EL PA PE — AL GARD 4 (1 —=ù Re pa 4 14| S LIBRARY | =” ÿ], ( C ie ju in 118 k T Ê > ENEN TOR A a <| ÿ TA Aù Le” cui = te & | >\// CA / 1 ù 2741 A \ / _ LJ ee ue % er nm E * é CT RTE Me. 54 Le D PSE ET à MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE STRASBOURG. si , STRASBOURG, DE L'IMPRIMERIE DE F. G. LEVRAULT. , Wien ORCH MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE STRASBOURG. nn TOME SECOND. A PARIS, Chez F. G. LEVRAULT, libraire, rue de la Harpe, n° 81; Et rue des Juifs, n° 53, à STRASBOURG. 1835. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE STRASBOURG. MEMBRES RÉSIDANS. Pat DE LA RECEPTION. MM. : Bôckez, Docteur en médecine . . . . . . . . . . . . . .| 6 Décembre 1828. Duveroy, Docteur en médecine, Doyen de la Faculté des sciences et Agrégé à la Faculté de Médecine . . . . . . . . . . . . Idem. Erwan, Docteur en médecine, Professeur d’anatomie à la Faculté de médecines en als lie) dot ce à, MAITRE Es Re see Idem. Laura (Ernest-Alexandre), Docteur en Rd et Agrégé à Le Faculté deimedecine ss Ua eu CAN re A AE A nn AE PA PO E A S Idem. SizBErmAN\, Membre du Comité d’administration du Muséum d'histoire tulle MS rs ne lle ete NET Idem. Vorrz, Ingénieur en chef des mines, Membre du Comité d’administra- ton dMscuml ee 20e ,RUt NII oilos: oo ho Idem. NESTLER (Auguste) , Pharmacien . . ÉD I A RL TE 26 Mars 1820. Hrcur (Émile), Pharmacien, Membre : Comité d'administration du NUE | Mo NOWOMeT 0 AMD RSS NE DEEE Idem. Laurx (Fréderic), Docteur en A RE D Membre du Comité d'admi- nistration du Muséum. allo SUREEINES MR fe tre 2 Mars 1830. ExçezxarD (Maurice) Chef de ne à la Mairie. RES TA En eNe 5 Juillet 1831. Leresouzzer, Docteur en médecine, Conservateur du Muséum d'histoire NALULELLE SE NN AN NET SE EE CA RATE 14 Août 1832. Canror ( Amédée), Docteur en re et Agrégé à la Faculté de medecine ee NN Est Vs bRE de Aire AS . « . . + .| 6 Novembre 1832. Fés, Docteur en médecine, Pharmacien-major à l'hôpital militaire, Professeur de botanique à la Faculté de médecine . . . . . . Idem. TAUFLIEB (Édouard) ; Docteur en médecine et Docteur és-sciences . . 5 Février 1833. GCorrarr, Recteur de l’Académie . . . . . . . . . . . . . 2 Avril 1833. ScxIMPER NE Aero Aide-naturaliste du Muséum d'histoire naturelle . . . 4 TN EN TO A Octobre 615: HERRENSCHNEIDER, Dh à la Faculté des sciences . . . Idem. OrrErmaN Pharmacien 440 APM ee IONNNNNE Bi Idem. Rorx (Théophile), Licencié ès sciences. . . . . . . + + . | 5 Novembre 1833. Srozrz, Docteur en médecine, Professeur d’accouchemens à la Faculté deimedecine : CM ENT ON Nr RO Sr Ne AE 5 Février 1834. Sarnus, Professeur de mathématiques à la Faculté de SCiences « «+ 15 Avril 1834. Zxyssozrr (Gustave), Docteur en médecine. . . . . . . . . Idem. Müxvcx, Directeur de l'École industrielle. . . . . . + « .| 20 Janvier 1855. KinscuzeGrr (Fréderic), Docteur en médecine. . . . : . . . . 7 Juillet 1835. MEMBRES ASSOCIÉS. MM. Hervé (Amand-Constant), Chef d'escadron d'artil- CODEN Po To DND. Lo Risrecnuesen, Docteur en médecine, Médecin en chefsà l'hôpital civile Scnwrçuæusen (Francois), Négociant. . . , ScnwiLGuË, père, Mécanicien. . . . . . . RorLE (Eréderic}} 44m. Cuormx p’Annouvizze, Conseiller d'État, Préfet du Bas-Rhin Vi." "UN EE MORTE Bayer, Lieutenant-général, Pair de France . . De Boyer, Capitaine d'état-major . Ducué, Capitaine du génie . ACMOTLE De Scnaueeurc , Chef d’escadron d'état-major, Dé- puié du Ba Rhin RO CR Covrurar, Ingénieur en chef des ponts et chaussées. Casrix (Baron), Lieutenant-général . . . . Lexom, Lieutenant-colonel du génie . . ScaürzexgerGen (Charles), Docteur en médecine, Agrégé à la Faculté de médecine . . . . . Eurmaxx (Fréderic), Négociant. . . . . . . Zuven (J.), fils, Fabricant de papiers peints. Licer , Ingénieur des ponts et chaussées . MEMBRES CORRESPONDANS. MM. 6 ; Bucmxcer, Ministre du Saint-Évangile D'Ausenni, Directeur des salines. . . . . . D'Aummaus, Directeur des salines. 2? Drsux (Édouard), Ingénieur des mines. . Exçeruann , Docteur ës-sciences , Directeur de forges. Lamoureux , Docteur en médecine, Professeur d'his- toire naturelle à l'Ecole forestière . Mowcror, Docteur en médecine. Tumr, Ingénieur des mines « . Manax (Pierre), Professeur de physique et de chimie. Asxozn, Docteur en médecine, Prosecteur . Biscuorr, Docteur en médecine. Bnaux (Alexandre), Professeur à l'École polytech- nique ; CET 0 RÉSIDENCE. Strasbourg. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Rixheim (Haut-Rhin). Colmar. -|Bouxwiller (Bas-Rhin). + |Rottenmünster (royaume de Würtemberg.) + |Durnheim ( Grand-duché de Bade). -| Colmar (Haut-Rhin ). Zinsweïler (Bas-Rhin). [Nancy (Meurthe ). «| Bruyères ( Vosges). + | Vesoul (Haute-Saône). Bâle. . | Heidelberg. Idem. . | Carlsruhe. DATE DE LA RÉCEPTION. 18 Mars 1834. Idem. Idem. Idem. 13 Mai 1854. 3 Juin 1854. Idem. Idem. Idem. ‘1.4 Juillet 1834. Idem. Idem. Idem. 17 Février 1835. Idem. 16 Juin 1835. Idem. 30 Janvier 1829. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. 9 Mai 1829. 21 Octobre 1829. Idem. Idem. ee * de . Ts hs DATE MEMBRES CORRESPONDANS. RESIDENCE. me it RÉCEPTION. ER MM. Browv, Professeur à l'Université de Heidelberg. .|Heïdelberg. 21 Octobre 1829. Fomaxx (Vincent), Professeur d'anatomie .. . | Liége. Idem. Juxc, Professeur d'anatomie et de chirurgie. . .|Bâle. Idem. Perces (Charles-Julien), Professeur de botanique. Fribourg (Grand-duché de Bad e). Idem. Scærœper van Der Kork, Professeur d'anatomie. .| Utrecht. Idem. Sruper, Professeur de minéralogie et de géologie. | Berne. Tdem. Wazcaxer, Professeur de chimie et de minéralogie à l'Ecole polytechnique de Carlsruhe . . . .|GCarlsruhe. Idem. Gozpruss (A.), Professeur d'histoire naturelle à PUÜniversité de Bonn . . . . . : . . .|Bonn. 2 Février 1830. LéoxarD ( Charles-César), Professeur à l’Université de Heidelberg + . + . . . … . .1Heïdelbers. Idem. Lrvazrois, Ingénieur des mines, Directeur des mines : de sel gemme à Dieuze. . . . . . . . .|Dieuze. Idem. Lorexrz, Administrateur des forêts . . | Paris. Tder. Moxner (Auguste), Propriétaire. . . . . . .|Nancy. Idem. Müaresecx, Docteur en médecine. . . . . .|Mulhouse (Haut-Rhin). Idem. Soyer-Wirremer, Bibliothécaire en chef et Conser- vateur du Cabinet d’histoire naturelle de Nancy. | Nancy. Idem. Kuxx, Docteur en médecine. . . . . . . Horraxnre, Bibliothécaire et Directeur du Cabinet d'histoire naturelle de la ville de Metz. Moreen, Professeur Me en lee Lan, Ingénieur des mines . . . . . Taurwasx, Professeur au Gollége. . . . - Maxpecscoe (Comte de), Inspecteur des forêts Lurorx, Docteur en médecine . Hocarr (Henri), Membre de plusieurs sociétés SAVATL CES Ne ee Et dire Acassrz, Docteur en médecine, Professeur au collése de Neufchâtel . HAGEUNS rene : Srraus-Dürckarm (Hercule), Naturaliste : Micaaco, Officier au 10.° de ligne. . . . . Zusen (J.), fils, Fabricant de papiers peints . Kæcuun (Édouard), Fabricant de toiles peintes. RüpPPELL (Édouard), Docteur en médecine . . Hensaxx DE Mever, Membre de l’Académie d’his- toirenoturelle de Bonn" "#0 Marcez pr Serres, Professeur de minéralogie et de on El ee SOUPE Ra . RON Brucae Pharmacien. 2000200000 MEME - | Niederbronn (Bas-Rhin). .|Neufchâtel. -| Frôschwiller (Bas-Rhin). Idem. .| Montpellier. 5 Avril 1830. .| Metz. 7 Décembre 1850. .| Gand (Belgique). .| Framont ( Vosges). Idem. 7 Juin 1851. Porentruy. 2 Juillet 1831. .| Urach ( Wurtemberg). |6 Septembre 1851. .| Bischwiller ( Bas-Rhin ).|1.% Novembre1851. . | Épinal (Vosges ). Idem. 3 Mars 1832. 12 Juin 1852. .| Rixheim (Haut-Rhin). 14 Août 1852. Mulhouse (Haut-Rhin). Idem. .| Francfort sur Le Mein. [6 Novembre 1832. Idem. Idem. 2 Avril 1835. Deux-Ponts. 17 Décembre 1835. # EEE OT MEMBRES CORRESPONDANS. MM. Fouxer, Professeur à la Faculté des sciences de Lyon. Green, Interne à l'hôpital de Besancon. . . : Paraxpier , Ingénieur des ponts et chaussées . Sox , Membre de la Société géologique de France. Vax per Hævex, Professeur à l'Université de Leyde. Murez, Capitaine d'artillerie. . . . . . . Freuror, Directeur du Jardin botanique de Dijon. Scmmeer (Guillaume), naturaliste-voyageur . . . SGaxzx, Capitaine d'artillerie de marine. . . Ackermax, Docteur en médecine, Chirurgien-major dedaimanne HS 0 CRE . Marsa, Ingenieur des mines . . . . . . . Revencaox, Ingénieur des mines . . . . Sræser (Victor), Docteur en médecine, Agré la Faculté de médecine. . . . . . GeraanD , fils, Chimiste . gé à A. DE Quarneraces, Docteur en médecine et Docteur RÉSIDENCE. Lyon. Besançon. Idem. Metz. Leyde. Dijon. . | Ruelle (près Angoulème). Strasbourg. Metz. «| Strasbourg. - | Hangenbieten ( Bas-Rh.). ÉS-SCIENCES = De le = le Re te . |Toulouse. Lécer, Ingénieur des ponts et chaussées . + | Colmar. Masau, Directeur des mines de Bechelbronn. Cozranp pe Cuerres, Capitaine au 52° de ligne . .|Colmar. Ginrenen Naturaliste OO NE On Idem. Boxarous (Mathieu) Directeur du Jardin agrono- miqueidenlurnt CERN CUS | Turin. Lesnsoupois, Directeur du Jardin botanique de Lille. | Lille. DATE DE LA RÉCEPTION. 7 Janvier 1834. 6 Janvier 1855. Idem. Idem. Idem. Idem. 20 Janvier 1835. Idem. Idem. Idem. 14 Avril 1835. Idem. 19 Mai 1855. 2 Juin 1835. Idem. 16 Juin 1835. 7 Juillet 1855. Idem. Idem. Idem. Idem. RÉGLEMENT DE LA SOCIÈETE DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE STRASBOURG. ARTICLE PREMIER. Le but de la Societe est de concourir aux progrès des sciences naturelles. Ses trayaux ont principalement pour objet l'histoire naturelle de la vallée du Rhin, tant en elle-même, que dans ses rapports avec les arts industriels et l’agriculture. Elle rend compte, en outre, des trayaux intéressans publiés en Allemagne et encore incon- nus en France. ART. 2. Le nombre des Membres résidans est limité à vingt-cinq. Le bureau se compose d'un Président, d’un Secrétaire et d’un Trésorier. Ils sont élus par bulletin secret dans la première séance annuelle. Ils sont rééligibles. En l’absence du Président, le Doyen d'âge préside l'assemblée. ART. 5. La Société pourra nommer un Président honoraire. ART. 4. Pour être élu Membre résidant, il faut être présenté par un des titulaires. La demande est renvoyée à une commission, qui fait dans la séance suivante un rapport sur les titres du can- didat. L'élection ne peut avoir lieu que dans la séance qui suit celle où la commission a fait son rapport. Cette élection est annoncée dans le billet de convocalion. La moitié au moins des Membres de la Societé doit ètre présente à la séance. L'élection se fait par bulletins secrets; elle exige les trois quarts des voix des Membres présens. Arr. 5. La Société s’adjoint des Membres associés et des Membres correspondans. Js ont la faculté d'assister aux séances avec voix consultative. Les Membres associés sont choisis parmi les personnes qui, s'intéressant aux irayaux de la Societé, désirent concourir au but qu'elle se propose. Les Membres correspondans sont élus de préférence parmi les naturalistes qui habitent la vallée du Rhin et les contrées limitrophes. Arr. 6. La Société publie chaque année ses Mémoires en une ou plusieurs livraisons composées, autant que possible, de travaux fournis par les différentes sections. Un Comité composé de cinq Membres en dirige l'impression. AT. 7. Pour couvrir les frais de publication, les Membres résidans et les Membres associés sont tenus à une colisalion annuelle de vingt-cinq francs. Ils recoivent un exemplaire des Mémoires de la Société. g& ART. 8.7 Aucun changement ne pourra ètre fait au présent réglement que lorsque la proposition en aura été renvoyée à une commission spéciale et votée dans la séance qui suiyra le rapport de \ cette commission, à une majorité des trois quarts des Membres résidans. AT. 9. Le présent réglement sera signé par tous les Membres titulaires. Nous CoxseiLzer D'Érar, Prérer du Bas-Rhin, Vu le Réglement ci-dessus de la Société du Muséum d'histoire naturelle, qui demande à se constituer régulièrement à Strasbourg ; Vu la lettre de M. le Ministre de l’intérieur, en date du 21 Mars courant; Accordons à ladite Société l’autorisation sollicitée, sous la condition qu'il ne sera fait au- cune modification à ses statuts sans l'approbation préalable de l'autorité supérieure. Strasbourg, le 31 Mars 1834. Signé CHOPPIN D'ARNOUVILLE. ARARAAAMA AAA AA AAA AAA AAA AAA AAA AAA RAA AAA AAA RAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA RAA AAA AA AA AAA AAA AAA NOTICE CRITIQUE SUR LES ESPÈCES DE GRANDS CHATS NOMMÉES, PAR HERMANN, FELIS CHALYBEATA ET GUTTATA; PAR G. L. DUVERNOY, D. m. p.. CORRESPONDANT DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE , ETC. 325$ —+— £ue à la Société d'histoire naturelle De Strasbourg, Dans Sa séance Du 4 Mars 1834. —2 4 —+ — Le Musée d'histoire naturelle de Strasbourg renferme un certain nombre d’exem- plaires d'animaux empaillés ou conservés dans l'alcool, qui sont devenus intéres- sans pour l’histoire critique de la science, par suite des publications de son fon- dateur, notre célèbre HERMANN, et par celles de SCHREBER, d'EsPER ou d’autres naturalistes, auxquels ces objets ont été communiqués. Un des devoirs de ma po- sion est d’éclaircir les points restés obscurs dans ces publications; de lever, sil est possible, les doutes qu'elles auraient pu laisser dans l'esprit des naturalistes , en soumettant les mêmes objets à de nouvelles observations. En histoire naturelle observation directe, la comparaison des objets, qui per- met de bien saisir leurs différences et leurs ressemblances, est la seule bonne voie qu’on puisse suivre pour ne pas s'égarer. Quand on s’en écarte, quelles que soient d’ailleurs Fexpérience et la science acquises, on risque de commettre des erreurs. o 1 Voir le journal intitulé l’Institut. 2.° année, n.° 51. Paris, 3 Mai 1854. D. 1 LE | "2 NOTICE CRITIQUE Cé que je dirai sur ces deux espèces de chats que HERMANN crut devoir intro- duire comme nouvelles, dans les catalogues méthodiques, sous les noms de Jelis chalybeala et gutiala, fournira une Fou lle preuve de la vérité de cette proposi- ton fondamentale. Des figures de ces deux chats ont paru, mais sans texte, dans les livraisons des planches de l'Histoire naturelle des mammifères de SCnREBER. La descripüon que HERMANN en avait faite, avait été publiée en 1804, dans les Observations zoologique, dont M. le professeur HAMMER, son gendre, est l’édi- teur ?, L'arucle qui concerne le fe/is chalybeata est assez détaillé pour qu’on puisse reconnaître facilement que cette descripuon, et la planche de ScHREBER, se rap- portent, à n'en pas douter, à l’exemplaire original conservé dans notre Musée. Mais HERMANN n'avait laissé, dans ses manuscrits, que quelques traits de ses observations directes sur son fes gultata. L'article. des observations zoologiques qui concerne cette espèce se compose du texte très-court de l’auteur ?, et d’une assez longue description, renfermée entre deux RANULEs &. faite et souscrite par l'éditeur. Le texte de HERMANN se rapporte, autant qu'on peut en juger par les citations et le peu de mots qu'il comprend, à l'espèce de guépard figurée dans la planche CV, b, de ScuRE8Er. Celui ajouté par l'éditeur, est la description du serval de notre collection, auquel on avait mis l'étiquette de felis gullala, sans doute parce qu’on était préoccupé de l'idée qu’on devait trouver dans le Musée, l'original de cette espèce. Cependant il eût été facile d'éviter cette erreur par la simple com- paraison de la figure de SCHREBER avec notre exemplaire du serval. En 1809, M. F. Cuvier, ayant eu l’occasion de visiter le cabinet de HERMANN, s'aperçut bien que l’éüiquette du fe/s gultata, étaitsur un serval; maisil ne pénétra pas la source de cette méprise, et crut que HERMANN avait pris un serval pour son felis gullala. reconnut de mème, avec la sagacité du naturaliste expérimenté, que le felis chalybeata était une jeune panthère. | M. Cuvier, dans son Mémoire sur les espèces vivantes de grands chals3, rap- porte, ainsi qu'il suit, ces recüficauons de son frère. * « Outre tous ces animaux, dit-il, il y en aurait encore, à en croire SCHREBER, « trois autres espèces plus ou moins voisines, savoir : le fe/is varia, le felis cha- « lybeala et le felis gullala; mais le felis varia n’est que notre /éopard, et les « deux autres, tirés du cabinet de HERMANN, y ayant été nouvellement examinés « par mon frère, se sont trouvés, l'un un serval, l'autre une jeune panthère, mais 1 Johannis Hermann Observaliones zoologicæ, etc. Argentoraii et Parisiis, 1804. 2 Ce texte comprend seulement les trois premiers alinéa de l’article felis gullata, pag. 58. Il ne renferme aucune description, sinon que l'animal convient par ses petites taches aux indications de la figure 1.", planche XV de Prosper Alpin. 3 Annales du Muséum d'histoire naturelle, t. XIV, p. 16 et 17. U. SUR LES FELIS CHALYBEATA ET GUTTATA. 5 « tellement défigurés par le dessinateur, qu’on ne les reconnaîtrait jamais à leurs « images. ? Malheureusement cette énonciation n'étant pas assez précise, assez explicite, M. TEMMINCK comprit que MM. CuviER rapportaient au serval le felis chalybeata, et à une jeune panthère le felis gullata. Aussi ce savant, qui avait visité notre Musée sans y découvrir Le felis chalybeata, qui s’y trouvait cependant, ni le gullala, qui n’y a jamais existé, se perd en con- jectures sur l'opinion de M. F. Cuvier, rapportée par son frère, et sur la discor- dance qu'il y a entre le texte des Observations zoologiques et les figures de Scare- BER. Dans la note de la page 91 il intervertit complétement la recufication de M. F. CuviEr. « Dans son opinion, la descripüon de feu HERMANN, de son felis chalybeala, « Obs. zool., pag- 36, et celle du felis gultata, ibid., pag. 58, ne laissent aucun « doute. La première a été faite sur un serval, et la onde sur un jeune /éopardA » Remarquons ici que c'était précisément le contraire. & Mais comment se fait-il, « ajoute cet auteur, que les figures données par SCHREBER, et communiquées par « Ce même HERMANN A le l’une à une panthère, et l’autre au guepard ? » Plus loin, à l’article Panthère, il se montre enclin à voir sa vraie panthère dans la planche CI, c, de SCHREBER, qui représente le felis chalybeata de HERMANN ; il fonde son jugement sur la pose de la figure, son peu d’élévalion sur jambe et sa longue queue. Mais nous verrons que cette grande proportion de la queue et la courte proporüon des jambes, sont deux fautes du dessinateur. Cependant M. Cuvier, entraîné, je crois, par ce jugement de M. TEmmixex, fondé sur une figure infidèle, a cru devoir rapporter à la panthère des Indes orientales, dans la dernière édition de son Règne animal, le felis chalybeata de Hermann. Dans le tome IV, page 427 des Recherches sur les ossemens fossiles, il avait bien reconnu que la planche CI, c, de SCHREBER, représentait le felis cha- lybeata, HErx., et que la figure de la planche CV, db, du mème auteur, celle du felis gullata, HERM., était une Lénine représentaion du guépard, très-bien de ajoute- t-il, par HERMANN ?. Il blâme au contraire la figure CV de SCHREBER, représentant le felis jubata, sans doute par suite de l’idée qu'il n’existe qu’une espèce de gue- pard, et par le peu de ressemblance qu'il trouvait entre un gvépard vivant qu'il avait sous les yeux, lequel est bien le fe/is gultata de HERMANN, et le guépard proprement dit, représenté dans la planche CV de Scarrger. Feu le docteur REIssEISsEN avait donné à M. F. Cuvier la clef d’une parue 4 1 Monographie de mammalogie; livr. 4, p. 91. 2 I n’y a proprement dans cette descriplion que ces deux indications : de petiles taches et un caractère doux , facile à apprivoiser. 3 I a été figuré dans l'Histoire naturelle des mammifères de M. F. Cuvier. U. 4 NOTICE CRITIQUE ces erreurs , en signalant l'absence du Musée, d'un felis gutlata, et la fausse appli- cation de ce nom au serval, dont la descripuüon avait été ajoutée au texte de HER- Manx sur le felis gutlata. Ces dernières circonstances sont rapportées dans un arücle sur la panthère fe- melle, publié Yan dernier par M. F. CuviEr, dans son ouvrage si remarquable, sous tous les rapports, sur l’histoire naturelle des mammifères ; aussi me serais-je dispensé d'écrire cette note critique, si la détermination de ces espèces de chats, faite en dernier lieu par M. Cuvier; n'était suscepuüble de quelque objecuon. Je décrirai de nouveau, dans ce travail, exemplaire qui a fait le sujet des obser- vatons de HERMANN, et qu'il a nommé fes chalybeala, afin d'en déterminer exactement l'espèce. Je comparerai ensuite les figures de SCHREBER, concernant les felis jJubata et guttata, avec celle du guépard du Sénégal de F. Cuvier , et un très-beau guépard qui fait parte de notre Musée; ce nouvel examen aura pour but de décider si l'espèce de guépard de HERMANN ne devrait pas être conservée et distinguée du guépard de SCHREBER ? Nouvelle description du felis chalybeata , Hermann. La peau de cette espèce de chat avait été achetée à la foire de Leipzig, en 1790. M. HERMANN présuma, mais sans en expliquer le mouf, qu’elle provenait d’un ani- mal américain. Les dents manquent en grande partie; les incisives ont à peu près le volume de celles d’un lynx adulte de même longueur. Les deux externes d’en bas du côté droit ont leur couronne large et ronde, comme de petites fausses molaires tuber- culeuses. Des quatre canines, la gauche inférieure et la droite supérieure sont les seules qui subsistent. La droite a été fortement déjetée en dehors par une cause violente; celle-ci conserve sa pointe; mais la canine gauche a la sienne émoussée. HERMANN, qui l'avait remarqué, en tira la conséquence que l'animal devait être adulte. Je pense au contraire que les peutes dimensions de la canine droite supérieure, qui est entière, et dont les proportions sont beaucoup moindres que celles des canines d'un lynx de même taille, et n’atteignent pas même les dimensions d’une canine de chat domestique, de taille bien SISÉ petite, confirment l'opinion de M. F. Cuvier, que cette peau provient d’un jeune individu. En bas du côté droit on voit la seconde 1 Adullum esse credo, quia dens laniarius inferior sinister valde detritus et flavus; dexter superior magis ac vulgo introrsum vergens era; reliqui duo deficiebant. Ü, SUR LES FELIS CHALYBEATA ET GUTTATA. 5 fausse molaire, et en haut, une portion de la carnassière, qui a été brisée en partie et dérangée de sa place; les autres dents manquent.1 Le pelage en est partout long, bien fourni , laineux et soyeux. Les plus longs poils n’excèdent guères un pouce de longueur : ce sont les poils soyeux du ventre; leur longueur moyenne peut être de dix lignes. Le fond en est généralement d’un blanc jaunâtre; maïs la couleur blanche prédomine sous le ventre, sur les quatre extrémités, surtout en dedans, au men- ton, sous la gorge, sous le cou, sur la poitrine; tandis qu’à locciput, à la nuque, le long de l’épine, sur la queue, la teinte jaune est très-marquée. Toute l'étendue de ce pelage est variée par des taches nombreuses de couleur foncée, dont la nuance parait différente, suivant l'aspect de l'animal. De près et à l'ombre, elles paraissent brun-foncé; elles sont même d’une nuance plus claire sur toutes les parties où le fond du pelage est plus blanc. En dessus, leur couleur est plus intense, plus noire, et elle présente au soleil ce reflet bleuâtre qui avait fait donner à l'espèce, par HERMANN, le nom de chalybeata?. Les taches plus noires, à l'ombre, d’une peau de Jéopard du Cap que j'ai sous les yeux, me présentent, au soleil, le mème reflet. Ces taches sont plemes pour la plupart, arrondies ou de forme irrégulière. Sur le dos et sur les côtés du corps, elles sont interrompues au milieu par une tache jaune, plus foncée que le fond, et elles paraissent toutes divisées, mais pas toujours d'une manière tranchée, en trois, quatre ou cinq taches plus petites. On compte, au plus, treize rangées longitudinales de ces taches, en forme de rose, qui paraissent plus ou moins évidentes, suivant le côté et la distance où lon place l'animal. J'en trouve un nombre semblable dans la peau de léopard du Cap, déjà menuonnée. Les taches noirâtres sont pieines et petites sur la tête, sur la nuque, entre les épaules; elles sont un peu plus grosses au cou sur la queue et sur les quatre extré- mités. Plus rares et plus fortes en dedans de celles-ci, elles y sont placées à l’extérieur par rangées à peu près circulaires et transversales. En arrière et en haut des jambes elles sont réunies pour former deux raies transversales et une en avant des cuisses. Il y a de même deux raies en travers du cou : l’une, moins reculée, sur la moitié droite; l’autre, plus en arrière, sur la moitié gauche. On voit une tache brune à l'angle interne des yeux. Les oreilles, qui sont rondes , ont extérieurement cette couleur à leur base, sauf vers le haut, où l’on voit du jaune. Le reste est jaune pâle. Cependant le bord présente une raie plus 1 On a cherché depuis à les remplacer par des dents de chats, en implantant, entre autres, une canine de chat dans l’alvéole droit de la mâchoire inférieure, et une carnassière inférieure de cet animal, dans la mâchoire supérieure. 2 Maculæ nigræ , in solis radis, ad cœruleum chalybeum vergentes. U. 6 NOTICE CRITIQUE foncée, comme dans le léopard du Cap. La lèvre supérieure, jusqu'a la commis- sure, et les deux uers de la lèvre inférieure, en arrière, sont bordés d’une ligne brune. Sur la queue, les taches brunes ou noires sont d’abord disposées en quinconce, plus grosses en dessus, plus petites en dessous; plus en arrière elles tendent à se ranger circulairement et forment vers son extrémité trois anneaux noirûtres, alter- nant avec deux anneaux blanchâtres. Il y en a même plusieurs qui paraissent en forme de rose, lorsqu'on les considère à une certaine distance; c’est ce qu'on voit aussi sur quelques peaux de léopards. Dans celle déjà citée plusieurs fois, la couleur de la queue et la disposition des taches diffère beaucoup. Petites et confluentes en dessus, elles forment de ce côté une large raie de couleur foncée, presque sans mélange de jaune, sauf à l’origine de la queue; tandis qu'en dessous c’est le blanc qui domine, avec de larges taches noires, transversales. Les ongles n’ont paru d'abord petits; cependant ceux des pouces de devant, comparés à ceux de notre léopard du Cap, de taille médiocre, sont assez propor- üuonnés à la taille plus petite de notre individu. La longueur actuelle de l'animal est de deux pieds trois pouces et demi, depuis le bout du museau jusqu'à la base de la queue, et la mesure de celle-ci, d’un pied un pouce huit lignes. A la vérité, son extrémité parait avoir été un peu rognée. HerMANx ne l'avait trouvée que d’un pied de long, et le corps de deux pieds. Je présume qu’il avait mesuré la peau avant l’empaillage et que la plus grande longueur doit être attribuée à ce que cette peau a été très-mal montée. Pour compléter cette description, il me reste à indiquer ce que la figure de Schreber a de défectueux. Nul doute que sa planche CI,c, ne représente notre exemplaire; c’est son portrait assez exact pour l’ensemble et sans qu'on puisse s’y méprendre dans plusieurs détails. Ainsi la canine droite supérieure se trouve repré- sentée de même dans une direction contre nature. Mais on y a supposé l’exis- tence des deux canines qui manquaient. Le peintre a cherché à corriger les formes grèles et peu prononcées d’un animal très-déformé par l’empaillage, par un dessin plus conforme à la nature. La queue est trop longue, ainsi que l'a déjà observé feu Rrisseissen 2. Les taches noires du pelage sont mal rendues, en ce qu'aucune ne parait en forme de rose, ce qui vient probablement de la distance à laquelle le peintre a tenu son modèle. On reconnait cependant la forme générale, grossière- ment représentée, des taches des flancs et du haut de la cuisse, dont une surtout, placée en avant, est remarquablement alongée. 1 La description de Henmaxx est incomplèle et inexacte : Auriculæ... antice albæ, poslice fas- cia lala nigra, apice albo. 2 Article Panthére femelie, Hist. nat. des mamm. de F. Cu. U. SUR LES FELIS CHALYBEATA ET GUTTATA. 7 Celles de la queue sont rares, parce que le peintre l'avait disposée de manière qu'il la voyait plutôt sur le côté et en dessous. Que conclure de cette descripüon, qui pourra paraître minutieuse, mais que j'ai cru nécessaire pour se fixer, s'il est ER sur la détermination de cet indi- vidu, comme Gp mis Nul doute, à mon avis, ainsi que l’a déjà remarqué tout d'abord M. F. Cuvier, que cette peau n'ait appartenu à un jeune animal qui n'avait pas encore sa taille. C'est sans doute sur les petites proportions et sur la longueur du pelage que ce naturaliste distingué avait fondé son opinion, lors de la visite qu'il fit au Musée HERMANN, à son passage à Strasbourg en 1809. Je crois pouvoir l'appuyer encore sur la petite proportion des canines et même sur celle des ongles. Il n’est pas douteux non plus, à mon avis, que cette peau ne soit celle d’une espèce de /60- pard où de panthère de Cuvier. La brièveté dela queue ne permet pas de la rapporter à la panthère de M. TEmMMINCK, ainsi que l’a fait M. Cuvier, dans la dernière édiuon de son Règne animal, puisque cette panthère, qui vient des Indes orientales, est basse sur jambe, tandis que la nôtre a les jambes plus élevées que ne l’exprime la figure, et que sa queue est loin d'égaler la longueur de la tête et du corps réunis. Les taches, d'alleurs, ne sont ni plus nombreuses, ni plus petites que dans la peau de léopard du Cap que j'ai sous les yeux et à laquelle je l'ai déjà comparée plusieurs fois. A cause de la longueur médiocre de sa queue et du plus grand nombre de ran- gées de taches en rose que dans la panthère de M. Cuvier, et de sa plus grande hauteur sur jambes, qui ne me permet pas d'y voir la panthère de l'Asie orien- tale de M. Cuvier, ou la panthère de TEmmincx, je pense que cette peau a dû ap- partenir à un jeune léopard de M. Cuvier, si tant est que l’on continue à disun- guer cette espèce de la panthère d'Afrique. Il faudra donc effacer dorénavant le fe/is chalybeala, HErM., des catalogues méthodiques et prendre ce nom comme sy- nonyme du léopard de Cuvier, en attendant qu’on ait mieux apprécié qu'on ne l'a fait jusqu'ici, jusqu’à quel point les couleurs, les différentes nuances du pelage et mème les formes ou les rangées de taches, peuvent varier dans les différentes parties d’une même espèce de chat ügré. Du felis guttata, Hermann. Quant au felis guitata, HERM., la figure de Scarerer, pl. CV, b, et les traits ça- ractéristiques indiqués dans le texte de HERMANN, ne ne pas de doute que ce ne soit une des deux espèces de guepard confondues jusqu'ici par les natura- listes : nous prenons ce nom dans l’acception générique, et nous pensons avec M. 1 Observations zoologiques, pag- 38. Les sept premières lignes de l’article intitulé Fekis gut- tata, Nob. U. de, S NOTICE CRITIQUE F. Cuvier que les chats à ongles non complétement rétractiles doivent constituer un sous-genre à part, bien séparé des autres chats par ce caractère et par la forme du museau, qui est encore plus court que dans les chats proprement dits ; mais cette désignation d'une nouvelle espèce, dans l'opinion de HERMANN, a besoin d’être jusufiée ou du moins expliquée. Disons d'abord que l'original de la figure de SCHREBER n’existe pas dans notre collection et que le dessin original que HERMANN avait fait faire, avait été peint d’après nature sur le vivant. J'ai trouvé à ce sujet, à la page 218 du tome III des Supplémens de Buffon, de l’exemplaire de notre bibliothèque académique, une note intéressante, écrite de la main de HERMANN, que je vais transcrire. Une belle espèce d’une taille très- « médiocre, que j'ai vue au mois de Mars 1792, que j'ai fait peindre pour l'insérer « dans l'ouvrage de ScHREBER, a le fond de sa robe d’un beau fauve orangé foncé, « et elle est parsemée de taches beaucoup plus nombreuses, plus peutes et plus « rondes. Une ligne étroite de couleur noire, s'étend depuis l'angle intérieur de « l'œil jusqu'à l'angle de la bouche; la tête petite; la physionomie fine et douce, « comme un bon chat; haut de deux pieds; les doigts alongés. Je ne lui ai point « entendu d’autre voix que le doux murmure du chat. ? Ce qui avait empêché HERMANN de reconnaître le felis jubala dans cet individu, c'est qu’il différait beaucoup, en effet, soit par la taille, soit par les proportions, soit par la couleur, de la figure publiée déjà en 1778 par SCHREBER, dans sa planche CV, sous le nom de fe/s jubata, et que HERMANN avait foi dans la fidé- lité de ce dessin. En effet, si l'on compare cette planche avec celle du fe/s guttata, HERM., sous le triple rapport des couleurs, des formes et des proportions, on croira difhci- lement qu'ils représentent des individus d’une même espèce. Je suppose que l’un et l’autre dessin soient exacts, et je puis l’aflirmer, pour l’ensemble du moins de celui de la planche CV; le museau seul est trop long. Notre Musée possède, depuis 1823, une superbe fourrure du guépard à crinière adulte, achetée chez feu M. Srrou, dont le zèle éclairé et l'étendue de ses relauons dans le commerce des fourrures ont facilité à notre établissement l'acquisition de plusieurs mammiféres rares qui en font l’ornement : ce guépard ressemble tellement à la figure de la planche en question, que j'ai cru, avant de connaître l’époque de son entrée dans nos collections, qu'il était l'original de cette figure. Le fond du pelage est généralement d’un gris-jaune très-clair, mélé d'un léger reflet rosé, qui lui donne la nuance du nankin. Sous le ventre, sous le menton et sous la gorge, il est d'un blanc sale, C’est à peu près le fond de la couleur de la figure de SCHREBER ; tandis que celle de la figure du felis gullata, HERM., est rousse ou d'un brun-fauve orangé foncé, ainsi que l'était l’original de cette figure. Celle du guépard du Sénégal, publiée par M. F. CuviER, quoique ayant une teinte plus U. SUR LES FELIS CHALYBEATA ET GUTTATA. 9 jaune, s'en rapproche beaucoup, si l’enluminure de cette figure a été exacte. La couleur des peaux de guépard, observée par BUFFON et DAUBENTON, se rap- porte également à celle de notre exemplaire à crinière : elle était d'un blanc sale, avec une lésoère teinte de fauve. Les taches noires ou brun foncé, dont le pelage du guépard est tigré, présentent aussi quelques différences. Dans le felis jubata, ScHREBER, elles sont très-rapprochées sur le dos et tellement confluentes sur la ligne de l'épme, qu'elles semblent former une raie longitudinale; les taches sont aussi plus nombreuses sur les fesses et sur les épaules; on en voit même de plus petites dans leurs intervalles, d’une nuance moins foncée, tandis que sur les flancs elles sont moins nombreuses et à peu près égales 2. La poitrine et le ventre en sont également parsemés, mais elles y sont rares et plus grandes. Dans le feks guttata, HER., les taches sont moins nombreuses sur les cuisses, comme sur les flancs, et elles manquent sur la poitrine et le ventre, qui sont très- blancs. 5 La raie brune qui descend de l'angle interne de l'œil, dans le fe/is jubata, s’élar- git en triangle avant de se terminer à la lèvre supérieure. Dans le fe/is gultata elle ne s'élargit pas autant. Cette raie, dans le fe/is jubata, contourne la paupière supérieure et descend en arrière et au-delà de l'angle externe de l'œil. La marque postérieure dans le felis gullata part seulement de l'angle externe de l'œil et se rend vers la tempe 4. Toute la face extérieure des oreilles est brune dans le fe/is jubata, excepté l'extrême bord. Il n’y a qu'une tache foncée tout près de la tête dans le felis guttata. Tous les doigts ont la base de leur dernière phalange recouverte de poils bruns dans le fe/is jubata. Entre les épaules la crinière est forte, de couleur foncée, presque sans mélange de poils clairs. Sur la nuque ce sont ceux-ci qui dominent. Les côtés du cou et tout le dessous du corps sont aussi couverts de poils plus longs, laineux. Ceux du ventre sont également d'une longueur remarquable. Enfin, l'extrême bout de la queue est noir dans notre /e/is jubata; il y a ensuite quatre anneaux complets, non interrompus, alternativement blancs et noirs. Dans le felis gultata , extrémité de la queue est blanche, ainsi qu’on le voit dans la figure de SCHREBER. Quant aux formes et aux proportions, nous trouverons à cet égard, dans la -1 Tout le pelage est d’un brun-fauve clair en dessus et sur l'extrémité des membres, et blanc en dessous el à l'intérieur des cuisses. Cuvier, Ossemens fossiles , tom. IV, p. 451. 2 L'exemplaire de Leyde en a aussi de plus petites sur les flancs, outre de plus grandes, sui- vant M. Vax per Hœævex. Note écrite le 2 Février 1835. La poitrine et le ventre sont sans taches. Histoire naturelle des mammifères de F. Cuvrer. 3 Les trois exemplaires que j'ai vus à Francfort, en ont de ternes; ceux de Leyde en ont aussi; lettre de M. Vax per Hœvrx, du 2 Février 1855. 4 Cuvrer, Ossemens fossiles , tom. IV, pag. 451. U. 2 10 NOTICE CRITIQUE comparaison des deux espèces, des différences encore plus importantes, à notre avis, que celle des couleurs, qui confirment celle bien caractéristique de la présence ou de l'absence d'une crinière bien prononcée. Autant qu'on peut en juger, en compa- rant des figures faites d'après le vivant avec celles d’un animal empaillé, le fe/is guttata serait sensiblement plus haut sur jambe que le fe/is jubata, et ses membres seraient plus grèles. Je crois pouvoir en conclure que ces deux espèces sont bien réelles. Le felis jubata se disüngue par sa robe jaune nankin, parsemée partout, même sous le ventre, de laches re de couleur foncée. 1 l'est encore par des orme plus épaisses el une assez forte crinière. Le felis gullata en diffère par des formes plus grêles, des jambes plus hautes, son pelage d'un fauve orangé foncé ou clair, parsemé de taches rondes et noires, excepté en dessous, où il est quelquefois d’un blanc pur et sans aucune tache! ou n'en a que de ternes.? Ces deux espèces consülueraient un sOous- genre, ainsi que l'a proposé M. F CuviER Ÿ, qui serait caractérisé par ses ongles non complétement rétractiles, son mu- seau court, comme tronqué, et par quelques différences dans ses dents mâchelières.4 L'une serait le Guépard à crinière. Guepardus jubatus. Felis jubata, Scures., pl. CV, et tom. I, p. 392, édit. allem., Erlang., 1775; BuFroN, tom. XIII, p. 254; peut-être la pl. 38 des Supplém., & IL? L'autre, le Guepardus guttatus. Felis gutlata, MERM.; SCHREGER, pl. CV, b; le Guépard, F. Cuvier, Hist. nat. des mamm. Je’ suis convaincu que ces animaux forment au moins deux races bien disunetes, et que les différences que j'ai signalées ne peuvent provenir uniquement de l’âge ni du sexe. Des observations ultérieures seront sans doute nécessaires avant que les naturalistes les adoptent généralement comme espèces.5 J'espère que ce travail dirigera leur attention sur ce point intéressant de TE science, et qu'il sera possible À confirmer ou d'infirmer incessamment les conclu- sions de ce mémoire. Strasbourg, le 13 Février 1834. 1 L’exemplaire de la Ménagerie de Paris. 2 Les exemplaires de Francfort. 3 Hist. natur. des mammiféres, article Guépard. 4 Cuvr, Ossemens fossiles, tom. IV, pag. 445. Les fausses molaires d'en bas à quatre lobes: la carnassière et un petit lobule pointu distinct , servant de talon; la carnassière supérieure n’a pas de tubercule interne. Cette dernière observation devra être faite sur des crânes des deux espèces pour qu'on puisse ainsi caractériser ce sous-genre. 5 La simple vue des deux figures de Scnnesen , pl. CV et CV,b, a déjà fait présumer à M. Vax pen Hœvrx, dans son excellent Manuel de zoologie, qu’elles appartiennent à deux espèces. IZ est vraisemblable, ditil, qu'on a confondu ici deux espèces. Je réponds à cela qu’elles n’ont pas été confondues, puisque chaque planche porte un nom spécifique différent. Handbock der Dierkunde, IT Deils, 2 Stock. Amsterdam , 1835. CU. SUR LES FELIS CHALYBEATA ET GUTTATA. 11 Post-scriptum du 11 Février 1855. Depuis la lecture de ce mémoire à la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, j'ai vu, dans la collection de Francfort, trois exemplaires de guépards, dont le pelage se rapproche de la couleur nankin et qui ont sous le ventre quelques taches peu apparentes à la vérité, de couleur foncée; mais leurs formes grèles, élancées, sont celles du felis gullata, HER. , et non les formes épaisses, trapues, du felis jubate, Soures., dont ils n’ont pas d’ailleurs la forte crinière. M. RüPPEL, qui m’a montré avec une complaisance sans égale les précieux objets naturels qu'il a recueillis dans ses périlleux voyages, m'a assuré qu'aucun des indi- vidus de tout âge et de tout sexe, qu'il avait été dans le cas d'observer, n'avait la crinière épaisse et forte de notre guepardus jubatus. J'avais cru d’abord pouvoir dé- signer cette espèce sous le nom de flaeus, et l'autre ( felis guttata, HERM.) sous celui de fulous, parce que celle-ci a en effet une teinte fauve. Mais quelques indi- vidus de cette espèce se rapprochant de la première par une teinte plus claire, je pense qu'il vaut mieux conserver les noms spécifiques déjà consacrés dans les planches de ScRREBER. Je puis encore ajouter d’autres renseignemens que j'avais demandés à M. le pro- fesseur Van DER HoEvex, sur les individus appartenant à l’une ou l’autre de ces espèces, qui pourraient fure partie du cabinet de Leyde, en lui annonçant, dans ma lettre du 18 Janvier dernier, que je regardais comme appartenant à deux espèces bien distinctes les figures des planches CV et CV, b, de ScHREBER; qu’outre les nuances du pelage elles présentaient des différences essentielles dans les pro- portions, ainsi qu’on le voit très-bien dans ces planches, etc. La réponse que j'en ai reçue, en date du 2 de ce mois, confirme les conclu- sions de mon mémoire (dont le public savant a pu d’ailleurs prendre connaissance depuis le 3 Mai 1854, date du numéro du journal inütulé l'Institut, dans lequel elles ont été insérées) : elle n'’apprend que, de son côté, M. TEMMINCK était par- venu aux mêmes résultats. C’est sans doute pour moi une grande satisfaction que cette conformité d'opinion et cette coïncidence d'observation avec un naturaliste aussi expérimenté, et j'attends avec impatence les observations qu'il publiera à ce sujet. « C'est avec bien du plaisir, m'écrit M. Van DER HOEVEN, que j'ai comparé les divers exemplaires du felis jubala, que notre musée possède. Voici ce que cet examen « m'a appris: Nous avons: 1° un exemplaire du fe/is jubata, à formes épaisses, et 2.° trois de l’autre espèce, à formes plus sveltes et élancées. Deux sont du Sénégal ; le troisième a été recueilli dans le Cordovan par M. RüppeL : il est plus petit et de couleur plus claire que les deux autres. Quant à l'exemplaire du felis ju- bata, on le dit originaire de Sumatra, et provient, comme les deux du Séné- U. 42 NOTICE CRITIQUE SUR LES FELIS CHALYBEATA ET GUTTATA. « gal, de la ménagerie de Fan Acken.” M. VAN DER HOEvEN ajoute quelques caractères de couleurs que je rapporte en note dans le texte de ce travail. Il m’as- sure que M. TEMMINCK à trouvé des différences non moins caractéristiques dans le squelette. Mon travail, qui date à présent d’une année, aura contribué, j'espère, à éclarair ce point encore obscur de la science, malgré les deux figures bien caractéristi- ques de ScHREBER et les deux noms spécifiques qu’elles portent; parce qu’on vou- lait, à toute force, rapporter ces deux figures à la même espèce et ne reconnaitre qu'une espèce de guépard. Voilà pourquoi M. Cuvier a jugé les figures de ScHRE- BER mauvaises (Ann. du Mus., tom. XIV, pag. 150). Il les cite cependant de nou- veau (Règne anim., tom. I, pag. 161), en donnant la préférence à la figure du fe/s gutlata. La critique de ces mêmes planches par M. Bory DE SAiNT-VINCENT (article Chat, Dict. class., tom. II, pag. 472) üent à la même réunion des deux espèces en une seule. Tout s’éclaircit à présent que nous croyons avoir démontré les caractères distincufs de ces deux espèces de guépards. AM AAA MAMMA MMA MA AA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AA AAA AAA AAA AAA A FRAGMENS D'HISTOIRE NATURELLE SYSTÉMATIQUE ET PHYSIOLOGIQUE SUR LES MUSARAIGNES, PAR G. L. DUVERNOY, 2. m.pr., CORRESPONDANT DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE, ETC. 4 £us à la Societe du Muséum d'histoire naturelle De Strasbourg Dans Les séances des 17 Juin et 2 Décembre 1834. —24-S$ ——— Cés fragmens se composent de deux parties, ainsi que l'indique le titre de mon travail. Je traiterai, dans la première, des caractères du genre Musaraigne tel qu'il est circonscrit dans la dernière édition du Règne animal, principalement de ceux tirés du système dentaire, et je ferai une nouvelle comparaison des espèces établies par HERMANN, d’après les individus du Musée de Ja ville de Strasbourg. Dans la seconde partie je parlerai plus particulièrement de l’évolution des dents, de leur nature et de leurs rapports avec les os des mâchoires, ou de la dentition de ces animaux. J’ indiquerai ensuite quelques autres particularités de leur organisation. J'ai lu la première section de ce mémoire à la Société d'histoire ruelle de Stras- bourg au mois de Juin 1834, et les principaux résultats en ont été imprimés dans le journal l’/nstitut, n° 70; 2.° année. Le 19 Septembre dernier j'ai eu l’occasion de communiquer l’une et l’autre partie à la section de zoologie de l'assemblée des naturalistes allemands réunie à Stuttgart. \'2 1 EL 2 FRAGMENS - PREMIÈRE PARTIE. Caractères du genre Musaraigne (Sorex Cuv.); examen des espèces nommées par Hermann Leucodon, Tetragonurus et Constrictus et établissement d'une nouvelle espèce sous le nom de Sorex Hermanni. Vob. $. 1. Zntroduction historique. HERMANN, le célèbre fondateur du Musée de Strasbourg, avait pour élève, en 1778, un étudiant en médecine qui devait lui-même acquérir une grande célébrité comme auteur du système cranioscopique qui porte son nom. En Juin et Octobre de cette même année, le jeune GALL eut le bonheur de rap- porter à son maître, de ses courses autour des forüfications de Strasbourg, plusieurs musaraignes, parmi lesquelles HERMANN crut reconnaître trois espèces nouvelles, qu'il publia pour la première fois dans ses Tables sur les affinités des animaux, qui parurent en 1783. Ce sont celles qu'il nomma constrictus, leucodon et tetra- gonurus. BODDAERT les adopta dans son Ælenchus animalium, publié à Rotterdam l'année suivante, en se contentant de citer la géographie zoologique de ZIMMER- Manx, où elles avaient déjà été insérées, et non l’ouvrage de HERMANN, qui en a fait la remarque dans une note écrite de sa main, en marge de son exemplaire de BODDAERT. ! Dès cette époque, ces trois espèces ont été assez généralement adoptées dans les ouvrages systématiques. Cependant, malgré les détails qu’on trouve dans les obser- vauons zoologiques, ouvrage posthume de HERMANN, il restait des doutes à M. Cu- vier sur l'existence de ces espèces. Voici comment l’auteur du Règne animal s'exprime, à ce sujet, dans une note de la page 127 de cet ouvrage : «Le S. /eucodon Schr. 157 D. ne me paraît pas différer « de la Mikancone commune. Je soupçonne bed les Sorex tetragonurus et « constrictus de HERMANN (Schr. 157 B. et C. et GEOFFROY Ann. du Muséum, « XVI, pl I, fig. 3, et pl. I, fig. 1) d’être des âges de la musaraigne d’eau. ” M. CuviER avait sous les yeux, pour juger ainsi, les exemplaires du Musée de Paris et les figures de SCHREBER, avec les descriptions de HERMANN. Mais il n'avait pu faire de comparaison directe sur les exemplaires du Musée de Strasbourg, sujets de ces descriptions. Mon travail actuel à pour but de confirmer ou d'infirmer, par une nouvelle revue de ces mêmes exemplaires, les conjectures de M. Cuvier. Il servira à continuer la tâche que j'ai commencée, dans mon mémoire sur les » Bonnarsr, Med. Doct. Elénchus animalium. Roterodami, 1784; vol. 1, p. 125: 72 vr | SUR LES MUSARAIGNES. 3 espèces de chats établies par HERMANN, celle de donner aux naturalistes autant que ma position me le permet, les éclairçissemens qui auront du moins pour but de fixer, s’il n’est possible, leurs idées sur les espèces nouvelles de mammifères qu'il a nommées, et sur lesquelles cependant la science n’est pas suffisamment éclairée. .2. Revue des caractères servant à distinguer le genre et les espèces de Musaraignes. Le genre Musaraigne tel qu’il a été circonserit par M. CuviER, est si naturel, qu'il ne reste plus aucun doute sur l'exactitude des caractères qui le séparent nettement des autres genres d’insectivores, quoique ceux tirés du système de dentition n'aient pas été élevés jusqu'ici à une généralité applicable à toutes les espèces. Mais plus un genre est naturel, plus les espèces en sont difficiles à disunguer, plus on a de peine à trouver pour chacune d’elles un caractère différenuel exclusif qui ne varie pas. Le pelage me paraît changer suivant l’âge, le sexe et la saison, non-seulement dans les teintes, mais encore dans leur distribuuon. Nous avons des individus de l'araneus qui ont le dessous du corps gris-clair, et d’autres qui l'ont plus foncé. Te dessus du corps parait varier, dans la même espèce, du gris brun ou noir, au roux bien tranché. Les exemplaires du Sorex leucodon H., éüquetés de la main de HERMANN et qu'il a décrits comme ayant une couleur foncée (atro-cinereus), sont à présent d’un roux-clair. Dans l’un les teintes claires s'élèvent de dessous le ventre et la gorge sur les flancs et sur les côtés de la tête; dans l’autre, outre qu’elles sont moins prononcées, elles montent beaucoup moins haut. La queue est proportionnément plus courte et surtout plus épaisse dans les jeunes que dans les vieux; sa forme aplatie sur les quatre côtés avec des arêtes plus ou moins saillantes qui les séparent, est commune au plus grand nombre des espèces adultes ; mais il faut remarquer qu’elle ne prend cette forme qu'avec l’âge, et qu’elle est toujours ronde dans les jeunes sujets. L'étranglement qu’elle présente à son origine, caractère qui a servi à la désigna- üon spécifique du $. constrictus H., se remarque aussi dans la plupart des jeunes sujets des $. fodiens, tetragonurus et mème de l'araneus. HERMANN l’a observé dans son $. /eucodon. La couleur des dents est très-blanche dans les $. 2ndicus et araneus. Il est à présumer que HERMANN ne connaissait encore que le S. fodiens, qui les a d'un rouge brun à leur pointe, lorsqu'il imagina le nom de /eucodon, pour l'espèce à dents blanches, qu'il crut devoir distinguer par cette dénominauon, laquelle il esti- mait être caractéristique. Plusieurs autres espèces, outre le fodiens, entre autres le {etragonurus, ont les dents colorées. Ÿ. FRAGMENS Ainsi, ni la forme de la queue, carrée, déprimée ou ronde, ni ses proportions, jusqu'a certaines limites du moins, ni la couleur blanche ou en partie brune des dents, ni la teinte plus ou moins rousse ou gris d’ardoise du pelage, ni sa couleur claire en dessous ou plus foncée, ne peuvent servir séparément, dans l’état actuel de la science, à désigner et à distinguer l’une ou l’autre espèce de ce genre. J'ai tout lieu de jenser, avec M. GEOFFROI SAINT -HILAIRE, que l'appareil glan- duleux qu'il a découvert dans ces animaux, est sinon propre aux mâles, du moins beaucoup plus développé chez eux!. Le mécanisme de la conque qui se replie ou se développe à la volonté de l'animal, me paraît commun à l'araneus comme au fodiens, du moins les deux valvules obliques de l’intérieur de la conque, dont lune sert de couvercle immédiat au conduit auditif sur lequel elle est placée, et l'autre est posée plus haut, existent-elles dans toutes les espèces. Ce que je dirai dans la partie anatomique de ce mémoire, prouvera qu’on peut trouver, dans les organes intérieurs, des caractères différentiels propres à donner plus de poids aux différences extérieures. Mais je crois qu'on n’a pas assez insisté, jusqu'à présent, sur ceux qu'on peut ürer des dents. Le système dentaire, qui fait partie essentielle de l'appareil d’alimentauon, a des caractères fixes dans chaque genre naturel et des caractères variables. Les premiers tiennent à la nature des alimens dont l'animal doit se nourrir et sont en rapport avec tout le mécanisme de la mastücation. Les autres sont des modi- ficauons peu importantes, qui peuvent servir seulement à caractériser les espèces. Je range parmi ceux-ci le nombre, qui peut être très-variable d’une espèce à l'autre, des dents rudimentaires de quelque forme qu’elles soient. Les dents d’une proportion normale peuvent présenter quelques variations dans leur forme qui n’en changent pas l'usage. Ces différences, s’il n’en existe pas d’autres dans le reste de l'appareil ou dans tout l'organisme, ne pourraient pas servir à fonder des groupes génériques. 6. 5. Des caracteres génériques ou spécifiques tirés de la considé- ration des dents dans les Musaraignes. Il est curieux de passer en revue les caractères assignés successivement au genre Sorex par LINNÉ et ses successeurs. Dans la 7.° édition du Sys{ema naluræ, imprimé à Leipzig en 1748, on trouve le caractère suivant : Dentes primores superiores bifidi, inferiores serrati. Canini superiores quatuor minimi. 1 Mémoire sur les glandes odoriférantes des musaraignes. Mémoires du Muséum, vol. 1, p.295. Y. 2 SUR LES MUSARAIGNES. 9 Il est évident que LiNNÉ avait en vue, en faisant ceue description, la musaraigne aquatique, ou toute autre espèce de ce groupe. Dans la 10. édiuon, qui est de 1758, ces phrases caractéristiques furent en partie changées pour les adapter à quelques espèces étrangères qu'il crut devoir com- prendre dans ce genre. Voici le nouveau caractère qu'il lui assigne : Dentes primores duo bifidi ; inferiores quatuor, intermediüs duo brevioribus : laniarii utrinque plures. Mais ce caractère ne s'adaptait plus entièrement à aucune espèce du nouveau genre, qui comprenait alors celles dont on a fait depuis les genres Desman, Scalope et Chrysochlore. — BODDAERT! ajouta une autre erreur à celle de Lin; celle de donner aux musa- raignes quatre peutes incisives inférieures. TRE corrigea un peu le caractère adopté, en dernier lieu, par LiNNÉ en le développant : 2 vel 4 primores inferiores. M. Covier, dans son Tableau élémentaire publié en 1798, commença la réforme de ce genre en groupant et caractérisant séparément les musaraignes proprement dites, des autres espèces que Linné leur avait réunies. Il établit plus tard, avec ces dt es, ses genres Mygale et Scalope, et LACÉPÈDE le genre Chrysochlore. Ce- pendant il se borna dans la première édiion du Aègne RE publiée en 1817, à citer, parmi les caractères que pouvaient lui fournie les dents, /a forme crochue dentée à la base des incisives supérieures, qu'il appella intermédiaires. C’est peut-être qu'il était embarrassé, de ürer des dents des différentes espèces de musaraignes un caractère générique, à cause des différences que M. GEOFFROI avait tete dans la forme des incisives inférieures de son Sorex constrictus et de l’ëndicus, et dans le nombre des fausses molaires ?. Cependant M. Cuvier adopta, pour la seconde édition de son Règne animal, relauvement aux dents, un caractère qui doit être réformé, dans l’état actuel de la science, ainsi GIE nous le dirons plus bas. La dentiion des musaraignes forme, à ma connaissance, trois types disuncts, dont l'un se rapporte aux Sorex araneus et indicus, l’autre aux Sorex fodiens et letrago- nurus3, le troisième à l’espèce que je désigne dans ce travail sous le nom de Sorex Hermanni. Ce dernier type est intermédiaire entre le premier et le second, sur les- quels on trouve déjà une bonne indication dans le dernier travail de M. GEOFFROI SarT-HiLaiRe. Nous aurons seulement quelques détails à ajouter à sa descripuüon, qui serviront à la compléter, en développant son premier aperçu. 1 Elenchus animalium, vol. 1, p. 125. 2 Mémoires du Muséum, vol. 1, p. 299. 3 Et au Sorex constrictus de M. Grorrror Samnr-Hitairs. Y. 6 FRAGMENS 1° Type : Celui des $. araneus et indicus. Il y a à la mâchoire supérieure quatre arrière-molaires. La seconde et la troisième sont complètes, les deux autres sont incomplètes. La seconde et la troisième se composent de deux prismes triangulaires, dont le sommet regarde en dedans, ayant chacun un talon qui les déborde de ce côté. Dans la seconde, le premier prisme est très-sensiblement plus petit que le suivant. Dans la troisième, ces deux prismes sont égaux. La première peut être ramenée à cette forme. Elle n’a que le second prisme dont le côté postérieur s’est extraordinairement développé aux dépens des deux autres et le talon de ce prisme. Une petite pointe en avant indique la place du prisme antérieur, De profil cette dent montre un tranchant à trois pointes, analogue à la carnassière de plusieurs carnivores, ainsi que le remarque M. F. CuvieR, qui la décrit comme une fausse molaire. La quatrième est peute et formée d’un seul prisme, l’antérieur, avec un rudiment de talon. Pour apprécier son rapport de forme avec les autres vraies molaires, il faut la considérer un peu en arrière du bord alvéolaire. Les autres dents sont presque entièrement implantées dans l'os incisif, qui est très-large et forme une grande portion de l'extrémité du museau, comme dans le Hérisson et les Macrocélides. La première est grande, comprimée, conique, recourbée vers le bas en crochet, avec un talon pointu en arrière, qui présente même de ce côté une très-petite dentelure distincte de sa pointe. Les deux dents écartées, en sortant de l'os inter- maxillaire, se rapprochent par leur pointe. Une assez forte dent triangulaire, comprimée, ayant sa base entourée d’un bour- relet, se voit après cette incisive. Deux autres de même forme, mais beaucoup plus petites, viennent après, ce qui fait trois de cette figure. La troisième, dans une jeune Musetle, est placée sur la fente qui sépare los maxillaire de l’intermaxillaire. On en voit une quatrième , aussi de cette forme, mais encore plus peute et ru- dimentaire, dans la musaraigne de l’Inde. La dénomination de ces quatre ou cinq dents varie beaucoup dans les auteurs. M. GEorFRot SaiNt-HiLaiRE, dans son plus ancien travail, publié en 1811, décrit la première comme une incisive et les trois ou quatre suivantes comme de peutes canines, tout en doutant que ce nom leur convienne?; mais dans son second tra- vail, qui est de 18155, il pense que la première après l'incisive, ou la seconde 1 La même chose a lieu dans le Sorex myosurus suivant M. Gcorrnoi Sanr-Hirare ; deuxième Mémoire, p- 308. 2 Mémoire cité, p. 173. 3 Idem, p. 308. \'É SUR LES MUSARAIGNES, 7 de la rangée, peut être considérée comme une canine et les trois autres comme des molaires. M. F. CuvieR! appelle également zncésive la première, et considère comme de fausses molaires, non-seulement les quatre suivantes (dans le $. zndrcus), mais encore celle que nous venons de décrire comme la première arrière-molaire. Enfin, M. IsiboRe-GEOFFROI SaINT-HIiLaIRE, dans son savant artücle sur les Musaraignes du Dictionnaire classique d'histoire naturelle, qui a paru en 1827, comparant la dentition de ces animaux à celle de la Taupe, inspiré d’ailleurs par les derniers travaux de son illustre père, sur la détermination des espèces de dents, est porté à considérer la première en rang, la grande dent crochue, comme une canine, et les trois ou quatre suivantes comme de fausses molaires. Suivant lui, les incisives manqueraient, comme à plusieurs chauve-souris. Il ne se dissimule pas cependant la difficulté qui résulte d'un os incisif très-développé dans lequel sont implantées ces dents. à Il nous semble que la comparaison avec le système dentaire du hérisson aurait été plus facile et plus juste. Cependant j'avoue qu'il ne me paraîtrait pas raisonnable de donner deux dénominauons aux petites dents placées entre l’incisive et la pre- mière molaire, et je serais tenté de les regarder toutes, soit comme des canines?, dont elles font l'office par leur forme et leur position, soit plutôt comme des in- cisives?, étant presque toutes implantées dans les os de ce nom.4 Il résulte du moins de cette discussion que les musaraignes ont une dentition anomale, dont un caractère remarquable est encore de former, de chaque côté, une série non interrompue et bien serrée. Il n’y a que trois vraies molaires à la mâchoire inférieure, dont la première est la plus grande et la dernière la plus petite. Elles se composent chacune de deux prismes triangulaires, dont les bases regardent en dedans, au contraire de ce qui se voit dans les molaires supérieures. Le second prisme de la dernière est incomplet. La première dent, qui répond à l'incisive supérieure, est longue, couchée en avant, pointue à son extrémité, qui est recourbée vers le haut, et un peu tran- chante par son bord supérieur, qui est uni et sans dentelure. Entre elle et la première molaire sont deux petites dents coniques, dont la pre- mière, qui est la plus petite, repose sur la base de l’incisive, et qui ont exactement Denis des mammifères, p. 58. Première opinion de M. Grorrror Sanr-Hirare. Deuxième Mémoire déjà cité, de M. Grorrror Sanr-HIiLAIRE. 4 Une circonstance à laquelle on n’a pas pensé, que je sache, pour distinguer, comme dans le cas présent, les fausses molaires des incisives ou des canines, c'est la proportion des premières, qui va toujours en augmentant d'avant en arrière. Le contraire a lieu pour les petites dents supé- rieures des musaraignes, les plus grandes sont les plus avancées. Je crois ce motif déterminant pour ne pas les considérer comme de fausses molaires. V: O1 D S FRAGMENS la forme de celles d'en haut qui leur répondent. Je dois encore faire remarquer que le bourrelet qui circonscrit la base de la couronne de ces dents, dépasse et cache la partie des os maxillaires d’où elles semblent sorür. Toutes les dents de ce type sont entièrement blanches. IL° Type : Celui des Sorex fodiens et tetragonurus. Le deuxième type a exactement les mêmes mâchelières et pour le nombre et pour la forme. Mais les incisives et les petites dents intermédiaires, entre elles et les molaires, diffèrent sensiblement. L'incisive supérieure, vue de profil, a son crochet antérieur moins long que dans le type précédent et la pointe de son talon plus longue, de sorte que cette dent paraît fourchue. En considérant la suivante, on dirait que la fourche postérieure de l'incisive est une semblable dent, qui aurait été soudée à la première. Il y a ensuite cinq petites dents coniques diminuant graduellement de volume d'avant en arrière, de manière que la cinquième s’aperçoit difficilement. A la mâchoire inférieure les dents intermédiaires sont les mêmes pour le nombre (il y en a deux) et pour les proportions (la plus grande est la seconde) que dans le typë précédent. Mais la seconde diffère un peu de la seconde de ce type, en ce qu’elle a une très-petite dentelure derrière sa pointe. Cette dentelure est extréme- ment peu marquée dans le S! {etrasonurus, mais elle est très-sensible dans deux têtes du $. fodiens que j'ai sous les yeux. Enfin, l'incisive, très-inclinée en avant, comme dans le premier type, ayant les mêmes proportions, supportant de même par sa base la dent suivante, a sa pointe divisée en deux lobes, comme fourchue, et présente encore sur son tranchant supé- rieur deux autres dentelures, dont la dernière est la plus petite. Toutes ces dents ont leurs saillies colorées d’un beau rouge brun. Pour l'inci- sive et les petites dents, la pointe et la face externe sont surtout colorées. C’est encore la face externe pour les molaires inférieures; mais pour les supérieures ce sont les faces intérieures des prismes et le contour des saillies que forment les talons. IL. Type : Esp. Sorex Hermanni Nob. Les incisives inférieures manquent de dentelures, comme dans le premier type. Les supérieures ont de même un talon pointu, et non une seconde fourche comme dans le second type. Mais parmi les petites dents de la mâchoire supérieure, qui sont au nombre de quatre comme dans le $. ndicus, les deux premières sont à peu près égales en volume et non pas très- disproportionnées comme dans le premier type; É troisième est un peu plus petite, et la quatrième est rudimentaire et placée en dedans du bord alvéolaire, de manière qu’elle ne parait pas en dehors. Enfin, ces dents sont colorées comme dans le second type. SUR LES MUSARAIGNES. 9 Ces différences, coincidant avec d’autres modifications organiques, m'ont déter- miné à faire une espèce Heure de l'individu qui me les a présentées. Il résulte de ces détails qu’en considérant les dents seulement, on pourrait faire trois coupes, à la manière de LINNÉ, dans le genre des musaraignes , sans donner de nom générique à ces coupes; ou bien, si l’on était tenté de désigner le groupe des Musaraignes par un nom de famille, on ferait de ces coupes autant de genres, caractérisés par les différences qui viennent d’être indiquées. Quoi qu'il en soit, le caractère de ce groupe concernant les dents, tel que le donne M. CuviER dans son Règne animal, doit être modifié, et pour le nombre, puisque le nombre des petites dents entre les vraies molaires et l’incisive varie à la mâchoire supérieure de trois à cinq; et suivant les espèces pour la forme, puisque les incisives supérieures et inférieures diffèrent beaucoup dans les deux premiers types. On vient de voir que les supérieures sont en hameçon dans le premier type et fourchues dans le second; que les inférieures sont à une seule pointe dans le premier groupe et qu’elles en ont quatre dans l’autre. Il n’y a pas jusqu'aux proportions des petites dents qui diffèrent, puisque la pre- mière est très - grande et la troisième ou quatrième extrêmement petite dans le pre- mier type; tandis que dans le second les cinq petites diminuent graduellement, et que les trois premières du troisième type sont à peu près de même. grandeur. J espère qu'il sera facile, après ces détails, de comprendre non-seulement l’ap- préciaion que je me HRCIDERE de faire des espèces de musaraignes établies par HER- MANN, et de voir jusqu’à quel point les conjectures de M. CuvieR étaient fondées ; mais encore de passer en revue les autres espèces de ce genre, d'adopter défini- üvement celles qui, examinées sous ce nouveau point de vue, paraitront bien réelles, et de les ranger dans l’un ou l’autre de ces groupes. Ces principes, que je crois fondamentaux pour une bonne classification naturelle et une exacte et rigour euse détermination des espèces de musaraignes, pourront, j'espère, ser vir de pierre de touche pour les travaux ultérieurs sur ce genre ou cette famille intéressante. f. 4. Distribution des Musaraignes dans trois groupes distincts, et détermination des espèces de HERMANN qui s'y rapportent. Grourz À. (Sorex Nob.). Les deux incisives intermédiaires inférieures à tran- chant simple et les deux supérieures en hameçon, c'est-à-dire, ayant un talon en pointe; les trois ou quatre petites dents qui suivent, à la mdchoire supérieure, diminuant rapidement de volume de la première à la dernière; aucune dent rest colorée. ESPÈCES TYPES. È 1. La MUSARAIGNE COMMUNE ou Muserre (Sorex araneus L.), et 2. La MUSARAIGNE LEUCODE (Sorex leucodon HERM.). Y. 2 10 FRAGMENS La première espèce et celle que HERMANN a désignée sous le nom de $. Zeucodon ont absolument la dentition de ce groupe; mais la première question que nous nous proposons d'examiner à l'égard de ces deux espèces, est de savoir si elles sont identiques, ainsi que le présamait M. Cuvier? Nous rapporterons d’abord les phrases par lesquelles les principaux auteurs systématiques qui en ont parlé, ont cherché à les distinguer. Nous verrons ensuite, par l'observation directe des individus de notre collecüon, jusqu'a quel point leurs caractères différentiels sont fondés. a. Historique concernant Le S. araneus. L. Je suis bien porté à croire que LiNKÉ a désigné d’abord la musaraigne aquatique sous le nom de Sorex araneus, et je me fonde sur ce que la dentition qu'il assigne au genre Sorex, déjà dans sa Fauna suecica, publiée en 1746, et dans la septième édition du Sys/ema naturæ, qui est de 1748, est celle du Sorex fodiens, ainsi que nous l'avons déja dit; seulement la cinquième des petites dents coniques, qui est très-peute, lui avait échappé. : Dans la dixième édiuon du même ouvrage le Sorex araneus est ainsi caractérisé: Cauda corpore longiore. Cette phrase ne convient pas à l’'araneus , dont la queue excède à peine la moitié de la longueur du corps; mais dans la douzième édition elle est ainsi modifiée: Cauda mediocri, corpore griseo, sublus albo. GueLix l’adopte dans son édition du Sys{ema naluræ, en changeant l’épithète albo en albido, et en y ajoutant une erreur au sujet des dents : Dentes ut in fodiente. DAUBENTON, qui a donné la première description scientifique un peu détaillée de la musette, la compare à la souris pour la couleur et pour la taille. Son port a une couleur un peu plus brune sur la tête et sur le dessus du corps, et d’un gris plus foncé sur le dessous. La taille est d'environ 2/ pouces du bout du museau jusqu’à la racine de la queue. Tous les poils sont de couleur cendrée sur la plus grande parue de leur longueur, et leur pointe est de couleur brune, mélée d’une très-légère teinte de fauve sur le dessus, et de couleur grise et jaunâtre sur le dessous. La descripuon des dents est admirable pour le temps? et pourrait être considérée comme le premier modèle de semblables descriptions. Elle commence par ces phrases remarquables : , Le caractère le plus distincuf de la musaraigne est dans la « figure, le nombre et la position de ses dents; à cet égard elle est très-différente « non-seulement de la taupe, mais de tout autre animal connu. » 1 Histoire naturelle générale et particulière, etc. Tom. VIE, p. 60 et pl. X, fig. 1. 2 Mémoires de l’Académie des sciences pour 1756. PI. V, fig. 1, et pl. VI. Ve SUR LES MUSARAIGNES. 41 Suivant M. GEOFFROI Saint-HiLaiRE !, les oreilles sont amples et nues. Le poil est gris de souris, plus pâle en dessous, ürant sur le fauve dans les individus un peu plus petits et sur le brun dans ceux un peu plus forts. Il est cendré dans sa longueur, à l'exception de la pointe, où il est roux. La petite pointe du poil est blanche sous le ventre. La queue est légèrement carrée; les quatre faces en sont bombées, Les lèvres et les pieds sont couleur de chair et simplement parsemés de quelques poils courts et blanchâtres. Toutes les dents sont blanches. M. F. Cuvier dit que les couleurs de la musette sont en général d’un brun noir, lustré de roussâtre aux parties supérieures?, et d’un blanc grisätre aux parües inférieures. La caractéristique du Règne animal est remarquable par sa précision et par son exactitude, du moins pour la couleur du pelage. « Grise dessus, cendrée dessous, « à queue carrée, d'un tiers moins longue que le corps, l'oreille nue et découverte.” D’après M. Isinore GEOFFRO1 Saint-HiLaiRE#, le pelage de la muselte est d’un gris-brun plus ou moins roussâtre en dessus, avec le dessous cendré ; ces deux couleurs se fondant insensiblement l’une avec l’autre sur les flancs : on trouve des individus chez lesquels le pelage est d’un brun presque pur et d’autres chez les- quels il est presque fauve. b. Historique concernant le S. leucodon. Her. Nous n'avons pas à remonter aussi haut pour la première désignation du Sorex Jeucodon. Le premier individu d’après lequel HERMANN crut devoir établir cette espèce, lui fut remis vivant par son élève Gazr, devenu depuis si célèbre. C'était au mois d'Octobre 1778. Au mois d’Août 1781 on lui en apporta un autre du Neuhof, village à une lieue de Strasbourg vers le Rhin. Voici la phrase caractéristique par laquelle il distingue cette espèce : Color atro-cinereus subtus albidus, incisoribus re cauda tereli, pilosiore. Il ajoute, dans sa description, que cette espèce est plus petite que son Sorex carinalus, qui est le fodiens de Pazras, et plus blanche en dessous. Albedo usque ad oculos adscendens; cauda supra nigricans, subtus pallida. Forma caudæ teres..…….. Longiludo cjus tredecim linearum. Un troisième individu, qui fut pris vivant en 1797, donna occasion à Hennine 1 Annales du Muséum, t. XVII, p. 174. 2 Histoire naturelle des mammifères. Article Musette. 3 Le Règne animal, etc., par M. le baron Cuvrer, t. I, p. 126. & Article Musaraigne du Dictionnaire classique d'histoire naturelle. 5 Observat. zoologicæ, etc., p. 49. Y. 42 FRAGMENS de s'expliquer encore, dans la comparaison qu'il en fit, sur les caractères de son $: leucodon (0. e., p. 50). Non S. tetragonurus, quo magis est niger, ventre non obscuro, sed albo, albe- dine in latera adscendente, in quo cum $. leucodonte convenit. Cauda etiäm non est quadrata, brevior, pilis passim longis. In qua re convenil cum S. leucodonte, eliam albore dentium. Sed color dorsi niger, qualis in meo aquatico. Voici donc un individu qui avait à peu près tous les caractères du S. /eucodon, sauf la couleur des parties supérieures du corps, qui était plus foncée, et que, à cause de cette nuance, HERMANN ne regarde pas comme appartenant décidément à la mème espèce. 1 n'est pas probable que M. GEOFFROI SAINT-HiLaiRE, lorsqu'il a caractérisé se:. Sorex leucodon \, ait eu sous les yeux des individus de la même espèce que célle de HERMANN. N'étaient-ce pas de jeunes musaraignes aquatiques? La couleur que ce savant assigne à cette espèce : /e dos brun, le ventre et les flancs blancs, et la pelile pointe des dents colorée, me le font présumer. Aucune de nos musaraignes leucodes n'ayant la pointe des dents brune et leur taille étant généralement plus petite que celle assignée par M. GEOFFROI. Cependant les auteurs qui ont parlé de cette espèce après M. GEOFFRO1, n'ont fait que copier ses phrases caractéristiques, sans en excepter M. FiscHER?: Dorso fusco, ventre lateribusque albis. X ajoute cependant : Cauda obiter quadrata, ca- ractère qu'il n’a pu prendre ni dans l'ouvrage posthume de HERMANN, ni dans le mémoire de M. GEOFFROI; mais que M. DESMAREST avait déjà adopté. 3 Je ne sais si, en lisant successivement ces phrases caractéristiques, on trouvera qu'elles différencient toujours bien nettement les deux espèces présumées auxquelles elles se rapportent. Pour moi, je suis tenté de croire que parmi les auteurs qui ont parlé du Sorex araneus, il y en a qui ont eu sous les yeux le $. /eucodon. Ceue phrase de LiNNÉ, dans sa douzième édiuon: Corpore griseo, sublus albo, semble l'indiquer ; et que de jeunes Sorex fodiens ont été pris pour le Sorex leucodon, que l’on croyait à tort la seule espèce ayant le ventre et les flancs blancs. Au reste, Vobservation directe va nous convaincre que ces deux espèces, qui ne sont pas identiques , se rapprochent par bien des points. c. Description et caractéristique des S. leucodon de notre collection. Suivant un catalogue des mammifères du Muséum de la ville, écrit par feu le docteur REIssEIssEN (en 1825 et 1826), les collections comprenaient alors deux 1 Mémoire cité, p. 184. 2 Synopsis mammalium. Sluligardiiæ 1825. 3 Mammalogie, etc. Paris, 1820. NW; SUR LES MUSARAIGNES. 43 exemplaires empaillés du Sorex leucodon HER. : ils en font encore parte. Le plus grand des deux (n.° 1) a 0,085 de long, sa queue a 0,028. Sa couleur est roux jaunâtre en dessus, et gris sale jaunâtre en dessous et un peu sur les flancs. Cette nuance encore assez colorée et nullement blanche des parties inférieures, m'avait fait penser d'abord que cette différence pouvait être sexuelle. Il n’y a donc ici plus rien qui ressemble, pour la couleur, à la description de HERMANN (color atro- cinereus)1. Cependant je trouve sous le support de cet exemplaire, écrit de la main de HERMANN, Sorex leucodon Nob., vide SCHREBER, t. 150, d. Descript. : vide ad Lin. Syst. natur. edit. À. On lit, en effet, dans le volume de cet ouvrage qui faisait parte de la bibliothèque de HERMANN, la description manuscrite de cette espèce, descripuon qui a été imprimée depuis dans les observations zoologiques déjà citées. Le deuxième exemplaire (n.° 2) est un peu plus peut. Le corps à 0,070 de long et la queue 0,025. Le dessus du corps est de même d’un roux jaunâtre, et le des- sous blanc. Ces deux couleurs se tranchent sur les côtés, absolument comme dans la figure de ScHREBER. La queue est ronde, ainsi que dans le premier exemplaire; mais cette forme de la queue est le résultat nécessaire de lempaillage, les vertèbres ayant été reurées de la peau de cette partie. La teinte roux clair en dessus de ces deux exemplaires, qui sont probablement les originaux pris par le célèbre GALL, comparée à la couleur gris brun des musa- raignes de cette espèce qu’on prend encore dans nos environs, est un changement remarquable que le temps a produit. On ne pourrait fonder sur cette couleur le caractère réel de l'espèce. é Un troisième exemplaire, beaucoup moins ancien, ressemble non-seulement pour la distribution des couleurs, mais encore pour les nuances, à la figure de SCRREBER (pl. CLIX, d), sauf le trait blanc du museau, qui n'existe pas, et le mufle qui n'est pas rouge, mais noir. Sa longueur est de 0,080 et sa queue a 0,030. Celle-ci est plate etirès-déprimée, grise en dessus et blanche dessous et sur les côtés. Les couleurs sont dues à des poils courts; mais il y en a de longs épars qui lui donnent ce caractère que LINNÉ exprimait, pour les plantes, par l’adjecuif p#losus, que HERMANN a très-heureusement adopté dans la description de cette espèce. J'en ai reçu tout récemment un individu frais (n.° 4), pris dans les environs de Tubingen?, dont les dimensions sont encore un peu plus fortes, mais qui présente la même distribution et les mêmes nuances de couleurs, ainsi que des proportions analogues entre le corps et la queue. Les extrémités des poils du dos sont évi- demment rousses, et celles du dessous du corps et des parties latérales du ventre et de la tête sont blanches; mais le reste de la longueur de tous ces poils est d’un gris foncé. Il a 0,086 de long et sa queue a 0,030. 1 Observations zoologiques , p. 49; et Soxneser, pl. 159 d. 2 Il m'a été adressé très-obligeamment par M. le professeur Rarr. V. 44 FRAGMENS Sur trois jeunes individus pris ensemble dans les environs de Strasbourg, et donnés au Musée par M. le docteur FRéDErRIC LaUTH, au mois de Septembre der- nier, il y a deux femelles et un màle. Tous trois ont le même pelage, et, à peu de chose près, la même taille, qui est de 0,073 pour le mâle et de 0,068 pour les femelles. Leur queue, qui est épaisse, ronde, et tant soit peu étranglée à la base, est de 0,050. Ces dimensions sont prises du bout du museau à la commissure postérieure de l'anus et de celle-ci au bout de la queue. Quant au pelage, c’est la même distribution de couleurs que dans les trois exemplaires précédens, n.” 2,3 et 4. Les lèvres et les pattes sont blanches en partie, soit parce que la peau est peu couverte de poils, soit parce que les poils sont blancs. Le dessous de la queue est blanc et le dessus de couleur foncée. La nuance des parties supérieures du corps est plus foncée que dans les exemplaires précédemment décrits, parce que l’extré- mité des poils n’y est pas encore rousse. C'est la nuance de l'individu apporté à HERMANN en 17072. Color dorsi niger, qualis in meo aquatico: Un mile, n° 8, pris au mois d'Août dernierÿ, a les nuances ordinaires dans son pelage. Les dimensions sont: pour le corps de 0,072 et pour la queue de 0,032. Celle-ci est ronde, épaisse, un peu étranglée à la base. Une femelle, n° 9, qui nous a été remise au mois de Mai 1834, dans l’état de gestation, avait pour le corps 0,088 de long et pour la queue 0,028, toujours en prenant pour terme moyen la commissure postérieure de l'anus. Sa queue est dé- primée, plate en dessus et en dessous, mince sur les côtés, effilée au bout; blanche en dessous et sur les côtés ; grise dessus, couverte de poils courts et hérissée de quelques longs poils. La couleur du corps est grise dessus avec une nuance brune et blanche dessous. (Conservé dans l'alcool.) Un individu mâle, n° 10, pris à Baden au mois d'Août 1834 par M. VINET, garde du Cabinet, a pour le corps 0,067 et pour la queue 0,031. Le mufle est plus long et noir dans ce mâle, comme dans les précédens. Il est pâle dans les femelles. Ses incisives sont un peu colorées dans leur axe, mais non à la pointe; ce qui a lieu quelquefois peut-être par l'effet d’une mort violente. (Dans l'alcool.) Enfin, une femelle prise au mois de Juin dans nos environs, est remarquable par son museau eflilé et par sa nuance un peu cendrée en dessous. Elle à 0,066 de long et la queue 0,037. Tels sont les exemplaires, d'âges, de sexes différens et de plusieurs localités, que nous possédons et qui peuvent se rapporter au $. /eucodon HER. Les musaraignes qu’on trouve le plus communément dans nos environs ont généralement ces caractères. 1 Un est empaillé, c'est le n.° 5; les deux autres (n.” 6 et 7) sont dans l'alcool. 2 Observations zoologiques, p. 5o. 3 Donné au Muséum par M. F, Laurx (dans l'alcool). Y. SUR LES MUSARAIGNES. 15 d. Description et caractéristique des exemplaires des S. araneus de notre collection. Les exemplaires de notre collection que je regarde comme appartenant à la Musaraigne vulvaire, ont tous les caractères de couleur que DAUBENTON, que M. G. Cuvier et que M. IsiboRE GEOFFROI assignent à cette espèce. Ils sont gris dessus, cendrés dessous; mais, dans les parties supérieures, la pointe des poils étant rousse, leur gris y prend cette teinte, et le cendré des parties inférieures vient de ce que la pointe des poils y est blanche. Comme le dit très-justement M. IsiboRE GEOFFROI, ces deux couleurs se fondent insensiblement l’une avec l’autre sur les flancs. Outre ce caractère différentiel, il y en a un autre dans la forme de la tête, qui est un peu plus courte et plus large, et dont le museau est moins effilé; et dans les proporüons et la forme de la queue, qui est un peu plus longue et plus grèle, et comme efhlée à son extrémité. Quelques individus, mais en petit nombre, ont sur les flancs une place étroite et alongée, où la peau est à découvert et blanche. Nous avons des exemplaires avec ces caractères communs, soit de nos environs, soit de plusieurs autres localités. Le n.° 1 (empaillé) est de l'ancien cabinet, son origine n’est pas indiquée. Il à 0,073 pour le corps et 0,033 pour la queue. Le n.° 2 (également empaillé) a été pris dans les environs de Baden en 1833.1 Il à 0,078 et 0,044. On voit sur les flancs deux raies blanches dénuées de poils. Le n.° 3 (empaillé) est un jeune mâle, pris avec deux autres, n.” 4 et 5, que nous conservons dans l'esprit de vin, dans les environs d'Épinal, au mois de Sep- tembre dernier. Ils nous ont été envoyés par M. CLÉMENT, étudiant en médecine. Le pelage de l'individu empaillé est partout foncé, quoique avec une nuance plus claire, plus cendrée en dessous. Voici les dimensions de ces trois individus; nous les avons prises dans l’état frais: Pour le corps. ... 0,060. Pour la queue.... 0,032. — — .... 0,062. —_ — .... 0,032. — — .... 0,065. ° — — .... 0,042. Celle-ci est ronde, assez grosse, étranglée à son origine dans les deux premiers seulement. os C32 » Q » Les n.” 6 et 7 nous ont été envoyés de Hanau, avec cinq autres conservés dans l'alcool, par M. le docteur Koprp, secrétaire de la Société de Wetteravie pour l’avan- cement des sciences naturelles. Les nuances de leur pelage sont gris clair en dessous et se rapprochent, en cela seulement.de celles du /eucodon. 1 Par M. Vixer, garde du Cabinet. Y. 16 FRAGMENS- Leurs dimensions sont de 0,070 à 80 pour le corps et de 0,058 pour la queue. Le n.° 8 (dans l'esprit de vin) est une femelle prise au mois de Juin dernier dans nos environs; elle a 0,063 pour le corps et 0,040 pour la queue, qui est effilée et plate vers son extrémité. Enfin, nous en avons trois jeunes qui étaient confondues dans le même bocal, avec le seul exemplaire qui nous reste, dans l'état mou, du Sorex constrictus HER- Mann. Elles se font remarquer par leur museau épais et par une tache en cœur, couleur de chair, qui est moins visible après la dessiccation. Tous ces individus ont, comme le /eucodon, ces longs poils épars qui ont fait donner, par HERMANN, à la queue de cette espèce, l’épithète de prlosa. Je crois devoir encore rapporter au Sorex araneus un individu (n.° 9) reçu de Bavière par les soins de mon honorable prédécesseur M. le professeur HAMMER. C'est un vieux mâle ayant les dents de ce groupe, dont la queue excède un peu les proportions ordinaires. Elle est devenue carrée par la dessiccation et amincie vers le bout. Elle paraissait arrondie dans l'état frais. Le museau est large jusqu'au mufle, la tête courte, les oreilles découvertes et grandes arrondies. Les lèvres et les pattes sont d’un blanc jaunâtre. Toutes les parties supérieures sont rousses et les inférieures grises. C’est la couleur de l'individu dont parle HERMANN?, qu’on lui apporta en Novembre 1778 et qu'il crut avec doute appartenir au $. araneus. Les dimensions de cet exemplaire sont : pour la longueur du corps 0,072 et pour la queue 0,04 2. Voici, à présent, le résumé de ce que nous avons observé sur les caractères communs ou différentiels de ces deux espèces. Les $. araneus et leucodon ont les mêmes dents, très-remarquables dans l’une et l'autre espèce par leur couleur blanche. Leur taille est à peu près la même. La conque de l'oreille est grande et ronde dans l’une et dans l'autre. La queue a, dans les deux, quelques longs poils épars. L'une et l’autre ont l’extrémité des poils un peu brune ou roux foncé en dessus et blanche en dessous. Mais le mélange de ces deux couleurs avec le gris foncé des poils dans leur plus grande longueur nuance différemment ces deux espèces pré- sumées. Les lèvres sont peu couvertes de poils et couleur de chair dans l’une et l’autre. Les pieds sont de couleur claire; mais ils diffèrent par les caractères suivans : Le museau m'a paru plus eflilé et la tête plus longue dans le /eucodon; cette différence ne s'aperçoit pas dans le squelette. 1 Nous la devons encore à M. le docteur F. Laurn, notre colléoue au Comité de conservation du Musée et à la Société d'histoire naturelle. 2 Ouvrage cilé, p. 49. Y. SUR LES MUSARAIGNES. 17 Le mufle est plus noir et plus prononcé, surtout chez les mâles, dans le Zucodon. Le pelage en est blanc en dessous et sur les côtés, gris brunâtre en dessus. Ces deux couleurs tranchent fortement au moment où elles se rencontrent. Dans l'araneus, au contraire, la nuance des parties inférieures n’est qu'un peu plus claire que celle des parties supérieures, et ces deux nuances vont en se per- dant l'une dans l’autre sur les flancs de l'animal. Généralement la queue est un peu plus longue dans les individus appartenant au Sorex araneus, et plus effilée. Mais elle varie suivant l’âge, pour la forme, dans l’une et l’autre. Quelques individus du $. araneus ont les parties inférieures plus claires, presque blanches; quelques autres du S. Zeucodon n’ont pas ces deux nuances foncées et claires des parties supérieures et inférieures bien tranchées, entre autres le n.° 1 du Sorex leucodon, éüqueté de la main de HERMANN. Ces variétés m’avaient fait d’abord pencher pour l’opinion de M. Cuvier, que le S. /eucodon ne serait qu’une variété de leraneus. La comparaison que nous venons de faire d’un assez grand nombre d'individus, de sexe, d’âges et de localités différentes, donnera j'espère une idée assez nette des caractères différentiels de ces deux espèces, que les deux figures de SCHREBER (PE 159 b et 160) représentent assez bien. Pour confirmer leur séparation, nous aurions à désirer quelques détails sur leurs habitudes. Groupe B. Dents incisives inférieures à tranchant dentelé. Les supérieures Jourchues, ayant leur talon prolongé en crochet. Les petites molaires supé- rieures au nombre de cinq, diminuant insensiblement de la première à la dernière. Toutes sont colorées à leur pointe. I. Espèce type. Sorex fodiens. Parkas et L. — Gm. La Musaraigne aquatique. DAUBENTON. Sorex carinalus. HERMANN, Obs. zool., p. 46. L'espèce type de ce groupe, Le Sorex fodiens L. — Gm., est essentiellement aqua- tique. Ces habitudes sont indiquées par trois circonstances organiques. Le pelage est plus fourni, plus soyeux et ressemble à un fin velours, comme celui de la loutre de mer; HERMANN le compare aussi, avec justesse, au pelage de la taupe. La conque auditive est habituellement repliée et cachée dans les poils. Il y a des poils raides à l'intérieur des pieds, qui contribuent à en faire des rames, au besoin. Cette espèce se distingue encore par sa grande taille, comparée à celle des autres espèces européennes de notre famille, qui sont toutes beaucoup plus petites. Y. 18 FRAGMENS- Quoique la musaraigne aquatique ait été connue depuis long-temps!, et peut- ètre avant la musette, puisque les premières cArRETÉRAIQUES attribuées par Linné au genre Sorex, ne s'appliquent justement qu'à cette espèce, et non à la musette, ainsi que nous l’avons déjà observé; c’est à PALLAS, et surtout à DAUBENTON, que nous devons la disunction de cette ES Mais HERMANN, à notre avis, l’a encore mieux caractérisée. | Suivant DauBENTON , elle aurait le dessus du corps de couleur noire mélée d’une teinte de brun et le dessous nrèlé de fauve, -de gris et de cendré. Cette coloration des parties inférieures n’est pas en général celle des musaraignes aquatiques ; mais comme tous les autres caractères indiqués par DAUBENTON conviennent à cette espèce, il est probable que cette circonstance particulière était une variété d'âge. Les dimensions que donne DAUBENTON ne sont pas encore celles des adultes, qui sont plus grandes. Le côté inférieur de la queue est bordé d’un bout à l’autre, ajoute DAUBENTON, de poils courts et blanchâtres. C’est celte circonstance qui avait fait donner à les- pèce, En Herman, le nom de $. carinatus. I] croyait l'avoir observée le premier, ainsi qu'une tache blanchätre derrière Houe) caractère exact, qui n'avait pas été indiqué par DAUBENTON. Nous avons trois individus empaillés de cette espèce; j'en ai un quatrième sous les yeux, de la collection de Tubingue, et plusieurs dans l'alcool. Nos trois exemplaires empaillés sont noirs en dessus, avec un reflet brunâtre, et blancs en dessous. Un seul, le n.” 1, a la queue complète; elle est bien carrée. Sa longueur est de 0,060; tandis que celle du corps est de 0,105. Le n.° 2 porte encore l'inscripuüon suivante, écrite de la main de HERMANN, Sorex carinatus. Nob. Le blanc des parties inférieures remonte un peu sur les flancs comme dans le S. leucodon?. Pour cette distribution de couleur ces deux espèces ont un grand rapport; mais c’est le seul. On pourra en avoir une idée juste en comparant les figures de ScnREBER, pl. 159 b. Mais la nuance rousse qu'il donne aux parties supérieures du $. fodiens n’est pas celle de nos individus, qui ont une teinte foncée. Notre n.° 3 a la taille du n° 1, mais son pelage est plus noir en dessus et plus blanc en dessous. Cette dernière couleur remonte sur les flancs, comme dans le 1 Je trouve dans les notes de Henwanx, que Jrax Bauxix en parle déjà, dans sa description des bains de Boll. J'ai vérifié cette citation, que voici : Spitzmœuss, deren ich eine gesehen , als man die Grœber umb den Wunderbrunnen aussgegraben hatie, hatte ein spitziges Maul, und sagten die Leute, dass es Wassermæuss weren, die kein Wasser scheuelen. — Badbuch oder Historische Beschreibung des Wunderbrunnen und heilsamen Bads bey Boll, das dritte Buch, p. 251. — Stutigarten, 1602. 2 Je pense que lorsque M. Gxorrnoy a dit, dans son premier Mémoire (Annales du Musée, 1. XVII, p. 181), que cette coloration ne se trouvait que dans le Zeucodon, il n'avait encore vu que la variété de l’aquatique décrite par Daugenrox. if SUR LES MUSARAIGNES. 19 n.° 2. On y voit une tache claire derrière l'œil, ainsi que dans les deux premiers. Le n.° #, conservé dans l'esprit de vin, est un mäle qui n’a pas tout son accrois- sement. Son corps n'a que cu et sa queue 0,040. Elle est carrée, à arêtes peu prononcées. II. Une seconde espece de ce groupe est le Sorex tetragonurus HER. : la Musaraigne carelet. Notre Musée possède trois individus de cette espèce, deux empaillés (n.” 1 et 2) ét un dans l'esprit de vin (n.° 3); c’est celui que nous avons fait représenter dans la planche I. Je suppose que la variété albine (n.° 4), également empaillée, appar- tent aussi à cette espèce. Elle porte pour inscripuon, écrite de la main de HER- MANN : Sorex albus cujusnam varietas ex Sleinthal (du Banc-de-la-Roche). Nous regardons le Sorex tetragonurus HERM. comme une espèce bien distincte, non pas simplement par la forme de sa queue, qui est carrée et carénée dans plu- sieurs autres espèces, particulièrement dans la précédente; mais 1° par la taille, qui reste bien au-dessous de celle de l’aquatique; 2.° par la forme du museau, qui est plus étroit et plus alongé; et si par la forme de ses palmes et de ses plantes, moins épaisses, moins larges que dans l’hydro-sorex fodiens. Enfin le quatrième caractère distinctif peut se tirer des petites différences que présentent les dents du lelragonurus comparées à celles du fodiens. La première dentelure de lincisive inférieure est peu séparée de la pointe de cette dent; elle ne parait qu’un lobe de celle-ci; l'extrémité de cette dent a conséquemment l'air bilobé. Enfin, la dente- lure de la deuxième fausse molaire d’en bas est moins marquée. Voici les dimensions de l'exemplaire conservé dans l'esprit de vin. Longueur du\corps "4-00. t +... 0070. DEla quene et Vi nee ns 0,045. Du trou auditif à l'extrémité du museau ......... O,021. Deoœidhausmeme pointe Le. 0.010. Les premiers individus de cette espèce, au nombre de trois, furent apportés à HERMANN par le docteur GALL, qui les avait trouvés sur les glacis de la ville à la suite d’une inondation, à la fin d'Octobre 1778. Dès- lors on lui en apporta trois autres, pris encore autour de la ville, lun le 3 Novembre 1787, l'autre au milieu de Juillet 1705, et le troisième au mois de Janvier 1797. Dans ce même temps on lui en envoya une du Banc-de-la-Roche. - La couleur qu'il assigne à cette espèce, supra splendide niger, où gris-noir, atro-cinereus, n’est plus celle de nos trois individus. Les deux empaillés, comme celui qui.est dans l'esprit de vin, sont à présent d’un beau brun roux en dessus, et sur les côtés pour l'un des deux individus empaillés, jaune gris sur les flancs pour l’autre, et gris avec une teinte jaunâtre en dessous. 1 Voir les Observationes zoologicæ. Argentorati, 1804. V. 20 FRAGMENS - Nous avons déjà fait remarquer ce changement de couleur avec le temps à l’oc- casion du Sorex leucodon. J'ai sous les yeux un individu de cette espèce, provenant du Musée de Tubingue, avec l'inseripuon de Sorex cunicularius. W ressemble aux nôtres, même pour la forme bilobée de l'extrémité de l'incisive inférieure, seulement les nuances du pelage sont plus claires et celles des côtés remontent plus sur les flancs. C'est à tort que M. Fiscner ! regarde le Sorex cunicularius BECuST., comme synonyme du Sorex constriclus. La couleur du pelage et les proportions du corps, la forme et les proportions de la queue, la forme et la coloration des incisives se rapportent au Sorex letragonurus, HERM. L'un de nos individus empaillés a l'œil dans une tache jaunâtre, qui se voit surtout en arrière; c’est celui dont les flancs sont de couleur claire. En regardant son profil, on dirait voir celui d'un fourmilier, tant le museau est effilé. Immé- diatement au devant de cette tache le pelage du museau est plus foncé et les barbes qui y sont implantées sont noires; ce sont aussi les plus longues. La figure de SCHREBER n’est pas exacte, ni pour les nuances du pelage, ni pour les formes. Le pelage fait aussi l'effet du velours par son luisant soyeux. $. 5. Des caractères qui distinguent le S. constrictus Her. et les jeunes S. araneus L. er S. fodiens L. — G. a. Jeunes individus du S. fodiens. Il nous reste à examiner la troisième espèce établie par HERMANN, son Sorex constriclus. C'est encore au docteur GALL que HERMANN dut la connaissance de cette espèce présumée. Il en découvrit un nid de sept individus, le 15 Juillet 1778, hors de la porte des Juifs, au moment de la coupe des foins. Ce nid était posé à terre. Voici les caractères que HERMANN assigne à cette espèce : Color undique cinereo-ater, abdomine non pallidiore, caudæ basi constricta. Ces individus avaient deux pouces de long. Notre Musée n’en possède plus qu'un empaillé et un dans l'esprit de vin; trois des quatre renfermés dans le mème bocal ayant une autre taille, d’autres couleurs et la dentition du $. wraneus, et non celle du fodiens, ainsi que nous lexplique- rons tout à l'heure. La dention de l’exemplaire empaillé est celle du $. fodiens L., à en juger du moins par les incisives inférieures, qui sont colorées et dont le tranchant est den- telé. C'est évidemment ce même exemplaire qui a servi au peintre IHLE pour la planche 159 c, de ScaReBER. Le support porte l'inscription de $. constrictus Nob. SCHREBER , t. 159 c, écrit de la main de HERMANN. Ses dimensions sont de 2! 8/! pour le corps et de 9"' pour la queue. 1 Synopsis mammalium. Slutigardiiæ 1829. YF. SUR LES MUSARAIGNES. 21 Les poils sont très-courts, et leur couleur est gris-brun sale en dessus et gris- jaunâtre en dessous et sur les côtés de la tête. L'autre exemplaire qui nous reste du $. constrielus HERM., a les dimensions suivantes : Du bout du museau à l'anus......... 2! 6!!! ou 0,067 mètre. De l'anus à l’extrémité de la queue.... 1" 4!!! ou 0,055. De l’occiput au bout du museau ............... 0,025. Dellcillauimeme pont ele CRE ERA 0/000) Du bord postérieur de l'oreille. ................ 0,020. Longueur des palures jusqu’au bout des doigts.... 0,010. Longueur des plantes depuis le talon au même point 0,013. Le museau est court et large, comme dans le S. fodiens, et non effilé et long, comme dans le S. Zetragonurus. Il est hérissé de barbes blanches. Le pelage est d’ailleurs d’un brun-roux uniforme en dessus avec une nuance un peu plus claire en dessous. HERMANN avait observé qu'il avait le luisant de celui de la taupe, comme il le dit déjà du pelage de son Sorex carinatus.1 La queue est épaisse, forte, arrondie en dessus, aplatie en dessous et sur les côtés. Elle est fortement étranglée à son origine, de manière à faire comprendre combien ce caractère a dû frapper HERMANN. Les pattes ont la couleur de la partie inférieure du corps jaune terreux lors- qu’elles sont pénétrées d'esprit de vin. Elles sont beaucoup plus fortes, surtout beaucoup plus larges à proportion que dans l’'araneus. Leurs dimensions prouvent évidemment que ce jeune animal appartient à une espèce qui acquiert de plus grandes dimensions que le {etragonurus, dont elle s'éloigne d’ailleurs par la largeur de son museau. À Je suis donc porté à croire que ce Sorex constrictus appartenait au jeune âge du Sorex fodiens, la plus grande des espèces de nos contrées. Si HERMANN, malgré tous ses soins, n’a pu en découvrir des individus? adultes, c’est qu'il ne tenait pas compte des changemens que l’âge amène dans les propor- tions du corps, dans la forme de la queue et dans la couleur du pelage. On m'a remis, à Rüppoltsau, au mois d'Octobre dernier, un individu plus jeune qui a tous les caractères que je viens de décrire, seulement son corps n’a que 1" 0" de long; sa queue, depuis l'anus, a 1" 3//; le pelage, bien entendu, en est aussi plus court. Enfin, j'en ai une nichée de plus jeunes encore, que je dois aux soins de mon honorable collègue, M. HaMMER, laquelle a été prise avec la mère, qui appartenait au Sorex fodiens. On ne peut rien dire de leur pelage, les poils commençant à poindre. Mais les 1 Pellis pili jam satis densi et delicatuli, nitidissimi prout in talpa. ©. c: p. 47. 2 Frustra dein, omni data opera , propositis præmits , adultum animal acquirere tentawi. O. c. p. 48. V. 22 FRAGMENS- formes et les proportions sont absolument les mêmes que celles des deux individus précédens. Je crois pouvoir en conclure, avec beaucoup de probabilité, ainsi que l'avait présumé M. Cuvier, que le S. constrictus de HERMANN était le jeune âge de la A. d’eau, c’est-à-dire de son $. carinatus. I paraît qu'il en est de même des individus plus âgés qu’on a cru devoir rapporter à cette espèce prétendue , ainsi que le pré- sumait encore M. CuviER, à la vue des exemplaires du Musée de Paris. Il est étonnant que HERMANN ne soit pas parvenu à ce résultat; trois apercus devaient l'y conduire : 1.” La taille de ces petits, qu'il jugeait devoir provenir d’une mère grosse comme une taupe. 2.” Le soyeux du pelage, qu'il compare à celui de la taupe, ainsi qu'il l'avait fait du pelage de son Sorex carinatus. 3° La circons- tance qu'il n'avait pas trouvé d'adultes exactement de même forme. b. Jeunes Sorex araneus prétendus Sorex constrictus HER. J'ai fait extraire le crâne d’un des trois individus semblables conservés dans le même boeal avec le véritable S. constrictus. C'est absolument le système de denu- uüon et la forme de tête du $. araneus L. L’incisive supérieure n’a qu'une petite dentelure en arrière. Il y a de ce côté une première fausse molaire beaucoup plus grande que les deux suivantes. ? Quant à la couleur, elle est gris-brun sale en dessus et gris-blanc en dessous et sous la queue. L’extrémité du museau en dessus et en dessous et la partie des joues qui porte les moustaches sont jaunes, de manière à présenter une tache en forme de cœur de cette couleur, lorsqu'on envisage de face ces individus encore humectés d'alcool. Cette tache est moins évidente après la dessiccation. La queue est ronde dans deux individus conservés mous, et ne présente que d’une manière peu sensible cet étranglement à son origine, qui a fait donner à l’es- pèce, par HERMANN, le nom de &! constriclus. Elle est devenue carrée dans un des trois dont nous avons desséché momentanément le pelage, pour en bien voir la couleur et pour le faire peindre. Les poils sont assez grands et recouvrent bien tout le derme. Il ÿ en a dans la conque, qui est nue à sa face externe; cette conque est grande, apparente et nullement cachée dans les poils. Longueur du corps des deux individus restés mous, 2/; de la queue, 11". L'un a sur chaque flanc une tache blanche oblongue; l’autre ne l’a que du côté droit; le troisième, qui est l’exemplaire desséché, n’en a pas du tout. Il est bien évident que ces trois individus ne sont pas identiques avec les deux précédens. 1 Matrem opportet esse animal slaturæ ad minimum talpæ. Note écrite dans son exemplaire de l’édit. X du Systema naturæ, p. 52. 2 Voir les fig. L. a. LE b. 1, c. de notre pl. HE. Y. SUR LES MUSAPRAIGNES. 923 La forme de leur museau, qui est à la vérité toujours plus épaisse dans les jeunes sujets, et sa coloration par une tache claire en forme de cœur, rapprochent ces petites musaraignes de notre $. araneus (n.° 9). Groupe C. (Æmphi-Sorex Nob.'). Dents incisives inférieures simples et supé- rieures en hameçon; les deux premières petites dents intermédiaires égales , la troisième un peu plus petite; la quatrième rudimentaire. La pointe des incisies et celle des molaires un peu colorées. 1. Sorer Hermann: Nob, Nous croyons devoir distinguer, comme espèce, un individu femelle faisant partie des collections du Musée, et qui était conservé dans l'esprit de vin, avec l'étiquette de $. araneus. I se rapproche par ses incisives inférieures simples, non dentelées, du groupe de la musaraigne commune. Mais leur pointe est colorée en rouge, comme dans la musaraigne d’eau. Les deux premières petites dents intermé- diaires supérieures sont égales, tandis que dans les $. araneus et indicus la pre- mière est’ beaucoup plus grande que les suivantes. Toutes trois ont une pointe mousse, sans être ni tranchante, ni comprimée. La quatrième est rudimentaire. Le museau de cette espèce est large comme dans la musaraigne d’eau, et sa queue est carrée avec des arêtes prononcées. La couleur du corps, brune, ürant sur le gris-noir en dessus, est un peu moins foncée en dessous. Le corps a 0,078 de long et L queue 0,052. Un autre individu de cette espèce, que j'ai reçu récemment de Bavière par M. HAMMER, a la même dentition, le même pelage et la même forme de queue; mais celle-ci est remarquable par son extrême longueur, qui égale celle du corps. Le premier de ces deux individus était une femelle en état de gestation avancée; le dernier était un mâle. Dans la femelle le vagin est court et l'utérus dans le bassin; tandis que dans l’araneus et le fodiens le vagin est long et l'utérus en avant et distant du bassin. Je ne fais qu'indiquer ici cette différence, qui sert encore très-bien à caractériser notre espèce. Nous y reviendrons dans la partie anatomique de ce mémoire. Je suis heureux, en la dédiant à mon premier maître pour l'histoire naturelle, d'avoir cette occasion d'exprimer toute la vénération que je conserve à sa mémoire, 1 Je veux exprimer par cette dénomination que ce groupe a des caractères qui tiennent des deux groupes précédens. 24 FRAGMENS - Addition écrite au mois de Septembre 18534, avant la lecture de ce Mémoire à la section de Zoologie de l'assemblée des naturalistes allemands à Stuttgart. Lorsque j'ai lu ce travail à la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, il ya environ trois mois, j'ignorais qu'on eut trouvé, après la mort déplorable de Wa- GLER, dans ses manuscrits, un essai d’une nouvelle classification des musaraignes. Je n'ai pu en prendre connaissance qu’à Stuttgart, d’après une indication que m'avait donnée M. le docteur MENKE de Pyrmont, que j'avais eu l'avantage de ren- contrer à Francfort. Les derniers travaux de WAGLER sont insérés dans l’/sis de 1832, qui n’a paru, à la vérité, que plus tard. A la page 54 se trouvent les caractères de cinq nouvelles espèces, qu'il groupe en M. aquatiques (Wasser-Spitzmäüuse), ce sont les $. musculus WAGx. et psilurus ; et en AZ. terrestres, auxquelles il donne les noms spécifiques de concinnus, rhino- lophus, melanodon, fimbriatus et pumilio. Ces espèces sont ainsi désignées sans synonymie et conséquemment comme ne se rapportant pas du tout ou difficile- ment aux espèces déja décrites. Les caractères en sont trés de la couleur, de la forme et des proportions de la queue relativement au corps et de la longueur des poils de certaines parties. Je crains que feu WAGLER n'ait établi ces espèces d’après des données encore incomplètes, et cette facilité qu'il a eue pour découvrir, en Bavière seulement, en très-peu de temps, un aussi grand nombre d’espèces nouvelles, relativement au nombre des musaraignes d'Europe anciennement connues, me confirme dans l'idée que les espèces de ce genre sont sujettes à varier et qu'il a eu sous les yeux plu- sieurs variétés d'âge, de sexe ou de saison, qu'il a considérées comme espèces. À la page 275 de ce même Recueil, si uule aux progrès des sciences naturelles, on trouve que les idées de classification de WAGLer, sur le genre Musaraigne, étaient en progrès. Il sous-divise le genre Sorex, qu'il élève, je ne sais pourquoi, au caractère d'ordre, Ordo Sorices, en trois genres, qu'il regarde comme très-naturels. Cette division étant la même que la mienne, seulement, à la vérité, pour le nombre des coupes que j'ai faites dans ce genre, je vais rapporter ici la classificauon de WAGLer et la comparer au résultat de mes propres observations. Son premier genre Sorexz WAGL. Spilzmaus, à pour caractère : Dentes molares anteriores minores maxillæ quinque, incisivé mandibulæ serrati. Dentium apex coloratus. Glandulæ foramen utrinque ad trunci later maris. Species. Sorex concinnus W.; Sorex melanodon, Sorex pygmœæus PALL. \'È SUR LES MUSARAIGNES. 25 Ce caractère est absolument celui de notre groupe des Musaraïgnes aquatiques, du $. fodiens L. et du S. {etragonurus HERM., et cependant WAGLER ne rapporte pas à ce genre, mais au suivant, le Sorex fodiens BREHM., qui est sans doute le Sorex fodiens de L.-Gm. Ce deuxième genre, qu'il appelle Crossopus W.(W/asser-Spitzmaus), est ainsi caractérisé : Dentes molares maxillæ quatuor, inciswi mandibulæ angulo erecti. Dentium apex plus minusve coloratus ; podariorum marso piloso- fimbriatus. Species. Crossopus fodiens (Sorex fodiens Becusr.); Crossopus stagnalis (Sorex slagnalis BREUM.); Crossopus.musculus W.; Crossopus psilorus W. Cette coupe générique ne se rapporte à aucune des miennes. Si WAGLER a voulu y comprendre le Sorex fodiens de LiNNÉ, je me permettrai de dire que les caractères qu’il lui assigne sont faux. Les musaraignes aquatiques ont cinq peutes molaires et non pas quatre. Ensuite leur incisive inférieure est particulièrement dentelée. Enfin, son troisième genre, qu'il nomme Crocidura (Faserspitzmaus), est ainsi caractérisé : Dentes molares maxillæ tres, incisivi mandibulæ integerrimi, omnes toto albi. Cauda pilosa, pilis longioribus sparsis, fluitantibus, fimbriata. P > P ng P ; Species. Crocidura leucodon (Sorex leucodon HERw.}; Crocidura moschata WAGLER; Crocidura elrusca (Sorex etrusca Say.) Examinons encore ce caractère. Le nombre de trois petites dents intermédiaires est celui de plusieurs musaraignes terrestres; mais nous pensons qu'il pourrait y en avoir une quatrième rudimentaire, comme dans la musaraigne de l'Inde, sans que pour cela on füt autorisé à faire deux genres des espèces qui présenterarent cette petite différence, une dent rudimentaire de plus ou de moins n'ayant aucune in- fluence sur la nature de animal , ce n'est, à notre avis, qu’un caractère spécifique. Incisivt mandibulæ integerrièmi, omnes ioto albi, sont des caractères qui se rapportent aux musaraignes terrestres, et qui ne se retrouvent pas dans les genres précédens, et cependant plusieurs des espèces qui les présentent, varient pour le nombre de leurs petites dents intermédiaires appelées ici improprement molaires, lequel peut être de trois ou de quatre. Mon but dans cet examen critique, qui ne pourra être apprécié qu'après la pu- blication et la comparaison du travail de WaGLER et du mien, est de mettre sur la voie des différens résultats que nous avons obtenus l’un et l’autre, en nous occu- pant d'un même sujet. Ce double essai de classification des Musaraignes, prouvera du moins que ce genre avait singulièrement besoin d'être revu, malgré les excellens travaux de Her- Man», de MM. GEOFFROY SAINT - HILAIRE père et fils, et de M. ConsTanTIN GLo- / X. À “+ se ie (Rd 26 FRAGMENS. GER! ; surtout par suite du jugement que M. CuvieR avait porté sur la synonymie des espèces, dans la dernière édiüon du Règne animal, jugement parti de trop haut pour ne pas mériter la plus grande attention. SECONDE PARTIE. Fragmens d'anatomie et de physiologie. {. 