Dyle à son entrée à Louvain, de 1873 à 1883, ne paraît pas avoir subi dans sa composition des changements bien notables. La Yoer, dans son parcours entre le Moulin de fer et la R. de Malines, devient plus chargée de matières fixes (augmentation de 27 p. c.) et plus dure (augmentation de 7 * ^ p. c.). Les eaux de la Lesse et de la Meuse, près de Binant, dans la partie rocheuse de la Belgique, sont moins dures que celles des cours d’eau des régions terreuses L 1 On trouve dans l’ouvrage déjà cité de M. Verstraelen des renseignements plus complets sur la composition des eaux courantes de Belgique. ( 150 ) V. — ■ Eaux j — 1 CARACTÈRES DURETÉ TENEUR (EN GRAMMES ! s Z c TJ K PROVENANCE. DATE. physiques et TOTALE PERSIS' Acide azo- Acide Ammo- Chlore. j * organoleptiques. TANTE. tique. azoteux niaque. •B MAXIM généralement admis. . . 32» 64° 0.027 0 0 0.035 ■ 1 • Le Démer à Hasselt,en amont de la ville. Déc. 1876 à * Sans dépôt, incol., inod. 18 • • 0.006 0 0 * 0 j 2 ld. en aval de la ville. . . . Avril 1877 Floc. jaunes, odeur fétide. 23 • • 0.059 . . . . . . 0.067 'Août 1873 Bcp de petits flocons bruns; sav. fade. 18 11 0.021 3 La Dyle à Louvain, au Moulin Gilbert. jAoùt. 1880 )Fé v. 1881 « • • • • 18 • • 0.005 0 Traces dout. I 0.007 j Fév. 1883 • • • • • 00 7 . . . . . . . . . 0.008 »! 4 Id. R. de Bruxelles . Août 1873 • * • * 1 s 5 ld. R. de la Laie . Fév. 1883 . 21 o O 6 Id. R. de Malines . Juill. 1871 . 21 • • 0.100 0 Traces. 0.021 Août 1873 . • . . . 21 11 7 Id. R. du Canal . Fév. 1883 . 23 6 • , Août 1873 . 21 11 0.023 8 Id. Usine à gaz . j Août 1880 . 18 • • 0.008 0 0 • Fév. 1881 . • • • • . . . . . . . . . 0.014 \ Fév. 1883 . 23 o 0.021 9 La Voer à Louvain, en amont (au Moulin de fer). Fév. 1883 . 27 7 . . . . . . . . . 10 Id. R. de Malines . Id. . ! 29 6 il La Meuse à Dinant . Avril 1878 . 14 12 ..r ' < 12 La Lesse près Dinant .... Id. 7 O O courantes. ■AR 1 LITRE). CARACTÈRES DU RÉSIDU D’ÉVAPORATION SÉCHÉ A 110°. REMARQUES Acide Hydro Matières Quantité Effets sul- gène orga- en gr. A spect. de la Composition. diverses. furique. sulfuré. niques. par 1 lit. calcination. 0.100 0 0 050 0 500 0.050 0 0.050 0.220 . . • . Noircit; pas d’od. Très peu Si02 et P203. • • « o • 0.210 0.002 0 lia 0.450 Noircit peu. Très peu K, SiO.>, Mn, Fe; pas P,05. 0 . . . 0.050 0.215 Non bygrosc. Noircit, puis blan¬ chit. Peu Ca, K, Na; Mn, Fe; pas P203. . 0 . . . 0 045 0.315 0.058 0.580 Eau filtrée (mat. en suspens : — - oit)» Noircit, puis blan- 0 0.340 Sec, un peu chit lentement. Bcp Mil; Fe; mov* Ca, Na, K: 0.260 jaune. Perte de poids : = O,0o0. peu P203. Eau filtrée . (mat. en suspens. : = 0.045)» 0 0.090 0.350 Perte de poids : = 0,030. . . . . . . 0.095 0.280 Blanc. Noircit peu , blan¬ chit vite. Bcp Mn, Fe; moy' Na, P203; peu K. • e • • • 0.055 0.360 Eau filtrée i • • • • • • (mat. en suspens. : = 0 008). 0 . . . 0.050 0.240 Sec, paillettes blanches. Noircit. Bcp Na. K; ass. P203; un peu Mn. • • • • • 0 . . . 0.055 0.320 Eau filtrée . 0.045 0.300 0.330 = 0.042;. Eau filtrée 0.040 0.420 | = 0,066). Eau filtrée 0.044 • . » (mat. en suspens. : 1 = 0.067). D’après \ M. Il, Henry, lindustr. à Dinant. ) ( m ) IV. ESQUISSE HYDHOLOGIQIE DU TERRITOIRE DE LA VILLE DE LOUVAIN ET DE SES ENVIRONS. La ville de Louvain (voir la carte ci-contre) est située sur les deux rives de la Dyle, entre les points où le niveau moyen des eaux de cette rivière se trouve aux cotes approximatives de 20 mètres et 16 mètres au-dessus du niveau de la basse mer. Le cours de la Dyle suit en traversant Louvain une direction moyenne S.-S.O. àN.-N.E. Aux confins Sud (en amont) de la ville, près du Moulin Gilbert (à la cote 20 environ), cette rivière reçoit à droite le Molenbeek, ruisseau dont la direction est à peu près perpendiculaire à la sienne et qui traverse à 1,600 mètres de son embouchure les étangs de Perck (cote 25). Au centre de la ville (R. des Récollets, R. de Rruxelles, R. de Malines, etc.), la Dyle se partage en plusieurs bras; puis, vers le Nord et à gauche (entre la R. de Malines et la R. du Canal) elle reçoit la Voer, ruisseau assez important dont le cours vers son embou¬ chure est à peu près parallèle à celui de la Dyle L La vallée de la Dyle et de la Voer est à Louvain relativement étroite. Elle est resserrée d’une part, au S.-E., entre une côte à pente assez douce (Vieux-Marché, Grand’place, R. des Vaches, R. SMMartin, PI. du Peuple, PI. de l’Université, etc.), se con¬ tinuant, par un plateau (R. de Perck, R. Vleminckx, R. des 1 A partir d’un point situé à quelque distance en amont de l’embouchure de la Voer, entre la R. de Malines et la R. du Canal, une branche (Leybeek) se détache de la rive droite de la Dyle et se continue, presque parallèlement à celle-ci, en dehors de l’enceinte de la ville. Esquisse du territoire de lu ville de LOUVAIN tÆvec indicaiwn/ des nies, places ptibl. eto. où ont été -pris des éckcmiillons dmurc . D'après la carte du/ dépôt de la gurrre/j JbixtZe/ 32 . Echelle. ll_o oco ( 183 ) Joyeuses-Entrées, Porte et Route de Tirlemont, Cimetière, etc. , dont l’altitude est de 35 à 40 mètres; d’autre part, au N.-O., par une suite de collines qui atteignent aux Portes de Mali nés et de Bruxelles les cotes 50 et 55, pour s’élever rapidement à plus de 70 mètres sur les territoires de Herent et de Winxele. La ville occupe le fond de la vallée (R. des Moutons, R. de Paris, R. des Récollets, R. Notre-Dame, Voer des Capucins, PL S^Jacques, R. de Bruxelles, R. de la Laie, R. de Malines, R. du Canal, etc.) et s’étend sur les deux versants jusqu’à la cote 35 environ. Elle se développe principalement sur le ver¬ sant S.-E. et sur le plateau qui fait suite à ce dernier (R. de Namur, R. de Diest, R. de la Station, R. de Tirlemont, R. Yle- minckx, R. Marie-Thérèse, R. des Bourgmestres, R. des Bogards, R. des Joyeuses-Entrées, etc.). Sur le versant N.-O., beaucoup plus abrupt, il n’existe qu’un petit nombre de rues (notons les rues des Chevaliers, du Souci, de Tervueren, des Nains et des Dominicains irlandais). Le sol du plateau et du versant S.-E., jusqu’à la cote 25 environ (R. des Moutons, R. de Paris, R. de Diest), est consti¬ tué de sables bruxelliens. A partir de ce niveau, en descendant dans la vallée, et jusque sur la rive gauche de la Yoer et de la Dvle (Jardin Botanique, PL S'-Jacques, R. de la Fontaine), l’assise bruxellienne disparaît sous les alluvions. Puis, sur le versant N.-O. (R. de Tervueren, R. du Souci, R. des Cheva¬ liers, etc.), on rencontre l’assise laekénienne, le plus souvent recouverte de limon quaternaire. Enfin, sur la pente des col¬ lines (R. des Dominicains irlandais, Porte de Bruxelles, Porte de Malines, Mont-César, etc.), à partir de la cote 35 environ, on trouve le système diestien, reposant en certains endroits sur de minces assises tongrienne et rupélienne inférieures. A l’en¬ trepôt (Mont-César), le diestien repose immédiatement sur le bruxellien. 1. Nappe aquifère ordinaire. — L’assise bruxellienne, qui affleure donc au S.-E., qui est ravinée au centre par les allu¬ vions et qui est recouverte au N.-O. par les assises laekénienne ( 154 ) et diestienne, s’étend probablement sous tout le territoire de la ville de Louvain et de ses environs. C’est dans son épaisseur, et en partie dans l’épaisseur de la couche d’alluvions qui la ravine, que se rencontre la nappe aquifère libre où s’alimentent les puits ordinaires de Louvain. La couche aquifère repose peut-être sur quelque mince lit d’argile intercalé dans les sables yprésiens supérieurs, lesquels, à Louvain , existent sous le bruxellien à partir d’une pro¬ fondeur moyenne de 5 mètres environ au-dessus du niveau de la mer. Peut-être aussi, comme ces minces lits d’argile yprésienne supérieure manquent souvent de régularité, la couche aquifère libre a-t-elle sa base sur l’argile yprésienne inférieure, soit à une profondeur moyenne de 20 mètres environ sous le niveau de la mer L Pour bien nous rendre compte de l’allure de cette nappe, nous avons déterminé son profil dans divers sens, en relevant les niveaux de l’orifice des pompes publiques et d’un certain nombre de pompes privées, avec la profondeur à laquelle l’eau s’y rencontre, comme aussi, lorsque l’occasion s’en présentait, le niveau de l’eau dans la Dyle, la Voer, le Canal, etc. Voici les principaux itinéraires que nous avons suivis 1 2. ab) Canal, R. du Château, R. des Chevaliers, R. du Souci, R. de Tervueren ; ccl ) Chemin longeant la Dyle, R. du Gaz, R. du Canal, R. des Poissonniers, Marché au Poisson ; ef) R. de Malines, Grand’place, R. de Tirlemont; gh ) R. de Bruxelles, Grand’place, R. de Diest ; ij) Voer des Capucins, R. des Récollets, R. de Paris, R. des Moutons, Montagne des Carmélites, R. de Perck, R. Vleminckx, R. des Corbeaux. 1 Nous avons emprunté ces données géologiques à la carte de Dumont et aux sources renseignées plus loin (p. 160) à propos des puits artésiens. Nous avons également tiré parti des judicieux avis qu'a bien voulu nous donner notre collègue, M. De la Vallée Poussin. 2 Nous tenons à la disposition des personnes que la chose intéresserait les planches relatives à ces opérations de nivellement. EAUX DE LOUVAIN Nappe aquifère ordinaire . Coupe SucL-NorcL. N B. Z es cotes se rapportent car nivecuis cle/ la/ nier. EcJveZLe/ des longueur S ^ des hoacteurs _ i_ _ 2 0. OOO -1 ICO c EAUX DE LOUVAIN N;t j) p e aquifère ordinaire Coupe Est -Ouest. <3. S ..1 .B. Les cotes st rapportent au niveau, cltr la mer . { longueurs. p(foûg ^ des hauteurs . /oo o , idi ■ G: Sers -ir. s c rsa ; Echelle' 'mu oo. ...Porte' d& '/ïrlemont. p.publ ( lo5 ) Le nombre total de points ou nous avons relevé les niveaux du sol et de beau dépasse 160. Le Bureau des travaux publics de la ville de Louvain nous a fourni aussi, sur les nivellements des puits publics et privés de la localité, un précieux surcroît de renseignements com¬ plémentaires et comparatifs. C’est en combinant tous ces renseignements avec les données géologiques exposées ci-devant, que nous avons dressé les deux coupes ci-contre, donnant les profils N. -S. et E.-O. de la nappe aquifère ordinaire C On voit que cette nappe est continue et unique dans toute l’étendue de la ville et de ses environs; ce qui s’explique, du reste, par l’entière perméabilité du terrain. Son profil général est assez régulier; on y trouve reproduites sur une échelle restreinte les ondulations de la surface du sol. Ainsi l’on reconnaît que, dans la partie S.-E. de la ville, l’inclinaison de la nappe est du S.-S.E. vers le N.-N.O., la différence de niveau entre l’eau du puits de la Porte de Tirlemont et celle de la Dyle ou de la Voer, R. de Bruxelles, étant de 6 mètres environ. Dans la partie N.-O. de la ville, la nappe se relève de façon à pré¬ senter son inclinaison en sens inverse. Le niveau moyen de beau dans l’enceinte de la ville est de 20 mètres environ. Dans notre précédente étude 2, nous avons parlé des mouvements oscillatoires que subit ce niveau et des rapports qui le lient avec celui du cours de la Dyle et de la Voer. Au point de vue hydrologique, on distingue donc dans la nappe aquifère deux parties caractérisées par l’inclinaison et séparées par le cours de la Dyle : la partie S.-E., ou versant S.-E. du bassin, dont les eaux descendent du Champ de manœuvres 1 Nous avons omis, sur ces planches, l’indication des assises yprésiennes, au sujet desquelles nous ne possédons pas de renseignements bien précis. L’inspection de la planche relative aux nappes artésiennes (p. 160) permettra de s’en faire une idée approximative. 2 Note sur V influence du sous-sol sur les maladies miasmatiques , etc., pp. 22 et 25 ( 186 ) et de la Porte de Tirlemont; et la partie N.-O., ou versant N.-O. du bassin, dont les eaux proviennent d’au delà des Portes de Tervueren, de Bruxelles et de Malines. Ainsi que le montre notre croquis, le prolongement de la nappe vers le Sud comprend les étangs de Perck et la source du château d’Héverlé. Essayons maintenant de définir les influences générales qui, dans la ville de Louvain, déterminent la qualité des eaux de puits ordinaires. Abstraction faite des causes d’altération tout à fait locales ou accidentelles, il est évident à priori que la nature des eaux dans les divers points de la ville dépendra des circonstances sui¬ vantes : a. État de culture et de population. — Un sol recouvert d’une population dense ou soumis à une culture très active, se chargera de matières organiques, acide azoteux, ammo¬ niaque. b. Épaisseur de la couche filtrante ou profondeur des puits. — ■ Une épaisseur de terrain plus ou moins grande occasionne, d’une part, une oxydation plus ou moins complète des matières organiques provenant de la surface, d’autre part, la dissolution d’une quantité plus ou moins forte de matières salines renfer¬ mées dans ce terrain. c. Nature du terrain traversé. — La facilité d’oxydation des matières organiques venant de la surface dépend de l’état physique du sous-sol. En outre, la composition chimique de celui-ci influence fortement la composition de l’eau qui le tra¬ verse, notamment au point de vue de la teneur en calcaire, sel gemme, gypse, phosphates, fer, etc. d. Nature des eaux de la partie de la nappe située en amont. — Ces eaux, coulant suivant l’inclinaison de la nappe, vien¬ nent se mélanger en un point donné aux eaux provenant du voisinage immédiat de ce point, de façon que de ce chef les eaux de la partie basse d’un versant hydrographique devraient, malgré l’épaisseur ordinairement moindre du terrain sus- jacent, avoir à peu près la même composition que celles des ( 187 ) parties plus élevées, les éléments existant dans celles-ci devant nécessairement se retrouver dans celles-là. e. Voisinage plus ou moins rapproché des cours d’eau. — Les eaux courantes venant jusqu’à une certaine distance de leur lit et dans une proportion qu’on pourrait déterminer approximativement se mêler à celles des deux versants de la nappe aquifère y produisent, par suite de leur pureté relative, une diminution de la teneur en matières diverses. Cette in¬ fluence est en rapport direct avec l’élévation, assez variable, du niveau de l'eau dans la rivière. Ces prévisions théoriques se trouvent en effet réalisées pour les eaux de Louvain. Les puits de la partie S.-E. de la ville , depuis la Porte de Tirlemont jusqu’au Vieux-Marché, sont creusés tout entiers dans l'assise bruxellienne et reçoivent des eaux qui n'ont filtré qu’à travers cette assise. Or, l’assise bruxellienne étant calca- reuse et l’épaisseur traversée par les puits du S.-E. relative¬ ment grande, il arrive que les eaux de ces puits, sans trop dépasser cependant pour la plupart les limites extrêmes que nous avons adoptées pour les teneurs en substances diverses, sont généralement dures et fort chargées de matières fixes. En outre, les matières organiques d’origine animale, provenant des habitations et des champs où l'on a répandu de l’engrais, et s’oxydant assez facilement dans le sous-sol grâce à la nature sablonneuse de celui-ci et à l’épaisseur de la couche filtrante, apportent à l’eau un surcroît considérable de teneur en nitrates, chlorures, etc. C'est ainsi que la grande majorité des eaux de cette partie de la ville ont des teneurs en ces matières de beau¬ coup supérieures à nos teneurs-limites. Il arrive aussi que les matières organiques, trop abondantes pour être oxydées en totalité, restent en partie dans les eaux comme telles, ou à l’état d'ammoniaque ou d’acide azoteux (2. Place de Liège, 12. R. de Tirlemont (R. Vleminckx), 25. PL clu Peuple, S. R. des Rogards, p. prie, b., 25. R. de Marengo, 29. R. delà Station, p. priv. e.). Cependant le cas est assez rare dans cette partie de la ville et plutôt accidentel ; ces matières arrivent alors directement dans ( 188 ) l’eau, plutôt que par l’intermédiaire du sous-sol, celui-ci n’en étant presque jamais imprégné au point de ne plus pouvoir se prêter à l’oxydation. Les matières organiques, les nitrates et les chlorures se rencontrent en proportion relativement moindre dans la plu¬ part des puits situés à l’extrême S.-E. de la ville : 28. R. de la Station, p.priv. d.; 11. R. des Joyeuses-Entrées , p. priv. c.; 15. Rue Vleminckx, p. publ. n° 18; 19. R. de Namur,p. publ. n° 19 ; 1S. R. de Perck, p. publ. n° 25 ; 55. S'-Quentin , p. publ. n° 46 ; sans doute à cause de la pureté relative des eaux prove¬ nant des terrains non habités ou peu habités situés à l’amont, les seules eaux, du reste, qui, vu l’inclinaison de la nappe, passent par la zone considérée. Ainsi le puits : 28. R. de la Station, p. priv. d, est ouvert dans un terrain qui n’était pas habité jusque dans ces derniers temps. Il existait toutefois des habitations à une distance de 200 à 300 mètres (R. Marie- Thérèse), et le sol servait depuis longtemps à la culture maraî¬ chère. L’eau de ce puits peut être prise comme type pour la partie S.-E. (partie haute) de la ville. A côté de cette zone, dans la même partie de la ville, il en existe une autre : 15. R. de Tirlemont, p.priv.; 12. R. de Tir¬ lemont ( R . Vleminckx), p. publ. n° 12 ; 5. R. de Tirlemont, p. publ. n° 51 ; 4. R. des Rourgmestres (R. de Tirlemont), p. publ.; 10. R. des Joyeuses-Entrées, p. priv. b où, toutes les matières organiques étant complètement oxydées à la faveur d’une bonne couche filtrante , les eaux ne renferment que peu de matières organiques et pas d’acide azoteux ni d’ammoniaque, mais contiennent une quantité énorme d’acide azotique, chaux, chlorures, phosphates, sulfates, etc., provenant soit de latrines, étables et dépôts de fumier, soit de bancs du terrain particu¬ lièrement riches en gypse, sel gemme et phosphates, ces corps étant entraînés en dissolution par les nitrates. Ainsi le puits 15. R. de Tirlemont, p. priv., qui en 1875 et 1876 était complè¬ tement abandonné et se trouvait en communication partielle avec les eaux ménagères d’une cuisine, a été en 1877 nettoyé et isolé soigneusement : à partir de ce moment l’ammoniaque, ( 139 ) l’acide azoteux et les matières organiques disparurent à peu près complètement ; mais les matières salines continuèrent à y abonder. Ce puits a une profondeur de 10,50 environ. On a creusé tout autour jusqu’à une profondeur de 6 mètres; le sous-sol était homogène et vierge de toute souillure organique visible. Les matières minérales sont donc renfermées dans le terrain. Au bord Ouest de la région S.-E. : 45. Vieux-Marché, p.publ. n° 58 ; 55. R. des Cordes, p. publ.; 19. R. de Namnr, p. pubî. n° 19 ; 55. Sl-Quentin, p. publ. n° 46, les eaux, filtrant à travers une épaisseur de terrain moins forte et subissant peut-être déjà l’influence du voisinage relativement proche du cours de la Dyle, sont généralement moins dures et moins chargées de matières fixes. Les puits du fond de la vallée, partie basse ou partie centrale de la ville, du Vieux-Marché à la PL S'-Jacques, sont ouverts dans les terrains d’alluvions. Ceux de la rive droite de la Dyle (R. des Moutons, PL S1- Antoine, R. de Paris, etc.) reçoivent les eaux de la partie S.-E. ; ceux de la rive gauche (Voer des Capucins, R. des Pénitentes, R. de la Fontaine, etc.) reçoivent celles de la partie N.-O. Les eaux de tous ces puits, fortement influencées par la proximité de la Dyle et de la Voer et ne tra¬ versant qu’une faible épaisseur de terrain lessivé depuis long¬ temps et presque entièrement épuisé, sont ordinairement assez peu chargées de matières salines. Mais elles sont aisément infec¬ tées par la présence de matières organiques provenant soit du terrain lui-même (détritus de toute espèce), soit des habitations qui le couvrent; et ces matières, ne rencontrant qu’un filtre assez mince et relativement peu poreux, ont beaucoup de peine à s’oxyder : 65. R. des Pénitentes, p. publ.; 64. R. de la Fon¬ taine, p. publ.; 47. PL S{-Anloine; 55 et 57. R. delà Laie, p. priv. b et d. Nous avons vu, pages 98 et 144, que le type le plus pur des eaux de cette partie de la ville de Louvain et de à 1 ou 2 mètres au-dessus du niveau de la Dyle, entre le ch⬠teau et la Cantine, à l’abri de toute souillure provenant des ( 1130 ) déjections animales. Les meilleures eaux de la partie basse de la ville, telles que celle de 66. Voer des Capucins, p. publ., se rapprochent assez de ce type. Enfin les puits de la partie N. -O. de la ville, de la place Sr-Jacques jusqu’aux Portes de Bruxelles et de Tervueren, traversent l’assise laekénienne et pénètrent probablement tous dans l’assise bruxellienne; les eaux qui y descendent du som¬ met des collines filtrent, en outre, à travers l’assise diestienne. L’ensemble de ces terrains étant relativement peu calcareux, la population de ce côté peu développée et la distance de la Voer peu considérable, les eaux sont généralement assez bonnes, sauf, bien entendu, quand les matières organiques, qui peuvent s’être infiltrées accidentellement dans le sol, ne sont pas oxy¬ dées complètement avant de se mélanger à l’eau : 67. R. des Chevaliers, p. publ.; 68. R. du Souci, p. publ.; 70. R. des Nains, p. publ. 2. Nappes artésiennes. — En nous basant sur les données consignées dans les ouvrages de M. G. Dewalque * et de M. Th. Verstraeten 1 2 et dans le Bapport sur le puits artésien de la Place du Peuple, adressé en 1871 à l’administration communale de Louvain par notre collègue M. G. Lambert, et principalement sur celles renfermées dans la Notice de M. 0. Bihet sur le puits artésien du Grand Central ;î, comme aussi sur les renseigne¬ ments qu’a bien voulu nous fournir M. Remy d’après M. Van Ertborn, nous avons esquissé la coupe hydrologique ci-jointe, portant indication des diverses nappes artésiennes qui existent sous le territoire de la ville de Louvain et de ses environs. L’assise bruxellienne, dans laquelle se trouve la nappe aqui¬ fère ordinaire, a sous la ville de Louvain et dans son voisinage une épaisseur qui varie de 12 à 36 mètres, sa base étant à peu près au niveau de la mer ou à quelques mètres au-dessus de ce niveau. 1 Prodrome d'une description géologique de la Belgique. 2 Loc. cil. 5 Loc. cit. ( 161 ) Sous cette assise sablonneuse, éminemment perméable, se rencontrent les sables plus ou moins argileux, mais néanmoins assez perméables, de l’assise yprésienne supérieure, dont l’épais¬ seur est de 8 à 45 mètres. Vient ensuite l’argile imperméable de l’assise yprésienne inférieure, avec une épaisseur variant de 10 à 40 mètres, sous laquelle se trouvent emprisonnées les sources de la première couche artésienne. Cette couche est con¬ stituée par les sables verts de l’assise landénienne supérieure, dont l’épaisseur varie de 4 à 28 mètres. Les eaux de cette couche artésienne s’élèvent dans les puits à une hauteur moyenne de 24.39 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les sables landéniens reposent sur l’argile imperméable de l’assise landénienne inférieure ; l’épaisseur de celle-ci varie de 10 à 45 mètres. Sous cette couche argileuse se trouve le tuffeau maestrichtien, rempli de fissures et comprenant à sa base un lit de silex : c’est une seconde couche artésienne, dont le niveau hydrostatique moyen est à 32m,78. Sous l’assise maestrichtienne se rencontre l’assise séno- nienne, peu perméable dans son ensemble ; à celle-ci succède le schiste silurien, que ses nombreuses fissures rendent per¬ méable au point de constituer une troisième couche artésienne. Toutes les assises des formations tertiaires et crétacées incli¬ nent légèrement vers le Nord. L’inclinaison du lit de silex qui se trouve à la base du terrain maestrichtien est de 0m,012 en¬ viron par 1 mètre. Les puits artésiens forés à Louvain et dans la banlieue s’ali¬ mentent, les uns à la première nappe artésienne , c’est-à-dire dans le sable landénien, les autres à la seconde nappe, dans le tuffeau et le silex maestrich tiens. Les eaux de ces deux nappes diffèrent donc par leur niveau hydrostatique, qui est en moyenne de 8m,39 plus élevé pour les eaux de la seconde nappe. Notons aussi que la nappe secondaire est plus régulière que la nappe tertiaire. Comme nous l’avons vu page 141, les eaux de la seconde couche artésienne se différencient au point de vue chimique de Tome XXXVII. 11 ( 162 ) celles de la première, par un plus faible degré hydrotimétrique et une teneur plus forte en chlore et en alcalis. Désignation de la nappe. DATC du forage. SITUATION DES PUITS. Cote de lorifice. Profondeur totale. Profondeur de la source. Hauteur d’ ascension. 1872 Héverlé, maison privée .... 24.34 45.00 - 20.66 26.84 Première i 1869 Moulin de fer . 24.17 104.00 - 33.83 26.67 nappe < 1841 Hôpital civil . . 21.72 85.00 - 63.28 24.47 (tertiaire). | 1874 Wilsele, fabrique de prod. chim. 17.48 60.00 - 42.52 19.98 1876 Wvgmael, usine . 15.00 90.00 - 75.00 » 1874 Héverlé, château . 30.91 103.00 - 69.08 32.39 Seconde l 1856 R. de Tirlemont , maison privée. 33.18 170.00 - 90.82 33.18 nappe <; (secondaire).i 1875 Kessel-Loo, ateliers du Gd Central. 29.92 175.50 - 100.90 38.52 1 1869 — maison privée . . . 35.60 147.60 - 112.00 38.60 Les puits qui s’alimentent à la seconde couche artésienne sont ceux dont l’orifice est à un niveau supérieur à celui où s’élèvent les eaux de la première couche L 1 Le puits foré en 1869 sur la Place du Peuple à la cote 52.93, jusqu’à une profondeur totale de 120 mètres, n’a pas donné d’eau jaillissante, la source ter¬ tiaire rencontrée ne s’élevant dans le puits que jusque vers la cote 26.80. Les renseignements nous manquent au sujet du puits ouvert en 1876 près du Canal ( distillerie ). Le puits de la R. Saint-Martin {tannerie), ouvert en 1860, a son orifice à la cote 27.51; l’eau s’y élève jusqu’à 30m,81 au-dessus du niveau de la mer. Mais nous n’avons pas pu obtenir de renseignements certains au sujet de la profondeur à laquelle la source a été atteinte, ni de l’épaisseur des diverses assises géologiques que l’on a traversées. Atissi avons-nous omis ce puits sur notre coupe hydrologique. A en juger d’après la composition de l’eau (voir tableau III), il doit s’alimenter à la première nappe. EAUX DE LOUVAIN. Map pes artésiennes. C o up e Nord- Sud . iïs_ce_n si on 33/3 nappe IV. B. Les cotes se rapportent ■ an niveau/ de/ Leu nier. Celles qui/ sont, précédées la signe _ vidique/d: la proforuLeiU' sous ce niveau/. Echelle/ ( des longueurs lo.o oo 1 V des hauteurs i/o o o ( 163 ) 3. Eaux de sources et eaux courantes. — La Dyle et ses affluents de la rive gauche, le Calas, la Lasne avec l’Ohain et la Rivière d’argent, l’Yssche et la Yoer, prennent leur source à des cotes comprises entre 130 et 70 mètres, aux environs de Houtaing-le-Mont, Glabais, Plancenoit, Waterloo, Hoeylaert et Tervueren, à peu de distance de la ligne de faîte qui sépare le bassin de la Dyle du bassin de la Senne, entre Nivelles et Yilvorde. Les sources élevées des cours d’eau que nous venons d’énumérer correspondent, sur le versant de la Dyle, à celles de l’Hain, de la Woluwe, etc., sur le versant de la Senne. Ces diverses sources, provenant de terrains identiques et de points peu éloignés les uns des autres, ont une composition à peu près uniforme, soit, d’après M. Th. Verstraeten *, une dureté de 20 à 2o degrés et une teneur moyenne en matières fixes de 0sr,350 environ (principalement carbonate calcique avec une faible proportion de chlorures et azotates, ainsi que de sulfate calcique et de fer; pas de matières organiques ni d’ammo¬ niaque). Du reste, cette composition se rapproche beaucoup de celle que nous avons trouvée aux eaux de distribution de la ville de Bruxelles et à celle de la source du château d’Héverlé. A part cette dernière, nous n’avons pas analysé encore les eaux des sources des divers affluents de la rive droite de la Dyle en amont de Louvain : le Molenbeek, le ruisseau de Molendael, la Yelpe, le ruisseau du Moulin, etc.; mais, à en juger par la nature des terrains et l’ensemble de nos résultats, on peut admettre que l’eau de toutes ces sources est de bonne qualité au point de vue alimentaire. *■ Loc. cil. ( 164 ) V. CONCLISIOiXS. La population d’un endroit donné sera spécialement suscep¬ tible de contracter les maladies infectieuses, quand le sol sur lequel elle habite est sali par des matières d’origine animale et qu’elle se sert pour l’alimentation d’eau de puits souillée au contact de ce sol. Le danger sera particulièrement grand lorsque les décom¬ positions de matières animales dans le sol seront arrivées au plus haut degré de développement, par suite des variations de température et d'humidité. On a généralement constaté que le cas se présentait vers la fin de l’été, et dans les moments où le niveau de la nappe d’eau souterraine descendait rapidement d’une quantité considérable. 11 importe donc que le sous-sol des maisons et des villes soit aussi propre que possible. S’il est souillé, il faut le purifier • par drainage et en même temps empêcher de nouvelles infil¬ trations de latrines, puits perdus, etc., en établissant une canalisation bien étanche ou en employant tout autre système. Et il est bien entendu qu'il sera trop tard d’épurer le sous-sol lorsqu’une épidémie aura éclaté : ces précautions doivent avoir été prises avant que le mal se soit produit. Quant au mode d’approvisionnement d’eau alimentaire, il est évident, d’après ce que nous avons vu, que les puits ordi- daires doivent être supprimés dans toutes les localités quelque peu populeuses, et être remplacés par des distributions d'eau venant du dehors, c’est-à-dire d’endroits qui sont et resteront à l’abri de toute altération due au séjour de l’homme à la surface du sol. ( 16o ) Rappelons - nous , en effet, les compositions moyennes de quelques-uns des principaux types d’eaux alimentaires que nous avons examinés : eaux de puits ordinaires, eaux de puits artésiens, eaux de sources, eaux courantes. TENEUR (EN GRAMMES PAR 1 LITRE). Dureté TYPES D’EAUX. Acide Acide Ammo- Acide Mat. Résidu totale. azo- azo- Chlore. tique. teux. niaque sulfur. organ. d’évap.' 1 MAXHIA généralement admis . 32° 0-027 0 0 0.035 0100 0.050 1 0.500 Id. proposés par nous pour la partie basse de la Bel¬ gique . . 64 0.100 0 0 0.100 0.100 0.050 j 1-500 l / ( Partie hante (S.-E.). 60 0.371 Traces. Traces. 0 271 Assez 0.118 1.802 1 Louvain, j 1 / Basse \ ( Partie basse . . . 35 0.094 Id. Id. 0.093 Peu. 0.116 0.704 j. \ Belgique, ] Hasselt. . . . 63 0.0o9 0.308 0.357 0.121 1.900 Puits J [ i ( \ Bamrae-llille . 31 0.020 0 0 0.008 , , 0.008 0.412 ordinaires.] 1 1 Slojenne / Dînant . 36 0.13o • • , . 0/120 0.068 0.005 0.920 ! et haute j ■ Belgique. ( Baraoir . 0.008 0 0 0 • • 0 050 I 0.715 / Nappe tertiaire . . 29 0.001 0 0 0.020 • « 0.016 0.376 Puits artésiens. — Louvain. . j f — secondaire. . 11 0.003 0 0 0.090 0.062 0.019 0.448 ( Bekioue. ! BrnielIes (distribution) . . . 28 0.022 0 0 0.012 0.007 0.064 0.391 Sources. ) HoJenDe v 0.029 0.300 j et haute s Dînant et environs .... ( Belgique. \ 23 0.014 • • • • 0016 0.008 [ D/Jj^inno 1 ta' Voer à Louvain (en amout) . Eaui \ Be,^ue- ’ 27 • • • • • • 0.021 • • 0.040 0.330 courantes.) et h^ate j La Lesse près de Dînant .... 7 • • • * * * \ Belgique. ) On reconnaît immédiatement que les types d’eaux de puits artésiens, d’eaux de sources et d’eaux courantes sont de qualité meilleure que ceux d’eaux de puits ordinaires, ou au moins que ceux d’eaux de puits ordinaires des villes. ( 166 ) En ce qui concerne particulièrement les eaux de puils ordi¬ naires de Louvain, si l’on considère les renseignements fournis par l’analyse pour ces eaux et que l’on compare leurs teneurs en matières diverses avec les teneurs -limites généralement admises, ou même, comme nous l’avons fait, avec les limites considérablement élargies, on voit que le résultat de cette comparaison est très défavorable pour les eaux de la ville, plus défavorable même qu’on n’aurait pu le supposer ci priori. Ainsi, si nous excluons les eaux de puits dont la mauvaise qualité est due à des causes accidentelles, nous pourrons dres¬ ser la statistique ci-après : SUR CENT EAUX ont des teneurs en Ne dépassant pas les limites ordinaires. Comprises entre les limites ordinaires et nos limites. Dépassant nos limites dans une certaine mesure. Dépassant de beaucoup nos limites. Matières organiques .... 50 p. c. » 38 p. C. 12 p. C. . Acide azoteux . 80 — )) 9 — 11 — Ammoniaque . 63 — ' )) 25 - 12 - Acide azotique . 10 - 10 p. c. 19 - 61 - Chlore . 9 - 28 - 35 - 28 - Acide sulfurique . 50 - )) 50 - » ' ! Résidu d’évaporation .... 10 - 60 - 21 — 9 - i Dureté . 1 10 — 69 - 17 — 4 - Sur cent eaux, sont : Bonnes 1 . 6 Passables, faute de mieux ... 28 Mauvaises . 66 400 1 Comme nous l’avons dit p. 115, aucune eau de puits ordinaire de Louvain ne mérite à proprement parler cette qualification de « bonne » , les meilleures laissant encore à désirer ou tout au moins à douter au sujet de leur qualité. 11 importe de ne point perdre de vue cette restriction, en formulant sur le compte de ces eaux un jugement définitif. ( 167 ) Si nous excluons les puits privés, pour ne considérer que les puits publics (se trouvant dans des conditions supposées normales) : SUR CENT EAUX ont des teneurs en Ne dépassant pas les limites ordinaires. Comprises entre les limites ordinaires et nos limites. Dépassant nos limites dans une certaine mesure. Dépassant de beaucoup nos limites. Matières organiques .... 33 p. C. » 48 p. C. 17 p. C. Acide azoteux . 81 — » 13 - 6 - Ammoniaque . 68 - » 19 - 13 - Acide azotique ... . . 6 — 6 p. c. 23 - 63 - Chlore . 3 — 27 — 37 - 33 - Acide sulfurique . 43 - )) 37 — » Résidu d’évaporation .... 4 — 63 — 27 — 4 — Dureté . 3 — 76 — 17 — 4 — Sur cent eaux, sont : Bonnes . 3 Passables, faute de mieux ... 31 Mauvaises . 66 100 Nous n’avons pas, il est vrai, analysé les eaux de tous les puits, ni même celles de tous les puits publics de la ville. Mais le nombre d’échantillons examinés est somme toute assez con¬ sidérable; il n’y a pas de doute que les autres n’aient une com¬ position à peu près identique, et nos conclusions ne sauraient être infirmées de ce chef. On peut donc considérer comme un fait établi qu’en général notre eau alimentaire est extrêmement impure. La nappe sou¬ terraine qui alimente nos puits et le sous-sol à travers lequel filtrent les eaux sont fortement souillés et continuellement sujets aux souillures. Louvain se trouve donc gravement exposé ( 168 ) au danger d’une facile propagation des maladies épidémiques, dans le cas où celles-ci viendraient à y être introduites. Nous pouvons du reste affirmer la même chose pour toutes les villes en général : la qualité des eaux de puits ordinaires y est d’autant plus mauvaise que la ville est plus populeuse et plus ancienne. La ville de Hasselt notamment se trouve sous ce rapport dans une situation des plus défectueuses. Les eaux des puits artésiens forés à Louvain sont, comme nous l’avons vu, de bonne qualité. On pourrait leur reprocher de manquer d’oxygène et d’acide carbonique et de renfermer quelquefois une assez forte proportion de fer, bien qu’à notre avis ce ne soient pas là des inconvénients sérieux; le débit de ces puits est assez restreint et diminue en général assez rapide¬ ment; enfin, le coût d’exécution est relativement élevé b Ce mode d’approvisionnement convient plutôt aux maisons et aux établissements privés qu’aux services publics. Les eaux de rivières (puisées loin de leur source) sont assez souvent utilisées pour l’alimentation publique. C’est sur leur emploi que sont basées exclusivement les distributions d’eau d’Anvers et de Rotterdam, Hambourg et Marseille, et en partie celles de Londres, Glascow, Berlin, Vienne, Paris, Lyon et 1 Le puits artésien de Kessel-Loo, maison privée, débite à 1 mètre au-dessus du sol (soit à la cote 56.60 au-dessus du niveau de la basse mer), 175,000 litres par 24 heures. Les deux puits artésiens de Wygmael, usine, débitent chacun à la surface du sol (à la cote 15 environ), 220,000 litres par 24 heures. Le puits artésien des ateliers du Grand-Central débite : A 0m,57 au-dessus du sol (cote 30.29). . . . 200,000 litres par 24 heures. A 3m,tl — (cote 33.03). . . . 140,000 — — A 6m,50 — (cote 36.44). . . . 52,000 — — A 8m, 60 - (cote 38.55). ... 0 — — Ce puits a coûté avec les accessoires 23,500 francs. Le forage s’est effectué, pour les terrains ordinaires ( 1 7 1 m, 50), à raison de 75 francs le mètre; pour les bancs de silex (4m,00), à raison de 200 francs le mètre. ( 169 ) Marseille. La dureté et la teneur en matières fixes de ces eaux sont généralement peu élevées *, et elles fournissent toujours une provision abondante. Mais elles ont l’inconvénient de pré¬ senter une composition et une température assez variables, et de recevoir toute sorte de souillures provenant des habitations riveraines, des fabriques, des égouts des villes ou des villages situés en amont, etc. Il faut, pour les épurer et les rendre lim¬ pides, les faire passer par des bassins de dépôt et des filtres dont la construction et l’entretien sont assez délicats, et encore la filtration est-elle souvent peu efficace. Le régime des eaux de rivières est en outre exposé à subir des perturbations nom¬ breuses. Enfin , comme ces eaux se trouvent ordinairement à un niveau peu élevé relativement aux maisons qu'il s’agit d’ali¬ menter, il est nécessaire d’employer des machines élévatrices pour leur refoulement dans les réservoirs ou les conduites de distribution. Aussi ne doit-on exploiter les cours d’eau que faute de mieux; et revient-on, lorsque la chose est possible, au procédé des anciens, qui consiste à rechercher des sources naturelles, ou à créer des sources artificielles au moyen de galeries de drainage : les eaux de ces sources, choisies ou produites autant que possible à un niveau relativement élevé, sont alors captées par des galeries collectrices et transportées à l’endroit voulu au moyen d’aqueducs en maçonnerie ou en béton ou à l’aide de conduites en fonte. En effet, les eaux de sources sont en général, et sauf des cas de composition de terrain tout à fait exceptionnels, aussi légères 1 Voici, d’après le rapport d’expertise de M. Ch. Angenot, professeur de chimie à l'Institut supérieur de commerce d’Anvers, la composition de l’eau de distribution d’Anvers (novembre 1881). On sait que celte eau provient de la Nèlhe et est épurée avant son entrée en ville par décantation et filtration. Chlore . 0.012 Acide sulfurique . 0.0 10 Ammoniaque . 0.00018 Acide nitreux . 0 — nitrique, à peine. . . 0.002 Matières organiques .... 0.026 Résidu fixe à 180° . 0154 Dureté (Boutron et Boudet) . . 8° Organismes visibles au micro scope 0 ( 170 ) à peu près et aussi peu chargées de matières fixes que les eaux de rivières ; elles ont sur celles-ci l’avantage de posséder une composition et une température à peu près constantes, d’être limpides et exemptes de matières organiques, notamment de matières organiques d’origine animale, surtout si l’on a soin de choisir des sources provenant de terrains vierges, ou au moins peu habités et peu cultivés, tels que forêts, prairies, etc. Un grand nombre de villes de notre pays sont dotées d’une distribution d’eau de source, soit d’eau émergeant naturelle¬ ment, soit principalement d’eau recueillie à l’aide de galeries de drainage : citons seulement Bruxelles, Liège et Gand. La ville de New-York s’alimente d’eau de sources et de drains, recueillie jusqu’à une distance de 65 kilomètres. Vienne, Londres et Paris tirent également parti d’eaux de sources, concurremment avec l’eau de rivière. Quant à la ville de Louvain, voici, à grands traits, les prin¬ cipales ressources qui, à priori , semblent s’offrir à elle pour l’établissement d’une distribution d'eau alimentaire de bonne qualité. Nous avons vu que la partie la plus élevée du territoire habité de la ville se trouve au-dessous de la cote 40. L’eau serait donc distribuée avec une pression suffisante jusqu’aux étages supérieurs des maisons si elle était prise à la cote 60 environ, soit qu’elle fût amenée naturellement à ce niveau, soit qu’elle y fût élevée à l’aide de machines foulantes. Il existe justement au voisinage de Louvain des éminences dont l’altitude dépasse même 60 mètres. Ce sont, d’une part, la Montagne des Dominicains, entre la Porte de Bruxelles et la Porte de Tervueren; d'autre part, au delà de la Porte de Tir- lemont, la colline qui va s’élevant vers Pellenberg. Sur ces éminences, on pourrait établir des réservoirs où serait ame¬ née, au moyen d’aqueducs et sans l’aide de machines éléva- trices, l’eau des sources élevées des affluents de la Dyle situés au Sud-Ouest et au Sud-Est de Louvain. Nous avons vu qu’il existe sur la rive gauche de la Dyle, à une cote supérieure à 60 mètres, des sources (sources supé- ( ni ) rieures de la Yoer, de l’Yssche, de la Rivière d’argent, etc.) donnant une excellente eau alimentaire, analogue à celle dont est pourvue la ville de Bruxelles. Si le débit de ces sources ne suffisait pas pour l’alimentation de la ville de Louvain, on pourrait, comme on l’a fait pour la capitale, y suppléer en pratiquant des galeries de drainage sur la partie élevée des versants et sur les plateaux où se forment ces sources (foret de Soignes, environs de Duysbourg). Notons à ce propos que la ville de Bruxelles, par les travaux qu’elle poursuit dans le plateau de la forêt de Soignes suivant plusieurs directions, ne tardera pas à sortir (si toutefois elle n’est pas sortie déjà) du bassin hydrographique de la Woluwe et des autres affluents de la Senne, pour pénétrer dans celui de la Yoer, de l’Yssche et du Ruisseau d’argent, affluents de la Dyle dont la ville de Louvain devrait peut-être s’empresser de capter et de dériver les sources élevées, avant qu’elles soient taries en grande partie au profit de l’agglomération bruxelloise. Sur la rive droite de la Dyle, plus près encore de Louvain, se trouvent, toujours à une altitude dépassant 60 mètres, les sources supérieures des ruisseaux de Yaelbeek, du Moulin, du Culot et de Molendael (dans les forêts de Héverlé, de Meerdael et de Molendael); puis, plus à l’Est, les sources de la Yelpe (jusque Yertryck), et enfin celles des divers affluents du Molen- beek (vers Pellenberg). Toutes ces sources pourraient être utilisées avantageusement pour l’alimentation de la ville de Louvain. Indépendamment de ces sources élevées, on pourrait aussi tirer parti de sources dérivées ou captées à un niveau plus bas, en les recueillant dans des bassins collecteurs et les élevant, à l’aide de machines, jusqu’au niveau des étages supérieurs des maisons. Ce seraient notamment : Sur la rive gauche de la Dyle, les sources de la Yoer en aval de Tervueren et celles de l’Yssche en aval de Hoeylaert ; Sur la rive droite, les sources des affluents du Molenbeek entre Corbeek-Loo, Lovenjoul et Bierbeek, les étangs de Corbeek-Loo et de Perck pouvant alors être transformés en ( 172 ) bassins ou réservoirs; ou encore les sources du voisinage de la foret d’Héverlé. Enfin il y aurait peut-être avantage à combiner ensemble plusieurs des systèmes mentionnés. Nous nous bornerons pour aujourd’hui à ces simples indi¬ cations. Puisse la ville de Louvain, de même que les autres localités de notre pays qui se trouvent dans une situation précaire au point de vue de la qualité de leurs eaux alimentaires, se sou¬ venir pendant qu’il en est temps encore que l’usage d’une eau pure et saine intéresse au plus haut degré l’hygiène publique, et ne reculer devant aucun sacrifice pour arriver promptement à la solution d’un aussi grave problème. Avant de finir, nous croyons utile d’insister encore sur les deux points suivants : 1. Il est désirable qu’une statistique soit établie, comprenant la composition chimique des eaux de toute la Belgique. Ces eaux devraient être analysées d’après des méthodes identiques, afin de pouvoir être comparées; nous croyons pouvoir recom¬ mander à cet effet les méthodes que nous avons indiquées dans ce travail. 2. Pour faciliter l’appréciation des résultats d’analyse des eaux au point de vue hygiénique, il est nécessaire que des nombres-limites ou maxima, ou des échelles de valeur, soient établis pour les eaux alimentaires des diverses régions de la Belgique. Les limites admises en Angleterre, de même que celles généralement suivies en Allemagne, et que l’on a le tort d’adopter fréquemment en Belgique, ne peuvent nullement servir ici; notre travail nous paraît le prouver surabondam¬ ment. Les nombres-limites que nous proposons pourront, pensons-nous, constituer un point de départ pratique L 1 Nous avons, pour la partie topographique et matérielle de celte étude, été assisté par notre Chef des travaux, M. l’ingénieur J.-B. André, à qui nous tenons à adresser ici nos remerciements. TABLE DES MATIERES. Page*. I. Considérations sommaires sur l’origine et les conséquences de l’altération des eaux alimentaires . 3 II. De l’analyse des eaux alimentaires . . A. Analyse chimique de l’eau . 1. Interprétation des résultats . 2. Appréciation générale de la qualité d’une eau. - Nombres-limites. 3. Méthodes d’analyse . . a. Essai préliminaire et analyse qualitative . b. Analyse quantitative . . , . Résidu d’évaporation . Matières organiques . Acide azotique . Acide azoteux . Ammoniaque . Chlore . Acide sulfurique . Hydrogène sulfuré, métaux alcalins et alcalins terreux, gaz, etc . . Dureté totale et dureté persistante . B. Analyse microscopique . . 14 16 17 23 33 35 36 37 38 46 49 52 56 56 57 57 III. Résultats d’analyses d’eaux alimentaires des diverses localités DE LA BELGIQUE ET SPÉCIALEMENT DE LA VILLE DE LOUVAIN. ... 62 1. Eaux de puits ordinaires de la ville de Louvain .' . 63 Tableau 1 . 64 Annexe au tableau I : eaux de puits ordinaires de la ville de Louvain analysées à plusieurs époques différentes . 72 Groupements d’après les teneurs en matières diverses .... 80 Eaux de puits notoirement influencées par des circonstances locales ou accidentelles . 111 Changements éprouvés aux diverses époques par la composition des eaux . 113 Appréciation générale et classification . 114 ( 174 ) Pages. 2. Eaux de puits ordinaires de diverses localités en dehors de Lou¬ vain . 419 Tableau II . 420 Groupements d’après les teneurs en matières diverses . . . 426 Appréciation générale et classitication . 438 3. Eaux de puits artésiens de Louvain et des environs . 4 H Tableau III . 442 4. Eaux de sources, drains, etc . 444 Tableau IV . 446 5. Eaux courantes . 448 Tableau V . 450 IV. Esquisse hydrologiqle du territoire de la ville de louvajn et de SES ENVIRONS . 452 Planche I. Esquisse du territoire de la ville de Louvain, avec indication des rues, places publiques, etc., où ont été pris des échantillons d’eaux. 4. Nappe aquifère ordinaire . 453 Planches II et 111. Nappe aquifère ordinaire, coupes Sud-Nord et Est-Ouest. 2 Nappes artésiennes . 460 Planche IV. Nappes artésiennes, coupe Nord-Sud. 3. Eaux de sources et eaux courantes . 463 V. Conclusions . 464 Composition moyenne des principaux types des diverses eaux ana¬ lysées . 465 Teneurs des eaux de puits de Louvain comparées avec les teneurs- limites ordinaires et avec nos limites nouvelles. — Tableaux résumés. 466 Choix d’une eau alimentaire . 468 Distribution éventuelle d’eau alimentaire pour la ville de Louvain. . 470 ERRATA. A la page 47, ligne 9, au lieu de : Indigotine sublimée pure, ou indigotine artificielle lisez : 2s r, 000 Indigotine sublimée pure, ou indigotine resublimée en aiguilles. 0sr,2o à Os^SQ SUR LE GLYCOGÈNE CHEZ LES BASIDIOMYCÈTES LEO ERRERA DOCTEUR AGRÉGÉ A L’UNIVERSITÉ DE BRUXELLES (Présenté à la Classe des sciences le 2 août 1884.) Tome XXXVII. 1 -- ■ .. . .. „ . - . SUR LE GLYCOGÈNE CHEZ LES BASIDIOMYCÈTES On croyait jusqu’en ces derniers temps que le glycogène — ou amidon animal, comme on l’appelait souvent — n’existait que chez les animaux et manquait complètement aux plantes. C’était là une erreur. Il s’est trouvé, au contraire, que cette substance est très répandue dans deux groupes de Champi¬ gnons où j’ai été amené à la rechercher : les Ascomycètes et les Mucorinées, et l’on devait se demander si le fait n’est pas général. Le glycogène remplacerait alors chez les Champignons, de la même manière à peu près que chez les animaux, l’ami¬ don des plantes ordinaires. Cette généralisation se présentait d’elle-même à diverses reprises i et, comme elle n’est pas sans importance pour la physiologie, elle méritait, semble-t-il, qu’on s’efforçât de la contrôler. Il s’agissait avant tout d’étendre les recherches à la vaste classe des Basidiomycètes qui comprend, comme on sait, les plus volumineux et, à bien des égards, les plus hautement organisés des Champignons. Un intérêt spécial s’attachait encore à l’étude de ce groupe. C’est surtout ici que Müntz a signalé de grandes quantités de tréhalose et de mannite, et l’on aurait pu supposer que ces matières sucrées rendaient le glycogène superflu. Disons dès à présent qu’il n’en est rien, car nous avons retrouvé le glycogène chez la plupart des Basi- diomycètes étudiés. r 1 L. Errera, Épiplasme des Ascomycètes, eîc., 1882, p. 2-3, et Glycogène chez les Mucorinées , Bull. Acad. roy. Belg., 3me sér., t. IV, p. 437, note. La présence très générale du glycogène chez les Champi¬ gnons une fois établie, il y avait lieu de chercher ensuite à se rendre compte des fonctions que cette substance remplit dans leur nutrition et leur développement. Telles sont les études que je me permets de communiquer aujourd’hui à l’Académie. I. — MÉTHODE MICROCHIMIQLE. La méthode dont j’ai fait usage pour déceler le glycogène et en suivre la répartition dans les tissus est celle de l’examen microchimique. Si l’on procède comme je l’ai indiqué anté¬ rieurement *, on obtient ainsi, après s’être un peu exercé, toute la certitude et la précision désirables. Je rappellerai que déjà chez trois des espèces d’Ascomycètes et chez une des Mucorinées où j’étais arrivé, par la voie microchimique, à admettre l’existence du glycogène, j’ai cherché à isoler cette substance : et chaque fois l’analyse en grand est venue confine mer les résultats obtenus sous le microscope. Il en a encore été de même pour les Basidiomycètes : le glycogène a pu être extrait, comme on le verra plus loin, des deux espèces ( Clito - cybe nebularis et Phallus impudicus) où il a été recherché. Aussi, dans tout ce qui va suivre, ai-je conclu à la présente du glycogène à l’intérieur des cellules, lorsque j’y observais une substance blanchâtre, amorphe, réfringente, se colorant en brun-rouge par l’iode, coloration qui pâlissait nettement à une température de 50 à 60°C. au plus, et qui reparaissait avec son intensité première par le refroidissement. Je tiens à répéter 2 que la coloration brune seule , sans l’action de la chaleur, ne suffit point à caractériser le glycogène, car elle peut provenir, par exemple, d’alcaloïdes ou de tannins; c’est un point sur lequel je me propose, du reste, de revenir à une autre occasion. Il doit donc être entendu que chaque fois que 1 Épi pi. des Ascom., § VI. 8 Cf. loc. cit., pp. 46-47. je dis d’un tissu qu’il renferme du glycogène, j’y ai constaté, d’une manière qui ne laissait aucune prise au doute, tous les caractères que je viens d’énumérer. Les cas douteux sont men¬ tionnés expressément. Lorsque le glycogène se présentait en assez grande quantité, je me suis encore assuré, en écrasant légèrement la préparation après l’action de l’iode, que la matière colorée en brun se dissout dans la goutte d’eau du porte-objet. J’ajouterai ici quelques indications au sujet de la solution d’iode à adopter. Lorsqu’on en a acquis l’habitude, on n’arrive pas seulement à se rendre compte par l’examen microchimique de la présence ou de l’absence du glycogène et de sa localisation dans les diverses régions, mais on peut juger aussi, d’une manière approximative, d’après la nuance que l’iode communique à la préparation, de la plus ou moins grande quantité de glycogène que le tissu renferme. On comprend que pour cela il soit nécessaire de faire toujours usage d’une solution d’iode de même concentration. On ne doit pas, comme on le fait sou¬ vent, mettre la coupe à examiner dans une petite quantité d’eau sur le porte-objet et ajouter ensuite une goutte du réactif iodé, car ce procédé donne naturellement des concen¬ trations très variées, suivant les proportions d’eau et de réactif mises en présence. On évite cet inconvénient en déposant directement le fragment de tissu, sans addition d’eau, dans une goutte de la solution d’iode elle-même. Les solutions que l’on emploie communément dans les laboratoires sont trop concentrées; après quelques essais, je me suis arrêté aux proportions suivantes : Eau dist . 45 grammes. Kl crist . 0,3 » I crist . 0,1 » Ce liquide, qui sera désigné dans la suite du nom de « solu¬ tion iodée au 1/450 doit être conservé à l’abri de la lumière dans un flacon bien bouché; malgré cela, il pâlit peu à peu en perdant de l’iode et il est bon de le renouveler après trois ou quatre mois. Un point essentiel est de mettre toujours en présence une goutte relativement grande de la solution au 4/450 e* ^e très petits fragments de tissu, pour que tous les éléments trouvent de l’iode en quantité suffisante. On recouvre ensuite du verre- couvreur, on laisse bien pénétrer l’iode dans le tissu, on dilue avec un peu d’eau et on chauffe sur une flamme faible jusqu’à ce que la préparation, posée sur le dos de la main, commence à produire une sensation de cuisson, ce qui répond à la température d’environ b0-60°. Avec ces précautions, le pro¬ cédé est très sensible et fournit des résultats parfaitement com¬ parables entre eux. Lorsqu’il y a dans les tissus des quantités extraordinaire¬ ment minimies de glycogène mêlé au protoplasme, la teinte que produit notre solution au 4/450 est plutôt orangée que brune. Dans des cas semblables, on peut recourir à une solu¬ tion plus concentrée — au 4/100 par exemple — qui fait virer la nuance vers le brun-rouge ; on dilue ensuite avec de l’eau et on chauffe comme d’habitude 4. Mais il faut beaucoup d’exercice et de soins pour obtenir des résultats certains dans ces cas difficiles; au lieu que les tissus riches en glycogène donnent des réactions tellement frappantes que les moins expérimentés ne sauraient s’y tromper. § IL — ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES QUI RENFERMENT OU NON DU GLYCOGÈNE. Je vais indiquer maintenant les espèces de Basidiomycètes chez lesquelles j’ai pu déceler du glycogène et celles qui ne m’en ont pas présenté. De même que pour l’amidon des plantes ordinaires, la quantité de glycogène varie beaucoup chez les Champignons 1 Voya ci-après, par exemple, Polyporus suiphureus. (7) suivant l’état de nutrition et le degré de développement; il faut avoir examiné une espèce à tous les stades de sa végéta¬ tion avant d’être certain que le glycogène fait complètement défaut chez elle, et il m’est arrivé plus d’une fois de trouver du glycogène à certaines phases ou dans certaines conditions par¬ ticulières de développement chez un Champignon où j’en avais souvent cherché en vain jusqu’alors (par exemple, Clau- dopus variabilis). Il suffit de se rappeler, à titre de comparai¬ son , que les feuilles de certaines plantes ( Strelitzia , Musa ) ne produisent d’amidon en quantité décelable que lorsque les conditions de nutrition sont exceptionnellement propices. Les résultats négatifs que m’ont donnés quelques Basidiomycètes ne doivent donc pas être regardés comme établis d’une façon définitive : à la vérité, je ne connais jusqu’ici aucun Champi¬ gnon dont je puisse affirmer qu’il ne renferme de glycogène à aucune période de son existence. Avant de passer à la description des résultats obtenus, je tiens à adresser mes vifs remercîments à Mesdames Bommer et Rousseau, qui ont eu l’obligeance de me fournir à maintes reprises des Champignons frais. Si j’ai réussi, comme je l’espère, à présenter une esquisse suffisante de la répartition du glyco¬ gène dans les diverses familles des Basidiomycètes, je le dois en grande partie à la connaissance approfondie que Mesdames Bom¬ mer et Rousseau possèdent de la flore mycologique de nos environs et à la libéralité avec laquelle elles ont bien voulu me faire une part dans leurs récoltes. *¥ (8) A. — HYMÉNOffiYCÈTES. I. — AGARICINÉES. 1. Agaricns (Ainanita) phalloïdes. — Dans les exemplaires jeunes, on trouve à la base bulbeuse du stipe beaucoup de glycogène parfaitement caractérisé. Le milieu du stipe en présente peu, le sommet davantage, la volve et le chapeau très peu, la trame des lamelles médiocrement. Il y en a une certaine quantité dans les jeunes basides,où l’on observe une accumulation notable de gouttes d’huile, solubles dans l’alcool. La quantité de glycogène diminue assez brusquement au passage de la partie bulbeuse à la partie amincie du stipe. En même temps, le tissu qui était filamenteux acquiert une structure plutôt parenchymateuse. A l’âge adulte, le glycogène a disparu de la base du stipe, qui devient molle et flasque, de dure et résistante qu’elle était. II y a peu ou point de glycogène au milieu du stipe; en revanche, sa quantité a augmenté au sommet, au point d’at¬ tache du chapeau. Le chapeau n’en renferme presque pas; les basides en train de former leurs spores en ont une petite quantité, mêlée à beaucoup d’huile. 2. Agaricns (Armillarfa) melleus. — Contient beau¬ coup de glycogène. La substance se rencontre aussi bien dans le stipe que dans le chapeau et dans les basides; je reviendrai au § IV sur les détails de sa répartition dans ces diverses régions. 3. Agaricus (Armillarla) nmcidus. — Beaucoup de glycogène dans tout le tissu et dans les basides. 4. Agaricias (Tricholoma) nudus. — À l’état adulte, présente du glycogène, surtout dans les jeunes basides. 5. Agâricus (Tricholoma) terreus. — Pas de réac¬ tion nette de glycogène. (Les exemplaires que j’ai étudiés n’étaient plus absolument frais et je suis porté à croire que c’est là la raison pour laquelle j’ai obtenu un résultat négatif.) 6. Agâricus (Oitocytoe) iielmBaris. — C’est l’une des espèces les plus riches en glycogène que je connaisse. Cette substance se trouve dans toutes les parties du Champignon et à tous les âges, mais principalement dans les individus jeunes et, chez ceux-ci, surtout dans le tissu lâche du stipe, ainsi qu’on le verra au § IV. Le glycogène se présente, comme toujours, dans les cellules, à l’état d’empois plus ou moins dense ; tantôt cet empois est répandu par tout le protoplasme, tantôt — et c’est ici le cas le plus ordinaire — il est localisé et forme un ou deux amas brillants, réfringents, vers le milieu ou aux deux bouts de la cellule, rappelant ainsi ce qu’on observe dans les asques des Ascomycètes. La quantité de glycogène est très variable d’une cellule à l’autre et, à côté de cellules remplies, on en trouve qui en renferment peu ou point. 7. Agaricos (Clitocyfoe) laccatus. — Enormément de glycogène. 8. Agarfcns (ColByBjia) velutipes. — Riche en gly¬ cogène. (Cf. infra § IV.) O. Agâricus (Ilycena) galericulatus. — Un exem¬ plaire adulte ne m’a pas présenté de glycogène dans son tissu mais une réaction douteuse dans les basides. En revanche, ce Champignon contient beaucoup d’huile. Les membranes cel¬ lulaires, dans tout le tissu, se colorent en rose sale par l’iode, comme chez les Mucor ; cette coloration ne pâlit pas à une douce chaleur. f 10. Agâricus (Pieurotus) ostreatus. — Enormé¬ ment de glycogène dans tout le tissu du chapeau et dans Fhy- ménium. ( 10) if. Agarieus (Cïaiidapus) variahllis. — L’étude de ce Champignon a été pour moi très instructive. J’en ai d’abord examiné un grand nombre d’échantillons, frais du matin même, aux stades de développement les plus divers, sans obtenir nulle part de réaction de glycogène bien nette. Je com¬ mençais à penser que cette espèce est dépourvue de glycogène, lorsque je suis tombé sur un exemplaire qui en renfermait une quantité très considérable. La substance était des mieux carac¬ térisées : coloration en rouge-brun par Fiode, action de la chaleur, solubilité dans l’eau, toutes les réactions s’obtenaient avec une netteté parfaite. Cet exemplaire rempli de glycogène croissait parmi les autres et avait été récolté en même temps qu’eux, ses lamelles et ses spores étaient normales, mais, pressé sans doute par ses voisins, il ne s’était pas étalé autant que les individus ordinaires et était resté ramassé sur lui- même. Il est donc probable qu’il n’avait pas pu utiliser tous ses produits d’assimilation d’une façon aussi complète que d’habitude : de là un résidu de glycogène non employé. Plus tard, j’ai de nouveau observé beaucoup de glycogène dans un semblable exemplaire ramassé sur lui-même et j’en ai trouvé un peu dans un exemplaire ordinaire, très jeune. J’ai eu soin de m’assurer que le glycogène appartenait bien au tissu du Claudopus et non à quelque parasite. On voit déjà par cet exemple que le glycogène se conduit en véritable substance plastique : comme l’amidon, il apparaît là où l’apport de substances nutritives hydrocarbonées est plus grand que leur consommation, pour disparaître aussitôt que la consommation surpasse l’apport. f$. Agarficus (Psalliota) eampestrSs. — L’Agaric comestible m’a également fourni des résultats que je crois dignes d’intérêt. On sait que c’est l’une des espèces chez lesquelles Müntz t a trouvé de la mannite ; j’en avais extrait en outre un corps réducteur, analogue aux dextrines, et j’y avais 1 Comptes rendus, LXXXVI, 1873, p. 649. ( 11 ) recherché le glycogène ; mais des produits d’oxydation bruns viennent gêner à ce point l’analyse que je n’avais pu me pro¬ noncer avec certitude sur la nature du corps obtenu par la méthode de Brücke U Il était d’autant plus désirable d’exa¬ miner ce champignon à nouveau. Si l’on a soin de prendre des exemplaires robustes et bien frais, on s’assure aisément de la présence du glycogène, avec tous ses caractères microchimiques. Dans un individu très jeune (hauteur : lQrara; diamètre du chapeau : 5mm) dont le tissu commence à peine à se différencier, j’ai observé beaucoup de glycogène à la base du stipe ; peu au sommet, presque pas dans le tissu du chapeau. Un individu jeune (hauteur : 30mrn ; diamètre du chapeau : 18mm), dont le voile est encore fermé, présente beaucoup de glycogène à la base du stipe , passablement au sommet, peu dans le chapeau. Enfin, chez un individu presque adulte (hauteur : 43mm; dia¬ mètre du chapeau : 33mm), dont le voile est déjà déchiré, le glycogène, très abondant à la base du stipe, est assez abondant au sommet. Il y en a fort peu dans le tissu du chapeau et des lamelles, un peu davantage dans la couche hyméniaîe. Quand on traite les lamelles par l’iode, la légère réaction de glyco¬ gène se combine avec la nuance propre du tissu et produit ia coloration brun-fauve que j’ai indiquée dans ma thèse (L c., p. 25). 13. AgaipficQHs (StH^pEaiarla) §«jaaam©saa§. — Assez de glycogène dans le stipe et surtout dans la couche hyméniaîe ; point dans le reste du chapeau. Les basides jeunes sont remplies de glycogène, qui a disparu à la maturité des spores. Les para- physes ont la même forme que les jeunes basides; elles en diffèrent en ce qu’elles présentent tout au plus des traces de glycogène. Je n’ai pas observé ici les cystides dont il va être question chez l’espèce suivante. 1 Epipl. des Ascom., p. 25. ( ) 14. Agarfcus (Stropliaria) aerugiuosus. — Des coupes du stipe et du chapeau, à l’état adulte, traitées par l’iode, ne présentent partout qu’une réaction jaune, protoplas¬ mique; l’hyménium seul devient rouge-brun. Cette nuance provient des cystides qui prennent presque toutes une colo¬ ration rougeâtre, tandis que les basides se colorent en jaune à ce stade : il en résulte une élégante mosaïque rougeâtre sur fond jaune, quand on regarde la surface latérale d’une lamelle ainsi traitée. En examinant la préparation de plus près, on trouve toute¬ fois un petit nombre de basides qui se sont aussi colorées en rouge-brun. La substance colorable est amorphe et imprègne le protoplasme, vers le sommet de la baside : bien que la quantité soit si minime qu’on puisse très difficilement s’assurer de l’action de la chaleur, je me crois autorisé à admettre par analogie que c’est bien du glycogène. Il n’en n’est pas de même pour le contenu des cystides ; et, de fait, on comprendrait difficilement ce qu’une substance plastique comme le glycogène viendrait faire dans ces éléments, une fois que leur développement est achevé. Les cystides ressemblent pour leur forme aux jeunes basides, mais s’en distinguent par leur sommet pointu. Elles ren¬ ferment, outre leur noyau, un petit corps ellipsoïdal, nette¬ ment délimité, siège de la coloration rougeâtre que produit l’iode. J’ai rencontré ce corps dans les cystides de Stropharm aeruginosa et Hypholoma fasciculare ; afin de ne rien préjuger quant à sa nature, je l’appellerai simplement corpuscule ellip¬ tique. A l’état vivant, le contenu des cystides a un aspect homo¬ gène, d’un blanc brillant; on aperçoit, vers la base de la cellule, un corps discoïde réfringent, suspendu dans le proto¬ plasme : c’est le noyau; le corpuscule elliptique est invisible, mais il suffit d’ajouter un peu de la solution iodée au 1/43 0 pour le faire apparaître dans la grande majorité des cystides. Ce corpuscule est plongé dans le protoplasme et forme un ellip¬ soïde allongé dans le même sens que la cystide dont il occupe ( 13 ) le sommet. Il semble être creux, car on le voit assez souvent se recroqueviller. Ce n’est pas une simple cavité du proto¬ plasme : il a une existence réelle, on peut l’isoler. Il présente un double contour. Quand on l’écrase, ce corps se brise d’une façon irrégulière, ce qui montre bien qu’il s’agit d’une sub¬ stance solide et non d’un liquide. A la lumière polarisée, il n’est pas biréfringent. D’après tout cela, le corpuscule en question constituerait à l’intérieur du protoplasme des cystides une petite poche creuse, close de toutes parts, dont la paroi relativement épaisse serait colorable par l’iode. Tous ces faits et, mieux encore, les réactions suivantes mon¬ trent que ce n’est pas à du glycogène que nous avons affaire ici : dans une préparation contenant à la fois de ces cystides et un tissu à glycogène, on voit que la quantité d’iode qui suffit à donner au glycogène la teinte acajou, ne colore les corpuscules elliptiques qu’en jaune d’or un peu brunâtre. Il faut un excès d'iode pour les faire passer à une nuance rouge- brun, analogue à celle du glycogène, mais toujours plus dorée. En même temps le protoplasme des cystides devient jaune- citron et leur noyau jaune d’or. La nuance des corpuscules ne change pas par la chaleur et, quand on les écrase, leur substance ne se dissout nullement dans le liquide aqueux ambiant. Ils retiennent très fortement l’iode : vient-on à laver la préparation à l’eau, on voit les cellules à glycogène se déco¬ lorer beaucoup plus vite que les corpuscules. On s’aperçoit, en somme, que les corpuscules absorbent et cèdent l’iode plus difficilement que ne le fait le glycogène. Il ne rentrait pas dans le plan de ce travail de déterminer ce que les corpuscules représentent; il nous suffit de savoir pour le moment ce qu’ils ne sont pas. 15. Agaricu§ (Siyplioïoina) fascicularis. — Ce Champignon, qui n’est pas l’un des plus riches en glycogène, en contient des proportions variables suivant les individus. Dans un exemplaire jeune dont le voile était en train de se déchirer, je n’en ai guère trouvé. A l’état adulte, la substance se localise dans le chapeau plutôt que dans le stipe; en outre, l’hyménium et la couche sous-hyméniale en renferment ordi¬ nairement un peu, tandis que la trame des lamelles ne présente pas la réaction. Ce glycogène est parfaitement caractérisé. Il n’est pas tout à fait facile de démontrer sous le microscope sa solubilité dans l’eau, parce que, dans le chapeau, les membranes cellulaires sont remarquablement élastiques et résistantes : ii en résulte que l’on a de la peine à les faire éclater par pression sous la lamelle de verre; mais après quelques essais on y parvient de la façon la plus nette. Le fait se retrouve chez le Coliybia velutipes. Les cystides ont la même forme que celles du Stropharia aeruginosa et contiennent, comme elles, un corpuscule ellip¬ tique, avec toutes les propriétés que je viens d’indiquer pour cette espèce : il est donc inutile d’y revenir ici. J’ajouterai que le corpuscule elliptique des cystides se retrouve aussi bien chez les exemplaires jeunes que chez les exemplaires adultes. 1®. (loprlmis evamidus Godey. — Ce Champignon que j’ai rencontré sur du crottin de lapin présente, quand il est très jeune, des quantités énormes de glycogène facile à caractériser. C’est ce que j’ai déjà signalé antérieurement*. La réaction se produit très forte dans tous les tissus : stipe, lamelles, basides, cystides. Seules, les grandes cellules rondes qui dérivent de la volve et couvrent la surface du chapeau ne prennent sous Faction de l’iode qu’une teinte jaune, proto¬ plasmique. Le glycogène n’est pas uniformément réparti dans tout le stipe : il est surtout localisé dans certaines cellules larges qui en sont pour ainsi dire gorgées et se trouvent répan¬ dues en assez grand nombre dans le tissu. A la maturité des spores, 3e glycogène a presque complète¬ ment disparu. Les spores mûres elles-mêmes ne se colorent pas d’une façon marquée par l’iode. 1 Glycog. chez les Mucorinées, loc. cit., p. 457, note. ( 17. Coprimas comatus. — Dans les individus très jeunes (hauteur totale : 43mm; distance du centre au bord du chapeau encore rabattu : 23mm), on observe beaucoup de glyco¬ gène, notamment à la base renflée du stipe ; il n’y en a presque pas dans Fhyménium. Un peu plus tard (hauteur totale : 90mm; distance du centre au bord du chapeau : 65mœ), le glycogène est extrêmement abondant à la base renflée du stipe ; il y en a assez dans le reste du stipe, presque pas dans le chapeau. On com¬ mence à en trouver une certaine quantité dans toutes les jeunes cellules de Fhyménium ; il s’accumule surtout vers le sommet libre de ces cellules. AS. ]p£'p©s8attQ3§? fi®, Russula lepida et 80. SSonsgjaaSm ©aBBœtifiea» — Contiennent beaucoup de gly¬ cogène. J’aurai à revenir en détail sur ces deux genres au § IV. 8£L JL©ansfit©s IbeOsuMmao — L’iode provoque dans Fhy¬ ménium -et le tissu des échantillons jeunes une légère colora¬ tion brune, que je rapporte avec doute à une petite quantité de glycogène. L’emploi de la chaleur et l’écrasement sur le porte-objet ne donnent pas de résultats nets. A l’âge adulte, on n’obtient plus qu’une coloration jaune ou jaune-orangé qui ne paraît- pas changer à chaud. IL — POLYPORÉES. S&. !B®]ietans ecHonSS®. — Un exemplaire presque adulte contient énormément de glycogène bien caractérisé, à la base bulbeuse du stipe ; peu dans le reste du stipe, le chapeau et le jeune hyménium. . A l’âge adulte, le gly¬ cogène est assez abondant à la base du stipe; il n’y en a presque pas dans le reste du stipe et le tissu du chapeau ; très peu dans les basides sporifères. 84. ISolctus subtomeiatosus. — - On trouve, à l’âge ( 16 ) adulte, un peu de glycogène dans le stipe et dans les basides sporifères; le tissu du chapeau n’en présente presque pas. Dans le stipe même, ce n’est guère que la partie inférieure, au niveau du sol, qui en renferme. 85. Polyporus sulphurens. — Comme beaucoup de Champignons de consistance sèche et dense, ou subéreuse, ou coriace, il prend à l’état presque adulte une coloration oran¬ gée par le réactif au 1/45 0, orangé brunâtre par une solution d’iode au */ioo 4* Cette coloration est mieux marquée dans certaines cellules et beaucoup moins dans d’autres. Elle est, en somme , plus orangée que la nuance que les albuminoïdes donnent ordinairement et moins brune que lorsqu’il y a beau¬ coup de glycogène. Chez cette espèce, j’ai pu me convaincre que la coloration est due à de très petites quantités de glycogène emprisonné dans le protoplasme. La nuance pâlit à chaud en passant au jaune, et elle revient par le refroidissement. Il est donc probable que les réactions orangées observées dans d’autres cas analogues indiquent aussi des quantités minimes de glycogène fortement emprisonné dans le protoplasme et, par là, difficile à décolorer par la chaleur. 36. Polyporws fiGiuosus. — A l’âge adulte, il se colore seulement en jaune ou en jaune-orangé par l’iode : une chaleur modérée ne paraît pas modifier la nuance. 37. Polyporus f%€|iiastî©saBS. — Voici un Champignon coriace qui renferme du glycogène. Mon examen a porté sur un individu adulte, très robuste. Les filaments dont la membrane est fortement épaissie ne pré¬ sentent aucune réaction de glycogène. Mais dans les filaments à membrane mince, il y en a certainement une quantité modé¬ rée, surtout dans la couche sous-hyméniale et, à un moindre degré, dans la couche hyméniale et les tissus profonds. Le 1 Cf. supra, p. 4 ( 17 ) contenu se colore, en effet, en brun-acajou faible, la teinte pâlit à chaud et reprend son intensité première par le refroi¬ dissement. 88. Poljporus giganieus. — Il présente des quantités de glycogène très variables suivant l’état de développement et les conditions où il se trouve. Tantôt tout le tissu se colore seulement en jaune par l’iode ; d’autres fois, on observe une coloration brun-rouge marquée, qui disparaît à chaud et revient nettement par le refroidissement. Lorsque le glycogène est abondant, tous les filaments du tissu en présentent, mais il occupe toujours d’une manière prépondérante quelques articles qui se trouvent çà et là dans les divers filaments et se révèlent d’emblée par leur forte réfrin¬ gence. Si l’on examine ce Champignon à une période où son bord libre est en pleine croissance, on constate qu’il y a plus de gly¬ cogène à une certaine distance du bord qu’au bord lui-même. C’est un fait que nous aurons à rapprocher de l’absence d’ami¬ don dans les points végétatifs. Il faut n’étudier cette espèce que sur des échantillons nou¬ vellement recueillis ou fixés par l’alcool lorsqu’ils étaient bien frais. Ce Champignon contient aussi une matière chromogène, soluble en rose dans l’alcool. Je l’ai soumise à quelques essais : elle est probablement identique avec celle que Thôrner a ex¬ traite de YAgciricus ( Paxillus ) atro-tomentosus L Elle est parfois très abondante et peut masquer d’autres réactions microchi¬ miques. III. — HYDNÉES. 89. Srpex oblfiqtins. — Réaction douteuse de glycogène : coloration faible en rouge-brun par l’iode, sans que la chaleur et l’écrasement donnent des résultats nets. 1 Thorner, Ber. deutsch. chem. Ges., 1878, p. 535; 1879, p. 1630. Tome XXXVII. S ( 18 ) 30. Hydnum iBMlsa*icataam L — Dans les échantillons robustes et bien frais, il y a une énorme quantité de glycogène, réfringent-opalescent, coloré en brun-acajou par l’iode ; la colo¬ ration disparaît par la chaleur et reparaît avec une parfaite évidence par le refroidissement. Le glycogène se trouve en abondance dans tout le stipe et dans le chapeau ; il est mois abondant dans le voisinage des pointes de l’hyménium ; on n’en rencontre presque pas dans ces pointes mêmes, dn moins à l’âge adulte. Le glycogène est partout renfermé dans des filaments allongés, à membrane mince. Pour l’abondance du glycogène , cette espèce peut être mise sur la même ligne que le Clitocybe nebularis. IV. — THÉLÉPHORÉES. 31. Stereum purpureum. — Encore un exemple de Champignon coriace chez lequel on obtient, avec un peu d’at¬ tention, les réactions caractéristiques du glycogène. On en observe une médiocre quantité dans les filaments, même lors¬ que leur membrane est assez fortement épaissie; le très jeune hyménium, au contraire, ne se colore qu’en jaune par l’iode. Le tissu contient aussi des gouttelettes de diamètre varié et d’aspect huileux, auxquelles l’iode communique une nuance rouge brunâtre : la couleur ne change pas sensiblement par une chaleur modérée. Semblables gouttelettes ne sont pas rares chez les Champignons. 33. Stereum hirsututu. — Pas de réaction certaine de glycogène. V. — CLAVARIÉES. 33. Clavaria rugosa. — Le tissu hyménial et les spores renferment beaucoup d’huile, répartie en gouttelettes dans le protoplasme ou l’imbibant d’une manière uniforme. Cette huile { Cetle observation a été ajoutée pendant l’impression. ( 19 ) est facilement soluble dans l’alcool, surtout lorsque l’on chauffe un peu. Parmi les gouttelettes d’huile, il en est qui se colorent à peine en jaune pâle par le réactif iodé; d’autres , identiques de grandeur et d’aspect aux premières, se colorent, au contraire, en rouge-brun vif. Les cellules de l’hyménium et les spores dont le protoplasme est uniformément imprégné de matière huileuse offrent la même diversité : tantôt elles se colorent en jaune, tantôt en rouge-brun par l’iode. Ces colorations brunes se dissipent avec grande difficulté par la chaleur et ne repa¬ raissent plus nettement par le refroidissement. Je n’ai pas non plus pu observer que la matière colorée en brun se dissolve dans l’eau, quand on l’écrase sous le verre couvreur. La ques¬ tion de savoir si, outre son huile, ce Champignon contient du glycogène, n’est donc pas résolue. En tout cas, la quantité de glycogène serait minime. 34. Clavaria stricta. — Pas de réaction certaine de glycogène. VI. — EXOBASIDIÉES. 35. Exobasidlum Vaccinii. — Les jeunes basides m’ont donné une réaction faible que je crois pouvoir rapporter au glycogène. VIL — TRÉMELLINÉES. 36. Tremella meseiiterica. — J’ai mentionné, il y a deux ans déjà, l’existence du glycogène chez cette espèce L Le contenu protoplasmique des basides jeunes est imprégné d’une quantité médiocre de ce corps; je n’en ai point observé dans les filaments du tissu. 37. Tremella albida et 38. Tremella torta ren¬ ferment probablement du glycogène dans leurs basides. Les réactions sont toutefois moins marquées que chez l’espèce pré¬ cédente. 1 Glycog.chez les mucorinées , loc. cit., p* 457, note. B. ( 20 ) GASTRÛR1YCÈTES. I. — HYMÉNOGASTRÉES. 39. Sclcroderiâïa vulgare. — Je me suis donné beaucoup de peine pour rechercher le glycogène chez cette espèce, mais toujours sans succès. J’ai examiné des échantil¬ lons frais à tous les degrés de développement, depuis ceux qui ont 2 millimètres de diamètre et sont formés de tissu blanc homogène jusqu’aux individus adultes et gros comme un œuf de poule; nulle part je n’ai obtenu la moindre réac¬ tion de glycogène. Tout le tissu prend une teinte jaune sous l’action de l’iode, sauf les spores jeunes et encore incolores qui deviennent brunes. Mais cette coloration brune paraît avoir son siège dans la membrane et non dans le contenu des spores ; elle ne pâlit pas à la température de décoloration des tissus glycogénifères et, une fois dissipée par une forte cha¬ leur, elle ne réapparaît point par le refroidissement. On doit donc conclure que le Scleroderma ne renferme pas, dans les conditions habituelles, une quantité sensible de glycogène. 40. Hhizopogou luteolus. — Un exemplaire à demi adulte ne m’a pas présenté de glycogène. II. — LYCOPERDACÉES. 4- fl. Ijyeoperdou — Le glycogène est assez abondant dans les exemplaires jeunes. Ainsi que nous le verrons au § IV, il disparaît à mesure que le Champignon se développe. III. — NIDULARIACÉES. 43. CrucibwlwBii vnlgare. — Les individus jeunes , encore fermés, sont assez riches en glycogène. Les péridioles en présentent beaucoup, surtout dans les cellules sous-hymé- niales et dans les jeunes basides. On n’en trouve presque pas dans la masse gélatineuse fondamentale ; peu ou point dans les funicules. A l’état adulte, le glycogène a disparu en majeure partie Les spores mûres et le tissu à paroi épaisse des péridioles ne donnent aucune réaction. Certains éléments claviformes à lumière étroite qui appartiennent à l’hyménium et la masse fondamentale gélatineuse qui environne les spores paraissent seuls renfermer un peu de glycogène. 43. Cyatlius striatus. — Réaction très faible et dou¬ teuse dans certains éléments du tissu et dans les jeunes spores. IV. — CARPOBOLEES. 44. Splaaerofeolas stelfiafus* — Comme je l’ai déjà indiqué i, cet intéressant Champignon a un véritable organe à glycogène. Autour de la masse centrale des spores, on trouve une couche sphérique formée de cellules allongées, prismati¬ ques disposées radialement, étroitement serrées en palis¬ sade les unes contre les autres et surmontées à leur extrémité interne de cellules de même nature , plus petites , arrondies ou polyédriques. C’est dans ces deux sortes de cellules que le glycogène s’accumule en quantité prodigieuse : au moment où le péridium est prêt à s’ouvrir , elles en contiennent telle¬ ment que si l’on ajoute un peu plus d’iode qu’il ne faut, elles ne se colorent plus en rouge-acajou, mais presque en noir. Le glycogène les remplit tout à fait et forme une masse dense, homogène, douée d’un éclat blanchâtre opalescent très mar¬ qué. On s’assure, en faisant éclater les cellules par une légère pression, que cette substance brillante est facilement et com¬ plètement soluble dans l’eau. L’essai par la chaleur donne aussi les résultats les plus nets. 1 Bull. Soc. belye de microsc., 29 février 1884, p. 99. Vers le haut, c’est-à-dire dans la région où le péridium sa déchirera en étoile, la structure de la couche à glycogène est un peu différente; les cellules prismatiques deviennent de plus en plus courtes et, au sommet même, on n’observe plus que des cellules arrondies-polyédriques. En même temps que Ja forme des éléments se modifie ainsi , leur contenu n’est plus le même; il est de moins en moins brillant, de plus en plus jaunâtre et sa teneur en glycogène diminue. En dehors de la couche dont nous parlons , le Sphaerobolu-s adulte ne présente pas de glycogène en proportion notable. Seule, la moitié inférieure de la couche pseudo-parenchyma¬ teuse en contient souvent une certaine quantité. Peut-être y en a-t-il aussi un peu dans la masse gélatineuse qui environne les spores, mais je n’oserais l’affirmer. Notre couche à glycogène porte chez Pitra * et, tout derniè¬ rement encore, chez Fischer le nom de couche de collen- chyme. C’est un terme que de Bary avait employé auparavant 3 pour désigner la couche intérieure du péridium externe des Geaster. Même pour ce genre, le terme n’est peut-être pas très heureux, mais il est à coup sûr inexact quand on l’applique au Sphaerobolus. Pitra l’avait choisi afin de rappeler l’épais¬ seur des membranes et l’éclat particulier des cellules de cette couche. Mais cette épaisseur n’est en somme pas très considé¬ rable et elle est partout la même, au rebours de ce qui carac¬ térise le collenchyme. Quant à l’éclat opalescent, il provient surtout du glycogène et appartient ainsi au contenu cellu¬ laire, ce qui, encore une fois, n’est pas le cas pour l’éclat du collenchyme. Le nom adopté par Pitra et Fischer ne saurait donc, me semble-t-il, être conservé; on pourrait le remplacer par celui de couche à glycogène. Cette couche intervient d’une façon prépondérante dans l’ouverture du péridium et dans la brusque projection du 1 Bot. Zeit , 1870, p. 684. 2 Bot Zeit., 1884, p. 442. 3 Morph. u Phys. d. Pilze , 1866, p. 80. sporange, comme l’ont établi Pitra et Fischer. Nous venons de voir que ce qui distingue avant tout cette couche, c’est son étonnante richesse en glycogène; il est naturel de se demander si ce corps ne joue pas un rôle dans les phéno¬ mènes de déhiscence et de projection. J’ai commencé des observations à ce sujet, mais comme elles ne sont pas com¬ plètement achevées et que, du reste, elles s’éloignent de l’objet principal de ce mémoire, je préfère les réserver pour un autre travail. Y. — PHALLOÏDÉES. 45. Phallus impudieus. — La dissémination des spores, obtenue chez le Sphaerobolus par la déhiscence du péridium et la projection du sporange, est amenée chez le Phallus par l’élongation rapide et considérable du pédicelle. Ce sont là deux mécanismes dont il est aisé de saisir les diffé¬ rences, mais dont il n’est pas sans intérêt de rechercher aussi les analogies. De part et d’autre, il s’agit d’élever la masse des spores au- dessus du substratum et dans les deux cas le rôle actif appar¬ tient à une seule couche de tissu histologiquement déterminée ; dans les deux cas, c’est par son accroissement et par sa turges¬ cence que ce tissu intervient; enfin, dans les deux cas, le tissu accumule comme matière plastique beaucoup de glycogène qui a disparu lorsque la croissance et l’augmentation de turgescence sont accomplies. Le pédicelle spongieux du Phallus est, en effet, lui aussi, gorgé de glycogène avant son élongation et rien n’est plus facile, comme on le verra, au § IV, que de suivre la disparition progressive de cette substance à mesure que l’élongation se fait. Nous indiquerons au même paragraphe la répartition du glycogène dans les autres tissus du Phallus. 4«. Phallus eaiiiniis *. — J’ai également trouvé du glycogène dans le pédicelle de cette espèce. { Celte observation a été ajoutée pendant l’impression III. EXTRACTION MACHOCHIMIQLE DU GLYCOGÈNE. Avant d’examiner de plus près ce que la microchimie nous apprend sur les fonctions du glycogène, il sera bon peut-être d’augmenter la confiance du lecteur dans notre méthode micro¬ chimique elle-même, en indiquant l’épreuve à laquelle nous l’avons soumise. Ainsi que nous l’avions fait auparavant pour les Ascomycètes et les Mucorinées, nous avons isolé le glycogène, par les pro¬ cédés ordinaires de l’analyse chimique, chez deux des Basidio- mycètes où le microscope nous avait révélé sa présence. 1. La méthode suivie pour l’extraction a été de nouveau celle de Brücke L J’ai choisi pour une première analyse le Clitocijbe nebularis. Quatre exemplaires jeunes sont découpés, pilés dans un mortier et bouillis avec de l’eau. L’extrait aqueux fdtré est traité d’abord par l’acide chlorhydrique et l’iodure double de mercure et de potassium, qui produisent un léger trouble blanchâtre; puis, on ajout eun excès d’acide chlorhydrique, qui donne encore un précipité blanc, floconneux, abondant. On filtre. L’acide chlorhydrique et l’iodure double ne troublent plus la liqueur. L’addition de deux volumes d’alcool absolu produit un préci¬ pité blanc assez abondant, qu’on lave à l’alcool faible, puis à l’alcool absolu. Les réactions suivantes prouvent que la sub¬ stance ainsi obtenue est du glycogène : 1° La substance se dissout dans l’eau en donnant une solution opalescente, blanchâtre, laiteuse; 2° Cette solution se colore en brun par l’iode, avec la même intensité et la même nuance que le fait une solution de glyco¬ gène hépatique du chien ayant le même degré d’opalescence. Si l’on chauffe simultanément les deux essais additionnés d’une même quantité de solution d’iode, la décoloration à chaud et la réapparition de la couleur après refroidissement se font de 4 Cf. Épipl. des ascom. § III. la même manière et en même temps pour le glycogène du chien et celui du Clitocybe. En plaçant un thermomètre dans chacun des deux essais, j’ai, vu dans un cas donné, le glycogène de Clitocybe commencer à pâlir à 26-27°, être déjà très pâle vers 35° et complètement décoloré vers 50° ; pour le glycogène du chien, j’ai trouvé dans les mêmes conditions 26°, 35° et 30° environ. Ces chiffres ne représentent pas des constantes carac¬ téristiques , puisque la température de décoloration varie suivant les quantités d’iode et de glycogène en présence ; mais je les donne pour montrer que, dans les mêmes conditions, le glycogène du Clitocybe et celui du chien se conduisent exacte¬ ment de même ; 3° Traitée par le réactif de Trommer, notre solution dissout en bleu de l’hydrate cuivrique sans le réduire à l’ébullition ; 4° Par une ébullition de vingt minutes avec de l’acide sul¬ furique très étendu, la solution perd la propriété de se colorer par l’iode et acquiert celle de réduire l’oxyde de cuivre; 5° Elle acquiert la même propriété sous l’action de la salive; 6° La quantité de substance qui me restait ne suffisait mal¬ heureusement pas pour déterminer le pouvoir rotatoire. Mais j’ai pu m’assurer que la solution aqueuse est dextrogyre. 2. L’un des élèves de notre laboratoire d’anatomie et de physiologie végétales, M. Clautriau, a eu l’obligeance de faire à notre demande la seconde analyse. Elle a porté sur le Phallus impudicus. Voici les résultats que M. Clautriau nous a com¬ muniqués; comme on le verra, la grande quantité de matière gélatineuse que l’extrait aqueux de Phallus renferme a néces¬ sité une légère modification à la marche ordinaire. « On coupe le Champignon en morceaux et on le laisse dans l’eau pendant un jour. On exprime à travers une mousseline et l’on met à part le résidu (A). Le liquide exprimé est traité par l’acétate basique de plomb et passé de nouveau à travers un linge. A ce liquide on ajoute la solution qu’on obtient en reprenant par l’eau bouillante à la fois le résidu A et le préci¬ pité produit par le plomb ; on précipite par l’hydrogène sulfuré ( 26 ) tout le plomb qui est encore en solution , on neutralise et on concentre au bain-marie. On traite par l'acide chlorhydrique et l’iodure double de mercure et de potassium ; on filtre. La liqueur filtrée est additionnée de deux volumes et demi d’alcool absolu : il se forme un précipité blanc qu’on lave et qu’on dissout dans l’eau. Cette solution aqueuse est opalescente; elle brunit par l’iode ; elle dissout l’hydrate de cuivre du réactif de Trommer sans le réduire à l’ébullition ni précipiter d’oxyde noir; après action de la salive ou ébullition d’un quart d’heure avec de l’acide sul¬ furique dilué, elle acquiert la propriété de réduire l’oxyde de cuivre à l'état d’oxydule. Le Phallus contient donc du glycogène. » § IV. — RÉPARTITION ET ROLE DU GLYCOGÈNE CHEZ LES BAS1DI0MYCÈTES. Il importait avant tout d’établir que le glycogène est extrê¬ mement répandu chez les Basidiomycètes. Ce point me parais¬ sant acquis, nous pouvons aborder l’étude de sa signification physiologique. Ce que nous savons de ce corps : son analogie avec l’amidon, la facilité avec laquelle il se transforme en sucre, sa manière de se conduire dans le règne animal, tout cela fait supposer à priori qu’en dehors de son emploi probable comme combus¬ tible respiratoire, il doit jouer aussi chez les Champignons l’un des premiers rôles comme matière plastique. J’ai déjà avancé cette opinion il y a deux ans et j’ai cherché alors à la rendre plausible pour les Ascomycètes *; les faits qu’il me reste à indiquer me semblent constituer en sa faveur des preuves décisives. Pour démontrer qu’une substance est employée par l’orga¬ nisme à l’édification de ses tissus, il n’existe, on le sait, qu’une méthode : elle est longue et fastidieuse, mais c’est la seule. Il 1 Épipl. des ascom. § VIII. ( 27 ) faut suivre la substance dans toutes ses migrations, étudier sa distribution aux différents âges, voir où elle s’accumule et où elle disparaît. C’est cette marche que nous allons adopter. Et comme la quantité de glycogène varie beaucoup suivant la vigueur, la fraîcheur, etc., des individus que l’on observe, nous aurons soin de ne comparer entre eux pour chaque espèce que des exemplaires robustes et parfaitement frais. Quoique j’aie indiqué plus haut la répartition du glycogène chez un certain nombre de Basidiomycètes, j’ai réservé pour le présent paragraphe les exemples que je crois le plus propres à nous éclairer sur l’origine et sur le rôle de cette substance. Il est toutefois deux faits que l’on a déjà pu constater. En général, le glycogène est surtout abondant vers la base des Champignons, dans le voisinage du sol. Cela porte à penser que ce corps est l'un des premiers qu’ils forment au moyen des composés de carbone absorbés. Ils doivent, en effet, tirer tous leurs aliments du substratum et c’est par conséquent près de leur point d’attache que nous trouverons chez eux les pre¬ miers produits de leur assimilation. De là le glycogène pourra ensuite être transporté partout où il est utile, c’est-à-dire par¬ tout où il y a croissance de tissu, formation d’organes repro¬ ducteurs, etc. De plus, le glycogène, en véritable substance plastique, disparaît ordinairement des tissus à mesure que leur croissance s’achève et que les spores approchent de la matu¬ rité : nous l’avons vu, par exemple, pour le Coprinus evanidus et le Crucibulum vulgare. J’ai énoncé dès à présent ces deux remarques afin que le lecteur puisse mieux s’orienter au milieu des observations qui vont suivre. f . Agaricus (Clitocybe) nebularis. — J’ai étudié avec soin la distribution du glycogène chez onze individus à tous les états de développement et je pense que l’on peut distinguer quatre âges successifs chez le Clitocybe. 1° Très jeune. Hauteur totale du Champignon : moins de 20mm; diamètre du chapeau : moins de 10ram. — Beaucoup de ( 28 ) glycogène dans tout le Champignon, avec prédominance du stipe; 2° Jeune. Hauteur = 10 à 40mm; diamètre du chapeau = 5 à 20mm. — Beaucoup de glycogène dans le stipe ; peu dans le tissu du chapeau; presque pas ou pas dans la trame des lamelles et l’hyménium ; 3° Demi-adulte. Hauteur — 35 à 75mm; diamètre du chapeau = 20 à 50mm. La proportion de glycogène diminue dans le stipe et augmente dans le chapeau : il y en a à peu près autant dans l’un que dans l’autre. On commence à en trouver assez dans les couches hyméniale (jeunes basides) et sous-hyméniale; presque pas dans la trame des lamelles; 4° Adulte. Hauteur = 50 à 70mm; diamètre du chapeau = 50 à 70"?m. — Spores en train de mûrir. — Beaucoup de glycogène dans le stipe; presque pas dans le chapeau et la trame des lamelles; beaucoup dans les couches hyméniale et sous-hyméniale. Ces données peuvent, me semble-t-il, s’interpréter de la façon suivante : le glycogène se forme continuellement dans le stipe au moyen des aliments puisés dans le sol. Au premier stade, le chapeau est à peine différencié du stipe. Au deuxième la croissance du chapeau est lente et il renferme peu de glyco¬ gène; mais au troisième stade il se met à grandir considérable¬ ment, son diamètre qui ne représentait d’abord que la moitié de la hauteur du Champignon devient égal à celle-ci : en même temps le glycogène afflue vers le chapeau. Enfin, au quatrième stade, le chapeau a consommé son glycogène, sa croissance est achevée; les spores mûrissent et c’est vers l’hyménium que le glycogène se porte d’une manière prépondérante. ®. Agaricu§ (Armillaria) melleus* 1° Jeune. Hauteur : 50 à 70mm ; diamètre du chapeau : 20-25mm. Voile encore fermé. — Beaucoup de glycogène à la base et au milieu du stipe; assez au sommet ; point dans le voile; presque pas dans le tissu du chapeau; un peu dans l’hyménium, sur¬ tout dans les jeunes basides; 2° Demi-adulte. Hauteur : 80-85mm; diamètre du chapeau : 40-50mm. Voile en train de se déchirer. — Glycogène abondant au milieu du stipe, où le tissu est très lâche; moins abondant vers la base et vers le sommet , où le tissu est plus compact. Peu de glycogène dans le chapeau. Assez dans les jeunes basides. Pas ou presque pas dans les paraphyses ; 3° Adulte. Hauteur : 95-1 00mm; diamètre du chapeau 65-70mm. Voile disparu. — Assez de glycogène à la base et au sommet du stipe, beaucoup au milieu, un peu dans le tissu du chapeau; assez dans les basides jeunes; peu dans les basides adultes, sporifères ; pas ou presque pas dans les paraphyses. 3. Agarictis (Collyfeia) velutipes. 1° Demi-adulte. Très peu de glycogène dans le stipe ; beau¬ coup dans le tissu du chapeau ; assez dans les couches hymé- niale est sous-hyméniale; très peu dans la trame des lamelles; 2° Adulte. Très peu de glycogène dans le stipe, le chapeau et la trame des lamelles ; assez dans les couches hyméniale et sous-hyméniale. Parmi les éléments de l’hyménium, les jeunes basides sont surtout riches en glycogène au moment où les spores vont apparaître sur leurs stérigmates. L’interprétation la plus naturelle de ces faits est, je crois, que le glycogène a été transporté vers le chapeau et l’hymé- nium plus rapidement qu’il ne se reformait à la base du stipe. 