ce

1\

MEMOIRES

L'ACADEMIE

Re OS A LE DES SCIENCES. Le OM EE. N.LE

PVR UE IT ET»

Par LA ComPrAGNIE DES LIBRAIRES

L M: "BEGIC. -X-.X EX. DOTE CPL, I VAI EG EN DULR:O Fr.

DPOAMREPS/, res

TT 07 0 42 x"

CT LEA. LASER

3 - PTS s, , A 2 “à j MERE à” US 71 3 È ?, LE R 2 + > ê 4 . #0 a * | _ if k «4

L

AVERTISSEMENT.

N raffemblant dans ce VII. Tome les Obfervations E Aftronomiques , publiées par Meflieurs de l’Acadé- mie, l’on a crû devoir commencer par quelques Lettres de M. Auzout qui traitent des mêmes matieres. Elles

_ furent, il eft vrai, publiées par leur Auteur en 1665,

c'eft-à-dire , uneannée avant l’Etabliflement certain de PAcadémie ; mais les Découvertes d’Aftronomie dont il yeft parlé , étant bientôt devenuës l’un des principaux objets de certe Compagnie, dont M. Auzout fur un des premiers Membres , on a regardé cet Ouvrage comme fait du remps de l’Académie même.

L'occafion de la premiere Lettre , & des Remarques qui la fuivent, fut un Eflai publié par Campani pour prou- ver l’excellence de fes longues Lunettes; il porte pour titre: Ragguaglio di due nuove Offervaxioni, una Celefie,

. in ordine alla Stella di Saturno 5 e T'erreftre l’alira in or.

dine à gl Iffrumenti medefimi , co’ quali s’'è fatta l'una à l'al- tra Offervazione Da Giufeppe Campani da San-Felice d'ell-

Umbria di Spoleto. In Roma 1664. 8°, pp. 42,

Les autresregardent la difpute entre M. Auzout & M. Hook fur la maniere detravailler des Verres fphériques de Lunettes, pour lefquels ce dernier avoit propofé une Machine dans {1 Micrographie. Une partie de ces Lettres fe trouvent en Anglois dans les Tranfactions Philofophi- ques 4mb. 4. p. 57. & fqq.

Ce qui fe trouve ici du Micromerre eft femblable à ce

que M. de la Hire enainferé dans l’Edition in folio faite

au Louvre en 1693. On a fuivi la premiere Edirion faite en 1667in 4°, & on l’a comparée à la feconde. Partie I, 3 il

AVE RIT ISSE MEN aS

L’ona crû auflidevoirinférer dans ce Recueil la Me: fure dela Terre exécutée par M. Picard en 1 669& 1670. Elle avoit été imprimée en 1671 au Louvre in fol. forme d’Atlas, maison enavoir tiré crès-peu d’Exemplaires , & cet Ouvrage étoit extremement rare.

Les autres Obfervations Aïtronomiques font une par- tie du volume in folio imprimé au Louvre en 1693.Onen a recranché divers Ouvrages de M. Caflini qui formeront avec d’autres le VIII. Volume de ce Recueil.

Les Obfervations faites par MM. Caflini dansles Voya- ges de France, d'Italie, de Hollande & d'Angleterre, n’avoient point encore été imprimées; il en eft feulement fait mention dans lHiftoire Latine de l’Académie pp. 4213 & 512 de la feconde Edition: & les Tables de l’'E- toile Polaire , &c. qui paroïflent aufli pour la premiere fois, avoient été luës dans l'Académie par M. Caffini dès l’année 1694, comme il paroît par la même Hiftoire, P- 334

On trouvera encore ici les Obfervations faites aux In- des & à la Chine par les PP. Jefuites Mathématiciens du Roy , en correfpondance avec l’Académie, tant celles que le P. Gouye fitimprimer en 1688 in 8°, que celles que le même Pere fit mprimeren 1692in4°. On a feu- lement retranché des premieres quelques Defcriptions Anatomiques qui fe trouveront dans le II I. Volume, & des autres quelques Defcriptions de Plantes de Malaque, que l’on renvoyées au I V. Volume.

OBSER V ATIONS

FAITES EN PLUSIEURS VOYAGES PAR ORDRE DE SA MAJESTÉ, POUR PERFECTIONNER L'ASTRONOMIE ET LA GEOGRAPHIE, AVEC DIVERS TRAITEZ ASTRONOMIQUES, PAR MESSIEURS DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, ET PAR LEURS CORRESPONDANS.

PAR PA ET

n > œ ee m

DES MATIERES CONTENUES DANS LA PREMIERE PARTIE.

Done à M. l'Abbé Charles, fur le Ragguaglio di nuove Oflervationi, &xc. da Giufeppe Campani. Par M. Auzourt. pag. 1. Réponfe de M. Hook aux confidérations de M. AUZOUT, Grc. fur le fujet des grandes Lunettes. 73 Lettre de M. AUZOUT à M. Oldembourg Secr. de la Soc. Royale d'Angleterre, fur la précédente Réponfe de 2. Hock. 8$ Leitre de M. Oldembourg contenant La JOpEe Réponfe de M. Hook à M. Auzout. 98 ZLeitre de M. AuzOuT à M. Oldembourg [ur la Dur

Réponfe de M. Hook. 102 Du Micrometre , ou Maniere exafte de prendre le diametre des Planetes, Pan Par M. Auzourt. 118 Mefure de la Terre. Par M.L’A8BE PICARD. 133

Voyage d'Uranibourg , on Obfervations Affronomiques Le en Dannemarck. Var M.L’ABBE PICARD.

Obfervations Afronomiques @* Phyliques faites en PI de Caïenne. Par M. RICHER. 233

Obfervations Affronomiques faites en divers endroits du Royaume,en1672.1673,1674.ParM.PICARD.329

Obfervations Affronomiques faites en divers endroits du Royaume en 1672. Par M.Cassinr. 349

Obfervations faites à Bref G à Nantes en 1672. Par MM. PicARD @ DE LA HIRE. 379

Obfervations faites à Bayonne, Bordeaux © Royan en 1680. Par MM. PICARD @& DE LA HIRE. 391 Obfervations faites aux Côtes Séptentrionales de France en 1681. Par MM. PicaRD @& DE LA Hire. 399 Obfervations faites en Provence à Lyon en 1682, Par M. DE LA HIRE. 413 Pour la Carte de France corrigée [ur les Obfervations de MM. PicaRD @ DE LAURE. 429

LETTRE

MESA TRE A M. L'ABBÉ CHARLES,

SUR LE RAGGUAGLIO DI DUE NUOVE OSSERVAZIONI DAGIVSEPPECAMPANI,

AVEC DES REMARQUES OU IL EST PARLE des nouvelles Découvertes dans Saturne &

; ik a , & de plufieurs chofes curieufes touchant les grandes Lunettes, &cc.

AVEC QUELQUES LETTRES A MM. HOOK & OLDEMBOURG , & leurs Réponfes, ET LA DESCRIPTION DU MICROMETRE, Par M. AUZOUT,

DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES,

Partie I.

' v- La

FAP GNS à

G d’ e : in “4 Na : Ai : nr 3 £ * » É%

* L Lu : #4 LAPS Ra ft \ di PE

FPT TT TT TT TT ST TT ST TS rer Te

A V:ES AU LECTEUR

E n'avois pas fait cette Lettre pour ètre imprimée 5 Gr je T ne l'avois écrite que pour la [atisfattion particuliere de Monfieur l'Abbé Charles, qui m'avoir demandé mon fentiment far ce qu'ily avoit denouveau dans le petit Traité du Signor Ginfeppe Campani , tant [ur l'effet des grandes Lunettes , que far ce qu'il marquoit de nouveau dans Saturne dans Fupiter. Maïs plafieurs de mes Amis ayant [eù que j'avois écrit quelque chofe fur cet avis , G ayant voulu voir ma Lettre 5 la feule copie que j'en avois na ph fatisfaire, @* étant trop longue pour ètre copiée , il y 4 long-temps qu'ils me perfuadoient de deur en laiffer imprimer quelques exemplaires. F'avois eu de l4 peine à m'yréfoudre, particulierement à caufe que je n’avois pas reçà de réponje du Sieur Campani : mais ayant commencé de n’en plus efperer après quatre mois, @ prévoyant que je ne pourrois plus les empècher, je les avois laifé faire, & j'avais feulement fongé qu'il étoit bon que je fie quelques Remarques pour y ajouter , qui ne déplairoient peut-être pas aux Curieux.

Te m’étois deffendu long-temps de rien faire imprimer , [ca- chant l'embarras Gr les mauvaifes fuites qu'emporte avec [oi la | qualité d'Auteur ; @ je me contentois s'il m'arrivoit de trou- ver quelque petite chofe , d'en faire part aulfr-t0t à mes Amis , fans fonger à en faire des Livres. Ten’aurois pas commencé cette année, n'étoit que dans la rencontre extraordinaire du Comete, ayant été affex heureux pour en faire le premier l’E- pheméride ; j avois cré que cette petite nouveauté étoit une oc- Cafion pour répréfenter au Roy ; que l'on manquoit à Paris de éout ce qui étoit nécéffaire pour ob[erver avec l'exattitude qui

féroit à fouhaiter en femblables rencontres, afin d'exciter la Curiofite de Sa Majeffé à ordonner un Lio avec tous les Inf° trumens néceffaires , dignes de [x magnificence Royale , pour faire à l'avenirtoutes fortes d'Obfervations céleffes. Et pour contribuer autant que je pourrois , à l établiffement de la Com- pagnie des SCIENCES Gr des ARTS, comme j'y étois obligé, après l'honneur extraordinaire qu'elle m'avoit faits en prenant La liberté de parler au Roy de fon Projet,afin qu'il pli a S. M. de s’en faire informer. Nous avons tout fujet d'efperer quand ele en aura été bien informée , qu'elle l'autorifera | & qu'elle ordonnera ce qui fera nécéflaire pour l'exécution d'un deffein fe beau, Gfatile à l'Etat Grau genre Humain , auquel on ne peut pas penfer, [uns faire tort aux Sujets de S. M, que les François foient moins capables de contribuer que les autres Nations. :

Si ceci a retardé jufqu’à cette heure, an ne doit s'en prendre qu'aux Imprimeurs, dont on ne joüit pas ici comme on veut; car ily a plus de fix femaines que je croyois que tout feroit ache- ve, @ qu'il le devoit ètre. Cependant cela m'a fait quitter, Gr ce que je faifois [ur le Comete, & mon Traité de l'Urilité

*GTraiéw'ades grandes Lunettes* , @ de La maniere de s’en [ervir fans

325 paru.

Tuyau, que l'onattendily 4 long-temps. Mis fi les Impri- meurs ne veulent point changer d'humeur , jene [çaipas quand ces Traitex pourront être imprimez. Il ef? facheux quandon 4 bien pris de la peine à mettre enordre à expliquer [es penfees, qu'il faille en avoir tant pour les faire imprimer, l'on 4 d'autres chofes à faire dans la vie, que de demeurer des deux trois mois à attendre une imprelion qui devroit ètre fuite en buit ou dix jours. Cela pourroit [ufftre à rebuter une perfonne qui n'eff point avide de réputation ; & qui préfere le repos & la tranquilité d'Efprit à toutes les autres chofes. Au refle, j'efpere que les Lefleurs excuferont la fimplicité de mon ffyle, & qu'ils [e contenteront , pourva que j'aye p4 être affex heu- reux pour l'avoir rendu inteligible,

LETTRE

5 Ca 7

L' OCEAN

ichel

S.Michel

DENTAL

\o MER: D E ph, Cordouan GAS COGNE De CF L \ Bordeaux 6 ; PET GA,SCOGNE Va CS TS

A a —— ayonne

onne

NORMANDIE

È = 5 #4 TN NON =

DunKerque

FL ANDRE

CARDIE

À int LEILS

PARIS

& [a]

MERIDIEN

LANGUEDOC | Montpellier | o

Narbonne ÿ _

Narbonne

Avillon

1 0

CarTE DE

FRANCE 7

Ÿ Corrigcepar ordre du? 77. E à Roy vur les Observaong"* de M;°de lAcademwe des S'ctences

ia PARALELLE DE PARIS

1

NT, IE ou

Lion L

Lion y |

ES

Oo PROVENCE

1 1 1 LL

1

pu

RE T ER E A MONSIEUR L'ABBÉ CHARLES:

SUR LE RAGGUAGLZIO DI NUOVE

Da 20 SS ERP AT LON I, &c. ! DA GIUSEPPE CAMPANI

ra Pa M. AUZOUT,

-Je vois bien qu'il eft impofble , en vous renvoyanE le petit Trairé du Signor Giufeppe Campani, fur l’excel- Rec. de l'Ac. Tom. FI. 4 A

2 LETTRE A MR. L'ABBE’ CHARLES,

lence de fes Lunettes, & fur fes nouvelles découvertes, de me difpenfer de vous en dire mon fentiment , & de vous faire part des Obfervations que j'ai faites fur ces mêmes matieres ; Car quoique je n’aime guéres de donner mon jugement fur les Ouvrages des autres , il faut pour- tant, puifque vous le fouhaitez , que je me fañle ce petir effort.

J'ai appris avec grand plaifir que le Sieur Campani fe foit appliqué à perteétionner les Lunettes , particule. rement les grandes, & qu'il y ait fi heureufement réüfli ; & puifqu'il fait une fi grande difference entre fes grandes Lunettes & celles des autres, & qu'il aflure qu’elles fonc exemptes des défauts qu'il croit inféparables de celles qui font travaillées dans des Formes : voyant peur- être mieux qu’un autre la confequence d’une fi belle inven. tion, je ne la puis trop eftimer. Etcommeil voudra peut. être la tenir encore fecrerte ; je ne puis pas au moins m'empêcher de l’exciter par votre entremile, à travailler

ar fa maniere des Verres de deux & de trois cens palmes, s'il trouve qu’elle s’étende aufli facilement à toutes fortes de longueurs, comme elle a fait jufqu'à 55. palmes , puif. que la difficulté & l'embarras des Tuyaux étant ôrée par l'invention que J'ai trouvée depuis deux ans de s’en {er vir fans Tuyau, & dont je ne doute point que quelqu'un de mes Amis n'ait écrit la maniere à Rome ou à Flo. rence , il y a efperance que nous pourrons découvrir encore quelque chofe de nouveau dans le Ciel, comme j'efperois bien de le faire avec mes Lunettes de 90 & de 150 pieds, ou de 130 & 220 palmes que j'ai faitesil ya 1$ ou 18 mois, fi j’eufle trouvé un lieu commode pour m'en fervir , & que j'eufle été aflez heureux pour les faire bonnes à proportion de leur grandeur, ne defefperant pas d’en faire dans la fuite jufqu’à deux & trois cens pieds , quand nous aurons de la matiere propre & un lieu commode pour s’en fervir,

SUR.LE Ragonaglio di nnove Offervaiiont, &c. 3 :2 Je n’ai jufqu’à préfent eine un Tour qui pût donner aux Verres quelque grande figure fphérique que l'on voulu fous des Formes rondes ou des Regles creu- fes ; & j'ai même crû que fe fervant de Formes, il étoit plus sûr de travailler les grands Verres fans Tour qu’a- vecun Tour. Mais peut-être , Monfieur, que vous aurez oüi parler d'un Tour qu'inventa il y a plus de 15 ans ; Monfieur de Meru Avocat du Roy de Nevers, avec lequel il faifoit de plufieurs grandeurs de Lunettes, par le moyen d’une Regle droite qui avance & recule hori- Zontalement , pendant que le Verre tourne de même, parce qu’en preflant plusou moins la Regle, on lui donne plus ou moins de courbure ,& qu’il croyoit par ce moyen réüflir bien mieux & en bien moins de temps que par les voyes ordinaires. Cette Machine eff encore à préfenc chez notre Curieux ami Mr. Petit, fi verfé dans la ma- tiere des Réfractions & des Lunettes, Mais comme je ne d'ai 134 éprouvée, ni lui non plus, je ne puis rien dire dufuccès de ce Tour , que j'ai toujours crû ne pouvoir s'étendre qu’à des petites Lunettes, lAuteur n’en ayant fait que de 3 & de4 pieds. Quoique j'aye envie de l'eflayer fur de plus grandes au premier loifir que j'aurai. +, Le Sr. Campani comprendra aflez certe Machine, fi fon nouveau Tour qu'il a inventé a quelque chofe de femblable; & sil n’y a aucun rapport, ilne fe foucierà pas beaucoup qu’on lui en envoye une defcription plus particuliere,, que vous pouvez pourtant lui promertre s’il da fouhaite,..: À PER E STE - Après la Lettre que le Sr. Campani écrivit à Mon- Aigneur le Cardinal Antoine, en envoyant à S.E. l’excel- lente Lunette à quatre Verres de quatre palmes que j'ai mûé plufieurs fois chez vous avec plaifir , il parloit de scette petite écriture qu'il avoir lüé avec fa Lunerre de 55 palmes. Il vousfouviendra, Monfieur , que nous fou- chaitions de fçavoir qu’elle étoit la mefure de fon Zange

Ai

4 Lerrre À MR. L'A88E CHARLES,

Viale, & quels étoient les caraéteres de fonécriture ; & quand vous m'eûtes fair la grace de me communiquer fon Imprimé , je me perfuadai aufli-tôr que j'y trouverois la diftance marquée, & que j'y verrois des mêmes carac- teres dont il s’étoit fervi, imprimez, afin que tous ceux qui ont d’aufli grandes ou de plus grandes Lunettes que Jui, puiffenc les comparer avec les fiennes , & juger non- obftant la diftance des lieux, fi les fiennes effaceroient les autres, commeelles ont fair celle avec laquelle il les a comparées. Mais ne pouvant pas deviner pourquoi il n'a pas donné ce moyen au Public, qui eft peut-être l’&æ nique, tout ce que je puis faire en cerencontre , en at. tendant qu'il vous veuille bien marquer la longueur de fon alice, & la groffeur de fes caraéteres , eft de vousen. voyer l'écriture que j'ai luë plufieurs fois, de la diftance que je vous marquerai, & que J'ai fait lire à plufieurs de- mes Amis, d’où il pourra juger fi mes Lunettes appro- chent des fiennes , afin que cela m’excite à en faire encore de meilleures , ne les eftimant paflables que parce qu’en les comparant avec d’autres, je vois qu’elles fonc aflez bien , quoique je continuë toujours d’en avoir dans l’idée de meilleures, & que je ne doute point qu'avec meik- leure Matiere &plus de patience , je n’arrive à uné plus grande perfection que je n’ai pas encore fait.

Car quoiqu'il puife y avoir de la difference entre no: tre air & celui de Rome, & qu'il foir peut-être plus grof fier, puifque Monfeur de Walgheftéin, Danois, que vous connoiflez fort intelligent en matiere de Lunettes & de routes les autres curiofitez de PObptique’, na afluré que Pair eft fi différent en Dannemarck &en Hollande, d'avec celui d'Italie, qu’ils ne peuvent pas fe fervir en ces Pays-là, particulièrement de jour, des Lunertesdu Signor Euftachio Divini, qui paroifloient fort bonnesen Halie, sis n’en changent les oculaires & n’en mettent de plus foibles, mécant pas aflez claires avec les oculaires

SUR LE Rageuaglio di nuove Offérvationi, &c. 3

dont on peut fe fervir à Rome ; ce fera pourtant un grand préjugé pour celles du Sr. Campani, fielles font un effet plus grand que les nôtres.

. Vous fçavez, Monfieur, le lieu je fuis logé dans l'Ifle de Nôtre-Dame, vis-à-vis de la Tour de Saint Paul , qui eft fituée au Nordeft, & éloignée par la Carte de Paris de 185 de nos toifes ; (une voile fait fix pieds de Roy, chaque pied eft divifé en douze pouces, & chaque pouce en douze lignes, ) qui fonc rr10 pieds, & par con- féquent environ 1620 palmes de Rome, le palme étant à notre pied comme 24 à 35, felon une denostoifes, & Aelon l’autre comme 115 à 168. Ainfi deux de nos pieds ‘font juftement 2 palmes r 1 onces, ou felon une autre me- fure , comme 41à 60, & le palme vaut 8 pouces & un cinquiéme.

:: Je peux de cetre diftance éprouver facilement & fans ‘Tuyau des Verres jufqw’à so pieds ou 70 palmes de long, & j'ai fai à ce deffein appliquer de diverfe forte d’écri- æure à la Tour de Saint Paul pour éprouver les Lunettes, _étancle meilleur moyen de Îes éprouver fur Terre, puif- que leur bonté dépend de la-diftinion qu’elles font voir aux plus petits objets, quoique je fouhaiterois d’avoir un “lieu encoreune fois ou deux plus éloigné , pour voir l'effet des plus grandes Lunettes, quand il y a d'avantage d’air entre deux.

J'aien divers temps, caufe que les grandes Lunettes #ouffrent bien plus de la différencede la confticution de Fair que les petites) éprouvé mes Lunertes fur des écritu- es femblables à celles que vous verrez ici, mais je ne

parlerai que de l’effer des grandes, & particulierement de “celle de 35 pieds ou de $r palmes ; aufh bien eft-ce la feule æqu'il faut comparer fur terre avec celle du Sr. Campani.

J'ai donc quand le temps étoit favorable ( ce qui w’arrive pas toujours, quand il fair le plus beau Soleil ,

comme il pourra bien s’en être apperçü ) l'écriture mar- 1)

6 LETTRE A MR. L'ASBE CHARLES,

quée À, & quelques mots de celle marquée B; mais j'a. vouë que je n'ai pu lire celle qui eft marquee C , quoique ce foient des majufcules , à caufe que les caracteres en font trop délicats. Nous avons les mêmes caracteres avec celle de 31 pieds ou 46 palmes de Mr. Defpagnet Confeiller du Parlement de Bordeaux , dont vous con- noiflez le merite, &dont le travail eft fiexquis.

Je donne à certe Lunette 3 pouces ou 4 onces 2 minu- tes d'ouverture, & me fers d’un oculaire de3 pouces, ce qui la fait groflir environ 140 fois ; cependant l'interpofi. tion de plus de 70 fois autant d'air, & la perte des rayons qui fe fait par la furface des Verres, qui felon ce que j'ai éprouver , ne va guéres moins qu'a la moitié ou au moins au tiers, & le moins de clarté qu'il ya en regardant

ar la Lunette avec l'ouverture que je lui donne, que fans Éuhetre , qui eft prefque feize fois moindre , ou enfin l'imperfection du Verre, qui n’eft peut-être pas fi bon qu'il pourroit être, fair que je ne peux lire que cette écri- ture, laquelle j'ai pourtant lñë fans Lunettes, de quinze pieds de diftance ; quoique ma Lunette l’a groflifle com. me fi je n’en étois qu’à huit pieds.

Le Sr. Campani jugera bien que l'écriture eft pofce renverfée , puifque je ne me fers que d’un oculaire con- vexe, trouvant de l’inconvenient à en mettre trois ou quatre à ces grandes Lunettes qui ne font pas faites pour s’en fervir fur terre, fi ce n’eft dans des rencontres ex- traordinaires ,où l’on peut aufli facilement pofer les ob- jets renverfez que droits, mais feulément dans le Ciel, il eft indifférent que l’objer foit droit ou renverfé, comme il le pratique aufli lui-même. S'il veur fe donner la peine d’éprouver fa Lunette d’une pareille diftance fur les mêmes caracteres, & vous mander comment elle aura réüffi, je lui en aurai une finguliére obligation.

Mais pour parler des nouvelles découvertes dans le Ciel, je ne puis aflez admirer que fes Lunertes de 17 & 25

sur LE Ragesaglio di nuove Offervationi, &c. 7 palmes, c’eft-à-dire, d'environ 12 & 17 de nos pieds, puiflenc porter un Oculaire de 2 onces ou d’environ feize & demie de nos lignes ,car avec cet Oculaire, la premiere doit groflir plus de cent fois , & la feconde cent cinquante fois. Sielles ne fonc pas trop forcées , il faut demeurer d'accord que nous n'avons rien ici de comparable ; car je p’ai encore rien de meilleur pour une Lunette de 12 pieds que celle de Mr. Defpagnet , que je tiens encore meilleure que la mienne de la mème longueur ; cependant ni la mienne ni la fienne ne peuvent porter raifonnable- ment qu'un Oculaire de deux de nos pouces , qui font près de crois onces, avec lequel elles ne groffiflent qu’en- viron 70 fois ; & fi l’on y metun Oculaire d’un pouce & demi , je les eftime un peu forcées. Jugez donc, Monfieur, quelle bonte doit avoir celle de 25 palmes qui fouffre le même Oculaire de 2 onces, & qui groflit par conféquent plus dela moitié d'avantage que les nôtres.

Ce qui me furprend pourtant , eft qu’il fe fert à fa Lu- nette de jo palmes, d’un Oculaire de $ onces & une mi- nute, qui ne la fait groffir que r15 fois ; cellement que fa Lunette de 25 palmes feroir beaucoup plus d'effet que celle de jo palmes, & qu’à fa petite Lunette de quatre palmes & un tiers qu’il a envoyée à Monfeigneur le Car- dinal Antoine , les trois Oculaires ne font l'effet que d’un Oculaire de près de 3 onces ou 2 de nos pouces, d’où vient qu'elle ne groflit qu'environ 14 fois, comme je Pai éprouvé , ce qui m'a fait craindre qu'il n’y eut faute dans l’imprimé, du moins je crains qu’elles n’ayent été trop forcées, & que cela ne foit caufe d’un des défauts que je vois dans la figure de fon Saturne , dont la largeur de l'anneau eft trop grande à proportion de fa longueur; car j'ai remarqué que quand on force trop les Lunettes, & qu'on leur laiflé grande ouverture , la lumiere n’eft plus fi bien terminée , & qu’elle avance fur l’efpace ob- fur, juftement comme il arrive dans le Croiflant de la

8 LETTRE À MR. L’ABBE CHARLES,

Lune, quand on la regarde fans Lunette. Mais fans dou ter de l'excellence de fes Lunettes, ni de celle de fa vie qui fair beaucoup dans des objets fi éloignez , je voudrois bien pouvoir douter de l'excellence de fon imagination.

e crains toutesfois qu’elle n'ait eu plus de part à fes nou- velles découvertes que fes yeux , nonobftant voures les précautions qu'il a crû y avoir apportées, puifqu'il à dans le Ciel des chofes qui ne s’y doivent pas voir ,& qu’il n’a pas vu celles qui s’y doivent voir, & que j'y ai vüës.

Ce que j'eftime dans le proccdé du Sr. Campani, eft fa fincerité, puifqu’il nous dit ce qu’il a crû voir fans l’a+ voir accommodé à l’hypothefe de l'anneau qu’il tient vé: ritable, & qui a été inventée par l’incomparable Mr. Huyghens. Car pofé qu'il y ait un Anneau autour de Sa- turne, ilne doit pas avoir dans tous les divers temps qu'il a obfervé, les mêmes apparences , comme il marque les avoir vüés.

Pour entendre ceci , vous remarquerez, Monficur ; qu'il a commencé d’obferver Saturne au mois d'Avril 1663.auquel temps Saturne étoit environ en trine afpect avec le Soleil devant fon oppofirion, c’eft-a-dire , qu'il étoit Oriental; qu’il l’a fait voir à fes Amis vers le miliew d’Aoult, quand Saturne ayant paffé l’oppofition qui arri- va vers le commencement de Juin étoit encore environ en trine afpect , mais Occidental ; que celui qui l’a defliné entierement de même figure qu’eft la fienne , l’a obfervé le 7. Octobre, que Saturne eroit en fextil afpe& & Oc- cidental ; que lui enfin l’a encore obfervé cette année 1664. au mois d'Avril, avec fa Lunette de $o palmes, qu'il étroit environ en trine afpe& Oriental. Cependant dans tous ces différens temps , nilui, ni ceux aufquelsik l'a fait voir , n’ont point trouvé de différence avec la fi- gure qu’il a donnée, comme fi dans tous eestemps Sa- turn avoit confervé les mêmes ombres, quoique pofé fon

hyporhefe

SUR LE Rageraglio di nuove Offervationt, &c. 9

: hypothefe d’un Anneau, il doive être arrivé du change. ment; car quand Saturne a été Oriental , ila jetter fur l’Anneau l’ombre du côté gauche en bas dans fa figure, fans enjerter du côté droit ; & quandila été Occidenral il la jecter en bas du côté droit ,&il n’y ena avoir de l’autre côté.

Pour l’ombre d’en haut qu'il dit que l’Anneau fait fur le corps Saturne ,il ne peut pas l'avoir vûë, puifqu'il n’y en*doit point paroître à caufe de fa Latitude Septen- trionale , commeil eft aifé de le juger, fice n’étoit dans le mois d'Oétobre ,au cas qu’elle foit aflez forte bour être vifible. Il faut donc qu’il y ait un peu de préjugé en ce rencontre , mais il n’eft rien de finaturel; car quand on a oùi dire que ce que l’on voit autour de Saturne eft un Anneau qui l’environne , on ne peut prefque s'empêcher en voyant deux pointes obfcures , de fe les repréfenter continuées de l’une à l’autre, particulierement quand Vair ou la Lunerre tremble ; &j’avoué que depuis que j'ai

-vû fa figure , il m'a femblé quelquefois que je voyois cette continuation , fur tout , comme j’ai dit, quand l’air trem- bloit , quoique regardant fans fonger à cette figure , ni à aucune autre , comme je tâche toujours de faire, cela me paroifle, comme fi ces deux corps n’en étoient en cet en. droit qu’un continu.

ai voulu voir aufli ce qui afriveroit en regardant fur du papier la figure de Saturne, comme je croi le voir dans le Ciel, & m’enétant éloigne d’une diftance raifonnable, jai trouvé que fans Lunette , & avec une. Lunette de quatre pouces, je m'imaginois quelquefois la continua- tion de ces pointes obfcures ; particulierement le regar- dant avec la Lunette, caufe du tremblement de ma main qui fait la mème chofe que fait en regardant Saturne dans le Ciel , le tremblement de l’air ou celui de la Lunette, qu'il eft difficile d’arrêrer parfaitement quand elle eft grande , particulierement quand on obferve à découvert,

Rec, del Ac, T om, V IL. B

10 LETTRE A Mr. L’A8BE’ CHARLES,

Pour l’ombre d’en bas, ileft vrai qu’il en paroît, mais ce n’eft pas comme il la marque , puifqu’elle doit être tantôt d’un coté & ranrot de l’autre , & c’eft vers le Quadrat avec le Soleil qu’elle doit paroître la plus gran- de, comme en effer je l’ai encore vüë cette année, & même il me fembloit quelquefois qu’elle couvroit tout FAnneau, & que ombre fe joignant avec l’efpace obfcur d’entre deux , interrompoit la circonference de l’Anneau; mais regardant d’autres fois dans un temps bien clair & que l’air ne trembloit point , il m’a femblé que j’ai vu en. core la lumiere continuée par le dehors , quoique fort mince, à peu près, comme je l'ai réprefenté dans la pre- miere figure. Mais j'avouë que jen’ai encore détermi- ner précifément de combien la larseur de Anneau étoic plus grande que le diametre du corps de Saturne. Pour ce qui eft de la proportion de la longueur à la largeur, je Pai roujours eftimée de deux fois & demie ou fort approz chant , & j'ai trouvé dans mes Obfervations ; que au mois de Janvier pailé , une fois la longueur de Saturne te- noit 12 lignes, & la largeur $ , & l’autre fois, que la lon... gueur tenoit one lignes & demie, & la largeur 4 lignes ,

“Parlemoyen Par une méthode qui m’eft particuliere *. Il eft vraiaufli.

LR que je ne lai quelquefois eftimée que comme 7à3, & d’autres fois comme 13 à $, & s’il n'arrive point de chan, gement dans la grandeur de l’Anneau, comme il y a bien apparence qu'il n'en arrive pas , il faut néceflairement que cela vienne de la conftitution de l’airoude la Eunette, qui aplus ou moins d'ouverture, ou de la difficulté qu'il y à à eftimer jufte des raifons fi approchantes. Quoiqu'il en foit , cela ne s'éloigne guéres de deux & demi. Cependant le Sr. Campani ne fait dans fa figure la lon gueur de l'Anneau que double de fa largeur, ce qui eft fort different.

Je crois avoir éré un des premiers qui ait bien obfervé: cette ombre du corps de Saturne fur fon Anneau, ce qui

Pi

SUR LE Ragguaglio di nuove Offervationt, &c. x1

m'arriva il y a deux ans, quand regardant dans le mois de Juillet pour la premiere fois-avec de grandes Lunettes, fçavoir avec une de 21 &une autre de 27 pieds qui font près de 40 palmes, je m'apperçüsque l'angle de l'efpace obfcur du côté droit en bas étoit plus grand & plus éren- du que les trois autivs Angles, & qu'il paroïfloit de l'interruption entre l’Anneau.& le corps de Saturne, & j'en avertis dès ce temps-là tous mes Amis, & particulie- rement Monfieur Huyghens fitôt que j'eneus l'occafion, qui l’a obfervé encore certe année , comme je l’ai appris d’une Lertrede Mr. fon Frere.

IL eft vrai que je n’ai pas étéen état d’obferver Saturne dans fon Quadrat Oriental, mais je ne doute point que Tombrene paroifle dycôté gauche, puifqu’il me femble qu'onne peut plus ee de l’éxiftence del’Anneau après tant d’Obfervations de l’ombre.que le corps de Saturne jette deflus, conformément à ce quien doit arriver fui. vant cette hypothefe, n’yayant pas de raifon pourquoi il en jetteroit d’un côté , & non pas de l’autre.

Pour l'Obfervation de Jupiter, fes bandes n’étant pas reglées comme l'Anneau de Saturne , & ne l’ayant pas obfervé le premier jour de Juillec, je ne puis vous rien dire de celle qu’on mande que le Sr. Campani a faite, qui eft fortextraordinaire ; car je ne fçai encore perfonne qui ait quatre bandesobfcures, & je ne comprens pasbien même pourquoi on ne parle que de deux bandes plus clai- res , puifqu'entre quatre bandes obfcures, il doit y en avoir trois claires.

Je vous dirai donc, Monfieur , ce que j'ai obfervé cette année fur le fujet des bandes. Jen'ai commencé de regar- der Jupiter que le 10 juilles , & mon principal deflein étoit alors d’obferver le mouvement de fes Lunes. Pour pouvoir faire une Figure ou une Machine qui me repré- fentât en cout temps leurs differentes pofñitions , ce qui faifoit que je ne l'obfervois d’ordinaire qu'avec ma Lu. ; ei Bi

12 LETTRE A MR. L'ABBE CHARLES,

nette de 12 pieds ou de 17 palmes, avec laquelle toutes: fois je vis d’abord diftin&ement une bande obfcure droite, environ parallele au mouvement des Lunes ,un peu plus bas que la moitié de fon difque. Je l’obfervai ainfi tous les foirs qu’il fut vifible , jufques au 30 Juillet quejele re- gardaiavec une Lunette de 21 piedsoude 30 palmes, dont je fus contraint de me contenter, ne pouvant pas m'en fervir commodement de plus grandes chez moi, dont voici l’occafion , comme je lai extraite de mes papiers.

Le Mercredy 30 Juillet, fur les neuf heures du foir, Jupiter parut avec une feule Lune À du côté d’Orienr, dans la Lunette environ à la diftance de 10 de fes diame- trés , comme on peut voir dans la quatriéme Figure , tel: lement que je jugeai que les trois autres étoient devane ou derriere Jupiter, ce qui me les fit fort foigneufement attendre , & que j'ajuftaile plus promprement que je pus ma Lunette de 21 pieds ou de30 palmes, avec laquelle fur les neuf heures & demie ou environ, je commençai d’en voir fortir une autre B du côté d'Orient, les deux autres ne paroiflant point encore. Environ un quart d’heure après, je vis toutes les quatre Lunes, fçavoir une autre Orientale C tout contre labande , la Lune B éctant déja un peu éloignée , & au-deflus d’elle , environ la huitiéme partie du Diamerre de Jupiter ; & la quatriéme D Occi- dentale ; mais qui étoit déja eloignée prefque du tiers du Diametre , vrafemblablement à caufe de ombre de Ju- piter. Voilà pour ce qui regarde les Sarellires , dont je fuis bien aife de donner cette Obfervation;afin que fi le Sr. Campani ou d’autresen Italie en ont de ce jour-la,ils puif fent éxaminer fi la mienne eft conforme à ce qu'ils ont vû, & pour fervir d'époque à ces Lunes,puifque j'ai découvert par les jours fuivans , que la Lune Occidentale D étoie celle quieft la plus proche de Jupiter quiétoit en ce rem ps derriere fon corps : que C qui parût la derniere du côté d'Orient eft la {econde , & D la troifiéme , lefquelles

\ Rec. de t tad D VILPUX . pag.12

FE tr a F7

ss L }: 4 CE Fer 2

ro

SUR LE Ragçuaglio di nuove Offervationt ,&c. 3 étoient toutes deux entre Jupiter & nous, & que la plus éloignée A étoit la quatriéme, RS : C’étoit-là une belle occafion pour ob{erver les ombres de ces deux Lunes fur Jupiter, comme quelques-uns one dit qu'ils les ont vüës ; mais ces fortes d’Eclipies arrivent aflez fouvent pour les pouvoir remarquer fi elles font vi- fibles. | :

Le temps étant fort net pendant route cette Obferva- tion , la bande obfcure me parüttrès droite, maisvers le milieu au-deflous , j'y vis comme une faillie ou avance re: préféntée dans la deuxiéme Figure; je m’apperçüs auffi en hautenviron le quart du Diametre d’une couleur plus foii ble que le refte du Difque,qui étoirétenduë parallélemenc à la bande , & quime fembloit quelquefois commeune fe: conde bande , & quelquefois elleme paroifloit s'étendre jufques au bord du Difque. Si ma fanté m’eut permis d’ob. Aerver pluslong-temps, j’efperois par ce moyen appren! dre fi Jupiter tournoit autour de fon Axe ; mais m’atten: ‘dant de revoir la même chofe quelqu’autre jour, ou. dans la même pofition , ou dans une autre, je fus obligé de quitter. Je n'ai pas été aflez heureux depuis pour revoir cette faillie , quoique je Paye cherchée , mais cela doit exciter les Curieux qui fonten état d’obferver,de préndre garde s'ils ne remarqueront point d’inégalitez {enfibles comme celle-là dans les bandes de Jupiter, & dele con- duire long-temps , pour remarquer s'ils n’en verront point changer la pofition; commeildoit arriver s’il tour: ne autour de fon Axe. Je ne vous dis rien de més autres ‘Obfervations, puifqu’elles ne fontpas à propos, &qué je ne les faifois que pour obferver chaque jour la pofition des Lunes prefque toujours avec ma Lunette de 12 pieds ,

comme füfifante pour cela, & plus facile à s’en fervir.

Mais depuis que j'ailû le Traité du Sr. Campani, j'ai pris

plus de foin qu'auparavant pour voir fi je déconvrirois

ces quatre bandes obfcures , & ces deux plusclaires, que B üj

14 LETTRE À Mr. L'Asse' CHARLES,

le refte du Difque , & fi je verrais ces czmpi lunghi non tirati à filo, ma anfrattuofamente terminati , é variamente afperf di luce d'ombra, &c. & voilà tout ce que j'ai découvrir.

Outre les deux bandes dont j'ai parlé, j'en ai entre les deux une troifiéme parallele, mais encore moins ob. fcure que celle d’en haut, & dans leur intervalle deux bandes claires , maisqueje ne trouve pas plus claires que le refte du Difque, & qui ne femblenr peut-être plus clai- res que par le voifinage des bandes obfcures.

Sile Signor Campani a obfervé depuis trois femaines, il fçaura s'il voit Jupiter autrement que je ne le marque dansla troifiéme figure, & l’on pourrajuger par là, finos Lunertes approchent des fiennes , ou files fiennes décou- vrent d'avantage que les nôtres.

Je pourroisajouter , qu'ayant été à la Campagne pour voir les Aftres avec mes Lunettes de 35,45, 55 & 70 pieds, c’eft -a-dire, d’environ 50, 65, 80 & 100 pal, mes , je n’ai rien découvert que ce que j'ai avec la mienne de 1 1 pieds ; car quoiqueje me fois {ervi des trois premieres fans Tuyau , ces Obfervations ne m'ont pas fa- tisfait, & jufques à ce que j'aye fait ma Machine, il n’eft pas facile de trouver un lieu commode pour faire ces Ob. fervations comme il faut. |

Pour ces Anfraétuofitez & ces differences de lumiere & d'ombre dans les bandes, je neles ai pas obfervées, &je crains que ce n'ait été l'ondoyement de l'air qui les ait fait paroître de la forte au Sr. Campani ; car j'ai remarqué après avoir fon Traité , que ces ondoyemens de l'air faifoient paroître les bandes à peu-près comme il les dé. crit ; mais je n’avois garde d’atrribuer cela à Jupiter, étant affez accoutumé à voir l’effétqu'ils font dans toutes les Planeres, ce qui a fair attribuer par quelques-uns des vo. miflemens de Hamme au Soleil, des crenelures au Croif- fant de Venus,des montagnes dans la circonference de Ju-

SUR LE Regenaglio di nuove Ofervarient, &c. 3 piter ; des pointes à Mars, & plus d’inégalicez dans la cir- conference de la Lune , qu’il n’yenaenefler; ce n’eft pas que je n’y en aye fouvent remarqué de véritables. Il y à plus de deux ans que je m'en fuis appercû, & qu’en ayant parlé à Mr. Huyghens, il m'a dit qu'il avoit obfervé la même chofe, &ainfi le Sr. Campani trouvera cette Ob- fervation confirmée par toutes les nôtres.

Je ne vous dirai rien des deux inventions pour les Lu: pertes à quatre Verres qu’il s’attribuë , dont je n’ai comprendre la premiere. Mais s'il a crouvé quelque fe- crer particulier pour la difpofition des Oculaires, il mé- rite la loiiange qui eft dûë à tous les inventeurs, & à tous ceux qui perfeétionnent les Arts, même dans les moindres chofes.

Ilne me refte plus qu’à vous dire quelque chofe fur ce qu'’ill-penfe del: différence-enrre les grandes & les petites Lunettes, quand on s’en fert jour. J'en dis quelque chofe dansle petit Traité qu’il y a long-temps queje de- vroisavoir publié fans mon indifpofition , de l’utilité des grandes Lunettes , & du moyen de s’en fervir fans Tuyau, je.fais, voir quatre ou cinq ufages nouveaux des gran- des Lunettes, aufquels perfonne n’avoit peut-être jamais penfé devant moi: mais en atrendant que je le publie, comme je ne connois ici perfonne qui foit entierement du fentiment qu’il écrit , quoiqu'il l’actribuë à cousles Diop- triciens, & que je ne {çai point quieft l’Auteur qu’il com- bat; qui peut-êvre a eu tort d'attribuer à l'air les défauts internes de fes Verres, je vous dirai én peu de mors ce que jen penfe, quand Je vous aurai fair remarquer,

. 4°. Que l’on s'attend d'ordinaire queles grandes Eu- _nertes faflent voir plus loin, à proportion de leur gran- deur, que les plus petites , & ce n’eft d'ordinaire que pour cela qu'onis’en fert. Cependant on ne fonge pas qu'il y a: beaucoup plus d’air entre l’objet, quand il eft plus éloi- gne, que quand il eft plus proche, & que de cette feule raifon., elles ne doivent pas être fi nettes,

16 LETTRE À MR. L'ABBE CHARLES,

2°, Que ces grandes Lunettes , n’ont prefque jamais tant d'ouverture que les petites à proportion de leur grof. fiflement, & ainf elles doivent être plus obfcures , car j'ai trouvé que les ouvertures que les Lunettes peuvent porter avec diftintion, font environ en raifon fous-double de leurs longueurs, dontje donne la raifon dans ma Diop- «trique ( que je tâcherai d'achever aufli-rôt que ma fanté me le permettra } Partant, fi l’on vouloit qu’elles cuflent autant de clarté que les perites, il faudroit que les Ocu- laires ne fuflent entr’eux qu’en raifon fous-double de ces mêmes longueurs ; ce qui ne feroit augmenter les objets qu’en cette même raifon, & ainfi pour groflir les objets deux fois autant , il faudroit une Lunette quatre fois plus longue, ce qui feroit fort incommode , c’eit pourquoi Paugmentation de l’objet récompenfant la clarté , parti- culierement dans les Aftres, on les force d'avantage, & ainfi dans l’un & l’autre de ces cas, foit à caufe d'une plus grande interpofition d'air , foit à caufe d’une moindre ouverture, les grandes Lunettes font plus obfcures que les petites, Mais quand même on regarderoit le même objet, & ee leurs ouvertures feroient proportionnées à leurs grof- iflemens , quieft peut-être le feul cas que le Sr. Campani a eu en vüë ; il me femble toutesfois qu’on ne peut pas dire que les grandes doivent faire un effer entierement proportionne à leur longueur , conimeil femble l’aflurer ;! à caufe que de jour ou la quantité de Pair qui eft entre deux , qui peut être plein de poufliere ou de vapeurs agi? tées ou caillées, ou fes ondoyemens , ou fa lumiere étant plus groflies par les grandes Lunettes, que par les petites, & même n'étant fouvent renduës fenfibles | que par les: grandes , & non pas par les perires, cela couvre l’objet & le blafardit. Er quoique le contourexterieur dela figure’, augmente à proportion , on doit néceflairement voir comme un voile devant l’objet, ce qui fait qu'en ces ren! ; | contrées”

SUR LE Ragenaglio di nuove Offervationi , &c. 3

contres, on aime mieux voir avec des perites, qu'avec des grandes. Et je ne doute pas qu’il ne convienne de tout ce. ci, & ne crois pas qu'il ait voulu dire autre chofe , n’ayanc peut-être parlé , comme il a fait , que parce qu’il avoit à combattre des gens qui vouloient peut-être que les gran- des Lunettes ne fuflent jamais bonnes de jour , parce que les leurs ne réüflifloient pas. Quoiqu'il foit certain qu'’el- les réüfiflenc fort bien, quand l'Air d’entre deux n’eft pas trop illuminé , & qu’il eft fort pur de vapeurs, com- me il arrive d’ordinaire après la pluye. |

Vous vous étonnerez peur-être , Monfieur, que je ne défende pas les Verres travaillez dans les Formes com- me nous les travaillons, de toutes les imperfe&ions que le Sieur Campani leur attribuë. Je fçai la difficulté qu'il y a de faire de grandes Lunettes qui foient bonnes, ce qui fait que j'eftime extraordinairement fa nouvelle inven- tion, fi fes Lunettes font tout ce qu’il dit par-deflus tou tes les autres. Cependant je conferve très-foigneufement les quatre ou cinq pañlables que j'ai, jufqu’à ce que j'en aye de meilleures, & peut-être que les nôtres n’au. ront pas les défauts , que celle contre qui ila éprouvé a -fienne, ou les autres qu’il a vûës pouvoient avoir,

Mais j'efpere que nous pourrons dans peu être fatis- “faits fur l'excellence de fes grandes Lunettes, & fur leur différence avec les nôtres , puifque vous m'avez afluré que Monfeigneur le Cardinal Antoine a la curiofité de faire venir ici la Lunette de $o palmes, doncil parle dans on Traité, qui a fi hautement effacé celle du Signor Divini. Au refte, Monfieur, vous êtes obligé de perfua- der le Signor Campani , que je n’ai point eu en route certe Lectre d'autre but que la verité , ni d’aurre deflein ‘que de fatisfaire à ce que vous avez fouhairé de moi , que j'ay râché d’executer avec la même pafon, avecla-

Rec.del Ac. Tom. V IL.

18 LETTRE À MR.L’ABBE’ CHARLES,

uelle je fuis, Monfieur , Votre très-humble & crès-obéif. Lee {erviteur, AuzOUT. A Paris ce Lundy 13 OËtobre 1664.

Je vis hier au matin une Figure de Saturne & de Jupi- ter du Sieur Campani , envoyée de Rome ici, avec un - Diaire d’Obfervations qu’il a faices des Lunes de Jupi- ter, pendant tout le mois de Septembre. Je crûs d’abord en voyant fon Jupiter’, avec crois bandes prefque fembla- bles à celles que j'ai vüës depuis quelque temps , qu’il les avoit obfervées en même temps que moi 3 mais j’apr pris par ce qu’il a imprimé au-deflous , que certe Obfer- vation étroit faire le fepriéme Juillet, & que celle des deux Ombres avoit été faire le trentiéme Juillet , & étoit la même que celle dont je parle dans ma Lettre , que je fouhaitois que le Sr. Campani , ou quelque autre , eût fai- te, à caufe qu’elle eft aflez particuliere.

Aprèsavoir fa Figure, j'eufle fouhaité de n’avoir pas parlé de cette faillie ou avance que j’ay vüë dansla bande ; puifqu’après ce qu’il a remarqué, je ne puis plus douter que ce ne füt l'ombre de la Lune, qui reftoit entre Jupiter & nous, ayant fortir l’autre auflitôt que j'ob- fervai avec ma Lunette de 21 pieds ou de 30 palmes, & ne m’étant pas apperçü de ces Ombres avec celle de dou- ze pieds.

Mais quoique ma Lettre ne foit pas partie Vendredy pañlé , comme je le croyois, je n’ai pas voulu rien chan- ger , aimant encore mieux que l’on reconnoiflé ma mé- prife, que fi l’on pouvoit douter de ma fincerité. Ainfi je fuis obligé d’avoüer, que le Signor Caffini & lui , ont mieux conjeduré que moi ,& s’il n’a. pas obfervé ce jour avec fa Lunette de cinquante-cinq palmes { auquel cas il n’y auroit pas de quoi s'étonner qu'il eñt mieux que moi, Qui n’en avois qu’une de trente ) mais avec celles de 17 ou 25 palmes, je fuis entierement perfuadé de l’excel.

- SUR LE Ragçuaglio di nuove Offervationi, &c. 19

lence de fes Lunerres par-deflus les miennes, puifque je ne me fuis apperçü ce jour-là que des deux bandes que j'ai marquees.

Ce qui fit que je ne crûs pas que cette avance fût l’om. bre d’une Lune, fut, (autant qu’il m’en peut fouvenir , ) que je ne la voyois pas fi noire ni fi ronde comme il la marque ; car ne la voyant guéres différente en couleur d’avec la bande, & ainfi ne la jugeant pas ronde, puif- qu’elle ne débordoit qu'environ la moitié de fon Diaime- tre hors de la bande, je crûs que c’étoit plutôt une faillie, ou une avance de la bande, qu’une ombre ronde , com- me eut être celle d’une Lune, à moins que le corps de la Lune même n’en eüt caché une partie, commeil au-

_roit arriver, fi nous avions été plus directement entre le Soleil & Jupiter. . Si l’on s’éronne que je ne vis pas marcher cette Om- bre, quand l’on fçaura que ce ne fut pas fans un grand effort que je pus obferver fi long-temps , craignant que l'Air de la nuit ne m'incommodät , n’ayant accoütumé les autres jours que de prendre fimplement la pofition des Lunes pour le deflein que j'avois , l’on comprendra bien que je ne pouvois obferver que par reprifes, & qu’il fe pafloit quelque intervalle confiderable entre les temps de je pouvois regarder Jupiter. Ecil faut bien que cela oit ainfi, puifque je trouve marqué dans mon Obferva. tion , qu'après un quart d’heure , je vis les quatre Lunes, & puis n'ayant pas pris d’abord l’idée de certe tache, comme de l’ombre d’une Lune, mais comme d’une avan- ce de la bande, & ainfi étant préoccupé , je n’y avois pas l'attention, comme fi c’en eût être une , & le Sr. Cam- pani fe pourra fouvenir que certe attention fait que l’on remarque fouvent des chofes aufquelles on ne penferoit pas fans cela, puifque même il avouë que ç’a été Le Si- gnor Caflini qui les lui a fait remarquer. Mais l’on pourroit , ce femble , plus raifonnablement

Ci

# On nécon- noiffoit alors qu’un feul Sa- tellite à Sa- turne , qui fe trouva être le 4e. M. Huyg- bens l'avoit decouvert en 1652,

20 LETTRE À MR. LAB’ CHARLES ;

s'étonner, comment ni lui ni moi n'avons pas fur la bande obfcure les corps des Lunes, comme des parties plus lumineufes que la bande ; car quoique la Latitude füc Méridionale , n'étant que de neuf ou dix minutes , le corps des Lunes devoir , ce femble, pañler entre nous & la bande, particulierement felon le Sr. Campani qui fait la bande filarge, & qui metles Ombres aflez avant de- dans. Il faut aflurément que nousn’y ayons pas bien pris garde , ou peut-être que le mouvement des Lunes ne fuive pas exactement les bandes , & leur foirincliné. Mais j'ai deflein quand je fçaurai, qu’elles pafleront ainfi entre Jupiter & nous, & qu’elles feront vis-à-vis de la bande, comme fur un fonds plus obfcur , particulierement la troifiéme , qui eft fenfiblement plus grande & plus lumi. neufe que les autres. L'on peut efperer aufliavec le remps, de voir l’ombre de la Lune de Saturne fur Saturne , mais nous avons encore quelques années à attendre , & peut. être de meilleures Lunettes à fouhaiter.

Quoiqu'il en foit, l'Obfervation eft rare, & l’on ne pourra plus douter , en la comparant avec la mienne ; qu’on ne voye l'ombre des Lunes fur Jupiter , quand el- les l'éclipfenc , d’où l’on pourra conclure la raifon de leur Diametre avec celui de Jupiter, ce qui feroit peut-être difficile par toute autre voye , à moins qu’on ne les voye paroître fur la bande, comme des Parties plus claires, comme je le veux éprouver.

Ainfi l’on ne peut pas douter davantage, que ces qua- tre Lunes ne cournent au tour de Jupiter, comme notre Lune tourne au tour de la Terre, & du même fens que le refte des Corps céleftes de notre Syftême ; & l'on peue conjecturer de-la, que la Lune * de Saturne tourne de mè- meautour de Saturne , & l’on n’a pas de raifon d’ajoûter fi peu de foi à l’'Obfervation dont parle le P. Riccioli, dans le Livre 7. chap. 2.n. 6. de fon Almageftc , au moins pour ce quiregarde les Ombres des Lunes,

sur LE Ravguaglio dinuove Offeruationt, &C. 11 Mais auffi l’on n’a pas fujet de tant craindre , fices deux Planetes avoient des Lunes qui tournaffent autour d'eux, comme notre Terre en a une qui tourne autour d’elle , que la conformité de ces Lunes avec la nôtre, ne prouvât la conformité de notre Terre avec ces Planetes, qui emportant leurs Lunes avec eux, tournent autour du Soleil , & font fort vrai-femblablement tourner leurs Lu- nes autour d'eux, en tournant eux-mêmes autour de leur Axe, niinvencer des Hypothefes embarraflées & incroya- bles, pour s'éloigner de cette Analopgie ; puifque fi c’eft la verité, les défenfes que le fcandale de la nouveauté a fait faire autrefois de publier ce fentiment , feront le- vées, comme nous le fait efperer un des plus z zelez Dé- fenfeurs de l'opinion contraire , qui peut fçavoir aufli bien que qui que ce foit, les fentimens que l’on à fur cette mariere. Après quoi , je croi que l’on peut aflurer fans témerité , que tous les Aftronomes fe déclareront à l’ave. nir pour une penfée, qui eft la plus naturelle & la plus fim- ple qui foit poffible , & qui du confentement même # des plus fçavans du parti , n’a rien d’abfurde ni de faux en Philofophie , comme on le peut woir dans les grand Trai- tés qu’ils ont compofez fur ce fujet , & encore bien moins à la Religion, comme on avoit craint d’abord ; ce que plufieurs ont fi bien montré, en faifant voir que la plû- part des paflages que l’on citoit, n’étoient nullement à propos, & que ceux qui fembloient être contraires, ne parloient que felon les apparences, & comme le plus fe- vere Copernicien parle dans l’ufage ordinaire, quandil parle de ces chofes. Mais ce n’eft pasici le lieu d'en dire _ davantage. Je croi, Monfieur , qu’il ne fera pas inutile que je mar. ue les differences & les conformités qu'il y a entre l’Ob- ervation du Sr Campani, & la mienne, fur lefquelles.

4 LéR:P. Fabri de la Compagnie de Jefus , &Pénitencier de S. Pierre de Rome, dans ÿ’annotation qu’Euftachins de Divinis a faite fur le fyftéme de Saturne de Mr.Huyghens; _b Le R: P,Riccioli Jcf. dans fon Almogele, tom, 1. part. 2. livre 9. fe&: 4.

Ci

22 LETTRE A MR. L'ABBE CHARLES,

vous donnerez tel jugement qu’il vous plaira.

La bande d’en bas me parut unique , droite , & fans autres avances que celle dont j'ai parlé , moins large qu'il ne la reprefente ,un peu plus obfcure qu'il ne femble la marquer , plus uniforme en obfcurité , fans cette diffe. rence du milieu & des bords que l’on voit dans fa figure, & plus au-deflous du centre qu’il ne la met.

La Tache me parut moins noire & moins differente de la couleur de la bande. Je la crûs déborder hors de la bande , environ de la moitié de fon cercle, quoiqu'il la mette entierement dans la bande, auffi bien que la plus Orientale, quoique cette Lune me parut en fortant aflez au-deffus de la bande ; il eft vrai que fon corps n’y de- voi pas répondre précifément à caufe de fa Latitude ; ain- fi cette difference ne doit pas être remarquée.

La bande d’en haut me parut un peu plus large & plus érenduë vers le bord , qu'il ne l’a deflinée , & pas fi ap-

rochante de l’obfcurite de celle d’en bas, qu'elle eft dans fa figure. Enfin je ne vis point la bande du milieu , foit que je n’y prifle pas garde, parce que je ne la cherchois. pas tant, comme je cherchois de voir fortir les deux Lu- nes qui reftoient cachées , foir qu’elle für en ce remps-là fi foible, ds ma Lunerte ne me la reprefenta pas , com- me ellea fait depuis. | e trouve de la conformité , en ce que la Lune Orien.. tale dans la Lunette, étoit aufli la plus Seprentrionale, qu’elle en éroit diftante environ le demi-Diametre de Ju- piter , quoiqu’allant plus vite, elle s’en approchât dansla fuite davantage , ce qui confirme que certe Lune plus Auftrale, étoit la feconde, comme je l’avois conjecturé. e remarque que la figure des bandes à été faire le fep- tiéme de Juillet, & que les Ombres du 30 Juillet ont été ajoutées à cette figure ; cependant il pourroit y avoir eu quelque changement dans les bandes.

= 3 . £ > 2 = Quoiqu'il en foit , on ne peur guéres douter raifonna.

sur LE Rageuaglio dinuove Offervationi, &c. 213

blement, après ce que le Sr Campani marque plus que moi, que la Lunette dont il s’eft fervi ne foit meilleure que la mienne, & quoique l’on pourroit attribuer cette difference à celle de l’Air ( qui eft ici dans Paris d’ordi- naire affez trouble , ) ou à celle des vüës. Cependant com- me je ne fuis afluré ni de l’un ni de l’autre , j'aime mieux croire qu’elle vient de la différence des Lunettes , & ce d'autant plus , que je ne prétends tirer aucune vanité des miennes, aufquelles je n’ai eu la curiofité de travailler , que parce qu'il n’y avoit pas ici un feul Ouvrier quienfit Pafté cinq ou fix pieds , & qu’il n’y en avoit pas même en aucun Païs qui eût commencé d’en travailler d’auffi gran- des, comme j'avois deflein d’en avoir , & comme j'en ai travaillé depuis. Puifque vous fçavez, Monfieur , que j’en ai fair une de 150 pieds : & quoiqu’elle n'ait pas réufli dans l'épreuve que nous en avons faite , je ne defefpere pas d’en faire de bonnes de certe longueur ; & de bien plus grandes,

Pour la figure de Saturne , je n’airien à ajoûter à ce que je vous ai écrit, car elle eft femblable à celle de fon Imprimé, fi ce n’eft qu’il donne à fa largeur encore un

_ peu plus que la moitié de fa longueur, & ainfi il faudroit que l’Anneau eût plus de 30 dégrez d’inclinaifon. Vous fçavez combien mes mefures fonc éloignées de cela, & bien loin de faire déborder l’Anneau par-delà le corps de Saturne , de plus de la moitié de fa largeur, je n'ai encore bien déterminer de combien l’Anneau débordoit, quoique je le vifle déborder un peu.

- Je remarque qu’au temps de fon Obfervation, Saturne n’étoit pas éloigné de l’oppofition d’un Signe entier , & ainfi l'Ombre du côté droit en bas , ne paroifloit peut- être pas plus grande qu’il la marque , l’'Angle n'étanc qu'environ 2°. 50’. quoique felon moi, elle eût avancer davantage fur l’Anneau ; mais s’il a une fois certe Om- bre, comme il la marque ( car je n’ajoûce rien des autres

.

24 LETTRE À MR. L'ABBE’ CHARLES, Ombres , à ce que j'en ai dit) il jugera qu'il l’a voit d’autre façon , & plus grande, dans les autres temps qu'il a obfervé.

e ne vous dirai rien touchant les Obfervations du mois de Septembre fur les Lunes de Jupiter ; car commeelles font point de Parallaxe, on les doit voir de même de tous les lieux de la Terre, & elles marquent plürôc l’af. fiduité du Sr Campani, & fon application aux Obferva- tions Aftronomiques, que l’excellence de fes Lunettes. Je n'ai obfervé de tout le mois de Septembre, que les cinq premiers jours , & le 20 &le 11, ayant été le refte à la Campagne, & j'ai trouvé que nos Obfervations font fem- blables. S'il defire voir celles que j'ai faites depuis le ro Juiller jufqu’au $ Septembre, tous les jours que Jupiter a été vifibleen cette Ville, je les lui envoyerai.

Au refte , Monfieur , puifque fes Lunettes lui font voir des Avances & des Inégalités fi fenfibles dans la bande du milieu , comme il les marque dans fa Figure , je vous fupplie de l’exciter à les fuivre quelque belle nuit , afin de remarquer s'il les verra changer de fituation , ou non, pour conclure de-là fi Jupiter tourne fur fon Axe , &en combien de temps. Si je pouvois avoir un lieu pour obfer. ver avec ma Lunette de 3 5 pieds, ou encore mieux avec celles de 45, de 5 $ , ou de 70 pieds, Je ferois cet effort aux dépens même de ma fanté, pour donner cette fatis- fa&tion aux Aftronomes ; maïs ÿ ayant ici fi peu de cu- rieux de ces chofes, comme vous ne le fçavez que trop, il me fera difficile d’en venir à bout.

Vous pouvez penfer, Monfieur , que ce n’eft pas une petite mortification pour moi, d’avoir fait depuis près de deux ans des plus grandes Lunettes qui fe foient jamais faices , pour tâcher de découvrir quelques nouveautés dans le Ciel , & n’avoir depuis ce temps-là trouver la commodité de m’en fervir. I}n’y a peut-être qu’à Pa- ris, cela puifle arriver ; mais je n'en veux pas dire da.

vantage,

SUR LE Ragguaglio di nuove Offervationt, &c. 25

-vantage. Je fuisaflez perfuadé de votre bonté pour excu. {er la longueur de ma Lettre, & fon peu de polirefle ; je vous fupplie, Monfieur , de l'être de même que je fuis. Votre très-obéïflant ferviteur. Auzour.

A Paris ce Lundy 10 Offobre 1664.

REMARQUES.

Il ya cinq mois que l’on a envoyé ma Lertre au Sr Campani ; & les Curieux s’étonnentici qu’il ne nous air +pas donné depuis ce remps-là la fatisfaction de nous man- der fifes Lunettes font meilleures queles nôtres, en ef.

fayant les fiennes fur les Caraéteres que je lui ai envoyez, & de nous faire fçavoir fi nous devions efperer par le moyen de fon Tour, des Lunettes de 200 & de 300 pieds. Ce qui les furprend encore, eft de voir que depuis plus de cinq mois le Sr Campani n’ait pas envoyé icila Lunette de 50 palmes qu'il avoit promife ; puifque s’il a trouvé le moyen de les faire fi facilement & fi furement avec fon Tour , il femble que depuis ce temps-là , toute la Terre en devroit être fournie.

Ce n’eft pas que pour faire ces grandes Lunettes, il ne tienne qu'à une Machine pour leur donner la Figure. I tient aufli à la matiere, à laquelle il faudroit travailler pour la perfectioner ;-car il n’eft pas aifé ( au moinsici) de trouver de grandes pieces de Verre fans veines & fans im- -perfeétions ; ni d’en trouver d’aflez épaifles , fans levées. Cependant fi les Verres ne font guéres épais, ils plient, & obéiflent au preflement, & à la pefanteur , foit quand on les ajufte fur le Ciment , foit quand onlestravaille. Il eft auf fort difficile de travailler ces grands Verres de mêmeiépaifleur : cependant la moindre difference dans des Figures fi peu convexes, peut éloigner le milieu de deux ou trois pouces ; & fi on les travaille dans des For- mes ,lelong remps qu’il faut à lesufer & à les doucir, peut

Rec, de l'Ac. Tom, VII, -

26 LETTRE À Mr. L'ABBE CHARLES ;

gâter la meilleure forme, devant qu'ils foient achevez, outre que la force de l’homme eft bornée à ne pouvoir plus travailler , paflé une certaine grandeur pour les bien achever & les polir partout , comme on fait les petites Lunettes, quoique tant plus qu’elles font grandes, tant plus elles devroient être achevées ; & fi on veut fe fervir de quelque Poids, ou de quelque Machine pour fuppléer à la force ; on eft fujet à une preflion inégale & à lufure dela Machine : cependant la précifion & la délicatefle eft plus grande qu’on ne peut pas s’imaginer. C’eft pour- quoi ayant quelque experience de cette précifion , je mai jamais m'imaginer qu'un Tour , il faut deux Mou- vemens différens , & en quelque façon contraires , puifle fe mouvoir avec l'exactitude & la fermeté quieft requife, ou s’il le peut quelque temps, que cela puifle durer : & fi le Sr. Campania un Tour de cette nature, il puiffe faire quand il voudra , de bons Verres, j'avouë que cela me pañle. Car fi ce n’a été que par hazard , ou parmiun grand nombre qu'il a fair quelques bons Verres , je ne m'en étonnerois pas, puifque partout il y a des Mouve- mens ronds, on peut rencontrer par hazard à donner à Figure Spherique, auffi bien que d’une autre courbure, & j'ai de bonnes Lunettes faites par nos Lunetiers dans des Cuilliers de fer.

Car je n’approuve pas les T'ours dont quelques-uns fe fervent pour faire tourner feulement la Forme fur laquelle ils travaillent, particulierement pour les grands Verres, à caufe de la difficulté de remettre jamais les Formes, comme elles étoient auparavant. Enforte qu’elles cour. nent parfairement rond , comme je l’ai éprouvé plufieurs fois , en faifant courner mes Formes, que l’on n’a jamais ,nonobftant tous les repaires , remettre parfaitement rondes fur le Tour , fitôt qu’elles en avoïent été ôtées.

Cependant depuis que l’on a fçû que le Sr. Cam» pani faifoir des Lunettes avec un Tour ; nous avons.ap«

.

SUR LE Ragguaglio di nuove Offervationt, &c. 17

pris qu’un Hommeinduftrieux de la Societé Royale d’An- gleterre , avoit inventé un Tour, pour faire fans Formes des Lunettes de toutes fortes de longueurs , foit qu’il l’eût inventé déja auparavant , ou que ç’ait été à l’occafion de celui du Sr. Campani, & qu'il le devoitbien-tôt publier. J'ai été longtemps dans une grande impatience de le fca- voir, m'étant imaginé que ce Tour feroit éprouvé , & qu’il ne manqueroit pas de réüflir, puifqu’il partoit d’une Societé , qui fait profeflion de ne donner rien qu’après l’a- voir longtemps examiné. Tellement que je me tenoisaf. furé que l’on faifoit des Lunettes de deux & de trois cens pieds, plus facilement & plus certainement, que par le moyen des Formes : & il me fembloit après que j'avois trouvé la maniere fort facile de s’en fervir fans Tuyau, qu'il n’y avoit peut-être plus rien à fouhaiter pour les grandes Lunettes , fi ce n’étoit une meilleure matiere. Car quoique fon Tour ne donnât que la Figure Spherique, J'étois convaincu, il y a long-temps, qu’elleétoit meilleure que l’Hyperbolique ou l’Elliptique , quoique la Démonf. tration de Mr. Defcartes, dans un feul ordre de lignes, & qu’on fuppofe par conféquent partir d’un feul point , en ait trompe jufqu’à préfent plufieurs , aufli bien que fon Tour 2 fait dépenfer bien de l'argent , & perdre bien du temps à ceux qui n’ayant point de pratique non plus que lui, ont crû , parce que la Théorie n’en étoit pas faufle , qu’on pouvoit le réduire en pratique. Ce qui fait peut-être que Mr.Hook cherche & prétend avoir découvert quel- ques manieres pour donner ces Figures aux Verres.

Mais j'ai éte fort furpris ,en voyant depuis peu fon Li. vre imprimé en Anglois, qui porte pourtitre Microgra- fa, &c.qui , autant que j'en ai juger par le peu de con- noiffance que j'ai de l’Anglois, eft rempli de quantité de chofes nouvelles & curieufes , quoiqu'il me femble qu'en bien desrencontres il n’ait pas fuivi la maxime de {on Il- luftre Societé , gi cf d'avis quele préjugé © NA voté

3

28 LETTRE A MR. L’ABBE CHARLES,

tion font fort ennemies à la découverte de la verité , d’appren- dre quelle étoit la maniere de fon Tour, & de voir qu’il Pavoit publié fur une fimple Théorie, fans l’avoir éprou- en petit nien grand, quoiqu'il fallut pour cela ,& peu de dépenfe , & peu de temps, qui font les deux feules cho- fes qui peuvent excufer ceux , qui en matiere de Machi- nes, font part au Public de leurs Inventions , fans les avoir éprouvées, pour exciter les autres à les éprouver, s'ils jugent par la pratique qu'ils ont de ces Matieres, qu’elles puiflent reüflir. Car fans cela , la Théorie la plus Géometrique ne fert bien fouvent qu’à faire honte à ceux qui fe veulent mêler d’enfeigner des Machines aux Ou- vriers , qui ne peuvent pas ètre réduites en ufage ; & c’eft le défauc de la plüpart de ceux, qui n’ayantaucune pratique des Arts, ont quelques principes de Mécanique, qui leur font trouver facile tout ce qu’une pure Théo- rie leur enfeigne.

Je ne donne point la defcription de fa Machine, par- ce que chacun la pourra voir dans fon Livre ; mais je ne fçai fi on pourra la réduire en pratique , & Mr. Hook me permettra bien que je lui propofe quelques doutes, qui lui donneront peut-être occafon de chercher à y reme. diere

Il eft vraien Théorie, qu’un Cercle, dont le Plan eft incliné à l’Axe de la Sphere, d’un Angle, dont la moitié de fon Diamerre eft le Sinus, & qui touche la Sphere en fon Pole ,touchera en toutes fes parties une furface Sphe- rique, qui tournera fur cer Axe. Mais il eft vrai auffi qu’il faut que ce ne foit qu’un Cercle Mathematique & fans largeur , & qu’il faut qu'il touche précifément le corps dans fon milieu. Cependant dans la pratique , un Cercle capable de conferver du fable & du doucin , doit avoir de la largeur ; & je ne fçai même fi l’on pourroit trouver ladrefle d’en conferver autant, & auff long-temps qu’il ke faudroit fur le bord d’un Anneau large d’un demi pouce,

SUR LE Ragauaglio di nuove Offervationt , &c. 29 Il eft fort difficile de faire que le milieu du Verre réponde toûjours précifément au bord de cet Anneau, ue la pofition du Verre change toûjours un Fe au refpe& de PAnneau mefure qu'il s’ufe, & qu’il faut le prefler à caufe de fon Inclinaifon. Je crois aufli qu’il eft fort difi- cile de donner à l’Axe , ou au Mandrin qui tient le Verre, le peu d’Inclinaifon qui feroir néceflaire pour les grandes Lunettes, comme nous l’allons voir, & de faire que les deux Mandrins foient dans un même Plan , comme cela eft néceflaire ; & quand on auroïit faire toutes ces cho- fes, je crois qu’il feroit fort difficile , s’il n’eft pas impoffi. ble, que deux Mouvemens contraires , il y a tant de pieces, puflent refter long-remps dans la fermeté, qui eft néceflaire pour ne pas s’en démentir , ni s’en éloigner de Pépaifleur ( comme on dit d'ordinaire d’un cheveu ) puif. que moins que cela peut changer tout. Mais le meilleur moyen de fçavoir fi certe Machine peut fervir, eft d’en

hifler faire une à Monfieur Hook ,puifque l’experience

la détruira plütôt , que tous les inconveniens que l’on

_pourroit alleguer , fi elle ne peur pas réüflir en pratique.

Par ce toutesfois qu’il parle des Lunettes de mille ou de dix mille pieds , qu’il efpere que l’on pourra faire par fa Machine,jeferaibienaife,par occafion,de montrer ce qu'il faudroit pour faire des Lunettes de ces grandeurs, à quoi il y a bien apparence qu'il n’a pas fonge.

Si l’on continuë la Table que j'ai faite pour l’ouver- ture des Lunettes que l’on verra a la fin de ces Remar- ques , jufqu’à mille pieds , en prenant toûjours la raifon fous-doubie des longueurs , on trouvera que pour les mé-

- diocres , l'ouverture devroit être de plus de r $ pouces;

ba

pour les bonnes de plus de 18, & pour les excellentes de plus de 21 pouces ; d’où l’on peut juger quelle piece de

* Verre il faudroit, & de quelle épaïfleur , afin qu’elle ré- - flat au travail. Mais pour parler de l’Inclinaifon qu’il

faudroir qu’eût le Mandrin fur le Plan del’Anneau, quand Di;

30 LETTRE A Mr. L'ABBE’ CHARLES,

l'Anneau auroit 10 ou 12 pouces, cela ne feroit que 6 7 minutes d'Inclinaifon , & le Verreauroit moins decon- yexite, & moins de différence par conféquent d'un Ver- re parfaicement plat que la feptiéme ou la huitiéme partie d’une ligne. Je laifle à juger après cela , quand on au- roit trouvé du Verre de cette grandeur, fi nous devons cfperer qu'un Tour puifle être aflez ferme pour mainte- nir une telle piece de Verre dans la même Inclinaifon, fans que le Mandrin s’en éloigne de quelques minutes , quand même on auroit attacher le Verre parfaitement perpendiculaire au Mandrin, que l’on auroit mettre ces deux Mandrins dans un même Plan, que l’on auroit donner le peu d’Inclinaifon requife , & que l’on pour. roit continuer de prefler le Mandrin dans cette même Inclinaifon , à proportion que le Verre s’ufe, Toutes lef_ quelles chofes je crois très difficiles dans la pratique, fans parler que la pefanteur du Verre qui feroir incliné à l'Ho. rizon, comme le reprefente Monfieur Hook, le feroit glif {er fur le Ciment, & ainfi changer de centre, & que le Verre n’eft preflé en même cemps par l’Anneau qu’en une partie de côté , à fçavoir environ le quart, & que les parties du Verre ne font pasufées également, &c.

Que feroit-ce donc d’un Verre de 10000 pieds, quife lon la Table que je donne , devroit avoir plus de 4 pieds, ou 4 pieds 9 pouces, ou $ pieds 7 pouces d'ouverture, & dont l’Anneau quand il auroit 2 pieds 9 pouces, n’auroit qu'une minute d’Inclinaifon, &le Verre à cinq pieds d'ou. verture , ne contiendroir que 4 minutes, & la Courbure feroit moindre que la huitiéme partie d’une ligne.

Mais il eft bon de voir comme toutes ces chofes feren- contreroient dans une Lunette de 300 pieds feulement , afin que l’on voye ce que l’onen doit efperer , & que l’on fçache aa moins la difficulté qu'il y auroit d’en faire feu- lement de cette longueur, Une Lunette de 300 pieds fui: yant ma Table, doit avoir plus de 8 de nos pouces d'os

SUR LE Ragauaglio di nuove Offervationt ,&c. 3 werture, ce qui ne fait que 16 minutesde fon Cercle, & ‘en devroit avoir plus d’onze, fi elle étoir excellente. Si Monfieur Hook ne fe fervoit que de fon Anneau de 6 pouces , dont il dit qu’il voudroit fe fervir depuis 12 pieds jufqu’à 100, l’inclinaifon que devroir avoir l’Axe oule Mandrin qui porte fon Verre, ne devroit être que de 16 minutes, &la courbure du Verre feroit moindre que la huitiéme partie d’une ligne, & s’il s’en fervoit d’un plus grand, l’inclinaïifon feroit à proportion.

- Nous pouvons juger de ; que nous fommes encore “bien éloignez de voir des Animaux, &c. dans la Lune, comme le faifoit efperer Mr. Defcartes, & dont Monficur Hook ne defefpere pas. Car je croi, par le peu de con- -noiffance que j'ai des Lunettes, que nous n’en devons pas efperer pailé 300 pieds ou 400 pieds au plus, & je ne -crois pas même que la matiere ni l'Art puiflentaller juf. -ques-là, quoiqu'il faille l’eflayer fi l’on peut , à moins -que les Lunettes de moindre longueur ne nous apprer- nent , qu'elles ne réüfliront pas.

- Quand donc une Lunette de 300 pieds porteroit un Oculaire de 6 pouces, ce qui paroïîtroit admirable , & avec raifon, elle ne grofiroit que 600 foisen Diametre, ceftä-dire, 360000 fois en furface , mais fuppofé qu’on en pût faire qui groflflent 1000 fois en Diametre , & 1000000 en furface, quand on voudroit qu'il n’y eut que 60000 lieuësdelaTerre à la Lune , & quele peu d’ou- verture des Verres (qui diminuëroit pourtant la lumiere: plus de 3 6 fois) & l’obftacle de l'air ne fut point confideré, nous ne verrions la Eune que comme fi nousen étions à cent lieuës , ou au moins à 60 lieuës fans Lunette, Je vou- drois bien que ceux qui promettent de faire voir des Ani. maux & des Plantes dans la Lune, euflent fongé à ce que nos yeux fans Lunette, nous peuvent faire diftinguer de ceschofes de dix ou douze lieuës feulement. Ce qui nous doit montrer que ceux qui parlent des Arts, doivenc

T LETTRE A Mr. L'ABBE CHARLES,

prendre garde à ce dont la matiere & nos Machines font capables, & ne pas tirer des conféquences du petit au grand , ou du grand au petit en Phyfique ni en Méchani- que , il y a des bornes aux actions de nos fens & de la nature, comme nous pouvons faire en Géometrie , il n'yena aucune dans l'augmentation, ni la divifion de la quantité.

Je n’ai pointrapporté tout ceci, pour empêcher que l'on ne recherche avec foin tous les moyens de faire de grandes Lunettes , ou d’en faciliter le travail, mais feu- lement pour avertir ceux à qui il vient dans l’efprit , la Theorie de quelque Machine , de ne la pas débiter aufli- tôt, comme poflible & utile devant que de l'avoir éprou- vée, fi elle peut réüfhr en petit, de ne vouloir pas per- fuader qu’elle reüflira de même en toute grandeur. Par exemple, il pourroit arriver que la Machine de Monfieur Hook, réüfliroit avec toutes les précautions néceflaires à faire des Oculaires, ou des petites Lunettes, quoiqu’elle ne pût pas réüflir à en faire de grandes , comme nous voyons que cet Angle compofé de deux regles, avec le- quel on trace des portions de Cercle, réüfhit aflez bien en petit, quoique quandil n’y a plus qu’une demieligne, un quart de ligne, ou moins de convexité , ilne foit plus du tout jufte, comme j'en ai la preuve en des Regles tracées par le moyen d’un de ces Inftrumensfaits par un des plus exacts Ouvriers de fon temps, qui les eftimoit de fon vi- vant fans prix, quoiqu’elles ne foient pas juftes , comme d’autres & moi l'avons éprouvé , en voulant faire faire des Formes parleur moyen, & comme ceux qui ont voulu - traceravec un femblable Inftrument des portions de Cer- cle de 8oou 100 pieds, &c. de Diamerre , en pourroient rendre témoignage.

J'ai pourtant fongé deux outroischofes qui pourroient remcedier à quelques inconveniens du Tour de Mr. Hook. La premiere, eft de le renverfer, & de metre le Verre

! fous

2

sur LE Ragauaglio di nuove Offervationt,&c. 33

fous l’Anneau , tant à fin que le Verre puifle être mis horizontalement, & qu'il ne glifle point fur le Ciment, qu’à fin que le Sable, &le Doucin puiflent demeurer fur le Verre.

La fecondeeit , qu'il faut deux poupées, dans lefquel- les pafle le Mandrin fera attaché l’Anneau , & le Man- drin doit être parfaitement Cylindrique , afin qu’il puifle avancer fur le Verre à mefure qu’il s’ufe par le moyen de fon poids, ou par le moyen d’un reffort qui le prelle, fans qu’il puiffe vaciller d’un côté ou d'autre, comme il arri- veroit préfentement de la façon que le Tour elt compofé; car quand le Verre s’ufe , particulierement quand ils ont beaucoup de convexité , il ne peut pas manquer que le Mandrinn’ait du jeu, & qu’il ne vacille devant qu'on ait ferré la Vis. | | .… Mais je nefçai fi on pourra remedier à tout, &il faut Jaifler cela à l’induftrie de Mr. Hook, puifqu’il dit dans fa Préface » Qu'il ne s’eft point encore propofé aucune re- « cherche ou Problème en Méchanique, dont il nait été « capable d’éxaminer fur le champ la poflbilité par une certaine mérhode qu'il a trouvée, & qu’il promet d’ex- «

liquer en quelqu’autre rencontre , & s’il la trouve pofli- « he , ildit qu'il lui eft facile d'inventer diverfes manieres « de l’éxécuter, & qu'il peut par cette méthode trouver « autant dans la Méchanique que l’on peut trouver dans la « Géometrie par l’Algebre, & il ne doute point que cette « même méthode ne puifle s'étendre aux recherches Phyfi « ques, & fervir à trouver une infinité de belles inventions. «

Je n’aï point travaillé de grandes Lunettes , depuis page 2: celles dont je parle dans ma Lertre ; car n'ayant pas à moi de lieu propre pour me fervir de ces grandes Lunettes Erigs cis

à à : tées en marge fans Tuyau, & voyant que depuis fi long-remps il ne s’eft font celles pas trouvé un Curieux à Paris, qui pour les voir DD AM apporter precuré quelque Terrafle propre, ou quelqu'autre com. #5 At modité , je n'ai pas crû, en l’état de maladie j'étois,

Rec. del Ac, Tom, VIT,

2

34 LETTRE A Mr. L'ABBE CHARLES,

que je d’euffe me tourmenter pour tâcher de faire de ces grandes Lunettes, puifque quand j’aurois été aflez heu. reux pour en faire debonnes, j'auroisencore plus de dé- plaifir, que jen’en ai pas à préfent, d’être dans l’impoflibi: lité de m'en fervir. Celui que j'ai fait pour 1 $o picds a au moins 8 pouces de Diametre , ou près d’un palme, & ayant voulu en ménager l’épaifleur , à caufe que ce n’e- toit qu'un morceau de Glace de Venife, il me l’a fallu recommencer plufieurs fois, parce qu’il ne fe doucifloit pas dans le milieu ,& je crois n’avoir été guéres moins de 1 5 jours à travailler après. Quand je me porterois mieux, je ne me réfoudrois pas à me donner tant de peine, & à m'ennuyer autant que ce travail fait une perfonne qui prend plus de plaïfir à rêver , ou à faire quelque expérien- ce nouvelle, qu’à travailler continuëment d’une même maniere comme un Ouvrier, jufqu’à ce que j'aye occa- fion de m’en pouvoir fervir commodément.

J'ai été feptou huitmoisà avoir le déplaifir de ne pou. voir pas l’éprouver ,pour fçavoir fi j’avois bien rencontré: Après ce temps-la, je l'ai eflayé dans une Galerie, dont le bout n’étoit qu’à demi bouché, & dont on ne pouvoit fermer les fenêtres un moment de temps feulement , & dans un jour de broüillards & de pluye. Et quoique par le peu que j'en ai vû, jene croyepas qu'il foic bon, je vou. drois pourtant l'avoir eflayé en unautre temps plus favo- rable, & dans un lieu plusobfcur, pour voir fi c’eft qu'il double l’objet, ou qu’il le confond , &: s’il n'arrive point quelque accident imprévû qui empêche que ces grandes longueurs, ne réüfhiffent pas ; car il faut plus de jufteffe que l’on ne penfe pour rencontrer un objet à tra- vers d’un Verre, qui n'ayant que 6 pouces d’ouverture à la longueur d’environ 1 $o pieds, ne fait qu’un Angle de 12 minutes , particulierement quand on n’en fçait pas encore précifément le Foyer.

left arrivé à ce Verre, nonobftant toutes mes précau.

sur LE Ragouaglio di nuove Offervationt, &c. 3$ tions , qu’il a été après le travail un peu plus épais d’un coté que de l’aurre ; je dis (un peu)car à peine cela eft-il fenfible , & cependant ce peu a rejeté le centre de près d’un pouce horsle milieu, à caufede fon peu de convexi- ; car ce Verre differe d’une furface platte moins de la neuviéme partie d'une ligne. J'ai craint auffi que le Verre n'ait plié, à caufe qu'il n’éroit pas fort épais , n’ayant qu'environ 2 lignes, foi en le mettant fur le Ciment, foit par la pefanteur dela Molette, ou par la preflion en le polifant ; car il faut s'attendre que le Ciment , quelque dur qu’il paroïfle , obéït. Et quoique cela ne foit fenfible qu'après quelques jours , on ne peut pas douter que cela ne fe fafle continuëment , comme toutes les actions de la nature. Je dirois bien des chofes plus furprenantes fur les Formesmêmes, que leur propre pefanteur fait plier avec le temps, & changer de figure, & fur d’autres pré- cautions qu’il faut prendre, fi je voulois donner ici toutes les remarques que j'ai faires en travaillant , que je pourrai peut-être communiquer au Public en quelqu’autre occa- fion. -_ La Lunette dont je parle, porte fort facilement trois page 3, de nos pouces d'ouverture , & je lui en ai donné quelque. fois jufqu’à crois pouces trois lignes, mais je n'ai pas trou- qu’elle fit mieux , puifque ce furcroît de lumiere ne fervoit qu’à blafardir un peu l'objet , & cela vient de ce qu’elle n’eft pas encore dans l'excellence qu’on les doit 1e ; puifque par ma Table une excellente Lunette de 3 5 pieds devroit fouffrir quatre pouces d'ouverture, à proportion des petites qui font excellentes. Cependant je ne vois point que la plüpart de ceux qui font des-Lunet- tes , leur donnent tant d'ouverture , ni qu’ils fe fervent d’Oculaires fi forts. La Lunette de 3 $ pieds , dont le Roy d’Anglererre a fait préfent à Mr. le Duc d'Orleans , qui a été travaillée par Monfieur Rives, très-habile , à ce que j'ai appris, ne porte que deux pouces 3 ere de

1}

36 LertTre À Mr. L'A88e CHARLES;

France dans fa plus grande ouverture , quoiqu'il y ait lus de cinq ou fix cartons de moindre ouverture, dont 1l y a apparence qu'il-veut qu’on fe ferve plus ordinaire- ment que du plus grand, ce qui apporte prefque la moitié moins de rayons qué la mienne , à fçavoir comme 9 à 16} Auf l’'Oculaire compofé de deux Verres ne fait pas plus d'effet, quandileftle plus forcé, qu'un Verre d'environ 4 pouces & demi, ce qui ne la fait pas groflir roo fois. Et je vois dans Monficur Hook , qu'il eftime une Lu- netre du même Monfieur Rives de 60 pieds, qui font près de 57 pieds de France (le pied de France étant au pied d’Anglererre,environ comme 1 $ à 16,) parce qu’elle peut porter pour le moins 3 pouces d’Anglecerre d’ouver- ture, & qu'il s’en rencontre peu de 30 pieds qui puiflenc porter plus de 2 pouces qui ne font que 22 lignes & de- mie des nôtres, quoiqueje ne donne pas moins d’ouver- ture que cela à une der $ pieds, & quema Lunette de pieds , ait d'ordinaire 2 pouces 4 lignes, ou 2 pouces 6: lignes d'ouverture, ; Cependant une Perfonne de Conditionayant dit ily à quelque temps à Mr. Rives, qu'il yavoita Paris des Lu- nettes de la même longueur que la fienne, qui portoient uñe plus grande ouverture, & des Oculaires plus forts; Jui laiflant enfuite juger fi elles étoient meilleures, il n’err eut point d’autre réponfe , fi ce n’eft que fa Lunette étoit fort bonne , & que ceux qui n’en Jugeroient pas de même, he devoient pas s’entendre à s’enfervir. Je ne dis pas ceci, pour empêcher Mr. Rives de demeurer perfuadé de l’ex- cellence de fa Lunette, ni pour vanter la mienne, que je n’eftime que médiocre , quoique je fois contraint de m’en contenter, parce que je n’en ai faire de meilleures ; mais afin que ceux qui font des Lunettes, tâchent de les faire de telle forte , qu’elles puiflent porter de grandes ouvertures, & des Oculaires forts, puifque ce n’eft pas le longueur qui doit faire eftimer les Lunettes ; au cons

sur £E Ragonaglio di nuove Offérvation}, &c. 37 traire elleles doit faire méprifer , à caufe de leur embar- ras, fi elles ne fonc pas plus d’effet que de plus courtes. Jene fçai point encore quelle ouverture le Sr. Campani donne a fes grandes Lunettes; car il n’en a rien mandé ; mais pour la petite de Mr. le Cardinal Antoine, elle n’a que ce que lesordinaires doivent avoir.

J'expliquerai cette maniere dans mon Traité de lutili- des grandes Lunettes que jaurois achevé il y a long- temps, fans le Comere qui nousa paru, je donnerai la grandeur du Diametre de tous les Planetes , & leur proportion avec celui du Soleil , comme auf celle des Etoiles que j’eftime encore beaucoup plus petites que

. tous ceux qui en ont écrit jufqu’à préfent ; car je ne croi

pas que le grand Chien, qui paroît la plus belle Etoile du Ciel , ait 2 fecondes de Diametre , ni que celles qu’on ap- pelle de la fixiéme grandeur , ayent 20 tierces, & je ne penfe pas que toures les Etoiles qui font dans le Ciel illu- minent la Terre, autant que feroit un corps lumineux quiauroit 20 fecondes de Diametre, ou parce que nous

- n’en avons que la moitié en même temps fur notre hori-

zon, comme un Corps de 14 fecondes de Diametre, & comme nousillumineroit la 1 843 partie du Soleil, ou comme fi nous étions éloignez du Soleil de près de 14 fois plus que Saturne, & 137 fois plus que la Terre. Ce qui ne feroit pas croyable, fi je ne râchois de le perfua- der, & par expérience & par raïfon. Et je ne doute point que Venus, quoiqu’elle ne nous envoye que de la lumiere réfléchie , n’illumine quelquefois la Terre plus que routes les Etoiles enfemble.

: Je ne dis pas mêmeici tout ce que je penfe ; carjene fçai quand un Corps feroit éloigné du Soleil vingt fois plus que Saturne, s’il n’en feroit pas encore illuminé , plus que nous ne fommes de la moitié des Etoiles; puifque file Comete a coujours été au-deflus de Saturne , ayanc

être encore obfervé avec des Lunettes le 17 Mars (com- E ü

Page 10;

,5 LETTRE À MR. L'ABBE CHARLES,

me je l'ai obfervé , & peut-être que j'aurois pu l’obferver depuis, file Ciel avoit ére plus favorable) quoiqu'il fut éloigne plus de dix-neuf fois aurant que Saturne , il faut bien, fi fa lumiere vient du Soleil, qu'il foicillaminé fans comparaifon , plus que la Terre ne l’eft par toutes les Eroiles, puifqu'il ya toute apparence , qu’elle feroit invi- fible la nuit. Ce n’eft pas que cetre lumiere du Comere ne donne de la peine; mais d’an autre coté , s’il n’étoit qu’- audeflus de la Lune, quand il a été le plus proche dela Terre, comment deviendroit-il ficot invifible ? puifque

réfentementc il s’en faudroit beaucoup qu'il ne fur éloi- gné du Soleil , autant que Mars. Mais il faut remettre ceci au Traité du Comete. à

Il ne fau pas s’imaginer , pour ce que j'ai dit de la pe: tirefle des Etoiles, queles Lunertes ne les grofliflenct pas, à caufe de leur trop grande diftance , comme elles font les Planertes ; car c’eft une erreur commune dont il faut fe défaire. Les Lunettes grofliflent les Etoiles , autant à proportion que tous les autres Corps, puifque la démonf, tration de leur grofliflement fe fait même fur des rayons paralleles qui Fra une diftance infinie , quoique ceux des Etoiles ne le foient pas, & fi elles ne grofliffoient pasles Etoiles, comment nous en feroient-elles voir de la cinquantiéme , & peut-être de la cenriéme, & de la deux centiéme grandeur , comme elles font, & comme elles en feraient voir de bien plus petites, fi elles groflifloient davantage » Mais ces chofes demandent d’être expliquées plusau long, & par leurs principes, ce qui ne fe peut pas dans ces Remarques.

On étroit après à lesimprimer, quand Monfieur l’Abbé Charles m'a fair voir la réponfe à ma Lettre qu'il avoit enfin reçûë du Sr. Campani, ce qui m’a fair les incerrom- pre, pour voir fi jaurois quelque chofe à y inférer pour un plus grand éclairciflement de la verité. Jeufle fouhai- queJ'on eur voulu imprimer ici fa Leetre toute entiere,

Sur LE Ragewaglio di nuove Offervationi , &c. 39

afin qu'on eût appris ces réponfes de lui-même ; maisles Imprimeurs en ayant fait difficulté , j'ai crû au moins que J'en devois faire un Extrait le plus court , mais le plus avantageux pour le Sr. Campani , qu’il meferoit pofhble. Enfuite de quoije pourrois faire quelques Remarques nou- velles , ou inferer quelque chofe dans celles que j'avois faites. Voici à peu près ce que contient fa Lettre. Maisil eft bon que l’on fcache ce que l’on a mandé depuis, que n’entendant point le François ,il n’avoit paslû ma Let- tre enticre, mais feulement un Extrait de quelques en. droits, qu’un de fes Amis lui avoir fait.

Le Sr. Campani s’excufe à Monfieur l'Abbé Charles,

de n'avoir pas plûtôt répondu à ma Lettre, fur ce qu’il -dit que le temps a toujours été troublé à Rome, ce qui l'a empêché de pouvoir faire l'épreuve fur l’Ecriture que Je lui aienvoyée, & après avoir parlé de ce qu'il a fait aux Pendules en les rendant muets & fans bruit , il aflure qu'il peut fans fe fervir de Formes, travailler avec fon Tour des Verres in perfetifima Figura Sferica non [olo [ino alla mifura di 55 palmi,ma di piccolifèma è di lunghilima mifura , molto meglio à pin facilmente di quello pof[a farf per Via di forme Sphericamente in cavale. Enfuite ayant eftimé mon Invention de fe fervir des Lunettes fans Tuyau , il parle d’un Inftrument fort aifé qu’il a trouvé pour manier es Tuyaux, dont il promet la defcription , quand il en- voyera la Lunette de $o palmes, qu’ila promife à Mon- feigneur le Cardinal Antoine.

Il dit qu'il n’avoit pas crû à propos de faire fçavoir ni la longueur de fon Yizle , ni de faire imprimer fon Ecri- ture, parce que fon deflein étoit {eulement de faire fça- voir que fa Lunette avoit été beaucoup meilleure , que celle contre quiil avoit comparée , fans qu’il fârnécef- faire pour cela de voir l’Ecriture , & il témoigne qu’il a de la peine à croire que j’aye l’Ecriture que je lui ai en- voyée,tantavec mes Lunettes de la diftance de 1610

49 LETTRE À MR. L’ABBE’ CHARLES,

palmes, qu'avec mes yeux d’environ 20 palmes ; parce qu’il dit qu’à Rome ils ne peuvent pas la lire de plusde 10 ou 11 palmes, ce qui lui fait dire qu’il faut che i palmi Romaniin Parigi fiano diventati la meta piu piccoli , o che gli occhi di Pariginifiano il doppio pi vigoroff e validi de glé occhi de Romani , o pure che queffa Ji gran diferenxa di vedcre provenga dalla rarita maggiore ce minore del Mexo , cioé del Aria , il che non par probabile. Et pour s’en aflurer en- ticrement, ilenvoye de l’Ecriture imprimée , de diver- fes grandeurs, di parole non fignificanti , qu’il prie que l’on éprouve , pour voir jufqu'a quelle diftance on les lira avec les yeux , & qu’on les mette à 600 palmes, ou da- vantage, pour voir jufqu’à quelles lignes on pourra les lire avec les Lunettes, afin qu’il voye ce que pourront faire leurs yeux & leurs Lunettes, Il rapporte enfuite ce qui fe pafla dans la comparaifon de fa Lunette , avec celle du Sr. Divini, à la diftance de 1300 palmes , & il en- voye la moitié de l’Ecriture écrite à la main, dont les moindres Caraéteres qui font des Majufcules , ont quatre lignes de haut , & les plus grands $ lignes & demie,& font gros à proportion.

Il répond après cela , à ce que je lui avois oppofé, qu’il avoit ce quine devoit pas fe voir dans le Ciel, & qu'il n'avoit pas vu ce qui s’y devoit voir , & dit qu’il n’a point parlé dans fon Livre d’Aliri Ombresgiamenti , ne di altre particolarita, che de à contorni del cerchio , e del globo che dif- tingquono e moffrano difgiunti l'uno e l’altro corpo, érc. Mais qu'ayant remarqué depuis l’impreffion plufieurs particu- larités dans diverfes Obfervations qu’il avoit faites , illes avoit fait graver dans fa Figure, s’afluranc que ceux qui la verroient ,croiroient qu'ilauroit y depuis l’impreflion, tout ce qu'il auroir marqué dans fa Figure. Ces particu- larités, font 1°. 7/cerchio della parte di fuori cioé verfo Le Circonferenxa efferiore effer men lucido e men chiaro , per fine alla meta del [uo piano e della meta in la verfe il difto di Sa-

turna

sur LE Ragowaglio di nnoveOffervationr, &c, 4x éurne, effer pin chiæro à piu lucido del medefimo difto. 1°. Le effremita di la e di qua del difco verfo la parte fuperiore, appa. rire uu poco offufcate cioè men chiare del rimanente del difco, À quoiil ajoûte , 47 che non ho io detto ne creduto mai che auvenga dell'ombra del cerchio, lafciando di cie il giudicio al S. Afronomi , mentre à me tocca [olo di notare puntualmente L'apparenxe nella maæniera ifeffz che La vedo, fenxe intricar mmid'altro.z°. Il cerchio effer un poco ombrato da una banda vicino alla parte apparente inferiore del Globo. D'où il con- Cluc que fes Verres qui font voir des particularités fi nou- velles & fi peu découvertes , par ceux même qui étoient déja perfuadez de l’'Hypothefe de Monfieur Huyghens, doivent être bons, & que Les miens qui font paroîtrel'An- neau & Saturne , comme s'ils étoient joints enfemble: Non terminano bene , Gr che [ono inetti 4 poter determinare La vetta Fiçura , @ largheÎ][a dell Elf} apparente del cerchio. Ce Au veut prouver par la différence qui fe rencontre dans les 1 3 Figures qu’a rapportées Mr. Huyghens , qui ne peut venir , à ce qu'il croit, que de la diverfe bonté des Lunettes dont on s’eft fervi. - Il fait enfuice une disreflion contre ceux qui difent qu'il n’a rien trouvé de nouveau dansle Ciel, parce que tout ce qu'il a ne font que des fuites de l'Hypothefe de Mr. Huyghens, & montre, avec raifon , que celan’em. pêche pas que ce qu'’ila ne foit nouveau , puifqu’il a fait voir avec les yeux , ce que l'on ne fçavoit que par con. jeture , par l'exemple de Colombe & de Galilée, qui n’ont pourtant découvert, l’un dans la Terre, & l’autre dans la Lune , & dans Venus, que ce qu’on avoit foup- - gonné devoir y être. Mais parce que cette digreflion n’eft as pour moi, qui n'ai jamais fait cette difficulté , je ne m'y arrèterai pas davantage.

Il répond, à ce que je m'étoisétonné de ce qu'ayant parlé de 4 bandes obfcures, il n’avoit fait mention que de deux bandes claires ; & dit que j'en verrai laraifon, en

Rec. del Ac. Tom. VII.

42 LETTRE A MR. L'ABBE CHARLES,

voyant fa Figure , & en même temps que j'apprendrai que de voir les bandes droites, &ne diftinguer pas plufieurs parties obfcures qui fe rencontrent en plufieurs endroits du champ clair de Jupiter , ce font des marques de Ver- res imparfaits & foibles , ce qu'il montre, parce qu'en S'É- loignant de fa Figure, les bandes qui de près éroient iné- gales, comme il les y a reprefentées , cre/cono d’ofiurita, f diminui[cono di grandexxa, e diventano dritte perdendofi di vi ta la loro inequalità. Ex c’eft à caufe de cette même foi. blefle demes Lunettes , qu’il dit que j'ai faitla bande d’en- haut la plus large, quoiqu’elle foir , felon lui, la plus étroi- te de toutes, parce que je l’ai confonduë avec l’efpace de deflus, che e meno luminofo ,e men chiaro di tutte le altre par. ti chiare del Difco , comme il l’a marqué dans fa Figure. I] pañleà l’Obfervation que j’avois faite le 30 Juillet, dans laquelle j'avois remarqué une Avance obfcure au-deflous de la bande du milieu , que j'avois crûë être POmbre d’u- ne des Lunes , depuis que j'avois fon Obfervation; mais il ne veut pas que ce fût une Ombre, parce qu'il dit qu'il a obfervé ce jour-là cette même Avance, outre les Ombres des Lunes qui ne pouvoient pas être en cet en- droit , perche la prima Ombra paño fopra il centro della faf* cia , la feconda parimente f; andd alxando , e paffo per il cen- tro della fafiia ; maïs que cette Avance qu’il a vüëne dé. bordoïit pas au-deflous de la bande, & ne changeoit pas de place, comme lui & le Sr. Caflini l'ont vûë d’autres fois , aufli bien que deux taches plus obfcures, qui ne pa. roïflent pas toûjours.

Sur ce que je m'étois étonné que ni lui ni moi , mais particulierement lui, n’euffions pas pafler les Lunes fur la bande obfcure , il répond , che tutto queflo auvenne per far piu fortunati i miei cannochiali con i quali in altri tempi di poi habbiamo vedutd e le Omnbre delle Lune tra le Ombre del- la faftia ,e le Lune ifleffe luminofe paflare per il campo lumi- 3ofo che & tra la minore e maggiore fafcia ofeura : & il en pro.

sur LE Ragguaglio di nsove Offervation, &c. 43 met dans peu les Obfervations faites , con ogni efatexxa dal Sig. Dottor Cafféni co i fuoi Cannochiali, etiandio non efcen- denti Le lunghexxa di 25 palmi ; à quali per alcuni oggctti lumi. 20f; fopportano eggregiamente ,un acuto di due e tre oncie , c monffrano ap ottimanente terminato e diffinto.

Il répete les deux Invenrions, dontil avoit parlé dans fon Difcours , fur ce que j'avois dit que je n’entendois pas la premiere , & direnfuire, pourquoi il avoit avancé ce qu'il a dit des longues & des petites Lunettes , à l’oc- cafion d’un petit Traité du Sr. Divini, que nous n'avions point ici, & qu'ilaenvoyé , en avertiflant ceux qui le Eront znon prefar veruna fede a neffuna di quelle cofe , che egli à fuppoffe di ne e del mio primo Cannochiale ivi nominato incognito ed Olandefe perche neffuno de i fatti o negotiati, e paragoni che egli racconta pallo come ivivien riferito.

. Voilà à peu près la fubftance de la Lettre du Sr. Cam- pani, &jene crois pasavoir oublié aucun endroit qui foit à fon avantage, ni à celui de fes Lunettes , ayant voulu même citer fes mêmes paroles dans les endroits qui m'ont femblé les plus forts, fur lefquels je crois qu’il eft à propos

que je fafle quelques Remarques , quoique le plus briéve- ment que je pourrai.

J'avois retranché de ma Lettre ce qui regarde les Pen- dules, parce que Monfieur l'Abbé Charlesm’avoit dir que ce n’étoic pas lui, mais un de fes Freres qui travailloit aux Pendules. Je n’ai rien à dire couchant fon T our, puifqu’il dit qu'il reüffit fi bien en petit & en grand. Cela étant, je ne puis crop l’eftimer , & je m’étois trompé , quand j'avois

_douté que cela füt faifable, au moins pour lesograndes Lu- nettes mais je fouhaiterois d’en voir {eulement de 200 pal-

mes de fa façon.

* Pour ce qui regarde l'écriture qu'il a envoyée , j'ai crü

à propos d'en faire imprimer les premieres lignes , & de

méttre ici une partie de ma Lettre que j'ai écrite à Mr.

Abbé Charles le 27 Mars , après que j'eus Ne © plus 1]

44 LETTRE À MR. L'ABBE CHARLES;

vire les épreuves qu'il défiroit fçavoir.

[ Je ne {çai pourquoi le Sr. Campani n'a pas voulu nous mander l'effet de {es Lunertes fur l'écriture qu'il vous a envoyée , car s’il l'avoit fait , je fçaurois à préfent quel état je dois faire des miennes, cependantil faut que j'at- tende encore deux mois pour le {çavoir , fi ce n’eft qu'il énvoye devant ce temps-là à Monfeigneur le Cardinal Antoine, la Lunette de $o palmes qu'il ya fi long-temps qu'il lui fait efperer. Pour moi je n’ai pas voulu le faire attendre, fçachant quela curiofité de ces fortes de choles, caufe unc efpéce de chagrin , quand on reftelong-temps dans l'incertitude, & fitôt que vous m'avez eu donné fon écriture , je l’ai éprouvée avec mes yeux, & avec ceux de mes Amis, & avec mes Lunettes,

Je fuis furpris de la difference des yeux des Romains avec les nôtres ; maisil me femble quele Sr. Campanine devoit pas douter pour cela de ce que j'avois avance. S'il nyen étoit arrivé autant , j'aurois crû que la différence de Jongue & de courte vüë qui fe rencontre entre les Parti- euliers d’une même Nation , fe peut rencontrer entre des Nationsentieres ; &il faut bien que les Romains ayent pour ordinaire la vûë courte, fi plufieurs ont fait cette cpreuve, puifqu’ils ne peuvent lire qu’à une fi petite. dif- tance. Le Sr. Campani pouvoit bien s’imaginer que ne voulant pas me vanter de ma bonne vüë, je n’aurois pas impofé en ce rencontre , quand même il auroit voulw croire que J'aurois exageré dans l’effet de mes Lunettes, quoiqu’ilme femble que ma fincerité lui devoit être aflez. connuë par mon procedé, & qu'il doive fçavoir que je n'ai aucun interêt à eftimer mes Lunettes , puifqu'il n’y auroit que moi qui y ferois trompé , ce que je tâche d’é- virer, autant que je le puis, &tousmes Amis fçavent quece n’eft pas mon humeur de faire grand état de mes bagatel: les. Et puis quand nos yeux nuds verroient plus loin que ceux des Romains, cela ne feroit rien pour les Lunçttes,

SUR LE Ragguaglio di nuove Offervationl ,&c: 25 ‘qui réüfiflent auffi bien à ceux qui ont la vie courte, qu’à ceux qui l’ont lointaine , & pour l'ordinaire même leur

vûë cit plus ferme & plus fubrile. Le Sr. Campani fçaura donc, que les palmes Romains font aufli grands à Paris qu'à Rome, à moins qu'ils ne die minuënt par les chemins. J'ai une mefure de botis de fix demi-palmes , apportée de Rome , fur laquelle j'ai pris mes mefures.Etil me femble que j'avois pris aflez de peine, en la comparant fiexatement avec nos deux toifes , pour, perfuader à tout le monde que je ne m’étois pas mépris. Celui qu’il aenvoyé fur du papier ,n’eft pas plus long que celui que j'ai de la feptiéme ou huitiéme partie d’une de leurs minutes , mais je crois qu'il vaut mieux s’en rappor: ter à du boüis. [24 ROME Ds PAS 1 Quoiqu'il en foit, je vous dirai ce qui m’eftarrivé fu# fon, écriture. après vousavoir fait remarquer, que quoi que la premiere ligne paroifle aufli haute que celle que je leur. ai envoyée ,il y a bien de la difference, tanc dans la noirceur de l’imprefhon , que dans la largeur des carac- teres, ce qui pourtant change beaucoup, puifqueles Ma: jufcules mêmes tropdélicares ne fe lifent pas fi facilement que,le Romain: que je lui aienvoyé,, parce qu’elles n’one pas aflez de largeur , comme je lai remarqué dans ma Lettre.:.i Je. n'ai pas laïffé pourtant de lire fa premiere ligne de x1,pieds& demi, ou de près de 17 palmes, &unde mes Amis, fans avoir cette écriture, l'alûë dansun jour qui n’étoit pas avantageux, de 13 pieds & demi, qui font environ 19 palmes & demi. Il a la feconde ligne de 1 x pieds & demi , ou de 17 palmes. La troifiéme de ro pieds & demi, ou de plusde 1 $ palmes. La quatriéme de 9 pieds, ou.de,14 palmes, & la huitiéme ligne de 6 pieds ,.ou de, près de 9 palmes ; & moi j'ai lu toutes ces lignes environ. à un palme plus près que lui. Je les ai fait lire encore à d’autres, & certe épreuve s’eft faire en préfence de plu- Fiij

46 LETTRE A MR. L'A8BE CHARLES,

fieurs perfonnes, que je pourrois citer pour témoins, s’il ën falloir pour une chofe l’on ne peut imaginer aucun deflein à la dire autrement qu’elle ne feroit pas.

J'ai fait tranfporter fes écritures à Saint Paul, à 1610 palmes, felon la Carte de Paris, & j'avouë que je n’ai lire aucune ligne de l'écriture imprimée, mais les diffe- rences que j'ai données de certe écriture & de la mienne, en font une caufe fufffante , outre que la mienne étant de paroles intelligibles , elle n’eft pas fi difficile à lire , & je m'étois fervi de celle-là, parce qu’au temps que j'avois fait mes experiences, je n'avois avoir imprimé les mots les plus extravagans des Indiens , que j'avois voulu faire imprimer.

Pour les Majufcules écrites à la main, avec lefquelles ils ont éprouve leurs Lunettes de 1300 palmes loin , à Montecavallo, je les ai luës avec ma Lunette de $ 1 pal- mes, comme fi j'avois été cout proche. Je les ai lüës auffi avec ma Lunette de 2r pieds, ou de 3 2 palmes, & mè- me avec une Lunette de 17 pieds, ou de 2 $ palmes, qui double un peu, j'ai lire les trois premiereslignes, mais non la derniere, parce que l'écriture en eft plus preflée que celle des autres , quoique la diftance foit de 320 pal- mes plus grande que celle de laquelle ils ont éprouvé les leurs, d’où le Sr. Campani conclura tour ce qui lui plaira.

Mais pour le fatisfaire entierement, j'ai fair mettre fes écritures à-environ 6 50 palmes de diftance de l’'Obje&if, & 700 palmes de diftance de l’Oeil , n'ayant les met- tre à 600 palmes, & avec ma Lunette de 5 r palmes, j'ai 1 aifément les trois premieres lignes de fon Imprimé ,& quelques mots de la quatriéme comme ?70f. Je voyois diftinétement tous les chifres qui font au bord des lignes, & files lettres n’étoient pas tant preffées, je ne doute pas que je n’euffe quelque chofe dans les lignes plus petites.

Mais que me fert tout cela, fi je n'ai pas avée mes Lunettes dans le Ciel toutesles belles chofes quele Signor

sur LE Ragonaglio di nuove Offervationt , &c. 47 -Campani dit y avoir vûës avec tant de diftinétion Si j'a. vois obfervé Saturne & Jupirer dansle temps deleur op- pofition avec mes grandes Lunettes, & avec l’attention néceflaire ( ce que je n’ai guéres fair parce que vous fça- vez , Monfieur , que depuis trois ans, j'ai toujoursété ma- lade, & cet Eté, je ne regardoisles Lunes de Jupitertous les jours un moment, que pour tâcher d’en faire en me di. vertiflant , un fyftème , feulement avec ma Lunette de r2 pieds, comme Je l'ai dit dans ma Lettre) & que je n’euffe pas ce que le Sr. Campani dit qu'il a fait voir fi nette- ment, je caflérois mes Verres ,& s’ils ne me le font pas voir cet Eté, que j'efpere y vacquer avec plus de foin, fi ma fanté me revient entiere, jene m'en fervirai jamais. J'avouë que dans le mois d’O&tobre que j'ai voulu voir toutes ces chofes avec ma Lunette de 21 pieds, ou de 32 palmes, je n’ai que ce que j'ai écrit ; mais ces Planettes étoient déja plus éloignez qu’en Eté , & l'Air étoit tou- jours un peu broüillé , ce qui fair que je veux les attendre certeannée dans leur oppofition, &c.]

. Touchantles Ombres prétenduës de l’Anneau fur Sa- trurne,& de Saturne fur l’Anneau. Je croi que le Signor Campani ne doit pas m’accufer , fije n'ai pas pris entiere- ment fa penfée , comme il l'explique à préfent, en difant qu'ibn’a jamais crû que ce fuflent des Ombres faites par PAnneau, fur le Difque de Saturne, ou par le corps de Saturne fur l’Anneau ; mais les contours de ces Corps, qui étant inégalement lumineux , faifoient voir ces apparen- ces ; car il me femble que l’on ne pouvoit guëres penfer autre chofe , tanten voyant la figure de /on Ragguaglio, & les grandes qu’il a envoyées depuis , qu’en lifant ces paroles pag. 1 8.Come 4l contrario la porxione inferiore del cerchio cioé quella che 6 verfo l'Antartico , viene in parte dal “medefimo globo ADOMBR AT A grcoverta.Cax commeil r’entendoit point par cette Ombre dont j'ai parlé, quife voir tantôt d’un côté, &rancôt de l’autre, il me femble

,

48 LETTRE À MR. L'ABBE’ CHARLES,

qu’onne pouvoit enrendre par ces Ombregaiament, Que

les Oinbres qu’il a rracées fur fa figure, outre que c’eft mal appellé Ombreggiamenti, des parties illuminées , à caufe qu’elles renvoyent la lumiere moins que les autres, & jene crois pas que ce füt parler proprement, que d’ap- peller Ombreggiamenti, les bandes de Jupiter, ou les ta- ches dela Lune. Mais puifque le Sr. Campani a entendu marquer feulement l'inégalité de la lumiere, qu'il dit que fes Lunettes lui font découvrir : Je n’ai plus rien à lui dire, & je n’ai qu’à fouhaiter que mes Lunettes meles

uiflenc faire voir, parce que j'avouë que je n'ai pas jufqu’à préfent ces differences. Mais pour ce qui cft de

“cetre Ombre que fait vifiblement le corps de Saturne fur

l’Anneau , & que le Sr Campani a voulu corriger dans une feconde figure qu’il a envoyée depuis que je Pen ai averti

ar ma Lettre , je ne vois pas qu’il lait marquée, comme il me femble que je l’ai vuë : car il ne l’a marquée qu'avec des petits points qui ne font pas plus forts que les Ombreg- giamenti d’enhaut , ni que les bandes de fon Jupiter, quoi: que ces bandes ne foient pas des parties ombrées, mais des parties illuminées qui nous renvoyent moins la lu- micre que leurs voifines j comme font les parties moins claires de la Lune,

Mais les parties de l’ Anneau qui font dans l'ombre, ne nous doivent pas renvoyer de lumiere, puifqu’elles n’en reçoivent point. Ce que je puis dire, eft que cette ombre me paroît prefque aufli noire que l’efpace obfcur quieft entre l’Anneau & le corps de Saturne, avec lequel il me femble qu'il fe joint. D'où vient qu’en 1662 , il me fem- bloit que Anneau étoit féparé en cet endroit du corps de Saturne , quoique le Sr. Campani marque dans fa figure le contour intérieur de l’Anneau tout entier, & qu'ildife dans fa Lettre à Monfieur l'Abbé Charles, du 25 Novembre 1664, quefi fa Lunette n’étoit bien tra. vallée, farebbe l'Ombra che dal Globo cade fopra il cherchio

cf

SUR LE Ragotaglio di nnove Offervation!, &c: 49 cufofcura , comeil reffo del Campo overvano di efo cerchios

_ææ qu'il dir qu’elle ne fait pas: Mais je ferai bien aife d’ap- . prendre , ce que les autres qui ont de bonnes Lunettes _€En ont jugé, & d'attendre que je le revoye cette année avecmes meilleures Lunettes ; Car je ne veux pas alléguer contre le témoignage des fens , s’il {e trouve véritable

_ que certe partie de l’Anneau n’étant point illuminée, doit paroître noire comme j'ai crû la voir, puifque l'Ombre

même auprès de la lumiere premiere, paroït aufli noire

que le Ciel, comme nous le voyons dans les ombres de la Lune, parce que nous pourrions ne fçavoir pas s’iln’ya _ point quelque caufe qui y fafle paroître aflez de lumiere À pour en diftinguer le conrour. Cependanc quoique les chofes que le Sr Campani marque qu'il a vüës dans le Cercle & dansle Difque de Saturne foient très-particu- lieres '; auffi-bien que ces differences de lumiere qu’il _ voit dans ce qui eftilluminé du Difque A com- me pourtant une perfonne qui aflure qu’il a quelque chofe eft plus croyable , que plufieurs qui difent qu'ils ne

l'ont pas vi , particulierement quand on n'y a pas pris

garde , je crois que la préfomn ption doit demeurer jufqu’à préfent pour le $r Campani. 5

“uJene fçais fi cette lumiere plus faible jufqu’à la moitié de l'Annéau, ne favorifera point la penfée de ceux qui

_ Youlantaccommoder plutôt ia Nature à leurs Principes,

que leurs Prinéipes à ce quieft , veulent que l’Anneau ne; foit pas plat comme ille patoît, &comme fon invifbilire -€ntiere , quand Saturne: paroît tout rond “le perfuade ;

maisqu'il foit rond comme un bourlet. N ous pourrons en

étremicux convaincus dans quelques années ;, puifqu'ils ne sien veulent pas rapporter à ce que ceux qui l'ont

_ foutrond ; & fans que l’Anneau parñravec une largeur

confidérable fur le corps de Saturne, nousen’aflurent. : :{ : Le Sr. Campani n'ayant point répondu autrechofe , à

ce que je luiavois obje&érouchant la raifon deila lon; Rec. de V'Ac. Tom. VIT. G

LETTRE A MR. L'ABBE’ CHARLES,

gueur à la largeur de l'Anneau, qu’il faifoit trop appro- chante, finon quemes Verres, qui ne font pas paroître routes les particularitez qu’il a vüës, Mon terminano bene e che fono inetti à poter determinare La retta figura , © lar- ghexxa dell Elif5 apparente del cerchio. Je n'ai rien à ré- pondre à ce qu’il dit de la foiblefle & de l’imperfe&tion de mes Lunettes. J'en fuisfâché , & je voudrois bienen avoir de meilleures, maisil fera difficile de le convaincre à l’a. venir, fur cette proportion de l’Anneau, puifque la lar- geur de l’Ellipfe va toujours diminuer, quoique fi la dé. clinaifon de l’Anneau demeure toujours la même, l’on pourra en tout temps fçavoir qu’ellea être fa plus gran- de largeur. Mais je puis bien aflurer, que la largeur de PAnneau, n’eft pas la moitié de fa longueur, &qu’ilne déborde pas tant par-delà le corps de Saturne, qu’il l’a marque, & puifqu’il fe fert des diverfes figures qu’a rap- portées Mr. Huyghens pour excufer la fienne , il dévroit avoir pris garde que toutes celles qu’il y a apparence que lon a vüës, avec des Lunettes médiocres, fonc plus lar- ges & plus approchantes du rond que celles que l'on à obfervées avec de meilleures Lunettes. Cela arrive ainfi, à caufe que les Objets lumineux éloignez s’arondiffent toujours, & ce n’eft pas une mauvaife marque pour une Lunette que de répréfenter Saturne long, & Venus en un Croiflant bien délié, &c. puifque & nos yeux, & les petites Lunettes les arondiflent. Mais qu’eft-ce que le Sr Campani pourra répondre à Monfieur Huyghens , qui croyant êcre afluré que la déclinaifon de l’Anneau n’eft pas de plus de 23 degrez 30 minutes, ayant déborder PAnneau par-deflus le corps de Saturne, conclut dans la Lertre qu'il m'a écrite du 13 Mars, que la longueur de PAnneau eft plus que triple du corps de Saturne, quifelon la figure du Sr Campani eft feulement environ comme 67 à 3 1.[eft vrai que la différence ne m'en paroît pas fi gran. de, mais Mr Huyghens lattribuëra peut-être à la raifon

SUR'LE Ragouaglio di nuove offervationi, &c. 5$x Optique que j'ai apportée de l’ävance de la lumiere fur Vefpace obfcur , quoiqu'il me femblé qu'il ne devroit pas ‘conclure une figrandelongueur , sil n’a pas déborder la largeur plus que moi; car fi la longeur de l’Anneauétoit au corps de Saturne comme deux & demi à un, & que l'inclinaifon fut 13 30! l’Anneau feroit juftement aufli large que le corps fans déborder ; mais fi l’Anneau eft plus grand , il débordera un peu , & fi il étoit triple, il faudroit qu’il débordât de la moitié de fa largeur, ce qui ne m'a pas paru.