1. De la dentition des Musaraignes. Lorsque l’on considère, par leur face externe, les dents dans leurs rapports avec les mâchoires, on est étonné que l'émail de la couronne, au lieu de paraître sortir du bord alvéolaire, le dépasse et le recouvre un péu. Cela est évident dans le Sorex araneus et dans le Sorex fodiens, mais plus encore dans cette dernière espèce que dans la première. Cette disposition s’y montre sur- tout, à la mâchoire inférieure, pour lincisive et les cinq fausses molaires qui la suivent, et à la supérieure, pour l’incisive, les deux fausses molaires, et, de moins en moins, pour les trois arrière-molaires. D'ailleurs celles-ci et les quatre de la mâchoire supérieure, et même toutes les autres dents des deux mâchoires, vues par leur face interne, ont également l'air d'avoir été sur-ajoutées ou appliquées aux os, et non de sortir d’une cavité étroite dont le rebord continuerait de les enchässer au collet de la dent, ainsi que cela a lieu généralement dans les mammifères. En réfléchissant sur cette apparence, j'ai dû en chercher la cause dans l’évolu- üuon des dents et voir si elle se ferait différemment que dans les autres mammi- fères, ou si chaque dent, prenant comme à l'ordinaire son principal accroissement dans la cavité osseuse qu'on appelle son alvéole, en sortrait ensuite pour conti- nuer de remplir cette fosse par ses racines et la déborder par sa couronne. Je ne pouvais le comprendre, mais l'observation directe devait seule décider cette question. Dans une jeune musaraigne d’eau dont la peau était encore nue et sans poils (Sorex fodiens L.), qui avait à peu près 0,050 mètres de long, dès le bout du museau jusqu'a l'origine de la queue, voici à quel degré d'évolution les dents étaient parvenues. Leur volume proportionnel était sensiblement plus grand que celui des os maxillaires, c’est-à-dire que leur accroissement paraissait plus avancé que celui de ces os; ceux-ci n’étaient pas encore ossifiés, surtout à la mâchoire supérieure, Encore mous, en grande partie, membraneux et non cartilagineux, ils 1 Le Mémoire de M. Coxsraxnix Grocrn, inséré dans les Nova acta physico-medica, T. XI, Partie I, pag. 480, concerne particulièrement le S, pygmæus, qu'il a trouvé en Silésie. Y. SUR LES MUSARAIGNEÉS. 927 paraissaient essenuellement formés, ainsi que limités par le périoste, qui composait une sorte de poche commune aux dents et aux os. L'arcade dentaire se dessinait bien à travers les paroïs de cette poche. Les dents y paraissaient placées comme elles devaient l’être, ayant les formes qui caractérisent chacune d'elles, et montrant déjà à leur base un bourrelet saillant qui indiquait, dès ce moment, que leur épaisseur devait être plus grande que celle des mâchoires. Cependant toutes n'avaient pas la grosseur à laquelle elles doivent parvenir. Plu- sieurs étaient, à cause de cela, au-dessous du niveau qu’elles atteindront plus tard par suite de leur accroissement. Les mâchoires n’ayant pas encore tout leur développement, les dents formées étaient par là même plus serrées les unes vers les autres. On distinguait, dans cette denution, l'incisive bifurquée de la mâchoire supé- rieure telle qu’on la voit dans l'adulte; les trois pointes de chacune des trois pre- mières peutes dents intermédiaires, qui sont les plus grandes de cette sorte de dents; la quatrième et la cinquième, qui sont les plus petites, n'étaient pas encore appa- rentes. On voyait ensuite trois arrière-molaires, dont la première avait, comme dans l'adulte, une petite dentelure antérieure. La quatrième arrière-molaire, qui n’est qu'une demi-molaire dans l’adulte, ne paraissait pas encore. À la mâchoire inférieure on voyait très-bien l’incisive avec ses trois dentelures en arrière de sa pointe principale; les deux fausses molaires, pressées l’une sur l’autre en dehors de l’incisive, et les trois molaires dont la dernière est la moins avancée dans son accroissement. Iei toutes les dents de l’âge adulte existaient. Les deux fausses molaires s’y trouvaient déjà adhérentes à la base de l'incisive. L'ossification plus manifeste de la mâchoire inférieure, puisque cette mâchoire avait déjà une certaine dureté, qui ne se remarquait pas à la mâchoire supérieure, coïincidait avec cet accroissement, également plus avancé, des dents qu’elle supporte. Dans une jeune musette (Sorex araneus L.) j'ai trouvé toutes les dents de adulte avec la forme qu’elles doivent avoir. Mais ici l’ossification des os m'a paru moins retardée relativement au durcissement des dents. Aussi celles-ci ont-elles plutôt l'apparence de sortir des mächoires, pour celles du moins qui sont loin encore d’avoir leur volumie normal. Cette circonstance remarquable que les dents, dans cette jeune musaraigne, sont en même nombre et de même forme que dans l'adulte, me fait douter qu'il y ait, dans les musaraignes, des dents de laït et des dents de remplacement. On sait que les dents de lait sont toujours en moindre nombre que les dents permanentes, On sait encore que les molaires de lait sont plus compliquées généra- lement que celles qui leur succèdent, et que c’est plus en arrière qu’il faut chercher dans les dents permanentes les dents analogues, pour la forme, aux molaires de lait. Je fonde cette opinion, que les musaraignes n’ont pas de dents de lait, sur une troisième raison, qui üent à la structure de ces denis et à la manière dont elles v. 28 FRAGMENS- adhèrent aux os des mâchoires. Mais, avant d'en parler, je dois dire deux mots d'un autre sujet de mes observations. C'était une musaraigne de la même portée que l'individu précédent, mais un peu moins avancée dans son développement. L’arcade dentaire s'y dessinait très- bien; on pouvait aussi y distinguer les dents dont elle se compose, quoique d’une manière moins évidente que dans le premier sujet. Cependant j'y trouve encore la preuve que les dents des musaraïgnes occupent, même avant le durcissement des mâchoires, la place qu’elles doivent avoir pendant toute la vie. Les dents des musaraignes ne poussent que tard de petites racines, qui ne sont pas proprement dans un alvéole, mais qui pénètrent une sorte de diploé ou de üssu celluleux osseux, auquel elles adhèrent de toutes parts, comme par soudure. Il y a même une pénétration réciproque de la dent par ces petites racines, qui passent de la parte externe de la couronne dans la mâchoire, et, de celle-ci, dans les enfon- cemens de la couronne. Cela est évident pour les molaires vraies et fausses; elles n'en adhèrent pas moins très-fortement aux mâchoires et d'autant plus que l’ossi- fication est plus avancée et que l'animal est plus adulte. On peut facilement, je pense, en rechercher la raison, et la trouver dans la composition et l’accroisse- ment de ces dents. L'émail entre pour beaucoup dans leur composition, et semble la former essen- tiellement. On sait que, dans le Sorex fodiens, ces dents sont brunies à leur pointe, de sorte que cette couleur contraste d’une manière tranchée avec le blanc luisant du reste de leur surface. L’étendue de la partie colorée paraît augmenter avec l’âge. Elle est plus grande en dehors qu’en dedans à la mâchoire inférieure pour toutes les dents, et, à la supérieure, pour les incisives et les fausses molaires. Quant aux arrière-molaires supérieures, c’est en dedans qu'il y a plus de brun sur le contour de la base ou prisme triangulaire et un peu sur le talon. Le Sorex tetragonurus se disüngue par cette même coloration de ses dents; tandis que l’émail est d’un beau blanc dans les autres espèces, entre autres dans celles de l'Inde (Sorex indi- cus) et dans l'araneus L. À la vérité, dans un jeune individu de cette dernière espèce, l'émail était, comme les os, d’un jaune sale; mais cette couleur ne doit être attribuée qu'a l'âge et change avec le temps. L'ivoire est dificile à disüinguer de l'émail. Il ne forme qu’un noyau mince, qui se confond et se soude avec les os des mächoires. C'est par lui, c’est par cette soudure que a dent se fixe, adhère de plus en plus à ces os, avec lesquels l'ivoire continue, ou dans lesquels les molaires implantent de leur côté externe, seule- ment, de petites racines. À cet égard, l'accroissement des dents des musaraignes a quelque chose d’analogue à ce que M. Cuvier a démontré dans certains poissons, entre autres dans l'Ænarrhique loup, où le bulbe finit par s’ossifier et par se souder aux mûchoires. Je m'explique ainsi l’adhérence des dents des musaraignes aux os des mâchoires, Y, SUR LES MUSARAIGNES. 29 quoiqu'une bonne partie de la couronne des molaires ne se continue pas dans des racines; on s'explique encore par là la position relative de l'émail qui déborde ces os. Les incisives supérieures dans la musette (Sorex araneus L.) se prolongent au- dessus des premières fausses molaires par une sorte de racine; mais ce prolonge- ment a la même couleur que la couronne, lé même luisant de son émail, et paraît s'unir intimement par son extrémité aux Os maxillaires supérieurs. Cette partie iniplantée de l’incisive supérieure n’est donc pas une vraie racine, qui se détacherait librement de la cavité osseuse dans laquelle elle est enchässée. Quant à l'incisive inférieure, sa soudure avec chaque branche maxillaire est mani- feste. Il n’y auraït donc pas eu possibilité que la succession des dents, si elle devait avoir lieu dans les musaraignes, s’y fit comme dans la généralité des mammifères. Tout fait présumer qu’elle n’a pas lieu du tout. Voilà donc plusieurs particularités remarquables que présenterait la dentition de ces animaux. Elles sont relatives : ° A l'évolution des dents. a) Leur accroissement et leur durcissement se fait à la place qu’elles doivent occuper toute la vie, et non dans une fosse osseuse, d’où elles seraient poussées au dehors. b) Elles y sont d’abord enveloppées par le périoste des os auxquels elles doi- vent adhérer. c) Leur série, ou l’arcade dentaire, fait lie à travers cette membrane, de telle manière que chaque dent y dessine une partie de sa forme. d) Lorsque la dent a pris son principal accroissement, la portion de cette mem- brane qui la recouvrait s’atrophie et tombe, e) Les os auxquels les dents doivent être attachées se durcissent plus tard qu’elles. Cette différence m'a paru plus sensible dans le Sorex fodiens que dans le Sorex araneus L. 2.” Quant aux particularités qui ont rapport à leur structure, on se rappellera: Que l'émail forme une grande partie de leur substance; qu'elles manquent de racine plus long-temps que cela n’a lieu généralement; mais que la couronne, celle des molaires en parüculier, est d'abord appliquée contre un léger enfonce- ment des os maxillaires et mandibulaires, et finit par se souder à ces os, soit im- médiatement et peut-être au moyen du bulbe qui s ’ossifie, soit par une pénétration Hepronue . 2. Viscères de la digestion. L'estomac n’a proprement qu’un cul-de-sac, le cardiaque, qui est plus ou moins développé. La forme de ce viscère varie d’ailleurs suivant qu’il est distendu par les alimens ; dans ce cas (fig. I) son cul-de-sac devient profond en arrière, aux dépens V. 30 FRAGMENS. de sa partie antérieure, qui s’efface, et le pylore se rapproche du cardia. Dans l’état de vacuité le boyau pylorique est plus marqué (fig. LIL). Le canal intestinal est dépourvu de cœcum, comme dans tous les insectivores, le seul genre C/adobate excepté. Le foie à cinq lobes et une vésicule; mais la proportion et la situation de cette vésicule, les formes et les proportions de ces lobes, varient un peu d’une espèce à l'autre. Dans l'Æmphi-sorex Hermanni, les Hydro-sorex tetragonurus et fodiens la vési- cule atteint le bord du foie; elle le dépasse dans le Sorex leucodon; elle n'y arrive pas dans le Sorex araneus ; elle en reste éloignée dans le Sorex indicus. Le lobe moyen ou principal a une scissure pour le ligament ombilical, dans le Sorex araneus et le Sorex indicus. Il en manque dans le Sorex leucodon, l'Hydro- sorex letragonurus et V Amphi-sorexz Hermanni. Elle est très-peu marquée dans l'Æydro-sorex fodiens. Ce lobe est plus large que haut dans le Sorex araneus, les Aydro-sorex tetragonurus et fodiens, V Amphi-sorex Hermanni; il est ovale dans le Sorex indicus, rond dans le Sorex leucodon. Le lobe gauche est arrondi, plus grand que le lobe droit, dans les Sorex 4raneus et ëndicus. Le lobe droit est à peu près égal au gauche, dans le Sorex leucodon, les Aydro-sorex fodiens et tetragonurus, Y Amphi-sorexz Hermanni. Le lobule gauche est toujours petit. Le lobule droit est grand dans les Sorex in- dicus et leucodon, maïs surtout dans l’Hydro-sorex tetragonurus et dans le fodiens. Dans ces deux dernières espèces la forme et la grandeur du lobule gauche sont particulières; 1l ÿ a une scissure qui s’observe rarement. La face postérieure est toujours creusée par le rein, qui se loge dans ces enfoncemens. Le foie remplit, à droite et à gauche, la concavité du diaphragme, auquel il est attaché par un double ligament suspenseur, c’est-à-dire que le ligament se bifurque en descendant vers le bord de ce viscère, dont le volume proportionnel est d’ailleurs considérable. Ce que nous venons de dire des caractères de forme qui le différencient dans plusieurs espèces, sera facile à comprendre, si l’on a l'attention de comparer à nos descriptions les figures IV, V, VI, VII et VIII, de la planche III. Dans notre mémoire sur le Macrocélide d'Oran nous avons déjà eu l’occasion d'annoncer que nous étions parvenu à découvrir la forme type du foie et à donner à ses différentes parties des dénominations constantes et bien comparatives. Voici le second exemple que nous donnons de notre méthode descriptive de ce viscère, sur laquelle on verra plus de détails dans un travail spécial que nous préparons, et dans la nouvelle édition des Leçons d'analomie comparée qui s'imprime en ce moment. La rate était énorme, prismatique et repliée sur elle-même dans le Sorex indicus ; 1 Voir la seconde livraison des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg. Y. SUR LES MUSARAIGNES. 351 plate, un peu plus large en arrière dans l'Aydro-sorex tetragonurus ; à peu près de même forme dans l'Amphi-sorex Hermanni. Le pancréas était considérable dans cette dernière espèce; s'étendant de l’extré- mité postérieure de la rate, au pylore et au duodénum. $. 5. Particularités du squelette. Je mentionnerai seulement ici deux circonstances d'organisation qui distinguent les musaraignes. L'une avait déjà été indiquée par DAUBENTON ; c’est la séparation des os pubis. Ces os, très-alongés d’avant en arrière, ainsi que le bassin , concourent comme à l'ordmaire à la formation de la cavité cotyloïde, et se portent de là en arrière, en s’écartant de la ligne moyenne, jusqu’à la rencontre des ischions. Dans toute l'étendue de ces os, depuis la cavité cotyloïde et vis-à-vis d’elle, le bassin n’a aucun moyen d'union, ni en dessus ni en dessous, avec la colonne épinière. Deux vertèbres gréles alongées, la première plus que la deuxième, ayant une crête en dessus, précédées ou suivies de vertèbres qui s’en distinguent par la forme, dont les premières appartiennent aux lombes et les dernières à la queue, peuvent être considérées comme appartenant au sacrum. C'est au commencement de la première, dans son tiers antérieur vers son arti- culation avec la dernière vertèbre lombaire, que s’articulent les os des îles. Plus en arrière cette même vertèbre présente deux crêtes latérales qui semblent destinées à servir d'appui aux os du bassin, lorsqu'ils sont refoulés vers la ligne moyenne, par les efforts des extremités inférieures. Un autre caractère qui distingue le squelette des musaraignes, c’est l’absence des os de la pommette, Quoi qu’en dise MECKEL!, je n’en trouve aucune trace dans sept crânes que j'ai sous les yeux, appartenant à quatre espèces. Aussi le muscle zygomato -maxillaire s’attache-t-il dans ces animaux à l’os susmaxillaire, comme dans ceux qui ont encore cet os, mais Si faible que l’arcade zygomatique qu'il complète ne serait plus capable de soutenir ses efforts. $. 4. De l'oreille externe. … La conque de l'oreille des musaraignes est-elle,essentiellement différente suivant les espèces, et peut-on reconnaitre par là celles qui sont plus aquatiques ou celles qui sont plus terrestres ? 1 System der vergleichenden Anatomie, 2ter Theil, 2te Abth., p. 547. Halle, 1825. «Dans le « plus grand Tanrec, aussi bien que dans la Musaraigne, il r’atteint pas le temporal. > \ 32 FRAGMENS Le fait est qu'on trouve cette conque plus souvent repliée et cachée par les poils environnans dans les musaraignes qui vont plus à l’eau, et qu’elle est plus souvent déployée dans celles qui restent à terre. Cela tient au besoin qu'ont ces animaux, lorsqu'ils chassent leur proie dans l’eau, de préserver leur oreille interne de l'entrée de ce liquide. M. GEOFFROY SaINT-HILAIRE a fait connaître, depuis long-temps, comment les parties de cette conque se replient admirablement, à cet effet, sur l'entrée du canal audiuf. Dans toutes les espèces dont il a été question dans ce mémoire et dans celle de l'Inde, l'oreille externe est formée d’une conque arrondie, ayant sur son bord de longs poils, presque nue à sa face postérieure ou externe, et à sa face interne, suscepüble de se plier sur elle-même, et de se cacher dans les longs poils qui l'entourent. Elle a deux lobes intérieurs qui la doublent, placés obliquement au- dessus l’un de l’autre. Le supérieur, sorte d'anthélix, est libre ou détaché du limbe de la conque, et porte une rangée de poils à son bord. L'inférieur ne semble qu’une continuation de ce Himbe, qui serait replié sur lui-même; celui-ci, qui ré- pond à l’antitragus, recouvre plus particulièrement l'entrée du conduit audiuf. Quand la conque est déployée, elle s'élève ordinairement jusqu'au niveau du vertex ou à peu près. Elle intercepte une cavité aveugle dans une grande partie de son étendue. Ce n’est que très-bas que se voit l'orifice du canal auditif. Quand elle est repliée, elle est cachée surtout par les poils de la tête, qui sont en avant de la conque et qui la recouvrent en se portant en arrière. Ces poils, ainsi que ceux qui bordent le limbe de la conque et des deux valvules, m'ont paru plus longs dans les musaraignes qui sont plus aquatiques. f. 5. Organes de la génération. Ces organes m'ont présenté deux différences remarquables dans les mâles et dans les femelles, ou deux types, auxquels je ne puis encore rapporter toutes les espèces connues, Je me contenterai, pour le moment, de nommer celles où je les ai observés. Les organes méles ont été assez bien décrits par DAUBENTON; nous les ferons connaitre, en détail, dans une monographie dont le travail actuel n’est qu'un premier aperçu. À l’époque du rut ils ont un développement extraordinaire, qui ne se voit pas hors de cette époque. D’énormes testicules, pour la petite taille de ces animaux, sont enfoncés dans laine. Il y a de plus des vésicules séminales très-compliquées. Une verge très-longue est repliée sur elle-même dans un long fourreau, dont l’ori- fice est immédiatement au devant de celui de l'anus et compris dans le même 1 Mémoire cité, inséré parmi ceux du Muséum d'histoire n-‘arelle de Paris. ©. I, Y> SUR LES MUSARAIGNES. 33 sphincter. Les branches du corps caverneux, qui vont s'attacher au bassin, sont plus longues qu’à l’ordinaire, à cause de l’écartement des pubis. Telle est du moins la disposition de la verge et ses rapports dans les Sorex indicus et dans l’hydro-sorex fodiens et dans l'amphi-sorex Hermanni; mais dans V’Aydro-sorex tetragonurus, ai trouvé l'orifice du prépuce assez distant de l'anus, et conséquemment hors de son sphincter. DAUBENTON avait déjà remarqué la longueur du vagin dans la musaraigne, lon- gueur qui fait que le corps de la matrice est extrêmement court, porté très-en avant dans la cavité abdominale, hors du bassin conséquemment, ainsi que les cornes dans lesquelles il se divise immédiatement. J'ai vu cette forme dans l’araneus comme dans le fodiens, hors de l'état de gestation, comme dans cet état. Mais dans l’Æmphi-sorex Hermanni, Nob., le vagin est court et l'utérus se divise de très-bonne heure en deux larges cornes, du moins dans un état de gestation qui m'a paru très-avancé. Cette différence de forme est frappante; elle ne peut dépendre uniquement de l’époque de la gestation et tient évidemment à un type particulier à cette espèce. Nous y trouvons un nouvel exemple des variétés nombreuses de forme que peuvent prendre les organes de la génération, jusque dans les espèces d’une même famille. ADDITION A L'ARTICLE DE L’'ESTOMAC ET DES INTESTINS. L'estomac des Æydro-sorex se distingue de celui des Sorex par l'allongement extraordinaire de sa portion pylorique, qui forme un boyau étendu de telle sorte, qu'il faut chercher le pylore à l’endroït même où l’on croirait trouver la fin du duodénum. Cette limite de l'estomac est marquée par un large bourrelet circulaire au-delà duquel les parois intérieures de l'intestin montrent des papilles très- pro- noncées, tandis qu’en deçà les paroïs du boyau stomacal sont lisses. Telle est du moins la structure de l'estomac et du duodénum dans l’Æydro-sorex tetragonurus. La forme de l’estomac est la mème dans l’Aydro-sorex fodiens; elle rappelle celle de l'estomac des Roussettes. Cette forme est toute différente dans les Sorer. Quand ce viscère est vide, dans le Sorex araneus, on dirait un estomac de carnivore, par sa position longitudinale, le peu de développement du cul-de-sac cardiaque, et l'absence du cul-de-sac pylorique, sans alongement de cette dernière partie ; quand il est plein, dans le Sorex Zeucodon, les deux culs-de-sacs pylorique et cardiaque se développent beaucoup en restant disuncts; ils se confondent dans le $. zndicus, et l’estomac prend une forme globuleuse. On y distingue cependant un court boyau Y. 5 34 FRAGMENS pylorique. L'estomac de l'Amphi-sorexz Hermanni Nob. est encore plus arrondi, ou globuleux, sans boyau pylorique. La longueur du corps est à celle du canal intestinal indicus Sn SOFEL à Pete ee RU GUN mecs N el SO é I JEUNE... due à Dans les ucodonss ton Et LE, 5.5. delragonurus …..... °9 1. ? 3,1. Hodiens ONE SO SU TRS Amphi-sorex.... Hermanni, Duv... :: 1 : 2,9. Hydro-sorex Lors SUR LES MUSARAIGNES. 35 EXPLICATION DES PLANCHES. La planche I est suffisamment expliquée pour les fig. I et IT; L' et Il. — Nous observerons seulement au sujet de la figure I que, ne possédant encore de cette espèce .que deux individus conservés dans l'esprit de vin, nous avons été obligé d’en faire sécher un momentanément, pour avoir sa couleur naturelle. Il en est résulté que son pelage a été dessiné par le peintre, avec une apparence moins veloutée et plus grossière qu'il ne l'a naturellement. 4 La fig. IIT est l'estomac et le commencement de l'intestin du Sorex endicus. La fig. IV :d. du Sorex araneus. L’estomac était vide. La fig. V :d. du Sorex leucodon. L’estomac était plein. D Les fig. VI et VII de l'A/ydro-sorex tetragonurus. Dans la première l'estomac était vide; il était plein dans la seconde. La fig. IX appartient à l'Aydro-sorex fodiens. La fig. X à l'Amphi-sorex Hermanni. N n’y a pas du tout de boyau pylorique. Dans toutes ces figures (0.) est l'œsophage, (e.) l'estomac, (4-p.) le boyau pylo- rique, (p.) le pylore, (d) le duodénum, (ch.) le canal cholédoque, (r.) la rate. On a eu pour but principal de montrer, dans les figures de la planche I, les différentes formes de la tête des trois types de musaraïgnes, et surtout les diffé- rences que présentent les dents. Les chiffres 1, 2, 3, 4, 5, indiquent les numéros des.sortes de denis. Les chiffres romains se rapportent aux espèces. Ils sont expliqués au bas de la planche. Quand ce chiffre est simple, les objets sont de grandeur naturelle, Lors- qu'il y a l' (un prime) ou Il (deux prime), les objets sont grossis du double. Les lettres se rapportent aux différentes vues de la tête, des mâchoires ou des dents. a. Est la tête vue en dessus. b. Idem, vue en dessous. c. Idem, vue de profil. e. Est une branche de la mâchoire inférieure, vue par sa face externe, f. Idem, vue par sa face interne. J'ai cherché à représenter dans les figures I.g., IL.g., V.z., 1 et 2., VLg., 1 et 2 comment les deux grandes incisives supérieures se joignent ou restent écartées, lorsqu'on les considère en dessus, locciput tourné vers le spectateur. Dans le Sorex indicus I.g. les pointes de ces ‘dents ne se touchent pas; elles restent écartées. Dans l’araneus, ces dents se rapprochent de bonne heure et se touchent par un assez long espace, excepté par l'extrême pointe. Dans l'Æydro- Y. 36 FRAGMENS SUR LES MUSARAIGNES. sorex letragonurus et dans le fodiens, ce n’est au contraire que par leur extrémité qu’elles se touchent; la fig. V.g. 2. représente l'incisive gauche vue en dessous, dans l'Aydro-sorex tetragonurus, et la fig. VI.g. 2. l'incisive droite, dans l 4mphi- sorez Hermanni. On voit dans la fig. V.g. 1. les deux incisives en dessus et comment elles se touchent par une petite lame formant une sorte d’apophyse interne qui ne se pro- longe pas jusqu’à l'extrémité; aussi ces dents s’écartent beaucoup par leur pointe. 1 PLANCHE III. Visceres abdominaux des Musaraignes. Dans les figures I, IT, III et VIII, e. est l'Estomac. p- le Pylore. ä 1. à, le Canal intestinal. r. t. la Rate. p.c. le Pancréas. a. l'Anus. L'orifice qui est en avant, dans la figure III, est celui du vagim. r.r. les Reins. s.s. les Reïns succinturiés. c. g. la Corne gauche de l’utérus. c. d. la Corne droite. 0. 0. les Ovaires. v.5s: la Vessie urinaire. Les figures IV, V, VI, VII et VIII, sont plus particulièrement destinées à repré- senter le foie. | p. m. signifie Lobe principal moyen. p: d. Lobe principal droit. p.8. Lobe principal gauche. Lg. Lobe gauche. d. d. Lobe droit. lg. Lobule gauche. l'd. Lobule droit. MUSARAIGNES AIG Lith. d'E. Sünon fils à Strasbours. te18. Amphi- Sorex Hermanni. Wo4. Bg2c2v. Hydro Sorex tetragonurus. rm» . De L V 2 ; : L MUSARAIGNES P12. | Ib. I.c J PEN à LEA La . Ne ILE S PA Le AUS + le. &/ 2, pe ar Je. FA ' A Ia Ib | NS Ha + 511 51 à IN, dl IL'e { + | At N 4 N + = & >\ Ro 4 À = Na 9, AE \ f \ÿ ÿ i * à IV'a IV.b F VC. | Il | VlL'e. _. VIE Q TNT ist JA ï OL l Mr Ib ré. 1.6, Ve. VIg 8 S S Le Se : à (#4 Hager fe 5 Lih.&E. Sinon a 8e Ë IL. Sorex indicus | IV Hydro-sorex fodiens VIAmphi-sorex Hermanni.Nob: I. Sorex araneus | VHydro-sorex letrasonurus s | ° È | H Sorex araneus jumor 4 + Hé Mu” Le: ROC PV TMC S VAE : Viscères abdominaux des Musaraignes . Pie OC Æ Haye. 4 Lrith. d'E. Sirron Lis à SkaslS. Hg 4. Sorcx” ararneus Fig 18. ydro -Sorea: Jodiers janior Kiss. 9- Amphi-Sorex HermanteN\ 8) | è OS 7 à : ; ; | Kig.6 : es lacodonr.. 6.7. DRE RT ONE Ur letrageraras | Fis ES NET TRE AAA AAA AAA AM AAA AAA AAA MM MMA AAA AAA AAA AAA A QUELQUES OBSERVATIONS SUR LE CANAL ALIMENTAIRE DES SEMNOPITHÈQUES, ET DESCRIPTION D'UN SPHINCTER OESOPHAGIEN DU DIAPHRAGME DANS CES ANIMAUX ET DANS PLUSIEURS AUTRES GENRES DE SINGES. PAR G L. DUVERNOY, mm. 2. P. CORRESPONDANT DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE, ETC. —S$-E—e-— Mote lue à La Société Du Miuséum d'histoire naturelle De Strasbourg dans La séance Du 18 Vovembre 1834. ne ——— L: genre Semnopithèque a été établi dès 1821 par M. F. CuviER, surtout parce que les espèces qui le composent se distinguent des Guenons, avec lesquelles on les confondait auparavant, par un talon que présente leur dernière molaire d'en bas; il alonge cette dent, qui devient ainsi un instrument de mastication plus com- plet. On le retrouve, mais avec deux pointes et non simple, dans les Rs les Cynocéphales et les Mandrills. Dans les recherches que j'ai faites en Août, Septembre et Octobre 1829, à 1 sollicitauon de M. Cuvier, sur les nombreux viscères de la collection du Musée 1 Des dents des mammifères. 1.'° livraison. 1821. X. ue 4e L° à . 2 OBSERVATIONS d'anatomie comparée du Jardin des Plantes, pour la nouvelie édion des Leçons d'anatomie comparée, j'ai eu l’occasion de découvrir que l’Entelle, le Douc et une troisième espèce de Semnopithèque, que je crois être le Semnopithèque à capuchon de M. IsiORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE !, une structure d'estomac étrangère à la famille des singes, mais qui rappelle celle de ce viscère dans les Rousselles, les Hypsiprymnus etles Xanguroos?. Ce caractère d'organisation confirmait la justesse de vue de M. F. Cuvier, lorsqu'il s'était décidé à fonder le genre Semnopithèque. Je m'empressai de démontrer cette singulière structure, non-seulement à MM. Cuvrer et à MM. GEOFFROY, mais encore à plusieurs autres savans, étrangers au Jardin des plantes, entre autres, autant qu'il n’en souvient, à M. le professeur Graxr, membre actuel de la Société zoologique de Londres, dont j'eus l'avantage, à cette même époque, de faire la connaissance personnelle. M. Isipore GEOFFROY m'observa que cette organisation avait déjà été décrite en détail par M. le docteur et professeur Orro (dans les Vova acta physico-medica N. curiosor. T. XII, p. 503, 1825). Lui-même avait donné un long extrait du mémoire de M. Orro dans le Bulletun des sciences naturelles de M. pe FÉRussAC (L VIIT, p. 261 et suiv.). L'espèce de singe qui lui avait déjà offert cette structure était nouvelle. M. Orro l'indique, avec doute, comme appartenant au genre Cerco- pithecus, et il penche pour la réunir au groupe des Semnopithèques, dont elle se rapproche, ajoute-t-il, par son système dentaire. Il présume que l'estomac doit présenter chez tous les Semnopithèques la même structure, et il se fonde sur ce que AUDEBERT (dans son Histoire naturelle des singes) rapporte, d'après Wurmss, que l'estomac du Nasique est extrêmement grand et d’une forme irrégulière. La descripüon de M. Orro ne laisse rien à désirer. Il saisit le rapport qui existe entre l'absence d’abajoues dans les semnopithèques et cette énorme poche stoma- cale, qui semble en être une compensation. Plusieurs autres considérations lui font conjecturer que son Cercopithecus ? Leucoprymnus pourrait bien ruminer; au reste, ajoute-t-1l à la fin de son Mémoire, avant d'admettre définitivement le genre Semnopithèque, établi judicieusement par M. F. Cuvier, on doit faire avec soin des recherches sur l'organisation des espèces remarquables qui se rapportent à ce groupe. | Je m'applaudissais de les avoir faites sur trois espèces, et d'avoir confirmé par des observations directes et posiuves les présomptions de M. Orro sur ce caractère singuher, qui devait être commun à toutes les espèces de ce groupe. Elles étaient décisives pour classer l'espèce décrite par M. Orro parmi les semnopithèques et 1 Le bocal qui renfermait l'individu observé avait pour étiquette Fœtus de semnopilhèque à ca- lotte rousse de la côte du Malabar. L'espèce à laquelle je rapporte cet individu a été établie par M. Isinore Grorrnoy dans la partie zoologique du voyage de M. C. Béraxcen. 2 Voyez la premiére édition des Leçons d'anatomie comparée, 1. IX, p.575, 578, 379, 580. X. 4 SUR LES SEMNOPITHÈQUES. 3 pour adopter ce groupe générique. Aussi M. ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE, qui a bien voulu citer mes observations dans la monographie des semnopithèques qu'il a insérée dans la partie zoologique du voyage de M. C. BÉLANGER 1 s’appuie-t-1l avec raison de la connaissance qu'il en avait, pour caractériser ce genre. Le travail général que je viens de faire sur les organes d'alimentation, m'a dé- tourné de l'idée de publier séparément beaucoup d'observations nouvelles, entre autres celle en question. Cependant M. Owen ?, ayant eu l’occasion de disséquer l'Entelle et le Croo, a confirmé mes observations pour la première espèce et ajouté une cinquième espèce aux quatre déjà connues comme ayant un estomac compliqué. La belle figure qu'il en a publiée et sa description ne laissent rien à désirer; mais aussi n’ajoutent-elles presque rien, même pour la partie des explications, à ce qu'avait publié M. Orro. Je pense qu’on pourra conclure de ces détails historiques : 1.0 Que M. Orro est le premier qui ait fait connaitre dans une espèce de singe, présumée semnopithèque, l’organisation en question. 2.° Que j'ai été à même d'établir le premier que ce caractère d'organisation était réellement propre aux espèces du genre Semnopithèque. Ce qu'a publié de ma dé- couverte M. IsibORE GEOFFROY SAINT-HiLaIRE, dans la partie zoologique du voyage de M. C. BÉLANGER, suffirait au besoin pour la constater. J'ajouterai, à présent, quelques détails aux descripuons de MM. Orro et Owex, soit confirmaufs de ceux que renferment ces descriptions, soit nouveaux. Dans l’Entelle, l'œsophage (fig. 1. O) est proportionnellement d'un petit calibre. Il a extérieurement une couche de fibres longitudinales en dessous, transversales en dessus. En approchant du cardia, elles sont toutes longitudinales et elles se prolongent en rayonnant sur la région cardiaque de l'estomac. Ce viscère a par ses étranglemens et ses vastes boursoufilures l'aspect du gros intestin du cheval. Elles sont dues sur- tout à deux bandes ligamenteuses, dont l’une (a r) suit la grande courbure, et l’autre la petite. Le cul-de-sac cardiaque commence à gauche de l'œsophage. Sox fond se divise, en avant et extérieurement, en deux he par un ruban miloyen, et inté- rieurement en deux grandes cellules. La supérieure (4) forme comme un cœcum disunet. L'inférieure(u) se confond avecle grand cul-de-sac qui se prolonge en arrière et à droite. Toute la partie gauche de l'estomac et la partie moyenne jusqu'au-delà de l’œsophage, à droite, est large et très-plissée ou boursoufflée lorsqu'elle est dis- tendue. Plus loin jusqu’au PAIE (depuis g jusqu’en p) l'estomac se rétrécit tout à coup et ne forme plus qu'un boyau Py lorique, dont le calibre n’est sans bour- souflures que dans son dernier tiers. Les parois de cet estomac sont minces. Elles s’épaississent un peu cependant dans les régions cardiaque et pylorique, où la mus- 1 Voyage aux Indes orientales par M. C. Béraxerr: — Zoologie, p. 34. 2 Trans. of zoological society of Eondon. V. I. P. I. p. 65. et PI. VIII et IX. X. G OBSERVATIONS répond au ligament suspenseur, et montrant sous sa division droite la vésicule du fiel (77), dont le fond n’atteint pas son bord. Il y a outre le lobe principal, un petit lobe droit (Z-d) et un lobule (L/-d). Le canal cholédoque s'ouvre dans le duodénum (4 d) à 0,020 mètre du pylore. Dans le Douc, la forme du foie est très-analogue, seulement la vésicule m'a paru plus petite et la scissure du lobe principal encore plus profonde. ALI TI SITES IIN ISA IT III IAA III CIS ITS TITI ATIITITIO SPHINCTER OESOPHAGIEN DU DIAPHRAGME. Une circonstance organique qui n’a point été observée jusqu'ici, que je sache, est un anneau musculaire, une sorte de sphincter qui entoure l’ouverture du dia- phragme que traverse l’æsophage. Il a sans doute son analogue dans ce qu’on appelle Les piliers du diaphragme ; mais ici leur disposition m'a paru toute particulière. Dans l’Entelle, le pilier gauche (4, fig. 3.) naît du centre tendineux (4) par des fibres charnues, à droite de l’œsophage, se contourne de droite à gauche, en dessous et en avant, forme un arc alongé en se portant en arrière, présente un rebord épais en dedans, s’'amineit du côté externe, et va aboutir, en se rapprochant de la ligne moyenne et de la colonne vertébrale, à plusieurs longs tendons (/-) qui se joignent à celui du pilier droit. Les fibres musculaires de la partie postérieure et gauche du diaphragme (4) viennent se perdre dans son bord externe. Le pilier droit (Z) commence en (4) par deux tendons gréles fixés de même au centre tendineux. Plus en dedans et plus en arrière, il ent à ce même centre tendineux par des fibres charnues (e et c). Il reçoit plus loin, par son bord externe, les faisceaux musculaires de la partie droite et reculée du diaphragme. Son ruban charnu se prolonge plus en arrière que celui du pilier gauche (f). 11 aboutit enfin à des fibres aponévrotiques, puis à un tendon grèle (/-d), qui se joint au tendon du pilier droit par du ussu cellulaire seulement; ces tendons se fixent aux ver- tèbres et ne se terminent que très en arrière, Ne résulte-1-1l pas de cette disposition singulière que les piliers du diaphragme forment ici une sorte de sphincter, qui dans les fortes contractions de cette 1 Je n'ai pas vu de vésicule dans l’exemplaire envoyé du Bengale par M. Duvavcrz, x. SUR LES SEMNOPITHÈQUES, 7 cloison musculeuse dans les efforts, dans ceux de la respiration en particulier, doivent serrer l'œsophage, et empêcher le retour des matières alimentaires de l’esto- mac dans ce canal? Ne peut-on pas en conclure que les vomissemens sont sinon impossibles, du moins très-difficiles dans ces animaux. Remarquons cependant que l'ouverture œsophagienne est très-grande, et que ce ne pourrait être que lors des plus fortes contractions du diaphragme, ou de cet anneau musculaire en particulier, que cette voie de retour des matières alimentaires serait interceptée. Cette circons- tance suffirait cependant pour me convaincre que les Æntelles ne ruminent pas, si plusieurs autres dispositions organiques qui manquent à ces animaux ne m’en avaient déjà persuadé; car un estomac compliqué n’est pas un estomac multiple, et cette dernière organisation est nécessaire pour la rumination, etc. J'ai trouvé ce mème sphincter œsophagien dans plusieurs autres singes. Il était très-prononcé dans le Papion et m'a paru même serrer de plus près l'œsophage, ainsi qu'on pourra le voir dans la fig. 4, où b est le pilier gauche, e le pilier droit, dont l’origine dans le centre tendineux du diaphragme est dessinée en points, pour le contour, parce qu’elle est cachée par l’œsophage. Les deux piliers se tou- chent presque, en avant; ils ne sont séparés que par un très-petit intervalle tendi- neux. Le pilier gauche est épais et forme un bourrelet saillant du côté de l’œso- phage; le droit est moins épais, mais plus large. La partie postérieure et muscu- leuse du diaphragme leur envoie des fibres qui se joignent à leur bord externe. Il n’y a qu’une ligne blanche (a) tendineuse qui les sépare en arrière. J'ai vu encore le même sphincter, ou cette disposition particulière des piliers du diaphragme, dans le Saï, parmi les singes du nouveau continent. Il est aussi très-prononcé dans les chauve-souris, qui se reposent, comme l'on sait, la tête en bas. Il sera curieux de rechercher la loi de son existence et ses rapports avec les différentes structures que présentent les estomacs. Peut-être cette organisation est-elle parüculière aux animaux grimpeurs qui sont dans le cas de faire beaucoup d'efforts dans une position renversée? On conçoit que les contracuüons du diaphragme, dans ces efforts, tendant à comprimer leur estomac, auraient pour effet, dans cette posi- uon, d'en faire sortir par l’œsophage les matières alimentaires dont il serait plein. La modification organique que je viens de décrire doit étreindre l’œsophage dans les fortes contractions du diaphragme et avoir pour résultat d'empêcher lincon- vénient que nous signalons. LL + 4 e OBSERVATIONS SUR LES SEMNOPITHÈQUES. EXPLICATION DE LA PLANCHE L La figure 1. est relative aux viscères de la digestion de l’Entelle. (O) est l’œsophage ; (X X) un lambeau du diaphragme, vu par sa face antérieure ou thoracique; (2) le sphincter æsophagien vu du même côté; 02 Ep) est l'estomac. Il a été dessiné non soufflé, ayant ses parois conséquem- P A q ment affaissées , afin d’en mieux faire voir le profil; mais les boursouf- flures qu’elles présentent dans l’état de plénitude ne sont pas aussi évi- dentes, par cette raison, que dans la figure publiée par M. Owen. On remarquera, dans cette figure, les petites proportions de la rate (A) et du foie (F). Les autres lettres sont expliquées dans le texte, ainsi que celles de la figure 2., qui représente le cœcum, avec une portion du colon et de l’iléon du même animal. La figure 3. est son diaphragme, vu par sa face thoracique. La figure 4. est le même organe, vu par la même face, dans le Papion (Cyno- cephalus sphinx Guv.). Dans ces deux dernières figures (O) est l’œsophage. Les autres lettres sont suffisamment expliquées dans le texte. sin | SE EE . « À, . + ' . « LA L Viscères et Diaphragme de Semnopithèque Entelle _ &. Tr Ÿ Æ Lith Qd'E Simon fils à Straæsl.E. MMM MAMA MAMA MAMMA AA AAA AA AAA A MA MAMMA A A A A Aa a MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE L’'ALBE DU WURTEMBERG AVEC DES PROFILS DE CETTE CHAINE; PAR M. LE COMTE FRÉDERIC DE MANDELSLOH, INSPECTEUR DES FORÊTS A URACH, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE, DES SOCIÉTÉS D'HISTOIRE NATURELLE DE STRASBOURG ET DE FRANCFORT, ET DE L'ASSOCIATION AGRICOLE DE STUTTGART. (Lu à la réunion des naturalistes allemands à Stuttgart, au mois de Novembre 1834.) Introduction. Jar essayé de représenter dans les profils de la planche L", la partie du Jura alle- mand qui traverse le royaume de Wurtemberg, et que l’on appelle l’'Albe ou Alpe de Souabe ou du Wurtemberg, et d’y indiquer les élévations qu’atteignent les dif- férentes formauons géologiques; la planche IIT offre un aperçu des fossiles dans l’ordre de leur dépôt successif. Cet essai est sans doute fort imparfait encore, mais j'espère que les faits que j'ai pu observer et que je vais exposer, donneront cepen- dant un aperçu vrai de la nature géologique de cette chaîne si intéressante. Avec le concours de feu M. le professeur Schübler, de Tubingue!, jai mesuré, à l’aide du baromètre, la hauteur de la majeure partie de nos montagnes, ainsi que celle 1 Voyez Memminger, Würtemb. Jahrb., 1832, cah. U. Y. 1 2 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE des points limites entre les formations. Ces hauteurs sont marquées en pieds de Paris, sur les profils de la planche I. On sait que de telles recherches prennent toujours beaucoup de temps; que souvent il faut répéter les observations pour obtenir des résultats exacts, et que la végétation des forêts et des champs oppose fréquemment de grands obstacles aux explorations géologiques ; le lecteur voudra par conséquent excuser les erreurs, peu nombreuses j'espère, qui pourront s’être glissées dans ce travail. La géologie du Jura wurtembergeois ayant fait l’objet des travaux de plusieurs séologues très-distingués, je me bornerai à en donner un apercu général, en y ajoutant seulement les résultats des recherches les plus récentes, et surtout de celles relatives à la classification des subdivisions jurassiques, d’après les pétrifica- uons qu’elles renferment. Il est bien avéré aujourd'hui que chaque formation contient des fossiles qui lui sont propres, et qui ne se retrouvent qu’excepuon- nellement en dehors de ses couches. Ce principe s'applique non-seulement aux grandes divisions géologiques, mais pour des contrées dont le caractère physique et géologique ne varie pas et qui ne sont pas très-étendues; il s'applique encore à des séries de strates beaucoup moins considérables, et même aux couches prises isolérent ; dans le Wurtemberg, du moins, une observation attentive fait voir que chacune renferme un certain nombre de pétrifications qui lui appartiennent exclu- sivement, et ce n’est que par une excepuon des plus rares que l’on retrouve celles- ci dans d’autres strates encore. Les observations contraires à cette loi proviennent le plus souvent d’erreurs dues à bien des causes. D’une part il est presque impos- sible qu'un naturaliste possède dans ses collections ou trouve toutes les espèces fossiles de la contrée qu'il décrit, et alors il est obligé de s’en rapporter à des observateurs plus ou moins dignes de confiance; d'autre part il arrive souvent que ces fossiles ont été enlevés de leur position primitive, soit par les eaux, soit par des chutes, des éboulemens, des soulèvemens ou des affaissemens, sans que l’on ait remarqué ces déplacemens; souvent l'auteur qui cite les pétrifications ne connaît pas assez leur gisement géologique, ou bien il à reçu ses échantillons par des échanges ou des achats, et la localité lui avait été mal indiquée; d'autres fois encore l’état défectueux d'individus de la même espèce provenant de couches différentes, empèche de distinguer suffisamment leur origine. Les terrains du Wurtemberg renferment un nombre très-considérable de fossiles, mais jusqu’à ces derniers temps les indications relatives à leur position géologique étaient très- confuses et erronées. Malgré le grand soin que j'ai donné à ce travail, il aura sans doute besoin de quelques recuüfications sous ce rapport; mais il offrira du moins l’avantage de les provoquer, et de nous faire arriver à une détermination bien exacte et complète des fossiles de chacune des couches qui composent la série des terrains du Jura du Wurtemberg. DE L'ALBE DU WURTEMBERG- 3 Description générale. La chaîne de l’Albe wurtembergeoïse, depuis le Heuberg au S. jusqu’à l'Aalbuch et le Herdtfeld' au N., se dirige du S. O. au N. E.; son versant N. O. présente une pente rapide qui s’élève jusqu’à 1000 pieds de Paris environ au-dessus du fond des vallées, tandis que l’autre versant se perd doucement vers le S. E. Le point cul- minant se trouve au chainon du Heuberg, situé entre Tutuingen et Bahlingen, haut de 3100 pieds au-dessus de la mer.-De ce point la chaîne s’abaisse ensuite graduellement vers le S. O. Le pendage- des couches est constant. Il descend de quelques degrés vers l'Est. Leur inclinaison se remarque aussi bien dans le sens de la direcuon de l’Albe, c’est-à-dire du S. O. au N. E., que dans le sens trans- versal du N. O. au S. E. La différence de niveau entre le Sternenberg et le Danube près Neubourg, n’est que de 1028 pieds sur une distance de huit lieues environ. La rapidité du versant N. O., les coupures le plus souvent très-profondes qui forment les vallées et les nombreuses apparitions de roches plutoniques qu’on ren- contre dans cette chaine, portent à croire qu’elle a subi de nombreuses altérauons; mais la nature de ces altérations n’est pas encore suffisamment éclaircie. On voit bien d’abord que ce sont les éruptions basaltiques qui ont soulevé l’Albe. C'est au S. O., près de Wartenberg, Hôweneck, Hohenhewen, Hohenkrähen et autres points du Hôgau et de ses environs, que nous voyons les basaltes et leurs tufs se pré- sentier avec la plus grande fréquence et nous offrir les plus grandes masses; c’est là que leur érupüon a eu le plus de puissance, et c’est aussi dans ces environs que la chaîne atteint son niveau le plus élevé, tandis que près de Nôrdlingen, en Franconie, elle a son moindre niveau, et que du S. O. au N. E. elle s’abaisse in- sensiblement. D’autres éruptions basaltiques ont eu lieu probablement tout le long du versant N. O. de l’Albe, mais elles n'auront pas toujours pu s'élever jusqu’à la surface du sol. Avant cette catastrophe, le pays paraît avoir été couvert, en parte du moins, si ce n’est entièrement, par les eaux de l’ancienne mer; mais comme le soulèvement a eu sa plus grande puissance dans sa région S. O., et qu'à l’époque de ce phénomène la Forèt-Noire était déjà fort élevée au-dessus du niveau des eaux, il a dû refouler celles-ci vers le N. et le N. E., et produire ainsi un cou- rant dirigé dans ce sens. Ce courant n'était que temporaire, mais sa puissance devait être pr odigieuse et l’on conçoit qu'il a dû tourmenter le flanc N. O. de la chaine, et occasioner de nouveaux déchiremens après que le soulèvement en avait déjà produit de très-grands et de très-nombreux. Remarquons encore que le profil conique de plusieurs montagnes de ce versant et leur position avancée en forme de promontoire, doivent également être rapportés à des soulèvemens basaltiques. Tels sont le Hohenzollern, l’'Achalm, l’Engelsberg près Beuren, le Nipf, le Hohestaufen, etc.; auprès de cette dernière montagne, les dolomies qui se trouvent à son pied occidental indiquent bien l'action de l’éruption basaltique. ne 4 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Remarquons de plus que les vallées transversales de l'Albe, qui sont si profondes ét dont les flancs sont si abruptes, nous montrent le plus souvent des basaltes et principalement des tufs basaltiques en filons, en sorte que ces vallées paraissent également devoir leur origine, non pas à l'action des eaux, mais bien à des cre- vasses produites par les mouvemens des éruptions plutoniques. Ce n’est que dans Ile voisinage immédiat des masses plutoniques que l’on re- marque quelquefois des altérations ‘dans la strauficaüon; à l’excepüon de ces cas et d'un petit nombre d’autres encore, tous les terrains de l'Albe ne présentent que des couches très-légèrement inclinées avec l'horizon. Mais les mêmes couches horizontales montrent souvent, à de petites distances, des différences de niveau tellement considérables, qu’on est en droit d’en conclure l'existence de grandes failles placées en travers de ces couches, et qui ont occasioné des glissemens, auxquels il faut attribuer ces différences de niveau parfois si grandes. C'est ainsi que l’on voit à Wäschenbeuren, à Heubach, à Aalen, les couches inférieures du lias former la surface du sol au pied de l’Albe : l'épaisseur du lias est alors assez faible, tandis que non loin de là et à des niveaux peu différens, mais vers l'inté- rieur de la chaîne, sa puissance est deux à trois fois plus forte. Il est recouvert dans ces points par les assises jurassiques plus récentes, et est composé de la série complète des strates qu'il renferme généralement dans le pays; il descend alors à une profondeur bien plus considérable qu’au dehors de la chaîne. Cette observation a été vérifiée par plusieurs sondages, commencés soit dans le haut du lias, soit dans le terrain qui le recouvre immédiatement : ces sondages n’ont pas atteint le keuper avec une profondeur de 700 pieds, pendant qu'ils auraient dû y arriver à une profondeur de 200 pieds environ. Les coupes longitudinales et transversales (pl. 1) offrent plusieurs de ces failles, qui ne sont tracées au sur- plus que d’une manière idéale, parce qu’elles ne se montrent pas toujours à dé- couvert; elles sont surtout évidentes vers le milieu du flanc N. ©. de la chaîne, dans le voisinage des basaltes et des conglomérats basaltiques. La pl. II, fig. 2, fait voir une faille formée par la dolomie jurassique au pied du Hohestaufen; il est à remarquer, du reste, que je n'ai pu retrouver aucun autre point où cette roche se soit présentée à un niveau inférieur à l'Oxford-Clay, en exceptant toutefois les cas d'éboulemens bien évidens : peut-être qu'au Hohestaufen la dolomie avait été superposée aussi à l’Oxford-Clay, et s’est écoulée sur la pente N. O. de la mon- tagne , lorsque celle-ci a reçu sa forme conique si extraordinaire. Cette supposi- tion paraîtra fort vraisemblable, si lon prend en considération que cette dolomie se montre composée de rochers placés, les uns auprès des autres, dans le plus grand désordre. On voit, par ces différentes considérations, que le flanc N. O. du Jura wurtem- bergeois est le résultat complexe de l'existence d’une faille et des soulèvemens ba- saltiques; pendant toute l'époque de leur durée, ces soulèvemens ont dû produire Y. DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 5 dans la mer des tourmentes effroyables, ainsi qu'un courant d’une force prodi- gieuse, dirigé du S. O. au N. E., et balayant le pied N. O. du terrain soulevé. Mais par l'effet de la formation de cette faille, le pied actuel de l’Albe se trouvait plus fortement soulevé que la chaîne elle-même, et les dépôts si puissans des marnes liasiques présentaient alors presque toute leur hauteur à l'action érosive des eaux, tandis que dans la région de l’Albe ce dépôt a dû se trouver presque entièrement encore sous le niveau des eaux de ce courant. On conçoit que ce dernier a dû emporter successivement toute la masse de ces marnes du lias, et faire écrouler ensuite et morceler les calcaires qu’elles supportaient ; dès-lors 1l pouvait emporter aussi, du moins en majeure partie, les débris de ces calcaires, et il devait dénuder presque totalement la contrée sise au N. O. de cette faille; mais arrivé à celle-ci, l'action érosive des eaux de la mer était arrêtée par le mur de roches calcaires solides qu’elle présentait du côté de l’Albe. À la longue, la prodigieuse violence de ces eaux aurait bien attaqué ce mur aussi; mais en tout cas l’action était considé- rablement affaiblie, et comme le courant n’était que temporaire, il a dû se borner à produire les formes déchirées que présente souvent le profil de ce versant du Jura wurtembergeois. On pourrait s'étonner, d’après cette explication, de trouver si peu de traces de ces calcaires, qui recouvraient le lias du pied de l’Albe; mais il existe cependant un grand nombre de points où l’on trouve encore de grands dépôts de fragmens de ces calcaires. On voit des dépôts semblables à Mewzingen, à Kirchheim, etc., qui ont jusqu'à 20 pieds de puissance, et ils reposent, soit sur les schistes liasiques, soit sur les grès du lias. Ces vues sur la formation de cette chaîne si remarquable ne sont données ici qu'avec hésitation; elles n’expliqueront pas tous les faits extraordinaires qu’elle présente, mais plusieurs de ces faits exceptionnels sont peut-être indépendans des causes qui viennent d’être examinées, et d’autres proviennent sans doute de causes plus complexes encore. : Le soulèvement du système de l’Albe n’a pas été un redressement de strates ; car il a presque toujours soulevé horizontalement de grandes étendues de terrains, ainsi qu'on l’observe également sur le flanc oriental de la Forét-Noire, et sur le flanc occidental des Vosges. C’est un mode de soulèvement tout-à-fait différent de celui qui a formé les chaînes de terrains anciens de la Forêt-Noire et des Vosges, et de celui qui a formé la chaîne du Jura français et suisse; mode que M. Thur- mann a si bien décrit dans le premier volume des Mémoires de la Société d’his- toire naturelle de Strasbourg. Il diffère encore des modes de soulèvement que l'on observe dans les Alpes. Je passe maintenant à la descripüon spéciale des différentes subdivisions de for- mauons que l’on rencontre dans l’Albe ou le long de sa base, en tant qu’elles se trouvent indiquées dans les coupes jointes à ce mémoire. “2 6 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Description spéciale. A. TUF CALCATRE. La majeure partie des sources et des torrens des vallées profondes, telles que celles de l’Echaz, de la Wiesaz, de l’Erms, de l'Elzach, de la Steinach, de la Lautter, etc., forme continuellement des dépôts de tuf calcaire, dont l'épaisseur peut aller jusqu'à 30 et 40 pieds. Ces tufs n’ont point encore offert de débris antédiluviens; mais on y a décou- vert des antiquités romaines, en creusant aux environs de Pfullingen une cave de vingt pieds de profondeur; c’étaient des vases en terre cuite et des pièces de grès taillé; les carrières d'Ober-Lenningen, établies dans ce tuf, ont fourmi des bois de cerfs et des squelettes humains tout entiers avec des glaives en fer, ainsi que des restes de coquillages dont les espèces vivent encore aujourd’hui dans les environs; tels que Æ/elix nemoralis et Helix cellaria, Law.; Lymnæa palustris, Lam., var. minor, DRaP.; Succinea oblonga, Lam., Drap.; Achalina lubrica, Pupa musco- rum, LAN. B. TOURBE. : Les dépôts de tourbe qu'on rencontre sur le plateau de l’Albe, ont une faible étendue, excepté ceux de la partie orientale ; autant que je sache, on n’y a trouvé jusqu’à présent qu'un petit nombre d’ossemens ou d’autres débris de quadrupèdes, et l’on n’a fait encore aucune observation relativement à la recroissance de ce combustible. L'exploitation près de Schopfloch est l’une des plus considérables du pays; la tourbe y est d’une excellente qualité; elle a une épaisseur de 11 pieds: elle est déposée sur une argile très-fine, de couleur blanc-bleuâtre, qui n’a pu être traversée entièrement par une sonde de 25 pieds de longueur. Le coral-rag forme la base de tout le dépôt. C. DILUVIUM. Je comprends sous cette rubrique deux dépôts différens : 1. Un lehm ou lüss brun clair, qui du reste n’est bien développé qu'à une certaine distance de l'Albe, aux environs de la vallée du Neckar, près d’Altdorf, de Neckar-Thailfingen, etc., et dans lequel on a découvert, à plusieurs reprises, quelques restes de mammouths. Aux Fildern il forme un dépôt très-étendu et montre une puissance de 6 à 10 pieds. 2.” Les dépôts de cailloux roulés de roches primitives et de calcaires, déposés sur le versant oriental de l’'Albe. Ils paraissent provenir, soit de la décomposition du nagelfluh des environs, soit d’un chariage de débris de roches des Alpes suisses et de la Forèt-Noire : suivant M. D’AL8ERTI ( Gebiree Würlembergs , pag. 148), ce sont le Rhin, l’Iller et le Danube qui ont amené ces galets et graviers. Aussi voit- on dans ces dépôts des cailloux, des micaschistes, des schistes amphiboliques, des kieselschiefer, des quarz, des diorites, des grauwackes, des calcaires alpins et Y. DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 7 des grès alpins. On ne les a pas encore suivis jusqu’à leurs points de départ; leur étude serait cependant bien importante, D. CALCAIRE D'EAU DOUCE ET MOLASSE. Ces formations sont adossées principalement au versant S. E. de l’Albe, et for- ment tout autour une ceinture dont la puissance n’est pas connue : elle dépasse souvent 150 pieds. = La molasse, le calcaire d’eau douce, le nagelfluh et les cailloux roulés diluviens de la Haute-Souabe, me paraissent se trouver liés entre eux de la manière la plus intime. Le calcaire d’eau douce de Steinheim renferme des restes de quadrupèdes antédiluviens et des coquillages d’eau douce, comme celui des molasses suisses. Celui d'Ermingen, près d'Ulm, est recouvert par une molasse qu'on rencontre encore à Baldringen, et qui, dans les deux endroits, fournit des turritelles et des dents de squales. On sait déjà, par l'exemple bien connu du Righi, combien de fois le nagelfluh et la molasse de la Suisse alternent ensemble, et le même fait se représente aussi dans le Wurtemberg. Les molasses-de la Haute-Souabe paraissent différer de celles du lac des quatre cantons; elles sont moins consistantes, et elles ne renferment que des cailloux d’un calcaire soit noir, soit blanc, et sans pétrifications, tout-à-fait semblable aux calcaires que l’on observe auprès du lac de Wallenstadt. On rencontre dans cette formation les fossiles suivans : a) CALCAIRE D'EAU DOUCE. Mammifères : Rhinoceros, espèce indéterminée, de Stemheim; Cervus elaphus et C. capreolus, ibid. Reptiles : Os de tortues, de Sieinheim. Poissons : Tinca micropygoptera, AGass., de Steinheim; Leuciscus gracilis, AG., et L. Harimanni, AG., ibid. Gasteropodes : Helix globulosa, inflexa, subangulosa, Zxer., Ulm; A. in- signis sileestrina, Z1rr., Niederstozimgen; 4. rugulosa, Z1tr., ibid.; Pupa antiqua, Z., de Steinheim; Clausilia antiqua, Z., Ulm; Lymnæa gracilis, peregra, LAM., ventricosa, vulgaris, Z1Er., d'Ulm; Z. socialis, striata, Zier., de Steinheim; ZL. subovala, Zier., de Niederstozingen; Planorbis contorlus, MULLER, ZIET., d'Ulm; P. hemistoma, Sow., Z.; P. imbricata Muzer , Z., de Steinheim; Æncylus deperdilus, DESx., Z. AG lee os bisulcatum, Z1er., Ulm; C. glabrum, Z1er., Grimmelfingen ; Paludina globulus, Desn., Z.; P. mulliformis, BRONN., Z., de Shen P. thermalis, Law., Z., d'Ulm; V’aloata piscinalis, FéRuss., Z., de Grim- - melfingen; Balanus stellaris, Mstr., Z., Niederstozingen. 1 Les lettres Z. ou Zrr., placées à la suite d’un nom, par exemple Law., Zier., indiquent que la pétrification est celle figurée dans l'ouvrage intitulé : Les pétrifications du Wurtemberg, par M. de Zielen, el que c’est d’après ces planches qu’elle a été déterminée. Ye 8 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Acéphales : Unio grandis, Z., d'Illerrieden. b) Dans LA MOLASSE. Dents des Squalus cornubicus, hastalis, microdon, aduncus, ferox, AGASS., d'Ermingen et de Baldringen. M. le professeur JÆGER, qui publiera sous peu un intéressant mémoire à ce sujet, nous apprend, que la molasse de la Haute-Souabe renferme des restes de morse et de plusieurs cétacées, ainsi que du cheval, du cerf, du Moon et d'un reptile. Gastéropodes : Turritella terebra, Z., Ermingen, Baldringen. Acéphales : Ostrea longirostris, LAM., Giengen, Grimmelfingen, Ermingen, Niederstozingen, etc.; Pecten Jacobœus (?), Baldringen, Niederstozingen ; Mytilus Bord AL. BRONGN., de Grimmelfingen; 4rca gigantea, Z., de Ravensberg; 4. Schübleri, Z., de Grimmelfingen. ÆE. ARGILE DU MINÉRAI DE FER PISIFORME. Cette argile paraît être particulière aux hauteurs du plateau de l'Albe; elle y est constamment déposée sur le calcaire jurassique, on ne l’a jamais vue recouverte par d’autres dépôts. Des crevasses souvent profondes, ou des excavations assez con- sidérables en forme d’entonnoir, sont remplies par une terre glaise jaune rougeñ- tre, qui renferme le minérai de fer en grains accompagné parfois de débris de mam- mifères et de quelques boules de calcédoine. Une note, que je tiens de la bonté de M. le professeur JÆGER, qui compte publier sous peu un travail sur ces restes organiques, m'apprend qu'ils appartiennent à plus de quarante espèces de mammi- fères, sans compter les dents de squales et les fragmens d’un reptile : on compte parmi les premiers environ dix carnassiers, trois rongeurs, neuf ruminans et une vingtaine de pachydermes des genres Mastodonte, Rhinocéros, Tapir, Anaplothe- rium et Paleotherium. La collection géologique de l’université de Tubingue possède une lame de couteau et un peut fer à cheval, trouvés, en même temps que les débris que je viens de citer, dans un gite exploité dans les environs de Salmandingen. L’argile du minérai de fer pisiforme est très- répandue sur toute l'étendue du plateau de l'Albe; les dépôts de Nattheim et d'Oggenhausen ne paraissent pas être contemporains de ceux de Neuhausen, de Salmandingen, de Thalheim, etc. ; on n’y a point encore rencontré de restes de mammifères. Le minérai de Nattheim repose sur un calcaire argileux, qui diffère par la couleur du calcaire jurassique, et qui renferme çà et la des grains de fer pisolithique. Tout porte à croire que ce gite est de la nature de ceux décrits dans le 1.” volume des Mém. de la soc. d'hist. nat. de Strasb., par MM. Walchner et Thirria, comme formant le terrain originaire des mines pisiformes; tandis que les gites dans les crevasses proviennent de la des- truction de ces gîtes et d’un chariage diluvial de leurs débris. Le calcaire argileux empätant des grains de mine de Nattheim, est le même que celui des gites origi- naires des environs de Béfort et de Lucelle, département du Haut-Rhin, où ils ont se DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 9 la même forme d’entonnoirs qu'à Nattheim, et portent le nom de Grabonières. Les beaux zoophytes silicifiés de Nattheim se sont trouvés au fond des travaux d’une mine de fer en grains dont l'exploitation est abandonnée aujourd'hui, et de là vient qu'ils sont fortement colorés en rouge par de l’oxide de fer. F. LIGNITE DES ARGILES DU MINÉRAI PISIFORME. C'est à Wemdingen, près Nôrdlingen, qu'on a rencontré, pour la première fois, du lignite dans des entonnoirs du calcaire jurassique, et depuis on a fait un grand nombre de recherches pour en trouver également sur l'Albe. M. Zobel, directeur des forges royales de Ludwrigsthal, près Tuttlingen sur le Danube, après avoir fait exécuter plusieurs sondages infructueux, a découvert un dépôt de cette nature sur le territoire de la commune de Wurmlingen, à une hau- teur de 2626 pieds de Paris au-dessus du niveau de la mer, et de 644 pieds au- dessus de celui du Danube, près de Ludwigsthal. Il a eu la bonté de m’en com- muniquer la coupe, planche II, figure 1, et la descripüon que je reproduis ici textuellement. «Quelque temps après la découverte du gite de lignite si remarquable de Wem- dingen, je fis exécuter des sondages dans les argiles déposées en couches parfois très-puissantes sur le grand plateau jurassique des environs de Ludwigsthal. Après plusieurs tentatives infructueuses on rencontra, dans le courant de l'automne de 1853, un gite de lignite dont l’importance technique est nulle à la vérité, mais il offre de l'intérêt sous le rapport scientifique. Ce gite se trouve sur une hauteur élevée de 2626 pieds au-dessus de la mer, située sur la gauche du Danube, et qui fut déjà parue du chainon du Heuberg. Le sol présente ici une légère dépression en forme de bassin. « À. Puits de recherche, établi au lieu mème où la sonde avait indiqué la pré- sence du lignite; il a été poussé jusqu’à une profondeur de 104 pieds, en traver- sant une série de couches qui sont indiquées sur la figure aussi exactement que possible. «B. Galeries à l’aide desquelles on a exploré Héndne du dépôt; le puits À et dé ré B sont dessinés sur une échelle double. «a) Couche de fragmens jurassiques, disséminés dans une argile rouge, épaisse de 5 pieds; elle occupe la partie supérieure du dépôt. «b) Banc d’argile dont la puissance varie de 12 à 14 pieds; sa couleur change à mesure que l’on avance vers le lignite et, passant du blanc-bleuâtre au gris et au brun, elle finit par devenir noire : ces nuances ne sont pas tranchées; elles passent insensiblement les unes aux autres. «c) Dépôt de lignite de 30 pieds d'épaisseur; il est formé à peu près de parties égales de bois ere se rapprochant plus ou moins du lignite piciforme et de lignite terreux, qui, en certains endroits, devient tellement impur qu'il laisse après Re jusqu’à 40 et 50 p. cent d’une argile parfaitement blanche. Les Y. 2 10 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE pièces de bois bitumineux étaient déposées sans aucun ordre: elles n'avaient jamais une longueur de plus de 5 pieds, et leur épaisseur était en général peu considé- rable; cependant il s’en est trouvé qui avaient jusqu'à 1% et 2 pieds de diamètre. Les fragmens de diverses grandeurs étaient tous aplatis, de façon à n'avoir presque que la moitié de leur diamètre primiuf. Le lignite terreux renfermait quelques pe- tits nids d’une espèce d’anthracite qui ne prenait feu que très-difficilement; il brülait sans flamme et laissait un résidu d’un pour cent au plus. «d) Argile brune, renfermant beaucoup de débris végétaux charbonnés, réduits en parte en lignite pulvérulent; elle se reproduit encore plus bas. «e) Fragmens d’un calcaire blanc qui ressemble beaucoup à de la craie tendre, et disseminés dans la même argile brune de 4. « f) Argile jaune qui entoure le dépôt de lignite, et alterne plusieurs fois avec les couches inférieures; sa séparation de l'argile brune est ordinairement bien tranchée. «g) Argile pétrie de lignite terreux. « À) Minérai de fer pisiforme, qui se trouve abondamment au contact des argiles jaune et brune, et se-perd peu à peu dans lune et dans l’autre de ces argiles. «£) Grès peu consistant, de couleur grise ou verdâtre; son aspect le rapproche assez de la molasse, mais il renferme un peu moins de parties calcaires. «#) Conglomérat formé de cailloux de quarz et de calcaires plus anciens, unis par un ciment sableux. | «/) Conglomérat de fragmens de calcaire jurassique, arrondis ou anguleux, avec ciment dolomitique.” Des traces ou des fragmens assez considérables de lignite ont été retrouvés en- core dans des dépôts semblables aux environs d'Urach, près de Strohweiler, de Hülben, de Würtingen et de Koblstetten. Il y est également renfermé dans une argile fine, brune ou grise. Les pièces de lignite assez considérables que l’on a rencontrées à Strohweïler, présentent une cassure transversale à vives arêtes, et sont en pare remplies d'argile; ce qui fait voir que ce bois n’a pas été charié par les eaux. J'ai trouvé dans l'argile jaune de Würuüngen, à une profondeur de 12 pieds au-dessous du sol, une dent de Palæotherium (issolanum ?), et en mêms temps un morceau de minérai de fer pisiforme d’un pied cube environ. Deux puits de recherche ont été foncés, d'après mes conseils, près de Stroh- weiler. Ils ont une profondeur de Go pieds, et sont tombés également sur un dépôt de ces argiles à lignite et à mine de fer pisiforme. Le premier de ces puits, établi dans le courant de l'été 1833, traverse une argile jaune et fine, ren- fermant des morceaux isolés de coral-rag et de ce calcaire crayeux mentionné ci-dessus : les pièces de ce calcaire étaient souvent recouvertes de concrétions de munérai de fer oxihydraté, mais l'argile de ce fonçage n’a offert du reste aucune Y. DE L'ALBE: DU WURTEMBERG. 11 trace de lignite ou d’autres minéraux étrangers. Le second puits fut creusé pendant ’été 1854 à 150 pas au S. E. du premier dans une argile grise, renfermant des büches de bois bitumineux, placées sans ordre l’une auprès de l’autre; elles étaient quelquefois encore couvertes de leur écorce, et paraïssaient avoir appartenu à des arbres des genres frène ou érable. On a remarqué que des conglomérats basal- tiques et des dolomies jurassiques se trouvaient toujours dans le voisinage du lignite, et que les roches dans lesquelles on rencontre ces dépôts sont tellement altérées, que les fragmens de coral-rag, disséminés dans l'argile même, semblent transformés en craie. FORMATION JURASSIQUE. La formation à laquelle les géognostes du conunent ont donné le nom de ter- rain Jurassique, est composée en France et en Angleterre de subdivisions, dont une partie seulement se retrouve dans le Jura würtembergeois. Le cornbrash, le forest-marble et la grande oolite manquent dans cette contrée; l'inferior-oolite n’y est représenté que par des calcaires marneux peu développés et une oolite ferru- gineuse. Les schistes lithographiques du Jura bavaroïs paraissent y manquer éga- lement; ils n’occupent d'ailleurs pas une étendue très- grande dans cette dernière contrée, et paraissent avoir un caractère tout-à-fait local. G.'CALCAITRE PORTLANDIEN. On a cru pendant long-temps que la subdivision supérieure de ce terrain man- quait dans le Wurtemberg, mais on vient de trouver tout récemment à Emsingen, près d'Ulm, dans une carrière que lon croyait établie sur les calcaires de l'argile oxfordienne, un grand nombre de fossiles nouveaux, qui ont été exposés à la réu- mon des naturalistes à Stuttgart. MM. Vorrz et THURMANN étaient portés alors à les considérer comme appartenant à l’étage portlandien, et cette opinion a été plei- nement confirmée depuis; ces fossiles ayant été communiqués à M. Vorz à Stras- bourg, qui les a déterminés comme il suit : Mytilus amplus Sow. Ce pourrait bien n’être qu'une variété gigantesque du Ay- tilus jurensis, MÉRIAN. Se trouve abondamment dans le calcaire portlan- dien d’Audincourt, près Montbéliard (département du Doubs), et dans le terra à chailles des environs de Besançon. -_ Phaladomya donacina abbreviata, Voxrz. Se trouve abondamment dans les cal- caires portlandiens des environs d'Angoulême, avec lExogyra virgula. Phaladomya donacina elongata, Vorrz. Mèmes observations. . Phaladomya donacina obliquata, Vozrz. Se trouve abondamment dans le même terrain des environs d'Angoulême, et se voit aussi dans le calcaire du kim- meridge-clay du Porrentruy. Ammonites ? de la famille des Armati. Phaladomya, n’a pu être déterminé. Nautilus, nouvelle espèce : le dos est aplau, ainsi que les deux flancs. *. 42 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Peclen, n'a pu être déterminé; ressemble à des Pecten du portlandstone de la Haute-Saône, également indéterminés. Le calcaire de cette carrière est légèrement crayeux et tout-à-fait semblable à certains strates portlandiens dans la Haute-Saône et des environs de Verdun et d'Angoulème. Ces strates sont horizontaux, ils viennent jusqu’à la surface du sol, et ne sont recouverts que par de la terre végétale renfermant des fragmens d'un calcaire d’eau douce; plus haut et à quelque distance de cette carrière on voit ce calcaire en place. Le sol de la carrière n’est élevé que de quelques pieds au-dessus du niveau des eaux du Danube; le calcaire n’y est entaillé que sur une hauteur de 15 pieds; les couches se subdivisent en bancs d’un à 2 pieds de puissance, entre lesquels on voit, comme dans les calcaires de l’oxford-clay, des lits d’une marne schisteuse grise et jaune, d’une épaisseur de quelques lignes. Les carrieurs assurent que le calcaire blanc jaunâtre, à cassure conchoïde en grand, qu’on exploite dans celte carrière, ne descend pas dans le sol de celle-ci, lequel serait composé de cette mème marne jaune que l’on voit entre les bancs du calcaire : on ne connaît pas encore la puissance des marnes du sol de cette carrière, ni la roche sur laquelle elles reposent. Ces marnes pourraient être le kimmeridge-clay. FH. CORAL-RAG. En plusieurs endroits, notamment sur la Rauhe Alp, près de Bôringen, sur l'Albuch, etc., on trouve jusque dans le terreau un grand nombre de rognons siliceux, dont la masse est tantôt de la silice poreuse, tantôt de la calcédoine, et dont les dimensions varient depuis celle d’un poing, jusqu’à celle de la tête. Ces concrétions siliceuses ou chailles, décrites par ScaüBLER! et par TRiRR14?, ont une forme particulière qui rappelle une origine organique ou des copro- lithes, ce sont peut-être des restes de mollusques silicifiés. J'en ai cassé un bon nombre, cependant je n’en ai jamais trouvé qui fussent creuses, ou qui eussent ren- fermé des pétrifications. Le gite originaire des chailles se trouve soit dans un calcaire stratifié que l’on observe dans quelques parties de l’Albe au-dessus du coral-rag, auquel il' est immé- diatement superposé; soit dans les parties supérieures de ce coral-rag qui n'est jamais stratifié. Ce calcaire stratifié forme des couches horizontales d’une faible puissance, puis- qu'elle n’est généralement que de quelques pouces. Il pourrait bien correspondre au portlandstone précédent; mais comme il n’a pas offert encore de fossiles, 1l n’est pas facile de résoudre la question; jusqu'ici il n’a guère été observé encore que dans les carrières du plateau de l’Albuch, situé entre Weiïssenstein et Bôhmenkirch, 1 Vox Acvenni, Gebirge Würtembergs, pag. 300. 2 Tama, Sur le terrain jurassique de la Haute-Saône, dans les Mémoires de la Société d'his- toire naturelle de Strasbourg, tom, I," Y. DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 13 où il est très-bien prononcé; sa couleur est le gris-blanchâtre; il est crayeux et tache les doigts; sa cassure est inégale et esquilleuse. On l’emploie comme pierres de pavé et comme dalles, auxquelles on peut donner jusqu’à 4 à 5 pieds de lon- gueur sur une épaisseur de quelques pouces, et que l’on taille avec une grande facilité. Il est impropre à la lithographie. L'absence des fossiles qui n’a pas permis de constater son identité avec le cal- caire portlandien, ne permet pas non plus de décider si les carrières à dalles de Bôhmenkirch, de Schnaitheim et de Kolbingen, appartiennent soit au niveau géologique des pierres lithographiques du Jura bavaroïs, soit au niveau du cal- caire à Astarte, du Jura suisse et français. En tout cas, cette assise à dalles ne correspond-elle pas au terrain à chailles de la Haute-Saône, puisqu'elle repose sur le coral-rag, comme on va le voir; tandis que le véritable terrain à chailles sup- porte le coral-rag, et fait le passage de l’oxford-clay au calcaire corallien (Taur- MANN), qui consütue l’assise inférieure du coral-rag du Jura français et suisse. C’est à certains calcaires portlandiens et à la variété subcrayeuse du calcaire à Astarte (Tairri4), de la Franche-Comté et des environs de Porrentruy, que ce calcaire à chailles ressemble le plus, suivant M. Vozrz; et cette dernière roche renferme éga- lement des concrétions siliceuses semblables aux chailles. Ce calcaire straufié passe au calcaire non straufié sur lequel il repose, en per- dant peu à peu sa straüfication; dans sa partie inférieure les chailles deviennent plus nombreuses, mais elles se perdent ensuite dans la partie supérieure du cal- caire massif qui en renferme encore quelques-unes, ainsi qu'on peut le voir à la grotte dite le Falkenloch, située entre Bartholmä et Bôhmenkirch. Ce calcaire massif, qui prend si souvent une texture grenue, ou devient même dolomitique, correspond au coral-rag des Anglais, et au calcaire corallien de M. THuRMANN. C’est lui que l’on voit couronner l’Albe de ces rochers grotesques qui en font l’ornement, et qui frappent surtout la vue du voyageur dans les val- lées de cette chaîne, si remarquables par leurs flancs escarpés : ces rochers de ce coral-rag sont souvent sans recouvrement. Sa puissance s'élève de 180 à 200 pieds. On voit souvent dans l’Albe de hauts rochers de ce calcaire non stratifié, placés bien au-dessous du niveau habituel des rochers, et qui ne se trouvent là que par suite d’éboulemens ou d’affaissemens. On serait tenté quelquefois de les considérer comme venant de la profondeur, et comme ayant été poussés jusqu’au jour par une force souterraine; mais on est obligé de renoncer à cette opinion, quand on les voit reposer immédiatement sur les calcaires marneux de l'oxford-clay, qui n’ont subi aucune altération ni dans leur nature physique et chimique, n1 dans leur straufication, et ce fait peut s’observer en plusieurs points du Jura wurtember- geois. Le contact immédiat du coral-rag et de l’oxford-clay, tous deux si nettement caractérisés par leurs pétrificauons, s’observe très-bien sur la côte entre Ulm et Y. 14 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Geisslingen, sur celle près de Honau, sur la route de Neuffen à Grabenstetten, et dans la vallée de la Lauter, près de Buttenhausen, etc. (Voy. pl. IL.) L'oxford-clay avec ses calcaires horizontaux dans le haut, que l’ensemble de ses caractères tend à faire considérer comme un dépôt formé dans des eaux tranquilles, sert de base au coral-rag, qui se présente immédiatement comme une roche mas- sive et poreuse. On dirait que des forces plutoniques, agissant comme par épan- chement, ont exercé leur action pendant la formation de ce dernier dépôt; c’est aussi ce que tend à faire admettre l’état corrodé et troué des rochers, ainsi que leur passage extrêmement fréquent au calcaire grenu ou à la dolomie, et les dé- rangemens qu’on peut observer parfois dans Ja stratification ; phénomènes qui se reproduisent souvent lorsque des tuffs basaltiques sont en contact avec les calcaires jurassiques de l’Albe. On ne remarque que rarement des traces de stratification, et elles ne se soutien- nent que sur de faibles étendues dans le coral-rag. Le calcaire de ce groupe est compacte et souvent traversé par beaucoup de veines de chaux earbonatée spathique; sa cassure est conchoïde en petit, il se brise facilement: sa couleur est le blanc passant au jaunâtre, au rougeûtre Ou au brunâtre. La nature de la dolomie est trop connue pour que je n'arrête à la décrire. Les fossiles qui abondent dans le coral- rag, et qui le caractérisent, sont les suivans : On a marqué (C.) les fossiles qui se retrouvent dans le coral-rag du Jura fran- çais et suisse; (Ch.) ceux du terrain à chailles de cette contrée, et (O.) ceux de l’ox- ford-clay de la mème contrée. 1) Zoophytes : Achilleum tuberosum (C.), cancellatum , Msrr., Nattheim. Manon peziza, Gorpr., Nattheim. Scyphia cylindrica, rugosa, pyriformis, texlurala, costata, Gouvr.; Bronni (Ch.); intermedia, conoidea, MsrR.; du Michelsberg près Ober- Büringen, Giengen et Heuberg. Tragos pezizoïdes, palella, sphærioides, acetabulum , rugosum, GoLor., Michelsberg. Cnemidium lamellosum , stellatum , striato-punclatum, Gopr.; astropho- rum, MstR.; Michelsberg et Nattherm. Agaricia granulala, lobata, Goior., Nattheim. Pavonia tuberosa, Gorbr., Nattheim. Lithodendron dichotomum, plicatum (C.); trichotomum, dianthus, Goxvr; elegans, compressum, MsrR.; de Giengen, Nautheim, Arnegg , Stubers- heim, Bermaringen. Anthophyllum turbinatum , obconicum, Msrr. (Cb.); pyriforme, GoLpr.; Nattheim, Giengen. Fungia numismalis, GoLpr., Giengen. Mœæandrina astroides (C.), tenella (C.), Sœmeringü, Gorpr., Nattheim, Giengen. DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 45 Explanaria lobata, MsrR.; alveolaris, Gopr.; Giengen, Nattheim. Astrea concinna, pentagonalis, oculata, alveolata, helianthoides (C.), confluens (C.); caryophilloides (C.); cristata(C.); sexradiata, limbata (C.); GoLpr.; gracilis (C.); explanata, tubulosa (C.), Msrr.; Nattheim, Gien- gen, Arnegg. 2) Radiaïres : Cidarites maximus, MsrR., Nattheim. On en trouve encore des pointes dans l’inférior -oolite, couche n.° 7. C. Blumenbachi, Msrr. (Ch.), de Nauheim; C. nobilis, Mstr., ibid. ; C. elegans, MsrR., 1bid.; C. marginatus, Gorpr., #bid.; C. coronalus, Goor. (Ch.), sbid.; C. glan- diferus, Mstr. (Ch.), #bid.; C. Schmidelii, Msrr., Dischingen; C. suban- gularis, Gopr., Nattheim; C. variolaris, ALEx. BRONGN., #bid.: C. scu- tiger, MSTR., ibid, Echinus excavalus, LEskE (Ch.), Heidenheim; £. nas GOLDF., 4bid. - Spalangus intermedius, MstR., Blaubeuren; Sp: relusus LAm., Nattheim ; Sp. carinatus, GOLDF., ibid. . Asterias jurensis, MstR., Nattheim. Eugeniacrinites caryophyllatus, Govpr. (Ch.), Nattheim. Solanocrinites costatus, Gozbr. (Ch.), Nattheim, Giengen. Apiocriniles rotundus, MiLLER (Ch.), Nattheim, Giengen; 4. rosaceus, ScuL. (Cu.), cbr. ; À. mespiliformis, Scux., ibid. ; 4. Milleri, Scux. (Ch.), sbrd. ; Ap. flexuosus, GoLpr., tbid.; Ap. elongatus, Mirrer (Ch.), ibid. Rhodocrinites echinatus, Scur. (Ch.), Nattheim. 3) Annélides : Serpula grandis, Gozvr.; gordialis (C. Ch.), Scur.; spiralis, MsTR.; #/ium, GoLpr. (Ch. C.); de Nattheim. 4) Acéphales: Terebratula insignis, ZET., Nauheim, Arnegg; rostrata, SOW., Steufen ; difformis, Z., Heidenheim; {rilobata, MsTk., du Braunen près Wasseralfingen; depressa, Sow. (O.), Nattheim; phcata, Lam., 1bid. ; truncala, Sow., Z., tbid., Lochen. Ostrea gregarea, Sow. (O. Ch.), Nattheim, Arnegg, Sirchingen; pulligeræ, GoLpr.; colubrina, Lam. (Ch.); Nautheim. Pecten æquistriatus, Z., Witlingen ; subspinosus, GOLDF., Nattheim ; arti- culatus, GoLpr.; sublextorius, Msrr.; Nattheun. Astarte elegans, on. 2bid. Zsocardia cardissæformis , Z., ibid. Arca obliquate, Z., ibid.; æmula, Pairres, ibid. Lima proboscidea, Sow. (O0. Ch.), Bôringen, Arnegg. 5) Gastéropodes : Nerinea terebra (C.), sulcata, Zxer., Nattheim. Trochus jurensis , Z.; monilifer, Sow., Z.; quinquecinclus, Z.; de Natth. Nerita cancellata, sulcosa, Z., de Nattheim. 6) Céphalopodes : Ammonites plicatilis, Sow., Z.(O.), Rubenthal près Heidenh. Y. 16 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Ce catalogue fait voir que les radiaires er les zoophytes prédominent, que les acéphales sont peu nombreux, et que les bélemnites, si abondantes ailleurs, man- quent tout-à-fait. Quoiqu'on ne retrouve dans l’Albe ni les couches marneuses carbonifères qui recouvrent le coral-rag anglais, ni le calcareous-grit qui se trouve au-dessous, il me semble que l'identité des zoophytes ne doit laisser aucun doute sur la place que l’on doit assigner à la roche qui vient d’être décrite sous le nom de coral-rag , surtout si on la compare au coral-rag et aux terrains chailles du Jura francais et suisse, si bien décrits par MM. Tuirria et THURMANN. 72) OXFORD-CLAY SUPÉRIEUR: La pl. III fait voir que le coral-rag repose immédiatement sur un dépôt eal- caire, dont la puissance s'élève de 500 à 600 pieds, et qui se compose d’une suite de bancs horizontaux imitant un ouvrage de maçonner‘e; ces bancs ont chacun une épaisseur de 3 à 6 et même de 12 pouces, et sont séparés les uns des autres par des lits de marnes schisteuses qui n’ont que quelques lignes d'épaisseur. Le calcaire est compacte et de couleur blanchätre ou bleuâtre, passant quelque- fois au gris foncé; il a peu de solidité, son aspect est terreux. Il tombe bientôt en grumeaux lorsqu'il se trouve exposé à l'air. Les couches supérieures, voisines du coral-rag, seules sont én état de fournir de bons matériaux de construction ou de rechargement de routes : elles sont alors plus compactes et moins terreuses, se cassent aisément, et rendent par le choc du marteau un son clair qui leur est particulier. | Les caractères minéralogiques et les pétrifications qui remplissent notamment les couches inférieures, et qu’on trouvera citées plus bas, font à juste utre douter que les couches marneuses fassent partie du coral-rag; ce dépôt si puissant me semble plutôt devoir être rapporté à l'oxford-clay et au kelloway-rok, ou plutôt au terrain à chailles du Jura français et suisse, qui forme le passage du coral-rag à l'oxford-clay. Les pétrificauons qu'il renferme semblent confirmer ce rappro- chement. Voici les noms des pétrifications qu’on y rencontre: On a marqué encore d’un (O.) les fossiles de l’oxford-clay, d’un (Ch.) ceux du terrain à chailles, et d'un (C:) ceux du coral-rag, tels qu'on les trouve dans le Jura français et suisse. 1) Radiaïres : Nucleolites granulosus, Msrr., Gruibingen. Galerites depressus, Lam., Urach (0. Ch). Pentlacrinites pentagonalis, Goupr. (0.), Münsingen, Dettingen; subteres, Msn. (0.), Hohenstaufen. Aptychus lœvis latus, H. DE Mer (O0), Rechberg, Gruibingen, Hausen dans la vallée. Terebratula perovalis, Sow. (0. Ch. C.); bisuffarcinata, Z. (O.), Donzdorf, K DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 17 2) Acéphales. Aptychus lœvis latus, H. De Meter (0O.), Rechberg, Gruibingen, Hausen dans la vallée. Terebratula perovalis, Sow. (O. Ch. C.); bisuffarcinata, Z. (O.), Donzdorf, Geisslingen, Gruibingen; media, Sow., Donzdorf, Gruibingen, Geiss- lingen; os Z., Donzdorf; loricata, Scur. (O0. Ch.), Gruibingen ; longa, Z., Donzdorf; digona, Sow., Burghalden près Boll; nucleata, Scncorx. (0), Gruibingen; bidentala, Z., Reichenbach, Gruibingen; lunaris, ZxET., Gammelshausen ; z2mpressa, DE Bucu (O.), Gruibingen, Urach; bucculenta ? Sow. (Ch.). Pholadomya acuminata, 7., Gruibingen; clathrata, MsTR., Z., Grubingen et Stuifenberg; clathrata oviformis, Z. Stuifenberg. 3) Céphalopodes. Ammonites änflatus, Rein et Zier., Donzdorf; trifurcatus, REIN et ZIET., Bôhringen, Honau; sériolaris, R., Z. (C.), Eibach; dentatus, R., Z. (O.), Donzdorf; loire Z., io aen Édroitan planulatus oius, Ze Oberbühringen, en Teck; pl. comprimalus, Scux., Ganslosen, Honau, Urach, etc. ; anceps , Sort Zier. (O0. Ch.), sbrd. ; LL vulearis, ScuL., Z., sbid.; annulalus ae ScaL., Z., Coningon , Geïsslin- gen; ann. colubrinus major, Zxer., Bôhringen, Ganslosen ; biplex, Zur. (C. Ch. O.), Eibach; Merweyi, Sow. (O.); polygyratus, Rein, Donzdorf; canaliculatus, Msrr., Z., 1bid.; flexuosus, Msrr., Z., ibid.; gigas, Z., Geisslingen; abruptus, 2., Eibach; jurensis, Z., Gruibingen , Wasseral- fingen; bispinosus, Zier., Wasseralfingen, Neuffen; #nterruptus, ScuL. : (O.); fonticola Menke (O.); gracilis, MsrR., Z., Donzdorf; communs, Sow., Z. (O.), Gammelshausen, Stuifen; planul. nodosus; pl. anus, Z., Teck, Honau, Eibach, Urach. Belemnites bicanaliculatus, 2., Donzdorf, Ganslosen ; subhastatus, Z. (O.), Stuifenberg; latesulcatus, var. fusiformis, Vozrz, (O.), Detuüngen; semi- sulcatus, Mstr., Neuffen (O.). 4) Cruslaces. Palinurus ? Münsteri, Vourz (Ch.), Weissenstein. 5) Dents d'un squale. L’Albe renferme un grand nombre de cavernes, mais je n’en ai vu encore au- cune dans la dolomie; la plus grande pains d’entre elles se rencontre sur les limites du coral-rag et de no clay. On n’y aperçoit que très-rarement la straufication de la roche, parce que les parois sont presque toujours recouvertes par des con- crétions calcaires, et que d’ailleurs ces grottes se trouvent en grande partie dans le coral-rag. Le tableau suivant indique l’élévauon, au-dessus cn niveau de la mer, des cavernes les plus considérables. * as] 18 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Dans le coral-rag. Linkenboldshühle près Onstmettingen . . 2830 pieds. Karlshühle près Erpfingen. ........ 2485 — Nebelhôhle près Pfullingen . . ...... 2466 Schertelshühle près Wiesenstaig. . . ... 2363 — Caverne de Sontheum. ........... 2243 — Schillershôühle près Wittlingen . ..... 2245 — Gerberloch près Haymgen. . :...... 2035 — Bettelmannshühle dans le Lautterthal. . . ‘1949 — Seifenloch près Urach . ... : ...* ... 1843 — Friederichshühle près Zwiefalten. . . .. 1746 — Dans le calcaire de l'oxford-clay supérieur. Falkensteinerhühle près Urach . . . ... 21746 pieds. Bauernloch près Neuffen. ......... 1524 — Eggis près Urach. ............. 1445 — Dans ces trois dernières cavernes, qui donnent naissance à des ruisseaux, on voit très-disunctement la stratification horizontale du calcaire jurassique; après les fortes pluies ces grottes se remplissent d’eau, et ces eaux lavent et attaquent la roche calcaire, sur laquelle on voit parfois en relief quelques bélemnites, dont le carbonate de chaux fibreux paraît être moins soluble dans l’eau que le calcaire compacte qui les entoure, en sorte qu’elles ont été mises à nu après que celui-ci eut été enlevé. k Le plateau de l’Albe offre des enfoncemens ayant en partie la forme d’enton- noirs, et qui se trouvent en connexion intime avec les cavernes; le peuple leur a donné le nom très-exact d'Erdfülle, effondremens; en effet, ils paraissent devoir leur origine à des grottes dont le toit s’est écroulé. Ces effondremens semblent, au moins en partie, avoir offert un écoulement aux derniers restes des eaux dilu- viales, qui ont contribué de cette façon à les remplir de /ehm. En quelques en- droits, aux tourbières de Schopfloch, par exemple, de petits ruisseaux viennent s'y perdre, sans qu’on puisse dire de quel côté les eaux reviennent à la surface de la terre. Ces entonnoirs sont quelquefois entièrement ouverts, comme le Schertels- loch, près de Wiesenstaig, et le Hüllenloch dans le Pflasterwald, près d'Urach. Le premier a donné lieu à la découverte de la Schertelshühle; des mineurs, qui s’y étaient fait descendre, trouvèrent qu'il communiquait avec une caverne, à laquelle on a procuré une ouverture plus convenable à l’aide d’une galerie. Cette caverne a été décrite par G. et E. Paulus1. On l’illumine toutes les années à une époque déterminée pour une espèce de fête. 1 Beschreibung der Schertelshôhle bey Wiesenstaig; Siutigart, 1852, Gebr. Mäntler. Y, a DE L’ALBE DU WURTEMBERG. 19 Cette grotte n’a point encore fourni de débris organiques, de même que la plu- part des autres cavernes de l'Albe, et je crois en trouver la raison en ce qu elles sont en grande parte remplies de lehm qui a sans doute une très- -grande épaisseur; les ossemens, si toutefois 1l y en a, ont dû être amenés dans les points les plus profonds de ces grottes, où ils ont été recouverts par le dépôt diluvien. Il se trouve de plus que toutes les grottes du Jura wurtembérgeois ont leurs issues du côté de l'Ouest ou du N. O.; et l’on assure que celles des environs de Muggendorf ne ren- ferment de restes organiques qu'autant qu’elles ont leurs issues naturelles du côté du Sud ou du S. E. Toutes les peines que je me suis données pour trouver des débris d'animaux dans les cavernes du Wurtemberg, ont été presque constamment inutiles ; et je n’ai eu le bonheur de trouver de ces débris que dans la Schillers- hôhle, près de Watthingen. Ty fis travailler quatre hommes, qui fouillèrent en divers endroits; enfin, après quinze jours de recherches, je rencontrai des ossemens de l'ours ordinaire et du lynx, ainsi qu’un crâne humain parfaitement conservé : ces pièces ont été trouvées ensemble dans une terre noire reposant sur le coral-rag dans le point le plus profond de la partie découverte de cette grotte; elles étaient recouvertes de 30 pieds d’une argile de couleur brune rougeître. Cette caverne pa- raît se prolonger vers le S. O. en descendant de plus en plus dans la profondeur; mais elle se rétrécit en même temps et est entièrement comblée d'argile, de sorte que les fouilles y deviennent à peu près impossibles. Une découverte fort intéressante a été faite dans le courant de l’année 1834, celle de la Carlshühle, près d'Erpfingen, décrite par Ca. RaTH (Reutlingen, 1834, Fleischhauer et Spohn): un maître d'école, occupé à déterrer des racines sur une montagne isolée et boisée de l’Albe, dite le Hühlen- ou le Hüllenberg, perdit sa tabatière, qui était tombée dans une crevasse; les recherches quil fit pour la re- trouver, l’amenèrent à la découverte de l’entrée d’une caverne obsiruée par trois ierres cunéiformes. Cette caverne a une longueur de 568 pieds de Wurtemberg; elle se dirige du S. O. au N. E. Bien qu’elle renferme beaucoup de belles stalac- ttes et stalagmites, elle n’est cependant ni aussi haute ni aussi large que celle de Sontheim, ou celle dite la Nebelhôhle, et l'on y chercherait en vain des salles aussi vastes que celles de ces dernières grottes. L'ouverture naturelle a la forme d’un puits, et se trouve sur la pente S. E. de la montagne; ceci tendrait à confirmer, que les cavernes ouvertes vers le S. ou le S. E. seules renferment des ossemens. Immédiatement au-dessous de l'entrée, et à 9 pieds de profondeur, un tas de pierres, haut de 10 pieds environ et d'une trentaine de pieds de circonférence, offrait à sa surface et dans son intérieur des ossemens humains de tout âge et de tout sexe, mélés d’ossemens de chiens, de vaches, de lièvres, de rats, de pu- tois, etc.; et, de plus, des fragmens de vases, d'armes, d’anneaux, un peigne en ivoire, etc. à La nature des vases, les ornemens et les noms qui se trouvaient dessus, la forme Y. 20 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE et la matière des armes, des anneaux et des ustensiles, qui étaient soit en bronze, soit en or, font croire que tous ces restes sont d'origine romaine. Il paraît que, dans les guerres avec les Gaulois, les Germains avaient jeté des morts dans cette crevasse. On prétend avoir trouvé une cinquantaine de crânes humains dans cette grotte lors de sa découverte. Lorsqu'on avance dans son intérieur vers le N. E., on découvre, à peu de pas du monticule dont je viens de parler, une place recouverte d’une couche de char- bon de bois, épaisse de plusieurs pouces, et mêlée d'os de cerfs et de pores à moitié brülés; on y trouve de plus quatre dalles plantées verticalement en terre, de manière à former un âtre, ce qui semble indiquer que cette caverne a encore été habitée dans des temps moins reculés; et cette présomption paraît se confirmer par un bouton en cuivre jaune, trouvé au même endroit : il était marqué du chiffre 8 et avait quatre orillons, ainsi qu'on les portait anciennement. Ce n’est qu'à parür de ce point, et en avançant davantage vers le fond, qu'on rencontre abondamment des os de l'Ursus spelœus, BLuMENs. Les os et les dents de ces ours indiquent soit des individus de la plus grande taille, soit d’autres en- core tout jeunes; bien que les crânes soient parfaitement conservés, ils ne sont jamais unis à leur mâchoire inférieure. Ces débris ne se sont trouvés jusqu'à pré- sent que sur le sol de la caverne ou très-peu au-dessous; le crâne le plus consi- dérable a été découvert au point le plus bas de celle-ci, il était à moitié incrusté dans le sol. On n’a fait encore que bien peu de fouilles dans cette grotte; elles sont même interdites aux particuliers. Lors des premières recherches, on rencontra en un seul point, de G pieds environ de diamètre, les ossemens et les dents d’une dizaine d’ours au moins; depuis on a encore trouvé le crâne parfaitement conservé d’une espèce de chien. A l’époque de la découverte de cette caverne, les habitans des environs s’y por- tèrent en foule et détruisirent ou emportèrent tout ce qui leur tomba sous les mains, à tel point qu’on n’y voit plus que quelques dents et le grand crâne d'ours dont nous avons parlé plus haut. L'autorité supérieure, animée d’un zèle digne d’éloges, a pris alors des mesures pour empécher les dévastations ultérieures; mais on doit regretter qu’elle n'ait rien fait de plus. La commune sur le territoire de laquelle se trouve la caverne, en a fait l’objet d’une spéculation, et l’a affermée à un prix très-élevé. Comme ces gens n’entendent rien aux fouilles, et pourraient détruire ou laisser passer inaperçu plus d’un objet de nature à offrir des éclair- cissemens utiles, toute recherche est défendue, même au fermier; on a craint d’ail- leurs que l'enlèvement des os n’entrainât une diminution dans le nombre des visi- teurs, et pourtant on peut admettre que bien certainement on trouverait un très- grand nombre d’ossemens fossiles dans cette grotte. Il faut espérer qu’avec le temps on comprendra que sa véritable valeur se trouve moins dans la chétive recette que peuvent procurer la vente de boissons et les illuminations si coûteuses, que dans À DE LALBE DU WURTEMBERG. + 21 les ossemens fossiles qu’elle renferme, et qu'il importerait de mettre au grand jour; tous les doubles que l'exploration fournirait pourraient se vendre à un bon prix, et la collection des trésors palæonthologiques que l’on conserverait dans la caverne, atürerait toujours un bon nombre de curieux. En même temps l’étude de tous ces ossemens pourrait jeter un grand pu sur l’histoire si importante de la grotte et des races d'animaux dont les débris s’y trouvent enfouis. Le plateau de l’Albe manque d’eau dans presque toute son étendue; tandis que les vallées, dès qu’elles ont une profondeur notable, sont riches en sources très- abondantes, qui ne tarissent et ne gèlent jamais. Quiconque a vu les masses con- fuses et irrégulières du coral-rag, et observé sa porosité, ses nombreuses crevasses et le nombre si prodigieux de cavernes, soit grandes, soit petites, qu'il renferme, ne sera pas étonné de ce phénomène, il sera de plus pleinement convaincu de linuulité de tout forage artésien. Ce n’est qu’au-dessous des dépôts massifs du coral-rag et dans les couches du calcaire de l’oxford-clay supérieur, à une dis- tance de 3 à 500 pieds au-dessous du plateau de l’Albe, qu'on voit sortir les sources abondantes de l'Échaz, de l'Erms, de la Blau, de la Fils, de la Rems, du Kocher, de la Brenz, etc. Æ. OXFORD-CLAY INFÉRIEUR et BRADFORD-CLAY. Le calcaire précédent devient de plus en plus schisteux et marneux à mesure que l’on descend dans la série des strates, et ses bancs finissent par se transformer en marnes d’un gris clair; celles-ci reposent sur un schiste marneux gris-noirâtre, sableux, qui se décompose promptement à l'air, et renferme des couches isolées d'un calcaire bitumineux, de couleur gris de fumée, ayant une épaisseur de quel- ques pouces : c’est dans ce calcaire qu’on remarque pour la première fois des grains ooltiques disséminés et peu nombreux. La nr de ce dépôt varie de 30 à 50 pieds. Par sa constitution minéralogique, autant que par ses tire ce groupe corres- pond à l'oxford-clay inférieur et au bradford-clay ; le cornbrash et le forest-marble des Anglais, qui se retrouvent si bien dans le Jura français et suisse, manquent ici; les couches de calcaire marneux qu'on vient de signaler, représentent peut-être ces subdivisions. Il est remarquable de trouver ici réunies dans les mêmes couches les fossiles de l’oxford-clay et ceux du bradford-clay du Jura français et suisse. Les premiers sont marqués d’un (0), les autres d’un (B). 1) Aeephales. T'erebratula triplicata, Paizres, Z., Dettingen. Ostrea costata, Sow. (B.), Dettingen, Neuffen, Wasseralfingen, Neuhausen, Wartenberg. Posidonia, espèce non déterminée, Urach, Altenstadt, Neuffen. Pinna mitis, Paiups, Z. (O.), Neuffen. Trigonia-costata, Sow. (0. B.), Stuifen, Neuhausen, Dettingen, Beuren. ï. 22 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Nucula, espèce non déterminée, Urach, iles Neuffen. Astarte, ibid. 2) Gastéropodes. Turbo cyclostoma, Z., Gammelshausen ; marginatus, Z.; Wisgoldingen. Euomphalus minutus, Z., Gammelshausen. Phasianella paludinæformis, Z., Wisgoldingen. Pleurotomaria granulata, Derr., Z. (O.B.), Detingen, Wisgoldingen. Rostellaria (semblable à R. pes pelicani), Neuffen. 5) Céphalopodes. Belemniles latesulcatus, Voxrz (O.), Wasseralfingen, Dettingen, Neuffen ; canaliculatus, Scux. (B.), 2bid. Ammoniles fonticola, MEnke (O.), Dettingen, Neuffen; sublævis, Sow. (O.), Günmingen, Pfullingen; furcatus Blaine. (O.), Detüingen; Guiliel- mi, SOw. (O.), sbid.; interruptus, Scux. (O.); Jason (O.), REIN, Zuer., Gammelshausen, Neuffen, Pfullingen, Neuhausen, etc.; Castor (O.), ibid.; Pollux (O.), tbid.; complanatus, 1bid.; hecticus (O.), 1bid.; refractus, (O.), cbid.; anceps, REIN, Zer. (0.), Gammelshausen ; crenatus, ibid. ; tumidus, ibid.; Leachi, Sow. Z. (O. Ch.), #bid.; decoratus, Z., Guten- berg; calcar, Z., ibid.; Herweyi, Sow., Z. (O.), Neuffen, Wasseralfingen ; globosus , Z., Gammelshausen ; Deluci, BRoNGN., Neuhausen. Ce dépôt est le dernier de l'étage jurassique moyen, dont le tableau suivant, dressé d’après des mesures barométriques, fera connaître la puissance totale. Ehningen, au-dessus d'Achalm. . .. 862 pieds. Dettingen sur l'Erms.r. . 20.404 0 834 — ec JET Er en EE 732 — Rosenstein, près Heubach. . . .... 750 — Breitenstein::4,:.0..400 sn 5 708 — Messelberg près Donzdorf. . ..... 700 — Grüne Fels près Saint-Jean. ..... Gg1 — Néuffen: ei a ends dar G73 — Urachhait serbes sai Obs Rossberg près Güningen. . ...... 593 — Geissimeent ee APE En 572 — Farrenberg près Môssingen . . . ... 530 — Stuifen près Wisgoldingen. . . . . .. Boo — Hohenz6lléene RM EE 1 MOINS 460 — NS AE. à are ITEM Herzoghof, entre Boll et Weilheim. . 437 — Sphchmpent NL Li Ne 408 — DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 23% Rechbers 0er 2 ee MEN CAR pds BraunenDerse tale lelele à ee Ne DAC Hohenstaufen' 4. , nt. sremm - 5161) — L. INFERIOR-OOLITE. Ainsi que nous l'avons déjà vu, le cornbrash et le forest-marble qui, en Angle- terre, en France et en Suisse, suivent l’oxford-clay dans la série descendante des subdivisions jurassiques, et la grande oolite qui suit le bradford-clay de ces con- trées, manquent entièrement dans l’Albe, où les calcaires oolitiques n’ont en général reçu qu'un développement rudimentaire; aussi les marnes d'Oxford et de Bradford, qui sont confondues ensemble, reposent-elles immédiatement et en stratification concordante sur l’inferior-oolite; les calcaires oolitiques, si prononcés dans le Jura français et suisse, manquent également dans celui-ci, qui est plutôt un grand dé- veloppement du fullers-earth des Anglais, que linferior-oolite de la Suisse, de la Franche-Comté, de la Normandie et de l'Angleterre. C'est encore un fait très-remar- quable que les assises calcaires de l'étage jurassique inférieur sont moins dévelop- pées en Angleterre, en Normandie et dans l’Albe, que dans le Jura suisse et fran- çais, si voisin de l’Albe, et dont celle-ci n’est que la continuation. L'inferior-oolte de l'Albe est formé d’un calcaire marneux compacte, gris de fumée et brunâtre, qui, après avoir alterné plusieurs fois avec des couches de marnes et de schistes marneux sur une hauteur de 100 pieds environ, finit par passer dans le bas au marly-sandstone des Anglais, ou grès de l'inferior-oolite que l’on avait désigné d’abord par le nom de grès supérieur du lias. La subdivision de ces calcaires et grès n’est pas développée d’une manière complète et égale par- tout; mais dans les points où elle a reçu son complet développement, elle montre environ vingt-quatre couches, et une puissance de 500 pieds, terme moyen. Le niveau le plus élevé au-dessus de la mer qu'offre le toit de cette subdivision, est de 2615 pieds; il se trouve dans la partie S. O. du Jura wurtembergeois. Cette éléva- on n’est que de 1655 pieds dans la partie N. E. de la chaîne. Le niveau le plus élevé du mur de cette subdivision est de 2300 pieds au S. O. de l’Albe; il n’est que de 1325 pieds dans sa partie N. E. Les assises correspondantes à l'inferior-oolite proprement dit, sont complétement développées au Stuifenberg; celles du marly- sandstone le sont dans les environs d’Aalen, où les travaux des mines de fer d’Aalen et de Wasseralfingen, établis sur des gîtes de minérai de fer argileux oolitique, ont fourni beaucoup de données sur la composition de ce dépôt arénacé. L'inferior-oolite proprement dit commence dans le haut par une oolite ferru- gineuse, dont la roche est un calcaire marneux d'un gris foncé, à cassure terreuse conchoïde-plane; dans l'intérieur la cassure se montre d’un bleu grisätre, mais sur les bords elle est brun - rouge. Cette pâte est toute pétrie de grains oolitiques de minérai de fer oxihydraté, de la grosseur d’un grain de millet. Cette oolite alterne avec des schistes marneux noirs; sa puissance est de 40 pieds environ. Y 24 © MÉMOIRE: SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Les fossiles de l'oolite ferrugineuse sont les suivans : 1) Radiaïres. Pointes de Cidariles maximus, Msrr., Wisgoldingen, Wasseralfingen, Altenstadt; nobilis, MsrR., #bid.; Schmidelii, Msrr., ibid. 2) Annelides. Serpula limax, GoLor., Ne Wisgoldingen; convoluta, GOLDF., ibid. ; socialis, Gozpr., Naihstsee Detingen , Rcickerbsb dans la vallée, Günningeu; gordiules, nn RE cbid. 3) Acephales. Terebratula ornithocephala, Sow. isgoldihéent Harras, Wasseralfingen, Aichelberg, Güsheim, Pabliiserts Reichenbach dans la vallée; interme- dia, Sow., Z., rbid.; ventricosa, 2., ibid.; bullata, SOW., 1bid.; quin- galet Z., ibid.; quadriplicata, Z., 1bid.; obesa, SOw., Hi: tripli- cata, PuiLL., #bid.; punclata, SoW., ibid.; spinosa, Scux., Z., ibid. Pholadomia Murchison:, Sow., Wisgoldingen, Rechberg, Altenstadt, Nipf. Trigonia clavellata, Sow., Wisgoldingen, Spaichingen; costala, SOW., Dettingen, Neuhausen, Beuren. Astarte elegans, major, Z., Wisgoldingen. Modiola cuneata, Sow., Wisgoldingen, Altenstadt, Wasseralfingen; æqua- is, Sow., 1bid.; hillana, Sow., ibid.; plicata, Sow., 1bid. Ostrea Marshii, Sow., Wasseralfingen, Wisgoldingen , Altenstadt, Dettin- -gen, Neuhausen; crenala, GOLDF., #bid. Pecten auricularis, Gozor., Wissoldingen. 4) Gastéropodes. Trochus Schübleri, Z., Gammelshausen; decoratus, Z., Schlath; undosus, L, Wisgoldingen. Turbo quadricinctus, Z., Wisgoldingen ; heliciformis ; Z., ibid. 5) Céphalopodes. Belemniles Aalensis, Vorrz, Aalen, Wisgoldingen, Dettingen; grands, Zier., Altenstadt, Schlath, Wasseralfingen, etc.; compressus, BLAINv., ibid.; quinquesulcatus, BLAINY., ibid.; acuminalus, Z., ibid. ; tricana- liculatus, quadricanaliculatus, ibid.; teres, Z., Glosbach. Nautilus lineatus, Sow., Gammelshausen. Ammoniles Blaghdeni, Sow., Neuffen, Altenstadt, Wissoldingen, Dettin- gen; sulcalus, Z., Reineke; kœnigir, SOW., Reichenbach; énsignis, Z1er., ibid.; Parkinsoni, Sow., Schlath, Wisgoldingen ; kumphresianus, SOW., Wisgoldingen; {orulosus, Z., Wisgoldingen. La seconde assise de l'inferior-oolite, pl. IT, n° 8, est composée d'un calcaire sableux, de couleur jaunâtre ou cendrée, qui renferme fréquemment du fer hy- re DE L'ALBE DU WURTEMBERG- 25 draté réniforme, et des empreintes peu reconnaissables de fucoïdes charbonnés ; sa puissance est de 35 pieds. Il offre les pétrifications suivantes : 1) Zoophytes. Cellepora orbiculata, Grbr., Wisgoldingen. 2) Radiares. Pointes de cidarites maximus, Mstr., Staufeneck, Altenstadt, Wisgoldingen. Pentacrinites basalliformis, MiLLer, bd. 3) Annélides. Serpula conformis, GoLr., Wasseralfingen, Dettingen, Altenstadt, etc. ; volubilis, GoLpr., Wasseralfingen, Dettingen, Altenstadt, etc.; Rd. Gozpr., #bid.; gordialis, GoLpr., ibid. 4) Acéphales. Ostrea eduliformis, Scur., Z., Wisgoldingen, Staufeneck, slenstade, elc. O. Kunkeli, 2, ibid. Pecten lens, Sow., Z. (rigida?), Wisgoldingen, Pfullingen ; aculicostatus, Lam., Gammelshausen. Plagiostoma transversum, N. Bucn, Wisgoldingen, Nipf. Lima proboscidea, Sow., Z., Wisgoldingen, Staufeneck, Altenstadt, etc. ; nodosa, SOW., ibid. Perna quadrata, Sow., Staufeneck, Neuhausen, Dettingen, Wisgoldingen; mytiloides, Law. ibid. Trigonia costata, Sow., Wisgoldingen. MNucula lobata, N. Buca, Bopfingen, Ehningen, Mezingen; acuminala, V. Bucn, Wisgoldingen. Cucullea oblonga, Z., Wisgoldingen. Lucina lyrata, Pairues, Z., Gammelshausen. Lutraria gibbosa, Sow., Altenstadt; gregarea, MERIAN, ZiEr., Dettingen, Neuhausen, etc. Amphidesma recureum, Parzues, Z., Neuffen, Gammelshausen. Mya depressa, SOW., Reichenbach dans la vallée; angulifera, Sow., Wis- goldingen. Pholadomya fidicula, Sow., Neuhausen, Reichenbach, Altenstadt; opabs, Sow., 1bid.; lirala, SOW., ibid. 5) Gastéropodes. Turritella bistriata, Z., Wasseralfingen; elongata, Z., Gammelshausen. 6) Céphalopodes. Belemnites tumidus, Z., Wisgoldingen, Stauffeneck, Dettuingen, Wasser- alfingen; pyramidalis, Msrk., Z., #bid.; quinquecanaliculatus, Z., ibid. ; breviformis, Vorrz, 1bid. Ammonites bifurcatus, Z., Wasseralfingen. Y. À 26 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE La troisième assise de l'inferior-oolite, pl. III, n° 9, ne renferme pas de pétri- fications; elle est composée d'un schiste bitumineux gris-noirâtre, puissant de 20 pieds. La quatrième assise, pl. III, n.° 10, comprend encore un calcaire bleuâtre, sem- blable à celui du n.° 7, mais sans mélanges oolitiques et tout rempli de fragmens de coquilles. Ce dépôt a une puissance de 8 pieds environ; les pétifications qu'il renferme sont entamées de diverses manières par des pholades, et paraïssent avoir été long-temps exposées à l’acuon des vagues qui les ont arrondies. Voici leurs nOIMS : 1) Acéphales. Terebratula triphicata, Pair, Z., Bablingen, Reïichenbach; acuticostula, Z., Reichenbach, Wisgoldingen. Lima nodosa, Z., Staufeneck, Wisgoldingen; aculicostata, Z., ibid. Cucullea sublævigala, Z., Gammelshausen; oblonga, Sow., Z., Wisgoldin- gen, Kohlberg. Astarle excavata, Sow., Z., Bopfingen, Wisgoldingen. 2) Gasteropodes. Cirrus depressus, Sow., Z., Reichenbach et Achalm. Turrilella muricata, Z., Wasseralfingen. 3) Céphalopodes. Belemniles breviformis, Vorrz, Stauffeneck, Wisgoldingen. ÆAmmoniles insignis, Z., Reichenbach. Cette assise est le dernier dépôt calcaire de l’inférieur oolite. M. GRÈS FERRUGINEUX, GRÈS DE L'INFERIOR-OOLITE. Grès supérieur du lias d’ALEx. BRONGN.; marly-sandstone, CONYBEARE. La masse principale est composée d’un grès jaune de miel, ayant une puissance variable, et alternant à plusieurs reprises avec des schistes bitumineux et des cou- ches d’un minérai de fer argileux oolitique, à grains très-fins (#ôrniger T'honei- senstein). Comme toutes les parties de ce groupe se décomposent rapidement lors- qu’elles sont exposées à l'air, et se couvrent d’une végétation abondante, il est assez dificile d’en trouver de bonnes coupes; de plus, les couches du minérai de fer sont non-seulement très-variables dans leur épaisseur, mais elles disparaissent même souvent entièrement. Le grès jaune montre dans plusieurs localités une épaisseur très-considérable, sans offrir d'alternances avec le schiste, ni avec le minérai de fer argileux oolitique; tandis que celui-ci est complétement développé dans la contrée située entre la Fils et le Kocher, Deux couches du minérai de ces grès sont ex- ploitées à Aalen et à Wasseralfingen. Un puits que l’on y a creusé a montré la série de strates suivante : x: ER — ——— — DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 97 Greene . puissant de wurtemb. Schneider en ASUS Lt idem = Grès jaune . ..... RC GE | 17267 SE o) 2 ie RATS MT LU de QU Me TL DEAR EL dem 5 Ce * Banc de minérai de fer argileux oolitique . . . 