4. Russula lepSda. — On sait que les Russules et les Lactaires atteignent un plus haut degré de différenciation histologique que la plupart des autres Agaricinées. Sans parler des laticifères propres au second de ces genres, leur tissu se compose partout de deux sortes d’éléments : des filaments minces et ramifiés, réunis en cordons assez épais qui s’anasto¬ mosent en tous sens, et un pseudo-parenchyme formé de grandes cellules irrégulièrement arrondies. Les cordons consti¬ tuent un réseau dont le pseudo-parenchyme remplit toutes les mailles. Cette disposition n’est pas sans rappeler la manière ( 30 ) dont les faisceaux fibro-vasculaires traversent en tous sens le parenchyme fondamental des plantes supérieures, par exemple dans la plupart des feuilles, dans la tige des Cactées ou des Fougères arborescentes, etc. Et de même que les faisceaux fibro-vasculaires des Cactées (Vôchting) et de beaucoup de feuilles émettent encore des rameaux ténus à l’intérieur des îlots de parenchyme, nous voyons chez les Champignons qui nous occupent des ramuscules se détacher des cordons fila¬ menteux, pénétrer dans le pseudo-parenchyme et s’y étendre en se ramifiant irrégulièrement L Il est permis de se demander si cette analogie s’arrête à la structure et si elle ne peut pas jeter quelque lumière sur les fonctions. Le pseudo-parenchyme des Russules et des Lactaires devrait alors être considéré comme le lieu de dépôt et de migration dès matériaux hydrocarbonés assimilés, tandis que les cordons filamenteux représenteraient les éléments de soutien du tissu et les routes de transport pour l’eau et les matières protéiques qui se rendent vers les organes en voie de développement. Ce n’est là qu’une hypothèse que des études ultérieures auront à vérifier, mais au moins me paraît- elle probable et elle rend bien compte des observations que je vais rapporter. Aussi bien chez les individus jeunes que chez les individus développés, on rencontre en général de très grandes quantités de glycogène dans le pseudo-parenchyme et peu dans les fila¬ ments. Quant aux diverses régions du Champignon, voici ce qu’elles m’ont présenté, chez un exemplaire adulte : Stipe : beaucoup de glycogène dans les îlots de pseudo¬ parenchyme, peu dans les filaments de la région médullaire, presque pas dans ceux de la région corticale. Chapeau : rien dans la couche superficielle , médiocrement dans le reste du tissu et toujours de préférence dans les cellules arrondies, pseudo-parenchymateuses; beaucoup dans les cellules pseudo-parenchymateuses à contour irrégulier qui forment la 1 de Bary, Morph. u. Phys. d. Pilze, 1866, p. 51. ( 31 ) trame des lamelles ; assez abondamment dans la couche hyméniale. Mais parfois, dans des conditions que je n’ai pas encore pu déterminer avec exactitude, on trouve une forte proportion de glycogène dans les filaments. Ce glycogène paraît alors y per¬ sister même vers la fin de la végétation, lorsque les îlots de pseudo-parenchyme ont complètement dépensé le leur et ne renferment plus qu’un liquide aqueux L Ce cas ne fait-il pas involontairement songer à ce que Briosi a décrit pour l’amidon des tubes cribreux 2? 5. Lactarius piperatus. — Ce Champignon, riche en glycogène, le présente en général, comme la Russule, à l’inté rieur de ses cellules pseudo-parenchymateuses ; dans cer¬ taines conditions, les cordons filamenteux en contiennent également. La répartition suivante se rapporte à un exemplaire robuste, demi-adulte, en train de mûrir ses spores : Le glycogène existe dans tout le stipe, dans le chapeau et dans l’hyménium. Il y en a surtout beaucoup à la base du stipe et dans le voisinage immédiat des lamelles ; le sommet du stipe et les parties du chapeau éloignées des lamelles en ren¬ ferment moins. C’est dans les cellules arrondies, pseudo¬ parenchymateuses, que le glycogène se trouve de préférence; il manque aux éléments étroits et allongés qui occupent l’axe de chaque lamelle. Le suc laiteux abondant de cette espèce ne donne aucune réaction de glycogène. Tous ces faits se comprennent sans peine d’après les prin¬ cipes que nous avons exposés. 6. Lycoperdon gemmatum. — Ici encore, les faits parlent d’eux-mêmes et des explications nouvelles sont superflues. 1 C’est un état semblable que de Bary a probablement eu sous les yeux [loc. cil., p.51). 2 Bot. Zeit., 1873, p. 343. ( 32 ) 1° Très-jeune. Hauteur : 20-40mm. Beaucoup de glycogène dans la partie basilaire, au niveau du sol ; puis, de moins en moins à mesure qu’on monte vers le sommet du Champignon; 2° Demi-adulte. Hauteur : 95mm. Un peu de glycogène dans la partie basilaire, stérile; très peu dans le reste du Cham¬ pignon. Le glycogène se trouve toujours ici dans les éléments de l’hyménium et les filaments à membrane mince, à l’exclu¬ sion des fibres à paroi épaisse qui formeront le capillitium. A partir du stade actuel, la paroi de ces fibres se colore en beau violet brunâtre par l’iode, ainsi que la membrane des spores mûres ; dans le stade précédent, la paroi des fibres est encore assez mince et ne se colore pas sensiblement. Comme les filaments à membrane mince se détruisent avant la matu¬ rité, on trouve aussi une certaine quantité de leur glycogène répandu dans les espaces intercellulaires : il baigne ainsi les fibres et est sans doute utilisé pour leur accroissement; 3° Adulte. A la maturité, on ne trouve plus de glycogène nulle part. Plaallsss iEiipiadicus. — Peu de Champignons se prêtent mieux que celui-ci à des études physiologiques sur le rôle du glycogène. Grâce à sa grande vitalité, on peut le soumettre à des expériences qui réussiraient difficilement ailleurs. Ce Champignon est si connu, il a été si souvent décrit et figuré 1 qu’il suffit de rappeler sa structure en quelques mots. Peu avant la grande élongation de son pédicelle, le Phallus constitue un réceptacle sporifère fermé, du volume d’un gros œuf et porté sur un cordon épais du mycélium. On y distingue de dehors en dedans les couches suivantes : une enveloppe résistante, le péridium externe ; une couche gélatineuse épaisse; une seconde enveloppe résistante, le péridium interne; une masse verdâtre de tissu sporifère, formée de l’hyménium et des 1 de Bary, Beitr. z. Morph. u. Phys. d. Pilze, I, 1864; Sachs, Vorlesim- gen, p. 519; van Tieghem, Traité, p. 1058; — etc. ( 33 ) spores et limitée en dedans par une membrane solide qui envoie dans le tissu sporifère des prolongements, les cloisons alvéolaires; à sa base, le tissu sporifère est supporté par une cupule basilaire , dont le tissu assez dense est continu avec les cordons du mycélium ; enfin, au centre, on trouve une colonne creuse de pseudo-parenchyme lacuneux, le pédicelle , dont Taxe et les lacunes sont occupés par un amas de filaments déli¬ quescents, gélatineux, destinés à être résorbés. Nous allons d’abord indiquer la distribution du glycogène dans toutes ces parties, aux différents âges. 1er Stade. — Mycélium. Les gros cordons du mycélium pré¬ sentent du glycogène en quantité modérée et cela surtout vers leur extrémité. 2e Stade. — Réceptacle extrêmement jeune, de 2mm environ de diamètre. À cet âge, les réceptacles, formés encore de tissu homogène, renferment une quantité modérée de glycogène assez uniformément réparti dans tout le tissu. 3e Stade. — Réceptacle très jeune, au stade figuré par de Rary (Morph. u. Phys., 186G, p. 84, fig. 34, u). Il se différencie une couche gélatineuse campaniforme et une masse sous- jacente de filaments feutrés : celle-ci contient du glycogène, celle-là n’en a pas ou presque pas. A ce stade on voit dans les filaments feutrés beaucoup de sphéro- cristaux d’oxalate de chaux, semblables à ceux que de Rary a indiqués chez le Phallus caninus. Il est à remarquer que chez les Champignons, ainsi que dans le règne animal, cette substance se rencontre souvent aux endroits où il se fait une forte consommation de glycogène. 4e Stade. — Réceptacle jeune, de la grosseur d’une noix : diamètre vertical = 32mm; diam. horiz. = 42mm. Le pédicelle n’est pas encore différencié. Dans les diverses régions, le gly¬ cogène présente la répartition suivante : Cordon mycélien : un peu ; Cupule basilaire : traces ; Tome XXXVÏI. O O ( 34 ) Cloisons alvéolaires : assez abondamment; Tissu sporifère : assez abondamment, dans la zone sous- hyméniale; Péridium interne , couche gélatineuse et péridium externe : rien. 5e Stade. — Réceptacle un peu plus âgé, de la grosseur d’une noix : diam. vertic. : 35mm.; diam. horiz. : 3omm. Le pédicelle se différencie et le glycogène y afflue. Nous avons, en effet : Cupule basilaire : assez abondamment, surtout dans le voi¬ sinage du pédicelle qui la traverse ; Pédicelle : tissu gélatineux de l’axe et des mailles : rien ; tissu pseudo-parenchymateux : beaucoup. Les cellules superfi¬ cielles de chaque trabécule de ce tissu sont surtout riches en glycogène; les cellules profondes en contiennent moins. Il y a aussi plus de glycogène dans les trabécules voisines de la cupule basilaire (donc : externes) que dans celles qui avoisi¬ nent l’axe gélatineux central (internes) ; Cloisons alvéolaires : très peu ; Tissu sporifère : un peu ; Péridium interne, couche gélatineuse et péridium externe : rien. 6e Stade. — Réceptacle de la grosseur d’une grosse noix : diam. vertic. : 37mm,5; diam. horiz. : 47mm,5. Le glycogène con¬ tinue à affluer vers le pédicelle ; il se porte également vers f hy¬ ménium. On en trouve : Cordon mycélien : un peu ; Cupule basilaire : traces ; Pédicelle : tissu gélatineux : rien ; tissu pseudo-parenchyma¬ teux : assez abondamment ; Cloisons alvéolaires : assez abondamment ; Tissu sporifère : assez abondamment, dans la zone sous- hyméniale ; Péridium interne , couche gélatineuse et péridium externe : rien. ( 35 ) 7e Stade. — Réceptacle de la grosseur d’un oeuf, prêt à s’ouvrir. (C’est le stade de la figure de Sachs.) Cordon mycélien : énormément. Cupule basilaire : beaucoup. Pédicelle : tissu gélatineux qui commence à être résorbé : rien; tissu pseudo-parenchymateux : énormément. Cloisons alvéolaires : énormément. Tissu sporifère : rien dans les spores mûres ou presque mûres. Péridium interne, couche gélatineuse et péridium externe : rien. 8e Stade. *— Réceptacle ouvert ; l’allongement du pédicelle vient de commencer. Cupule basilaire : peu. Pédicelle : le tissu gélatineux est résorbé; tissu pseudo-paren¬ chymateux , beaucoup de glycogène à la base du pédicelle, presque plus au milieu et au sommet. Cloisons alvéolaires : assez abondamment. 9e Stade. — Adulte; l’allongement du pédicelle est terminé, les spores sont en train de dégoutter. Il ne reste plus qu’un peu de glycogène dans les cloisons alvéolaires ; il y en a assez abondamment à la base du pédicelle. Tout le reste du pédi¬ celle et les trois couches du péridium n’en présentent pas. 10e Stade. — Adulte; l’allongement est terminé, toutes les spores sont tombées. Il ne reste plus de glycogène dans les cloisons alvéolaires; seul le pédicelle en offre encore une quantité médiocre à sa base, fort peu au milieu et au sommet. Jetons un coup d’œil d’ensemble sur cette série d’observa¬ tions qui, pour être vraiment probante, a dû être donnée tout au long. Les cordons mycéliens du Phallus contiennent du glyco¬ gène qu’ils forment au moyen d’éléments puisés dans le sol (1er stade). Le glycogène se porte principalement vers leur extré¬ mité, où va se développer le réceptacle fructifère. Un renflement ( 36 ) terminal apparaît : c’est le premier indice visible du récep¬ tacle : aussitôt le glycogène s’y dépose (2e stade). Dans le tissu, d’abord homogène, on voit se différencier une couche gélati¬ neuse qui ne sera plus le siège d’aucune modification impor¬ tante, et une masse centrale qui est à l’état embryonnaire; c’est dans cette région embryonnaire, destinée à donner nais¬ sance aux organes essentiels du Champignon, que le glyco¬ gène s’amasse. Il est probable qu’en même temps des quan¬ tités considérables de glycogène sont consommées et laissent pour déchet de l’acide oxalique qu’on retrouve dans le tissu à l’état d’oxalate de chaux (3e stade). Le travail de différenciation continue : la cupule basilaire, les cloisons alvéolaires, la région sporifère s’ébauchent (4e stade); puis le pédicelle (5e stade). Toutes ces parties croissent lentement et acquièrent peu à peu leur structure définitive (6e et 7e stades). La teneur en glyco¬ gène atteint son maximum. Produit en quantité considérable par le cordon mycélien et charrié par lui, il vient se déposer dans le réceptacle fructifère (7e stade). Mais parmi les organes qui se trouvent là, il en est dont la croissance est finie, dont le rôle est accessoire: ils demeurent privés de glycogène; c’est la couche gélatineuse, les couches externe et interne du péri- dium, l’axe gélatineux central. Au contraire, le glycogène s’ac¬ cumule de plus en plus dans le pédicelle et dans les cloisons alvéolaires qui jouent, en quelque sorte, le rôle de placentas vis-à-vis de l’hyménium et des spores ; ce glycogène va fournir des matériaux au pédicelle pour sa croissance prochaine et aux spores pour leur germination future. Les derniers stades sont parcourus plus rapidement que ceux qui précèdent : en quelques heures le pédicelle triple ou quadruple sa longueur, et il le fait en consommant l’énorme quantité de glycogène dont il était muni, tandis que l’axe gélatineux qui le parcourt et la couche gélatineuse qui l’environne lui fournissent sans doute l’humidité nécessaire (8e et 9e stades). Enfin, les fila¬ ments du tissu sporifère se liquéfient, les spores sont arrivées à complète maturité et elles dégouttent sur le sol (10e stade). Les spores mûres ne renferment plus de glycogène ; il est assez vraisemblable qu’il s’y soit transformé en matière huileuse. ( 37 ) Il ne reste plus maintenant du Phallus que les enveloppes extérieures déchirées qui n’ont jamais contenu de glycogène; les cloisons alvéolaires qui n’en contiennent plus et le pédi- celle qui en présente souvent encore un peu, particulièrement à sa base. Une conclusion me paraît se dégager avec évidence de cet ensemble de faits : le glycogène remplit le rôle de matériel de construction, c’est une substance plastique dans toute la force du terme. A ce point de vue, le léger résidu de glycogène qui a persisté à la base du pédicelle , après la chute de toutes les spores, constitue une perte pour le Champignon. C’est, si l’on veut, une dystéléologie. Mais nous connaissons tant d’exemples ana¬ logues qu’il n’y a pas là de quoi nous étonner. J’ai observé, par exemple, un peu d’amidon dans les cellules en palissade des feuilles d ’Aesculus Hippocastanum , tombées en automne, et l’on sait que la persistance de l’amidon est de règle pour les cellules de bordure des stomates. Je crois même que l’on peut se rendre compte de la cause immédiate pour laquelle la disparition du glycogène est moins complète à la base du pédicelle. Avant son grand allongement, le pédicelle est assez uniformément rempli de glycogène, et des mesures que j’indiquerai tantôt montrent que la croissance est moindre à la base qu’ailleurs. On pourra donc trouver là un résidu non employé. Quoi qu’il en soit de ce détail, il est certain que l’allongement du pédicelle épuise en quelques heures sa provision de glyco¬ gène. Le fait est aussi frappant que la rapide émigration de l’amidon des feuilles dont Sachs donnait récemment 1 une si élégante démonstration , et il peut être établi d’une manière analogue. Il suffit de prendre un pédicelle de Phallus qui soit sur le point de subir le grand allongement et un autre qui Fait déjà subi , de les plonger dans l’alcool pour chasser l’air et de les laisser ensuite séjourner ensemble dans une solution d’iode : 1 Arb. d. bot. Inst. Wiirz r>., III, Heft !. ( 38 ) après quelque temps celui-là a pris une nuance acajou magni¬ fique, au lieu que celui-ci est seulement coloré en jaune. L’allongement du pédicelle est le résultat d’une véritable croissance et non point, comme on semble l’avoir admis, le simple effet d’une distension des cellules pseudo-parenchyma¬ teuses devenues plus turgescentes. Il n’y a, pour s’en convaincre, qu’à supprimer la turgescence par plasmolyse : le pédicelle se raccourcit alors, mais il est bien loin de se réduire à sa lon¬ gueur primitive. Exemple : un pédicelle avait immédiatement avant l’allongement 7 centimètres de long; après l’allongement, il en mesure 20 ; plasmolysé dans une solution de chlorure de sodium à 10%, il se réduit tout de suite à 16 centimètres, puis peu à peu il descend jusqu’à 14 centimètres. Mais il est impossible de le faire se raccourcir davantage. Afin de bien établir que la croissance du pédicelle se fait essentiellement aux dépens du glycogène, il importe d’ajouter que , durant l’allongement, le Champignon n’a plus besoin de rien tirer du sol. Si l’on place, en effet, dans une atmosphère humide un exemplaire encore fermé , mais prêt à s’ouvrir , l’allongement du pédicelle s’accomplit d’une manière normale. Il y a mieux, et on peut rendre l’expérience plus démonstra¬ tive encore. Le pédicelle peut être séparé de tous les autres tissus : dans une atmosphère humide, il s’allonge presque autant que d’habitude, en consommant son glycogène. L’expérience se réalise sans peine. Au moyen d’une longue- épingle on traverse de part en part , dans sa région moyenne , un pédicelle qui est sur le point de s’allonger. L’épingle est piquée dans une planchette de bois de façon que le pédicelle soit maintenu horizontal , à quelque distance au-dessus de la planchette. On place le tout sur une assiette dans laquelle il y a un peu d’eau et on recouvre d’une cloche de verre. Le pédi¬ celle continue à croître horizontalement, sans présenter aucune courbure géotropique; en prélevant chaque jour de petits lam¬ beaux du tissu, on peut suivre la disparition du glycogène. Voici, à titre d’exemple, une expériencé de ce genre. Le pédicelle, enlevé d’un réceptacle encore fermé, mesure 60 mil- ( 39 ) limètres. J’y marque avec de l’encre des traits équidistants, de façon à le diviser de la base au sommet en douze parties de 5 millimètres chacune. Je le place dans une atmosphère hu¬ mide, ainsi que je viens de l’expliquer. (base) (sommel) MARQUES : 0 4 2 r ) 4 5 6 7 8 9 40 \\ 1 42 TOTAL. Long, primitives en millimètres . 5 5 v O 5 5 5 5 5 5 5 5 5 60mm (le 1 XII 1883) Après 46 heures. 5 6,5 6,5 8 8 7 6,5 6 6 7 5 5,5 77 Après 52 heures. 5,5 7 7 8,5 40 9 40 8 8 40 5,5 6 94,5 Après 69 heures. 5,5 7 7 8,5 40 9 44 8,5 8,3 40,2 5,5 6 96,5 Après 440 heures. Plus de changement. Ou, si l’on réunit les mesures en trois groupes pour mieux saisir la marche de l’allongement : RÉGIONS DU PEDICELLE : TIERS INFÉRIEUR. TIERS MOYEN. TIERS SUPÉRIEUR. Longueur primitive en millim. : 20 20 20 Après 46 heures . 26 27,5 23,5 Après 52 heures . 28 37 29,5 Après 69 heures . 28 38,5 30 A l’origine, on trouve partout des quantités considérables et sensiblement égales de glycogène. Après l’expérience, le glyco¬ gène a diminué, surtout dans le tiers moyen où l’on n’en trouve presque plus. J’ajouterai que, môme lorsque la croissance est achevée, ce qui reste de glycogène continue encore à disparaître peu à peu des tissus vivants. Je l’ai constaté chez le Phallus , le Clitocybe nebularis, le Russula lepida. Le fait n’est pas occasionné par des Bactéries. Peut-être faut-il voir là un effet de la combustion respiratoire. ( 40 ) § V.— MODE DE TRANSPORT DU GLYCOGÈNE; MANNITE, TRÉHALOSE, ETC. PRODUCTION D HUILE. Après avoir constaté la grande fréquence du glycogène chez les Basidiomycètes, nous venons de reconnaître qu’il y joue le rôle de substance plastique. Nous l’avons vu prendre son point de départ au voisinage du sol, s’accumuler à l’intérieur ou à proximité des spores et de tous les tissus destinés à un accrois¬ sement considérable et disparaître ensuite comme tel, dans la plupart des cas, à mesure que la croissance s’achève et que les spores mûrissent. Une nouvelle série de questions se posent à présent. Par quel mécanisme est-il transporté d’un point à un autre? Sous quelle forme- diffusible chemine-t-il à travers les membranes cellulaires? Sous quelle forme est-il emmagasiné dans les spores? J’ai institué des recherches pour résoudre ces problèmes, mais je suis loin de les considérer comme terminées. Parmi les premiers résultats obtenus, il en est cependant quelques- uns qu’il me paraît bon d’énoncer dès à présent, afin de déblayer un peu le terrain et de le préparer pour des études plus approfondies. Semblable en cela aux autres hydrates de carbone dont le poids moléculaire est probablement très élevé, le glycogène forme dans l’eau un empois mince, une pseudo-solution, comme on peut l’appeler, mais non pas une solution véritable. C’est un point sur lequel j’ai insisté antérieurement U Pas plus que son polymère l’amidon, il ne saurait donc diffuser à travers une membrane cellulaire close. Les recherches les plus récentes ont établi, il est vrai, que les cellules végétales communiquent entre elles par des fils protoplasmiques ténus , beaucoup plus souvent qu’on ne le pensait jadis. Il est probable que de telles communications 1 Épipl. des Ascom., p. 70. ( 41 ) peuvent aussi exister chez les Champignons bien qu’on n’en ait pas indiqué jusqu’ici. Mais la croissance exclusivement linéaire des filaments de ces végétaux permet de douter que les perforations se rencontrent ailleurs que sur les parois transversales. Sans nier, par conséquent, la possibilité d’un passage du glycogène à travers ces perforations éventuelles des membranes, il y a lieu d’examiner, d’après tout ce que nous savons aujourd’hui, s’il ne se transporte pas le plus souvent par voie d’osmose, en se changeant en une substance diffusible pour reprendre ensuite la forme de glycogène. Le glycogène, ainsi que l’amidon, est facilement sacchari- fiable. La diastase le transforme en sucres qui réduisent l’oxyde de cuivre. On pouvait donc se demander tout d’abord si les Champignons riches en glycogène renferment, comme la plu¬ part des plantes supérieures, des ferments diastatiques et des sucres réducteurs. Sucres réducteurs. Nous savons par les travaux de Müntz que les sucres réducteurs ne sont pas très répandus chez les Cham¬ pignons. Il n’indique un sucre de cette catégorie comme abondant que chez le seul Boletus extensus 1 2 3. J’ai recherché ces sucres par la voie microchimique (sulfate de cuivre et potasse) chez un certain nombre d’espèces. J’ai opéré de la façon que Sachs a recommandée 3 et je me suis assuré sur du tissu glycosifère que la réaction réussissait faci¬ lement. En procédant ainsi, je n’ai jamais obtenu de réduction dans aucun tissu ni à aucun âge chez les espèces suivantes qui con¬ tiennent du glycogène : Clitocybe nebularis (réaction violette de matières protéiques), Coprinus comatus (réaction d’un bleu violet), Russula lepida, Boletus edulis, Lycoperdon gemmatum . 1 Voy., par exemple, la figure de Dactylium macrosporum chez de Bary. Morpli. u. Phys. d.Pilze, 1866, p. 7. * Müntz, in Boussingaull, Agronomie, etc., t. VI, 1878, p. 216. 3 Pringsheim's Jahrbücher, III, p. 187. ( 42 ) Je n’en ai pas obtenu non plus chez le Scleroderma vulgare, où le glycogène manque dans les conditions ordinaires. Pour le Phallus impudicus, le résultat est différent suivant l’âge. Dans les réceptacles encore fermés, je n’ai obtenu aucune réduction. Mais après l’allongement, on trouve par voie microchimique, dans les cellules pseudo-parenchyma¬ teuses du pédicelle, une substance qui réduit l’oxyde de cuivre à l’état d’oxydule jaune, granuleux, opaque. La réduction ne paraît se faire qu’après une demi-minute d’ébullition environ, au lieu qu’elle est immédiate dans les tissus glycosifères. L’ex¬ trait aqueux d’un semblable pédicelle réduit légèrement le réactif de Trommer, au lieu que l’extrait alcoolique ne laisse à l’évaporation aucune substance réductrice. Il se peut d’après ces faits que la substance réductrice n’existe pas toute formée dans les cellules, mais qu’elle prenne naissance par l’ébullition avec la potasse. Y a-t-il peut-être là un corps analogue au myronate de potassium, ce qui expliquerait en meme temps l’odeur nauséabonde que le Phallus commence à dégager à ce stade? Des recherches ultérieures décideront. Diastase. Parmi les Champignons, la diastase a été rencon¬ trée avec certitude chez les Schizomycètes. Kossmann * a indi¬ qué chez plusieurs Hyménomycètes des ferments diastatiques qui dédoubleraient en même temps les glycosides et interver¬ tiraient le sucre ; mais ce fait est par lui-même assez peu probable et Baranetzky a élevé des critiques sérieuses au sujet de la méthode employée par Kossmann. Ses expériences n’ont en effet aucune valeur probante , parce qu’il n’a pas tenu compte des Bactéries et des Saccharomycètes qui ont dû se développer dans ses liquides. Comme je n’avais obtenu de réduction d’oxydule par voie microchimique que chez le Phallus, c’est chez cette espèce que la présence d’un ferment diastatique était le plus admis¬ sible. La grande provision de glycogène que le pédicelle pos- 1 Bull. Soc. chimique, XXVII, p. 231, et XXVII l, p. 246. ( 43 ) sède et la rapidité avec laquelle il l’utilise engageaient à recher¬ cher le ferment surtout dans cet organe. J’ai suivi la marche indiquée par Baranetzky i et je me suis assuré dans une expérience de contrôle que l’on obtient ainsi, avec des haricots en germination , un ferment qui fait perdre à l’empois d’amidon son opalescence et sa propriété de bleuir par l’iode et lui fait acquérir celle de réduire l’oxyde de cuivre. Par cette méthode, je n’ai jamais réussi à trouver de ferment diastatique chez le Phallus , dans aucun organe ni à aucun stade de développement. L’action saccharifiante des liquides extraits a été vainement essayée aussi bien sur des solutions de glyco¬ gène que sur l’empois d’amidon. Sans vouloir généraliser trop vite ces résultats, il paraît cependant permis de conclure que le glycose et la diastase sont bien moins répandus chez les Champignons que chez les plantes qui forment de l’amidon. En revanche, nous connaissons deux matières sucrées qui sont très fréquentes chez les Champignons : la mannite et le tréhalose 2. La mannite surtout n’y est pas moins générale que le glycogène et elle s’y trouve souvent en quantité considé¬ rable. Thôrner 3 en a extrait de 19 à 20 % de VA garicus integer. On peut établir au sujet de ces corps un rapprochement assez remarquable. Si l’on fait abstraction de la cellulose à laquelle ses caractères chimiques et physiologiques méritent une place à part, on sait que l’on divise les hydrates de car¬ bone en trois sections, suivant la grosseur croissante de leur molécule : I. Glycoses : C6H1S06. *. Saccharoses : C12H 22011. a. Amidons : n(C6H10O1 2 3). 1 Die starkeumbildenden Fermente, Leipzig, 1878. 2 Müntz, toc. cil. 3 Ber d. Deutsch. Chem. Ces., 1879 t. XII, p. 1636. De chacun de ces groupes il y a au moins un représentant répandu chez les plantes ordinaires : l’amidon, le sucre de canne ou le glycose. Si l’on songe maintenant que la mannite ne diffère du glycose que par deux atomes d’hydrogène en plus et qu’on l’obtient artificiellement par l’hydrogénation de ce corps, il est clair qu’au point de vue physiologique nous pouvons la rattacher au groupe des glycoses. Une série paral¬ lèle à celle que je viens d’indiquer s’établit alors pour les Cham¬ pignons : à l’amidon, au sucre de canne et au glycose, corres¬ pondent ici le glycogène, le tréhalose et la mannite. De part et d’autre, le premier et le troisième terme sont les plus importants, tandis que le deuxième paraît n’avoir qu’un rôle plus accessoire. A cette règle que nous croyons avoir établie : chez la plupart des Champignons, le glycogène est la forme sous laquelle les hydrates de carbone s’accumulent en un point, nous sommes ainsi amené à ajouter cette hypothèse : et la mannite est la forme sous laquelle ils voyayent d’un point à un autre. Si cette idée venait à se confirmer, elle pourrait éclairer aussi plusieurs points encore obscurs dans la physiologie des échanges nutritifs chez les plantes supérieures. Il reste à dire un motg des relations physiologiques qui existent entre le glycogène et les huiles grasses. Nâgeli a montré, il y a plus de 2d ans, que chez les des plantes les graines renferment de l’huile * ; et Mohl et surtout Sachs ont fait voir que les matériaux pour la production de cette huile sont fournis par l’amidon. On trouve aussi de l’huile dans les spores mûres de beaucoup de Champignons ; les observations michroehimiques ne permettent guère de douter que cette huile ne se forme ici, en général, aux dépens du glycogène. C’est ce que j’ai indiqué avec quelque détail pour les Truffes 2. 1 Die Starkekorner, 1858, p. 536. s Épipl. des Ascom., pp. 59 sqq. ( 43 ) § VI. — LE GLYCOGÈNE EST L’AMIDON DES CHAMPIGNONS. Le glycogène a été recherché par nous chez 46 Basidiomy- cètes. Nous l’avons trouvé avec certitude chez 31 d’entre eux ; sa présence est probable chez 8 des autres ; enfin, les 7 restants ne nous ont donné que des résultats négatifs. Ces faits sont récapitulés dans le tableau et dans les listes qui suivent. Statistique du glycogène chez les Basidiomycètes. FAMILLES. Nombre d’espèces étudiées. Présence certaine | du glycogèue. fi Présence probable 1 du glycogène. a .2 » ^ tiD ul o « "EL ’û. <=> a. I Agaricinées . 21 17 3 1 g Polyporées . 7 6 » 1 1 Hydnées . 2- 1 1 )) | I Théléphorées . 2 1 » 1 *2 i Clavariées . 2 2> ï) 2 M 1 Jj? I Exobasidiées . 1 » 1 * » \ Trémellinées . 3 1 2 » » 2 -g ( Lycoperdacées . 1 1 » » S < Nidulariacées . 2 1 1 » O ] — | Carpobolées . 1 1 » » o 1 Phalloïdées . . 2 2 » » Total .... 46 3 8 7 I. — Basidiomycètes qui renferment du glycogène. Agaricus phalloides, melleus, mucidus, nudus, nebularis, laccatus, velutipes, ostreatus, variabilis, campestris, squamosus, fascicularis; Coprinus evanidus, comatus; Lactarius piperatus; Russula lepida, emetica. Boletus edulis, chrysentereon, subtomentosus ; Polyporus sulphureus, squa- mosus, giganteus. ( 46 ) Hydnum imbricatum. Stereum purpureum. Tremella mesenterica. Lycoperdon gemmatum. Crucibulum vulgare. Sphaerobolus stellatus. Phallus impudicus, caninus. II. — Basidiomycètes qui renferment probablement du glycogène. Agaricus terreus, aeruginosus; Lenzites betulina. Irpex obliquus. Exobasidium Vaccinii. Tremella albida, torta. Cyathus striatus. III. — Basidiomycètes chez lesquels le glycogène n’a pas pu ÊTRE DÉMONTRÉ JUSQU’A PRÉSENT. Agaricus galericulatus. Polyporus fumosus. Stereum kirsutum. Clavaria rugosa, stricta. Scleroderma vulgare; Rhizopogon luteolus. Je pense que chez la plupart des Champignons de notre liste III on parviendrait, après une recherche prolongée, à découvrir de petites quantités de glycogène, si le résultat valait la peine qu’on devrait se donner. Chez quelques espèces, la recherche demeurerait peut-être infructueuse , par exemple chez le Scleroderma , dont j’ai examiné beaucoup d’exemplaires à tous les âges, sans jamais y déceler de glycogène. Chez les plantes ordinaires les espèces pauvres en amidon sont souvent riches en huile. La même chose s’observe chez les 1 J’ai constamment employé celle exprès don dans le cours de ce travail, à défaut d’une autre meilleure, pour désigner l’ensemble des végétaux moins les Myxomycètes, les Champignons et les Floridées; c’est-à-dire toutes les plantes qui, sauf de rares exceptions, produisent de l’amidon. ( 47 ) Champignons pour les espèces pauvres en glycogène. C’est ainsi qu’il y a beaucoup d’huile chez VAgaricus galericulatus, le Clavaria rugosa, le Stereum purpureum, etc. D’autres, au contraire, présentent des quantités très considé¬ rables de glycogène et se prêtent par là à l’étude de ce corps. Je recommanderai à ce point de vue les espèces suivantes à ceux qui voudraient vérifier les principaux faits que j’indique : Agaricus ( Clitocybe ) nebularis , Coprinus comatus, Russula lepida , Phallus impudicus. A plusieurs reprises dans le cours de ce travail, j’ai essayé d’appeler l’attention sur le parallélisme qui s’observe entre la manière d’être du glycogène chez les Champignons et de l’amidon chez les plantes ordinaires. Ce parallélisme est si complet et si instructif qu’il mérite, à mon sens, d’être mis encore une fois en relief. 1. L’amidon et le glycogène sont isomères ou polymères entre eux. Le glycogène ne forme dans l’eau qu’une pseudo-solution, ce qui lui permet, comme à l’amidon, de s’accumuler presque indéfiniment dans les cellules. 2. L’amidon est l’une des substances les plus répandues chez les plantes ordinaires; parfois cependant il n’apparaît qu’à titre exceptionnel (feuilb s de Strelitzia et Musa) ; d’autres fois il seïnble manquer tout à fait (Monotropa Hypopitys). Le glycogène est l’une des substances les plus répandues chez les Champignons ; parfois cependant il n’apparaît qu’à titre excep¬ tionnel (Claudopus variabilis); d’autres fois il semble manquer tout à fait (Scleroderma vulgare). 3. Le carbone des plantes ordinaires a sa source dans l’atmosphère ; la première étape de leurs hydrocarbonés doit donc se trouver dans l'organe par lequel elles sont en rapport avec l’atmosphère : la feuille. Le carbone des Champignons a sa source dans le sol ou, plus généralement, dans le substrat; la première étape de ( 48 ) leurs hydrocarbonés doit donc se trouver dans l’organe par lequel ils sont en rapport avec le substrat : le mycélium et, chez les Hyménomycètes typiques, la base, souvent bulbeuse, du stipe. La feuille représente en quelque sorte le réservoir d’où l’amidon se rend dans tout le corps de la plante 1 et si ce réservoir ne tarit pas tant que dure la croissance, c’est qu’il y a là une production constante d’amidon par les grains de chlorophylle, aux dépens de l'acide carbonique de l’atmo¬ sphère. La base du stipe ou tout autre organe d’attache représente en quelque sorte le réservoir d’où le glycogène se rend dans tout le corps du Champignon et si ce réservoir ne tarit pas tant que dure la croissance , c’est qu’apparemment il y a là une production constante de glycogène par le protoplasme aux dépens des matières organiques du substrat. Il semble donc que le glycogène soit, comme l’amidon, le pre¬ mier produit visible et bien défini de V assimilation. Sachs et quelques auteurs après lui voudraient réserver le mot « assimilation » pour désigner la formation primaire de substance organique dans les grains de chlorophylle. Je n’ai pas adopté cette terminologie, qui a pour premier inconvénient de heurter les usages, en rayant l’assimilation de la physio¬ logie animale. Cette innovation tendrait de plus à établir une barrière trop absolue entre des phénomènes de même ordre. Sans doute, le rôle du grain de chlorophylle est unique dans la nature, mais, à tout prendre, il n’y a qu’une différence de degré entre la synthèse de l’amidon au moyen de l’acide carbo¬ nique et la synthèse de la mannite ou du glycogène, par exemple, au moyen de l’acide tartrique. 4. Lorsque les tissus sont différenciés, l’amidon se dépose de préférence dans les cellules du parenchyme 2. 4 Sachs, Prmgsheim’s Jahrb., III, 18G3, p. 209. 2 Sachs, /. c., p. 242, g. ( 49 ) Lorsque les tissus sont différenciés , le glycogène se dépose de préférence dans les cellules du pseudo-parenchyme (Russula, Lactarius, Phallus). 5. L’amidon est presque toujours absent des points végétatifs , mais il apparaît dans les jeunes cellules aussitôt que leur allonge¬ ment commence, pour en disparaître à mesure que V allongement s’accomplit. On en peut conclure que l’amidon fournit à ces cellules les matériaux nécessaires à leur croissance i. Le glycogène est (presque complètement) absent des points végé¬ tatifs, mais il apparaît dans les jeunes cellules quand leur allon¬ gement commence, pour en disparaître à mesure que V allongement s’accomplit. On en peut conclure que le glycogène fournit ci ces cellules les matériaux nécessaires à leur croissance. — Nous avons noté ce fait plus haut chez le Polyporus giganteus ; il est très frappant aussi, en dehors des Basidiomycètes, chez beau¬ coup de formes filamenteuses à croissance apicale marquée (Botrytis cinerea, Sporodinia grandis, etc.). Voici , par exemple, ce qu’on constate chez le Botrytis : le point végétatif ne renferme pas trace de glycogène et se colore en jaune citron par fiode ; puis de cellule en cellule, à partir de la cellule terminale , on voit augmenter la quantité de gly¬ cogène ; elle atteint son maximum de la cinquième à la dixième cellule à partir de la pointe , pour diminuer de nou¬ veau dans les parties plus âgées. Quant à la disparition du glycogène à mesure que rallongement a lieu, nous en avons fourni assez de preuves à propos du Phallus. 6. Beaucoup de graines renferment de l’huile qui s’est formée aux dépens de l’amidon. Beaucoup de spores renferment de l’huile qui s’est formée aux dépens du glycogène (voy. plus haut fin du § V). 7. L’amidon manque aux poils adultes et aux cellules à paroi 1 Sachs, loc. dt., pp. 207-208, 241, et Vorlesungen, p. 433. Tome XXXVII. 4 ( 50 ) épaissie; mais on en trouve souvent dans le voisinage de ces dernières *. Le glyco gène manque aux p araphyses étaux cystides adultes. On le trouve toujours de préférence dans les éléments à paroi mince, tandis qu'il est plus ou moins complètement absent des éléments épaissis; mais on en trouve souvent dans le voisinage de ces derniers. — C’est ainsi que le glycogène est toujours peu abon¬ dant chez les espèces ligneuses et coriaces (Lenzites, Irpex, Stereum, Scleroderma, Rhizopogon, Cyathus, etc.). Nous avons vu, en outre, chez le Lycoperdon, que le glycogène se dépose dans les filaments à membrane mince à l’exclusion des fibres épaissies du capillitium ; mais grâce à la destruction des filaments, ces fibres finissent par être baignées de glycogène. 1 Sachs, toc., cit pp. 241, 243. Bruxelles, laboratoire d’anatomie et de physiologie végétales de l’Université. RECHERCHES SU H LES PROPORTIONS D'ACIDE CARRONIQIE CONTENUES DANS L'AIR; PAH W. SPllIXG, Membre de l’Académie royale de Belgique, fi. ROLAND, Docteur en sciences naturelles. (Présenté à la Classe des sciences dans la séance du 5 mai 1885.) Tome XXXVIÏ. 1 RECHERCHES SUR LES PROPORTIONS D’ACIDE CARRONIQUE CONTENUES DANS L’AIR. L’air atmosphérique a été l’objet de nombreuses analyses. Des travaux irréprochables dus à des savants illustres nous ont fait connaître les proportions d’oxygène et d’azote que renferme notre atmosphère. Ils ont montré, presque immé¬ diatement, et d’une manière nette, que ces deux gaz ne subis¬ saient, dans leurs proportions, que des variations assez faibles pour que le rapport de leurs quantités doive être considéré comme constant. Ce point paraît acquis à la science, du moins dans l’état actuel de nos moyens de mesure. Les dosages de l’acide carbonique de l’air n’ont pas conduit si tôt à un résultat semblable. Il y a lieu de s’en étonner d’au- tant plus que l’importance de l’acide carbonique pour l’écono¬ mie de la nature et surtout pour le développement de la vie sur notre globe, a engagé un grand nombre de chimistes à fixer, aussi exactement que possible, nos connaissances sur la part pour laquelle ce gaz entre dans la composition de l’air. Les résultats obtenus ont été loin de s’accorder toujours : il n’a même pas été rare de les voir varier du simple au triple selon les méthodes employées pour les obtenir. Il est vrai de dire que la détermination de la proportion normale d’acide carbonique contenue dans l’air offre de grandes difficultés. Cette proportion est toujours très faible; elle atteint quelques dix-millièmes seulement, en volume. Pour la mesurer il faut une méthode d’analyse très précise et une habileté manuelle peu commune. Au début, on a cru, à la suite des travaux de de Saussure et de Thénard, que la proportion d’acide carbonique était variable et comprise entre 2 et 6 dix-millièmes en volume. Mais à mesure que les méthodes de dosage se perfectionnaient, les limites de la variation allaient se resserrant, si bien que les derniers progrès réalisés dans les travaux de mesure ont fait reconnaître que la variation de la proportion d’acide carboni¬ que était de l’ordre de celle de l’oxygène et de l'azote, en un mot, qu’elle était presque négligeable. Ce sont surtout les beaux travaux de M. J. Reiset 1 2 et de MM. Müntz et E. Aubin 2 qui ont acquis ce résultat à la science. Ces savants ont reconnu, à la suite d’un nombre considérable d’analyses, que l'air renfermait, en moyenne, 2,942 dix-millièmes en volume d’acide carbonique, soit que l’on fît les essais avec de l’air des bords de la mer ou de l’intérieur des terres, soit que l’on se transportât sur un terrain inculte ou bien en pleine culture, soit enfin que l’on examinât l’air des régions élevées de l’atmosphère ou Pair de la surface du sol. Les diverses condi¬ tions ne changeaient cette quantité que de 0,03 pour mille. Les seules variations sensibles ont été reconnues pour Pair 1 Annales de chimie el de physique, t. XXIV, p. 143; 1882. 2 Ibidem, t. XXIV, p. 222; 1882. des grandes villes et pour les dosages effectués dans des temps de brouillard. Il n’y a là rien qui doive nous étonner puisque les villes sont des foyers de production intense d’acide carbo¬ nique : l’air y est constamment vicié par la respiration des êtres vivants et par la combustion des produits employés dans l’industrie; d’autre part, la vapeur d’eau, en se condensant à l’état de brouillard, ramasse l’acide carbonique qui pénètre alors plus abondamment dans les appareils de dosage. En dehors de ces causes de variation auxquelles il convient cependant d’ajouter l’influence de la nuit, qui augmente aussi légèrement la proportion d’acide carbonique, il paraîtrait qu’il n'en existe pas d’autres dont l'effet soit sensible. Ni les changements dans la direction du vent, ni l’intensité du vent, ni les variations de la température ou de la pression baromé¬ trique, ni les fluctuations météorologiques ne sont accompa¬ gnés d’augmentation ou de diminution de la quantité d'acide carbonique. La constance relative de la proportion d’acide carbonique dans l’air est un phénomène remarquable. On peut admettre difficilement, en effet, que les diverses sources de ce gaz exhalent, jour par jour, une quantité d'acide carbonique exactement suffisante pour laisser dans l’air la même propor¬ tion de ce gaz quelle que soit la consommation que le règne végétal en fasse dans le même temps. On sait que des terrains volcaniques se dégagent des quantités énormes d’acide carbo¬ nique, mais celles-ci sont en rapport avec l’activité volcanique elle-même ; en outre, les combustions lentes qui s’accomplissent dans le sol sous l’influence des ferments sont également une source aussi régulière qu’abondante de ce corps. Th. Schloesing 1 a proposé une explication de ce phénomène étrange, par une application du principe de la dissociation. D’après ce savant Comptes rendus, t. XC, p. 1410. 1 la tension de l’acide carbonique de l’air serait maintenue constante par la dissociation du bicarbonate de calcium tenu en dissolution dans les eaux de la mer. Si la dose d’acide carbonique venait à diminuer dans l’air, le bicarbonate de calcium marin se dissocierait, la moitié de son acide passerait dans l’atmosphère et comblerait par conséquent le vide. Si, au contraire, l’air se chargeait d’une quantité anormale d’acide carbonique, la vapeur aqueuse, en se condensant dans l’air, dissoudrait à son tour une partie de l’acide carbonique qui s’y trouve et, en tombant sur le sol, y reprendrait le carbonate de calcium nécessaire pour former le bicarbonate qui retournerait à la mer. D’après les quelques lignes qui précèdent il peut paraître que le problème de la détermination de l’acide carbonique de l’air soit complètement résolu et qu’il n’y ait pas lieu, dans l’état actuel de nos connaissances, de soumettre à un examen nouveau un sujet si bien élucidé. Cependant, tout en rendant hommage au mérite des résultats récents de M. Reiset et de MM. Müntz et Aubin et sans méconnaître la grande exactitude que ces habiles opérateurs ont su apporter à leurs travaux, on peut se demander si vraiment les de Saussure, les Dumas, les Boussingault et d’autres illustrations de la science ont été le jouet d’une illusion lorsqu’ils ont cru reconnaître la variabilité de la proportion d’acide carbonique contenu dans l’air. Peut- être n’est-il pas inutile de répéter le dosage de l’acide carbo¬ nique de l’air dans une région où les influences locales sont évidentes et par conséquent bien connues. On pourrait alors seulement espérer répondre, d’une manière aussi satisfaisante que possible, aux diverses questions posées par le grand pro¬ blème de la composition de notre atmosphère. La région de Liège nous a paru réunir les conditions indi¬ quées. Elle se trouve placée, en effet, dans le voisinage d’un centre industriel ou règne une grande activité, mais, par suite de circonstances particulières, le côté de la région opposé à ce centre industriel est presque entièrement agricole. On peut donc espérer recueillir, à Liège, l’air pur de la campagne ou l’air vicié par l’industrie suivant la direction dans laquelle souffle le vent. Selon le résultat obtenu on pourra aussi tirer des conclusions intéressantes sur la rapidité avec laquelle se fait le mélange des diverses couches d’air de notre atmosphère. Guidés par cette pensée, nous avons mesuré autant que pos¬ sible, chaque jour, pendant une année entière, la proportion d’acide carbonique de l’air. Nous avons fait de cette manière deux cent soixante-six analyses en notant, chaque fois avec soin, tous les facteurs météorologiques, en vue de permettre une étude comparative L Pour faciliter au lecteur l’examen de notre travail nous l’avons divisé en trois chapitres bien distincts. Dans le premier nous nous sommes occupés de l’historique de la question en vue de faire connaître aussi exactement que possible l’état de celle-ci. Nous n’avons cependant pas cru devoir suivre complètement l’ordre chronologique dans cette revue des travaux anciens, mais nous avons fait un relevé des différents problèmes qui ont été posés et nous avons montré dans quelle mesure les divers chercheurs ont contribué à leur solution. Nous avons pensé que l’on arrivera plus aisément, de cette manière, à se faire une idée claire de l’évolution subie par chaque partie du problème général et peut-être bien aurons- nous rendu aussi un service à tous ceux qui s’occuperont, par la suite, de ces questions. Le deuxième chapitre renferme l’exposé des résultats géné¬ raux auxquels nous sommes arrivés. Il n’est guère possible de 1 Nous avons utilisé les observations météorologiques faites à l’Université de Liège sous la direction de M. le Professeur L. Pétard. Nous sommes heu¬ reux de pouvoir réitérer, ici, nos remerciements à ce savant pour l’empresse¬ ment avec lequel il a bien voulu nous communiquer les documents nécessaires. les résumer maintenant, mais nous tenons à dire qu’ils nous ont permis de toucher aussi un problème de climatologie en montrant l’influence exercée par l’acide carbonique de l’air sur la température d'une région. Enfin, le troisième chapitre renferme la description, avec les détails suflisants, de la méthode adoptée pour doser l’acide carbonique de l’air. Nous aurions voulu abréger cette descrip¬ tion, mais nous n’avons pas cédé à notre désir parce qu’il importait de faire connaître le contrôle auquel nous avons soumis nos recherches. Notre méthode d’analyse s’écarte, en effet, un peu de ce qui a été fait avant nous et il devenait d’au¬ tant plus nécessaire de fournir les moyens de répéter exacte¬ ment nos expériences que nous ne pensons pas avoir résolu définitivement le problème de la composition de l’air atmo¬ sphérique. Le lecteur pourra, ensuite de cette subdivision, prendre facilement connaissance des parties de notre travail qui pour¬ ront l'intéresser davantage. CHAPITRE PREMIER. HISTORIQUE DES QUESTIONS SOULEVÉES SUR LA COMPOSITION DE L’AIR ATMOSPHÉRIQUE. f. La proportion d'acide carbonique contenue dans l'ait - est-elle la tnêtne en tous les points du globe ? Pour répondre à cette question nous allons comparer les résultats moyens obtenus en des lieux différents du globe à des époques diverses. Il n’y a lieu de tenir compte ici que des analyses qui ont été exécutées autant que possible à un niveau peu élevé au-dessus de la mer; nous aurons à examiner dans un autre paragraphe l’influence de l’altitude. Nous n’avons pas tenu compte non plus des déterminations d’acide carbonique faites sur mer; elles feront aussi l’objet d’un paragraphe spécial. Enfin, il est à peine nécessaire de faire remarquer que nous avons seulement tenu compte des résultats moyens provenant d’un nombre suffisant d’observations pour que l’on puisse considérer les influences locales comme éliminées. Pour faciliter cette comparaison , nous avons réuni les résultats en un tableau d’après l’ordre chronologique; nous examinerons ensuite la signification des nombres. ( '10 ) NOMS DES AUTEURS. LIEUX des OBSERVATIONS. Acide carbonique en volume sur 10,000 d’air. de Saussure 1 2 . 1828 Genève . 4.79 Dumas et Boussingault - . . 1841 Paris . 4.18 Boussingault 3 .... . 1844 Paris . 3.93 Marchand 4 5. . . 1848 Halle (sur Sale) .... 3.10 Leroy 3 . 1850 Santa Fe de Bogota . . . 3à 4 Gilm 6 . • . 1857 1 nnsbruck . 4.15 Torpe 7 8 . 1867 Para (Brésil) ..... 3.28 Schultze s . 1871 Rostock . 2.92 Truchot 9 . 1873 Clermont-Ferrand . . . 4.09 Hasselbart- 10 . 1876 Dalime . . . 4.47 Cleasson 11 12 . 1876 Lund (Suède) . 2.79 Reiset <- . 1879 Dieppe . Müntz et Aubin 13 . . . . 1882 Plaine de Vincennes . . . 2.86 ■ ld. 14 .... 1883 Hémisphère sud .... 2.78 Hyades 13 . . ■ 188 i Cap Horn . 2.56 1 Annales de chimie et de physique, t. XXXVIII, p. 411 ; 1828. 2 Ibidem , t. III, p. 257; 1841. 5 Ibidem, t. X, p. 456; 1841. 4 Journal fur praktische Chemie, t. XLIX, p. 24. 5 Comptes rendus, t. XXXI, p. 725. 6 Chemisclies Cenlralblall, 1857, p. 759. 7 Journal of the chem. Society, (2), V, 199. 8 Naturforscher, 1. IV, p. 559. 9 Comptes rendus , t. LXXVll, p. 675. 10 Naturforscher, t. IX, p. 144. 11 Berichte der cleutsch. chem. Gesellschaft, t. IX, p. 174. 12 Annales de chimie et de physique , t. XXVI, p. 145. 15 Ibidem, p. 222. 14 Comptes rendus, t. XCV, p. 1795. 19 Ibidem, t. XCVUI, p. 485. N. B. Le n° 2 des Berichte der chem. Gesellschaft de cette année renferme un travail de W. Hempel sur l’air de Dresde. Il a trouvé, avec M. Oettel, son aide, 4,18 d’acide carbonique comme moyenne de quarante-six analyses. Ce nombre, très élevé, n’est pas comparable avec ceux du tableau précédent, parce que Hempel n’a soumis, chaque fois, qu’un litre d’air à l’analyse. ( 11 ) Ce tableau vient à l’appui de ce que nous avons déjà fait remarquer : la proportion d’acide carbonique a d’abord été trouvée assez variable, puis, à mesure que les méthodes d’ana¬ lyse se perfectionnaient, une concordance plus grande s’est établie entre les résultats. En outre, les nombres trouvés d’abord dépassent beaucoup ceux obtenus en dernier lieu. Tout por¬ tant à croire, jusqu’à présent, que les premiers résultats étaient erronés, il serait téméraire d’en tirer une conclusion et nous devons nous borner à ne faire usage que des résultats de MM. Schultze, Reiset, Müntz, Aubin, Cleasson et Hyades. D’après cela on ne posséderait jusqu’aujourd’hui que quatre données positives déduites d’un nombre suffisant d'observa¬ tions se rapportant à l’Europe et deux se rapportant à l’autre hémisphère. Les quatre premières sont d’accord pour montrer que la proportion d’acide carbonique de l’air est sensiblement la même à Paris, à Dieppe, à Rostock et à Lund (Suède). D est par conséquent probable qu’il en est de même de l’air de toute l’Europe, sinon de tout l’hémisphère nord de notre globe. Toutefois, de nouvelles observations sont encore nécessaires avant que l’on puisse considérer cette conclusion comme acquise à la science. D’autre part les analyses qui ont été faites dans l’autre hémisphère sont sensiblement d’accord aussi entre elles, mais elles témoignent d’une diminution évidente de la proportion d’aeidecarbonique dans cette partie del’atmosphère. MM. Müntz, Aubin et Hyades voient dans ce fait une confirmation des idées de MM. Schultze et Schloesing, qui trouvent dans les eaux de la mer le grand régulateur de la composition de l’air. La température de l’eau a, en effet, une grande influence sur la tension de l’acide carbonique qui se trouve à l’état de bicarbo¬ nate dans la mer, et l’on doit rencontrer moins d’acide carbo¬ nique dans l’air qui touche une eau plus froide. En fait, Hyades a observé une diminution de la quantité d’acide ‘ carbonique au bord de la mer, au cap Horn, quand la température s’abais¬ sait. Ainsi la température moyenne des résultats obtenus par des ( 12 ) températures inférieures à 5° est 2,530, tandis que par des températures supérieures à 5° elle devient 2,598. On doit donc reconnaître que, si Von se met à Vabri des influences locales, la proportion d’acide carbonique de l’air ne manifeste de variation que d’un hémisphère à l’autre et encore cette variation n’est-elle pas considérable; elle est exprimée par les nombres 2,56 et 2,86. ‘i. JL’alliiude a-l-clle une influence su*' lu proportion d’acide cavbonique de Vain? Si nous ne nous trompons pas, H. et A. Schlagintweit 1 2 se seraient-occupés les premiers, en 1849, d’une manière positive de la solution de cette question. Ils ont déterminé la proportion d’acide carbonique contenue dans les Alpes à des altitudes diverses et ils sont arrivés à des nombres variant de 3,2 à 5,8 dix-millièmes en volume. D’après eux, on constaterait une augmentation progressive de cet acide jusque 3 336 mètres d’altitude, mais à cette hauteur la proportion aurait atteint son maximum. Quelques années plus tard, en 1852, A. Schlagintweit 2 a repris cette question. Il a analysé l’air des couches supérieures de l’atmosphère dans les environs du Mont-Rose, aux altitudes de 3 162 mètres et 4 224 mètres, et trouvé de nouveau une augmentation de l'acide carbonique avec l’altitude. Ainsi, 10 000 volumes d’air renfermaient de 7V,9 à 9V,5 d’acide carbo¬ nique aux altitudes indiquées. Le maximum se produisait quand le temps était beau, mais quand le lieu d'observation était entouré de nuages épais venant du bas, la proportion s tombait à 5%9. Comme terme de comparaison Schlagintweit fait connaître qu’il a trouvé à Berlin, à 32 mètres d’altitude, 3,9 à 4,5 d’acide carbonique. Ces résultats sont probablement erronés; Schlagintweit a 1 Annalen von Poggendorff t. LXX1V, p. 442. 2 Ibidem, t. LXXXVII, p. 295. ( 13 ) en effet dosé Facide carbonique en faisant circuler de l’air sec (8',800 à 31 *,300) sur de la potasse et en déterminant l’aug¬ mentation du poids des appareils; en un mot, il a suivi une méthode de dosage qui est reconnue infidèle. Nous n’insiste¬ rons donc pas. En 1860, Frankland i a analysé l’air à Chamounix, aux Grands-Mulets et sur le Mont-Blanc. Les résultats sont aussi incertains pour ne pas dire qu’ils sont faux. Voici ce qui a été trouvé : A Chamounix . . . . 6V, 3 sur 10 000 d’air Aux Grands-Mulets . 11v,l » Au Mont-Blanc . 6v,t » Truchot 2 s’est occupé ensuite de la question, en 1873; il est arrivé à un résultat opposé à celui de Schlagintweit : Facide carbonique diminuerait rapidement avec l’altitude. En effet : A Clermont-Ferrand, à . 595 mètres, il a trouvé 3V,15 sur 10 000 Au Puy-de-Dôme, à . . 1 446 » » 2V,03 » Au Pic Saucy, à. . . . 1886 » » lv,72 » Truchot trouve ce résultat naturel puisque Facide carbonique se forme dans les profondeurs et qu’il est plus lourd que l’air. Pour nous, son résultat paraît aussi invraisemblable .que l’ex¬ plication qu’il en donne, car les mouvements dont l’atmos¬ phère est toujours le siège doivent s’opposer à ce qu’il s’éta¬ blisse des différences de l'ordre de celles que l’on croit avoir constatées sur une différence d’altitude de quelques centaines de mètres. Tissandier 3 a fait aussi quelques dosages d’acide carbonique à des hauteurs différentes dans des ascensions en ballon. 11 a 1 Quart. Journ. of the chem. Society, t. XIII p. 22. 2 NaturforscLer, 1873, p. 222. 5 Comptes rendus, t. XXX, p. 976. ( 14 ) trouvé 2,4 dix-millièmes à 800 mètres et 3,00 dix-millièmes à 1 000 mètres de hauteur : résultat contradictoire du précédent. Enfin Müntz et Aubin 1 se sont également occupés de la question. Le résultat qu’ils ont obtenu nous paraît mériter toute confiance tant à cause de l’habileté bien connue de ces savants que de l’exactitude démontrée de la méthode d’analyse qu’ils ont suivie. La station d’observation était le Pic du midi, dans les Pyré¬ nées, à l’altitude de 2 877 mètres. On faisait trois prises d’essai par jour. Le résultat moyen a été de 2V,86 d’acide carboniqüe sur 10 000 d’air (minimum 2,69 ; maximum 3,01). Il y a donc tout lieu de croire que l’acide carbonique est non seulement également répandu dans l’atmosphère dans le sens horizontal, mais encore dans le sens vertical. Nous mentionnerons encore dans ce paragraphe une obser¬ vation due à M. P. Truchot 2; elle se rapporte à l’influence de la pression barométrique sur la proportion d’acide carbonique. On peut placer ici cette observation parce que la pression barométrique diminue aussi avec l’altitude. La pression barométrique moyenne de vingt-cinq jours pen¬ dant lesquels on a constaté un minimum d’acide carbonique était 0m,732 et inversement le maximum d’acide carbonique s’est produit quand la pression était 0m,721. Une diminution de la pression barométrique amènerait donc une augmentation de la quantité d’acide carbonique. Nous citons cette observation pour mémoire seulement, sans en tirer aucune conclusion. 3. L« proportion d’acide carbonique est-elle la meme sur les mers et sur les continents ? D’après de Saussure 3 l’air du lac de Genève serait moins 1 Comptes rendus, t. XCIII, p. 797; 1882. 2 Naturforscher, t. X, p. 250. 5 Annales de chimie et de physique, t. XXXVIII, p. 41 1 ; 1828. ( '15 ) riche en acide carbonique que l’air des terres. D’un autre côté T.-E. Torpe 1 a déterminé la proportion d’acide carbonique de l’air du canal d’Irlande; il a constaté aussi un peu moins d’acide dans cet air que dans l’air du continent. Il a trouvé en effet, comme moyenne de vingt-six analyses, 3V,08 dix- millièmes dans l’air de la mer et 4,04 dans l’air du con¬ tinent. Ce sont là les deux seules observations que nous avons ren¬ contrées qui comparent l’air de la mer à l’air des terres abstrac¬ tion faite de tout autre facteur tel que la température, la nuit ou le jour, etc. Ces observations concordent, mais il serait peut- être prématuré d’en tirer une conclusion définitive. N’oublions cependant pas que si la mer engloutit vraiment l'excès d’acide carbonique de l’air des continents il serait assez naturel que l’on en trouvât moins sur mer que sur terre. 4. La pt'oportion d’acide carbonique varie-t-elie avec les saisons ? Bien que les résultats des analyses de de Saussure 2 3 ne soient peut-être pas absolument exacts, nous dirons cependant qu’ils tendent à faire admettre que la proportion d’acide carbonique serait plus faible en hiver et plus élevée en été. Leroy 3 paraît avoir trouvé la confirmation de cette obser¬ vation à Santa Fe de Bogota : ainsi il constate de 3 à 4 dix- millièmes d’acide carbonique dans l’air du mois de mars au mois de juillet, et 4,7 dix-millièmes du mois d août au mois de septembre. Des recherches ultérieures n’ont cependant pas prouvé l’exactitude des observations de de Saussure et de Leroy. D’après Boussingault 4 la variation de la proportion d’acide carbonique avec les saisons serait incertaine sinon insensible. 1 Chem. Neics, t. XII, pp. 297-316; 1863. 2 Loc. eit. 3 Comptes rendus, t. XXXI, p. 723. 1 Annales de chimie et de physique, t. X, p. 436; 1844. ( 16 ) Voici, en effet, le résultat moyen de ses analyses : Année 1840 : Janvier . . . dix-millième? Août . . . . .... 3.8 » Septembre . . .... 4.0 » Octobre . . . 5.8 » Novembre . . )) Décembre . . .... 5.8 » Année 1841 : Mars . . . . ... 4.2 » Mai . . . . » Juillet . . . . . . . 4.5 V On voit qu’il n’y a aucune conclusion positive à tirer de ces nombres. Un travail publié en 1863, par Ch. Mène t, sur le même objet ne contribue pas davantage à élucider la question. La propor¬ tion d’acide carbonique serait la même en décembre et en jan¬ vier; elle augmenterait en février, mars, avril et mai pour diminuer de juin à août et augmenter de septembre à no¬ vembre, de manière que l’air du mois d’octobre serait le plus riche en acide carbonique. Ces fluctuations étranges de la proportion d’acide carbonique ne présentent guère le caractère de la vérité. D’ailleurs les analyses de M. Mène ne peuvent inspirer grande confiance, puisqu’elles accusent des variations d’acide carbo¬ nique de 0,7 à 6 volumes sur 10 000 2. Dans son grand travail sur l’air de Rostock, Schulze3 montre que la proportion d’acide carbonique ne varierait pas avec les saisons. La compétence de M. Schulze dans la matière pour¬ rait porter à croire que la question doit être définitivement résolue dans le sens négatif. Cependant un travail consi¬ dérable dû à MM. Hasselbart et Fittbogen * , qui embrasse trois cent quarante-sept analyses de l’air, montre de son côté « 1 Comptes rendus, t. LV1I, [>. 155. 2 Répertoire de chimie appliquée, t. IV, p. 475. 5 i \aturforscher, t. IV, p. 359. 4 Landivirtschaftliche Jahrbücher, l. VIII, p. 6G9; 1879. ( n ) que l’acide carbonique est en moindre quantité dans l'air en hiver. On en reviendrait par conséquent aux conclusions de de Saussure et de Lewy. Voici d’ailleurs les résultats moyens de MM. Hâsselbart et Fittbogen : Septembre 1874. . . . 3V,40 Mars 1875 . . . . 5V,4 1 Octobre » . . . . 5\34 Avril » . . . . 5V,45 Novembre » . . . . 3V,43 Mai » . . 3\30 Décembre » . . . . 3V,25 Juin » . . 3' ,31 Janvier 1875. . . . . 3V,26 Juillet » . . 5V,51 Février » . . . . . 3V,22 Août » . . . . 3V,40 Les auteurs attribuent à la suspension momentanée des phénomènes de fermentation, pendant les temps froids, la diminution de l’acide carbonique pendant l’hiver. il résulte de l’ensemble des travaux mentionnés que l’on est loin d’être d’accord aujourd’hui sur la question posée en tête de ce paragraphe : de nouvelles recherches sont donc nécessaires. 5. ha proportion d’acide carbonique est-elle la mente le jour et la nuit? La solution de cette question a préoccupé presque tous les savants qui ont examiné la composition de l’air. On peut le dire, jusqu’aujourd’hui toutes les analyses de l’air s’accordent pour montrer que la proportion d’acide carbonique est plus grande la nuit que le jour. Le premier qui ait appelé l’atten¬ tion sur ce fait est de Saussure * ; ensuite Dumas et Boussin- gault 2, p. Truchot 3, Reiset 1 2 3 4, G. -F. Armstrong 3 ont trouvé 1 Les résultats de ce savant sont cependant contradictoires : de Saussure avait trouvé plus d’acide carbonique la nuit, en 1828, mais en 1830 il en a trouvé plus le jour. 2 Annales rie chimie et de physique, t. III, p. 257 ; 1841. 3 Comptes rendus, t. LXXV1I, p. 675. 4 Ibidem, t. XC, p. 1144. 3 Naturforscher, t. XIII, p. 282. Tome XXXVII. 5 ( 18 ) constamment plus d'acide carbonique la nuit que le jour. Ces auteurs sont d'accord aussi pour voir la raison de cette variation dans la végétation; celle-ci consommant l’acide car¬ bonique de l'air, pendant le jour, pour exhaler de l'oxygène. Dans l'hémisphère sud, les recherches faites par MM. Miintz et Aubin 1 2 * 4 en Patagonie et au Chili, pendant l’expédition pour l’observation du passage de Vénus sur le Soleil, ont conduit au même résultat. Toutefois, les analyses plus récentes faites par Hyades - au Cap Horn ont donné un résultat contraire. On a trouvé 2,556 dix-millièmes d'acide carbonique la nuit et 2,563 dix-millièmes le jour. Ce résultat remarquable est attri¬ bué par Hyades au peu d'intensité de la végétation au Cap Horn. Cependant, d'après nous, il pourrait être dû à ce que au Cap Horn les prises d'air n’ont pas été faites à une distance suffisante de la mer. Les travaux exécutés sur la composition de l’air de la mer paraissent donner de la valeur à cette expli¬ cation. Leroy 3 avait déjà trouvé, en eftét, en 1850, que l’air de la mer renfermait plus d’acide carbonique le jour que la nuit. (La différence serait même plus grande par un ciel serein que par un ciel nuageux. L'origine de cette différence résiderait, d’après Leroy, dans l’élévation de la température de l'eau de la mer pendant le jour parce qu'alors l’oxygène dissous dans l’eau se dégagerait.) D’autre part, Torpe '* a examiné l'air de l'Océan pendant un voyage au Brésil et il a trouvé environ autant d'acide carbo- J ÔJ nique le jour que la nuit (3V,011 le jour et 2,993 la nuit : moyennes de cinquante et une analyses). Ces résultats nous paraissent avoir une grande valeur, car ils s’accordent pour montrer que les variations de l’acide carbo¬ nique, pendant le jour et pendant la nuit, sont dues, sur les continents, à la végétation. Si Ton se transporte en mer, c’est- 1 Comptes rendus, t. XCV, p. 1793. 2 Ibidem, t. XCVIII, p. 483. 5 Ibidem, t. XXXI , p. 725. 4 Journal of the cliem. Society , (2), t. V, p. 199. ( 19 ) à-dire dans une région où la végétation est nulle, les diffé¬ rences s’effacent. La question de la variation de la proportion d'acide carbo¬ nique pendant le jour et pendant la nuit paraît donc être l’une des mieux élucidées. On verra que nos propres expé¬ riences s’accordent très bien avec les résultats généraux obte¬ nus précédemment, puisqu’ils montrent que cette variation tend à s’annuler dans les villes, à l'époque ou la végétation est arrêtée dans les campagnes environnantes. 6. La proportion d’acide carbonique rarie-l-elle arec la température ? Cette question se trouve soulevée pour la première fois dans le travail de de Saussure. Elle avait reçu une solution positive en ce sens que de Saussure avait cru observer une augmenta¬ tion de la proportion d'acide carbonique lorsque la tempéra¬ ture s’élevait. Les observations postérieures n'ont pas confirmé cette ma¬ nière de voir. Elles tendent toutes à montrer que la proportion d'acide carbonique est indépendante de la température. Nous ne les passerons pas en revue,, car leur examen nous condui¬ rait trop loin, et nous nous bornerons à dire que les recherches faites par MM. Müntz et Aubin et par M. Hyades sur l'air de l'hémisphère sud de notre globe, paraissent prouver que la tem¬ pérature n’a d’effet sensible que sur l'air de la mer en ce sens qu’une température basse favorise la dissolution, ou la fixation, de l’acide carbonique dans l’eau et qu'elle diminue, en consé¬ quence, la proportion de ce gaz dans l’air. La question reste donc ouverte pour ce qui concerne l'air des continents. 9. La proportion d’acide carbonique varied-elle par le» temps de pluie y de neige , de brouillard ? Cette question a fait l'objet de plus d’un examen. Les pre¬ miers observateurs, de Saussure, Dumas, Boussingault, ont trouvé, d'une manière constante, moins d’acide carbonique ( 20 ) dans l’air par les temps de pluie; Schultze a fait une observa¬ tion semblable pour l’air de Rostock. Mais d’après Mène il y aurait toujours plus d’acide carbonique dans l’air après un temps de pluie. Nous avons vu, cependant, que l'exactitude du travail de Mène doit être mise en doute; il convient donc de ne pas attacher trop d'importance à cette conclusion. Les observations faites en dehors de l’Europe montrent aussi une diminution de la proportion d’acide carbonique par les temps de pluie. Ainsi Lewy 2 trouva, à Bogota, 3,82 d’acide carbonique par temps humide et 4,o7 par temps sec. En outre, T.-E. Torpe 3 a déterminé l’acide carbonique de l'air, dans les tropiques, pendant la saison des pluies (en avril et mai 1866); il a trouvé en moyenne 3V,28. Cette quantité est plus faible que celle trouvée par Leroy. Torpe attribue la dimi¬ nution à la pluie ainsi qu’à la végétation. D’après Bunsen 4, il y aurait aussi moins d’acide carbonique pendant la période des pluies, dans les tropiques. Enfin, Hàsselbart 3 a étudié la question d’une manière plus approfondie. D’après lui, les pluies d’orage seraient accompagnées d'une augmentation de l’acide carbonique de l’air, mais les pluies normales permet¬ traient de faire une constatation inverse. Les observations faites en temps de neige concordent très bien entre elles; elles ont conduit à un résultat curieux : la chute de la neige est accompagnée d’une augmentation consi¬ dérable de la proportion d'acide carbonique. Schultze avait déjà observé que la neige occasionnait souvent une augmentation subite de l’acide carbonique, et Truchot trouve, pour vingt et une observations faites en temps de neige, un accroissement constant de la quantité d’acide carbo¬ nique; elle atteint même 8V,7 sur 10 000 d’air. Ce savant a 1 Comptes rendus, l. LVII, p. 155. 2 Ibidem, l. XXXIII,. p. 545. 5 Journal of the chem. Society, (2), t. V, p. 199. i Naturforscher, t. I, p. 75; 1868. 5 Landwirtschaftliche Jahrbücher, t. VIII, p. 669. ( 21 ) trouvé d’ailleurs que la neige fixe une notable proportion d’acide carbonique. De la neige recueillie récemment et traitée par de l’eau de baryte a donné, en moyenne de cinq analyses, 25cc,5 d’acide carbonique par kilogramme. La neige condenserait peut-être, dans sa chute, l’acide carbonique de l’air et, en l’enlevant aux régions élevées de l’atmosphère, elle le concentrerait dans la nappe voisine du sol. On arrive à une conclusion semblable quant à l’influence du brouillard sur la proportion d’acide carbonique. Schultze, Farsky et Reiset sont d’accord pour reconnaître que l'air est plus riche en acide carbonique par un temps de brouillard que par un temps sec. Il paraît donc bien démontré que les chutes météoriques ont une influence manifeste sur la proportion d’acide carbo¬ nique. On verra que nos expériences viennent à l’appui des observations précédentes, du moins en ce qui concerne les chutes de neige et les temps de brouillard. 8. ha proportion d’acide carbonique va$'ie~t-elle arec la direction du vent et arec son intensité ?, La direction du vent et son intensité ne peuvent exercer que des influences locales. Ceci nous paraît évident. On ne peut donc pas tirer, des observations faites à ce sujet, des conclusions d’une portée générale et l’on ne doit pas exiger non plus un accord complet entre les résultats obtenus par les divers observateurs. Ainsi de Saussure trouva qu’à Genève la proportion d’acide carbonique augmentait pendant les tempêtes : il y a 0,22 dix- millièmes en plus. A Manchester, au contraire, on recueille moins d’acide carbonique, d’après R. -A. Smith *, par un vent fort; l’air vicié de la ville par les industries nombreuses se trouvant alors plus rapidement remplacé par l’air normal des campagnes environnantes. 1 Journal of the chem. Society, t. XI, p. 196. ( 22 ) Les indications précédentes sont les seules que nous ayons rencontrées relativement à ^influence de l'intensité du vent. Les études sur l’influence de la direction du vent sont un peu plus nombreuses. M. Schultze 1 a fait un travail qui a duré depuis le 18 octo¬ bre 1868 jusqu’au 31 juillet 1871. Il embrasse un nombre considérable d’observations desquelles il résulte qu'à Rostock la direction du vent a une influence marquée et toujours la même. La proportion d’acide carbonique augmentait dès que le vent amenait l’air du nord-est du continent et elle diminuait par vent du sud-ouest. Schultze conclut de ce fait, et à cause de la situation géographique de Rostock, que la mer est le siège d’une absorption constante d’acide carbonique; celle-ci rétablit l’équilibre rompu par les exhalaisons des volcans et les autres productions terrestres d’acide carbonique. Il trouva, en fait, que l’eau de la Raltique renfermait de sept à douze fois autant d’acide carbonique que de l’eau distillée exposée aux mêmes influences. Hâsselbart - a constaté aussi, par trois cent quarante-sept analyses, qu'à Dahme un changement dans la direction d’un vent régnant était souvent accompagné d'une diminution de l’acide carbonique de l'air. A Tabor,. en Bohême, Farsky 3 a reconnu aussi que les vents du nord-ouest et du sud-ouest provoquaient une baisse de l’acide carbonique tandis que les vents froids du nord et du sud-est en augmentaient la proportion. Enfin, M. Marié-Davy 4 compare les résultats des analyses de l'air faites pendant quatre ans par MM. A. Levy et Allaire, à l’Observatoire de Montsouris, pour s’assurer si les variations de l'acide carbonique pouvaient fournir des renseignements sur les mouvements généraux de l’atmosphère ainsi que sur les * Naturforscher, t. IV, p. 359. 2 Ibidem, t. IX, p. 14i. 5 Ibidem , t. X , p. 66. 4 Comptes rendus , t. XC , p. 32. ( 2» ) changements du temps. D’après eux les influences locales seraient dominées par des influences d’un ordre plus élevé et l’on con¬ staterait, en faisant usage d’un nombre suffisant d’observations, que les vents équatoriaux humides, du sud et du sud-ouest, qui lèchent la surface de la terre, seraient plus riches en acide carbonique que les vents secs du nord et du nord-est qui descendent des régions élevées de l’atmosphère. M. Reiset 1 conteste l’exactitude des conclusions de M. Marié- Davy parce que les variations dans les proportions d’acide car¬ bonique trouvées à Montsouris par MM. Levy et Allaire (2,2 à 3,6) sont en complet désaccord avec ses propres expériences. M. Marié-Davy repousse la critique faite des expériences de MM. Levy et Allaire et croit que la théorie de la variation de l’acide carbonique s'appuie sur beaucoup de déterminations bien faites. Sans vouloir prendre position dans cette discussion nous ferons cependant remarquer que, d’après les recherches récentes, la proportion d'acide carbonique de l’air n’est pas aussi constante que 31. Reiset l'a pensé. Nos propres expé¬ riences montrent également ce fait. * O. Le* sources locales d’acide carbonique augmentent-elles d’une manière sensible la proportion rie ce gaz dans l’air? Les grands mouvements atmosphériques ont pour effet de mélanger, d’une manière continue, les diverses couches de l'atmosphère. Pour peu que le vent soit fort, l'air d’un lieu donné se trouve emporté à chaque instant et remplacé par un air qui, quelques heures auparavant, pouvait se trouver à plusieurs lieues de distance. On doit donc se demander s’il n’est pas illu¬ soire d’attribuer à des influences locales certaines différences constatées dans la composition de l’air de diverses régions. Pour répondre à cette question il suffit d’examiner les résul¬ tats obtenus par des analyses d’air effectuées dans des lieux 1 Loc. cit. ( 24 ) où des sources évidentes d’acide carbonique sont en activité. Les observations de l’espèce se rapportent surtout à l’air des villes où il y a une production active d’acide carbonique et à l’air des environs des volcans qui sont aussi le lieu du dégage¬ ment d’une grande quantité d’acide carbonique. M. de Saussure a déjà constaté que l’air de Genève renferme en moyenne 0V,31 d’acide carbonique de plus que l’air des campagnes environnantes; toutefois, d’après Boussingault *, on ne trouverait pas grande différence dans la proportion d’acide carbonique de l’air de la campagne et de l’air de Paris, malgré la production considérable de ce gaz dans cette grande ville. Boussingault a évalué celle-ci à 2 944 631 mètres cubes par 24 heures pour l’année 1844 et cependant des observations comparatives ont montré que l’on obtenait 4V,13 sur 10 000 d’air à Paris, quand à S^Cloud on trouvait 4V,14. Ce n’est qu'à Andilly, près de Montmorency, qu’on trouva de 94 à 98 d’acide carbonique quand il y en avait 100 à Paris. Un résultat plus accusé a été obtenu par R. -A. Smith 2 au moyen de l’air de Manchester, il trouva, en ville, jusque 7V,9 sur 10 000 quand l’air des environs n’en fournissait que 3V,0 environ. Smith constata aussi, d’une manière constante, que les grands vents amenaient un abaissement dans la proportion d’acide carbonique de l’air de Manchester. Le résultat de R. -A. Smith ne s’est pas confirmé. A. -Mc Dou- gall 3 a trouvé de 2,80 à 3,90 dix-millièmes d’acide carbonique dans l’air de Manchester quand, à 4 milles de là, en pleine campagne, il en constatait de 2,77 à 3,85. Roscoe conclut de ces expériences que l’influence de la combustion et de la res¬ piration, en lieux découverts, est complètement éteinte par les mouvements de l’atmosphère. D’après M. Reiset, la moyenne de la proportion d’acide car¬ bonique se réglerait, à Paris, à 3,057 pour 10 000 d’air : elle 1 Annales de chimie et de physique, t. X, p. 456; 1844. 2 Quart. Journ. of the chem. Society, t. XI, p. 169. 5 Bulletin de la Société chimique de Paris, (2), t. I, p. 260. ( 23 ) serait donc un peu plus élevée qu’à la campagne, où elle est 2,962. Il n’est pas superflu de constater que le maximum d’acide carbonique, 3,516, a été obtenu à Paris, le 27 jan¬ vier 1879, pendant la période de la plus active combustion dans les foyers. MM. Müntz et Aubin ont aussi constaté une plus grande quantité d’acide carbonique dans l’air de Paris que dans l’air des campagnes. La différence n’est pas grande cependant : elle comporte, en moyenne, 0,35 sur 10 000 d’air. Il est à remar¬ quer que cette différence moyenne se rapproche singulière¬ ment de celle trouvée par de Saussure pour l’air de Genève et l'air de la campagne, c’est-à-dire de 0,31. Enfin Leroy i trouva que l’air de la Nouvelle-Grenade ren¬ fermait souvent beaucoup d’acide carbonique, jusque 4V,9 sur 10 000 d’air, par suite des éruptions volcaniques et des grandes combustions. En résumé la question n’est pas encore résolue définitive¬ ment. De nouvelles expériences sont nécessaires et nous espé¬ rons que les nôtres contribueront à combler la lacune. 1 Comptes rendus, t. XXXIII, }>. 345. ( 26 ) CHAPITRE II. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 1. Proportion moyenne de l’acide carbonique contenu dans l'air de Liège. Les deux cent soixante-six analyses faites dans le courant d’une année conduisent au résultat moyen suivant : ( en poids renferment 5.1258 d’acide carbonique 10 000 parties d’air ] ( en volume » 3.5526 » L’air de Liège accuse par conséquent une plus forte propor¬ tion d’acide carbonique non seulement que l’air des champs, d’après M. Reiset, mais encore que l’air de Paris. Celui-ci a conduit, en effet, à une moyenne de 4,83 en poids et 3,168 en vol umé, La différence 5.1258 — 4.83 =0,2958 3.5526 — 5.286 = 0,1846 dépasse de beaucoup la grandeur des erreurs d’observation qui peuvent entacher un résultat moyen obtenu à l’aide de deux cent soixante-six observations. 11 se peut que la méthode d’analyse que nous avons adoptée ne soit pas touLà fait étrangère à l’augmentation de la propor¬ tion d’acide carbonique trouvée, puisque nous avons veillé à ce que la durée du contact de l’air et de l’eau de baryte destinée à retenir l’acide fût aussi longue que possible. On verra, dans la description du procédé d’analyse, que ( 27 ) nous devons cependant regarder notre résultat comme un minimum et non pas comme exprimant vraiment la quantité d’acide carbonique de l’air : celle-ci peut être encore un peu plus forte. Nous ne croyons pas pourtant devoir opposer notre résul¬ tat à celui de M. Reiset et dire que les nombres obtenus par cet habile travailleur sont au-dessous de la réalité au point de fournir une différence de l’ordre de celle que nous constatons. D’après nos propres expériences il ne nous parait pas vraisem¬ blable de penser que si nous avions suivi, pas à pas, la méthode d’analyse de 31. Reiset, nous eussions obtenu exactement le même résultat que lui. Nous sommes bien plus portés à croire qu’effectivement l’air de Liège renferme plus d’acide carbo¬ nique que l’air d'autres localités. Notre opinion repose sur les deux motifs suivants : en premier lieu, la ville que nous habitons est le siège d’une production intense d’acide carbo¬ nique par suite de l’énorme consommation de combustible faite chaque jour non pas dans les foyers domestiques, mais bien dans les nombreux fourneaux de l’industrie. Le bassin de Liège est bien connu pour son activité indus¬ trielle; des hauts-fourneaux, des aciéries, des fours de fusion, des fours à puddler entourent la ville en grand nombre et con¬ somment, par année, des millions de kilogrammes de charbon. Quelle que soit la rapidité avec laquelle les produits de la combustion se dispersent dans l’air, il n’est cependant pas admissible qu’elle soit instantanée, c’est-à-dire sans influence sur la composition de l’air. Si 31. Reiset a pu constater un jour que le voisinage d'un troupeau de trois cents moutons a fait monter la proportion d’acide carbonique de l'air des champs de 2,90 environ à 3,18 1 , il ne paraît pas absurde d'attribuer une influence réelle à la concentration d'immenses fourneaux industriels sur un espace de terrain relativement restreint. On admettra même sans peine, pensons-nous, que l'air de Liège peut être vicié plus par cette circonstance que l’air de la ville ‘ Loc. cil., p. 210. ( 28 ) de Paris. Nous examinerons plus loin l’effet produit pur le vent dans ces conditions. En second lieu, la proportion plus grande de l’acide carbo¬ nique peut tenir à la nature du sol du pays de Liège. Des tra¬ vaux assez nombreux, et fort bien faits, ont prouvé en effet que la principale origine de l’acide carbonique de l'air doit être cherchée dans le sol. Pettenkofer 1 * 3 a puisé, en effet, de l'air du sol de Munich au moyen de tuyaux de plomb pénétrant à des profondeurs de 4, 3, 2 1/3 et 1 1 ^ mètres. Le sol est formé là-bas de cailloux roulés des Alpes couverts d'un peu d'humus. Or, il a trouvé de 6\36 à 18v,38 d'acide carbonique pour 1 000 d’air, selon la profondeur, c’est-à-dire vingt à soixante fois plus que dans l'atmosphère. La plus grande quantité parait coïncider avec la plus haute température des couches supé¬ rieures. J. v. Foder 2 a trouvé de même 107v,o d’acide carbo¬ nique sur 1 000 d'air à Klausenbourg, tandis qu'à Dresde et à Munich il y en a environ la moitié moins. Ce travail prouve d’une manière évidente que l’air du sol n’a pas partout la même composition. On a constaté un fait analogue dans la ville de Boston. W. Ripley 3 a trouvé, dans l'air d'un sol formé de terres rapportées, de 22v,6 à 212v,l d’acide carbonique pour 1000 d’air à des profondeurs variant de 0m, lo à 3 mètres envi¬ ron. Cet acide carbonique du sol serait engendré, d'après Wolny par des organismes inférieurs. Cet observateur a fait à ce sujet d'intéressantes expériences qu'il nous paraît utile d’indiquer ici. Il a comparé l’air de deux masses de terre après avoir rendu inactifs tous les organismes de l'une d’elles à l'aide du chloroforme et il a trouvé que l’air de la terre chloroformée 11e contenait presque pas d’acide carbonique tandis que l’autre en fournissait de grandes quantités. Le sol du pays de Liège appartient à la formation houillère, 1 Naturforscher, t. V, p. 179; 1872. i Ibidem, t. VIII , p. 224; 1875. 3 Jahresbericht der Chemie, etc., 1875, p. 1104. x Ibidem, 1880, p. 1519. ( 29 ) c’est assez dire qu’il est riche en charbon. Celui-ci s’y trouve à l’état de houille, ou bien il imprègne les schistes houillers, qui donnent, lorsqu’ils se délitent, une terre noire, siège d’une production intense d'acide carbonique. C’est ici le lieu de rap¬ peler un fait étonnant qui s’est produit, il y a environ vingt-cinq ans, au sein de la ville de Liège; il montre jusqu’à quel point les phénomènes de combustion dont le sol de cette ville est le siège peuvent devenir intenses. Pendant plusieurs années le sol d’une partie du quartier dit « de Sf-Jacques » s’est échauffé au point que le beurre fondait dans les caves des habitations . L’eau des puits était chaude et les plantes de tous les jardins de cette partie de la ville ont péri. Les herbes jaunissaient et séchaient sur place, les arbres per¬ daient leurs feuilles et mouraient; un sol aride et nu remplaça les pelouses verdoyantes. Lorsqu’on fouillait ce terrain, on trouvait, à une très faible profondeur, une élévation de tempé¬ rature qui dépassait celle de la main et qui devenait plus intense encore avec la profondeur. La terre, parfaitement sèche, avait acquis vers la surface une cohérence telle qu’il était difficile de l'entamer avec la bêche : on la comparait à de la terre calcinée. Une commission fut nommée pour étudier avec soin ce phénomène étrange : elle était composée de MM. G. Dewalque, Schmit et du célèbre physiologiste Schwann, tous trois professeurs à l'Université de Liège L Cette commission conclut, à la suite de travaux et d’expé¬ riences qui durèrent deux années, que réchauffement de ce terrain était dû à une combustion lente du grisou exhalé par le terrain houiller. Elle signala même une explosion qui s’était produite dans une cave d'une habitation au moment où l’on y pénétra avec une lampe allumée. Il n’est pas invraisemblable que des phénomènes de ce genre se produisent d'une manière continue dans les couches supé¬ rieures de notre bassin houiller, mais, à la vérité, avec une 1 Le rapport de celte commission a été inséré dans les Annales du Conseil de salubrité publique de la province de Liège, t. V, p. 67; 1859. ( 30 ) intensité insuffisante pour s’imposer à une observation immé¬ diate. Il serait intéressant de faire des investigations précises à ce sujet. Quoi qu'il en soit, nous pensons que l'on peut considérer l'air du sol de notre terrain comme très riche en acide carbo¬ nique. Il reste à savoir si l'échange de l'air du sol et de l'atmosphère est assez intense pour augmenter la proportion de l'acide carbonique de celle-ci. Cette question a été résolue affirmativement par les travaux bien connus de M. Pettenkofer. 11 est donc inutile d'insister. Si nous acceptons comme démontré que l'air du bassin de Liège est plus riche en acide carbonique que l'air d'autres localités, nous trouvons une explication bien simple d'un phé¬ nomène climatérique local connu de tous les Liégeois. Toutes choses égales d’ailleurs, l'air de Liège est plus chaud que celui des environs immédiats. On constate le fait d'une manière évidente, chaque fois que l'on rentre dans le bassin de Liège après une excursion dans la vallée de la Yesdre ou dans la vallée de l'Ourthe. On est frappé par le contraste des températures sitôt qu'on a quitté l'une de ces vallées pour entrer dans celle de la Meuse. La chose est surtout sensible quand une stagnation de l'air accompagne, en été, des journées sereines. Les Liégeois disent alors que l'air est « lourd ». En outre les nuits d'été sont beaucoup moins fraîches à Liège que dans les environs. Ce qui prouve d'ailleurs la réalité du fait, c'est que les environs immédiats de Liège sont la région du globe la plus élevée, en latitude, où la vigne prospère encore L Quelle est l'origine de cette différence de température? Nous pensons qu’on aurait tort d'invoquer ici le rétrécissement de la vallée pour l’expliquer, puisque celle-ci est bien plus ouverte que toutes les vallées latérales. Mais les vallées latérales sont creusées dans des terrains plus anciens que le terrain houiller; 1 11 y a même des années oii le vin de la vallée de la Meuse ne le cède pas à certains vins de France. ( 31 ) elles ne sont pas, comme la première, le siège d’une produc¬ tion interne d’acide carbonique. La raison de l’élévation de la température de l’air à Liège, à la suite de journées sereines et calmes, doit être cherchée bien certainement dans la proportion plus grande de l’acide car¬ bonique. En effet, Magnus et puis Tyndall ont découvert les premiers, pensons-nous, que le gaz acide carbonique absorbait la chaleur solaire et retenait les rayons calorifiques obscurs du soleil comme le fait le verre. D’après le professeur Gari- baldi son pouvoir absorbant serait même quatre-vingt-douze fois aussi grand que celui de l’air sous la pression baromé¬ trique normale 2. L’acide carbonique de l'air jouerait donc le même rôle que la vapeur d’eau, qui retient aussi les rayons calorifiques et contribue puissamment à Pemmagasinement de la chaleur dans un lieu donné. Comme la vapeur d’eau dissoute dans l’air, l’acide carbo¬ nique diminue l’effet du rayonnement. On sait que l’air pur se comporte pratiquement comme le vide relativement à la transmission de la chaleur rayonnante. Après le coucher du soleil, une région dont l’atmosphère « serait pure, c’est-à-dire composée seulement d’oxygène et d’azote, serait le siège d’un rayonnement nocturne tel qu’il suffirait d’une seule nuit pour détruire la végétation. On sait d’ailleurs que dans le Sahara, où le sol est de feu et le vent de flamme, comme le dit Tyndall, le froid de la nuit est souvent intense. Dans cette contrée si chaude on voit souvent de la 1 Nuovo Cimento, (2), t. III; 1871. 2 Nous ne pouvons reproduire ici toutes les expériences qui ont été faites à ce sujet, nous sortirions du cadre que nous nous sommes tracé. On trouvera les renseignements désirés dans les travaux suivants : E. Lecher et Partner, Absorption vonSonnenstrahlung durch die Kohlen¬ saure der Almosphare (Sitzungsberichte der Wiener Akad., t. LXXXII, (2), pp. 265 et Bol); H. Heine, Die Absorption der Wdrme durch kohlensaure Gemische. Inaugural Dissertation. Giessen, 1882; J.-E. Keeler, Absorption der slrahlenden Warme durch Kohlensaure (American Journal of Science, (5), t. XXVIII, p. 190; 1884). ■ ( 32 ) glace se former la nuit. C’est que l'air ne contient presque pas de vapeur d’eau; dès lors le sol n’est plus protégé contre le refroidissement. Cette action bienfaisante de la vapeur d’eau, qui rend notre globe habitable, l’acide carbonique l’exerce également et, d'après les travaux récents, elle serait même plus forte que les premières mesures, de Magnus et de Tyndall, ne l’avaient montré. Pour expliquer plus clairement l’effet produit par l'acide carbonique dans l'air, nous pouvons l’assimiler à celui d'une lame de verre d’épaisseur équivalente. On sait qu’une vitre jouit de la propriété de laisser passer facilement la lumière du soleil, mais qu'elle s’oppose à la transmission des rayons calo¬ rifiques obscurs. C’est pour cela que l’emploi de cette matière protège nos habitations contre le froid. L’atmosphère chargée de vapeur d’eau et d’acide carbonique garantit notre sol du refroidissement comme le fait le vitrage d'une serre. A la vérité, on peut se demander si la présence de quelques cent-millièmes d'acide carbonique en plus dans Pair d’une localité peut avoir un effet sensible. 11 ne faut pas perdre de vue que nous ne pouvons pas juger de la valeur d'un nombre en nous plaçant à un point de vue absolu. Mais si nous admettons avec Cooke 1 que le volume de toute l’atmosphère est 4 079 611 o22 000 000 000 de mètres cubes sous la pression normale et à la température de 0°, il est facile de calculer que si l’air renferme environ 3 dix-millièmes d’acide carbonique, il contiendra en tout : (A) 1 225 885 456 600 000 mètres cubes d’acide carbonique ; * et s'il en renferme 3.3o dix-millièmes (nombre de l'air de Liège), il en contiendra : (B) 1 566 669 859 870 000 mètres cubes. La différence de ces nombres est l’énorme quantité (C) 142 986 405 270 000 mètres cubes. 