+ Sur ce qu'il dir que je ne dois pas changer d'opinion , ‘ni croire que l’avance que j'avois vûë fut l'ombre d’une Lune, jen’ai rien à dire, ficen’eft qu’il y a aflez de quoi s’éronner pourquoi il ne lavoir pas marquée dans {a fi- gure. Je voudrois feulement fçavoir fielle eft plus facile à découvrir que les ombres des Lunes, qu’il croit que je ‘n’ai point vüës, & s’il eft afluré que ces parties ob{cures qu'il y diftingue, ne changent point ; car s'ils ne chan- geoient pas , il faudroit que Jupiter ne tournât pas fur fonaxe. Nous avons pourtant reçû depuis deux jours une _Obfervation d’Angleterre , inferée dans la Relation que la Societé Royale a fait imprimer depuis peu fous le Ti- tre de Philofophical T'ranfzftions | pour informer le Pu- blic de ce qu'ils découvriront de nouveau dans Phyf- que & dans la Méchanique , qui eft fort curieufe fur ce {u- jet,dont voici la Verfion. « L'ingenieux Mr. Hook fit fça- « voir il y a quelques mois, un de fes Amis, qu'ilavoic ob- « {ervé quelques jours auparavant, à fçavoir le o de May « 1664,(ceftle 19 felon nous ) environ les 9 heures du « Moir , avecune excellente Lunette de 12 pieds , une petite « Tache dans la plus grande des trois Ceintures obfcures de « upiter, & que l'ayant obfervée quelque temps de fuite, « il avoit trouvé qu'environ deux heures après , cette T4- ‘che s’étoit mûé de l’Orient à l'Occident , environ la lon- « gueur de la moitié du Diametre de Jupiter, Le 65

C5

ÿ2 LETTRE À MR. L'A8BE CHARLES,

Cela étant , fi cette Tache n’étoit pas l'Ombre d'u ne Lune , mais qu’elle fût dans le Corps de Jupiter, y ayant apparence que Mr. Hook aura remarqué exacte- ment , en quelle partie du Difque , cette Tache paroifloir, il peut déduire en combien de temps Jupiter tourne au- tour de fon Axe. Par exemple , s’il lavoir vüë au com- mencement & à la fin de fon Obfervation également éloi. gnée du milieu du Difque, cela montreroit que Jupiter feroit 1 2 heures à faire fon tour, & toüjours moins de 12 heures en toutes les autres pofitions. Il eft à remarquer qu'il n’y a que la troifiéme Lune qui puife être environ 2 heures à parcourir la moitié du Diametre de Jupiter , car les deux premieres ne font pas fi long-remps , & la qua- triéme, eft davantage. Je trouve que le 19 May cette troifiéme Lune a paflé entre Jupiter & nous, & Mr. Hook pourra bien avoir remarqué combien il voyoit de Lunes; car la quatriéme éroit éloignée. La feconde aufli a pañlé ce foir-là entre Jupiter & nous, & elle pafloit à l'heure de FObfervation , elle étoit paflée depuis peu , mais elle n’eft pas filong temps à pañler.

Mais c’eft aux SS. Caffini & Campanià nous déco. vrir entierement fi Jupiter tourne, ou non, puifqu'ils voyent fi diftinétement des inégalités dans les bandes , & qu'ils ÿ voyenc quelquesfois d’autres Taches que les Om: bres des Lunes, & tous les Curieux qui ont la commodité d’obferver , doivent fonger à découvrir une chofe de fi grande importance , puïfque ce fera une des plus grandes Analogies pour le mouvement de la Terre. YA

Ce que je remarque de confidérable dans PObferva- tion de Mr. Hook , eft qu'avec une Lunette de 12 pieds d'Angleterre, qui ne font que 1 1 pieds 3 pouces des n6: tres, il ait voir cette petite Faehe fur les Ceintures, & il faut avoüer que cette Lunette doit être excellente. Nous verrons dans les Obfervations du Sr. Caflini toutes les belles découvertes, couchant le paflage des Lunes,

SURLE Rageraglio di nuove Offervationi , &c. : 59 tion pas fur les bandes, mais fur la partie du Difque clair de Jupiter, qui eft entre les deux bandes, car cela eft plus furprenant, puifqu'il faut qu’elles foient d’une clarté di£- ferente du Corps de Jupiter, & que la différence en foit fenfible, foit qu’elles foient plus claires , ou qu’elles le foient moins. Je ne fçai s'ils auront eftimé la raifon des Diametres des Lunes avec celui de Jupiter, comme j'au- rois tâché de le faire , fi j’avois les découvrir; mais depuis que j'eus écrit ma Lettre, Jupiter étoit trop bas vers l'Horifon , trop éloigné de la Terre, & l'Air trop

- broüillé pour bien faire ces Obfervations, que j’efpere ne manquer pas dans quelques mois. Et l’on pourra par-là juger affez bien fi les Plans des mouvemens des Lunes font inclinez à l’Ecliptique de Jupiter , ou non , ayant toûjours égard à la Latitude de Jupiter , qui a été Méri- dionale depuis le mois d'Avril 1664, & à la fituation de la Terre. Il féroit auffi à fouhaicer que Mr. Hook eût timé la raifon du Diametre de fa petite Tache, avec celui de Jupiter,

I y auroit bien des chofes à remarquer, fur ce que le Sr. Campani dit , contraire à ce que j’ai crû avoir obfervé touchant la bande d’en haut, & mon Avance ; caril dit que j'ai fait la bande d’en haut la plus Jarge , quoiqu’elle “oi la plus étroite de toutes, parce que je l’ai confonduë avec l’efpace d’en haut, qui feton lui , eftobfcur. Mais il me femble que dans ma Figure , je ne l’avois pas faire bien large ; quoique j'eufle peur être marqué qu’elle £ perdoit comme infenfiblement , avec le haut du Difque , parce que quelquefois elle me paroifloit ainfi, & l’on peut re- marquer dans fa Figure , qu’il ne l’a pas faire moins large que la bande du milieu , & que ma Tache n’eft pas l’Om.

bre d’une Lune, & qu’il a obfervé.ce jour-là cette même

Tache, mais qu'elle n’exccdoit,point.la bande , & ne

changeoit point de place. Si cela eft, je m’éronne qu’ilne

J'a point marquée dans {a Figure ; mais je Pa RAMEE ii]

s4 LETTRE À MR. L'A8BE CHARLES,

qu’elle me parut exceder la bande, quoique je ne puiffe pas dire fi elle changea de place , ou non ; cependant je ne vois pas que l’imperfeétion d’uneLunette puifle faire pa- roîtreexceder ce quin’excede point. Mais j'aime mieux ce- der que de difputer, chacun en penfera ce qu'il lui plaira.

e n’ai rien à ajouter à ce que J'ai dit de la difference des grandes & des petites Lunettes , quand on s’en fert de jour, & quand l'Air eft agité ou rempli de vapeurs, ou illuminé , &je crois que fion fe vouloit entendre, on de- meureroit d'accord ; carayant le petit Livre du Sr. Di- vini , que le Sr. Campani a envoyé , je fuis obligé, fans prendre parti dans leur different, dont je ne fçai pas les particularités, d’avoüer que de la façon que le Sr. Divini décrit ce qui lui eft arrivé touchant fa grande Lunette, je Vaurois cr fans le contredire , parce que je fçai que dans ces rencontres de vapeurs qui montent, ou qui {ont agi- rées dans Air, &c. on s’en apperçoitbien davantage avec les grandes Lunettes, qu'avec les médiocres, quoique cela n’excufe pasle peu de bonté que devoit avoir fon Verre. Après que le Sr. Campani nous aflure dans fon Ragguaglio, qu'on ne pouvoit diftinguer les Lettres que j'ai courtes lñës de plus loin , non feulement avec ma Lu- nette de $1 palmes, maisavec celle de 32.

Mais pour marquer encore la différence qu'il ya entre les grandes & les petites Lunettes , je rapporterai {culez ment par occafion , que le 27 Février je ne püs voir le Co- metre avec ma Lunette de 9 pieds, à caufe que l'Air étoit illuminé de la Lune, & je le visavecune de 4 pieds & de- mi, quiavoit beaucoup d'ouverture, & quine groffifloit guéres, & le Vendredy 13 Mars, qu’il n'y avoit point de de Lune,je le vis mieux avec maLunette de 9 pieds auprès de deux petites Etoiles, & avec la Lunette de 4 pieds & demi, j'eus bien de la peine à le voir , & ne püs voir ces deux petites Etoiles, Ainfi on ne voit prefque point avec les grandes Lunettes, la lumiere qui paroïît au Croiflane

SUR-LE Raggwaglio di nuove Offervation: , &c. ÿs de la Lune , & on la voit mieux avec une petite Lunette, mais moins encore qu'avec la vûë fimple.

On remarque aufli moins avec les grandes Lunettes qu'avec les petites , la difference entre les parties claires, & les parties obfcures , ou les Taches de la Lune, dont je crois que la véritable raifon vient de ce que nos yeux n'ayant pas de mefure pour juger dela quantité de la lu- miere , jugent de la difference, & non pas de la raifonde Ja lumiere. Tellement que s'il y a, par exemple, deux fois autant de lumiere dans les parties les plus claires, que dans les Taches, comme s’il y a 100 parties dans lesclai- res, & qu’il y en ait 5o dans les Taches, fi la Lunette di. minuë la lumiere dix fois, puifqu’elle diminuë également la plus forte & la plus foible , elle ne fera plus paroître que ro parties de lumiere dans les parties claires , & $ dansles moins claires ; dont la difference , qui n’elt que $ fera paroître à nos yeux bien moins de différence en- tre ces deux lumieres , que quand cette même différence étoit $o, &ainfi elle les fera paroître bien plus appro- chantes & bien moins differentes entr’elles, & cela arrive a vous les fens qui n’ont point de mefure pour déterminer la quantité de leur objer. Et je crois qu’il n’y a que l’oüie qui en ait , du moins je n’en ai encore imaginer pour la lumiere, quoique je l’aye cherchée par bien des voyes, pour pouvoir déterminer en voyant deux lumieres , fi Pune eft plus grande, trois ou quatre fois ou davantage que l’autre, commenous difons qu’un fon eft plus aigu de tant de Tons que l’autre. Ainfi nous pouvons bien par le moyen du poids, mettre dans de l’eau , du fel en quelle raifon nous voudrons , mais notre goût ne s’appercevra

as de certe raifon , & n’en pourra diftinguer en gros, que Drences qui feront en effet d’autant plus fenfibles, qu’elles feront plus grandes, mais fans pouvoir fçavoir la differente quanticé de {el qu’il yaura, comme je l’ai éprou- vé,& que chacun en peut faire facilement l'experience.

56 LeTTRE A MR.L'A8B8E CHARLES,

Parexemple, je crois que la lumiere premiere des rayons du Soleil eft peut-être plus de 100 fois plus grande que la lumiere feconde , quand nous fommes à l'Ombre de quelque corps , ou que les Nuës nous cachent le Soleil ; cependant nous n’y trouvons guéres de différence, par: ticulierement quand nous en fommes proches : & j'ai pris plaifir à voir les différences qu’il y avoit entre des lumie- res que je fçavoisêtre, non feulement cent fois , mais mil. le fois plus petites que d’autres , fans y trouver de diffe- rence approchante de certe grande inégalité. Ce qui me fait juger qu’il y a peut-être plus de 100 fois plus delu- miere dans celle des rayons du Soleil, que dans celle d’un licu éclairé ils n’entrent point , eft fonde fur ce qui m'a femblé que la lumiere que je fçavois être cent fois moindre que celle que nous recevons fur notre Terre ; comme eff celle que reçoit Saturne, paroifloit encore plus claire que la lumiere que nous avons à l'Ombre. Er cette difference paroît fi grande deloin, que lOmbre paroît prefque route noire , quand elle eft comparéeà la lumiere, ë& tant plus on s'éloigne , tant plus elle paroît noire , & aflez approchante des Ombres des creux de la Lune dans {on Croiflant , & dans fon Décroiflanr. Mais je ferai bien- aife d’avoir fur cela le fentiment des Sçavans, & je les conjure de faire routes lesexperiences dontils s’aviferonr, pour éclaircir cette matieré qui pourra peut-être fervir a Ja Peinture plus que Pon ne penie. Gr J'enfeignerai ici en peu de mots,un des moyens donc je fuis fervi pour illuminer un ebjet en quelle raifon on voudra, parle moyen de quelque grand Obje&if, que j'ai nommé Planetaire , parce que je fais voir par fon moyen , la différence de lumiere que tous les Planettes re: çoivent du Soleil , en me fervant de plufeurs Carrons, dofit l'ouverture eft proportionnée à la diftance qu’ils ont du Soleil, pourvû que pour chaque 9 pieds, ou en. viron, on donne un pouce d'ouverture pour la Terre. En faifant

SUR LE Ragguaglio di nuove Offervation!, &c. +

Faifant cela, l’on voit que la lumiere que reçoit Mercure eft bien éloignée de les pouvoir brûler , & qu’elle eft encore affez grande dans Saturne pour y voir clair, puifqu’elle me paroît plus grande dans Saturne , qu’elle n’eft fur no- tre Terre, quand elle eft couverte de Nuées ; ce que l’on auroit de la peine à croire, fi on ne faifoit voir fenfible- ment , par le moyen de ce Verre, dontje dirai peut-être quelque chofe davantage dans mon Traité de l’Usiliré des grandes Lunettes , je parlerai auffi de plufieurs expé- riences que j'ai faires fur la quantité de lumiere, qu'un corps 10,15 & 20 fois, &c. plus éloigné que Saturne, recevroit encere du Soleil , commele Comete a peut-être été, s’ila toûjours été au-deflus de Saturne, ce qui fervira à décider, files Cometes ont de la lumiere propre , ou s’ils l’a reçoivent du Soleil. Sur la quantité de lumiere dont la Terre eft encore illuminée dans les Eclipfes de So- lcil proportion de leur grandeur , ce qui furprendra bien du monde. Et fur la quantité de lumiere qui eft né- ceflaire pour brüler les corps, ayant trouvé qu’en ne ra- battant pas la lumiere qui eft réfléchie par les furfaces des Verres, dont je ne {çai pas encore la quantité au jufte , il falloir près de $o foisautant delumiere que nousen avons ici pour brûler les corps noirs , & près de 9 fois davantage pour brûler les corps blancs, que pour brüler les corps noirs ,& à proportion entre ces deux raifons , pour les corps des autres couleurs. D’où j'ai tiré quelques confé- quences touchant la diftance jufqu’à laquelle nous pou- vons efperer de brûler ici des corps par le moyen des grands Verres, & des grands Miroirs. - Tellement qu’il faudroit que nous fuflions encore fept fois plus près du Soleil que nous ne fommes , pour être en danger d’être brûlez. J'ai donné des Mémoires à des per- fonnes qui font allées dans les Païs chauds, & entr’autres ün Article, pour éprouver par le moyen de grands Ver- res brülans , à combien moins d'ouverture qu'ici, ils pour- Rec, de F Ac. Tom. VII.

Pag. 21.

Pag. 2r.

58 LETTRE A Mr. L’ABBE’ CHARLES,

ront brûler, pour fçavoir delà, s’il y a plus de lumiere qu'ici, & de combien, puifque c’eft peut-être le feul moyen de l’éprouver, en prenant, comme on doit fuppofer les mêmes Matieres : quoique la difference de l'Air déja échauffe , & dans les Païs chauds , & dans les Planertes plus proches que nous, puiffe alterer, finon la quantité de lumiere , au moins celle de la chaleur qui s’y rencontre.

Cerre Obfervation eft ainfi rapportée par le R.P. Ric- cioli , livre 7. chap. 2.nomb. 6.

Afperum autem elle Jovem , quidem ctiam circa Mar gines Montibus tumoribus evidentifime extantibus , appa- ret ex Schemate in Italiam miffo ex Flandria ,ubi talis vifus perhibetur per egregium T'elefcopinm Leandri Bandtii Ab- batis Difbergenfis anno 1643. Novembris 2. hora 8 30° poj Meridiem cum die 12 Offobris præcelliffet oppolitio cum [ole , in quo etiam Schemate videbantur duo Satellites [ub Fove, ip- fem inffar macularum obfcurantes ; quarum Borealior , par- tem decimam fextamovialis Diametrioccupabat, @ in eodems due magne Macnle ant Caverne una rotunda, altera Ova lis feptimam partem Diametri ejufdem in longum æquantes.

Cet endroit n’eft pas conforme à ce quieft dans la Let- tre que Mr. l'Abbé Charles a envoyée au Sr. Campani ; car n'ayant pas eu le loifir de le tourner comme je vou- lois , afin que perfonne ne pût s’en fcandalifer , je fusobli- d'y faire écrire deux ou crois lignes , dont il ne me fouvient pas bien. ÿ-

J'ai crû que je devois citer ici les paroles du R. P.Fa- bry , afin que l’on fçache comment on doit expliquer les défenfes que l’Inquifition a faires autrefois de foutenir le mouvement de la Terre , à l’occafion de Galilée , peut- être parce qu’on le foupçonnoit de vouloir introduire des nouveautés dans la Religion, auffi bien que dans la Phi. lofophie , à caufe qu’il trouvoit beaucoup à redire dans celle d’Ariftote , que prefque tout le monde fuivoit en ce temps-là, comme la feule Philofophie véritable, fur la

SUR LE Ragguaglio di nuove Offervztioni ,&c. :$9 quelle on avoit comme enté prefque tout ce qu’il y a de plus myfterieux dans la Théologie.

Elles fe crouvent rapportées dans un Traité d’Eufta- chius de Divinis, contre le fyftême de Mr. Huyghens pag. 49 ,oùil met aulong le fentiment du P. Fabry que l’on pourra voir , mais il fuffit de citer les paroles qui fuivent. Ex veffris, iifque Coripheis non [emel quefitum ef, utrum zliquam haberent demonffrationem pro T'erre moin adffruen- do, nunquam auf Le id afferere : nibil igitur obflat | quin Loca illa in [enfu litterali Ecclefia intelligat Gr intelligenda effe declaret quamdiu nulla demonfratione contrarium evin- Citur ; que fi fortè aliquando à vobis excogitetur( quod vix crediderim ) in hoc cafx ,nullo modo dubitabit Ecclefia decla- rare, loca illa in [enfx fgurato & improprio intelligenda effe, At ind Poëte : Terræque Urbefque récedunt. . Ce paflage a paru étrange à tous ceux qui l’ontexami. ; car comment peut-on dire qu’il n’y a rien qui empé- che que PEglife n’entende , & ne déclare qu’il faut en- tendre les lieux dont il eft queftion à la lettre, fielle peut dans la fuite déclarer qu’on peut les entendre autrement, ou comment déclarera-r’elle qu’onlespeurentendre dans un fens figuré & impropre, fi elle a déclaré auparavant qu'il falloit les entendre à la lettre ? Il me femble du moins que l'on peut conclure évidemment de-là , que le Pere Fabry n’a pas crû que l’on ait décidé cette quéf. tion abfolument , mais feulement par provifion , guzmdia ulla demonffratione contrarinm evincitar , pour empêcher le fcandale que la nouveauté caufoit ,ou pouvoir caufer. Car n’y ayant pas d'apparence qu’il {e foir expliqué fur une mâtiere qui eft fi délicate à Rome, qu’il n’ait fondé les fentimens , dans lefquels on eft préfenremenr. Si l’on y croyoîtda queftion décidée abfolument , il feroit obliz d’aflurer que l’on ne-pourroit pas trouver de démonfi tration contraire, & non pas dire , gue ff on en trouvoït ne ; V'Eghife déclareroit , &c. Car dans la vu ces lieux H

60 LETTRE À Mr. L'ABBE’ CHARLES ;

fe doivent entendre à la lettre, ou non, s'ils doivent être entendus litteralement , & qu’ils enfeignent l’immobilité de la Terre, ils ne peuvent jamais être entendus dans un fcns figuré & impropre (ce font fes termes } comme ces paroles du Poëre , les Terres @> les Villes s’eloignent. Et s'ils peuvent quelque jour être déclarez figurez, on ne peut pas préfentement déclarer qu’on doit les entendre à la lertre, & l’on ne doit au plus confiderer ce Décret, que commeun Jugement de Difcipline , pour empêcher le fcandale que cette doétrine caufoir. Car il feroit impofi- ble que Poneût voulu décider abfolument une.chofe dont l’on pourroit craindre ou efperer d’avoir dans la fuite une démonftration contraire , & la verité étant éternel- le ,on ne peut pas dire que dans un temps, des paroles fe doivent entendre à la lettre, & que dans un autre on les -peut entendre dans un fens figuré. Cela étant, & le P.Fabry nous aflurant par fon rai- fonnement , que PInquifition n’a pas déclaré abfolument, qu'il falloit entendre les Paflages de l'Ecriture , felon le fens licteral, puifque l’Eglife peut faire une déclaration contraire. Je ne vois pas qu’on doive craindre de fuivre lhypothefe du mouvement de la Terre , & la feule chofe qu’il y auroit peut.êcre à obferver , feroit derne la pas foû- tenir publiquement , jufqu’à ce que les défenfes fuflent levées, ce qui feroit à fouhaiter que l’on fift au plûtôc, afin que les fçavans Aftronomes qui ne fuivent pas, com me ils devroient l'Eglife Romaine, ne nous reprochent plus que nousen fommes fi efclaves que nous en fuivons les décifions , non feulement en matiere de Religion, mais même en ee qui regarde la Phyfique & l’Aftrono- mie , quoiqu'il ne paroifle point que Dieu nous ait rien voulu enfeigner du particulier de la Nature , & qu’au contraire prefque tous ceux qui ont voulu trouver les principes de leur Philofophie dans l’Ecriture, foient com. bez dans des erreurs infupportables, puifque nousdevons

=

sur LE Ragonaglio dinnove Offervationi, &c. Gx

feulement y chercher les maximes de la Religion & dela Morale, & non pasles principes dela Phyfique , ni de lAftronomie, qui font autant inutiles pour l’autre vie, qu’elles font utiles pour celle-ci. 1 feroit mêmeà fouhairer que le P. Fabry procurâc cette liberté à rous les Aftronomes, puifque dans le pof- te il eft , & fçavant commeil eft., il pourroit peut-être témoigner avec plus d’efficace que les autres , que cette hypothefe n’eft ni abfurde ni fauile en Philofophie, com. me on le croyoit d’abord , & qu’elle n’eft nullement pré- judiciable à la Foi , puifque le plus fubtil. Diale@icien , ni le plus embarraflant Sophifte , n'en peut tirer aucun argument qui combatte le Moindre article de notre Re- ligion, & que quand on entendroit les paflages de l’Ecri- ture, dans un fens figuré , & felon les apparences, on ne feroit rien de contraire à l’Ecriture , puifqu’il faudra bien les entendre de la forte ; fi on trouve dans la fuiteune dé- monftration dont le P. Fabry ne defefpere pas entiere- ment, Et l’on peut même penfer, fi l’on avoit cette liber- té, qu'il abanñdonneroit auffi facilement fon hypothefe générale pour fuivre celle des Anciens, qui eft la plus fim- ple & la plus naturelle , qu'il a fait depuis peu celle qu'il avoitinventée , pour expliquer tous les Phénomenes de Saturne, pour embraffer celle de Anneau que Mr. Huyg- hens à fi heureufement trouvée, comme je l'ai appris il y a quelque temps, par une de fes Lettres , donr je voudrois . qu'il m’eût appris le dérail , qui ne peur être que très-glo- rieux au P. Fabry , puifque c’eft un témoignage de fin. cerité, & de fon zele defintereflé pour la vérité , que l’on pourroit fouhaiter femblable dans tous ceux qui ont rang _ parmiles Scavans ,afin que la crainte de perdre leur ré- puration d’infaillibles , ne les fift pas défendre avec opi- niâtreté des penfces qu’ils auroient condamnées dans tous lesautres , & qu'ils ne défendent, que parce qu’ils ontété affez malheureux pour les avoir avancées en Public , de- vant que de lesavoir bien examinées, Hiij

6: LETTRE À Mr. L'A5BE CHARLES,

Mais pour montrer encore autrement que par le rai- fonnement du P. Fabry, quele Decret ne peut avoir été que provifional,fonde fur l'opinion commune de ceremps ; c’eft que certe opinion eft aufli qualifiée zbfurde , & fauffe en Philofophie. Cependant le P. Fabry, & tous les Sçavans du parti, fçavent bien & doivent demeurer d’ac- cord , qu’elle n’eft abfurde ni faufle en Philofophie, & qu’elle ne combat ni la Phyfique, ni lAftronomie. L'on peut voir par les réponfes que le P. Riccioli a fairesaux prérenduës abfurditez & fauflerez qu’alleguoient les Pé- ripateticiens dans lélong Traité de Syfemate Terre Motæ qu'il a fair exprès pour cela, ce qu’on en doit penfer , & quoiqu'il dife qu’il n’a pas trouvé de réponfe folidea deux argumens qu’il oppofe, l’un pris de la percuflion descorps pefans quidefcendent, & l’autre de celle des corps tirez vers différentes parties du monde , c’eft un avantage que fes raifons foient prifes de la Méchanique, puifqu’on lui peut démontrer la faufleté de fes raifonnemens, comme on a coutume de faire dans les Mathématiques, il ya des principes aflurez. Ce que je ferois tout au long fi g’en écoir ici le lieu. Mais pour en dire un mot en pañlant , quand on fuppoferoit que plufeurs mouvemens compo. fez, feroient égaux. Comment le P. Riccioli ne voit:il point qu’ils pourront faire plus d’efferles uns que les au- tres en raïifon donnée, fur un corps qu'ils A ÉUER nonobftant l'égalité de leur mouvement compofe , puif- que cette difference d’effet pourra venir de la différence d’inclinaifon , felon laqueile ils frapperont ce corps. Or cette difference fe rencontre dans l’hypothefe des corps pefans qui defcendent, commeil s’en appercevra auflitôt qu’il y penfera. Et pour ce qui eft du plus grand effec qui: devroit fe faire vers l'Orient ou l'Occident que vers Midi ou le Seprentrion , il ya lieu de s’étonner qu'il ne foit pas facisfait de ce qui arrive dans un Jeu de Billard, qui ft emporté très-vite par un Navire, puifqu'il n’y 4

SUR LE Rageuaglio dinuoveOffervaiiont, &c. 63 rien de plus jufte ni de plus femblable, à ce qui doit arri- ver enfuite du mouvement de la Terre , pour les, percuf_ fions vers diffcrens côte, quine font point aidées ni em- pêchées par le mouvement commun du Vaifleau ou de la Terre, foit que ce mouvement leur {oit favorable, con- traire ou indifférent , puifqu’un mouvement commun, ne doit non plusapporter de changement, que s’il n’yen avoit point , ce qui ct aufi évident , que cet axio- MC , quand à chofes égales , on ajoute ou on bte des chofes égales , les fommes ou les reffes font égaux. Et il devroic bien s’être apperçü de la différence qu’il:y a d’un corps pefant, quandil eft jerté en bas ou quand il eff jetté en haut, puifque vers le bas , il a deux mouvemens auf. quels s'oppofe le corps qu’il rencontre ; & que vers le haut, il n’en à qu’un : car pour faire que tout fut fem- blable à ce qui arrive dans le mouvement dela Terre, il devroit faire jeter fon corpsen bas contre un autre corps quidefcendit déja auffi-bien quelui, & non pas contre un Corps qui fut en repos.

Cependant ce font-là deux feules chofes qui ont donné de la peine au P. Riccioli & au P. Grimaldi dans lhypo- thefe du mouvement de la Terre, ayant ou méprifé ou répondu clairement à voutes les autres. D'où il eft aifé de voir qu’il n’a pas crü qu’il y eut des abfurditez , ni des faufletez dans cette hyporhefe. Cependant elle a été en ce temps-là auffi-bien qualifiée ; abfurde & faufle en Phi- lofophie , comme contraire à l’Ecriture , & l’on peut mê- me penfer qu’elle n’a, été déclarée contraire au fens de l'Ecriture, que parce qu’on la croyoit abfurde & faufle,

puifqu'il y a quantité de lieux dans l’Ecriture qu'il n’eft _ pas neceflaire d’entendre à la lettre, parce qu’en matiere de Phyfique, d’Aftronomie, &c..on fçair bien que l’E- criture n’en parle pas pour nous en inftruire, & qu’elle n'en parle que fuivant les apparences & l’opinion ordi- naire des hommes , &non pas fuivant la verité deschofes,

(9 LETTRE A Mr. L’ABBE CHARLES,

Car quand mêmeles Auteurs des Livres Sacrés auroient {çû que la Terre tourne autour du Soleil , comme les au- tres Planetes , il ne faudroit pas s'étonner qu'ils n’euflenc pas parlé autrement qu’ils ont fait, à fçavoir fuivant ce qui nous paroît, & ce que le Peuple pen{e, puifqu'’ils par- loient à des hommes la plüpartignorans en Aftronomie, qu'äs n’avoient pas dellein d'initruire de ces chofes , & c'eftainfi que ceux qui fuivent ce fentiment en parlent dans l'ufage ordinaire, car hors les occafions ils traitent ex Profeffo , du mouvement des Aftres , ils parlent du lever & du coucher du Soleil, de fon élevarion au midi, de fon approche des Ecoiles, &c. comme s’il fe mouvoit, puif- que les mêmes effets arrivent en apparence, foit qu'il fe meuve, ou que ce foit la Terre, ce qui fuffit pour s’expli- quer dans l’ufage ordinaire , & quand on ne veut pas en- feigner l’Aftronomie. , Ce qui nous doit perfuader que ce Decret n’a été fait que par provifon, dans la crainte que l’on a euë que cette hypochefe n'eut de mauvaifes fuites , en renverfancla Phi lofophie, quiétoit recüë en ce temps-là , felon laquelle on étoit accoutumé d'entendre les paflages dont il eft queftion , fuivant ce qu’ils fembloient figaifier, quoiqu'il n’y en ait pas un que l’on puifle entendre en toutes {es par- ties fans figure , & que la plupart foient en routes leurs parties figurez , comme il feroit facile dele montrer, ft je n’avois déja été trop long, & fi tant d’autres ne l’a- voient déja fait. ai pourtant voulu m’étendre un peu par occafon, pour défabufer ceux quin’ayant pas bien pris garde aux circonftances de ce Decret, & n'ayant pas fondé les fentimens que lonen a, comme a faire le P. Fabri, condamnent malà-propos ceux qui tiennent le mouve- ment de la Terre, & en parlent comme fi l’Eglife avoit décidé abfolument certe queftion , quoique cela foit bien éloigné dela verité , de la confefion même, ou de l’aveu sacite de ceux qui y prennent le plus d'interêt. Mais

su LE MR agenrolio dirnuovt Offervationt , &c. 6%

+ Mäisil faut artendre , & Examiner file mouvement du dernier Comere ne nous convaincra point du mouve- ment dela Terre , non pas routes fois d’une conviétion Métaphyfique , Mathématique , qui mene à l’im- poffible (comme on dit d’ordinaire } puifqu’il n’en faur peut-être pas attendre de cerre forte, mais d’une convic- tion auf raifonnable, que celle qui nous fait juger que le Soleil, avec tous les autres Planettes , ne tourne pas au- tour de Jupirer & de Saturne , mais plütôt queces Planet res tournent autour de lui, puifque fi l’on en vouloircher- cher une démonftration de la premiere forte, je défie tous es Aftronomes qui font au monde, de me prouver que le Soleil & la Terre ne cournent pas autour de Jupiter , de Saturne, ou même autour de la‘ Lune , bien qu’il n’y en ait pas un qui ne fe croye aflez bien fondé, pour aflu: rer que cela eftfaux , & que la derniere fuppofñtion pa- roiflemêmeextravagante, quoique s’il ÿavoit des Habi- tans dans la Lune, ils croiroient être immobiles , comme nous croyonsici l’être , quand nous ne nous fondons qué fur les apparences, & attribueroient tous les mouvemens qui leur paroîtroientauxautres Aftres, puifqu’ils ne pour- roient pas s’appercevoir du contraire. Comme pourtant nous!nous mocquerions ici d'eux , s'ils vouloient s’actri. buer , que le Soleil avec tout fon fyflême , & toutes les Ecoiles:, fuffent obligéz de tourner autour d'eux, plütôt que de vouloir tourner. avec la Terre autour du Soleil. Ceux des autres Planerres fi on y fuppofoit des Habi- tans, auroient la même räifon de fe mocquer , que nous voulufions les obliger de tourner tous les jours autour de nous avec le Soleil, qui eft le principe deleur mouvement, plûtôt que de vouloir fuivre avec eux le mouvement du Tourbillon, dans lequel nous fommes auffi bien qu'eux: MEt certainement Jupiter qui a quatre Lunés! & Saturne qui en a une, & fon Anneau qui eft un corps fi prodigieux, auroient grand: fujer de difputer cela à la Terre , qui n'a

Rec. del Ac.T om. VIT.

66 LETTRE À Mr. L'AB8E’ CHARLES,

pas une fi belle fuite qu'eux , & qui eft peut-être mille fois plus petite. T'#00

Au refte , je ne prétens point en tout ceci prendre opi- niâtrement de parti , & je fuis prêt de me foumettre & de fuivre cour ce que PEglife enordonnera ; mais j'ai erû. qu'il éroit bon de montrer ; que ceux qui fuppofene le mouvement de la Terre, le peuventfaire , ce me femble , fans manquer de refpe&t , & fans mériter la cenfure de ceux qui n’ont jamais bien examiné ce qui s’étoit pañlé, & qui n’ont pas fçû les defleins que l’on avoit eu , en dé- fendant pour un remps de foûtenir cette hypothefe , quamdin nulla demonffratione contrarium evincitur, comme dit le P. Fabry, ou plütôt jufqu’à ce que la crainte qu’elle n'eitrainat qu:ique nouveauté pernicieufe à la Religion, fût pañlée, ce qui doit être arrivé il y a long-temps. Si ce n’eft que l’on veüille fe contenter d'une démontftra- tion raifonnable , eu égard au fujet, puifqu'il eft impoffi- ble d’alleguer aucune raifon pour laquelle le Soleil avec tout fon fyftême, doive tourner plütôt autour dela Ter- re, qu’autour de Saturne , ou de Jupirer , ou de Mars, ou de Venus, ou de Mercure , autour defquels pourtant on croit être afluré qu'il ne tourne point.

Puis donc que nous fommes certains quand Terre tourneroit , que nous ne pourions pas nous en apperce- voir par nos fens, & quand le Soleil avec la Terretourne- roit autour d’un autre Planette, que nousne nousenap- percevrions pas davantage , ne peut-on pas ên ce renicon- tre fe contenter de raifons & d’analogies. Elles fe rencon- trent fi bien dans cetre hypothefe, qu'il n’yena pasune que l'on puifle imaginer devoir être , qui ne foit effe&ive- ment, ni aucun effct qui doive arriver, fuppofé que la Ter re fe meuve, qui n'arrive. à

Si le P. Fabry s’en vouloit tenir à ce qu’il a marqué dans les pages 66, 67,75, & 76 de fon Annotation, touchant les différences qu'il dit qui fe devroient ren-

suR LE Ragguzglio di nmoveOffertationt | &c. 67

-contrer dans les Ombres de l’Anneau, fi la Terre étoitau centre du Monde, ou fi c'écoit le Soleil qui y fût, nous

_férions dans peu certains , de ce que nous en devons croi- re, mais je crains que les aurresine veüillent pas demeu- rer d'accord de fes conféquences, & qu'ils n’admetrepc auflitôt quelque mouvement dans l’Anneau par rapport au Soleil , comme on peut toûjours faire, quelque multi- plicité qu’on foit contraint d’en fuppofer , quand il ne s’a. git que d'expliquer un mouvement apparent.

Mais le P. Fabry n'approuvera jamais ces fitions , & elles ne s’accordent pas avec fon hypothefe générale, d’où vient que dans la page 67, il témoigne n’approuver pas une fi grande compofition, d’Excentriques, d’Epicycles, d’Epicycles d'Epicycles , de petits Cercles, avec tant G* de JE diverfes , @ de f changeantes Inclinaifons, Deviations, Re. flexions @- Librations ( ce {ont fes termes ) inyentez feule- ment pour expliquer des mouvemens qui.provenans du mouvement d’un autre corps, peuvent s'expliquer facile- ment, fans tous ces embarras : c’eft pourquoi il y a ap- parence qu'il fuivra ce que la raïfon lui montre être le Plus naturel, & qu’à préfent qu'il eft afluré de l’exiftence de l’Anneau , Oculorum Fudicio convittus. Comme Mr. Huyghens me l’a écrit depuis deux jours, il fe déclarera, Pro vera hypothefi, car il prévoyoit en ce temps-là que, aliud fortè majoris momenti indagare poterimus fi Annularis fa hypothefis , cum veritate confentiat , page 67, & dansla fuivante , il ajoûte, crederem inde aliquid deduci pole xd certam bypothefim flatuendam , à fçavoir fi c’eft la Terre ou le Soleil qui foit au centre du Monde, ou ce qui eft la mèê.- me chofe, fi c’eft la Terre ou le Soleil qui fe meut ; car c’étoit de ces deux hyporthefes qu'il étroit queftion. Enfin dans la page 76 ,1l dit, Awguror etiam aliquid deduci pole pro flatuenda certa hypothef. Si cela arrive , on ne peut pas douter que fon exemple ne foit d’un grand poids , pour

faire déterminer tous les autres Scavans , ou du moins Ti

68 LETTRE À Mr.Lv’AB8E CHARLES,

pour les empêcher decenfurer ceux qui trouvant mieux. leur compte pour Pexplication du fyftéme du Monde , & de l’Aftronomie dans l’hypothefe du mouvement de la Terre, s’en ferviront dans leurs Traitez.

*

CRÉENT EL EEE LE LEE EEE LIL TTL

LeA B'LE

DES OUVERTURES DES OBJECTIFS DES Lunettes, dont la raifon & la démontftration {e verra dans le Traité de l’'Utilité des grandes Lunettes, &c.

On a marqué les Fraëlions avec un Point.

Ï

Longueurs | Pour les | Pour Les | Pour les } Longueurs | Pour les |-Pour les | Pour les des Lunet- | Excellen. | Bonnes. des Lunet- | Excellen- | Bonnes, | Ordinai- tes. . iles, tes. res, Piés. Pou. . Lig. . Lig. + Lig.} |Piés. Pou. | Pou. Lig. | Pou. Lig. | Pou. Lig.

4 412 10 |2 4.

6 813 213% 7

9 o|3 4. |2 10 1 o 313 713 ° I (4 6 |3 10 | 3 2. 2 © DIE) CUVE 4e 2 6 © -4 3 3 6, 3 o 214 6) 3 8. 3 6 1 4|4 813 10 Æ © 2 7|4 10 | 4 . a 6 3 | CUT AE 2e Ro 4 24 5 6 $ als 6|4 Te 7 6 SES, 19 8 8 MENT SES Le 9 9 o|7 O'IEs CC 10 10 6138 o|6 9 12 o 6|9 217 8. 14 2 6lio o|3 $ 16 4 6.10 9])9 o 18 6 4l1ir 6|9 8 20 7 |

ECRITURE SEMBLABLE A CELLE | qu'on a envoyée de Rome.

Metonem tumo-

‘liane fapeftuétus.

Sittet milifirep fcænidir milichum omus bijfluri Genidy vecizlocze mictap nitinefta cha perzyzyneno

Proft holza ninec edub okceffun nauaftuz znanclic cerzep viradz

Alond namzifco tanz manifce nigoc 6 biftro cas dochfiz coladgavo vadebuti

Quadon alameft quadirum batur nirop ocoficamen mibififan lilmu obufturefcpe

Majufcules femblables à celles qu'on à envoyées de Rome.

NDRO:. VII OPTIMO MAX BIORE SV 0

ENTISSIMO

Ecriture envoyée à Rome. PIe penfe mille ans, je penfe cent fois mille ans, & cent mille fois mille ans.

©. ETERNITE DE PARADIS, QV1 NE TE VOVDROIT?

© Que veux-Je dire, que puis-je penfer ! Mais combien long -temps,

c TANT QUE DIEV SERA DIEV, TANT PARADIS SERA.

\ Era LE ee Lx 2 CEE LE > ns À, OP SOU QU QE Me RE RS

ë. AC MRE E f 3 “) è EE ei T

x

hr à 17 É Mr Rte

AERARS Te La

RATIO UE “up stib Fe HUOY. sn O$: is M : 15ln5q - 2iuQ . |

IS À - -gn0! noir} L

Va Anté Vale 1vO rue | À AAA. EUGAMAT TUAT

75

REPONSE

MONSIEUR HOOK

AUX CONSIDERATIONS

DE M AUZOUT,;

CONTENUE DANS UNE LETTRE ECRITE AK DT EUR DES ?HZLOSOPHICAZ TRANSACTIONS,

ET QUELQUES LETTRES ECRITES de part & d'autre far le fujet des grandes Lunettes.

T'raduite de l'Anglois.

Rec. del Ac. Tom.V' IL. E

74 Restasssanneeneneeesereeee ÉETLLILISIILILISILI I TILL L SL.

AU HE CAMEPL EE

D Zuficurs Curiedx ayant appris que Monfieur FLook*, qui L mous\a donnëdans la Préfate de [on excellent Livre de la Micrographie , Z4 Defcription d'un T'our , pour faire [a»s Formes des Lunettes de toutes fortes de longueurs , avoit fait ane Réponfe aux difficultés que je lui avois propoftes , qui æ été publiée en Ançlois dans les PHirosornicar TRAN- SACTIONS du mois de Juin, €* que j'avois fair quelques Remarques [ur fx Réponfe ,-aufquelles il avoit encore re- pondu , ont fouhaité que je publiaffe tous ces petits Difcours, afin qu'ils fuffent infruits del Avancement qui [e fait dans un fujet auf: atile alt important comme of celui des gran- des Lunettes. Tai cri qu'il étoit à propos de mettre auf par occafion quelque chofe dece que de Signor Campani a écrit ici depuis que je lui ai envoyé ma Ecttre impriméc , afin que l'on foit informe de tout ce qui s’eff pañé en cette rencontre. Dans la premiere Lettre du 4 May , il excufe cerre fa- çon deparler, dont il s’étoit fervi Ædombratae Coperta, par deux endroits des Sonnets de Pétrarque , ou Ædom- rar, fignifie {eulement cacher ou couvrir, quoique ce qui cache , ne jette pas d'Ombre, & il dic qu'il n’avoit pas entendu employer ce Mot dans un autre fens. : Il rapporte enfuite les Expériences qui ont été faites à Rome avec les yeux fans Lunettes , fur l’Ecriture im- primée qu'il m'avoir envoyée, pour voir fi les yeux des Romains fe rencontreroient aufli lointains que ceux de ce Païs-ci, dont voici l’Hiftoire. L'Expérience fut faite le 3. May dans le Jardin des Peres François de la Tri- nité du Mont , en préfence de Meflieurs Jean-Domini. que Caflini, & Auguftin Pinciari, fe rencontrerent huit ou neuf jeunes Hommes de bonne vüë , &entr'autres

LETTRES DE MM. Hook ET AuzouT,&c. 7$

éeux defquels il y enavoirun de 16 ou 17 ans qui furpaf-

foit cous les autres. Les Ecritures furent luës au Soleil & à l’ombre, felon qu’on le crouvoit le plus avantageux , &

voici les diftances en palmes & onces, defquelles furent

luës les différences lignes de l’Ecriture, que l’on pourra

confronter avec celles qui font dans mes Remarques , pages 45 & 46.

La meilleure vüë.| Ceux d’après. | Les autres.

ms ae ne es | es | ne a mme

Pal. Onc.! Pal. Onc.] Pal. Onc. 18 o|13 9 127 6 13 9112 6

IL 6 11] 6 6 10 T6 81 5 6 9 Hg boe rx vise $

7 11| 5 I

NA 7

Enfuire de quoi le Sr Campani ajoute: | ; © WS.facciail confronto con l'Efperienxafatta parimente « S occhi liberi in Parigi, e poine concluda che paragone potelfe mai farfs in quefla maniera de à Cannochiali Romani con i cannochiali Parigini, fe queffi o quelli non ff mandaffero 4 Roma, o a Parigi ; accioche l'uni e glialtri poflano infieme effer guardati da i medefimi occhi , aPifeffo Oggetto , Gr fotto an Ciel medefimo. E fe il veder de gli occhi libcri in Roma an- corche gli occhi fiano Parigini e tanto differente dal vedere di Parigi, perche non vi ha da effere anche Piftef[a difparita del vVeder con gli occhi armati di Cannochiale? io per me non fo fin ora perfuadermi altrimenti. Et pero mi pare che haverei certa- Mmente fatto gran torto a i Cannochiali Romañi, a io gli ha- ij

46 Lerrres DE MM. Hook ET Auzour,

veff fottopofi z prove filegitime ed a paragoni tanto pin fpro- porzionati, quanto fon pin difpari le circonffanxe , cheomni- namente tutte hanno da effere equali per farne giuf?o et efutto paragone, a fine poi di poterne dare retto giuditio [eux peri- colo di detrarne a neffuno.

Cerre perfuafon que la même difference fe rencontre en fe fervant de Lunettes, comme en ne s’en fervant point (quoique j'aye expérience du contraire , à moins que cela ne vienne de la véritable imbecilité de la vüë) eft caufe que le Sr Campani n’a pas voulu éprouver fur ces mêmes Ecritures fa Lunette de so palmes, comme nous l’atrendions iciavec tant dimpatience, pour juger ce que nous devions penfer de la bonté des nôtres , en comparaifon des fiennes, &il nous remet au temps qu’il envoyera la Lunette qu’il promet de faire pour Monfei- gneur le Cardinal Antoine, qu'il dit qu’il n’a pi achever par le pailé , à caufe de divers empêchemens qu'ila eus, fes amis ne lui ayant pas confeillé d’envoyer celle qu'il avoit, parce que la matiere n’en étoit pas fort claire, ni fort belle.

Il reconnoît dans la feconde du 11° May, que la lar- geur de l’Ellip{e a été deflinée dans fes premieres Figures , plus grande qu'il ne falloit, & dir qu'il s'en eft apperçû auparavant que je l’en eufle averti, &il en attribuë la fau te au Graveur.

J'ai une femblable excufe à demander pour ma Figure, le Graveur ayant fait l'angle de l'Ombre que fait Sa- turne fur fon Anneau tropaigu, quoiqu'il dut être come me une portion d’Ellipfe, & l'ayant entaillé trop avant, il n’y a pas eu moyen de lefaire effacer entierement, quoi. que je lui eufle fait corriger aufli-rôc que je l’eus vu.

“EE

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 77

DETTE CETTE EE EME TETE TEE EEE REPONSE DE Mr HOOK:

Aux confidérations de Mr. Auxont , contenuë dans une Letire écrite à Auteur des Philofophical Tranfadions.

T'raduite d'A nglois.

CR

. En vous remerciant de tout mon cœur , de la faveur CetteLettre qu'il vousa plû me faire, en m’envoyant un Abregé de oitembourg * ce qui a été remarqué par l'ingénieux Mr. Auzont, fur la MER defcription que j'ai faire d’une Machine, pour faire des Philoloph. Lunertes Sphériques : Je crois être obligé, tant pour vo- à

tre fatisfaction, que pour ma défenfe, de vous renvoyer

les penfées que j'ai préfentement fur fes Objections : La principale defquelles, femble être contre la propofition

même ; car il paroïît que cet Auteur n’eft pas entierement

farisfair de ce que j'ai propofé une chofe en Theorie, fans

avoir auparavant éprouvé fi elle étroit pratiquable. Mais premierement, j'aurois à fouhaiter , que cer excellent

homme , eut corrigé mes fautes par des epreuves, & non

par depures fpéculations. Secandement , j'ai à lui repon-

dre, que ( quoique je n'en aye pas averti le Lecteur , afin

que je le laïflafle plus libre pour éxaminer & pour juger

de l'invention } ce que j'ai propofé n’a pas été une pure

Théorie , mais en quelque façon, une hiftoire ou une

matiere de fait : car j'avois fait plufieurs épreuves , autant . que mon loifir me l’avoit permis , qui n’avoient pas man-

qué de bon fuccès ; mais n’ayant pas eu aflez deremps, ni

de commodité pour les pourfuivre, j’avois cri queper-

K ii}

78 LerTres DE MM. Hook ET AuzourT,

fonne ne trouveroit à redire que je leur fifle part de la defcription d’une maniere qui etoit tout-à-fait nouvelle & vraye Géometriquement , & qui apparemment n’étoit pasimpraticable , dont chacun fe pourroit fervir ,ounon, {elon qu’il le trouveroit raifonnable.

Mais rien ne m'a tant furpris , comme de voir, qu'après avoir déclaré que c’étoit une faute d'écrire cette Théorie, fans l'avoir réduite en pratique , il ait voulu attribuer à la Societé Royale, comme il femble le faire en unendroit de fon Livre, page 27. Certainement , Monfieur , je m'eftimerois fort injurieux à cette noble Compagnie, fi je n'avois tâché dès le commencement de mon Livre, d'empêcher & de prévenirune femblable penfée. C'eft pourquoi je ne puis interpréter autrement ce que Mr. Au- zout a dit en cette rencontre, fi ce n’eft que, ouil n'a pas aflez d'ufage de la Langue dans laquelle j'ai écrit, pour entendre rout ce que j’ai dit, ou qu’il n’a pas mon Epî- tre Dédicatoire à la Societé Royale: car s'il avoit , il auroit combien j'ai pris foin , que certe Illuftre Societé ne püt fouffrir aucun préjudice de mes erreurs, puifqu'elle peut tirer fi peu d'avantage de mes Ouvrages. Car fi l’on vouloir confdérer les matieres qui font publiées par leur ordre , ou par leur permiffion , comme fi c’étoir leur fen, timent, & qu’elle leur donnàt approbation , comme elles étoient certaines & vrayes : cela feroit fort éloigné de leurs intentions, puifqu'en donnant cette liberté , ou encourageant à publier ces fortes de chofes, leur deffein eft principalement , afin queles penfées ingénieufes, & Pimportante matiere Philofophique de fait , foient com- muniquées aux Sçavans, & à ceux qui fe plaifent aux Ex- périences, pour exciter par la lesautres à les éxaminer.,, & à les perfectionner. Mais pour retourner au fujet, je ne trouve pas que fes Objections qu'il fait fur cette ma- ticre, foient plus contre ma maniere, que contre toutes les autres manieres de faire des Lunettes, & ce n'eft rien

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 79

davantage, que ce que j'ai confideré moi-même dans le paflage du même article , & toutes les dificultez qu'il apporte contre les longues Lunettes font de même, & font ordinairement connuës de tous ceux qui en travail. lent.

Ib fera aufli à propos (cé font mes paroles ) & de-peu de dépenfe, d’avoir quatre ou cinq outils diffe- rens, un par exemple, pour toutes les Lunettes, depuis un pouce jufqu’à un pied, un autre pour les Lunettes ; de: puis un pied Jufqu’à dix pieds, unaurre depuis dix jufqu’à cent pieds ; & fi la curiofité va jamais fi loin, un autre pour toutes les longueurs entre 1000 & 10000 pieds, car le principe eftrel, que fuppofant que les Mandrins foiene bien faits, & d’une bonne longueur, & que l’on prenne un grand foin à travailler & à polir les Verres ; je ne vois aucune raifon, pourquoi on ne fera pas aufli facilement une Lunette de 1000 & de 10000 pieds, comme une de 10, car c’eft la mêmer:xfon, fuppofant que les Mandrins & les Outils foient aflez forts pour ne pas plier | & fuppo- fant auffi que les Verres dont on lestravaillera, foient ca- pables d'une aufi grande régularité dans leurs parties, comme leur réfraction le demande.

- Mais en fecond lieu, je peux dire que les Objections. qu'il fait contre moi, ne femblent pas fi confidérables . comme peut-êcre il fe l’imagine ; car pour la pofbiliré d’avoir des plaques de Verre aflez épaifles , &aflez larges fans veines ; je m'imagine que cela n’eft pas préfentement fort difficile. ici en Angleterre, je crois qu'il fe fait d’auffi bon Verre, & peut-être beaucoup meilleur pour les Expériences d'Optique, qu'aucun que j’aye jamais venir de Venife.

Outre cela, quoiqu'il feroit à fouhairer que la partie la plusépaifle d’une longue Lunetre, {e.rencontrârexade.., ment au milieu , je peux pourtant aflurer Mr. Auzout : qu'il s’en peut rencontrer de fort bonnes, quoiqu’elle en

4

30 LETTRES DE MM. Hook ET AuzouT,

{oit éloignée d’un pouce ou deux, & j'en aiune bonne préfentement de 3 6 pieds, qui peut porter une ouverture d'environ trois pouces & demi, fi on regarde la Lune ou Saturne dans le Crepufcule : cependant le plus épais du Verre eft beaucoup éloigné du milieu. Et je prens la li- berté de douter fi jamais mon Cenfeur a de longues Lunettes, qui fut autrement, fur quoi il peut auflitoc fe fatisfaire , par la maniere que je lui montrerai (sil ne la {çait pas ) par laquelle la difference de l’épaifleur des c6- tez peut être trouvée jufqu’à la centiéme partie d’une li- gne.

Pour l'extrême exactitude de la figure des longues Lu- nettes, perfonne n’en peut douter, mais c’eft une chofe il eft difficile d’arriver , de quelque maniere qu’on travaille. Je crois qu'il eft plus facile d’en venir à bout par une Machine, qu'avec la main, & entre routes les Ma chines , je n’en conçois pas de plusaifées, ni de plus fim- ples, que celle d’un Mandrin. Et pour faire des Lunettes Sphériques avec une Machine, je me perfuade qu’il eft difficile de trouver une autre maniere plus aifée & plus exacte que celle que j'ai décrite, oùil n’y a point d'autre mouvement que celui de deux Mandrins, qui peuvent être faits avec aflez de force, de longueur , & d’exaci- tude pour éxécuter bien plus parfaitement, ce que je ne crois pas fe pouvoir faire autrement que par hazard avec la main , ou avec une force quine fera point accompagnée de Machine , puifque le mouvement & la force feront plus certains ; &bien plusréguliers. Je fçai fort bien qu’en travaillant avec la force de la main, une Lunette de 60 pieds par la voye ordinaire, il n’arrive pas qu’un Verre, de dix qu’on a travaillez , réüfhfle à être bon , comme Mr. Rives me l’a afluré , qui felon que je puis me perfua- der , eft le premier qui En à fait de bons de cette lon- gueur.

Car la figure de lOutil eft aufli-côt gâtée , par cette

maniere

_SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. Br

maniere, en travaillantles Lunettes, & je gagerois bien que cela ne doit jamais faire rien de confidérable. Outre cela, la force de la main que l’on y applique pour lestra- vailler & pour les polir eft inégale, & les mouvemens qu’on fait font irréguliers , mais dans la maniere qu'il m'eft arrivé de propofer parle moyen des Mandrins ; il femble que tant plus le Verre & l’Outil font travaillez en- femble, tant plus ils devieffhenc exaûs, & fi toutes les chofes fonc bien ordonnées , comme cela fe peut faire , Le poliflement du Verre femble fur tout devoir rectifier la figure.

Pour ce qu'il objeéte que l’Outil touche feulement le Verre dans un Cercle Mathématique , cela peut être vrai au commencement ; mais devant que le Verre foit tra. yaillé à fa jufte figure , le tranchant de l'Ouril doit être ufé , ou mangé entierement , en forte qu’un Anneau d’un pouce de large, touchera par tout la furface fphéri- que du Verre. ,

Même s’il eft neceflaire, on peut , fans beaucoup de

peine, particulierement en travaillant les longs Verres, faire que toute la furface concave de l’Outil couchera le Verre. Outre cela , en confervant une quantité du même fable , & des poudres de differente finefle , à proportion que le Verre s’ufe ; on peur faire la même chofe, comme avec le même fable , qui devient plus fin dans la maniere ordinaire, à mefure qu’on travaille. Il n'y à aucune difficulté à donner l’Inclinaifon aux Mandrins, quoiqu'il ne foit peut être pas fi aifé de dé- terminer de quelle longueur la Lunette faite de cette fa- gon fe tirera ; maisil n’eft pas queftion de fcavoir de quelle longueur fera la Lunerte , pourvû qu'elle foit bonne, fi elle eft de 60 ou de 80 pieds, &c.

Un’eft pas non plus fort difficile de les mettre tous deux dans un même Plan, & il eft encore plus aifé de les rete- air fermes ; quand ils auront été une fois arrêtez.

Rec. del Ac. Tom. VII. L

82 LETTRES DE MM. Hook ET AuzouT,

Pour le calcul de la proprieté d’un Verre de mille pieds, peut-être que pour cette longueur particuliere , je n’avois pas, & je n’ai.pas encore calculé que la convexité d'un Vérre large de 18 pouces, n’eft pas plus grande que la feptiéme partie d’une ligne ; mais il ne s'enfuit pas de- que je n’ayc pas confideré les difficultés qui peuvent fe rencontrer en les faifant. Car je peux vous dire que je {çais le moyen de faire qu'’urV erre convexe-plar, done la convexité ne fera que médiocre, fervira pour une Eunet- te de150 pieds, & même de 300 pieds, ou plus longue ou plus courte, comme on voudra , fans changer en rien du tout fa convexité. Ainfi s’il veut de quelque maniere qu'il puife le faire, me donner un Verre convexe-plat de 20 de 40 pieds de Diametre, fans veines & bien tra- vaillé de cetre figure-là, j'en ferai aufi-rôt un Telefcope, lequel avec un feul Oculaire , tirera mille pieds , dont je déconvrirai bientôt l’Invention, n’y ayantrien, à ce que je crois, de plus aifé , ni de plus certain 5 & fi on peut faire un Verre convexe-plat detoutes fortes de grandeurs , en- tre 20 &40 pieds de Rayon, enforte quetant le côté con- vexe que le plat foient exactement polis, & d’une bonne figure, je montrerai dans peu , comment on peut faire avec cela un Telefcope de quelle longucur on voudra, fuppofant que ce Verre wait aucune forte de veines , ni aucune inégalité de réfra&ion.

Pour ce quieft du glifflement du Verre , fur le Ciment, je ne vois aucune raifon pour cela, au moins avec le Ci_ ment , dont je me fuis fervi ,n’ayant jamais remarqué au- cun femblable accident dans du Ciment dur.

Touchant l’Anneau qui ne porte que fur un côté du Verre en même temps, je ne vois pas comment cela peut caufer aucune inégalité , puifque tous les côtez du Verre ont fucceflivement la même Prefon.

Son raïfonnement touchant un Verre de 309 pieds, eft le même que le précedent, fur la difficulté de travail.

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 83 lerune furface Spherique d’une parfaite figure , & l'on ss juger s’il eft confidérable, tant en lui-même, qu’en

- la conclufion qu'il en tire ( à fçavoir quenous ne devons pas efperer des Lunettes de 300 ou 400 picds de long au plus, & que la Matiere ni l’Art ne peuvent pas aller fi loin) par ce que je viens de vous dire de l’Invention que j'ai de faire quelque Objedif que ce foit de quelle longueur on voudra. , Pour ce qu’il fouhaite que ceux qui promettent de lui faire voir des Plantesou des Animaux dans la Lune (quoi. que je ne connoifle perfonne qui l’ait fait, encore qu'il y en puille avoir peut-être quelques-uns , qui nonobftant fes Objections , ne croyent pas que cela foit im poflible } euflent confideré ce qu'un homme eft capable de voir avec fes yeux feuls à 60 lieuës loin. Je ne fçaurois que fou- haiter à mon tour qu’il eût confideré la différence qu’il ÿ 2 quand on regarde une chofe entre l'Air groflier & va- poreux, comme il eft près de la Terre, & entre l’Air, qui €ft au-deflus de notre crête, qu'il crouvera par expérien- ce s’il obferve la Lune à l’'Horifon , & proche le Zenich ; avec une Lunette, & quand il l'aura fait, il ne defefpe.. rera peut-être pas tant en cette matiere. Touchant fon Avertiffement à ceux qui publient des, Théories, je ne trouve pas qu’il s’en foit fervi lui-même en fon propre fait ; car dans fa Théorie , touchant les - Ouvertures, il femble être fort affirmatif, ne doutanc. nullement, d’aflurer que les Ouvertures doivent être tel- les & celles dans les grandes Lunettes , parce qu'il les a trouvées de telle & relle façon dans quelques petites. Je le remercie des Avisqu’il me donne , pour corriger uelques inconveniens qu’il croit fe rencontrer dans ma maniere ; mais pour le premier, je crois que la Matiere peut être aufli bien contenuë dans un Outil concave que fur un Verre convexe. Et pour ce qui eft des deux Pou. pées, jene l’entends pas bien s’il differe de moi, ds le pref. 1)

84 LETTRES DE MM. Hook ET Auzour,

fement de l’Outil fur le Verre avec un reflort , ou aveé un poids, doit ôter toute la juftefle , puifque fi l’un ou Pautre des Mandrins peut ceder facilement au contraire, la juftefle du tout fera ôtée ; car pour le tremblement & le jeu du Mandrin, je ne le comprens point du tout. uoiqu’il femble qu'il eftime fa Théorie des Ouvertu- res très-bien fondée , cependant elle ne me femble pas trop claire , car le même Verre peut fouffrir une plus grande ou une moindre Ouverture, felon la moindre ou la plus grande lumiere de P'Objer, fi c’eft pour regarder le Soleil , ou Venus, ou pour voir les Diamerres des Etoi- les fixes , alors les petites Ouvertures font néceflaires ; Mais fi c’eft pour la Lune pendant le jour , ou pour Satur- ne, ou Jupiter, ou Mars , alors les plus grandes font mieux. Ainfi je me fuis fouvent fervi d’un verre de 12 pieds pour voir Saturne, avec une Ouverture de près de trois pouces, & avec un feul Oculaire de 2. pouces, con vexc des deux côtez ; mais quand je regardois le Soleil , ou Venus avec la même Lunerte, je donnois une plus pe- tite Ouverture, & je la forçois moins ; & quoiqu'il fémble que M. Auzout trouve à redire à la Lunette d'Angleterre de 36 pieds, qui n’a d'ouverture que 2 pouces 9 lignes de France , comme auf à celle de 60 pieds qui n’a d’Ou- verture que 3 pouces, je ne trouve pas qu'il ait des Verres de ces longueurs qui puiflent porter de plusgran- des Ouvertures, & il n’eft pasimpofhble que fa Théorie des Ouvertures puiflé manquer dans les grandes Lu- MetteS, L

propre st 4

t

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 8

seseenpnneepeeenpepts LETTRE À MONSIEUR OLDEMBOURG

Secretaire de la Societé Royale d'Angleterre, [ur la préce: dente Réponfe de Monfieur Hook.

s

M ONSIEUR,

.} . *

. Je fuis très-obligé à toute votre illuftre Societé Roy2- le ,& à vousen particulier, de faire aflez d’étac de mes petits Ouvrages, pour vous donner la peine de les tour: ner en votre Langue. Vous m’obligerez de leur en témoi- gner mes rémerciemens , & en même temps mes très- bhumbles refpects, & je n’aurois pas differé fi long-temps à le faire ; n’étoit que j'attendois la Réponfe de Mon- fieur Hook , que vous m'’aviez fait efperer il-ÿ a quelque temps. 12 So tal

+ Je n’avois pas moins d’impatience de la voir, que j'en avois eu autrefois de voir fa Machine ; car je ne doutois nullement, que fa Réponfe ne für une Hiftoire du fuccès de fa Machine , & le récic de quelque excellent Verre d’une grandeur confiderable qu’il auroit faite par fon moyen, croyant que c’éroit le véritable & l'unique moyen de répondre aux doutesque j'avois faits ; mais je n'ai pas été moins furpris que j'avois été la premiere fois, quand j'ai v que dans fa Réponfeil ne paroifloit pas qu’il eût réduit davantage fa Machine en pratique , & qu'il fe contentoir de dire, qu’il étoit facile de remedier à tous lesinconveniens que j’avois propofez. Je nefcais pas s'il croit pour cela que plufieurs autres qui doutent auff bien que moi , du fuccès de fa Machine , en doivent être plus perfuadez, Pour moi, quand on doute de La pratique d’une

E ii

86 -Lertrres DE MM. Hook ET AUzOUT;

Machine , il me femble que ce n’eft pas aflez de tâcher de répondre aux raifons qu’on a d’en douter ; & puifque la queftion n’eft que du fuccès , il ne refte proprement que cette voye, pour fermer la bouche à ceux qui y trouvent à redire, que de la leur faire voir réduite en pratique , & coute autre reponfe eft En hazard d’être inutile, puifque s’il arrive , par exemple, nonobftant toutes les Specula- tions de Mr. Hook, que fa Machine ne réüflfle pas com- me il penfe , ce feraune Réponfe perduë aufli bien que l'Efperance qu'il entretient dans beaucoup de perfonnes, ar les aflurances qu'il donne qu’elle réüflra.

Il m'excufera donc, s'illui plaît, fi je doute encore de la bonté de fa Machine , nonobftant fa Réponfe, & fi j'attens qu’il l’ait fait réüfir pour me rétraéter de ce que J'ai dit dans mes Remarques. Je n'infifterai point davan- tage fur les difficultés que j'ai faites , dont je fçavois bien qu'il y en avoit quelques-unes, l’on pouvoit remedier en particulier ; mais je les accumulois toutes, pour faire craindre que fi on en levoir quelqu’une , on ne Fe pas fa- tisfaire à toutes enfemble ; mais je me fens obligé pour l'interêtde la vérité, & pour expliquer quelques endroits que Mr. Hook n’a pas pris felon mes fens, de faire quel: : de Remarques fur fa Réponfe, en fuivant à peu près

on ordre, ce que je tâcherai de faire le plus briévement que je pourrai.

Jeim’éronne que Mr. Hook ait voulu exiger de moi que je réfutaflela Machine par des épreuves, & non par des Analogies que je prenois du peu de connoiflance que - J'avois du travail des Lunettes. Fe ne vois pas pourquoi : il voudroit que j’eufle perdu mon temps, & fait de la dé: pene après une Machine, du fuccès de laquelle je dou: tôis, pour prouver à fon Inventeur qu'elle n’eft pas bon: ne ; Car quand j'en aurois fait une, & que j'aurois dit à Mr> Hook qu’elle n’auroit pas réüffi , eûtil voulu s’en tenir à cela ; & n’auroit-il pas plûtôr penfé que je n’aurois pas

SUR LE SÜJET DES GRANDES LUNETTES. . 85 bien executé fa penfée , que de condamner une Machine qu'il croit fi aifée & fiexacte,

- Je ne croyois pas avoir donné fujét par mes paroles, de croire que je voulufle attribuer aucune faute à votre So- cieré, comme Mr. Hook m'en accufe. Il eft vrai que les paroles que j'ai citées , & que vous m’aviez écrites, quand J'envoyai ma premiere Ephemeride , avoient été caufe que je m'étois perfuadé qu’en matiere de Sciences >nien matiere de Machines, elle ne laïfetoit rien. communiquer au Public, que l’un ne fût fondé fur des Obfervations , & Pautre fur la pratique ; car ne prenant pas ces paroles pour mon Ephemeride, puifque je ne pouvois me hâter trop en cerencontre , & que je n’y aflurois rien, j’avoiscrû que c'étoitpour me faire fcavoir leur deflein , tant en particu- lier , fur ce qui regardoit la nature & le mouvement des Comeres , qu’en général fur ce qui regardoit les Sciences & les Arts. Si j’avois l’Epître qu’il a adreflée à votre So- cieté ; j’aurois mieux deviner quelle étoit fon deflein, quand elle donnoit la permiffion d'imprimer des Livres, Mais peut-être que Mr. Hook excufera bien mon peu d'intelligence dans votre Lan gue , & quand il fçaura que je n’avois eu fon Livre que deux jours en mon pouvoir, & que je m'étois arrêté à comprendre ce qui regardoit fa Machine , & fes autres belles Inventions , & à parcourir les Figures de fon Livre, & à tâcher d'entendre quelque chofe dans ce qui m’y fembloit de nouveau , i n’aura pas de peine à croire que je n’avois pas 1 toutes les parties de fon Livre. Tellement que fi quelques-uns ont crû que j'euffe voulu taxer votre illuftre Societé , vous m’oblige- rez de leur témoigner , que cela à été fort éloigné de mon deffein, & que j'aifeulement voulu marquer que Mr. Hook ne devoit pas , ce me femble , publier fous leur -@veuune Machine de cette importance , fans l'avoir é. prouvée : car encore s’il en avoit averti le Lecteur, & qu'il eût ditce qu'il me répond , qu'il avoit fait quelques

wa L

88 Lettres DE MM. Hook ET AuzouT,

épreuves qui lui en promettoient le fuccès , mais qu’il n’a- voit pas eu leiloifir de les poufler plus loin, je n’aurois rien trouve à redire à fon procedé , quoique peut-être je lui aurois propofé les mêmes doutes que je fais , afin qu'il y remediât , s’il n’y avoit pas fongé.

Je me réjoüis d'apprendre que l’on fafle préfenrement de fi beau Verre en Angleterre, puifqu’en quelque lieu qu’on perfectionne certe Mariere, il ne fera peut-être pas impoflible d'en avoir. Nousavonsauff fujer d’efperer que dans la fuite, nousne devrons pas vousenvier ce bonheur, puifque nous avons depuis peu une Verrerie à Paris ,oùil {e fait du plus beau Verre qui fe foit encore , qui felon routes les apparences , fera merveilleux pour les Lunet- tes. L'Ouvrier travaillant les Glaces fans veines, &avec peu de Points. Il yen a encore une autre érablie depuis quelque temps à Lyon, l’on fait de fort beau Verre; mais je n’ai pas euencore le loifir d’éprouver fi ces Verres fi clairs, fi blancs, & fi nets de points , réüfliflent mieux que ceux de Venife.

J'avoüë que j'ai propofé dans mes Remarques, des dif- ficultés qui fe rencontrent généralement dans le travail des grandes Lunettes, & qui ne font pas en particulier contre la Machine de Mr. Hook. J'avoüe aufli qu'il y a des Lunertes qui font aflez bien , quoique le centre se pas au milieu de lOuverture ; mais elles font encore mieux quand il s’y rencontre , & qu’elles ont la même Ouverture. Je fçais même que quand le Verre a été ainfi travaillé d'inégale épaifleur , & qu'il fe trouve bon &aflez grand , il n’y a qu’à le couper comme je fais, aprèsavoir pris fon milieu au Soleil. J'ai une Lunette de Galilée de 6 pieds & demi , dont le plus épais du Verre, eft notable- ment éloigné du milieu de fon Ouverture , & cependant elle fairaflez bien ; mais elle fait encore mieux , quand le centre eft au milieu de l’Ouverture , & Mr. Hook nede- voit pas croire que j'ignorafle cela, puifque je dois fçavoir

que

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 89

que chaque partie de Objectif doit faire le même effet

que le total, & que quand on couvriroit la moitié d’un

Verre , ou tout fon milieu , l’autre moitié ou fes bords,

devroient encore faire l’effer de la Lunette , quoiqu'avec

moins de clarté à proportion de ce qui feroit caché, pour-

qu'on ne découvre pas des bords, qui felon la longueur

de la Lunette, foient trop éloignez du milieu comme il

arrive , quand on veut donner grande ouverture à ces for.

tes de Verres. Auf je puis l’aflurer que ma Lunette de 2r. pieds , celle de 3 5, de 45, de près de 60 & de 7o pieds,

qui font aflez paflables , ont été travaillées également

épaifles , & qu'une que j'ai de 90 pieds, eft de même. Et je ne vois pas quel fujet il a eu de douter fi j’avois jamais

vi de longs Verres qui n’euflent pas le même défaut que

le fien , quoiqu'il foit facile s’il eft aflez grand , de mer.

tre l’Ouverture aumilieu.

Je ne fçais point d’autre Méthode pour voir fi les Ver- res font d'égale épaifleur, quand ce font des Verres plats, polis des deux côtez, comme lesmorceaux de Venrife, que par le moyen d’une chandelle, ou du Soleil, & pourles y mettre en les travaillant, je n’en fçais point d'autre, que par le moyen d’un petit Compas recourbé avec une#Wis fimple , ou une Vis fans fin , y ajoûtant, fi l’on veut , un Cercle divifé, &c. fi ce n’eft qu'on les voulût travailler fur le Tour, contreune Bloufe bien tournée, & quandils font travaillez , je n’en fçais point de meilleur pour les ré- duire 2 une égale épaifleur , qu’en prenant leur milieu au Soleil. Si Mr. Hook en fçait quelqu’autre, je ferai ravi de l'apprendre ; & s’il ne fçair pas ceux que je lui marque , je les lui expliquerai.

- Jefuis toujours en doute jufqu’à ce que j'aye réüflir le contraire, fi un Tour fera plus jufte que la main. Jefçais bienque la main a befoin d’une Machine pour feconduire; maïs quand elle en a une, comme eftune forme bien faite, je ne fçaïs fi elle ne fait point mieux que quand il faut en-

Rec. de Ac. Tom. VIT, M

go LETTRES DE MM. Hook ET AuzourT ;

core une autre Machine ; mais la pratique en doit déci= der, c'eft pourquoi je n’en dirai rien davantage , de peur de perdre mes paroles ; file Tour de Mr. Hook réüflit; & s’il arrive que la plus grande partie des Verres que l’on travaillera par fon moyen, réuffifle , on ne pourra plus guéres rien fouhaiter en matiere de Lunettes ; car quoi- qu'un Ouvrier quitravaille dans debonnes Formes,quand ilin’y a point de défauts au Verre, fafle plus de bons Ver- res que de mauvais,il eft fort rar: qu’il en fafle d’excellens, & je m'imagine que c’eft de ceux-là que M. Rivesentend parler, quand il dit que de dix on n’en fait pas un bon.

Je ne croyois pas que ce fur Mr. Rives qui eûc fair le premier , des bons Verres de 60 pieds. Si Mr. Hook avoit lire ma Lertre,, il auroit vu qu’il y a plus de trois ans que j'enai d’affez bons de 60 & de 70 pieds, & de pafla- bles de 90. Cependant il me femble qu’il n’y à guéres qu'un an que j'ai oùi dire que Mr. Rivesenaic fait de 60 pieds, n'ayant auparavantentendu parler que de fes Lu- nettes de 3$ pieds , d’où vient que dans ma Lettre au Roy , je croyois avoir eu raifon de dire , que les plus gran- des Lunettes avoient été faires premierement dans fon Roÿaume , parce que jecroyois être le premier qui en eût fait de ces grandeurs extraordinaires! Mais s’il en à fait plütor , ou aufli-rôc que moi, je ne lui envie point certe {a- tisfaction. OP

J'avoüë qu'il eft fort aifé de gâter les grandes Formes, particulieremencfi l’on n’en a pas d’eux , une pour ufer, & la bonne pour achever ; mais jufqu’a ce que le Tour foit éprouvé, il faut bien s’en renir la.

Je ne comprens pas comment Mr. Hook prétend faire, afin que toute la furface concave de fon Outil touche le Verre.en toutes fes parties, ni quand il dirautre part qu'ileft auffi aifé de conferver du doucin fur un Outil con. cave , que fur un Verre convexe, car il me femble que cela ne convient pas trop bien à un Anneau , comme

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. or. Defcriptrion & même la Démonftration qui n’eft fondée que fur un Cercle, le fait imaginer. Je ne vois pas même, quand il entendroic cout cela d’un fimple Anneau, que s’il ya desinégalités, ou du tranchant, il sufe aflez en travaillant un feul Verre ,pourporter dansunefpacecon- fiderable, à moins qu’il ne fafle fon Anneau d’une ma- tiere fort facile à être ufée.

-_ Je voyois bien que la peine n’étant pas principalement, de faire des Lunettes d’une longueur déterminée , mais de les faire bonnes, on pouvoit répondre à mon Objec- tion ; comme a fait Mr. Hook , mais je voulois montrer qu'ilétoit difficile de donner fi peu d’Inclinaifon que de- mandoient les Lunettes de ro00 & de r0000 pieds , & de conferver la Machine aufli long-temps qu’il falloit

fans qu’elle fe démentit de quelques minutes. = Je ne.comprenspas l’Invention nouvelle de Mr. Hook, our faire avecun Verre de 20 ow de 40 pieds de Diame: treun Telefcope de 300 & de 400, voire de r000 pieds, fi ce n’eft pas par le moyen d’un autre Verre concave, ou qu'il ne fafle pas le.côté plat du Verre concave , pouren faire ceque Kepler appelle un Menifque. Javoüë que cetre Invention me pale ; mais fi c’eft par quelqu'un ces deux moyens ; la Théorie n’en eft pas nouvelle , car on peut voir le cas du Menifque dans Kepler , les Exerci. tations de Cavalieri, & la Dioptrique du Comte de Man: zini ; mais fi l’on s’en tient à la pure Théorie , cela fe.peut aufibienfaire avec un Verre de 3 ou pieds, qu'avec un de 40ou de 80 ; & pour l’autre cas ; il y along-remps que j'enai trouvé la Regle générale dans ma Dioptrique, dontjé donne l’ufage dansmon Traité des grandes Lu- nettes’; l’occafiond'une pratique aflez commode que j'y explique, quielt pourregarder umObjer ftable;par exemt ple jun Horloge à travers del 3 ou de4 Muürailles fans Tuyau, comme je fais chez moi l’Horloge de Saint Paul, à travers de crois ; car fi l’on n’a pas d’Obje&if dont le

Mi

g2 LETTRES DE MM. Hook ET Auzour,

Foyer fimple foit juftement de la diftance donnée , 8 qu’on veüille fe fervir de quelque autre Objectif que l’on a, plus long ou plus court. Je donne la Regle pour, Etant donnée la diftance , le Foyer fimple d’un Objeétif, & la potion d’un autre Verre , trouver quelle figure doit avoir ce Verre, afin que le Foyer compofé des deux , fe rencontre à la diftance donnée. Mais d’un autre autre cô- , s'il en veut faire un Menifque, je ne vois pas pourquoi il demande qu’il foit parfaitement travaillé du coté plat, puifqu'’il le doir gârer , & s’il fe fert d’un autre Verre con- cave, je ne vois pas pourquoi un Verre convexe des deux côtez, ne fera pas aufli bon qu'unconvexe-plat ; mais dans Pun & lautre cas , je tiens un concave, grand comme ik faut, aufli difficile à faire que la Lunette dont il eft quef- tion ; & fi nous n'avons point d’autres Lunettes de mille pieds, que celles quiferont faires de certe façon , je crois que nous devons encore nous contenter de nos grandeurs ordinaires : & il eftà craindre que M. Hook n'ait encore en ce rencontre trop donné à la fimple Théorie, fans avoir auparavant confulte la Pratique. Si c’eft par uneau- tre Invention que ces deux que j'ai rapportées, tous les Curieux lui feront bien obligez , s’il la publie, quoiqu’à caufe du peu d'ouverture que pourra porterun Verre d’un fi petit Diametre à proportion de la longueur. Jecrois que certe Invention, quelle qu’elle foit:, ne fera pas.fort utile.

Je n'ai parlé du gliflemenr du Verre, qu’en paffant , il fera pourtant avertipar-la , s’il travaille des pieces de Ver re pefantes,. de donner ordre que le Ciment foit beaucoup plus dur que celui dont omfe fert d'ordinaire, particulie- rement en Eté, & qu’on fe garde bien de l’échaufer-le moins qu'on-pourra en le travaillant, ouen:le poliflan.

Je n’ajoûte rien pour la prefion inégale. Mr. Hook verra fi cela ne contribuëra pas à faire branler fa: Ma- chine,

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 93 + Je ne fçais pourquoi, dans les termes qu'il a rapportez de moi touchant les Lunettes de 300 & de 400 pieds, ik n’a pas rapporté le doure que je faifois, en difant , que je croyois, &c. car il les rapporte , comme fi j’avois affirmé abfolumene la: chofe , ce que je n’avois garde de faire, par- ce qu’en matiere de pratique, je n’aflure jamaisrien ,quoi- que je doute facilement de tout , quand je n’en ai pas vi le fuccès. Après ce que Mr. Hook a dit dans fa Préface , que l’on ourra peut-être découvrir des Créarures vivantes dans la Lune, ou dans les autres Planettes, les Figures des Par- ticules qui compofent la Matiere & les Particuliers Sche- matifmes & Tiflures des Corps. Et ce que Mr. Defcartesa dit quelque part des Corps aufli particuliers, & peut-être aufh divers que ceux qu’on voit fur la Terre, ce que Mr. Hook cite dans premiere Obfervation, page. 3. Jene croyois pas trop dire , que de dire qu’ils nous le faifoiens -efperer, du moins Mr. Hook continuë lui-même dans fa Réponfe à n’en defefperer pas, quoiqu'il ait mêlé les au- tres.Planertes avec la Lune, dontil faut pourtant faire - beaucoup de difference ; car quand nous pourrions décou- vrir quelque chofe dans la Lune, qui-eft fi proche de nous, devroit on étendre cela aux autres Planettes, dont Ve- - aus qui eft la plus proche enfuite, eft peut-être 50 fois plus éloignée ? Mais quand elle ne le feroit que 10 fois, auff les plus grandes Lunettes n’ont jufqu’à-préfent y . découvrir les inégalités d’aucune Montagne , comme les Lusertes de 4 ou $ pouces nous en font voir dans la Lune, . «Je n’avois pas même fçû jufqu’à préfent, qu’elles y euflenc #ait découvrir des Taches femblables à celles que nous . voyons fort diftinétement avec nos yeux dans la Lune; “mais j'aiappris depuis deux jours , qu’on avoit mandé de Pologne que Monfieur Buratini difoit yen avoirobfervé, fans avoir {pecifié la longueur de la Lunette. Il y a long- \&emps que Je fouhaitois de me pouvoir fervir miennes A ü}.

94 LETTRES DE MM.Hook ET AuzouT, pour voir fi jy en découvrirois , mais je n'ai jufqu'à préfent en trouver la commodité, Pour ce qui eft de l'Analogie, dont je me fuis fervi pour prouver qu’on ne doit pas voir des Animaux ou des Plan- tes dans la Lune, étant fuppofée diftante comme de 60 lieuës , parce que nous voyons de ces fortes de chofes fur Terre de 10 ou 12 lieuës. Mr. Hook devoit remarquer que je ne faifois pas une comparaifon d'égalité ; car je {ça vois bien que l’Air groflier, qui eft vers l’Horifon, fait une notable difference d’avec celui qui eft fur notre tête. J'ai autrefois fupputé , felon les diverfes Hypothefes , de la hauteur de l’Air groflier , combien il y avoit plus d’Air à percer, quand l’Aftre étoit Horizontal, que quandil étoit au Zenith, ouen d’autres Elevations fur l’'Horizon, & s’il m’en fouvient , en pofant l'Air d’une licuë de haue, il yenaenviron 47 fois autant à l’Horizon qu’au Zenith, en le pofant de deux lieuës il yena environ 34 fois au- tant, en le pofant de ro lieuës, environ 1 $ fois autant, & tant plus on le fuppofe haut, tant plus la proportion diminuë. D'un autre côté ,ayant regardé la Lune un peu après être levée, je n’ai pas en certaines rencontres une fi grande différence que celle des raifons que je viens d'apporter, & même j'ai quelquefois avec furprife ;, quand le temps étoit fort net, les Taches de la Lune plus diftinétes que je n’ai jamais fait, quand la Lune a été fort élevée ; parce que les eftimant plus grandes , quoique je fçache par expérience qu’elles ne font pas aggrandies (de quelque caufe que vienne ceteffet, donril n’eft pasici le lieu de parler) cela faifoit que j'en diftinguois mieux les contours & les particularités, & ce font cés Expériences qui m'ont fait faire la comparaifon entre dix ou douze lieuës de diftance fur Terre, & 6o lieuës que je fuppofois que nous ferions comme diftans de la Lune, car peut-être que les Vapeurs Horizontales n’apportent pasen plufieurs rencontres cinq ou fix fois plus d’obftacle. Et puis ces

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 95

grandes Lunettes dont je parle, devant à caufe de leur peu d'ouverture, à proportion de celle de notre œil nud, apporter peut_êcre plus de $o ou 60 fois moins de lumie. re: je croyois que cela récompenferoit bien ce que les Vapeurs pouvoient apporter de difference ; car je ne vou- lois pas tout dire dans mes Remarques , & je réfervois le principal pour mon Traité , je parle des plus petits objets que nous pouvons efperer de voir dans la Lune , par Analogie , à ce que nous pouvons voir fur Terre : mais en attendant, puifque nous n’auons point d’Animaux ter- reftres qui ayent plus de 3 toiles de Diametre, je prie Mr. Hook qu'il prenne la peine d’éprouver s’il diftinguera un Animal grand d’un pied, de 60000 pieds de loin , ou de 10000 toiles, & qu'il juge après cela , s’il doir efperer de voir des Créarures vivantes feulement dans la Lune, à moins qu’elles ne foient fans comparaifon plus grandes que les notres, & afin d’oter même la trop grande quan- tite d’Air, qu'il éprouve , s'il verra un pouce de 5000 pieds ou de 800 roifes,ou une ligne, par exemple un Mou- cheron ,de4r6 pieds , ou de près de 70 toifes : enfin pour le direenun mor, s’il verra diftinétement fur Terre fous un Angle de 3 $ ou 36 fecondes.

Si je n’etois déja crop long , je pourrois expliquer fur quoi eft fondée ma Théorie des Ouvertures des Lunet- tes ; mais Je fuis furpris que Mr. Hook m’objecte que j'ai manqué en la donnant , contre la maxime que je croyois raïifonnable , qui cft qu’à moins que l’on n’aye pas eu le temps , nila commodité d’éprouver une Machine , je ne trouvois point à propos qu’on la proposit comme bonne, qu'on ne l’eûr éprouvée , ou au moins qu'il en falloit aver- tir pour empêcher les Ouvriers de perdre du temps, & de faire de la dépenfe , & pour les empêcher aufli de fe moc- quer des Théoriciens , quand ils verroient que leurs Ma- chines ne réüfiroient pas, caren donnant ma Théorie, je ne prefcris aucune Machine à faire , je ne fais poins

96 Lerrres ne MM. Hoox Er Auzour,

perdre de temps, ni faire de la dépenfe à perfonne ; mais s’il arrive que les Ouvriers n’arrivent pas à une fi grande perfection ,ils ne laïfleront pas de fe fervir de leurs Ver- res, avec l'ouverture qu’ils pourront porter , mais ils de- vront toûjours tâcher d’en faire de meilleurs , en quoi je ne vois rien qui les incommode, & la difference eft fi gran- de de la Théorie, qui prefcrit la perfe&tion d’une Regle, avec une Machine que l’on publie, que je ne fçais pas com- ment Mr. Hook na voulu objecter cela.

Il devoit aufli prendre garde que cette Table eft faite pour dérerminer l'ouverture des Lunettes, quand ellesla peuvent porter la plusgrande , & dans une lumiere mé- diocre, & que quand la lumiere eft trop forte , on peur en donner moins , comme la plüpart font , mais qu’y ayant d’autres moyens de remédier à une trop grande lumiere, par exemple, en fe fervant d’un Verre coloré ou d’un Verre enfumé , comme fait Mr. Huyghens. Il ne devoit pas objecter contre ma Table certe Méthode, qui n’eft peut-être pas da meilleure ; je pourrois remarquer que bien qu’il mette Mars entre les objets qu’il croit que l’on

ourroit regarder avec une grande ouverture, j'ai prefque toûjours trouvé le contraire ; & quand je n'ai pas voulu me fervir de Verre coloré , il m’a fallu diminuer l’ouver- ture prefque autant pour lui que pour Venus, & pour Mer- cure pour le voir bien terminé & fans couleurs , & je ne fçais pas fi cela ne vient point de fa perirefle.

Je n’aurois plus rien à ajoûter , fi Mr. Hook avoit mes Remarques, je rapporte que je donne à ma Lu. nette de 3 5 pieds, 3 de nos pouces d’ouverture, & quel- quefois davantage. Cependant il dit qu’il ne trouve pas que j'aye des Lunettes de 3 6 pieds, qui portent plus de 2 pouces 3 quarts , ni de 60 picds qui portent plus de 3 pouces d'ouverture ; mais je le puis aflurer, que ma Lunet- te de 45 pieds porte fort bien 3 pouces & demi , & celle de près de 60 pieds 4 pouces, ou au moins 3 pouces 3

quarts,

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 97

quarts, &c. Ainf fimes Lunettes n’approchent pas des ouvertures des excellentes , ni des bonnes, elles portent très-bien celles des ordinaires ; & ma Théorie ne s’éloi- gne pas de la Pratique.

Voilà , Monfieur , ce que j'ai jugé à propos de vous écrire fur la Réponfe de Mr. Hook , auquel vous m’obli- gerez de faire mes très-humbles baife-mains , & de lui ex- pliquer ce que vousjugerez à propos.

J'aurois fort fouhaité qu’il nous eut fait fçavoirle parti. culier de fon Obfervation de Jupiter du mois de May 1664. que j'ai inferée dans mes Remarques, & qu'ilm'eut mandé fi j'ai bien deviné : S'ila la bonté de le faire, je lui én aurai l'obligation. J'efpere dans la fuite , avec l’aide d’un Dictionaire , pouvoir comprendre quelque chofe dans votre langue. C’eft pourquoi fi vous voulez m'en. voyer fon Obfervation en Anglois, jetâcherai dela dé- chifrer.

J'ai remarqué que dans la page 60 de vos Tranfactions ligne 10 , vous avez laiffé une faute que j'avois mife dans l’Errata, au lieu dela huitiéme partie d'uneligne, il y avoit la centhuitiéme ; car il faut effacer cent, comme il eft dans l’Errata à la fin. Cependant vousavez mis hundred part of a line. Je ne fçais comment ce cent s’y éroit glif- ; car il faut remarquer que felon que l’on fait les Verres plus grands que ce qu’ils peuvent porter d'ouverture, ( comme on les fair coujours ) ils ont un peu plus de con- vexité que n’a leur ouverture, & que felon ma Table, les excellentes ont toujours dans leur ouverture, la neuviéme partie d’une ligne de convexité, les bonnes environ la douziéme partie, & les ordinaires la feiziéme partie d’une ligne , foic qu’elles foient petites ou grandes, ayant rou- jours une égale convexité (ce qui eft bien remarquable, quoi je crois que perfonne n’a encore penfé } comme ils’enfuit de ce que les ouvertures font en raifon fous-dou- bles des longueurs. Mais parce que jene voulois pastout

Rec. de lAc. Tom. V IL, l

98 Lettres DE MM. Hook ET AUzOUT,

particularifer dans mes Remarques, & que je remertois cela à endroit je donnela démonftration de cette rai. fon fous-double : Je m'érois contenté de dire , que les grands Verres, En toute la grandeur qu’on les travaille {qui eft d'ordinaire dans les grands , deux ou trois pouces plus que l'ouverture qu’ils peuvent porter ) n’avoient qu’- environ la huitiéme partie d’une ligne de convexité. Je fuis, &c. 4 Paris le 4. Juillet 1665.

CECEC ET EEE EE EEE ES CET ER EC CEE LETTRE DE MONSIEUR OLDEMBOURG,

Sécrétaire de la Societé Royale d'Angleterre , contenant La feconde Réponfe de Monfieur Hook à Monfieur Auxout, CC.

Moxsreur,

Sçachant que les perfonnes d’efprit s’employent fort à préfent ici à cultiver Aftronomie, Optique & la Diop- trique, j'ai cru que je leur ferois plaïfir, fi je publiois en Angloistout ce qui fe fait ailleurs de confidérable fur ces matieres, & jugeant que vos Écrits y pouvoient contri- buer , je me fuis perfuadé que vous ne trouveriez pas mau- vais fi je les publiois dansla Langue qui eft univer{elle par toute l’Angleterre, votre fçavoir eft eftimé , comme il le mérite.

Mr. Hook vousbaife les mains , & témoigne qu'il vous eft très-particulierement obligé de la maniere d’agiravec lui, dont vous ufez dans ma Lettre que vous m'avez adreffée. Certes, Monfieur, c’eft le vrai moyen d’entre- tenir le commerce entre les honnêtes gens, & les grands efprits, que de s’encrerepréfenter civilement & franches .

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 99

ment les uns aux autres, les penfées & lesinventions que Pon a, fans s’offénfer ou fe piquer , afin d’excirer mutuel- lement les génies de s’entr'inftruire les uns les autres , & d'avancer les fciences par ce moyen.S’il vous plaît de con- tinuer d'agir ainfi avec l’Auteur de la Micrographie, qui aflurément eft fort fçavant dans les Mathématiques & dans les Méchaniques , je vous puis aflurer que vous le trouverez franc & généreux , pour reconnoître vos civi- litez , & capable de fe revancher des découvertes qu'il vous plaira lui communiquer. |

J'en ferai, fi vous voulez, lemédiateur , puifque vous ne {çavez pas afez d’Anglois pour lui écrire, niluiaflez de François pour vous répondre.

Pour venir àla matiere de votre Lettre, Monfieur Hook

dit premierement, qu’il n’a encore fatisfaire, ni fes propres défirs , ni à tous vos doutes Sr une expérience parfaite de l'invention qu’il a propofée ; & la contagion préfente, difperfant notre Societé en divers quartiers, & Mr. Hook étant aufli allé à la campagne, oùil n’a point la commodité de rien exécuter dans fa Machine, nous fommes obligez d'avoir encore patience pour quelque temps. 2. Il f réjoüit fort avec nous autres, d’entendre que Pon fait Shaun débon Verre en France, aufli-bien qu’en Angleterre, & vousaflure que ce Verrelà, quiefb fans veines & fans points , elt le meilleur pour toutes for tes de Verres Optiques , mais principalement pour des Oculaires , & pour les Obje&ifs des Microfcopes.

_3-Ildit, qu'il peuttrouver ladifference de l’épaifleur des Verres, par des Compas , quoiqu'il doute fi cela fe peut faire par des Compas dividans { comme nous les ap- pellonsici ) à la façon commune, fe figurant que la diffe- rence (en eft fi petire dans les longues Lunettes, qu'elle fera difficilement fenfible à tels Compas: Il ajoute, qu'il Je peut auf faire par le moyen d’une chandelle ee. Soi

1]

100 LETTRES DE MM. Hook ET AuzourT;

leil, dont vous parlez dans votre Lettre.

4. Il affirme pofitivement, qu'il y a trois ans à cette heure ,que Mr. Rives fit fa premiere Lunette de 60 pieds, convexe des deux côtez , & que c’eft la premiere fois qu’il apprend, qu’on enavoit fair ailleurs, ou devant, ou en- viron ce temps-là, ajoutant pourtant , qu’il ne veut dif. puter avec perfonne cette prérogative, n’y ayant point du tout d’intereft.

s. Touchant le moyen de faire, que l’Outil touche le Verre dans toutes {es parties , il dit qu’il eft néceflaire que POuril foit rournéaflez approchant de la concavite requi- fe , ce que le mouvement de la Machine dirigera en ufane la furface de l’Outil , n'étant pas befoin non plus ,que le Verre foit ôte pour tourner l’Ouril à certe fin là. Ecil eft perfuadé que l’Etain ou le cuivre pourront le mieux fervik à cer Ouvrage.

6. Quant à fon invention , pour faire avec un Verre d’un petit diametre , un Telefcope fort long , il m’aflure que les conjectures que vous avez mifes dans votre Let- tre, n’y couchenr point du tout, le moyen étant fort dif- ferent de tout ee qui en a été jufqu’ici imagipé. Il n’en fera pourtant pas un fi grand fecret que deleceler, prin- cipalement fi quelque habile homme , en lui découvrant quelque autre fecret , luidonne occafion de le communi: quer.

7. Quant au point de la poffñbilité'de voir des Animaux dans la Lune, il aflure qu'avec un Verre d’une longueur qui n’eft pas extraordinaire, felon fon calcul touchant la diftance de la Lune.Ifa une partie de la Lune diftinéte- ment définie, quiécoit plus petite que quelques maïfons, qu'il connoîticien Angleterre, & quant aux autres Pla- netes, principalement Jupiter, il ajoute, que dans peu de cemps peut-être, il fera voir au Monde qu’on y peut voir plus, même avec des Lunettes ordinaires, que l’on y a pris garde jufques ici.

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 1or

8. Touchant la difference entre l’épaifleur horizontale & verticale de l'Air, Monfeur Hook prend laliberté de vous dire, que quoique dans un endroit de votre Lettre,

Vous croyez En certamesrencontres , que ladifférence de la proportion n’eft pas fi grande comme de 47 à 1. Il peut rendre manifefte, que quelquefois elleeft plus grande que 100 à 1 ; & que néanmoinsil peut faire voir la hauteur de PAir plus grande , qu'aucune mentionnée dans votre Lettre , 1l confidére qu’il faut néceflairement que l’Air de France differe beaucoup d’avec celui d'Angleterre , fi vous avez fait ces découvertes, dont vous parlez, devant que la Lune füt élevée fur horizon de quelques dégrez. +. 9: Pour ce que vous dites rouchanr le plus petit Angle vifible , je fçais qu'il y a quelque temps que Mr. Hook., à loccafion d'expliquer quelques Inftrumens Marhémati- ques, a fait voir qu’il ya fort peu d’yeux qui puiflent dif tinguer un Angle plus petit que d’une minute, quoique quelques-uns par pratique fe puiflent accoutumer d’en voir un plus petit :c’eft pourquoiilavouë ce que vous dires touchant un Angle vifible , & néanmoins il perfifte de ne croire pas impofible, de voir une partie de la Lune aufii petite que quelques Animaux,

10.Ce que Monfieur Hook a dit touchant Mars le Pla. nette, ilm'aflure de l’avoir eflayé plus de 100 fois, avec un grande Ouverture, & y avoir bien réüffi.

C’eft, Monfieur , tout ce que j'ai tirer de lui dans l'état nous fommes à préfent. Si vous avez quelque chofe à lui répondre, ou à communiquer à nos Philofo- phes, je ne laïfle pas d’avoir correfpondance avec eux gouces les femaines , &c. 4 Londres le 23. Juillet 1665.

Ni

102 LeTrres DE MM. Hook ET AuzowuT, AGO NEA EAN NTENEE LETTRE A MONSIEUR OLDEMBOURG,

Secrétaire de la Societé Royale d'Angleterre.

Monsieur,

Mon deffein danstout ce que j'écris étant uniquement de rechercher la verité, fans me préocuper ni pour mes penfées , ni contre celles des autres , comme je crois que doit faire cout P hilofophe. Il me femblequelevraimoyen d’yréüffir , eft d’expoler le plus clairement que l’on peut, fes fentimens ; & quand on eft obligé de combattre les autres, de le faire fans aucuns termes offençans. Jai de quoi me réjoüir que votre fçavant Monfieur Hook foie de même humeur, & qu’il prenne en bonne part ce que je luiaïiécrit, devant être perfuadé que le feul deflein fçavoir la verité m'a fait écrire, ce que j'ai écrit, & ce que j'écris encore à préfent , & vous m'obligerez de l'en aflurer , étant prêt de me dédire aufli-rôt qu'il aura fait reüffir fon Tour, ou qu'il m'aura convaincu de m'être trompé en quelque chofe. a

Puifque vous fouhaités que je vous dife encore mon fen2 timent fur la feconde Réponfe, je marquerai trois ou qua- trechofes , dont'une plus ample explication ne vous fera peut-être pas défagréablé ; & cependant je fouhaite que Mr. Hook puifle être bientôten état d’achevér les épreu: ves nécéflaires ; pour voir s’il pourra faire réüflir font Tour, afin que l’on fçache enfin, ce que l’on doit efpérer d’une penfée fi ingénieufe.

Je ne fçai fi nous ferons dans la fuiteauffi heureux que je m'en étois flatté , couchant la bonté du Verre que lon fait, rantici qu'à Lyon, pourles Lunettes, & finous ne

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 103 ferons point contraints de nous contenter encore de celui

de Venife, moinsque vous n’ayez la bonté de nousen- voyer quelques plaques du vôtre ) quoique la quantité des points qui s’y rencontre à préfent , quand même il féroit fans veines , le rende peu propre à faire de bons Oculaires, ces fortes de points nuifent beaucoup , particuliere- ment dans les Microfcopes & dans les grandes Lunettes, quand onles veut forcer ou charger (comme vous dites) quoiqu'il ne paroïfle pas qu’il nuife tant aux Objedifs; car enayant voulu éprouver, je n'ai pas eu la fatisfaction que j'en efperois , particulierement de celui de Lyon. Mais il en faut faire encore d’autres épreuves devant que de défefperer entierement.

Je vois bien que Mr. Hook veut , à quelque prix que ce foit, découvrir des Animaux dans la Lune , mais je crois qu’il doit fe contenter , s’il peut y découvrir quelque Ville ou quelque Château : car l’on fera afluré après cela, qu’il yaura des Animaux, ou fi les parties obfcures que nous y voyons font des Mers , & qu’on fafle des Flortesen ce Pla- nette-là pour fe battre , comme l’on fait ici, ce feroit une chofe aflez divertiflante, de voir quelque jour une Flotte ou deux, de cent, ou fix vingt Vaifleaux chacune, vo- guer fur leurs Mers , comme les habirans de la Lune en pourroient voir préfentement fur les nôtres. Si l’on pouvoit. diftinguer de fi loin des objets aufli petits comme font nos plus grands Vaïfleaux ; car felon les calculs que j'ai faits autrefois , en donnant 600 licuës au Diametre de la Lune, avec une Lunette qui groffiroit deux cens foisun objet fous l’Angle d’une mi. nute, ne contiendroit que 300 Toiles , & quelquefois moins ; & par conféquent nos plus grands Vaïfleaux , ne feroient vüs que fous un Angle de $ ouau plus de 6 fecon- des. Tellement qu’une Flotte de cent ou de fix vingt Vaïfleaux feroit un objet aflez confidérable , pourvi pourtant qu’on en pür diftinguer les parties, Et f. l'on

to4 LETTRES DE MM. Hook ET AuzouT, méttoit la Lune deux fois plusprès dela Terre que les Aftronomes n’ont coutume de la mettre , comme il fem- ble que Mr. Hook la fuppofe , ne l’éloignant pas plus de 35 demiDiametres, alors le Diametre de la Lune , feroit prefque une fois plus petit, & ne contiendroit guéres que 300 lieuës. En ce cas-là un objet fous un Angle d’une minute, necontiendroit que 1 5o Toiles, & un Vaifleau feroit fous un Angle de ro ou 12 fecondes ; & c’eft peut-être fur ce calcul que Mr. Hook dit qu'il a des objets qui ne devoient pas être fi grands que quelques maifons qui font en Angleterre. Car; parexemple, ici le Louvre, quand il feraachevé avec toutes fes Galeries, aura bien 160 ou 180 toifes de Diametre,maisjene fçais, fi la fappofition d’une diftance fi proche s’accommodera avec les Obfervations. Outre qu'il faudroit pour cela qu’il fe fût fervi de Lunettes qui agrandiflent les objers deux cens fois; car files fiennes, qu’il dit n’être pas extraordi- naires, ne grofhflent, parexemple que cent fois, il fau- droit doubler la grandeur de l’objet, & ainfi au lieu de 1 jo toifes, il faudroit qu’il en eut 300 , & ainfi à propor- tion.

Mais quand cela feroit , il y auroit encore bien loin d'un objet de r jo toifes à un de 3, & même quand nous voyons {ur Terre fous un Angle de 1 minute, nous ne dif. tinguons aucune partie dans l’objet, & felon les diftances nous avons pu lire de l’Ecriture, c’eft-à-dire, quand nous avons commencé de diftinguer les objets, je trouve qu'il faut pour le moins un Angle de 4 minutes. Quand nous aurons des Lunettes qui grofliront mille fois, il fau- dra faire d’autres calculs. Nousverrons cependant avec plaifir , ce que Mr. Hook dit avoir remarqué de particu- lier dans Jupiter avec des Lunettes ordinaires.

‘J'ai quelquefois penfé aux changemens qu’il y a appa- rence que les Habitans de la Lune découvriroient dans notre Terre, afin de voir fi j'en remarquerois quelques-

uns

* SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. res

uns femblables dans la Lune. Par exemple, il femble que -R Terre changeroit de face dansles diverfes Saifons de année , comme l’Hyver , qu'il n’y a prefque rien de verd dans plus de la moitié de la Terre, qu’il ya des Païs qui fonc tout couverts de neiges, d’autres tout couverts d'eaux, quelques-uns tout couverts de nuées, pendant plufieurs femaines , qui ne le font pas dans une autre Sai. fon: le Printemps, que toutes les Forêcs &les Cam pagnes font vertes ; & l'Eté que de grandes Campagnes font jau- nes, &c. Il femble que ces changemens font aflez confi- dérables dans la force de la réfléxion de la lumiere, pour être remarquez , puifque nous voyons tant de differences de lumieres dans la Lune. "

- Nousavons des Fleuves affez confiderables pour être vûs, & ils entrent aflez avant dans les Terres , avec une largeur capable d’être remarquée. Il y a des Flux en cer- tains endroits qui s’étendent dans un aflez grand Païs, pour y faire paroître du changement, & il flotre quelque- fois fur nos Mers des glaçons bien plus grands , que les objets que nous fommes aflurez de pouvoir voir dans la Lune.

* Nous défrichons des Forêts |, & nous deflechons des Marais d’aflez grande étenduë , pour faire un change. ment confiderable , & les Hommes ont fait des Ouvrages qui faifoienc des changemens aflez grands pour être ap- perçüs.

- Il yaaufñf en plufieurs endroits des Volcans, qui fem- blent être aflez grands pour pouvoir être diftinguez, par- ticulierement dans l'Ombre, & quand le feu prend à des

Forêts de grande étenduë, ou à des Villes, on ne peut guéres douter que ces objets lumineux ne paruflent ou dans une Eclipfe deTerre,ou quand ces parties de la Terre ne font pointilluminées du Soleil. Cependant je ne fçache encore perfonne qui ait remarqué des chofes femblables dans la Lune, & l’on peut aflez raifonnablement aflurer Rec. del Ac, Tom. VII, O

ro6 LETTRES DE MM. Hook ET Auzour, qu'il n’y a aucun Volcan, ou qu'il ne brule pas en ces temps-ci.

C’eft à quoi il faut que tous les Curieux qui ont de bon nes Lunettes prennent fort garde, & je ne doute point que fi l’on avoir une Carte très-particuliere de la Eune, comme j’avois fait deffein d’en faire une avecla Topogra- phie ( pour ainfi dire} de tous les lieux confidérables, nous ou notre pofterite n’y remarquât quelques change- mens. Et files Cartes dela Lune de MM. Hevelius , Di- vini& Riccioli font exactes, j'ai remarqué des endroits affez confidérables , ils mettent des parties claires, au lieu defquelles jen vois d’obfcures. Il eft vrai que s’il y a des Mers, il ne peut guéres arriver autrement qu’il arrive fur Terre, il fe fait des alluvions en certains en- droits, & la Mergagne les Terresen d’autres.

Je dis toûjours, fi ce font des Mers que les Taches que nous voyons, comme la plüpart le croyent, ayant plu- fieurs raifons qui me font douter que c'en foir, dont je parlerai quelqu’autre part. Et j'ai quelquefois penfé s'il ne fe pourroit pas faire que courtes les Mers de la Lune, s’il faut qu’il y en ait , fuflent du côté de l’autre Hemif- phere, & que ce fut pour cette raifon que la Lune ne tour. ne pas fur fon Axe , comme la Terre , dans laquelle les Terres & les Mers font comme balancées. Que de-là vient: auffi qu'il ne paroît point qu'il s'y éleve des Nuces, nides Vapeurs aflez confiderables pour être vûës , comme il s’en éleve fur la Terre , & que ce défaut de Vapeurs , eft peur-être caufe qu’il n’y a point de Crepufcule , comme il femble qu’il n’y en a point, n’en ayant püû encore diftin. guér aucune marque.

Car il me femble qu’on ne peut pas douter ; que ceux! de la Lune ne viflenr notre Crepufcule , puifque nous voyons qu’il eft fans comparaifon plus fort, que n’eft pas la lumiere que la Lune nous envoye quand elle eft pleme ; car un peu après le Soleil couché, quand nous ne rece:

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 107

ons plus lalumiere premiere du Soleil , il fait encore fans -comparaifon plus clair qu’il ne fait dans la plus belle nuit de la pleine Lune. Cependant puifque nous voyons dans l Lune, quand elle croît, ou qu’elle décroïît , la lumiere qu’elle reçoit dela Terre, nous ne pouvons pas douter que les Habitans de la Lune ne reviflent de même dans k Terre , la lumiere dont la Lune s’éclaire , avec peut- êvre la difference qu’il y aentre leur grandeur. A plus forte raifon donc , ils devroient voir la lumiere du Crepufcule , qui eft comme nousavons dit, fans com- _ “paraifon plus grande. | Cependant nous ne voyons aucune lumiere foible, par delà la fe&tion de la lumiere, qui eft partout prefque éoa- lement forte , & l’on n’y diftingue abfolument rien , pas même cette partie la plus claire que l’onnomme Arifar- ‘chus , Ou Porphyrites | comme je l'ai éprouvé plufieurs ‘fois, quoique l’on y voye la lumiere que la Terre y en- -voye, quieft quelquefois fi forte, que dansle décroifflant J'ai fouvent diftinétement toutes les parties de la Lune -qui n’étoient point éclairées du Soleil , avec la difference des parties claires , & des Taches jufqu’a les pouvoir cou- _xes reconnoître. : Auffiles Ombres detoutes les cavités de la Lune, fem- -blent être plus fortes qu’elles ne feroient , s'il y avoit une “lumiere feconde ; car quoique de loin , les Ombres de nos "corps environnées de lumiere , nous femblent prefque noires , toutesfois elles ne le paroiflent pas tant que celles “de la Lune ,& celles ‘qui font fur le bord dela Seétion ne -devroient pas paroître de même. .… Sicelaeft, il faut qu'il y ait dans ce Globe quelqu’au- ‘tre maniere pour humecter leurs Terres , que celle qui eft ordinaire ici, par exemple , des Rofées pendantileur lon- -gue nuit ,&c. Car même la difpofition des Cavités & des Montagnes dela Lune , ni celle des parties que l’on prend d'ordinaire pour fes Rivages , ne femble nullement pro- Oïi

x08 LETTRES DE MM. Hook ET AUZOUT;

pre pour y laïflér couler des Fleuves comme les nôtres, ainfi que chacun s’en appercevra facilement. Je ne veux pourtant rien déterminer de toutes ces choles. Quand J'aurai long-temps obfervé la Lune avec mes grandes Lunertes , lorfque j'en trouverai la commodité , peut- être que j'en apprendrai davantage que je n’en fçais pré- fentement, du moins celaexcitera rousles Curieux à tâ- cher de faire les mêmes Remarques, & peut-être d’au- tres, dont je ne me fuis pas avifé.

En voilà peut - être trop fur cette matiere pour une Lertre, mais l’occafon m'a fait mettreiciune partie de ce que j'ai médite autrefois fur ce fujec ; d’où l’on pourra conclure que nous avonsbien des changemens plus grands à râcher d’obferver dans la Lune, devant que de nous mercre en l’efprit de vouloir y découvrir des Animaux.

Pour ce qui eft de la hauteur des vapeurs, dont Mr. Hook femble parler fi affirmativement, je nefçais fi nous en fçavons affez pour cela, & jufqu’à ce que d’aflez habi- les Obfervateurs, ayenc été fur les plus hautes Monta. gnes, & y ayent mêmedemeuré quelque temps pour ob- ferver tout ce quiquiregarde l’Air , les Vapeurs, les Re- fractions des Aftres,&c. je ne fçais fi l’on peut rien aflurer, par ce que nous en connoiflons jufqu’à préfent. Je ne fçais pas même fi après cela nous en aurons aflez de connoif- fance ; je fçais qu’il aété des perfonnes de la part de la So- cieré Royale, fur le Pic de T'enerif ; mais je n’ai.pas appris le détail de la Relation, qu’ils en ont faite , ni s'ils ont fair beaucoup d’Obfervations & d’Expériences qu'il feroit à fouhaiter que l’on eut faites. Il me fouvient qu’en ce temps-là, on vous envoya un Memoire que j’avois fait, il yen avoit pour le moins cinquante , dont je m'étois avifé ; fivous voulez, Monfieur , me faire part de cette Relation, vous m’obligerez extraordinairement.

Je n’aimandé à Mr.Hook, que le cas du coté conca- ve, oudu Verre concave pour alonger le foyer d’un Ob-

ü

SUR. LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 109

ectifrant qu’on voudra. ce n’eft pas qu’onne puifle faire ie chofe avec un fecond Verre convexe, misde- want ou après l’Objedtif donné , puifque tout ce qui fe peut faire avec un cave, quand il eft au dedans du foyer, {e peut auff faire avec un convexe, quand il eft dehors: mais comme cela ne peur pas être d’ufage , je me perfuade que ce n’eft rien de ce que Mr. Hook dit qu'il a trouvé; car vous memandez que cequ'’il a trouvé eft different de tout ce qu'on en a penfé jufqu’à préfent : cependant le cas du convexe eft aufli bien compris dans ma Méthode gene- . rale que celui du concave, & même dans la rencontre que j'ai énoncée dans ma Lertre, fi les deux murailles données font plus éloignées que le foyer de l’'Objetif dont on fe veut fervir, on ne peut faire l'effet propofé , que par le moyen d'un fecond convexe que l’on met dans la feconde muraille, qui alonge le foyer compofé à la diftance donnée ; il y a feulement celi de commo- de, que fe fervant d’un Oculaire convexé , comme on s’en fert d'ordinaire dansles longues diftances , l’objec eft redrefle, de même que quand on fe fert de deux Oculai- tes, & qu'ils font plus éloignez que la fomme de leurs foyers, puifque ce n’eft qu’un cas de la propofition géné- rale. . Mais je ne vois pas que cela puifle être d’ufage , puifque lon n’alonge les Lunettes que pour pouvoir recevoir -plus de rayons de l’objet en pouvant donner plus d’ouver- tureàl’Objeif. L’incommodité de la longueur étant f grande, que fi l’on pouvoit remédier autrement au défaut de lumiere, il faudroit faire toutes les autres chofes -imagihables. Or dans les cas que je viens de pofer, on m’enreçoit pas d’avantage par l’alongement , & quoique Jon puifle difpofer les Verres, en forte qu’ils pourront avec le même Oculaire augmenter l’objet , autant & mê- me davantage , que fi l’on fe fervoit d’un feul Verre dont le foyer fur de la diftance donnée, tout cela ne fervira de O üj

rro LETTRES DE MM. Hook ET AuzouT,

rien, fila lumiere y manque, & l’on crouveroit le même acquêt fans alonger le premier Objettif donné, fi on le forçoit autant de fois que l’alongement feroit agrandir l'objet ; car l’on auroit autant de lumiere, & même plus que dans le fecond cas ; mais parce que la raïfon pour la- quelle on ne peut pas forcer un Objectif tant qu'on vou- droit, vient de ce qu’en le forçant & en augmentant l’ob- jet, il devient fi trouble que l’on ne le voit pas fibien, qu'en le voyant plus petit & plus éclairé, oneft obligé néceflairement, pour pouvoir, en augmentant l’objec, avoiraflez de lumiere, faire des Obje&ifs pluslongs , parce qu'ils font capables de fouffrir plus d'ouverture que les petits en la raifon que j'ai déterminée.