2dem Lu Schise AM AS AS LE OUEN LE EPS RARE EE idem WU 2.° Banc de minérai de fer, exploité à ee cale fingen (1619 pi. de Par. au-dessus du niveau de lime) MEN. de Ent AN APN rem SUN SORTE As ER A Te SE ne Ton. LG a) CES Tr Re A ru 2 SNS ren 7. a 3° Banc de minérai de fer. . . . .. . . . . . «. , idem 1 EM Schisteshetieres Ne ST EUR ES ere, 4482 Le 4 Banc de minérai de fer oolitique. . . ...... idem _ SE nee RS 1 AE A EEE A RANEN AN remet AE QU 7 22771) SRE Schisteletianes ne ne eee te ee D IZe7T — Grès dercouléurigrise. 545240. M 3.00 idem 6 sn SCHIS TE RE Aer AA ADEE RARE CE PR D 8 _ Gresirouse CN Center NL Gerre NES SCRIS TES A RE UN 7er Vo se Grès. pire DAS DR D CU D CS TE A NS RTE 17 En 4 so Argile schisteuse.. .. ................ idem 4 es 5° Banc de minérai de fer oolitique, exploité ? à Aalen (1417 pieds de Paris au-dessus du niveau D ere à SE oc ae 6 Le En tout 149 pi. wurtemb. ou 131 pieds de Paris. La couche exploitée à Wasseralfingen est inclinée de 1°, 20, 20” vers l'Est; et celle de Aalen l’est de 2° vers le Sud. Le grès est en général, ainsi que je l'ai déjà dit, d’une couleur jaune de miel ou june verdâtre, passant souvent au blanc, au gris ( ou même au rougeâtre, et jusqu’ au brun-rouge, lorsqu'il se trouve dans le voisinage du minérai de fer ooli- tique. Cette roche est très-argileuse, et l’on ne saurait par conséquent s’en servir avantageusement QUE les constructions. On voit, pl. IT, n° 11 à 30, l'indication des pétrificaions renfermées dans les assises successives de ce groupe. Elles établissent une différence très-marquée entre le grès de l'inferior-oolite et le grès inférieur du lias. Ces fossiles sont les suivans : 1) Radiarres. Asterias prisca, GoLpr., Wasseralfingen. Y. DAS MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE 2) Annelides. Dentalium, espèce indéterminée, du Krähbach près Wisgoldingen. 5) Acéphales. Ostrea calceola, Gozp., Wasseralfingen. Pecten personatus, Gorpr., Z., Wasseralfingen, Hohestaufen ; disciformis, Z., ibid. Avicula, espèces indéterminées, Wisgoldingen, Wasseralfingen. Modiola gregarea, Gorpr., Z., Wasseralfingen, Hohestaufen. Trigonia, espèce indéterminée, Wisgoldingen. Mucula acuminata, N. DEcHEN, Z., Wisgoldingen; variabalis, SOw., Z., Wisgoldingen, Hohestaufen; subovalis, GoLpr., Wasseralfingen. 4) Céphalopodes. Belemnites elongatus, Mixcer, Z1Er., Wasseralfingen, Aalen; compressus, BLAINV., Z.; abbreviatus, Miz., bird. Nautilus lineatus, Z., Wasseralfingen, Aalen; géganteus ? Z.; intermedius, Sow., zbid. Ammonites Murchisonæ, Sow., Z., Wisgoldingen, Wasseralfingen, Aalen, Hohestaufen; serratus, Sow., Z., ibid.; bifurcalus, Scnx., Z.; siphus, Z., Boll. Les boules de grès qui se rencontrent fréquemment dans les bancs du minérai de fer oolitique renferment quelquefois, et notamment à Wasseralfingen, des dé- bris d’ossemens et des dents de sauriens et de poissons. À Aalen la cinquième couche du minérai de fer recouvre encore un banc de grès de couleur gris-jaunâtre, qui renferme des parties de schistes et de marnes, ayant une étendue assez bornée. Ce grès a une puissance de 2 pieds, et passe dans le bas à un grès argileux noir-grisâtre, qui a 12 pieds d'épaisseur. À Kuchen, dans la vallée de la Fils, entre Aalen et Weilheim, on voit encore deux couches de minérai de fer oolitique; mais on n’en voit plus qu’une seule au Rothe-Wasen, près Weilheim, et celle-ci disparaît un peu plus vers le S. O.; au- delà du Hohenzollern on ne voit plus aucune trace du marly-sandstone, de sorte qu'il parait qu'il s'est particulièrement développé du côté du N. O. Le tableau suivant, tracé d’après mes mesurages barométriques, indique l’éléva- uüon et la puissance qu’atteint l'inferior-oolite. a) Oolite ferrugineuse et ses schistes. 2 { Wisgoldingen sur le Stuifen, n.° 7: 1823 pi.« { Au Krähbach . . . . n.°11.1705 pi. MP. 2| Kohlberg, village . . . . . . n°8 1483 — £ AuHardt. un. 1.00 M6 11e — £ | Hohestaufen, . . . , , . , . n°7 1828 — £) Carrière des Starzen. n.° 11 1715— 115 — ÆNHerZOphof ee RCE n.° 7 2033 — | Dans le Teufelsloch. n.° 11 1940— 93 — \ Ces numéros sont ceux qui désignent les couches de la planche I. Y, DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 29 Grès de l'inferior-oolite. Puissance: &( Herzoghof. . . , . . , . . . n.° 11 1940 pi.‘ (Dans le Teufelsloch . . n.°30 1636 p. 304 p- 2 Mème point. . . ...... n°11 1940 — £ = (Rothe-Wasenpr.Weilh. n.° 30 1651— 289— £ Wisgoldingen , Krähbach . . n° 11 1705 — :;5 (Krähbach . . . . . . . n.°30 1512— 193— Puissance de tout l'étage de l'inferior -oolite. [N° 30.. 1512 pieds. Puissance 311 pieds. s# ( Wisgoldingen. . .... n°7 1825 pieds.» 5] Neuffen. . . . . : . . .“n.° 7 1582 — EN. 30. . 1276 — = 306 — g]Herzoghof. . ...... n°7 2053 — £)]N. 50.. 1656 — _ 397 — | Wasseralfingen . . . . . n.° 7 1776 — [IN 50.. 1400 — — 376 — Lias. AN. SCHISTES DU LIAS. CoNYBEARE et PuizLrps ont déjà fait observer combien il est difhcile de déter- miner les limites entre l'inferior-oolite et les schistes du lias, parce que toutes les couches sont en straüfication concordante, et offrent au passage de l’un de ces étages à l'autre une transition graduelle et insensible; cependant on pourra ad- mettre pour ligne de séparation la limite entre les dépôts arénacés précédens et les schistes suivans, bien que l’on retrouve quelques petites couches de grès car- bonifère et de calcaire carbonifère dans la partie supérieure du lias, aussi bien que dans sa partie inférieure. Le Wurtemberg n'offre nulle part un profil entier de l'étage liasique compléte- ment développé. Dans les points où la subdivision supérieure se montre au jour, des failles cachent le calcaire à gryphées; très-souvent on n’aperçoit que les assises inférieures, tandis que celles supérieures ont été évidemment enlevées par des dé- nudatons; c’est ce que l’on voit très-bien sur les profils de la pl. I” La puissance totale de cette subdivision est de 6oo pieds, terme moyen. Il est de même im- possible d’apercevoir linclinaison des couches, parce qu’elles ne sont jamais dé- couvertes sur une étendue assez considérable. Les schistes supérieurs du lias sont d’une couleur grise, plutôt claire que fon- cée, et quelquefois jaunâtre; ils renferment fréquemment des sphérosidérites et de grands nids d'argile; on y trouve de plus des rognons de minérai de fer hydroxidé jaune, de structure testacée concentrique, et dont la grosseur varie depuis celle d'une noix jusqu'à celle d’un poing. Ce schiste se décompose avec une facilité extraordinaire; on ne le rencontre jamais à l’état frais, et il n’offre que rarement des pétrifications. Plus on avance vers les parties inférieures de ces schistes, plus on leur trouve de solidité; en mème temps ils prennent la couleur gris-noirâtre qu’on leur con- naît. Ils renferment toujours, mais dans les parties inférieures surtout, des marnes calcaires d'un gris cendré clair ou bien d’un jaune pâle, qui n’ont ordinairement Ne 50 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE que quelques pouces et rarement plus d’un pied d'épaisseur, Les pétrifications se sont le mieux conservées dans ces marnes; c’est là qu'on trouve principalement les sauriens et les poissons. Les fossiles s'accumulent quelquefois dans certaines couches à tel point qu'il en résulte des conglomérats coquilliers, comme cela se voit, par exemple, au Teufelsloch, près Boll. Voici la liste des pétrificaüons du lias : 1) Végétaux. 1 - Algacites granularis, Scura., Boll, Mezingen, Gross-Eislingen. Fucoides..… nov. Sp., ébid. 2) Radiaïres. Pentacriniles subangularis, Mizr., Boll, Nürtingen, Riedrich, Mezingen ; briareus, Boll, Ohmdem; subteres, Msrr., Boll et Mezingen ; scalaris, GoLpr., tbid.; basalliformis, MizLer, ibid. 3) Acéphales. Delthyris rostrata, Z., Babhlingen, Pliensbach, Bol], Mezangen; granulosa, GoLpr., Z., mêmes endroits. Terebratula rimosa, N. Bucun, Bahlingen, Pliensbach; rumismalis, Lam., Pliensbach, Mezingen; riplicata, Pair. ; bidens, Pix, Boll; variabilis, ScuL., Phiensbach. Ostracites plicatuloides, Scur., Z., Kirchheim, Gross-Eislingen, Mezingen. Plicatula spinosa, SoW., Mezingen. Pecten arcuata, Sow., Boll; subsulcatus, Gozpr., ibid.; dentatus, Sow., tbid.; contrarius, NV. Bucn, Mezingen; æquivalvis, Z., Ohmden; papy- raceus, SOW., Z., ibid.; costutulus, Z., Pliensbach. Posidonia Bronn:, Zier., Boll, Reutlingen, Mezingen. Monolis substriata, Msrr., Wasseralfingen. Inoceramus dubius, Sow., Z., Reutlingen, Boll; undulatus, Z., ibid. Gervillia aviculoides , Z., Teufelsloch près Boll; modiolaris, Z., ibid. Unio obductus, PuiLs., Z. Trigonia navis, LAM., Krähbach près Wisgoldingen, Wasseralfingen. Nucula ovalis, Z.; complanata, L.; Teufelsloch près Boll; snflata, Sow., Z.; amygdaloides, Sow., Pliensbach. Cucullea Minsteri, Z., Teufelsloch près Bol]. Cythera trigonellaris, Vozxz, Z., Teufelsloch. Lucina plana, Z., ibid. Amphidesma donaciforme, Pnizr., Boll; rotundum, PaiLe., tbid. Mya literata, Sow., Z., Teufelsloch. Pholadomya decorata, Z., Pliensbach. 4) Gastéropodes. Helicina expansa, Sow., Boll, Schlath. Y4 DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 31 Trochus mullicinctus, Z., Boll. Pleurotomaria tuberculosa, Derr., Z., Teufelsloch. 5) Céphalopodes. Loligso Aalensis, 2.; bollensis, Z. Belemnites breviformis, Vorrz, Zier., Hemingen, Eislingen; paxillosus, ScuL., Z., Boll; subdepressus, VNoLtz, ibid.; apicicurvatus, BLAINv., Z., ibid. ; rostratus, Zxer., ibid.; lævigatus, Z., ibid.; papillatus, Z., ibid. ; bisulcatus, Z1eT., ibid. ; trisulcatus, Z., ibid.; longissimus, Mixer, Z., ibid.; compressus, VoLrz, Bahlingen; brevis, BLAINY., Gœppingen; cras- sus, VoLrz, Gross- Since, pyramidatus, Z., Boll; digitalis, F. Br- QUET, Z., Gœppingen; quadrisulcatus, Z., Boll; Denon Z., Heiï- - ningen; 7 Vozrz, Boll; Rata tiee Vozz, ibid.; otyconus, Z., ibid.; incurvatus, Z., ibid.; subpapillatus, Z., ibid.; gracilis, Z., ib.; clavalus, BLAINY., 1bid.; turgidus , Z1er., Gœppingen; longisulcaius, Vozrz, Wasseralfingen; carinatus, Z., Boll. Ammonites opalinus, REIN, Teufelsloch près Boll; elesans, Sow. Z., :b.: primordialis , Z., tbid.; fimbriatus, Sow., Z., Ohmden, Donzdorf; ser- pentinus, Sour., Z., Ohmden, Boll; Zatæcosta, Sow., Z., Zell; Becher, Sow., Z., Boll; Davoei, Sow., Z., Wasseralfingen; costatus, REIN, Z., Heiningen; radians, REIN, Boll; Muloravius, PHiILL., #bid.; costulatus, REIN, Z., Wasseralfingen ; so/aris ? Priz., Bezgenried; Stockesi, SOw., Boll, Waldstetien, Mezingen; oblqueinterruptus, Wasseralfingen; stria- tulus, Sow., Z1er., ibid.; bollensis, Z.; polygonius, Z., Zell; annulatus anguinus, Scur., ZiET.; énterruptus, Z., Gross-Eislingen ; proboscideus , Sow., Jebenhausen, Plochingen; subfurcatus, Scur., Jebenhausen ; 4a- lensis, Z.; biarmatus, Z., Gœppingen; denticulatus, Z., Boll; raricos- talus, Z., ibid.; œquistriatus, Mstr., Z., Boll, Zell, Ohmden; Turneri, Sow., Heiningen. Porue bi ue Z. ous 6) Poissons. Lepidotes gigas, AGass., Zell, Boll, Ohmden, Gross-Eislingen, Holzheim ; frondosus, 1bid.; ornatus, ibid. Tetragonolepsis heteroderma, ibid. ; PRÈS ibid, Ptycholepis bollensis, ibid. Semionotus leptocephalus, ibid. Leptolepis Jægeri, ibid. — longus, ibid. Ichthyocopros, Heïiningen. 7) Reptiles. Tchthyosaurus communis, Conys., Ohmden, Boll, Heiningen, Gœppingen, Y. 32 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Zell ; éntermedius, CoxYs., Ohmden, Boll, Heiningen, Gœppingen, Zell, platyodon, ibid. ; macrospondylus, JÆGER, ibid. ; lenuirostris, ibid. Il y a peu de temps seulement que M. le D HARTMANN, de Gœæppingen, a trouvé dans le schiste de Holzheim un crustacé très-bien conservé, long de 8 lignes, qu'il a communiqué à M. HERMANT DE Meyer, lequel a reconnu que c'était un éryon, et lui a donné le nom de Æ. Hartmanni. Les pinces de ce crustacé sont minces et longues, et se distinguent à peine des pieds; sa queue, qui se rétrécit vers la fin, n’est point terminée par des lobes et porte un aïguillon au milieu de l'extrémité. O. CALCAIRE DU LIAS. Les schistes du lias sont suivis dans l’ordre descendant par le calcaire à gryphites, qui se compose de bancs calcaires de couleur gris de fumée foncé, puissans d’un à deux pieds, alternant à plusieurs reprises avec des schistes et des marnes dont l'épaisseur n’est que de quelques pouces. La puissance de l’ensemble de cet étage s'élève de 40 à 50 pieds. Dans le bas ce dépôt calcaire est suivi ordinairement, mais non pas toujours, du grès liasique inférieur, que l’on trouve très-développé dans la contrée qui porte le nom de Fildern, sise entre Stuttgart et Tubingue: cette dernière roche alterne même en plusieurs endroits jusqu’à deux et trois fois avec des assises de calcaire à gryphites de 10 à 20 pieds de puissance; mais dans ces alternances le calcaire se disungue déjà du calcaire à gryphites supérieur au grès: il est plus cristallin et renferme parfois des parties d’une terre verte; on n’y voit que peu d’ammonites, mais beaucoup de fossiles littoraux non décrits encore, tels que de très-petites ampullaires? des trochus, des turritelles, etc., qu’on trouve en parue dans le grès liasique. Il sera bon de distinguer ce calcaire par le nom de cal- caire à gryphites inférieur. Les fossiles du calcaire à gryphites supérieur sont les suivans : 1) Radiaïres. Pentacriniles moniliferus, MstR., Gœppingen; subsulcatus, ibid. 2) Acéphales. Gryphæa incurva, SOW., Vaihingen sur les Fildern, Gœppingen, Wæschen- beuren; obliquata, Sow., ibid.; ovalis, Z., ibid.; Maccullochii, ibid. Pecten glaber, Z., Môgglingen. Plagiostoma semilunare, La., Z., Vaihingen; giganteum, SOW., Z. Gœp- pingen; ermanni, Nouxz, Z., Bebenhausen; pectinoides, SowW., Deger- loch; punctatum, Sow., Vaihingen. Avicula inæquivalo 15, SOW., Z., Vaihingen. Pinna inæquivalvis, SOW., M een, Plieningen; diluviana, ScuL., Z. ibid. Modiola lœvis, Sow., Z., NA en. Unio crassiusculus, Sow., Z., Vaihingen, lusinus, Z., ibid. ; depressus, Z., ibid. Corbula cardissoides, Pairs, Z., Ofterdingen. à DE L'ALBE DU WURTEMBERG. 33 Pholadomya ambigua, Sow., Z., Môhringen, Plieningen. 3) Céphalopodes. Nautilus gisanteus, Soux., Z., Bahlingen, Schlierbach, Hohenheim. _Æmmoniles Bucklandi, Sow., Z., Kaltenthal, Bablingen; ; Conybeari, Sow., Z., Vaihingen sur les Fildern; PR: Sow., 2. , Aldingen; Brook, Sow., Z1eTr., Walddorf; DEEE Sc. Z.. en M Dünckelsbühl; #ridion, Z., Vaihingen; obliquecostatus, Z., Kaltenthal ; roliformis, SOW., Z., Vaihingen; solaris, PaiL., Bezsenried ; planicosta, Sow., Vaihingen; natrir, Scur., Z., Bahlingen. P. GRÈS LIASIQUE OU GRÈS INFÉRIEUR DU LIAS. Le grès inférieur du lias ne se distingue par aucun caractère extérieur du marly- sandstone ou du grès de l’oolite inférieure; mais ce qui ne permet pas de con- fondre ces deux grès, ce sont d’abord leurs niveaux géologiques différens, le pre- mier se trouvant au-dessus du lias et le second formant sa base, et ensuite leurs fossiles, qui sont différens aussi. Souvent ces deux circonstances n’ont pas été prises en considération, et les deux grès ont été confondus; un coup d’œil rapide suffit cependant pour faire voir que Le grès inférieur renferme des restes organi- ques qui lui sont particuliers, et qui ne se retrouvent dans aucune autre for- mation. On n’a pas observé encore de strates de minérai de fer oolitique dans cette sub- division; mais ses grès alternent fréquemment avec le calcaire à gryphites inférieur, quelquefois mème les couches de grès renferment des assises ou des amas calcaires. Les strates qui avoisinent le keuper, offrent un grès imprégné de parties de char- bon végétal; lorsque cette dernière roche manque, on remarque dans les parties inférieures de ce dépôt arénacé une couche calcaire qui n’a qu’une puissance de o pieds, et qui semble formée presque entièrement de valves pétrifiées de Unio concinnaæ, SOW. Z. Ce grès a les mêmes couleurs jaune de miel ou jaune-rouge sale que le marly- sandstone ; sa stratification est horizontale. Les fossiles y sont répartis de telle façon qu'entre des masses de grès de 4 à 6 pieds d'épaisseur, absolument sans vestiges organiques, on retrouve à plusieurs reprises des épaisseurs de quelques pouces seulement, renfermant une quantité innombrable de mollusques fossiles, dont la plupart n’a encore été ni décrite, ni déterminée. Le test des fossiles de ce grès a disparu, et l’espace qu’il occupait est resté vide. Ce fait, que l’on observe très-bien surtout dans le grès liasique, mais qui se présente aussi dans d’autres grès, est d'autant plus curieux que les mêmes fossiles se trou- vent parfaitement bien conservés dans les parties calcaires de ce dépôt arénacé; on peut s’en faire quelquefois des éthanullons qui ne présentent d’un côté, dans le calcaire, que des valves bien conservées de l’'Unio concinna; tandis que de l’autre côté, dans le grès, on ne voit plus que des empreintes vides de ce bivalve. Ce eal- Y 5 L#, 24 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE caire offre encore des espèces non déterminées d’une turritelle et d'une pleuroto- maire? L'une et l’autre ont leur test bien conservé; mais il est impossible d'obtenir des exemplaires complets de ces coquilles provenant du grès. La pleurotomaire ne s'y montre qu'a l’état de moule, ayant la forme d'un ver contourné en spirale, qui se brise au moindre choc, de sorte que, bien qu’elle se trouve par milliers, il est cependant impossible d’en détacher un échantillon complet, et de déterminer l'espèce à l'aide de ces moules, à moins qu'on n’en prenne une empreinte en plà- tre, par exemple, en ayant soin de donner d’abord de la consistance au grès, par le moyen d'une eau gommée. On diraït qu'un acide a détruit le test des coquillages pendant l'acte même de la pétrification, et il est d'autant plus remarquable de voir au milieu de ces grès une assise calcaire, pl. III, n.° 46, formée presque entière- ment de valves pétrifiées de l'Unio concinna. Le grès lias se montre d’abord avec une puissance de 30 pieds environ sous le calcaire à gryphites supérieur; puis le calcaire à gryphites inférieur se présente avec la même puissance; celui-ci forme la base du lias lorsque la seconde assise du grès liasique manque, ce qui ne se voit cependant pas fréquemment. Le grès liasique paraît manquer en plusieurs lieux où le contact du lias et du keuper est mis à nu, comme, par exemple, à la Weinstaige, près Stuttgart, et dans la vallée du Neckar, près de Neckarthaïlfingen; le calcaire à gryphites, accompagné de ses marnes, repose alors sur des couches grises argileuses, qui ont pour base, dans les environs de Stuttgart, de Kaltenthal et de Bebenhausen, un conglomérat sableux de quelques pouces d'épaisseur, très -quarzifère et riche en pyrites, dans lequel on rencontre des coprolithes, des dents et des écailles de poissons des genres Sphærodus, Acrodus et Hybodus. : Les fossiles du grès liasique et du calcaire à gryphites inférieur sont les suivans. On a marqué d’un (C) celles qui se trouvent dans le calcaire à gryphites inférieur, et d'un (G) celles du grès. 1) Plantes. Fucoides circinatus ? cylindricus ? BRONGN. (G-), 2) Annélides. Serpula, espèce indéterminée (C.). 3) Acéphales. Ostrea, espèce indéterminée (C. G.), Güppingen, Plochingen, Strassdorf, Abtsgmünd, Wäschenbeuren , Mügglingen, Bärlingen, Uhingen, Faxen- feld. Gryphea incurva? Sow., petite variété (C.), ibid. Pecten tumidus (G.), ibid. — glaber (C. G.), ibid. 1 V. Ausenti, Monographie des Muschelkalks, pag. 153 et 154. Y. DE L'ALBE DU WURTEMBERG+ 35 Plagiostoma punclatum, Sow., Güppingen, Plochingen, Strassdorf, Abts- gmünd, Wäschenbeuren, Mügglingen, Bärtlingen, Uhingen, Faxenfeld. Avicula (C.), ibid. Pinna Harimanni, Z. (G.), ibid. Modiola scalprum, Sow. (C.), 2bid. Modiole....… indéterminé (C. G.), cbid. Unio concinna, Sow., Z. (C. G.), ibid. Cardium ? (C.), ibid. 4) Gastéropodes. Nalica? nov. sp., diam. 3 milhm. Elle a encore ses couleurs et montre une bande brune sur son dos. Très-abondante dans le calcaire à gryphites inférieur aux environs de Faxenfeld. Tornatella ou turbo ? (GC. G.), Gmünd, Wäschenbeuren, Güppingen, Plochingen, Uhingen, Bärtlingen, Barlenbach. Pleurotomaria ? (C. G.), ibid. Helicina ? (C. G.), ibid. Turritella, plusieurs espèces (C. G.), sd. 5) Céphalopodes. Point de bélemmites. INautilus squamosus, Scux., Z. (GC. G.), Bebenhausen. Ammoniles anguliferus, Prirraps (C. G.), Wäschenbeuren, Gôppingen, Plochingen. Ammonites kridion ? Z., ibid. 6) Poissons. Sphærodus, Pro Hybodus. Le grès lias est surtout développé au N. E., entre les vallées de la Fils et de la Rems, dans les Fildern et aux environs de Tubingue. Il atteint son niveau le plus élevé près de Frickenhofen, où il est élevé de 1832 pieds de Paris au-dessus de la mer; et près de Harthausen, où son élévation est de 1292 pieds de Paris. Des nivellemens barométriques ont donné les mesures ci-après de l'épaisseur de tout le terrain liasique : Schistes du lias. Puissance, à Teufelsloch près Boll . . . . n.° 30 1636 pi. {Près Bezgenried. . . . . n° 43 1113. 525 pi. | Rothe-Wasen près Weilheim. — 1651 — E Au no de Kirchheim. — 996. 651 — 5 Wisgoldingen au Krähbach. — 1512 — ;5| Près Gross-Eislingen . . — 1053. 459 — Calcaire et grès du lias. 2. [ Bezgenried. . . . . . . . .. n.° 43 1113 pi.s {Près Uhingen . . n.° 47 1002, Puiss. 171 pi. =) Wäschenbeuren . . . . . .. — 1384— %)Au Krettenbach. — 1125. — 259— 5 | Hauteur de Schlierbach . . . — 1183 — &) Près Uhingen .. — 1002. — 181 — 5 | Kirchheim. . ........ — 981 — {Près Plochinsen — 783 — 198— Y. “+ [PA © MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE Grès lias. Puissance. &{ Au Hardt près Nürtingen . . n.° 45 1155pi. Asus p.Ob. -Ensingen, n.°47 986. 147p. Gt 0 e...... — 1232 —,;| Près Uhingen. . . . . . . . — 1002. 230— Puissance des schistes, du calcaire et du grès, pris ensemble. Uhingen. . . n.° 47 1002. Puissance 654 pi. Idem . .. — 31002. — 649— Strassdorf. . — 1226. == 479— L{Teufelsloch. . . . . . . . n° 30 1656 pi. £ Rothe-Wasen . - .. . .. — 1651 — E Wisgoldingen. . ..... — 1705 — ; = & £ à Ce petit nombre de mesures donne des résultats très-différens relativement à la puissance de l'étage liasique; ces différences proviennent très-probablement d'illu- sions produites par des failles. Des travaux de sondage commencés dans le lias, et qui n’ont point atteint le keuper, étaient descendues à Aalen, à une profondeur de . ........ 59o p. Par. à Neuffen, à une profondeur de . .......716 — à Reutlingen, le point de départ était situé à 177 — au-dessous de la couche supérieure du lias, et l’on avait traversé 166 pieds de celui-ci, sans avoir atteint le keuper avec ce total de 343 pieds de Paris. Les tableaux des pétrifications font voir qu’on n’a trouvé jusqu’à présent qu’un bien petit nombre de végétaux fossiles dans les formations ooliiques et du lias. Le coral-rag et l’oxford-clay n’en ont point montré jusqu’à ce jour; les couches supérieures de l’inférior-oolite présentent les premières traces de fucoïdes à peine reconnaissables et non encore déterminés. Néanmoins ces subdivisions, ainsi que le grès lias, sont fréquemment accompagnés de parties de charbon végétal, et les schistes même du lias renferment souvent des pièces de lignite piciforme. Q. KEUPER. La première assise du keuper, celle que recouvre immédiatement le lias, est for- mée par une marne rouge, dans la composition de laquelle domine tantôt le con- tenu argileux, tantôt le contenu calcaire. Elle est suivie par le grès blanc, et par plusieurs dépôts de marnes, d'argiles et de gypse, qui n’appartiennent plus à l'Albe, et qui tout récemment ont été très-bien décrits par M. D'ALBERTI. R. BASALTE ET CONGLOMÉRAT BASALTIQUE. La présence des masses plutoniques est l’un des phénomènes géologiques les plus intéressans de l'Albe du Wurtemberg. Ces masses se présentent soit comme des cônes isolés sur le versant N. O. de la chaîne, soit comme des filons qui se montrent au jour dans les vallées trans- versales, ou qui ont percé le plateau même et s’y étendent sous forme de bandes étroites. x. DE L'ALBE DU WURTEMPERG. 57 Les cônes basaltiques ont cela de remarquable que leur pied montre ordinaire- ment l'inferior-oolite et le lias en couches bien horizontales et nullement déran- gées, et que la partie supérieure de la montagne est seule composée de basalte ou de tuff. Il faut donc que la masse plutonique se soit élevée dans l’intérieur du cône et se soit promptement figée, en sorte qu’elle n’aura pu couler le long de ses flancs. Les conglomérats basaltiques sont beaucoup plus répandus que le basalte lui- même, lequel forme quelquefois des filons au milieu des premiers, c’est ce que l’on voit au Jusiberg, près Mezingen et au Karfenbühl, près Dettingen; d’autres fois il est tout-à-fait isolé, comme au Buckelter, près Urach; au Hofbühl, près Neuhau- sen; au Sternenberg et à l’Eisenrittel, dans les environs de Gommadingen et de Dottingen. Il est partout massif, se divisant quelquefois en boules; mais on ne l'a point encore vu divisé en prismes ou colonnes. Les contrées occupées par cette formation sont caractérisées par une grande abondance d’eau. Presque tous les villages du plateau de V’Albe, qui font exception à la règle générale, parce qu'ils sont pourvus d'affluences d’eaux abondantes, ne dévent cet avantage qu'aux roches basaltiques. C’est dans leur voisinage que jaillit une source sur le des points les plus élevés de l'Albe, au Sternenberg. Il pee que les filons de conglomérat qui traversent les masses poreuses du coral-rag s’op- posent à l’écoulement des eaux atmosphériques et les forcent ainsi de reparaître au jour, ou du moins de se rassembler dans des puits qui ne tarissent jamais. Ce phé- nomène se reproduit d’une manière si constante sur toute l'étendue de l’Albe que bien des fois, lorsqu'on me citait une source qui ne tarissait jamaïs, jen concluais, sans avoir été sur les lieux, l'existence de terrains d’origine plutonique, et je ne me suis trompé que rarement. Comme les basaltes du Wurtemberg et leurs conglomérats ont été déjà décrits spécialement dans plusieurs mémoires, je m’abstiendrai de revenir là-dessus; je me bornerai à faire remarquer la présence encore énigmatique des roches dites primi- tives au milieu de ces tuffs. Ainsi l’on trouve au Grafenberg, au Floriansberg et au Jusiberg près Mezingen ; au Rangenberg près Ehingen sous Achalm; à la Limburg près Weilheim, etc., des galets de granite, de gneiss, de micaschiste, de porphyre, de phyllades, de todiliegendes; et ces galets sont tantôt implantés dans le conglo- mérat basaltique, tantôt la décomposition les a rendus libres, et on les trouve alors épars à la surface du sol. On s’est ordinairement rendu compte de ce fait, en ad- mettant que les masses plutoniques, en traversant les terrains plus anciens, en avaient détaché des fragmens, qu’elles ont englobés et emportés au jour; mais il faut obser- ver que ce sont de véritables galets bien arrondis et de la grandeur ordinaire des cailloux roulés de nos rivières. Or, si c’étaient des fragmens des terrains plus an- ciens sur lesquels repose la formation jurassique de l’Albe, ils devraient nous offrir des pièces à arêtes vives et de toutes les grandeurs; de plus, ces tuffs nous offriraient aussi des fragmens de roches de formations plus rapprochées de l’époque juras- *. , s'idul 38 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE sique, telles que le muschelkalk et le keuper, ce qui cependant n’a pas encore été observé jusqu'à ce jour; bien au contraire, on ne trouve avec ces galets, qui ne sont jamais très-fréquens, que des fragmens anguleux de calcaire jurassique de l'Albe, et ceux-là sont prédominans dans tous ces conglomérats. Si l'on admet que ces cailloux proviennent du grand dépôt de gravier de la Haute-Souabe, situé à l'extrémité S. O. de l’Albe, ou bien des plaines de la Bavière, cette hypothèse très-vraisemblable n’explique pourtant pas comment ils ont pu arriver d'une si grande distance sur la partie N. O. de l’Albe, dont l'élévation est de 1000 pieds environ au-dessus de ces contrées; et l'on ne voit pas non plus pourquoi ces cailloux ne se montrent qu’en des points isolés, sans avoir laissé ailleurs de traces de leur passage. Il est bien moins probable encore qu'ils vien- nent du N. O., car on ne connaît aucun dépôt semblable de ce côté, excepté celui de la vallée du Rhin et de ses embranchemens. Le sol de la contrée était peut- ètre recouvert de gravier avant le soulèvement de l’Albe. Il serait important, non-seulement de comparer ces galets à ceux des dépôts di- luviens de la Bavière et de la Haute-Souabe, mais surtout de comparer les roches qui les constituent aux roches de la Forèt-Noire et des diverses régions des Alpes. Il ne faut d’ailleurs pas oublier à ce sujet, que bien des contrées ont déjà fait reconnaitre des dépôts de gravier fort anciens sur lesquels les terrains secondaires ont été déposés; ainsi l'inferior-oolite des Moutiers (département du Calvados) est rempli dans ses couches les plus inférieures de galets de roches du terrain de transition, sur lequel le terrain jurassique du Calvados a été déposé. Ces conglomérats basaltiques offrent encore un autre fait non moins curieux, celui de la présence de véritables galets de calcaire du Jura wurtembergeois, ainsi que de blocs de coral-rag de cette chaïne, et cela en des points situés en dehors de l’Albe, où ces conglomérats ne traversent pas ces calcaires et arrivent au jour dans les schistes du lias et dans l’inferior-oolite, c’est-à-dire à un niveau bien in- férieur à celui de ces calcaires et à quelque distance de la chaîne, qui cependant aujourd'hui les renferme exclusivement. Cest ce que l’on voit, par exemple, à Linsenhoffen dans la vallée d’Aubmuth, près de Kohlberg, etc. La chose paraîtra bien naturelle, si l'on se rappelle ce que j'ai dit au commencement de ce mémoire au sujet du soulèvement de l’Albe et de la formation de son versant N. O., dont le pied était recouvert d’abord des mêmes calcaires jurassiques que le plateau actuel de lAlbe, Cette manière de voir se trouve encore vérifiée par les nombreux dépôts de fragmens de calcaire jurassique que l’on remarque au pied de la chaine, et dont il a déjà été question également; ces dépôts sont souvent très-puissans ; les fragmens calcaires dont ils se composent sont assez petits et ont encore les arètes vives, en sorte qu’elles ne proviennent pas d'un charriage opéré par les eaux des vallées voisines du Jura allemand, Les fragmens calcaires de ces conglomérats sont en partie des débris non altérés DE LALBE DU WURTEMBERG. 39 au coral-rag et de l’oxford-clay, avec leurs pétrifications parfaitement bien conser- vées; en partie ce sont des calcaires cristallins à grains fins, des dolomies grenues, des calcaires et schistes du lias plus ou moins modifiés, et dont les pétrifications ont été notablement altérées; ainsi les bélemnites sont toujours blanchies quand même le schiste est resté noir. Dans quelques localiés le calcaire jurassique n’a point du tout été altéré par le contact du conglomérat, par exemple, à la montée entre Beuren et Erkenbrechtsweiler; dans d’autres, entre Neuffen et Grabsietten par exemple, il a été fortement altéré au contraire, et 1l est devenu spathique en grande partie et même presque baaillaire; d’autres fois 1l est simplement devenu rouge ou violet ou gris, et dur, sonore et fragile. On peut être sûr du voisinage des roches basaltiques lorsqu'on rencontre dans l’Albe des calcaires rouges ou violets. C'est encore un fait fort remarquable, que les cônes basaltiques, tels que le Jusiberg, le Rangenberg, le Beurer-Felsen, etc., montrent à leur sommet très-fréquemment des dolomies jurassiques qui n’offrent plus aucune trace de pétrification. Le calcaire d’eau douce de Büttingen, près Münsingen, est recouvert et totale- ment altéré par ce conglomérat; il offre par là une donnée précieuse pour dé- terminer l'âge de cette roche plutonique, car il contient absolument les mêmes pétrifications que celui de Steinheim, dans lequel on trouve des restes de mammi- fères; 1l paraît donc que les basaltes de l’Albe doivent être rapportés à l'un des dépôts tertiaires les plus récens, ce qui est d’ailleurs tout-à-fait conforme à ce que j'ai dit au commencement de,ce mémoire, puique ces calcaires d’eau douce ont été soulevés avec l’Albe; à Bôtungen ils se trouvent à 2436 pieds au-dessus de la - mer. Paie Les fossiles se rattachent toujours à des couches déterminées de chaque forma- üon; un phénomène semblable jusqu’à certain point se remarque même à l'égard des plantes de la flore actuelle, mais ici la cause de la constance de l'association de certaines plantes avec telle ou telle subdivision géologique des terrains, ne se trouve plus dans les faits de l’histoire de leur formation, elle se trouve simplement dans la nature de ses roches et dans l'élévation plus ou moins considérable qu’elle atteint habituellement. J'ai tâché de réunir dans le catalogue suivant les plantes les plus caractéristiques pour les divers étages jurassiques, à l'exception du lias, parce qu'il n’offre point une flore bien caractérisée. La nomenclature est celle de la Flore du Wurtemberg, de MM. ScHügLer et MERTENS; M. MüLLER, pharmacien à Urach, a bien voulu m'aider dans ce travail. 40 MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE 1. Plantes du coral-rag. Adonis æslivalis. Coronilla minima. Leucoium vernum. — cilrina. — emerus. Lithospermum officinale. — miniala. Crepis biennis. — purpureo-cæruleum. Allium angulosum. Cynoglossum montanum. Malva alcea. Alyssum montanum. © Dianthus cœstus. Melilothus officinalis. Anihemis tinctoria. — deltoideus. Muscari botryoides. Arnica montana. Draba aïzoïdes. Ophioglossum vulgatum. Æronia rotundifolia. Erythræa centaureum. Prismatocarpus hybridus. Ballota nigra. Galium verum. Saxifraga Aizoon. Cardamine impatiens. Genista sagiltals. Scabiosa columbaria. Centaurea montana. — dincloria. — succisa. — scabiosa. Gnaphalium dioicum. Sesteria cœærulea. Cervaria rigida. Hieracium alpestre. Sherardia arvensis. Cirsium eriophorum. — rupesire. Taxus baccala. Convallaria polygonatum. — humile. Thalictrum manus. — verlicillata. Hÿpericum hirsutum. Trollius europæus. Conyza squamosa. — perforalum. Weronica officinalis. 2.° Plantes qui se trouvent et dans le coral-rag et dans l'argile oxfordienne. Acer campestre. Dianthus superbus. Sorbus aria. — plalanoïdes. Gentiana lutea. — aucuparia. — pseudo-platanus. — Verna, — dlorminalis. Alyssum montanum. Hieracium umbellatum. Thesium linophyllum. — ranunculoides. Polygala uliginosa. Ulmus campestris. Asperula odorala. Sanicula europæa. Vinca minor. Carlina acaulis. Sedum acre. Viola mirabilis. Cotoneaster vulgaris. — album. 3. Plantes qui se trouvent exclusivement dans l'argile oxfordienne. Aconitum lycoctonum. Asplenium viride. Circæa lutetiana. Aclœa spicala. Astragalus glycyphyllos. Coronilla montana. Anthericum ramosum. Astranlia major. Corydalis bulbosa. Anthyllis vulneraria. Asler amellus. Cynanchum vincetozicum. Apargia hastilrs. Bupleurum falcatum. Cytisus nigricans. — hispida. Carlina vulgaris. Dentaria bulbifera. Aquilegia vulgaris. Chrysoplenium alternifo- Digilalis ambigua. Arabis arenosa. lium. — lulea. Y. Dipsacus pilosus. ÆEpilobium angustifolium. Erigeron acris. ÆEupalorium cannabinum. ÆEuphorbia amygdaloïdes. Galeopsis tetrahit. Galium cruciatum. sy loaticum. Gentiana ciliatu. cruciala. germanica. Gymnadenia conopsia. odoralissima. Helianthemum vulgare. Helleborus fœtidus. Herminium monorchis. Hieracium præmorsum. sabaudum. umbellatum. Impaliens noli tangere. Inula salicina. Iris pseudacorus. Lathræa squamaria. Lathyrus pratensis. syleestris. Lilium martagon. Lunaria redivwa. Lychnis dioica. Majenthemum bifolium. Melampyrum syleaticum. Melica nutans. DE L'ALBE DU WURTEMBERG. Melica uniflora. Mereurialis perennis. Monotropa hypopithys. INeollia nidus avis. oeala. Ophrys apifera. arachniles. myoides. Orchis coriophora. latifolia. — pyramidalis. uslulalta. Ornithogalum Personii. Orobanche epithymum. galri. cærulea. Osmunda lunaria. Paris quadrifolia. Parnassia palustris. Physalis alkekengi. Phyteuma orbiculare. spicalum. Pimpinella magna. saxifraga. Platanthera bifolia. Polygonum bistorta: Prenanthes purpurea. Prunella grandiflora. Pulmonarie angustifolia. officinalis. Pyretrum corymbosum. A1 Ranunculus montanus. Rhamnus cathartica. Rubus saxatilis. Rumex scutatus. Sambucus ebulus. — racemosa. Saxifraga tridactylites. Scrophularia aquatica. Senecio sylvaticus. Sisymbrium strictissimum. Soliduzo virgaurea. Spiræa ulmaria. Slachys alpina. germanica. palustris. recla. ii — sylvatica. T'eucrium botrys. — chamædrys. — monlanum. Thalictrum aguilegifolium: Thesium montanum. Turriis glabra. Valeriana dioica. —\. dripleris. Veronica anagallis.. Viburnum opulus. Vicia cracca. — syleatica. 4 Plantes de l’inferior-oolite: Aïllium ursinum. Cirsium tuberosum. Buphthalmum salicifolium.Coronilla montana. Campanula glomerala. Centaurea Jacea. Cephalanthera ensifolia. — pallens. rubra. — Cirsium acaule. Epipactis latifolia. Orchis pallens. Orobus niger. Phragmites communes. Gentiana pneumonanthe. Sunguisorba officinalis. Inula hirla. Lotus uliginosus. Misrilella globosa. Orchis fusca. Spiræa filipendula. Tussilago alba. 6 ns - x Dans l'énumérauion des plantes des divers terrains de l’Albe, on a compris, sous le n° 1, non-seulement les: végétaux du terrain indiqué par la lettre H dans le présent Mémoire, mais encore ceux de la subdivision G. Sous le n° 2 on a com- pris ceux qui se trouvent à la fois sur les terrains G, H et I, qui sont tous les trois calcaires. Sous le n° 3 on a compris ceux qui se trouvent exclusivement sur le terrain calcaire I. Enfin, sous le n.° 4, on a compris ceux qui se trouvent sur les terrains marneux K et L. NOTE. ERRATA. Page 1, ligne 11, Zsez Septembre au lieu de Novembre. — 15 D à U SH Ru — 90 QI LA 26 4o 33 12 33 25 30 35 33 54 2 14 10 29 Stuifen _ Stubenthal — Günningen — Gosheim — Gosbach — costatulus =— abductus — Cytherœa —— Tetragonolepis — Bôrtlingen — idem == idem — Gomadingen — Ehningen — Grabenstelten — ayant dernière Martens —_ Steufen. Rubenthal. Güningen. Gôüsheim. Glosbach. coslululus. obductus. Cythera. Tetragonolepsis. Bärtlingen. idem. idem. Gommadingen. Ehingen : Grabstetten. Mertens. 763, Ahtgmiünd. 1262 Httlirgen Ac Er lrre aa gen Lévo Mie d'Aaten /270 Miggtengen sf calcaire _ PROFILS GEOLOGIQU LS de L'ALBE DU WÜI ù 0 ; Jaofil leuaitud uaxf dw Oud- (resto au Jbo:)- A, ñ { asffin e de ohr Stu en è ÿ À ÿ Ÿ Ÿ Ÿ À ù de à ÿs À N GE Ÿ SR K à K& à S ÿ T4 à à S RS ÈS Ÿ & © SE à SA SES N N à NS à È f# Gas D Sa Ci aè È Ÿ : CSS AS N N LE Os RSS pi $ SD À LIRE NS iS È CCR RS SR S Rù D RMS SR Sa À SOA KSLRR e- d. e Es (Al (s] ZLurébe Diluvium et Cated'ean douce. -Lrgile du GÀ Lehm Bohnerz remanre LA Œ «rgile avec de bohnert Gleportand "lire du Lignite …— Osfirdaoybrnpirteley. Warson de (Ansar %, C2 6272 lngene EsalingerSpitut : Ÿ à Ÿ à FES a Ÿ ÿ à è Ÿ YA ch Borthngen 2 1502 PEL Hoichinbachk Z#29 Büchenbronn . 268 Ateller PTT Flersba: au de Néchar pres Confuent de la la Au Néchur pres Vochinyen La À pvp s ; J » pp $ hofil liausocrsal Du À Lo19 Ouest au Sud Ke passat pari (es ) , —<2- rs —Ù L'echelle en longueur est le 192000 cl en hauteur de Jo0vve. Z0000 7 =: CPP 1 g Fe = — 7 2 4 s 6 7 4 9 vo & \ à $ EL ÈRR S À Ÿ ÿ & , RTS SN : Ÿ NS À SRE $ Ÿ 8 à SAR Ÿ < K à $ ù À ° FRITES SU) US $ À È RES SSE È $ $ SE ST RCE LÀ RES $ 1 SN È SK KÈ ÈS ER SO & ; SIN CSS ! s æ 5 D à s È 1 St à RSS S à 2 À NSSt RIRE RSS SN à È Îohe h $ Ÿ lobe Rochberg Mesh, Ÿ À Ds calice & È S 2219 Re Bihmenhtrok À K Hohe-Stovpen < À A7 Mautour de Grrsatingen à LS 2 LIN DE RE — 2777 Pos Hole Hair FAR: $ : ; 4 00 RDS. LA El 29 9 OA PAT RA TNT m— Fe £ TA AIS je Cetsalinyen pere Luixhausenr 1929 d'après des Nivellements barometriques par M°le Comte F° de M NDELSLOH. F F3 1272 Liyr. : _ 1) … 4 > ah Do Ouest du Heubery, de L'OUe de Souabe , de Ü . 2 » Der L'echelle er Longueur est de 182000 et l'echelle ere hauteur de Jovvoe. l 10000 Tres. ee MOULE, el du lexoufeto : + 7 2 J 7 Ca ë 4 4 4 72 Ÿ Ÿ [ Ÿ R Ÿ ue: | NT * S S & È £ c Ÿ TÈ & Ÿ < S S Ÿ À * ; Ÿ > | ÿ i È ÈS À & $ À Ÿ è à x d Ÿ È È Î È È & S ? û RS LR | MT $ È È Ÿ < &È ÿ $ S ; $ k : SÉS UE à Ÿ SOS AUS Ù . où : Ÿ Sù Æ à à < +: ce N Ë Ÿ È RE TS & ë JEU ARS à DÈ S & Si È à à ÈS S£x À Ÿ È SES SS Ÿ LS à ds BÉRS DSÈX È È SMS TS UE SSI SES I SS È è K ŸY RAS È Ÿ Ÿ D UN SU $ $ à Ÿ j D nFIS SRE ES \ SNS SNS Ÿ à SE È Ê ae LS è à ÿ Ÿ À ancle / és et es gi = os mn Le Me chingen : = & PAPAS DTA 220 d 0 D = = b = ii a | n 7 4 772 n. | o 7 7 r El, =] si] EE _ L_= nferior-Detite Cres de Séhistes latcaire” du Lies Gres du Luyeer PDetornte Conytemerat Basatte l'lnférior- Ontite de Las Supérieur (alcaire Las J'urasseque besaltique | Ggrynhites l | 2 Fu | Lig. D. @ OC p. { ? On » ») TD ) ) ) Cÿ) Æ soft “ } 2 ] ] CA ) 1. ’ . ) s. € ) £ J to] transversal du « Cox0 LU Oud AS AU) par [lo J ilders el lo couflieut) 0e la Erther el du =) auube/ ic DJeubour . | 2uF F Û : f { | br ) > | Lechelle en longucer est de 128,000 et er hartezr de 6000. | É Zoveo Zorses . —, + | n 2 JF pi 27 6 > pi 9 7. | à Ê î : : : Y à à È * ÿ | Ÿ NS $ È Ÿ Ÿ S | Q Ê à à N Ÿ $ $ | SR & Ÿ : È Ÿ S Se à À S S È SN | ÿ < À LÉ SR NUS è FE À S È à & & ÿ $ ST $ NS N ù È à Ÿ TS Ÿ NUS Ÿ $ Se Ÿ RS 8 È $ ÿ Ÿ Ÿ SA S Ÿ ÿ FH à Cebee/eu Bauti N À À Ÿ Ÿ NT Ÿ NS Ÿ & È TS Ÿ NS È È È Ÿ Ÿ< D$ È ER È Ÿ È È à Ÿ SAÈS Ÿ È SES v 5 À è Ÿ N ù TS è Ÿ SS : $ Ÿ È : | Ÿ & À Ÿ RS à È ÈS S IS È È S $ à S & à à FA SR GR > SS È È Ÿ des s Figures Ÿ Ÿ À SQ À LS < S à SÈ SM SSS S SR Q < LS NE SO &X È i È Dre KI X $ ÈS Ÿ PET ei Ce $ NS a SRÈ A NÉS # SEX X N MR MN RSS S Ê À ù N È SET & 2 à R : HS % N + i S Le EN S tes 4500 NS & Se ERA LÀ ÈS S à Ë ù ASE È RS à R x Ÿ ? a NIES à Se à ù S NS Ÿ S S F SÉSAN Ÿ & S S SA $ + à i Si S st Î S SR ASS & KR (S 4ovn je fire $ S Juroo E uchhatite nee Theme ie Sonde Lssbnerptlen < à 2602." 26280 205. 2500 / _ = < Ê Hichtateng. & Ÿ .. —° _— CD > SR HOT 7 S Juve N oriansker = & ù Ê = — = __— = te RE ÿ Cris ME ne Lrnther: Ë É HAT EA ; 156 4 = 3 Preti Lioo , Wen. Profil Le 2 de LDAES 2 # 22 di (222 LA Of ru DEuion 2" de À Put de recherche NET AT DT B . Galerres d'éxplorahon A Le in! Ni Ai KI (in Ki ik A qu ant Hi a Dypot de Lragmens de calcaire jurasss A42 b -ÆArqule Ueueet brune 1. Gres. Che JUrasvique compacte Jrassique delornei Zque’: (A Ligrte é d Agile (4444 der 22 - laura : e. Morceaux d'un calearre Cr'AFEUX e” MCE LE) Dessinepar Zobet. Montagne du Hohe Sfauffen. VEZ à = ES se ES ES ARTE : me DR Calearre de l'Argite Dolemee Cateære Gres Sete cha Orlorarenne Jrrassique eESéhrrtes (Marty Sandsèenc) Lras superteur Oelite enfrreure. © des Starsens Jriéh: de Nvmon Lis . Planche VII Lusgosine à IL, AIO 2 CH f ; Argi le auric 72 rule E by'urie arcc h . Mncras delirpusilèrme k. Conglomerat ILES CZ JL Conglemerat clore EE È + 4 * n 4 dit / À * Minerai de fer = 04 MEN A 2 | Er Ostrea gregarez A Litho SENS "1 éréchotomum G Apiotrinites AA on L hilleunt ééerosum = NS SACS 222 %, À Amie cefareatues 8 2rCRLS es Rein Krstréo! : 5 Vas ER — EP enfacrinifes subteres Mot. — EE ll Am. fre CTTITINC codubrines major. $ Se? Hana À DE, L = 0 mme Re DL Ce 27. Au = _— - PROFIL THÉORIQUE DE L'ALBE DU WURTEMBERG. — 7 Frais tareten Siuecten Facrens Den Sans GE] Green rm Kia. 6 Brrnn 0 l'nnorb. (alcaire. d'rau douce. Pau amee) Lo 8 1801 Claire pordandtien ce + | Ferre lostreay-—8. \ 7" FNerme Ÿ Litodenaron F. ) rs Gr = ARR ea MD à Terebratula pas Do rrnerae S een fer mi érctre Ru EcHinus near Cia = TlAN Agar pranutasm Ge Serp.. G ant Gb rm ML Gral- ray: Puissance) 80 à Los Pr eux) . PAR Gleaire de À Am. nt © peotggrmtus Ve ”: éispineous L'Argile asfèrdienne Terchr-mi/ntrnén rss lenges muette, bidantata E = eee ie Came En Pentacrinités users NL annalaeg rulga PAL S @. Muissaucel eueireu) jurassique) vuspeu el Gse Pr er Sant re Su - — a ni dont/ferus » Hefers, av. È ESRI Jim Gers Pine |aeceratus NWSO eomptannters 0 r, care Men QB Lursutnres Bparatus DJ = ZE L= entuer. oran unes entrer fäntécetas T rerretatre ©, ©] 7 Il BOT Zune Va D Ter eh ere pr Lrgile vxférdienne rare a Agile’ de granite Frotrees rs Se PAPA prithncnanta Seè Osir. Marshii Ses! compressis, guinguranteanms À Ginarjseants Gotf.gen2als SSL Am aydhniS ve marrvaphahs û > doitanaliratates Yteres W. rico bultara X9. cêcsa Ses tripliratar Mage. Pholad. Harcksont Sani fri rente 1 mmrmas notées, Somideti, Dlamendnehis SN. G] 0h. Sc42%eré. Va eceraee Pentacr. Zara/éférms Rien. hf sutrars À iñensqiSeve: Parcinsons. See Humphresianus S sw. Limiter Hunaasus SSD. Turbo 23/6 guurtracemeeus. > onatatarSow) Modeunenta; héllann, aeguatis Su Terebr. Sew! Bel. #28 Drosfre Oetite férrag neuse gris defämée arrnant avec cles marnes sehintensen Serp.cp/érmé gertials GeBB. Bel éreguzarrs SÛ. érmiien D. pyramitate Moi data: Ses. m glloides Vaud. Ostr. ecatférmis.S AUX init. Lima proéescédenS sw sumeDuñTTiS. erscarr-SouLufraria ÿikéora; yregaria it Amphid rer: Dblps. PeNLACr Hran/ éreuiférmes No. Am ééfèrentra % Turril. états Ko Pern a ques > Myu caresse So Fhotae S. a MN Ceporm aricalata : Guise. euhsSevilyreta Plag- ésver. pr mme jaunâtre eu gris defèmée Cr Le Cr Sohiate marnebitamenerss] neir sans fésailes Enrignis À assé béntn QUIL éres/érmncs Velo. Mme Ne Grrus year See Cucull eu Rarigaen OeMenga see Lima neden O1 er eilientn ls, aerarenén D Am Morchisenne) permets Se NuC nceninate.s Sub D pren See anal Se 0 MoLprgae Ge 1 Cadeuiremarnemsigris Eruñtre g ANGEL 2503 Saite granoratre tale] à Am. éfüratus SÛR. apâus0. Cuc-parvuzs Max. Nucusorrta Ge lacvigarai See. Asterinsprésen Gifs. Grés vemme VE11. ë 3 Soivee comme 272. | À Dore Pirranense 2Sohiste comme NE. | Naut Zen D gignnenss STD termes Ne areiirenae Ne BIT: cnfersde VASE Pectyesennre QU Marre ernineure S 5 Swtisce/cemme CNEr2. |. Dentalium ? Trigonia ? Avieula ? Pecten :2/5rmc2 %0 NV persenatan Grés comme CN 211. à ELLE TEA rate comme SVP 72 plans ren Hary-sanitstnnr gris def Martg-sansatens rouge rene Cri cemmez à Sohistereemme Am Harchisonze, serratua Del. czngrtrs Miles compreaaus Velo Pect. résreans, paramarus Mis Ontite ferrngineuse. SA EE TE “Marty-sanrlstene gris AShiate murneme du Line supérieur EPP EE IT TER LATE PES OP AE PRE PE SL AV LORRCRIL TEUTE Sohéate comme à ATV ETA ERP G: Teurotomarin cnéerenfase One lentaerurengarane MIN l'ectamaestas aie. AnvZeass 2 roscaese Ne O sermentnus SAN. larnenmsta 0 Bel prurillasus SJ suspens NN. hein 0 Turriféngate Ra nn er ages commen acqe TEPOTODIS lnya qe Zn ques SeMIONOMS arche le Ages Crime Ain rosttaur Rain. 0. solar ils. Ro. radinns. Sell. 9. ? Placuna pectinsides Señisee comme: re ARE annalatis. ang uit rap gs, Lofi C7 PRE ES dcuruateis NV Srakeses A0 lanigalae NE ds RARE PRES AT Se Drenni NAS Mfentéfasnene & ee) Comme Sehrate comme © Anvannamsanguinns SU Gb éao/armis, TBersermaes AT. mscratus Loi at O interraptas So Vosidonin Jonas: Tentacr susangutare MX, Comme EV: Alga cites yranazan Zeus Ko longiesir Invcer## cholepis Ze/ensis Aa. Am cn, : parillasus, crasaud Vo. lag undlutares See -Plicat. nina Sew.Pen érulatus . raricestatus RO acguistriatus NWX9, Timere Sew%. Bel “nepillatus, bisales, jenacférmis Ko. compressus Ve. subaduncatus Vol. grucitis- XD, 7 Carr Priirens Nes, anêterrs Nelil sonlares Gel. OStr parer ares on Shite comme © Er) D aremanne Ge Mteye Cimmes Darren Se 027 a See pra ira 5 hique rartatie. À, rot figmss Se tes Sono SEK. to Menrenargnineses Se Tlent rats Se Late S EE de par Amen /éus Ne. cube enéas N PectcorrtisNo. Nu na at ee So lon y: Ad «etre DTA AT (en gérher XI. ut . Cape 2 reg 0 Deere. © = Del yrix rregtr Vo pranlan lo XD. umygaatsiaer Sou. PUOÏR A deceta 9. 2 tr Enares Sen. ÿ ja 108 Cacnéaare y ipanéesem Sos © Hammraanns ef RS DIT Arr in D. 4 DAS pirraaiss À GB Te rue ra Se RD. Ni eoaéra tr Sa (nn A Éaeynéeans Sen dlasrana.S em Seruten de calcaires à gr Hphaites mopuerier wo Lt de murnea sohierruses. ElUS syuamasus SU. Unioconcmna nan See. GraLinapaune DEP LAVER APP ETES Fieurerem 2 Turrt 7 TERRE Tea Mates LETTRES rencinnns Se lag RS Faerodns, Merodus Ines nina /artmanne OT cttumides.Koytaber. Mode Fucoides aronatss, ryunrrires. D 7 TROT opros RTE TERTAR EAN EE 6 NT SL 'UM AAA AAA AMAR AAA A AAA AAA AAA AAA AA AAA AAA AA AAA AA AAA OBSERVATIONS SUR LES ESPÈCES DU GENRE OPHRYS RECUEILLIES A BONE PAR À MUTEL, CAPITAINE D’ARTILLERIE, AUTEUR DE LA FLORE DU DAUPHINÉ ET DE LA FLORE FRANÇAISE DESTINÉE AUX HERBORISATIONS. D. dans la Flore Atlantique et Poirer dans son Voyage n'indiquent en Barbarie que l'Ophrys insectifera L., dont DESFONTAINES distingue quatre variétés. Voici les huit Ophrys que j'ai trouvés à Bone, dont un est tout-à-fait nouveau, ce qui m'a engagé à donner pour ces espèces de nouvelles phrases comparatives plus caractéristiques que celles des auteurs que j'ai été à même de consulter. 1. Ophrys lutea fig. 1. — Cav. Ic. 2. t 160. Biv. Bern. Sic. 2. v 5. Hook. Exot. F1. t 10. Brot. Phyt. Lus. t. 3. £ 1. Rchb. Cent. 0. f. 1149. Brong. Bot. Mor. t. 32. f. 2. Moris. Hist. 3. p. 4095. t. 15. f 15. — ©. vespifera Brot. Lus. ©. insechifera D glaberrièma Desf. AU. O. labello rotundato subinflexo trilobo glabro luteo, disco oblongo sanguineo velutino basi livide bimaculato, lobis lateralibus securiformibus, medio transverso productiore emarginalo mutico, sepalis late ovatis viridulis, superiore incumbente, 1 J'ai envoyé de Bone le 16 Mars 18553 à M. Sercr, Directeur du jardin de Lyon, cette même note avec les dessins qui l’accompagnent ; n'ayant pas recu de réponse, je l’ai envoyée le 30 Juin même année à mon ami Azexanbre, auteur du Dictionnaire grec, qui la fit remettre à M. An. BronGnarr. J'ai su depuis que M. Serie, ayant cessé de faire paraître son Bulletin de botanique, avait envoyé ma note à M. Guizcem, qui publie de concert avec M. An. Broxcxranr les Annales des sciences naturelles. Ces Messieurs ne l’ayant pas insérée dans leurs Annales, je profite pour la faire paraître aujourd’hui, un peu modifiée, de l'offre de la savante Société d'histoire naturelle de Strasbourg, qui m'a fait l'honneur de m’admettre au nombre de ses membres correspondans. Z. 7 d OBSERVATIONS petalis superioribus lineari-lanceolatis subtruncatis viriduli-luteolis sepalis duplo brevioribus slamen oblusum superantibus. Tige de 5-7 po., lâchement flexueuse; feuilles 3-5, ovales, longues de 2 po., larges de 1 po.; fleurs 2-5; bractées vertes, égalant l'ovaire long de 6 lignes étant jeune, à la fin de o lignes; sépales repliés en dessus par les bords concaves, surtout le supérieur couvrant l’anthère verte très-courte; pétales supérieurs longs de 4 lignes Ê à à k 5P up 8 GRES larges de 1 / ligne; tablier large de 7 lignes, un peu fléchi en dessus, à la fin presque plane, à disque long de 4 lignes, large de 3 lignes, blanchâtre-calleux à la base; lobes latéraux du tablier débordant d’abord celui du milieu, à la fin conugus à ce EME 5 même lobe, rarement un peu écartés. E Commun à Bone et à Hippone sur les coteaux. Février, Mars. 1f Obs. Ta figure de Cavanilles est tout-à-fait conforme à la plante d'Afrique; les figures citées à lobes latéraux du tablier écartés de celui du milieu ont sans doute été faites d’après des échanullons secs. 2. Ophrys tenthredinifera fig. 2.— Wild, Bot. reg. t 205. Rchb. Cent. o, f. 1171. Brong. Bot. Mor. t 52. f. 5. ©. grandiflora Ten. Nap. t. 94. — ©. inseclifera À rosea Desf. Al. O. labello late obcordato velutino ambilu flavo-virente disco fusco-purpureo basi bigibboso et macula quadrata lineisque viridulis zonatim piclo, margine viridi subinflexo, apice late emarginalo, appendice lanceolato inflexo adpresso, sepalis late ovatis patentibus roseis trinervüs, petalis superioribus roseis lanceo- latis acutis planis glabris aut velulinis slamine obtuso fere duplo brevioribus. Tige de 6 po.; feuilles 3-5, les inférieures ovales, les supérieures ovales-oblon- gues; fleurs 3-5; bractées d’un vert un peu rosé, dépassant la fleur. Coteaux à Bone et à Hippone. Février, Mars. 1 3. Ophrys scolopaz fig. 3. — Cav. Ice. 2. t 161. O. bombihiflora Rchb. Cent. o. f. 1160. 1161. Brong. Bot. Mor. t. 52. f. 7. et Auct. non Link. — ©. apiculata Richard. ©. insectifera C apiformis Desf. Au. O. labello trilobo, lobis lateralibus disjunctis fere semi-cordatis antice convo- luto-gibbosis prominentibus postice triangulari-dilatatis paulum reflexis extus villosis intus glabris viridibus, medio oblongo convexo fusco-purpureo, basi macula albida in duas lineas parallelas producta notalo, marginibus reflexis flavescentibus sublus approximalis (ut tubum ventricosum efformet : Cav.!), appendice viridi triangulari-obcordalo inflexo, sepalis roseis ovalo-oblongis obtusiusculis uninervüs, pelalis roseis explanalo-auriculatis velutinis stamine rostralo duplo brevioribus. Tige de 5-6 po.; feuilles 3-5, ovales-lancéolées, longues de 2-3 po., larges de Z. A SUR LES ESPÈCES DU GENRE OPHRYS. H] 6-12 lignes; fleurs 5-5; bractées d’un vert päle égalant l'ovaire; joues de l’anthère jaunes; bec vert, un peu aigu, long de } ligne; tablier long de 5 lignes; appen- dice large de 1 ligne. ; Coteaux à Bone et à Hippone. Février, Mars. 1 Obs. M. Reïichenbach avait soupçonné (Iconogr. Cent. 9) que son Ophrys bombiliflora appartenait à la figure 161 de Cavanilles, qu'il traite de fantastique à cause de l’appendice et des lobes latéraux du tablier ascendans. Ces lobes latéraux sont fidèlement représentés dans ma figure, faite, comme les autres, d’après les plantes vivantes. La fleur, vue de face, ne peut exprimer l'avance des lobes, qui se confond dans leur projection, et qui n’est marquée que dans la fleur vue de profil. 4. Ophrys apifera Muds.— Rchb. Cent. 9. f 1159. Hall. Helv. t. 4. f 4. 5. Vaill. Bot. t. 50. f.9 et a. Eng. bot. t. 393. Dict. sc. nat. cah. 1. t. 71. — ©. rostrata Ten. ©. labello convexo trilobo fusco-purpureo marginibus flavescentibus convexo- reflexis, lobis lateralibus brevibus oblongis velutino-sericeis, medio subglabro obovato basi lineis luteolis transversis picto, apice subulato-appendiculato, appen- dice deflexo, sepalis roseis ellipticis obtusis viridi-subuninerviis, petalis superio- ribus lineari-lanceolatis viridibus luteolisve stamine duplo brevioribus, rostro elongalo apice incurvo demum sigmoideo. Variat sepalis albidis. b. Muteliæ fig. 4. — Labello trilobo velutino, lobis baseos semi-cordatis cornuto - gibbosis villosis, medio basi macula quadrata zonisque discoloribus notato, zona exleriore in 2-4 lineas breves producta, sepalis roseis, petalis albidis brevissimis semi-convoluto-auriculatis villosis stamine rostrato flexuoso qua- druplo brevioribus. Tige de 12-15 po., robuste; feuilles lancéolées; fleurs 3-10; bractées vertes, une fois plus longues que l'ovaire; tablier long de 4 lignes, large de 3 lignes et de 4 lignes à la base; pétales longs de 1 ligne; étamine longue de 4 lignes, à bec de 1-1 } ligne, alongé, flexueux. Ceci est relatif à la variété b, que j'ai seule trouvée sur les coteaux à Bone et à Hippone, étant avec ma fille ainée, qui a récolté les premiers pieds et à qui je la dédie. Février, Mars. b, Ophrys speculum fig. 5 et 5 bis. — Link. Rchb. Cent. 9. f 1151. non Lois. non Duby App. — ©. ciliata Biv. Bern. Ten. Nap. & 95. ©. vernitia Brot. Salzm. Cambess. Bal. O. scolopax Brot. Ten. non Cawv. O. labello iriangulari- obovato fusco-purpureo trilobo, disco livide cœæruleo nilente glaberrimo, linea aurea et ciliis dense barbatis rubro-brunneis cincto, lobis lateralibus oblongis antice subparallelo-inflexis ciliatis, medio subrotundo-tra- 2. 4 OBSERVATIONS pezoideo serrulalo-undulato vix emarginalo mutico, sepalis oblongis patentibus, pelalis angustis aculis antice porrectis aut demum reflexis slaminis mutici dimi- dium superantibus. Tige de 5-6 po., feuillée; feuilles 8-10, lancéolées, celles du bas longues de 3-4 po, larges de 9 lignes; fleurs 4-5, longues de 9 lignes; bractées presque une fois plus longues que l'ovaire; sépales verdätres, à 5 nervures d’un rouge brun, dont 2 inférieures très-larges. Coteaux d'Hippone et de Bone derrière la Kasbah. Mars. Assez rare. ain 6. Ophrys fusca Link. — Rchb. Cent. 0. f. 1147. Ten. Nap. t. 92. O. labello amplo oblongo-obovato convexo trilobo pubescente fusco basi calloso ultra medium maculis duabus oblongis parallelo-confluentibus glabris pallide Juscis notato, lobis lateralibus et medio maÿjore productiore emarginato mulico rolundalis, sepalis ovalo-lanceolatis oblusis concavis viridulis , superiore incum- bente, petalis superioribus oblongo-linearibus oblusissimis subtruncatis viridulis sepalis duplo brevioribus, slamen oblusum vix superantibus. b. Zricolor fig. 6. Brong. Bot. Mor. t. 32. f. 1. — Labello atro-violaceo, maculis livide cyaneis. ©. iricolor Desf. Choix t. 2. ©. fusca St-Amans FI. Agén. t. 8. Lois. Variat labello linea aurea cincto. ©. iricolor Rchb. Cent. 0. f. 1148. Tige de G-18 po.; feuilles 3-5, ovales-oblongues, atteignant 6 po. de long et 2 po. de large dans les grands individus, les supérieures lancéolées ; fleurs 3-6, rarement 2 Ou 7-10, verdâtres, les inférieures très-écartées; bractées dépassant l'ovaire long de 9 lignes; sépales un peu repliés en dessus par les bords, surtout le supérieur, concave, couvrant l’anthère verte très-courte; pétales supérieurs longs de 4 lignes, larges de 1 ligne; tablier long de 8 lignes, large de 6 lignes, blan- châtre-calleux à la base. Ceci est relauf à la variété D, la seule que j'aie observée à Bone et à Hippone, où elle est très-commune. Février, Mars. 7. Ophrys peclus Mut. fig. 7 (communiqué à MM. SERINGE, GUILLEMIN et BRONGNIART en Mars et Juin 1833). O. labello velutino ovalo-convexo geniculato-deflexo trilobo fusco-purpureo basi albido turgido pecligero, lobis laleralibus angustis brevibus et medio basi subcordalo apice subemarginalo mulico reflexis, sepalis ovalibus albis, latera- libus patentissimis, superiore subereclo fornicalo-incumbente, petalis linearibus Jlavescentibus uninerviis apice inflexis slamen brevissimum oblusum muticum superanlibus. Tige de 4-8 po., flexueuse, garnie à la base de 4-8 feuilles ovales-oblongues, très-rapprochées, longues de 12-18 lignes, larges de 6-9 lignes; fleurs 3-5, assez z. EN” SUR LES ESPÈCES DU GENRE OPHRYS. 5 petites, en tout longues de 6 lignes, larges de 8 lignes ; bractées dépassant l'ovaire; sépale supérieur verdâtre sur le dos.entre les deux nervures latérales. Coteaux à Bone derrière la Kasbah parmi les asphodèles. Février, Mars. 1 8. Ophrys bombiliflora fig. 8. — Link. ©. tabanifera Wild. Rchb. Cent. 0. f. 1169. 1170. Brong. Bot. Mor. t. 51. f. 2. O: pulla Cyril. Ic. ined. 12. Ten. Nap. t 97. ©. disthoma Biv. Bern. Sic. ©. hiula Maur. Rom. plant. Cent. 15.1 2. f. 2. ©. insectifera B biflora Desf. Au. O. labello subrotundo brunneo-spadiceo trilobo, lobis lateralibus villosis antice convolulo-prominentibus postice lanceolato-longe-subulatis deflexis subtus et ultra lobum medium relro-productis, medio convexo subhæmispherico, disco glabro oblonge bimaculato apice trilobo, lobulis lateralibus brevibus sublus omnino con- voluto-deflexis, lobulo medio truncato ante apicem villoso, appendice triangulari viridi reflexo-immerso incluse occultato, sepalis viridibus ovato-lanceolatis paten- lissimis superiore reflexo-ascendente, pelalis minulis auriculatis ovato-lanceolatis basi ferrugineo-villosis apice viridibus aculis recurvalis slamine magno sessili semi-rubro submutico duplo longioribus. Tige de 4-8 po., flexueuse, garnie à la base de 6-8 feuilles ovales-oblongues, mucronées, longues de 2 po., larges de 10 lignes ; fleurs 2-5, médiocres, longues et larges de 9 lignes ; bractées une fois plus courtes que l’ovaire alongé en massue. Coteaux à Bone derrière la Kasbah parmi les asphodèles ; Morée (Guérin !). Février, Mars. 1 Obs. Ma plante est bien l'Ophrys bombiliflora Link, qui dit dans sa phrase: « Labii laciniæ laterales acutæ deflexæ et petala interiora acuta reflexa > ce qui ne peut s'appliquer au bombiliflora Rehb., etc.; la plante de Morée que M. GuÉRIN m'a donnée (sans nom) ne diffère pas de la plante de Bone. Ea figure de TENORE a les sépales jaunes et le tablier presque rouge, l'analyse montre les lobes latéraux du tablier flexueux, mais c'est très-probablement la même plante qu’en Afrique. Observation générale. Les Orchidées d'Afrique et surtout les Ophrys sont remarquables par les nom- breuses variations qu’elles offrent dans la position des masses de pollen insérées fréquemment à la base du tablier, d’autres fois en son bord et même à l’extré- mité des sépales. L'un des tubercules de la racine est presque toujours suspendu à une longue fibre épaisse; souvent on trouve un troisième tubercule et rarement un quatrième. Z. OBSERVATIONS SUR LE GENRE OPHRYS. Explication commune à toutes les figures. a. Fleur vue de face. LA À de profil. c. Anthère. d. Lobe latéral du tablier. e. Lobe du milieu du tablier. à$ SM OPHRYS DE BONE Ophrys Scolopar Car. Fig.5. Nota. 4 . fleur vue de face. b. éd. de profil. €. Anthère. d.lobe : , \ \ : É J Nr \) ) = Ophrys lutea . Cao. re Ophrys bombilifera Link. Fig. 4. Fig 5. bù Ophrys petits. Hu. latéral du tablier. e. lobe du milieu div tablier Bone, avril 18353 Mutel delineavit. férzon a Sérasbourg FRAGMENS DE LA BRYOLOGIS D'EUROPE, BUXBAUMIACÉES. PAR BRUCH ET W. P. SCHIMPER. OT IIE III II III III TS MONOGRAPHIES DES GENRES BUXBAUMIA, Lav., er DIPHYSCIUM, We. et Mo. BUXBAUMIA. CHARACTER NATURALIS : Cauls brevissimus ën terra absconditus, subaphyl- lus. Capsula magna, irregularis, ventrosa, dorso oblique subdepresso limbo pro- minente circumscriplo. Vita gregarta solitariave, nunquam cæspilosa, annua. Habitatio sy/vatica, in terra seu ligno putrido. CHARACTER GENERICUS : Peristomium duplex. Exterius : nunc membrana straleo duplici cellularum conformata, apice emarginata vel lacerata; nunc dentes moniliformes, inæquales, non hygroscopici, numero indeterminato. Interius : mem- brana tenerrima, pallida, in conum tubulosum plicata, apice dentata. Calÿptra parva, coriacea , cylindrico-campanulata, obtusa, margine integra seu latere fissa. Capsula magna, irregularis, oblique depressa, brevicollis, dorso subdepresso, mar- gine prominente cireumscriplo, obliqua, stomale ereclo angustalo. Sporangidium capsula minus, eique filamentis transversalibus adhærens. Seminulæ copiosissimæ, minimæ, læves, globosæ. Columella magna, solida, e cellulis laxis conflata, apice atlenuato cum operculo deciduo. Flos monoicus. Genitalia mascula nuda, libera, inter receplaculi in vaginulam transformati filamenta, sessilia vel pedicellate , globosa vel ovata, apice vel latere dehiscentia, pollen mucoso - granulosum AA. 1 a FRAGMENS ejicientia. Genitalia feminea eodem cum üis loco in gemma G-fol. inclusa. Folia perichætialia, inferiora ovata, superiora ovato-lanceolata, denticulata, ætate fim- briata seu lacerata, enervia. Pisülla {ria breviora, crassa, paraphysibus destituta. Tags. IL. BUXBAUMIA APHYLLA, Lin. Caule brevissimo, in terra abscondito, subaphy lo ; vaginula crassa, bulbiformi, villosa; seta scaberrima; capsula magna, obli- qua, subdepressa, dorso convexiuscula. BuxBaum, Centur. plant. min. cogn., cent. Il, p. 8, tab. 8, fig. 2. LINNÉ, Spec. plant., édit. Reich., t. IV, p. 453. ÆEjusdem de Buxbaumia dissert., in tom. VF Amæn. ac. p. 78. Fasric. ën primil. fl. butisb., p. 51 (sous le nom de Hippopodium). HEpw., Spec. musc., p. 166. Hook. et Tayr., Muscol. brit., à. V. p. 84. Wes. et Monr, Bol. Tasch., p. 381. Lamk. et CanD., FL franç., t. I, p. 515. ScuwzGr. #n Lin. Spec. plant., t. V, p. 24. Brin., Bryol. univ., t. I, p. 529 (B. vulgaris). Dusy, Bot. gall., 1. IX, p. 578. J. G. Hoetzez, Dissert. inaug. bot. de Buxbaumia; Erlang. 1758.: Paus.-BEauv., Prodr. des 5.° et 6. fam. de l’Æthéogamie, p. 29 (Saccophore). Habitat : sur la terre dans les forêts de hètres et de sapins, dans les bruyères, en société avec les Polytrichum aloïdes et urnigerum, le Lecidea icmadophila ; aime surtout les petits escarpemens tournés vers le nord, où de jeunes lichens commencent à se développer. Dans les parties septentrionales et moyennes de l’'Eu- rope, dans les Vosges, la Forèt-Noire, les forèts près de Munich, près Ratisbonne, dans la Franconie, en Suisse, etc. Trouvée pour la première fois par le voyageur- botaniste BuxBaum sur les bords du Wolga, près d’Astracan, et donnée sous le nom de Muscus capillaceus aphyllus capitulo crasso bivalvi. — Maturité : au prin- temps ou vers le commencement de l'été; jeunes plantes aux mois d’Aoùt et de Septembre. Tige très-courte, presque nulle, cachée dans la terre, sans feuilles caulinaires; feuilles périgoniales au nombre de trois à six, entrelacées avec le ussu filamenteux 1. Dans cette monographie, l’auteur a trés-bien suivi la marche de l'accroissement de cette singulière mousse, et ses observations s'accordent avec les nôtres sur les principaux points, seulement il n'avait pas observé les jeunes plantes avant le développement de la yaginule, époque où les feuilles ont encore leur forme primitive. Schmidel, professeur à Erlangen en 1755, est le premier qui se soit occupé tout particulièrement de notre mousse; il l'a étudiée pendant une série d'années, et a communiqué ses observations, qui sont failes avec une grande sagacité, au D:' Haœlzel. AA. DE LA PBRYOLOGIÉ D'EUROPE. 3 qui recouvre la vaginule, petites, disposées en forme de bourgeon, ovoides, ciliées ou déchirées, sans nervure, de couleur brun-clair, à mailles rhomboidales. Vaginule grande, bulbiforme , recouverte d'un ussu serré filamenteux. Pédicelle d'un demi-pouce, droit, fort, couvert de callosités, non contourné par la sécheresse. Capsule oblique, en forme d’œuf déprimé!, irrégulière, présentant deux faces principales séparées par une ligne élevée; la face supérieure ou le dos est plus plane, de consistance plus tendre, de couleur moins foncée que le ventre, qui est bombé et plus brillant; la lisière qui sépare ces deux faces forme un ovoïde régulier sur un plan incliné. Apophyse de l’urne courte, en forme de cône tronqué renversé, un peu bombé à sa partie inférieure. Membrane de la capsule coriace, lisse, d'un brun châtain brillant. Opercule obtus, conique, persistant. Coiffe fugace, conico- cylindrique, obtuse, surmontée d’une partie du pistil, à base entière ou un peu déchirée d’un côté. Séminules très-peutes, sphériques, lisses. Ænneau large, formé de la couche extérieure des cellules capsulaires, dépassant l’orifice, formant une couronne à cellules hexagonales régulières, indivis à la chute de l’opercule, se déchirant peu après en lambeaux, qui se roulent en arrière par la sécheresse et finissent par tomber. Péristome extérieur formé de deux couches de cellules, jaunâtre, irrégulièrement échancré, indivis ou déchiré, jamais des dents, couché contre l’intérieur à l’état humide, s’en détachant à l’état sec. Péristome intérieur membraneux, tendre, blanchâtre, tirant son origine du sporophore, plissé, alongé en cône tronqué. Organes génitaux dans le uüssu filamenteux de la vaginule; or- ganes méles globuleux ou ovoides, jaunâtres, sessiles ; organes femelles au nombre de trois, épais, sans paraphyses , cachés dans un bourgeon composé de six feuilles. Nota. Les couches cellulaires de la capsule, au nombre de trois à quatre, sont inumement liées entre elles, de sorte qu'on ne remarque jamais une séparation de la couche extérieure, comme dans l'espèce suivante. La membrane dorsale se dé- tache entièrement et laisse à découvert le sporophore, qui tombe plus tard. On trouve la moitié vide de la capsule encore long-temps après et munie du péristome intact. C’est dans le voisinage de ces débris qu'il faut chercher, vers la fin de l’été ou au commencement de l’automne, les jeunes plantes, qui ont à peine la grandeur du Phascum serratum , avec lequel elles ont aussi quelque ressemblance. Explication des figures. Tab. L. Fig. 14, plante de grandeur naturelle. Fig, 1 4, la même grossie. Fig. 2, coupe de la partie supérieure de la capsule pas encore tout-à-fait mûre et dont on a enlevé l’opercule. Fig. 3, même coupe d’une capsule mûre à l'état humide. Fig. 4, la même à l’état sec. Fig. 5, portion du péristome avec une partie de la membrane capsulaire. Fig. 6, coupe transversale de la capsule. Fig. 7, portion de l'anneau, 1. On a comparé cette forme à un sabot de cheval; de là la dénomination Hippopodium. AA, À FRAGMENS Fig. 8, opercule avec la partie supérieure de la columelle. Fig. 9, coupe transver- sale du pédicelle. Fig. 10, sac sporophore. Fig. 11, columelle. Fig. 12, vieille capsule après la chute du sporophore. Fig. 15, jeunes plantes. Fig. 14, une jeune plante dans laquelle l'ovaire a déjà commencé à se développer. Fig. 15, une jeune plante à l'époque où la coiffe se sépare de la vaginule (la plante figurée était à l'état maladif; la coiffe avait atteint un développement presque complet, tandis que la capsule était avortée). Fig. 16, une jeune plante plus avancée. Fig. 17, capsule à l'époque où elle jette la coiffe. Fig. 18, feuille. Fig. 18 à, une feuille retirée du tissu filamenteux qui recouvre la vaginule. Fig. 19, vaginule. Fig. 20, coiffe. Fig. 21, tige retirée de la vaginule. Fig. 22, pistils. Fig. 23, anthères. Fig. 24 ma- tière contenue dans les anthères. Fig. 25, séminules qui germent. Nota. La plante étant figurée de grandeur naturelle, nous n’avons pas cru néces- saire d'indiquer les différentes proportions de grossissement. (RABAT BUXBAUMIA INDUSIATA, Brin. Caule brevissimo ; vaginula crassa, bulbiformi, villo byssaceo oblecta ; pedicello scaberrimo ; capsula oblique, ovato-oblonga, subregulart, pallescente, malura epidermile dorsali lacerata ; perislomio exteriore dentalo; dentibus articulatrs. Brin., Bryol. univ., t. I, p. 331, tab. suppl. IT. Buxbaumia aphylla B viridis, MouGsor et NesTLER, Slrp. crypt. vogeso-rhen. fasc. 8, n. 724. Habitat : Sur du bois pourri, dans les mêmes localités et à la même époque que l'espèce précédente, mais bien plus rarement. Cette espèce a la plus grande analogie avec la précédente, par rapport au port à la petitesse de la tige, à la vaginule, qui a la même forme et la même consistance, eu au petit nombre de feuilles périgoniales; mais elle s’en disüngue par les pro- priétés suivantes : la capsule, qui est plus grande et proportionnellement plus longue, est dressée davantage et plus régulièrement ovoide, d’une couleur mate d'un brun-vert jaunâtre, à dos plus bombé et moins distinctement circonserit par l'arête, à apophyse plus courte et à orifice plus large. La membrane capsulaire est plus tendre, non brillante; la couche cellulaire extérieure du dos se détache en forme d'épiderme à l'époque de la maturité, et se déchire en lambeaux irréguliers , qui se déroulent et restent attachés à la lisière. Le sporophore est attaché aux parois de la capsule par un moins grand nombre de ligamens. Le périslome extérieur se com- pose de seize dents ou davantage, qui sont obtuses, d'inégale longueur, articulées, séparées ou irrégulièrement soudées, couchées dans les plis du péristome intérieur. L'anneau se sépare par morceaux ou par cellules isolées, et ne se montre jamais en Janières roulées. Les utricules spermaphores sont pédicellés. A A. ot DE LA BRYOLOGIE D'EUROPE. Explication des figures. Tab. IL Fig. 14, plante de grandeur naturelle. Fig. 1 b, la même grossie et à un état plus avancé. Fig. 2 a, opercule. Fig, 2 b, le même ouvert de côté. Fig. 3, partie supérieure de la capsule avec le péristome. Fig. 4, portion du péristome. Fig. 5, dents isolées du péristome extérieur. Fig. 6, portion de l'anneau. Fig. 7, autre porüon plus grossie. Fig. 8, Sporophore. Fig. 9 &, vaginule enuère. Fig. 9b, la même coupée verticalement. Fig. 10, coupe transversale de la capsule. Fig. 11, coupe transversale du pédicelle. Fig. 12, portion de feuille retirée du ussu de la vaginule. Fig, 13, organes générateurs mâles. Fig. 14, sporules. DIPHYSCIUM. T'as. IL. CHARACTER NATURALIS. Caulis brevis, dense foliosus. Capsula ëmmersa, magna, ventricosa, membranacea. Via gregaria, cæspilosa, perennis. Habitatio sylvatica, terrestris et rupestris. CHARACTER GENERICUS. Peristomium duplex. Exterius : annulus membra- naceus, subdentato-emarginatus, pallescens. Ynterius : membrana tenuissima, pal- lida, procedens, conice-plicata. Calyptra acute-conica, parva. Capsula maxima, ventricosa, lenui-membranacea, viridi-flavescens. Sporangidium capsula minus, eique filamentis pallidis adhærens. Columella magna, apice attenuato cum oper- culo labente, e cellulis laxis constituta, solida. Flos monoicus , terminalis ; masculus gemmiformis, èn ramulis basi radicantibus brevibus, folia perigonialia exteriora, caulinis similia, interiora ovalo-lanceolata, acuminatæ, nervo evanescente instructa, genitalia pluria oblonga, paraphyses pallidæ longiores, brevi-articulatæ , apicem versus incrassalæ ; femineus gemmiformis, folia perichælialia interiora setiformia, exteriora ovato-lanceolata, nervo in aristam longissimam excurrente, apice den- tata vel lacerata, pisulla elongata, paraphyses breviores, fuiformes. DIPHYSCIUM FOLIOSUM, Wes. et Mour. Caule breviori, superne innovante; foliis caulinis linearibus, linguæformibus , perichætialibus, majoribus, mar- gine membranaceïs, aristalis; capsule subsessili, magna, ovato-ventricosa, obliqua. Wes. et Mosr, Bot. Tasch., p. 377, tab. XI, fig. 1. Hook. et Tayr., Muscol. brit., 1. VIII, p. 16. Brip., Bryol. univ., à I, p. 326. Buxbaumia foliosa, Hebw., Spec. musc., p. 166. SCHWÆGR. in Lin. Spec. plant., édit. 5°, p. 24. AA. 6 FRAGMENS Buxbaumia sessilis, bulbo folus cincto, J. G. Hoezzez, De Buxb. diss., p. 26. Habitat : sur la terre ou sur des rochers humides dans les forêts. Maturité : en hiver ou au commencement du printemps. Tize, dans la première année, simple, très-courte, poussant, dans la seconde année, un rameau terminal, frucufère, et plusieurs rameaux latéraux anthérophores munis de radicules à la base; feuilles caulinaires nombreuses, ouvertes ou horizon- tales, obtuses, en forme de langue, épaisses, formées de trois à quatre couches de cellules, à bord entier et à nervure forte et large disparaissant sous le sommet; feuilles périchætiales très - différentes, plus longues, ovales-lancéolées, ciliées à la partie supérieure ou déchirées, brunâtres à la base, pâles vers le haut, formées de deux couches de cellules en bas, de trois au milieu et d’une seule vers le sommet, à nervure large et aplatie inférieurement, plus étroite et plus saillante vers le haut, se terminant en soie longue, effilée et rude. Capsule cachée dans les feuilles péri- chætiales, grande, ovoïde, renflée à la base, rétrécie supérieurement, à dos bombé, oblique, à orifice redressé, molle, d’un jaune-vert pâle, unie. Sporophore moiué grandeur de la capsule, attaché par des filamens transverses. Pédicelle très-court, lisse, entouré d’une gaine courte et tubulée. Opercule conique, en forme de bec. Coiffe droite, conique, à base entière, pâle, ne couvrant que l’opercule, Ænneau non séparé de la bouche, formé d’une bande étroite de cellules rondes. Péristome double; l’extérieur sous forme d’un anneau étroit, pâle, ponctué, échancré; l'inté- rieur plus long, conique, plissé régulièrement, se contournant par la sécheresse, formé d'une membrane tendre, blanchâtre et finement pointllée, qui provient du sac sporophore. Sporules nombreuses, très-petites, lisses. Æ/eurs méles en forme de bourgeon, terminales sur des rameaux qui naissent à la base de la plante femelle et qui, en poussant des racines, paraissent former des plantes distinctes; feuilles périgoniales extérieures semblables aux feuilles caulinaires, les intérieures ovoïdes, pointues, creuses, à nervure faible, wiricules spermaphores assez nombreux, ob- longs, subsessiles, dépassés par les paraphyses. Pistil grèle, élancé, plus long que les paraphyses. Variété B acutifolium. Feuilles caulinaires inférieures pointues, soie des feuilles périgoniales lisse. Explication des figures. PI. II. (D. foliosum.) Fig. 1 4, plantes à deux tiers de grossissement. Fig. 1 b, plante à un grossissement plus considérable. Fig. 1 «, jeune plante de l’année, qui n’a pas encore poussé les feuilles périgoniales. Fig. 2, capsule déoperculée, 4. tige ancienne, b. üge frucufère de l'année. Fig. 3, coiffe. Fig. 4, opercule. Fig. 5, partie supérieure de la capsule avec le péristome. Fig. 6, portion du péristome, 4. anneau, b. péristome extérieur, c. péristome intérieur, Fig. 7, sporophore. Fig. 8, columelle. Fig. 9, coupe trans- AA. DE LA BRYOLOGIE D'EUROPE. 7 versale de la capsule. Fig. 10, coupe transversale du péristome intérieur. Fig. 11, coupe horizontale de la vaginule. Fig. 12, bourgeon renfermant les organes femelles. Fig. 15, un bourgeon pareil ouvert, à. pistil avec son ovaire fécondé, à. b. deux pisuls qui n’ont pas été fécondés, c. c. deux pistils avortés après la fécondation d. pointe d’une jeune feuille périgoniale pas encore développée, e. feuille rudimen- taire intermédiaire entre les vraies feuilles et les paraphyses, f feuille périgoniale, g. paraphyses. Fig. 14, pisül fécondé. Fig. 15, bourgeon mâle. Fig. 16, bourgeon mâle ouvert, montrant les utricules spermophores et les paraphyses. Fig. 17, utri- cule spermaphore. Fig. 18, feuille caulinaire. Fig, 10, feuille périgoniale de la plante mâle. Fig. 20, feuille périgoniale de la plante femelle. Fig. 21, coupe transversale de cette dernière. Fig. 22, coupe transversale d’une feuille caulinaire. Fig. 23, pointe d’une feuille périchætiale. Fig. 24, portion d’une telle à un grossissement plus considérable. AA. ou ARR R AE AA gs Lu CHUET DEL IT XES pain SL argao 1 + 40m ci, ai Le n zcab 2 D TTE be se fit QE rs Host don al sadA sig. 7: oinibun HÉL À,, aimer eg: s offiudt\ MAÉLEUTE RS pus ÉR TE AES RE t ( $ many dat nine aihuenl OL ais e: spirit) HA DORA SD. à si SH efuseli | ‘à M autiog On alE.srmihoo fe} ess Dabserayenn 1 TS. FRE 1 4 | spa ae à ar meet not a 88 mA Nasa 5m NE pb dés ctnasek "A - In Buxbaumiaceac. T20.1. ŒiiL \ j}} | M Pr pu oi uk \ Br: Te Pr nos ap / Ua. BUXRAUMIACEAE | aie Buxbaumia L & Diphyseum W£e M. 7. Tab. 1A\Y À je ) HH aut 3 del? Lih dE Simon à Strasb 4 FRAGMENS DE LA BRYOLOGIE D'EUROPE, PHASCACÉES. PAR BRUCH ET W. P. SCHIMPER. à MAMMA MMM. MONOGRAPHIE DU GENRE ARCHIDIUM, Br. Tags. L CHARACTER NATURALIS. Cæspes perennis, pulvinatus planusve. Caulis de- pressus, hic illic radicans. Ramuli ascendentes, nunc breviores et apice fructiferi, nunc longiores fructuque carentes. Folia subulata. Capsula terminalis, sessilis, sub- sphærica, clausa. CHARACTER GENERICUS. Capsula astoma, clausa, subsphærica, membra- nacea, matura dehiscens. Calyptra fructum juniorem includens, vaginulæ adnata, tenur-membranacea, pallida, serius lacerata, vaginulæ capsulæque adhærens. Pedicellus brevissimus, pallidus, vaginulæ. hemisphæricæ immersus. Sporulæ maximæ, globosæ vel angulosæ. Columella nulla, hujus loco membrana tenuis- simae cum fructus maturitate evanescens. Flos terminalis, hermaphroditus dicli- nusve. Utriculi spermophori, oblongi, subsessiles. Pisulla minora, innumerosa. Paraphyses f/iformes, arliculatæ, pallidæ. ARCHIDIUM PHASCOIDES, Brin. Fois caulinis remotis, lanceolatis, perichæ- tialibus confertis, lanceolato-subulatis ; theca immersa, subglobosa. BRip., Bryol. unie., t. 1, p. 747, tab. suppl. X. ScHw#GR., Suppl. 3, vol. I, tab. 205. Lin., Syst. vegel. édit. SPRENG., t&. IV, p. 142 (Phascum Bruchir). Habitat : terrain humide, argileux ou sablonneux près de Deux-Ponts (Bavière BB. 1 2 FRAGMENS rhénane), dans les champs non cultivés, dans des étangs desséchés, etc. Mêmes localités dans le nord de la France, département du Calvados, dans les bruyères humides du Périgord et en Sardaigne. Tige rampante, poussant des racines par distances, longue d'un demi pouce et plus, branchue, rameaux redressés ou déprimés, courts et fertiles ou plus longs, grèles et stériles. Feuilles caulinaires disposées sur cinq rangs, reculées, s’inclinant de tout côté, lanvéolées, pointues, creuses, à bord entier et à nervure qui disparait sous le sommet. Feuilles périchættales plus grandes, subulées, à base ovale et creuse, ayant souvent des dentelures vers le sommet, dépassées par la nervure, à cellules hexa- gonales-alongées , transparentes à labase, opaques vers le sommet. Capsule cachée dans les feuilles périchæuales, presque sphérique, de couleur brun-jaune pâle, souvent marquée d'un point noir sur le sommet, sessile, crevant quand elle est mûre. V’aginule presque hémisphérique , à tissu laxe, entourant le pédicelle court et pâle. Coiffe très-tendre, pâle, enveloppant entièrement le jeune fruit, se déchi- rant par le grossissement de la capsule et restant attachée en lambeaux à la Vagi- nule et à la capsule. Sporules de quinze à vingt, très-grandes, opaques, de couleur vert-jaunâtre, à contenu mucoso-granuleux; membrane sporulaire ponmullée en vert. Fleurs monoiques, hermaphrodites ou dicliniques; fleur mäle sous forme d'un bourgeon à deux feuilles, attachée à côté de la femelle; feuilles périgoniales ovoides, à ussu laxe, sans nervure; utricules oblongs, un peu courbés; fleur femelle à pis- uls de la longueur des utricules et à paraphyses filiformes. Nota. Quelque grande que soit l’analogie de ce genre avec le genre Phascum, il s’en distingue cependant d’une manière bien tranchée par les formes tout parti- eulières de la coiffe, de la capsule et des sporules. Explication des figures. Tab. 1, fig. 1 à, plante de grandeur naturelle. Fig. 1 4, une telle, vue à la loupe. Fig, 1 c, plante vue au microscope. Fig. 2, sommet fructifère avec un rameau stérile, Fig. 5, feuilles caulinaires. Fig. 4, feuilles périchætiales. Fig. 5, coupes transversales de feuilles. Fig. 6, partie supérieure d’une feuille caulinaire. Fig. 7, la même partie d'une feuille périchætiale. Fig. 8, partie inférieure d’une telle. Fig. 9, capsule avec la vaginule et un pisul avorté. Fig. 10, une telle avec son pédicelle retiré de la va- ginule. Fig. 11, coupe perpendiculaire de la capsule. Fig, 12, vaginule. Fig. 15, coupe perpendiculaire de la même. Fig. 14, coupe perpendiculaire du sac sporo- phore. Fig. 15, portion supérieure de la capsule. Fig. 16, très-jeune capsule encore cachée dans la coiffe. Fig. 17, porüons de la coiffe. Fig. 18, jeune capsule qui a rompu la membrane de la coiffe. Fig. 19, pisul avec paraphyses. Fig. 20 et 21, fleurs. Fig. 22, utricules spermaphores avec une feuille périgoniale. Fig. 23, sé- minules avec le tissu cellulaire qui tient place de la columelle, Fig. 25 4, séminule crevée. Fig. 23 b, membrane sporulaire. BB, ot DE LA PRYOLOGIE D'EUROPE. MONOGRAPHIES DES GENRES BRUCHIA!, Scanwzcr., et VOITIA, Horwscu. BRUCHI A. CHARACTER NATURALIS : Caulis sémplex vel ramosus. Capsula astoma, in pedicello elongato terminalis, apophysata. Habiatio subalpina, terrestris. Vita subpulvinala, perennis. CHARACTER GENERICUS : Capsula clausa, rostrata, apophysi longa ven- tricosa instrucla, matura crepans. Calyptra nl ba lacerata, capsulæ cujus dimidium æœquat inhærens. Semina globosa, granulosa, Flos onu Ler- minalis, gemmiformis. Genitalia modice copiosa. Paraphyses filformes. BRUCHIA VOGESIACA, ScnwxGr. Caule erecto, simplici vel ramoso; folus patulis, lanceolato-subulatis, nervo instructis ; pedicello terminali, elongato, flexuoso; capsule rostrata, Mrs ge apophysata. ScaWÆGR., Suppl. IT, p. 91, tab. 127. Saproma vogesiaca, BRID. , Bryol. univ, I, p. 55. MouGror et NEstrER, Srp. crypl. vogeso-rhen., fasc. 8, n° 706; Voitia vogesiaca, HORNSCH. Habitat : sur la terre et la bouse de vache décomposée, découverte par M Mou- geot dans les ravins du mont Hoheneck dans les Vosges, seule localité connue. Maturile : en été. Tige simple ou rameuse, à fructificauon et innovauons terminales. Feuilles caulinaires écartées, disposées sur cinq rangs, fléchies ordinairement dans le même sens, faiblement contournées par la dessiccation, ovales-subulées. Feuilles périgo- niales plus longues, à base creuse, à nervure qui dépasse le limbe et occupe toute la largeur de la parue supérieure de la feuille, entières ou faiblement dentées vers le sommet. Tissu cellulaire composé de cellules 4-Ggonales. Couleur des feuilles d'un vert jaunâtre ou d’un brun clair. V’aginule cylindrique, à cellules laxes, de couleur brun-jaune. Pédicelle long de deux à trois lignes, recourbé à la base, flexueux vers le haut, assez épais, se transformant insensiblement en apophyse, contourné par la dessiccation de droite à gauche, Capsule alongée, pyriforme, à long bec, membraneuse, de couleur brun-clair, dressée ; la membrane capsulaire 1. Le Phascum flexuosum de Souwzæcr. (Suppl. Il, p. 1, tab. 101) paraît appartenir à ce genre. BB, LA LL én 4 FRAGMENS- composée de cellules 4-Ggonales, alongées, plus peutes sous le bec, indiquant l'endroit où l’opercule est soudé à la capsule. Coiffe campaniforme, alongée, se terminant en long bec, à base déchirée, ne couvrant que la moitié supérieure de la capsule. Séminules de grandeur moyenne, globuleuses, grenues. Fleur méle terminale aux rameaux grêles, qui sont axillaires à la tige fertile; feurlles périgo- niales extérieures ouvertes, semblables aux caulinaires, mais à base plus large, jaunâtres et surmontées de la nervure prolongée; wtricules spermaphores, nom- breux, oblongs, à pédicelle court; paraphyses filiformes, dépassant un peu les utricules, pâles, à articulations longues. Péstils de grandeur moyenne, entourés de paraphyses plus courtes et pâles. Explication des figures. Tab. Il, fig. 1 à, plante frucufère de grandeur naturelle; b, la même vue à la loupe; c, la même à un grossissement plus fort. Fig. 2, feuilles caulinaires. Fig. 3, feuille périgoniale de la fleur femelle. Fig. 4, coupe transversale de sa partie infé- rieure, Fig. 5, une telle du sommet. Fig. 6, pointe. Fig. 7, base. Fig. 8 et 9, cap- sules ; Fig. 10, coupe perpendiculaire d’une capsule. Fig. 11, membrane capsulaire extérieure du sommet. Fig. 12, membrane capsulaire extérieure de la base1. Fig. 15, coiffe. Fig. 14, séminules. Fig. 15, üge mâle. Fig. 16, feuille périgoniale extérieure. Fig. 17, feuille périgoniale intérieure de la fleur mâle. Fig. 18, utricules sperma- phores et paraphyses. Fig. 19, pisul avec une paraphyse. Fig. 20, vaginule. VOITIA. .. CHARACTER NATURALIS : Planta gregaria, cæspiles efficiens magnos dense- que conferlos. Caulis elongalus, ramosus , tomentosus. Folia ovala, concava, nereo in acumen subulalum excurrente instrucla. Capsula {erminalis, astoma oblique rostrala. Habitatio in summis Alpibus, slercore vaccino insidens vetusto. Vita perennis. CHARACTER GENERICUS : Capsula clausa cum pedicello decidua, putredine dehiscens. Calyptra capsulæ longiludine, uno latere ad rostellum usque fissa, tolam fere capsulam amplectens eique arcle adhærens. Semina minima, copio- sissima, globosa. Vaginula {ubiformis, apice fissa. Flos monoicus, terminalis, dis- coideus ; utriculi spermaphori, numerosi, paraphyses longiores subelavatæ. Pisülla 3-5, minora, paraphyses pistillis longiores. 1. On remarque dans la membrane capsulaire de ce génre, ainsi que dans le genre Voila, des ouvertures stomatiformes, telles que dans les Splachnactes et autres. Fig. 124. BB, DE LA BRYOLOGIE D'EUROPE. 5 VOITIA NIVALIS, Hornscu. Caule elongato, erecto, ramoso, tomentoso; foliis concavis, ovalis, subulalis, erecto-patentibus ; capsula longe pedicellata, ovata, oblique rostrata. Horwscx., Comment. de Voilia et Systylio, PAPE ScawxGr, Suppl. IE, p. 2, tab. 101. Ness et Hornscx., Bryol. germ., 1.1, p. 82, tab. 8. Brin., Bryol. univ., t I, p. 54. Tige haute de un à deux pouces, rameuse, laineuse jusque vers le sommet. Feuilles inférieures écartées, droites, ouvertes, ovoïdes, creuses, à bord enter; feuilles supérieures plus grandes, serrées en forme de bourgeon, de couleur verte claire ou jaunâtre, à nervure forte, qui se prolonge en pointe effilée. Tissu cellu- laire laxe, à cellules de forme rhomboïdale, F’aginule alongée en gaine tubuleuse et étroite, échancrée supérieurement. Pédicelle long d’un pouce et davantage, droit ou tortueux, contourné supérieurement par la dessiccation de droite à gauche. Capsule dressée, ovoide, à bec oblique, de couleur brunâtre. Cozffe grande, en- veloppant presque en entier la capsule, terminée en bec, de couleur jaune de paille, déchirée d’un côté jusque sous le bec. Seminules très-petites, globuleuses, lisses. Fleurs méles terminales aux rameaux, en forme de disque; feuilles périgoniales extérieures semblables aux feuilles caulinaires; les intérieures ovoïdes, acuminées; utricules spermaphores, alongés, à pédicelle court; paraphyses plus longues, en forme de massue, arüculations supérieures plus courtes que les inférieures. Péstils pets, dépassés par les paraphyses filiformes. Explication des figures. Tab. II, fig. 14, plante de grandeur naturelle; b, vue à la loupe. Fig. 2, capsule avec sa coiffe. Fig. 3, capsule sans coiffe. Fig. 4, coupe perpendiculaire de la cap- sule. Fig. 5, membrane capsulaire du sommet. Fig. 6, membrane capsulaire à la base, montrant une ouverture stomatiforme. Fig. 7, feuille. Fig. 8, partie supérieure d'une feuille. Fig. 9, coupe transversale d’une telle. Fig. 10, séminules. Fig. 11, vaginule. Fig. 12, pisul et paraphyse. Fig. 13, bourgeon mäle. Fig. 14, utricules spermaphores et paraphyses. Fig., 15 coiffe. BB. * eee CUM LS MT 60 dt, KE “28 plu cr Rat PIN ABUS: ur hot du DRE (1 intra | Esmréi Jon (153 ak ssl 1 UNE 2 sant: à el ALAN EE HU GA NT, dhrra à st ‘ sphere fu prier NAT tt NUE 4 DL wikg raid à és », À ne: D 10 MIPENTTE +: EE) 8 bugs ao EU UE # tf suis 3 "1e ANT }&t n + A sb tes sit ab 14 +, ns fx ali ets A nu d+: sheet Er RE ERN7PENES ||) N Rs pupager on Lt A tr este, h ÿ LU RE En — Cnil" il SRE RE OS PE Autor del. rue areamererenu sites» —— Phaseaceae. Archidiien. Brid: 10 AR PAU LR Phascaceae. Bruchta . Vorftta . V. pirvadlis . Luxe -Hator. del. \ \ 110) Br: lrovest (N © AY C2 > À D —— COMPARAISON ENTRE LES Phascum alternifolium, Phascum palustre et Phascum subulatum , PAR BRUCH er W. P. SCHIMPER. Prancne À. PHASCUM ALTERNIFOLIUM, Dicxs. Caule subereclo, innovante, innovationibus declinatis, fructiferis sterilibusque. Folüs caulinis lanceolatrs, patulis; peri- chætialibus e basi ovata subulatis, longissimis. Capsula terminali, ovata, subimmersa. HEDWIG, Spec. musc., p. 24. KauLruss dans STuRM, Deutschl. Flor., I, 25. Brive, Bryol. univ., à Il, p. 161 (Pleuridium allernifolium). Habitat : dans des champs de trèfle et d’autres endroits couverts d’herbe; aime le terrain argiloso-sablonneux ; en Allemagne, en France et en Angleterre. 1 Maturilé : aux mois d'Avril et de Mai. 1# La jeune plante de l'année, qui est simple, a tout-à-fait le port du Phascum subulatum ; dans la seconde et la troisième année elle pousse des innovations au pied de l’ancienne capsule et atteint jusqu’à la longueur d’un pouce. Ces inno- vauons ressemblent à la plante mère et sont fertiles, ou elles sont plus élancées, plus grèles, à feuilles uniformes plus petites et plus reculées, et restent stériles. Feuilles caulinaires petites, lancéolées, creuses; feuilles périchætiales grandes, subulées, à base ovato-lancéolée, creuses jusqu’au milieu, ouvertes ou tournées d’un côté, à nervure formée de trois couches de cellules et terminées en une longue soie effilée. Tissu cellulaire composé de mailles quadrangulaires, assez serrées. Couleur d’un vert clair ou brunâtre. Capsule presque cachée dans les feuilles périchætiales, ovale, à bec court et un peu oblique, brunâtre, tirant rarement sur le rougeître. Vaginule alongée, conique, à ussu laxe, de couleur brun-clair. Pédicelle plus long 1. Cette circonstance à fait donner à cette espèce le nom de Peuridium et assigner une place dans les Pleurocarpes. CG. + a PHASCACÉES. que la vaginule, pâle, grossissant vers la capsule. Coiffe oblique, cuculée, fendue jusque sous le sommet, de couleur jaune de paille. Séminules pettes, globuleuses, lisses, brunâtres. #oraison monoïque. Fleurs mäles des gemmules à six feuilles, axillaires aux feuilles caulinaires, souvent plusieurs ensemble, sessiles ou faiblement pédicellées; feuilles périgoniales extérieures ovato-lancéolées, les intérieures lancéo- lato - subulées, à nervure faible. Utricules spermophores peu nombreuses , sans paraphyses. Æ/eurs femelles terminales, au nombre de trois à quatre, entourées de paraphyses filiformes. Explication des figures. Tab. À. Fig. 1 &, plante de l’année de grandeur naturelle; 1 b, la même vue à la loupe; 1c, la même vue au microscope. Fig. 2 a, plante de la seconde année de grandeur naturelle; 2 b, vue à la loupe; 2 c, vue au microscope. Fig. 3, feuille caulinaire. Fig. 4 et 5, feuilles périchæuales. Fig. 6, 7 et 8, coupes transversales à différentes hauteurs de ces dernières. Fig. o, feuille périchætiale très-grossie. Fig. 10, pointe d’une telle. Fig. 11 4, capsule avec coiffe; 11 b, capsule sans coiffe. Fig. 12, vaginule. Fig. 13, coupe perpendiculaire d’une capsule. Fig. 14, partiesupérieure d’une capsule. Fig. 15, poruüon de la membrane capsulaire. Fig. 16, coiffe. Fig. 17, séminules. Fig. 18 b, etc, fleurs mâles. Fig. 19 et 20, feuilles périgoniales. Fig. 21, organes mâles. PHASCUM PALUSTRE, Nob. Caule ereclo, ramoso. Folüs caulinis lanceolatis, patulis, perichætialibus e basi late ovata subulatis. Capsula terminali pyri- formi, subimmersa. Calÿptra conico-campanulata, latere fissa. Habitat : dans les tourbières et les étangs desséchés en Thuringe, dans la Ba- vière rhénane près Kaïserslautern et Deux-Ponts, et probablement dans d’autres contrées de l'Europe, mais confondu avec les deux espèces voisines. Maturité : en Juin et Juillet. Cette espèce a beaucoup d’analogie avec l'espèce précédente; mais elle s’en dis- ingue constamment par l'absence totale des branches stériles, par la vaginule plus courte et plus épaisse, par le pédicelle plus fort, par la capsule, qui est en forme de poire ou d'œuf régulier; le bec de la capsule est plus alongé et toujours droit; la coiffe est plus petite, conique, droite, à tissu laxe. Séminules de grandeur moyenne, lisses, brunätres. /‘/eurs méles dans le voisinage des fleurs femelles , axillaires aux feuilles périchætiales supérieures, sans feuilles périgoniales. Utricules spermophores alongées. Paraphyses grèles, filiformes, pàles. F/eurs femelles ter- minales, en peut nombre, avec des paraphyses filiformes; souvent plusieurs ovaires sont fécondés et se développent en fruits. Couleur de la plante roussätre ou d’un brun-vert impur. CC, PHASCACÉES. 9 Explication des figures. Tab. À. Fig. 1 &, plantes de grandeur naturelle; 1 b, une telle vue à la loupe ; 16, vue au microscope. Fig. 2c, une plante de la seconde année vue au microscope. Fig. 3 et 4, feuilles caulinaires. Fig. 5 et 6, feuilles périchæuales. Fig. 7 et 8, coupes transversales des feuilles périchæuales. Fig. 9, feuille périchætiale très - grossie. Fig. 10, pointe de la même. Fig. 1 1 & et b, capsules. Fig. 12, vaginule. Fig. 13, coupe perpendiculaire de la capsule. Fig. 14, parte supérieure de la capsule. Fig. 15, coiffes. Fig. 16, séminules. Fig. 17, organes générateurs. Fig. 18, utricules spermophores. PHASCUM SUBULATUM, Lin. Caule erecto, innovante. Folüs caulinis lanceo- latis, erecto-patulis; perichætialibus lanceolato-subulatis. Capsula subim- mersa, Sphærico-ovala. Wes. et Mour, Bot. Tasch., p. 64. NEEs et HORNSCH., Bryol. germ.,t I, p. 65, tab. 6, fig. 16. BRiDEL, Bryol. uniw., t. I, p.37. Habitat : aux lisières des forêts ou dans des champs voisins des bois, par toute l'Europe. Maturite : aux mois de Mars et d'Avril. ante de l’année haute d’une à deux lignes, simple, redressée, s’inclinant vers Plante de l haute d’ d lignes, le, redress ’inclinant a terre après avoir jeté la capsule ; dans la seconde année, elle pousse des inno- la t è jeté la capsule; dans 1 onde année, elle po d vations comme les espèces précédentes, et atteint une longueur de six à sept lignes; nombreuses radicelles garnissént alors l’ancienne tige. /nnovations semblables de b dicell t alors l’ancie üge. Z 1 emblabl à la plante mère et toujours fertiles. Feuslles caulinaires inférieures plus ou moins serrées, ouvertes, lancéolées; feuilles périchæuales nombreuses, lancéolato-subulées, égèrement dentelées vers la pointe, de couleur vert-jaunâtre, creuses, à nervure lég t dentel la pointe, d l t-jaunâtre, large et peu compacte, disparaissant sous le sommet. Tissu cellulaire formé de mailles hexagonales, alongées, assez serrées. Capsule cachée en partie dans les euilles périchætiales, ovato-sphérique, brun-clair. 7’aginule ovale-conique, à üssu feuill hætiales, ovato-sphérique, b lair. J’aginule ovale-co t axe, brun-jaunûâtre. Pédicelle de la longueur de la vaginule ou plus court, de laxe, brun-jaunâtre. Pédicelle de la long de 1 le ou plus court, d grosseur égale. Coif/e en forme de capuchon, pâle. Séminules de grandeur moyenne, globuleuses, lisses, de couleur brun-clair. Floraison monoïque. Orzanes mâles dans les angles des feuilles supérieures, sans enveloppes particulières, à paraphyses longues, filiformes. Organes femelles terminaux, en assez peut nombre, entourés de paraphyses. Explication des figures. Tab. A. Fig. 1 &, plantes de l’année de grandeur naturelle; 1 b, une telle vue à la loupe; 1 c, la même vue au microscope. Fig. 2 c, ancienne plante vue au micros- cope. Fig. 3, feuilles caulinaires. Fig. 4, feuille périchætiale, Fig. 5 et 6, coupes cc. 4 PHASCACÉES. transversales d’une telle. Fig. 7, une telle très-grossie. Fig. 8, son sommet. Fig. 9 & et b, capsules. Fig. 10, capsule coupée perpendiculairement. Fig. 11, partie supé- rieure de la capsule. Fig. 12, coiffe. Fig. 13, séminules. Fig. 14, vaginule. Fig. 15, organes mâles. Résumé des principaux caracteres différentiels. Ph. alternifolium. à Ph. palustre. © Ph. subulatum. Capsule ovale. Capsule pyriforme. Capsule ovato - sphérique ; Coiffe grande, cuculliforme. | Coiffe petite, conique. Coiffe moyenne, cuculliforme. . Feuilles périchætiales ovato-| Feuilles périchætiales ovato-| Feuilles périchætiales Tancéo- lancéolato-subulées, à ner-| subulées, ànervure dépas-| lato-subulées, à nervure dis- vure dépassant le limbe. sant le limbe. paraissant sous le sommet. Organes mâles dans des gem-| Organes mâles libres dans les | Organes mäles libres dans les mules axillaires. axes des feuilles. axes des feuilles. Innovations en partie stériles. | Znnovations jamais stériles. | /nnovations jamais stériles. te PP + pr: PHASCACEAE RER 2.1 Phascum . age BA SNS PEUT ARR ESS == EE = TE — == === = = = = > = {) A Ep LS La >> Æ ( (4 N\ n N J 24h 11 PR À REZ L Nr rer zut Uz2L* LR AE Simo:r à 56 aSLE; 1 Eu : a +. 7 TABLE DES MÉMOIRES ET NOTICES CONTENUS DANS LA PREMIÈRE LIVRAISON DU TOME SECOND. Nota. Les mémoires ont une pagination séparée et portent tous au bas des pages une lettre indiquant l’ordre dans lequel ils se suivent dans cette livraison. GS Pages. Notice critique sur les espèces de grands chats nommées, par Hermann, Felis chaly- Bentates guttatasipar M-Duvernoy (QU). "ESCORT CU D 7 Nouvelle description du Felis chalybeata, HERMANN . - . . . . . . . . . . . . Du Felis guttata, HERMANN. . IR, + © + © ee CR CRE 7 Bostscriptumidu 11E6VrIer 10288 ee t-elle CRDI Fragmens d'histoire naturelle systématique et physiologique sur les Musaraignes, par FE noue CNT ARE ME 0 PR AR OL OMR vo LOS €.:0. DE 1. Partie. Caractères du genre Musaraigne GE Cuv.); examen des espèces nommées par Hermann Leucodon, Tetragonurus et Constrictus, et établissement d’une nouvelle espèce sous le nom de Sorer Hermanni, Nos. . . . . .« . . . . 2 Sucaniroductionnhistoriquel. tete le eut RC eee UD: $. 2. Revue des caractères servant à distinguer le genre et les espèces de Musaraignes 0." MORE ue Cle et ROC UC $. 3. Des caractères génériques ou spécifiques tirés de la considération des dents dans les Musaraignes. à + + + . + . . . . . à ee. À $. 4. Distribution des Musaraignes dans trois groupes distincts, et détermina- tion des espèces de Hermann qui s’y rapportent . . . « . . 9 $ 5. Des caracteres qui distinguent le S. constrictus Henm. et les jeunes ‘s. ara- Reel OS be TC US 0e RAA 8 0'u.aloidid D 8 0.01 20 Addition écrite au mois de Septembre 1834, avant la lecture de ce Mémoire à la section de Zoologie de l'assemblée des. naturalistes allemands à Stuttgard. 24 2.° Partie. Fragmens d'anatomie et de physiologie . . + . . . . . . . . « . . 26 $. 1.” De la dentition des Musaraignes . . . : . . . . . . …. . . . . . ib. d= 2. Misceres (dela direstion|- Lee Re DCR celle lei -029 $. 3. Particularités du squelette. . . . . . . . . + . . . . . .« . . . « < 31 $. 4. De l'oreille externe. . - . . D RTE D 0 al ST EC ENS FOIE LE $- 5: Organes de la génération +... . . 0. UM à. Le ER 32 Addition à l’article de l'estomac et des intestins « . . . . . . . . . . . . 33 Explication des planches. . . . . . . . . . . . . . . . . + + «+. « 35 Quelques observations sur le canal alimentaire des Semnopithèques, et description d’un sphincter œsophagien du diaphragme dans ces animaux et dans plusieurs autres genres de singes, par M. Duvernoy, avec une planche (X) . + « . . . . . . . + 1 Explication dellafplanche ls 1: MEN CERN CD ER UE 1" + 4 ; Pages. P fe Mémoire sur la constitution géologique de r. > du Wurtemberg, avec des 500 de U di de ce! iaine ; par M. le comte Fréderie de Mandelsloh (Y}). . . . . . . UT à eat les espèces d Ophrys Mtuciliies 1 ae pute (2) Ne sé PA | Observations sur les "M u genre C N ueillies CREER SERRES + ÿ Ha # » 4% “ d Fragmens de Bryologie d'Europe, par MM. Bruch et Schimper.| D ER) S ” | Phascacées (BB)... 9.0 ; ES entre les Phascum alternifolium, Phascum palustre et Phascum subulatum Son # par les mêmes (CC). A je co mobs ce che). < SEE LP: eu # : sit: | ‘ $ 4 ge TR LL 44 , 160007222000 1041001000 12412%714%1%%7421441437%%712%14214413%14441221481248141414414%1441441%12148121132142144 DE L'INDIVIDUALITÉ , CONSIDÉRÉE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL: PAR AD, STSINMESIRRL, FHARMACIEN SOUS-AIDE - MAJOR, MEMBRE CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS > DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE SEINE-ET-OISE, ET DE GELLE DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE STRASBOURG. 2 0 0 — D ———— Mémoire présenté à la Société d'histoire naturelle De Strasbourg, dans sa séance Du 19 Sanvier 1836, O0 ———— D > E——— “ Msssvrs, le mémoire que j'ai lhonneur de vous présenter aujourd'hui ne renferme pas de faits nouveaux, mais plutôt une appréciation particulière de géné- ralisations et de fais déjà connus : il a pour but de donner la raison d’une théorie organogénésique, dont j'ai publié quelques fragmens 1. Jai senti l’impossibilité d’aller plus avant dans la continuation de mon travail ou dans les discussions qu'il pourra soulever, à moins d’avoir dès à présent débattu une question qui me paraît être le critérium nécessaire de toute théorie de ce genre, puisqu'il est facile de concevoir que l'individu isolé doit nous fournir le meilleur élément, le type le plus simple pour Pétude de la loi d'organisation de l’ensemble des êtres qui forme la somme des créatures analogues à cet individu. 1 Coup d'œil rapide sur plusieurs lois d’organogénésie. Ge mémoire, lu à la Société d’histoire naturelle de Paris, dans ses séances de Décembre 1830, est resté inédit. — Mémotre sur une ‘fleur déviée du scabiosa atropurpurea, communiqué à la même Société le 7 Mai 1831. Un extrait en a été donné dans le Bulletin de M. pr Fénussac, Mai 1831, page 206. — Observations sur la tige du lamium album, etc., lu à la même Société en Février 1832, inséré dans les Annales des sciences naturelles, 2.° série, Février 1834. — Quelques observations relatives à la théorie de la phyllotaxis et des verticilles ; Annales des sc. nat., Août et Septembre 1835. CC. 1 9 DE L'INDIVIDUALITÉ, Je pense devoir, avant de passer outre, définir aussi rigoureusement qu'il me sera possible, ce que j'entends par le mot une individualité. Cette question a été longuement débattue par les scolastiques, et ils étaient arrivés à exposer dans le vers suivant l'ensemble des circonstances desquelles on peut ürer l'appréciation de lindividualité. { cs Forma, figura, locus, stirps, nomen, patria, tempus. Suivant eux, toute créature présentant le fait de l’unité relativement à ces diffé- rentes circonstances, est une individualité, c’est-à-dire, une chose qui ne peut être divisée. Ici nous avons besoin d'expliquer de quelle manière nous entendons ce mot divisé. Je dis que toutes les unités exigées par le vers cité ci-dessus entraînent l'unité de création, et comme toute créature n’est que la formule d’une fonction à accomplir dans l’ensemble du monde, j'en conclus que l'unité de création entraîne l'unité de foncuüon. Je puis donc considérer comme une individualité toute existence accom- plissant une foncuüon unitaire. Une fonction unitaire exige un centre commun d'acuvité et de développement; donc, toute individualité doit avoir en elle son centre de développement, et ce centre doit être unique; car s'il est muluple, le développement et la fonction peuvent être multiples ; alors il y a agrégation d'in- dividualités et non pas individualité, et alors aussi l'être peut être divisé en plu- sieurs parties ayantune même valeur que le tout primiuf, seulement dans une somme moindre. Ici donc nous dirons que l'individu ne peut être moralement divisible en deux ou plusieurs centres de développement, et pour nous, en histoire naturelle, les conditions essentielles de son existence seront de s’accroïtre par intussuscep- uon, c’est-à-dire, du centre à la circonférence, et de ne pouvoir subir l’ablauon d'une partie quelconque, sans éprouver au moins une véritable muulation; de plus, la partie enlevée ne peut conserver les conditions d'existence du tout primiuf. Si maintenant nous appliquons cette définition à l'étude des créatures, de quel- que ordre qu’elles puissent être, nous verrons aussitôt qu'il en est, comme par exemple l'homme, le cheval, qui jouissent d’une manière rigoureuse des conditions de lindividualité, et nous les appellerons des individualités absolues, et nous en trouverons d'autres qui existent pour un temps en paraissant jouir des conditions qui caractérisent lindividualité absolue; mais qui, en se développant davantage, se transforment en plusieurs individualités nouvelles, semblables à la première, comme par exemple les cryptogames, qui se multiplient en se fractionnant, après avoir acquis un développement déterminé : c’est là un mode d’existence que j'ap- pellerai l’individualité relative, par opposition avec la dénominauon d'individua- lité absolue, J'essayerai de démontrer que les végétaux en général ne sont doués cc, CONSIDÉRÉE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. 3 que d’une individualité relative, et le sens de ce mot se trouvera mieux expliqué par la suite de mon mémoire. Tout ce qui m'est pas un individu, s'appelle masse; mais une masse n’est elle- même qu'une agrégation d’un nombre indéterminé d'individualités, semblables entre elles, d’où 1l résulte que la fraction quelconque d'une masse est toujours semblable à la totalité; caractère sur lequel se basait la théorie de l’homæomérie d’Anaxagoras, qui cesse d’être applicable le moins du monde, dès que l'on a atteint la dernière limite de l'agrégation et que l’on arrive à l'individualité, où elle devient évidemment absurde. ! Un coup d’œil jeté rapidement sur l'historique de cette question assez abstraite, telle que les botanistes l'ont considérée, va nous aider à nous en faire une idée plus nette. Ce n’est que dans des auteurs assez récens que l’on en trouve le germe en his- toire naturelle. Les minéralogistes remarquèrent que les substances qui composent le domaine de leur science sont entièrement privées de l'individualité. Quelques écrivains ont, il est vrai, voulu attribuer ce caractère au cristal, chez lequel la régularité des formes entraine une certaine dépendance réciproque des parties et constitue peut- être une sorte de tendance à l’individualité, mais non une individualité véritable, puisqu'un cristal peut, par le clivage, être partagé en plusieurs cristaux, qui ont tous les mêmes conditions d'existence que lui, et ces corps qui s’accroissent par juxta-posiion, pouvant toujours être soumis à une opéralion inverse; aussi l'ho- mœomérie leur est parfaitement applicable. La théorie des atomes, actuellement admise par tout le monde, nous fait considérer Fatome chimique comme Pindi- 1 Tout ceci se rattache à la théorie du progrès, reconnue comme loi providentielle et physio- logique de la création. En effet, la molécule minérale et indivisible est à notre connaissance la première individualité créée; elle se trouve subalternisée par association, en vertu d’une nouvelle puissance, dans une sorte de molécule plus compliquée , la molécule organique ou globule. Cette nouvelle création obéit à une nouvelle loi d'association, en vertu de laquelle elle arrive à pro- duire une nouvelle individualité plus compliquée, l'animal. Le dernier terme de cette dernière échelle de développement est l’homme, qui obéit de nouveau à une loi d'association, qui n’est pas encore arrivée au terme extrême de son développement. Le règne minéral ne peut plus, en reliant l’individualité qui constitue son élément, arriver à une individualité nouvelle. Le règne végétal partant du globule individu, n’atteint que l’individualité relative, tandis que le règne animal arrive à une individualité absolue. Ces individualités se développent par l'assimilation. Les animaux ne peuvent s’assimiler que des substances déjà organisées par le règne végétal. Il résulte de là que les végétaux se montrent comme agens inlermédiaires entre les animaux et les minéraux. Si nous cherchons à notre théorie un critérium plus général et plus certain , nous pouvons nous rappeler qu’il a été récemment démontré que la morale doit être considérée comme un critérium universel (voyez l'Européen, n.