1 Philosophical Magazine, t. XIV, p. 587. ( 33 ) Nous pouvons nous servir de ces nombres pour calculer l’épaisseur de la couche d’acide carbonique qui couvre une surface de 1 mètre carré du sol dans l’hypothèse où ce gaz serait isolé des autres éléments de l’air. Puisqu’un méridien mesure 40 000 000 de mètres, la surface de la krre peut être évaluée approximativement à ( D) 50 965 456 000 000 mètres carrés. On en conclut que l’épaisseur de la couche d’acide carbo¬ nique serait, sous la pression normale et à 0° : (A) - = 24'",0i, (D) OU (B) — == 26m,8l, lD) selon que l’air renfermerait 3.00 ou 3.35 dix- millièmes d’acide carbonique; la différence 26.81 — 24.01 = 2.8 exprime de combien la couche d’acide carbonique de la région de Liège dépasse la couche moyenne des autres localités. Or, M. Barett l trouva que la petite quantité d’acide carbonique contenue dans l’air normal, sous une épaisseur de 3 mètres seulement, quan¬ tité correspondant à peine à une couche de 1,5 millimètre, exerçait une action marquée sur la chaleur d’une flamme d’oxyde de carbone. Il est donc vraisemblable d’attribuer une influence réelle à la différence de 2m,8 trouvée plus haut. Il est bien entendu que ce nombre de 2m,8 n’a une valeur indicative que pour le cas où la dose d’acide carbonique ne diminuerait pas avec la hauteur. En réalité, il en est autrement. Mais on observera que si la composition de l’air ne reste même sensiblement constante que jusque 100 mètres de hauteur, la couche d’acide carbonique sera, dans ces 100 mètres, ou bien 0"1, 300, ou bien 0111, 335, selon que l’air renfermera 3.00 ou 3.35 dix-millièmes de gaz. En un mot, on arrivera encore à 1 Pliifosophiral Magazine, (i), t. XXVIII, pp. 108-121. Tome XXXVII. Q O ( 34 ) une couche plus de deux fois aussi épaisse que celle utilisée par M. Barett, dans ses expériences. Le fait que nous venons de signaler pour la région de Liège nous paraît avoir une importance très grande pour la climato¬ logie. Il conviendra donc de le soumettre encore à des vérifi¬ cations suffisantes avant de l’admettre définitivement. <- Nous nous proposons d’entreprendre des mesures de la pro¬ portion d’acide carbonique contenu dans l’air des vallées de POurthe et de la Vesdre afin de réunir les éléments nécessaires à un contrôle du travail présent. Il serait à désirer d’autre part que des chimistes, familiarisés avec le dosage de l’acide carbonique dans Pair, voulussent bien entreprendre un travail semblable dans des localités reconnues pour être le siège d’un rayonnement nocturne de faible inten¬ sité. Nous savons que la solution complète du problème posé aujourd’hui rencontrera des difficultés d’autant plus grandes que Pon s’attachera davantage à dégager les expériences de toutes les causes perturbatrices, mais cette raison ne doit pas retenir - les travailleurs en état de contribuer à élucider la question. Il est bien entendu, d’autre part, que l’explication que nous proposons de l’élévation de la température de Liège n’est pas exclusive de toute autre : la combustion même du grisou, dans le sol, doit agir, par exemple, pour produire un effet semblable. Avant de passer au paragraphe suivant, il nous sera permis d’émettre encore une hypothèse qui nous est suggérée par les faits précédents. Elle a pour objet de donner une interpréta¬ tion de l’abaissement de la température observée, presque chaque année, pendant le mois de mai. Le retour offensif de l’hiver, pendant la première moitié du mois de mai, est un phénomène météorologique d’une grande constance. Il paraît naturel d’en chercher la cause parmi les phénomènes qui se produisent chaque année au printemps. Or, la végétation intense, pour ne pas dire excessive, du mois d’avril, qui a pour résultat l’épanouissement d’une quantité de feuilles incalculable, doit provoquer un abaissement momen¬ tané de la dose de l'acide carbonique de l’air. Ceci paraît d’autant plus vraisemblable que l’on constate déjà des varia- ( 38 ) bons dans la proportion de ce gaz, le jour et la nuit, par suite du changement d’activité de la vie végétale pendant ces deux parties de la journée. Mais si la proportion d’acide carbonique diminue dans l’air, l’intensité du rayonnement nocturne devra augmenter. De fait on constate que les gelées du mois de mai sont bien plutôt dues au rayonnement qu’à un abaissement général de la température. Nous n’avons pas constaté, à Liège, à la vérité, moins d’acide carbonique dans l’air pendant la période de froid du mois de mai, mais on ne perdra pas de vue que notre lieu d’observa¬ tion ne se prêtait guère à une constatation précise du fait. Il serait à désirer que des recherches fussent faites en des régions convenables, c’est-à-dire situées assez à l’intérieur des terres pour que l’influence de l’air de la mer, ou de toute autre étendue inculte, ne soit pas sensible ; alors seulement il sera possible de connaître si notre hypothèse est fondée ou non. 9. Variations «le la proportion «l'acide carbonique de l'air de Liège. - » Si l’on compare, entre eux, les résultats absolus fournis par les deux cent soixante-six analyses que nous avons faites, on voit que ceux-ci ne restent qu’exceptionnellement les mêmes deux jours de suite. La proportion d’acide carbonique est sou¬ mise à des fluctuations qui, pour n’être pas très considérables, à- la vérité, n’en sont pas moins réelles : en effet, les erreurs d’observation se trouvent représentées par db 0,07, ainsi qu’on le verra plus loin, tandis que les variations dont il s’agit ici sont en moyenne ± 0,70. Ces variations sont plus fortes que celles trouvées par Reiset pour l’air de la rue de Vigny, près du parc Monceau, à Paris. Mais il résulte des travaux de Reiset, de Müntz et Aubin que les variations de l’acide carbonique sont bien plus grandes à Paris qu’à la campagne : dans un foyer de production d’acide carbonique on observe bien plus souvent des maxima s’écartant beaucoup de la valeur normale. Cette observation se vérifie, comme on le voit, d’une manière plus marquée encore pour l’air de Liège, où la production d’acide carbonique est plus intense qu’à Paris. En outre, il est très ( 3(> ) possible que la méthode d'analyse adoptée par nous ait per¬ mis de constater des variations plus grandes d’acide carbo¬ nique parce que nous ne faisions pas passer l’air par de • acide sulfurique avant de doser l'acide carbonique. On verra, dans la description du procédé de dosage suivi, que l’acide sulfurique employé pour dessécher l’air fonctionne comme ■un régulateur de la quantité d’acide carbonique. Les variations de la proportion d'acide carbonique étant réelles, et même plus grandes à Liège qu'ailleurs, on doit se demander si elles sont en relation avec les facteurs météoro¬ logiques. Deux faits seulement sont bien évidents, savoir que : 1° la chute de la neige a presque toujours été accompagnée d’une augmentation notable de la proportion d’acide carbonique. Ainsi, le résultat moyen pour les huit jours de neige que nous avons eus pendant la durée de nos recherches est de o.76'2 dix-millièmes en poids, OU 5.761 dix-millièmes en volume, avec un minimum absolu de 4.76 en poids et un maximum absolu de 8. Ou! La neige entraînerait-elle, d’après cela, l’acide carbonique des couches supérieures de l’atmosphère pour le concentrer sur le sol ? Nous ne voudrions nous prononcer en l’absence d’expé¬ riences concluantes; mais il nous paraît plus vraisemblable que la neige s’oppose, quand elle remplit l’air de ses légions de flocons, à une diffusion ou à un mélange rapide des gaz émanés du sol ; ceux-ci stationneraient en quelque sorte à la surface du sol. Nous pensons de la sorte parce que les chutes de neige n’ont pas toujours été accompagnées d’une augmenta¬ tion d’acide carbonique; en d’autres termes, le phénomène n’est ment réel de l’acide carbonique de l'air par la neige. Nous devons d’ailleurs signaler encore un fait instructif. D’après deux observations, la chute de la neige ne détermine pas une aug¬ mentation aussi forte delà proportion d’acide carbonique de l’air ( 37 ) quand le sol est déjà couvert de neige. S’il était permis de tirer une conclusion de ces deux seules observations, nous dirions qu’à Liège le sol doit être le vrai foyer d’acide carbonique. Nos observations sont d’ailleurs d’accord avec celles de Schultze, en Allemagne, et de Truchot, en France. Ces savants ont constaté aussi une notable augmentation de l’acide carbo¬ nique de l’air par les temps de neige. Nous avons eu l’occasion de mentionner le fait dans la partie historique de ce travail, mais nous rappellerons cependant encore que Truchot a trouvé, comme nous, le maximum d’acide carbonique, par un temps de neige, à 8 dix-millièmes; 2° Les temps de brouillard, ou de brume, sont aussi accom¬ pagnés d’une proportion plus forte d’acide carbonique. Nous avons eu l’occasion de faire vingt-quatre analyses de l’air dans ces conditions; elles ont conduit au résultat moyen de ou 5.471 d'x-m llièmcs « proportion d'acide carbonique est-elle la même le jour et la nuit ¥ Pour répondre à cette question, nous avons fait une série d’analyses la nuit, pendant le mois de février 1884. Le résultat moyen a été de 5.119 en poids et 3.350 en volume. Le résul¬ tat moyen général étant 5.125 en poids et 3.352 en volume, ( 39 ) nous sommes obligés de conclure que l'on n'observe pas de variation, la nuit et le jour, dans l’air de la région de Liège. Ce résultat ne s’accorde pas avec la plupart de ceux obtenus d’ailleurs. Nous ne pensons cependant pas qu’il porte atteinte à l’exac¬ titude de ses devanciers, mais bien qu’il s’applique seulement aux conditions locales de notre ville. P. Truchot t a constaté déjà que les variations de jour et de nuit de l'acide carbonique sont plus fortes en terrain cultivé qu 'en terrain inculte. Ainsi il a trouvé, à Clermont-Ferrand, en pleine végétation : 3.14 le jour et 3.78 la nuil, tandis que sur un sol sans végétation, il y avait : 3.34 le jour Il paraît résulter de là que c’est bien le sol qui fournit la plus grande partie de l'acide carbonique de l’air et que la végétation la consomme. Comme la végétation est nulle à l’endroit où nous avons opéré, il n’y a rien d’étrange que le jour nous ayons trouvé autant d’acide carbonique dans l’air que la nuit. ■La proportion tl’acide carbonique varie-t-elle avec la lem- perature ? I CO- en poids . . j CO- en volume . . ■ . i TEMPÉRAI U R E S. - o à 0 0 à 5 5 à 10 10 à 15 13 à 20 20 à 25 25 à 30 3 248 3.425 5.398 3.523 5.272 3 441 4.966 3.241 4.972 3.245 5.301 3.460 4.86 3.172 1 Comptes rendus, t. LXXV1I , p. 673. ( 40 ) On le voit, le résultat est incertain. Si, à la vérité, on trouve par trois fois moins d’acide carbonique quand la température est plus élevée, il ne faut pas méconnaître que de 20° à 2o° on en trouve cependant davantage. En outre, les températures élevées sont celles des mois d’été où nous avons constaté moins d’acide carbonique. La question reste donc indéterminée. I>fi proporliot* d’acide carbonique rarie-t-etle par ut* ientpi de pluie ? Le tableau suivant prouve que la proportion d’acide carbo¬ nique ne paraît subir aucune modification par la chute de la pluie. CIEL serein. CIEL à moitié couvert. CIEL couvert. PLUIE. Acide carbonique en poids . . 5144 5.066 5.123 5.151 Id. id. en volume . 5.357 3.306 3.343 3.362 Nos recherches ne concordent donc pas, en ce point, avec la plupart des résultats antérieurs. On avait généralement trouvé une diminution d’acide carbonique par un temps de pluie. Cependant, d’après Reiset, Müntz et Aubin, on observerait aussi le phénomène inverse. D’après Hâsselbart, les pluies d’orage seraient accompa¬ gnées d’une augmentation d’acide carbonique. Pendant la durée de nos expériences nous avons eu à enregistrer sept journées d’orage. Les analyses faites alors conduisent au résultat moyen de 5.296 d’acide carbonique en poids et 5.457 d’acide carbonique en volume. L’observation de Hâsselbart paraît donc confirmée si l'on peut tirer une conclusion de données aussi peu nombreuses. ( « ) Ln proportion tl’acitle cttrhonitjtte rttrie-i-elle avec ta tliret: lion tht roui et arec non intensité ? Les deux tableaux suivants résument les observations que nous avons faites à ce sujet. 1 I DIRECTION DU VENT. ACIDE CARBONIQUE en poids. ACIDE CARBONIQUE’ en volume. i i s . 0.188 3.395 s.-s.-o . 1 5.401 3 525 ' s.-o . 0.136 3.364 1 o.-o.-s . 5.098 3.336 : o . ! 0.198 3.396 0. O.-N . 5.047 3.290 ! N.-O . 5 316 3.479 j N.-X’.-O . 4 640 3.030 ! N . . 5.402 3.526 N.-N.-E . 5.152 3.338 N.-E . 5.458 3.374 N.-E.-E . . 5.000 3.275 E . j 5.094 3.333 E.-E.-S . i 5.140 3.353 S.-E . I 4.931 3.229 j S. -S.-E . 5.442 3.365 J INTENSITÉ DU VENT. 1 i 0 . 5.293 3.455 0-4 . 5.266 3.437 4-2 . \ 5.390 3.518 2 — 3 . 5.284 3.447 «5 — 4 . 5.427 3.346 ( 42 ) Constatons d’abord, comme résultat remarquable, que le minimum d’acide carbonique a été observé par le vent nord- nord-ouest. Le nombre 3.030 peut être considéré comme se confondant avec les nombres 2.84 et 2.98 trouvés par Müntz et Aubin, pour l’air de la plaine de Vincennes et pour l’air de la cour de la ferme de l’Institut agronomique du plateau de Gravelle. Or, le vent du nord-nord-ouest descend sur la ville de Liège après avoir parcouru les plateaux élevés de Herve, célèbres par leurs plantureux pâturages. Il chasse donc devant lui l’air de la ville et le remplace par l’air normal des cam¬ pagnes. Dès lors les résultats des analyses de l’air de Liège concordent avec ceux des autres régions. Cette observation vient confirmer ce que nous avons dit plus haut : la proportion plus grande d’acide carbonique contenu dans l’air de Liège a une origine toute locale; en outre il paraît démontré, une fois de plus, que l’air normal contient bien 2.84 ou 3.00 dix-millièmes d’acide carbonique. Un autre minimum, à la vérité moins profond que le pré¬ cédent, a été observé par le vent sud-est; il est traduit par 3.229. Or, le vent sud-est descend des plateaux élevés des environs de Spa et de Stavelot, désignés sous le nom de Hautes-Fagnes et connus depuis longtemps pour la pureté de leur air. Avant d’arriver à Liège l’air de ces régions traverse, à la vérité, le centre industriel de Grivegnée; c’est peut-être là le motif pour lequel il ne fournit pas un minimum aussi profond que l’air des plateaux de Herve. Nous avons à relever, d’autre part, trois maxima. Les deux premiers (3.526 et 3.479) sont apportés par les vents nord et nord-ouest; ces vents chassaient les émanations de la ville vers le laboratoire où nous faisions nos essais. Le troisième, de même valeur que le premier (3.525), s’est produit par le vent sud-sud-ouest, qui est celui du grand bassin industriel de Seraing. On constate aussi que l’intensité du vent n’est pas tout à fait sans influence sur la proportion d’acide carbonique de l’air : la proportion d’acide ne s’abaisse que si le vent souffle en ( 43 ) tempête. On ne sera pas étonné de voir l’effet de l’intensité du vent être peu sensible, si l’on fait attention à cette circonstance que les grands vents nous viennent toujours du sud-sud-ouest, c’est-à-dire de la direction même qui fournit un maximum. Les effets doivent donc s’annuler et c’est bien là ce que l’on constate. 11 résulte de cette courte discussion que la direction et l’intensité du vent n’apportent des changements dans la com¬ position de l’air que parce qu’ils éteignent, en quelque sorte, les perturbations dues aux influences locales. Ce résultat était évident à la suite des travaux de Schultze, de Reiset et de Miïntz et Aubin, mais il n’était peut-être pas inutile de le constater par des expériences directes, exécutées dans une région réunissant les conditions nécessaires pour un travail de cette espèce. MjU proportion tVnvide * arbonifjne rnrie-f-elle «iec /n pres¬ sion barométrique? CO- en poids . . CO- en volume . . HAUTEURS BAROMÉTRIQUES. 0,780 0,735 0,740 0,745 0,730 1 t 0,735 0,760 0,765 0,770 ï 5.326 3.476 4.775 3.116 5.350 3.492 4.899 3.498 5.102 3.330 5.142 3.356 5.302 3.460 5.574 3.638 5.855 3.821 Nous trouvons ici encore une confirmation évidente de ce que nous avons observé précédemment. La plus grande pro¬ portion d’acide carbonique coïncide avec les fortes pressions barométriques. Or, chez nous, ces fortes pressions sont géné¬ ralement accompagnées d'une stagnation de l’air, les tempêtes coïncidant toujours avec les dépressions barométriques. Il est donc tout naturel de voir la quantité d’acide carbonique s’élever, le produit des sources locales n’étant pas enlevé par le vent. A la vérité, on constate aussi que sous la pression 0,730 on a trouvé une élévation du niveau de l’acide carbonique, mais cette dépression s’est produite par un vent sud-sud-ouest qui amenait l’acide carbonique des foyers industriels de Seraing. Nous tenons à le dire, malgré l’harmonie des observations précédentes, nous ne leur attribuons pas une portée générale et nous persistons à croire qu’en rase campagne, c’est-à-dire en dehors de toute influence locale, il n’est pas certain que l’on arrive à saisir une relation entre la proportion d’acide carbonique de l’air et la pression barométrique. ( 45 ) CHAPITRE Jll. MÉTHODE SUIVIE POUR LE DOSAGE DE L’ACIDE CARBONIQUE DE l’AIR. L’acide carbonique de l'air a toujours été dosé, par les divers chimistes qui se sont occupés de ce problème, en le fixant à l'aide d’une base forte telle que la potasse, la chaux ou la baryte et en estimant, par pesée ou autrement, la quantité de carbonate formé. On a bien indiqué un moyen physique de connaître la proportion d’acide carbonique de l’air, mais il n’a pas été appliqué jusqu’ici sur une échelle suffisante pour que l'on soit bien renseigné sur sa valeur. Ce moyen est dû à H. Heine t ; il consiste, en résumé, à conclure à la quantité d'acide carbonique, par la diminution du pouvoir absorbant de l’air, préalablement desséché, pour la chaleur; on sait, en effet, que le gaz acide carbonique est athermane pour les rayons obscurs du spectre, tandis que l’air sec et pur n’absorbe pas la chaleur. Nous ne ferons pas l’histoire des perfectionnements qui ont été successivement apportés à l’application du procédé chi¬ mique de dosage de l’acide carbonique, ce serait sans utilité directe pour la question que nous traitons. Nous nous bornerons à dire que nous avons reconnu, comme Keiset, Müntz et Aubin l’avaient déjà fait avant nous, que l’em¬ ploi de la potasse, pour fixer l’acide carbonique de l’air, expose à des erreurs : en effet, si cette base renferme des matières organiques, ce qui est généralement le cas, elle retient, outre l’acide carbonique de l’air, une certaine quantité d’oxygène; l’augmentation de poids des appareils d’absorption n’est donc pas seulement le fait de l’acide carbonique. 1 Annales de G. Wiedemann, t. XVI, p. 441; 1885. ( 46 ) Pour éviter l’erreur résultant de ce chef, il faut remettre l’acide carbonique en liberté, comme l’ont fait MM. Müntz et Aubin, et le doser en nature volumétriquement. Toutefois, si cette pratique permet de se mettre à l’abri des erreurs provenant de l’oxygène de l’air, elle ne donne pourtant pas tous les apaisements désirables quant à l’exactitude du dosage de l’acide carbonique. Il est indispensable, en effet, de dessécher l’air avant son passage sur la ponce potassée qui retiendrait la vapeur d’eau ; or, on le verra plus loin, nous ne sommes pas certains que les moyens ordinaires employés pour cela (tubes à chlorure de calcium ou acide sulfurique) soient sans influence sur la quan¬ tité d’acide carbonique constatée dans l’air; en outre, d’autres expérimentateurs ont déjà élevé des doutes sur la question de 'savoir si la potasse enlevait les dernières traces d’acide carbo¬ nique à un grand volume d’air. C.-W. Elliot et F. -H. Stooler en effet, firent brûler de l’hydrogène provenant de l’action du zinc sur l’acide sulfurique dilué, dans un courant d’air, pour s’assurer si l’odeur de l’hydrogène était due à des substances carbonées. L’air employé passait, avant d’arriver à l’appareil à combustion, par deux cylindres renfermant de la ponce potassée, puis encore par trois appareils à potasse. Les 166 litres employés dans chaque expérience laissaient d’abord l’eau de chaux limpide, mais il se formait toujours, après 22 heures, un dépôt de carbonate de calcium cristallin, que l’air ait servi à la combustion de l’hydrogène ou non. Pour ces motifs et pour d’autres encore qu’il est moins utile de mentionner, nous avons eu recours, comme M. Pettenkofer l’avait déjà conseillé et comme M. Reiset l’a pratiqué pendant si longtemps, à l’eau de baryte pour retenir l’acide carbonique. La méthode que nous avons suivie est une modification de celle de M. Reiset. Nous avons cru devoir nous écarter de la méthode adoptée par ce savant pour divers motifs que nous allons exposer. Nous croyons utile, cependant, de rappeler, en aussi peu de mots que possible, comment M. Reiset a 1 Chem. News, t. III, p. 178. ( 47 ) opéré; il sera plus commode alors de faire connaître, avec les justifications nécessaires, les changements que nous avons cru devoir apporter à sa manière d’agir. M. Reiset * desséchait l’air dont il voulait connaître la pro¬ portion d’acide carbonique, dans un tube en u contenant des fragments de pierre ponce imbibée d’acide sulfurique con¬ centré. Ceci lui permettait en outre de déterminer, par pesée, la quantité de vapeur d’eau de l’air. Ensuite, l’air sec était dirigé dans trois barboteurs à trois boules chacun, contenant 100 centimètres cubes d’eau de baryte préalablement saturée de carbonate et dont le titre avait été déterminé d’avance. Le carbonate de baryum, formé par le passage de l’air et précipité à l’état insoluble, représente l’acide carbonique contenu dans le volume d’air employé. La capacité de saturation de l’eau de baryte est déterminée, avant et après chaque expérience, à l’aide d’une solution titrée d’acide sulfurique. Un calcul fait connaître ensuite la quantité d’acide carbo¬ nique équivalente à l’acide sulfurique employé. L’acide carbonique n’intervenant, dans la composition de l’air, que pour quelques dix-millièmes, il a paru nécessaire à M. Reiset de faire passer, par l’eau de baryte, un volume con¬ sidérable d’air, environ 600 litres pour chaque expérience, afin d’atteindre un degré suffisant de précision. C’est à l’aide d’un aspirateur monté en forme de grand flacon de Mariotte que l’on obtenait la circulation de l’air. Telle est, en peu de mots, la méthode adoptée par M. Reiset. Nous allons faire connaître maintenant, avec leur raison d’être, les modifications que nous avons cru devoir apporter à ces manipulations. Pour plus de clarté nous décrirons d’abord le procédé que nous avons suivi, comme s’il s’agissait d’un procédé entière¬ ment nouveau ; ensuite nous passerons à l’exposé des motifs qui nous ont obligés à faire choix de nos changements. 4 Loc. cil., p. 147. ( 48 ) Description de l'appareil employé. La planche annexée à ce travail donne une idée générale de ['installation. L’air était pris à 70 mètres de la Meuse, c’est-à- dire dans le grand canal de ventilation de la ville de Liège, et à 5 mètres environ du sol. Il était conduit ensuite, par des tubes en verre T, T', dans un premier barboteur formé d’un tube en verre B, B' de lm,10 de long et de 0m,014 de diamètre intérieur et maintenu sous une faible inclinaison par les supports S et S'. Ce tube recevait 125 centimètres cubes d’eau de baryte dont le titre avait été déterminé ainsi qu’il sera dit plus loin. Chaque bulle d’air arrivant par le tube t s’achemine, avec une vitesse que l’on peut régler à volonté, vers l’extrémité B' du barboteur ; elle se dépouille presque complètement de l’acide carbonique qu’elle renferme, si son séjour dans le tube a une durée de 12 à 15 secondes. C’est là ce que l’expérience nous a montré; il faut donc régler l’inclinaison du tube de manière à atteindre ce résultat. On le voit, ce barboteur est tout différent de celui employé par Reiset; c'est celui imaginé en premier lieu par Petten- kofer t, si nous ne faisons erreur, mais dont nous avons rendu le maniement un peu plus commode par l’adjonction du robi¬ net R. Nous en montrerons plus loin l’usage. Enfin ce barboteur porte, en E, une échelle graduée indiquant en centimètres cubes la capacité du tube; elle est destinée à apprécier la valeur de l’évaporation subie par la solution de baryte pendant le passage de l’air. Après avoir circulé parce premier barboteur, l’air en traverse un second bb', identique au premier, et destiné à s’assurer si le précédent a retenu complètement l’acide carbonique de l’air. Nous devons dire dès maintenant qu’après un passage d’environ 1 000 litres d’air par le premier tube, on ne voit aucun trouble se produire dans l’eau de baryte du second tube. Il ne faudrait t cependant pas en . conclure que tout l’acide carbonique a été retenu dans le premier barboteur : en effet, en laissant le tube 1 Frésénius, Manuel de chimie analytique, p. 654. ( 49 ) témoin en service, pendant toute une année, c’est-à-dire pour un passage de plus de 30 000 litres d’air par le tube BB', on obtient un dépôt évident de carbonate de baryum dans le tube bb'. On devra donc regarder les nombres auxquels nous sommes arrivés dans nos recherches comme exprimant seule¬ ment un minimum d’acide carbonique de l’air. A la vérité, ce minimum se rapproche assez de la vérité pour qu’il soit inutile de tenir compte de la différence, d’autant plus qu’une correc¬ tion de cet ordre ne s’accorde pas avec d’autres erreurs plus grandes, et inévitables celles-là, que comporte la méthode. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce point. Au sortir du tube témoin bb ' l’air entre dans l’aspirateur. Celui-ci, d’une capacité de 1141,620, est un cylindre en zinc C terminé par deux cônes, ainsi que le montre la figure. Il a lm,220 de hauteur sur 0m,40 de diamètre et repose sur un bâti de bois. L’écoulement de l’eau qu’il contient a lieu par le tube F; on le règle à l’aide du robinet D. Pour assurer la continuité de la colonne d’eau dans le tube F on fait plonger son extrémité libre dans un vase V muni d’un trop-plein R destiné à maintenir le niveau de l’eau à une hauteur constante. A la fin de chaque opération, on lit la dépression, régnant dans l’aspirateur, sur le tube F. Comme contrôle pendant les opéra¬ tions, on a d’ailleurs placé un manomètre à eau M, en dehors de l’aspirateur, sur te tube amenant l’air après le barboteur bb'. L’aspirateur est muni d’un tube extérieur II, en verre, servant de niveau d’eau. Pour rendre l’écoulement de l’eau constant, l’aspirateur est muni d’un tube de Mariotte NN plongeant presque au fond et donnant accès à l’air. Enfin, un thermomètre donne la température de l’air con¬ tenu dans l’aspirateur à la tin de chaque opération. Le jaugeage de l’aspirateur a été fait en pesant l’eau qu’il peut contenir, par fractions de 6 kilogrammes environ. On a trouvé de la sorte, dans deux opérations, le poids de 115kgr,540 pour la température de 17°, ce qui donne, en volume, pour la même température, la capacité de 114,640 en tenant compte de la densité de l’eau. Tome XXXVII. 4 ( 80 ) Préparation de Peau de baryte et de l’acide chlorhydrique destinés à l’essai alcalimétrique. L’eau de baryte a été employée aussi concentrée que pos¬ sible afin qu’elle retienne plus rapidement l’acide carbonique ; cependant, comme le fait observer fort judicieusement M. Reiset, il faut se mettre en garde contre les inconvénients de la cris¬ tallisation dans les barboteurs. Si, en effet, l’eau de baryte est saturée, un abaissement suffisant de la température provoque la formation de petits cristaux de baryte qui adhèrent au tube barboteur plus ou moins mélangés de carbonate; ceux-ci peu¬ vent donner lieu à une erreur grave. Nous avons évité cet inconvénient en prélevant le matin, a l’heure du minimum de température du laboratoire, soit vers 8 heures, l’eau de baryte dans le ballon où se trouvait sa solu¬ tion saturée refroidie. La température de la journée allant ensuite s’élevant, une cristallisation n’était plus à craindre; en outre, le passage de l’acide carbonique abaisse le titre de la baryte beaucoup plus rapidement que l’évaporation due à la circulation de l’air ne l’augmente : cette circonstance contribue, d’une manière puissante, à empêcher la cristallisation même si, comme nous l’avons constaté, la température s’abaissait, par accident, pendant la journée suivante, au-dessous de celle qui régnait à l’heure où l’on a fait la prise de la substance. On versait, pour chaque expérience, 125 centimètres cubes d’eau de baryte dans le tube barboteur; ils contenaient, selon la température du jour, de 2?r,086 à 2^r,780 de baryte (BaO) correspondant à 0^r,60 ou Or,80 d’acide carbonique (CO2). La quantité en poids d’acide à fixer, dans les 114l,62Ô d’air soumis à l’expérience, étant presque toujours environ 0er,060, on pou¬ vait être assuré que la baryte se trouvait constamment en grand excès relativement à CO2. L’eau de barvte doit être saturée de carbonate avant son emploi : ce résultat s’obtient inévitablement si l’on a soin de ( 31 ) dissoudre à chaud les cristaux d’hydrate du commerce, qui sont toujours carbonatés, et de laisser refroidir la solution au con¬ tact de ce carbonate, sans la filtrer. Pour déterminer le titre de la baryte nous avons fait usage d’une solution diluée d’acide chlorhydrique. Elle renfermait ()er,0 173624 d’acide (HCl) par centimètre cube. Son titre avait été déterminé contradictoirement par la saturation de poids connus de carbonate de sodium sec et pur, et par l’analyse de prises d’essais d’un volume donné, par l’azotate d’argent. La moyenne des résultats fournis par l’alcalimétrie était 0,01735423 et la moyenne des résultats contradictoires obtenus par l’azotate d’argent 0,01737057. Ces nombres concordent, comme on le voit, à 0?r, 00001634 près. Ajoutons encore que le titre de l’acide chlorhydrique était tel qu’un centimètre cube de ce liquide correspondait à 0§r, 01046 d’acide carbonique CO2. Pour le calcul on peut prendre, sans inconvénient, 0^,0100, ce qui simplifie considé¬ rablement les opérations. Reiset avait employé l’acide sulfurique pour titrer la baryte, mais cet acide a l’inconvénient de former du sulfate de baryum insoluble qui trouble le liquide et peut gêner dans l’estimation du virage dans l’essai alcali métrique. On s’assurait, de temps en temps, de la constance du titre de l’acide chlorhydrique par des essais spéciaux. Nous n’avons observé aucune perturbation pendant toute une année. Essai alcalimétrique. Voici comment nous avons déterminé le titre alcalimétrique avant et après chaque expérience. On prélevait, à l’aide d’une pipette lavée et rincée au préalable à l’aide d’eau de baryte, comme il sera dit plus loin, à propos des tubes barboteurs, 50 centimètres cubes d’eau de baryte limpide. Le liquide était versé dans un vase de Berlin à fond plat et il recevait immédiatement! centimètre cubedetein- ( 52 ) tare de tournesol L On laissait couler ensuite la liqueur titrée d’acide chlorhydrique au moyen d’une burette de Geissler, divisée en dixièmes de centimètres cubes, en agitant conti¬ nuellement l’eau de baryte jusqu’au virage complet. On arrive aisément, après quelque pratique, à fixer le point de virage à une goutte près d’acide chlorhydrique titré. Comme la burette dont nous nous servions débitait quarante- quatre gouttes par centimètre cube, l’erreur comportait donc 'V44 de centimètre cube; or, chaque centimètre cube correspondant à O', 010 de CO-, l’erreur s’évalue au maximum, tout calcul fait, par une quantité de baryte équivalente à Or, 000227 d’acide carbonique. Cette quantité rapportée au poids d’acide carbonique contenu, en moyenne, dans les 114,620 litres d’air analysés chaque jour, donne une erreur en plus ou en moins de 0,08 pour cent, ce qui est complètement négligeable. Maniement de l'appareil. — Pratique de l’analyse. Pour remplir l’aspirateur d’eau, on ouvre le tube O (voir la figure), puis on relie le tube F à la canalisation d’eau du labo¬ ratoire à l’aide d’un conduit en caoutchouc. Le remplissage demandait environ une heure. Pendant ce temps, on lave à l’acide chlorhydrique dilué le tube barboteur BB', on le rince à fond à l’eau pure d’abord, puis finalement plusieurs fois avec de l’eau de baryte au même titre que celle qui servira à fixer l’acide carbonique et, le robi¬ net R étant fermé pour éviter la circulation de l’air, on laisse le tube égoutter complètement en le plaçant verticalement, le robinet étant en haut. Il est absolument indispensable de rincer 4 Cette teinture de tournesol avait été préparée en épuisant d’abord à l’alcool bouillant les pains de tournesol que fournit le commerce, jusqu’à enlèvement complet des matières grasses et résineuses dont la présence rend difficile la solution de la matière colorante dans l’eau. On achève ensuite en faisant bouillir les pains avec de l’eau pure, après départ de l’alcool, filtrant et neutralisant comme à l’ordinaire. / KO \ ( 5o ) Je tube avec de l’eau de baryte si l'on veut obtenir des résultats précis ; nous en donnerons le motif plus loin. On procède ensuite au titrage de l’eau de baryte à employer pour fixer l’acide carbonique de l’air, comme il vient d’être dit, et l'on en verse, à l’aide d’une pipette jaugée, 12o centimètres cubes dans le tube barboteur. On place celui-ci verticalement sur un support fixe et l’on note le niveau du liquide sur l’échelle E ; ensuite on met le tube en place et, après avoir raccordé toutes les parties de l’appareil, on ouvre les robinets R et r. Après s’être assuré que l’aspirateur est complètement rempli d’eau, on ferme l’ouverture O, on fait plonger le tube F dans le vase V et l’on ouvre le robinet régulateur D de manière à obtenir une vitesse de circulation de l’air telle que chaque bulle séjourne 12 à lo secondes dans les barbo- teurs. Dans ces conditions il faut de 10 à 12 heures pour que l’aspirateur se vide complètement. Quand ce résultat est atteint, on mesure l’eau soulevée dans le manomètre M et dans le tube F pour connaître la pression de l’air dans l’aspirateur; le nombre de millimètres d’eau soulevée, divisé par 13. o, densité du mercure, fournit alors l’in¬ dication nécessaire pour le calcul. On note la pression baro¬ métrique, que l’on rapporte à la température de 0°, et enfin on observe la température de l’aspirateur. .On possède alors tous les éléments pour ramener, par le calcul, le volume de l’air humide contenu dans l’aspirateur à 0° et sous la pression barométrique normale. On fait usage, pour cela, de la formule bien connue v o — V (Ho - F - p) U,U03()6nt) 7()0 dans laquelle V est la capacité de l’aspirateur, H0 la pression barométrique, F la tension de la vapeur d’eau à la température t (fournie par les tables spéciales), p la dépression du manomètre en millimètres de mercure, t la température. Le volume de l’air V0 à 0° et sous la pression normale étant ( 84 ) connu, on obtient le poids de ce volume par le produit Y0 x 1,2934 (1,2934 étant la densité de l’air à 0°). On procède ensuite à la mesure de l’évaporation provoquée dans le tube barboteur par la circulation de l’air. Celle-ci est très variable d’une expérience à l’autre et elle doit être estimée avec précision si l’on veut éviter les erreurs dans l’évaluation du titre de beau de baryte après l’expérience. On démonte le barboteur BB, le robinet en verre B étant fermé, et on le fixe verticalement dans le support dont on a déjà fait usage quand on a lu, sur l’échelle E, la hauteur de l’eau de baryte dans le tube BB'. Comme il reste généralement un peu d’air dans le tube étroit /, on ouvre avec précaution le robinet B de manière à déterminer l’expulsion de cet air lentement, par l’abaissement de la colonne liquide; on ferme le robinet sitôt que le liquide touche la clef du robinet. Les choses étant établies de cette manière, dans l’état où elles se trouvaient quand on a fait la première lecture, on lit de nou¬ veau, sur l’échelle, l’affleurement du liquide et l’on a directe¬ ment en fraction de centimètres cubes la perte due à l’évapora¬ tion : on se rappelle, en effet, que l’échelle E exprime des centimètres cubes. On se sert du nombre obtenu pour le calcul du titre de l’eau de baryte. On s’occupe ensuite du titrage de l’eau de baryte. Il faut éliminer d’abord le carbonate de baryum qui s’v trouve en suspension. Beiset a montré que l’on ne pouvait pas filtrer de l’eau de baryte sans que le titre de celle-ci s’abaisse d’une manière sensible : le papier ayant la propriété de con¬ denser sur ses fibres une certaine quantité de baryte. Pour tourner cette difficulté, Beiset abandonnait au repos l’eau de baryte jusqu’à dépôt complet du carbonate et il soumettait à l’acalimétrie une prise aliquote de l’eau limpide. Cette manière de procéder, qui demande du temps, était incommode pour nous, puisque nous avions pour objet de répéter, chaque jour pendant une année, l’analyse de l’air ; en outre, comme on le verra par la suite, le séjour de l’eau de baryte dans un vase en verre à parois fraîches provoque aussi une légère chute du titre. ( 55 ) Pour ces motifs nous nous sommes posé la question de savoir si l’abaissement du titre par la filtration de l’eau de baryte offrait une variabilité telle qu’il était réellement impos¬ sible d’en tenir compte dans le calcul du résultat ou bien si, peut-être, en faisant usage des fdtres identiques autant que possible, on ne pourrait évaluer la quantité de baryte fixée sur le papier du filtre. Voici la réponse que l’expérience a donnée à cette question. On a fait varier, dans des essais successifs, l’épaisseur du papier, puis, dans d’autres essais, la concentration de l’eau de baryte. On opérait dans tous les cas en faisant passer par le filtre 125 centimètres cubes, pour se placer complètement dans les conditions de l’analyse de l’air, et on prélevait sur le liquide filtré 50 centimètres cubes qui étaient titrés. On déterminait aussi le titre d’un témoin non filtré qui devait servir de point de comparaison. Nous reproduisons dans les tableaux suivants les résultats obtenus. A. — Papier à filtrer d'épaisseur moyenne. 50 centimètres cubes d’< au de baryte non filtrée titrent . . . 25cc,10 50 — de la même filtrée ont titre . . . . . 24cc,70 50 — — filtrée — . . . . . . 24cc,70 50 — — filtrée — . . . . . . 24cc,70 50 — — filtrée — . . . . . 24cc,70 B. — Papier à filtrer d'épaisseur moindre. 50 centimètres cubes de la même eau filtrée ont titré .... 24cc,70 50 — — filtrée - .... 24cc,70 50 — — filtrée — .... 24cc,70 i fl résulte donc de ces expériences que des variations faibles dans l’épaisseur du papier ne se font pas sentir dans le résultat, si, comme c’était le cas dans les expériences précédentes, toutes les autres conditions restent les mêmes. On a toujours eu une chute du titre exprimée par 0CC,40. ( 56 ) Les expériences suivantes ont été faites au moyen d’eau de baryte de diverses concentrations : C. 50 centimètres cubes d'eau de baryte non filtrés titrent . 50 — — filtrée ont titré . . 50 — — filtrée — . . I) 50 centimètres cubes d’eau de baryte non filtrée ont titré 50 — — filtrée ont titré . . E. 50 centimètres cubes d’eau de baryte non filtrée ont titré 50 — de la même filtrée ont titré . . . 50 — — filtrée — ... F. 50 centimètres cubes d’eau de baryte non filtrée ont titré 50 — de la même filtrée ont titré . . . 50 — — filtrée — ... G 50 centimètres cubes d’eau de baryte non filtrée ont titré 50 — de la même filtrée ont. titre . . . Sî. 50 centimètres cubes d’eau de baryte non filtrée ont titré 50 — de la même fllrée ont titré . . . 50 — — filtrée — ... 14cc,07 13cc,87 13cc,85 llcc, 80 1 1 cc,63 21cc,60 21cc,12 2 1 cc, 1 2 26«c,14 2occ,74 2occ,74 39cc42 38cc,75 55ec,16 54cc,70 54cc,70 En rapportant ces résultats obtenus au moyen de volumes de 50 centimètres cubes à des volumes de 125, on obtient le tableau suivant, qui indique l’abaissement du titre suivant la concentration de l’eau de baryte. SI 125ce d’eau de baryte filtrée marquent D23cc d’eau de baryte non filtrée marquent DIFFÉRENCES. 6.50 6.58 0.08 13.87 14.07 0.20 28.87 29.55 0.68 52.82 53.82 1.00 61.75 - 62.75 1.00 64.37 65.37 1.00 96.87 97.87 1.00 136.75 137.92 1.17 ( oT ) Ce tableau montre clairement que, toutes autres conditions restant les mêmes, l’eau de baryte perd d’autant plus de son titre en passant par le filtre qu’elle est plus concentrée. Au début la perte grandit rapidement avec le titre, mais bientôt elle progresse si peu qu’elle paraît constante entre des limites de titres relativement éloignées. On peut se servir des éléments figurant dans le tableau pré¬ cédent pour tracer le diagramme des chutes du titre avec la concentration et l’on aura alors, d’une manière commode, et suffisamment exacte si l’échelle du diagramme a été convenable¬ ment choisie, la perte de titre correspondant à chaque degré de concentration. 11 nous parait évident, d’après ce qui précède, que l’on pourra filtrer l’eau de baryte du tube barboteur à la condition que l’on fasse toujours usage de filtres de même grandeur et de même qualité, et que la filtration ait lieu toujours dans le même temps. Le diagramme auquel il vient d’être fait allusion fournira les éléments nécessaires pour corriger le nombre qui exprimera la chute du titre de la baryte à la suite du pas¬ sage de l’air. Nous n’insistons pas sur la manière de faire la correction, elle est trop simple et trop évidente. Quelque garantie d’exactitude que présente la pratique pré¬ cédente, nous avons tenu à nous assurer encore, par des expé¬ riences comparatives, si l’on pouvait, au lieu de laisser l’eau de baryte abandonner son carbonate par le repos, l’en débarrasser par l’emploi du filtre en tenant compte de son influence sur le titre de la baryte. À cet effet, nous avons exécuté vingt-quatre analyses de l’air, à des époques diverses, sans filtrer l’eau de baryte du barboteur, c’est-à-dire en opérant exactement comme Reiset l’avait fait. Voici les résultats obtenus : DATES. POIDS DE L’AIR analysé. CO- EN POIDS contenu dans cet air. CO- EN POIDS dans 10 Oüü d’air. 27 décembre 1884 . . grammes. 143.726 0.0671 4.07 27 » 1884 . 139.687 0.0684 4.89 2 janvier 1885 . . 139.032 0.0660 4.74 8 1885 . . 139.134 0.0690 4.96 12 février 1885 . . 76.730 0.0407 5.30 13 » » . 73.455 0.0367 4.98 20 » . 74.042 0.0370 5.00 23 » 76.606 0.0335 4.37 24 » 76.681 0.0339 4.42 25 » 75.002 0.0406 5 40 26 » 33.084 0.0693 5.21 27 » » 181177 0.0643 4.87 9 mars 1885 . . 130.421 0.0695 5.33 10 » » 136.497 0.0698 5.12 11 « >; 135.722 0.0717 5.29 13 » » 138.387 0.0718 5.19 16 » » 135 260 0.0671 4.96 18 » » 136.137 0.0626 4.60 19 » » 134.920 0.0635 4.71 23 » » 135.760 0.0716 5 30 25 » • )) 134.280 0.0690 5.14 26 » » 134.870 0.06 15 4.78 27 » )) 136.340 0.0698 5.12 ) 28 « )) 136.111 0.0691 5.08 Moyenne. . . 4.951 Si l’on compare les nombres de la dernière colonne aux nombres figurant dans les tableaux des résultats généraux, on se convaincra que Ton a affaire à des grandeurs du même ordre. Les différences des résultats de chaque jour sont de même nature. La moyenne , 4,9ol , qui ici n’embrasse que vingt-quatre déterminations, ne peut être véritablement com¬ parée à la moyenne des résultats généraux, laquelle est déduite ( 59 ) de deux cent soixante-six observations ; cependant on remar¬ quera que les deux nombres 4,951 et 5,125 ne diffèrent que de 0,174, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas loin d’être identiques dans les limites des erreurs d’observation. C’est ce que nous montrerons d’ailleurs plus loin. Cela étant, nous nous sommes décidés à filtrer chaque jour l’eau de baryte du tube BB et à tenir compte de l’influence du filtre. On prélevait dans le flacon où était reçu le liquide clair, après la filtration, une prise de 50 centimètres cubes, dont on déterminait le titre comme il a été dit plus haut. Voici, comme exemple, la marche suivie pour le calcul d’une analyse; elle contribuera à éclairer la question : A. 50 centimètres cubes d’eau de baryte limpide ont titré 25cc,23 avant le passage de l’air; donc 125 centimètres cubes de la même eau titreront 25,23 X 2,5 = 63.07 ; B. L’évaporation due au passage de l’air par le tube BB a réduit les 125 centimètres cubes d’eau de baryte à 124cc,10. 50 centimètres cubes prélevés dans ces 1 24cc, 10 filtrés ont titré 22cc,24; par conséquent les 124cc,10 titreront 22.24 x 124.10 - = 55 20. 50 La différence 63.07 — 55,20 = 7.87 représente la chute du titre due à l’action de l’acide carbonique de l’air et à l’influence du filtre. Cette dernière a la valeur 1,00 (voir p. 56), donc 7,87 — 1,00 = 6,87 représente l’abaissement du titre de la baryte par l’action de l’acide carbonique qui a passé par le tube BB. Comme le titre de l’acide chlorhydrique employé a été choisi de manière que 1 centimètre cube de la liqueur décime représente 0°r,01 d’acide carbonique, le poids d’acide carbo¬ nique sera : 0,0687. D’autre part 114l,620 d’air ont circulé par BB sous la près- ( 60 ) sion barométrique réduite 763. o, à la température de 7° et sous la dépression 10mm,9 de mercure, donc : puis enfin 1 14.620 [763.5 — (10.0 -+- 7.5)] 760 x 1 .0257 109.542: 109 542 x 1 ,295 i = 14ler.637 ; 0.0687 - 7- x 10 000 = 4.S49. 141 657 On calcule d’une manière analogue la proportion en volume de l’acide carbonique contenue dans 10 000 volumes d’air. Justification de la méthode d’analyse adoptée. — Son degré d’exactitude. A. — De la vitesse de circulation de l’acide carbonique par les tubes barboteurs. Pour assurer le degré d’exactitude du dosage de l’acide car¬ bonique il y a lieu d’augmenter autant que possible le volume d’air soumis à l’analyse. Cela est d’autant plus nécessaire que l’on n‘a en réalité que des dix-millièmes à doser. C’est guidé par cette considération que Reiset a porté jusqu’environ 500 litres le volume de l’air dans ses expériences. Cependant, si la durée des expériences est limitée à un nombre d’heures relativement restreint, ce qui est générale¬ ment le cas, une augmentation trop grande du volume de l’air fait naître un inconvénient qui peut aller jusqu’à renverser les chances d’exactitude plus grande provenant de la plus forte quantité d’air examiné. Il est clair, en effet, qu’il faut alors faire circuler l’air avec une grande vitesse par l’appareil pour terminer une opération dans le délai voulu, mais alors les dernières traces d’acide carbonique ne sont plus retenues par l’eau de baryte. Reiset fait déjà remarquer que l’eau de baryte des dernières boules de son barboteur ne restait limpide que si le débit de l’air n’était pas trop grand; il semble ressortir de son travail ( 61 ) que ce savant conciliait à l'absorption totale de l'acide carbo¬ nique quand le liquide des dernières boules n était plus troublé. Il ne nous paraît pas cependant que cette marque soit suffisante. En effet, si par l'eau de baryte bien limpide d’un barboteur passe seulement un petit volume d'air normal (environ une trentaine de centimètres cubes), on ne saisit encore aucun trouble et cependant on doit admettre qu’il y a de l’acide car¬ bonique fixé sur la baryte : le trouble ne paraît que plus tard. En outre, lorsque par suite de son passage par un premier bar¬ boteur l'air s’est dépouillé de la plus grande partie de son acide carbonique, il peut traverser, avec la même vitesse, un second barboteur sans que la production de carbonate de baryum soit immédiatement visible. C’est ainsi que dans notre appareil le tube témoin na commencé à montrer un dépôt de carbonate gu’ après plusieurs mois d’usage. On doit nécessairement conclure de là que, malgré la lenteur avec laquelle l’air a circulé dans nos expériences, tout l’acide carbonique n’était pas retenu dans le tube BB. Nos nombres, bien que supérieurs à ceux obtenus par Reiset, doivent être encore au-dessous de la réalité. Nous avons donc cru utile de déterminer, par l’expérience, la vitesse qu’il convenait de donner à l’air pour obtenir un résultat aussi exact que possible ; celle-ci règle ensuite le nombre de litres d’air à faire passer par l'appareil pendant une journée, c’est-à-dire qu'elle détermine la capacité de l'aspira¬ teur à employer. Nous ferons remarquer que des expériences sur l’influence de la vitesse de l’air ne peuvent être instituées au moyen des tubes barboteurs que nous avons employés. Le séjour de l'air dans les tubes est, en effet, indépendant, entre certaines limites, de la dépression de l'aspirateur; il est surtout déterminé par Y inclinaison du tube, une bulle entrant dans le tube par l'ex¬ trémité inférieure cheminant d'autant plus lentement que le tube est moins incliné. A la vérité, si on augmente la dépres¬ sion de l’aspirateur en activant l'écoulement de l'eau, un plus grand nombre de bulles pénétreront dans le tube barboteur, pendant l’unité de temps, mais chaque bulle ne séjournera ni plus ni moins longtemps dans l’appareil. ( 62 ) Pour ce motif nous avons monté un triple barboteur iden¬ tique à celui dont Reiset a fait usage. Il rappelle, en somme, une suite de flacons laveurs dont les parties sont soudées les unes aux autres afin d’éviter les embarras des joints. Voici d’abord les résultats numériques obtenus. PREMIÈRE EXPÉRIENCE : Pression barométrique réduite à 0° = 759.15. Température =* 12°. Dépression dans l’aspirateur 8mm,2. Poids d’acide carbonique fixé Or,Oo24. Volume d’air 114!,620. Poids de l’air employé 138«r,264. Durée de l’expérience 1 heure 18 minutes. Résultat : poids de l’acide carbonique sur 10 C00&T d’air : 5 . 80.. DEUXIÈME EXPÉRIENCE DE CONTRÔLE Pression barométrique réduite 755.6. Température 12°. Dépression dans l’aspirateur 8ram,5. Volume d’air = 114.620. Poids d’acide carbonique 0^,0621. Poids de l’air employé 138sr,298. Durée de l’expérience 1 heure 19 minutes. Résultat : poids de l’acide carbonique sur 10 000 d’air : 3.76. Ce résultat est identique au précédent. TROISIÈME EXPÉRIENCE : Pression barométrique réduite = 758.9. Température 12ü. Dépression dans l’aspirateur 8mm. . ( 63 ) Volume d’air = 114l,620. Poids d’acide carbonique fixé 0,0647. Poids de l’air employé 138.264. Durée de l’expérience 2 heures 60 minutes. Résultat : poids de l’acide carbonique sur 10 000 d’air : 4.65. N. B. Le débit de l’air, dans cette expérience, était égal à celui des expériences de Reiset; le résultat se confond presque avec celui trouvé par ce savant. QUATRIÈME EXPÉRIENCE ! Pression barométrique réduite 766.6. Température 12°. Dépression dans l’aspirateur 6mm , 8 . Volume de l’air : 114.620. Poids d’acide carbonique fixé 0,0814. Poids de l’air employé 139.000. Durée de l’expérience 10 heures 22 minutes. Résultat : poids de l’acide carbonique sur 10 000 d’air : 5.85. On voit que l’effet de la vitesse de l’air est extrêmement sen¬ sible : en faisant varier la vitesse de lh,18' à 10h,22' la quantité d’acide carbonique recueillie a augmenté de 3,78 à 6,86, soit dans le rapport de 164 à 100. Il est donc de toute nécessité de prolonger autant que possible la durée du contact de l’acide carbonique et de l’eau de baryte. C’est pour satisfaire à cette condition que nous avons fait usage d’un barboteur de la forme que nous avons décrite, et que nous avons fait durer chaque expérience une douzaine d’heures environ. Il devenait impossible, dans ces conditions, de faire usage d’un aspira¬ teur jaugeant plus de 114 litres. Si l’on compare la durée du contact de l’air et de la baryte dans nos expériences et dans celles de M. Reiset, on s’assurera qu’elle a été environ six fois plus grande dans nos analyses. ( 64 ) C’est peut-être là une des raisons pour lesquelles nos résultats sont un peu plus élevés, en valeur absolue. Quoi qu’il en soit, nous le répétons, on ne doit cependant pas les considérer comme exprimant rigoureusement la proportion d’acide car¬ bonique contenue dans l’air de Liège ; ils ne marquent qu’une limite inférieure. Nous n’abandonnerons pas ce paragraphe sans faire remar¬ quer que MM. Müntz et Aubin i ont fait circuler l’air plus rapidement encore, dans leurs analyses, que c’était le cas dans les recherches de M. Reiset. Toutefois, ce que nous venons de dire n’infirme pas nécessairement leurs résultats, attendu que ces savants retenaient l’acide carbonique à l’aide de potasse en solution concentrée et qu’il est bien entendu que nous n’avons expérimenté qu’au moyen d’eau de baryte. B. — De la dessiccation de l’air servant au dosage de l’acide carbonique. Dans les méthodes de dosage de l’acide carbonique par la pesée des appareils où ce corps se trouve retenu, il importe de dessécher au préalable l’air aussi complètement que possible. Ceci est évident; aussi n’insisterons-nous pas. On peut se demander si cette pratique est encore utile quand l’air est forcé de circuler dans de Veau de baryte où l’on évalue, par un procédé d’analyse volumétrique, l’acide carbonique retenu. Si nous ne nous trompons pas, presque tous les opérateurs ont procédé à une dessiccation préalable de l’air; Pettenkofer et quelques autres chimistes seulement se sont écartés de cette pratique. Si même cette manière d’agir n’avait pour justification qu’un long usage, on aurait déjà une raison suffisante pour simplifier la méthode de dosage en supprimant de l’appareil une pièce inutile. Mais il y a mieux encore. D’après Hlasiwetz -, on n’obtiendrait que des résultats erronés dans le dosage de l’acide carbonique par la circulation de l’air 4 Annales de chimie et de physique, l. XXVI, pp. 237 et suiv. ; 1882. 2 Chemisches Centralblatt, 1838, p 515. ( 65 ) sec sur de la potasse, d’après la méthode de Brunner, non seu¬ lement parce que la potasse absorberait de l’oxygène de l’air, mais aussi parce que l'acide sulfurique employé pour sécher l'air absorberait déjà une certaine quantité d'acide carbonique . Il pro¬ pose même une méthode spéciale de dosage de l’acide car¬ bonique de l’air, destinée à éviter les erreurs produites par l’emploi de l’acide sulfurique. Il faut le reconnaître, si l’obser¬ vation de M. Hlasiwetz n’est pas erronée, l’exactitude de bien des déterminations d’acide carbonique doit être mise en doute. Il importe donc de vérifier la solubilité de l’acide carbonique dans l’acide sulfurique. A la vérité, le fait a été observé il y a longtemps. Peut-être même a-t-il été oublié depuis. W.-B. et R.-E. Rogers 1 ont trouvé que 100 volumes d’acide sulfurique concentré absor¬ baient 94 volumes d’acide carbonique. L’acide sulfurique fumant en absorberait 125. L’exactitude de cette observation a été contestée par Noad qui, sans nier la solubilité de l’acide carbonique dans l’acide sulfurique, dit qu’elle est si faible qu’il n’y a pas lieu d’en tenir compte. W.-B. et R.-E. Rogers répliquèrent en soumet¬ tant leurs premières expériences à un nouveau contrôle et en produisant la confirmation de leurs résultats. Pour nous assurer à notre tour de la chose, nous avons rempli une cloche graduée d’acide carbonique sec, sur le mer¬ cure, puis, à l’aide d’une pipette courbe, nous avons introduit dans la cloche 10 centimètres cubes d’acide sulfurique. Après 24 heures de contact, l’acide sulfurique avait absorbé 5 centimètres cubes d’acide carbonique et après 48 heures 6CC,5. Une expérience de contrôle donna le même résultat. Nous avons constaté qu’après un certain temps labsorption de l'acide carbonique devient extrêmement lente; elle n’avait pas totalement cessé après une semaine entière. Comme il ne s’agis¬ sait pas, dans l’espèce, de mesurer le coefficient de solubilité de l’acide carbonique dans l’acide sulfurique, mais de s’assurer o 1 J ahresbericht über Cliemîe, elc.. 1817-1848, p. 534. Tome XXXVII. ( 66 ) seulement de la réalité de cette solubilité, nous n'avons pas poussé nos expériences plus loin. On le voit donc, la solubilité de l’acide carbonique est réelle; cependant, comme elle n’est pas considérable, il s’agit encore de savoir si elle se fait sentir dans l’analyse de l’air atmosphé¬ rique. Des expériences de contrôle direct ont été instituées à cette fin. Comme la quantité d’acide carbonique de l’air n’est pas absolument constante d’un jour à l’autre, il importe de faire les mesures comparatives au même moment. A cet effet nous avons monté deux appareils identiques dans toutes leurs parties qui puisaient l’air à la même place, présentaient un développe¬ ment de tubes égal, recevaient une charge égale d’eau de baryte, fonctionnaient avec la même vitesse, en un mot, deux appareils permettant d’exécuter deux opérations parallèles. L’un d’eux devait servir à l’analyse de l’air non desséché au préalable par de l’acide sulfurique et l’autre à l’analyse de l’air sec. Il est évident que si la dessiccation de l’air est sans influence sur la proportion d’acide carbonique les deux appareils doivent conti¬ nuer à fournir des résultats identiques, si tel était le cas lorsque l’air n’était desséché dans aucun d’eux. Nous avons donc vérifié d’abord le fonctionnement des deux appareils pour le cas où aucun d’eux n’était muni d’un dessic- cateur. Voici les résultats : Tempe- 1er APPAREIL. 2e APPAREIL. ACIDE CARBONIQUE ■ Pression. Volume Acide Volume Acide 4 ü 000 d’air en poids. rature. de i’air. car¬ bonique de l’air. car¬ bonique. •Jer appareil. Oe appareil. | 1 7644 5» 1 14.620 0,0712 75.200 0,0474 4.92 5.00 767.1 8° 114.620 0,0694 75.800 0 0454 4.80 GO CC MV’U y 4 00.0 40°. o 75.200 0.0450 4 14.620 0,0694 4.92 4.99 1 ( 67 ) Les nombres des dernières colonnes, qui expriment le poids de l’acide carbonique contenu dans 10 000 parties d’air, dif¬ fèrent respectivement de 0,08, 0,03 et 0,07. Ces différences, négligeables d’ailleurs, montrent ce que l’on peut exiger dans la concordance des résultats fournis par les deux appareils fonctionnant contradictoirement. Ce point fixé, nous avons interposé dans la canalisation amenant l’air au premier appareil un dessiccateur formé de trois barboteurs en verre, en forme de flacons laveurs, dans lesquels se trouvaient répartis environ 100 centimètres cubes d’acide sulfurique pur concentré, tel que le commerce le fournit. Nous avons fait quatre déterminations comparative¬ ment avec le second appareil où l’air n’était pas desséché. Voici les résultats obtenus : Pression. Température, AIR DESSÉCHÉ. AIR NON DESSÉCHÉ. ACIDE CARBONIQUE su r Différences. Volume de l'air. Poids île ce volume à 0* et 760. c-T c: X- * — "TU Volume de l’air. Poids de ce volume a 0” et 760. Acide carbonique. I îoooo d’ai séché. r en poids. non séché. 760.6 17 114.620 132.268 0,07 05 64.500 76.730 0,0407 5.21 5.30 0.09 751.8 il 75.300 90.996 0,0450 114.620 137.312 0,0726 4.94 5.28 0,34 739.7 12 114.620 134.511 0,0624 75.200 88 976 0,0435 4.64 4.88 0,24 763.5 7 114.620 141.657 0,0648 75.300 93.900 0,0440 4.57 4.68 ; 0,11 • Moyeni SE. . . 4.84 5 03 Le résultat nous paraît évident. Les différences des nombres correspondants sont plus grandes, excepté pour le premier couple, que celles des nombres correspondants des expériences contradictoire sprécédentes. La dessiccation de l’air a fait cesser la concordance des résultats. En outre, et ceci est un point capital, la proportion en acide carbonique dans l’air desséché a toujours été trouvée plus faible, ce qui porte à croire que ( 68 ) l’acide sulfurique a peut-être retenu l’acide carbonique. Cette conclusion demande cependant une contre-épreuve, car il se pourrait que l’air non desséché agisse sur l’eau de baryte de manière à en abaisser le titre pour tout autre motif, à nous inconnu, que la présence de l’acide carbonique. Cette contre-épreuve a été donnée en faisant passer par les barboteurs à acide sulfurique des expériences précédentes, de F air privé cFacide carbonique et en s’assurant si cet air, au sortir de l’acide sulfurique, formait du carbonate de baryum avec l’eau de baryte. À cet effet nous avons placé les barboteurs à acide sulfu¬ rique entre les tubes BB et bb. Le tube BB, chargé de baryte, devait retenir l’acide carbonique de l’air et le tube bb , dans ces conditions, devait faire connaître si l’acide sulfurique cédait de l’acide carbonique à l’air. Trois expériences ont été faites, elles ont donné un résultat intéressant et peut-être décisif. Chaque fois, après un passage de Tl 4^620 d’air, le tube bb s’est couvert intérieurement d’un léger enduit blanc, soluble dans F acide chlorhydrique très dilué. Cet enduit n’était donc pas du sulfate de baryum. Voici d’ail¬ leurs les résultats du titrage de l’eau de baryte avant et après chacune de ces expériences : ■ TITRE avant. TITRE après. DIFFÉRENCE. CE QUI DONNE pour 1 0 000 d’air en poids. lpc expérience .... 68.73 68.18 0,0057 0,43 i0 » .... 65.62 65.11 0,0051 0,37 3e » .... 57.37 57.05 0,0032 0,22 Dans une expérience de contrôle dont le but était de savoir si le premier tube retenait complètement l’acide carbonique de l’air, nous avons trouvé un abaissement du titre de l’eau de baryte du tube bb conduisant à 0,14 sur 10 000 d’air lorsque ( 69 ) les barboteurs à acide sulfurique étaient exclus. Par conséquent il y a un peu d’acide carbonique qui passe par BB sans être retenu; c’est ce que nous avons déjà eu l’occasion de dire, et les nombres de la dernière colonne du tableau précédent ne doivent pas être pris avec leur valeur absolue. Il est évident, toutefois, que chacun d’eux dépasse notable¬ ment la fraction 0,14 ; en outre, ils accusent une diminution constante du premier au dernier; ceci trouve une explication toute naturelle si l’on fait attention que l’acide sulfurique doit se dépouiller continuellement d’acide carbonique à mesure du passage de l'air pur. Tout porte donc à croire que l’emploi de l’acide sulfurique pour dessécher l’air n’est pas à l’abri de la critique; mais il y a plus. Si nous reprenons les nombres de l’avant-dernier tableau pour les comparer à leur valeur moyenne respective, nous arrivons à : ACIDE CARBONIQUE sur 1 0 000 d’air séché. DIFFÉRENCE de la moyenne (4.84). ACIDE CARBONIQUE sur •1 0 000 d’air non séché DIFFÉRENCE de la * moyenne (5.03) o.21 0.37 5.30 0.27 4.94 0.10 5.28 0.25 4.64 0.20 4.88 0.45 4.57 0.27 4.68 0.35 MOYENNE. . . 4.84 0.235 5.03 0.255 C’est-à-dire quen moyenne la proportion d’acide carbonique s’est montrée moins variable dans l’air desséché sur l’acide sul¬ furique que clans l’air non desséché : en un mot, l’acide sulfurique a fonctionné à l’instar d’un régulateur. Ceci n’a rien que de très naturel; en effet, chaque fois que la tension de l’acide carbo¬ nique est plus grande dans l’air que dans l’acide sulfurique, ce dernier doit retenir une certaine quantité d’acide carbonique ; dans le cas inverse il doit en céder. ( 70 } En suite des faits précédents, nous avons cru devoir sup¬ primer, dans nos analyses, la dessiccation préalable de l’air. On peut même se demander si la variation plus grande de nos résultats comparativement à ceux de Reiset, ainsi que la quantité plus grande d’acide carbonique obtenue par nous, ne trouverait pas, en partie du moins , sa raison d’être dans la suppression de la dessiccation de l’air. G. — Le caoutchouc dissout de l’acide carbonique. Les diverses parties en verre de l’appareil servant ù doser l’acide carbonique sont reliées à l’aide de tubes en caoutchouc. Dans les nombreuses expériences préliminaires que nous avons faites, il nous a paru qu’il n’était pas indifférent de faire cir¬ culer l’air par des tubes en caoutchouc présentant un certain développement ou bien par des tubes en verre exactement rac¬ cordés. Nous avons tenu à nous assurer si le caoutchouc ne retenait pas une certaine quantité d’acide carbonique. Pour cela nous avons introduit 4^,500 de caoutchouc noir désulfuré, provenant d’un tube découpé en tranches de 1 mil¬ limètre d’épaisseur environ, dans une cloche graduée qui avait été remplie d’acide carbonique sur le mercure. Après 24 heure s le caoutchouc avait absorbé 5cc,o d’acide carbonique. À la vérité, cette quantité est minime; cependant la solubilité, ou tout au moins l’absorption de l’acide carbonique par le caoutchouc est évidente. Nous ne sommes pas les premiers à constater cette propriété du caoutchouc. MM. Müntz et Aubin l’avaient déjà observée à l’occasion de leur travail sur l’acide carbonique de l’air. A la page 230 de leur mémoire 1 ils font savoir qu’ils retenaient l’acide carbonique dans des tubes renfermant de la ponce potassée, bouchés par des obturateurs en caoutchouc. « Ces « tubes ont donné des résultats satisfaisants, chaque fois que )> l’extraction de l’acide carbonique suivait de près la prise 1 Annales de chimie et de physique, l. XXVI ; 1882. ( 71 ) » d’échantillon. » Mais ils ont remarqué « qu’au bout de quelque » temps il se produisait aux dépens du caoutchouc (?), et mal- » gré les précautions prises pour empêcher tout contact de la » potasse avec les bouchons, une certaine quantité d’acide car- » bonique qui, venant s’ajouter à celui de la prise, enlevait )) toute précision à ces dosages. » D'après nos observations personnelles, les obturateurs en caoutchouc devaient céder de l’acide carbonique puisque la présence de l’excès de potasse qu’ils renfermaient annulait d’une manière continue la tension de ce gaz. Nous n’avons pas mesuré directement l’influence de l’emploi de tubes en caoutchouc plus ou moins longs sur les variations de la proportion d’acide carbonique de l’air. Cependant nous avons cru devoir supprimer, autant que possible, l’emploi de cette matière pour nous placer dans les meilleures conditions. C’est pour ce motif que nous avons toujours fait les raccords des tubes de notre appareil de manière que les bouts des tubes se touchent sous l’ajutage en caoutchouc et que nous avons même soudé les tubes / et V aux tubes BB' et bb' . D. — Expériences à blanc. Propriété de la baryte de se concentrer sur le verre. Nous avons fait un certain nombre d’expériences à blanc en vue de vérifier si la manœuvre de l’analyse n’amène pas de changement dans le titre de l’eau de baryte. A cet effet, nous avons répété toutes les manipulations que l’on doit faire pour un dosage, moins la circulation de l’air par les barboteurs. Nous sommes arrivés à des résultats assez inattendus que nous allons faire connaître dans l’ordre où ils ont été obtenus. PREMIÈRE EXPÉRIENCE ! Toutes les parties de l’appareil ont été lavées d’abord à l’aide d’une solution diluée d’acide chlorhydrique, puis, à fond, à l’eau pure et enfin desséchées. ( 72 ) Dans ces conditions le titre de baryte a été : «/ Avant la manœuvre. Après la manœuvre. 62.87 62.62 65.00 64.75 La différence de ces titres, 0,25, est considérable et produi¬ rait une erreur de Or,185 acide carbonique sur 10 000 d’air en poids. DEUXIÈME EXPÉRIENCE I L’appareil a été rincé à la baryte après l’emploi de l’acide chlorhydrique, puis lavé à fond à l’eau pure, etc. Titre avant. Titre après. Différences. 68.62 68.50 0.12 75.05 72.88 0.17 Ainsi, dans ce cas, les différences sont devenues plus petites. On peut être porté à croire que cette diminution provient de ce que l’eau de baryte a neutralisé des traces d'acide chlorhy¬ drique, échappées au lavage à l’eau. Cependant : TROISIÈME EXPÉRIENCE ! L’appareil a été préparé comme pour l’expérience n° 2, mais la vérification du titre n’a eu lieu que 48 heures après le rem¬ plissage. On a obtenu : Titre avant. Titre après. Différences. 7432 74 05 0.27 80.15 79 84 0.31 La durée du séjour de l’eau de baryte exerce, par conséquent, une influence notable sur le titre de l’eau de baryte. Comme l’appareil avait été maintenu hermétiquement clos pendant ( 7» ) tout ce temps on ne pouvait faire qu’une hypothèse, savoir que le verre fixait une certaine quantité de baryte. Pour vérifier cette supposition par l’expérience nous avons opéré comme il suit : Dans un premier flacon nous avons introduit une certaine quantité de verre pilé débarrassé de poudre fine par un tamisage (59sr,190) afin de multiplier le développement de surface du verre, puis 150 centimètres cubes d’eau de baryte au titre de 78,60; après agitation et repos de cinq minutes, le titre de l’eau de baryte a été déterminé de nouveau et trouvé égal k 77,85. Il s’est donc produit, après cinq minutes déjà, un abaissement de titre marqué par 78.60 — 77.75 = 0.85. Mais on sait que le verre communique de Y alcalinité à l’eau d’autant plus rapidement qu’il est plus divisé. Pour tenir compte de ce fait et éviter l’erreur qu’il entraîne, nous avons introduit dans un second flacon, identique au premier, 59.19 de verre pilé de même qualité que le précédent et 150 centimètres cubes d’eau pure; après agitation et repos de cinq minutes il a fallu 0rc,42 de liqueur décime pour neutra¬ liser le liquide. 11 est clair que ces 0CC,42 doivent être ajoutés aux 0CC,85 trouvés tantôt si l’on veut savoir quel abaissement du titre de la baryte a été produit par le contact du verre dans la première expérience. On obtient : Ü,8d -h 0,42 = 1,27 et l’on voit qié effectivement la baryte jouit de la propriété de se condenser sur le verre. Les expériences 1 , 2 et 3 montrant que la nature de la sur¬ face du verre n’est pas sans influence sur le phénomène, puisqu’une surface bien décapée retient plus de baryte, nous nous sommes demandé si l’on ne réussirait pas à éliminer cette cause d’erreur en préparant convenablement la surface du verre par un lavage préalable à l’eau de baryte. A cet effet nous avons lavé les tubes de l’appareil à analyse, comme il a été dit plus haut, mais en les passant, en dernier lieu, à l’eau de baryte. Après égouttement complet, ils ont reçu ( 74 ) leurs 125 centimètres cubes d’eau de baryte et cette fois les résultats ont été les suivants : Titre avant. Titre après. Différences. 59.62 59.60 0.02 59.50 59.50 0 00 59.52 59 50 0.02 59.55 59.50 0.05 59.75 59.70 0.05 En un mot, si Ton a soin de passer les tubes de l'appareil à l’eau de baryte et de les laisser égoutter ensuite, on obtient après la manœuvre de l'analyse un titre de l’eau de baryte identique, ou peu s’en faut, à ce qu’il était avant la manœuvre. 11 résulte enfin de l’ensemble de ces expériences de contrôle que les différences constatées dans les proportions d’acide carbonique contenu dans l’air ont une signification réelle et qu’elles ne sont pas dues à des erreurs d’observation que comporterait la méthode adoptée pour les faire connaître. ANNEXE AU CHAPITRE II. TABLEAUX MONTRANT, DANS L’ORDRE CHRONOLOGIQUE, LES RÉSULTATS DE CHAINE ANALYSE. ( 76 ) DATES 4883. Direction du vent. Vitesse du vent. Pression réduite à 0°. Humidité. TEMPÉF ext. «ATURE int. ÉTAT DE L’ATMOSPHIE. Fév. 20 so. 4-2 765.4 89 4.6 48.4 Quelques éclaircies 24 s. 4-2 766.4 92 6.3 43.5 Couvert .... 22 so. 2 774.5 86 8.4 46.3 Couvert .... 23 0. 1 -2 770.1 69 4.7 19.9 Serein .... 24 sso. 4 769.2 90 2.9 45.4 Couvert .... 26 0. 4 766.4 91 3.6 44.9 Couvert .... 27 so. 0—4 764.7 87 2.9 44.3 Couvert .... 28 0. 0-4 760.8 92 6.6 16.3 Couvert .... Mars 1 INNE. 1 767.4 83 6.2 44.2 Pluie . 2 N NE. 4 769.7 95 -08 lo.o Serein .... 3 NE. 4 767.8 75 - 0.2 45.6 Serein . b NE. 0-4 754.9 93 -2.0 43 3 Serein . U ONO. 4 747.7 82 4.2 44.7 • Bourrasques, neige 7 SO. 4—2 743.3 98 6.9 43.4 Couvert . 8 NE. 0 750.4 84 -2.0 46.8 Neige abondante. , y NE. 2 - 3 747.2 88 _ 4 2 44.6 Serein . 10 NE. 2-3 743.0 98 (?) —5.3 44.8 Neige . 12 NO. 4 749.3 96 (?) -4.2 10.5 Nuageux . . . , 43 0. 1 748.3 80 0.7 13.4 Neige . 14 S. 1 745.2 VJ JO 0.7 44.3 Neige . 15 NE. 0—4 744.8 95 —2.0 43.6 Neige abondante . 46 N NE. 0-1 746.8 87 -5.0 43.6 Couvert .... 47 S. 1 747.7 94 -0.5 424 Serein .... 49 ESE. 0-4 746.0 64 7.2 12.6 Couvert .... 20 NE. 0-1 744.9 78 3.6 42.6 Couvert .... . • 24 NE. 1 755.5 74 4.9 13.4 Couvert .... 22 NE. •i 758.4 77 -4.8 43.2 Serein .... 23 NE. 2—3 752.9 89 -4.9 42.5 Serein .... 24 SO. 1—3 734.8 70 -3.0 43.4 Serein .... . • 26 S. 4—2 730.8 83 0.6 40.6 Tempête de neige ' ' 27 so. 1 754.6 86 0.4 44.9 Couvert .... 28 sso. 0-4 760.1 83 0.8 13.5 Serein .... • • * 29 0. 1—2 7502 86 4.3 13.5 Serein .... . • 30 SE. 2—3 750.4 79 o.7 44.3 Couvert . . . • • ■ (' , de l’air sec de ;pirateur. Poids de CO2. CO2 en poids dans 10 000 d’air. Volume de l’air sec à 0° et 760mra. CO2 en volume à 0° et 760mm. CO2 en volume dans 10 000 d’air. 62.526 é 0,0347 5.54 48.348 i 0,01754 3.61 63.960 0,0319 4.99 49.438 0,01615 3.26 63.374 0,0428 6.72 49.158 0,02169 4.39 63.370 0,0317 4.99 49.156 0,01603 3.25 63.940 0,0372 5.83 49.287 0,01882 3.80 63.733 0,03 i 3 5.39 .49.143 0,01733 3.51 63.773 0,0344 5.41 49.160 0,01742 3.53 62.671 0,0317 5.06 48.461 0.01605 3.30 ; 63.843 0,0314 4.93 49.370 0,01592 3.21 63.635 0,0348 5.46 49.224 0,01759 3.56 63.585 0,0305 4.81 49.170 0,01545 3.13 62.681 0,0323 W 4 o O.l O 48.628 0,01634 3.35 62.002 0,0354 5.72 47.936 0,01793 3.72 61.981 0,0310 5.00 47.930 0,01567 3.26 61.606 0,0301 4.89 47.640 0,01523 3.18 61.989 0,0335 5.41 47.936 0,01698 3.53 61.578 0,0498 8.05 47.718 0,02518 5 25 63.330 0,0276 4.37 48.973 0,01396 2.84 62.717 0,0310 4.97 48.344 0,01567 3.23 61.915 0,0328 5.29 47.879 0,01658 3.43 62.070 0,0295 4.76 47.999 0,01492 3.10 62.242 0,0362 5.81 48.132 0.01830 3.73 62.663- 0,0324 5.17 48.457 0,01638 3.37 62.455 0,0323 5.17 48.296 0,01633 3.37 62.360 0,0306 4.91 48.213 0,01547 3.17 63.042 0,0317 5.03 48.750 0,01607 3.29 63.357 0.0268 4.26 48.992 0,01359 2.77 63.548 0,0278 4.38 49.142 0,01410 2.86 62.824 0,0324 5.16 48.582 0,01638 3.36 62.275 0.0340 5.46 47.307 0,01719 3.62 62.121 0,0318 5.07 48.038 0,01613 3.35 62.925 0,0350 5.56 48.660 0,01770 3.62 63.418 0,0338 5.64 49.041 0,01810 3.68 62.332 0,0236 4.12 48.201 0,01290 2.67 1 ( ~‘S ) DATES 1883. Direction du vent. Vitesse du vent. Pression réduite à 0°. Bumiilité. TEMPÉl ext. UTURE int. ÉTAT DE L’ATMOSPHIE. | Mars 34 0. 4-2 760.0 81 7.2 44.2 Couvert ..... • T : Avril 2 SE. 4 758 3 60 8.3 48 Serein . . . . . . 3 0. 0 — 1 759.9 69 8.7 20.10 Serein . . ï 4 ONO. 0 759.8 67 9.3 46.2 Nuageux . . :Ü 3 ONO. 0-4 739 3 77 9.6 45.4 Nuageux . 8 NO. 4 765.7 73 8.7 48 Serein . b 9 NE. 4-2 759.3 62 4.8 45.4 Couvert . [ Il 40 NO. 4-2 764 2 86 5.2 46.9 Serein . 41 NNE. 0-4 756.7 81 2.8 46.6 Pluie . h 42 NO. 4 754 3 80 44 16.4 Couvert . 4- y 43 NE. 0-1. 749.7 86 2.4 45.4 Pluie . • • ’ 44 NE. 1 753.6 66 65 46.9 Serein . ■’ h 48 SO. 0-1 756.6 74 41.2 44.4 Nuageux . . * 47 S. 1 750.4 65 9.9 44.4 Pluie abondante . . • • 1' 48 SSE. 2-3 747.8 47 46.0 13.7 Pluie abondante . . . .f 49 SE. 4-2 757.5 47 46.9 46.0 Serein . . • : 20 NNE. 0-4 758.7 64 13.2 15 9 Serein, puis nuageu> . 21 NE. 2 748.4 48 9.0 44.9 . Serein . J1 23 NE. 4-2 743.2 70 54 42.8 Couvert . ; 21 NNE. 4 743.2 83 5 7 44.6 Pluie . . s 23 S. 4 746.4 84 . 73 43.9 Quelques éclaircies . . . 1 28 S. 4 750.2 69 9.9 14.45 Beau temps . . . . js 27 SE. 2-3 743.4 38 46.8 45 4 Beau temps . . . 28 SE. 4 744.3 u v» oo 45.5 46.0 Couvert, orageux. . . : ■ 30 SO. 4 746.0 86 9.5 45.4 Pluie . • • Mai 4 NE. 4-2 • 746.2 64 12.0 45.5 Couvert . . . 2 ONO. 0 4 747.0 76 6.2 44.2 Couvert . 4 NE. 4 748.0 61 8.8. 44.2 Pluie faible . . . 5 N. 4 747.3 83 6.9 43 5 Couvert . 7 S. 4-2 747 9 48 45 8 45.9 Couvert . . . ï 8 ESE. 4-2 744.9 64 43.0 467 Quelques éclaircies. 9 ESE. 4-2 742 8 74 42.3 46.3 Couvert . 1 • % 40 S. 2 748.8 58 40.2 44.9 Couvert . ■ ( 79 ) U île l’air sec de spirateur. Poids de CO-. CO2 en poids dans 10 000 d'air. Volume de l’air sec à 0° et 760mm. CO- en volume à 0° et 760nin>. CO- en volume dans 10 000 d’air. 63.257 0,0360 5.68 48.143 0,01820 3.76 63.091 0,0260 4.13 48.015 0,01314 2.73 61.336 0,0335 5.46 47.421 0,01694 3.56 62.611 0,0257 4.11 48 317 0,01300 2 68 63.056 0,0347 5.50 48.663 0,01754 3.58 62.818 0,0416 6.60 48.577 0,02103 4.33 63.142 0,0279 4.43 48.728 0,01411 2.88 62.289 0,0283 4.55 48 168 0,01431 2.96 135.574 0,0734 5.41 104.839 0,03712 3.53 135.054 0,0727 5.38 104.437 0,03676 3.58 135.261 0,0677 501 104 597 0,03423 3.26 133.949 0.0603 4.51 103.041 0.03049 2.95 135.550 0.0721 5.32 104.820 0,03646 3,47 136.088 0,0713 5.24 103 236 0,03605 3.42 134.231 0,0649 4.84 103.800 0,03282 3.16 133 032 0,0688 5 91 102 873 0,03479 3.40 134.224 0,0866 4.97 103.795 0,03368 3 24 136.110 0,0659 4.83 105.927 0,03332 3.17 135964 0,0680 5.01 104.831 0,03438 3.27 133.514 0,0701 3.25 103.246 0,03555 3.44 134.520 0,0717 5.33 104 024 0,03636 3.48 135 118 0,0701 519 104.486 0,03555 3.40 133 336 0,0717 5.38 103 108 0,03636 3.52 132.161 0,0733 o. o4 102 200 0,03717 3.63 133.519 0,0890 5.17 103 250 0.03499 3.38 134.191 0,0674 5.03 103.228 0,03418 3 31 134.485 0,0553 4.86 103.981 0,03311 3.18 134.648 0,0873 5.09 104123 0,03413 3 27 134.935 0 0847 4.80 101.345 0,03418 3.27 133566 0,0764 5.72 103.286 0,03874 3.75 133.012 0,0703 5.29 102 471 0.03565 3.47 132.385 0,0708 5.3o 102.373 0,03590 3.50 134.177 0,0659 4.92 103.804 0,03342 3.22 ( 80 ) DATES 1883. Direction du vent. Vitesse du vent. Pression réduite à 0°. Humidité. TEMPÉI ext. NATURE int. ÉTAT DE L ATMOSPH - - ,E. | Mai 11 SO. 2—3 750 3 72 8.4 13.6 Pluie . 12 SE. 1 753.3 87 6.3 13.0 Pluie .... 13 SO. 1—2 756.9 68 16.7 15.4 Serein ..... 15 SE. 0-1 734.3 53 23.0 19.7 Serein ..... 1 16 N. 1 7381 88 15.7 18.6 Orageux, couvert. . 7 ! 17 N. 1 - 2 761.1 55 13.6 17.9 Serein . . 18 E. 1 739.8 68 11.9 16.9 Serein . . . . . 1 ' 19 0. i cc 752.3 71 16.8 16.6 Couvert . I 22 0. 0-1 759.6 61 13.1 15.9 Serein . 23 SO. 0-1 758.4 61 15.7 16.9 Serein . ' 24 SO. 1 757.1 59 20.5 18.4 Serein . l 25 s. 1 754.9 36 ' 20.8 19.7 Serein . . 26 SE. 1—2 749.9 50 22.8 20.6 Serein, puis de la pli ■ 28 0. 1—2 757.1 » 19.2 17.0 Serein ..... 1 • j 29 NE. 0-1 757.2 49 19.2 18.5 Serein . 30 N0. 0-1 759.6 83 14.9 17.7 Pluie . : 31 NE. 0 756.0 » 15.0 17.9 Pluie ...... Juin 1 NE. 0 754.8 59 18.0 18.2 Serein .... 1 - 2 NE. 1 2 753 9 64 19.3 21.0 Nuageux . •4 NE. 0 747.8 56 20.3 20.6 Orage . O O NE. 1 747.4 55 20.2 22.4 Temps clair . . . 6 NE. 0-1 746.5 75 14.2 18 8 Couvert. . • 7 E. 0 748.4 57 18.0 20.5 Pluie et éclaircies . 8 oso. 0-1 751.2 62 17.0 19.2 Pluie . ' 1 • 9 0. 1 752.8 67 16.0 19.4 Pluies dorage. . . . 11 NE. 1 758.8 70 16.0 18.7 Couvert . : 12 NE. 1 762.0 62 ‘ 14.7 17.6 Couvert . 13 NE. 1—2 761.8 74 14.5 18.0 Couvert . 14 NE. 0-1 753.2 79 15.0 18.1 Couvert . lo E. t 748.9 64 17.0 19.2 Serein . 16 SO. 2-3 754.7 ! 61 18.2 17.8 Quelques éclaircies . . 18 SO. 2-3 752. 1 64 13.6 16.7 Quelques éclaircies . J 19 NE. 0-1 752.6 59 13.5 17.1 Éclaircies . j] 20 S. 1 753.5 62 15.0 16.8 Orageux. . . , . | - I ( 81 ) ids de l’air sec CO2 en poids Volume de l’airsec CO'2 en volume CO2 en volume 3 de Poids de CO'2. dans à à dans aspirateur. 10 000 d’air. 0U et 760mm. 0° et 760mm. 10 000 d’air. 135.421 0,0736 5.43 • 104.725 0,03732 3 56 136.351 0,0761 5.58 105.440 0,03859 3.65 135.542 0,0701 5.18 104.814 0,03555 3.39 132.305 0,0737 V V *T O.OÏ 102.311 0,03737 3.65 135.720 0.0760 5.68 103.405 0,03854 3.72 134.725 0,0726 5.39 104.182 0,03082 3.53 135.124 0,0696 5.1 o 104.491 0,03529 3 37 134.182 0,0731 5.45 103.608 0,03707 3.57 135.723 0,0711 5.24 105.954 0,03606 3.40 134.859 0,0686 5.09 104.286 0,03475 3.33 133 672 0,0738 5.52 103.368 0,03742 3.62 132.437 0,0665 5 03 102.413 0,03372 3.29 130.939 0.0684 5.22 101.255 0,03469 3.42 134.481 0,0691 5.14 103.994 0,03494 3.35 133.555 0,0686 5.14 103.278 0.03469 O 0.00 134.497 0,0711 5.29 104.206 0.03595 3 47 133.722 0,0782 5.84 103.407 0,03955 3.83 133.314 0,0660 4.96 103.091 0.03338 3.23 131.322 0,0672 5.12 101.551 0,03398 3 34 130.042 0,0696 v» r)w o.3o 100.581 0,03519 3 49 129.235 0,0715 «J U t) 0.00 99.937 0,03616 3.69 130.943 0,0569 4.36 101.258 0.02877 2 84 130.660 0,0681 5.21 101.039 0.03444 3.40 131.978 0,0647 4.91 102.058 0,03272 3.20 132.177 0,0689 5.21 102.182 0 03484 3 40 133.720 0,0655 4.91 103.405 0,03312 3.19 135.000 0.0649 4.81 104.395 0,03282 3.14 134.703 0.0641 4.87 104.165 0.03242 3.11 133.085 0,0698 5.25 102.914 0,03540 3.43 131 596 0,0658 5.06 101.763 0,03327 3.26 133.550 0,0674 5.05 103.274 0,03408 3.29 133.772 0,0890 5.16 103.445 0,03489 3.36 133.604 0.0669 5.01 103.315 0,03383 3.26 133.960 0,0714 5.33 103.591 0,03610 3.47 Tome X XX VII. 6 ( 82 ) DATES 1883. Direction du vent. ! Vitesse du vent. Pression réduite à 0°. Humidité. TEMPÉI ext. t AT U RE int. ÉTAT DE L’ATMOSPH] Juin [ 21 SO. 0 752.9 66 • 16.8 17 1 Nuageux . 22 NO. 1-2 757.0 65 18.0 17.6 Nuageux . 23 0. 1 752.1 77 15.0 17.4 Pluie . 25 S. 0-1 751.7 60 20.2 19.7 Fortes pluies . . . 28 SO. 2-3 758.2 65 17.4 19.4 Nuageux . i 27 SO. 1 756 1 77 17.0 214 Nuageux . 28 s. 0-2 756.3 47 19.8 19.8 Nuageux . 29 SSE. 0-1 753.8 53 21.5 20.6 Clair . ! 30 SSE. 1 757.5 42 28.8 23.4 Clair . Juill. 2 NE. 1 753.9 68 22.4 22.6 Orage violent . . . 3 SSE. — 751.1 58 23.7 19.9 Serein . . 4 SO. 1 753.3 56 24.0 23.7 Serein . 5 SO. 1-2 750.8 56 21.0 23.4 Serein . 6 sso. 4 752.0 75 19.0 22.6 Nuageux . 7 SO. 1-2 751.2 74 19.2 21.5 Orage vers le soir . 9 SO. 3 753.3 60 22 0 22.5 Serein . 10 SO. 2 751.0 61 19.0 21.8 Couvert . Août 7 0. 1 755.1 84 16.2 18 0 Orage ..... 8 S. et 0. 2 746.3 66 46.0 48.0 Couvert . 9 SO. 2 747.2 87 176 15.4 Pluie . 13 S. — 752.4 68 16.6 46.0 Pluie . 14 SE. 1 750 5 61 21.0 47.8 Couvert . 15 SO. 2 751.2 60 17.9 18.0 Couvert . 17 SO. 1-2 758.0 83 124 18.4 Couvert . 18 s. 0 759.9 76. 16.0 48.2 Pluie . 19 NNO 1 758.8 78 17.0 48.8 Couvert . 21 ENE. 0 759.5 70 18.0 20.4 Brumeux .... 22 E. 0-1 759.0 63 18.4 20.2 Serein . 23 E. 0 759.7 65 18.6 20.2 Brumeux .... 24 'NE. 1-2 758.9 82 16.4 21.2 Serein . 25 NE. 0 757.0 78 16.0 20.4 Serein . 27 0. 0 754.6 61 17.6 24 5 Brouillard .... 28 SO. 2 752.2 77 16.2 20.5 Couvert . !PT } i ( 83 ) « s de l’air sec de spirateur. Poids de CO-. CO- en poids dans 10 000 d’air. Volume de l’air sec à 0° et 760mm. CO- en volume à 0° et 760mni. CO- en volume dans 10 000 d'air. 133.658 0,0660 4.94 103.357 0,03337 3.22 133.08 i 0,0672 5.92 103.687 0,03398 3.27 133.445 0.0715 5.46 103.092 0,03616 3.49 132 786 0,0684 5.10 101.910 0.03459 3.41 132.795 0,066 1 5.00 102 690 0,03358 3.26 132.280 0,0668 5.05 102.282 0.03378 3.30 132.738 0,0649 4.90 102.646 0.03277 3.10 : 131.396 0,0658 501 101.608 0,03277 3.22 130.387 0,0633 4.86 100.828 0.03201 3.17 130.266 0,0751 5.76 100.734 0,03811 3.77 131.529 0,0685 5.21 101.711 0,03475 3.41 129.407 0,0674 5.21 100.070 0,03419 3.39 129.170 0,0594 4.60 99.887 0,03013 3.01 131.538 0,0712 5.41 101.718 0,03621 3.55 131.557 0,0657 5.00 101.733 0.03332 3.29 130.235 0,0705 5.41 100 710 0,03575 3.56 130.818 0,0697 « OQ 0.00 101 161 0,03535 3.48 133.496 0,0661 4.96 103.232 0,03352 3.24 131.874 0,0629 4.78 101.978 0,03190 3.12 133.676 0,0580 4.35 103.371 0,02941 2.84 131.263. 0,0590 4.40 103.825 0,02992 288 132.780 0,0649 4.89 102.678 0,03293 3.20 132.781 0,0562 4.25 102.679 0,02853 2.78 133.766 0,0647 4 84 103.441 0,03283 3.17 134.296 0,0701 5.22 103.851 0,03555 3.41 133.655 0,0619 4.64 103.355 0,03139 3.03 132.720 0,0646 4.87 102.632 0,03276 3.19 132.476 0,0628 4 65 102.675 0,03185 3.09 132.902 0,0603 4 54 102.773 0,03058 2 97 132.102 0.0656 4.97 102.154 0,03327 3.25 132.283 0,0597 4 52 102.294 0,03027 2.95 131 109 0,0587 4.49 101.386 0.02977 2 93 131.351 0,0586 4.47 101 573 0,02972 ( 84 ) DATES 1883. Direction du vent. Vitesse du vent. Pression réduite à 0°. Humidité. TEMPÉR ext. ATURE int. ÉTAT DE L’ATMOSPHI . j • Août 29 SO. 1-2 753.3 75 17.0 19.7 Couvert . Sept. 1 S. 2 738 9 01 18.5 20.4 Incertain . . . . 2 SO. 2 743.0 70 10 7 19.8 Pluie intermittente O O SO. O O 747.0 54 15.2 17.8 Vent violent . . . w 4 SO. 1-2 748.8 70 16.0 18.4 Pluie . : v o s. 0-1 753.0 67 13.5 17.2 Couvert . 6 SO. 1 752.3 70 13.6 17.3 Couvert . 1 7 SO. 1-2 753.3 73 15.0 17.6 Sombre . 10 SE. 2 754.7 77 14.5 16.8 Serein . 13 NNE. 1 756.4 81 13.4 17.4 Serein . 14 NE. 1 753.4 81 12.5 17.1 Serein . . . . . 17 SE. 0 739.1 93 16.8 18.0 Pluie . 18 SE. 0 758.1 92 13.5 17.1 Brouillard puis serei 1 19 NE. 0-1 751.9 83 11.0 17.7 Brouillard puis serei 1 20 NE. 1-2 749.1 72 14.5 18 3 Brumeux . . . . 21 S. 1-2 744.7 80 1 VJ V.' lo.o 18.2 Nuageux . ■■■ 22 S. 0-1 754.8 82 13.0 17.0 Pluie . 28 SO. 1—2 737.9 54 14.8 46.3 Pluie . r 29 sso. 2 739.5 90 44.2 15.4 Pluie ...... 1 «'ÿ Oct. 1 0. 1-2 748.3 88 13 0 14.6 Pluie intermittente J *' ’ 2 SO. 2 750.4 70 10.0 13.8 Pluie intermittente . O sso. 1—2 738.1 64 8.0 13.5 Couvert . .... J 4 SO. 2—3 730 2 . 70 9.0 43.4 Couvert . I V» 0 N. 0-1 753.8 90 8.0 12.9 Couvert faible pluie. 1 6 N. 1 762 7 86 88 13.3 Pluie. .... 8 NO. 0-1 764.0 82 10.2 13.5 Serein . 9 oso. 0-1 O 1 ej 1.0 86 10 2 142 Serein . . . . j 10 NE. 1—2 751.8 81 10.5 14.4 Serein .... J 11 NE. 0 # 754.0 91 8.6 13.8 Brumeux . . . J 1 4 12 ' NE. 1 750.0 89 10.8 14.4 Brumeux . . . . ... 13 NNE. 737.2 91 10.0 14.7 Brumeux, brouillard i 13 s. 2 749.6 79 12 2 43.0 Pluie . , ■ i , 17 SO. 2—3 752. 1 78 13.0 15.4 Couvert . ( 83 ) j, r. 0 le 1 air sec de l1 irateur. Poids de CO2. CO- en poids dans 40 000 d'air. 1 Vol ii me de l’a i r sec à 0° et 760n,m. CO- en volume à 0° et 760mm. CO2 en volume dans 10 000 d’air. 13.102 0,0570 4.02 102.154 0,02890 2.83 18.995 0 0834 4 90 99.780 0,03200 3.20 îO.^8 0.0383 4.30 100.705 0.02968 2.94 13.249 0.0380 4.40 102.267 0,02944 2.87 52.292 0,0845 4.88 102.146 0,03272 3.49 53.729 0,0394 4.45 103.411 0 03012 2.91 51.424 0,0594 4.48 103.171 0,03012 2.91 53.443 0,0648 4 88 103.192 0,03286 3.48 CM CO 0,0574 4.29 103.762 0,02911 2.80 54.100 0,0812 4.57 103.702 0,03404 .2.99 53.746 0,0715 u no 0.00 103.423 0,03626 3.49 43.225 0.0701 5.23 103.795 0.03535 3.44 44.610 0,0625 4.65 104.093 0,03169 3.04 33.104 0,0820 4.66 102.928 0,03144 3.05 32.204 0,0613 4.64 101.232 0,03108 3.03 31.468 0.0651 4.93 101 663 0,03301 3.24 34.075 0,0746 5.36 103.679 0,03634 3.49 31 393 0,0810 4.65 104.608 0,03103 3.05 32.249 0,0608 4.65 102.268 0.03083 3.01 33.428 0,0598 4.46 104.952 0,03033 2.93 33.268 0,0661 4.89 404.602 0,03352 3.20 32.865 • 0.0384 4.44 101.743 0,02961 2.88 34.463 0,0644 4.76 104.732 0,03266 3.41 36.715 0,0634 4.62 103.720 0,03200 3.02 37.846 0,0680 4.94 106.393 0,03148 3.23 37.088 0,0578 4.20 106.782 0,02934 2.74 36.297 0,0590 5.07 105.397 0,03509 3.32 35.148 0.0677 5.01 104 509 0,03433 3.28 35.938 0,0892 6.36 105.120 0,04523 4.28 35.927 0,0740 3.44 105. 444 0,03753 3.56 .35.950 0,0739 5.44 105.429 0,03747 O MW o.oo 35.226 0.0877 3.01 104.571 0,03433 3.29 434.593 0.0860 4.91 404.078 0,03347 3.21 ( 86 ) DATES Direction du vent. Vitesse du vent. Pression réduite à 0°. Humidité. TEMPÉRATURE ÉTAT DE L’ATMOSPHÈl J 883. ext. int. Oct. 18 SO. Uj ! CO 736.4 38 12.0 44 4 Serein . ' 1 19 so. 1-2 748.8 76 44.2 44.0 Couvert . jl 20 oso. 1-2 754.4 76 12.0 44.2 Pluie . J 22 SEE. 0- 1 753.4 85 80 12.6 Serein . j| 23 S 2 754.9 73 8.06 44.8 Serein . 24 so. 1—2 754.4 85 42.4 12 3 Pluie . 1 23 so. 1-2 752 1 83 44.8 44.4 Pluie . • 2(3 s. 1 756.4 66 43.0 44 6 Couvert . A 27 s. 4-2 757 4 86 10 4 44.5 Sereiu . 1 29 E. 0-1 759.5 90 10 9 43.9 Brouillard .... 1 30 NE. 0-1 762 4 74 9 2 43.7 Incertain . . . . 1 31 NE. 0 760 9 77 44.2 44,0 Incertain . Nov. 2 S. 0 737.4 80 7.0 42.3 Couvert . »> O SE. 0-1 755 9 83 4.5 44.6 Couvert . J V» O sso. 0- 1 747.0 79 70 44.7 Serein . Jl 13 so. 1-2 733.2 83 40.0 42.3 Nuageux . < i oso. 0-1 744.6 88 9.0 43.0 Pluie . 8 s. 1 748.8 70 9.4 42.6 Brumeux . 9 sso. 4—2 50 00 r— 84 8.0 43.7 Pluie ...... -1 10 s. 2-o 746.2 83 7.6 43.0 Couvert . . -16 SSE. 754 0 75 4.4 44 6 Pluie . 17 SSEO. 1 -2 754.3 63 4.0 44,6 Serein . ■ 19 SO. 1—2 755.8 74 7.8 44.6 Serein . •• - 20 SO. 2-3 754.2 79 6.8 10.9 Couvert . 4 21 sso. 2 rww VJ /oo.o 82 6.6 44.0 Pluie . . 22 so. 0—1 752.2 81 7.7 44.9 Faible pluie . 23 sso. 2 .750.2 86 . 7.9 13.2 Pluie . Faible pluie .... 24 s. 0—1 748.4 83 4.0 42.6 26 s. 2—3 744.0 80 40.4 43.5 Couvert . 27 sso. 0-1 756.9 85 6.0 44.3 Faible pluie .... 28 SE. 0—4 765.0 87 3.0 45.9 Serein . 29 s. 0 763.2 86 2.3 4 V* vj lo.D Serein . 30 1 s. 0 764.0 70 3.4 16.0 Serein . ( 87 ) si ils de l’air sec de aspirateur. r Poids de CO-. CO- en poids dans 10 000 d’air. Volu nie de l’air ser à 0° et 760mm. CO- en volume à 0° et 760mm. CO- en volume dans 10 000 d’air. 136.190 0,0616 4.53 105.318 0,03424 2.96 134.823 0,0640 4.36 104.258 0,03093 2.96 433.162 0,0740 5.48 404548 0,03753 3.61 136.319 0,0684 5.01 405.575 0,03453 3.26 136.763 0.0630 4.76 105.760 0,03296 3. 1 1 136.196 0.0849 4.77 403.247 0,03291 3.42 133.006 0,0690 3.44 104.702 0,03499 O 09 o.oo 133.833 0,0718 3.29 103.041 0,03644 3.46 136.034 0,0663 4.89 105.245 0,03372 3.20 136.882 0.0833 4.63 405.853 0,03210 3.03 137.341 0,0800 5.81 108.365 0,04057 3.80 137.088 0,0684 4 98 406.009 0,03453 3.35 137.300 0,0687 3.00 108.326 0,03484 3.27 137.643 0,0693 3.05 406.436 0,03524 3.39 133.686 0.0807 5.93 105.086 0,04092 3.88 132.776 0,0743 5.36 402.834 0,03616 3.50 434.683 0,0728 5.41 104.488 0,03692 0.00 133.718 0.0732 5.39 104.935 0,03742 O !CO « y.Ot) 134.933 0,0680 3.04 104.369 0,03448 3.29 434.968 0.0727 5.39 104.376 0,03687 3.52 437.282 0,0690 5.03 106.160 0,03499 3.29 434.929 0,0660 4.90 404.339 0,03347 3,20 437.649 0,0750 5.45 106.420 0,03803 3.56 437.733 0,0740 5 37 106.509 0,03753 3.58 438.097 0,0710 5.14 103.795 0,03600 3.36 436.763 0,0670 4.91 105.738 0,03398 3.21 435.388 0,0700 5.17 104.852 0,03550 3.38 435.614 0,0710 5.24 404.832 0.03600 3,42 433.700 0,0747 5.36 103.390 0,03636 3.51 433.899 0,0784 5.77 105.095 0,03976 3.77 136.080 0,0730 3.36 405.230 0,03702 3.51 436.374 0,0898 6.36 105.509 0,04554 4.29 433.860 0,0735 5.41 405.056 0,03727 3.54 ( «8 ) i 1 DATES i c Direction du Vitesse Pression réduite Humidité. | TEMPÉRATURE ÉTAT DE L’ATMOSPHEi 1883. ! du i int. à 0°. vent. vent. ext. 1 ! Déc. | 1 S. 2 756.2 82 4.0 12.8 Couvert ..... «.) SO. 1-2 744.9 81 5.6 13.2 Couvert et pluie . . U» O so. 0-1 752.9 83 1.0 12.5 Neige . 6 N. 0-1 754.0 gelé 1.3 13.9 Couvert . 7 10 NE. 0-1 0 764.8 759 2 gelé 85 —9.8 2.0 12.6 11.9 Serein . Brumeux ..... 1 8. 41 SO. 2-3 747.9 85 3.0 12.0 Pluie . . 12 NO. O 743.3 70 7 O 13.1 Serein . O i 13 SO. 1—2 752.2 82 5.0 14.6 Couvert . j ; 14 so. 1—2 747.8 92 11.0 17.0 Pluie . . 15 so. 2 750.8 83 5.6 1 1.5 Pluie . 17 i N. 0-1 756.9 85 1.2 13.3 Serein . I "C 1 1 ! 18 N. 0 759.8 gelé 1 .3 13.8 Couvert . i 19 N. 0—1 757.7 92 4.0 1 1,3 Couvert, puis pluie . 1 • 20 SO. 0-1 754 7 97 4.8 15.0 Brumeux . . . ■ . . 21 NO. 0-1 752.3 97 7.4 16.3 Couvert, faible pluie . ! oc) SO. 1 755.7 87 7.3 11.3 Couvert . . 21 0- 0 766. 4 68 0.4 9.3 Couvert ..... . 26 E. 0- 1 765.7 83 7.0 10.0 ' Brumeux .... ! 27 E. 0 762.3 87 3.1 10.5 Brumeux ' . . . i . 28 SO. 0 761.2 98 | 4.0 10.3 Brumeux .... 29 so. 0-1 759.7 80 | 3 0 10.0 Brumeux .... 31 E. 0 763.0 61 -0.7 V3 /.o Brumeux .... 1884 | Janv. 2 oso. 0-1 759.5 81 N’ M — 0.0 6.0 Quelques éclaircies . 1 , i ‘J x) 0. 0-1 7558 73 5.1 . 8.0 Couvert . . i 1 r 4 0 0 759.4 90 7.8 403 Serein ..... . i O 0. 0-1 757.7 87 7.5 14.0 Serein . . ] 7 NO. 2-3 753.3 78 7.8 41.0 Pluie . . ■ 8 NO. 0-1 759.0 91 5.6 12.2 Brumeux .... , 9 0. 0—2 762 7 87 6.3 12.0 Couvert .... . 1 10 NO. 0-1 764.6 81 7.8 12.3 Couvert . . | 11 NO. 2-3 754 3 54 6.0 12.0 Couvert . . : 12 N. 1 760.2 82 4.2 11.0 Couvert . j • ds de l’air sec de ispirateur. Poids de CO-. CO- en poids dans 40 000 d’air. Volume de l’air sec à 0° et 760mm. CO- en volume à 0° et 760mm. CO - en volume dans 40 000 d’air. 436.872 0,0780 3.69 405.912 0,03955 3.72 131.648 0,0772 5.73 104.100 0,03915 3.75 136.132 0,0933 6.96 405.577 0,04833 4.56 133.880 0,0739 3.44 405.063 0,03747 3.56 448.692 0,0800 o 77 407.254 0,0 '.057 3.77 138.071 0.0822 3.93 106.770 0,04168 3.89 133.886 0,0767 3.63 105.082 0,03889 3.67 134.386 0,0743 o.o3 103.914 0.03778 3.62 133.097 0,0728 3.39 404469 0,03692 3.52 132.782 0,0753 3.68 402.684 0,03829 3.72 134.903 0,0838 6.20 104.324 0,04249 4.06 136 763 0,0789 3.77 105.760 0,04001 3.80 137.011 0,0838 6.42 _ 103.950 0,04249 4.09 133.896 0.0735 3.40 405.324 0,03829 3.62 134.024 0,0828 6.47 403 639 0,04199 4.03 434.024 0,0792 3 90 403.645 0,04016 3.86 437.643 0,0721 3.24 406.487 0,03656 3.46 440.890 0,0770 3.47 408.955 0,03905 3.56 140.434 0,0767 3.46 108.608 0,03889 3.57 439.520 0,0750 5.38 107.895 0,03803 3.51 139.300 0,0781 5.64 • 107.720 0,03960 3.66 439.343 0,0736 5.43 407.735 0,03834 3.00 141528 0.0761 3.38 409,443 0,03859 3.53 141.726 0 0734 5.18 109.396 0,03722 3.39 439.306 0,0759 5,43 108.411 0,03849 3.55 438.984 0,0808 5.77 407.460 0,04087 3.79 437.330 0,0700 5.06 408.967 0,03350 3.34 437,520 0,0740 3.38 108.344 0,03753 3.52 437.867 0,0840 5.87 403.612 0,04108 o; 00 *4^ 438.653 0,0769 V? U U 0.00 407.220 0,03900 3.63 138.710 0,0773 o.o7 107.264 0,03920 3.64 437.076 0,0738 3.39 106.006 0.03742 3.52 148.83 4 0,0756 3.45 107.338 0,03834 3,56 ( 90 ) DATES 1884. Direction du vent. i Vitesse du vent. Pression réduite à 0°. Humidité. TEMPÉRATURE ext. int. I ÉTAT DE L ATMOSPHÈR Janv. 14 N. 0-1 761.8 83 5.4 12.5 Couvert . 1; 15 NE. 1 764.8 91 5.0 12.5 Serein . 1 16 N. 0—1 766.9 90 6.1 13.5 Brumeux .... J 17 N. 0 767.4 92 6.8 12.5 Bruineux . I 18 NO. 0-1 767.5 88 4.2 12.0 Couvert . 21 NO. 1—2 766.7 92 8.0 9.2 Brumeux . . . . 1 22 SSO. 2—8 761.7 83 5.2 11.5 Couvert . 24 SO. 3—4 752.0 54 V» V» 0.0 11.5 Pluie . 25 SSO. 2 748.5 77 2.3 11.0 Couvert . 26 SSO. 3—4 788.8 79 50 11.0 Couvert . ] 28 SO. 2-8 749.7 72 5.3 10.0 Serein . 29 SSO. 1-2 752 1 95 3.8 10.5 Couvert . 30 SSO. * > f)— -4 754.8 78 11.5 13.5 Couvert, faible pluie 81 s. 1 2 752.9 77 10.4 14.5 Couvert . ! Fév. i O SSO. 1 765.1 86 5.8 14.0 Couvert . 6 SSO. 0—1 761.9 85 • 3.4 14.0 Couvert . . j 7 SO. 0 759.4 — —0.8 14.0 Serein .... 8 SSE. 0 /oo.4 81 3.0 11.0 Nuageux . 9 SE. 1 750.4 82 6.8 12.0 Couvert . . 10 s. 0—1 747.7 83 10.0 13.5 Couvert . | 12 s. 1-2 756.5 77 6.3 44.0 Serein . ! i ° lo SE. 1-2 758.2 70 6.8 12.8 Serein . 14 SE. 0—1 758.5 88 7.0 13.0 Serein . , 16 NE. 1-2 758.2 — -0.8 12.5 Serein . 17 ENE. 0—1 757.0 57 —0.5 11.8 Serein . 19 ES. 1—2 753.1 84 6.0 9.0 Couvert . 20 SE. 1-2 753.8 68 6.5 1 4.0 Couvert . 21 S. 1—2 «o».« f ioo.4 75 5.4 14.0 Couvert . 22 S. 1-2 751.2 79 8.2 15.0 Couvert . . 28 S. 0—1 745.1 79 11.0 14.5 Pluie . 21 SO. 2- 8 746.1 77 6.6 13.5 Pluie . 26 0. 2 750 5 86 8.9 12.5 Pluie . 27 0. 0-1 7o4.o 83 -0.6 12.5 Faible pluie . . . jj 28 NO. 0- -1 f. 4 Of'). i1 87 —0.9 11.0 Couvert . : . ids de l’air se de aspirateur. c Poids de CO- CO- en poids dans 10 000 d'air. Volume de l’air sec à 0° et 760mm. CO- en volume a 0° et 760mm. CO- en vol dans 10 000 d’ i* 138.489 0,0805 5.82 106.861 » 0,01082 3.84 -143.630 0,078.' V» AO D.bo 107.221 0.03964 3.69 438.332 0.0800 5.77 107.126 0,04057 3.77 ZtZ OC lô 0,0810 5.84 107.668 0,04108 3.80 138.oo8 0,0790 5.66 107.913 0,04006 3.70 141.143 0,0769 5.4o 109.145 0,03900 3.56 138.783 0,0775 5.58 107.320 0.03930 3.65 436.972 0,0746 5.23 405.916 0,03631 3.42 136.640 0,0669 490 105.663 0,03392 3.20 134.802 0,0709 5.26 104.242 0,03595 3.44- 137.438 0,0660 4.84 106.280 0,03347 3.14 137.393 0,0697 5.07 106.399 0,03535 3.31 136.265 0,0747 5.48 405.373 0,03788 3.58 135.265 0,0748 V v* f) 0.00 104.598 0,03793 3.61 137.866 0,0805 5.84 106.611 0,04082 3.82 137.272 0,0630 4.60 106.452 0.03195 3.00 136.809 0,0742 5.42 105.794 0.03763 «>.00 437.946 0,0682 4.95 106 648 0,03458 3.24 136.354 0,0669 4.91 105.443 0,03392 3.21 134946 0,0644 4.78 104.353 0,03266 3.12 135 270 0,0689 5.06 105.377 0,03494 3.31 436.334 0,0681 4.96 406.499 0,03453 3.24 436.264' 0,0742 5.41 106 146 0,03763 3.53 137.479 0,0753 5.48 106.312 0,03818 3.64 138.093 0,0740 5.44 106.787 0,03600 3.36 438.709 0,0661 4.77 107.263 0,03352 3.12 135.769 0.0627 4.63 105 990 0,03179 3.92 136.067 0,0801 5.S8 105.220 0,04062 3.85 134.260 0,0712 5.29 404.132 0,03611 3.46 133.437 0,0745 5.56 103.496 0,03778 3.67 134.247 0,0633 4.71 104.422 0,03240 3.08 136.080 0,0696 5.12 105.230 0,03529 3.37 136.430 0,0616 4.51 105.808 0,03124 2.95 137.437 0,0736 u 0 vj 0.00 1 106.357 0,03732 3.50 TABLE DES MATIÈRES. Considérations générales Pages. 3 CHAPITRE PREMIER. HISTORIQUE DES QUESTIONS SOULEVÉES SUR LA COMPOSITION DE L’AIR ATMOSPHÉRIQUE. f . La proportion d’acide carbonique contenue dans l'air esl-elle la même en tous les points du globe? . 9 2. L'altilude a-t-elle une influence sur la proportion d’acide carbonique de l’air? . 12 3. La proportion d’acide carbonique est-elle la même sur les mers et sur les continents? . 14 4. La proportion d'acide carbonique varie-t-elle avec les saisons? . . 13 o. La proportion d’acide carbonique est-elle la même le jour et la nuit? 17 6. La proportion d’acide carbonique varie-t-elle avec la température? . 19 7. La proportion d’acide carbonique varie-t-elle par les temps de pluie, de neige, de brouillard? . ib. 8. La proportion d’acide carbonique varie-t-elle avec la direction du vent et avec son intensité? . 21 9. Les sources locales d’acide carbonique augmentent-elles d’une ma¬ nière sensible la proportion de ce gaz dans l’air? . 23 CHAPITRE IL RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 1. Proportion moyenne de l’acide carbonique contenu dans l’air de Liège. 26 2. Variations de la proportion d’acide carbonique de l’air de Liège . . 55 3. La proportion d’acide carbonique varie-t-elle avec les saisons? . . 38 ( 94 ) Pages. 4. La proportion d’acide carbonique est-elle la même le jour et la nuit? 38 o. La proportion d’acide carbonique varie-t-elle avec la température? . 39 0. La proportion d’acide carbonique varie-t-elle par un temps de pluie? -40 7. La proportion d’acide carbonique varie-t-elle avec la direction du vent et avec sou intensité? . 41 8. La proportion d’acide carbonique varie-t-elle avec la pression baro¬ métrique? . 43 CHAPITRE III. MÉTHODE SUIVIE POUR LE DOSAGE DE L’ACIDE CARBONIQUE DE l’.AIR. Description de l’appareil employé . 48 Préparation de Peau de baryte et de l’acide chlorhydrique destinés à l’essai alcahinetrique . 50 Essai alcalimetrique ■ . 31 Maniement deJ’appareil. Pratique de l'analyse . 32 Justification de la méthode d’analyse adoptée. — Sou degré d'exactitude. 60 A. De la vitesse de circulation de l’acide carbonique par les tubes bar¬ bote urs . ib. H. De la dessiccation de Pair servant au dosage de l’acide carbonique . 64 C. Le caoutchouc dissout de l’acide carbonique . 70 D. Expériences à blanc. Propriété de la baryte de se concentrer sur le verre . 71 Annexe au chapitre II. — Tableaux exprimant, dans l’ordre chrono¬ logique, les résultats de chaque analyse . 73 ÉTUDE LEXICOLOGIQUE SUR LES POÉSIES DE G1LLON LE MUISIT (PRÉFACE, GLOSSAIRE, CORRECTIONS) PÂR M. Aug*. SCHELER MEMBRE DE L’ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE 1 Présenté à la Classe des lettres le 9 juin 1884.) Tome XXXYÏL a PRÉFACE. Feu notre confrère le chanoine De Smet nous a le premier mis à môme d’apprécier Gillon le Muisit, abbé de SMVIartin de Tournai, en tant que chroniqueur latin; à part quelques pages insérées, en 1839, par A. Dinaux, dans « Les Trouvères de la Flandre et du Tournaisis (pp. 220-225, 227-234) », il était réservé à M. le baron Kervyn de Lettenhove de nous le pré¬ senter comme poète, ou, selon l’expression du temps, comme faiseur français. Les deux volumes publiés récemment par le secrétaire de notre Commission académique des grands écri¬ vains * augmentent d’un nom de plus la longue série de productions littéraires nationales éditées par les soins de cette Commission, et ils ne sont, certes, pas les moins dignes de captiver l’attention des lecteurs de nos jours qui s’intéressent au mouvement des lettres en Belgique. Nous y voyons un personnage richement doué et appartenant aux hautes sphères du monde ecclésiastique épancher cordialement les pensées sereines ou sombres d’une âme vive et sensible, dérouler le tableau du milieu spécial où il coulait les derniers jours de sa 1 Poésies de Giües ii Muisis, publiées pour la première fois d’après le manuscrit de lord Ashburuam. Louvain, 1 882 . 2 vol. in-8°. vie, en une enfilade de poèmes composés non pas, comme on a dit, dans son rude patois tournaisien, mais en excellente langue d'oïl de son époque. Pour être revêtue, comme celle de son compatriote Philippe Mousket, du costume picard — qui jadis était dans le Nord autant en cours et en estime que, dans d'autres régions, les dialectes Normand ou de l’Ile de France — la langue de Gillon le Muisit n’en méritera et ne sollicitera pas moins l’intérêt des littérateurs et surtout des philologues proprement dits. Elle reflète strictement, dans les moindres détails, les règles et les allures qui distinguent la période de transition dans laquelle cet auteur a écrit; elle est conforme au génie, à la physionomie que tout romaniste expérimenté doit s’attendre à rencontrer chez un écrivain cultivé vivant dans le Tournaisis pendant la seconde moitié du XIIIe et la première du XIVe siècle. Je le répète, tout en parlant walesc, notre Gilles n’en parle pas moins un français relativement pur et normal. Représentant au sein de l'Académie particulièrement la branche scientifique qui a pour objet la langue comme instru¬ ment de la pensée, je sortirais quelque peu de mon rôle si je m’étendais ici soit sur la vie et les mérites de l'abbé de Saint- Martin, soit sur le rang qu’il convient de lui assigner parmi les poètes de son siècle. D’autres d’ailleurs ont déjà abordé les questions biographiques et, quant au côté littéraire, l’éditeur lui-même a abondamment exprimé l’impression que lui a laissée la lecture du trouvère tournaisien. La tâche que j’ai cru devoir assumer en présence de la nouvelle publication de notre Commission étant circonscrite par l'intérêt qu’elle est appelée à éveiller dans le cercle, de plus en plus grandissant, des inves¬ tigateurs de la vieille langue d’oïl, je restreindrai à un bien petit nombre de remarques mon sentiment personnel sur la poésie de Gillon le Muisit. Sans se désintéresser des choses et des jouissances mon¬ daines, ce prélat promène sa muse essentiellement dans la sphère ecclésiastique, sur le terrain de la vie monastique ; il nous étale de préférence les hommes et les choses qui, durant une longue carrière de moine et d’abbé, se sont journellement présentés à ses regards, le plus souvent des tableaux peu édi¬ fiants et révélant la profonde décadence de la religion parmi ceux-là mêmes qui en portaient l’habit. Cependant cette poésie, qui prend parfois le ton et les allures de la satire, n’épargne pas les régions profanes, les maintiens et les cou¬ tumes de la société siécleuse. Dans tous ces domaines le vieil¬ lard aveugle — on sait que c’est une cécité passagère qui l'a rendu faiseur 1 — exerce sa censure. Toutefois, la rigueur de sa critique est tempérée par la douceur de son caractère, la sévérité de ses réprimandes vient souvent s’émousser contre l’aménité de sa nature. Tout cassé par l’âge qu'il est, tout attristé par l’isolement où le plaçait la perte de la vue, Gilles n'a pas renoncé à la sociabilité et au commerce de ses amis ; il n’est pas devenu un morigéneur bilieux, grincheux, gro¬ gnard. S’il est çà et là souverainement ennuyeux par l’effet d’une prolixité excessive et d’un manque de suite et de clarté dans l’enchaînement des idées, toujours, à côté d'un jugement *■ Il avait 80 ans quand il se mit à rimer : Quant à Dieu pleut que T’eue perdue me lumière, Cheste cose devant me vieunt toute prumiere, Que tous seus appresisce de rimer le maniéré; A premiers me fu dure, mes or m’est plus legiere. (Il, “226. 