Puis donc que dans toutes les manieres que j'ai propo- fées, ou en ajoutant un concave, ou un convexe; & file convexe eft inégal en mettant le plus fort devant, ouen le mettant après, il ne vient pas plus de lumiere en alon- geant la Lunette ; & qu’en lun des cas, il en vient beau- coup moins ; l’on peut dire que certe fpécularion , quoi- qu'elle foit vraye, n’eft pas utile en pratique, & qu’on ne peut jamais efperer, par aucune voye que je fçache, de meilleur effet d’un Obje&if, qu’en ne fe fervant que d’un feul Oculaire qui foit concave pour les petites Lunettes, & convexe pour les grandes , fi ce n’eft qu’on veille re- drefler les objets fur Terre, auquel cas il faut fe fervir du moins de deux Oculaires convexes , & pour l’ordinaire de trois, quelques - uns même y en ajoute quatre, &c. ou Fi l’on veüille voir un grand efpace, auquel cas on fe

ert de deux convexes , dont le plus fort eft au dedans du foyer du plus foible. Mais pour faire avec un moindre Ob.. jectif l'effet d’une grande Lunette, il faudroit avoir trou- le moyen de faire que cer Obje&if reçût tant de rayons qu'on voudroit fans les éloigner fenfiblement les uns des autres, afin qu'en y appliquant un Oculaire plus fort, il y eutencoreaflez derayons pour voir l'objet, & pour ef- -

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 111

facer les points & les imperfeétions de l’Oculaire. Er fi Mr. Hook 2 trouvé cette invention, je la tiens une des plus grandes que l’on puifle trouver en matiere de Lunet- tes. Mais au lieu d’alonger la Lunette, je confeillerois plütôc en ce cas-là de la forcer, puifque cet alongement à préfent même que j'ai trouvé la maniere de fe pañler de Tuyau, ne laifle pas d’êrre affez incommode. SiMr.Hook nous veutfaire part de fon invention, nous lui en aurons obligation, & je voudrois avoir quelque fe- cret en matiere de Lunettes pour l’exciter à la communi- quer , puifque vous me mandez que ç’eneft le moyen. Si je croyois qu’il eftimât que c’en fut un, que de mefurer’ avec une grande Lunette la diftance des objets fur Terre, que j'ai trouvé il y a long-remps, & que je propofai ainfi à quelques-uns en forme de Paradoxe. Zocorum diflantias , ex unica ffatione ab{que allo infframento Mathematico metiri. Je promers de le lui découvrir avec les Tables néceflaires, aufli-tôt qu'il m'aura fait part du fien , dont j'uferai com- me il me l’ordonnera ; car quoique la pratique ne répon- de pas entierement à la Théorie de mon invention , à caufe que la longueur des Lunettes , a quelque érenduë, on en approche pourtant aflez près, & peut-être aufh juite qu'avec la plüpart des manieres dont on fe fert d’or- dinaire avec les inftrumens. Pour celle que j'ai propofée, je ne doute pas que Mr.

Hook ne l’entende aufli tôt, & ne voye la détermination detous les cas poflibles. Je dirai feulement , que fil’on n’a égard qu’à la Théorie, on peut fe fervir d’une Lunette ordinaire , dont l’Oculaire foit convexe; car en éloignant un peu plus les Verres qu’ils ne font, proportionnèment à la diftance pour laquelle on l’a veut faire fervir , & y ajoutantun Oculaire nouveau , on verra l’objer diftinét, quoyqu’obfcur ; & fi l’Oculaire eft convexe , on verra Pobjet redreflé. On peurle faire en deux manieres ,ouen laiflant la Lunerre dans fa firuation ordinaire , l'Obje&if

f

P12 LETTRES DE MM. Hook ET AuzoUT,

devant l’Oculaire, ou en la renverfant, & mettant l’'O= culaire devant l’'Objedif.

Mais fi l’on veut fe fervir de deux Obje&ifs dont on connoifle les foyers, on en connoîtra la diftance , fion fuppofe que le foyer du premier foitB,& celui dufecondC, & la diftance donnée B Ÿ 2 D,& que D moins Cfoit égal à F ; car certe diftance fera égaleaBfCfF—REF RE UP:

Et fil’ona le foyer du premier Objedif, égal aB, la diftance l’on veut mettrele fecond Verre égalàBtC,

& la diftance donnée égale à BfCŸD, on trouvera le

foyer du fecond Verre égal à CFE

Et fi l’on veut que l’objet foit autant agrandi avec ces deux Verres, qu’il feroit avec un feul, dont le foyer {e- roit de la diftance donnée, ayant le foyer de l’Objeif

donné égal àB, & la diftance donnée B j D , ladiftance

entre le premier & le fecond Verre fera égale à nr n zBTD »

d’où ôtant B, le foyer de l’Obje&if donné , il reftera BD _ &fion fuppofe certe fomme égale à C, on con-

25fD? noîtra aifément par la Regle précédente le foyer du fe- cond Verre, Mais je crains, Monfieur , que je ne fois trop long, c’eft pourquoi je ne dis rien des autres cas l’ob- jet eft agrandi plus ou moins, & je finis après vous avoir

afluré que je fuis, &c. 4 Paris le 11. Aouff 1665.

AVERT.

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES 113.

sprrpropepnenpspespeenenenpepepneneenes Vo VERTISSEMENT

Le ya long-temps que Kon avoit donné cet Ecrit pour étreimprimé , mais quelques embarras qui font furve. nus ont empêché de l’achever plûtôt. On n’a pas expli- qué ici au long les ufages que l’on peucrirer de la differen- ce des Diametres dela Lune , fuivant fes differentes hau- teurs fur l’horifon , parce qu’on réferve cela pour une aurre occafion. Il y a neufou dix mois que Monfieur Au- zout fit cette réflexion , & en avertit ici les Aftronomes. qui n’yavoient pas fongé. Ce fut à l’occafon des Obfer. vations que Mr. Picard & lui faifoient prefque tous les jours des Diametres du Soleil & de la Lune; car les confe- rant toutes les fois qu’ils fe rencontroient , ilremarqua qu'ilsécoient prefque toujours d’accord pour le Soleil , à une ou deux fecondesprès, & que s’ils étoient quelquefois conformes pour la Lune , ils differoient d’autres fois de. 8, 10 ou 12 fecondes, dont cherchant la caufe, il s’ap- perçût aufli-rôc ( & il n’y avoit rien de fi facile) que cela, venoit de la differente diftance entre la furface de laTerre & la Lune, fuivant qu’elle étoit plus ou moins haute fur VPhorifon , laquelle devenoit fenfible par leur maniere d’obferver les Diamerres, & quene faifant pas toujours leurs Obfervations à la même heure , & par conféquent la Lune n'ayant pas la même hauteur, ils ne devoient point trouver le même Diametre. Il conclud enfuire la maniere de connoître la diftance de la Lune par la différence de fes Diametres obfervez en differentes hauteurs, & ayant £u occafon d'écrire vers la fin de l’année derniere à Mon- fieur Oldembourg Sécretaire de la Societé Royale d’An- glererre ; il lui fit part en paflanr de cetre invention, puis ayantappris quelques jours après par une Lettrede Mon- Rec, de Ar. Tom.V' IL. P

124 LETTRES DE MM. Hook ET Auzour,

Oldembourg, que Mr. Hevelius avoit remarqué dans l’E- clipfe de Soleil du mois de Juiller 1666.quele Diametre de la Lune lui avoit paru plus grand vers la fin de lEclipfe que vers lecommencement de 8 ou 9 fecondes, fans qu’il mandât que Mr. Hevelius en eut-trouvé la raifon, il lui envoya un Billet pour l’avertir , que ce qu'illutavoit manz la femaine d’auparavant , lui feroit facilement éonno?, tre que cela avoit arriver ainfi. L’Extrait de cette Let: tre & le Biller ont été imprimez dans le Journal d’Angle- terre du mois de Janvier dernier , &, l’on a jugé à propos de les donnerici, comme ils font dansle Journal d’Angle- terre , enattendant que l’on explique plusaulong , ce qui y eft contenu.

L'on a trouvé depuis tout ceci, que Kepler, le plus in- génieux des Aftronomes, avoit autrefois fait cette même réfléxion , dans fon Aftronomie Optique , page 360, maisil n’en a jamais tiré aucun ufage,& n’en a point repar- dans fes autres Ouvrages, quoiqu'il en ait eu plufieurs occafions, & il ne paroït point qu'aucun Aftronome de- puis lui y ait fongé ; cependant les ufages qu’on en peut tirer font de grande conféquence , comme on le fera voir dans peu detemps.

SUR LE SUJET DES GRANDES LUNETTES. 115

SÉSIÉSSÉÉÉSSES SSSR EEE ETS CRFSS EFFET PTE SN ST SE POS S EXTRAIT D'UNEZETTRE DE MS AUZOUT,, du 28. Decembre 1666. à Mr. Oldembourg , Sécrétaire . de la Societé Royale d'Angleterre, touchant la maniere de prendre les Diametres des Planetes , @ de [çavoir la Pa- .…vallaxe, ou la diflance de la Lune , comme ali touchant da raifon pourquoi dans la derniere Eclipfe de Soleil , le diametre de la Lune parät plus grand vers la fin de l'Eclipfe qu'au commencement. :

TE me fuis appliqué cet Eté à prendre les Diametres du J Soleil, de la Lune & des autres Planetes, par une mé- thode que Mr. Picard & moi croyons la meilleure de tou. tes celles qui ont été pratiquées jufqu’à préfent, puifque nous pouvons prendre les Diametres jufqu’aux fecondes, &nous divifons un pied en 24000 ou 30000 parties, fans qu’à péine on puifle fe tromper d’une feule partie; en forte que nous fommés prefque aflurez de ne pouvoir pas nous tromper de trois ou de quatre fecondes. Jene puis main- tenant vous envoyer mes Obfervations , mais je crois pouvoir vous aflurer qué le Diamerre du Soleil n’a été guéres plus petit dans fon Apogée que 31 minutes 37 3 8 fecondes ,& que certainement il n'a pas été moindré de 35, & qu’à préfent dans fon Perigée il ne paffe pas 32/45", & je le crois plus petit d’ane feconde ou deux. Ce qui donné préfentement de l’embarras., vient de ce que le Diamerre vertical qui eft le ‘plus facile à prendre; eft quelquefois diminué / même à midy ; de 7 ou 8 fecon: des, parlés Réfrättions qui font beaucoup plus grandes en Hiver qu’en Eté à la meme hauteur, & plus grandes même un jour que l’autre, & que le Diametre horizontal eft difficile à prendre, à caufe de la viteffe du mouvement. journalier, Pi

276 LETTRES DE MM. Hook Er Auzour, :

Pour la Eune, je n’ai point encore trouvé fon Dia- metre moindre que 19’,40 ou du moins 3 5 fecondes, & je ne l’ai pas beaucoup pañler 33 minutes, ou ç’a été de peu de fecondes. Il eft vrai que je ne l’ai pas encore pris dans toutes les forces de fituations de fes Apogées & de fes Perigées, quand ils fe rencontrent avec les con- jonctions & les quadratures.

Je ne marqueraï pas tout ce qui peut être déduit de: ceci, mais fi vous avez à Londres quelques-uns qui obfer- vent ces Diamétres , nous nous pourrons entretenir une autre fois plus amplement de cette matiere. Je vous dirai feulement que j'ai trouvé le moyen de fçavoir la diftance de la Lune par PObfervation de fon Diametre vers l’hori- fon, & enfuire versle midy, avec les hauteurs qu’ellea fur l’horifon au temps des Obfervations, en quelque jour qu’elle cft dans fon Apogée, ou dans fon Perigée, dans les Signesles plus Boreaux ; car fi l’Obfervation des Dia- metres eft exacte, comme en ces rencontres ,la Lune ne change point fenfiblement en fix ou fept heures fa dif trance du centre de h'Ferre :la difference des Diametres fera connoître la raifon de fa diftance avec le femi-Dia- metre de la Terre. Jene m'explique pas davantage; car fitôt que lona certe idée , tout le refke eft facile. On peus faire encore mieux la même chofe dans les lieux la Lune pañle vers le/Zenith, qu’en ces Païs,ci, car d'autant plusque la difference des hauteurs eft grande , d’autant plus celle des Diamerreseft grande. Je ne m’arrêrerai pas à remarquer , parce que cela eft évident, que fi on étoir en deux différens lieux fous le même Méridien, ou fous lemême Azimuth , & qu’on prit en même-temps le Dia. metredela Lune avec une hauteur , on peut fairela mé. me chofe.. &c, À

SUR LE SUHET DES GRANDES LUNETTES. 117

49 BILLET ,du quatriéme Janvier mil fix cens foixante = [epr.

Deceque je vous mandai la derniere fois, on peuttirer la raifon de l'Obfervation que Mr. Hevelius a faire dans la derniere Eclipfe de Soleil couchant l'augmentation du Diamerre de la Lune vers la fin de l’Eclip{e, je fuis ravi qu'une perfonne qui apparemment n’en fçavoit point la caufe ait fait cette Obfervarion. Cependant il eft affez étrange que jufques à préfent aucun Aftronome ancien ni nouveau , n'ait prévü que cela devoit arriver , ni donné des précéptes pour le changement des Diametres de la Lune dans les Eclipfes de Soleil, fuivanc les lieux oùelles {e doivent faire, & fuivant l’heure & la hauteur que la Lune doit avoir fur les horifons ; car ce qui eftarrivé à cette Eclip{e couchant l'augmentation , feroit arrivé au contraire, fielle avoit été vers le foir ; car la Lune a paroître plus grande dans cerre Eclipfe qui commença le matin, parce qu’elle devint plus haute vers la fin de lEclipfe qu'au commencement, & que par conféquent, elle étoit plus proche de nous ; mais fi l’Eclipfe fur arrivée vers le foir , cmmeelle eut été plus baffe vers la fin qu’au commencement , elle eut été plus éloignée de nous, & eut par conféquent paru plus petite. Par la même raifon, en deux différens lieux ,: l’un doit avoir PEclipfe le matin, & l’autre à midy, la Lune doit paroître plus gran- de à celui qui l’a à midy ;elle doit de même paroître plus

grande à ceux qui ont une moindre élevation de Pole {ous lemême Méridien , parce que la Lune eft plus près d'eux, & generalement à ceux fur l’horifon defquels la- Lunecft plus élevée aucemps de l'Obfervation, &c.

Püj

Y18 pu MICROMETRE,

DLRRRRSR AR RAR ER RS D SAR ARR ES ARTE QU LLLLLEEEEEEER SELECT}

MANIERE EXACT E;

Pour prendre le Diametre des Planetes , la Diflance entre les petites Etoiles, la Diflance des Lieux , Gt.

L y à diverfes manieres de prendre le Diametre des Ï Planetes que l’on peur voir chez les Aftronomes: On fe contentera d’en décrire ici une qui paroîr plus exaéte que routes les autres que l’on a pratiquées jufqu’à préfent. Et quoiqu’on puifle penfer d’abord que d’autres s’en font déja fervi, on verra pourtant qu'ils n’ont point mis en ufage tout ce quien fait l’éxaétitude, cependant c’eft en ces rencontres, l’on a befoin d’une grande précifion , en quoi confifte tout le fecret.

Il ya déja quelque temps que l’on fe fert dechañlis, ou. de rezeaux mis dans le foyer de la Lunerte , lefquels étant divifez par des filers en petits quarrez, dont on fçaitla mefure , fervent à déterminer quel Angle font les corps que l’on veut mefurer par leur moyen ; mais il y avoit cela d’incommode à ces Chaflis, que les quarrez ne pouvant pas êcre fi petits que l’image de l’objet fut toujours jufte- ment comprife entre quelques-uns des filets, le refte dé- pendoit de l’eftime, par laquelle on prenoit le tiers & le quart, parexemple, de l’intervale entre deux filets, ce qui ne pouvant pas être jufte, particulierement quand il faut eftimer une chofe qui eft en l'air, & qui fe meurt, il manquoit pour une parfaire exactitude , que les objets fuffent toujours parfaitement compris entre deux filets, deux cheveux, ou deux petites lames , dont on püt en- fuite fçavoir exactement la diftance jufqu’à des divifions

PAR M ‘AuzourT. 119

fi petites, qu’elles puffent aller jufques aux fecondes.

Car, par exemple, une lignefaifant dansune Lunette de 12 pieds environ deux minutes, fi les petits quarrez avoient une ligne , & que l’on fe trompâtr de la cinquiéme ou fixiéme partie d’un intervalle, c’étoit 24 ou 20 fecon- des deméconte , & la dixiéme partie du même intervalle faifoit r 2 fecondes, ce qui étoit bien éloigné de la préci- fion à laquelle on prétend être parvenu.

: Pour remedier à l’un & à l’autre de ces défauts, Mr. Auzout a fait faire depuis long-tempsune petite Machine qui fait avancer , par le moyen d’une vis très-égale ,un ou plufieurs cheveux ou lames parallelement à d’autres qui fontarrèrez, detelle forte que l’on peut toujours compren. dreexaétementl’image del’objetentre deux cheveux quel- que petit qu’il foit, à caufe que la vis les fait avancer pref- qu'infenfiblement , & pour mefurer la diftance entre les filecs jufques à des divifons très-petires , certe vis faifant, par exemple, trois tours pour faire avancer une ligne ; on voitpar le moyen d’une éguille qui tient à l’écrou,la partie du tour dont elle a avance par-delales roursentiers, furun Cercle divifé en 6o ou8o parties,tellement qu’une ligne fe trouve ainfi divifée en r8oouen 240 parties, & un pied en25920 ou 34560, & fi on vouloit divifer le Cercle en 100 parties, la ligne feroit divifée en 300 parties, & le pied entier en 43 200.

Et parce qu’on veut quelquefois prendre des Diame- tres fort differens ou de differentes diftances d’Etoiles June après l’autre , & qu’il auroit été incommode defaire tant de tours de vis pour prendre, par exemple, le Dia- metre de Jupiter ou de Venus, après que lon auroit pris celui de la Lune, il y a de quatre lignes en quatre lignes, ou fi l’on veut, de deux ou troislignesen trois lignes, des cheveux ou des filets arrêtez , dont on connoît la diftan- ce, & defquels on peut commencer à prendre la mefure jufques au filer ou à un des filets mobiles, felon que l’objet

LL

F20 DG MICROMETRE, eft grand ou petit ; en forte qu’il n’éft prefque jamais né- ceflaire d’avancer plus d’une ou deux lignes, ce qui eft biencot fait, & l’on m'ufe pas tant l’écrou que s’il falloic faire avancer les filets depuis un bout jufqu’a l’autre. On peut voir dansle deilein que l’on a donné, la defcription de toutela Machine, & peut - être que cela donnera fujec aux Curieux d’eninventer d'autres, ou de perfectionner celles

Mais parce quescette maniere de mefurer la difkance des filets par des tours de vis demande une très-grande exactitude dans la Machine, & qu'il peutarriver, quel que exacte qu’elle ait été faite, qu’elle perdra fa juftefle avec le temps à force de la remuer. Mr. Picard s’eft avifé le premier de mefurer la diftance des cheveux par lé, moyen du Microfcope, & cette méthode peut être fi exaéte , que fi l’on y prend bien garde , quoiqu'on divife le pied en 24000 ou 30000 parties, à peine pourra-t-on fe tromper d’une de ces particules. ;

Pour cet effet , il faut avoir une Repgle plate divifée en perices parties fort juftes , par exemple , en celles que 400: faflent un pied, puis ayantun bon Microfcope , il faut le tirer jufques à ce qu'il groflifle 6o ou 80 ou 100 fois, fi l'on veut tant multiplier les objets, ce qui eftaifé à déter miner , en prenant avec un Compas {ur la petite Regle; l'intervalle de 60 parties , fi l’on veut qu'il ne grofifle que 60 fois, comme l’on fait d’ordinaire à caufe de la conformité de certe fubdivifion avec celle des degrez & des minutes, & de la facilité que cela donne à la Table dont on parlera dans la fuite, Car fi l’on regarde d’anœik dans le Microfcope, & qu'avec l’autre on compare l’ou- . verture du Compas que l’on a prife de 60 parties avec la, grandeur d’une des parties, comme elle paroïît par le Mi. crofcope à la même diftance eft la Regle, & qu’on alonge , ou qu’on acourcifle le Microfcope jufques à ce que ces deux grandeurs paroiflent égales ou pofées lune

for

PAR M Auzout. rèr

für l’autre, l’on fera afluré que le Microfcope reftant - dans cette longueur & dans cette difpofition de Verres, . groflira 60 fois tous les objets que l’on regardera à tra- vers ; pourvû qu'on les compare à la même diftance que fera l’objet que l’on voudra mefurer.

- Cela étant fait, quand on aura pris bien exaétement avec la Lunette, la grandeur d’un objet, & qu’on aura ju- qu'ileft précifémententre deux filets, pour mefurer la diftance entre ces filets, il faudra porter fon Chaflis fur la Regle , & mettre, en regardant avec le Microfcope, le côté d'un des cheveux dont on s’eft fervi exaétement furle milieu d’une divifion (ce qui eft facile à juger , à caufe que les divifions fe fonc d'ordinaire par des petits trous dont on eftime exaétement la moitié) puis laiffant le Chaffis ainfi pofe fur la Regle fans qu’il remuë, il faut porter le Microfcope vis-à-vis de l’autre cheveu, & voir à quelle divifion fon bord répond, & arrivantrarement qu'il réponde au milieu d’une autre divifion , il faut pren- dre avec un Compas qui ait les pointes très-fines, par le moyen de l’œil gauche, fi l’on regarde dans le Microfco- peavecle droit, la grandeur de l’inrervale qui paroît de. puis le milieu d’une des divifions prochaines jufques au bord du filet , puis ayant porté cette Ouverture de Com- pas fur la Regle, on verra combien de particules elle con- tient , qui feront autant de foixantiémes parties , d’une des divifions de la Regle ; & fi4oo fontun pied , ces par- ticules prifes avec le Microfcope, feront autant de deux milliémes parties d’un pouce,ou de vingtquatre milliémes- parties d’un pied.

Maintenant , pour fçavoir quel angle cette diftance trouvée comprend , il n’eft point néceflaire, comme d’autres pratiquent , de l'aller mefurer dans le Ciel ni far la Terre ; il fuffit de fçavoir la proportion du foyer de la Lunette ( c’eft-à-dire dela diftance, quieft entre l'Ob- Jeif & le Chaffis , puifqu'il eft dans le foyer ) avec la dif

Rec. del Ac. Tom. VII.

x

121: Du MiICROMETRE,

tance qui eft entre les filets ; carayant réduit cette dif tance jufques au petires particules , & confidérant le foyer comme le rayon, & la diftance des filets comme la Tan- gente, on fçaura quel angle font toutes les diftances des filers, & l’on en doit faire une Table très exacte, de la- quelle on pourra fe foulager , au lieu de faire une opéra tion d’Arithmétique, à toutes les diftances que l’on pren- dra.

Car l’on démontre dans la Dioptrique, qu’il ya même.

proportion de la diftance qui eft entre l’Objer & la Lu- nette à la grandeur de l’objet, que du Foyer de PObjec- tif, quieft l'endroit font les filets , à la grandeur de l'image, à caufe qu'il fe fait deux T riangles qui ont l’An- gle au fommet égal. Et quoique le fommer du Triangle vers l'œil ne foit pas précifement au bord de lObjedif, fi ce n’eft dans les Planoconvexes , quand Le Plat eft rour- vers l’objet , ou dans le milieu , fi ce n’eft dans un con-

vexe des deux côtez, dont la convexité anterieure eft le:

tiers de la pofterieure , & que dans une Lunette d’égale convexité, il foit au tiers de l’épaifleur vers l’œil, & à pro- portion dans les autres dont on fçait la Regle, d'ordinaire les Verres font fi minces , que dans une Lunette de ro ow

12 pieds, cela ne peut pas alrerer fenfiblement la pro-

portion, quoique fi l’on cherche les chofes dans la der- niere exactitude , il foit néceflaire d’y avoir égard.

La maniere de Mr. Picard , quoiqu’excellente, ne fa- tisfait, qu’au fecond inconvenient , & ne fert que pour la divifion exacte , tellement qu’une Machine, pour faire avancer ou reculer infenfiblement , & parallelement les filets , eft encore néceflaire ; car quand il faut poufler les filets avec la main, quoique l’œil dans de petitesdiftances, comme de 3 ou de 4 lignes, juge aflez exaétement du Pa- rallelifime , la main ne peut pas faire avancer le peu qu’il s’en faudra quelquefois que les filets ne comprennent lobjer ; & quoiqu’on recommence plufieurs fois, il arrive

PAR M Auzour. 123

- . 1 fouvent qu'on ne peut pas y venir juftement, & fi l'on vou loit toüjours recommencer , le temps de l’Obférvation

pafleroit. Aufli fans un remede qu’on ya trouvé , on ne pourroit jamais fe pafler de cette Machine ; tellement que pour bien faire, il faut avoir la Machine pour faire avan- cer les filets, & fe fervir de Microfcope pour prendre les Divifions plus exactement.

_ Ce n’eft pas que fi l’on pouvoit avoir une Machine fi bien faire qu’elle marquât toûjoursles Divifions juftes fur le Cercle , on ne für foulagé de beaucoup de peine , & que Von ne fit beaucoup plus d’Obfervations dans un temps égal, puifqu’il n’y auroit qu'à écrire chaque diftance, au lieu qu’il fautla mefurer avec le Microfcope, ce qui de- mande du temps, & n’eft pas fi facile la nuit, à caufe que la lumiere , dont on peut éclairer le chaflis, vient de côté, &eft d'ordinaire foible ,quoiqu’on fe ferve d’unVerre con- vexe pour la ramafñler , & dans le temps qu’il paroîtroit une Comete , on auroit de la peine à faire plufieurs Obfer- vations en peu de temps, à moins que d’avoir autant de Chafñlis, ou d’Anneaux que l’on voudra faire d’Obfer- vations.

- Après avoir expliqué cette maniere, il faut encorere- marquer plufieurs chofes pour prendre exaétement le Diametre des Planetres, & faire les autres Obfervations. 1°. Il faut avoir précifémentle Foyer de la Lunette, dont on fe fervira pour mettre les filets dans ce Foyer. On peut le trouver en regardant la Lune, Jupiter ou les Etoiles, & remarquant quand on les diftingue le mieux ; caril n’y à qu’à rabattre le Foyer de l’Oculaire de la lon- gueur de la Lunette, & mettre le Chaflisen ce lieu-là, ou en diftinguant fur Terre un petit objet comme de l’Ecri- ture qui foit à une diftance connuë ; car ayant le Foyer correfpondant d’un objet , dont la diftance eft donnée, on montre dans la Dioptrique à trouver le Foyer abfolu. On peut encore le trouver , en recevant l’efpece du Soleil

Qi

M4 "DU IMTECROIMEMRE), dans un lieu obfcur , & remarquant le lieu l’efpece du Soleil eff la plus diftincte & la plus vive.

2°. Il faut que la Lunette foit parfaitement ferme & ar. rètée, car fielle branle le moins du monde , on pourra facilement fe tromper de plufieurs fecondes , mais fi elle eft bien arrêtée, & que l’on y prenne bien garde , il eft

prefqu’impofhble de fe tromper de l’épaifleur d’un che-

veu , dont on ne fera pas furpris, fi l’on confidere que lO- culaire groffit plufieurs fois le cheveu , ce qui fait qu’il pa- roît beaucoup plus gros qu’à la vüë fimple , & quand on fe tromperoic d’un cheveu , ce qui ne feroit que 4 ou 5 {e- condes dansune Lunette de 12 pieds, & 2 fecondes dans une Lunette de 14. 3°. Il faut pouravoir l'image plus diftinéte donner le moins d'ouverture que l’on pourra à la Lunette. Cette précaution eft à propos en tout remps, mais particuliere- ment , lorfque l’on n’a pas de Machine pour faire avancer les cheveux , & qu’il faur les poufler avec la main , étant

quelquefois prefqu'impoflible , quoiqu'on recommence

plufieurs fois de les mettre parfairement juftes. En ce cas il ne faut qu’alonger ou acourcir un peu la Lunette ; car l’image étant diftinéte dans unefpace aflez confiderable , à caule de la petite ouverture de la Lunette , on fçaura quel Angle fair l’objer, fi Pon ajoute au Foyer , qu'on en fouftraye , ce dont on a approché ou reculé le Chaffis.

4°. 11 faut tâcher de prendre toûjours les objers le plus

qu’il fe pourra, vers le milieu dm Chaffis,& par conféquent

de l’Oculaire , particulierement les petits , comme les

Planertes, qui ne font pas fi nets ni fi diftinéts vers les:

bords. 5°. Pour éviter la parallaxe de la vûë , ik faut qu'il y ait un petit trou auprès de l’œil ; car fans cela, fi œil chan- geoit de fituation , il fe pourroit faire quelque petite dif- ference à caufe de la diftance de l'œil aux filets. 6°, Il faut bien remarquer fi la Lunette eft roûjours

rar M Auzout. 125$ tirée della même longueur , & pour cet effec il feroir à propos que le Tuyau fütrout d’une piece, à la referve d’un pet Tuyau qui porte le Chafis & FOculaire ; car s'il eft de plufieurs Tuyaux , on peut quelquefois manquer à les mettre juftement fur leur marque, quelqu'un peut glifler fans qu’on s’en apperçoive. S'ils font de bois ou de carton ,il faut bien prendre garde qu'ils ne foient pas fu- jets à s’alonger , ou à s’acourcir felon que le temps fera fec ou humide , & même quandils font de ferblanc , on n'eft pas afluré qu’ils demeurent dans leur même lon. gueur en Hyver & en Eté, aprés la remarque que Mr. Auzout a faite cet Hyver , que rous les Métaux s’acour- ciflent à la gelée, jufques qu’un Tuyau de fer blanc de 12 pieds, peut bien acourcir de près de deux lignes, c’eft pourquoi il fera bon de les remefurer fouvent avec quel- que mefure , qui foit toujours dans un Air le plustemperé qu’il fe pourra, ou contre quelque muraille. :, 7°. IlLeft prefque toüjours néceflaire de fe fervir, d’un Verre coloré ou enfumé pour regarder le Soleil , & quel. quefois pour Venus & pour Mercure.

. 8°. Heft plus commode pour le Soleil & pour la Eune, de fe fervir de Lunettes médiocres, comme de.6, 8, 19, ou 12 pieds ; que de plus grandes , tant à caufe que l’on a de la peine à trouver des Oculairesaflez larges, qu’à cau. fe que fi l’on obferve dans le tempsque le grand Diame- tre ne fuit pasle mouvement diurne, commeilarrive pref. que toûjours à la Lune , l’œil ne pouvant pas comprendre tout d’ucoupun efpace aufli grand qu’eit l’image de ces objets dans lesgrandes Lunettes., on ne peut examiner qu’en deux temps fi l’image & les filets conviennent , & quoique ce temps foit très-petit , le mouvement eft fi ra- pide, que Fon peut fe tromper aifément de plufeurs {e- condes, & eftimer les objets plus grands qu'ils ne font, puifque pendant une demie feconde de temps , le mouve- ment diurne en. fait fepr & demi, & pendant un quart de

Qi

126 Du MiIcCROMETRE, feconde, qui ne fait qu'environ un clin d'œil , il fait près de quatre fecondes ; mais pour les autres Planettes dont l'image eft fi petite, les plus grandes Lunettes font les meilleures , pourvû qu’on ait d’aflez grands lieux à cou- vert pour s’en fervir, & qu’on trouve le moyen delesar- rêter très-fermes. Il eft vrai que fi l’on prend le Soleil à midi, il va prefque 2 minutes de temps, qu’il va fen- fiblement parallele à l'Horifon, on a le temps de voir fi {on Diametre marche exactement entre les filets |, & c'eft le remps que l’on doit choïfir autant que l’on peut, quoique fi l’on eft obligé de le prendreen d’autres temps, on puifle encore le faire avec les grandes Lunettes, pour- qu'on merte les filets parallelesau mouvement diurne, enforte que l’image marche entre deux, aflez detemps, pour eftimer fi fon image eft parfaicement comprife en- tre les filets.

9°. Après diverfes Epreuves ,les cheveux ont été trou- vez meilleurs que tous les autres filets , foit de métal, de {oye, de fil, de boyau , &c. pourvü que l’objet foit aflezil- luminé pour les faire diftinguer , comme il arrive au So- leil , & prefque toûjours à la Lune quelque petite qu’elle foit, comme aufli à Venus , & quelquefois à Jupiter, mais pour les autrés à moins qu’on ne les obferve dans le Crée. “pufcule , quand il fait clair de Lune , on ne diftingue pas les cheveux, s'ils ne paflent fur l’objec illuminé , ce qui ne fert de rien. C’eft pourquoi pour y remedier , on a ajoûté des petites Lames qui fe mettent par-deflus les cheveux, & qui fe diftinguent prefque toüjours ; quand le temps eft ferein, & qu'il fait bon obferver ;:& s'ilarrie ve qu'on ne les diftingue pas aflez , il y a deux manieres de les éclairer , l’une en faifantun petit trou au côté du Tuyau, eft le Chafis , par lequel on envoye la lumiere d’une Chandelle , fans qu’elle donne dans les yeux ; & l’autre en tenant un Flambeau un peu loin de la Lunette; car la lumiere fe réfléchiflant contre les parois du Tuyau,

| par M Auzour. 127

éclaire aflez les lamines, & même les filets, particuliere- ment quand il nya point de féparations dans le Tuyau. Pour les Lamines on les peut faire fi larges que l’on veut , puifque c’eft par leur bord qu’on mefure, & non pas par leur largeur , mais il ne les faut guéres moins larges qu’- une ligne, & il faut prendre garde qu’elles foient en bi- Zeau pour évicer la réflexion qui feroit un mauvais effet, Faifant un bizeau , leur épaifleur eftindifferente aufli bien ue leur largeur.

10”, Il faut fort avoir égard aux réfractions, car files Aftres y font fujers felon le Diametre qu’on eft obligé de prendre , ce Diametre fera diminué, &ainfi filonne fçait pas leur mefure , on eftimera le Diametre trop petit ; c’eft pourquoi il faut tâcher autant que l’on peut, deles pren- dre hors des réfra&ions , ou d’yavoir égard , après que par plufieurs Obfervations on aura fait des Tables de la diminution des Diametres, felon les hauteurs & les fai- fons, les lieux & la conftirution du temps, puifque la ré- fraétion a paru bien plus grande en Hyver à la même hau- teur qu’en Eté , qu’elle paroît certains jours plus grande que d’autres, & qu’elle eft plus grande en certains lieux qu’en d’autres. L'on doit même bien s’aflurer fi la diffe- rente conftitution de l’Air n’altere point tour le corps des Aftres, comme la réfraction ordinaire alcere le Diametre vertical ; car certaines Obfervations extravagantes fem- blenten donner le foupçon; dont il faut tâcher de s’aflu- rer davantage, de peur que cela ne vienne de quelque dé- faut dans les Obfervations. Et je crois qu’il n’y a que cette. Méthode qui nous puifle éclaircir de toutes ces chofes.

11°. Il faut avoir faitune Table de ce que valent pour chaque Lunette, les parties de la Regle en minutes & en. fecondes,; & fi l’on veut plus de préüifion, on pourra al-- ler jufques aux tierces &,aux quartes. On la calculera jufqu'à 60, fi le Microfcope groflit 6o fois, & la même Table fervira pour les parties de la Regle, & pour les fois

128 Du MiIcrROMETRE,

xantiémes,en prenant des fecondes pour lesfoixantiémes, files parties de la Regle valent des minutes, ou destier- ces fi elles ne valent que des fecondes , comme l’on a coûtrume de faire dans les Tables fexagenaires.

L'on ne déduit point ici tous les ufages de cette Mé- thode, ce fera pour une autre occafion , & l'on pourra donner enfuite les Obfervations que MM. Picard & Au- Zzout ont faites depuis long-rempsdes Diametres du So. leil, de la Lune , & des autres Planertes , l’on verra la grande utilité que l’Aftronomie en peut tirer pour l’é- clairciflement de la plüpart des chofes les plus fouhaitées dans cette Science, foit pour les Eclipfes, foit pour la dif tance de la Lune, les Parallaxes , & les Excentricités des Planertes , &c. aufñli bien que la Géographie, pour la me. fure de la diftance des Lieux , la mefure de la Terre, &c.

EXPLICATION DES FIGURES.

ABCD, eftun Tuyau de fer blanc ou de cuivre, qui entre dans le Tuyau de la Lunetre, & qui y eft retenu parle moyen de l’Anneau EF, dans lequel entre un cro- chetpar l’efpace G , comme dans plufieurs fortes de Boë. tes , afin que la pefanteur de la Machine ne la fafle pas tomber, & qu’on la puifle tourner , pour mettre les filets dans la fituation requife , fans qu’elle change de diftance.

HH font deux barres paralleles qui traverfent le Tuyau, & qui y font foudces , il y a des rénures AA, dans lefquelles on fait couler le Chaïlis par ouverture K.

LMNO, eft le Chaffis il ya des cheveux Y Y ,ar- rêtez tant au grand Chaflis LM N O, qu’au petit RSTV, auquel tient la Vis PQ , qui le faitavancer par deux ré- nures, qui font dans le grand Chaflis, parallelement de- puis X jufques à ce que les cheveux fe couchent, par le moyen de l’écrou Z , auquel tient une éguille qui marque far un Cercle W divifé en 60 parties , quelle partie de

tour

Rec de UAcad.To. VAL.PUL pag129!

Rec de icad.To VU. El1, pag129

PAR M AvzowurT. 729

tour la Visa fait. Ce Cercle W' eft rivé fur la Platine X } mais on le voir à côté toutentier avec l’écrou, & l'éguille qui y eft attachée, divifé en 6o parties. Les deux Avan- ces RI,S M, font divifées en autant de parties que la Vis fait de tours. A, B font deux petits Chaffis de lames deftinez parti- culierement pour obferver les Etoiles, qui fe mettent fur le premier Chafñis ; fçavoir A fur la partie TVON, & B fur le Chaflis R V TS , à queuë d’heronde, ou avec des petites Vis , ou de quelqu’autre maniere , pour les pouvoir ôter quand on veut fe fervir des cheveux. | Dars la partie D C du Tuyau, il doit enentrer un au- tre de fer blanc ou de cuivre qui porte l’Oculaire, ou les Oculaires dont on fe fervira, pour les approcher, ou les éloigner du Chaffis felon qu'il fera néceflaire , maisonne l'a point dépeint, parce que cela eft aifé. C,eftun Chafis plus fimple , donc on peut fe fervir fi Jon n’a pas le premier. C’eftun Cercle de laton ou d’ar- gent avec deux petites barres paralleles DE, FG, dans lefquelles en coulent deux autres fort juftes , de la figure quieft reprefentée, lefquelles portent chacuneun filer que l'on peut faire avancer ou reculer avec les doigts autant qu'ilen eft befoin ; on peut arrêter d’un côte plufieurs cheveux comme au grand Chaflis, & n’avoir qu’une bar re au lieu de deux , qui s'approche ou s’éloigne des che- veux arrêtez, & cela eft aifé à entendre.

E, eftun autreChaflis encore plus fimple,où l’on met feu- lement fur deux petiresbarres, deux ou plufeurs cheveux que l’on y noüe, ou que l’on y atrache avec de la cire, du maftic, de la cole, &c. & que l’on fair avancer avec les doigts le plus parallelement qu’on peut.

D, eft encore un autre Chaflis qui peut fervir pour prendre aflez jufte les diftances des petites Etoiles. Il eft compofé de plufieurs lames toutes de largeur connuë , & à diftance connuë qui font différentes , & même fubdivi.

Rec. de l'Ac. Tom. VII, KR

130 Du MrCROMETRE,

fées par la moitié, pour pouvoir par lesunes ou par les autres, prendre prefque toutes les fortes de diftances juf. ques à un quart de ligne , & cela fert pour faire beaucoup d'Obfervationsen peu de temps. L

Si l’on n’a pas de ces Chaflis ou Anneaux de cuivre, on pourra en faire fur le champ avec du carton, pourvû qu'il foit aflez ferme pour ne pas perdre fa figure , & on y attachera des cheveux ou fur des barres , ou fur le lim- be avec de la cire, ou bien on y coupera des Lames com. me dans la figure E.

C'eft par ce moyen qu'on pourra faire pour le jour d'une Eclipfe, un Chaffis divife en r2 doigts, fuivanrle Diamerre que le Soleil ou la Eune devront avoir au temps de l’Eclipfe , afin d'en obferver toutes les Phafes, & certe Méthode fera peut-être la plus jufte de routes ; carayant coupé deux Cercles de carte ,il n’y a qu’à divifer fur le limbe l’efpace que doit contenir l’image du Soleil ou de la Lune en 12 parties, paralleles avec des traverfantes per. pendiculaires , & arrêter avec de la cire ou de la cole, des cheveux fur les Divifions, puis coler l’autre carton par- deflus le premier , afin que le tout demeure plus ferme ; on n'en a point donné la figure, parce que cela eft aifé à concevoir,

NUE SU RE LA TERRE.

PAR MONSIEUR L'ABBE PICARD,

DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES,

FREE

MESURE

Anne: 2! 4 D E

LA TERRE

E n’eft pas d’aujourd’hui qu’on tâche de dé- cerminer la grandeur de la Terre. Plufieurs

Auteurs anciens fe font fignalez par cette re- cherche ; mais la plus mémorable entreprife

qui ait ete faire pour ce fujer, eft celle des Arabes qui

eft rapportée par leur Geographeen ces termes. « Les & Asus grands Cercles de la Terre font divifezen 360 parties ; mme comme ceux quenousimaginons dans le Ciel ; Prolomée . auteur de l’Almagefte, & plufieurs autres des Anciens,

ont obfervé quel efpace conrenoïr fur la Terre lune de +

ces 360 parties ou degrés, & ont trouvé qu'elle contenoit 4

R ül

134 MESURE DE LA TERRE,

? 66 milles & + & ceux qui font venusaprès eux ,ont voulu > s'en éclaircir par leur propre expérience ; car s'étant af ? femblez par l’ordre d’Almamon dans les Plaines de San. » jar, & ayant pris la hauteur du Pole , ils fe féparérent en » deux troupes, les uns s’avancérent vers le Septentrion, » & les autres vers le Midi , allant le plus droit qu’il leur: > fût poflible, jufqu’à ce que l’une des troupes eût trouvé + le Pole Septentrional plus élevé d'un Dégré, & quel’au- > tre au contraire l’eût trouvé abaiflé d’un Dégré ; ils fe > raflemblérent après à leur premiere ftation pour confron- > ter leurs Obfervartions. L'on trouva que l’une des Trou- » pesavoit compte dans fon chemin $6 milles & +, au lieu » que l’autre n’avoir compté que 56 milles juftes ; mais ils » demeurérent d'accord du compte de $6 mille ? pour un » dégré, fi bien qu'entre les Obfervations des Anciens, & > celles des Modernes, il ya une différence de dix milles. Comme nous fçavons que Prolomée avoit établi la grandeur du Dégré de $00 Stades, pour lefquelsles Ara- bes ont compté 66 milles + ,il s'enfuit que le mille Arabi- que étoit égal à fept Stades &+, mais il refte à fçavoir de quels StadesProlomée fe fera fervi; car fi c’écoit des Stades Grecs, dontil en falloit huit pour un mille d’Icalie an- cien, la proportion du mille Arabique à celui d’Italie, fe- roit comme de 1 $ à 16, & par conféquent les $6 mille, trouvez au Dégré par les Arabes , ne feroient que 53 mil le d'Italie anciens & +; mais fi nous fuppofons plus favo. rablement pour les Arabes , & comme il eft plus vrai- femblable queles $ 00 Stades de Prolomé étoient Alexan. drins, plusgrands que les Stades Grecs, fuivant la propor- tion communément reçûë de 1444 125, nous trouve rons que le Dégré, par la mefure des Arabes, étoitde 6x: milles d’Italie & un demi, ce qui feroit 47188 Toifes de Paris, fuppofé que le Pied Romain ancien, tel que le Pere Riccioli après Villalpande la voulu établir, foit à celui de Paris, comme 667à 720, bien quele Pied Ro-

PAR MR. L’ABBE PICARD. 135

main dont on voit le modele au Capitole, ne foit aumèé- me pied de Paris que comme environ 653 à 720.

C'elt une chofe affez remarquable , qu’anciennement la mefure de la Terre foit allée toûjours en diminuant, car fi l’on en croyoit Ariftote , ou plücoc les Mathemati- ciens de fon temps aufquels il s’en rapporte , le Dégré fe- roit d'environ 1111 Stades , au lieu qu’Eratofthenes en compta que 700, Poflidonius 666, &enfin Prolomée $00 , de maniere que les Arabes auroient fuivi le même exemple en faifant le Dégré plus petit, que tous ceux qui les avoient précedez ; mais fans entrer dans la difcuflion, fi ces opinions font aufli differences qu’elles paroiflène, il fuffir de dire en un mot que nousignorons les juftes gran- deurs des mefures anciennes, routes les mefures que les Anciens nous ont laiflées , ayant été alterées par le temps. Entre les Aureurs modernes, Fernel & Snellius ont été les premiers quine fe contentant pas d’une tradition in- certaine, nous ont voulu laifler leurs Obfervations par- ticulieres pour la grandeur du Dégré. Fernel au com- mencement de fa Cofmotheorie, dit qu'étant parti de Pa- ris il marcha direement vers le Nord , jufqu’à ce que par les hauteurs méridiennes du Soleil il eût trouvé 14 hauteur du Pole plus grande qu’à Paris d’un Dégré en- tier : mais foit qu’il ait voulu imiter les Arabes, ou pour quelqu’autre confidération , il nous a celé le nom du lieu il s’éroit arrêté, difant feulement que c’étoità vingt- cinq lieuës de Paris, & que pour fçavoir plus précifément cette diftance , il monta dans un Coche, compta tous les tours de rouë jufqu’à Paris ; & qu’enfin ayant eftimé ce que les inégalités & les détours des chemins avoient apporter d'augmentation , il jugea qu'un Dégré d'un grand cercle dela Terre contenoit 68096 pas géome- triques, qui felonnotre façon de mefurer , valent 56746 Toiïfes 4 pieds de Paris. Snellius à tenu une Methode pluscertaine , & femblable à celle qui fe verra pratiquée

Evatafthenes Batavus lib. 2. Cape 9:

* Geographia reforrsata lib.

Se caps 33e

>

136 MESURE DE LA TERRE,

dans la fuite ; car au lieu de s’en rapporter à l’eftime , il 4 cherché par des voyes géomerriques les diftances méri- diennes d’entreles Paralleles d’Alemar deLeyde & deBer- gopfon, puis conformément aux differences des hauteurs de Pole de ces mêmes lieux , il a conclu que le Dégré étoit de 18 500 Perches de Rhein,qui font $ 5021 Toïfes de Paris.

Cette derniere mefure étroit communément fuivie comme la plusexaéte ; mais le Pere Riccioli * par une Méthode que nousexaminerons fur la fin , a depuis en- cheri par-deflus les autres, faifant le Dégré de 64363 pas de Bologne, ou environ 62900 de nos Toiles.

Dans cette diverfité d'opinions, il étoit à propos de travailler tout de nouveau à la folution de ce fameux Pro- blème, non feulement pour l'utilité de la Géographieen ce qui concerne les différences des Longitudes , mais par- ticulierement encore pour l’ufage de la Navigation, d’au- tanc plus que jufqu’à préfent , pérfonne ne s’étoit avifé de fe prévaloir du grand avantage qu’on pouvoit tirer des Lunettes d'approche pour l'exécution de ce deffein, & que d’ailleurs 1l eff facile d'établir une mefure qui ne puille changer,

ARTICLE SECOND.

La Terre & l'Eau ne fontenfemble qu’un même Glo- be , qui comprend l’une & l’autre fous le nom de Terre, on ne s'arrête pas ici à en rapporter les preuves ; mais cette vérité étant fuppofée pour conftante , on demande quelle eft la grandeur du Globe de la Terre , & parce qu’il {eroit impoflible d'en mefurer le tour entier , on eft réduit à la mefure d’une partie dont on puifle conclure la grandeur du tout, & l’on fe retranche ordinairement à la quantité d’un Dégré.

Car bien que la rondeur de la Terre foit en foi moins

alterée

rAR MR. L'ABBE Prcarp. 137

alterée par les inégalités des Montagnes , que celle de POrange la plus fine par le grain de fon écorce , toutesfois ces mêmes inégalités font fi confidérables à notre égard, & fi grandes en comparaifon des mefures vulgaires, que pour venir a la connoiffance d’une diftance confidérable, quoique moindre que-celle d’un Dégré , on eft obligé d’avoir recours à la Géometrie, en fe fervant d’une fuite de Triangles liés enfemble , dont les côtés fonrtcomme autant de grandes mefures, qui paflant par-deflus les iné- galicés de la furface de la Terre , donnent enfin la me- {ure d’une diftance qu'il auroit été impoflible de mefurer autrement.

Pour bien former ces Triangles , il étoit néceffaire. que l’on pointât à des objets éloignésavecune précifion qui fût non feulement celle que l’on pût s’aflurer de tout l’objet en gros , mais même que l’on déterminât dans lobjet jufqu’à un point certain ; on avoit inventé pour cela diverfesfortes de Pinnules, mais toutes imparfaites & incapables de donner la jufteffe que l’on demandoit : c’eft pourquoi Snellius * voulant excufer l’erreur de quelques * r-afsens minutes qui fe rencontroit dans {es Triangles, a eu raifon ess 1 de s’en prendre aux Pinnules , au travers defquelles, comme il dit lui-même , un objet gros de plufieurs minu- tes n'étoit que comme un point, & encoreavec peine ; mais on s’eft avifé depuis quelques années de mettre des Lunerres d'approche à la place des Pinnules anciennes, ce qui a fi heureufement réüffi, qu’il femble qu'il n’y ait plus rien maintenant à défirer là-deflus , comme on le verra dans la fuite.

ARTICLE TROISIE-M E.

Rec. del Ac.T om. VIT. S

1338 - MESURE DE LA TERRE,

confins du Gaftinois & du Hurepois, feroit très-commo- de pour l'exécution de cette entreprife ; car ces deux ter- mes qui font diftans l’un de Pautre d’environ trente-deux licuës , font firuez à peu près dans un même Méridien , & l’on avoit fçù par plufieurs courfes faites exprès qu'ils

ouvoient être liez par des Triangles ,avec le grand che- min de Villejuive à Juvify, lequel chemin étant pavé en droite ligne fans aucune inégalité confidérable , & d’une longueur telle qu’on verra ci-après, eft propre pour fer. vir de Baze fondamentale à toute la mefure qu’on y avoit entreprife.

Pour mefurer aétuellement la longueur de ce chemin, on choifit quatre bois de pique de deux Toifes chacun , qui fe joignant à vis deux à deux par le gros bout, far foient deux mefures de quatre Toïfes chacune.

L'ordre que l’on garda en mefurant, fût que lorfqu’- une des mefures avoit été pofée à terre, l’on y joignoit Pautre bout à bout le long d’un grand cordeau , puis om relevoit la premiere, & ainfi de fuite, & pour compter avec plus de facilité , on avoit donné dix fiches à celui des Mefureurs, qui s’étoit rencontre la premiere fois à la tête des deux mefures, lequel devoit laïffer une fiche à chaque fois qu’il poferoit fa mefure à terre ; ainfi chaque fiche valoit huit Toifes, & quand les dix fiches avoient été relevées on marquoit 80 Toifes.

C’eft ainfi qu’on a mefuré deux fois la diftance depuis le milieu du Moulin de Villejuive tout le long du grand chemin jufqu’au Pavillon de Juvify, laquelle diftance æ été trouvée de 5662 Toifes cinq pieds en allant, puis de 5663 Toifes un pieden revenant ; mais comme l’on n’efperoit pas pouvoir approcher plus prèsde la juftefle, on à partagé le differend , s’arrêtant au compte rond de de 5663 Toifes pour la longueur de la ligne , ou baze fondamentale fur laquelle nousavons établi tous les cal- culs ci-après , outre que fur la fin de l’Ouvrage , nous

PAR MR. L'AB8BE PrcARD. 139

avons vérifié le tout par une feconde baze de 3902 toifes actuellement mefurée comme la premiere , en quoi nous aurons fans doure beaucoup d’avantage pardeflus ceux qui nous ont précédez ; car Snellius ayant commencé par une diftance mefurée de 3 26 verges quatre piéds mefure de Rhin, qui font 630 de nos toiles, s’eft enfuire regle fur une qui n’étoit que de 8 7 verges de Rhin , ou 168 toifes, &le Pere Riccioli a fondé toute fa mefure fur une baze de 1088 pas de Bologne, ou environ 1064 toifes de Paris.

ARTICLE QUATRIE ME.

La Toife dont nous venons de parler , & que nous avons choifie commela méfure la plus certaine & la plus ufitée en France, eft celle du grand Châtelet de Paris, fuivant l’Original qui en a été nouvellement rétabli ; elle eft de fix pieds, le pied contient douze pouces, & le pou- ces douze lignes ; mais de peur qu’il n'arrive à notre toife <omme à toutes les mefures anciennes dont il ne refte plus que le nom, nous l’attacherons à un Original , lequel étant tiré de la Nature même doit être invariable & uni- verf{el. Pour cet effet, on a déterminé très-exactement avec deux grandes Horloges à Pendule, lalongueur d’un Pen: dule fimple , dont chaque vibration ou agitation libre étoit d’une feconde detemps, conformément au moyen mouvement du Soleil , laquelle longueur s'eft trouvée 36 pouces huit lignes + felon la mefure du Châceler de

Paris,

+ On fçait communément, que pour faire un: Pendule

fimple,,onfufpend à un filer très-flexible une petite Boule environ de la pefanteur d’une bale de Moufquer, &que _ la longueur de ce Pendule doit être mefurée depuis le haut du filer jufqu’au centre de la Boule, fuppofé que le

.… Diametre n’excede guéres la trente-fixiéme partie de la

S ij

r40 + ÆM'É'SUIRE D'EFÉ A! TÉRRE} longueur du filet , autrement il faudroit tenir compte d’une partie proportionelle que nous négligeons ici, il faut auffi prendré garde que les vibrations foient petites , parce qu’au-deflus d’une certaine grandeur , elles font entr'elles d’inégale durée.

La Boule de notre Pendule étoit de cuivre d’uñ pouce de Diametre, & faire au Tour, le filer avec lequel les’ premieres Expériences ont été faires étoit de foye platte ; mais parce qu'elle s’alonge fenfiblement à la moindre hu- midité de l'air, on a trouvé qu'il valoit mieux fe fervir d’un fimple brin de Pite, qui eft une forte de filafle qu'on apporte de l'Amérique. Le haut du filet étoit paflé dans une Pincetre quarrée qui ke renoit ferré & le terminoie exaétement ; par ce moyen le mouvement du Pendule étoit plus libre, & la longueur plus facilement mefurée: avec une verge de fer exactement comprife entre la Pin- certe & la Boule.

Les deux Horloges dont on s’eft fervi éroient de ces grandes dont le Pendule marque les fecondes entieres; elles étoient exactement reglées felon le moyen mouve- mient du Soleil, & tardoient de 3/56" fur chaque rétour d’une même Etoile fixe au Méridien , avec tant de régu- larité que quelquesfois elles ne fe trouvoient pas differen- tes Pune de l’autre, de la valeur d’une feconde pendant plufieurs jours ; on mettoit en mouvement. un Pendule fimple, le faifant aller & venir du même côté que les Pendules de ces Horloges, & l'ayant laïffé en cet état ; on revenoic voir de temps en temps ce qui fe paloir ; car pour peu que ce Pendule fimple füt ou plus long plus court que de 36 pouces huit Hignes+on s’appercevoit en moins d’une heure de quelque difcordance ; il eft vrai que’ cette longueur ne s’eft pas toujours trouvée fi précife, & qu'il a femble qu’elle devoit êtreréglémentu peu acour- cie en Hiver & alongée en Eté ; mais c’eft feulement de la: dixiéme partie d'une ligne ; de forte qu'ayant égard em

PAR/1MR L’A88Et Proc AR D. FAt quelque façén à cette variation!;:on a mieux aimé’tehir le milieu, & prendre pour mefuré certaine, la longueur de 36 pouces huit lignes & demie.

- Silon avoit une fois ainfi trouvé la longueur d’un Pen- dule à fecondes exprimée fuivant la mefure ufuelle de cha: que Pays, onaütoit par cemoÿenla proportion des iié: fures differentes auf juftes que fi les originaux avoiene été confrontez enfemble, & l’on'auroit cet avantage , que l’on pourroit fcavoir à l’avenir le changement qui leur féroit arrivé. Re L *Maisoutrelesmefures patticulierés , on pourroit con venir de celles qui fuivent, lefquelles n’ontbefoin d'aûcun autre original que le Ciel. ISA HE La longueur d’un Pendule à fecondes de temps moyen pourroit être 4ppellée du nom'de Rayon Aftronomique , dont le tiers feroir: le pied univérfet, le double du rayon aftronomique féroit la T'oife univerfelle qui feroit à celle de Paris comme 88 1 à 864. 9! On pourroit auf prendre le quadruple du rayonaftro. nomiqué pour faire la Perche univerfelle égale à la lon gueur d’un Pendule à deux fécondées', enfin Le Mille uni- verfel contiendroit r000 perches. - (TT EC Ces Mefures'univerfelles fuppofent que la différence des lieux ne caufe aucune variation fenfibleaux Pendules; il eft vrai que l’on-a fait à Londres , à Lyon & 4'Bologne en Italie, quelques Expériences, d’où il femble que lon pourtoit conclure que les Pendules ‘doivent être plus courts , à méfure qu’on avance vers l’Equateur ;confor- mément à la conjeéture qui avoit déjd été propofée dans V’Aflemblée', que füppofé le mouvement de la Terre, les Poïds devroient defcendre avec moimsde force fous LE- quateur quefous les Poles, mais nous'ñe fommes pas fuf: fifammentinformez de la juftefle deces Expériences, pour en conclure quelque chofe;& d’ailleurs on doit remarques qu'à la Haye la hauteur du Pole eft plus grande qu’à S ij

142 MESURE DE LA TERRE,

Londres, la longueur d’un Pendule exaétement détermi- née par le moyen des Horloges, a été trouvée la même qu'à Paris.

C’eft pourquoi nous donnons avis à ceux qui voudront faire l’Expérience du Pendule fimple , de fe fervir des grandes Horloges à Pendule , parce qu’autrementcils ren. contreront difacilement la mefure jufte.

S'il fe trouvoit par Expérience que les Pendules fuffen de differente longueur en differens lieux, la fuppoñition que nous avons faite rouchant la mefure univer{elle tirée des Pendules,ne pourroit fubfifter , mais cela n’empêche- roit pas que dans chaque lieu il n’y eut une mefure perpe- tuelle & invariable.

La longueur de la Toife de Paris, & celle du Pendule à fecondes , telle que nous l’avons établie , feront foi. gneufement confervées dans le magnifique Obfervatoire que Sa Majefté fair bâtir pour l'avancement de l’Aftrono. mie,

ART I GA) OCEAN QU EME

Comme l’Inftrument dont nous nous fommes, fervis pour mefurer la Terre, a quelque chofe de particulier ; ik eft à propos d’en faire la defcription , avant que de ve- nir au détail des Obfervations.

Cet Inftrument eft un quart de Cercle de 38 pouces de

Planche 11. rayon, le corps eft de fer, &routes les pieces font renfor- cées en deflous par des arrêtes mifes fur le champ: Le Limbe B C & lesenvirons du Centre A font couverts de cuivre, la Broche D, eft attachée perpendiculairement au dos de l’Inftrument pour le tenir re fon pied.

EF, cftune Lunette d'approche qui tient lieu de Pinz nulesimmobiles , étant attachée par un bout à la plaque ducentre.A, & par l’autre bour à l’une des extrémitez du Limbe. n3

GH,; eft une autre Lunette d'approche portée pas

pAR Mr. L’ABBE PiCcARD 1435 une alidade de fer qui tourne fur le centre A , & qui peut être arrêtée fur le Limbe à l’endroit que l’on veut, fuivant les divers angles que l’on doit obferver.,

Le Limbe B C eft exactement divifé jufqu'en minutes très diftinctes par des lignes tranfverfales de la grandeur à peu-près & de la forme du modele qui eft repréfenté à

art.

L Un Cheveu tendu dans le petit Chaffis I , ou bien un fil d'argent plus menu qu’un cheveu ferc de ligne de Foy à lalidade , de maniere que l’on diftingue aflez facilement jufqu’à un quart de minute, principalement quand on fe fert d’une Louppe ou Verre qui groffit les objecs ; mais ce que nous avons particulierement à expliquer, c'eft lacon. fruétion des Lunettes EF, G H, & comme elles font en- ticrement femblables l’une à l’autre , il fufira d'en décrire une,

* SS, eftun Canon defer blanc fait de deux picces em. boitées l’une dans l’autre , afin qu’on le puifle ôter quand on veur, & le féparer des deux Pinnules E, F qui font fixes.

La Pinnule objective E porté en devant à l'endroit marqué T , un Verre objectif de Lunette d'approche, d’une longueur proportionnée à l’Inftrument, & par le côté V'elle foutient un des bouts du Canon SsS.

La Pinnule oculaire F eft de trois pieces, la premiere F X qui s'attache au Limbe de l’Inftrumenr, eft un Canon d'environ trois pouces de longueur foudé au milieu du Chafis FF, au devant duquel 1l y a deux filets fimples de foye plate noire bien rendus mis en croix fur quatre legers traits de burin qui leur fervent de repaire, & attachez avec un peu de cire fonduë. La feconde Z eftun petit Ca- non foudé comme le premier au milieu d’une piece quar- rée qui fe joint par deux vis au Chafñs.FF ,tant pour fer- vir de défenfes aux filets , que pour foûtenir le grand Canon SS. La troifiéme Y eftun autre petit Canon qui s’emboîte dans le premier X , & qui porte le Verre ocu- lire de la Lunette,

144 MÆSUWRE DEZLA TERRE, La diftancè fixe entre les deux Pinnules E,F doit être telle que la face anrerieure du Chaflis EF F ou les filecs de la Lunette font attachez fe rencontre juftement au foyer du Verre objectif, & certe fujertion oblige de faire faire or- dinairement le Verre obje&if , avant que de commen- cer: l’Inftrument ; le tour aflemblé fait l’effec d’une Lu- nette qui renverfe les objets , ce qu’on pourroit corri- ger en.{e fervant de plufieurs oculaires, mais avec un peu «routes es d'habitude on s’en pañle facilement. * | 145 Pecesd'ue Outre l'avantage queles Lunettes d'approche commu blableacelle nes donnent , de pouvoir mieux difcerner les objets éloi. miss goez, celle-ci donne encore la facilité de pointer avec

crite, font en-

corertpréfen- çoure |4 précifion imaginable ; car lorfque l’on regarde

tées dans la

Planche v. par cette Lunette un objet éloigné , on voit en même temps très-diftinétement les filets qui font dans la Lu- nette, &aufli tout ce que les filets Jaiflent de découvert dans l’objet , comme fi effectivement ils étoient appliquez deflus, & l’œil en fe remüant n'apperçoit aucune paralla- xeentre l’une & l’autre, fuppofé que les filets, comme nous avons dit , fe trouvent placez au foyer du Verre ob- jetif, parce que c’eft en cer endroit fe fait cette pein- ture renverfée qui vient immédiatement à nos yeux, & qui tient lieu d’objet immédiat , comme on entendra fa. cilement par la figure fuivante, nil

nb À, B,C, font trois points d’un objet, chacun def. ls. quelscouvre de rayons le Verre obje&if D E de la Lunette FDEG , tous ces rayons ayant paflé au travers du Verre

DE fe vontréünir par ordre en trois autres points oppo- {zA,B,C, fçavoir ceux d'A enz, deBené, &de C

en c, puis ces mêmes rayons fe féparant de nouveau,

vont tomber fur le Verre oculaire F G qui les détourne

enfin. vers l'œil H,on n’a pas continué jufqu’à œil les

rayons du point C à deflein de faire voir ce qui doit arri-

ver lorfqw’il fe rencontre un obftacle en quelque endroit

du foyer comme enr, Caril eft évident que cet obftacle arrèteræ

D ne Ti

+AR Mr. L'ABBE Prcanrsn. 145

arrètera tous les rayons du point C, fans qu’il en puifle venir aucun à l’œil, comme fi l’on avoit couvert l’objet même au point C. Mais cer obftacle ,rel que pourroitêtre un filec de Ver à foye fera fon image diftincte dans l’œil précifément à l'endroit l’objet qu’il cache auroit fait la fienne, parce que l’œil eft alors difpofé pour recevoir lesrayons qui font venus du foyer A B travers l’ocu- lire F G. x

On doit ajouter, que puifque ous les rayons d’un même point de l’objet font réünis dans un autre point au foyer du Verre objetif, il arrive ici que nonobftant toute l’ou- verture du Verre objectif DE , on a la même juftefle pour pointer que fi la Pinnule objective n’écoit qu’un feul petit crou prefqu’indivifible ; par lequel le point C nefc pañlér qu’un rayon qui fut intercepté par un très-petit obftacle mis dans la ligne Cc. Car ce qui oblige de mettre les filets au foyer , eft que plus près ou plus loin ils ne pourroient arrèter tous les rayons d’un même point qui ne font unis qu'au foyer, & l’on s’appercevroit alors de quelque parallaxe en changeant un peu l'œil de place, ce qui fe doit néanmoins entendre, fuppofé que l'ouverture du Verre Objectif foit grande ; car quand elle eft petite, le lieu des filets ne demande pas une diftance du Verre Objedif fi précife , parce qu’aflez loin du foyer , devant ou après le vrai concours, les rayons d’un même point ne font pas fenfiblement féparez, & c’eft aufli en étrecif_ fant l’ouverture du Verre Objectif qu’on remédiera à un inconvénient qui pourroit arriver, queles filers étant bien placez pour les objets fort éloignez, ne féroient pas de même pour ceux qui font proches.

* Il peut reftér une difficulté de la part du Verre Objec- tif, qui n'étant peut-être pas bien centré, pourra caufer quelque réfraétion & détourner de la ligne droite le prin- cipalrayon C c ; mais nonobftant tous les défauts de Verre, iln'yarienä craindre à l'égard des angles de po.

Rec. de l'Ac.Tom. VIT. T

© Planche. II.

14:6 MESURÉ DE LA TERRE,

fition ou des diftances apparentes que lon veut obferver, pourvû que quand les deux Lunerres font pointécs à un même objet éloigné ; la ligne :de foy de la regle mobile tombe juftement fur le commencement du premier degré, & c’eft une épreuve par laquelleil faut toujours commen: cer lorfque l’on veur prendre des angles, Nous donnerons au neuviéme article lesmoyens deremédier aux défauts & aux réfraétions des Verres à l’égard des hauteurs. 1

Les Figures 2€ & répréfententles Pieces qui fer- vent à mettre le quart decercle fur fon pied , la Piece LM mobile fur le pied K fuffit pour mettre cer Inftrument à plomb , lorfque l’on veut obferver les hauteurs ; mais pour mettre horizontalement; il faut ajouter à L M la feconde Piece OP de la maniere qui eft répréfentée dans la quatriéme Figure, & alors on pourra donner au quart de cercle celle pofition qu’on voudra , comme avec un genou.

Voila l’entiere defcription de l’Inftrument qui a donné les angles de pofition avec tant de juftefle , que fur le tour de l’horifon pris en cinqou fixangles, on n’a jamais trou- qu'environune minute de plus ou de moins qu’il ne fal- loit, & que fouventauffi l’on a approché du compte jufte, à cinq fecondes près; de forte qu’il n’étoit pas nécéflaire de porter un plus grand Inftrument dont il auroit été d’ailleurs impoffible de fe fervir en plufieurs rencontres.

A KT TOME STATE MIT

La diftance que l’on s’étoir propofé de mefurer depuis Malvoifine jufqu’à Sourdon, s’eft trouvée comme parta- gée en crois lignes ; fçavoir de Malvoifine à Mareüil, de Mareüil à Clermont, & de Clermont à Sourdon. Ces dif_ tances particulieres one été connuëspar le moyen de 13 Triangles répréfentez dans la premiere Figure de la troi- fiéme Planche : ily en a même deux qui nedemandent aucune obfervation particuliere ; de forte qu’on pourroit

_-

A

hé.

eraLM} 4

répréfenre I“ 4 2 donnera -OMME ave

qui a donni fa fur le tou amais trou. qu’ilnefil. mprejulk

s nécéllair: Mn | auroitér ‘CONTES, Æ,

urer depuis nme farci, à >n. Ces dil oyen dei;

: dela trot

Cu

3 be rem t

| —\# Dammartin

Montmartre

ND. de Paris

L'Obrervatoire

TRES ##.

LL. cie ES

SUP TT ca

Pen AR MK L’ABBE Prcanrp. 147

ne compter qu’onze principaux triangles, les autres qui

font répréfentez dans la feconde Figure de lamême Plan.

che, ayantprincipalement fervi de verification. Voici la

Lifte des Srations & des endroits précis aufquels on a poin-

pour former les triangles.

A eft le milieu du Moulin de Villejuive.

B le plus proche coin du Pavillon de Juvify.

la pointe du Clocher de Brie-Comte-Robert.

D le milieu de la Tour de Montlhery.

E le haut du Pavillon de Malvoifine.

F une Piece de bois dreffée exprès au haut des ruines de la Tour de Monjay, & grofhe de paille.

G le milieu du Tertre de Mareüil, l’on a été obligé de faire des feux pour le marquer.

H le milieu du gros Pavillon en ovale du Château de

Dammartin.

I le Clocher de Saint Samfon de Clermont.

K le Moulin de Jonquieres proche Compiegne.

L le Clocher de Coivrel.

M un petit arbre fur la Montagne de Boulogne proche

+ Montdidier. c

N le Clocher de Sourdon.

- O un petitarbre fourchu fur la Butte du Griffon proche

Villeneuve Saint Georges. P le Clocher de Montmartre. Q le Clocher de Saint Chriftophle proche Senlis.

À Bcft la pr'miere bafe actuellement mefurée de 5663 roifes de Paris.

X Y eftune feconde bafe de 3902 toifes actuellement mefurée comme la premiere.

On peut juger qu’il n’a pas été poffiible de placer un grand quartde Cercle fur les pointes des Clochers & des autres lieux femblables que nousavions choifis pour for. merexaétement les triangles ; mais afin de pouvoir remc- dier à cela, nous avons toujours.eu foin. d’obferver la

Ti

PlancheY1

1483 MESURE DE LA TERRE, groffeur apparente des objers aufquelsnous pointions. Par exemple , en pointant à une Tour, on ne s’eft pas con. tente de l'avoir prife par le milieu, mais on a encore ob. fervé combien fa grofleur emportoit de minutes & de fe- condes ; ce qui a donné lieu enfuite de fe placer à quelen: droit on vouloit de certe même Tour , au cas que le mi- lieu fut embaraflé ou inaccefñble.

Il eft vrai qu'avec toures les précautions que l’on a prendre, & après être même rerourné deux ou trois fois a une même ftation , ila été quelquefois impoflible d’é- viter l'erreur de quelques fecondes fur la fomme des trois angles d’un même triangle ; auquel cas on n’a point fait de difficulté de corriger letriangle, fanscraindre qu'il ne s’enfuivit aucuneerreur confidérable, parce que tous les angles étoient grands, & qu'il y en avoit toujours quel- qu'un dont on n’etoit pas fi afluré que des autres, &fur lequel la faute devoit être rejetée. On marquera les prin- cipales corrections qui ont été faites.

Dans la Lifte des triangles on a gardé cette regle, de ne donner aucun angle qui n'eut obfervé avec le quart de cercle cy-deflus reprefenté, & d’obmettre ceux

uw’on a été obligé de conclure; quoiqu'en cffec il n’y eut pas grande difference à faire encre les uns & les autres, à caufe de la grande précifion avec laquelle on pointoit, & du grand foin qu’on prenoit dene pas fe tromper à la va- leur des angles obfervez , en réïcerant plufieurs fois l’ob- fervation d’un même angle, & la faifant faire par plu- fieurs Obfervateurs qui gardoïient leurs Mémoires à part, outre que dansles premieres courfes qui avoient été faites pour la découverte des ftarions propres, tous les angles généralement avoientété obfervez ; & quoique ç'eût été avec de moindres Inftrumens quine donnoient les minu- tes que de fix en fix, ils n’onr pas laiflé d'approcher de la jufteffe autant qu'il étoit nécéflaire , pour faire voir qu’on ne s’étoit pas trompé aux conclufions.

pAR MR L’ABBE PrcARD. 14ÿ L TRIANGLE 480,

Pour connoître le côté AC. CAB. $4% 4.35" ADCRELOSeT) 611 5,5% HE B1530-0148.- 30: AB. 5663 Toifes de mefureaduelle. Donc 4C. 11012 Toifes $ pieds. Et BC. 8954 Toifes.

IL TRIANGLE Æ4DC. | Pour DC & A D. DAC pue 25 iso". ADC:: 55: O: ro, ACD. 47. 34. O. AC, 11012 Toifes $ pieds. Donc DC. 13121 Toifes 3 pieds. EtÆD. 9922 Toiles 2 pieds.

IIL TRIANGLE DEC. Pour DE RCE. DEC TA 9'. 30". DCE. 40. dre OL CDE. 65. 16. 30. DC. 13121 Toifes 3 pieds. DoncDE. 8870 Toifes 3 pieds. EtCE. 12389 Toiles 3 pieds.

IV. TRIANGLE DCF. Pour DF. DICF. Ax$° 147/:1.40 DAC:1c3301% 40: o. F DC. 32:32. :20. DC. 13111 Toifes 3 pieds. bus: DoncDF. 211658 Toifes : Notez que dans ce quatrième triangle, l'angle DFC a été augmenté de 10" qui manquoient à la fomme des trois angles. Ti

"

550 MESURE DE LA TERRE, V. TRIANGLE DFG.

Pour DG& FG. DEF GYX, 92247) SA1L0; DÉFANTTAPIANS 8: GDF.\S10:Q120% "240, DF. 11658 Toifes, Donc DG. 15643 Toiles. Et F G. 12963 Toifes 3 pieds. Enfuite deces cingtriangles, il a été facile de conclure la diftance G E entre Malvoifine & Mareüil , fans fuppo- fer aucune nouvelle obfervation.

VI TRIANGLE GDE, Pour G E. GDE. 1282. 9!. 30". DG. 15643 Toiles. DE. 8870 Toifes 3 pieds. DoncGE. 31897 Toifes.

Par le calcul du même triangle on trouvera lesangles DGE de 12°. 38’. & DEG de 39° 12". 30". tels que d’ailleurs ils ont été trouvez par obfervarion, ce qui doit fervir de preuve pour GE ; & l’on doit confidérer que comme ce triangle n’eft qu’une fuire des précédens, qu’il a deux côtez connus, & tous les angles bien établis, la petitefle de l'angle D G E ne peut empêcher la certitude de la conclufion pour GE, outre que cy après la même diftance GE fera verifiée par d’autres triangles.

Ce fut principalement au fujer des angles DGE & D EG que plufieurs fois on fit faire des feux à Mareüil , à Montlhery & à Malvoifine;un feu large de trois pieds fait à Mareüil, & de Malvoifine, paroifloic à la vuë fimple environ commeune Etoile de la troifiéme grandeur. No- tre deffein n’eft pas de tirer ici aucune conjecture à l'égard des Eroiles fixes ; mais feulement de faire la remarque fui. vante. Que fi l’on confidére la diftance de 3 1897 Toiles,

2

PAR MR L'ABBE PrcARD. «si ce feu qui avoit crois pieds de largeur devoir être fous unangle de 3". 14”. & néanmoins quand on le regardoit avec les Lunettes du quart de Cercle dont les Verres Ob. jectifs étoient excellens, il ne pouvoit être caché qu’à moitié par l’un des filets de ver à foye qui étoient placez au foyer de la Lunette. Orla grofleur de ce filet qui fut mefurée enfuite avec un Microfcope, étoir la treize-cen- tiéme partie d'un pouce ; il s’enfuit donc que dans une Lunette de 3 6 pouces , elle occupoit un efpace d’environ quatre fecondes ; de forte que le feu qu’elle ne cachoit qu'à moitié auroit valu huit fecondes , quoiqu'il ne dûc en effet paroître que de trois fecondes.

On peut conclure de cette Expérience , que même avec les Lunettes d'approche, les objets limineux paroif£ {ent plus grands qu'ils ne devroient. Il feroit bon de faire l’'Expérience avec de grandes Lunettes, ce qu’on a refer. à une autre fois.

Nous avons dit cy-deflus que la diftance EN fe trou. voit partagée en trois Lignes. La premiere , fçavoir GE vient d’être calculée ; mais avant que de pañler à la fecon- de, il efta propos de vérifier par plufieurs autres triangles tout ce quenous avons établi jufquesici.

AUTREMENT POUR 22. Au triangle Z0 3. AO: 62% Sarl lt AB: "7. 8. 20. FD KO CE TP T AB. 5663 Toïfes. Donc 40. 6178 Toifes 2 pieds. Maïs au triangle 40 D. AOD.;:76530%$ 014 roll Æ-D0. :37. 4319. %20: D.40.765.,, 50.40. A0::.6178 Toiles 2 pieds. Donc 4D. 9912 Toifes 2 pieds. EtDO. 9298 Toifes,

1f2

MESURE DE LA TERRE,

AUTREMENT POUR DE. Au triangle DO E.

DOTE:

Donc D E. 8870 Toifes 3 pieds.

ATEN MRRODS

8870 Toiles $ pieds , au lieu de

AU-FRE-MEN T'P°'O'UIR. Cr Au triangle ACE,

ACCESS

Donc CE. Toifes 3 pieds.

A SONRL: MER:

42 2 7: 7 40:

49. 24. 30.

11012 Toiles $ pieds,

12388 Toifes: picdspourr2389

ENCORE.AUTREMENT POUR.CE. Au triangle BCE,

BCE, BEC. E BC,

BC

SA dE 44 55: 45- Gold 4 .89 54 Toifes.

DoncCE. 11390 Toiles. L'angle E B C. a été diminué de 10".

ENCORE AUTREMENT POUR CE, Au triangle ? DC.

PDC

DR Per Ole

62, VE EEE

13121 Toiles 3 pieds,

15064 Toifes 3 pieds.

14621 Toifes 3 pieds. Mais

PAR Mreux'ASs8E PÉCARD. 53 a Maïs au triangle: PCE: TU À PIC TIONS 3677 AO! PEC.- 43. 9 30. PC. 15064 Toifés 3 pieds. . DoncC'E: | ‘123 89 Toiles, au lieu de r1389 Mails OEM pis AUTREMENT POUR Dr. | “Auträngle24CF. ! AC 966% 69 dfrnins zic snsy | AFC.. $Q 332 %o. 2h HAT) 63: 199 0. ciy Le 40: °rror2 Toiles $ pieds. -Donc ÆF. 13o$r Toiles. :

1 Mais au triangle F 4 D..

MURAT. | AO 3 6 SQe dc.

AF. 130$1Toïifes

11 24 DA 19912 Toifes 2 pieds.

DoncD F. 21657 Toifes s pieds, pour 21658 Toiles.

AUTREMENT, _ © “AutrangleGÆ4F. MI LG ES 0580. 284 so. GFLA4R095. F3.0 F6 2h LA PES" Srairristps e ofonsii153 enr vs x ,OSITOINS. Donc F G: ILE : pour" 12963

Toifes 3 pieds. EL L % À D TO

La fomme des deux angles AEC; GFA, excéde de 10", celle des deux CFD ; D'EG,, que l’on a négligé, parce qu’une erreur.fi peu confidérable, ne méritoit pas que l’on s’exposât encore une fois au danger qu’il y a de monter au haut de la Tour de Monjayiqui eft à moitié ruinée. Ta; is

tOIL 1 LL LA

Rec. del Ac. Tom, IT. V

354 MESURE DE LA TERRE, : « AUTREMENT POUR Ge. Au triangle. G DC. MEMDICSS ar. eg oo. 1D6,: 25643 Toiles. DC. 13121 Toifes 3-pieds.\:."1 Donc GCD.. 860. , 214", 25", Et GC. 22869 Toifes 3 pieds. Mäïs au triangle GC'E. Ayant misenfembleG CD. & DCE. ". OGC DA6..198% 25". G.Cr 212869 Toiles 3 pieds. 9 CE.: 171389 Toiles 3 pieds. DoncGE. 31893 Toifés pieds , au lieu de 31897 Toiles, , Mais partageant le diffcrend , nous ferons | GE de 31895 Toiles. ve VIL TRIANGLE FG H. Pour G H. : FE ET pue 4e "ER? HG! lor: 46. 30. ÆEFGs 48 nA2. 30. F:G. 11963 Toïfes 3 pieds, DoncGH. 969$ Toïfes. Dans ce triangle on adiminue l’angle G F FH. de 10"

VLIL TRIANGLE GHZ.

Pour G Z. & Z H. - GHZ, "yes 28122) gi G JA 144 T2 4100 el ciperror 62 or 4: GH.. 969$ Toifes. Donc GZ.' 17557 Toifes. Er HI, 21037 Toifes,

PAR/MR. L'ABBE PICARD. sf

HA 4 ET DA NO TTE AUTREMENT POUR GZ AutriangléQF: GA AG. 0860180", 71 VF.

QG:F. 104... 48.1 30ù GF..12963:T oifgs 3 pieds. Donc QG. 1:5231Toifcs. Mais au triangle Q@G-Z. :;; 196 Zup 3 iP9l:5 ohin13lo") À QTG-148 89%0 86: + QG 12523 Toiles. DoncGZ: 17562 Toifes; Et Q1J.:.:9570 Toifes.

Par le triangle Q H1;, on avoir trouvé GI de17557 Toifes feulement ; mais pour la raifon que nous dirons ci. après, on a fuivi ce dernier Calcul faifanc GI, de 17562 Toifes, & par conféquent HI de 21043 Toifes.

IX "TRIÉSNGLE: H7K. Poui ZX AI 17 FTAK GS AGS SI 6 à à : D dat :à° ain à LE RH. "35. ©4420; FH I: 5043 oies’ + Donc ZK. 11678 Toifes.

La fomme de ces 3 angles éroit trop grande de 20" dont on a diminué l'angle HK I, fur quoi il faut remar- quer que le point H pris pour le milieu du gros Pavillon en ovale du Château de Dammartin , eft difficile à déter- miner , lorfqu’on le regarde de la Station K, & qu'ila arriver que dans une diftance de 19436 Toifes, le côté Oriental de ce Pavillon ait paru groffi de quelques au- tres objets voifins ; ce qui aura fait obferver l'angle HK I plus grand qu’il n’étoit. - à 340

V à

156 “MESURE DE LA TERRE, : AUTREMENT POUR _ZK, triangle: Q ZK. OI K/0yg%d%0!. BOX _@K1I. 53.6. "40. LT QE 0 loto: Toiles. Donc ZK. 11683 Toiles. 100 Après ce qui a étédit du poinc Hi, il y a lieu de s’en tenir plûtôc à ce dernier calcul ; qu'à celui du triangle HIK, d'autant plus que nous étions.affurés d’avoir poin- très-exactement au Clacher de Saint Chriftophe, qui étoit de tous côtez comme une aiguilletrës-fine. Nous n’avons placer le quart. de Cercle dans ce Clocher , ni dans celui de Coivrel, pour y obferver les angles que nous avons été obligez de conclure ; maisnous avons pris tant de foin à bien obferver tous les autres an- gles, & l’Inftrument :donnoit alors le tour de l'horizon fi juftement , qu’il ne doit refter aucun doute là-deflus.

X. TRIANGLE ZKZ.

Pour KZ. & IL: LEK- D: ds, Dee LI K Le NAT. 0418: ZIK. 311683 Toifes. Donc KZ. 11188 Toifes 1 pieds. EtZZ. 11186 Toifes4 pieds.

NT XI TRIANGLE KZM.

Pour Z M. VLZKM: 53 8:42f2b 990 K ME. 1163.11: 01 lvl KZ. 11188 Toifes2pieds. Donc ZM. 6036 Toiles 2 pieds:

PAR MR. L'ABBE PICARD. 157 XII TRIANGLE ZMN.

Pour ZN. LMIN: 04600.. 1387, to MONT: v29. .:28. ::20 ZM. 6036 Toifes 2 pieds, Donc ZN. 10691 Toiles.

XIIL TRIANGLE 7ZZN.

Pour W 17.

La fommedesangles ZZK.KZM.M Z N. étant 6- tée de 360°,ilrefteraZZN.119°. 32’. 40". “Mais ZN.10691 Foiles. Et ZZ. 11186 Toifes 4 pieds. : DoncZ N.1890$ Toiles.

C'eft ainfi que fur le fondement de la premiere bafe

AB, quiavoit été aŒuellement mefurée, nousavons con- clula grandeur destrois lignes E G. GI. IN. depuis Mal- voifine jufqu’à Sourdon. - Maisparce que les 4 derniers triangles n’étoient ac- compagnez d'aucune vérification , & que nous défirions avoir un nouvel éclairciflement fur le vrr1. & fur le1x. triangle , nous jugeâmes qu’il étoit néceflaire d’en venir à la mefure actuelle d’une nouvelle bafe.

La ligne de diftance L M entre Coivrel & la Montagne de Boulogne, fe trouva la plus propre pour fervir à cette derniere vérification , non pas que cette ligne püût être actuellement mefurée , mais parce qu’elle pañle au-travers d’une grande plaine l’on eût la commodité de prendre la bafe cranfverfale XY , depuis le Moulin de Mery juf- ques auprès du Vallon de S. Martin à Paft proche Mont- didier , laquelle bafe atuellement mefurée avec les mê- mes bois de piques qui avoient fervi à la premiere, & qu’on avoit vérifiez tout de nouveau, fut trouvée de 3902 toi- fes ; yoicile calcul qui fut fait enfuite. Vi

158 MESURE DE LA TERRE,

Au triangle #7 Z. AV LT. TO EST OS ACT. 00 A TATO: 45. De melure atuelle #7. 3902 Toifes. Donc YZ. 3273 Toifes2 pieds, Mais au triangle 4 Y M. ER M5936. 046" 1086? FA M. LOST 1 dif 4 F.. 3902Hoifes. Donc M y. 4187 Toiles. Enfin autriangle MY Z. MVL. HOME OS dcr YZ. 3272 Toifes 3 pieds. Y M. 4187 Toiles, Donc M Z. 6037 Toiles , au lieu de 6036 Toifes 2 pieds. Donca proportion ZN. 18907 Toiles. EtGZ. 17564 Toiles.

Mais la ligne E G doit être laiflée, parce qu’elle à été vérifiée en trop de manieres.

Le peu de différence qu'il y avoit entre la diftance que nous avions concluë fur la premiere bafe, & celle que nous trouvâmes par la derniere , fit voir que nous avions eu raifon de tenir pour fufpects les triangles qui aboutiflent au point H, & que ceux du point Q euflent mieux mérité de pañler pour principaux ; mais nous n’avons rien voulu

1 changer à l'ordre que nous avions tenu. E

ARTICLE SEPTIEME.

Bien que notre premier deflein eût été de terminer toutes nos mefures à Sourdon , nous nous trouvâmes néanmoins comme engagez de continuer jufques à A- miens, nous avions réfolu d’aller prendre la hauteur du Pole pour vérifier le calcul de Fernel , nous euffions bien voulu avoir aflez de temps pour chercher dans les

:

PAR MR. L’'ABBE PrcARpD. 159

Plaines de Santerre , quelque point propre pour finir cet- te mefure par deux grands triangles ; mais la faifon étoit déja trop avancée , de forte que nous fâmes obligez de nous contenter de ce qui fe rencontroit aux environs de Sourdon , il falloit féjourner pour prendre la hau- teur du Pole. R , eft le Clocher deS. Pierre de Montdidier. Troifiéme T ,un arbre fur la Montagne de Moreüil. Ge: V, le Clocher de Notre-Dame d'Amiens. Red 1. Au triangle ZM R. LOML Rs 8°". SO MRZ. GS. $2. 30. Z M. 6037 toifes. Donc Z R. $5rotoifes 3 pieds. Au Triangle WRZ. INR OUE SU NOEL 30: RENTE 27 SO, 70: Z R. ÿjiotoifes 3 pieds. Donc N R. 7122 toiles 2 pieds. Au Triangle WRT. NT R. 71.125. 40. TN R. 67. 21. 40. N'R. 7122 voifes 2 pieds. Donc WT. 4822 toifes 4 pieds. Enfin au Triangle NT F. NT. 83°. 58. 40. TN. 70. 34 30. NT. 4822 toifes4 pieds. Donc WY. 11161 toifes 4 picds. * L'on a crû devoir ajoûter à tous ces calcus la jufte po- fition des Tours de Notre-Dame de Paris , & de l'Ob- fervatoire. 11 . S cft une Gueritte au-deflus du Dégré de la Tour rcifieme * Méridionale de Notre-Dame de Paris. #7 Z eft le milieu de la face Méridionale du Bâtiment de fconde ri lPObfervatoire, dd)

160 MESURE DE LA TERRE,

Au Triangle DOS. DOS: 1880 "216" 407 DSO: 1:46. "35 o. S.D:0!134%. He 20 DO. 9198 toifes. Donc DS. 12795 toifes. Et OS. 9073 toiles. Au Triangle D O0 Z. DO 72488 20800 5". HO DZ. SX. 34. Z DO. 46." "220. |: ija: DO. 9198 toifes. Donc DZ. rr1757toifes. EtOZ. 8588 voiles 3 pieds,

ARTICLE HVITIEME.

Après avoir mefuré les diftances particulieres entre Malvoifine , Mareüil & Sourdon, & même y avoir ajouté celle d'Amiens , il falloit examiner la pofirion de cha- cune de ces lignes à l'égard de la Méridienne.

Planche] Pour cet che , au mois de Septembre de l’année 1669: nous allames fur le Tertre de Mareüil , à l'endroit mar- qué G , d’où l’on voyoit Malvoifine d’un côté ,& Cler- mont de l’autre , & nous mîmes le quart de Cercle garni de fes deux Lunettes à plomb fur fon pied , enforte que la Lunette EF demeuroit toûjours dans le niveau , pen- dant que le plan de l’Inftrument étoit rourné verticale- ment, & que la Lunette de l’Alilade G H étoit pointée vers l’Etoile Polaire : on fuivit ainfi cette Etoile jufques à fa plus grande digreflion , elle demeuroit un efpace de temps aflez fenfible fans fortir du filer verrical de l& Lunette avec laquelle on l’obfervoit , & alors-on laiffà l’'Inftrument fixe dans fa pofition le refte de la nuit , juf- qu'à ce que le jour étant venu on pût découvrir l'endroit du bord de l’horizon , auquel la Lunetre E F fe trouvoit

pointée ;

#

PAR MR. L'ABBE PrcaARD: 161

pointée ,! & dérerminer par ce moyen le vertical de la plus grande digreffion de l'Etoile Polaire ; car on fçavoir

ar expérience , que quand le quart de Cercle étoit dref- {4 plomb, les deux Lunettes demeuroient coûjours poin. tées dans un même vertical. Par cette Obfervation que Fon réïtera plufieurs fois, on s’aflura d’un point éloigné quimarquoit le vertical de la plus grande digrefion orien. tale de PEtoile Polaire, lequel vertical faifoit avec la li- gne G I un Angle de 55’ vers l'Orient : or le com- plément de la déclinaifon de l'Etoile Polaire étoit alors de 28 &la hauteur du Pole au Tertre de Mareüil ain- fi qu’elle fût enfuite trouvée , eft de 49° 5’, & par confé- quent la digreffion de l’Etoile Polaire étoit de 46’ ; il reftoit donc encore un degré neuf minutes dont la ligne GI décline du Nord vers l'Occident, & parce que d’ail- leursles lignes G I. G E. font un angle de 178° 25’ vers FOccident, lequel angle augmenté dela déclinaifon de la ligne G Ine fair que 179° 34 il s'enfuir que GE dé- cline de 26’ du Midy vers le Couchant,

L'année fuivante au mois d’Otobre on choifit à Sour- don dans la ligne N V un endroit en pleine Campagne, d’où l’on découvroit le Clocher de Notre-Dame d’A- miens, & de la maniere que nous venons d'expliquer , on obferva plufeurs fois que cette ligne N V décline de 18° $ 5’ du Nord vers l'Occident, d’où il fut facile de conclure que N I. décline de 9’ 10" du Midy vers lO- rient.

Ces dernieres Obfervations furent faites en un temps auquel l'Etoile Polairefe trouve dans fa plus grande di- greflion un peu apresle coucher du Soleil , & l’on eut alors la commodité de pouvoir achever lObfervation tout d’un temps, fans être obligé de laïfler l’Inftrument daus#à poñition; car c’eft encore un des avantages des Lunettes d'approche, que par lenr moyen on peut décou- vrir les Etoiles de la feconde grandeur dans la plus gran.

Rec. de V'Ac.Tom.F II. X

S

162 MESURE DE LA TERRE, de clarté du Crepufcule , & que celles de la premiere grandeur peuvent être obfervées en plein Soleil , ce qui fera d’un grand fecours dans l’Aftronomie ; nous en avons fair plufieurs belles Obfervarions qui feront don- nées au Public. Planche 1. Si Pon fuppofe maintenant que la ligne méridienne de que F7 Sourdon foit prolongée versle N ord, jufqu’à ce qu’elle rencontre le parallele d'Amiens au point 8 pour faire le triangle rectangle N. 8 V. l'angle de déclinaifon V N & étant de 18° 55’, & l’Hypothenufe N V. ayane été trouvée de 11161 toifes 4 pieds, il s'enfuit quela diftan- ce Méridienne N 8 entre les paralleles de Sourdon & d'Amiens eft de 10559 toifes 3 pieds, & que l’Arc du parallele V 8 comprisentre Amiens & la Méridienne de Sourdon, eft de 3617 voifes 4 pieds. »lmche mm. Semblablement fi l’on fuppofe que la même ligne Mé- sremire = ridienne de Sourdon foit prolongée vers le Midy, jufqu’à + ce qu’elle rencontre le parallele de Malvoifine au point 2, & que cette Méridienne foit partagée en 3 parties par les Perpendiculaires G 9, L 7, qui repréfentent les paral- leles de Mareüil & de Sourdon, que de plus on ait tiré les lignes Méridiennes particulieres de ces mêmes Lieux, fçavoir G «de Mareüil à Malvoifine , & I de Clermont à Mareüil. Au Triangle N. y Z. rectangle eny NI. 18907toifes. A: der COM MupE Tee Donc N y 18893 toiles 3 pieds. Ectz07 710 toifes. au Triangle G Z. # rectangle en # IG 17564roifes. GANT SEEN ET. Donc Z 8 ou y 4 17560 toifes 3 pieds. Et 3 52 toifes.

RS

PAR MR. L’'ABBE PrcARDp. 163

Au Triangle G E : re&angle en : GE. 31895 toifes. EG: O°; 26. Donc G E. ou 3 31894 toifes. , Et E 241 toifes 3 pieds.

Les trois lignes N 7, I 4, Ge, font enfemble la diftan- ce totale entre les paralleles de Sourdon & Malvoifine de 68347 toifes 3 pieds, à laquelle diftance ajoûtant celle d’entre les paralleles de Sourdon & d’Amiens qui a été trouvée de 10559 toifes 3 pieds, on aura la diftanceen- tre Malvoifine & le parallele d'Amiens de 78907 toiles, & bien qu’en effec les 4 lignes dont cette diftance totale

_eft compolée , foient comme les côtez d’un Polygone

qu'on auroit voulu décrire à l’entour de la Terre, & que dans la rigueur de Géometrie, il foit vrai que le contour d’un tel Polygone feroit plus grand que la circonférence de la Terre ; il y a néanmoins fi peu de différence en cet- te rencontre, qu'il feroitinutile d’y avoir égard , puifque l'excès fur chaque degré ne monteroit pas la valeur de 3 pieds, de forte qu’on peut confiderer toutes ces lignes particulieres dont la diftance totale N +, eft compofée comme infenfiblement differentes de la courbure d’un Méridien. .

Au refte, comme nous avons donné ci-deflus la poli. tion des Tours de Notre-Dame de Paris & de l’'Obfer- vatoire , il nous{era facile d'établir auf les diftances de ces mêmes lieux à l'égard des paralleles de Malvoifine & d'Amiens. 5 |

Car premierement fi de G D qui eft de 2 5643 toifes, on Ôôte DS ci-deflus trouvé de 1279 j toifes, il reftera 12848 toifes pour G $ qui eftla diftanceentre Mareüil & les Tours de Notre Dame. Cette ligne GS fait avec G E un Angle de 12° 34’ 30" versle Couchant , & par conféquent elle décline auffi vers le Couchant de 1320" 30" doncayant tiré S » qui foit perpendiculaire à la Mé-

X ij

164 MESURE DE LA TERRE, ridienne de Mareüil , & qui repréfenteun Arc du paral- lele des Tours Notre-Dame ,on aura

Au triangle G » S. reétangle en,

SG. 12848 toiles. n1GSLr 40 Of < 40" G n 12518 toifes. Sn 28932 toiles.

Plnshe m1. Donc fi de GEe quieft de 31894 on ôte G » 12518 toifes, il reftera »< de 19376 tvoifes pour la diftance en- tre les paralleles de Notre-Dame & de Malvoifine , ce qui fe peut encore vérifier par le calcul fuivant.

Au triangle S D E.

SD'E RE: Sn O0" $ D. 1:795$toiles. DE. SS7itoiles. DoncES. 19556 toifes. Et DES 309:#9/2% 3 0"

Mais DEG.. 39. 12. 30. Donc SE Gen an ut ©.

MaisE G décline de 26’ du Nord vers l'Orient, donc ES décline de 47’ du Nord vers le Couchant , & parce que la longueur de cette même ligne E S eft de 19556 coifes, il s'enfuit que la diftance entre les paralle- les de Notre-Dame & de Malvoifine eft de 19376, com. me par le premier calcul.

Enfin au triangle Z D E.

Z'DEsp 2290814280 "E ZD. 11757toifes. DE 8871 toifes. Donc EZ. 18685 voies. Et:D22Z.:|10:1 8% -30% Mais DES. 30. $9. 10

Donc S EZ.

I o)

; #3; #0: Ce dernier Angle S E Z étant ajoûté à la déclinai- fon de laligneE S , quia été ci-deflus trouvée de 7°47/,

EL Lo UE

FAR: MR. L'ABBE PrcArD. r6$ fera la déclinaifon de E Z de 90 38’, mais la longueur decette même ligne E Z eft de,r 868 5 toifes , doncpar réduction , la diftance entre les paralleles de Malvoifine & de l’'Obfervatoire fera de 1842 1 toifes, & enfin celles d’entre les paralleles de Notre-Dame & de l'Obfervatoi. re fera de 95 5 toiles 3 pieds.

. Bien que dans toutes les Obfervations que nous avons faites pour déterminer la pofition de diverfes lignes à l’é- gard de la Méridienne, nous ne nous foyons point fervis de la Bouflole, cela n’a pasempéché qu’en plufieurslieux

nous n’ayons obfervé la déclinaifon de l’Aiman , princi- -palementaà Malvoifine & à Sourdon : aiguille dela Bouf-

{ole que nous avions portée eft longue de $ pouces, & déclinaifon dans ces deux lieux vers la fin de l’Eté de l’an-

née 1670, nous a paru-de 30’ du Nord vers le Cou- -chant , à peu près comme nous l’avions obfervée à Paris

avec la même Bouflole peu de temps auparavant , au lieu qu'à Paris la mêmeaiguille n’avoit en l’année 1666. au- eune déclinaifon fenfble, & qu’en 1664. elle déclinoit de 40’ vers l'Orient, le changement ayant été d'environ 20’ par chaque année,

ARTICLE NEUVIEME.

:: Pour conclure enfin la grandeur d’un degré, & déter- miner par conféquent celle de la Terre, il reftoit encore à fçavoir combien les diftances Méridiennes que nous avions mefurées avec la toife de Paris, valoient de minu. tes & de fecondes, les confiderant comme parties d’un grand Cercle qui feroit décfit à l’encour de la Terre. C’eft en cette occafion qu'on eft obligé de chercher dans le Ciel la mefure de la Terre; car il faut néceflaire- ment avoir recours à la difference des Latitudes de deux lieux établis fous un même Méridien , & par ce moyen venir, à la connoiffance de l’Arc du Ciel compris entre les deux Zeniths de ces mêmes lieux , lequel Arc eft fembla. X ii

Planche IV.

+

166 MESURE DE LA TERRE,

ble à celui que l’on cherche fur Terre.

Mais avant que de pañler aux Obfervations céleftes, il eftà propos de faire voir de quelle maniere on a pu véri- fier les Inftrumens avec lefquels elles ont été faites, ce qui eft ici d'autant plus néceflaire ; que les Lunettes d’ap- proche dont nous nous fervons, pourroient avoir quel- que défaut caché, qui ne peut être connu que par une épreuve particuliere.

La premiere Figure de la quatriéme Planche repréfen- te un quart de Cercle dreflé fur fon pied à la maniere or- dinaire, comme pour prendre les hauteurs , & pointé à quelqu’objet éloigné vers les bords de l'horizon , mais dans la feconde Figure ce même quart de Cercle eft ren. verfe , tourné de droit à gauche, & pointé au même ob- jet qu'auparavant , de maniere que le plomb , qui dans la premiere pofition , étoit fufpendu au centre À, & battoit fur le limbe en D eft maintenant atraché au limbeenE, & bat précifément fur le centre À, on a même place l’Inf- trument en un lieu plus élevé , afin qu’après le renverfe- ment la Lunette fe trouva à peu près dans la même ligne qu'auparavant, quoiqu’en effet ce foit aflez qu'elle de- meure dans une ligne parallele à la premiere , comme il arriveroit toujours, fi la diftance de l’objet étoit fi gran- de , que lechangement caufé par le renverfement ne füc pas confiderable , ou du moins fi Pon pointoit fucceflive- ment à deux objets, dont l'un für autant au-deflous de l'autre, que la Lunette auroit été abaïfée. |

Suppofé donc qu'avant le renverfement on ait marqué far le limbe du quart de Cercle le point D le plomb bartoit, & qu'après le renverfement on ait aufli marqué le point E le plomb aura été attaché , le point C pris au milieu de l'intervalle D E , déternrinera le commence- ment de la divifion du quart de Cercle, & fi après que lInftrument fera remis en fon premier état , le plomb vient à battre fur le point C,la Lunette fera nécellaire-

PAR MR. L'ABBE PICARD. 167

ment pointée dansle Niveau , de maniere que fi par ha. zard elle y avoit été d’abord pointée , on n’auroit trou- qu’un même point devant & après lerenverfement.

La raifon de certe pratique eft facile à comprendre ; car fans fe mertre en peine de ce quife pañle dans la Lu- nette, fi l’onfuppofe que la ligne droite À B, qui pañle par le centre À, tende vers l’objet auquel la Lunette eft poin- tce, les deux Angles que le filet du plomb fera avec cet- te ligne À B, l’un en-deflous, & l’autre en-deflus feront ou droits ou égaux à deux droits, ils feront droits quand on aura pointé au Niveau ; mais fi l’on a pointé plus haut ou plusbas la moitié de la différence des deux Angles Ôree du plus grand Angle, ou ajoûtée au plus petie, refti- tüera le Niveau.

Cerce pratique eft très-utile, non feulement pour pla- cer les degrés fur le limbe d’un Inftrument, fuivanc l’ef- fer de la Lunette, quel qu'il puifle être , mais encore

our vérifier de temps en temps fi la Lunette s'accorde avec la divifion que nous fuppofons bonne & bien cen- trée; mais afin que cette vérification fe puifle faire plus facilement , il faut que les degrés foient continuez de C vers E jufqu’au bout du limbe , qui pour cet effet doi être plus grand qu'il ne faudroit pour 90 degrés.

On pourra vérifier un Sextant à peu près de la même maniere qu’un quart de Cercle, comme on verra facile. ment , en confiderant que fi avant que derenverfer l’In£ trument, on fufpendoit du milieu de la ligne À B un plomb qui combât fur le point de 60 degrés , à compter de B vers D , & qu'enfuite l’Inftrument érantrenver{é , le mê- me plomb fufpendu du point de 60° rombât fur le milieu de la ligne AB, dans l’une & dans l’autre de ces pofitions la ligne A B feroit dans le Niveau, & par conféquent la Lunette auroit demeurer pointée à un même objet éloigné quiauroit marque le Niveau. Mais au contraire, fila Lunette s’éroit trouvée pointée à deux objets, dont

ne 4 L2 es À nil Eh LA :

168 MESURE DE LA TERRE,

#7! Fan fût au-deflus de l'autre, le milieu d’entre les deux fe roïr le Niveau. Ord’Angle de difference entre le Niveau & l’un ou l’autre de ces objets, ou bien la moitié de l’An- gle de diftance apparente entre les deux objets, fera en- fuite facilement mefuré avec une grande Lunerte ;.de la maniere que l’on mefure les Diamerres des Planettes , & par ce moyen on connoîtra l'erreur de PInftrument , la quelle augmentera les hauteurs ; fi avant le renverfement & dans Ja pofition ordinaire l’Inftrument a été pointé à celui des objets qui étoir le plus bas, & au contraire elle diminüera les hauteurs, fi l’Inftrument s’eft trouvé pre- mierement pointé à celui qui toit le plus haut.

Planche1ÿ. La troifiéme & la quatrième Figure repréfentent un Inftrument , qui contenant moins de degrés qu'un Sex- tant , ne peut être vérifié au Niveau, mais feulement au Zenit. Cet Inftrument eft pointé en deux manieres diffe- rentes à une même Etoile proche du Zenit; car dans la Figure le plomb tombe en D fur les degrés du limbe, & dans la 4°, comme l’Inftrument a été contretourné, le même plomb combe en-dehors en s’approchant de la LunerreenE. Oril eft facile de voir que fi l’on tire la li- gnc AB du centre À par le milieu d’entre les points DE marquez par les deux pofitions du plomb , elle détermi- era l'endroit du Limbe doit commencer le prémier degré , 4 compter du Zenit, parce que quand la Lunette fera pointée au Zenit, le filet du plomb conviendra né- ceflairement avec la ligne A B. LURE

Cette feconde. maniere de vérification eft générale pour toutes fortes d’Inftrumens , mais elle eft difficile, & ne fe peut pastoûjours pratiquer , parcequ’elle demande une Etoile qui foit fi proche du Zenit, que lorfque l'inftru: ment eft contre-rourné ; & qu'il eft pointé à certe Etoile, le plomb puille tomberentre le point B&la Lunette.

Tous les Inftrumens qui fervent à préndre les hauteurs, &c qui ont une Alidade que l’on-puiffe ôter quandon he

ont

Rec. de lAcad. To «VAL PUIV. pag.168 ,

"

Rec. de Acad. Ta V1. PL 1v Pa. 168

per

Rec. de l'Acad. To. VAL. PL, IV. pag:168 :

Rec. de Acad. To. VI Pl. 1y Ppag-168

FAR MR. L'ABBE Prcaro. 169

font aifez à vérifier ; il faut placer l’Inftrument dans le Plan du Méridien , le rendant entierement immobile, comme s’il éroit appliqué contre un mur, enforte néan- moins que le plomb battant vers le milieu du Limbe, laiffe de part& d’autre autant de degrés qu'il en faudra pour les Obfervations que l’on devra faire. On choifira deux Etoiles fixes , dont l’une doive pañler au-deçà , & l’autre au-delà du Zenit , & dont la difference ou la fomme des Déclinaifonsne furpañle pas le nombre des degrés qui font marquez fur l’Inftrument. Cela fuppofé, on obfervera ces deuxEtoiles avec la Lunette del’Alidade,à mefure qu’elles * pafleront au Méridien , l’une vers le Nord, & l’autre vers kMidy ; & alors pourvû que l’Inftrument foit demeuré ‘immobile , la difference entre les deux Obfervations don- nera exactement l'Arc du Méridien entre les paralleles des deux Eroiles , indépendamment de cout ce qui pour- roit arriver de la part de la Lunette de l’Alidade. Cette préparation étant faite, on ôrera l’Alidade, pour mettre un plomb en fa place, & l’on obfervera avec la Lunette qui eft attachée à l’Inftrument, la diftance apparente en- tre le Zenit & chacune de ces Etoiles prifes dans le Mé- ridien. Si l’Inftrument baifle , la fomme des deux diftan- ces trouvées par cette dérniere maniere {era trop gran- de, & aucontraire, s’il haufle elle fera trop petite, en comparaifon de la diftance totale que l’on avoit trouvée par le moyen de l’Alidade , de forte que la moitié de la différence fera l'erreur de l’Inftrument. On peut faire une feconde vérification , en obfervane une feule Etoile , dont la diftance du Zenit n’excéde pas le nombre des degrés de l’Inftrument que l’on veut véri- fier ; mais au lieu que dans la précedente maniere il n’é- toit pas néceflaire d’avoir comparé la Lunette de l'Inftru- . mentavec celle de l’Alidade , il faut ici qu’elles foient bien ajuftées enfemble à un même objet éloigné. Cela étantfuppofé, on obfervera premierement avec le plomb, Rec, del Ac. Tom. VII.

170 MESURE DE LA TERRE,

& avec la Lunette attachée à l’Inftrument , la diftance Méridienne entre le Zenit & l'Etoile propofée , enfuite on arrètera cet Inftrument dans le Plan du Méridien, comme dans la maniere précedente ; maïs en forte qu'il foit contre-tourné, & que fi l'Etoile eft vers le Midy, il foit tourné comme pour obferver versle Nord , & l’on remar- quera très-exactement le degré & la minute du limbe le plomb battra, après cela le plombétant ôté , on ap- pliquera l’Alidade , avec laquelle on obfervera la diftance Méridienne entre le Zenic & l'Etoile , comptant pour cet effet les degrés & les minutes qui fe trouveront entre la ligne de foi de l’Alidade,& lendroit du limbe le plomb batroit ; auparavant la premiere diflance qui aura éré trouvée , étant comparée avec cette derniere, fera plus petite fi l’Inftrumenc haufle , & au contraire elle fera plus grande s’il baïfle , de maniere que la moitié de la differen ce fera l'erreur de l’Inftrument.

Lorfqu’on a reconnu Perreur d’un Inftrument, & que Fon eft afluré qu’elle ne vient que de la Lunette , le plus court feroit de la laïfler , & d’yavoir égard dans les Ob fervations ; mais fi on la veut corriger , cela fe pourræ faire ou en déplaçant les filets dela Lunette , ou en fai- fant tourner le Verre objectif fur fon centre , autant que l'on reconnoïtra par l’expérience qu'il fera-néceflaire , pour ajufter la Lunette aux degrés de l’Inftrument. Une Alidade garnie de fa Lunette, pourra beaucoup aider à faire cette correction , pour cet effet on pointera à un mè- me objet éloigné , tant la Lunette de l’Alidade, que celle de l’Inftrument. Enfuite fi l'erreur eft , par exemple , d’une minute en hauflant,on écartera l’Alidade d’une mi-

“nute , ou au contraire on l’approchera d’autant , fi ler reur eft en baiïflant ; & l’ayant arrêtée dans cette pofition, Von fera en forte enremüant l’Inftrument tout entier, que la Lunette de cette Alilade fe retrouve pointée au même objet qu'auparavant , après quoi il faudra faire tourner

mil nl

rAR MR.L ABBE PrcARD. 17

fur fon centre le Verre obje&if de la Lunette qui eft ac- taché à l’Inftrument, jufqu’à ce qu’elle fe retrouve poin- tée à ce même objet, & par ce moyen on fera afluré qu’une ligne droite qui feroit tirée de l’objet par le centre de

* l'Inftrument, viendroit à rencontrer le point B, que nous

fuppofons avoir été établi pour le commencement de la Divifon. k

Mais pour éviter , autant qu’il eft poflble, les réfrac- tions de la Lunette, il faut faire enforte que le Verre'ob- jectif foit bien centré ; ce qui fe reconnoïîtra , en lui fai- fanc réfléchir les rayons du Soleil : car s’il eft bien centré, le perir foyer qu’il fait par réfléxion à certaine diftance, fe rencontrera juftement au milieu d’un plus grand rond de lumiere , ou bien l’on obfervera fi les deux images que ce Verre réfléchit d’un même objet , viennent à s’unirau milieu de fa furface.

Après cette préparation, il feroit à propos d’enfermer féparément le Verre objectif, dans une boëte de cuivre percée par les deux fonds , & parfaitement arrondie au

_ tour, dans laquelle néanmoins il auroit un peu de jeu, de

forte qu'on le püt poufler de côté ou d’autre par trois Vis

à tête perduë , qui le tiendroient arrêté ; & cette boëte

étant très-juftement enchaflée dans la Pinnule obje&ive, on la feroit tourner fur fon centre , pendant que tout le corps dela Lunette demeureroit immobile, & l’on obfer: veroit fien faifant ainfi tourner le Verre objectif, la Lu- nette demeureroit toûjours pointée au même objet , au- trement il faudroit faire avancer le Verre de côté ou d’autre. :

Nous avons crû qu'il étoit neéceflaire de donner tou- tes.ces differentes manieres de vérification , afin qu’il ne reftât aucun doute fur la grande jufteffe que l’on doit at- tendre des Lunettes d'approche qui fervent de Pinnules.

Y à æ

Troifiéme & quatrième Fi-

gure de la

171 MESURE DE LA TERRE,

URI TDOLE DIEM

Si la mefure de a Ferre demande des Obfervations juf- res & précifes, c’eft principalement pour ce qui concer- ne les differences des Latitudes , parce que l’erreur d’une minute feule monte à 951 toifes, qui fe trouvent multi- pliées fur le tout autant de fois que la diftance mefurée eft contenuë dans toute la circonference de la Terre.

Pour approcher , autant qu’il eft poflble , de la jufteffe requife,on fit faire le grand Inftrument repréfenté dans la

Planche IV. quatriéme Planche. Il eft de fer garni de pieces fur le

champ, comme le quart de Cercle, & couvert de cuivre aux endroits néceflaires. Le limbe quine contient qu’en. viron la 20° partie d’une Circonférence de Cercle de 10 picds de rayon, eft divifé par des lignes tranfverfales juf- qu’en tiers de minutes très-diftinétement.

Une Lunette longue de 10 pieds fervoit de Pinnules à cet Inftrument , & parce que dans l’obfcurité de la nuit on ne peut voir les filers qui font dans la Lunette , on les éclairoit par le bout d’enhaut de la Lunette , ou par un trou fait à côté. d'a)

Le Plomb ou Perpendicule étoit enfermé dans un Ca-

fon de fer blanc, qui le mertoit entierement à couvert du

Vent, outre que l’on a toûjours obfervé dans un lieu clos, dont le toit éroit percé exprès.

Pour déterminer avec cet Inftrument les differences des Latirudes de Malvoifine, de Sourdon & d’Amiens:, on choïfi lEtoile appellée L Genow de Caliopée , qui ve- noit au Méridien à 9 ou 10 degrés de diftance du Z&- nit vers le Nord , environ 28’ 46" de temps après l’E- toile Polaire. Une Etoile plus proche du Zenitauroit été plus difficile à bien obferver ; & fi d’ailleurselle avoit été enfermée entre deux Zenits, l'erreur de l’Inftrument qui n’auroit peut-être pas été entierement découverte, auroit été doublée dans La diftance apparente des deux Zenits,

Le |

és. em 2

. PAR MR. L'ABBE PICARD. 173

parce qu’alors il auroit fallu prendre la fomme de deux Obfervations ; au lieu que quand une Etoile eft tou jours obfervée vers un même côté du Ciel, iln'yaence cas que la difference des Obfervations à prendre laquelle ne peut manquer d’êcrejufte , pourvû que l’Inftrument foit bien centré & bien divifé , quoique les Pinnules fuf- {ent faufles.

Le Genou de Caffiopée augmente annuellement fa dé- clinaifon d’environ 20": nous eufions bien voulu pouvoir choifir une Etoile qui fut moins changeante, comme eût été-la luifante de la Zyre, ou quelqu’une du Cygne ; mais il étoit à craindre qu'avant que nous euflions achever nos Obfervations , le Soleil ne fe fût crop approché de ces

- Etoiles.

Nous commencions ordinairement les Obfervations du Ciel par celles de la hauteur du Pole avecle quart de Cercle; & tous les foirs environ z ou 3 heures, avant que le Genou de Cafliopée für au Méridien ,on prenoit avec le même quart de Cercle une hauteur de certe Etoile, marquant l’inftant de l'Obfervation , par le moyen d’une Horloge à Pendule qui donnoit jufqu’aux demies - fe- condes , & qui étoit reglée felon le mouvement journalier des Etoiles fixes : on trouvoit enfuite par le calcul , à quel- le heure & à quel inftant de la même Horloge le Genou de Cafliopée devoit être au Méridien , & de cette ma- niere en deux ou trois foirs , on pointoit exaétement le grand Inftrument dans le Plan du Méridien, vers l’en- droit cette Etoile devoir pañler , & puis on l’arrêtoit dans cerre pofition , parce qu’il eft difficile réüflir au- trement , en obfervant ces fortes de hauteurs qui paflent très-vite,

“He

Vi

* GroffeFer- me dépendan- te de Villeroy, fituée fur une éminence dans la Paroiffe de Chanqueil.