° 1 ; Paris, 20 Octobre 1835); or, la théorie de la subalternisation successive des individualités créées à une existence plus générale, nous parait s’accorder exactement avec la morale, et toute tendance en sens contraire, étant l'inverse de la loi providentielle, est coupable. CC. 4 DE L'INDIVIDUALITÉ , vidualité élémentaire des masses minérales, et j'ai appris de M. LAURENT, qu'il considère le globe terrestre et les astres comme de véritables individus; manière de voir extrêmement juste, en ce sens que ces êtres remplissent des foncuüons uni- taires dans le système général de la création. En botanique on a long-temps considéré comme individu végétal l’ensemble des parties naissant d’un mème point du sol , auquel elles sont ordinairement fixées par la racine , et cela est vrai, si l’on se place au point de vue de la spécification et de la culture; mais cette manière de voir ne saurait être conservée dans l'orga- nographie, et de cette remarque découlera dès à présent pour nous un premier indice en faveur de notre assertion. Dans l'ouvrage d’Apansox : nous trouvons déjà le germe d’une nouvelle manière de voir : en parlant de lame des plantes, il dit qu’elle est divisible et répandue dant tout l’ensemble du végétal; or, l'unité de l’ame nous paraît être la condi- tion essentielle d’une individualité rigoureuse. CHARLES BONNET? a aussi remarqué que les végétaux ne sont presque formés que de parties similaires ; 1l ne suivit pas toutes les conséquences de cette idée, de laquelle il résulte nécessairement que toute fraction du végétal réunit l’ensemble des conditions nécessaires pour exister avec les mêmes caractères que le tout primiuf, et que par conséquent ces êtres ne sont point des individus comparables aux animaux. À une époque récente, nous voyons une idée analogue se développer de toutes parts, et, en France, nous retrouvons surtout dans les différens écrits de M. Turpin, cette manière de voir vérifiée par l’observation directe et peut-être même poussée un peu trop loin 5. Dans son mémoire sur les tubercules des pommes de terreé, cet auteur annonce que les tubercules sont formés de globules et de tigellules 1 Familles des plantes, tome L.® (1765). ; 2 Contemplation de Ja nature, tome Il, pages 34 et 35 (1764). M. pe Mrs s’est toujours prononcé pour l'extrême simplicité du tissu des végétaux. 3 Observations générales sur l’organogénésie et la physiologie des végétaux, considérés comme étant de grândes associations de végélaux plus simples , confervoïdes et simplement agglutinés. (Voyez l’Institut, 1834, page 125.) , 4 Mémoire sur l’organisation intérieure et extérieure, ete.; MLD du mus, d’hist. nat., X.° ann., 1. Cah., et Bull. Fénuss. > Janv. 1850, page 91. Voyez encore le mémoire du même auteur sur l'inflorescence des graminées et des cypérées ( Mém. du mus. d’hist. nat. , tome V, page 426 et suiv.), et plusieurs autres écrits de M. Tune. M. Monxex a combattu l'extension absolue donnée à cette idée par M. Turmx, en remarquant que les individualités associées résultent du développement d’une individualité d’abord unique, et non de l'agrégation d'êtres qu'on a pu considérer comme étant d'abord isolés (voyez Observ. sur le fragilaria lineata de Lyncsxe, etc., Messag. des se. et arts de Gand, 5.° et 6 liv., 1829, et Bull. Fénuss., Mai 1830 , page 294). L'opinion de M. Monnry nous parait extrêmement juste, et c’est pour cela que nous disons que l'individualité végétale est relative ; elle serait entièrement nulle, si l’on adoptait la formule qui fait le titre du dernier mémoire de M. Tuer, eilé ci-dessus. Les observations de M. ve Minerx sur le marchantia polymorpha sont très-propres à décider cette question. r CC, nd CONSIDÉRÉE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. à) enveloppés d'épiderme et jouissant chacun d’une vie individuelle. « Cette mului- « plicité de vies particulières ou d'individualités distinctes ‘dans la composition des « masses tissulaires végétales, peut seule expliquer comment la vie d’une plante « estégalement répandue dans tous les points des tissus encore végétans ,et comment « de tous ces points on peut obtenir le développement ou la germination d’un « embryon advenüf, et conséquemment le développement d’un nouveau végétal. ? MM. Link! et DE MiRBEL se reportèrent au contraire à l'idée ancienne. Ce dernier auteur définit ainsi l'individualité : « Tout être organisé, complet dans « ses parties, distinct et séparé des autres êtres, est un individu?, ? et de là il résulte pour lui que chaque plante est un véritable individu : il combat l’objecuion ürée de la mulüplication par boutures, en remarquant que ce n’est qu'un mode parüculier de reproduction ; mais nous pouvons remarquer à notre tour que ce mode de reproducuon n’est que le résultat d’un dédoublement qui produit toutes les parties et l’accroissement de toutes les parties d’un seul végétal, et alors nous proposerons la quesuon de cette manière : ou le végétal est un individu unique, dont les nouveaux végétaux, produits par bouture, sont la continuation, ou ceux-ci sont des individus nouveaux , et alors il en est de même de chaque partie du végétal, et celui-ci est un être multiple. On est rigoureusement obligé d'adopter l'une de ces deux conséquences, et cela est si vrai que GALLESI0 5, qui partageait opinion des anciens, après avoir remarqué qu'il y a des variétés constamment sté- riles, c'est-à-dire, manquant des organes nécessaires à la reproduction de nouveaux êtres et ne pouvant être mulupliées que par greffe ou par bouture, se trouve amené à dire que la conservation et la mulüplication de ces variétés, qu'une cause inconnue a fait obtenir, n’ont lieu que par une extension de l'individu, et cependant cette conséquence aurait quelque chose d’absurde, et l’on pourrait s'étonner. de la voir admise par un homme de mérite, si l’on ne pouvait penser qu’elle a été adoptée en vertu d’un sentiment obscur de ce que nous allons dire ci-dessous; car elle force à dire que par exemple tous les saules pleureurs de l’Eu- rope (où nous n'avons que fun des sexes) font encore partie d’un premier saule pleureur, qui peut bien ne plus exister. 4 GoETHES, qui mit en avant la théorie de l'identité normale ou primitive des différens organes des végétaux et de leurs transformations successives, conduisit 1 Elementa philosoph. botan.; Berol., 1824, page 5. > Élém. de bot. (Paris, 1815), part. 2.°, page 476. 3 Traité du citrus; Paris, 1811. 4 Elle ferait admettre aussi que dans les plantes greffées deux espèces ne forment qu’un seul’ individu. 5 Voyez l'opuscule qu'il a publié à Gotha, en 1790, ou la traduction française, intitulée : Essai sur la métamorphose des plantes, par J. W. ne Gœrmr, traduit en francais par F. Sorer, ete, , Stuttgart, 1831. CC, 6 DE L'INDIVIDUALITÉ , aussi à cette idée que les végétaux sont des êtres muluples, en démontrant que ce que l'on avait pris pour des organes vraiment différens, ne sont que des modifica- tions d’un type unique. Plus tard, il formula même, quoique d'une manière extré- mement vague, une idée fort analogue à celle de M. Turpix. Darwin avait considéré les bourgeons comme constituant l'individu végétal. Cette idée acquit plus de vraisemblance lorsqu'elle se trouva appuyée par le déve- loppement que Durerir-Tnouars donna à la théorie de LaniRe, à laquelle il a laissé son nom 2. Dès-lors, chaque bourgeon est considéré comme le germe d'un être nouveau, qui s’accroit et se développe sur la plante-mère. Le scion qui se produit par le développement de ce bourgeon est un nouvel individu, et c’est à ce point que s'est arrêté M. DEcaNDoLLE dans son organographie. 5 CassiN14 me paraît avoir entrevu la question à peu près de la même manière que je la comprends; mais, la regardant comme de peu d'importance, il crut devoir la laisser de côté comme n’étant qu'une vaine dispute de mots. Enfin, M. DECANDOLLE, dans sa Physiologie végétale, distingue l'individu cel- lule, l'individu bourgeon, l'individu bouture, l'individu embryon et l'individu végétal. Il aurait pu aussi bien en mulüplier le nombre et admettre un individu feuille, fleur, fruit, etc. Cette idée, suivie dans toute son extension, a amené M. ALpHOnsE DEcanDOLLEC à dire d’une manière plus générale : 4 Les végétaux sont « évidemment des êtres composés; mais jusqu'où veut-on les décomposer, pour « que les élémens s'appellent des individus ? C’est une chose arbitraire, qui dépend de l'idée par laquelle on se laisse dominer, ete. 7» 1 Gœrurs nachgel. Werke; Stuttgart und Tübingen, 1833, tome XV, page 99 et suivantes. Dans la dissertation que nous indiquons ici, et qui ressemble plutôt à une série d’idées jetées sur le papier qu'à un travail régulier, Gœrne applique aux végétaux l’homæomérie d’Anaxagoras, mais uniquement dans le but de donner une raison, et, par conséquent, une valeur à la doctrine des spires. Dans d’autres écrits il a présenté une idée beaucoup plus nette de l’individualité. Voyez Zur Naturwissenschaft überhaupt, besonders zur Morphol., von Gaœxux; Stuttgart und Tübingen, 1817, tome I.*, page 10. 2 Voyezses différens ouvrages, et surtout le volumeintitulé : Essai sur la végétation (Paris, 1809). 3 Org. végét., tome IL, page 228 (1827). M Unsix (Lycée armoricain, 63, page 187, et Bull. des sc. nat., 16, page 226, a appuyé l'hypothèse qui fait considérer les arbres comme de véritables agrégations. M. Gusenr T. Buner considère chaque bourgeon comme un individu. Voyez Quaterly- TL Avril à Juin, 1829. Musrez avait déjà, en 1784, comparé les bourgeons à des embryons. 4 Premier mémoire sur la phytonomie; Soc. philomat.; Mai, 1821; Obnse! phytol., tIE, p. 514. ; Paris, 1832, tome IT, page 957. 6 Burrox, Ronrr, Introduction à l'étude de la botanique; Paris, 1835, tome I."*, page 434. 7 Suivant M. Meyex (Wircmaxvs Archio, 1834, p. 158) la question de l’individualité est depuis long-temps abandonnée en Allemagne comme une chose bien terminée. Pourquoi done dans les sys- tèmes organogénésiques, qui y obtiennent un grand succés, ne tient-on aucun compte de cette question? La véritable richesse d’une science consiste-t-elle à avoir beaucoup d'opinions divergentes? Dans un ouvrage récent on trouve encore cette définition : {Individua dicuntur entia singula integra quæ , fungrs « exceplis, ex uno corculoorta, melamorphosin sui gradus absolpunt.? Raicuexs., FT. germ.excurs., 1830. cc. CONSIDÉRÉE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL, 7 On voit que ces expressions, que l’on peut regarder comme le résumé des discussions que nous avons énumérées précédemment, représentent une. pensée très-analogue à celle que nous exprimons, lorsque nous disons que les végétaux ne sont doués que d’une endividualité relative. Nous allons actuellement reprendre la question du point de vue où l'a laissée l’école de Dupenir-THouars, qui con- sidère comme un individu végétal le bourgeon ou le scion qui résulte de son développement, et admet que le végétal tout entier n’est qu'une accumulation répétée d’élémens semblables à celui-ci; mais il est bien facile d'aller plus loin et de démontrer que cette individualité n’est encore elle-même qu’un être fort décom- posable; car le scion se trouve formé d’un axe central sur lequel des organes appendi- culaires ou feuilles viennent s’insérer. À l’aisselle de chacun de ces organes il y a un nœud vital, qui peut très-bien exister indépendamment des autres et produire une nouvelle plante. L'individualité se trouve donc ici ramenée au nœud vital, puisque chacun d’eux a déjà valeur pour reproduire un nouveau bourgeon, et au moment où celui-ci se transforme en bourgeon, elle y est déjà fort composée; car le bour- geon est formé de feuilles déjà existantes, et qui ont par conséquent un nœud vital à leur aisselle; seulement 1l faut quil aflue encore de la nourriture, pour que le déve- loppement puisse se faire. Nous verrons tout à l'heure qu'il existe des cas où la feuille d’une sorte de bourgeon renferme déjà assez de substance nutriuve pour donner, lors même qu’elle viendrait à être isolée, naissance à de nouveaux individus. Et la feuille est elle-même un être tout aussi compliqué que le scion; elle pré- sente comme lui un axe central et des appendices qui s’insèrent sur lui : elle n'en diffère que parce que les conditions ordinaires de son développement, que nous ne pouvons examiner ici, terminent généralement son existence et l'empêchent de se continuer par de nouvelles productions, comme le fait l'axe proprement dit ; ceci cependant a lieu quelquefois dans des cas rares. Aïnsi Cn. BONNET! et CASSINI ? ont vu des feuilles produire des bourgeons plus ou moins parfaits. Tout le monde connaît la feuille du brophyllum, figurée dans l'organographie de M. DECANDOLLE. 3 M. TurPIN a vu des espèces de bourgeons naître sur la feuille d’un ornithogalum thyrsoides 4. M. J. S. HENsLOW a reconnu que l'extrémité des feuilles du malaxis paludosa n'était rendue ruguevse que par la présence de petits bulbilles suscep- tibles de reproduire la plante, et des botanistes anciens affirment que l’on peut, en semant des squames de la scille maritime, reproduire la plante enutre. J'étais curieux de vérifier cette assertion. Pour y réussir, j'ai planté, au mois de 1 Recherches sur l'usage des feuilles (1754). 2 Voyez sa note sur les cardamine, dans ses Opuscules phylolog., tome 11, page 340. 3 PI. "22. 4 Voyez le rapport fait à l’Académie royale des sc. sur un mémoire de M. Turin, ayant pour objet la reproduction d’un végétal, etc., par H. Cassin. (Ann. des sc. nat.; Janvier, 1829, p. 44.) 5 Sur les feuilles du malaxis paludosa ; Ann. des sc. nat., vol. XIX, page 109, CC. $ DE L'INDIVIDUALITÉ , Février quatre écailles parfaitement détachées d’un bulbe de Z/ium candidum, en les enterrant à moitié dans un mélange de terre et de sable; elles restèrent pendant long-temps dans le même état, sans présenter le moindre changement. Vers le mois de Juin lune des écailles fut arrachée; on n’y reconnaissait encore aucune trace de développement inférieur; la portion supérieure, qui avait été exposée aux influences de l'air et de la lumière, était dans toutes mes écailles un peu desséchée au sommet, et elle s'était légèrement colorée en vert. Au milieu du mois d'Août, ayant aperçu comme la pointe d’un bulbe qui sor- tait de terre près d’une écaille, j'arrachai les trois autres, et alors je vis qu elles s'étaient un peu séchées et ridées dans leur parte supérieure ; mais la partie qui avait été enterrée me parut plutôt légèrement épaissie ; elle était encore très-fraîche, bien nourrie et teinte de ces nuances jaunâtres que l'on remarque sur les bulbes des lis lorsqu'on les arrache de terre. Chacune d’elles présentait à sa base des cayeux, de la grosseur d’une noisette, et dont l'insertion, qui était tout-à-fait à la base, m'a paru correspondre toujours au passage de l’une des nervures longitu- dinales de l’écaille-mère. Plusieurs fibres radicales, longues de quelques pouces, naissaient de la base du cayeux (et non de l’écaille-mère), se détachant avec lui de la substance de cette écaille sur laquelle les cayeux étaient évidemment fixés, de manière à ce qu'il fut impossible de penser qu'ils eussent pris naissance d’un débris du /ecus (axe du bulbe). J'avais d’ailleurs eu bien soin de ne conserver aucune portion de cet organe 1. M. DEcaNDOLLE a donné une figure de ce phénomène (Organographie, pl. 22, fig. 3). Il résulte clairement de cette expérience que l’écaille du bulbe, qui n’est, comme tout le monde le sait, qu’une feuille modifiée, a acquis la valeur d’une plante assez complète, et je crois pouvoir en conclure que les feuilles isolées jouissent virtuellement des conditions d'existence de la plante. Nous voyons même par là que c’est chacun des principaux faisceaux vasculaires de la feuille qui a acquis une valeur individuelle et produit un bourgeon axillaire; or, de l'axe central de la feuille ou de ses axes principaux, aux moindres ramifications vasculaires qui 1 J'ai observé une seule fois une fibre radicale naissant de la base de l'écaille-mère à un point correspondant au passage de la nervure moyenne, sur laquelle il ne s'était pas développé de bourgeon. Les jeunes bulbes de lis qui se sont développés dans cette expérience, me paraissent être trés-analogues aux bourgeons naissant quelquefois sur des points indéterminés de la tige et que lon nomme bourgeons adventlifs, et je pense que la production de ceux-ci hors de l’aisselle des feuilles peut généralement être expliquée par l'individualisation d’un faisceau ligneux de l'axe, qui devient un centre isolé de développement , absolument comme les nervures de mes écailles de lis. En examinant avec un microscope la structure de celles-ci, j'ai trouvé que le tissu cellulaire paraissait composé de cellules hexagonales, presque aussi grosses dans le jeune bulbe que dans l'écaille-mére ; elles étaient généralement un peu plus étroites à la base de celle-ci qu’à son sommet, et dans ceMe portion aussi elles étaient parsemées de globules ovales , assez abondans, surtout à la base, el manquant entièrement vers le sommet. Ces globules, de grosseurs inégales, disparais- CC. CONSIDÉRÉE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. 9 y soient observables, il n’y a qu'une différence du plus au moins, et il nous est our ainsi dire impossible de saisir le dernier degré pour arriver à l’être le plus simple, et d'ailleurs là même où nous arriverions à isoler un faisceau simple en apparence, l’analogie nous forcerait aussitôt à admettre qu'il lui suffisait de se déve- lopper un peu plus pour se ramifier et devenir plus composé. Et cependant au premier aspect, en l’examinant d’une manière générale, le végétal lui-même et chacune de ses parties nous paraissent des êtres simples et unitaires, et il y a en effet entre les diverses fracuons que l’on peut y supposer une grande dépendance réciproque ; celle-ci y estcertainement beaucoup plus grande que celle qui coordonne les différentes parties d’un cristal; car on ne peut les fractionner de fait qu’en leur faisant subir une véritable mulilalion, qui altère leurs formes au moins pour un temps, les prive de leurs caractères et détermine pres- que toujours la mort de la partie enlevée, souvent même celle de la portion qui reste fixée à la plante totale ou au sol. Ainsi, le végétal se montre à nous produisant toujours des formes plus ou moins unitaires, tendant toujours à l’individualité dans son ensemble et dans chacune de ses parties, mais ne pouvant y arriver que d’une manière incomplète. En effet, la plante entière renferme quelques-unes des conditions de l’individualité. Il en est de mème de la branche, du bourgeon, de la fleur, de la feuille, etc., et les auteurs en ont décerné le titre à l’une ou l’autre de ces parties, suivant l’idée par laquelle ils se laissaient dominer, ainsi que l'a dit M. À. Decannogre. Mais dans toutes ces parties il manque aussi une condition essentielle; c’est l'impossibilité morale d’être subdivisées en portions jouissant des mêmes conditions d'existence que le tout primitif. Dans chacun de ces organes nous nous eroyons au premier aspect sur le point de saisir lindividualité normale, et partout elle nous échappe. Il y a cependant dans les végétaux une partie qui jouit presque complétement d’une individualité véritable, tellement qu'on ne peut la fracuonner sans la détruire, et qu’elle se muluplie souvent par la production de nouveaux êtres, semblables à elle-même, qui se développent dans son centre et sortent par la rupture saient très-promptement par l’action de l’acide azotique et se coloraient en violet par l'addition d’ane goutte de teinture diode; c’étaient évidemment des grains d’amidon , ressemblant beaucou» à ceux des tubercules de la pomme de terre, seulement ceux-ci sont de grosseurs plus variées, plus irréguliers dans leurs formes et plus abondans. Le jeune bulbe renfermait autant d’'amidon que l'écaille-mère. Je remarque à ce sujet que la présence d’un mucilage gluant qui s'oppose à la dessic- cation de l'écaille et l’existence d’une certaine quantité d’amidon, qui sert évidemment de dépôt de nourriture, favorisent beaucoup le développement du bourgeon adventif. Dans l'oignon je mai, pour aïnsi dire, pas pu découvrir d’'amidon. M. Pappar, qui, sans que nous en eussions connaissance ni l’un ni l’autre, s’occupait d'expériences analogues sur une échelle beaucoup plus étendue, a communiqué à la Société des sciences naturelles de Versailles quelques-uns des résultats qu’il a obtenus; il paraît que les écailles de l’oignon ne lui ont produit aucun développement de bulbille. Nous attendons ayec impatience la publication des observations de M. Pxirrar. CC. 2 ne. dd 10 DE L'INDIVIDUALITÉ , de cette partie, ou, peut-être, en écartant les élémens du uüssu sans le déchirer; je veux parler du globule végétal', qui, dans quelques cas, comme l’ont montré plusieurs observateurs ?, jouit d’une existence à lui et semble constituer des cor- puscules propagateurs ou même de véritables espèces de végétaux d’un ordre infé- rieur, mais qui généralement se trouve tellement subalternisé que son imdividua- lité disparait presque complétement dans cette autre, pour ainsi dire insaisissable, qui doit être le type idéal de tous les organes des végétaux. M. Rosrer 5 a fort bien remarqué qu'on peut le- considérer comme formant l'atome, la particule inté- grante des végétaux, et qu'il est jusqu'à un certain point dans la plante ce que la molécule est dans un cristal. On pourrait le regarder comme constituant l'indi- vidualité physiologique des végétaux.4 Pour le classificateur, l’individualité se trouve dans une frucüfication. Le mode d'existence des végétaux peut être formulé par cette proposition : ils ne jouissent que d’une individualité relative; nous croyons avoir suffisamment jus- üfié cette assertion par tout ce qui précède; mais si nous nous arrêtions ici, notre tâche serait incomplétement remplie, et notre travail serait de nulle valeur, relativement aux études organogénésiques; car nous aurions introduit la confusion dans la science, sans y ramener aucun élément d'ordre, et nous ne pourrions plus alors que la livrer à une école qui se contente d'apprécier la distance des appen- dices, croyant obtenir par là le plan de la coordination des organes, parce qu’elle regarde le végétal comme une formation continue, et c’est un but précisément inverse que nous nous sommes proposé d’attemdre. Il nous faut donc encore, pour. avoir une idée bien nette des plantes, dans le point de vue sous lequel nous nous en occupons, rechercher laquelle de leurs parties se rapproche le mieux du type 1 Voyez les Observ. de M. ne Mmprr, intitulées : Recherches anat, et physiol. sur le marchantia polymorpha; Ann. sc. nat., Janv. 1832, tom. XXV, p. 793; Archives botaniques, tom. L.®, p. 145. 2 Voyez plusieurs écrits de M. Tune. Il a donné le nom de globuline au Zepra botryordes, qu'il regarde comme formant l’un de ces genres si simples. (Mém. du mus. d’hist. nat., tome XIV.) 3 De organis plantarum, in-4.°; Basileæ, 1828. 4 Toutefois , il faut remarquer que cette individualité n’est pas non plus rigoureusement absolue, et que dans certains cas la paroi cellulaire peut, en prenant de l’accroissement, se transformer en une membrane formée de céllules accolées. M. De Minpez nous en fournit des preuves posi- tives..... 4 Dans le riccia glauca...…. les utricules provenant du fractionnement de celles qui « contenaient les spores naissans, passent visiblement de l’état simple à l'état compose. Je veux « dire que leur paroi membraneuse, mince £l compacte, se change en une membrane épaisse, « formée de petites utricules ajustées symétriquement côte à côte.... Cette péripétie organique « me persuade qu’il n’y a pas une molécule vivante d'une utricule simple qui n'ait virtuellement « tout ce qu'il faut pour passer elle-même à l’état d’utricule simple ou composée, si les circons- « tances lui viennent en aide. > Voyez Examen critique d’un passage du mémoire de M. Huco Mouc sur la structure et les formes du grain de pollen, par M. px Mnrt ; Ann. des se. nat, , Juillet 1835, pages 9 et 10. Ce n’est donc que dans le règne animal que nous pouvons trouver ung indi- yidualité véritable. cc. CONSIDÉRÉE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. 41 idéal, dont toutes les autres ne sont que des modifications diverses, et qui mérite par conséquent le mieux d’être considérée comme l'individualité normale. Depuis que GOoETHE a fait voir comment les feuilles ne sont qu'une modification des cotylédons; les bractées des feuilles amoindries; les sépales une autre forme des bractées; que les pétales équivalent aux sépales ; les étamines aux pétales, et les carpelles aux étamines, on a été généralement porté à regarder la feuille comme l'organe primiuf, suscepuble de produire tous les autres organes par des transfor- mations successives. Bientôt on fut frappé de l'identité qui existe entre les lois d’accroissement des feuilles et de toutes les parties des végétaux. On reconnut dans une feuille l'apuütude à reproduire un végétal tout entier; on étudia dans certaines plantes la fusion des feuilles avec les rameaux, et on comprit qu'une feuille pou- vait être considérée comme une plante en miniature; qu'un arbre pouvait, jusqu’à un certain point, être regardé comme une feuille très-grande, très-compliquée par l'accroissement de toutes ses parties et par l’accumulation indéfinie d’un grand nombre de générations successives. M. Turpin, à la vérité, a combattu cette manière de voir dans son mémoire sur l'inflorescence des cypérées, tout en reconnaissant qu’elle pouvait avoir quel- que chose de vrai; mais il la regardait comme tendant à jeter üne confusion extrême dans l'étude de l’organographie, et il proposa alors la distinction des organes en parties axiles et parties appendiculaires 1, qui fut généralement adaptée. Dans cette théorie on considère la plante comme étant formée par un axe qui renferme le centre de vie et par des organes appendiculaires qui servent à accom- plir les fonctions nécessaires à l'entretien et au développement de cette vitalité. Nous sommes loin de vouloir récuser les progrès que cette distinction très-in- génieuse a fait faire à l’organographie végétale, et nous ne saurions nier ce qu’elle a de commode et même de vrai comme classification dans la méthode de descrip- tion des organes; mais nous ne pouvons cependant la regarder comme étant vraie d’une manière absolue; car il nous faudrait nier alors ce que M. Tupin a dit lui- même, « que la vie d’une plante est également répandue dans tous les points des « Ussus encore végétans,” elc. Aussi, pour nous, ce ne sera qu'un point de vue secondaire , une formule spéciale, groupant séparément et d’un point de vue infé- rieur, des faits qui se trouvent confondus dans la formule plus générale; en un mot, l'axe nous paraît formé par le prolongement descendant des divers organes appendiculaires, plutôt qu’un être spécial, qui se servirait de ceux-ci comme d’or- ganes subalternes, fonctionnant pour lui, et notre opinion s'appuie d’un grand nombre de faits, parmi lesquels nous nous contenterons de rappeler l'expérience 1 Voyez son mém. sur l'inflor. des cypérées; Ann. du mus. d'hist. nat., tome V, : page 409: Il a aussi exposé celte idée dans son Essai d’une iconographie élémentaire et philosophique des végé- taux; Paris, 1820, page 34. CC. 42 DE L'INDIVIDUALITÉ , sur les écailles du Ælium candidum, mentionnée ci-dessus; elle découle d’ailleurs de la théorie de DuPeritr-THOUARS, qui nous paraît devoir être plutôt recüfiée que combattue par les objections qu’on lui a faites, et pouvoir ensuite s’accorder parfaitement avec la théorie du cambium et celle de M. Durrooner!, sur les deux tendances de l'accroissement (largeur et épaisseur) par le dédoublement des fais- ceaux ligneux déjà formés, toutes trois nous présentant des expressions partielles d'un seul et même phénomène. Tout le monde sait bien, d’ailleurs, qu'un axe qui cesse de se conunuer par de nouvelles productions, peut prendre la forme d’un appendice ?, et que, vice versa, de véritables organes appendiculaires peuvent se transformer en organes axiles : il suffit, pour se convaincre de la vérité de cette dernière assertion, de lire les écrits que M. RaspaIL a publiés relativement à la famille des graminées. 5 La feuille resterait donc comme devant représenter le type primitif de tous les organes ; cependant plusieurs moufs nous ont empêché de nous soumettre à cette conclusion. La feuille est, comme nous l'avons démontré dans un mémoire précédent#, un être trop vague, d’une valeur incertaine, trop composé dans certains cas, tandis que dans d’autres il est extrêmement simple; car une feuille peut dans une même plante n'avoir que la valeur d'une moitié, du quart ou du sixième des feuilles inférieures; d’autres fois elle vaut le double5; on peut regarder un calice ou une corolle, etc., comme formés par une ou plusieurs feuilles, suivant l’idée qu’on se fera de cet organe; une feuille est souvent dédoublée plus ou moins complétement en un grand nombre de petites feuilles ayant les mêmes conditions d'existence que le tout, en un mot, on y reconnaît tous les degrés de lindividualité que l’on peut observer dans une plante entière. 1 Si nous n'admettons pas que la feuille soit un organe primiüf, ce sera encore bien moins la spire générale ou l’un des cycles qui la composent 6, quelque im- portance que l’on ait cherché à leur donner depuis quelques années, surtout 1 Mém. du mus. d’hist. nat., tome VII, page 380 et suivantes, Les feuilles des asperges, des ruscus. Mémoires sur les graminées, un vol. in-8.°; Paris , 1825. Ann. des se. nat,; Sept. 1835. Dans la germination de certains galium 6n voil quelquefois jusqu'à six bourgeons se déve- lopper à l’aisselle des deux cotylédons. Lorsque plus tard il existe des verticilles de six feuilles, on ne trouve plus que deux bourgeons axillaires. Dans le mémoire cité ci-dessus (2.° partie) nous avons essayé de démontrer que chez certaines plantes, le lierre par exemple, chaque feuille de la tige a la même valeur que les deux cotylédons réunis. 6 M. Axcrx. Braux appelle cycle les spires complètes, telles que ses formules % , %, etc., les expriment, et dont la répétition forme la plante entière; les verticilles n'étant, suivant lui, que des cycles contractés. (Voyez le Flora, Allgemeine botan. Zeitung ; Regensburg, Mars, 1835, page 146 et suivantes.) CC, O1 D (ESS CONSIDÉRÉE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. 13 comme élémens des verticilles floraux; car un assez grand nombre d’observations nous ont fait remarquer que la disposition spirale des appendices sur l'axe est moins un état normal qu’un état habituel, résultant inévitablement du besoin qu'éprouvent les parties de la plante de chercher l'air et la lumière; besoin qui les oblige à se détourner de leur position primitive dans laquelle elles seraient alternativement superposées. Cette déviation est assez constante dans sa mesure, puisqu'elle est en relation avec la largeur, la longueur et la distance des feuilles. Nous remarquerons en outre que les spires observables dans les fleurs ne sont pas toujours identiques avec celles que décrivent les feuilles, et, enfin, on peut dire d’elles ce que nous avons dit du scion en général, que chacune de leurs pièces jouit des mêmes con- ditions d’existence que le tout, et les plantes, au commencement de leur existence, ont moins de parties qu'il n’en faut pour constituer une spire semblable à celle qu’elles présentent le plus souvent dans la suite. Mais c’est dans ce végétal commençant, réduit à l’état le plus simple possible, en un mot, dans l'embryon, lorsque la plumule n'existe pas encore, que nous _reconnaïtrons, non pas une individualité rigoureuse, sans doute, puisque le moindre progrès dans le développement suffira pour muluplier celle-ci, mais au moins l’état du végétal qui s’en rapproche le plus, c’est-à-dire, le point saisissable dans le déve- loppement de tout l'être où celui-ci est le moins suscepüble d’être moralement par- tagé en plusieurs êtres semblables à lui. Dans cette jeune plantule on trouve tou- jours un verücille simple (qu'il soit composé d’une, de deux ou de plusieurs pièces, il n’en est pas moins simple), doué d’un nœud vital encore unique, puis- qu'il ne doit produire qu'un nouveau verticille naissant de lui (plumule) et com- plet, puisqu'il enveloppe entièrement ce nouveau verticille, qui naîtra de lui. Ce verticille simple (ou cotylédons) forme l'appendice terminal d’un axe descendant, simple comme lui, puisqu'il n'emboîte encore que du tissu cellulaire; il s’accroit du centre à la circonférence en produisant dans son intérieur un nouvel individu semblable à lui, et toute la plante n’est que la reproduction continuelle de nou- veaux verticilles, plus ou moins différens du premier, plus ou moins susceptibles d’être modifiés par diverses causes de déviations, mais ayant toujours la même valeur que lui et pouvant aussi toujours lui être comparés par la pensée. Il arrive assez fréquemment qué les faisceaux vasculaires qui constituent ce premier axe acquièrent chacun séparément la même valeur que lui par l'effet d’un développement plus avancé, et dès-lors ils produisent chacun dans son centre: 1 Ceci se trouve entièrement contraire aux assertions publiées récemment par M. Azex. Braux.…. « Il est évident par ce fait (que dans la gaine des ombelliféres un bord recouvre l’autre), quand & une fois on est assuré d’un développement successif des parties de dehors en dedans (ce qui plus « tard sur un axe alongé équivaut à de bas en haut), que la feuille isolée elle-même a existé avec e Un de ses bords plus tôt qu'avec l'autre, et doit par conséquent dans sa formation passer d'un côté ç à l'autre... Sans cette connaissance de la formation spirale de la feuille elle-même, dont on CC: 14 DE L'INDIVIDUALITÉ ; un nouyel individu qui, venant à s'isoler de la portion appendiculaire, constitue un bourgeon ou (car on peut s'exprimer ainsi) une sorte de plumule axillaire. Je comprends que ce phénomène, qui est identique avec celui de la naissance des bourgeons dans Vaisselle des feuilles ordinaires, doit avoir aussi la plus grande analogie avec le phénomène du détachement de la nervure médiane et de son déve- loppement ultérieur, parce que celui-ci n’est, suivant nous, qu’une forme parti- culière de la loi générale de la production des bourgeons axillaires, forme dans laquelle la nouvelle production, au lieu de s’en isoler, entraine avec elle le milieu de l'appendice. « peut encore se convaincre de plusieurs autres manières, reste également annule tout le fonde- « ment de la phyllotaxis spiralaire..... Il résulte de là que jamais deux ou plusieurs feuilles ne « se développent en même temps, bien plus, que la feuille elle-même n’est pas une formation « simultanée, mais se développe d’un bord à l'autre.……., ete. ? (Voyez Allg. botar. Zeitung, n.° 10; Regensburg, 14 Mars 1835, pages 153 et 154.) Nous reconnaissons avec M. Azex. Braux que tel est réellement le fondement de la théorie dont il parait s'être fait le principal défenseur. Nous pensons que toule celle théorie ne saurait exister qu’en vertu des opinions que nous venons de citer et que nous nous contentons de livrer ici en les traduisant textuellement, parce qu’elles parais- sent Lellement contradictoires ayec tout ce que l’on sait, tout ce que l’on a observé et tout ce que l'on peut voir chaque jour, que tout le monde y fera facilement les objections nécessaires. Ausst sommes=nous bien convaincus que dans l’ordre historique le fondement de la doctrine n’a été trouvé qu'après cette doctrine qui n'avait été jusque-là qu'un calque exact de faits plus ou moins nombreux, auxquels aucune formule générale n'avait donné de valeur scientifique; car jamais une observation non préoccupée n'aurait pu conduire un botaniste plein de sagacité à de pareils résultats. M. Mon, d’après de très-belles et très-intéressantes observations sur la direction des fibres ligneuses, a cru pouvoir conclure &« que l'idée d’une végétation centrale doit être abandonnée , « ainsi que la distinclion des endogènes. ? ( Einige Bemerkungen über das Wachsthum des Stammes der Monocotyledonen, von Huco Monz, Flora, Février 1835.)\Les conclusions de cet auteur né nous paraissent admissibles qu’autant que l’on supposerait que l'accroissement de la fibre végétale a lieu de bas en haut; or, il nous parait positif qu'il se fait de haut en bas. Nous regardons comme une chose impossible de concilier la définition : croître par intussusception ; avec celle : s’augmenter de dehors en dedans. suMit de regarder un bourgeon, pour voir que les parties les plus récentes sont toujours au centre et qu’elles repoussent les anciennes en dehors, et tous les végétaux nous paraissent se développer de dedans en dehors. Cependant, comme dans les dicotylédones le centre devient multiple dès que l'individualité est complète et productrice, il arrive que les centres de développement ne coïncident plus avec le centre géométrique, comme on peut le voir sur la figure qui accompagne ce mémoire; de là la division en endogènes et exogènes; ce serait donc, suivant nous, à tort que M. Mour accuse M. Azvu. Decaxporze d'inconséquence, parce qu'il accueille ses observations et repousse les conclusions qu'il en a tirées. À ce sujet M. Mour s'exprime de la sorte (page 123) : « Les savans français sont cerlainement toujours prêts à former « des mots grecs mal unis et difficiles à comprendre, etc.» Il nous semble qu'il était fort inutile de faire d’une discussion particulière une querelle de nationalité; du reste, il y a entre les écoles des deux nations des discordances plus graves que de vaines questions de mots, et tôt ou tard une lutte devra s'engager; car la science ne peut pas être vraie de deux manières, et elle est de sa nature forcément unitaire. CC: CONSIDÉRÉE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. 15 La feuille isolée etsupposée simple comme celle d’une labiée ou d’un déenthus, n’est qu'une fraction de l’individualité, telle qu’elle est admise par nous. Il est vrai qu’elle peut produire un bourgeon axillaire; mais dès-lors on peut dire aussi qu’elle a acquis la même valeur que l'embryon, puisqu'elle a produit comme lui une plumule ou un bourgeon tout-à-fait équivalent, et qu'alors, quelle que soit sa forme, elle équi- vaut à notre individualité et représente un (monocotylédones) ou deux (dicotylé- dones) appendices avec leur axe descendant. Il est donc évident qu’un verticille, quand même chacune des pièces qui le composent à produit un bourgeon axillaire, doit être regardé comme l’individua- lité primiuve, qui a gardé sa forme en multipliant sa valeur, et nous venons de remarquer que celte valeur acquise, qui rend la forme d’une portion de verticille équivalente à une individualité réelle et productrice, la rend également équivalente à un embryon. Nous sommes donc ramenés à l'idée de cette partie aussitôt que le développement a été assez complet pour lui faire perdre à elle-même le caractère d'un individu simple, et c’est là ce qui nous porte à dire que c’est l'embryon ou le verticille supposé simple (jusqu’à un certain point le mérithalle de Duperit- Taouars), toujours formé d’un axe et de son appendice, qui est le type de toutes les parties des végétaux vasculaires, c’est-à-dire, l'individu végétal le mieux carac- térisé. Je ne puis, avant de terminer ce mémoire, me dispenser de rapporter une opi- nion de M. Durrocxer, qui a beaucoup d’analogie avec la mienne. Suivant cet au- teur !, le germe de feuille et le germe de mérithalle, dont cette feuille est l’appen- « dice, forment par leur ensemble le fœtus gemmaire. Deux fœtus gemmaires asso- « ciés forment un fœtus gemmaire double (feuilles opposées); deux autres fœtus « gemmaires associés et dont la ligne d'union croise la ligne d'union des deux « premiers, donnent naissance à la disposition opposée croisée des fœtus (feuilles « opposées croisées ). ? On voit que la différence fondamentale qui existe entre l'opinion de M. Durro- CHET et la mienne, consiste en ce que cet auteur voit dans les dicotylédones deux fœtus gemmaires là où je n’en vois qu'un seul, et par conséquent deux individus là où pour moi il n’y en a qu’un; de là cette extension si grande qu'il a donnée à la possibilité des dissociauons; de là résulte aussi que pour lui l'élément des organes, leur type normal, est une feuille, tandis que pour moi c'est un verti- cille. Pour éviter d'entrer à la fin d’un article déjà trop long dans une dissertation accessoire, je me contenterai d'énumérer rapidement quelques-uns des moufs prin- cipaux qui me font préférer la manière de voir que j'ai adoptée à celle de cet 1 Observations sur les variations accidentelles du mode suivant lequel les feuilles sont distri- buées sur les tiges des végétaux; Nouy. ann. du mus. d’hist. nat., page 194 et 195, tome III. CC. 16 DE L'INDIVIBUALITÉ , habile physiologiste, sauf à discuter cette question d'une manière plus complète une autre fois, s'il y lieu. a) D'après l’organisation connue des tiges des labiées : il est évident que le verti- cille de deux feuilles n’est pas dans ces plantes formé par deux fœtus gemmaires, à la manière dont l'entend M. Durrocner; car il y en aurait au moins quatre, et puis ils ne paraissent pas être indépendans l’un de l'autre, et leur formation est évidemment simultanée; ce qui, soit dit en passant, renverse complétement les assertions sur lesquelles M. ‘A. Braun a cherché à baser sa théorie. b) M. Durrocer me paraît confondre le fœtus gemmaire des monocotylédones avec celui des dicotylédones; confusion tout-à-fait analogue à celle qui (dans son mémoire sur l'accroissement cité plus haut) lui a fait autrefois chercher l'écorce dans les monocotylédones, où 1l a été bien démontré depuis qu'il n'existe qu’un seul système ligneux. c) Si l'on examine dans la plantule avec ses deux cotylédons un des deux fœtus gemmaires de M. DuTROCHET, on verra qu'il peut en effet produire un bourgeon axillaire, c’est-à-dire, un verticille de deux feuilles, qu'il a donc (comme nous l'avons dit ci-dessus), lorsqu'il est arrivé à ce point de développement, la même valeur à lui tout seul que les deux fœtus gemmaires primiufs; ce qui nous fait penser que ces deux fœtus gemmaires ne sont que l’état de développement complet du fœtus unique primiuf, et en ceci nous croyons nous être mieux souyenu du beau travail de M. Durrocuer lui-même, sur l’accroissement en largeur et en épais- seur, dans lequel il démontre qu’un faisceau s'accroît en se partageant en deux faisceaux, au milieu desquels il s’en produit un nouveau, et que chacun de ces trois faisceaux peut à son tour reproduire le même phénomène : il suffit donc d'isoler un faisceau ligneux (ou une nervure, ce qui revient au même), pour y reconnaître une tendance à la division en deux faisceaux ou nervures, et c’est, je pense, une chose dont il est assez facile de s'assurer par l'observation; mais ceci n’est vrai que pour les dicotylédones, dans lesquelles le véritable élément est toujours double, tandis que dans les monocotylédones il est simple, et c’est pour cela qu'elles n’ont qu'un système ligneux au lieu de deux; que leur centre de développement coïn- cide avec leur centre géométrique ; qu’elles présentent plus facilement les nombres 3, 9, etc., que 2, 4,5, 10, etc., dans l'agencement de leurs parties. 1 Voyez notre mémoire cité plus haut, et aussi le travail de M. ne Mmwrc, Mém. sur l’anat. et la phys. des labiées; Ann. du mus. d’hist. nat., Paris, 1810; et Journ. bot. de Drsyaux , 1813, tome Il, page 130. cc. ——— — — CONSIDÉRÉE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. 17 CONCLUSIONS. 1) Les végétaux ne peuvent arriver à l’individualité absolue ; ils se présentent à nous dans un état que l’on peut désigner par le nom d'individualité relative; ce qui disüingue cette partie de la création du règne minéral, où lindividualité est nulle, et du règne animal où elle est presque toujours absolue. 1 2) La partie du végétal qui se rapproche le plus de l’état individuel, est lem- bryon ou le verticille, quel que soit le nombre des parties qui le composent, simple dans les monocotylédones, double dans les dicotylédones. 3) La plante n’est donc qu’une répéuuon indéfinie de verticilles, ayant la même valeur que le premier (cotylédonaire), mais qui peuvent être modifiés par des soudures, des dédoublemens, des associations et des dissociations. OBSERVATION. J'ajoute ici comme faits qui m'ont paru propres à confirmer ma théorie, quel- ques observations sur la germination d’une monocotylédone, comparée à celle d'une dicotylédone, 1 Il ÿ a certainement dans le rêgne animal des classes inférieures, formées par des êtres qui ne paraissent jouir que d’une individualité relative; mais quels que soient les points de contact ou de fusion observables entre ces deux grands embranchemens du règne organique, ils sont toujours nettement tranchés, si on les considère en masse, en ce que, quoique dans tous deux il y ait évidemment tendance parallèle à la production d’individualités de plus en plus compli- quées, celles-ci ne peuvent devenir plus complètes ou plus rigoureuses dans les végétaux, tandis que dans le règne animal l'individualité tend à devenir absolue , à mesure qu’elle est douée d’une organisation plus compliquée; il a donc fallu une nouvelle réaction de la toute-puissance pour lui imprimer cette tendance. Nous nous sommes déjà expliqué à cet égard dans le Manuel de botanique de M. Borrann , dont nous ayons été chargé de revoir la troisième édition (1835), page 13. «IL est très-vrai que les notes distinctives de l’animalité sont presque imperceptibles dans « les animaux d’un ordre inférieur; ce qui nous expose à les confondre avec les plantes d’un « ordre inférieur, et ne nous laisse souvent que l’analogie pour guide dans la détermination de « ces êtres; mais ceux-ci formant dans ces deux classes le commencement de l'échelle, il semble « que ceux qui y cherchent des analogies pour les confondre, font une faute de même genre « que feraient ceux qui chercheraient dans le fœtus des points de ressemblance entre l’homme et « le chat, par exemple, et il est tellement vrai qu'il y a dans chacune de ces deux classes un « principe d'organisation différent, que plus les êtres compris dans l’une d’elles sont compléte- « ment développés, plus ils s’éloignent des formations parallèles de l’autre; c’est donc dans les « êtres les plus compliqués de ces deux classes que l’on doit chercher les caractères qui les diffé- « rencient; dès-lors, etc. ....? CC. 3 48 DE L'INDIVIDUALITÉ, CONSIDÉRÉE DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. Fig. 1. Selle nutans. À, la plantule. Nous voyons que le cotylédon est resté enfermé dans la graine; il s’est prolongé en descendant, et a produit une tigelle, de laquelle est sortie une radicule; puis la tigelle a été fendue en un point de sa longueur, et il en est sorti une première feuille , formée dans son intérieur : cha- cune de ces deux pièces forme un cercle ou verticille complet, comme on le voit par la coupe transversale B, et leur système vasculaire se compose de trois ner- vures, une médiane et deux latérales. Fig. 2. Sinapis alba. À, la plantule. Lorsque la plumule est à peine ou n’est pas encore visible, le verticille y est formé par deux pièces; elles sont un peu iné- sales en longueur; ce qui est facile à concevoir, pourvu qu'on se rappelle la ma- nière dont l'embryon est plié sur lui-même ie la graine. B, coupe transversale de la ügelle : on y remarque deux faisceaux ligneux ; chacun d’eux répond à l’un des cotylédons, dont il est la parte axile descendante ou germe de mérithalle, pour nous servir de l'expression de M. Durrocuer. C, la plantule plus avancée; la plumule est devenue visible; le cotylédon qui était en retard, est égal à l’autre. D, la coupe transversale de la ugelle. Elle nous présente actuellement six faisceaux ligneux au lieu de deux. Cette formation est très-facile à expliquer. Chacun des deux faisceaux qui constituaient l’axe primiuf, s’est dédoublé de la même manière que M. Durrocxer l’a indiqué pour les faisceaux ligneux en général, et il s’en est formé un nouveau au milieu; celui-ci se prolonge de part et d'autre dans les feuilles de la plumule, comme les deux premiers se prolongeaient dans les cotylé- dons. Nos deux premiers faisceaux sont donc actuellement convertis en quatre faisceaux, et dès-lors chacun des cotylédons en a deux pour sa part, et est devenu égal en valeur à tout l'embryon primiuf; aussi peut-il produire un bourgeon axil- lire. L'observation directe vient donc ici confirmer ce que nous avions ci-dessus annoncé d'une manière tout-à-fait théori ique. RAARAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAMAAAA AAA AA RAA AA AAA AAA AA AA AAA AA AAA AAA AA AAA AL AAA AAA MAMA TA MÉMOIRE SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU (CYPrINus B4RBUS L.); PAR GEORGE BÜCHNER. ù — +4 —+— £u à La Société d'histoire naturelle de Strasbourg, dans les Séances Du 13 Avril, Du 20 Avril et Du 4 Mai 1836. — 2 —— PARTIE DESCRIPTIVE. UEL est le rapport des nerfs cérébraux avec les nerfs spinaux, les vertèbres crâniennes et les renflemens du cerveau ? Quels sont ceux d’entre eux qui se trou- vent les premiers au bas de l'échelle des animaux vertébrés? Quelles sont les lois d’après lesquelles leur nombre est augmenté ou diminué, leur distribution plus compliquée ou plus simple? — Questions importantes, qui ne pourront être réso- lues que par la méthode génétique, c’est-à-dire par une comparaison scrupu- leuse du système nerveux des vertébrés en partant des organisations les plus simples et en s’élevant peu à peu aux plus développées. Mais en commençant ces recherches par la dernière classe des vertébrés, les poissons, on est embarrassé aussitôt par les données les plus contradictoires. Les anatomistes ne peuvent s’en- tendre sur le nombre, la signification et la distribution des nerfs. Le nombre des paires cérébrales qu'ils admettent varie de huit à onze. Les nerfs facial, glosso- 1 Terme emprunté à l’école allemande : Die genetische Methode. DD. 1 2 MÉMOIRE- pharyngien, hypoglosse et accessoire de Willis, sont tantôt admis, tantôt niés dans les poissons. Le même nerf est décrit sous les noms les plus différens; les descripuons de l’origine et de la distribution sont souvent diamétralement opposées. C'est à la nature elle-même qu'il faut s'adresser pour résoudre le problème : puisse mon travail contribuer à cette solution! J'ai choisi particulièrement pour objet de mes recherches les Cyprins, comme offrant, d'après Carus, le type le plus pur des poissons osseux. D'ailleurs le système nerveux des poissons de cette famille offre quelques particularités très-remarquables, décrites par WEBER, DESMOULINS et Biscnorr. Je donne ici la description des nerfs du Barbeau, à laquelle j’ajouterai, là où je le jugerai convenable, les particularités que m’ont offertes les autres pois- sons que j'ai disséqués. : Je crois nécessaire de faire précéder cette descripuon de quelques détails sur les fibres du cerveau, détails nécessaires pour comprendre ce que je dirai sur l’ori- gine des nerfs. Malgré les travaux de HALLER! et de Carus?, il n’y a rien de bien arrêté sur la manière dont se comportent les cordons de la moelle dans le cerveau. Ce n’est que dans ces derniers temps que les belles recherches de Gorrscne ont rempli en partie cette lacune. GoTTsCHE admet quatre cordons de chaque côté de la moelle, deux supérieurs et deux inférieurs, savoir: 1° un cordon pyramidal antérieur, qui passe sous la commissura ansulala|Gorrscnr] et se divise en deux faisceaux, dont l'interne se rend aux renflemens antérieurs du cerveau, comparés aux hémisphères par la plupart des anatomustes, et dont l’externe passe par les ren- flemens antérieurs de la cavité des lobes optiques (4halami oplict GoTrsonE, tori antérieurs SERRES, dort semicireulares HALLER), d'où il sort en rayonnant pour former la paroi interne des lobes optiques; 2.° un cordon extérieur au précédent, qu'il appelle /emniseus. I passe par la commissura ansulala et se perd, en mélant ses fibres avec celles du cordon précédent, dans le bord externe des couches optiques [Gorrscnr]. Ce cordon parait fournir la cinquième paire et l’acoustique. 5. Un cordon restiforme ; 4.° un cordon pyramidal postérieur, Il ne les sépare pas dans leur description. Ils pénètrent dans le cervelet, entourent sa cavité, en formant une anse, et se rendent ensuite aux renflemens postérieurs de la cavité des lobes optiques (quadrijumeaux de HALLER, CUVIER, GOTISCHE, /ori postérieurs de SERRES), dont ils constituent la paroï externe sous la forme d’une bande contournée en 1. Opera minora, tom. II, et Eem. phystol., tom. IV. 2. Versuch einer Darstellung des Nervensystems. Je regrette de n’avoir pu me procurer cet ouvrage; j'ai été obligé de me contenter des notions contenues dans l’ouvrage de Canus sur les parties primitives du squelette et dans son traité de Zootomie, et des citations des autres auteurs. Je n'ai pu non plus me procurer l'importante dissertation d'Ansaxx : De piscium cerebro el medullé spinali. 3. Müriren’s Archiv, 1835. DD. > SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. ô demi-cercle. Chez les Cyprins, d’ailleurs, la commissura ansulata, comparée par GorrscHE au pont de Varole, émane de ce cordon. SERRES! parle de même de huit cordons de la moelle; 1l les désigne sous les noms de pyramides antérieures, cordons olivaires, cordons restiformes et pyra- mides postérieures. D'après cet auteur, les pyramides antérieures se rendent aux hémisphères et forment les nerfs olfacufs; les cordons olivaires, placés au côté externe des précédens, aboutissent aux lobes optiques. DEsmourins? énumère seulement quatre cordons : deux supérieurs et deux inférieurs. LAURENCETŸ, enfin, admet six cordons, trois de chaque côté: 1.° les pyramides antérieures, qui comprennent aussi les cordons olivaires, et qui se dirigent chacun en dehors et en haut dans l'intérieur du renflement que l’on trouve au devant du cervelet (c’est-à-dire dans le lobe optique). 2.° Les faisceaux moyens, ou les faisceaux de l’’nfundibulum, sont placés entre les pyramides antérieures et les pyramides postérieures. Ces faisceaux passent à la hauteur du collet du bulbe rachidien, comme s'exprime LAURENCET, par-dessus et entre les deux précédens, pour res- sortir à la face antérieure; puis ils se dirigent, en augmentant toujours de volume, dans les deux lobes qu’on voit de chaque côté de l’infundibulum , et s'y épanouis- sent visiblement. 3.° Les pyramides postérieures, qui montent au cervelet. Mes recherches sur le cerveau n’ont pour but que de déterminer le nombre des cordons nerveux et leur trajet dans la masse cérébrale, ainsi que le rapport qui existe entre eux et les racines des nerfs; je n’entrerai donc dans aucun autre détail sur la structure du cerveau. La moelle ne présente à sa surface que les deux sillons inférieur et supérieur, qui la divisent en deux moitiés égales ; cependant on découvre à son extrémité supérieure, mais seulement dans une étendue peu considérable, un sillon latéral produit par la saillie du faisceau inférieur des pyramides postérieures, comme nous allons bientôt le voir; de ce sillon résultent de chaque côté deux cordons latéraux iné- gaux, dont l'inférieur surpasse de beaucoup en volume le supérieur. Pour le reste, la surface de la moelle est parfaitement lisse; elle a presque la forme d’un triangle à côtés curvilignes, dont la base est formée par la surface inférieure ( fig. 17, a). En coupant la moelle par tranches verticales, comme on l'a représenté fig. 17, on voit les sillons supérieur et inférieur la séparer presque entièrement en deux moitiés, qui ne sOnt réunies que par une étroite commissure de substance grise. 4 1 Anatomie comparée du cerveau dans les quatre classes des animaux vertébrés. 2 Anatomie des systèmes nerveux des animaux à vertèbres. 3 Anatomie du cerveau dans les quatre classes d’animaux vertébrés. 4 Rigoureusement parlant, il n’y a pas de substance grise, quant à la couleur, dans le système cérébro-spinal des poissons : c'est une substance jaunâtre Lirant sur le rouge, qui, par sa couleur, contraste beaucoup moins ayec la substance médullaire que ne le fait la substance grise des ani- mé maux supérieurs. DD. 4 MÉMOIRE- Le sillon supérieur descend jusqu'au-delà du centre de la tranche, et s’élargit en formant le canal central de la moelle. Ce canal est entouré d’une substance jau- nûtre, presque liquide, disposée en triangle, dont le sommet répond au sillon supérieur, et dont Les deux angles inférieurs se prolongent dans les parties latérales de la moelle. Sur la moelle fraiche ce triangle lui-même paraît être une dilatation du canal central, à cause du peu de consistance de la substance dont il est formé; mais par l’acuon de l'alcool on parvient à la coaguler. Elle présente alors une couleur grisâtre, et dans son milieu on aperçoit la lumière étroite du canal central. C'est à l’aide des deux prolongemens latéraux de la substance jaunâtre qu’on par- vient à distinguer quatre cordons, deux supérieurs et deux inférieurs, dont les premiers surpassent de beaucoup en volume les derniers; circonstance qui contraste fortement avec le contour externe des cordons, produit sur une partie de la sur- face de la moelle par le sillon latéral dont je viens de parler. Une section faite près du quatrième ventricule, présente un contour presque quadrilatère, à cordons plus nettement dessinés. Sur une autre section, pratiquée vers l'extrémité postérieure de la moelle, le sillon supérieur descend moins profondément, et les cordons inférieurs acquièrent par là plus de volume. | La moelle des poissons serait donc composée de quatre cordons, dont les supé- rieurs sont beaucoup plus développés que les inférieurs. Je n’ai pu apercevoir de cordon latéral : la présence de ce cordon paraît dépendre du développement de la substance grise; en effet, ce n’est réellement autre chose que la partie médullaire située entre les deux cornes du croissant formé par la substance grise dans chaque moitié de la moelle. Or, il n'y a pas de cornes antérieures dans la moelle des poissons; la partie qu'on appelle cordon latéral coïncide donc avec le cordon supérieur. Cette disposiuon détruit déjà à elle seule la classification des nerfs faite par CHarLes BELL1. La division par laquelle il sépare ses nerfs respiratoires des autres nerfs du système cérébro-spinal est entièrement basée sur le cordon latéral, qui doit présider à leur foncüon particulière. Or, chez les poissons nous trouvons quatre des nerfs respiratoires de Bell, savoir : les nerfs vague, glosso-pharyngien, facial et pathétique, s’insérant aux mêmes cordons que les autres nerfs cérébraux, et ayant chez ces animaux une fonction aussi bien respi- ratoire que chez l'homme. Il faut donc que cette fonction ne soit pas aussi diffé- rente de celle des autres nerfs que BezL le prétend, Les cordons inférieurs, que je compare aux pyramides antérieures, se dirigent en avant, en s’élargissant, le long de la face inférieure de la moelle, passent sous Ja commissure des lobes du nerf vague, puis sous la commissura ansulala, ei se divi- sent en deux faisceaux. L'interne se continue en ligne droite, passe du côté interne du pédoncule des lobes inférieurs (éminences mamillaires), auquel ildonne des filets, 1 Exposition du système naturel des nerfs. DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 5 et forme enfin le pédoncule des hémisphères, dans lesquels il s’épanouit en rayon- nant (fig. 15). L’externe (fig. 15) est le plus volumineux; il se réfléchit en dehors et passe à travers l’amas de substance grise qui forme les couches optiques [Gorrsoxr], en s’épanouissant en éventail à sa sortie, pour former le feuillet interne des lobes optiques. Les fibres de ce feuillet sont parfaitement séparées du feuillet extérieur jusqu'au-delà de son üers supérieur; alors elles s’y collent en formant une bande rayonnée verticalement, qui s'étend jusqu'au bord supérieur de ce feuillet extérieur, où elles passent dans la bande étendue, le long de ce bord, sur la surface du cerveau, et comparée au fornir par Gorrscue. Je n’ai pu apercevoir de stries sur cette bande, pas même à l'aide de la loupe; elle paraît formée principalement de substance grise, au moins elle contraste de la manière la plus apparente, par sa couleur jaunâtre, avec les filets blancs médullaires qui s’y rendent. C’est du bord interne du fornix que rayonne la membrane qui unit les deux lobes optiques (fig. 14), et que GOTTSCHE compare au corps calleux !; elle est bien évidemment la continua- üon des fibres qui se sont rendues au fornir, et qui en rayonnent de nouveau de la même manière qu’elles le faisaient pour les couches optiques [Gorrscur|]. Les fibres les plus antérieures de ce faisceau externe forment la commissure antérieure des lobes optiques. La face inférieure des pyramides antérieures montre de chaque côté du sillon médian deux stries plus blanches, très-fines, et qu’on peut suivre pendant un trajet assez long sur la moelle, où elles sont un peu plus larges qu’à la base du cerveau. Je ne sais si l’on pourrait avec raison en faire deux cordons particuliers. Elles me parurent former, après s'être croisées, les cuisses antérieures de la commissura an- sulata. Ta face. supérieure des pyramides antérieures se voit sur le plancher du qua- trième ventricule; elle donne un faisceau au tubercule impair de ce ventricule (fig. 14), et présente beaucoup de stries transversales. Les pyramides postérieures se divisent près de la pointe du quatrième ventricule en deux faisceaux; le supérieur passe sous la commissure postérieure du quatrième ventricule (fig. 14), forme la paroi interne de cette cavité en rayonnant dans les lobes du nerf vague, et donne un faisceau de fibres qui se répandent, comme les branches d’un arbre, sur la face supérieure du tubercule impair du quatrième ven- tricule; puis il passe dans les pédoncules du cervelet, entoure, en forme d’anse, la cavité de cet organe, en envoyant, comme l'arbre de vie des animaux supérieurs, des fibres médullaires dans la substance grise, et se rend enfin à la base du torus postérieur [SERRES] de son côté. GoTrscHE compare cette cuisse médullaire au pro- cessus cerebelli ad eminentiam quadrigeminam. En sortant de cette base, notre fais- ceau contourne en dehors et en arrière le bord inférieur et externe du torus, et 1 Je conserve les noms donnés par Gorrscnr à des parties qu’il a le premier décrites d’une manière bien exacte, sans toutefois partager son opinion sur leur détermination. DD. 6 MÉMOIRE - envoie en haut des filets qui constituent un large feuillet, formant la face externe de ce tubercule, et plié en dedans au bord supérieur, comme on le voit aisément en faisant une coupe verticale sur le torus. GOTTSCHE a très-bien représenté cette dis- position sur la Carpe; cependant je n'ai pas vu ce feuillet seulement formé de subs- tance médullaire, comme le prétend GorrscnE; il y a beaucoup de substance jau- nâtre, mais assez claire, mêlée entre les fibres blanches. Le faisceau inférieur (fig. 15 et 16) passe sous le lobe du nerf vague à la face infé- rieure et externe de la moelle, dont il forme la partie latérale, sur laquelle s’insèrent le pathétique, le trijumeau, l’acoustique et le glosso-pharyngien. Arrivé à la base du cervelet, il fournit en bas la cuisse postérieure de la commissura ansulata, et envoie au cervelet un faisceau (fig. 16), qui monte le long du bord antérieur du pédoncule, et qui s’épanouit sur la surface du cervelet et entre le bord interne des tori postérieurs, et le {uberculum cordiforme [Hazrer], le point central, d’où se con- tournent en dehors les tori. Le tronc de ce faisceau se mêle avec les fibres du fais- ceau supérieur à la base des tori postérieurs, et y produit un véritable centre mé- dullaire, d’où naît un faisceau assez considérable qui se dirige en avant, en passant par le fond de la cavité des lobes optiques près de la ligne médiane, concourt à la formation de la commissure antérieure, et me paraît se rendre aux hémisphères en formant la partie supérieure de leur pédoncule. Un autre faisceau descend en de- hors entre les fibres des pyramides inférieures vers le pédoncule des lobes inférieurs, qu'il constitue principalement !; d’ailleurs c’est de ce centre médullaire cité que me paraissent naître les fibres médullaires du fascia lateralis (fig. 15) et du feuillet externe de la paroï des lobes optiques. Ce feuillet, formé de substance grise, est traversé par des stries de substance médullaire. Ces stries, dirigées horizontale- ment d’arrière en avant et très-développées, principalement le long des bords infé- rieur et supérieur qu’elles entourent comme un ruban, convergent à la partie anté- rieure des lobes optiques pour former le nerf opuque. Elles coupent à angle droit les fibres du feuillet interne, dirigées dans un sens vertical. En examinant le bord inférieur du feuillet externe, on trouve qu'il est tout-à-fait séparé du feuillet interne, et qu'il est facile de le replier, sans produire de lésion, pour voir les fibres rayon- nantes des couches optiques. En insufflant l'intervalle compris entre les deux feuil- lets, on parvient facilement à les séparer jusqu’à la ligne déjà décrite, où les fibres du feuillet interne s’accollent au feuillet externe avant de pénétrer dans le forner. Il est donc impossible que ce feuillet externe soit aussi, comme le feuillet interne, 1 Voici ce que dit Gorrscue sur cette disposition : «Dans les poissons qui ont les tubercules quadrijumeaux très-développés, on peut dire que des parties latérales du cervelet un faisceau considérable de fibres blanches se dirige en ayant de chaque côté; près des tubercules quadriju- meaux il donne une branche qui va à la face externe de ces éminences. Le tronc se porte en ayant, passe à côté et au-dessous des couches optiques, et concourt à la formation de la commissure antérieure. » DD, SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 7 une émanation des pyramides inférieures, comme on le suppose généralement. La direction seule de ses fibres médullaires suffirait déjà pour prouver le contraire. Quel est donc son point d’origine? C'est le centre médullaire, formé à la base des tori postérieurs par les fibres des faisceaux inférieur et supérieur des pyramides postérieures. Le feuillet externe est formé par des fibres des pyramides postérieures, qui s’'épanouissent horizontalement en passant au-dessus des fibres verticales pro- venant des pyramides inférieures; cependant je ne suis pas encore tout-à-fait sûr de la justesse de cette observation, et j'appelle l'attention des anatomistes sur ce point, qui me paraît important pour la physiologie des cordons médullaires. Car, comme il n'y a pas de trace d’un entrecroisement des cordons de la moelle dans le sens antéro-postérieur, comme la continuation du nerf optique avec les stries médullaires du feuillet externe est évidente, il serait bien singulier que ce feuillet, comme on l'admet généralement, füt formé par les pyramides inférieures; cordons qui, après avoir donné le long de la moelle les racines motrices des nerfs, entreraient dans le cerveau en rapport avec un nerf de sensation aussi pur que l’optique. On pourrait séparer les deux faisceaux des pyramides postérieures en deux cor- dons, appeler l'inférieur cordon restiforme, et réserver le nom de pyramide posté- rieure au supérieur; et en séparant de mème les pyramides inférieures en deux cordons, on aurait huit cordons médullaires. Enfin, j'ai trouvé entre le cordon restiforme et le bord externe de la pyramide inférieure, un faisceau de fibres mé- dullaires d’un blanc moins pur que ces cordons (fig. 15 et 16). Il forme avec son congénère à la base des lobes du nerf vague une commissure assez large. Son extré- mité antérieure se confond avec le bord externe des pyramides inférieures, là où celles-ci entrent dans les couches optiques. Son extrémité postérieure se confond avec les pyramides supérieures. On pourrait le nommer cordon latéral, pourvu qu'on n’attache pas à ce nom l'idée d’une séparation des autres cordons, à laquelle sa disposition anatomique est contraire; c'est ce cordon et le faisceau inférieur des pyramides postérieures qui me paraissent répondre au lemniscus de GOTTSCHE, et au faisceau de l'enfundibulum de LAURENCET. Car d'abord Gorrscue dit que le lemnis- cus paraît donner l'origine de l’acoustique et du trijumeau, et c’est ce qui a lieu pour le faisceau inférieur des pyramides postérieures; ensuite il prétend qu'il se confond avec les fibres des pyramides inférieures, et c’est ce qui arrive pour le cordon: latéral. Je n’ai rien vu qui pût jusüifier la description que fait LaureNcEr de la terminaison de son faisceau de l'infundibulum, pourvu qu'on ne suppose pas qu'il y ait décrit les fibres qui, du faisceau inférieur des pyramides postérieures, descendent dans les lobes inférieurs. Je le répète du reste, je crois que la moelle épinière des poissons est composée de quatre cordons, deux supérieurs et deux inférieurs, qui, en s’épanouissant en membranes, ou en rayonnant dans la substance grise, forment le cerveau. Le long de la moelle naissent cinquante-huit paires de nerfs, dont dix paires ap- DD. Li Le S MÉMOIRE : partiennent à la partie cérébrale. Par des raisons que je donnerai après la partie des- criptve, nous verrons que les paires cérébrales répondent aux nerfs olfacüf, optique, oculo-moteur, pathétique, abducteur, trijumeau, acoustique, glosso-pharyngien: vague et hypoglosse. 1. Verf olfactif. Les racines de l’olfacuf passent, d’après Cuvier', SERRES et DESMOULINS, sous la face inférieure des hémisphères, et, après avoir concouru à la formation de leur commissure, elles se continuent immédiatement avec le pédoncule de ces lobes, formé exclusivement par les pyramides inférieures 2. Mais le raisonnement que je viens de faire à l’occasion de l’origine du nerf optique, appliqué également à ce nerf, suffit pour rendre douteuse une pareille disposition. Voici ce que j'ai observé de posiuf: à peu de distance des hémisphères l’olfacuf se-sépare en deux racines (fig. 15 et 16); l'interne, beaucoup plus considérable que l’externe, passe du côté interne des hémi- sphères et de leur pédoncule, et forme la commissure des hémisphères. La racine externe contourne en dehors le pédoncule des hémisphères, de sorte que celui-ci est embrassé des deux côtés par les deux racines. J'ai vu la racine externe se conti- nuer, de la manière la plus évidente, avec le faisceau qui se rend des pyramides postérieures au pédoncule des hémisphères. Je ne doute pas que la même dispo- sion n'ait lieu aussi pour l’autre racine. Les racines s’unissent, au devant des hémisphères, en un large ruban plat, mince, et formé de fibres parallèles. L’olfacufse dirige en avant dans la cavité du crâne, entre les bases des petites ailes Cuvier et Boranus (grandes ailes de M£cKEL), et des sphé- noïdes antérieurs Cuvier (petites aïles MECKEL, rostrum sphenoïdale BosANus), et se renfle, derrière le grand trou, dans l’ethmoïde MEcKkeL (entre le frontal antérieur et l’ethmoiïde de CuviEr), en un ganglion oblong, grisâtre et d’une consistance molle. De la partie antérieure de ce renflement partent des filets mous qui traver- sent, comme par une lame criblée, la membrane fibreuse qui bouche ce trou, pour se rendre aux feuillets de la pituitaire. Le nerf olfacuf et son ganglion sont revêtus par la pie-mère de la même manière que le cerveau; elle forme un tuyau dans lequel est placé le nerf, sans que ses filets soient pourvus de gaînes particulières de névrilème. Dans le Brochet le nerf olfacuif se comporte d’une manière bien différente. Scarpa 5 déjà a fait remarquer cette disposition. Il n’y a pas de renflement au bout du nerf; 1 Histoire naturelle des poissons. 2 Harcer, Opera minora, 1. IL, indique trois points d’origine pour le nerf olfactif: « ut omnino triplex nervi olfactorii sit origo, a glandula pituitaria, a tuberculo inferiori ( trigonum fissum Gorrs. , lobule optique Senn.) et a superiori ( hémisphéres ).” Quant à la racine provenant de son tuber- cule inférieur, Hazzen parait désigner par elle les pédoncules des hémisphères. 3 De auditu et olfactu. DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 9 mais 1] y en a un à son commencement au devant des hémisphères. Ce renflement communique avec les hémisphères par un court pédicule disposé de la même ma- nière que le nerf olfacuf des Cyprins. De sa partie antérieure sort le nerf olfacuf, qui devient peu à peu plus large vers sa terminaison, ses fibres formant entre elles une espèce de plexus, avant de se porter dans les narines. Sa structure est analogue à celle des autres nerfs cérébraux; il est rond et composé de faisceaux parallèles de fibres médullaires. D’après les anatomistes on rencontre l’une ou l’autre de ces dispositions chez tous les poissons, selon que leur bulbe olfactif est placé au commencement ou à la fin du nerf. On pourrait bien demander si ce que l’on appelle ordinairement le nerf olfacuf, chez les poissons qui ont le bulbe olfactif derrière les narines, ne serait pas plutôt un pédicule long qui unirait ce renflement au cerveau ; tandis que le nerf olfactif proprement dit serait formé par les filets qui sortent de sa partie antérieure. En effet, le nerf olfactif des anatomistes se comporte, pour sa structure et son insertion, absolument comme le court pédicule qui unit les bulbes olfactifs aux hémisphères chez le brochet, seulement il est plus long. L’objection faite par GoTTscHE, qui prétend que, d’après cette manière de voir, une partie du cerveau serait en dehors de la cavité du crâne, n’est pas fondée. Les renflemens des nerfs olfacüfs des Cyprins sont placés, comme je l'ai dit, derrière une membrane fibreuse, qui bouche le trou par lequel passent les filets du nerf olfacuf. Scarpa déjà compare cette membrane, à cause de la manière dont elle est percée par les filets de l’olfacuf, à la lame criblée; les renflemens en question se trouvent donc au dedans de la cavité crâmienne. 2. Nerf optique. De quelle partie de la masse cérébrale provient ce nerf? Des lobes opuques, d'après tous les anatomustes; et, d’après tous aussi!, des deux feuillets de ces tubercules. 1 Hazrer, après avoir toutefois désigné encore d’autres points d’origine, admet pour origine géné- rale du nerf optique les deux couches du l6be optique; il s'exprime en ces termes : & Earum fibrarum quæ interiores eæ ex semictrculart toro (tubercules antérieurs de la cavité des lobes optiques) 724œ , quem dicimus, omnes in nervum opticum coeunt. Exterius ejusmodi fibræ ex convexo dorso optict thalami (lobe optique) £n nervi optict posteriorem radicem colliguntur. Nervus opticus et anteriort sua radice ex hoc 1halamo prodit , quæ nervis olfactoriis vicina adjacet ; et altera posteriori , majort, quæ inter tuberculum énferius majusque antrorsum tendit. Prior radix interiores ei cavas thalami partes tenet , hœc exteriora et dorsum.® Opera minora , t. U, il dit que dans le Cyprinus Capito et Tinca, et dans le Trutta alpina et lacustris le nerf optique recoit en outre une racine de son uberculum infertus. — Carus, dans son Manuel d’anatomie comparée, me parait admettre la même chose; il dit : «Won der Decke dieser Sehhügel nümlich, einer innerlich schôn gestreifien Markhaut, entspringen zu beiden Seiten mit breiten bandartigen Wurzeln die Sehnerven.> — Drsmouuns dit que les lames plissées du nerf optique s'unissent en partie au feuillet interne, qu’il décrit comme une ou plusieurs lames contournées en une seule volute. — Serres prétend avoir vu dans le nerf optique les mêmes couche DD. 2 10 MÉMOIRE Cuvier seul. ne parle que du feuillet externe, Arsaky, DEsMouLiNs ? et CUVIER assurent que le nerf optique reçoit d’ailleurs des fibres des lobes inférieurs ou ma- millaires. D'après SERRES 5, il y a même des fibres des pyramides inférieures qui s’y rendent. HALLER, CaRus et GOTTSCHE nient au contraire que des filets des lobes ma- millaires parviennent aux nerfs opüques. Voici ce que j'ai observé relativement à ce sujet. Le nerf optique naît du feuillet externe du lobe optique, et principalement des deux rubans médullaires qui bordent ce tubercule. GOTTSCHE caractérise très-bien Ja manière dont se comportent ses racines, en disänt: { Pour donner une idée de la disposition des fibres de ce nerf, on pourrait dire que le nerf optique est creusé à sa partie postérieure, et qu'il embrasse de ses racines les lobes optiques.” Le nerf optique reçoit en outre un faisceau du fascia laleralis de la manière dont GorreCnE l’a représenté chez le Pleuronectes Platessa. Je n’ai pas trouvé un seul filet qui justifie l'opinion de ceux qui prétendent que le nerf optique reçoit aussi des racines du feuillet interne ou de l’intérieur du lobe optique. L’arrangement des deux couches de ce lobe, que j'ai décrit, suffirait à lui seul pour prouver l'impos- sibilité d'une pareille disposition. Le dif optique me parait appartenir exclusive- ment aux cordons supérieurs de la moelle; opinion dont la justesse est en raison de ce que j'ai avancé plus haut, sur le point de départ des fibres médullaires de la couche externe des lobes optiques. Après son origine le nerf optique contourne de haut en bas le pédoncule des hémisphères , pour se croïser, au devant du #rigonum fissum, avec celui du côté opposé, auquel il est uni, avant son croisement, par la commissura transversa [ HALLER]. C’est cette commissure qui suggéra à HALLER l'opinion que, pour l'acte de la vision, il fallait une union particulière des deux nerfs optiques; elle est placée immédiatement au devant du {rigonum fissum. GOTTScHE la décrit comme formée de deux faisceaux, placés l’un au devant de l’autre, et dont le postérieur s’unit au fasciu lateralis ; tandis que l’antérieur forme la commissure des nerfs optiques. Je puis confirmer la justesse de cette descripuon, et y ajouter que de la bande postérieure partent deux faisceaux médullaires qui se rendent au trigonum fissum. L'entrecroisement des nerfs optiques est complet. Immédiatement que dans le lobe oplique. — Gorisone assure que le nerf optique est formé par deux faisceaux de la surface du lobe optique et par des fibres de sa partie interne. Chez le P/euronectes Platessa il décrit et représente d’ailleurs un faisceau du fascia lateralis se rendant dans ce nerf. 1 Histoire naturelle des poissons : 4 Les fibres de la couche externe des lobes creux se rendent pour la plupart au nerf optique; mais elles concourent à sa formation avec d’autres fibres, venues les unes du lobe inférieur, les autres de la moelle alongée, quelques-unes même, comme il est facile de le voir dans les Raïies, du lobe antérieur.» 2 Ouvr. cité, t1.%,p. 334 : «Dans les oiseaux, les reptiles et les poissons il n’y a pas une seule fibre qui s’'insère ailleurs qu’au lobe optique et à son renflement inférieur ou mamillaire.” 3 Ouvr. cité, t. 1", p. 309 : «Indépendamment de cette origine, quelques faisceaux des pyra- mides se continuent immédiatement dans le nerf optique.” DD, SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 11 après cet entrecroisement ils reçoivent une gaîne fibreuse du périoste, qui se con- ünue avec la sclérotique; ils sont Du de faisceaux assez gros, composés de fibres médullaires parallèles. Le nerf optique entre dans l'orbite par un trou de la base de la peute aile [Cuvier]. L'endroit où il pénètre dans le globe de l'œil ne répond pas à l’axe de cet organe; mais il est placé plus en dehors. Il pénètre par un trou de la sclérotique, se dirige un peu vers l'axe de l'œil, entre les feuillets de la membrane choroïde, et, après s'être aplati en bande, il s’'épanouit pour former la rétine qui rayonne en partant d’une ligne dirigée dans le sens de l'axe de l'œil. La Carpe présente sous ce rapport une disposition différente : la rétine rayonne d’un point, au lieu d’une ligne, le nerf optique gardant sa forme ronde. Il est facile, comme le dit Carus, de séparer la réune en deux feuillets, externe et interne; ce dernier seulement montre des fibres apparentes rayonnant vers la pérpihérie. La réune n’est pas plissée. 3. IVerf oculo-moteur. Il naît, d’après tous les auteurs, des pyramides antérieures, près de la ligne mé- diane, derrière les lobes inférieurs. CaRus prétend en avoir suivi une fois, chez le Broche, la racine jusque dans le torus antérieur. J'ai trouvé le point d'insertion de l’oculo-moteur entre les deux cuisses de la commissura ansulata. Si Von compare le renflement, situé au devant des lobes optiques, aux hémisphères, comme le font ARSAKY, CaRUS, TIEDEMANN, SERRES, les pyramides antérieures forment les pédon- cules du cerveau, et alors l’oculo-moteur naît absolument de la même manière que chez l’homme. L’oculo-moteur, après son origine, caché d’abord par Le bord posté- rieur des lobes mamillaires, les contourne d’arrière en avant; ensuiteil se place au côté interne du ganglion du trijumeau, et traverse la petite aile du sphénoïde | Cuvier |, en passant par un trou particulier, creusé près du bord postérieur de cet os, tout près du canal que traverse le nerf maxillaire inférieur. Il se distribue exactement aux mêmes muscles de l'œil que chez l’homme. Le globe de l’œil reçoit-il des filets de la troisième paire? DEsmouzins le nie. D'après lui il n’y a que l’œil des Raiïes et des Pleuronectes, poissons dont l'iris est pourvu d'une sorte de palmette mobile, qui reçoive des filets de la troisième paire; tandis que tous les yeux pourvus de glandes choroïdiennes, reçoivent un ou plu- sieurs filets de la branche ophthalmique de la cinquième paire, en proportion du volume de cet appareil vasculaire. CuvieR dit au contraire : « La troisième paire pénètre aussi dans l’intérieur du globe, et donne les filets de sa membrane cho- roïide.” HALLER: parle de nerfs ciliaires chez le Saumon et chez le Brochet : « Salmo : Una cum hoc vasculo campanulam nervus ciliaris adit, qui prope 1 Opera minora, t. IL, Piscium oculi. DD. 412 MÉMOIRE ingressum nervi oplici tunicam scleroticam perforat. — Esox : Nervous ciliaris, comes nervi oplici unicus. Mucr et TIEDEMANN trouvèrent chez le Sa/mo Hucho des nerfs ciliaires fournis par l’oculo-moteur et l’ophthalmique, et qui s'anastomo- sent en parte; chez la Carpe ils en observèrent qui venaient de l'oculo-moteur seul. D'après les recherches de ScaLemm, les poissons ne se distinguent pas des autres vertébrés sous le rapport des nerf ciliaires. Il trouva en général les deux racines ordinaires?. Voici ce que j'ai observé: Après avoir donné les filets aux muscles droit interne et droit inférieur, l’oculo- moteur s'anastomose avec un filet de l’ophthalmique; après quoi il se renfle d’une manière presque impercepüble, et envoie au globe de l’œil un filet très-fin, qui pénètre dans cet organe près de l'entrée du nerf optique, au même endroit queles vaisseaux de l'œil. Ce filet contourne en partie le nerf optique, se dirige en avant entre les deux feuillets de la choroïde, et se divise en deux filets qui se distribuent dans l'iris, en divergeant. Chez la Carpe la distribution de la troisième paire est ab- solument la même. Chez le Brochet la troisième paire traverse la membrane fibreuse, qui remplace en grande parue la petite aile; du reste elle se comporte de la même manière que chez les Cyprins, seulement elle est plus volumineuse, circonstance qui coïncide avec la nature carnassière de ce poisson. Le nerf ciliaire est plus facile à suivre que chez les Cyprins. Le filet fourni à l'iris par la troisième paire, contredit tout ce qu’on a.avancé sur l'inmobilité de cet organe chez les poissons; en effet, comment supposer qu’un nerf éminemment moteur dans les classes précédentes, moteur aussi dans celle-ci, ait changé de nature dans ce seul filet? Il n’y a jusqu’à présent que RosENTHAL ?, que je sache, qui ait attribué à l'iris des poissons un mouvement, quoique très-faible. Les expé- riences que j'ai faites pour n''éclairer sur cette question, ne m’ont point encore donné de résultats suflisans; cependant je puis assurer que j'ai vu le diamètre de la pupille changé, après avoir remis dans l'obscurité le poisson dans l'œil duquel j'avais fait tomber une vive lumière à l’aide d’une lentille. 4. Nerf pathétique. SERRES prétend que le nerf pathétique nait de la face supérieure du cerveau, entre la base du cervelet et le bord postérieur des lobes optiques, à l'endroit qui répond à la valvule de Vieussens. Gorrscne dit la même chose. SERRES fonde en grande parte sa détermination des lobes optiques sur cette origine; et Carus 5, la supposant la même dans les poissons que dans les autres classes, en déduit sa loi sénérale de la formation de la quatrième paire. Mücren, Handbuch der Physiologie, t. 1.®, vol. 3, p. 766. Zergliederung des Fischauges, Rews Archi, Th. VII, Heft III. Von den Ürtheilen des Knochen-und Schaalengeriüstes. DD. QI RD D» SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 13 DESMOULINS, au contraire, soutient que cette disposition ne se rencontre que chez les Raies et les Squales; tandis que chez tous les poissons osseux, y compris les Cycloptères, les Tétrodons, les Baudroies et les Esturgeons, la quatrième paire s’in- sère à l’autre extrémité du même diamètre de la moelle, c’est-à-dire à la face infé- rieure du système, toujours sur la ligne médiane, de manière que les extrémités des filets d'insertion du nerf d’un côté, sont contiguës à celles de l’autre. Cuvier se range de l'avis de SERRES, en disant: Le nerf de la quatrième paire naît en arrière des lobes creux et des tubercules qu'il renferme, et dans le sillon qui les sépare de la base antérieure du cervelet, quelquefois un peu sur le côté; mais non, comme on l'a dit, tout-à-fait en dessous.” é J'ai trouvé l'insertion de ce nerf sur la face latérale de la moelle, tout près du bord externe des pyramides antérieures, un peu au-dessus et au devant de la racine antérieure du trijumeau. Elle est plus rapprochée de la face inférieure du cerveau que de la supérieure; néanmoins, à en juger d’après le Barbeau et la Carpe, et d’après le Brochet, où elle est la même, quoiqu’un peu plus supérieure encore, je ne con- çois pas comment DEsmouLINS peut parler d’une contiguité des racines. La délica- tesse du nerf m’a empêché de suivre sa racine dans la moelle; mais je ne doute pas qu’elle ne vienne des pyramides antérieures. Le pathétique est placé du côté interne du ganglion de la cinquième paire; il sort par un trou de la petite aile du sphénoïde, presque au centre de cet os. Chez le Brochet il traverse la membrane fibreuse; il est aussi plus volumineux que chez les Cyprins. Comme chez l'homme, le pathétique se rend au muscle oblique supérieur, et avant d'y entrer il se divise en deux filets. 5. Nerf abducteur. Ce nerf naît des pyramides antérieures, entre les racines postérieures du triju- meau, dans un point assez rapproché de la ligne médiane; je lui ai vu deux filets d'origine (fig. 15). Il se dirige aussitôt en dehors pour traverser, avec la branche maxillaire, un canal propre à ce nerf, entre les bases de la grande et de la petite aile, et la face supérieure concave du corps du sphénoïde. Il se rend dans la partie postérieure du muscle abducteur. Cette paire est très-fine et difficile à suivre. Je crois lui avoir trouvé une anastomose avec le grand sympathique, anastomose qui n’a été constatée pour les poissons, jusqu’à présent, que par CUvier, sur la Morue. 6. Le trijumeau. Les données sur l’origine de ce nerf sont généralement vagues. On se contente de dire qu'il naît du côté de la moelle alongée, au devant ou au-dessus de l’acous- tique, au devant des lobes placés derrière le cervelet, au devant des cuisses du cer- velet, etc. DD. 44 MÉMOIRE Desmouzins dit en outre qu'il naît des cordons supérieurs. Les stries médullaires transverses, que l’on voit sur le plancher du quatrième ventricule, paraissent à Cuvier être en rapport avec les racines de la cinquième paire; il assure d’ailleurs qu'on peut suivre les racines du trijumeau dans diverses directions, mais sans s’ex- pliquer davantage. SERRES dit que, dans toutes les classes, le trijumeau naît par deux racines, à la manière des nerfs spinaux. WEBER ! prononce la même opinion à l'égard des poissons. Dans un mémoire? qui a paru plus tard, il fait provenir le trijumeau du cervelet, chez la Carpe, mais sans y parler de deux racines. Gemioue, enfin, dit que le trijumeau naît du cordon qu'il appelle /emniscus, et qu'on peut en suivre les-racines dans la moelle jusqu’au-delà du quatrième ventricule. Le trijumeau naît des parties latérales de la moelle par deux racines, une anté- rieure et une postérieure. L’antérieure s'insère tout près du bord externe des pyra- mides antérieures, à l'endroit où celles-ci se contournent en dehors pour se rendre aux couches optiques. Dans l'intérieur de la moelle ses filets passent derrière le fais- ceau inférieur des pyramides postérieures, en se dirigeant en bas et en arrière, et se rendent aux pyramides antérieures. La racine postérieure surpasse de beaucoup en volume l’antérieure; elle s'insère plus en arrière et en haut que celle-ci, vis-à-vis la base du cervelet. Ses fibres se dirigent en haut vers cette base, et en arrière le long de la paroi du quatrième ventricule, et se rendent dans le faisceau supérieur des Py- ramides postérieures. Les filets de la racine pÉSIENeUe disposés parallèlement à leur sorue de la moelle, commencent aussitôt à s’entrecroiser, en formantun plexus qui constitue un ganglion très-considérable et d’une forme irrégulière, dans lequel une augmentation de substance a évidemment lieu, vu que presque chacune des branches qui en partent surpasse en volume la racine du ganglion. La racine anté- rieure est placée à la face interne du ganglion, le long de son bord antérieur, et passe, sans se mêler à ses fibres, dans le tronc d’où naissent les deux rameaux qui, des branches du trijumeau, donnent probablement seuls des filets moteurs; ces rameaux sont le maxillaire inférieur et l’operculaire, donnant les filets des muscles de la respiration et de la mastication. Il est clair que le ganglion du trijumeau répond au ganglion Gasseri, et que ses deux racines répondent à la grande et à la petite racine du trijumeau de l'homme. D'ailleurs il est évident que l'origine de ce nerf est la même que celle des nerfs spinaux, seulement elle se fait dans une pro- portion de volume infiniment plus grande. Du bord supérieur de ce ganglion partent deux ou trois filets assez fins, qui se collent contre la paroi interne de la cavité crânienne, et qui y montent, en se rami- 1 De aure et auditu, p. 87 : « Nervi cerebrales, trigeminus el vagus pisctum , more nervorum spinalium duabus radicibus incipiunt, in ganglia intumescunt , etc. ? 2 Mecker’s Archiy, 1827 : Ueber das Geschmacks - Organ des Karpfen und den Ursprung seiner Nerven, von E. H. Weven. DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 45 fiant dans les parties membraneuses et dans le tissu graisseux. Ils forment une espèce de plexus plus ou moins prononcé chez les différens individus, et semblable, quoi- que infiniment moins développé, à un plexus pareil décrit et dessiné par WEBER, sur le Szlurus Glanis, dans l'ouvrage : De aure et auditu. CuviER compte en général six branches, dans lesquelles se divise la cinquième paire des poissons osseux: trois d’entre elles répondent, d’après lui, aux branches ophthalmique, maxillaire supérieure et maxillaire inférieure; tandis que les trois autres sont ichthyologiques ou propres aux poissons seuls. Il les désigne sous les noms de branches occipitale, oper culaire et ptérygo-palatine, ot au contraire, en compte cinq, savoir : l’ophthalmique de Willis, les nerfs maxillaires supérieur et inférieur, et les branches operculaire et ptérygo-palatine [ Cuvier |, qu'il appelle sphéno-palatine; le nerf occipital de Cuvier, dont il change le nom en piérygo-dorsal, ne se trouvant, d’après lui, que chez les Gades et les Silures. Enfin, WEBER ! a trouvé chez la Carpe une branche toute particulière, sans ana- logue dans les autres poissons, et qui a été découverte plus tard aussi dans d’autres Cyprins, par DESMOULINS (oc. cil.) et BISCHOFF. 2 Dans le Barbeau et la Carpe j'ai vu le ganglion du trijumeau en cinq branches, que j'appelle : ophthalmique, maxillaire supérieure (branche ptérygo- palatine Cuvier, sphéno-palatine DEsmouzins), maxillaire inférieure (branche maxil- laire supérieure et inférieure Cuvier et DEsmouriNs), operculaire et récurrente (branche propre aux Cyprins, découverte par WFBER). a. L’ophthalmique de Willis. Cette branche naît du bord supérieur du ganglion du trijumeau, ses filets d’ori- gine se prolongent du côté interne de ce ganglion en deux cuisses divergentes, entre lesquelles passe la racine antérieure du _trijumeau. Aussitôt après son origine il se détache de son bord inférieur un filet qui passe par le canal du nerf nero et qui, après avoir envoyé un filet de communication à la troisième paire, se dirige en avant entre les muscles droit supérieur et droit externe, et pénètre dans le globe de l'œil à quelques lignes au devant du nerf opüque; il perce la sclérotique, se dirige vers l'iris entre le feuillet externe de la choroïde et la sclérotique, et se divise en deux filets, qui embrassent en grande partie le contour de l'iris, en se ramifiant le long du bord externe de cette membrane. Ce fait suffit pour prouver que Desmou- zins fait dépendre à tort les filets ciliaires de l'ophthalmique de l'existence de la glande choroïdienne. J'ai trouvé la même disposition sur la Carpe et sur le Brochet; l'œil de ces poissons reçoit donc des filets des mêmes nerfs que celui de l’homme; même : De aure et audit. 2 Nervi accessorit Willis anatomia et physiologie. DD. 16 MÉMOIRE. l'anastomose de la troisième paire avec l’ophthalmique nous rappelle le ganglion ciliaire. Du bord supérieur de lophthalmique, aussitôt après son origine, ou mème encore du bord supérieur du ganglion du trijumeau, naît un filet qui monte en formant une arcade, de la convexité de laquelle partent des filets pour la paroi interne du crâne. Ce rameau s’unit de nouveau à l’ophthalmique au moment où ce nerf sort du crâne; quelquefois cette union n’a pas lieu, et il traverse alors la petite aïle par un trou particulier et donne les filets orbitaires. L’ophthalmique passe par la petite aile du sphénoïde, à travers un trou situé près du bord supérieur et postérieur de cet os, et traverse l'orbite le long de sa paroi supérieure, en donnant des filets au tissu grais- seux et aux parties membraneuses qui entourent le globe de l'œil; puis il passe par un canal entre la face inférieure du frontal et la face supérieure du frontal antérieur Cuvier (ethmoïde MEckEL), et se divise en deux filets, un supérieur et un inférieur, qui contournent la narine en donnant des filets à son bord, et d’autres qui pénè- trent dans l'organe même. Je me trouve donc de nouveau en opposition avec Des- MOULINS, qui nie ce fait, contrairement à Scarpa et à Mowro. Ces deux filets se dirigent après vers le museau, où ils se perdent; l'inférieur s’anastomose avec la branche maxillaire supérieure. Chez la Carpe, les filets de l'ophthalmique, qui se rendent au üssu graisseux du crâne et à l'orbite, sont plus développés que chez le Barbeau. b. Le maxillaire supérieur. Il se détache du bord inférieur et interne du ganglion, passe par un canal formé par la face supérieure convexe du corps du sphénoïde et les bases de la grande et de la petite aile, se dirige le long de la paroi interne de l'orbite, passe entre le frontal antérieur et le palatin (os supramaxillare Bosanus), longe le vomer, et forme une sorte de plexus avec un rameau du nerf maxillaire inférieur. De ce plexus sortent trois branches pour les deux barbillons et pour la lèvre charnue, le long de los intermaxillaire. Celle du barbillon supérieur passe par un trou creusé à l’extrémité interne de l'os maxillaire supérieur, qui paraît répondre au trou sous-orbitaire. Après le nerf maxillaire inférieur, la branche maxillaire supérieure est la plus volu- mineuse de celles du trijumeau. c. Le maxillaire inférieur. Ce nerf se sépare du ganglion, de son bord antérieur, et traverse le crâne par un canal entre le bord antérieur de la grande et le bord postérieur de la petite aile. Après un court trajet à travers le fond de l’orbite, il se divise en deux branches; la supérieure, désignée ordinairement comme nerf maxillaire supérieur par les anato- mistes, se dirige en haut en formant une arcade le long des appareils palatin et ptérygoidien. Après avoir envoyé un ou deux filets au museau "elle forme, avec le nerf maxillaire supérieur, le plexus ci-dessus décrit. DD, SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 17 L'autre branche du nerf maxillaire, comparée par les anatomistes au nerf maxil- laire inférieur, se dirige en bas, donne un fort rameau au muscle crotaphyte et un autre aux environs du barbillon inférieur, et se place, enfin, du côté interne de l'os maxillaire inférieur : là elle se divise en deux rameaux; le supérieur traverse un trou dans la moitié antérieure de l'os maxillaire inférieur, trou qui répond au trou men- tonnier, et se distribue dans la lèvre inférieure. Le rameau inférieur forme un peut plexus avec les filets les plus antérieurs de la branche operculaire, et donne des filets à la membrane buccale. De ce plexus part un filet pour le muscle génio-hyoï- dien [ CuviEr |. d. La branche operculaire. Elle naît du ganglion, derrière la maxillaire inférieure, et sort du crâne par un trou de la grande aile, divisé en deux par une petite lame osseuse; division qui fait que le nerf parait naître du ganglion par deux racines; aussitôt ce nerf reçoit, par son bord postérieur, la branche de communication du grand sympathique, et envoie en arrière un long filet destiné aux muscles de la respiration, savoir aux muscles de l'opercule et de l'appareil tympanique. Ce filet s’anastomose ensuite avec un filet du nerf vague, pour s'épanouir sur la membrane qui revêt la face interne de l'oper- cule. Du bord antérieur de la branche operculaire se détache un autre filet pour le grand muscle dilatateur de l'appareil ptérygo-tympanique, qui est par cela un des plus puissans muscles respirateurs. Ensuite le nerf operculaire s'engage dans un canal de l'os quadratum, reparaît sur la joue, donne un filet qui paraît se perdre dans le crotaphyte, mais qu’on peut suivre aisément à travers les fibres de ce muscle, dans la membrane de la joue, et se divise enfin en trois branches; l’antérieure forme, avec le nerf maxillaire inférieur, le plexus déjà décrit, et les deux postérieures se distribuent aux muscles de la membrane branchiostège: un de leurs filets parvient aussi jusqu'au plexus. e. La branche récurrente. D'après les faits connus jusqu’à présent, la branche récurrente paraît être propre exclusivement aux Cyprins. C’est WEBER qui l’a décrite le premier, dans son ouvrage De aure et auditu. Voici ce qu'il en dit: « /n Cyprino Carpione nervus trigeminus ramum crassum Sub nervo acuslico‘transeuntem retrorsum ablegat, qui in basi cranii in magnum gang glion æ& medulla oblongata tectum intumescens quinque ramis originem dat : à et b, duo rami ad saccum, basi ossis occipilis abditum, aller ad anteriorem, aller ad posteriorem loculum descendunt; ce, tertius in ampullam canalis poslerioris insinualur ; d, quartus remus musculis branchiarum destinatus, denuo finditur, alter enim ejus ramus per proprium cranii foramen, Jjuxtla ostium nervi vagi positum, aller per idem ostium cum nervo vago e cranto editur; €, quin- lus sub nervo vago transiens, atque ad foramen magnum laterale ossis occipitis ventiens, CUM nervo hypoglosso a medulla oblongata incipiente, duabus radicibus conjungilur.? DD. 3 en tnt 18 MÉMOIRE DEsMouriNs ajoute, que la branche récurrente communique avec sa congénère par une commissure transversale, un peu plus mince qu’elle-même, et qui passe sans adhérence sous la moelle en arrière des éminences mamillaires; et que, chez le Barbeau, elle fournit le nerf antérieur de la première branchie (le glosso-pha- ryngien Cuvier). Il donne en outre, de l'origine du nerf récurrent, qu'il regarde comme un embranchement de la branche sphéno-palatine, une description un peu singulière. La voici : «La quatrième branche (la sphéno-palatine) est la plus infé- rieure de toutes pour son insertion et son trajet dans le crâne ou à travers les os de la tète. Dans le genre Cyprin elle offre dans le crane, sous l’encéphale, une disposition sans exemple dans les vingt-neuf autres genres de poissons que j'ai pu examiner; au lieu de converger vers l’encéphale, pour y terminer leurs fibres, soit par insertion, soit par continuité, les deux nerfs de cet embranchement de la cin- quième paire, parvenus au contact de la base du quatrième ventricule, où ils sont beaucoup renflés, se réfléchissent en dehors, receviennent parallèles sous forme d’un fuseau qui va toujours en diminuant, et se dirigent, sans y adhérer, sous l'in. sertion médullaire du ganglion pneumo-gastrique, jusqu’à la racine inférieure du premier nerf spinal, qui n’en est que la continuation.” Biscnorr (/oc. cil.), enfin, ne contredit pas ses prédécesseurs; mais il ajoute quelques détails à leurs descriptions, en disant que chez la Carpe le rameau de la branche récurrente, qui s’unit à l'hypoglosse, est divisé en deux, et qu'il donne un rameau au ganglion du nerf vague. En résumant donc les faits donnés par les auteurs cités, nous aurions une branche de la cinquième paire récurrente au dedans de la cavité crânienne, s’anastomosant avec le nerf vague, remplaçant en partie ce nerf et l’acoustique, donnant une des racines de l'hypoglosse et formant, enfin, une commissure sous la moelle; branche qui à elle seule suflirait pour rendre impossible chaque théorie rationnelle du sys- tème nerveux. Mes observations cependant ne sont pas d'accord avec celles que je viens de citer; la disposiuion si singulière de cette branche devient, d’après ce que j'ai vu, beaucoup plus simple. Du bord postérieur et inférieur du ganglion du trijumeau naît une forte branche dirigée en arrière dans l'intérieur de la cavité crânienne et divisée, aussitôt après son origine, en deux rameaux. Le supérieur est le plus volumineux, il passe le long de la moelle alongée dont il couvre le bord inférieur, monte un peu en haut et s’unit au ganglion du nerf vague, dont il forme le bord supérieur, et dont il paraît être, au premier aspect, la racine supérieure. Ses fibres entrent en parte dans le plexus de ce ganglion, et se rendent pour la plupart dans la grande branche latérale du nerf vague. Ces dernières se distinguent facilement par leur direction, elles forment un faisceau composé de fibres parallèles et bordant le ganglion d’un ruban assez large, sous le bord inférieur duquel sortent à angle droit les filets qui forment le plexus nerveux qui consutue le ganglion. Le rameau inférieur marche le long de la face DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 19 inférieure de la moelle, s’unit à son congénère par une commissure, passe sous la racine inférieure du nerf vague, et s’unit enfin aux deux racines dont nait l'hypo- glosse au point de leur réunion; pendant ce trajet, il donne un filet à la face infé- rieure du ganglion du nerf vague. La commissure me paraît sujette à beaucoup de variations; je l'ai trouvée dirigée tantôt dans un sens oblique, tantôt transversale- ment, quelquefois même elle m’a paru manquer. Les nerfs du sac et de l’'ampoule postérieure, et le nerf de la première branchie, naissent de la moelle absolument comme tous les autres nerfs; ils ne font que passer entre les filets de la branche récurrente qui couvre, comme je viens de Le dire, la partie latérale et inférieure de la moelle. Il est facile de s’en convaincre quand on sort soigneusement du crâne le cerveau avec ses nerfs, ou quand on fend le crâne et le cerveau exactement le long de la ligne médiane, et qu’on fait la préparation de dedans en dehors; mais en séparant le cerveau seul, et en laissant le récurrent sur la base du crâne, comme WE8Er l'a représenté pour la Carpe, on déchire l’origine des nerfs en question, et ils paraissent provenir du récurrent; cependant, en regar- dant de plus près, on peut se convaincre du contraire même dans cet état, les deux nerfs du sac étant placés comme deux rubans libres entre les filets du récurrent. Quant au nerf que WEBER a vu naître du récurrent et se distribuer aux muscles des branchies, je n’ai rien trouvé de semblable ni sur le Barbeau, ni sur la Carpe. Je pense que WEBER n’a décrit dans ce nerf que le nerf de la première branchie (le glosso-pharyngien Cuvier ); car il dit qu'il traverse le crâne par un trou situé près de celui du nerf vague. Or, il n’y a pas d’autre trou possible que celui du glosso- pharyngien, nerf qui sort du crâne précisément au devant du nerf vague. DEsMou- LINS n'aurait donc rien ajouté de nouveau en disant que le nerf de la première bran- chie du Barbeau naît du trijumeau. Chez la Carpe le récurrent se comporte de la mème manière que chez le Barbeau, seulement il est moins volumineux, et le rameau inférieur est divisé en deux faisceaux parallèles. Cette division se trouve aussi parfois sur le Barbeau, où toutefois elle est moins prononcée. Les singularités observées sur la branche récurrente se réduisent donc à son trajet dans la cavité crânienne, sa commissure et sa réunion avec l’hypoglosse et le nerf vague; cette dernière me paraît être la plus importante; cependant ni WEBER, ni DesmouLins n’en parlent, et BISCHOFF 1 n’en fait qu’à peine mention. Chez le Brochet le trijumeau naît également par deux racines, une antérieure et une postérieure; mais il n’y a presque pas de renflement au point de leur réunion. Sauf la branche récurrente, le trijumeau du Brochet présente les mêmes rameaux 1 Ouvr. cité : «Oritur enim hic nervus in Cyprino Carpione non solum tribus radicibus, sed quatuor, quarum prima eademque maxima e ganglio trigemini oritur. Secunda aut ipsa oritur & trigemino et ramum mitiit ad vagum , aut ramus est radicis, quam trigeminus ad vagum porrigit.® Noïilà tout ce qu’il dit de cette disposition. Il n’en fait pas mention pour le Barbeau , où cependant elle est beaucoup plus apparente que dans la Carpe. DD. 20 MÉMOIRE que celui des Cyprins, savoir : l’ophthalmique, le maxillaire supérieur, le maxillaire inférieur et l’operculaire; l'ophthalmique est très-faible, il traverse la membrane fibreuse qui remplace presque entièrement la petite aile, donne des filets orbitaires et se divise en deux rameaux; le supérieur passe au-dessus du frontal antérieur; l'inférieur traverse cet os, ou plutôt ce cartilage. Les deux passent ensuite au-dessus des narines et se perdent vers le museau; d’ailleurs 1l y a, pour ainsi dire, un oph- thalmique accessoire: ce filet, aussi volumineux que l’ophthalmique même, se dé- tache du tronc du trijumeau, après sa sortie du crâne, s’anastomose avec la troi- sième paire, donne le filet cihiaire de l’ophthalmique, et s’unit enfin au rameau supérieur de l’'ophthalmique. Le maxillaire supérieur ne traverse pas de canal par- üculier pour sorür de la cavité du crâne; mais il passe avec le maxillaire inférieur par le mème trou, près du bord antérieur de la grande aile. Il se dirige en haut après avoir traversé le fond de l'orbite, s’anastomose avec un rameau de la branche maxillaire, en rappelant ainsi le plexus qu'il forme chez les Cyprins, passe sous le bord inférieur des narines, et se divise en deux rameaux. Le supérieur marche le long du vomer, entre le palaun et le frontal, vers le museau; l'inférieur, destiné aux os maxillaire et intermaxillaire, se sous-divise en deux filets qui répondent à ces os. Le maxillaire supérieur est beaucoup moins développé que chez les Cyprins, circonstance qui coïncide avec l'absence des barbillons. Les branches maxillaire, inférieure et operculaire sont les mêmes que chez les Cyprins, seulement le rameau de la première, regardé ordinairement comme nerf maxillaire supérieur, est peu développé; il forme l'anastomose, mentionnée ci-dessus, avec le nerf maxil- lire supérieur. 7. Nerf acoustique. L'opinion de Scarpa ?, qui regarde l’acoustique des poissons comme une branche de la cinquième paire, adoptée par Cuvier, dans les Leçons d'anatomie comparée, et par SERRES, a été réfutée par TReviRanus? et par DEsmourins. Ce dernier, ce- pendant, veut avoir trouvé sur les Raïes le rapport entre le trijumeau et l'acous- tique, signalé par Scarpa; mais WEBER nie aussi ce fait, et établit l'indépendance de l’acoustique du trijumeau, tant pour les poissons cartilagineux, que pour les osseux. L'acoustique s'anastomose-t-il avec les autres nerfs cérébraux ? Cuvier 5 et WE- BER 4 parlent d'une anastomose qui a lieu quelquefois entre l'acoustique et la cin- 1 De audilu et olfactu. 2 G.R. und L. C. Trevinanus vermischte Schrifien, 4. NI. 3 Histoire naturelle des poissons: Le nerf acoustique contracte aussi des unions avec la der- nière branche de la cinquième paire, et en a surtout une constante ayec la première branche du nerf vague ou glosso-pharyngien. 4 Wasen la représente chez le Silurus Glanis ( De aure et auditu). DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 91 quième paire. ScarPa, Cuvier et WEBER signalent d'ailleurs une anastomose qu'on trouve ‘toujours, selon les premiers, quelquefois seulement, selon le dernier, entre l'acoustique et un nerf, naissant tantôt de la paire vague, tantôt de la moelle entre ce nerf et l’acoustique, et désigné par CuviER comme glosso-pharyngien. Scarpa ajoute encore que, chez tous les poissons, l’ampoule du canal vertical postérieur reçoit constamment un filet résultant de cette anastomose. DESMOULINS au contraire la nie pour tous les poissons qu'il a disséqués, et ne la constate que pour les Raies. WEBER avance que l’organe de l’ouïe est pourvu de deux nerfs, l’acoustique et un autre nerf, qu'il désigne comme auditif accessorre (audilorius accessorius).L'a- coustique, selon cet auteur, naît du cerveau, et fournit les nerfs aux deux ampoules antérieures et au vestibule; l'auditif accessoire, au contraire, naît tantôt du cerveau, comme chez les Raies, la Lotte, le Brochet, tantôt de la racine antérieure du nerf vague, comme dans leSparus Salpa, le Scorpæna Scropha, l’'Uranoscope, tantôt du nerf récurrent du trijumeau, comme chez les Cyprins. Il manque dans les Squales et dans la Torpille, poissons chez lesquels c’est l’acoustique seul qui donne les filets du labyrinthe. L’ampoule postérieure et le sac reçoivent leurs filets de l’auditif ac- cessoire. En comparant cette description des nerfs de l’ouie à celle des autres ana- tomistes, on trouve que ce singulier accessoire est tantôt une branche de l’acous- tique, et tantôt le glosso-pharyngien CuviEr (la portio dura de Scarpa). Les ob- servations de BRESCHET?, sur le nerf acoustique en général, confirment en partie la division que WEBER fait subir à l’acoustique. Il dit: «Quand on étudie les nerfs auditifs sur les animaux dont l'oreille interne est considérablement développée, comme dans les grands poissons, on observe qu'il y a pour chaque labyrinthe deux cordons nerveux, qui se trouvent à une certaine distance l’un de l'autre, et qui tous deux prennent naissance sur le côté de la moelle alongée, mais séparément; ce sont les nerfs audiufs antérieur et postérieur. L’antérieur donne des filets aux deux ampoules antérieures et au sinus médian, dans lequel se trouve la concréuion cal- caire (vestibule). Le postérieur envoie un filet à l’ampoule postérieure, et fournit des filets au sac.” Les racines de l’acoustique s’insèrent sur la moelle, immédiatement derrière la racine postérieure du trijumeau, sur une ligne placée un peu plus bas que cette racine; dans la moelle, ses fibres montent en haut au-dessous des fibres ponte de la racine postérieure du trijumeau. Je suis parvenu à les poursuivre jusqu’au contour externe du tubercule impair et à la commissure antérieure du quatrième 1 Ouvr. cité, p. 19, $-6.