19-22). mûri par l’expérience, il laisse percer l’homme bienveillant, humain, ami de bonne et joyeuse compagnie ; tout en dirigeant sa verve contre le sexe, à propos de son luxe effréné, de ses écarts de toilette et de conduite, il se trahit plus d'une fois comme n’ayant pas dédaigné les devoirs de la galanterie. Quant au fond de sa poésie, à la pensée intime qui l’anime,, le souffle qui la vivifie, je n’oserais affirmer que notre bon abbé ait franchi de beaucoup le champ de la banalité; il s’effor¬ çait, sans doute, à ramener dans le cloître l’esprit de discipline qui y faisait défaut, mais il ne s’élevait pas assez haut pour remuer les cœurs, ennoblir la pensée, faire fructifier la dévo¬ tion et le renoncement au monde. Dans ses diatribes contre la corruption du siècle la note dominante reste constamment ce refrain : « Amendez-vous afin que la mort ne vous surprenne et que la colère de Dieu ne vous frappe ». Ses théories sociales reproduisent fidèlement la loi tracée par l’Église, mais en ce qui touche son sens moral, il 11e paraît guère avoir éprouvé les jouissances du bien pour le bien, ni l’horreur du mal pour le mal; on ne se sent point ému, en le lisant, par les aspira¬ tions désintéressées d’une âme affranchie; ses filandreuses analyses des péchés capitaux ne visent qu’à fonder la vertu sur le dilemme vulgaire : châtiment ou récompense, enfer ou paradis. En dépit de ces faiblesses et du niveau peu élevé où atteint son imagination, les compositions de l’abbé de Saint-Martin, envisagées au point de vue du style, 11e sont nullement dépour¬ vues de quelque attrait; 011 y trouve des pages pleines de mou¬ vement et de vie ; les dictons et proverbes, largement semés sur tout l'ouvrage, communiquent à celui-ci de la couleur et du trait ; les vers sont généralement coulants et aisés ; bon nombre de quatrains se distinguent par une frappe remarquable et jet¬ tent même de l’éclat. Aussi bien l’auteur lui-même nous apprend que sa muse s’est formée et trempée à d’excellentes sources. Parmi ses lectures il cite d’abord le Reclus de Moliens, le Roman de la Rose, un trouvère tournaisien, le frère mineur Jaques Du Roschet ; puis passant aux poètes vivant encore et dont il admire le talent, il mentionne successivement Guil¬ laume de Machault (« si fait redolent si que bausme »), Phi¬ lippe de Vitry et son frère, Jean de la Mote (l’auteur du Regret Guillaume que j’ai publié) et enfin Colart Haubiert (« S’il n’est letrés, s’est boins fasières ») R Nous constatons donc chez l’au- 1 Guillaume de Machault est, on ne saurait en douter, le grand lyrique bien connu qui mourut en 1577. Quant à Philippe de Vitry et son frère, je les ai vainement cherchés dans l’Histoire littéraire; j’ai rencontré cependant, dans l’analyse d’un manuscrit du commencement du XVe siècle, provenant de la bibliothèque de Firmin Didot (Catalogue, juin 1881, p. 55), placée entre celle de Jehan de Meung et Guill. de Machault la mention d’un Philippe de Vitry « qui trouva la manière de motès et des balades et des lais et des simples rondeaux ». Colart Haubiert n’est pas autrement connu que par notre auteur. Il le cite à deux reprises, d’abord (I, p. 89) à la suite des noms que je viens d’énumérer, avec la remarque : Esprouvés est par lies chieres Es puis, là on l’a couronnet Ou l’estrivet capiel donnet; puis (II, p. 294) dans la biographie rimée de l’évêque de Tournay, Andrieu de Florence, comme ayant composé un dit sur le même personnage. Au sujet de Jehan de le Mote , je ne veux pas laisser échapper l’occasion d’ajouter à ma préface de son Regret Guillaume un renseignement que jè n’ai acquis que depuis que je l’ai écrite. Ce poète s’est révélé lui-même, par un acrostiche, comme l’auteur du Parfait du Paon, une des continuations du Roman d' Alexandre, composée en 1540. (Voy. la préface du Mis de la Grange à son édition de Hugues Capet, p. xvui.) teur des Méditations, des Lamentations et des autres poèmes nouvellement mis au jour par notre honorable confrère, un esprit enclin de tout temps à la culture des lettres et les œu¬ vres ou, comme il dirait, li fait de l'octogénaire font pressentir ce qu’il aurait pu produire en pleine virilité. Mais passons à la langue, le seul côté des œuvres françaises de l’abbé tournaisien qui me concerne et qui fait l’objet de ce travail. Gilles li Muisis était enfant de Tournai; à part un court séjour à Paris, où il fréquenta les écoles, il n'a jamais cessé d’habiter sa ville natale. Aussi ne parlait et n’écrivait-il que dans l'idiome de sa contrée, le picard ; le texte de ses poèmes est d’outre en outre empreint de ce cachet local et représente ce dialecte dans tous ses caractères distinctifs, aussi bien en ce qui touche le vocabulaire que sous le rapport des particula¬ rités phonétiques et grammaticales. Naturellement on remarque, dans l’unique manuscrit qui nous l'a conservé, comme dans tous ceux de l’époque, une grande fluctuation dans l'ortho¬ graphe; le même son y apparaît noté par des lettres variées; mais, en définitive, le manuscrit qu'a fait transcrire le baron Kervyn se distingue par sa correction relative. Pour les varia¬ tions graphiques, c’est aux éditeurs' qu’il incombe, pour peu que l’intérêt d'un livre le vaille, de rétablir Puniformité rompue par la routine, comme il leur incombe aussi de réparer, dans la mesure du possible, les négligences et les iapsus dus à l’étourderie des copistes L 1 Les scribes étant souvent des clercs mieux ferrés en latin qu’en langue vulgaire, il faut leur passer bien des bizarreries d’écriture et par-ci par-là de légères infractions à la grammaire. ( VII ) Les particularités de la forme picarde ont été, dans ces der¬ niers temps, exposées à diverses reprises par des savants for¬ més à bonne école; ce serait surcharger oiseusement ce livre que de le faire à mon tour. Aux chapitres spéciaux des grammaires, aux monographies et aux articles de revue consacrés à ce sujet dans ces der¬ nières années, sont venues se joindre en dernier lieu deux dissertations doctorales allemandes ayant trait à l’idiome de Tournai et de la langue de Philippe Mousquet en particu¬ lier t, et en outre un mémoire analogue publié par la Société historique et littéraire de Tournai en 1882 et dû à un élève de l’Ecole des Chartes, né ou ayant résidé à Tournai, M. Ar¬ mand d’Herbomez; ce dernier travail est fondé sur l’examen scrupuleux d'une trentaine de chartes écrites en cette ville de 1207 à 1292. En présence de cette abondance de renseignements relatifs à la phonétique et à la grammaire suivies par un poète tour- naisien du XIVe siècle, j’ai cru pouvoir limiter mes observa¬ tions philologiques sur le parler de Gilles li Muisis à la partie îexicologique. L’objet principal de mon mémoire sera donc le relevé de tous les faits de cette nature qui, à un titre quel¬ conque, ont dans le cours de ma lecture sollicité mon atten¬ tion : toutefois j’ai inséré, en les rangeant à leur place alpha¬ bétique, quelques rares articles ressortissant au domaine de l’orthographe, de la phonétique ou de la flexion. 1 Schwake, Yersuch ciner Darslellung ch-r Minidarl von Tournay im Miltelalter. Halle, 1881. Link, Ueber die S proche der Chronique rimée von Philippe Mousket. Krlangen, 1882. ( VIH ) En un mot j’ai élaboré, et je viens humblement présenter à la Classe — en quelque sorte pour payer le titre dont elle vient de m’honorer — le Glossaire de Gillon le Muisit, comme il y a deux ans son associé lui avait soumis et lui avait fait agréer celui de la Geste de Liège. Mon glossaire ne sera pas, je l’espère, considéré comme une doublure de celui qui se trouve annexé aux volumes publiés par M. le baron Kervyn. Tout en visant à le compléter et à le rectifier, il n’envisage que l’intérêt de la science. Qu’on veuille bien le croire, ce travail n’a point été provoqué par un bas mobile d’amour-propre, dans l’intention secrète d’éclipser celui de mon savant confrère. Aussi quand, loyalement, je fis part à celui-ci de la tâche que je m’étais posée, il y fit un gracieux et encourageant accueil. Et d’ailleurs, n’a-t-il pas lui-même appelé la révision de son œuvre en écrivant ces lignes aussi dignes que modestes? « Ce glossaire n’a d’autre but que de » dresser un inventaire, assurément fort incomplet, de cer- » taines locutions et de certaines formes grammaticales en » usage à Tournay au milieu du XIVe siècle. Peut-être don- » nera-t-il lieu à quelques rapprochements intéressants et » l’érudition des philologues pourra rectifier et interpréter les » mots qui auraient été mal lus ou mal compris 1 ». Ce n’est donc pas pour céder à un esprit de critique qu'à mainte reprise je me suis séparé carrément, et peut-être même avec quelque sévérité, de l’auteur du glossaire publié; c’est bien plutôt pour répondre à sa propre invitation. L’accueil des vocables dans mon relevé à moi a été déter¬ miné par diverses considérations : rareté du mot, absence ou 1 T. II, |>. 507, note. différence d’interprétation dans le gigantesque travail qui s’appelle le « Dictionnaire de l’ancienne langue française par Godefroy 1 , signification ou application curieuse ou peu commune, forme douteuse ou suspecte, méprise d’explication commise par divers (moi-même compris), découvertes ou conjectures étymologiques. En dehors du lexique, l’intérêt philologique qui s’attache aux œuvres françaises du prélat tournaisien me commandait encore un autre labeur : c’est l'assemblage des principales corrections à faire subir au texte publié, soit pour en éclaircir le sens et prévenir les méprises, soit pour redresser des erreurs de grammaire ou de syntaxe. Cette seconde partie de mon travail repose exclusivement sur mon appréciation personnelle, fondée sur un long maniement de ces choses; elle aurait considéra¬ blement gagné en sûreté et en autorité, s'il m’eût été loisible d'inspecter le manuscrit original et de faire la part entre les fautes imputables au premier scribe et celles qui pourraient être le fait du copiste dont s’est servi l’éditeur. J’ai naturelle¬ ment exclu une foule de redressements de moindre impor¬ tance tenant surtout aux mauvaises habitudes graphiques du scribe; je ne me suis pas astreint non plus à recueillir tous les cas de la même faute et j’ai laissé en dehors les rectifications à faire déjà signalées dans PErrata de l’éditeur. Le plus grand nombre de mes corrections sont fondées sur des vices de 1 Ce Dictionnaire en est arrivé, au moment oh j’écris, à sa 32e livraison (dernier mot : fildron). L’auteur n’a pu tirer profit des poésies de Gilles li Muisis qu’à partir du mot esconse. Malheureusement il n’a pas tenu compte des vocables absents dans le glossaire publié par l’éditeur. lecture, de grammaire, de versification et surtout de ponc¬ tuation. Les lecteurs entendus jugeront s’il ne m’est pas trop souvent arrivé de pécher moi-même en réprimandant mon prochain. En terminant cette préface, je prends occasion de me récrier contre l’usage, trop répandu parmi nous, d’appliquer notre accentuation moderne — j’entends par là l’emploi des signes diacritiques actuellement observés — à la publication des textes du moyen âge. Ces textes n’étant pas toujours destinés à être lus par des linguistes de métier (ceux-ci peuvent s’en passer), je ne suis pas partisan de l'absence absolue de ces signes, mais j’exige des éditeurs qu’ils les emploient discrète¬ ment, consciemment, c’est-à-dire sachant si les signes appli¬ qués , répondent bien à la prononciation de fauteur ou du scribe dont ils se chargent de reproduire les écrits. La science paléographique doit en cette matière être consultée, et les éditeurs ne sont plus admis de nos jours à se laisser aller à cette absence de principes régulateurs que trahissent leurs publications ; on la pardonnait volontiers il y a trente ans encore, mais elle blesse aujourd’hui tous ceux qui ont le sens de la méthode scientifique. Le point que je signale ici ne concerne pas seulement l’impression des œuvres du Muisit , mais bien d’autres ouvrages, officiels ou non, mis au jour parmi nous. Comment le philologue contemporain ne s'offus¬ querait-il pas de rencontrer constamment jovène, ordène , virgène, tandis qu’il est su par tout étudiant en science romane que dans ces mots cet e, pourvu d’accent, était purement tra¬ ditionnel et tout ce qu’il y a de plus muet, comme le prouve d’ailleurs leur emploi en versification? Qu’est-ce qui autorise à écrire périr, férir , plutôt que périr, férir? Si Gilles eût pro¬ noncé férir , il ne se serait pas permis de dire au besoin frir (que j’ai rencontré trois fois). Toutes les grammaires nous enseignent que le latin nom. âbbas et acc. abbâtem se francisent resp. par âbbes , cas-régime abbet. Pourquoi donc, contrairement à la vérité historique et aux règles métriques, le vocatif dans abbés (II, 196. 7 et pas- sim)? Dans les bons temps de la langue d’oïl, trouver fait à l’indic. présent troeve ou trueve (prononcé treuve ), ouvrer fait oevre; comment fausser la prononciation au point d’orthogra pilier troève, oèvre, comme si ces mots était trissyllabiques? Pourquoi alors ne pas écrire aussi je vo'elle (veuille)? Aujour¬ d’hui encore mourir fait il meurt, ils meurent, mais ancien¬ nement eu était noté par oe ou ue; n’est-il donc pas bizarre de rencontrer meur en t sous l’accoutrement muèrent ? Et tant de faits de ce genre. Reporter au XIVe siècle notre mot communé¬ ment, qui devrait meme être expulsé de notre langue actuelle, est un choquant anachronisme; les anciens disaient commu¬ nément, comme on dit encore aucunement, et non pas aucune¬ ment. Nous aurions préféré à ces accents prodigués à tort et à travers, l’emploi du tréma , qui fait absolument défaut dans l’édition de Gillon le Muisit ; il aurait pu guider le lecteur inexpérimenté dans bien des cas. Ainsi, à première vue, il l’aurait empêché de lire rauner au lieu de ramier; de lire meure, peur eus , eue dans les cas où il faut lire meïire, peüreus , eïie, et vice-versa, car l’auteur se sert, pour ces mots comme pour beaucoup d’autres, suivant les directions du rythme, de la forme pleine aussi bien que de la forme contracte. ( XII ) En déposant ce travail, je n’ambitionne qu’une chose: c’est que par les romanistes de l’étranger, comme par mes compa¬ triotes appréciateurs de ces études , il soit jugé digne de la science que je professe et utile à l’affermissement de son crédit trop souvent encore méconnu. Ixelles, 9 juin 1884. A Abecr, désirer vivement; mais quid I, 27.8, où l’auteur dit de ses péchés : Nuis n’en poroit, voir, faire nombre, Je n’en abce mie men umbrc, 11 est ainsi en veritet. Je n’en saisis pas le sens précis ; le vers d’ailleurs est altéré et a une syllabe de trop. On peut, pour mettre le vers sur pied , effacer le préfixe et lire bée (lre pers.) , avec le sens « je regarde ». Le poète exprime, je pense, l’idée que ses péchés lui font avoir peur même de son ombre. — A l’errata l’éditeur corrige a béé', mais cela ne rétablit pas le rhythme ni n’éclaircit le sens. Abfmc, mystère, I, 308. 4; 317. 5 : Par les jugemens Dieu qui sont tout com abîme . -aille, -ible. Dans ces finales on remarque à la fois la résolu¬ tion de b en u (ou eu) et le maintien du b. Je trouve d’un côté les formes paisieule (paisible), I, 164. 2 (hors rime), puis pe¬ ndule, tenaille , parmenaule (tous les trois, ainsi que faille = fable, à la rime du même quatrain), I, 245) ; d’autre part des quatrains entiers rimant en able , ainsi, I, 292. Je ne sais donc à quoi me résoudre pour la prononciation de l’auteur. Tome XXXVII. 1 Abonne, abomination, I, 178. 3 ! Toutes coses mundaincs leur estoient abonnies ; 284. 19 : Ce sont celles et chil qui font trestous abomes. Cp. 306. 9; 323. 13; II, 99. 18. Le glossaire donne erroné¬ ment à la forme abonnies (simple variété orthographique de abomes) la valeur « abominable » ; notre mot est le subst. verbal de abomer , détester (I, 304. 7). Abuser, sens absolu, 1° faire abus, 1, 267. 14; 370. 12; 2° s’égarer, se tromper, I, 98.28; 341. 20. — Subst. abus , I, 267. 16; abusage, 275. 6; ÏI, 9. 8; abusion , II, 30. 13 ; 63. 18. Acauler, voy. canle. Accesseur, forme altérée de assesseur , conseil, avocat, I, 257.12; II, 146. 17. Il faut noter, toutefois, que la latinité du moyen âge employait confusément, sans variation de sens, accessor et assessor. Aeeort, 3e pers. sing. ind. prés, de accorder , irrégularité commise par concession à la rime, I, 203. 11 : Li boins cuers as boins yoels toutes heures s’accort. On peut au besoin y voir le subjonctif, amené sous l’influence de fâche au v. préc. Aerourscr, faire courir, II, 216. 15 : Les kevaux estahieus puet on mieus accotirser. Le gloss, dit : « maîtriser ». — Mot omis dans Godefroy. * Aecurer i, prendre soin (selon le gloss.), II, 3. 13 : Vint et un poins y trouve, quant au conter m’accure. Le verbe s accurer n’existe pas; il faut lire mac cure (= mets 1 Les vocables, en tête d’article marqués d’un astérisque sont ceux que je juge avoir été introduits erronément dans le texte. cure). L’expression mettre cure (s’appliquer à) est de tous les instants et la lre pers. indic. prés, de mettre , pour notre dia¬ lecte, est mac (cp. au subj. mâche cure , I, 255. 9). Acliainmcc, mauvaise forme (isolée) pour achesmée ou ache- mée (parée), II, 32. 19. Achevcur (cp. lat. consummator) , à peu près dans le sens de « faiseur habile », I, 87. 25 : De Bochet le frere meneur, Au bien faire grant achevcur. Acomplir (acomplier, 1 , 29. 23, est vicieux); impf. subj. acomplesissent , I, 215. 8. Acouter à qqcli. ou qqn., en tenir compte, en faire cas, II, 13. 5 : [Tout le monde vise à dépasser les autres en richesse] K’à leur vesins ne puiscent nulle riens aconter, II, 215, 18 : Et petit acontès as honneurs, à l’avoir. Cp. I, 365. 4; II, 263. 12. — Aussi construit avec de, H, 46. 21 : Homme n’acontent mais de laides ne de bielles. Acroire à qqn., s’en faire le débiteur, I, 115. 21; 196. 8; sens absolu, prendre à crédit, I, 243. 22; II, 68.6. Acüer, rendre aigu, d’un type latin * acutare (non pas de acuere , comme dit le gloss.); au fig., aiguiser, exciter « le sens », I, 53. 8; 195. 26; 206. 7; II, 19. 7; 182. 1. Acuffardir, voy. cuffart. Ademestir, familiariser, fig. mettre sur le ton de fami¬ liarité, d’égalité, II, 272. 1 : Li siècles les a tous si bien ademestis Que nuis ne connoist mès vilains, frans ne maistis. De domeste, demeste = domesticus. — Godefroy n’a que la forme adomeschier. Adevancier, surprendre (en parlant de la mort), I, 383. 26 : Fols est qui tant atend que li mors Vadevance. Dans le même sens aussi avancier. Adeviuer, faire des suppositions, gloser, II, 121. 28 : Sour eaus et sour lor biens on adevinera. Adiercliier (autre forme de adrechier , adresser, type latin : ad-directiaré) , sens absolu, réussir, bien venir, venir à point, I, 229. 4 : Toutes n'adiercheîit mie par ces cntis les entes; II, 273. 9, opposé à falir : [On voit...] Mainte fois adicrchicr et falir les pcutures. Part, adierchiet , instruit, savant (non pas, comme dit legl., « plein de droiture »), II, 282. 14. Adiiivention, invention, nouveauté, I, 275. 14; 288. 15; 354. 15, etc. — - Lat. adinventio (Vulg.l Adiré, faire des remontrances, répliquer, II, 213. 20 : Toudis adiré sevent à ce que nous disons. Cp. mon gloss, des Poésies de Froissait, s. v., et pour un autre sens de ce verbe, celui des Chron. du même auteur. Adodemiué = caressé, dodeliné , II, 264. 2 : lestre voel, che sachiés, bien adodeminés. Godefroy a dodiminer. Nous disons aujourd’hui dodiner ou dodeliner. Adosser, litt. mettre à dos, de là rejeter, renoncer à, renier, I, 147. 25 : Et le siecle malvais dou tout adosseroienl. La traduction par « combattre » et, encore plus, l’étymologie adorior sont absolument fautives. Adouber (à /’), à la toilette, II, 34. 18. Adours (plui\), toilette, II, 2o. 22; 30. 24; 174. 20, etc. — Je relève ici ce mot, qui vient de adourner comme atour de atourner, parce que God. Y a placé par mégarde sous adoub. — Au v. I, 346. 26 : Trestout leur adourner ont significations. Corrigez adour, selon l’exigence du mètre. Afant ou a fiant , enfant; cette forme dénaturée et exception¬ nelle n'apparaît que trois fois : II, 26. 20; 78. 10; 104. 1. Aflfadâ. affaibli, II, 31. 9; 176. 4; 183. 24. Aussi enfadit (vov. c. m.). «/ • Affait, II, 170. 7 : Se voit on gens morir boins et malvais affait. L'éd. traduit : « frappés de mort ». C’est une erreur, le mot représente à ■ fait, locution affirmative bien connue. * Aflïirer (s?), d’après le gloss. = s’affliger. 11 suffit de citer le passage, pour ranger ce terme parmi les fictions de l’édi¬ teur ; I, 29. 3 : Et kantes fois ies renkeüs, Se tu le ses, tu le dois dire De cuer dolant et t’y afflire. Afflire est, comme dire qui précède, un infinitif et la bonne forme du lat. affligere ; le moderne affliger ne date que du XVIe siècle. — Part, passé afitit , I, 14. 20. Affrant, forme syncopée de afférant (comme prece de perece , paresse), I, 361. 1; II, 31. 13. — L’infinitif n’est pas afferer, comme dit le gl . , mais afferir. Affroutct — efirontet , II, 286. 31. Affruiiicr = affirmer — affirmer, II, 193. 20. — Pour e changé en a sous l’influence de m, cp. les anciennes formes prumier, fumelle , etc. A forain est non pas l’opposé, comme pense Féd., mais le synonyme de cleforain, extérieur, étranger; les signeurs aforains , I, 288. 9, sont les seigneurs séculiers opposés aux spirituels. Agoriiiie, arithmétique (= lat. algorismus ), II, 4. 6. Alunit. Il, 3. 22 : Par dés sont maint ami pluseurs fois ahaiil. Non pas « portés à la haine » (le verbe aatir ou aliatir n'est pas connexe avec hoir), mais « portés à la colère, irrités ». Cp. Il, 66. 6 : Les gens de tous estas à trestous les aliatent. Ahatir est synonyme de àirer. * Ahaviules (les tieres), II, 82. 12; mot impossible; c’est une faute de lecture p. ahanaule (labourable). Ahireter, rendre propriétaire, I, 143. 20 : On soloit voir jadis religieus diter (= enrichir) De grans possessions, de biens ahiretcr. La rime oblige à préférer la forme concurrente aheriter. — Notez que dans ce verbe, comme dans hiretage (bien immeu¬ ble), l’idée d’hérédité s’est effacée. -ai -5 cette ancienne diphthongue, dans le système phoné¬ tique et graphique du Tournaisis, est devenue la doublure de IV ouvert. Ainsi l’on trouve niait, rikaice , proumaisse , nait , dame-laite , mailer , etc., alterner avec met (de mettre ), rikece , promusse, net , damelete , meler (p. mesler). — Parfois aussi ei : teiche (= taiche , teche), bl-eiche — bleche, blesse-. Ail, agi, ail, II, 26o. 20 : J’ai les deus ioex moult tenres, se me nuyroit lumière, Âyl , vins tasters et veillers, feves, feus et fumiere, Le second vers est fautif; pour le redresser, je corrige taster et veilles. L’abbé énumère les choses contraires au régime que lui commande l’état de ses yeux ; il faut donc prendre ail dans son sens naturel. Cela ressort clairement d'un passage précédent (263. 3), où l’auteur dit qu’au fort de sa cécité l’ail ni les oignons ne lui étaient pas défendus. — Comment l’éditeur s’est-il vu amené à interpréter notre agi par « oui )>? Air ta ii. II, 263. o : D’aus, d’ougnons et d ’airuns. — L’éd. y voit le flam. ajuin (oignon); c’est une erreur. Àirun est identique avec aigrun , qui est dans Ménage et Furetière (voy. aussi Hécart , Dict. rouchi-franç. vv. airun , erun) , et répond à it. agrume , herbage aigre, acide, salade. — Omis dans Godefrov. «/ Aistre, autre graphie de estre, foyer, I, 160. 12; 168. 16; 194. 23; II, 114. 27 : Je ne suv mie dignes de ramonner leur aistre . Il faut séparer ce mot de aire (— lat. atrium ), qui signifie « espace ou enclos environnant le moutier » , portique, cimetière; I, 366. 7; 377. 18; II, 77. 5; 92. 2; 263. 23. Le gloss, a négligé cette distinction. Alekier (- cier , -chier), allécher, affriander, I, 20. 30; 193. 27 ; 281. 19, etc.; réfl., s’al. de qqch. , y prendre goût, I, 138. 20; 276. 18; 297. 14; 331. 28, et passim. — La forme picarde alekier affaiblit singulièrement le crédit ac¬ cordé à l’étymon allectare , généralement invoqué pour allé¬ cher. Celui-ci convient sans doute pour Lit. allettare , mais le thème lek dans alekier ou alechier ne peut être que celui du bas-lat. lecator (fr. lechëeur ), séducteur, corrupteur, et appar¬ tient à la famille des mots germaniques lecker , gourmand, etc. (voy. Diez, v. leccare , p. 190). Aletier, allaiter, fig. I, 103. 28 : De leurs boines doctrines les alattenl ke mere; II, 183. 19 : Par vos bielles paroles, dames, vos m 'aletiês. Les rimes haitiés , gaitiés , affaitiés assurent la leçon donnée et ne permettent pas de songer à aleciés = alekiés (alléchez . Mais ce qu'il faut carrément rejeter, c’est la traduction « excuser» du gloss., fondée sur les soi-disant synonymes « aleter, aleuter », que personne ne connaît. Aleaiclie, subj. de alever , 11, 84. 22. *Aloer, loger (gloss.), I, 74. 29 : Cornent li mors jour et nuit vellc El cornent forment se travelle De chiaus et cheles aloer Qui Dieu et vous doivent loer. Je lis, conformément à la règle de l’ancienne syntaxe, à loer , tout en accordant à loer (lat. locare ) le sens « placer, loger ». Aloir, chemin, galerie, passage, forme contracte de aleoir, type lat. * alatorium, I, 359. 111 : Quant trouver quideront en paradis Valoir , Fremet et empaichiel trouveront tout Valoir. La première fois = chemin, la seconde = passage. — Cp. II, 32. 3 : Pîuseur par le moustier vont d 'aloir en aloir (galerie). Alonrder, tromper, abuser, I, 88. 14; II, 212. 22. C'est là aussi le sens du mot dans Froissart, Poésies, I, p. 250, v. 1080, où je l’ai mal traduit par fatiguer, tourmenter. Alunter, éclairer, I, 33. 23; 297. 7; enflammer, exciter, II, 5. 6 (il s’agit des joueurs) : Ardeurs de couvoitise de wagnier les alume. Amasser, entasser; réfl., s’enrichir, I, 34. 8 : Douer ne set, toujours voelt prendre, A s 'amasser tous temps entendre. Cp. annuler. — Aussi la forme enmasser, II, 89. 27. Ambler (haut), viser haut, I, 260. 24. — Mot omis dans God. — Verbe forgé sur un type lat. * ambit are (de ambire). *Amenestrer , fournir, donner, II, 148. 12 (il s’agit des ordres mendiants) : Vivant et li morant, moult on leur amenestroit. La régularité du vers et l’usage de l’auteur imposent la leçon menestroit. Aniiiioner = almosner, aumoner, v. act., donner ou accor¬ der par générosité, par bienveillance, I, 170. 9 : Si fîst moult grant pekiet qui premiers Yamona , Pour viestir, pour couchier quant argent on dona. On a imprimé amena L — - Cp. II, 194. 4 : Dou relief de vo coer grant part nos ammonnés. Amollir, I, 249. 26 (en rime). A côté de cette forme, l’auteur emploie aussi amollier (4 syll.), I, 280. 11 ; II, 254. 2. Amortir, donner en main morte, I, 279. 5 : Se li bien des églises amortit si n’estoient, Et hoir et successeur tost ravoir les volroient. Gratifier de revenus en main morte, II, 16. 21 : Et as fundations partout il s’acordoient Et gracieusement pluseurs amortissoienl. Amparlicr, avocat, II, 155. 23. — Je tiens cette forme, bien que concurrente de emparlier, pour la bonne et la plus ancienne, car je ramène am à ante (cp. v. fr. anvan , angarde ), en me prévalant de la forme avantparlier = lat. praelocutor. Le rapprochement de emparlé , éloquent (cp. enlagagié ), a peut-être déterminé la substitution de emparlier. — Cp. ma note Jean de Condé, II, p. 336. 1 On peut aussi interpréter l'amena par « introduisit celte coutume » et sauver ainsi les rimes dena, desprisena , mais il faudra, dans ce cas, lire aussi guerredena p. guerredon a. ( 10 ) A limier, litt. mettre en meules, entasser, fig. amasser, multiplier, I, 272. 11 : Il mettent leur ententes à leurs biens amulev. L’inspection seule des rimes (toutes en nier) aurait pu garan¬ tir l’éditeur contre sa leçon avuiler (que, par impossible, il explique par avilir). Godefroy donne notre verbe au réfléchi, mais il se méprend en traduisant s'annuler par « s’abrutir » au lieu de « s’enrichir » dans ce vers d’Eust. Dechamps : « Quant par convoitise s’amule ». — Pour la dérivation du sens, cp. pl. h. amasser. -an, désinence verbale, contraction de a on ; I, 41. 2 (an — a on du verbe avoir) ; 198. 26 : Car de sos et de sages an rétribution ; 263. 6 ; II, 261. 12 ( buveran ). Les exigences du mètre prescri¬ vaient à l’éditeur d’appliquer an , I, 292. 20 ( diran p. dira on) ; II, 219. 20 (an p. a on). — Pour le fait en lui-même, je rap¬ pelle nos mots paon , taon, prononcés pan, tan. Il est arrivé à M. d’Herbomez, auteur d’un mémoire sur l’ancienne langue de Tournai, d’interpréter les mots an, departiran qu’il a rencontrés dans ses chartes, comme des 3e pers. du pluriel, représentant habent, departire habent (donc an = fr. ont) ; voy. p. 126, § 211. Cette méprise dépare un travail qui, d’ail¬ leurs, est fait avec beaucoup de soin. J’avais moi-même aussi, au début de mes lectures d’anciens poètes, à propos de Baud. de Condé, Prison d’amour, 616 ( Mains tors an fait), méconnu la valeur de an = a on. * Auchius que, I, 383. 7. Lisez anchois que, cp. II, 19. 3. Angle, angle; fig. , détour, I, 16. 30 : Nul angle ne quort vérités. Auuier, ennuyer. Régulièrement le thème anui est la forme voulue pour les cas où l’accent repose sur la terminaison, donc à l’inf. anuyer , au partie, anuyet; quand l’accent est ( H ) sur le thème, celui-ci prend oi, donc au présent anoi. Tou¬ tefois j’ai remarqué, à la rime, le présent anuie I, 347. 16; II, 86. 2; 130. 18, et à l’infin., anoyer I, 357. 7 (où sans tenir compte de la rime on a imprimé anuyer , de même qu’on a mis anoyer p. anuyer U, 35. 15). * AnveS. I, 378. 14, corrigez annel ; de même à la p. 379. 5 et 14, mettez anneus p. anueus. — Il s’agit du subst. lat. annale, annate, rente annuelle. Aonrucr ses prières, les préparer, faire, I, 117. 15. Cp. 1, 220. 26 (en parlant des dix vierges), aourner les lampes . Aoiaviert, lisez ainsi I, 93. Il au lieu de à ouviert. Aperch, Ie sg. ind. prés, de aparoir (non pas de aprochier , comme on lit au gl.), I, 47. 15. Apostater, dévoyer, s’égarer, II, 90. 25 : Li vin sages et sos font bien apostater ; II, 106. 10 : [L’anemi] Ki les hommes, les femmes faisoit apostater , Apostlc, apôtre, I, 331. 24 : le cytet les apostles. — Ce mot reproduit exactement apôslolus , et ne doit pas être confondu avec apostole , évêque, puis pape (332. 5), qui répond au type latin apostôlius. L’éditeur de Ph. Mousket se heurtait contre la forme apostolie (20410, 23324) et la déclarait con¬ traire à la mesure; il ignorait quelle se prononçait apostolie (i = yod ail.). Apparillier, présenter, exposer, II, 90. 20 : Li sens vous en sera tantosl apparilliés. Appriesser, accabler, importuner, 1, 241. 21. — Au v. 268. 11 je pense qu’il faut corriger apriesser au lieu de opriesser. ( 12 ) Aprise, enquête, I, 194. 25 : Adont seront sour tous faites grandes aprises Des fardieus de peckiés, de rikaices acquises; I, 328. 6 : Pour chou fîst de leur piertes faire partout aprises. Cp. I, 330. 28, aprendre de = s’enquérir. Areoter, mettre à bail, en hypothèque, II, 58. 19 : Leur maisons et leur biens adont les gens arentent ; prendre à bail (au fig.), 1, 344. 3 : Il sanie que tout ayent tous visces arcntel ; Ii; 47. 25 : Tout visce, trestout mal estoient arrentet ; ib., 221. 6 : Et que tous visces a li siccles arentês. Voy. aussi l’art, aventet. Argier — ardre , brûler, 1, 362. 15 : Revvardés comment argent (indic. prés.). — C’est une forme arbitraire créée sur la base du subj. arge (ardeam), comme espargier sur le subj. de espardre. Elle a été, toutefois, mal appliquée II, 34. 20, où la rime exigeait ardent. Arguer, = lat. argutare , attaquer, quereller, provoquer, exciter, I, 148. 20 : [Ce siecle puant, qui va] Les boines consciences de virtus desnuant Et tous religieus moult gricfment arguant ; ib., 250. 18 : Je n’en saroie riens, s’orr nVarguoitf respondre. Cp. I, 250. 18; II, 181. 27. — Par argumens , par querelles, par voie de procédure, 1. 147. 3 : Par argumens voelt on avoir proprietet. ( 13 ) Arme, àme ; cette forme secondaire de ame se présente, concurremment avec ame , assez souvent (I, 174. 20; 177. 4; 223. 4; 260. 12; 329. 18, etc.), mais, notez bien, jamais à la rime (cp. I, 225. 1). Arouter (V), s’acheminer, I, 240. 24; 381. 17; il se peut que le neutre ar router II, 20. 6 : Pour boins faiseurs reprendre fait boin gens ai'router , soit = s’attrouper (dér. déroute , troupe). Arriérer, mettre en perte, I, 112. 1 : Le blasme passerai, arriéres (1. arriérés ) en seras ; II, 283. 21 : Car arrieret sont par se mort. Arrire, être agréable, plaire, lat. arridere , II, 74. 10 : Carités et largece courtoise gent arrient. J’ai relevé le sens « sourire » dans Baud. de Condé, p. 273, v. 153 : Hé Diex ! s'ensi m’avoit aris Par amours une seule fois. . . . Arsent, 3e pl. parf. de ordre ou ardoir , I, 136. 32. — Cp. Phil. Mousket, 160 et 4151. Cette forme (négligée par le gloss.) représente lat. arserunt ; elle est allégée de arstrent et me fournit l’occasion de rappeler un trait distinctif du picard : il forme, dans les parfaits en s de certains verbes forts, la 3e du pluriel en élidant IV qui suit 1 s caractéristique de ce temps. Ainsi l’on ne trouvera chez notre auteur que fisent, prisent, misent, sisent, disent , etc.; jamais fisrent ou fistrent, etc. Artieu, instruit, savant, I, 113. 1 : Or sont clerc artijen qui par estudes lisent; ib., 264. 19 : Maistres lisant nature et trestout artyen. ( 14 ) A§auuer, assembler, I, 389. 18; II, 48. 19; réfl., 1, 355. 26; U, 27. 25. Forme analogue à pic. saner — sanler (sembler), estraner (étrangler). — Voy. aussi rassanner. * A «p lé, II, 181. 16 : Riens ne sui de men corps fors des yoeuls asplés. La rime et le mètre imposent aspolés , mais comment trouver à ce mot un sens se rapprochant de « embarrassé, endom¬ magé, affaibli »? Aspolé peut se rapporter à espole , broche de fileur, mais je ne saisis pas la métaphore. Aspoler, voy. l’art, préc. Assener, assigner, allouer, destiner, I, 108. 15 (des dignités), 287. 11 (les biens de sainte Eglise), 244. 19; 332. 13. — Asseneur , dispensateur, I, 294. 19. Assener à, parvenir, atteindre, trouver, I, 105. 25 : Se voels à boin trespas à la fin assener ; 359. 3, où il est dit du berger conduisant son troupeau, que « trop bien set assener à tout chou qu’il leur nuist et remedes donner (lisez dener) » ; II, 34. 7 : Se je veoie bien, trop mieulx asseneroie A chou que femmes font et le voir en diroic. Sens actif, diriger vers, I, 290. 15 : Yiers Lille, viers Douay pluseur[sl en assena. Atollisicr = atorisier {l pour r, cp. seule), auctorisier (I, 252. 14), sanctionner, I, 304. 20. — La double l est abu¬ sive. God. s. autorisier cite une forme attolisier. Atoukier (s?), I, 282. 6 : Il se sont atouJàet tresloute gent ensanlc; Les virtus boutent hors, visce tout ont le canle. Quid? se mettre en contact? Ou faut-il lire aboukiet (« se sont donné le mot »)? ( 15 ) Aire , voy. sous aistre. Attendre, obtenir, I, 359. 18 : Au darrain jugement mierchit attendent. Attendre à qqn., s'adresser à lui (pour obtenir qqch.i, I, 167. 22. Auniare, armoire, I, 170. 2. Muser, I, 65. 26 : Que j’ay pierdut malvais usages Là soloie tous tamps auser Et me vie moult mal user. Lisez user (neutre), vivre. Autiernie 1, 127, dern. ligne i prose) : Si avoit deus maistres des enfans en l'escolle et un maistredes enfans en Vau tienne. — Quid? Avaneliier, en parlant de la mort, saisir prématurément, I, 5. 15; 92. 28; 97. 1. — Dans le même sens aussi ade- v an chier (v. ce m.). Avant ? 1, 90. 27 : Car les biaus dis, les bielles choses... Pourpensent et mettent avant Et en font souvent conte avant. A lire à vaut (vanterie, bourde)? 11 se peut aussi que vaut soit = vent ; malgré la séparation, phonétique et graphique, gé¬ néralement observée entre en et an , Ph. Mousket a déjà donné l’exemple de pareilles licences en faisant rimer tremble avec angle , communalment avec maintenant. Avarfisce, tantôt masculin, I, 246. 26, tantôt féminin, 256. 12. Avenir, act., faire arriver, II, 235. 24 : Car ch'est moult fort [à] faire d'avenir la parelle. ( 16 ) *Avei»tet, I, 205. 24 : De trestoutes sciences seroient aventet. ~ Selon Péd. p. avenantet, estimé, prisé; explica¬ tion insoutenable. Av enter, au sens actif de « faire échoir à qqn., le gratifier », n’est pas probable non plus; je corrige donc arentet = doté, doué. Voy. arenter. Averir, assurer; je me tienc averis, I, 73. 10; montrer, prou¬ ver, II, 207. 14. Avenler, aveugler, au sens moral, I, 191. 1 ; 267. 7 et pas- sim; je lui trouve le sens d’anéantir, détruire, I, 71. 16 : Mierchi vo prie pour le peule. Que li mors si griefment aveule Et trait à fin hastéement. Ce sens découle-t-il de celui de « mettre dans l’obscurité », « faire disparaître »? Le fait est qu’il se produit aussi pour la forme concurrente aveulir , II, 64. 16 : Mais orghieus est si grans, s’est tant de trekerie, Que toute gentilleche par est trop aveulie. Ailleurs le texte offre aussi avoulir , avec la valeur de « rendre nul, annihiler», I, 218. 24 : Les drois chou deffendans soutieunient avoulissent. On peut ici se demander : faut-il corriger aveulissent , ou ramener à la fois aveuler , aveulir , avoulir à l’adj. veule ou vole, vain, nul (II, 252. 8, vaines et veules )? En tout cas, iden¬ tifier notre mot avec avilir , comme fait l’éditeur, est par trop hardi. Aveulir, aveugler, I, 316. 28 ; voy. l’art, préc. aveuler. *Avielleut, II, 147. 11; mauvaise leçon p. avillent (avilis¬ sent), de avillier , outrager, mépriser. — Cp. subst. avilleur , contempteur, I, 267. 23. Aviesture, investiture, I, 277. 22 : Des benefisces ont cescun an Yaviesture. ( 17 ) Avolentet, en bonne disposition (voy. mon gloss, des Poésies de Froissart). On lit I, 253. 27 : [Les rentiers de l'Église doivent] Leurs estas par raison eus à volentet. Ce vers, trop court d’une syllabe, est altéré; je propose de corriger : Leurs estas par raison tenir avolentet. L'omission de de ou à devant tenir ne fait pas difficulté ; cp. I, 321. 21 : Et à chiaus qui Dieu sont siervir entalentet. Avotalfr, voy. aveuïer. * Avuller, I, 272. 11, lisez amul-er (voy. ce mot). Awarder, sens absolu, se garder, tarder, hésiter, I, 156. 8; act., attendre, s'attendre à, I, 115, 10 : Cescuns redoubteroit le lover k ’awardons : veiller sur, protéger, I, 352. 7 : Car Dieus trestous les jours tous repentans awarde j réfl., se régler sur? I, 366. 6 : Sage gent tout s’aivardcnt sour gens de Sainte Eglise. Awil, oui, I, 126. 12 (prose). Il Balancier, juger, 1, 50- 28 : Et quant on me balancera , Li dame dalés mi sera. Ballet, quid? II, 190.9 : [Les femmes réprimandées par l'abbé pour leur coquetterie, faisant fi de ces reproches et des clameurs dont elles sont l'objet, répliquent Or en macent ballet li parlant en pasture ! Sous cette phrase me semble se cacher le sens : « cela sera Tome XXXVII. 2 ( 18 ) peine perdue, autant en emporte lèvent » ! Mais que veut dire exactement « métré balet en pasture » ? Serait-ce « faire manger du balai » ? Cela soulèverait deux difficultés : balet = balai se trouve-t-il? Puis, métré en pasture est d’ordinaire = mener paître (les troupeaux). ISare (métré), mettre obstacle, faire résistance, 1, 62. 32 : Il trouveront lors aversares Qui leur metleront moult de bares. Cp. 1,170. 3. Ba§encr, 1, 304. 16 : [Le pape Boniface VIII] A Romme grans pardons en sen temps ordena, ... De cent ans en cent ans jadis en basena. Proprement écrire sur basane (synonyme de mettre sur par¬ chemin), buller, ordonner)? Le mot est inconnu; le gloss., au hasard, traduit « établit ». Baiara, futur de baillier , accorder, I, 189. 8. Beer, sens actif, regarder, admirer; I, 227. 4 : Ch’est chou qu’elles couvoitent que bien soient beées; II, 35. 10 : Par quoy des rewardans chc soit li plus beée. Beisder, lier, ail. binclen , I, 63. 26 : On les doit en infier bender. — Je consigne le mot pour contester la trad. « tour¬ menter » du glossaire. BctssEa. boue, I, 297. 24 : En fort betun dou siecle tout se vont empaler; II, 118. 20: [Dieu] De betun le fourma, dont est tiere no mere; ib., 210. 25 : Tout ensi que li truye par betuns se touelle. ... ( 19 ) Bieke, objet servant à un jeu, bille? II, 108. 23 : As biekes, as pierettes adont s’esbanioient. Serait-ce l’ail, bickel , flam. bikkel , osselet, bille à jouer ? Je soupçonne qu’il faut lire biekès (d’un dimin. bieket). Bienvegiiier, saluer, I, 185. 4 : Ains ist devant le fin et toutes gens bienviegne. On a imprimé bien viègne. Blerkler, berger, II, 83. 7; 86. 14; 194. 17 ; ailleurs la forme bregier , I, 349. 11. Blesser, 1, 119. 14 : Que Sathan de nous n’ait ocquoison de blesser ; I, 310. 16 : Mieux vault à chou penser que ces biestes biesser. Je suis disposé à admettre une forme picarde biesser p. bierser (chasser, traquer) et je l’identifie sans hésiter avec bieser , biecer dont se sert Ph. Mousket, dans les passages suivants : v. 24812 : Or Favoient si degietée Qu’elle estoit comme ourse bicsêe ; v. 26085 : Ne pour morir ne pour biecer N’en peuïst uns dedens entrer. Ces formes sont restées inconnues à God. Pour l’éditeur biesser est le meme mot que biser ; identification tout à fait arbitraire. Biser, se mettre à courir (en parlant des vaches); voy. God. s. beser\ II, 19. 11 : Quant une vake bise , toutes voellent biser ; II, 85. 10 : Besoins fait troter vielles, reviaus vakes biser. Ce mot, qui répond à l’ail, biesen et au flam. bijsen (voy. ( 20 ) Grimm), est particulièrement appliqué aux personnes qui, au lieu de vaquer à leur besogne, aiment à courir le monde; courir la prétantaine. Exemples : I, 183. 16 : Nient plus que li cloistrier, il ne doivent biser, Se n’est pour leurs offisces; II, 33. 26: Pour moustrer leur quointise, toudis voellent biser] il, 96. 28 : Pour chevanches avoir ont maint sage biset (= trotté); 1, 317. 17 : Dont se doit cescuns sages bien sir et non biser (ne pas être volage). — De là embisé , attaché aux choses du monde, volage, I, 213. 4 : Onques nuis biens ne vint de nonnains embisées; 182. 18 ( moines embisés ); II, 186. 12. — Entre le verbe biser et l’adj. embisé il faut supposer l’intermédiaire d’un subst. verbal bise , goût de courir, fig. attachement aux choses du monde. Embisé n’est pas dans God. BSaEiair, blâmer, II, 170. 3 (prose) : dont on les reprent et blamist. Blaai&c fievre, II, 194. 20. Blankh9, blanchir (au fig.), II, 166. 3 (il est question des ' avocats) : Avant vont par journées et les causes blankiscent, Chil qui sont en lors mains, fort est quant il en iscent. Cette expression « blankir une cause » équivaut à « la faire clere » (I, 341. 16). Blaaïqise Mcste, mouton (monnaie), I, 136. 36 (prose) : Et lors fu delivret par l'ahbet chinq mil et chine cens Man¬ ques biestes et tout li autre moeble et les biestailles. * Ilflaves8; ce verbe n’existant pas à l’état simple, il doit être rayé du glossaire, voy. emblaver. ( 21 ) Blerer, quid? iï, 85. 14 : On voit bien chevauchier et fauvain et fauviel, Se dist on bien d’aucuns : Or a blcré ce viel. Le sens du passage ne m’est pas clair. L’éd., se fondant sur le subst. bloire (ap. God. , action de bander les yeux des oiseaux de proie), traduit notre verbe par « aveugler ». Il peut avoir raison; à Ve radical du verbe peut fort bien cor¬ respondre un oi dans la syllabe tonique du subst., mais je ne découvre nulle part un verbe blerer ou bloirer. Bluter, quid? 1, 341. 24 (il s’agit du pape) : Songneus de tout doit iestre, comme enfant de bluter. La correction buter , se heurter, donnerait un excellent sens. SSs>Sser, duper, I, 124. 1 ; II, 288. 15 (= truffer). Boîïu, sot, niais, 1, 108. 16. Boee, variété graphique de boke ; voy. bouche. isolas, boine , bon, bonne; c’est la forme constante chez notre auteur; jamais bon ou buen , comme dans Pli. Mousket. USo&s^Eae (prononcez bouke). Locutions : pour boine bouche faire , pour tout dire, I, 233. 20 ; — faire grande boce , parler haut, 11,121.6: Ostés peckiés morteuls tout par especialj Grande boce feront , che savés, venial. Il®ssgs*e§ie, hérésie, autre forme de bougrerie , assimilée à eresie , I, 248. 16; 376. 28. BourSsefeH’, barbotter, murmurer, II, 45. 9 et 10 : Bien sai que pluseur gent sour un bourbeteront ; Or bourbaichent (subj.) assés, taire ne me feront. Emploi réfl., I, 58. 22 : Aucune gent moult s’en bourbettent , Paroles sottes avant mettent. La traduction du glossaire, « se mettre dans la boue », est inadmissible. ( 22 ) Bourses*, faire de la dépense, II, 216. 13 (il s’agit des femmes qui boudent leurs maris) : Quant elles sont courcies, se ne font fors bourser. On a imprimé brouser , qui contrarie à la fois le sens et la rime. — La signification que je prête à bourser me semble indiquée ici par l’opposition de embourser au v. suiv. Cepen¬ dant, dans Quenes de Bethune (voy. mes Trouvères belges, p. 18) : Et les dames qui cortoises estoient Ont tôt laissié pour apenre à borser , j'ai cherché à justifier le sens contraire : boursicoter, serrer les cordons de la bourse, et je crois encore que c’est le vrai. Briller, tromper, duper, II, 177. 17 : Alés briller , dans abbés, atout vos medechines. Subst. brûleur , trompeur, II, 21. 22; 103. 17. — Dérivé de bril , piège; voy. ma note Watriquet de Couvin, p. 478, et mon gloss, des Poésies de Froissart; voy. aussi God. v. breil. — Pour Roquefort briller c’est brailler ! * Breeaser, faute de lecture p. bourser (v. c. m.). Bru Biette, étoffe de couleur brune à l’usage des riches, 1, 149. 25; 203. 21. Cela fait comprendre le vers 1, 132. 21 : Mais li noirs est en brun au jour d’huy transmués, Quand on flaire le noir, on li dist « vous pués ». Hurler, I, 322, 21 = butter, sceller. Ailleurs, I, 328. 23, la forme butter. — God. consigne un verbe burlier , fondé sur un exemple de la Chanson d’Ànt., où on lit « burlies de pions » ; ce burlies doit être fautif p. hurlées ? Buse, tube, tuyau, I, 184. 6; au sens de trompette, 338. 28 : Mais uns jours vient que Dieus fera sonner sa buse. Lat. tubus, gr. a ôloç, -er, percer de clous, I, 72. 16. Forme inadmissible ; lisez clawefyer. Claweter, non pas « fermer à clef » (gl.), mais « garnir de petits clous », I, 204. 5 : tasces d’argent noblement clawetées. Clike, coup, tape, II, 31. 4. Ce mot, ainsi que cliquer (taper), est encore en cours en Belgique. — Omis dans God. Cloesirier, cloîtré, I, 18. 3. Mauvaise forme p. clostrier (I, 159. 10) ou cloistrier (I, 168. 9). Clo&e, manteau, II, 277. 27 (clokes boutonnées). — Dim. cloket, II, 123. 1. — Cp. angl. cloali. Cloiicier, glousser, I, 181. 16. — Omis dans God. * Coclies, koces. Ces mots, inscrits au gloss, et interprétés par « branches d’arbres ou plutôt feuilles », n’existent pas ; l’auteur avait en vue cochet , petit coq, girouette, I, 182. 11 : Leur coer je tienc muauie comme koces (1. kocès ) dou vent; I, 216. 8 : Car leur coers leur volette comme coches (1. cochés ) dou vent. Coclïef, girouette, voy. l’art, préc. Coliorter, act. , assembler, réunir, I, 162.13; 265.14, 319. 9, etc.; réfl., I, 204. 3; 237,. 8; 277. 10. — Omis dans Godefroy. ( 30 ) Coiscié, brisé, meurtri, II, 263. 16 : S’estoit li coers coisciès souvent certainement ; II, 268. 24 : Comment (= bien que) devant les gens fesisce ciere lie, S’estoit li coers coisciès en toute compagnie. On ne peut douter du sens que j’assigne à ce mot, contrai¬ rement au gl., qui le confond avec coiser = apaiser. Quant à son origine, on peut invoquer l’ail, quetschen , froisser, meurtrir (néerl. kwetsen ); on pourrait au besoin aussi le rapprocher de coitier , presser, angoisser; celui-ci représen¬ tant (voy. mon gloss, de Froiss. v. quoitier) le type * coctare, la forme coissier répondrait à *coctiare , formation conforme au génie du bas-latin. Notre fr. cosser (it. cozzare ) n’est point congénère. Coksile, quid? II, 260. 2o : Larges, courtois estiés, volentiers despendiés, Vos cokilles trop bien saviés à quy vendiés. « Vendre ses coquilles » a dû être une expression proverbiale (voy. Littré, s. v. à l’historique). Cokeis (pains), II, 244. 10 : On fait des pains cokus quant mal sont cnfournet. Cornu, biscornu; voy. God. — Que le primitif soit coq ou coque , je le rapproche de cocasse , drôle, étrange. Collation, conférence, discours, I, 87. 26. Collet, chou, 1, 82. 2o : Ses porécs et ses colles. Lisez, comme le réclame la mesure, collés. Collier, porte-faix, I, 263. 28 : On leur portoit leurs coses par chevaus, par colliers. Exemple utile pour compléter l’art, coller de Godefroy. ( 31 ) Commcuder, lat. commendare, rehausser, priser, I,26o. 18; 321.7. Je relève le mot tant parce que Godefroy ne l’a pas que pour corriger le texte du premier exemple : De tous est commendèe par droit se signorie. Le texte imprimé porte : commendés , perdroit se signorie. Comperer = comparer, 1. comparer, II, 7.8; 207.11; — 2. réparer, expier, I, 116.7; II, 117.14; I, 329.6 (où le gl. traduit par « regretter »); — 3. parer, arranger, II, 34.17 : On me dist de leurs kiés comment elles les perent, Comment cornes, haucettes et chil cheviel apperent Et le (?) plentet d’espingles leur warcollet comperent. Voy. aussi comprer. Competent, convenable, bien approprié, I, 372. 7 : Competent doivent iestre par raison benefîsce, Par quoy chil qui les ont facent bien leur offisce. Complicité, impliqué, engagé, I, 187. 12 : Quant un des cuers ( choeurs ) commence son vier, ains que perdiche (= achève de dire), L’autre cuer à l’encontre sont ensamble compliche. Cp. 1, 189. 24. — Complice, 1, 147. 9 : Car envie chou fait et visces si complice. Comme visces est au singulier, je propose de lire s’i complice (s’en mêle, y participe), du verbe complicier. Seulement il faudra voir dans ce complicier, non pas lat. complicare (il fau¬ drait pour cela lire complike , ce que la rime ne permet pas), mais un dérivé de compliche = * complicius = complex. Comprer = comperer (comparer), expier, I, 116.7 : Chou que mesfait li truie, comprent li pourcelet. La forme syncopée comprer n’est applicable qu’en cas de finale tonique; c’est ce qui m’engage à corriger ici comperent pourcelet au lieu de comprent li pourcelet. ( 32 ) CoiicHoa’e. I, 339. 23; forme corrompue de consistore sous l’influence de concio , conciere9.). On la rencontre aussi dans Froissart et ailleurs; elle manque dans God. Coufaît, I, 340.23; II, lo. 17. Ne signifie jamais « sem¬ blable » (gloss.), mais « quel ». Conforter, affermir? II, 68.4 : Quant on n'aporte rien, on clôt moult tost le porte, Couvoitise le clôt, envie le conforte. Le sens est douteux. « La serre davantage » ? Confusion, chose honteuse, II, 113. 26 : Vielle ( vieillard ) luxurieus, c’est grans abusions; S’est bien en jovenes gens une confusions , Mais il ont plus que vielles grandes teinptations. Cosigiioler, réjouir, fêter, autre forme de congoir, I, 312.6 : Le boin Guion de Flandre à Melans envoya, Et toutes (1. toute) li cités forment se (1. le) conghoia. Congoir est = congauclere ; conghoier = * congaudiare. Cp. plus loin esghoier. Coujactairer (sicl), présumer, U, 47.2. Consirei5 (se) d’une chose, la supporter, tolérer, en prendre son parti, II, o. 27 : Car de trestous les autres trop bien on se consire, Mais par cestui voit on gent tuer et occire; II, 66. 21 : pour chou je m’en consire (je m’en contente, cela me suffit). La traduction « se séparer, se priver » (gl.) est inadmissible. *ConsoiafoIenf. II, 2o9. o. Je n’accepte pas cette leçon et je corrige consolaçoient (impf. de consolacier , composé de solacier , créé sous l’influence de consolari ). CousiSiaiif (en), résolument, 1, 302.14 : Resigner te couvient, saches, en consillant. ( 33 ) route. La locution adverbiale fin de conte = en fin de compte, en somme, I, 274.9, me paraît digne de note. foutcKipuep, mépriser, latinisme, 1,49.20. Contrefaire, 1. imiter (en gal), II, 10. 1 ; 265. 17 ; — 2. con- trouver, inventer (« des lois nouvielles »), II, 155.21. Convenir ou convenir , II, 26. il : Xorist on ses enfans pour laiscier convenir ? Cela veut dire « pour les laisser faire » comme ils veulent, non pas « pour les citer en justice », comme dit le gl. — L'expr. laisser convenir = laisser faire, ne pas se préoccuper, est très fréquente chez tous les auteurs ; cp. I, 229. 27; 278.19; II, 70.1; 173. 9. Couvent. Dans ses diverses acceptions, notre auteur pronon¬ çait ce mot c< couvent » (c’est ainsi qu'il nous est resté); l’inspection des rimes [clou vent , souvent , tous vens) ne permet pas d’en douter; il disait de même convoiter. Néan¬ moins, dans le glossaire comme dans le texte, l’éditeur sépare couvent et couvent. Ainsi I, 353. 7. 8 : Dont me viennent penser, j’ay moult bien en couvent , De ce siecle partout dou peule li couvent. Pour couvent , il dit au gl. « avis, considération », pour couvent , condition, accord. C’est de l’arbitraire pur. Au pre¬ mier vers, nous avons la locution-cheville bien connue avoir en couvent , promettre, assurer (on la retrouve II, 284. 13; 285. 22; 288. 12); au 2e, couvent = habitude, manière. Convive = lat. convivium , festin, I, 373.8; II, 87. 17. Copte, usage, jouissance, I, 43.8 : Or tienent leur choses si frankes Que nuis n’en poet avoir copie. Au sens moderne, I, 88. 28. Tome XXXVII. 3 ( 34 ) ( coin ; fig., le point ou le moment voulu? I, 27. 82 : Et quant il est fins et li cors Don ciesser et de li reprendre .. ce Et quand la fin arrive et avec elle le moment de cesser une vie entachée de péchés et de s’amender . . . ». — Ou faut-il corriger li tors ? « quand c’est le tour » ? Corage, coraille , synonymes de cœur, I, 172. 13; 182.22; II, 196. 2 : Tout leur pooir savons, leur coer et leur coraille. forliaiit, corbeau, 1, 159.4. — Dans Ph. Mousket 15503 et 15578, je trouve les formes plur. corbou , corbous ; prob. fautives p. corbau , corbaus. — La terminaison aut , usuelle dans le Nord au XIVe siècle, est analogue à celle de crapaut. Curmi, qui porte une corne sur la tête, II, 33. 6 : Je tienc trop grant orguel de elles femmes cornues. L’explication du terme est fournie à la p. suiv. (34. 16) : Comment cornes , hauccttes et chil cheviel apperent. Cp. aussi le verbe encorner , II, 25. 24. Coroie. Proverbe : « taillier large coroie d’autrui cuir », I, 198.12; II, 191.2. Corps, obsèques, I, 238. 26 : As corps et as siervices moult souvent on les mande. Cp. I, 268.3; 280.27; 11,185.21. Correctcres, nom. sing. de correcteur , II, 220.19. — C’est là une forme vicieuse ; le nominatif en ere ne peut se pro¬ duire que d’une terminaison latine en ator ; ainsi imperator, emperere , salvator sauvere , cantator chantere. Lat. tor pro¬ duit au nom. sing. tre; ainsi pàstor pastre , cântor chantre. La forme régulière de corrector eût été dans les bons temps quelque chose comme coreitre. — Par les mêmes raisons il ( 3o ) faut réprouver comme abusifs les mots docteres I, 257. 20; 319. 3 ; rectere , 257. 21, deffenseres 287. 7, confiesseres 303. il, predecesseres 206. 17 ; crealeres II, 98. 19; fasieres I, 89. 14. Corrigcur, directeur, gouvernant, I, 305. 20 : Et le roy tient li peules le corrigcur grigneur. Coutelier = couretier, courtier, II, 156.11. — Pour / substitué à r, cp. atolisier et seule. *Couraiccr, se courroucer. Cet infinitif, établi par le glos¬ saire, est imaginaire; notre auteur, comme le vieux fr. en général, ne connaît que courecier ou courcier. Les formes : couraice , couraichent (I, 115.3; 118.22; 11,45.27) ne sont qu’une notation variée de courèce , courècent. Ve muet et atone de l’infinitif devient un e ouvert tonique au présent (Ie, 2e, 3e ps. sg. et 3e ps. pl.), donc courèce etc. ou, selon l’habitude graphique de notre manuscrit (ai équivalant à è)y couraice ; cp. II, 179.5. Courtisicn, courtisan, I, 308. 17 ; 318. 21 ; 337.9. — Notez que Littré n’a pas d’exemple du mot antérieur au XVIe s. CoutelHer, frappera coups de couteau, II, 76.4(batutou coutelliet). Couvent, voy. couvent. Couver, act., renfermer en soi, fig. supporter en silence, I, 378. 26 : Folie no seroit no povrelé couver ; 11,6.18: Se dient chou qu'il ont ou coer lonc temps couvet ; ib., 87. 8 : Mais pericus est de mierde trop longuement couver. Neutre, exister sourdement, I, 334. 3 : Les mauls k’on fait partout je les lairai couver. Cp. Il, 75. 10. ( 36 ) Cowclé, portant une queue en parlant de toilette) II, 099 97 • Comment voit on ches gens escourtcs, cowetés , Boutenés et estrois?.. Ce mot rappelle le passage suivant de Ph. Mousket (5464-6), bien mal expliqué par M. de Reiffenberg, et dont le sens exact reste encore à fixer : Et cil à ces tiras fîerctcs. Partis en voissies couetés, Mi cavalier de prime barbe. (Je lis le second de ces vers : Partis, env ornés, couetés). Cer¬ tainement, couetés n’a rien à faire avec couette, matelas, comme pensait l’éditeur. Crassemcnt, abondamment? sans gêne? II, 226.28 : Pour chou que j’ai parlet un pau trop crassement Des maintiens, des habis, sour femmes mayement... très, verbe, contraction de créés (croyez), comme vés, de veés, II, 266. 20. Crès, adj. quid ? II, 26.12 : Norist on ses enfans pour laissier convenir? Nanii, mais on les doit et cours et crès tenir. il ne peut guère s’agir de crais, gras. — - Le gl. traduit crès par « serré « en invoquant un bas-lat. cretus, que je ne connais pas. Crestiu, panier, II, 256. 4 (crestins et corbisons). L’s est parasite ; crétin ou quertin vit encore dans les patois du Nord. Voy. God. — Pour l’origine du mot, vov. Grimm- Hildebrand, s. v. kratte, et le Dictionnaire wallon de Grand- gagnage, s. v. crétin. € reté (p. cresté ), crêté, I, 130. 4 (prose) téês si com li escollier de Paris. Et avoient capes cre- ( 37 ) Creter, neutre, s’élever contre, résister, I, 248.19 : Li maistre des Juys sont encontre crclct : II, 104.20 : Crcter contre son pcre vient de pcrviers corage. J’ai, Poésies de Froissart, 1, 310, 3020, expliqué creter par « lever la crête » ; cette étymologie pourrait bien ne pas être la vraie; mon doute vient non pas précisément de la chute de l’s — au contraire, je crois que l’expression ancienne se crester et la juxtaposition de hurer (hérisser la crête) m’autoriseraient à la maintenir — , mais de ce que dans l’ail, du Nord on trouve encore le terme sicli kretten, se disputer, et que Kiliaen a kreten, kreyten, au sens de cc irritare ». Cflaflardcs*, faire le fainéant, II, 71. 11 : Ne precheus ne prêcheuse ne fait fors eu (farder ; II, 84. 28 : Par froit font pan d'ouvrage, par caut vont cuffardn\ De euffart , paresseux (voy. mon gloss, des Poésies de Frois¬ sart; voy. aussi God.).- — De là aussi accufardit , paresseux, lâche, II, 110. 28. Cuire (aussi orthogr. quire), cuire dans la loc. « il lui en cuit », II, 67. 20 : Nuis n’est pris de clics visces qu’à darrains ne li quise. Cependant Gilles traite ce verbe aussi au sens actif de « tour¬ menter, causer du regret » (cp. mon gloss, de Froissart), p. ex. I, 281.10 : Des guerres, des tempiès trestoutes gens s’en cuisent ; I, 62. 6 : Car mi parler m’ont moult nuisit Et mi fol maintieng fort quisit. A côté du participe quisit, aussi quit, cuiti — lat. coctus), II, 76. 13 (appliqué à viande). ( 38 ) Cuivre, quivre, tourment, peine, molestation, ennui ; subst. verbal de ouvrier, tourmenter, harasser (voy. God. s. v. cuivrier) ; I, 105. 16; 296. 12; 364. 11 ; 378. 21 ; II, 42. 10. Cette valeur du subst. est maintenant bien établie (voy. God.), mais chez notre auteur, nous voyons s’en dégager une autre : celle de fréquentation, hantise, compagnie, sans aucune idée accessoire d’obsession, de poursuite gênante ; ainsi I, 156. 24 : Et de plentet de gens n’ayés mie le quivre; ib., 272. 27 : Et s’avés à le fois de pluseurs gens grans cuivres ; cp. 105. 16; 147. 17; 182. 13; 230. 26; 271. 11. Quant au verbe ouvrier , je ne l’ai rencontré dans Gilles qu’une seule fois, pourvu du sens « fréquenter », II, 89.8 : S'estoient elles taviernes pour (1. par) yaus pau cuvryes (l. cuvriies ). L’étymologie du mot m’échappe. Cp. mon édition du Bastart de Buillon, p. 281. Ciavricr, verbe, voy. l’art, préc. D Daintier, pr. bon morceau ; de là : testicule du cerf, II, 128. 8 : Les daintiers , les cimos doit li roys dou chierf vir. Dalvadicl et davaldiel, quid? II, 218. 8 : Mais clie sont dalvadicl qui font dames prier... II, 154. 17 : On voit elles davaldiaus , bierquiers et kieruyers, Iestre voellent viestis ensi k’uns esquyers; II, 186. 16 : L’un l’autre contrefont, se sont tout dalvadicl. Sans doute le même mot que davedet, davoudel , davoudet , auxquels God. prête la valeur de « vantard », et que je tra¬ duirais plutôt par « petit-maître, muscadin, freluquet ». ( 39 ) Pour mettre sur ia trace de l’origine, il est bon de citer le terme dalvète , que Hécart donne comme un mot de Mau- beuge avec le sens de « enfant vif, éveillé ». — L’éd., séduit par l’élément d’aval contenu dans davaldiel , traduit par « gens de bas étage ». — Pour ma part, je n’ai aucune con¬ jecture étymologique à présenter; je suppose que davaldiel (d’où parmétathèse dalvadiel) est une forme dérivée de davaut (type dav aidas), mais celui-ci reste encore à constater. Dampueus, funeste; latinisme, II. 24. 12 : Qui fîst gouster Adam de la dctmpncuse pomme. lîaugei'CHs (dérivé de dangier, difficulté), difficultueux, non pas « prompts à s’irriter » (gl .), II, 83. 21 (il s’agit des domes¬ tiques) : Aucun sont dangereus de boire, de mangier; Leur maniéré souffrir couvient et leur dangier. 0arès, quid? II, 88. 19 : Lcà (dans ces tavernes) vienent saudoyer qui portent chez darès. Davaldiel , vovez dalvadiel. y \j Deliourbeter, murmurer, déblatérer (cp. le simple bour- beter, II, 4o. 9), II, 54 22 : Et s’en vont l’uns à l’autre maint hoir debourbetant. Deelievoir, parfait dechiut II, 219. 9-11 ; part, passé deckiut II, 219. 7 ; fém. dechieute I, 215, 28 ; 226. 5 ; decheüt 302. 3 ; II, 4. 24. Déclarer, tirer au clair, résoudre (une question), I, 322. 20. • — Sens ordinaire, II, 133. 16 (3 sg. ind. prés, deelere). Dceoketer, quid? I, 203. 23-: Viestirs vieus estburiaus, nobles viestirs brunette,... Brunette le buricl au jour d’ui dccokette. Le sens proposé par l’éd. , « détrôner », sourit assez, quand on songe à la valeur métaphorique de coq : l’important, le ( 40 ) maître, le roi (d’où peut-être aussi, coguet , caqueter ); mais il y a une autre explication à proposer. Si, ce qui pour moi est probable, caqueter , qui ne paraît qu’au XVe siècle, a été précédé de coqueter , notre mot decoqueter se prêterait fort bien au sens de « décrier, ravaler »(cp. debourbeter, deparler). Décuplé, quid? Il, 110. 12 : Tout esrant qu’un petit sont temptet de luxure, En dechevoir les femmes mettent toute leur cure, Et tant que sont décuplés chelle volontés dure. Centenaire? « qui a ses dix décades » ? DeilielSer (« leurs cuers endurchis »), I, 182. 8. — Contraire de enfiellery I, 121. 12. Defligïai'ci' (se), se déguiser, 1, 275. 18; II, 153. 21. — Actif, dénaturer, corrompre, I, 297. 5 : Pekiés âmes ocist ou trop les defftgure. BeOaier, act., achever, 1, 351. 2; neutre, mourir, II, 249. 2. — Définir , mourir, II, 227. 21. Befoeaiu, étranger; au fig., mondain, I, 156. 16; 275. 7 (« par œvres de foraines »). Yoy. aussi aforain. Beglaier, tuer parle glaive, mettre à mort (au fig.), II, 221 . 13 : Je serai de trestoules laidement deglavês. God. donne deglavier (4 syll.) — Le glossaire dit : « Piqué, harcelé ? » Begonter, neutre, refluer, rejaillir, retomber, II, 42. 23; 245. 2. ; actif, laisser s’écouler, fig. perdre, I, 226. 8 : Se ne wardent sur elles, toutes grasces dégoûtent. Delapider, au fig., décrier, II, 79. 27 : Clics bons ouvriers li proche us dclapidc. Bclideus , ami des plaisirs, I, 159. 16; 310. 5; II, 78. 20 ; 148. 4. — Sens mod., I, 161. 17. — L’éditeur a imprimé par erreur, dans le texte (II, 78. 20) et au gl., delitieus. ( 41 ) Delivre, libre. Locutions : faire cl. = délivrer , donner, ren¬ dre, ï, 378. 24; — an delivre , en liberté, 1, 182. 14; — iestre à délivre, être en état de faire qqch. — Corrigez, I, 303; 4, delivres p. délivrés , que condamne la mesure. Délivrer qqn., le pourvoir du nécessaire, défrayer, entre¬ tenir, I, 165. 26; 296. 11 ; II, 42. 11. Deflsisas, lundi, II, 294. 24. Demieste, appr ivoisé, familier, I, 349. 12: II, 190. 3. — Je me vois forcé de noter cet adj. bien connu = lat. domesticus) à cause de la bizarre étymologie que lui prête le glossaire, savoir dempter (sic !). — Cp. ademestir. Deoer = douer , donner : la mutation o en e ne peut affecter Yo qu’en syllabe atone, ainsi denés 1, 155. 21; dena 1, 170. 10; (leur oit, II, 106. 3. Dénoter, diffamer, I, 81. 30; II, 286. 27. Denrées, emplettes, achats (en fait de toilette), I, 83. 35 : Dicx, com or est bien acemée! Elle nioustre bien ses denrées Et s’a ciertes moult de pensées. Cp. II, 193. 4. Départir, diviser, distinguer, II, 19. 23 : Des hommes et des famés li maintiens les départ. Déporter, présente dans Gilles toutes ses diverses acceptions connues: amuser, divertir, II, 84. 1 (réfL, I, 120. 29; II, 239. 8); — épargner, ménager, excuser, exempter,- respecter, I, 110. 13; 162. o ; II, 83. 6, etc. (réfl., s’abstenir, II, 45. 12; 87. 12); — destituer, démettre (d’un emploi), 1, 136. 24. Depos, bonne forme ancienne p. depost , dépôt, II, 154. 28. — Cp. repos de reposons. Depiafjiier. diffamer, décrier, I, 99.16. ( 42 ) Deshaukié, I, 119. 26 : Uries en bataille fu mors et trcbukiés, Pour se femme qu'il ot, fu dou roy desbaukiès. Je ne puis trouver à ce terme qu’une seule signification plausible, celle de « détourné de sa maison, ici : enlevé à sa femme ». L’éditeur traduit par « repoussé », signification contraire autant au sens étymologique du mot qu’à Y histoire. Le roi David envoya Urie en campagne pour s’en débar¬ rasser et jouir librement de sa femme. Dcsbedarcr, se purifier, litt. se dépouiller du bedaire dont on s’est souillé; I, 257. 18 : Des gens honnis poroient moult bien dcsbedarer. Le mot bedaire, que donne God., sans le traduire, d’après un passage tiré d’un texte de Valenciennes (« chemin fangeus et plain de bedaire ») est sans doute synoyme de betun , (boue, v. pi. h.) et de la même famille peut-être. — J’ai recueilli dans mon gloss, des poésies de Froissart le mot embegaré , au sens de « souillé » (II, 359. 18, un pourcel ort et embe¬ garé), et je me suis évertué à l’expliquer étymologiquement. Je suis amené à le supposer fautif pour embedaré. De§eItiî|iEier, II, 289.13: Et Dieus qui a sen arc tendut,.. Deschiquera tost la seette. Je corrige descliquera. Descrukîer, tomber, I, 102.30 : S’en voit on aucuns descrukîer. De si haut en bas trebukier. God. a la forme nasalisée descrunquier. Desireter, deshériter. On lit II, 6. 26 : Se le desire on dou sien; corrigez franchement desirete on. * Deükierkicr, décharger. Get infinitif est mal déduit du prés, deskierke (II, 123.9) ; il fallait, selon les lois de la conjugaison ancienne, imprimer au glossaire deskarkier. ( 43 ) Bcsiiaturer (se), se gâter. I, 292. 7 : Li temps se desnature , se doit à tous desplaire. Hcsointes ? II, 12.5 : Et qui poet escaper à conroi desointes , Et aproismier vielaiche, bien s’en doit faire cointes. Le premier vers manque d’une syllabe et desointes reste inexplicable. Faut-il corriger de ses cointes ? — Comment le gloss, a-t-il pu songer à desoigner et traduire desointes par « exempt d’inquiétude » ? Notre auteur ne commet pas des licences aussi monstrueuses. Despiler, le contraire d’empiler, défaire les piles de marchan¬ dises, I, 217.24 (il s’agit des femmes du monde qui courent les rues pour faire des achats de toilette) : Les dctailleurs (régime de feront) feront leurs pilles despiler , S’acateront fins dras pour elles cointoyer. (Le 2° vers commence un nouveau quatrain.) Le gloss, tra¬ duit despiler les pilles par « dépenser l’argent ». Desrécs, déréglées; forme contracte de desreées , II, 222.5. Desroier, -reer ; ce verbe se présente avec deux acceptions : 1. mettre en desroi (désordre, dérèglement), 1, 152. 15 (« par¬ tout on se desroie ») ; 380. 21; II, 30. 17 ; 73. 13, etc. ; 2. mettre en dommage, en perte, I, 219. 7 : Renter religieus, ja ne l’accorderoie, Car on voit tous les jours comment on s’en desroie ; endommager, détériorer, II, 155.12 : S’on faisoit boin ahan sans tieres desroier... Pour la seconde acception, cp. Froissart, Prison amou¬ reuse, 1895 : [La terre] Te requist que pité euïsses De lui et que tu represisses Tes chevaus qui le desreoient Et qui si mal le conreoient. Yoy. aussi le Dit du vrai aniel, 258, et la note de Tobler. — Le mot répond tout à fait à notre expression « mal arranger ». ( « ) ©essaâsir, rendre ce dont on s'est saisi, I, 342. 8 : Et Dicus, quant poins sera, fera tout dessaisir. Dessnpcr, séparer ; corrigez dessevrées p. desseurées, II, 201.21. ©estaient©*, contraire de entalentet (désireux), nullement « dégoûté », comme veut le gl., I, 243. 28; 271. 23. Destravé, séparé, II, 23. 16 (où on a imprimé destraué) : Tout estiemes perdu et de Dieu destrave. ©etaillesar, tailleur, I, 217. 24 (voy. despiler). Déterminer, terminer (un procès), I, 160. 21 (au v. suiv., affiner ); qualifier, I, 286. 7 ; neutre, prendre fin, I, 263. 19. ©etraire, rabaisser, détracter, I, 385.25; II, 182.17. Deviser, tailler, découper (des robes); II, 55. 28 : _ ouvrier en ont chevauches, Ki sevent deviser ches kotes et elles manches. Cp. II, 63. 28; 206.10. ©Semence, dimanche, I, 39.24. Tout en étant écrit ainsi, le mot veut être lu en 3 syllabes ; c’est la forme contracte dimence qui est celle de fauteur (I, 341. 6 et passim). ©Ieel»c ? I, 357.18 : Ouvrages de parollcs passent ouvrages dierbes. Quel est le sens de ce proverbe? Le mot hierbes étant déjà à la rime du 2e vers du quatrain, je n’admets pas volontiers la leçon d’ierbes. L’ail, derb (dur, vigoureux) serait-il en cause ? Je n’oserais l’affirmer. ©iffiiier, définir, caractériser, II, 197. 24 : Le siècle ne saroie diffiner autrement. ( 45 ) Digner (se), prendre ses repas, I, 304. 22 : Ou bourc devant Saint Picre quinze jours me clignai. Je recueille cette forme graphique de disner , négligée par God., pour en constater l’emploi. Je dois, toutefois, ajouter qu’elle n’est pas assurée, car au passage indiqué dignai rime avec fmai , peregrinai, médicinal. Dilater, répandre, ï, 190. 2o (il s’agit des ordres mendiants) : Or sont par tout le monde grandement dilutet. Cp. I, 249. 21 ; 2o0. 16; 11,106. 9. — Notez encore la valeur donnée à ce mot II, 90. 27 (« divaguer? ») : Des femmes fait l’amours le sens moult dilater. Diluer, fondre, fig. confondre, II, 182. 2 : Dites tout, douches dames, car trop me dilués. Vov. God. s. v. deluer. — L’étym. lat. delere donnée au gloss, n’est pas sérieuse. Diiaieuter (se), II, 103. 26, se lamenter. — Pour dimenter — dementer , cp. plus loin dissoler = desoler. Dire; ce verbe fait au subjonctif tantôt diche, due (II, 37. 7; I, 147. 7), tantôt die (I, 299. 20), tous deux à la rime, donc propres à l’auteur. Discuter, II, 202. 16; 240. 12. — Le plus ancien ex. de ce verbe dans Littré est du XVe siècle. Disiteus, autre forme p. diseteus , I, 310. 11. — E proto- nique changé en i ; cp. signeur p. segneur. Dissoler, désoler, I, 326. 18 (on trouve desoler 328. 4). Dîter, enrichir, à l’act. et au ré IL , I, 143. 19; 300. 13; 99. 14, et souvent. C’est un mot savant; il manque dans Godefroy. DI verser, act., changer, varier, I, 198. 14 : Cuer anchien et cuer jovene clieersent moult le vie. ( 46 ) Diversités, choses étranges, bizarres, II, 223. 1. Doeusneut, toujours enseignement (comme encore dans Molière), I, 89. 27 ; 121. 8; 142. 12 et passim. Doer, gratifier, doter, pourvoir (non pas « donner » comme dit le gl.), 1, 115. 1 ; 261. 28; II, 63. 22. — La forme savante doter I, 266. 20. Doloir, lat. dolëre ; 3e ps. prés, indic. : diut, (lient I, 96. 2; 13. 34; 282. 9 (orthogr. aussi avec I parasite, diult dieult). — De même soloir, lat. solêre , fait au prés. ind. sine (Ie pers. I, 96. 3; sieut (3e ps.) I, 185. 17 ; 260. 23. nouer, subj. prés. 3e ps. sg. doinst (on a imprimé doinct I, 111. 7 ; plur. doinsent 1,43. 29. — Fut. et cond. donrai , -oie I, 1, 144. 6), mais aussi donnera 67. 19. — Voy. aussi dener. Dorer, sensfig., embellir, II, 8. 19 : Mon dit (= poëme) de vérités à men pooir dormi. Locution : dorer la palme (paume) = notre mod. « graisser la patte », I, 112. 11. Boreloi, bijou ? II, 291. Pour boutons dorelos portoient les senées. Dormais, désormais, I, 337. 22; II, 22. 23; 265. 6. Dormoir, dortoir, I, 188. 17. Draper, fabriquer du drap, I, 280. 2 : Ne faire nul mestier, draper, taindre, laner. Dures. Locution : dire des dures, II, 181. 21 : Des dures m’ont bien dit, or me diront des moles. Cp. II, 179. 16. Durer, endurer, supporter, I, 342. 1 : Dieus fait trestous les temps, ainsi qu'il voclt, durer. ( 47 ) E E, atone et muet, disparaît fréquemment devant la syllabe tonique. Ainsi gheline devient gline, courechier courchier, pereche (paresse) preche (d’où precheus), péril prit (d’où pril- leus ), ferir féru frir fru ; cp. encore la forme manifestroie (II, lo. 3). — De même, e atone étouffe entre deux r : de là des futurs comme remunerra, dormi (= dorerai) II, 8. 19, endurra I, 92. 23, et autres. — C’est ici le lieu aussi de parler de l’absorption de Ve atone dans la voyelle tonique dont il est suivi ; j’ai en vue les cas tels que vir issu de veir (voir), meut , issu de meut (de mouvoir), mescant — mescheant. On verra que notre auteur, suivant l’entraînement de la mesure, se sert autant des formes pleines que des formes contractes. On voit ainsi alterner meschaus avec meschenns. vés, erés » vcès} créés. Iniche « lectiche (liesse). vir, sir » veir, scïr. meure « meure (inûre). fis « feïs. desrées. » desreées. E ouvert en position est régulièrement diphthongué par ie en syllabe tonique ; de là : tiere (terra), ierbe (herba), biel, biau (bellus), bieste (bestia), ivier (hibernum), enfler (infernum), confiés (confessus). Il en est de même pour i en position : anciele (ancilla), seniestre (senester). Exceptez les cas d’eou ?, suivi de n ou m. Je n’ai guère trouvé qu’une seule fois (II, 116. 9) viertut , mais toujours vir tut ; de même virgene ou virge, jamais vierge . Ediote. ignorant, II, 118. 6 : Or sont gent ediote qui ne le sevent mie. Ailleurs, I, 37. 23, ydiote. ( 48 ) KfTomlre , subst., clans (faire sen effondré) = effondrer, ren verser, abattre, anéantir, I, 250. 20 (il s’agit de Dieu) : Maistres est : quant li plaist, se fâche sen effondre. Effondre, verbe, répandre, I, 26. 26 : Biaus sire Diex, k’or effandés En mi (le texte a me) vo grasce. Effoudrer, couler à fond (un vaisseau), I, 194. 17. Yoy. aussi le subst. effondre. EEfroiitei*, pr. casser le front ou la tète , fig. faire perdre la tête, II, 241. 26 : Li glorc de che siecle toute gens priés effronté ; ib. , 163. 4 : On en est effrontet et souvent endetet. Aussi affronter II, 286. 31. — La trad. du gl. « assaillir, dominer » est fautive. -et ou -il (= lat. -ell, -ill), rencontrant en flexion l'élément s (sujet sing. ou rég. plur.), devient iau. Ainsi : illos iaus (donc aussi ciaus du composé cei, cil), juvenicellos jour en- dans , bellus biaus, capillus keuians. 11 faut par conséquent corriger, I, 194. 25, fardions pour fardieus. i: Eanii, voy. sous gameüt. lutation, mot savant, hautaineté, 11, 235. 19 : Car bumles estoit et privés Et de dation prives. Cp. II, 149. 6. Embarer (s?), s'embarrasser, se préoccuper, I, 257. 17. Associé avec se pener.. l'imliargâcr (s?), s’embarquer, au fig., I, 362. 16 : Chil signeur, pour waignier, ensi que nous, s'embargent. Omis dans Godefroy. ( 49 ) Embisé, voy. biser. Emblaver (V), s’embarrasser, prendre souci, I, 272. 24 : De chou faire couvient que vous vos emblavés (on a imprimé en blavès x). Cp. II, 221. 14. *Embleicliier; ce verbe figure au glossaire, mais il n’existe pas; lisez I, 150. 7 : « se conscienche mainte fois on en bleiche (= blesse) », au lieu de embleiche. Emboukiet (mal), mal embouché (voy. Gloss, de Froiss.) — rétif, qui ne cède pas à l’impression du mors (cp. gr. o’jorofjio;), fig. insoumis, se laissant aller à ses passions, I, 367. 20 : Les gens luxurieus, les gens mal enboukiet. Eiumender *= amender , II, 142. 1 ; 145. 6; 264. 4; emmen- dement II, 114. 2; 118. 13. Enipaichicr, empeichier , obstruer II, 268. 27 ; enchaîner, I, 193. 11 ; II, 97. 3. — Empaichant , adversaire, I, 251. 24 : Empeichant n’oseront sur yaus ruire ne nuire; 305. 3 : Trestous les cmpaiclians Dams (1. damé) Dieus les confonde. Cp. despaichiet , débarrassé, libre, II, 268. 26. Empaler (s?), se planter, se ficher, I, 297. 24 : En fort betun dou siecle tout se vont empaler. Signification omise dans God. Emparkicr (s’), s’enfermer, fig. s’enchaîner, I, 146. 19 : Par le siecle se sont ensi tout cmperkiet (1. emparkiet ), Que mis ont en oubli chou qu’il ont enkarkiet. 1 Des fautes analogues ont été commises : J, 58. 22 s’en bourbettent (p. s'enb.) ; 172. 9 s’en diervent (p. s'end.)] 292. 4 en priessent (p. enpr.)\ 582. 22 l'en sieut (p. l'ensieut ); 562. 16 s’en bargenl\ II, 296. 30 en ama (p. enama). — Dans le sens contraire 1, 150. 7 embleiche p. en bleiche; II, 157. 14 : encache p. en cache (en chasse). Tome XXXVII. 4 ( »0 ) Eiuperer, gouverner, lat. imper are, I, 338. 7. Eniploier, allouer, assigner, II, 119. 25 (des benefisces); 120. 14 (ses signeries). Empresser, presser, I, 292. 4 : Créditeur les debteurs à payer fort empriessent (on a imprimé en priessent). Emprimer, I, 124. 5 : En métré, puis en prose men sens voel emprimer , (le texte porte fautivement empriemer). — Appliquer? Ce serait alors le lat. imprimere; régulièrement celui-ci fait empreindre, et emprimer serait un néologisme. Je ne connais emprimer qu’au sens neutre de primer, dominer (Baud. de Condé). La trad. « exprimer » du gl. est arbitraire. Emprisonner, serrer (des provisions), II, 259. 11 : Tout chou mettoit avant qu’il ot emprisonnet. Enargenté, garni d’argent, II, 277. 28 (« laisses , coroies »). Enarkier, I, 146. 18 : Ensi les a 11 siècles de sen arc enarkict. Ce verbe signifie propr. courber, fléchir, ici fig. renverser, vaincre. — Selon le gl. « percer de flèches »; c’est fautif. Encachicr, enkachier, pourchasser, expulser, II, 62. 17 : C’est triakes qui poet tous venins enkachier; I, 321. 26: C’est chius qui de tous boins leur anemi enkachc ; II, 157.15 : Uns seus visces dou coer toutes virtus encache. Dans le dernier cas on pourrait aussi lire en cache. — Voy. aussi enkakier. ( si ) Encapcr, mettre dedans, fourrer, enfermer, I, 193. 24 : Et en infier sera[s] avoec nous encapés. Contraire de escaper. — N’a rien à faire avec lat. capere , comme pense l’éditeur. God. a pour enchaper, qu’il identifie avec escaper, ce seul ex., tiré du Dolopathos, 8418 : Et se par mi l’uis n'enchapoic, N’en eschaperoie autrement. Je pense qu 'enchaper est bien ici opposé à eschaper et signifie, comme fit. incappare, incurrere, entrer. Euearir, = enamer, II, 218. 17; forme concurrente de enchierir (I, 207. 20). Encieller, mettre en cellule, cloîtrer, I, 182. 6. — Cp. incel- lare dans Du Cange. Encorner, terme de toilette, s’affubler d’une corne, II, 25. 24 : Jadis les veoit on moult petit encorner . Encuerre, autre graphie de enquerre (cp. II, 242. 17 acuerre p. aquerre ), enquérir, II, 115. 3 : [Cette circonstance] M’a mis en coer d 'encuerre de chou le veritet. La trad. « encourir » (gl.) est une méprise et pour la forme et pour le sens. Encourir, verbe tantôt actif, comme aujourd’hui (II, 11. 26; 225. 26; 272. 14), tantôt neutre suivi de en (1, 208. 8; 225. 18). Encrassier, engraisser, bien nourrir; au fig., rehausser, faire valoir, mettre en estime, I, 178. 28; 200. 4 (ses paroles), 243. 13 (les virtus) ; sens propre, II, 64. 27 : Cescuns voelt se karongne tous les jours encrascier. Le gl., invoquant increscere (!), traduit « croître, augmenter ». — Le mot manque dans Godefroy. Enerver, dépouiller, appauvrir, I, 172. 8 : A leur pooir dyable boins cuers de biens eniervent. ( 82 ) JEnfaclH, lassé, I, 239. 7 : Nuis boins coers de bien faire n’est onques enfadis. Cp. pl. h. affadit. Eiifier (s?), = se fier, II, 3. 7 : On (I. or) ne se set en qui mais nuis hom enfler. Fnfloriué ( estre ), être riche, II, 72. 23 : Or enrikiscent gens et sont enflorinet. Absent dans Godefroy. Fsifourner, mettre au four, sens propre, I 259. 26; Iî, 244. 10;aufig., I, 207. 15: Et qu’en leurs consciences boines virtus enfournent. Enfretet, ardent, acharné, résolu, vivement désireux, 1, 63. 8 : Orgieuls venra tous enfretés, Disant : En infier la (1. les ) metés; I, 150. 28 : Crieng dyable[s], contre ti sont trestout enfretet ; II, 1. 15 : D’oster les malvais sont juge boin enfretet. Cp. encore II, 6. 24; 58. 8; 289. 16 ( Enfretés et joians et liés). — S' en fréter, s’empresser, I, 248. 18 : Si disciple se sont d’ensievir enfretet. Quelle peut être l’origine de ce mot? Il est absolument inconnu. On trouve dans Godefrov sur la foi du glossaire de Douai : « Enfreté, qui est affecté de l’élephantiasis ». Il y a là une grave méprise ; le dit glossaire porte : Elefanintus (corrigez elefantinus ) une enfretés ; ce qui veut dire : une infir¬ mité, une maladie. * Engenercs, engendreur, père, II, 107. 26 : D’Ammon et Absalon fut David engcncrcs. Mot impossible; il faut engenreres (II, 277. 10). ( 83 ) Engignicr ou enginier, selon le gl. « former l’intelligence » ou « faire preuve d’esprit »; mettez plutôt « tromper, duper », I, 42. 30; 82. 31; 337. 6. Englués, pris comme dans la glu; employé figurément II, 19. 16 : Par orghuel est li siècles trop cangiés et mues, Nuis ne le poet sivir qui n’en soit englués. Littré n’a pas d’exemple ancien de ce mot. Engorgier, ingurgiter, II, 93. 1. — Cp. engouler 1, 175- 77 ; 194. 20. Engréer = agréer, II, 130. 12. *Enkakier, II, 62. 17; mauvaise forme, contraire à l’étymo¬ logie et à la rime, p. enkachier, chasser ; il ne fallait pas l’ad¬ mettre dans le texte. Voy. encachier. Enkarkier, charger sur soi, I, 146. 20; en syllabe tonique a devient ie, ainsi enquierque (impér.) I, 36, 15, enkierke (prés, ind.) II, 123 8. — Voy. aussi deskierkier. Enmaset, logé (au figuré/, II, 116. 19 : Viertus et boin penser sont dedcns enmaset ’. Emniellcr, adoucir, 1, 121, 10 (opp. à enfieller ); 182. 7. Ennaichier, amorcer, leurrer, I, 2. 19 (pour nos âmes eX La bonne forme est eneschier (de esche , amorce). — Le gl. traduit : « ennosser (quid?), tuer ». Enollier, huiler, fig. adoucir, bien disposer, I, 280. 7 : Les gens par biel parler sevent bien enollyer. Enrikier, enrichir, act., I, 300. 15; enrïkir , neutre, II, 72. 23; 247.21. 1 Lisez aussi, selon l’indication de la rime, enmasés , p.enmassés, II, 270. 19: Car je vie anemis en tous lieus enmassés. ( 34 ) Enroet, roué, II, 196. 23 : [Or te tais, sos noés] Assés tost pour tes dis seroies enroès. Cp. Ph. Mousket, 17900. Enrunnïer, enrouiller, I, 252. 4 (il s’agit du trésor acquis au ciel) : Là n’est enrunnyês ne de nul vier rongiés. La bonne forme ancienne est enrungier. Pour celle en -unïer, comme pour celle en -ungier, le type est difficile à établir, que l’on parte de lat. aerugo ou de riibigo. Je suis donc amené à corriger enrumiyés , qui se trouve dans PHist. de Jules César par Jean de Thuin, 16. 5 (espées enrumiées) et qui vient d’un type * in-rumigare. Cette forme s’accorde avec esp., port, rumiar, prov. romiar et corrobore Pétymon rumigare (ruminer) posé par Diez (4e éd. p. 672) pour le fr. ronger , mais contesté depuis par G. Paris (Romania X, 59), qui favo¬ rise rodicare. Notez que le gloss, de Douai présente aussi enrumïure pour traduire aerugo. Ensiguicr, marquer d’un signe, I, 82. 31 : On les deveroit ensignier Si c’on cognoistre les puist (1. peuïst). En§ouuicr, employer. Ce verbe disant pr. mettre en besogne, on est surpris de l’emploi qu’en fait Gilles dans « employer, occuper le temps », J, 86. 13; II, 128. 16. Notez encore que ce verbe est, chez lui, toujours de 4 syll. ( en-sonn-i-er ). Com¬ ment s’en rendre compte ? Entait (rég. plur. entais ), fém. entaite, acharné, II, 247. 21 : [Des pauvres] K’on voit pour cnrikir entais et engramis. Cet adjectif répond à lat. intactus et signifie propr. « tout entier à ». Je Pai déjà plusieurs fois relevé dans mes com¬ mentaires; si je le fais encore, c’est que je remarque que le ( 55 ) sens « intact, entier » n’est pas touché dans God.; il aurait pu citer Phil. Mousket, 7380 : Quar li Persan vinrent entait Et cil furent las et sostrait; ib. 31032 : Si ot d 'entais et de lassés. M. de Reiffenberg, pas plus que M. Kervyn, ne s’est bien rendu compte du mot; le premier le tire tantôt de intentus, tantôt de intensus ; le second l’explique par « attentif »; ni l'un ni l’autre n’est dans le vrai. Je rétracte positivement la note écrite (en 1867) à propos de entait dans Jean de Condé (II, p. 349), où j’inclinais moi-même pour intensus , en pro¬ posant de corriger entait par entais. — Dans le passage de Baud. de Condé, cité par God., entait ne veut pas dire « appliqué », mais « entier, non amoindri ». Eut aient er, act., mettre en telle ou telle disposition, I, 23. 17; réfl., se disposer, viser à, II, 13. 16. — Part, enta- lenté, disposé, prêt. Entamer une femme, = lat. contaminare, 1, 120. 3; 203. 13. Entavrener, se rendre à la taverne, II, 89. 18 : [La gloutenie] Gens fait cntavrcncr sans aler à la messe. Entelette, jeune plant, arbrisseau, voy. lentelette. Enter, planter, placer, appliqué figurément aux paroles, I, 36. 3; 182. 27. Entériner ou interiner. Voici les acceptions de ce mot chez notre auteur: 1. accomplir, I, 306. 19; II, 10. 26; 104. 12; 2. fournir, distribuer, 1, 163. 27 : Cuiscnier délivrant bien fasant l'ofFicine, Qui les vivres partout loialment entierine ; 3. déterminer, décider, I, 170, 18 : Se c’est bien ou mal fait, ne puis interiner. ( 36 ) Au réfl., se livrer, se vouer (propr. se donner entièrement), syn. de s’encliner , 1, 16. 10 : Se se doit on entériner A faire bien et enclincr. Enterver, examiner, fouiller, 1, 197. 7 : Anemis (I. anémie) de leurs fais toutes oevres entiervent ; H, 83. 17 : Par visins, par visines vont trestout entiervant. Le mot signifie en premier lieu interroger et représente lat. interrogare. — Au gl. on dit « enlever, écarter ». Eûtes, adv., difficilement, avec peine, II, 15o. 27 : Entes vient on au droit pour les grans trekeries. Nous avons évidemment à faire ici à l’adv. de l’adj. ente(« qui donne ou éprouve de la peine, difficile ») ; je l’ai rencontré déjà, mais sans le comprendre, dans les Chron.de Froissart, V, 162 (éd. Kervyn) : se vous euïssiés..., je fuisse entes morte d’anoi. — Ente s’emploie aussi comme subst. [= peine), sur¬ tout dans la loc. adv. à ente, mais God. a eu tort de placer sous ce chef le vers suivant de Baud. de Condé : Il ne treuve de touz les cors Ami ne parent ne parente Cui ne fust plus griefs et plus ente De lui deus nuis à herbreger Qu'il ne seroit d’un ort breger. * Entiraut, II, 08. 2 : Chil qui font faussetet vont tous temps entirant. Lisez en tirant ; voy. tirant. Entir, entire , entier, lat. integrum. C’est l’unique forme chez l’auteur ; je ne crois pas y avoir rencontré entier , entière, que Ph. Monskat employait concurremment avec entir. ( ol ) Entis, forme contracte de ente'is, plantation, jardin, 1,229. 8: Toutes n’adierchent mie par ces entis les entes. « Dans les jardins toutes les plantes ne viennent pas à point. » Mot absent dans Godefroy. Entasé, enivré, II, 200. 3 : Dieus set que je ne suy de nul vin entusés. D’où vient ce mot (inconnu à God.)? Il ne peut être identifié avec entoschier, entuschier, empoisonner, qui est — lat. intoxicare. Le sens s’y prêterait fort bien, puisque les Anglais disent encore intoxicate p. enivrer, mais la lettre s’y oppose. Je n’ai que des conjectures à présenter. Une forme intoxare donnerait entoiser, entuiser , d'où entuser ; mais l'ancienne phonétique exigerait entusier. — Ou le mot est-il de la famille de l'ail, duseln, avoir le vertige, vaciller, dont le radical dus avait dans l’anc. ail. un t pour initiale? — - Enfin, je me suis demandé si la confusion graphique si fréquente de c et t ne pourrait pas débrouiller la question. Encusé, = accusé, blâmé, ne convient guère, mais God. consigne l’expression encuser le vin, le goûter. Serions-nous sur la trace et pourrait-on admettre une tournure estre encusé de vin au sens de « avoir goûté du vin »? Quoi qu’il en soit, je ne me rends pas compte de la valeur « goûter » du verbe encuser . Euvial. plur. enviaus, défi, I, 382. 4 : par envi ans = àl’envi (anc. à l’envie)', voy. mon gloss, de Froiss. — Dér. de en¬ vier = lat. invitare. Erluftsier, ierluisier , bavarder, folâtrer, s’amuser, II, 108. 20 : Car tous les jours vorroient parler et erluisier. Abuser, tromper, II, 174. 7 : Dechiutes sont les foies qui voelent ycrhiysier. Hécart : « erlusier , amuser (un enfant), réfï., s’amuser »; ( 38 ) God. traduit le mot dans nos passages par « séduire, trom¬ per », en donnant au subst. erluise la valeur de futilité, tromperie; il cite aussi erluse au sens de « enjôleuse » L Erre, errement, manière d’agir, I, 37. 33. — Le texte imprimé porte, contrairement à la rime ( enquerre ), oevre. Je ne veux, cependant, pas prétendre que la rime oeuvre : erre soit, pour Gilles, absolument impossible. Esïiaujer, - oyer , neutre, s’ébattre, s’amuser, I, 132. 27; II, 91. 10, etc. Je ne fais mention de ce mot bien connu que pour prendre l’occasion de rappeler qu'il s’appliquait tout particulièrement au plaisir de la promenade (promener, pour- mener est un mot relativement moderne) ; aussi de vieux glossaires le traduisent-ils par spatiari , d’où les Allemands ont tiré leur spazieren (en vrai ail., on dit lustwandeln). Escale, coupe, tasse, II, 261. 19. — Néerl. schaal, ail. schale. Escaudit, échauffé, fig. irrité, II, 183. 5 : Or parlés mains, dans abbes, nous sommes cscandites. En traduisant par « offensé » le gl. songeait sans doute à scandalam. Voy. sur le mot mon gloss, de Froissart et celui de la Geste de Liège 2. EscapMB'ielle, quid? II, 275. 2 : Toutes escapuricllcs faisoit on à celées. Il s’agit d’habillements (et non pas d’escapades , comme pense le gl.); je retrouve donc ici, au diminutif, le mot escapures (traduisant scapularia ), que j’ai consigné, d’après un ms. de 1 Je dois faire remarquer que M. Godefroy n’a pu faire entrer les poésies de Gilles parmi les sources consultées par lui, qu’à partir de la 25e livraison (t. 111, p. 321) de sa gigantesque publication. 2 Je m'offusque un peu de la finale en -i(es; notre auteur, tout en conser¬ vant le t final du participe en üus au cas-régime sing. et cas-sujet plur., ne reproduit pas le t au fém. ita \ on s’attend donc à escandies. N’y aurait-il donc pas lieu à lire escondiles, de escondire , contredire, refuser, rejeter? ( 39 ) Lille, dans mon éd. du Glossarius de Jean de Garlande (voy. ma Lexicographie latine du 12e et 13e siècle, p. 69). — God. cite notre passage, mais sans le traduire. — Escapure est = escapule (permutation de / et r). = lat. * scapulium ? Escarder, carder, plumer, fig. dépouiller, piller, I, 108. 19 (en parlant du loup à l’égard des brebis), 182. 3 (en pari, de l’écoufle par rapport aux poulets). — Ravir, enlever, 1, 207. 24 : [Repentez-vous | Que paradis de vous ja ne soit escardés. Escarnir. railler, honnir, I, 23. 12. Mot bien connu, mais mal traduit dans le gloss, par « être dans la gêne ». Escaufarc, sorte d’étoffe grossière (voy. God.), I, 149. 2o : On viestoit escavfare, or viest on le brunette. Escleukiei*. vov. l’art, suiv. * *EsscIeuliier, selon l'éd. « boiteux », I, 368. 17 : Aucun sont escleukier, s'usent de le semestre. Evidemment un mot mal lu, l’éd. ne connaissant pas esclen- kier , gaucher (de esclenc , gauche). Escoles (en tenir des ou ses), loc. = en faire des gloses, I, 223. 27; II, 33. 12; 42.3. Escouse, II, 264. 17 : Dans abbes, nous avons bien oït vo response, Se l’estudierons, chescuns à sen esconse. Ce subst. signifie, en effet, sinon, comme dit le gl. , « lan¬ terne » en général, du moins « lanterne sourde », mais son primitif, bas-lat. absconsa, revêt aussi le sens « retraite, cachette », et il est préférable d’interpréter à sen esconse par « en son privé, à part lui » (cp. l’adv. lat. absconse dans Du Cange). Escorcbier, écorcher, au fig., II, 2. 10 : Povres, dou pau qu'il ont, souvent on les escorche. ( 60 ) Escot (i dire par), quid? I, 259. 21 : Or disons par escot de ces religions. La loc. par escot signifiait (encore chez Rabelais) « chacun à son tour »; ici, me semble-t-il, le sens est « parlons succes¬ sivement des divers ordres religieux ». — « Parlez à votre escot » dans le Tartufe de Molière (voy. Littré) veut dire à mon sens : « parlez quand ce sera votre tour ». Escourté, portant des habits courts, II, 222. 27 : Comment voit on ches gens escourtés, cowetés, Boutenés et estrois. J’étais tenté de corriger escourcés (retroussés), mais la langue de Gilles exigerait escourciés. Escoussin, autre forme de coussin , I, 36. 11 : Une plume moult est legiere; Or ascoute bien le manière *. Plumes pluseurs assembleras Et en un mont les metteras, S’en feras kieutes et coussins. Des plumes et des cscoussins Enkierke tout, si sentiras Comment à tout le fais iras. J’ai reproduit au long ce passage allégorique parce que la ponctuation de l’éditeur en a rendu le sens presque insaisis¬ sable. — Pour la variation de forme, cp. foudre et effoudre. Eicouvet (sour)-, quid? II, 6. 17 : Or sont aucun qui prendent les gens sour escouvet , Se dient chou qu’il ont ou coer lonc temps couvet; II, 265. 10 : S’ay le clartet des ioex, loés soit Dieus, trouvet, Warder de renkeïr me voel sour escouvet. Kervyn traduit : « au hasard » ; Godefroy : « en se cachant, * II y a lieu de croire que ces deux vers sont transposés. ( 61 ) en prenant toutes sortes de précautions ». Je doute de l’une et de l’autre explication et pense que le sens est « vigilam- ment » (prendre les gens sour escouvet, c’est, me semble-t-il, = en les guettant au passage). On ne saurait méconnaître dans cette expression le lat. excubare, veiller i . Ëicrit. subst., II, 291. 25 : Si me rapporte [je] en l’cscript Qui en est fait, sans faire escrit. Les deux escrit (dont le premier sous l’orthographe savante avec un p) sont le même mot; l’un au sens de règlement, l’autre au sens de prescription ou d’ordre formel. En tout cas je ne puis admettre la trad. « cri, exclamation » du gl. *EscuiIIe? I, 272. 6 : Tout sont voirement frere, mais toutes ne sont mie Escuilles seroers, on faut bien h le fie. Passage difficile. Cependant le défaut métrique dans le second vers me met sur la trace du sens; je crois qu’il faut lire eswillies ; nous aurions là, avec intercalation d’uns parasite (cp. esiville — aiguille), un participe fém. de ewillier , rendre ewel, égal. Le sens sera : « Mais entre sœurs toutes ne se ressemblent pas ». Escmiicr, au propre, écumer, I, 225. 23 : Boins keus sen poisson piert, quant à point ne Vcscione. Au fig., enlever, I, 199. 7 : Sains Espirs, si com vens, trestous visées cscume. Esghoier, esjoier , réjouir, I, 248. 11 ; 328. 25. On trouve aussi la forme en ir, I, 83. 30; 87. 9. La première peut se ramener au subst. goie, donc à un type exgaudiare. Eshardir (s?)* s’enhardir, I, 101. 30. 