174 Mites, RE ME AL A ALUE RAGE,

Diffances méridiennes vers le Nord , obfervées entre Le Zenit G le Genon de Caflropée.

En Sept. 1670. A Malvoifine * dans un lieu plus Méridionale de 18 toifes que le Pa. vilon. ES LATE

En Sept. & O&. A Sourdon dans la maifon Presby- rerale, plus Septencrionale que l’Eglife de 65 toiles. TANT

En O&obre A Amiens dans la Maifon du Roy plus Méridionale que l’Eglife de 75

+ toiles. 8..,,36..:104

Chacune de ces Obfervations a été tirée d’un grand nombre d’autres donton a pris le milieu, & dont l’en- tiere variation n’excedoit pas 5” : on ne s’étonnera pas que l’on ait venir à cette précifion, fi l'on confidere que ce n’a pas été fans beaucoup de précautions ; qué d’ailleurs avecune Lunerte de 10 pieds, on ne doitpas manquer de 2" à pointer exactement à une Etoile fixe ; & qu’enfin {ur l’Inftrument dont on fe fervoit , la troifiéme partie d'une minute étoit du moins auf grande & auñli diftintte qu’une minute du quart de Cercle ci-deflus re- préfente ; de maniere que fi fur ce quart de Cercle on pou: voit déterminer aflez exactement un quart de minute, & même juger à peuprès de 10", on pouvoit ici faire la m£- mechofe d’environ crois fecondes.

Differences de Latitudes.

De Malvoifine à Sourdon AUS FPE 72 De Malvoifine à Amiens ride 22 159090 Le temps qui s’eft écoulé entre les Obfervations, de- manderoit que l’on ôtât 1” à la premiere des differences, & qu’à proportion la derniere fut diminué de 1"+; mais pour éviter une précifion trop affectée, on a négligé cet- te correchion,

PAR MR. L’ABBE PircaArRD. 17$

ARTICLE ONZIEME. |

Toutes ces Obfervations étant fuppofées, il fera facile maintenant de conclure la grandeur d’un degré fur Ter- re. Pour cer effet, il faut confiderer qu’à Malvoifine les Obfervations du Ciel ont été faites à 1 8 voifes plus avant vers Le Midy, que le point E, qu’au contraire à Sourdon lPonéroit à 65 toifes plus vers le Nord quele point N ; & que par conféquent il faut ajoûrer 83 voifes à la dif tance de 68347 toiles 3 pieds, qui fe trouve entre les pa- ralleles de Malvoïfine & de Sourdon , de maniere que la différence de x1' 57" obfervée par le Ciel , répond fur Terre à une diftance Méridienne de 68430 toiles 3 pieds ; on peut donc enfin conclure qu’à proportion le de gré fera de $ 7064 toifes 3 pieds.

Lescalcul fait par la diftance d'Amiens, ne s'éloigne gué- res du premier : car la diftance entre le parallele de No: tre-Dame d'Amiens, & celui du Pavillon de Malvoifine, eft de 78907 voifes ; ilen faut ôter du côté d'Amiens pour

le lieu des Obfervations 75 toifes, & d’ailleurs y ajoûter

les r8 voifes de Malvoifine , donc route compenfation fai. te ,il yaura 788 so coifes pour la difference de 1022’ 55", & à proportion le degré fera de ÿ7057 toifes , lequel nombre approche tellement du premier , que nous en: avons été furpris ; d'autant plus que fi nous avions tenu compte de la correction que nous avons négligée aux dif. ferences de Latitude, ces deux calculs auroient été en-

core plus approchans ; il fe peut faire que ce foit un effet

du hazard, puifque nonobftant toute l’exa@itude poffible,

nous ne pouvionsrépondre de deux fecondes,& par confe-

quent de la valeur d’environ 3 2 toifes {ur chaqueObferva- tion :nous pouvons néanmoins dire avec quelque certitu- de , que nous ne fommes pas fort éloignez de la vraye mefure du degré, quoique l’on puiffe venir à une préci- fion encore plus grande , en mefurant avec le même foin:

Planche lil.

* Article 4.

176 MESURE DE LA TERRE,

& avec de femblables Inftrumensune diftance beaucoup plus grande que celle de Malvoifine & d'Amiens. Nous nous arrêterons cependant au compte rond de $7060 toifes pour un degré d’un grand Cercle de la Terre.

C’eit principalement ici qu’il faut employer la mefure tirée des Pendules que nous avons fuppofée * univerfelle, ou du moiss invariable pour chaque lieu, & qui eft à la toife de Paris, comme 88 1 à 864 ; car fuivant cette pro- portion , le degré fera de $ 59 59 roifes univerfelles, dont chacune contient deux longueurs d’un Pendule à fecon- des de temps moyen , de forte qu'il s’en faut feulement 41 de ces mêmes toifes, fur un degré entier que le nom- bre de $6000 ne foir complet, & que par conféquent le degré ne foit de 28 milles univerfels, tels que nous les avons déterminez.

Etafin queles Etrangers puiffent participer à ce tra- vail, fans être obligez d’avoir recours à la longueur du Pendule à fecondes , nous donnerons la grandeur du de- gréexprimée, fuivant les mefures particulieres dont nous avons ayoir la connoiflance.

Suppofé le pied de Paris de 1440 parties, Le pied de RhinoudeLeyde 1390

Le pied de Londres 1350 Le pied de Bologne 1686 La Brafle de Florence 2580

Degré d’un grand Cercle dela Terre, felon les mefu- res de divers Pays.

Toifes du Chârelet de Paris, 57060 Pas de Bologne, 58481 Verges de Rhin de 12 pieds chacure. 29556 Lieuës Parifiennes de 2000 toiles. 282 Lieuës moyennes deFrance d’environ2 282 toifes. 2 5 Lieuës de Marine de 28 53 toifes. 20 Milles d’Angleterrede 5000 piedschacun 735

Milles de Florence de 3000 brafles, Circonference

rt cc >. à Chine A

PAR MR. L’ABBE PrcARD. 177 Circonférence de la Terre.

Toiles de Paris. 20541600 Lieuës de 2 5 au degré. 9000 Lieuës de Marine. 7200

| Diametre de la Terre. Toifes de Paris. 6538594 Lieuës de 2 $ au degré. 286458 Lieuës de Marine. d 12913?

On pourroit dire que comme nous avons mefuré le Globe de la Terre parle fommet des Montagnes, ou par des lieux plusélevez que le refte, il s'enfuit que le degré tel que nous le venons de déterminer , eft plus grand que celui que nous aurions trouvé en marchant toujours le long du rivage de la mer, par il femble que la mefure devroit être beaucoup moindre ; maisafin de voir cela peut aller, fuppofons que la ligne de Malvoifine à Sour- don foit dans toute fa longueur également éloignée du bord de la Mer d'environ 3 5 lieuës, & que conformément aux Expériences qui ontété faites fur la Seine, la pente des Rivieres qui traverfenc cette ligne foit d'environ $

ieds pour lieuë , cela fera tout au plus 30 voifes de pente jufqu’à la Mer ; &ajourantenviron jo toifes pour la hau. teur que notre ligne pourroit avoir au-deflus des Rivieres, nous trouverons que cette même ligne feroir élevée d’en- viron 80 toifes au-deflus du niveau de la Mer ; d’où il s’enfuivroit qu’un degré fur Mer feroit plus petit d’envi- ion 8 pieds que celui que nous avons mefuré fur Terre, ce qui ne doit pas être confideré en cette rencontre,

sspese ske as

Rec. de l'Ac. Tom. VII, Z

Art.'8.

178 MESURE DE LA TERRE,

TABLE pour la valeur d'un degré d'un grand Cercle dela Terre , diflribuë en Minutes & Secondes.

Minutes. Toiles. Secondes. Toifes. ï 951 I 16 2 1902 2z 32 3 2853 3 48 4 3804 4 63 ÿ 4755 5 79 6 5796 6 95 7 6657 7 11] 8 7608 8 Lay 9 8559 9 143 10 9510 10 1582 20 19010 20 21e 30 28530 30 4753 40 38040 40 634 59 47559 de 7923 60 57060 60 C'E-R ss

Il ne fera pas difñcile detrouver enfuite les differences des hauteurs du Pole pour tous les lieux dont nous avons calculé les diftances Méridiennes , puifqu’il n’y a qu’à changer ces mêmes diftances en minutes & fecondes , fui- vant la valeur du degré.

Difference des hauteurs du Pole.

" J’Obfervatoire deParis. 19! 22" Nôtre-Dame de Paris. 20 22

Entre Malvoifine & ee | 33 32 ermont. $2 o

Sourdon. TASER Nôtre-Damed’Amiens.82 58

Entre N. D. de Paris & N.D.d’Amiens. 62 36

- La hauteur du Pole à Parisau Jardin de la Bibliothé- que du Roy, par plufieurs Obfervations de l’Etoile Po-

PAR MR. L'ABBE PrcaARrsn. 17)

laire faites aux Solftices d'Hiver , a toujours paru de 480 53", ilen faut ôter $o", & l’on aura la hauteur du Pole de Paris,a l'endroit des Tours de N. D. de 48° ÿ2' ro"ou filon aime mieux défigner Paris par le milieuentreles Por. tes de S: Martin & des. Jacques, qui fe trouve à peu-près vers S. Jacques de la Boucherie, la hauteur du Pole de Paris fera de 48° $ 2’ 20", &nous fommes certains que fi les hauteurs du Pole font fixes, il y aura peu à changer à celle-ci, lorfque dans lObfervatoire on pourra arriver à une plus grande précifion. Nous mettons à part les ré- fractions que l'Etoile Polaire pourroit avoir, dont on s’é- claircira avec le temps. La hauteur du Pole de N. D. de Paris étant fuppofée , nous établirons les hauteurs du Pole, fuivantes , conformément aux différences cy-deflus établies. Latitudes @ hauteurs du Pole.

Malvoifine, 48° 31° 48" PObfervatoire. 48 $r 10 ‘j N. D. de Paris. 48 5$2 10 De + Mareüil. 49 $ÿ 20 , Clermont. 49 23 48 Sourdon. 49 43 40 N.D. d'Amiens, 49. $ÿf4 46

Les différences deslongitudes de ces mêmes lieux de- mäandent un peu plus calcul que celles dés latitudes ; Car après que l'on a trouvé dans un Parallele la diftance entre les Méridiens de deux lieux, l'on a réduit cette dif tance à celle qui feroit dansl’Equateur entre les mêmes Méridiens , laquelle on a changée en minutes & fecondes . d'ungrand Cercle; conformément à la Table cy-deflus:

Zi

180 MESURE DE LA TERRE, De cette maniere ona trouvé

Sourdon © Amiens. gti} 54" Clermont Sourdon. I 9 Mareüil < plusoriental que4 Clermont. 0134 Mareüil Malvoifine oo 210 Mareüil { Paris.

37

D'oùilaéré facile de conclure, que la difference des longitudes entre Sourdon & Malvoifine eft feulement de 1°23", ce qui confirmele premier jugement qu’on avoit fait, que ces deux lieux étoient à peu-près fous un même Méridien.

Il s'enfuit auffi que Paris à l’endroit des Tours deN.D. n’eft plus oriental qu'Amiens quede 3’, & parce que dans le Parallele de Paris 3’ valent 1877 toifes, on doit con- clure que Chaillot, qui peut pafler pour un des Faux- bourgs de Paris, eftà peu-près dans un même Méridien que N. D. d'Amiens

Il feroitavantageux pour l’Aftronomie, que nous fcûf. fions avec la même précifion la difference des longitudes qu'il y a entre l’Obfervatoire de Paris & Uranibourg , de laquelle on fera en differend de plus de deux dégrez,, juf: qu’à ce que par des Obfervations faites en même temps en ces deux lieux , & comparées enfemble , on fe foit éclairci de la vérité.

ARTICLE DOUZIE ME.

Comme la maniere dont on obferve d'ordinaire le Ni- veau, eft fujette à une correction qui fuppofe que l’on fçache la grandeur du demi-diametre de la Terre, lequel fuivant notre calcul eft de 3269298 toïfes 3 pieds ; nous avons jugé à propos de donner ici une Table pour la cor- reétion du Niveauapparent , & par oceafion nous parle rons des réfraétions qui fe mêlent dans ces fortes d’Obfer- vations, & qui les empêchent de pouvoir fervir à la me fure dela Terre, ;

pAR MR. L’ABBE PircaRr on. 18r

. On fçair que le jufte Niveau demande une égale diftan. ce du Centre de la Terre, & cependant on cherche d’or- dinaire le Niveau dans une ligne droite, qui va s’éloignant de ce Centre à la maniere d’une Tangente ; de forte qu’. lors le véritable Niveau eftau-deflous de l'apparent.

Si au lieu de prendre le Niveau d’un feul côté, on s'é- toit placé au milieu entre les deux points qu’on veut met. tre de niveau, ou que l’on en füt également éloigné, il n’y auroit en ce cas aucune correction à faire, parce que les hauflemensferoient egaux de part & d’autre : mais fans être réduit à cette pratique , puifque l’on fçait la grandeur du demi-diametre de la Terre, on trouvera facilement la hauteur du Niveau apparent au-deflus du véritable, pour. que l’on fçache à quelle diftance on eft du point de vi- fée, demême que connoiffant la grandeur du demi-dia. metre d’un Cercle, & celle d’une tangente, on trouve l'excès de la fecante hors le Cercle.

r82 MESURE DE LA TERRE,

T ABLE pour les hauteurs du Niveun mn au-deffus du veritable.

Diftances. Hauteurs du Niveau apparent. Toifes. Pieds. Pouces. Lignes. $0 (e) (o] (ee 100 O [e) rte 200 o o $ 300 O O LPS 400 (e 1 9 500 e) 2 9 600 © 3 LE 229 Q ÿ 4 7% 800 (e] 6 I1 + 900 (o) 8 9 + 000 © IT o 1500 2 (o) 9 2000 3 8 o 2500 $ 8 8 + 3090 8 3 (e) 4000 14 8 (0)

Cerre Table fair voir que les hauteurs du Niveau appa- rent ne font pas confidérables au-deflous de 1000 toifes de diftance ; mais qu’au-delà elles pourroïent caufer une erreur fenfible >. parce qu elles croifflent confidérable. ment, & à peu- près comme les quarrez des diftances.

Ceux quine fçavent pas par expérience avec quelavan- tage on fe fert maintenant des Lunettes d’approche au lieu des Pinnules anciennes , ne manqueront pas de dire, que cette Table ne peut être d'aucun ufage, parce que l'on n’a point eu jufqu'ici d’Inftrument avec lequel on pût répondre de la différence qu’il ya entrele Niveauap- parent & le véritable : nous pouvons néantmoins aflurer , qu'avec notre quart de Cercle, qui n’a guéres plus de 3

»

lie SES

PAR MR L’ABBE PrcAR D. 183 pieds de rayon, ou avec l’Inftrument dont nous allons faire la defcription ; nous déterminerons le Niveau à 18 pouces près fur une diftance de 3 000 toifes, pour laquelle, felon la Table, il y a 8 pieds 3 pouces de correction à faire.

DESCRIPTION D'UN INSTRUMENT propre à obferver le Niveau.

Ecorps de cet Inftrument, qui eft tout de fer, eft com.

pofé de deux Regles principales. La Regle AB cft

longue de 3 pieds, & large de deux pouces; elleeft forti.

fiée par deflous d’un autre Regle, du milieu de laquelle

fort la queuë CD longue de 3 pieds & demi, & perpen:

diculaire au plan dela Regle A B. Cetre queuë eft garnie en devant de deux pieces mifes fur le champ , qui font pa- ralleles entr’elles ; & qui étañt couvertes d’une plaque très-mince, formentuncanal quarré , dans lequel onen: ferme le Plomb ou perpendicule G H que lon voit par deux fenêtres vitrées qui répondent à fes deux extrémi- t€z,; il y à même une troifiéme ouverture au bas du canal , par l’on peut pañler le doigt pour arrêter le plomb en touchant en-déflous. . Sur le plar de la Regle AB eft attachée la Lunerre d'approche EF qui eft demême ftruéure que celle que nous avons décrite * pour le quart de Cercle , & quoique toutes les Pieces ayent été déja répréfentées dans la fe- conde Planche ;ona erû qu’il ne feroit pasinutile deles répréfenter encore une fois dans un autre ordre , & en plus grand volume : mais afin de n’être pas obligé d’en répéter ici le difcours , on ya mislesmêmes Lettres,

Un Chevalet de Peintre fert de fupport à cet Inftru- ment, & pour pouvoir s’'accommoder aux inégalitez du terrein , Regle AB eft archoutée en deflous de deux

Planche V. Fig. L

* Art. fe

Fig. IL.

184 MESWRÉ DELA TERRES

arcs, qui portans fur les deux chevilles du Chevalet ? donnent la facilité de pointer la Lunetre haut ou bas fans mouvoir le Chevaler ; & lorfque le terrein eft trop inégal, onalonge l’un ou l’autre des pieds du Chevaler , par le

. moyen d’une broche de fer qui y eff jointe.

Avec cet Inftrument, on pourroit déterminer le Ni- véau d’un feul coup à de très-grandes diftances bien au- delà de celles qui font marquées dans la Table cy-deflus ; mais il] fe rencontre d'ordinaire un obftacle confidérable de la part des réfractions, qui font paroître les objets au- deflus du lieu ils devroient être vûs. Par exemple, foit A le centre dela Terre, B C fa furface ordinaire, & DIE les fommets de deux Montagnes. Il faut confidérer que la Terre eft enveloppée d’une Atmofphere ou air vapo- reux , compofé de régions differentes, qui fonc plus fub- tiles à mefure qu’elles s’éloignent dela Terre: de maniere que ce changement ne fe faifant pas tout d’un coup , maïs par dégrez, lerayon vifuel qui vieat d’undieu plus élevé à unplusbas, commedeDen!I, & qui pañle obliquement d’un air plus fubtil à un plus groflier , eft continuellement rompu en chemin, à mefure qu'il change de milieu; ce qui lui donne la pofition d’une ligne courbe , celleà peu- près que D F 1; mais un œil qui eft en I reçoit ce rayon courbé, comme fi c’étoit la tangente IE dans laquelle il voit l’objet D. Par la même is , fi nous fuppofons un autre œil en D , il verra l’objet I dans laligne droite D G tangente du mêmerayon recourbé D FB , & fuppoféque les déuxtangentes IE, D G, quitiennent lieu de rayons vifuels fe coupent en H , on peut s’imaginer qu'il arrive ici lamême chofe, que files deux objets DT éroient ref- pectivement vis après une feule réfraction qui feroit faite en H, & qui feroit équivalente à routes celles du vérita- blefayonDF1. :

Pourdécouvrir ces réfraétions, & mêmeen fçavoir l& valeur rotale , que l’on fuppofe réduite à l'angle DHE;

ES | Un \

| |

Nec «del Aeud. To, VIL, PL P. jy

o18

PAR Mr. L'ABSE PrcARD. 185

eulHG , il faut avoir obfervé les deux angles AIE, ADG, & de plus avoir connu l’angle A par le moyen de B diftance BC ou ID changée en minutes & fecondes d’un grand Cercle de la Terre; car l'excès de ces trois an. gles pardeflus 1 80 degrez fera la réfraétion totale.

La troifiéme Figure répréfente deux Montagnes égale- ment hautes ; mais fi éloignées , que le rayon vifuel ne

uifle pafler d’un fommet à l’autre, fans s'approcher fen- fiblement de la Terre , & fans être par conféquent rompu en chemin, ce qu’il n’eft pas néceflaire d’expliquer da- yantage. Il faut toujours mettre à part routes les irrégu- lritez qui peuvent arriver à chaque moment dans la conftitution de l'air,

C'eft aflez pour la pratique qu’on puifle s’appercevoir dela réfraction quand il yen a,& que d’ailleurs on la puifle éviter dans l'obfervation du Niveau , en fe contentant de ffations médiocres.

Plufieurs Auteurs rapportent une chofe que nousavons fouvent expérimentée, & qu'il eft bon de remarquer ici, qu'un objet qui 2 la premiere pointe du jour aura paru dans le Niveau, & même un peu au-deflus, paroîtra en. fuireau-deflous, quelque temps après le lever du Soleil ; & qu'au contraire , après que le Soleil eft couché , les ob-

jets fort éloignez paroïflent quelquefois fe hauñler fi fen- fiblement , qu’en moins de demi-heure, la hauteur appa- rente eft augmentée de plus de 3’, .… La caufe de ces apparences eft que la fraîcheur de la nuit condenfe les vapeurs, lefquellés defcendantaux plus bas lieux , laïflent l'air des lieux élevez , beaucoup plus pur que durant le jour, ce qui caufe une grande réfrac- tion: au contraire , quand l’ation du Soleil a fait monter une partie des vapeurs jufques aux lieux les plus élevez , il doit yayoir moins de difference de milieu , & par confé. quent moins de réfraction.

Nous ajouterons ici une Expérience qui fait voir , con-

Rec. del Ac. Tom, VIT, Aa

186 MESURE DE LA TERRE;

cre l'opinion de quelques Auteurs, que même en plein midy il refte encore de la réfraction, lorfque la diftänce eft grande, & que le rayon vifuel ne péut pafler d’un lieu à un autre fans s'approcher de la Ferre. L’Eté dernier étant au haut des Tours de N. D. de Paris, on pointa le quart de Cercle vers la Tour de Montlhery , & lon trou. va que le pied de cette Tour étroit précifément dans ni- veauapparent. C’étoicfurle midy, dansun tempsfort fé. rain. Peu de jours après , à pareille heure, le haut dés Tours de N. D. obfervé du pied de la Tour de Montlherÿ parut plus bas que le niveau de 1 1” 30", au lie que con: formément à la diftance de 12796 voiles, qu'il ÿ a entré ces deux lieux, cetangle auroit être de 13° 36"; maniere qu’il y avoit alors deux minutes de réfraction totale.

Cette Expérience fait voir quelle juftefle on doit attèn- dre de ceux qui après Maurolyc , prétendent trouver grandeur dela Terre, par le moyen du Niveau apparent. Ils fuppofent que l’on choïfifle pour cet effét une très: haute Montagne fur le bord de la Mer ; & qu'ayant mefu: la hauteur de cette Montagne , on fçache de quelle &i£ tance fur Mer on commence à en découvtir le fommet : mais les réfractions qui font encore plus grandes fur Mer

ue fur Terre, rendent cette pratique trompeufe, parce. qu’elles font découvrir les objets éloignez de beaucoup plus loin , que la convéxité de la Mer ne le devroit per: mettre, & par conféquent font paroïître la Terre plus

grande qu’elle weft en effet. ARTICLE, TIRE 17 1E MVE

Il refte maintenant à éxaminer les différentes opinions touchant la grandeur de la Terre ; & parce que l’onne peut rien dire des Anciens que par conjeture , nouscom mencerons par Fernel, qui, comme nous avons dit am

“Ar commencement *, a €ftimé le degré de $ 6746 toifes.

PAR MR. L'ABBE PicaARo. 187

Il y a fans doute de quoi s'étonner que par une maniere auffi groffere que la fienne , il ait approché fi près de la mefure que tant d’Obfervations nous ont fait conclure, Le lieu qu’il jugea être le terme du degré qu'il avoit en. trepris de mefurer , fe trouva , au rapport des gens du Pays, comme il le dit lui-même , à 25 lieuës de Paris d’où il éroit parti, & d’ailleurs ce ne pouvoit être guéres loin du grand chemin de Paris à Amiens , puifque ces deux Villes font à peu-près fous ur même Méridien , & qu'il devoit être allé droit vers le Nord ; on compte com. munément 28 lieuës de diftance entre Paris & Amiens ; c’étoitdoncà 3lieuësau-deca d'Amiens, & par conféquenc dans un lieu moins avancé vers le Nord de 6’ au moins ; mais la difference des hauteurs du Pole de Paris & d’A- miens eft de 62’ 36" ; d’où il s'enfuit que Fernel ne devoit compter que 56’ 3 6"lorfqu’il crut avoir avancé d’un de- gré entier ; de forte qu'il faut nécéflairement que l'erreur ait été compenfée, par l’eftime qu’il fit enfuite de la lon- gueur du chemin. ;

Quant à Snellius, qui ne donne au degré que la valeur de ÿ 5021 toifes, fi l’on confidére ce que nous avons déja remarqué ailleurs*, qu’il s’eft fondé fur une trop petite bafe ; fi l’on ajoute à cela la mulritude de fes triangles, la petitefle de plufieurs angles, & la correction detrois, & quelquefois de quatre minutes qu'il lui a fallu faire dans un même triangle ; & qu’enfin on ne fçait pas de quelle maniere il a obfervé les hauteurs du Pole, on s’étonnera moins que nonobftant tous fes foins-& tout fon travail , il n'ait pas fi bien rencontré que Fernel.

Le Pere Riccioli a paflé dans une autreextrémité, fai- fant moncer le degré à 64363 pas de Bologne , ou à8x milles d'Italie anciens , felon qu’il les détermine : maisil n’a mefuré qu'environ le tiers d’un degré, ce qui eftcrop

peu, & d’ailleurs il eft facile de faire voir ce qui peut

Pavoir trompé. Aa ji

* Arts 36

Lib. $: cap. 33e

188 MESURE DE LA TERRE,

Imaginons-nous que dans la Figure dela se Planche, I foit le haut de la Four de Modene, D le fommert de la Montagne de Paterne près Bologne, & A le centre de la Terre. Le Pere Riccioli dans fa Géographie aflure que par plufieurs Obfervations faites dans les temps qui fem- blent moins fufpeéts pour les réfraétions , il a toujours trouvé l'angle À DI de 89° 26/13" 217",& l'angle AID de 90 15’ 7", fuppofant que les deux rermesT, D foient vûs parun rayon droit, la fomme de ces deux angles fait 1799 41’ 20" 27", & par conféquent l’angle A ou Parc B Ceftfelon cetre Obfervation, de 18’ 39"33’"; maisla diftance eft de 20016 pas de Bologne. Donc à propor- tion le degré entier feroit de 64363 pas de Bologne, qui fontenviron 61900 toifes de Paris.

Cette méthode qui avoir éré propofée par Kepler, pa- roît d'autant plus fimple qu’elle n’a befoin d’aucune ob. fervation célefte, & qu’elle fuppofe feulement qu'un Plomb ou Perpendicule tende directement au Centre de la Terre, ce que nous avons aufli fuppofer ; maison peur demander au Pere Riccioli, comment il pouvoir être afluré que dans fes Obfervations il n’y avoit aucun mé- lange de réfraétions ? C’étoit, dit-il, à midy , dans des lieux fort elevez. Mais outre qu’un de ces lieux étoic beaucoup plus haut que l'autre , Expérience fuivante jointe à celle que nous avons rapportée cy-deflus, fera voir quel jugement on doit faire de cette méthode.

Au mois d’Aouft de l’année 1669. le haut du Ter- tre de Mareüil , obfervé en plein midy du pied de la Tour de Montlhery, parut plus bas que le niveau de 8’ 20", & peu de jours après à pareille heure, le pied de la Tour de Montlhery réciproquement obfervé du haut du Tertre de Mareüil, fut trouvé plus bas que le Niveau de 13/40! ,s'il n’y avoit point eu de réfraction, ces deux pe- tits angles afflemblez auroient fait celui du Centre de la Terre entre Montlhery &Mareüil de 22’ ; mais la diftan.

PAR MR. L'ABBE PICARD. 189

ce eft de 2 5643 toifes ; donc à proportion le degré feroit de 69935 toiles, ce qui excederoit de beaucoup ; non. feulement la grandeur que nous avons déterminée par le Ciel, mais encore celle que le Pere Riccioli avoit trou: vée. La mefure deviendroit fans doute encore plus gran- de à l’égard de deux objets plus éloignez l’un de l’autre que Mareüil & Montlhery ; de forte qu'il eft évident que cette méthode doit être entierement rejettée comme trompeufe & incertaine.

On dira que le Pere Riccioli, fçachant bien ce que

ouvoient faire les réfractions , ne s’eft pas contenté de cerre méthode, & qu'il l’a vérifiée par les Obfervarions du Ciel. Mais de quelque façon que la chofe fe pañle en Italie, les réfractions ne font peut-être pas fi grandes qu'ici ; nous n’avons point trouvé que les Obfervations faites pour la mefure de la Terre par le moyen des ni- veaux, s’accordaflent avec celles du Ciel, ce que nous pourrions confirmer par plufieurs exemples femblables à ceux que nous avons apportez : & l’on peut voir dans la Géographie du même Auteur, que de deux Obfervations du Ciel, dont l’une lui donnoiït 19’ 19", & l’autre 21’ 16" de diftance apparente entre le Zenith de Ferrare, & celui de la Montagne de Paterne, ila choifi la premiere comme celle qui s’accommodoit mieux à fon calcul ; au lieu que s’il avoit fuivi la feconde Obfervation , nous nous ferions trouvez à peu pres d'accord.

Ce même Auteur, pour derniere preuve de fon opi- nion , dit que la diftance d’Avignon à Lyon, tirée des anciens Itinéraires , s'accorde parfaitement avec la diffe- rence des Auteurs du Pole deces deux Villes, à raifon de 81 milles anciens pour un degré, conformément à fon opinion. Il feroit à fouhaiter que l’on fçût la jufte diftance de Lyon & d'Avignon, & même que l’on y eut ajouté

Lib, $, cap. 27°

Geogr.Yeform. Lib. $, cap. 374

celle de Châlons fur Saône ; on auroit une ligne de plu-.

ficurs dégrez aflez approchante dela Méridienne. Ce. ; Aaï

199 MESURE DE LA TERRE, &c.

pendant on peur répondre au Pere Riccioli quelesdiftan: ces portées par les Itinéraires qu'il cite , n’ont pas été mefurées avec l’exa@itude néceflaire pour la mefure de la Terre, & qu'il y a bien de la différence entre une diftance itinéraire prife en fuivant les grands che- mins, & celle qui doit être mefurée par la ligne la plus courte. Celui de ces Itinéraires qu’on attribuë à l’'Empe- reur Antonin, mais qui a fouvent pale fous le nom d’un Antoine Augufte, eft rempli de fautes confidérables , ne donnant pas toujours une même diftance pour deux mé- mes lieux, comme on peut voir en conférant la route de Milan à Arles, avec celle de Milan à Vienne. Le fecond Itinéraire qui eft celui de Bordeaux & de Jerufalem, ne femble être que l’ouvrage d’un Particulier qui a décrit fes voyages; & pour peu qu'on l’éxamine, on verra qu’en plufieurs endroits il eft differenc du premier, & queles diftances particulieres de plufieurs lieux entre Arles & Milan ne fetrouvent pasles mêmes ; de forte qu'il ne fe- roit pas raifonnable de s’en rapporter à des témoi nages de certe forte , contre une mefure exatement ve

VOYAGE

DURANIBOURGr:

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES FAITES EN DANNEMARCK LAR MONSIEUR PICARD DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES.

LE

4 En mn LG F =

FOR LE de #: | signe vrLg dr: 4 du % EN bmp Pr L'été RE

NE F4 : era 2180 MARRON HE Le

Je À | SE GED arm Me An ARR N

? ñ WT EF Los dot ver a rs

à

« ? "44 n ' * j 4 : Me } à | D = s “4 4 £ % - », ï LL k - &- aa À eu 0 «+ M F4 k 2 - Re | rs Ft £

D'URANIBOURG:

OU

OBSERY ATIONS ASTRONOMIQUES FAITES EN DANNEMARCK.

ARTICLE PREMIER.

N peut dire que l’Aftronomie a pour objet ce qu'il y a de plus grand dans l’Univers:auff a- t-elle eu toujours l’avantage de trouver accès auprès des plusgrands Monarques ; & Sa Ma- jefté a bien voulu faire voir le foin particulier qu’Elle prend pour l'avancement de cette noble Science , en fai- fant bâtir un Obfervatoire, qui parmiles Arcs de criom. phe & les trophées demeurera comme une marque érer- Rec. de P Ac.Tom.V' II. Bb

194 VOYAGE D'URANIBOURG.

ternelle du Regne heureux de Loüis le Grand.

Les Obfervations Aftronomiques pour lefquelles ce” fuperbe Edifice eft entierement deftiné ,ont pour fin prin- cipale d'établir des regles certaines des mouvemens cé- leftes : mais pour cela il eft néceflaire d’en venir à la com- paraifon des Obfervations préfentes avec celles qui ont etc faices dansles fiécles pañlez.

On fçait qu'après l’ancienne Babylone , dont il ne refte plus que le nom, Alexandrie d'Egypte a été comme le fiége de l’Aftronomie, Hipparque & Prolomée ont fait leurs Obfervations : l’on fçait aufli les srands avanta- ges que cette noble Science a tiré de celles que Tycho Brahé a faites à Uranibourg au détroit du Sond , vers la fin du dernier fiécle. Mais pour pouvoir profiter du tra- vail de ces grands Hommes, il étoit nécellaire de fçavoir exaétement combien les Méridiens des lieux ilsavoient fait leurs Obfervarions écoient éloignez de celui de Paris, & de vérifier en même temps,les hauteurs du Pole de ces mêmes lieux. Pour cet effer il étoit néceflaire d’y envoyer des Obfervareurs ; il fembloit même que le voyage d’Ale- xandrie devoit précéder : mais à caufe des difhicultez par- ticuliéres , & des rertardemens que l’on prévoyoit , l’onju- gea qu’il feroit à propos de commencer par célui d'Urani- bourg.

Certe délibération de l’Académie Royale desSciences, ayant été portée à Sa Majefté , le Voyage d’Uranibourg fut conclu ; & je fus choifi pour l’éxécution de ce deflein. Je partis de Paris au mois de Juillet de l’année 1671.avec un Ayde nommé Etienne Villiard , que j'avois dreflé aux Obfervations ; & avec tout ce qui pouvoit être nécéflaire pour ce que je devois faire à Uranibourg, pendant que le Célébre Aftronome Mr. Cafinitravailleroic aufli de con- cert a l’Obfervatoire Royal.

Paffant par la Hollande, je pris l’occafon de vérifier la proportion du pied de Paris à celui du Rhin, dont l'O.

ARTICLE PREMIER. 195$ riginal eft à Leyde ; laquelle proportion me parut être exactement comme de 720 à 696 au lieu de 720 à 695 que j’avois fuppofée dans la Mefure de la Terre, *

Comme j'avois appris que depuis peu Mr. Blaeu d’Am_ fterdam avoit travaillé aufli-bien que moi à la Mefurede la Terre, je fus curieux d’en conférer avec lui. Sur quoi je puis dire que nous eûmes une joye extraordinaire ce bonVieillard & moi,de voir que nous étions prefque d’ac- cord touchant la grandeur du degré d’un grand cercle de la Terre, & que le differend n’alloit pas à cinq perchesou 6opieds deRhin. Je n’ai point {çû que le manufcrit qu'il m'en fit voirait été mis au Jour, mais je fuis certain que Snellius n’avoir rien fait de figrand.

Je fortis d’Amfterdamm’embarquant pour Hambourg le 11. Aouft au foir par un temps aflez favorable, mais qui ne dura guéres ; car à peine étions nous à la vüë du Texel, fur le point d'entrer dans la grande Mer, qu’un vent de Nord impétueux nous obligea de chercher labri derriere l’Ifle de Ulieland , nous demeurâmes prefque un jour à l’ancre.

Ce retardement me fut heureux, & fut caufe d’une Obfervation que je fis, qui mérite bien d’être rapportée. Ce fut le 1 3. Aouft fur les onze heures du matin, qu'après - m'être defennuyé quelque temps à regarder les Ifles voi- fines avec une Lunette d'environ cinq pieds, je m’avifai de la tourner vers le Soleil, quife laïfloit voir fans peine au travers de certains nuages clairs, & j'apperçüs dans le milieu de fon difque comme un gros point noir, fans pou- voir d’abord m’aflurer de ce que c’étoit, à caufe de l’agi- tation du vaifleau ; mais ayant enfuite trouvé quelques momens de repos, je fus enfin certain que c’étoit une vé- ritable tache qui répréfentoit à peu - près la queuë d’un Scorpion.

Je fus d'autant plus aife d’avoir découvert cette tache du Soleil , qu’il y avoit dix ans entiers que je n’en su pi

Bbij

196 VOYAGE D'URANIBOURG.

voiraucune , quelque foin que j'eufle eu d’y prendre garde de temps en temps.

Peu de jours après nous arrivâmes à Hambourg , d’où j'écrivis à Mr. Caflini, lui donnant avis de la tache que j'avois vüë, & qui duroït encore. Je paflai enfuite à Lu- bck, & n'étant mis fur la Mer Baltique, j'arrivai enfin à Copenhague le 24. du même mois.

__ J'avois des ordres de Sa Majefté pour Mr. le Chevalier de Terlon fon Ambafadeur , lequel me mena d’abord faluër Sa Majefté de Dannemarck, & ne manqua pasen- fuite de me donner tous les fecours dont j’avois befoin

our l’éxécution de mon deflein, qui étoit d’aller faire des Obfervations à Uranibourg.

Le fameux Obfervatoire ainfr appellé , avoit été fait bârir par le grand Aftronome Tycho Brahé, dans l’'Ifle de Huene, fituée au Détroit du Sond,à l'entrée de la Mer Balrique , & diftante de Copenhague d’environ fix de nos lieuës communes. Je n’eufle pas tardé à pafler dans certe Ifle ; mais comme elle écoit depuis quelque temps fous la domination des Suedois , je fus obligé de faune écrire auparavant en Suede par Mr. l’Ambafladeur.

AR TIC LE! TE.

UraANT le féjour que je fis à Copenhague , ma pre- D miere curiofité fut de voir la Tour que le Roy Chrif- tian I V. y avoir fait bâtir à la folicitation de Longomon- tanus fon Mathématicien , pour fervir aux Obfervarions Aftronomiques , après qu'Uranibourg eut été détruit comme nous dirons enfuite, La hauteur de cette Tour eft d'environ vingt toifes fur huit de diametre:un carofle y peut monter aifément de même qu’à la Tour d’Amboi- fe, & lon trouve au hautungrand Salon vouté ,au-deflus duquel eft une terrafle d’où l’on voit de rous côrez fans aucun empêchement. Ce fut de que jertant les yeux vers le détroit du Sond, je vis pour la premiere fois la pe-

ARTICLE © IT: 197

üce Ifle de Hueñe, ancienne demeure de Tycho Brahé, je devois aller.

Il y avoit peu de ternps que l’on avoir travaillé aux for. tifications de Copenhague ; & comme je confidérois du haut de cette Tour les travaux qu’on avoit faits, & la nouvelle enceinte , jappris de celui qui m’accompagnoit qu’en faifant de nouveaux foflez, on avoit trouvé en plu- fieurs endroits une très-grande quantité d’Ambre jaune : on me nomma divers Curieux quienavoient faitamas, & J'en ai apporté quelques morceaux , dontilyena unentre autres qui tient enfermée une petite pomme de Pin; ce

qui peut confirmer l'opinion de Pline, qui dir que l’Am- gun.

. bre cft la gomme d’une efpece d’arbre femblable au Pin. *3

Après avoir la Tour Aftronomique, je fusà l’Audi. roire de l’Académie , c’eft ainfi qu’ils appellentle lieu 1e font les A&es publics de l’Univerfité. Je vis ce fa- meux Globecelefte, donc la defcription eft dans la Mé. chanique de Tycho. Il eft de cuivre très-bien gravé , & nonobftant toutes les fortunes qu’ila couruës , ayant été premierement tranfporté de Dannemarck en Boheme, puisen Silefie ,&enfinrapporté en Dannemarck,il eften- core dans fon entier comme s’il venoit d’être fait : fon dia. metre eft précifément de quatre pieds, fept pouces & une ligne , mefure de Paris.

Je ferois une trop longue digrefion, f je voulois racon- ter toutes les Curiofitez que je vis, tant dans le Cabinet du Roy qu'ailleurs : mais je ne puis obmettre qu’à Rofen- bourg, quieftun Châteauaux Jardins de Sa Majefté , il y aun trône fair entiérement de ces fortes de cornes que Pon dit communément être de Lycorne, &dontilyena une dans le Tréfor de Saint Denisen France ; la verité eft que c’eft la Corne d’un Poiflon qui fe trouve dans la Mer du Nord.

Bbiÿ

198 VoyxAGE D'URANIBOURG. ARS TE CLEA

NTRreE les perfonnes fçavantes & de grand mérire que E: trouvai à Copenhague , célui avec qui j'eüs une liufon plus particuliere fut Mr. Erafme Bartholin Profef- feur de Mathématique & de Médecine, aflez connu par fes Ouvrages, qui pendant tout le temps que je fus en Dannemarck ,me rendit des offices très-confidérables. Il avoit travaillé à faire mettre au net les Obfervations de Tycho, dontles véritables Originaux lui avoient été mis entre les mains par le feu Roy de Dannemarck , à deflein de les faire imprimer ; d'autant plus que l’impreflion qui en avoit été faite en Allemagne fur de prétendus Ori. ginaux qui ne font effeétivement que des Copies mal col- lationnées , étoit pleine d’une infinité de fautes eflentiel- les, & qu'il reftoit même des volumes entiers qui n’ont point encore le jour , ainfi qu’il eft déduit plus ample- ment dans un Livre que Mr. Bartholina faitexprès.

Ayant ces Originaux écrits de la main de Tycho; & {çachant d’ailleurs qu’on ne penfoit plus en Danne- marck à faire la.dépenfe de l’impreflion, je conçüs dès lors le deflein de râcher de les obtenir pour les apporter en France, ce quime reüflit par le moyen de Mr. Bartho: lin, & ce que j'ai depuis confideré comme un des princi- paux fruits de mon voyage.

Au refte le féjour que je fus obligé de faire a Copenha. gue , me donna lieu d’y faire l’eflay de quelques Obferva- tions pour mettre les Inftrumens en état , & pour vor s'ils ne s’étoient point gâtez en chemin. J'avois celui de 10 pieds de rayon, & le quart de Cercle de trois pieds, qui fonc tous deux décrits dansle Traité de la mefure de la Terre. J'avois auffi deux Horloges à Pendule, l’une à fe- condes, & l’autre à demy-fecondes , routes deux à contre- poids ; & outre cela deux grandes Lunettes, l’une de 14 pieds, & l’autre de 18 , fans parler de plufieurs autres moindres Inftrumens pour divers ufages.

Miles ne

AR T1 1,E5 III 199

J'appris cependant parune Lettre de Mr. Caffini, qu'il avoit vi en même temps que moi certe tache du Soleil, que J'avois découverte en Mer à la fortie d’Amfterdam. Ïl ajoûtoit même que comme elle avoit paru très-grofle jufques à la fin , elle pourroit bien durer aflez pour fe faire voir une feconde fois ,après avoir achevé le tour du So- leil. En effec, le 3 Septembre, fur les huit heures du ma- tin, étant encore à Copenhague, je découvris cette mê- me tache qui commençoit à paroître, & qui étroit encore fi proche du bord Oriental du Soleil , que même avec la Lunette de 14 pieds je n’y appercevois prefque pas de fé. paration.

Je recûs enfin de Suéde les Lettres que j'attendois, & je partis pour Uranibourg le 4 de Septembre, avec tout mon équipage, dans une barque que M. le Grand Ami. ral m’avoit fait préparer. J’étois accompagné de M, Erafme Bartholin, qui voulut bien prendre la peine de m'établir dans ma nouvelle habitation , & d’un jeune Da- nois nommé Olaüs Roëmer, que M. Bartholin m’avoit fait connoître , & qui étanc enfuite venu en France avec

* moi, fut de l’Académie des Sciences , il a donné plu- fieurs marques de fon rare génie & de fon efprit.

DR 'TTINCAE EN NI PT.

L ’IsLE de Huene eft forthaute & efcarpée, principa. lement au côté Méridional nous abordâmes. Elle eft prefque toute rafe & unie, s’élevant tant foit peu vers le milieu. J’avois beau jetter les yeux de tous cotez, je n'appercevois dans cette Ifle qu’une vieille Epglife À, quel- ques habitations de Païfans B, & une Ferme C ,; fans qu'il parüût rien de l’ancien Uranibourg D. Ce fameux Obfer- yatoire achevé de batir vers la fin de l’année 1580, n’a- voit fubfifté dans fon entier qu'environ 2oans. Tycho, qui ne croyoit pas avoir fair un édifice de fi peu de durée, & qui nous a marqué la figure du Ciel qu'il avoit choifie

Planche YI. Hg. I.

Méchanique de Fcho,

Fig. I.

ns

200 VOYAGE D'URANIBOURC.

pour le moment auquel il fic pofer la premiere pierre, fur obligé d’abandonner fa Patrie en l’année 1 597 , & bien- tôtaprès ceux à qui la jouiflance du Domaine de Huene fut donnée, prirent comme à tâche de détruire Urani- bourg. Une partie des démolitions fut emportée en di- vers lieux, & l’autre fervit enfin à bâtir dans l’ancienne Ferme ou Ménagerie de Tycho, un aflez beau corps de logis C, qui porte aujourd’hui le nom d’Uranibourg , & qui fur le lieu de notre demeure.

‘Le Fermier de l’Ifle ayant les ordres de Suéde, nous recûtaflez bien ; mais il demeura quelques jours fans pou- voir comprendre pourquoi nous étions venus ; jufques- qu’il mit quelque foupçon dans l’efprit du Gouverneur de Landfcrone , & qu’un Major venu fous prétexte de cu- riofité , demeura plufieurs jours avec nous , jufques à qu'ilfätconvaincu que nous n’en voulions qu’au Ciel, ainfi qu’il nous confefla depuis.

A la fortie de la Ferme, après avoir marché droit au Nord environ 3 20 pas communs dans un lieu vague , on trouve un endroit enfoncé que nous reconnumes être la place du petit Obfervaroire appellé Srellebourg , quoi- qu'il n’y reftât plus aucune autre marque que l’enfonce- ment des Terres qui fe rapportoit au Plan que Tychoen a tracé dans fa Méchanique , que nous avions en main,

Avançant de-là vers le Nord-Nordoteft , environ à 120 pas communs loin de Stellebourg , & à l’endroir le plus élevé de l’Ifle, onentre dans l’enclos d’un Rempare de Terre,qui par fa figure & par fa fituation, nous fit juger d’abord que c’étoit l’ancienne clôture d’Uranibourg. Le côté du Nordelt éroit retranché par un mur qui le joi- gnoit à des champs voifins , & paroifloit beaucoup moins queles trois autres, ayant été prefque effacé par le labou- rage.

Tychodit que chaque côté du Rempart d'Uranibourg avoit 300 pieds de longueur : nous n’y en trouvâmes

qu'environ

ART Tic DT El À V. 207

qu'environ 290 mefure de Paris ; ce qui ne nous étonna pas , parce que nous fçavions que le pied de Dannemark qui eft la moitié de laune, étoit plus petit que celui de Paris, felon la proportion de 701 à 720, aflez approchan. te de celle que nous trouvions.

Nous arrivâmes enfinau milieu de cet enclos, nous trouvâmes aflez d’autres marques pour être certains que nous étions à Uranibourg , le contour du Bâtiment étant £ncore marqué par les reftes des fondemens que je fis dé- couvrir en plufieurs endroits. Mais outre le déplaifir que j'eûs d’être obligé de chercher Uranibourg à Uranibourg même, jene püs voir fans quelque forte d’indignation, que ce lieu fameux dont il fera parlé pendant qu'il y aura des Aftronomes , étoit rempli de vieilles carcafles d’ani- maux comme une infame voirie.

Parmi les reftes d’Uranibourg , il y avoit un caveau dé- couvertfait de briques, bien cimenté , & enduit par le de- dans. Il étoit à la partie Occidentale tout joignant les fondemens qui reftoient, & en dehors , ce qui me fit ju- ger qu'il avoit fervi à recevoir les égouts des toits : mais quelqu’en eût été le premier ufage , voyant que le fonds . énéroit bien uni, de niveau, & crès-folide , je le jugeai tout difpofé pour y placer les Inftrumens avec lefquels je voulois obferver fur le lieu même d’Uranibourg : c’eft pourquoi je le fis enfermer d’une Cabane d'ais de fapin aflez grande pour me fervir d'Obfervatoire. La porte qui étoit du côté du Midy , & à un des pignons , donnoit vüë vers la Ferme nous demeurions. Le faîte avoit une longue ouverture , laquelle hors les temps des Obfer. vations, écoit fermée avec des toiles godronnées.

Le quart de Cercle & le grand Inftrument de ro pieds furent placez au fond de ce nouvel Obfervatoire , avec Horloge à demi-fecondes , laquelle étoit dans une boë- te longue qui lui fervoit de pied : mais la grande Horlo- ge à fecondes, qui à moins d’être folidement attachée

Rec. de V'Ac. Tom. II. CE

8 Figure

202 VOYAGE D'URANIBOURG.

contre un gros mur , & dans un lieu tranquille , n'auroit pas eu toute fa juftefle, fut placée dans une des Chambres de la Ferme, quiavoit vûë fur notre Cabane , de forte que nous pouvions régler une Horloge fur l’autre.

Etant à la porte de notre nouvel Obfervatoire , je pouvois non feulement découvrir tous les Vaifleaux qui alloient & venoient des deux côtés de l’Ifle ; mais javois en vüë les Villes de Copenhague, de Mal- moë, de Lunde, de Landfcrone, de Helfembourg , de Helfeneur , & le Château de Cronebourg.

L’horizon d’Uranibourg eft néanmoins un peu borné entre Landfcrone & Helfembourg, il y a quelques Montagnes, dont la hauteur apparente eft d'environ on-

ze minutes, comme l’on verra ci-après ; mais dans tout

le refte, on a l'avantage à Uranibourg d’y voir fouvent les Etoiles jufques dans l’horizon.

Cette particularité eft d’autant plus furprenante, que le terrain d'Uranibourg n’a qu'environ 2 7 coifes de hau- teur au-deflus du niveau de la Mer , au lieu que le haut de l’'Obfervatoire Royal , les vapeurs ne laïflent ja- mais voir les Etoiles dans l'horizon , eft environ à 48 toi- {es au-deflus de la Mer, & par conféquent plus haut de 21 voifes que le terrain d'Uranibourg , fuppofé le niveau des Mers.

NIVELLEMENT DES ENV IRONS d'Uranibourg.

EvanTd’HyverentreLunde&Malmoë,bas de 10°’. Levant Equinoctial à la gauche de Landfcrone,

haut de ÿs Montagnes entre le Levant Equinoctial & celuid’Eté, baures de KA Levant d'Eté, haut de 6’. Septentrion vers Helfembourg , bas de 4".

Couchant d'Eté, bas de 3.

MRTTICEE LV: 303

: Couchant Equinoctial , bas de RL Couchant d'Hyver dans le niveau, ( Côté du Midy vers la Mer , bas de D 13 3

Je mets à part les changemens qui arrivent à caufe des Réfraétions , & je dirai feulement une chofe que nous remarquâmes , en faifant les Obfervations que nous venons de rapporter. Il y a proche de Copenhague une Ifle appellée Amac, dont le terrain qui eft aflez bas nous étoit caché par la rondeur de la mer , en forte néanmoins que nous y découvrions les fommets de quelques arbres. Or venant à pointer le quart de Cercle vers l’endroit cesarbres me paroifloient tranchez, j'écois afluré que mon Rayon vifuel rencontroit l'extrémité vifible de la furface dela Mer, & néanmoins on auroit dit que cesar. bres étoient dans le Ciel, & que la Mer étoit terminée bien au-decà de l’endroit nous fçavions qu’il falloic pointer. La raifon de cette apparence, eft que la Mer qui étoit alors fort unie, faifoit à notre égard fi exactement l'effer du miroir , que nous la confondions avec le Ciel.

AR TL GiLHE

VANT que de venir à Uranibourg, M. Bartholin m'avoit fait voir dansles Manufcrits de T ycho plu- fieurs Obfervations qui n’ont point été imprimées, par- mi lefquelles étoient les Angles de pofition de plufieurs lieux remarquables vs du centre d’'Uranibourg. Tycho marque expreflément que c’étoit pour la feconde fois qu'il avoit prisces Angles avec foin, & après avoir véri. fié la ligne Méridienne. En voici l’extrait. Copenhague, 17° 18/1 MERIDIONAL, OCCIDENTAL: Malmoë, 29 45 M. Or. Lunde, 53 M. Or, Landfcrone, 64 421 M. On. Helfembourg, o 17:Sept. Or. Cronebourg, 17 19 S.Oc. Hélfeneur, 19 37 S.Oc, Ccij

204 VOYAGE D'URANIBOURG.

Il ajoute à la marge qu'il a toujours pointé aux princi. pales Tours des Eglifes : fur quoi il eft bon de remarquer qu’à Copenhague l’Eglife de Notre-Dame étoit alors la plus confidérable.

Pour en venir à l’éxamen de ces Obfervations , je com. mençai par l’établiflement de la ligne Méridienne d’Ura- nibourg , & ne me contentant pas d’enavoir une tracée fur un plan, laquelle m’auroit produire au loin des erreurs confidérables ; je m’attachai à déterminer la po- fition de la Tour Aftronomique de Copenhague à l’égard du Méridien ; enfuite de quoi je pris très-exaétement les angles de diftances horizontales entre le centre de cette Tour & tous les points de l’horizon que T ycho avoit dé- fignez, & par ce moyen j'eûs la pofition de ces mêmes points à l’égard du Méridien. Je ne m’arrêtai point à Cronebourg, parce que jy voyois plufieurs Donjeons , fans pouvoir déterminer celuiauquel T ycho avoit pointé.

POS IF LION DURE R Ti CAE de la Tour Affronomique de Copenhague à l'égard du Méridien d'Uranibourg.

E 17. O&tobre 1671.à 7h 21° $7" du matin, le ver. tical de la Tour Aftronomique fut éloigné de celui

du Soleil de 820.441 of Mais fuppofé la hauteur du Pole vraye de $5 54 15 & la déclin. Auftr. du Soleil de Ex 9: FE pIO L'angle du vertical du Soleilavecle Méri- oO dien étoit de 65::58 10 vers Orient, qu'il faut ôter de 82 44 o

ci-deflus obfervé : d’oùil s'enfuit que le jo

vertical de la Tour Aftronom.déclinede 16 46 a

du Midy vers l'Occident.

Le même jour au foir à 4h 3 5’ 46" le verticaldela Tour Aftronomique fut éloigné de celui du Soleil de 48° 39" 35"

À. & TMCATE.: V. 3 105$

Mais fuppofant la hauteur du Pole cy-deflus& la décli- naifon du Soleil de 12° 58/35", ontrouvera que le ver: tical du Soleil étoit éloigné du Méridien de 65° 2 5! 40", d’où il faut ôter l’angle de 48° 39’ 3 5" cy-deflusobfervé, & l’on aura la déclinaifon de la Tour Aftronomique de 16 46! 5".

On fçait que les Obfervations qui font ainfi faites des deux côtez du Méridienfe juftifient ou fe compenfe l’une l'autre, parce que fi la fuppoñition d’une faufle déclinai- fon du Soleil avoit fait trouver l'angle du matin trop grand, elle auroiten revanche faic celui du matin trop petit, ou au contraire; de forte qu'il n’y auroit eu qu'à partager le differend par lamoitié. Nous fimes,en divers temps plufieurs autres Obfervations femblables à celles que nous venons de rapporter, qui donnérent toutes à pew-près la même chofe. Nous eufions bien voulu pou- voir vérifier cette détermination par les Etoiles fixes, mais il fe trouva toujours quelque empêchement jufques à ce que nous fuflions dans la Tour Aftronomique de Co- penhague, comme l’on verra dans la füuice ; & il nous fuf. fifoit, pour éxaminerlaligne Méridienne de Tycho, d’è. tre aflurez de la verité à une minute près.

DT Cr PUS PI DIE D 0 ST PT ON nouvellement établis à l'égard du Meridien

d'Uranibourg. Locxer de N. D. de Copenhag.17° 4’30"M.Oc. Clocher de Malmoë, 29 58 30 M.Or.

Milieu entre les deuxTours de Lunde,54 8 $0 M.Or. Tour de l’Eglife de Landfcrone , 64 59 50 M. Or. Tour de l’Eglife de Helfembourg, o18:10:1S::Oc: Clocher de Helfeneur, 19:58 50 S. Oc. Helfemboursg , felon Tycho , devoir être Oriental de 17/2, & je le trouvois Occidental de o 8’ 10",comme

file point du Nord eut ététranfporté de 2 5’ 40"vers ?O- Cciÿ

206 VoyAGE D'URANIBOURG.

rient , augmentant par ce moyen certaines déclinaifons , & diminuant les autres , de la maniere à peu près que nous les trouvions changées ; je dis à peu-près, parce que la même difference ne fe rencontroit pas à toutes. I eft vrai qu’au Château de Helfemboursg il y avoitune rofle Tour quarée qui étoit beaucoup plus remarquable que celle de l'Eglife, & à laquelle on pourroit prétendre que Tycho auroit pointé, car l’angle de diftance hori- zontale entre Helfeneur & le milieu de cette groffe Tour eft de 20°, 10’. 0. duquel fil’on ôte la déclinaifon de Hel- feneur ci-deflus de 19°. 58’. 50". vers l'Occident, il refte- ra 11”. 10". de déclinaifon Orientale pour la Tour du Château de Helfembourg ; ce qui reviendroit mieux aux Obfervations de Tycho. Mais outre qu’il a marqué ex- preflément qu'il avoit pointé aux Eglifes, fi l’on préten- doit en excepter Helfembourg , les diftances horizonta_ les tant de Helfeneur que de Landfcrone qu’il faudroit par conféquent aufli prendre à l'égard dela Tour du Châ: teau de Helfemboursg , fe trouveroient trop éloignées des Obfervations de Tycho, comme ileft facile d’en faire la preuve. Mais fans s’arrèter à Helfembourg , puifqu’à l’é- gard des autres lieux il ne peut y avoir d’équivoque, & que les Obfervations prifes en gros donnentune différen- ce d'environ 1 8’.entre la Méridienne de T ycho & la n6. tre ; il pourroit fembler d’abord qu'il feroit arrivé quel- que changement à la ligne Méridienne, & que le point Nord auroit ete tranfporté du côté d'Orient. Maisil faut confiderer que les Obfervations de Tycha ci-deflus rap- portées fe trouvent avec d'aurres qu’ilayoit faires fimple- ment pour la Carte des environs d’Uranibourg , & l’on reconnoîtmanifeftement par l'examen de plufieurs trian- glesvicieux, que dans ce travail-là il n’avoit pas employé fon exaétitude ordinaire, ou qu’il n’avoit pas encore des inftrumens propres. Joint qué l’on fçait d’ailleurs que pour trouver la ligne Méridienne , il s’eft fervi ordinaire.

( \

ARTICLE VI. 207

ment de l'Etoile Polaire prife dans fes plus grandes digref- fions ; ce qui eft fi fujet à erreur, qu'ileft prefque impof. fible d’y réüflir à cauie de la grande hauteur de cette Etoi- le , ainfi que nous l'avons reconnu par notre propre ex- perience ; & par confequent routes chofes étant bien con- fiderées , iln’y a pas lieu de conclure ici pour la variation de la ligne Méridienne, Mais nous ofons bien répondre à la pofterité , que fi dans la fuite des temps on trouve qu'il faille changer plus d’une minute à ce quenous aurons éta- bli fur ce fujec , principalement dans la Tour de Copen- hague, ce fera pour lors que l’on poura s’aflürer de linf tabilite de la ligne Méridienne.

AN RETYENCELCE PT,

[MN Aws notre folitude d’Uranibourg nous fûmes fou- vent vifitez non feulement par M. Bartholin dont j'ai parlé ci-deflus, mais encore par M. Spole l’un des Profef- feurs de Marhemarique à Lunde , qui tous deux nous ai- derent à plufieurs Obfervations, & avec lefquels nous mefurâmes actuellement au côté Oriental de l’Ifle, une bafe de 1063. Toiïfes de Paris, parle moyen de laquelle nous trouvâmes les diftances de Landfcrone, de Helfem- bourg, & de Helfeneur, à l'égard du milieu d’Urani. bourg, mais principalement celle de Landfcrone, d’où je pretendois conclure celle de la Tour Aftronomique de Copenhague pour l’ufage que lon verra ci-après.

Difances à l'égard d'Uranibourg.

Four de Landfcrone, 4760. Toifes. Tour de l’Eglife de Helfembourg, 7888. Clocher de Helfeneur, É7SmN

. Nous trouvâmes auff par le calcul que la diftanceentre le clocher de Helfeneur & la Tour de lEglife de Helfem: bourg étoit de 1698. Toiles; & fi nous euffions fcû com- bien chacun de ces deux lieux étoit éloigné du bord dela

Fig. L

Fig. II}

fast *

508 VOYAGE D'URANIBOURG.:

mer, nous euflions conclu la largeur du Sond , que Ty- cho dans fes Manufcrits dit être de 79 so. aulnes, ou de 15900. pieds de Danemark , qui font environ 2580, Toiles de Paris. | Ces Meflieurs dont nous venons de parler furent auffi réfens aux experiences que nous fîmes plufieurs fois tou. chant la longueur du Pendule fimple à Secondes de temps moyen , laquelle nous trouvâmes toujours aflez précifé- ment telle que nous l'avons déterminée à Paris; fçavoir de 36. pouces 8. lignes& 1, fans qu’il y parüt aucune dif. ference fenfible. Je faifois ces experiences avec d'autant plus de foin & d’exatirude , que je fçavois qu’en Angle. terre, à Londres, la longueur du Pendule avoit été dé- terminée de 39. pouces du pied d'Angleterre; ce qui revenoit à 36. pouces 1 1. lignes 4 du nôtre : mais l’ayant trouvée à Uranibourg égale à celle que j'avois établie à Paris, je commençai à tenir pour fufpeétes les Obferva.. tions qui en avoient été faites en Angleterre ; & après mon retour en France, je ne ceflai de témoigner mon doute, jufques à ce que M. Roëmer ayant été envoyé ex. près à Londres en l’année 1679. trouva que la longueur du pendule écoir telle qu’à Paris; ce qui foit diten paf- fant. Et pour revenir à Uranibourg, je ne dois pas oublier que nous y obfervâmes aufli la déclinaifon de l'aiguille aimantée 2°. 30’. du Nord vers l'Occident , au lieu que peu de temps après à Copenhague, je la trouvai plus grande d’un degré entier vers le même côté.

C'étoit ainfi qu'après les Obfervations du Ciel qui étoient notre principale occupation, & dont le Journal fera mis à la fin de cellesde Tycho, nous donnionsle ref- te du temps à diverfes curiofitez : maïs enfin le travail des veilles durant un froid auquel je n’etois pas accoûtume, & l’air de la Mer Baltique me cauferent uns langueur qui re: noit un peu du fcorbut, & quime fit à la fin réfoudre à quitter cette {olitude, pour me retirer dans un lieu de fe-

cours

ARS 5 77) 1 nr E pr 2 Fe Q>

5. Figure

S'écllebourr

Du Lu tu Ë DES

rm Min

Emma mnt

So AU LD LETTEU OT)

fre

= À

# Landserone

AAA AMEEn

an

RP Pr

3. Figure

Stellebouro

EE

AA

LE

en mars esta:

ve pli bd, MARS

ARTICLE VI 209

côurs avant que les glaces me fermaflenr le paflage.

Me voyant donc obligé de retourner à Copenhague, j'en donnai avis à M. Bartholin, qui nemanqua pas de fai. re préparer le falon de la Tour Aftronomique tous nos Inftrumens furent apportez le 2 2. Novembre

J'avois aflez d’Obfervations pour la difference qu'il y a entre le parallele de lObfervatoire de Paris & le parallele d’Uranibourg; maisil n’en étoit pas de même à l'égard de la difference de longitude, qui avoit été le principal motif de mon voyage. Une Eclipfe de Eune arrivée au mois de Septembre n'avoir être obfervée à Uranibourg à caufe du mauvais temps ; & depuis que Jupiter écoit forti des rayons du Soleil , je n’avois faire qu’une feule Obfer- vation du premier Satellite lors qu’il entroit dans l’ombre le 2 5. Ottobre, encore n’étois - je pas bien certain fi la clarté de l’Aurore ne m'avoir point fair perdre ce Sarellite avant qu'il fâtvéritablement eclip{é ; joint que je ne fça- voispasencore ficetteObfervationavoitréüfliaM.Caflni.

Mais par le moyen des précautions que j'avois prifes avant. que de fortir d’'Uranibourg , je pouvois achever à Copenhague tout ce qui me reftoir à faire, fans compter que vers la fin de l’année, dansun temps qui fut plus fa- vorable qu’iln’a accoûtumé , M. Roëmer & le fieur Vil- Jiard retournerent à Uranibourg , ils firent plufieurs Obfervations, & entre autresune du premier Satellite de Jupirer, qui fut décifive , comme l’on verra ciaprès.

Au refte le falon de la Tour de Copenhague étoit beau-

coup plus commode pour les Obfervations que notre ca- bane d’'Uranibourg : car outre qu’il a des fenêtres de tous . côtez, la voute eft percée du côtédu Midy, pour don- ner la commodité d’obferver à l’abri durant les venes les * plusimpetueux ; au lieu qu’à Uranibourg notre Obferva- toire ecoit fouventen danger d’être emporté par les vents afléz ordinaires dans ce lieu-là. Il eft vrai que la Tour de Copenhague, à caufe de fa hauteur, nous donnoit &e Rec. de l'Ac. Tom. VII. Dd

Ris -

110 VOYAGE D'URANIBOURG. l'exercice plufeurs fois le jour; mais c’éroit un remede contre le fcorbut, qui dans le climat j'étois, eft com- me inévitable aux perfonnes fédentaires , & n’attaque que rarement les gens de travail, comme les Païfans, quoiqu'’ils ne vivent que dechairs falées.

ER A LT COIN ENT IT

PAvors fait planter au centre d’Uranibourg une mar- que que l’on pouvoir voir de la Tour Aftronomique de Copenhague , & qui fervir à diverfes Obfervarions.

DISTANCES HORIZONTALES obfervées au centre de l4 Tour Ajironomique de Copenhague.

RanrBoure &la Tour de l'Eglife de

Landfcrone, LOS

Uranibourg & le milieu entre les deux Tours

de Lunde, 69 19 10 Uranibourg & le Clocher de Maïmoë 9017 3$ Malmoë & le Cap Sreffens, 8x/Pa Malmoë & le côté droit d’une Eglife fur

Steffens, 89 10 5 Côté droit deladite Eglife, & le plus proche

Clocher de Rofchil, 66 13 10

Led. Clocher deRofchil & celui deHe. ror 4 $o Autre Clocher de Rofchil & Helfeneur, ror 7 $o HeHeneur & Uranibourg, T3 14 10 Tour de l’Egjlife de Huene & Uranibourg, 2 47 47 Il faut entendre que nous avons toujours pris le milieu des Tours & la pointe des Clochers, de même que nous avions fait à Uranibourg ; & nous avons eu foin que ces anglesfuflent dans la derniére exactirude,afin que par leur moyen, pendant qu’il reftera quelqu'un des lieux que nous venons de marquer, & que la Tour de Copenhague fubfiftera , on puifle du milieu de cette Tour déterminer

Le:

ARTICLE VIL 211

le vertical qui pañle par le centre d’Uranibourg.

Nous nous appliquâmes enfuite à érablir la ligne Méri. dienne de la Tour Aftronomique par le moyen dela pofi. tion du vertical d’'Uranibourg , lequel nous trouvimes déclinant de 16° 39’ 45“ du Nord verslOrient; & parce que de cette déclinaifon il fera facile de conclure celle de tous les lieux que nous venons de marquer, on peut dire que tous ces mêmes lieux feront comme autant de repai. res de la ligne Méridienne, tant pour fervir aux Obferva- tions qui {e feront à l'avenir dans la Tour de Copenhague

ue pour donner lieu à la Pofterité de pouvoir vérifierfila igne Méridienne eft fujerte à quelque variation , ou non.

La pofition du vertical d'Uranibourg fut cherchée non-feulement par le Soleil, mais encore par les Obfer- vations de l'Etoile appellée la Luifante de la Lyre, quine fe couchant point en Dannemarck, defcend aflez près de l'horizon pour donner la facilité de déterminer exacte- ment le point du Notd. Pour cer effet, le grand Inftru- ment de 10 pieds fut pointé à la fenêtre Septentrionale dela Tour, pour prendre l'Etoile Lyra dans fon paflage au-deflous du Pole eu aux environs.

PREMIERES OBSERV ATIONS DE LYRA pour la Ligne Méridienne.

L À nuit dus. au 10. Novembre 1671. on fçut par plu- fieurs hauteurs égales & correfpondantes, que Lyra fut au Méridien fous le Pole à 11 heures 55’ 34", mais elle ne fut dans la Lunette del’Inftrument qui étoit pointé environ versle Nord, qu’à 13.heures 11’ 44" ; de forte que le paflage dans la Lunette fuctardif de 16’ 10" de temps : ce qui (fuppofe la hauteur du Pole de $ $°41' 35", & la déclinaifon de Lyra de 38. 32.15. B.) donnoit 10’ 5/ déclinaïfon Septentrionale Orientale, qu’il fal- loit ajouter à 1 29’ 40" de diftance horizontale qu'il y avoit entre le vertical de la Lunerte & celui d'Uranibourg; Ddij

212 VOYAGE D'URANIBOURG.

de forte que par cette détermination , le vertical d'Urani- bourg déclinoit de 13° 39’ 45" du Nord vers l’Orienr.

SECONDES OBSERVATIONS DE LYRA

E 14. Novembre , Lyra au Méridien à 12h 36 7". Pañlage dans la Lunettea 12.34. ©. Diftance horizontale entre le vertical de la Lunerte & celui d’Uranibourg, 17.4.40. Déclinaifon du vertical de la Lunette, 0.24. so.aôter. Donc déclinaifon d’Uranibourg , 16.39. $0. Notez que l’on a eu égard aux corrections qui étoient nécéflaires pour réduire les Obfervations, comme fi elles avoient éte faices au centre de la Tour.

AUTRE DETERMIN ATION PAR LE SOLEIL

E 28. Mars 1672. à 6. heures 22’ 53" du foir, la dif_ | es horizontale entre le vertical du Soleil & celui d'Uranibourg du centre de la Tour, étoit de 99° 58’ 20". Puis le 29.au matin, à s. heures 39’ 24" la diftance entre le Soleil &Uranibourg fut de 66.16’. 45".

La correction à ajouter à l'angle du matin, à caufe de la variation de déclinaifon arrivée entre les Obfervations,

fut de \ 22/4" Donc angle du matin corrigé 66 39 o Angle du foir, 99 58 20 Somme , | 166! 37; "20- Moitié, 83 18 40 Angle du matin à ôter, 66 39 o Donc déclinaifon d'Uranibourg. 16 39 40

Mais à caufe des autres Obfervations, foit 16 39

Cette maniere de calcul eft differente de celle que nous avons fuivie au4° article ; mais l’unerevient à l’autre.

Or après que nous eûmes ainf établi la ligne Méri-

COR QUE à - » CNRS 7 ad d:: * c d

AR TUE CUEME NV ET: 213

dienne de la Tour de Copenhague , il ne nous fut pas dif. fcile de vérifier celle d'Urani- bourg, en fuppofant les hauteurs P du Pole de cesmêmeslieux : carau - triangle fphérique P C V ,où Peft le Pole de la Terre , V Urani- bourg, & C la Tour de Copenha- gue. Suppofant P V le compl. de la hauteur du Pole d’'Uranibourg de 34°. 5/45" P C le compl. dela hauteur du Pole de la Tour de Co- penhague de 34.19. 15.& l’angle PCV cy-deflusde16.39.45.on trouvera le fupplément de P V C de 16.45.45.aulieu de 16.46. 5. que nous avions conclu à Uranibourg , laquelle difference n’eft pas confidérable, <

Nous euflions aufli par les mêmes fuppofitions trou- ver l'angle P , qui eft la difference de longitude entre le Méridien d’Uranibourg & celui de la Tour Aftronomi- que :mais parce que le moindre petit changement fait à ce qui étoit donné autriangle P C V, changeoit beaucoup Pangle P ; qui écoit fort petit, je voulusle fixer davanta. ge par l’établiflement du troifiéme côté V, lequelil m'étoit facile de connoître en conféquence de ce que j’a- vois fait pour cela à Uranibourg , ainfi qu'il a été ditau commencement du 6. Article : car au triangle V LC, Veft Uranibourg , L Landfcrone ; & Cla Tour de Co-

enhague. :

-L’Angle L V Cobfervé de 8r° 46’ o" L’Angle L CV auf obfervé de 20% MEC 15 Et V L diftance entre Uranibourg & Landfcrone calcu- lée, de4760: Toifes. Donc CV diftanceentre Copenhague & Uranibourg , de 13494. Toifes, quifuivant notremefure dela Terre, va-

D diij

-

Fig. IIL

214 VoyAcr D'URANIBoOURG:

lent 14° 11” de la circonférence d’un grand cercle ; de maniere qu’au triangle fphérique P CV, cy-deflus.

n

LV 34 5 CV: GP TUPERS

Donc P OL NIERNE

J'aurois me contenter de certe détermination pour la difference de longitude entre Copenhague & Urani- bourg ; mais d’autantque par la fuppoñition des trois cô- tez donnez au triangle P C V,lAngle P venoit plus grand d'environ 30" que celui queje viens de conclure, fans que je fçûfle à quoi en attribuër la faute, je crus qu’il étoit nécéffaire d’en venir à la vérification fuivante.

Legrand Inftrument de 10. pieds , qui pour certains ufages fervoit à obferver le paflagc de Lyra vers le Nord, fut arrêré fixe dans fa polition. Il n’étoit pas pointé dans le Méridien, mais on {çut ce qu'il s’en falloit, & de com- bien le paflage de certe Etoile dans la Lunette de l’Inftru- ment, précédoit l’arrivée de la même Etoile au Méri- dien ; ce quinous fuffifoit.

Les chofes étantainfi préparées, Mr. Roëmer & le Sr. Villiard allérent à Uranibourg versla fin de Décembre 1671.avec ordre d’obferver environ à certaine heure donnée, le moment auquel un feu qui auroit paru à la Tour viendroit à difparoître ; ce qui fe devoit faire plu fieurs fois. Ils avoient le quart de cercle & l'horloge à demi- fecondes, pour pouvoir fçavoir à quelle heure de

Lagrande Hw- Cette même horloge l'Etoile de Lyra devroit pañler au Erge Méridien d’Uranibourg. Le tout fut fi bien exécuté de Er part & d'autre, que fans aucune variation confidérable, menr,que duram ONErOUVA que Lyra venoit plütôt au Méridien d'Urani- Paie dm POUrg qu'à celui de la Four , d'environ 29/ detemps,con-

vnoiselle demem-

Aus e formément à ce qui avoit été conclu cy-deflus au triangle 4 Car : ñ

maen muv- P CV. Car, par exemple, fi le fignal avoit été donné snent, fans va-

er d'un fem AIX Minutes de temps après l’arrivée de Lyra au Méri- des

x AR Fr CLÉ VIIL £TS dién de la Tour ; ceux d'Uranibourg difoient qu’ils l’a voient 1 0 minutes & environ 2 9", ‘après que la même Etoile avoit été dans leur Méridien , tantôt plus, tantôt moins d’environ une feconde feulement : de maniere que fi au lieu de fe regler par le paflage d’une Etoile an Mé- ridien., (laquelle maniere eft la plus fimplé de toutes cel- les qu’on fçauroic s’imaginer) fi, dis - je, au lieu de cela ont eùt mis les deux horloges chacune fur heure du lien 4 il feroit arrivé qu’à chaque fignal donné, l'horloge d'U- ranibourg auroit marqué un temps plus avancé d'environ 29" que celle de la Tour. JE UT |

ARTICÉE HIIL.

HAUTEUR DU POLE D'URANIBOURG & de La Tour <fronomique de Copenhague.

Y cHo eut de la peine à fe facisfaire farle fujet de la JL hauteur du Pole d'Uranibourg | laquelle, {lon lui ! fut premierement de $ $4’ 30", puis de 5 ÿ° 54 40" & enfin de ÿ $4' 45"; maisilne s’en faut pas étonner ; car outre que fans le fecours des Lunettes pproche appli- quées aux Inftrumens de la maniere quieft préfentemenc en ufage, H étoit bien difficile d’en venir à une entiere précifion : outre cela, dis-je, ilyaun obftacle de la part de l'Etoile Polaire , laquelle d’une faifon à l’autre fouffre certaines variations que Tycho n'avoit, pas remarquées , & que j'obferve depuis environ dix ans. C’eft à fçavoir que bien que l’Etoile Polaire s’approche annuellement du Pole d'environ 10", il arrive néanmoins que vers le mois d'Avril la hauteur méridienné & inférieure de cette Etoile devient moindre de quelques fecondes qu’elle n’a- voit paru au Solftice d’hyver précédent, au lieu qu’elle devroit être plus grandede 5": qu’enfuire aux mois d’Aoûc & de Septembre {1 hauteur méridienne fuperieure fe trou ve à peu-près elle qu’elle avoit été obfervée en hyver,

216 Vovxa«zE D'URr-ANIBOURG.

& même quelquefois plus grande, quoiqu’elle dût êtré

diminuée de 10oà 15" ; mais qu’enfin vers la fin de l’an- née , tout fe trouve compenf£, en forte que la Polaire paroît plus proche du Pole d'environ 20" qu’elle n’étoir un an auparavant.

Ce qui s’obferve ordinairement en Avril s’accorderoit affez bien à ce qui devroit arriver tant de la part de la ré- fraétion , qui à l'égard de l'Etoile Polaire pourroit bien être moindre au Printemps qu’en Hyver ; que fuppofé le mouvement annuel de la Terre, laquelle feroit alors en Zibra, & par conféquent dans fon plus grand éloigne- ment de l'Étoile Polaire quieften Æ#ries : mais à l’oppofite il faudroit que vers la fin de l'Eté &le commencement de l’Automne , lors que les réfraétions devroient être moin- dres qu’en tout autre temps de l’année, & que la Terre fe- roit en Æries ,la plus grande hauteur de l'Etoile Polaire

parût moindre quel’Hyver précédent ; ce qui eft entiere-

ment oppofe aux Obfervations: & pour dire la verité , je n’ai encore rien m'imaginer quime facisfit là-deflus, d’auranc plus qu’il y à eu des années que cesinégalitez croient moins fenfibles qu’en d’autres. Il eft bon cepen- dant d’avertir que hors le cempsauquel on peut prendre les deux hauteurs Méridiennes de la Polaire, il n’y a.pas grande füreté à obferver la hauteur du Pole, principale- ment vers la fin de l'Eté,

HA'UTEURS MERIDIENNES Juperieure & inferieure de l'Etoile Polaire, obfervées à Uraïiboure vers La fin de l'année 1674,

58° 23° 45°

| ÉDREL DATE Différence. -4 54 50 Moitié Au} afro ais

Ces hauteurs furent obfervées plufeurs fois fans au- cune

!

S

© ARTICLE VIII : ar cune variation fenfible ; d’où il s'enfuivit que la hauteur du Pole d’Uranibourg étoit de 5 ÿ 5’ 20", ce qu'il faut entendre de la hauteur apparente qui doit être purgée d'environ une minute de réfraction fuivant les découver- tes de M. Caffini. Je ne dois pas diffimuler que M. Richer étant alors à la Rochelle pourle voyage de Caïenne , trouva par plu- fieurs Obfervations faites avec un Sextant de 6 pieds de Rayon, que l’Eroile Polaire étoit éloignée du Pole de 27! 5", & par conféquent moins de 20" qu’elle ne nous avoit paru. Voici {es Obfervations. Hp AR « ; 48° 38! 15 Haut. Mérid. de Polaire { 7 oc fn

"

Différence 4 $4 10 Moitié 2 2 7

Je puis cependant aflurer que les Obfervations d’Ura- nibourg étoient bonnesà 10"près, & ce feroit ungrand hafard que l'erreur fe fût doublée par le plus & par le moins, pour produire le differend qui eft entre nos Ob- fervations & celles de M. Richer. On pourroit dire que l'Etoile Polaire eft plus baffle à la Rochelle qu’à Urani- bourg , d'environ 10 degrez , & par conféquent plus avant plongée dans les réfractions ; ce qui pourroit avoir été la caufe pourquei la vérirable difference qu'ilyaentre les deux hauteurs Méridiennes de la Polaire auroit paru moindre à la Rochelle qu’à Uranibourg, & nousen avons unexempletrés fenfible dans les Obfervations de Caïen- ne, par lefquelles l'Etoile Polaire ne parut éloignée du Pole que de 13’. Maisiln’eft pas à croire qu'entre la Rochelle & Uranibourg la difference de difference de ré. fra@tions pür être fi fenfble ; & je ne prérends pas rendre raifon de ce différend non plus que de dire pourquoi en ce même temps-là l'Etoile Polaire fut obfervée à Paris dans une variation qui alla à près de 2’. Ce qu'ayantap-

Rec. del Ac. Tom. VII. Ee

218 VOYAGE D'URANIBOURG.

pris par une Lertre de M. Caflini , je ne pus m'empêcher de luien témoigner mon étonnement , comme n'ayant jamais rien obfervé de femblable : car en effer certe petite variation dont j'ai parlé cy-deflus,n’eft rien d’approchant de cela.

Mais fans nous arrêter à des Phénoménes qui peuvent avoir eu des caufesextraordinaires, il eft à propos d’ôter tout fcrupuletouchant la hauteur du Pole d’Uranibourg ;" en établiffant la jufte difference qu’il ya entre le parallele de l'Obfervatoire Royal & celui d’Uranibourg ; car par ce moyen il y aura toujours lieu de regler la hauteur du Pole d'Uranibourg par celle de Paris qu’on aura tout loi. fir de vérifier.

HAUTE OURS. M ER L'D.T EE NIMES de plufieurs Etoiles fixes , obfervées à Uranibourg Gr à l'Obfervatoire Royal environ en même temps.

Vers la fin d'Oétobre & le commencement de Novembre 1671. 8082257165 a Paris. 73 20 30 àUranibourg,, : Différence 7 ÿ 25 ' $4 32 40û Paris. Algenib de Pegafe { 47 27 A0 à Uranibourg.

de

Difference 7 . $ 0

La poitrine du Cygne {

87 24 10à Uranibourg.

Le genou de Caffiopée 4 84 ,; OàParis.

Différence 7 3 10 TA Dole RE 2 o à Uranibourg. Sr 19 4$aParis.

Difference 7 3 15

5 À ROTH CALE WELL. 219 - Vers la fin d'Avril & le commencement de May 1672, 54° 44! o"aParis. 47 49 oàUranibourg,

Difference 7 4 o

| x 57 34 $oaParis. La queué du Lyon L5° 30 $oàUranibourg,

Le cœur du Lyon

Difference 7 4 o

moe yioacnunn f53. 541 so Paris. L'Etoile Vindemiatrix { 46 jo ÿsàUranibourg,

|

DIHCIENCE IG: , 2. NS

6204p1p 010 Paris Arurus { $ x 10à Uranibourg,

Re

Difference 7 4 o

La Polaire {53 27 45àUranibourg, 46 23 ÿÿaParis.

Diferencet7." 3 50

Oril faut ici remarquer deux fortes de hauteurs, les unes Seprentrionales ou obfervées du côté du Nord, les autres Méridionales ou obfervées du côté du Midy. Les hauteurs Méridionales étoient plus grandes à Paris qu'à Uranibourg , mais en récompenfe les Seprentrionales de- voient être plus grandes à Uranibourg qu’à Paris, & par conféquent lorfque les différences tant Méridionales que Septentrionales fe font trouvées égales, comme vers a fin d'Avril & le commencement de May, les Inftrumens étoient néceflairement d'accord, ce qui fuffifoir à cet é- gard, mais qu'auparavant ,fcçavoir, lorfque les differences Méridionales fe fonc trouvées differentes des Seprentrio-

Ee i]

220 VovAcE D'URANIBOURG.

nales, iln’yacû qu’à prendre le milieu. Car, parexem- ple, fuppofé quele quart de cercle d'Uranibourg fut jufte, comme en effet nous avions grand foin de le tenir tel, mais que celui de Paris hauflàt d’une minute, il s’enfuivra que la différence des deux hauteurs Méridionales d’une même Etoile obfervées à Paris & à Uranibourg , devoit être trop grande d’une minute; mais qu’au contraire la différence des hauteurs Seprentrionales d’une autre Etoi- le devoir être trop petite d’une minute, environ comme il eftarrivé vers la fin d’'Otobre & vers le commence. ment de Novembre. Tour qu'il y auroitencore à con fiderer en cela, ce feroit linégalire des réfradtions, qui diminuant plus une différence qu’une autre, feroit parot- tre de la difcordance aux Inftrumens, quand même ils feroient juftes : c’eft pourquoi il eft bon, pour plus gran- de fürete , de choifir deux étoiles , lune vers le Midy, & Pautre vers le Nord, donc les hauteurs fe compenfent à peu près, commeici l’Eroile Vindemiatrix & la Polaire.

Il refte donc à conclure des Obfervations ci - deflus , que la moyenne difference entrele parallele de l’'Obferva- toire & celui d’Uranibourg, je veux dire celle qui auroit été trouvée par toutes les Obfervations, fi les Inftrumens avoient été toujours d'accord ,eft de 4’ o", & parce que certe moyenne difference qui n’eft que l’apparente ,

pourroit bien avoir été de quelques fecondes , diminuée, par les réfraétions, nous établirons pour véritable diffe.

rence hf ssh Mais pour ne rien omettre de ce qui pourroit fervir à

l'examen de certe différence, j'ai voulu voir.ce qu'il réful-,

teroit des hauteurs Méridiennes du bord fupérieur du So- leil, obfervées en même jour à l'Obfervatoire Royal & à Uranibourg , me fervant aufli des Obfervations de Co- penhague, aprés les avoir réduites comme fi elles avoient été faires à Uranibourg. On voit bien qu'il a fallu avoir

égard au changement de déclinaifonarrivé entrele Midy.

«9 4 or 4 cite 2 MIE’ : 2217 d'Uranibourg. & celui de Paris, comme auffi à la différen. ce des réfractions : c’eft pourquoi nous avons tantôt ajoû- & tantôt Ôté certaine correction néceflaire, pour ren- dre la différence telle qu’elle auroit être, s’il n’y a- voit eu ni variation de déclinaifon, niréfraétion , laiffant feulement ce qu'il pourroit y avoir de la part des Inf trumens.

H AUTEURS MERILDIENNES du bord faperieur du Soleil.

1671.O@obre 14. . 29° 35’ o!"à Paris. , 22 31 40 àUranibourg. Difference äcorriger 7 3 210 Correétionäi ajouter + "1 10.

——

x

Difference corrigée.7 4 40

ï

OP ONG 27 P: RL TN AE 450 TU Ù. tm Parent RE Te PT " le Ten F' L'Age teges 7 28 De ALP A A | y À OF2IL 9: moi 5 t U mm: NT ET AO AL

mi I 2$

222 VOYAGE, D'URANIBOURG, à 20 170 FE M T1: 2 YO LOUE 7 55 + I 30 PRÉ A E AR ) Novembre 4. Dig. -$7 145 P: 18 $4 SU. POULE AE D ES LS MAR 6 ÉSNLÈE FO Pe 18 18 4oU. DEP EEE Lo —+ ï 40 Ford uxd0 17 22 120 oP. 15 19 1oÙ. te dit af UN DO à TB: #9 1672.FévFiemt re 271530 oP. ras ol

de

tite th EEE dont nt

ART a CALE A VATE 213 EELELELELELELELELELELELELEZELEE RE

23. Ven A 1". 5 UP. 248537 } U OI, N:%4."5590

Notez qu’il n’y à point ici de corre“ion, parce que la difference de réfrations récompenfoit celle des Mèri- diens.

Mars r1. ASPNI0: jo, 6 31 6 oÙ.

Jen AT

Correctionà ôter o 10

Fo nne 1310 338 198 30P. seront 30 U

HAN DAT: 10

© 10

Lrnmét-s503 14. 29 22 30P. AGE OU

* 7. $ 30

0 10

An sal 15, 39 4$ 10P 32-40 3oÙ

je HS

214 VoyAGE D'URANITBOURG.

20. 442643": 1 STRESS Vi34:38 SsU.

NE ro | OÙ,

Avril 6 48.18 «25 P. gx 614, « ol

14 ER id: TOP:

29 56 er 85

May 2,

ArTicre VIIL 225$ om RUES PE PRE Fe ER Pr A

50.443223 0 Ù. sn AE 0 | O 1f PE 008 RP 3. Su Sie sol, saga 10. RER FT Le) 15 FAP APRES à

Confiderant la fuite des differences corrigées, on ver: ra que jufques à la fin de Mars elles font trop grandes d'environ une minute, demême que celles qui avoient été trouvées dans tout ce temps-là par les Fixes Méridio. nales ; mais qu’enfuire elles fe font réduites à environ 4! 5", comme par les Fixes tant Méridionales que Septen- trionales : de maniére qu'il n’y a plus lieu de douter que ce nedoit la véritable difference qu'il faudra ajoûcer à la hauteur du Pole de l'Obfervatoire Royal, pour trou- ver celle d'Uranibourg. i

Hauteur du Pole de l'Obfervaroire Royal, vraye, & purgée de la réfraction . 48° $o’ 10".

Difference à ajoûter, srv Ds (5- - Donc hauteur du Pole d'Uranibourg, 5$5- 54 15. - Etcomme nous avons fçû par plufieurs hauteurs desE- toiles fixes que la Tour Aitronomique de Copenhague eft moins Seprentrionale qu'Uranibourg de 13’ 30", rl s’en fuit que la hauteur duPole de cette Toureft des 5°40/ 45" -1 C’eft moins de deux minutes que Longomontanus n'a voit eftimé ; fans parler de Riccioli, qui dans fa Géogra-

Rec. del Ac. Tom. VIT, FF

12 VOYAGE D'URANIBOURG.

phie réformée voulant corriger Longomontanus , étend la hauteur du Pole de Copenhague juiqu'à $5° 45 o".

ARTICLE IX

DIFFERENCE DE ZONGITUDE entre l'Obfervatoire Royal Uranibourg.

L Ors qu'on veut déterminer exactement la diffe: rence de longitude qu’il y a entre les Méridiens de deux lieux éloignez, tels que Paris & Uranibourg, il eft néceflaire en cette occafion, que le Ciel fournifle à deux Obfervateurs quelque fpéctacle fubit qui leur ferve com- me de fignal , au moment duquel chacun d’eux remarque précifément l’heure du lieu ileft : ce qui fe doit enten- dre ou de l’heure du Soleil, ou bien de celle de quelque Etoile fixe dont on feroit convenu.

On fe fervoit ordinairement pour la découverte des Longitudes, des Eclipfes de Lune , fe concentant d’en marquer la fin ou le commencement :maisil eft fi facile de s’y tromper , que fouvent des Obfervations faires dans une même Ville, ont paru comme fi elles avoient été fai- tes fous des Méridiens fort différens; cette difficulté à bien déterminer le commencement ou la fin d’une Eclipfe de Lune, venant de ce que l'ombre de la Terre eftinveitie d’une penombre , qu'il n’eft pas aifé de diftinguer de la vé- ritableombre, à caufe que les changemens fe font par des degrez prefque infenfbles.

Il eft vrai que fi au lieu de fe contenter de marquer le

commencement ou la fin d’une Eclipfe de Lune , on ob.

ferve le pañlage fuccefif de l’ombre pat diverfes caches de la Lune, l’on viendra par ce moyen à quelque forte de précifion, non feulemenr à caufe de la multitude des Ob: fervations qui fe peuvent faire durant une même Eclipfe, mais encore parce que l’œil difcerne mieux alors l’ombre de la penombre, les voyant en même temps, que lorfqu’il

PS

DATA T LOT AX: 229

ne les voit que fucceflivement , & l’une après l’autre.

Mais outre que les Eclipfes de Lune ne font pas fi fré- quentes , 1l n’y a rien de plus commode & de plus précis pour la découverte des Longitudes fur Terre, que les Ob- fervations du premier Sarellice de Jupiter, foit lorfque ce Sarellire s’éclipfeen fe plongeant dans l'ombre de Jupiter, foit lorfqu’il en fort, & qu’il commence à recouvrer fa clarté, parce que cela fe fait à notre égard fi fubite- ment, que dans un temps ferain , avec une Lunette de 14. à 20. pieds, on peur s’aflürer dela bonté d’une Obfer- varion, à peu de fecondes près; joint que par le moyen des Tables que M. Caflini a données, on peut facilement prévoir les Obfervations qui font à faire, &s’y tenir preft. Nous appellerons Immerfion, l'entrée ou extinétion d’un Sarellire dans l'ombre de Jupiter, & Emerfion, fa fortie de l'ombre. On fçait que depuis que Jupirer eft forti des rayons du Soleil jufques à fon oppofition , on peut voir les Immerfions du premier Satellite dans l'ombre, mais non pas les Emerfions, parce qu’elles fe font derriére le corps de Jupiter ; & qu’au contraire, après l’oppofition de Ju- piter , on peut voir les Emerfions ou forties de l'ombre

J'avois, comme j’ai déja dit, deux grandes lunertes, l’u- ne de 14. pieds & l’autre de 18. M. Caffini en avoit aufli une de 18, & nousavions expérimenté enfemble à Paris, obfervant tous deux une Immerfion, lui avec fa lunette de 18 pieds quiétoirexcellente, & moi avec la mienne de 14. qu'il n’avoit fur moi aucun avantage fenfible, quoi. que fa lunette fût plus longue que la mienne.

Ffi

2218 VoyAGE D'URANIBOURG,

OBS ER VA PORN DU PREMIER SATELLITE DE JUPITER

pour la difference de Longitude entre Paris S Uranibourg.

1671. z5. Octobre au matin. Immerfion du premier Satellite dans l'ombre de Jupiter. A Uranibourg 6h 57 210" | AIRaISI GT Ts oO Différenceo 42 10 KG 12: 4. Janvier au matin. Emmerfion du premier Satellite. A Uranibourg 1h 14° 45" A Paris o 41 36

Différenceo 42 9 14. Mars au foir. Emerfion du premier Satellite. À Copenhague 10h 34 10 Réduction à ajouter 29 Donc à Uranibourg 10 34 39 A Paris, 91.52 22

Différence "on 47 ir | 29. Mars au matin. Emerfion du premier Satellire. À Copenhague 25 27 12° Réduction 19 Donc äUranibourgz 27 41 A Paris 1 4$ 39

Difference o 42 2

5e <a mien

+ in ROBES

PionvbamneEtz IX. Mr TC + 6. Avril au foir. Emerfion du premier Satellite. A Copenhague roh $3? 2" s Réduction 29 LA se mcm

DoncàUranibourg 10 5$3 31 APANSLONRL" 23%

a ——— ———

Difference o©o 42 8.

Les Obfervations ci-deflus furent accompagnées de plufieurs autres que nous avons négligées, parce qu’elles avoient été marquées comme doureufes & défeétueufes. Or prenant le milieu des differences que nous venons de rapporter, on verra qu'Uranibourg , à l'égard de Paris, eft Oriental de 42 minutes & 10 fecondes deremps, qui valent 10 degrez 32’ & 30" de difference de‘longitude qu'ilya entre ces deux lieux.

OPINIONS DES AUTEURS

touchant la difference de longitude entre Paris \ & Uraniboure. | \M. S. L Kepler : Lao. © | Longomontanus 49 “20 M.Bouillaud 48 o Riccioli 45 . 36 Mais par les Obfervations cy-deflus4z 10

AR FT CMD EN A

| OmmeE la Ville de Lunde en Schonen étoit un lieu

aflez confidérable il y avoitune Ecole de Mathé-

matique , je crûs devoir en‘établir la hauteur du Pole &

la différence de longitude à l’égard d’Uranibourg, d’au-

tant plus que je n’avois pas befoin pour cela AR faire ii}

Hig. IIL

#38 VoyaAcE D'URANIBOURG, &c.

des Obfervations, parce que ce lieu -là eft d’Urani. bourg & de la Tour de Copenhague. Voici les calculs que nous fimes pour ce fujet.

Au Triangle V CE, V eft Uranibourg , C la Tour de Copenhague, &E le milieu entre les deux Tours de Lunde.

L’angle V 700 $5' oo” L’angleC 69 19 710 VC 13494 Toiles.

Donc CE 19937 Toiles, qui valent 20" $8" de la cir-

conférence d’un grand Cercle de la Terre. Puis au Triangle fphérique P CPE,PC le compl. de la latitu- de de Copenhague 34° 19! 15* CE CPS E

ftlahole CG 185 Pine Donc P E le compl. de la latitude de Lunde de 34° 17’ so"&/l’An- gle P ou la différence de longitude entre Copenhague & Lunde de 37 minutes de degré , ou 2’ 28"de temps;delaquelle difference ayant Ôté 29” qu'il y aentre Copenha- C E gue & Uranibourg, ou trouvera que Lunde eft plus Oriental qu'U- ranibourg de 1’ 59" de temps.

Au refte, les Obfervations tant des Planetes que des Etoiles fixes , qu’il n’a pas été nécéflaire de mettre dans certe Relation, & dont nous avons un Journal de huit mois entiers, fe verront la fin de celles de Tycho, auf- quelles on a jugé à propos deles joindre. "A

OSEO AE

OBSERVATIONS AS TRONOMIQUES ET PHYSIQUES

FLALIME SE EN L'ISLE DE CAÏENNE 2AR MONSIEUR RICHER

DE L’'ACADEMIE ROYALE DES*SCIEN'CES.

M Nat

ad som pi à

ue A shui

nee Re Yaise rs EAN menis APE + [Les an

ft | Marne Eng Etre de celte “Le Le 4 ité n } HAE "Eee pores MS 5 HE

+.

Fu LA

r ds MR gt Ai en À 14} + R |

74 :

PSE, AP\ nb: OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES PPOPECTS LOUE

F'A I T'ES

EN L'ISLE DE CAIENNE.

RÉSRSSÉSISSSSSSSÉSÉÉSRÉSSESRE CNEUA PI TRE LT

DESSEZN DU VOYAGE EN L'ISLE

de Caïenne. ’ACADEMIE Royale des Sciences , qui s’appli- que particuliérement à de nouvelles découvers Élres dans la-Phyfique & dans les Mathémati- = | ques,réfolut en l’année 1671. pour la perfe&tion & l'avancement de l’Aftronomie , d’éclaircir les doutes Rec, del Ac, Tom, VIT, Gg

134 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays.

que les Aftronomes Anciens & Modernes.ont eûs jufques ici touchant les principaux fondemens de certe Science,

& d'établir par ce moyen des regles plus certaines, & qui :

puflent approcher plus près de la vérité, que cellesque nous avons euës jufqu’à préfent. Pour exécuter ce Projer, elle trouva qu'il étoit à propos d’envoyerquelque Obfer- vateur du côté de l’Equateur , en quelque lieu fort éloi-

de l’Obfervatoire ; afin que ces deux endroits étant Pa coun differens en hauteur de Pole, & celui qu’onau- roit choïfi versle Midy, moins fujet aux Réfraétions qui fe rencontrent en Europe à l'égard des Hauteurs Méri- diennes-des Planeres & de plufeurs Fixes, on pûr par les

Obfervations.qui feroient faies én l’un 8&cen l'autre, tirer

des Connoiflances plus certaines.

1. De la vraye Obliquité de l’Ecliprique.

2. Desmomens aufquels arrivent les Equinoxes ; ou, ce qui eft la même chofe, combien de temps le Soleil de- - meure plus dans les Signes Seprentrionaux que dans des Méridionaux.

3. Des parallaxes du Soleil, de Venus & de Mars, le dernier de ces Planeres devant être dans fa plus grande proximité de la Terre, aux mois d'Aouft & de Seprem- bre 1672.ce qui n'arrive que fort rarement,

4. Des mouvemens & de la parallaxe de la Lune, qui ne font pas encore bien connus.

5. Des mouvemens de Mercure, qui n’eft que rare. ment en Europe.

6. De la Déclinaifon , Afcenfion droite & grandeur des fixes Auftrales, qui ne paroiflent point fur l’Horifon de Paris. |

On ajoutoit à ces Obfervations Aftronomiques plu- fieurs autres qui regardent la Phyfique ; fçavoir:

1. Quelle eft proche de l’Equareur la durée desCre. pufcules. er

2. Quelle eft la grandeur des réfractions de la lumiere dans air,

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE JL. 235$

3. À quelle hauteur monte le vif-argent dansles Baro-

metres. . SEE dir ERREUR AR MER À É

4. Quelle eftla longueur du Pendule à fecondes en ce même lieu.

- 5. Sile flux & reflux de la Mer eft fenfible aux côtes de P Amérique , comme aux côtes de France, fur l'Ocean, & à quelle heureil arrive aux jours des nouvelles & plei. nes Lunes, &aux joursfuivans. at

Etant donc important de faire ces Obfervations , # caufe des utilitez qu'on en pourroittirer, pour arriver au bur qu’on s’étoir propofé ; & l’occafon fe préfentant d'un vaifleau qui alloit aux çôtes de l'Amérique en l’Ifle de aïenne, éloignée: de -l'Equateur vers le Seprentrion d'environ cinq degrez ;je partis de Paris par ordre du Roy, en l’année 167r,au mois d'Octobre ; pour aller en certe Ifle, avec tout ce qui m’étoit nécéflaire pour l’éxé- cution du deflein & des Mémoires dont j'étois chargé. Je m'embarquai à la Rochelle le 8.de Février 1672. avec le Sieur Meurifle qu’on m'ayoit donné pour m'aider à faire mes Obfervarions. J'arrivai en l’Ifle de Caïenne le 22; d'Avril fuivant, & j'y demeurai jufques à la fin de May 1673. pendant lequel tempsje‘fis les Obfervations qui fe verront dansla fuite. 1.5 La premiere que je. fis pendant le voyage, fut d’une Comete que j'apperçüs le 1 s, Mars fur les huit heures du foir du côté de l'Ouéit : nous étions alors proche du Cap blanc en la Côte d'Afrique. Cerre Comere éroit dans la conftellarion d'Andromede,.& avoir fa queué tournée vers l’Eft. Elle étoit le lendemain un peu au deflous d’une petite. étoile, quieft encre le pied droit d’Andromede & lkTriangle ; le 27 elle paroiflôit en droite ligne avec deu Eroiles du pied.droit de Perfée marquées & « dans Bayer. Jeda.vis: encore le 28. le 29..&.le 30.mais fans queuë, quoique fon corps n’eût pas diminué de groffeur.

Ggi

136 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Puys.

spopepespopepeenenenneeneeeene cie EH A P FT RE "IE

DES INSRUVUMENS AVEC ZLESQUELS les Obfervations fuivantes-ont été faites.

E me fuis fervi, pour faire mes Obfervations, d’un quart

de cercle & d’un Oétans, defquels le demi diametre, 1çavoir celui de PO&tans, écoit long de fix pieds, & celui du quart de cercle d’environ deux pieds & demi.

Ces Inftrumens étoient de fer bien battu, & le limbe’ de l'un & de l’autre, fur lequel onavoir tracé la divifion, étoit de cuivre , chaque degré étant divifé en minutes par des lignes tranfverfales , de celle maniére, que fur chaque minute de l’Oétans, je pouvois aifément eftimer la gran- deur de huit ou dix fecondes. 1

Je ne n’arrêrerai point à faire une plus longue defcri> prion de cetre divifion , ni des Lunettes de longue vûë qui fervoient de pinules à ces Inftrumens, Monfieur Pi- card ayant donné l’une & l’autre fort au long & avec beaucoup de netteté, dans le Traité qu'il a fait de la Me- fure de la Terre. ak

J'avois pour la mefure du remps deux Horloges à pen: dules, dont l’une marquoit les fecondes , & l’autre les de- mi-fecondes: elles avoient été faites par le fieur Thuret Horloger ordinaire du Roy, quipar fon exactitude & 1a délicareffe de fes ouvrages, a furpañlé jufques à préfenc, tous céux qui fe mêlent de la fabrique des Montres & des Horloges à pendule.

Auparavant que de partir pour aller en Caïenne, je vou: Jus vérifier lOans & le quart de cercle , c’eft-3-dire, que je voulus reconnoître s'ils réprefentoient au vrai les hau reurs apparentes des Fixes & des Planertes fur l’Horifon, Pour ce fajet , je fisà Paris dans l’Obfervatoire , à la Ro.

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IL 237 éhelle proche l’Eglife Cathédrale, & en Caïenne , y étant arrivé, les Obfervations fuivantes.

* Dans l'Obfervatoire, j’obfervai au mois de Septembre de l’année r67r. avec l’Otans, la plus grande hauteur méridienne de l'Etoile polaire que je trouvai par diverfes fois être de $ 18’ 40". ei

Etant arrivé à la Rochelle, j'y obfervaiau mois de Dé: cembre de l'année 1671. &de Janvier 1672. la plus gran- de hauteur méridienne de la même Fixe, laquelle je trou- vaiavec l'Odtans être de 48° 38! 10", & avec le quart de cercle de 48° 38° 55", ou 60! :

Dans le même cemps j'obfervai du côté du Midy, la Fi- xe de l’Epaule droite d’Orion, de laquelle je trouvai la - hauteur méridienne avec l’Otans, être de $1° 9’ 15”.

Par ces Obfervations faites à la Rochelle, on connoî- tra que le quart de cercle faifoit les hauteurs des Fixes fur Phorifon, plus grandes de 45" ou 50", que l'O&ans.

On fçaura de plus, que la différence entre la hauteur du Pole de l’'Obfervatoire, & celle du lieu de la Rochelle; j'ai fait mes Obfervations, eft de 40/ 30", fans avoir égard aux differences des réfractions qui fe rencontrent dans les differentes hauteur de l'Etoile polaire à Paris & à la Rochelle.

Etant arrivé en l'Ifle de Caïenne, je remarquai que PO&ans & le quart de cercle gardoïient toujours la même différence entre eux dans les Obfervations des hauteurs méridiennes , & que le quart de cercle les faifoic plus grandes que POétans d’environ so”, ce qui me fit juger ,. que ces Inftrumens n’avoient fouffert aucun-changement,;. après avoir été tranfportez de France en FIfle de Caïen: ne.

Après être arrivé dans l'endroit de cette Ifle j'avois réfolu de faire mes Obfervations , (ce lieu: eft éloigné de l'Equateur vers le Septentrion, d'environ 56’, & fo Méridieneft plus occidental que ser Paris;

Su}

238 OBSERVATIONS ÂSTRONOM. ET PHys. d’environ trois heures 38. minutes) je voulus fçavoir , fi l’'Otans répréfentoit au vrai les hauteurs apparentes des Fixes & des Planetes fur l’'Horifon, ou combien il s’en fal- loit de plus ou de moins. Pour cer effer , je me fervis de la maniére fuivante.

L'Inftrument étant placé dans le Méridien de la ma- niére expliquée au long dansle 9 Chapitre, j'obfervai cinq fois la hauteur méridienne delaFixe appellée,s collo aqui- Le , au mois de Septembre & Ottobre de l’année 1672. du côté du Septentrion, quoique l'Octans für tourné du côté du Midy, ( yayant fur la circonférence d'’icelui 40" divifées entre le point de 90° , ou le premier point de la divifion & la Lunerte de longue vüë qui fert de pinu. le) & je trouvai qu’étant ainfi pofe , le complement de la hauteur méridienne de cette Fixe étoit de 41’ ou de 40". 5 5" & par conféquent fa hauteur méridienne du côté du Septentrion à mon égard, étoit de 89° 19’ o"ou 5".

Après ces Obfervations, je tournai l'Oétans du côté du Septentrion le 1 1. O&obre enfuivant, &je ie placai, dans le Méridien de la même maniére & avec les mêmes précautions qu'auparavant, enfuite de quoi je trouvai par cinq fois, que la hauteur méridienne de cette même Fixe étoit de 89° 18° 40".

On voit par ces Obfervations, que la difference de ces hauteurs méridiennes , fuivant les deux differentes pofi- tions de l’Otans, eft de 20"&la moitié , fçavoir 10!ce donc cet Inftrument abbaifle les hauteurs apparentes. fur l'Horifon , d'autant qu'étant tourné du côté du Midy, & renverfé vers le Nord , pour obferver une Fixe qui eft de ce même côté à l'égard de l’Obfervateur , illa répre. fente plus haute de 20" dans le Méridien, que lorfqu'il eft tourné du côté du Septentrion. ‘ta

Il faut donc remarquer, que pour avoir les véritables hauteurs des Planetes & des Fixes que nous avons obfer- vées., il faudra ajoûrer 10" à celles qui ont été prifes aveg

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IL. 239 POétans, & en ôter 40" de celles qui ‘ont été obfervées avec le quart de cercle, à moins que je n’avercifle en quel.

ques endroirs que cela a été fair.

.… Je doisauffi faire remarquer, que l’Oétans n’a foufferc, aucun changement dans la répréfentation des hauteürs méridiennes des Fixes & des Planetes, pendant le temps que j'ai été en Caïenne : car j'ai trouvé le 1. jour d’Août de l’année 1672. &le 25. Février de l’année 1673. quela hauteur méridienne du cœur du Scorpion,étoit de $90 2 $' 10"& le 20.Seprembre de l’année 1672. & le 16. Mars de l’année 1673. j'ai obfervé que la hauteur méridienne du grand Chien, étoit de 68°45" $ 5" ou 46’.

+ ‘Outre les Inftrumens fufdits, je me fuis fervi dans les Obfervations des Eclipfes d’une Lunette de cinq pieds de long , & d’uneautre de vingt pieds, de laquelle le verre objectif quiétoit très-bon, & quieft encore préfentemenc Éntre mes mains, a été fair par M. Borelli de la même Académie Royale." |

RÉRRBERRERRSERSESIRBSERSEREA CAL 'ANPMETER, ETUTIITE

D'EÉPSUOL E'FUL

AVERTISSEMENT TOUVCHANT les Obfervations fuivantes.

L faut remarquer , que j'ai toujours obfervé la hauteur I méridienne des bords du Soleil, & que pour avoir la hauteur de fon centre au temps de PObfervation , il fau- dra avoir recours à la table des diametres de cette Planere pour tous les jours de l’année, faite avec beaucoup d’exac- titude par M. Picard, après avoir obfervé le diametre d’i. celle pendant plufieurs années. Et fi j’appelle le bord que j'aurai obfervé, Inférieur, il faudra ajoûter à fa hauteur le demi-diametre du Soleil, pour avoir la hauteur de fon

240 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays. centre ; & fi je l'appelle Supérieur , il faudra l'ôter.

On trouvera que j'appelle en quelque endroit le même bord du Soleil , Inferieur, & le lendemain, Supérieur, fans que cela doive caufer aucune confufion. Par exemple, le o. jour de Septembre de l’année 1 672, le Soleil étant pour lors du coté du Septentrion , à l'égard du lieu J'obfervois fa hauteur méridienne, j'appelle le bord Je plus près de P'Horizon de ce même côté Inférieur & Boréal, & le lendemain, d'autant que le Soleil étoit tourné du côté du Midy, ayant pañlé le Zenith, & que pour lorsce même bord éroit le plus éloigné de l'Horizon de ce mê- me côté, je l’appelle Supérieur & Boréal.

On pourraremarquer la même chofe à l'égard des Ob- fervations faites le 3 1 jour.de Mars de l’année 1673.&le lendemain 1. jour d'Avril. H

OBSERVATIONS DU SOLEIL faites avec l'Offans, An. 1672.

HAUTEURS MERIDIENNES. May.

T A premicre des Obfervarions du Soleil faites en l’Ife

de Caïenne avec l’Oétans duquel nous avons parlé ci-deflus au Chapitre 2, fut faite le 28. de May en l’année 1672. auquel jour je trouvai le bord Supérieur & Auftrai de cette Planete, haut dans le Méri-

dien de, 73:38:70 Le 29. hauteur du même bord, 73 24 10. Le 30. hauteur du mêmebord, 73. TMS Le 3 r. hauteur du même bord, 732: 7h55

Juin. Le r.hauteur du même bord Supé- rieur & Auftral, 729 59/:50p. Le 3. hauteur du même bord, 721 44 10.

Le

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE III. 47

Le 8.hauteur du même bord, 72° 13/ 4s"ouçso" Le 12. hauteur dumême bord, 7 a$7-1: $ Le 14. hauteur du même bord, TAG, $ Le 15. hauteur du mêmebord, 71 48 5$o

J'obfervai jufqu’à ce jour le bord du Soleil, qui étoie Supérieur & Auftral à mon égard : mais m'étant fouvenu, que Meflieurs Caflini & Picard, qui devoient obferver dans l’Obfervatoire Royal de Paris , en même temps que J'obferverois en Caïenne , éroient convenus avec moi, que nous obferverions lesuns &lesautresle bord du Soleil, qui eft toujours Supérieur & Boréal aux Européens, & qui étoit pour lors Inférieur & Boréal dans le lieu j’obfer- vois, je cominençaid’en obferverla hauteur méridienne,

-que je trouvaile 16.decemoisde, 719 1$* _$" _Ler7. hauteur dumêmebord, 71 r3 40 Le 18. hauteur du mêmebord, FL 0120 3 $:OW40° Socrics Bo-

Se 19, hauteur du même bord, TEL ES HG REAL. Le 20. hauteur du même bord, 71 It 40 Le 2 1. hauteur du même bord, 71 IT $o Le 2 2. hauteur du même bord, JE Hi 28

Le 24. hauteur du même bord, 71 14 45 fort. Le 25. hauteur dumêmebord, 71 16 30 Le 26. hauteur du même bord, 71 18 45

Le 27. hauteur du mêmebord, 71 211 1$ ou 10. Le 29. hauteur dumême bord, 71 27 (44Q Le 30. hauteurduméme bord, ‘71 31 30 Juilles Le r. de ce mois, hauteur méridienne du même bord In.- férieur & Boréal, 93:35", 50" Le 5. hauteur du même bord, 71 56 490] Le 6.hauteur du même bord, Hu ers 5 Le 7. hauteur du même bord, 72, 9 4$ Le 8. hauteur du même bord, 72,16, 40

Le 10. hauteur dumême bord, 72 3r 5$o Rec. de P Ac, Tom. VII. Hh

241 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHvys.

Le 11. hauteur du même bord, 72°40’ o" Le 14. hauteur du même bord, 73 6 40

Septembre

Ayantété obligé de tourner l’'Oétans du côté du Midy, our faire les Obfervations de Mars, qui étroit pour lors dans les Signes méridionaux , je ne pus obferver la hauteur méridienne du bord du Soleil qu'au mois de Septembre, je la pris pendant deux jours avant qu'il paflt à mon Zenith , & lorfqu’il étoit encore du côté du Septentrion, l’Octans étant divifé de celle maniere, qu’en- tre la pinule & le point de 90° ou o fur lefquels bat le filer avec fon plomb, lorfqu’on regarde au Zenith, il ya deux tiers de degré divifez, de même que lerefte de lInftru- ment : ce qui eft d’une très-grande utilité pour ces fortes d’Obfervations qui fe fonc proche du Zenith, & pour la vérification des Inftrumens. Le 8.dece mois, hauteur méridienne du bord Inférieur & Boréal du Soleil, 89°ù 319154 Le 9. hauteur du même bord, 89 45 55 Le ro. hauteur du même bord, que j'appellerai defor- mais Supérieur & Boréal {le Soleil ayant paflé da côté du midy) jufqu’au premier jour d'Avril r673.quece même ‘bord deviendra Inférieur

& Boréal, 89° $1’ 10° List A8 Le 1 1. hauteur du même bord, 89 28 15 ENITHe Le 12. hauteur du même bord, 89. $ 25 | Le 13. hauteur du même bord, 88 42 10 | Le 14. hauteur du même bord, 88 19 ao Le 18. hauteur du même bord, 86 45 55 Le 19. hauteur du même bord: 86 22 30 Equnoxzpe Le 20. hauteur du même bord, 85 59 o Hiska. Le 21. hauteur du même bord, 85 35 25

Le 22. hauteur du même bord, 8$ÿ 12 0 Le 24. hauteur du mêmebord, 84 15 o

FAITES EN. CAÏENNE, CHAPITRE ILE 243

Le 25. hauteur du même bord, 84.1! 25". ou, 30" Le 26.hauteurdu même bord, 83 38 souro” Le 27. hauteur du même bord, 83 14 40 Le 28. hauteur du même bord, 82 $I 20. Le 29. hauteur du même bord, 82 28 © . Le 30. hauteur du même bord, 82 4 4oou4$" Ofétobre. Le r. la hauteur méridienne du bord Supérieur & Boréal, 81041’ 30" Le 2. hauteur du mêmebord,, 8r 18 20 Le 3 hauteur dumême bord, * 80 $$ 10 Le 4. hauteur du mêmebord, 8o 32 5 Le 5. hauteur du même bord, 80 9 © Le 6. hauteur du même bord, 79 46 o Le 7: hauteur du même bord, 79 23 $ Le 8. hauteur du même bord. 79 015$ Le 9. hauteur du même bord, 78 37 20

Le 20.de ce mois, je rerournai l’Oétans du côté du Sep- tentrion, pour obferver les hauteurs méridiennes de plu- fieurs Fixes , dont nous parlerons ailleurs, &il y demeu- ra jufques au 25. Novembre, qu'il fut retourné, & mis dansle Méridien, du côté du Midy, je ne pus obfer- ver aucune hauteur Méridiénne du bord du Soleil, jufques

au 6. Décembre fuivant. Décembre.

Le 6.dece mois hauteur méridienne du bord Supérieur

& Boréal, : 62°39’ so" ou 55” _ Le 8: hauteur du même bord, 62 27: SOU 15 Le 9. hauteur du mêmebord, - 62 21 40 Le 10. hauteur dumêmebord, . :62 16 300u35$ Le 11.hauteur du même bord, 62.11.35 : Le 13. hauteur du même bord, 62 4.10 d. Le 14. hauteur du même bord, 62 Oo 400u4$

Hbhij

Cette lertre d,

“— jcidaux autres

endroits o# elle fe

trouvera, figni=

e que l'Obfer-

f = wation eff dots= see.