« Propterea et in squamosis piscibus organum auditus immediatum ex duplici fit nervorum ordine , et , quod adnotatione dignissimum arbitramur, um in cartilagineis, quam in squamosis piscibus ampulla canalis semicircularis posterioris nervum recipit compositum ex filamentis portionis mollis ét duræ. ? 2 Annales des sciences naturelles, t. XXIX, P- 325. Études anatomiques et physiologiques sur l'organe de l'audition dans l’homme et les animaux vertébrés. DD. pe 29 MÉMOIRE ventricule; elles naissent donc du faisceau supérieur des pyramides postérieures. Les racines de l’acoustique, après leur sortie de la moelle, forment deux rubans plats et larges; le supérieur monte en haut, passe au-dessus de la branche supérieure du rameau récurrent, et donne, pour les deux ampoules antérieures, deux filets, l’un de son bord antérieur, l’autre de son bord postérieur; la partie du nerf comprise entre les deux bords, se sous-divise aussitôt en un grand nombre de filets, passe au-des- sous du vestibule et se réfléchit en haut sur sa face antérieure, pour s’y épanouir en une membrane nerveuse. Le filet de l’'ampoule du canal vertical antérieur marche le long du bord externe du vestibule; le filet de l’'ampoule du canal horizontal se réfléchit comme les nerfs du vestibule en dessous de cet organe, et monte le long de sa face externe vers son ampoule. Le ruban postérieur de l'acoustique, destiné au sac et à l’ampoule postérieure, se sous-divise aussitôt en deux faisceaux, qui descendent entre les fibres de la branche récurrente et se répandent tous les deux sur la face postérieure du sac. L’antérieur va au loculus anterior, en cheminant le long de la face convexe de la pierre longue. Le postérieur donne d’abord le filet de l’ampoule du canal vertical postérieur; puis il se ramifie en rayonnant sur le /oculus posterior. I] a déjà été constaté qu'il n’y a pas de contact entre les filets nerveux du vestibule et la pierre de cet organe. Je n'ai pu me convaincre que pour le sac la chose se fasse d’une autre manière. Je n’ai rien vu, en préparant sous l’eau et en me servant d'une forte loupe, qui puisse jus- üfier opinion que les filets nerveux embrassent immédiatement les pierres du sac, et qu'ils les tiennent ainsi presque suspendues. Le tronc du nerf est placé sur la face externe du sac; tandis que j'ai vu ses filets pénétrer par la membrane extérieure, et s'épanouir entre cette membrane et une autre membrane très-fine qui tapisse la face interne du sac, et qu'on pourrait aussi bien comparer à l'hyaloïde ou à la capsule du cristallin, qu'on a comparé les pierres de l'oreille aux liquides de l'œil. Il y a déjà quelque chose d’étonnant de voir les filets nerveux d’un sens si délicat entrer dans un contact si immédiat avec une concrétuion inorganique. Quant à la manière dont se terminent les nerfs des ampoules, je trouve très-bien fondé ce que le doc- teur STEIFENSAND !, dans un mémoire publié dans les Archives de MüLLer, dit de leur disposition dans la Carpe et le Brochet. Chaque nerf ampoulaire se sous-divise près de l'ampoule en deux filets, qui se rendent au pli placé à la base de chaque ampoule, pour pénétrer de là dans l'inté- rieur de cette cavité, de chaque côté du septum, décrit d’abord par ScaRpa, et après par Weger. C'est sur ce septum et autour de lui que ces filets s'épanouissent en une pulpe nerveuse, très-délicate, que SrEIFENSAND compare à la réune. Je n'ai vu l’acoustique s'anastomoser ni avec le wijumeau, ni avec le glosso- pharyngien. 1 Untersuchungen über die Ampullen des Gehürorgan's; Müuuens Archi, 1835, IH. 2. DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 23 Chez le Brochet l’acoustique, à son origine, est uni intimement à la racine postérieure du trijumeau; 1l se divise également en deux faisceaux. L’antérieur est destiné aux deux ampoules antérieures et au vestibule; le postérieur marche sur la face postérieure du sac, Le long de la grande pierre, et se divise en deux filets, dont Jun monte vers l'ampoule postérieure, et dont l'autre descend sur le /oculus pos- terior. Il n’y a pas d’anastomose avec le glosso-pharyngien. Je n’a rien trouvé, ni chez les Cyprins, ni chez le Brochet, qui permette d’admetire l’auditif accessoire de WEBER. 8. Le glosso-pharyngien. Il naît immédiatement au devant du lobe du nerf vague, et est presque contigu à la racine supérieure de ce nerf, de sorte que Desmourins le décrit comme la pre- mière branche du nerf vague. Scarpa (oc. cit), CAMPER ?, CUVIER et TREVIRANUS {loc. cit.), le regardent au contraire comme un nerf particulier; les deux premiers l'appellent facial, les deux derniers le comparent au glosso -pharyngien. WEBER ?, enfin, me paraît le décrire chez les Raïes et le Silurus Glanis 5 comme auditif acces- soire. Carus nie l’existence du glosso-pharyngien dans les poissons. Aussitôt après son origine, le tronc du glosso-pharyngien s'engage entre les filets du rameau récurrent qu'il traverse de haut en bas; il ne contracte aucune anasto- mose ni avec ce nerf, ni avec le filet de l'ampoule postérieure, qui se dégage tout près de lui du rameau récurrent; il traverse le crâne par un trou de loccipital la- téral [CuviEr]. Chez la Carpe ce nerf se comporte absolument de la même manière; rien ne justifie ce que Desmourins dit de l’origine différente de ce nerf dans ces deux poissons, quand il avance que chez le Barbeau le glosso-pharyngien naît du rameau récurrent, et par conséquent de la cinquième paire; tandis que chez la Carpe 1l provient du ganglion du nerf vague. Dans plusieurs endroits. de son ouvrage 1] invoque cette différence pour argumenter contre çeux qui essaient d'établir une umiformité de plan dans l’organisation des êtres; et certes un tel manque de lois dans l'origine des nerfs dans deux poissons placés si près l’un de l’autre, viendrait bien à l'appui de son raisonnement. Heureusement pour la science, l'observation sur 1 Kleine Schrifien. 2 Ouvr. cité : Nervus auditorius accessorius. — « Inter nervum auditorium et vagum alius nervus, plerumque cum faciali comparatus, originem habet, qui per canalem sibi proprium inter ampullam canalis cartilaginei posterioris et vestibulum situm e cranio exit. Posiquam filum tenuissimum à nervo auditorio accepit, ramum satis magnum ampullæ canalis semicircularis posterioris suppeditat. 3 Ouvr. cité. L dit que chez le Silurus Glanis V'auditif accessoire envoie par un trou particu- lier du crâne une branche aux muscles des branchies. Cette description coïncide avec celle qu'il fait d’une branche des Cyprins, qui d’après lui naît du rameau récurrent, et que j'ai supposée, par des raisons que j'ai données plus haut, identique au glosso-pharyngien. Pour augmenter encore la confusion qui existe dans la description de ce nerf, Weser, dans les explications de la 7 planche, nomme trou du facial le trou par lequel passe le glosso - pharyngien. DD, 24 MÉMOIRE laquelle il fonde ses objections les réfute elle-même. Il est arrivé aux plus grands naturalistes de se tromper dans leurs observations ; mais se fonder, dans de si graves questions scientifiques, sur des faits observés avec tant de légèreté, c’est nuire à la science, surtout quand il était si facile de s'assurer de la véritable disposition des Syrie Après sa sortie du crâne le glosso-pharÿyngien se dirige en do se renfle en un ganglion considérable et, près de l'extrémité supérieure de la première branchie, se dre en deux rameaux: le postérieur se comporte absolument comme un nerf ne chial; il ne traverse pas seulement la gouttière de la première branchie, comme WEgEr ! l’assure, mais il en longe le bord antérieur en donnant aux feuillets respira- toires, de la même manière que les autres nerfs branchiaux, des filets qui accom- pagnent les ramifications des vaisseaux. D'ailleurs, la première branchie ne reçoit pas d'autre nerf branchüal que le filet du bord postérieur, commun à toutes les bran- chies; de sorte que le glosso- pharyngien forme le nerf branchial antérieur, plus vo- lumineux que le postérieur, comme dans les autres branchies. À l'extrémité inférieure de la branchie attachée à l'os hyoïde, le glosso-pharyn- gen, devenu assez gréle, sort de sa goutuère, et se répand le long du côté externe du rudiment de la langue. Cette ramification cependant ne le fait pas différer des autres nerfs branchiaux, qui se terminent de la même manière, seulement leurs filets lin- guaux sont plus déliés. * La branche antérieure du glosso-pharyngien se sous-divise aussitôt en quatre ou cinq rameaux, qui se répandent sur la membrane buccale, dont la partie postérieure est pourvue de fibres musculaires, ce qui la fait ressembler à un pharynx; les plus antérieurs de ces filets parviennent jusqu'au museau. Chez le Brochet le glosso-pharyngien nait en commun avec la racine antérieure du nerf vague, dont il se sépare aussitôt pour traverser la partie postérieure de la cavité du sac, et pour sortir du crâne par un trou percé immédiatement au devant de celui du nerf vague; il n’est que simplement juxtaposé à la paroi du sac, et il m'a été impossible d’apercevoir une anastomose avec les nerfs de cette partie. Le glosso- pharyngien du Brochet est uniquement destiné à la première branchie; il n'y à pas de branche antérieure. 9. Le nerf vague. Parmi les anatomistes que j'ai étudiés, WEBER seul parle de deux racines par les- quelles nait le nerf vague, à la manière des nerfs spinaux. Chez le Brochet j'ai trouvé cette assertion fondée : le nerf vague naît par deux racines; l'antérieure s’insère sur le bord du quatrième ventricule, à l'endroit qui répond aux lobes du nerf vague. La postérieure naît, plus en arrière et en bas, bien évidemment des cordons infé- 1. Mecker’s Archiv, 1827. DD, SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 25 rieurs de la moelle. Ces racines ne se réunissent que dans leurs trous de sortie en un ganglion peu considérable, Je n'ai pu encore établir d’une manière positive quelle est la disposition de ces racines dans les Cyprins; j'en ai vu deux; l'inférieure est de beaucoup la plus consi- dérable, elle sort de la base des lobes dé nerf vague, et on voit ses filets médul- Jlaires, sur la substance grise de ce renflement, se répandre comme les branches d’un arbre. La supérieure naît plus en haut et en avant, au devant des lobes du vague, de la paroï externe du quatrième ventricule; elle s’unit au rameau supérieur de la branche récurrente. Ces deux racines ne paraissent provenir que des cordons supérieurs de la moelle, et cependant le nerf vague donne bien évidemment des filets musculaires. La racine inférieure constitue un large ruban médullaire, très- blanc, qui, chez la Carpe surtout, est d’une consistance extrémement molle. Les deux racines et le rameau supérieur du récurrent sortent du crâne par un trou considérable de l'occipital latéral [Cuvier], et se réunissent en formant un ganglion extrêmement volumineux, surtout chez la Carpe. Ce ganglion est large, aplati et presque semi-lunaire; son bord supérieur, convexe, est engagé en partie dans le trou de sorüe; son bord inférieur est découpé en quatre ou cinq digita- tions, dont les trois premières donnent naissance aux nerfs des branchies et de l'organe particulier aux Cyprins, appelé langue de Carpe, et dont les postérieures se continuent avec les branches latérale et intesunale, et donnent les nerfs des denis pharyngiennes. Le bord supérieur du ganglion est formé, comme je l'ai dit, par le rameau supérieur de la branche récurrente; le ganglion lui-même est formé par un plexus de filets nerveux très-apparent, dans lequel il y a sans doute une augmentation de substance, vu la disproportüon entre ses racines et les branches qui en sortent. Du bord supérieur du ganglion naissent : un filet qui se répand le long dela paroi interne du crâne dans le tissu graisseux de la cavité crânienne, et deux autres filets pour les muscles des branchies; l’antérieur de ces derniers forme l’anastomose déjà décrite, avec un filet de la branche operculaire du trijumeau. Les parties auxquelles se distribue le nerf vague sont : l'organe probablement gustauf des Cyprins, les branchies, les dents pharyngiennes, le cœur, le canal in- testinal et la surface externe du tronc. L’organe gustatif reçoit quatre ou cinq filets qui, pour s’y rendre, passent en différents endroits entre les branchies; le postérieur est le plus voluminéux, il passe entre les dents pharyngiennes et la dernière branchie. Ces nerfs sont, comme leur organe même, beaucoup plus développés chez la Carpe que chez le Barbeau. Chaque branchie reçoit trois rameaux, un pour sa face interne concave, et deux pour l’externe creusée en gouttière; ces derniers sont très-considérables, et donnent aux feuillets des branchies des filets qui accompagnent les ramifications des vais- seaux branchiaux. L’un, et c’est de beaucoup le plus fort, longe le bord antérieur de la branchie; l’autre le bord postérieur. Chacun des trois troncs, d’où sortent DD. 4 LES 26 MÉMOIRE les nerfs des branchies, présente encore un renflement particulier considérable ; les deux renflements postérieurs se confondent en parte avec le ganglion du nerf vague; tandis que l'antérieur en est séparé assez nettement. Les nerfs des dents pharyngiennes, au nombre de trois, se distribuent d’une ma- nière analogue à celle des nerfs branchiaux dans la membrane épaisse qui revêt ces parties, et prouvent par leur distribution combien l'idée de RaTHkE!? est ingénieuse, lorsqu'il regarde les dents pharyngiennes comme des branchies métamorphosées. La branche intestinale contourne de haut en bas les dents pharyngiennes; pen- dant ce trajet elle fournit un ou deux filets, qui se ramifient dans les museles de ces dents et sur le pharynx, et un filet cardiaque très-fin, que je suis parvenu à pour- suivre jusque dans l'oreillette du cœur. Elle traverse ensuite le diaphragme et donne quatre ou &inq filets assez fins à l'œsophage, que je n’ai réussi à poursuivre sur la paroi du canal intestinal que pendant un trajet assez court. Le tronc de la branche intestinale du côté droit accompagne l'artère cœliaque, et se réunit en un seul tronc avec le nerf splanchnique du grand sympathique. Celle du côté gauche est moins volumineuse; après avoir donné des filets au canal intestinal, et un autre au canal excréteur de la vessie natatoire, à l'endroit où il s’insère au canal intesunal, elle devient très-grèle, et accompagne l'artère mésentérique qui est placée au côté gauche. La plus postérieure et la plus volumineuse des branches du nerf vague, c’est le grand nerf latéral qui côtoie le tronc pendant toute sa longueur, depuis la tête jus- qu'à la nageoire caudale : placé assez superficiellement entre les fibres du grand muscle latéral et formant beaucoup de petites inflexions, il marche parallèlement à la ligne des pores, à laquelle il est supérieur pour la majeure partie; arrivé près de la queue, il devient peu à peu plus superficiel, se place sous la peau et se divise, enfin, en deux filets assez grèles, un supérieur et un inférieur, destinés à la nageoire caudale. Ils se dirigent en haut et en bas, le long de la base des rayons de la na- geoire, s’y anastomosent avec des filets des nerfs caudaux, et envoient aux rayons de la nageoïire d’autres filets, qui me parurent se perdre dans la peau qui revèt ces parües ?. Aussitôt après son origine, le nerf latéral donne un filet qui monte vers . la crête du‘dos, et qu’on peut suivre sous la peau pendant un long trajet. Le nerf latéral diminue peu à peu de volume, de sorte qu'il est assez gréle près de la queue. Ce nerf s’anastomose-t-il avec les nerfs spinaux ? Cuvier le prétend, tandis que WEBER 5 et Van DEEN4 le nient. 1 Untersuchungen über den Kiemen-Apparat und das Zungenbein der W'irbelthiere. 2 Drsuouzs dit à ce sujet : 4 On dit que le nerf latéral s’'épanouit en rayonnant sur chaque face de la nageoïire caudale : je n'ai pu le constater nulle part; l'extrême petitesse de ce nerf prés de la queue m’en fait douter? Il n’est pourtant pas si diffitile de s’en convaincre. 3 Meckrvs Archiv, 1827, H. 2. 4 Dissertatio inauguralis de differentia et nexu inter nervos vilæ animalis et vilæ organicæ. Lugd. Bat. ; Mürrens Archiv, 1854. DD, SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 27 Donne-t-1l des filets aux muscles? WEeser l'assure, tandis que Cuvier et Van DEEN n’ont vu aucun filet se terminer dans les muscles; mais bien dans la peau; DEsmourins dit qu'il ne donne pas de filets du tout. 1 Quant à l’anastomose, je puis confirmer ce que CuviER en dit; je suis parvenu à la trouver avec quelques nerfs spinaux, et je ne doute pas qu’elle n'ait lieu pour tous. Elle est extrêmement fine, et a lieu avec la branche superficielle des nerfs spi- naux ; il faut faire cette préparation à l’aide de la loupe sur des sujets tout-à-fait frais, où la couleur blanche des filets nerveux contraste encore fortement avec celle de la chair. Sur des pièces conservées dans l'alcool il est impossible de distinguer ces filets. — La seconde question est plus facile à résoudre : le nerf latéral donne pen- dant son trajet des filets de la manière la plus apparente; je crois qu'ils sont tous destinés à la peau, du moins ai-je poursuivi jusque-là les filets les plus considérables. Ceux-ci étaient si prononcés, tant sur la Carpe que sur le Barbeau, que je ne con- çois pas comment on n'ait pas pu les apercevoir, pour peu que la préparation ait été faite avec soin; cependant la diminution de volume du nerf n’est pas en pro- portion des filets qu'il donne. Chez le Brochet le nerf vague se comporte à peu près comme chez les Cyprins, seulement son ganglion et ses rameaux branchiaux sont infiniment moins dévelop- pés. La branche intestinale des deux côtés donne un rameau très-considérable à la vessie natatoire, rameau qui s’épanouit sur la membrane interne et muqueuse de cet organe, et prouve par là combien il est juste de regarder la vessie aérienne comme le premier rudiment d’un poumon. Le nerf latéral est placé plus profondément entre les muscles que chez les Cyprins. 10. L’hypoglosse. TReviRANUS et DEsMouULINS nient qu'il y aït chez les poissons un nerf répondant à l’hypoglosse. Carus et SERRES disent le contraire. CUVIER ne se prononce pas; en décrivant le nerf que nous qualifions d’hypoglosse, il le désigne seulement comme le dernier des nerfs cérébraux, sans lui donner une détermination particulière. WEBER, enfin, donne à ce nerf le nom d’hypoglosse dans l’ouvrage De aure et au- ditu ; mais il change plus tard d'avis, et le compare à l'accessoire de Willis 1. BiscHorr (loc. cit), quoique se servant de ce dernier nom, hésite encore sur la détermination à lui donner. Il se rangerait du côté de Desmouins, qui le regarde comme le pre- mier nerf spinal, si son origine dans la cavité cränienne et son anastomose avec le trijumeau, n'étaient pas contraires à cette Opinion. L'hypoglosse naît de la moelle par deux racines, une inférieure et une supérieure, 1 Mecker’s Archiv, 1827, H. 2. DD. 28 MÉMOIRE tout comme un nerf spinal. La racine inférieure est plus considérable que la supé- rieure, qui ne consiste qu’en un filet grêle. Au point de réunion des deux racines, la supérieure se renfle en un petit ganglion, d'où part un filet, qui se rend en haut dans les muscles spinaux; la racine inférieure donne un filet semblable. C'est à ce point de réunion que vient s’insérer le rameau inférieur de la branche récurrente, et par cette triple réunion il se forme un renflement oblong, qui se continue dans le tronc du nerf. Ce renflement ne me paraît pas avoir le caractère d'un ganglion, c'est-à-dire que je n’y at pas vu de plexus de filets nerveux; ce n’est qu’une simple juxta-position de deux troncs nerveux, l’un formé par la réunion des deux racines de l’hypoglosse, l'autre par la branche récurrente. On parvient facilement à les séparer, et ce n’est qu'à une distance assez grande de leur réunion que leurs filets commencent à s’entreméler. Cette troisième racine de l'hypoglosse ne présente donc rien d'étonnant, ce n’est qu'un tronc accollé à ce nerf. L’hypoglosse passe par le grand trou ovale, percé dans la face postérieure de l’occipital latéral, se dirige en bas et se divise en deux branches. L’antérieure marche en avant et en bas, et contourne les muscles des os pharyngiens, auxquels elle donne des filets, en formant une arcade dont la convexité est tournée en bas, On parvient à la suivre pendant un trajet assez long dans les fibres du muscle sterno- hyoïdien [Cuvier], auquel elle est destinée. La branche postérieure, plus volumi- neuse que l’antérieure, descend directement, s’unit au premier nerf spinal, et se distribue aux muscles de la nageoire pectorale. BiscHorr dit qu'il n’a trouvé ce nerf que chez les Cyprins. CUvIER, au contraire, l'a décrit et représenté chez la Perche, et, d’après sa description, il paraît le regarder comme commun à tous les poissons. WEBER l'a trouvé en outre sur le Silurus, et moi, je l'ai vu également dans le Brochet et l’Alose. Dans tous ces poissons l’hypo- glosse ne présente pas d'union avec une branche du trijumeau; mais il naît de la moelle par deux racines, comme tous les nerfs spinaux. Dans le Broche il sort de la cavité crânienne par un petit trou, situé entre le bord postérieur des occipitaux latéraux et le bord antérieur de deux petites lames osseuses, qui entourent le commencement de la moelle cérébrale : ce trou répond exactement au grand trou ovale des Cyprins, quoiqu'il soit infiniment moins grand; différence qui s'explique lorsqu'on se rappelle que chez les Cyprins ce trou sert à la communication de la fossa audiloria [Wewer] avec la cavité crânienne. Dans la Perche, ce trou ressemble par sa grandeur et sa situation à celui du Brochet, J'ai trouvé en outre le trou de l'hypoglosse sur le crâne du Saumon; je me erois donc autorisé à admettre aussi l’hypoglosse dans ce genre. En général, je ne crois pas que ce nerf manque à aucun poisson. 1 Je nai jamais pu découvrir, pas plus que Wyver ni Biscuorr, un filet qui, d’après Cuvrer, serait fourni par ce nerf à la vessie natatoire. DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 29 Des nerfs spinaux. Le long de la moelle épinière naissent quarante-huit paires de nerfs chez le Bar- beau; trente-huit chez la Carpe. Les quatre premières paires appartiennent à la nageoire pectorale, les 10.° - 16.° paires à l'abdominale, et les cinq dernières à la caudale. Chaque nerf spinal provient, par deux racines, des cordons supérieur et inférieur de la moelle; ces racines ne consistent point en plusieurs faisceaux, comme dans les classes supérieures, mais elles sont simples. La racine supérieure est très -fine, surtout à son point d'insertion. DEsmouLiINS prétend formellement qu’il ne s’y trouve pas de ganglion; WEBER : et CUVIER? assurent le contraire. Chez les Cyprins les ganglions sont très-apparens, surtout dans les quatre ou cinq premières paires; ils ont presque la forme d’un triangle et sont situés, pour la plupart, au-dessus de la moelle épinière dans le canal rachidien, accollés à la bande fibreuse qui parcourt la partie supérieure de ce canal. Du sommet de ces ganglions triangulaires part un filet considérable qui se dirige en haut et en arrière pour se rendre dans les muscles spinaux. À l'angle inférieur et interne s’insère la racine supérieure qui vient de la moelle, et cette racine sort du ganglion par l'angle inférieur et externe pour s'unir à la racine inférieure, de sorte que la racine supé- rieure forme une arcade dont la concavité embrasse la moelle. La racine inférieure est un peu plus considérable à son point de départ, et, avant de se réunir à la ra- cine supérieure, elle envoie un filet en haut, destiné aux muscles spinaux; de sorte que nous voyons parür des deux racines, avant leur réunion, deux filets, dirigés dans le même sens, et qui portent séparément la moulité et la sensibilité aux muscles spinaux. Cette distribution est constante pour tous les nerfs spinaux, et se fait avec la plus grande symétrie; elle se retrouve même dans les deux filets que fournissent les racines de l'hypoglosse. Les deux racines sortent toujours entre deux vertèbres 5, et se réunissent à quel- que distance de leur sortie en un nerf assez volumineux, qui se divise aussitôt en deux branches, une profonde et une superficielle. La branche superficielle est très- fine, elle se perd dans la couche supérieure du grand muscle latéral et s’anastomose avec le nerf latéral de la paire vague. La branche profonde, beaucoup plus volu- mineuse, descend dans les muscles intercostaux et longe le bord antérieur de la 1 De nerso sympathico. De aure et auditu. Mrcxrr's Archiv, 1827, H. 2. 2 Histoire naturelle des poissons : , Les nerfs spinaux des racines supérieures se renflent à peine d’une manière sensible en ganglion dans les Chondroptérygiens , et l’on a même nié qu’ils serenflent aucunement dans les poissons osseux. Il est certain, cependant, qu’ils forment des ganglions suffi- samment marqués dans le Bar, la Perche, etc.” 3 Les deux premiers nerfs spinaux sortent par l’espace laissé vide par l’absence de l’arc de la première vertèbre entre le bord postérieur de l’occipital latéral et l'arc de la seconde vertebre,. DD. 30 MÉMOIRE côte postérieure, s'appliquant tantôt à l'aponévrose qui couvre la paroi interne du ventre, et tantôt au péritoine lui-même; elle s’anastomose avec le grand sympathique. Les nerfs de la nageoire pectorale, de l’abdominale, de l’anale et de la caudale, sont plus développés que les autres; les ganglions spinaux des premiers sont en outre plus ronds que les autres, et situés en dehors du canal rachidien. Je n'ai pu apercevoir de renflement de la moelle épinière correspondant aux nerfs des nageoires pectorale et abdominale, qui représentent les nerfs des extrémités supé- rieures et inférieures des autres classes. ! Il n’y a pas de queue de cheval. Les racines partent de la moelle épinière à angle droit. Le rapport entre le volume des racines et du nerf lui-même ne parle pas en faveur de la théorie des filets primitifs. La racine supérieure, quoique ayant à peine l'épaisseur d’un cheveu, forme cependant un ganglion considérable, duquel partent vers le haut et vers le bas deux filets plus volumineux que la racine elle-même. Chez le Brochet la racine supérieure est excessivement grêle comparativement à l'inférieure : elle ne présente pas de ganglion; mais le point de réunion des deux racines est un peu renflé. Du nerf sympathique. L'opinion des auteurs qui avaient avancé que le grand sympathique n’est qu’à l’état rudimentaire chez les poissons, a été réfutée d'abord par WEBER (De nervo sympathico), et ensuite par DEsmourins. WEBER assure cependant que, dans le Bro- chet et la Carpe, ce nerf ne présente pas de ganglions distincts, et qu'il ne consiste qu'en un mince filet côtoyant la colonne vertébrale. Je trouve cette observation juste pour la partie abdominale du sympathique de ces poissons; mais elle est erro- née pour les parties thoracique et céphalique, qui ont un développement considé- rable, tant chez le Brochet que chez la Carpe. Chez les Cyprins le grand sympathique ne consiste, le long de la parue posté- rieure de la colonne vertébrale, qu’en un filet très-fin, presque imperceptible. Vers la pare antérieure il est plus disunct, et présente de petits ganglions qui s’anasto- mosent avec la branche profonde des nerfs spinaux. Depuis la cinquième vertèbre environ, jusqu’à sa terminaison sur la branche operculaire du trijumeau, on y compte six ganglions très-apparens. Le premier de ces ganglions est très-volumineux, et uni intimement au bord postérieur de la branche operculaire, précisément là où celle-ci sort du crâne. Il s’'anastomose par deux filets avec le ganglion du glosso- pharyngien et avec sa branche antérieure, donne, par son bord antérieur, un filet qui m'a paru s’anastomoser avec la branche maxillaire inférieure du trijumeau , et 1 La moelle épinière du Barbeau, comme celle de la Carpe, présente à sa terminaison un petit renflement arrondi, d'où part le filet par lequel la moelle se termine. Wesen a représenté cette disposition sur la Carpe, dans les Archives de Mrckez, & VII, 2.° cahier. DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 51 envoie enfin un filet considérable à la première branchie, Une fois je crois avoir poursuivi un filet de ce ganglion jusqu’à la sixième paire, à laquelle il se rendait par un pett trou situé près du bord externe du corps du sphénoïde antérieur. Le second ganglion répond à un filet qui s’anastomose avec le renflement du pre- mier tronc branchial. De la branche de communication entre ce ganglion et le pré- cédent, naît un filet considérable destiné à la seconde, et quelquefois à la troisième branchie. Le troisième ganglion est situé au devant de l’apophyse transverse de la parue basilaire de l’occipital qui forme le canal osseux donnant passage à l'aorte. Il s’anas- tomose avec l'hypoglosse, donne des filets aux deux dernières branchies, et com- munique avec le quatrième ganglion par un ou deux filets qui traversent le canal osseux dont je viens de parler. Les filets branchiaux mentionnés jusqu'ici forment, avec les nerfs branchiaux de la paire vague, un véritable plexus pulmonaire, ou plutôt branchial. Aucun anatomiste ne semble jusqu’à présent s'être aperçu de cette disposition importante; ce n’est que dans ces derniers temps qu’on paraît en avoir fait mention dans une dissertation ! publiée à Leyde, et dont MüLier fait l'analyse dans son rapport sur les travaux anatomiques et physiologiques de l'année 1854.2 Je regrette vivement de n'avoir pu me procurer cette dissertation. Le quatrième ganglion, le plus volumineux de tous, communique avec les deux premiers nerfs spinaux, et fournit un nerf splanchnique considérable. Les deux nerfs splanchniques des deux côtés se dirigent à droite, et se réunissent en un ganglion considérable, mou et grisâtre; véritable ganglion semi-lunaire, appliqué à droite contre les muscles des os pharyngiens, et se continuant par un tronc volumineux, qui s’unit, sur l'artère cœliaque, avec la branche intestinale droite du nerf vague. Cette union ne consiste pas en une simple juxta-position, mais les deux troncs se confondent d’une manière tellement intime qu'il est impossible de les séparer sans déchirer leurs filets, ce dont je me suis convaincu à l’aide de la loupe. Le tronc ner- veux qui résulte de leur réunion présente l'aspect d’un nerf de la vie végétative; 1l est assez mou, jaunâtre, et le névrilème du nerf vague se conunue sur sa surface en stries blanches, fibreuses 5. Il est destiné aux organes renfermés dans la cavité abdominale, accompagne l'artère cœliaque, et se sous-divise en trois ou quatre filets qui forment un plexus à mailles très-larges, dont partent des filets peu nombreux, lesquels se rendent au foie et au canal intestinal, en accompagnant les ramificauons de l'artère; l'un d’eux parvient à la vessie natatoire. Le tronc du nerf se termine en 1 Givray, De nervo sympathico, Lugd. Bat. 2 Mürcers Archiv, 1835, H. 1. 3 Cette fusion entre deux nerfs de la vie animale et de la vie de nutrition me parait extrème- ment importante. D’après MüLer, Gizray l’a aussi observée sur les Squales; je ne sais s’il donne des détails à ce sujet. Weger a vu dans le Sandre ( Perca Lucio Perca), la branche intestinale et le nerf splanchnique accompagner l'artère cœliaque, sans qu’une union cependant ait lieu entre eux. DD. 32 MÉMOIRE formant un petit ganglion, d’où partent trois ou quatre filets pour les testicules ou les ovaires et pour la rate. Les reins reçoivent, le long de la colonne vertébrale, des filets très-déliés provenant du tronc du grand sympathique, et un filet plus consi- dérable du nerf splanchnique, aussitôt après son. Origine, Le sympathique du Brochet ne présente que quatre ou cinq ganglions bien dé- veloppés. Le premier est uni à la branche operculaire, quoique moins intimement que chez les Cyprins. Le second se réunit par sa partie supérieure au ganglion du nerf vague ; il s'anastomose, en outre, avec le glosso-pharyngien. Le troisième, le plus volumineux, répond au corps de la troisième ou de la quatrième vertèbre. Il fournit un filet aux reins, et forme un nerf splanchnique considérable, qui s’'unit à celui du côté opposé, au devant de la colonne vertébrale, en un ganglion semi- lunaire, volumineux, d’où partent deux troncs pour les intestins. Les filets bran- chiaux, et les anastomoses avec l’hypoglosse et les nerfs spinaux, se trouvent comme chez les Cyprins, si ce n’est que les premiers sont moins développés. Le grand sym- pathique de l’Alose est très-développé; son plexus branchial surtout est très-appa- rent. Il se termine également sur la branche operculaire; ses ganglions sont très- volumineux. J'ai vu le troisième ou le quatrième communiquer avec celui du‘côté opposé par un filet qui passait au devant de l'aorte. PARTIE PHILOSOPHIQUE. Il s’agit maintenant de déterminer à quelles parties du système nerveux des ani- maux placés plus haut dans l'échelle on peut comparer les nerfs dont nous ve- nons de donner la description. Nous saisissons très-bien, au premier abord, la signi- fication des nerfs olfacuf, opüque, oculo-moteur, pathéuüque, abducteur, trijumeau, acoustique et vague; il n’y a que les branches du trijumeau et du nerf vague qui offrent des difficultés. Le trijumeau se divise, comme nous l'avons dit, en cinq branches, dont trois, savoir la ptérygo-palatine [Cuvier], l’operculaire et la récurrente, sont regardées comme propres aux poissons seuls; pour les deux premières branches je ne partage pas cette manière de voir. La ptérygo-palatine me paraît répondre au nerf maxillaire supérieur, et surtout à la branche sphéno-palatine de ce nerf, comme je l'ai indiqué dans la description que j'en ai donnée. Ce qui me porte à émettre cette opinion, c’est que, chez les Cyprins, ce nerf sort du cräne par un canal particulier, qu'il se dirige le long du vomer, et parcourt les parties dont le développement forme, dans les classes supérieures, la cavité nasale, et enfin, parce que ce sont principalement ses filets qui traversent un trou de los maxillaire supérieur, qui répond au trou sous- orbitaire. D'après cela, il faudrait considérer la branche maxillaire des anatomistes essentiellement comme le nerf maxillaire inférieur; et la branche qu'on désigne ordinairement comme maxillaire supérieure, devra être envisagée comme une DD, SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU PARPEAU. 33 ramification de ce nerf. Une preuve assez directe de la justesse de ces réflexions est fournie par le Brochet : dans ce poisson il n'y a qu'une seule branche qui donne les filets de la mâchoire supérieure, et qui par là se caractérise de la manière la ‘plus évidente comme nerf maxillaire supérieur ; or, cette branche n’est pas une sous- ‘division de la branche maxillaire des anatomistes, elle se comporte, pour sa distri- bution, presque exactement comme la branche ptérygo-palatine des Cyprins; tandis que la branche qui naît de la branche maxillaire commune, et qu’on compare ordinairement au nerf maxillaire supérieur, n’est que rudimentaire. La branche ptérygo-palaune ne se distingue de la branche maxillaire supérieure du Brochet que par son passage par un canal particulier du crâne, canal qui cependant n’est séparé du canal de la branche maxillaire que par une lame osseuse; cette lame manque chez le Brochet, et les deux nerfs maxillaires sortent par un trou commun. . L'examen de.la branche operculaire est d’une plus grande importance. D’après Serres elle répond au nerf facial; mais cet auteur ne donne pour preuve de ce qu'il avance, que la distribution de ce nerf dans les muscles respirateurs. Je partage cette opinion, qui est presque directement confirmée par la manière dont se com- porte cette branche chez les Raies et les Squales; car, d'après la description de SERRES et de DEsMOULINS, la branche operculaire s’est séparée du nerf de la cin- quième paire, et naît isolément tout près de l’acoustique, comme le nerf facial des animaux supérieurs ; elle est identique avec la branche en question des poissons os- ‘seux, car elle donne des filets aux muscles de la soupape de l’évent. Une seconde raison nous est fournie par les fonctions, éminemment respiratoires, de la branche operculaire, comme le prouve la distribution de ses filets; et une troisième, par son passage à travers un canal de l'os quadratum, que presque tous les anatomistes regardent comme appartenant aux temporaux. On m’objectera peut-être que, d’après mon opinion, le nerf facial serait presque le même dans la classe la plus inférieure des vertébrés que dans la classe la plus élevée; tandis qu'il manque à la plupart des repuüles et des oïseaux, ou qu'il y est du moïns tout-à-fait rudimentaire. Mais le facial est le nerf respiratoire de la tête, et le nerf de l'expression physionomique, comme CHARLES BELL l’a prouvé : or, dans les poissons la respiration des branchies devient, par la juxta-position de la tête et de la poitrine, ou plutôt de la cavité bran- chiale, respiration de la tête, comme le passage de l'air à travers le nez constitue la respiration de la tête dans les animaux supérieurs. Ceci n’a plus lieu chez les oiseaux et les repules; la tête et la poitrine sont séparées par un cou plus ou moins développé, les narines sont immobiles, du moins chez les oïseaux, la physionomie n’a pas encore acquis d'expression, et c’est ainsi que décroit et se perd le nerf facial ; nerf qui en général augmente ou diminue de la manière la plus frappante, selon le développement de ses fonctions, comme il résulte principalement des observations de Saw. Du reste, Les filets que le nerf facial donne à l'oreille externe et interne des classes supérieures, rappellent toujours le rapport primitif qui existe entre ce DD. MNUSES 34 MÉMOIRE nerf et les branchies; car, ainsi que l'a démontré OKe, l'oreille, à l'exception du labyrinthe, n’est autre chose qu'une transformation de la cavité branchiale. Ce rap- port devient très-apparent chez la grenouille où, à la vérité, on ne trouve point de facial, mais où il y a cependant un filet de la cinquième paire qui traverse la caisse du tympan, passe par dessus l'osselet de l’ouïe et s’anastomose avec la branche an- térieure du nerf vague !. Cette branche est probablement le rudiment des nerfs bran- chiaux du tétard, et rappelle l'anastomose de la branche operculaire des poissons avec le nerf vague. Ainsi la même anastomose, qui chez les poissons a lieu dans Ja cavité branchüale, se fait chez la grenouille dans la cavité tympanique. La distribution des filets de la branche operculaire prouve, qu’outre les filets de motilité, elle contient aussi des filets de sensibilité. . Je crois avoir démontré, par ce que je viens de dire, que la branche operculaire des poissons est identique avec le nerf facial, qui, par conséquent, ne serait primi- üvement qu'une branche de la cinquième paire. | Reste encore à expliquer la branche récurrente. Elle présente un fait isolé et difficile à éclaircir : une anastomose de la cinquième paire avec les nerfs vague et hypoglosse dans l’intérieur de la cavité du crâne! On‘peut arriver à une hypothèse assez satisfaisante en se rappelant que, d'après CuviEr, WEBER? et DESMOULINS, une branche volumineuse de la cinquième paire se dirige, chez beaucoup de pois- sons, en haut et en arrière, dans l’intérieur du crâne, s’anastomose souvent avec le nerf vague, passe par un trou particulier du crâne, et se porte le long des apo- physes épineuses jusqu’à la nageoïre caudale. La branche récurrente des Cyprins n’est autre chose que la branche que nous venons de décrire; mais au lieu de s’a- nastomoser avec le nerf vague, elle se jette entièrement dans ce nerf, et concourt à former avec lui le nerf latéral, ce que démontre la dissection. Or, WEBER a trouvé de plus, dans la Lotte, un nerf provenant du nerf latéral de la cinquième paire, et se rendant à la nageoire jugulaire: c’est à ce nerf que répond la branche inférieure du récurrent; elle s’unit à l'hypoglosse pour se rendre à la nageoire pectorale. Quant au nerf vague, il semble être non-seulement nerf de la vie animale, mais même remplir en partie les fonctions du grand sympathique. Weser a déjà fait cette observation dans son ouvrage sur le grand sympathique, et il dit même que le nerf sympathique diminue au fur et à mesure que le nerf vague acquiert plus de développement dans les animaux inférieurs; de sorte que chez les céphalopodes le nerf vague remplace entièrement le sympathique 5. La manière d’être de la branche 1 Weven, dans son ouvrage sur le grand sympathique, a aussi décrit le filet dont nous venons de parler. Il le regarde comme appartenant au système du grand sympathique et comme.servant de communication entre les renflemens du trijumeau et du nerf vague, confondus avec les deux premiers ganglions du grand sympathique. Il dit avoir trouvé le même filet dans l’oie. 2 Meckes Archiv, 1827, I. 2. 3 Wrver admet que le nerf qui, dans les Céphalopodes, naît à côté de l’acoustiqne , s’unit sous le cœur à celui du côté opposé et forme le plexus intestinal , est le nerf vague. DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 33 intestinale du nerf vague, se confondant en un seul tronc avec le nerfsplanchnique, et accompagnant dans sa distribution les ramifications des vaisseaux sanguins, parle en faveur de cette opinion qui, d’ailleurs, se trouve encore confirmée par le développement excessif des rameaux branchiaux du nerf vague, relativement aux filets branchiaux du sympathique, par la manière dont les premiers accompagnent, le long des feuillets des branchies, les ramifications des vaisseaux sanguins, et par la diminution et l'augmentation de leur calibre, selon les eaux qu'habitent les pois- sons. Les poissons des eaux stagnantes et bourbeuses ont en général, d'après les observations de DEsmouxins, le vague beaucoup plus développé que ceux qui ha- bitent les eaux limpides et courantes : cette différence s’observe facilement dans la Carpe et le Brochet. Si les nerfs branchiaux du vague sont seulement sensiuifs, on ne voit pas pourquoi ils seraient plus développés dans les eaux bourbeuses que dans les eaux claires; tandis qu'il est plus facile de comprendre que ce changement de volume est en rapport avec l'énergie nerveuse plus ou moins pole nécessaire à l'hématose dans les différentes eaux. Le long nerf latéral du nerf vague présente de grandes difficultés ; il paraît n’ap- partenir qu'aux poissons et aux batraciens à branchies, d’après les observations de Van DEen (/oc. cit.), qui l’a trouvé chez les tétards et le Protée. Est-il un nerf de sensibilité, ou de moulité, ou est-il nerf respiratoire de la peau ? Voilà des questions auxquelles on ne saurait encore donner une réponse satisfaisante. Je ne pus produire de mouyemens ni en le üraillant, ni en l'irritant avec la pointe du scalpel, dans le mème individu chez lequel le frottement des branchies produisit à l'instant les plus vifs ébats. Le poisson parut absolument insensible pendant lirritation du nerf, qui, du reste, n’était pas coupé. MüLLER ne réussit pas mieux à l’aide d’une pile galva- nique composée de quarante PÉtESS Les mouvemens du tronc et de la queue ne me parurent pas affablis, après que j’eus coupé les nerfs des deux côtés. Ces expé- riences parlent autant contre la sensibilité que contre la motilité de ce nerf, et par conséquent contre l'opinion de ceux qui, comme ROLANDO ?, le comparent à l’ac- cessoire de Willis, nerf éminemment moteur, comme l’a prouvé Biscnorr. Est-il donc nerf respiratoire? Les expériences de HumsoLpr, qui démontrent la grande faculté respiratrice de la peau des poissons, et le mucus qui est sécrété le long du trajet de ce nerf, parlent en faveur de cette opinion. La nageoire caudale ne rap- pellerait-elle pas, sous un certain rapport, l’organisation des animaux inférieurs, où les branchies sont en même temps des organes de locomotion ? Reste encore à déterminer les nerfs glosso-pharyngien et hypoglosse. Le premier est caractérisé comme tel, par son origine au devant du nerf vague, dont il paraît être la première branche, comme chez l’hômme, et par ses filets distribués à la 1 Handbuch der Physiologie. 2 Osservazioni del cerveletto. DD. 56 MÉMOIRE membrane musculeuse du pharynx. En donnant le nerf principal de la première branchie, il se comporte en même temps tout comme une branche de la huitième paire. A en juger d’après la distribution de ses filets, le nerf glosso-pharyngien pa- rait être en même temps nerf de sensation et de motilité. Weser donne le nom d'hypoglosse au dernier nerf cérébral, sans en dire les raisons; dans un travail postérieur, au contraire, il le compare à l'accessoire de Willis, à cause de sa branche destinée à la nageoire pectorale. Il est évident que WEBER n'a point considéré la branche antérieure de ce nerf, branche qui se rend au muscle rétracteur de l'os hyoïde, comparé par CuviER au muscle sterno-hyoïdien ; et c'est pour cela qu’elle répond à la branche linguale de DÉYpoEIRESe La branche postérieure n’est autre chose que le rameau deéndent qui s’anastomose, comme chez l'homme, avec les nerfs spinaux, et devient en même temps un des nerfs mo- teurs de l'extrémité supérieure attachée à la tête. Le simple aspect déjà de ce nerf vient à l'appui de cette opinion; car l'arcade de l’hypoglosse et le rameau descen- dant montrent les mêmes formes que chez l’homme. La grenouille en fournit d’ail- leurs la preuve directe. Entre le nerf vague et le premier nerf spinal naît un nerf, avec une racine supérieure très-fine, et une large racine inférieure exactement comme chez le Barbeau : il se partage en deux branches, la postérieure s’anastomose avec un rameau du premier nerf spinal, qui se rend à l’extrémité supérieure; l'antérieure, et de beaucoup la plus volumineuse, forme une arcade en se dirigeant vers les mus- cles de la langue, auxquels elle se distribue. Il est clair que ce nerf répond à l'hy- poglosse des autres vertébrés, et il est encore évident qu'il est identique avec le nerf des poissons que j'ai désigné sous le nom d’hypoglosse. Chez la grenouille, l’hypo- olosse forme le passage des nerfs spinaux aux nerfs cérébraux ; dans ce batracien il se trouve même en dehors de la cavité du crâne, entre les deux premières vertè- bres, de sorte qu'il est réellement le premier nerfspinal. Les observations de MAYER ! ajoutent, enfin, une nouvelle preuve à analogie entre l'hypoglosse des mammifères et celui des poissons. Cet anatomiste a trouvé chez le chien, le bœuf, le cochon, et une fois chez l'homme, une racine postérieure de l’hypoglosse, très-fine et pourvue d’un peut ganglion. Je crois avoir prouvé, par ce que je viens de dire, que l’hypoglosse, nié jus- qu'ici dans les poissons seuls, parmi les vertébrés ?, appartient également à cette classe et y conserve, de la manière la plus apparente, son type primitif de nerfspinal. En comparant les nerfs cérébraux des poissons à ceux des autres vertébrés, l’on trouve six paires, savoir : l’olfacuf, l'optique, le trijumeau, l'acoustique, le vague et l'hypoglosse, qui se rencontrent dans toutes les classes, et qui; dans toutes, se présentent comme des nerfs séparés et, pour ainsi dire comme des nerfs spinaux d’une . ————apaLULEaLULULULUuUuppppompLpLpLp 1 Nop. act. nat. cur. V, XNI. 2 Mürsews Handbuch der Physiologie, p. 777. DD, a SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARPEAU. 37 puissance supérieure, ainsi que je vais le démontrer. Je donne le nom de nerfs pri- milifs à ces nerfs, comme à tous les autres nerfs qui s'insèrent à la moelle, en y for- mant un segment auquel répond une vertèbre. Les trois autres paires, au contraire, le facial, le glosso-pharyngien et l'accessoire de Willis, se montrent tantôt, et tan- tôt disparaissent dans les différentes classes et genres, en se séparant tantôt des nerfs vague et trijumeau, tantôt se confondant avec eux; de sorte que, d'abord, elles apparaissent comme troncs particuhers, et ensuite comme branches des nerfs vague et trijumeau. C'est ainsi que l'accessoire de Willis est confondu avec le vague chez les poissons et les batraciens, et commence à s'isoler chez les sauriens, les chélo- niens et les oiseaux ! ; c’est ainsi que le glosso-pharyngien, isolé chez les poissons, devient une branche du nerf vague chez les batraciens et les ophidiens, s'isole de nouveau dans les chéloniers, et se montre enfin chez les oiseaux comme un tronc particulier très-considérable 2. De même le facial se trouve chez les poissons comme une branche de la cinquième paire, disparait ensuite chez la plupart des reptiles et des oiseaux, et se montre, enfin, de nouveau chez les mammiféres au fur et à me- sure que la face acquiert plus d'expression, et la respiration du nez plus de déve- loppement. Par cette raison je nomme ces nerfs, nerfs dérivés, qui naissent des nerfs vague et trijumeau, et dont l’existence isolée dépend de la fonction plus développée à laquelle président leurs nerfs primitifs. Jamais on ne trouvera pour les nerfs déri- vés, même quand leur isolement est arrivé à son plus haut degré, des parties os- seuses, composant une vertèbre qui réponde au segment de la moelle, auquel ils sinsèrent; bien plus, deux d’entre eux, le glosso-pharyngien et l'accessoire de Wil- lis, ne passent pas par des trous particuliers, mais ils accompagnent leur tronc primitif pour sortir du crâne. La manière dont les nerfs dérivés naissent des nerfs vague et trijumeau, parait se faire par une sépäraton des filets de moulité et de sen- 1 Boranus ( Anatome testudinis europeæ) a observé l'accessoire de Willis sur la tortue; Serres l’a trouvé dans les oiseaux, et Biscrorr dans les sauriens et les oiseaux. Ses racines naissent sur la même ligne immédiatement à la suite de celles du nerf vague, et se confondent avec elles dans le ganglion de ce nerf. C’est le tronc du vague qui fournit, après, l'accessoire de Willis ( Biscnorr). Mème pour les mammifères en général il faut avouer que, par sa disposition anatomique, il n’est pas réellement distinct du nerf vague. 2. I n’y a pas de glosso-pharyngien, d’après Drsmourxs, dans les batraciens, les serpens et Les lézards; mais il ya une forte branche linguale dû nerf vague, branche que je regarde comme le glosso-pharynoïen unià son tronc nerveux primitif. Je me suis convaincu d’une pareille disposition sur la grenouille. On pourra m’objecter qu’on a trouvé chez les sauriens et chez les oïseaux en même temps le glosso-pharyngien et la branche linguale du nerf vague. Mais cette branche linguale de la tortue est, d’après Bosanus, une branche laryngienne, et la même chose pourrait aussi avoir lieu dans les autres cas. Néanmoins, en supposant exactes les observations qu’on m’oppose, je n’y vois rien d’embarrassant. Pourquoi dans certaines circonstances la langue ne recevrait-t-elle pas deux branches du nerf vague au lieu d’une, le glosso-pharyngien, qu’on trouve ordinairement ? D'ailleurs, chez les corneilles, le glosso-pharyngien ne donne aucun filet à la langue, d'après Desuouuis; mais il se distribue entièrement dans la glotte; il serait donc plutôtle rameau laryngé. DD. 38 MÉMOIRE sibilité, en sorte que ce sont principalement des filets moteurs qui s’isolent dans les nerf facial et accessoire, et des filets de sensibilité qui constituent le glosso- pharyngïen; mais sans que les uns excluent tout-à-fait les autres. La distribution des nerfs facial et glosso-pharyngien des poissons parle en faveur de cette opinion, par laquelle on évite les difficultés qu’on rencontre quand on regarde le facial et l'accessoire de Willis comme les racines motrices des nerfs vague et trijumeau, restées isolées; car la sensibilité du facial au moins est prouvée par les expériences de Escuricar (de functionibus nervorum faciei et olfactus organi) et de Gxpr- SCHENS !, et a même déterminé ARNOLD, BISCHOFF et GÆDESCHENS à compter le facial parmi les nerfs primitifs, naissant par deux racines, et pourvus d’un ganglion, opinion qui ne s'accorde guère avec les observations de l'anatomie comparée; car jamais un nerf primitif ne se comportera comme une branche d’un autre tronc ner- veux, comme cela arrive pour le facial des poissons. Quant aux nerfs cérébraux primitifs en particulier, je tâcherai de prouver qu'il ne faut pas les regarder comme un système nerveux spécial; mais qu'on peut les ramener au type des nerfs spinaux, et que six segmens de la moelle cérébrale et six vertèbres crâniennes leur répondent. La loi qui préside au développement des nerfs en général est énoncée par CaRus ? en ces termes: { De même que le degré le plus bas du développement nerveux est constitué par un nerf homogène, ne présentant pas de racines séparées de sensibilité et de motilité, et sortant d’un ganglion simple, le degré le plus élevé consiste en ce que les deux racines, restant isolées, se comportent comme,des nerfs particu- liers. Il existe un troisième degré intermédiaire, dans lequel les deux racines nais- sent séparément, mais se réunissent bientôt en un tronc commun.” Le premier degré répond aux nerfs des insectes et des mollusques; le troisième répond à tous les nerfs primitifs des vertébrés, excepté l’optique, l'acoustique et l’olfactif, qui appartiennent au degré le plus élevé. Ce dernier degré est indiqué aussi dans les nerfs trijumeau et vague, par l'isolement partiel des filets moteurs et sensi- tifs dans les nerfs dérivés qu'ils fournissent; mais il n’est pas encore complet. L’hypoglosse des poissons et de la grenouille, comme je viens de le prouver, se comporte encore tout-à-fait comme un nerf spinal; la seule différence réside en ce que la racine inférieure, ou racine de moulité, est beaucoup plus développée que la supérieure ou racine de sensibilité, différence qui acquiert son maximum chez l'homme où, dans l'immense majorité des cas, la racine supérieure disparaît entiè- rement. Les nerfs vague et trijumeau sont caractérisés comme nerfs spinaux par leurs deux racines, par le renflement qui se trouve à la racine postérieure, et par leur distri- 1 Neroi facialis physiologia et pathologia. \. la Physiologie de Mücer. 2 Von den Urtheilen des Knochen- und Schaalengeriüstes. DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 39 bution le long des branchies et des mâchoires, qui présentent encore tout-à-fait le type des côtes; ces deux nerfs offrent une symétrie frappante dans toute l'échelle des vertébrés. Tous deux donnent l'origine des nerfs dérivés, et ont pour fonction de lier la vie végétauive à la vie animale. Le nerf vague se comporte à l'égard de la cavité thoracique et abdominale, comme le trijumeau à l'égard de la cavité nasale et buccale. Le premier est aux organes de la respiration et de la digestion matérielle ce que le second est aux organes d’une digestion et d’une respiration plus subtile, idéale pour ainsi dire, savoir aux organes du goût et de l’odorat:. Bref, le trijumeau est un nerf vague d’une puissance supérieure; ce rapport est déjà prononcé dans les poissons. À une grande branche latérale du nerf vague répond une branche latérale du trijumeau; aux branches intestinales et branchiales, les branches maxillaires; à la première branche du nerf vague, au glosso-pharyngien, la première branche du trijumeau, l’'ophthalmique de Willis. Dans les mammifères, le nerf vague est divisé en trois troncs : l'accessoire de Willis, le nerf vague proprement dit, et le glosso- pharyngien; le trijumeau de même en trois: le facial, le trijumeau proprement dit, et l'ophthalmique de Willis, qu'on pourrait regarder comme un nerf particulier, aussi bien que le glosso-pharyngien. De même que l'accessoire de Willis est le nerf respirateur du cou et d’une partie du tronc?, le nerf facial est le nerf respira- teur de la tête; de même que le tronc du nerf vague est le nerf de sensation du canal intestinal, la branche linguale du trijumeau est le nerf du sens propre de la langue, la partie la plus parfaite du tube digestif, l'organe du sens intestinal, comme OKEx appelle ingénieusement le goût. Enfin, de même que le nerf vague fournit le glosso-pharyngien comme nerf accessoire à l’organe du goût, le trijumeau donne l’ophthalmique de Willis comme nerf accessoire à l’organe de l’odorat. 5 1 De même que l'organisme s'empare, par la digestion et la respiration, de la matière elle-même des corps extérieurs, il saisit par l’odorat et le goût leur essence matérielle la plus subtile, en sorte que cette respiration et cette digestion consistent en une fonction purement sensitive. 2 Voici un fait anatomique qui vient à l’appui de l'opinion émise par ArxozD ( Der Kopfiheil des vegetativen Nervensysiems), Scarpa (De gangliis nervorum deque essentia nervi intercostalis. Ann. univers. di medicina, 1831) et Biscuorr ( ouvr. cité), sur le rapport de l'accessoire de Willis et du nerf vague. Chez l’homme j'ai vu la branche antérieure de l’accessoire de Willis, qui s’accolle au nerf vague, donner non-seulement le rameau pharyngien du nerf vague, mais former aussi presque entièrement le nerf laryngé supérieur. 3 Les expériences récentes de Pamzza (-Richerche sperimentali sopra 1 nerw, Pawia, 1854), qui ont pour but d'établir que le nerf glosso-pharyngien est le véritable nerf du goût, changeraient en partie ces réflexions sur la symétrie des nerfs vague et trijumeau. Cependant, comme elles sont contraires aux résultats obtenus par tous les autres anatomistes, il faudra attendre encore qu’elles soient confirmées par d'autres expérimentateurs. Au moins l’anatomie comparée détruit le principe a priori d'après lequel Pamzza concluait qu'il devait y avoir un nerf particulier pour le goût aussi bien que pour la vision, l’odorat et l'audition, puisqu'elle prouve que le glosso-pharyngien doit être regardé comme la première branche du nerf vague. Mais précisément cette dernière opinion parle en faveur des expériences de Paxizza. Le nerf vague étant le nerf du canal intestinal ; il serait DD. 40 MÉMOIRE Nous arrivons maintenant à l'optique, à l’olfacuf et à l'acoustique, comme pré- sentant le degré le plus élevé du développement nerveux signalé par CaRus, qui consiste dans la séparation et l'isolement des deux racines. Pour l’'olfacuf et l'acous- tique cet isolement est accompagné de l'avortement de la racine inférieure, de sorte qu'il n’y a que les racines supérieures qui se soient développées; ces nerfs présentent donc, sous ce rapport, l'inverse de l'hypoglosse de l'homme, qui ne con- siste qu'en une racine inférieure. Le nerf optique et les nerfs musculaires de l'œil ne sont qu'un seul nerf primitif, dont les racines supérieures et inférieures sont restées isolées, et dont chacune forme un nerf particulier, un nerf de sensibilité et un nerf de mouilité; mais voici que, pour le développement de la racine inférieure, il se présente une nouvelle loi, que Carus énonce également : & Dans la loi précédente nous avons vu que les deux ra- cines peuvent constituer deux nerfs particuliers; chacune de ces racines peut main- tenant se sous-diviser elle-même en nerfs particuliers.? C’est précisément ce qui assez naturel qu'il donnât aussi les filets nerveux de la langue, et qu’il devint le nerf du sens du goût, comme il est le nerf de sensation du canal intestinal. Une autre preuve en faveur de Paxizza paraît être fournie par la circonstance qu'il y a beaucoup d'animaux pourvus d'une langue bien évidente, chez lesquels on ne trouve pas de branche linguale de la cinquième paire. Chez la gre- nouille je ne l'ai pas vue; Bosanus ne l’a point trouvée sur la tortue, et, d’après Desmouzns, le caméléon même en est dépourvu. De plus, parmi les oiseaux, les passereaux et les gallinacés en manquent. Reste à savoir cependant si, dans ces animaux, la langue est un organe de goût, et si elle n’est pas seulement un instrument de préhension et.de déglutition. Chez les Cyprins, enfin, Vorgane particulier, probablement gustatif, ne recoit que des filets de la paire vague; cependant le rameau supérieur de la branche récurrente du trijumeau, se confondant avec le ganglion du vague, laisse aussi dans ce cas la question indécise. 1 Canus ne me paraît pas faire une application heureuse de ses propres lois. Aux trois renfle- mens du cerveau, savoir aux hémisphères , aux tubercules quadrijumeaux et au cervelet, répondent, d’après lui, trois paires cérébrales, dont les racines supérieures isolées sont formées par l’olfactif, loptique et l’acoustique , les racines inférieures par les nerfs trijumeau et vague, tandis que la troisième racine, répondant à l’olfactif, ne s’est pas développée et est remplacée d’une manière rudimentaire par l’infundibulum. D’après la seconde loi, maintenant, les racines inférieures se sous - divisent elles- mêmes, de sorte que le vague donne les nerfs glosso-pharyngien, hypoglosse et accessoire de Willis, et le trijumeau le facial , l’abducteur et l’oculo-moteur. Une sous-division des racines supe- rieures n’a lieu que pour l’optique, et le nerf pathétique en résulte. Voici le tableau de cette clas- sification , par lequel on voit aisément combien elle est contraire à la physiologie et à l'anatomie comparée. I. Trois RENFLEMENS GÉRÉBRAUX : , Hémisphères, tubercules quadrijumeaux, g cervelet. IT. Tnois PAIRES DE NERFS CÉRÉBRAUX : a. Racines supérieures : L'olfactif, l'optique, le pathétique , l'acoustique. / b. Racines inférieures : L'infundibulum , le trijumeau : le vague : © rÈ x facial , oculo-motcur, abducteur. glosso-pharyngien > hypoglosse ; accessoire. DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. A a lieu pour la racine inférieure du nerf optique: elle se sous-divise en trois branches, qui deviennent trois nerfs particuliers, loculo-moteur, l’abducteur et le pathétique. L’oculo-moteur et l’abducteur naissent du même cordon de la moelle, presque sur la même ligne, l’un au devant de l’autre, et chez les poissons leurs points d’origine sont assez rapprochés. Ce sont deux filets de la même racine, dont l’un se dégage plus tôt de la moelle que l’autre. Le pathétique présente plus de difficulté; cepen- dant sa manière d’être, chez les poissons, les écarte en grande partie. Il nait du bord externe des pyramides antérieures, par conséquent du même cordon que les autres; seulement son point de sortie de la moelle est plus élevé. L’anastomose de la sixième paire avec le grand sympathique s'explique dès-lors facilement, quand on se rap- pelle que tous les nerfs primitifs complets s’anastomosent avec le grand sympa- thique, et que le nerf optique ne fera pas exception; c’est par sa racine inférieure que cette anastomose a lieu. Ce développement de la paire primitive destinée à l’œil coïncide avec la haute perfection de cet organe, le plus animal du corps, pour ainsi dire. Toutes les par- ties du cerveau sont représentées dans le globe de l’œil. La dure-mère par la sclé- rotique; le crâne même par les lames osseuses, qui se développent dans cette mem- brane chez les poissons, les repules et les oïseaux; la pie-mère par la choroïde; la substance médullaire par la réune; les humeurs aqueuses des ventricules par-des humeurs solidifiées, le cristallin et le corps vitré. Sur ce globe s’insère un système musculaire, par lequel l'œil est porté autour de son axe comme une main. OKEN a dit métaphoriquement : l'œil est un cerveau mis en dehors, qui est tellement lié au système musculaire qu'il s’en irait, sil n’était pas retenu par son amour pour la mère qui le nourrit. Il dit, d’ailleurs, que même la vie végétative se répète dans l’œil, par la glande lacrymale, les paupières semblables à des lèvres, le canal lacrymal, unissant l'œil à la cavité nasale comme la trompe d’Eustache unit l'oreille à la cavité buccale, etc. D’après lui, l'œil est en petit un corps entier, avec une grande prédominance des systèmes nerveux et musculaire; c’est l’organe le plus élevé, la fleur, ou plutôt le fruit de l'organisation. En comparant entre eux les nerfs primitifs du cerveau, on trouve qu'ils se divi- sent en deux groupes. L'un, formé par l’acoustique et l'optique, les nerfs du son et de la lumière, est l'expression la plus pure de la vie animale; l’autre, formé par l’hypoglosse, le vague, le trijumeau et l’olfacuf, élève la vie végétative à la vie ani- male, C’est ainsi que nous avons la conscience de l'acte de la digestion et de la res- piration par le nerf vague; que la langue, partie essentielle du canal intestinal, de- vient un organe soumis à la volonté, en quelque sorte un membre de la tête sous l'influence de l'hypoglosse, et que le goût et l’odorat, comme sens de la digestion et de la respiration, se développent par l'influence du trijumeau et de l'olfacuf. Les nerfs de ce groupe ne se distinguent cependant pas plus des autres nerfs primiufs, que ne le font les nerfs lombaires qui se rendent aux organes de la génération. Les DD. 6 L dd 42 MÉMOIRE- premiers sont à la digestion et à la respiration ce que les derniers sont à la géné- rauon. D'ailleurs, tous les nerfs spinaux sont en quelque sorte liés à la vie végéta- üve, puisque la plupart des mouvemens musculaires, nécessaires à la respiration, se font sous leur influence. Il est encore intéressant de voir comment les masses cérébrales se développent en raison des paires primitives. À cinq dés paires cérébrales primitives répondent cinq renflemens pairs ou impairs, placés sur la même ligne, les uns derrière les autres. Au nerf olfacüf répondent les hémisphères, à l'optique les lobes optiques, au trijumeau le cervelet, à l'acoustique le tubercule impair du quatrième ventricule, au vague les lobes du nerf vague. La moelle se comporte à l'égard de l'hypoglosse comme à l'égard d’un nerf spinal. Ce rapport entre les nerfs et les renflemens de la moelle est particulièrement prononcé chez les Trigles, dans lesquels, aux six pre- mières paires spinales très-développées, répondent six paires de renflemens de la moelle épinière. Ces renflemens offrent la transition la plus apparente de la moelle épinière au cerveau. En les décrivant, TIEDEMANN : indique la loi d’après laquelle se développent les masses cérébrales, Voici ses propres paroles : { Les renflemens de la moelle épinière des Trigles me paraissent être très-importans pour la con- naissance de la structure et de la physiologie du système cérébro-spinal. La moelle épinière est bien évidemment formée par une série de renflemens, d'où naissent les nerfs; ces renflemens se développent dans ce genre en même temps que les nerfs qui en émanent augmentent de volume, et qu'il y a des organes particuliers, dans lesquels ces nerfs se distribuent. Une fonction nerveuse plus élevée paraît être liée à un plus grand développement de la moelle, qui fait apparaître ces renflemens. Pour la structure du cerveau des poissons, je crois pouvoir établir la loi suivante : au dé- veloppement plus considérable d'organes particuliers est liée une augmentation de masse de la moelle, à l'endroit où naissent les nerfs pour les organes plus déve- loppés.” : Je pense qu’on peut étendre cette loi sur la formation du cerveau en général. Les masses cérébrales ne sont primitivement que des renflemens, qui répondent à l'in- sertion des nerfs cérébraux, et qui se développent à l'extrémité antérieure de la moelle, en raison de la gradation des fonctions qui s'opère dans cette partie antérieure, gra- dation de laquelle dépend le développement de l'extrémité antérieure du corps, dont le résultat est la formation delatête. Danses autres classes, le développement uniforme des renflemens cérébraux le long de la moelle, disparait peu à peu; il se porte tou- jours davantage vers l'extrémité antérieure, tandis que la partie postérieure redevient semblable au reste de la moelle. C'est ainsi que les lobes du nerf vague et le lobe du quatrième ventricule disparaissent, et que le cervelet et les lobes optiques chan- gent de proportion; tandis que les hémisphères se développent de la manière la plus 1 Meckecs Archio, T. II, H. 2. DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 43 distincte. Ce changement cependant ne suit pas une marche uniforme à mesure qu’on remonte l'échelle des vertébrés; mais il y a beaucoup d’oscillauon dans les différens genres. S'il était vrai, comme le disent quelques anatomistes, que les lobes optiques des poissons répondissent en partie ou entièrement aux hémisphères, cette assertion fournirait une objection fondée à ce raisonnement; en effet, le lobe optique pré- sente bien des parties qui rappellent celles qui se développent dans les hémisphères, savoir : le corps calleux, la voûte, les tubercules quadrijumeaux et les couches op- tiques, comme GOTISCHE l’a prouvé. ‘Une réunion des deux hypothèses ne serait-elle pas possible? Le cerveau des poissons n’est qu'un assemblage de tubercules, dont chacun répond à un nerf Il faut cependant qu'il y ait un centre commun qui rassemble les impressions, et qui préside à la réacüon. Ce centre, qui doit se trouver chez tous les animaux, ne serait-il pas construit sur un plan général, et son siége ne suivrait-il pas le déve- loppement progressif de la partie antérieure de la moelle, de sorte que, chez les poissons, il serait placé dans les lobes optiques ; tandis que dans les autres animaux il se trouverait dans les hémisphères? Et, enfin, ce centre ne se présenterait -il pas, d’après son type primiuf, sous des formes analogues, dans les lobes optiques, comme dans les hémisphères ? J'arrive maintenant à la détermination des six vertèbres crâniennes qui, selon nous, répondent aux six paires de nerfs cérébraux primiufs. La transition la plus évidente des vertèbres proprement dites aux vertèbres crà- niennes, se voit dans les trois premières vertèbres des Cyprins; leur union plus in- üme, leurs arcs et leurs apophyses épineuses, beaucoup plus développés et formant des os particuliers, qui s’unissent par sutures, font qu’elles présentent déjà au pre- mier aspect une forme tout-à-fait crânienne. Elles font voir de quelle manière les différentes parties de la vertèbre s'isolent en os particuliers, et prouvent par là qu'il faut chercher pour chaque vertèbre cränienne trois parties, un corps, deux os laté- raux formant l'arc vertébral qui entoure la moelle, et une apophyse épineuse. D'après ce fait, et en se rappelant que chaque nerf doit être en rapport avec sa ver- tèbre, il est facile de trouver les six vertèbres en question. En comptant d’arrière en avant, la première vertèbre répond à l’hypoglosse. Le corps est formé par la partie postérieure de la portion basilaire de loccipital, l'arc par les parties postérieures des os occipitaux latéraux [Cuvier]|, séparées de ces os par le grand trou ovale, et la partie épineuse par l'os inter-pariétal CUVIER (erista occipitis BosanNus, Hinterhaupischuppe MeckeL), qui porte l'apophyse épineuse de l’occipital. L’arc de cette vertèbre est séparé de celui de la suivante par un véri- table trou de conjugaison, trou excessivement grand chez les Cyprins, par lequel passe Phypoglosse, et qui fait communiquer la fossa audiloria [Weser] avec la cavité du crâne. Cette vertèbre porte des apophyses transverses, qui sont dirigées verticalement en bas, et s'unissent en circonscrivant une ouverture par laquelle passe DD. 44 MÉMOIRE- l'aorte. Quantà la composition de cette vertèbre, on pourrait m'objecter que la partie que je regarde comme le corps, n’est réellement pas séparée de la poruon basilaire de l’occipital, avec laquelle on la confond ordinairement, et que la même chose arrive pour l'arc qui est confondu avec l'occipital latéral [CuviEr]. Je réponds à la première objection, en disant que j'use du même droit dont se servent ceux qui regardent le sphénoïde des poissons commie divisé en deux moitiés, quoique cette division n'existe pas réellement. La disposition des autres os justifie, dans les deux cas, également cette séparation, que GEOFFROY SAINT-HiLaIRE adopte d’ailleurs; il désigne le corps de ma première vertèbre, ou la parte postérieure du basilaire, sous le nom d'os basisphénal. La seconde objection se réfute facilement, quand on compare le crâne du Brochet à celui des Cyprins. Chez le premier, l'arc de la pre- mière vertèbre est formé bien évidemment par deux lames osseuses tout-à-fait sépa- rées des occipitaux latéraux. L’hypoglosse, qui passe entre leur bord antérieur et le bord postérieur de l’occipital latéral, l'anneau qu’elles forment autour de la moelle, leur articulation avec l'arc de la première vertèbre spinale, prouvent qu’elles sont identiques avec les os en question des Cyprins. CARus regarde aussi ces parties comme deux os particuliers, et les nomme die untern Deckplatlen des ersten Zwischen- wirbels. Le grand trou ovale répond au trou condyloïdien antérieur. J'appelle os occipitaux latéraux postérieurs, les os qui forment l'arc de ma première vertèbre. La seconde vertèbre est celle du nerf vague. Le corps est formé par la parte an- térieure de la portion basilaire (lotosphénal Grorrroy ); l'arc, par les occipitaux latéraux Cuvier (exoccipitaux GEorrRoY, selliches unteres Hinterhauptstück MecxeL), et l'apophyse épineuse, par les occipitaux externes CuvIER (suroccipi- taux GEOFFROY, ossa inlerpartelalia BoyaANus, seilliches oberes Hinterhauptstück Meckez). Cette dernière n’est pas simple, mais dédoublée par le développement de l'apophyse épineuse de la vertèbre précédente; elle a été dEjÈS sur les deux côtés, comme cela arrive aussi ordinairement pour les pariétaux. Il n’y a pas de trou inter- vertébral, le nerf vague et le glosso-pharyngien traversent les os de l'arc. Chez la grenouille les deux vertèbres crâniennes que je viens de décrire, pré- sentent un fait un peu anomal. La première vertèbre s’est séparée du crâne, et est redeyenue une vertèbre spinale, en formant un anneau osseux entre la seconde ver- tèbre cränienne ou vertèbre du nerf vague, et la première vertèbre spinale. Le nerf vague passe par un trou de l'arc de sa vertèbre (de l’occipital latéral antérieur), comme chez les poissons. On supposerait maintenant que l’hypoglosse dût passer entre la seconde vertèbre cränienne et la première (redevenue spinale); mais cela n’a pas lieu. L'hypoglosse sort entre la première vertèbre crânienne et la première vertèbre spinale, de sorte qu'il paraît y avoir une vertèbre à laquelle ne répond pas de nerf. Chez le Protée, d’après la descripüon de MEckeL', non-seulement la 1 System der vergleichenden Anatomie, tom. II. DD, SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARPEAU, 45 première vertèbre crânienne, mais aussi la seconde, se sont séparées du crâne, et sont redevenues vertèbres spinales, de sorte que la seconde s'articule avec le corps du sphénoïde par deux apophyses articulaires. Les deux premières vertèbres crâniennes sont soudées en une seule pièce osseuse chez les mammifères; elles y forment l’occipital, dont la division primitive en deux vertèbres est encore indiquée par les trous condyloïdiens antérieurs, et par les os inter-pariétaux qu’on disüngue sur de jeunes individus. La troisième vertèbre, ou la vertèbre auditive, est composée par le frontal posté- rieur CUVIER (portion écailleuse du temporal Boranus, MECKEL et ROSENTHAL, os temporal GEorrRoY, vordere obere Grundplatte des ersten Zwischenwirbels Carus), le mastoïdien Cuvier et MECKEL (hintere obere Grundplaite des ersten Zwischenwirbels Carus, rocher Boyanus, os prérupéal GEOFFROY), et los quadra- um. Je compare ces trois os à la portion écailleuse du temporal, à l'apophyse mas- toïde et à la portion tympanique, mais sans prétendre rechercher à quelle partie d’une vertèbre ils répondent. Peut-être que la portion tympanique représente le corps, la portion écailleuse l'arc, et l'apophyse mastoïde l’apophyse épineuse. La manière d’être particulière de l'organe de l’ouïe et du nerf acoustique, qui reste dans la cavité crânienne, fait que cette vertèbre perd presque entièrement son type, et qu’elle est poussée même en parte en dehors des os du crâne, comme cela a lieu pour l'os quadratum des vertébrés inférieurs. La quatrième vertèbre répond au trijumeau. Le sphénoïde postérieur, les grandes ailes Cuvier, GEOFFROY et Bosanus (rocher MEckeLz, Grundplatten des zweiten Schüdelwirbels Carus), et le pariétal, en forment le corps, l'arc et l'apophyse épi- neuse. Ces os répondent aux os homonymes des mammifères. La branche opercu- lire du trijumeau traverse la grande aile; les branches maxillaires supérieure et inférieure au contraire passent par un Véritable trou intervertébral entre cette ver- ièbre et la suivante. Chez le Brochet, cependant, ces branches passent uniquement par un trou de la grande aile. La cinquième vertèbre, ou la vertèbre oculaire, est composée par le sphénoïde antérieur, les petites ailes Cuvier, Bosanus, GEOFFROY (grandes ailes MECKet, Grundplatten des dritien Schädelwirbels Carus), et le frontal, os représentant le corps, l'arc et l'apophyse épineuse. Le nerf opüque, l’oculo-moteur, le pathétique et l'ophthalmique de Wizuis, traversent la petite aile. La sixième vertèbre, ou la vertèbre olfactive, change un peu de forme, parce qu’elle termine en avant la cavité vertébrale. Le corps de cette vertèbre est formé par le vomer | Cuvier, Bosanus, MEckeL |; l'arc par l’ethmoïde de MEcxeL (frontal anté- térieur et ethmoïde Cuvier), et l'apophyseépineuse par le nasal [CuviER et MrckeL]. Le nerf olfacuf passe par un grand trou ovale de l'arc : cet arc est divisé en deux parties par une suture; la postérieure, le frontal antérieur [Cuvirr]|, est paire et em- brasse encore la moelle; l’antérieure, l'ethmoïde [CGuvier|, doit être regardée comme DD. 46 MÉMOIRE - formée par la partie antérieure des lames osseuses de l'arc, qui, ne trouvant plus de moelle à embrasser, s'unissent en un seul os par leur surface interne. Le vomer et l'os nasal répondent aux parties homonymes de l’homme; mais à quoi répondent les deux parties de l'arc? à l'os ethmoïde sans doute, et l’antérieure, placée perpen- diculairement entre le vomer et l'os nasal, à la lame perpendiculaire de cet os. La postérieure est plus difficile à expliquer. Mais quelles sont les parties qui constituent l'ethmoïde le plus complet? les lames criblée, perpendiculaire et papyracée, et le labyrinthe. L’analogue de la lame criblée est la membrane fibreuse, qui bouche le trou par lequel passe l’olfacüif; l'analogue du labyrinthe sont les feuillets de la pitui- taire. Reste donc seulement la lame papyracée. La lame papyracée forme le bord externe du trou par lequel passe le nerf olfactif, et qui est fermé par la lame criblée dans les vertébrés supérieurs. La même chose arrive chez les poissons, pour la por- uon postérieure de l'ethmoïde : elle forme le contour de ce trou qui est placé verticalement, au lieu de l’être horizontalement. Qu'on s’imagine que le développe- ment de la vertèbre précédente, savoir du frontal et de la partie antérieure du sphé- noïde, domine la dernière vertèbre, de manière à l’exclure de la formation de la cavité crânienne; qu'on se représente le trou olfacuf placé horizontalement, et l'on verra los en question répondre par sa situation exactement à la lame papyracée; seulement 1l est infiniment plus développé : circonstance qui coïncide avec la for- mation assez uniforme des vertèbres craniennes. Le développement de cette partie dans les vertébrés inférieurs, est encore indiqué même dans le fœtus de l’homme, en ce que les lames papyracées sont les parties de l’ethmoïde qui s’ossifient les premières. Aussi la séparation de l’ethmoïde des poissons, en deux parties, est en- core prononcée dans le fœtus et les jeunes individus; car, d’après MAYER, ce n’est que dans la seconde ou la troisième année que la lame perpendiculaire va se souder, avec les lames papyracées et le labyrinthe, en un seul os. L’ethmoïde de la gre- nouille, quoique présentant encore le type de celui des poissons, montre déja une transition à une forme supérieure, et me parait très-propre à justifier mon hypothèse. Pour trouver ces six vertèbres je ne crois pas avoir torturé les faits, ni altéré l'arrangement naturel des parties; cependant il faut que je signale une difficulté que je n'ai pu vaincre. Entre l’ethmoïde et la petite aile du sphénoïde on trouve un os considérable, formant une partie de la paroi latérale du crâne et constituant par cela un véritable arc de vertèbre, sans qu'il soit possible de trouver ni un nerf, niun corps et une apophyse épineuse qui lui répondent. Cuvrer appelle cet os sphé- noide antérieur; Boyanus le nomme rostrum sphenoïdale; Mrcke, enfin, lui donne une véritable signification en le comparant aux petites ailes. Pour être conséquent dans son hypothèse, il a fallu qu'il comparät la petite aile des autres anatomistes à la grande aile; il lui est resté alors à déterminer le grand os regardé ordinairement comme la grande aile, il le désigne comme rocher. Pour jusüfier son opinion, il DD. SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 47 se fonde sur le passage des nerfs, en disant que le nerf maxillaire inférieur passe en général par la partie postérieure de la grande aile, et souvent même, le trou ovale n'étant pas fermé dans sa partie postérieure, entre cet os et le rocher, et que jus- tement cela a lieu chez la Carpe. En faveur de son opinion, je puis même ajouter que la branche de la cinquième paire, que je regarde comme le facial, passe unique- ment par cet os, et que cela parait aussi le caractériser comme rocher. Mais Le Bro- chet fournit une preuve importante contre l'opinion de MecxeL. Le nerf maxillaire ne passe pas entre le rocher [Mecxer | et los précédent, ou la grande aile [Meokez]; mais 1l passe par le rocher même; son tronc est uniquement entouré par un anneau osseux du rocher [MEcker]. La même chose a lieu chez la Perche, d’après CUVIER, où les branches du trijumeau passent par le milieu de ce prétendu rocher. Je le de- mande, le trijumeau pourra-t-1l jamais être en pareil rapport avec le rocher? Im- possible. Cette seule circonstance suffit pour réfuter MECKEL; cependant j'ajouterai encore : la petite aile des autres anatomistes est, d’après MEckeL, la grande aile; or, la peute aile est toujours caractérisée par le passage des nerfs optique, oculo-mo- teur, pathétique et ophthalmique de Wirzis. Qu'on regarde de près le crâne des Cyprins, et l'on verra que tous ces nerfs passent uniquement par la grande aile [Mecker]; chose également impossible. Le nerf optique ne passe nullement entre cet os et le précédent, ou la petite aile [MEckeL]; mais il va seulement par un trou de la grande aile [Mecker]. Pour les autres nerfs il n’y a pas de contestation possible sous ce rapport, comme ils passent près du bord postérieur, et non pas près de l’anté- rieur de la grande aile [Mrscker]. Jene conçois pas comment MEckeLait pu dire que le nerf maxillaire supérieur passe entre sa grande et sa petite aile. Dans les poissons seulement, où une partie de la grande aile [MEcKEL, petite aile Cuvier ] est remplacée par une membrane, de sorte qu’une grande ouverture se trouve dans la paroi laté- rale du crâne, on pourrait dire que les nerfs de l'œil passent entre la grande et la petite aile [Mecker]|. Mais cetie membrane représente l'os, et ses trous pour le pas- sage des nerfs répondent aux trous de l’os, comme le prouvent le Brochet et les Cyprins. D'ailleurs, chez le premier, les nerfs de l’oœil ne passeraient pas entre la grande et la petite aile de MEckEL; mais ils passeraient entre la petite aile et le rocher. En résumé, qu'on adopte l'opinion de MEcxer, on est forcé d’admettre que chez le Brochet et la Perche le trijumeau passe par le rocher; que, chez les pois- sons en général, les nerfs de l’œil traversent la grande aile[Mecker], et que la petite aile, enfin, ne donne passage à aucun nerf, ni par un trou, ni par une échancrure de son bord antérieur ou postérieur. La seule objection qu’on pourrait faire en faveur de MEckeL, c'est que, d’après ma manière de voir, la grande aile touche immédiatement à l’occipital; tandis qu’une parte du temporal est en général inter- posée entre ces deux os. À cela je réponds, que la parte interposée dans les autres animaux, répond à los quadratum, comme la grenouille le prouve de la manière la plus évidente, et que cet os, comme je l'ai déjà dit, est poussé en dehors du crâne. DD. 48 MÉMOIRE - chez les poissons. Qu'est-ce enfin que le rocher? Le rocher n’est qu'une concrétion osseuse, qui se développe en raison de l'oreille interne; il est la coquille osseuse de cette partie, tout comme l'anneau osseux qui se développe dans la sclérotique des poissons, des reptiles et des oiseaux. Je ne crois pas qu’il entre dans le plan du squelette des nerfs; mais je pense qu'il appartient au squelette intestinal. Ce n’est que la situation particulière des organes de l’ouïe qui fait qu'il entre en un rap- port si intime avec les os du crâne. Or, chez les poissons osseux l'oreille interne est encore libre dans la cavité du crâne; elle n’a pas encore de coquille osseuse, et c’est pour cela qu'il ne faut pas leur chercher de rocher. Le rocher de MEcKeL est donc la grande aïle; la grande aile de MeckEL est la petite aile ; à quel os répond donc enfin la petite aile de Mecker? Je ne saurais le dire posi- tivement; son existence paraît répondre au développement d’une paire de bulbes au devant des hémisphères. Je crois qu'il appartient à l’ethmoïde. Le crâne de la grenouille parle en faveur de cette hypothèse. Au devant de la petite aïle, caracté- risée par le passage du nerf optique, se trouve une large lame osseuse, formant la partie antérieure de la paroi latérale du crâne, et se soudant intimement avec l'os qui, par une large apophyse, ressemble à la portion postérieure de l’ethmoïde des poissons; de sorte que ces deux os réunis constituent la majeure partie de lethmoïde et répondent exactement à la lame papyracée. Pour résumer mon travail, je crois avoir prouvé qu'il y a six paires de nerfs cérébraux primiufs, que six vertèbres crâniennes y répondent, et que le dévelop- pement des masses cérébrales se fait en raison de leur origine, d’où résulte que la tête n’est que le produit d’une métamorphose de la moelle et des vertèbres, et que les organes de la vie végétative, placés au devant de la colonne vertébrale, doivent se retrouver au devant du crâne, quoique à un degré supérieur. Chaque corps de vertèbre porte deux anneaux osseux : l’un, supérieur, formé par l'arc et l'apophyse épineuse, et tourné vers la lumière, entoure la moelle, organe central de la vie ani- male; l'autre, inférieur, tourné en bas vers le sol, entoure les organes de la vie vé- gétauve; il est formé par les apophyses transverses et les côtes. Si l’on doute de la justesse de cette comparaison, qu’on observe une des vertèbres caudales des pois- sons; On trouvera exactement les deux anneaux dont je viens de parler. Le supé- rieur entoure l'organe central de la vie animale; l’autre, l'organe central de la vie végétative, l'aorte; de sorte que celle-ci a un véritable canal vertébral, absolument comme la moelle. Supposez maintenant que les parties qui forment cet arc, ne par- viennent plus à se réunir sur la ligne médiane, et vous aurez les côtes. Chez les animaux supérieurs cet arc redevient complet par linterposition du sternum. Les organes principaux de la vie végétative placés au devant de la colonne vertébrale, et entourés par l'arc inférieur, sont les tubes de digestion et de respiration; or, les os de la face forment l'anneau inférieur, c’est-à-dire les apophyses transverses et les côtes des vertèbres crâniennes; la cavité buccale, avec ses organes salivaires, DD, SUR LE SYSTÈME NERVEUX DU BARBEAU. 49 répète le tube digestif avec ses conglomérations glanduleuses; le nez répète le tube respiratoire. Du reste, toutes ces comparaisons ne sont qu'approximatives. Je ne nie pas les grandes différences entre la tête et le tronc, entrele cerveau et la moelle épinière, entre les nerfs cérébraux et les nerfs spinaux; je ne veux que démontrer le type primitif, d’après lequel ces parties se sont développées. Ce n’est qu'en cherchant obstinément des faits difficiles à expliquer, arbitraires à ce qu'il paraît, qu'on peut méconnaître un pareil type. La nature est grande et riche, non parce qu’à chaque instant elle crée arbitrairement des organes nouveaux pour de nouvelles fonctions; mais parce qu’elle produit, d’après le plan le plus simple, les formes les plus éle- vées et Les plus pures. DD. 7 TaszeAU représentant le rapport entre les renflemens de la moelle cérébrale, les nerfs cérébraux primitifs et les vertèbres cräniennes. A. Six segmens de la moelle cérébrale. 4° SEGMENT. 5.° SEGMENT. 6.° SEGMENT. 1.7 SEGMENT. 2.° SEGMENT. 3.2 SEGMENT. Lobes du nerf vague. Tubercule impair Gervelet. Lobes optiques. Hémisphères. du 4.‘ ventricule. B. Six paires de nerfs cérébraux primilfs. 2.° Decré. 2. Decré. 3.° Decné. 2. Decré. 3°. Drcné. 3.° Decné. Deux racines réunies : | Deux racines réunies:| Une seule racine, la |Deux racines réunies : [Deux racines séparées : | Une seule racine, la su- | | supérieure; l'infé- | a. Racine supérieure| périeure; l'inférieure l’hypoglosse. le vague. rieure avortée. le trijumeau. — l'optique. ayortée. | b. Racine inférieure | L’acoustique. — l’oculo-moteur , L'olfactif. le pathétique et l’abducteur. C. Six vertèbres cräniennes. 1. Ventësre. | 2. VenrËBre. 3.2 VenrèBRE. 4. VERTÉBRE. 5° Verrèbne. G.2 VeRTÈBRE. . Corps — partie pos-|2. Corps — partie an-|a4. Corps — Os quadra-| a. Corps — sphénoïde|a. Corps = sphénoïdel a. Corps — vomer. . térieure de la por- térieure de la por- tum. postérieur. antérieur. tion basilaire. üon basilaire. b. Arc — occipitaux la-|4. Arc— occipitaux la-|b. Arc — partie écail-| 6. Are — les grandes|b. Arc — les petites! 3. Arc — les ethmoiï- daux Mec. (front. antérieur et eth- moïde Cuv.) Apophyse épineuse|c. Apophyse épineusel c. Apophyse épineuse — le nasal. téraux postérieurs. téraux antérieurs. leuse des tempo- ailes. ailes. raux Mec. et Bou. (front. post. Guv.) c. Apophyse épineusc|c. Apophyse épineuse|c. Apophyse épineuse| c — 0$ inferpariélal — occipilaux ex- — os masloïdien — le pariétal. — le frontal. Guy. ternes Cuv. Gur. De TR — EXPLICATION DE LA PLANCHE.' Les caractères suivans indiquent la même chose sur toutes les figures. I. Les hémisphères. VII. Le #rigonum fissum (lobule optique SERRES, IT. Les lobes optiques. ë tuberculum inferius medium Harrer). III. Le cervelet. IX. Les lobes mamillaires (lobes inférieurs IV. Le tubercule impair du 4.° ventricule. Cuvrer et Gortsoue, éwbercula reniformia V. Les lobes du nerf vague. Harzer). VI. La moelle épinière. X. Le tuberculum cordiforme Harrer. VII. Les bulbes olfactifs. A. Nerf olfactif. G. Nerf acoustique. B. — optique. H. Nerf glosso-pharyngien. GC. — oculo-moteur. L. Ganglion du nerf vague. D. — pathétique. K. L’hypoglosse. E. — abducteur. L, M, N. Les trois premiers nerfs spinaux. F. Ganglion du trijumeau. a. L'ophthalmique de Willis. f', f'; f" Les trois troncs du nerf vague, d’où b. La branche maxillaire supérieure. naissent les nerfs destinés aux bran- c. La branche maxillaire inférieure. chies et à l’organe gustatif. d. La branche operculaire. g- La branche intestinale du nerf vague. 2. La branche récurrente. k. La branche latérale du nerf vague. FiGuRE 1", Montrant la distribution du nerf ophthalmique de Willis ; le cräne est ouvert, et on voit le cerveau et l'œil par sa face supérieure. 1. Le premier filet de l’ophthalmique montant | 3,4. Les deux filets de terminaison de l’oph- d'abord le long de la paroi interne du thalmique. crâne et se réunissant ensuite de nouveau | 5. Rameau inférieur de la branche récurrente, avec l’ophthalmique. s’unissant à l’hypoglosse. 2, 2. Filets orbitaires coupés. 6. Racine inférieure de l’hypoglosse. 1 Les figures que nous donnons du cerveau du Barbeau diffèrent beaucoup de celles publiées par M. Fener, dans une dissertation qui a paru à léna, et qui est intitulée : De anatome comparata, sistens descriptionem cranii, encephali et nervorum in piscibus. Jenæ , 1820. Malheureusement ces figures, qui semblent plutôt être le produit de l'imagination de l’auteur que limitation de la nature, ont été adoptées dans l'ouvrage de M. Srnres. DD. 52 EXPLICATION DE LA PLANCHE, 7- Racine supérieure de l'hypoglosse. 8. Ganglion de la racine supérieure. 9. Filet qui part de ce ganglion pour les muscles z Le canal semi-circulaire vertical antérieur. zx Le canal semi-cireulaire vertical postérieur. zrx Le canal semi-circulaire horizontal. spinaux. F1G. I, Représentant les ramifications du trijumeau et les rameaux branchiaux du nerf = - vague. 1, 2, 3. Rameaux partant du plexus des bran- ches maxillaires supérieure et inférieure, etdestinés aux deux barbillons et à la lèvre. 4. Rameau de la branche maxillaire inférieure , regardé ordinairement comme nerf maxil- laire supérieur. 5. Filet qu'il donne à la membrane du museau. 6. Son tronc principal formant le plexus avec la branche maxillaire supérieure. 7. Continuation du tronc de la maxillaire infé- rieure. 8. Rameau pour le muscle crotaphyte. 9. Rameau pour le barbillon inférieur. 10, 11. Filets pour les muscles respiratoires. 12. Filet pour la peau de la joue. 13, 14, 15. Les troïs rameaux dans lesquels se sous-divise la branche operculaire. 13. Le rameau antérieur, qui forme le plexus avec la branche maxillaire inférieure. 14,15. Les deux rameaux postérieurs destinés aux muscles de la membrane branchio- stège. 16. Filet de lacoustique pour l’ampoule du canal semi- circulaire vertical postérieur. 17. Le renflement du glosso-pharyngien. 18. Branche antérieure, et 19. Branche postérieure de ce nerf. 20. Le premier des nerfs destinés à l'organe gustatif. 21. Rameau pour le bord postérieur de la pré- micre branchie. 22. Rameau pour le bord antérieur, et 23. Rameau pour le bord postérieur de la 2.° branchie. 24, 25, 26, 27. Nerfs branchiaux. 28. Le dernier des nerfs destinés à l'organe gus- tatif. 29, 30, 31. Nerfs des dents pharyngiennes et de leurs muscles. 32. Filet du vague destiné au tissu graisseux de la cavité crânienne. 33. Les deux filets pour les muscles des bran- chies. 34. Le premier filet de la branche latérale mon- tant sur la crête du dos. 16. INT, Destinée à faire voir le plexus branchial du grand sympathique et l'hypoglosse avec Les trois premiers nerfs Spinaux. 1. Le ruban antérieur de l’acoustique, destiné au vestibule et aux deux ampoules antérieures. 2. Le ruban postérieur, destiné au sac et à l’am- poule postérieure. . Le nerf pour le loculus anterior, . Celui pour le Zoculus posterior du sac. Le sac mis à nu par l’effraction de la partie latérale de l'os occipital. . Le premier ganglion du grand sympathique. 6. Le filet s'anastomosant avec le glosso-pharyn- gien. DD, R à Qi 7. Le filet pour la première branchie. 8. Le filet pour la seconde branchie, se sous- divisant en 99 10, 11. Trois filets, et donnant quelque- fois, comme dans le cas présent, 12. Le filet de la troisième branchie. 13. Le filet pour l’anastomose avec le tronc antérieur des nerfs branchiaux du vague (voy. fig. IL, f'). 14. Le tronc du sympathique. EXPLICATION DE LA PLANCHE. 53 15. Le rameau inférieur de la branche récur- rente s’unissant à l’hypoglosse. 16. Racine inférieure de l’hypoglosse. 17. Racine supérieure. 18. Branche antérieure, et 19. Branche postérieure de l’hypoglosse. : 20. La racineinférieure du premier nerf spinal, et 21. La racine supérieure avec le ganglion. 22. Les deux filets des racines supérieure et in- férieure destinés aux muscles spinaux et unis en un seul tronc, quoique naïssant séparément. 23. Le rameau superficiel coupé. Fic. 24, 25. Racines supérieure et inférieure du 2.° nerf spinal, et 26. Leurs filets pour les muscles spinaux réunis comme dans le cas précédent. 27. Rameau superficiel coupé. 28, 29. Les racines supérieure et inférieure du troisième nerf spinal. a, æ'y x", a". Les quatre artères des quatre branchies. @. Les trois premières vertèbres spinales soudées. >. Apophyse transverse de la seconde vertèbre. . Apophyse transverse de la troisième vertébre. d\ L’os postérieur de la chaine des ‘osselets de l’ouie [ Wesrr]. IV, Montrant la distribution de la branche intestinale droite du nerf vague et du nerf splanchnique. -a. Le tronc des nerfs destinés aux dents pharyn- giennes. 2. Rameau pour les muscles des dents pharyn- giennes et le pharynx. 3. Filet cardiaque. 4. Filets destinés au canal intestinal. 5. Les deux nerfs splanchniques. 6. Le ganglion formé par leur réunion. 7. Le tronc splanchnique commun. 8, 8, 8. Le tronc nerveux résultant de la réu- nion du nerf splanchnique et de la branche intestinale. 9, 10, 11, 12. Filets destinés au foie et au canal intestinal. F1G. Distribution des æ. Les côtes. LR. Les apophyses épineuses. 1. La racine supérieure. 2. La racine inférieure. 3. Le filet que la racine inférieure donne aux muscles spinaux avant sa réunion avec la racine supérieure. 13. Filet pour la vessie natatoire. 14. Ganglion par lequel se termine le trone splanchnique. 15. Filet pour la rate. 16, 16, 16. Filet pour le testicule. a. Ventricule du cœur. B- L’oreillette. 7- Bulbe de l'artère branchiale. d, dy d\ Canal intestinal. €, €, €» €, Le foie. €, €. La rate. #, n. Le testicule. ©. La vessie natatoire. V, nerfs Spinaux. 4. Tronc résultant de la réunion des deuxracines. 5. Le rameau superficiel, s’anastomosant avec la branche latérale du nerf vague. 6. Le rameau profond. 7- Un filet que la racine supérieure envoie quel- quefois en bas. F1G. VI, Représentant les racines des nerfs spinaux. a. Le ligament fibreux traversant la partie su- périeure du canal vertébral. DD. 8. Les corps des vertébres. 7. Les côtes. 54 EXPLICATION DE LA PLANCHE. 1. La racine supérieure s’insérant à la moelle. 2. Le ganglion spinal. 3. Le filet partant de son sommet. 4. La racine supérieure descendant pour se réu- nir avec l’inférieure. 5. La racine inférieure. 6. Le filet qu’elle envoie en haut. 7. Le tronc du nerf spinal. 8, 9. Les branches superficielle et profonde. F1G. VII. Nerfs de œil. «. Le muscle droit supérieur. 8. Le muscle droit externe. >. Le muscle droit interne. d, Le muscle droit inférieur. #, é’. Les deux muscles obliques. 1, 2, 3, 5. Les filets de l’oculo-moteur des- tinés aux muscles droit supérieur, oblique inférieur, droit inférieur et droit interne. 4. Le filet destiné à l'iris. 6. Le nerf ciliaire de l’ophthalmique de Willis. . Son filet destiné à l’anastomose avec l’oculo- moteur. 8. Le filet ciliaire. el Fic. VIIT. La face latérale du cräne du Barbeau. 1, 2. Corps et arc de la première vertébre. 1", 21, 31. Corps, arc et apophyse épineuse de la seconde. 211, 311, Arc et apophyse épineuse de la troisième. a'it, our, Gui, Corps, arc et apophyse épineuse de la quatrième. 1, 24,34, Corps, arc et hyse épineuse de 1 , 24,3%, Corps, arc et apophyse ép e la cinquième. 15, 25, 5. Corps, arc et apophyse épineuse de la sixième. æ. Trou du nerf vague. 8. Trou du glosso-pharyngien. 7. Trou de la branche operculaire, divisé en deux par d\ Une petite lame osseuse. e. Canal du nerf maxillaire inférieur. & Trou du nerf pathétique. ». Trou du nerf olfactif. 3. La partie postérieure de l’ethmoïde ou la lame papyracée. . La partie antérieure de l’ethmoïde ou la lame perpendiculaire. #. La petite aile [Mrokrr ]. A. L’apophyse transverse de la première vertébre. EXGALXe La moilié de la face postérieure du cräne. 1, 2, 3. Corps, arc et apophyse épineuse de la première vertébre. 2', 31. Arc et apophyse épineuse de la seconde. Fic. 311. Apophyse épineuse de la troisième. x Trou de l’hypoglosse. zx Apophyse transverse de la première vertèbre. X. Le cerveau vu par sa face inférieure (grossé). / Ci 1. Le ramceau supérieur de la branche récur- rente. 2. Le rameau inférieur. 3. La commissure. 4. Un filet du rameau inférieur se rendant dans le ganglion du nerf vague. | 5. Le rameau inférieur passant sous la face DD. inférieure du ganglion du nerf vague et se rendant à l’hypoglosse. 6. Racine inférieure de l’hypoglosse. x La racine antérieure du trijumeau. zx Les filets de l’acoustique destinés au sac, qui traversent le récurrent. EXPLICATION DE LA PLANCHE. 55 F1c. XI &, et F1G. XI #. Le cerveau vu de sa face supérieure. 1. Le rameau supérieur de la branche récur- rente s’unissant au ganglion du nerf vague et se continuant avec k. La grande branche latérale du vague. 2. La racine supérieure du nerf vague. 3. Le rameau inférieur de la branche récur- rente s’unissant à l’hypoglosse. 43 10. Deux filets que je n’ai vus qu’une seule fois, et cela dans le mème individu, naître de la moelle et s'unir au ganglion de la racine supérieure de l’hypoglosse. 5. La racine inférieure de l’hypoglosse. 6. La racine supérieure. 7. Le ganglion de cette racine. 8, 9. Les deux filets destinés aux muscles spi- naux; l’un de la racine inférieure, l’autre de la racine supérieure. FiG. XIL Le cerveau vu de côté. 1. Le rameau supérieur de la branche récur- rente. 2. Le ruban antérieur de l’acoustique. 3, 4. Les nerfs du sac. 5. Le filet de l’ampoule postérieure. 6. La racine supérieure du nerf vague. F1G. XIII. Le cerveau vu de cüté. 1. Le rameau supérieur de la branche récur- rente coupé pour faire voir l’origine du glosso-pharyngien et des nerfs du sac. 2. Ruban antérieur de l’acoustique. 3, 4. Les deux nerfs du sac. 5. Le filet de l’ampoule postérieure, naissant du postérieur des deux nerfs du sac. 6. La racine supérieure du nerf vague. Les figures XIV, XV et XVI sont destinées à faire voir la disposition des cordons de la moelle dans le cerveau, plus que grandeur naturelle. Fic. XIV, Represente la distribution du faisceau td des pyramides postérieures. Le cervelet est divisé sur la ligne médiane et replié des deux côtés. Le tubercule impair du quatrième ventricule est également divisé; Ja moitié droite est restée dans sa position na- turelle ; la moitié gauche est repliée en dehors pour faire voir le fond du quatrième ventri- cule. 1. La commissure postérieure du quatrième ven- tricule. æ. Les pyramides postérieures. æ. Le faisceau supérieur contournant le bord interne du quatrième ventricule, donnant des fibres médullaires au lobe du nerf vague et au 2: Tubercule impair du quatrième ventricule, et passant dans £ 3. Le pédoncule du cervelet. DD. æ', «'. L’anse médullaire qu'il forme autour 2e la cavité du cervelet. a". Le processus cerebelli ad eminentiam quadri- geminem (Gortscue). 4. La cavité du cervelet. 5. La voûte. 6. Le corps calleux. 7. La commissure des hémisphères. &. La pyramide antérieure du côté gauche, vue à sa face supérieure. 8. Le faisceau médullaire qu’elle donne au tu- bercule impair du quatrième ventricule. £', R. Les deux pyramides antérieures vues par leur face supérieure au so de la cavité du cervelet. , 9". La commissure antérieure du quatrième ventricule, divisée sur la ligne médiane. 56 EXPLICATION DE LA PLANCHE F1c. XV & et XV b, Représentant la distribution des pyramides antérieures. On voit le cerveau de sa face inférieure. Les lobes mamillaires sont enlevés des deux côtés pour mettre à découvert, du côté gauche, la commissura ansulata et le fascia lateralis, et du côté droit la terminaison des deux faisceaux des pyramides antérieures. E æ;, æ. Le cordon pyramidal antérieur. æ. Le faisceau externe des pyramides antérieures. £. Le torus antérieur. +. Les fibres du faisceau externe rayonnant du torus pour former le feuillet interne de la paroi des lobes optiques. æ” Le faisceau interne. d. Le pédoncule des hémisphères. s Le cordon latéral. & La commissure des lobes du nerf vague. ». Le faisceau inférieur des pyramides posté- rieures. . La racine externe du nerf olfactif du côté droit. La racine interne. La moitié droite de la commissure des hémisphères. 4. La moitié gauche dela commissura transversa. 5. Les fibres médullaires qu’elle donne au #1- £gorum. bi 2. 3. Fic. 6, 6. Le feuillet externe de la paroi des lobes optiques replié pour faire voir les fibres rayonnant du torus antérieur des lobes op- tiques. 7. Le faisceau médullaire se continuant le long du bord inférieur de ce feuillet avec le nerf optique. 8. Fascia lateralis. 9. La cuisse antérieure de la commissura ansu- lata. 10. Le faisceau médullaire qu’elle donne au pédoncule des lobes inférieurs. 11. La cuisse postérieure de la commissura ansu- lata. 12. Les fibres médullaires que la commissura ansulata donne au frigonum fissum: 13. Les deux stries médullaires médianes for- mant les cuisses antérieures de la com- missura ansulata. zx Racine antérieure, et zx Racine postérieure du trijumeau; elles sont coupées du côté droit; du côté gauche on voit la face interne du ganglion qu’elles forment. XVI Fait voir la distribution du faisceau inférieur des pyramides postérieures. æ, «. Le cordon pyramidal antérieur. R- Le cordon pyramidal postérieur. y Le cordon latéral. d! La commissure des lobes du nerf vague. 1, 1. Le faisceau inférieur des pyramides pos- térieures. 2. Le faisceau médullaire montant sur la face latérale du cervelet. . Faisceau se ramifiant entre lo 1vberculum cordiforme et la face interne du torus pos- térieur. [ea] 4. Continuation du faisceau inférieur, 5. Centre médullaire, résultant de l'union du faisceau inférieur avec 6. Le processus ad eminentiam quadrigeminam, DD, qui contourne de dedans en dehors la face externe de ce tubercule. 7. Fibres médullaires descendant dans le lobe mamillaire. k 8. Faisceau formant la partie supérieure du pé- doncule des hémisphères et se réunissant à 9. La racine externe de l’olfactif. 10. La racine interne de l’olfactif. 11. Le torusantérieur ( {kalamus oplicus Gorrs.). 12. Les fibres du faisceau externe des pyramides antérieures rayonnant de ce torus, vues par leur face interne, zx La paroi du lobe optique repliée en bas pour mettre à nu le torus postérieur. z Le torus postérieur (tubercule quadrijum. Gorrscue ). PL EXPLICATION DE LA PLANCHE. 57 Fic. XVIL Deux segmens de la moelle. L'un des deux segmens (a) a été fait au mi- lieu de la moelle environ, et l’autre (b) près du quatrième ventricule. 1. Le cordon supérieur de la moelle. Fic. La partie céphalique et thoracique a» By y» de, & Les six premiers ganglions. #, , n. Les derniers ganglions que j'ai pu apercevoir. æ La branche postérieure, et zx La branche antérieure duglosso-pharyngien. 1. Le filet qui m'a paru sanastomoser avec le nerf maxillaire inférieur. 2, 3. Filets de communication avec le glosso- pharyngien. 4. Filet de la première branchie. 5. Filet de la seconde branchie. 6. Filet de communication avec le ganglion du premier tronc branchial du nerf vague. 7 8. Filets pour les deux dernières branchies. 9. Filet s’anastomosant avec l’hypoglosse. FIN. DD. 2. Le cordon inférieur. 3. La substance grise. 4. Le sillon supérieur. 5. Le sillon inférieur. XVIII. du grand sympathique du côté droit. æ, x. Deux filets de communication entre le troisième et le quatrième ganglion. 10, 11. Filets pour l’anastomose avec les deux premiers nerfs spinaux. 12. Nerf splanchuique du côté droit. 13. Nerf splanchnique du côté gauche. 14. Les deux nerfs splanchniques réunis, et 15. Séparés après de nouveau. 16. Ganglion semi-lunaire. 17. Tronc splanchnique. 18. Filet destiné à l’extrémité antérieure des reins. 19, 20, 21. Filets de communication avec les nerfs spinaux. MOT | EME dis sé « “x Was LE? ht on # *; £ % | Ji] x % | s | À 1 | D Fr | Î | j 1 ALAN yet ‘ue HR Jan nh:a51 00 LE} SE UTE AUS sugisuredi ts. SX Ms MOTS see se af Da el sl je : Bi ia 7 LATE Der ae RU: : RATS NN ETES à mea MEN MS An SN SR Le Fees 2 AZ , É ff \ Fi? N o RER n = Æ a Nr 4 > = n F # ( = fs Je 7e JOUA ; Dh 2 F5 D 7 Se 3 ; = à DK 7 Gr a Ÿ ÿ 0 (PS 7 e 1 \ 1 AVE np d 2 \ | ” ! 7 NU (4 TENNIS NN am)) ELU (S 1 5 / NT À : N ) nr Pts a, ALP LEE d % = 2 AY WE, pi —, ER 7 Ex = >. Ta 2 NINIATE = Æ AU) NUZLE = i7 x un DRAM LD AR AAA D MAMA A AA AAA MAMA A AAA MA A A A MMA AAA M AAA AA SUPPLÉMENT A L'ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES : PAR À. à. À. FÈB, SES PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE STRASBOURG- Æ Dé ans se sont écoulés depuis la publication de notre Essai sur les Crypto- games des écorces exotiques officinales, et durant ce temps nous ne sommes point resté oisif. De nouvelles recherches ont été faites par nous, et nous leur devons des découvertes et des recüfications qu'il est utile de faire connaître. La publication d’un nouveau livre est souvent moins importante qu'une publication destinée à rendre moins imparfait un ouvrage déjà connu. Pénétré de l'importance de cette vérité, nous livrons ce travail à la publicité. Un auteur qui écrit à douze ans d'intervalle et qui est passé de la jeunesse à l’âge mûr, a pu devenir pour ses ouvrages antérieurs une sorte de postérité capable de discerner de sang-froïd et sans effort l'erreur de la vérité. Nous allons entreprendre courageusement cette tâche. Notre ouvrage, bien qu'il s’étendit à toutes les cryptogames vivant sur les écorces exotiques offcinales, a surtout traité des lichens, parce que ces petites plantes y sont beaucoup plus communes que les autres. Cette nécessité d'étudier plus spécialement les lichens nous avait conduit à faire la révision des classifications proposées pour cette famille, et par suite à établir une classification nouvelle, destinée à servir de base à notre species. Il ya donc deux parties à examiner dans notre livre : la méthode lichénogra- phique et le species. 