1 Je ne réussis pas à tirer, pour escouvet, un sens plausible de l’anc. verbe escouver, balayer, dépouiller. — God , dans le second vers du premier pas¬ sage, écrit par erreur : Le dit chou k’il out ou coer. . ( 62 ) ' Esklnguant II, 108. 15; lisez eskuignant ou eskmgnant (rechignant). Voy. mon gloss, du Regret Guillaume et le Dict. de God. s. v. eschignier . Eslargir (V), sens fig., se relâcher de sa rigueur, I, 281. 5. Eslire, choisir, distinguer (le bien dou mal), I, 342. lo; pré¬ férer, I, 318. 11 : En Avignon eslirenl faire lor demorance. À propos de la conjugaison de ce verbe, j’ai noté à la 3e ps. pl. du parfait: 1) esleirent I, 256. 19; 2 ) eslirent 318. 11; 3) esleurent 318. 22; 4) eslieurent 270. o; 308. 1 ; 3e ps. sg. eslieut 248. 17. — Part, passé : esleïit II, 144. 13; eslieut 150. 22; eslit , eslite, I, 258. 2. * Eslufsier, II, 108. 20, lisez erluisier (voy. ce mot). Esmouvement, incitation, cause, II, 112. 3 ( e . de luxure ). Espantcnient; épouvante, I, 317. 18 : Toute seule se trouve, s’a grant espanlcment. Contraction de espaantement ou espoantement. Espardrc présente les divers sens qui lui sont propres : « disperser, distraire, répandre (I, 95. 14; 161. 29 ; 252. 23), livrer, abandonner» (I, 59. 21; 102. 19; 115. 9). Espargier (V), se répandre, I, 160. 16; 181. 13; 349. 20. — Plutôt que d’expliquer la forme espargier par aspergere (arroser), sens qui lui convient parfois, je préfère y voir une forme déduite du subj. esparge de espardre ; cp. argier = ardre. C’est peut-être par un effet analogue qu’il faut expliquer aussi les formes targier (= tarder) et enfergier (= enferrer). Espece, lat. species, apparence, prétexte, I, 380. 1 : Sour espece de bien soutille le mal faire. Espeuse, épouse, I, 90. 1 (: glorieuse); 219. 23. Forme négligée par Godefroy. ( 63 ) Espiautrc, espèce de métal, II, 191.11 : Argens vaut mieuls assés que ne vaut chius espiautres. Je l’ai déjà relevé dans mon compte-rendu du Livre des Mestiers, éd. Michelant (Jahrb. zur rom. Phil. , XIV, 439). Voy. aussi God. s. v. espeautre. Espincliiet, propr. pincé, fig. bien accoutré, de bonne façon (cp. l’anc. adj. joint), I, lo. o : Quant li jovene gent sont haitiet Et espincliiet et afaitiet... Afaitiet , dans le même vers, dit la même chose au fond : bien dressé, élégant. Espisccs , employé familièrement , comme parfois notre drogues , pour « choses », I, lo6. 13 : Luxure, gloutrenie et sifaites espisces ; 11,61. 20: Car à tous et à toutes baille de ses espisses. Cp. encore II, 278. 10. Espouser, quid? II, 264. 19 : Bien volés que souvent les hanas on refonse, Des grains savés trop bien comment on les esponse. Le contexte semble réclamer ce sens-ci : «Vous êtes généreux ; vous aimez bien que vos amis viennent vider un verre en votre compagnie, et quant à vos revenus (pour autant qu’ils consistent en grains ), vous savez en faire un noble usage ». Espouser paraît donc signifier ici, ce qu’il signifie réelle¬ ment : sponsare , promettre, allouer, dispenser. Peut-être, cependant, espouser se laisse-t-il aussi interpréter par faire esponse , faire grâce, faire remise ; il s'agirait alors des grains dus à l’abbé par ses fermiers. On sait que le même type latin sponsare s’est francisé plutôt par espouser (promettre, fiancer); notre espouser en est la forme savante. ( 64 ) Espot, raillerie, bon mot, II, 154. 25 : Trop bien sevent trouver de ches nouviaus espos. Tout Wallon connaît ce mot, appliqué surtout aux pro¬ verbes. De là le verbe espoter à, dire des railleries (voy. mon éd. de Baud. de Condé, p. 256, ad v. 387, le seul ex. connu jusqu’ici), qui, à son tour, a produit espoteresse , moqueuse, II, 108. 19 : Famés cspolcrcsscs ne doit nuis hom prisicr. Nul doute que le mot wallon ne soit l’ail, spott , flam. spot , raillerie, risée. *Espwet I, 307. 8; ce mot ne devait pas figurer au gloss.; rien que l’inspection des trois rimes en rouvet indique la ’ correction esprouvet . ■ — God. a trop légèrement, sur la foi de notre passage, admis cet espuer (conspuer), dans son Dic¬ tionnaire. ■V Esramie = arramie; loc. par esramies II, 166. 17 = à l’envi, à qui mieux mieux. Essaie, essai, épreuve? I, 229. 18 : On troeve de ces nois des fausses et des vraies; A ces nois sont toudis malvaises les essaies. C’est-à-dire : il est dangereux d’en faire l’essai. ■ — Mais que veut-on dire dans ces vers-ci, I, 296. 21? Biestes bien affouré[e]s font des boines essaies; Sainte Eglise norist et clergiet et gens laies. A mon sens : « Les bêtes bien nourries produisent de bons résultats, font leur preuve ». Godefroy place nos deux pas¬ sages sous la rubrique essaie « reste, morceau », et on dirait presque que essaies équivaut à excréments, ce que je ne puis admettre qu’en hésitant. Cependant l’auteur du Dict. allègue plusieurs cas paraissant confirmer cette valeur (p. ex. à l’art, essai, qui me semble signifier plutôt crottins, que fourrage de brebis). ( 68 ) Estaliicu, = lat. stativus (equus), litt. qui reste en place, rétif, paresseux, I, 265. 23 : Cheval sont cstahicu, se bien ne sont dontet ; il, 185. 7 (les nonnes parlent) : On nous sueffre trestout, s’en sons plus estahieuves ; II, 216. 15 : Les kevaux estahieus puet on mieus accourser. Estahieu est la forme picarde de est ai f, qui se rapporte à stativus , comme naïf à nativus. H est intercalaire comme dans trahir p. trair. — Notez que les adj. en if (pic. ieu, iu) font chez Gilles toujours au fém. ieuve ; cp. hastieuve II, 185. o, pieuves [de pif, pin, pieu), ib. 6. — L’explication du gl., « étalon, arrêté dans ses volontés », ne mérite aucun crédit. Estai [rendre], se défendre, riposter, faire face, II, 184. 10; 260. 27. — Yoy. mon gloss, de Froissart. Estekaus, II, 100. 10 : En leurs corps estekans l’espée demora. Le gloss, remarque : « Unis (d 'estèche, lien) » ; je repousse cette interprétation ; estechier , estekier , se planter, s’enfon¬ cer, mot bien connu, convient parfaitement : cc L’épée, en s’enfonçant dans leurs corps, y resta plantée ». Esteiax I, 132. 16 (prose) : Ne nuis n’avoit d'esteux devant son lit, s’il n’estoit priestres, et chou estoit de blans estrains. — D’après le gloss., « nattes »; pourquoi ne serait-ce pas « chaises », flam. stoel, a. fr. estuel'l Estout, I, 99. 10 (le vers exige stout). Estrangnicr, act., tenir à l’écart, éviter, II, 197. 8 ( foies fumes)] rétl., s’abstenir, II, 94. lo {de luxure). Estre. subst.,vov. aistre. Tome XXXYII. o ( 66 ) Estrin, adj., II, 171. 1 : [Tous avez bien rappelé, à propos des nonnes] Comment jadis estaient coycs, simples, estrines. Ce passage me remet en mémoire celui de l’Espinette amou¬ reuse de Froissart, v. 73d (mon éd. I, p. 108] : Car elle estoit à point estrine En regart, en parolle, en fait. Le sens qui s’impose, c’est « distingué ». Reste à fixer l’ori¬ gine et le sens propre du terme. Je n’éprouve plus d’hésita¬ tion à y voir lat. *extrinus , dér. de extra , donc une autre forme du classique extraneus (type du fr. étrange), et à lui donner pour sens fondamental celui de « extraordinaire, étrange ». Cette origine justifie les autres valeurs de estrin (p. ex. « singulier, peu aimable »), que j’ai recueillies dans mon gloss, des Poésies de Froissart. — Il n’y a aucun rap¬ port entre notre adjectif et le subst. estrine, étrenne (comme pensait Cachet), et quant à la signification, émise dans le gloss, par conjecture, « vivant dans la retraite », et à l’éty¬ mologie straindre (= lat. stringere ), elles doivent être abso¬ lument repoussées. Estdtlc, salle d’étude, école, 1, 107. 25 : Remplies de boins elers les estudes soloient; ib„ 113. 1 : Or sont clerc artyen par estudes lisant ; ib., 323. 21 : En estude partout moustrent bien leur clergie,- II, 40. 26 : Retrouver bien poroient estudes qui sont mues. Ailleurs « bureau, cabinet de travail, chancellerie », I, 322. 21. Voy. gloss, des Poés. de Froiss. Quant à la forme estudie, étude, application, travail, elle représente le subst. verbal du verbe estudïer; I, 107. 20 ; 148, 6; 323. 23. EswiSIe, aiguille, I, 217. 22. — Us est parasite. ( 67 ) * Excsse, excès, II, 269. 2 : Mais il me couvenra à tous exesses tarder. Le mètre condamne ce mot; il fallait corriger exès (ou excès, II, 12. 2). Exigeos, nom. sg., latinisme — exigeas , I, 326. 23 : Se veoit que c’estoit exigens les (corr. H) pekics; c’est-à-dire que ces malheurs étaient la conséquence néces¬ saire du péché. — Notez que l’ancien verbe était exigir. Exemplaire (métré en), faire écrire, publier, I, 320. 9 : Un Iraitiet en ai fait et mis en exemplaire . F Fade, qui n’a pas le goût de faire qqch., I, 203. 2 : Dans abbes doit sorignier sur trestout des malades, D’eaus visiter souvent ne doit il yestre fades. Voy. aussi affadi, enfadi. Faidier, guerroyer; neutre, I, 162. 24 (« contre vices »); act., II, 143. 8; 215. 2 : Tost serés tout vaincut se les voles faidier. Faire = trouver, versifier, I, 236. 1 : Un petit faire d’iaus fui moult entalentés; II, 93. 18 : Un petit me vorrai de faire reposer. Voy. encore II, 126. 8; 171. 3. — Notez l’emploi pléonas¬ tique de faire , I, 300. 9 (je fay registrer = je registre); 306. 25 (clamer firent = clamèrent). — De là subst. fait, composi¬ tion littéraire (cp. Tïovqua), II, 251. 21 et passim, Faiticr (se), se faire, se former, II, 118. 14 : On dit qu’osiaus gentieuls par li maine se faite. 4e corrige hardiment : par li mesme se faite ? — - Je retrouve ( «8 ) notre proverbe dans le recueil de Le Roux de Lincy : Oiseau débonnaire (= notre gentil) de luy meme s’asseiste ; seule¬ ment le dernier mot y a été estropié; lisez s’affeite. — Notre éditeur a tout autrement compris le vers cité, puisque selon lui maine est — mène et se faite = « sa fête ». Il oublie que fête dans Gilles doit sonner fieste . — God., dans le seul ex. poétique qu’il donne du verbe faitier , le traduit par « arranger ». Falourdcr, cancaner, bourder, II, 213. 1. — Voy. falour- deur dans mon Gloss, des Chron. de Froissart. Faillites = lat. famulos, serviteurs, I, 26o. 14 : ... dont sc vont gros porter, Trop plus qu’autre signeur familes cohorter. Faillites est inconnu à God. et me semble être une forme savante de la création de Fauteur. Farder (se), sens propre, I, 84. 3 ; II, 34. 19 : Se me dist on comment les aucunes se fardent, Se mettent dou rouget, si sanie qu’elles argent (1. ardent). Farder (sc), se charger, se gorger, I, 161. 17 : De delicicus vivres ne se voise farder ; il, 46. 3 (de fourages) ; 79. 13 (de viandes) ; 269. 3 (de vins et de viandes); 78. 17 (de malvaises hierbes). Dérivé de farde. Fascicl, faisceau, fagot, II, 262. 24 : Car j'ay vins en clielier et fasciaus en lagnier. Faute, disette, besoin, II, 4. 13; 83. 2o; 273. 23. Feleuicus, dér. de felenie ; perfide, cruel, II, 77. 4. Feiieur, faneur, I, 247. 7 : ou fauteur ou feneur. Fier (se), avoir confiance; construit avec de, II, 204. 4. — Aussi se prévaloir de, en prendre prétexte, I, 291. 22 : ... car des guerres sc fient Et tous chiaus qui desreubent « Ch’esî tout de guerre » dient. ( 69 ) rostre, fistule (maladie), II; 85. 17 : Moult boins surgïcns est qui set warir defestre (1. de fcstre). Pour la facture du mot, cp. cartre de cartula. Fiestier, act., faire compliment sur, II, 297. 29 : Lors rist et prist à fîesliicr Mes ans et me vie prisier. Fige, promesse, II, 263. 21 : A tous en faic le fige. — Mot inconnu qui parait reproduire un type fidiiun. Fikier, fixer, placer, I, 38. 24; 117. 10. — Cette forme picarde fournit un excellent argument contre ceux qui vou¬ draient ramener ficher au type lat. fixare. Fiuer, 1. = finir, I, 286. 8; — 2. sens absolu, payer, liquider un compte, I, 160. 23; finer de qqch., la payer, 1, 165. 28; II, 72. 24. Fioit, II, 13. 8, selon le gl. « fuyait ». Cette traduction est bonne, mais je me méfie de la forme fiait p. fui ait, bien qu’on puisse alléguer au besoin anieus p. anuieus. Fisonomie on a imprimé fisionomie ), science physiono- mique, I, 346. 18. Flaieler, flageller, au propre, I, 77. 20; au fig. = affliger, II, 98. 7. — La forme savante flageller, 1, 121. 28. Flater, flatter, II, 216. 3 : Ançois les nos convient rapaisier et flater, Et quant li pais est faite, dont nos voellent grater. Cette opposition de flater et grater me donne l’occasion de me prononcer en faveur de l’étymologie nouvelle qui rat¬ tache flatter au germanique fiat — plat et déduit le sens moral de l'idée première « caresser du plat de la main, laper ». G. Paris (Romania X, 404, note) cite à l’appui les anciennes phrases « l'ourse flatte son ourson » et « flater du lait » (le laper); il rappelle qu’on dit encore du palefrenier qu’il « flatte son cheval ». Yoy. aussi plakerie. ( 70 ) Flekier, fléchir, I, 276. 20; 368. 23. — Cette forme picarde contrarie singulièrement l’étymologie flexus, flexare pro¬ posée récemment pour le fr. fléchir. Si cette origine est en accord avec l’adj. fléché , verbe flechier ou fleskier, elle ne l’est pas avec flekier. Ce dernier accuse un thème flek (cp. les verbes fikier, alekier , trekier). Flexion personnelle. — 1. Ind. prés, (ou fut.) Ie plur. : - ornes , p. ex. savomes II, 190.8, creonmes II, 24.2; lisommes 1, 284. 21 ; d’autre part -ons : savons, créons, cirons , etc. Notez surtout sons (sommes) II, 186. 7 ; 201. 13. 2. Imparf. (ou conditionn.) Ie plur., -iemes ; p. ex. disiemes , seriemes II, 187. 2, estimes II, 23. 16; d’autre part quidiens 1, 344,24, deveriens II, 31. 23. 3. Parfait Ie pl. , -ins, concurremment avec -imes ; ainsi promesins I, 143. 6; fesins II, 168. 3. FiàsBiea». 1. saigner, I, 166. 24 : Maladies prilleuses warist on par flimcj", 2. guérir en général, 1, 124. 7 : Maladies des maislres se laissent bien fliemcr (corr. flimcr ). De flieme, flime, lancette, sur l’étym. duquel voy. le dicl. wallon de Grandgagnage et Littré. J’ajouterai que l’origine directe du mot français paraît être germanique; la forme la plus voisine de la source latine ( phlebotomum ) est l’anc. haut ail. fliotuma, d’o uvlieten (auj. fliete ), en néerl. vlijm, angl. fleam. Il se peut toutefois que, sur le sol français, du type fleb’t’mum se soit produit flemme (pic. fliemme ), d’où le mo¬ derne flamme. Foiafolc, fidèle, 1, 71. 9; aussi foijal, 73. 16. Fois mcntie, II, 162. 26, est absolument équivalent à l’adj. foimenti, parjure : Car on en est tenut, et ch’est drois, fois mentie. Fossewr, qui creuse, fouille, I, 262. 6 (il s’agit de trésor) : Pour fosseurs, pour larons n’iert jamais cslongiés. ( "1 ) Foui'faire, encourir par forfait, II, 431. 2 (« amendes »). * Fourkeure (subj .), I, 222, 4 : [Je doubte] Que li mors viegne tost et trestout nos fourkeure. Le gl. dit « mette hors? ». L’éditeur a raison de douter de sa traduction; je lis sourkeure de sourcorir, courir sus. Fourloucliier, II, 92. Il : S’il voient qu’on les voelle nullement fourlouchier Au mengier ou au boire, moult tost en vont grouchier. Selon Kervyn, suivi par Godefroy, regarder de travers, d’un mauvais œil ; je pense que c’est bien cela, quoiqu’un instant je penchasse pour * foris-locare — déplacer, déranger, ou exclure. Fourme = faitis, lat. formosus, beau, II, 293. 31 : Prelas fu biaus, haus et fourmes. Fourse, troupeau? II, 71. 14 : On soloit mener gens comme paisçan[t] leur fourses. Le gl. dit : « ouvriers? du lat. fossores ». Interprétation et étymologie de pure fantaisie. — Le mot ne se laisse pas ramener à l’équivalent fouc, dont Fauteur se sert (I, 3o9. 1 ; 234. lo) et dont l’origine germanique est bien connue. Ce¬ pendant, il doit en être synonyme; Hécart donne fourser, fourcher, abonder, foisonner, frayer L Franc [tenir), tenir une chose à son entière disposition, en rester le maître, I, 43. 7 (voy. sous copie); 57. 16. 1 La dernière livraison de Godefroy, reçue au moment de repasser cet article, ne me permet plus de douter du sens « frai », propre à fourse, comme à foursin ; seulement, je me demande si ce sens exclut absolument celui de multitude, troupe en général, et si Godefroy a bien fait de transformer dans notre vers paiscan (que je corrige par paisçant, en paiscon (poisson); la langue de Gilles appelait plutôt pechon ou pichon. ( '2 ) Frîou, un oiseau, verdier, linotte, II, 260. 8 : Amer car de vervelles a trop plus que frions Yoy. mes notes sur Jean de Condé II, p. 329 ; le mot se ren¬ contre aussi dans les Poés. de Froissart. Frir, forme syncopée de férir , 1, 14. 31 ; 46. 10; II, 82. 19. — Lisez cependant ferues au lieu de frues II, 30. 22. Frouguiei*, se refrogner, II, 219. 16 : Tantost tence prumiers; s’on le tence, se frongne. Fucr (à un ), au même prix, I, 218. 13. Fuevle, faible, I, 248. 5; II, 167. 23. Ailleurs feble 1,298. 16; fueble 96. 16. — Je ne m’explique la modulation ne (pron. eu) que par l’influence de la labiale suivante. Futur. — Les verbes de la 3e conjugaison latine offrent la particularité qu’ils insèrent entre la consonne finale du thème et r un e inorganique. atendre alendera rendre rendera prendre prendera faindre faindera métré nietera vivre virera vaincre vaincera (I, 269.1 ; peut-être faut-il corriger vaintera) Notez encore les futurs devera et istera (de devoir et issir). Il va de soi que ce fait s’applique aussi au conditionnel. A cette occasion, je remarquerai que la langue de Gilles repousse l’insertion de lettres euphoniques entre n-r, l-r ; elle dit toujours tenra (de tenir), tinrent (parf.), jamais tin- drent ), mura (vaudra), humle (non pas humble). Elle paraît 1 Le sens de ce vers ne se présente pas trop nettement à l’esprit, d’autant moins que la signification de vervelle m’est inconnue; je traduis ou plutôt je construis : « La chair de vervelles renferme beaucoup plus d’amertume que le frion ». L’auteur de l’art, frion dans Godefroy paraît ne pas avoir compris davantage, et sa leçon de vers elles, si elle était fondée, me mettrait dans un plus grand embarras encore. ( rs } même affectionner la combinaison nr, puisqu’elle préfère amenroit (II, 103. 4) à ameneroit, donroient (I, 271. 10) à douer oient. Fuir, fuir; au futur fuirai I 1, 33. 14. — Voy. aussi fioit. Fuite, subterfuge, excuse, I 78. 28. 27. 4; mais fuiras (bissyll.) 238. 1; II, 34. 23; 76. 16; G Galer, act., dépenser en s’amusant, II, 93. 2; neutre, s’amuser, mener bonne vie, I, 297. 21 ; II, 262. 2. — De 1 h galerie, amusement, régal, festin, II, 87. 23; aussi simple¬ ment gale , dans l’expression « le prince de le Gale », II, 261. 17; 266. 2. Game ( apprendre sa) à qqn., II, 188. 18 : On aprent les enfants à l’escolc leur games. Ganiëut clami, II, 214. 11-14 : Or sachiês que ches femmes sont venues à mi, Se m’ont dit moult de coses, mais trop m’ont engrami, Car apprendre me voellent gamëut elami ; Très chou que je fuy jovenes, m’aprist on gamëut... Selon le gloss. = game : ut ré la mi. Cela n’est guère pro¬ bable; puisque gamëut se présente aussi à part, il faut de même considérer elami comme un mot distinct. Je vois dans ce dernier tout simplement l’interjection hé las mi; j’ai déjà interprété le terme de la même façon à propos du v. 306 du Dit du Connestable de France, dans Watriquet de Couvin : Et bien s’em pueent si ami Désormais clamer elami. Garder, garnir? II, 147. 1 : Ensi que seculer, font leur manches garder. ( U ) Gargote, gorge, II, 34. 27 : Elles moustrent hatriaus, gargates et poitrines. Yoy. Diez, s. v. gargatta. Gaster, dévaster, I, 136. 28; 4 vv. pl. bas vastant ; à la p. suiv. ivastés . Genre, génération, race, II, 100. 20 : A tous jours à se genre sera guerredonnet. Ghuiefl, joyau, II, 233. 6. GI£ne, = gheline, poule, II, 33. 17. Gosr, jouir. La conjugaison de ce verbe, à côté des formes inchoatives ( g dissent II, 34. 17, gdissoit II, 18. 26), en pré¬ sente aussi des non-inchoatives ( goons II, 182. 22 ,goés 233. 3). Notez au conditionnel gorroit I, 266. 16 (où l’on a imprimé, contrairement à la rime, goiroit). Gorge (, sour )? II, 41. 26 : Que leurs parlers sour gorge Puns à l’autre reprendent. L’expression se lie-t-elle avec parler ou avec reprendent? — Elle dit peut-être la même chose que sous cape; Mme de Sévigné a dit, et l’on dit encore, « rire sous gorge ». Mais notez qu’il y a sour et non sous ; faut-il traduire par « en face, à brûle-pourpoint » ? G ouille, goufre, I, 173. 17. Gourme, primitif de gourmette , I, 93. 34 : Moult tost en parçoit on la fourme. Aussi bien qu’en un frain le gourme. Gouverner (se) , s’entretenir , suffire à ses besoins , I , 372. 11 : De pclis benefisses aucun bien se gouv\i\ernont. Subst. gouvierne, charge officielle, fonction I, 313. 2; gou- ( 78 ) vernement, administration, 11, 297. 33. — Gouvrenanche, moyens de subsistance, I, 271. 10; manière de gouverner, 314. 23; conduite, 333. 21. — Gp. mon gloss, des Chron.de Croissait s. v. gouverner. Remarquez le latinisme guberner T 1 99 0 Granmient ou grandment ( un ), beaucoup (l’opposé de un petit), I, 42, 7; 214. 2; 224. 5. Grater, au fig., faire le contraire de flatter, II, 216. 4 : Et quant li pais est faite, dont nous voellcnt grater. Quid, II, 203. 20 (où il est question de Jésus)? D’infier tous ses amis a mis hors et gratet. Avons-nous là une application métaphorique de gratter (effacer, enlever?) ou une forme savante du bas-lat. gratare, reprendre en grâce, gracier? J’opte pour « effacer, ôter », ep. raser II, 270. 20. Greer, approuver, I, 23, 32 (lisez et je le grée). — Se gréer , se faire bienvenir, II, 68. 24 : Et, pour avanchict iestre, pluseur st vont gréer. * Grfignier, selon le gloss., faire des grimaces. Il faut effacer cet article du gloss., car au passage allégué, l, 166. 14, il faut lire, comme le veut la rime, grongnier, que l’on trouve encore II, 18. 26. * Griesment, II, 288. 20 ; mal lu p. griefment (voy. 1, 148. 21 ; II, 99. 12). — Grisaient, I, 71. 6, est tout aussi fautif. * G ri fi*. I, 74. 13; corrigez grief. Grouguc ( faire la), II, 260. 13 = grongnier, se plaindre (II, 18. 26). Gros, hautain, fier, I, 259, 19. — S’en porter gros, en tirer vanité, I, 2o9. 11 ; 26o. 13. ( 76 ) Guiucier (ou plutôt guincir ), fléchir ou se détourner, s’es¬ quiver, I, 116. 14 : S’est drois qp’à tous assaus ccscuns teuls sires guincc. Ce verbe, bien connu (voy. Cachet sous guenchir), a été inexactement rendu dans le gloss, par « se baisser (pour éviter un coup) », car Fétymon ail. wanken signifie propre¬ ment vaciller, fléchir, hésiter. II Hache ou hace, subj. du verbe haïr, I, 57. 28; 192. 8; 199. 22; 273. 20; 341. 12; II, 262. 27. — L’éditeur y a vu partout le verbe hacher avec le sens : « porter un coup, faire un reproche ». Après cela il ne faut pas s’étonner de lui voir traduire le mot si connu haschie, hachie (peine, douleur) par « coup, meurtrissure, reproche » ! Halcr, sécher? I, 223. 16 : Se souhaid on souvent leur visage haler. Comment faut-il entendre cela? « Qu'elles perdent leur teint frais »? + Hanici'cnt, quid? II, 166. 13 : [Rewardons] Ches grandes couvoitiscs, luxures, gloutenie, Comment chascun jour hamerent et ne se chiessent mie. Mot impossible et d’ailleurs trop long. — Hauscent? L’édi¬ teur, ne remarquant pas que le mot est repoussé par la mesure, a eu la malencontreuse idée de l’expliquer à l’Errata comme le parfait d’un verbe hamerer, augmenter, qu’il présente comme dérivé de mère , major, plus grand. J’op¬ pose à cela d’abord que ce verbe eût fait au parfait hamere- rent, puis, que la syllabe ha resterait tout à fait mystérieuse. Le lat. major a donné au français le mot maire, d’où mairier, maîtriser (voy. plus loin), et si dans le texte j’avais rencontré merent (selon l’orthogr. du ms. =mairent ), je l’eusse respecté et expliqué par « ont le dessus », mais j’y trouve hamerent. ( 77 ) Hansagc, péage, impôt, rente, I, 122. 19; 191. 8; 194. 6; 197. 9; 260. 4; 273. 3; 314. 26; II, 64. 26; 84. 4; 83. 25; 111. 28. — Je pense que j’ai eu tort de suspecter la leçon han- sage dans la Geste de Liège, II, 8312, et de corriger hausage. Hape, hache, I, 181. 24. Haper, fig., saisir à la volée dans une intention méchante, II, 96. 12 : A l’encontre diables (sujet) malvais voloirs trop liapc ; II, 144. 23 : Quant praicheur dient voir, moult tost leur dis on hape . Sens ordinaire, II, 143. 4 : Et li mors est li roys (le piège) qui tost les a hapés. HaracBae [prendre par ou à le ), prendre de force, I, 273. 18; II, 74. 24. — Il ne s’agit pas, je pense, de l’a. fr. harache, bouclier; je rattacherais plutôt ce mot au thème har, qui a donné harasser , a. fr. harier, tirailler, fatiguer, ennuyer. Ce thème har pourrait bien être la première forme de hart (corde) ; d’ailleurs j’ai rencontré dans un de nos patois harache avec la valeur de corde. Hardie!, dim. de hart, pendard, vaurien, II, 186. 13 : On voit que moult de femmes honniscent chil hardiel- ib. 193. 17 : S’en font bien les aucunes moult de mauvais hardiaus. Uaren, cri, tumulte, II, 92. 23 : S’escauffent ces cliiervelles et li hareus leur monte. * Harnagc, I, 290. 7 : [Ils conseillèrent au roi, qu’il] « mandast sen fort harnage ». — Sans doute mal lu p. barnage. — Selon le gl. : « ceux qui portent le harnais ». Harnaise, tracas, peine, II, 81. 22 : Li siècles n’aroit mie partout tant de liarnaises. De la famille de l’angl. et ail. harm peine, chagrin)? ( 78 ) Haiiehaiic, -cète, certain ornement de la toilette féminine, II, 29. 11 ; 34. 16; 192. 28. — 11 me semble que cette pièce, nouvellement mise à la mode et à laquelle notre abbé fait la guerre, s'appliquait à la tète. A la vérité, je trouve, à la suite des Chroniques publiées par le chanoine De Smet, dans son gloss, des mots latins, « haucettae, guêtres », mais cela pourrait bien n’être que conjectural. * Sfaycmcsit, adv.? 1, 6. 6 : Apriès ayés consentement De chou faire dont haycmcnt Li dous Jésus vous soucourra. Selon le gl., « secourablement », ce qui est plus que douteux; il faudrait aivement et encore la forme aif p. aidif m’est inconnue. — Je préfère corriger gayement. * Héer. « haïr », dit le gloss. Ce verbe n’a jamais existé; les formes du présent 3e sg. het (I, 16. 34; II, 38. 18), plur. héent (I, 18. 13), sont, comme tout novice en grammaire de langue d’oïl a appris, aussi régulièrement tirées de haïr , comme meurt de mourir. Et d’ailleurs, même en admettant un infinitif heer, comment en faire sortir une forme het à la 3e ps. sg. de l’ind. prés. ? fiiei. subst. verbal de haïr (ane. hatir); prendre en het, prendre en haine, II, 146. 21. flâc (à), à force, II, 92. 8 et 261. 12 (boire à hie). — Expres¬ sion bien connue ,sur laquelle l’éditeur fait d’inutiles et hasar¬ deuses conjectures. H ici’bclcc, préparation médicinale, drogue, II, 87. 1 (on parle des deux miresses Luxure et Gloutenie) : Elles portent sour elles boisles et hicrbclécs. HSrctage, iretage , immeuble, opposé à meule (bien meuble), !, 193. 17 ; II, 28. 16, etc. Yoy. meule. ( 79 ) Homme jour, jour ouvrable, jour de semaine, 11,28. 21 : Pour nueches, pour haus jours, boines robes avoient, En fiestes, en dimenches leur moyennes portoient, Et par les hommes jours des menres se passoient. J’ai traité de ce terme, qui a embarrassé l’éditeur, et qu’en effet je n’ai jusqu’ici rencontré dans aucun glossaire, dans mon gloss, des Poésies de Froissart, à propos de l'expr. homme jour ne dimenche. — Ailleurs l’auteur emploie jour ouvravle , II, 121. 22 : Jour ouvravle seront les fiestes, li dimenche. Honte, masculin, II, 88. 10 : Et s’il ont povretet, il buveront che honte. Hors, adv.; hors dire, dire jusqu'à bout, achever, I, 187. 19. Cp. ail. aus dans aus-trinken et sembl. — Aussi la forme huer s, I, 177. 9 [huer s de gens). Houpe (sur le chapeau), II, 154. 23; lig. , 203. 6 : Car faire deveriens de virtus une houppe. Le plus ancien ex. dans Littré est du XVe siècle. Hoiapil = goupil, renard; nom. sing. houpius, I, 304. 9 (où on a mal imprimé houpuis). Uunieïier, neutre, être humble, I, 20o. 12; 2o6. 9. Hurtebelin, terme appliqué aux femmes qui cherchent à attirer les regards des hommes par une toilette tapageuse, II, 33. 10 : Che sont hurtebelin , s’en tient on scs parolles. Voy. God. s. v. belin. I -ien, finale d'adjectif ou de subst.; elle est bissyllabique quand elle se rapporte à un précédent latin ianus ( gardien guar- dianus, surgïen — chirurgianus, artyen artianus), mais ( 80 ) monosyllabique quand elle représente lat. anus, ainsi dans courtisien = cortesanus. Toutefois, je remarque (et ne rn’en rends pas compte) que dans notre livre anchien est constam¬ ment bissyllabique. Crestien a tantôt 3 syll. (I, 93. 30), tantôt deux (I, 366. 9). Illuminer, faire recouvrer la lumière, II, 263. 28 ; 274. 19. Impedimic, épidémie, II, 292. 6 : Pour le hideuse maladie Que on appielle impedimic. -in -+- consonne, changé en iun ou ieun. Ex. chimie (\ oy. ce mot), chiunquime (cinquième) II, 300. 21 ; vieunt (vint, de venir) II, 24. 27 ; viunt I, 80. 1 ; viunrent II, 24. 28 (le texte a fautive¬ ment vienrent); tieunt II,, 23. 26. — La mutation en question se restreint, je pense, à ces cas. Suchier explique ce phéno¬ mène (Zeitschr. für rom. Phil. II, 263), pour chiunc, par une réaction de Vu semi-consonne delà syllabe suivante (qumqtte), pour le parfait tiunt et analogues (ib. p. 274), par le même effet de la désinence latine ui qui a motivé les parfaits reciut, giut, etc. — - Je dois relever ici une grave erreur commise par M. d’Herbomez (Mém. de la Société hist. et litt. de Tournai, t. XVII, p. 66), qui prend tiunt pour un présent (tenet). EucBiocr, commencer, latinisme, I, 244. 28 : Dieus doiust qu’il persévèrent, car bien ont inchoet. Anferiia, intègre, sincère, 1, 83. 12 ( coers ?'.); 181. 26 [amour i.) ; véritable, 264. 27 [sciences interines). — Forme savante de enter in. Entériner, voy. entériner. fnventorc, registre, description, relation, II, 19. 4; 256. 11. Iretage, voy. hiretage. Irretir (s?) de qqch., s’engager dans, I, 50. 8 [de tous pekiés), 189. 19 [d’aucun visce), 274. 2 (de pekiés ); 332. 11 (de maint visce ); II, 12. 20 (d’orguel) ; 196. 5 (sans complément). — Lat. irretire , enlacer. ( SI ) -Iseut, finale de 3e plur. du parfait. Cette finale appartient particulièrement au dialecte picard et affecte les verbes de la conjugaison forte dont le parfait fléchit en s (tels que fis, pris, mis, sis, dis). Lat. dixerunt, miserunt se francisent naturelle¬ ment par disrent, misrent (ou, par suite d’une intercalation euphonique de t, distrait, mistrent ); le picard expulse l’élé¬ ment r et préfère fis eut, prisent, misent, sisent, disent, quisent. Cependant il ne règne pas en ce point une rigoureuse consé¬ quence; j’ai rencontré I, 306. 23 et 2o remirent (de remettre ) et firent (en rime avec assentirent ) L * Isoler, fautif p. iscir, I, 22. 8. J’ai rencontré de même la graphie consentier, acomplier. -itia. Cette finale latine est rendue en picard le plus souvent par eclie, orthographié aussi ece, niche ; pigritia p. ex. se présentera sous les formes perece, pereche, peraiche. Ivre, sens fig., rempli, I, 300. 24 (« de l’amour Dieu »). -* Ivretougne, ivrognerie, II, 91. 23; 287. 11. J’imagine qu’il faut lire ivrecongne, par analogie avec iracundia . Ivroifii, ivrogne, d’un type latin ebronius, II, 92. 19. Cp., dans un vieux glossaire latin, bibonius. J Joeuuder, réjouir, 1, 179. 20 : [Sains Espirsj En toutes pars dou monde les gens moult jocunda. Joveue, jeune. On sait que, dans les anciens textes, le seconde ne fait pas syllabe dans jovene et ses dérivés. Le munir d’un accent, comme a fait l’éditeur, est une faute grave. — L’au¬ teur, toutefois, inconséquent avec lui-même, fait parfois de ve une syllabe dans le mot joveneche ; ainsi I, 9. 30; 229. 22; II, 1. 11 ; 19o. 11; 227. 16. On trouve la forme contracte jonece II, 9. 1. 1 Cet article complète l’observation faite au mot arsenl. Tome XXXVII. 6 ( 82 ) JoTcnemcutc (4 syll.), juvénilité, II, 109. 24 : Li siècles presens est tous plains de jovenemente. Jiigier, faire savoir, indiquer, I, 102. 7 : Che me juge mes sentemens, K Keruier, II, 86. 7, non pas « charretier » (gl.), mais labou¬ reur, « qui conduit la kerue ». Kcuve, queue, II, 174. 15; orthographié keive 1, 184. 7. Kietit ? II, 3. 21 (on parle du jeu de dés) : Six, chiunc sont li grant point; deux, as sont li petit ; Quatre, trois li moyen; or donnent appétit Ches pointures à chiaus qui s’en sont kïetit, Quid? Que faire du thème kïet ; serait-ce quietus et se kietir — se tranquilliser, se fier? Cela est bien peu probable. =— Le gl. s’est tout à fait égaré en mêlant notre kietit trissylla- bique avec ketis = chétifs L lîocet, voy. cochet. Roulis, eau coulante, cours d’eau en général, II, 219. 7 : Il n’est petis ruisyaus qui koulis ne rechoive. * Muise {par mainte); lisez guise, I, 268. 15. Knukier, forme picarde de concilier, souiller, honnir, désho¬ norer, IL 193. 12. On trouve aussi l’orthographe qunkier (II, 92. 9-10), que l’éditeur a eu la malechance d’écrire qunkier, qu’il traduit au glossaire par : heurter, attaquer (sans doute sous l’influence de angl. kick, néerl. kinken). 1 Ce passage difficile l’est rendu encore davantage par le texte imprimé du second vers : Quatre, trois, moyen ordonnent appétit. ( 83 ) L La, = là où , où, I, 6. 11 ; 111. 14 ; 311. 24 (« Car là n’a kat, soris moult souvent y revielle ») ; II, 200. 25, et souvent. L’inobservance de cet emploi relatif du démonstr. là a mo¬ tivé, dans le texte, de nombreuses fautes de ponctuation. Labourer, travailler, au fig., I, 38. 30; 294. 9; 310. 10. Lagne, fém., bois (à brûler), II, 92. 21 ; 256. 2 : On a de verde lagnc caus feus et caus tisons. Aussi la forme l aigue (trois fois dans le morceau en prose, I, 124-141). Aujourd’hui encore lègue dans les patois du Nord, Lague, étoffe en laine, voy. s. ligues. Lagnier, bûcher (voy. lague 1), II, 92. 21 : Ardoir vorroient toute la lagne d’un lagnier ; II, 262. 25 : Car j’ai vins en chelier et fasciaus en lagnier . Laiclie ou leche, joie I, 4. 20; 23. 7 ; forme contracte, variant avec la forme pleine leeche , I, 22. 9 ou liaice , ib. v. 25. Laincliiaus, draps de lit, I, 215. .23. Lanche, dans la loc. « aler ou faire quelque chose de telle ou telle lance », = procédé, manière, 1, 152. 20 ; 196. 28 (on leur va (Vautres /.), 224. 12 (vont ore de tels /.), 280. 22 (leur vont de grosses /.); II, 64. 17; 181. 9. — Attaque, atteinte, II, 195. 9 : Luxure par ses lances cravente continence. Lauchier (se), se jeter, se mettre, se joindre, II, 107. 1 : Avoec ches trois virtus amours de Dieu se lanche. Laner, travailler la laine, I, 280. 2 : Ne faire nul mestier, draper, taindre, laner. On a, en dépit des rimes (vaner, ahaner , taner ), imprimé laver: ( 84 ) l/angéc. coup de langue, II, 34. 41 : Car je sui tous cierlains que j’arai des langces Trop plus de sotericlles que des femmes senées. Larder, au sens fig. de donner des coups d’épée, empaler, 1, 299. 19 : Oui le contraire tient, on le doit bien larder ; II, 79. 54 : On deveroit tels gens rostir et bien larder. I^ardier, chambre au lard, garde-manger, II, 215. 1. — Ce mot, négligé par Littré, est dans Sachs. Lareuciu = larecin, larcin, I, 41. 1. liantes, quid? II, 88. 25 : De grains, de vins partout ont toutes gens defautes, S’en voit on moult souvent par ces markiés les fautes. Selon le gl. « taxes; synonyme de laudes ». Je n’en suis pas convaincu ; il n’y a là peut-être qu’une mauvaise lecture pour fautes, équivalent à defaute (besoin, pénurie). l.avis, bavardage (cp. l’ail. Gewâsche), 1, 11. 24 : IMès je double trop les lavis Des langues qui souvent parollcnt Et qui les autres gens escollent. L’éditeur déclare lavis un dimin. de lait , insulte ; attaques, injures. C’est pousser loin la licence conjecturale. Lrgcric, frivolité, I, 198. 16 : Et li jovene pensent toudis à legerie. *Lencc, choix (sic au gloss.), I, 118. 15 (il s’agit des trois modes de châtiment que Dieu tit proposer au roi David par Cad le prophète, 2. Sam., 24) : Li tiers fu que trois jours seroit grans pestilenche, Si grans et tant horrible que ses peules le senche. De grant mortalitet là fîst David sa lence. J’ai bien de la peine à admettre le mot lence — choix (abso ( 83 ) lument inconnu), et je me défie du texte imprimé. Je com¬ prends ainsi ce passage : « Ap rès avoir entendu les trois choses dont l’option était laissée au roi, et dont la troisième était une peste si terrible que le peuple se senclie (je lis ainsi p. le senche ) de grant mortalitet , alors (là) le roi se tut et réfléchit ». Par conséquent j’ôte le point après senche, j’en mets un après mortalitet et je lis : Là fist David silence . Lent, sans force, languissant, 1, 144. 24 ; Si que religions ou nulle soit ou lente. *LenteIette, I, 199, 23 : On warde lentelette que li vens ne l’abache. Pour l’éditeur c’est une « petite lanterne » ; mais un habitué de l’ancienne langue n’hésitera pas un instant à lire Vente- lette (jeune plant, arbrisseau). Lésion (avoir), être lésé, I, 122. 24 : Mais que (= pourvu que) pour dire voir je n 'aie lésion. Lettre (savoir), savoir lire, I, 42. 21. Liement, subst., type laetamentum, joie; faire liement, 1, 27. 22; II, 59. 26: Nuis de liement faire ne doit iestre lassés. Lieu ou lia, autorité, domination, estime; avoir sen lieu, être en estime, dominer ; I, 291. 22 (malvais ert dont leur lieux) ; 333. 15 (Adont n’aront nul /.), 338. 18 (lieu n’i doienl avoir), II, 14. 19 (Volentés a sen lieu), 15. 7 (Bien sai que li voir dire toudis sen liu n’a mie), 171. 13 (On y voit... petit avoir de lieu raison et equitet). Lignes et lagnes, I, 132. 10 et 140. 15 (prose) « tissus de lin et de laine » (il ne s’agit pas, comme veut le gloss., de bois). Cp. dras lignes, I, 152. 24 et 28. ligueur, qui trace, arrange, fig. directeur, architecte, I, 173. 18 : On tient en ces ouvrages maistre[s] les boins ligueurs 1 ; I, 305. 21 : Ch il doy deussent bien iestre de pais faire ligueur (on a impr. ligueur). iifgoier, propr. tracer, régler, fig. redresser, I, 173. 20 : Liguiês , poigniés ces cuers, trestout sont maskuret. Ce texte se produit ainsi dans l’édition : Lignies , poigniés ces cuers..., et l’éd. explique, par impossible, lignie par « métier du travailleur en bois ». Urne, fâcherie, querelle, II, 133. 4 (le sujet est Dieu) : Et doinst aussi que femmes puiscent vivre sans limes. Limer, v. act., ronger, détruire, I, 317. 6 : L’uns muert et l’autre vit, ensi mors vie lime ; v. neutre, se fâcher, s’irriter, I, 124. 6 : * Et toutes gens lairoit coureehier et limer ; 165. 22 : sans tenchier, sans limer. Limiter, arrêter qqn. dans ses écarts, II, 30. 10 : Toutes femmes puet Dieus, quant li plaist, limiter. Lire fait au subjonctif prés, tantôt liche (1, 155. 3), tantôt lise (I, 179. 7 ; 292. 14) ; tous les deux à la rime. Loiemier, adj., attaché à, désireux de, I, 163. 7 : D’amer autrui que Dieu ne soyons loiemiers. Attaché d’amour, amoureux, I, 216. 22 : Toutes sont loiemieres , se font pluseurs accointes. Subst., limier, 1, 163. 7 : A s’amour nous loions si com fait loiemiers. ] Le gloss, traduit : « celui qui travaille le bois ». ( 87 ) Lonc [avoir), impers., y avoir long chemin, I, 320. 3 : Comment que de Tournay dusqu’à le court lonc a. Longarder, traîner, II, 84. 27 : Chil ouvrier par journées ne font fors longarder. Lopin, morceau, pièce; lopiner , garnir de pièces, II, 29. 5 : Et de petis lopins lor cotes lopinoient. Lorgne ( faire le), faire comme si on ne voyait pas, fermer les yeux, II, 122. 28 : Bien fait faire le lorgne, s’est tous li plus maistis. Loupe, grimace, moue; faire le loupe, II, 26. 17; 154. 24; 203. 8. Voy. Gloss, des Poés. de Froissart. — - Cp. Ph. Mousket, 24942 : Adonques a cil le renon Qu’il l’a traï, si n’i a coupes; Et non pour quant l’en fait on loupes. M. de Reiffenberg traduit mal : « lui en fait on souillure », parce qu’il a trouvé dans Roquefort : lope, loupe, crasse ou balayure de métal. *Lui, II, 294. 1, lisez liu — lieu. Lupardiel, petit léopard ; fig., bête féroce, II, 186. 16 (on parle des dalvadiel) : Sage sont qui s’en wardent, che sont tout lupardiel. Il Hat*. lre pers. sg. indic. prés, de mettre (voy. l’art, accurer); I, 70.12, 1. mac p. mai ; subj. mâche I, 86. 16; 242. 22. Mâchonner, bâtir I, 190. 20 (« moustiers »); fig. préparer, établir, 210. 9 : Quant no rédemption Trinités mâchonna. ( 88 ) Magnon, rouge-gorge (Dictionn. de Hécart), II, 260. 17 : Qui ne haïrent onques ne margos ne magnons. On lit au gloss. : « Pour mangons , bouchers? » Haller = mêler, II, 102. 16. Maille, mot usuel pour renforcer une négation, II, 196. 1 ; aussi maillie (valeur d’une maille, un rien), I, 374. 6 : Qui ne sevent maillie des saintes escriptures. *Mainé, I, 9. 19 : [L’auteur remercie Dieu de l’avoir laissé vivre si longtemps et ajoute] Elas ! Mès que j’euvisse estet Religieus vrais un seul jour, Par quoi mainè boin eust séjour. Je ne sais pas comment l’éditeur a compris ce mainè ; pour moi, je suis certain que l’auteur a écrit marne , c’est-à-dire m’ame (mon âme). * Maint, I, 70. 23 : [Douce Dame, je prie ton Fils], se li plaist, que tant maint, Que... — Lisez m’aint (m’aime, subj.). Mairier, gouverner, dominer, guider, I, 31. 26. Ce verbe a le même sens dans le passage I, 307. 27, à propos duquel le gloss, ouvre un art. spécial « mairer , remplir? » : C’est celle (il s’agit de l’envie) qui les coers toudis de tous mauls (== méchants) maire. J’ai discuté l’étymologie controversée de ce verbe dans mes Trouvères belges (lre suite), p. 300. Maistis (gens), gent de métier, II, 127. 12 : N’espargne gens maistis, ne les gens de parages; ib., 154. 15 : Et li moiene gent et li peuples maistis ; ib., 163. 27 : maistit (je lis maistic) et de parage; 272. 2 : Le siecle les a tous si bien ademestis Que nuis ne connoist mais vilains, frans ne maistis. ( 89 ) Le mot semble signifier « utile » II, 122. 28 : Bien fait faire le lorgne, s’est tous li plus maisiis. Je ne me souviens pas d’avoir rencontré cet adjectif, dont le thème maist ou mest est le même que celui de maistier, mestier , c’est-à-dire minist, minst. Le mot est, suivant le cas, maistic ou maisiis. — J’hésite à l’identifier avec mestis, métis = lat. mixticius , en lui assignant la valeur « de la moyenne classe ». — L’éditeur distingue deux maistis , l’un = puissant, l’autre = gens de métier. Je ne saurais l’approuver. llake, non pas bouclier, comme dit le gloss., mais massue, II, 49. 19 : Encontre le diable fait Dieus des boins se make. Cette forme picarde make ne s’accorde pas avec fr. masse (d’où massue), qui est généralement rapporté à lat. matea ; notre make est le même mot que make, tête d'épingle ou de tout autre objet et signifie en premier lieu « boule ». Voy. d’ailleurs le Dict. de Grandgagnage sous make et makelote (massue). Malisce. masculin, I, 273. 6; 291. 24; 3o4. 2o, etc. Manestreur? I, 199. 11 : On ne poroit trouver plus parfait ensigneur, II ne ressemble mie manestreur engigneur. C’est le lat. ministrator, conseiller, instructeur; a p. e en syllabe atone et initiale est fréquent (cp. ascouter, anemi , parcevoir). Il faudrait, cependant, pour se fixer, vérifier le manuscrit. * Mangeur. I, 333. lo : Adont. n’aront nul lieu ne mangeur ne mineur. Corrigez mageur (ou majeur) ne meneur. Marcauder, fig., réfléchir, délibérer, I, 302. 17 : Liés fu moult et joyans, en sen coer marcamla . ( 90 ) Marès (plur. de maret ), quid? II, 88. 20 : Là vienent saudoyer qui portent ches darès, Ches gens de tous estas, chil robin, ches mares. Margot, pie, II, 260. 17 (voy. sous magnon). — Le gloss, pense aux enrôlés des grandes compagnies militaires qui portaient ce nom. Marier, médire, déblatérer, I, 82. il : Et sur les boins voellent marier Et yaus en tous temps deparler ; I, 362. 27 : Seculer sour clergiet sevent moût bien marier . Cp. I, 233. 16; 11,286. 22; 289. 4. Martftu (parler d’autre ), I, 32. 15. — Cette locution prover¬ biale, bien qu’omise par Littré, n’est pas éteinte dans nos contrées. Mascier, mâcher, II, 65. 1 : Or (maintenant) argent, s’on pooit, vorroit on bien mascier. Selon le gloss. = amasser. — - Au fig., méditer, II, 192. 6 : Ches paroles sont vraies, or les poés mascier. Mat, subst., action de mater , victoire, I, 200. 16 : Che mal fist il moult grant et partout dilater. Matere, matière. Notez que l’auteur n’emploie jamais ni la forme matire, ni matière. Dans les mêmes conditions (e bref tonique), il dit aussi manere (manière) I, 121. 23. (Manière n’est pas exclu, je l’ai rencontré à la rime, mais égaré le passage.) Le même fait se produit encore dans misere [ne paraît pas dans Gilles). La forme normale est en -ire, cp. impérium empire. — Adultéré (II, 101. 25) est une forme savante ; la bonne forme ancienne est avoutire. Mature, lat. maturus , = mûr ; cette forme savante se pré¬ sente plusieurs fois au sens fig. de posé, sensé, I, 368. 14 ; II, 36. 1; 124. 2; 208. 1. ( 91 ) * Mecliaius, I, 229. 6 : leurs filles, leurs mechains. — Mot mal lu p. niechains (nièces). Aledclan, I, 245. 8, non pas, comme dit le gloss., « portant remède », mais = medïolanus , milanais. llediciner, fig., diriger, instruire, I, 17. 26 : Il m’aprist et me doctrina Et d’ordene me medicina. Guérir, I, 304. 23 (ses pekiés). Il cira ire. mal parler, médire, I, 363. 26 : Adont sour les églises pau de gens meffasoient . Méfiait, adj., qui a mal fait, coupable, II, 77. 18; 157. 3; 251. 23. *llesescliai)che , malheur, misère, I, 14. 16. — Forme suspecte ; on s’attend à mesestanche ou mescheanche. Alesoffrir. manquer de respect, I, 6. 25; 14. 13; II, 6. 25. llesuieres, I, 227, 10 : Des autres esbanois dont elles sont mcsnieres. Le sens est « habitué, coutumier » ; il se déduit aisément de celui de « familier », qui convient le plus souvent à mesnier = lat. mansionarius ; il n’est donc pas nécessaire de corriger par maniérés (adj.). llespaiier (se), s’inquiéter, s’affliger, I, 227. 13 : Aucun qui les compagnent, à le fois s’en mespaient De chou qu’on leur voit faire. C’est le contraire de sapaiier. * llestir, II, 53. 23 : Gentil gent et mestir. Vu l’emploi fré¬ quent de l’adj. mestis (v. pl. h. maistis ), il vaut mieux tenir mestir pour fautif p. mestic ou mestis. Alestire, maistire, maîtrise, savoir, II, 52. 24 ; 75. 22 ; 218. 21. — Type latin magisterium. — L’équivalent maistrie (II, 86. 1) estlesubst. verbal de maistrïer. :■ Mestrïcr, maîtriser, I, 312. 13 : Nuis sires ne les a, lonc temps a. mestriies . On a imprimé : « Nuis sires ne les a lonc temps h mestryes », ce qui ne donne pas de sens. Mesture, maisture, mélange, assemblage, II, 177. 29 : Des boins et des malvais couvient avoir mesturcs ; II, 186. 4 : Car d’ommes et de femmes est belle li maisture. Cp. encore I, 106. 16; 192. 23; 277. 23. Mesuscr, mal agir, pécher II, 104. 28; réfl., I, 211. 17. Mètre à qqn. = métré sus, imputer, II. 79. 28 : Peule leur mait qu’il sont en ouvrer plain d’accide. Meule, bien-meuble (souvent opposé à hiretage ), I, 193. 17 : Vous iestes hiretages et gent dou siecle meule ; 1, 260. 11 : Il laissent l’yretage et se tiennent au meule . Cp. 1,267. 3; 297. 16; 326. 28; 333.10; 364. 14; 11,28. 16; 103. 12. Meuler (se), s’enrichir, 1, 191. 2 (il se voelent de grans joyauls meuler). — Dér. de meule , bien-meuble. ■ — Un doute, toute¬ fois, me traverse : se meuler n’est-il pas le simple de samuler (V. pi. h.) ? Les rimes pululer, reculer autoriseraient même à corriger muler. Meure, forme contracte de meure (mûre); appliqué à eure au sens de proche, imminent, I, 222. 3 (tant ke l’eure ne soit meure). •— Meurison [venir à), mûrir, II, 84. 8. Mfterbe, adj., I, 337. 17 : D’un jovene dissolut dist on « il est trop mierbes ». N’aurions-nous pas là la forme première de mièvre, dont l’étymologie est encore un problème? ( 93 ) Higiiier, manger, I. 35. 1; 47. 6 (où la rime exige migniet p. megniet). Forme populaire p. mangier (I. 58. 2; 196. 24). — Migneur, mangeur, I, 156. 21 ; 159. 27 ; par dérision on appelle les frères min eurs, 1, 270. 20, des frere migneur. Miuer, ruiner, I, 312. 22 ( ses anemis) ; arrêter dans son cours, en parlant d’une guerre, I, 290. 26 : Par trieves, par rcspis par pluscurs ans minée. Se miner , décroître, finir, I, 263. 20 ; II, 10. 28 : Que li maus qui pullule se puis! dou tout miner. Mineur, I, 333. 15 : Adont n’aront nul lieu ne mangeur ne mineur. Je corrige ne majeur ne meneur. La mauvaise leçon mangeur (voy. ce mot) a entraîné l’éditeur à interpréter mineur, contrai¬ rement à la phonétique et à la rime, par migneur (mangeur). Miracle, féminin, 1, 347. 28 (« les grandes m. ») ; à la p. suiv., ligne 18, masculin (« li miracle », plur.) Mite, mitaine, II, 184. 24. Moette (pron. meute), subst. participial de movoir , = motif, cause, II, 153. 24 et 172. 24 (moette de luxure). Moevre, forme d’infinitif concurrente avec movoir, 1, 181.19; 340. 26. Moles, II, 179. 22: Ainsi nous couvenroit apprendre faire moyes. « A faire des bornes, à nous mesurer, restreindre »? Ou faire moies est-il = faire des meules, fig. mener la vie de laboureur? J’opte pour le dernier sens, car pour lat. meta, borne, l’au¬ teur emploie la forme latinisante mete (I, 235. 17 ; II, 90. 25; 98. 4; 228. 21). Moicncr, sens absolu, intervenir dans ce qui ne vous regarde pas, I, 186. 19 : Autre voelent toudis moicncr et ruser. ( 94 ) llole = fr. moule ; mode, manière, II, 3. 36 : Jadis apris me fil jouvenchiel à l’escole Faire comparisons, s’ai retenut le mole ib. 99. 13 : Pour dechevoir les hommes ont femmes moult de molles. Cp. 136. 16; I, 98. 20 (le molle de biaus dis faire); 354. 21. Monmfcr, meunier, I, 250. 3; II, 273. 10; monnées , grains à moudre, II, 271. 10. Ne faut-il pas mounier , mounées ? Monstrcr et ses dérivés. Changez partout Yn en w, selon l’usage du dialecte et l’indication des rimes (cp. I, 82. 23 ; 95. 26). Monter, prendre de la vogue (en parlant de toilette), II, 171.17: Comment nouviel habit sont venut et montet. Cp. II, 286. 32: Et sont si li pekiet montet Que cescuns fait tout sen plaisir. Mortoille, I, 71. 2 (en prose), mortalité ou pestilence, ail¬ leurs mortore, 1, 191; II, 157. 10. Je vois dans mortoile un cas de substitution de / à r ; voy. atollissier. Moulekin, étoffe de toile fine pour robes légères, aussi robe faite de cette étoffe, II, 27. 19 : Je vi les moulekins les anchienes porter. cP. Gautier le Long, la Veuve, 129. — De là le mot technique mulquinier . Mouskes [prendre), s’irriter, II, 196. 15 : Car mes kiens prenclent mouskes quant mes cas je castic. Moustranclie, enseignement, I, 246. 4 : Car fil Dieu se disoit partout en se moustranclie. Muer (se), se mettre en mue , se cacher, II, 68. 25. ( 95 ) lluison, mesure, I, 219. 23 : En fiestyer l’espeuse ne doit avoir muison. Le sens « changement», qu’indique le gloss., est contraire au sens et au rhytme (il faudrait muison). Cp. Froissart, Buisson de Jonece, 1361 : . . . droit au buisson, Dont je ne sçai pas la muison Volumer ne le compas prendre. Munir, garantir, I, 41. 9 : Qui n’iert par repentir munis, De Dieu sera ciertcs punis. lluuiiiient, diplôme (voy. Du Cange munimen , munimen- lum ), II, 283. 11 : [Li Sains Peres] Lui envoya ses munimens, Bulles de le provision Dont j’ai dessus fait mencion. Mut, fém. mue, muet; employé dans l’expression biestes mues, I, 284. 17 ; II, 64, 14. Le terme plus usuel est le dim. muiel , I, 252. 20; II, 195. 21, quelegl. interprète malencontreuse¬ ment par « moyen ». — Je signalerai encore l’application de cet adjectif mut à estude (salle d’étude) avec la valeur de « où l’on ne parle plus », fig. abandonné, désert, II, 46. 26; à la rime l’auteur emploie, comme synonyme, l’adj. mit (voy. ce mot). Il niche représente lat. nescius et ne signifie ni récalcitrant, ni paresseux (gl.), mais ignorant, sot, mal appris, 11,22.5; 155. 18; 172. 16. Ulule; fine pâtisserie, I, 112. 20. — Du lat. nebula , comme tiule de tegula , riule de régula. Nive, neige, I, 218, 16. C’est aussi la forme de Froissart (voy* mon gloss.). ( 9G ) Nocet ou nochet , quid? I, 91. 5 : De frere Jacquemont Bochet, Qui en sen livre maint nochet Fait as pekeurs pour repentir; II, 176. 20 : Un nocet m’avés dit; II, 184. 9 : S’il me dient nochcs, des nochès leur dirai; II, 194. 2 : à ce cop grans noces nos donnés; 202. 23 : Des noces m’avés dit, noces vos ai rendut. Pour l’éd. = dommage (contraire au sens et aux lois élé¬ mentaires de l’étymologie); pour moi, sauf éclaircissement ultérieur, j’y vois « admonition, réprimande » et je me demande s’il ne faut pas lire vochet[c p. a fr. vochier , appeler; ail. auf-ruf , avertissement). Donc un dim. de voix U Noet, dans sot noet , II, 63. 24; 196. 22, = lat. notatus au sens de « signalé, notoire ». ■ — D’après l’éd. : « fou à lier? » Nu, dénué, privé, I, 334. 16 : Romme, noble cylés, k’iestes vous devenue?... Or iestes et serés d’avoir les pappes nue. Vide, dépeuplé, II, 40. 28 : Et se rassanneroient estudes qui sont nues. O Obanie, II, 193. 17, p. osbanie (ost banie), II, 216. 23. Obscure ( gent ) = gent hostile, II, 113. 28. Obscurcr, obscurcir, au sens propre et fig., actif et réfléchi, I, 151. 26; 173. 25 (= souiller) ; 298. 8 (mettre dans l’ombre); II, 113. 18. — Au sens neutre : obscurir , II, 115. 21; obscurcir, II, 117. 16 (subj. obscurchie, I, 352. 22). * Au bout du compte, nochet ne viendrait-il pas de noches, noechcs (noces)? Le premier sens « mots gracieux adressés à la mariée, épitlialame, compliment » aurait, par dérision, tourné en celui de « discours malgracieux, remontrance, popul. savon ». ( 97 ) *©ffrier, offrir. Cette forme, tout à fait improbable, paraît résulter des deux passages suivants : I, 260. 16 : Les grasces Dieu se sont de pluseurs eslongics, Pour ensegnier le peule qu’il avoit offriies ; ib., 279. 19 : Aujourd’ui pluseur gent moult petit leur offrient. La correction ottriies et ottrient ne fait pas doute. *©iels, oyeulx , yeux. Cette forme, qui répondrait au type ocellos, se voit I, 32. 33; 46. 16. 31 et 33; 48. 19; 93. 23, 29 et 32 ; mais partout le mètre réclame un monosyllabe, ce qui impose la correction yoelx (II, 169. 12) ou oels (I, 24. 23). -ol (devant consonne); ce groupe passant en au (prob. par ou) ne se voit que dans le dérivé saudoyer (de saut= solidus) et dans i murent (1, 63. 23), vaura , vautrai (de voloir ), vausist = voulût I, 5. 14; 14. 29 ; 232. 24). On n’en trouve pas moins aussi la voy. o p. au , ainsi fut. vorai I, 11. 34 ; parf. vorrent II, 49. 23; impf. subj. vosiscent I, 337. 1. Ole, huile, I, 220. 9 (en rime avec foie , escole). Ongles = ongniés (subj. prés, de oindre ), I, 134. 11 ; en rime avec congiés (congé) et songiés (soignez). Or, adv. — Locution et or et ore, en tout temps, I, 28. 22 : Si dois penser et or et ore Se t’as pekiet en un saint lieu. Orde, représentation graphique exceptionnelle de ordene (ordre), 1, 197. 16. On sait que cette forme ordene est toujours bissyllabique, comme jovene (jeune); c’est en violation de la prononciation, aussi bien que de la mesure, que l’éditeur écrit constamment ordène, jovène. Order (s’), se souiller, I, 370. 10 ; II, 187. 17 ; 207. 19 : Des defautes d’autrui nullement ne s’ordoit . Le texte imprimé donne erronément sordoit. Il faut distinguer les deux termes s’order et sorder (v. ce mot)* Tome XXXVII. 7 ( 98 ) ■ ore, p. - oire, est la règle dans notre texte : memore, glore, purgatore, inventore ; de même -are p. -aire : aumare (= ar- marium), viestiare (I, 170. 1-2). Ost, armée, I, 313. 21. Je consigne ce mot parce qu’il a été méconnu dans le texte, où on lit : « Tost r empereur estoit par dehors le citet », au lieu de L’ost V empereur (l’armée de l’empereur). Oublée, pâtisserie très mince, auj. oublie, II, 361. 4. La forme en ée est la bonne, puisque le type lat. est oblata (hostie). Oublier (s7), passer son temps, se distraire, II, 230. 2o. Voy. mon gloss, de Froissart (Chron.). Owelj.lat. aequalis, égal, I, 347. 16; aussi yoewel, I, 198. 13. P Parte, patte, I, 203. 4 : [L’abbé doit être] Contre les anemis bien vigreus et bien rades, Si qu’en nul de ses moines ne mâchent (= mettent) ja leur pades. *Paieelieiit? subj. prés, d epaier, II, 30. 26 : Mais de le mort couvient k’elles paieclient leur rente. Corrigez, comme l’indique le rythme, paichent, qui est la forme voulue par la grammaire suivie par l’auteur; cp. I, 131. 2 {paiche), 141. 17 (pake), II, 63. 3 (paiches ). — La forme paieclient n’est pas fautive en elle-même et s’est sans doute glissée dans le texte comme étant celle qu’employait le scribe. J'ai, dès 1874 (Jahrbuch für romanischeSprache, t.XIV), porté l’attention sur le subjonctif en èche des verbes de la lre con- jug. ( acateche , bouteche , geteche), mais il ne peut en être question en notre endroit. Voy., à ce sujet, Mussafia, Zur Prâsenzbildung im Romanischen, Wien, 1883, pp. 52-o3. Paisçant, lat. pascentem, pâtre, II, 71. 14 (voy. fourse ). Non pas paysan, comme veut le glossaire. — Voy. aussi fourse. ( 99 ) Paisier, sens absolu, faire la paix, I, 60. 4 : Ire fait faire des batalles, Dont pour puisier on fait des talles. Palevole, paillette, I, 242. 8 : Et les laissent aler ensi que palevoles ; II, 47. 4 : Et nient plus ne les prisent com prisent palevoles. Formé de paille vole (légère). Painme. paume de la main, II, 27o. 17 : [On leur fesist] Encontinent rougir de le pamme mascielles, c’est-à-dire : on les eut aussitôt souffletés. Voy. aussi dorer. Panette ( faire soupe d’une), loc. proverbiale = prendre de grands airs, II, lo4. 22. — Panette est, sans doute, une soupe mince au pain, opposée à une soupe grasse et bien épicée. Ou peut-être la bouillie des enfants opposée à une soupe d’adultes ? Panne, fourrure, II, 174. 13 : On dist de femmes sages tant que de rouges pannes, Et tant que de noirs chines et que de blanches kannes; Lor keuves vont moustrant si com paon as pannes. L’identité entre panne et penne n’est pas encore établie. — • Le deuxième panne de ce passage est un mot différent et = paonne, femelle de paon. Paper, propr. mâcher, puis avaler, engloutir, I, 182. 20; Iï, 2o8. 16 : [Le Diable] Les boins religieus vorroit trestous paper. Pappet, papauté, I, 302. 9. Du type lat. papatus. Parer = comparer, expier, II, 101. 28 : Moult souvent li malvais de malfaire le pere. ( 100 ) Parer (se), tirer vanité, se glorifier, 11, 117. 15 : Ensi tout li pekiet dont ii peckeur se pererit, Font obscurcir virtus... II, 163. 15 : Quant ches garchcs sont grosses, tau tos t elles s'em perent. Parler. Futur parlerai (1, 113. 17 ; 212. 1), mais le plus sou¬ vent parrai (I, 18. 25; 123. 14), parra (253. 6), parront (215.22); de meme au condit. parleroie (288. 2) et parroie (285. 17). — Le thème primitif paroi reparaît dans les per¬ sonnes du présent dont la finale est sourde; ainsi parollent If, 39. 21 ; corrigez parolent p. paroient , I, 54. 35. Partir (se) de qqn. ou qqch., être partisan, prendre le parti, 11, 19. 26 : Car toudis, quant il poet, de sen maistre se part. Pas, passage (d’un livre), I, 155. 26 : Prendés les pas qui font des abbés mencion. Paseionaire, 1, 133. 24 (prose) : Physiscien et surgyen estoient paseionaire , si que de toutes apothicaries et de toutes nécessités pour maladies n’estoit nulle defaute. — De pastionarius, nourri dans la maison? Ou, ce que je préfère, de pactionarius, payé selon contrat; pactionem, chez notre auteur, devient pacion ou pascion. Passer, supporter, tolérer, I, 84. 23; 112. 1; 363. 2. — Se passer, se contenter, II, 28. 21; 154. 11; se permettre, II, 73. 17. — Passé, vieux, usé, II, 182. 5 : Wardés vous dou radot, car vous iestes passés. Paternilet, patronage, I, 39. 1. Patet, quid? I, 190. 27 : En siermons, en lecture sont boin et moult patet ; 1, 310. 4 : On ne peust trouver homme plus biel ne plus patet. ( 101 ) Est-ce une transformation arbitraire du mot savant patent au sens de « notoire, renommé, distingué »? Ou l’auteur s’est-il imaginé un type latin patare — patefacere (faire con¬ naître)? Cp. sedare relativement à sedëre. Pau, peu, J, 22. 28; 23. 34. C’est la forme dominante. Pou I, 23. 7 et peu 202. 28 et 212. 2 sont exceptionnels et peut-être le fait du copiste. Pener, act., gagner péniblement, II, 84. 18 : [Est] Malvaisement wardet chou que bien est penet. Perdiclie, subj . prés, de perdire, achever de dire, I, 187. 11 : Quant uns des cuers (chœurs) commence son vicr, ains que perdic/ie, L’autre coer à l’encontre sont ensamble eompliche. Je cite le mot parce que le gl. en fait, par impossible, le subj. de perdre. Je pense d’ailleurs qu’il faut lire pardiche. Périr, act., = faire périr, I, 55. 17 ; 201. 17 : Dieus volroit tous salver, nullui ne voelt périr. Personne (en me j, pour ma part, I, 41. 30. — Personne est traité comme masc., I, 332.11 : à personnes irretis de maint visce. Pesiere, champ planté de pois, I, 229. 4 : On voit moult bien fallir par années pesiere s ; II, 172. 14 : Pesieres falent bien, aussi font leur prières. Pour le gl. ce sont des « tourments ». Peut, 1, 22. 25, « = peu avec un t, destiné à faire éviter un hiatus ». Ainsi s’exprime le gloss. C’est se débarrasser aisément d’une finale quelque peu gênante. Pour moi, dans l’intérêt du sens et du mètre, je lis peut, qui veut dire ici « goûté ». Voici le cas. L’auteur expose comme quoi, quand ( 102 ) le tourbillon de la jeunesse est passé, chacun se met à un travail réglé; les uns se livrent à l’étude, Li autre pensent as avoirs. As markandises, asrikaices; Peut ont au (1. ou) coer de liaices, Mès il pensent à assanler El li uns l’autre ressanler. Piestre; cet adj., chez notre auteur, implique particulière¬ ment l’idée de vulgarité, de manque de dignité; 1, 110. 19; 154. 7; 178. 6; 185.20; 336. 15; 344. 18; 346. 9; 368. 18; II, 34. 2; 146. 19. Piet. Locutions : donner boin piet, II, 121. 11 ; [Tout, a dit l’auteur, bien ou mal, dépend du clergé;] Ch’est drois, elle sont canteur, boin pict doivent donner. Prendre piet sur museur , l, 172. 18; 339. 1; II, 51. 17. « Faire lâcher pied à qqn. au milieu de ses plaisirs »? *Pillate; ce mot n’a pas de sens; je corrige pillet ; I, 336. 20 : D’aler là moult de gent ont estet molestct, Desreubet et pillet , corps, avoir aricstet. Je trouve au gl. : « S’en lavant les mains comme Pilate (voir Roquefort)? » Si je ne puis accepter cette interprétation désespérée, je ne veux pas taire que Littré n’a pas d’exemple de piller antérieur au XVIe siècle Pille, ballot, I, 217. 24 : Les detailleurs feront leu r pilles despiler. Selon le gloss. : « leur argent ». Pincicr « sour ses subgis » (en parlant d’un prince), les mal¬ traiter, I, 116. 12. Plue, épingle, = angl. pin, II, 35. 2. 1 J’en ai trouvé du XVe. ( 103 ) Pitïer, neutre, prendre pitié, I, 69. 14 : Si te très grans douceurs cuviers moy n’en pitié. Peut-être faut-il nenpitie (en un mot). God. a deux exemples d’un verbe empitiver. Pin (monosyll.), doux, I, 118.28; fém .pleuve, II, 185.6; lisez aussi pieuve , p. pi eus, II, 109. 23. Place (venir en), s’établir, fig. prendre le dessus, II, 66. 24 : Car c’est li vrais triakcs ki les venins enkace Et les morteuls pekiés, qu’il ne viencnl en place. Cp. II, 74. 21 : Mais or est couvoitise partout enmi la place. Plakerie, flatterie, I, 269. 20; 301. 8; 330. 5 — Ce sens est tiré de plaquer — passer le plat de la main (caresser). Planer, effacer, anéantir, II, 48. 11 : S’ordcna par diluvc que tout il planeroit. Plenier, adj., implique généralement l’idée de perfection, mais aussi celle de certitude, I, 250. 27; II, 116. 3, de richesse, I, 11. 4 (mettez ici un point-virgule après pleniers), 18. 21 : bains mès (mets) pleniers. Pliche, pelisse, II, 32. 22 ; plichon, 108. 21. Ploit, pli, fig. état, I, 108. 6; II, 272. 7. Cette forme a pour type lat. plicitum , plictum, tandis que pli, ploi est le subst. verbal tiré de plier, ploier. * Plonstre, cadenas, I, 95. 26 : Et li yocx moult souvent demonstre (1. demoustre ) Avoec le sierure le plonstre (1. plonstre). L’éditeur a reconnu lui-même que la rime nécessitait la correction plonstre ; mais pourquoi, à l’errata, ne corrige-t-il pas en même temps demonstre par demoustre ? Plorois, p. ploroirs, mouchoirs, I, 215. 22. ( 104 ) Plurer, pluriel, anc. forme née par analogie avec singuler , II, 29. 26; 141. 21. *Poigneur, quid? I, 173, 19 : Pourtraicurs couvreurs boins tient on pour boins poigneurs. Je ne saisis pas le sens précis de ce vers ; en tout cas, la rime ligueurs m’engage à corriger vigueurs, forme insolite pour peintres. — Au gloss., on explique poigneurs par « ouvriers qui se servent de l’alêne ». *Poignie, « métier de cordonnier » (gloss.). — Voici, tel qu’il est imprimé, le vers qui a occasionné cet article ; il vient à la suite de celui qui renferme poigneur , dont je viens de parler; I, 173. 20 : Lignies , poignies , ces coers trestout sont maskurct. J'ai déjà dit sous lignier comment il faut lire pour arriver à la mesure et obtenir un sens; seulement, je ne sais pas quelle valeur morale donner à poignies ; piquez ou peignez? Pointure d’un dé, les points, II, 3. 71 et 14; piqûre, désagré¬ ment, II, 6. 9; 38.2; 78.16; chose pénible, tourment, 1, 297.8. Pollir, mettre en meilleur ordre, tenir en meilleur état, I, 249. 27 : A tous lés ne puet nuis les signeurs amollir Qu’il ne prengent dou leur pour leur estas pollir. Poniperie, luxe, l, 159. 18; II, 135. 20. Pooir, = pouvoir exister, II, 172. 7 et 11 ; 175. 25 ; 221. 16 : On ne poet sans ches femmes, se n’en poet on bien dire. Voy. mon gloss, des poésies de Froissart. *Porti©Ie? II, 125. 1 : Là fait castiemens en divers lieus porticlcs, On les porra trouver en pluseurs des capitles. Le gloss, se tire d’embarras en posant les équations sui¬ vantes : porticles = particles = particularis, donc= spéciaux. — Ne faut-il pas plutôt corriger par titles ? ( m ) Pot ( ale r entour le), I, 279. 26; [I, 37. 19. Poullon, poussin, I, 181. 9; poullonchiel, ib. , 1. 16. Pourchac, I, 269. 16. — Subst. verbal de pourchacier. Poursiwannient, dans la suite, II, 11. 5. Pourveance [avoir de), avoir comme préservatif, en garan¬ tie, I, 3. 2 : Or avons nous de pourveance Que Dieus nous donne très l’enfance Un de ses angles, . . Praiece, paresse, forme vicieuse pour perece, II, 285. 26. — Pi ’ aice , 1, 115. 4. (cp. laice = leaice, au v. suiv.). — ■ Prechier, paresser, I, 59. 31. Préciser, au sens moderne, 1, 249. 22. — Verbe digne de note pour l’ancienneté de son emploi. Predicameut, réputation, 279. 13 : Or est tous li clergiés en grant predicament. Prégnant [femme), enceinte, I, 100. 11. Prejmlisce, 1. préjugé, I, 372. 9; — 2. dommage, I, 382. 8. Prelation, prélature, ï, 304. 2. Prelier, combattre, 1, 256. 10; subst. preliation , I, 227. 27. Prémisse, avertissement, J, 358. 16 : Ensi li manda Dieus et li fist chesjormmes. Prestot, mauvais prêtre, I, 110. 18 : Priestre? non, mais pt'eslot par leur vie seniestre. Le gloss., à tort, conteste l’interprétation que je donne à ce mot, en ajoutant : « La qualification de drôle, vaurien, est ici évidente ». Prilleus, périlleux, I, 60. 2 et passim. ( 106 ) Prison, masc., prisonnier; signification bien connue, I, 176. 12; fém., fig., chaîne, embarras? II, 276. 22 : On soloit jadis faire de boines orisons, Or dist on : « Boines oevres, ce sont toutes prisons. » Privanclie, confidence, II, 3. 4; indiscrétion, II, 46. 4. Privet (en), en confidence, I, 241. 27 (le texte porte emprivet ); I, 268. 11. Progene, lat. progenies , lignée, II, 11. 12; 207. 24. Lati¬ nisme. Pronostiker, I, 346. 17. Mot digne d’être constaté. Propre ( vivre sans), vivre sans posséder, I, 143. 1. — Cp. II, 146. 6. Prospérer, lat. prosperare , rendre prospère, II, 100. 6. Prouvewr, I, 263. 18 (il s’agit de Jésus) : No prouveur, no docteur et no boin promoteur. Défenseur, avocat? Prouvoire, prêtre; non pas « clergé », comme dit le gloss., I, 243. 23; II, 176. 12. Provision, collation de bénéfice, I, 348. 27; II, 68. 16; peut-être aussi I, 266. 6 : Les provisions fallent, aprendres ciessera. * Pueient, peuvent, I, 102. 16; 182. 16; 183. 18; 231. 2; 236. 26; 262. 20; 268. 24; la forme normale chez l’auteur étant pueent (I, 261. 22), je tiens pueient pour une mauvaise lecture pour pueient. — Quant à la forme picarde pueient, voy. ma note Trouvères belges, 2e série, p. 381. ( 107 ) fl Quainticr, = courtier , entourer de soins, fêter, II, 111. 16; réfl., faire le beau, II, 63. 20. Dérivé de l’adj. cointe, gra¬ cieux, aimable, = lat. cognitus. Pour l’orthographe par ai, cp. angl. quaint, acquaint. Quariel, objet de toilette féminine de forme carrée? II, 27. 20 (blans warcollès, blans quariaus). — D’après le gloss., une étoffe; j’en doute. Quesir, choisir, 1, 154.22. Prononcez keusir, non pas quésir , comme écrit l’éditeur. Quiderie, illusion, présomption, folie juvénile, I, 22. 12 : Jovene gent sont en quideries Et petit pensent à leurs vies. Quideriel, présomptueux, II, 46. 17 : Se quident quideriel ches femmes dechevoir Par leur habis sauvages. Dérivé direct de quiderie ? voy. soteriel. Qu ire, voy. cuire. Quivre, voyez cuivre. * Quoiens, I, 349. 4 : [Les brebis] S’elles oent se vois, tost lievcnt les oreilles, Mais, quoiens les rewardent, s’en ont grandes merveilles L’éd. y voit le lat. quotiens , toutes les fois que; je ne saurais m’y rallier et je lis : Mais quoies (= tranquilles) le rewardent. * Quukier, II, 92. 9. 10; lisez qunkier e t voy. kunkier. R Radot, radotage, subst. verbal de radoter (forme précédée de redoter), I, 288. 5; II, 182. 5. ( 108 ) Raimc. 1. ramille, ramée (pour se chauffer), II, 188. 22; 2. pièce de bois pour déposer ou accrocher les habillements, II, 201. 12: En nos cambres mettons nos dras sur une raime. Dans la dernière acception, le mot représente le néerl. raam, ail. ramen, cadre, châssis. Rallc, I, 302. 2o : Leur conseil li donnèrent si com[e] soutil ralle. Selon l’éd. = raillerie, mais cela ne s’accorde pas avec la rime et se prête mal à la pensée; j’y verrais plutôt, sinon râle au sens de murmure, insinuation (lat. susurratio), quel¬ que application métaphorique du nom d’oiseau. Ramage, adj., I, 349. 9 : Mais moult fort est ramages biestes faire demiestes. L’éd. prend ramages pour un subst. et traduit : « action d’apprivoiser », tandis que le poète veut dire : « Il est bien difficile de domestiquer ( faire demiestes) des bêtes sauvages » (sens normal de l’ancien adj. ramage; cp. I, 224. 14). Ramoneur, qui ramène, au fig., I, 247. 8 : Ariés vous enviers Dieu tantost un rameneurl Ranne, adj., las? maté? II, 174. 16 : Jamais pour haut parler femmes ne seront vannes. Le mot m’est inconnu ; l’éd. l’interprète dubitativement par rana, grenouille, ce qui contrarie à la fois le sens et la science étymologique ; rana a donné raine . Rassanner, rassembler (voy. asanner ), II, 40. 28 : Et se rassanneroient estudes qui sont nues. C’est-à-dire les écoles, maintenant dépeuplées, retrouveraient des auditeurs. ( 109 ) Rassis, posé (au moral), I, 212. 26 : Car dedens et dehors yestre doivent rassises. J’ai recueilli le mot pour en constater l’ancienneté ; je l’ai d’ailleurs déjà relevé dans mes Trouvères belges, 2e série, p. 342, à propos d’un passage des Chansons de Jaque de Dam pierre : Fine Liantes, cuers rasis. J’y ai cité aussi asis de Guillaume de Palerne, 761 : .. . pas ne l’estuet A chastoier de ses paroles Qu’elles soient laides ne foies, Mais asises et delitables. Ratakîer (se)? Il, 20. 22 : Or, s’il troeuvent larons en leur viviers peskans, Li rike se ratakent, se pent on les meschans. Se rattacher pourrait subtilement s’expliquer par « se rac¬ crocher, se tirer d’affaire », mais je suppose que l’auteur a voulu dire se rakatent (se rachètent). Raterie, indiscrétion, II, 90. 14 : Car boine compagnie doit iestre bien privée, Ne nulle raterie [n’]y doit iestre trouvée. L’interprétation que je donne ici à raterie me semble com¬ mandée par le contexte, mais je ne me dissimule point qu’elle ne concorde’ pas trop avec celle que j’ai émise, dans mon gloss, des Poésies de Froissart, à propos de l’adj. ratier « qui met de la mauvaise volonté, qui fait des difficultés ». Dans le Chev. aux deux épées, v. 21, on lit : Car de ce n’iert ratiers ne chices, ce qui confirme ma première manière de voir. On peut lever toute difficulté en admettant pour raterie un sens moyen : égoïsme, poursuite de vues personnelles, contraires à l’inté¬ rêt commun. ( 110 ) Raviser (se), se faire connaître, II, 206. 11 : A riens n’entendent el qu’à leur dras deviser, Moustrer à tous, à toutes pour elles raviser. Ravoir. Loc. avoir à ravoir , II, 203.8, où il est dit du moine qui tent à l’avoir (qui vise à s’enrichir), que A le mort il pora bien avoir à ravoir j II, 227. 18 : Chescun[s] doit avoir peur que dont n 'ait à ravoir. Le sens est « se mettre en dette », bien que le sens contraire se présente plus naturellement; d’autre part « donner à ravoir » doit signifier « mettre en perte » ; I, 275. 24 : Il ayment mieus l’avoir que leur boin Dieu savoir; Dieus se taist, se donra telles gens à ravoir j ib., 291. 4 : C’est chou qui les Franchois a donnet à ravoir. Cp. II, 213.19; 217. 3. Reanclie (à grant ), à grands flots, I, 72.21. Cp. reer, jaillir, couler, I, 72. 15. Rebatre en taviernes , reprendre le chemin des tavernes, I, 377. 20. Rechoite, 1, 140. 4 (prose) : vendages de grains et de rechoites. ■ — Le sens est récolte ; cp. 151. 24, recepte. Recincier, rincer, I, 116. 13 : Aucun[s] de leurs boins vins ses hanas en recince. Voy. sur ce verbe (= îat. * recentiare), mon Appendice à la dernière éd. de Diez, p. 773 L — La loc. rincer ou arroser son verre , = boire, s’entend encore. i Une forme raïncier se trouve dans Barbazan 11,385,2417, mais elle pour¬ rait bien être indépendante de notre mot. ( 111 ) Recioer = lat. * recenare , faire le repas du soir; fig., par allusion à la Cène (cp. ail. Abendmahl , Nachtmahl, angl. Lords supper) , jouir de la communion avec les saints, I, 316. 24 : En paradis lasus sans fin puist recinerl Il se pourrait bien aussi que reciner fût une imitation de epulari, qui, dans la basse latinité, était devenu synonyme de « laetari, exsultare ». Nous dirions aujourd’hui « s’as¬ seoir au banquet des élus ». Recreablc, récréatif, amusant, I, 300. 23. Redaisier, reculer, se refuser, hésiter, I, 278. 18 : D’onnerer Sainte Eglise jamais ne redaisiés ; II, 11. 8 : Chius qui de cuer le sert et de riens ne redaise. Cp . encore II, 23. 9; 139. 16; 244. 20. Je ne me rends pas compte de l’étymologie de ce verbe, inconnu aux diction¬ naires. Faut-il le rattacher à l’adj. aise , satisfait, content, ou à lat. *haesare, hésiter? Redevanche, obligation, reconnaissance, II, 43. 20 : Se devés tout à Dieu moult grande redevanche. Reel, royal, I, 232. 30 : On puet bien dire d’iaus qu’il sont du tout reel. Rc fa ( aller sour le ), II, 37. 21 : On wagne bien à celles (c.-à-d. marchandises) qui sont loyalment prises, S’on va sour le re fa , dès lors sont tost reprises; II, 73. 1 : On va sur le re fa , se vit on d’avantage. Ce proverbe musical doit signifier « aller de travers, user de voies tortueuses, manquer de droiture », mais quant à le justifier, j’y renonce. ( 112 } Refonser les hanas , vider les coupes? II, 264. 18 : Bien volés que souvent les hanas on refonsc. Le contexte ne permet guère de s’expliquer autrement l’ex¬ pression. Nous disons bien encore familièrement « examiner le fond d’une bouteille » ou « boire à fond » ; le terme fonser le hancip n’est donc pas trop étrange ; le préfixe re n’a peut- être pas plus de valeur que celui de remplir ; sans cela il peut marquer l’itération. Refroitoir, refrotoir , I, 133. 14; 202. 25, réfectoire. Registre, relation, récit, I, 9.13; 113.26; II, 277.7; re¬ gistres', mettre par écrit, I, 89. 11 ; 123. 18; 153. 22. Régné, masc., aussi reine , renne , rêne (non pas « règle, ordre », comme dit le gl.). — Tenir régné , se refréner, se modérer, I, 22. 21; 116. 4; 215. 14; II, 121. 25; 186. 22. Regrait, = regrat , au sens de reliefs? I, 271. 16 : Un pau de regrait ont à le fois à ces monnes. Regreant ? II, 82. 2 : Precheus wagnent petit, souvent sont regreant. Ce ne peut être regrettant ; j’y vois plutôt le bas-lat. regra - dare , reculer dans ses affaires, rétrograder. Relaicliier, relaicier , réjouir, I, 256. 4, 382. 9; II, 268. 25. — Dérivé de laiche — leaiche , liesse. L’éd. a confondu ce verbe avec relaiscier. Relaiscier, 1. pardonner (les péchés), I, 243. 12; 391. 10; — ■ 2. quitter qqn. (d’un service), I, 178. 27 ; 344. 27. Relaxer, lâcher, perdre, I, 152. 3 (« l’honneur »); faire grâce (d’une dette), I, 194. 23 : Nuis de ti le paiage ne le puet relaxer. * Relies, I, 164. 22 : Grains, biens, deniers, relies as pauvres aumosner. Lisez reliés (reliefs). ( 113 ) Relief, fig., trop-plein, II, 194. 4 : Dou relief de vo coer grant part nos ammonnés. Reliés ; dans la phrase-exclamation « voist avoec les reliés », II, 90. 21. Cette' phrase proverbiale, dont je ne connais pas le sens précis, signifie à la lettre : « Que cela aille avec les reliefs (de la table) »! L’éd. erre du tout au tout en traduisant (interrogativement) par : joyeux? bons vivants? — Voy. aussi relies. Religion = ordre monastique, traité en masculin? 1, 175.28 : Sur tous religions comment est bien dotée. Rcmans = romans (langue romance — roman), I, 355. 20 : Onques mais en remans ne fu trouvet tel cose. Peut-être une simple faute typographique. Rembatre, retomber; subst., rechute, II, 265. 26 : [Car je doupte le mort ...] Et en estât d’a veule trop forment le rembatre. Cp. pl. h. rebatre. Remirer (se), se rappeler à l’esprit, I, 349. 13 : Une cose souvent de prelas me remire (1. remir). Se remirer à qqch., en tirer exemple ou instruction, I, 106. 24 : Or, t’avise sour chou et souvent Vi remire ; ib., 153. 25: Mais chiuls qui le lira, s’il vuelt, se s’i remire. Remettre, v. intrans., fondre, disparaître, II, 218.16 (en parlant de la neige); fig., 185. 13 : Au jour d’uy consciences sont en pluseurs remises. Remortlre, éprouver du remords, I, 354. 14 : [Escrire] Chou dont li conscienche remorderoit au lire. Subst. remortion , remords, I, 12. 9 ; 117. 23; 380. 27. Tome XXXVII. 8 ( 114 ) Remplcs (faire des), remplir sa boutique, I, 110. 24 : Che sevent tavrenier qui pour yaus font des remples. L’éd. traduit : « faire des additions ». Remuyer (à), de rechange, en abondance, 11, 154. 19 : Avoir à leur pooir des dras à remuyers. Cp. Ph. Mousket, 5421 : cevaliers qui dras orent à re- muier[s\ ; Gauthier le Long (de Tournay), la Veuve, 133 : Et veste reube à remuiers. Voy. sur cette loc. adverb. ma note Trouvères belges, p. 340; celle du prof. Tobler de Berlin, à laquelle je m’y réfère, a été enrichie dans sa 2e éd. du Dit dou vrai aniel , qui a paru cette année. Rencrascier, v. act., enrichir, I, 253. 16 : [Pour no salut volt il ...] Oster de nous tous visces, de virtus rencrascier. Le régime du verbe, nous , est à suppléer. Rcngier — engier , se multiplier, pulluler, I, 354. 23 : Comment voit on rengicr au jour d’ui trestous visces. Renne, voy. régné. Repaire [ou ou sur le), sur le retour (de l’âge), I, 339. 14 : Je sui mais trop anchiens, je voys sur le repaire ; 11,10. 20; 322.16. Reparer, réhabiliter, II, 125. 5 : Et humaine lignie par vo mort reparastes. Repentir. Le futur repenterés II, 203. 28 est une licence amenée par la rime. Repiiie, rapine, I, 41. 7; ailleurs rapine, II, 55. 23. Reponneur, qui met de côté, recéleur, I, 223. 8 : S’en voit on des pluseurs grant avoir reponneurs. Notez la construction de ce subst. avec l’accus., comme s’il y avait reponnant. ( HS ) Repos, participe, lat. repostus , caché, I, 43. 25 : Et si ay plus mis men propos Là il y a pau de repos : C’est en besoignes seculeres. Au fém. repuse , I, 48. 4 (lisez si repuse p. se repuse). Reprendre, redresser, I, 235. 9 : Dieus nos doinst si nos vies et nos pekiés reprendre. Résina = résigna (abdiqua), II, 301. 5 (cp. ib. 25); plus loin, 303. 13, résigna. Resist, impf. subj. de rire , II, 263. 14 : [Je vosisce...] De mes dis et mes fais que chescuns en resist . L’éd. interprète ce mot comme un subj. de reseoir , qu’il traduit arbitrairement par « se contenter » ; si même cette valeur de reseoir était admissible, il faudrait en tout cas, à Fimpf. du subj., resesist. Reskeüt, échu, rentré comme revenu, II, 298. 2 : [Je désire que de votre administration] Uns registres vrais en soit fais Et des comptes uns boins estrais Combien il vous est resleüt. Reslaicliier, réjouir, = re -+- eslaichier (cp. pl. h. relax - chier), II, 97. 2. Resorter = resortir , 1. neutre, se présenter, paraître, I, 277. 11 : Pour oïr les siervices là (= où) doivent resorter • II, 27. 20 : [Je vi...] Depuis blans warcollès, blans quariaus resorter. Au vers I, 164. 14, il est dit, à propos des fonctions du pré¬ vôt, qu’il incombe à celui-ci de : Le fais dou temporel dessous l’abbet porter; Faire tout chou dehors par dedans ressorter. ( 116 ) Le sens de ce passage reste douteux. « Faire connaître au couvent ce qui se passe au dehors »? Ou « faire rentrer tous les produits de l’extérieur »? — 2. Avoir son recours, II, 137. 20 : A lui dont resortés. — L’éditeur répartit notre verbe sur deux articles ; d’abord resorter (pour notre 2e ex.) = choisir, porter (avec un ?); puis ressorte r (pour notre 3e ex.), résider, exercer son autorité. Il s’est trompé les deux fois. Respiter, qui est le même mot que le mod. respecter (avoir égard, tenir compte), se produit, chez notre auteur, avec les acceptions suivantes : épargner, ménager I, 166.20; 198.8; II, 35. 6; 94. 2; respecter, avoir des attentions, prendre en affection, I, 204. 24; 281. 27; 393. 6. — Selon le gloss. : « sauver, garantir ». Responderesse, en parlant de servantes, « qui a la ré¬ plique prompte », II, 83. 13. Mcspsscr, lat. respuere , I, 195. 24; 206. 8; 244. 15. Restât, subst., reliquat, solde, I, 5. 18 : S’aront au compte boin restât. Retarder, mettre obstacle, arrêter (un mal), II, 198. 7. — Retardation } empêchement, obstacle, I, 288. 20. Retenir, soutenir, prétendre, II, 4. 22 : Car nuis à conscicnche ne le poet retenir. Entretenir, 1, 345. 9 : Leurs maisons et leurs lieus noblement relenoient, De même II, 58. 9; 65. 16. Retemie, mémoire, II, 18. 6 (selonc me retenue). *metiiier, I, 254. 1 ; 317. 1 ; corrigez retenir. Retourner, récompenser, payer, II, 108. 11 : On est mal retour?ielÿ ensi ne fait on mie. ( ‘H 7 ) Retourner pourrait aussi signifier récompenser {, 334. 4 : Les biens (= vertus) sara bien Dieus, quant volra, retorner , mais les rimes attestent que le mot doit être lu retrouver. — Emploi impersonnel, 1, 274. 12 : S’autrement no. retourne, vivre mains ameroic (= si les choses ne prennent une autre tournure). Retous (subst. participial de retollir ), reprise, retranchement, privation, II, 194. 21 (il s’agit de « ce mauvais siècle ») : Et se ne sofïerroit de nulle riens retons . Je n’affirme pas avoir bien compris ; en tout cas je rejette la traduction du gl. : « guérison ». Reuve = reue , roue, II, 4o. 13 : On dist que toudis brait au kar li reuve pire. Le texte nous donne renée. J’ajoute cependant que ce renée (que l’éditeur ne devait pas admettre, puisqu’il gâte le vers) me semble plutôt altéré de ruee (prononcez reue), qui est la forme dominante chez Ph. Mousket. — Ailleurs roc, I, 259. 6. Reveler, révéler, manifester, I, 241. 19; 247. 7; II, 31. 25; 34. 13. Révéler, prés, revielle , s’amuser, I, 140. 13 (On dist que, là n’a kat, que soris y revielle ); 240. 13; 311. 24; II, 13o. 26. — Reveleus , ami du plaisir, II, 176. 4. Révéler (se), se rebeller, I, 296. 14; II, 21. 3 : Dcfaule de justice fait subgis reveler. Revenir à, tirer son revenu de, I, 288. 12: [Prince... so- loient... leurs subgis tous en pais] À leurs boins hiretages laissier tous revenir. *Revouca, I, 320. 4 : A men élection, qu’il cassa, revouca. Leçon impossible; lisez, sans rien changer au manuscrit, renonça. ( 118 ) lliés (à), en friche, II, 293. 22. — Yoy. le Dictionn. wallon de Grandgagnage, v° rièzes , et ma note. Rirai, futur de râler (retourner), I, 191. 27 : A parler des noirs monnes saint Benoit me (1. m’en) rirai. *Risaic, I, 63. 33 : Luxure les accusera Et un fans risaie leur fera. Forme impossible, d’ailleurs contraire à la mesure; lisez visait =riset, ris, moquerie; cp. Il, 164. 19 : Se fait on un ris cl de diffamation. Notre ms. ne distingue pas entre è et ai. River par nuit, ribauder, II, 111. 2. On connaît, avec le même sens, les formes riber , ribler (voy. Fart, ribaud dans mon Dict. d’étymol.), mais cette bonne forme française river m’apparaît ici pour la première fois. — Le gloss. (« marcher au hasard, de là le mot mod. dériver ») l’a tout à fait mé¬ connu. Rohiu? II, 88. 20 : Ches gens de tous estas, chil robin , ches marès. Homme de robe? J’hésite, parce que robin dans ce sens ne paraît pas remonter si haut. - — Finassier, débauché? (voy. Littré robin 2). — Voleur? mot formé sur rober ? Hoborcr, confirmer, I, 338. 8. Roiaulmc, gouvernement, 1, 291.25 : Li debas dou royaulme ces deus régnés moult griève. Rots, nom. sing. de voit, rigide (auj. roule, raide), II, 126.11 : O roys, iestre dois roys , se tu voes bien regner. Non pas = lat. reclus, comme pense l’éditeur. ( 119 ) Roisaut, frais, II, 295. 1 : Car caut faisoit, non pas roisant. Le gloss, dit : « Du verbe roiser , être beau, en invoquant roit (dans Roquefort) = rayonne, brille, est beau ». Je cite sans observation. — Voici le seul cas du mot roisant qui me soit encore apparu; Richard le Beau, 899 : Roisa?it fîst à la matinée, Car moût, iert froide la rousée. L’éditeur, M. Fôrster, traduisait, par conjecture, « gelée blanche ». Mais depuis, les philologues qui se sont occupés du mot, sont tombés d’accord pour lui reconnaître le sens « frais »; Tobler, d’abord, qui cite quelques autres passages (Gottinger gelehrte Anzeigen, 1874, p. 1042), G. Paris, Ro- mania, IV, 480, Mussafia, qui dès 1873 a signalé l’italien (dialecte du Nord) resente , Beitrag zur Kunde der nord-ital. Mundarten im XV. Jahrh. p. 95 et Zeitschr. für rom. Philol., 1879, p. 271. Tous les trois assignent à roisant comme éty- mon le lat. recentem L Router, faire route , cheminer, marcher, I, 158. 16 : Moult en fait en infier par grans routes (= troupes) router ; cp. I, 149.11; 175.16; II, 253.16. Rué? 1, 152. 23 (où l’auteur dit que la couleur noire est passée de mode) : Quant on flaire le noir, on li dist : vous pues, Ostés nous ces viestures, envoyés les rués. Comme il s’agit d’une couleur, j’écarte une explication par lat. rugatus, plissé. — Serait-ce « couleur de rue »? Ruiel, dim. de rui, ruisseau, I, 252. 21. Ruiler, régler. Voy. sous vuiler. 1 L’it. resenle vient en dernier lieu d’être relevé par Tobler dans : Das Buch des Uguçon da Laodho (Berlin, 1884), p. 49. ( 120 ) Ruiner, ruiner, ni étant traité, contre Fusage, comme mono¬ syllabique (cp. mire ), I, 160. 24 : Empris bien les avoient de tout en tout ruiner. Rutre, I, 2ol. 24 : Empaichant n’oseront sur yaus mire ne nuire. Non pas « s’élancer », comme dit le gloss., mais = lat. « rugire », hurler. Runer, murmurer, parler indistinctement, II, llo. 28 : Sages bien emparlés n’a talent de runer. C’est l’ail, raunen (anc. rûnen ), susurrare, angl. roun. — Le gloss, l’explique fautivement par ruminer. Ruser =re ■+• user, avoir commerce, cp. lat. uti, II, 128. 8 : A blangeurs, à gengleurs ne doit nuis roys ruser. Ailleurs synonyme de moiener , 1, 186.19, ou trufer, II, 90.11, mais dans ces sens c’est un homonyme. Ruses, paroles attrayantes, séductions, II, 182. 21. S S précédant une consonne et fondé sur l’étymologie était, dans beaucoup de cas, devenu muet ; abîme rime avec rime , sublime , lime , et l’on voit indifféremment orthographiés bl⬠mer et blasmer , acemet et acesmet. — Par contre cette con¬ sonne s’est glissée, par le caprice des scribes, dans beaucoup de mots où elle n’a que faire; j’ai noté pour Gilles esglise I, 363. 18, eswille (aiguille), ib. 217. 23, sesrne (de semer) II, 88. 22, mais je rappellerai pour Phil. Mousquet les cas comme crismes , gausnes , resne. S fort ou ss est très souvent écrit sc : laiscier , abasciet , puis- cent (puissent). Il en est de même de son équivalent c, ainsi visce, servisce , grasce. Salent = seent (de seoir), II, 33. 26. ( 121 ) Sainteficr, sens neutre, être sanctifié, I, 348. 24 : Ensi prélat pluscur jadis sainlefioient. Sakes, II, 248. 10 : Au jour d’ui par le siecle sont toutes bontés sakes. La rime veut saces. Adj. verbal abstrait de sakier , piller, épuiser? Le gl. traduit « rejeté, mis au rebut ». Sakier, sacier, 1. tirer, fig. tendre, travailler, II, 278. 12 : Preudhomme, preudes femmes vont sacanl et tirant; 2. saccager, dépouiller, II, 87. 13 : Trop boin feroit sacier les maisons gloutcnie. Saler, mettre en sel un mort pour le conserver? II, 262. 3 : On ne voit de ches mors c’on en voist nul saler , Mais on les voit souvent en fosses avaler. Sanclftier, act., rassasier, satisfaire, I, 204. 11 : Comment que jovenes cuers le volenté en sanche. . . Réfl., pr. en avoir assez, puis se passer, renoncer, I, 322. 17 : Et par empaichement ou faire s’en sancha. Ce verbe, propre exclusivement au nord-est de la France, est la forme écourtée de essanchier, comme sïllier de essillier , saier de essaier, etc. (voy. sewer). Il y eut un temps où j’assi¬ milais essanchier à estanchier , étancher, arrêter (voy. mon gloss, des Poésies de Froissart, v° sanchier ) et où je défen¬ dais, sur d’autres faits encore, la théorie de st — ss; mais j’ai cru devoir me rendre à l’opposition que m’ont faite les maîtres en cette matière. Les deux étymologies qui, après moi et contre moi, ont été tentées jusqu'ici, sont celles de Tobler et de G. Paris. Le premier propose exemptiare (Gôt- tinger Gel. Anz. 1877, p. 1622 et ss.), mais ce qui la contra¬ rie, c’est que l’examen des rimes écarte forcément un type avec en au lieu de an ; G. Paris, en présence de ce défaut et voyant dominer dans essanchier l’idée foncière « guérir, cal- ( 122 ) mer, assouvir », pose Pétymon sanitiare , retrouvé dans un ancien texte récemment exhumé sous la forme essanicier ; il en fournit la justification Romania, VIII, 265. Saucielle = lat. salicella , dim. de salix , fr. saule , II, 256. 4 : On fait de clics saucielles crestins et corbisons. Non pas saussaie , comme traduit l’éditeur. Saudoyer, faire de la dépense, II, 88. 19. Sauvcgiue, fourrure, pelleterie, I, 204. 1 : Brunettes, sativegines, les devons nous porter? L’éd. traduit « étoffes grossières ». Se — sen, fr. son (lat. suum). Ce pronom possessif (cas régime) apparaît des centaines de fois concurremment avec sen. Aussi me suis-je dit qu’il devait y avoir là, de la part du scribe, une simple négligence de la barre horizontale (marquant n) au- dessus de Ve. Il me semblait que ce se venant à coïncider avec le fém. se = sa et que l’analogie de me, te = men, ten ne se présentant pas, se— sen devait être repoussé, et que, même si le peuple en faisait un fréquent usage, il n’était pas probable qu’un écrivain comme le nôtre se le fût approprié. Cepen¬ dant les monographistes du dialecte picard que j’ai consultés, citent tous se = sen parmi les traits distinctifs de ce dialecte. Quoi qu’il en soit, je ne pense pas qu’il puisse être toléré devant une voyelle et je tiens se angele (I, 94. 15) pour abso¬ lument fautif. Sécularités, sentiments de mondanité, I, 26.16; II, 122. 15. *Secuteur, mot introduit dans le texte par méprise; lisez I, 361. 19 au lieu de « Quant il quident morir, et secuteurs eslisent ... », ainsi : « . . . morir, ecsecuteurs eslisent ». Senienchier, répandre, I, 79. 19 : Car oster voel impatienche, Que li malvais souvent semenche En chiaus qui ont ou coer grevanche. ( 123 ) .Publier, divulguer, I, 241. 16 : Dou bien que soloit yestre tout partout semenchiês ; II, 20. 8 : De toutes gentieus gens voel leur fais semenchier. Senais, petits rubans, II, 29. 9 : Traiches de kevelure de senais assanlées. Selon moi, il s’agit de « tresses de cheveux retenues par des senès », c.-à-d. signets ou petits rubans. — Le gl. dit au hasard « ornements de chevelure ». Sepelir, lat. sapelire , 1, 139. 14; II, 295. 26 ; 299. 9. Seule ( courir ), courir sus (seule = seure) , I, 297. 15; II, 221. 23. Pour la mutation de r médial en /, je rappelle les mots actuels échalas (a. fr. escaras) , pèlerin , palefroi, et dans Fane, langue contralier p. contrarier. A Tournai on dit encore aujourd’hui Kateline p. Catherine. Voy. aussi attoli- sier , couletier. Sewer un vivier, le vider, 1, 184. 5 : Pour avoir gros poissons, les grans viviers on sewc. Prononcez seuve. — Forme écourtée de essewer , lat. * exa- quare (cp. mon art. sewer dans le gloss, de Froissart). Siecleus, mondain, I, 201. 17 ; II, 6. 3; 192. 19. Sierniochinatiou, latinisme, prédication, II, 149.21. *Signeries, II, 43. 24; lisez singeries (cp. I, 275. 9 et 26). Silenche, fém., II, 88.23 (« là n’a nulle silenche »). Sillier = essillier , détruire, mortifier, I, 219. 27 : Souvent pour Dieu servir devos coers sen corps sille. Simagrée ( jouer à ou à le), feindre, se dissimuler, II, 14. 22; 32. 20; 152. 4. Locution d’autant plus digne de note que Lit¬ tré n’a pas d’exemple antérieur au XVIe siècle. ( 124 ) Singot, gros singe, I, 275. 10; 276. 9. Sini*trri% v. act., faire manquer, gâter, 1, 286. 23 : J’en poroie moult bien tout men fait (poème) sinistrer. Sens absolu, échouer, manquer (à la vérité), I, 123. 20 : ... et dou ministrer Celle forte matière, moult crienc le sinistrer ; I, 300. Il : Pour voir à mon pooir dire sans sinistrer. Sir = seoir , I, 147. 18, et souvent ; forme variant avec seïr (I, 148. 15 ; 159. 28) et seoir (1, 161. 23). — Cp. vir = veoir , veir. Soëler, rassasier, I, 109. 9; les rimes exigent la forme concurrente sooler. Soier (au), à la moisson, II, 155. 12 : [Si on faisait du bon travail dans les champs,] En vendenges seroit trouvet et. ou soyer, Soloir, voy. s. doloir. — Équivalent à « esse solere » (cp. po¬ oir), I, 107. 25 : Remplies de boins clers les esludes soloient. Somme, histoire, récit, I, 323. 12; II, 182. 10. Sonne, bruit, cancan, calomnie (non pas « songes, rêves », comme dit le gl .), I, 247. 19 : Pour mi du tout oster d’autres mauvaises sonnes ; II, 267. 13 : Or le faites, dans abbes, que de maivaises sonnes Vous voelle Dieus warder, vos gens et tous vos monnes. Subst. verb. de sonner, dire, énoncer, signifier (I, 41.29; 170.7; 180.27; II, 118.15). Sonnïer, rétï . , prendre soin, I, 154. 20; 188. 26; 213.20.- — Sur la forme, voy. pl. h. ensonnïer. ( 1 25 ) Sorcier, souiller, décrier, 1, 97. il : Qu’ensi se sont sceüt sorcier De desfautes et des peekiés ... II, 187. 20 : Je'di (|iie nuis ne doit de tels sen cuer sorcier. Du subst. lat. sordes. — Cp. order. Sorer, sécher, II, 178. 13; 206. 16. — Forme écourtée de essorer (lat. exaurare). *Sorlées, voy. sorler. Sorler, soulier, II, 28. 27 : Estrois sorler s à las. — L’éd. a écrit, et dans le texte et au gloss., sorlées , qui pèche à la fois contre la grammaire et le mètre. — Ce mot est encore usuel en rouchi (voy. Hécart); notre auteur en emploie le dimi¬ nutif sorleriel , II, 193. 1 : sorleriaus sans caucettes. *Sorre, I, 28. 1 : Priestres qui doit pekeurs absorre, Les doit bien arguer et sorre , Escrutiner les consciences... Je corrige forre , lat. fodere, fouir, creuser, fig. scruter. Soterîel, sot, nigaud, I, 242.3; II, 30.3; 34.12; 46.22. Ce mot est bien connu ; moins bien Test sa formation. Au début de mes lectures critiques de vieux textes, dans les notes jointes à mon éd. de Baud. de Condé (elles datent de 1866), je ne le connaissais pas encore et je me laissai aller à proposer dubitativement une dérivation de sauteur [au étant écrit o). C’était une balourdise de novice. Dans le glossaire de Froissart (1874), je n’en soufflai plus mot et expliquai soteriel comme issu de sot à la façon de lapereau , poétereau . Je maintiens encore cette manière de voir pour le petit nombre de mots façonnés ainsi dans la ( 126 ) langue ancienne (ma mémoire ne me suggère que quideriel , soteriel, lecheriel). J’ai relevé encore soteriel dans le Songe de Paradis de Raoul de Houdeng, 473 (voy. mes Trouvères belges, 2e série, p. 367), où la signification ne fait pas doute; mais je me demande s'il s’agit du même mot dans Barlaam et Josapbat, p. 185, v. 34 : Une autre fois en soterel , Se mua pour Anthiopé, où soterel doit équivaloir à satyre. * Softficiciimcait, ï, 90. 2; corrigez soutieument (adv. de sou- til) ; cp. I, 144. 21 ; 309. 3. Souffisaucc, modestie dans les prétentions, I, 376. 4; II, 7. 25 ; contentement, I, 49. 8. Souffrir (se), prendre patience, 1, 950. 20 ; souffrant, patient, indulgent, 1, 167. 17 ; souffrance , tolérance, I, 229. 26. Soupechonuctas ( liens ), lieux suspects, II, 110. 19. Souquier. soupçonner, II, 205. 