244 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays Le 1 5. hauteur du même bord, 61 58 10 Le 16. hauteur du même bord, CT 610 Sorsrier Mr- Le 1 7. hauteur du même bord, 61 $4 5$ Bail, Le 20. hautéurdu ième bare hor198 Le 21. hauteur du même bord, 6r $1 45 Le 22, hauteur.du même bord', Gt $z -$ Le 23. hauteur du même bord, 61 $3 1oou15$" Le 3 1 hauteur du même bord, 65 193 An. 1673. Janvier. | Le 3. hauteur méridienne du bord Supérieur & Boréal , 622,36".5.5" Le 6. haureur du même bord, 62 5,6 3oou 35° Es 7. hauteur dumême bord, 63. 4 45ou go Le 9. hauteur du même bord, Étn22e06 Le 10. hauteur.du même bord, 63.35 20 Le rx. hauteur dumêmebord,, 63 40 $o: Le 12. hauteur du même bord, 63 50,20 Le 1 5. hauteur dumêmebord,, 64 23 5. Le 1 7. hauteur du même bord, 64 47. 2$ Lc 18. hauteur du mêmebord, GS. .10430 Le 19. hauteur dumêmebord, 65. 10 $sou6o", Le 20. hauteur du même bord, 6$ 26 150w20 Le 21. hauteur du même bord, 6$ 39 35 ou4o Le 23.hauteur du même bord, 66 7 joous$ Le 14. hauteur du même bord, 66 14 40 d. Le 25. hauteur dumême bord, 66 37 soousÿs Le 30. hauteur du même bord, 67 58 3oou35, Février.

Le z. de ce mois, la hauteur méridienne du bord Supé-

\

rieur& Boréal du Soleil éroit de , 68° 49’ 40" d.

Le 7. hauteur du même bord, 70

54

j

Le 8, hauteur du même bord, 70 40 29

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IT], :45$

Ee 9. hauteur du même bord, Ee 1 1. hauteur du même bord, Le 14. hauteur du même bord,

Le 1 6. hauteur du même bord,

Le r8. hauteur du même bord, Ec'10. hauteur du même bord, Le 22. haureur du mêmebord.

Le 23. hauteur du même bord,

Le 24. hauteur du même bord’, Le 28. hauteur du même bord,

Mars.

75955" 71 39 35 72% AIT ANA T4 4 $.ow10" 74 47 35 7$ 30 20 2ÿ 75 52 $$ AGE :2$ 77 45 35 ou 40

Le 6. de cemois lxhauteur méridienne dubord Supérieur

& Boréal du Soleil étoit de: Ée 7. hauteur du même bord, Le r4. hauteur dumême bord, Le 1 $. hauteur dumêmebordi, Le 16. hauteur du même bord, Le 17. hauteur du ième bor, Le 18. hauteur du même bord,

Le 19. hauteur du même bord,

Le 26. hauteur du même bord, Le 21. hauteur du même bord, Ée 23. hauteur du mêmebord, Le 2 $. hauteur du même bord,

Le 26. hauteur du même bord,

Le 7. hauteur du même bord , Le 28. hauteur du même bord, Le 29. hauteur du mêmebord, Le 30. hauteur du mêmebord, Le 3r. hauteur du même bord,

Avril.

80° 3’ 40!

80 26 3o00u35" 83 11 ÿ5d.

83 36 5

83 59 40

84 23 1oou15$" 84 46 40

&s 10 1$ou20 UE LE)

85 57 35ou4o” 864$ 5

87 32 1$

87 $5 55.

88 19 10

88 42 30

Equinozs D'ARIES,

89 545

89 29 oO 89 $2 10ou15”

Ler.de ce mois, le Soleilayant paflé à mon’Zenith du'cô- Le Sozent au duSeptentrion, j'obfervai la hauteur méridienne de (param

Hh üj,

246 OBSERVATIONS ASTRONOM ET Pays.

méme bord que ci-deflus , lequel j’appellerai Boréal com:

me auparavant, mais Inférieur au lieu de Supérieur , d’au-

tant qu’il étoit le plus près de l’Horizon du côté du Sep-

tentrion, par rapport auquel certe Obfervation & les fui

vantes ont €té faites.

Ce même jour la hauteur méridienne de ce même bord Inférieur & Boréal étoit de 89° 44 45" ou 50"

Le 2. hauteur du même bord, 89 21 40

Le 30. hauteur du même bord, 79 37 20

May. Le 7. de ce mois, la hauteur méridienne du bord Infé-

rieur & Boréal du Soleil étoit de 77° 36! 20" Le 8. la hauteur méridienne du bord Supérieur & Auftrak

étoit de 77° 52! 20" Le 14. la hauteur du bord Inférieur & Boréal étoit de 75° 49! 20" Le 1 $. hauteur du même bord, 75 35 20. Le 16. hauteur du même bord, 75 21 30: -Le 17. hauteur du méme bord, 75 8 15 Le 19. hauteur du même bord, 74 42 soous5" Le 2 5. hauteur du même bord, 73:33:28

Je demeurai jufques à ce jour en Caïenne, les incom. moditez de ce Climat m’ayant obligé de repañler en Fran- ce,

ge

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IV. 247

LERSRIRRIRRLR IEEE SLRERILRSEIIES

CRAN PO IUTER EI Ne

OBSERVATIONS DE MERCURE. An. 1672.

Septembre.

C E n'a pas été un de mes moindres foins étant en l’Ifle > de Caïenne,que d’obferver Mercure,dont les mouve- mens ne font pas tout-à-fait bien connus, ne pouvant être que rarement , & fort près de l’Horizon en Europe.

J'ai obfervé feulement trois fois certe Planete, les nua- ges & les vapeurs, & en d’autres temps les pluyes, ne m'ayant pas permis, à mongrand regret, de le pouvoir faire davantage. - Jaccompagnerai ces Obfervations de toutes les circonf- tances qu'il m'a été poffible de marquer en les faifant, afin qu’on puifle mieux déterminer le lieu de certe Planette dans le temps qu’elles ont été faites. L'Otans étant placé dans le Méridien, de la maniére ‘que nous dirons au Chapitre 9 dans les Obfervarions du 1 1. Septembre 1672.fçavoir , qu'il étoit dans un ver. tical , éloigné du vrai Méridien, de 3 9" de temps à la hau- teur de $3° 44’ 45". Le bord Occidental du Soleil paffa le 12. Septembre 1672 dans ce vertical, fort proche du Méridien, comme nous venons de dire, l’'Horloge mar- ‘quant 11h 58’ 28" & le bord Oriental à 11h 0 36" par- tant le centre pafla dans ce vertical, l'Horloge marquant 116 $9' 32/, & la hauteur méridienne de fon bord Supé- rieur & Boréal étoit ce même jour , étant obfervée avec FO&ans, de 89028’ 15".

Le 12. au foir, Mercure paroiflant du côté d’Occi- dent, j'obfervai dans la commune feétion des deux filers

248 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays.'

de la pinule du quart de cercle qui fe coupent à angles droits, defquels l’un eft vertical, & l’autre horizontal, la hauteur de cette Planerre fur l’'Horizon, laquelle je trouvai de 1 $6’ 30", Horloge marquant 6h 23! 15”.

Le quart de cercle étant demeuré dans ce vertical fans être remué , l'Epy de la Vierge y pafla enfuite dans la mê- me commune fection des deux filets fufdits , auquel temps cette Fixe étoit haute fur l’Horizon de 20° o".

Afin que l’on puifle connoître quel rapport les révolu- tions journaliéres de l’Horloge avoient avec celles du Soleil & des Fixes , j'ai fait les Obfervations fuivantes.

Le 12. Septembre 1672. au foir , une Fixe marquée par Baïer E, & dans la main droite d'Aquarius, paña au Méridien , l'Horloge marquant 9h 240". Le lende- main 13.au foir , la même Fixe pafla au Méridien , l’'Hor. loge marquant 8h 58’ 37".

Le 14. de ce mois, l’Oétans étant pofé de la même ma. niére que dans la premiere Obfervation ci-deflus, le bord Occidental du Soleil toucha le vertical, dans lequel étoit J'O&ans fort près du Méridien, l'Horloge marquant 11h 5718", &lebord Oriental à 1 1P 59" 26", partantle cen- re du Soleil pafla au Méridien, l’'Horloge marquant 1 14 58’ 22", & la hauteur méridienne de fon bord Supérieur & Boréalétoit de 72°41' 10" obfervée avec l'O&tans.

Le 14. au foir , ’Epy dela Vierge pafla dans le vertical toit le quart de cercle, juftement dans l’incerfe&tion des filets vertical & horizontal de la pinule, & fa hauteur fur l’'Horifon étoit de 10° 32’ 0”, l’'Horloge marquant danscetinftant 6h 46’ 3 3". Mercure pafla enfuite dans ce même vertical, par le même endroit quel’Epy dela Vier. ge, étant haut fur P'Horifon de 37’ 10",& l'Horloge marquant 6h 47° 35" d.

Le paflage des bords du Soleil par le filet vertical de la pinule de lOdans, laquelle étoit fort proche du Méri- dien , comme nous avons dit ci- deflus, fera connoître

l'heure

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IV. 2149

l'heure à laquelle cette Obfervationa été faite, & quelle correction il y aura à faire au mouvement de l'Horloge,

An. 1673,

Le 2 5. jour de Février, lOëtans'étant pofé dans le Mé- dien, le bord Occidental du Soleil toucha le filet verti- cal de la pinule, l’'Horloge marquant 1 1h. 37 44", &le bord Oriental à 11h 39° $6", &le même jour au matin l’'Horloge marquant ÿh 30’ 12", j'obfervai la hauteur de * Mercure fur l’'Horifon du côté du Levant, laquelle je trouvai de 20° 19’ o"avec le quart de cercle, qui demeu- ra fixé dans ce vertical jufques au 28. au foir , que l’Epy de la Vierge y paf, PHorloge , dont le mouvement n’a- voir point étéinterrompu, marquant 11P 13° 6", lahau- teur méridienne de cette Etoile étant de 50° 33’ 40".

Le 28. Février, le bord Occidental du Soleil paffa dans le filet vertical del’O&tans, pofc dansle Méridien, dela maniére que nous avons dite dar. iles Obfervations du r 6. Septembre 1672. l’Horloge, dont le mouvement n’avoit point été interrompu, marquant 1 1h 3 5’ 40", & le bord Oriental à 11h37" $1", partant le centre pafla par ce mê. me vertical , l'Horloge marquant 11h 36" 45" 30'". Le même jour la hauteur méridienne du bord Supérieur & Boréal du Soleil , obfervée avec l’'Oétans, étoit de 77°

45" 25: ou40".

Los se

Rec. del Ac. Tom. VII. Ji

#ouleBou« vier-

250 OBSERVATIONS AsTRONOM. ET Puys:

RE C'H A PSITUR E VI OBSERVATIONS DE VENUS. eAn. 1673.

May.

TANT convenu avec Mefhieurs de l’Académie Royale

des Sciences , d’obferver les hauteurs méridiennes de Venus & de quelques Fixes les plus proches du paral- lelle de certe Planette , lorfqu’elle feroit vers fon périgée, & qu'eux en même temps feroient la même chofe, pour découvrir par la comparaifon de leurs Obfervations avec les miennes, fi la paralaxe de cette Planette éroit fenfi- ble.

L'O&ans étant placé dans le Méridien, de [a maniére expliquée au Chapitre 9, je fis les Obfervations fuivantes.

Le 1 5. de ce mois , le bord Occidental du Soleil pañla au Méridien , l’'Horloge marquant 118646’ 20", & le bord Oriental à 116 48! 41". La hauteur méridienne de fon bord Inférieur & Boréal obfervée avec l'O&ans, étoit ce même jour de 75° 3 $/ 20".

Le 1 $.après Midy, le bord Occidental de Venus paffa au Méridien, Horloge marquant 2h $ 1’ 9". Eten ce mê- me temps la hauteur méridienne de fon bord Inférieur & Boréal, étoit de 68° 13’ 50" ou $ 5 obfervée avec l’Oc- tans.

Le 1 5. au foir, la Fixe dans la Conftellation d’Aréture*, appellée in dextra tibia par Baïér , paflant au Méridien , & obfervée avec l'Oétans , éroit haute de 67° 0’ 4 $"ou 50”.

Le 16.au matin, le mouvement de l’Horloge à pendu- le dont je me fervois, fut interrompu.

Le 16. après Midy, le bord Occidental de Venus pañla au Méridien, l'Horloge marquant 2h 41 45", & en ce

RS ÉÉ EEELELELELELE

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE V. 251. même tem ps la hauteur méridienne de fon bord Inférieur & Boréal étoit de 68° 18’ 40" obfervéeavecl'Oans.

: Le même jourau {oir,la Fixe de la Conftellation d’Arc. ture ci-deflus obfervée, paflant au Méridien, étoit haute de 67° o! so'!

Le 17. le bord Occidental du Soleil paflà au Méridien é l’'Horloge marquant 11h 3 39" & le bord Oriencal À 118 39’ 54" fon bord Inférieur & Boréal étoit en ce mê- me temps haut de 750 8’ r s' obfervé avecl'Odans.

Le 17. après Midy, le bord Occidental de Venus pafla au Méridien,l’Horloge marquant 2b 40’ 2 1! &en ce mê. metemps, fon bord Inférieur & Boréal étoit haut de çge 23" 50"obfervé avecl'O@ans.

Le 18. le bord Inférieur & Boréal de Venus obfervé avec l'Oétans dans fon paflage au Méridien , étoit haut de 68° 29 20"ou25".

Le 19. le bord Occidental du Soleil pafla au méridien ;

l’Horloge marquant r 1 36’ 49", & le bord Oriental à 118 39° 4". fon bord Inférieur & Boréal étoit en ce même temps haut de 74° 42! sc! ou 5 5" obfervé avec l'O&ans. . Le ro. après Midy, le bord Occidental de Venus pafla au Méridien, l’'Horloge marquant 2h 37 8! &fon bord Inférieur & Boréal obfervé avec l'Otans, étoit en cemé- me temps haut de 680 35/45".

BR RRPERENNENNN SRE

CHEL SP'EUF-RNE À VIÉ |

OBSERVATIONS DE ZA ZUNE,

6 e/AÂn. 1671. | May.

L E 19.aumatin, voyant que Mars étoit fort proche de

la Lune , & que dans peu elle le cacheroit, je mis

l'Horloge à pendule en mouvement, lequel dans l’inftant li

252 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays:

de l’Immerfion de cette Planete derriere la Lune, mar quoit 2b 41’ 0", & la hauteur de Mars fur l’'Horizon étoit de 41° 25’ 30"& le filer horifontal de la pinule coupant le corps de Mars, pafloit en même rempsenviron par le milieu de la tache de la Lune, appellée Afare Crifium.

J'obfervai enfuite la hauteur du bord Inférieur de la Lune fur l’'Horizon, laquelle je trouvai de 44° 7’ 50", l'Horloge marquant 2h 49’ 40", & pour fçavoir au jufte le temps auquel étoitarrivé cette Immerfon, j'obfervai avec le quart de cercle deux hauteurs fur Horizon, de la Fixe appellée la queuë du Cygne, dont la premiere étoit de 480 14’ o"l'Horloge marquant 3h 19’ 4", & la feconde de 48° 2 5’ 20", l’'Horloge marquant 3h 21’ 45". Ec l’Im. merfion de Mars de derriere la Lune, vûë avec unedu- nette de cinq pieds & demi delong , arriva, l'Horloge marquant 4h 20’ o". ;

Cependant, j'avertirai que le corps de Mars rouchant Ja Lune dans le temps de l’Immerfon, de celle maniére, qu'avec la lunerte de cinq pieds & demi de long, on ne voyoit aucun efpace fenfibleentre ces deux Planettes, ik arriva un nuage qui pourroit faire douter que l’Immer- fion totale ne füt arrivée 1 $ ou 20 fecondes de temps plus tard, que ce que j’ai marqué ci-deflus.

ÆAouff.

Le r.aufoir , le bord Supérieur & Boréal de la Lune dans le Méridien , & obfervé avec l’'Oans, étoit haut de 60° $3' 10".

Le 3.au foir, le bord Supérieur & Boréal de la Lune paflant au Méridien, obfervé avec l’'Oë&tans, étoit haut de 56° 40! so’.

Le 5. au foir , le bord Supérieur & Boréal de la Lune obfervé avec l’Octans, étoit haut dans le Méridien de 5 20".

Le 6. au foir, le bord Supérieur & Boréal de la Lune,

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE VI. 253 flanc au Méridien, & obfervé avec l’Oétans, étoic haut ‘de 60° 46! 40".

Le 9.au matin, le bord Supérieur & Boréal de la Lune HE au Méridien, &obfervé avec l'Oans, étoit haut de 6 44! 0 mn

Le 10. au matin , le bord Supérieur& Boréal de la Lu» ne pañlant au Méridien , & obfervé avec l'Odans, étoit haut de 75° 29/45".

Le 29.aufoir , le bord Supérieur & Boréal de la Lune, obfervé avec l” Odans, dans fon paflage au Méridien , étoit haut de $9° 1’ 30".

Le 31.au foir , le bord Supérieur & Boréal de la Lune paflantau Méridien , & obfervé avec l'Oans, étoit haut

4e 62610. Septembre.

_ Le25.de ce mois, le bord Occidental du Soleil pafla au Méridien, l'Horloge marquant 1 1b $0’ 44", & le bord Oriental à 1 1 ES DE

Le même jour au foir , l'Horloge marquant 6h38 54"

F# Lune couvrit une Fixe marquée par Baïér 7 dans la Conftellation du Scorpion, & la même Le Pane fortir de derriere la Lune, 1 "Horloge marquant 7? 33/ 0", je vis J'Inftant de cette Immerfion & celui de l'Emerfion avec une lunette de cinq pieds & demi de longueur.

Offobre.

Ler.au foir, lebord Supérieur & Boréal de la Lune paf-

fant au Méridien, & obfervé avec l'Oans, étoit haut “de 65° 32’ 10".

Le 2. au foir , le bord Supérieur & Boréal de la Lune paffant au Méridien, obfervé avec l'O&ans, étoit haut de 70° 38’ so”.

Le 5. aufoir, le bord Supérieur & Boréal de la Lune, paffant au Méridien, & oblervé avec l'Oétans , étoit haut ‘de 89046 5

Hi if

z$4 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays.

Le 18. au foir, le bord Supérieur & Boréal de la Lune ; paflant au Méridien , & obfervé avec l'O&ans, écoit haut de63° 50° 30".

Le 29.aufoir , le bord Supérieur & Boréal de la Lune, obfervé avec l’ Oétans dans fon paflage au Méridien, étoit haut de 68° 27 10".

Le 30.aufoir, le bord Inférieur & Auftral de la Lune,

pañlant au Méridien, & obfervé avec le quart de cercle,

toit haut de 73° 2 2! 40".

Le 3 r1.au foir, lebord ie & Auftral de la Lune paflant au Méridien, & oblervé avec le quart de cercles " étoit haut de 79° 27’ so”.

Novembre.

Le 2. au foir, le bord Supérieur & Auftral de la Lune pañlant au Méridien, & oblervé avec le quart de cercle, étoit haut de 87° 19! 50”.

Le 26.aufoir, lebord Supérieur & Boréal de la Lune paffantau Méridien : & obfervé avecl’Oétans, étoit haut desire) 18/5307.

Le 29.au foir, le bord Supérieur & Boréal de la Lune paflant au Méridien , & obfervé avec l’'Octans , étoit haut de 89° 34’ 1 s".

An. 1673.

Le 30. Mars, le bord Supérieur & Boréal de la Lune paflant au Méridien , & obfervé avec l'Oétans, étoit haut de 86° o’ o!,

Le 2. Avril, le bord Supérieur & Boréal de la Lune paflant au Méridien & obfervé avec l'Oétans, étoit haut 46 229,52 20".

ELCEENTAPISME DNE NON E obfervée en Caïenne le 7. Septembre au matin en 1672:

Les Eclipfes de Lune étant un des moyens les plus cer.

TON ET De Sn

!

prune Lion « . tains, dontonfe

PATTES EN CAÏENNE, CHAPITRE VI. 254

puifle fervir, pour connoitre la différen. ce de longitude entre tous les endroits de la Terre , J'aitä-

_ ché de ne rien obmettre de toutes les circonftances qu’il .. m'a été poflible de marquer, pour m'aflûrer du moment

de temps auquel celle-ci arriveroit > Pour pouvoir donner aux Aftronomes qui l’auront obfervée, & particuliére- ment à Meffieurs de l’Académie Royale des Sciences, la fatisfaétion de connoître la difference de temps, qu'ilya entre l’Obfervatoire de Paris & le lieu J'obfervois à Caïenne.

L'Oétans étant pofé dans le Méridien de la maniére expliquée au Chapitre 9, ileft parlé du pañlage des Fi. xes & des planettes au Méridien , je fis les Obfervations fuivantes, defquellesune grande partie fervira, pour con- noître le moment de temps auquel l'Eclipfe arriva, & que les taches de la Lune entrerent & fortirent de l'ombre dela Terre; & les autres ferviront pour la rectifi- cation de PHorloge dont je me fervois, quine marquoit pas au jufte Fheure qu'il éroit au temps des Obfervations; du mouvement de laquelle les révolutions, quoiqu’uni- formes entre elles , n’étoient conformes , ni a celles du Soleil , ni à celles des Fixes, comme’on verra ci-après.

Le 6. Septembre à midy, le bord Occidental du Soleil pafla au Méridien, PHorloge marquant 10h 36! 22"& le bord Oriental à roh 38’ ; 1", partant le centre du Soleil pafla au Méridien, l'Horloge marquant 10h 37 27" & la hauteur méridienne de fon bord Inférieur & Boréal étoit, avec le quart de cercle, de.$ o"un peu dou- teufe,

Le 7. Seprembre, environ à une heure du matin, la Fixe Phomaban pafla au Méridien, l'Horloge marquant 10h 99 To!) : ANR LU

Le bord Occidental de la tache de li Lune appellée Mare Criffum pal enfuite au Méridien, l'Horloge mar- quant 103 2’ 13" &le bord Occidental dela tache ap-

_ pellée Grimaldi, lHorloge marquant 10h 34’ 8",

:

256 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Puys.

Le bord Supérieur & Boréal de la Lune obfervé avec PO&ans, étroit en cetemps, paflant au Méridien, haut de 79° 214150".

Os. Enfüuite de ces Obfervations, l'Horloge étant toujours rion pe L'E- demeurée en mouvement fans interruption, le bord dela HSE Lune entra dans la vraye ombre de la Terre, l’Horloge

marquant 1 2h 24! 30".

Le bord dela tache de la Lune appellée Tycho , entra dans la vraye ombre , l'Horloge marquant 12h 24 21", & l’autre bord de cette même tache fortit de cette ombre l'Horloge marquant 11 48 16".

Le bord de la Lune fortit de la vraye ombre, l'Horlo- ge marquant 2h10’ 30", & de la penombre, l'Horloge marquant 2h 19’ 0°.

Le 8. Septembre au matin, le mouvement de l’'Horlo- ge n'ayant point été interrompu, la Fixe ?homahan pafla au Méridien, l’'Horloge marquant roh $’ 7".

Le 10. Septembre au matin, la même Etoile pafla au Méridien , l’'Horloge marquant 9h 56’ 44". RO MOMENT OR MER MR RER MR MR MEME EN R PNE

GEL ANR TON ARARERS VTC OBSERVATIONS DE MARS.

HAUTEURS MERIDIENNES obfervées avec l'Oétans. |

An. 1671. 4 Juillet.

À premiere de ces hauteurs méridiennes obfervées en Caïenne , fut le 28. Juillet, auquel jour je tro vai le bord Supérieur & Boréal de cette Planetre haut de 7647" 50" Le 29. hauteur du même bord, 76 48 4$ : Le

KAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE VIL 257 Le 30. hauteur dumême bord, © 76°49" so!

Le 3 r. hauteur du même bord, 76 50 10 ÆAouft.

Le r.hauteur dumême bord, 76 50 35

Le 2.hauteur du même bord, 76 $o o

Le 3.hauteur dumêmebord, 76 49 20 d.

Le 4. hauteur du même bord, 76 48 35 Le $.hawteur du mêmebord, 76 48 10 d Le )9.hauteur du même bord, 76 42 5$ Le 10. hauteur du même bord, 76 39 $$

Le r 1. hauteur du même bord, 76 37 50 Le x 3. hauteur du mêmebord, 76 32 10 Le 14. hauteur du même bord, 76 28 jo Le r 5. hauteur du mème bord, 76 25 1$ Le 16. hauteur du même bord, 76 22 10 Le 18. hauteur du même bord, 76 44 10 Le 20. hauteur du même bord, 76 6 1$ Le 21. hauteur du même bord, 76 1 $$ Le 2 2. hauteur du même bord, 75-57-29

Le 2 3.hauteur du mêémebord, 75 52 45 Le 24. hauteur du même bord, 75 48 5

Le 2 5. hauteur du même bord, 75 43 10 Le 26. hauteur du mêmebord, 75 38 5 Le 29. hauteur du même bord, 75 18 10 Le 30. hauteur du même bord, 75 13 10 Septembre. Le 1. hauteur du même bord, 75 3 10 Le 3. hauteur du même bord, 74 53 30 Le 4. hauteur du même bord, 74 48 45 Le 5. hauteur du même bord, 74 44 10 Le 6 hauteur du même bord, 74 39 55

Le 8. hauteur du même bord, 74 31 35 Rec. de P Ac, Tom. II. K

258 OBSERVATIONS ÂSTRONOM. ET PHys.

Le 9.hauteur du même bord, Le 10. hauteur du même bord, Le 1 1.hauteur dumême bord, Le 1 2. hauteur du même bord, Le 1 3. hauteur du même bord, Le : 7. hauteur du même bord, Le 18.hauteur du même bord, Le 19. hauteur dumêmebord, Le 20. hauteur du même bord, Le 2 r. hauteur du même bord, Le 23. hauteur du même bord, Le 24. hauteur du même bord, Le 26. hauteur du même bord, Le 2 7. hauteur du même bord, Le 28. hauteur du même bord,

Oftobre.

Le r.hauteur du même bord, Le 2.hauteur du même bord, Le 4.hauteur du même bord, Le $.hauteur du même bord, Le 6. hauteur du même bord, Le 7.hauteur du mêmebord, Le 9. hauteur du même bord, Teste l0b- Le 1 $. hauteur du même bord, Feruations des À baureursde Le 17. hauteur du même bord. ane, Le 18. hauteur du même bord, M Le 19. hauteur du même bord, Le 20. hauteur du même bord, Le 21. hauteur du même bord, Le22 . hauteur du même bord, Le 23. hauteur du même bord, Ee 28. hauteur du même bord, Le 29.hauteur du même bord, Le 30.hauteur du même bord,

742.28! o" 74 23 5F 74 20 15 74 16 45 74 14 0 74 4 0 742010 74 0:20 73 59 © 73 58 15 73057145 730550 73 58 45 74 O0 30 i2008

FAITES EN CATENNE. CHAPITRE VIII. 259 Le 3 r. hauteur du même bord, 77° 21! 20"

-

Novembre.

Le r.hauteur du même bord, 7132040 Le 2.haureur du même bord, 77:43:50 Le 3.haureur du mêmebord, 77 54 40 Le .4. hauteur du même bord, 78 6 jo Le 9. hauteur du même bord, 79 10 $o Le 14. hauteur du même bord, 79 56 10 Le 17. hauteur du même bord, 80 33 40 Le 18. hauteur du même bord, 80 44 30 Le 2 1. hauteur du même bord, 812230 Le 2 $. hauteur du même bord, 82 24 45 Le 29. hauteur du même bord, FENTE SENS

G000G06000000000000000000000000 GA PUIT,R Ex VNIIL

HAUTEURS MERIDIENNES de plufieurs Fixes obfervées en l'Ifle de Caïenne, en 1672. & 1673.

Fixes, dont la Déclinaifon ef Septentrionale.

Uorqu’rr foit très- difficile d’obferver les hauteurs \Xméridiennes de l'Etoile Polaire en ce lieu elle eft fi bafie, que les vapeurs de la Mer au - deflus de laquelle on la voit, ne permettent pas qu'elle y foit vûë que trés - ra. xement, particuliérement dans fa plus bafle hauteur : j'ai néanmoins été aflez heureux de faire les trois Obferva- tions fuivantes, fans en avoir faire davantage, quel- que foin que j'y ayeapporté. Elles pourront beaucoup ai. der à déterminer lesréfra@ions qui fe font dans l'air, à la plus grande & à la plus petite hauteur de cette Etoile fur

PHorifon.

KKkij

160 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHYS.

Le 14. Juiller 1672. j'obfervaila plus grande hauteur

de certe Etoile de 3 1’ 10" qu'il faut corriger, & la ré- duire à 30/ 10", à caufe quele quart de cercle de trois pieds de rayon avec lequel j’obfervois, faïfoit paroître d’une minute plus haut {ur l’'Horizon, les objets donton prenoit la hauteur, comme je l'ai dit ailleurs.

Le 26. du même mois, après avoir fait la correction fuf. dite, la même hauteur étoit de, 30" ro".

Le 14. May 1672. j'obfervai la plus bafle hauteur de cette même Etoile, que je trouvai, en Otant une minute de fa hauteur obfervée, pour le fujer que je viens de dire, de 2043’ 50".

Le 2 r.& 23.Novembre r671.j’obfervaiavec l’Octans la hauteur méridienne de la Fixe de Cafliopée, appellée par Buïér , fapra nafum , que jetrouvai de 42° Sr 30"

Le 9. Juin 1672. & les jours fuivans , j'obfervai avec l’'O&ansla hauteur méridienne d’Aréture , que je trouvai de 74°:2' 10" ou r 5" du côte du Septentrion.

Le 19. hauteur de la même, 7492 TO: Le 1 2. hauteur de la même, 74 STE Le 1 ;. hauteur de la même, 74570 Le 17. hauteur de lamême, T4 20e Le 18. hauteur de la meme, TH" 20 Le 21.hauteur de la même, 74: 2er Le 22. hauteur de la même, i 10

Le 29 Juin 1672. & les jours fuivans, j’obfervai avec POé&tans la hauteur méridienne Seprentrionale d’une Ecoi- le du pied de Pegaze , appellée par Baïér , dextra fuf- fragine, & marquée * dans la figure de cetre Conftella. tion, & je trouvai cette hauteur de 71° ro’ $ 5".

Le 2. Juillec 1672. & les jours fuivans, hauteur de la

même, Le Tea à La Le 2.hautcur de la même, FT TOUS Le 4.hauteur de même, ALTO S Le 7. hauteur de la même, Fr 105$

Le 12. hauteur de la même, 71 10 5$$

- sfr É +

FAÎTES EN CAÏENNE. CHAPITRE VHIL 26:

Le 21. Juillet 1672. & les jours fuivans, j'obfervaiavec

l'Oétans la hauteur méridienne de la Luifante de la Tête du Dragon, que je trouvai vers le Septentrion

de, 43° 24! 210" Ee : 1. hauteur de li mème, 43 24 20 Le 23. hauteur de la même, 43 14 10

Le 21. 22. & 23.de Novembre 1672. j’obfervaiavec FOctans la hauteur méridienne Septentrionale de Capelz, que je trouvai de 49° 21° 15".

Le 21.22.& 23.de Novembre 1672. j'obfervaila hau- teur méridienne du pied gauche de Capela , que je trou- vai du coté du Septencrion de 66°40" 5".

Le 29. Avril 1673. j’obfervai avec l’O@ans la hauteur méridienne Septentrionale du cœur du Lion, laquelle je trouvai avec l’Otans de 81° 24 55".

Le 30. du même mois, la hauteur de la même Fixe ob. - fervéeavec le même Inftrument, lorfqu’elle étoit dans le Méridien, étoit de 81° 24! $o".

Le r.jour de May 1673. & les jours fuivans, la hau- teur méridienne de la même Fixe obfervée avec le même

Inftrument, étoit de 819 14/ so", Le 3. hauteur de la même, 81 24 so Le 6. hauteur de la même, 81 24 50

Le 21. Avril 1673.au foir, j'obfervai avec l’'O&ansla hauteur méridienne Septentrionale de la Fixe marquée y dans la Conftéllation de la Vierge, par Baïér , laquelle je trouvai de 8 25’ o”.

Le même jour 21 Avril 1673.au foir , j’obfervai avec

_PO&ans la hauteur méridienne Seprentrionale dela Fixe marquée » par Baïér , dans la Conftellation de la Vierge, laquelle je trouvai de 86° 13! $”.

Le 11. Oétobre 1671. & les jours fuivans, j’obfervai avec POétans la hauteur méridienne Septentrionale de la Luifante de l’Aigle, laquelle jetrouvaide 86° 54 5!

Le 12. bauteur de la même, ! 86 $4+1o K ki

262 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays.

Le r 3 hauteur dela même, 86° 54! 10" Le 14. hauteur de la même, 86 54 10 Le 1 ÿ. hauteur de lamême, 86 ÿ4 10

Le21. & 13. Novembre 1672. j'obfervai la hauteur méridienne Septentrionale de Canis Minor, laquelle je trouvai avec l’Oétans de 88° 54! 40" ou 45".

Le 9. Septembre 1672. &les jours fuivans , j’obfervai avec l’Octans la hauteur méridienne boréale de la Fixe appellée par Baïér, Zn colo Aquile, que je trouvai

de 89° 19’ 20" Le 10. hauteur de la même, 89 19 oO Le 12. hauteur de la même, 89 19 o Le 13.hauteur de la même, 89 19 o

Le 10. Oétobre 1672. hauteur de lamême, avec lem£é-

Inftrument, 89° 18’ 55". . Le r1.hauteur dela même, avecle même Inf-

trument, 89° 18/40" Le 1 2. hauteur de la même, 89 18 40 Le 1 3. hauteur de la même, 89 18 40 Le 1 $. hauteur de la même, 89 18 40 Le 16. hauteur de lamèême, 89 18 40 Le 1 7. hauteur de la même, 89 18 40

Les Obfervations de cette Fixe , faites depuis le 9. Sep- tembre1672.jufques au 1 1. Oobrede la même année, {ont differentes des fuivantes d’environ 20", de laquelle difference nous avons dit la caufe au Chap. 2. il eft par- des Inftrumens, dont nous nous fommes fervis pour fai- re nos Obfervations.

Le 12. & 23. Novembre 1672. j'obfervai la hauteur méridienne boréale de la Fixe de la Rondache d’Orion, laquelle je trouvai avec l'Otans de 89055! 5 5" & de 89 15610".

Le 19. Seprembre 1672. & les jours fuivans, j’obfervai avec l’O&tans la hauteur méridienne auftrale de la Fixe marquée à par Baïér dans la Conftellation de Pegaze ; &

sodhpa ns tal dm: à

FAITES EN CAÏENNE, CHAPITRE VIII 2 63 appellée, Zn capite duarum Propinquarum borealior | \aquel.

le je trouvai de 89°40' 15"

Le 20. hauteur de la même, 89 40 1oou1r5" Le 21. hauteur de la même, 89 40 1a

Ec 24. hauteur de la même, 89 40 10

Fixes dont la Déclinai[on of Méridionale.

Le 19. Septembre 1672. & les jours fuivans , J'obfer- vai avec l’Octans la hauteur méridienne & auftrale de la Fixe du Baudrier d’Orion, marquée par Baïérs, &nom- mée , Zn baltheo trium fulgentium precedens , laquelle je

trouvai de 84° 28/45" Le 20. hauteur de la même, 84 28 45 Ée 21. hauteur dela même, 84 28 $o Le 2 2. hauteur de la même , 84 28 so Le 23. hauteur de la même, 84 28 $o Le 2 5. hauteur de la même, 84 28 $o

Le 21 Septembre 1672. &les jours fuivans , J'obfervai avec l’Otans la hauteur méridienne & auftrale de la Fixe: d'Orion, marquée dans Baïér +, laquelle eft au milieu du

Baudrier , & je la trouvai de 83° 36! so!

Le 20. hauteur de la même, 83 36 45

Le 21. hauteur dela même, 83 36 4sou so" Le 22. hauteur de lamême, 83 36 jo

Le 23. hauteur de la même, 83 36 so

Le 2 ÿ. hauteur de la même, 83 36 $o

Le 26. hauteur de la même, 83 36 jo

- Le 20. Seprembre 1672. & les jours fuivans, j'obférvai avec l’Octans la hauteur méridienne & auftrale de la Fixe d'Aquarius, marquée par Baïér , & nommée auffralior earum, laquelle hauteur je trouvai de 83° 1.6’ 30"

Le2r. hauteur de la même, 83 16 30 Le 24. hauteur dela même, 83 16 30 Le 2 5. hauteur de la même, 83 16

35 Le 15. Seprembre 1672. j'obfervaiavec l'Odans Ja hau-

. E

264 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHys. teur méridienne & auftrale d’une Fixe dans Aquarius ? marquée par Baïér +, & nommée, Zacidior duarum in hu- mere finiffro , laquelle hauteur je trouvaide 83° 10’ 10"d. Le 19. Septembre 1672. & les jours fuivans, j’obfervai avec l’Oansla hauteur méridienne & auftrale de la Fixe la plus auftrale des trois du Baudrier d’Orion, marquée £ par Baïér, & nommée /éguens, laquelle hauteur je trou-

vai de 820 $4' 20" Le 2 $. hauteur de la même, 82 ÿ4 10 Le 26. hauteur de la même, 82 $4 20

Le 20. Septembre 1672. & les jours fuivans, j’obfervai avec l’Octans la hauteur méridienne de la Fixe d’Orion, marquée par Baïér », & nommée /46 baltheo trium inferior,

laquelle hauteur je trouvai de 82°19/25" Le 2 r. hauteur dela même, 82 19 20 Le 22.hauteur de lamème, 82 19 25 Le 26. hauteur de la même, 82 19 35

Le 19. Septembre 1672.& les jours fuivans , j'obfervai avec POtans la hauteur méridienne de la Fixe d’Aqua- rius , marquée par Baïer y, laquelle hauteur jetrouvai

de gzo st" Le 20. hauteur dela même, 8202445 Le 2 1. hauteur de la même, 82 Lau Le 24. hauteur de la même, 82 2 $0

Le 20. Septembre 1672. j'obfervai avec l'Otans la hauteur méridienne de la Fixe de l’Eridan, marquée par Baïér 8,& nommée, Sxpra pedeinOrionis,in flumine prima. la- quelle je trouvai ce jour &les jours fuivans de 79° 30’ 5 5".

Le 19.& 20.Septembre 1 672. j’obfervai avec l’Oétans la hauteur méridienne d’une Fixe dans l’Epaule droite d’Aquarius, que je crouvai de 78° 5’ 5”.

Le 16. Août 1672. & les joursfuivans, j’obfervaiavec l'O&ans une Fixe dans Aquarius, marquée par Baïér®, & nommée , Zn primo fluxu aque , duarum fequens, laquelle hauteur je crouvai de 77° 1 5’ 10". d. | "

Le

Lost

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE VIII 265

_ Le 20. hauteur de la même, | 5 ALES SANS T La Le 2 r. hauteur dela même, 77 1$ 40 Le 2 2. hauteur de la même, 77 11 45 Le 24. hauteur de la même, 779 1093.40 Le 27. hauteur de la même, 1$ 40

7 : Le23. Février 1673. j'obfervai avec l'Oétans la hau- teur méridieñne de la Fixe à ppellée par Baïér, Zenx Sep- téntrionalis Libre , laquelle je trouvai ce jour

CE TAN 755". 5" Le 18. Mars 1673.la hauteur méridienne de la même Fixe étoitde GS si ol

- Le 30.&3 1 Juillet 1672. j'avoisobfervé la même hau- teur méridienne avec le méme inftrument , laquelle ja: vois trouvée de 762 551104. Ler9.&7.Sept. 1671. j'obfervai avec l'Otans la hau- teur méridienne de Rigel, que jetrouvai de 76° 17! o!, Bet x qe li 26527 To Le 16 Aouft 1672. & les jours fuivans , J'obfervai avec lOtans la hauteur méridienne d’une Fixe ap- pellée par Baïér, prima cffufionis aque , & marquée À,

laquelle hauteur je trouvai de 75°t4s/shpo" Le 18. hauteur de limême, î 7$ 45 45 Le 19. hauteur de la méme, PS ID AN 40 Le 21. hauteur de la même, + Pa pr afo Ai Le 2 2.hauteur de la même, 7$ 45 40 Le 23. hauteur de lamême, 75 45 40 Le 24: hauteur delamême, : 75 45 40 Le 27. hauteur dela même , 40

75 45 Le 21. Janvier 1673. & les jours faivans , J'obfervai avec l’Oétans la hauteur méridienne de PEfpy de la Vier-

ge, que je trouvai de 752291 .cro! à. Le 23. hauteur de la même, 262999 . 1:54 Le 2 ÿ. hauteur de la même, 17. | 10 Le 10. Mars 1673. la hauteur de la même Fixe obfer- véeavec le mêmeinftrument , étoit de 75237085".

Rec, del Ac, Tom. VII.

266 OBSERVATIONS ÂASTRONOM. ET PHYS. La même hauteur étoicle 2 1.Avrilfuivanc de isa" 20 Le 19.& 27. Septembre 1672. j'obfervaiavecl’O&tans la hauteur méridienne de la Fixe appellée par Baïér, 4d genu finiffrum Orionis , & trouvai qu’elle étoit de 750: 14/4408 Le 11. Septembre 1672. j'obfervai avec l’'Oétans la hauteur méridiennede la Fixe de la main droite d’Aqua-

rius, que je trouvai de 74°. 1214/1088 Le 12.hauteur dela même, FA! 14250 Le : 3.hauteur de lamême, 74.124 5$0i

Le 7. Septembre 1672.& les jours fuivans , j’ai obfervé avec l’Oétans la hauteur méridienne de la Fixe marquée par Baïér à, dans la conftellation d’Aquarius, laquelle

je crouvai de 7A9 AL E tu 0! Ece 8. hauteur de la même, 74.42, 30 Le 24. hauteur de la même, 74% 12:98

Le 9. Février 1673. j’obfervai avec l'O&ans la hauteur méridienne de la Fixe marquée y par Baïér , dans la con- ftellation de la Coupe , laquelle hauteur je crouvai

de 704 340.

Le 23. Février 1673. j'obfervai avec l’'Otans la hau- teur méridienne d’une autre Fixe dans la même conftella- tion marquée , laquelle j'ai trouvée de 69° 19! 40",

Le 20. Septembre 1 672.& les deux jours fuivans., job. fervai avec l'Oétans la hauteur méridienne de Canis ma.

jor , laquelle je trouvai de 68° 46! Le 24 du même mois hauteur de la même, 68 46 o Le 27 Novembre hauteur de la même, 68 45 55 Le 30. hauteur de la même, 68 45 55

Le 22. Décembre hauteur delamême, 68 45 55 Le 213. Décembre hauteur delamême, 68 45 55 Le 1. Janvier & 16. Mars 1673. hauteur de la même, 68 45$ 55 Le 14. Janvier 1673. j’obfervai avec l’'Octans la hau-

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE VIII. 267

teur méridienne d’une Fixe dans la conftellation de Canis major , marquée 8 par Baïér , laquelle hauteur je erouvai 6rporbtæl 20". Le 8. Février 1673. j'obfervaiavec l'Otans la hauteur méridienne d’une Fixe dans la conftellation du Liévre, marquée « par Baïér, laquelle hauteur je trouvai de 660) 7 al Le 20. Février 1672. & les jours fuivans , j'obfervai avec l’'Otans une Fixe de la conftellation du Scorpion, marquée par Baïérv, nommée, #7 edutioneChelæe Sep- zentrionalis , laquelle hauteurje trouvaide 66° 29! $o"

Le 23.hauteurdelamèême, 66 29 45

Le 2 ÿ. hauteur de la même, Jo héÉorxT . 40 Le 20. Mars 1673. hauteur de la même Fixeavecle

mêmeinftrument, 66° 29° 40".

Le 20. Février 1673. &les jours fuivans , j'obfervai avec l’Oétans la hauteur méridienne d’une Fixe de la con- fellation du Scorpion , marquée par Baïér, & nommée, in fronte ad Boream fulgentior prima , laquelle hauteur je

trouvai de 66° 12° 1o"ou15". Le 23. hauteur dela même, 66 12 15 Le 2 5. hauteur de la même, 66x22 19

Le 20. Mars 1673. hauteur dela même Fixe avec le même inftrument, 66° 12’ 10".

Le 11.Février 1673. j'obfervaiavecl'Oétans la Fixe qui eft celle du milieu des trois qui font dans le collier de Cz- nis major, marquée ,par Baïér, & nommée, #7 colo colzrio tres ; laquelle hauteur jerrouvai de 66°3/25". Le 8. Février 1673. j'obfervaiavecl'Octansla hauteur méridienne d’une Fixe, marquée 8 par Baïér , dans la conftellation du Liévre, laquelle je trouvaide 64° 15". Le 17. hauteur de la même, 64° 1/20", Le 27. Février 1673. j'obfervaiavec l’'Oétans la hau- ; teur méridienne d’une Fixe de la troifiéme grandeur près delEfpy de la Vierge, marquée fans lettres pas Baïér, ij

168 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHys.

dans la conftellation de la Vierge, laquelle hauteur j'ai trouvée de 63238! 35" Le2 3. du même mois hauteur delamême,6; 38 35 Le 9. Février 1673. j'obfervaiavec l’'O&tans la hauteur méridienne d’une Fixe dans la conftellation de la Coupe, marquée par Baïér8 , laquelle hauteur je trouvai de 63° 29’ 204 Le 10. Février 1673. & les jours fuivans, j'obfervai avec l’'Odans la hauteur méridienne d’une Fixe dans la conftellation du Scorpion, marquée 4 par Baïér, & nom- mée, infronte ad auffrum tertia , laquelle hauteur je trou-

vai de 63° 25:40" Le23.hauteur dela même, CACPMREL ALT Le 2 5. hauteur dela même, éyi z5e 2410

Le 8. Février 1673. j’obfervai avec l’O&ans la hauteur méridienne d’une Fixe dans la conftellation du Liévre, marquée 7 par Baïér, laquelle hauteur je trouvai de 629 40! 128",

Le 8. Février 1673. j’obfervaiavecl’O@ans la hauteur

méridienne d’une Fixe dans la conftellation de Conis ma=

jor, appellée par Baïéro/ecundum , laquelle hauteur je trouvai de 65 al | puoË

Le 8. Février 1673. j'obfervai avec l'O&ans la hauteur méridienne d’une autre Fixe dans la même conftellation de Canis major, appellée par Baïer o primum , laquelle hauteur je trouvai de été EaR

Le 23.Février 1673. j'obfervai avec l'Otans la hau-

teur méridienne d’une Fixe dans la conftellarion du Scor-.

pion, marquée y par Baïér , & nommée , 44 Chelam auf- trinam , laquelle hauteur je trouvai de érxS ui. Le 20.du même mois,hauteur de lamême,6r° 7 15"

Le 20. Février 1673. j’obfervaiavec l'Oétans la hau..

teur méridienne d’une Fixe dans la conftellation du Scor-

pion, marquée ç par Baïér , & nommée , #rium lucide rum in corpore præcedens , laquelle hauteur je trouvai:

de 60° 19° 15".

ST qe durs = ie Net TU IP ENITE

EAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE VIIL 269 : Lez25. dumêmemois, hauteur de la mèê- me, Go! 1:54 Le 20. Février 1673. j'obfervai avec l’'Oansla hau- teur méridienne d’une autre Fixe dans la même conftel. lation du Scorpion, marquée 7 par Baïér, &nommée, in Principio pedis fecundi , laquelle hauteur ; je: crouvai

59° 57" 25" . Le 23.du mêmemois, hauteur dela même Fixe, ; 57 20! Le 25. hauteur dela même, S7:6d0)

Le r. jour d’Aouft x 672: j'obfervai gr l'Oans la Hauteur méridienne du cœur du Scorpion, que je trou- vai de SDL 254, 210".

Le 18. Février: 673. & les jours fuivans, la hauteur méridienne de la même Fixe obfervée avec le même Inf- trument, étoir de sois of Leo. du mêmemois, hauteur delà même, 59 25 10.

Le 18. Mars 1673. & le jour fuivant, J’obfervai avec l'Odans la haureuf méridienne d'une Fixe dans la Conf tellation du Scorpion, marquée rpar Baïér, laquelle hau. teur jetrouvai de s7a3$ 0 2 Pl

Le 20. hauteur de la même, ISA 3151 2 ÈS

Le 22. Decembre 1672: j'obfervai avec l’'O&ans la haüreur méridienne de la Fixe dans la Conftellation du grand Chien, marquée : par Baïér, ltquelle haureur je

trouvai de sé: piésao Le 3 r. du même mois, häuteur de la même 56° 31’ 25" d.

Le 18 & 20.Février 1673.) a avec » Octans la hauteur. méridienne de la Fixe du Scorpion, menquees LE Baïér , laquelle je trouvai de Leon 26é 225"

“Lerr.& 21. Février 1 673. j'obfervaiavecl’Oans la héfisaim méridienne d’une Fixedans le Centaure, mare quée ê par Baïér LS pr hauteur ; je trouvai de $0°21/:5" & de $o 20.$o

Lliij

270 OBSERVATIONS ÂSTRONOM. ET Pays.

Le 19. Septembre 1672.& les jours fuivans j'obfervai avec l'Oétans la hauteur merdienne de ?homahan, la

quelle je trouvai de 53° 44! 30" Le 20. hauteur de la même, $3 44 30 Le 22. hauteur de la même, 53 44 30

Le 1 5.O@obre 1 762. la hauteurméridienne de la mê- me, obfervéeavec le quart de cercle étoit de 53245’ 10". Le 1 1. Février 1673. j'obfervai avec l'Octans la hau- teur méridienne de l’Aîle droite de la Colombe, laquel-

le hauteur je trouvai de so°47 35" Le 2r.du même mois, hauteur de la même Fixe 502438 30".

Le 23. Février 1673. j'obfervai avec l’Octans la hau- teur méridienne de la Fixe du Centaure, appellée par Baïér altima quæ auftralior , laquelle hauteur je trouvai de 4843" 10". Le 2 ;. du même mois, hauteur de la même ,48°43' 10".

Le 18. Mars 1673. & les jours fuivans, j’obfervaiavec l'Otans la hauteur méridienne de la Fixe du Scorpion, marquée par Baïér v, laquelle je trouvai de 48° 6’ 30". Le 19. hauteur de la même, 48° 6’ 30".

: Le 11. Février 1673. j’obfervai avec l'O&tans la hau- teur méridienne de la Fixe du Centaure, marquée + par Baïér , & nommée 1hyrfo duarum priorum auffralior Va- quelle hauteur je trouvai de 47° 6/5".

Le 14. Janvier 1673. j'obfervai avec le quart de cer- cle la hauteur méridienne d’une Fixe de la Conftellation du Navire qui n’eft pointmarquée par Baïér, & qui eft de la deuxième grandeur, laquelle hauteur je trouvai de 45° $9! 10".

Le 23.Février 1673. Obfervai avec l’'O&tansla hau- teur méridienne d’une Fixe, appellée par Baïér Zn cubitu Levo Centauri, laquelle hauteur je trouvai ce jour aufli- bien quele 17. de ce mois de 449 23! 50":

Le 13. Oétobre 1672. & les jours fuivans, j’obfervai

FAITÉS EN CAÏENNE. CHAPITRE VIIF 27#

avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la deuxiéme grandeur dans la Tête de la Gruë, laquel-

le jetrouvai de 469 43/20". Le 14. hauteur de la même, -1 460) 8: 5 20 Le 16.hauteur de la même, 46: #3: 1$ Le 17. hauteur dela même, 46 13:20

Le 28. Oétobre 1672. j'obfervaravec le quart de cer- cle la hauteur méridienne d’une autre Fixe dans la Con£ tellation de la Gruë, laquelle eft dela quatriéme gran- deur , laquelle hauteur je trouvai de 44e of at

Le 10. Janvier 1672. j'obfervai avec le quart de cercle Ja hauteur méridienne d’une Fixe de la deuxiéme gran- deur dans Conftellation de l’Eridan , laquelle n’eft point marquée par Baïér , & je trouvai qu'elle étoit de 43927558 07,

Le 12. Janvier 1673. j'obfervaiavec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la troifiéme gran- deur dansla Conftellation ;du Navire, laquelle eft dans le bras du Pilote qui jette la fonde , laquelle hauteur je

trouvai de 42° 9! 20". Le 24. du même mois, hauteur de la même Fixe, 29) 59/1 40

Le 30. Ottobre 1672. & les jours fuivans ; j'obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la deuxiéme grandeur dans la Conftellation du Phoœ- nix, que je trouvai.de METEO 3e". Le:.Novemb.1672.hauteur delamême,4r © 20. Le 4. dumême mois, hauteur delamême,4r © 20.

Le 19.Oétobre 1672. & les jours fuivans, j’obfervai avec le quart de cercle , la hauteur méridienne d’une Fixe de la troifiéme grandeur dnns la Conftellation du Phœæ-

nix , laquelle hauteur je trouvaide AO be 5. , Le 1. Novembre 1672. hauteur de la même Fixe, . 40° 5/:40Ÿ.

Le 4. hauteur de la même, 40 $ 40)

172 OBSERVATIONS AsTRONOM, ET Pays.

Le 28. O&obre 1672. j'obfervai avec le quart de cer- cle la hauteur méridienne d’une Fixe la Gruë de la quatriéme grandeur , laquelle je trouvai de 399 57! 1 o!"

Le28.Oétobrer672.j'oblervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une autre Fixede la Gruë dela quatriéme grandeur, laquelle je trouvai de 39° 49° o'.

Le 29. O&tobre 1672. j'obfervai avec le quartde cer. cle la hauteur méridierine d’une autre Fixe de la Gruë de la quatriéme grandeur , laquelle hautéur je pren de 39° 40! 30°

Le 30. Oétobre 1672: j'obfervai avec le quart de cer- cle la hauteur méridienne d’une Fixe de la troifiéme gran- deur dans la Conftellation du Phæœnix!, laquelle PaREx je trouvai de 39° 36/ 10"

Le 15. Ottobre1 ar & les jours fuivans, j’obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d'une Fixe dela quatriéme grandeur dans l’Aîle de la Gruë, laquel-

le hauteur je trouvaide 380 1161 o" Le r7. hauteur de la même, 33 6 ‘ro Le : 8. hauteur de la même, 38° 6740

Le 2r.Janvier 1673. j ’obfervai avec le quart de cercle une Fixe de la deuxiéme grandeur dans la Conftellation du Navire, qui n’eft point marquée par Baïér, RS le hauteur je trouvai de 3899/42/16" Le 24. hauteur de la même, 38 421 50

Le 4. Novembre 1672. j'obfervai avec le quart de cer- cle dela hauteur méridienne d’une Fixe dela troifiéme grandeur dans la Conftellation du P hœnix, laquelle je trouvai de 362036!110"

Le r3. Oétobre 1672. & les jours fuivans, J’obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe dela deuxiéme grandeur dans l’Aifle gauche de la Gruë,

laquelle je trouvai de 360 /3j"9t4 s" Le r4. hauteur de lamême, 36 3$:10 Le r 5. hauteur de la même, 36-35 PS

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE VIIL 275

rLe 13. O&tobre 1672. & les jours fuivans, j'obfervai avecle quart de cerclelahauteurméridienned’uneFixe de la deuxiéme grandeur qui eft dans l’Eftomac de la Gruë,

laquelle hauteur je trouvai de 36° 31" 20" Le r ÿ. hauteur de la même, BE 1,20 Le 16.hauteur de la mème, £ 36 37 30

Le 29. Octobre 1672. j'obfervai avec le quart de cer- cle la hauteur méridienne d’une Fixe dans la Conftella- tion de l'Eridan de la troifiéme grandeur , laquelle hau- teur je trouvai de PS5 410 Le 1.Nov. 1672.hauteur delamême. 35:54 ro Le4. hauteur de la même, erË me s 35:54 -.10

Le 21. Janvier 1672. j'obfervaiavec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe qui eft dans la Poupe du Navire , & qui eft marquée fur le Globe , laquelle je trouvai de g4ilis2i 1 Le 24. hauteur de la même, 34. $1 40

Le r2. Janvier 1673. j'obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la quatriéme gran- deur qui eft dans le plomb de la fonde du Navire, laquelle

hauteur je trouvai de 33% 53:20" Le 24. du même mois, la hauteur de la même Fixe étoit de 33253" :20?

Le 11. Janvier 1673. j'obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la deuxiéme gran- deur , laquelle eft dans la Conftellarion du Centaure, marquée par Baïér ? , & nommée /44 alvo trinm media, la-

quelle hauteur je trouvai de 19! 10" Le 14. du même mois, la hauteur de la même Fixe

étoit de 33eaug", 2-0"

Le 16. hauteur de la même, 33 19 10

Le 21. Janvier 1673: j'obfervaiavec le quart de cercle le hauteur méridienne d’une Fixe de la troifiéme gran- deur dans la Conftellation du Navire, laquelle hau- £eur je trouvai de 32° $9° 30"

Rec. déF A6. Tom. VII. Mm

174 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pass. Le 24. hauteur dela même, 32 $9 70

Le 16. 17: 18. 19. & 20. Oétobre 1672. j'obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne de la Fixe appellée Cænopus , laquelle je trouvai toujours

e 3122.13; trot

Cette Fixe cit de la premiere grandeur, & pareille à celle d’Arcture. pig it

Le 12. Janvier 1673. & les jours fuivans, j’obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne de certe

même Fixe , que je trouvai de 3201033!) 40? Le r.hauteur de la même, 32 .134+-xr0i Le:22.hauteur de la même, 32 ALLO Le 14. hauteur de lamême, 32 34 10

Le 13. Otobre 1673. & les jours fuivans, j'obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la troifiéme grandeur qui eft la plus claire des trois qui font dans laqueuë de la Gruë , laquelle hauteur je trou-

vai de gap 549. Fo Le 1 5.hauteur de lamême, 32 104808 6l Le 16.hauteur de la même, 32): 4 oi

- Le 19 Oétobre 1672. & les jours fuivans, j’obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de latroifiéme grandeur dansla Conftellation de lEridan, laquelle hauteur je trouvai de CE LORE QUS To Le 1. Novembre, hauteur de la même, 32 3 20 Le 4. du même mois, hauteur delamême, 32 3 20

Le 27. Ottobre 1672. & les jours fuivans, j’obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la troifiéme grandeur dans la Conftellarion de l’Eri-

dan, laquelle je trouvai de 329: 49! so} Le 30: hauteur de la même, 31 49 50 Ler.Novembre 1672.hauteur de la

même Fixe, 3I 49 40 Le 4. hauteur de la mème , 31 49 40a

Le 11. Janvier 1672. j'obfervai avec le quart de cer

PAITES ÉN CAÏENNE. CHAPITRE VIIL 275 gle la hauteur méridienne d’une Fixe dela deuxiémegran- deur, qui eft dans le haut de la Croix du Sud, laquelle hau-

teur je trouvai de 29° 49! 40" Le 1 1 du même mois, la hauteur méridienne de la mé. me Fixe étoit de 29° 49! 40"

Le 1 5. Janvier 1672 j'obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la troifiéme gran- deur qui eftentre Canopus & Acarnar, laquelle je crois être dela Conftellation de la Dorade, laquelle haureur je

trouvai de 299 . 2041150" Le 20. du même mois , hauteur de la

même Fixe, vor 2700869 .20". 40" Le 2 1. hauteur de la même, 2H EU 1 570

Le 16. Janvier 1673. j'obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la deuxiéme gran deur, la plus Occidentale de la Croix du Sud, & qui eft dans le bras Occidental, paflant la premiere au Méridien, laquelle hauteur je trouvai de 189129! ? 30! - Lerr. Janvier 1673. j’obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la deuxiéme gran- deur , dans le bras Oriental de la Croix du Sud , laquelle hauteur je trouvai de 2709 36 V go

* Le 24. Janvier 1673. j’obférvai avec lequart de cercle la hauteur méridienne de la Fixe de la queuë de la Dora- de, laquelle hauteur je trouvai de 279 | of 240",

Le rr. Janvier 1673. j’obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la troifiéme gran. deur dans la Conftellation du Navire, laquelle n’eft point marquée fur les Globes; & jetrouvai que cettelhau- teur étoit de ÉTAT: 9 Ler8. & 20. Mars 1673. j'obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe dans la Conftel- lation appellée 7 huribulum marquée # par Baïér , laquel- Je hauteur je trouvai de 1,269 42" So

‘Le 21! Janvier 1673.j'obfervaiavecle ne de.cercle m ij

2:76 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays.

la hauteur méridienne d’une Fixe de la deuxiéme gran> deur qui n’eft point marquée par Baïér , ni fur les Globes, dans la Conftellation du Navire, laquelle hauteur je

trouvai de 26%, 38e. Le 26. hauteur de la même, meilleure que celle ci-def- fus. 26° 39! o',

Le 11. Janvier 1673. j'obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe de la deuxiéme gran- deur , dans le Centaure, laquelle n’eft point marquée par Baïér , ni fur les Globes, & je trouvai certe hauteur de 26%;;554et

Le 20. Oftobre 1672 & les jours fuivans, j'obfervai avec le quart de cercle la hauteur méridienne de la Fixe dans l'extrémité du Fleuve Eridan. appellée Æcarnar , laquelle eft de la premiere grandeur , & Je trouvai ce jour

que certe hauteur étoit de 26° 10!:0", Ée 23.hauteur de la même, 26 9 50 Le 2 5. hauteur de lamême, 26 9 sai

Le 19. O&obre 1672. j'obfervaiavec le quart de cer. cle, la hauteur méridienne d’une Fixe dans la Conftella- tion du Phœnix, de la quatriéme grandeur, laquelle je

trouvai de 25! 159/:1E0% Le r. Novem.16721.hauteur de lamême,2$ $o 210 Le 4. hauteur de la même, 2$4 T SO 4Q

Le2r. Janvier 1673 j'obfervai avec le quart de cercle R hauteur méridienne d'une Fixe dela premiere grandeur, dans un des pieds de devant du Centaure, marquée par Baïér +, & nommée ÿ# fummo pede levo antecedente , la- quelle hauteur je trouvai de CE TRE RE. CA Le 22. Janvier hauteur de la même, 2541308080 Le 11. Janvier 1673. j'obfervaiavecle quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe fort claire, dela deuxié- me grandeur , quieft dans le pied de la Croix du Sud, la- quelle hauteur je trouvai de 13° $o! 40" Le 16. hauteur de la même, 13 50 40

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 297 Le 21 Janvier 1673. j'obfervaiavec le quart de cercle la hauteur méridienne d’une Fixe qui eft celle du milieu : des trois du dos de la Dorade, laquelle hauteur je trouvai _de PIC NUE TA Le 24. hauteur de la même, DURE | er © Le 20. O&tob.1672.j'obfervai avec le quart de cerclela hauteur méridienne d’une Fixe dela deuxiéme grandeur, _qui pafloit au Méridien, fuivant le mouvementde la Pen dule dont je me fervois 22’ 39" fecondes de temps après Acarnar, laquelle hauteur je trouvaide, 21° $7 20".

Le 2 2. hauteur de la même, 25 OST «20 Le 23. hauteur de la même, aD, 20 Le 29. hauteur de la même OR AR A MAT Le 30. hauteur de la même, ZE ANR 20

Le 29. O&tobre 1672. j'obfervai avec le quart de cer- cle la hauteur méridienne d’une Fixe dans la Conftella- tion du Toucan, laquelle jetrouvaide, y 20° 20" $o", Le 4. Novembre 1672. la hauteur de la même étoit de 202 20/ 40.

spespeprepepsponepensnE pence cie CHAPITRE IX.

AUTRES OBSERVATIONS des Fixes & des Planctes.

Differences de temps obferués avec les Horloges à Pen: dule, entre les paflages de plufieurs Fixes , @ des

Planetes par le méridien de Caïenne.

Ovus les Aftronomes fcavent qu’il leura été jufques

a à à préfenccres-difficile , pour ne pas direimpoffble ,

à caufe des réfra&tions , de déterminer l’inftant de temps

auquel arrivent les Equinoxes, & conféquemment les af-

cenfions droices des Fixes : à quoi je ne doute pas que les

Obfervations fuivantes faices en l’Ifle de Caïennependant ; | Mm ij

4 278 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays.

les années 1671.& 1673. à l'égard du Soleil & des Fixes, ne leur foient d’une très-grande utilité , marquant exac- tement la difference des tempsentre leurs paflages par le cercle méridien, obfervée avec des Horloges à Pendule , dont la réétification dépend de ces mêmes Obfervations ; & fi outre la difference de temps entre le paflage du bord du Soleil & des Fixes au méridien, marquée avecles Hor- loges à Pendule ; on a befoin de leurs hauteurs méridien- nes en ces mêmes jours, on aura recours aux Obferva- tions du Chapitre III. & VIIL. elles font déduites au long , & le remps dans lequelelles ont été faites, eft foigneufément marqué. J'ajoute à cela que ces mêmes Obfervations ferviront à connoître les afcenfons droites de plufieurs Fixes auftrales de differentes grandeurs, lef- quelles ne font point vifbles dans les climats de l'Europe.

Je comprendrai parmi ces Obfervations celles du paf_ fage de Mars, de Jupiter, & de Saturne au méridien,afin de n'être pas obligé de les répeter ailleurs, & que par la comparaifon de ces dernieres avec celles des Fixes, en ayant recours a leurs hauteurs méridiennes, & à celles de ces Planetes, on puifle décrire dans le Ciel la figure de leurs mouvemens, particuliérement de Mars, pendant les mois d’Aouft, Seprembre, Octobre & Novembreen 1672. dans lequel temps le chemin de cette Planete éroit aflez extraordinaire. x

Comme toutes ces Obfervations dépendent du mou- vement des pendules, j'avertis en les donnant jour par jour , lors qu'il a été interrompu , afin que l’on connoifle celles qui ont de la connexion enfemble & celles qui n’en oncpoint, à caufe de l'interruption.

Je ne me fuis pas mis en peineen me fervant des Horlo- ges à pendule, pour marquer la différence de temps du paflage des Fixes, du Soleil, & des autres Planeres au méridien, de leur faire marquer l'heure du mouvement du Soleil qui n’étoit point néceflaire à mon deflein en ce

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 279

lieu , quoique néantmoins on puifle aifément conclure en plufieurs endroits, par le paflage du centre du Soleil au méridien , dont le temps eft marqué par l'horloge. Et fi j'ai eu befoin ailleurs dans mes autres Obfervations de fçavoir l'heure du mouvement du Soleil, je ne manquerai pas de le faire remarquer.

On remarquera aufli que je n’ai point corrigé le mou. vement des Pendules, foit qu’elles avançaflent ou retar- daflent à l’égard du mouvement journalier des Fixes: ce que j'ai fait exprès, afin de donner mes Obfervations tel_ lés que je les ai faites ; les laiflant à corriger a ceux quien voudront tirer des conféquences , à moi lors que je voudrai faire la même chofe, & que j'en aurai le loifir. !

An. 1672.

Juin.

Mon butétant , auparavant que je partifle de France, de placer dans le méridien, avec toute l’exactitude qui me feroit poffible , l’'Oétans dont j’ai parlé ailleurs , pour faire les Obfervations fuivantes ; & ayant prévû que je pourrois ne pas trouver dans le Païs j'allois ,une pierre affez polie, pour tracer deflus une ligne méridienne ; j'en fis tailler une à la Rochelle, de deux pieds de long fur l’é- paifleur de cinq pouces, & large d’un pied & demi, la- quelle je fis embarquer dans le vaifleau avec de la chaux & du ciment, pour la mâçonner befoinferoir.

Arrivant à Caïenne, je trouvai un endroit, depuis huit années il yavoit fur terre deux meules de moulin, auprès defquelles je fis bâtir par les Sauvages une petire maïfon à leurmaniére , de vingt-quatre pieds de long fur dix-huit de large, couverte de branches & de fetilles de palmiers , & fermée par les côtez avec des écorces d'ar- bres , laquelle m’a fervi d’Obfervatoire pendant que j'ai été en cette Ifle,

280 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHvys.

e fis mâçonner fur une de ces meules de moulin, qui n’étoit diftante de la porte de mon Obfervatoire que de fix pieds, la pierre fur laquelle j’avois deflein de tracer une ligne méridienne, l'ayant mife de niveau de tous cô- tez avec un niveau d’eau; ce qu’étant fait :

J'obfervai avec le quart de cercle le 11.de ce mois, en- viron à 9h 30’ du matin, cinq hauteurs des bords fupe- rieur & inferieur du Soleil, marquant en même temps l'ombre que faifoit fur la pierre un fil d’une moyenne grof- feur , qui pendoit à plomb au bout d’icelle. Je fis lamême chofe par trois fois feulement après midy, le centre du Soleil étant en même hauteur qu'il avoit été avant midy, & je traçai par le moyen de ces Obfervations trois lignes méridiennes que je trouvai fort paralleles entre elles.

Pour ne pas être incommodé par le vent en obfervant ; je fis creufer dans mon Obfervatoire , dans l’alignement de la ligne méridienne tracée de la maniere que je viens de dire, un trou profond de cinq à fix pieds , dans lequel je mis l’O&ans, & par le moyen de la mêmeligne méri- dienne , d’un plomb , & d’un fil fort délié étendu le long d’icelle , je plaçai dans le plan du méridien le centre & le bord de cet inftrument fur lequel écoit la divifion avec tour le foin que je pus.

Juillet.

Le 30. de ce mois au foir, FHorloge à pendule mar. quant 5" 41’ 38”environ trois minutes après le coucher du Soleil, la Fixe appellée Zanx borealis Libre , pafla au méridien par le filet vertical de l'Oétans.

Le 31. au matin, le bord Occidental de Mars pafla au méridien, la même horloge marquant 2b 19/45"

Le 31.aufoir, Zanx borcalis Libre pafla au méridien ;

l’'Horloge marquant sh 35! 8" 301 Le 31.aufoir , L Cœur du Scorpion pafla au méridien , Y’Horloge marquant 6h 44! 31"

Aouf.

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX.28r

ADS una À Le r. au matin, le bord Occidental de Mars pafla au méridien , l’'Horloge à fecondesmarquant 2h ,13' 45"

Le r. au foir, le bord Occidental dela Lune appellé Mare Crifium , pafla au Méridien, l’'Horloge :

marquant 20 rod 9 rip safe ju" Le r. au foir, Le Cœur du Scorpion paflaauméridien, l'Horloge marquant 6h 38! 1"

Le r. au foir , l’Etoile du bras gauche d’Ophixchus mar- quée # par Baïér, pafla au méridien , l’'Horloge mar-

quant h 48 43" Le 2. au matin, le bord Occidental de Mars pañla au méridien, l’'Horloge marquant 2h 7! 46"

Le 2.au matin il pafla au méridien une Fixe de la qua- trieme grandeur la plushaute & la plus Orientale de deux qui étoient fort proches de Mars , l'Horloge mar-

quant 2hogs" 30 Le 2.au foir, le Cœur du Scorpion pafla au méridien, PHorloge marquant 6h 31° 42"

Le 2. au foir, le bord Occidental delatache dela Lune appellée Mare Crifium , pafla au méridien | Horloge

marquant 6h 32! 12" Le 3.au matin, le bord Occidental de Mars pañla au méridien, l'Horloge marquant 5h )n0%45/,

Le 3. au foir, J Cœur du Scorpion pafla au méridien, l'Horloge marquant 6h 25! 24" Le 3. au foir , le bord Occidental de la tache de la Lu- ne appellée Mare Crifium , pafla au méridien, l’'Horloge marquant APS ETAT 20" Le 4. au matin, le bord Occidental de Mars pañla au méridien , lHorloge marquant 1h 55" 41" Le 4. au #oir, le Cœur du Scorpion pafla au méridien, PHorloge marquant 6h 18° 54" Le4.aufoir, le bord Occidental delatache dela Lu- Rec. de l Ac. Tom. VIT; Nan

282: OBSERVATIONS ASTRONOM. ET: PHYS. neappellée Mare Crifium , paie au méridien, l’Horloge marquant 8h 167 1 9" “Le 5: au matin ,le-bord Occidental de Mars pañla au méridien, P Horloge marquant 101-41h 49/26! Les: aufoir, le Cœur du Srorpiqe paffa au méncs l'Horloge marquant "a a 6x2" 260 ‘Le's.aufoir, le bord Occidental fe la tache dela Lu- neappellée Märe. Crifium ,:pafla au méridien, l Horloge marquant h°5/:494 Le 6. au foir, le bord Occidental de la tache de la Lu- ne appellée Mure Crifium ; pafla au RETIRE k Horloge marquant - RO S26nSen Le 7.le moüvément del Horloge futi pee & le même jour au foir , après avoir été remife en mouve- ment , le Cœur du Scorpion paflant au méridien, elle Eu ie

quoit 6 38’ 40" Le 8. au foir, Ze Cœur du Scorpion pañla auméridien , lHorloge marquant 6h 324{p7n

Le 9.au matin, le bord Occidental de la tache de la Lune appellée a are Crifium , pafla au méridien, P Hor- loge marquant fab 1 10"

Le 9. au matin, la Fixe Pharahat paffa au Méridien PHorloge marquant Fr: 10f5-8Eû

: Le 9.au matin, le bord Occidental de Mars pañla au Méridien , l’'Horloge marquant 2h | 2568

Le 9.au matin, la plus Orientale de deux Fixes pr la

quatriéme grandeur qui éroient auprès de Mars, paf au

n

Méridien ;, l'Horloge marquant + 2Me.9 246? Le 9. au foir , le Cœur du Scorpion pañla au Méridien, lHorloge marquant 6h asigrat

Le 9.au foir , la Fixe de la Conftellation du Sagittaire, appellée par Baïér, In anffrali parte arcus | pafla au Mé- ridien, /? Horloge, marquant 8h 1813"

Lei o. au matin, le bord Occidental de la tache de la Lune appellée Mare Crifium ; pafla au Méridien , l’'Hor-

FAITES EN CAÏENNE. CHAMITRE IX. 283 loge marquant | (oibi Eh, 43044 & le bord Occidental de la tache appellée Grimaldi » paf- fa enfuice au Méridien , l'Horloge mar- quant 12h got" Le ro.au matin, ?homahan pafla au Méridien, l'Hor- loge marquant j'| L2h sangles ot" Le ro.au matin, le bord Occidental de Mars pafla au Méridien, l'Horloge marquant | 2h 15:61 5 o!! Le 10.au matin, la plus Orientale & la plus haute des deux Fixes près de Mars obfervée le o. de ce mois , pafla

e fl

au Méridien, PHorloge marquant 250 8/)H0" = Le ro.aufoir, Je Cœur du Scorpion pafla au Méridien , l'Horloge marquant (LR CET

Le 10.au foir , la Fixe Zn aufrali parte arcus S Agittarit, pafla au Méridien, l’'Horloge marquant Shrrt gi" : Lerr.au matin, ?homaban paffa au Méridien, l’'Hor- loge marquant | ab fs 1" Le rr.au matin, le bord Occidental de la tache de la

Lune appellée Grimaldi, pafla au Méridien, l'Horloge

marquant 1h 25/49" - Lerr:au Matin, le bord Occidental de Mars pañla au Méridien, l’'Horloge marquant 1h- sofa!

Le 1 1 .aù matin, la Fixe près de Mars, obfervée les 9. & 10. de ce mois, dont la hauteur méridienne étoit de73° 31’ 20" pañla au Méridien, l’'Horloge marquant 1h $6’ 40" Le 1 1.au matin , le bord Occidental de Saturne pafla

auMéridien, l'Horlogemarquanct DE ts GMT Le 11. aufoir, Je Cœur du Scorpion paffa au Méridien, PHorloge marquant GR T4 i5:2"

nrLear.aufoir, la Fixe anffrali parte arcus Sagittarii,

pafla au Méridien , l’'Horloge marquant: 8h. ji xx

-- Le 12: awfoir, Je Cœur du Scorpion pafla au Méridien,

Horloge marquant 6h; ;6/n215"

Le 12, au foir enfuite de ’Obfervation PR L nij

184 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays, Phomahan pañla au Méridien , l’'Horloge mar-

quant 12h34 34! Ler3. au foir, / Cœur du Scorpion pafla au Me PHorloge marquant $ 59 54°

Le 14. au matin, enfuite de l'Obfervation précedente, Phomaban us au Méridien , l'Horloge mar- quant r2h°28/) Oo Le 14. au matin, le bord Occidental de Mars pafla au Méridien, l Horloge marquant 1h 30! 10 Le 14. au foir, le Cœur du Scorpion pafla au ne PHorloge marquant lets Mr Le 15. au matin, la Fixe obfervée le 9. & 10. de ce mois pafla au Méridien, l'Horloge mar-

[4

quant rh 301,3 8" Ler$.au foir , le Cœur du Scorpion pafla au duree PHorloge marquant ALU LEE CE a

Le 1 $.aufoir,une Fixe au deflous des pieds d’ AntNOËS, dont la hauteur méridienne obfervée avec O&ans , Étoit de 76° 38’ 15" pafla au Méridien l’Horloge

marquant 7h54! 24 Le 16.au matin, ?homzhan pafla au Méridien, l'Hor- Joge marquant rzBd agi ist

Le r6 au matin, une Fixe dans la Conftellation d’4- guarius maquée à, & nommée par Baïëér , Zmprima efu- fione aquæ , pafla au Méridien avant Phomaban, l'Horlo. ge marquant + ah) LLC EOE

Le 16. au matin une autre Fixe dans la même Conftella- tion, marquée @, par Baïér, & nommée primo fluxs Aque ; pañla au Méridien , l’'Horloge mar- quant 25% 40PF8

Le 16.au matin, le bord Occidental de Mars pañla au Méridien , l’ Horloge marquant 1h/16! 3%

Le r8.au matin, le bord Occidental de Er paf au Méridien, l'Horloge marquant 2' ETS

Lex 8: au foir , Le Cœur du Scorpion pafla au Méridiés ;

FAITES EN CAÏENNE. CHA»ITRE IX. 285 PHorloge marquant sb 27 19" Le 18 au foir, la Fixe au deffous des picds d’Ænrinois, ci-deflus obfervée, pafla au Méridien, l'Horloge mar. quant 784 54" Le 18.aufoir , la Fixe marquée à , dans la Conftella- tion d’Æquarius, ci-deflus obfervée, pafla au Méridien,

PHorloge marquant D AR DAV Qc Le 19. au foir, Je Cœur du Scorpion, pafla au Méridien, PHorloge marquant MEN One 7 RL

Le r9.au foir , la Fixe au deffous des pieds d’Antinois, ci-deflus obfervée , pafla au Méridien , l’'Horloge mar-

quant 7h 28! 28" Le 29. au foir, la Fixe marquée à dans Aguarius, paf fa au méridien, l'Horloge marquant FE 45’ 26/d.

Le 10. au matin, la Fixe marquéee dans Aquarius ci-deflus obfervée , pafla au méridien , l'Horloge mar-

quant . | PASSE: à 0 ‘Le 20. au matin, le bord Occidental de Mars pafla au méridien, l'Horloge marquant 12h 48! 49" Le 20.au foir , e Cœur du Scorpion pañla au méridien , PHorloge marquant sh 14! 20!" Le 21.au matin, lebord Occidental de Mars pafla au méridien, l'Horloge marquant 2 hrdTi ten” Le2r.aufoir, le Cœur du Scorpion pafla au méridien, l'Horloge marquant Le 28 10 VU

- Le 21. au foir, la Fixe au- deflous des pieds d’4»#;- noës , ci-deflus obfervée, pafla au méridien, l'Horloge ‘marquant 7h rh 4o = Le 27.aufoir la Fixe marquée x dans Æyuarius , ci-def- fus obfervée , pafla au méridien, l'Horloge mar- “quant ; BEh4325 43" Le 21.aufoir, la Fixe marquée® dans Æquarius, ci. deflus obfervée, pafla au méridien , l'Horloge mar- quant ) rih 547 297 Le 22, au matin, le bord: Occidental de Mars paffa Nail

286 OBSERVATIONS ÂASTRONOM. ET PHYs.

PTE , / #

au méridien , l'Horloge marquant 12h 34! $4 Le22.aufoir, le Cœur du Scorpion pafla au meridien,

l'Horloge marquant SA 44"

Le 22. au foir, la Fixe qui eft au- deffous des pieds d’Antinoäs, ci-deflusobfervée , pafla au méridien, lHor- loge marquant 7h of ai"

Le 22. au foir, la Fixe d’Æquarius , marquée à, ci. deflus obfervée , pafla au méridien , lHorloge mar- quant 1123603"

Le 23.au matin, le bord Occidental de Mars pañla au méridien, l’'Horloge marquant Y1012b ps

Le 23.au foir, e Cœur du Scorpion pañla au méridien, l’'Horloge marquant 4h 55! 40"

Le 23.au foir, la Fixeau-deffous des pieds d’ÆAntinoäs, ci-deflus obfervée, pañla au méridien , l'Horloge mar-

quant FREE" Le23.aufoir, ?homahan pafla au méridien , l’'Horlo- ge marquant rabo2 348"

Le13.aufoir, la Fixe marquée ® dans Æguarius , ci- deflus obfervée , pafla au méridien , l'Horloge mar- quant 12h 4147

Le 24.au matin, le bord Occidental de Mars pañla au méridien , l'Horloge marquant (ro r 2h10

Le 24. au foir, / Cœur du Scorpion pafla au méridien, l’'Horloge marquant 4h 49! 6"

Le 24. aufoir, la Fixe marquée a dans Æguarins , ci- deflus obfervée, pafla au méridien, l'Horloge mar-

19

quant 11hcz32143" Le 24.aufoir , Phomahan pafla au méridien, l'Horlo- ge marquant 11h47" 187

Le 24. au foir, la Fixe d’Aquarius marquée ® , ci-deflus obfervée, pafla au méridien, PHorloge mar- quant 11h 35’ 30/!d, Le 15$.au matin, le bord Occidental de Mars pafla au méridien, l'Horloge marquant 12h 13’ 44”

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 287 wLe z5.au foir ; la Fixe au-deffous d’_Antinos , ci-deflus obfervée, pafla au méridien, l’'Horloge mar- 3 quant 6h $o! 26"d. * Le 26.au matin, le bord Occidental de Mars pafla au méridien , l’'Horloge marquant 1204605 2" " Le 26.au foir , la Fixe au-deflous d’Antinoës pafla au méridien, l’'Horloge marquant 6h 44235" …Le27.aufoir, Je Cœur du Scorpion pafla au méridien, lHorloge marquant 4h, 30’. 20" Le 27. au foir, la Fixe au-deflous des pieds d’_4»#i. nos ; ci-deflus obfervée, pafla au méridien , l'Horloge marquant 6h, 381.3" «Le 27.au foir, la Fixe marquée à dans Aquarius , Ci- deflus obfervée , pafla au méridien, PHorloge mar-

quant nxh-o" 37" Le 27.au foir ;, Zhomaban pafla au méridien, l’'Horlo. ge marquant nds Es"

"Le 27:au foir , la Fixe marquée à dans 4gqwarius , ci- deflus obfervée, pafla au méridien, l’'Horloge mar-

quant 11/22! 20" . Le27.aufoir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien , l'Horloge marquant Hi: 5 21310 + Le 28.au foir, Je Cœur du Scorpion pafla au méridien, l'Horloge marquant 4h:23/3%67" «Le 29. au foir, le bord Occidental dela tache de la Lune appellée Mure Crifium, pafla au méridien, l’'Hor-

loge marquant istain 4 3! 45" ..Le29.aufoir, Je Cœur du Scorpion pafla au méridien, PHorloge marquant 4 17 37"

: Après cette Obfervarion , le mouvement de l’'Horloge à pendule fut interrompu, & enfuire elle fut remife en mouvement, fans avoir égard qu’à peu-près à l'heure qu'ilétoit; après quoi. 7 Le 29. au foir ; la Fixe au-deffous des pieds d’A4»#imoùs pafla au méridien , l'Horloge marquant 6h .26!/:27"

pr

288 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays: Le 29. aufoir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien , l'Horloge marquant tih 39" 34 Le 30. au foir, le Cœur du Scorpion pafla au méridien, l'Horloge marquant A 14h29" Le 30. au foir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien , l’'Horloge marquant 11h 34! 28"

Le 31. au foir, le bord Occidental de la tache dela:

Lune appellée Mure Crifium , pafla au méridien, l'Hor- loge marquant st'ast 57" Septembre.

Le 1.au foir ,'le bord Occidental de Mars pafla au mé- ridien , l’'Horloge marquant 11h 24 8"

Le 2. au foir, Je Cœur du Scorpion pafla au méridien, l’'Horlogemarquant Abu EN

Le 3. au matin l’Horloge s'arrêta, & futenfuite remife en mouvement, fans avoir égard à l’heure du Soleil.

Le 3.au foir,-le bord Occidental de Mars pañla au mé-

ridien , l'Horlogemarquant frh #36" Le 4. au foir , le bord Occidental de Mars pafla au mé- ridien , l’'Horloge marquant 11h, 702? Le ÿ.au foir , le bord Occidental de Mars pafla au mé. ridien , l'Horloge marquant 11h 54 Le 6.le centre du Soleil pafla au méridien , l'Horloge marquant 10h 37 29 Le 6.au foir , le bord Occidental de Mars pañla au méridien ,l'Horloge marquant 1ob 57 21"

Le 7.au foir , la Fixe d’Æquarius marquée « par Baïér , _ & appelée antecedens trium in veflimento apud manum dex- tram Aquarii, pafla au méridien , l'Horloge mar-

quant 8h o! 29° Le 7 au {oir, ?homahan pafa au méridien , l'Horloge marquant | 10h 9 19"

Le 7. au foir, une Fixe qui précedoit Mars, dont la hauteur méridienne obfervée avec lOans étroit de74° 12° 35" pafla au méridien , l'Horloge

marquant

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 289

marquant ÉAuL LUE COTES

Le 8.au foir, la Fixe d’Aquarius ,marquée, ci-deflus obfervée, pafla au méridien , l'Horloge mar-

quant (AE FA Le8.aufoir, Phomahan pafla au méridien, Horloge marquant rOb 217

Le 8. au foir , la Fixe qui précedoit Mars, obfervée le jour précedent , paflà au méridien , l'Horloge mar-

quant 10h 24! 40!" Le 8. au foir , lebord Occidental de Mars paflaau mé- ridien , l’'Horloge marquant 10h 46! 48" Le 9. au foir, le bord Occidental de Mars pafla au mé- ridien , l’'Horloge marquant roh 41! 32" Le 10. au foir, la Fixe marquée « dans Æquarius, paîla au méridien , l'Horloge marquant ghe47 is 3"

Le 10. au foir, la Fixe la plus claire de la rête de la Gruë paffa au méridien , l'Horloge marquant8h 15’ 6" Le ro. au foir, Phomahan paîla au méridien, l’'Hor-

loge marquant 9h 56! 44" Le ro. au foir, le bord Occidental de Mars pañla au . méridien , l'Horloge marquant 10h 36/ 16"

Le 11. l’'Horloge à pendule marquoit r1h 59! 2" lors que le bord Occidental du Soleil pafla au méridien, & lors que le bord Oriental pafla dans le méridien, elle marquoit 12h 10"

Le filet qui fervoit de méridien dans la Lunette de lO&ans, éroit pour lors fort proche du véritable méri- dien , comme on verra par les Obfervationsfuivantes.

Le 11.au foir, la Fixe marquée: dans Æguarius, ci- devant obfervée , pafla au méridien , l’'Horloge mar- quant . 6! 47"

Le r1.au foir , voulant éprouver fil’Odtans que j'avois placé dans le méridien par le moyen de la ligne méri- dienne dont j'ai parlé ci-deflus , y étoit véritablement ou non, j'obfervai avec le quart de cercle du côté d'Orient,

Rec. de ? Ac. Tom. VIT, Oo

299 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays.

Phomaban haut de 44° 45’ 30" fur l’horifon ,l'Horloge marquant 22/ 48", Cerre fixe paflà enfuire par le filet

ofé verticalement dans la Lunette qui fervoit de pinule

à l'Odtans, lequel filer je croyois dans le méridien , ou très- près d’icelui, lHorloge marquant 11h 15° 34°. Après quoi j’obfervai du côté d'Occident la hauteur dela même Etoile fur l’horifon , laquelle étant de 44° 45°! 0” l'Horloge marquoit 1h 9! 38". D'où ileft aifé de con. clure que le filer marquantle méridien dans la Lunette de l'Otans, éroit trop détourné du coté d'Orient de 39" de temps: à quoi il faudra avoir égard pour corrigér toutes les Obfervations précedentes du pañlage des Fixes & des Planeres au méridien , fçachant leurs hauteurs für Fhorifon dans ce cercle vertical, celle de ?homahar eftde 53° 44 45".

J'avois aufi trouvé le 10. Aouft,par la même méthode, que le filet vertical quimarquoit leméridien dans la Lu: nette fervant de pinule , étroit trop tourné du côté d'O- rient de 28" detemps; &1l demeura dans cette fituation jufques au 19. apres midy qu'il fut détourné par acci- dent. |

Le 11. au foir, le bord Occidental de Mars pafla au

méridien , l'Horloge marquant Lebs3f"6l Le 12. le bord Occidental du Soleil pafla au méridien,

PHorloge marquant | 11h58 4288

& le bord Oriental à H239{ 00: 66

Le r2.au foir , la Fixe marquée dans gvarius , ci- evant obfervée, pafla au méridien , l’'Horloge mar-

quant | 9h 2! 40" Le 12. au foir, le bord Occidental de Mars pañla au méridien , l’Horloge marquant 11P 49! 46! Le 13.le bord Occidental du Soleil pafla au méri- dien, l'Horloge marquant DÉS ÉIRE MR 0: & le bord Oriental à EAN On EEE

Le:3.aufoir, la Fixe d’Agwarius ci-deflus obfervée,

FAITES EN CAÏENNE. ChariTRe IX. 29t- & marquéce, pafla au méridien ; Horloge mar-

quant 88 58! 37" Le 13.au foir, le bord Occidental de Mars pafla au

méridien, l'Horloge marquant 11h 038" Le 14. le bord Occidental du Soleil paffa au méridien,

l'Horloge marquant Lab #$74pa gt

& le bord Oriental à LEE U99 2226. 2807

Le 16. au foir, voulant fçavoir de combien l'O&ans étoit éloigné du méridien, je le fixai & arrêtai dans le vertical il éroit fort près du méridien ; &J'obfervai du côté d'Orient avec le quart de cercle deux hauteurs de Phomaban fax l'horizon, dont la premiere éroir de 47° 16" 30" l’'Horloge marquant oh 10/ 212%, La feconde de48° rs’ 49" l' Horloge marquant oh 28’ 32"& lors que cette Fixe pafla dans le filet vertical de la pinule de - ct inftrument fixé & arrêté comme nous avons dit, l’Horloge marquoit SbLhE O8 x él 428"

J'obfervai enfuire du côté d'Occident , deux hauteurs de certe même Fixe fur l’horifon avec le quart de cercle, lefquelles correfpondoient , à quelques fecondes près, aux deux que j’avois faites lors qu’elle étoic du côté d'O- rient , defquelles la premiere étoit de 48° 15’ $o"l’Hor. loge marquant 128 211’ 47", & la feconde étoit de479 16" 15" l'Horloge marquant taih;20) 44%

Il eft aifé de voir par ces Obfervations que le filer ver- ücal de la Lunette fervant de pinule à cet inftrumenc, étoit éloigné du vrai méridien d’une minute dix-neuf à vingt fecondes de temps du coté d'Occident, & pour l'y replacer le 1 7. je me fervis de la méthode fuivante.

. Sçachant que Horloge à fecondes rerardoit tous les

jours de 4’ 10" de temps à l'égard du mouvement jour-

nalier des Fixes, comme on peut voir par les Obferva-

tions fuivantes , en ayant fait aufli quelques-unes au para-

Vant avec le quart de cercle que j'avois fixé dans un Azi.

muth, jobfervois le paflage de quelques Fixes lors oij

292 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHYSs.

qu’elles y pafloient , ayant marqué par plufieurs jours confécutifs heure de l’'Horloge dans linftant de ce paf- fage, je conclûs que fi POctans étoit demeuré dans le vertical il étoit au temps de PObfervation de Phoma- hanle 16. de ce mois, lors que certe Fixe pafla par le filet vertical de la Lunette qui lui fervoit de pinule , la même Fixe y pafleroit le lendemain 17. Horloge mar- quantioh 52 18". Mais d'autant que ce même vertical étoit éloigné du vrai méridien du côté d'Occident à la hauteur de ?homaæhan , lors qu'il pafloit au méridien, de 1’ 20" de temps, qui eft la moitié de 2’ 40" difference de tems entre lesObfervations correfpondantes des hauteurs. de ?homaban fur l'horifon, & fon paflage par le filet verti- cal de l’O&ans pofétrès-près du méridien : je conclus de- rechef que cette même Fixe pafferoit dans le vraiméri- dien , Horloge marquant 10h jo’ $8/” ce qu'érantlemé- me jour 17. au foir , le paflage de ?homahan au méridien. s’approchant, je dérournai POëtans du côté d'Orient, & mis le filet vertical de la Lunette qui lui fervoit de pinule fur cette Fixe, la fuivant toujours en faifant tourner cet inftrument , & tenant ce filet vertical fur icelle ; jufques: à ce que l’Horloge marquât roh $o’ $8/” auquel inftant je le fixai & arrètai dans le vertical il fe trouva pour lors , lequel étoir le vrai méridien fuivant mon calcul , & les Obfervations que j'avois faites. J’eus très-grand foin que déformais cet inftrument ne fut plus remué, en fça- chant la conféquence pour les Obfervations fuivantes.

Le 17. au foir, le bord Occidental de Mars pañla aw

méridien, l’'Horloge marquant prh 22 ç1" Le 18. le bord Occidental du Soleil paffa au méridien , l’'Horloge marquant 11h $$” 55" & le bord Oriental à diri) 2457 Le r8.au foir, le bord Occidental de Mars paffa au méridien, l’'Horloge marquant 11h 17 448

Le 19. au matin , la Fixe Rigel pafla au méridien.,

FAITES EN CAÏÉNNE. CHAPITRE IX. 293 l'Horloge marquant gh "Fi" Le 19.aumatin, la Fixe marquée dans Orion», & ap- pellée par Baïér /26 baltheo trium fulgentium precedens , pañla au méridien , l'Horloge marquant s" 14/ 28" Le r9.au matin, la Fixe d’Oron marquée d par Baïér,

& nommée» baltheo fulgentium trium præcedens, pafla au méridien , l’'Horloge marquant se 21 43" Le r9.au matin, la Fixe d’Orion marquée: par Baïér , lquelle eft au milieu du baudrier , & nommée Afedix, pañla au méridien , l'Horloge marquant jh 2 Gitr" Le r9.au matin, la plus auftralc des trois du baudrier d’Orion, marquée £ par Baïér, & nommée Segvens ,pafñla au méridien , PHorloge marquant 30"-36" Le 19.au matin, la Fixe d’Orion marquée ;par Baïér,

& nommée +d gens féniffrum Orionis , palla au méridien,

PHorloge marquant SLT à 0 Le r9.le bord Occidental duSoleil paffa au méridien, FHorloge marquant 11h $4" 20" & le bord Oriental à 11. $6 38- Le r9.au foir ; l'épaule droite d’Æguarius pañla au mé. ridien, l’'Horloge marquant gb: 56"

Le 19. au foir, une Fixe dans Pegaxe, marquéebpar Baïér , & nommée Zn capite duarum propinquarum borea- lior, pafla au Méridien , PHorloge mar- quant gs TLC EB UN dE

Ee 19.au foir , une Fixe dans Æyuarius, marquée > par Baïér, pafla au Méridien , l'Horloge mar-

quant 16h72 8A2 Fe .- Éerg.aufoir, Zhomahan pañla au Méridien, PHorlo- ge marquant 10h 42! 40/7

- Le 19. au foir, la plus Boréale & la plus Occidentale

des trois petites Fixes, marquées Ÿ par Baïér dans la Conf

tellacion d’ÆZguarius , pafla au Méridien l’'Horloge mar-

ant rEh. 2/ 40"

Le 19. au foir la Fixe du miliewdes trois fufdites Fixes ,, Ooiij

__294 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Puys. marquée {dans Æquarius, pafla au Méridien , l’'Horloge’

marquant Hubsc# 503" Le 19. au foir, le bord Occidental de Marspañla au Méridien , l’'Horloge marquant Lib tel ae

Le 20. au matin, la Fixe dans la Conftellation de lEri- dan, marquée 8 par Baïér, & nommée /4pra pedem Orio- nis in flumine prima , paila au Méridien , lHorloge mar- quant = A ga 5”

Le 20.au matin, la Fixe Rigel dans Orion paflaau Mé- ridien , l’'Horloge marquant se 2168

Le 20.au matin, la Fixe marquée » dans Orion, pafla au Meridien, l'Horloge marquant sh 10/1088

Le 20. au matin la Fixe marquée 4 dans Orion, ci - def fus obfervée , pafla au Méridien , l'Horloge mar-

quant. s2.27:33 Le 20.au matin, la Fixe dans Orion marquée, pafla au Méridien , l’'Horloge marquant sh az gt" Le 20: au matin la Fixe dans Orion marquée & pañla au Mcridien , l'Horloge marquant 5 26! 25% Le 20.au matin, la Fixe dans Orion marquée x pafla au Meridien, l’Horloge marquant sh:341 278 Le 20. au matin. Camis major pafla au Méridien, l’'Hor. loge marquant «GP 33 21 bduét Le 20. le bord Occidental du Soleil paffa au Méridien, l’'Horloge marquant ; 11H ses | & le bord Oriental a 11-00 0 LG UMEN

Le 20. au foir, une Fixe dans ÆAquarius, marquéee par Baïér & nommée antecedens trium in veffimento apud manum dextram , pafla au Méridien , l’'Horloge mar- quant 8h 29! 30"

Le 20.au foir, la Fixe marquée 8 dans l'épaule droite d’Aquarius, pafla au Méridien , F'Horloge mar- quant oh a3/: di

Le 10. au. foir, la Fixe marquée © dans ?egaxe , pafla au Méridien, l’'Horloge marquant 9? 534187

: LA FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 295 .… Le 20.aufoir, la Fixe marquée y dans Ægaarius ; paf- faau Meridien, l’Horloge marquant Lo Lg 44 .t£e 20. au foir, la Fixe dans Aqnarins marquées, & nommée par Baïér Æwfraliorearum , paila au Méridien ,

l'Horloge marquant 10h y! "45" Le 20.au foir, Phomzhan paflaau Méridien , PHor. loge marquant Foh 1384 5 EP

Le 20. au foir, la plus Boréale & la plus Occidentale des trois perices Fixes dans ÆAqwarius , marquée 4 par Baïér, pañla au Méridien, l'Horloge mar- quant : : AA CLÉS Che Ce cc -:Lezo. au foir, celle des troïs petites Fixes marqée dans Aquurius,& qui pafle la feconde au Méridien, y paf

fa, l'Horloge marquant TE PORN -: Leo. au foir, le bord Occidental de Mars pafla au Méridien , l'Horloge marquant TFSO IEEE

. Léz2r. aumatin, la Fixe de l’Eridun, marquéeB, ci- deflus obfervée , pafla au Méridien l'Horloge mar-

quant : 4h 49’ S Lu Lez2r. au matin, Rigel pafla au Méridien . PHorloge marquant ui 4h 56" 5 6"

Vo Léz2r. au matin, la Fixe marquéé * dans Orion par Baïér, ci -deflus obfervée, pafla au Méridien , Horloge marquant Gone à ris nb ce Le 21.au matin, la premiere du Baudrier d’Orion mar- quée à, pañla au Méridien, PHorloge mar : Quant, 4. ee je 137058 1 Le 11.aumatin, la fegonde du Baudrier d’Orion mar- que : par Baïér, pafla au Méridien , l'Horloge mar- quant É L » ll ar ér: CM * Le21 au matin, la troifiéme du Baudrier d’'Orion ; marquée # par Baïér, pañla au Méridien , l'Horloge mar- quant. PART OZ PPATARE Le 21 au matinle Genoüil gauche d’Orson pañla auMe- ridien , l’'Horloge marquant 5% 30/17"

æ 296 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays. : Le 21.au matin, Cenis major pafla au Méridien, l’'Hor-

loge marquant 6h 28! 30"

Le 21. le bord Occidental du Soleil paffa au Méridien, l'Horloge marquant SLT RENe" & le bord Oriental à 11h 155029"

Le 21 au foir, la Fixe dans la Tête de Pegaze, mar. quée & par Baïér, ci-devant obfervée , pafla au Méridien, l'Horloge marquant 9h 48! 58"

Le 21.aufoir, la Fixe dans Agvarius, marquée}, ci- devant obfervée , pafla au Méridien , l'Horloge mar- quant CS ES E

Le 21. aufoir, la Fixe marquée x dans Æquarius, Ci- devant obfervée , pafla au Méridien , l'Horloge mar- quant ob 03" : 41"

Le 2r.au foir, la Fixe marquée, dans Ægwarius , ci- devant obfervée , pafla au Méridien , l'Horloge mar. quant 10h 13! 34°

Le 21 aufoir, la premiere des trois petites Fixes mar- quée + dans ÆAquarius ; pafla au Méridien , l’'Horloge marquant 10h $3’ 40! & la feconde des mêmes Fixes, qui pafle au Méridien après la premiere y pafla, l'Horloge marquant 10h $5' 50"

Le21.au foir, ie bord Occidental de Mars pafla au Méridien, l'Horloge marquant TIRE OA

Le 22.au matin, la Fixe de l’Eridan marquée £, ci-de- vant obfervée, pafla au Méridien, lHorlogemar-

quant h 45! gi” Le 22.au matin, Rigel pañlagau Méridien , l'Horloge marquant À 4h 52° 44" Le 22.au matin, la Fixe dOrion maquée ; pafla au Mé- ridien , l’'Horloge marquant RSR LS Le 22. au matin, la Fixe d’Orion marquée à, pafla au Méridien, l’Horloge marquant sh ‘Jp Le 22.au matin, la Fixe d’Orion marquée-, pañla au Méridien, l'Horloge marquant sh'13! 28"

Le

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 297 Le 22. au matin, la Fixe d’Orion marquée Ë£, pafla au

améridien, l'Horloge marquant pur S re Le 22. au matin, le genoüil gauche d’Orion pafla au meridien , l’'Horloge marquant shuzGrost Le 22. le bord Occidental du Soleil pafla au méridien, l’'Horloge marquant pbs qi & le bord Oriental à 144.549 iso" Le 22.au foir, Phomahan pafla au méridien , l’'Hor- loge marquant roro is 47

Le 22, aufoir, la premiere des crois petites Fixes d'4- quarius , marquée Ÿ, obfervéeci-devant, pafla au méri-

ridien, l’'Horloge marquant zoh 49! 28" & la feconde à zoh.ça" 38" Le 22. au foir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien , l’'Horloge marquant 10h17 220! Le 23.au matin, la Fixe marquée à dañs Orion, pafla auméridien , l'Horloge marquant sacteghaisyt Le23.au matin, la Fixe marquée + dans Orion, pañla au méridien, l’'Horloge marquant ES Le 23.au matin, Cenis major pafla au méridien , l’'Hor.. loge marquant 621307 qui © Le23.aufoir, ?homahan paflaau méridien, l'Horlo. ge marquant 10h 25! 48" - Le 23. au foir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien , l'Horloge marquant roby$a!0r6f Le 24. au matin, Canis major pafla au méridien, l’Hor- loge marquant 6h 45! 49" Le 24. le bord Occidental du Soleil pafla au méridien, THorloge marquant Brbragates:s? & le bord Oriental à dE 5589.13 t Le 24. au foir, 4 Tête de Pegaxe marquée, pafla au méridien , FHorloge marquant 9 36! 17"

Le 24.au foir la Fixe d’Æguarius, marquée y, ci-de- vant obfervée , pafla au méridien, l’'Horloge marquant 9h 475402" Rec. del Ac. Tom. VII. Pp

298 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHYS. Le 24. au foir, la Fixe d’Aquarius marquée 7, pafla au méridien , l’'Horloge marquant 9h:501.58? Le 24. au foir , la Fixe d’Agquarius marquée”, paila au méridien, l’'Horloge marquant 30 0! 52" Le 14. au foir, ?homahan pafla au méridien, l'Hor- loge marquant 10h 211380 Le 24. au foir , la premiere &la plus Occidentale des trois petires Fixes d’Æquarius marquées Ÿ par Baïér , paf-

fa au méridien, l’'Horloge marquant 10h 40! $6" & la fecondeà 10h 43! 15°?

Le 24. au foir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien , l’Horloge marquant 10h 47 13°

Le 25. au matin, la Fixe d”’ÆAgwarius , marquée 8 par Baïér, ci- devant obfervée, pafla au méridien, l’Hor- loge marquant 4h 33" oo!

Lez5.aumatin, Rige! pañla au méridien, l’Horloge marquant 4h :40!,.aû

Le 25. au matin, » d'Orion pafla au méridien, l'Hor- loge marquant 4h 49! 16"

Le 25. au matin, 9 d’Orion pafla au méridien!” Hor- loge marquant 4h561030f

Le 25.au matin, « d’Orion paîla au méridien, l’Hor. loge marquant so" 46!

Le 25. au matin, # d'Orion pafla au méridien, l'Hor- loge marquant sise

Le 25. au matin, le genoüil gauche d’Orion paila au méridien, l’'Horloge marquant sb 234088

Le 25.au matin, Canis major pañla au méridien, l’'Hor- loge marquant 6h 11° 34"

Le 25.le bord Occidental du Soleil pafla au méridien, l'Horloge marquant ia 4606 H4" & le bord Oriental à bus 28e

Lez25. au foir 4 de Pegaxe palla au méridien , l'Horlo- ge marquant 9b;:32/1088

Le 25.aufoir ,y d’Aquarius pafla au méridien, l’'Hor-

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 299

loge marquant 9h 42! 56" Le 25.aufoir, x d'Aquarius pafla au méridien , l’Hor- loge marquant 9h 46! 43" Le 25.au foir , d’Aquarius pafla au méridien , l’'Hor- loge marquant 6,86"

__ Le26.au matin, 8 de l’Eridan ci-devant obfervée paf. fa au méridien, l'Horloge marquant 46 2824." _ Le 26. au matin, Rigelpañla au méridien, l'Horloge marquant 4h 35 46

_ Le26. au matin, ; d'Orion pafla au méridien, l’'Hor- loge marquant as! À Le 26. au matin , 4d’Orion pafla au méridien , l’'Hor- loge marquant gba. 4 Le 26.au matin, * d’Orion pafla au méridien, l'Horlo- ge marquant An 6fL3 08 Le 26. au matin, £ d’Orion pafla au méridien, l’'Hor- loge marquant SOU OU 28 Le 26. au matin, le genoüil gauche d’Orioz pañla au méridien , l’'Horloge marquant shrotzgf Le 26.au matin , Canis major pafla au méridien, l’'Hor.. loge marquant : 67018 Le 16. le bord Occidental du Soleil paffa au méridien, lHorloge marquant LR 0668 Digi 5 & le bord Oriental à ranger LD Le 26. Phomahan paflaau méridien, l’'Horloge mar- quant au foir rokurg" 5" Le 26. au foir , la premiere des trois petites Fixes mar- quées Ÿ dans Æguarius, ci-devant obfervée ;'pafla au mé-

ridien, l'Horloge marquant | 10h 32 28" & la feconde à 10 ‘37 19 Le 27. le bord Occidental du Soleil paffa au méridien, PHorloge marquant 11h49" 28" & le bord Oriental à Lu56519 36 Le:7.au foir, Phomahan pafla au méridien , l'Hor- loge marquant aol: 85 su

Ppij

300 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHys: Le27.aufoir, la premiere des trois petites Fixes d’4- quarius marquée Ÿ, pafla au méridien, Horloge mar.

quant mobs 28 3"

& la fecondeà 10: 39 222 Le 27. aufoir, le bord Occidental de Mars pafla au

méridien , Horloge marquant 10h 32/25" Le 28. le bord Occidental du Soleilpaffaau méridien,

PHorloge marquant x1b 48! so"

& le bord Oriental à 11 5057130 Le 28.au foir, ?homæhan pafla au méridien ,l’'Horloge

marquant | roh 4! 36!

Le 28.au foir, la premiere des trois petites Fixes dans Aquarius , marquées Ÿ , pafla au méridien , l'Horloge

marquant rob: 23558" & la feconde à IO 16 6 Le 28.aufoir, le bord Occidental de Mars pañla au méridien , l'Horloge marquant rob-29tt98 Le 29.lebord Occidental du Soleil pafla au méridien, l'Horloge marquant E1P 48/0 12% & le bord Occidental à ni. fo: 318 Le 30. le bord Occidental du Soleil paflaauméridien, l'Horloge marquanc Ki 4o/nétslt & le bord Oriesfal à EI 49 43.

49 Le 30. au foir, le bord Occidental de la tache de la: Lune appellée Mure Crifium, pafla au méridien, l'Hor..

loge marquant 7: 2300478

Oftobre..

Le r. le bord Occidental du Soleil paffa au méridien ,.

l’'Horloge marquant 11:46! 59" & le bord Oriental à II 49 8

Le x. au foir, la tache de la Lune appellée Mare Cri-: fum:;pafla au méridien, l'Horloge marquant 8h 36": Le r. au foir , la: premiere des trois petites Fixes d’4- quarius marquées 4, ci-devant obfervée, pafla au mé:

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 361 tidien., l'Horloge marquant 10h 11 14", Mars paf fa enfuite au méridien, l'Horloge marquant ro" 13° . 21, & la feconde des trois petites d”’Aguarius, marquée Ÿ, ci-devant obfervée , pafla au méridien , l’Horloge

marquant ‘FOR: \18 0h 81 Le 2.le bord Occidental du Soleil pafla au méridien,

l'Horloge marquant FIB 46! 24"

& le bord Oriental IE 48 31

Le 2. au foir, le bord Occidental de la tache de la Lune appellé Mare Crifium, pañla au méridien, l’'Horloge

marquant SE rat Le 2.aufoir, ?homabun pafla au méridien, l’'Horloge marquant 74

9 Le 2.aufoir , la premiere & plus Occidentale des trois perites Fixes d'Aquarins, marquées 4 dans Baïér, ci-devant obfervée, paflà au méridien , l'Horloge mar- quant 7: robyytro! Le bord Occidental de Mars pafla enfuire au méridien, YHorloge marquant roh 8 38", & la feconde des trois petites d’Aquarius marquées |, pafla au méridien après

Mars, l’Horloge marquant mon, à" a4 81 *_ Le3.le bord Occidental du Soleil pafla au méridien ; lHorloge marquant 1h46 460 & le bord Oriental à id 47%$% Le 4. le bord Occidental du Soleil pafla au méridien , lHorloge marquant DEA, 9! & le bord Oriental à ED SAIT Le 4. au foir, Phomahan pafla au méridien ; l'Hor- loge marquant CHETIOETL

Le 4. au foir, la premiere & la plus Occidentale des:

trois Fixes d’Aguarius marquées Ÿ, pafla au méridien,

FHorloge marquant 9h $8’ 54" ; le bord Occidental.

de Mars pafla enfuice au mériden, lHorloge marquant

9h 59/38" & la feconde des trois petites Fixes d”’Zqva-

vus marquées }, pafla au méridien aies PHorlo: pu)

302 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHvys..

ge marquant 10h o’ 44% Le 4. au foir, le bord Occidental de la tache de la Lu

ne appelle Mare Crifium , pala au méridien , l’'Horloge

marquant 10h 24! 204 Le s. lebord Occidental du Soleil pafla au méridien,

l'Horloge marquant Loeb Se

& le bord Oriental à « II 46 41

Le 5. au foir, la premiere des trois Fixes marquées 4 dans Aquarius , pafla au méridien , l'Horloge mar. quant jhs4ñtnrt

Le bord Occidental de Mars pañla enfuiteau méridien , l'Horloge marquant 9h 55’ 1” , la feconde des petites Fixes d’ÆAquarins marquées 4, pafla au méridien après Mars, l’Horloge marquant ni HAE À

Les. au foir, le bord Occidental dela tache de la Lu- neappellée Mare Crifium , paîla au méridien, l'Horloge

marquant rrb g'harf Le 6.lebord Occidental du Soleil paffà au méridien, l'Horloge marquant 17h69 & le bord Oriental à . 11 46 6. Le 6. au foir, ?homaban paflaau méridien , l'Horlos ge marquant JMi3o 5e"

Le 6. au foir, la premiere des trois d’Æquarius mar quées Ÿ, pañla au méridien , l'Horloge mar- ; quant 9h $o’ 6"

Le bord Occidental de Mars pafla enfuiteau méridien, l'Horloge marquant 9h $1’ 21", & la fecondedes peti: res Fixes marquées Ÿ dans Æguarius, pañla au méridien après Mars, l’Horloge marquant b,524 16"

Le 7. le bord Occidental du Soleil pafla au méridien , l’'Horloge marquant : zaho4s" 28"

Le 7.au foir, ?homahan pafla au méridien, l'Horloge marquant 9h 26! 35"

Le 7. au foir , la premiere destrois Fixes d’Æ4quariss marquées, pafla au méridien, PHorloge mar.

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 303

uant PRE Le bord Occidental de Mars pañla enfuite au méridien, l’'Horloge marquant 9h 46’ 584, & la feconde des trois Fixes d’4quarius marquées d, paffa au méridien, l'Hor-

loge marquant ah 5" Le 8. le bord Occidental du Soleil pafla au méridien,

l’'Horloge marquant rEb 42" qui

& le bord Oriental à. II 44 50

Le 9. le quart de Cercle étanttourhé du côté du midy fut mis dans le méridien , ayant touché avec le filet ver- tical de la Lunette qui lui fert de pinule , le bord Oriental du Soleil, en même-temps que celui de l'Odtans qui étoit placé dans le méridien, & il fut fixé & arrêté en cette fituation. |

Le 9. au foir, la premiere des trois Fixes d’Æquarinus marquées 4, pafla au méridien , l’'Horloge marquant 9 37° 13", le bord Occidental de Mars pañla enfuite au méridien, l'Horlogemarquantoh 39’ 25",1la fecon- de des Fixes d’Æquarius marquées 4, pafla après Mars au méridien , l’Horloge marquant 894.23"

Le ro. le quart de Cercle fut trouvé conforme dans le méridien à l'Oétans , qui fut enfuite courné du côté du Septentrion, pour obferver les hauteurs méridiennes de plufeurs Fixes.

Le r3.aufoir, la claire de la tête de la Gruë de la deu- xiéme grandeur , & dont la hauteur méridienne étoit de 46° 13! 20" ,obfervéeavec le quart de Cercle, pañla au méridien , l’'Horloge marquant h 54 40"

Le 13.aufoir, la Fixe dans l’aîle gauche de la Grzë , qui eft de la deuxiéme grandeur , & dont la hauteur mé- ridienne écoit de 36° 35’ 15" obfervée avec le quart de Cercle, pafla au méridien, l'Horloge mar- quant 8h 7! 547

Le 13.au foir , la premiere des deux petites Fixes qui font dans le col de la Grzë, laquelle eft de la quatriéme

304 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHys.

grandeur, & dont la hauteur méridienne étoit de 390 $7?. 1 0" obfervée avec le quart de Cercle, pafla au méridien, PHorloge marquant - 8h 30%1:50" Le r3.aufoir, une Fixe dans l’eftomac de la Gruë, la- quelle eft de Lx deuxiéme grandeur, & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercle , éroir de 36° 31’ 20" ou 25" ,pafla au méridien , l’'Horloge marquant 8h 43 2x9 Le 13. au foir, la plus claire des trois qui font à la queuë de la Gruë , laquelle eft de la troifiéme grandeur , & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercle, étoit de 32° 4 50", paflaau méridien, l'Hor- loge marquant 8h 48 53" Le 14. aufoir, la claire de la rête de la Grue , ci-deflus obfervée pafla au méridien, l'Horloge mar- quant 7h50! 18" Le r4.aufoir , la Fixe dans l’aîle gauche de la Gruë ci-deflus obfervée, pafla au méridien, l'Horloge mar- quant 8h 3! 32" Le 14. aufoir, la Fixe qui pañle la premiere au méri: dien des deux petites qui font dans le col de laGruë, ci- devant obfervée , pafla au méridien, l'Horloge mar- quant 8h 25! 38" Le 14. au foir, la feconde des deux Fixes de la qua- triéme grandeur qui font dans le col dela Grsë, dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercle, étoit de 39° 40’ 30", paflaau méridien, l’'Horloge mar- quant 8h 26! 7" Le r$.aufoir, la claire de la rête de la Gruë, ci-deflus obfervée , pafla au méridien, FHorloge mar- quant 45’ 56" Lers.au foir, la Fixe dans l’aîle gauche de la Gruë, ci-deflus obfervée , pafla au méridien , l’'Horloge mar- quant 7h.5 9407 Le 15. au foir, la premiere des deux petires Fixes qui fon£

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE I X. 30$

font dans le col de la Gruë, obfervée le 13. de ce mois,

pañfla au méridien, l'Horloge marquanr 8h 31 16° Le 1 $.au foir, la feconde des mêmes Fixes, obfervée le

14. pafla au méridien, lHorloge marquant 8h 21° 46" Le 15.aufoir, la Fixe dans la poitrine de la Grë , 0b-

fervée le 1 3. paffa au méridien , l'Horloge mar-

quant EL Po Le 1 $.au foir, la plus claire destrois de la queuë de la

Gruë , obfervée le 13. de ce mois, pafla au méridien ,

PHorloge marquant 8h 40 of Ler$.aufoir, Phomahan paflaau méridien, l'Horlo- ge marquant 8h sr” 10"

Le 15. au foir , une Fixe dans l’aîle droite dela Gruë, qui eft de la quatriéme grandeur, & dont la hauteur me. ridienne obfervée avec le quart de cercle, étroit de 38° 6" 0" pañfla au méridien, l’Horloge marquant 9h 15"

Le r 5. au foir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien, l’Horloge marquant JL Ty

Le 16. au matin, Cenopus qui eft de la premiere gran- deur, pafla au méridien, PHorloge mar-

quant Abe 261r. 9" Le 16.au matin, Conis major paffa au méridien, l’Hor- loge marquant ANNAT TE"

Le 16.au foir, la claire de la rête de la Gruaë, obfervée le 13. de ce mois, paf au méridien, Horloge marquant . En ED ME Un

Le 16. au foir, la plus claire des trois de la queuë de la Graë, obfervéele 1 3. de ce mois, paffa au méridien, l’Hor- loge marquant TAG LAS" . Ler6.aufoir, la premiere des deux petites qui font dans le col de la Gruë, obfervée le 13.de ce mois, pafla au méridien , l’Horloge marquant roi Ve ue 04 & la feconde obfervée le 14. decemois,à Sb1 TAITAS

Le 16. aufoir, la Fixe dans la poitrine de la Grzë, ob fervée Îe 13. de ce mois, pafla au méridien, l’'Horloge

Rec. de P Ac. Tom. VII. Qgq

306 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Puvys. marquant 8h30! 16? Le 16. au foir, la plus claire des trois qui font dans la queuë de la Grzë , obfervée le 13. dece mois, pafla au méridien , l’'Horloge marquant 85 3647 Le 1 7. au matin , Canopus pafla au méridien, Horloge marquant 4h 22° 37" Le 17. aumatin, Canis major pafla au méridien, l'Hor. loge marquant A5 TOUTE Le 17. au matin, la Fixe de Cons major marquée par Baïére, & nommée ;# femore dextro pofteriori Borealior , pafla au méridien, l’Horloge marquant A STORE Le 17.au matin, la Fixe marquée 9 dans Canss major, & nommée par Baïér in dor/o fuperior , pafla au méridien , l’Horloge marquant ER AN ou Le 17. au matin, la Fixe marquée par Baïér » dans Cz- nis major, & nommée in dorfo inferior , pafla au méridien , l’Horloge marquant NTI Ed Le 17. au foir, la Fixe de la Gruë, qui eft la claire de fa tête, obfervée le 1 3.de ce mois, pafla au méridien, l’Hor- loge marquant 7h47, Me Le 17. au foir, la Fixe dans l’aïîle gauche de la Grrë, obfervée le 1 3. de ce mois, pafla au méridien, l’Horloge marquant 71 507 26% Le 17. au foir, la premiere des deux petites qui fonc dans le col de la Gruë, obfervée le 1 3. de ce mois, paña au

méridien, l’'Horloge marquant gi 11! 32° la feconde des mêmes Fixes, paffa au méridien, l’Horloge marquant SRE

Le 17.aufoir , la Fixe dans la poitrine de la Gruë, ob- fervée le 13. de ce mois, pafla au méridien , l’'Horloge marquant Sn 286 52

Le x7. au foir, la plus claire des trois qui font à la queuë de la Gruë, pafla au méridien , l'Horloge mar- quant gp, gi au

Le 17.aufoir, Zhomahan palla au méridien , l’'Horlo.