1 Consultez au besoin, pour la complète intelligence de notre texte; le Vocabulaire des termes que nous donnons à la fin de ce travail. EE. 1 ét di OS We a de +, : 2 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 1. Examen de la méthode lichénographique. Notre méthode lichénographique, soumise en 1823 à l’Académie des sciences avec le species, n’a paru qu’en 1824. À cette époque d’autres naturalistes travail- laient sur le même sujet, et l’on vit successivement paraître la méthode d’Escx- WEILER et celle de Meyer. Ces publications rapprochées rendirent la fixation de l'antériorité des travaux de chaque auteur assez difficile. Cette antériorité nous était acquise de fait, et pourtant les botanistes allemands adoptèrent de préférence les travaux de leurs compatriotes. Ainsi l’on vit plusieurs de nos genres, solidement établis, prendre place sous d’autres noms dans les synopsis. Il sembla suffisant aux auteurs de citer dans le plus grand nombre de cas notre travail dans leurs synonymies; On pourra voir dans le court examen que nous ferons de chacun de nos genres, comment ils ont cru devoir les modifier. Ce n'est point ici le lieu de faire l'examen approfondi des méthodes proposées; ce travail trouvera sa place dans un mémoire ad hoc que nous préparons sur les thèques des lichens. Nous nous contenterons de faire ici quelques courtes réflexions _ sur les classifications en général. On sait que les méthodes sont aruficielles ou bien naturelles : les premières n’ont en général qu’une durée médiocre. Une période de la science les rendait nécessaires ; une autre période les rend insuffisantes, et il faut les refaire. Les méthodes natu- relles, indéfiniment perfectibles, sont impérissables. Chaque découverte nouvelle les perfectionne, mais ne les détruit pas. Les méthodes naturelles n’admettent que des groupes naturels : classes, familles, genres, tout doit être réuni en vertu d’analogies soigneusement établies. Les classes ne diffèrent des familles, et les familles des genres, que parce que les bases adop- tées ont une valeur différente, et que les organes qui les fournissent acquièrent une valeur de plus en plus grande, au fur et à mesure que le groupe a plus d'importance. Les familles de plantes agames, les végétaux cellulaires, subissent la loi commune. Il faut les circonscrire et les diviser en empruntant le secours des organes de première valeur. La méthode naturelle a pris pour principale base en phanérogamie l'embryon et ses annexes ; puis les organes sexuels, auxquels il doit naissance; enfin, les enve- loppes qui les protègent, etc. Peut-on appliquer ces principes à la famille des lichens? Sans nul doute; et nous allons essayer de le prouver. AcHARius, dans sa méthode de classification, s’est arrêté à la superficie; il n’a mis à profit que la structure extérieure des organes. Ainsi, quand il reconnait des apothèces formés d’une substance différente du thalle ou bien semblable à ce support, renfermant un nucléus homogène ou hétérogène, c'est comme sil eût dit, en parlant des phanérogames, qu'il est des fleurs ayant une enveloppe EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 3 semblable à l’épiderme (calice des auteurs), ou bien différente (corolle), renfermant un ovaire sans loges ou avec des loges. Il en est resté tout au plus à la méthode corollaire de TOURNEFORT; rien n’a été approfondi. Quand EscawWeILeR établit son système sur la nudité, la vestiture ou la posi- tion de l’apothèce, qu'il déclare immergé ou émergé, quand il fonde ses genres sur la forme extérieure de cet organe, qu'il reconnaît un thalle étalé ou filamen- teux, etc., c’est comme s’il classait les phanérogames d’après l'absence et la présence des enveloppes florales, la forme générale de la fleur et sa situation sur le rameau, ou bien comme s'il se contentait de diviser les plantes en herbes ou en arbres. Il est vrai que cet auteur a étudié les thèques et qu'il en a donné le dessin, genre par genre; mais, outre que les figures sont inexactes, faute sans doute par l’auteur de s’être servi de bons instrumens amplifians, il ne présente ces caractères, ainsi que l'avait fait AcHARIUS, que comme des caractères accessoires. Quand FRiss!, dans un premier travail sur les lichens (publié en 1821), divise les lichens en quatre groupes, chacun subdivisé en deux tribus, dont chacun réunit quatre genres, il fait un jeu d'esprit et non de la science; car la nature ne procède jamais par coupes régulières. Toute régularité arithmétique admise comme base d'un système, est un indice certain de sa faiblesse. En effet, se contenter pour base secondaire de reconnaitre des apothèces pulvérulens avec ou sans enveloppes propres (coniothalames), globuleux ou verruciformes (gastérothalames), pourvus ou dépourvus d’un hyménium (hyménothalames), c’est tracer une ébauche et non donner un tableau. Quand plus tard? ce docte auteur, s’occupant encore de lichens, divise ces agames en gymnocarpes (à fruit nu) et en angyocarpes (à fruit couvert), quand il établit des groupes naturels d’après la forme du disque, sa durée, la nature de sa marge, la situation et la consistance du nucléus, il traite sans doute bien plus habilement cette famille; mais il procède autrement qu'il n’a fait pour les hypoxylées, où les thèques ont servi presque toujours de base aux genres : il a donc négligé le caractère qui doit paraître le plus important, parce qu'il est le plus nel et le plus im- muable, Quand MEYER Ÿse contente de déterminer la consistance du nucléus etd’en constater l'absence, lorsqu'il üre parü de la forme extérieure de l'apothèce, reconnaissant des lichens coniocarpes (à fruit pulvérulent), myélocarpes (à fruit médulleux), hyménocarpes (à fruit ayant un hyménium), il fait une méthode artificielle et ne réussit pas mieux que si l’on voulait diviser les phanérogames d’après la consis- tance du fruit et la forme des semences. Enfin, quand nous-même avons essayé de combiner, pour dorer une classi- 1 Siockh. Vet. Acad. Handl. vom Jahre 1821. 2 Lichenographia europæa reformata; Lundæ, 1831. 3 Die Entwickelung , Metamorphose und Foripflanzung der Flechten ; Gættingen » 1825, EE, + Ar 4 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES fication plus régulière et plus facile, la structure et la forme du thalle, ainsi que celle de l’apothèce, nous avons, moins exclusif que les autres, donné une méthode commode peut-être, mais purement arüficielle. Aucun de ces auteurs n’a fait de travaux durables, parce que nul n’est descendu profondément dans l’organisation intime des lichens, et que nul n’a voulu donner aux apothèces et aux organes qu'ils renferment, l'importance que tous les auteurs ont accordée au fruit et à la graine dans les phanérogames. Tous les lichens, à l'exception du seul genre /epra, rudiment ou ébauche incom- plète de lichens de divers genres, contiennent des thèques, des sporidies etdes spores; comme toutes les phanérogames renferment une graine et un embryon; ces thèques sont-elles des sortes de péricarpes renfermant des ovules? Nous le croyons ferme- ment, Le spore est le but final de la végétation lichénoïde; or, la thèque doit servir de base à toutes les classifications à venir. Pour arriver à donner une classification naturelle des lichens, d’après la forme des thèques et leur situation dans le sporosphore!, il faudra vaincre de grandes difficultés. On peut cependant y parvenir, et nous le tenterons. Sans doute il résultera de ce travail de grands changemens dans la coupe de la famille et des modifications nombreuses dans les caractères des genres; mais il ne faut pas croire pourtant que tout ce qui a été fait soit entièrement à refaire. On sait que les modifications des organes intérieurs des êtres vivans sont indiquées par des modifications appa- rentes à l'extérieur; ainsi, beaucoup de genres pourront être conservés, quoiqu'ils aient été établis uniquement sur l'aspect, la consistance ou la structure des enve- loppes de l'apothèce. IL n’est point de méthode aruüficielle qui n’ait conservé, si imparfaite qu'elle soit, quelques familles naturelles. La méthode corollaire de TournerorT n'a-t-elle pas les crucifères, les papilionacées, les ombellifères, les synanthérées; le système sexuel, les labiées, les crucifères, les malvacées, les orchidées, etc. ? Il en sera de même pour la famille des lichens. Un assez grand nombre de genres, surtout ceux établis sur une double base, thalle et apothèce, seront conservés presque sans modifications. Comme l’époque à laquelle nous publierons notre travail sur les thèques est incertaine, nous croyons utile de faire connaître ici les principaux résultats obtenus par nous, après avoir soumis au microscope plus de quinze cents espèces de lichens, dont le plus grand nombre appartient à des collections authentiques, et notamment à celles publiées par MM. FRiEs, ScuÆRER, MouGror, NESTLER et DESMAZIÈRES. 1. La dernière molécule de l’apothèce d’un lichen est la spore. - L’enveloppe la plus immédiate de la spore est la sporidie. - L'enveloppe générale de la sporidie est le kyste. OY D 1 Hyÿménium et lame proligère des auteurs. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES, 5 4. La spore, la sporidie, et l'enveloppe générale ou kyste, constituent la thèque. 5. Au milieu des variations que les agens extérieurs font subir au {halle, organe de la nutrition, la thèque reste immuable. 6. Le nombre des thèques et leur dimension ne sont point en rapport avec le développement que prend le thalle. 7. Les thèques sont isolées ou réunies par groupes dans le sporosphore (hyme- nium, nucleus, lirella, lamina proligera); ces groupes sont des g/omérules. 8. Le sporosphore est formé d'un tissu cellulaire globuleux auquel les spores doivent leur naissance, et d’un tissu cellulaire alongé qui les entoure et forme le kiste. 9. La spore est très-vraisemblablement l’ovule du lichen. De même que la graine, la spore est plus pesante que l’eau, tandis que les enveloppes (kystes), quoique plus volumineuses, sont plus légères. 10. Il n'existe point de sporidies monospores. 11. Elles sont toutes composées ou multiples. Quand il paraît en être autre- ment, c’est faute de grossissemens suffisans ou par suite de la trop grande opacité du tissu, qui empèche de voir les spores ou qui les dérobe à la vue. 12. Le nombre des spores dans un apothèce peut excéder celui des graines dans le fruit des végétaux vasculaires les plus prolifiques. 13. Les sporidies peuvent modifier la couleur qui leur est BFOPre, à une certaine période de la vie des lichens. 14. Ce changement de couleur ne s'étend ni aux spores ni aux kystes. 15. L'adhérence des sporidies avec le kyste et de celui-ci avec le tissu cellulaire alongé est un obstacle à la dissémination des spores. 16. Les thèques naissent au centre de deux filamens de tissu cellulaire alongé. 17. Elles se dirigent de la circonférence au centre et appuient leur base vers un centre commun. 18. Leur forme, quoique variable, est souvent claviforme ou mastoïde, jamais elliptique. 19. La forme de la sporidie est plus variable que celle de la thèque; on en trouve d’aciculaires, d'ellipsoïdes, d’ovales. 20. Les spores sont toujours ovoides. 21. Elles sont libres ou en contact, jamais soudées et quelquefois séparées par des cloisons. 22. La consistance de la Here et des parties qui la composent est variable. 23. Le kyste ou enveloppe générale est plus fragile que l'enveloppe des sporidies. 24. Tous les lichens connus ont un sporosphore. 25. Tout sporosphore renferme des thèques, et chaque thèque renferme des spores. Il n'existe point de sporosphore monothécien. EE. 6 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 26. La grandeur des thèques n’est point en rapport avec celle du nb qui les fournit. 27. La forme des thèques présente plus de diversité dans les lichens crustacés que dans ceux qui sont foliacés ou dendroïdes. Si donc on adopte la forme de la thèque comme base du genre, le nombre des genres crustacés devra s’accroiître et celui des lichens à thalle foliacé ou dendroïde diminuer. 28. On trouve des sporidies, mais non des thèques enkystées, dans le thalle des collema et des cénomycées. - 29. Les sporidies observées dans le thalle de certains MÉokess , ne sont pas pareilles à celles qu’on trouve dans les thèques de l'espèce à thalle théci- phore. 50. L'appariuon des thèques dans le sporosphore indique que la plante est adulte. 31. Lorsque l'apothèce est à l’état rudimentaire, la thèque, alors indistincte, est confondue avec le tissu cellulaire du sporosphore, dont la consistance est à cette époque fortement gélatineuse. 32. La thèque se détruit, soit en se carbonisant, soit en se disgrégeant. 35. Lorsque les thèques sont frappées de vétusté, l’'apothèce lui-même est bien près de périr. 54. Les thèques sont les derniers organes formés et les premiers détruits de la plante. 35. Les thèques ne varient point dans les espèces d’un même genre, si ce genre est bien naturel. 36. Les thèques ne peuvent pas toujours servir à la distinction des espèces d’un même genre. 37. Les différences qui existent entre les thèques des espèces d'un mème genre, sont ürées de la grandeur et du nombre seulement. 38. Un facies différent annonce presque toujours dans un lichen des thèques différentes. Il suit de là que les genres empiriquement formés ne sont pas aussi défectueux qu’on aurait pu le croire. 39. Il existe dans des genres évidemment disuinets , des thèques formées sur un seul et même type. 40. Pour bien saisir l’organisation des thèques, il ne faut employer qu’un gros- sissement microscopique médiocre. S'il est trop considérable, les illusions d’opti- tique se muluplient, et si en apparence on voit plus, on voit moins bien. Les résultats particuliers auxquels nous a conduit l'étude des thèques sont nombreux et importans. Voici les principaux : L’analogie des béomycées et des cénomycées nous est clairement démontrée. On avait assuré que les spores étaient nues dans les calycioïdes, et nous les avons trouvées enveloppées dans des thèques. Nous avons fait la même découverte dans EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 7 le genre sphærophoron. Ainsi se trouvent renversés les systèmes basés sur la nudité et la vestiture des spores. L'étude des thèques des graphidées nous a fait voir que la plupart des genres de ce sous-groupe étaient empiriques, et nous avons conçu l'espoir de les coor- donner d’une manière plus conforme à leur structure. interne. Nous avons acquis la preuve que notre genre {hecaria est une graphidée et non une verrucariée; que l’'Opegrapha macularis, qui renferme V Heterographa quercina et l Heterographa Jaginea, est une mauvaise espèce; les plantes qu'on veut réunir avec elle étant distinctes. Nous avons senti la nécessité de rapprocher les verrucaires à apothèce atomistique de l’'Opegrapha epipasta, etc. L'examen microscopique des verrucariées a fait reconnaître qu’il fallait séparer les pertusarie (ichens à apothèce plurithalame) des porina (lichens à apothèce mono- thalame). Les porina ont des thèques d’une grande ténuité: leurs sporidies sont souvent aciculaires, tandis que les pertusariæ ont des thèques géantes à sporidies ovales ou elliptiques, remplies d’une prodigieuse quantité de spores. Des considé- rations pareilles nous ont décidé à séparer les {helotrema des volvaria. Pour nous le Lichen truncigenus est un voloaria; le Lichen exanthematicus un thelotrema. L’analogie qui existe entre les verrucaria à apothèce atomique et les graphidées se trouve confirmée par l'examen des thèques, ainsi que l'identité, simon spécifique, du moins générique, de certaines variolaria avec les pertusaria. Enfin, il nous a paru prouvé que le genre g/yphis devait sortir des verrucariées, pour passer dans les graphidées, et le genre myriotrema des lécanorées pour entrer dans les verruca- riées. Les pyrenula se sont constamment présentés à nous avec des sporidies qua- driloculaires ; les véritables verrucaria avec des sporidies biloculaires. Nous avons trouvé des thèques dans les coniocarpon. Cette plante n’est qu’une ébauche de lichen, mais elle est plus avancée que ne l’est le genre /epra, qui ne montre point de thèques. La vaste tribu des lécanorées nous a donné lieu de remarquer que souvent les thèques étaient en rapport avec la couleur des lames proligères; cest ainsi que les lecanora à apothèces pourpres et celles x apothèces couleur. jaune-d'œuf (scu- tellis vitellinis) ont des sporidies différentes ; les unes étant aciculaires et les autres ovoides. Les parméliacées nous ont permis de faire des observations semblables. Nous àvons vu que les /ecanora à scutelles pâles avaient des thèques caractéris- tiques; enfin, que le genre urceolaria paraïssait devoir être conservé, en sépa- rant toutefois diverses espèces qui ne paraissent pas lui appartenir. Les /ecidea semblent se confondre avec les /ecanora; et il nous est démontré que les genres Squammaria, psora et placodium sont artificiels. Les thèques des parméliacées sont plus umiformes que celles des lécanorées. Le genre pannaria, récemment créé par BORY DE SainT-VINCENT, réunit des espèces identiques quant à leurs thèques; il paraît devoir être conservé, ainsi que notre FE. 8 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES genre circinaria, qui est aux parméliacées ce que les /ecidea sont aux lécanorées. Les stictes à cyphelles ont des thèques toujours identiques. Si les cyphelles n'existent pas, les thèques n’ont qu'une analogie éloignée. Il résulte de là, nécessité absolue de rétablir le genre /obaria et de placer le Sticta hottentota dans les parmé- liacées. Les thèques du plectocarpon à lame proligère, formées de granulations rapprochées, mais distinctes, diffèrent aussi de celles des véritables séicta. Les collema, sauf quelques exceptions, ont des thèques semblables; il ne paraît pas nécessaire de subdiviser le genre co/lema; pourtant il faut attendre encore pour se prononcer à ce sujet d’une manière définitive. Nous nous étonnons que ce groupe si naturel et si remarquable n'ait pas encore été l’objet de travaux spé- ciaux. L'étude qu’on en fera sera certainement fertile en résultats importans. Le thalle, qu’on a dit organisé comme l’est celui des nostochs, renferme, il est vrai, de la globuline enchaînée ; mais on y voit aussi dés ussus élémentaires diversement modifiés. Un fait curieux, dont la réalité est hors de toute discussion, est la présence des thèques dans le thalle. Ces thèques diffèrent de celles qu’on trouve dans la lame proligère. Je les ai vues dans un co//ema du Chili, que je crois nouveau, et dans les Collema azureum et marginellum. I s'en trouve vraisemblablement dans d’au- tres espèces. L'étude des peltigérées nous a prouvé que les genres so/orina, nephroma et erioderma, réunis au peltigera, ne sont pas aussi faiblement caractérisés qu’on a voulu le faire croire. Les thèques diffèrent dans chacun de ces genres; ainsi, les différences d'organisation, même légères, sont accompagnées quelquefois de différences dans la forme des thèques. Les gyrophorées se composent de deux genres dans notre méthode; le genre umbilicaria et le genre gyrophora, réunis l'un et l’autre par la plupart des auteurs. Nous avions été conduit à les regarder comme distincts en considérant que le thalle de l’un est lacuneux, arrondi, monophylle et toujours ombiliqué; ce qui lui a valu son nom générique. Ses scutelles sont semblables à celles des /ecideæ, et ne sont point formées de cercles ou de plis anastomosés, analogues aux lirelles du genre medusula, comme cela à lieu pour le genre gyrophora. Le thalle de ces lichens est conünu; il a une grande disposition à devenir polyphylle, et son pédi- cule n’est pas toujours central. Lorsque nous avons séparé ces deux genres, que le facies rend si distincts, nous n'avions pas encore reconnu toute l'importance des thèques. L'étude de ces organes a pleinement confirmé notre jugement. Les thè- ques de l’umbilicaria sont elliptiques , gélatineuses, colorées, et renferment une prodigieuse quantité de spores, fortement agglutinées. Celles des gyrophorées au contraire sont claviformes, hyalines, à enveloppes fragiles; elles renferment 4-6 sporidies ovoides, quadriloculaires. Nul doute qu'aux yeux des personnes même les plus difficiles, il ne semble raisonnable de séparer deux genres que la nature a séparés tout à la fois et par la forme extérieure et par la structure interne. EE. DES ÉCORCES ÉXOTIQUES OFFICINALES. 9 Les ramalinées, composées des genres ramalina, borrera, cetraria, roccella et evernia, renferment des thèques dont les unes ont la plus grande analogie avec celles des parmelia, tandis que les autres ont une forme tout à fait différente. Le ramalina et le roccella semblent distincts. Le genre borrera devra disparaître définitivement, ses espèces sont bien, comme on l'a jugé, des parmelia. Les thèques des roccella ont une grande analogie avec celles des usnées. Ce dernier sous-groupe est très-naturel; les thèques de toutes les espèces étant formées sur un seul et même type. Les genres cornicularia et alectoria, qui constituent la tribu des corniculariées, ne peuvent être conservés. Les alectoria sont des ramalina par les thèques; les cornicularia, des parmelia ou des ramalina. Le genre coenogonium, dont la place est fort ambiguë, a des thèques parfaitement caractéristiques. Le sous-groupe des sporosphorées doit être réduit au seul genre sphærophoron. On avait dit que les spores étaient nues; il n’en est rien. Les thèques sont linéaires, fort grandes, terminées en une pointe mousse, et renferment 8 — 10 spores arrondies. Nous n'avons pu voir les thèques des zsidium ; ce qui confirme le jugement de MM. MEYER et FRIES, qui voient en eux des lichens transformés. Les cénomycées ne peuvent constituer qu’un seul genre. Les thèques sont idenui- ques dans les genres scyphophorus,pycnothelia, helopodium , cladonia et dufourea ; elles sont fortement gélatineuses et leur structure intérieure n’est pas toujours facile à déterminer. Le thalle des cénomycées montre des sporidies succinoïdes, ovoïdes ou presque rondes, bispores ou tétraspores. Ce sont évidemment des corps sporigères, et non de simples cellules de tissu. La découverte des sporidies dans les collématées et les cénomycées est un fait physiologique que nous croyons fort curieux. Les stereocaulon viendront prendre place dans ce sous-groupe. Leur constitu- tion anatomique est peu différente. Les endocarpées sont difficiles à étudier, leurs thèques se présentent sous deux modifications de forme, de même que dans les verrucarta, les sporidies sont dispores. Les lichens épiphylles, compris par nous dans une subdivision des squammariées, réunis si mal à propos par MEYER en un seul genre, présentent six types de thèques : les uns sont diaphragmés et dispores; les autres articulés; ceux-ci ovoides et ceux-là concaténés. On devra réunir à cette section, destinée à s’accroître, et qui promet des découvertes pleines d'intérêt pour la physiologie des lichens, les petits corps parasites trouvés sur le Parmelia rupestris, sur le Cladonia uncialis, le P. omphalodes, etc. 2. Examen du species. Ce supplément étant surtout consacré au species, nous n’aurons que peu de choses à dire ici. Les champignons et les hypoxylées n’ont donné lieu à aucune découverte importante. Il en est de mème des jungermannes et des mousses, qui EE. 2 10 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES ne se trouvent qu'accidentellement et en mauvais état sur les écorces officinales L'accroissement numérique des espèces a eu lieu presque exclusivement au profit des lichens, ainsi qu'on pourra bientôt s’en assurer. Depuis la publication de notre essai sur les cryptogames des écorces exotiques ofMicinales, il a été publié, en Allemagne, un ouvrage intéressant, sous le titre de Pharmaceutische Waarenkunde, avec des planches enluminées. L'auteur M. F. GOEBEL, étant mort avant la terminaison de ce livre, M. Kuwze, de Me, connu par une foule de beaux travaux cryptogamiques, a dirigé la publication du dernier volume. La Droguerie pharmaceutique de GorBEL renferme trois livraisons presque entiè- rement consacrées aux parasites des écorces exotiques officinales. Ce travail est précédé de quelques considérations sur les lichens et renferme l’exposition d'une nouvelle méthode lichénographique. Cette partie de l'ouvrage de M. GOrBEL est due au professeur ZENKER. Après quelques discussions sur les limites possibles du genre et de l'espèce, M. ZENKER développe sa nouvelle classification; il établit quatre grandes coupes dans la famille des lichens ; les voici : 1. Coniolichenes (lichens pulvérulens); une seule famille, :.les lèpres; un seul genre, le genre /epra. | 2. Cryolichenes (ichens crustacés); sept familles; 2. les variolaires ; genre : variolaria; 3. les verrucaires; genres : verrucaria, shigmalidium, Ponoohal ocellulariæ et antrocarpon ; 4. les trypéthéliées ; genres : pyrenastrum , trype- thelium , mycoporum, chiodecton ; 5. les lécidées ; genres: /ecidea et lecanora; G. les bæœomycées; genre : bæomyces; 7. les cpetes genres : calycium, conio- cybe, coniocarpon ; 8. les graphidées; genres : graphis, asterisca, platygramma, leucogramma et glyphis. 5. Phyllolichenes (lichens foliacés); 4 familles : 9. les endocarpes; genre: en- docarpon; 10.les Gyrophores; genre : gyrophora; 11. les parméliées; genres : par- melia, cetraria, sticla, pelligera; 12. les colléma; genre : collema. 4. Dendrolichenes (lichens fruticuleux), 2 familles : 13. les cladonies; genres : cladonia, stereocaulon, sphærophoron; 14. les usnées; genre : usnea. Total : 4 groupes, 14 familles, 33 genres. Nous n’ouvrirons pas une discussion régulière sur la validité d’une méthode qui nest point destinée à faire oublier les méthodes antérieures. Nous dirons seulement que, si l'on doit louer l’auteur d’avoir établi des coupes naturelles parmi les genres, le nom de famille donné à celles-ci, semble mal choisi; car il donne l'idée d’une division bien plus tranchée qu’elle ne peut l'être; c’est élever les lichens à la condition de classe, et nul auteur jusqu'ici n’a été tenté de le faire: La description des espèces est faite avec beaucoup de méthode; mais ces espèces sont réunies sans ordre et ne forment pas un species régulier. L'auteur a sans FE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 1 doute fait graver au fur et à mesure de ses découvertes. Il suit l’ordre des planches et non l’ordre systématique qu'il a lui-même proposé. Un assez grand nombre des figures de notre Essai se trouvent reproduites par ZENKER avec une grande fidélité. À notre exemple, l’auteur donne des fragmens grossis, avec des coupes qui sem- blent exactes. Les espèces nouvelles sont établies sur de longues phrases, et l’auteur cherche à montrer en quoi ses espèces diffèrent des nôtres. Il doit y avoir nécessairement beaucoup de doubles emplois dans ce travail, d’ailleurs estimable; l'auteur n’ayant pas cru pouvoir, sans doute à cause de l’éloi- gnement, entrer en communication avec nous. Combien ne doit-on pas le regretter! Notre ouvrage y eût gagné, sans doute, et nous devons supposer, sans trop de présomption, que nous eussions rendu quelques services à M. Gorser. L'isolement dans lequel travaillent souvent les auteurs, est fort préjudiciable à la science, et devra jeter une grande confusion dans la détermination des espèces. Toutefois nous devons avoir de la gratitude envers M. ZENKER, qui a jugé notre livre avec beaucoup de bienveillance, et qui reconnaît de bonne grâce que nous lui avons servi de guide. La reconnaissance ne semble pas lui peser, et les témoignages qu'il en donne sont nombreux. % On doit regarder le travail de M. ZENKER comme un véritable compendium de notre Essai des cryptogames des écorces exotiques. Cet auteur s’est efforcé de remplir les lacunes que nous avons laissées. Il a voulu rectifier quelques-unes de nos descrip- tions et tenter d'ajouter des espèces nouvelles à celles que nous avons déjà décrites. Nous avons balancé si nous donnerions ou non place dans ce supplément aux espèces de M. ZENKER, et nous nous sommes décidé pour la négative. Nous possédons dans notre collection toutes les espèces que nous avons décrites. Nos types sont la jusüfication de notre travail. Nous devons continuer ainsi, quoi qu'il nous en coûte. De cette manière nous restons responsable de nos opinions, et nous pourrons les justifier au besoin. Il est d’ailleurs bien chanceux de décider l'identité de deux plantes ou leur individualité sur de simples figures, quand les plantes arrivent âgées et souvent altérées par le frottement. Nous ne nous sommes presque jamais déterminé à établir une espèce sur un speczmen isolé. Si nous eussions agi autrement, nous aurions pu muluplier à l'infini le nombre de nos espèces, et tous nos efforts tendaient au contraire à les réduire. Pourtant, en rem- plissant cette obligation, à laquelle nous tenons dans l'intérêt de la science, nous ne croyons pas devoir nous dispenser de faire connaître quelquefois notre opinion sur les espèces nouvelles de M. ZExKER ;il suffira de prévenir que nos jugemens sont des hypothèses, puisque nous n’avons pu voir les specimen de l’auteur allemand. Il nous a semblé d’ailleurs, si nous en jugeons par les figures que nous avons sous les yeux, que les diagnoses ont été faites en général sur des échantillons bien peu développés, et nous devons avouer que cette circonstance a diminué grandement notre confiance. EE. 12 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Les espèces décrites par nous l'ont été sur de beaux specimen, choisis avec soin. Si nous avions voulu donner comme espèces nouvelles toutes les formes en appa- rence distinctes, nous eussions facilement triplé le nombre de nos espèces; tandis, au contraire, que nous avons tenté de ramener à un même type une foule de modifications qui n'étaient que le résultat de l’âge ou celui d'un état particulier de l'épiderme cortical. Avant de décrire une espèce comme nouvelle, nous avons voulu la trouver à toutes les périodes de la vie: jeunesse, âge adulte, décrépitude. Il a été possible d'éviter ainsi bien des doubles emplois; mais, pour parvenir à ce résultat, il a fallu nous livrer à des recherches longues et pénibles. Dire tout ce que nous avons visité de quinquina, d’angusture vraie ou fausse, de cascarille, paraîtrait incroyable, Le poids total des écorces péruviennes fournies à nos fructueuses inves- tigauons par le commerce seul de Paris, s'élève certainement à plus de vingt mille livres. Si nous rappelons ces travaux, c’est uniquement pour convaincre les esprits exigeans de la possibilité de faire de la botanique descriptive, même pour les agames, ailleurs que dans le pays natal des plantes que l’on étudie. Deux auteurs estimables, avec lesquels nous nous honorons d’avoir correspondu pendant plusieurs années, SPRENGEL et ESCHWEILER, Ont publié, lun, un Species lichenum, dans le quatrième volume d’une seizième édition du Systema vegelabi- lium, imprimé en 1827; l'autre, un Synopsis des lichens du Brésil, qui a paru en 1833: travail destiné à la flore brésilienne du professeur Marrius. Ces deux naturalistes n'ayant point vu mes types, ont fait des rapprochemens tellement extraor- dinaires que, s'ils eussent parcouru notre herbier, ils auraient immédiatement déclaré leurs synonymies fautives, et auraient cherchéavec empressement les moyens de les rectifier. Ces auteurs ont jugé sans voir, et dans les sciences naturelles c’est un grand mal. Pour éviter de commettre des erreurs aussi graves, nous n'avons décrit que les espèces dont nous possédons les types. L'étude des thèques, permettant de déterminer nettement l'individualité des espèces, pourra obvier aux graves inconvéniens de l'éloignement dans lequel la plupart des lichénographes vivent les uns des autres; elle les forcera à plus de circons- pection, et rendra surtout plus faciles les moyens de décider de la validité d’une espèce sur le simple envoi, dans une lettre, d’un apothèce d’un lichen. Le micros- cope décidera toujours la question, et il la décidera sans appel. On peut donc espérer que la lichénographie laissera désormais moins de vague dans ses déterminauons ; elle marchera d’un pas plus sûr, et les auteurs qui se livreront à cette étude, ressembleront moins que par le passé aux soldats de Cadmus, qui, à peine nés, se précipitaient les uns sur les autres pour s’entretuer jusqu'au dernier. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 13 CRYPTOGAMIE DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. (SUPPLÉMENT ET RÉVISION.) IL FÜNGI, Friss. + I. CYSTODIUM, GASSICURTIA, VÉE, Ess. sur les crypl. des écorces exot. officin., page 100, tab. I, fig. 20, et tab. XXIV, fig. 5. Subiculum crustaceum uniforme subnullum ; Peridium subovoideum, demum subcupuliforme sessileque, membranula subpellucida levi a crusta formatum, pro parte superiori transversim erumpens ; gongylos? subpulveraceos, intensive coloratos, fovens. 1. C. COCCINEUM, + Gassicurlia coccinea, FÉE, loc. cil. Subiculo tenue obscure fusco effusoque ; Peridis ovoideis , deinque sub cupuliformibus , aggregatis ; gongylis (sporis) subpulveraceis, colore intensive coccineo. Habitat in America meridionali ad corlicem Cinchonæ lanaifoliæ, Mutis. -Nous avions placé cette plante sous le nom de gassicurtia dans notre famille des lichens. Après l'avoir mieux étudiée, nous avons cru devoir la faire entrer dans les champignons. Nous n'avons pu découvrir les thèques. La masse gongylaire, renfermée dans le péridium, est assez abondante. Les spores ou gongyles, très-peu hygrométriques, sont entremélés de filamens courts, à arüculations écartées, légè- rement renflées et d’un aspect cotonneux. Nous croyons que cette production fon- goïide doit entrer dans l’ordre des gastromycètes, tribu des trichogastères de Fries. Le genre gassicurlia, dont nous possédons une monographie encore inédite, se trouve réduit maintenant à deux espèces françaises : le Gassicurlia silacea et le G. lignalilis, N.; tous deux des environs de Paris. (Confr. MÉRAT, F7. env. de Paris, 1, 252.) IT. HYPOCHNUS, Fries, Obs. myc.; FÉE, Essai sur les crypt. des écorces exot. officin., page 21, tab. V, fig. 1. 1 RUBRO-CINCTUS, EHRH., e/ 2 NIGRO-CINCTUS, ejusd. La table XX XIX, fig. 1 et 2, donne l’organisation du subiculum de ces deux plantes, vu au microscope. On distingue des spores nus au milieu des filamens. 3. H. ALBIDUS. + Late effusus, adnatus, glaber, subtus cœruleo-viridis, supra albidus, e floccis elongatis contextus, margine concolori; sporidiis linearibus, subfusco-rufis, plurigongylaribus. Sapore amaro. Habitat supra cortices annosas Cinchonæ lancifoliæ, Mutis (quinquina jaune Of. gallic.). EE, 14 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES (Zcon., tab. XXXIX; Thecæ, fig. 5; inter thecas hypochnorum.) Mince, étalé, mou, membraneux, à consistance molle, blanc en dessus, vert- bleuâtre en dessous; aspect général tomenteux; les extrémités du champignon ont la même couleur que le centre. Est-ce bien un Aypochnus ? II. THELEPHORA, Enru., FRies, Syst. mycol., 1, page 428. Hymeneum cum pileo homogeneum et concretum, papillis subrotundis, obtusis, sparsis obsitum sive omnino læve , undique ascigerum ; asci subimmersi, Lenues raro obsoletes , velum plane nullum. 1. CYANESCENS. + Adnatus, late expansus, zonalis, crassus, margine albido, centro lineolis viridibus angustis- simis sub penicilliformibus peragratus, subtus albo, supra cyanescente. Thecis ellipticis 4 gongylaribus sub fusco-rufis; hymenio filamentis latiusculis intestiniformibus contexto. Habitat in Lima supra cortices cinchonarum. - (Voyez tab. XXXIX pour l’organisation du subiculum et la forme des thèques.) Cette fongosité est très-curieuse : elle forme des expansions zonées, dont les partes ont eu évidemment plusieurs points d’accroissement et se sont successivement soudées par approche. Lorsque ce {helephora est vu à la loupe, on peut facilement deviner que sa structure est d’origine filamenteuse. La surface extérieure se montre parcourue par des faisceaux de filamens qui se dirigent dans le même sens et se détachent en une couleur plus foncée. L'aspect général est légèrement nacré. M. ZENKER a décrit et figuré, tab. XXII, une nouvelle espèce de thelephora, quil qualifie d'aurea. On la trouve sur le quinquina rouge. Si nous ne nous abusons, lhyménium de ce prétendu champignon est simplement un thalle de lichen, frappé de vétusté, et très-vraisemblablement celui du Sicta aurate, Aou. La figure, si elle est exactement donnée, semble appartenir à une plante mal caractérisée. Le même auteur décrit une autre espèce de {helephora, le Thelephora lactea de VRIES, aussi observé sur le quinquina rouge. Nous ne l’y avons pas vu. En général, il faut se défier des prétendues fongosités à larges expansions, qu’on peut voir sur les écorces officinales exotiques. Le thalle décrépit de certains lichens foliacés, simule assez exactement des {helephora, des hypochnus. On peut facilement s'y méprendre. II. HYPOXYLA, Dec. I SPHÆRIA, Hazz., Mist. III, part. 2°; Tone, Meckl., 2, page 7. Perithecia subglobosa, libera, vel stromati vario insidentia; ostiolo prædita. Ascidia cylin- drica, paraphysibus mixta. 1. QUASSIÆ AMAREÆ. + Ovoiïdea, erumpens, confluens, nigra, epidermide basi cincta; peritheciis prominulis, par- vulis, intus atris. Sporidiis elliplicis, plurigongylaribus coloratis. Habitat in Jamaica ad corticem Quassiæ amaræ, L. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES - OFFICINALES. 45 ({con., tab. XXXV, fig. 2; À, magniludine naturali; B, fragmentum auctum ; Thecæ, tab. XXXIX, fig. 1; enter thecas sphæriarum.) Cette plante se développe sous l’épiderme de l'écorce des racines superficielles et exposées à l'air, du Quassia amara des pharmacies; elle a, dans le premier âge, l'aspect d’un hysterium : sa présence est indiquée sur les écorces par des fissures transversales, linéaires ou triangulaires. Avec le temps, le s/roma devient proéminent, et chaque sphérule communique bientôt avec l'air extérieur, à l’aide d’un ostiole. Cette plante envahit de larges espèces sur ses supports. Les sporidies ont une cou- leur de bistre très-prononcée, C'est à M. DE BRÉBISSON que nous devons de la con- naître. 2. FIMBRIATA , +, Pyrenula fimbriata, FÉE, Crypt. des écorces exot. officin., page 76. Sparsa , ad basin dilutescens; peritheciisatris, elongatis, submastoideis, porolato pertusis, mar- gine fimbriato; sporidiis bilocularibus, elliptico-ovalibus, atro-rufis, subtranslucentibus. Habitat in America ad corticem Bonplandiæ trifoliatæ (H. et B.). (Thecæ, tab. XXXIX, fig. 2; enter thecas sphæriarum.) Nous disions, en parlant de cette plante, peut-être est-ce une sphærta ? De nou- veaux specimen, en très-bon état, ont permis de décider la quesuion. Cette sphæria, car c’en est bien une, se développe sur les vieilles écorces d’angusture vraie. La figure du Pyrenastrum echinalum, donnée par EscaWweiLer, Lich. Brasil. in Flora Marti, page 45, tab. VIII, fig. 6, semble devoir se rapporter à cette plante. Les sporidies ont une couleur de succin très-prononcée; elles sont elliptiques, ovales et biloculaires. É Nota. Cette plante appartient à la XX.° tribu du genre sphœria (Sphæriæ pertusæ de Frs). 3. PLANA. + Plano-depressa , orbicularis, sparsa, subepidermide nascens, aterrima, epapillata ; sporidiis bilocularibus, pulegiiformibus, succini colore notatis. Habitat in Jamaica ad cortices radicum annosas Quassiæ excelsæ, Roxs. (Zcon., tab. XXXV, fig. 1; À, magnitudine naturali; B, fragmentum auctum : Thecæ, tab. XXXIX, fig. 3; enter thecas sphæriarum.) Cette sphæria se développe sous l’épiderme des écorces de la racine du Quassia amara, L. Les périthèces sont épars et très-noirs; leur surface est un peu inégale; ils sont formés d’une substance carbonée, dans laquelle se trouvent des sporidies pulégiformes de couleur de succin. IT. HYSTERIUM, Tone, Meckl., 2, page 4; FRIES, Syst. myc., 2, page 579. Perithecium sessile , ovale sive elongatum, simplex ramosumque, rima longitudinali primo clausum, demum subapertum , nucleo discifero lineari subpersistente. Thecæ erectæ, spo- ridiis uniserialibus repletæ. EE. 16 ESSAI SUR LES CHYPTOGAMES ? ExosTEMMaTis. + Elongatum, juventute epidermide tectum, dein rima longitudinali angustissima apertum ;, subrectum, disco poris remotis pertuso. Habitat supra corticem Exostemmatis floribundæ, Sw., Jamaicæ. (Quinquina de Sainte-Lucie.) Cette plante a le port des hypoderma. Les périthèces sont fort alongés, parfois confluens, très-étroits, un peu flexueux. On voit çà et là, sur le disque, des pores écartés qui permettent au périthèce de communiquer avec l'air extérieur. L’écorce sur laquelle se développe cet hysterium est fort lisse. N. B. Nous possédons une production venant de M. BatkA de Prague, qui l'a trouvée sur le quinquina jaune, et qui lui donne le nom de rhizomorpha. Ce n’est point une plante de ce genre, ainsi que le prétend à tort cet habile pharmacographe ; mais bien la racine fibreuse d’un ep:dendrum parasite. IIL LICHENES, Fes. I. GRAPHIDEÆ, Fée. Ce sous-groupe a été l’objet de travaux nombreux, trop souvent contradictoires. EschWEILER (Syst. lich., 1824) y a renfermé neuf genres, formés aux dépens des genres opegrapha, graphis et arthonia, d’Acnarius; les voici : 1. DIoORYGMA ; type Opegrapha hieroglyphica, Pers., Act. soc. Weter., IL, 16, t. 10, fig. 3; 2. LEIORREUMA, type Opegrapha Lryellii, Engl. bot., vol. XXVIX, t. 1876. 3. GRAPHIS 4. OPEGRAPHA 5. Oxysroma, type ©. cylindrica, Rann., Act. soc. ilal. della scienza, XNXI, 1820, tome III, fig, 1. 6. Scapmis, types Opegraphæ, sect. 2°, alyxoria, Ac. 7. Lecanacris, type Arthonia lyncea, Ac. 8. SCLEROPHYTON, Escaw. 9. PYROCHROA, types Graphis coccinea, HoLL., G. caribæa, Ach. MEYER n’a pas adopté ces innovations (Lich. dispos., 1826). Il ne reconnait pas le genre opegrapha, et son genre graphis a servi à former les genres oxysloma, scaphis, lecanaclis et sclerophylon d'EscaWeILER, ainsi que notre genre fissurina. Il a fondé un genre asterisca, qui est la même chose que notre sarcographa, pour lequel nous réclamons la priorité; un genre /eucogramma evenfin un genre platygramma, qui a reçu la plus grande partie des espèces des genres /eiorreuma, diorygma, pyrochroa, plusieurs de nos arthonia, ainsi que plusieurs graphis d'Acmarrus. Nous devrions parler d'un genre a/lographa de M. Cu£vaLier, genre qui nous semble fondé sur notre Graphis Poitæi et sur le Graphis Afzelii d’Acharius; maisles EE, ACH., pro parle. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 17 travaux de cet auteur sont si peu méthodiques et souvent si peu complets, quoique diffus, que nous avouons ingénument ne pas avoir trouvé les caractères génériques sur lesquels il le fonde. Il adopte comme graphidée le genre schizoxylon des auteurs. Plus récemment Fries (Lichenogr. europ., 1851) a reconnu une tribu des graphidées ; mais il la regarde comme arüficielle et comme une simple dégénéres- cence des lécidinées. Toutefois il y fait entrer cinq genres, dont deux lui semblent douteux; ce sont les genres umbilicaria, opegrapha, lecanaclis, contangium et coniocarpon. Beaucoup de personnes s’étonneront que le docte auteur ait fait entrer dans ce groupe le genre umbilicaria. S'il eût étudié les thèques, il eût certaine- ment changé d’avis. Ce n’est pas à l'apparence seule qu'il faut s'arrêter, car alors il n’y a pas plus de raison pour faire entrer le genre wmbilicaria parmi les graphidées que parmi les lécidinées, puisque certaines espèces ont des apothèces immarginés et cupuliformes. Les thèques des gyrophorées sont tout-à-fait distinctes de celles des graphidées. FRIES n’a point adopté les divers genres, formés par ses prédécesseurs ; il pense que le genre heterographa est un hysterium, et ne croit pas que les caractères disunctifs attribués au medusula, soient suffisans; il s’'abstient de porter un jugement définitif sur les genres créés aux dépens des graphidées exotiques. Nous pensons que les genres coniangium (Spiloma paradoxum , AcH.) et conto- carpon (spiloma, Acn.), sont mal placés à la suite des graphidées. Ainsi done le sous-groupe des graphidées se compose aujourd'hui de vingt-quatre genres, qui sont les suivans : Alographa, Escax. Leucogramma, Mer. Arlhonia, Acx. Medusula, Escaw. Asterisca, MEY. ‘. Opegrapha, Ac. - Diorygma, Escaw. Oxystoma, Escaw. Enterographa, Vée. Platygramma, MEy. Fissurina, VÉE. Polÿmorphum, Cnev. Glyphis, Aou. Sarcographa, Vie. Graphis, Ac. Scaphis, Escaw. Heterographa, Fée. Schizoxylon, Pers. Lecanactis, EscawW. Sclerophyton, Escuw. Leiogramma, Escuw., Lich. Bras. Thecaria, FÉE. Leiorrheuma, Escaw. Ustalia, FRies. Ce n’est point ici le lieu d’examiner la validité de ces genres, dont plusieurs ont déjà été condamnés par les auteurs même qui les ont créés; nous ferons ce travail dans un mémoire spécial. ; Le sous-groupe des graphidées, grossi de plusieurs genres de la famille des hypoxylées, mériterait peut-être de constituer une famille distincte. La disposition constamment linéaire des apothèces indique qu'il existe en eux un point d’ac- EE. ; 3 18 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES croissement vers chaque extrémité; tandis que dans les verrucariées l’accroisse- ment a lieu du centre à la circonférence. I. OPEGRAPHA, Acn., Lich. univ., page 43, tome III, fig. 9-12; FÉE, Méth. lich., page 18, tab. 1. Ù (Zcones thecarum, tab. XXXIX, fig. 1-27, secundum ordinem specierum digestæ.) Ce genre a été réuni au genre graphis par MEYER et par SPRENGEL qui a suivi les opinions de cet auteur. Il résulte de cette fusion que les opegrapha, décrites dans notre ouvrage, figurent dans le genre graphes de cet auteur ; mais parmi les réunions proposées 1l en est de si extraordinaires que nous n’osons les indiquer, par respect pour la mémoire du docte auteur de l'Histoire de la médecine. FRiss (Lichenogr.europæa reformata), et EscaweILer (Lichens du Brésil, 1835), ont tous deux opéré la fusion des genres opegrapha et graphis ; mais le premier a jugé convenable d'adopter, comme plus ancien, le nom d'opegrapha, tandis que le second a préféré celui de graphis. Nous ne voulons pas ici nous prononcer sur la validité de ces deux genres, aussi distincts peut-être que les genres /ecidea et lecanora, dont les apothèces sont nus ou pourvus d'une marge thalloïde. Unis ou séparés, ces deux genres sont empiriques. L'examen des thèques permettra seul de les circonscrire nettement, Nous entreprendrons ce travail ailleurs. 1. OPEGRAPHA GLOBOSA, FÉE, Essai sur les crypl., page 24, tome V, fig. 2. Ajoutez ce qui suit : Thèques très-volumineuses, un peu opaques, gélatineuses, légèrement colorées en jaune, elliptiques, également arrondies vers les deux extrémités; elles se brisent, sans laisser échapper les spores; celles-ci sont pelites, arrondies, agglutinées et disposées par séries trans- versales au nombre de quatre à six. Cette espèce est fort distincte : on la reconnait facilement à son thalle blan- châtre, avec ou sans limites, à peine tuberculeux; mais surtout à ses apothèces (lirelles) globuleux, toujours distincts et épars; à la vue simple, elle a le facées d'une verrucaire; si on l’étudie avec le secours de la loupe, on voit que les apo- thèces sont sillonnés et entourés à la base par le thalle. Elle est assez rare sur le quinquina gris; nous en possédons un specimen trouvé par nous sur l’Exostemma floribunda, SW. 2. O. ABBREVIATA, loc. cil., sp. 2. Thèques mastoïdes-larmaires , courtes, nombreuses , se détachant facilement des envéloppes, qui sont élargies vers le sommet et lerminées en pointe mousse; elles renferment trois à cinq sporidies tubuleuses, alongées, présentant trois à cinq cloisons, qui ne sont peut-êlre autre chose que des spores. Cette plante est voisine par les thèques de l'Opegrapha Bonplandi. (Voy. plus loin.) EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 49 3. O. ovaTA, Loc. cil., tome V, fig. 3. Thèques faciles à se disgréger, composées de six à huit sporidies , rapprochées dans le sens de leur plus grand diamètre, et renfermant cinq à huit spores ovoïdes, disposées en travers : ces spores, qui paraissent uniques avec un faible grossissement, sont multiples au microscope; elles sont hyalines, arrondies, et forment des rangées ou séries régu- liéres. SPRENGEL réunit cette plante à l'O. scaphella, qui en est distincte et par les thèques et par l’organisation de la lrelle. 4. OPEGRAPHA BONPLANDI, oc. cit., page 25, fig. 4, tab. V; Graphis prosodea, SPRENG., Syst. vegel., IV; Opegrapha prosodea, Acn., Syn. meth. lich., p. 25; Opegr. cylindrica, Rap, Act. soc. ill. scienz., XNIIT, 1820, page 30. Thèques ovoïdes, hyalines , réfractant la lumière, gélatineuses, assez grandes, à contours purs et non onduleux, renfermant plusieurs sporidies, étroitement rapprochées, dans lesquelles sont nichées six à huit spores, arrondies et agglutinées. Ces thèques sont plus grandes que dans l’O. abbreviata ; leur forme est analogue. Dans l'O. Bonplandi, var. quassiæcola , il y a identité dans la forme dés thèques avec le type. Ajoutez à l’Aabitat : Le Guayacum officinale, 1. ; l'écorce de parabo du Brésil , et l’écorce astringente des phar- macies allemandes. Nous avons dit que le thalle était d’un roux brun ( fusco-æneus); c’est en effet l’état le plus ordinaire sous lequel se présente cette belle et curieuse plante; mais cette nuance tient évidemment à la déliquescence des lirelles, qui tachent la croûte dans la vieillesse. Quand la plante est jeune, le thalle est blanchâtre, avec une légère nuance jaune. Il faut se rappeler cette circonstance et modifier de cette manière la phrase destinée à caractériser le thalle : Thallo inœquali, tenuissimo , tunc albidulo-subflavescente , tunc cum œtate fusco-æneo, linea atra undulaia limitato, sœpe effuso. Nous avons trouvé fréquemment cette plante aq à sur le thalle de divers autres lichens, par exemple, sur le Graphis glaucescens, et sur le Thelotrema myriocarpon. Lorsque cette circonstance se présente, le thalle avorte, et il faut une grande habitude pour ne pas décrire, comme nouvelle, cette plante essen- tiellement polymorphe. SPRENGEL (Sys£. vegel., IV, p. 1°, p. 250) pense que cette opégraphe est iden- tique avec l'O. cylindrica de Rapni (oc. cit.) et avec l'O. prosodea, Ac. (loc. cit.). Il suivrait de ce rapprochement que cette espèce serait le type du genre oxy- stoma de M. EscHWeILer (Syst. lich., 14, fig. 5); mais cet auteur (Lich. du Brésil, page 92) paraît douter qu'il en soit ainsi. Consultez l'ouvrage cité. Dans cet état de choses nous n’osons décider que l'Oxystoma cylindricum d'ESCHWEILER soit en effet identique avec notre ©. Bonplandi. La variété quassiæcola est assez distincte du type; ses apothèces sont plus EE. EE" —"—"—" —— 20 ESSAT SUR LES CRYPTOGAMES alongés et bien plus gros; le sillon du disque est aussi plus profond. On trouve sur l'écorce de l’angusture fausse une forme à lirelles fort déliées, mais non linéaires ni punctiformes; le thalle dans notre specimen est souvent envahi par une con- fervée; ce qui indique que la plante croît sur des rameaux bas et en contact avec le sol. Nous n'avons pas cru devoir lui consacrer un article spécial, tant il est difficile d'établir des variétés quand on travaille loin de la patrie des plantes soumises à l'analyse. Il n’en a pas été de même d’une forme à lirelles encore plus petites, qui ne croît pas sur l’angusture vraie; elle vient du continent d'Amérique. Voici la phrase que nous rattachons à cette variété. Var. 2. minutissima. (N.) Lirellis minutissimis, punctiformibus , ançguslis, aterrimis; disco subcanaliculato, margine crassiusculo. Habitat in corticibus genus ignoti e tribu terebinthacearum; patria havanensis. Var. y. Meyeri; Opegrapha Meyeri, Meiss., in lit. (Zcon., tab. XXXW, fig 3; magnitudine natural.) Thallo (crusta) flavidulo, membranaceo, inæquali, nigro limitato, effusoque, apotheciis (lirellis) numerosis, subparallelis, atris, longiusculis, inæqualibus , disco rimæformi, margine tenui. Habitat in cortice Quassiæ amaræ, Sw. (Icon., tab. XXXV, fig. 5, À,'B. Thèques difficiles à découvrir; elles sont semblables à celles. du type. Cette espèce occupe de larges espaces sur l’écorce du Quassia amara, Sw., L. Les lirelles sont nombreuses, très-noires, de longueur inégale, assez grosses, souvent disposées dans le sens longitudinal de l'écorce; le disque est fort apparent, et la marge assez mince. Nous devons cette variété à M. Me1SsxER, de Halle, Nous n'avons pas cru pouvoir l'élever au rang d'espèce. Le specimen communiqué est évidemment frappé de vétusté. + 4 (bis). O. MELAMBO. + Thallo (crusta) tenui, albo subfarinaceo effuso ; Apotheciis (lirellis) simplicibus , aterrimis, per confluentiam sæpe furcatis, subramosis- que, rectiusculis, aliquando curvatis, emergentibus, extremitatibus acutiusculis, vetus- tate obtusis, margine rectiusculo. Habitat in cortice melambo offic. Thèques à sporidies tétraspores, ovoïdes, fort grosses, luisantes et hyalines; sporidies naviculaires, très-élargies au centre, comme toruleuses ; les spores (loges?) font saillie; on les croirait quadrangulaires ; celles qui occupent le centre sont plus grosses que celles des extrémités. La diagnose que nous avons faite de cette plante met en évidence l'importance des thèques, comme caractère éminemment propre à la détermination de Pindi- vidualité des espèces. L'O. melambo ressemble beaucoup par le faces à l'O. Bon- EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 21 plandi ; mais les thèques diffèrent et par la forme et par les dimensions; elle vit sans doute sur d’autres écorces que sur celles du mnel/ambo de Colombie, et si nous lui avons imposé ce nom, c’est faute d'en trouver un suffisamment caractéristique. L 5. O. ix#QuaLIS, loc. cit., tab. VI, fig. 1. Thèques ovoides, peliles, lucides, rares et difficiles à reconnaitre; elles renferment des sporidies ovoides. Nous avons trouvé cette espèce sur le quinquina de Loxa; elle ne vit pas sur l’écorce du Ponplandia trifoliata, ainsi que nous l’avions pensé d’abord. 6. O. nana, Loc. cit, tab. XV, fig. 4. Thèqués excessivement petiles et en rapport de dimension avec les apothèces ; elles sont analogues avec celles de l'O. peruviana, mais trois à quatre fois plus pelites; les spori- dies sont ellipsoïdes, à quatre cloisons ou spores; elles se montrent rapprochées par groupes et toujours privées d’enveloppe générale. 7. O. Epipasra, Âcu., Syn. melh. lich., page 75. Nous n'avons pu découvrir les thèques de la variété décrite page 26 de notre ouvrage. 8. O. suBIMMERSA, loc. cil., tab. VI, fig. 3. Thèques à enveloppes fragiles, composées de cinq à huit sporidies, groupées et nues; elles { PPes ass, D CRÉEHEEN >18TOUP 5 sont tubuleuses, assez longues, et renferment dix à douze spores ovoïdes , transverses , d'apparence gélatineuse; le tissu qui compose le nucléus est fibreux , gélatineux , mince et d'apparence vitreuse. Cette plante se trouve à Saint-Domingue sur l'écorce de divers arbres. SPRENGEL la réunit avec l'O. inæqualis, dont elle est tout-à-fait disuncte. Le Graphis conferta de ZENKER, in Pharm. Waarenk., tab. XXII, fig. 1, semble devoir se rapporter à cette plante. 9. O. RUIZIANA, loc. cil., page 27. Thèques claviformes, grosses, engagées dans un tissu cellulaire alongé, blanchâtre, géla- tineux et d'apparence vernissée; elles abandonnent très-facilement les sporidies, qui sont au nombre de six à neuf, et qui renferment des spores disposés par séries transversales au nombre de deux à quatre. Ces thèques sont fort belles et de grande dimension. 9 (bzs). O. conNiyENS, Loc. cil., page 148. Cette espèce est rarement en bon état; le thalle est cartilagineux, assez souvent circonscrit par une large bordure noire, saillante et ondulée; les lirelles sont cadu- ques dans la vieillesse de la plante et elles laissent après elles une cicatrice sur le thalle. Les thèques sont semblables à celles de l'O. Bonplandi, mais avec des proportions inférieures. Peut-être cette plante n’est-elle autre chose qu’une forme éloignée de cette opégraphe. Voyez page 19 de ce Supplément. L'O. connivens vit aussi sur l'angusture fausse. EE. 22 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 10. O. FARINACEA, loc. cil., page 10. Cette espèce est un état particulier de l'O. peruviana. Nous n'avons pu voir les thèques, indice ordinaire d’un état imparfait. Voyez l’espèce suivante. 11. O. PERUVIANA, oc. cil., page 27, tome VII, fig. 2. Thèques très-grandes et fort belles, formées par la réunion de huit à douze sporidies ellipsoïdes , renfermant huit à douze spores ovoïdes, situés transversalement ; le tissu du nucléus est fort mince et d’une admirable délicatesse. Var. R farrea. O. FARINACEA, FÉE, loc. cit., esp. 10. Thallo (crusta) albo-farinaceo, crasso, molliusculo, indeterminato ; Apotheciis (lirellis) nigris, simplicibus, elevatis , rectis, flexuosisque, demum delapsis, disco anguslo, canaliculato. Habitat in Peruvia ad cortices Cinchonæ oblongifoliæ (Mutis), Ginchona rubra (quinquina rouge roulé, Ofic. gallic.). ? + 12. O. Gracuus, + ©. Comma, Acn., Syn. meth. lich., page 73; Graphis Lineola, ejusd., loc. cit., page 80, et G. tenella, ejusd., page 81; G. Comma, Escaw., Lich. bras., page 76. Thallo (crusta) membranaceo , albo-evanido, pruinoso-pulverulentoque, effuso ; Apotheciis (lirellis) emergentibus, subsessilibus, subsimplicibus , gracilibus, punctiformibus, linearibus, rectiusculis, disco canaliculato nudo, margine thallode eyanido. Habitat frequens in cortice Crotonis Cascarillæ , L. ; Exostemmaiis floribundæ et peruvianæ , H. et B., nec non supra arbores yarias in peninsula dicta du Cap Vert (Afrique). (Zcon., tab. XXXW, fig. 4; À, magniludine naturali; B, fragmentum auctum.) Thèques à enveloppes fragiles, entourées dans un tissu cellulaire alongé, très-délicat et hyaloïde; sporidies rassemblées par six à huit, ellipsoïdes, alongées, ayant au moins en longueur six fois leur largeur; spores ovoïdes, disposées lransversalement au nombre de huit à dix au plus. Cette jolie opégraphe a des formes variables : ses lirelles sont plus ou moins alongées ; courtes, c’est l'O. Comma d'Acnarius ; plus longues et étroites, le Gra- phis tenella du même auteur; longues et entourées par le thalle, au moins vers la base, le Graphis Lineola du même auteur. Lorsque le thalle acquiert un grand développement et qu'il devient farineux ( farreus), c'est peut-être alors notre O. calcea. 13. O. caLcEA, loc. cil., page 28. Thèques analogues à celles de l'espèce précédente : toutefois il y a rapport, mais non identité. Ces thèques renferment un nombre assez considérable de sporidies, huit à dix; celles-ci sont obtuses, assez larges ; on y voit distinctement les spores, qui sont ovoïdes ét transyersalement situées. ESCHWEILER paraît disposé à réunir cette espèce avec notre ©. farinacea a l'O: Comma d'Acnarius. ( Consultez Lich. Bras., page 76.) EE. N9 ex DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES, 14. O. RABDOTIS, FÉE, oc. cil., page 28. Thèques claviformes, terminées en une pointe, que j'ai cru voir ondulée; masse du spo- rosphore gélatineuse et lucide; quatre à six spores arrondies, agglutinées. + 14 (bis). O. AGELEÆA. + Thallo (crusta) cartilagineo, viridi-pallide-olivaceo , lævissimo, effuso, a lirellis dilutes- centibus maculato; Apotheciis (lirellis hysterinis) distinctis, per copiolas congestis, maculantibus, aterrimis, obtusiusculis, emergentibus, rectiusculis, aliquando approximatis maculasque simulan- übus ; disco lato, contiguo, canaliculato , margine subacuto. Habitat in America meridionali ad cortices subputrescentes Cinchonæ flavæ. Of. Thèques ovoïdes, larmairës, à sommet élargi, ne renfermant qu’un pelit nombre de sporidies, à spores peu nombreuses, concaténées, gélatineuses ; il n’y a point d’analogues dans'les thèques des espèces précédentes. Cette espèce est fort remarquable : ses lirelles lui donnent l'aspect d’un hysté- rium; elles sont ramassées par groupes plus ou moins serrés, quelquefois confus et quelquefois disunets; les lirelles, obtuses, assez longues et noires, sont dispo- sées dans tous les sens; elles tachent la croûte, qui est lisse, cartuilagineuse et sans limites. 15. O. netTEROCARPA, Fée, loc. ci, page 20, tab. V, fig. 2. ÀAjoutez ce qui suit: Cette espèce paraît être la même que l'O. tremens (CREvaAL., Hist. hyp.; p- 60, tab. XIIT, fig. 5), indiquée aussi sur la cascarille, et présentée à tort comme une espèce nouvelle. Notre Opégraphe hétérocarpe n’a pas le moindre rapport avec le Graphis Cascarille, auquel SPRENGEL la réunit. Les thèques sont analogues à celles des ©. myriocarpa, abbreviata, Bonplandi et inæqualis. 16. O. RiGIDA, FÉE, Loc: cil., page 20. (Zcon., tab. XXXWV, fig. 5; À, magniludine naturali; B, fragmentum auctum.) Thèques mastoïdes, à sporidies renfermant des spores concaténées, fortement gélatineuses. Cette espèce a des lirelles gigantesques : leur longueur dépasse quelquefois dix- huit lignes; elle a le port d’un graphis; le sillon est irès-prononcé; la marge est obtuse; les lirelles, malgré leur longueur, sont à peine ondulées ; elles font une saillie d'environ un quart de ligne au-dessous de la croûte. Nous avons vu cette plante sur le Weënmannia glabra, L. (tan rouge). 17. O. myriocARPA, FE, loc. ci. , page 20, tome VI, fig. 4; O. excentrica, CHEvaL., Hist. hypox., tab. XII, fig. 1. Thèques mastoïdes, plus alongées que dans l'O. irœqualis, gélatineuses, hyalines; spori- dies difficiles à découvrir et peu nombreuses ; tissu du nucléus fortement gélatineux. Cette espèce diffère peu de l'O. heterocarpa. Voyez plus haut, esp. 15. EE. 24 . * ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 18. O. uMBRATA, Loc. cil., page 29, tab. VI, fig. 5. Thèques analogues à celles de l'O. ruiziana, dont l'O. umbrata diffère par lous les autres caractères. 18 (bis). O. VERNICOSA. + Thallo (crusta) cinereo-albo, effuso, membraneo tenui, subfarinosoque ; Apotheciis (lirellis) prominentibus ; elongatis, rigidiusculis, nudis, pruinoso-vernicosis , disco lineari, cæsio, subnullo; nucleo candido albo. Thecis ellipsoideis, gelatinosis, sporidiis conglomeralis. Habitat in cortice Cinchonæ lancifoliæ, Mutis. Thèques ellipsoïdes, fortément DE à contours Dent ondulés; spores rangés par séries transversales nombreuses ; sporidies restant toujours engagées dans les thèques, qui se rompent sans leur donner la liberté. Le thalle est sans limites et un peu farineux. . Les apothèces sont très-proéminens, inégaux, quelquefois assez longs, dirigés dans le sens longitudinal des fibres corticales; ils ont un aspect bleuâtre, comme vernissé; le disque, étroit, s’oblitère avec l’âge, et n’est plus indiqué que par une légère décoloration linéaire. 19. O. CONDAMINEA, FÉE, loc. cit., tab. IX, fig. 1, page 30. Ajoutez ce qui suit comme développement : Thèques quittant le tissu du nucléus, accompagnées de leurs enveloppes; elles sont clavi- formes, très-développées et renferment sept à dix sporidies ellipsoïdes, à spores ovoides, transverses; elles ont de l’analogie avec les thèques des O. peruviana et umbrala. Cette belle cryptogame, qui abonde sur diverses espèces de quinquina, mais notamment sur le quinquina de Lima, occupe de grands espaces, limités seulement par d’autres plantes voisines. Le thalle a une très-légère teinte bleuâtre; les lirelles sont d’un beau noir, sallantes, éparses, simples, bifurquées ou même rameuses par confluence, flexueuses, recourbées, et se terminent en une pointe tantôt aiguë et tantôt émoussée; le disque est indiqué seulement par une ride; la marge est épaisse et légèrement saillante. Nous avons trouvé sur l'écorce du melambo cette opégraphe, qui est très-dis- uüncte de toutes ses congénères ; elle ne diffère point de celle qu'on voit sur les quinquina , non plus que celle observée par nous sur les jeunes rameaux de l'Ægo- pricon betulinum , L fils; Maprounia guianensis, AUBLET. La figure que nous avons donnée a été faite sur un échantillon de quinquina rouge, ur lequel se trouvait aussi le Lecidea conspersa (Essai, p. 108, tab. XXVII, fig. 4). 20. O. RUGULOSA, FéE, loc. cil., page 30, tab. VII, fig. 1. Théèques géantes, tubuleuses , à contours ondulés, dix fois plus longues que larges, ren- fermant vingt-quatre à trente-deux sporidies transversales, dont les enveloppes sont peu distinctes; chacune de ces sporidies contient lrois à cinq spores, irrégulièrement arron- dies, gélatineuses. Les thèques et le tissu qui les contiennent sont fortement gélatineux. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 95 Dans la jeunesse de la lirelle, ces corps sont incolores; mais avec l’âge ils prennent une teinte de chlore très- prononcée. Le thalle de l'O. rugulosa est souvent limité de noir. La bordure est fort étroite. Cette plante, ainsi que la suivante, a le port d'un graphis. . 21. O. SCAPHELLA, Ac. , Syn. meth. lich., page 78; Fée, loc. cil., page 31; O. enteroleuca, ejusd.; Graphis scaphella, Escuw., Lich. Bras., page 88. Thèques analogues à celles de l’espèce précédente, mais avec des proportions moitié moin- dres; contours flexueux; consistance gélatineuse ; couleur chlorinée; les sporidies sont agelutinées ; chaque thèque en renferme quinze à dix-huit au plus; les spores, peu nom- breuses, sont grosses et accolées les unes aux autres. 22. O. ENTEROLEUCA, ÀCH., Syn. meth. lich., page 78; FéE, loc. cit., page 51; doit rentrer dans l'espèce précédente, dont elle est évidemment un état plus avancé. + 25. O. nrascens. + ©. endochroma, FÉE, Essai, loc. cil., page 51. (Icon. , wub. XXXVI, fig. 1 ; À, magniludine naturali; B, fragmentum auctum.) Thallo (crusta) membranaceo, fulvescente, inæquali , nigro sublimitato; Apotheciis (lirellis) hiascentibus, atris, thallode basi cinctis, abbreviatis, acutis; disco aperto , subdilatato , marginibus acutiusculis. Habitat in America on ad corticém cinchonarum, ubi satis est Ra Thèques en ellipse alongée ou bien tubuleuses, à peine quatre fois plus longues que larges, un peu jaunâtres , renfermant un nombre prodigieux de spores arrondies, gélati- neuses ; le tissu du nucléus est alongé, filamenteux, régulier, hyalin. Le nom spécifique d'endochroma indiquait que le nucléus a une couleur jaune- chrome; mais comme cette circonstance ne se présente que quand la plante est frappée “a vieillesse, ce nom a dû être changé et la phrase caractéristique modifiée. 24. O. PELLETIER, FÉE, loc. cuit. Thèques à sporidies nombreuses, tubuleuses, dont il est difficile de déterminer la com- position. 25. O. TumipuLra, Fée, loc. cit., page 32, t. X, fig. 6. Thèques très-longues, étroites, naviculaires , brillantes, parfaitement pellucides; elles sont plongées dans le tissu du nucléus, qui est alongé et à filamens déliés. Chaque thèque renferme vingt - quatre à trente spores, disposées en travers, ovoïdes et brillantes ; peut- être sont-ce là des sporidies ou des loges qui elles-mêmes renferment des spores. 26. O. coNGLOMERATA, FéE, loc. cit., page 32, tab. XII, fig. 1. Thèques tubuleuses, longues, un peu jaunâtres, égales des deux bouts, rapprochées par deux ou trois dans le üssu cellulaire du nucléus; elles renferment un très-grand nombre de spores disposées transyersalement et par séries peu nombreuses. Ces thèques sont opaques. EE, 4 26 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 27. O. RuIZOCOLA, FÉE, loc. cil., page 53 (Graphis rhizocola, Escaw., Lich. Bras, p.85). Thèques fusiformes, huit à douze fois plus longues que larges, à enveloppes pellueides È renfermant cinq à huit sporidies disposées obliquement et marquées de six à huit cloisons également espacées. La figure donnée (tab. XIIF, fig. 2) est celle du Fissurina incrustans (Essai, page 60). C’est donc par erreur qu'on a écrit au bas de cette planche, Opegra- pha rhizocola; ce n’est pas cette plante (voyez plus loin, genre fissurina, 2:° esp. ). Nous pourrions retrancher, sans beaucoup d’inconvénient, cette espèce du genre opegrapha, pour la faire entrer dans le genre graphis. IL. GRAPHIS, Ac, Lich, univ., page G4, tab. III, fig. 14-16; Fée, Met. lich., page 34, t. L", fig. 3. (Zcon.; Thecæ, tab. XXXIX, fig. 1-41, secundum ordinem specierum digestæ.) Ce genre, considéré tel que l'avait fondé Acnarius, ou tel qu'il a été modifié par ses successeurs, est entièrement empirique. Les caractères adoptés étant tous extérieurs. ESCHWEILER, qui semble être descendu assez profondément dans l'organisauon de ces lichens, les définit diversement dans les deux ouvrages qu'il a publiés. MeYER donne des caractères vagues , applicables à plusieurs genres, évi- demment disuüncts. FRIES, en réunissant les genres arthoniæ et graphis à son genre arlhonia, a évité la difficulté, sans la résoudre; mais nous devons faire remarquer que cet estimable auteur n’a parlé que des graphidées indigènes, et que la plupart des espèces de cette tribu, propres à donner des types de genre, sont exoliques. Quarante espèces de graphis sont ici décrites : toutes sont-elles distinctes ? toutes sont-elles congénères? Nous assurons que non. L'étude des thèques nous a montré huit types disuncts, indice certain de l’hétérogénéité de ce genre; mais parmi ces types il en est qui ne sont que la modification d’une même forme, tandis que d'autres, au contraire, apparüennent à des créations lichénoïdes d’un ordre diffé- rent. Ce que nous disôns du genre graphis s'applique au genre arthonia, ainsi qu'au genre opegrapha. Nous donnerons à la fin de ce travail une distribution méthodique des graphidées, d’après la forme et la disposition des thèques, nous réservant de fonder définitivement ces genres dans un mémoire spécial. 1. GRAPHIS TORTUOSA, ACI., Syn. meth. lich., p. 85. Voyez G. cascarillæ, Fées. 2. G. PACHNODES, FÉE, Æss. sur Les crypl., elc., p. 54, tab. VIT, fig. 4. Thèques claviformes, renfermant cinq à six sporidies ovoïdes, couleur de chlore,. conte- nant des spores agglomérées par séries de quatre à six, Le tissu du nucléus est gélatineux et formé de tissu cellulaire alongé. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 27 3. G. cascariLLæ, Fée, loc. cil., tab. VII, fig. 5, 5 & et 6; G: torluosa, Acu., Syn. meth. lich., page 85; Fée, Essar, loc. cil., ad exclusionem iconis. Thèques fort délicates, peu nombreuses , claviformes, courtes, quatre fois plus longues que larges, renfermant trois à quatre sporidies elliptiques, naviculaires, que je crois tétraspores ; spores ovoïdes. : Nous possédions un échanullon de Graphis torluosa, donné par Acmarius à feu Lamouroux, et ce fut sur l'autorité de ce célèbre lichénographe que nous l'adoptâmes comme espèce. Un examen attentif du type prétendu nous a montré que ce n’était autre chose qu’un état avancé du G. pachnodes. Le thalle est usé et paraît blanchâtre; tandis que dans notre plante le thalle est d’une belle couleur jaune chamois. Il demeure bien établi que le G. {orluosa est une mauvaise espèce; tandis que les G. cascarillæ et pachnodes sont fort distincts. Voici les diffé- rences qui les séparent. G. cascarillæ : thalle du plus beau blanc, indéterminé, légèrement farineux et souvent taché en roux par les lirelles; celles-ci sont rameuses; leur disque est large, nu, et s'imbibe d’eau avec une grande facilité. Le 2halamium est d’un brun roussâtre. à : G. pachnodes : thalle granuleux, limité de noir; couleur jaune chamois-clair; lirelles rameuses, un peu enfoncées, quelquefois simples; leur disque est pruineux ; étant plongées dans l’eau, elles ne s’imbibent pas de ce liquide et ne tachent jamais la croûte. Les thèques de ces deux espèces sont différentes. Comparez les figures que nous en donnons. 4. G. FULGURATA, Fée, loc. cit., page 55, fig. 4, tab. XI. Thèques presque linéaires, un peu amincies vers l’une des extrémités, logées dans le tissu du nucleus, lequel est alongé et pellucide; ces thèques renferment cinq à six sporidies disposées sur une seule rangée ; elles sont petites, ovoïdes, fortement colorées en bistre ou même en noir, parfois pellucides; quatre spores y sont logées. 5. G. ATRATA, FÉE, Loc. cit., page 35. Thèques ovoïdes, également amincies des deux bouts, réfractant les rayons lumineux, et conséquemment fort lisses; dix à douze sporidies transverses, ovoïdes, luisantes, dont l’orga- nisation interne est difficile à préciser. Thèques analogues à celles du G. caribæa d’Acharius. 6. G. EVANESCENS, Fée, loc. cit., tab. VIIL, fig. 2, page 35. Thèques claviformes 5 quatre à cinq sporidies , à spores agglutinées, de grosseur inégale ; nucléus gélatineux et hyalin. 7. G. ExIUS, FÉE, loc. cil., page 37, tab. XIII, fig. 5. Nous l'avons observé sur la cascarille. Thèques dont les enveloppes restent engagées dans le tissu du nucléus; les sporidies se pré- sentent par amas de huit à douze; elles sont elliptiques , dirigées dans un sens oblique, et renferment quatre à six spores ovoïdes. EE. 28 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 7 (bis). G. STELLULATA, FÉE, Æssaï sur les crypt., page 147. (Zcon., tab. XXXW, fig. 6; À, magniludine naturali; B, fragmentum auctum.) L'Opegrapha stellulata de M. Cnevanier, His. kyp:; t. XV, fig. 2, p. 68, est notre Opegrapha condaminea, décrite sous un autre nom. Thèques mastoïdes; quatre à six sporidies alongées, dans lesquelles nous n'avons pu reconnaître la disposition des spores. 8. G. LEPTOCARPA , FÉE, Loc. cil., tab. X, fig. 2; G. furcata, ejusd., esp. 18. Thèques dont les enveloppes restent dans le tissu du nucléus; elles sont claviformes, assez alongées, et renferment six à huit sporidies elliptiques, six fois plus longues que larges, dans lesquelles sont logées huit à dix spores hyalines , ovoïdes et situées transversalement. Quoique les sporidies aient une grande délicatesse de forme, les spores sont très-apparentes. Bien que la figure de cette plante soit très-exacte, elle présente des fissures corticales assez semblables à des lirelles : c'est ce qui explique comment SPRENGEL (Syst. plant., IN, 1, page 252) a pu la réunir avec le G. oryz@formis, dont nous parlerons plus loin, espèce 30. 9. G. GLAUCESCENS, FÉE, loc. cit., page 56, tab. VIII, fig. 5. Ceute plante vit aussi sur l’écorce du Geoffroya Surinamensis, SW. Thèques nombreuses, translucides, fort belles, elliptiques, égales des deux bouts, logeant dans leurs enveloppes, qui fort souvent restent dans le nucléus, des sporidies elliptiques au nombre de huit à douze. Les spores , qu’on y voit fort distinctement, sont ovoïdes ; transverses et au nombre de dix à quinze. 10. G. Lixeora, Ac, Syn. meth. lich., page 80. Voyez De gracilis, page 22, espèce 12. a la réunissons à l’'Opegrapha Comma et au Graphis tenella, dont elle ne semble pas différer. 1. G. ciNEREA, FÉE, loc. cit, tab. I, fig. 3. Thèques trés-longues, également amincies vers les deux extrémités, au moins huit fois plus longues que larges, nombreuses , de la plus grande beauté; vingt à vingt-quatre loges, dans lesquelles se trouvent renfermées plusieurs spores arrondies. Les apothèces (lirelles) de ce graphis présentent le caractère d’une double marge; on retrouve ce caractère dans le G. Achari ; mais ces deux plantes n’ont point d'autre rapport. 12. G+ CANALICULATA, FÉE, loc. cil., page 38. Thèques ovoïdes , ellipsoïdes, de couleur vert-jaunâtre, fortement engagées dans le tissu gélatineux du nucléus, où elles laissent leurs enveloppes; sporidies ellipsoïdes, courtes, colorées ; elles renferment un très-grand nombre de spores, dont l’arrangement est diffi- cile à déterminer en raison de l’opacité des sporidies; toutefois ces spores font saillie et sont fort apparentes. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 29 13. G. PLAGIOGARPA, FE, loc. cil., page 38. Thèques tubuleuses, fort longues, un peu flexueuses, colorées en chlore; vingt-cinq à trente-cinq sporidies renfermant des spores disposées par séries transverses. 14. G. MARGESCENS, FÉE, loc. cil., page 38, tab. XV, fig. 2. Thèques trés-petites, linéaires ; elles renferment , disposées sur une seule série, de petites C sporidies ovales, pellucides, ainsi que les thèques; on y voit trois à quatre spores agglutinées. 15. G. Acnarn, RÉE, Loc. cit., page 39, tab. X, fig. 4. Thèques très-développées, chlorines, claviformes, épaisses , fortement gélatineuses, renfer- mant 15 à 20 sporidies transverses, dont les pores, au nombre de quatre, font saillie. Le tissu du nucléus est fortement gélatineux. Cetie belle espèce envahit quelquefois entièrement les rameaux et les branches de plusieurs espèces de quinquina. Le thalle est fendillé, d’un blanc plus ou moins pur, sans limites et assez lisse ; les lirelles sont éparses, simples ou irrégulièrement bifurquées, flexueuses et ondulées, assez élevées au-dessus du thalle, qui les embrasse à la base; le nucléus est d’un très-beau blanc et charnu. La description du G. duplicata, donnée par ACHARIUS, se rapporte assez exactement à notre espèce; mais celle-ci diffère entièrement des spécimen de G. duplicala que nous avons eus sous les yeux, et qui nous avaient été communiqués comme authentiques. 16. G. purzicaTa, AcH. Espèce paradoxale, qu’on peut faire disparaître, n'ayant jamais été figurée. Soon Lich. Bras., page 75, croit reconnaître en elle le G. DL Ac. Si l'échantillon qui nous a été communiqué d'Allemagne est authentique, le G. duplicata d'Acnarius est une simple forme du G. scripta. 17. G.INCONSPICUA, FÉE, Loc. cit., page 30. Les enveloppes des thèques restent engagées dans le tissu du nucléus, qui est gélatineux. Six à huit sporidies incolores , renferment sept à douze spores, ovoïdes et transverses. Ce type a des analogues. 18. G. FURCATA, FE, loc. cil., page 40, tab. IX, fig. 4. Voyez G. leptocarpa, esp. 8, dont cette espèce n’est qu'une simple modification. 19. G. PAVONIANA, FÉE, loc. ci, page 40. Thèques abandonnant leurs enveloppes dans le tissu du sporosphore, claviformes, nom- breuses, hyalines, et formées par six à huit sporidies, tubuleuses, longues, ondulées, obtuses , renfermant dix à douze spores ou cloisons. 20. G. SERPENTINA, ACH., Syn. lich., page 83; Fée, loc. cit., p. 20. Thèques claviformes, étroites, renfermant quatre à huit sporidies linéaires, pointues ; dia- phanes; six à huit spores transverses. Les auteurs, après avoir reconnu des Graphis scripla ; serpentina, pulverulenta, EE. 50 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES macrocarpa, cerasi, belulisna et recla, ont réuni ces diverses espèces en une seule, sous le nom spécifique de scripta ou de pulverulenta. L'examen des thèques nous a démontré la nécessité de reconnaître plusieurs types disuncts. Parmi eux se trouve le Graphis serpentina des écorces exotiques officinales, qu'il ne faut pas confondre avec les variétés nombreuses indiquées par FR1Es. Pour fixer défini- üvement les limites de ces espèces polymorphes, il faut s’aider des caractères microscopiques. 1. G. LAUBERTIANA, Fée, loc. cit., page 41, tab. VII, fig. 3. Thèques analogues à celles du G. marcescens et aussi petites; les sporidies, très-légèrement . colorées et elliptiques, sont tétraspores. 22. G. INTERRUPTA, FÉE, loc. cil., page 41, tab. VIIT, fig. 1. Thèques claviformes , étroites, nombreuses, logées dans le tissu du nucléus, qui est peu consistant: On y voit cinq à sept sporidies linéaires, pointues, colorées; ces sporidies sont cloisonnées; mais les eloisons sont difficiles à voir. Nous avons trouvé ce graphis sur un quinquina qui nous a été adressé de Halle par M. MEIssxER, sous le nom de quinquina de Quito, sorte d’écorce encore peu connue, et qui ressemble aux quinquinas orangés. 25. G.1NTRICATA, FÉE, loc. cil., page 41, tab. IX, fig. 3. Thèques dont les enveloppes restent engagées dans le tissu du nucléus, lequel est com- pacte, serré et lucide. Les sporidies sont groupées au nombre de six à neuf dans chaque thèque; elles sont elliptiques, petites, et renferment quatre à six spores ovoïdes. Les thèques du Graphis intricata sont analogues à celles de l'espèce précé- dente; mais elles sont plus grandes. 24. G. SORDIDA, FÉE, loc. cit., page 42, tab. XIT, fig. 6. Thèques dont les enveloppes restent engagées dans le tissu du nucléus; sporidies légère- ment colorées en vert; quatre spores ovoides, inégales, disposées transyersalement. 25. G. cARIBæA , AcH., Lich. univ., page 272; Pyrochroa, Escuw., Syst. lich., page 15, fig. 9; Ustalia, ejusd., Lich. Bras., page 104. Thèques sous-réniformes, un peu arquées ; extrémités obluses (Ja supérieure plus dilatée), à peine deux fois plus longues que JAbese tissu du nucléus , gélatineux ; spores (sporidies ?) ovoïdes , transyerses , n’occupant qu'une partie de la thèque , serrées les unes contre les autres , luisantes et reflétant les rayons lumineux. (Type particulier sans analogues. ) Indépendamment de la cascarille et de l'écorce de Winter, sur lesquelles nous l'avons indiquée, on la voit encore sur le quinquina piton (Ævoslemma flori- bunda, Sw.) et sur le Quassia excelsa, Roxs. Il est probable que sous les tro- piques cette plante se trouve sur tous les arbres. n EscHWEILER a fait servir cette espèce comme type de son genre pyrochroa EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 31 (Système lichénographique), devenu plus tard le genre ustalia (Lichens du Brésil). Cet auteur fait entrer dans ce genre comme espèces, les Graphis distans, cinna- barina, rubella, endocarpa, hæmatiles, rubiginosa, et en outre notre Arthonia Juscescens. Nous n’approuvons pas tous ces rapprochemens, et pourtant la création de ce genre nous semble une innovation heureuse. Le Graphis curibæa, dont le facies est si distinct et dont les thèques sont si remarquables, peut en effet servir à constituer un genre nouveau. Près de ce graphis viennent se ranger les Coniocarpon caribœum, myriadeum, et plusieurs autres espèces de notre collection. 26. G. RUBELLA, FÉE, Loc. cit., page 43, tab. XI, fig. 5; Ustalia gracilis ? Escuw., Lich. Bras., page 105. Thèques semblables à celles de l’espèce précédente. Escawrcer dit simplement : 4zecæ, vel sporæ minulæ, seriatæ; description incomplète, qui nous fait douter que la plante de M. EscuwæLer soit bien la même que la nôtre. Les lirelles sont peu apparentes pendant la dessiccation; mais si on les humecte, elles deviennent d’un beau rouge, surmontent le thalle, sont pellucides, et semblables à de petites tremelles. Cette espèce rentre dans le genre pyrochroa (Escnvw.). i 27. G. CINNABARINA, FÉE, loc. cit., page 44, tab. XIII, fig. 4; Ustalia spe- ciosa, Escuw., Lich. Bras., p.107; var. 2. distans (G. distans, FÉE, L. c., esp. 28). Thèques légérement opaques, dont les enveloppes restent engagées dans le tissu cellulaire du nucléus; six à huit sporidies courtes , elliptiques, renfermant un petit nombre de spores disposées transversalement. Les thèques sont tout-à-fait différentes de celle du Graphuis caribæa; si donc on jugeait nécessaire de faire servir cette dernière espèce comme type d’un genre nou- veau, le Graphis cinnabarina n’en serait peut-être qu’une congénère. La consistance du nucléus trémelloïde dans le G. caribæa est solide, et charnue dans le G. cen- nabarina. Cette circonstance, accompagnée d’une dissemblance complète dans la forme des thèques, décide la question en faveur de notre opinion. Il est des lichens dont les apothèces, en vieillissant, deviennent rubigineux; ils s'oxident, comme disent quelques auteurs modernes. Dans cet état quelques gra- phidées pourraient se rapprocher de notre plante; mais il est facile de décider si la couleur est naturelle ou accidentelle. Dans les apothèces rubiginés on ne trouve jamais de thèques; et le nucléus sur lequel l’eau est sans action, est tout-à-fait pulvérulent. Le Graphis distans ne peut être conservé que comme une simple variété de l'espèce soumise en ce moment à notre diagnose. Les lirelles sont éloignées les unes des autres, 1l est vrai; mais ce sont des particularités individuelles et-non spécifiques. 2e re EE. 32 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Les G. fulminatrix et atro-sanguinea, ZENk., Kryptog. Parasiten in Pharm. Waarenk., page 147, @b. XVII, fig. 7 et 9, semblent devoir se rapporter, l'une et l'autre, à cette plante. 28. G. pisrans, FÉE, Loc. cil., page 44. (Voyez le G. cinnabarina, dont elle n'est qu’une variété.) 29. G. HÆMATITES, FÉE, loc. cël., tab. XII, fig. 1; Ustalia flammula (status adullus), Escuw., Lich. Bras., page 107. Thèques grandes , claviformes, dont les enveloppes restent engagées dans le tissu du nucléus, qui est lâche et peu consistant; sporidies groupées par cinq à sept, cylindrico-elliptiques, renfermant huit à dix spores ovoïdes, écartées les unes des autres et transyersalement situées. Le sporosphore et les organes qu’il renferme sont pellucides ; leur dimension est double de celle des thèques ki G. cinnabarina; le nombre des spores dans chaque sporidie est aussi plus considérable. Nous avons trouvé cette belle cryptogame, depuis la publication de notre ouvrage, sur l’angusture vraie (Bonplandia trifoliata, Wixo.). 30. G. oRYzæroRmIs, FÉE, Loc. cit, page 45, tab. X, fig. 2 Thèques incolores, considérables , longues, tubuleuses, inégales, un peu flexueuses ; tissu du nucléus filamenteux, fragile, médiocrement gélatineux; vingt-cinq à trente-cinq sporidies, très-rapprochées les unes des autres, renfermant environ quatre spores, arron- dies, agglutinées. 30 (bis). G. cLerrors. + Thallo (crusta) membranaceo, levi, albo sordide, effuso ; Apotheciis ( lirellis) minutis; a crusta vestitis, subrotundo-ovoideis, distinctis, prominulis, sparsim dispositis; disco striatulis notato. Habitat in cortice Cinchonæ, vulgo dictæ flavæ. Offic. (/con., tab. XXXW, fig. 7; À, magniludine naturali; B, fragmentum auctum.) Thèques claviformes, incolores, assez longues, terminées en pointe, logées dans le tissu cellulaire du nucléus, qui est filamenteux et médiocrement gélalineux; sporidies pellu- cides, au nombre de sept à neuf dans chaque thèque; cinq à huit spores arrondies, de médiocre grosseur. Ce graphis, quoique voisin du G. oryzæformis, à côté duquel nous lui don- nons place, en diffère essentiellement. Dans le G. oryzæformis , les lirelles se terminent brusquement et sont comme tronquées vers leurs extrémités. Le thalle les entoure à tous les âges, et le disque, fort étroit, partage la lirelle en deux parties égales presque arrondies, un peu aplaties et dont les marges sont très-épaisses. Dans notre nouvelle espèce, les lirelles sont obtuses des deux bouts, un peu proéminentes; elles ne s’alongent jamais; les marges sont nulles et le EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 33 thalamium est indiqué par deux stries longitudinales, concolores, plus ou moins apparentes, au milieu desquelles on voit souvent un disque linéaire, d’un beau noir. L'aspect de cette lirelle ressemble assez à un œil à demi fermé; particularité que nous avons cherché à exprimer dans le nom spécifique. Si l’on ajoute à ces différences celles fournies par la forme des thèques, on ne pourra s'empêcher de regarder cette espèce comme tout-à-fait distincte. 51. G. FRUMENTARIA, FÉE, Loc. cit., page 45, tab. X, fig. 2. Thèques opaques, claviformes, alongées, logées dans un tissu cellulaire alongé, dont les filamens sont assez gros, très-fortement gélatineux, et ne laissant échapper les thèques qu'avec peine; celles-ci renferment cinq à huit sporidies elliptiques, trés-colorées, noi- râtres dans la vieillesse, renfermant des sporidies secondaires contenant quatre à six spores arrondies, agglutinées et gélatineuses. 52. G. poiræt, FÉE, Loc. cit., page 46, tab. XI, fig. 1. Glomérules volumineuses , claviformes, renfermant un petit nombre de thèques tubuleuses, égales vers chaque extrémité, à contours fortement exprimés , dans lesquelles se trouvent des sporidies écartées et disposées par séries; les spores sont arrondies, distantes et incolores. Nous l'avons trouvé depuis la publication de notre ouvrage sur l'écorce du Calophyllum Calaba, L., et sur celle du C/usia alba, L., de Saint-Domingue. 33. G. RENIFORMIS, FÉE, Loc. cit., tab. XIII, fig. 5, page 46. Thèques naviculaires à enveloppes parfaitement pellucides ; masse gongylaire jaunâtre, com- posée de spores agglutjpées, arrondies et distribuées par séries de quatre à six; le tissu du nucléus est fortement gélatineux ; il reflète avec force les rayons lumineux. 34. G. curorocarpa, FÉE, Loc. cil., page 47, tab. XII, fig. 2. Thèques ovales, deux fois et demie aussi larges que longues, légèrement colorées, retenues dans le tissu cellulaire du nucléus, qui est filamenteux, hyalin et peu consistant. Sporidies nombreuses, par séries transyersales; six à huit spores distinctes, arrondies ef gélalineuses. 34 (bis). G. TURGIDA. + Thallo (crusta) membranaceo, effuso, crasso, tuberculoso, flavidulo rufescente ; Apotheciis ( lirellis ) turgidis, congestis, ovalibus; disco aperto; margine thallove sub- nullo; nucleo albissimo, simplici. Habitat in America meridionali, ad corticem Grotonis Cascarillæ, L. (Zcon., tab. XXXV, fig. 8; À, magniludine naturali ; B, fragmentum auctum.) Thèques claviformes, cinq fois au moins aussi longues que larges, et jaunes avant leur complet développement; elles prennent une teinte chlorinée trés-inlens@ en vieillissant. Sporidies un peu tubuleuses, assez étroites, au nombre de cinq à sept dans chaque thèque; elles renferment un grand nombre de spores disposées par séries transverses ; elles sont assez petites. Cette espèce est fort remarquable et assez rare. Le thalle est tuberculeux, lisse, EE. 5 L YA à 24 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES d'un jaune un peu rutilant, sans limites; les apothèces sont nombreux, pressés et gonflés ; leur forme est ovoïde, leur proportion peu considérable; le disque est fort ouvert; le nucléus charnu et blanchâtre; avec l'âge, il devient farineux. 55. G. RUBIGINOSA, FÉE, oc. cil., page 47, tab. XII, fig. 4; Ustalia flammula, Escuw., Lich. Bras., page 107 (status junior ). Thèques fort délicates , étroites, presque linéaires, réfractant les rayons lumineux, nom- breuses et claviformes; quatre à six sporidies, tantôt sur une, tanlôt sur deux séries linéaires, obtuses vers les extrémités; quatre à six spores arrondies, distinctes. Tissu du nucléus filamenteux, délicat et fragile. 36. G. GRammimis, FÉE, loc. cil., page 47, tab. XI, fig. 5; Diorygma gram- milis, Escaw., Lich. Bras., page G7. Thèques identiques avec celles de l'espèce suivante, dont elle est peut-être une simple variété. 57. G. BALBISII, FÉE, loc. cit., page 48, tab. X, fig. 5. Thèques dont les enveloppes restent engagées dans le tissu du nucléus. Les sporidies sont tubuleuses, de grandeur médiocre, également arrondies vers les deux extrémités, semi- hyalines, légèrement colorées; dix à quinze rangées de spores, chaque rangée com- posée de quatre à cinq spores arrondies, fortement gélatineuses. 58. G. ArzELU, ACH., Syn. meth. lich., page 85, tab. XII, fig. 5; G. nivea, Fée, loc. cit., tab. XII, fig. 5. Thèques claviformes, nombreuses ; sporidies toujours tétraspores ; spores inégales; celles du centre plus grosses, hyalines et gélatineuses. 59. G. NIVEA, FÉE, loc. cil., page 49, tab. XII, fig. 3. Il n'existe pas de caractères suffisamment tranchés pour motiver la conserva- üon de cette espèce, qui peut être réunie, sans inconvénient, à la précédente; les chèques sont identiques. C'est mal à propos qu'EschwEïILER croit qu'il faut la réunir à notre Graphis frumentaria. 40. G. ENDOCARPA, FÉE, loc. cil., page 49; Ustalia gracilis; var. Escuw., Lich. Brasil., page 106. Thèques considérables, dont les enveloppes restent engagées dans le tissu du nucléus; sporidies réunies par amas de six à douze; ces corps sont alongés, presque linéaires, pointus et formés par la réunion de quinze à dix-huit spores étroitement agglutinées. Ces thèques ont une beauté et une élégance que le pinceau et la plume ne peuvent rendre. SPRENGEL réunit fort mal à propos, suivant nous, cette espèce avec le G. cari- bœæa, Acu. L'organisation de ces deux plantes est tout-à-fait distincte; les thèques différent encore plus. Nous en possédons un bel échantillon sur l'écorce de mélambo. Les lirelles sont simples, très- profondément situées; le thalamium est couleur de chair. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 35 41. G. COMETIA. + Thallo (crusta) subtartareo, rimoso, areolato, cæruleo-griseo , glaucescente, subeffuso; Apotheciis (lirellis) immersis, substellatis, bifurcatis, sparsis, fissuram albam simulantibus ; nucleo immerso, carneo pallescente. Habitat in America, ad cortices arborum vetustas, præcipue Anacardii occidentalis , L. Thèques claviformes, à enveloppes persistantes, hyalines; sporidies fusiformes, formées par la réunion de quatre spores conglutinées. Il faut beaucoup d'attention et de soin dans la diagnose de cette plante pour trouver les thèques. (Zcon., tab. XXXW, fig. 9; À, magniludine naturali; B, fragmentum auctum.) Cette belle espèce de graphis devra constituer un genre nouveau. Le thalle est légèrement granuleux, d’un gris bleuâtre assez prononcé; il est épais, fendillé en aréoles irrégulières; il présente vers ses limites une zône blanchâtre et quel- quefois aussi une petite ligne noirâtre; les lirelles sont rameuses, étoilées, bifur- quées, éparses ; le mucléus, niché sous la croûte, la fendille, pour se mettre en rapport avec l'air extérieur; la fente est blanche et simule une sorte de ride. Cette plante nous a été communiquée par M. PorrEau, qui l'a récoltée à Saint- Domingue. Nous en avons observé, sur les quinquinas, des individus mal conservés. IT (zs). THECARIA , Fée, Meth. lich., page 27, tab. L”, fig. 16. (Icon., Thecæ, tab. XXXIX, figura ullima.) Nous croyons devoir déplacer ce genre du groupe des verrucariées, pour le faire entrer dans les graphidées. Le tissu du nucléus est fortement gélatineux; il ren- ferme des glomérules qui laissent échapper des thèques jaunâtres, en apparence marginées ; les thèques sont obtuses, quelquefois arquées: circonstances qui sem- bleraient faire croire que ces corps ne vivent pas isolés, mais en contact les uns avec les autres; ils sont gélatineux, se brisent, sans laisser échapper les spores ; ceux-ci, nombreux, ont entre eux une adhérence très-marquée. L’apothèce du thecaria est légèrement pédicellé, entièrement formé d’une subs- tance propre; à disque large et voilé par une membrane, qui se détache dans son pourtour; le périthèce est noir et fort épais; les thèques ont des analogues parmi les graphis; mais ce rapprochement ne suffit pas encore pour lui donner place dans ce genre. IT. ARTHONIA, Acn., Lich. univ., page 25, tab. I, fig. 5 et 4; Fée, Meth. lich., page 15, tab. I, fig. 8 et 0. (Icon., Thecæ, tab. XL, fig. 1-19, secundum ordinem specterum digestæ.) Ce que nous avons dit en parlant du genre graphis, s'applique également à ce genre : 1l est évidemment empirique ; ce qui explique pourquoi les auteurs l'ont si souvent démembré et reconstitué suivant les bases adoptées par eux comme prin- cipes de classification. On retrouve la plupart des espèces d'arthonia dans le genre EE. 36 ESSAT SUR LES CRYPTOGAMES platygramma de MEYER, dans les genres /ecanactis et leiogramma d'EscHWEILER, et dans le genre opegrapha de Fries. La forme des thèques et celle des glomé- rules présente un assez grand nombre de types, et chacun d’eux répond à quel- ques espèces du genre graphis, tel qu'il est conservé par nous; ce qui fait voir que dans la refonte des genres il faudra démembrer l’un et l’autre. Il est des artho- nia qui offrent des lirelles peu différentes de celles des graphis; elles sont con- sistantes et charnues; il en est d’autres qui semblent avoir de l’analogie avec les coniocarpon (sp#/oma); elles sont pulvérulentes à l’état sec et presque gélatineuses à l’état d'humidité. C'est parmi les arthonia et les variolaria qu’on trouve les plus grandes thèques connues. 1. APOTHECIIS ELONGATIS ( Pseudo-graphis , platygramma, MEver). 1. ARTHONIA GREGARIA, FÉE, Essai sur les écorces exoli. oficin., page bo, tab. XIII, fig. 3; Sercographa inquinans, Fée, Monogr. inedit. cum iconibus — Platygramma gregaria, SPRENGEL, Syst. vegel., IV, page 254. Thèques dont les enveloppes restent engagées dans le nucléus, à tissu lâche et facile à briser; elles renferment six à huit sporidies colorées, petites et tétraspores. Cette espèce remarquable a été trouvée par nous sur l'écorce de l'Æchras Sapota, L. La présence d’un subiculum nous a disposé à le faire sortir de ce genre pour le faire entrer dans les sarcographa, dont nous publierons incessam- ment la monographie. 2. À. SINENSIGRAPHA, FÉE, loc. cit., page 50, tab. XIV, fig. 5; Platygramma serograpla, SPRENGEL, loc. cil.; À, palmala ? Durour. Thèques dont les enveloppes demeurent engagées dans le tissu du nucléus, qui est gélati- peux et consistant; six à huit sporidies groupées, colorées, elliptiques, renfermant au moins huit spores ovoïdes , transverses. 3. A. SULFUREA, FÉE, loc. cil., page 50; Plalygramma sulfurea, SPRENGEL, Syst. vegel., IV, page 255. Thèques dont les enveloppes restent engagées dans le tissu du nucléus; quatre à six spori- dies un peu amincies vers l'une des extrémités, translucides, nombreuses , plus petites que dans VA. divergens , avec lesquelles elles ont du rapport ; huit à dix spores ovoïdes, transverses. 4. À. cÆSIO-PRUINOSA. + 4. marginala, FÉE, loc. cil., page 51 , tab. XIV, fig. 4; non DuFour, Journ. physiq. Glomérules très-volumineuses , ovoides; thèques cylindriques, obtuses, quatre fois environ plus longues que larges, difficiles à briser; douze à dix-huit sporidies transverses, for- tement agglutinées; quatre spores arrondies , assez grosses. La couleur des thèques est opaline. Cette belle cryptogame a le facies de V'Arthonia marginala de DUFOUR ; mais EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 37 les chèques sont tout-à-fait différentes. Nous avons cru devoir changer le nom spécifique, afin de le laisser à la plante de Durour, qui a été décrite par cet auteur long-temps avant la nôtre, 5. À. osrusa, Fér, Loc. cil., page 51; G. scalplurata? Ac, Syn. meth. lich., page 86; Leiogramma scalpturatum, Escnw., Lich. Brasil, page 96. Glomérules nues, composées de deux à trois thèques ou plus, rapprochées ou accolées lune contre l'autre. Ces thèques sont jaunâtres, tubuleuses, à contours sinueux, apla- ties, huit à neuf fois plus longues que larges. Les sporidies restent engagées dans les enveloppes de la thèque. Les sporidies sont composées de quatre à six spores arrondies et très-fortement gélatineuses. Nous doutons que cette plante soit le G. scalpturata d’AcuaRius; mais ce dont nous ne doutons pas, c’est de la nécessité de séparer cet arthonia de l'espèce précédente. L'examen des thèques démontre jusqu'à l'évidence que ce sont deux productions différentes. 5 (bis). À. JOBSTIANA. + Thallo (crusta) stramineo-rutilanti, lævi, effuso ; hypothallo albo farinoso ; Apotheciis (lirellis) simplicibus subramoso-divergentibusque; margine thallode superante ; disco inferiori lato, nudo, aterrimo; thecis appendiculatis; sporidiis multis, transverse sitis; quatuor aut sex sporas foventibus. Habitat in cortice vulgo dicta Copalchi (Crotonis suberosi, H. et Bowrc.), circa fluvium Amazonium crescentis. Le thalle est rutulant, d’un jaune orangé, effus, lisse, membraneux, assez épais; les lirelles, situées au centre, sont simples, fourchues, quelquefois rameuses et dichotomes ; la marge, dans l’état sec, dépasse le disque de la lirelle; mais si on l'humecte, 1l se gonfle considérablement et s’élève au-dessus du thalle; les thèques sont caractéristiques. Chaque glomérule en renferme une seule ; l’enveloppe générale est claviforme et se termine en une longue pointe pellucide. La thèque est légè- rement colorée en jaune et composée d’un grand nombre de sporidies transverses, à spores gélauneux et agglutinés. Indépendamment de ces corps on trouve des enveloppes théciennes très- remarquables , aplaties, violacées , formées par un faisceau de filamens déliés, très-rapprochés, simulant des stries : sont-ce des thè- ques naissantes ? Nous avons dédié cette belle espèce à M. Jossr, droguiste à Stuttgard, habile à servir les intérêts de la science. Nous lui devons la communication de plusieurs écorces rares dans les droguiers, surtout dans ceux de France, et sur lesquelles nous avons trouvé plusieurs plantes parasites curieuses. EE. 38 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 6. À. LEUCOOUEILA, FÉE, Loc. cil., page 52. (Zcon., tab. XXXVI, fig. 3; À, fragmentum; B, C, fragmenta aucla.) Thèques elliptiques, deux fois à peine plus longues que larges, légèrement colorées, grou- pées par cinq à huit, maïs se séparant au moindre effort; quatre ou au plus six spores ou sporidies dans chaque thèque. Cette espèce et sa variété sont bien voisines des graphis. 7. À. DIVERGENS, FÉE, loc. cit., tab. XIV, fig. 1. Glomérules constituées par six à neuf thèques fortement rapprochées et se présentant dans le tissu du nucléus sous l'aspect de masses alongées, noirâtres ou couleur de chlore. Thèques tubuleuses, étroites, hyalines, un peu amincies vers l’une des extrémités; dix à quinze sporidies, ayant l'apparence de spores ovoïdes, transverses; vues à de forts grossissemens, ces sporidies sont formées par l’agglomération de trois à cinq spores arrondies; mais cette organisation est rarement distincte. Cette plante, élégamment rameuse dans le bel individu dont nous avons donné la figure, se présente parfois presque simple. Le disque dans cette espèce est bombé même à l’état de dessiccauion. + 8. À. GRapminis ; 4. polymorpha, Acn., Syn. meth., page 7, ad exclus. varielalum. Thallo membranaceo, tenui, albo, effuso; Apotheciüs (lirellis) oblongis, ovatis, lirellæformibus ; marginibus acutis; disco aterrimo inferiori ; thecis ovoideis, bilocularibus , nitidis. Habitat in America meridionali, ad cortices Crotonis Cascarillæ L. Glomérules enkistées, brillantes, nombreuses; logées dans un tissu cellulaire alongé, lâche et rayonnant ; huit à douze thèques à deux loges , séparées par un diaphragme, y sont ren- fermées. Plusieurs verrucarices, et notamment le genre melanotheca, ont des thèques ana- logues. M. ZENKER place cette plante parmi les graphis. L’Ærthonia polymorpha, avons- nous dit page 53 de notre Essai, demande à être étudiée de nouveau. Nous sommes disposé à croire que cette espèce sera partagée en plusieurs espèces distinctes. Ce que nous disions alors se vérifie aujourd’hui; il est bien rare qu'une espèce qui porte le nom de polymorpha ne doive cette épithète à l'impossibilité dans laquelle le botaniste descripteur s’est trouvé d’en bien déterminer les carac- tères. L'étude des thèques a cela d’avantageux qu’elle lève facilement la plupart des difficultés qui ont arrêté les auteurs; aussi avons-nous bientôt reconnu que si le type est tout-à-fuit disunct, les variétés doivent rentrer dans l'espèce suivante. g+ À. DILATATA, FÉE, Loc. cil., page 54, tab. XIIL, fig. 7; À. polymorpha, Acu., Syn. meth. lich., p. 7; var. à, Maculans, Acu., et var. y, Substellata, ejusd. Glomérules larmaires, ovoides, terminées en pointe , luisantes, logées dans un tissu cellulaire de médiocre consistance; thèques elliptiques fort petites, tétraspores. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 39 Cette espèce est fort commune dans les régions intertropicales. Nous l'avons observée sur le Quassia excelsa, Roxs., sur l'écorce de mélambo, sur le mance- nillier de la Guadeloupe et sur diverses autres écorces, les unes de lIle-de- France et les autres de la Jamaïque. Les variétés maculans et substellata de l'Ar- thonia polymorpha sont ici réunies par nous en un seul et même type. Les formes qui les caractérisent se retrouvent sur une même écorce. La composition des thèques diffère de celle de l_Arthonia graphidis, Fée ( À. polymorpha, Ac.): elles devaient donc constituer une espèce. En voyant EscHWEILER persister à les conserver telles qu'Acxarius les avait caractérisées, on voit que les déterminations qui ne sont pas fondées sur les diagnoses microscopiques, sont souvent hasardées. La forme suivante mérite d’être regardée comme une variété distincte. B Guayacana. Ÿ Thallo (crusta) Iævi, albo-griseo, nigro limitato ; Apotheciis aterrimis, complanatis, rotundis, difformibus, aliquando confluentibus. Habitat in Guadalupensi, supra corticibus Guayaci officinalis, L. Thèques comme dans le type. (/con., tab. XXXV, fig. 10; À, magniudine naturali; B, fragmentum auctum.) Le thalle est à peine visible et indiqué seulement par une simple décoloration de l’épiderme cortical. Il est couvert de points verruculeux noiïrâtres, qui ne sont autre chose que des apothèces naïssans. Dans notre specimen les apothèces sont circonscrits en petit nombre par une étroite bordure; mais cette particularité ne se présente pas toujours. 9 (bis). À. ANGULATA. + Thallo (crusta) lævi, effuso, albo-niveo, subfarinaceo: Apotheciis ( pseudo-lirellis) sparsis, atris, rotundis , angularibus , depressis ; thecis navicu- lariformibus ; sporis ovoideis transverse sitis, repletis. Habitat in cortice Crotonis Cascarillæ, L. Thèques semblables à celles de l’Arthonia sinensigrapha; elles quittent facilement le tissu du nucléus, qui est pellucide, ainsi que les thèques. Le nom d’4. angulata n’est pas aussi caractéristique que nous voudrions qu'il le fût. 10. COMPLANATA, FÉE, loc. cit. Thèques ovoïces, lucides, nombreuses, n’ayant qu’une faible adhérence avec le tissu cel- lulaire du nucléus; sporidies en ovale alongé, petites, à sommet obtus , à base amincie. On voit au centre trois diaphragmes, qui indiquent la présence de quatre loges. Cette plante a le facies de l'arthonia dilatata; maïs les thèques sont tout-à-fait distinctes. 10 (bis). À. SUBROTUNDA. + Coniocarpon ? subrotundum, MEissn., én filter. Thallo (crusta) membranaceo lævi , albo cinereo, effuso, lineolis paucis nigris decussato ; EE. 40 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Apotheciis ( pseudo-lirellis) rotundis, atris, regularibus , subpatelluliformibus, superficia- libus; disco immarginato. Habitat in cortice Quassiæ excelsæ , Roxs. , Jamaicæ. Thèques crotaliformes, un peu courbées, ovoïdes, sous-réniformes, à sommet obtus et renflé, à base mousse, rassemblées par six ou huit dans des glomérules ovoïdes, lucides, logées dans un tissu cellulaire gélatineux amorphe. Cette espèce est distincte de l'espèce précédente par les caractères extérieurs ; elle s'en rapproche par la forme des thèques; mais il n’y a pas identité. Nous en devons la communication à M. le docteur MEIssNER. Nous possédons un specimen de cette plante, récolté sur le jeune rameau d'un arbre de la Nouvelle-Guinée. 11. À. LECANOROÏDES, FÉE, loc. cit., tab. XIV, fig. 6. Thèques claviformes, pellucides, six à huit fois plus longues que larges; sporidies très- nombreuses, naviculaires, sous-aciculaires, pellucides ; deux à trois spores ovoïdes. Les apothèces sont arrondis; ils s’affaissent par la dessiccation, et dans cet état paraissent marginés, Cette circonstance a valu à cette espèce le nom que nous lui avons imposé. 12. À. CONFLUENS, FÉE, loc. cil., page 55, tab. XIV, fig. 5. Nucléus (sporosphore) à tissu très-fortement gélatineux, granuleux. Thèques claviformes, beaucoup plus courtes que dans l’espèce précédente; masse sporulescente gonflée et fai- sant saillie; elle a, en petit, l’aspect d’une grappe de raisin. Les thèques, quand on les voit isolées, sont fort petites et composées de quatre à cinq spores arrondies, agglutinées. Cette belle espèce est très-commune dans les Antilles; elle vit à la Guadeloupe sur les écorces du Jacquinia armillaris , L. 12 (bis). À. GLYPHYSOIDES. Ÿ (£con., tab. XXXWVI, fig. 2; À, magniludine naturali; B, fragmentum auclum.) Thallo ( crusta) albo cineraseente, subtartareo, inæquali, effuso; Apotheciis (pseudo-lirellis) glauco-pruinosis, atris, gregatim positis, raro distinctis; con- fluento-subdivergentibus, prominentibus, obtusis, crassis, latiusculis, a thallo turgido cinclis. Habitat in America meridionali, supra cortices Cinchonarum. Thèques nombreuses, claviformes, hyalines, composant presque entièrement le nucléus; elles sont séparées par un peu de tissu cellulaire arrondi; leur longueur est considé- rable. Sporidies aciculaires, lucides, disposées dans le sens longitudinal, montrant deux à quatre diaphragmes ou cloisons, qui séparent sans doute autant de loges ou autant de spores. Cette plante a le port d’un glyphis : ses thèques ont de l’analogie avec celles des chiodecton; elle est fort distincte des uns et des autres par les caractères extérieurs. Notre diagnose est faite sur un échanullon très-bien conservé. EE. Fa DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 41 2. APOTHECIIS ROTUNDO - DEFORMIBUS. + 13. À. PATELLULA; Opegrapha Patellula, Meissn., #n litler. Thallo (crusta) membranaceo , cinereo-albo, indeterminato; Apotheciüis patelliformibus, sparsis, rotundo-oyoideis, prominentibus, siccitate depressis, spurio margine simulantibus. Habitat in corticibus Ginchonæ Loxæ offic. L’enveloppe des glomérules reste engagée dans le tissu du nucléus; ce tissu est longitudinal. Les thèques, vues en masse, sont fortement colorées; mais à l’état d'isolement elles sont complétement pellucides, tubuleuses, longues, finissant en une longue pointe un peu arquée, forme qu’elles acquièrent dans la glomérule où elles sont gènées. On y voit distinctement quinze à dix-huit sporidies, qui, sous un médiocre grossissement, ont l'apparence d’un simple spore ovoide et trans- verse. Ce type se trouve dans quelques espèces du genre graphis. 13 (bis). AÀ.? rorurosA, FÉE, Loc. cit., tab. XXIV, fig. 1, indiquée dans la planche sous le nom de coniocarpon. Glomérules et thèques analogues à celles de l’Arthonia dilatata Vér; port du G. caribæa. 14. À. FUSCESCENS, Fée, oc. cit.; Ustalia gracilis, var. adspersa, EscHWEILER , Lich. du Brésil, page 106. Glomérules et thèques semblables à celles du G. caribæa, à côté duquel elle doit prendre place. 15. À. GRANULOSA, FÉE, loc. cit., page 56. Glomérules et thèques difficiles à voir, peu nombreuses, analogues à celles de l'A. Patet- lula. On trouve cette plante sur les vieilles écorces de quinquina. 16. À. RuGosA, Fée, loc. cit., page 56. Glomérules nombreuses, lucides, ovoïdes, à sommet dilaté; faciles à trouver au milieu du tissu cellulaire, qui est gélatineux; six à sept thèques cylindriques, tubuleuses, trois à quatre fois plus longues que larges, légèrement arquées, opaques, jaunâtres; sporidies nombreuses, transverses, composées de quatre à six spores arrondies, agglutinées, géla- tineuses. Cette espèce, que nous avons retrouvée plusieurs fois sur les quinquinas, est très-disuncte. Le thalle est blanchâtre, sous-limité de noir; les apothèces sont noirs, épais, cornés, irrégulièrement arrondis, déprimés, enchâssés dans le thalle, dont ils peuvent se détacher au moindre effort ou par vétusté; ils sont amincis vers la circonférence et un peu décolorés, quelquefois confluens; les écorces de quinquina sur lesquelles vit cette plante, sont dans un médiocre état de conserva- tion; le thalle de l'O. rugosa qui les envahit est sans limites apparentes ; les apothèces sont d’un beau noir. L’épithète de rugosa que nous avons donnée à cette singulière production, qui EE. 6 42 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES appartent aux arlhonia, n’est pas fort convenable; toutefois, et de peur de grossir la synonymie, nous avons cru devoir la conserver. 