8 : Li malvais sur le boin onques nul bien ne souke. L’éditeur, séduit sans doute par le flam. zooken , propose la trad. « chercher », qui se prêterait assez bien ; mais le verbe souquier , dans ce sens, est introuvable. Souquier est une forme picarde p. souchier (cp. cerkier — chercher) et repré¬ sente lat. * suspicare. Cp. l’ex. du Renard I, p. 11, v. 285, cité par Henschel : Ne le sevent sour qui souchier. Chrétien de Troies (Cligés 1242, Erec 3446) dit soschier , le Livre des quatre Rois (p. 338), suschier . — Il ne peut être question de souchier , = sollicitare, *solcitare, qui a trois syl¬ labes et ne pourrait faire que souchie. ( 127 ) Sourcier, assourdir, II, 213. 2 : Et par leur haut parler nous vont souvent sourder. Le gl. traduit par « accuser ». Sourmoutcr, voy. surmonter. *Soustieuver ? II, 105. 9 : Chieus qui le conscienche moult bien souslieuveroit , S’il s’en sentoit capaules, tantost s’amenderoit. Examiner subtilement? Je ne pense pas, et je préfère corri¬ ger soustieuve aroit. La forme soutif, fém. sontieuve est bien constatée. Il va de soi que l’s dans sons est parasite. Soutiller, préparer subtilement, I, 380. 1 : Sour espece (= sous l’apparence) de bien soutille le mai faire. *Soutivité, mauvaise forme, d’ailleurs contredite par le mètre, pour soutieuté (finesse), I, 93. 12 : Soutil sont li cuer et li oel, De leur soulivité dire voel. Sperer = espérer, II, 203. 25 ; 215. 16. Cp. studier. Squame, écaille (latinisme), 1, 155. 15 : Vivre ne peut poissons, s’il a perdut ses squames. Stat, = lat. stat, est debout, I, 258. 7 : Qui bien stat ne se move, par quoy ne kièche mie. Studlcr = estudier , I, 205. 11 ; 260. 9; 42. 25. (Par studyers et par lectures). — Cp., pour l’aphérese de a, sperer , stat. Subjonctif présent. Le dialecte picard affectionne particulière¬ ment la formation de ce temps sur la base de la finale latine eam, iam (veniam, teneam) et l’applique à toutes les conju¬ gaisons. Je donne dans ce qui suit un certain nombre de faits de cette espèce, groupés selon la nature de la finale du radical : T. mettre subj. meçhe , maiche mâche. mentir » menche. sentir » souche. porter » porche. bourbelcr bourbaichent II, 4b. \0. sourmonter D sour mouche II, 15. 1. abatre » abachc I, 199. 25. D. atendre » alenge. entendre » entenge I, 186. 9 et entenche 557. 4 prendre ï) prenge. vendre « venclie. seoir (rad. sed) » sieche. keoir (rad. cad ) W kieclie. amender, descorder il amenge , descorge. rewarder « rewarge. L. valoir 1) vauec II, 255. 22. R. paroir » par che. querre » querche. V. vivre ï) viclie. servir ï) sierche. alever )) aleuche (11, 84. 22). Remarquez encore : paier : paiche ; employer : emploiche ; esmaier : esmaiche ; retraire : retraiche (II, 12.12). Il faut noter que dans ces verbes la finale radicale est étymologique¬ ment gutturale : pac , plie, mag (germanique), trac. Sublimer, élever, couvrir d’honneur, I, 206. 14; 256. 15; 317. 3; 326. 3; réfl., s’exalter, se rehausser, I, 165. 21. Suborner, subst. ou verbe? II, 25. 25 : . . . que nuis suborner Ne les pooit nul mal en forai lie corner. Il serait hardi d’interpréter suborner par subornement ou suborneur ; je préfère donc mettre une virgule après pooit* ( 129 ) Sises*. fig., être dans l’angoisse, I, 115. 28. Suppeifliter, renverser, supplanter, I, 29o. 1 : Boins princes et hardis n’iert ja suppedités; II, 248. 3 : Orghieus humilitet au jour d’ui suppedite. Surmontes*, sourmonter , monter en rang, I, 26o. 21 : Honneurs moustrent les meurs, quant gens sont surmont et ; se distinguer, I, 346. 21 : Et de toutes virtus doit iestre sourmontés Li prelas. . . T Tahon, taon; paraît être appliqué, figurément, dans un pas¬ sage quelque peu scabreux, I, 240. 18, aux béguines espion¬ nant le va-et-vient peu dévot du couvent ; nous dirions les « fines mouches ». Il est inutile de songer avec l’éd. à une confusion voulue entre talion, grosse mouche, et tayon , grand’- mère, d’autant plus que tayon signifie grand-père. Taissc. poche, II, 277. 28. — Aussi tasces 1,204. 5; II, 278. 4. — Voy. mon gloss, de Froissart. Tasser, vexer, ennuyer, I, 280. 4. — Voy. Gloss, de Froissart. Tasiter = tenter, 1. goûter (du vin), II, 239.8; — 2. tenter (une plaie), I, 286. 14 (peut-être faut-il lire taster , cp. II, 26o. 20). Tapes*, frapper, voy. caper. Tarder (se), se retenir, s’abstenir, I, 19. 1 ; 37. 3; 108. 17; 136. 6 ; 161. 16 ; 182. 2; aussi sans se, I, 196. il ; 207. 23. Targier, armer (fig.), I, 198. 19 : Et contre l’anemi d’exemples boins les targent. Taries* = tarir, II, 74. 11 : Quant les virtus sourmontent, ches visces fort tarienl. Tome XXXVII. 9 ( 130 ) Tarient doit bien signifier tarissent; cependant il est difficile de l’admettre comme 3e pl. ind. prés, de tarir. Mais je ne trouve pas d’autre trace d'un type bas-lat. taricare; il y a donc peut-être ici une vicieuse confusion avec tarier, attaquer, irriter. Tas*t, adv., difficilement, I, 341. 28 : Tart aroit accomplit chou dont s’apenseroit. Tavreuer, courir les tavernes, II, 217. 26 : Tecke, marque, qualité (non pas « tâche, œuvre », comme prétend le gl . ) , I, 12. 18 : C’est que li homs à celle (1. a telle ) tecke Il ne poet vivre qu’il ne pecke. Aussi teiche, I, 150. 8 : C’est as religieus une vilaine teiche. *Temer, ou ternir , craindre, II, 241. 27 : Se pluseur ne temoient enkaïr en offense ... Je doute de cette forme insolite et propose cremoient. Tempester, act., agiter, troubler, II, 101. 20 : Quant luxure l’assaut et le vient tempester. Teanple, tempe. Mouvoir ses temples , faire aller ses mâchoires, II, 110. 23 : Les pos sevent widier et bien mouvoir leurs temples... Gloss. : cc bas du ventre ». C’est tomber par trop bas. Teaiiprei* le vin, mettre de l’eau dans son vin, II, 265. 5. Tempraire (faire), varier sa manière d’agir, I, 228. 9 : On doit faire partout selonc le temps temprure ; I, 368. 11 : On dit communément « selonc le temps temprure Cp. I, 332. 23; II, 87. 21 ; 156. 13; 172. 26. ( 131 ) Tendes* = mod. tancer , I, 115. 26; 163. 22; 187, 14; II, 12. 17 ; 177. 14. Au vers I, 98. 30 : « Et bien voel que cescuns m’entenche », il faut lire m'en tenche (m’en fasse des remon¬ trances). Le gloss, confond ce verbe avec tenser , défendre, garantir, I, 18. 7 ; 96. 34; 100. 28 ; 123. 8; 142. 18; 225. 25; 233.22; !I, 215. 6; 136. 28. Tendant, adv., avec effort, peine (synonyme de tirant ), II, 65. 20 : Par les oppressions vont tendant et tirant. Voy. aussi s aller. Tenir, croire, prétendre, I, 336. 13 : Pluseur gens se dechoivent qui tienent absos iestre, Quant se sont confiesset ne leur caut (importe) à quel priestre. II, 4. 21 (« nuis ne le doit tenir ») ; 14. 24 : Mais les nouvielles coses cescuns les voelt tenir ; 15. 8 (ce je tienc que »). Tenser, voy. t encrer. Tente (aussi écrit temple), tentative, effort,!, 144. 22 : Car ses ars sont toujours à faire soubtil tente Pour les boins décevoir. Tentation, séduction, I, 215. 3; II, 30. 24. Termloesar, « qui se fait rembourser par termes », II, 161.5: Userier termineur estoient despitet. Teiixte, mauvaise forme p. texte (II, 224.20), l, 276.23; 319. 23 ; II, 193. 24 ; 196. 10 ; 266. 4. Tliesnr, trésor, I, 251.18 (3 vv. plus bas thresor ); 252.3; 258. 20, • — Thresor = trésorier, I, 268. 13. Tiaurïefaât, titre d’une composition poétique du frère mineur Jaque Bochet, non venue en usage et laissée à sa ( 132 ) mort à Jaque Cent-Mars, I, 88.25. Ce mot, selon moi, doit signifier « petite tente » ; dimin. de tialt , tente, qui repré¬ sente a. nord, tjald — angl. tilt, flam ..telde, ail. zelt. Cp. mon Dictionn. sous taude (d’où taudis). Tierairc (se), s’essuyer (lat. tergere), ÏI, 234. 8: S’on kiet, s’on se honnist, on ne se poet seul tierdre. Tfiestée, pensée, avis, II, 80. 24 : Car pour rien ne lairoie de mouslrer me tiestée. TiiSe, écorce intérieure du tilleul, II, 278. 18 : Mieuls leur vauroit apprendre les tilles à peler... Au figuré, chose de rien, I, 107. 15 (le vaillant d’une tille) ; 163. 5 (ne vaurons une t.). TiuaB, tonneau, II, 92. 8 : Quant on boit ches fors vins à tinas et à hie. Tiwtlai, propr. bruit, fig. commérage, cancan, I, 227.9 : Or feront des tintins gens de pluseurs maniérés. Tirant, péniblement, I, 55. 27, II, 65. 20; 278. 12; syn. de tendant (v. c. m.) et de sacant (de sakier, sachier = tirer). Aussi en tirant (voy. s. entirant.) Tire tire, peine et misère, I, 239. 24 : En ches estas partout che n’est fors tire tire; lï, 9. 16 : Ensi li presens siècles est trestous tire tire. Expression dont la formation rappelle nos mots passe-passe, cache-cache. Ce me paraît être un substantif-phrase et repré¬ senter lire ! tire ! Tirer, viser, tendre, II, 227.24; éprouver des tourments, 1, 64. 9 : Dont y ara brait et tiret, Quant le juge verront iret. ( 133 ) Toîse, bâton, I, 192. 5. : On fîcrt plus fort de langhe que ne fâche de toise. TolSar, empêcher, I, 32. 31 : [Toute cose] Qui toit le cuer avoir monde, I, 291. 19 : On tôt les rikes gens avoir siergans, ancielles. Rendre impossible, difficile, I, loO : Couvoitise te tôt le veu de povretet. Tordre (se), se fourvoyer, s’égarer, II, 101. lo : Car qui voelt femme croire, fort est k’il ne se torche , 207. 18 : Moult douchement blamoit cheli qui se tordoit. Tote ? I, loi. 3 : Se tout voels amender, de tes voloirs le tote. Le sens indique un impératif de tollir , enlever, ôter, mais la forme fait difficulté; un infin. toter, tolter, d’un type fré¬ quent. * toiture n’est guère admissible? Je crois donc qu’il faut comprendre « le tos te » = te l’ôte? Le se rapporte à courouc et ce qui suit. TotielIIer (se), se vautrer, II, 210. 2o : Tout ensi que li truye par betuns se touelle. Voy. mon Gloss, de Froissart. «/ Totmoile, variété de tounoire , tonnerre (cp. seule = seure ), I, 123.17; II, 117.13. Totarse, ballot, I, 36. 18; II, 71. lo. Touser, tondre, II, 29, 7 : Or estoient aucunes ou reses ou tousées. L’éd. a mis tousées. ( 134 ) TracSaSer, traquer, dépister, II, 62. 20 : En tous estas les set et trouver et trachier. Non pas « mener, conduire », comme dit le glossaire. Trait (à), lentement, lai. tractim, I, 186. 26 : On chantoit haut et cler par grant dévotion, Se cantoit on à Irait faisant pausation. Traites? Il, 102. 18 (les femmes se plaignent à l’abbé de ses malveillants propos à leur égard) : Se vos estiés plus jovenes, on le tenroit à traites. La pensée de Fauteur ne se produit pas très nettement. « On tiendrait celui qui se permettrait cela pour traître ? » Forme contracte de traite (I, 364. 21). La forme du nom. serait conforme à la syntaxe ancienne, mais ce qui gêne, c’est le rapport de le ; est-ce eum ou ici ? Traitoire, bas-lat. tractoria , voiture, I, 309. 9 : Quank’on met sur le kar, tout revient à traitoirc. Proverbe. L’éditeur traduit notre mot, je ne sais sur quelle autorité, par « cuve ». TraiftsfiVetei*, passer la mer, lat. transfretare , I. 288. 24; 289. 18; 298. 9; II, 17. 20. Trao§££a*ediesU, transgresseur, 1, 26. 21 ; latinisme comme à la rime obeclient. Trecliier, tresser, II, 192. 28. Treper, sauter, I, 276. 11 (trepet et salit); locution adver¬ biale : trepant salant, en toute hâte, I, 63. 20. TresffBBica», danser, II, 6. 28 ; 32. 27 ; 111. 20. Voy., sur l’éty¬ mologie de ce verbe, Diez s. v. trescare , p. 327. Trevasé, transvasé, II, 270. 18 : Non pour cant, quant je vie (= quand je recouvrai ma vue), je fuy tous trevasés. ( 135 ) Pour comprendre ce mot, l’éd. propose trois moyens. Voici ses paroles : « 1. pour tracé , poursuivi; 2. pour triballé , agité; 3. anéanti (de tre exprimant un haut degré et vase , tombeau)». Je cite ce passagedu glossaire comme un exemple frappant de l’égarement où peut entraîner le préjugé que la formation des mots, pour les auteurs du moyen âge, était affaire de pur caprice, pour ne pas dire badinage. TriboBfltei*, dégringoler, I, 145. 25 : Or est on enrikit, s’est trestout triboulet. TrSIâOMÏerle, tromperie, tricherie, II, 4. 3 : En che siecle présent tout est triboulerie , Ensi qu’en jeu de dés a toute trekerie, Tribulatiou. pressurage, exaction, II, 16. 17 : Adont estoient pau de tribulations. Marchandises couroient de toutes régions. Affliction, II, 138. 12 : En tribulations fois devos coers conforte. Trie**, séparer, démêler, II, 135. 24 : On est tantos des boins et des malvais tryet\ II, 238. 3 : Que nos puissons des visces les virtus si tryer Que no salvation ne puiscent detryer. J’ai recueilli ce mot parce que l’éditeur l’interprète par « éprouver ». Tristrer, attrister, I, 300. 12 : Trufer ou se trufer , rire, se moquer, I, 239. 15; II, 108. 15; 286.11; 288. 16. TuSef, tuyau, queue (d’un fruit), I, 252. 22 : Tous temps as boines pûmes troevon bien boin tuyel. Gloss. : « dessus d’une pomme ». ( 136 ) Turner, II, 210. 28, quid? : On ne voelt par le siecle nuit et jour fors reviaus, Se voit on aucun pierdre par fumer leur cheviaus. « Perdre ses cheveux » veut dire « vieillir ». Cp. II, 85. 12 : Manouvrier par travail pierdent bien maint cheviel. — Reste à connaître la valeur de tumer ; le sens usuel « faire une chute » se prête mal; celui qu’invoque l’éditeur, « se disputer », est inconnu ; je m’en tiens donc à la valeur étymologique « danser, s’enivrer de plaisir » (voy. Diez, Dict. étym., 4e éd., p. 321, v° tombolare). Taimuler, enterrer, II, 301. 16. Tuter, lat. tutare , protéger, I, 293. 18; 341. 23; II, 202. 19. Il Tsiaanité, charité, aumône, II, 18. 22 : Se faisoit on as povres assés humanités. Taie, I, 301. 4 : cose qui n’est pas une (— équivalente) ; une , sens neutre, une chose, II, 103. 11 : On dist quant une vient, qu’elle ne vient pas seule ; ( rime , = de la même chose, I, 197. 13 : De dire toudis d’une, bien anuyer poroit. Trier, rôtir, I, 67. 9 : En sus se traiche qui brûlés Iestre ne vora ou urlc's. Nous avons à faire ici au lat. ustulare, qui, par ustlare, a pro¬ duit a. fr. usler, d’où urler (cp. merler p. mesler). On trouve aussi uller (cp. Chevalier as deus espées, 8808), qui convien¬ drait mieux à la rime brûlés. — Cp. hurler = huiler. ( 137 ) v Vado, vadis , formule proverbiale latine, dont je ne saisis pas le sens, II, 183. 23 : Se je pooye bien, si com je fis jadis, Je d iroie tantost à tous : vado , vadis. Yager (pron. vaguer ), être vacant , I, 294. 23 : quant siégé v agent; 363. 4 : quant li siégé vagoient. — On trouve cepen¬ dant aussi la forme vacant 1, 324. 27 et vachant 320. 27 (benefisces vachans). — Au sens du lat. vagari , errer, I, 214. 19. Valter, I, 363. 2 (il est question des hommes du siècle se récriant contre le clergé): S’il sevent leurs deffuutes, moult tost les vont valler. Quid? ravaler, rabaisser? Notez que les trois autres rimes sont en arler , ce qui , toutefois, n’est pas un argument péremptoire contre mon interprétation. Une explication par « faire valoir » me semble trop osée. Pour l’éd., le mot veut dire « attaquer », mais il n’en fournit aucune preuve. YarcoIIet ou warcollet , mot formé de warde-col (garde-cou), pièce de toilette, collerette? I, 82. 26; 217. 26; 237. 3; 241. 10; II, 27. 20. Sauf II, 34. 17 (leur warcollet ), le mot se présente toujours au pluriel et l’éd. a bien tort d’écrire, contrairement au mètre, warcolles au lieu de warcollès. Varier, chanceler (en parlant de la foi), II, 160. 3. — Se varier de qqn., s’en détourner, I, 239. 19 : S’il sont hautain et gros, toutes gens s’en varient. Fig., s’égarer, se corrompre, II, 234. 19 : Vous vés comment ii siècles aujourd’ui se varie. lauce, II, 233. 22 (en rime avec essauce, encauce , hauce) : Ch’est chius qui trestout set et qui tout voit que vauce. Quid? Un subj. à forme picarde de valoir ? Si cela est, et e sens s’y prête, c’est le seul exemple que j’en connaisse. * V<‘!e8ii, voici, I, 55. 11 ; il faut rayer ce mot du gloss, et y substituer veschi. Tendre, sens ordinaire, I, 316. 16 : As markiés couvient il selonc le jour k’on venche. Sens fig., offrir, suggérer, II, 12. 3 : Faire voelt en tout chou que quiderie vent. TeaseB, marchandise, denrée, II, 47. 14 : tout vend sont si hier ; ib., 156. 13 : Rewardons tous veneus comment tout est hors voie; 290. 3 : De ses veneus et de ses vivres Yestre voloit tantost delivres. TentafiBIe, masc., vantail, battant de porte, guichet, II, 210. 18 : Car praicheur au ventaiUe le font souvent savoir. Terde, quid? 1, 90. 13 : A le fie revient telle heure, Entre deux vendes , mie meure, Que il redient des risées. Tervelle, nom de poisson, ou d’oiseau, II, 260. 8 (pro¬ verbe) : Amer car de vervelles a trop plus que frions. Le mot m’est inconnu. L’éd. dit: « Prob. bartavelle, perdrix rouge ». *Tew, I, 212. 17 et 19 : Vous portés les noirs veus apriès professions; 230. 5 : Toutes portent noirs veus et li veu\s\ senefie Humilitet de coer et mener sainte vie. Lisez partout neus, nœuds. L’éd., pensant à lat. vélum , expli¬ que veu par voile. ( 139 ) Vetale, vain, volage, il, 252.8 : femmes vaines et veilles. C’est le même mot que vole. Vicaa*iot, péjoratif de vicaire , II, 291. 26. Cp. prestot , I, 110. 18. Vielle, viole; loc. reponre (éloigner) sa v., II, 9. 24; 44. 25; 46. 23; 135. 28; 155. 22; 195. 19; ailleurs : la mettre jus, I, 162.4, ou mettre dessous les bans I, 291. 20, ou oster, II, 29. 14. nielle, forme générale pour le masc. viel, en tant que subst., I, 9. 26; 72. 31 ; 233. 16; 288. 4; 21. 2 [vieles)\ II, 113. 25 : Vielles luxurieus c’est grans abusions. Comme adj. masc. l’auteur emploie viel, I, 55. 12. Vies - lat. vêtus, ï, 286. 17 ; fém. viése, II, 154. 9; 180. 3. liéwarler, fripier, II, 154. 8. — Voy. mon Gloss, de Froissart ( viéswarier) et le Dict. de Grandgagnage (viwar). Vignou, vigneron, I, 316. 19; 337. 8; ai-Il. vigneron, II, 83. 27; 84. 10. Vloage, voisinage, les voisins, II, 160. 21; par vinages, par quartiers, II, 27. 25. — D’abord visnage. Vlne&as, adj., produit sous l’influence du vin, I, 192. 17 (il s’agit de certaines paroles) : Et s’en fait on par vin qu’on doit tenir vineuses. Vailles*, moine chargé de la distribution du vin, I, 166. 3. Virgeiae, vierge ; la plupart du temps bissyllabique, comme ordene, jovene; je le trouve exceptionnellement Dissylla¬ bique, I, 51. 34 et 52. 35. Voer, sens absolu, faire un vœu, entrer en religion, II, 216. 20 : Femmes pour leur maris moult souvent vont voer. ( 140 ) De même, I, 193. 3 (l’auteur s’adresse aux môines) : Pensés toudis comment à l’entrer vos voastes. Malheureusement le copiste du ms., peu scrupuleux en fait de prosodie, a écrit wastes et a fait commettre à l’éditeur un barbarisme choquant : selon lui, wastes est = fûtes; le flamand l’a, en cette occasion, par trop aveuglé. T©ïe [pensée), pensée volage, cp. veule, 1, 220. 11 ; II, 184. 5. 'l ofer, se répandre, se propager, I, 109. 10 : Chil boin estudiant font sciences voler. * luller, 1, 10. 24 : Pour lui vuiler et ensi vivre Que s’ame soit d’infier delivre. Selon l’éd. « humilier »; il allègue avuiler , avilir, mais ce dernier (voy. amuler ) est aussi imaginaire que notre vuiler, qu’il faut lire ruiler, régler, diriger, conduire. W W. Cette lettre germanique persiste dans les mots de cette origine : donc wiere (guerre), warder (garder), rewarder , wette (guet), warcollet (pr. garde-cou), waignier (gagner). — A T intérieur elle représente souvent u v, le second élé¬ ment servant à empêcher l’hiatus ; p. ex. gewe = geuve — geuei joue), kewe (queue). Wafler, engouffrer, II, 90. 5 : Or sont aucun glouton qui tout wafler vorroient. Walesch, walesc (perdre son), I, 222. 6 : Mes pensées me font souvent avoir martire, Car je pierc men walesc , se bien l’osoie dire ; ib. 357. 11 : Bien say que men walesc je pierc et men langage. ( 141 ) L’expression ne dit autre chose que « perdre son latin » ; walesc est = roman. Je ne puis admettre la conclusion que l’éditeur tire de ces deux passages, en disant que « Gilles li Muisis s’excuse des incorrections de son langage, de son ivalesc » (p. xxviii de l’Introduction). Cette pensée y est abso¬ lument étrangère. Waiingre, sorte de pâtisserie, II, 112. 20 : * De niules, de walingres vous fera moult bien paistre. Manque dans les dictionnaires. WarcoIIet, voy. varcollet. Waroeiaiesis, meubles, I, 166. 8 : Et de tous warnemens soit fait un cartiîege. *Wastes, I, 193. 5, voy. sous voer. Watte (une gline ), une poule mouillée, II, 108. 14 : Tantost sera nommés une gline watie. Werpée, litt. jetée, les petits d’une même portée, I, 116. 9 : Et toute le werpée , quant sont grant, elle laist. WeCte= guaite, guet, gardien, I, 131. 8. Wilaotes*, cocufier, II, 162. 21 : Ch’est si très grans pekiés l’un l’autre wihoter. Sur iviriot, voy. mon explication Jean de Condé, I, p. 410. — L’éd. dit : « tourmenter, de viol, trouble ». Cet adj. viol, où l’a-t-il rencontré? WSaiipIc, guimpe, I, 217. 22. WIsewses, subst., oisiveté, 1, 192. 15 : pour escaper iviseuses (pour passer le temps). ( 142 ) x X final après ie , notation graphique bien connue p. us, dans tiex = tieus (de tel), Diex = Dieus, et autres cas. Icemout (en), I, 37. 11. Selon le gloss. « là haut » ; non pas, corrigez en ycelmont , en ce monde. locweB, égal, I, 198. 13 : Tout li doit de le main yoewel , voir, ne sont mie. Même mot que eivel, owel , égal ; le y est prosthétique. Yerluftsfer, voy. sous erluisier . * loue3§, yeux, II, 187. 11. Mauvaise forme, il faut un mono¬ syllabe ; lisez donc yoels. ADDITIONS ET CORRECTIONS AD GLOSSAIRE *. A f Adour; le primitif adourner n’a pas pour type lat. ad-ornare , comme il a été admis jusqu’ici, mais plutôt, selon l’opinion de je ne sais plus lequel de nos romanistes, ad-ordïnare. 11 en est de même de (tourner (v. c. m.). Le sens fondamental répondrait donc exactement à celui de notre verbe arranger. Affider, affubler, vêtir, II, 126. 6. Aiut, mauvaise orthographe p. eût , eu, II, 69. 28. t A ibs as 1er, voy. plus loin aveu 1er. f Aprise. Corrigez, sous ce mot, au deuxième vers, fardiaus p. fardieus. Art, subst., du genre fém.; toutes ars , II, 172. 4; 176. 14. Cp. Renart, 1062, Qui moult fu plains de males ars. * Aveisler, 1, 100. 1 (il s’agit de la convoitise) : Trestoute gent y font offrandes; Tout li clergict, li seculer, Cornent il se vont aveuler, Cescuns en juge vraiement Et en diche sen sentement. Je n’hésite pas à corriger amuler (= enrichir); voy. ce mot. 1 Je marque d’une croix les articles figurant déjà au glossaire. ( 144 ) Avoier, mettre sur la voie, sur la trace, fig. informer, II, 35. 12 : Car je n’en puis savoir fors chou dont on m 'avoie. Cp. II, 30. 18. — Adresser, suggérer, II, 94. 25 (il s’agit de la luxure) : Regars au (oui = en le) coer avoie les délectations. e fBieüvegnier. Se voit aussi, par négligence, écrit en deux mots II, 194. 22 : Tous cheaus et toutes cheles qui le servent bien vicgne. Bote, quid? I, 213. 24 : Le serment des boins moines ils (1. il) virent par nos botes. Je ne réussis pas à pénétrer le sens de ce vers. C f Cense. Loc. prendre en cense, rendre tributaire, assujettir, II, 195. 10 : Or ont chil visce tout le siecle pris en cense. Cliitoyen, sens moderne, II, 159. 27 (« de paradis soyés tout chitoyen »); citadin, bourgeois, II, 15. 16 : Prinches et marcheans, ouvriers et chitoyeîis. Mais quid? II, 2. 14 : Li rike pour le leur les ont pour chitoiens. D’autorité, d’importance égale? Confire, faire, composer, lat. conficere ; notez la 3e ps. pl. indic. prés, confiscent (auj. confisent ), II, 68. 26 (en rime avec iscent, tapiscent). Cp. escondisciés , II, 175. 15, d eescondire. ConteiMgit = content (lat. contentas ), I, 371. 6. Je relève ce mot comme un échantillon des monstruosités graphiques que commet parfois notre scribe. Contrées, environs, I, 315. 4. ( 145 ) s» Deffoukicr (se), se séparer, se détacher, I, 367.48. — Voy. God. sous desfouchier , disperser; dér. de fouc, troupe, bande. fDelapitlcr. Dans levers qui accompagne cet article, insérez après ouvriers le mot souvent. HcBftmiGBe, usage, I, 148. 3 : Or est autre demaine. E f Entes, adv. ; je note encore l’expression impersonnelle estre entes , faire de la peine, Baud. de Sebourg, IX, v. 788 : Entes li fu au coer, che est bien vérités, De che qu’ensi les laist. 11 est difficile de séparer cette expression de l’ail, and sein , and thun, qui dit la même chose, mais dont l’origine m’échappe. W fEoisrse. J’ai dit sous ce mot, en note, pour contester la cor¬ rection paiscon faite dans le Dict. de Godefroy, que la langue de Gilles li Muisis appelait plutôt pechon, pichon ; je dois rétracter cette observation; notre auteur emploie en réalité poisson (I, 155. 15; 184. 5; 225. 23) et pisçon (II, 88. 18). G t Garder. Locution : ne garder retire que , s’attendre à ce que, prévoir avec certitude que, I, 68. 16 : Tant a esté me vie desmesurée et gloute Ne gare Veure que tiere pour mes pekiés m’engloute. Cp. Berte aux grands pieds, 861 ; Enfances Ogier. 1158. I t Illuminer, illustrer, 1, 175. 25 : Par l’ordene saint Benoit est bien illuminée Sainte Eglise partout . . . Aussi la forme enluminer , I, 67. 23 (= éclairer). Tome XXXVII. 10 ( 146 ) J Juiic, jeûne, du genre féminin, II, 88. 14 (« on warde mal ehes junes commandées »). K -j-Kietil. Voici la solution que je propose à donner au pro¬ blème offert par ce mot. Le vers étant trop court (car la lec¬ ture Jxiëtit ne m’attire guère), je corrige qui s’en sont enkietit (le second en peut fort bien avoir échappé au scribe) et je traduis : « qui s’en sont lotis, qui en ont eu la chance ». Pour expliquer le verbe enkietir , je pars du subst. verbal de cheoir , keoir , c’est-à-dire chef (cp. dé-chet ), forme picarde Met ; il serait le mieux imité par un verbe fr. « enchancer », puisque chance vient aussi de cadere. fUement. Avons-nous à faire au subst. ou à l’adverbe au vers II, 266. 1 : S’on les devoit tous pendre, je le ferai liementt Autrement dit, le vers étant trop long d’une syllabe, faut-il corriger j’en ferai ou je le frai liement ? Ure, faire des leçons (cf. ail. lesen en langage universitaire), I, 113. 1 : Or sont clerc artyen qui par estudes lisent. M f Marier. Je ne connais pas l’origine de ce verbe. Est-ce une acception figurée de l’anc. marier = mod. marner ? C’est difficile à admettre. — L’ail, ndrgeln (taquiner, critiser) est trop peu ancien pour oser l’invoquer. — Enfin, serait-ce une variété de maller « frapper d’un maillet », fig. mal¬ traiter, gourmer (voy. Henschel)? Cp. hurler =■ huiler . Mine, fosse minière, fig. cause première, source radicale, I, 271.4: Penser d’oster des visées deveroient les mines. ( 147 ) O O bref latin accentué devient, en règle générale, eu, oe, ue (pôpulus peule, môv’ta moette , cor eoer , môritur muert ); cependant bonus fait constamment boin , fém. boine ; j’ai été frappé par une seule exception : I, 364. 21 , prouvende bonne (en rime). P Pacience, souffrance, I, 94. 10 et 18; 98. 9. 7 Peut. Je doute de la justesse de mon explication de ce mot et il me semble qu’il vaut mieux admettre une faute de lec¬ ture et corriger petit (= peu). fPîet. Locution : avoir piés et mains, II, 179. 18 : Et sont (1. s’ont) et piés et mains , che sanie, vos paroles. fPlurer; sur l’histoire génétique de la forme moderne plu¬ riel (qui ne vient pas immédiatement du lat. pluralis), voy. Foerster, dans Grôber, Zeitschrift, IV, 379, et Tobler, Vom franzôsischen Versbau (2e éd., Leipzig, 1883), p. 68 (note). PooneBBt, pondent, lat. ponunt , I, 90. 24. En rime avec reponnent , de reponre (cacher), lat. reponere. 9t Récompenser, compenser, expier (ce ses péchés »), I, oO. 30. Recrcaîaee, hésitation, refus, I, 347. 8 (sans nulle r.). — Be- creanment , lâchement, I, 296.8. — De recroire , se refuser. fRepoisiieur. Une construction analogue se voit 1, 123. 2o : Je cognoisc bien quelcose je sui, voir, aprentis. S Sac. Expression proverbiale, I, 203. 12 : On puet dire : « Tels gens n’ont dou cuer le sac ort ». « Ont le fond du cœur pur»? ( 148 ) Saast, sou, II, 176. 26 : as livres et as sans (en rime). — * La forme sous , II, 66. 8 (« fors de sous et de livres »), est, je pense, fautive. Sceret. Je trouve, sur la meme page, II, 90, le fém. secrée (appliqué à cose) et le fém. de forme savante secrete (appli¬ qué à compagnie ). Hi ou se, avec la valeur de « jusqu'à ce que » (après une pro¬ position négative, voy. mon gloss, des chron. de Froissart sous si II, 6°), apparaît rarement ; j'ai noté I, 364. 6 : Et s’il savoit comment de grasce se desnue, Jamais ne cliiesseroit se seroit revenue et II, 76. 3; 206. 18; 223. 22. T fTaiiter. Je tiens à ajouter que ce verbe, appliqué à plaie, n’est nullement suspect, comme on pourrait inférer de la rédaction de mon article ; tenter une plaie non seulement se dit encore, mais il est de très ancien usage; voy. le glos¬ saire du Chevalier as deus espées, édition de Fôrster. f Taries*. Je m'aperçois à temps que cet article est écrit dans la coupable supposition que ches visces est le sujet de tarient , tandis qu’il en est, comme l’indique bien la forme, le régime direct. 11 s’agit donc du verbe actif tarier (tirailler, faire la guerre), dont l’étymologie reste encore à fixer. Triaevon = trueve on (j’ai égaré le passage). Pour ce genre d’élision, je renvoie à l’étude qu’en a faite Tobler, Vom fran- zôsischen Yersbau (2e éd.), pp. 60-61. CORRECTIONS. TOME I. 1, ligne 9, au lieu de : monde lisez : mont 21, suis (id. 49. 4 4 et sui passim) 2, 22, qui que 3, H, consentier consentir 17, tous tout 4, 7, en possession en se possession H, ne net 50, le les », 24, Dieus Dieu 6, 6, hayement gayement 44, en caserés encacerés 29, au dou 7, 19, fait .. . frémis faic . . . frémi 8, 3, require requier 12, revuint reviunt 32, Le lieu de chou, Le lieu, de chou moult . . . moult . . . 9, 19, mainé m’ame 10, 16, revenra ne revenra 24, vuiler ruiler H, 4-5, un point-virgule après pleniers et une virgule au lieu du point après possessio?is. 12, 48, au lieu de : à celle lisez : a telle 14, 16, meseschanche mesest anche ( 150 ) Page 14, ligne 19, ôter le point et an v. suiv. mettre une virgule après Vafjlit 27, au lieu de: sen lisez : à sen 15, 28, quelle quel ia, 2, aperchieus apercheüs 17, 15, les ses 26, j’ieuc j’euc 32-55 remplacez les points par des virgules 18. 27, au lieu de : lieu lisez : lieus 19, 5, qui que {■= car) 19, une virgule au lieu du point 28, au lieu de : peurs ... le peur ... li 20, 3, et grand et se grand 5, une virgule au lieu du point-virgule 15, au 1. de: quelconques heures lisez: quelconque I 21, 13, au lieu de : teux leurs 15, ewreus eüreus 21, ewereuses eiireuses 22, 8, iscier iscir 25, 24, 25, 26, 27, 28, 21, mettez un point d’interrogation à la fin 25, au lieu de : Peut lisez : Petit 35, un point d’interrogation à la fin du vers 52, insérez et ou si devant je le grée 4-5, une virgule à la fin de 4, et un point-virgule à la fin de 5 6, au lieu de : vous lisez : vos 17, une virgule au lieu du point 35, au lieu de : espit espic 11, ôtez la virgule après grain, et remplacez le point par une virgule 27, lisez : En mi vo grasce et me mandés 8, vers trop plein; lisez bée, pour abée 14, au lieu de : doies lisez : dois 29, *8, 30, 8, 12, absolutions diemences (la mê¬ me faute passim) meut H absolutions démences meut (monosyll.) que qui ( 151 ) Page 29, ligne 15, mettre le point-virgule après pekict 30, 9, une virgule au lieu du point 10-15, les guillemets doivent aussi comprendre ces vers 51, 1(3, au lieu de : ses lisez : ces 24, aparaliet aparilliet 52, 4, met mcc ou mac 22, capcr taper 26, couvent (faute constante) lisez : couvent 52, oiels lisez : ioels 00, 9, gloutremies y tout renies 34, 25, ireuls ircus 55, 19, ti y es l’i y es 55, pius pieus 5(3, 9-10, transposez ces deux vers 11-16, pour la ponctuation de ce passage, voy. mon gloss, v. escoussins 24, au lieu de : Et si ne sont lisez : Se ne sont 25, virgule après nommct 37, 8, au lieu de : Dieus 1 Dieu 10, ycemont ycelmont 40, 4 semonc semont d5, sera seras 27, lye liie (cette ortho- graphe ye p . iie se présente souvent) 29, et t’en lisez : et je Ven 42, 9 sui tui (mot latin) 27, Et Voel 55, puist peuïst 45, 28, Esperis Espris 52, une virgule à la fin 45, 9, au lieu de : et le fait lisez : et ne le fait 46, 44-16, un point après 14, une virgule après 15 et 16 18, au lieu de : oyeux lisez : yeux (de même v. 53 et 35) 28, virgule au lieu du point 1 Je ne signalerai plus les lapsus de cette nature (confusion du cas-sujet et cas-régime), à moins que la rectification n’ait un intérêt particulier pour l’éclaircissement du sens. ( 152 ) 47, ligne 2, au lieu de : must lisez : nuist 4, manduscasti manducasti 6, Croit . . . megniet Crois... migniet 10, virgule au lieu du point H, deux-points au lieu du point 15, au lieu de : veir lisez : vir 21, diras dirai 48, 4, se si 19, oielx ioels 50, empartirai cm partirai 49, 5, virgule à la place du point 12, au lieu de : Caius Çajus 17, ès el 50, 9 et 15, point-virgule au lieu de virgule 14, au lieu de : si lisez : se 15, virgule au lieu du point 16, au lieu de : Je Jel 21, vvarte u-art 24, traïst iraist 52, délivrés delivres 51, 6, si ert boinc evvrée s’ierl boine eürce 15, vous vos 55, 5, cngrascie en grascie 7, tout bien, le sai tout , bien le sai 54, 2, périlleus prilleus • 5, dient dist 14, ponctuez : Non pourkan[t], se sui escapés, 19, point-virgule à la fin 20, virgule au lieu du point 25, au lieu de : le lisez : les 55, paroient paroient 55, 5, resanlcr rasanler H, Velchi Veschi 56, 14, point-virgule à la fin 15, virgule au lieu du point-virg ule 25, au lieu de : acroit lisez : acroist 57, 28, voit voie 58, 16, fuils finis ( 133 ) lisez : ieslre Page 59, ligne 11, au lieu de : i estre 17, virgule au lieu du point 49, au lieu de : laicc 52, virgule au lieu du point 9-11, terminez v. 9 par un point, 40 et 1 4 par une virg. 00, 01, 04, 05, 00, leaice 25, au lieu de : fort lisez : fors z/, se me 02, 9, consenties consentir s 17, anemi an émis 05, 9, la les H, qu’ils qu’il 31, tout tous 00, risaie risait 40, virgule au lieu du point 17, insérez le devant bien 20, au lieu de : auser 5, emploi-ce il, si fait 15, doye 20, ôtez si 2-4, insérez s’i ou les devant maintienent lisez : ruser (ou user ) emploicc si fai s doy 55, au lieu de : Sages lisez : Mes sages 07, 15, au pis de pis 08, 18, vit vie 09, 10, naquit nasquit 12, yest yert 28, biffez le point-virgule 70, 3, au lieu de : benoite . . . fu lisez : beneoite . . . H, ôtez En 42, au lieu de : Mai-ge lisez : Mac ge 17, et tout pitiés toute pités 21, tout toute 25, maint m’aint 71, 10, grisment griefment 72, 8, soufifristes souffresisles 9, saint sains 15, claucefyet clawefyet 24, le U fus ( 134 ) 75, ligne 1, insérez se (= et) devant nos 22, virgule au lieu du point 74, 45, au lieu de : grif lisez : grief 29, aloer à loer 75, 7, grand grans 55, finir fenir 70, G, requirons requérons 4 4, trestous à trestous 44, morurent ja morurent 20, As virgenes et à As virgenes, à tout toute 77, 55, où ou 79, 20, au coer ou (=dans le) coer 80, 46, aisnet ainsnet 81, 1, honerés honorés 22, décheus de cheus 29, honoret honerct 82, o, femme femmes 14, parler parlers 4 6, quel quele 22, ôtez les virgules avant et après diront il 25, au lieu de : monstrer lisez : : moustrer 1 24-25, au lieu de : colles : varcolles lisez : colles : varcolles 50, une virgule au lieu du point 51-54, guill omettez ces vers comme les précédents 55,; îiu lieu de : puist lisez : ; peuïst 85, 8, honeroient(c°ndit) lionerroient 29, viennent viennent 84, 45, poent poccnt 54, fecissent fesissent 85, 2, si se 24, accors les accors 29, fols foies 80, 8, vcwe veüc (ou veuve) 26, sots (id. 90. 46) SOS 87, 28, corrigez cm praichant (en 2 mots); de même 88. 8 1 Celte fi» u l e est permanente. ( 135 ) Page 87, ligne 32, au lieu de : Qui lisez: Que 88, 17, donna dena 18, biffez le point-virgule et reportez- le à la fin du vers suivant 34, au lieu de : Philippes lisez : Phlippes 89, 10-11, ces vers sont incompréhensibles, du moins diffi¬ ciles à lier aux précédents, et font supposer une lacune de deux vers mentionnant quelque person¬ nage princier parmi ceux que Jehan de la Motte, selon vv. 0-7, a resbaudis de ses biaus dis. 90. 91 93, 12, au lieu de : n’oublirav lisez : n’oublieray 16, l’a on là là (= où) on l’a 21, Tel Tele 32, requers requerc 2, soucieument soutieument 28, avant à vaut (?) 32, estât estet 34, biffez la virgule; reportez -la au vers suiv. 13, virgule au lieu du point 22, au lieu de : vivans lisez : vivant 28, toute toutes 50, si se 92, 9, retranchez Et 14, au lieu de : porent lisez : poront 16 et 19, au lieu de : le les 95, 2, au lieu de : vendra • venra 6, jugemens jugement à ouviert aouviert 20, si se 94, 7, son ( passim ) se?i 17, volroie vol roi 27 et 50, virgule au lieu du point 1 1 , au lieu de : soutivité lisez : soutieutet 15, S’il se ou si 19, virgule après oel 25, 29 et 52, au lieu de : oyex, lisez : yoex, de m. 96.2 25-26, a.l. d. : demonstre: pIonstre 1.: demoustre : ploustre 33, corrigez em parçoit (en 2 mots) ( lo6 ) Page 96, ligne 1, au lieu de : s’en siult lisez : s’ensiut i 1 , me mes 97, 7, 15, 17, un point-virgule à la fin 19, au lieu de : grant lisez : grans 22, biffez la virgule 98, 13, au lieu de : sienc tienc 19, biffez la virgule et meltez-la après faiseurs du v. suiv. 50, corrigez m’en tcnche (en 2 mots) 99, 10, au lieu de : estout lisez : stout 14, enlevez le point 1 6, au lieu de : se ses 26, jolités jolietés. Otez le point d’interrogation pour le reporter au v. suiv. 28, virgule à la fin 100, 1, au lieu de : aveuler lisez : amulcr 10, vois voie 16-17, corrigez taisir : plaisir (sans s final) 22, au lieu de : boins lisez : boines 29, si se (de m. 101.30) 101, 51, celle telle 102, 29, une virgule à la fin et des guillemets en tète des 2 vers suivants 51, un point à la fin 55, au lieu de : méchans 22, mettez les mots car , 104, 105, 106, 107, 108, lisez : mesclians vir en parenthèse, suivie d’une virgule lisez boine hardiement lisez II metleras 9, au lieu de : boin 21, hardiment 27, virgule à la fin 28, effacez la virgule 19, au lieu de : Y 25, metreras 28, point-virgule à la fin 29, une virgule à la place du point-virgule 9, au lieu de : les boins lisez : des boms 5, vers trop court; au lieu de : à peu lisez : à petit (?) 6, effacez le point 8, au lieu de : tost lisez : tout ( 157 ) Page 108, ligne 9, effacez le point-virgule 4 4, virgule au lieu du point-virgule 46, au lieu de : données lisez : denées 409, 9, soeler soolcr *8, j’el jel 410, 2, ôtez le point 8, au lieu de : N’entent N’e?ite?ic ü, virgule à la fin 49, au lieu de : trestout lisez : trestous 25, ose n’ose 411, 7, doinct doinsl 10, escript escrite H, qu’il que 18, biffez la virgule devant qui 112, 9, ôtez la virgule • 13, virgule à la fin 15, au lieu de : Aucun lisez : A ucun 4 43, 2, si s’i à. cil sortes est inadmissible 1 144, 5, virgule au lieu du point-vir gu le o, au lieu de : trestout lisez : trestous 18, si sc 145, 4 4 6, 417, 448, 4 49, 24, virgule après seulement 4 7, vers trop court. Au lieu de : Si fait, voies, me fait, li¬ sez : Sifais oïrs me fait 20, virgule après jadis 6, au 1. de : comprcnt li pourceîet 1. : compcrent pourcelet I 4, au lieu de : subges 2, un isez : subgis une. Deux-points à la fin si quel 40, s’i 4 4, quelle 6, ôtez la devant famine 41, écrivez m’encacheront (en un mot) 45, au lieu de : sa lence lisez : silence 5, tous tout Je ne comprends pas le passage. I ( 158 ) Page 119, ligne 20-21, ces vers constituent une parenthèse 120, 21, effacez se 1 25, au lieu de : Pardons lisez : Pardon 121, 2, une virgule après sachant ; celle qui suit tous doit disparaître 24, au lieu de : respont lisez : responc 28, caisir taisir 122, 2, point-virgule à la fin 3, ôtez la virgule après Roboam 17, virgule après ieslre 125, 9, au lieu de : qui lisez : que 14, retranchez le 20, une virgule après matere 25, pas de ponctuation après cose 124, 5, au lieu de : empriemer lisez : emnrimer 7, fliemer / limer 11, trestout Irestous 12, temprement temprêement 125, 1, verront venront 154, 25, j’en tenc j’entenc 155, 4, le li 5, ordenément ordcnêement H, prouveüs pourveüs 142, 23, saufs sans 145, 11, écrivez em plaisoit en deux mots. — Au lieu de : cun, lisez : cescun. — Une virgule à la fin 22, un deuxième mieuls après mieuls 144, 22, reportez la virgule après décevoir du vers suiv. 145, 1, H est de trop 146, 16, au lieu de : faindront lisez : fainderont 19, emperkiet cmparkiet 24, par pas 147, 9, si s’i 148, 21, la virgule avant drument , non pas après 24, vers trop court; je propose s’il le puet p. : s’il puet 1 Peut-être faut-il lire sernoncion au lieu de se monition , qui contrarie le mètre. ( 159 ) Page 149, ligne 9, au lieu de : k’auvecques lisez : k'avoccque 1 8, veu n’en 150, 1, voit voie 2, oïr vir 7, écrivez cm blcichc (en deux mots) 151, 9, mettre une virgule après retenir , comme fait notre texte imprimé, c’est séparer ce verbe de ses ré¬ gimes hayne , fclenie 15, j’insère, pour parfaire Je vers, l’adv. aussi après vient 152, il, au lieu de : convens lisez : couvens 155, 29, écrivez ensiuvent (en un mot) 155, 19, au lieu de : tiesmoignier lisez : tiesmongnicr 20, grougnier grongnier 156, 10, abbés abbet H, donner dener 1 9, plait ptaist 157, 5, subgès subgis 25, ce se 28, effacez se 158, 10, au lieu de : fit lisez : fst 17, tout tous 18, écrivez reivarge (en un mot; c’est un subjonctif) 19, au lieu de : trebuskiés lisez : trebukiés 159, 15, un uns 28, es et 161, 1, prouvoit pourvoit 12, l’abbet l’abbes 15, ottryés ottryers 22, clostre cloistre 162, 12, écrivez s’ensi (en un mot) 165, 20, au lieu de : Prelas lisez : Prélat 164, 4, ses les (ou li) 14, ôtez la première virgule 21, au lieu de : à a 22, relies reliés 25, donnet donnés 25, une virgule à la fin 27, au lieu de : loe lisez : loe ( 160 ) Page 165, ligne 10, au lieu de : C'on fait lisez : Confait 19, prouveut pourveüt 2-2, Paisieuls Paisicule 166, 4, censer tenser U, grignier grongnier 16, tesmoignier tesmongnier 20, vees vés 167, U, Raisont Raisons 168, 7, qu’on qu'ont H, sot sos 21, complative contemplative 169, 5, virgule après chou et à la fin 18, au lieu de : Habit lisez : Li habit 21, un on 170, 12, guerredon a gueredena 26, com corne 27, j’insère moult ou bien après maisons 172, 21, insérez che après bien 175, 1, ôtez le tiret après fnuls 15, au lieu de : à seur lisez : aseür 20, Lignies, poignies , ces cuers tr. s. m., sez : Lignies , poigniés ces citer s, tr. s. 27, au lieu de : cels lisez : cils 175, 7, voir a vaura 15, ôtez la virgule à la fin U, une virg. après darrain et ôtez celle de la fin 21, au lieu de : puissions lisez : puissons 26, reportez la virgule après partout 178, 16, au lieu de : castimcns lisez : casUcmens- 19, gline geline 21, abbés abbes (je ne gnalerai plus cette faute) 28, cncrassier lisez : encrais sier 180, 2, se ses 1, trestout trestous 17, gouvernés gouvrencs 18, pas de ponctuation à la fin 19, point-virgule à la fin ( 161 ) Page 180, ligne 24, effacez à 27, virgule à la fin 28, au lieu de : S’en uses lisez : Se n'usés 181, 20, insérez les avant laist 182, 1, virgule au lieu de deux-points 7, au lieu de : enmiellier lisez : enmieller 11, koccs kocès 12, convent couvent 15, pucient pueient (voy. m. gloss, s. pueient) 183, 1, pouchines pouchines 18, pueient pueient W» 00 4, lui liu 185, 4, écrivez bienviegne (en un mot) 186, 18, au lieu de : tout jour lisez : toute jour 187, 25, tieuls tieules 27, point-virgule à la fin 28, virgule après faut s 188, 20, virgule à la fin du quatrain 25, au lieu de : estudycr lisez : studyer 189, 23, une virgule à la fin 190, 24, au lieu de : evilleur lisez : csvilleur 191, 27, me m'en 193, o, wastes voctstes 7, un second vous après vous 22, au lieu de : estes lisez : esté 24, sera seras 191, 22, ne puet ne le puet 26, fardieus fardiaus 195, M, anemit (passim) anémie 196, 10, se ses 26, effacez des devant viestirs 197, 27, au lieu de : on alast lisez: on n’ alast 198, 5, men me 17, qu’il que il 199, 4, herbergiés herbregiés 23, lentclette l’entelelte 200, 12, mettez les après tous Tome XXXVII. 11 ( 162 ) Page 201, li 202, 203, 205, 206, 207, 209, 211, 212, 215, 214, 216, 217, 218, 219, 221, 222, 225, 226, 228, 229, çne 15, au lieu de : lies lisez : liés (monosyll.) 10, ordenés ordenées 6, effacez la virgule après que 17, au 1. de : Ordenes, viestures lis. : Ordenées viesl tires 6, au lieu de : princeps lisez : princes 24, avcntet arentet 19, se ses 1, ôtez la virgule. — Au lieu de : boin lisez : boine 8, au lieu de : se 2, li 21 et 25, au lieu de : veus, veu 8, au lieu de : baubanches 25, trestout 17, abbéyes 20, virgule après dame 5, au lieu de : convcnt 6, coches 27, insérez si devant fort 2, au lieu de : vraiement 26, warcoles lisez : ses ri. — Point d'in¬ terrogation à la fin lisez : veus, veu beubanches trestoute abbyes couvent coches lisez : veraiement warcoles 22, virgule à la fin au lieu du point 11, au lieu de : n’est 22, retranchez en 24, au lieu de : l’espeut 14, Veeschi 15, trouvet 21, L’espeut 4, fourkeure 24, desplait 4, aucuns... com 16, virgule après crés 26, au lieu de : cointyes 28, malvais 5, abbéies 15, effacez et 6, au lieu de : meebains 26, point-virgule à la fin lisez : nesi (t) l’espeus Veschi trouvées L’espeus sourkeurc desplaist aucunes . . . c’om lisez : cointiies malvais es lisez : abbies. — Virg. à la fin lisez : niecliaim ( 163 ) Page 229, ligne 27, virgule à la fin 250, 5, au lieu de : vcus, veu lisez : nais , nais 8, castyc castiie 4 0, boins boines 18, osche trcstoul lisez : oste Irestous. — In¬ sérez vous après biens 26, virgule apres coses 28, au lieu de : praiechier lisez: praichier 251, 2, virg. après siccle. — Au 1. de : pueicnt lis. : puelent 4, mettez et apres pensers 25, au lieu de : lyes lisez : lues 252, 10, Le Li 255, 1 1, le les 1 5, suis sui 27, ôtez la virg. après fiert pour la mettre après l’un 254, 5, retranchez bccius 255, 26, au lieu de : pueicnt lisez : pueicnt 256, 7, toute toutes 257, 6, vrarcoles (id. 241. 10) lisez : warcoVes 10, souverain lisez : souveraine 16, virgule au lieu du point-virgule 259, 1, au lieu de : Li feu lisez : Le feu 16, insérez en après s’on 22, au lieu de : die 210, 16, jolit (id. 241. 1 1) 241, 9, convent 10, auvent 245, 16 et 19, au lieu de : chaius 244, 15, au lieu de : exemples 19, ôtez la virg. après volront 245, 5, une virgule à la fin 6, ôtez le point-virgule dient jolif couvent ou vent chajus exemplaires 15, au lieu de : morte lisez : mort 20, se ce 247, 5 et 6, mineur meneur 25, telles tels 248, 5, fusse t fussent 249, 5, estudyer studyer ( 164 ) Page 249, 250, 251, 252, 255, 254, 256, 257, 258, 259, 260, 261, 265, 265, ligne 17, virgule après Eglise 7, au lieu de : peine lisez : paine 4, grande grand 23, virgule au lieu du point-virgule 5, au lieu de : thcsors lisez : thcsor 6, songnics resongniès 16, Le Li 19, joy el juyel 26, virgule après font 8, une virgule au lieu du point-virgule. — Au lieu de : faura lisez : farra 20, virgule après faire 27, au lieu de : eus à volentel 1, retincr 15, virgule après Dieu 22, virgule à la fin 4, au lieu de : transquillitet 28, se 25, volent 44, écrivez cm piust (en deux mots) 24, au lieu de : esquipollent lisez : equipollenl 7, move moevc 1 1 , ôtez la virg. après ficrt pour la mettre après l’un 26, au lieu de : mie lisez : mies 16, virgule après bien 21, un point à la fin 25, il manque un mot de deux ou trois syllabes apres oevres) peut-être avoicnt lisez : tenir avolcnlct retenir lisez : tranquillitct no rodent 26, au lieu de : Loin 27, poveretet 16, offryes lisez : boins povretet oltriies 25, eom c’om 4, effacez par 16, au lieu de : soubeieus ..aucun 24, qui 5, mettez si devant sera 6, au lieu de : Le lisez : Se soutiens. ..aucuns qu’il 17, s’humulie ’humelic ( 165 ) Page265, ligne 18, a. 1. d.: commendés, perdroit 1.: commendée par droit 266, 16, au i lieu de : goiroit lisez : gorroit 26, bicus biens 267, 2, sots SOS 20, maintienrent maintiunrent 268, 7, qu’ils qu’il 11, opriesscr apriesser 22, pèvcnl pueent 270, 8, resanle rasante 17, effacez il 20, au lieu de : esbanoit esba?ioi 271, 23, je mets il après cicssent et je biffe dou 272, au lieu de : convient lisez : couvent 4, mi eu mien 6, escuillcs eswillies H, avuiler amuler 19, mecongne mençongne 24, écrivez emblavés (en un mot) 273, 1, effacez le premier et 19, au lieu de : connoit lisez : connoist 274, 25, mettez un devant petit 275, 23, au lieu de : savoir l’avoir 276, 42, sont font 16, aconte n’ aconte 277, 20, au 1. de : clergies (ib. 285. 14 ; 305.19) lisez : clergiés 279, 19, au lieu de : offricnt lisez : ottrient 26, écrivez entour (en un mot) 280, 2, au lieu de : laver lisez : laner 281, 16, ticngs tieng 284, 10, cest c'est. — Point- virgule à la fin H, point d’interrogation après bieste 14, mettez le second guillemet après siècles 15, au lieu de : ce sont lisez : se sont. — Effacez U 285, 25, effacez en 286, 25, ôtez le point-virgule après couvient et mettez une virgule à la fin 287, 1 5, au lieu de : que lisez : qui ( 166 ) Pagc288, ligne G, au lieu de : prélats lisez : prêtas 17, aperchevroit aperchcveroil 2 4, transfeta transfreta 289, 7-8, lisez : feïs} parfois (licences de forme pour : feïst, parfeïst ) 23, au lieu de : eut lisez : eust 25, li Le 290, 7, harnagc barnçtge 24, trestout Ireslous 291, 5-6, au 1. de : renoumés : soumés lis. : renommés: sommés 292, 4, écrivez enpriessent (en un mot) 9, au lieu de : gouverner (id. 29G. 13) lisez : gouvrencr ü, doner lisez : dencr 20, dira-on divan 25, justiçauls justiçaulcs 295, 3, gouvenera gouvernera 6, honnit honnis 20, si se 294, 2, ôtez la virgule 20, au lieu de : le lisez : li 295, 7, rémunéra remuncrra 1 24, pèvent lis. : peuent (ou pi 296, 1, effacez parloul 6, au lieu de : fealment lisez : feaumcnt 297, 6, écrivez par don (en deux mots) 13, au lieu de : remire lisez : vernir 299, 20, quele quel 501, 12, virg. après chou. — Au 1. de : nous lisez : nous 15, remplacez et par une virgule 502, 11, virgule après saches 13, au lieu de : Lies lisez : Liés 25, com corne 505, 2, en cielle en se cielle 1, délivrés delivres 504, 10, com corne 17, le les Cette faute se présente passim. i ( 167 ) Page 505, ligne 5, au lieu de : Dams lisez : Dame 506, 16, ne fait net fait 26, est joy esjoï 507, i, se ce 3, Des De 8, espuet esprouvet 18, le H 509, 510, 5H, 512, 515, 314, 515, 516, 517, 518, 519, 520, 521, 1, pas de virgule à la fin 2, point-virgule après templiers 5 virgule cà la fin 12, au lieu de : n’apiertent lisez : nyaper tient 4, hommes homme 5, au 1. de : Si lisez : Li\ ôtez la virg. après n’estoit ; au lieu de : dilicieus 0, virgule à la fin 15, au lieu de : poroient 25, sourjouna 6, se 15, lisez : delicieus 21. lisez : pooient soujourna le ne les a lonc temps à mestrves lisez : ne les a, loue temps a, mestriies Tost lisez : L’ost 22, virgule à la fin 25, point-virgule à la fin 8, au lieu de : Mais lisez : Mains 11, insérez et après prosperitet 24, ôtez le point-virgule à la fin 25, virgule après crois 15, au lieu de : tiere lisez : tiercs 28, virgule après honneurs ; ôtez le point-virgule à la fin 29, au lieu de : se lisez : ce 1, retiner retenir 16, ôtez la virgule à la fin 22, retranchez leurs 28, au lieu de : Dix-wit lisez : Dix et ivit 17, chaus chiaus 22, écrivez maltalent (en un mot) 25, intercalez moult après avilirent 4, au lieu de : revouca lisez : renonça 9, cascune cescune ( 168 ) Page 522, ligne 12, au lieu de : moulte lisez : moult 525, 12, pèvent peuent 524, 21, Esprit Espcnt 23, cour cours 526, subliemés sublimes s, si dist si dit 527, 4, dit ditet 12, point-virgule à la fin 328, 7 et 12, au lieu de : dismes (id. 529.7) lisez : disimes 26, au lieu de : boins lisez : boines 550, 2, Sicime Sisime 25, compromiteur compremelcur 23, Un Uns fm fm m ool, 18, toute toutes 000, 1, ôtez le point-virgule après coers. et mettez une vir- guie après tous 3, au lieu de : luitières lisez : luitéres 13, gouverneur gouvreneur. Une virgule à la fin 13, au 1. de : mangeur... mineur Iis.: mageur. ..meneur 16, au lieu de : determineur lisez : determeneur 17, si ce si se 554, 4, retourner retrouver 556, 5, boin boine 1 3, comme com 17, pas de virgule à la fin 20, au lieu de : pillate lisez : pillct 22, Tosquoins Tosquains 557, 2, ôtez li et cars , qui faussent la mesure et le sens 14, au lieu de : martis lisez : martirs 558, 10, enfès enfes 1 1, une virgule après lui 14, ôtez le point-virgule pour le placer à la fin du v. suiv. 18, au lieu de : avoirs lisez : avoir 22, donner dener 23, se ne say ne ne say 539, 9, virgule après aront 17, au lieu de : doit lisez : doivent ( 169 ) 550, ligne 26, au lieu de : cascune lisez : cescune 540, 1, ôtez la virgule à la fin 541, ôtez la virgule après nient 9, au lieu de : peckiés lisez : pcckiet 21, ôtez la virgule après Pere 542, 7, au lieu de : fâche lisez : fuchcnt 10, pricent prient 545, 13, racontet rai contet 16, parler parlet 21, volroit vauroit 541, 20, cangriens cangeriens 22, je pense que ce vers doit être guillemeté 545, 1 4, retranchez leur J 5-1 8, la rime de ce quatrain doit sonner uise , non pas visce 54 fi, 6, mettez et après on 18, au lieu de : fisionomie lisez : fisonotnie 20, nous lions 547, (j, donne donnent 22, ôtez la virgule 24, au 1. de: Tout les ans grans 1. : Tous les ans grandes 26, au lieu de : multeplyet lisez : multipliie 27, des hommes de ses hommes 548, 5-7, je prends occasion de remarquer que l’orthographe du manuscrit comporte ye avec la valeur iie; dans les éditions modernes, il est, dans l’intérêt du mètre, préférable d’indiquer le bissyllabisme par l'écriture; j’aurais donc imprimé edefiies , etc. pour edifyes. Aux diverses corrections déjà faites dans ce sens je compte ici mettre un terme. 26, une virgule après bien 549, 4, au lieu de : quoiens les lisez : quoies le 550, voir voire 551, 7, si se se se 20, avec avocc 25, peckiés pcckiet 552, 8, co varde couarde 18, descroit dcscroist ( 170 ) Page 552, ligne 25, au lieu de : piertient lisez : perdent •) 5 o, 7, convent courent 8, li (corrigé dans Y Errata par te) est bon 10, au lieu de : dennes O lisez : clergics 554, 26, grant grans 555, 48, me dist me (= men) dit 20. renia ns romans 556, 8, virgule après biestes 21, au lieu de : fut lisez : fust 28, ne pas corriger, avec Y Errata, seuls pour seul 557, 5, biffez le point-virgule à la fin 7, au lieu de : anuver lisez : anoyer 10, castycr castoyer 27, lies liés 558, 22, une virgule à la fin au lieu du point 550, 5, au lieu de : ont lisez : sont 560, 6, S’a para S’aparra 561, 11, aumosmet aumosnet 19, et secu leurs ecsecutcurs 562, 5, huuis huis 16, écrivez s’enbargent (en un mot) 18, au lieu de : dit lisez : dist 25, si k’on si kon (= com) 565, 7, tourpiaus troupiaus 25, cler clerc 564, 17, coers coer 27, Car chou C’a chou (?) 566, 15, virgule à la fin 567, 9, au lieu de : En lisez : Et 21, lieus lieu 28, ait aient 568, 16, tous toutes 17, escleukier esclenkier 569, 6, boins ho in 570, 5, cange moult le cangent moult li 20, boine boin 571, 26, transqui'itct tranquilitet 574, mm à, kon k’on ( 171 ) Page 574-, ligne 25, virgule après peutures 26, virgule au lieu du point 575, 12, au lieu de : tous lisez : tout 16, retranchez le 20, au lieu de : doit lisez : dois 576, 1, Siert Sierc 577, 8, d’aucun d’aucuns 11, priestre ordenet pries très ordenès 578, 14, anuel annel 19, desprise desprisent 579, 5 et 14, anueus anneus 580, 2, Saint Sainte 15, ôtez la virgule après kierkiel 581, 7, une virgule au lieu du point après client 582, 585, 584, 585, 1 1, virgule à la fin 15, au lieu de : Atout... souffrira lisez : 25, sot 20, insérez en (ou i) après mieuls 24, au lieu de : tous 7, Ancliius 18, un 6, effacez bien 4, au lieu de : l’uns lisez A tout . . . souffira set toutes Anchois uns lisez : l’un 19, Don Don 25, grés gret 586, 7, tous tout 387, 7, a fa ire à faire 591, 10, angousseuce angousscuse 592, 15, nuis ne nulle entre deux virgules 595, 22, au lieu de : élise lisez : eslise 27, toutes erreurs toute erreur 594, 4, Que en Qu’en ( 172 ) TOME II. Page 5, ligne 7, au lieu de : on lisez : Or 15, m’accure mac cure 20, lisez : Quatre , trois } li moyen', or donnent appétit f au lieu de : Qu., tr., moyen ordonnent app. 25, au lieu de : apri lisez : apris. — Effacez le point-virgule à la fin 4, 26, For? lisez : Fors 0, 21, grant grande 6, 25, chascun chescun 26, desire-on desirete on 28, mie Lien mies à bien (?) 7, 25, incorrigibeles incorrigibles 8, 20, prier-an . . . plail prieran . . . plaist 9, 2, quant m’en, ... léèce 1. : quant il m’en ... lecc 17, Renclius lisez : Rendus M, 6, si Fil 15, moicet Moïs et 27, desvoyes desvoyes 12, 5, vers trop court et altéré ; je ne sais que faire de desointes. De ses comtes ou de ses pointes ? 7, j’introduis les mots en doit après Dieu 11, au lieu de : grant lisez : grande 12, Raisons que 1.: Raisons est (ou voelt) que 15, 24, avoec lisez : avoeques 26, courir corir 15, 7, voirs voir 16, U, nul mile 28, ses ces 17, 15, Loys Loëys 19, 11, bice bise 25, luipart liupart 20, 6, boins boin 24, maffaisans meffaisans 21, 26, auoust avoust 25, 14, Eve ; id. 24. H et 15 lisez : Eve ( 173 ) 23, ligne i6, au lieu de : dcslraué lisez : des (rave 24, *7, insérez li après Dieus 19, au lieu de : ch’est che sont 28, vienrent v unirent 25, 20, une virgule après pooit 27, 20, au lieu de : warcolles lisez : warcolles KS oc s* 27, sorlées sorlers 29, 5, petit petis 7, tonsées tonsées 50, 4, folles folle 22, frues fer lie s 26, paiechent p ai ch eut 51, 2, Retenue monte Retenu m’ont 15, ferans frans 52, 15, chescuns chcscim. — Vir¬ gule à la fin 53, 5, requeur-on rcfjuevron ( on recouvre) 12, tiens tienc 54, 20, argent ardent 55, 15, a noyer anuyer 50, 19, Pa Par 57, 19, écrivez entour (en un mot) 41, 15, au lieu de : grant lisez : grande 45, H, monsieur monsigneur 24, signcries singeries 44, 17, muintenées (= maintenez) est une lourde faute grain- maticale, due à la rime, et imputable à l’auteur 24, écrivez mauvenut (en un mot) 25, au lieu de : sont lisez : s’ont 45, 15, reuée rcuve ou reue 46, 1, kief Ides 8, Des Tes (= tels) 49, 10, Se termina Sen terme a 18, Abraham si bram 21, love log 26, prisa pris a 51, 7, donner dener ( 174 ) 51, ligne 15, au lieu de : souderont lisez : souff errant 55, 12. soumellier sait millier 55, 14, de failurcs, de manches lisez : de failure de manches. — Cp. Il, 46.6 58, 5 et 8, marchcans l’sez : marchcins 11, une virgule au lieu du point 59, 4, au lieu de : seus lisez : seul 14, v iceus misais 60, 6, luit fui 6 2, 15, tient tienc 62, 17, enkakicr enhacliicr 65, 26, desgiser desguiser 64, 10, mettez li devant siècles 65, 8, au lieu de : sous lisez : : saus (forme picarde) 66, 4, lisez : n'en abalent (?) au lieu de : ne abatent (hiatus inadmissible). Le sens du 1 s ers est obscur 67, 17, malgré la note de l’cditeur, je liens ce vers pour parfaitement correct 68, 27, il manque une syllabe après moult ; tost ? 71, 14, au lieu de : paisçan lisez : paisçant 15, mcrcheant marchcant 72, 4, ôtez la virgule à la fin 74, 6, au lieu de : trestout lisez : trestout e 25, entaille bataille 75, 5, repent repont 76, 27, dist dit 77, 8, voel voelle 82, 12, ahaviulcs a h an ailles 84, 4, hansaçe O lis.: hausageÇ ?) (hausse de salaire); id. 85.25 85, 14, au lieu de : or a lisez : on a (?) 17, defestre de festre 88, 14, point-virgule à la fin 15, virgule à la fin 17, au lieu de : voit lisez : voie 2 2, sesme seine 90, 4, ensengnent ensangnent 16, as^rée CO agrée ( Ho ) Page 92, ligne 9, au lieu de : quukyer lisez : quukyer 10, quukient quukient 95, 5, s'est si est 97, 9- 12, faites rimer ces pour gouverna) vers par ena (donc gouvret 99, 12, au lieu de : Corrigié lisez : corrigié 100, 12, trouver trouver 102, 20, engenères eu g curer es 104, 15, là Va 10, rem a net rémanent 105, 9, soustieuveroit soutieuve aroit 108, 6, terminez ce vers par un point 109, MO, Mo, 4 14, 115, MO, 118, 119, 100 7, au lieu de : ensanle se tcnoient lisez : se tenaient di¬ sante. — Ce vers est, non pas le cinquième d’un quatrain, mais le premier du suivant 11 , au lieu de : On lisez : Or 15, eskinguant eskingnant IG, virgule à la fin 17, continuez les guillemets pour ce vers et lcrminez-le par un point 18, ôtez la virgule après Ensi 20, au lieu de : esluisier lisez : erlaisicr 15, je tiens li amours, corrigé par l’éditeur à Y Errata, pour correct 25, au lieu de : pieus lisez : pleuve 12, décuplés décuplés 2G, écrivez endroit (en un mot) 9, au lieu de : trois cens et quarant noef lisez : trois cens quarante et noef 14, au lieu de : n’anoic 24, virgule à la fin 24, ôtez la virgule 20, au lieu de : tienc 14, maine 17, engroscant tj O lisez : il n’anoie lisez : tient mes me engroisçant 5, vers trop court, il faut quelque adjectif après ou avant gent 28, au lieu de : faict lisez : fait ( 176 ) î 25, ligne 14, au lieu de : s’esmaise lisez : s’esmaice 124, 19, soutievctés; id. 150. 16 lis. : soutieuvetés 125, 1, porlicles lisez : par titles 126, 18, t’amènera Vamenra 20, Fait F aie 120, 7, gouverner gouvrener 130, 2, tout toute 153, 22, j’insère tous devant deus 134, 14, lisez ce vers ainsi : Qui le tient vruiemcnt le salut , déport a. L’éditeur met une virgule après vraie- ment et continue le salut déporta 159, 8, au lieu de : droit lisez : doit 142, 9 — f ôtez à devant Dieu 146, H, au lieu de : fait lisez : fais (= charge) 147, U, avicllent avillent 148, 42, effacez li devant morant , ou bien lisez menestroil au lieu de amenestroit 149, 7, au lieu de : maint lisez : mains (= moins) 152, 4, subget jeuuent subgit jeuvent 155, 17, effacez en après Or. — Deux-points à la fin 18, ôtez la virgule après onkcs 155, 4, au lieu de : nul lisez : mile 18, justichieur juslicheur 157, 14, écrivez en cache (en deux mots) ? 21, une virgule au lieu du point après miscricors 160, 1, 2, écrivez plutôt dcsvoiic, loiie pour desvoye, loye o, au lieu de : s’cntente lisez : Ucnlente 161, 12, oioient oient (=écoutent) 162, 9, femme hommes femmes hommes 25, une virgule après drois 164, 12, au lieu de : demésuréement lisez : dcsmesuréemenl 165, 8, occoyson occaison 166, 13, hamèrent hauscent (?) 168, 6, pourmet proumel 12, luxures; despités (qui fausse le sens et la mesure) lisez : luxures despitesf 171, H, dit toute dit avés 25, enscois « an sc ois ( 177 ) 174, ligne 4, virgule au lieu du point-virgule 25, écrivez enameront (en un mot) 175, 7, au lieu de : esconderay lisez : escondirai 17, monsterions mouslerrons 178, 4, Orques Onques 179, 18, Et sont Et s’ont 181, 15, Mais, que lis.: Mais que (=pourvu que) 10, asplés lisez : aspolés (quid?) 18, vraie parait fautif; je propose grâce 185, 5, au lieu de : escaudites lisez : cscondites (?) 1 86, 9, desseurées dessevrées 187, H, respuse repuse 20, son SC 71 188, 28, assur asseür 189, 14, appendés apprendés 1 90, 14, virgule après soi oit 18, j’insère clics devant mues 191, 12, au lieu de : petit lisez : petis 192, 5, devierés deveriés 25, Entre nous, boines Entre vous bornes 195, 7-8, guillemetez ces vers 21, au lieu de : respont lisez : repont 194, 10, le ics écrivez bienviegne (en un mot) 25, au lieu de : que le mort lisez : que de le mort 195, 15, voelés volés 197, 7, prendes preudes 200, 1, ôtez la virgule après m’entente 15, au lieu de : commencemmcs ; lisez : commençâmes 26, lyes liies 201, 27, sont à font à 205, 1, insérez que devant le 15, au lieu de : Nuis homme poel lisez : Nuis hom ne poet 206, 4, le quatrain doit finir par une virgule; de même lignes 12, 20, 28 et p. 207.8 8, il faut insérer deux syllabes apres et; je pense que mies conviendrait 17, ce vers forme parenthèse Tome XXXY1I. 12 ( 178 ) 207, ligne 14, au lieu de: le prog. d’Adam lisez : le progene Adam 19, sordoit s’ordoit 209, 24, Si comme Si com 210, 27, jours jour 211, 17, On a vie Or cirai 24, ne voelt ne le voelt 212, 14-15, les mots bien autre vie ne peuvent guère s’appli- quer aux deux vers 215, 15, au 1. de : parolle... pass' eriens 1. : parolles ...passerions 214-, 21, au lieu de : savent lisez : sevent 21 5, 5, dewiscent deuvisccnt 215, 21, virgule après iestre 216, s, au lieu de : apaiser lisez : apaisier 15, brouscr bourser 217, S» revoir ravoir H, ensengne ens angne 27, gloulcner lis . : gloutrener (cp. p. 207 ) 218, 12, homme lisez : liom 219, 7, petit petis 15, soulieus soutieu(— soutil) 20, a-on an 22, voira vorrci 220, 12, virgule après ore 222, 17, pour parfaire le vers, lisez s'en réel aiment au lieu de : s’en claiment 225, 18, insérez il après moult 224, 7, au lieu de : resanlant lisez : resanlcnt 226, 8, n’euise n’euïsce 227, 5, prie pri 251, 17, emendera entnendera 252, à, prenge prenge ni 255, 15, troy trois 234, 9, ne set ne se set 10, Povre est Povres est 15, ôtez la virgule après volontiers 255, 21, au lieu de : prye lisez : priie 25, fort faire fort à faire 24, K’on bien Kombien ( 179 ) :256 ligne 8, au lieu de : j’ai lisez : j'aie 257, 6, chescun chescuns 258, 22, repentiroit repentcroit 259, 10, di dit 14, maintesistes maintenixtcs 241, 3, retranchez la virgule à la fin 4, une virgule après partout 25, au lieu de : prisés lisez : prisiès 27, temoient cremoient (?) 244, 13, Et dire lisez : Et de dire — 1 de virgule après nient 248, 1, régné rognent 250, 8, mineur meneurs H, Mais on dis t qu’on On dist qu\ fauc fauche 257, 0, tienrent fiunrent 1 6, retranchez Ses 258, 11, au lieu de : à lisez : a 259, 2, trestous t restout 4, consolatoient consolaçoyent 260, 5, espronner esperonner H, à bien faire bien à faire 20, vevés %/ vogés 25, Esprouvés Esprouvet 261, ", desplait desplaist 15, sériés sériés 22, avoeckies avoeckes 24, vers trop court. Au lieu de : Pour boin lisez pour boin (?) 262, 22, au lieu de : or lisez : ore 265, 264, 265, 266, 16, virgule à la fin 7, ôtez la virgule après diffamés pour la reporter après pau 15, au lieu de : biens lisez : bien 1, n’aye n’ai je 11, Fol hastieus Fols et hastieus 20, veillers veilles 1, retranchez le devant ferai Page 266, 267, 268, 269, 270, 275, 274, 278, 279, 281, 282, 283, 284, 286, 286, ( 180 ) ligne 13, au lieu de : maeyment lisez : mayement 23, sierment sierement 6, Saint Sainte 17, lyes liés 22, chel chele 25, virgule à la fin 2, au lieu de : exesses 19, enmassés 21, abaubit 26, remirece 18, meffais a 21, Diux à 23, Diux (id. 279.8) 13, une virgule au lieu du point 23, au lieu de : poés lisez : exès enmasés abaubis remire lis. : meffait a (ou meffais est) Dieus a Dieus lisez : poet. — Otez la virgule après dire 1, evesque evesquict 3, une virgule à la fin 6, au lieu de : ait (qui fausse le mètre) lisez : aie (forme de subj. qu’on rencontre souvent en picard) 1 6, insérez et devant 'plains 20, au lieu de : se âme lisez : sen ame 22, trouvé trouvés 52, ait aie 55, vers trop court ; lisez : Sen ame pour S’âme (?) 1, virgule après proisme (où me fait syllabe) 5, au lieu de : Dieus lisez : Dieu 9, un point à la fin 10, Et est de trop 14, au lieu de : vuint 1, quelle 8, solempnes 15, convent 31, prèchier 8, écrivez n’enpovtera (en un mot) 13, vers trop court; li premiers ? 26, praiece (paresse) est inadmissible 1, enlevez se lisez : viunt quel lis. : sollempnés (- ês — - els ) lisez : couvent prcechier ( 181 ) Page 286, ligne 4, au lieu de : cmpecchier lisez : cmpaichier 8, j’intercale yrans après c'est 16, au lieu de : trestouts lisez : trestous 25, tout, homme tous , hommes 29, Devroit Deveroit 287, 10, un point à la fin du vers H, au lieu de : ivretongne lisez : ivrecongne 12, virgule au lieu du point-virgule 17, mettez li boins preudom entre deux virgules 18, au lieu de : preuc lisez : preut 288, 20, grièsment griefmcnt 26, Ne personne N ule personne 289, 290, 291, 13, Deschiquera Descliquera 18, écrivez em prist (en deux mots) 16 et 51, au lieu de : solempnellement (id. 295.27) li¬ sez : solempnelment 292, 15, au lieu de : fut lisez : fu 31, tout le pooir tout pooir 293, 5, insérez le devant lierme 22, au lieu de : nulle à ries lisez : nulle s à riés 294, 295, 296, 1, lui liu 16, écrivez S’enbati (en un mot) 10, ôtez le devant boin 13, au lieu de : Li lisez : Là (= où) 50, écrivez enama (en un mot) 502, 18, au lieu de : fui lisez : [aï. — Otez la virgule qui suit ce mot 504, 19, virgule après pecciés. — Au lieu de : caste lis. : castê 23, ôtez la virgule après travail ■ • ■ ' * < ' ■ . Rapport de 11. J. Stecher premier commissaire. « Dans la séance du 9 juin 1884, M. Scheler a présenté à la Classe des lettres un volumineux mémoire intitulé : Étude lexico graphique et grammaticale sur les poésies de Gillon le Muisit (introduction, glossaire et- corrections). Pour payer, comme il dit, son titre de membre titulaire, notre savant et trop modeste confrère s’est proposé de compléter et de corriger l’édition du faisieres tournaisien, récemment publiée par la Commission des grands écrivains. Laissant de côté les aspects littéraires de son sujet, il s’est borné exclusivement au point de vue philologique afin d’examiner à nouveau les formes picardes et les locutions tournaisiennes d’un texte des plus inté¬ ressants pour la science. C’est un spécimen caractéristique de ce dialecte septentrional, qui était pour les écrivains de Bel¬ gique le dialecte littéraire autant que pour d’autres régions de la langue romane, le normand, le français (de l’Ile-de-France) et le provençal. M. Scheler, complétant et rectifiant un glossaire qui, au surplus, n’avait été hasardé que comme un premier essai d’in¬ ventaire lexicographique, a pensé ne devoir omettre aucune question de phonétique, ni de grammaire. L’orthographe même, soumise dès le XIVe siècle à d’assez grandes fluctua¬ tions, a été examinée dans ses moindres détails. Rien que par le Supplément qui comprend plus de quarante pages in-folio de corrections et d’émendations, on peut voir à quel point de minutie scrupuleuse et vraiment scientifique a été poussé le besoin de certitude, d’exactitude et de vérification. On peut prédire à ce glossaire tout le succès des autres publi¬ cations de M. Scheler. Celle-ci sera notamment accueillie avec ( 184 ) le plus vif intérêt par tous ceux qui, comme M. Godefroy, par exemple, s’occupent de dresser le bilan de l’ancienne langue française ( Grand Dictionnaire). Bien que les nouvelles investi¬ gations n’aient pu se porter directement sur le manuscrit Ashburnham, nous pouvons en croire la sagacité de l'infati¬ gable romaniste : ii s’est si bien pénétré du génie de ce vieil idiome de nos provinces wallonnes que, le plus souvent, il déduit et devine avec autant d’autorité et de justesse que celui qui n’aurait qu’à lire un manuscrit facilement déchiffrable. Fidèle toutefois à cette prudence philologique que nous avons eu l’honneur de signaler à la Classe à propos du Glos¬ saire de Jean d’ Outrememe , notre confrère n’épargne pas les quid ? ? dès que le doute est commandé par le tact scientifique. Chemin faisant et sans trop se détourner de sa route, il désigne à chaque pas les endroits à fouiller ou, mieux encore, il fouille lui-même d’une main prompte et sûre. La littérature même (à laquelle il ne voulait pas songer) n’a pas à se plaindre de cette obstination philologique; les mots qu’on remue, qu’on extrait, qu’on nettoie, reluisent souvent d’un pittoresque inattendu. L ’acheveur désigne un poète, un faiseur ; si la mort Yade- vance , c’est qu’elle le surprend, comme disait Bossuet. — Adosser , c’est renier, tourner le dos, comme en néerlandais, terugwijzen. — A forain et deforain signifient avec la même énergie celui qui vient du dehors ou qui vit au dehors, par exemple, de son couvent ou de son école. Alekier semble repousser l’ancienne étymologie allectare, pour se rattacher à lecator, lechëeur, licheur (donc, affriander). — Si alourder est bizarre pour tromper, alumer vaut bien exciter. — Amuler, mettre en meule, l’emporte sur entasser; c’est plus visible. — Asplé semble venir du flamand haspelen, embrouiller, avoir des étoupes en sa quenouille, mal dévi¬ der, etc. — Bizer en wallon n’est pas plus expressif que byzen en flamand. — Si l’on sonne la buse, n’est-ce pas de bazuin, buccina? — Vendre ses coquilles, n’est-ce pas pour dire sa coquardise ? ( 183 ) Confait, confectus est évidemment plus fort que sifait des Wallons. — Pourquoi M. Scheler hésite-t-il à propos de I, 357 : D’un jovone dissolut dist on : « il est trop micrbcs Ouvrages de parolles passent ouvrages dierbes? Mierbes, c’est la forme archaïque de mièvre (vif et malin comme un jeune étourdi) et le second vers paraît bien signifier, d’après le contexte : « la parole est encore la meilleure des médecines ». (Cf. hierbelée = drogue.) Un mot bien curieux, c’est encore : Entais , intactus , dans le sens d’acharné, complètement absorbé. Cf. « C’est Vénus tout entière à sa proie attachée. » Non loin de là, le Glossaire nous montre s’enteriner, qui vient d'entier et signifie : se vouer, se donner tout entier : integrinus , intégralement. Non moins digne d’être noté le rapprochement entre esbanoyer et spatiari , se promener, s’amuser. — Dire par escot, locution qui nous explique le passage de Tartufe IV, 4; « parlez à votre escot ». — Espot, raillerie correspond à spot ou gaberie de Jean de Stavelot et à espoter ou railler de Baudouin de Condé. Quand Gillon le Muisit dénonce les famés espoteresses qui débitent des spots , il autorise l’origine flamande signalée dans l’Introduc¬ tion au Dictionnaire des spots wallons. Le brocard prend naturellement la vieille enveloppe proverbiale. Dans les farces du moyen âge on brocarde, on blasonne à coup de dictons. D’autres analogies flamandes s’aperçoivent dans les locu¬ tions : demora estekans (bleef steken ) ; flimer , saigner, user de la lancette (vliem, en patois) ; flatter et plakerie [plakeux à Liège), vleijen, flikflooijen , partout l’idée première de flatter à la manière du palefrenier, avec le plat (angl. fiat) de la main; hors dire, comme boire dehors (en flamand et en wallon), uitbiechten, confesser complètement. Citons pour finir deparler, médire, qui est notre liégeois décauser , et mule, fine pâtisserie, mot qui rappelle les nul es du Dictionnaire de Grandgagnage. Croirait-on bien qu’un passage longtemps controversé du Don Juan de Molière (III, 2) pourrait être expliqué par l’application d’un article du nouveau Glossaire? Nous y lisons, en effet, que ( 186 ) umanité signifie aumône, charité. Ne serait-ce pas là tout sim¬ plement Je sens des paroles de l’impertinent gentilhomme? Mais, quel que soit le parti que l'on puisse tirer de tous ces rapprochements, M. Scheler excelle à dégager le véritable état des choses. On est tenté de lui appliquer à lui-même ces mots de son auteur : Et puis là on l’a couronnet Ou l’estrivet capicl donnet. Ce qui, en style de concours des Puys du moyen âge, signi¬ fierait que là où il n’emporte pas la palme, il n’en est jamais bien loin. La Classe des lettres sera donc unanime, croyons-nous, pour remercier notre confrère de sa copieuse et fructueuse contri¬ bution philologique. » La Classe a adopté les conclusions de ce rapport, auxquelles ont souscrit les deux autres commissaires, MM. S. Bormans et A. Wagener. -c- LAO-TZE LE PREMIER PHILOSOPHE CHINOIS ou UN PREDECESSEUR DE SCHELLING AU VIe SIÈCLE AYANT NOTRE ÈRE PAR Ch. de HARLEZ, Correspondant de l’Académie. (Présenté à la Classe des Lettres le i3 octobre 1884.) Tome XXXVII. I - ' . , * ■ ' - LAO-TZE LE PREMIER PHILOSOPHE CHINOIS OU UN PRÉDÉCESSEUR DE SCHELLING AU VIe SIÈCLE AYANT NOTRE ÈRE. Souvent, en scrutant le passé, on se sent tenté de répéter ces paroles du livre de la sagesse : « Vraiment, il n’y a rien de nou¬ veau sous le soleil et ce qui sera demain n’est autre chose que ce qui était hier ». Car bien souvent des usages, des idées, des systèmes que l’on croit tout récents ne sont que la reproduc¬ tion plus ou moins exacte de faits et de théories qui se sont produits dans des âges parfois bien éloignés de nous. Certes celui qui aurait dit aux disciples enthousiastes de Schelling que leur maître n’était que le contrefacteur d’un philosophe chinois, mort il y a vingt-cinq siècles, eût été accueilli par un sourire d’incrédulité et son affirmation eût passé pour une chinoiserie. Et cependant, selon maint savant de nos jours, ce n’eût été que l’expression de la réalité. Le sys¬ tème de l’antique penseur manquait certainement de méthode, d’ensemble et de fini ; ce n’était pas grand’chose de plus qu’une ébauche; mais dans cette ébauche se trouvaient déjà les traits essentiels, les conceptions génératrices du système complet. La similitude entre les deux systèmes a déjà été remarquée et nul ne peut plus donner cette constatation comme le produit de sa perspicacité. Mais la ressemblance qui existe réellement entre les idées du maître allemand et celui du docteur du Céleste- Empire a été, ce nous semble, appréciée d’une manière inexacte, on l’a faite plus grande qu’elle ne l’est en réalité; d’autre part, les idées du vieux philosophe ont été générale¬ ment mal exposées. Il ne semble donc pas inutile de s’en occuper à nouveau et de consacrer quelques pages à l’examen d’un fait vraiment important dans les annales de l’humanité. On ne doit point s’étonner que les écrits ou plutôt le petit livre du philosophe dont je viens entretenir nos honorés et savants confrères, ait été mal apprécié en beaucoup de points. 0 est d’une assez grande obscurité et celle-ci tient à deux causes Le langage est loin d’être clair ; le maître, créant un nouveau système, introduisant dans son pays des idées nouvelles, a dû donner à des mots anciens des sens qu’ils n’avaient point par eux-mêmes; et ses disciples, ayant altéré sa doctrine, n’ont point conservé par tradition le sens que le fondateur de l’école y avait attaché. En outre, le chinois a subi des modifications comparables à celles qui distinguent le français du XVe siècle de celui que nous parlons. Certains mots, certains caractères ont changé de signification ou sont tombés en désuétude; leur valeur exacte s’est perdue. Ajoutez à cela les difficultés engendrées nécessairement par le caractère figuratif de l’écriture chinoise et la multiplicité de sens des mots et l’on comprendra tout ce qu’il y a d’ardu dans la tâche de celui qui cherche à interpréter un livre de la Chine antique. Heureusement chaque interprète nouveau trouve devant lui les travaux de ses devanciers qui circonscrivent sa tâche et lui tracent un cercle diminuant sans cesse de rayon. Puis les commentateurs indigènes sont fréquemment d’un grand secours. Nous croyons donc faire chose utile en exposant à nouveau ( S ) le système du plus ancien des philosophes chinois. L’intérêt qu’inspire son histoire est d’autant plus légitime qu’il ne s’agit pas d’un fait dont l’influence n’a pas dépassé les bornes de l’Empire du Milieu. Le taôisme, c’est le système dont nous voulons parler ici, n’a point seulement exercé une influence décisive sur l’histoire religieuse et politique de son pays ; il a de plus ouvert les voies au bouddhisme, lui a permis de se répandre et de s’implanter en Chine et de rayonner de là sur le Japon et sur des contrées plus lointaines encore. Peut-être, en m’entendant parler du plus ancien philosophe de la Chine, aura-t-on cru que Confucius seul pouvait être désigné par ce titre. Ce n’est point lui cependant qui fait l’objet de ce petit travail, mais son rival moins connu et digne peut- être de l’être davantage, l’enfant-vieillard, Lao-tze. Cette expres¬ sion qui aura peut-être étonné n’a point été choisie sans raison. Car, d’une part, Kong-fou-tze (ou Confucius) est moins un phi¬ losophe qu’un moraliste, et de l’autre sa naissance, la date de ses premiers enseignements sont plus récentes que celles de son émule, bien qu’il l’ait devancé dans la publicité donnée à ses théories. Pour bien comprendre le rôle qu’un personnage historique a joué, la nature des idées qu’il a répandues autour de lui, il faut naturellement se rendre exactement compte du milieu où il a vécu, des influences qu’il a subies, ou contre lesquelles il a voulu lutter. Disons donc quelques mots de l’état de la Chine à cette époque. Depuis son origine le Céleste-Empire avait eu, plus que tout autre pays, la chance heureuse et malheureuse à la fois de voir se succéder au pouvoir suprême des dynasties qui toutes avaient commencé par des rois aussi pleins de vertus que de talents pour finir par des princes ineptes, corrompus et cyniquement oppresseurs. La dynastie des Tcheous qui , au VIIe siècle, régnait depuis près de cinq cents ans n’avait point fait exception. A cette époque elle était représentée par des princes faibles et sans mœurs qui avaient laissé l’empire se morceler et presque se dissoudre. Les grands feudataires s’étaient rendus pour ainsi dire indépendants du pouvoir cen¬ tral et leurs résidences formaient autant de cours souveraines qui ne laissaient au pouvoir suprême qu’une autorité nomi¬ nale. C’était, à ce point de vue, l’état de la France sous les premiers Capétiens. Mais, en outre, la corruption s'était répandue partout. Aux mœurs simples des temps antiques s’étaient substitués un luxe effréné, une soif de jouissance que rien ne pouvait apaiser. Au gouvernement paternel et moralisateur des anciens princes avait succédé un pouvoir d’autant plus tyrannique qu’il était divisé entre une foule de petits princes dont chacun ne pensait qu’à satisfaire son orgueil et ses appétits. La peinture que les historiens nationaux font de ces temps malheureux est vrai¬ ment navrante. Comme on peut bien le penser, les ministres et les fonctionnaires imitaient leurs augustes maîtres et riva¬ lisaient de tyrannie et de corruption. La Chine ne manquait point cependant, alors même, d’hommes supérieurs qui avaient échappé à la contagion générale et s’efforçaient de résister au mal. A côté des exemples de dégradation avilissante, elle en offrait d’autres, d’un cou¬ rage héroïque , qui font le plus grand honneur au pays , à l’humanité même. Citons seulement ce trait : le dernier de la race qui souillait alors le trône, l’infâme Cheou, comme on l’appelle, se distinguait par ses cruautés et ses débauches. Son oncle, souverain féodal de Ki , vint l’avertir à sa cour même et fut jeté dans un étroit cachot. On lui conseillait de s’évader. Non , dit-il , mon évasion ferait connaître l’acte que j’ai fait et les fautes de l’Empereur. Un autre prince, voyant cet insuccès, se crut obligé de revenir à la charge au risque de sa vie ; l’Empereur lui fit couper le corps en deux et arra¬ cher le cœur. Ce qui n’arrêta pas d'autres ministres non moins courageux (voir le Siaô Hio dont je publie en ce moment une traduction complète). Parmi ces hommes il en est deux dont les noms effacent, pour ainsi dire, la tache infligée à l’histoire de ces temps. Tous deux, bien que d’âges differents, travaillèrent à la même époque et exercèrent sur les destinées de leur nation une influence qui s’est maintenue jusqu’aujourd’hui et ne finira qu’avec elle : c’étaient Kong-fou-tze ou plutôt Kong-tze (Confu¬ cius) et Lao-tze. Mais si ces deux sages se proposaient un but commun, leurs vues particulières et leurs caractères formaient le contraste le plus frappant. Kong-tze était l’homme des cours et du passé ; Lao-tze , celui du présent et des classes popu¬ laires. Kong-tze était avant tout moraliste et s’occupait exclu¬ sivement de la réformation des mœurs ; incarnation du passé, il avait sans cesse devant les yeux les exemples des anciens princes et leur sagesse renommée ; il cherchait à les faire revivre et à ramener ses concitoyens aux vertus et aux mœurs *J des âges écoulés depuis de nombreux siècles. Lao-tze, per¬ suadé de l’inutilité de ces efforts généreux, appliqués à faire retourner un courant vers sa source, riait de ces tentatives et cherchait le remède dans une nouvelle doctrine. N’espérant point ramener au bien les gens adonnés aux affaires du monde, il se contentait de former dans la solitude quelques disciples éprouvés. C’est dans ces conjonctures que naquirent et vécurent ces deux hommes qui illustrèrent leur patrie dans des conditions bien différentes. Car si l’histoire a conservé le souvenir des moindres évènements qui signalèrent la vie de Kong-tze, en revanche elle ne nous a presque rien transmis relativement au chef des Taoïstes. Les livres de ses disciples, il est vrai, sont remplis d’incidents dont le Maître a été le héros, mais ce sont des faits merveilleux inventés à plaisir et tardivement, pour élever le chef de l’école au niveau des Saints du boud¬ dhisme. Tout ce que l’on en sait de sérieux et d’authentique se borne à quelques lignes du Sse Ki ou « annales histo¬ riques » écrit par l’illustre Sse-ma-tzien à la fin du IIIe siècle de l’ère ancienne. Voici ce passage traduit littéralement ou peu s'en faut : « Lao-tze vit le jour au village de Kiuk Zhin au district de Li, dans l’arrondissement de Khu , au royaume de Tchou. Son nom de famille était Li , son nom d’enfance El, son nom d’adulte Pek-Yang, son titre posthume Tarn. » Sa jeunesse est entièrement inconnue, il n’en est resté aucun souvenir. Ce qu’il devint plus tard n’est pas même connu d’une manière certaine. — Notre auteur continue : « Il était archiviste de l’Etat de Tcheou ». En ce temps, Confu¬ cius s’était mis à parcourir les différents États qui divisaient la Chine pour chercher à réveiller dans les cœurs des princes et des ministres les sentiments de justice et d’humanité et arrêter le torrent des passions , en rappelant les vertus des anciens princes. « Dans ces courses il se rendit auprès de Lao-tze pour le consulter. Lao-tze lui dit : Maître, ces anciens dont vous parlez ne sont plus que des ossements pourris, il ne reste d’eux que leur parole. Quand un grand vient à son temps, il s’élève; sinon il est ballotté comme une plante sur le sable... Renoncez à votre orgueil, à votre faste, à vos vues ambitieuses. C’est tout ce que j’ai à vous dire. » Ici l’historien s’arrête. On comprend maintenant pourquoi la vie de Lao-tze est restée entourée d’obscurité et se raconte en quelques pages. On ne dit rien de plus parce qu’il n’y a pas davantage à en dire. Nous savons cependant que dans son obscurité Lao-tze eut des disciples auxquels il laissa un résumé de ses leçons et qu’enfin, dégoûté du monde, il s’enfonça dans les régions occidentales et disparut L On conçoit également que les disciples d’une école dont le fondateur avait passé presque inaperçu devaient, pour pro¬ pager les doctrines du Maître, en relever la personne et les actes. D’abord, on lui attribua une naissance merveilleuse et l’on tira de la signification de son nom une légende qui entourât sa naissance d’une auréole miraculeuse. 1 11 est cependant plus probable qu’il revint au pays et y mourut dans l’obscurité, laissant à ses disciples le thème de ses entretiens. Il était né en 604. A. C. Lao-tze signifie simplement « Le vieillard », mais tze, pris à la lettre, ayant la signification de « enfant », on fit du tout : fenfant-vieillard et de là on tira la conséquence qu’il était né par l’effet d’une cause surnaturelle , qu’il était resté quatre- vingts ans dans le sein de sa mère et en était sorti avec une chevelure toute blanche et la mine d’un vieillard. Plus tard encore on en fit un être céleste, sans commencement ni fin, avatârci ou incarnation de la sagesse éternelle qui formait la base de son système. C’était pour l’opposer aux avatâras de Vichnou ou de Bouddha, dont on avait apporté la connais¬ sance en Chine aux premiers siècles de l’ère chrétienne. Mais ceci intéresse peu notre sujet, car nous n’avons à nous occuper que de la doctrine primitive. Ce que Lao-tze s’était efforcé de créer, c’était un système dont l’adoption pût guérir les esprits et les cœurs en s’atta¬ quant à la racine même du mal. Radical, dans toute la force du terme, il visait aux fonde¬ ments de l’édifice social pour l’abattre et entraîner dans sa chute ce qu’il croyait être la cause de tous les vices et de tous les maux de son époque. Mais n’anticipons point sur les faits. La tentative de Lao-tze sur le terrain philosophique a cela de particulièrement intéressant qu’on a cru, d’un coté, pouvoir l’assimiler aux enseignements de Schelling et de l’autre y retrouver des idées purement chrétiennes ou bibliques. Les uns y ont vu la Trinité divine, d’autres le Verbe évangélique, d’autres encore le nom de Jéhovah. Et ce ne sont point des missionnaires catholiques qui ont imaginé cela , mais des protestants et l’illustre sinologue Abel Renausat lui-même qui donnèrent dans ce travers. Trouvant dans un chapitre du Tao- te-King les trois mots Y, wei , hi désignant trois qualités du premier principe , il enseigne que ces termes n’appartenaient pas à la langue chinoise et que ce ne pouvait être autre chose que les trois consonnes (ou demi-consonnes) du nom sacré de Jéhovah. Il n’y aurait certainement rien d’impossible à ce que Lao-tze eût eu une connaissance plus ou moins étendue de la ( 10 ) Bible; des découvertes récentes faites par le savant sinologue de Londres M. Terrien de la Couperie, ont démontré que les disciples de Lao-tze avaient largement puisé dans les livres de l’occident et spécialement dans ceux des Accadiens. Toutefois, il n’est pas difficile de se convaincre que ces rapprochements sont les fruits de l'illusion. Non seulement Y, wei , hi ont un sens dans la langue chinoise, mais ce sens s’adapte parfaite¬ ment au passage où ils sont employés. En outre l’emploi, en cette occasion , des lettres du trigramme sacré des Hébreux ainsi divisé et morcelé ne s’explique en aucune façon, comme on le verra plus loin. Non moins imaginaire est la connaissance du Verbe divin attribuée à Lao-tze. Il est très vrai que l’on peut dire « au com¬ mencement était le Tao » (premier principe selon Lao-tze), mais cela ne le rapproche nullement du Aoyoç, car à ce prix on pour¬ rait dire que le verbe est atome pour Epicure, puisque d’après ce philosophe « les atomes étaient au commencement ». Il est même vrai que les auteurs de « la Bible anglicane tra¬ duite en chinois » ont pu rendre le premier verset de saint Jean par ce mot « au commencement était le Tao ».Mais la conclu¬ sion qu’on en tire est un vrai jeu de mots. Si Tao peut signi¬ fier : parole, verbum , il a aussi d’autres sens et le sens de verbum est entièrement étranger au langage de Lao-tze; celui-ci n’a jamais rien imaginé qui approchât, même de très loin, de la personnification de l’intelligence dans la divinité. Mais tout cela ressortira complètement de l’exposé du sys¬ tème. Pour mettre mieux en relief l’autre point de vue et le sujet principal de notre travail, nous croyons devoir présenter ici en quelques mots la pensée fondamentale du système deSchelling. Ce résumé, nous l’empruntons à VEncyclopedia britannica pour éviter toute appréciation personnelle qui pourrait se faire sous une influence quelconque. « L’absolu que nous ne connaissons qu’en nous identifiant à lui et que nous appelons Divinité doit être regardé comme n’étant dans sa condition originaire, ni sujet, ni objet, ni matière, ni esprit ; mais l’union, l'indifférence, la possibilité latente de l’un et de l’autre. » Il est devenu tout ce qui existe par un mouvement propre qui le conduit à se développer lui-même continuellement de degrés en degrés depuis la plus humble manifestation de ce que l’on appelle la matière jusqu’à l’être organique et l’activité de la raison même dans la nature humaine. Dans ce mouve¬ ment de la Divinité ou de l’Un absolu qui constitue la vie de l’univers il y a deux processus : le mouvement d’expansion ou la tendance objectivante par laquelle l’absolu se lance, pour ainsi dire, dans l’existence actuelle, et de la naturel naturans proviennent toute la variété et le complex de la naturel natu- rata ; 2° le mouvement contractile ou la tendance subjectivante par laquelle la natura naturata retombe sur la natura naturans et devient consciente d’elle-même. « Voilà bien, je pense, un résumé, un argumentum exact de la doctrine du philosophe allemand ; nous verrons parla suite en quoi elle diffère de celle du père de la philosophie chi¬ noise. (Comp. Chalmers Lau-Tze p. XVI.) Ajoutons encore, pour être complet à notre point de vue, que l’on considère généralement le système de Lao-tze comme très rapproché de celui d’Épicure ; on appelle même ordinai¬ rement son auteur : le philosophe épicurien du Céleste-Empire. On verra, par ce qui suit, je pense, que cette qualification n’est nullement exacte. Sans doute Laot-ze prêche le calme, la modé¬ ration des passions d’une manière qui rappelle Épicure ; mais jamais on ne pourrait dire de l’un de ses disciples Laotzii etc ejreege porcus. Sa doctrine conduit, au contraire, à un résultat tout opposé. Mais c’en est assez de ces considérations extérieures ; abor¬ dons l’exposé de la doctrine même. Comme il a été dit plus haut, nous ne le connaissons que par le livre dont les disciples du vieux philosophe ont hérité et qu’ils nous ont transmis. Sans doute il contient très fidèlement la doctrine du maître , mais les disciples y ont fait certainement quelques ajoutés, sans toutefois en altérer la substance. Ce livre étant très court, nous pourrions nous contenter d’en donner ici une traduction ; mais nous ferions à nos lecteurs un présent peu agréable. Cet écrit, tout petit qu’il est, n’en est pas moins assez difficile à étudier; il n’a ni ordre ni méthode; les diffé¬ rentes matières y sont exposées pêle-mêle, par sentences plus ou moins isolées L Une étude complète permet seule de reconstruire et de systématiser la doctrine qu'il contient. Nous croyons donc devoir assumer ce travail pour la facilité de nos lecteurs. Nous citerons cependant le texte lui-même en le tra¬ duisant comme cela nous semblera le mieux après avoir com¬ paré les diverses œuvres de nos devanciers et révisé le texte. Nous serons plusieurs fois en opposition avec eux, nous donnerons nos motifs dans les cas les plus importants. Les obscurités que présente l’original sont maintes fois éclairées par les discussions des commentateurs dont Stanislas Julien nous fournit une ample moisson; nous y aurons égard autant que de raison. Le livre laissé par Lao-tze a pour titre : Tao-te-King. Ring est t< un livre déclaré vrai et authentique, fruit de la sagesse d’hommes supérieurs » ; Te est la vertu. Quant à Tao, mot prin¬ cipal qui forme la base de tout le système, il est plus obscur. Ce terme a trois sens: « voie, raison ou justice, et parole». Le premier sens ne convient nullement ici où il s’agit de l’être primordial ; « parole » verbum n’a point du tout l’aspect sous lequel le Tao peut être considéré, le Tao ne produit ni par la pensée ni par la parole interne, comme on le verra. « Raison, justice » en prenant pour ces mots l’acception par laquelle ils se touchent, sera la seule expression convenable. Toutefois, comme il s’agit d’un être substantiel, la raison, la justice L Le Tao-te-King est divisé en quatre-vingt-un chapitres très courts et composés de sentences plus ou moins détachées. Cela semble être un manuel servant de thème aux leçons orales comme les Sûlras des philo¬ sophes indous. Il est en outre partagé en deux sections, l’une traitant principalement du Tao , la seconde de la « Vertu o 7e, bien qu’il y ait des deux dans l’une comme dans l’autre. ( 13 ) devront être prises comme telles et non comme termes abs¬ traits. « Intelligence » vaudrait mieux encore. Aussi, pour évi¬ ter toute inexactitude, le mieux est de garder simplement le mot chinois Tao. Le Tao-te-Kïng est donc « le livre canonique de l’intelli¬ gence et de la vertu ». Ce titre indique déjà que le livre clas¬ sique du taoïsme traite de deux matières distinctes : l’ontolo¬ gie et la morale. Ajoutons qu’à ce dernier point de vue il s’occupe également de droit public, du gouvernement des nations et nous aurons les trois divisions du système de Lao- tze : ontologie, morale, politique L » Ces trois matières sont développées en aphorismes répandus sans ordre ni méthode. Nous commencerons par la première et ferons suivre les autres ; mais, avant cela, disons un mot du but général du livre. La fin principale que se proposait Lao-tze était de remédier aux maux de son temps et d’en corriger les vices ; il voyait l’inutilité des efforts de Kong-tze et des autres sages antérieurs; il jugeait qu’il ne suffisait pas de rappeler les exemples des anciens et de perpétuer les anciennes croyances si restreintes et si simples 2. L’homme s’était dévoyé et tombait dans tous les écarts ; il fallait le ramener à sa voie. Les désordres venaient de son ignorance et de ses passions, il fallait lui rendre la connaissance de la vérité et lui apprendre à se gouverner lui- même, en lui en montrant les moyens. Mais ces désordres régnaient aussi dans les régions gouvernementales, il fallait donc aussi régler les affaires du gouvernement et en restaurer les lois. Tout est là pour Lao-tze, tout dans sa doctrine gravite auteur de ces trois principes. Avant lui la philosophie n’avait pas été au delà des croyances religieuses. La doctrine d’un 1 Voir la note p. 12. 