“FAITES EN CAÏENNE, CHAPITRE IX. 307

ge marquant SCANS 6" Le 17. au foir , la Fixe de l’aîle droite de la Gré obfer.. vée le 1 $.de ce mois, pafla au méridien, PHorloge mar-

Dnr 8 541 33" Le 17. au foir le bord Occidental de Mars paffa au mé. tidien , l'Horloge marquant SSL es Le 18.au matin, Canopus pafla au méridien, l’'Horlo. ge marquant 4h 18! r6" Le 18.au matin, Cenis major pafla au méridien, l'Hor- logemarquant CE rs

Le 18.au matin, une Fixe dans la Conftellation du Cx- mis major, marquée par Baïére, pafla au méridien, l'Hor- loge marquant 4" 47! 30"

Le 18. au matin, la Fixe marquée 4 par Baïér dans la Conftellation du Canis major, paila au méridien > FHOr- loge marquant 4h $6! 50"

Le 18.au matin, la Fixe marquées, par Baïér dans la Conftellarion du Canss major, pafla au méridien, l'Horloge marquant SE T2 408

Le r8.aufoir la claire dela tête de la Grzë, obfervee le 13. de ce mois, paflà au méridien, l’'Horloge mar- quant 7 32 NE

Le 18.aufoir, la Fixe dansPaîle gauche de la Grzë ob- fervée le 13. de ce mois, pafla au méridien, Horloge marquant TRANS"

Le 18. au foir, la premiere des deux petites Fixes qui font dans le col de la Gruë, paffa au méridien, l'Horloge marquant nt 30H 0 1 & la feconde à SET ET

Le 18.aufoir,, la Fixe dans la poitrine de la Grxë obfer- vée le r3. dece mois, pafla au méridien, l’'Horloge mar- quant di le y MS 1

Le 18.au foir, la plus claire des trois qui font dans la queuë de la Gruë, obfervée le 13. dece mois, pafla au méridien, l'Horloge marquant 8h: 27 0000"

Qi

308 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays. Ler8.aufoir, ?homahan pafla au méridien, l’'Horlo-

ge marquant gh 38" 15" Le 18. au foir, la Fixe quieft dans l’aîle droite de la

Gruë, obfervée le 15. de ce mois, pañla au méridien,

l'Horloge marquant 8h; 50/4 Le 1$. au foir, le bord Occidental de Mars pañla au méridien, l’Horloge marquant 8h soute" Le 19.au matin, Canopus pafla au méridien , l’'Horloge marquant Ah: 130754? Le 19.aumatin, Canës major pafla au méridien , l’'Hor- loge marquant bg SRE”

Le 19. au matin, la Fixe dans la Conftellation de €z- nis major, marquée d par Baïér, pafla au méridien, l'Hor-

loge marquant 4h 2130" Le 19. au matin, #de Canë major pañfla au méridien, PHorloge marquant 5" 8! 29" Le 19.aufoir, ?homaban , pafla au méridien , l’Hor- loge marquant ah: 33e Le r9.au foir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien, l’'Horloge marquant 8h, sis 124 Le 20.au matin, Canopus pafla au méridien, l’Horlo- ge marquant 4h |. 9048 Le 20.au matin , Canis major pafla au méridien, l’Hor- loge marquant 4h 25048 Le 20.au matin, de Canis major pafla au méridien, l'Horloge marquant 4h38 ar Le 20.au matin, d de Canis major , pafla au méridien, l'Horloge marquant 4h 48! 10! Le 20. au matin, , de Canis major pafla au méridien, l’'Horloge marquant sh tou"

Le 20.aufoir, la claire de la tête de la Gruë, obfervée le 13. de ce mois, pafla au méridien , l’Horloge mar- quant nn 2 HER

Le 20.au foir , lebord Occidental de Mars paffa au méridien, l’Horloge marquant 8h 5x: 30!

FAITES EN CAÏENNE. CHArITRE IX. 309

Le 20. au foir , la Fixe dans l’extrémité du fleuve Eri- dan, appellée”Acarnar, pafla au méridien , l’Horloge marquant ul Sole ed

Une autre Fixe de la deuxiéme grandeur qui fuivoit Acarnar, paflantau méridien ,& dont la haureur obfervée avec le quart decercle, étroit de1r° 57’ 20", paflale 20. au foir au méridien, l'Horlogemarquant r1b 36 36" Certe Fixe eft la rête de lÆydre.

Le 20.au matin, Cenopus pafla au méridien , l’'Horloge marquant an dr 0

Le 21.au matin, Canis major paffa au Méridien , PHorloge marquant 46 T9 Ar

Le 21 au matin, «de Canis major , pafla au méridien, l'Horloge marquant PURE VER EC)

Le 21. au matin, ‘de Cenë major pafla au méridien, l'Horloge marquant 4h 43" 50!

Le 21.au matin, » de Cunés major pafla au méridien, PHorloge marquant 4h $9' 49"

Lezr.au foir, Phomahan pafla au méridien, PHor- loge marquant GONE TS"

Le2r.aufoir, le bord Occidental-de Mars pañla au méridien , l’'Horloge marquant DAT AO

Le 22.au matin, Cenopus pafla au Méridien, FHorloge marquant ARNO MAGAR

Le 22. au matin, Cané major paffa au méridien, l’'Hor- loge marquant ù À Lans dédie

Le 22 au foir, Phomaban paffa au méridien, l'Horloge marquant AO NN

Le 2 2.au foir, Mars pafla au méridien, l’'Horloge mar- quant ci Ag ah Et

Le21.aufoir, Acarnar pafla au méridien , l’Horloge marquant ANS 7

Le 2 2. au foir,une Fixe au deflous d’Aczrnar, ci - deflus obfervée, & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de cercle le 20. de ce mois, étoir de 11° 57” 20",

Q q il

310 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Puvys. pañla au méridien, l'Horloge marquant 11h 27 $6” Cerre Fixe eft la tête de l’Æydre. Le 23.au foir, Phomahan pafla au méridien, l’'Horloge marquant SEE S" Le 23. aufoir , le bord Occidental de Mars pañlaau méridien, l’'Horloge marquant 8h 40! 10" Le23.aufoir, Acarnar pafla au méridien , l’'Horloge marquant s 5 LOT Le 23. au foir, la claire qui fuit Æcernar, laquelleeft la tête de l’Hydre, ci-deflus obfervée le 10. & 22.de ce mois, pafla au méridien , l'Horloge mar-

quant Lxk 23/4961 Le 25.aufoir, Phomahan pafla au méridien, l'Horlo- ge marquant RU LE dl Le 2 5. au foir, Mars pafla au méridien, l’'Horloge mar- quant LR LED M Le 25$.au foir Acarnar pafla au méridien, l’'Horloge marquant 10h 52° 36°

Le 2 $.au foir, la Fixe qui fuit Æcernarci-deflus obfer- vée, laquelleeft la cêre de l'Hydre, pafla au méridien, l’'Horloge marquant Th 19 ES

Le 28.aufoir, le bord Occidental de la tache de la Lune, appellée Mare Crifium , pafla au méridien, l’'Hor- loge marquant EME D OR à

Le 28. aufoir, une Fixe dans le col de la Gruë, dont la hauteur écoit avec le quart de cercle de 44° 2’ 40", & qui eft de la quatriéme grandeur, pafla au méridien, l’'Horloge marquant 7h. CoHgN

Le 28.au foir, la premiere des deux petites Fixes du col de la Gruë, ci-deflus obfervée plufieurs fois , pafla au mé- ridien , l’'Horloge marquant 7h 23-40? & la feconde pafla au méridien à VE” M À

Le 28.aufoirune autre Fixe de la Grué de la quatrié- me grandeur , pafla au méridien , l’'Horloge mar- : quant 8h: 28062

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 317

Le28.au foir, le bord Occidental de Mars, paffa au méridien , l’'Horloge marquant Rhieirtrd 4" . Le 28.aufoir, le bord Occidental de Saturne pafla au méridien , l’'Horloge marquant GIE (UE Le 28.aufoir, une Fixe de la Conftellation du Phenix pafla au méridien, l’'Horloge marquant 9h 24! 48" Cette Fixe eft de la troïifiéme grandeur, & fa hauteurmé- ridienne obfervée avec le quart de cercle, etoit de 39° 36/12 Le 28, au foir, une Fixe de la même Conftellation du Phœnix, de la deuxième grandeur , dont la hauteur mé- ridienne obfervée avec le quart de cercle, étoir der 40" pafla au méridien, l'Horloge mar- quant LONTER EU Le 29. au foir, le bord Occidental de la tache de la Eune appellée Mare Crifium, pafla au méridien, l’'Hor-

loge marquant 6h 36'*33" Le 29.au foir, le bord Occidental de Mars paffa au mé- ridien , Horloge marquant 8h 18’ 46"

Le 19.au foir , la Fixe du ?hænix obfervée le 28. de ce mois , laquelle eft de la troifiéme grandeur , pafla au méridien , l’'Horloge marquant 9Ët 20/ :26"

Le 29.au foir, une autre Fixe de la même Conftella- tion du Phænix , laquelle eft de la deuxiéme grandeur , & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de cer- cle, étroit de 41° o’ 40’ pafla au méridien, l’'Horloge marquant 9h 10! 34"

Le 29.au foir, une Fixe de la troifiéme grandeur, la- quelle eft de la Conftellation du T'oucan, & dont la hau- teur méridienne obfervée avec le quart de cercle, étoit de 20° 20’ 50" pafla au méridien, l’Horloge mar- quant Magioast

Le 29. au foir , une Fixe de la Conftellation du ?hæréx, laquelle eft de la quatriéme grandeur, & dont la hauteur méridienne étoit de 25° $o’ 10" obfervée avec le quart de cercle, pafla au méridien , l'Horloge mar-

312 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHys. quant 9h 36! 36" Le 29. au foir une Fixe dela Conftellation dui?hænix , laquelle eft la troifiémegrandeur , & dont la hauteur me- ridienne obfervée avec le quart de cercle, étoit de 36° 36’ 30", pafla au méridien, l’'Horloge mar- quant roi" of Fa Le 29. au foir, une autre Fixe de la Conftellation du Phœnix , laquelle eft de la troifiéme grandeur , & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quartde cercle, étoit de 40° 5’ 30", pañla au méridien, l’'Horloge mar-

4

quant Pob: 23/4280 le 29. au foir, Acarnarpaflaau méridien, l’'Horlo-

(0

ge marquant : 10h 33’ 40

Le 29. au foir,la Fixe de l’Eridan marquée 4 par Baïér, & appellée penultima fluvii, pafla au méridien , l'Horlo-

ge marquant FOI 74e" Le 19.aufoir , la tête de l’Æydre auffrale pafla au mé- ridien , l'Horloge marquant roh 5 $’ 40"

Le 29. au foir, la Fixe de l’Eridan marquée 4 par Baïér; & nommée zntepenultima fluvii, pafla au méridien, 'Hor- loge marquant 11h 13! 18% Le 29. au foir, la Fixe de l’Eridun, marquée x, parBaïér, & nommée A4xfralior, &c. pafla au méridien, l’'Horloge marquant 1TB 23! 48% Le 30. au foir, le bord Occidental de la tache dela’ Lune appellée Mure Crifium , pafla au méridien , l’'Hor-

loge marquant 7h:30'258° Le 30 au foir , Phomahan pafla au méridien , l'Horloge marquant h 4522 Le 30.au foir, le bord Occidental de Mars paflaau mé- ridien , l'Horloge marquant TOBLEE "66 Le 30.aufoir, le bord Occidental de Saturne pafla au’ méridien , l'Horloge marquant 8h 656! 32"

Le 30.aufoir , la Fixe du ?hœnix ci-devant obfervée & dont la hauteur méridienne éroit de 39° 36’ 10! pañla au

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 313

au méridien, l’Horloge marquant 9h: ré" Le 30. au foir, une autre Fixe de la Conftellation du Phæœnix, dont la hauteur méridienne étoit de 41° o’ 30", ainfi que nous avons dit ci-deflus, pafla au méridien,

PHorloge marquant JERTE 12" Le 30.aufoir , Æcarnar pafla au méridien , l’'Horloge marquant 10h 29! 6"

Le 30. au foir la Fixe dans l’Eriden , appellée penultima fluvii , pafla au méridien, l’'Horloge mar- quant 1Ob 47 20" Le 30. aufoir, la tête de l’Hydre auffrale pafla au mé- ridien , l’'Horloge marquant DITS MEET Le 31. au foir, ?homahan pafla au méridien, l’'Hor- loge marquant 41026} Le; r.au foir, le bord Occidental dela tache de la Lu- neappellée Mare Crifium , pafla au méridien, l'Horloge marquant @hs sf 26" Le 31.au foir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien, l’'Horloge marquant TRE AE à Le 3 r.au foir, le bord Occidental de Saturne pañla au méridien, l’'Horloge marquant Ship ts7"

Novembre.

Le r.aumatin, Canopus pafla au méridien, l’'Horloge

marquant ques 5967" Ler.aumatin, Canis major pafla au méridien, l’Hor- loge marquant Digi 9 138 Le 1.aufoir, Phomahan pafla au méridien , FHorloge marquant hs lo" Le 1.au foir , le bord Occidental de Mars pañla au méridien, l'Horloge marquant 8h52 8! ro" Le r.au foir , le bord Occidental de Saturne pañla au méridien , l’'Horloge marquant 8h 47 24"

Le r. au{oir, le bord Occidental de 1a tache de la Lu- ne, appellée Mare Crifum , pafla’au méridien , l'Horloge Rec. de Ac. Tom. IL. Rr

314 OBSERVATIONS ÂSTRONOM. ET Pays.

marquant 8h 48’ 10" Le 1.au matin, Cznopus pafla au méridien, l’'Horloge marquant SLR E NE Te Le 2.au matin, Cnis major paila au méridien, l'Hor- loge marquant he29/440"7 Le 2.au foir, Zhomahan pañla au méridien, l’'Horloge marquant el 3108 Le 2. au foir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien , l’'Horloge marquant 8h50 5 "1244 Le 2. au foir , le bord Occidental de Saturne pafla au méridien , l'Horloge marquant 8h 4z'° $2" Le 2.au foir,le bord Occidental de la tache de la Lune, appellée Mare Crifium,pafla au méridien, l'Horloge mar-

quant 9h34" 19" Le 2.au foir, Acarnar pafla au méridien, l’'Horloge marquant xoh 16° o! Le 3.au matin , Canopus paflaau méridien . l'Horloge: marquant Pr de: 5 Le 3. au matin. Cznis major pañla au méridien , lHor- loge marquant 3h 2 Tige Le 3. au foir, ?homahan paila au méridien , l'Horloge: marquant 7h 28468" Le 3. au foir, le bord Occidental de Mars pañla au méridien, l’'Horloge marquant brain e Le 3.au foir , le bord Occidental de Saturne pañla au: méridien, l’'Horloge marquant 8h, 38/23" Le 3. au foir, Acarnar pafla au méridien, l'Horloge marquant 1Gh:12/ #40" Le 4. au matin, Canopus pañla au méridien, l'Horloge: marquant PAS Co Le 4. au matin, Canis major pafla au méridien, l’'Horlo- ge marquant 3h 18 56" Le 4.aufoir, ?homaban pafla au méridien, l'Horloge marquant 7hira:3f SIG

Le 4. au foir , le bord Occidental de Mars pafla au mé-

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 315

ridien , l’'Horloge marquant TNT TER Le 9.au matin, Cenopus pafla au méridien, l’'Horloge marquant it EU Le 9. au matin, Canis major pafla au méridien, l’'Hor- loge marquant MN TE A - Leo. au foir, ?homahan pafla au méridien , l'Horloge marquant RARE Le 9. au foir, le bord Occidental de Mars pafla au méridien , l’'Horloge marquant SM ES le Ce An. 10673. Tanvier.

L'Octans ayanc été placé dans le méridien fuivant la même maniere dont je m'’étois fervi le 1 r.& 16. Septem. bre 1672.expliquée au Chap. I X. le bord Occidental du Soleil pafla au méridien le 1 0. de Ce mois, l’Horloge mar- quant 1267480 ,30 & le bord Oriental à DSL 7

Le ro. au foir, une Fixe de l’Eridan de la deuxième grandeur , laquelle n’eft point marquée par Baïér, pafla au méridien , l’'Horloge marquant 7 PL El: La hauteur méridienne de certe Fixe étroit en ce temps de43° 127! 20", étant obfervée avec le quart de Cercle.

Le 1 1.je mis Le quart de Cercle dans le méridien de la même maniere que Je fis le 9. O&obre 1672. dont j'ai parlé au Chapitre I X.

Le 12. le bord Oriental du Soleil pafla au méridien, l'Horloge marquant HP LI

Le 12. au foir , Canopus pafla au méridien, l’'Horloge marquant OM 26. 120

Le 12. au foir, une Fixe dela troifiémegrandeur , la- quelle eft dans la poupe du Navire , & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercle , étoit de 34° 52’ 0", pafla au méridien, l’'Horloge mar-

Rrij

316 OBSERVATIONS ÂSTRONOM. ET PHys. quant Loks1" 119"

Le r4.au matin,une Fixe du Centaure de la deuxiéme grandeur , marquée d par Baïcr , & nommée /4£ zlvo irium media , pafla au méridien, l’Horloge mar- quant sl :23 40" Et fa hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cer- cleence même temps, étoit de 33° 19" o"

Le 14.au matin, une autre Fixe de la deuxiéme gran- deur dans la Conftellation du Centaure , laquelle n’eft point marquée par Baïér , & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercle étoit de 160 26! $o", pañla au Méridien , l'Horlogemarquanr ÿh 45’ 30"

Le 1 5.le bord Occidental du Soleil pafla au méridien, PHorloge marquant 11h 4094/4497

Le 1$.aufoir, une Fixe de la troifiéme grandeur , qui

afloit au méridien entre Acarnar & Canopus , pafla au méridien , l'Horloge marquant 8h 26’ 26! & {a hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cer- cle éroit de 290 20! 50"

Le 16.au matin, une Fixe de la deuxiéme grandeur. qui eft dansle pied dela Croix du Sud ; dont la hauteur

méridienne obfervée avec le quart de Cercle étoit de 23° 50’ 40", pafla au méridien, l'Horloge mar-

quant 4% 7! 49"

Le 16. au matin, la Fixe qui eft au fommet de la Croix

du Sud, dont la hauteur méridienne obfervée avec le:

quart de Cercle étoit de 290 49’ 40", & qui eft dela deuxiéme grandeur , pafla au méridien, l’Horloge mar- quant ANT) DEEE Le 16. au matin, une Fixe de la troifiéme grandeur dans la Conftellation de la Afouche , dont la hauteur mé- ridienne obfervée avec le quart de Cercle écoit de 17° 38’ 30" paflä au méridien, l’Horloge mar- quant 267159 Le 16. Janvier m’étant apperçû que le quart de Cercle

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITREIX. 317

étoit éloigné du vrai méridien de 50" de temps du côté d'Occident, je l’y remis par le moyen de l’'Oétans qui Y étoit, fuivant la méthode, de laquelle je n’étois fervi dans les Obfervations de l’année 1672. Chap. I X. c’eft pour. quoi il faudra cofriger les Obfervations ci-deflus, faites

endant ce mois, |

Le 18.lebord Occidental du Soleil pafla au méridien,

l'Horloge marquant PAP MEN LDE : 10 & le bord Orientalà ES It2:5

. Le 19. le bord Occidental du Soleil pafla au méridien . PHorloge marquant vb go! 2" & le bord Oriental à Le OUR 9 ER Ce

.Cerre Obfervation fut faite en détournant encore le quart de Cercle de 3 5” de cemps vers l'Orient, d’autant qu'il étoit tourné de cette quantité de temps vers l’'Occi- dent. Je me fervis pour cela des bords Oriental & Occi- dental du Soleil, en attendant leur paflage au méridien du quart de Cercle 35" de remps plüroc qu'il n’y auroir pañlé, fi l’Inftrument etoit demeuré dans le même verti.. cal il etoir le 18. de ce mois.

Le 20. le bord Occidental du Soleil pafla au méridien, PHorloge marquant ZI 48" 56" & le bord Oriental à TI SI 16

Le 20. aufoir , une Fixe de latroifréme grandeur que je crois être de la Dorade, & dont la hauteur méridienne: obfervée avec le quart de Cercleétoit dez21° 49’ 30" pafla au Méridien, l’'Horloge marquant + 44 18 Le 20. au foir ,une autre Fixe de la troifiéme gran- deur , que je crois auff être de la Dorzde , dont la-hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercle étoit de 29° 20’ 50" pafla au méridien , l’'Horloge mar- quant 4 SP. 0! sr

Le 21. au matin, une Fixe de la- premiere grandeur

dans un des pieds de devant du Centaure , marquée par:

Baïer « , & appellée ; /xmmo pede Levo,pañla au méridien,, Rriü]

318 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHys.

FHorloge marquant sh 49! 569 Le 21. le bord Occidental du Soleil paffa au méridien,

l’'Horloge marquant 2 LEE ds

& le bord Oriental à Fr Az

Le 21. au foir , une Fixe de la quatriéme grandeur qui eft entre Canopus & Acarnar, dont la hauteur méri- dienne étoit de 19° 16! so" étant obfervéeavecle quart de Cercle, paflä au méridien, l’'Horloge mar- quant 7h ro" of

Le 2 1. au foir, la Fixe qui eft dans le plomb de la fonde du Pilote du Navire, laquelle eft de la quatrième gran- deur, & dont la hauteur méridienne obfervée avec l’Oc- tansétoit de 33° 53” 20" pafla au méridien , l’'Horloge

marquant 9b787"56P Le21.aufoir, Canopus pafla au méridien, Horloge marquant 9h 46 24%

Le22.aufoir, une Fixe dela deuxiéme grandeur dans le Navire , laquelle n’eft point marquée par Baïér , & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercleétoit de 34° 52’ o!" pafla au méridien , Horloge marquant FORM -FO AL

Le 22. au matin, la Fixe fwmmo pede Levo Centauri , pafla au méridien, l'Horloge marquant ee LS AE

Le 23. au foir, Canopus pafla au méridien, l’'Horloge marquant OVAT OA

Le 23. au matin l’Horloge fut arrêtée, & remife en- fuite en mouvement.

Le 23.lebord Occidental du Soleil pafla au méridien, l’'Horloge marquant PENSE PTS & le bord Oriental à dl c'e À enfuite l'Horloge fut reculée de 3 5’ 47"

Le 24. le bord Occidental du Soleil paffa au méridien, l'Horloge marquant LT 6/14 & le bord Oriental à 6 CR MA

Le 24. au foir, la queuë de la Darsde qui eft dela troi-

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE IX. 319

fiëme grandeur, & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercle étoit de 17° 1e’ 30” pañaau méridien , l'Horloge marquant Sh4 so"

Le 14. au foir, une Fixe de la quatriéme grandeur, laquelle eft dans le dos de la Dorzde, & de laquelle la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercle étoit de 22° 25’ o" pañla au méridien , l’'Horloge mar- quant SOUS SU A

Le 24. au foir , la Fixe du Navire qui eft dans le plomb de la fonde du Navire ci-deflus obfervée, paffa

au méridien , l’'Horloge marquant RO T d Le 24. au foir, Canopus pafla au méridien, l’'Horloge marquant ra

! Le 14. au foir, la Fixe qui eft au-deffous de la nébu- Iufe du Navire, laquelle eft de la troifiéme grandeur, & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercle étoit de 42° 9’ 30" pañla au méridien, l’'Horloge marquant He 32 TO * Le 24. du foir , une autre Fixe de la même Conftella- tion , laquelle eft de la deuxiéme grandeur , qui n’eft point marquée par Baïér, & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercleéroit de45e $9/ 20" pafla au méridien, l'Horloge marquant 11h 16’ 56"

- Le24 aufoir, une autre Fixe dans la même Conftella- tion, laquelle eft de la deuxiéme grandeur , & dont la hauteur méridienne obfervée avec le quart de Cercle étoit de 269 39’ ©" pafla au méridien, Horloge mar- quant . ARRETE

EL S s as

329 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHYS.

CEA PL ARE

OBSERVATIONS PHTSIQUES,

AUROT I COLE RE

De La longueur du Pendule à fecondes de temps.

’UxE des plus confidérables Obfervations que j'ai L faires, eft celle de la longueur duPendule à fecondes de temps, laquelle s’eft trouvée plus courte en Caïenne qu’à Paris: car la même mefure qui avoit été marquée en ce lieu-là fur une verge de fer, fuivant la longueur qui s’étoit trouvée néceflaire pour faireun Pendule à fecondes de temps, ayant été apportée en France , & comparée avec celle de Paris, leur difference a été trouvée d’une ligne &un quart, dont celle de Caïenne eft moindre que celle de Paris, laquelle eft de 3. pieds 8. lignesi. Cette Obfervation a été réïterée pendant dix moisentiers, il ne s’eft point pañlé de femaine qu’elle n’ait été faite plu- fieurs fois avec beaucoup de foin. Les vibrations du Pen. dule fimple dont on fe fervoit, étoienr fort petites, & duroijent, fort fenfibles jufques à cinquante-deux minutes de temps, & ont été comparées à celles d’une Horloge très - excellente, dont les vibrations marquoient les fe- condes de temps.

APR TC DE TE

Du Flux Reflux de la Mer.

LE Flux & Reflux de ia Mer eft reglé aux Côres de 4; l'Amérique , autour de l’îifle de Caïenne , & vers l'embouchure dela Riviere des Amazones ; comme aux Côtes de France fur l'Océan. Il eft haute Mer autour de

l'Ifle

FAITES EN-CAÏENNE. CHAPITRE X,. 321

l'Ifle de Caïenne, fur le bord de la grande Mer, les jours de la nouvelle & pleine Lune , à crois heures crois quarts après midy , & plûrôt que cette heure, pluson approche de l’Equateur , en fuivantles Côtes fur le bord de la gran- de Mer : à quoi j'ajoûte que la Mer hauffe & baïfle autour de certe Ifle de fix pieds aux jours de la nouvelle & pleine Lune : ce que j’ai remarqué pendant une année entiere, & qu'aux Equinoxes, dans le temps des grandes marces la Mer monte beaucoup plus haut aux Côtes de l’Eu- rope fur l'Océan que dans les autres temps, elle ne monte en Caïenne que d’un demi pied plus haut qu’à l'ordinaire, dans les temps de la nouvelle & pleine Lune : ce qui arrive pendant deux grandes marées devant & après celles des Equinoxes. Il arrive aufhi en ce même lieu, commeaux Côtes de France fur l'Océan, que la Mer monte tou- jours plus haur le troifiéme jour après la nouvelle & pleine Lune exclufivement, que dans les jours de fon oppofition & de fa conjonction.

J'ajouterai à ces Obfervations du Flux & Reflux de la Mer faites en Caïenne, celles queje fis en l’année 1670. aux Côtes de l’Acadie en Canada, & aux Côtes dela nouvelle Angleterre.

Je remarquai étant aux Côtes de l’Acadie , dans la Ri- viere de Pentagoüët au Fort du même nom, dont la hau- teur du Poleeftde44° 22’ 20", & quieftavancé d’envi- ron douze lieuës dans la Riviere pofée Nord &Sud, que la Mer y étoit haure le 3 r. Juillet 1670. jour de la pleine Lune, à neuf ou dix fecondes de temps avant midy. En ce temps le vent venoit tantôt de lOüeft , tantot du Sudoüeft, &étoit fort petit. Je remarquai aufli en ce mê- me endroit que le 4. jour d’Aouft, qui éroit le 4. après la pleine Lune , la Mer y monta plus haut que les autres jours, & que la difference entre la haute & bafle Mer dans le temps de la pleine Lune, étoir de dix pieds.

Aux Côtes de la nouvelle Angleterre , dans le Port

Rec, de l'Ac.Tom.V' IL. Ss

322 OBSERVATIONS ÂASTRONOM. ET Puvys,

d’un lieu qui s’appelle Pefcatoué, qui eft fur le bord de I4 grande Mer, & dont la hauteur du Pole eft de 43 j ’obfervai que la Mer y évoit haute le 16. Juiller 1670. jour de la nouvelle Lune, à onze heures & un quart du matin.

En cette même année 1670. étant à la Rochelle aux temps des deux Equinoxes, entre lefquelsje fis le voyage de Canada, j'y remarquai r. que les hautes marées les plus proches des Equinoxes y montérent fort haut , & fui- vant le rapport des Pilotes & des Matelots , beaucoup plus qu'à l'ordinaire en pareille rencontre. 2. Qu’aux jours de la nouvelle & pleine Lune, après celles des Equi- noxes , la Mer ÿ monta en cette année quatre pieds moins qu'aux cemps de celles qui font les plus proches des Equi- noxes. 3. Qu’aux jours de la nouvelle & pleine Lune il y eft coujours haute Mer crois heures & demie après midy.

ART re Che lle

De la variation de l'Aiguille aimantée ,

@ de fon inclinaifon.

À variation de l’Aiguille aimantée n’eft pas moins LE fenfible en lIfle de Caïenne qu’en plufieurs autres enuroits : Car ayant appliqué une Bouflolle quarrée, dont l’Aiguille écoit fort vive , le long de la ligne méridienne tracée ainfi que nous avons dit au Chap. I X. je remarquai par diverfes fois qu’elle déclinoir du coté du Nord versle Levant d’onze degrez ; à quoi ceux qui navigent vers les Côtes de cette Ifle, pourront avoir égard pour leur feu- reté.

Plufieurs ont penfé que l’Aiguille aimantée gardoit uneinclinaifon , à l’ égard de Phorifon , pareille à ! la hau- teur du Pole ee elle étoir; ce que]; Miobece n'être pas véritable : car ayant fait re une Bouflolle exprès avant que de partir pour aller en Caïenne ; & l'ayant appliquée

L ARE

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE X, 3123

fürune ligne méridienne à l'Obfervatoire Royal de Paris,

je trouvai qu’elle s’inclinoit au - deflous de l’horifon du côté du Nord de 75°. Lamême Bouflole ayant été appli- quée fur la ligne méridienne que j’avois tracée en Caïen- ne , je trouvai par diverfes fois qu’elle s’inclinoit au-def- fous de l’horifon de $o° du côté du Nord , en cet endroit la hauteur du Pole n’eft qu'environ de $6’.

Doutant que cette Aiguille aimantée n’eut fouffert quelque changement pendant mon voyage, étant de re- tour à Paris, je l’appliquai derechef fur la même ligne méridienne dans l’Obfervatoire Royal de Paris, ainfi que j'avois fair auparavant mon départ, & je trouvai qu’elle s’'inclinoit au-deflous de l’horifon de même maniere qu'auparavant.

AERAT UCLENE IV

De la hauteur du V'if-argent dans les Barometres.

O N étoit en peine de fçavoir fi vers l’Equateur la hau. ceur du Vif-argent dans les Barometres étoit la mê- me qu’à Paris ou non :de quoi je me fuis éclairci par les Obfervations que j'ai faites en Caïenne pendant une an- néeentiere , j'airemarqué que fa plus grande hauteur n’a jamais furpaflé vingt-fepr pouces une ligne dans un lieu qui n’étoit élevé au-deflus de la fuperficie dela Mer que de vingt-cinq à trente pieds.

ARTICLE V.

Des Crepufcules.

A durée des Crepufcules en Caïenne eft telle, que je

lifois facilement pendant 45. minutes avant le lever du Soleil, & autant aprèsfon coucher :ce qui fait:voir que les réfraétions de la lumiere du Soleil font à peu-près. en ce lieu les mêmes qu’en France; & il eft d’autant plus

vrai, que pour y voir un objet diftiné&tement avec les Lu- Ssij

324 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Pays.

nettes de longue vûë , il faut qu’elles y foient précifément la même longueur qu’à Paris. J'ai fait cette expérience

uantité de fois avec celles que j’avois portées pour me Leur dans mes Obfervations, fur lefquelles j’avois mar- qué, étant en France , la longueur qu’elles devoient avoir pour voir avec elles clairement & diftinétement les objets.

Asie Cia EA VE

Des Vents.

Es Vents quiregnent vers l’Ifle de Caïenne & vers

Riviere des Amazones, ne fonc pas fi fujets aux chan- gemens qu'aux Cotes de l’Europe. Depuis le mois de Juiller jufques à la fin de Decembre, qui eftla faifon des echerefles , ils viennent toujours du côté du Levant en- tre l’Eft & le Nord; & depuis la fin de Decembre jufques au mois de Juillet faivant , qui eft la faifon des pluyes , ils viennent aufli du Levant, mais entre l’Eft & le Sud. Certe regle n’eft pourtant pas figénérale, que quelquefois les Venrs ne viennent d’un même endroit en ces deux diffe- rentes faifons ; mais toujours du côté du Levant, entre le Nord & le Sud , étant très-rare de voir qu'il paflent ces deux points du côté du Couchant.

Ils ne durent pas continuellement pendant le jour & la nuit : ils commencent le matinentre huit & neuf heures, particuliérement dans la faifon de la fécherefle , & durent jufques vers le coucher du Soleil avec une force fuffifante pour faire moudre les Moulins à vent, & enfuite ils s’ab- baiflent peu-à-peu jufques au lendemain qu'ils recom- mencent. Ils fervent beaucoup à temperer la chaleur qui feroirexceflive en ces païs-là pendant toure l’année , d'au: tant que le Soleil érant en fon midy , n’y eft jamais moins haut fur l’horifon que de foixante degrez.

FAITES EN CAÏENNE. CHAPITRE X. 325

ARTICLE VII.

Remarques [ur quelques Animaux @ Poiffons.

"Ar remarqué étant en Caïenne , que le fang des Mar-

foüins n’eft guéres moins chauds lors qu’on leur ouvre le ventre étant en vie, que celui des animaux terreftres : mais il n’en eft pas de même de celuides Tortuës , lequel , quoiqu’elles en ayent en grande abondance , eff moins chaud que les eaux douces de ce pays-la.

Ce n’a pas été fans étonnement que j’ai en ce même endroit un Crocodile enfermé pendant huit mois dans une grande caiffe pleine d’eau , lequel ne mangeoit rien, quoiqu'on mit auprès de lui du poiflon & de la viande: fi pendant ce temps-là il a pris quelque nourriture , ce n’a pi être que de l’eau dans laquelle il éroit , laquelle on lui changeoit tous les jours. Après ceremps je le fis embar. quer fur le Vaifleau dans lequel je repañlois en France, pour l’yapporter : mais l’agiration le fit mourir crois jours après.

Je fus beaucoup plus furpris de voir un Poiflon long de trois à quatre pieds ,femblable à une Anguille groffe com. me la jambe , & telle que celle de Mer que les Pêcheurs appellent Congre, lequel étant touché non-feulement avec le doigt, maismême avec l’extrémité d’un bâton, engourdit tellement le bras & la partie du corps qui lui eft la plus proche, que l’on demeure pendant environ un demi quart d’heurefans pouvoirle remüer ,& caufe même un ébloüifflement qui feroit comber fi on ne prévenoit pas la chûte en fe couchant par terre , & enfuite on revient au même état qu'auparavant. J'ai été témoin de cer effec, & je l'ai fenti ayant touché ce poiflon avec le doigt, un jour que je rencontrai des Sauvages qui en avoient un encore vivant , lequel ils avoient blefé d’un coup de fléche, & tiré de l’eau avec la fléche même. Je n’ai pas pu fçavoir

Ssii]

316 OBSERVATIONS ASTRONOM. ET PHvs,&c.

d'eux le nom de ce Poiflon:ils difent qu’en frappant les autres Poiflons avec fa queuë , il les endort, & les mange; ce quieft aifé à croire, voyancl’effer qu’il produit fur les hommes lors qu'ils le couchent.

Il ya une efpece de Pourceau fauvage dans les boisen ce pays-là, qui a un trou au milieu du dos, par lequelil jecre de l’écume lors qu’il eft pourfuivi par les Chafleurs ; ce qui a fait croire à quelques-uns que cet animal refpiroit par ce trou , ce que J'ai trouvée n'être pas véritable : car un Chafleur en ayant pris un jour un avec fes chiens, je louvris fort foigneufement ,& tâchai de découvrir fi cet- te ouverture pénétroit bien avant au-dedans du corps de cet animal ; ce que je ne pus appercevoir :je trouvai {eule- ment que ce trou étoit l'ouverture d’un petit réfervoir fort uni au dedans, à peu-près comme le bafinet des reins de l’homme , environné tout autour d’une efpece de glan- de fpongieufe & fort blanche , fans aucun conduit au tra- vers dans les parties fpongieufes du corps.

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

FAITES EN DIVERS ENDROITS DU ROYAUME PAR MONSIEUR PICARD

DE L’'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES.

ARS,

tt Pa Ten

à y :

D DZ = K *} À

{

OBSER V A lIONS ASTRONOMIQUES

RARAETIET CE 7 AR LL POULE de Londun. : sb

APRES monretour de Dannemarck, quelques affaires domeftiquesm'’appellérent en Anjou ; & comme je ne voulois pas perdre l’occafion ES = des Obfervarions de Mars , dansun temps au- quel cerre Planete étoic très proche de la Terre, je portai avec moi une grande Horloge à pendule, ma Lunette de 14. pieds, & un quartde cercle femblable à celui dont je m'étois fervi en Dannemarck. .. Je pris mon chemin par la riviére de Loire jufques à Cande, je me trouvai fi proche de Loudun , que je ne pus m'empêcher d’y aller obferver la hauteur du Pole, dont il yavoit long-remps que j'étois en doute, ne pou- Rec. de Ac, Tom. VII. Tt

339 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

vant pas me perfuader , que Ricciolieüt eu raifon de di- minuer d’un degré entier , celle que M. Boulliau préten- doit avoir obfervée de 48° 1’ o”.

Il eft vrai que je fçavois déja en gros, que l’'Obferva- tion de M. Boulliau ne pouvoit pas fubfifter : mais pour en venir à la précifion des minutes, les Cartes Géogra- phiques, fur lefquelles Riccioli avoit fondé fa correction,

ue me fembloient pas un moyen qui füt fuffifanc.

HHauteurs Méridiennes obfervées au mois de Septembre 1672.

1 2 jo Loudun.

La Luifante de l’Aigle fs 13 4oàl’Obferv.Royal. Difference 1 49 10

sr 18 40 à l'Obfervat.Royal. 49 29 20 Loudun.

Différence 1 49 20

Soit donc la véritable difference de latitude entre Loudun & l’Obfervacoire Royal, de 49° 15", & par- ce qu'à l’Obfervaroire Royal, la hauteur du Pole purgée de la réfraction ,eft de 48e 50’ 10", il s’enfuit que celle de Loudun, à l'endroit des Obfervations,qui fut au milieu de la Ville, eft de 47° o’ 55".

C'’eft environ comme Riccioli avoit conjecturé , difant qu'il falloit néceflairement que M. Boulliau, eût com- pté par méprife 65° 19/ 30", au lieu de 66 29° 30" pour la hauteur méridienne du Soleil au Solftice d'Eté de l’an- née 162$, ce qui auroit caufé l’erreur d’un degré entier à la hauteur du Pole, qu'il avoit fondée fur cette Obferva- tion.

OBSERVATIONS DE MARS A BRION près Beaufort en Anjou.

La Polaire

1672. le 19. Septembre au foir, le premier bord de

jen CR

OBSERVATIONS ASFRONOMIQUES. 335

Mars arriva au méridien avec la derniere des trois petites Etoiles de l’eau d’Zguarius, qui font marquées à dans Baïér : mais ce même bord étoit précédé de 1’ r“ de tems par la moyenne Ÿ, laquelle étoit plus boréale que le centre de Mars de 4! 2 5". è à

La hauteur méridienne du bord fupérienr de Mars fut de 31° 31° 15".

Le diametre de cette Planete paroifloic alors d’environ 25", fur quoi il faut remarquer, que c’étoir un mois aprés l'oppofition , durant laquelle il avoit paru de 30“.

Le r. O&obreài 7. heures du foir , la difference Afcen. fionelle entre le premier bord de Mars & la moyenne , n'étoir plus que d’environ 4” de temps; Mars prenant {on chemin comme s’il eût toucher cette Etoile : mais le mauvais temps interrompit les Obfervations, jufques à 2haprès minuit, que Mars ayant pañlé certe moyenne +, s'étoit placé entre elle & la premiere ou plus occidentale destrois, & à 2h30’, le fecond bord de Mars précédoir la moyenne 4 de 6" de temps.

Certe Obfervation eft confidérable, à caufe du con- cours d’une autre, faire prefque enmême temps en Caïen_ ne par Monfieur Richer, qui au foir du r O&tobreà 10h 2 5”, obferva, que le premier bord de Mars venoit plûtôt à fon Méridien , que la moyenne 4, de 4! de temps,

_ La difference de longitudeentre Paris & Caïenne, eft d'environ 3h & 39’, dont il faut ôter environ 1 1’ pour le lieu denotre Obfervation,qui par conféquentétoitOrien. tal à l’égard de Caïennede 3h 28’. Il s’enfuic donc,queles 10h 25’ du r. Octobre au foir en Caïenne, correfpon- doient à 1h 53’ du 2. Oétobre au matin à Brion; de ma- mere que mon Obfervation , qui fut faite à 2h 30’ fut pof. térieure d'environ 3 7’ à celle de M. Richer, durant le- queltemps Mars s’étoir écarté de la moyenne 4, de deux tiers d’une feconde de temps qu'il faudroirôter de mon Obfervation : mais d’ailleurs il y faut ajoûter 1" & pour

Tti

3132 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. le paflage du difque de Mars , M. Richer ayant pris le premier bord, & moi lefecond ; de forte qu'aprésavoir fait toute la réduétion néceflaire,on verra que fi j’eufle fait mon Obfervation à l'égard du premier bord de Mars, & & en même temps que M. Richer, j'euflé trouvé comme lui, 7 fecondes de difference Afcenfionelle entre Mars & lamoyenne 4, comme fi cette Planete qui étroit beaucoup lus proche de nous quele Soleil , n’avoit pointeü de pa- rallaxe fenfible. Il eft vrai que de nos Obfervationsil ne devoit réfulrer qu'environ la moitié de la parallaxe hori- zontale ; mais on peut toujours conclure , que s’il y avoit quelque chofe de fort fenfible , on s’en feroit apperçû en cette rencontre. Eten effet M. Caflini trouva par {es Obfervations , que la parallaxe de Mars étoit un peu

moindre que le difque apparentde certe Planete. Le 5. Octobre, au même lieu, la hauteur Méridien- ne du bordfupérieur de Mars fut de 34949025" La hauteur du Pole de Brion eft de AT: 26/1251

HAUTEUR DV POLE.DE ZA FLECHE.

Hanteurs Méridiennes oblervées vers le commencement d'Oitobre 1672.

Le 59 AZI 524 FEIGCRE La Luifante de l'Aigle Aa 3 a P Obs RopL

Difference 5 8 15

8 51 18 4oàlObfer. Royal. LaPolaire 10 2$àlaFléche.

Difference UT LS TS

Cette difference étant ôtée de la hauteur du Pole de l'Obfervaroire Royal, il refte 47 41° 45" pour la hauteur du Pole de la Fléche à l'endroit des Obfer. vations qui eft plus Méridional de $" que le College Royal. : :

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 333

. n’y eût pas lieu pour lors d’obferver la difference de longitude à l'égard de Paris. Mais enfuite , fçavoir au commencement de l’année 1 680. à mon retour de Breft, j'avoisétéenvoyé, & dont il fera parlé ci-après, paf- fant par la Fléche je fisune Obfervation du prenuer Sarel- lite de Jupiter, laquelle eût fa correfpondante à Paris.

1680. Janvier 6, au foir, Emerfion du premier Satelli- te fortant de l'ombre de Jupiter. 44! 12" a la Fléche. 6 $4 4 à Paris. Donc difference 9’ 52’ detempsou 28” OBVS ER PA TIVICO NN SO'F A'ITT ES au Bas - Languedoc.

ERCURE, fuivanc les Tables Rudolphines , de- M voittraverf{er le difque du Soleil le 6. May de l’année 1674. depuis environ les 6 heures du matin, jufquesà 11. heures &<avant midy; & bien qu'ayant égard à ce qui avoit été obfervé le 3. May de l’année 16671. on ne dut oint attendre la conjonction de Mercure avant la nuit d’entre le 6. &le 7. May: confiderant néanmoins que les calculs des mouvemens de cetre Planere, laquelle ne fe voit que rarement, fuppofent beaucoup de chofes qui fontencoreincertaines , on jugea qu’il ne feroit peut-être pas inutile d'envoyer un Obfervatcur dans quelque en- droit du Royaume, le Ciel füt ordinairement plus fe. rain qu’à Paris; & pour ce fujer on trouva bon que j'allaf- de au Bas -Languedoc.

J'arrivaiàa Moncpellier versla fin d’Avril, ayant fait por- ter mon quart de cercle de 3.pieds de rayon, une grande Horloge à Pendule, & deux excellentes Lunetes, fcavoir mon ancienne de,14. pieds ; & une nouvelle de 20. pieds.

Je commençaïà difpofer toutes chofes dèsle 3.May.,

& J'eûs foin de prendre garde au Soleil durant pluñeurs

Jours ; mais ce fut inutilement, parce que Mercure nepa- Ti

Bevclins Ma- chine Cale. l.2+

334 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

rut point : ce qui fut confirmé par M. Caffini & M. Roë.

mer, qui eurent à Paris le temps aflez favorable.

. Certe Obfervation ayant doncmanqué , je pris l’occa- fion de faire celles qui font ci-après, & que j'ai jointes,

à d’autres qui furent faites en même jour à Paris, pouren

marquer la difference.

Hauteurs Méridiennes du bord fupérieur du Soleil.

1674. May 3 62029’ $$" à Montpellier. 63 4 30

67 9 $o à Montpellier. ns 61 56 25 àl'Obferv. Royal.

Différence $ 13 25 67 21 20 à Montpellier. 23. {6 8 $ àl’Obferv. Royal.

Difference. $ , 13, 271$ Hauteur Meridienne d' Arfturus.

63° 18” o" à Montpellier. May 18. {ei 4 45 3 L'Oble, Royal. Difference $ .13:.25ÿ

J'obfervois furune haute Terrafle, proche la Canourgue, d’où je voyois la Mer au Sud pardeflus Magdelone , &au Sud-Sud-Eft, du côté d’Aiguemorte , la Touchante de la Mer étant inclinée fous mon Niveau de 14. à 1 $ minutes: mais afin de voir lever le Soleil fur la Mer , & l’obferver d'unlieu, dont je pufle facilement méfurer la hauteur , il me vinten penfée d’aller au Cap de Sete, laïflant ce. pendant les Obfervations de Montpellier fans en rien conclure, jufques à ce que j'en eufle fait la vérification,

que l’on verra ci-après. |

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 335 AOC CEA EDNIB ANS D VE proche le nouveau Mole. Hanteurs Méridiennes du bord fupérieur du Soleil.

684426!" 562 SEE. : May 26. {, 40 35 àl’Obferv. Royal.

Difference $ 26 20

68 HE 70 Oo MISE: F7 {c 2 ÿ0o 40 àl’Obferv. Royal. 63) tige case à Sete: 30: 63 18 35 àl’Obferv. Royal. Difference * $ 26 40 31. 68 53 30 aSete. Juin. 69 9 35 3: 69 17 30 ‘f69. 24 1$ àSete. 6 63 57 30 àl'Obferv. Royal.

Difference « $ 26 45 auteurs Méridiennes des Fixes. 67e 14. 10°a Sete. May. Aréurus d 6, 4 4s à l'Obferv. Royal. Différence @$ 26 25 La Polairefous f46° 24’ 35"”alObferv. Royal. le Pole. 40 5$8 10 à Sete. Difference $ 26 25 Nous prendrons pour la véritable difference, $ 26’ 40", laquelle étant ôtée de la hauteur du Pole de l'Ob- frvatoire Royal, il reftera, 43° 23! 40" pourla hauteur du Pole à Sete , de laquelle nous nous fervirons ci-après dansles calculs pour les réfractions.

336 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

Hauteur du bord fupérieur du Soleil pour l'Horloge, 26. May.

Au Matin. Après midy. L'Horloge. Hauteurs. || Hauteurs. |L'Horloge. 743 3372 33° 40! o! 33° 41! I ue 4h 12’ o"2

46-17 | 34 9 0$$ 34 m2 9 15 49 4 |34 40 OO ||34 42 15 619; sr 48 135 10. o ||3$ 12, 15 (4 343 Par ces Obfervations du Soleil , l'Horloge tardoit à midy de 2’ 4”.

17. May. Obfervations du Soleil pour les réfraffions,

Au matin. L'Horloge. 4h 24! 40"[Le bord fupérieur du Soleil commenca à fortir de la Mer, étant bas 10’ Bord fupérieur. } ;

s FR o Hi 1 Bord inférieur. CF: OC

Le diametre vertical paroïfloit large de 25! 2$"{eulement.

41125 782 2,0 S|0)

438050

Hauteurs du bord fuperieur.

ARLON PME) OU 0 c; 26 LS NAS EPS, 46-5115 777-0206 SD , TANT TONEITE > RUE LH CARE DURS 56 214 29 30 DA BAS LOrn 29

s' >! 41" jy of

SEA Era o 35046030 * 9

L'Horloge,

OBSERVATIONS ASTRONOM. ET Puvs. 337

L'Horloge, |:

sax 55" | 7 Er U53 Ah 17 541] 8 o 20 $ÿ4 8 30 23 54 D T0 26 52 9 30 29 49 10 o 32 46 |10 30 ANS TETE 38 391|11 30 7 55 |%2 0 0 St .29) L12 0 30 ER 1342. 0 DOUTE (17130 PondoU T4 -o See SUITE 60 58 56, Las:

6 4 40 16 o 10 xd ErE ro 161,23 18 o 30. 7! L 2: 30 32 $6 21 O 35 44 Zi 30 S6BaE Dans ©

200000000000 9000060000 00000

> Hauteurs du bord fapérieur. o’ [2

Ze mème jour 27. hauteurs du bord fapérieur du S oleil pour _.… Horloge & pour Jes réfrattions. LL * EE | ve 42! 1,5! 4h12! 40" 1

743". 3"2]330 4o 45:48. 134. 10 48 33 :l34 40 $1 19 35 10 HAL 2135 40

o!'! 33° 0 1134 01134 01135 O F135

A2

42

12 42

151 - 9 54: 101 7 9 + 7 4 1:25 741 39 ©

Parles Obfervations correfpondantes , l’Horloge tar.

doit à midy de 2’ g"1

Rec. de? Ac. T om. ÿ ZT

Vu

338 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES. Réfraëttions tirées des Obfervations cy-deffus.

Réfraions. Sous l’horifon. 10’ baf. _ SM DO” bee Bord fupérieur. [37 5 Danslhorifon. { ord inférieur. |36 5o

Hauteurs apparentes. "20 1 PE7 ddr

Lol et © ©0000 0000000000000o H = D DR DR 1 0 QU Lo HR JR À La La QI D Us co

32

Il y a quelques réfrations qui ne fe fuivent pas bien; ce qui peut provenir tant des Obfervations que d’autres caufes inconnuës. Nous avons fuppofé dans les calculs, qu’à midy la déclinaifon du Soleil étoit de 21 24 40", & qu’elle varioit de 10’ en 24. heures,

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 339 © Ze mème jour 27. an foir, hauteurs du cœur du Lyon pour l'Horloge. L’Horloge. | Hauteurs. 9" 25° 34"1 310 407 26 24 311.10 31 10 130 40 28. May a matin. L’Horloge. | Réfracions. 4h 25! 71 Bord fup. du Sol. a 38%. 2" 28 33 | Bordinf. du Sol 9 Dans l’horifon. 32487 | L’Horloge tardoit de 2’ ne

J'avois attribué à erreur d'Obfervation ; la difference qu’il y avoit aux réfraétions horizontales des deux bords du Soleil , obfervées le 17. au matin : mais voyant cette différence confirmée par les Obfervations du 28, je ne pus juger autre chofe, finon que dans l’Obfervation du fecond bord, lorfque le Soleil paroifloit tout entier fur PHorizon, les réfractions devenoient moindres qu’aupa. ravant.Cela me fit fouvenir d’une Obfervation que j'avois faite, lorfque je travaillois à la mefure de la Terre. Car étanten Eté, au haut du Mont-Valerien, un matinavant que le Soleil fe levât, &m’érant avifé de pointer un quart de cercle vers lefommet des Tours de N. Damede Paris, je les trouvai bafles de 10’ .Mais Je Soleil ne fut pas plûtôt levé, qu’elles parurent bafles de 2 2’, & je n’eus pas beau- coup de peine à concevoir, qu’avant le lever du Soleil, Pa- ris avoit été dansun air beaucoupplus groffier que celui j'étois, mais qu’enfuite, par l’action du Soleil , les va- peurs s'étant élevées, le milieu entre Paris & moi étoit de- venu pluségal.

Mais pour revenir aux Obfervations de Sete , le lever du centre du Soleil ayantété le 17, à4. heures 29/20"; devoit enfüite arriver le 2 8 »à 4. heures 28’ 32! & cepen- dant ilne fur qu’à 4. heures 2 8’ 55"; de forte qu’il tarda

Vui

340 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES.

de 23". Maison ne doit pas s’en étonner , confidérant que la réfraction horizontale trouvée aux Obfervations du 28, éroit moindre d’eñviron 4’, que celle du 27.

30. May. Hautewrs du bord fupérieur du Soleil.

Au matin. Après midy. L'Horloge. L’Horloge. 38 ail4se so’ o"|l43o ga 35"|3h 1813"

43 42 |44 50 5$||l44 51 37 | 12 36 46 19 [45 20 Oo [45 21 303 948; Par ces hauteurs l’'Horloge tardoir à midy de ÿr".

Le mème jour au foir. Hauteurs du cœur du Lyon : pour l’'Horloge. L'Horloge. - 9h13! 43" | 319, 40", 07 rés ap) au) ,Hiose 19 18 30° 40 © De ces Obférvations & de celles du 27, il s'enfuit que l’'Horloge tardoit par jour de 1" + à l'égard du moyem mouvement , ce qui s’accordoit avec les Obfervations du Soleil. 31. May an matin.

L'Horloge. | Réfractions: 4h22! 9" | Bord fupér. du Soleil. basde 10° 33° 26" 34 14 | Bordinférieur. hautde #9522 52

so 58 |Bord fupérieur. hautde 4 10 24

L'Horloge tardoit de 1’ 46"

Le lieu j'obfervois, étoir à 95. pieds au deffus de la Mer, fur une Rocheefcarpée , dont la hauteur étoit fa- cile à mefurer. Il y faut ajoûter environ 5. pieds pour la hauteur de l’inftrument, de maniere que fuivane notre mefure de la Terre, l'œil haut de 100. pieds devoir voir l’extrémité.de la Mer, bafle de r 1’ tout au moins; & ce- pendant la Touchante de la Mer ne me parut ordinaire.

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 341 mentinclinée que de 10’, ce quiétoit caufé par la réfrac- tion.

Un jour que certe touchante m’avoit paru auffi-bien à midi qu'au matin, inclinée de ro’, je fis defcendre Je Quart de cercle à plufieurs ftations differentes.

Hanteurs de l'œil. | Znclinai[ons de La touchante de la Mer. 5’

4 24 pieds. 30" RS [4 15 8: 62 o 60 did

Je trouvaien fuite par le calcul, que ce que j'avois ob- fervé, étroit entiérement conforme à notre mefure de la Terre; d’où je jugeai, qu'il n’y avoir eu aucun mélange de réfra@ion aux Obfervations.

Premier Juin. Je fis porter ce jour le Quart de cercle à Maguelone, pour yobferver la hauteur méridienne du Soleil.

ï f68° 54 so"àaMaguelone. Bord fuper. du Soleil. 35 Lo àl'Oberv. Royal.

Différence ÿ 19 40

Cerre difference entre Paris & Maguelone, fut encore confirmée par les hauteurs méridiennes du Soleil, qui fu- rent obfervées à Sere devant & après, comme l’on peut voir ci-deflus : de forte que la hauteur du Pole de Mague. lone eft de43° 30! 30/.

2. Juin à Sete. Premiere Emerfion du troifiéme Satellite fortant de: Fombrede Jupiter au foir à ro. heures GPA 3. Juin à Sete.

Premiere Emerfion du fecond Satellite de Jupiter à ro: heures 13’ 38" du foir. Yu üj

342 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, A. Juin à Sete.

Le Soleil qui fe levoit à la gauche de Maguelone , pa-

rut éloigné du milieu de l’Eglife de 8, fçavoir

Le premier bord du Soleil à 4h 23! $5"

Et le fecond bord 1427: © D'oùil s’enfuivit, fuppofé la déclinaifon du Soleil de 22 34 10, & la hauteur du Pole de43° 23’ 40", quele ver- tical de Maguelone déclinoit de 49° 53’ ©", du Nord vers l'Orient.

Cette Obfervation me fervit non feulement pour trou. ver la difference de Longitude entre Sete & Montpellier, . comme l’on verra ci-après, mais encore pour la déclinai- fon de l'aiguille aimantée , qui me parut être de 10", du Nord vers le Couchant.

7. Juin à Sete.

Premiere Emerfion du premier Satellite de Jupicer au matin , à ol 40’ 22°.

Je fçûs enfuire que M. Caffini avoit obfervé à Parisune Emerfion du même Satellite, le 30. May à 10h 41° 22" du foir ; à quoi fi on ajoûte 7 jours, r heure, 53’ 30" de temps vrai pour 4. révolutions du premier Sarellite, on trouvera que l'Emerfion correfpondante à la nôtre du 7 au matin , auroit du être obfervée à Paris à oh 34 52", d’oùil senfuivra , que Sere eft Oriental à l’égard de Paris de 5’ 30" detemps; ce qui fera vérifié ci-après.

Le 2. Juin, je fusfurpris de voir que la Touchante de la Mer , quiauparavant avoit toujours paru inclinée d’en- viron 10’, ne l’étoit plus que de 8, comme fi la Mer s’étoit foulevée : mais comme je me perfuadois facilement, que cette variation étoit un effet des réfraétions ; pour m’en aflürer davantage, je n’avifai de pointer le Quart de cer- cle vers le fommet dela Tour de Maguelone , quime pa- rut bas de 6’, mon deflein étant devoir enfuite, fij'yape

$

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 343 percevrois quelque changement de même qu’à la Mer, comme ilarriva en effet: car 4. au matin trouvant la Mer encore moins bafle de demi-minute, que je ne l’avois obfervée le 2, je pointai incontinent vers la Tour de Ma- guelone, qui parut hauffée de demi-minu te,ne fetrouvant alors baffle que de ÿ’ 30”.

Aurefte, durant tout le temps que Je fus à Sete, j’eusun foin particulier, de bien examiner la longueur du Pendu- le fimple pour les fecondes de temps moyen , que je trouvai toujours égale à celle que j’avois établie à Paris, de 36 pouces 8 lignes & :.

© CONTINUATION A MONTPELLIER. . Hanteurs Méridiennes du bord fupérieur du Soleil. ke "69° 49" o"à Montpellier. - Juin 1. {ee 35 35 àl’Obferv. Royal. Différence $ 13 25

69 52 45 à Montpellier. Le à {a 39 30 àl’Obferv.Royal. Différence 5 13 15 69 56 o à Montpellier. HE {ee 41 45 àlObferv.Royal. Difference $ 13 75 Ces Obfervations jointes celles que j’avois faites avant: que d’aller à See, me firent conclure que la véritable: difference de latitudeentre Montpellier & l’Obfervatcire Royal, écoit de sas 20" Hauteur du Pole de l'Obfervatoire Royal,48 50, 10. #4 Différence à ôter $ 13 20 . Donc hauteur du Pole à Montpellier, 43 36 so C'eft environ so’ plus qu'il ne paroïît dans les Car- tes de Sanfon, dans lefquelles l'intervalle entre Lyon & la Mer Méditerranée eft trop grand de plus de 20 lieuës- communes,

344 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

OBSERVATIONS DES SATELLITES de Tupiter

11. Juin à Montpellier, Emerfion du fecond Sarellite ortant de l’ombre de Jupiter à oh 48’ 52" du matin.

15. Juin aufoir, Emerfion du premier.

gh 2’ 215" a Montpellier.

8 %6 15aàlObfervatoire Royal.

Difference o 6 r1odont Montpelkereftorien.

æalà l’égard de Paris, laquelle difference s'accorde très. bien avec celle que nous avons trouvée ci-deflus entre Pa- ris & Sete ; fçavoir de 5’ 30", fuppofé que Sete foit Occi-. dental à l'égard de Montpellier de 40", ce qu’il nous fur facile de fçavoir.

Sete & Montpellier ne font pas en vüë l’un de Fautre; mais l’Eglife de Maguelone ef vüë de tous les deux, ce qui fuffifoit. Or par les Obfervations du 4. Juin à Sere, j'avois fçû la pofition du vertical de Maguelone ; &enfui. te, par le calcul fuppofé, les hauteurs du Pole de ces deux lieux , j'avois trouvé que l’Eglife de Maguelone, étoir Orientale de 44"; il ne reftoit plus finon, de connoître Maguelone à l'égard de Montpellier. C'eft pourquoile 1 $ Juin étant à Montpellier dans l’endroit marqué ci-deflus, j'obfervai tant au matin qu’au foir plufieurs diftances hori- zontales entre le milieu de l’Eglife de Maguelone & le So-

cil, par lefquelles je fçûs que le vertical de Maguelone déclinoït de 1 7’ du Midy à l’Grient; d’où enfin fuppofé les hauteurs du Pole, je conclusque l’Eglife de Maguelone étoit Orientale de 2" lefquelles il falloit ôter des 44" trou- vées ci-deflus entre $ere & Maguelone ; de forte qu’il ref- toit 42" de difference entre Sete & Montpellier, ce qui ne s'éloigne que de 2" de ce que nous avions fuppofe.

La déclinaifon de l'aiguille aimantée fut trouvée à Montpellier, de 10’ du Nord vers le Couchant, de même qu’à Sete. ;

Je

Le tr :

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. .34$

- Jene dois pas omettre qu’à Montpellier un Barome. tre commun bien vuide d’air, & qui étoit en expérience depuis plus d’unan, n’avoit jamais été plus haut que de 28 pouces & 1 ligne, ni moins que de 27 pouces & r li- gne Ce Barometre étoit placé environ à 2 6 toifesau def us du niveau de la Mer ; au lieu que j'enai un à l’'Obfer- vatoire Royal , quiétantenvironà 44 toifes au deflus de la Mer, varie entre 27 pouces 10 lignes & 28 pouces 6 Li. gnes. ;

HAUTEUR. DU POULE. DE, LYON. Hanteurs Méridiennes du bord fupérieur

du Soleil.

67° 59° 5s'äLyon.

2674.22. Juin. 64 55 15 àl'Obferv. Royal.

Difference me ES LE: 23. 67 58 2oùLyon.

64 54 30 à l'Obferv. Royal. Difference M el aa Le

Hauteurs méridiennes des Fixes. 2 bee Mt NS M de 2 ae Asus peus ga à l'Oberv. Royal. Difference RATE ED La penultiéme de la queuë de la petite Ourfe. s2 27 soalObferv.Royal. 49 24 $alLyon. Difference pod vd En L pe RATE a Lyon, La Luifante de l’Aigle à 9 L D à ES Royal. - Soit la différence de latitude entre l’Obfervatoire Royal & Lyon prochela Maifon de Ville, de 50" Hauteur du Pole de l'Obfervatoire 48 $0 10 Difference maté Donc hauteur du Pole de Lyon. 45 46 20 Rec. de l'Ac.Tom.V' II. Xx

346 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

oùtroima Je fus fort aife de voir que mes Obfervations s’accor= Sarl duient avec celles de M. Mouton, qui a établi la hauteur du Pole de Lyon de 45 46 30. J'eufle bien voulu pou- voir faire quelque chofe à l'égard de la difference de lon:

gitude , mais l’occafion ne s’en préfenta pas.

M. Mouton au Traité qu’il a fait de la Mefure univer- felle, dit qu'a Lyon, un Pendule fimple de longueur éga- le à celle du pied de Paris, dont la grandeur lui avoit été donnée par M. Auzout, doit faire 3140 # vibrations dans une demi-heure de temps; d’où il s’enfuivroit, que la longueur du Pendule à fecondes feroit de 36 pouces 6 lignes du pied de Paris. Cela m’obligea d’examiner la chofe fort foigneufement durant tour le cemps que je fus à Lyon, me fervant pour cet effer de ma grande Horloge comme j’avois fait ailleurs; & après tout, je demeurai convaincu, que la véritable longueur du Pendule fimple étoir à Lyon de 36 pouces 8 lignes & + aufli-bien que par tout ailleurs je l’avois obfervée.

Il eft vrai que par les obfervations de M. Richer, le Pen- dule à fecondes s’eft trouvé plus court en Caïenne qu’à Paris d’une ligne entiere, & qu’ainfi il pourroit bien y avoir quelque difference à la longueur du Pendule en di- vers Climats : mais je puis aflürer que cette difference , fuppofé qu’il y en ait, doit être bien petite entre Urani- bourg & le Cap de Sere. Caïenne eft environ à 56” 45" de latitude , Sete à 43° 23/ 40", & Uranibourg à 55° 54’ 15”, de forte que la diftance qu’il y a entre les Paralleles de Caïenne & de Sete, eft un peu plus que tri- ple de cellequ’il ya entre Sete & Uranibourg : maisikn’en eft pas de même de la différence de grandeur qui eft tout au plus, double ; car fuppofé que le Parallele de Caïenne vaille ro, celui de Sete fera environ 7 & celui d'Urani. bourg environ $ +5 ce que j'expofe pour faire voir, que fi entre Caïenne & Sete, il y a une ligne de difference au

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 347 Pendule , & que ce foira caufe de la difference des Paral. leles, il y aura lieu de s'étonner qu'entre Sete & Urani- bourg , on ne fe puifle appercevoir d'aucune difference à la longueur du Pendule.

Xx ij

pcs fuel ea s A. bi, Fr 1 à D Let . LS Pa pr L 2 tv-# 20 Hate k4 vil À Le ip £ 1 fe

É* si me vi Le ne

J *E 4 ANNE PA LUE +2 MF. £ mine st pt 14e OR ONTETE . % CAC FPS à , EN É Dynreÿ MÈE RP Le, ca sl re u f AAA CHANSE M UTR \p i Hal ns pete re b an “Aer e . 4 LA ETAT #, F2 ut 1 sed k PL 1 +0 | Cdi ce: HAN LAS Huet À È SLT Li Er FT FAMATT Ne \

OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES. 349

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

D'PATR ES EN DIVERS ENDROITS

DU ROYAUME pendant l’année 1672. PAR MONSIEUR CASSINI

DE L’'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES.

U mois de Septembre de l’année 1672. étant ap-

pellé en Provence pour des affaires preflantes, je

ne voulus point m'éloigner de l’Obfervatoire, que je n'eufle auparavant achevé quelques Obfervations très-importanres, concertées avec M. Richer , qui étoit allé par ordre du Roy, pour en faire de correfpondantes en Caïenne. On travailloit de concert aux Obfervations de Mars, qui étoit alors beaucoup plus proche de la Ter- re, que le puifle être aucune autre Planete au deflus de la Lune, à la referve de Venus. Et l’on jugeoïit, que pendant qu'il toit dans cette fituation , à laquelle il ne devoir re- tourner qu'après le cours de r 5. années , l’on pouvoir déterminer avec moins d’erreur a diftance de la Terre,

X x üj

550 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

qui auroit fervi à connoîre auff celles des autres Planetes éloignées : la proportion ces diftancesentr’elles, & à l'égard decelle du Soleil, étant mieux connuë par les hy- pothéfes modernes qu’à l'égard dela diftance de la Lune & du diamétre de la Terre.

Outre les Obfervations concertées, dont les principa- les font rapportées dans mon Traité des Elemens Aftrono- miques ; j'en fis quantité d’autres, qui étant comparées enfemble par de nouvelles méthodes, me montroient par avance ce que je devois juger des diftances recherchées.

Jeles trouvois fi grandes,qu’à leur égard le demi diamé- tre de laT'erre,où nous prenons nos bafes pour mefurer ces diftances, reftoit comme imperceptible; cequel’on voyoit par les angles des parallaxes faits à Mars, qui diminuant à mefure que les diftances augmentent, fe réduifoient à peu de fecondes, & quelquefois à rien, & pour ainfi dire à moins que rien, puifqu’à leur place on trouvoit aflez. fouvent des differences contraires , qui ne pouvoient naî- tre que de petites erreurs caufées'en parties par les Inftru- mens, en partie par la conftitution de l'air : & l’expé- rience faifoit connoître que ces petites erreurs qui font prefque inévitables dans les Obfervations , quelque foin que l’on prenne pour les éviter, étoient très fouvent plus grandes que les parallaxes cherchées ; de forte que fans une précaution extraordinaire , l’on pouvoit aifément prendre les erreurs mêmes pour des parallaxes.:

Je ne voyois donc pas d'autre moyen de furmonter ces’ dificultez , que par une infinité d’Obfervations faites dans les temps les plus propres, pour fuppléer par l'accord du plusgrand nombre, au peu d’évidence qu’ellesavoient routes feules. C’eft pourquoi, quoique j'eufle déja fait quantité d'Obfervations qui s’accordoient à peu près en. femble à montrer que les diftances de ces Planeres , font dix-fept ou dix-huit fois plus grandes que les Aftronomes du fiécle pañlé ne le fuppofoient; je voulus me fervir de

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 351

Foccafion qui fe préfentoit d’en faire encore d’autres avant mon départ, & les continuer dans mon voyage. Je me propofai aufli de faire en même temps quelques Obfervations Géographiques, ayant pris à cet effet en ma compagnie M. Vivier, qui étoit employé par ordre du Roy, à travailler aux Cartes du Royaume fous la di- rection de l’Académie Royale des Sciences.

OBSERVATIONS DE MARS avec trois Etoiles fixes dans l'eau d'Aquarius.

L E 24. Septembre 1672, ayant corrigé l'Horloge par Ales Obiervations de cemême jour, & par celles des jours précedens, pour déterminer la fituation de Mars, je fis avec M. Roëmer les Obfervations fuivantes par un Sextans de fix pieds de rayon, pareil à celui que M. Ri- cher avoit porté en Caïenne.

À 1oh $o’ 29", la premiere destrois dans l’eau d’A- quarius marquée , pafla par le méridien. Il n’y avoit pas aflez de temps entre cette Obfervation & la fuivante, pour prendre la hauteur méridienne de cette Etoile, mais on l’avoit prife le $.du même mois de Septembre de 309 19° 45"

A 10h 52’ 38", la feconde & moyenne de ces Etoiles pafla par le méridien : fa hauteur

méridienne 30 13 55 Elle avoit été obfervée le 5. de Septembre

‘de | 30 I4 0 A 10 $3 422, la troifiéme pafla par le

méridien : fa hauteur méridienne 19 47 20 A 10 56 542, Mars pañla par le méridien

fa hauteur méridienne 30 4 oO

Ce dernier paflage de Mars fut déterminé par des Ob- fervations que l’on fit après avoir pris ces hauteurs ; le temps qu’il falloit employer pour prendre la hauteur dela

352 OBSERVATIONS ÂASTRONOMIQUES. moyenne Etoile, n'ayant pas permis d’enufer autrement. Voici la difference des paflages & des hauteurs méridien- nes.

Difference des paffages. Difference des hauteurs.

Entre la premiere & la feconde ch 2! 9"[o° 5’ 50" Encre la feconde &latroifiémeo 1 4110 26 35 Entre la troifiéme & Mars O1 3 4020 26140 Entre la feconde & Mars oO 45: 16-hor-Coes

Entre la premiere & Mars Oo 6 25-10 15 45 La difference du paflage entre la premiere & la fecon- de , parut une feconde de temps plus grande que le $ Sep- tembre, & la différence des hauteurs de ces deux Etoiles, parut s fecondes de degré plus grande. On fit depuis d’au. tres Obfervations, qui confirment celles du $ Septem.- bre. Difference du pafage entre la feconde & Mars. 1oh 58’ | 4! 16"

4

11 28 15 12 41 |4 14 13 2|4 13 :exacte. L3r1022 he 13

Plufieurs de ces Obfervations eurent leurs correfpon- dantes en Caïenne.

Temps corrigé après le midy de Caïenne.

A 10h 48’ 42", la premiere Etoile pañla par le mériden: fa hauteur méridiennele 7 Septembre 74° 12! 40" A 10h $o’ 51", la feconde pañla par le méridien. A 1ob, $4 59", le bord Occidental de Mars pafla par le méridien : fa hauteur mé- ridienne 73° 57" a ®@

Difference

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 353 Difference

des hauteurs Entre la premiere & la feconde 2" 9" | entre La pre-

Difference des pal[ages.

Entre la feconde & le bord Occi- miere dental de Mars sis ES | Mars. Entre la premiere & le bord Occi-

dental de Mars 62 174 0 036 Mars pafloit en 2

Donc entre la feconde & le centre

de Mars 9 |

À Paris entre la feconde & le cen- |

tre de Mars 4 162

Difference : |

2 La difference du paflage entre la premiere & la fecon- de, fut la même à Paris. & en Caïenne de 2’ 9", quoi- qu'en d’autres temps elle für obfervée de part & d'autre, de2’ 8", & fouvent encoreen Caïenne de 2’ 10".

La différence du paflage entre la moyenne & Mars, fut plusgrande de 7 fecondes & demie à Paris qu’en Caïen- ne ; &ellealloit en diminuant; de{orte qu'en comparant lesObfervations de ce jour avec celle des jours précédens, la diminution journaliere {e trouve de 47 fecondes qui eft prefque de 2 fecondes par heure. La différence entre le méridien de Paris & celui de Caïenne eft de 3 heures, 39’, qui en raifon de 47" en 24 heures prennent 7", dont la différence du pañlage entre l’Etoile fixe & Mars devoit diminuer à proportion entre Paris & Caïenne : ce qui s'accorde à une demi feconde près avec celle qui fe trouve en comparant les Obfervations faites de part &d’autre; ainfi l’on peut dire qu'il y a unaccord aflez exact entre les Gbfervations méridiennesfaites en ces deux keux fi éloignez.

Cependant les differences obfervées à Paris aprés le paflage de ces Aftres au méridien pendant deux heures & demie , ne diminuérent pas à proportion, comme il eft

Rec. del Ac. Tom.V IL. LA

354 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

aife de voir en les comparant enfemble ; & néanmoins el- les devoient diminuer plus qu’à proportion des temps, à caufe de la parallaxe qui devoir poufler Mars vers l’Occi- dent, & le faire avancer plus vers l’Ecoile fixe quile pré- céde. Il ya doncici une petite difference dans les dernie- res Obfervations contre la parallaxe. On ne fçauroit l’at- tribuer à d’autres caufes qu’à celles qui font fouvent va- rier la diftance apparente des deux Etoiles fixes d’une ou de deux fecondes: ce que l’on attribuë plûtôt au défaut des Obfervations , qu’à aucune variation réelle.

On peut juger par la de la difficulté immenfe de dérer. miner les parallaxes & les diftances des Planetes au def fus de la Lune : puifque les erreurs des Obfervations faires avec beaucoup de foin, peuvent excéder les parallaxes,

Maisil ya une mechode plus aflürée, de chercher la parallaxe de Mars par les Obfervations des hauteurs ridiennes de ce même jour comparées enfemble. Nous lPavons pratiquée dans le Traité des Elémens, nous avons trouvé la parallaxe de Mars de Paris à Caïenne en ce jour de 1 7. fecondes de degré.

Car à Paris Mars parut plus bas que la premiere de ces Etoiles de 15/45" Et par les obfervations de Caïenne la hau- teur méridienne de Mars diminuoit en

24. heures de 1$ Donc en 3 heures 29’ qui font de Paris à Caïenne, cette baflefle dût augmenter de a,

Et Mars au méridien de Caïenne & au paral- lele de Paris devoit paroître plus bas que

l'Etoile de 1$ 47 Mais en Caïenne il parut plus bas que l’Etoile

de VE Mn et Donc la parallaxe de Mars d’un de ces paral-

leles à l’autre refulte de 13

Le jour fuivant 2 $ Septembre, nous obfervâmes.par

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 355

les ouvertures des nuages, quelques paflages entre les Etoiles d’Aquarius & Mars, qui étant comparées avec celles du jour précédent, nous donnerent le mouvement journalier de 41" -_ . Difference du paflage entre la moyenne de trois Etoi- * les dans l’eau d’Aquarius & Mars le 25 Septembre, à 6F\4Th 1350 43/4 7 3... 49 >

Enfin le 28 Septembre à 1 1P du foir, nousobfervâmes la difference du paflage entre la moyenne & le bord fui. vant de Mars de 34", qui étant comparée avec les pré- cédentes, donne la diminution journaliére de 3 6".

M. Richer obferva le même jour en Caïenne à roh la difference du pañlage entre la même Eroile & le bord occidental de Mars de 1’ 27". Donc entre l'Etoile & le centre de Mars, elle fut de 1’ 28", moindre qu’à Paris de 6!; car le jour précedentil avoit obfervé la différence de ces pañlages de 2’ 3", ce qui donne aufli la diminution journaliere de 36", doncileft duaà 3h 39’, qui ef la dif. ference des méridiens 5" =, à une demi feconde près de la différence qui réfulce de lacomparaifon des Obfervarions faites de part & d’autre le même jour.

M.Roëmer qui travailloit avec moi à ces Obfervations, fe chargea de les continuer de la même maniere après mon depart , qui fut le jour fuivant, & de me lesenvoyer au plûtôt, comme il fr. Cependant il calcula fur ces Ob- fervations les afcenfions droites & declinaifons fuivan- tes, |

ÆA/cenfion droite de Mars. Déclinaifon auffrale.

Septembre 24 3469 22? 52" 119 7 34" 25 346 11 10 11 6 35 Difference journaliere II 32 o 59

Y y ij.

356 OBSERVATIONS ASTRRONOMIQUES. A FONT AIÏNEBLEAU ET A BRION.

Le 129 Septembre à 7’ $ 5" du foir à Fontainebleau, Mars fe voyoit en ligne droite avec la premiere & la fe- conde des trois fufdites dans l’eau d’Aquarius, dans la- quelle il avoit paru depuisle 24, & la diftance de la pre- miere à Mars à celle de ces deux Etoiles entre elles paroif. foit comme 3 à 5. Le Ciel ne me fut pas favorable pour faire d’autres Obfervations.

_ Mais M. Picard qui étoit à Brion en Anjou, vit le bord précedent de Mars arriverau méridienavec la derniere de ces trois Etoiles, & il dit que ce même bord, étoit pré- cede de 1’ 1" de temps par la moyenne. Il ne met donc que 1’ 1” de temps entre la derniere & la moyenne, quoi- que par nos Obfervarions faites plufieurs fois avant mon depart, ces deux Etoiles nous paruflent éloignées l’une de Pautre de 1” 4", quieftune de ces variations quiarri- venc dans les Obfervations des Evoiles fixes. Il ajoûte que la moyenne étoir plus boréale de 4’ 25" que le centre de Mars, doncle bord fupérieur à fon paflage par le méri- dien, étroit élevé fur l’'Horizon de 3 31° 1 5", & que fon diametre étoit de 2 $". | Donc l'Eroile étoir élevée fur l'Horifon de

Brion de : 31035" 4 Nous venions d’obferver la hauteur méri- dienne de cette Etoile à Paris de 30 53 $S

L’ayant comparée à ces Obfervarions & à

la hauteur du Pole del’Obfervatoire de 48 ço 10 La hauteur du Pole deBrionenréfulte de 47 28 37 C'efk-à-dire 2’ 12" plus grande que M. Picard ne la fuppofoit.

La hauteur du Pole à Fontainebleau, que nous n’eû- mes pour lorsla commodité d’obferver, fut depuis dé- terminée par les operations Géographiques de M. Vivier de 480 24/tavec la difference du méridien de Paris à l'Orient de 2 1 minutes de degré.

OBSERVATIONS ÂASTRONOMIQUES. 357 Ps is AB RAI ANR E.

Le premier O&tobre à 1h 45/ du matinà Briare, Mars par une Lunette de 3 pieds, fembloit toucher par fon bord Seprentrional la ligne droite tirée par la premiere & par la feconde de l’eau d’Aquarius marquée d, d’où il n’é- toit plus éloigné que de 6 minutes. Certe étoile paroifloit fi diminuée & fi afoiblie de lumiere, qu’on ne la pouvoit plus diftinguer ni à la vüë fimple, ni par une Lunette un peu plus foible.

ARS OO SANS AUTRE LE GI R E: Obfervation de Lx hauteur du Pole.

Le même jour premier Oétobre , à Cofne fur la Rivié- re de Loire, le bord fupérieur du Soleil, à fon paflage par le méridien, évoir éloigné du Zenitde 50048 35! D'où l’on calcula pour lorsla hauteur du Pole 47 29 55 Mais je recûs enfuite l’Obfervation de Ia: hauteur méridienne du Soleil faire à Paris le même jour par M.Roëmer,qui nela don. noit pourtant pas pour trop exacte. Elle

étoit de j 37 ST 5o Donc la diftance du Zenit 52 8 10 Qui excede celle de Cofne de’ I 19 3ÿ

Négligeant la difference de quelques fe- condes à caufe de la difference des méri- diens, & ayant ôté la difference de la hau- teur du Pole de Paris corrigé de 48 50 10 Refte la hauteur du Pole de Cofne 47 30 35

PU Z 2 CHARITÉ SIP LOLR FE. Obfervations de la hauteur du Pole. Le même jour premier Otobreaprèsles 7 heures du: foir , le Ciel s'étant un peuéclairci du côté du Sepren- Y y üi]

358 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

trion, j’obfervai la boréale des deux précedentes dans le quarré de la grande Ourfe, qui à {on paflage parle méri- dien, étoit éloigné du Zenit de 69° 14 15" Suivant mes obfervarions, elle devoit être éloignée du Zenit de Paris au méridien de 67 36 30

La difference d’un lieu à l’autre feroit 1 37 4$ Et fuppofant la vraye hauteur du Pole à

Paris, 483 $o 10 Celle de la Charité refulteroit de AT Las

Marsayant paru à fon pañlage par le méri-

dien , fa diftance du Zenit fut trouvée de 58 715 D'où on calcula pour lors la hauteur du Po-

le de 47 15 Mais je reçûs depuis les Obfervations de M.

Roëmer qui avoit obfervé le même jour à Pa-

ris la hauteur méridienne du bord fupérieur

de Mars de 30 14 5 Donc la diftance au Zenit étoit 59 45 55 Plus grande qu’à laCharité de 1 38 40 L’ayanc ôté de la hauteur du Pole

de Paris de 48 $0 10: Refte la hauteur du Pole à la Charité 47 11 40

Eclip{e de la moyenne Ÿ dans l'eau d'Aquarins

Quoique le Ciel fut alors affez beau de part & d'autre, & que lon vit Mars pendant unaflez long efpace de temps, on ne vit point l'Etoile moyenne 4, qui devoit être ca- chée par fon difque.

Le diametre de Mars étoit alors de 25" Donc la hauteur du bord inférieur de Mars

a Paris 30 13 40 Ayant fuppofé la hauteur de la moyenne

Etoile 30 13 55 Le bord fupérieur de Mars feroit plus élevé

de 10

Et l'inférieur moins élevé de 1$

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, 359 Et le diametre de Mars feroit coupé par le parallele de certe Etoile en raifon dercàrs ou de 2 à 3 Mais ayant fuppofé la hauteur de la même

Etoile de 308 :r4# - 0! Le bord fupérieur de Mars feroit plus élevé de $ Et l’inférieur moins élevé de 20

Et le parallele de la Fixe couperoit le diametre de Mars

enraifon de 1 à 4.

Les Nuages qui furvinrent ne permirent pas d’en voir la fortie; & l’on ne fçait pas même fi on l’auroit voir immediatement, car trois quarts d’heure après le Ciel s'étant découvert à Paris, M. Roëmer la chercha attenti. vement autour de Mars, & il ne la trouva qu'après l’at- tention de deux minutes, quand elle étroit déja éloignée

du bord oriental de Mars de deux tiers de fon diametre,

C’écoicalors 11h 15/, & le parallele de l'Etoile coupoit

le diametre de Mars en raifon de 2 à 3. Il commença de

la voir fans difficulté , quand elle étoit éloignée de Mars de 3 quarts de fon diametre. À 11P 27/,illa vitéloignée “d’un diamerre entier, & il obferva que le parallele de l’E-

toile, coupoit le parallele de Mars en raïfon de 3 à 4.

Certe difficulté de voir cetre Etoile de la cinquiéme grandeur très-proche de Mars eftconfidérable , d’autanc qu'il n’y a point de difficulté à voir des Etoiles de la même grandeur jufqu’au bord de la Lune. Ce qui pourroit faire juger que Mars eft environné de quelque atmofphere.

Le centre de Mars étoit donc encore plus méridional que l’Etoile d’un quart de diamétre dans la premiere Ob. “0 , & d’un feptiéme dans la feconde.

A proportion du chemin que Mars fiten 12. minutes d'heure, on trouve par le calcul, quela conjon&ion dût arriver à 10b 33’ du foir du premier O&tobre à Paris, & que le centre de Mars dût arriver au parallele de l'Etoile à 1h 57 de foir & que quand Mars étoit au méridien , il

360 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

avoit été coupé par le parallele de l'Etoile en raifon de ÉD

Ainfi 1 Etoile ne devoit être plusbaffe de $ fecondes que le bord fupérieur de Mars,& fa hauteur méridienne devoit être à Paris de 30 degrez 14’ o", comme elle avoit été obfervéele s Septembre,lemouvement fait depuis ce tems étantimpérceptible ne montant pas à 2 fecondes.

Ces Obiervationsimmédiates de la fituation de Mars à l'égard du parallele de certe Etoile à l'heure de la con- jonction eft de très-grande importance, non feulement parce qu’elles nous font diftinguer la meilleure des deux Obfervations de la même Etoiles differentes entr’elles de s fecondes, qu'il ne faut point négliger en une affaire d’une fubrilité extrême : mais aufli parce qu’elles nous dé- Hvrent du doute , dans lequel nous auroit pu jetrer quel- que Obfervation faite depuis , qui montre cette Etoile un peu plusélevée, & le bord fupérieur de Mars moïns élevé audeflus de fon parallele. Yoici le calcul que M. Roëmer tira des Obfervations de ce jour & du précedent,

Afcenfion droite de Mars. Déclinaifon boreale. Septembre 30 3454 22° 35" 114 10! Oétobre!? Sr 3451 4959 11 O $2

Difference 7:36 24 08

M. Picard étant à Brion en Anjou, lieu plus Occidental que Paris de 1 1 minutes de temps, obferva le mêmejaur à 7h du foir , que le bord Occidental de Mars pafla envi- ron 4" de temps avant la moyenne4 ; & à 2h 30/après minuit que le bordOriental de Mars précédoir cette Etoi- k de 6" de temps. Le diametre de Mars pañloit en 1"2: Donc en-7h 30’, la difference dupaflage de Mars fut de 112, & par ces Obfervarions, la conjonétion de Mars avec l'Etoile fixe feroit arrivée à 10h 7", c’eft-à-dire , 26 minutes plitôtque par lecaleul précédent. Fa

sis Bien

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, 36:

* Bien loin de trouver cette difference confidérable, il ya lieu d'admirer qu’elle foit fi petite, pnifqu’une demi feconde de difference dans le paflage la peut produire, & M. Picard ne donnoit pas le premier pañlage , pour bien exact.

Recherche de la parallaxe de Mars.

: Le mouvement journalier tiré dela comparaifon des Obfervations de M. Picard du jour précedent 29.Sep- tembre:, avec celles du r. Oftobre, fut environ de 30 fe- condes.:

Depuis la derniere Obfervation de M. Roëmer à 11h 29! jufqu’à la derniere de M. Picard à 2b 30’, qui fonta Paris 2h41, il y eut 3b 14’, quienraifon de 30" par jour, donnent 4", y ajoûrant 1’ 2 pour le diametre de Mars, dont lebord toit éloigné de l'Etoile à 11h26! ,ona 5", dont le bord Oriental devoit préceder l'Etoile fixe. M. Picard y crouva 6" à un tiers de feconde près de ce qui ré- fulte de ce calcul, qui feroit l’argument de la parallaxe pour 3P 16 prefque infenfible.

M. Richer obferva en Caïenne le premier O&obre à 108 25’ du foir, le paflage de Mars 2’ 7“ aprés la premie. re des trois d’Aquarius ,; & 7/ aprés la moyenne. Mais voi: ci une chofe étonnante: la difference entre la premiere Etoile & la moyenne parut de 2’ 14", au lieu que par le fapport de nos Obfervations avec les fiennes des jours précédens, elle n’étoit que de 2/ 9" & quelquefois mé- me de 2’ 8"; de forte qu’il ya une difference entre divers pañlages de ces deux Etoiles fixes de $ à 6 fecondes de temps. Certe différence augmenta encore le jour fuivanr, elle parut de 2’ 28",

-Ilyaune irrégularité femblable dans les mouvemens journaliers de Mars avant & après fa conjonétion avec certe Etoile , néanmoins au jour de la conjonction il pa- roît de 29" de temps,

Rec. de l'Ac, Tom. VII. Zz

362 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. Suppofant que M. Richer ait obfervé le bord Occidental comme les jours précedens & les fuivans, la conjon&ion feroit arrivée en Caïenne 4h 17’ avant le

pañlage de Mars au Méridien, c'eft-à dire à 6h gr après Midy, & ayant ajoûté la difference en-

tre le méridien de Caïenne & deParis 353% La conjonction feroit arrivée à Paris fuivane

les Obfervations de Caïenne à 9 47 Mais par les Obfervations faites à Brion , elle

arriva à Paris à LOT Et par celles de Paris à 10 35 Les differences du remps de la conjonétion

en tout 48

Toute cette difference ne dépend tout au plus que d’une feconde de temps dans le paf fage, doncil eft bien malaifé d’éviter l'erreur. Ea hauteur méridienne corrigée du bord fupé-

rieur de Marsen Caïenne FAN EE au Jour prece- H HAE x dent à Paris 2 18 Et l’augmentation journaliére aujourfuivant en Caïenne. z $0 Qui par les Obfervations du mouvement en x2 minutes , obfervé à Paris, fe trouve de 1 26 La hauteur méridienne de la précedente des troisŸle 7, 8,& 14 Septembre fut de 742 12! 40Ÿ Et par les Obfervations choifies la moyenne J eft plus méridionale que la précédente de $ 45 Donc la hauteur méridienne de la moyenne en Caïenne 74° 6! 55° Elevation du bord fupérieur de Mars fur le parallele de l'Etoile vüë de Caïenne 2Q C’étoit alors à Paris 14° 4

Et le parallele de l’Eroile pañloit par le centre de Mars : 21h

* Donc Mars pafla par le méridien de Caïenne 2h 7"

OBSERVATIONS ÂASTRONOMIQUES. 363

3

après le paflage du centre de Mars par le parallele de l'Etoile.

Et pendant cetemps-là, Marsa proportion du mouve- ment obfervé en 12 minutes, s’éleva de 3" :fuivant les Obfervations de Paris. Lesayant ajoûtées à la hauteur du bord fupérieur de Mars fur fon parallele, à 11h $7’, la- quelle étoit de 1 2"+, le bord fupérieur de Mars étoic éle- {ur le parallele de l’Ecoile au parallele de Paris de 20", comme en Caïenne, en même temps.

Il ne paroît doncici aucune parallaxe de Mars, &il ne peut y en avoir d’autre que celle qui peut venir des erreurs des Obfervations. Nous ne voyons pas qu’il y puifle avoir d'erreur fenfible dansl’Obfervation de Paris, le paraL lele de l'Etoile fur comparé immédiarementau diamétre perpendiculaire de Mars , & M. Roëmer diftingua en- tre la fection en raifon de 2 à 3,8& de 3 à 4,entre lefquelles il n’y a que = du diamétre de Mars, quine monte qu’à & d’unefeconde.On pourroit douter du mouvement horaire tiré de ces Obfervations.Mais fi nous employons celui que l’on tire des Obfervations de Caïenne, il en vient une erreur de 7” ou 8” contre la parallaxe , comme l’on trou- ve par le calcul. Nous ne nous fervons ici que des differen- ces des hauteurs ou des déclinaifons obfervées, dans lef- quelles l’erreur eft la moindre qui puifle arriver, puifque l'erreur n’augmenteroit pas quand les Inftrumens ne fe- roient pas rectifiez , & quand dans les hauteurs totales, ils manqueroient de degrez entiers. Et comme dans ces Ob-

{ervations les hauteurs de Mars & des Etoiles font égales

à quelques fecondes près, il n’y a point de difference cau- fée par les réfraétions, quiau Hcbas de la Lune font éga- les, quandles hauteurs apparentes font égales, quelque différence qu'il puifle y avoir dans l’éloignement des af- tres. Ainfi nous ne voyons pas qu’il y ait de maniere plus fimple de chercher les parallaxes, que celle que nous ve- nons de pratiquer. Zzij

364 O2sERVATIONS ASTRONOMIQUES.

La portion dela parallaxe de Mars, de Paris à Caïen- neen cette firuation, étoit à la parallaxe totale comme 59 à 100. Suppofant que dansles Obfervations il y eût un quart de minute d’erreur qui fit évanoüir la parallaxe de Mars, de Paris à Caïenne, la parallaxe rorale de Mars feroit de 15", à peu près égale au diamétre apparent de Mars. Nous ne fçaurions fuppofer une plus grande erreur en des Obfervations faites avec un grand foin par des Inftrumens grands & exaéts. Ainfi nous pou- vons dire que la parallaxe de Mars, ne fçauroit être plus grande que fon diamétre apparent , comme nous Pavons trouvé dans le choix de plufieurs Obfervationsquiétoient d'accord enfemble, fans faire tort aux Obfervations pré- cedentes & fuivantes, nous pouvons rejetcer l’erreur der ÿ fecondes fur la hauteur de Mars obfervée en Caïenne de 74° 7! 15", laquelle étant augmentée de 1 $ fecondes fera de 74° 7! 30", & les differences journaliéres des hauteurs feront plus d’accord enfemble. Ce que l’on

eut voir en comparant l’Obfervation de M. Richer du premier Octobre, avec celle qu'il firavant & après. éloï- gnées entr’elles d’un nombre égal de jours.

Nous avons aufli comparé enfemble les paflages de Mars & de ces Etoiles fixes, obfervez à Paris, avec ceux qui furent obfervez en Caïenne , mais nous avons trouvé tant d’irrégularitez dans les paflages obfervez en Caïenne les 4. premiers jours d'Octobre, que nous avons jugé qu’il y a des erreurs confidérables dans les nombres. Ce qui nous a empéche de les employer dans une recherche qui demande une extrême exactitude dans les Obfervations.

Li AA RAS RE à Le4 O&obre à 7h 30/ du foirà Tarare, Mars par les ouvertures des nuages, parut plus proche de la pre- miere 4, que de la feconde de -: de la diftance de ces deux Etoiles, & éloigné de + de la même diftance de la

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 365 ligne droite tirée de l’une à l'autre, du côté du Sepren- trion.

Le même jour à Parisla hauteur méridien. *

-ne du bord fupérieur de Mars 30% 3/10" Le $ O&obre 30 16 35 Etle 6 Octobre par le même Inftrument la hauteur méridienne de la premiere 4 30%0/ 120 En Cayenne le 4 O&obre la hauteur du bord

_fupérieur de Mars 74 16 $ Et la hauteur de la mêmeEtoile 4 74 12 401

- La méthode que nousavons pratiquée ei-deflus, donne une différence de parallaxe de Mars de 12"1, d’où l’on calcule la parallaxe totale de 2 1" +,& la diftance de Mars à la Terre de 9700 demidiamétres de la Terre ,& celle du Soleil à la Terre de 2 1 800 demidiamérres dela Terre,qui approche de celle que nous avions trouvée proche de l’op- pofition de Marsavec le Soleil, de 22000 demidiamétres de la Terre. La difference de 109 demidiamétres dela Terre, en une figrande diftance tirée d’une fi petite pa- rallaxe n’étant pas fenfible

Hauteur du Pole.

Le refteïde la nuit du 4 O&obre, le Ciel ayant été cou- vert, nous ne pûmes faire pour lors aucune Obfervation, pour déterminer la haureur du Pole de Tarare. ;

Mais au retour qui fut le 25 Novembre 1672, nous obfervâmesla hauteur méridienne de l'Etoile polaire dans la partie fupérieure de fon cercle

de 431 10° En ayant Gté la diftance de l'Etoile polaire

au Pole qui étroit alors de 2027

Reftela hauteur apparente duPole 45 53

Eten ayant ôté une minute pour la réfraction

refte la vraie hauteur du Pole de Tarare, ARE Zzi

366 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, ZAVCELD FATEN: Le 6 O&tobre M. Mouton, qui avoit obfervé pendant plufieurs années & par diverfes méthodes, la hauteur du

Pole de Lyon, me communiqua celle qu'il préferoit aux autres de 45° 46! 20"

ATHEIN EN DAUPHIN'ES

Le 8 O&obre à Thein hauteur méridienne de Mars 34° -220B;d° Hauteur du Pole à Thein 45 "qua

AT LAN EE NS UNE

Meffieurs Gallet& Beauchamp nous com- muniquerent Ja hauteur du Pole d'Avignon, qu'ils avoient obfervée plufieurs fois de 43 53 © AU. DA U SIOE LT.

Le 16 O&tobreau Baufler hauteur meri- diepne de Mars 37 © 40 Hauteur du Pole au Baufñlet 43 12 40

AVENUE ES OU ES

Le 1 8 Oétobre aux Lefques proche de la Cioutat, hauteur méridienne du bord fupé-

rieur du Soleil Gel AOL Hauteur du Pole aux Lefques A3 12450 A NOTRE-DAME DE LA GARDE proche de Marfcille.

Le 10 Oétobre le Soleil étant au méridien, Ja diftance de {on bord fupérieur au Zenit , fat de 53 42 20 D'où on calcula la hauteur du Pole de 43 15 25

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

AU MUY PRES DE FREJUS.

Le 23 Ottobrele pied droit d’Orion étant

-au méridien fut trouvé diftant du Zenitde 9520 2’ D'où on: tiré la hauteur du Pole 43 27 L’épaule droite d’Orion au méridien diftan- te du Zenit de 36 9 Et la hauteur du Pole 143. 27

La plus occidentale des trois Etoiles dans la ceinture d'Orion au meridien diftante du

Zenit de 43 3 La hauteur du Pole 43 28 Ee grand Chien au méridien diftant du

Zenic S9 44 Ea hauteur du Pole 43 28

AIN ENCLE:

Le 14 Otobre le Soleil étant au méridien, diftance de fon bord fupérieur au Zenit Ë fut de $9 4 Et la hauteur du Pole 42 43 Le 2 5 O&obre la diftance méridienne du

bord fupérieur du Soleil au Zenit, fut de 55 54 Ea hauteur du Pole NAS 4

Le 26 O&tobre à midy diftance méridienne

du bord fupérieur du Soleil au Zenit 56 14

D'où l’on calcula la hauteur du Pole 43 42

Te SONO CO UN

Le r r Novembre l'Etoile polaire étant aumé- ridien , fa plus petite diftance au Zenit fut de 44 24 D'où l’on calcula la hauteur du Pole AT

367

30 30

4 NOTRE-DAME DE LA GARDE

près de T'onlon. Le 14 Novembre l'Etoile polaire étant au

368 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES. méridien, fa moindre diftance au Zenit fut

de 4435 307 La hauteur du Pole 42 58 30

Obfervations des baffeffes apparentes de l Horifon de la Mer, vi de diverfes hauteurs [ur la M ontagne de Notre - Dame de la Garde de Toulon.

D Iversesexpériences faites dans l’Académie Royale,

avoienc fait voir que les rayons vifuels qui fe termi- nent à quelques objets éloignez fur la furface de la Terre, {ouffrent une réfraction qui les fait plier de forte, que ces objets paroiffent élevez au deflus de ceux qui font plus proches, plus qu'ils ne paroitroient fans certe réfraction : & les Obfervations faites à l’'Obfervatoire Royal, mon- trent que ces réfraétions ont une grande irrégularité , étant differentes à diverfes heures du même jour , & aux mêmes heures de differens jours , même au plus beau temps.

Cette irrégularité de réfractions rendroit douteufe la

méthode de mefurer la grandeur d’un degré de la circon- férence de la Terre par les Obfervations horizontales, fur laquelle principalement s’étoit fondé le P. Riccioli dans les opérations qu'il fit fur les Montagnes de Bolo- gne, d’où il mefura la baflefe apparente de l’'Horifon fen- fible de la Mer adriatique. Ces Obfervations lui donne- rent le degré de la circonférence de la Terre , plus grand environ d’une dixiéme partie de ce qui réfulte des Obfer- vations de l’Académie Royale ; ce qui a donné lieu de douter , files degrez de la circonférengce de Ja Terre, ne feroient pas inégaux. C’eft pourquoiil étoit important de mefurer la bafleile apparente de l’'Horifon de la Mer, de diverfes hauteurs bien mefurées, & la comparer à cel. le qui refulre de la méfure de la Terre, établie dans l’Aca-

demie Royale. Nous trouvimes propre pour cette opération, la Mon- ragne

.

OBSERVATIONS Astro NOMIQUES, 369 tagne de Notre-Dame de la Garde de Toulon, dont nous mefurames en un beau tem ps, la hauteur fur la furface de la Mer, par lenivellementen 5 8 ftations.Un quart-de-cer.. cle placé dans la fituation horizontale nous {ervoit de niveau , & étant enfuite dreffé à l'Horifon de la Mer nous montroit {a baffle apparente ; que nous obfervames de différences hauteurs. Le nivellement fut commencé _ du fommet de la Montagne, & les differences des hau. teurs furent mefurées par une perche de 21 pieds, que l’on faifoit porter & élever perpendiculairement en un lieu plus bas que leniveau detoute fa longueur , & d’où l'on ôtoitla hauteur du niveau dans la ftation fuivante à la réferve de-la derniere {ation , quie termina au bord de la Mer. :

. Nousavonscalculé à ces différentes hauteurs les ba. feflés apparentes de l’Horifon, qui dans l’hypothéfe de la gure {phérique de la Terre réfulrent de la mefure éta blie fur les Qbfervations de l’Académie Royale desScien- ces, faites dans la campagne de Paris & d'Amiens. Elles fe trouvent toujours plus grandes que les baflefles obfervées, à la réferve de la derniere qui paroît égale ; car 2 fecon- des de différence qui s’y trouvent, n’étoient pas fenfbles dans notre Inftrument. Nous attribuons les differences entre les baflefles obfervées & les calculées, à la réfrac- tion, qui élevant les rayons vifuels dreflez à l'Horifon d e la Mer, ne les faifoient pas paroîrre fi bas qu’ils auroienc parû fans la réfraction, On voit par certe table: que les refractionsau deflous de 362 ic ne diminuënt pas fi regulierement qu’au def_ fus.

Sion calculeles mêmes baflefles apparentes par l’hy- pothéfe de la mefure de la Terre du L. Ricciol; »,onn’y trouvera point les mêmes différences , & l’on verra qu’el- les s'accordent afez bien aux baflefles obfervées, & par- ticuliérement dans la premiere, dans la 21, & dans la 49

Rec. de l'Arc. Tom. Y/ II. Aaa

370 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. - +

ftation. Cet accord vient fans doute de ce que le P. Rüic- cioli fe fonda principalement fur les Obfervations hori- zontales, qu'il crut exemptés des réfractions dans le beau temps, & aufquelles il regla le choix des autres Obferva- tions qu’il employa pour la mêmerecherche.

D'où l’on peutinférer, que les réfractions dans la Mer de Provence ne font pas fenfiblement differentes des ré) fractions dans k Mer Adriatique. Î 7914 ;

Dans ces trois Obfervations , la difference entre les baflefles obfervées & les baflefles calculées, eft prefque la 9€ partie des obfervées , & la rot des calculées:ce qui peut fervir d’une efpéce de regle pour réduire les baflefles apparentes de l’Horifon aux véritables , & réciproque- ment ; quoique la réduction ne fe puiffe pas faire exacte ment à caufe de l’irrégularité des réfra@tions horizonta- les, qui varient fenfiblement à diverfes heures du jour ; & tantôt plus, tantôt moins aux mêmes heures de diffe- rens jours, comme nous l'avons expérimenté,

…—

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

371

Obfervation de l’horifon de lz Mer.

Stations fur la furface de la Mer. Aufommetde |pieds pouces À la Montagne 1|1083 10: 32 36 3 2 STYLO 27 29 2 A D, 24 2S$ I F9 IG2 ARTS 19 20 I , 431 270 15 17 2 59 175 2 13 Fin 558 9 3

a

Hauteur duniveau Baflefle apparen- te de l’horifon

dela Mer.

#

30 Obfervée. 18 Calculée.

es

48 Réfra&ion.

o Obree.

36 Calculée. 36 Réfraction.

o Obfervée. 25 Calculée.

25 Réfraction.

4 5 Obfervée. 54 Calculée.

9 Réfraction.

o Obfervée. 1 Calculée.

a —_—

1 Réfradion.

o OC VES

14 41 Calculée.

41 Réfraction,

20 Obs 18 Calculée.

A aa ij

972 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. avois fait à Bologne de ces fortes d’Obfervations des ballefles de l’'Horifon , dont quelques-unes font rappor- tées par le P. Riccioliau cinquiéme livre de fa Géogra- phie réformée : & les ayant examinées par la même mé. thode que j’aiexaminé celles que je fis à Toulon fur la mê. me hypochéfe de la mefure de la Terre trouvée dans PA- cadémie, je n’y trouve qu’un quart de minute dediffe- rence à la baflefle de 1 9 minutes ; au lieu que dans les Ob- fervations de Toulon à 19 minutes & 40 fecondes, on y trouve 1 minute & 9 fecondes. Quoique je fifle ces Obfervations à Bologne avec un

grand foin, pour faire uneexpérience fenfble & facile

d’une nouvelle méthode de mefurer quelque petit arc de la circonférence de la Terre, par deux ftations faires dans la même Tour, que la commodité du lieu me fuggeroit , je ne prétendois point m’approcher du vrai par cette mé- thode, autant que je vois lavoir fait en comparant cette mefure avec celle de l’Académie.

Je faifois plus de fond fur les Obfervations des Etoiles

verticales que j'avois faires à Bologne & à Ferrare, donc

quelqués-unes font auffi rapportées par le P.Riccioli dans le même Ouvrage. Par ces Obfervations je trouvois entre

les paralleles de ces deux Villes, qui font éloignés l’un de

l’autre de 20 mille & demi de Bologne, deux minutes. de

plus,que par les Obfervations qui furent employées par le

P_.Riccioli dans fa mefuredela Terre. L’on peut voir ceque cet Auteur jugeoit d’une celle difference, à la fin du 36 chap. du cinquiéme liv.où il indique fans me lattribuër, à caufe des grandes difficulrez qu’il y trouvoit, ne voyant pas la maniere de laccorder à fes dimenfions. Mais j'ai. depuis le plaifir de voir que ces Obfervarions s’accor- dent aux dimenfons faites dans l’Académie Royale. Ce que je fuis obligé de dire , pour ôter l’occafion de l'erreur dans laquellé peuvent tomber ceux qui comparant en- femble les diménfions de l’Académie faites aux environs.

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, 373

de Paris, avec celles du P. Riccioli aux environs de Bo- Jogne , fuppofent que la difference qui fe trouveentre les unes & les autres fe doit artribuer à différence des eux oùelles font faites, & s’en fervent pour prouver que les dégrez de lacirconférence de la Terre font inégaux , fuivant leur diverfe diftance de l’Equinoxial & des Poles.

Obfervations de la variation de la hauteur du Barometre:, faites fur la mème Montrgne.

Uorque M. Pafcaleüt déja fair de belles expérien:

cesfurla variationde la hauteur duvifhargent dans le Baromerre , tranfporté à diverfes hauteurs d’une Haure Montagne ; néanmoins parce que l’on n'avoit pris qu’en gros la difference des hauteurs des lieux l’on avoit fait lesexpériences, j’avoisfouhaite de lesfaireen des hauteurs dontles différencesfuflenr connuësexa@tement, pourpou- voirdel juger de la hauteur de l’air.qui pouflé levif-ar. gent, & le tientenéquilibre. :* :

Nousmîmes donc le Barometre au pied de la Monta- tagne de Notre -Dame de la Garde de Toulon, en un en- droit le vif argent fe renoit précifément à la hauteur de 18 pouces ; & l’ayant porté fur dla Montagne à la hauteur de 1070 pieds fur la ftation: précedente , nous. trouvames qu'il étoit defcendu de 16 dignes & un tiers. Ce qui eft en raïifon de 6 5 pieds & demi pour ligne.

Nous avons obfervé plufeurs fois avec MeflieursPi- card & Mariotte, qu’en 168 pieds de difference , depuis da Cave jufqu’à la Plate - forme de l'Obfervatoire, le vif. argent dans le Baromertre defcendoit de 2 lignes & 2. En. raïon de 6; pieds & demi pour ligne, en 168 piedsqui dont de Ja Cave à la Plate - forme de l'Obfervatoire, la defcenre du vif-argent auroit être 2 lignes & 5 :ce qui n'eft pas fenfiblement different de 2 lignes & +, la diffe. rence n’étant qu'un neuviéme de ligne qui eft impercepri-

: Aaa ii}

374 “OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

ble däns-ces fortes d’Obfervations, qui étant réiterées ne réüfiflent pas toujours exactement de lamême maniere. Sila defcenre du vif-argent dans le Barometre étoit en proportion de l'augmentation des hauteurs, les 28 pou- ces de hauteur du vif-argent quife trouventau bas dela Montagne, fe réduiroient à rien à la hauteur de 3668 coifes, qui feroit toute la hauteur de l'air qui prefle fur le vif-argent, & le fait monter à la hauteur de 28 pouces,

Mais fuppofé que l’air fupérieur foit plus rare que l’in- férieur, il faudra une plus grande variation de hauteur dans la partie fupérieure de l'air, pour faire defcendre le-vif-argenc dans le Baromerre d’une ligne , que pour le faireldefcendre toutautant dans la partie inférieure. Ain- fi la hauteur de l’air fera plus grande que 3 668 toifes.

Cerre haureur eft beaucoup plus grande, que celle qui eft néceflaire pour répréfenter les Obfervations des ré- frations, des Aftres, ayant fuppofé qu’elles fe faffent par la rencontre d’une furface fphérique d’un air homogene. Car pour les répréfenter aflez bien, ilfufit de fuppofer la hauteur de lair de 2000 toifes, & la proportion de la denfité de l’Echer à celle de l’air, comme 1000000 à 1000184.

Cela nous donna lieu de penfer qu'il fe pouvoit faire ; que ce ne für.pas tout l'air comprimanr les liqueurs, qui caufe la réfraction des Aftres, mais quelque fubftance fluide qui n’occupé que la partie inférieure de l'air, & qui fe termine par une furface fphérique concentrique à la Terre.

Puifque les Obfervations des réfractions des Aftres faites jufques à préfent s’accordent aflez bien à cette hy- pochefe ; il en faudroit faire d’autres avec une grande exactitude, tantau bord de la Mer, que fur les plus hautes Montagnes, pourvoir fi les réfractions obfervées à ces differentes hauteurs. de Pair, différent entre elles de la maniere que cette hyporhéfe demande ; car alors on

OS CE ©

1

OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES. 375 pourroit conclure que certe fubftance réfradive differen- te de celle de Pair eft en effet dans la Nature, au lieu que jufqu’a préfent cerre fubftance ne doit pañler que pour uneinvention commode pour le calcul des réfractions,

& équivalente aux difpofitions naturelles qui les çau- fent.

it ty dr qùi ph | | re Less AAA rt

à : : TT ? ÿ 2 Li ains An M + ren Eh nt RE

# ‘Pt EX LC ST: +: "r. à mn 3 (émet to à dt DEP & sea A fi Eau us al poemes "E "

Coste: 2 ai ART : Pat jai FGrurions pra ph er ; de eror d pre Set 4 MÉGEARDE AE ñ Î nie. Lt Pi tte F2 8 laut d'un CET RO Mt BAL EMEA déja Mer RES Da HA DPUE vonx f les aden io: obéer ve t pe RE AMC cle Pr ur ste for clins -ApR) et Mybranss: due A

td # È

1e

OBSERVATIONS

FAITES A BREST ET A NANTES

pendant l’année 1679. Par Mefieurs PICARD €& DE LA HIRE,

DE L’ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES.

Rec. del Ac. Tom. VII. Bbb

" j La À é STE ETES PAT PA + x +4 Be pas

2

D2? !

be KRur a

IDE 1406

ATUL AL

OBSERVATIONS A BREST ET À NANTES

PRE’s que Sa Majefté eut été informée des Obfervations que Meffieurs de l’Académie des Sciences avoienc faites par fon ordre en diverslieux hors du Royaume , Elle leur or- donna de s'appliquer à drefler une Carte de toute la Franceavec la plus grande exa&irude qu'il feroit poffible. Certeentreprife avoit été tentée plufieurs fois, &n’avoit réüflir faure des moyens que nous avons aujourd’hui, qui font les Horloges à Pendules, & les grandes Lunet. tes dont on fe fert pour découvrir les Eclipfes des Satelli- tes de Jupiter , qui eft la voye la plus sûre pour détermi- ner la difference des Méridiens.

On avoit déja commencé plufieurs defcriptions parti- culieres des Côtes, aufquelles de très-habiles Ingénieurs travailloient par ordre de Sa Majefté, pour la fureré de Bbbij

380 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

la navigation : mais quelqu’éxactitude que l’or puifle 4p- porter à ces fortes d'ouvrages féparez, on n’en fçauroit faire un jufte aflemblage fans le fecours des Obfervarions céléftes. Ce fut ce qui donna occafion de déterminer la pofition du Port de Breft, qui eft fitué dans la partie la plus Occidentale du Royaume.

A

Nous parrimes de Paris pour ce fujet, versla fin du

mois d’Aouft , portant avec nous les Inftrumens qui

éroient néceflaires pour les Obfervations , & nous arrivâ. mes à Breft-le 8. du mois de Seprembre. Ayant fait voir

|. nos ordres à Monfieur l’Intendant , il nous plaça dans le

[LE Jardin du Roy, qui éroit le lieu que nous jugeames le plus commode pour les Obfervations que nous voulions faire.

A BRIE ST

le 10. Septembre 1679. Hauteur du bord fupérieur du Soleil pour connoitre l'état de l'Horloge.

Au matin. Hauteurs. Au foir. 91! 52320 59! 40"l2h 521 45"

5553 &:1bI2 M 2910 49 #9) FO

ni BORA 11$Dv #0 | #5: ES

Corre&tion.des remps du foiradditive 331, Donc l'Horloge tardoit à midy de 2! 2412.

Le mème jour ax [oir | hauteurs Orientales d'Algenib..

9h30" 25"/370,$9". 40" 40 325139 219 40 43 58 39 5$9 40 47 25 |40 29 40

Ze 11. Seprembre immerfion du premier Satellite dans l'ombre de %.