17. À.? GLOMERULOSA, FÉE, Loc. cil., pag. 56. Nous n'avons pu voir les thèques que très-imparfaitement ; ce qui nous fait douter de la validité de cette espèce. 18. À. MACROTHECA. + Thallo (crusta) albo, subglauco, effuso, subcrasso ; Apotheciis (pseudo-lirellis) planis (depressis), atris, rotundato-irregularibus, aliquando confluentibus, margine spurio thallodi cincetis ; disco lato nudo; thecis maximis, succini colore ; sporidiis multis, transverse sitis. Habitat in America meridionali(?) ad cortices arborum velustarum (cortex adstringens spuria offic. ). Glomérules énormes, dont les bords sont incolores et la masse sporulescente de couleur succinoïde; quatre à six thèques y sont renfermées; celles-ci sont tubuleuses, fort grosses, obtuses; on y voit distinctement une prodigieuse quantité de spores assez grosses, géla- tineuses et agglutinées; leur situation est transverse. Cette belle cryptogame nous a été communiquée par M. Jossr, de Stuttgard; elle vit sur de vieilles écorces venues en Europe sous le nom d’écorce astringente. Nous croyons qu’elles appartiennent à des arbres de l'Amérique méridionale et peut- être même à des arbres brésiliens : elle semble se plaire sur les écorces d'arbres déja ägés, à épiderme rugueux. Je n’ai point vu de limites au thalle; les apothèces sont nombreux, de forme irrégulière, épais et constitués entièrement par du tissu cellulaire arrondi, au mulieu duquel sont logés les glomérules. 19. À. CERACEA. + Thallo (crusta) crasso, glaberrimo, ceraceo , eMuso ; Apotheciis (pseudo-lirellis) immersis, glauco-pruinosis, elongatis, pseudo-margine do- nalis ; thecis tubulosis, coloratis, gelatinosis, sporis conglomeratis, serialibus, dispositis. Habitat in cortice adstringenti spuria offic. Germaniæ ( an cortex arborum vetustarum Brasiliæ ?). Cette espèce est tout aussi distincte que la précédente; les thèques ont un grand rapport; les glomérules n’en renferment que deux à trois; ces thèques sont colo- rées , opaques, et renferment un très-grand nombre de spores gélatineuses ; le thalle est très-lisse; 1l a l'aspect de la cire; les apothèces sont assez profondément immergés. IV. ENTEROGRAPHA, Fée, Meth. lich., page 25, tab. 1, fig. 6, À, B, exclus. sYnonyn. Ce genre, créé par nous en 1824, a été adopté par M. MEYER, en 1825, sous le nom de s/iymalidium, conservé par SPRENGEL, malgré l’antériorité de notre travail. Les Porina compuncla et aggregata, d'Acuarius, et la plupart de nos EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 43 genres épiphylles, ont été réunis à ce genre ségmatlidium par M. MEYER, et en vérité, nous, qui tenons en main ces plantes ainsi rapprochées, nous ne pouvons assez nous étonner de pareils rapprochemens. Suivant le docte FRIES, notre enterographa n’est autre chose qu’une espèce du genre sagedia, la sagedia aggregata. Au milieu de ces opinions flottantes, il nous semble convenable de conserver notre synonymie. (Voy. Lich. epiphylles, p. 56 de notre Méth. lichenogr.) 1. ENTEROGRAPHA QUASSIÆCOLA, FÉE, loc. cit., tab. XXXIIT, fig. 2. (Zcon., Thecæ, tab. XL.) Glomérules enkistées, pellucides, claviformes, quatre à cinq fois plus longues que larges, se détachant facilement du tissu cellulaire du nucléus, qui est alongé et médiocrement gélatineux ; thèques presque aciculaires, sept à dix à chaque glomérule, arrondies et hya- lines, et disposées en long ; au centre, quatre à cinq spores. V. SARCOGRAPHA , Fée, Meth. lich., page 35, tab. L”, fig. 5. (con., Thecæ, tb. XL, fig. 1-6, secundum ordinem specierum notatæ.) Ce genre, créé par nous, a été, comme le précédent, adopté par M. MEYER, mais sous le nom d’asterisca. Précédemment M. EscHWEILER, dont la science déplore la mort récente, avait fondé un genre medusula, bien voisin du nôtre; il est fondé sur l’'Opegrapha Medusula, dont beaucoup de botanistes ont parlé, et que bien peu d’entre eux ont vue. Plus tard, M. EscHWE£ILER n'a plus conservé ce genre medusula que comme un démembrement de son genre /eiogramma (Lich. du Brésil, page 101). On voit que ce genre a eu le sort de tous ES autres, c’est-à-dire qu xl a été d’abord admis, puis controversé, puis adopté, pour être définitivement rejeté. Il semble que tous les lichénographes aient bâu sur le sable mouvant. Nous avons une monographie de ce genre, actuellement composé de dix espèces; c’est de ce travail inédit que nous allons urer ce qui va suivre. . S. CINCHONARUM, FÉE, Loc. cit, page 58, tab. XVI, fig. 5, sub nomine S. D Trypethelium uno AcH., ën Schrad. Journ.; Glyphis labyrinthica , ejusd., Syn. meth. lich., page 107; Asterisca Cinchonarum Spreng. Syst, IV, p. 1, page 254; M palmatia, FRies, Syst. orb. veg., 1, 287; ZENKER, in Pharm. Waarenk., tome 1°, page 128, excl. syn.; Graphis pedata, VRiEs, Welteraw. act. Lund., 1820; Opegrapha labyrinthica, PErs., in Act. soc. Wetteraw. tab. X, fig. 3 (mala ). Thèques dont les enveloppes restent engagées dans le tissu du nucléus ; elles sont colorées, composées de sept à neuf sporidies ovales, délicates, une fois et demie plus longues que larges, fortement colorées en vert chlore; quatre spores ovoïdes, transverses, y sont logées. 2. S. TIGRINA, FÉE. Voyez S. CasCARILLE. EE, 44 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 5. S. CasoariLLx, FÉE, oc. cit, tab. XVI, fig. 2; Monogr. ined., esp. 1. $. tigrina, ejusd., loc. cit., tab. XVI, fig. 2; Co FAT Acn., Lich. ni page 674, in add.; Glyphis tricosa, ejusd., Syn. meth. lich., page 107; Aslerisca laby rinthica: MEYER, #n Spreng. Syst. vegel., IV, pars 1, page 254; 4. tricosa, MEYER, #n Spreng., loc. cil.; ZENKER, èn Ph IVaarenk., p.162, tab. XXI, fig. 4. Thallo flavidulo- fulvescente, crasso , inæquabili, subeffuso ; Apotheciis Girellis) subplanis, rotundo- deformibus; sarcothecio albissimo, subeffuso ; thalamiis ramosissimis; disco angusto, lineari, subpruinoso; nucleo albido; thecis quadrigongylaribus, chlorinis , ne. Habitat in America, ad cortices Crotonis Cascarillæ L. Thèques éparses au milieu d'un tissu cellulaire très-peu consistant et gélatineux, ayant une couleur foncée, qui ne permet pas de reconnaître les sporidies; lorsque celles-ci sont isolées, elles offrent les caractères propres aux thèques du $. Cinchonarum , maïs avec des proportions un peu inférieures. Une similitude parfaite dans les thèques des Sarcographa Cascarillæ et tigrina nous a disposé à réunir ces deux plantes, qui ne sont qu’une simple modification l’une de l’autre. 4. S. vESTITA, FÉE, Monogr. ined. cum icone. Thallo (crusta) fusco-olivaceo , effusoque lævi, glabro; Apotheciis rolundo-ovalibus, prominentibus, albo-glauco-pruinosis; thalamiis immersis, a sarcothecio marginante vestitis ; nucleo fusco. Habitat in cortice Weinmanniæ glabræ havannensis (tan rouge). Thèques colorées, semblables à celles des espèces précédentes ; quatre spores, celles des extrémités plus petites. Thalle presque nul, lisse; c’est plutôt une altération de couleur de l’épiderme qu’une véritable membrane. Les thalames sont recouverts par le sarcothèce, qui sert de marge. La membranule qui persiste, a une demi-transparence, qui laisse entrevoir les nucléus; ceux-ci, recouverts d'un périthèce noir, communiquent à l’apothèce un aspect glauque- bleuâtre. Les thalames sont marginés par le sarcothèce. Une coupe légère fait voir qu'ils sont très-nombreux, diversement contournés, flexueux, simples, arqués, etc. S. TRISTIS, MEISSNER, 2n /liller. Thallo membranacco , fuscescente, lucidulo, glaberrimo, effuso ; Apotheciis (lirellis) rotundo-deformibus, subprominentibus , inæqualibus; sarcothecio sordide albo, crasso, marginante ; thalamiïis ramoso-flexuosis ; disco aperto , atro, nudo; nucleo albidulo. Thecæ parvulæ ; quatuor sporæ subhyalinæ, chlorineo colore. Habitat in cortice Quassiæ amaræ L. Thèques semblables à celles des congénères, semi-byalines, chlorinées. M. le docteur Mrissxer, de Halle, nous a adressé cette plante sous deux états différens et avec deux noms : à l’état jeune, sous celui de Surcographa trislis, et à l’état de vétusté, sous celui de G/yphis plana. Depuis cette communication de EE. SE ——————. " — DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 45 M. Meissner, M. BREBIssON, de Falaise, nous a envoyé un bel individu de cette curieuse production. Le thalle est effus, un peu luisant et d’une couleur brune olivâtre, qui s’altère avec l’âge et devient légèrement rufescente (roussâtre). Les apothèces sont assez nombreux, quelquefois confluens, disposés en cous- sinet, arrondis irrégulièrement. Le sarcothèce est épais, libre de thalames vers les bords; ses dimensions acquièrent depuis une ligne jusqu’à trois de diamètre. À l'état de dessiccation, les nucléus, légèrement affaissés, sont rameux et souvent bifurqués; le disque est nu et médiocrement dilaté, 6. S. iNquINANS; + Arthonta gregaria, VéE, Essar sur les cryplog., page 5o, tab. XIII, fig. 6; Platygramma gregaria, SPRENG., Syst. veget., IV, p. 1, page 254, esp. 2. Thallo ( crusta) cartilagineo, levi, cinerascenti-flavidulo, glaberrimo, umbra lata nigro- fusca limitato ; Apotheciis (lirellis) planiusculis, ovoideo-elongatis; sarcothecio fungoso, primum albo, deinceps rubiginoso ; thalamiis sarcothecium inquinantibus, paucis, superfcialibus, madidate, turgidis, ramoso-dilatatis; ramis secundis abbreviatis, obtuso-truncatis ; nucleo latissimo, irregulariter dilatato. (Thecæ ut supra.) Habitat in Peruvia, ad cortices Cinchonarum. Thèques étroites; sporidies fort petites, tétraspores, colorées; tissu du nucléus fort délicat. Le thalle n'offre rien de particulier; il prend, en vieillissant, une teinte de plus en plus foncée. Les apothèces sont de forme assez variable en raison des rugosités de l'écorce; ils sont souvent alongés dans le sens des fibres corticales et parfois confluens. Le sarcothèce est mollasse, d’un blanc assez pur; mais les thalames le cachent bientôt et lui donnent un aspect rubigineux très-remarquable. Les thalames sont rameux, peu nombreux; leur disque est dilaté, çà et là rétréc1; ses extrémités sont obtuses. Cette plante, fort remarquable, a le port des Ærthonia marginata et palmata. Nous en avions d’abord fait une espèce de ce genre; maïs la présence d’un subi- culum (ou sarcothèce) où sont immergés les thalames, la disposition et la forme des thèques, identiques avec celles des sarcographa, ne pouvaient nous abuser plus long-temps. VI FISSURINA, Fée, Meth. lich., page 20, tab. 1, fig. 7. (Tcon., Thecæ, ab. XL, fig. 1-4, secundum ordinem specierum notatæ.) Le genre fissurina, réuni aux graphis par MEYER, a servi à consutuer le genre diorygma d'EsSCHWEILER, qui a rejeté le nom et adopté les caractères. Le port, le faczes et l’organisation interne, font de ce genre l’un des plus distincts de la tribu des graphidées. Les glomérules et les thèques n’ont point d’analogues parmi les genres voisins. L’élégance des formes et la délicatesse des proportions, EE. 46 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES de ces corps sont admirables; le crayon ne peut les rendre qu'imparfaitement , et les termes destinés à les caractériser sont tout-à-fait insuffisans. 1. FissuriNa Dumasrir, FÉE, /oc. cit., tab. XVI, fig. 5; Diorygma insculptum ? Escaw., Lich. Bras., page 66. (Zcon. select., tab. 6, fig. 1.) Thèques étroites, alongées, ondulées , un peu amincies vers l’extrémité inférieure, logées en très- grand nombre dans le tissu cellulaire du nucléus, qui est lucide, gélatineux et avide d'eau ; sporidies -au nombre de cinq à neuf dans chaque thèque; elles sont luisantes, hyalines, tétraspores; spores assez grosses, espacées, ovoïdes, égales vers chaque extrémité, tantôt situées perpendiculairement , tantôt d’une manière oblique, souvent espacées les unes des autres; elles quittent assez facilement leurs enveloppes. EscaweiLer, Lich. Bras., page 66, donne à cette plante le nom de Diorygma in- sculptum ; 11 change, ditl, notre nom spécifique, parce qu'il n’a pas une significa- üon qui se rattache directement aux formes de la plante. Nous ne le blämons pas de ce changement qu'il avait le droit de faire, mais seulement d’avoir rapproché deux plantes disunctes. En effet, les thèques dont il donne le dessin, tab. VI, fig. 1, n'ont aucun rapport avec celles de notre plante; ce qui tranche la question et nous dispense d’en dire davantage. 2. F. INCRUSTANS, FÉE, loc. cit., tab. XIII, fig. 2. La planche citée porte par erreur Opegrapha rhizocola; 1 faut lire Fissurina incruslans. Thèques claviformes, retenues dans le tissu du nucléus, qui est fortement gélatineux; sporidies à quatre spores, hyalines, lucides, plus petites environ de moitié que celles de l'espèce précédente, mais offrant le même type. Dans l'Opegrapha rhizocarpa, qui incruste l’épiderme des écorces et qui re- couvre les mousses et les jungermannes, placées dans son voisinage, les thèques sont fusiformes et renferment six à huit spores ovoides. 3. F, 1RREGULARIS. + Thallo (crusta) tenui, membranacco, effuso, cinerco-albo; Apotheciis (pseudo-lirellis) sparsis, irregularibus, subrotundo - elongatis, fuscescentibus ; margine thallode scarioso. Habitat in America septentrionali, ad corticem Cinchonarum. Glomérules fortement tenaces, gélalineuses, avides d’eau à la manière de la gomme de Bassora, claviformes, renfermant sous plusieurs enveloppes hyalines et pellucides une masse gongylaire considérable, composée de sporidies ; quatre spores, dont les enve- loppes restent engagées dans le tissu. Cette espèce est fort curieuse et très-distincte; le nucléus est mince, très-forte- EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 47 ment gélauneux et tenace; la fausse marge, formée par le thalle, entoure une fente qui, d'abord linéaire, bientôt devient béante. En vieillissant, le nucléus est superficiel et simule presque une scutelle. 4. F. LacTEA, Fée, Loc. cil., tab. XVI, fig. 6. Thèques enkistées, claviformes, nombreuses, fragiles, lucides, logées au milieu du tissu du nucléus, qui est moins gélatineux que dans les congénères. Les thèques renferment six à huit sporidies ovoïdes, délicates, tétraspores, plus étroites et plus longues que dans les autres espèces. L'organisation des thèques étant bien connue, il est hors de doute que cette cryptogame apparent au genre fissurina@, dont elle est une espèce fort distincte. VIL GLYPHIS, Ac, Syn. meth. lich., page 106; Fée, Meth. lich., p. 28, tab. I, fig. 10. (Zcon., Thecæ, tb. XL, fig. 1-8, secundum ordinem specierum notaiæ.) Nous avons cherché à établir dans une monographie encore inédite de ce genre curieux, qu'il pouvait prendre place parmi les graphidées à lirelles compo- sées, à côté du genre sarcographa. Nous persistons dans notre opinion. Ce genre est fort distinct; ses caractères, bien tranchés, lui ont valu d'être conservé par tous les auteurs. M. EscHWEILER à choisi pour type le G. labyrinthica, qui est un sarcographa, et le plus distinct de toutes les espèces qui composent ce beau genre. Il suit de là que les auteurs ne sont pas encore d'accord sur les limites du genre glyphis. L'examen des thèques pouvait seule fournir les moyens de l'indiquer avec cerütude , et les cryptogamistes ont négligé de s’en servir. Nous devons faire ici connaître quelques espèces nouvelles. 1. G. FavuLosa, Acn., Syn. meth. lich., page 107; Fée, Meth. lich., tab. I, fig. 19; ejusd., Ess. sur les crypt., etc., page G1; Trypethelium Javulosum, Acu., Act. soc. Gorenki, vol. I. Thèques longues, étroites, hyalines, renfermées dans un tissu cellulaire alongé et géla- tineux; quatre à six thèques presque linéaires, d’une grande délicatesse de forme, un peu amincies vers l'extrémité inférieure; spores (sporidies ?) ovoïdes, situées transversale- ment. Quelques Graphis ont des thèques peu différentes, mais avec des proportions doubles ou triples. Var. £. APOTHECIIS MAJORIBUS. Thallo crasso , fulvo , levi , subeffuso ; Apotheciis majoribus crassis, elevatis, rotundo-difformibus, latis, thalamiorum disco ovoïdeo impressoque. Habitat in America (S. Domingo), ad cortices Crotonis Cascarillæ, L., nec non in cortice Gopalchi dicta (Crotonis suberosi, H. et Bowrr.). Thèques semblables à celles du type. Apothèces fort gros, souvent confluens, durs, dif. formes et considérables. EE. Le )« "., 48 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 2. G. c1caTRICOSA , Aou, Syn. meth. lich., page 107 ; SPRENG., Syst., IV, 1, 255; Glyphis maculosa ? Fres, Trypethelium cicatricosum, Acu. in Diar. bot. Schrad. Thallo fuscescenti-fulvo, stricte limitato; Apotheciis minoribus, remotis, thallode cinctis, rotundis, subundulatis ; Thalamiis paucis, oyoideis ; lamina concaya Habitat in Africa, ad cortices Codarii to ArzEL., nec non in anna vulgo dicto du Cap-Vert; in America, ad varias arbores frequens. D. Auserr pu Penur-Taouars colligebat hanc varietatem supra cortices arborum Insulæ Franciæe (Africa ). (Zcon., tab. XXXWVI, fig. 5; À, magniludine naturali; B, fragmentum auctum.) Thèques semblables à celles du GZyphis favulosa, Acx. 3. G. LEUCOGRAPHA. Thallo inæquali, sordide cinereo, subfulvescente, effuso , pingui ; Apothectiis (verrucis) subplanis , lucentibus, ambitu subundulatis ; Thalamiis perithecio albo velatis, albo-cinereis, linearibus; nucleo tenui, in vetustate subfarinoso. (Thecæ ut supra.) Habitat in Jamaica (?) ad corticem Quassiæ amaræ L. ( ex Berlero ). (Zcon., tab. XXXWVI, fig. 6; À, magnitudine nalurali ; B, fragmentum auctum.) Cette espèce est l’une des mieux tranchées du genre : le thalle est fendillé et remarquable par son aspect onctueux; il n’existe pas de limites dans l'individu que nous décrivons; les thalames sont nombreux, blanchâtres et linéaires; quel- ques-uns sont arrondis et puncuformes; les thèques sont rares, plus petites et plus courtes que dans toutes les autres espèces. Le Glyphis leucographa croit sur une écorce amère, que je crois être le Quassia amara; il a été rapporté par le savant et malheureux BERTERO, et j'en ai dû la communication à feu mon respectable ami, le professeur BaLpis. II. VERRUCARIÆ, Fée. Cette subdivision de la famille des lichens est fort naturelle; elle renferme les genres dont l’apothèce est globuleux, simple ou composé, renfermant sous un ou plusieurs périthèces un nucléus ou sporosphore, dont les thèques et les spo- ridies sont fort diversifiées dans leur forme. Nous avons séparé de cette wribu les genres {hecaria et glyphis, mieux placés parmi les graphidées. Dans les graphidées, le nucléus s’accroit par les deux extrémités, c’est une élongation; dans les parméliacées, il s'étale du centre à la circonférence, c’est un épanouissement; dans les verrucariées, il s'accroît par tous les points de Ja cir- conférence de la molécule rudimentaire, c’est un rayonnement, Les graphidées et les verrucariées ont un singulier rapport d'organisation entre elles. Le sporosphore est immergé et se met en rapport avec l'air extérieur à l’aide d'une fente ou d’un pore; tandis que dans les parméliacées et dans les cénomycées, il s'étale sur le stroma ou se moule autour de ce support : il y a donc pour ces diverses plantes un mode d’accroissement parüculier. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 49 EscaweiLer (Syst. lich., page 15) a établi un sous-groupe des verrucariées, qui semble fort aruficiel; car il y fait entrer les genres variolaria, limboria, urceolarie, lecidea et biatora, et il en sépare les trypéthéliacées, dans lesquelles il fait figurer les genres arthonia et medusula. Ce même auteur le circonscrit bien mieux dans son Species des lichens du Brésil; mais il persiste à en séparer les trypéthéliacées. FRies, dans sa Lichenographia europæa reformata, fait des verrucariées la troisième tribu de ses lichens angyocarpes; mais il n’y fait entrer que les deux genres verrucarie et segestrellæ. Les autres genres, regardés par nous comme des verrucariées, figurent dans la deuxième tribu de cet auteur, celle des endocarpées; ce sont les genres endocarpon, sagedia, chiodecton, pertusaria et thelotrema. On voit qu'il existe bien des dissidences sur la manière de circonscrire cette tribu. Voici comment nous diviserons les genres qui la composent : . 1. Apotheciis compositis. * Siromate albissimo molli. CHIODECTON, ACH.; HELMINTHOCARPON, FÉE, #ned. ** Stromate e substantia propria formato. TRYPETHELIUM, ACH. #% Stromate e strato medullari thalli formato. MEissNERIA, FÉE, 2néd.; PYRENODIUM, FÉE, 2néd.; PARMENTARIA, FÉE; MELA- NOTHECA, FÉE, enéd.; PERTUSARIA, DC. f. 2 Apothecis simplicibus. * Apotheciis thallo vestitis seu apice liberis. PoRINA, ACH.; ASCIDIUM, FÉE; THELOTREMA, ACu.; GAssICURTIA, FÉE; PYRE- NULA, ACH. “* Apothecüs nudis. VERRUCGARIA, ACH.; SPERMATODIUM, FÉE, enéd. VII. CHIODECTON, Ac, Syn. meth. lich., page 108; FÉE, Met. lich., page 25, tab. I, fig. 17; ejusd. Monogr. in ann. sc. nat., 1829, cum iconibus. (con., tab. XL, Thecæ secundum ordinem specierum notatæ.) Tous les lichénographes ont adopté le genre chiodecton, qui a été pour nous l'objet d'études spéciales. Dans une monographie de ce genre, publiée en Mai 1829 (Ann. des sc. nat.) dix espèces, toutes fort distinctes, ont été figurées. Nous décri- vons ici trois nouvelles espèces; ce qui en portera le nombre total à treize. FRies (Lichenographia europæa reformata, page 418) a donné une place au EE. 7 / 50 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES chiodeclon parmi les endocarpes. Escaweiter (Lich. Bras., page 152) place quelques-unes de nos espèces parmi les porothelium; mais les caractères de ce genre s'éloignent de ceux adoptés pour le chiodecton, dont les espèces sont trop étroitement unies entre elles pour qu'il soit possible d’en séparer quelques-unes. L'étude des thèques nous a démontré que ce genre était fort naturel. À peine peut- on découvrir dans ces organes de légères différences, dont les plus importantes se rapportent uniquement à la dimension ou au nombre. C'est pourquoi nous nous sommes contenté de décrire les thèques des premières espèces et de noter les légères nuances qui les séparent les unes des autres dans les congénères. 1. C. SPRÆRALE, ACH., Syn. meth. lich., page 108; ejusd. Transact. soc. linn. Londin., XII, 1. 3, fig. 5, et Act. Moscow., V, 170, tab. 8, fig. 6; FÉE, Essai sur les crypt. des écorces exol. offic., 1. 17, fig. 1; Monogr. in Ann. scienc. nat., Mai, 1820, t. 1, fig. 1 et 2. Thèques claviformes, terminées par une pointe courte, lucides, gélatineuses, renfermant un assez grand nombre de thèques dirigées dans le sens longitudinal ; elles sont oligo- spores et presque aciculaires. La délicatesse des apothèces rend très-difficile l'examen de ces organes. On le trouve sur les quinquinas jaune et orangé des pharmacies françaises, sur le quinquina calysaya des Espagnols, sur le quinquina de Quito et sur cette écorce d’origine peu connue, introduite dans le commerce sous le nom de quinquina nova. 2. C. SERIALE, ACH., Syn. meth. lich., page 108; ejusd. Trans. soc. linn. Londin., XI, L 5, fig. 4; Fée, Essai sur les crypl. des ecorces exot. offic., p. 62, tab. XVIII, fig. 2; ejusd. Monogr. cil., t. I, fig. 4; Trypethelium paradozum, AcH., Act. Gorenk., v.X. Glomérules et thèques pareilles à celles de l’espèce précédente. 2 (bis). C. FARINACEUM, Fée, Monogr. cil., à II, fig. 3. Thallo (crusta) subfarinaceo, albo sordide subflavescente , molliuseulo, subbyssoideo , effuso; Apotheciis (tuberculis) magnis, rotundis, subdeformibus, crusta cinctis, osliolis numerosis, centralibus, rotundatis, fuscis, pulvere albo sordide vestitis. Habitat in America , ad cortices arborum , supra epidermidem corticis Weinmanniæ glabræ L. F., cum Cinchonis mixtæ. Thèques très-nombreuses, se dégageant très-facilement des tissus, au milieu desquels elles prennent naissance; ces organes sont plus longs que dans les deux espèces précédentes; les sporidies sont semblables, Thalle étalé, d’un blanc sale; origine byssoide; apothèces volumineux, sous- arrondis, un peu déprimés, disposés par séries dans la direction des fibres cor- ticales; périthèces épais, pénétrant dans l’intérieur des apothèces, de manière à partager le thalamium en faisceaux inégaux. Nous avons trouvé ce lichen sur une écorce épaisse, fort dure, rougeâtre, d’une EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 51 saveur astringente, ressemblant à l'écorce du W/eënmannia glabra , introduite frauduleusement avec les quinquinas du commerce, qui nous viennent du Pérou. 3. C. MYRTICOLA, FÉE, loc. cit., tab. XVIII, fig. 1; Monogr. cit., tab. 1, fig. 3. Thèques encore plus nombreuses que dans l'espèce précédente et de même forme; le subi- culum noir, sur lequel reposent les thalames, est assez solide, et la base des glomérules y adhère fortement ; les thèques sont aciculaires, un peu courbes. e 3 (bis). C. Frer. + MEISSNER, 2n dlter. Thallo subnullo ; Apotheciis (verrucis) sparsis, remotis, rotundo-deformibus , aliquando confluentibus; verrucis subquadrangularibus, atris, siccitale planis seu concavis, pseudo-lirellam simu- lantibus. Habitat in cortice Quassiæ Simarubæ Guyanensis, nec non in corticibus arborum Insulæ 2 Havane. (Zcon., tab. XXXVI, fig. 7; À, magnitudine naturali; B, fragmentum auctum.) Thèques étroites et alonpées, indiquées dans le tissu du nucléus par une ligne jaunâtre ; les thèques y adhèrent assez fortement; elles sont disposées sur une ou deux séries lon- gitudinales, ovoïdes , deux à trois fois plus longues que larges, légèrement colorées et renfermant quatre spores ovoïdes, difficiles à reconnaître au milieu des enveloppes. (Ge type se rapproche des sarcographa.) Le thalle est presque nul et très-glabre; peut-être sa disparition est-elle un effet de vétusté; les apothèces sont distans, épars, occasionellement confluens; le subr- culum, blanchâtre, est sous forme de coussinet et couvert de verrues noires- glauques, très-nombreuses, rondes ou quadrangulaires, parfois creuses, et res- semblant alors assez exactement à de petites lirelles. M. le docteur MEIssxER, de Halle, a trouvé cette plante sur l'écorce du simaruba ; il a voulu qu’elle portàt notre nom, et ses intentions ont été respectées. Depuis lors nous Favons reconnue sur l’écorce d’une strychnée inconnue, récoltée par M. RAMON DE LA SaGra. C'est à M. le professeur SERINGE que nous en devons la communication. 4. GC. EFFUSUM, FÉE, loc. cit., page 65, tab. XVII, fig. 4; Monogr. citée, tab. 3, fie. 2 DD: Thèques claviformes, alongées, luisantes, gélatineuses, dont les enveloppes recouvrent des thèques qui laissent à peine deviner leur présence; quand on les voit isolées, on reconnait qu'elles ne différent pas des congénères. 4 (bis). C. LACTEU. f Thallo (crusta) farinaceo, lacteo , effuso, madido, subvirescente, granulis albis ( apotheciis nascentibus?) consperso; Apotheciis (tuberculis) inæqualibus, sæpe abortivis, deformibus, confluentibus, lurgidis ; ostiolis latis, rotundatis, sæpe congestis, maculam latam simulantibus. Habitat in cortice dicta Cort. adstringentis spuriæ offic. Germaniæ. EE. 52 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Thèques trèsnombreuses, composant presque en entier le nucléus. Ces corps sont lucides; on yoit distinctement à travers les enveloppes les sporidies qui font saillie; elles sont nombreuses, aciculaires et marquées de deux à trois diaphragmes. Cette espèce est très-disuncte; elle envahit l'écorce des troncs dans une grande étendue; si nous en jugeons par les specimen que nous possédons, c'est sur les vieilles écorces qu'elle se plait de préférence. Le thalle est blanc, farineux; quand on l’humecte, il passe au ver et exhale une douce odeur de violette. Les apothèces sont épars, souvent confluens, assez gros; ils semblent vivre de préfé- rence sur le sommet des rugosités corticales. Le thalle montre çà et là de légers boursoufflemens, qui ne sont autre chose que des apothèces rudimentaires. Les osuoles sont arrondis, quelquefois disposés par séries longitudinales; ils se con- fondent parfois en une tache grise, en apparence homogène; mais si on l’humecte, chaque pore fait une saillie disuncte. Cette plante croît sur une écorce introduite dans le commerce d'Europe sous le nom d'écorce astringente. Nous en devons la communication à M. Jossr, dro- guiste de Stuttgard, ; ; 5, C. MeraTn, Fée, Ess., loc. cit, tab. XVII, fig. 5; Monogr. cilée, tab. IT, fig. 1. Glomérules et thèques semblables à celles de l'espèce précédente. Le tissu noir, qui sert de support ou de subiculum aux thalames est tenace; les sporidies sont assez grosses. EscaweiLer, Lich. Bras., page 153, réunit le C. effjusum et le C. Meraiir sous le nom de Porothelium album. 5 (bis). C. uusraTUM, FÉE, Monopr. cilée, esp. o, pl 3, fig. 3. Thallo (crusta) filamentis byssoideis, niveis, divergentibus, ramosis, subanostomosantibus crassisque formato, umbra lata fusca limitato; Apotheciis (tuberculis) irregularibus, confluentibus, a crusta vestitis; verrucis parvis, numerosis, subrotundo elongatis, confluentibus, ostiolis vix perspicuis velatisque. Habitat in America meridionali, supra cortices Cinchonarum, præcipue in epidermide Cinchonæ lancifoliæ Mutis. Les thèques de ce chiodecton se dégagent difficilement des tissus; elles sont très-nombreuses et montrent distinctement leur structure. Les thèques, petites, ont des contours très-purs ; deux à trois diaphragmes (spores) les partagent. Le thalle de ce chiodecton est très-remarquable. Au premier coup d’œil il res- semble à certains champignons byssoïdes des genres mesenlerica, hypha, etc.; il aurait donc pu être décrit comme l’une des espèces qui appartiennent aux cham- pignons de l'ordre des trichomyciens, si l'on ne découvrait çà et là des apothèces dont l’organisation est semblable à celle des autres congénères. Les apothèces sont presque tous situés sur le sommet des fissures corticales ; EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 53 ils sont alongés, irrégulièrement ovoïdes; leur élévation est médiocre; les tha- lames sont très-nombreux, plus petits que ceux qui appartiennent aux espèces précédentes ; ils sont fort noirs ; une faible couche, fournie aux dépens du périthèce, dérobe les ostioles à l'œil; une coupe horizontale met en évidence la peuitesse des thalames et l’épaisseur du périthèce, qui est intérieurement d’un blanc de neige très - pur. | : Cette singulière espèce, l’une des plus tranchées du genre entier, sur l’orga- nisation duquel elle nous a éclairé, paraît se plaire sur les écorces déjà âgées et conséquemment très-rugueuses, appartenant aux quinquinas jaunes du commerce; elle n’est pas fort rare et s’est toujours présentée à nous avec les caractères que nous lui avons assignés, 6. C. PaARADOxUM, Fée, Loc. cit., page G4. Ajoutez ce qui suit: Thèques pareilles à celles du CArodecton myrticola. Cette espèce es thien distincte et ne doit pas conserver le point de doute (?) qui accompagne son nom (ouvr. cité). Nous l'avons trouvée sur la Cascarille. 6 (brs). C. AFRICANUM, + FÉE, Lich. du Cap-Vert inéd. Thallo effuso, subgranuloso, membranaceo , crasso, albo-sordido , subglaucescente; Apotheciis (verrucis) turgidis, summitate depressis, subrotundo-carnosisque ; ostiolis con- fluentibus, evanescentibus, intus aterrimis. Habitat supra ficos, circa Kounoun, et supra lapides prope Caramano. Thèques semblables à celles des Chiodecton myrticola, paradoxum, etc. (Zcon., tab. XXXVI, fig. 8; À, magnitudine natural; B, fragmentum auclum.) Nous donnons place à cette espèce dans ce supplément, afin de compléter les espèces de ce genre jusqu'ici connues; c’est la seule qui ait été observée sur les pierres : elle a été rapportée par M. PERROTET, qui l’a trouvée au Cap-Vert (Afrique). Le thalle n’a point de bordures; il est terminé par une zone très-prononcée. Dans quelques individus son origine est évidemment byssoïde. Quand le thalle est âgé, 1l ressemble beaucoup à celui de quelques p/acodium d'Europe, et notam- ment au Placodium canescens. Il occupe de très-larges espaces sur les écorces et sur les pierres; il acquiert souvent une épaisseur assez considérable. Les apothèces sont nombreux, assez gros, charnus, arrondis; l'enveloppe thalloïde est épaisse sur les côtés; elle s'amincit vers le sommet et voile légèrement les {halames, qui sont confus et d’une couleur noire intense. EE. 54 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 7- C. DEPRESSUM, FÉE, loc. cit., page 65. Ajoutez à l'habitat, qu'on le trouve aux Antilles sur l'écorce de l'Exostemma floribunda, Sw. Les thèques, très-faciles à reconnaître et à étudier, ont une grande élégance; leurs enveloppes sont transparentes; elles renferment un assez grand nombre de thèques presque aciculaires, lévèrement courbées'; forme qui s'explique par l’état de compression et de gène dans lequel elles vivent au milieu de leurs enveloppes. 7 (bis). C. moxosricaum (N.), FE, Monopr. cilée, in Annal. scienc. nat., tome XVII, tab. IL, fig. 4. Thallo ( crusta)? granuloso, effuso, albo lactescente ; Apothecïis (tuberculis) plurimis, ovato-deformibus, approximatis, confluentibus, sub- parallelis, elevatis crassisque; ostiolis uniserialibus, minutis, punctiformibus, distinctis, aliquando approximatis et lirellas graphidis simulantibus; thalamiüs aterrimis sub-con- fluentibus. Habitat in America meridionali, Andibus Quitensium, supra corticem Cinchonæ non adhuc descriptæ, quæ crescit in provincia Quitensi. Thèques claviformes, nombreuses, lucides, à enveloppes transparentes; sporidies tétra- spores ? spores agglutinées. Le thalle, dans cette espèce, est presque entièrement caché par les apothèces; le peu qu'on en découvre le montre granuleux, effus, et blanc de lait. Nous pensons que les granulations qui semblent constituer le thalle, ne sont autre chose que de jeunes apothèces qui plus tard peuvent se développer : il suit de là que le thalle ‘serait nul dans les échantiilons adultes; peut-être les expansions byssoïdes finissent-elles par disparaître, soit à cause de leur ténuité, soit à cause de la dila- taüon de l'écorce; dilatation qui forcerait les filamens à se rompre, détruisant ainsi ce ussu léger et fongoide qui constitue, comme nous l'avons déjà dit, le thalle dans le premier âge de la plante. Les apothèces sont très-nombreux, dirigés dans le sens longitudinal des fibres corticales et conséquemment parallèles ; ils sont confluens, ovoïdes, alongés, plus ou moins réguliers, et d’un blanc assez pur; les thalames sont peu nombreux, disposés sur une seule rangée droite ou légèrement flexueuse, quelquefois bifurquée vers son extrémité, où montrant un ou deux rameaux latéraux, fort courts : ces deux circonstances sont très-rares, et la plante mérite tout-à-fait le nom d'unisériale (monostichum, povos, unus, om£, series), que nous lui avons donné. Les thalames se terminent par des ostioles fort petits, tantôt isolés et entourés par le périthèce, tantôt rapprochés et imitant assez bien la lame proligère d'un graphis : le Graphis interrupla, Ess. crypt. des écorces exot. offic., p. 41, tab. VIIT, fig. 1, donne une idée assez exacte du fucies de cette plante. Nous avons reçu cette cryptogame de M. le docteur Meissxer, de Halle; elle envahissait l'écorce d’un quinquina dont l'espèce botanique n’est pas bien connue; EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 55 mais qui, à cause de la localité où on le trouve, a reçu, dans le commerce, le nom de Quinquina de Quito. Pour faciliter l'étude des espèces qui constituent ce beau genre, nous donnons le tableau analytique suivant : CLAVIS SPECIERUM. Thalamiis centro one : C. SPHÆRALE. congestis : arrondis, peu réguliers : C. LACTEUM, Thallo albo. Apotheciis convexis. Impressionibus seu ostiolis. quadrangularibus : C. MYRTICOLA. Thalamiis sparsis : Thallo vix perspicuo : C. PARADOXUM: rotandatis. . À cispnçis Apotheciis depressis. Thallo crasso : C. AFRICANUN. congestis : C. DEPRESSUM. _ Thallo subflavescente : C. FARINACEUM. = E Thalamïüs multi- { Apothecïis irregularibus : C. EFFUSUM. © crustaceo effuso..… | Srialibus. Apotheciis rotundatis : C. MERATII. < Thallo albo. Thalamiüis uniserialibus : C. MONOSTICHUM. : byssoideo determinato : C. UMBRATUM. elongatis... Thallo flavo-fuscescente : C. SERIALE. Subnullo : GC. FEI. IX. TRYPETHELIUM:, AcH., Lich. univ., 1. IV, fig. 8 et 9; FÉE, Meth. lich., page 24, tab. 1, fig. 18 ;ejusd. Monogr. in Annal. scienc. nat., 1. 25, cum iconibus. (Zcon., Thecæ, tab. XL, fig. 1-20, secundum ordinem specierum notatæ.) Nous avons donné dans le 23.° volume des Annales des sciences naturelles, année 1831, une monographie de ce genre remarquable. L'analogie qui semble le rapprocher des sphæria est fort singulière. Les apothèces sont verruciformes et plongés dans une sorte de stroma, entouré par un périthèce général. La pré- sence d’un thalle ne permet pas de placer ces plantes ailleurs que dans les lichens. M. Meyer le range parmi les lichens myélo-carpiens (à fruit peu consistant), assez loin du chiodecton, entre les genres verrucaria et pyrenastrum, qui n’est autre chose que notre genre parmentaria. M. EscHWEILER a fait de ce genre le type de sa tribu des irypéthéliacées, et le fait figurer entre les genres ophthalmidum, porothelium et astrothelium. Nous avons cherché à apprécier (monographie citée) la validité de ces innovations. ‘ Les thèques sont fort disunctes de celles des autres genres. Le ussu du nucléus est d'une grande délicatesse, très-facile à se disgréger; les thèques sont clavi- formes, enkistées, brillantes, et amincies vers l'extrémité inférieure; elles ren- 1 Voyez sur les genres chiodecton, helminthocarpon et trypethelium, la note qui termine ce supplément ; nous ÿ décrivons plusieurs plantes nouvelles des Antilles, qui nous ont été commu- niquées, pendant l’impression de cette feuille, par notre honorable ami, M. le D." Moueror. EE. 56 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES ferment des sporidies presque toujours tétraspores, elliptiques, distantes ou con- caténées. Ces corps semblent différer dans les Trypethelium Sprengeli, Perrot- lelii et marginalum , et Yon doit peu s’en étonner; car ces espèces ont un port différent de celui des congénères; la nature de leur enveloppe, formée d’un tissu propre et non thalloïde, suflit pour expliquer une pareille anomalie. Le genre /rypelhelium d'AcuaRius, adopté sans modification dans notre Essai sur les cryptogames des écorces exotiques officinales, a subi des modifications assez nombreuses , dans la monographie que nous avons donnée de ce même genre. Aussi allons-nous changer l’ordre suivi dans l'ouvrage auquel ce supplé- ment est consacré, pour donner la préférence à l’ordre suivi dans notre dernier travail. Les phrases synoptiques des espèces qui croïssent sur d’autres écorces que sur les écorces officinales, accompagneront les descriptions plus complètes des espèces dont l'étude rentre spécialement dans notre sujet. On pourra ainsi avoir une idée juste de l’ensemble des espèces de ce beau genre et les reconnaître au besoin, si on les rencontrait sur les écorces des pharmacies, où il ne serait pas extraordinaire qu’on les trouvät, puisque la plupart d’entre elles croissent dans les mêmes localités. Character essentialis trypetheliorum. — Apothecium heterogenum , pluri-thalamium, e propria substantia pro parte formatum ; Perithecium universale proprium, nudum , aliquando thallo ves- titum (coloratum) ; {kalamia plura, in sarcothecio , e strato medullari thalli proveniente immersa ; Perithecium proprium (atrum ) crassum, in ostiola porifera evanescens; rucleum album , cellu- liferum. ORDRE 1° Apothèces mastoïdes ou hémisphériques, nus : EUTRYPETHELIUM. 1. TRYPETHELIUM SPRENGELII, ACH. el auclorum var.; Fée, Ess. sur les crypt. des écorces exol. offic., page 65. Var. NiGRicans, Monogr. cilée, page 21. Thallo effuso, lævi, lutescente rufidulo ; Apotheciis (verrucis) rotundato-elongatis, nigrescentibus, lucidulis, intus griseo-brunneis; ostiolis in depressione apotheciorum sitis; thalamiis ovatis, elongatis; nucleo albido; sarcothecio fuscescente. Habitat supra corticem Crotonis Cascarillæ L, (/con., Ess. sur les crypt. des écorces exol. offic., tab. XIX, fig. 1). Le type de l'espèce est indiqué même planche en A. Thèques claviformes, alongées , terminées en pointe; six à buit sporidies elliptiques , dis- tantes; renfermant quatre à six spores unies entre elles. Les apothèces sont alongés, disposés par séries, dans le sens de la longueur des fibres corticales, noirs et luisans; à ostioles nichés dans une dépression très- marquée de l’apothèce; les thalames sont fort alongés, de forme lagénaire. Le type se trouve sur l'écorce du Quassia amara, L. M. EscHweiLeR, Lich. Bras., page 162, cherche à établir que notre Trypethe- lium Sprengelii n’est pas la même plante que celle d’Acuarius. En conséquence de EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 57 cette opinion, il en fait une espèce particulière sous le nom d’Æstrothelium varium. Cet auteur base son opinion sur ce que le nucléus de l’espèce Acharienne est arrondi et que le nucléus de notre espèce est pyriforme. Nous possédons des fragmens d’écorces de Copalchi (Croton suberosus,KuNTn), sur lesquels croît un trypéthélium, qui est vraisemblablement une nouvelle espèce, à moins que ce ne soit une variété du Trypethelium Sprengelii. Le thalle est jaunûtre, lisse et limité par une large bande noirâtre; les apothèces sont souvent _confluens. Dans cet état la plante semble avoir quelque rapport avec le T. Scoria. Gun enveloppe thalloïde du plus grand nombre des. apothèces avorte, et ils se présentent sous la forme de petits amas verruciformes, qui leur donnent une grande ressem- blance avec des sphæria. Les individus que nous avons étudiés sont âgés, et nous n'avons pu Voir nettement les thèques, les nucléus étant affaissés et probablement désorganisés. Cette double circonstance nous a empêché de décrire cette plante, soit comme espèce distincte, soit comme variété, 2. T. ANacarDit, FÉE, Monogr. cilee, page 21, tab. XI, fig. 3. Thallo (crusta } membranaceo Iævi molliusculo, indeterminato, siccitate flavido, madido fusco-griseo ; Apotheciis ( verrucis) rotundo-deformibus, confluentibus , inæqualibus , aliquando seriali- bus , pallide rufidulis ; ostiolis parvissimis, fuscis sparsisque ; thalamiis (8-14) superf- cialibus, ovoideo-pyriformibus; nucleo parvulo , albidulo; perithecio viridi-flavo. Habitat in cortice Anacardii occidentalis Guadalupensis , ubi colligebat clarissimus Bertero. Thèques semblables à celles de l'espèce précédente. 3. T. PERROTETN, FÉE, Monogr. citée, page 23, tab. XII, fig. Thallo (crusta) cartilagineo, olivaceo-fusco , Iævi, subnigro limitato(?); Apotheciis (verrucis) rotundo-deformibus, inæqualibus, demum confluentibus, fusco-rufis; ostiolis parvulis; nucleis delapsis, albo-sordidis ; thalamiis parvis, rotundis, sæpe inani- bus (8-15); nucleo albido; sarcothecio flavo-virescente. Habitat in Africa, peninsula dicta du Cap-Vert; crescit supra corlices arborum ; colligebat CI. Perrotet. 4. T. MARGINATUM, FÉE, Monopr. cilee, page 24, t XII, fig. 2. Thallo (crusta) effuso, lævi, flavidulo ; Apotheciis (verrucis) inæqualibus, subglobosis, demum confluentibus, atro-bruneis, lævi- bus ; thalamiis paucis (2-5), rarissime solitariis; perithecio crassissimo ; nucleo albo- sordido, madido, hyalino; ostiolis atris, in depressione marginata apotheciorum sitis; sarcothecio -cinereo-albo. Habitat in Africa, supra cortices arborum peninsulæ dictæ du Cap- Vert, ubi colligebat CI. Perrotet. Glomérules claviformes, grandes, nombreuses, terminées en une pointe mousse; six à huit thèques ovales (elliptiques), renfermant des sporidies transverses, dont les pores sériaux sont au nombre de quatre à six. EE. 8 58 ESSAI SUR LES CRŸPTOGAMES 5. T. papirosum, ÂcH., Syn. meth. lich., page 104; Fée, Monogr. cilée, page 26, tab. XII, fig. 3. Thallo (crusta) olivaceo, sublutescenti -cinerascente, cartilagineo, effuso , lævi; Apotheciis (verrucis) convexis, irregularibus, albido-cinerascentibus; ostiolis atris, margine cinctis; thalamiis (5-10) ovoideis, superficialibus ; sarcothecio vix perspicuo; nucleo albido. Habitat in Guinea supra arborum corticem. Nous ne possédons pas cette espèce qui nous a été seulement communiquée, sans qu'il nous fût possible de l’analyser. 6. T. ERUMPENS, FÉE, Monogr. citée, page 27, tab. XIII, fig. 1. Thallo (crusta) helvolo, glaberrimo, lævi, inæquali sublimitato ; Apothecïis (verrucis) remotis, erumpentibus, rufis, nitentibus, immersis, basi crusta cinctis; ostiolis crassis, atris, prominentibus; thalamiis (8-10) approximatis; perithecio atro; nucleo albido, inferiore ; sarcothecio atro, vix perspicuo. Habitat in Peruvia ad cortices Cinchonæ flayæ Offic. Thèques claviformes, terminées en une pointe obtuse, lucides, brillantes, nombreuses; montrant distinctement quatre à six sporidies télraspores, à spores faisant saillie. Le thalle paraît inégal, mais ces irrégularités sont dues à des parties d’écorce qui sont soulevées ; 1l est lisse dans les parties situées entre les rugosités ; sa couleur est d'un jaune pâle en dessus, et d’un blanc farineux en dessous. Parmi les échan- üllons qui se trouvent dans notre collection, deux sont limités de noir; mais nous avons déjà fait remarquer combien ce renseignement était incertain et peu important par la difficulté où l’on se trouve de décider sûrement à quelle plante appartient une bordure quand elle sépare deux plantes voisines. Les apothèces sont épars, très-éloignés les uns des autres, accidentellement rapprochés, roux et luisans; le sommet seul est visible, et l'on voit qu'il a fait effort pour chercher la lumière; car le thalle qu’il a soulevé l'entoure de toutes parts. Les ostioles sont en peut nombre. 7. T. puprcex, FÉE, Monogr. citée, page 28, t. XIIT, fig. 4. Thallo ( crusta ) indeterminato , subtuberculoso , flavidulo; Apotheciis (verrucis ) rotundo-subhæmisphericis ; pallide flavidulis ; ostiolis rufidulo-bru- neis, sparsis, in depressione areolata silis; thalamiis (4-8) ovato-rotundis; perithecio duplici instruclis, uno brunneo, textura laxe filamentosa, altero albido, subcarnoso, nucleum globosum, albidum, involvente (an sarcothecio interno?); sarcothecio albo- lacteo. Habitat in America, ad cortices Crotonis Cascarillæ L. Thèques et sporidies pareilles à celles de l'espèce précédente, mais plus petites de moitié. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 59 Le thalle n'offre aucune particularité digne de remarque : il est jaunätre, sans limites et légèrement tuberculeux; les apothèces sont rapprochés, quelquefois connivens, arrondis, presque globuleux, d'un blanc sale jaunätre; le périthèce universel est perforé par des ostioles noirâtres, un peu immergés, même à l'état humide; la dépression ou petite fossette qu'ils occupent est entourée d’une sorte d’aréole; le sarcothèce est charnu et d’un blanc très-pur; les thalames sont au nombre de quatre à huit dans chaque apothèce ; ils sont munis d’un double périthèce propre, l’un extérieur et l’autre intérieur. Le périthèce extérieur est noirûtre, et, au lieu d'offrir une texture serrée, ainsi que cela se voit dans les autres congénères, a au contraire une texture lâche, de sorte que la coupe horizontale le montre formé d'un assemblage de filamens non entrecroisés, dont toutes les sections se présentent à la loupe comme autant de peuts points isolés et distincts. Le péri- thèce intérieur est blanc, assez épais, paraissant être de la même nature que le sarcothèce; il entoure exactement une sorte de nucléus noirâtre, en apparence homogène, mais qui, étant examiné avec attention, est revêtu d’une membrane souvent tachée par le périthèce le plus interne, et visible seulement à l'aide de forts grossissemens. Le périthèce est donc double, et c’est là le caractère essentiel qui distingue cette plante de ses congénères, Communiqué par M. Nourr, de Lille. 8. T. INÆQUALE, FÉE, Monogr. cilee, page 350, tab. XIII, fig. 2. Thallo (crusta) effuso, subcartilagineo , lævi, sordide flavescente, rutilante; Apotheciis (tuberculis) rotundis, depressis, latis, confluentibus, deformibusque; aliquando per abortum yerruciformibus ; ostiolis brunneïs, prominentibus, sparsis; thalamiis (6-8), paulo immersis, atris; nucleo parvulo, albido, siccitate marcido; sarcothecio griseo-albo. Habitat in Lima ad cortices Cinchonarum. Thèques et sporidies pareilles à celles du T. Sprengelii, avec des proportions moitié moindres. Le Thalle est effus; il occupe de grandes étendues sur les écorces qu'il envahit ; il a une couleur jaune un peu rutilante. Les apothèces sont assez nombreux, arrondis, aplatis, étalés, difformes, presque toujours confluens ; il y a parfois avortement des thalames; alors les ostioles repo- sent directement sur le thalle; la coupe pratiquée les montre isolés et dépourvus de nucléus. Si un individu n’offrait que des apothèces ainsi avortés, on pourrait facilement le prendre pour une verrucaire et le décrire comme tel; mais ici le phénomène physiologique ne tient pas à une transmutation, mais à un véritable avortement; les ostioles sont brunâtres, assez nombreux, globuleux et épars : les thalames sont ovoides, légèrement immergés dans l'écorce, qui sert d'habitacle; on en trouve six à huit dans les apothèces, ceux-ci ne sont pas confluens; le nucléus disparaît presque toujours par la dessiccation. EE. 60 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Le caractère essentiel de ce trypethelium est tiré de l'irrégularité vraiment remarquable des apothèces; une même plante les montre proéminens, déprimés, aplats, et enfin rudimentaires. Cette plante vit sur l'écorce du Quinquina de Lima. 9. T. PALLESCENS, FÉE, Monogr. citée, page 31, tab. XII, fig. 5. Thallo (crusta) pallide griseo, lævi, indeterminato; Apotheciis (verrucis) sparsis, subgloboso-depressis, demum confluentibus, sordide albis; ostiolis sparsis, alro-brunneis , prominentibus, parvulis; thalamiis (12-20) superficia- libus ; nucleo subrotundo, albo; sarcothecio albido, subflavescente. { Habitat in Surinam supra cortices arboris ignotæ. Thèques claviformes, petites, lucides, renfermées en petitnombre dans le tissu du nucléus, qui est fugace et d’une grande délicatesse; quatre spores dans une sporidie elliptique. ve On peut voir en 4 trois apothèces grossis : les thèques sont en b. 10. T. ERUBESCENS, FÉE, Monogr. citée, page 32, tab. XIV, fig. 1. Thallo (crusta) subdeterminato, lævi, madido erubescente, sicco pallide flavidulo; Apothecïis (verrucis) plano-deformibus, prominulis, rufidulo-pallidis; ostiolis crassis, atris, poro perspicuo; thalamiis (6-12) ovalo-rotundatis, immersis; perithecio alerrimo, crasso , turgido , nucleum inquinante; sarcothecio albido. Habitat in Surinam supra corticem arboris ignolæ. Thèques semblables à celles du 7. pulcherrimum. "au. T. Feu, MEISSNER, #n lil.; FÉE, Monogr. citée, t. XIV, page 33, fig. 2. Thallo (crusta) pallide flavescente , alterationem corticis simulante; Apotheciis (verrucis) latis, rotundo-depressis, moriformibus, rufis, cum ætate apice denudatis; ostiolo crasso, prominulo, delapso ; thalamiis ovoideis, multis (25-40), nigrescentibus, summitatibus nudis, poro lato, demum rimoso, instruclis; perithecio crasso , aterrimo ; nucleo candido; sarcothecio griseo. Habitat in America meridionali ad corticem Crotonis Cascarillæ, L. Thèques claviformes, à sporidies semblables à celles de l'espèce précédente; spores dis- 4 tinctes. Le thalle est presque nul et ne se présente à l'œil que comme une simple coloration de l'écorce; il est jaune-pâle, un peu fauve, et n’offre point de limites. L Les apothèces sont très-larges, arrondis, peu élevés, assez nombreux, quel- | quefois confluens; ils se présentent sous deux aspects divers en raison de leur âge; dans la jeunesse ils sont revêtus par le thalle; mais la petite membrane qu'ils en empruntent, étant d'une extrême ténuité, s’amincit beaucoup par l’accrois- sement progressif du thalle, blanchit et disparait par petits lambeaux pulvérulens. F EE DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 61 La chute de cette enveloppe laisse à nu le sommet du thalame et entraîne les ostioles ; la plante a alors l'aspect d’une sphérie; on voit vers le sommet un large pore ou plutôt une dépression produite par laffaissement partiel du nucléus; une coupe verticale montre que les thalames sont superficiels, ovoïides et immergés dans une substance propre, d’un blanc gris qui passe au jaune par la vétusté; une coupe horizontale fait voir que les thalames sont plus ou moins rapprochés, mais jamais véritablement confluens ; que le périthèce, noïr et épais, entoure un nucléus blanc, etc. Le caractère essentiel que nous présente cette plante est la parfaite dénudation des thalames; ce qui donne à la plante quelque chose du facies de la Sphæria spermoides de PERSOON, si toutefois on voulait la supposer groupée. 12. T. PaLycrÆNA, FÉE, Essai sur les crypt., elc., page 68, tab. XIX, fig. 3; Monogr. cilee, page 35, tab. XIV, fig. 5. Glomérules analogues à ceux du T: pulcherrimum, plus alongées, plus sinueuses et plus étroites ; thèques à spores distinctes. 13. T. Kunze1, FÉE, Monogr. cilée, page 36, tab. XV, fig. 35; 7° | auran- liacum, KUNZE, in liller. Thallo (crusta) olivaceo, lævi, effuso; Apotheciis (verrucis) depressis, latis, irregularibus, rufidulis; thalamiis pluribus, subro- tundis; ostiolis prominentibus, aterrimis; nucleo albido, minuto; sarcothecio sub- tusco, cum ælate aurantiaco. Habitat in Surinam ad cortices arborum. Thèques et sporidies pareilles à celles de l'espèce précédente. 14. T. Scoria, Fée, Es. sur les crypt. des écorces exot. offic., loc. cit., esp. 10, exclus. synonym.; ejusd. Monogr. citée, page 37, tab. XV, fig. 2. Thèques claviformes, lucides, gélatineuses, nombreuses, souvent arquées, renfermant des sporidies tétraspores. 15. + T. NUDUM; V’errucaria socialis ? ZENKER, Pharm. Waarenk., p. 133, tab. XV, fig. 6, A-C. Thallo (crusta) subnullo, pallidi, luteolo, lato, nigro limitato; Apotheciis (verrucis) aterrimis, maculas irregulares efformans, semi-nudis; thalamiis multis, ovoideis, summitate confluentibus, basi distinctis, in sarcothecio atro, crus- taceo , immersis ; thecis claviformibus, pellucidis ; sporidiis tetrasporis. Habitat in America meridionali ad cortices Cinchonæ vulgo dictæ huanuco. EE. 4 62 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Cette plante est fort remarquable; le thalle est çà et là limité de noir; la bor- dure est large et irrégulière; il est seulement indiqué par une légère altération de l'épiderme; les apothèces sont composés d’une assez grande quantité de thalames soudés vers le sommet; ils forment un groupe ayant l'apparence d’une sphæria ; les chèques ne sont pas colorées, elles renferment quatre à six sporidies tétra- spores. M. ZENKER a figuré dans son ouvrage une Werrucaria socialis, qui paraît être notre plante. S'il en était ainsi, elle n'aurait aucun rapport avec la F4 errucari@ serialis de Essai, page 91, qui se trouve citée en synonymie dans l'ouvrage allemand. 16. T. qQuassiæcora, FÉE, Monogr. citée, page 39, tab. XV, fig. 2. Thallo (crusta) fulvescente, effuso , lævissimo, glabro; Apotheciis (verrucis) irregularibus, rotundo-deformibus, subcomplanatis, confluentibus latissimisque, aliquando maculantibus, præcipue ad periphæriam; ostiolis prominen- tibus, atris , approximatis, crassis, poro albido pertusis; thalamiis (50-150) conniven- tibus, inquinantibus; nucleo albido, siccitate eyanescente; sarcothecio pallide albido. Habitat in cortice Quassiæ excelsæ Sw. Jamaicensis. Thèques et sporidies pareilles à celles de l'espèce précédente; mais avec des proportions inférieures. On peut voir en a l'aspect que présente au microscope un fragment de sporo- sphore grossi. Le thalle est effus, de couleur fauve pâle, très-glabre; il occupe d'assez grandes étendues sur l’écorce qui le supporte. Les apothèces sont assez rapprochés, plus ou moins gros, épais, toujours chargés d'un nombre très-considérable d’osüoles; ils sont déprimés, de la même couleur que le thalle, et quelquefois tachés vers les bords par l’émission d’une pulpe noire fournie par le périthèce partiel. Les ostioles sont noirs, rapprochés, assez gros, proéminens et perforés; le pore est blanchâtre. Est-ce un prolongement du nucléus? Les thalames sont au nombre de cinquante à cent cinquante, et sou- vent plus, pour constituer un apothèce de deux lignes environ de diamètre ; ils sont rapprochés, quelquefois même connivens, superficiels et ovoïdes; le périthèce tache souvent le sarcothèce, qui est d’un blanc jaunâtre assez pâle ; le nucléus est blanchätre et se détruit avec l’âge; mais l’on voit facilement ses débris contre la paroi interne du périthèce. Ceue belle et singulière espèce recouvre l'écorce du Quassia excelsa, Sw., de la Jamaïque; elle en envahit d'assez grandes étendues. Nous en devons la connais- sance à M. le professeur Merssner, de Halle, qui s'occupe avec succès de l'étude des sciences naturelles et médicales. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 63 IL. Apothèces revétus par une enveloppe thalloïde amorphe : Amorpnarra. 17. T. INcoNsPiCUUM, MEISSNER, #n llier.; FÉE, Monogr. cilée, page 40,1. XVI, fig. 5. Thallo (crusta) sordide griseo, flavidulo, inæquali, indeterminato; Apotheciis (verrucis) induviatis, concoloribus, lævis, rotundo-deformibus, rugis simi- lantibus; ostiolis vix perspicuis, poro parvulo, depresso pertusis; thalamiis (6-12) in sarcothecio subviridi immersis; perithecio atro-brunneo ; nucleo albido, ovato, crasso, Habitat in Peruvia ad cortices Cinchonæ lancifoliæ Murs. Thèques et sporidies semblables à celles de l'espèce précédente. Les thèques abandonnent facilement le tissu du nucléus. Le thalle est inégal, rugueux, effus, de couleur jaunâtre. Les apothèces, assez développés, mais pourtant difficiles à découvrir, parce qu'ils se confondent facilement avec les inégalités du thalle, sont tuberculeux, lisses, arrondis, souvent difformes et déprimés. On ne découvre sur leur surface aucun ostiole, mais on y voit une légère dépression, au milieu de laquelle est un pore qui com- munique avec un ostiole intérieur noirâtre. Les thalames sont au nombre de six à douze, et superficiels; leurs prolongemens ne se réunissent point pour s'ouvrir dans une ouverture commune, chacun d’eux étant disunct; le sarcothèce est moins épais que dans les autres congénères, ce qui a permis au nucléus d'acquérir un grand développement. Cette plante nous est venue de Halle sous le nom que nous lui donnons ici; c’est à M. le docteur MEISsNER que nous en devons la communication. 18. T. PULCHERRIMUM, FÉE, Monogr. citée, p. 41, tab. XI, fig. 2; T. porosum, ejusd. Ess. sur les crypt. des écorces exot. offic., tab. XIX, fig. 5; non AcHarivs; Verrucaria porosa, Escuw.? Lich. Brasil., page 135. Thallo (crusta) crasso, effuso, læte fulvo, pulvere albo sub asperso, rugis proliferis peragrato , intus candido; Apotheciis (verrucis) sparsis aut prominentibus, rufidulis , aut planis concoloribus; ostiolis areolatis, parvulis, vix madidate prominentibus, atris; thalamiis solitariis, thallo vestitis; perithecio universali rufo; induviato sarcothecio albo; perithecio partiale atro; nucleo albo, cum ætale nigrescente. Habitat in America ad corticem Crotonis Cascarillæ L. Thèques elliptiques, tétraspores ; spores distinctes; glomérules nombreuses, obtuses vers l'extrémité inférieure, dilatées supérieurement et claviformes. Le thalle est effus, très-épais, d’une jolie couleur fauve, prenant, quand on l'humecte, une légère teinte rosée; composé d’un thalame cortical cartilagineux, assez épais, sous lequel se trouvent les apothèces, et d’une couche médullaire d'une très-grande blancheur, dans laquelle ils sont immergés. Les apothèces envahissent la totalité du thalle, qu'ils dépassent; ils forment des EE. 64 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES rugosités très-remarquables à la surface de cet organe; l'ostiole est marqué d’une aréole assez large; le nucléus est blanc, entouré par un périthèce, recouvert d'une membrane mince, circulaire, d’un jaune fauve très-pâle, qui tient lieu de périthèce universel. Ces apothèces traversent le stratum medullare, et se montrent ensuite recouverts par le sératum corlicale, perforé d’une multitude d’osuoles. Cette plante appartient donc aux espèces à apothèces induviés. Une coupe verticale donne la preuve que les thalames sont arrondis plutôt qu’o- voïdes; leur immersion est médiocre. L'aréole qui entoure les ostioles fera facilement reconnaître cette espèce, qui d’ailleurs est distincte de ses congénères par une foule d’autres caractères; elle vit en Amérique, sur l'écorce de la Cascarille, déjà si riche en productions liché- noïdes. 19. T, VERRUCARIOIDES. + + Thallo (crusta) albo sordide, membranaceo, glabro, subfarinoso, lævi, nigro limitato; Apotheciis (verrucis) myriadeis, fusco-rufidulis; sparsis sive gregarüis; ostiolis paryulis, extemplo concoloribus, deinde rufis nigrisque; thalamiorum basi thallo vestito; peri- thecio universali nullo ; nucleo rufo. Habitat in insula Domingensi ad corticem Crotonis Cascarillæ L. Thèques courtes, claviformes; sporidies tétraspores fort petites et gélatineuses. Le port de cette espèce est différent de celui des congénères ; mais l’organisation est la même; chaque thalame est immergé au milieu du sarcothèce, qui sou- lève le ‘thalle et le boursouffle çà et là; le nucléus paraît au grand jour sous la forme d’un petit ostiole, d’abord corné, ensuite roux, puis noirâtre en vieillissant; les thalames sont épars ou groupés ; ils ne font sur le thalle qu’une saillie médiocre; cette espèce est voisine des chiodeclon, parmi lesquels on pourrait la faire entrer comme espèce douteuse; elle a le port d’une verrucaire. 20. T. SORDIDESCENS. + Thallo (crusta) rugoso, inæquali, sordide albo effuso , hypothallo subfarinaceo ; Apotheciis (verrucis) amorphis, in thallo immersis; thalamiis parvulis, remotis, nucleo carneo ; thecis sporidiis, hyalinis, tetrasporis. Habitat in Jamaica ad cortices Quassiæ excelsæ, Sw. Cette plante est difficile à reconnaitre, les apothèces étant immergés dans le thalle. En regardant attentivement la surface du thalle, on voit des inégalités parsemées de peuts points vérruculeux; une coupe horizontale permet de reconnaitre nettement la structure particulière aux /rypelhelium. Cette plante est essentiellement envahis- sante; elle recouvre parfois en entier des rameaux de Quassia excelsa, Sw. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 65 Nous avons recu du même naturaliste une agame qui croît sur l’écorce de ce laurus; elle a une grande analogie avec les /rypethelium; nous r’osons toutefois la décrire, ne lui trouvant pas les caractères d’une plante adulte; elle nous semble jeune et n’a point de caractères suffisamment arrêtés. Nous croyons utile de reproduire le Clavrs specierum que nous avons donné dans notre monographie. TRYPETHELIA. Thalamiis duplicibus : 7. T. duplex. Ostiolis centro congestis : 4. T. marginatum. Hemisphæricis. . Apotheciis discoferrugi- Thalamiis neo: 1. T. Sprengelir. simplicibus. Osholis}atrise Apothecïis albido-cine- Thallo lævi. rescentibus : 5. T'.pa- pillosum. Ostiolis decolorantibus : 3. T, Perrotetir, Thallo subvilloso : 2. T. Anacardii. Ostiolis sparsis.. Nudis.. 2 A _. ee 2 buses pothecïüis pallidis : 9. 7. pallescens. É Rotundato Tate ne rufidulis : 10. T. erubescens. È CRIE Inæqualibus.. { Sarcothecio flavidulo : 8. T. inæquale. E Sarcothecio aterrimo : 15. T, nudum. fonte Thalamiis apice denudato. 11. T. Feei. GIOEMENNESS Sarcothecio cum ætate aurantiaco. 13. 7. Kunseï. Thalamiis apice vestito.... 6 £ Albissimo. 14. T. Scoria. Sarcothecio flavidulo seu albido.. {raädnariaie. 12. T. Phlyctœna. Pallide albido. 16. T. quassiæcola. Superficia- {| Thalamio solitario..... Thallo Iæté fulvo : 18. T. puZcherrimum. libus. — albidulo : 19. T, verrucarivides. Vestitis. Thalamüs pluribus : 17. T. inconspicuumn. Immersis .... | 6. T. erumpens. 20. T. sordidescens. Espèces décrites dans l'Essai des cryptogames exotiques officinales , page 65 — 70, et qui ont trouvé place dans d’autres genres. 2. T. vaRioLosuM, AcH., Syn. meth. lich., page 104. Cette crypiogame est la même plante que celle décrite par nous sous le nom d’Ascidium Cinchonarum. Voyez plus loin. 3. T. vERRUCOSUM, FÉE, Essar, page 66. Voyez porina, secüon des pertusaria. 4. T. cRassuM, FÉE, Essar, page 66. Cette espèce paradoxale croit aussi sur les écorces de la fausse angusture (confrontez Monogr. citée, page 43). Nous en faisons ici un pyrenodium. 5. T. LAGENIFERUM, ACH., Syn. meth. lich., page 105. Cette espèce, que nous n'avions pas vue en 1824, n’est pas un /rypetheliumr, ainsi que le pensait AcHARIUS, mais bien une espèce du genre pyrenodium. Voyez plus loin page 70. EE. 9 66 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 6. T. cHIoDECTONOIDES, FÉE, Essai, page 67. On retrouvera cette espèce parmi les porina. 7. T. CLANDESTINUM, FÉE, Essai, page 68. Cest le Pyrenodium clandeslinum. Voyez ce genre. 8. T. ScLEROTIUM, FÉE, Essai, page 68. État de décrépitude du Trypethelium verrucosum. Voyez plus haut. 11. T. POROSUM, ACH., Syn. melh. lich., page 106. La plante que nous avons figurée sous ce nom n’est pas celle d'Acxarius. Voyez Trypethelium pulcherrimum, page 63. 12. T. TETRATHALAMIUM, FÉE, Æssar, page Go. Voyez porinæ, section des perlusaria. T. anOMALUM, Acu., Syn. meth. lich., page 105. Voyez Melanotheca Achariana, page 71 de ce supplément. X. MEISSNERIA , FÉE, Monogr. ined. ; Trypetheli, sp., ejusd., Monogr., Trypeth., in Annal. scient. nat., ab. XNI, fig. 5, page 4. Voici de quelle manière nous établissons les caractères de ce genre : Thallus (crusla) crassus, lævis, hypothallo candido, effuso , brunneo-flavidulo , repando; Apothecium (verrucis ) vestitum, inæquale, verruciforme, cicatrisans; ostiolis sparsis, caducis, aterrimis, crassis; thalamiis immersis; perithecio aterrimo, nucleo ovoideo, albo-farinoso ; sarcothecio albido ; thecis ellipticis, magnis, gelatinosis, sporis mullis, parvulis, repletis. (Icon., Thecæ Meissneriæ , tab. XL, fig. ullima.) 1. M. varia, Monogr. ined.; Trypethelium ? deforme, Fée, Monogr. citée, tab. XVI, fig. 3, page 45. Mêmes caractères que ceux du genre. Habitat in insula Amboinensi ad corticem Lauri Culilawanis, L. Thèques gigantesques, elliptiques, sans enveloppes , fortement gélatineuses, nombreuses, retenues dans les mailles d’un tissu longitudinal , lucide. Ces thèques renferment une trés-grande quantité de sporidies hyalines, disposées par séries transversales’, au nombre de cinq à neuf dans chaque série; spores agglutinées, non séparables. Nous avions donné une place à cette cryptogame parmi les /rypethelium, mais avec doute. Nous la désigmions dès-lors comme une plante paradoxale. Mieux étudiée, elle nous a paru devoir constituer un genre que les différences présentées par les thèques séparent complétement des genres, parmi lesquels on serait tenté de la placer, Le fucies et l'étude des organes extérieurs nous avait déjà prouvé qu’elle s'éloignait des /rypethelium. L'examen des thèques seules pouvait confirmer ces données, et cela s’est vérifié. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 67 Le thalle est épais, tuberculeux et sans limites. Les apothèces sont peu distincts, confondus les uns avec les autres dans le plus grand nombre de cas; ce qui donne à cette plante le facées d’une verrucaria ou d’une pyrenula. Ces apothèces sont aussi quelquefois tuberculeux et plurithalames, immergés, Mais peu profondément, et recouverts par le thalle, Lostiole est gros, mamillaire, noir et caduque; il laisse sur l’apothèce une pete cicatrice alongée, linéaire ou arrondie, assez profonde et entourée par le thalle, qui fait office de périthèce universel; celui-ci est noir et très-épais; le nucléus est blanc et de con- sistance ferme. Nous avons dédié cette singulière production à M. le docteur MEIssxER, de Halle, par les soins duquel ce species se trouve enrichi de plusieurs espèces. curieuses. XI PARMENTARIA, FÉE, Meth. lich., page 24, tab. 1, fig. 24. (Zcon., Thecæ parmentariarum, tab. XLI, fig. 1 et 2.) Ce genre, l'un des plus curieux du groupe des verrucariées, a été pour nous l'objet d’études spéciales dans une monographie encore inédite. S'il fallait ajouter foi aux synonymies données par MEYER et SPRENGEL, ce genre serait le même que le pyrenastrum d'EscHWEILER. En admettant la chose comme certaine, nous aurions alors à réclamer l’antériorité nominale; mais ces auteurs sont loin d’être d'accord sur les limites de ce genre pyrenastrum et même sur la valeur des carac- ières qu'ils lui assignent. M. EscHWEILER, dans ses Lichens du Brésil, page 142 et suivantes, a considérablement étendu ce genre, qu'il regarde comme très-voisin de l'astrothelium. Notre genre parmentaria, tel que nous le circonscrivons, est évi- demment disunct, et du pyrenastrum et de lastrothelium ; ce qui le prouve, c’est que la figure donnée par M. EscaweILer (fig. 15 et 25, icones selectæ) diffère entuèrement, comme on peut le voir, et par l'aspect extérieur et par l’organisation interne, de celle que nous donnons comme type du genre parmentaria. (On pourra voir de plus longs détails à ce sujet dans la monographie que nous nous proposons de publier incessamment.) 1. PARMENTARIA ASTROIDEA , FÉE, Æss. sur les crypt., eic., page 70, tab. XX, fig. 1; Pyrenastrum americanum? SPRENGEL, Syst. veg., IV, page 248. Glomérules assez grandes , elliptiques, entourées du tissu cellulaire , alongé ; qui constitue < le nucléus; ils renferment six à huit thèques, disposées sur une ou deux rangées transversales. Ces thèques, elles-mêmes, montrent intérieurement un assez grand nombre de spores arrondies , disposées par rangées transyerses. On trouve cette plante à Saint-Domingue sur diverses écorces; elle est parfois oxidée ; les apothèces deviennent rougeûtres et le thalle parucipe à cette couleur. Dans cet état, il serait facile de la décrire comme espèce distincte. EE. 6$ ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 2. + P. CINCHONARUM. Thallo (crusta) Iævi, membranaceo, helvolo, verrucis atomariis, consperso, nigro late limitato ; Apotheciis remotis, Jatis, profunde immersis (7-12); thalamiis ovoideis, compositis, ostiolo centrali, crasso; nucleo parvulo, ovoideo. Habitat in corticibus Cinchonarum Peruvianarum (quinquina jaune Gallorum). Les glomérules, les thèques et les sporidies sont semblables à celles de l'espèce précédente, mais un peu plus petites. Cette espèce a des apothèces plus grands que ceux du Parmentaria astroidea. Souvent ces organes restent cachés sous le thalle, qui est limité de noir et par- semé de petits grains noïrâtres. Cette plante a quelque ressemblance extérieure avec le Pyrenodium clandestinum ; mais dans ce dernier lichen les thèques sont tétra- spores; ce qui établit une différence caractéristique. XII + PYRENODIUM, Fée, Monogr. ined. (Zcon., Thecæ pyrenodiorum, tab. XLIT, fig. 1-5, secundum ordinem specierum nolatcæ.) Ce genre renferme des verrucariées à apothèce plurithalame, dont les thalames, profondément immergés, sont lagéniformes, ovales et arrondis, et dont les thè- ques sont tétraspores, comme celles des pyrenula. Il se rapproche des pyrenastrum de M. EsCHWEILER ; mais il n’y a point iden- uüté; seulement 1l est possible que quelques espèces du genre pyrenastrum, 1el qu'il a été définitivement constitué ( Lichens du Brésil, page 42), rentrent dans notre genre pyrenodium, et s'il en est ainsi, il faut les chercher dans la deuxième secüon, Æupyrenastrum. Lorsque les pays intertropicaux, si riches en lichens cor- tücoles, seront connus, nul doute que ce genre ne prenne une grande extension. Il est ici composé de cinq espèces, qui toutes vivent sur les écorces officinales. Les sporidies sont renfermées, au nombre de cinq à huit, dans des thèques ellip- tiques, un peu amincies vers l’une des extrémités ; elles sont tétraspores, hyalines; les spores sont didynames, c’est-à-dire, que deux d’entre eux ont une dimension supérieure à celle des deux autres: ce sont ceux du centre. Caractères génériques : Apothecium plurithalamium e propria substantia aterrima formatum , sæpe abortiva , a thallo plus minusve cinctum ; thalamiis multis (8-15), in cortice immersis, lagenifor- mibus seu oyatis rotundisque; perithecio aterrimo crasso, apice poro pertuso, ostiolo nullo; nucleo parvulo, rotundo-ovato pyriformique ; thecas sporidiis tetragongylaribus foyentes. 1. P. CLANDESTINUM, FÉE, Essai, loc. cil., tab. XVII, fig. 4, sub trypethelio. Thèques tétraspores hyalines, au nombre de cinq à sept, dans des glomérules ovoïdes, alongées, lucides, et qui abandonnent le tissu du nucléus en conservant leurs enveloppes, LE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 69 Les apothèces sont enfoncés dans l’épiderme et indiqués par le soulèvement du thalle, qu'ils amincissent, puis perforent. Les thalames varient de quatre à douze; ils sont ovoides et renferment un nucléus fort exigu, qui s'affaisse promptement et se trouve réduit à la forme d’une petite membrane papyracée. 2. + P. HYPOXYLON. Thallo (crusta) cartilagineo -membranaceo, lævi, effuso, lutescenti-olivaceo, subrufes- cente, latissimo, verruculis minutissimis, alris, consperso ; Apotheciis (verrucis) subdeformibus, rotundatis, crassis, sæpe abortivis, osliolis crassis, lucen- tibus; thalamiüs irregularibus, ovatis, linearibus depressis, profunde immersis, plu- ribus in cortice aliquando ab omnibus separatis; nucleis parvulis ; perithecio crassissimo circumdatis ; thecis lucidis, sporidiis modicis, 4 sporis. Six à huit sporidies elliptiques, tétraspores, hyalines dans des thèques alongées, clavi- formes, dont les enveloppes persistent et restent engagées dans le tissu alongé du nucléus. Le thalle occupe de larges surfaces sur les écorces ; il est roussätre, très-lisse, parsemé de petits points noirs, verruciformes, qui ne sont peut-être autre chose que des thalames avortés. Les apothèces sont gros, épars, peu réguliers, recouverts par le thalle, qui ne laisse de libre que les ostioles, noirs et luisans. Les thalames sont très-profondé- ment immergés, quelquefois presque linéaires; ils sont rarement en rapport de forme avec le nucléus, qui a des proportions fort exiguës. Cette plante diffère de ses congénères par l'immersion presque complète des apothèces dans le thalle, par l'irrégularité des thalames, etc. 5. P. MACROCARPON, FÉE, Æssaë, loc. cit., page 81, sub porina. Thèques alongées, elliptiques; sporidies nombreuses, télraspores, à spores rapprochées, exactement pellucides. Le thalle est lisse, épais, de couleur fauve pâle; il a un aspect céracé. Les apo- thèces sont volumineux, parfois confluens, proéminens et presque entièrement recouverts par le thalle; le sommet est légèrement déprimé; les thalames sont ovoïdes et s'ouvrent ordinairement vers la partie supérieure de l’apothèce, et même quelquefois vers d’autres points de sa surface. Le nucléus est fort peut. 4. P. cRassum, FÉE, Essai, loc. cit., page 66, tab. XIX, fig. D, sub trype- thelio; ejusd. Monogr. du genre trypethelium, page 43, tab. XVI, fig. 5. Nous avons trouvé cette plante sur l'écorce de l'angusture fausse. Six à neuf sporidies tétraspores dans des thèques alongées, elliptiques, un peu amincies vers l’une des extrémités; proportions moitié moindres que dans le Pyrenodium clandestinum. Nous avions classé cette plante, mais avec doute, parmi EE. 70 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES les trypethelium, après avoir toutefois reconnu que le sarcothèce était presque- nul (aix perspicuo); elle est l'une des espèces les plus remarquables du genre. L'espèce suivante est bien voisine de celle-ci. 5. P. LAGENIFERUM, Fée; Trypethelium lageniferum, Acu., Syn. meth. lich.. page 105. Thallo pallide lateritio, effuso, tenut; Apotheciis subprominentibus, convexis, irregularibus , concoloribus, juventute a thallo tectis, senectute semi-nudis ; Thalamiis paucis (3-5) pyramidato-lageniformibus ; perithecio crasso, aterrimo , ostiolis minutis, sublucentibus. Habitat in ramos annosos Crotonis Cascarillæ (Saint-Dominoue ). Sporidies tétraspores au nombre de six à neuf, dans de longues thèques qui abandonnent le nucléus avec leurs enveloppes; celles-ci sont hyalines, ainsi que les thèques. Cette espèce est commune sur l'écorce de la cascarille; elle à été long-temps méconnue par ACHaRius, et confondue avec diverses espèces de pyrenula ; on peut lui trouver quelque analogie de port avec le Parmentaria astroidea; elle en diffère par des thèques tétraspores : elle se rapproche par le facres des pyre- nula. Cependant ses apothèces ne sont jamais simples. Le thalle est mince et fort lisse; les apothèces se présentent diversement, suivant l’âge de la plante : jeunes, ils sont entièrement couverts par le thalle; mais, en vieillissant, leur sommet devient libre et se montre alors perforé de deux ou trois pores qui communiquent avec autant de nucléus; ceux-ci ne sont pas aussi régulièrement lagéniformes que assure ACHARIUS. XIII. + MELANOTHECA, Fée, Monogr. ined. (Zcon., Thecæ melanothecarum, tab. XLI, fig. 1-2.) Ce genre a pour type le T'rypethelium anomalum d'AcHaRIUs, auquel nous avons réuni une congénère, trouvée sur l’écorce de divers arbres de Saint-Domin- gue et sur celle de l’£xostemma floribunda de la Jamaique. Le genre mycoporum de Meyer semble bien voisin de notre nouveau genre; mais comme cet auteur n’a publié ni species ni caractères génériques, nous n’osons décider si l'identité est parfaite. Les thèques du melanotheca sont analogues aux thèques d’un grand nombre de verrucaria, avec lesquelles il n’est cependant pas convenable de le réunir, l’or- gamisauon de l’apothèce étant tout-à-fai distincte, ainsi qu’on va le faire voir dans lexposé succinct des caractères génériques. On pourra plus tard trouver des détails. nombreux sur ce genre dans la monographie que nous en avons faite et que nous allons publier. Caractères génériques. Apothecium helerogenum, e propria substantia nigra formatum; perithecium nullum , auclei audi ovoidei in subiculo nudo aterrimo immersi; osliolis crassis atris. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 71 + 1. ACHARIANA. — T'rypethelium anomalum, Acu., Syn. meth. lich., p. 105; T. dubium, MEisSNER , #n lilter.; T. olivaceo-fuscum ? ZENKER, Pharm.W aarenk., page 191, tab. XXV, fig. 2; Porothelium, Escuw., Syst. lich., p. 18; Myco- porum Achari, MEYER in Spreng. syst., IV, page 242. Thallo (crusta) effuso-lutescenti, bruneo, cohærenti ; Apotheciis (verrucis) subprominentibus, planis, tuberculosis, deformibus , confluentibus , nigro-fuscis, intus atro bruneis, thecis mastoideis sublacrymiformibus, sporidiis opacis ; coloratis, bigongylaribus. Habitat in Indiis ad corticem arborum, inque Guinea (Acmarus), in corticibus Bonplandiæ trifoliatæ, Hums. et Bonez. (Mussxer) , nec non in cortice Crotonis Cascarillæ, L. (Fée). (Zcon., tab. XXXVI, fig. 10; À, magnitudine natural; a, apothecium recte seclum et auctum; b, apothecium auctum ad ostiolas demonstrandum ; ©, tela cellularia thallr.) Thalle sans limites, mince, jaunâtre, facile à confondre avec l’épiderme de l'écorce ; apothèces très-noirs, difformes, déprimés, parfois confluents; les nucléus, en petitnombre, laissent après leur chute une cicatrice profonde; ce qui démontre qu'ils sont profondément immergés au-dessous de l’épiderme de l’écorce. Cette plante a le port des s/#/bospora. On la trouve quelquefois sur la Cascarille du commerce dans un état de vétusté remarquable, L'organisation des apothèces ne peut plus alors être étudiée, et toute la plante présente alors une masse noire, en apparence homogène. U + 2. ESENBECKIANA. Thallo (crusta) effuso , subfarinoso, lævi; Apotheciis (verrucis) sparsis, aterrimis, ovoideo-rotundis, depressis deformibusque ; nucleis (4-6), poro dehiscentibus, margine crassiusculo ; thecis claviformibus, sporidias multas (12-15) bigongylares, gelatinosasque foventibus. Habitat in America (Santo-Domingo) in corticibus ramulorum variarum arborum (Ners D'Esrx8ecx) supra corticem Exostemmatis floribundæ ? Sw. (F£r). (Zcon., tab. XXXWVI, fig. 14; À, magniludine naturali; B, fragmentum auctum.) Cette espèce, très-bien caractérisée, envahit de larges espaces de l’épiderme des écorces. Le thalle est sans limites et se présente à l'œil sous l’aspect d’une simple lèpre farineuse, qu’interrompent les fissures corticales. Les apothèces sont nombreux, épars, ovoïdes, et dirigés dans le sens du dia- mètre de la branche; les nucléus, qui ne dépassent pas le nombre de cinq, font saillie; ils communiquent avec l'air à l'aide d’un large pore; les thèques sont grandes, mastoïdes ; elles logent un grand nombre de sporidies biloculaires. Nous avons dédié cette plante à M. le professeur N£es D'EsEN8EcKk, de Bonn, auquel nous devons le specimen qui nous a servi à faire notre diagnose. EE. 72 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES XIV. PORINA, Acn., Lich. unw., page 6, tab. VIL, fig. 12; FÉE, Meth. lich., page 55, pl. I, fig. 12. x Quoique la nécessité de séparer en deux genres distincts les Porinæ monotha- lames des Porina plurithalames nous soit aujourd’hui bien démontrée, nous nous réservons de proposer cette innovation dans une monographie, dont les matériaux sont déja réunis pour la plupart, et dont la publication suivra de près celle-ci. MM. Meyer et EscaWEILER ont démembré le genre porina d’AcHARIUS, pour fonder à ses dépens les genres porophora, ocellularia, stigmatidium , porothelium et dermatocarpon. Déjà plusieurs de ces genres ont été abandonnés ou modifiés. Nous en parlerons plus tard. M. FRiEs admet le genre porina d’AcHaRius ; mais il a préféré le nom de perlusaria comme étant plus expressif. Plusieurs espèces du genre porina d'ACHARIUS sont controversées, etil s’en trouve parmi elles qui croissent sur les écorces officinales exotiques. Nous .n’avons pu les reconnaître toutes, parce que, sans doute, les descriptions sont incomplètes, ou bien, parce que les specimen sur lesquels on les a faites sont de simples modifications d'espèces con- nues. ACHARIUS n’a publié qu’un bien petit nombre de figures, et le peu qu'il en a données sont mauvaises ; il faudrait donc pouvoir consulter l'herbier de ce grand lichénographe, et nous ne sommes pas assez heureux pour nous aider de cette collecuon. Dans cet état de choses nous nous bornerons à parler des espèces dont nous sommes sûr, négligeant à dessein les autres, tant nous appréhendons de faire des doubles emplois. $. L® PERTUSARIA. Apothecium plurithalamium, poro lato pertusum; thecæ ellipticæ, magnæ, polysporæ; sporis conglutinatis. (Zcon., Thecæ porinarum, tab. XL, fig. 1-8; secundum ordinem specierum nolalæ.) 1. P. DEPRESSA, FÉE, loc. cil., tab. XX, fig. 2, esp. 2. Thèques elliptiques, monoloculaires, plus peliles que dans les autres espèces, renfermées en petit nombre dans des glomérules clayiformes. SPRENGEL réunit celte espèce au Porina peliostoma d'AcuARius. Le specimen qui sert à établir notre espèce est en assez mauvais état. 2. P. QuassiÆ, FÉE, loc. cit., esp. G. (Zcon., tab. XXX VI, fig. 15 ; À, magniludine naturali; B,fragmentum auctum.) Thèques elliptiques, très-grandes , un peu plus petites que celles du Pertusaria communis d'Europe, avec lequel la plante a quelque analogie. Ces thèques ren- ferment deux à quatre sporidies elliptiques, lucides, dont la masse gongylaire n'est point séparée, et dont les spores sont indisuüncts. EE, PAT XA Täb. LICHENES. HENUM. LC I \ = à THECA HYPOXYZ A. PUNCE: = 05 âce 2° = k % Se S & Ÿ | \ » qu q P PP» sans cesser d’être unies; elles sont naviculaires, tétraspores (quadriloculaires) ; le tissu cellulaire alongé du thalle est diaphragme. 10. C. DISSECTA ; AcH., Lich. univ., page 451; Deus, Monogr. citée, p. 148, tab. XVIII, fig. 67. Organisation semblable à celle du Scta boryana, Deus. 11. C. QUERCIZANS, Acn., Syn. lich., page 235; Deus., Monogr. citée, page 84, tab. VII, fig. 26. Organisation pareille à celle du Sicta argyracea, Deus. VII. COLLEMATA. Le genre collema, qui seul constitue ce groupe, a été, comme tous les autres, controversé. FRIES l’a admis dans tous ses ouvrages antérieurs à la Lichénographie européenne réformée. Mais dans ce dernier ouvrage il n’en parle plus, considérant les collema comme une famille voisine des algues et non comme des lichens. EsCHWEILER lui donne.place parmi les parméliacées (Syst. Zichen. et Lichen. Brasil.). Meyer le fait disparaître dans son genre parmelia, sauf quelques espèces qui figurent parmi ses /ecidea. Aïnsi, des trois auteurs dont nous comparons les travaux, l’un (FRIES) croit pouvoir élever le genre collema à la condition de famille; l’autre (EscHWEILER) ne voit en lui qu'un genre; le dernier (MEYER) lui refuse une place dans son Genera; ce sont des parmelia et des lecidea. Quelle divergence d'opinions ! C’est une famille distincte: pour l'illustre auteur de la Lichénographie européenne, et ce n'est pas même un genre pour l'ingénieux auteur de la Morphologie des lichens. ESscHWEï£ER est placé au milieu de ces opinions extrêmes, sans qu'il puisse servir même à les concilier. Nous adoptons sa manière de voir; mais en donnant toute- fois au genre col/ema une place plus isolée, il sera pour nous le type d’un sous- groupe, qui, en raison de la singulière organisation du thalle, devra peut-être figurer dans un appendice. (Voyez page 8 de ce supplément.) EE. 128 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES XXIX. COLLEMA, Acn., Lich. univ., page 120, tab. XIV, fig. 8, 113 Fée, Meth. lich., page 51, tab. I, fig. 17, cum synonyÿmis. 1. C. azureum, Aou, Lich. univ., page 654, cum synonym.; Fée, loc. cil., page 152, tab. II, fig. 17. ‘ Thèques claviformes, fortement retenues dans le tissu gélatineux du sporosphore; elles renferment un pelit nombre de sporidies, 4-6, quadriloculaires? elliptiques, épaisses. Le thalle est formé de tissu cellulaire hexagonal ; entremélé de globuline enchainée. Cette plante est indiquée comme indigène du Brésil par EscHWEILER ( Lich. Brasil, page 237). 2. C. MARGINELLUM, ACH., Lich. univ, page 645; FÉE, loc. cil., page 132, cum SyYnOnYMISs. Thèques alongées, claviformes, obtuses inférieurement, renfermant deux rangées de spo- ridies jaunâtres, puis brunes; elles sont elliptiques , colorées, épaisses et à plusieurs loges. Nous n’avons pu trouver de globuline enchainée dans le thalle. 3. C. BurGESu, Aom., Lich. uniw., page 645; Fée, loc. cil., page 152, cum SYnOmY Mis. “aug Thèques renfermées en grand nombre dans le tissu du sporosphore. La masse sporules- cente qu’elles renferment est granuleuse; elle ne laisse point échapper les sporidies ; le üssu cellulaire du thalle est à mailles quadrangulaires; il renferme de la globuline euchainée. 4. C. DIAPHANUM, Ac, Lich. univ., page 654 ; Fée, loc. cil., page 132, cum Synonymis. Thèques clayiformes, renfermant deux rangées de sporidies jaunâtres, dans lesquelles ow voit quatre rangées de spores petites et arrondies. Le tissu du thalle est hexagonal, à petites mailles ; il renferme de [a globuline enchainée. 5. C. sPONGIOSUM, AcK., Syn. meth. lich., page 329; Kunru, Syn. pl. orb. nov., I, page 58; Smirn, Engl. bot., t. I, 374. Thallo (foliolis) obscure viridi ; lacinüs aggregatis, ramosis, granulatis, cylindricis, obtusis ; : : Apotheciis (scutellis) sparsis, concavis, brunneis, extus spongiosis, pallidis, margine erecto, tenui; thecis claviformibus, elongatis, turgidis; sporidiis navicularibus, lutes- centibus ; sporis rotundalis, serialibus, repletis. Habitat in cortice Cinchonæ Huanuco; crescit etiam, secundum celeb. Humboldtium, im regione frigida (provinciæ Quitensis) , ad saxos basalticos. On trouve souvent des fragmens de coflema sur les quinquina; mais il est bien rare qu'ils y soienten bon état, Nous avons cru devoir nous dispenser de les in- diquer. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 129 Plante épaisse, gélatineuse et fragile étant humectée, couverte de scutelles à marge redressée, lesquelles, dans la vieillesse, sont profondément concaves, grandes, sessiles, à lame proligère d’un rouge brun; les plus grandes ayant une ligne et demie à deux lignes de diamètre. Le thalle est organisé comme l’est celui des congé- nères. On y voit plus distinctement peut-être que dans les autres espèces la struc- ture du üssu. Il consiste en mailles quadrangulaires, petites, sur la surface des- quelles on voit ramper des chapelets minces de globuline, réunis vers leur plus grand diamètre. Les auteurs qui disent que le thalle des co/lema est organisé comme celui des nostochs, se trompent; ils doivent se contenter de dire qu’on y trouve des chapelets moniliformes de globuline enchaïnée, mélés au tissu fondamental. Dans les nostochs, cette globuline constitue en entier la masse de ce végétal. 6. C. BuLLATUM, SW., Lich. amer., tab. XXII; Acx., Lich. untv., page 655. Thallo (membrana foliacea) gelatinoso, tenerrimo , subdiaphano , siccitate furvo, odo- rem Iridis florentinæ redolente; Apotheciis (scutellis) sparsis; a thallo valde eleyatis, plane rufis, margine integerrimo ; thecis claviformibus, elongatis; sporidiis abbreviato-nayiculariformibus , sporis rotun- datis, gelatinosis, hyalinis, repletis. Habitat ad ramos Cinchonarum Peruvianorum. Le thalle, étant humecté, est d’un vert hvide; il est noir à l’état sec : il reçoit dans l'intimité de son üssu une grande quantité de globuline enchaiînée. Est- ce là, en effet, le Co//ema bullatum des auteurs? Acwarius dit que le thalle est rugueux et de couleur plombée. Nous n’avons pas reconnu ce caractère. VIIL PELTIGERÆ. Ce, sous-groupe, composé dans notre méthode lichénographique des genres pelligera (pellidea ex nephroma, Acu.) et solorina, s’est augmenté du genre erio- derma, fondé dans un supplément à notre introduction de l'Essai sur les cryptogames des écorces exotiques officmales, page 145. Le sous-groupe des peltigères:s’est donc trouvé définitivement constitué de trois genres distincts les uns des autres par la forme des thèques. Il nous semble aujourd'hui que cette considération est assez puissante pour exiger que l’on sépare, à l'exemple d'Acnarius, le peltidea et le nephroma (voyez page 8 de ce supplément), ce qui portera à quaire genres le nombre des pelugérées. FRiEs, 1l est vrai, n’admet que le seul genre pelliger ; : mais il le sépare en trois sous-genres; ce qui veut dire qu'il reconnait trois modi- ficauons, mais quil leur donne une valeur moins grande que celle que nous leur donnons. XXX. SOLORINA, Ac, Lich. univ., page 27, t. I, fig. 5 et 6; Fée, Méth. lich., page 32, tab. IUT, fig. 18; Ess. sur les crypt. des écorces exo. offic., p. 133, cum sÿnonÿmis. EE, ; 37 130 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES (Tcon:, ab. XL, fig. wllima, forma thecarum in speciebus duabus similes.) . S. virecuina, Fée, oc. cil., page 135, tab. XXXIII, fig. G (in icone cit. S. Chat) Thèques claviformes, fortement engagées dans le tissu du sporosphore; sporidies ovoïdes; le tissu dont sont composés les crampons, n’est point articulé. + 2. S. CIRCINARIOIDES; Circinariæ erythroxyli ; SPRENG. 2n FÉE, Ess. sur les crypl. des ecorces exol. offic., page 128, tab. IT, fig. 14; Lecidea parmelioides, Hoox. 27 KUNTH, Syn. plant. orb. nov., 1, page 15; Lecidea palmicola, SPRENG., Syst. vegel., IV, page 162; Lecidea melanothrix, Escnw., Lich. Brasil., p. 285. Thallo (foliolis) orbiculari, imbricato, sinuato lobato, zonale, viridi-glauco, subtus nigro dense , tomentoso ; Apotheciis (peltis) aterrimis, subimmersis', convexis, immarginatis, rotundis, per con- fluentiam deformibus, intus fuscis; sporosphoro glutinoso; thecas clayæformes reti- nente: sporidiis opacis, ellipticis. Habitat in América australi, prope Cumana, in Barcelona nova, ad epidermidem Ery- throxyli areolati (Bertero ?) supra corticem Cinchonæ lancifoliæ Muni. Il est difficile de bien déterminer la forme des sporidies; toutefois elles sont: différentes de celles des So/orina crocea et saccala d'Europe. On trouve dans le sporosphore du specimen de Saint-Domingue, soumis par nous à l'analyse, des tubes creux, montrant intérieurement des granules solides; ils sont flexueux, amincis vers l’une des extrémités, et tels qu'ils se présentent dans la figure que nous en avons donnée. Ces deux espèces sont-elles différentes? apparüennent-elles bien au genre solorina ? ne devraient-elles pas constituer un genre nouveau ? Nous pensons qu'il n’est pas impossible que la première espèce soit: un état jeune de la deuxième espèce; mais, comme nous ne possédons pas les états inter- médiaires,. nous ne pouvons décider la chose. Pourtant la couleur jaune vitelline peut passer par affaiblissement des nuances à la couleur blanchätre, gris-cendrée, blafarde, mais non à la couleur verte glauque. Les nombreux crampons qui for- ment un coussinet sur lequel les folioles, dans la première espèce, semblent appuyés, sont peu abondans et courts dans la première; les scutelles, rougeñtres dans celle-ci, sont du noir le plus foncé dans celle-là, et quoique la quantité soit très-grande dans les specimen que nous possédons, il n’y a point de nuances intermédiaires. Sont-ce en effet des Solorina ? Certainement : Vorganisation extérieure est la même, et nous ne balancerions pas à reconnaitre l'identité, si les thèques n'étaient différentes. Lorsque la valeur de ces organes, comme base de classification, aura 1 Ob plicas thalli sæpius quasi immersas EscuwmLen. Apothecia alle immersa, Srnexc, EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 151 été reconnue, la question pourra seulement être résolue. En attendant, il convient de restreindre le nombre des genres, et c'est ici le cas d'avoir cette réserve. IX. RAMALINÆ. Le sous-groupe des ramalinées est composé des cinq genres : cetraria, roccella, borrera, evernia, ramalina, tous établis par Acnarius. À l'exception du genre roccella, c’est vainement qu'on les chercherait dans la classification des lichens de FRiEs, insérée en 1821 dans les Actes de l’Académie de Stockholm. Les genres cetrariæ ei ramalina reparaissent dans le texte du même auteur qui accompagne les fascicules des lichens de Suède. Enfin, dans la Lichénographie européenne figu- rent les genres evernia, ramalina, roccella et cetraria. Ces divers genres, he par Escuweicer (Syst. lich.), sont éparpillés dans diverses cohortes : Aagenia (bor- reræ Spec. max. pars), dans les parméliacées ; roccella dans les plocariées; evernia (evernia, ramalina ei alectoria, Acn.) et cetraria, dans les usnéacées. Plus tard, Meyer les a tous englobés dans son genre parmelia, et EsCHWEILER, entrainé par l'autorité de son docte compatriote, a suivi l'exemple malheureux qui lui avait été donné. : L'étude des thèques nous a démontré que le genre borrera seul devait être rejeté, et la diagnose microscopique a donné gain de cause à FRIES sur ses anta- gonistes. (Voyez page à de ce supplément.) XXXI BORRERA, Acx., Lich. univ., page 93, tab. IX, fig. 3-0; Fée, Weth. _lich., page 58, v IT, fig. 25, cum synonymis ; Parmeliæ spec., Fries, Lich. europ. reform., page 80; Escaw., Lich. Bras., page 194. 1. B. LEUCOMELAS, Acn., Lich. univ., page 440; FÉE, Es. sur les crypl., etc., page 134, cum synonym.; Parmelia speciosa leucomelas, Escuw., Lich. Bras., page 198, non Borrera leucomelas BoTAN. GERMAN., leste FRiEs, Lich. europ. reform., page 80, non ACHAR. (cones thecarum, tab. XLIIL.) Thèques fort longues, claviformes , à double enveloppe, renfermant deux rangées de spo- ridies; celles-ci sont biloculaires , marquées d’un diaphragme très-apparent; elles sont arquées légèrement, quelquefois droites , deux à trois fois plus longues que larges, tantôt Obtdées, tantôt amincies à chacune des deux extrémités. Leur couleur est lége- remént ambrée. 2. B. FURFURACEA, Syn. meth. lich., page 122; Fée, Ess. sur les crypt. des écorces exol. offic., page 134, cum synonym.; Evernia furfuracea, Wrxes, Lich, eurôp. reform., page 26 Thèques à sporidies ovoïdes, opaques, petites ; il semble probable qu'il faudra, à l'exemple EE, 132 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES de Frs, séparer ces deux plantes pour les mettre dans deux genres différens; car il n'y a point d’analogie dans la forme des thèques. Voyez planche XIII, fig. 10, parmi les thèques des types de la méthode lichénographique, pour avoir une idée de la forme de ces organes dans la plante qui nous occupe. XXXIL RAMALINA, Acu., Lich. univ., page 122, tab. XIIE, fig. 5-11; FÉE, Meth. lich., page 59, t. Il, fig. 22, cum synonymis ; FRIEs, Lich. europ. reform. ; p. 28; Parmeliæ spec., MEYER, Disp. lich., p. 555 ; Escuw., Lich. Brasil., p. 194. (Icones thecarum, tab. XL ) 1. R. cumaNENSiS, FÉE, Æss. sur les crypt. des écorces exot. offic., page 135, tab, XXXI, fig. 6; À. scopulorum, Hook. in Kunta, Syn. pl. orb. nov., 1, p. 54. Thèques claviformes, fortement retenues dans le tissu du sporosphore, renfermant deux rangées de sporidies petites, elliptiques , diaphragmées, réfractant fortement la lumière, et non colorées. X. USNEÆ. Un seul genre constitue ce sous-groupe, le genre wsnea, dont les thèques ont avec celles des roccellz une assez grande analogie; mais qui s'éloigne des plantes de ce genre et de tous les lichens par la singulière organisation du thalle. EscHWwEeILER, dans sa première classification des lichens (1824) avait établi une cohorte des usnéacées, composée des genres evernia, celraria et usnea. Plus tard (1833), il n’a pas même pensé que cette cohorte püt lui fournir un seul genre; aussi les voit-on disparaître tous dans son genre parmelia (Lich. Brasil., p.177). Imitant en cela l'exemple de MEYER, FRIE£s à cru pouvoir adopter ce sous-groupe pour diviser sa tribu des parméliacées, qui correspond assez exactement à notre ramalina. XXXIIL USNEA, Acn., Lich. univ., page 127, t XIV, fig. 4, 7; FÉE, Meth. lich., page G1, tab. LIL, fig. 4 et 5, cum synOnÿm. ; Parmeliæ spec., Escuw., Lich. Bras., page 226. (Jcones thecarum , tab. XL, n omnibus speciebus similium.) FRIEs ne reconnait qu'une seule espèce d’usnea, qu'il partage en quatre variétés : florida, hirla, plicala, dasypoga. EscuwWeirer réunit, sous le nom de Pur- melia coralloides, toutes les usnea d’Acuarius, ainsi que les nôtres et celles des auteurs; mais il admet plusieurs formes distinctes. Nous reconnaissons avec FRIES que la station des usnea à lieu principalement sur les arbres, et notamment sur les conifères; qu’elles dégénèrent sur les bois morts et sur les pierres, au point de paraître méconnaissables. Nous admettons encore que le nombre des espèces a été trop multiplié; mais nous ne pensons pas qu'il faille les réduire autant qu'on veut le faire. L'étude des thèques nous a prouvé que les usnea étaient toutes établies sur un même type; maïs il y a pourtant des différences dans les proportions de la thèque et le nombre des sporidies qu’elle EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 133 renferme; circonstances qui montrent la spécificité de la plupart d’entre elles, et d’ailleurs le port, la consistance du thalle, les dimensions, la couleur, la disposition des scutelles, ne sont-elles rien? Sur quoi établit-on les espèces, si ce n’est sur ces considérations, regardées comme suffisantes par les auteurs ? 1. U. Frorina, Acx., Syn. meth. lich.; Fée, loc. cit., page 136, cum synonym.; Lichen Cinchonæ, Wuo., Bot. Magaz., IV, page 11,4 I, fig, 3; Usnea barbata et florida, FRies, Lich. europ. reform., page 18; Parmelia coralloides ; Escuw., Lich. Brasil., page 226, exclus. synonym. Thèques ovoïdes, faciles à reconnaître au milieu du tissu du sporosphore, dont elles s’'échappent avec assez de facilité; sporidies presque rondes, opaques et nombreuses , ovoïdes alongées. Il y a identité de thèques entre les specimen américains et européens; mais il n'y a pas identité parfaite. + Var. 2 CINCHONARUM. Thallo (filamentis) ochroleuco, molliusculo, graciliori, ramoso , abbreviato , erecto, sub- lævi, fibrilloso , apice sæpe furcato ; Apotheciis ue) terminalibus$ modice latis, ciliatis ; Aa pulvere glauco consperso. Habitat ad ramos juniores Cinchonæ loxensis. Cette espèce, très-jolie et très-distincte, diffère évidemment du type par la déli- catesse et la couleur de ses rameaux, les dimensions des scutelles, la couleur de leur disque, etc. : elle est trèss&commune sur les quinquina, tandis que le type y est au contraire fort rare. 2. U. BARBATA, ACH., Syn. meth. lich., p. 506; FE, loc. cil., p. 156, tab. XXXIT, fig 4, cum synonym. Thèques. (Voyez l'espèce précédente.) 5 On trouve sur les quinquina péruviens plusieurs des formes indiquées par EscuweiLer, Lich. Brasil. , page 229 (formæ protensæ),. Var. B. ArRnIcuLATA, AcH., Syn. meth. lich., page 506; Fr, loc. cit., page 157, tab. XXXII, fig. 5. : Var. y. DAsoPoGA, Acn., Lich. univ., page 624.. Thallo (pendulo) filiformi, sordide luteo-virescente, demum scabro; ramis elongatis, subsimplicibus; fibrillis brevibus, patentissimis, concoloribus. Thèques courtes, presque larmaires, ovoïdes; sporidies petites, opaques, ar. à. LONGISSIMA, ACH., loc. cit., page 626. *Thallo (filamentis) pendulo, filiformi, tenero, pulyeraceo, albido, simpliusculo, fibrillis elongatis, simplicibus, demum one Habitat cum varietatibus præcedentibus ad ramos Cinchonaum. Nota. Nous avons trouvé sur les quinquina une usnée, dont les formes sont intermédiaires entre celles de l’'U. plcata, var. hirta, et l'U. barbata. Nous nous contentons de la mentionner, EE, 134 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES XI. CORNICULARIE. Ce sous-groupe, composé de trois genres, mérite à peine d'être conservé. Les cornicularia peuvent être rangés parmi les cetraria; les alecloria parmi les rama- lina. L'étude des thèques jusüfie ces réunions déjà opérées par FRies (Zicheno- graphie européenne réformée). Quant au genre cænogonium , il doit être conservé; nous en parlerons bientôt. Dans l’état actuel des choses, le groupe des cornicu- laires devrait prendre le nom de CozxoGontA, du seul genre qui le constitue mainte- nant, le genre cænogonium; mais comme la place de ce genre n’est pas encore bien déterminée, il résulte de cette incertitude de classement la disparition nécessaire du sous-groupe des corniculariées. XXXIV. CORNICULARIA, Scures., Acn., Lich. univ., page 157, t XXIX, fig. 1-5; Fée, Meth. lich., page 62, tab. INT, fig. 5, cum synonym.; Cetrariæ spec., FRtEs, Lich. europ. reform., page 34; Escuw., Lich. Bras., page 217. 1. C. LOXENSIS, FÉE, Æss. sur les crypl. dés écorces exol. officin., page Tél tab. XXXI, fig. 7, sub nomine C. Cinchonarum. Cette plante a été décrite par nous sous le nom spécifique de C. loxensis et figurée sous celui de C. cinchonarum. Les thèques et les sporidies sont inconnues. Hooker a décrit dans Kunth, Syn. pl. orb. nov.,1,55 , une Cornicularia bicolor ? AcH., Syn. meth. lich., page 301. Nous la croyons due de notre espèce. Voici pour comparer la phrase d'AcnaRrus : C. bicolor. Thallo scabriusculo , atro, tereti, subrecto, ramoso subfbrillosoque; ramis breviusculis, sparsis, patentibus; apicibus nutantibus, cinereo-fuscescentibus. » , 5 aP ? XXXV. COENOGONIUM 1, EHRENS. in Nes ab EsEens., Horæ phys. Berol., page 4 t. 27; Fée, Meth. lich., page 78, tab. II, fig. 27; Kunra, he pl. orb. noe., 1, 15; Conferva spec., AGARDH, Mss. Thallus e meris fibris laxe intricatis , filiformibus , teretiusculis, ramosis , pellucidis contextus, planus, pannum en referens, liber, nunquam crustam effor- MANS ; Apothecium (scutella ) orbiculatum , submarginatum , substipitatum, disco colorato demuns convexo; parenchyma fibroso-carnosum ; thecæ linearibus , elongatis; sporidiis parvulis., oyatis, opacis. SA thecarum, tab. XL). . C. Link, Enrens., loc. cit.; Fée, Meth. dich., page 63, tab. IT, fig, 27. Thallo viridi-glauco, in senectute sordide albo; actes confervoideis , cylindricis, nec 1 Nous croyons utile de reproduire ici, modifiés, les caractères génériques et spécifiques de ce curieux lichen, EE, 0 DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 135 articulatis, nec tubulosis, ramosissimis, in cæspitam planam, orbicularem, radiantem , implicalis ; Apotheciis (scutellis) cireuitu liberis, marginatis, margine integro, disco rubro; thecis linearibus, elongatis; sporidiis ovalis, opacis. Habitat in Peruvia ad Cinchonas; etiam provenit in Andibus Quitensium, Cumana, Brasilia (Rio-Janeiro), Cajenna, Sancto - Domingo, insulis Mariannis, et verosimiliter in omnibus regionibus tropicarum. Thèques linéaires , alongées, terminées en une pointe, dont la partie inférieure ne montre point de sporidies; celles-ci sont disposées sur une seule série, ovoïdes, presque glo- buleuses, fort délicates, espacées et opaques. Le tissu de la lame proligére est gélati- neux et corné; il relient fortement les thèques dans les mailles qui le constituent. . Cette plante est attachée sur les écorces, tantôt par toute sa surface, tantôt, comme les bolets, par un des côtés. Lorsqu'elle a vécu long-temps, elle est con- sttuée par plusieurs thalles imbriqués , amincis vers le pourtour. Les filamens qui en composent le tissu sont plus évidemment resserrés sur eux-mêmes. Le ussu cellulaire du thalle des cœnogonium s'imbibe difficilement d’eau, et c’est surtout en cela qu'il diffère de tous les autres. ESCnWEILER n'a point énuméré cette plante parmi les lichens du Brésil; ce qui nous dispose à penser, le Cœnogonium Linckii étant commun au Brésil, que cei auteur ne le regarde point comme une production lichénoïde, Cette opinion est aussi celle de MeYER, qui ne donne point de place dans sa classification à cette singulière production. Pourtant il ne semble guère possible de lui refuser une place parmi les lichens. La structure du thalle est byssoide et non confervoïde, puisque les filamens ne sont ni articulés ni tubuleux. On: la retrouve dans le genre chiodecton, dans quelques lécanorées et dans plusieurs autres genres lichénoïdes. Enfin, si lon veut avoir égard à la structure des apothèces, on verra qu'ils ne diffèrent en rien de ceux des /ecanora. Les thèques et les sporidies ont aussi la plus parfaite analogie de structure avec celles de la famille des lichens. XIL SPHÆROPHORA. Ce sous-groupe, tel que nous l’avions constitué dans notre méthode lichéno- graphique, page 79, se trouve aujourd’hui réduit au seul genre sphærophoron. Le genre sidium, paraissant ne pas pouvoir être conservé (voyez page 9 et 96 de ce supplément), nous éüons donc dispensé d’en parler dans cet ouvrage, aucune espèce: de sphærophoron n'ayant été jusqu'ici trouvée sur les écorces exotiques officinales, si nous n'avions cru nécessaire de faire connaître une forme #s/dienne d'un /ecanora qu'il ne nous à pas été possible de déterminer. En voici la description : EE. 136 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES + Licuex..….. Zsidium Cinchonarum. Thallo (crusta) albo-cinereo, cartilagineo ; ramis coralloideis, fragilibus, ferrugineis, subsimplicibus, consperso. Habitat ad cortices Ginchonæ flavæ officin. , Te (Zcon., tab. XXX VII, fig. 11 ; À, magniludine naturali; B, fragmentum auctum.) Une croûte cartilagineuse, peu avide d’eau, continue, fragile et quittant faci- lement l'écorce sur laquelle on la voit adhérer, se charge abondamment, et dans toutes ses parties, de rameaux courts, coralloïdifères, De ou quelquefois un peu rameux; ils sont pâles vers le sommet, de couleur de rouille dans le reste de leur continuité, très-fragiles, cylindriques, tantôt couchés et tantôt redressés. La forme que nous venons de décrire serait-elle la dégénérescence d’un /eca- nora. Nous avons reconnu déjà que le thalle du Te endochroma prenait parfois la forme fsrdienne ; mais le facies a un tout autre aspect. (Voyez page 112 de ce supplément.) APPENDICE. ENDOCARPA. Quoique ce sous-groupe n'ait point de représentant sur les écorces exotiques officinales, nous croyons devoir en dire un mot, afin de compléter la révision des principales subdivisions de notre méthode lichénogr aphique. Les endocarpes, rejetées dans un appendice à la fin de la méthode, constituées d'abord par un seul genre, l'endocarpon, se sont accrues du genre paulia, dont nous avons publié une monographie dans la Zinnæa (année 1836, vol. X). FRies (Lich. europ. Kefore ) a donné à ce sous-groupe une plus grande impor- tance. Il compose la 2.° tribu de ses lichens angyocarpes, et renferme les genres endocarpon, sagedia, chiodeclon, perlusaria et thelotrema. EscirWEILER a divisé le type de cette tribu en deux genres : endocarpon et der- malocarpon. Ce dernier genre a servi à caractériser la V.” cohorte, les dermato- carpées, qui renferme des genres en apparence différens, puisqu'on y trouve les genres gyrophora, capilularia et pellidea. MEYER a placé le genre endocarpon dans ses lichens myelocarpiens, en tête d'une série ainsi disposée : endocarpon, chiodeclon, antrocarpon (thelotrematis spec., ACH.), porophora (porinae, etc.). C'est à peu près la coordination de la tribu des endocarpes de FRIEs. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 137 On comprend que ces auteurs aient ainsi procédé, puisque, pour la plupart d’entre eux, le thalle est d’un caractère de nulle valeur; pour nous, qui lui don- nions plus d'importance, il fallait que nous agissions autrement, et que nous iso- lions plus complétement les genres endocarpon et paulia, sortes de verrucaires ayant un thalle carulagineux et coriace. IV. HEPATICÆ, V. MUSCI, VL FILICES. Nous n’ajouterons que très-peu de renseignemens nouveaux sur les plantes appartenant à ces familles, qui se trouvent sur les écorces exotiques officinales. Les jungermannia ÿ sont en grand nombre, mais toujours incomplets et privés de frucüfications; circonstance qui laisse du doute sur leur détermination. Nous avons trouvé fréquemment des fragmens de Jungermannia tœænialis, Hook., sur le quinquina de Loxa, ersur divers autres quinquina, les Jungermannia dilatata 1, et replicata, NÉES. 3 Il en est de même des mousses, sur lesquelles nous n’avons rien à dire de paru- culier. On pourrait, à la rigueur, trouver sur les écorces de quinquina du Pérou presque toutes les mousses qui croissent dans ce pays, et elles y sont nombreuses. Quoiqu'on les y observe toujours en mauvais état, nous ayons pu y reconnaitre l'Orthotrichum longirostrum , Mook., le Calymperes lonchophyllum, Escuw., le Schlothemia cirrhosa, ScuwæGr., le Neckera intermedia, Scnwxcr., et lAypnum tamariscinum, Hepw. Les /eskea ne sont pas rares sur les quinquina péruviens. Nous avons trouvé, dans le cylindre d’un gros morceau de quinquina jaune, un fragment de Pleris caudata, L. EE. 18 138 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES I. Plantes parasites croissant sur les écorces exotiques oficinales et regardées comme nouvelles par M. ZENKER, dans son travail inséré dans le Pharma- ceutische Waarenkunde on, in-4., 1827-1829). (Voyez page 10 de ce supplément, pour l'exposé des motifs qui nous ont empéché de fondre ces espèces dans les nôtres ou de leur donner une place dans le Species). Les phrases synoptiques ont été faites sur la description allemande. GRAPHIS, Ananson. 