2 Toutes les doctrines philosophico-religieuses de la Chine depuis son origine jusqu’à Lao-tze se bornaient à la croyance à un Dieu, auteur et maître souverain du monde auquel l’homme devait obéissance et sacri¬ fice, et en une vie future. La morale, en revanche, était très développée. (Comp. p. 14.) ( li ) Dieu unique, maître souverain du ciel et de la terre, auteur de la nature générale et individuelle, producteur et formateur de l’univers ; puis dans la nature matérielle cinq éléments ou plutôt cinq principes de mouvements ( Hing , mouvement, acte) — à savoir : le feu, l’air, l’eau, le minéral et le bois. — Après Dieu , des esprits supérieurs dépendant de lui , mais bons et dignes d’honneur et de sacrifice ou plus ou moins méchants et capables de nuire. — Telle était à peu près toute la richesse philosophique de la Chine. La spéculation ne s’était guère étendue que sur le terrain moral. Lao-tze,le premier, rechercha les causes des existences, l'ori¬ gine des choses, leurs vicissitudes, leur fin. Il conserva la notion de Dieu telle que les Chinois l’avaient toujours com¬ prise, mais il eut la pensée d’en étudier la provenance. Il n’en parle, il est vrai, qu’une seule fois dans son livre. L’idée qu’il s’en fait nous est clairement indiquée par le mot ou plutôt par le caractère qu’il emploie pour le désigner. Comme chacun le sait, l’écriture chinoise était originairement représentative; beaucoup de symboles ont conservé toute leur signification ; ils pourraient même former une collection de traits de mœurs ou de satires. — Ainsi : deux femmes cela veut dire « que¬ relle » ; trois, c’est « l’inconduite »; une femme et une demi- porte ouverte indique « la jalousie». Un pinceau et une bouche (un pinceau parlant) c’est « livre » ou « écrire » ; un mandarin et un cœur (un cœur de mandarin) c’est « dur, méchant ». Une bouche qui parle entre deux chiens désigne «un procès»; un bâton (ou un sceptre) traversant trois lignes parallèles (marquant les trois degrés de l’humanité), c’est l’autorité souve¬ raine, c’est le monarque L Ceci nous ramène à notre sujet. Le caractère qui représente Dieu se compose de quatre traits : tout en haut est une ligne avec un point au-dessus, symbole de la supériorité; en dessous est une espèce de toit représen¬ tant le ciel ; sous ce toit est un carré manquant d’un côté et i ( 15 ) figurant la terre ; enfin un bâton-sceptre placé perpendicu¬ lairement au travers des deux derniers signes, ajoute au reste l’idée de la souveraineté. Le tout indique donc le Maître sou¬ verain du ciel et de la terre, Ti L Lao-tze en retient la notion, mais ajoute qu’il croit le pre¬ mier principe Tao antérieur à Ti. (Voy. chap. IV fin.) C’est là, du reste, tout ce qu’il en dit. L’objet de ses méditations est le Tao; c’est par lui qu’il croit pouvoir rerum cognoscere causas. Voyons donc ce qu’il nous apprend de cette dernière concep¬ tion; mais n’oublions pas, pour ne pas nous fourvoyer, que Lao-tze, ayant le génie poétique, emploie fréquemment des métaphores et de plus que la langue chinoise manquant à son époque de mots exprimant les nouvelles idées qu’il voulait présenter aux hommes de son âge, l’expression est chez lui parfois obscure. i. Ontologie de Lao-tze. — A. Le Tao. — Au commencement, à l’origine de toutes choses est le Tao. Qu’est-ce que le Tao ? C’est l’être primordial, universel, absolu, qui ne peut avoir de nom réel ni être atteint par le raisonnement. En effet, étant l’être absolu, ayant la plénitude de l’être, il n’a point de qualité distincte; il n’y a point de notion supé¬ rieure dont on puisse se servir pour l’expliquer ; l’esprit humain ne peut l’atteindre. C’est pourquoi Lao-tze commence ainsi son livre : « Le Tao qui peut être atteint par le raisonnement n’est pas le Tao éternel. Le nom qui peut être proféré n’est point le nom éternel. Sans nom (i. e. étant à l’état où il ne peut être nommé), c’est l’origine du ciel et de la terre ; nommé (susceptible d’un nom), il est la mère de toutes choses. Dans l’éternelle non- existence du désir, on voit son essence infiniment subtile, (spirituelle); dans l’éternelle existence du désir, on voit ses productions. Ces deux choses ont une origine identique et des noms différents. Cette identité est dite l’abîme (profondeur i C 16 ) obscure et incommensurable), l’abîme des abîmes. C’est la porte de toutes les choses mystérieuses et spirituelles. » ( Tao-te-King , chap. Ier.) Ainsi, d’après Lao-tze, à l’origine de toutes choses est l’être absolu, éternel , non point l’être idéal, mais l’être concret, réel, substantiel. En lui-même il est incognoscible et innommable, mais dès qu’il produit les êtres contingents , il se manifeste et montre des qualités qui fournissent matière à une appellation. En lui-même, dans son essence spirituelle, il est sans désir; produisant les êtres contingents, il est mû par le désir de les produire. Mais en tant qu’existant en lui-même et en tant que' créant les êtres, il est identique à lui-même, et dans cette unité de nature subjective et productive, il est un abîme incommen¬ surable et insondable, et tout cela au plus haut degré pos¬ sible. « Le Tao a-t-il commencé? a-t-il une origine? Non, il est éternel; il est le père originaire de tous les êtres, il subsiste éternellement; il a précédé le Dieu qu’adorent les Chinois. » ( Tao-te-King , chap. IV.) Notons que Lao-tze s’exprime ici avec réserve et dit simplement : « Il me semble ». Des qualités du Tao nous avons déjà vu une partie. Lao-tze en dit encore ceci : « En le regardant, on ne le voit pas , il est imperceptible en l’écoutant, on ne l’entend pas, il est inaccessible aux sens 2; en voulant le palper, on ne le touche point, il est infiniment subtil 3. Ces trois qualités ne peuvent se considérer séparé¬ ment. C’est pourquoi on les confond en une (chap. XIV). Le Tao est infini; au-dessus de lui il n’y a point d’éclat, au-dessous il 1 Y. 2 Hi. 5 Ce sont ces trois termes Y , hi, wei du meilleur chinois, que Ton a transformés en trois consonnes fondamentales du nom de Jéhovah. Est-il besoin de réfuter une semblable assertion? Quelle idée bizarre n’attribue-t-on pas à Lao-tze? Vraiment non erat is locns. ( 17 ) n’y a point d’obscurité; devant lui on ne peut voir sa face, derrière lui on ne peut voir son dos » (chap. XXI et XIV). Le Tao est vide, c’est-à-dire qu’il n’y a en lui aucun être particulier ; mais il peut tout contenir, il est immense ; son être et ses productions sont inépuisables (chap. IV); (littéralement: Quand on s’en sert, il est inépuisable, inusable.) Il est éternel¬ lement le même (chap. XXI). « Le Tao est esprit. » Lao-tze l’appelle l’esprit de la vallée, parce que, comme une vallée, il contient les êtres (chap. VII); ailleurs, il le compare à un vase (chap. XI). Subsistant sans interruption, innommable, il se rapporte à l’absence d’être par¬ ticulier 1 (ou il y rentre). C’est une forme sans forme, une image sans image (ici sans qualité matérielle). Il est vague et confus (c’est-à-dire sans formes particulières); mais au dedans de lui sont les formes et les êtres. En lui est une essence infi- ment subtile (spirituelle), et cette essence est vérité; il est en 1 Si l’on suivait l’interprétation de Chalmers, Lao-tze parlerait encore en deux autres endroits du non-être père de l’être et se rapprocherait alors évidemment de Schelling. Stanislas Julien traduit tout autrement. L’explication de Chalmers est évidemment fautive. Celle de Julien doitêtre modifiée. Les voici toutes deux, il s’agit du chapitre I. Chalmers. « Le non-être est appelé l’antécédent du ciel et de la terre, l’existence est appelée la mère des choses. Dans l’éternelle non-existence, on cherche à percer le mystère primordial ; dans l’éternelle existence on cherche à voir les issues de l’univers » . Stan. Julien. « L’être sans nom est l’origine du ciel et de la terre ; avec un nom il est la mère de toute chose. C’est pourquoi, lorsqu’on est constamment exempt de passion, on voit son essence spirituelle; lors¬ qu’on a constamment des passions, on le voit sous une forme bornée (on voit ses limites). » Evidemment la seconde phrase de Julien est inacceptable. Le con¬ texte ne permet pas de faire intervenir l’homme et ses passions là où il ne s’agit que du Tao; le sens d’ailleurs ne concorde pas avec le reste de la doctrine. La version de Chalmers n’est pas meilleure, au contraire. L’explication est forcée, elle ne tient pas compte de cette conception de Tome XXXVIf. 2 ( 18 ) lui la vérité; il voit sortir de lui tous les êtres (chap. XXI); et au chapitre XXV : « Il est un être indiscernable et parfait existant antérieure¬ ment au ciel et à la terre. Il est en repos et incorporel. Seul il subsiste et ne change point. Il pénètre partout et n’éprouve aucun dommage. Je ne sais pas son nom, je l’appelle Tao. Pour lui donner un nom, je l’appelle par ses qualités: «Grand» (à cause de son immensité et de sa supériorité universelle); « fugace » (parce qu’il échappe à l’esprit et aux sens) ; « éloigné » (par sa nature supérieure) ; « celui qui revient » (il a l’air de fuir celui qui le recherche et il vient à lui ; il va et revient dans les êtres). « Dans ses actes , il prend modèle sur sa propre nature (chap. XXV). Éternel et sans nom, il est petit par la simplicité de sa nature , mais le monde entier ne saurait se le soumettre » (chap. XXXII). Enfin, en un passage, Lao-tze semble qualifier le Tao de l’absence de nom du Tao considéré en lui-même, conception que l’on retrouve ailleurs. Ces termes « on cherche à percer » font boiter la phrase. Pour bien comprendre la difficulté il faut se rappeler que le chinois n’a pas de formes grammaticales et que le même mot est nom, adjectif, adverbe et verbe à tous les modes et à toutes les personnes. Voici la phrase chinoise en latin, en tenant compte de ces faits: non nomen, cœlum terra prius; est nomen omnium rerum mater; in aeterno non desiderio videre ejus spiritualitatem, in æterno desiderio videre ejus exitus. — Ce qui doit s'expliquer ainsi : cum non nomine (sine nomine) est cœlo et terrae prius. Si habeat nomen, est mater rerum. In æterna non cupidine videtur ejus essentia spiritualis, in æterna cupidine videntur ejus exitus. — Ce qui explique naturellement et grammaticalement le texte et concorde parfaitement avec tout le reste. Chalmers fait de non nomen = non ens est nominatum. Au chapitre XI Lao-tze parle de l’utilité du non-cire. Les trous d’un moyeu de roue, les fenêtres d’un mur, le creux d’un vase sont utiles, y dit-il; donc le non-être n’est pas à mépriser. Ce n’est point là, je pense, le non-être deSchelling. Lao-tze se vante d’avoir découvert cette profonde vérité. ( 19 ) « non-être » quand il dit : « Le non-être pénètre dans ce qui n’a pas d’interstice». Que ce mot ne désigne pas le « non-être » dans le sens deSchelling, c’est ce qu’il serait inutile de prouver après ce qui a été dit de la nature du Tao; mais la suite le prouvera encore mieux L B. Origine des êtres. — Suivant en cela la terminologie chi¬ noise habituelle et le mode de conception régnant en Chine depuis des siècles, Lao-tze partage tous les êtres produits en deux parties : le ciel et la terre. La terre comprend notre globe et tout ce qu’il porte, le reste appartient au ciel. L’idée exacte que les Chinois veulent exprimer par ce mot est assez difficile à déterminer. Tantôt c’est le ciel matériel, tantôt Dieu lui-même; tantôt le monde spirituel, Dieu et les esprits. Au second sens, le mot tien (ciel) est employé indifféremment pour le Ti (Dieu), les deux termes alternent dans une même phrase, et cela dans les plus anciens livres de la Chine. (Voir mon étude sur La religion primitive des Chinois.) Lao-tze prend ces notions de « ciel et terre » telles qu’elles sont, sans les définir. Pour lui, le ciel et la terre sont perpétuels; tous les autres êtres sont passagers et meurent ou se détruisent (chap. VII). Il croit aussi aux esprits, bons ou mauvais. « Lorsque l’em¬ pire est gouverné selon le Tao , les esprits mauvais ne tour¬ mentent point les hommes », dit-il au chapitre LX ; et il ajoute : « Ce n’est point qu’ils ne puissent nuire, mais c’est que les saints (les chefs) ne nuisent pas eux-mêmes, et alors les esprits n’ont aucune raison d’intervenir ». L’espace entre le ciel et la terre est vide ; Lao-tze le compare à l’intérieur d’un soufflet (chap. V). Cet ensemble d’êtres compris dans le ciel et la terre doivent leur existence au Tao. C’est le Tao qui, selon l’expression figurée de Lao-tze, est l’ancêtre originaire et la mère de tous les êtres ; il contient en lui les formes et les êtres : il les voit sortir de lui comme par une porte (chap. XXI). Il est la mère 1 Voir la note p. 17. ( 20 ) mystérieuse dont la porte est la racine du ciel et de la terre, c’est-à-dire de toutes choses (chap. II). Comment les êtres ont-ils été formés? Lao-tze répond inci¬ demment : La simplicité parfaite (l’être absolu, le Tao) s’est répandue et a formé toutes les formes des êtres (chap. XXVIII); quand le Tao s’est divisé, il a pris un nom (chap. XXII). Le Tao est le principe du monde devenu la mère du monde (chap. LII). Le philosophe ne s’explique pas plus clairement. Entend-il par là que les êtres émanent de la substance du Tao ? C’est possible, bien qu’il ne faille pas prendre à la lettre ses termes figurés. En tout cas, le panthéisme serait simple¬ ment ici l’émanatisme ; une fois produits, les êtres contingents ont une nature à eux séparée de celle du Tao. Ils lui sont entièrement extérieurs. Quant à la manière dont la production des êtres s’est opérée, Lao-tze n'est pas beaucoup plus clair. Voici ce qu’il en dit (chap. XLII) : Le Tao produisit un; un produisit deux ; deux produisit trois ; trois a produit tous les êtres. Ceci est et reste vague et ne concorde pas très bien avec ce qui précède. Lao-tze dit encore que le Tao est répandu dans tous les êtres. Cela peut se concilier si l’on admet qu’il est répandu dans les êtres pour les soutenir. Les commentateurs expliquent cet un, deux , trois de cette façon : Un est la manifestation du Tao en dehors de lui ; deux sont les deux principes de la philo¬ sophie chinoise, le principe mâle et le principe femelle qui se partagent l’univers. Trois seraient ces deux principes et le troisième indiqué plus loin : « principe d’harmonie entre les choses ». — On pourrait encore supposer que la première fois, trois veut dire troisième et la seconde : ces trois ; en outre, que ces trois ont formé les êtres par l’action supérieure du Tao. Ainsi tout se concilierait. L’un aurait produit ces deux principes; ceux-ci auraient engendré le troisième, le principe de l’harmonie, et tous trois ensemble auraient donné l’exis¬ tence à tout le reste. Enfin, et c’est par ici seulement que Lao-tze touche à Schel- ling, au chapitre XL il dit : Toutes les choses du monde sont ( 21 ) nées de l’être ; l’être est né du (ou dans le) non-être. En outre, au premier chapitre quelques commentateurs, par un change¬ ment de ponctuation, lisent : Dans l'éternel non-être on voit son essence spirituelle, dans l’éternel être on voit ses pro¬ ductions. Cette lecture n’est pas soutenable t ; mais, en l’admettant même, on doit se demander ce qu’est, en réalité, cet éternel non-être où l’on voit 'l’essence du Tao et ce non-être d’où sortent les êtres. Si nous consultons les commentateurs, la réponse nous sera facile; car, tous en général sont una¬ nimes à déclarer que par non-être Lao-tze entend la nature spirituelle et qu’il l’appelle ainsi parce qu’elle n’a aucune forme, rien qui permette à l’homme de l’appréhender et que, pour lui, elle semble ne point exister. Devons-nous admettre cette explication? L’unanimité des auteurs est déjà un gage de vérité ; mais ne nous en contentons point et tâchons de tirer une conclusion certaine des doctrines mêmes du philosophe. Cela ne nous sera pas malaisé. On a vu que Lao-tze parle toujours du Tao comme d’un être complet et parfait qui a son existence en lui-même, entièrement distincte de toute autre, qu’il existe avant toutes choses, qu’il a tout produit, que pour produire il ne s’est point développé de puissance à existence, mais qu’il est en quelque manière sorti de lui-même. Par la création et après la création des êtres, le Tao ne se développe point, ne s’augmente point, il reste le même, entier en lui- même; il est alors le conservateur, le point d’appui, le modèle de tous les êtres ; tous doivent agir par lui, au moyen de lui ; ils doivent s’en servir et il est inépuisable ; pour agir il prend modèle sur sa propre nature spirituelle, infinie, éter¬ nelle. — Tout cela est évidemment le contrepied de la simple « puissance d’être », du non-être tel que nous l’entendons. Le sens de la phrase qui nous occupe est donc que : les êtres visibles viennent de l’être spirituel, ou bien que « les êtres particuliers proviennent de l’être parfait, absolu, unique, et que celui-ci ne vient de rien, mais existe par lui-même ». Le 1 Voir la note p. 47. ( 22 ) terme de non-être a été aussi inspiré à Lao-tze par une image qui lui est familière. Le Tao contient tout comme le vide de la vallée ou d’un vase contient ce qui s’y trouve ; d’où il l’appelle vide et non-être. Telle est donc véritablement l’origine des êtres d'après Lao-tze ; leur vie est expliquée par lui de la façon suivante : L’être un, absolu, infini, innommable en raison de sa perfec¬ tion (chap. I), d’un repos incessant, immuable, a produit les êtres distincts et contingents, à savoir : le ciel, la terre et tous les êtres particuliers qui les occupent. Le ciel et la terre sont immuables et perpétuels ; tous les autres êtres périssent ; après avoir été dans un état d’activité constante et étendue, ils reviennent tous à leur origine et rentrent dans le repos (chap. XYI). La vie, l’activité des êtres particuliers dans leur durée ne dépend pas directement du Tao, mais de la terre et du ciel et de ce dernier seul immédiatement (chap. LXXIÏI). Retournés à leur origine, au repos, les êtres retombent dans le non-être et le Tao les en retire. C’est en cela que consiste son mouve¬ ment. En lui-même il est en repos constant (chap. XL). Et au chapitre XXXIII Lao-tze dit : Tous les êtres retournent au Tao comme les ruisseaux vont aux rivières et les rivières à la mer. Du reste, l’action de la terre et du ciel sur le développement et la vie des êtres n’exclut pas celle du Tao; car au chapitre LXI il est dit positivement que le Tao les fait naître, les nourrit, les fait croître, les perfectionne et les protège. On peut concilier les textes en disant que le Tao fait cela par l’intermédiaire du ciel, qu’il a produit dans ce but et qui agit sous sa main. Cependant il est dit quelques lignes plus haut (41 initio) que le Tao donne un corps et perfectionne par une impulsion intime. Ce texte est certainement de Lao-tze, c’est son genre et son style. Le texte qui concerne l’action du ciel peut avoir été ajouté par ses disciples; c’est de la philosophie chinoise toute primitive et instinctive. Cependant le dernier passage peut être traduit : les êtres prennent un corps et se perfectionnent par une activité ( 23 ) puissante, intime, et c’est le meilleur sens ; mais le contexte exige que cette impulsion vienne du Tao, car la ligne suivante porte : c’est pourquoi tous les êtres révèrent le Tao. Et le cha¬ pitre XXXIX est entièrement consacré à nous dire que le ciel, la terre, les esprits et tous les êtres subsistent par le Tao , qu’il appelle Yun. En plusieurs endroits Lao-tze parle de l’emploi du Tao par l’homme et de son inépuisabilité. D’après l’ensemble du système, ces mots obscurs veulent dire que l’être primitif et infini, pénétrant, soutenant et dirigeant tous les êtres, coopère à leur activité. Les hommes, en retournant à lui par l’imitation et la pratique des vertus, recourant à lui pour y parvenir, le forcent moralement à une coopération spéciale. Quand on s’appuie sur lui , il se fait notre soutien ; quand on a recours à lui et qu’on l’imite, il coopère à nos actes et nous aide à les accomplir. On peut recourir à lui sans crainte, on ne saurait ni le fatiguer ni l’épuiser puisqu’il est infini. 2. Morale. — La morale de Lao-tze est fondée sur les trois principes essentiels : du libre-arbitre de l’homme, de la bonté originaire de la nature humaine et de la perfection absolue du Tao , modèle de tous les êtres. a) Que l’homme dans ce système soit considéré comme doué de volonté libre, c’est attesté par tous et chacun des préceptes moraux, qui le supposent sans contredit et n’ont de raison d’être que dans cette supposition. C’est en outre affirmé expres¬ sément au chapitre XXXIV, où il est dit que le Tao est maître souverain de l’homme, mais ne le domine pas et le laisse libre. b) Le second principe conduit Lao-tze à d’assez singulières conséquences. L’homme étant naturellement bon, il a dû naître tel et l’humanité tout entière à son origine ne comptait que des hommes justes et excellents. Alors la vertu était pra¬ tiquée par tous complètement et naturellement. On ne savait encore, à ce temps, ce que c’était que la vertu en général et les vertus parce que personne ne commettant de fautes d’au- ( 24 ) cune sorte, il n’entrait dans l’esprit de personne de désigner d’un nom laudatif cette conduite universelle et naturelle ni de parler de vices inconnus. Cet état de justice et de perfection a été troublé par les passions que surexcite l’appétit des choses visibles. Les désirs ont troublé le calme absolu des âmes. Ainsi sont nés les vices et les fautes qu’ils engendrent; ainsi, par opposition, les vertus ont été connues. L’homme n’a donc qu’une tâche à remplir, au point de vue moral : apaiser, étouffer ses passions et revenir à l’état originaire. Ici intervient le troisième prin¬ cipe. c) Perfection du Tao, son imitation nécessaire à l’homme. C’est là le principe suprême et final de la morale Lao-tzienne. Le Tao est le terme dernier de l’activité de l’homme, il doit y revenir comme à son principe et à son modèle; l’imiter est le moyen d’atteindre cette fin. Quand les hommes se sont éloi¬ gnés du Tao, est née la grande vertu que l’on a connue par son opposé. Elle est fort inférieure au Tao, mais elle est le degré qui conduit au principe suprême. Celui qui fait des actes de vertu est vertueux, mais l’imitateur du Tao est seul parfait (voy. XXII à XXV, XLI, XLVI). Les principales qualités du Tao connues depuis sa manifes¬ tation aux êtres particuliers sont : à l’intérieur, le calme, le repos parfait ; à l’extérieur, la bienveillance sans particularités, sans partialité. Il faut donner à l’âme l’unité qui l’empêche de se partager entre divers objets et la quiétude qui prévient les commotions intérieures. Pour cela il faut que la force vitale soit subjuguée par l’intelligence (chap. X) ; l’homme doit être comme un nouveau -né. Il doit se délivrer des lumières spéciales de son intelligence et ne se fier qu’au Tao (X). Car celui qui tient à ses vues ne peut être éclairé (XXIII). L’homme doit cultiver son intérieur. Citons le chapitre XLVI : « Quand le Tao était en ce monde, on renvoyait les chevaux (de guerre) et l’on cultivait les champs; le Tao n’étant plus en ce monde, les chevaux de guerre sont ( 25 ) sur les frontières i 2. Il n’y a pas de crime plus grand que de suivre ses désirs, il n’y a pas de plus grand malheur que de ne pas être content (de son sort) et de désirer acquérir. Celui qui sait être content l’est toujours... » Les principales vertus prescrites par le code moral de Tao sont : la quiétude intérieure, le calme, le repos, le non- agir Il faut faire le vide en soi-même et revenir au repos qui est la vie (XVI). Celui qui est au Tao diminue chaque jour ses pas¬ sions et ses désirs, il diminue sans cesse jusqu’à ce qu’il arrive au non-agir; dès qu’il n’agit point il n’est rien qu’il ne puisse faire. On devient maître du monde par le continuel non-agir. Ce n’est point par les longs discours que l’on peut corriger les autres, mais par l’exemple du repos, du non-agir (XLYIII) ; 2° Exempt de passion, l’homme vertueux ne doit point tenir à la vie; il doit être content de son sort, mais procéder tou¬ jours avec crainte de faillir (chap. LXXII, LXXV). Il doit se contenir, dominer son corps et ses appétits, son corps doit lui peser comme une grande calamité (chap. XIII); 3° Les autres vertus particulières sont : l’humilité et la sim¬ plicité, la modération, la pureté, la justice, la bonté, la géné¬ rosité, la bienfaisance, la douceur, l’indulgence, l’absence de toute affection particulière et personnelle, l’économie. L’en¬ seignement des autres, les efforts faits pour les rendre meil¬ leurs sont également prescrits. Mais cela doit se faire par l’exemple et non par le raisonnement. Tous les efforts de l’homme doivent être dirigés vers son intérieur, ce qu’il doit étudier c’est la nature intime ; du monde 1 L’état de guerre est continuel; chaque État est dans la nécessité perpétuelle de se défendre contre ses voisins. 2 Le non-agir (Woû wêï) n’est point pour Lao-tze l’inactivité com¬ plète et l’oisiveté absolue, mais c’est la répression de l’activité exces¬ sive, la tendance à l’inactivité extérieure quand l’action n’est pas utile. Ily a plutôt là une pensée de réaction contre les vices du temps qu’une expression exacte d’un principe. extérieur il doit savoir aussi peu que possible. Il doit être comme le nouveau-né qui n’a pas encore souri à sa mère, exempt, par conséquent, de toute passion, de tout désir (chap. XXVIII). Le sage doit renoncer à la gloire, aux honneurs, renoncer à toute ambition, vivre simple et inconnu. Bien qu’il se sache fort, éclairé, célèbre, il doit agir comme s’il était faible, ignorant, obscur et ne point chercher à dominer les autres (chap. XXVIII). Il rejette le luxe et la magnificence (chap. XXIX), il ne s’attribue point ses mérites (chap. XXXIV). Il est parfait, droit, ingénieux, éloquent, etc., et ne le paraît point. Pur et tranquille, il est le modèle du monde terrestre (XLV). Il fait de grandes choses et ne s’en prévaut point ; il ne laisse pas voir sa sagesse. La modération est le premier besoin de l’homme. Il doit être bienfaisant sans chercher son intérêt, faire du bien sans compter sur ceux auxquels il prodigue ses bienfaits (chap. X). En faisant le bien il ne doit point faire acception de personnes, mais faire le bien pour le bien à tous indifférem¬ ment (chap. LXXIX) et aimer à donner (ibid.). Rien n’est plus mou et plus faible et cependant plus irré¬ sistible que l’eau ; telle doit être la douceur de l’homme (chap. LXXVIII). Nous ne nous arrêterons pas aux particularités de ces diffé¬ rentes vertus ; nous donnerons seulement quelques exemples de la méthode suivie par Lao-tze pour développer sa matière. « Pratiquez le non-agir; que votre occupation soit le non- faire; savourez ce qui est sans saveur, les choses grandes et les petites, les choses abondantes et rares. Rétribuez les injures par des bienfaits. Commencez les choses difficiles par ce qui en est facile, les choses les plus difficiles ont commencé par ce qui en est facile. Le saint ne cherche point les choses dif¬ ficiles, c’est pourquoi il sait les accomplir (chap. LXIII). Les paroles vraies ne sont pas ornées, les paroles ornées ne sont pas vraies. Le saint n’accumule pas, plus il emploie ses biens dans l’intérêt des autres, plus ils augmentent; plus il donne et plus il s’enrichit (chap. LXXX1). ( 27 ) » La raison dernière de toutes ces vertus est l’imitation du Tao. Le Tao infini est bon et miséricordieux, il aime tous les êtres indistinctement, les soutient, les nourrit, les fait grandir et prospérer; il protège les hommes et même soutient les pécheurs et les aide à revenir ; il est l’asile de tous (chap. LXII). En même temps il est toujours en repos et agit toujours avec désintéressement. Il ne cherche ni la gloire, ni aucun intérêt propre. Infiniment grand, il se met au service du plus petit. Après les actes de la plus grande puissance il ne recherche ni gloire, ni avantage, » etc., etc. La sanction de cette morale est le retour au Tao et le bon¬ heur qu’il procure. Mais Lao-tze ne paraît pas s’être préoccupé du sort de l’âme après la mort. Tout en distinguant dans l’homme l’esprit et le corps et en prêchant la lutte du premier contre le second, il ne dit rien de ce qui leur arrive après la séparation. Rien ne nous indique sa pensée à cet égard, si tant est qu’il y a pensé. A-t-il cru à l’absorption dans le Tao ou à une vie en lui, bien que l’âme reste distincte de lui? On peut le croire sans oser l’affirmer. 3. Politique . — L’œuvre de Lao-tze n’eût point été complète s’il n’y eût traité directement de la politique, du gouvernement de la nation. Il voulait, en effet, flétrir la tyrannie et la corrup¬ tion qui régnaient en maîtresses aux cours et dans les admi¬ nistrations de tout ordre et guérir les maux invétérés dont la nation souffrait et se mourait. Les règles qu’il avait à poser n’étaient pas seulement politiques, les principes moraux devaient y entrer. C’est aussi ce que l’on trouve dans le Tao- te-King, mais répandu çà et là sans règle ni méthode. La loi fondamentale est celle de la morale même. Les princes et les grands doivent imiter le Tao, recourir à lui, s’en servir, selon l’expression du philosophe. Ils doivent régner sans orgueil, ni faste, ni ambition et gouverner comme s’ils ne le faisaient point. Si les princes et les rois possédaient et conservaient le Tao, tous les êtres viendraient se soumettre à leur pouvoir. Le ciel ( 28 ) et la terre leur enverraient une rosée fertilisante et les peuples vivraient en harmonie (chap. XXXII). Le roi doit aimer le peuple et gouverner la nation tout en restant comme inconnu (chap. X). S’il sait employer les autres, il sera comme au-des¬ sous d’eux (chap. LXVIII). Les chefs doivent avant tout travailler à calmer les passions du peuple et à remettre la nature humaine en son état primitif. Alors le peuple ne savait de ses rois que leur existence, tant ils rendaient leur administration insen¬ sible, mais aussi ils ne cherchaient pas les applaudissements du peuple. Bien rarement ils lui faisaient entendre leur voix et lorsque l’État était prospère et le peuple vertueux, on se disait : « nous sommes ainsi naturellement », tellement peu la main de l’ad¬ ministration se faisait sentir. Depuis que les princes ont cher¬ ché les louanges et la gloire ils ont d’abord été flattés, puis craints, puis méprisés (chap. XVII). Pour calmer les passions du peuple et rétablir le règne de la nature ou de la justice il faut s’abstenir d’exalter les digni¬ tés, de vanter les richesses, de montrer les objets qui excitent la cupidité. Ainsi on empêchera les compétitions, les vols et les troubles. Le bon roi vide les cœurs et remplit les estomacs, il amortit les désirs et fortifie les os, il écarte de la connais¬ sance des objets qui excitent les passions et pratique le non- agir (chap. III) et alors tout est bien gouverné. Car quand les mauvais désirs sont éteints et que faction désordonnée est empêchée, l’empire se rectifie de lui-même. Les chapitres LYII et suivants nous donnent les préceptes gouvernementaux que voici : « Par la droiture on gouverne » l'empire; par la ruse on fait la guerre; par le non-agir on est » maître. Quand le gouvernement multiplie les prohibitions » et les dépenses, le peuple devient pauvre de plus en plus. » Quand le peuple a beaucoup de moyens de lucre, l’empire » tombe de plus en plus dans les troubles... plus les lois se » multiplient et plus il y a de voleurs. Mais si le roi pratique » le non-agir, aime la quiétude et se dégage de ses désirs, le » peuple se convertit de lui-même, s’enrichit de lui-même et ( 29 ) » revient à la simplicité. Quand l’administration est indul- » gente et ferme les yeux sur les petites choses, le peuple est » riche. Lorsque l’administration voit trop bien, le peuple en » vient à manquer de tout. C’est par l’exemple des gouver- » nants que le peuple doit être gouverné. Le bon roi est » juste, désintéressé, droit, éclairé; il ne blesse, ne reprend » et n’éblouit personne. » Le chapitre LXV blâme la prudence excessive qui rend le peuple difficile à gouverner et fourvoie le prince. Aux chapitres LXXIV et LXXV il s’élève contre la tyrannie qui dispose arbitrairement de la vie des hommes, contre les impôts excessifs , l’action continuelle du gouvernement et la trop grande ardeur au lucre. Enfin ce qu’il flétrit le plus éner¬ giquement, ce sont les passions belliqueuses et la guerre qui n’est point nécessitée. 11 a, sous ce rapport, ses maximes à lui, par exemple, celle du chapitre LXIX. Quand deux armées combattent à armes égales, c’est le guerrier compatissant qui remporte la victoire. Le sage, quand il doit faire la guerre, déplore cette nécessité; il frappe un coup décisif et s’arrête, il n’abuse point de sa victoire et ne fait que ce qui est nécessaire. Il frappe un coup décisif et ne se vante point, ne tient pas à paraître fort. Le triomphe acquis au prix du sang ne le réjouit point. A celui qui, sans tristesse, détruit des vies humaines on ne peut confier le pouvoir. Enfin voici le tableau qu’il fait du gouvernement de ses vœux : « Un petit royaume et un peuple peu nombreux, s’il n’a des armes que pour dix ou cent hommes, ne doit point même s’en servir. J’inspirerais au peuple la crainte de la mort, le dégoût des longs voyages (afin qu'il vive en repos et pratique la jus¬ tice). Quand même il aurait des bateaux et des chars, il ne s’en servirait pas, quand même il aurait des cuirasses et des lances, il ne les mettrait pas en rang. Je ramènerais le peuple à l’usage des cordes nouées; il goûterait sa nourriture et se plairait à ses vêtements, il serait heureux en sa demeure et aimerait des mœurs simples et sans faste. Si un autre royaume se trouvait ( 30 ) en vue et que le chant du coq ou l’aboiement des chiens pou¬ vait être entendu de l’un à l’autre, les peuples parviendraient à la vieillesse et à la mort sans être allés et venus l’un vers l’autre » (chap. LXXX). Arrêtons-nous ici; de plus longs détails n’intéresseraient que les spécialistes. Ajoutons toutefois une réflexion relative¬ ment au non-agir cher à Lao-tze. Il ne s’agit pas évidemment d’une inactivité complète. Lao-tze ne condamne que l’abus d’action ; mais, il faut bien l’avouer, pour lui cet abus se ren¬ contre assez facilement. Ce qui explique cette tendance chez notre auteur, ce sont les excès qui se commettaient de son temps, où vingt petits princes, chacun avec une armée de fonctionnaires, témoignaient sans cesse d’une activité fiévreuse tandis que partout régnaient le trouble, les passions les plus violentes et la tyrannie. Lao-tze, appartenant aux petits et aux opprimés, voulut opposer à ces maux uri remède radical en en coupant la racine. Mais c’en est assez. Je crois avoir, dès maintenant, le droit de conclure que le système de Lao-tze a été généralement mal apprécié. S’il a des points de contact avec celui de Schelling, c’est en matière accessoire et plus souvent dans les termes que dans les idées. En outre, Lao-tze n’a connu ni le dogme de la Trinité divine, ni celui du Verbe divin, ni le nom de Jéhovah. Enfin, entre ses doctrines et celles d’Epicure il n’y a de com¬ mun que certaines apparences. Le philosophe qui prêchait l’humilité, l’abnégation, l’abstinence, la lutte contre les pas¬ sions, le désintéressement et l’amour, comme l’imitation d’un premier principe personnel et spirituel, n’était certes pas un épicurien. Devons-nous déduire de ceci que le système de Lao-tze est entièrement autogène et qu’il n’a rien dû à personne de ses t héories si nouvelles pour la Chine? Il serait très hardi de r épondre à cette question dans un sens ou dans l’autre. Ce qui est certain et ce qui n’a pas encore été remarqué, c’est que la philosophie brahmanique a des traits qui rappellent fréquem¬ ment les enseignements de Lao-tze. C’est dans l’Inde que l’on ( 31 ) trouvera l’être sorti du néant, l’action flétrie et l’inactivité pré¬ sentée comme la perfection. C’est là aussi que l’on rencontrera l’être absolu primitif sans forme, inaccessible aux sens, sans mouvement comme sans nom ni qualité d’aucune sorte. Le Tao comme le Tact des Brahmanes ne devient cognoscible et n’acquiert un nom et des qualités qu’en sortant de lui-même pour produire les êtres contingents. Il y a certainement des différences entre les conceptions fondamentales des deux ordres de système, mais les similitudes sont parfois si grandes qu’en parcourant le Tao-te-King on oublie en maints passages ' qu’on n’a pas en main les lois de Manou , la Bhagavadgîtâ ou quelque autre livre de l’Inde Brahmanique. Lao-tze a-t-il connu ces derniers et leur a-t-il fait quelque emprunt? Il serait téméraire de l’affirmer. Bappelons toutefois que la tradition ou la légende attribue à Lao-tze un voyage dans les lointaines régions de l’Occident. Tel est donc dans son ensemble et ses principaux détails le système du premier philosophe chinois qui enseignait au temps où la philosophie grecque était encore à son aurore. Si le sys¬ tème dont il dota sa patrie n'est point parfait de tous points, on ne peut disconvenir qu’il n’eût point fait déshonneur aux / sages de la Grèce. S'il donne souvent plus de part à l’imagina¬ tion qu’au raisonnement, on ne peut oublier que la plupart du temps ses expressions sont figurées et voilent « sous les images » des pensées qui ne manquent pas de profondeur. C’était la mode alors en Chine, on parlait par image et Kongtze, après avoir vu son rival, disait lui-même à ses dis¬ ciples : « Je sais que l’on peut saisir avec des filets les oiseaux qui volent dans l’air, qu’on peut prendre avec une ligne le poisson qui s’enfonce dans l’eau, qu’on peut atteindre de la flèche l’animal le plus rapide. Quant au dragon qui s’élève au ciel, je ne sais comment on peut le saisir, et j’ai vu aujourd’hui le dragon. » (S se matsien, Sse U.) Certes, pour les penseurs de nos jours Lao-tze n'est pas un dragon, mais plus d’un système dont on parle n’est pas meilleur que le sien et je ne pense pas m’être préoccupé de ( 32 ) soucis inutiles en cherchant à le faire mieux connaître. Il est peu de tentatives de l’esprit humain qui eurent des résultats plus grands et plus durables. Les enseignements de Lao-tze n’ouvrirent pas seulement les voies à la philosophie, ils pré¬ parèrent le triomphe du bouddhisme et enfantèrent à côté de philosophies analogues cette secte de charlatans et d’astrolo¬ gues qui s’est répandue par toute la Chine et qui a souvent tenu en mains les destinées de l’Empire. Le retour au Tao qu’en¬ seignait le maître devint, pour les gens grossiers de l’école et pour leurs exploiteurs, une immortalité que l’on cherchait à se procurer par l’alchimie, la consultation des sorts et d’autres moyens tout aussi scientifiques et légitimes. Car pour employer le langage de Lao-tze, l’insecte hideux naît du rayon du soleil et le ver immonde, du gracieux papillon. LE CATHOLICON DE LILLE GLOSSAIRE LATIN-FRANCAIS U PUBLIÉ EN EXTRAIT ET ANNOTÉ PAR Aug. SGHELER. MEMBRE DE L’ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE. (Présenté à la Classe des lettres dans la séance du 1er juin i88o.) Tome XXXVII. 1 ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. CLASSE DES LETTRES. Rapport de ft . Stecher, premier commissaire. Dans la séance du 1er juin, M. Scheler a présenté un manu¬ scrit intitulé : «Le Catholicon de Lille, glossaire latin-français, publié en extrait et annoté ». Nous croyons que ce mémoire figurera avec honneur parmi les publications de l’Académie. Il intéressera surtout ceux qui s’occupent de philologie romane. Dès 1850, Émile Cachet avait proposé cette publication à la Commission royale d’histoire. La Classe des lettres sera heu¬ reuse de réaliser ce vœu, en remerciant notre savant confrère des soins qu’il a donnés à son utile contribution. On peut * répéter avec Littré ( Études et Glanares, p. 40) que M. Scheler est un éditeur qui commente véritablement son texte et aime à lutter contre les difficultés. Sachons lui gré d’avoir supprimé tout ce qui était inutile et d’avoir scrupuleusement corrigé toutes les erreurs de transcription. Le Catholicon paraît avoir été compilé, d’après les plus vieux manuels scolaires du moyen âge, par quelque écolâtre de Picardie ou de la Flandre wallone, au XVe siècle. C’est donc un document de l’époque de transition entre les formes populaires et les travestissements plus ou moins érudits de la Renaissance. On y voit poindre l’orthographe pédantesque et surabondante / qui a surtout sévi au XVIe siècle. N’a-t-on même pas dit que c’était lui qui l’avait inventée ! Les lettres s’accumulent sans aucune nécessité phonétique ni étymologique, par exemple : nepveu, double, aultruy. La graphie ne répond ni à la tradition ni à l’usage nouveau ; elle ne dérive que de la préoccupation de latiniser le français, coûte que coûte, sans se préoccuper d’un passé lexical qu’on ignore. S parasite dans preschier ( praedicare ) n’a pas même la légitimité qu’on pourrait invoquer pour une prononciation qui serait encore flottante, comme Thurot(/Je la prononciation française dès le commencement du XVIe siècle, II, 317-331) le constate pour tant de vocables. Erasme disait déjà : « Galli soient vel elidere vel obscurare literam hanc lingua vulgari scribentes est et sonantes et producta vocali ». Outre l’opposition de mots picards et de doublets savants, le Catholicon offre beaucoup d’exemples intéressants de syno¬ nymie franco-latine. D* Heimbert Lehmann (Der Bedeutungs- wandel im Franzôsischen, Erlangen, 1884) pourrait encore y puiser quelques rapprochements instructifs. Ardelio n’est plus le tatillon de Phèdre, mais un coquin qui mérite la hart = hardel, garchon. Actor correspond à facteur et à poète. Architector est un couvreur, un Carpentier. - Arare, c’est ahaner, le labeur par excellence. Civilitas, mansio civium, rappelle le Ratkhaus des Allemands et la liagione des Italiens. Fescenia « canchon qu’on dit à l’enfant pour l’endormir » a pris la place de nenia , d’abord chant funèbre et magique, puis berceuse ou chanson de nourrice. Dragrna pour drama signifie interrogation. ( III ) Integritas se traduit encore par le wallonisme entièreté. Pluito se traduit par le verbe fréquentatif plouviner, qui per¬ siste encore dans nos provinces sous la jolie forme de pleuviner. On voudrait bien formuler ici un regret à la façon de Fénelon et de La Bruyère. Obero, loer par prix, rappelle les clientes oboeratosque de César. Le Catholicon montre bien comment le débiteur devient servi¬ teur et mercenaire. Podium n’est plus un balcon, mais une potence. Superabilis peut encore se rendre par vainchable . Suspicare , c’est glaner, spicare en sous-œuvre. Cf. na-oogsten et spijker du néerlandais. Teutonicus, tiens , thiois, rappelle Heure-le-Tiexhe et Audun- le-Tige. Cf. dietsch. Citons enfin cette bizarrerie de valere = pooir ou périr. M. Scheler la montre déjà dans la Summa de Jean de Gênes au XIIIe sièle. Il conjecture que c’est par l’influence du mot équivoque : valetudo, que valere aura signifié successivement être valétudinaire, malade, mourant, etc. Conformément aux conclusions de ce rapport auquel ont adhéré MM. Bormans et Gantrelle, la Classe vote des remercî- ments à M. Scheler et décide l’impression de son travail dans le recueil in-octavo des Mémoires. Le manuscrit n° 369 de la bibliothèque de la ville de Lille d’où est extrait le glossaire latin-français qui fait l’objet de ces pages, a, depuis vingt ans, déjà fourni matière à plusieurs de mes publications lexicographiques; en dernier lieu, au petit vocabulaire latin versifié, qui a paru sous le titre Olla Patella , accompagné de ses gloses et de nombreuses notes de ma com¬ position, dans les tomes XXI et XXII de la Revue de V instruction publique en Belgique L Dans le préambule de ce travail, en faisant le dépouillement du manuscrit en question, je fixai l’attention, sous le n° 9, sur la pièce capitale du volume et qui en occupe les fol. 125 à 310 sous l’intitulé suivant : Sequitur liber valde proficiscens ad vocabula qui vocatur Catholicon, et j’en fis ressortir l’utilité qu’il présente pour l’étude historique aussi bien de la dégénéres¬ cence du latin que de la formation du français. De puis vingt ans une copie, prise par moi-même, des éléments les plus intéres¬ sants du Catholicon de Lille reposait dans mes cartons, réser¬ vée toujours pour un travail étymologique de longue haleine dont j’avais caressé le projet pendant une série d’années, mais dont l’exécution fut finalement abandonnée. La haute 1 Tire à part et mis en vente, Gand, 1879. appréciation accordée aujourd’hui à l’exploration scientifique des documents de cette nature dans tous les coins où la philo¬ logie romane est en culture, m’engage à ne pas tenir plus long¬ temps sous le boisseau le lexique latin-français, que quelque écolâtre du nord de la France, au XVe siècle, s’était dressé, sur la trace des autres compositions semblables en circu¬ lation de son temps, au profit de l’enseignement qui lui était confié. Et voici pour le travail que j’ai l’honneur de présenter à l’Académie le programme que je me suis tracé. Éliminant de ma transcription les articles absolument dépourvus d’intérêt, je n’y donne accueil qu’à ceux qui, pour le latin ou le français, à un titre quelconque, m’ont semblé mériter l’insertion ; c’est ainsi que le nombre d’environ 6,100 têtes d’article du manuscrit s’est réduit à un peu plus de la moitié. Dans la rédaction de ses gloses l’auteur, en règle générale, fait suivre chaque tête d’article latin d’indications grammaticales sommaires relatives soit à la conjugaison des verbes, ou à la déclinaison des substantifs et adjectifs; il ren¬ voie en outre à la marge des lettres initiales caractérisant les substantifs au point de vue du genre, les verbes quant à leur emploi comme actifs, déponents ou neutres. Je n’ai naturelle¬ ment admis que celles de ces indications que je jugeais pouvoir être utiles. En établissant ma copie, ma principale préoccupation se por¬ tait sur le redressement des nombreuses erreurs commises par l’étourderie ou l’inexpérience des scribes, soit de celui à qui est dû notre texte, soit d’un confrère plus ancien qu’il imite ser¬ vilement. Cette tâche de restituer les mots altérés ou omis, conformément à l’intention présumable du premier rédacteur, était, en ce qui concerne les têtes d’article, la plupart du temps facilitée par les indications de l’ordre alphabétique, qui est généralement observé. Ces corrections ont été signalées par moi, tantôt en mettant entre parenthèses la leçon repoussée, tantôt, quand il ne s’agit que de lettres ou syllabes, par l’emploi de crochets pour les éléments omis et de parenthèses pour les éléments à biffer L Les notes placées au bas de la page ont pour objet, du côté latin comme du côté français, à la fois la discussion des cor¬ rections introduites ou proposées et de courtes remarques sur des faits ou traits divers capables d’intéresser. Puissé-je en ce point ne pas avoir franchi la limite entre la prolixité et la par¬ cimonie et, par ce nouveau travail, ne point déchoir du rang qu’une critique bienveillante a cru pouvoir accorder à mes efforts antérieurs en matière lexicographique. La langue dans laquelle est exprimée la partie française de ce glossaire appartient, on ne peut en douter, au picard, tous les traits caractéristiques de ce dialecte s’y retrouvent ; si par¬ fois le même mot se produit sous des formes diverses, c’est que l’une est du domaine normal et populaire, l’autre empreinte d’un cachet savant; ainsi pour lat. textus (tissu) : tieust et texte ; pour régula : réglé et riule ou rieule. Quant à P orthographe de notre manuscrit, elle est fortement entachée de ces nombreux abus graphiques qui marquent la période de transition dans laquelle il a été écrit. On y voit pulluler les formes hybrides flottant entre le type latin et le cachet français, ces lettres parasites que le souvenir ou un 1 De succinctes observations ou explications, interjetées par moi- même dans le corps du texte, sont également placées entre parenthèses. faux respect du latin a fait introduire aux lettrés dans ces affreux mots tels que nepveus, recepvement, doubte, soiibz, aultruy , haulte, etc. On notera encore le désordre qui règne dans le traitement de Ys suivi de consonne. A une époque plus éloignée qu’on ne pense, cette lettre s’était effacée dans la prononciation et s’effaça successivement aussi dans l’écriture, mais pendant longtemps l’arbitraire régna dans son emploi ; d’une part, par exemple, on écrivait à volonté épaulé et espaule , laquier et lasquier, utensile et ustensile, d’autre part on l’intro¬ duisait sans raison (si ce n’est, peut-être, pour marquer la longueur de la syllabe) dans des vocables où l’étymologie la condamne : ainsi dans preschier (praedicare) , queustes (cubitus), ausnes (alnus), briesve, etc. En fait de formes grammaticales, nous rencontrons la même indécision, la règle ancienne en concurrence avec l’usage nou¬ veau. Une multitude de termes interprétatifs français répon¬ dant à des vocables latins placés en tête de la glose et par con¬ séquent au nom. sing., sont encore munis de leur s flexionnel caractéristique, mais on ne peut voir dans ce fait que la repro¬ duction machinale de ce qui se trouvait dans les anciens modèles que l’on copiait. A l’article salve = Dieus te sault, l’écrivain a jugé utile de faire mieux comprendre cette excel¬ lente forme ancienne de subjonctif saut, tombée en désuétude, par l'addition de la forme secondaire saulve. Je l’ai déjà fait entendre, notre glossaire ne doit point être considéré comme l’œuvre originale et spontanée d’un gram¬ mairien contemporain de l’âge où il a été écrit (XVe siècle); le scribe qui nous l’a transmis — dans une écriture apparem¬ ment nette, mais bien souvent peu aisée — s’est mis à la remorque des autres recueils similaires qui, dans le cours du moyen âge, circulaient dans les écoles. Je ne suis pas en situation de faire les rapprochements voulus pour établir quel est le con¬ tingent revenant à notre manuscrit en fait d’articles originaux; un traité méthodique sur l’histoire de la lexicographie fran¬ çaise, élargissant le cadre que s’est tracé Littré dans son travail sur les glossaires en tête du tome XXII de Y Histoire littéraire de France, reste encore une tâche à accomplir où pourra être compris cet examen. Pour autant qu’il s’agit de la matière latine dont traite le Catholicon de Lille, mon impression per¬ sonnelle est que la principale source de son premier rédacteur a été la Summa ou Catholicon de Jean de Gênes ; non seule¬ ment les chefs d’article de notre recueil se retrouvent, en grande majorité, dans cette vaste compilation du XIIIe siècle, mais encore les gloses françaises, pour la formule comme pour l’ordonnance, répondent le plus souvent aux interpréta¬ tions présentées en latin par l’auteur de la Summa. J’aurais bien voulu confronter le texte de Lille avec le Catholicon abbreviatum imprimé à Paris vers la fin du XVe siècle et reproduit en 1506, ainsi que le Catholicum parvum qui a paru à Lyon en 1499 (voy. Hain et Brunet), mais je n’ai pas eu l’heur de jamais ren¬ contrer une de ces éditions, dont plusieurs citations faites par Du Cange permettent cependant d’admettre d’étroits rapports de rédaction avec mon manuscrit. Quel que soit le lien qui rattache ce dernier à d’autres com¬ positions de même nature, imprimées ou non, il offre pour l’étude approfondie des deux langues des enseignements suffi¬ samment nombreux pour qu’il méritât, du moins en extrait, les honneurs d’une édition spéciale. En 1850 déjà, dans un rapport adressé à la Commission royale d’histoire ( Bulletins , 2e série, t. I, pp. 180-213), feu mon ami Émile Cachet, dont les hommes d’étude ont su apprécier à leur juste valeur les services rendus aussi bien à la philologie qu’à l’histoire nationale, avait porté l’attention de ladite Commission sur l’intérêt que présenterait la publication du Catholicon de Lille; j’ose espérer que je ne serai pas mal venu en accomplissant, au sein de l’Académie, une tâche recommandée, il y a trente-quatre ans, par une autorité aussi compétente. Je termine cette notice par l’indication des abréviations dont je me suis servi dans la citation d’ouvrages et qui méri¬ tent une explication : JG. = Jean de Gênes; DC. = Du Cange; Gl. — mon Glos¬ saire roman-latin tiré de la Bibliothèque de Lille (Anvers, 1865); Lex. — ma Lexicographie latine du XIIe et du XIIIe siècle (Leipzig, 1867); OP. — mon OUa Patella avec gloses françaises (Gand, 1877). Bruxelles, mai 1885. GLOSSAIRE LATIN-FRANCAIS. A Abdico, refuser. Abdo, muchier (cacher). Abienus [abiegnus], sapin (adjectif). Abies, ung sapin. Abigo, cachier (= chasser) ou en sus jeter Abicio [abjicio], loins jetter. Abla[cta]tio, sevrement de lait. Ablacto, sevrer de lait, espanir^. Abnego, denoier. Abuepos, ariere nepveus 3. Aboleo, etfacier, deffacier, planer (= raturer). Aboniiuor (ms. abhom .), avoir en desdaing. Aborio, naistre en avortation, avant le temps. Abortio (ms. abh .), avorter 4. 1 En sus = loins (forme adverbiale) dans l’art, suiv. * Je me suis occupé de l’origine du verbe cspanir (wallon spam, rouchi èpenir, flam. spenen , ail. spanen ) dans mes notes de Jean de Condé Oh p. 559) et mon Gloss, des Chron. de Froissart. 3 Gl. de Douai : cousins en tiers. 4 Abortirc se disait en basse latinité concurremment avec abortare (d’où fr. avorter) ; il traduisait, dans la Vulgate le gr. top.oxoxs'iv. ( 10 ) Abortivus, nés non en temps. Abrado, rere fors ou rongnier. Abrevio, abréger. Abseedo, dis, «li, sum, decoper. Abscoudo, di vel didi, swiii vel ditum, muchier , reponre. Al)sco§, deffalans. Absono, discorder en son. Abstrndo, esclore (ms. enclore) ou hors clore ou fors bouter. Absmu, defalir. Abusîo. mal usage. Ab ai vivais, non propre, hors d’usaige. Acaris, mal gracieulx 3. Accepté». prinse (= prise). Aecepto, prendre souvent, accepter. Aceersi®, appeler 5 6 7. Acçingo, chaindre ou soy apprester pour aler en bataille. Accipiter, tris, .i. oisel, gallice ostoir (= autour) 7. Ac[c]ola, habiteur. Accommofto, emprunter 8. Acco, enaigrir. Acer, acerls, un arbre, eraules (ms. ereules). 5 Ce mot acaris , par lequel les traducteurs de la Bible rendaient le gr. à/ a piç, a, grâce à quelque savant du XVIe siècle, laissé des traces dans la langue moderne; Tobler (Zeitschr. für rom. Philologie, VI, 57h) lui revendique à juste titre l’origine de l’adjectif acariâtre, mal compris jusqu’ici. 6 Acccrsire se voit souvent dans la Vulg. 7 Le même mot fr. traduira plus loin lat. vultur. 8 On sait que le premier sens du fr. emprunter est prêter. ( 11 ) Aeerbus, aigre, et comparatur. Acervœsj un monchel. Acetalmlum, vaissel à vin aigre. AeefariuBiB, idem est. Acetossss, plain d’aigreur. Acheron, palut d’infer. Aeeiflia (du gr. axrjoia), presche (= pereche, paresse). Accltli©r, estre preceulx. Aeies, prenelle d’oel ou taillant de coutel. Aciiiariiim. march de vendange. Aeimss, pépin de roisin. Actemis [hact.], jusques chi. A et o a*, actrix, faiseur ou faiseresse 9. Aessmeai. taillant ou aguisemens to. Aeus, aeefls (ms. acervus ), paille, hoton ti. 9 Aclor et fr. faiseur = gr. Tiovr^r^, poète. 10 Pour aguiscment, cp. Grandes Chron. de France, VI, 2 : « O très beneureuse espée en trenchant et en aguisement très isnelle ! » 11 A propos de hoton, mot paraissant particulier au nord de la France, je reproduis ici ma note insérée dans mon Olla Patcllci sous le mot acus : y Serait-ce un dérivé de liostre (espèce de tamis, p’acé sous les meules, qui par son mouvement continuel sépare le grain de la balle), mot mentionné par Grandgagnage (Dict. étym. de la langue wallonne, v° hosin) , et qui me paraît tenir, par transposition, du flamand hutsen, secouer? Si hoton était du wallon de Liège, on serait aussi autorisé à poser Fétymologie schole, mot ail. signifiant cosse (cp. pour h = sc , hoûter = escouter). » Le même mot traduira plus loin encore lat. cantabrum et siliqua. La définition du mot d’après un des exemples cités par God. (v.haulon), est « criblure de froument, che qu’on ha jecté hors du froument après l’avoir vanné ou criblé ». ( 12 ) Adamas. pierre, ayemant. Ad«lo. adjouster. Adeo. adverbium, en tant. Adeps. eraisse. Adliilieo. adjouster. -Adicio [adjicio], assembler 12. Admiror. esmerveiller (sens neutre). Admiuîciiluiii. petite aide. Adoleo. croistre, ardoir 13. Adoloseeiis. home de .xv. ans jusques à .xxv. ou .xxvi. Adoptio. recepvemens d’enfans en lieu ou corne propre fils. Ador, indecl., flour de fourment H. Atlqiiiesco. acoisier 13. Advena. estrange 16. Adversor, contrarier. Adverto, entendre i~. Adiilter. ribaut qui va à femme d’aultrui. Edus [haedus], bichet ou chevriet. Aer. aerls. un air, un des .iiij. éléments. AflaMlis. arraisonable 18. Cp. pour la forme, abicio. 13 Les deux mots français se rapportent aux deux homonymes latins. 14 Indeclinabile équivaut ici à neutre. 15 Fr. acoisier (type lat. ac-quietiare ) est le plus souvent actif et signifie tranquilliser. 1GrAdvena est le décalque latin du gr. -po^Xo-o;; aussi proseîitus, plus loin, sera-t-il traduit de même par estrange (= hôte). 17 Entendre = intendere animum. ,s De arraisonner ou araisner, arainner = adresser la parole = raison; cp. affor , alloquor. — D’autres gloss, disent « bien emparlés ». ( 13 ) Affectio, talens, désirs; affëctus, idem est. Affectuosns, volentrieux. Afficio, tourmenter. Affînis, prochain. Affinitas, prochaineté. iffligo. tourmenter. Afforis, adverb., dehors. Affor. aparler, arainner. Afîorisimss [aphorismus], briefve parolle t9. Agaso, gardien d'asnes. Agger, tertre, monchel de terre, id. creste. Aggero, as, amoncheler. Agger© , is, aporter. Aggrava, grever ou agrever. Aggredior, envaïr. Avilis, legier. Agit o, demener, cachier (= chasser). Agmeii, compaignie. Aguomen, sournon. Agon, luite, tenchon (ms. tonchon ), bataille. Agonia, estrif. Agouista, luiteur ou estriveur. Agonlzo (ms. - iso ), luitier, estriver, batillier, traveillier. Agrestis (ms. agestris), campestres. Agricola, laboureur de terre. Ala, ele. Alabastrum (ms. alabaustrum ), albastre. Alabrnm (ms. alabastrum), hasple à widier fusées 20 . 19 JG. « sermo brevis integrum sensum rei proposite scribens » 20 Hasple } néerl. haspel, ail. id., it. aspo. Alacer, vigoreux. Alacrimonia, vigoreuseté, legiereté. Alliugo, albuns d’œuf. Algor, froideur. Alienigena, estrange. Aliéna, estrangier 21. Alietus [à)j.aL8Toç], un oisel, esmerullon \ sic ) 22 . A lime ii. nourissemens. Aiinionia. noureture. Aliquamdiu, aucques 23. Al[l]ec, ecis, herenc. Allego, affremer, allegier (alléguer). Allevio, alegier. Allicio, alechier. Allido. hurter, coitir 24. * 21 Pourquoi la langue a-t-elle renoncé à cet excellent verbe étranger? Cp. ail. entfremden. 22 JG. glose le mot par merillus. 23 Au(c)ques = lat. aliquid (quelque peu), ne suffît pas; il faut y ajouter longemcnt. - 2 4 Coitir } heurter, que Godefroy ne connaît que d’après notre Catho- licon, n’est qu’une forme variée de coitier, presser, surtout presser de l’éperon, piquer. Nous lui voyons plus loin traduire stridere au sens de serrer les dents. Pour l’étymologie, Diez part du type coctare, fréqu. de coquere au sens métaphorique d’angoisser. Cela peut satisfaire et au sens et à la lettre; cependant je ne renonce pas absolument à mon étymon coctus = coactus (serré, pressé), que j’ai exprimé dans mon Dict. (sous cotir)] j’ai rencontré depuis dans Papias coactor (= agitator) aselli et dans les Gloss, consultés par Dieffenbach coactura et coctura. comme synonymes de stigma. ( 18 ) Alligo. allyer. Allodiism, hiretages. Alloquor, araisonner (pl. h., s. affor, la forme contracte arainner). Alfludo. juer, concorder ■(= faire allusion). Alltivio, élévation d’iaues. AI[l]ux (= allex), le gros doit du piet. A lima*. haut, bel, fort, saint. Alnus, ausne. Alpi§. montaigne haulte. Altereo, plaidier, estriver. Alterno, entrecangier. Alt i Bis. oisel, volille. AItîs(*)oim*. idem est ut Deus. Altrinseci«s, au contraire, de travers. Altus, hault, parfons. Alveus, auge, bacquet, met 23. Alumpnn§ , nourisseur ou nouris ; significat actionem et passionem. Y lut a. ausne ou cardon 26. Alvus, ventre de viande 27. Amamen, amour. Amarico (ms. amatito ), faire amer. 25 Met } huge, n’a pas, comme veut Littré, pour étymon, lat. mactra, mais plutôt mugis } - idis . La forme fr. actuelle maie répond à it. madia. *6 Je ne m’explique pas ausne; quant à cardon } c’est sans doute une mauvaise transcription pour cordoan. — JG. « vulgariter cordouanée ». 27 De viande (= d’aliments) parait ajouté pour caractériser ventre en tant que « cibi et potus receptaculum », selon l’expression de Cicéron. On sait que alvus est propr. = nourrisseur. ( '16 ) Amasio, amie pour luxure. Ambages, double ou parolle doubteuse. Ambago, iiiis, idem. Ambio, couvoitier ou avironner. AhiIm». onis, lecheur 28. Ainen[i]nBii, lieu bel et delitable. Ainicitia, amistés. Amicio. vestir. Allaita, ante. Amodo, dores en avant. Aiiiorostss, amoureux. Ampfiiatio, eslargissemens. AmpUtas (ms. -plicitas), leesche, amplece corne de drap ou de toille, ampliacion 29. Amp[nl]Ia, unè fiolle. Anijmto, copper, corne vignes. Aimsla, vaissel à donner vin ou fiolle 30. Amureia, lie d’olle 31. liiagB£p!ia, pointure apparans, corne as églises ou vaissiaus (vases) 32. 28 Ambo est = à'u.(3wv (pupitre, lutrin) ; lecheur est donc inacceptable; je propose lechenier — lectionarius, néerl. lessenacr. 29 Leesche représente ici lat. latitia, non pas laetitin. 30 Amula, dira, de ama} vas vinarium, voy. mon gloss, de la Geste de Liège, s. v. arnolle. 51 Amureia est ou fautif ou une forme adjectivale p. amurca (ap. JG. amurga ). 52 Dans ma Lexicogr. lat. j’ai relevé les formes : p. 92, opus anagla- farium trad. par à burdure ; p. 151, vasa anaglaffa = vasa sculpta. ( 17 ) Anagiyplitarfus (ms. -amis), pointres tailleurs. Aiias, canne ou anette. AneiUa, cambriere. Issella (= antlia), engien à tirer yave 33. Aneïitus [anhelitus], alaine. Auelo [anhelo], alener, espirer. Aiifora vel amplaora, cruche. Angai’ia, angousse, destresse. Augisis, serpent d’yave (sic aussi Gl. 29). Angisliss, anglet. Augiisto, constraindre. AnSnitas, coraige. Aniiiio. coragier, enhardir. Aiiimosltas, hardiesse. Animadverto, aperchevoir pour penser. Aiimaa. assentir ou ottroyer. Ansa, anse de pot u malion (1. ou malion) 34. Anser. awe (oie) ou cras oysons. Antela, poitrail ou genouilliere de queval. Anticipa, avanchier. Anticlotmn, medecine, remede. AntipBiona, antevene 35. A Bit 1*35 Eli. fosse. 35 JG. donne anclidia. 54 Malion doit être = maillet de porte, qui est une acception connue du lat. ansa. Sinon, il se pourrait que umalion fût une mauvaise lecture du scribe p. aurelion, qui s’accorderait avec une glose lat.-gr. (apudDC ) : ansa, dm ov axsoouç. 3,: Antevene, de là fr. antienne; cp. Estevene = Estienne. Tome XXXVII. 2 ( 18 ) An[n]asliis, anel; anelus [annellus], diminutivum. Aparatsis. apareil. Aparco, aparoir ou obéir. Aper, saingler. Apes, apis, mousque qui fait miel, gallice es 36. Apex, haultesche. Apian^m. le lieu ou les lieux où les mousques font le miel 37. Apfstorium, apypliorfimn, idem 38. Apâssni, est quedam herba, appe (fr. ache). Aplnstre, stris, gouvernai de nef. Aporia [dfowpwt], angousse, mendicités. A portos*, a ris. egener (ms. egerer ), apovrier 39. Apogcsam (ms. - gerum ), edefice (ms. office) soubz terre. Apostata. apostat (ms. apotast ) ou renoiet. Apotlieea, espesserie. Appeïlo. ïs, ariver à port. Appemtix, appentis de maisons. Apopiiora (ms. app .), hotte 40. 36 Ce mot fr. es — lat. apis se trouve dans God. sous e, mais celte forme de cas oblique n’y est appuyée d’aucun exemple. 37 A/riarium est devenu le fr. ctchier. 5S Ap. DC. apisterium , apiferiurn ; apud Dief. aussi apiporium. 39 Aporiari , c’est être dans le besoin; 2 Cor. IV, 8, aporiamur, sed non destituimur. — Le fr. egener n’est pas un dérivé de egenus, mais doit être lu esgener , être gêné. 10 Le sens « botte » n’est pas constaté pour le gr. à-oepopà; aussi apopiiora est-il absent dans les gloss, bas-latins, qui ont généralement la forme dérivée àpoforetum ou - eticum , vase à porter du fruit; Lexic., pp. 12a et 131, je trouve apoferelrum , traduit par panier. ( 19 ) Appoclio, appoyer. Apto, affaitier ou appareiller. Aptus, convignable. Aqna. y ave. Acfiiaticiss, yaweus, moulliés. Aciucbfihws, a, uni, boileau (ms. boilians). Acfuevoimis, vomisseur d’yawe. Aqüilu^, becus de nés comme aigle. Aranca, araigne. Arater (ms. arator ), araire as ahaneur[s] 41. Aratruin, querue. Arbitrium, arbitraige, franque volenté. Arb«[§]tian, bouçonnier, c’est le lieu où sont buissons 42. Are(li)a, arche, huge ou escrin. Arceo, constraindre. Arcïiiqasoquus, maistre queux. ArctiimaiKlrlta (ms. -mendorca), paistre de brebis ou de peuple, comme ung evesque. Arcliitector, carpentier ou couvreur. Arcubi»§ (ms. êrgubius ), garde de nuit. Arcus, arc à traire ou arche de vaussure. Ardca, hairon. Ardelio, harclel, garchon 43. 41 Ahaneur est le mot courant p. laboureur (cp. aro)] quant à araire , il représente exactement soit arater, tri , soit aratrum; il fait défaut dans God. 42 Arbustum, en b. lat. = fourré, taillis; l’a. fr. disait plus souvent buissenoi; God. ne mentionne pas bouçonnier. 43 Ardelio est défini dans les gl. par « leccator, qui ardens est in *( 20 ) Artleo, ardoir, estre ars, id. resplendir. Artlasas*, haulx. Area, aire, grange. Areiia. gravelle. Arenarium, où on perpetre gravelle. Arco, es, tel, ere, semer, nourir 44. Argilla, argille vel gloise tenant. Arguo. arguer ou reprendre ou castyer. Arioltss, devineur. Arsopagtas, ville virtueuse 45. Arâsta, areste ou espic. AeaftBarltaafii, armoirie. Ariaa entassai, tropel de bestes grosses. Arflttil[l]a, aornemens nobles. Armonta, consonanche de chant. Armais, épaulé (sic) de beste. Aro, ahaner (plus loin, s. sulco, nous trouvons arrer). Aronsa. cose soëf llairans ou onguement... 46 . Arra, arre de pris ou de marchié. Ar[r]eptaas, prins ou arrestés ou happés. leccacitate » (Isid. ardelio , gluto) ; il traduit ailleurs le gr. TToXu'jrpày(JLU)v. — Ici le mot revêt un sens plus mauvais encore, car hardel signifie coquin, qui mérite la kart. 44 Glose embarrassante; semer peut être une faute pour sewer, qui est une forme écourtée (très usuelle en Picardie) de essewer = exaquare (dessécher); mais que faire de nourir? Serait-ce une faute p. pourir? 15 Jean de Gênes : « villa virtutis et dicitur ab ares; quod est virtus, et pagos, quod est villa ». — Ailleurs « villa Martis ». 46 Je n’ai pas su déchiffrer le mot final de la glose. ( 21 ) Arrogo, acquérir par orgoel. Artavus, canivet. Artificiosas, soubtieux. Artocopus, pain delicieulx 47. Artocrea (ms. artorira ), tarte 48. Arvma, craisse de camp 49. Arvino, encraissier. Arts Sa, un pot ansé ou paieîle à mettre brese 30. Aruudo, rosel. Arx, tour. As, assis, maille ou pois de .xij. onches. Ascia, doloire, hache. Asperge, arouser. Asperiio, despiter. Aspersorfiwm, esperge à espandre yawe benoitte 3i. As|>îï*o, alener (ms. eslener ), ottroyer. Assensiss, assentemens. Assidisies, ententieux, accoustumés. Assimila. rassembler, comparer. 47 Artocopus signifie à la fois le pâtissier et son produit; « panis pistus in oleo », « panis cum labore factus »; Gl. (Gloss, de Lille), p. 55, escaudich ; OP. scminel. 48 Artorira est impossible, bien qu’il se trouve aussi dans Gl. 55; il faut corriger soit par artocreas « panis continens carnem, vulgo tor- tella » (JG.), soit par artotira « cibus qui fit ex pane vel pasta et caseo ». Cp Gl. 55 arthocaseus , fr. flan. 4a Arvina est graisse de porc; la dénomination graisse de camp ne peut reposer que sur un faux rapport avec arvum. 50 Je me défie un peu de ma lecture ansé. On trouve plus souvent esparge fp. e. Renard le nouvel, 5352). 51 ( 22 ) Assistrix, celle qui est près, comme cambouriere (voir ancilla, la forme cambriere). Asso, rostir, ardoir. Assouo, accompaignier 52. Assum, rost, assature. Asturco, ung oisel, ostoir ou queval grant , comme des¬ trier 53. Astutus, haulx, malicieulx 34. Atîîiiii . grandmere quarte. Atrauientuui, atfement, noir. Atrium, attre ou grant lieu spacieulx. Attamcii, estamine (tamis) 33. Attentio, entention (= intentio, sc. animi). Attineo, appartenir ou attenir en lignaige. Attoliere, este ver. Attouitus, espoënté par tonoire. Atuhi, mais puisque. Audilûîis, oable. Auditor, qui ot. Audit us. oemens. Aversus, destournés (ms. despournés). AvrSlaua, alevaine 50. 62 Accompaigner a ici sa signification musicale. 33 On trouve aussi astruco ; voy., sur les deux valeurs du mot, le Gloss, de DC. 64 Comment faut-il entendre liaulx? Faut-il corriger faulx? 55 Attamen 7 « selacium » (JG.). — La formation de ce mot est curieuse De là attaminare , purgare farinam cum setacia. 66 Alevaine p. avclaine (aveline) rappelle la transposition alener p. atteler. Le mot n’est pas dans Godefroy. ( 23 ) Avello, esrachier. Avcltio, esrachemens 57. Avena, a vaine. Averuus, enfer. Atifero, oster, tollir. Angur, devineur par le cant d’oiseaus. Aïs^iBstïGs. nobles. A via, mere de mere. Au3a, salle. Aviu<§>, sans voye 38. A«Iicais, curial. Ani'ata, poysson (la dorade). Ani*icalciiBii, escume d’or 39. Au rie o eu us, cheveulx blons. A ib r I c w I a s*i si s , s ecr e ta i r e . Anrifaiier, orfevre. Auriiieina, forge à or. Aurifoiliua, minière d’or. Aui*iga, chartier. iurile^iiim, trésor d’or. Aiiripiclitiii, orpoignant 90. Ansterns, aspre. 57 Aveltio est une forme barbare qui n’est consignée nulle part; peut-être y a-t-il eu p. avellere une forme avellire et faut-il corriger avellitio. 68 Le sens vrai est « hors voie ». 59 Sur auricalcum , voy. ma note Gl., p. 55. 60 Je ne trouve nulle part aucun des deux termes, ni auripiclum p. auripigmentum, ni orpoignant p. orpiment. ( 24 ) Austcritas, aspreche. Aut h ni pu es s. le gay tamps. Aiatismo, soupchonner, cuidier. Avuncislus, oncle. Avms, pere grant ou tayon. Axis, aissil (== essieu). Axuuga (ms. axurga ), ventre ou oint de porc 61. Azoïiius, sans chainture. fis ISaclia [bacca], fruit d’olivier. ISacliinal, pressoir à vin. IBaclior, foursener. Ifajulo, porter. Bajisltss, qui porte ou baille. ISalans, brebis. ïBala[t]r®, ouïs, bateilleur (bateleur). ISalalus, braiemens de brebis. Baflîsta, arc à balestre. IBa Isa ici iss, bausmier. Balsa sis nais, bausme. Ifalteus, baudret 62. Bar a ii* io ii a. enfer. 61 Axungia s’est dit en effet d’une grosse bedaine. — JG. a les deux formes en -a et -ia. 62 Lexicogr. 425 et 431 baudri = baudril (forme omise dans God.). La forme courante en langue d’oïl était baudret, baudré, dont on a fait baudrier. ( 23 ) fia ri» St on s or, barbieur. Baroui§sa. baronnesse. Barra§, éléphant. Basilicantas, ecclesiastre. Basso, basser (baisser). Batisi, mesure, boistel (= boisseau). Beatiss, bien eüré. Bellaticns, batilleux. Behia. moustre (= monstre) de mer. Benelingnatns? bien emparlés. Beuigiuti. débonnaire. Betlia, quadam herba, gai lice bethes (bette). Biangnltas. qui a deus cloquettes 63. Bihax. vvre ou buveur. y «/ Bililioteclia (sic), armoirie à garder livres. Bil»ulaas, buveur ou qui attrait corne sablon. Biceps (ms. bifex, icis ), qui ha . ij . testes. Bifariias, doublement parlans. Bifax, qui ha .ij. regars. > Bill dns, fendeur en .ij. 64. Biflnimn, lieu entre .ij. fins 65. Bijn gns, che qui est de deus, corne la charette à .ij. bœufs ou chevauls. Binomen. double non. Biplicitas. doublece (on peut lire aussi doubleté). Birratias, qui est vestu de buriel. 63 Je ne m’explique pas l’application du mot cloquette; i’adj. biangulus s’est-il employé d’une église surmontée de deux clochers? fi4 C’est plutôt fendu qu’il faut. 65 JG. : « locus vel divisio inter duas fines ». ( 26 ) Birrroiii, gros drapel, burel. Bissas, drap de bougran 66. Bitiifiien, sainis. amont 67. JBIa[ii]«lior, adouchier, bleder 68. Blas, tis, folz. Blatero, follement parler. BKcsass, besgues. Boaitss, gros son. Boletas, boulay ou campion (= champignon) 69. BoIIs, masse de plonc, et est instrument par lequel maronier atteignent le fons de le mer (il s’agit de la sonde). Boitas, morsel. Bobii1»bss, son ou pet. Boo, mugir (ms. mutir ), sonner, braire. Boreas, bise, ung vent. Bostar, bouverie. Boti'fo, bourgon de vigne. Boiras, grain ou crappe de roisin. Bovieida, boucbier, qui tue bœufs. Bracale, braiel. Bracaias, embrayés (mot omis dans Godefroy). BracliiaiBii, brac. Braco, mettre braies. Brancia, joue de poisson. 66 Lexic. 94 et 155 cficsil (voy. God. s. chainsil). 67 Cette glose reste obscure. Bitimen p Bitumen est admissible, mais quid fr. amont? 68 Bleder est inconnu; l'ancienne langue ne présente que blandir et blancjier. 09 Boulay est inconnu. ( 27 ) Brancus, gorge de poisson 70. Bratkea [bractea], pieche d’or. Bravim», guerredon 71 . Brîga, brigue, tenchon. Brfgosus, noiseux. Brfgo, tenchier. Britus (mauvaise lecture p. briciis ), haneton, une mousce 72. Brniua, gellée. Bralsalras, bugle, sauvage boef. Bail» o, cat huant (Lexicogr. 7b huan, chuette). Baie!»*», buisiner. Bucolî^tis, qui parle de bœuf. Bueiala, le petite vache, geniee. Bufo, crapaut. Bullfciiliis, petit bullon. Biso. arouser. Bnrdo, mulet. Biirgeiasis, bourgeois. Bustitcca, qui clôt le sarcus 73. % 70 Cette addition de poisson est arbitraire; brancus , dans les gl., n’est interprété que par « guttur « et par « catarrhus , fluxus ascendens a faucibus ». C’est le gr. (3pày yoç ou Ppoyyoç. 71 JG. « laurea palma, manus, premium ». C’est le gr. (3pa(3s7ov. 7Î Britus se voit aussi ailleurs, mais celte forme est sans doute l’effet d’une mauvaise lecture de bricus, qui est = bnicus , bruchus, gr. (3poüxoç, Ppoüyoç. — Lexic., p. 104 : bricus, hanelte. JG. n’a que brucus. 73 Busticeta, comme j’avais lu moi-même d'abord, et qui se trouve dans certains textes, n’est qu’un effet de la confusion graphique si fré¬ quente de c et t. ( 28 ) Bu$to. ensevelir, ardoir mors. HsistiBBii, sépulcre, tombe. SgB§tiBi*a (ms. - uria ), sépulture. Butinant, bure (au j . beurre). € Caehephatus. ti [cacophatus], let son 74. Caefiaiimor, moquier. (aeo, quier, aler à chambre ~‘S. Cacunten, haultesche. Cadiicus, cayable. V Cactus, baril à vin. Calasttariaant, cornet ou escriptore. Calainisfi*®. crespir cheveux. Calantitas, misere ou chetiveté. Calant S to, chetiver 76. falasmiN. rosel ou penne à escripre. Calatus, panier. Calceus, cauchon. Calcic». as, cauchier (= chausser). Calco, as, cauchier (auj. cocher) 77. CatcuSosus, plain de caillaus. 74 Cochephatus est évidemment une forme vicieuse. 75 La forme picarde quier accuse pour origine de ce verbe le radical germ. skit; malgré l’autorité de Littré, le latin cacare n’a rien à voir ici. 76 Calamito, JG. : « mestificare, infelicitare ». Est aussi dans le grand Catholicon. 77 Cauchier est encore conservé dans le composé cauchemar. ( 29) Calculas, caillia (= caillau, caillou), nombre, computation, raison, pierrette(s). Calcahus [cacabus], caudron 78. Caleffacio, cauffer. Calco [calleo], endurchir ou estre soubtiz ou cateleux 79. Calepitra [caliptra, xaXÙTurpa], mittre ou capel de feutre 80. Calilis, achier. Calleo, boire ou (= el, en le) calice. Caliditas, soubtivetés. Cali[eu]cli*usn. mittre ou che de quoy on coevre se teste. Caliga, cauche (= chausse). Callgo, penultima longua, noirchir. Cailla, sentiers. Callosos, durs, calleux, fors. Câlina, dure de mains ou de piés. €al(l)o. porteur de bos. talopcdtum, escache (échasse) ou patin ou piet de bos 81. Calvo, decepvoir. Cal sa s (= qualus), panier à couler vin. Calx, talion, masc., ou cauch (= chaux), et tune est fem. gen. 82. 78 Calcabus est inconnu, d’ailleurs placé ici hors de son rang alpha¬ bétique. 79 Notre texte dit ailleurs cautuleux. ,0 Calepitra est probablement vicieux; les dictionnaires ne le con¬ naissent pas; JG. a calcplra. 81 Calopedium ou -podium est le type d’où s’est produit fr. galoche (voy. mon Dict.). 82 Cp. le vers grammatical cité dans JG. : Pars pedis est hic calx, eombustus calculus hec calx. ( 30 ) Causer®, faire cambres ou les tentes corne gourdines. Campanile, clocquier. Campsor, cangeur 83. Camus [xTifjioç, xap.oç], kevestre ou frain. CanaMs, chaneve 84. Caualis, le ruissel des rues où chiet le goutterie 85. Cancella, le, fenestrelle 86. Cancello, cancheler, trebuchier. Cancer, maladie, cancre, poisson crevice ou signe du soleil. Canlcies, cauveté. Canlcula, chiennette ou une estoille. Ca lissa, roseil corne d’estanc. Canon, rieule, canon. Canopeum [conopeum], courtine ou chainture, faite corne uns rois (= comme un filet). CantaSiriim, hoton 87. Caulariss, hanap. Cailles, fin ni, êlenles, ium, d’orge (orgue) 88. 83 Campsor vient, selon JG., de canipsum , supin de cambirc . Il pour¬ rait bien avoir raison. 84 Je trouve aussi cancre comme traduction de canabus, dans Lcxic., p. 15ô, à côté de chancre ; si cette forme existait réellement avec un e médial sonore, il faudrait lui assigner pour type une forme lat. canâbns , mais je préfère admettre que caneve était bissyllabique comme virgene. 85 Goutterie, les eaux des gouttières,- manque dans God. 88 Cancella, JG. ne donne que la forme masc. cancellas ; de même Douai. 87 Le mot hoton est suivi des jambages qntymus que je ne déchiffre pas. 88 On connaît cantes — fîstula organorum (voy. DC.), mais quid fientes? est-ce un synonyme? ou une épithète mal lue p. flantes? ( 31 ) ( antis§, ti [canthus], cant de roe de querette 89. Cap(p)a, cappe (= chape). tapaua, cabas ou loge pour garder vignes 90. Capax, prenable ou soubtiz 91. Cape«I© (ms. capado ), engien, estude ou espace entre .ij. sieges 92 . Caper, bouch. Capellatus, capellés (couvert d’un chapeau). Capietsssïi, quevescbe de vestement 93. Capicio, faire quevesche. CapilameifitaasiB, cavelure. €apil[I]«as, queveil. Capis, i (JG.). 121 JG. « Magnus, excelsus, infïnitus », « pronus, acclivis, humilis ». — Veable doit valoir « voyant, en vue », et humle revêtir son acception ( 38 ) Certaine», tenchon. Certatim, par estrif. Cervica ( sic aussi dans JG.), buffe, collée. Cervical, orelle coussin 422 , Cervicatus, orguilleux, foursenés 423. Cervix, hatrel, cervelle 424. f erusa, une couleur, blanc d’Espaîgne. Cervus, chierf. Cesïa [caesia], lentille, tache de visaige 125. Cesp(it)es, itis, wason de terre herbue. Cespito, trebuchier. Cestus, i, coroyie, chainture de mariage. Cestus [cacstus], us, plombée, calleaux 126. primordiale « penché vers la terre ». On trouve aussi (dans Varron, ap. Non.) le verbe cernuare, courber, pencher. 122 Orelle coussin serait une composition pas plus étrange que terre- noix , terre-plein , ch au four , piésente , etc. Cependant, comme elle est unique dans notre glossaire, je propose de lire oreller, coussin. Lexic. 67 fraversain et oriler , 90 oriler. 123 Cervicatus ; cp. les expr. ail. hartnàckig , halsstarrig ; la Vulg. traduit par là axXTjpoxpà^TjXoç dans Sirac. XVI, 1 1. 124 Cervelle, en tant que = cervix, représente à la lettre cervicula. — Sur hatrel, voy. Grandgagnage, Dict. wallon s. haterai et G 1. 10 (note 4). S2S Je ne trouve ce subst. que dans JG., glosé également par lenticula. Dans Alex. Neckam, De nominibus utensilium (voy. mes Trois traités de lexic. latine, p. 426), j’ai rencontré l’adj. celius glosé par lentilleus (grêlé de la petite vérole?), donc équivalent au cesius « lenticulosus » des gloss, de Papias et de JG.; il est possible que ce celius soit fautif p. cesius,- ou que tous les deux ayant pour thème caed aient été usités. 1,6 Je ne me rends pas compte de calleaux; cailloux? ( 39 ) €eveoj fourconner 127. Charnus, quevestre, frain (Lexic. 90 hamac, 97 bernac) 128. Cliorea, carolle, danse. Ciatus (xuaQoç), hanap ou gobbet 129. Ci bu ri nui, viande (= comestibles). Cibatus, us, mengiers, commestions. Ciborium [xtpcoptov], vaissel à viande. Cicada, gresillon. Cicatrix, trache de plaies. Cicemlellum (ms. cicercl.), lumignon de candelles. r Cieiim(i)us, ni, loriaulx (= loriot) 130. Ciconiuin, roe de puis (cp. fr. cigogne, levier coudé). Cicures (plur.), plaisans (= placides), saiges, débon¬ naires 131. Cicuta, une herbe, cevoule 132. Cidaris, mittre de evesque. Ciliareha, chevetain (capitaine). Cilicium, haire de vestement. Cyma, la sommité del arbre ou des porrées (ms. -eez). Ciminuni, une espece (épice), commin. Cineinnus, viés drapel 133. 127 Auj. fourgonner? 153 Charnus a déjà paru sous camus ; la forme avec l’initiale ch repré¬ sente peut-être le gr. yâtxoç, muselière. 1 Gobet, même radical que gobel (primitif de gobelet). 130 Cicinn[i)us est inconnu dans celte application et sans doute fautif. 131 JG. « placidus , mansuetus, quielus ». 131 Cevoule est ciboule; c’est ceüe qu’il fallait. 155 JG. : pannus vêtus, laeiniosus et détritus ». La valeur qu’a reçue ( 40 ) Ci ngulu. le chaingle de queval. Cinifov. indeclinabile vel cinifes (ms. -fas), is, mousque, ès (voy. pl. h. s. apes), cincerelle 134. Cinomomum [cinnamomum], vel cinomum , canelle, mous- queron 135. €inoglo§§a (ms. cinogrossa), langue de chien. €inus, conjonction proportionable de coses, ou torsions de bouche 136. Cinus, un arbre, gallice hous (ms. bous) 137. Cfppus, cep à mettre en prison malfaiteurs. Circin(n)us, compas. Cfrciiio, compasser. Circtimeo, avironner. Circiiin[ci]sio, rognure. €ircuniscrSI>«j conduire (sic), damner, reprendre, enclore, oster, priver. cincinnus au moyen âge rappelle le rapport existant entre fr. loque et l’ail, locke, boucle de cheveux. 154 Sur cinifex, propr. mouche canine, voy. Gl. 29 (note 5) et OP. J’ai longtemps cru que ma glose était mousque estincerelle ou escuicerelle ; j’ai fini par comprendre. — Pour cinccrele , cousin, voy. Godefroy. 155 Comment expliquer mousqueron? Ce mot conviendrait à cinomia (xovopuna) , mouche canine, qui a peut-être disparu du contexte par la négligence du scribe. 136 JG. cinnus, tortio, cosmixtio; ap. Dief. : commixtio rerum propor- tionabilis; on voit qu’on a mêlé au mot le sens de concinnus. 137 Cet arbre est d’après JG. le lentisque; d’autres gloss, l’identifient avec l’aubépine, le cerisier, le cornouiller, le houx (et c’est bien hous , je pense, qu’il faut lire au lieu de bous). Le mot cinus est sans doute mutilé de coccinus (voy. ma Lexic., p. 77). ( 41 ) OrciBiiispectus, sages, provis, caus 138. Circiisnvenio, encouper (== lat. inculpare), decepvoir. Cfrogilliss, escureil 139. Cirotheca [^etpoGrixYi], gant ou moufle. Cista, cor[b]eille, huge. Otra, par decha. Civilftas, maison de privilège 140. Oade§, pestilence de glave 141. Clai'ido, clareté, resplendissemens 142. ClaB’ifico, esclarchir. tlari^o, resplendir, florir par victoire corne cil qui vaint. Claisii, assemblée de nefs. ClatBHBs (xXrjOpov), barre. Clava, machue. tlau«IiB§, boisteus. ClavSgea», clacelier, qui porte les clés 143. Clausura, clôture. Clavus, clau à clouer. Cleo, es, evi, ere, glorier, casser, absorber, encliner 144. 158 Caus, nom. de caut — cautus; absent dans God. 139 V oy. sur ce mot cirogillus (aill. cirogrillus ou cirogalus ) , gâté du gr. ^oipoypuXXoç, mes notes Lexic., p. 49 et OP. (s. cirogalus). 140 Glose estropiée; le glossateur voulait traduire, d’après JG., « mansio civium vel privilegium ». 151 Pestilence était autrefois synonyme de destruction, tuerie. 142 II faut corriger clarido soit par claredo , que je trouve dans les Gloses d’Isidore, ou par claritudo. 143 Clacelier est un dér. de clacielle (petite clef). Le gloss, de Douai a claclio u nier. 144 JG. prête à clerc les acceptions -• gloriari, abscondere vel sorbere, ( 42 ) Clepsedra [clepsydra], broque de tonel. Clibaims, four. Clients, sergent. Clientela, sergentrie. Clima, portion de terre corne le quarte partie 145. Clivus, descendue de montaigne ou le pendant. Cloaea, fosse à recepvoir ordures de latrines ou privées cambres. Cliaiiis, nis, rains, naige (= nache), cuisse. Coagulo, prendre, assambler, corne le lait par le presure. Coax, vois de raines (— grenouilles). Coccus, une tainture entrecangie(r) rouge et noir 146 . Co[c]lea, une vis pour monter à la tour par degrés. Coclear, culier, louche à potaige. Codex, ung livre de lois ou quoiier. Coco, ensamble aler ou se conjoindre corne marie et fumelle. Coetanens, ensamble pardurable 147. inclinare « . Il est difficile de les ramener toutes à xXsto ou xXetio ; comment, surtout, motiver les sens indiqués dans notre glose : casser } absorber } enclincr? Cassei\ serait-il = mettre en caisse et = gr. xXsi'w (enfermer)? Quant à encliner , y aurait-il mélange de la racine cli} d’où clino , clivus ? Le mot reste problématique. 145 Gl. bien défectueuse. JG. porte en premier lieu : « tanta portio terre secundum quam mutatur meridies », puis il continue : « Item clima dicitur plaga vel pars ccli sive mundi, sicut consuevit dici : « Quatuor sunt climata mundi, id est partes ». 146 Coccus « est genus tincturc sive medium inter rubrum et cro- ceum » (JG.). 147 Glose peu exacte. ( 43 ) CoÛntas [cophinus], cofin 148. €o[h]ereo, ensamble aherdre. Coltâlieo, contredire ou denier ou assambler. Coftnqtaiiio, order, maculer. Colera, cole, l’une de[s] .iiij. humeurs qui sont : cole, merancolie, [sanc, fleume] 149. €ol(l)lai>iiis§, buffe, collée. Collatado (ms. collatito ), ensamble loer. Collega (ms. collegia ), compaignon en office [ou] message. Colliliertus, franc qui estoit serf. Colligo, accueillir. Colo, hanter, honnourer, aimer (ms. armer ), habiter. ColoMtam, mante! , vestement ISO. Colaalier, couleuvre. Colaiin, couloir à couler. Columba, coulon privé. Coltiaiilms, coulon de camp. Coltiinen, forche, à le ganche {sic, 1. alegreche ) 151. Coltamis, sains, haitiés. Coïtas vel colltas, queneulle (sic) à filer. Coïtas [xwXov], une entraille de corps. Coma, grans cheveux. 148 Le vrai mot issu de cophinus est cofe ou cofre; la forme cofin sup¬ pose un type cofïnus. l4a Les mots entre crochets sont omis dans le texte. 180 « Colobia sunt capucia lata bubulcorum », Lexic. 69; traduit ib. 100 gonehj 91 rokel, 454 frogés (cas sujet de froget ); Gl. 16 froc. 181 JG. : « fortitudo, alacritas ». — Ce sont là des significations métaphoriques. ( 44 ) CoiiiarcIiMs, prince de comté (litt. vici magister). Conie<3o, ouïs, glouton. Comitatass, contée, compaignie 152. €01110, îs. vel conio, as, orner, pigner. ConimeatiBs (ms. commoveatus ), tus, conduis. €oniiueiitarii9s, exposeur. €oiniiiet'«iQBEii (ms. commencium), mercherie, marchandise. Commis* asm, fourfaiture ou cose commise (= confiée 1. Cominodo, prester. Commoditas, pourfis. Coiiipello, débouter ou constraindre, assambler. Compe[n]diaam, cose briesve et pourfitable. Comperio, retrouver. Competo, convenir. CoiiipitiiBii, quarefour. Complc*, compains en malice. Compino, arouser. €ompos, bien disposés en soy. Compotista (= computista), qui enseigne ou estudie en compost (== comput) 153. Comptais, pigniés, aournés. Compunctio, tristeur de pecquiés. Compaato, conter. Conca, poisson, moulle ou crache, coquille de limechon 154. U2 Sur la forme fém. contée, voy. mon Gloss, des Chron. de Frois¬ sa rt s. duché. 155 Pour compost = comput, consulter Godefroy. La forme trahit un mélange avec l’idée d’arrangement (compositus). 154 Crache (= crachat) est une dénomination quelque peu pittoresque ( 43 ) Coucessio, ottroy, prest. Concidentia , trebuchemens , accordanche ou pareille cheüre *55. Coucieo, es, ivf, itum, commonoir 456. €oncin[u]o, as, entremeller, ordener, composer. Couciuo, is, acorder en chant. Conclavis, cambre secrete. Concretiis, meslés. Coiiculco, fouler. Condo, muchier. Coudieco, conduire ou avoir à loyer, donner loyer. Confie et tira, confiture. Conffercio, espessir, remplir. Conficio, confire. Confiâmes, montaignier ou assemblemens de pluiseurs vens 457. Confiormitas, semblableté. Confiugimn, refuge, sceüreté. i onniheo. assentir, accorder, assambler 458. pour la moule. Je ne le rencontre pas dans God. On peut d’ailleurs aussi bien lire Irache. 155 Les deux derniers termes français expriment l’idée de coïnci¬ dence; le mot cheürc est d’une facture tout à fait anormale et me semble être une erreur de copiste pour cheance. 156 Commonoir manque dans les Dict. ; aussi je propose de lire com- movoir. Cet article est suivi de celui-ci : concio} is, ivi} itum, id. 157 Montaignier rend le « loca montuosa » de JG. — Sur le terme conflages et son identité avec confrages , vov. DC., v° confragmentum. 158 Connibeo} forme concurrente de connivco (qui suit), faire un signe d’assentiment; assambler a ici la valeur « être d’accord, de connivence ». t ( 46 ) Coimictura, suspicion 159. Connîvco, faire signe del oel. Conor, enforchier (= s’efforcer). Conqtiiiiisco, mouvoir, faire signe de la teste 16°. Conscius, coupable. €ou§erio, as, sachier 161. Cou sept ii ni, closure 162. Cousolaliilis, soulasable (sic). Consors, compains, d’une sorte, touspergo, destemprer, espandre ou arouser. Conspersto, destemprement, corne de farine de quoy est paste alizé sans levain 163. Conspico (= spicas colligere), glenner. Coustellatio, destinée. 159 Ce mot, selon moi, bien qu'il soit alphabétiquement bien à sa place, est fautif; il faut lire coniectura, interprété dans JG. par : « judicium, suspicio, opinio, suspiciosa cogitatio ». On pourrait alléguer nictus, clignement de l’œil par mauvais sentiment, mais je tiens ma correction pour plus rationnelle. 160 JG. « oculos claudere vel caput inclinare ». 161 Cette glose est à refaire ainsi : consecro } as} sacrer. 162 La forme closure est faite sur le classique clausura, dér. du supin clausum; la forme clôture ou plutôt closture , qui se voit pi. b. (s. clau¬ sura) est faite, comme le lat. claustrum, sur un supin secondaire (par¬ faitement organique) clauslum. 165 JG. : « farina per aquam conglulinata sine fermento. Idem est et azima ». La Vulgate traduit par conspersio le gr. cpôpapia (1 Corin¬ thiens, YT, 7). — Destemprement — mélange, composition; aliz} serré, compact; en parlant de pain : non levé (voy. God.). — Gloss, de Douai : papins. ( 47 ) Consternor, defalir de cuer, estre esbahis, tourbelés. Constipo, estouper, aitisier 164. Constat, il apert. Consulo, donner ou demander conseil. Contagio, tache, poureture. Contem(p)no, despiter. Contemplor, penser à Dieu et bien faire, estre en dévotion. Contendo, estriver ou combatre ou tenchier. Contentas, asouffîs, apaisiés. Contingo, avenir, touchier, mouvoir pour avenir. Contînmes, contenu, persévérant. Contor, enquérir, enquerquier. Contractio, apointement (== contrat). Contralio, ensamble traire, abregier, délibérer, conjurer, traitier corne de mariaige. Contumax, orguilleux, injurieus, defalans. Contumelia, injure, vitupéré. Contueor, eris, contndus (sic), deffendre t6b. Contuor, eris, Uns snm, regarder Conubimn, noeches, mariage. Conierto. muer. / Convicium, laidenge. Convivium, mengiers. 164 Aitisier m’est inconnu; peut-être mal lu. Serait-ce artisier — * arti- zare, quelque dérivation barbare de artus, serré? 1GÎ Les deux articles contueor et contuor sont l’un et l’autre altérés; le glossateur avait sans doute en vue la distinction entre contueor — regarder et le dér. contutor , sauver, defendre, et un scribe inepte a copié au hasard de la plume. ( 48 ) Comas, le sommier (ms. sonneur) du heame. Coopailo (sic), conjoindre ensamble 166. Cops, riche. Copula, conjonction. Copulo, ensamble conjoindre. Coquus, queux. Corliix (sic), vaissel, corbillon. Cordât us, hardi (cp. ail. beherzt). Cordes, cordier 167. Conte tenus, par coer. Coriarius, cordevanier. Comipeta, buef 168. Co 1*111 x, cornelle. Corol[l]arium, correlaire, coronne (ms. car.) circulaire. Çorpaalencia, corpulent corsage. Corrigia, coroye. Corrodo, rongier. Cortex, escorche 169. Corusco, resplendir. Cos, une pierre dur[e] à aguisier coutiaux. Cosiiiai*elta, prinche du monde. 186 Ce verbe coopulo, qui fait double emploi avec copulo qui suit, est inconnu. — On sait, toutefois, que copula est le résultat d’une contrac¬ tion de co-apuïa, de la même racine AP, d’où aptus (cp. cogo de coago). 367 JG. : « qui facit cordam, vel qui canit cum cordis ». — Cordier, dans le second sens, n’est pas connu. 18S JG. et d’autres gloss, ont cornupeta. Dans la Vulg. (Exod. XXÏ, 28) on trouve le verbe cornipetcre traduisant xspaxiÇsiv. 169 Le mot fr. escorche vient du b. lat, scortica, dcr. de scortum, peau. ( 49 ) C’osmopeia (xoa-p.07cot.ta), la chainture du monde i^. Cosimhs, monde ou aornemens d’evesque. fotannum, pomes cuites, fruit l7*. (ra, la vois d’un corbaut. Crapula, gloutrenie, superfluité. fra§!§iu§, cras. Crassi[cf]es, craisse. €reag[r]a, havet ou crocet. Creber, espès, songneux, quod est sonyneus i7^. ( rebrifarius (ms. crebdifanns ), lieu habitable aux larrons ou lieu espès 173. Oedulitas, creanche. ( reiiiiiim. chaon, creton, c’est la char qui demoeure après la craisse t'4. 170 Chainture est inacceptable, • il faut corriger ou criature ou fait lire. 171 Voy. Gl. 58 (note 11) et OP. 27. — Cuite (coing), d’où l’ail, quitte, est traité ici comme adjectif. 172 Songneus s’explique par le sens « assiduus », mais je ne me rends pas compte de la remarque finale, à moins que la forme bizarre sony¬ neus ne cache lat. somniosus, par lequel l’auteur aurait voulu latiniser l’r. songneux. 173 II est évident que, pour la première signification, nous avons à faire à crebrifurus , qui est dans JG. et Diefenbach; mais la seconde (espès = peuplé fréquenté) permet de supposer que l’auteur connaissait ou s’imaginait une formation crebrifarius (faite peut-être sous l’influence de multifarius). 174 Ailleurs « siccamentum frixorum in patella », « quod de frixis earnibus, extracta pinguedine, remanet in patella ». — Chaon , partie du lard qui ne se fond pas à la poêle et se grille, grésillon (God. d’après Tome XXXVII. 4 ( SO ) Creperon grece, lat. dubium Crepo, faire son crepois 176. Crepnmlium, couche ou berch (prim. de berceau). trepu§cnlnni, heure d’entre chien et leu, entre nuit et jour. treticui, jugable (= qui sait juger) 177. Crihrnm (ms. crebrum), crebre à blet, crieule i7^. Cribro, cribler. Crlspo, faire crespe. CrvaciViolnm, lumière de nuit, gallica craisset 179 . Craaalaas, crus ou crueux. Cr aient o, ensangl[ant]er. Craax, crois, gibet. le Ménagier); crelon } qui est aussi la traduction du Gl. de Douai, n’est pas dans God. — Pour lever la difficulté je lis c p. t et prends creçon pour identique avec cresson (chose croustillante), dont je me suis occupé sous carlilago. La Vulg. rend par cremium le gr. cppuyiov ou cppdyavov. 17ï Creperon = dubium est aussi dans JG.; le mot a tout l’air d’un neutre grec, mais il est latin : creperus douteux, pr. sombre, obscur, vient du même primitif crépus d’où crepnsculum. 17fi Crepois manque dans God. 177 Crcticus (aussi dans JG.) est la vraie forme latine, dérivée de cerno; criticus est tiré du grec. 178 Crebre n’est pas dans God., pas plus que cricule, qui est aussi dans le Gl. de Douai, et qui suppose un type lat. cribulum , criblum. On pour¬ rait cependant aussi lire trieule = tribula, fléau; or, si le verbe trier est = tritare (de tritum ), pr. broyer, rien n’empôcherait de revendiquer à trieule le sens de crible, sas. 179 Sur crucibolum voy. Gl. 56, note 15. ( SI ) Cubio, masle 180. Cubitus, queustes (= coude; en rouchi Meute ). Cucul[i]a, le vestement de moisne, floc, gonnielle 181. Cucuma, vaissiel à coffer (1. cauffer) yawe 182. Cucumcr, caourde 183. Cudis, martel ou cuing à faire monnoye, ou englume 184. Culcitra, queute de lit 183. Culeura (1. culina), cuisine. Culla, le, vestement de moisne 186. Culeus, sac à noyer malfaiteurs. Cim(u)a, berch à gésir enfans. Cuuctor, faire atarganche. Cuncus, compaignie, ou cuing de fer à fendre bos, cuignet. Cura, medecine, soing. 180 Cubio, au sens de « masculus », « garçon »,est bien constaté; vient-il de cubare, comme affirme JG.? je n’en sais rien, mais je sais qu’il peut très correctement fournir l’étymologie de goujon, si jamais cette forme (homonyme de goujon = gobio) a, ce qui est bien possible, précédé goujat. 181 Cuculla, Lexic. 