Au matinà oh 19’ 58” de l'Horloge:

FAITES À BREST ET A NANTES. 381 Hauteur Meridienne fupérieure de F Etoile Polaire. 50° 49° 45° Hauteurs Occidentales d'Algenib. SRNZSNNIG ADI! 29 40. 30,78 [89159 ‘40 34. 11 5 29 40. LE SA DT T0 Ces Obfervations étant comparées avec celles qui avoient été faites le foir précedent, il s’enfuir qu’Algenib avoit été au Méridien le matin 20 37 18": del’Hor- loge , & par conféquent 17’ 21" après l’immerfion du Sarellite de %. ru Quoique nous ne fcûffions pas encore parfaitement l’é- rat de l'Horloge à l’égard du moyen mouvement, nous avions pourtant obfervé qu’un Pendule fimple de lon. gueur jufte pour les fecondes de temps moyen, étoir d’ac- cord avec l’Horloge pendant plus d’une heure, ce qui faifoit voir qu’elle étoit à peu-près au moyen mouvement & fuivant certe fuppofition fon retardement , qui à midi avoit été de 24”+, devoit être à minuit environ de 2! 34!, maisnous fçûmes la chofe plus précifément en. fuice des Obfervations d’Algenib, faites le 14. & le 218.

Le 13. Septembre hauteur Méridienne du bord i fapérieur du ©.

459 35 207 Hauteur Méridienne de La plus claire de l'Aigle.. 499 41! 20° À Paris 49, I4 40 Difference TT

Ze mème jour au foir, hauteurs Occidentales de l'Etoile de- ? Aigle pour l Horloge qui avoit été arrétée, @* dont on fut oblige de charger le gros poids. Bbbüiij

382 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES 1où 56 23"|36° 59! 40" II o 31136429. 40 SATA 19. AE Le 14 Sept.aumatin , hauteur Méridienne d'Algenib. ÿ5°e21 20"

La plus grande hauteur de la Polaire.

50249" 50* Mais à Paris ST 16130 Difference. © 16 40

Il s'enfuit des précedentes hauteurs méridiennes tant ‘de la Polaire que de l’Aigle, que la hauteur du Pole dans

le Jardin du Roy à Breft eft de 438°23! 30" La hauteur du Pole étant à Paris à l’'Ob- fervatoire | 48 $o 10 Le méme jour au matin , hauteurs Occidentales d'Algenib, 4h o" 27° |34° 59" 40° | 3 40 |34 29 40 6 51 |33 59 40 |

LQn ALT PE HO 13, Ou M3 Cs 059. 40 Sa AE ie RES 24040 3" voa Ces Obfervations avec celles qui furent faites le 28, ferviront à déterminer le temps vrai du paflage d’Algenib pour le 11 au matin: car par les Obfervations du 28, on trouva qu'entre l’arrivée d’Algenib au méridien, & fa hauteur de 32° 59’ 40", ilyavoit 3h 39’ 15" de l’'Hor- loge, qui étant ôtées de 4h13" 1 1” qui eft une des Obfer- | vations ci-deflus, il reftera oh 33° 56" de lHorloge qui avançoit de 4’ 49", & par conféquent Algenib furaumé- ridien le 14 au matin à oh 29’ 7", à quoiayant ajoûté 10” ë 45" de temps vrai pour 3 jours, ils’enfuit qu’Algenib fut au méridien le 1 1 au matin à ob 39’ 52",

RE PT Te - PT. d

FAITES A BREST ET A NANTES. 333 Ze même jour 14 Sept. hauteurs du bord fupérieur du ©

pour P Horloge. Au matin. Au foir. 8h 32% 248260 ,29!. 4oMk3h"36 26" 38 47 |27 29 40 29 39

42 17 [217 59 40 26 9 45 47 [18 29 40 | 22 42 La correction additive pour les temps du foir étant de 36"+, il fe trouve que l’Horloge avançoit à midy de 4! 32". Ze 16. Sept. hauteurs d’Aquila pour l'Horloge , au foir.

10h 43° 52"|36° 59’ 40"

47 31 136 29 40

ji! zo [35 59! 40 Ces Obfervations comparées avec celles du foir préce - dent , font voir que l’Horloge tardoit par jour de 1 $"à l'égard du moyen mouvement : ce qui ne doit rien con clure pour le ro &l’1 1 jour, à caufe du changement qui yavoicété fair depuis, par l'augmentation du gros poids.

Ze 17. Sept. hauteurs da bord fupérieur du © pour l' Horloge.

Au foir. 7h 34° 10" | 169 $9’ 40" La 30! 33" 40 39 [17 59 40 14 4 AT ONEL SE NETE LR | D'où il s’enfuit que l’Horloge avançoit à midy de 2’ 42", & qu’elle cardoit à l’égard' du moyen mouvement d'environ 1 5“ par jour , de même que par Aquila.

Au Matin.

Hauteur Méridienne du bord fapérieur du ©: 44 2! 40°

354 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES Ze 10. Sept. Aquila pour l'Horloge au foir. Loh 27 SSI PS AA 30 48 136 29 40 34 27 /N[3)5"#590m40 D'où l’on connoît que le retardement de FHorloge à à

l'égard du moyen mouvement, étoit toujours de 1 5" par jour, comme on avoit trouvéauparavant.

Le 25. Septembre au matin, immerion du premier Satelite dans l'ombre de %. A 4h 13" 54" de l’Horloge qui tardoitalors de 22". Donc temps vrai de limmerfion 4h 15! 56".

Hanteurs du Soleil l’Horloge.

Au matin. | Au foir.

hero Share 26 co La 884-458 2 NEO IN NT CAT O ZE, 44 LB Ad T4 70 0 26 9

Correction additive pour letemps dufoir 41" Donc retardement de l’Horloge à midy 12".+4

Le16.Sept. hauteurs du bord fupér. du © pour l'Horloge. . Au matin. | 9h, 55:27] 33° 59 40" | 1h $8" 217" rouuos10 34 0; A0 Su. 2e s 41 |34 59 40 | 48, 15 Correction 36". Doncretardement à midy 2’ 45".

Hauteurs d'Aquila pour PH par

AH et | CROP NE CN ET EE ; TS 35459240 Donc l’Horloge a tardé du moyen mouvement de 16" par jourjenviron , depuis le 20. Ze

FAITES A BREST ET A NANTES. 385 Ze27. Sept. hauteurs du bord fapér. du © pour l'Horloge.

AuMatin.. à: , Ar: foir. | gb 12° 14" | 280 49. 40" | zh 40.31" 26 1=130 49 40. 26 42 30. 22 |30 59. 40 | 22, 222

Correction 3 g addirive au temps du foir : Donc retar: dement a midy 19". :

Hanuteurs Orientales d'Algenil au foir,

6h 57" 31" 1230 29° 40" 7 D 34 123 59 40 44 5313131 10 2$ 56 2 [32 (59 40 Ze 28. Sept. hauteurs Occidentales d'Algenib at MAtith

3 M40g2"S4320059" Ho" LOT ÈS Te HO AE | 4,133 63.423 29 140

De ces hauteurs comparées avec celles du {oir frrce- dent, il s'enfuit qu’Algenib futau Méridien à x 1h 3 5’ 17" de THorloge , laquelle rérardoit 3’ 36"; & par confé- quent Algenib pale au Mériclien à à 11h 3 8’ es B": is jure vrai. )

D'oùils ’enfuir encore que lexr. “a même mois au Ma: tina oh 39’ $2" detemps vrai, Algenib avoit été au Mé- ridien ; & parce que limmerfioi du Sarellite.de Jupiter qui AOE été obfervée le même jour, avoir précedélide dax". ils "enfuic que le tem ps vrai ladite:immerfion futaà oh 22’ 30"; mais la même fut obfervée à à Paris à oh 50’ 8". Ils ’enfuit donc que Paris eft plus Oriental que Breft de 27’ 37".

“ba difference des Méridiens ain: trouvée entre Paris & Breft par Obfervation du:x x1.fut: confirmée par cellé du 25, faite Breft à à4h 15’ 56" du matin : Cat ajouranc

Rec. de V Ac. Tom. VII. Gos

386 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

1j 18h 20’ 9" de temps vrai pour une révolution du pre- mier Satellite, on trouvera que la fuivante immerfion dût être le26 à roh 45’ $" de temps vrai à Breft ; mais elle fut obfervée à Parisà 11h r2° 39". Donc difference entre Paris & Breft oh 27 34".

Le fufdit intervale de temps vrai pour une révolution du premier Satellite , el qu’il devoit être alors, eft con- clu des Obfervations qui avoient été faites tant à Paris qu’à Breft, dont voici la Lifke.

Immerfions du premier Satelite de Jupiter.

Sept. ÿ .arh.264.423" 20, A2 160 19 69 16 5.3 26, IN : A2 NA 0: 10 12 Lait SOA ES 24 “CT a ENS 1e L à Bret.

Nous poferons donc pour la difference de longitude entre Paris & Breft oh" 27’ 36", ou 54’.

Le Jardin du Roy nous obfervions , écoic plus Sep. tentrional de 30" que la Tour de Cefar qui eft dansle Château à l'entrée du Port, maisenviron fous un même Méridien: de forte que fans rien changer à la difference de longitude, & Gtant feulement 30" de la hauteur du Pole, trouvée ci-deflus , on aura les Obfervations comme fielles avoient été faites dans le Château.

Hauteur du Pole du Château de Breft 480 23’ o".

Difference de longitude Occidentale avec Paris 54? ou bien oh 17! 36",

OBSERV ATIONS SUR LA VARIATION de | Aiman.

avions pofé dans en du Roy une pierre de niveau & bien ftable , fur laquelle nous traçimes une ligne Méridienne par le moyen de l’ombre du fil d’an

à Paris.

FAITES A BREST ET A NANTES. 387

plomb, au momentdu paflage du Soleil parle Méridien; ce

ue nous connoiflions parfaitement par le moyen de l’Horloge : & noustrouvâmes par plufeurs Obfervations réiterées, qu’une Aiguille aimantée, & longue de fix pou. ces, déclinoit du Nord versle couchant de 45’.

OBSERV ATION POUR LES REFRACTIONS. N Ous portâmesle quart de Cercle fur un lieu élevé,

N d'où l'on voyoit l'Océan , par l'embouchure de la Baye appellée le Goulet ; & ayant pointé le quart de Cer. cle à l'horifon de la mer ,noustrouvâmes qu’il étoit baiflé fous le niveau de 11° 20". Nous mefurâmés enfuire la hauteur que l'œil avoit eñë au -deflus de la mer, &nous la crouvâmes de 1 3 6 pieds; & pofant le demi-diametre de la Terre de 3269297 toiles, fuivant la mefure de M. Pi- çard, ladite inclination devoit être de 12’ 40"; de forte qu'il y avoit r' 10" de réfraion.

OBSERV ATIONS POUR LES MARE'ES,. ke Jardin du Roy nous obfervions à Breft ayant

vûë fur le Port la mer eft ordinairement fort en repos, cela nous donna occafion de faire quelques Obfer- vations fur les Marées,

Ccci

388 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES Septembre. | H. M. $: du Soleil. [H: M. 5. de la Lune}

ne mt te msn armee |, « pétrethtes mmmnttinatente

a

Ventd'Oüëft,:18

2.25.30.dufoir. |3.$1.10.0rient{Hautemer.

EE E Q

Haute mer.

Vent d'Oûëff, 1 9 3-13.50.dufoir. G45 .30.Orient.

a ——" 7" ES

Vent deNord,z1

Vent deNord,22

0.1$.30. du matin.f8. $ 2.3 0.Orient.[Bafle mer. ss 0.46.30.dufoir. [8.46. 30.Occid.|Bafle mer.

CS CE

10:29:30. du marino. x 7.10.0Occid.|Bañle mer,

2 ———— —— ——" À

11.41.45.dufoir. bo. 8. o.Orient. Bafle mer.

. a

ne ts RE ne Vo es, me pe Qu

Calme,

-1.12.30. du matin{8.43. o.Orient.IBafle mer. 25] 1.34 30.dufoir. |8.36. 10.Occid{Bafle mer.

nrin “| 1.56.40.du matin.|8. 3 r. o.Orient.|Bafie mer. Vent d'Oûëlt, 26] g. 6.45. du matin.1: 18.30. Occid.|Bafle mer:

3.38.30. du matin{o. 18. 30.Orient.|Bafle mer. 27| 9.16.30.dumatin/:.45. ©.Occid/|Haure mer. 10. 9.30.dufoir. |3. 6.30.Orient|Hautemer.

ee eee ee es ce À

—- em

Calme, 2 sh 0.47."0.dumatin./3.23. o.Occid{Hautemer.

Pour ces Obfervations , on n’attendoit pas que la Mer fut tout-à-fait haute ou tout-à-faicbafle, parce qu’alors elle demeure trop long-tempsenétat ; mais on marquoit deux temps éloignez devant & après,aufquels elle fetrou- voit à certaine hauteur précife qui duroit fi peu que nous n'avons point fait de difficulté de marquer jufques aux fe. condes ; puis on prenoit le milieu du temps qui s’étoit écoulé entre les Obfervations. La colomne qui contient les heures de la Lune fait voir dans quel cercle horaire la Eune fe trouvoit foit vers l'Orient, foit vers l’Occidene, au moment que la Mer étoit haute ou bafle ; ce quin'a.

FAITES A BREST ET A NANTES. 389 pas été fans une variation confidérable > laquelle pourroit bien avoir été caufée par les fréquentes tempêtes dont l'Océan fut agité durant ce temps-là.

Nous laïiffâmes un Barometre fim ple entre les mains de M. Olivier Medecin de la Marine , très-habile & très- curieux, quiaprèsenviron fix mois d'Obfervations; nous fic rapport qu’à Breft la hauteur du Vif argent avoit varié entre 27 pouces 8 lignes, & 26 pouces 1 ligne ; ce qui eft fort different de ce qu'on obferve à Paris & à Montpel- lier, comme on peur voir ci.deflus.

Æ NANTES. Hauteurs Méridiennes obfervées au mois de Décembre 16 79

; AE 64° 42! 3$"à Nantes. La Luifante d’Aries. GRLE3 53 la Fléche.

Différence © o 28 40 6 30 Nantes. Menkar Fe ; 7 . 5 à la Fléche. Différence o 218 45 re 1f501:/7" 25 àla Fléche, ,4% 38 45$ à Nantes. Difference o 18 40

Ea Polaire

Les Obfervations furént faites à Nantes proche le Château. On les à mifes en comparaifon avec d’autres. qui furent faites à la Fléche peu de jours après , parce qu'on n’en avoit point de Paris. Rs

Hauteur du Pole de la Fléche 47 4T jo Différence à ôter. o 28 40

Donc à Nantes hauteur du Pole 47 13 10

Ccciiÿ

390 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, &C.

Emerfion du premier Satellite fortant de l'ombre de Jupiter. Le 14. Décemb. 1679. au foir à 4h46’ 40" à l'Obferv.R, 4 31 10 à Nantes. Difference O If 30 ou 32° 30" dont Nantes eft plus Occidental que Paris,

.

vale 397 RER RRÉRIERRE À SÉSSÉÉRÉLELES

OBSERVATIONS

FAITES

À BAYONNE, BORDEAUX; E TR ON AN,

pendant l’année 1680.

Par Miefieurs PICARD é& DE LA HIRE, DE L’ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES.

Axs la continuation du deffein de la Carte générale Di la France,comme dans l’année précedente,onavoie commencé par la pofition des Côtes de Bretagne ; Sa Ma. jefté nous ordonna d’aller à Bayonne & fur les Côtes de Guyenne & de Xaintonge pour en déterminer les points principaux , & de prendre pour cer effer le temps des Va- cances, comme on avoit fait l’année d’auparavant ; d'au. tant que les Obfervations des Eclipfes des Satellites de Jupiter qui fervent pour ces déterminations, fe préfen. toient à faire principalement dans cette faifon.

Suivant cet ordre , nous partimes de Paris au mois . d'Aouft pour Bayonne, nous arrivames le 8 de Sep- tembre.

Ayant confideré d’abord la fituation du lieu, nous ne trouvames point de pofte plus propre pour notre deflein, qu'un Jardin en Terraffe {ur le bord de la Dour , environ

592 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

à x ootoifes hors la Porte de Moncerolle, nous Fimes les Obfervations qui s’enfuivent.

Æ4 PB AY OC N'NE. Ze10 Sept. hauteur Méridienne du bord fupérieur du Soleil.

He oh

Mais à Paris 46 Oo 30 Différence $ 20 30 Le 11 Sept. hauteur Méridienne du bord frpérieur du Soleil.

$ $ FU s Mais a Paris 4$ 37 2$ Difference $ 20 40

Le même jour au foir hauteur Méridienne d'Aquilai

: 54°35"35" A Paris 49 14 55 Difference $ 20 40

Ze 12 Sept. au matin, la plus grande hauteur de la Polaire.

45° 55" 40" A Paris $1 16 10 Différence $s 20 39

Ze 13 Sept, hauteur Méridienne d'Aquile. | 549,3,5 35, Le 14 Sept. Immerfion du premier Satellite dans l'ombre de .

Au foirà 10h31 55" A Parisà 10 4718 Difference 15 18 Le21 Sept. hauteur Méridienne du bord fupérieur du Soleil. 47,555"

Ze

FAITES A BAYONNE, BORDEAUX, &c. 393 £e118 €pt. Immerfion du premier Satelite dans l'ombre de &.

Au matin à oh 28 20" À Parisà O 43 35 Difference LS LS Za plus grande hauteur de Ls Polaire. 55" 40"

Hanteur Méridienne du bord fapérieur du Soleil. 46°42" 15" Ze 14 Sept. bantenr Méridienne du bord fepérieur du Soleil.

45° 55" 10" Ze 19 Sept. Immerfion du premier Satellite de Fupiter. Au matin à PR MMS Ze 6 Offobre, J; mmerfion du premier Satellite dans Fombre de Fapiter. Au matinà 4h 21" 8" Différence TS 2 A Parisà 4 36 20

Il s'enfuit des Obfervations précedentes, premicre. ment que la différence entre la hauteur du Pole de l'O. férvatoire Royal & celle du lieu de nos Obfervations à Bayonne étoit de ÿo 20/ 30/à laquelle il faut ajoûter 1 o/, pour la difference des réfradions ; & d’ailleurs, pour ré- duire les Obfervations au conflent des Rivicres dela Dour

_& dela Niéve, & pour défigner la Ville parce lieu-là, il

faut ôter à la différence trouvée ci-deflus is" Diférence entre l'Obfervatoire Royal & Bayonne Gaec" Hauteur du Pole del'Obfervatoire Royal 48 jo 10 Donc hauteur du Pole de Bayonne 43. 29 45

_ Eca l’egardde la difference des Méridiens ; Pr'énantun milieu entre les Obfervations , il s'enfuit que Bayonne eft plus versl'Occident que Paris de Hs" T4" ou 3°48 4$ Rec. del Ac. Tom. VIT. Ddd

39 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES OBSERV ATION DE ZA DECLINAISON. de lAigçuille aimantée. | Ar les Obfervations del’Aiguille aimantée faites de la P même maniere que nous avions fait à Breft & avec la même Bouflole, nous trouvames que la déclinaifon étoit du Nord au Couchant de 19208

OBSERVATIONS SUR ZES MARE'ES. OmMME la marée monte confidérablement dans la Dour, & que nous la pouvions voir commodément, nous fimes les Obfervations fuivantes de la même manie. re quenousavions fait à Breft. Septembre. H. M. S: du Soleil. [H. M. S. dela Lune,

3 o. 1. o. du matin.|lo.r3. o.Orient.Bafle mer. Calme, 12! 0.14.30.dufoir. [9. 9. o. Occid.IBafle mer. Came 0.43. 0. du matin. |9. :0.. o.Orient.Bafle mer. U

15] 1. 8.45. dufoir.

Nordoueft, 8.58. 0. Si M

FA: 1.34.30. du matin. |8.54.30.Orienr.IBañfe mer. 2. 0.30. dufoir. 18.52, 0. Occid.Baffe mer.

235.30. dumatin. (6.59. 6. OrientIBalle mer. Sudef, 15] 3. 8.15.dufoir. |9. 2. o. Occid.Bafle mer. 9.20.45.dufoir. |3. 0.25.Orient.Hautemer.

nl

Calme, I

—— —— —_—_—_—_— ——

Calme, 3.44. ©. du matin. lo. 9.40. Orient |Baffe mer. 16| 9.57. o. du matin.l3. 9. o. Occid Haute mer. 10.40.30..du f6ir, : 13.23. o. Orient[Haute mer.

——

—— a 2 —— ———

© ——— ——— ———| ——-

18| o.13.30.dufoir. |3.35.30.Occid|Hauremer.

—| ——

—|

ol 114 ©: du matin.[4. 2. o. Orient|Haute mer. 2| 1.43. o.dufoir. 4.11. o. Occid. [Haute mer.

—|

esse ES EEE

2. 7.30: du matin. |4.14. o. Orient.Haute mer. 20! 2.33. o.dufoir. 4.12. o. Occid.|Haute mer. 8.41. o.dufoir. |ro. 8. 0. Occid.|Bañle mer.

FAITES A BAYONNE, BoRDEAUXx, &c. 395

“Septembre, | H. M.S. du Soleil. |H. M. S. dela Lune. Calme, 2.54. 0. du matin. l4.rr. o. Orient |Haure mer.

9. 4.30. du matin. |ro. 9.0. Orient.|Baffe mer. 3.14.50.dufoir. |4. 3. o. Occid. [Haute mer. 9:23. o.dufoir. |ro.6.0. Occid. [Bafle mer.

| 939. 0. dumacin.fro.1.30.0rentlbatene” 956.30. dufoir. lo.so. o. Occid.|Baffe mer. PE 1.30. du matin. 9.44 0.Ori ntIBafle mer. 10.25. o.dufoir. 9.35. o. Occid.Bafle mer.

10.47. o.du matin. | Dee. Oéenel Bafle mer. #11. 2.30. du foir. 9.27.50. Occid.|Bañle mer.

21

—— ms ————_

11.19.30. du matin. 9.16. o. Orient.|Bafle mer. 11.32. o.dufoir. |9.13.20. Occid. [Bale mer. Lr.jo. o. du matin. |9.r0. o. Orient.Bafle mer.

0. 7. o.dufoir. |9. 3.30. Occid. Bafle mer.

27| O©.23.30.dufoir. 8.57.40. Orient Balle mer

8.47. o.Occid. [Bafle mer.

Calme ; 28l °:35:30.du matin.

Sudoüeft, .| 959.30. dufoir. |8.49. o. Orient. aile mer.

Sudoñeft, 219 rie di matin. ETMENT ET Bafle mer. Odobre| 3.19. 0. du matin le. 5-30. Occid. [Balle mer.

9.30. o.du matin, 3.43. 0. Orient.(Haute mer.

Calme, I 10. 3.30. dufoir.

10.52.30. du matin.|3.37. o. Orient|Haute mer. 11.22. O.dufoir. |3.42. o. Occid. [Haute mer.

Nordoûeft, 2

se | 2 em

Impétueux, RES foir. 35.57.30. Orient [Haute mer. Oùéf, PEER PTE 3.56. 0. Occid. [Haute mer.

Violent, #4 1.35-30.dufoir, |3.32,30. Orient [Haute mer.

396 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

Ces Obfervations furent faites dans un temps durant lequel il n’arriva aucun autre changement à la Riviere que celui quiéroit caufé par les marées.

PB OR D'E AU ZX. Le 10 Offobre 1680. l4 plus grande hauteur de la Polaire. 16° 35" Cette Obfervation fut faite proche la Place de Saint Projet, quieft environ au milieu de la Ville. Donc hauteur de Pole de Bordeaux 44° 50! 30!

LAN LR OEM

principal deffein étant de déterminer exacte- ment la pofition de la Tour de Cordoûan, qui eftà l'entrée de la Riviere de Garonne, & nous étant impofli- ble d’y aller alors à caufe du mauvais temps, nous plaça- mes nos Horloges & autres inftrumens dans un Corps de Garde qui eft à l'entrée de la Conche de Royan, fur un: rocher avancé proche le vieux Chateau ruiné ; d’où l’on: pouvoit voir aifément cette Tour , pour y réduire enfuite les Obfervations comme fi elles y avoient été faites.

Ze 14 Offobre 3680 la plus grande hauteur Méridienne de la Polaire.

A Royan 489 12° 55" À Paris 126 110 Difference 3 13 15 Le 15 Offobre hauteur Méridienne de Menkar: A Royan 47 13 010 À Paris 43 59 50 Difference 20130 O

I faut remarquer que l’on doit prendre une difference : | moyenne entre les deux que l’on a trouvées ci - deflus, à caufe que l’une. eft prife vers le Nord , & l’autre vers le:

FAITES A BAYONNE, BoRD£AUx, &c. 397 Midy, puis ÿ ajoûrer 5! pour la difference des réfraions: D'où il s'enfuir que la hauteur de Pole de Royan, à l'en droit des Obfervarions, eft de 45236! 53"

+

Ze mème jour 15 Offobre au matin, Tmmerfion du premier Satellite dans l'Ombre de ».

A Royan oh 47 20" À Paris EL PS Différence 13" $5"ou 3°29°

: COR D'ONULA NN.

ORSQUE la Mer étoit retirée, nous mefurames dans la Conche de Royan unebafe par le moyen de laquel.

le nous conclômes que la diftanceentre la Tour de Cor- doûan & le lieu de notre Obfervatoire » Étoit de $ 500.

toiles. _ Dansce même temps-Kà, le Soleil avant que de fe cou- cher dans la Mer pañloit un peu au-deflus de la Tour de Cordoûan , mais fi proche qu’on le pouvoit voir tout en. fémbleavec Fanal de la Tour par la Lunete du quart de cercle :de maniere qu'ayant pointé le file vertical de la Lunete au milieu de cette Tour , on marqua le moment de l’arrivée du Soleil au vertical de la Tour, & par cette: Obfervation plufieurs fois réiterée , on trouva que le ver tical de Cordoûan déclinoit de 72° 12/ du Midy vers l'Oc. cident. D'où il fut facile de conclure, fuppofé la hauteur du Pole de Royan, que celle de Cordoüan étoit de 45° 35’ 10"& que Cordoüanétoit plusOccidental que Royan: de 7’ jo"de degré, & par conféquent plus que Paris de 3236! 50"!

La déclinaifon de l’Aiman à Royan fut obfervée de 1°: 20’ du Nord à l'Occident. k

On doit remarquer qu'après avoir déterminé la pofi tion de Nantes, Cordoüan, & Bayonne, au long de ces Côtes, il n’étoit pas nécefläire d’y faire d’autres Obfer-

Ddd üj.

398 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, &c.

vations; d'autant plus que la hauteur de Pole de la Ro. chelle avoit été prife exatement par M. Richer avant que de s’émbarquer pour Caïenne.

L

Hauteur de Pole de l4 Rochelle. ÆOSET Q" DE".

7 | 399 ECECCEEI EEE ECEOR TEEN ETIT TION

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

FAANIMIRNIENS "AUXRYEOSTES SEPTENTRIONALES hd A8 EE 0 © ti pl rt pendant l’année. 168 1. , Par Mefieurs PICARD & DE LA HIRE.

| Ltd de ce que nous avions fait pendant lesan- nées précédentes. il ne reftoit plus à'déterminer fur l'Ocean que la Côte Septentrionale de Bretagne, & cel- les de Normandie, Picardie & Flandre : c’eft pourquoi, pour achever cet Ouvrage pendant cet année, nous reçü- mes ordre de nous féparer. M. Picardalla du côté de Bre. tagne, & M. dela Hirealla en Flandre. - Æ NAT N HSM LT O.

Ze 10 Oftobre, hauteur Méridienne du bord fuper. du Soleil. pos 8" po LL

Le même jour au foir , hauteurs Méridiennes des Fixes.

Markab de Pegaze 54° 52’ 50! ‘Algenib $4 47 50 A Paris $4 36 10 Difference 11 40 La Polaire rt 4 10 À Paris suor6i eo

Différence oO II $o

400 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

Ze 22 Ofobre, hauteurs de la Ceinture d'Andromede : pour l'Horloge. 6h 4o’ »o"-|40° 20’ 43 2x oo 46 6 442 20

Hanteurs Meridiennes des Fixes.

Markab $4° $ 2! so" Algenib $4 47 50 Ze 1$ Oëtobre , hauteurs de la Ceinture d' Andromede pour l'Horloge. 68 2 CH 2 40° 2 o’

32042 FT TO RE D'où l'on connoît que l’'Horloge avançoita l’égarddu moyen mouvement, d'environ 23"+parjour. .

Ze 16 Oftobre, hauteurs du bord fupérieur du Soleil

pour Horloge. Au matin. | Au foir. 9h 46! 51/1229, 0! | 2hsgn 10! 52 6 |22 30 EE :/$Æ 57 3%$- 123- 0 | 6. à$ Loi 8: 11412830 oO 47

Correction additive 36", d’où il s'enfuit que l'Horloge avançoit à midy de 2’ 19”. Hauteurs d'Andromede pour l'Horloge. An foir. | 6h 2 APS 28 $7 |40 $o Ces Obfervations comparées avec celles du 25, font voir que l’'Horloge avoir avancé en un jour de 18" par- deflus le moyen mouvement, au lieu de 14" qu'elle avan- çoit 3

FAITES AUX CosTES SEPT. DE FRANCE. 4017

Goit, fuivant ce que l’on avoir remarqué par les O bferva- tions antecedentes, laquelle acceleration fe trouva en- core augmentée par les Obfervations fuivantes ; fur quoi ileft à noter que le temps qui étoit fort humide aupara. vant, devint fec & ferein tout d’un coup.

Ze 17 Oëtobre , Immerfion du premier Satellite dans l'ombre de Fupiter. Au marin à Be 24 re De Horloge laquelle avançoitalors -de | 2 35 Donctemps vraidel’Immerfion o 21 40 A Parisa Oo 39 $o Difference © 18 10 Ze mème jour ; hauteurs du Soleil pour l Horloge. 10 ne 24288 e AE ENS 7) 41? Ta BOUT Au © 51 36Correction3 6” 19 57 [14 30 | 45 10 L’Horloge avançoit donc à midy de PU Au foir, Andromede pour l Horloge, 6h 22!.41" |40 29 DO AE 126 AP CN 72 PAC En comparant ces Obfervations avec celles du jour précedent, on voit que Horloge avoit avancé de 42", pardeflus le moyen mouvement. Il s'enfuit des Obfervations précedentes, que la hau-

teur du Pole à Saint Malo eft de 489 38 30" Et que Saint Malo eft plus Occidental que Paris de 18” de temps ou de 4104

Les Obfervations furent faites proche la grande Eglife. SOTIOR: L''A TM. A. NN.

La déclinaifon de l’Aiguille aimantée étoit de du Nord au Couchant. Rec. del Ac. Tom. FIL, £ce

402 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

SUR LES MAR FE ES!

Aux plus grandes marées quiarrivent ordinairement deux jours après la Nouvelle & la Pleine Lune, la diffe- rence entre la haute & la bafle Mer eft de 14 brafles ou 70 pieds.

En Nouvelle Lune & en Pleine Lune la Mer eft haute à 6 heures.

AÙÜ MONT. SAINT MICHEL.

Ze 6 Novembre, hauteur Méridienne du bord - fapérieur du Soleil,

29 23) o!

Ze 7 Novembre, hauteur Méridienne du bord

fupérieur du Soleil. 25420" Le 8 Novembre, batteur Méridienne du bord: fapérieur du Soleil. 24° 48’ o" Au foir la plus grändè hauteur la Polaire. SE ST À Paris “1 16 o Difference 12 2$ Ze9 Novembre, hauteurs Méridiennes des Fixes. Markab 54° 53’ 30" Algenib 54 48 30 Cette derniere à Paris $4 36 10 Difference 12,20

Le mauvais temps empêcha d’obferver aucune Immer. fion dont on püt être farisfair : mais dans ce même temps- R M. de la Voyetravailloit à la Carte de la Côte, doncil marquoit les principaux points par triangles , d’où1l me

FAITES AUX CÔTES SErrT. DE FRANCE. 403 fut facile de conclure que la diftanceentre S.Malo & le Monts. Michel étoit de 19200 toifes, & qu’ainfi les hau. teurs de Pole étant données, il s’enfuivoit que ladifferen- ce des Méridiens de ces deux lieux, étoit de 30’ de de- gré ou de 2’ de temps, dont Saint Malo eft plus Occiden- tal que le Mont Saint Michel.

Hauteur de Pole du Mont Saint Michel.

48° 37! 50" La différence des Méridiens entre Paris & le Mont

S. Michel 30/ ou 16' de temps.

SUR LE BAROM ENTRE. hauteur.du Mont S.Michel depuis Ja Gréve jufques Lil Horloge quieft fur le milieu de l’Eglife, eft de 64 toiles & la difference du Mercure dans le tuyau du Baro- metre fimple, fe trouva de 4 lignes : pour cette hauteur. La haute Mer en Nouv. & Pleine lune eft à 6h 45° A. CHERE O VER 6. Ze 17 Novembre 168 x hauteurs Méridiennes des Fixes.

Algenib 53°487 -o! A Paris 54 36 10 Difference 48 10 Za plus grande hauteur de la Polaire. 52 4 9 A Paris ST 16 lo Difference 48 o ZLe19 Novembre, hauteur Méridienne du bord fupériour du Soleil, ROPLS TEST Le 12 Novembre, hauteur Méridienne du bord fupérieur du ©. 20° 17° 45" Hauteur du Pole de Cherbourg. 49° 38! 20"

_Eéci

404 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

SUR LUE So MAN IR EVE SD. 1 N Nouvelle. & Pleine Lune, la Mer eft haute dans ce Portà 7h 20’. La plus grande difference entre la haute &la bafleMer, eft de $ brafles ou de 2 $ pieds. Au lieu que dans la Morteau cette difference n’eft que de 3 brafles & demie environ,

SITURIUZLAE SRE PURE A-CENNT O NÉS:

\ N Pleine Lune , lorfque la Mer étoit bafle de 6o pieds , au-deflous de l'œil de l'Obfervateur , la tou- chante de la Mer fe trouva inclinée de 7’ 3 $” au deflous du niveau , au lieu que par le calcul, fait fuivant mefu- re de la Terre, cet angle devoit être plus grand d’une mi nute quieft pour la Réfraction. Puis 6 heures après lorf- que la Mer fut haute, linclination du rayonne fur plus que de 6’ 30", & l’on fçeût aprés que par la fonde, la Mer s’éroit trouvée montée d'environ 22 pieds, ce qui répon- doit à peu près au calcul, fuivantce qu’il devoit yavoir, en forte qu’il n’y avoit point de réfraction fenfible. Ces. Obfervations conviennent aflez avec celles qui avoiene été faires par M. Picard au Cap de Sete.

A CHASENN,

Ze G Décembre 1681, hauteur Méridienne du bord fuperieur du Soleil. 18° 29’ 10"

De cette Obfervation , fuppofé la réfraction de 3’ & la déclinaifon de 22° 39’ 25", ils’enfuic que la hauteur du Pole fera de 494100"

ZLemème jour au [oir , la plus grande hauteur de l'Etoile:

Polaire. frP 56/27 A Paris STATS fe Différence 203$

FAITES AUX CÔTES SEPT. DE FRANCE. 405

Ce.qui étant ajoûté à la hauteur de Pole de l’Obferva- toire, il s'enfuit que la hauteur de Pole de Caën fera de

49° 10" 45" Leo Décembre , hauteur Méridienne du bord fupérieur du Soleil. | KBC LO4 Suppofant la réfration 3 Le demidiametre du Soleil 16 10 Et la déclinaifon 22 57 42 On aura la hauteur du Pole de 49 10 52 Ze 10 Décembre au matin, la moindre hauteur Méri- dienne de la Polaire. * 46 48! 20" .… Ze13 Décembre au matin, la moindre hauteur Méri. dienne de la Polaire. dis 46° 48" 107 A Paris 46 27 40 Difference

20 40 Donc hauteur de Pole à Caën 49 10 $o Soit La hauteur du Pole à Cain. 49° 10! 50" Les Obfervations furent faites horsla Ville proche là:

Porte de Bayeux , & dans le même parallele que le Colle. ge des Arts.

A DUNKERQUE. Ze 16 Offobre 1681. hauteur Méridienne du bord fapé-

rieur du Soleil. 30° 34" Suppofant la réfraction so Le demidiametre du Soleil 16 101 Et la déclinaifon de

HE 3129 Qn conclut la hauteur, de Pole. $1 1 242

Eceii.

406 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES Le 17 Offobre , hauteurs du Soleil pour l'Horloge.

An Matin. | | Au foir. Sert or) hr CrE ER AS | 172 leo | 0 "0

Correction additive 43"

Donc l’Horloge avance à midy de 1”

Et par le calcul des hauteurs du Soleil,obfervées le jour précedent,on trouva que l’Horlogeavançoit fur le moyen mouvement de 30" par jour.

Ze 18 Offobre , Immerfion du premier Satellite dans

l'ombre de Fupiter. A Dunkerque à 4h16! o"aumatin, À Parisà AA Donc difference o 8 Orientale,

Ze 19 Oéfobre , hauteur Mcridienne du bord fupé- rieur du Soleil.

280 5-7 +0" Suppofant la réfraction 1.25 Hauteur de Pole sT2#"28

Ze 11 Oéfobre, hauteur Méridienne du bord fupé- rieur du Soleil.

280 74872 Et fuppofant la réfraction 1 38 Hauteur de Pole PA PAPE MU à

ZLe mème jour au foir , hauteur Méridienne d'Algenib.

29 25/2210" A l'Obferyatoire 54 36 16 Difference 2 II 16 Ajoûtant pour la difference de réfraction 4

Difference vraye 2 1120

FAITES AUX CÔTES SEPT. DE FRANCE. 407

Hauteur de Pole de l'Obfervat. 48° $o' 10" Donc hauteur de Pole de Dunker-

que $Lt2:30 Ze 12 Oftobre , hauteur Méridienne du bord fupé- rieur du Soleil. 27° 53" 10° Réfraction 1 40 Donc hauteur de Pole Hu ne

Ze 23 Oflobre , hauteur Meridienne du bord fupé- rieur du Soleil. 27082" lo" Réfraétion I 42 Donc hauteur de Pole sir Eieg

Ze 124 Oëlobre, hauteurs du Soleil pour l'Horloge. An maiin. | Au foir. roh 6’ r19"{|22° 30’ | rh5dl 12-88 12 49 |23 oO 47 37 19 jo | 2%1#30 | 40 4$ Correction additive 42" Donc l’Horloge avançoit a midy de 34"

Hauteur Méridienne du bord fupérieur du Soleil.

RE LE nl Réfraction EUAS Donc hauteur de Pole Suez

Hauteurs d'Algol. Ze 24. au foir. | | Le 15. an foir. 7h 11’ ir EL o’ 7h 8’ g# 15, 24 132 jo" At 77 D'où l’on connoît que l’Horloge avançoit pardeflus le moyen mouvement de 9" par jour,

408 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES Le25 Offobre, Immerfion du premier Satellite dans

l'ombre de Tupiter. Au matin à 6h 117167 A Paris G(xr: 9 Difference pois

Ces Obfervations étoient bonnes dans toutes leurs cirs conftances.

Le mème jour, hauteurs du Soleil pour l Horloge.

Au matin. | Au foir. SP U48 2005 6" | rge ARE! [5 15" 40% 32%, Fa 9 CARE - SA TU EU ASS | AANES

Correction additive 41"+.

Donc l’Horloge avançoit à midy de 38", ce qui s’ac- corde avec les Obfervations d’Algol.

Il s'enfuit par les Obfervations précedentes , que l’on peut déterminer la hauteur de Pole de Dunkerque mar- qué par la grande Eglife qui écoit fort proche du lieu des Obfervations , de $1° 1’ 30

Et la difference de Méridiensentre Dunkerque & Pa- ris, eft feulement de 3" de temps ou de À de minute de de- gré, dont Dunkerque eft plus Oriental que Paris.

À ES AS EI AS D: Ze 10. Novembre 1681. hauteur Méridienne du bord faperieur du Soleil. 21255, 08 Réfraion 2029 Donc hauteur de Pole de Calais $o 57 2. Ze 13. Novembre, hauteur Méridienne du bord

fapérieur du Soleil. 210 6’ 48" -Réfraction 2 36 Donc hauteur de Pole 50 56 53.1

Le

1 ' Are

FAITES AUX CÔTES SEPT. DE FRANCE. 409 Ze 14 Novembre, hauteur Méridienne du bord

Jupérieur du Soleil. 205 Réfration 2 39 Donc hauteur de Pole SOS 7 10

Ze17 Novembre au foir, hauteur Méridienne d'Algenib. 52°29! 30"

A l'Obfervatoire | 54 36 16 Difference 2 6 46 Difference de réfractions | 4 Hauteur de Pole de Paris 48 $o 10 Donc hauteur de Pole de Calais He RTE ET ZLe18 Novembre, hauteur Méridienne du bord fapérieur du Soleil. 12 9273 Réfration 2 48 . Donc hauteur de Pole 50 56 492 Mais à Cherbourg , hauteur Méridienne du bord fupérieur du Soleil 21 10 $6 Ajoûtant pour la difference des Méri. diens ; 9 Hauteur du Soleil réduite Cr te : Difference Tee - Mais hauteur de Pole de Cher- bourg _ 49 38 10 Donc hauteur de Pole de Calais 59 56 jo Ze 18 19 Novembre, hauteurs du Soleil pour l'Horloge. Le 18. au foir. Le 19.44 matin] Le 19. au foir. 2h 46! 16!/|r19 oo’ 9 F5! 5 2h 44! g" Mr 100$ Arr7136 20 38 39 © GR 0: |'1 22 0 6 CS RS 2

Correëtion 1’ 42" pour les Obfervations du 18 au 19. L’Horloge avançoit donc à minuit de 4"£. Rec. del Ac. Tom. VIT. FFF

410 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES Ec pour les Obfervations du 19 , la correétion étant de 30", l'Horloge avançoit à midy de 4°.

Le 19.aumatin, Immerion du premier Satelite dans l'ombre de Jupiter |

à oh 45" 38" A Parisà Oo 47 18 | Difference o 2 10 Occidentale.

On peut donc conclure de routes ces Obfervations , que la hauteur de Pole de Calais proche la grande Pla- ce l’on obfervoit eft de so° 57" o"

Et que Calais eft plus Occidental que Paris de 2’ 10" detemps, ou de 32’ 1 de degré.

LARGEUR DU PAS DE CALAIS.

Ar l’occafion des grands Inftrumens que l’on avoit

portez à Calais, on voulut déterminer la diftance qu'il y a entre ce Port & le Château de Douvre en Angle- terre, que l’on peut voir aflez clairement, quand le Ciel eft ferein.

Le 20 Novembre au matin, la Mer étant fort bañfle ; nous mefurames fur la Greve du Port deCalais qui regarde les Cotes d’Anglererre , une ligne droite de 25oetoifes, en commençant à la pointe du Baftion du Rifban , qui eft du côte dela Mer, &en continuant vers Boulogne.Ayant pofé le quart de cercle à la pointe de ce Baftion , nous pri- mes l’angle que la bafe mefurée faifoit avecle milieu des deux Tours les plus apparentes du Château de Douvre quenous trouvâmes de 37° 58’, & ayant tranfporté l’Inf. trument à l’autre extrémité de la bafe vers Boulogne, nous mefurâmes l’autreangle que nous trouvâmesde r 37° 30', donc l’angle reftant du triangle qui avoit fon fom- metau Château de Douvre étoit de4° 32", d’où il s’en- fuit que la diftance entre la pointe du Baftion du Rifban & le Château de Douvre eft de 2 1360 toifes ,mefures du Chäreler de Paris.

DT ON EL TT US

FAITES AUX CÔTES SEPT. DE FRANCE: art

Cette diftance s’accorde aflez bien avec l’eftime com. mune qui la met de 7 lieuës, que l’on évaluë ordinaire ment fur Mer à 3000 toifes chacune, mais elle eft beau coup moindre que celle qui fe trouve ordinairement dans les Cartes.

La déclinaifon de la ligne qui va du Rifban à Douvre, prife avec une grande Bouflole, égard à la variation, fut trouvée de 6 5°4 5’ du Nord au Couchant.

La variation de l’Aiguille aimantée étoit de 30’ du Nord vers le Couchant.

On peut ajoûrer à ces Obfervations, que par celles que Meffieurs Varrin & des Hayes firent avant que de s’em- barquer pour Saint Thomé, la hauteur de Pole de Rouën eft de 49° 27 30" & celle de Dieppe de 49° 56! 40"

F ffi

as LD abq ep. so ten 4

crie |

"x 5 NO ot à de + FN MAIRE TS é LIC CARE UT ENTER & 4 de 4] h ‘a Pre | }1 Û ; À La ÿ LATE"

3 Ne eirdegs:r 5 5 iehotit,

ts D NES ST sm rc 1 “né LES La : MAN ET IGN TU Etui De) 1 JE DNS ri SAN

1 # vu Line Re VAS Pa Part CERTES EAP LAS ; à SAIT VENTE 5 Cor DUMAS pe 1 5

413

ER RROERRR ORR PART R MMEMEREM RÉMRE MERE MEME MEMEMEENENENE

OBSERVATIONS

FAT PES EN PROVENCE ET À LYON

{ur la fin de l’année 1682. Par Monfieur DE LA HIRE.

F Es Obfervations Aftronomiques quiavoient été fai: ces par Meflieurs Picard & de la Hire pendant lestrois années-précedentes, ayant déterminé la hauteur de Pole, & la différence des Méridiens entre Paris & les points a ru des Côtes de France qui font fur Océan, efquelles étant jointes à celles que M Picard avoit faires à Montpellier , & en quelques endroits dela Côte de Lan- guedoc, à l’occafion du paflage de Mercure fous le Soleil au mois de May 1674, il ne reftoit plus pour achever cet: Ouvrage, qu’à déterminer la pofition de celles de Pro- vence , l’on jugeoir qu'il y avoit à faire des corrections. affez grandes, fuivant ce qu’elles font marquées-dans la. plüpart de nos Cartes.

Il étoit très-néceflaire d'avoir une exacte pofition de cette Côte à caufe des Ports de Marfeille, Toulon & An- tibe, qui font des plus confidérables de la Mer Médirer: rance, & féjournent ordinairement les Vaifleaux & les Galéres du Roy.C'eft pourquoi M. del: Hire reçût ordre de partir dans le mois d'Octobre de l’année 1 682 pour y aller avec le même équipage quiavoit fervi danslesautres Voyages ; M. Caflini étant demeuré à l’'Obfervatoire, pour y faire les Obfervations correfpondantes à celles qu'on: devoit faire en Provence.

Effi.

414 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

La faifon étant fort avancée, l’on pouvoit faire les Obfervations des Satellites de Jupiter qui fervent à con- noître les Longitudes, on jugea qu’il falloit commencer par le point le plus éloigné , & déterminer l’embouchüre de la Riviere du Var qui fépare la Provence de la Comté de Nice. On choifit donc pour ce deffein la Ville d’Antibe pour y faire les Obfervations,tant parceque certe Ville eft une des plus confidérables de Provence à caufe de fon Port , auquel Sa Majefté fait travailler à préfent, &par fon antiquité dont on voit encore d’aflez beaux monu- mens, que parce qu’elle n’eft pas beaucoup.éloignée de Fendroit le Var fe jerte dans la Mer, & dont on peut donner la pofition par le moyen de quelques triangles, & en conclure enfuite la longitude & la latitude.

Le lieu l’on obfervoit dans Antibe étoit fi proche de la Tour du Château , que l'on peut confidérer les Obfer vations fuivantes, comme fi elles y étoient faites, fans que cela puifle caufer aucune erreur fenfible, |

21 A ENT LE "AT 682 La plus grande hauteur de l'Etoile Polaire.

Le 2 Novembre 46° o' 0! Le 7 Novembre 45 59 55 Le 18 Novembre 46 0 53 Et en prenant pour la vraye, la moyenne de ces hauteurs qui eft 46 © o

Laquelle étant ôtée de celle qui avoir été trouvée à l'Obfervatoire un mois auparavant, & qui avoit été véri- fiée par plufieur Inftrumens, de SI 15 50

Donne la difference de $ 1j jo

Mais à caufe que cette Etoile eft plus élevée à Antibe qu’elle ne doit être,pour être comparée à la hauteur trou. vée à Paris, à caufe de la réfraction, la hauteur étant moindre , on doit augmenter certe différence de © O 10

Donc véritable difference STONE

ha) dis

FAITES EN PROVENCE ET A Lyon. 41$

+ Laquelle difference étant ôtée de la hauteur de Pole delObfervatoire, quia été établie de 48° 50! 10" Ilrefte la hauteur du Pole Antibe 43 34 10

Le 12. Novembre 16812. Hauteur méridienne du pied Occidental

d’Orion 3 PNA CE 0"

+ Mais à l'Obfervat. on l’avoit trouvée de 32 35 25 Difference $ 1$ 45 Difference de Réfraction addirive CONTE Vraye difference Sbi$ s7 Ce qui étant ôte de la hauteur du Pole

de F'Obfervatoire de 48 jo 10 Refte la hauteur du Pole à Antibe. 43 34 13

Ze mème jour.

Hauteur. méridienne de l’Etoile la plus

Occidentale de la ceinture d’Orion CP AA ol Et à l’Obfervatoire 40 36 30 D'où l’on conclut comme dans la préce-

dente Obfervation,que la hauteur du Pole à

Antibeeltde A3 1934 1Q

Le mème jour.

Hauteur méridienne de l’Ecoile la plus Orientale de laceinture d’Orion 449 47 45 Mais à l’Obfervatoire Do NET Lo D'où l’on conclut , comme cy-devant, que la hauteurdu Pole à Antibeeftde 43 34 ‘15

Hanteurs Mèridiennes du bord fupérieur du Soleil.

Le ;. Novembre 30° 49! 20" Lec6.Nov. 300131! 26 Le:3.Nov. 281133 %a

Le 37. Nov. 20267 P4%

416 OBSERVATIONS ÂASTRONOMIQUES

Ces hauteurs méridiennes s'accordent aflez bien entre elles fuivantc les differences de nos Tables des Déclinai- fons du Soleil : c’eft pourquoi il fufira d’en calculer une , car les autres produiront à peu-près la même chofe.

Soit donc la derniere du 27. Nov. 259 26! VAS

Demi-diametre du © &réfraction à ôter o 18 45

Donc vraye hauteur du centredu © 25 8 o

Mais la Déclinaifon du Soleil à Antibe,déduite de celle de nos Tables parla différence des Méridiens entre Paris & Antibe telle qu’onla verra dans la fuite,

eft de 21 17 46 Donc hauteur del’Equateur à Antibe 46 25 46 Et la hauteur du Pole de 43 FAIRE

En prenant donc le milieu entre routes les hauteurs trouvées cy-deflus, on déterminera la hauteur du Poleà Antibe de 43° 34! 12"

Le 14. Novembre 1681. Hauteurs du bord fupérieur \ du Soleil pour l'Horloge.

An matin. Hanteurs. Au foir.

9h 2! “$9 n69 53 07 2h:1s20(a9" 7H 17-70 48 44 ITNOT3 17 30 44 323 1j "26 F8 © 40 10 19 43 18 30 3 62 24 C9 19 o 323::38

Correction additive 25". Par ces hauteurs correfpondantes, il étoit midy à 11h 58’ 5": de l'Horloge:doncelle tardoit à midy de 1’ ÿ4"+.

Le 15. Novembre 1682. au matin.

Immerfion du premier Satellite de % dans fon ombre

à2b 15’: so"de l’Horloge. Mais l’Horloge tardoit alors de 2’ 26” comme on verra en comparant la correction trouvée par les hauteurs du

FAITES EN PROVENCE ET À Lyon. 417 du © du jour précedent avec celle de ce même jour. Doncimmerfion du premier Sarellite de z à 2h 18/16” de temps vray.

Ze 15. Novembre 1682. Hauteurs du bord fapérieur du Soleil pour la correftion de l'H orloge.

4 matin. Hauteurs. Au foir. 9h 16° 14" 180 oo! | DES JDE 20 AS. I8 30 1 PR à 25 ES MwTaNIeS 28 46!

Correction additive 24"2,

Par ces Obfervations correfpondantes, il étoit midy à 11h $7 12/1 Donc l’'Horloge tardoir à midy de 2’ 47"2, & elle tardoit à 1h 18’ du matinde 2’ 26" comme on l’a pofé pour la correction du temps de l’immerfion.

Ze 30. Novembre 1682. Hauteurs du bord fapérieur du Soleil pour la correttion de LH orloge.

Lu matin. | Hanteurs. | Au foir. gh 19’ 47" go 30! 3h 20. 46" 2 MES © 9 oo 26 58 DEN CTO 9 30

Correction additive 37".

Par ces Obfervations correfpondantes, il étoit midyà 118 55’ 33". Donc l'Horloge tardoit à midy du vray den, j

Ze 30. Novembre @le 1. Décembre. Hauteurs du bord fapérieur du Soleil pour Horloge.

Ze30. Nov. au foir.| Hauteurs.| Le 1. Decemb. an matin. CNET ET - o! ANSE CASE Te 30 46 8 30 c mDe7 à)

Correction fouftradive' 3.

Parces hauteurs correfpondantesil étoit minuit entre Rec. del Ac.Tom. VII, Ggg

418 OSsERVATIONS ASTRONOMIQUES

ces deux jours à 1 rh 5 5’ $7"1 Donc l’Horloge tardoit # minuit, de 4/ 2"2.

Si l’on compare ceretardementavec celui du midy du jour précedent, on trouvera que l’Horloge a avancé en 12 heures,de 24"

Le 1. Decembre 1682. au matin.

Immerfion du premier Satellite de Jupiter dans fon ombre à oh 25’ 10" de l’'Horloge.

Mais à caufe que par les Obfervations précedentes on a trouvé que l’Horloge tardoit à minuit de 4’ 21, & qu’elle avançoit environ de 2" par heure , on conclut qu’elle tardoit à l’heure de l’immerfion de 4’ 1"1 environ. Donc l’immerfion à oh 29 11"1de temps vray.

Monfieur Caflini n'ayant pas eu à l’Obfervatoire le temps favorable pour faire les Obfervations des mêmes. Immerfions que M. dela Hire avoit faites à Antibe, illes. a concluës de celles qu’il avoit faires en

Octobre le 3 r.au matin à 3h 45% 21Y Novembre le 2 3.au matin à 3 if AE Décembre le 8. au matinà 2 100

D'où il a conclu que l’on auroit voir à FObfervatoire les Immerfions en

Novembrele 16.au matin à ah. 592 008

Décembrele r.au matin à Où. Sr

Mais à Antibe celle du 16. Novembre

_ aété vüéà 2 28 #6, Donc difference entre Paris & Antibe 190419

Et à Antibe celle du r. Décembre au matin a été vûë

à oh 29’ 11"1, Donc difference entre Paris & Antibe PULL LR û

AA sl

Si l’on prend donc le milieu entre ces deux differences , on aura pour la vraye différence des Méridiens d’Antibe & de l’Obferyatoire 19’ 1 1" de remps ou bien 4745" dont Anribe ft plus Oriental que l'Obfervatoiré.

FAITES EN PROVENCE ET A Lyon. 419 OBSERVATIONS GEOGRAPHIQUES.

* L’E’GARD de laftation à la Tour du Château d’An-

tibe, on trouva que la Tour de Notre-Dame dela Garde proche d’Antibe, déclinoit du Midy au Levant de 10° 12/2. 4

De Notre-Dame de la Garde à Capo Roflo en l'Ifle de -Corfo angle de 400 r $’ au Levant.

De Notre-Dame de la Garde au Château de Nice an. gle de 125° 21/ au Levant.

À laftation à Notre-Dame de la Garde, de la Tour du Château d’Antibe au Château de Nice48o 1’ au Le- -vant.

De la Tour du Château d’Antibe à l'embouchüre du Var 34° 46! au Levant.

De la Tour du Château d’Antibe à Vence 1°45/ au -Levant. LR

De la Tour du Château d’Antibe au Château de Ville. neuve 32’ au Levant.

A la ftation fur le Château de Villeneuve, de la Tour du Château d’Antibe à Notre-Dame de la Garde 14’ au Levant.

De la Tour du Château d’Antibe à l’embouchüre du Var 840 1 7’ au Levant.

De l'embouchüre du Var à Vence 1000 35! vers le Nord.

La diftance entre la Tour du Château d’Antibe & le Château de Nice eft de 6300. toifes. IL faut remarquer que cette diftance n’eft pas extrémement jufte à caufe de la difficulté de mefurer une bafe dans ces quartiers. Ce “qui étant pofé , on conclut que la diftance entre la Tour d'Antibe & l’embouchüre de la Riviere du Var, eft de 4975. toiles.

Mais aufli cette embouchüre décline du Nord vers le

Levant de 31° o’ 30" à l'égard dela Tour du Château d’Antibe, Ggog i)

410 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES C’eft pourquoi elle eft plus Seprentrionale que la Tour d’Antibe,de 4’ 30" & plus Orientale de 3’ 45”.

SUR, LES REFRACTIONS.

5 YANT fait porter l’Inftrument au haut de la Tour du Château d’Antibe, on pointala Lunete à l’hori- fon apparent de la Mer, & on trouva que l’inclinaifon fous l’horifon vrai étoit de 11° 20"; mais l’Inftrument étoit élevé pardeflus le niveau de la Mer, de 22 toifes4 pieds, & fur certe pofition , en calculant quelle devoit être l’inclinaïfon fous l’horifon , en fe fervant du demi- diametre de la Terre établi par les Obfervations de M. Picard, on la trouve de 1 2’ 48". Donc la réfraction éle- voit Phorifon apparent de la Mer de 1’ 28".

SU R:, L'\A:1 M AN.

YaNT tracé fur une grande Table d’ardoife une.li-

A gne méridienne par le moyende l'ombre d’un filer à plomb au temps l’on fçavoit que le Soleil paffoit au m6- ridien, fuivant les Obfervations qui avoient été faites avec la Pendule , &ayantappliqué le côté d’une Bouflole donc la boëte eft longue, & l’aiguille de 8 pouces, faire avec toute la délicatefle poflible, on trouva que la partie de cette aiguille qui regardoit le Nord-, déclinoit vers le Couchantde 40’. Certe Obfervation fut verifiée plu-

fieurs fois en changeant la pofition de l’aiguille dansla.

boëte.. A : OU ZT O'N'16824: le 4. Decembre au [oir. La plus grande hauteur de l'Etoile Po-

laire fut trouvée de 45°" 32:30" A l'Obfervatoire FI Foro Différence OLAS ND Difference deréfractionadditive: © l£a Vraye différence $ 43: 30

TS

TOPES-NET

FAITES EN PROVENCE ET A LYoN. 411

Mais la hanteur du Pole äPObfervar. 48° $o' ro! Donc hauteur du Pole à Toulon Ab 6" 40 Cerre Obfervation a été réïterée plufieurs fois.

Le $. Decembre.

Hauteur mérid. du bord fupér.du & 24 42 8 Réfraction & demi-diametre à fouftraireo 19 o Vraye hauteur du centre du Soleil 2412310008 Déclinaifon à Toulon 224 [30116 Donc hauteur del’Equateur à Toulon 46 5$53 24 Et la hauteur du Pole 430163 6

On peut donc eftimer la hauteur du Pole à Toulon .de 43° 6” 40", ens’arrêtant plücôt à l’obfervation dela Polaire qu’à celle du Soleil, à caufe.qu’il étoit trop bas, & que les réfraétions peuvent avoir quelques irrégulari. tez que l’on ne connoît pas affez parfaitement.

Monfieur Pietre Baërt Hydrographe du Roy dans le Port de Toulon, communiquaà M. de la Hire une Ob- fervation folftitiale qu’il avoit faire le 20. Juin 168r.dans le Pavillon du Parc par le moyen d’un grand Gnomon ; car n'ayant pas de grands inftrumens bien divifez , il crut

-avec raifon que c’étoit la meilleure méthode pour fçavoir fi la hauteur du Pole de ce Port étoit celle qu’elle eftmar- quée dans la plufpart de nos Cartes.

Il forma un grand triangle par le moyen d’un filet à plomb qui répondoit au milieu d’un petit trou,par paf foit la lumiere du Soleil , &-il mefura cette ligne qu'il trouva de 21 pieds un pouce une ligne, l’autre côté du triangle de 22 pieds 4 pouces deux lignes, & la bafe de-

is le bout du filet à plomb jufques au bord fupérieur de

image du Soleil 7 pieds 4 pouces 11 lignes, Il avoicpris toutes les précautions qui lui avoient été poffbles pour faire cette Obfervation à midy.

Sur ces pofitions des trois côtez de ce triangle, on trouve par le calcul House au fommet, qui eft celui

Gggiü

411 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

d’entre le Zenit & le bord fupérieur du Soleil , étoit de 199 21 40": le demi-diamerre du Soleil étoit alors de 1 5’ 49" Donc la diftance apparenteenrrele Zenith & le centre du Soleil étoit de 19° 37’ 29". Mais à caufe de la réfraction, le Soleil étoit trop élevé de 10": c’eft pour- quoi la diftance vraye étroit de 19° 37" 39";& la décli- naïifon étoit pour lors de 23° 28’ 54"a Toulon & à Paris, car elle ne changeoïit pas fenfiblement pour un quart d'heure. Donc la vraye diftance entre le Zenith &lE- quateur étoit de 43° 6’ 33", qui eft aufli la hauteur du Pole, laquelle s'accorde parfaitement avec celle que l’on a trouvée cy - devant : car l’on doit remarquer queles lieux des Obfervations ne différoient pas de roo toifes; ce qui ne peut apporter aucune difference fenfible.

Hauteurs de la luifante Etoile de l_Aigle pour l Horloge.

Ze4.Dec.aufoir.| le6.Dec. | Le7. Dec. | Hauteurs.

6h 22! $o" |6Gh 16’ cs | 6" 12/1423 2%%o 18 39 21 $6 18:33} 540 Le le À 275 | 24 21 [30 O

Par ces Obfervations du 4. au 6. l'Horloge avance fur le moyen mouvement de 34"< par jour ; & par celles du 6. au 7.elle avance de 3 2" par jour.

Hauteurs de l'Etoile du petit Chien pour l'Horloge.

Au matin le 6. Dec. Hanteurs. Le 8. Dec. 6h 16! 57" | 289 40} 6h, 1042480 19 48 | 28:17 0 13 0e 22 42 27 30 15:58 25 36 | BTE | 18 $0o<

Par ces Obfervations l’Horloge avance fur le moyen mouvement de 3 3" par jour.

FAITES EN PROVENCE ET À Lyon. 423

. Hauteurs du bord Jupérienr du Soleil pour PIX orloge le 6. Décembre.

Au foir.

\ An matin. Hauteurs. 8h 49° 35" 119 0’ | AO Ga 53 312 II 30 | E2, $ÿf PYr 43 F2 © 8 54 9 L:,3,6 21:30 | ASE

Correétion additive 11", Donc par ces Obfervations correfpondantes l'Horloge avançoit à midy de 3’ 19"

AMF OV EOIN. 1682. Ze8 Décembre au matin.

Immerfion du premier Satellite de» dans fon ombre à 24 19° 42" del'Horloge,

. Mais à caufe que l’'Horloge avançoit de 33" par jour für le moyen mouvement, & que lemoyen mouvement avoit avancé fur le vrai de s 3/1 du 6 au 8. il devoit yavoir accélération de l’'Horloge le 8 à midy de $’ 18"1, Ce qui fe trouve confirmé à 1 près par les Obfervations du So. leil du même jour , comme on verra enfuite. Donci2rz du matin, l'Horloge avançoit de PE RE

Donc Immerfion à 2b 14 47" de temps vrai : maïs 4 FObfervatoire elle fut obfervée à 2h oz s" par M.Caffini. Donc la différence des Méridiens entre Paris & Tou- lon 14 22“ detemps, owbien 248030"

Réduttion des Obfervations précedentes à PEglife Cathédrale de Toulon.

E lieu l’on faifoit les Obfervations, étoit prochele L Pavillon du Parc, &il étoit plus Méridional que la grande Eglife de 16”, lefquelles il faut ôter à la hauteur du Pole marquée ci deflus. Donc la hauteur du Pole à Toulon à Pendroit de la grande Eglife 43° 6348

Et pour ce qui eft de la difference des Méridiens, la

414 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

grande Eglife étoit feulement plus Orientale de s"de de. gré que le lieu des Obfervarions:c’eft pourquoi Eglife de Touloneft plusOrientale quel'Obfervatoire,de 3°35'35"

Le 8 Décembre 1682 Hauteurs du bord fupérieur du Soleil pour la correttion de l' Horloge.

Au matin. Hauteurs. Au foir. CPS ANS 1 | 119, 30 | 3h , 197/28% 9 3 12 O 9 26 Sel 12: 30 5:89 1 o) I 12+

»

9 1 3

Par ces CHÉRAE UE l'Horloge avançoit à midy fur le

vraitemps de $’ 20" qui eft 1": plus qu’on n’avoit conclu

des Obfervations précedentes ; ce qui n’eft pas confidéra- ble pour le temps d’une Immerfion.

L'aiguille aimantée déclinoic à Toulon du Nord au

Couchant, de : 3245!

Obférvations fur les réfraëtions 6 fur la pefanteur de l'air.

I L ya proche de Toulon,un Rocher fort élevé qu’onap- pelle le Mont Clairet. On jugea que ce lieu étoit fort commode pour faire des Obfervations fur les réfractions & fur la pefanteur de l’air avec un Tuyau remplide mer- cure, d'autant que l’on pouvoir aifément connoître l’éle- vation de ce Rocher pardeflus le niveau de la Mer par le moyen de deux triangles.

On choifit le 7 jour de Décembre 1682 pour faire ces Obfervations. L’air étoit ferein, &il ne faifoit pas de vent confidérable. Etant arrivé fur le haut de la Montagne on remplit le tuyau de Mercure, & l’ayant renverfé dans un vafe,où il yenavoit une aflez grande quantité, omprit bien garde qu’il ne s’introduifit point d’air dans le tuyau; & on remarqua que le mercure écoit élevé dansle tuyau de 26 pouces 4 lignes + pardeflus le niveau de celui du vafe, Trois heures apres étant defcendu au bord de la Mer, onfitla

même

FAITES EN PROVENCE ET A Lyon. 415

même opération dans le même tuyau & avec le même mercure, & l’on trouva qu’il étoit élevé pardeflus le ni- veau de celui du vafe de 28 pouces 2 lignes. Donc diffe- rence 1 pouce 9 lignes <.

Mais ayant mefuré la hauteur de cette Roche pardef_ {us la Mer , on trouva qu’elle étoit élevée de 157 toifes.

Au même lieu l’on fit l'Obfervation du mercure fur le Mont Clairet, on prit l'angle que faifoir le niveau ap- parent dela Mer avecle vrai horifon, lequel on trouva de 39’ 20".

Et pofant le demi-diametre de la Terre de 3269297 toifes, on trouve que pour l’élevation de 2 $ 7 toifes, l’an- gle devoir être de 43’ 6". Donc la réfraction élevoit l'Horifon apparent de la Mer de 3’ 46”.

Monfieur Baert, dont ona parié ci- devant, alla avec M. de la Hire fur le Mont Clairet, pour prendre une par- faite connoiflance de la maniere dont il l’obfervoit. Eten partant de Toulon il lui laiffa le tuyau du Barometre & le mercure dont il s’étoic fervi, pour faire encore une autre Obfervation de la pefanteur de l’air fur le Mont Coudon, qui eftaflez proche de Toulon, & qui eft une Montagne efcarpée dont on peut prendre aifément la hauteur. I] lui écrivit quelque temps après, qu'ilavoit été le 20 Décem-. bre fuivant faire certe Obfervation, & qu'il avoit trouvé que pour 2 84toifes de hauteur le mercure avoit baiflé dans le cuyau d’un pouce onze lignes. Mais il faut remarquer, que le lieu le plus bas de fon Obfervation étoit encore éle- pardeflusla Mer d'environ 60 toifes,ce qu’iln’avoit pas niveller juftement : on auroit au moins fouhaité qu'il eûc dans le même temps fait l'Obfervation de la hauteur du mercure dans le tuyau au bord de la Mer, maïs il n’en parle point dans fa lettre.

Rec, de P Ac. Tom. VII. Hhh

426 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES: A Aix le 11 Décembre 1682.

La plus grande hauteur de l'Etoile Polai-

re 45956 480), : Mais à l’'Obfervatoire $1 15 50 Difference 5.294 40 Différence de réfraction additive 0:01 10 Vraye difference ÿ 19 10 Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 48 $o 1Q Donc hauteur du Pole à Aix. 43 3110

Cette Obfervation fut faire proche la porte de la Ville

par l’on y entre en venant d'Avignon, qui eft vers l'ex.

trémité du Cours proche le rempart.

A Lyon 1682.

La plus grande hauteur de l'Etoile Polaire.

Le 2 ÿ-Décembre 48 II 30

Le 26 Décembre 48 II. 20

Donc la moyenne entre les deux fera 48 1125

La moindre hauteur de la Polaire

Le 26 Décembreau matin. 43:E4itaQ

Donc la difference entre la ne grande & la moindre hauteur fera de 4 47 15

Dont la moitié eft 2 13 414

Qui étant ôtée à la plus grande , ouajoûtée à la moin- dre , donnera pour la hauteur apparente du

Pole 4$ 47 413 Mais à cette hauteur la réfraction étant pofée de © ïr 20

La veritable hauteur du Pole à Lyon prochelEglifede.

Saint Paul fera de 45 46 212+ Mais fi l’on compare la plus grande hauteur avec celle

qui a été trouvée à Paris, comme on a fait ci-devant pour

Antibe, ontrouvera la hauteur du Polede 45 45 35

FAITES EN PROVENCE ET A Lyon: 417 Ze 218- Décembre.

Hauteur Méridienne de l'Etoile la plus Occidentale de

la ceinture d'Orion | en, Hauteur Méridienne de l’Etoile la plus Orientale de la . ceinture d’'Orion 421, 6:32

Comparant ces deux hauteurs avec celles qui avoient été trouvées à Paris, comme on a fait ci- devant pour les Obfervations faites à Antibe , la premiere donne l’éleva-

tion du Pole de 45 45 30

Et la feconde 45 45 18 Hauteurs Méridiennes du bord fupérieur du Soleil.

Le 2 ; Décembre 20 020

Le 27 Décembre 20.13, 18

Le 28 Décembre ST à 37

Ces hauteurs Méridiennes du Soleil s’accordent afflez bien entreelles fuivant les differences des Déclinaifons du Soleil de nosTables.C’eft pourquoi l’on ne donnera icique le calcul de celle du 27 Décembre, les autres donnant à peu près la même hauteur.

Hauteur Méridienne da bord fupérieur du Soleil.

Le 27 Décembre 1682 21 13 L8 Demi-diametre du Soleil O 16 22 + Réfrattion. O .:2 4ÿ Donc vraye hauteur du centre du Soleil. 20 $4 11 Déclinaifon Te ES Donc hauteur de l’Equateur AA SEAL IS Et la hauteur du Pole 45 45 45

Cetre hauteur s'accorde mieux avec celles qui font concluës des hauteurs des Etoiles de la ceinture d'Orion, qu'avec celle qui vient des haureurs.de la Polaire.

M: Picard trouva par les Obfervations des hauteurs de quelques Etoiles fixes, que la hauteur du EE

ai]

418 \ ‘OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES proche de l'Hôrel de Ville étoit de 45° 46! 10% Mais le lieu il obferva étroit environ 45 plus Seprentrional que le lieu étoit M.de la Hire: c’eft pourquoifi l’on ôte de fon Obfervation ces 45", ilne ref- rera plus que. 4$ 45 35 ui eft à 5” ou 6! près la même hauteur quia été con- cluë par les Obfervations des Etoiles d’Orion : mais il ._ n'ya pas moyen de faire accorder la hauteur trouvée par le moyen de la Polaire ,avec celles que Fona trouvées par les autres Ecoiles , à moins que de donner 2’ de réfraction à lahaureur de 45°, ce qui ne convient pas avec les réfrac.

tions des hauteurs méridiennes du Soleil. On ne peut pas

auffi foupconner que les réfractions foient plus grandes

la nuit que le jour , puifque M. de k Hire a obfervé la hau. teur Méridienne de l'Etoile du grand Chien à toutes les. heures du jour & dela nuit, &il l’a toujours trouvée la

même à fa corre@ion près; & fi les réfraétions étoient dif- ferentes de jour & de nuit, elles feroient très-fenfibles à la hauteur de 2 ou 26° entre lefquelles eft celle de certe ECO TU,

Pour ce qui eft des hauteurs du Soleil qui ne donnent pas tout à-fait la même hauteur que les-Fixes, le Soleil étant fort bas on peut foupçonner que l'erreur eft caufée parquelqueirrégularité des réfraétions que Ponne con- noît pas.

M. de la Hire demeura long-temps à Lyon pour faire quelque Obfervation d’Immerfion des Satellites de Ju piter : mais le temps ne lui fut pas plus favorable qu’à M. Picard pendant tout le fejour qu’il y fi.

Le lieu il fit {es Obfervations étoit proche de l'Egli-. fe de Saint Paul, quieft plus Septentrionale que celle‘ de Saint Jean, qui eft la Cathédrale, de 1 s”environ:

C’eft pourquoi l’on peut dérerminer la hauteur du Po- le de Lyon à l’éndroir de l'Eglife de Saint Jean de: ; 45° 45! 20%

CRU ln NL

FAITES EN PROVENCE ET A LYON. 4:19 ÉLELLEXEELERNENN RECRUE ENS POUR FE A" CARTE DE FRANCE

corrigée [ur les Obfervations de MM. Picard de la Hire.

[a te jugé qu'il étoirà propos de donner ici dans 4 Carte fuivante un réfulrat des Obfervations qui ont été faites pour fa correction , afin que l’on pût voir dans une feule Figure tout ce qu’elles contiennent, & elles font différentes de ce quieft pofé dans la Carte que M. Sanfon, l’un des plus illuftres Géographes de ce fiécle, préfeata à Monfeigneur le Dauphin en 1679. Ce que l’on à marqué en lignes ponétuées, eft copie exactement fur cette Carte, laquelle a été réduite à la moitié. Les noms des Villes dont la pofition-eftaufli tirée de cette Carte, font écrits encara@éresitaliques ; la cor- rection de la pofition des côtes qui eft déduire des Obfer. vations précedentes ,.eft marquée d’un trait fimple avec un peu d’ombrage ducôté dela Mer , comme on fait or- dinairement ; & les noms des Villes dont la poñition eft corrigée , font écrits em caractéres Romains. Les degrez de latitude haureurs de Pole font mar- quez des deux côtez dans la bordure, en forte qu’il eft ai- de voir les corrections qu’il faut faire aux hauteurs de Pole des lieux qui font marquez. Pour ce qui eft des degrez de longitude , qui fervent auffi à connoître la difference des Méridiens des lieux propofez, onles a marquez dans la même bordure en haut & embas; maison en a com-- mencé la divifion au Méridien qui pañle par l'Obfervaroi- . xeenallant au Levant & auCouchant, en forte quela dif- ference de longitude des lieux marquée dans certe Carte, paroit la même qui eft donnée dans les Obfervations qui ont été faices dans ces mêmes lieux,& par correfpondance à l'Obfervatoire, Ona crû qu’on ne devoir point marquer Hhh

430 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, &C:

les longitudes comme elles font ordinairement dans les Cartes, en commençant à l’Ifle de Fer, comme il a été établi, parce que nous ne connoiffions pas exa&tement la pofition de certe [fle à l’egard de l’Obfervatoire.

Ona propofé ici la Carte de M. Sanfon , comme la plus jufte de toutes les Modernes qui ont été données au Pu- blic, pour faire voir feulement combien les Obfervations fonc differentes des Relations & des Mémoires fur lef_ quels les plus excellens Géographes font obligez de tra- vailler, & que l’on ne doit pas leur imputer des fautestel- les qu'on les peut voir dans certe Carte, touchant la pofi- tion des Côtes de Languedoc & de Provence, qui font trés-éloignées de la vérité pour les hauteurs de Pole que l’on peut obferver aflez facilement.

| 431 ARIANE MOINE

VOL AR ES

AU CAP VERD EN AFRIQUE,

IN TA

AUX ISLES DE L'AMERIQUE.

À méthode de déterminer les longitudes des lieux de L la Terre par le moyen des Eclip{es des Satellites de : Jupiter, que l’Académie Royale des Sciences avoit com- mencé la premiere de pratiquer, particuliérement dans les Voyages en Dannemarck & aux Côtes maritimes de France , s’étoit trouvée fiexacte | qu’on jugea que par ce moyen on pourroit entreprendre la correétion de toute la Géographie, & faire des Cartes juftes pour l’u- fage de la Navigation : ce qu'on n’avoit encore faire, parce qu'il n’y avoir eu que les Eclipfesde la Lune qui euf. fenc fervi à trouver, mais avec peu de juftefle , les diffe- rences des longitudes de quelques lieux éloignez ; Etces Eclipfes qui n'arrivent ordinairement qu’une ou deux fois l’année, font bien plus rares que celles des Satellites de Jupiter, qui arriventtout au moins de deux en deux jours, quoiqu'on ne les puifle pas obferver toutes dans le même lieu , tant à caufe de la difference des heures aufquelles. Jupiter n’eft pas toujours fur l’'Horifon , qu’à caufe du mauvais temps qui nuit fouvent aux Obfervations.

Certe entreprife de travailler à la perfection de la Géo- graphie, d’une maniere nouvelle & plus parfaire que cel- le qu'on avoit imaginée jufques à certe heure, étant con- forme aux intentions de Sa Majefté dans l’Infticution de

432 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

fon Académie des Sciences ; Elle ordonna qu’on choifift des perfonnes capables de l’exécuter en divers lieux fui- vant les inftructions qui leur feroient données, & qu’on prit les occafions propres pour les envoyer en des Païs * éloignez.

La commodité de la Colonie Françoife que la Compa- gnie Royale d'Afrique venoit d'établir à la Gorée, petite fe du Cap Verd, qui eft la partie du Continent la plus avancée dans l'Océan Occidental, & d’où quelques Géo- graphes ont pris le commencement des longitudes, don- na lieu de commencer par ce Voyage , pour iequel on choifit Meffieurs Varin, des Hayes & de Glos, après les avoir.exercez à ces fortes d'Obfervations ; & on leur don- na l’Inftruétion fuivante qui fervira aux autres qui {eront envoyez à ce deflein.

INSTRUCTION GENERALE pour les Obfervations Géographiques & Aftronomiques à faire danses Voyages.

Our faciliter les Obfervations Affronomiques dans les P Voyages , avant que de partir on réglera les Pendules à celles de l'Obfervatoire, l’on marquera par un filet à plomb la fituation dans {aquelle il les faudra remettre. On marquera aul la fituation du petit poids qui regle la viteffe de l4 Pen- dule, pour le pouvoir remettre en cas qu'il [e déplace. On ob- fervera combien de [econdes par jour avance on retarde la Pen- dule, en avançant on reculant le petit plomb au-deffus ou au- deffous à la difference d'un pouce.

Etant arrive au lien l’on veut obferver, ayant choif un endroit commode pour découvrir le Ciel pour placer les TInffrumens , on mettra les Pendules dans la Jituation en la- quelle on les avoit éprouvces avant que de partir; @ les ayant mifes en mouvement à l'heure cffimce , on prendra quelques hauteurs du bord fupéricur ou inferieur du Soleil à la diflance

de

OBSERVATIONS ASTRONÔMIQUES. 433

de deux , trois | ou quatre heures avant midy ; & à l'infant de la hauteur prife on marquera l'heure, minute @ feconde, montree par une des Pendules, on écrira dans le Rogifire.

On attendra après midy que le bord du Soleil retourne à La

mème hauteur à laquelle auparavant on aura ajufté L Infru- ment ; à l'inffant de cette hauteur on marquera aulfi l'heure , minute Gr feconde que La mème Pendule montre. On comparer le temps du matin avec telui du foir, e la difference partagée par moitié, @ ajoutée au temps du matin, donnera l'heure, minute Gr Enne que la Pendule montroit à midy, lors que la déclinaifon du Soleil ne change point [enfiblement entre le temps des Obférvations du matin @* de celles du foir. Lors qu’elle change fenfiblement, ily 4 une correëtion à faire pour érouver le vrai temps de midy quenous avons enfeignée à part. On marquera donc le midy qui réfulte, tant avant la correc. tion qu'après La correttion qu'on pourra diffrer à faire à loiftr, féonn'a pas le temps de le faire alors. ef à propos de prendre plufieurs hauteurs qui different d'un intervalle égal, comme d'un degré on d’un demi-degré , de prendre toutes les correfpondantes le foir, afin que s’il y 4 quelque petite erreur dans une , elle [e corrige par les autres : outre que la difference des hauteurs comparées à celle des temps «Correfpondans , fert à trouver la variation du midy [elon une des méthodes propofées dont on fe peut [erviritoujours quand on ne connoit pas encore la hauteur du Pole.

Après avoir trouvé l'heure du midy, selle ef éloignée du point de douxe heures, on peut «vancer ou reculer l'aiguille des «minutes autant qu'eff la difference des minutes à douxe heures , afin que la Pendule ne s'éloigne pas du Ciel de plus d'une mi. aute, écrivant dans le Regiffre ce qu’on aura avancé ou recu- dé; Gr on aura le temps que l'horloge ainff avancée o4 reculée,

auroit montre à midy.

On fera les mêmes opérations le jour fuivant , par on +rouvera letemps que l'horloge marque à midy. -

Et comparant le temps marqué lemidy fuivant à celui qui

Rec, de l'Arc, Tom. VII. Jii

434 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

auroit été marqué le midy précédent après Lx correftion faite, on aura ce que l'horloge fait en vingt-quatre heures qu'on mar- quera dans le Regifire.

Et àtoutautre temps , entre les deux midis , ayant obferué ce que marque l'Horloge, on aura le temps véritable.

Et faifent fouvent les mêmes Obfervations , on [çaura tou. jours l'état de Horloge , c'efl-à-dire ; combien vlle differe du Soleil à chaque infant propo[e. -

Etpar l'addition ou fouffraftion de quelques minutes qu'on

écrira toujours , l'Horloge [era toujours d'accord avec le Ciel

à une minute près , l'on fçaura ce qu'elle montre à chaque midy , G à toute autre heure du jour.

Et quand il y aura quelque Obfervation à faire , marquant ce quemontre l'Horloge , on aura le temps véritable , ajoutant ou diant à l'heure qu’elle montre la difference qui eff dûë à ce temps. Ce qu’on pourra faire à loiftr.

Quand on aura regle l'Horlogepar cette maniere ; on pour. ra décrire exattement la ligne Méridienne , marquant l'ombre que quelque corde bandée à plomb fera [ur le pavé à l'inffant de midy qui [era connu par l'Horloge. ;

Et l'on s'apprètera pourob[erver la hauteur Méridienne du Soleil à l'inftant de midy.

Et par la difference de l'afcenfion droite du Soleil des Etoiles fixes réduite en temps , on aura le temps que les Etoiles Pxes arrivent au Méridien pour obferver leur hauteur Mé- ridienne.

On pourra auf dreffer quelque plan fur lx Méridienne, pour obferver le paf[zge du Soleil, del4 Lune des Etoiles l'on pourra marquer dans l'horizon [enfible quelque point qui foit dans la Méridienne avec le lieu des Obfervations, ou bien planter unpieu bien loin , pour y vifer avec l'Inffrument : ce qui [ervira pour marquer les angles de pofition des lieux à l'entour , s'ily en a qu'il foit utile d'obferver.

S'il s'en faut beaucoup que la Pendule ne [oit d'accord avec le Ciel au bout de 24. heures ; on [çaura combien il faudra baïf.

{|

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 435

fer ou hauffer le petit poids du Pendule , par la difference qu'on aura obfervé qu'il fait par jour le baiffant hauffant d'un pouce, qu'on pourra ob[erver de nouveau. Et ainfi on La pourra mettre au moyen mouvement : Ce qui pourtant n'eff pas néceffaire ; & mémeilneff pas bon de l'entreprendre quand on n'a pas de temps à perdre , mais feulement quand on 4 à de- meurer long - temps dans le mème lieu, lors qu'on à deux Pendules | dontune demeurera toujours dans le même état qui ef connu , à laquelle on marquera le temps des Obfervations , pendant qu'on regle l'autre; @* après qu'elle [era reglée, on pourra commencer de s'en fervir , le marquant dans le Regif: 2re, Genfuite on reglera l'autre.

On peut mettre l' Horloge an moyen mouvement , ou par les Obfervations du Soleil, fe fervant de la Table des Equations des jours ; @ faifent que l'Horloge au retour du Soleil an Méridien faffe plus on moins de 14. pra , ce qui eff marqué à chaque jour par la T'able des Equations : ou bien par le moyen des Etoiles fixes, faifant que Horloge au retour de la mème Etoile fixe falle 23% 56! 4".

On pourra à cet effet dreffer une Lunette à une Etoile fixe ; @ l'ayant arrêtée en cette fituation , obferver plufieurs jours de fuite l'heure , Lx minute @ la feconde que cette Etoile entre dans la Lunette @ qu'elle en fort, & comparer les Obferva- tions des jours fuivans avec celles des jours précédens. :

Aprés qu'on aura mis une Horloge an moyen mouvement , on pourra éprouver ft un Pendule de la longueur de 3 6 pouces 8 lignes €> demie , fait 3600 petites vibrations en une heure, ou s’ilen fait plus ou moins ; ce qui a befoin de beaucoup d'at- tention d'exaftitude. Par des expériences très-exatles fai. tes par Melieurs de l'Académie, à Paris, à la Haye, à Copenhagues, @ à Londres , la longueur du Pendule qui fait #ne vibration en une [econde , s'ef} par tout trouvée la mème. Seulement à Caïenne elle s’efl trouvée plus courte 3 mais on doute fi cela n'eff point arrive par quelque defaut dans l'Obfer- vation. C’efl pourquoi on l'obfervera avec le plus d'exattitude

que l'on pourra. lii ij

436 OBSERVATIONS ÂASTRONOMIQUES:

Pour vérifier avec facilité par l'Obfervation des Etoiles ; L Znffrument qui doit [ervir à prendre les hauteurs du Soleil

des Affres , le point quimarque le 90 degré de baiteur, nef

pas à l'extremité de l Arc de lInfrument | mais il reffe au-de- La un Arc de 6 ou 7 degrex, divisé comme le refc du Limbeen degrex & minutes. De forte qu'on peut prendre la hauteur du mème Affre tournant l'Inffrument tantôt du côté du Midy , tantôt du coté du Septentrion, afin que le fildn plomb tombe , tantôt fur une partie de la circonference , tantèt [ur Fautre. Ayant donc pris la hauteur de lx mème Eroile en deux manie-

res en differens jours , ff elle ef? la mème dans l'une €r dans l'au-

tre Obfervation, l'Inffrument eff jafle 3 fi elle ef differente , le moitie de la difference eff l'erreur de l'Inffrument , qui étant ajoñtée à La moindre hauteur, donne la hauteur juffe de la mé- me Etoile. Ainfr l'on verra de quel coté l'Inffrument hauffe ox baife : car il haufe du cote que la grandeur apparente ef? plus grande que la juffe ; ilbaïfe de l'autre coté. On mettra donc dans le Regiftre ces Obfervations , pour juger de l4 jufeffe de l'Inffrument , pour [çavoir la correttion qu'il fant faire aux Obfervations s’ilen eff befoin.

On prendra le plus fouvent qu'on pourra la hauteur Méri- dienne du Soleil @ des Etoiles fixes | pour en pouvoir conclure La hauteur du Pole , on obfervera des Etoiles fixes , tantôt du coté du Midy , tantôt du côté du Septentrion.

On obfervera auf le temps du lever du coucher du Soleil ; particuliérement lor[que lx Mer fe trouvera dans l'Horifon fenfible; & onne manquera pas d'obferver, combien P Hori- fon de la Mer eff abaifé au deffous de 90 degrex ; dans le lien de l’'Obfervation.

Quand il y aura des Obfervations à faire des Immerfions on Emerfions des Satellites de Jupiter, on fera affüré de l'état de PHorloge par des Obfervations récentes, &> on le vérifiera par les fuivantes.

T1 fera à propos de prendre après PObfervation la hauteur de quelque Etoile , obfervant le temps que l'Horloge marque- ra à l'inflant de Obférvation.

OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES: 439

:S2 du lieu de ? Obfervation, on découvre des Tfles éloignées ; en peut vifer à leurs extrémitex par La lunette de L Inffrument, @ la laiffant en cette fituation ; prendre la hauteur du Soleil ou de quelque Affre lerfqu'ils arrivent au Vertical du point l'on a vie, @ marquer le tcinps qu'ils y arrivent : ce qui fer. vira pour déterminer la pofition de ce lieu éloigné à l'égard du lieu de lObfervation.

+ Les Obfervations les plus propres pour la Pr des. longitudes, font les Immerfsons les Emerfions du premier Sa- telite de Jupiter dans [on ombre. Avant l'Immer/ion totale on le voit diminuër peu à peu. Si l’on peuron comptera les fe- condes de temps qui pallent entre le temps qu ‘an. commence de le voir diminuër évidemment , jufqu'à ce qu'il difparoiffeen- tierément. A l'inflant qu'il difparoit , il fant commencer à compter de nouveau; s'il [e trouve qu'après avoir commencé de compter il paroifl encore | Ce qui arrive quelquefois , on re= commencera à compter quand ilceflera de paroïtre. Et lors gu'on fera afliré qu'ilne paroit plus ; oncontinuëra de compter jafqu'à ce que l'on voye que Horloge marque les fecondes. Alors onen fouffraira ce qu'on aura compte, depuis l4 der- tiere fois que le Satellite aura difparu, ce qu'il faut marquer principalement s filon fe fouvient de l'intervalle , entre l# diminution fenfible G l'occultation totale ; on le vou marquer auf : autrement il ne faut pas s'en mettre en peine, parce qu’el- les ne font que pour marquer combien l'Obfervation eff précife.

Les Emerfions demandent une attention particaliere, parce qu'on ne voit rien quandon les attend. A linfant qu'on vois ane lumiere foible à l'endroit le Satellite doit paroitre ; il faut commencer à compter [ans quitter la lunette; jufqu'a ce

qu'on foit affiré de l'Emerfion véritable. Siellene fe confirme pas ,on attendra , G.on recommencera à compter lorfqu il pa- . robtra véritablement, oncontinuëra ju[qu'à ce qu'on voye ce que montre LH. orloge. Huit jours avant G après l'oppofition du Soleil à Tupiter , les Immerfions & les Fu Gons du premier Satellite font plus li üj

438 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES.

difficiles à déterminer exatlement, parce qu'elles arrivent trop proche du bord apparent de Fupiter.

On ne négligera pas les ‘Tmmerfions des autres Satellites dans l'ombre, ni les Emerfions ; quand elles arriveront en un zemps commode.

On obfervera auli les Immerfions dans le Difque de Jupiter, dans lefquelles ilef utile de marquer trois inffans : un , lorfque le Satellite ef? à un diametre de foi-mème éloigné du bord de u- piter; le fecond, quand iltouche Jupiter ; > letroifiéme, quand il eftentré entierément.

Et dans les Emerfions, l'inffant qu'il commence à paroître 5 quand il\fe détache, & quand il cf déja éloigné de fon dia- mere si) À “f)

Les rencontres de deux Satellites qui vont à parties contrai- Tes, font auf utiles pour les longitudes. La rencontre arrive lorfque les centres font dansune ligne droite perpendiculaire à celle des bandes: Et l’on pent marquerla premiere rencontre des bords , celle descentres ; @ la [éparation des bords ; &* lorfque les Satellites font de grandeur inégale, on y peut xjoûter le rencontre du bord antérieur ; celle du poftérieur.

Lorfque Lx Lune pourra paller par la lunette du quart de cercle immobile avec une Etoile fixe principale | on avant, après, ül fera utile d'obferver le temps du palfrge de l'un de l'autre bord de la Lune, & du centre de l'Etoile.

Quandil y aura quelque Obfervation à faire de grande im

portance, il fera atile de s'y préparer le jour précedent, [e difpo- [ent à obferver à la mème heure: 4fin que s'il y a quelque diffs- culré dans l'ufuge des Inffrumens à canfe de la fituation de l A. tre, ou de l'incommodité du lieu, on la puiffe furmonter de bonne heure.

ds Le

rt nl

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 439 O BSER V A TION S faites pour l'examen du quart de Cercle L de- voit fervir aux Voyages d'Afrique & l'Amérique.

Le 6 de Jr 168r,on regla à a la fituation horifontale, le quart de Cercle 4 deux pieds & demi, qui avoit été rapporté de Caïenne , & qu’on avoit divifé de nouveau à caufe quel la premiere défier avoit été éfacée. Et ayant aufli vérifié le quart de Cercle de trois pieds, on prit en-

füice les hauteurs Méridiennes Soleil par lun & par l'autre.

Hauteurs Méridienes du bord fapérieur du Soleil. Par le grand quart de Cercle. Par le moindre.

Juin 7 64% 17" 55" 64% 17! 30° et 64 23 25. 64 13 30 . Hasteurs ‘de Venus. 64 47 50. 64 48 o Hauteurs du Soleil. AE 64 18: , 30: 64 18 45 Det De Venus.” 64 35 20. 64 35 30 Ds Soleil. 10 64" 32 $o 64 33 © Pc Ce pe 64.27 10 | 64 27 30 5 Du So Sleil Ô KE ti 64 37 0 64 37 15 à De Venus. 64. 16° 18° CH 16 24 “Du Soleil. * jh 14 a 49° 55° 64 47° 10 17 64 52 0 64 52 30

19 64 $$ 10° 64 55 ©

449 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES: Hauteurs: Méridiennes du bord fupérieur du Soleil. : Parle grand quart de Cercle. Par le moindre.

Du Soleil. Juin 26 G4d 49° oo" 644 48! 45" 28 64 43 o 64 42 40 lo neu064. {40.10 64 40 0 Juillet 2 GAL no 64 -1297%,30 4 64 17 0 64 17 30 $ 64 12 30 64 | 12,850 6 64 5 30 64 5ÿ 39 8 6LE Srr30 6341521480 Ii SOMMAOPLHRS 63 30e 12 62 214 4% 63 -21, 20 L'Inffrument verifié de nouveau. 13 63:12:30 6%; 12 30 14 65 rer 65 z FIRE 15 LOS BA TELO 62 53 10 D OR NT ED 2.432 18 6x, 220 62. 22 130 19 62 11 40 62 11 49 20 CRE UAO SET PC ÆAréturus. (A RE Ze Soleil. 21 Gr 48 40 61 48 40 22 OL 3 7 AMOR 6x: -37440 24 6I::11 50 6x. LISES 26 60 46 1:15 69, 45420 28 60 LES O 60 17 40 30 SRE. 59 48 30 31 ÉRAS EE Le JF 3300 ÆAosf 4 S 84 38070 8 : 3200 9 ST ENOS ULS 58. 18425 12 SOL, Te V0 :

H auteurs

“OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. A4T Hauteurs Méridiennes du bord fapérieur du Soleil. Par le grand quart de Cercle. Par le moindre.

Ze Soleil. Aomp AS 540 ait © 54° 39° 10° 17 19 3€, 26: © 20 SS24r "0 22 53 O0 30 24 $2 19 30 52 18 3e 25 M A LAS. 57.30 26 SE 374830 5837 «à 10 Het LEGS De (15430 28 50 $4 55 50 ÿ4 30 30 fo LE 0 SH AX. LO 3x anus 2439 49: 49.30 Septembre. x 49 218 20 49. 6. 30 NN ENNEE 3 49 44 15 49 43 50 4. 48, 22 | 0 48 21 30 7 FRS TA) 8 44,524 ..0 9 46 29 20 46 29 1$ 10 46 6 30 46 6 o 12 4$ 20 1$ 4$ 210 15 13 44 57 30 44 57 0 15 44 II [e) 44 10 30 16 435 47 45 45 47 10

. 19 42 37 50 41 37 30

On voit par ces Obfervarions que le moindre quart de

Cercle s'accorde ordinairement avec Je plus grand à une demi-minute près. EUR

Apres ces Obfervations , Meflieurs Varin & Des. hayes ayant appris qu'on équipoit un Vaifleau à Dieppe pour l'envoyer au Cap-Verd » ils partirent de Paris pour

Rec. del Ac. Tom. 7/11. KKkk

AA? OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

s’y rendre. En paflant par Roüen, ils apprirent que le Vaïffleau n'éroit pas encore prèc :c’eft pourquoiils s’yar- récerent pour faire les Obfervations fuivantes.

OBSERVATIONS

faites pour la détermination de la hauteur du Po- le de Roüen, par lettre de M. Deshayes du 23 Octobre 1681.

Le 20 d’'Oétobre 1681, hauteur méridienne de l’Etoi. le polaire dans la partie fupérieure de fon cercle s1° 51" 30" Ayant fuppofé la diftance de l’Etoile po- laire au Pole comme par les Obfervations de

cette année 1681. 2 22000 Hauteur du Pole de Roïüen 49 27 30 Le 21 d'O&obre, hauteur méridienne

du bord fupérieur du Soleil à Roüen 19 48 30 A Paris le même jour 30 26006 Différence des hauteurs du Pole 37 4$ Celle de Paris étant fuppofée 48 $o 10

Celle de Roïen fera 49 27 5$

On négligeici le peu de variation de la déclinaifon qui arrive entre le paflage du Soleil par le Méridien de Paris, & par celui de Roüen, parce qu’elle ne peut monter qu’à 5 ou 6 fecondes, qui font imperceptibles par les Inftru- mens.

Le 12 d'O&obre, hauteur méridienne du bord fupé-

rieur du Soleil à Roüen 29 27 40 A Paris le même jour. 2011309 Difference des hauteurs du Pole 37 020 Celle de Paris étant fuppofce 48 jo 10

Celle de Roïen fera 49 17 30

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 443

Monfieur Varin dans fa lettre du 5 Novembre , dit ‘avoir calculé la hauteur du Pole Roïien par les hau. teurs méridiennes du Soleil, ayant fuppofé le lieu du So- leil dans l'Ecliprique, connu par les Ephémerides de Me- Zavaques, calculées fur nos Tables.

Le 2 r Otobre 49274: rc" 22 49 26 $6 24 : 49 26 42 23 #9 1270 Le 27 49 26

On peut s'arrêter à celle qui eft tirée de l'Obfervation de l'Eroile polaire du 20 d’O&obre , qui s'accorde à cel. les qui font tirées du rapport des Obfervations faites à Pa

ris & à Roïüen, & à la premiere de M. Varin.

- Obfervations faites pour trouver la longitude de Roüen.

Après avoir remis en état la Pendule à fecondes , qui s’étoit démontée dans le voyage, elle fut mife en mouve- mentle 21 d’Oétobre dans un lieu l’on pouvoit voir le Soleilune heure & demieavant midy & deux heures après, _ n'ayant pas encore trouvé unlieu plus commode ; & le 23 d’Oétobre,on prit les hauteurs fuivantesdu Soleil avant & après midy, comme par la lettre de M. Deshayes le 2; Octobre,

Hanteurs du bord fupérieur. Heures avant midy. du Soleil. Heures après midy.

1oh AGEN 0" 2704, O0 10", Lire 1,3! Gé" “10 48 33 2 TNT LEO RCA MOT La fomme de la premiere heure dumatin, & de la der- niere du foir 11h ÿ8 36" . Elle manque de 12 heures nue La moitié 42 Temps entre les deux hauteurs égales de 27 degrez LI SG ATS

KkKij

444 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES. La fomme de la feconde du matin, & dela premiere

du foir zh 58! 26" Elle manque de r 2 heures 1 34 La moitié 47 Temps entre les deux hauteurs égales de

27% TO DT 2%5

Le vrai midy en ce temps,eft 20 fecondesaprès letemps qui eft entre les hauteurs égales. L'Horloge montroit à midy felon lesObfervations plus éloignéesir 59 38

EtfelonlesObfervarionsplusprochainesrr $9 33

Le milieu entre les deux II $9 36

L'Horloge retardoit à midy du 23 O&ob. 24

Le 2 5 Octobre par lettre de M. Varin du 29-

Hauteur du bord fupérieur du Soleil.

TOP ST ARE 264 $o' Th 30 aP Somme des heures à hauteur égale PE COUDE Difference à 24 heures 39 La moitié : 19+ Heure entre les deux hauteurs égales 11 $9 40+ Et le midy eft plus tard de 20 Donc l'Horloge montroit à midy 12: 7001 Ho

Il étoit donc précifément avecle Soleil, & conferant les Obfervations du 23 avec celles du 25 , l’'Horloge ac- celere en deux jours à l'égard du Soleil de 24

Le 26 d'Octobre au matin à Roüen, 12h 23 44 Immerfion du fecond Satellite dans l’ombrede Jupirer.

Le midy précedent l’'Horloge étoit précifément avec le Soleil, &ilacceleroit par jour de 12

Donc pendant 12h,23/ il acceleroit 6” qui étant Otées de 12h 13’ 44", laifle l’heure véritable de l’Im- merfion du fecond Satellite dans l’ombrele 26 d’'O&obre à 12h 23’ 38" parla Lunette de 19 pieds.

La même Immerfion fut obfervée à Paris par la Lunet- te de 2r pieds à 12h 03010 08

Dig te 0 Ve tee ciel TS PONS CIE PR

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 44$

Par celle de 184 RG hu39" (fo! A laquelle ayant comparé celle de Roüen 1200231 038 Refte la difference du Méridien de Rotüen à celui de Paris. 6 11

Obfervations faites pour la hauteur du Pole de Dieppe , par lettre de M. Deshayes du 18 Novembre 1681.

Le 17 Novembre 1 68 r Hauteur méridienne de l’Etoi.

le polaire à Dieppe | 2% 221% 30" A Paris le 14 Novembre se M M Difference des hauteurs du Pole RTE so

Hauteur du Pole à Paris 48 50 ro Hauteur du Pole à Dieppe 49 56. 40 Le 17 Novembre à Dieppe, la hauteur méridienne de

Markab étoir de CERN Le 26 d'Otobre à Paris, la hauteur méridienne de

Markab étoit de $4 41 30 Difference 11416 30 Hauteur du Pole à Paris 48 5$o ro Hauteur du Pole à Dieppe 49 56 40

La correfpondance de ces deux hauteurs, dont l’une eft du côté du Midy, l’autre du côté du Septentrion, avec celles qui ont été faites à Paris, vérifient l’Inftrumenc qui avoit été rectifié le même jour , après que le fil qui eft dans le foyer, & qui s’étoit caflé dansle Voyage de Roïen à Dieppe, fut remis, & redreflé après s'être apperceû qu’il étoit fitué obliquement.

La fomme deces deux hauteurs à partiescontraires, pris fe à Dieppe, eft égale à la fomme des hauteurs méridien- nes.des mêmes Etoiles prife à Paris,

A Dieppe. À Paris La Polaire ÿ2%%22/;1 30! | SL T6 4, vd Markab. L'ÉDPREE PRE © AC ADS LS 7 OISE 2 Somme ON M7. 30 Fr 57,30

Kkk ii

446 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

M. Picard obferva les hauteursméridiennes desmêmes Etoiles a S. Malo, &au MontS. Michel.

A Saint Malo. A Saint Michel. La Polaire $1® 4’ 40" | fre, .3085 . Markab S4 53 9 | 54 531 40

La fomme 105-457 : HO SPTOS NT LE Cette égalité des fommes des hauteurs à quelques fe- condes près, montrent que les Inftrumens de Paris, de Dieppe & S. Malo,étoient d'accord enfemble.

Effay pour la longitude de Dieppe par lettre de M. V'arin du 17 Décembre.

Le 10 de Novembre au matin, le premier Sarellire de. vant entrer dans l'ombre de Jupiter, & n’ayant pas récti- fié la Pendule par les correfpondantes, on prit les hau. teurs fuivantes de Pollux.

Hauteur de Polux. 2b ro! 14" | 57°. 520 Lo 24 17.54 JR OS

A yant pris le Soleil des Ephémerides de Mézavaques , & le lieu des Fixes de Riccioli, on trouva par ces deux hauteurs que l’'Horloge retardoit de gts"

À 4h 16’ de l’'Horloge, qui font 4h 20’ 5" du Soleil, le premier Satellite paru prefque défailli de lumiere. Les nuages qui avoient caché Jupiter de fois à autres pendant l'Obfervation, le cacherent encore après ce temps : ce qui fur caufe qu’on ne pût voir la fin précife de l’Immer- fion ; mais on jugea qu’il ne s’en falloit pas 9 ou 10 fecon. desaprès le temps fufdit, pour accomplir l’Immerfion to- tale.

Elle feroit donc arrivée à Dieppe à 4h 20! 14"

À Paris elle paruc à 4 DS

Il y auroit donc cinq minutes de difference des Méri- diens, dont Dieppe eft plus orientale que Paris.

DRE t47 SE RAR AR RSR PR RAR RER M ANNEES

OBSERVATIONS

FE, AH TUE’S

EN LISLE DE GORÉÈE

PROCHE LE CAP VERD | EN AFRIQUE.

L A Gorce eftune petite Ifle éloignée de deux lieuës de l'extrémité plus Occidentale du Cap - Verd vers le Sudeft, & d’une demie-lieuë de la Terre - ferme, d’où commence la Côte méridionnale d'Afrique. Elle fut prife fur les Hollandois, par M. le Maréchal d’Eftrée l’an 1673 & Sa Majefté la donna à la Compagnie Royale d'Afrique, qui y a établi une Colonie pour le Commerce. Meffeurs Varin & Deshayes y aborderent fur un Vaifleau de la Compagnie le 2 5 de Mars 1682. Ils furent très-bien re- ceûs duGouverneur de l’Ifle, qui leur donna un loge- ment commode pour faire leurs Obfervations. M. de Glos

furvint le 2 1 de May avec M. Dancour Direéteur géné- ral de la Compagnie Royale, quiayant pris le gouverne- ment de l’Ifle, donna tant à M. de Glos qu’à MM. Varin & Deshayes, toutes les commoditez dont ils eurent befoin jufqu’à leur départ.

_ Comme Ja fin principale des Obfervations à faire en cette Ifle, étoit d'établir fa longitude & fa latitude, & d'examiner la longueur du Pendule quifaitune vibration enune feconde :ils prenoient tous les jours des hauteurs du Soleil au matin & au foir à diftances égales du Méri- dien , pour connoître toujours parfaicement l’état de PHorloge, & le regler jufqu’à ce qu'il fuivit le moyen mouvement du Soleil.

448 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

Ils prenoient auffi tous les jours les hauteurs méridien nes du Soleil , & la nuit celle de quelques Etoiles fixes, pour trouver la hauteur du Pole dans cerre Ifle, moyen- nant leur déclinaifon ; & ils ré@ifierent plufeurs fois le quart de cercle pour la correction de ces hauteurs. Ils ob- ferverent autant de fois qu'ils purent, l’Emerfion du pre-' mier Satellite de l'ombre de Jupiter pour l’établiflemenc de la longitude. Il leur réüflit d’obferver cinq Emerfons , parmi iles il yeneut deux; qui furent obfervées à même temps à Paris à l’Obfervatoire Royal.

Obfervation de deux Emerfions du premier Satellite de Jupiter, faites en même temps à Gorée à Paris, pour l'éta- bliffement de la difference des longitudes.

Le 7 Avril 1682 l’'Emerfion du premier Satellite de l'ombre de Jupiter fut obfervéc

A Gorée à gb 18! 25" A Parisa 10h13 #$9 Différence des Méridiens. L'rLT7S V3

Le 7 May 1682 l'Emerfion du premier Sarellite de l'ombre de Jupiter fut obfervée

A Gorée 7. LE 428" A Paris CMP ES R D. Difference des Méridiens x: 37 to

Le temps de cette derniere Obfervation eft tel qu'il a £té donné par M. Varin, qui avoit marqué une minute moins en regardant l’'Horloge, & reconnu enfuite qu’il la falloit remettre. |

La différence de longitude entre Gorée & Paris quiré- fulte de ces Obfervations eft de 190%

Le lieu de l’Obfervation cit environ $’ plus Oriental que l’extrémité Occidentale du Cap-Verd, d’où com- mence une traînée d’écueïls qui s’avance prefque deux licuës dans la Mer vers l'Occident. La difference de la Jongirude du Cap -Verd à celle de Paris, eft donc de 19 degrez & demi. Le

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 449

Le Pere Riccioli, dans fa Géographié réformée, qui ef un Ouvrage d’un travail extraordinaire, met la lon- gitude du Cap-Verd d’un dégré 5’; celle de Paris de 24 degrez 30; & par conféquent la difference de longitude entre le Cap- Verd & Paris prefque 4 degrez plus gran- de que par nos Obfervations.

Prolomée met la longitude du Cap Verd , qui étroit appellé Arfnarium Promontorium, de 8 degrez, & celle de Paris de 23 degrez 30": Donc la difference de longi- tude entre ces deux lieux de 15 degrez & demi; 4 degrez plus courte que par nos Obfervations , & 8 degrez moindre , que celle de Riccioli. Ainfi cette difference de longitude établie parnos Obfervations, eft au milieu des deux établies par ces excellens Géographes.

Nous avons eu fujet d'admirer le grand Globe de Bilaeu qui donne la difference de longitude entre le Cap Verd & Paris de 20 E g & un quart, à trois quarts de degré près dela véritable,

Obfervations faites pour la latitude de Gorée du Cap Verd.

La latitude de Gorée a été tirée d'un grand nombre d'Obfervations des hauteurs Méridiennes du Soleil, & des Etoiles fixes , comparées avec les déclinaifons tirées des Tables, & avec les Obfervarionsimmédiates, faites à même temps à Paris, dont il fuffira de donnerun exemple dans les hauteurs Solftitiales qui font les plus propres pour cet ufage.

Æ Gorée.

Le 21 de Juin 1682. la hauteur Méridienne du bord fupérieur du Soleil qui étoit lAuftral fut obfervée de Sr 26" lo?

Le demi-diametre du Soleil étoitalorsde 15 $o

Donc la hauteur du bord inférieur bo- real 87

Le [e) Rec. de LP Ac. Tom. VII. l Lil

4so OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

L’excès de la réfraction fur la parallaxe 8" La hauteur véritable du centreà Gorée8re ro’ 52° Et la diftance au Zenic 8 49 Q La déclinaifon du Soleil 25 2859 La latitude de Gorce 14 391.$1

Le quart de Cercle avoir été reétifié par les hauteurs Méridiennes d’Arcure le 14 1 5 & 19 de Juin tournant lPInftrument tantôt du côté du Septentrion, tantôt du côté du Midy, fa hauteur Méridienne corrigée fut de 83448’ 10": & ayant examiné plufieurs autres Obferva- tions par la même maniere, ona déterminé la hauteur du Pole de Gorée de 14° 40’, négligeant la difference de quelques fecondes.

L’extrémité Occidentale du Cap Verd eft de 3.minu- tes plus Septentrionale que l’Ifle de Gorée.

La latitude du Cap Verd eft donc borcale de 14° 43°

Le Pere Riccioli l’a fait de | 14 20,

La différence eft de 234

Ptolomée la faifoit de 12 degrez, c’eft-à-dire, 2 43 plus Auftrale.

Le grand Globe de Blacu la fait précifément celle que nous l’avons trouvée.

Obfervation de la longueur du Pendule en l'Ile de Gorce.

Ayantreglé avecbeaucoup de foin,la Pendule au moyen mouvement du Soleil felon la Table des Equations, & fuivant les paflages des Etoiles fixes, de forte que depuis le r8 d'Avril jufques au 2 $ allant fans interruption , elle n’acceleroit que d’une feconde ou deux en 14 heures ; & depuis le 2 s jufqu’à la fin du mois, elle n’acceleroit plus, & commença de retarder. On obferva le mouvement d’un Pendule fimple, dont la boule de cuivre étoit d’un pouce de diamétre , & le fil de pitte fortoit d’une pincerre qui le terminoit exactement. On regla la longueur du fil, de forte que depuis le 18 jufques au 28 d’Avril , il alloic

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 4f1i

exactement avec l’Horloge, faifant des petites vibrations tout au moins de 4 lignes ou environ. Le 28 on le mefura exadtement, & on trouva la longueur de ce Pendule de 86 pouces 6 lignes deux lignes plus court qu’on ne l'avoir trouvé en France par la même méthode, à laquelle on s’éroit exercé avant que de partir. Elle fe trouva donc trois quarts de ligne plus courteici que M. Richer ne l’a- voit trouvée à Caïenne: ce qui confirme la variation que le Pendule fait en divers lieux entre les Tropiques, quoi qu’en Europe entre le parallele de 43 & celui de 56 de- grez, on n’y ait trouver jufques à préfent aucune dif- ference fenfible , quoique cela ait été examiné par MM. de l’Académie Royale avec une grande exactitude.

Depuis la fin d’Avril jufqu’au 2 r de Juin, l’'Horloge à Pendule s’alentit de jour en jour: de forte qu’à la moitié de Juin, elle écoit devenuë tardive de 21" en 24 heures; & pour la remettre au moyen mouvement, le 16 de Juin on fut obligé de lever le petit poids de 9 lignes, après quoi elle retardoit encore du moyen mouvement de 2" par jour ; & ayant encore hauflé un peu'le petit poids juf- qu'a ce que la Pendule fut au moyen mouvement, le 21 de Juin on le trouva de la même longueur que le 18 d’A- vril, &le 23 de Juin, il fallutencore l’accourcir d’un di- xiéme de ligne.

Obfervations fur le Baromètre.

On obfervé diligemment les variations du Barométre enl’Ifle de Gorée depuis le 3 1 Mars 1682. jufqu’au 4 Juil- let de la même année, & pendant tour ce remps, on ne l’a jamais trouvé plus haut fur la furface inférieure du vif.ar-

gent de 2 7 pouces & 9 lignes +, ni plus bas de 2 7 pouces 3

lignes à: de forte quetoute la variation a été de fix lignes; ce qui n’eft gueres different de ce qui arrive pendant une faifon à l'Obfervatoire Royal , quoiqu’en toute l’année la variation foit plus grande comme de 27 DL deux Lili

452 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

lignes à 28 pouces & demi, commeil a été obfervé dans le Barométre qui eft dans l’apparrement inférieur de l'Obfervatoire.

On a obfervé qu’ordinairement à Ja Gorée le Baromé- tre étoit plus bas quand le Thermométre étoit plus haut, & généralement le Barometre à été plus haut la nuit que le jour , de deux, trois ou quatre lignes, & il faifoit plus. de changement du matin jufqu’au foir , que du foir juf. qu’au matin.

Obfervations de la variation de | Aymant.

Dans certe petire Ifle la variation de l'Aymant eft in- conftante, & diverfe en divers endroits depuis r degré jufqu’à 14, déclinant toujours vers le Nord - Ouelt, comme il a été obfervé fouvent. On attribuë cette caufe à quelque Mine de Fer, dont les indices font quantité de pierres faites comme du mafchefer , qui étant appliquées. 2 l'aiguille de la Bouflole ; & particulierement en ôtant le verre , luiimprimoient un petit mouvement ; & une fon- taine minérale qui diftille de la roche goute à goute, & fournit à peu-près un muid d’eau entrois jours. Les Pilo- tes ne trouvent point de variation de l’Aiman dans la rade de Gorée,

Obfervations des Marées.

La plus haute & la plus baffe marée à Gorée eft un jour ou deux après la conjonction, & après l’oppofition.

La difference de plus haut & de plus bas, eft d’environ 5 pieds, & rarementelle monte un ou deux pieds de plus, ce qui arrive particulierement dans les grands vents de mer.

Le 8 de May à 8 heures du matin deux jours après la nouvelle Lune, haute mer. Oueft fud-Oueft.

L à 10 heures du matin haute mer ,] Nord & beau ÉTT4A à 4 heures dufoirbañlémer. fremps

OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES. 453 Le 10 Juinà 45’ du matin, un jour & demi aprèsla pleie Lune , haure mer. [2h30 du foir , bafle mer. Le21 48 $odumatin, haute mer. 13 52 dufoir, baffle mer. Le 26 11 30 dumatin, haute mer. Les jours dela nouvelle & de la pleine Lune, la haute mer arrivoitenvironà 7 heures & demie.

Obfervations des touchantes de la mer, @ des crepufcules.

La ligne vifuelle étant élevée de 24 piedsfur la furface de la mer.

Le 8 d’Avril latouchante de lamerbaifloit 3’ 45"

Le 16 | FA ET)

Le 23 | #2 735

A la même hauteur M. Picard trouva au Port de Sette en Languedoc la couchante de la mer bafle 5’ 30!" ,com- me à la page 42 de fes Obfervations.

On n'a pas trouvé de difference fenfible entre la pro- fondeur des crepfuculesà la Gorée & en France.

Obfervations faites aux Antilles.

Après avoir fait les Obfervations néceflaires pour la dérermination de la longicude & de la latitude de l’Ifle de Gorée & du Cap Verd, MM. Varin, des Hayes & du Glos , prirent la commodité d’aller obferver autre part ; & n'ayant pas rencontré de Vaifleau qui les portât à l’Ifle de Saint Thomé fous l’équinoxial , comme ils l’avoient projetté, ils sembarquérent fur un qui alloic aux Antil. les. Ils partirent de Gorée le 14 de Juillet, avec l’efpé- rance de pouvoir obferver aux Antilles l’éclipfe de Lune qui devoit arriver le 17 d’Aouft : mais un grand calme qui dura huit jours en paflant par le travers des Ifles du Cap Verd, leur fit perdre cettebelle occafion.

Hs l’obfervérent fans les apprêts néceflaires Fa paffanc

Lili;

454 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

devant la Martinique, ne fe fervant d’autres Horloges que des Montres de poche, ne prétendant pas en tirer aucune conféquence.

Obfervation d'une Eclipfe de Lune.

Le 17 Aouft 1682. en paflantencre la Martinique & Sainte Lucie.

A 11h $$’après midy, commencement de l’Eclipfe , l'Etoile au fommer de la rête de Cephée, étoit en même vertical que la Polaire.

A 13h 8’ Immerfion totale , le haut dela chaife de Ca. fiopée étoitau même vertical que la Polaire 7 minutes après certe Obfervation.

A 14h 48’ Emerfion, le Coude oriental de Cafopée étoit au vertical de l'Etoile Polaire 1 2’ après cette Obfer. vation.

A16h o’FindelEclipfe.

Au mème Horloge.