69, 100 cuvele; on pourrait lire cuuele (= cüeule), qui concorde avec la forme latine cucula , et je pense que God. a tort de placer cuvele (== toga) sous le même chef que cuvele — petite cuve. Î8S Du dérivé cucumarium vient fr. coquemar. 183 Cucurbita, synonyme de cucumer, est devenu en v. fr. coucourde, gougourde, goourde , d’où gourde; à côté de coourde s’est fixé aussi notre caourde , que je ne vois pas dans God., mais que je retrouve dans le wallon calioûte (citrouille) et le holl. kauivoerde. 184 Cudis = incudis (incus). 185 Sur queute voy. mon Dict. sous couette. 18(3 Culla, forme tronquée de cuculla. ( 52 ) Curculia, corde à maronnier (marin) 187. Curia, court. Curialis, courtois. €nrio§us, curieux, songneus, courtois. Cur[r]aculus, ung petit kien (ms. bien) courant 188. Cur[r]a*, isnel. Cursio, couremens. Curuco, acoupir 189. D Daluni, petit voille de nef 190. Daims, usurier (voy. DC.). Dapsflis, largues de viandes (= repas). Decimo, dismer (ms. disiier ?), donner disime. Decipula, piege ou rois filé à prendre biestes sauvaiges. Dcelivis, declive, deglachable (== glissant). Declivus, ïd. , et poeut signifier des pendans, corne les pendans bas d’une montaigne. Décor us, prima longua, bel. 187 « Curculias nautae vocant funes, quibus utuntur in tempestatibus* ; JG. d’après Ugution et Papias. iss Curraculus, dim. de currax qui suit. 189 Curucare } c’est currucam facere, rendre cocu; quant au fr. acoupir, il n’est pas dans God. avec cette valeur; on y renvoie à escopir, cracher, conspuer. Cependant acupir, cocufier, se trouve dans le Renard 721 : Bien me set Renart acupir, Je le vis sor voz rains gésir. 190 Dalum, voy. DC. ( o3 ) Wecoms, prima brevis, honnourable, honeste *91. Decrepitus, viellars. Deffeco, purgier. Defectio, defaulte. Defectos, defaux. Degencr, fourlignant, bastars. Dego, vivre en povreté 192. Degero, as, porurer 193. Delibuo, ni, utum, arouser. Delimo, desrouiller. Deliro, desvoyer, destordre (= détourner). Demarchns, prinche sur dis 194. Demergo (ms. - merco ), plonquier en yawe. Dcmoii [demum], en le pardefin. Depellicor, decepvoir. Dcpingo, poindre ou deffacier (= effacer) 193. Depleo, desemplir. Depredor, rober. Dericleo, demoquier. Derogo, detraire ou se faire tort. 191 Cette distinction prosodique entre les deux decorus est arbitraire; elle est fondée sans doute sur la quantité différente des gén. decôris (de decus ) et decôris (de décor). La même ambiguité de o s’est reportée sur le verbe decoro, d’où le vers mnémonique : Quem veneror decoro, quem pulchrum reddo decoro. 192 Les mots en povreté ne sont fondés sur rien. 193 Article défiguré qu'il faut redresser ainsi : Dejero , as, parjurer. 194 Cette erreur reproduit celle de JG. : « princcps super deceni ». 195 La signification négative deffacier n’est pas constatée ailleurs. ( 34 ) Descio, desçavoir. Dcsideo, descorder 196. Dcsiguo, se(g)nefier, dela[i]ssier 197. Dcspicio, despiter. Dctcstor, maldire. Dctractio, malédiction d’aultruy en deriere faite. Detrimeittum, damage. Dctnsdo, débouter. Dcioto, maldire ou brisyer voeu de Dieu. Dextro, mener à dextre, adextrer. Dyau, grece, lumen latine. Dyar[i]a (Stàppota), fluis de ventre. Dihcllum, id quod duellum 198. # Dica, ce, taille de lois ou tailles de lettres où sont contenues les debtes et cheux qui les doibvent. Dicio [ditio], puissanche, riquesche. Dico, as, sacrer (ms. sachier ), affermer, joindre 199. Dietamcn, dittier, canchon. Dlcto, diter, faire dis. Dicta, journée. Differo, alongier. Diflieax, difficile, grief200. Diffusa, espandre, refuseler (ms. -lir) 20 1. 196 Desideo est ici confondu avec dissidco. 197 Delaissicr a ici la valeur de consigner, déposer. 198 JG. : secundum bellum. 199 Joindre = copulare (ap. JG.), c.-à-d. lier par mariage ou par vœu. 200 JG. consigne aussi les subst. difjicacia, -cacitas. S01 Espandre répond à diffuso (dér. de diffundo ); re fuseler au même verbe en tant que « fuso dissolvere ». ( SS ) Digi(s)tabulum, dés à coeudre que on met ou doit 202. Diludiuin, jeux (ms. deux) divers 203. Diploïs, vestement double corne pourpoint. Dira, foursenerie. Dirinio, deviser. Discerniciiliim, brochette à deviser cheveux ou crespir. Discerpo, esrachier. Di^colsss. fuiant escoles, vages 204. Discrimeii, péril ou le grene de chief des cheveux 205. Discriminais*, ornement de chief de femme, graniere. Disrus. escuelle. Dispcndium, damage, ennuy 200. Disscro. is, sagement parler ou exposer. Dissero, as, deffrumer (= dé-fermer). Dissidium, noise 207. Dissopio, desendormir ou esveiller 208. 202 Coeudre , bonne forme wallonne et picarde p. coudre. 203 JG. : « ludus divisus vel diversus ab alio »; aussi « locus ubi diversi ludi exercentur ». — Manque dans DC. 204 Discolus — discors a scola, indisciplinatus, indoctus. Selon notre glossateur = qui ne fréquente pas l’école, vagabond. — Gl. de Douai : « discordaubles ». — V. fr. descolé, ignorant (Reclus de Moliens, Charité 120, 6 : fous et descolés). 205 Grene , v. fr. (omis dans God.), = linea quae dividit capillos capitis mulieris. De là le mot graniere (égal, omis dans God.) dans l’art, suiv. Voy. Gl., p. 9, note 6. 106 Papias : « damnum vel detrimentum ». 207 JG. mentionne dissidium, mais sans en méconnaître la différence d’origine, sous le synonyme discidium. 208 Le composé desendormir manque dans God. ( 56 ) Disticium (ms. distigium) , nombre ou livre de [.ij .] vers comme Cathenet, Ysopet. Dividia vel divisa, devise (= division, dissension) 209. Dividiculum, bonne (= borne) de terre. Dolabra, doloire, grant hache. Dolo, doler, plagnier (= raboter) 210. Dolus. facunde, malice. Doma, toit de maison. Domicillium, maison, maignage 211. Doiuiuus, dan, corne « dan Pierre » 212. Douée, jusques adont. Dos, douaire. Dragma, interrogation 213. Dromo ^Bpopuov), nef legiere, isnielle. Dulia (8ou)aa), honneur à homme 214. Dtimns, buissons. 209 JG. n’a pas la forme divisa , type du fr. devise. 210 Doler manque dans God. 211 La première acception donnée par les anciens glossateurs à domi- cilium était (selon leur étymologie imaginaire domus cilium) , « domus fastigium ». Voy. OP. 212 Dan, ancien masculin de dame. 215 Dragma, altéré de dratna, voy. DC. 214 Dulia, opposé à lalria « servitus que debetur deo ». ( 57 ) Edepol, par la maison de Pollux. Mera, liere. Edilicium, conciergerie 215. Eflicax, puissans, parfais, vigreus ou sages. Effrenis, non rassis. Eflrenus, impétueux. Eflfugus (ms. effugius), fuitis (anc. forme de fugitif). Egero, hors mettre, aler as cambres. Egloga [ecloga], parole de kievre ou laide parolle ou de laide manière 216. Egreo [aegreo], maladir. Elliidus, couleur moyenne entre noir et blanc. Ellitis, idem 217. Electrum, letton. Elegia, misere. Elegus, misérable ou vers fais de misérable maniéré. Elephancia, une meselerie. Elimina, mettre hors de Fuis, encachier ou publyer. Eli m o (ms. elino), purgier, escurer. & Elisus, blechiés, humbles 218. ,IS JG. « honor vel ofïicium edilis ». Le mot concierge — gardien de maison, répond parfaitement à aedilis = custos aedis. 216 L’orthographe et la définition de ce mot sont fondées sur la fausse étymologie a$j Xoyoç. 217 ElbuSj clbidus (JG., Dief.) sont sans doute des modifications de albus , -idus. 2,8 Humble , au sens d’ « abattu, accablé ». ( 58) Kluo, onis, lecheur, glouton 219. Eiftiauo, sourdre. EtnascBBlo, castrer maries. Enible(s)ma; sculture ou ornemens. Emergo. hors (ms. non) apparoir. Kmeritiss, bien deservis, frans. Eiiiiiieutia, apparanche. KHiissaB’igas, cheval qui est avoecles jumens pour engendrer. Emola, vaissel de cuisine 2-0. Enitaloi*. amer, envier. Eneciiia (Ivxatvta), commenchement de feste nouvel, comme le dedicasse de l’eglize. Ëntlromis (ms. endiomes ), fort vestement corne de piaux de moutons. a^uoi*mi§. sans rieule (= règle). Enacl[e]o, ©l[e]as, déclarer, corner (= divulguer?). KpicaiBstei'iiBin, tuyau de queminée. Epi§era (on peut aussi lir eepistra), ordure d’ieuxcachieux 221. Epilasia, e, le mal de quoy on chiet 222. 219 Elao — hclluo. 220 Emola traduit yaXxsiov dans 5 Esdra, 1,12: hostias coxerunl in emolis et ollis. — Plutôt que de songer à une étymologie imola (immo- lare), comme fait JG., je pense que le mot est altéré de enula = aënula, dim. de aënum, ahenum , sous l’influence de im-molare. 221 Episera manque dans JG. — Dief. a episerum = sérum lactis, fr. maton. — Comme le mot est alphabétiquement déplacé, je soupçonne qu’il faut y substituer epifora « lippitudo oculorum » (JG. h Voy. DC. 222 Cette forme de epilepsia est tout bonnement un lapsus de scribe; les formes en cours au moyen âge sont epilempsia ou epilensia (sic dans JG); de cette dernière notre adj. cpilenticus (aussi dans JG.). ( 89 ) Epilema, emplastre 223. Epilenticus, qui a celle maladie (c.-à-d. epilensia). Epitltom, viande (repas). Epulo, oui§, glouton. Eqniferus, mal cheval (pr. equus férus). Equnleus, ung tourment corne de gehenne. Era, e, argent, pecune, monnoye. Ei'gastialuni, cartre, prison. Ericius, yrechon (= hérisson). Erinnis , îtlis, foursennerie (ms. fourconnerie) ou paine d’infer. Erogo (ms. erigo ), donner pour Dieu. Eripica, herce à hercier 224. Eruca, chenille qui mengüe les coulz, ou une herbe (sorte de chou, roquette). Erugo, sansue, enrouillure ou herbe qui gaste les blez 225. Eruo, fourtraire, destourner, avertir 226. Escor, oris, mengeur, gouliart 227. 823 Epilema. Selon JG. du gr. lema ou lemos = vorago, « et dicitur epil. quia supra lema id est vulneris vel ulceris voragine ponatur *> . C’est de la fantaisie; epilema, ainsi que les variantes epilimma, ephi- lema, etc. (voy. Dief.), sont altérés du gr. £7ràÀ£i[jifjt.a. 284 Erpica , aussi (comme ici) eripica, est dérivé du classique irpex, primitif du mot français herce, herse. 226 Le latin barbare a confondu le classique hirudo (sangsue) avec acrugo, rouille. 226 Avertir , ici = avertere, evertere. 827 Escor, quoique placé à son rang, n’en est pas moins une bévue, amenée par un faux rapport avec esca; corrigez estor (d’un supin estum de edere ). ( 60 ) Esculentus, cras. Esculuin, neffles. Etern!ta§, pardurableté. Ethcra, resplendeur de l’air. Eveutus, aventure, cas, fin ou commenchement 228. Eviro, débiliter. Evito, esciver. Eiimenis, -idis, foursenerie d’infer. Eimuchu§, homme féminal, castré. Exaeerbo, coeillir crapes ou aigrir ou desaigrir 229. Exalto, eslever, exauchier. Examen, probation, jugement, la languette de la balanche ou congrégations de mousquettes qui font miel 230. Exaninio, ftescor[a]gier. Exccdo, sourmonter (= dépasser). E^cessus (ms. excelsus ), oultraige. Exlieredo, deshireter. Exilio [exsilio], salir hors. Exil(l)is, graille, non gros. Exinanio, annichiller. Ex[s]equor, mettre à oevre. Ex[is]timo, cuidier. Exista, estre, parmanoir. 22s D’après la définition du mot evenlus par finis principium, que l’on trouve dans JG., je suppose que dans fin ou com ., le mot ou est — en le, donc « fin dans son début », déclin. 229 Exaccrbarc, exactement, c’est « uvas acerbas colligere » ; on trouve aussi exacinare. — - Le sens négatif desaigrir est plus que problématique. 230 Dans le dernier sens indiqué examen est devenu le fr. essaim. ( 61 ) Exorabilis, depriable. Exors, hors de naissanche, sans foy, defalans 231. Exos[s]o, desoissier, afoiblir. Exosus, qui het ou est haïs. Expedio, délivrer ou despechier. Expcdit, il pourfite. Expers, sans partie, deffalans. Expi», nettoyer. Explicit, il defmist. Exploro, encerquier (rechercher, anc. encher chier). Expuo [exspuo], esraquier. Exta, entrailles. Exter, daraignier (= dernier), estraigne. Ex tenu i ni sa in, désolation de mort. Exterims, estranges. Extimo (= existimo), cuidier. Extollentia, orgoel. Extraueus, estrange. Extrlco, delyer, despecier (== desempêcher, démêler). Extupo (ms. exurpo ), destouper 232. Exuberis, sevrez de mammelles. Exuco [exsucco et exsugo], secier ou sucier. Exnlto. esjoïr. 231 Ces traductions de exors = ex-sors (exclu par le sort, non parti¬ cipant) sont intéressantes, mais veulent être vérifiées. 232 Extupo p. exstupo , de stupa, étoupe. ( 62 ) F Fabafresa (ms. fabefrasa), feve frasée 233. Fabrico, forgier. Fabulor, fabloyer. Facesso, faire par désir, ou cesser, ou départir. Facetws, courtois, bien parlans. Facticins, faintis ou faitis. Factmdia, belle maniéré de parler. Fagus, ung arbre, faulx (a. fr. fau, fou). Fala, halle, tour de bos. Falarîea, une maniéré de dart ou une fonde ou tenpeste 234, Falcastnaan, sarclet à tirer herbes. Falco, as, fauquier (= faucher). Falera, un ornement de cheval, orgoel ou fraude. Fal[l]acia, falace. Fame[lic]us, familleux. Familia, famille, mesquine 233. Faniino, as, parler 236. Famuliis, servant, sergent. 235 Faba fresa ou fressa est la fève écrasée, non pas la fève fraiscc, traduction fondée sans doute sur la similitude du mot. Dans Dief. je trouve faba fresa rendu en ail. par gerocllte bonen. — Lexic. 86 feves freis et frises. 25 ’ Le sens tempeste rend ici le b. lat. tormentum (machine de guerre). 23S Mesquine (fille, servante) ne convient guère ici; je suppose qu’il faut corriger par mesnie (ménage). 256 Famino , dérivé de famen, parole. ( 63 ) Fantasma, fantasme, reverie, songe, vision, illusion. Far[c]imen, farce corne de tarte. Farcio, farsir, remplir. Faretra, cofïin à mettre saiettefs]. Farrimi, ri, vel -rus, -ri, vel faries (laissé sans glose) 237. Farrus [pharus], tour haulte delés la mer où on met le lumière pour adrechier les maronniers de nuit. Fartrnm, fourmentée ou viande crespe 238. Fasceninia, cloiture (sic) de bois 239. Fascia, bendiel, drapel à loyer. Fa scie ni ta s, fagot. Fascis, enseigne d’onneur. Faselus, petite nef, isle ou une manière de potaige. Fastidio, avoir en ennuy ou en orguel, despire. Fastiginm, hauteche, honneur. Fastus, licite, loisable. Fateor, gehir. Fati[s]co, is, fendre ou defalir, ut « iste [pannus] fasticit (sic) ri mis », vel « membra febre fatiscunt ». Fautio, consentement en mal. Faveo, ottroyer. Favilla, flamesque. 237 Prob. des variétés de far , farris ; je ne les trouve pas ailleurs. 238 Farlrum est inconnu; lisez soit farratum » puis ex farre facta vel cibus pinguis generaliter », ou fartam, viande hachée (« caro concisa et minuta »). — Le gloss, de Salins a farratum 7 froumentée (bouillie de farine de froment). 239 Fasceninia , 1. fascenia, JG. « clausibilis vallatio circa castra et civitates ». ( 64 ) Favisor, pecheur (= piscator) 240. Favios, legier, non (plaisant) pesant 24d. Faior, faveur, ottroy. Favus, miel, cire [de] beste à miel. Faaax, joue ou destroit de riviere ou entre montaignes. Fa\o, faire non plus 242. Fax, brandon. Fecin[i]iim, grain de torsin 243. Feco, as, order, gaster. Feessleutu§, plain de pueur. Fecunclus, plentiveux. Fecleo, puïr 244. Fedo, order, soullier. Fel, fiel, amer. Femeii, cuisse de femme 243. Fémorale, braye à homme. Fenero, prester à usure. 240 JG. favissor } « quia semper rogat et Deo favet ut sibi bene eveniat ». 241 JG. « levis, imponderosus ». — Le scribe a oublié de biffer plai¬ sant qu’il avait d’abord écrit par mégarde. 242 La valeur attribuée ici à ce verbe barbare (tiré de faxim ) est étrange; cp. plus haut facesso = cesser. 241 Fenicium, JG. « minuti acini et dure cutis, quod plus fcceni faciant quam alii acini ». — Torsin signifie marc de la bière, drèche. — Dief., ad fecinium, renvoie à fenicium, « herba fullonum que nigram facit tincturam ». Notre fecinium ne paraît pas s’y rattacher. 244 Fedeo est une dérivation de foedus , faite sous l’influence de foeieo; JG. foedurn esse. 245 Cette distinction sexuelle entre femen et fémur est une invention du moyen âge. ( 6S ) Fcnieulum, fenoul. Fera Ils, mortel. Fcrculum, mes de viande ou vaissel à viande. Fere, adverbium, a bien ou a paines. Feretrum, biere, fiertre. Ferina, venison. Ferio, faire feste, cesser à labourer. Feriiiesituni, levain. Ferocio, fourcener (ms. fourceuoir). Fertuiii, offrande. Fera la. pammelle, une herbe. Fervorium, caudron. Fescemma, e, mulier que expellit 246. Fescenia, canchon qu’on dist en berchant l’enfant pour l’endormir 247. Festum, feste ou sommité de maison (= faîte) 248. Fe(s)tans, bestes mues, corne brebis, porchaux, chievres 249. Feteo, puir. Fetura, enfanture. Fétus, enfantemens, faons. Fci, boe. FHier, bievre, castor. Fibula (ms. fibrula ), afiîce (ms. office ), fermail 250. •2<6 Fescemma; JG. fescenia « mulier que expellit fascina ». 247 Fescenia ; JG. fescenine (plur.). 248 Festum, faîte, est un mot bas latin d’origine germanique ; voy. mon Dictionn. s. v. faite. 249 De felare, faire des petits. 2£o Affce, affique, primitif d 'affiquet (voy. fïxula). Tome XXXVII. 5 ( 66 ) Ficarius. coelleur de figues, ou dieu sauvaige, sauteriau (= petit satyre). Ficatuni, jusyer 251. Fietills, brisable corne pot de terre 252. Flculuea, figier. Ficus, infirmitas, fis (nom. de fie). Ffdejubeo, plegier. Fidclia. pot; inde fideliola, dirn. ejus. Fidi coula, dim. de fidis ou instrument de tourment. Fidis, corde à instrument de musique. FSffo, ficquier (= ficher). Filateclum (ms. filartum ), briefve cedule 253. Filial!*. de fil. Filica, courtois 254. l'îlix. fouchiere (= fougère). Filiis, in dativo etablativopluralibus, une racine, sennelle 255. Filtro, feutrer 256. 951 Ficatum (foie), comme plus loin jecur , paraît Iraduit par jusier (gesier) dans la supposition d’un rapport élymol. de ce mot français avec lat. jecur; yoy. ma note 8 dans Gl. 15; voy. aussi pl. loin jecur. 852 La traduction brisable est insoutenable, bien que les fief ilia le soient en général. Il y a ici erreur p. fractilis. 283 Filaterium = cpuXaxx^piov, amulette. Ugutio : « membranula vel brevicellus in quo lex scripta est et conservatur et quam deferebant ante frontem vel pectus, ut sic viderentur religiosi, etc. 854 Cet article reproduit celui de JG. : curialis, et dicitur a ///a (cpiXrj), mulier. 255 Cet article reste obscur; le mot senncllc, comme nom de racine, m’est inconnu. — Un vocabulaire allemand de 1547 (ap. Dief.) donne fîlla, benedictenwurz. 256 Cette bonne forme ancienne p. filtrer manque dans God. ( 67 ) Finius, fiens. Firinaciiluiii (ms. -us), firmal (agrafe, boucle), gaigure. Fisc» lis, de roialle bourse ou de reaile rentece revenue. Fiscina, fissielle à frommage 257. Fisco, fi[s]quer, c’est appliquer à la borse du roy. Fisiea, fisique, medecine. Fîstula, flahute ou maladie ou ung conduit. Fistulo (verbe), flahuter, ou (subst.) ung arbre aroma¬ tique 258. ■ itou [python], serpent ou devineur. Fivu(l)l;«. affiquet, atache, ou fermai, ornement. Flaliellaini, esmouchier ^chasse-mouches) 259. Fiabraam, soufflet 260. Flacceo, amagrir, noirchir. Flagraaiii, flaiel, batoir. Flanieolaani, petit vestement ou aornement de prestre. Flavias, blond, inter rubeum et album. Flectere, flechier. Flegma, fleume(ms. fleune), une des .iiij . conditionshumaines. Flemen, enfleur[e] de sanc. Flexnosais, plain de plois ou de muabletés, tortus. Floceifacio, pau prisier. Floeco, flotter, cottonner corne la nef (neige) ou la laine des brebis qui jette cotton. Flocus, floc corne de laine. 257 Fissielle, auj. faisselle (voy. Littré). 258 Je ne trouve nulle part le subst. fislulo (-onis). 259 God. ne donne que esmouclieor , -ail, -art. 260 La valeur soufflet dans le sens moderne est inconnue; il faut prob. lire souffles (cas-sujet). ( 68 ) . Fluctue, flot, fleuve, fluissemens. Fluo, decourir. Fluor, moitisseur, decouremens. Foca(t)ria, cuisinière (ms. cuisine) ou concubine. Focarium, fouier. Foculo, nourir, faire feu. Focus, feu ou fouier. Foflio, fouir. Folliculus, le pel où on envolepe le grain. Forago, lisiere de toille 261. Forceps, estenelles (tenailles) 262. Forfex, forces 262. Forica, fosse à mettre ordure. Formica, formion. Formîclus, a, uni, chaux (chaud). Fornius, chaux (chaud). Fornii, vaussure de pierre ou bourdel ou arce de pont. Foracio, pertu(r)issemens. Foramen, trau. ■ Forpcx, cisiaulx 262. 26i f0r(lg0 tt filum, quo textrices diurnum opus distinguant; a forando dictum » (Festus). — On voit que le sens s’est modifié. 2C- Sur les mots forceps, forfex , forpex, voy. Lexicogr. lat., p. 72. J’y ai cité le vers : Forfice fila, filum cape forpice, forcipe ferrum. La science étym. explique forceps par formi-ceps , de l’anc. adjectif /or- mus, chaud (cp. le gr. Tropàypa), mais cette explication peut-elle s’ap¬ pliquer aussi aux deux autres termes? Jusqu’ici on voyait dans forceps « foris-capio », dans forfex « foris-facio » et dans forpex une trans¬ position de c et p dans forceps. La basse latinité avait encore forsex (ciseaux), qui représentait « foris-seco » . ( 69 ) Fortuit us. aventureux. Forulus, fourel, bourse. Forus, le pertuis de la nef pour nettoyer; id. c’est le lieu où on foule le vendange 263. Fotiniauus, ung hérité (hérétique; ms. hermité) 264. Fractilus, frange 263. Frasridiea. grefez 266. Fragilis, fraille (auj. frêle). Fragor. noise, son, bruit. Fragro, flairer, odourer, Fragiuni. frese. Fragus, le ploy du genoul 267. Fratellum. agout (— égout) de privée 268. Frateo, desplaire, puïr 269. Freudco, cotir les dens. Frenesis. frenesie, derverie. Fresus, cotis, brisiés. Frico, froter. Frigido, effroidir. 26’ JG. définit forus ainsi : « foramen illud in navi per quod remus immittilur ». 264 II s’agit de la secte des Pliotiniens. 265 Gloss, de S. Germain : Fraclillus, frange, ou poil, ou coton de tapis ou de robe. 266 JG. stilus. — On trouve aussi fragitida (Dief.); je pense que la forme normale est sphragicida. — Grefez doit être le cas-sujet de greffet f dim. de greffe (lat. graphium). 261 JG. « incurvatio genuum vel ipsum genu ». 268 JG. « stillicidium stercoris vel sterquilinii » . 209 JG. « sordere, displicere vel tergere ». ( 70 ) Frigero, enfroidier. Frigio, as, mittrer 2~0. Frigo, frire. Frîgorosus, frileux. Frigutio, se traveillier (s’agiter) ou demener pour le froit. FritilliiBii, mortier à especes (épices). Frixa, carbonnée. Frixatura vel frictiira, friture. Frondator (ms. fronditor), esveilleur ou coeul[l]eur de foelles 271 . FroutispieiiiRBi, frontière (= façade). Frugl, pour fi table, atempré. Frumeii, l’entrée de le geule. Frust(r)o, despichier (mettre en pièces). Fibcosus, fourtrains ou tains 27 2 . Fnga, fuite, cache (chasse). Faigax, fui tables, fui tis (cp. eflugus). Fugi[l]Ius, fer à faire feu (briquet) 273. Fiileriim, esponde ou piet de lit. Fiilgetra, esclistre ou tonnoire. 570 JG. « frigio ornare ». — Frigium , « ornamentum capitis opère Phrygio contextuni » . 271 Quid esveilleur? Serait-ce une dénomination du pigeon ramier, autre acception de frondator? Ou le mot est-il gâte de esnefiteur (qui émonde) ou de escueilleur (qui cueille)? 272 Fourtrains est sans doute une erreur p. fourtains ou sourtains (JG. supertinctus). 273 Comment se rendre compte, étymologiquement, de fugillus? Est-il radicalement connexe avec focus, d’où par b. lat. focile, fr. fuisil, fusil? La variante fungillus (Dief.) fait penser au germ. funk} vonk (étincelle). ( 71 ) Fulgctum [fulgetrum], resplendisseur. Ful^or, orls, fou(r)dre, tempeste. Fulgwr, ii ris, id. ou souffre. Fullg-o, noireur de feu ou de sieuée de cheminée. Fulina, cuisine. Fulvus, gaune corne métal, ou brun entre noir et rouge. Fis mus [fimus], fumier. Fnudamss, cultiveur de fons (ms. fiiens). Fuiiesto, order de (ms. le) corps mort 274 . Fuiigofi% user. Fungus. campignon (sous boletus, la forme campion). Fnrca, fourque ou gibbet. Furcillo, pendre ou branler 275. Furfur, garnis, bren (ms. brern ) 276. F«rfur[i]o, un oysel, fuiron 277. Furo, beste qui prent connins en leur pertuis, fuiron. Fnror, embler. Furunculus, laronchel. Furvus, noir, obscur. Fiiscina, havet, crochet. Fusus, fuisel. 275 JG. « funere inquinare et ponitur simpliciter pro inquinare ». 275 JG. « suspendere vel concutere ». 276 Garnis , quid? Faut-il lire granis ou grenis (nom. de granit, grenil ), petit grain? Peut-être granis représente-t-il l’adj. granicius et est l’épi¬ thète de bren (son) qu’il précède. 277 Fuiron, comme nom d’oiseau, n’est pas dans Godefroy. — Le mot latin n’est pas non plus dans JG.; mais dans Dief., il est traduit par dorn-drail, - dregil , - droschel ; on trouve aussi la forme furfarius. ( ™ ) G Galat[ic]ie, arum, delices, viandes delicatives faites de lait. Galea, haiame. Galeriii, capel de cuir. Gallarius, gallicarfus, pareus de cuir, conroieur. Gralliua, gline. Ganea, leceresse, putain. Gaaeuni, lieu de lecerie, bourdel. Garrio. jengler, bourder, ordement parler, gargonner corne oysel . Gtelicidium, gelée cheant, gallicé werglach. GeI[l]o, ouïs, rude, vilain 278. Geueeariu§, tixerant 279. Genio$n§, engygneus. Geno[r]badiim, grenon (barbe, moustache) 280. Germen, bourgon, gremon (ap. God. germon). 273 Gello ou gilloy JG. « rusticus, ineptus, qui aliter bacalis vcl baca- laris vel lucalis, dicitur ». 279 Genecarius (omis dans JG.), dérivé de gynaeceum, atelier de tis¬ sage. Cp. GL. 47. 280 Sur grenon 7 mot très répandu dans le domaine roman, voy. Diez, Dict. (4e éd.), p. 172, s. v. greüa. Quant à la formation et l’analyse du mot latin genorbadum et de ses variantes, et aux diverses tentatives pour résoudre ce problème, je me bornerai à renvoyer à l’art, grani dans DC.t en ajoutant qu’il est difficile de voir dans genorbadum ou gernobardmn autre chose qu’une combinaison des deux thèmes germaniques gran, gren et ba.rl. ( 73 ) Crermiiio, gerner (forme plus correcte que germer). Gerro, bourdeur, fol, malsade, indiscret. CJerra, bort ou frange de solers 281 . Cresa, glave, guisarme. Gesticulo, bateler, baler, soi demener en balant ou en contrefaisant autruy. Gihlier, eris, boche ou (= en le) pis, unde : Gfibberosus (ms. gibberuosus ), bochus par devant. Oibbosus, bochus par deriere 282. Cvigas, gaiant. GUI», oui s. rude, vilain (cp. gello, pl. h.). GIp§um (ms. giphum ), piastre. GirilbBs, deswuideur (1. - oir ) ou polye (ms. ployé ) à tirer yawe 283. Girias, circuite. Glabella, grene de la teste (cp. discrimen) 284. Glaus, glandes de quesnes ou plonbée ou masse de plonc pour jetter en la fonde. Glarea, argille, terre tenant ou petite pierre que le fleuve attrait. Glaticoma, atis, obscureté de l’œl. Gliriu§ (ms. glerns ), lent, p[r]eceux. 281 Glose estropiée; je corrige : Gcrsa , boe ou fange de solers } en renvoyant à Du Cange. 282 La distinction faite ici entre gibberosus et gibbosus est arbitraire et. se fonde sur ce vers d’un grammairien : In dorso gibbus, in pectore gibber habetur. 283 Girillus ; ap. JG. et ailleurs girgillus. — Lexic. \ 30, girillus, vindas. 254 JG. « grana capitis ». ( 74 ) dis, iris, une beste, loir, qui dort en iver 285. dis, tis, une herbe (la bardane). dis, sis, terre gloise 286. tliis, glîclis, mie de pain (ce mot pain effacé a été remplacé par plain) 287. disco, is, scere, resplendir, croistre, dormir, orguillir, indigner 288. disco, couvoitier 289. ditosQss, spineux corne gloise 290. doives, monchel, luisel, rondesse. doamss, luisel 291. dos, glosis, bois pourri 292. 585 Pour les divers glis ayant cours dans la basse latinité, voir la note que je leur ai consacrée dans OP. 286 God. ne connaît pas la forme gloise p. glaise. 287 Glis, glidis ; ce quatrième glis est aussi dans JG., « muffa panis vel vini », = moisissure. Notre fr. mie est donc insoutenable. 288 L’acception « dormir » paraît répondre à des expressions figu¬ rées telles que gliscens invidia (qui couve sous le feu). 289 Cette valeur de gliscere , courante au moyen âge, découle du sens premier « flamber, brûler » ; cp. dans Stace a gliscere ferro » . 290 Glitosus, d’après JG. = argillosus; selon lui, en effet, glis, terra tenax, doit dériver par t; mais comme notre auteur attribue un génitif en tis à glis = lappa, ce qui me paraît plus correct (voy. mon OP.) et vu la trad. spineux, je corrige sans hésiter : corne glolon (ou gleton ). •> 291 Sur luisel, voy. GL. 22, note 5. 29î Notez le vers scolaire (ap. JG.) : Glos, gloris flos est, glos glotis femina fratris, Glos glossis lignum vêtus est de nocte serenum. (Les génitifs varient dans les glossaires.) ( 78 ) <*!«>*. gloris, femme de frere (ms. feuré). Curlos, une fleur. £flunio7 grumir, et apartient as porchaus 293. (;iuto. devoureur, lecheur (fr. glouton). Gluten, -luis (ms. gluton, - oriis ), gluit, colle. Glftfltiuiiam, glouton 294. JUraliatism. lit à gésir 295. (■ i*a hatssni. gyron. (xradariii§, palefroy. Orando. grésil. &rano7 engrener ou emplir de grains. (wreminm, gueron, sain. Grex, tropel. #jfi*ip(p)iis, orguilleux, testart 296. &i*ossus, figue non meure qui ciet au vent de legier. Gfrumus, masse, moncel. €fr«ime (plur.), la crousse (sic) qui vient au fons du tonnel à vin. Gruiida, goutiere. Guadio, guagier, fermer (= assurer). Onia, geule, gorge. Gurdus, non pourfitable, fol. 295 Glunio est une variété de grunnio , que donne aussi JG. ,9i Glutinium n’est connu que comme signifiant « matière collante »; glouton doit donc s’appliquer ici au glouteron. 895 Sur les deux grabntum , JG. cite le vers : Pro gremio grabatum, pro lecto pone grabatum. Papias définit grabatum par « reclinati capitis susceptio ». — Notre fr. giron se présente pl. bas (sous gremium ) sous la forme variée gueron. 296 JG. « superbus, cervicosus ». ( 76 ) G wrges, gourt, ruissel. Gurgito, sourder, degouter 297. Giirgulio, ver qui mengüe le grain, calende. CiUirgiistiuiii, maisonnette à povre home ou huche à poys 298. Criisto, agouster, asaier (ms. asaisier ). Quitus, vaissel à onguement. Il Hahilis, convignable. Haleuo (ms. hanelo ), alener. SBamis, itis [âmes], la perche qui soubstient la rois (= lat. rete) à prendre bestes. Ilaimis, mi, hameson (ms. hanisson ) à pesquier. Hasta, haste, lance, fust lonc. Il a 611‘io, espuissier, attraire, widier, boire. Helies, rude, preceux, esbahis. Hcbito [hebeto], arrudir, afollir. Hecteca vel solarium, gallice ung solier 299. 197 Gurgitare, selon JG., vorare, implere, devorare; il répond donc à notre expression actuelle fr. engouffrer. Comment expliquer la tra¬ duction sourder , degouter? Je tiens ces mots pour corrompus; on pour¬ rait proposer la correction gourder , degloutir , mais gourder , tout correct qu’il serait, n’est connu que comme signifiant maltraiter. 293 y Huche à pois »; il s’agit de nasse. A moins d’admettre, pour le dialecte parlé par l’auteur du gloss., l’existence de la forme pois = piscis (analogue au prov. peis), il faut corriger pois par poissons. 299 Hecteca (on trouve aussi ectheca , ecleta ) est défini ap. Papias par « peribolus » (pourtour d’un édifice), ap. JG. par « solarium « (le plus haut étage d’une maison). — D’où vient le mot? ( 77 ) Iledera (ms. hedrea ), une herbe, liere (déjà produit sous edera). Hemiiia, une mie 300. Herbe o ? herboyer. Hereditas, hiretage (= propriété immobilière). Heredo, as, hériter (= faire héritier). Hereo, aherdre, doubter. Here§, hoir. Herna, roche 301. Hernia, routure, enflure ou entaillure de coulions. Hibernas, fables espaignars, vaines cozes, cornes, et est accusativus pluralis 302. Hio, bail lier, ouvrir bouche ou estre fendu. Hircfuus, qui, le clotel del oel 303. Hirquulus (ms. - alus ), luxurieus en femme. Hirundo, arondelle. Hispidus, (h)aspre, puant, pelu. 500 Hemina, demi-setier ; fr. mie représenle-t-il media = demie, ou faut-il corriger mine? 501 Herna, JG. « herne lingua sabina saxa vocantur ». — Festus : « Hernici dicti a saxis, quae Marsi herna dicunt ». 502 Hibernas; le ms. donne kibernoas (on a oublié sans doute d’effacer o). — Cet article manque dans JG.; cp. dans Dief. hyberma- neumata =■ hiberna neumata, i. e. hispanicas cantilenas vel vanitates. - — Le fr. cornes (on peut aussi lire cornés = cornets), au sens de sor¬ nette, est curieux. 203 Hirquus « oculorum angulus ubi putredo colligitur ». — Je ne vois pas clotel avec ce sens dans God. et je ne comprends pas mieux en lisant clocel. ( 78 ) Hîstrio, hiraut, gongleur. Histrix, porc espi. Hiulcus, crevachés, fendus. Hortatio, amonestemens. Ho§piduin, hostel. Ho§pitale, hospital. Hospitoi*, herbegier. Hoitilo, sacrefier, embraser 304. Ilostlo. is, faire equalité (ap. Isid. aequare, adplanare). Hostorîum, ratoire (auj. racloire) à mesurer le blet ou alarere (1. à le rere) 30o. Humecto, amoitir. Hiimectui, moistes. Ilianicril[l |us. la cheville de lossoy 306. 304 Hostilo, immolare, inccndere, forme bizarre créée sous l’influence de hostia et uslulo. 505 Hostorium, ap. JG. hostiorium, lignum cuni quo modius vel sextarius adaequatur. — Le mot fr. alarere est évidemment fautif p. à le rere. — Lexic. 97 le mot est traduit par estric (mot ail. 5 cp. strich- holz). — L’étymon de ce subst. ne serait-il pas le verbe hostire qui précède? 306 Humerillus qui extremitati axis infîgitur ». — Lossoy m’est inconnu; j’y vois, jusqu’à meilleure information, un dérivé de l’ail. luns} auj. lünse (achsnagel), ni. luns , londse (paxillus axis). ( 79 ) I Jacco, jesir. Jactaucia, vantise. Jantaculiim, desjun 307. IWs, segoigne (cigogne). Icouonim s [oecon.], maignagier. Idone»§, idoines, convignables. Ici ri te* [hydrius], esgout. Idromalum, buvrages de pommes de grenaches 308. Jecor, jugier, jusier (gésier) 309. Jeewr, jusier. Ignavia, parece, gastece. Ignaviis, pereceus, gast 310. Iguosco, non cognoistre, pardonner, quitter. Ilex, quesne 314. Ilico. tantost. Ilion. le dongnon de Troie. Illecto, eslechier souvent 312. Illepithas, [non] savoureux. 307 Jantaculum, sic aussi dans JG. (qui a aussi le verbe jantare). 308 JG. « unguentum quod fît ex aqua et malis macianis ». — Nous avons à faire à une forme corrompue de hydromel et à une définition imaginée pour l’expliquer. Notez, toutefois, que JG. n’en a pas moins un article idromellum. 509 Sur la traduction jusier , voy. ficatum. Le gloss. d’Evreux traduit aussi par juisier. 310 Fr. gast signifie plutôt inculte, aride, chétif. 311 Hex} -icis, est le type de fr. yeuse. 512 Eslechier = allécher ; forme absente dans God. ( 80 ) UHcitus, non loisable. Iml» no. arouser. ïmitor. ensievir. Immiueo, apparoir. Impetlatiira (ms. impeditura ), empressure de piés 313. Imperatrix, emperesse. Impertior. partir (donner en partage). Impes, etfs, hastiveté. Impétigo, tigne 314. Impi[n]go, trebuchier ou hurter, bouter. Implaao (ms. implono ), as, decepvoir, mettre en erreur 3io. I mponie[ii]tiBiii, daraignier mes de fruis. Inipono. encoupper ou accuser, mettre sus, imposer. Importo, emporter (= importer) 316. Impotio, desvestir, dessaisir 317. Imprimo, ficier, faire empreinte en cire. Imus, bas, parfons. Inanio. aniciller (annihiler) . lu a ni s. vain, deffalans en conplection. Incentor, embraseur, boutefeu, malvais enhorteurs 318. 313 Impedatura , JG. « pedis mensura vel impressio vel investigatio ». — Du verbe impedarc = imprimere. 814 Impétigo, teigne, est traduit dans le gloss, de Douai par tcnce ; il faut sans doute corriger tengc ou tegne. 315 Ce verbe de la Vulg. est tiré du gr. TiXavaw. 316 Emporter = importer est inconnu, mais correct. 317 Impotio =■ impotcm facere, dépouiller. 318 Incentor est = incensor (de incendere), mais au sens de malvais enhorteur le mot vient plutôt de incinéré } enchanter. ( 81 ) Incessus, voye, alage. Incincta, ensainte. Incolnmis, haitiés. fncoliiniitas, santé, convalescence. Inconiinodo, damagier. Inculco, encauchier 319. fucus, -dis, englume. Indi^us, besongneux. fndipiscor, acquérir. Inducie, treuves. luedia, povreté, mesaise (ms. mesaige). Ine[r]gia [energia], force, vertus, efficace, effect ou engrece de cure 320. fnianiia, diffame. Inficie, negacions (ms. v agacions). fnfisco, saisir, mettre en la main du roy. Infor mita s, laidure. Iufneatns, pur, naïs (le ms. a réuni les deux mots en punais). Infus(c)o, enfuseler. Ingeuiism, engien. Inger so, emboer, follier, soullier 321. Ing(r)ïaen, aynne. 3,9 Le sens rendu par encauchier est celui de « valde calcare », cp. plus loin reculco. 520 Engrece, acharnement, empressement, est inconnu. Tient-il du bourg, aincre = âcre, ou faut-il y voir un lapsus de copiste p. engresseté, qui est bien connu? 321 Ingerso, voy. l’art, gerra (p. gersa). — Follier , entraîner cà une action folle, égarer, corrompre? Tome XXXVII. 6 ( 82 ) InlicreM^ü, arroganche 322, Inicio, as, trutrer 323. Iniefor, aras, comenchier, asaisyer, sacier 323. loj HrIosai§, plain de murmures. Innoxâaas, non nuisable. Insidâe, espies, awès. Insidior, awetier (guetter). Insidiosaas, agaiteux. Insipiditas, malle saveur. Insitfo, enteure d’arbres. Insoinnia, vigille. Insaalto, faire assault. Intcgritas, entiereté. Intenapeadcs, desatempranche. Intendo, entendre (— faire attention). Intentio, augmentation, intention, considération. Int enti vais, entends. Inter capedo, distanche local. Inter«lictuaia, entredit. Interdin, entrement que jour est. Interdins, a, aaan, coustumés (accoutumé) 324. Internodinm, le gros os du genoul. Interpolât iaaB , entrepostement. Interpolo, rompre, empescbier. Inter nia, chemise. 822 Inhercncia ; la trad. arroganche ne s’explique pas. 323 Dans les art. initio et initior, les mots trutrer et asaisyer (assaier?) restent énigmatiques. Pour sacier je propose sacrer (= baptiser). 324 Interdius = perdius. ( 83 ) Intftmo, notefier. Invectivus, dettraiteur, ralleur (railleur) ou blasmeur 32t>. Invcsti^o, enquerre. Involo, as, mettre en pâme, empamer 326. Involo, as, envoler. Involutus, envol[e]pés. Jocor, jeuer. Jocosns, jeueus. Joculor, jengler. Jocunditas, leesce, joyeuseté. Ipopirgium [hypopyrgium], chiennet de fer, sur quoy on fait le feu. Ipotamus [hippopotamus], poisson, cheval de mer. Iracundia, maltalent. Irrideo, mocquier. Irrogo, sourmettre. Irruo, encourre sur aultruy. Isopus [hyssopus], une herbe, ou espergoir à yawe benoitte 327 . Itérant, de requief. Jnbar, clairece. Jultilo, esjoïr. Juger, arpent ou journal de terre. Jugitcr, pardurablement. 526 Detraiteur, bonne forme anc. p. détracteur (manque dans God.). 826 Le premier des deux art. involo concerne involare — in volam mittere, empoigner (d’où, prétend-on, le v. fr. cmbler, et même par aphérèse, le n. fr. voler = furari); le second, voler ou se jeter sur (il ne figure pas dans God.). 8,7 Isopus ; sur le sens espergoir (aspersoir), vov. DC. s. v. hyssopum). ( 84 ) 'ïunipcrtis, genoivre. «ffurgitim, tenchon, noyse. JuTencu§, veau, geniche, tore]. Jmcnis, josne. delés, emprès. k « Malatws [calathus], rel ou corbison 328. L Lahefaeio, tachier, croler (ms. croter). Labeo, tavernier (= coureur de tavernes), lecheur. I.alïes, tache. Ijabilis, degîachable (= glissant). Ijaceranien, decoppemens. Lacerna, coppure de vestement ou fresœuvres 329. Iiac«puo, decopper drap. » Lacepo, desquirer. Incerta. laisarde. 328 Rel, quid? Calathus avait jadis la valeur de « forma cascaria », nécrl. scheene = ail. schiene , lequel signifie propr. lamina, lamella ; rel pourrait donc être = angl. rail, n. fr. rail, dont l’étym. ( radius , riga, ail. ricgel?) n’est pas encore tirée au clair. 329 Lacerna, chez les Romains, signifiait un manteau; en basse latinité « pallium fimbriatum ». La première interprétation se rapporte à lacer, déchiré (cp. lacerno qui suit); quant à frcsocuvre, que je ne trouve pas dans God., je le traduis par « ouvrage fraisé ou frisé ». ( 85 ) Laeesso, deschirer par désir ou despechier 330. Lac(i§, is, laiture de poisson. Laciila, vestement 331. Lacunar, arts, vocte (1. volte ou voûte) ou la conjunction de très de la maison. Laganum, tourtel, bugnet. l>aiiil»o. lequier. L.aiiio, despicier (pi. h., sous lacesso, despechier). Lanx. escuelle de balanche. Lapa, gleton (glouteron) 332. Lapate§, viandes confites de choulx 333. Laquear, las, laceure de très de maison. Larva, faulx visages, maléfice. liants, une beste habitant en terre et en yawe, s. voile noe 334. Lascivia, mignotise, jolitè. fjat élira, lieu[s] sacrés, muchottes. Liateo, soy cachier. Later, tieule. Iiatex, yawe ou vin. 330 Lacessere , harceler, attaquer, une sorte d’intensif de lacio, tirer, attirer (cp. facesso, arcesso), est ici mis abusivement en rapport avec lacerare. 231 Lacula; JG. « quedam vestis que quosdam lacus quadratos cum pictura habet intextos ». — Isidore: lacalata vestis (vêtement àbouffettes). 552 Gleton ; le gloss, de Douai a cleton; cp. ail. klette. Yoy. aussi l’art, glutinium. 335 JG. « lapas ; atis, cibus ex oleribus confectus »; chez les Romains, lapathv.rn était une sorte d’oseille. 854 Voile noe = voie-nage. Il s’agit de la mouette. ( 86 ) Latomus, maison (maçon), liatriua, cambre privée, fl^atro, aboyer. Latrunculus, laronchel. Latus, largues, lés. Lau§o, loer 335. Laxo, la[s]quier, eslarguir. Lazarus, propre non de Ladre. I^ea vel leoua (sic, se trouve aussi ailleurs), leonesse. i*eca, lesche (s est intercalaire), liecacitas, lescherie. Jhcctfo, liçon, lection. &ci’o. loer par pris (JG. aere conducere). tenser. Ohoflias. maille, demi denier. [obryzum], une maniéré d’or. Oliriao, acravanter, trebuchier ou abbatre. ©lises, ostaige. ©Iisitleo, assegier corne ung chastel. ^9»s»taciBliBBii, bare, resistenche. ©listetrix, ventriere. Ohstipo. encliner, corne cil qui demande l’aumosne 379. Ohsfa'iio, estouper. ^SivlasBi, à l’encontre. ©eeaslo, occasion, faculté, forme, excusanche (prétexte) 380. ©eeasias, esconsement, obit. ©cddiass, cheable. ©eciapo, empechier. Oeiiai», oyseuseté. 379 JG. : « Obstipus, quasi contra stipem inclinatus ». Cet adj , pri¬ mitif de obstipare, pencher, incliner, je n’ai besoin de le dire, n’a rien de commun avec slips ; il est de la famille de stipo, constipa, mais quel est exactement le lien de parenté? J’ai consulté le nouveau Dictionnaire étymologique latin de MM. Bréal et Bailly, mais, à ma grande surprise, je n’y trouve pas le mot si classique obstipus. Je l’interpréterai donc, sous ma propre responsabilité, comme sens primordial, par « pressé contre » . 380 Forme peut être un lapsus du scribe p. fortune, JG. ayant forluna parmi les définitions du mot occasio. ( 101 ) Oc(c)rea, housel, house. Oc(c)reo, houser. Odoror, prendre oudeur, ou flairier, corne le chien de labeste. Oestrum, une mouche, tahon. Offa, soupe en pot. Offendo, courouchier. Oflidosiss, servichable. Oleo, es, ni vel evi, itum vel etum, puïr ou estre puant 38l„ Olero, as, planter ou user de choulx 382. Olcum vel oliuin, oile. Olf'acio, flairer. Olitor, cou[r]lilleur. Oiiiasus, trippe. Onieiitum, la pel où sont envolpés boyaulx. Otnoniimas, équivoques. Ouoerotalaas, ung oysel, butor. Versus : « Par onocrotalus cigno sonitum dat in undis ». Omis, charge, fardel. Opéra, entente (= application), estude, sedulité. Opîco, rongier, diminuer 383. Opiuio, cuidanche, opinion. Opipo, estre aise ou joieus 384. "8l JG. fetcre. r8J Mêmes significations dans JG. 385 Opico, JG. « corrodere, diminucre ». Dief. donne aussi opiare, opizare. D’où vient ce mot? La question reste ouverte malgré ce qu’en rapporte DC. s. v. opizare. 584 Opipo , JG. « nobilitare vel renovare , aut post planctum in con- vivio gaudere ». Aussi opiparare, forme normale tirée du classique oprparus. { 102 ) Oppcto (ms. oppido ), contrepeter ou contredire, non con¬ sentir. oppidum, castel. Oppilo (ms. oppitulo ), estoupper. Opprimo, grever, empresser. Optatio, désirs, souhès. Ora, région, ourlet, rive. Oratio, orison. Orator, qui parle, advocat, patron. Orbita, rondesche de roe (ms. voie ), c’est la roie que fait lé charette. Orbitas, vefvetés. Orbus, vefve (masc.), privé(e) 38o. orgues. Oi'ificium, pertuis, ouverture. ©ri* [oryx, opuq], une beste, loir 386. ©rizon, demi espere aparant sur la terre. ©rplianus, orfenins ou orfelins. Orreiim, grenier. Orxum, adverbium, celle part 387. dfti'ti^onietra [opruyop.^Tpa], ung oysel, caille (ms. coillé). Ortix, ung oysel, caille (ms. coillé). . 0i*tolauu§, courtillier (pl. haut courtilleur). ©rtus, courtil. 385 Le masculin veuf n’apparait qu’au XVIe siècle. 386 Orix, JG. « animal immundum et sacrificando non aptum; et, ut dicunt quidam, est animal simile mûri quod nos dicimus glirem ». 587 Orsum « in liane partem ». Mot fictif, abstrait des adverbes com¬ posés deorsum , sursum, retrorsum, etc. Dief. ne l’a pas. ( 103 ) Osa, house à chaucier. Osor, mal voellant. Ostra, ung poisson, oistre 388. Ozimum, trippe 389. P Palam. adverbium, en apert. Palam, prepositio, devant. Palata, palix (palissade) de piés, ou pile, c’est (= c’est-à-dire) masse, de figues 390. Palatinus, de palais, palatis. Palatum, le palais de le bouche. Palearc, pailler ou la pel qui est ou col du torel. Pal[i]urus, chardron (sic). Palli«lus, pal[le], mal coulouré, et comparatur. Pallium, mantel, faille. Palmes, ges (jef de vigne. 583 Ostra est aussi dans JG. et Dief. concurremment avec ostrea. 589 Ap. JG. ozima « intestina, tripe » est tiré de oza vcl ozi, « quod interpretatur robur, quia in eis consistit fortitudo « . Il cite même le vers de Perse : Cum bene distincto cantaverit ozima nervo, quoique dans cette citation ozimum soit = ocimum (wxtp.ov); il reste encore à trouver le vrai mot qui a pu produire ozimum (entraille), car l’étymologie de JG. ne mérite guère de ci édit. *90 Palata; le premier sens se rapporte h palus (= a. fr. piel, plur. piés, ou pel, plur. peus, comme plus bas sous palus); le second à palatha (7:aXà6r)). ( 104 ) Palimis, espans, c’est mesure de la paulme ou de la main. Palpo, manoyer, paucier (tâter du pouce). Palus, udis, marès. Palus, I, peus (sujet sing. de pel) de bois. Pango, convenanchier. Panifex, panetier. Panificiss, boulenguier. Papa, pape, i. e. admirabilis. Papaver, un grain, pavotte ou olivette. Papirus, papier, ung jonc. Paradoxa [vaine], glore. Parafernnm, don d’espousée. Parapsis, escuelle, plat (Lexic. 86, dupler). Parasitas, jongleur, lecheur. Parca, ce, forcenerie d’enfer ou mort 391. Parcopoles, icfis, traveil pour plus aise caufer soulers 392. 591 JG. furia infernalis, letum. 59î Cet article est altéré; je le corrige ainsi : Parcopollex, icis, trainel (ou tramel ) pour plus aise caucier soulers. Il s’agit du chausse- pied, qui aurait été appelé parcopollex, à en croire JG. (qui, cette fois, pourrait bien avoir* raison), « quia parcit pollici ». Les glossaires don¬ nent comme interprétation latine trainellum ou tramcllum (les jambages sont les mêmes pour in et m), mots forgés sur un patron français, qui. cà son tour, si traïnel est la bonne forme, peut être rapporté h lat. Ira- lumen , instrument pour tirer, fr. traïn (auj. train). Comme on trouve aussi, avec la même valeur, trabellum (= petit bâton), on pourrait avec autant de droit conjecturer la filiation : trabellum — iramellnm (cp .Jacobus devenu Jaquemes ), d’où, par un effet de mauvaise lecture, trainellum. Cette manière de voir sauverait notre leçon traveil (= trabiculus). ( 105 ) Parles, parois. Paro, apar[il]lier, proposer. Paroclila, paroche. Particeps, parsonnier. Partior, partir. Parum (ms. parvum ), pan. Pascua, peuture 393. Paseiculus, escaîlac (échalas) de vigne 394. Passer, mousson ‘393. Passas, souffers (de patior ), estendus (de pando). Pastînaea, racine, panaise. Pastino, planter, purgier. Pastoforium. chambre de ceulx qui gardent les eglizes. Pastor, pastre. Patella, paielle. Pat(li)era, grant hanap. 595 Peuture, propr. nourriture d’animaux, puis nourriture en général. Diverses raisons s’opposent à l’étymon peut (part, passe de paistre }, que j’avais avancé dans mes Trouvères belges (nouv. série), page 342. MM. Foerster et Joret identifient le mot avec poulure (voy. Littré), qui reproduit le bas-lat. pullura, dér. de puis, pultis. A l’appui de cette nouvelle explication, je rappellerai la glose de Reichenau 217 : « pul~ menlum cibum », sur laquelle Diez, l’éditeur de ces gloses, renvoie au gloss, de Douai « pulmentum piumens » (ne pas confondre avec piment ), en citant aussi prov. polmen (soupe, ragoût). Pasciculus est une forme, inconnue ailleurs, p. paxiculus ou paxillus (d’ou fr. paisseau ). '95 Lexic. 75, momies. Voy. sur mousson mon Dict. d’étym. s. v. moi¬ neau, et celui de Grandgagnage s. v. molion. ( 106 ) Patibulum, gibet, fourches. Patrinns, parins. Pansa, pose, reposement. Pecten, pines (= peigne), harpe, ung poisson que on dist plais ; danse pagine 396. Pectinarfum, ostieu à mettre pignes. Pecto, pignier. Pectus, pis ou poitrine. Pedetentim, adv., saigement. Pedieulus, pous. Ped«j peteur (= lat. peditor), ou poulz (= lat. pediculus). Pe«lnles, avanpiés de cauches 397. Peduni, baston de paistre, grosse (== crosse). Pel[l]ex, concubine, ribaude. Pellix (1. pellax), fauls, triçeur, et comparatur. Pellicea, plisson. Pelliparius, peletier. Pellis, pel. Pelvfs, bachin. Penitet, il me poise (même trad. que pour piget). Peosio, pension, rente, pois ou pesage, solution, paiage (ms. poiage). Pentlialilniii [pentaphyllon], une herbe, quintefoelle. Pepo, potage (espèce de melon; de là ail. pfebé). Pera, esquerpe, taisse, bourse. Perdix, perdris. 396 Harpe n’est pas exact; il s’agit du plectre. — Que faut-il entendre par danse pagine ? 597 Pedules, JG. pars caligarum que pedem capit. ( 107 ) Peredia, aise ou superfluité de mangiers 398. Peremptio, occision. Perennis, pardurable. PcHidia. trecherie. Perfodio, transperchier. Perfunctorius, transitoire, destruitis ou qui use ou despent. Peribulum vel perilmlus, alée 399. Perpello, parbouter. Perpendicularis, de mesure. Perpeiidiciiliuii, ligne, réglé à mesure, corde à plonc, à mesurer. Perplexws, entouellés, envolepés. Persicus, pieuquier (— pêcher). Perspicaltilitas, ententibleté. Pervitis, trespassable. Pes§ulum, peille d’huis 400. Pestis, tempeste, pestilence. Peto, requerre. Petrosilinum, presin (persil) 401. Petulor, follement ou mignottement requérir. Pctultis, H, cheval qui ha grans piés 402. 398 JG. « superfluitas edendi, sicut bibula bibendi ». -99 Peribulum Cst une latinisation du grec 7rept(3oXo<; (enceinte, pour¬ tour), faite sans doute sous l’influence de ambvlo. 400 Peille est une modification de l’a. fr. pesle, n. fr. pêne = lat. pessulus } verrou. La forme du mot français, toutefois, permet aussi d’invoquer un type latin pagula (cp. re-pagulum, verrou). 401 Presin = peresin = peresil (d’où persil). 40i Corrigez : blans piés. — Petulus est, parait-il, une altération de peculus, qui vient de tohxiXoç (bigarré). ( 108 ) Pctus, lousque, qui muet souvent les yeulx, et producitur prima. Pexim, ornéement. Philantropos, herbe, englouteron 403. Picta, cote ou pointure 404. Pictacium, tacon de solers. Pictura, pointure. Pietas, pitié. Pieticws, piteus. Piget, il me poise. Pigmentum, pieu ment. Pila, pille, estoef, piler 403. Pïla, taverne, pilet de mortier. t Pilax, chat. Pilentiaiu, tumbriel. PililiMlus, qui joue de pelote. Pilens, chapel de poil. PilBata, te, pillart de mer, larron 406. Pilo, oster poil (ms. pois) ou peler ou piler ou piller, ravir 407. 405 La forme englouteron est inconnue et prob. fautive; vov. lappa. — -L’appellation du gloutcron ou grateron par philanthrope « qui s’attache à l’homme » est assez humoristique; on la trouve déj à dans Pline. 40 4 Picta, JG. « pinctura sive pictura », mais dans le Vocab. theuton. de Conr. Zeninger picta est = tnnica , ail. roche, ce qui justifie notre cote. 405 Pour la distinction prosodique des deux mots pila, JG. cite le vers: Est pila pes pontes, pïla ludus, pila taberna, Pïla terit pultes, in bellis pïla feruntur (al. geruntur). 406 Pillata avec deux l est fautif, car le mot pilata est = pirata (7TEtpatïi<;). Pour l = r, cp. le v. fr. contraile p. contraire. 407 Cet article se rapporte à la fois à phare et à phare. ( 109 ) Pilotellus, estoef, pelote. Pilmn, dart. PÜus, poil ou pilette (pilon). Pliido. broyer 408. Piiigo. poindre. Pînso, pestrir, faire le pain. Pistilluin, pilette à broyer espices ou aultres cozes. Pistor, boulenguier. Pituita, pepie. Pix, poi[s]. Placitor, plaidier. Plasma, plaie. Plà ga, région ou rois (rets). PlauitmSo. plaineté ou onieté (ms. onniette). Planta, ente, arbre, jonc. Plantago, plantain. Plectr um, gouvernai de nef ou language ou instrument de musique 409. Plica, plois. Plno, plouvoir. Plnteum, escriptoire. Plnito (ms. pluitino ), plouviner. 40S Pindo se trouve aussi dans JG. d’après Ugution; serait-ce un mot forgé comme primitif putatif de pinsn (piler)? 409 II faut, semble-t-il, lier language avec de musique (cp. plectrum Lcsbium); cependant notons que les anciens gloss, donnent au mot plectrum le sens « lingua in corpore vel potius ultima pars linguae », de sorte que language pourrait aussi être considéré comme une faute de copiste p. langue. ( 110 ) Podex, cul, poistron. Podînm, baston pour apoyer ou potence. Polenta, boulie. Poli mit a, vestement broudé. Polipus, pueur de nés, ou ung poisson; muruart de nés 410 . Pol[I]ex, le gros doit, paur. Pol[l]in$o, ensevelir. Pollno, gaster, honnir 4. Pompo, enorgueillir. Popinio, queus, souillart de cuisine. Poples, le ploi de genoul que on dist garet (jarret). Porca, truie. Porrïgo, tache, tigne. Porraan, une herbe, porriaus. Portlcws, porge, portai 442. Porws, pertuis pour yssir sueur. Postela, culiere de cheval. Posteras, ensievant, daregnier. PostiimlnlMBii, retor (ms. neton) de exil. Potlono, abuvrer, pois(s)onner. Potns, borne, buvrage. PrateilHin, praiel, petit pré. Prefaendarins, prouvandier. Precaveo, eschiever (esquiver). 410 Muruart doit être corrigé par morvart , qui s’est présenté déjà au mot mucus. — JG. « fedatio naris ». 411 Gaster, pr. dévaster, s’appliquait aussi à la corruption en général (sens conservé) et à la séduction, au viol en particulier. 412 ha forme porge existait concurremment avec porche. ( 111 ) Precipito, tresbuschier. Preclpnns, souverains. Precocia, rosin (raisin) hastif 413. Predico, preschier. Prefectus, prouvost (pl. loin, s. prepositus, prevost) 414. Pregno, engrossier ou faire ensainte. Prelum, pressoir de vins ou Paubre 415. Premineo, souraparoir. Preiuitsiii, guerdon. Prepes, isnel, legier. Prepositus, prevost. Près, prédis, riches 416. Presepe, grebbe où mengüent les bestes 417. Presertim, meement. Prestigium, dart magique 418. 413 L’a. fr. rosin ou voisin (voy. racemus) a survécu dans l’ail, rosine (raisin sec), néerl. rosijn. 414 Le mot fr. prouvost est l’origine de l’ail, probst, prieur, doyen, et de l’ail, profoss, geôlier, néerl. provoosl. 415 Aubre , var. de arbre, par l’intermédiaire de albre (on le retrouve sous surcus ); il s’agit ici de l’arbre de presse, cp. ail. press-6awm. 4ic praeS} au moyen âge, était l’équivalent de « dives » ou, comme dit JG., « qui multa habet praedia »; le sens « garant, otage » venait en sous-ordre. Ce dernier, cependant, est primordial; l’étymologie a démontré que praes résulte d’une contraction de prae-vas , praevadis , ou plutôt de praeves, -vidis; de là praedium, qui signifie, en premier lieu, gage, hypothèque, plus tard bien-fonds, domaine. 417 Grebbe, forme rouchi de crèche (= ail. krippe ); wallon crêpe. 418 Article tronqué; lisez « une maniéré d’art magique « (JG. quedam species magice artis). ( 112 ) Presumptio, oultrecuidance, hardiesche, cuidanche, ou¬ trage 419. Prevarlcor, trespasser. Primarfais, primerain. l'riniicerius, [premier] porteur de cierge 420. Privlgmas, fillastre. Prolao, prouver, assayer, loer. Probro, laidengier. Processio, pourcession. Processus, prochès. Proconsul, qui est mis en lieu de conseil, eschevins. Procass, requereur de femme. Proeligaas, fol large. Pro elolor, helas dolent î Profasio, escomenier. Profeetaas, pourfit. Profîcio, pourfiter. Profuudus, parfons. ProgeuSes, lignie (forme pic. p. lignée). Progressais, prochès. Proliiitas, longuesche. Promo[ai]toriaam, montaigne apparant de loing. Pa*omtaaariaBBii , celier (GL. 49, despense, Gl. de Douai, grange). 419 On sait qu 1 outrage est propr. excès en toute chose. 420 Primicerius, JG. « qui primum eercum portât ante episcopum vel regem de dignita le ». Cette étymologie ne satisfera guère ni les archéologues, ni les linguistes. Mais quelle est la bonne? Est-ce réelle¬ ment « qui primus in cera inscribitur »? Quoi qu’il en soit, c’est ce mot bas-latin qui a fait naître l’anc. subst. princier. t ( 113 ) Propagino, pourlignier, estendre ou faire lignie. Propago, lignie, proving de vigne. Propieior, avoir merci. Pr opina, taverne. Propino, amenistrer (= offrir, livrer). Propolla, halle, maison de marché 421. Propia[g]iàacisIiiBii, creniaus de murs à bastillier. Prop^idhsin, lieux deshonnestes 422. Prora, première partie de la nef, corne le coiïüner (?) de la nef 423. Prorit©, esmouvoir 424. Prosapia, lignie. Proseco, tresbuchier, rognier 423. ProsclitaBs (cp. lat. advena ), estrange. Proseqnor, poursievir. 421 Propulla, mot insolite p. propola, « domus ubi venduntur un- guenta, etc. » — En latin classique (masc.), uniquement « brocanteur » (= gr. 7rpo7UoX-r)<;). 422 JG. « locus scurrilis «. 423 Le mot que je laisse dans le doute, cache-t-il un dérivé de cou¬ ronne , ou de coron , coin, bout, qui s’employait jadis dans le sens de proue? 424 II est difficile de séparer le verbe pro-rïtare (qui est aussi dans Pline et Sénèque) de la famille de ir-rltare. Cependant le Dict. de Bréal et Bailly admet pour irrilarc un primitif hirritus (le grondement des chiens en colère). Pour moi j’ai quelque peine à ne pas rapprocher du thème latin rit l’ail, reizen et l’anc. nord, relia, qui disent la même chose. 425 Je ne me rends pas compte de la traduction tresbuchier ci la tiens pour fautive. Tome XXXVII. 8 ( 114 ) Prosgieritas, eureuseté. l*B*ostiBmla, ribaulde. Prostilftsalsam, bordel. Protclo, alongier (— éloigner), différer. Providus, pourveable, cler voyant. PB*ïaa*Igo? poureture 426. Pr sa ri t m % , de m e n ge mens. Prnrio, soi demengier (ms. - megnier ) ou degraterouescaupir. Psiésacsas, paupegay. Ptisana, tisane. Pnbes, barbe joine ou première. PiibeteMMs, près du ponil (= cunnus). Pisdeiicia, vergongne. Pudeo, liontoyer. Pudor, honte, casteté. Pnerpera, enfanteresse. PsBg-II, campion. PsBgilèisa*^, penne pour escripre 427. Pactes, puche. Pol[I]ns, pouchins. Pulino, mol, poulmon. Pisïpa, char sans craisse. Pulpltnm, pulpit, lectrin. Psals, caudel, potage boulit. 426 On lit dans JG. : « item dicitur pro ipsa scabie que pruritum confcrt et ardorem »j toutefois, cela ne justifie pas la traduction poure¬ ture; le traducteur doit avoir été induit en erreur par la ressemblance entre les thèmes de porrigo (synonyme de, prurigo) et de poureture. 427 JG. « penna vel cornu vel tabula manualis ». I ( HS ) Pulsini, deboutéement (= en poussant). Pulsus, rihotemens, poulz de bras. Pumex, ponche. Pimctorium, poinson. Puni eu*. d’Auffrique. Pupllla, prenelle de l’œl. Pws, pnri§, garde 428. Pus, indeclinabile, est pouriture. Pustula, vessie. Puteo, puïr. Put©, cuidier, tal[l]ier vignes. Quadra, quarte partie de quelque chose. Quadrfga , quarette. « Qaiadro, faire quarré. Quadruyiuin, quarfour 429. Quamcfuani, ja soit che. ^uautus, combien, quans. Qu ar fallu m [xapvaXAoç], ung coffin. Quasso, froyer, quasser. 428 Pus, paris , custodia, est aussi dans JG., « et dicitur parus quod purum custodiat et retineat ». îl cite le vers : Pus pro putredo non declinabiie credo, Pus declinatus custodia quando vocatur. Il ne faut pas oublier que pour JG. et notre auteur indéclinable est synonyme de neutre. 42 9 Qaadrumam avec u était fort répandu. ( 116 ) Quaierimm, coyer (cahier) de livre 430. Quatio, escachier. Que^tis», quest, conquest. Quia, quar, car. Qninetiam, s. insuper, avoec che. Quiuo, ouïs, qui ha .v. chevaliers sour soy 431. Qui(t)to, quittier (— faire quitte). Qnoniain, pour ce que. Quotiens, qualités fois. R Haceimis, roisin. Radium, rais de soleil ou de roe, ou instrument de tixerant (navette). Rado, rere. Ranimas, ung arbre, rouseiller (= groseiller) 432, Ramiis, rainchel. 430 Sur la forme coyer (cp. s. codex, quoyer ), voy. l’art, codex dans OP. 431 Quino, autre forme de quinio , absente dans JG., mais consignée dans Dief. — Le sens prêté ici au mot, c’est-à-dire « le sinquième de sa lignée », est fondé sans doute sur un passage de saint Jérôme (in prologo Sophoniae), allégué par JG. : « Hoc si verum est, Sophonias propheta quinione, ut ita dicam, prophetico et gloriosa majorum suorum stirpe generatus est », ce qui, selon JG., veut dire : quintus numeratur in generatione sua. 452 Ramnus (rhamnus) « alba spina »; le fr. rouseillier semble tenir de ruscus (brusc) plutôt que de rosel (roseau) et, malgré la confusion des sens que ramnus présente parfois, être étymologiquement étranger au fr. groseiller , qui est d’origine germanique (voy. mon Dict.). ( «7 ) Rana, raine. Rancor, rancune. Ranis, cler, non espès (== fréquent). Rasor, barbieur 433. Rastrtam, rastel, herche. Rata, partie, ut solvere pro rata, reste 434. Ratis, tîs, nef. Raucus, enroués. Recalcitro, regiber. Reeiclivo, rencheoir. Reciproco, reflechier. Recoudo, muchier. Reculco, rechauchier. Reddit;s§, rente. Redemptio, racatement. Redeo (ms. reclio ), repa[i]rier. Rediiu§, repairement, retour. Redibeo, redebvoir 433. Refectoriuua, refretoire d’abeye. Refoeillo, renourir, repaistre (gloss, de Douai : soeler). Reffrigero, refroidier. Régula, rieule. Reiulgo, nagier (= naviguer), avironner. Removeo, oster. Renmlco, retraire la nef par cordes (de là fr. remorquer). 433 Rasor est absent dans JG. 434 Rata, article fautif; JG. définit mieux pro rata par « pro parte sibi contingente ». — Reste est incompréhensible; corrigez rate. 4S' Redibeo, JG. rursum debere (le classique redhibeo manque). ( 118 ) Remus, aviron de nef. Ren, rognon. Repagaalaam, bare de huis. Rcpata*iaB»e, retourner au pais (v. pl. h. redeo). Repcdlto, régi ber de piet. Rependo. guerdonner. Rcpo, rampir. RepofociSfum, che qui coeuvre le feu de nuit 430. ReprelaeiisfMlis, reprenable. Resero, as, deffermer, declairier. Rcsideo, reseoir 437. Resolvo, desvolper, deslier, repaier (ms. repaver). R©t(la)e, rois à pesqueur. Retiolum, coiffe comme rois (a. fr. reseul, auj. réseau). Revello, errachier. Remua, reume (rhume). Retamatiso, enrouer. Rietus, ris, richinements de bestes sauvages 438. 456 Repofocilium , de reponere -f- focus. — L’étymologie de JG. « com- ponitur a repono et focus et cilium » (« quasi cilium foci ») est de pure fantaisie. Voy. mes obs. GL. 50 (note 9) et OP. « cloque à quoi on coeuvre le feu quant on cuit les pales ». 437 Verbe ancien supplanté par la forme savante résider. 438 Après avoir relevé, dès 1867, dans ma Lexicogr. lat. 126 (note 10), la glose chineur — lat. yannio, j’ai eu tort de ne pas en tirer profit, en 1875, pour l’art, rechigner dans ma 2e éd. de mon Dict. et dans mon Append. à la dernière éd. de celui de Diez. On m’en a fait avec raison le reproche et je saisis l’occasion que me fournit ici le mot richincmens pour exposer la vraie étym. du verbe rechigner. D’une étude minutieuse ( 119 ) Rigor, r[o]ideur, rigeur. Rima, fendache, crevache. Ring o. moquier, rire faintement, recigner. Ringor, gaber, id. Ristus, tns, sed (?) a frenestre 439. Rhns, ruissel. Rixosns, noiseux, tenceux. Rotlo, rongier. Roga, aumosne. Roro, faire rouser ou arrouser. Ros, rousée. Rotaltuham, rable (ms. table) de tour 440. Rotralros, rolet. R»beta, raine de buisson. RuMgo, enrousilleure 441. qu’y a consacrée le prof. Fôrster dans la Zeitschr. fiir. rom. Philol. III, 204-5, il résulte que dans aucune de ses acceptions, il ne dérive de reche ou rechin. Toutes ses applications remontent à l’idée « faire la grimace, grincer », et lui-même dérive du y. h. ail. kînan (a adridere »), qui explique aussi les anciennes formes composées eschignicr , reschignicr, reskignier , treskignier. Corrigez un des deux mots par enroilleure. 459 Ristus est une mauvaise lecture p. riscus , lequel est interprété dans les gloss, par « fissura vel fenestra patens in fenestra », ou « vas ex juncis et viminibus », ou « sedes apum » (donc = ruche). — Quant à notre sed à frenestre, je le laisse à l’étal d’énigme. Peut-être faut-il lire u (= ou) au lieu de a, et sed se rapporte-t-il à « sedes apum ». 440 Rotabulum , forme du bas-latin créée par adaptation à rota pour rutabulum ; de là fr. rouble, reable, rable. 441 Enrousilleiie , de enrousillcr, se couvrir de couleur rose. Dans le ms. le mot est mis deux fois, seulement la première fois, il se lit plutôt enronsilleure. ( 120 ) Rubrica, rubrece. Rubum, bouton (glose douteuse). Ructo, router. Ructias, route (= rot, éructation). Ruditus, les cris des bestes mues. Rudus, gravois, pierres petites, corne pour faire pavemens. Ruftis, roussel. Ru$a, fronce. Runco, sarcler, errachier. Rapt «ira, rompure. Rus, ville rurale, camp. Ruscus, ronces 442. Riitrtiiu, fossoir. S Sa barra, gravelle 443. Salmltmi, sabelon, gravier. Saceatum, vin de buffet, vin bouté ou pargouté par le lie. Sacco, ensacquer. Saerista, soucretain 444. Sagacitas, soutieuté. Sagax, sages, soubtis. Sagcna, rois de poisson (a. fr. sainte, n. fr. seine). Sagimcn, sain (graisse) 445. 442 Ruscus , GL. 40 grousillier; ruscum ib. 41 groussaile. 443 Sabarra est erroné p. saburra. 444 Saerista, masc. = sacristarius ou sacristanus (d’où a. fr. secretan , segretain, ital. sagreslano, ail. sigrist ). La forme soucretain se trouve encore ailleurs (comp. prouvost = prevost ). 445 Sain, d’abord saïn, reproduit exactement sagimen = sagina. ( 121 ) Sagina, craisse. Sagino, encrassier, larder. Sagio, devenir [saige], engigneusement ouvrer (ms. engre- veusement ouvrier). Sagitta, saiette. Sa gin a. somme, charge. Sagum, saige, sarpille ou robbe belle 446. Salelira, voie aspre ou boueuse. Saliunca, une herbe espineuse que on appelle caude trepe (auj. chausse-trape). Salsa, sausse. Salsicia, saussice. Salsugo, sammuire (saumure), c’est seil fondu de la char. Sa Item, au mains. Salve, Dieus te sault [ou] saulue. Sainfmca, sambue, flassoie, une herbe, simphoine 447. Samliucns, sehus (cas-sujet de seliiic) 448. Sandapiliaeu, biere, fiertre. SaiMlêx. une herbe, waranche. Sanies, poriture, boe de sanc. Sano, saner, garir. 446 Saige , le vrai mot ancien était saie. — Je ne connais pas sarpille. 457 Sambuca , comme nom d'herbe (végétal), désigne le sureau; flassoie, ailleurs flassaire ou flassart, traduit sambuca en tant que couverture de laine, litière. — Une troisième acception bas-lat. de sambuca est « genus simphonie musicum quod fit de ilia arbore ». Simphoine , anc. forme p. symphonie = instrumentum musicum. - — Voy. aussi mes obs. GL. 27 (note 10) et OP. 448 Sur fr. sehue, etc., voy. mon Dict. s. v. sureau et OP. v. sambucus. ( 122 ) Sasiaas? sains, ha[i]tiés. Sapio, savorer, avoir saveur. $apoa*o; assavorer. $aa*aB»eIaana [saraballum], braie (voy. GL. 16, note 10). Saa*e©fagass, sarquis (cercueil) 449. Sarctilnsn vel §arcialus, sarclet. $aa*pa, sarpe. Saa*tago, paielle. Satago, efforchier (s’évertuer). Patelles, bourel, varlet. Satiefas, saturité, soulanche. Saüo, sauîer 430. &atio, ©sais, semeure, seminacion (ms. semiracion). §atî§faeio, assouffir. $ata*apa, juge, sergans, sage. Satur, saulés. Saucfo, navrer. SatiBtia, somme, charge 431. Sc a lie Massai, marche piet. Scabies, tigne, rongne. §cabo, grater. Seala, esquielle. ScaBpcIlaasai, canivet, coutel à . ij . manches pour peler cuirs. 449 11 faut prob. lire sarques (nom. sing.) ou sarqucus. 450 Cette forme saules avec au revient sous satur, tandis que sous le mot précédent nous trouvons soulanche. Faut-il prononcer saüler , ou corriger saouler ou soûler? 451 Sauma est une autre forme de sagrna (pl. h.), amenée par l’inter¬ médiaire de salmct; cp. la filière smaragdus , esp. csmeralda, fr. émeraude. ( 123 ) Scampnuiu, banc. Scancialiim, escande, offense 452. Scaudnlum, escaille d’esquielle 453. Scapkiuni. vaissel à pissier. Scapiala, espaule. Scapus, espaule ou hautece. Scatebra, sourdis d’y ave. Scateo, sourdir. §ceda, note, parchelote 454. SceuotapliiiiBBi, sépulcre wit 455. Seeptrum, sceptre, vergue royale. Scilicet, assavoir. Scindula, esteule de quoy on coeuvre les tois 436. Scisiifes, is, une mousche 457. Scipliuâ, hanap. ScoSsa [scopa], balet, ramon (d’où fr. écouvette) 438. Scoli©, Isis, baloyer. 452 Escande, plus souvent escandre, auj. esclandre. 453 Scandulum n’est pas dans JG., et Dief. ne le cile que d’après un seul gloss, lat.-all., où il est traduit par sprossc (échelon). 454 Parchelote est un lapsus du copiste p. prothccole = lat. protho- collum (sic), qui est un des sens donnés par JG. au mot sceda. 455 Forme bas-latine abusive , puisque le mot représente xsvoxàœiov. Cp. Fs initial dans scinifes . 456 Le moy. lat. scindula , comme l’ail, schivdel qui en vient, est bar¬ deau , tandis que esteule (de stipula) signifie paille, chaume. — Pour scindula (de scindere, fendre) on trouve aussi scandula, d’où fr. échandole. 457 Scinifes, même mot que cinifex (voy. pl. h.). 458 Scoba est une adaptation de forme à scobs, scobis ; de même le verbe scobo qui suit et qui revient plus bas avec un p. ( 124 ) Scolis, rabot à carpentier 459. $co(l)pa, balet ou ung arbre : bous 460. Scopo, fs, ni. îtiuii, baloyer 461. Scopo, as, id. ou nettoyer. Scopulus, roche. Scortatoi', houllier 462. Scortes, fs, la pel du mouton 463. Scortor, ribauder. §oortum, ribaude, putain ou lit de bourdel. S créa, escume, crachat. Scrofa, truie, pourcel. Scrofilla [scrofula], escrouelle, maladie, le mal le roy. Scrnpuliis, pierre (ms. perte) ou moleste, soli[ci]tude, remors de [conjscienche. Remplis, pierre aspre petite. 559 Scobs « ferrum quo ligna planantur ». 460 La mauvaise forme scolpa n’est consignée nulle part. — Scopa se disait, en effet, de l’arbre dont on faisait les balais; il fallait donc plutôt genêt que bous. 461 Scopo de la 5e conjug. est probablement l’effet d’une confusion avec scobo; à la vérité il se trouve dans la Vulgate, où on lui voit traduire le gr. ax aXXto (sonder, creuser), mais celui-ci parait être indépendant de scopïire et avoir été fait sur le gr. jxotïsw, scruter. Voici le passage : Psaume 76. 7, Et meditatus sum nocte eum corde meo... et scopebam spiritum meum. 46i Houllier , débauché (ce mot français se trouve dans Sachs, mais non dans Littré), vient de l’ail, hure, femme publique,- on trouve aussi hurier, et la forme hanei's = scortator dans le gl. de Douai est sans doute un lapsus p. houriers , 465 JG. et autres gloss. : scories, -tis, pellis arietis. ( 125 ) ScrutuBii, robbe despechie (ms. de pieche) ou trippe464. Sculp», entaillier. Scurra, glouton, lecheur. Seutfca, escourje, fouet. Scutula, fermail ront. Sebwm, sain à faire candelles. . Secta, secte, propos (= dogme, doctrine). Sector, ensievir. Necunda, bonne fortune, ou une rue de Jérusalem, ou la pel où est envol pés l’enfant au naistre. Secwris, cuignie, hache. Secaas, prepositio : delés, de coste. Secu§, adverbium, i. e. alias. Seges, bled. Seguis, preceux (paresseux). Seligo, eslire à part. Selimim, une herbe, ache. Sellio, cmis, chev[a]l (pr. cheval de selle). Seiiiiiiiasm, semenche. Sentie, une espine, ronse. Sepai'o, séparer, deviser 465. Separatio, dessevranche. Sepe, souvent[es] fois, et comparatur. Sepes vel sepis, haie, soif 466. 464 JG. vestis pauperum lacerata ; item scruta dicuntur exta, scilicet tripe, « quia extis scrutabantur futura ». 465 Separo ; le bon mot fr. est sevrer. 466 Ce bon vieux mot soif a dû disparaitre après l’introduction de soif — silis (au lieu de soi), sur laquelle Grober a fait une étude remar¬ quable dans sa Zeitschrift für rom. Phil. II, 460. ( 126 ) Sepia, ung poisson : seche. Sepa [caepa], oignon. SesfltBcIa, coustume, sieute (suite) 467 . Seqmestep, moyenneur, juge. Setpaor, ensievir. Sera, fermure. Sériés, ordonnanche. Séria, ung pot (vase de terre, jarre). Sériai lui, ordenéement. SerietsEBï, soie. Seriosias, ententis (= appliqué). Sera, ms, enter ou planter arbres. Sero, sévi, semer. SerpilQiBia, une herbe : polieul (poliot). Serpo, rampir. Serra, sie à sier. Scrtatsas, encapelés. Seriiian, capel de Heurs. Sens bbb, cler lait (ms. lart) de fromage. Seta, soye de porc. Setacinan, sas à sasser farine. Seiariass, sasseur. Sevcnas, cruel, discret, roit. Sevio, forsener. Sie(e)era, sidre, cervoise. Sid©, is, asseoir, juchier. Sigilluui, seel. 467 Sequela, JG. « mos, consuetudo, exemplum, ritus ». ( 127 ) Silicernus, morable (= moribond), qui regarde sépulcre, « quasi silicem cernens » 468. Siligo. soille (= seigle), bled. Siliginosias, soileux. Siliqna, ung arbre qui porte fruit profitable aux pors ou le fruit, ou ung pois, la .xxiv. partie d’un pois (c.-à-d. d’un solidus). Sft(l)llq«a, une herbe, gallice hoton 469. Simholasiii, escot 470. Siisiüu (ms. similia ), fleur de farine. Simultas, faintise, barat 47f Simras, qui a court nés. Sinapis, senevel. Siuaphiin, moustarde 47 2 . Sincipnt, la partie de la teste devantraine. Singnltio, segloutir (on trouve aussi sougloutir). Singnlus, seul, universel 4?3. Sintlinma [symptoma], accident ou signe de maladie. Sinus, sain, giron. 468 Le bon mot lat. est silicernius, c’est celui qui est l’objet d’un silicernium (repas funèbre), lequel est p. silicesnium , composé de silere -h cesna (bonne forme ancienne p. coena). 469 Sur hoton, voy. pl. h. acus. 470 Symboîum a ici la valeur « part de chacun dans un pique-nique ». 471 Le sens « faintise » n’est pas exact et paraît avoir été posé sous l’influence du verbe simulare. 472 Sinciphim, forme absente dans JG. 473 La trad. universel est inexacte; peut-être motivée par une mau¬ vaise lecture de umts et unus (dans JG.), lu comme s’il y avait universus. ( 128 ) Sipo, apasteler oysaus, et segnefie deminsier, esmyer 474. Sireia, cuis, porcel (ms. pard) de mer. Sirciia, ne, monstre (= monstre) de mer ou ung serpent. Sirpa, [id. est quod] sarpa. Sistarcia [sitarchia], sac ou repositoire 475. SHtala, vaissel à yawe sellée (ms. sallée) 476. Solaidus, sobre, non gourmans. Socerimas, de serourge (ms. sirourge). Soeio, compagnier. SolaadiBaii, solier (— le plus haut étage d’une maison) 477 . Solea, semelle, somelle. Soleo, semeler. Solido, affermer, ent[e]riner ou faire chose ferme. Solicitas, sodés (d’ou souder), fermes. Solicitas, pois, solz, xii deniers. Soliseqtaitani, solseqttitBtii, soussie. Sol les sia, siégé de roi. Solor, conforter. Solvo, deslyer, payer, soudre, délivrer. Somtites, somme, dormir. Sonipes, cheval, destrier. Sopliisma, parole envolpée, entoullie, decevable. 474 JG. donne à ce verbe les trois acceptions suivantes : 1. farinam ad pultem faciendam immitterc; 2. spargere, et proprie escam gallinis (c’est notre apasteler ); 5. comminuere (notre deminsier , esmiier). — Nous avons à faire au primitif de dissipare ( sitparc ou sépare , jeter). 475 La forme sistarcia s’est introduite peut-être sous l’influence de cista. 476 L’épithète sellée est de trop; je lirai donc séparément sellée ou seillce, mesure de liquides, signifiant un seau plein. 477 Sur solarium (d’où l’ail, solier ), voy. GL. 49, note 5. 9 ( 129 ) Sopor, somme, sommel. Sorbeo, humer, devorer, engloutir. Sorbicinati, caudel. bordes, ordeur, pueur. SoiMlîdo, faire ort. Sorica, moncel 478. Soricetaim, lieu ou vont souris. Soropliagtas, sépulcre de pierre 479. Sorops, gason de pierre 480. Sors, aventure ou catel 481. Sortior, sortir, faire les los ou deviser, donner. Sospes, sains, haitiés, alegiés. Sotular, sorler pour cauchier les piés. Spacium, esbatemens, espasse. Spadix , sus rouge (= lat. subrubeus) ou jaune, non pas du tout rouge. 478 Sorica « lumulus arenarum vel translativa cujuslibet rei conge- ries » (JG.). — Du gr. atopo'ç, tas. 479 Sorophagus, mot créé par adaptation à sarcophagus en substituant à l’élément scirco le terme soro, qui représente gr. aopdç = area, tom¬ beau, ou, pour mieux dire, c’est un mauvais mélange de soros et sarco¬ phagus. — JG. « quidam lapis sic dictus quia corpora defunctorum con- dita in eo infra quadraginta dies consumantur, et ponitur pro sepulchro simpliciter ». 4S0 Sorops = caespes, motte ou terre de gazon. L’étymologie reste douteuse, mais on ne saurait en méconnaître la parenté avec sorica. 481 Les deux acceptions sont mises en relief dans le vers suivant, cité par JG. : Sors notât evenlum, signât quoque sors capitale. Tome XXXVII. 9 ( 130 ) Spado, chastré. Spargo, espardre. Spa[s]mo, pasmer. Spasmn§, pâmoison. Spatior, abanoyer, sallir, esbatre par récréation 482. Spatula, espaule ou la fueille du pamier. Specles, biaulté, espeche. Specîdor, mirer, regarder. Spera [sphaera], espire, rondesche 483. Spico, faire espi, espyer. Spiciilgain, dart ou espié. Spiua, espi ne ou eschine. Spinter, espingle. Spiracwliiflii, souspirail. Spiritus, esperit. §ponda, esponde (Lexic. 67 châlit). Sponsa, espousée. Spoiisalia, espousaiges. Spwo, esrachier, esraquier. Spurcns, ors, punais. Spuriws, forlignant. Stadium, estade, espasse de .xxv. pas. agaçais, estanc, vivier. StameiB, estain ou traime de drap. Statio, stacion, demourance. 482 Spaliari a créé le spazieren des Allemands. — Abanoyer = esba- noyer (c’est ainsi que spatiari est rendu Lexic. 75). 483 Espire, plus souvent et plus régulièrement espere. God. n’a ni l’un ni l’autre. ( 131 ) Stcllo, esteller (= briller comme une étoile). Stercus, merde, estront. Sterilis, brehaing, non fructifiable. Sterno, esternir, apaisier ou selir, abatre 484. Sterquilinium, fumier. Sterto, is, esternuer, ronfler, ronquier. Stihiuin. onguement pour soi farder. Stiga, aguillon. Stigetas, id . , tristesse 485. Stigma, signe, ensaigne de plaie. Stillicidimn, goutiere. Sti(l)lMin, graffe, setille, engien 486. Stiopus, enfleure de bouche 487. 484 Selir est inadmissible; je propose seller, qui répondrait au terme insellare donné par JG. parmi les acceptions de sternere. 485 Stigelas n’existe nulle part; dans JG. on lit sans plus : « stigeslos id est tristicia ». Ce subst. est tout aussi suspect pour la forme; quant au sens, il est clair que notre mot est de la famille de Stuc, (rüuyvo'ç, rroysoj. Le mot abrégé id. , toutefois, fait voir que l’auteur lui prêtait aussi la valeur de stiga. 486 Setille est une transformation de estille, consignée dans God. — Engien (instrument) s’explique par les sens poinçon, baguette; ou ce mot signifie- 1 - il ici adresse, habileté? 487 JG. traduit « inflalio oris » et cite le vers : Nec sliopo tumidas intendis rumpere buccas. Ce vers étant dans Perse (Sat. V, 13), j’en conclus que stiopus est, non pas une faute graphique, mais une forme allégée de sfloppus (claque sur les joues gonflées); elle se reproduit même dans fit. stioppo (fusil, propr. détonation), mot bisyll., variante de schioppo , lequel se rapporte à la variante scloppus p. slloppus (voy. mon Dict. sous escopctle). ( 132 ) Stîpa, ung petit arbre pour balaier (ms. bailler) 488. Stipadium, excequier (échiquier). Stipen«liarius, soudoyer. Stipeiidiiam, guerdon, gaige. Stipes, tison, estoc, tronc. Stlps, maille ou ung pois, stipula, ch a me. Stiria, glaçon, goutte gellée (OP. roupie, GL. tiria, id.). Stiricidissm, goutiere 489. Stirill(i)iAm, barbe de chievre 490. Ntirma, manche de charue (ms. charme ) 491. Stomacor, indigner, contrester, irer. Storii&m, natte. Strameu, feurre, estrain. Strata, voie estroite, alée 492. Stratoriaam, estable. 9 Streaia, estraine. Strideo, estraindre les dens ou coitir. 438 Stipa. JG. « parva arbor, ut dicunt, scopa, quia ex ea stipentur tecta « . 489 Stiricidium , mot varié de stilicidium (still.) ; on parait avoir jadis mis stiria en rapport étymologique avec stilla (évidemment un dimi¬ nutif). 490 De stiria , glaçon. Notez toutefois qu’on trouve aussi spirillum. 491 S tir ma } stirna sont des formes corruptes de stiva, consignées par Dief., mais absentes dans JG. 492 L’épithète estroitte est fautive ; JG. donne via minuta , où minutas parait se rapporter aux pierres menues dont la strata est pavée. Le bon vieux mot est estree et c’est par là qu’il faut remplacer estroitte . ( 133 ) Stridulus, raisonnable 493. Struccio [struthio], otruce. ^tnsma, bosse ou pis (= bosse à la poitrine). Stiilticia, folie, sottie, üiaadco, enorter. §isavio, oui§, baisier 494. §ii!>an,o, donner eres (arrhes) se[cre]ttement. SulidoHis, bateur 495. Sulisaniio, demoquier. Sul»tel(I)a? culiere à cheval 496. Siafiterfisgiiain, refus 497. §ulmeula, roce (= rochet) ou chemise de prestre. Nuh«s!a, alenne de cordeuannier. §^bt9i'hiiBin, fourbourc. Stsccc'ssaas, bonne aventure. Snceido, rongier, rongner. Sm c c I ii c t o r i ii aaa , s o u r ch a i n te . Snc[cta]eio, sequeurre (lat. succutere), croler ou hocier. Sisceass, jus. 493 Ce raisonnable équivaut ici à parleur, donc slridulus (criard) à ce qu’on appelle familièrement blagueur ; toutefois je ne vois cette acception métaphorique de stridulus consignée nulle part. 494 Suavio est plutôt = amateur de baiser (il n’est pas dans JG.); c’est suavium qui signifie le baiser. 495 Bateur doit être ici = bateleur, faiseur de tours, jongleur, 496 Subtela, « corrigia sub cauda equi » ; cf. postela et antela. 497 Je me demande s’il faut corriger refui (= lat. refugium) ou laisser refus (de refuser ), en suppléant l’idée « par prétexte ou subterfuge ». Notez que le mot subtcrfugium manque dans JG. ( 134 ) Sudatus, plein de sueur ou de pois ou de chevois 498. Sudes, peilz (ms. poilz; il s’agit du lat. pâli, pieux). §udu§, nés (cas du nom. sg. de net = lat. nitidus). Suffoco, estrangler (ms. estrambler). Suffrages*, aidier. Suggr un«Ia , c’est ce qui est entre le paroit et le toit, sour- goutière. Sug(g)o, suxl, suscier, sucier 499. Stilca, arrer (lat. arare), faire roye. Sulcus, roye de charue. Suiii(m)eu, tais, craisse de ventre de porc ou de bouceil soo. S«ipes*al»ilis, vainchable. Superflus, souverain. Supersfdco, susseoir ou relachier. Supiuus, reversés. Sup[p]ar, subjès à pareil SOI. Supparus, manche broudée ou aornement ou haulteche de voille 802. 499 Dans celte glose, un scribe ignare a, comme dans la suivante, confondu palus avec pilas et a encore aggravé sa faute en ajoutant comme synonyme chevois (plur. de chevoil , cheveu). 499 Les deux formes françaises du mot latin ne sont que des variétés orthographiques. 500 Sumen, « minuta porcorum exta vel pinguedo que est in ventre porci vel potius porce fete, quod et abomen (sic) dicitur » (JG.). — Sumen est formé de sugimen. 501 JG. « subjectus pari ». Le vrai sens est « quelque peu égal ». 602 JG. « manica ornatus causa supra aliam ducta et crispa, et ponitur sepe pro vélo vel replicatione vel summitatc velorum ». — Cp. en grec ainocpoç, voile. ( 135 ) Siipplemeutum, supliement. Suppleo, supplier, acomplir, paremplir 503. Supreiims, darains ou souverain. Sura, cuisse ou le gros de la gambe, c’est la partie grosse de la jambe. Surcus, troncq corne de aubre 504. Surriastcr, qui ot dur. Surgo, sus lever. Suspecio, soupechonner. §is§pico, as, glenner (glaner) 503. Suspieo, is, mescroire, soupeçonner 506. T Taliasms, mouche, talion. - Taciturnus, tasible. Talus, talon ou deit [à jouer]. Tame u, toutes voyes. ^ami uo, contraryer, corrumpre 507. 50î Supplier = suppléer, m’est nouveau; je ne connaissais que sou - ploier ; sous les deux formes, d’ailleurs, il y a confusion avec supplicare. soi Surcus , primitif réel ou fictif de surculus. 505 Je ne trouve ce composé de spicare (= spicas colligere) dans aucun de mes glossaires. 506 Lisez ou suspicio , -is ou suspicor , aris ou suspico, -as. 507 Taminare ; le fr. contrarier répond à la définition « adversari » des glossaires. Je ne sais si ce sens prêté taminare est sérieusement constaté; en tout cas, il a fourni aux glossateurs la singulière étymologie « tamen « (cependant); ce verbe dirait donc pr. opposer des « cepen¬ dant, des mais ». On sait que tamino , souiller, est p. tagmino , d’un pri¬ mitif tagmen (rac. tag, d’où tang ), pr. touche, tache. « ( 136 ) Tango, atoucier. Taratantaruni , sas pour la farine buleter, ou le batoir du molin, ou son de trompettes. Taz*atant[ar]iso, tromper, sasser, buleter (= bluter). Tarnm§ [tannes], le ver qui naist du lart. Tartarfo, tromper ou juer de naquaires. Taiirws, torel. Taxo, prisier, tausser. Taxas», une beste, taisson, ou ung arbre moult amer et venimeus. Tedet, il anuie. Te «Si «ans. ennui. Te g ss la, tieule. Te'l(l)arium, mestier de telier ou instrument à tistre. Telo, ont», courge ou instrument à tirer yave ou à porter 508. Teloneram, treüs ou change, truage. Temerarius, présomptueux, oultrecuidiés. Teisio, limon de charette. Tempero, atemprer. Tempestivns , congrus, bon ou pourfitable, convenable, hastis. Tenais ni sim, retenail 509. Tenax, tenable, aver. Tendieaila, tendrie de rois (= rets, filets). 508 Telo y au sens de courge, est inconnu. Dans le sens de levier, bascule à puiser de l’eau, on le rencontre souvent (voy. ma Lexicogr. latine, p. 151); on dit le mot gâté de tolleno, ce qui est inadmissible. 509 Tenctbulum se disait aussi pour venabulum (épieu de chasse), « quia retinet aprum « (JG.). ( 137 ) Ten s o? tencher ou tendre souvent 810. Tentorium, tente, pavillon. Tenuis, tenve, tenre. Tenu», atenrir. Tepi(l)«hïs. tiede (une autre main a ajouté tievene et le subst. tieveneté) su. Terebro, perchier. Teres, che qui est long et ront corne une lanche. Tergo, torchier. Tergimi, i, dos d’homme. Tergus, oris, dos de beste (OP. dos de cuir). Terme [therme], arum, lieus corne bains, estuves ou cam¬ bres eau Ides. Teruio, qui ha .iij. cev[a]lliers dessoulz soy 812. Territorîum, terroir. Testa, cruche, escaille ou quoquille de nois. Tetricias, triste, preceus, aspre, ou (ms. non ) obscur. Tetritutlo, obscureté. Teutouieus, de Tieus 813. 510 II y a ici une erreur. Tencher signifie « se disputer » et répond au type tentiare , tandis que le b. 1. tensare est l’a. fr. lenser et signifie « protéger, défendre ». 511 Je ne sais si cette forme tievene ( hisyllabique ) a jamais existé; je ne saurais phonétiquement m’en rendre compte que par un type latin barbare tepinus. 512 Je ne trouve cette valeur de ternio que dans JG. 515 Tieus, allemand = néerl. dielsch , a. haut-all. diutisk = theodiscus. Le gloss, de Douai traduit tculonicus par tics, qui, ayant été erronément lu des, a naturellement fort embarrassé l'éditeur. ( 138 ) Texoj tistre, ourdir. Textus, tieust, texte 314, Theca [Otjxti], repositoire. Theorema, rigle aperte ou discrétion de parolles. T la o rus [torus], lit. Tibia, jambe ou instrument de musique corne chalemie. Ticio, tison de feu. Ticiouor, ratisier le feu. Tigiiluiii, petite tige ou cevron 315. Tigmiin, cheveron 316. Tiiiipauoteroia, menestrer en timbre ou en bedon 317. Tinctito, sonner de naquaires, tamburer 318. Tinca, ver de drap. Tiimio, sonner. Tiunitass, son, tintemens. Tiutiuabaaliam, timbre, cloce. 514 La forme, très régulière, tieust m’est nouvelle. Dans Lexic. 114 j’ai relevé tisl, tis. 515 La traduction « petite lige » est fondée sur un faux rapport de parenté de tige avec tigillum, qui est, comme on sait, un dérivé de tignurn. 516 Dans le gl. de Douai tignurn est traduit par caurois, mot bien suspect et accepté par God. sans autre appui; je le tiens pour une mauvaise lecture de cavron (= chevron), tandis que l’éditeur y voit une pièce de bois corroyé. 517 Timpanotcrota est un mot inconnu; je ne trouve, pour tim¬ balier, que les termes timpanotria ou -istria; Plaute a tympanotriba (= Tü[jL7cavoTpt'(3T}ç); il se peut que quelque moine, songeant à l’équiva¬ lence entre lat. tero et Tpi'(3, ait, à sa manière, forgé tympcinoterota. 518 Si tinctito doit s’accorder avec ce qu’on lui fait dire, il faut cor¬ riger linnito (d’où fr. tinter ) ou tintino. ( 139 ) Tirannus, tirant. Tiriaca [theriaca], triade. Tisis, une maladie qui fait enfler 519. Titillo, catouiller, quevoir ou canceler 520. Titwtoo, canceler, clocier. Titulus, titre, loenge. Tocteo, trambler 321 . Toclo, cocq 522. Toftis? pierre aspre. Toga, vestement, robe, heuque 523. Tolliomu (ms. tolium), perche à puis(s)ier yawe 524. Tolns, le pomel que on met sus les maisons 523. Tonitra. tonoire. Tonsa. la palme de la main 526. 519 Tisis, forme allégée de phthisis. Pour la chute du pli ou p initial, » cp., pl. h., b.-l. neuma (-TïVEupa), v. fr. tisane (ptisana) ; ajoutez-y saume p. psaume. 520 Les sens « choir, chanceler » sont consignés dans les gloss, et proviennent d’une confusion avec titubare. — Je rencontre pour la pre¬ mière fois la forme quevoir ( v intercalaire) p. queoir (choir). 521 Voy. sur todere et l’étymologie qu’on lui prête, le gloss, de DC. 522 Je ne trouve pas cette forme lodo (-onis), mais todonus. 523 Heuque ou huque; voyez sur les correspondants allemands de ce vieux mot français, Heyne (Grimm) , s. v. lioike; voy. aussi huycke ap. Kiliaen et hoche, ap. Diez (4e éd., p. 616). 524 Tollinum, autre forme de tolleno. Voy. aussi pl. h. telo. — La forme tollium, que j’ai condamnée, pourrait être sauvée ; elle est constatée par Diefenbach. 525 Voy. sur tolus = coupole, pinnacle, ma note dans OP. 5’6 JG. : « remus, sed potius palmula remi , que aquam percutit ». Il se peut que dans notre glose main soit, fautif pour rame. ( 140 ) Toparclia, prinche sur tout 527. Torax, poitrine d’achier. Torcïilav, pressoir. Toreuma, tournure, ou vaissel ou lit tourné, ouvrées. Torpor, pesandeur, peresse. Torrcus, ruissel de pluie. Terris, tison de feu. Toria, ung pain : torte (tourte). Tortor, qui tourmente, bourel. Tortuosus, tors, injurieux. Torns, la pel du cul (ms. col ) 529 . Torvws, cruel, mal sade. Trahs, tref. Traeon, alée soubz terre 530. Trado, bailler, traïr. Tradeico, oultremener. Tradaax, naissance, racine 531. Tragula, ung dart : gavrelot (= javelot). 527 JG. dit « a topos quod est totus (!) vel locus »; cela fait comprendre notre traduction. 523 JG. « tornatura vel tornatum vas vel quidquid tornatum ». On prête dans cette interprétation à lat. tornare (gr. Topvsoetv) la même valeur que celle de Topeosiv (ciseler, sculpter). 529 JG. « deflexio et pulposa extantia carnium, sicut circa culum et brachia ». Des gloss, ail. traduisent aussi par halsndra — posterior cervix et cervix en général. Notre traduction fr. ne satisfait guère, qu’on lise cul ou col. 53° Tracon, voy. DC. 531 Naissance a ici la valeur de lat. propago, bouture. ( 141 ) Tragum, rois à pecheur, truble ou fille 332. Traita, civiere ou herce. Trama, trame de toille. Trames, Mis, sentiers 333. Trames, 1s, ourle de vestemens. Traits, oultre. Transtram, ce à quoy on tient le naviron de la nef 334. Trapeta, moelle (prononcez meule ) à broyer les olives, ou vassiel à broyer herbes, ou englume de monnoyer. Treuga, trieves, seureté. Triltnla, herche. Triiiulum, flaiel à batre bled. Triliaalo, troubler 333. Tri Imitas, chardon. Tributesm, t[r]uaige. Trica, tresche ou déception. Tridens, havet de .iij. dens. Trifanx, qui a .iij. jaues (= prov. gaula). 538 JG. « genus retis piscatorii « . 555 JG. et Dief. donnent tramis au nom. — Trdmes , thème trainït, est issu, disent les étymologistes latinistes, comme trama, de trans, donc « qui va à travers », comme semila (v. fr. sente) de se (dans se-duco, seorsum, etc.), donc « qui va de côté » . 534 Cette signification s’écarte de celle généralement reçue, mais non pas du sens foncier : traverse, poutre. 535 Troubler, ici = mettre en tribulation, est étymologiquement indé¬ pendant de troubler (plus loin tourbler , s. turbare) ; celui de notre article représente trubilare, transposition barbare de tribulare (pour lequel la bonne forme ancienne est trieuler ); l’autre répond au type turbulare , dér. de turbare. ( 142 ) Trlmestris, une maniéré de bled : soucrion. Trinepos, le fil à filz du filz. Tripudio, treper, danser. Tripudfum, balle, danse, carolle. Trlstîeia, tristreche. Trivia, voie treble. Troclea [trochlea], roe (ms. roye ) de puis. Trocns [trochus], sabot 336. Trndes, perc[h]e ferrée, crochet. Trulla, truelle de masson (ms. maison). Trutauus, truant. Tuba, buisine, trompe. Tucetarius, qui fait viande de chaude gathie menue 337. Tueus, ung oisel : cucul 338. Tuiles, maillet. Tumulus, tomblel (= tombeau), sépulcre. Tunica, cotte. Turbo, tourbler. Turtur, tourtereule. Tussio, toussir. . 536 Sabot signifie ici toupie ; voy. Littré s. sabot et God. s. cabot. — Cp. JG. (s. trochus), « instrumentum quo ludunt pueri ». 557 De tucetum , « cibus qui fit ex carnium contusione, sicut salsicia (= fr. saucisse) est ». Je ne réussis pas à me rendre compte du mot gathie, si ce n’est en lisant gachie = gaschie , part, passé de gaschier , détremper. Ou faut-il hachie = hachée? 658 Tueus, dans les gloss, allemands, est traduit par gauch (coucou)j JG. a tuchis « genus avis, s. cuculus ». — Je présume que tueus n’est pas naturel, mais plutôt le résultat d’une confusion graphique entre c et t et que le mot normal est cucus, primitif de cuculus. ( 143 ) 1 Vaco, cesser, entendre (= s’appliquer), deffalir. Vacuus, wis. VadiuBii, gaige. Vado, as, gueer, passer le wés. Tador, arts, bailler gaige. Yadnm, wés. Vafer, soultil, ingenieus, cautuleus, malicieus. Yagiua, waine, gaine. ’VagfnariMS, gaignier. Valeo, valoir, povoir ou périr 339. Yalgia, retrorsion de lieffres. Yalitudiiiarius, qui revient sus après maladie, ou foible par viellesse ou par maladie. 539 Cette surprenante valeur du verbe valere, savoir e pcrire, infîr- niari », est mentionnée aussi par Jean de Gênes, qui en rend compte en ces termes : « Et quia taie vale (il s’agit de l’adieu suprême) erat signum doioris et tristicie et meroris, inde tractum est ut valeo ponatur pro pcrire vel infirmari ». Je donne ce que je trouve, sans y ajouter aucune foi,- pour admettre que la conversion de sens en question soit arrivée par l’idée « recevoir ou dire les adieux suprêmes », il faudrait quelques exemples bien probants. Mon opinion est que, si jamais valere a signifié accessoirement « être maladif », cette valeur s’est dégagée de celle de valetudo, quand par cette « vox ambigua » on entend mauvaise santé; valere = être valétudinaire, malade, mourant, n’est donc pas aussi sur¬ prenant qu’il en a l’air. ( 144 ) Tallo, clore de palis. Vallus, pieus à faire palis. Tanga, besce (=■ bêche, ms. vesce). lauito, vanter. ¥ap[p]a, buvrage de pau de valur (GL. dd goudale). ïarîca (— varix), une vaine. Vanis, courbe. Tast©, gaster. UbePj plentiveus. ITd© (ms. ubo), baignier, mouillier. décors, furieus, dervés. Tectigal, paiage, treü. Tecfîs, verouil à fermer. Tectnra, porture, voitture ou le loyer que on ha pour porter. Telia, civiere 340. Telaber, bris, regretier, vendeur de menues denrées 341. Telabrssaaa (ms. velibrum ), pile à olyer ou à purgier four- ment 342. Telificor, nagier à voille. Tellns, toisons. Tenabnlnm , instrument de veneurs pour caissier (sic p. cassier = chasser), espieu. Tendieo, acquérir. Ten©r, chassier. 510 JG. « quoddam gênas carri ». Traduit ap. Dief. par schliit , sley, c.-à-d. traîneau. — Civiere traduit pl. h. trciha . 541 JG. « venditor minutarum rerum comestibilium in tali Ioco *> (c’est-à-dire dans le Velabrura « locus Rome ubi obsonia vendebantur »). 542 JG. Vas in quo oleum contunditur vel frumentum purgatur »„ ( 145 ) Veiitilabriim, pele 543. Ventilo, encherchier, enquérir (ms. exquerir). Y entosa, vaissel à ventoser. Ventosu§, plain de vent, jongleur, baveur. C entrale, ventrail, cengle. Yepris, espine, ronse. lerectmdia, honte, vergoigne. Y eredarius, chartier. Vergo, décliner, panchier (sic). Y ermiculosus, vermolus. Vcrpws, le doy moyen, ou juif 544. Verra mis, de verrat. Verro, grater, purgier, baloyer, torchier. Verruca, verrue, porel. Y ertebra, jointure de os ou vervelle. Y crtibulum, rable de fournaise, vel idem quod vertebra. Y ertlgo, convolution. Y cru, hastier sans char. Y er ut mu, hastier avoec char. Y escor, user (a. fr. = manger). 343 JG. « Pala ventilandi ». 544 Verpus « est digitus médius longissimus quo podex verritur ». Celte étymologie y va par trop sans gêne; je préfère la manière de voir qui s’exprime ainsi et que je rencontre dans le grand Thésaurus de Fabri : « Médius digitus appellatus est verpus propter gracilitatem et veretri similitudinem, si compresso pugno solus exseratur ». Car il faut savoir que le sens propre de vcrpa ou verpus est « membre viril », et le sens secondaire « châtré, circoncis » ou juif. Pour le sens «juif » attaché à verpus, voy. les commentaires ad Juvénal, XIV, 104. Tome XXXVII. 10 ( 146 ) ^espelio, violor (sic), robeur de sépulcre Yesperasco, avesprir. Yesperülio, caude (sic) soris. Yetellias, viellet. letulii§. viel. Yexillarius, banerès (ms. beneres ) ou qui porte banieres. lexo, travillier. Yibex, trache de vergues (verges). Yiforo, brandir, branler. Yicia, vesche. Yictor, qui vainquist. Yicus, rue de ville ou de cité. Yiduns, vesves (sing. masc. sujet). YfUicus, gouverneur de ville. Yillus, floc corne de laine. Yimen. osiere. Yluaciimi, mare (ms. more) ou vin de pressoir. Yinea, vigne. Yinetum, vignoble. Yiola, violette. Yir, homme, baron, mari. Yirago, forte femme. Yirgineiss, de virge. Yir go, vierge. Yiror, verdeur. Yisciim, glus. Yispilio, laron, ravisseur. £