Ax2h:20t hauteurs de Lyra 36° 22° D LS 2200 15 7 haureursde la queuë du Cigne 25 37 16 10 | E ft A2

Ces hauteurs furent prifesavec la fléche ; & les diffe- rences des heures qu’elles donnent, ne s'accordent pas bien à celles de l’'Horloge.

Nous obfervâmes le commencement de cetre Eclipfe à l'Obfervatoire Royal à 16P 26! & +; & la Lune com. mença à entrer dansun bois qui étoit à l’horifonà 1 645: mais nous n’en tirerons pas la difference des Méridiens, en la comparant à celle des Antilles , quin’eft pas donnée pour exacte.

Obfervations fuites à la Guadaloupe. Le 21 O&obre 1682 nosObfervateursarriverent à la

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.) A45ÿ$

Guadaloupe au bord de la baffle terre ,:oWils furent fort- bien reçüs de M. Heinfelein Gouverneur de l’Ifle; &aprés avoir regle les Inftrumens, ils recommencerent les Ob- fervations néceflaires pour la détermination de la longi- tude & de la latitude.

Obfervation pour la longitade de la Guadaloupe.

Le 20 Seprembre 1682 on obferva à la Guadaloupe l’Immerfion du premier Satellite dans l’ombre de Jupiter après minuit, à »3bo4® 5528

Cette Immerfon ne put pas être obfervée à Paris, elle arriva de jour. Mais par les Obfervations(précedentes & fuivantes, faires le même mois de Septembre, on trou. va qu’elle devoit arriver à l’Obfervatoire DS De à Royal à sr Àinfi la différence des Méridiens de Paris & de la Guas daloupe eft de 4h 18’ 13", qui font. © © 64e 3374 Le Pere Riccioli fair la longitude de la Guadaloupe de 312 degrez 56’, celle de Paris de 24 degrez 30’, la difference de longitude 710 34’, c'eft-à-dire, 7 degrez plus grande que par ces Obfervations. :

à Lalatitude de li Guadaloupe. 4

Ayant comparé enfemble plufieurs Obfervations ‘des hauteurs méridiennes du Soleil faites à la Guadaloupe, depuis le 4 Seprembre jufqu’au premier Novembre 1682 la latitude de la Guadaloupe a été dérerminée de 1491 0’

Le Pere Riccioli la met de 13:58, à deux minutes près de celle qui a été obfervée. cn e 016)

La variation de P Aiman à la Guadaloupe.

(Dar Pamplitude du Soleil au Couchant, la déclinaifon de l’Aiman fut obfervée les mois de Septembre & d'Oéto- bre 1682. |

456 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

Le:5 Septembre $4! Nordeft, Le: 51 3 53 Nordeit. A unautre endroit éloigné du premier de 200 pas

Le 11 Otobre 4 15’ Nordeft, Ler9 4 18 Nordeft.

La longueur du Pendule à fecondes.

Après qu'on eut reglé l’Horlogeau moyen mouvement du Soleil, la longueur du Pendule à fecondes , fut trouvée de 3 6 pouces fix lignes & demie. |

+ Obfervations faites à la Martinique.

Après les Obfervations faites à la Guadaloupe, MM. Deshayes.& du Glos en partirent le 4 Novembre, & arri- verent à la Martinique le 10, ils regloienc l’'Horloge par les hauteurs correfpondantes du Soleil. Les nuages ne leur ayant pas permis d’obferver une Emerfion du premier Sacellice qui arrivale 13 , ils artendirent la fuivante.

Obfervation pour la longitude de la Martinique.

Le 20 Nombre:1682 le premier Satellite fortit de l'ombre de Jupiter

A la Martinique du matin à sh: 18/K ax” Une révolution faifoit alors en un jour He Sy Huiqn

Donc FEmerfion fuivante ne dut arriver à la Martinique quele

1 1 aprés midy à 11-36-60, Elle fut cbfervée à Paris le:rà La se Difference des Méridiens 4 14 45

Qui font 63° 41 +de difference de longitude, Le P.Ricciolila fait de 70° 30!

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 457

La latitude de la Martinique.

Ayant comparé enfemble plufieurs hauteurs méridien nes du Soleil & des Etoilesfixes, obfervées à la Martini- queentrele 13 & le 22 Novembre 1682, fa latitudea éte déterminée de 144 44’

Le P. Riccioli la fait de 14 10

ZLa variation de L'Aiman.

Au coucher du Soleil la variation de l’Aiman fut obfer-

vée à la Martinique. Le 20 Novembre 1682 ANTIS Le 22 LE ds Le 24 Nord-eft. PTS

DE L'UTILITÉ DES VOYAGES PRÉCEDENS.

IEN n’étoit fi néceflaire pour reconnoître l’erreur de

la Géographie ancienne , & pour perfeétionner la nouvelle, que de déterminer les longitudes des lieux de k Terre par des fréquentes Obfervations du Ciel. On en avoit dreflé le projet dans l’Académie des Sciences dès Pannée 1678 par les Tables des Sarellires de Jupiter. Cet- te méthode a été pratiquée danstous les Voyages,qui ont été faits pour ce fuje par les ordres du Roy ; & en compa- rant de temps en temps les Obfervations des Affronomes . de Sa Majefté, dans les Païs éloignez,avec celles qui fe fai- foient dans fon Obfervatoire à Paris, cette Académie a cru pouvoir drefler des Cartes exactes de tout leRoyau- me, dont l’étenduë eft aflez grande pour en tirer des con. féquences, qui ferviront à rectifier celle du Monde entier.

Rec. del Ac. Tom.V' II, Mmm

453 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES,

Eneflet, oua trouvé queles differences des longitudes: entre les lieux éloignez,font beaucoup pluscourtesque les Earres communes ne les onrmarquées:ce qui peut tre ar- rivé de ce queles Voyageurs & les Pilotes n’avoient pasla méthode de rabattre dans la fupputation de leur marche, & dans l’eftime du fillage de leur Vaifleau , les détours de Ja route qu’ils avoient tenuë, & la difference des Vents & des Courans fur les Mers qu'ils avoient parcouruës. De forte qu’en racourciffant fur lamême proportion,]les diffe- rences des. longitudes. dans les Carrescommanes , on ne s'éloigne pas beaucoup de la verité ; & on peut rectifier certe réduction par les Obfervarions des Eclip{esde Lune, obfervées depuis un ou deux fiécles, en diverfes parties de la Terre, afin de pouvoir faire des Cartes beaucoup plus. juites , que celles qui ont paru jufqu’à cette heure.

L'Académie en a faicun eflai, par la grande Carte de la Tour Occidentale de l'Obfervatoire, qui fut dreflée- par les Aftronomes du Roy , après les Obfervationsfaires à Uranibourg , à la Caïenne & en la Côte Occidentale de France. On plaça premierement les lieux obfervez, & on tira les autres lieux des Cartescommunes, après les avoir réduites enracourciflant les differences des longitudes, & en les comparant aux Obfervations des Eclip{es faires en diverstemps pour juftifier cette réduétion.

* Onn’oublia pas celles qui furent faites par Meflieurs Peirefc & Gaflendi, dignes l’unde l’autre de l’eftimepu- blique :ils meritent qu’on leur attribuë la premiere cor- rection des erreurs de la longitude dans les Cartes de la Méditerranée , par une réforme qu’ils firent de cinq cens milles de diftance furles Cartes dela Navigation, depuis Marfeille jufquesen Alexandrie.

Les Cartes modernes étantréduites parcette métho- de, ona été obligé de racourcir de vingt-cinq à trente. degrez , les differences des longitudes des Païs les plus. éloignez denous vers l'Orient & vers l'Occident, & de:

- OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 459

Jes étendre par conféquent de la même forte dans les Païs oppofez aux Méridiens des lieux s’étoient faites nos Obfervations. Cette méthode a été confirmée par toutes celles que l’on a faites depuis ce temps-là ,tant en France, qu’en Afrique & en Amérique. En effet, la Carte de l’Ob- {ervatoire s’eft prefque toujours trouvée conforme à ce qui a réfulté de nos Obfervations, & de celles de nos Af- tronomes dans ces différentes parties du Monde, au lieu que les Cartes communes enétoient éloignées de plufieurs degrez.

M. Halley Anglois, qui a obfervé les Etoiles Auftrales

dans l’Ifle de S. Heleine, a trouvé par un recuëil de toutes les Obfervations des Pilotes comparées enfemble, que le Cap de bonne Efperance , étoit fept ou huit degrez plus Occidental, qu’il n’eft marqué dans les Cartes commu- nes. Lorfque cer excellent Aftronome vint voir la Carte delObfervatoire , il trouva que ce Cap étoit placé felon la longitude qu’il en avoit déterminée. Les longitudes des Païs encore plus éloignez vers l'Orient, ont été confir- mées par des Obfervations qui ont été envoyées depuis, & comparées à celles de l'Obfervatoire. Siam , par exem- ple, a depuis été mis dans notre Cafte plus Occidental de 2 3 degrez que dans quelques Cartesmodernes Hydrogra- phiques imprimées à Paris ; & l’Obfervarion de l’Eclipfe de Lune faite à Siam le 2 1 Février 1682 comparée avec celle qui fut faite dans Paris, donne la difference des Mé- ridiens conforme à celle de notre Carte. De forte que les Obfervations faites jufqu’à cette heure par l’ordre de Sa Majefté, ont fervià la correction de la Carte des Païs qui fontentre la Caïenne & le Royaume deSiam ; & il y a lieu d’efperer qu’en les continuant par cette méthode ; on pourra corriger les erreurs de la Géographie univerfelle , ê&t achever un Ouvrage fi utile aux hommes, & fi glorieux au regne du Roy.

Mmmi}

OBSERVATIONS

ASTRONOMIQUES FAITES EN FRANCE

EN ITALIE» En 1694. 1695. & 1696. Par MM. CASSINI. DE L'ACADEMIE ROYALE

DES SCIENCES,

Mmm iij

/

et

it ina M He AT Rene

ral eTE

Ag HIBaR D à AsAvOoA TIMAGADM à ÿ + ROMA ÈRE k

* es REMAS

PROD ARE frsdyse LRO LE dE $ A 7) / RATE URPES

ANT PAPE 113$ FY Ar LW HIS g: at

T'es cs pt on:

pere US x ia i ah liRet x 19

OBSERVATIONS

ASTRONOMIQUES.

FAT ES DANS LES VOYAGES DE FRANCE ET D'ITALIE.

En 1694. 1695. & 1696.

Ovs étant propofez , dans le Voyage que J'ai fait avec mon Pere en fralie , d'y faire des Obfervations pour contribuer àk perfection | de l’Aftronomie & de la Géographie, nous portames avec nous une Pendule à fecorrdes , un Odans de trois pieds de rayon, une Lunette de dix - fepr'pieds & plufieurs autres Inftrumens, M. Maraldi fe chargea de faireà l’Obfervatoire les Obfervations correfpondantes.

Nous partîmes de Paris le 23 Septembre de l’année 1694, & nousarrivamesle 24 à Fontainebleau , où. là. Cour étoit alors.

464 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

Monfieur l'Abbé Bignon Préfident de l’Académie Royale desSciencesnoüs fit expédier un Pafleport & des Lettres de Monfeur de Pontchartrain Miniftre & Secre- taire d'Etat pour les Intendans de Provence & pour les Miniftres du Roy en Italie : nous fimes avant notre dé- part les Obfervations fuivantes.

A FONTAINEBLE A. Le 24. Septembre 1694.

Hauteur Méridienne de l’Aigle 49° 43! 40" Mais à l’Obfervatoire 49 17 40 Différence 26 40

Ce qui étant fouftrait de la hauteur du

Pole de l’Obfervatoire qui eft de 48 50 10 Refte la hauteur du Pole à Fontaine- |

bleau de 4 102 AO

L'ona négligé ici le peu de difference de réfraction, qui convient à la difference des hauteurs entre Paris & Fontainebleau , cette différence ne montant pas à une feconde.

Ze 17. Septembre.

Hauteur Méridienne du bord fupérieur

du Soleil 9 59/1567 A l’Obfervatoire 3948330 40 Difference 26-;::R9 Hauteur du Pole à l’'Obfervatoire 48, "SOU 40 Hauteur du Pole à Fontainebleau ÀS, 2e A8

L'on Et ici la difference de déclinaifon qui convient à la différence des Méridiens ; cette difference n'étant fenfible que lorfque la difference des Méridiens eft confidérable. Autrement le mème jour. Hauteur Méridienne du bord fupérieur du Soleil 39% 9720" Réfraction moins la parallaxe Free Donc

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 465$ Donc Hauteur véritable du bord fupé-

rieur du Soleil 39° 58’ 46" Demi diamerre du Soleil 16 10 Donc vraye hauteur du centre du Soleil 3 D 4036 Déclinaifon LUSt3 l31$ Donc Hauteur de l'Equateur (US UN CIS bd Ecla Hauteur du Pole 45 23

49 En prenanrune moyenne entre la plus grande & la plus petite Hauteur, qui réfulte de ces Obfervations du Soleil, l’on aura la hauteur du Pole de Fontaine-

bleau de AO CNRS peu differente de celle que l’on a trouvée par la hauteur de l’Aigle.

L'on a calculé la hauteur du Pole d’une même hauteur du Soleil, par deux méthodes differentes , pour faire voir qu’il s’y trouve fouventune différence confidérable. L'on nelaifle pas de préférer celle qui réfulte de la com. paraifon des Obfervarions faites en divers lieux, comme étant moins fujette à erreur ; & l’on ne fe fert de l’autre méthode que dans les Obfervations qui écoient douteufes à Paris; dont l'on n’a pas avoir de correfpondantres,

Jai eu égard dans toutes les Obfervations à la correc- tion de l’Octans , que nous avons reglé avant notre dé- part de Paris, & de l'erreur duquel nous avons tenu compte dans la fuite de notre Voyage.

Æ AUXERRE , près de la Tour de l'Horloge. Ze 14. Septembre,

Hauteur Méridienne de l’Aigle 509 20° $o” A l’'Obfervatoire 49/1274 10 Différence DA GS -5Q

à laquelle fi on ajoute1la difference de ré. fraction, qui convient à la difference de ces deux hauteurs, de 2 Rec. de l' Ac, Tom, IT. Nnn

466 OBSERVATIONS AÂSTRONOMIQUES. L'on a la difference corrigée par la ré-

fraction de TE ANA LE Ce qui étant fouftrait dela hauteur du Pole de l’'Obfervaroire de 43 50 10

Refte la hauteur du Pole à Auxerrede #47 46 18 A SAVLIE UV, en Bourgogne. >

Ze 2. Offobre.

Hauteur Méridienne de l’Aigle 159 51 $o A l’Obfervatoire 49 17 O0 Difference 1 34 50 Réfraction qui convient à la difference

des hauteurs 3 Difference corrigée par la réfraction 134748 Hauteur du Pole à l’Obfervatoire 48 $o 10 Hauteur du Pole à Saulieu 47 AS Nat

Ze 3. Offobre. Hauteur Méridienne du bord fupérieur

du Soleil 33 48 30 A l’'Obfervatoire 37 [1320200 Différence ARS enr > Difference de déclinaifon qui convient à

la difference des Mérid.à retrancher Fr Je Difference corrigée par la difference de

déclinaifon 347148 Réfraétion qui convient à la difference

des hauteurs à ajouter 5 Difference corrigée 1 34 49 Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 48 50 10 Hauteur du Pole à Saulieu r$ 2

47 Saulieu eft une petite Ville de Bourgogne, fituée fur le haut d’une Montagne, fiabondante d’eau, que tous les chemins font pleins de fources. Les Puits n’y font pro- fonds que de 8 à 9 pieds. Les habitans nous dirent qu'il y faifoit froid prefque toute l’année ; & à certe faifon, on

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES 467 voyoit le matin de la glace qui s’étoit formée pendantla nuit. Elle eft fur le chemin d'Auxerre à Châlons fur Saône, à peu-près à égale diftance de ces deuxVilles.

A ANRON A VIN E = DEUEC

Le 4. Offobre.

Hauteur Méridienne de l’Aigle SP un O7 A l’Obfervatoire 4 THNEO Difference 43 0 Réfraction qui convient à la difference des

hauteurs 3 Difference corrigée TE ME: Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 43. je 10 Hauteur du Pole à Arnay- le-Duc 47

Nous allâmes le $ à Chagny. C ft un Village Moine de trois lieuës de Châlons, paile une petite Riviere appellée la Dehune. Cette Riviere vient du Lac de Lom- pendu, qui eft à 5 lieuës de Chagny & eft fitué fur le haut d’une Montagne. Il a une lieuë de long fur une demie de large &a deux bondes, dont lune fe décharge dans cette Riviere qui entre dans la Saone à Verdun ; & l’autre dans l’Arroux, autrement appellée Brebince, qui entre dans la Loireà Digoin. Dece Lac jufquesà Chagny » ily a environ 80 Moulins à eau, & de Chagny jufques à a Ver- dun, environ 12.

Quelques Ingénieurs ont propofé de fe fervir de l’eau de ce Lac, pour faire un Canal de communication de la Saone dans la Loire.

A TOURNUS, ENTRE CHALONS

G Mafcon. Le 7. Offobre. Hauteur méridienne du bord fupérieur du Soleil L 2 do 8 ro: A l’Obfervatcire 35 411$ Différence 2.16 :55ÿ

Nannij

468 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. Difference de déclinaifon qui convient à la

différence des Méridiens à retrancher Différence corrigée 29 16/ 46" Réfraction qui convient la difference

des hauteurs 6 Difference corrigée HIL6 SE Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 43 5$o ro Hauteur du Pole à Tournus 46 33 18

A LYON DANS LA PLACE DES TEREAUX Ze 9. Oftobre. Hauteur méridienne du bord fupérieur du

Soleil 2h A ONCE A l’Obfervatoire 24 USA ADR Différence FT D 2S Réfraction moins la difference de décli-

naifon. o Difference corrigée SAINS Hauteur du Pole à l’'Obfervatoire 48 5$So 1o Hauteur du Pole à Lyon AS ‘HS

Le même jour.

Hauteur méridienne de l’Aigle sr rene A l'Obfervatoire 45 1720140 Difference 3: 5320 Réfraétion qui convient à la difference des

hauteurs $ Différence corrigée CARE AL | Hauteur du Pole à l’Obfervatoire 48 50 10 Hauteur du Pole à Lyon 45 |

45 44 Quoique dans les Voyages que Meffieurs de l’Acadé- mie Royale des Sciences ont donné au Public, ils yayenr déterminé la latitude de plufieurs Villes de France par nous avons pañlé , nous n’avons par laïflé de l’obferver dansce Voyage ; car comme onatrouvé à l’Obfervatoire

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES: 469 la hauteur du Pole un peu differente en diverstem ps,ona voulu examiner fi la même chofe n’arrivoit point aux autres Villes & fi l’on pouvoit tirer de la comparaifon de ces Obfervations faites dans les mêmes lieux, quelque re- gle de cette variation.

A ORGON EN PROVENCE Ze 17. Ofbobre.

Hauteur méridienne de Procyon ÿ29 24 40 6? Réfraction 47 Hauteur corrigée par la réfradtion S2-) ra0)r3 | Déclinaifon méridionale de Procyon 62h 0116 Hauteur de l’Equateur à Orgon 46 12 13 Hauteur du Pole à Orgon 43 47 47

NM ATX PRES D'U PALAIS 3 Ze 18. Ofobre. Hauteur méridienne du bord fupérieur du

Soleil 36 $2 $o A l’Obfervatoire 31 133. 0 Différence NE TER Réfraction moins la differ.de déclinaifon 10 Difference corrigée sLa8%9: 710 Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 48 $o 10 Hauteur du Pole à Aix 45 300080

Ze même jour. Hauteur méridienne de l'Etoile polaire 45 53 45

A l’Obfervatoire SlomÉ boit Différence FR PRET Réfraétion qui convient à la difference des

hauteurs ro Différence corrigée : SEEZ30 Hauteur du Pole à l’'Obfervatoire 48 50 10 Hauteur du Pole à Aix 43 32 40

470 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. Le 19. Offobre.

Hauteur méridienne de Procyon salive Réfration 47 Hauteur corrigée par laréfration. _ $2 28 3 Déclinaifon méridionale de Procyon 6. ,o1Me Hauteur de l’Equateur 46 28 13

Hauteur du Poleà Aix 43 32 L'on ne fut pas content de lObfervation de l’Etoile polaire, à caufe de quelque accident qui étoit arrivé à l'Octans. C’eft pourquoi l'on doit avoir plus d’égardaux hauteurs du Pole, qui réfulrent des hauteurs méridiennes du bord fupérieur du Soleil & deProcyon,entre lefquelles fi l’on prend une moyenne, l’on aura la hauteur du Pole à Aix de ASIE ES

A MARSEILLE À L'HOTEL DE MALTE Ze 10. Offobre.

Hauteur méridienne de Procyon $2,, 42 22 Réfraction 7 47 Hauteur corrigée par la réfraction $2. PATES Déclinaifon méridionale de Procyon 0" MARIE Hauteur de Equateur 4 ANT Hauteur du Pole à Marfeille 43 18 47

A TION UN OEN Ze 21. Offobre.

Hauteur méridienne de Procyon S2" Si R éfraction 47 Hauteur corrigée par la réfraction fr PV Déclinaifon méridionale de Procyon 6. SH o4Re Hauteur de lEquateur 46° "52 "28

Hauteur du Pole à Toulon FENBE, LL...

dant

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, Ze même jour. Hauteur méridienne du bord fupérieur du Soleil 35° 51! Réfraction moins la parallaxe I Hauteur véritable du bord fupérieur du

Soleil 35 49 Demidiamétre du Soleil 16 Hauteur véritable du Centre du Soleil 5 3% Déclinaifon méridionale du Soleil R 18 Hauteur de l’Equateur AG ÿ2 Hauteur du Pole à Toulon AT 7 La Moyenne entre ces deux hauteurs, eft

de 43. 7

A NICE EN PROFENC dans le Palais de Monfieur le Gouverneur.

Ze 17. Oftobre.

Hauteur méridienne del’Etoile polaire 46 2 Réfradion

Hauteur corrigée par la réfra@ion: A6 TX Diftance de l'Etoile polaire au Pole MOMIE: Hauteur du Pole à Nice 43 41

Ze 19. Oflobre.

Hauteur méridienne du bord fupérieur

du Soleil 33 153 A l'Obfervatoire 27 44 Différence LA

Réfraëtion moins la difference de décli-

naifon Différence corrigée RAS Hauteur du Pole à l’Obfervatoire 48 50 Hauteur du Pole à Nice- 43 41

473

72 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

A PERINAZDO SUR L'APENNIN dans le Comic de Nice.

Hanteurs méridiennes du bord fapérieur du Soleil.

Ze 6 Novembre 30° T1 730 Al'Obfervatoire 2$ MA 20 Différence dm "S8: 770 Réfraction moins la difference de décli-

naïfon 10 Difference corrigée A SD ER Hauteur du Pole à l’Obfervatoire 483 $o 10 Hauteur du Pole à Perinaldo A1. SE

Le 7 Novembre 29. JA TO Réfractions moins la parallaxe 1 34 Hauteur véritable du bord fupérieur du

Soleil do Le Demidiamétre du Soleil 16 1$ Hauteur véritable du Centre du Soleil 29 36 77 Déclinaifon 16, 31 T9 Hauteur de l'Equateur : 407 CET Hauteur du Pole à Perinaldo AS S 20

Le 8 Novembre 29 36 45 Al'Obfervatoire #4 "5850 Différence 4-57 27 Réfraétion moins la difference de décli-

naifon 10 Différence corrigée 4: TB ARLES Hauteur du Pole à l’Obfervatoire 48 $o 10 Hauteur du Pole à Perinaldo 47 "528005

Le 9 Novembre 29 19 $0 A l’'Obfervatoire 24 Ho Difference PAR L'A d Réfraction moins la différence de décli-

naifon 10 Difference corrigée s 144 Se 2

Hauteur

POSSERVATIONS ASTRONOMIQUES, 473

Hauteur du Poleà l’Obfervatoire . 48° $o! ro" Hauteur du Pole à Perinaldo ASSIS 4$

. Ze 10. Novembre.

Hauteur méridienne de l'Etoile polaire 46 13 o A l’Obfervatoire SENEATALO Difference TS Réfraction 9 Difference corrigée L 4 58 9 Hauteur du Pole à l’'Obfervatoire 48 5o 10 Hauteur du Pole à Perinaldo LUS AE

Nous ne nous fommes pas contenté dans ce Voyage ; de déterminer la longitude &la latirude des lieux nous avons fait quelque fejour , mais nous avonstravaillé auff à faciliterles defcriptions particulieres qui fe font par la Géométrie pratique , en nous fervant de quelque métho- de qui n’avoit point encore été pratiquée.

Pour mefurer les grandeurs & les diftances des objets inacceffibles par les méthodes communes , on a befoin de les obferver de deux ftarions éloignées l’une de l’autre. Il y a'pourtant des cas, aufquels une feule ftation fufiroit , fi les rayons vifuels des objets éloignez s’étendoient en li- gne droite comme l’on fuppofoit autrefois , mais cela n'arrive pas toujours à caufe de la réfra“tion qu'ils fouf- frent dans l'air, quilesfait plier vers la terre & transfor- mer en des lignes courbes , incapables d’être employées . dans des triangles rectilignes qui fervent à mefurer ces diftances.

Il faudroit pouvoir connoître la nature de ces courbes ; & y foutendre des lignes droires,tirées de l'œil jufques aux objets, pour pouvoir former les triangles rectilignes qui {erventaà dérerminer leurs diftances ; maïs les divers de- grez de la denfité de l'air, par lefquels ces rayons paf- fenr, ne permettent que de chercher quelque regle expé-

Re, de l'Arc. Tom. VII. Ooo

474 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES®

rimentale qui corrige les faufles apparences caufées par les réfracions.

Dans le Voyage , on avoit tâché d'établir quelque regle , pour corriger les inclinaifons apparentes des rayons vifuels qui rafent la furface de la Mer, vüë de diverfes hauteurs, & ayant obfervé un grand nombre d’inclinaifons à diverfes ftations, prifes fur une Monta- gne dont on mefura les vrayes hauteurs furle niveau de la Mer, on calcula les inclinaifons des lignes droites , qui tirées de ces diverfes hauteurs ,rouchoïent la furface de la Mer.

Ayant comparé enfemble les Obfervarions & les cal- culs , il parut que la vraye inclinaifon de ces rayons, dé- terminée par le calcul , étoic ordinairement plus grande que l’apparente,de la neuviéme partie ouenviron de lap- parente.

Etant fur une Montagne éloignée du bord dela Mer d'environ cinq mille Ita-c - liens & demi, & élevée fur {a furface d’environ3 oo#toi- fes; nousavons eflayé de me. furer parune feule ftation, cette diftance & cette hau- teur , & la grandeur de quel- quesobjets éloignez,en nous fervant de cette corretion desraÿons vifuels,apprife par l'expérience ; comme auffi de vérifier ces mefures par une méthode particuliere.

Du fommet de la Monta- gne €, on voyoitle bord dela Mer eftun Baftion B, & lhorifon fenfible , E , fe termine le rayon vifuel CE, que l’on fuppofe être une ligne courbe , dont la tangente urée de l'œil, eft la ligne droite imaginaire C H. La ligne

Le OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 475

horizontale FC, fait un angle droit au point C, avec la li- gne verticale AGC, qui pale par le centre A, de la circon- férence dela Mer GBDE, que l’on fuppofe fphérique ; langle F CH, de l’inclinaifon apparente du rayon vifuel qui rafe la furface de la Mer, mefuré par un Inftrument rectifié, fut trouvé de 42 minutes. La neuviéme partie de cet angle eft 4 minutes 40 fecondes, que l’on peut prendre pour la réfraction , laquelle étant ajoutée à l’an- gle F CH de l’inclinaifon apparente par la regle expéri- mentale , donne l'angle F C D de46 minutes, 40 fecon- - des ; inclination véritable de la ligne droite CD , qui rafe la furface de la Meren D. Cerre ligne droite fert de côté au triangle rectangle :4C D À, dans lequel l’angle CAD fera auffi de 46’ 40", dont C'A ft la fecante , & parce que le rayon A D eft a A C fecante de 46! 40*, comme 10000000 eft à 1000009212; l'excès de la fecante fur le rayon, c’eft-à- dire G C ,eft de 9212deces parties, dont chacune eft de deux pieds, que nous appel- lerons Géométriques , lefquels font au pied de Paris comme $ 1 à ÿ2, felonle calcul tiré des mefures de l’A- cadémie Royale des Sciences. La hauteur de l’œil C fur la furface de la Mer GE, eft donc de 1843 pieds Géo- métriques qui font 18072: pieds de Paris, c’eftà-dire, 301 toifes & 1 pied & demi.

Ladiftance D G , eft de46 mille & deux tiers d’Italie en raifon d’une minute d’un grand cercle par mille, &la diftance GE, eft beancoup plus grande. Nous n’entre- prenons pas ici de la déterminer , parce que la nature de

Ooo ji

476 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. la ligne courbe CE, qui fouffre diverfes réfractions eri diverfes parties de fa longueur,n’eft pas encôre aflez con- nuë ; maisnous efflayeronsdetrouver la diftance,B G , en- tre la perpendiculaire CG & le Baftion B , par l’inclinai- fon du rayon vifuel CB , qui ne fouffre qu'une réfraétion très petite à l'égard de celle du rayon CE, qui pañle par une plus grande étenduë d’air avec plus d’obliquité. Nous négligeons donc ici cette petire réfraction juf- ques à ce que nous ayons trouvé C en quelque maniere la diftance_| > CB, de peur de faire plusd’er-G| B reur, en nous en fervant fans la connoiflance de cette diftance, qu’en lanégligeant entierement. | | E\, Nousobfervâmes l'angle FCB,. | de l’inclinaifon du rayon vifuel CB, & nous le trouvâmes de 3 degrez 13 minutes, dont le com- plement BC A eft de 86 degrez 37 minutes. Dans le triangle 4ÿW CAB, nous avons la proportion des deux côtez BA, AC, qui fonrentreeux comme le rayon AB, ou A D à Ja fecante de l'angle C A D, qui a été trouvé de46! 40". Cette proportion étant auffi la même que celle du finus de l'angle A CB de 86° 57’ au finus del’angle À BK, fi l'on fait par la Trigonométrie comme A B rayon eft à AC, fecanre de 46’ 40", ainfile finusde l'angle ACB, -de 86° 37 quieft au finus del’angle A B K,que l’on trou- vera de 86° 42’ 16", filon fouftrait de cetangle, l’angle A CB, l’onaura l’angle C A B'quieneft la différence de 5’ 26", c’eft à-dire, d’un peu moins de cinq mille Ita- liens & demi. ; Dans le triangle A BC, nous trouverons la diftance: CB, en faifant comme AB, finus de l’angle A CB de &6° 37 eftà BC finus de l’Angle C AB, de 5' 26",ainf

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 477

\

He demi-diametre de la Terre de 19615782 pieds à 31062 pieds, diftance du BaftionB, a l’æilen C.

Nous prime par le Micromerre AB, placé dans le foyer d’une Lunette À Cde 16 pieds 3 pouces & 8 lignes de longueur, le diametre apparent du Baftion E D, rond à fa baie, & nous le trouvâmes de 3 lignes. Donc la dif tance CD, du Baftion à la Lunette, étoit à fon diametre ED, comme 1348 lignesa 3 lignes, c’eft-à-dire, com- me 31062 pieds diftance du Baftion à l'œil, à 40 pieds diametre du Baftion. -

Nous enyvoyèmes mefurer la circonférence du Baftion ; qui fut trouvée de r 28 pieds 9 pouces, & par conféquent le diametre du Baftion eftde 41 pieds, plus grand d’un pied qu'il n’avoit été trouvé par le calcul précédent. Ayant éxaminé ce qu'il faudroit fair@pour trouver par la méthode expofée,le diametre du Baftion de 41 pieds, nousavons trouvé qu’il fuffit d'augmenter de $o fecondes la réfraétion de la tangente de la furface de la Mer que l'on avoit fuppofé de 4’ 40"; ainfi toute la réfraction dûë à 42 minutes d’inclinaifon apparente fera $’ 30", & l’an- gleFCD /v. Fig. 1.)inclinaifon de la ligne droite CD, quirafe la furface de la Mer, fera de 47/ 30", à cer an- gle,eft égal l'angle au centre A D quimefüre l'arc G D: Et fuppofant que-la réfra&ion desrayons C B', CD foit proportionnelle aux arcs GB, G D, fi l’on fait comme GD 47! 30" eft à GB 5’ 26", ainfi s’ 30" réfraction dûé aurayon C D eft à 3 8 fecondes, .ce fera la réfraction qui convient au rayon C B. L’angle F CB; corrigé par la réfradion fera donc de 23’ 38", & foncomplément A CB de 86 36’ 22". Orcomme AB, rayon, eftà AC fecante de 47° 30", ainfi A B finus de l'angle BC A, cor-

Oo ii

478 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

rigé de 86° 36! 22" ,eft au finus de l'angle A BK , que l’on trouvera de 86° 41’ 55". La difference de ces deux angles ABK, ACB eft l'angle BAC de 5’ 37". Et comme À B finus de l'angle A C B de 86° 36! 22",eft au finus de l’angle B AC de 5’ 37", ainfi À B demi-diamé- tre dela Terre de 19615782 pieds, eft à 32105 pieds diftance du Baftion B à l'œil en C.

Sr cc

Et comme A C 2348 ligneseft à A B 3 lignes /v.Fig. 2.) ainfi CD 32105 piedseftaE D 4r pieds, & un peu moins de 3 lignes, lefquelles font imperceptibles dans ces fortes d'Obfervations.

La correction que l’on vient de faire à la réfraction pa- roît doncaflez jufte, & la proportion que cette réfrac- tion de $’ 30"a avec l’inclination apparente de 42’ qui eft comme 1 1 à 84 pourra fervir à trouver les réfraétions qui ROUEN hr inclinaifons en des cas fem- blables.

Ayant maintenant fuppofe l’inclinaifon de la tangente de la furface de la Mer de 47" 30" ; fuivant cette derniere correction, on aura la fecante 100009 $4, dont l’excès fur le rayonio $4 étant doublé,donne 1908 pieds Géomé. triques, qui font au pied de Paris comme $rà 52. La hauteur de cette Montagne fur le niveau de la Mer, fera donc de 1861 pieds de Paris, qui font 310 toifes & un pied , au lieu de 307 voifes & un pied que nous avons trouvé par la premiere fuppofition.

afsats ke

El

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 479 4 SAIN TRE M E ,chex M. Pexanti. | , Ze 16. Novembre.

Hauteur Méridienne du bord fupérieur

du Soleil SN Or NT OA Demi-diametre du Soleil -- 16 15 Hauteur apparente du centre du Soleil 2750 1$/914$ Refraction moins la parallaxe PT Hauteur véritable du centre du Soleil 27 14-10 Déclinaifon V8 VS ONEZ Hauteur de PEquateur ES ES

Hauceur du Pole à Saint Reme | 43 48 46 Ze 17. Novembre |

Hauteur Méridienne de la fupérieure précédente dans le quarré de la gran- de Ourfe ER TE -1

o A l'Obfervatoire a1n Idanièvrés ing Difference $ I o Reéfraction 44. Différence cotrigée 43108 0) moy Hauteur du Pole à l'Obfervatoire Eds Vol HE Hauteur du Pole à S. Reme: : : 43 48 26

Le même jour. Hauteur Méridienne de l'Etoile Polaire, 46. 9 30

A l’Obfervatoire SEE NES Différence A entr no Be Se Réfraion à 8 Différence corrigée f Sin:h 43 Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 43 $o 1o Hauteur du PoleàS. Reme 43.438,33

En prenant un milieu entre les hauteurs du Pole,tirées d’une Etoile du quarré de la grande Ourfe & de l’Eroile- Polaire, l’on aura la hauteur du Pole de :

S- Reme de 434803 5"

480 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. A SAVONNE, hors de La Porte du Couchanf

Hauteurs Méridiennes du bord fuperieur du Soleil.

Le 22. Novembre 259 40? I

Réfraction moins la parallaxe

Hauteur du bord fupérieur du Soleil corrigée 2$

Demi-diametre du Soleil

Hauteur véritable du centre du Soleil 25 Déclinaifon 20 Hauteur de l’Equateur 45 Hauteur du Pole à Savonne 44 Le 2 5. Novembre 25 Réfraction moins la parallaxe

Hauteur corrigée 25

Demi-diametre du Soleil

Hauteur véritable du centre du Soleil 24 Déclinaifon 10 Hauteur de l’Equateur 45 Hauteur du Pole à Savonne 44

33 16 21I 19 40 19

3

I

Lt 16 45 55 4I 19

A GENES, prés ! Annonciate.

Le 28. Novembre.

Hauteur Méridienne du bord fupérieur

du Soleil 24. R éfraction moins 1a parallaxe Hauteur corrigée 24

Demi-diametre du Soleil Hauteur véritable du centre du Soleil 24

Déclinaifon 21 Hauteur de l’Equateur 45 Hauteur du Pole à Genes 44

eu

a

OBSERVATIONS AsTRoNO MIQUES. 481

Ze mème Jour.

Hauteur Méridienne de l'Etoile Polaire 46° 46 of

Réfraétion 56 Hauteur corrigée 46 45 4 Diftance de l'Étoile Polaire au Pole 2':12581"e Hauteur du Poleà Genes 44 1$ 4

Ze 29. Novembre. Hauteur Méridienne du bord fupérieur

du Soleil 24 14 30 A l’Obfervatoire 19 49 $5 Différence 4 naiss Réfraction moins la différence de décli-

naifon M} 33 Différence corrigée 4 34 58 Hauteur du Pole 4 l'Obfervatoire 48 50 10 Hauteur du Pole à Genes HAS vx

OBSERVATION DU PREMIER SATELLITE DE JUPITER. Ze 30. Novembre.

À 4h 46 $1" aumatin, Immerfion du premier Sa- tellite dans l'ombre de Jupiter , ayant eu égard à la correction de l’'Horloge.

4 21° 48" Immerfion du premier Satellitea l'Ob-

fervatoire, qui devoir arriver {elon le le calcul. 25’ 3" Différence des Méridiens dont Genes eft plus Oriental que Paris.

N'ayant pas avoir la correfpondante de l’Obferva- tion faite à Genes , je me fuis fervi du calcul, tiré des Ta. bles du premier Sarellire de Jupiter, que j'ai corrigé par

Rec. del Ac. Tom. VII. P pp

482 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES.

Ja différence qui s’eft trouvée entre le calcul, & les Ob. fervations immédiates des Immerfions du premier Satel. lite de Jupiter dans l'ombre de Jupiter , faites à Obfer- vatoire avant & après cetre Obfervarion. x

Le. 30. Novembre. Hauteur Méridienne du bord fupérieur

du Soleil DAS 1 HAN Réfraction moins la parallaxe 202802 Hauteur corrigée ZA NE TISIESMA Demi-diametre du Soleil 16 20 Hauteur véritable du centre du Soleil 23 46 133 Déclinaifon : ZI 9480102 Hauteur de l’Equateur 45: Agen Hauteur du Pole à Genes 44: LÿP ME

HD. OMRLT OT NE TENTE

Ze 4. Decembre. Hauteur Méridienne du bord fupérieur

du Soleil 27 36 40 Réfraëtion moins la parallaxe E $G Hauteur corrigée 23% 44 A Demi-diametre du Soleil 16 210 Hauteur véritable du centre du Soleil 23-78 74 Déclinaifon 22:22: $6 Hauteur de l’Equateur 45 aa bare Hauteur du Pole. 44 18 40

Ze mème jour. Hauteur Méridienne de la queuë de la

Baleine 26: Sas tae A l’Obfervatoire LT N)3 a1#el Difference 41 30: 145

Réfraction qui convient à la difference des hauteurs. : 2 4 ag

ORSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 483

Difference corrigée 40 gr orgf Hauteur du Pole à l’'Obfervatoire 48 50 10

Hauteur du Pole Porto Fino ANGES 7 Le 5. Décembre. Hauteur Méridienne du bord fupérieur

du Soleil 23 1299530 Réfraétion moins la parallaxe 1 56 Hauteur corrigée par la réfraction & la

parallaxe FE NE A à à Demi-diametre du Soleil 16 10 Hauteur véritable du centre du Soleil 23 11 14 Déclinaifon . 12 30 26 Hauteur de l’'Equateur 4j 41 40 Hauteur du Pole à Porto Fino 44-418. 10

Nous allâmesle 6 fur les Montagnes qui environnent le Port, pour voir la Mer. Le Mefco, qui eft une petite Ifle à l'embouchure de Porto Venere , fe voyoit de la Montagne de S. Giorgio en forme de Navire, plus étroit en bas qu’au milieu , & élevé fur la furface de la Mer.

Le 7 au matin le vent parut fa- vorable. On ap-. pareilla, & nous partimes à 6 heu. res.A 7h 3o'étant à la hauteur de Chiavari, le So- leil parut fe lever à la pointe duCap de Mefco; il avoit la figure d’une co. lomne de feu, ar- rondie par le haut & traverfée d’un

Horizon de la mer.

484 OBSERVATIONS ÂASTRONOMIQUES. nuage /v. Fig. 1.) qui à mefure qu’elle s’élevoit fur l'ho- rizon, fe rétrécifloit par le milieu {v. Fig. 2.) jufqu’à ce qu’elle prit la forme de deux Soleils qui fe touchoient, dont l’un étoit élevé au-deflus de l'horizon , & l’autre avoit deffous l’horizon plus de la moitié de fon difque, comme il eft réprefénté dans la Fig. 3.

Ces deux Soleilsfe féparérent ,/ v. Fig. 4.) &le vérira- ble s’élevät au - deflus de l’horizon, à mefure que l’autre s’abbaifloit.

Explication de ce Phénomene.

L'on peut expliquer ce Phénoméne par l'hypothéfe dela réfraction & de la réfléxion jointes enfemble.

Soit BE, la furface de la Mer, AB la hauteur de œil À, fur l’horifon ; AE, un rayon plié par la réfraction qui touche la furface dela Mer & coupe le Soleil D FGE en E. Soit un autre rayon plié À D qui touche le bord fupérieur du Soleil. Et foit mené aux deux rayons AE, AD, queje fuppofe être des courbes, lestangentes Aa, À s5il eft certain que par la réfraction, l’image du Soleil paroîtra entre les deux tangentes Ad, A &,

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 4385

Des points F & G, pris dans la circonférence du So. lil, foient imaginez des rayons FH, G L-, qui fe réflé chiflant fur la furface de la Mer arriventàlFæilen A;& foient menées aux rayons réfléchis AH , A L , lestangen.. tés A®, À y; par la réfléxionle point G fera en 7, le pointFenç, & la partie du Soleil EGF fera vüëene» © 5 mais par la réfraction feule, image du Soleil devoit pa- roître enae; donc par la réfraction jointe à la réfléxion À l’on doit voir l'image 3e, celle qu’elle a été obfervée dans les deux premieres Figures.

Latroifiéme Phafearrive , lorfque le rayon plié, qui

touche la furface de la Mer, touche en même temps le bord: inférieur du Soleil. Car par la réfraétion,, l’image du Soleil paroîtra entre les deux tangentes Ad, A:des xayonsrompus À D , AE; &' par la réfléxion la portion: FGE du Soleil paroîtraen.y@ ; l'image formée par l& réfra@tion, touchera donc l'image formée par la réfé. xion au point £;& étant jointes enfemble, elles paroï- tront comme il eft répréfenté dans la troifième Figure: | RPM

486 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. Lorfque le rayon plié A H L qui touche la furface del4

Mer, eft au - deflous du rayon plié AE, qui touche le

bord inférieur du Soleil ; les deux images du Soleil , for.

LM

mées, l’une par la réfra&ion, & l’autre par la réfléxion, doivent paroître féparées l’une de l'autre , comme il eft répréfenté” dans la Figure. Car la tangente A: du rayon direct À E , étant au-deflus de la rangente Ao du rayon À H , quiferéfléchiren E , le point +, qui termine l'image fupérieure formée par la réfraction , eft au-deflus du point o , quirerminel’imagé inférieure formée par la réfléxion.

L'on voit auffi la raifon , pourquoi l’image du Soleil ; formée par la réfléxion, s’abbaifle à mefure que le Soleil: s’éleve, parce que dans ce cas, {v. Fig. 7.) le rayon qui. part de l’extrémité E, du bord inférieur du Soleil & fe

réfléchit à œil en A, combe fur la furface de la Mer:

plus proche du point B, &par conféquent l’anglemixtili=

gne B A H,oulerediligne B A o, devient plus petit , & le:

pointo, tombeplusprèsdelhorifon.

I faut remarquer que le même rayon rompu AE

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 487 (v.Fig: 6.) qui éleve l’image du Soleil EFD, éleve en même-tempsla furface de la Mer ; en forte que dansles trois premieres Phafes , la Mer devoit paroître dans l’in- terfection de ces deux Figures , produites l’une par la réfraction , & l’autre par la réflexion ; & dans la Phafe dans l’inservalle qui eft entre les deux-Figures ; cepen< dant cela n’arrive pas à Caufe que l'œil À, (w. Fig. 8.) élevé fur la furface de la Mer, qui étoit alors tranquille, nela voit pas diftinétement jufqu’à l'horizon fenfible, arrivent les rayons vifuels qui la touchent , mais feule- ment jufqu’à un certain terme comme.en C , au-delà du- quel , l’eau faifant l'effet d’une glace de miroir, difparoît. à la vûë , & fait voir à la place elle devroit paroïtre par la réfraction , le Ciel & les objets élevez ; les rayons vifuels AH D, A Be réfléchiflent & fe terminent. L'on: | “Au par certe raifon l'apparence de l'Ile de, Mefco , que l’on AR pus | Age PE voyoir ne fur Ed us D... la: furface de la | Mer , de même quenous l’avions. remarqué le jour, 54,4 D n: précédent de la Montagne de S. Giorgio ; car le rayon: vifuel qui rencontre la furface dela MerenH & fe réflé- chiten D , fait voir lobjer D ,dansla ligne droite AHM, élevé fur le rayon ACO, qui nous paroïît terminer la furface de la Mer. M. Picard dans fon Voyage d'Urani- bourg rapporte une apparence femblable de la Mer, qui: faifant l'effet d’un miroir fe confondoit avec le Ciel.,'& laifloit voir les arbres d’Amac qui paroifloient élevez dans le Ciel , & détachez de la Mer. : j

Nousartivâmes à Ligourneaprès minuit. .

x se: 9 6 L Le. Dal,

Le)

1 À JE + >

4838 OBSERVATIONS ÂASTRONOMIQUES

A'LIGOURNE, près dela grande Place.

Ze 9. Décembre.

Hauteur Méridienne de l'Etoile Polaire 45° 54

Réfraction

Hauteur corrigée 45 53 Diftance de l'Etoile Polaire au Pole 2 10 Hauteur du Pole à Ligourne 43 33

A PISE, près du Pont. Le 10. Decembre: Hauteur Méridienne ai bord fupérieur

du Soleil 23:30 A l'Obfervatoire 15-62 Difference

Réfraction moins la difference de ds naifon

ne

Difference corrigée ] ds Hauteur du Polea Mani 4 S (] Hauteur du Pole à Pife 43 AT

53 Zz o 2

10 30 40

A

17 10

ri A

LATE. 0 & ENCE,pres dr tuC 4 blqes

‘Le r $. Décembre,

Hauteur Méridienne de l'Etoile Polaire 46 8 Réfraétion

Hauteur corrigée 46" 7 Diftance de l'Etoile Polaire au Pole 2 10 Hauteur du Pole à Florence 43 47 Hanteurs Méridiennes du bord fupérieur du Soleil. Le 12 Decembre : 24 21 Réfraction moins la parallaxe 1 Hauteur corrigée par la réfraction & la parallaxe ais D

Demi-diametre

18

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 489

Demi. diametre du Soleil K6’ ao! Hauteur véritable du centre du Soleil 23 3 8 Déclinaifon 23 10 36 Hauteur de l’Equateur 46 13 44 Hauteur du Pole à Florence 43 46 16 Ze 16 Décembre 2%::058 4130 A l’'Obfervatoire 18 6 :9 Différence fs 01e Réfraction moins la difference de décli- naifon 40 Difference corrigée $ 3 49 Hauteur du Pole à lObfervatoire 48 jo 10

Hauteur du Poleà Florence 43 46 30

| OBSERVATION DV PREMIER SATELLITE DE JUPITER. Ze 16. Décembre au matin.

A 3h 167 14" Immerfion du premier Satellite dans l'ombre de Jupiter obfervée à Florence. Le Ciel n’étoit pas ferein. 2h, 30 16” Immerfion du premier Satellite dans l’ombre de Jupiter obfervée à Paris. 35” 58" Difference des Méridiens dont Flo. ence eft plus Oriental que Paris. è Gerte difference réduiteen degrezeft de 59’ 30" Et fuppofant la longitude de Paris de Del 3e 000 L'on aura la longitude de Florence de 31 29 30

MESURES DE FLORENCE, Comparces avec celles de Paris.

Ayantexaminé les Mefures de Florence que M. Vi- yiani nous apporta, & les ayant comparées au pied de . Rec. del Ac. Tom. VII, Q9q

4190 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

Paris. Nous trouvâmes 1°. Que la Brafle à terre deFlo- rence, qui fert a mefurer le terrain , & dont 3000 fonrun mille de Florence, eft égale à un pied 8 pouces & 3 lignes du pied de Paris, qui fonten tout 243 lignes; de forte que le pied de Paris qui fe divife en 144 lignes, eftà la Brafle à terre de Florence ,comme 144 243 , oucomme 16 à 27 précifement. ; |

2°, Que la Brafle de Florence à drap, pour auner les étoffes, eft égale à r pied 9 pouces $ lignes & demi du pied de Paris, qui font 2 57 lignes & demi; de forte que pied de Paris, eft à la Brafle de Florence à drap, com- me 1440 à 2575.

Dans le Traire de la Mefure de la Terre, onavoïit fup: pofé que la Brafle de Florence , dont 3000 font un mille, eft au pied de Paris comme 2 $8o à 1440. On avoit donc pris la Brafle à drap, au lieu dela braflé à terre, & on Pa- voit fuppofé même un peu plus grande qu’elle n’eft effec- tivement, & fur ces hypothéfes, on avoit calculé qu’un degré de la Terre comprend£3 milles de Florence & 7, au lieu qu'employant la Brafle à terre, un degré de la cir- conférence de la Terre fera de 67 milles de Florence &#,

Le demi - diamerre de la Terre, qui, fuivant le calcul tiré des Obfervarions faites jufqu’à préfent dans lAcadé.. mie, eft de 19615782 pieds de Paris, fera donc de 11620834 Brafles à terre de Florence, ou 3873 mille de Florence & +. Pour la commodité des calculs, qu’on eft obligé de faire fouvent , on peut établir une Brafle Géomeétrique, qui foit la dixmillioniéme partie du demi. diamerre de la Terre. Cerre Brafle fera à la Brafle à terre de Florence ( autant qu’on le peut mieux exprimer en pe- tits nombres entiers) comme 7 à 6. La moitié de cette Braflc Géometrique, fera au pied de Paris, comme $# à 52, fans qu’il y ait aucune différence fenfible par les Obfervations faites jufqu’à préfent. Cerre mefure’ eft égale à ce que nous avons appellez ci-deflus pied Géomés trique. 14

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 494

TN AO CA TANT

far le chemin de Florence à Boulogne.

Le 18. Décembre. Hauteur Méridienne de l'Etoile Polaire 469 A l'Obfervatoire st Difference Î | : Réfraction qui convient à la différence des hauteurs

Difference corrigée 4 Hauteur du Pole à l’'Obfervatoire 48 Hauteur du Pole à Loyan 44

HD 515

10 50. 31e 50. 8: 34 58. 59 _ 10 18,472

Nousarrivâmesle 19 Décembre à Boulogne, nous

fümes logez chez M. le Marquis Monti. , A BOULOGNE chex Monfieur le Marquis M. onti. Le 30. Décembre. Hauteur Méridienne de L'Etoile Polaire 46

SE AO x

A l'Obfervatoire ALL 07 CE 0 - Différence à 19e Hifi Réfrattion qui convient à la difference : hs . des hauteurs da soi 8. Difference corrigée 4-49 53 Hauteur du Poleal’Obfervatoire. 48: $0. 10, Hauteur du Pole à Boulogne als 1310 72% Hanteurs Méridiennes du bord fupérieur du Soleil.” Le 19 Févricr. 34-46 ‘or Réfration moins la parallaxe l'Smpil 4h Hauteur corrigée 34 41 46: Demi-diametre du Soleil 16 ‘io Hauteur véritable du çentre du Soleil 84. 28 1269 Qg qi

L d

492 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

Déclinaifon vraie SE Hauteur de l’Equateur ù 45 30 5$4 Hauteur du Pole à Boulogne 44 29 96 Le 20 Février. 35 41% Réfra&ion moins la parallaxe PT Hauteur corrigée 35 2 45 Demi-diametre du Soleil 16 20 Hauteur véritable du centre du Soleil 34 46 325$ Déclinaifon IO 43 32 Hauteur de l’Equateur 45 29 57 Hauteur du Pole à Boulogne 44 307-293

Pendant le fejour que nous fimes à Boulogne, nous ob. fervâmes plufieurs foisla hauteur méridienne du Soleil, ar le moyen de la ligne méridienne, quieft tracée dans FEglite de Saint Petrone. Cette ligne reçoit l’image du Soleil , par un erou rond qui eft dans la voute orientale de cette Eglife. Ce trou eft dans une plaque de métaïl placé horizontalement ; ila un poulce de pied de Paris de dia- métre , quieftla milliéme partie de fa hauteur. La ligne miéridienne commence de la perpendiculaire du trou, & va vers la porte de l’Eglife au Seprentrion. Elle confifte en une lame de fer enchaflée entre deux bandes de marbre, lune d’un côré & l’autre de l’autre, dont les piéces font alternativement rouges & blanches. Celles d’un côté font égalesentreelles, & ont chacune 20 poulces de Paris de longueur; les autres fon inégales, & répréfentent les diffe. rences des rangentes des degrez de la diftance au Zenit, depuis 1 jufqu’a 68.

La projection du Soleil dans les deux Solftices , eft gra- vée fur deux marbres pluslarges, &il ya des deux cotez de la ligne, la figure des fignes du Zodiaque , pour mar- quer les jours que le Soleil y entre.

Ea grandeur de cet Inftrument fait aflez comnoïître, quelle en peut être l'exaétitude ; puifque une minute de

OBSERVATIONS ÂASTRONOMIQUES. 493

différence dans la hauteur du Soleil au Solftice d'Eté , prend un efpace de 4 lignes du pied de Paris fur cette li- gne, & au Solftice d'Hyver , un efpace de deux poulces une ligne. |

Il y avoit 40 ans que cette ligne avoit été conftruire, & mon Pere fouhaittoit de fçavoir , fi pendant ce temps-là , il n’y avoit eu aucune variation fenfible dans la fituation du Méridien ; quelques perfonnes avoient voulu Le con- jeurer d’une ligne de marbre qui avoit été tracée l’an 1575 par le Pere Danty dans la même Eglife, & qui avoit alors une déclinaifon de 8 à o degrez du Nord vers l'Orient. L’on pouvoit d’ailleurs avoir quelque fujer de foupçonner quelque variation dansle Méridien, fur ce que M.Picard avoit trouvé à Uranibourg, que la Méri- dienne déclinoit de plufieurs minutes , de ce qui réfultoir des Obfervations faites par Ticho- Brahé au fiécle pañlé.

Nous nous appliquâmes donc à examiner la pofition de cette ligne par le moyen de notre Horloge à Pendule re. glée par des hauteurs corefpondantes, & nous trouvâ- mes, après plufieurs Obfervations réiterées pendant plu. fieurs jours, qu’elle étoit précifément fur le Méridién, Il yavoiteu feulement quelque variation dans la hauteur du crou & fur la ligne qui s’écoit abaiffée proche des piliers. cequ’on attribua à quelque mouvement infenfible qui s’é- toit fait dans le bâtiment ; c’eft pourquoi il fut refolu de la remettre exactement au niveau , & de placer Le trou à la. même hauteur il écoir auparavant.

A l’occafion du rétabliflement de cette Méridienne. Jon plaça une efpéce de pinnule à la fenêtre fcptentrio- nale de l’Eglife , pour pouvoir obferver l'Etoile polaire, par le moyen d'une autre pinnule ; à l’œil placée fur un Inftrument mobile quis’applique à la Méridienne. La dif tance verticale de ces deux pinnules,eft précifément égale à la hauteur du trou fur la ligne méridienne, c’eft-à dire à 1000 poulces du pied de Paris, de forte que la divifion

Qaa il

494 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

de cetteligne peut fervir à trouver la hauteur de PEtoï- le polaire , de même qu’elle fert à trouver celle du So. leil. Ainfi l’on peut par le moyen de cet Inftrument, com-

arer la hauteur du Pole trouvée par l’Obfervation dela Éeutéié méridienne de l'Etoile polaire avec celle qui ré- fulre des Obfervations deshauteurs méridiennes du Soleil faites dans les Solftices.

OBSER'V ATIONS

DES-SATEZLITES, DE, f'UPITER,

pour déterminer la difference des Méridiens , qui ef entre PARIS @ BOULOGNE.

1695. Ze 18 Février au [oir. ACTOR TI 0 Emerfion du premier Satellite de l'ombre de Jupiter obfervée à Bou logne.

9" 34 57 Emerfion du premier Satellie de l'ombre de Jupiter par le calcul cor- rigé. Qu

304. 24 Différence des Méridiens, dont Boulogne eft plus Oriental que Pa. ris.

Ze À Mars au Matin.

Ah 3! $o" Emerfon du premier Satellite de l'ombre de Jupiter obfervée à Boulo- ne, EX LE à Emerfion du premier Satellite de l'ombre de Jupiter par le calcul cor- ricé.

seau” Différence des Méridiens, dont Boulogne eft plus Oriental queParis, Les deux Emerfions du premier Satellite de Jupirer que

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 495

je viens de rapporter , n’ayant pas été obfervées en même temps à Paris & à Boulogne, j'ai crû que , pour avoir une déterminarion plus exaéte de la difference des Méridiens qui eftentre ces deux Villes, il étoit à propos de rappor- ter ici deux Obfervations, qui ont été faites depuis à Bou- logne par Monfieur Guillelmini, Profefleur de Mathé- matique dans certe Ville, & dont l’on a obfervé les cor- refpondantes à l’Obfervatoire.

OBSERVATIONS DU PREMIER SATELLITE DE TUPITER,

pour déterminer La difference des Méridiens , qui ef entre PARIS @ BOULOGNE.

1698. Ze 15. Juin au [oir.

Âr2h 20° ÿ3" Emerfion du premier Satellite de l'ombre de Jupiter obfervée à Boulo- gne par M. Guillelmini.

RARN- 47 12 Emnerfion du premier Satellite de

Pombre de Jupiter obfervée à Paris. 27 AT Difference des Méridiens : dont Boulogne eft plus oriental que Paris.

1698. Le 1 Juillet au [oir.

&roh 35! 38" Emerfon du premier Satellite de t l'ombre de Jupiter obfervéeà Boulo- one par M: Guillelmini. igh 58 30° Emerfion du premier Satellite de . Pombre de Jupiter obfervée à Paris. 3?ne 8" Différence des Méridiens, dont Boulogne eft plus Oriental que Paris,

496 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES:

Cette Obfervation ayant été faite de part & d'autre avec beaucoup d’exactitude , & la difference des Méri- diens quien refulce, étant moyenne entre celles que l’on a cirées des Obfervations du 18 Février 169$ & durs Juin 1698 , l’on peut déterminer la difference des Méri. diens qui eftentre Paris & Boulogne , de 37 minutes 19 fecondes d’heure, quiétant réduitesen degrez donnent 17 30! Et fuppofant la longitude de Paris de à 22: 3e L'on aura la longitude de Boulogne de 31 47 30

Le 25 Février au matin.

L'on fentit à Boulogne un petit tremblement de Terre qui dura environ un tiers de minute. Il arrêta notre Pen- dule à 6h 10", le balancier ayant heurté la muraille con- tre laquelle elle étroit appuyée.

Il y eut de crès-grands froids pendant tout le remps que nous demeurâmes à Boulogne, & il y comba une quanti- prodigieufe de neiges.

Nous en partimes le 19 Mars pour aller à Rome & nous prîmes la route de Florence nous arrivâmesle 21;

A PILROERPENNACRE: près de l'Egli e Cathédrale.

Ze13 Mars,

Hauteur méridienne du bord fupérieur du

Soleil 47° 45/e" A l'Obfervatoire 421 (ATOM Difference S''MSUNESS Réfraction plus la difference de décli-

naifon 44 Difference corrigée s 42889 Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 48 $o 10 Hauteur du Pole à Florence 43 7 Vas ua

OBSERVATIONS ÂASTRONOMIQUES. 497

. En comparant certe Obfervation avec celles que nous avions fait dans le même lieu , devant que d'aller à Bou- logne, l’on pourra déterminer la hauteur du Pole à Flo_

rence de (LEE: LEE e Egnatio Danti, Cofmopraphe de Monfieur le Grand Du: de Tofcane , l’a fuppofée de 43 40 o

Nous partimes de Florence le 124 Mars pour aller à Rome. N'ayant paseu en paflant à Sienne le temps favo- rable pour y obferver la hauteur du Pole ; je me fuis fervi de deux obfervations du P. Fuligati, qui nous furent com muniquées par Le R. P. Feroni Jefuite, Profeffeur de Ma- thématique dans cette Ville. Il conclut de l’une, la hau- teur du Pole de Sienne de 43° 25’, & de l’autre de 430 19", négligeant la réfraction & la parallaxe, aufquelles fi l’on a égard, l’on trouvera par la premiere, la hauteur du Pole de43° 21° 45", & par la feconde, de43° 22° 38"; prenant une moyenne entre ces deux hauteurs, l’on peut déterminer la hauteur du Pole de SrENNE de 43° 22 o"

Nous arrivimes à Romele 129 Mars. Son Eminence

.Monfeigneur le Cardinal de Janfon, nous fit l'honneur nous recevoir dans fon Palais, & denous y donner les commoditez pour y faire des Obfervations, aufquelles S.E. afifta plufieurs fois.

A ROME dans La Place de Saint Marc.

Hanteurs méridiennes du bord fupérieur du Soleil.

Le 13 Avrilàa Rome 57° 36! A FObfervatoire $o 40 ïo Difference F 6 55 50 Correction pour la difference de la déclinai-

fon & de la réfration 48 Difference véritable 6 56 38

Rec. de? Ac.Tom.V'1I. Rrr

498 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

-Ze18 Avril A l’Obfervatoire Difference Correction Difference véritable Ze 11 Avril A l’Obfervatoire Difference Correction Difference véritable ZLe14 Avril Al'Obfervatoire Différence Correction: Difference véritable Le 17 Avril A l’'Obfervatoire Difference Correction Difference véritable ZLeAa May À l’Obfervatoire Difference Correttion Difference véritable Les May A l'Obfervatoire Difference Correction Difference véritable Ze FL May A l’Obfervatoire Difference Correction Différence véritable

59° 52 6

6 60

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 493

- Le8 May B59;)36"i1' To" A l’Obfervatoire 58 40 o Difference 6 56 o Correction 36 Différence véritable 6 56 36 Le13 May (ANT TON) A lObfervatoire 59 : 56-555 Différence 6 56 19 Correction 33 Difference véritable 6 56 43 Le 19 May 68 15 30 A l'Obfervatoire 6I 19 30 Difference Gi Guy slo Correction 30 Différence véritable 6 56 30 Ze 121 Juin 71009210/0 A l’Obfervatoire 64 55 45 Différence 6 SENTS Correction 7 Difference véritable 6,,:56::,22 Ze 18 Juillet SÉR ORE ETO A l’Obfervatoire joe ere" Difference AREA AC Corredtion ? Difference corrigée 6

ÿ En comparant les differences qui réfulcent des Oblér- wations de la hauteur méridienne du bord fupérieur du Soleil, faites à Paris &aRome, l’on voit que la plus grande

eft de 6 56’ 53", &la plus petite de 60009) La moyenne entre ces deux différences fera

donc de GRUNE 2420 Mais la hauteur du Pole à l’'Obfervatoire eft

de 44100 ae

Donc la hauteur du Pole de Rome qui ré-

fulte des Obfervations du Soleil fera de4r 53 49 Rrrij

500 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

J'ai calculé à part par le moyen de la déclinaifon &c. les Obfervations dont l’on n’a point obfervé les correfpon- dantes à l’Obfervatoire, & J'ai trouvé qu’elles donnent la hauteur du Pole à Rome prefque égale à celle que je viens de déterminer. J'ai calculé aufli la hauteur méridienne du Soleil du 21 Juin qui étoir prefque Solfticiale , par le moyen de l’obliquité de Ecliptique , & jaitrouvé que la difference du parallele, entre Paris & Rome, étoit la même que celle que j'ai trouvée ci-deflus.

ZLe30 May, Hauteur méridienne de l'Etoile polaire dans la partie inférieure de fon cercle 39° 35! 10" Réfraction 1 10 Hauteur corrigée 39 34 © Diftance de l'Etoile polaire au Pole 2: NE 97 0 Hauteur du Pole à Rome 41 53 50

Ze 10 Offobre.

Hauteur méridienne de l'Etoile polaire dans

la partie fupérieure de fon cercle 44 15588 Refrattion bee à Hauteur corrigée A4: PAAETEMS Diftance de l'Etoile polaire au Pole 2 ‘big iso Hauteur du Pole à Rome 4I $4 10

Pour trouver la hauteur du Pole de Rome, pi la com- paraifon de ces deux hauteurs prifes, l’une dans la partie inférieure , & l’autre dans la partie fupériéure de fon cer- cle, Il faut ajoûter 10 fecondes à celle du ro O&tobreà caufe du mouvement de l'Etoile polaire en longitude, qui la fait approcher du Pole de 20 fecondes par année, & prendrela différence de ces deux hauteurs, dont la moitié étant ajoûtée à la plus grande, ou retranchée de la plus pente, donnera la hauteur apparente du Pole , de laquel-

le fi l'on retranche la réfraétion , l’on aura la hauteur vé- ritable du Pole,

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. Hauteur du ro O&obre 44° 15! Difference de déclinaifon qui convient à fix mois Hauteur du 10 Oétobre corrigée 44 15 Hauteur du 30 May 39 35 Difference :: 4 40 Demi difference 2 vi20 Hauteur apparente du Pole AT 525$ Réfra&ion Le Hauteur véritable du Pole à Rome A1 + $4

Hauteurs méridiennes de diverfes Etoiles fixes.

Hauteur méridienne de la Balance Boréa:

le 39 54 À l'Obfervatoire 32 58 Difference 6 55

R éfraction qui convient à la différence des: : bauteurs

Différence corrigée : 6 56 Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 48 jo Hauteur du Pole à Rome | AI jÿ4 Hauteur méridienne de la Balance Auftra-

le 2 XII 2921 034003% AlObfervatoire ° 1 26116 Difference 6 55 Réfraction qui convient à la difference

: des hauteurs Différence corrigée 6 56: Hauteur du Pole à lObfervatoire : ‘48 50 Hauteur du Pole à Rome 41 53 Hauteur méridienne de l’Epy de la Vier-

ge | 38 33

À l'Obfervatoire 51 37 Différence 6 56

Réfraétion qui convient à la difference des hauteurs

so? OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

Difference corrigée 60h56! 181 Hauteur du Pole à l'Obfervatoire AR Soi LI Hauteur du Pole à Rome 4x dhsamis:2 Hauteur méridienne du cœur du Scor. ion 21 250

A lObfervatoire 0518 0 tu Difference 6 $$ 10 Réfraétion qui convient à la différence des

hauteurs 1 10 Difference corrigée 6: seb Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 48 50 10 Hauteur du Poleà Rome | 41, 53: 50I Hauteur méridienne d’Aréture 68 : 54 “0 À l’Obfervatoire x So Différence 6 55610 Réfraétion qui convient à la difference des |

hauteurs 38. Difference corrigée 6 56 38 Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 48 $o 10 Hauteur du Pole à Rome A5 $355102

La plus grande hauteur du Pole à Rome qui réfulte des Obfervations de ces Etoiles fixeseftde #41 54 s

& la plus petite de 4135310532 La moyenne eft donc de 41 53 49 Mais par la hauteur de l'Etoile polaire, on

la trouvé de 4lonifé euh Et par les hauteurs du Soleil de 4X 531$

L'on peur donc établir la hauteur du Pole de Rome dans la place de S.Marcde 41 54 o

000

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 503 OP: S'ER, VE Ti ON: S

DES SATELLITES DE HUPITER,

pour déterminer La difference des Méridiens ; qui ef entre PARIS & ROME.

1695. Le 27 Avrilau foir.

Axzb 13 22 Emerfion du premier Satellite de

l'ombre de Jupiter obfervée à Rome.

Lo v192:/ 257 Emerfion du premier Satellite de : l’ombrede Jupiter obfervée à Paris. 40 25 Difference des Méridiens, dont Rome eft plus Oriental que Paris, Leo May au [oir.

A 8% so 52 Emerfion du fecond Satellite de l'ombre de Jupiter obfervée à Rome. AbS- ax. +10 Emerfion du fecond Satellite de l'ombre de Jupiter obfervée à Paris, le Ciel n’étoit pas bien ferain 39 2 Difference des Méridiens , dont Rome eft plus Oriental que Paris.

1 Ze 19 May au foir.

A 7.50 38 Emerfion du premier Satellite de ; l’ombrede Jupiter obfervée à Rome il a paru d’abord.gros après en avoir

douté pendant quelques fecondes. Aid OA LT Emerfion du premier Satellite de l'ombre de Jupiter par le calcul cor-

rigé 40 51 Difference des Méridiens, dont Rome eft plus Oriental que Paris.

- 04 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, Ze 5 Juin au foir.

AO E" nor Emerfion du premier Satellite de lombre de Jupiter obfervée à Rome. A9 5 2 Emerfion du premier Satellite de l’ombre de Jupiter obfervée à Paris. Ai. (18 Difference des Méridiens dont

Rome eft plus Oriental que Paris.

Quoique les premieres Obfervarions des Satellites de Jupiter que j'ai rapportées ici, donnent la difference des Méridiens entre Paris & Rome, moindre que celle qui réfulte de la dernieré Emerfion, qui a été obfervée en même temps à Paris & à Rome ; je crois cependant qu'il eft plus à propos de fe renir à cette derniere Obfervation , comme étant la plus conforme à celles quiontété faites auparavant & que l’on a même faites depuis ; l’on peut donc déterminer la difference des Méridiens entre Paris & Rome de 41 minutes 20 fecondes de temps, qui étant

2

réduites en degrez donnent |) "roro Re Et fuppofant la longitude de Paris de 22 30 of L’onaura la longitude de Rome de 32 (JO ie PROPORTION DU PALME. ROMAIN au pied de Paris.

Le Palme de Rome & le pied de Paris, ayantété em- ployez à mefurer les plus grands & les plus beaux bâti- mens du Monde, & le pied de Paris ayant fervi de plus à mefurer la circonférence dela Terre, avec toute l’exaci- tude que l'Académie Royale ya apporter : nous avons examiné la proportion qui eft entre ces deux mefures.

Nous primes la longueur de la Canne d’Architette ; qui éftexpofée dans le Capitole, & qui eft compofée de dix Palmes, Nousla divifames en dix parties, pour éviter Pambiguité de la divifion qui y eftfaite avec peu de fubrili- té, & nous trouvâmes que le Palme Romain d’Architeéte,

appellé

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. sof” :

appellé Palme di Pafeto, eft égal à 8 poulces 3 lignes du pied de Paris.

La proportion du Palme Romain au pied de Paris I donc comme 8 :, à 12, c'eft-à- dire, comme 33 à 48, Ou comme 1 1 à 16 : & parce que le Palme Romain fe divi. fe en douze onces, & chaque once en cinq minutes, le pied de Paris eft égal à un Palme, cinq onces, deux mi- nutes & À mefure Romaine. M. le Chevalier Fontana : dans fon livre du Tem ple Vatican, comparant le pied de Paris au Palme Romain, le fuppofe d’un Palme cinq on- ces & uneminute,plus court que lenôtre apporté deParis, d'une minute &-2, qui fontenviron deux lignes.

Il ne faut'pas s'étonner de la différence qui fe trouve entre les proportions des mêmes mefures : car en paflant par diverfes mains, elles s’altérent peu à peu, & dans les réduétions que l’on fait d’une mefure à l’autre ,11ya quel- quefois de petites fractions que l’on ne détermine pas bien ou que l’on néglige. Nousavons même que des mefu- res publiques , expofées en divers endroits d’une même Ville pour s’y conformer, ne font pas précifément égales entre elles, & qu’il ya des differences qui montent quel- quefois à une ligne du pied de Paris.

PROPORTION DU PIED DE BOULOGNE au Pied de Paris au Palme Romain.

Le pied de Paris au pied de Boulogne expofé dansla Salle des Colleges, qui eft plus petit que les autres pieds expofez en d’autres lieux publics , eft comme 6 à 7, ou plus précifément comme 600 à zor. Le pied de Paris étant donc égal à un Palme Romain, cinq onces, deux minutes & +, le pied de Boulogne fera égal à un Palme, huit onces, une minute & 22, c’eft - à - dire à un Palme, neuf onces & près de deux minutes.

Re. de l'Arc. Tom.V II. Sss

=

506 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

PROZORTION DE ZABRASSE DE FLORENCE au Lalme Romain.

Le pied de Paris étant à la Braffe de Florence à terre. fe- lon ce que j'ai rapporté ci - deflus, comme 1 6 à 17 préci- fément, & le Palme Romain d’Architeëte étant au pied de Paris comme 11 à 16, le Palme Romain fera à la Brafle de Florence à terre, comme 1 1 à 27. Ainfi la Braf_ fe de Florence à terre, fera égale à deux Palmes de Rome, cinq onces, deux minutes &< ,c’eft-à-dire ,àun de Pied de Paris & un Palme Romain joints enfemble. La Brafle de Florence à drap, étant égale à un pied, neuf poulces, cinglignes & demi du pied de Paris ,.en faifant la réduéion du pied de Paris au Palme Romain, on trou- vera qu’elle eft égale à deux Palmes de Rome, fept onces, une minute & À.

PRO?ORTION DU PALME ROMAIN à la Circonference de la Terre.

Une minute de la circonférence de la Terre, eft de 37064 pieds de Paris : Donc enfe fervant de la propor- tion du Palme Romain au pied de Paris, qui eft com- me 11à16, l’on trouvera qu’une minute de la circonfe. rence de la Terre eft de 8300 Palmes, & que par confé- quent fix fecondes font de 830 Palmes qui felon M. le Chevalier Fontana, font égales à la longueur intérieure del’Eglife de S. Pierre fans y comprendre le Veftibule. Une feconde eft donc de 138 Palmes & un tiers ; & une tierce de 2 Palmes, trois onces, trois minutes & un tiers.

Cette mefure eft moyenne entre celles de la Brafle de plufeurs Villes d'Italie, & on pourroit l’appeller Brafle Géographique, pour la diftinguer de la Brafle Géomé- trique, qui eft la dixmillioniéme partie du demi-diamétre de laTerre. J'en rapporte ici quelques-unes qui font rédui- tes au Palme Romain, qui comme j'ai déja dir, fe divife en douze onces & chaque once en cinq minutes.

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. s07

PROPORTION DES BRASSES de diverfes Villes d'Italie , à la circonftrence de la Terre.

Palmes. Onces. Minutes.

Braffe de Mantoüe 2 I o Brafle de Brefle 2 x 25 Brafle de Florence à terre z $ 2 À Brafle de Florence à drap 2 À 1 Brafle de Boulogne 2 8 o Brafle de Parme & de Plaifance 2 $ 2 Brafle de Reggio 2 4 22 Brafle de Milan 2 4 1 Brafle Géographique d’une tierce delacirconférence dela Terre 2 33

3 Une demi tierce de la circonférence de la Terre, fera d’un Palme, une once, quatre minutes & +, & cette me- fure feramoyenne entre celle des Palmes de quelques Vil- les d'Italie queje rapporte ici, c’eft pourquoi on pourroit l’appeller auffi Palme Géographique. PROPORTION DES PALMES

de quelques Villes d'Italie à la circonference de la Terre.

Palmes. Onces. Minutes.

Palme de Genes ‘Sin I 222 Palme de Naples I 2 (ee Palme de Palerme I I [e)

Palme Géographique d’une demi

tiercede la circonférence de la

Terre I I 43

L'on pourroit ajoûter à ces Palmes, le Palme Romain ancien, qui eft à celui d’apréfent comme 8 r à 83 & eft parconféquent de e 11 3 + . La mefure du Pendule à demi feconde, eft moyenne entre le Palme de Genes & le Palme de Palerme qui ne- différent entreeux, que de deux minutes & den 5

ss ij

l

508 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES.

Car cette mefure eft de 9 pre deux lignes + du pied de Paris, qui réduire au Palme Romain, fair un Palme, une once , une minute +. Nous pourrons l’appeller Pal- me horaire. Ilexcédele Palme de Palerme d’une minute 2 & ne manque du Palme de Genes, que de + de minutes.

OB S'E R V À Tr O: NS far la déclinai{on de | Aiman.

Nous trouvâmes en divers endroits du Palais de M. le Cardinal de janfon que l’Aïguille aimantée déclinoit de la Méridiénne, de 7 à 8 degrez du Septentrion vers lOc- cidenr. Nous appliquames enfuite notre Bouflole au pre- mier pilier de l'Eglife de S. Pierre quieft en entrant à main droite, & nous trouvames que l’Aiguille déclinoit de 7 degrez du Seprentrion vers Occident.

M. Auzout rapporte dans les Actes Philofophiques de

la Societé Royale d'Angleterre du mois d'Avril r670,

qu’il avoir obfervé cette même année à Rome la déclinai. fon de l’aiman de deux degrez ou deux degrez : du Sep- tentriona l'Occident ; deforte qu'il ya eu 4 degrez+ ou ÿ degrez de variation dans la direction de l’Aiguille aiman- tée pendant l’efpace de 2 $ ans, ce quiferoit a raifon de 11 à 12 minutes par an en cas que cette variation fe fit par un mouvement égal & réglé.

Nous partimes de Rome le quatorziéme d’'O&tobre , pour aller à Lorette : Nous nous arrêtames à Terni, & nous allâmes à cinq milles de-là , voirune cafcade qui eft formée par la cheute de la Riviere de Velino, Cette Riviere rombe à plomb du haut d’un Rocher de la hauteur de plus de r$o pieds, à ceque j’enaipüju- ger, avec une figrande rapidité, qu’une partie confidé- rable de l’eau s’en fépare & forme une efpéce de pluye. Certe Riviere couleenfuite entre deux Rochers, & après avoir fait plufieurs cheutes moins confidérables , elle en- tre dans la Nera qui pañle à Terni& à Narni, & va enfuite

"AE

Y'A He di! À 4 Cp y 41 Wu

ei

pre

ÿ

&s

LE

La

éd

2

=

Chute « 0 pres deTerr

ODSERVATIONS ASTRONOMIQUES 509

fe décharger dans le Tibre. I] ya àcôté de cette cafcade un arbre d’une grofleur prodigieufe appuyé contre ceRo cher , quieft deroute la hauteur de la cafcade, & dont on ne voit ni la racine ni l’extrémité.

N'étant pas poflible d'approcher de cette riviere, dans l'endroit elle feprécipite, pouren prendre les dimen- fions ; j’en ai fair le deffein d’un lieu qui eft vis-à-vis. Tout ce que je peux en rapporter, eft qu’elle eft beauconp plus grande que le Teveron à Tivoli qui a 6 ou 7 toifes de lar- geur dans l’endroit il tombe, & dont la premiere cheu- œæ n’eft que de 40 à jo pieds&ne fe fait Pas avec une fi grande impétuofité.' |

AR OR AE T TE

Nous arrivâmes à Lorette le 17 O&obre, & n'ayant pas prendre la fituation de la Maïfon de la Sainte Vier_ ge à l’égard de la Méridienne, par l’Obfervation du So- Jeil qui fut couvert ce jour-là & le lendemain ; nous appli- quâmes notre Boufloleà la muraille extérieure Orientale qui eft revêtuë de marbre, /éranc difficile de Pappliquer par dedans à caufe de l'irrégularité des pierres) & nous trouvâmes, que l’Aiguille aimantée déclinoit de cette muraille, de 7 degrez du Seprentrion vers l'Occident. Le P. Blancano & le P. Riccioli ont remarqué, que cette fainte Maifon étoit précifément fur la Méridienne FL ce quieft confirmé par cette Obfervation ; en fuppofant que la déclinaifon de l’Aimanà Lorerte für lamême, quecelle que nous trouvâmes à Rome &-en d’autres Villes d’Iralie dans ce Voyage.

Nous partimes de Loretre le 18 O&obre, & nous ar: sivâmes à Boulogne le 2 1. PL

Nous fîmes.à notre retour, à la ligne méridienne de faint Petrone, plufieurs Obfervations-du Soleil à fon paf: fage par le Méridien , en compagnie de M. Guillelmini , quiles avoit continuées pendant notre TARse de Rome:

ssii

$rS OCSERVATIONS AÂSTRONOMIQUES.

J'en rapporteici une, dont j'ai tiré la hauteur du Pole de certe Ville. 4%3B. 0) U?LS0'G'NV'E

Le 10. Novembre.

188534 Terme dubordinférieur du

Soleil, tangente de 62% 137 180) 184270 Terme du bord fupérieur du

Soleil, tangente de 61 30 44 Donc le diamétre 37 45 Et le demi - diamétre 16 222 Donc diftance apparente du centre du

Soleil au Zenith 61) AT OR Réfraétion moins la parallaxe à ajoû-

ter 1 4I Donc diftance véritable du centre du

Soleil au Zenith 61 48 48 Déclinaifon à rettancher 17 18 34 Donc hauteur du Pole à Boulogne 44 30 14

Nous fimes aufli quelques Obfervations de l'Etoile polaire à fon paflage par le Méridien, par le moyen de la pinnule que l’on avoit placé à la fenêtre feprentrionale de cette Eglife. Jen rapporte ici une , avec la maniere donc je me fuis fervi, pour en tirer la hauteur du Pole.

Le 7. Novembre.

93745 Tangente de la diftance de l’Etoile polaire au Zenith dans la partie fupérieure de fon |

cercle de 43 09708 Réfraction à ajoûter 56 Diftance véritable de l'Etoile polaire au

Zenith 43 9 $9 Diftance de l’Etoile polaire au Pole 1 19 40 Donc diftance du Pole au Zenit 45 219 139

Et la hauteur du Pole à Boulogne AA OUMIE

OZsERVATIONS ASTRONOMIQUES. ÿrx En voici une de cette même Etoile faire par PO&ans. Ze1. Novembre.

Hauteur méridienne de-l’Etoile polaire dans la partie fu- périeure de fon cercle par l'O@tans 46 $r 7 $

Reéfraétion 56 Hauteur corrigée 46 50 19 Diftance de l'Etoile polaire au Pole 2! 19 40 Hauteur du Pole à Boulogne 44 30 39

La hauteur du Pole qui réfulte de ces Oblervations du Soleil & de l'Etoile polaire, qui ont été faices en diverfes manieres, eft aflez conforme à celle que nous avons trou. vée par la hauteur méridienne du Soleil & de l'Etoile po- aire, avant que d’aller à Rome, - = L'on pourra donc choïfir celle qui a été tirée de ’Ob- {ervation de l'Etoile polaire du 7 Novembre , qui eft moyenne entre la plus perice& la plus grande, & déter- miner la hauteur du Pole à Boulogne de 44 30 210

À l’occafion du rétabliflement de la Méridienne de S. Petrone , M. le Marquis Monti fouhaita d’en avoir une dans fa maiïfon.

Le lieu le plus commode qui s’y trouva, fut une Ter- raffe qui déclinoit du Midy à l'Occident. On y drefla une Piramide furmontée d’une plaque verticale de cuivre , ex- poféeau Midy, percée d’un trou rond pour donner pafla. ge aux rayons du Soleil, qui devoient former fon image dans l’ombre de cette plaque. La hauteur du centre fut prife de 100 poulces du'picd de Boulogne au. deflus de la ligne Méridienne, dont la longueur eft de plus de25o poulces ; cette proportion de 150 à 100 étant celle qui convient à la hauteur Méridienne du Solftice d’hiver au parallele de Boulogne, le demi- diametre du trou fut choifi de la centiéme partie de fa hauteur, au lieu qu'à S. Petrone il n’en eft que la 200€ partie. Mais comme cette Méridienne eft en plein jour , on jugea devoir donner à.ce

s12 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

trou une ouverture plusgrande, afin qu’il y pût paffer une aflez grande quantité de rayons , pour former l’image diftincte du Soleil fur cette Méridienne.

L'on divifa la ligne en centiémes parties de la hauteur dutrou , en commençant de fa perpendiculaire, & cha. cune de ces parties fut fous-divifée en 1 00 fur uneregle de cuivre à part.

L'on confidére deux rayons qui partent du bord fupé- rieur du Soleil E, dont l'unEF , pañle par le centre du trou O , & l’autre A G pañle par le pointinférieur du trou B. Ces deux rayons peuvent pafler pour paralleles entre eux, à caufe de la diftance immenfe du point du SolilE, à l'égard du demi-diamerre du trou B C. L’on en confi- dere deux autres qui partent du point inférieur du Soleil , dont l’un HI, pañle par le centre du trou O, & l’autre HD par le point fupérieur du trou C. Ces deux rayons font auffi parallelesentre eux. Toute la lumiere du Soleil,

qui pafle par le trou CB , eft comprife entre les points G ; D , fur la Méridienne; mais parce que les rayons , qui partent du bord fupérieur & du bord inférieur du Soleil

&

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. sr? -

& pañfent par le centre fe terminent aux points FI, qui font dans la lumiere ; Pour trouver ces points, il faur con fidérer que A D, diftance de l'extrémité la plus éloignée de la lumiere , eft à D Icomme AC, 10o1,àCO17 ; &C que À G, diftance de l'extrémité plus proche de la lu. miere ft àGF, comme AB,99etàBO,:r ; Ayant donc retranché de AD, fa cent-uniéme partieID,& ajouté àAG fa 99° partie GF » lon a AI,AF, en centiémes parties de À O , dans lefqueiles la ligne A D ,eft divifée : & prenant AO, pour rayon, on aura À F , tangente de l'angle AOF, ouZOË, diftance du bord fupérieur du Soleil au Zenith, & AI » tangentede l'angle AOF, ou ZOHI, diftance du bord inférieur du Soleil an Zenith ; la différence de ces angles eft l'angle IOF,ouEOH, : diametre apparent du Soleil, dont la moitié étant ajou- tée à la plus petite diftance du Zenith » Ou fouftraite de la plus grande, donne la diftance apparente du centre du Soleil au Zenith.

Il eff vrai que cette Méridienne étant à découvert, les derniers termes de la lumiere D G ,nefe diftinguenc pas aflez bien ; l'expérience ayanc fait voir, que les termes {nfibles font au - dedans de la lumiere » un peu plus de la cinquiéme partie de l'augmentation véritable D I,FG, à quoi il faudroit avoir égard, fi l’on vouloittrouver le diametre du Soleil avec exactitude : mais cela n'empêche point de trouver la diftance du centre du Soleil au Ze- nith, avec aflez de juftefle , le diametre du Soleil étant diminué prefque également de part & d'autre,

Ze21.Offobre.

14745 Terme du bordinférieur du Soleil 146. Cent-unième partie à rerrancher 14599 Tangente de la diftance apparente du bord inférieur du Soleil au Zenith , de 55° .9!28# Rec. de l'Ac, Tom. II. Ttc

s14 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES.

14219 Terme du bord fupérieur du Soleil 144 Quarre-vingt-dix-neuviéme partie à ajoûter 14363 Tangente de la diftance apparente du bord fupérieur du Soleil au

Zenith de 55 35720 Donc le diametre du Soleil 26 15 Ecle demi-diametre de 14118 Donc diftance apparente du centre du Soleil au Zenith fS : 22 Réfraction moins la parallaxe à ajoûter MB 7, Donc diftance véritable du centre du Soleil au Zenith 5-23 32 Déclinaifon à retrancher IO $ÿ2 19 * Donc hauteur du Pole à Boulogne 44 31 1:13

OBSERV AMPLOUNTS fur la déclinaifon de l'Aiman.

Ayant appliqué notre Bouflole à la ligne méridienne de faint Petrone , que l’on avoit prolongé fur le marbre qu’elle a du côté du Midy, nous trouvâmes que l’Aiguille aimantée déclinoit de 7 degrez du Septentrion vers l’Oc- cident. On avoir trouvé vers l’an 1 640, que fa déclinaïfon étoit de trois degrez du Septentrion vers l'Orient ; de for. te qu’il y a eu dans Pefpace de $ j ans, dix degrez de va- riation dans la direction de Aiguille aimantée.

Onobfervaà Paris l’an r 640 la déclinaifon de l’Aiguil- le aimantée de 3 degrez du Seprentrion vers l'Orient, & elle étoit dans Pannée 1 69 $ de 7 degrez du Seprentrion vers l'Occident ; il y à donc eu pendant le même inter- valle de tempsla même variation dans la déclinaifon de l’Aiguille aimantée à Boulogne & à Paris.

Certe variation eft à raifon de r 1 minutes par an &s’ac- corde aflez bien à celle que l’ona trouvée à Rome, parla comparaifon des Obfervations de M. Auzoult avec les nôtres.

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES: st

OBSERVATION D'UNE ECLIPSE DE LUNTE.

A 6h 23° GAS 0 GO NS 10

AB 5321 Le $4 18 6 58 28 FU OT'48 7] I 22 > ahie Hti © Fo Ne :. NE Res 2, 49 POTA" 30 dam 19 ss 1 7" 204 /r0 M0 21 7

LME DRE BE À ent:

1695.

Ze 10. Novembre au foir.

o! Commencement dela Penombre,

Commencement de l’Eclip{e. L'ombre à Schikardus. Schikardus eft entierement dans l’ons- bre. La parrie éclipfée eft de la largeur de Mare humorum L'omb. eft éloignée deT ycho & de Ma- re rotundum, du diametre de Tycho. L'ombre au bord obfcur de Tycho. L'ombre au bord clair de Tycho, & à Mare rotundum. L'ombreau commencement obfcur de Capuanus. L'ombre au milieu de Tycho , & à l’Ifle de ‘Capuanus. Tycho eft entierement dans l’ombre. L'ombre à Pitatus L'ombre au bord de Mare rotundum eft Gaflendi. L'ombre à Bullialdus. Gaflendus eft entierement dans l'ombre L'ombre eft éloignée de Grimaldi de la longueur de cette tache ; elle eft à la même diftance de Proclus. L'ombre au bord de Fracaftorius. L'ombre eft éloignée de Copernic & de Foci

516 OBSERVATIONS ÂASTRONOMIQUES. Kepler de la diftance de ces deux ta- ches entreelles.

Ab 37" o" Fracaftorius eftentierement dans l’om-

bre.

7 44 o L'ombreàCatharina, Cyrillus & Theo. philus.

7 51 o Catharinma, Cyrillus , & Theophilus

| font dans l'ombre.

7 L'ombre au bord de Langrenus.

Z: 157 KB | àf R

8 1 o L'ombre aumilieu de Langrenus.

g ‘2 o Gaflendieft entierement forti de l’om-

bre. :

8 4 28 Langrenus eft entierement dans l’om- bre.

8 19 © Mare humorumeft entierement hors de

l'ombre.

8 20 o Catharina, Cyrillus & Theophilus for-

tent de l’ombre

8 26 30 Capuanuseft hors del’ombre.

8 27 30 Le milieu de Schikardus.

8 29 54 Schikardus eft entierement hors de l'ombre.

8 39 36 Tychocommenceà fortir.

8 42 20 La partie claire de Tycho fort de l’om- bre. ;

8 43 26 Lebord obfcur de Tycho fort de l’om. bre.

8 46 so L'ombreeft éloignée de Tycho du dia-

metre de certe tache.

8 47 15 Langrenuscommenceà fortir.

8 53 30 Le bord obfcur de Langrenus fort de l'ombre,

8 55 55. L'ombre eft éloignée de Fracaftorius du diametre de certe cache.

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. $17

Ag 5’ 30! L'on commence à appercevoirle bord Eclipfé de la Lune avec une Lunette de17 pieds.

9 7 34 L'on commence à l’appercevoir par la Lunette de O&ans.

9 9 20 Procluseftentierementfortidel’ombre.

9 12 30 FindelEclip{e.

Le milieu del’Eclipfe , tiré du commencement & de la fin , eft arrivé à 8h o’ 15", & la grandeur de la partie Eclipiée a été de $ doigts & demi. Le temps ne permit pas de l’obferver à Paris. Je rapporte ici deux Obfervations, dont l’une a été faite à Rome par M. l'Abbé Bianchini, & l’autre à Marfeille par M. Chazelles, pour connoître la différence de Méridien qui eft entre Boulogne & cesdeux Villes.

Difference des Méridions entre Rome Boulogne.

Differ. Commencement de l’Eclipfe à Rome 6hÿ1" o"?,, Ln < aBoulogne 6 48 oj | L'ombre à Tycho aRome 7 o ° Lo 48 à Boulogne 7 o 48 j L'ombre Bullialdus à Rome 7 22 07 à Boulogne 7 17 1$* 1e L'omb.aubordde LangrenusiRome 8 1 307 à Boulogne 7 56 15 f) 15 Langrenuseft fortidel’ombreaRome 8 58 2 àBoulogne 8 53 30 ?4 30 Fin de l'Eclipfe a Rome 9 16 452

à Boulogne 9 12 30 f4 +) ! En prenant un milieu entre la plus grande & la plus pe- tite difference , l’on aura la difference des Méridiens en- tre Rome & Boulogne de 4’ 8”; mais par les Obfervations des Satellites de Jupiter , l’on a déterminé la difference des Méridiens entre Boulogne & Paris de 3 7 10"; l’on Titi

518 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

aura donc la difference des Méridiens entre Paris & Ro- me de 41" 18”, comme on lavoir trouvée par l’Obferva- tion du premier Sarellire de Jupiter du $ Juin faiteà Ro- me & a Paris.

Difference des Méridiens entre Boulogne & Mar|/eile

Differ. Commencem. de l’Eclipfe à Boulogne 6h48? "2 j' à Marfeille6 23 oo)

L'ombre à Tycho à Boulogne7 oo 48% ;3 18 à Marfaille6 37 30) L'ombre àBoulogne7 2 $52 à Marfeille6 39 oo fa be.

Tycho eft dansl’ombre à Boulogne o) à à Marfeille ê pe 30 33 Je

L'ombre à Pitatus à Boulogne 7 9 40

à MAIL 6 (e) 24 so os L'ombre à Langrenus à Boulogne7 56 15,

à Marfeille7 32 Fe 72% L'omb.au milieu deLangraBoulogne 8 1 10

à Marfeille7 37 20 }5 59 Langrenuseft dans l’omb. à Boulogne 8 4 28

à Marfaille7 40 jo p23 38 Tycho commence à fortirà Boulogne 8 39 363

à Marfeille8 16 $o | dés, 46 Tychoeft hors del’ombre à Boulogne 8 43 2632

à Marfaille8 19 50 f?3 36 Fi lPEclipfe à Boulogne9 12 302 à

à Marfeille 8 49 30 f°3 ©

La moyenne difference fera d’environ 14 minutes,

de 36’ 54", moindre de 16 fecondes que celle que j’a- vois déterminée par les Obfervationsdes Sarellirés de Ju-

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. S19 piter que j’ai rapportées ci-deffüs. Si l’on ajoute à 3 6’ 54" difference de Méridien entre Paris & Boulogne 4’ 8% dont Rome eft plus Orientale que Boulogne, l’on aura la différence de Méridien entre Rome & Paris d'environ 4r minutes, plus petite de 16 fecondes que celle que j'ai trouvée par les Obfervations des Satellites de Jupiter. N'ayant pas fait d'Obfervations à Modenc , Je rappor- terai ici quelques Obfervations des Satellites de Jupiter, que le P. Fontana Theatin y a faites.

A MODENE. OBSERVATIONS DES SATELLITES DE FUPITER.

1694. Ze 28. Avril au Joir.

À 9% 497 o" Emerfondu premier Satellite de l'ombre de Jupiter obfervée à Mo. dene.

9 13 29 Emerfion du premier Satellite par le calcul corrigé,

Si CE Différence des Méridiens, dont

Modene eft plus Oriental que Paris,

1698. Le 8. Juin an foir.

Miob 15", 40! Emerfion du premier Satellire de l'ombre de Jupiter.

9 $o 7 Emerfion du premier Satellite de

Fombre de Jupiter obfervée à Paris.

35 33 Difference des Méridiens: dont

Modene eft plus Oriental que Paris,

520 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 1698. Ze 1 Juillet au foir.

Emerfion du premier Satellite de l'ombre de Jupiter.

9 ÿ8 30 Emerfion du premier Satellite l'ombre de Jupirer obfervée à Paris.

35 3o Difference des Méridiens, dont Modene eft plusOriental que Paris.

Ces Obfervations s’accordent fort bien, de forte que l’on peut déterminer la difference des Méridiens qui eft entre Paris & Modene de 3j’ 30" d’heure, qui réduites en degrez & minutes font BA s20630" Ec fi l’on fuppofe la longitude deParisde12 30 o L'on aura la longitude de Modene de 31 22 30

Modene eft fur le parallele de Boulogne, & felon le Pere Fontana, la difference de Méridiens entre ces deux Villes eft de 15’ 16" de degré, qui reduites en minutes d'heure, font 1’ 41", lefquelles étant ajoutées à 3 5’ 30" difference des Méridiens entre Paris & Modene, don- nent la difference des Méridiens entre Paris & Boulogne de 37’ 11"àune feconde près de celle que j’avois déter- minée par les Obfervations des Satellites de Jupiter. Il eft bon de remarquer que l’Emerfion du 1 Juillet a été ob- fervée en même-temps à Paris, à Modene & à Boulogne, ce qui donne ordinairement la difference des Méridiens avec plus d’exactitude.

Nous allâmes de Modene à Genes , nous fimes tranfporter nos Inftrumens dansun lieu élevé proche du Caftellet, dans le deflein d’obferver l’Eclipfe du Soleil qui devoir arriver le 6 à fonlever.

AO GNEUNMEE S: Le G. Décembre.

Nous allâmes le matin avant le lever du Soleil, au lieu - deftiné

"

AEON:, 347 70

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. s21

deftiné pour faire l'Obfervation. Mrs. le Prince d’'Oria & les Marquis deToriglia,Salvago & Spinola s’y trouvérent.

Le Ciel éroit fort ferein, & nous nous préparâmes à obferver les Phafes de l'Eclipfe par le paffage des bords du Soleil, & des pointes de l'Eclipfe par le fil horizontal & le vertical de la petire Lunette de l'O&ans.

Cette méthode a deux avantages, l’un, de ce qu’elle eft exempte de la variation qui peut être caufée par les réfractions , principalement dans les petites hauteurs, parce que la réfraétion ne détourne pas les objets du ver tical, & que dans l’Obfervation du paflage par l’horizon- tal, les bords & les pointes paflant à la même hauteur ont la même réfration » CE qui n'arrive pas dans les pañlages par les fils obliques. L’autre avantage, eft qu'en même temps qu'on obferve les Phafes par certe méthode,on a la hauteur du Soleil qui peut fervir à trouver indépendam- ment de la Pendule, le tem ps de l’Obfervation.

OBS ERMA'T LO.N

DECTECLIPSE" D'UN SOLETT.

Le Soleil parut à fon lever éclipfé d'environ un tiers de fon difque dans la partie inférieure vers l'Orient ee de clipfe diminuoit avec beaucoup de virefle. Ayant placé POans à la hauteur de 21’, nous primes les pallages fuivans, des bords & des poinres du Soleil , par le fil hori- zontal & le vertical de POans.

PREMIERE OBSERF ATION.

A7 34 14" Le bord fupérieur À l’horizontal,

7 35 34 Lebord précedentau vertical.

7 36 3 La Corne fupérieure à l’'horizontal.

7 37 7 LaCorneinférieure au vertical.

7 37 54 La Corneinférieure &le bordinférieur

à l’horizontal. Rer. de l Ac. Tom, VII, Vuu

522 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

38 43" Le bord fuivant & la corne fupérieure au vertical.

EXAMEN DE ZA PREMIERE Obfervation.

3! 40" Paflage du Soleil par l'horifontal.

3 9 Pafñlage du Soleil par le vertical.

1 49 Differenceentre le paflage du bord fu- périeur & de la Corne fupérieure par l'horizontal.

3 40 Différenceentre le paflage du bord fu- périeur & de la Corne inférieure par Phorizontal.

1 33 Différenceentrele pañlage du bordpré- cedent & de la Corne inférieure par le vertical.

3 9 Différence encre le paflage du bord pré. cedent & dela Corne fupérieure par le vertical.

SECONDE OBSERV ATION.

La hauteur du Soleil étoit de 19 3 80 08 A 7h 46 13" Le bord fupérieur du Soleil à l'horizon tal.

7 46 37 Lebord précedent au vertical.

7 48 31 La Cornefupérieureà l’horizontal.

7 48 35 LaCorneinférieure au vertical.

7 49 37 La Corne fupérieure au vertical.

7 49 42 Lebordfuivantau vertical.

7 49 5$3 La Corneinférieureà l’horizontal.

7 45 59: Lebordinférieur à l’horizontal.

EXAMEN D)'EU ZRANMNS\E C'ONID'E Obfervation. 3 461 Pañlage du Soleil par l’horizontal. 3! 5" Paflage du Soleil par le vertical.

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. S23

2" 18" Diffcrenceentre le paflage du bord fu. périeur & de la Corne fupérieure par l’horizontal. 3 40 Differ.entrele paflage dubord fupér. & de la Corneinférieure par l’horizont. 1 $8 Différenceentre le paflage du bord pré- cedent & de La Corne inférieure par le vertical. 3 © Differenceentrele paflage du bord pré- cedent & de la Corne fupérieure par le vertical.

TROISIEME OBSERV ATION.

A 7h 54 33" La Corne fupérieure à l'horizontal. 54 55 La Corneinférieure à l’horizontal. 55 21 Lebordinférieur à l’horizontal.

55 31 La Corneinférieure au vertical.

55 42 La Corne fupérieure au vertical.

55 47 Lebord fuivant au vertical.

EXAMEN DE ZA TROISIEME Obfervation.

L'on n’a pas pris dans certe Obfervation le paflage du bord fupérieur par l’horizontal , & du bord inférieur prés cedent par le vertical, mais on l’a fuppléé parune Obfer. vation que l’on avoit faite le jour précedent à la même hauteur. ;

3" 48" Paflage du Soleil par l’horizontal. 3 © Pañlage du Soleil par le vertical. © 48 Différence entre le paflage de la Corne fupérieure & du bord inférieur © 26 Différenceentre le paffage de la Corne inférieure & du bord inférieur O0 16 Différenceentre le paflage de la Corne inférieure & du bord fuivant par le vertical,

INNIN SI

Vuuij

524 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. o' 5" Difference entre le paflage de la Corne fupérieure & du bord fuivanc par le vertical.

QUATRIEME OBSERV ATION. A7 57" 48" Finde/l’Eclipfe; le point du contaë& au centre de la Lunette. 7 58 15 Lebordfuivant au vertical. 7 58 24 Lebordinférieur à l’horizontal.

EXAMEN DE LA QUATRIFME Obfervation.

L'on a fuppofé dans cetre Obfervation le temps du pañlage du Soleil par l’horizontal & par le vertical, égal à celui de l'Obfervation précédente , à caufe que la diffe- rence de l’heure eft peu confidérable.

o 36 Diffcrence entre le vaflage du point du contat , & du bord inférieur par lhorizontal.

o 17 Différenceentre le paflage du point du conta& , & du bord fuivanc par le vertical.

L'on peut fe fervir de deux méthodes differentes pour décrire ces Phafes dans la figure du Soleil; luneen circon- fcrivantun quarré, A BCD, au cercle qui répréfente le A G__g difque du Soleil, & divifant

: un des côtez, BC , en autant de parties que le Soleil à em- ployé de fecondes à pañler par l’horizontal , & le cô- té, AB, en autant de par- ties qu'il a employé à pañler : par le vertical. Cerredivifion DEN TEL Ace ‘...e étant faite, l’on prendra fur

: le côté, BC, qui répréfente H © le vertical , autant de par-

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 525$

ties, qu’il y a de fecondes dans la difference entre le paflage d’un bord & d’une corne par l’horizontal; &on les portera de B, vers C, comme en E, fi la difference eft entre le paflage du bord fupérieur & d’une corne, & de C vers B , felle eftentre le paflage d’une corne & du bord inférieur. L’on prendra aufli fur le côté AB, qui répréfente l’horizontal ; autant de parties qu’il y a de fe. condes dans la difference entre le paflage d’un bord & d’une corne par le vertical, & on les portera de B, vers A comme en G, fi la difference eft entre le paflage du bord précedent & d’une corne par le vertical ; & de A, vers B, fielle eftentre le paflage d’une corne & du bord fuivant:

L'on tirera enfuire des points, E&G, leslignes, EF, GH, paralleles à AB, BC, lesinterfections de ces lignes avec lecercle détermineront la fituation des cornes.

Mais parce que le temps que le Soleil employe à pañer par l’horizontal & par le vertical , varie à chaque Obfer- vation , & qu’ainfiil faudroit {e {ervir d’une nouvelle di vifion pour chaque Phafe que l’on voudroit décrire, l’on. peut fe fervir d’une autre méthode, la même divifion fert pour l’horizontal & pour le vertical dans toutes les Phafes differentes. A B © Soit; AC,4

5 AB, commele L temps du pafla- ge du Soleil par É lPhorizontal, au ASC EL E temps du pafla- ge du Soleil par le vertical.

Du pointB, foit tiré BE per- H, D pendiculaire, & égaleà AB, & dupointÉ, foit menée EF, parallele & égale à AB. DupointF, comme centre, & de l'interval-

c Vuui

526 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

FE, foit décrit le cercle EH A , qui touchera AC au point À ; foir prolongée BE, en D, en forte que ED , foit égale àBE ; du point D, foit menée D G, paralleleà CA, quitouchera le cercle en H ; & foit tirée du point C,par le centreF, la ligne CFG, qui coupe la tangente DHG en G. Par la fuppoftion, A Ceft à AB, comme le temps du paflage du Soleil par l’horifontal , eft au temps du paf- fage du Soleil par le vertical ; mais, AC eftàä AB, com- me FC, eft à FI, ou comme GC, eft à Ol; donc GC, eft à OI, comme le temps du paflage du Soleil par l’hori- zontal , eft au temps du pañlage du Soleil par le vertical: GC, répréfente donc une partie du Parallele parcou- ruë par le Soleil, pendant le temps de fon pañlage par l’ho. rizontal ; & O I, une partie du parallele parcouruë par le Soleil pendant le temps de fon paflage par le vertical : & fion divife GC, en autant de parties que le Soleil a employé de fecondes à pañler par l’horizontal, O I fera divifé en autant de parties que le Soleil a employé de f{e- condes à pañler par le vertical, & LM, en autant de par- ties que le Soleil à employé de fecondes à pañler par le cercle horaire, que l’on peut réduire en minutes de de- grez pour connoître fon diametre dans le parallele.

Pour pla- cer les cor- nes de l’Ecli- pfe , par le paflage d’un bord & des Cornes par Fhorizontal, il faudra

rendre fur É ligneGC, autant de

parties qu'il

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 527

7 a de fecondes dans la différence entre le paflage d’un bord & d’une Corne par l'horizontal, &les porter de C vers M, commeen P , lorfque la différence eft entre le paflage du bord fupérieur & d’une Corne ; & deG., vers L, lorfqu’elle eft entre le paflage d’une Corne & du bord inférieur ; & du point P ,tirer PR Q, parallele à À B ,un des deux points QR,, fera celui de la Corne.

De même fi l’on a le paflage d’un bord & des Cornes par le vertical, il faudra prendre fur la ligne I1O, autanc de parties qu'il y a de fecondes dans la différence entre le paflage d’un bord & d’une Corne par le vertical, &les. porter de I vers M, commeens, lorfque la difference eft entre le paflage du bord précédent & d’une Corne ; & de O vers L, lorfqu’elle eft entre le paflage d’une Corne & du bord fuivant ;,& tirer du pointS, la ligne TS Q, paral- lele à BD ; un des deux points T Q, fera celui de Corne.

Lorfqu’ona pris dansune même Obfervation les paf- fages du bord & dela Corne par l’horizontal & par le ver- tical , l’interfection des deux lignesPRQ,TS Q, doit £ rencontrer dans la circonférence du cercle AEHTLQ, à quelque difference près caufée par la variation que l'E- chpfe fait pendanele temps de l’Obfervation. Si l’on veur enfuite déterminer la fituation des Cornes dans une autre Obfervation, il faudra augmenter diminuer la ligne G Céecôté & d'autre, d’aurant de parties que le Soleil a employé de fecondes à pafler par l'horizontal > plus moins que dans l’Obfervation précédente ; & ayant tiré des points V, X, déterminez Par cette maniere les tan: gentes V», XA, l’on menera à ces lignes les perpendicu: hires18K,va,u, qui touchent le cercle ,; & répréfen- tent le vertical.

L'on pourra aufliaugmenter diminuer Ja ligne OI, d'autant de parties que le Soleil a employé de fecondes à pafler par le vertical, plus ou moins que dans l’Obferva- tion précédente ; & ayant tiré des points «8 , détermi.

528 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

nez par cette maniere, les tangentes ,»,w, AaBKx , l'on menera à ces lignes les perpendiculaires V Kky, Xva, qui touchent le cercle, & répréfentent l’horizontal.

Il fuit de que dès que l’on connoît deux pañlages, foit par l'horizontal & le vertical, foit par Fhorizontal

& le cercle horaire, ou bien par le vertical & le cercle horaire , on a le troifiéme.

On peur les trouver indépendamment de la figure en cetre maniere. Soit G C , paflage du Soleil par l’horizon- tal de 220 fecondes, &OT, paflage du Soleil parle ver- tical de 189 , comme on lesa trouvé dans la premiere Obfervation de l’Eclipfe. AC eft à ABouAF, comme FC eft à FI, c’eftà-dire, comme 110 eft à 942; pre- nant le quarré de ces nombres, & tirant la racine quar- rée de leurs fommes, l’on aura 1 37 pour la valeur de FC, enraifon de A Crio&deAB,ouAF94+

Si donc l’on fait comme F C, 137 eftà A F 941, ainfi 110 fecondes, temps que le demi-diametre du Soleil a employé à pafler par l’horizontal en parcourant FC, eft à 76fecondes, ce fera le temps que le demi - diametre du Soleil a employé à pafler par le cercle horaire, ;

i

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. 529.

_ Si le pañlage par l’horizontal & le cercle horaire eft donné, il faudra retrancher le quarré de A F du quarré de FC, & l’on aura le quarré de AC; puis en faifant comme ACefti AFouAB, ain CFeftaFI, l'onau- ra le temps que le demi-diametre du Soleil a employé 4 pafler parle vertical en parcourant F I.

Mais fi l’on connoît le paflage du Soleil par le vertical & par le cercle horaire, pour avoir le paflage par l'hori- zontal , il faudra retrancher le quarré de A F ou EF du quarre de FI, & l'on aura le quarré de ET; & faifant comme AF-—B IouEleftàAFainfiCF—C I ouFIeft à CF, l’onaura le temps que le demi-diametre du Soleit a employé à pafler par l'horizontal en parcourant F C.

Après avoir déterminé fur la figure du Soleil , la fitua- tion des Cornes ou pointes de l’Eclipfe par la feconde méthode, j'ai pris le diametre du Soleil égal à celui du Soleil commeil étoitalors, & j'ai décrit les Phafes. Celle qui réfulre de la premiere Obfervation donne la grandeur de l’Eclipfe de 3 doigts & demi, la feconde Phafe eft de x doigt & 37 minutes, & la troifiéme de 8 minutes.

AGEN ES proche de la Place de lAnnonciate, Le 12, Décembre. Hauteur méridienne de l'Etoile polaire 46° 46

Réfra&ion 56 Hauteur corrigée ARR TANIT4 Diftance de l'Etoile polaire au Pole 2 CAL OMS À Hauteur du Pole à Genes 44 25 14 Hauteur méridienne du bord fupcrieur du S oleil.

Ze 13. Décembre. 224,26 U1Q Réfraction moins la paraHaxe CR À Hauteur corrigée 21:-23 ÿ$

Rec. de Ac, Tom.7”11. : Xxx

530 OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES,

Demi-diametre du Soleil 16! 20" Hauteur véritable du centre du Soleil DÉNME: Se Déclinaifon 23) 328) :0 Hauteur de: Equateur 45° 35 0, Hauteur du Pole à Genes 44. :24;: 208

En comparant ces hauteurs avec les Obfervations que nous avions faites en paflant à Genes, l’on trouvera que "

la hauteur du Pole de certe Ville eft de 44° 25! o". DECLZINAISON DE L'AIMAN.

Aprèsavoir tracé une ligne méridienne dans l’Eglife de l’Annonciation , avec toute la précifion que l’on peut fou- haiter, l’on y a appliqué une Bouflole, & l’on à trouvé que la déclinaifon de l’aiman de la Méridienne étoit de o’, du Septentrionau Couchant.

D, SERA AE LAON DU PREMIER SATELLITE DE JUPITER. Le 18. Décembre 1695.

Ah 9’ 56" Au matin, Immerfion du premier Sa- tellice dans l’ombre de Jupiter.

1 43 36 Immerfion du premier Satellite par le

calcul corrigé à Paris. 26 10 Difference de Méridiens, dont Genes eft plus Oriental que Paris.

En prenantun milieu entre la difference des Méridiens qui réfulte de certe Obfervation, & celle qui réfulte de l’Obfervation du 30 Novembre de l’année 1694, l’on pourra déterminer la difference des Méridiens entre Ge-

nes & Paris de DAS d’heure qui étans réduites en degrez font 6 26 Et fuppofant la longitude de Paris de 221 305t0

L'on aura la longitude de Genes de 28 $6

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES. S31 22. D AIN ION CA ED O0

Hauteur méridienne de L Etoile polaire.

Ze 9. Janvier 269 AC" Refraction 1 0 Hauteur corrigée 46,139 410 Diftance de l'Etoile polaire au Pole 2 19 40 Hauteur du Pole 148 418 873349 La déclinaifon de l’aiman a été trouvée du

Seprentrion vers l'Occident de SL 0

POBSER V ATIO NS DU PREMIER SATELLITE DE JUPITER

Ze10. Janvier.

A>2h 3" 44" Aumatin, Immerfion du premier Satel. lite dans l'ombre de Jupiter. x 40 5ÿ$ Immerfion du premier Satellite de Jupi- ter par le calcul corrigé. i1 49 Différence des Méridiens, dont Peri- naldo eft plus Oriental que Paris.

Le 3. Février.

A$ÿ 46 45 Au matin, Immerfion du premier Sa- tellite dans ombre de Jupiter. 4 26 o Immerfionparlecalcul corrigé. 20 4$ Différence des Méridiens

En prenant un milieu entre la difference des méridiens, qui réfulre de ces deux Obfervations, l’on pourra déter- . miner la difference des Méridiens entre Paris&Périnaldo de 21” 20" d’heure: parce que Perinaldo eft plus Orien- tal que Vintimille d'environ 8 à 10 fecondes, la diffe- rence des Méridiens entre Paris & Vintimille eft de 21’ 1x0", c'eft-à-dire, de 17’ 30" qui étant ajoûtez à la

Xxxi}

532 OBSERVATIONS ÂSTRONOMIQUES:; longitude de Paris que l’on fuppofe de 22° 30° donne la longitude de Vintimille de 27447

REA CR SE) JL EUE

Hauteur méridienne du bord fupérieur du Soleil.

Le 8. Mars. 429138" Demi-diamertre du Soleil 16 Hauteur du centre du Soleil Ps à Réfra&ion Hauteur véritable du centre du Soleil 42 21 Déclinaifon & 2 Hauteur de l’Equateur 46 44 Hauteur du Pole à Marfeille ALES

Ze mème jour. Hauteur méridienne du grand Chien 30 215$ A l'Obfervatoire 24 SI Difference $ 33 Réfration Difference corrigée $ 33 Hauteur du Pole à l’'Obfervatoire 48 50 Hauteur du Pole à Marfeille 43 16 A." MAO ASEE LIL ON Ze11. Mars. Hauteur méridienne du grand Chien 19 52 A l’Obfervatoire 24 $ÿ Difference $ ‘o Réfraction Différence corrigée 20,0 Hauteur du Pole à l’'Obfervatoire 48 50 Hauteur du Pole à Cavaillon 43 49

RE

OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.

A AVIGNON prés de la Porte du Rhône.

Ze 13. Murs. Hauteur méridienne du grand Chien 29 44 A l’'Obfervatoire 24 SI Difference FANS Réfraction |: Difference corrigée 4 53 Hauteur du Pole à l’Obfervatoire 48 5o Hauteur du Pole à Avignon 43,957 Hauteur méridienne du bord fupérieur du Soleil. Ze 15 Murs. 44 42 A l’Obfervatoire 39 49 Différence du 4 52 Réfraction plus la difference de déclinaifon Difference corrigée AN GE Hauteur du Pole à l'Obfervatoire 48 jo Hauteur du Pole à Avignon 43 $7

X xx iij

533

LU + ï x ? 4 : 1 PL CRE. ; A x ; > ? a ad ; k | ne . \ *, | , PET ë $ T4

à A <-

val \ 2 ASE SH aTAEAL Le Y:

RE A ot rues

Et +

[0] + + je Re LE, PORC RE NAT ER

. #38

«

7 MEN: Et : 1e 1 ARE EE CRE or. 67 ba. siorevridO"TE SI0T 68 tu

7 nt - LME TES Le À IRL PR arrondi PO RIT TES sk A A TR

ne P ZEN Ne |

EST “7

El

fo

CHE RARE

2 RASTENTE

j)