1. G. ATRO-SANGUINEA, ZENKER, oc. cit. , page 150, tab. XVII, fig. 9, a-c. Thallo indeterminato, albo-cinereo, sublævi, læviusculo, membranaceo; Apotheciis parvis, angustis, sæpe punctiformibus, distinctis, rectis, atro-purpureis, margine intense cjusdem coloris, obtusiusculis, disco lato. Habitat in cortice Cinchonæ regiæ offc. L'auteur rapproche cette plante de notre Opegrapha immersa (comparez les planches de notre ouvrage). L’analogie indiquée n'existe pas. La figure de Zexker rappelle plutôt notre Graphis cin- nabarina (page 44, tab. XIIT, fig. 4). 2. G. AurANTIAGA , Zenken, Loc. cit., page 148, tab. XVII, fig. 8, a-e. ; Thallo membranaceo, læviusculo, subinequale, cinereo-flavescente, indeterminato, nigro marginato; Apotheciis simplicibus, distantibus, parvis, plus minusye oblongis, proeminentibus, disco aurantiaco. Habitat ad Cinchonam huamaliam dictam. Quoi qu’en ait dit M. Zexker, il n'existe aucune analogie entre cette plante, telle que la repré- sente la figure citée, et les lichens décrits et figurés par nous sous les noms de Fissurina Dumastii, et de Graphis chlorocarpa, qui, eux-mêmes, n’ont aucun rapport. Ce Graphis aurantiaca est une plante oxidée. La marge semble détruite par vétusté. Nous avons parfois vu dans cet état le Graphis Afzeli, Ac. 1 3. G. coxrerrA, Zenken, Loc. cit. , page 166, tab. XXIT, fig. 2, a-d. Thallo (crusta) olivaceo, crustaceo, membranaceo, læviusculo, indeterminato; Apotheciis conglomeratis, nigrescentibus , parvulis, simplicibus, obtusis, cylindricis, intus albescentibus. Habitat in cortice Cinchonæ cordifoliæ Muris. La figure de cette plante semble devoir se rapporter à notre Opegrapha nana. 4. G. cooprnta, Zexken, Loc. cit., page 187, tab. XXIV, fig. 3, a-c. Thallo cinerascente, vel argenteo, lævi, tenui, membranaceo, indeterminato; Apotheciis nigris e thallo suberumpentibus, conglomeratis, simplicibus, rarissime ramulosis, disco pulverulento, margine nigro, intus albo, thallode marginato. Habitat in cortice Cinchonæ flavæ officin. L'auteur dit que cette plante est analogue au Graphis canaliculata, Véx. Les détails b-c de ja figure citée ne peuvent appartenir à une graphidée. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 139 5, G. pernirA, ZENKER, oc. ct. , page 188, Lab. XXIV, fig. 6, a-c. Thallo crustaceo, membranaceo , albido, indeterminato; Apotheciis immersis, pruinosis, parvulis, singularibus, nigro marginatis, disco lato, pruinoso, recurvato, intus albido. Habitat in cortice Crotonis Cascarillæ, L. La figure a été faite sur un spécimen âgé. Le nucléus proligère est tombé par vétusté. Le nom de detrita indique que l’auteur a été frappé de l’état avancé de la plante. 6. G. rroncaTA, Zenker, oc. cit., page 165, tab. XXIL, fig. 1, a&-f. Thallo repando, nigro, anguste limitato ; Apotheciis nigris, thallo marginatis elevatisque, singularibus, lineatis, longissimis, paululo recurvatis, obtusiusculis; disco profundo, pruinoso. Habitat in cortice Cinchonæ lancifoliæ Muris. L'auteur pense que ce graphis est analogue aux Graphis Lineola, Acn., et pruinata, Srrexczr. La figure donnée par Zenker nous permet de penser que c’est là notre Opegrapha risida , Ess. sur les crypt., page 29, et suppl., page 23, tab. XXXV, fig. 5, dont le thalle est légèrement oxidé. Les lirelles du Graphis Lineola sont surtout remarquables par leur délicatesse. 7. G. rucminatrix, ZENKER, Doc. cit., page 147, tab. XVIT, fig. 7, a-d. Thallo lævi, albido, inæquali, effuso, pulvere adsperso; Apotheciis tortuosis, polymorphis, simplicibus aut ramulosis; colore sanguineo (carmin); disco lato, margine angusto. Habitat in cortice ramulorum Cinchonæ regiæ juniorum. La couleur des lirelles, d’après la fieure citée , est bien vive; ne l’est-elle pas trop? , P g , 5 P P 8. G. rozymorrma, ejusd., loc. cit. , tab. XXIIT, fig. 5, Bb, e, f; Arthonia polymorpha, Acx., Syn. meth. lich., page 7. (Voyez page 38 de ce supplément, ne graphidis. ) Nous n’osons décider si cette plante est ou non celle d’AcHarus; mais du moins nous devons déclarer que ce n’est pas celle que nous possédons sous ce nom dans notre collection. 9. G. rapiATo-FExuosa, ZEnkER, doc. cit., page 161, tab. XXI, fig. 6, b, e, f. Thallo (crusta) ochraceo-brunneo, lævi, membranaceo, effuso ; Apotheciis subimmersis, oblongis, linearibus, ramulosis euryatisque, mediatis, margine atro , disco pulverulente. Habitat in cortice Crotonis Cascarillæ, L. (supra ramos juniores). Nous ne doutons pas que ce soit là notre Graphis pachnodes, tab. VIII, fig. 4, de notre Essar. 10.G. supsrripa, ZENKEr, Loc. cit., page 146, tab. XVII, fig. 2, a-d. Thallo effuso, lævi, membranaceo, albidulo, aliquando flavidulo; Apotheciis incurvis, parvulis, angustis, sæpe in‘copiolas junctis, rarissime furcatis, pulvere lutes- cente farctis. Habitat in Cinchonæ Huanuco offic. L'auteur pense que ce graphis est voisin de nos Opegrapha condaminea et Graphis furcaia. : 11. G. suscurva, Zenker, Loc. cit., tab. XVI, fic. 6, a-e. Thallo læviusculo, crustaceo, submembranaceo, albicante, subpulveraceo, effuso ; Apotheciis (lirellis) sparsis, simplicibus, parvis, inæqualibus, rar issime om, sæpe curvulis, atris, disco pruinoso. Habitat in cortice Cinchonæ regiæ offic. EE, 4140 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Suivant M. Zexken, cetle plante est analogue aux O. Comma, Pellelieri, V£e; au Graphis cur- eula, Enu., et au G. Lineola, Acn. Le dessin, ainsi qu’on peut s'en assurer, est fait d’après un specimen bien exigu, qui ne présente aucun caractère tranche. GLYPHIS, Ac. 1. G. conrLuexs, Zexken, Loc. cit., page 165 4 tab. XXI, fig. 6, a, c, d. Thallo obscure flayo, læviusculo, indeterminato, membranaceo; Apotheciis irregularibus, rotundiusculis, sæpe confluentibus, immersis, nigris, margine tenui, crispo, undulato-lacerato; disco plano; stromate nigrescenti. Habitat in cortice Crotonis Cascarillæ, L. Les analogues de cette plante sont pour M. Zexrer l’Arthonia dilatata, Wir, et le Glyphis cica- tricosa , Acx. Ne serait-ce pas un élat avancé du Glyphis favulosa? Acu. La figure semble s'y rapporter assez bien. TRYPETHELIUM, Ac. 1. T. ocerrarum, ZExkER, Loc. cit., page 191, tab. XXV, fig. 5, a-d. Thallo pallide olivaceo, cartilagineo, membranaceo , lævi ftenui ; Apotheciis singularibus, flavescente-fuscis, hemisphericis, obconicis. Habitat in cortice Bonplandiæ trifoliatæ, H. et B. La figure de Zexker ne donne pas l’idée d’un #rypethelium; mais bien celle d’un porina multi- loculaire. Le Porina marginata, Vés, est commun sur l’angusture; il est assez polymorphe pour laisser penser que la plante décrite par Zexxer est une forme de cette plante. 2. T. omvacro-rusoum, Zexken, Loc. cit., page 190, tab. XXV, fig. 2, a-d. Thallo membranaceo, cartilagineo ; indeterminato, pallide olivaceo; Apotheciis papilliformibus, brunneïs, sæpe confluentibus, hemisphæricis, punctis nigris conspersis. Habitat supra cortices Bonplandiæ trifoliatæ, H. et B. Le Trypethelium Sprengelii était jusqu'ici la seule plante du genre que nous eussions observée sur l’angusture vraie. La figure donnée par Zexkrr la rappelle beaucoup. PORINA, Acu. 1. P. crzva (rorornorA), Zenken, Loc. cit., page 189, tab. XXV, fig. 1, a-c. Thallo tenui, atro-olivacco , pulverulento, indeterminato ; Apotheciis sphæroideis, singularibus, cerinis vel ferrugineis, ostiolis obscurioribus ; nucleo sulphureo. Habitat ad cortices Exostemmatis floribundæ, Sw. Cette plante tire-t-elle en effet son origine de la Lepraria botryoides d'Acuamus, ainsi que le veut M. Zexken? C’est ce que nous n’osons décider, 2, P. panasemA, Zenken, tab. XVI, fig. 5, a-c. Thallo (crusta) tenui, membranaceo, lævi, olivaceo, nigro marginato; Apotheciis conglomeratis et confluentibus, sphæricis et compressis, supra perforatis, intus concoloribus. Habitat in cortice Cinchonæ vulgo dictæ Iluanuco offic. Cette plante, dit l'auteur, rappelle le port du Lecidea parasema, Acn., et du Verrucaria ana- lepta. La figure est faite d’après un échantillon incomplet. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 4/44 ce qui ne peut être. Le caractère des Porina est d’avoir un apothèce recouvert par une enveloppe extérieure, fournie aux dépens du thalle. La seule partie discolore de cet organe est le sommet, | qui est libre et souvent rufescent. La figure 1 , planche XXIV, de Zenker, Porina (porophora) ame- ï ricana , Acn., donne une idée exacte de cette organisation. La figure 2 de la même planche, Porina | (porophora) rufescens, si elle était exacte, ferait passer la plante qu’elle représente, non-seulement ; dans un autre genre, mais encore dans une autre subdivision de la famille. | 3. P. pusruzosA, ZeNker, oc. cit., page 181, tab. XXIV, fig. 7, a-f. | Thallo pallide olivaceo, membranaceo, cartilagineo, læviusculo, indeterminato; | Apotheciis (verrucis) papilliformibus, conglemeratis, fuscis, subsphæricis , supra nigro-punclatis, | perforatis; nucleo albido. | Habitat in cortice Cinchonarum. La figure donnée par Zenker est certainement celle d’un porina, et non celle d’un verrucarta. D P 2 Q Reset. A Q q = Les détails c, d, e, f ne peuvent guères être rapportés au type &, b; ils semblent différens. 4. P. socIaLIS, ZENKER, oc. cit. , page 1353, tab. XV, fig. 6, a-c. Thallo (crusta) cartilagineo, atro, lævi, ferrugineo , indeterminato; À Apotheciis (verrucis) atris, conglomeratis; nucleo atro. l Habitat in cortice Cinchonæ vulgo dictæ Huanuco offic. | Cette plante est analogue à notre Verrucaria aggregata, suivant M. Zenxer. Les mots zucleo atro dans la description me semblent extraordinaires. La couleur du nucléus est cornée, blanchâtre ou jaunälre, brunâtre rarement, noire jamais, si ce n’est par carbonisation. | ; | 5. P. rurescens (Pororxora), ZENKER, Loc. cit., page 181, tab. XXIV, fig. 2, a-c. LÉ à o : Thallo (crusta) nigrescente, olivaceo, tenui, pulverulento, indeterminato; Apotheciis (verrucis) brunneis, parvulis , sphæroideis, proeminentibus ; ostiolo nigrescente; nucleo F2 albido. | Habitat in cortice Cinchonæ vulgo dictæ Huanuco. \ | La couleur des apothèces est très-vive dans la figure donnée; elle est disparate avec celle du thalle ; t 6. P. rrcorrematoprs (ocELLULARIA), ZENKER, page 133, tab. XV, fig. 8, a-d. Thallo (crusta) badio, cinereo-viridi, membranaceo, granuloso; Apotheciis (verrucis) subsphæricis, medio perforatis, ferrugineis, vel fulvis. Habitat in cortice Cinchonæ vulgo dictæ Huanuco. Il ÿ a analogie entre cette plante et notre Ascidium Cinchonarum ; maïs il n’y a pas identité 5 ere AN a ; suivant Zexker. La description est faite d’après un specimen en apparence bien exigu. | VERRUCARIA , Zenree (VERRUCARIA et PYRENULA , Acm.). 1. V. exasreraTa, Zener, Loc. cit., page 183, tab. XXIV, fig. 8, a, €, ff. Thallo (crusta) pallide flavescente, membranaceo , læviusculo, margine nigro; Apotheciis (verrucis) nigrescentibus, punctiformibus, ellipticis, e thallode erumpentibus, perpluribus; nucleo albido. Habitat in cortice Cinchonæ flayæ duræ officinarum Germaniæ. La diagnose de Zexker est faite d’après un specimen fort incomplet. EE. me. Às 4 4142 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES VARIOLARIA, Ac. 1. V. pepnessa, Zexken, loc. cil., page 154, tab. XVII, fig. 5, a-c. Thallo (crusta) indeterminato, membranaceo, crustacco (glaucescente); Apotheciis (variolis) papilliformibus, pruinosis, disco ferrugineo. Habitat supra cortices Cinchonæ Loxæ offic. C'est là, non un vartolaria, mais bien un Æcanora, soit le L. subfusca , soit le L. farinacea. On voit encore fort distinctement sur la figure citée la trace du disque de la scutelle. LECIDEA , Acx. 1. L. BRuNNro-Arra, Zenken, Loc. cit., page 138, tab. XVI, fig. 2, a-c. Thallo (crusta) membranaceo, crasso, pallide virescente; Apotheciis (scutellis) orbicularibus, convexiusculis, singulis, rufis, intus sulphureis; subdisco mem- branaceo, puniceo. Habitat in cortice Cinchonæ luteæ regiæ offic. La coupe c-d de la figure citée représente une zone tricolore bleue, rouge et jaune, qui ne peut exister dans la scutelle. Le spécimen dessiné est fort exigu et ne peut fournir une diagnose complète. é 2. L. coxGreGara, Zenken, Loc. cit., page 194, tab. XXV, fig. 5, a-e. Thallo glauco, vel olivaceo, pruinoso, vel leproso, tenui indeterminato; Apotheciis punctiformibus, atris, congregatis, scabris, intus concoloribus, non marginatis. Habitat ad corticem Bonplandiæ trifoliatæ, H. et Boxpr. La figure de cette plante rappelle notre Lecidea complanata (Gonfr. Ess., page 112). 3. L. Gnisea, ZEenker, Loc. cit., page 185, tab. XXV, fig. 10, a-c. Thallo indeterminato , crustaceo, tenui, cinereo; Apotheciis nigris, parvulis, singularibus, suborbicularibus, depressis, scabriusculis intus nigrescentibus, Habitat in cortice Cinchonæ Loxæ ofhc. 4. L. ouvacro-arra, Zenker, Loc. cl. , page 195, tab. XXV, fig. 6, a-c. Thallo (crusta) tenui, pruinoso, membranaceo, glauco-olivaceo, nigro marginato; Apotheciis (scutellis) singulis, perpluribus, punctiformibus, atris, immersis, irregularibus, immarpi- nalis; nucleo concolore. Habitat in cortice Bonplandiæ trifoliatæ , H. et B. C'est une des formes de notre Lecidea complanata (voyez page 112 de notre ouvrage). L'auteur déclare que cette plante a des rapports avec le Lecidea congregata, qui nous semble aussi appar- tenir au L. complanata. 5. L. ouvacro-nura, Zenker, Loc. cil., page 152, tab. XVIL, fig. 6, a, c. Thallo crustacco, pulverulento, granuloso , tenui, badio olivaceo, subindeterminato; Apotheciis (scutellis) parvulis, rotundatis, convexiusculis, atro - purpureis. Habitat in cortice Cinchonæ luteæ regiæ offic. "Le spécimen qui a servi à la diagnose de cette plante est bien médiocre, si l'on en juge d’après la figure donnée par l’auteur. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 143 6. L. nusmica, ZenkeR, Loc. cit., page 151, tab. XVII, fig. 3, a-d. Thallo (crusta) indeterminato, crustaceo, tenui, subgranuloso, miniato ; Apotheciis (scutellis) parvis, orbicularibus, singulis, margine disco sanguineo , intus concoloribus. Habitat in cortice Cinchonæ scrobiculatæ, H. et B. C'est évidemment notre Lecidea condamineana. (Voyez page 108 de ce supplément.) 7. L. nuro-coccnra, ZENKER, Doc. cit. , page 137, tab. XVI, fig. 1, @, c, d, f. Thallo (crusta) granuloso, pallide flavescente, indeterminato; Apotheciis (scutellis) suborbicularibus, incisis, convexiusculis, sessilibus, coccineis. Habitat ad corticem Cinchonæ in officinis Germaniæ dictæ Californiæ. Cette espèce rentre , ainsi que la précédente, dans le type de notre Lecidea. condaminea. I] pour- rait se faire néanmoins que l’une de ces deux plantes fût identique avec le Lecanora punicea, qui se présente parfois accidentellement à l’état de Lecidea, c'est-à-dire, sans marge propre , formée par le thalle. Il faudrait, pour décider la chose, ainsi que les questions qui se ratlachent aux espèces de M. Zexxer, étudier les thèques de ces plantes, et ce secours puissant nous manque. 8. L. saxcuinro-macurans, ZENKER, oc. cit. , page 175, tab. XXIII, fig. 3, a-c. Thallo albido, leproso , crustaceo, tenui, irregulariter repando, nigro marginato; Apotheciis irregularibus, plus minusve discoideis , valde depressis, subplanis, satis confertis, sæpiusque confluentibus, margine proprio destitutis, junioribus puniceïis, serius atris, intus holochlorinis. Habitat in cortice Cinchonæ flavæ duræ offic. Il n'existe aucune analogie entre cette plante et notre Gassicurlia coccinea , devenu un furgus. (Gonfr. page 13 de ce supplément.) LECANORA , Ac. 1. L. FARINOSO-MaRGINATA , ZENKER, Loc. cit. , page 139, tab. XVI, fig. 1, 8, €, f. Thallo (crusta) membranaceo, granuloso, cinereo, indeterminato; Apotheciis sæpe angulosis, inæqualibus, disco brunneo, intus ferrugineo, margine farinoso, a thallo conformibus. L'auteur trouve qu'il existe de l’analogie entre cette plante et les Lecanora atra, Acu., et L. byssiseda , Fév. Le détail grossi, figure citée f, ne peut appartenir à cette plante. Les scutelles ont un disque brun, etil est représenté coloré en rouge et en jaune. 2. L. meranoxanrmA, ZEnxer, oc. cit, page 159, tab. XXI, fig. 8, c-e. Thallo (crusta) tenui, crustaceo, subgranuloso, glauco, indeterminato; Apotheciis (scutellis) scyphiformibus; disco convexiusculo, nigrescente, ferrugineo, intus ARE flavis, margine albo integro., a thallo formato. Habitat in cortice Cinchonæ Loxæ offic. N'est-ce pas une des nombreuses formes du Lecanora subfusca, Acu.? 3. L. ocrara, Zewker, oc. ci, page 170, tab. XXII, fo. 5, a-c. Thallo determinato , pallide flayescente, crustaceo, membranaceo, pruinoso; Apotheciis perpluribus , proeminentibus, singulis, discoideis, nigrescentibus, intus concoloribus, mar- gine atro proeminente. Habitat ad corticem Crotonis Cascarillæ, L. a L'auteur rapproche cette plante du Lecanora atra, Acu. Il nous semble que les détails c, figure cilée, ne peuvent appartenir à un /Æcanora. EE. és 144 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES PARMELIA, Acu. 1. P. arrnrssa, Zenken, Loc. ct. , page 157, tab. XXII, fig. 8, a-b. Thallo adpresso, planiusculo, repando , lobato, rugoso, punctato, pallide-flavescente, vel æruginoso , subtus brunneo ; d Apotheciis sessilibus, singulis, parvulis, margine thalloïdeo, disco obscure brunnco. Habitat in corticibus Cinchonæ Loxæ offc. L'auteur cherche à établir qu'il existe des analogies entre cette plante et les Parmelia formosa el alba de notre ouvrage. Nous n’osons rien décider à cet égard. 2. P. Gœveuu, Zexker, Loc. cit., page 154, tab. XV, fig. 7, a-b. Thallo foliaceo, depresso, adfixo, discoideo , lævi, lobis lobatis, luteo-viridibus , subtus nigrescentibus, radiculis (fixuris) permultis ; Apotheciis (scutellis) disciformibus, concavis, ferrugineis. Habitat in corticibus Cinchonæ Loxæ offic. Cette plante nous semble bien voisine, sinon identique, avec notre Parmelia coronaia. 3. P. meranozeuca, Zenker, Loc. c2t., page 156, tab. XXI, fig. 1, a-c; Parmelia perforata, Acu., el auct. La figure première donne de cette plante une forme qui se trouve plus fréquemment sur les écorces de quinquina que Ja forme donnée figure 2. Le nom de perforata a été changé par l’auteur, parce que, sans doute, il a justement remarqué que les apothèces de ce parmelia ne sont pas fréquemment perforés. Les observations que nous venons de faire sur le travail de M. Zzxker sont uniquement dictées par le désir de servir la science, el non pour chercher à diminuer le mérite d’un ouvrage estimable et utile. Au reste, lors même que les espèces de M. Zewker ne seraient pas toutes bonnes et admis- sibles comme espèces botaniques, il n’en résulte pas moins qu'il a déterminé des formes qui se trouvent sur les écorces officinales, et qu'il a ainsi concouru à perfectionner l'étude de la phar- macographie. Nous nous empressons donc de lui accorder les éloges qu'il mérite à plusieurs égards. - LE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 145 IT. Description des thèques et des sporidies des lichens, types du genera de notre méthode lichénographique , qui ne croissent pas sur les écorces exo- tiques officinales. î Tab. XLIII, 1-45. Nota. Les numéros se suivent, sans avoir égard aux changemens de genre. On les trouvera (planche indi- quée) sous cette rubrique : Typi plantarum Methodi lichenographiæ, anno 1894 jam evulgatæ. 1 Bœouvycrs rosrus, Acx. Thèques claviformes, alongées, un peu atténuées vers l'extrémité inférieure, hyalines, renfermant des sporidies aciculaires, logeant 2-4 spores arrondies. 2 CALYcIUM GHRYSOCEPHALUM, Acn. Thèques? tubuleuses, quatre à cinq fois plus longues que larges, et opaques; sporidies didymes, composées de deux spores accolées, hyalines, fort petites (type particulier). 3. Acouum mçizare, F. Acu., sub calycio. Sporidies biloculaires, elliptiques, diaphragmées, également obtuses vers les deux extrémités, à parois tantôt colorées et tantôt translucides ; le diaphragme est très-apparent; le centre est presque toujours hyalin ; le tissu renferme de la globuline. 4. HETEROGRAPHA QUERGINA, FéE. Sporidies quadriloculaires, ellipsoïdes; loges renfermant une très-grande quantité de spores arrondies, d’une grande ténuité; les diaphragmes sont très-marqués; les. loges ont un diamètre relativement assez considérable. 5. Grarnis sciuprA, Acx. Thèques claviformes, alongées, renfermant deux rangées de sporidies quadriloculaires ou tétraspores; spores arrondies. 6. PyrenuraA mimina, Acx. Thèques claviformes, très-alongées, presques linéaires, renfermant.huit à dix sporidies elliptiques, alongées, quadriloculaires , colorées en bistre et fort élégantes; les deux loges du centre sont plus grandes que celles des extrémités. 7. UrcEorARIA scnurosA, Acx. Thèques nues, assez longues, colorées; tissu du sporosphore serré; sporidies elliptiques, octospores, colorées. Les contours de ces corps sont très-fortement exprimés. 7 bis. GyarecrA Persoonana, Acx. Thèques claviformes, gélatineuses, renfermant 6-8 sporidies elliptiques, présentant une spore termi- nale vers chaque extrémité; elles sont lucidules et nombreuses. . Nota. Ce type se retrouve dans les Zecidea et les lecanora à scutelles couleur de cire ou briquetées. EE, 19 146 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 8. SAGeDIA DEPRESSA, Acn. Thèques immergées au milieu d’un tissu gélatineux, pellucide; elles sont claviformes, ondulées, et renferment une masse gongylaire, composée de spores arrondies, fort petites et fortement agglu- tinées. 9. GonIoCARPON CINNABARINUM, DC. Thèques claviformes , assez courtes, renfermant des sporidies larmaires, à sommet dilaté, dans lesquelles on voit distinctement quatre spores arrondies, agglutinées, dont la grosseur décroît du sommet à la base. 2 10. Ecumorraca Cesrnr, Fée. Thèques très-nombreuses, claviformes, courtes, semi-opaques, renfermant une grande quantité de sporidies ovoïdes, dont l’organisation ne peut être déterminée : le sporosphore se divise sous l'objectif en larges segmens de cercle. Nota. L'Opegrapla minuta de notre méthode a été décrite plus tard dans l’Essai sous le nom spécifique d'inæqualis. 11. LEcaonA ErPHYyLLA, Fée. Thèques ovoïdes, alongées, souvent obliques, contenues dans un sporosphore fortement gélatineux, qui se divise en segmens de cercle, minces et réfractant fortement la lumière. La masse gongylaire est granuleuse, de couleur dorée; elle est entourée d’enveloppes pellucides. L'organisation des spori- dies n’est pas connue. 12. Psona Lucpa, Acx. -.Thèques étroites, presque linéaires, un peu amincies vers l’une des extrémités, tantôt opaques, et ne laissant pas deviner leur organisation interne; tantôt, au contraire, hyalines, et montrant à l'inté- rieur une à deux rangées de sporidies ovoïdes, vésiculeuses. On trouye dans la lame proligère une assez grande quantité de globuline. 12 bis. SQuAMMARIA LENTIGERA, DC. Thèques claviformes, étroites, alongées, nombreuses, fortement retenues dans le tissu du sporos- phore, opaques, et renfermant une assez grande quantité de sporidies ovoïdes. 1 15. Praconiun canescens, DC. Thèques claviformes assez larges, renfermant six à huit sporidies, situées obliquement, courtement naviculaires, biloculaires et colorées. 14. NEMATORA ARGENTEA, PÉE. Thèques longues, étroites, opaques, difficiles à reconnaître au milieu du tissu du sporosphore; ren- fermant huit à douze sporidies aciculaires de la plus grande ténuité, divisées par des diaphragmes régulièrement espacés. 15. NEMATORA VIRIDISSIMA , FÉE. Thèques claviformes, alongées, moins étroites que dans l'espèce précédente, fragiles, renfermant six à douze sporidies bisériales, petites, en ellipse alongée, annulées au centre et d'apparence biloculaire; le sporosphore est fort délicat et constitué presque en entier par du tissu cellulaire alongé. Nota. Les deux dernières plantes appartiennent évidemment à deux genres différens. La seconde des deux semble très-voisine du Craspedon concretum, Fér. Voyez plus loin n.° 19. 16. RAcoPLACA SUBTILISSIMA, Fée. Thèques linéaires, très-gélatineuses , un peu amincies vers l'extrémité inférieure, renfermant des spori- dies, dont l'organisation n'est pas possible à déterminer. ” EE. F DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 447 17. PHYLLOCHARIS COMPLANATA , Fée. Sporosphore formé de tissu cellulaire, alongé, faiblement uni, de la plus grande délicatesse, laissant facilement échapper des thèques nombreuses, ovoïdes, obtuses, quelquefois légèrement arquées, ren- fermant six à huit sporidies, dont chacune est composée de quatre spores assez grosses, luisantes et faiblement agglutinées. 18. MeraNopnrHALMuM AnriLcaruM, Fée. Thèques étroites, assez courtes, renfermant six à huit sporidies biloculaires lus courtes que celles Œ , , P De! 1 du Nemaspora viridissima , maïs analogues; tissu du sporosphore de la plus grande délicatesse. 18 bis. AULAXINA OPEGRAPHINA , FÉE. Thèques elliptiques, élargies, renfermant plusieurs sporidies, disposées dans le sens du grand diamètre de l’organe; elles sont petites, presque linéaires, et semblent formées de quatre spores concaténées 19. GRASPEDON ConCRETUM, Fér. Sporosphore d’une délicatesse incomparable, formé d’un tissu plutôt rapproché qu'uni; les thèques y sont engagées faiblement, et s’en échappent facilement; elles sontlinéaires, très-étroites , parfois flexueuses, pellucides ; elles renferment desisporidies très-délicates, divisées en deux parties par un diaphragme. Nota. Le Nemalora viridissima, le Melanophthalmum Antillarum, et le Craspedon concretum , ont des thè- ques analogues. 20. PARMELIA MLIACEA, Ac. Thèques assez grosses, claviformes, renfermant un assez grand nombre de sporidies elliptiques, dia- phragmées, biloculaires; colorées en bistre, délicates. Le tissu du sporosphore renferme beaucoup de globuline. 21. CIRGINARIA EPIPHYLLA, Fée. Sporosphore visible en entier sous l'objectif du microscope; il est composé de tissu cellulaire arrondi dans sa circonférence, et montre au centre du tissu cellulaire-arrondi. Les thèques, engagées dans le tissu cellulaire alongé, sont tubuleuses, un peu flexueuses, de grandeur inégale; elles renferment des sporidies éparses. 22. STICTA DICHOTOMA, DELISE. Sporidies grosses, naviculaires, également pointues vers chaque extrémité, partagées par deux ou trois diaphragmes. Ù Voyez même planche, fig. 1 à 10, pour l’organisation des thèques et des sporidies des sticta. 23. PLEGTOCARPON PSEUDOSTICTA , PÉE. Thèques ovoïdes, terminées en pointes mousses; thèques disposées sur une double série: elles sont nombreuses, pelites, arrondies, et s'échappent difficilement de leurs enveloppes. 24. SOLORINA SAGGATA, AÂcn. Thèques claviformes, fragiles ; elles renferment des sporidies biloculaires , elliptiques, translucides; les thèques paraissent parfois vides, et le sporosphore se sépare par la pression sous l’eau en larges fragmens hyalins. 25. PELTIGERA nonizontarts, Acx. Thèques claviformes, flexueuses vers les extrémités, parfois même ondulées, renfermant 6-8 sporidies, disposées sur une double série; elles sont naviculaires, étroites, marquées de trois diaphragmes ; ce qui les fait paraître quadriloculaires; le tissu du sporosphore est articulé, tubuleux, pellucide ; on $ y voit des granules. EE. 448$ ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 26. UmpiricaniA PUSTULATA , Acx. Thèques ovoïdes ou elliptiques, réfléchissant vivement la lumière, renfermant une masse gongylaire, noiratre, composée de sporidies elliptiques, étroites, disposées dans le centre du petit diamètre de la sphère. Je les crois quadriloculaires. 27. GYnoPHORA CYLINDRICA, Acx. Thèques ovoïdes, gélatineuses; masses gongylaires formées de thèques ovoïdes, dont l'organisation interne est inconnue. 28. Gernanra sumperINa. Var. Pinasrnr, Acx. Sporosphore gélatineux, se réduisant, quand on le met en contact avec de l’eau sous l'objectif du micro- scope, en une sorte de mucilage, dans lequel on découvre, quoique ayec peine, des thèques clavi- formes, renfermant 6-8 sporidies fort délicates, montrant au centre un petit point noir, indice d’une proéminence marquée. S 9. Rocca Bonvr, Fée. Sporosphore très-gélatineux, renfermant un grand nombre de thèques très-rapprochées les unes des autres, mastoïdes, assez volumineuses , renfermant environ huit sporidies elliptiques, un peu arquées, tétraspores; spores arrondies. 30. Bornera Bonvr, Fée. Thèques considérables, mastoïdes, renfermant environ huit sporidies, diaphragmées, biloculaires, fortement colorées en bistre, légèrement arquées, un peu obliques. 31. Evernia vuzriNA, Acu. Thèques ovoïdes , larmaires, renfermant une masse gongylaire fortement gélatineuse, paraissant entiè- rement formée de spores agglutinées; spores ovoïdes, presque rondes; le tissu du sporosphore est fortement gélatineux. : 32. RAMALINA FASTIGIATA, ACH. Thèques claviformes, fragiles, reçues dans le tissu du sporosphore ; lequel est filamenteux et d’appa- rence soyeuse; elles laissent facilement échapper les sporidies ; celles-ci sontelliptiques, un peu arquées; dispores ou biloculaires. 33. UsnEA AnrarocrADoN, Fér. Thèques ovoïdes, alongées, renfermant de huit à douze sporidies hyalines, sans organisation interne apparente. 54. Usxea cLapocanra, Fée. Le sporosphore est tellement gélatineux, que les thèques et les sporidies y demeurent engagées. On devine leur présence sans pouvoir déterminer leur forme, 35. ALECTORIA TÆNIATA, FÉE. Thèques claviformes , alongées, renfermant une double série de sporidies étroites, alongées, nayiculaires ; elles sont partagées en deux parties par un diaphragme difficile à voir, 36. ConnicurAnA Tusnis, Ac. Sporosphore se séparant en fragmens volumineux; il retient fortement des thèques ovoïdes, clavi- formes, renfermant des sporidies opaques. On trouve mélées avec le üssu du sporosphore des mailles de tissu cellulaire revêtant la forme de globules de matière verte. Nota. L'Isidium corallinum ne renferme point de thèques ni de sporidies. » EE. + DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 149 57. SPHÆROPHORON FRAGILE, Acx. Sporidies tubuleuses, au moins huit fois plus longues que larges, minces, renfermant des spores arron- dies, qui paraissent libres; elles sont engagées au milieu d’un tissu noir, globuleux, se détachant en bleu sous l’œil de l’observateur : elles sont si abondantes qu'il faut une grande attention pour les découvrir. 38. STERFOCAULON SALAZIANUM, FÉE. Thèques renflées, clayviformes, ovoïdes, gélatineuses; sporidies nombreuses, linéaires, presque acicu- laires, hyalines. Le tissu du sporosphore est court, tubuleux et comme tronqué. d 39. CraponrA uNGIAuIS, ÂcH., sub cenomyce. Thèques claviformes, opaques; sporidies oyoïdes, dont l'organisation interne est inconnue. 4o. ScyrPHorHORUS GLANDULOSUS, FéE. Thèques claviformes, quittant facilement le sporosphore, renfermant des sporidies oyoïdes, opaques. 41. ScyrHopxonus PyXIDATUS, Ac. Var. SIMPLEX. Thèques semblables à celles du Scyphophorus glandulosus. 42. Scyenoraonus prymus, Fér. Voyez page 40. Mèmes thèques que dans les espèces précédentes. 43. PyoxorxeciA renror4, Durour. Thèques claviformes renfermant des sporidies ovoïdes, opaques. On trouve des sporidies dispores ou bilo- culaires dans le thalle. 44. EnnocanPoN MINIATUM, Acx, Thèques. ovoides, bombées, et tellement remplies de sporidies que celles-ci semblent faire saillie sous le tissu qui les enveloppe. Ces thèques sont claviformes, alongées, les sporidies biloculaires. 45. ErtonErRMA porycarpa, FEr. Thèques claviformes se présentant parfois sous la forme tubuleuseP les sporidies sont ovoides; Le tissu du sporosphore renferme un grand nombre de mailles de tissu cellulaire (globuline). Les sortes de poils, dont plusieurs parties de cette plante sont chargées, vus au microscope, sont articulés. Nota. Tricharia. Ce genre ambigu, qui doit disparaître de la famille des lichens, ne montre dans son organisation ni thèques, ni sporidies. Les types de la méthode dont les thèques ne sont pas indiquées ici, vivent sur les écorces exotiques offici- nales. Leurs thèques sont décrites et figurées dans ce supplément; il faudra, pour les trouver, recourir à la table, EE. 150 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES XL. Disposition des GraPminées d’après la forme des thèques et des sporidies. x“ I. Glomérules-thèques volumineuses, ovoïdes, fortement gélatineuses. Thèques (sporidies composées) 4-6 fois plus longues que larges, plus ou moins opaques, renfermant un très-grand nombre de sporidies transversalement situées, souvent indistinctes; la thèque paraît alors composée en entier de spores agglutinées. A. Thèques (sporidies-composées) tubuleuses, gélatineuses, colorées. * Tubuleuses, intestiniformes. Orecrarua : 1. globosa ; 20. rugulosa; 21. Scaphella ; 23. hiascens; 26. conglomerata. — Grarus : 13. plægio- 5 5’ 0) 2 ; 5 Ha carpa ; 15. Acharii; 33. reniformis. — AntnoniA : 5. obtrita; 16. rugosa. ù ** Ellipsoïdes, alongées. Grarnis : 34. chlorocarpa. — ARTHONIA : 4. cœsio pruinosa ; 18, macrotheca ; 19.ceracea, — TuecartA: 1. quas- siæcola. **# Ovoïdes ou courtement elliptiques. Craeus : 2. pachnodes ; 12. canaliculata. *#** Thèque terminée par une longue pointe stérile (peut-étre un type distinct? ). Antuonia : 5 bis. Jobstiana. B. Thèques (sporidies- composées) tubuleuses, incolores. Orrcrarua : 9, ruisiana ; 18. umbrata; 18 bis. vernicosa; 25. tumidula: — Gnarurs : 11. cinerea ; 30. orizæ- formis; 32. Poitæi. IL. Glomérules-thèques ovoïdes ; sporidies réfléchissant vivement la lumière. Sporidies alongées, situées perpendiculairement dans le sens du grand diamètre de la thèque; spores concaténées. Orrcnarua : 2. abbreviata; 4. Bonplandi; 15. heterocarpa ; 17. myriocarpa. ** Sporidies cuculliformes, présentant au centre trois spores ou loges ovoïdes. Gras : 25. caribæa; 26. rubella. — Anrnonia : 10. complanata; 10 bis. subrotunda; 14. fuscescens. xxt Sporidies fusiformes, quadriloculaires, d'apparence quadrilatère, faisant saillie. Orzcnarna : 4 bis. melambo. *#** Sporidies fusiformes, à spores ovoides, transverses. Gnrarus : 5. atrata. EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 151 III. Glomérules-ovoïdes, cuculliformes, larmaires, terminées en pointe; sporidies ellip- soïdes, à spores concaténées. Orrorarxa : 5. inœqualis; 14 bis. agelæa 16. rigida. — Antnonia : 9. dilatata; 13 bis. torulosa. IV. Glomérules -thèques renfermant des sporidies dispores. ARTHONIA : 8. graphidis. V. Glomérules-thèques ovoides, à sporidies linéaires, situées obliquement et renfermant un grand nombre de spores arrondies. Gnapnis : 9. glaucescens; 40. endocarpa. VI. Glomérules-thèques claviformes, longues, gélatineuses, non colorées. * Masse sporulescente, indistincte, trés- fortement gélatineuse. FissuriINA : 3. srregularis. ** Masse sporulescente distincie. æ Sporidies ellipsoïdes, granuleuses. Graruis : 31. frumentaria ; 34 bis. turgida. B Sporidies tubuleuses, linéaires ou ellipsoïdes, renfermant plus de quatre spores. 1. Nues. OrecrArnA : 3. ovata; 8. subimmersa ; 9. ruisiana; 9 bis. connivens; 11. peruviana ; 12. gracilis; 13. calcea ; 16 bis. congesla, in add., page 152; 24. Pelletieri. — Grapuis : 6. evanescens ; 8. leptocarpa ; 17. inconspicua ; 19. pavoniana; 20. serpentina; 22. interrupta; 23. intricata; 24. sordida; 27. cinnabarina; 29. hæmatites ; 36. grammitis; 37. Balbisii — Antuonta : 2. sinensigrapha; 3. sulfurea; Q bis. angulata; 11. lecanoroides ; 13: patellula ; 15. granulata. 2. Enkistées. Orecrarxa : 14. rabdotis; 19. condamninea ; 27. rhizocola. — Graruis : 3. Cascarillæ; 7. exilis; 7 bis. stel- lulata; 14. marcescens ; 21. Laubertiana ; 30 bis. cleitops ; 35. rubiginosa. — AnrTuonia : 6. leurocheila (celles-ci sont légèrement colorées). — Givenis : 1. favulosa ; 2. cicatricosa ; 3. leucographa. 7 Sporidies aciculaires. ARTuonIA : 12 bis. g/yphisoides. — EnTterocrArHA : 1. quassiæcola. VII. Glomérules -thèques linéaires; sporidies ellipsoïdes, courtes, tétraspores. A. Colorées. Graruis : 4. fulgurata. — Artuonra : 1. gregaria; 7. divergens. — Sarcocrarua : 1. Cinchonarum; 3. Cas- carillæ; 4. vestita ; 5. tristis; 6. inquinans. B. Zrcolores. Orecrarua : 6. nana. — Grapuis : 36. Afselii; 39. nivea. — Fissurina : 1. Dumastit; 2. incrustans ; 4. lactea. EE, 152 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES LE Disposition des VERRUCARIÉES, d’après la forme des thèques et celle des sporidies. I. Glomérules-thèques renfermant des sporidies, dont la disposition intérieure peut être déterminée. A. Thèques à sporidies composées. aæ En ellipse, environ deux fois plus longues que larges. MrrssxeriA : 1. Varia. — PArMENTARIA : omne genus. — PynENura : 26. epapillata; 31. libricola; 32. enduleuca 33. clandestina; 34. subcutanea ; 35. aspistea. B Ellipsoïdes, trois fois au moins plus longues que larges. TaYPETHELIUN : 4. marginatum ; 6. erumpens. — Vozvania : 1. lepadinum. B. Thèques à sporidies simples , enkistées. 1. Diaphragmées. a En ellipse, environ deux fois plus longues que larges. * Un diaphragme (2 loges). Meranorueca : omne genus. — Venrucanta : 1. Guayaci; 2. diluta; 3. thelena ; 4. Tamarindi ; 5. stigmatella ; var. lactea. — PyrenuLa : P 1. discolor; 2. Pupula. : ** Trois diaphragmes (4 loges). PxRenuLA : 4. annularis; 5. cartilaginea; 10. adacta ; 11. copalchiana; 13. marcida; 17. minor ; 20, analepta. Porina : 5 bis. desquamascens ; var. viridissima ; 10. squamulosa. R Ellipsoïdes, trois fois au moins plus longues que larges. * Trois diaphragmes (4 loges). PynenuLa : 12. oleagina; 36. arcte-cincta; 37. uberina. ** Quatre diaphragmes et plus. (Un anneau.) Ponrxa : 1. marginata; 2. americana; 3. viridi-olivacea ; 4. mastoidea; 7. melanostoma. 1. Sporidies en ellipse, 4 spores (ou loges) distinctes; spores didynames distants. Pynexonium : omne genus. — PyrenurA: 3. ceratina; 6. myriocarpa ; 7. Bonplandiæ; 8. nitida americana ; 9. quassiæcola ; 14. minor; 15. aggregata; 16. Cinchonæ; 18. Kunthii ; 19. volvarioides ; 22. brunnea ; 33, viri- descens ; 24. subfarinosa ; 25. mollis; 26. volvarioides ; 27. pinguis; 29. irregularis; 30. aurantiaca. — Tnyre- THELIUM : 7. duplex ; 9. pallescens ; 10. erubescens ; 11. Feei; 12. Phlyctæna; 14. scoria; 15. nudum ; 16. quas- siæcola ; 17. inconspicuum ; 18. pulcherrimum. — Ascinium : omne genus. — TueLosrnema : omne genus. — Myno- TREMA : Omne genus. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 153 2. Sporidies ellipsoïdes , linéaires ou nayiculaires. CuloDECTON : omne genus. 3. Sporidies entourées d’un anneau entourant plus de 4 spores concaténées. TRÿeerHELiUM : 1. Sprengelii; 2. Anacardii; 3. Perrotetii; 8. inæquale. C. Sporidies nues; quatre spores concalénées (spermatodium ). Verrucarta : 6. Cascarillæ ; 7. sinapisperma ; 8. Gaudichaudii ; 9. planorbis ; 10. pyrenuloides ; 11. epidermidis ; var, y quassiæcola ; 12, glauca? 13. decolorata. IT. Glomérules renfermant des sporidies, dans lesquelles on ne peut reconnaître l’arxan- gement des spores. PerTusARIA : one genus. IT. Glomérules renfermant une masse sporulescente, dans laquelle on ne peut reconnaître les sporidies. VaRIOLARIA : omne genus. EE. 20 Fr, 154 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Sur l'étude des thèques des lichens. Les thèques dont nous donnons la figure, sont dessinées sous un même grossissement, cent cinquante fois environ en diamètre. Un grossissement plus considérable ne convient pas. La saillie des corps observés donne lieu à des ombres, qui nuisent quand il s’agit de déterminer le nombre, la proportion ou la position des sporidies et des spores. La manière de procéder pour étudier les thèques des lichens est fort simple : il faut mouiller les parties que l’on veut examiner; puis, s’il s’agit d'étudier un apothèce, on pratique sur le sommet une coupe mince, destinée à enlever les enveloppes extérieures, qui d'ordinaire entourent cel organe; après quoi on s'assure de la silualion et de la présencede la lame proligère (sporosphore); cela fait , on détache avec une lame bien tranchante un fragment de ce sporosphore, on le met sous l’ob- jectif du microscope avec une pelite gouttelette d’eau , dans laquelle on le divise, et d’ordinaire les thèques se montrent neltement aux regards. Ce n’est pas assez d’avoir vu une sporidie, il est nécessaire d’en voir plusieurs pour bien se fixer sur la forme de ces corps el sur leurs dimensions; il faut aussi s'assurer de la disposition des sporidies dans la thèque; ce qui n’est pas toujours facile, le tissu du sporosphore les retenant souvent ayec beaucoup de force; mais même quand elles y restent engagées, on détermine leur structure à travers le tissu, qui heureusement est d'autant plus pellucide, qu'il est plus gélatineux. La première coupe faite sur un apothèce ne doit avoir pour but que de mettre cet organe à nu, afin de s'assurer si la lame proligère est ou non intacte. Quand le lichen est frappé de vétusté, l’apothèce s’affaisse, devient pulvérulent et ne peut plus laisser voir les thèques, confondues alors avec le tissu cellulaire; il faut aussi bien se garder d’enlever avec le fragment qu’on veut étudier, des fragmens de thalame, de périthèce ou même de thalle, parce que dans ce cas le tissu cel- lulaire est si abondant, que les thèques et les sporidies y sont comme perdues, el que c’est souvent en yain qu'on les y cherche. 11 est des genres de lichens dont la diagnose microscopique est très-facile; chez d'autres, elle l'est beaucoup moins. Lorsque les apothèces sont devenus rubigineux ou rouillés, on ne peut voir les thèques. Dans les graphidées, cette étude est facile. I en est de même pour les verrucariées, sauf quelques espèces des genres chiodecton , trypethelium, pyrenula el verrucaria, particulièrement celles dont les apothèces sont atomistiques. Plusieurs /ecidea ont des lames proligères si gélati- neuses, qu’on ne peut qu'avec peine en isoler les thèques. J'ai trouvé utile, dans ce cas , de laisser le tissu, délayé dans l’eau , exposé à l'air pendant un jour; la petite gouttelette d’eau s’évapore, et le tissu divisé, en contact avec l’air, devient plus propre à être étudié de nouveau. Les parmé- liacées et les autres lichens scutelloïdes laissent facilement deviner l’organisation des thèques. La lame proligère, située à l'extérieur , est aisément entamée par les instrumens ; il faut seulement avoir soin de ne pas soumettre au microscope la partie immédiatement en contact avec l'air, ni celle qui est située trop profondément. La partie supérieure est une sorte d’épiderme inerte, sans thèques. La partie intérieure est mélée d’une grande quantité de tissu cellulaire, alongé, sans thèques. Les sphérophorées, les cénomycées et les endocarpes, sont très-difMiciles à analyser. Dans les sphérophorées , les thèques sont comme perdues au milieu des globules noirâtres qui les entou- rent dans l’apothèce; les cénomycées ont un tissu comme glutineux, etles nucléus des endocarpes, fort exigus, sont enfoncés dans le thalle, où il faut aller péniblement les découvrir. Quelques apothèces sont très-délicats : leur tissu est mou et lâche, facile à désunir; il faut alors procéder avec beaucoup de ménagement. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 155 ADDITIONS ET CORRECTIONS. L’écorce de cannelle blanche, fausse écorce de Winrer, de plusieurs pharmacographes, provient d’un arbre des Antilles, qui croit aussi sur le continent américain ; il est connu des bolanistes sous le nom de Canelle alba, Murr.; Winterania Canelle, L. La cannelle blanche a un épiderme soyeux, d’un blanc fauve, éminemment propre au dévelop- pement des lichens. Cependant, celle qui nous arrive en Europe, n’en nourrit qu'un fort petit nombre. On peut y observer : Le Verrucaria insulata, le Pyrenula Canellæ albæ , le Pyrenula libricole, le Porina marginale , et une production ambiguë , analogue au coniocarpon , et que nous décrirons plus loin, moins sous le rapport botanique que sous le point de vue pharmacographique. De ces plantes, qui sont toutes nouvelles, les deux dernières seules ont été décrites, l’une dans l'Essai sur les cryptogames des écorces exotiques offcinales ; l’autre, page 82 de ce supplément. Nous allons très -prochaine- ment nous occuper des trois autres. L’écorce de Quassin amara, L., telle qu’on la trouve dans les pharmacies , est souvent recou- verte de parasites. On y trouve deux sp/æria; ce qui indique que ces écorces ont été enlevées à de vieilles branches languissantes ou détachées de la partie inférieure des troncs. Le Spkæria Quassiæ amaræ, L., alt nous avops parlé page 14 de ce supplément, est très-commun ; mais il ne se présente pas toujours avec les caractères qui lui sont propres, étant souvent frappé de vétusté. On le voit parfois apparaître sur le thalle des lichens qui envahissent cette même écorce. Il faut se tenir en garde contre cet envahissement, qui peut rendre méconnaissable les plantes les mieux caractérisées. ï Le Porina desquamascens recouvre souvent presque en entier les branches du Quassia amara, L. On ne l’y trouve pas toujours fructifié. Le thalle a une belle couleur verte; il s’exfolie très-faci- lement, et tour à tour, envahissant et envahi, recouvre les plantes qui vivent dans le voisinage, ou bien est recouvert par elles. Nous possédons des specimer de cette plante, dont le thalle .semble avoir servi au développement de cryptogames de la famille des mousses. Le Porina varie- gata, Fée, a de l’analogie avec le P. desquamascens ; mais les thèques diffèrent. Le premier vit sur l'écorce d’un arbre de l’Inde, l’autre sur écorce d’un arbre de la Jamaïque. Plusieurs co//ema, des mousses et des jungermannes, se fixent sur le Quassia excelsa ; mais on les y trouve toujours indistinctes. Page 20. La variété 8 minutissima de l'Opegrapha Bonplandi, signalée par nous sur une écorce de la Hayane, se trouve aussi sur la cannelle blanche de l'Amérique du Sud (Canella alba, Mur). Page 25, intercalez : + 16Bs. OPrGRAPHA CONGESTA. Thallo (crusta) farreo-albo, effuso. Apotheciis (lirellis) conglomeratis, obtusis, prominentibus, basi thallo prominente cinctis; disco lineari, marginibus obtusis; sporidiis elliptico-elongatis, sæpe compressione navicularibus. (Pro thecis et sporidiis, vid. tab. XXXIX, fig. 8, inter thecas opegrapharum.) Habitat in Peruyia ad Cinchonarum cortices. (Quinquina Huanuco.) EE, 456 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Page 29. Le Graphis serpentina, Acu. , se trouve ‘dans les grandes et dans les petites Antilles. Page 30. Le G. interrupla, Fr, se trouve sur les écorces d'arbres des Antilles. Page 35, placez l’espèce suivante : + 42. GrarHis POLYMORPHA. Thallo (crusta) albo-farinaceo , subglaucescente, membranaceo, effuso ; Apotheciis (lirellis) mutabilibus, globosis et thallo involutis; linearibus et tunc nudis; disco lineari apertis; sporidiis parvulis, ovatis, sporas 4-8 minutissimas foventibus. Habitat ad arborum cortices (Antillæ). ! Cette espèce est très-curieuse : les apothèces sont polymorphes, tantôt globuleux et tantôt linéaires. Dans le premier état ils sont souvent entièrement cachés par le thalle, qu'ils déchi- rent vers le sommet pour mettre à nu la lirelle, qui est linéaire et d’un noir très-intense. Ces apothèces ; ainsi conformés , font ressembler ce graphis à notre thecaria, et c’est pourquoi nous le décrivons ici. Dans le second état la lirelle, nue comme dans les opégraphes, repose directement sur Je thalle. On doit considérer cette modification comme un avortement de la marge thalloïde, Page 50. + 2 bis. CGmiopecron ramNAcEuM, Fér. Var. Surrurrscens. z Thallo crassissimo, subtartareo, pallide sulfureo; Apotheciis (verrucis) depressis, rotundo-deformibus, in juventute membrana tenui tectis, dein nudis, sarcothecio flavo; sporidiis ellipticis 4-6 sporas foyentibus; thecis sabmastoideis. Habitat in America meridionali (Carthagena) ad cortices arborum. An species distinctaP Page 51. + 2er. CuiopecroN ouvaceuM, Fér. Thallo (crusta) crasso, subgranulato , viridi-olivaceo (in specimine diagnosis late fusco limitato); Apotheciis (tuberculis) rotundo- confluentibus, depressiusculis, verrucis, parvulis, rufo-brunneis; thecis clavæformibus; sporis sublinearibus, translucidis, 3-4 sporis foventibus. Habitat in America merid. ( Carthagena) ad cortices arborum. Belle espèce, très-‘distincte, qui nous a été communiquée par M. le docteur Movccor: Insérer , page 55 , entre les genres chiodecton et trypethelium, le genre suivant. + HELMINTHOCARPON. Character genericus : Thallus (crusta) leprosus; Apothecium sublirellæforme, margine thallode cinctum ; perithecium tenue, atrum, carbonaceum ; nucleum elongatum, punctis atomariis adspersum , madidate turgidum, gelatinosum, subdiaphanumque; thecæ majores subellipticæ, foventes sporidias multigongylares, crassas , tubulæformes, pallide fulves- centes, sporis conglomeratis, serialibus, repletas. | Helminthocarpon a sv, epBe, vermes, et xapmo, fructus. Apothecia madida similia sunt vermibus. + H. Lepnevosnir. Thallo (crusta) sordide albo-farinoso, effuso, sublimitato ; Apotheciis (verrucis) sparsis , elongato-deformibus , crassis, punctis (thecis?) rufidulis, numerosis, adspersis, madidate turgidis, gelatinosisque; thecis majoribus , oculo nudo perspicuis, Habitat in America meridionali (Carthagena) ad cortices arborum. EE, DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 157 ( Lcon., tab. XXXV, fig. 113 À, magnitudine natural; B, fragmentum auctum. Nous devons à notre savant ami, M. Moueror, communication de ce genre curieux. Le thalle est blanc, un peu farineux, sans limites qui lui soient propres ; car celles qui existent sur le spe- cimen figuré, appartiennent à une pyrénule , dont le thalle vient se joindre par confluence au thalle de la plante que nous décrivons ici. Les apothèces sont nombreux, épars, assez gros, un peu flexueux, d’un blanc teinté de fauve, assez consistans, constitués par du tissu cellulaire, arrondi, médiocrement adhérent : ils sont avides d’eau et dépassent considérablement les enveloppes thalloïdes, quand ils sont humectés. Chacun d’eux est formé d’un nucléus alongé, obtus aux deux extrémités, épais, devenant proémi- nent et bombé quand on l’humecte. Il est alors à demi diaphane. On voit à la partie extérieure et supérieure de ce nucléus une trés-grande quantité de points atomistiques, légèrement colorés en fauve. Nous croyons être certain que ces points sont les thèques enkistées, dont le sommet se fait jour à l'extérieur, et qui sont situées perpendiculairement. Le nucléus est entouré d’un péri- thèce mince, noir, charbonné, qui résiste à lintromission de l’eau, quand on le met en contact avec ce liquide. Le périthèce est entouré d’un rebord épais, formé par le thalle. Les thèques sont considérables, facilement visibles à la loupe; on entrevoit même leurs formes à l'œil nu. Si l’on délaye un fragment de nucléus avec un peu d’eau, le tissu cellulaire constituant se sépare des thèques, qui se montrent isolées. Ge genre diffère du chiodecton par la forme alongée de l’apothèce, la présence d’un périthèce propre et l’organisation des thèques; il s'éloigne du graphis par la présence sur le disque de l’apo- hèce de points atomistiques, par la consistance du nucléus et par la forme des thèques ; de l’ar- thonia, par la présence d’un périthèce, etc. Le genre Aelminthocarpon indique le passage des graphidées aux verrucarices. Page 74. Le Porina marginaia, Vér, a été trouvé par nous sur l'écorce de cannelle blanche ou fausse écorce de Wixrer, Canella alba, Murray; il vit aussi sur l'écorce de massoy, Laurus Kiamis, Nérs D'EsEnBecx. = Page 75. Le Porina desquamascens, Vér, ne se trouve pas sur l'écorce de massoy (voyez plus haut). Cette plante, essentiellement envahissante, recouvre des rameaux entiers de Quassia amara , L. Le üssu cellulaire qui constitue le thalle est très-régulier , hexagonal, et tout-à-fait semblable à celui de la cuticule des herbes. Au-dessus de ce tissu se trouve une couche de matière verte, tout-à-fait semblable à la chromule. Les thèques du Porina desquamascens , représentées tab. XLI, fig. 5, parmi les sporidies des porina, sont trop courtes. Les spores qu'elles renferment sont plus ou moins distantes les unes des autres. La figure 9 en donne une idée plus exacte. Les sporidies du - Porina marginaia sont de moitié plus courtes. Page 84. + 35 Dis. Pyrenura CANELLE ALBz. Thallo (crusta) tenuissimo , effuso, maculiformi, cinereo, maculis sparsis, cum ætate confluentibus, efformante; Apotheciis (verrucis) sparsis, nudis, parvis, nigrescentibus, poro pertusis, semi-immersis; thecis linea- ribus, attenuatis, sporidias ellipticas 8-12, subtransverse sitas, foventibus sporas paucas, vix per- spicuas. Habitat in America Australi ad cortices Canellæ albæ, Mure. (Icon. thecarum, lab. XLHIT, fig. 4, in addenda.) EF, 158 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Le thalle à l'aspect d’une simple altération de l’épiderme. De petites taches grises, d'abord distinctes, puis confluentes, se chargent d’apothèces noirs, épars, à demi immergés. Le tissu du nuclèus est linéaire et très-fragile; les sporidies sont situées presque transversalement dans la thèque, qui est linéaire. Page 85. + 2 bis. VERRUCARIA INSULATA. Thallo (macula) tenuissimo , fusco , linea aterrima, plus minusve lata, arcte cincto; Apothectis (verrucis) atomariis, dein crassiusculis, paucis, aterrimis, depressiusculis ? poro lato apertis; nucleo thecis linearibus, attenuatis, sporidiis 6-8 diaphragmatis, bilocularibus, colore succineo. Habitat in America australi ad cortices Canellæ albæ, Mure. ù (con. , (ab. XEIIT, fis. 3, 22 addenda.) 6 Le thalle est fort remarquable ; il se présente sous forme de taches brunes, un peu yineuses, éparses sur l'écorce et entourées exactement par une bordure d’un beau noir, plus ou moins large. Les thèques font rentrer cette plante dans les verrucaria, où nous n’hésitons pas à la placer. Nota. On trouve sur la Quassia amara, L., une production embarrassante, que nous n’osons décrire, crai- gnant qu'elle ne soit pas dans son état normal. Le thalle, d’où elle semble sortir, est lisse, presque cartila- gineux, olivätre, sans limites; les apothèces ou les péridium sont très-gros, noirs, à demi immergés; le nucléus renferme des sporidies ovoïdes, elliptiques, analogues à celles du meissneria; maïs généralement opaques dans l’âge adulte. Dans la jeunesse, elles sont translucides et offrent l'apparence de sacs remplis de spores arrondies. Est-ce un lichen appartenant au genre meissneria? est-ce une hypoxyléeP L'écorce de cannelle blanche se recouvre parfois d’une production curieuse, constituant des taches fuligineuses, avec des apothèces difformes ou linéaires, assez semblables à certaines graphidées frappées de vétusté. Le thalle, si les taches méritent ce nom, se compose de granules (globulines) formant des filamens continus, comme dans les nostochs. Les apothèces renferment des sporidies elliptiques, dans l'intérieur desquelles on voit des spores. Voyez tab. XLIII, fig. 2, £ et b!', pour prendre une idée juste de la structure de ces organes. 0 —— D > Œn—— ,.,. EE. LA DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 159 Note pour servir à l'explication des planches des thèques : XXXIX, XL, XLI, XLII et XLIIT. Les figures des thèques qui appartiennent au même genre sont renfermées dans un même enca- drement. Les numéros ne se suivent pas rigoureusement; ce qui s'explique par la nécessité où lon s'est trouvé de les disposer de manière à profiter de l’espace consacré à chaque genre. Les numéros des espèces de chaque genre sont les mêmes que ceux qui précèdent ces mêmes espèces dans le texte. Rien n’est donc plus facile que de consulter, soit le texte, en s’aidant des figures , soit les figures, en s’aidant du texte. Les diverses parties d’une même diagnose sont exprimées dans toutes les f figures ay avec une même lettre, et voici celles que nous avons re 6 a sporosphore, & fragment du thalle grossi, £ Pts grossies, constituant, soit le thalle; soil l’apothèce, D” globuline enchainée, c glomérules, d thèques nues, d'thèques enkistées (avec enveloppes), e sporidies simples, e sporidies à spores concaténés, ! sporidies non encore développées, f sporidies composées , z thèques observées dans le thalle, g spores, ! g' spores concaténées, À thèques à sporidies indistincles. 1 L'apparition des diverses parties constituantes de la thèque est le résultat d'une sorte d'évolution par dédou- blemers successifs. On ne peut pas toujours savoir quelle est la molécule finale. Ge que nous figurons sous le nom de spores, sont peut-être quelquefois de véritables sporidies, et certaines sporidies des thèques. 160 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Ecorces exotiques officinales avec l'indication des parasites qui croissent sur Chacune d'elles. ALCORNOQUE. (Bowprcaa vrrgilioides , H. et Bonpl. Pérou.) ParueLra ? coccifera, Fée, Essai , p. 127. ANACARDE D'OCCIDENT. (Anacarniu occidentale, L. Guadeloupe.) Tavreraeuum Anacardi, Fée, Supp., p. 57. Meranotueca achariana". Supp.;, p. 71. Porn mapa Ess., p. 82. — melanostoma. Supp., p. 75. PyRENULA arele-cincta. Supp., p. 84. — aspistea?, Ach. Supp., p. 83. — Bonplandiæs. Ess., p. 74. — irregularis. Ess., p. 79. — uberina. Ess., p. 83. VernucaniA decolorata. Ess., p. 91. — Gaudichaudii. Ess., p. 87. _— glauca. Ess., p. 86. — stigmatella ? Ach.; var. lactea. Ess., p- 85. — thelena, Ach. Ess., p. 80. TuecorremA Bonplandiæ. Ess., p. 94: — conforme. Supp., p. 89. — umbratum. Ess., p. 72. MyriorremA album. Ess., p. 105. — olivaceum. Ess., p. 104. VaniozanA microcephala aurigera. Thalle sorédi- fère de la Lecanora aurigera. Supp., p. 98. UnrcrozaniA wiridescens. Ess., p. 105. Lecinea aurigera. Ess., p. 106. — complanata. Ess., p.112. ANGUSTURE FAUSSE. (Srnxcuxos, Nux vomica? L. Amér. mérid.) Orecrarna connivens. Ess., p. 148 et Supp., p.21. — Pellelieri. Ess., p. 32. AnraoniA dilatata. Supp., p. 38. Gixrmis favulosa, Ach. Ess., p. 61. (Rare sur cetle écorce.) PxrenuLA nitida americana. Kss., p. 74. ANGUSTURE VRAIE. (Boxpcanon trifoliata, H. et B. Amér. mérid.) SruæniA fimbriata. Supp., p. 15. (Olim Pyre- nula fimbriata. Ess., p. 78.) . En Guinée sur les écorces. .- Se trouve aussi à Saint-Domingue. . Commune à Saint-Domingue sur divers arbres. EE, © © = OrscrarxA Bonplandi. Supp., p. 25. Id. var. minutissima. Supp., p. 20. — connivens. Ess., p. 148. — epipasta, Ach.; var. Bonplandiæ. Ess., p. 7. (Cette variété est para- doxale. — Rabdotis. Ess., p. 28. Graruis glaucescens. Ess., p. 36. — hœmaiiles. Ess., p. 45. — leptocarpa. Ess., p. 36. — marcescens. Ess., p. 58. — rubella. Ess., p. 43. ARTHONIA complanata. Ess., p. 54. dilatata. Ess., p. 54, et Supp. , p. 58. Jfuscescens. Ess., p. 56. x glomerulosa'. Ess., p. 56. granulosa. Ess., p. 56. obtrita. Ess., p. 51. torulosa. Ess., p. 55. Fissurina Dumnastii ;var. Bonplandiæ. Ess. , p. 6o. Giyrms favulosa. Ess., p. 62. Cimopecrox serzale, Ach. Ess., p. 62. Tavrsraeuiun Sprengelii®, Ach. Ess., p. 65. RIBIR AI ASTRINGENTE (écorce) DU BRÉSIL ? (InGA cochliocarpos , Gomès ?) OrrcrarxA Bonplandi, Fée, Ess., p. 25 et Supp., P- 19. ARTHONIA ceracea. Supp., p. 42. — macrotheca. Supp., p. 42. CANNELLE BLANCHE. (Gawerra a/ba, Murr.$) Orrcrarua Bonplandi; var. minutissima. Supp.; p- 20. Ponna americana. Ess., p. 83. — marginata. Ess., p. 82. Pynexuca Canellæ albæ. Supp., p. 157. VennucanaA insulata. Supp., p. 158. CANNELLE GIROFLÉE. (Mxnrus caryophyllata, L. Indes.) Ponna mastoidea. Ess., p. 74. 1. Nous l’avons vue sur l'écorce des Æucalyptus de la Nouvelle-Hollande. 2. Sur l’Znga Ingoides de la Jamaïque, 3. On trouve parfois sur cette écorce une produc- tion dont la détermination n’est pas possible; elle a une analogie éloignée avec Le Coniocarpon. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. PyrenuzA subcutanea. Ess., p. 85. Lecinra Caryophyllatæ. Supp., p. 104. Lecanona domingensis, Ach. An spec. distincta ? Ess., p. 118. CASCARILLE. (Groron Cascarilla, L., Antilles, et GrotoN e/eu- ; teria ; L., Lucayes.) Orrcrarna abbreviaia. Ess., p. 24. — calcea. Ess., p. 28. — Comma, Ach. Ess., p. 28. — heterocarpa. Ess., p. 29. — myriocarpa. Ess., p. 29. Grarms Afzelii, Ach. Ess., p. 48. — atrata. Ess., p. 35. — cartbæa, Ach. Ess., p. 43. — Cascarillæ. Ess., p. 34. 5 — endocarpa. Ess., p. 40. — exilis. Ess., p. 56. — pachnodes. Ess., p. 54. — serpentine, Ach. Ess., p. 40. — . turgida. Supp., p. 33. ARTHONIA angulata. Supp., p. 39. — dilaiata. Supp., p. 38. — divergens. Ess., p. 52. — graphidis. Supp., p. 58. — rugosa. Ess., p. 56. # SancoGrarnA Cascarillæ. Ess., p. 58, Supp., . 44. mo lactea. Ess., p. Gi. Gzvrenis favulosa, Ach. Ess., p. 62. — apothecis majoribus. Supp., p. 47- Tryreraeuum duplex. Supp., p. 58. — Feei, Meissn. Supp., p: 60. — pulcherrimum. Supp., p. 63. — Scoria'. Ess., p. 60. — verrucarioides. Supp., p. 64. PARMENTARIA astroidea?. Ess., p. 70. PyreNoDiuM crassum. Supp., p. 69. — lageniforme. Supp., p. 70. MEzañornecA achariana. Supp., p. 71. Porn americana. Ess.,, p. 85. ° — nana. Supp., p. 75. PyrenutA endoleuca. Ess., p. 83. — leucostoma, Ach. Ess., p. 76. — nitida, Ach: americana. Ess., p. 74. — pinguis Pers. Ess., p. 75. — vodvarioides$. Ess.; p. 72. VaernucanA caduca. Ess., p. 87. — Cascarillæ. Supp., p. 86. — epidermidis albissima, Ach. Essai, p. 84. 1. Cette espèce est très-voisine de la précédente. 2. Sur l’Zugenia Jambos de la Guadeloupe. 3. Espèce très-voisine de la Pyrenula leucostoma, Ach. EE, 161 Verrucanra Gaudichaudii'. Ess., p. 87. — sertalrs. Ess., p. 91. Coxiocarron Cascarillæ. Ess., p. 99. — myriadeum. Ess., p. 99. Lecipra arthonioides. Ess., p. 107. — vernalis, Ach. Ess., p. 110. CASSIA -LIGNEA. (Launus Cassia, L. Indes.) Grarmis plagiocarpa. Ess., p. 38. — serpentina, Ach. Ess., p. 85. — sordida. Ess., p. 42. Pyrexura métida, Ach. Ess., p. 74. Lrcinra Lauri-Cassiæ. Supp:, p. 101. Panmerra perlata? Ach. Ess., p. 121. — compacta? Vée. Ess., p. 124. CLAVALIER DES ANTILLES: (ZaxrnoxyLuu caribœum, Lmk. Antilles.) Orrcrarua Bonplandi, Ess., p. 25. Grarms glaucescens. Ess., p. 36. Pyrexura Cinchonæ, Ach. Supp., p. 80. Verrucarta Gaudichaudit. Ess., p. 86. COPALCHI. (Croron suberosus, Kunth. Amér. mér.) AnTHoniA Jobst{ana. Supp., p. 37. Gzxrmis favulosa, Ach. (apothecis majoribus ). Supp., p- 47- Tayrsrueuum Sprengeli, Ach. An spec. distincta ? Supp.; p. 57- PyrenoDiuit lageniferum. Supp., p. 70: Porina (perlusaria) chiotecdonoides. Supp., p. 75. PyRenuLA arcte-cincla. Supp., p. 84. — clandestina? Supp., p. 85. — copalchiana. Supp., p. 79. — oleaginea. Supp., p. 79. Loir 1remelloides. Supp., p. 105. CULILA WAN. (Laurus Culilawanr, L. Ile d’Amboine.) MrissneriA varie. Supp., p. 66. FIGUIERS DU CAP VERT (Afrique). Cuionrcron africanum. Supp., p. 55. TryrsrHEuuM Perroteti$. Supp., p. 57.. — marginalum. Supp., p. 57. 4. Se trouve au Brésil et à l'ile de Rawack. 2. Nous ne sommes pas bien certain de la deter- mination de cette écorce. 3. Sur divers autres arbres de cette même localité. 21 162 ESSAI SUR LES GAYAC OFFICINAL. (Guaxacun officinale, L., et vraisemblablement le Guayacum sanctum, L. Antilles.) Orrcrarma Bonplandi. Ess., p. 25. Anraoxia dilatala; var. guayacana. Supp., p. 39- Vrnnucanra Guayac. Supp., p. 85. GEOFFROYA. ( GrorenoyA 2nermis, Sw. Antilles.) Orrcrarsa Bonplandi. Ess., p. 25. Grarmis glaucescens , Fée. Ess., p. 36. Pyrexuca Cinchonæ, Ach. Supp., p. 80. VrernuçarA Gaudichaudii. Ess., p. 86. GIROFLIER. (Ganvorayerus aromaticus, L.; EUGENIA caryo- phyllata Willd. non L.) Porixa wiridi-olivacea. Supp.; p. 74. — masloidea. Ess., p. 74. MANCENILLIER. (Hirromane Mancenilla, L. Amér. austr.) Vennucania Gaudichaudii. Ess., p. 87. MANGIER. (MaxGrrerA endica, L. Antilles.) Coxiocarron conferlum. Supp., p. 95. MASSOY. (Launus Kïamis , Nées. Nouvelle-Guinée.) Pouxs marginala. Ess., p. 74. desquamascens. Êss. , p. 75. MELAMBO. Oprecrarua Melambo. Supp., p. 20. Graruis endocarpa. Ess., p. 49. AnTHONIA dilatata. Supp., p. 58. MYRTE D'EUROPE. (Myarus communis, L. France austr.) Curonrcrox myrticola. Ess., p. 63. PAREIRA BRAVA. (Cissamrezos Pareira, L. Manille.) Porixa masloidea. Ess., p. 82. PAROBO. (Sianusa Pareiba, Saint-Hil.? Brésil.) Porixa americana. Ess., p. 85. — desquamascens. Ess., p. 75. OrrGnarua Bonplandr. Ess., p. 25. EE. CRYPTOGAMES QUAESSIA AMER. (QuassiA amara, L. fils. Surinam.) SruæenA Quassiæ amaræ. Su P-; p 14. OrEGrarnA Bonplandi; var. 1} eyeri. Supp., p. 20. Grapuis ? AnrmontA subrotunda. Supp., p. 39. SarcoGRAPHA fristis. Supp., p. 44: Giyrms /eucographa. Supp., p. 48. Tayrerueuru Sprengelii, Ach. Ess., p. 65. Ponva desquamascens. Ess., p. 75. QUASSIA ÉLEVÉ. (Quassia excelsa, Sw. Jamaïque.) SexæmuA plana. Supp., p. 15. Orrcrarua Bonplandi;».quassiæcola. Ess., p. 26. Grarms cartbæa, Ach. Ess., p. 43. serpentina , Ach. Ess., p. 40. stellulata. Ess., p. 147. Q Tuscanr quassiæcola. Ess., p. 97 ; Supp., p. 35. AnruoxiA dilatata. Ess., p. 38. ExreroGrarsA quassiæcola. Ess., p. 57. TavPerneutum guassiæcolu. Supp., p. 62. sordidescens. Supp., p. 64. Porixa americana. Ess., p. 85. (pertusaria) Quassiæ. Ess., p. 81. vartegala. SUpp., p. 75. PYRENULA brunnea. Supp., p. 81. quassiæcola. Supp., p. 79. VennucaniA céncta. Supp., p. 87. epidermidis quassiæcola. Ess., p. 81. | Coxrocarron cartbœum. Ess., p. 99. Lecnra Quassiæ. Supp., p. 104. QUASSIA SIMAROUBA. (Quassra Sémaruba, L. Guyane, Antilles.) Curopecron Feer, Meissn. Supp.;, p. 51. QUINQUINA BLANC. (Cincnoxa magnifolia, H. et B.) Orecrarua Scaphella, Ach. Ess., p. 31. umbrata. Ess., p. 29. AnruonraA obtrita. Ess., p. 51 (sub nomine obtusa in Supp., p: 37). QUINQUINA CALYSAYA. (Cincuona Zancifolia, Mutis.) Cisropium coccineum. Supp. ; p. 16. Tricunum Cinchonarum. Éss., p. 148. OrrGrarna nana. Ess., p. 26. ovala. Ess., p. 25. rabdotis. Ess., p. 28. rhizocola. Ess., p. 33. Scaphella, Ach. Ess. , p. 31. subimmersa. Ess., p. 27. LITII Pal DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 163 Grarms Balbisi. Ess., p. 48. cinnabarina. Ess., p. 44. cleitops. Supp.;, p. 32. frumentaria. Ess., p. 45. lauberiiana. Ess., p. 41. oryzæformis. Ess., p. 45. plagiocarpa. Ess., p. 38. rubiginosa. Ess., p. 47. AnrnonrA gregaria. Ess., p. 50. . — leucocheila; var. pallida. Ess., p. 52. — obtrita. Ess., p. 51 (27 Supp. obiusa). — rugosa. Ess., p. 56. — sinensigrapha. Ess., p. 56. — sulfurea. Ess., p. 50. ile ELA QUINQUINA (raux) CARAIBE. (ExosremmA caribœa , Sw. Jamaïque.) OrEcrarxA Bonplandi; var. cartilaginea. Kss., p. 30 (variété peu distincte du type). Grarms endocarpa'. Ess., p. 49. — evanescens’. Ess., p. 55, — Lineola, Ach. Ess., p. 37. Gzvrms favulosa*, Ach. Ess., p. 61: PyrenuLa Cinchonæ , Ach.. Supp. , p. 80. — subcutanea. Ess., p. 81. Coxiocarrox caribœum. Ess., p. 99. LecinrA cinnabarina 4. Ess., p. 108. — translucidaÿ. Ess., p. 105. QUINQUINA GRIS DE LOXA. (CincuonA condaminea, H. et B.) OrEGrarxA condamineaS. Ess., p. 30. — globosa. Ess., p. 24. — inœqualis. Ess., p. 26; Supp., p. 21. Graruis fulgurata. Ess.; p. 35. ArTHonrA /eucocheila. Ess., p. 52. — Patellula. Supp., p. 41. Gzyruis favulosa, Ach. Ess., p. 61. PyrenurA prnguis, Pers. Ess., p. 75. VerrucariA pyrenuloides. Supp., p. 86. TuecotReMA urceolare. Ess., p. 92. Lecinrea Cuticula. Ess., p. 112. — disjuncta. Supp., p. 107. — glaucotheca. Supp., p. 109. — punctulata. Supp., p. 102. i 1. Nous ne sommes pas très-sûr de la détermination de l'écorce de ce specimen. 2. Id. 3. Sur PAchras Sapota, L. Le Mangifera indica , le Hamelia cuneata, aussi de la Jamaïque. 4 Sur le Guettardia rugosa, Sw., de la Guadeloupe. 5. Espèce établie sur un échantillon fort médiocre. 6. Cette espèce se trouve aussi à la Guyane sur les rameaux de l'Ægopricon Letulinum Lanx. r. EE. & QUINQUINA GRIS FIN DE LOXA. (Cncaom scrobiculaia, M. et B, ou C. conda- minea, H. et B. Rami juniores ?) OrrcrarnA rugulosa. Ess., p. 30. Grarmis ntricata. Ess., p. 42. QUINQUINA GRIS DE LIMA. (CincnonA scrobiculata, M. et B.) OrrcrarnA rugulosa. Ess., p. 30. — Scaphella, Ach. Ess., p. 31. Graruis cinerea. Ess., p. 37. AnTHONIA sinensigrapha. Ess., p. 5o. PyRenurA »rridescens. Ess., p. 81. VerrucariA pyrenuloides, Ach. Supp., p. 86. QUINQUINA HUAMALIA. (Cincona cordifolia, Mutis. Huamalia.) Hyrocanus albidus. Ess., p. 13. — rubro-cinctus, Ehrh. Ess., p. 22. Ruzomorpma Crinum. Ess., p. 23 (plante para- doxale ). | OrscraruA peruviana. Ess., p. 27. Cropecron effusum. Ess., p. 63. QUINQUINA HUANUCO. (Cnxcnoxa glandulifera, KR. et Pav.) OrrcrarsA congesta. Supp., p. 155. — subimmersa. Ess., p. 27. Grarmis Afzel. Ess., p. 49. — duplicaia? Ess., p. 59. QUINQUINA JAUNE. : (Sans désignation d’espèce.) OrEcrarsA agelæa. Supp., p. 25. — endochroma. Ess., p. 31. — hiascens. Supp., p. 25. _— rigida. Ess., p. 29. — tumidula. Ess., p. 32. — vernicosa. SUPP-, p. 24. TRYPETHELIUM erumpens. Supp., p. 58. ParmenrariA Cnchonarum. Supp., p. 68. PyrexoniuM clandestinum. Supp., p. 69. — macrocarpon. Supp., p. 69- Pyrenura cartilaginea. Ess., p. 77. — ceratina. Supp., p. 77. — porinoides. Ess., p. &. VernucaniA snapisperma. Ess., p. 86. 1. On trouve sur les grosses écorces de ces Quin- quina la racine d'un Æpidendrum donnée par un auteur comme un Rhisomorpha, le R. alba. On y voit aussi, mais rarement, une production d’origine animale ayant l’aspect d’une Lycoperdacée. 164 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES QUINQUINA JAUNE. . (Cincmona Zancifolia, Mutis.) SarcoGrarsA Cinchonarum. Ess., p. 58. Fissunia Dumastii. Ess., p. 59. Cuiopecrox depressum. Ess., p. 65. — Meratii. Ess., p. 64. — sphærale. Ess., p. 62. _ umbratum. Ess., p. 52. TRYPETHELIUM énconspicuum". Supp., p. 63. PyrexoDiuM clandestinum. Supp., p. 68. Ponisa (pertusaria), Ach. Supp., p. 73. — (perlusaria) chiodectonoides. Ess., p. 67. — marginata?. Ess.,"p. 82; Supp., p. 79. . — (perlusaria) Sclerotium. Supp., p. 74. — (perlusarta) tetrathalamia. Supp.;, p. 7%. PyrenuLa annularis. Ess., p. 73. — clandestina, Ach. Supp., p. 83. — discolor, Ach. Ess., p. 71. — epapillata. Ess., p. 82. — mollis. Ess., p. 78. — myriocarpa. Ess., p. 74. VenrucariA catervaria. Ess., p. 90. TuELoTREMA concretum. Supp., p. 90. — terebratum, Ach. Ess., p. 95. VanioLans amara, Ach., Ess., p. 101. Lrcinra aurigera. Ess., p. 103. Brebissonii. Supp., p. 108. carneola arceulina, Ach. Ess., p. 109. condamineana. Supp., p. 108. conspersa. Ess., p. 109. hypoxantha. Supp., p. 109. mulabilis. Supp:, p. 105. tremelloidea. Ess., p. 112. QUINQUINA JAUNE-PALE. (CinconA pubescens, Vahl.) OrrcrarsA conglomerata. Ess., p. 32. Lecinra chloroplaca. Supp., p. 102. — tuberculosa. Ess., p. 107. QUINQUINA LACCIFÈRE OU QUINQUINA SOCCHI. (CincuonA laccifera, R. et Pav.) Grarais énterrupta. Ess., p. 41. Caionrcrox paradoxum. Ess., p. 64. QUINQUINA (raux) NOVA. (PonrzanA grandiflora, Jacq.) Orrcrarxa nana. Ess., p. 6. — Scaphella, Ach. Ess., p. 31. 1. Cette espèce est établie sur un specimen médiocre. 2. Elle vit aussi au cap Vert (Afrique). EE. Grarms intricata. Ess., p. 41. — serpentina, Ach. Ess., p. 40. AnTHoNiA cœsio-pruinosa. Supp., p. 36. — marginala. Ess. ,p. 5o. Pxnexonium macrocarpon. Supp., p. 69. Ponina americana. Ess., P- an. * Pyrenura adacta. Ess., p- 74. — . cartilaginea: Ess., p. 77. — Cinchonæ, Ach. Supp. p. 80. VennucanrA decolorata. Ess., p. 91. QUINQUINA PELUDA. Esp: ( CixcuoxA opalifolia, H. et B.) Orrcrarxa ruiziana. Ess., p. 27. QUINQUINA DU PÉROU, sans désignation d’espèces. (Agames croissant sur presque tous les Quin- quina péruviens.) Hanna Cinchonarum. , Ess., p. 21. Hyrocunus nigro-cinctus, Ehrenb. Ess. , p. 22. TaecernorA- cyanescens. Supp., p. 14. Ruzomorrsa Cinchonarum. Ess., p. 23. (Plante paradoxale.) Grarms Achari?. Ess., p. 39. canaliculata. Ess., p. 38. chlorocarpa. Ess., p. 47. comelia. Supp., p. 35. : cinnabarina ; var. distans. Supp., p.31. grammilis. Ess., p. 47. hœmatites. Ess., p. 45. inconspicua. Ess., p. 39. Portæii. Ess., p. 46. rentformis. Ess., p. 46. sordida. Ess., p. 42. AnrnomA granulosa. Ess., p. 56. _— confluens®. Ess., p. 55. _— divergens. Ess., p. 52. — glyphisoides. Supp., p. 40. A — leçanoroïides. Ess., p. 54. SARCOGRAPHA 2nquinans. SUPp., p. 45. Fissurina éncrustans. Ess., p. Go. — irregularis. Supp., p. 46. Tayrsruenium ÿnœquale. Supp., p. 59. BRIAIMIEISIBIEIE TE] 1. Havane. 2. Surtout sur les Quinquina à écorces tendres : Quinquina de Lima, de Loxa, etc. 3. Nous ne l'avons jamais vu en bon état sur les Quinquina; le specimen figuré appartient à l'écorce d’un arbre de Saint-Domingue. 4. On le trouve aussi sur le Calophyllum Calaba, L. et sur le Clusia alba, L., de Saint-Domingue et de la Guadeloupe. 5. Sur l'écorce du Jacquinia armillaris, L., de Saint- Domingue. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. PoriNa americana. Ess., p. 83. — (pertusaria) depressa. Ess., p. 80. — desquamascens. Ess., p. 75. — (perlusaria) tetrathalamia. Supp. , p. 75. — (perlusaria) verrucosa. Supp., p. 73. PyYRENULA agregata. Supp., p. 80. — Cinchonæ, Ach. Ess., p. 80. — Kunthi. Supp., p. 80. — marcida. Ess., p. 77. — myriocarpa. Ess., p. 74. — nilens. Supp., p. 88. — Pupula, Ach. Ess., p. 75. — subfarinosa'. Ess., p. 70. VennucaniA decolorata. Ess., p. 91. — diluta. Sunp., p. 85. — macrozoma. Ess., p. 85. — salebrosa. Ess., p. 90. TarcorREMA calvescens. Supp., p. 89. Ascnium Cinchonarum. Ess., p. 96. — Cinchonarum verrucosum. Supp., p. 91. Lerra ffava, Ach. Ess., p. 98. VariorarnA globulifera, Ach. Ess., p. 102. — fula. (Thalle sorédifère du Porira Acharir ?) Supp., p. 98. — microcephala. (YThalle sorédifère du Lecanora aurisera.) Supp., p. 98. UrcrorariA Cinchonarum ?. a + be Lecinra brformis. Ess., p. 107. — luteola, Ach.; americana. Supp:, p. 107. — parasema americana. Supp., p. 101, — Paiellula. Ess., p.110. — thelotrematis$. Supp., p. 109. — vernalis, Ach. Ess., p. 110. — versicolor. Supp.; p. 104. QUINQUINA (raux) PITON. (ExostemmA foribunda , Sw., des Antilles.) SrirBosrorA fumosa. Ess., p. 23. Hysrenium Éxrostemmaiis. Supp-, p. 16. OrrGrarna Znearis. Ess., p. 28. Grarms caribœa, Ach. Ess., p. 43. Giyruis cécatricosa#, Ach. Supp., p. 48. Teyrermeuum PAlyciæna. Ess., p. 68. — nudumS. Supp., p. 61. MeranornecAa Esenbeckianaô. Supp., p. 71. 1: Espèce établie sur un specimen très-médiocre. 2. Idem. 3. Ile-de-France et Antilles. 4. Sur le Codarium acutifolium, Afz., d'Afrique et sur diverses écorces de l'Ile-de-France et de plusieurs autres localités d'Amérique. 5. Nous l'avons indiqué sur le Quinquina huanuco; il n'est pas certain qu’on l'y trouve. 6. À Saint-Domingue sur les jeunes branches des arbres. EE, re 165 Ponina marginata. Ess., p. 85. — masloidea. Ess., p. 82. PynEenuLA minor". Ess., p. 79. — analeptaamericana, Ach. Ess. , p. 80. — cincta. Supp., p. 87. VennucariA Gaudichaudir. Ess., p. 87. Coniocarrox carthœum. Ess., p. 99. Lrcinra cinnabarina. Ess., p. 108. — slictica. Supp., p. 103. QUINQUINA DE QUITO. (Cnenoxæ species incerla.) Graems 2nterrupta. Ess., p. 41. Cnropecron monostichum. Supp:, p. 54. PoniNa marginata. Ess., p. 82. QUINQUINA ROUGE. (Gncmoxa oblongifolia, Mutis.) OrEcrara Bonplandi. Ess., p. 25. : — condaminea. Ess., p. 50. — peruviana;var.farinacea. Supp.,p.22. Grarmis Afzelis ou nivea?. Ess., p. 48. — exilis3. Ess., p. 37. — frumentaria. Ess., p. 45. VennucariA sinapisperma. Ess. , p. 86. THELOTREMA myriocarpon. Ess., p. 94. — urceolare, Ach. Ess., p. 92. Lecipra conspersa. Ess., p. 108. SOLANUM PSEUDOQUINA. (Saint-Hilaire. Brésil.) Ponrixa desquamascensé. Ess., p. 75. TAMARINIER OFFICINAL. (Tawarwous officinalis, L., Guadeloupe, cult.) VerrucarA offcinalis. Supp. , p. 85. ConocarroN Antillarum*. Supp., p. 94. 1. Indiquée à tort dans l’Essai comme vivant au Pérou. 2. En Guinée, à Saint-Domingue sur le Bignonia pentaphylla. 3. On le trouve moins fréquemment sur les Quin- quina jaunes. £ 4, Se trouve sur une foule d’autres arbres du même pays. Elle vit aussi sur les feuilles d'arbres de Saint- Domingue. 5..Sur le Clusia alba, L., le Cactus triangularis, Haw., des Antilles. 166 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES 8 TÉRÉBINTHACÉE DE LA HAVANE (écorce de) TAN-ROUGE. rapportée par Ramon de Ja Sagra et commu (Wenoranna glabra , L. f., Pérou.) niquée par le professeur Séringe. OrrGrarxa Bonplandi; var. minutissima. Supp., p. 20. . Grarnis caribæa, Ach. Ess., p. 43. Orrcrarsa rigida. Supp., p- 23. SarcoGnarHA veslila. Supp., p. 44. Cmonecrox farinaceum. Supp., p. 50. - = , ne 1 1 TaecorremA bahianum', Ach. Ess., p. 95. WINTER {écorce de). (Wintenaxa aromatica, Soland., Magellan.) Grarmis endocarpa. Ess., p. 49. 1. Acharius dit que cette espèce vit sur les Quin- PyRENULA libricola. Supp. ; p: 82. , quina; neus ne l'y avons pas yue. À — nilida americana , Ach. Ess.. P: 74. # ———— ap — EE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 167 V’ocabulaire des termes cryplogamiques employés dans ce travail. APOTHÈCE , s. m. Apothectum. On donne ce nom à l’organe qui, dans les lichens, est l’ana- logue du fruit. Acharius le qualifiait de réceptacle partiel, donnant au thalle le nom de réceptacle universel. C’est un organe carpomorphe, ce qui veut dire qu’ila la forme d’un fruit sans qu’il y ait analogie complète avecle fruit des phanérogames. L’apothèce est très- diversifié dans sa forme ; on le dit simple ou composé, suivant qu'il ren- ferme, sous des enveloppes propres ou formées par le thalle, une ou plusieurs lames proligères. Les modifications de structure de l’apothèce ont seryi de base aux systèmes lichénologiques. Voyez Lirelle, Scutelle, Nucléus, Thalamium , Péri- thèce. CäarromorPxe , adj., carpomorphus. On a donné le nom de carpomorphe (en forme de fruit) aux apothèces des lichens et aux peridium des hypoxylées et des champignons. Ces récep- tacles ont l’aspect d’un fruit, mais leur organi- sation est si différente du fruitdes phanérogames, qu’on ne peut admettre le même mot pour dé- signer des choses si diverses. Le mot carpo- morphe, ne préjugeant rien sur le rôle de l'organe qu'il sert à qualifier, est préférable à lous ceux qu'on pourrait choisir; car on élude la question au lieu de la décider. CérnaALoDie, 5. f., Cephalodia, de 46@4An , tête. Nom donné par nous à l’apothèce des béomycées et des céomycées. IL est solide et entouré par une lame proligère, extérieure et colorée. Cisruze, s. f., Cistula. Apothèce arrondi, sphé- rique , déhiscent après la formation des thèques, et devenant alors pulvérulent. Les sphérophorées ont pour apothèce une cistule. CraviroRME, ady., claviformis. Se dit desthèques quand elles ont la forme d’une massue (de clava, massue ). Connie, s. f., Conidia. Nous donnons ce nom à l’apothèce des espèces du genre coniocarpon. La conidie est formée de tissu cellulaire faible- ment agrégé, au milieu duquel se trouvent les thèques. L’apothèce variolide est intermédiaire entre la conidie et la scutelle. Crawroxs, s. m., Fibulæ. En lichénographie, le nom de crampons a la même valeur qu’en pha- L2 nérogamie. Les parméliacées, les peltigères , les slictes, montrent à la partie inférieure du thalle des expansions de longueur médiocre, qui s’en- foncent dans la terre ou dans les fissures corti- cales et fixent très-fortement ces lichens sur les paroïs qu'ils se plaisent à envahir. Les lobes, jeunes encore, sont glabres, tandis que ceux devenus adultes en sont abondamment pourvus. Crée , s. f., de crater, coupe. Nom que nous donnons à l’apothèce des calycioïdes; il est en forme de coupe et porté à l’extrémité d’un pédicelle piliforme. Voy. Pikidion. Guruxe, s. f., Cupula. Apothèce en forme de coupe : ce n’est qu’une simple modification de la patellule à disque creusé en coupe; mais il n'existe jamais de marge; la surface est ridée et l’organe tout entier ‘semble résulter de la soudure d’un thalame linéaire roulé sur lui- mêmé. West là l’apothèce de l’umbrlicaria, tribu des gyrophcrées. Voy. Gyroma. Cvrnerre, s. f., Cyphella, de xu@0oc, courbure. Fossettes orbiculaires ou ovoïdes que l’on observe à la partie inférieure du thalle du szccta: le fond en est glabre, lantôt jaune et tantôt blanc. Quel- . quefois ces cyphelles s’élargissent et prennent la forme de taches, que l’on désigne sous le nom de fausses cyphelles ; le thalle des Zobaria pré- sente ce caractère. Déniqurscence, s. f., Deliquesceniia. On dit qu'un rucleus est déliquescent, quand son tissu se disgrège ayec une grande facilité el que ses molécules constituantes disparaissent en quelque sorte, par l’intermède de l’eau, au moyen d’une ‘légère pression. On voit que ce terme n’a pas la même valeur qu’en chimie. DraPnnAGue, s. m., Diaphragma et DiapuraGué, adj., diaphragmatus. Lorsque les sporidies sont partagées en loges, les cloisons prennent le nom de diaphragme, et la sporidie est dite dia- phragmée. Îl n’est pas toujours facile de recon- naitre si cette séparation est réelle, ou bien si le spore détermine, sous l'objectif du microscope, une ombre qui ferait croire à l'existence de la cloison. Quand nous disons d’une sporidie qu’elle a 4 loges ou diaphragmes, on peut à volonté re- connaitre qu’elle a 4 spores. 1. Il est fort difficile de déterminer le genre des noms de lichens quand on veut les franciser ; nous les avons tous faits masculins dans le courant de ce supplément, afin d’éviter les ambiguités; d’ailleurs le mot latin lichen est masculin, et quand je dis le /ecanora ou le parmelia; c’est comme si je disais le lichen-lecanora, le lichen-parmelia. EE. 1 168 ESSAI SUR LES Euprxon, s. m., Fœlus, et EmBnyoNxaE, adj. , embryonnarius. Ces mots, appliqués aux agames, n'ont pas la même valeur qu'en phanérogamie : ils signifient seulement analogue à l'embryon; il est très-difMicile de décider si les spores sont des corps embryonnaires ou simplement des gemmes. Exkisté, adj., cystide obductus. Nous disons qu'une thèque est enkistée, quand elle quitte le sporosphore, entourée par les paroïs de la cellule au milieu de laquelle elle a pris naissance. Toutes les thèques sont enkistées quand elles sont dans le tissu du sporosphore; mais souvent elles s'en séparent en abandonnant leurs enveloppes; on dit alors que la thèque est nue. Evrruaiie, s. m., Epithallus. Partie extérieure et épidermoïde du thalle (e7s, sur). Il est aux lichens ce que la cuticule est aux phanérogames ; parfois coloré en vert, il fonctionne comme la cuticule des herbes. Gropue, s.m., Globulus. Apothèce solide et globuleux des endocarpées; c’est un tubercule ou une verrue; mais complélement immergé dans le thalle. GLroBuune, s. f., Globulina. Ce sont des cel- Jules libres ou seulement réunies bout à bout. M. Turpin donne ce nom aux parties élémen- laires des tissus végétaux. Il peut être considéré comme synonyme d’utricule et de vésicule. GzLomenuee, s. f., Glomerulus. Amas ou groupe de thèques régulièrement disposés dans le tissu cellulaire du sporosphore. GoxGyLe, s. m., Gongylus. Ge mot esl syno- nyme de spore. Gynour, s. m., Gyroma, de yugoc, cercle. Apothèce des lichens du genre gyrophora. Il est formé par un thalame linéaire roulésur lui-même à la manière du fruit de certains medicago , de maniére à prendre l’aspect globuleux. La cupule- apothèce du genre wmbilicaria est ainsi orga- nisée. Voy. Cupule. Hywemun, s. m., HYMEN, du mot grec ur, membrane. On emploie surtout le mot Aymenium . pour les champignons. Il renferme les spores dans l'intimité de son tissu; l’ymenium.est donc un sporosphore. (Voy. ce mot.) Hyrornazze, s. m., Hypothallus. Partie infé- ricure et médullaire du thalle (ÿ79, sous). Cest au milieu de ce tissu que se développent les apothèces ou plutôt le sporosphore. Il est sou- vent de couleur blanche; on y trouve parfois de la chlomule, et il revêt alors la couleur verte. L'hypothalle est quelquefois entremélé de tissu cellulaire, alongé, continu ou articulé (s/icla, pelligera); il semble constituer le thalle tout en- üer dans les lichens crustacés. Unlichen tartareux ne mérile ce nom que quand l'hypothalle a pris un développement très-considérable; il arrive EE, CRYPTOGAMES souventalorsque ces sortes delichenssont stériles. Kysre, s. m., Kystus. Nous donnons ce nom à l'enveloppe des sporidies. C’est une cellule sans ouverture, dont les parois, distendues , devien- nent claviformes, mastoïdes et plus rarement linéaires ; souvent on les trouve uniquement for- - més par l’écartement de deux filets de tissu cel- lulaire, rapprochés par en bas-et dilatés en capuchon vers le haut. Ils se rompent plus ou moins facilement .et sont toujours gélalineux et incolores. À E Le kyste et les organes qu'il renferme ou qu'il entoure constituent la thèque. Lawe rROLIGÈRE, s. f., Lamina proligera, Ach. Voy. Sporosphore. Linezce, s. f., Lirella. Sporosphore des gra- phidées ; il est alongé, simple ou rameux, quel- quefois rameux par confluence, se creuse ordi- nairement d’un sillon qui se dilate par une sorte d’épanouissement. Ce canal commence par un simple pore. La lirelle est nue ou recouverte par le thalle; sa station est plus ou moins profonde. Linezce uysréRiNe , s. f., Lirella hysterina. On donne ce nom aux lirelles qui sont plus dilatées que les autres et qui ressemblent à celles des hysterium. : à Mance, s. f., Margo. On donne ce nom aux limites extrêmes du thalle des lichens. C’est la partieessentiellementvivantede la plante. Quand cette marge ne se distingue pas par la couleur des autres parties du thalle, on dit qu'il est étalé, effusus; on le qualifie de marginé, margt- nalus, Si la couleur est différente. Quand deux lichens voisins à thalle effus ou étalé se touchent pendant leur accroissement, il y a production d’une bordure, ct ils deviennent alors l’un et l’autre marginés. Misroïns, ad. mastoideus en forme de mame- lon : nous avons, prenant la partie pour le tout, qualifié de mastoïdes les apothèces el les thèques ayant la forme d’une mamelle. Dans les porina , l’apothèce, surmonté par un mamelon, mérite parfaitement le nom de mastoïde. Nuczéus, s. m. Nous avons francisé ce mot; c'est le sporosphore des verrucariées. Il est glo- buleux ou oyoïde, nu ou revêtu par le thalle. L’apothèce en possède quelquefois un seul et souvent plusieurs. Il communique presque tou- jours avec l'air extérieur au moyen d’un pore ou ostiole. Oucosronr, adj., oligosporus: oA1yoc, peu, cæopæ Spore; qui ne renferme qu’un très-petit nombre de spores. IL existe beaucoup de spo- ridies oligospores. Onouxx, s. f.,: Orbile, circonférence d’une roue, Nom donné à l’apothèce des usnées: il différe à peine de la scutelle; mais Ja lame pro- DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. ligère est toujours de la même couleur que le thalle, glauque en outre, pruineuse et sans marge apparente. ï Osnoze, s. m., Ostiolus. Prolongement du sporosphore - nucleus, qui s'élève au-dessus du tale et met les organes intérieurs en rapport avec l’air. Il est ordinairement coloré; on en trouve sur un apothèce composé autant qu'il renferme de ruçleus ; l’ostiole est caduc et tou- jours percé d’un pore. Pararuyse, s. f., Paraphysis, de LETCR près , et de gÜouas, je nais. Tissu cellulaire, alongé, quelquefois noduleux et comme articulé, qui forme la base de certains apothèces. Le squelette d’un grand nombre de lichens est constitué d’une modification de tissu alongé qui semble analogue avec les paraphyses. Ce mot pourrait disparaitre du vocabulaire des termes employés en lichéno- graphie. ! ParecLue, s..f., Patellulu, de patella, petit vase plus large que profond qui servait aux sa- crifices. La patellule ne diffère de la scutelle.que parce que celle-ci n’est fixée sur le thalle que par un point, tandis que la patellule est tout-à-fait sessile. - Parezcue rurginée, Patellula turbinata. Voyez Cupule. Perra,s. m., de Pelta, bouclier. Apothèce ter- nünal, immarginé, souvent onguiculé, propre aux lichens qualifiés de peliigerus, porte -bou- clier. Il n'existe de différence entre les scutelles et les pelta que dans la situation exclusivement marginale de ces derniers. PéRipioN, s. m., Peridium, de mepidèw,je réunis autour. Réceptacle des thèques ou des sporidies dans certaines plantes fongoïdes. La manière dont il s'ouvre fournit de bons caractères géné- riques. Le peridium est une sorte d’apothèce. > PémrmÈce, s. m., Perithecium: C’est l'enveloppe propre du sporosphore; il fait oflice de péricarpe et protège les organes destinés à renfermer les corps embryonaires. Dans les graphidées à li- relles nues, il entoure complétement le spo- rosphore; dans les graphidées à lirelles recou- vertes par le thalle, il s'arrête vers Les limites du disque: dansles verrucariées , ilse moule exac- tement autour du sporosphore-nucleus et ne laisse libre que lostiole; dans les lécanorées et: les parméliacées, il occupe la partie inférieure du sporôsphore-lame proligère, etc. L'étude de cet organe est importante. Pizipio ; s. m., Prlidium, de Pilus, poil. Nom donné par Acharius à l’apothèce des calycioïdes, ordinairement placé à l’extrémilé d’un support piliforme; le nom de cratéridie serait bien plus convenable. PonÉnon, s. m., Podetium. Nous avons em- EE, 169 ployé ce terme, créé par Acharius, pour l’apo- thèce des béomycées; il ne doit être donné qu’au support. Voy. Céphalodie. ProuGire, adj., proligerus. Se dit d’un organe qui recoit dans l'intimité de son tissu les corps regardés comme destinés à la reproduction de l'espèce. Voy. Sporosphore. Récrrracce PArmiEL. Voy. Apothèce. Récerracze unverseL. Voy. 7halle. Sancoruice, s. m., Sarcothecium, de cap£ , chair et Syxe, étui. Le sarcothèce est le support charnu sur lequel prennent naissance les apo- thèces rameux des genres sarcographa, trypethe- lium et chiodecton. Ïl a une apparence fongueuse et une couleur variable, toujours blanche dans le sarcographa et le chiodecton, colorée dans le trypethelium. On doit regarder ce terme comme synonyme de subiculum et de stroma. Scurezce, s. f., Scutella. Apothèce orbiculaire avec rebord constitué par une lame proligère, arrondie, mince, de couleur diverse, s’étalant à la lumière et posé sur un subiculum qui n’est apparent qu'après la chute de la scutelle. Les parméliacées, les stictes ont des scutelles. Soépre, s. f., Sorédia, de cmpoc; amas pulré- rulens de tissu cellulaire que l’on voit paraitre sur le thalle, qu’ils recouvrent souvent presque en entier. Plus un thälle a de sorédies, moins il a de dispositions à se couvrir d’apothèces. Ces dégénérescences d'organes sont fréquentes dans les variolaria, les ramalina, les usnées ; ils ne sont pas rares dans les parméliacées. Srone, s. f., Spora. But final de la végétation des agames ; corps oyoïdes, mous, lisses , inco- lores à tous les âges de la plante, dont la struc- ture intime est inconnue. C’est une maille isolée de tissu cellulaire. Leur apparition dans lapo- thèce des lichens indique qu’ils sont compléte- ment développés (adultes). Nous regardons la spore comme un corps embryonaire, en ce sens qu’elle peut reproduire la plante dont elle provient. Il n'existe point de spores nues dans la famille des lichens, le genre /pra excepté. L’enveloppe la plus immédiate de la spore est la sporidie. SPORIDIE, s. f., Sporidia. C’est l'enveloppe la plus immédiate de la spore : elle se divise sou- vent en 2, 4 ou plusieurs loges; quelquefois les spores y sont placées sans ordre; quelquefois au | contraire leur disposition est scriale. Il existe des sporidies simples et dés sporidies composées, c'est-à-dire qui semblent renfermer plusieurs sporidies partielles. Leur forme est souvent ellip- tique, linéaire, jamais claviforme ni anguleuse ; en vieillissant elles changent souvent de couleur et deviennent verdâtres, jaunâtres, brunâtres et enfin tout à fait noires par décrépitude. 22 1470 ESSAI SUR LES SroRIGÈRE, adÿ., sporigerus, qui porlelesspores; il est synonyme de sporosphore. Voyez ce mot. Srorosrnone, s. m2, Sporosphorus. C'est la partie de l’apothèce dans laquelle se développent les spores, ainsi que leurs enveloppes propres, la sporidie. Sa forme est très-diversifiée; alongée, c'est la Zrelle d'Acharius; globuleuse, c’est le nu- cleus; étalée ou moulée sur une pêlile masse cen- trale, c'est la lame proligère du même auteur. Nous reconnaissons : 1.° Un sporosphore lirelle; nucleus ; lamellé (lame proligère). SrRoMA, s. m., Stroma, de crppaæ, lapis. Pour quelques auteurs ce mot est synonyme d’apothèce et de conceplacle. Il est pour nous l'équivalent de sarcothèce. C'estune base charnue sur laquelle prennent naissance les 1alames des apothèces composés, qui seuls en sont pourvus. SuprcuLun, s. n., Subiculum, de subex ÿestrade, sorte de support des thalames de l'apothèce com- posé. Ce mot est synonyme de s/roma et de sar- cothèce. Tuaraue, s. m., Thalamium. Lorsque l'apo- thèce est composé, chaque nucleus, plus ses en- veloppes propres, constituent le thalame. Les verrucarices, et plus rarement les graphi- dées, ont des apothèces plurithalames; tous les lichens foliacés, dendroïdes ou filamenteux ont des apothèces monothalames. Tuauce, sem. Thallus. C'est tout ce qui dans le lichen n’est pas apothèce; Acharius lui donne le nom de réceptacle universel. Souvent c’est une simple tache, une légère efflorescence, une poussière à peine adhérente, une membrane mince, un cartilage plus ou moins épais, simu- lant une expansion foliacée; c’est encore un long filament, uñe sorte de rameau redressé, ete. On reconnait en Jui une substance médullaire ou interne, hypothalle; une substance corlicale ou externe, épithalle. (Voyez ces mots.) La couleur du thalle est fort diversifiée; il est parfois de couleur verte. Plus il acquiert de développement et moins les apothèces sont nombreux, moins aussi la forme des thèques est diversifiée. Tuiqur, s.f., Theca, de Syxn, boite. Appareil assez compliqué qui renferme les spores. Les thèques sont placées dans le sporosphore en nombre plus ou moins considérable et d'une manière régulière; elles ne sont point en rapport de dimension avec l’apothèce : ayant leur deve- loppement elles consistent uniquement en tissu cellulaire; bientôt le kyste apparait, et l’on voit DITES LT Q] 2. — — CRYPTOGAMES au centre une masse indistincte qui peu à peu grossit, s'organise el montre des sporidies, puis des spores en nombre plus ou moins considé- rable. Ces thèques se brisent en général avec une très-grande facilité et laissent échapper les spo- ridies ; quand le sporosphore est fortement géla- tineux, elles restent engagées dans le tissu. » Tissu ceczuzame des lichens, s. m., Tela cellu- laria. Très-différent de lui-même et par l’adhé- rence de ses parties élémentaires et par leur forme. On en trouve de globuleux et de conca- téné,, en collier (les co//ema) , d’hexagonal , d’ar- rondi, de filamenteux (lichens foliacés ) à fila- mens coplinus (parmelia) ou articulés (sticta). Il est ordinairement gélatineux et très-avide d’eau ; il recoit dans ses mailles des granules ou corpusculesglobuleux,qu'ilnefaut pas confondre avec les spores. Les lichens pourraient être di- visés en lichens à tissu globuleux ou hexagonal (lichens crustacés pour la plupart) et en lichens à tissu mixte (lichens foliacés, dendroïdes ou filamenteux). Tnroa , de ÔpiË , cheveu. Nous réservions ce nom à l’apothèce du genre richaria de l'appen- dice de notre méthode; mais nous croyons au- jourd’hui que cette production épiphylle n’est point un lichen. Tusrncuce, s.m., Tuberculum, de Tuber, truffe. C'est le nom donné à l’apothèce des verrucariées, Ce nom est très-peu convenable, bien qu'il soit généralement adopté. Le tuberculé des racines des plantes phanérogames porte les gemmes à l'extérieur, el ces gemmes sont appuyés sur une masse de tissu cellulaire. Dans les verrucariées, le tubercule porte-les corps reproducteurs, les spores, à l’intérieur. C’est un organe très -com- pliqué ; nous l'avons employé comme synonyme de verrue. (Voy. ce mot.) L’apothèce des béomy- cées el ceux des cénomycées et des sphérophorées sont de véritables tubercules. L Vanoupe, du latin variola. Nom donné aux pustules de la variole par Pline. C'est Papothèce des lichens du genre variolaria ; \ devient scu- telliforme et margine avec l’âge; le disque est abondamment recouvert par une poussière blan- châtre, au-dessous de laquelle se trouve une lame proligère rudimentaire. Vennue, s. f., Verruca. L'apothèce des verru- cariées porte le nom de verrue. C’est une sorte dapothèce globuleux, assez consistant; son or- ganisation est fort complexe. La scutelle et la - patellule commencent souvent par être verruci- formes; Ja lirelle est même parfois dans ce cas, RQ LT QE LE. DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 171 Table alphabétique des plantes mentionnées ou décrites dans la deuxième partie de l'Essai sur les cryptogames des écorces exo- tiques officinales. Acolium tigellare F., p. 145.* Alectoria , p. 9, 131. _ tæniala F., p. 148.* Allographa Chev., p. 17. Amorphalia F., p. 65. Antrocarpor Mey., p. 156. Arthonia Ach., p. 17, 55.* — angulata F., p. 39.* — cæsio-pruinosa F., p. 56.* — ceracea F., p. 42. — complanata F., p. 39.* — confluens F., p. 40.* — dilatata F.,p. 38*, 39, 41, 140. — —. yar. Guayacana F., 30.* — divergens F., p. 56. — fuscescens F., p, 41.* — ?glomerulosa F., p. 42.* — glyphisoides F., p. 40.* — granulosa F. p. 41.* — graphidis F., p. 58*, 39, 1539. — gregaria F., p. 56.* — jobstiana F., p. 57.* lecanoroides F., p. 40.* leucocheila F., p. 38.* — lyncea Ach., p. 16. — macrotheca F., p. 42.* — marginala Duf., p. 56. — marginata F., p. 56, 45. —. obitrita voy. obtusa. — obtusa F., p. 37.* — palmata Duf., p. 45. — Patellula F., p. 41.* — polymorpha Ach., p. 58, 130. — — var.maculans Ach., p. 58. _ — substellata Ach., p.58. — rugosa F,, p. 41.* — _ sinensigrapha F., p. 36*, 39. — subrotunda F., p. 39.* — sulfurea F., p. 56.* — ?torulosa F., p. 41.* Ascidium F., p. 49, 91.* — Cinchonarum F., p.65, g1*, 141. variet. verrucosum F., p- 91.* Aspistea F., p. 82. Asierisca Mey., p. 16, 17, 43. — Cinchonarum Spr., p. 45. — labyrinthica Mey., p. 44. Asterisca tricosa Mey., p. 44. Astrothelium Esch., p. 33, 67. — varium Esch., p. 57. Aulaxina opegraphina F., p. 147.* Biatora Vr., p. 92, 99, 100, 104. — ammiosplla Vr., p. 108. — cæsio-rufa Fr., p. 108. — férruginea Fr., p. 108. — vernalis, sanguineo-atra Fr., p. 106. var. luteola Fr., p: 106. Bœomyces Ach., p. 100. — roseus Ach., p. 145* - Borrera Ach., p. 9, 131. Boryi F., p. 148.* chrysophthalma Ach., p. 107. exilis Ach., p. 107. furfuracea Ach., p. 131.* leucomelas Ach., p. 151.* pubera Ach., p. 107. Calycium chrysocephalum Ach., p. 145.* Calymperes lonchophyllum Schwæpgr., p. 137. Capitularia Esch., p. 156. Cetraria Ach., p. 9, 131. — juniperina; var. pinastri Ach., p. 148.* Chiodecton Ach., p. 49*, 55, 156. africanum F., p. 53.* depressum F., p. 54.* effusum F., p. 51*, 52. farinaceum F., p. 50. BU sulfurescens F., p.156.* Feei Meiss., p. 51.* lacteum F., p. 51. Meratii F., p. 52.* monostichum F., p. 54.* myrticola F., p. 51*, 53. olivaceum F., p. 156.* paradoxum F., p. 53.* seriale Ach., p. 50.* sphærale Ach., p. 50.* umbratum F., p. 52.* Gircinaria F.,p. 8, 124% — berteriana F., p. 124.* — cocoes F., p. 124.* = dissecta F., p. 124.* _— epiphylla F., p. 150, 147.* — Érythroxyli Spr., p. 124. Cladonia Hill. F., p. 9, 100. a IT Eee) NV. B. Les indications de pages qui portent un x renvoient aux descriptions soit de la plante, soit des thèques; on à mis en italique les noms des espèces et des genres mentionnés comme synonymes. EE, 472 Cladonia uncialis, p. 9, 149.* Cœnogonium Ehr., p. 9, 154.* Liokii Ehr., p. 134.* Collema Ach., p. 8, 127, 128.* azureum Ach., p. 8, 128.* bullatum Sw., p. 129.* Burgesii Ach., p. 128.* diaphanum Ach., p. 128.* maroginellum Ach:;, p. 8, 128.* spongiosum Ach., p. 128.,* CoLLEMATA, p. 127. Coniangium Vr., p. 17, 933 95. Coxiocanpra F., p. 92.* Coniocarpon DC., p. 7; 17, 93. Anüllarum F., p. 94. Cacti quadrangularis Clusiæ albæ F., p. 94. Tamarindi indicæ F., 4. caribæum F., p. 31, 94.* Cascarillæ F., p. 94.* cinnabarinum DC., p. 94, 146.* confertum F., p. 95.* extensum Meiss., p. 95. myriadeum F.; p. 51, 94. subrotundum Meïss., p. 39. iorulosum Y., p. 41. Conioloma Flærk, p. 95. Cornicularia Ach., p. 9, 134.* _bicolor? Ach., p. 134. s Cinchonarum ., p. 154. loxensis F., p. 134.* tristis Ach., p. 148.* CorniCuLARTE, p. 134.* Craspedon concretum F., p. 147.* Cystodium F., p. 13.* coccineum F., p. 13.* Dermatocarpon Esch., p. 72, 156. Diorygma Ksch., p. 16, 45. grammilis Esch., p. 54. insculplum ? Esch., p. 46. Dufourea Ach., p. 9. Echinoplaca Cestri F., p. 146.* Esxnocarra , p. 9, 50, 156.* Eudocarpon Ach., p. 156.* miniatum Ach., p. 149.* Enterographa F., p. 17, 42. quassiæcola F., p. 43.* Erioderma F., p. 8, 129. polycarpa F., p. 149.* Euparmelia F., p. 117. Eupyrenula F., p. 78. Eutrypethelium F., p. 56. Euverrucaria F., p. 85. Evyernia, p. 9, 192. furfuracea Ach., p. 131,* ESSAI SUR LES EL. CRYPTOGAMES Evernia vulpina Ach., p. 148. FILICES , p. 137. Fissurina F., p. 17, 45. Dumastii F., p. 46.* incrustans F., p. 26, 46.* irregularis F., p. 46.* à lactea F., p. 46.* FUNGI, p. 15. Gassicurtia F:, p. 13, 49, 95. coccinea F., p. 95, 143. lignatilis F., p. 95. silacea F., p. 95. Glyphis Ach., p. 7, 17, 47*, 48. — cicatricosa re p- 48*, 140. confluens Zenk., p. 140.* favulosa Ach., p. 47*, 48, 140. var. apoth. majoribus, 6. labyrinthica Ach., p. 45, 47. leucographa F., p. 48.* maculosa? Fr., p. 48. plana Meïss., p. 44. tricosa Ach., p. 44. GrarmDpeæ, p. 7, 16*, 48. Graphis Ach., p. 17, 18, 26*, 45, 47. Acharii F., p.28, 29* Afzelii Ach., p. 16, 54.* atrata F., p. 27. atro-sanguinea Zenk., p. 138. aurantiaca Zenk. , p. 138.* Balbisi F., p. 34.* betuligna Ach., p. 30. canaliculata F., p. 28.* caribæa Ach., p. 16, 27, 30*, 51, 34, 41, 95. Cascarillæ F. , p.23 ,27*, 30, 31,54 ,95, Cerasi Ach., p. 30. chlorocarpa K., p. 33.* cinerea F., p. 28.* cinnabarina F., p"31.* cleitops F., p. 32.* coccinea Holl., p. 16, ? cometia F., p. 55. Comma Esch., p. 22: conferta Zenk., p. 21, 158. cooperta Zenk., p. 158.* detrita Zenk., p. 139.* distans F., p. 31, 52. duplicata Ach., p. 29. elongata Zenk., p. 189.* ? eudocarpa F., p. 31, 34.* evanescens F., p. 27.* exilis F., p. 27.* frumentaria F., p. 33*, 34. fulgurata F., p. 27.* Jfulminatrix Zenk., p. 32, 139.* furcata F., p: 28, 29, 139. glaucescens F,, p. 19, 28.* — OMIS EI LU 1 10 VE a 2 A EEE 1 DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES, Graphis ge F., p. 34.* — æmatites F., p.31, 32.* inconspicua F., p. 29.* interrupta F., p. 36*, 54, 155. intricata F., p. 30.* laubertiana F., p. 30.* leptocarpa F., p. 28.* Lineola Ach., p. 22, 28, 29, 139, 140. macrocarpa Ach., p. 30. marcescens F., p. 29.* nivea F., p. 34. orizæformis F., p. 28, 32.* pachnodes F., p. 26, 27, 139.. payoniana F., p. 29. pedata Fr., p. 145. plagiocarpa F., p. 29.* Poitæi F., p. 33.* polymorpha Zenk., p. 159.* polymorpha F., p. 156.* prosodea Spr., p. 19. pruinata Spr., p. 139. pulverulenta Ach., p. 29. radiato-flexuosa Zenk., p. 130. recta Ach., p. 30. reniformis F., p. 33. rubella F., p. 31*, 95. rubiginosa F., p.31, 34.* scalpturata Ach., p. 37. scaphella Ach., p. 25. scripta Ach., p. 29, 145.* serpentina Ach. , p. 29*, 155. sordida F., p. 50.* ï stellulata F., p. 28.* stellulata Chev., p. 28. subbifida Zenk., p. 139. subcurva Zenk., p. 159. tenella Ach., p. 22, 28. tortuosa Ach., p. 26, 27. tricosa Ach.,-p. 44. turgida F., p. 33.* Gyalecta persooniana Ach., p. 145.* Gyrophora Ach., p. 8, 100, 156. — cylindrica Ach., p. 148.* Hagenia Eschw., p. 131. Helmintocarpon F., p. 49, 55, 156.* — Leprevostii F., p. 156.* Helopodium DC., p. 9. HEPATICÆ,, p. 157. Herpes Hall., p. 96. Heterographa F., p. 17. — faginea F., p. 7. = quercina F., p. 7, 145.* Hypnum tamariscinum Hewd., p. 137. Hypochnus Ehrh., p. 13*, 14. _ ? albidus F., p. 13.* — nigro-cinctus, p. 13. —. rubro-cinctus, p. 13. EE, PP EME I MAIS EPICERIE 173 HYPOXYLA, p. 14. Hysterium Tod., p. 15, 17. — Exostemmatis F., p. 16.* Tmbricaria quercina DC., p. 120. Tsidium Ach., p. 9, 96. — Cinchonarum W., p. 136.* — corallinum Ach., p. 148. — Westringu Ach., p. 96. Jungermannia dilatata L., p: 137. — replicata Nées, p. 137. — tænialis Hook., p. 14 Lecanactis Esch., p. 16, 17, 36, 95. Lecaxorz, p. 7, 98. Lecanora Ach., p. 7, 100, 110.* albella Ach., p. 112. angulosa Ach., p. 112.* atra Ach., p. 110, 143. — var. americana F., p. 110.* — squammulosa F., p. 110.* aurantiaca, p. 107. aurigera F., p. 98. byssiplaca F., p. 113.* byssiseda F:, p. 111.* coccinea F., p. 116.* cyrtella (lecidea) Ach., p. 112.* desquamascens F., p.111. detrita Pers., p. 115. domingensis Ach., p. 114.* duplicata, p. 117.* endochroma F., p. 111*, 136. epiphylla F., p. 146.* farinacea F., p. 117*, 142. farinoso-marginata Zenk., p. 143.* flavovirens F., p. 111.* Hageni Ach., p. 112. leprosa F., p. 114.* melanoxantha Zenk., p. 143.* ocellaia Zenk., p. 143.* pallescens Ach., p. 97, 117. pallidiflava F., p. 116.* Parella Ach., p. 97; 99. Persooni F., p. 115.* pulicaris F., p. 112. punicea Ach., p. 115*, 143. — var. plur., p. 115. rufidula F., p. 116.* russula F., p. 112.* salicina, p. 107. soredifera F., p. 111.* — variolina F., p. 103. subfusca Ach., p. 112*, 142. — var-argentataF.,p.113.* > |. horiza Ach., p. 113.* — pulverulenta F., p.113.* sulfureo-fusca F., p. 112.* tartarea Ach., p. 97; 99, 117. undulata F., p. 117.* PAIE OI AR IOISINIEIBIBIPIBIEIBIEIRESIEIBIAIEIRISISEISIRIE EEE EN 174 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES Lecanora versicolor F., p. 111. — vitellina Ach., p. 92, 107. Lecidea Ach., p. 7, 8, 91, 99.* Arecæ Spr., p. 124. arthonioides F., p. 103.* aurigera F., p. 103.* biformis F., p. 107.* Brebissonii F., p. 108.* brunnea Fr., p. 104. brunneo-atra Zenk., p. 142.* carneola Ach., p. 105.* — var. arceulina Ach., p. 105. Caryophyllatæ F., p. 104.* chloroplaca F., p. 102.* cinereo-fusca F., Ach., p, 108. cinnabarina F., p. 104.* complanata F., p. 103*, 142. condamineana F., p. 108*, 143. congregata Zenk., p. 142. conspersa F., p. 24, 109.* Cuticula F., p. 109.* disjuncta F., p. 107.* duplicata Y., p. 117. erythrella F., p. 107. erythrocarpa Ach., p. 108. Jferruginea (biatora) Fr., p. 107. ferruginea Esch., p. 108. glaucotheca F., p. 100, 109.* grisea Zenk., p. 142# holocarpa F., p. 107. hypoxantha F., p. 109.* Lauri-Cassiæ F., p. 101*, 102. luteola Ach., p. 106.* — var. americana F., p. 107.* melanotrix Esch., p. 130. mutabilis F., p. 105.* olivaceo-atra Zenk., p. 142.* olivaceo-rufa Zenk., p. 142.* palmicola Spr., p. 130. parasema Ach., p. 101, 105. — yar. americana F., p. 105.* parmelioides Hook., p. 130. Patellula F., p. 107.* punctala Esch., p. 101, 102. punctulata F., p. 102.* Quassiæ F., p. 104.* rubrica Zenk., p. 143% rufo-coccinea Zenk., p. 143.* russula Ach., p. 112. sanguineo-macularis Zenk., p. 143.* sorediata Ach., p. 124. stictica F., p. 103.* ? thelotrematis F., p. 109.* translucida F., p. 106.* tremelloidea F., p. 105.* tuberculosa F., p. 103.* vernalis F., p. 106.* EE, Lecidea vernalis Fr., p. 106. — versicolor F., p. 104.* Leiogramma Esch., p. 17, 56, 43. — scalpturatum Esch., p. 37. Leiorreuma Esch., p. 16. s Lepidoma Eschw., p. 124. | Lepra, p. 4, 7, 92. — flava Ach., p. 92, 116. Leucogramma Mey., p. 17. Lichen argyraceus Bory, p. 126. — Cinchone Willd., p. 153. — exanthemalicus Sm., p: 7 — Hyprorum Wulf, p. 112. — quercinus Willd., p. 120. . — iruncigenus Sm., p. 7. Lichens épiphylles, p. 9. LICHENES , p. 16. Limboria cércumscissa Esch., p. 83. Lobaria Hoff., p. 8, 125. ; Medusula, p. 8, 17, 45. — palmata Vr., p. 43. Meissneria F., p. 49, 66.* — varia F., p. 66.* Melanophthalmum Antllarum F., p. 147% Melanotheca F., p. 49, 70.* — achariana F., p. 66, 71.* — esenbeckiana F., p. 71.* MUSCI, p. 157. Mycoporum Acharii Mey., p. 71. Myriotrema F., 7, p. 92.* — album F., p. 92.* — olivaceum F., p. 92.* Nævia Fr., p. 87. Neckera intermedia Schwæg., p. 137. Nematora argentea F., p. 146.* — viridissima F., p. 146.* Nephroma Ach., p. 8, 129. : Ocellularia Mey., p. 72, 77: 82. — discolor Mey. , p. 77: — urceolaris Spr.; p. 88. Opegrapha Ach., p. 7, 17, 18*, 100. abbreviata F., p. 18*, 23. agelæa F., p. 26.* Bonplandi K., p. 19*, 20, 21, 23. (PIN — var. Meyeri, p. 20.* — minulissima , p. 20*, 155. + quassiæcola, p. 19.* calcea F., p. 22.* Comma Ach., p. 22, 28, 140. condaminea, p. 24*, 28, 139. congesla F., p. 155.* conglomerata F., p. 25.* connivens F,, p. 21.* . curvula Ebr., p. 140. cylindrica Radd., p. 16, 19, endochroma V., p. 25. ; DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 175 Opegrapha enteroleuca Ach., p. 25. epipasta Ach., p. 7, 21. excentrica Cheval., p. 25. farinacea F., p. 22. globosa F., p. 18.* gracilis F., p. 22*, 28. . heterocarpa F., p. 23:* hiascens F., p. 25.* hieroglyphica Pers., p. 16. inæqualis F., p. 21*, 23. labyrinthica Pers., p. 43. Lyellii Eng. bot., p. 16. macularis Ach., p. 7. Medusula Pers., p. 43. Melambo F., p. 20.* Meyer: Meiss., p. 20. myriocarpa F., p. 23. nana F., p. 21.* ovata F., p. 19.* Patellula Meiss., p. 41. Pelletieri F., p. 25*, 140. peruviana F., p. 21, 22*, 24. .— var. farrea, p. 22.* prosodea Ach., p. 19. rabdotis F., p. 23.* rhizocola F., p. 26*, 46. rigida F., p. 16*, 23, 130. rugulosa F., p. 24.* ruiziana F., p. 21*, 24. scaphella F., p. 25.* stellulata Cheval., p. 28. subimmersa F., p. 21.* tremens Cheval., p. 23. tumidula F., p. 25.* umbrata F., p. 24.* = vernicosa F., p, 24.* Ophihalmidium Esch., p. 55, 77. Orthotrichum longirostrum Hook., p. 187. Oxystoma Esch., p. 16, 17, 19. — cylindricum Esch., p. 19. PARMELLE, p. 7, 117.* Parmelia Esch., p. 118. Parmelia Meÿ., p. 118. Parmelia Fr., p. 118. Parmelia Ach., p. 100, 117*, 125. alba F., p. 122*, 144. appendiculata F:, p. 118.* applanata F., p. 125.* appressa Lenk., p. 144.* atra Fr., p. 110. coccifera ? F., p. 123.* colpoldes Ach., p. 124. comosa Eschw., p. 124. compacta F., p. 122.* coralloïdes Eschw., p. 153. Coriacea perforata Eschw., p. 118. coriacea perlata Eschw., p. 119. EE. PEAR INR SIP AIRIRIA III DIS NIRISTIRIRIRIES Parmelia coronata F., p. 121*, 144. — crenulata Hook., p. 120.* — crinata Mey., p. 124. — cristulata Ach., p. 120. — fibrillosa Hook., p. 124.* flabellata F., p: 122.* formosa F., p. 123.*, 144. fuscescens Hook., p. 123.* glandulifera F., p. 121.* Gôbelii Zenk., p. 144% herbacea Ach., p. 120. hypomiltha F., p.123.* involucrata Mey., p. 124. kamtschadalis Ach., p. 124. lalissima F., p. 119.* lœvigata Kunth. et auct., p. 121. melanoleuca Zenk., p. 118, 144% minor F., p. 122.* perforata Ach., p. 118*, 144. perlata Ach., p. 119*, 120. — var. CinchonarumF.,p. 119.* pulvinata F., p. 121. rupestris Ach., p. 9. saxatilis Ach., p. 124. scortea Ach., p. 120. sinuosa Ach., Fr., p. 121. stellaris Ach., p. 124.* subfusca Fr., p. 112. tiliacea Ach., p. 120*, 147.* speciosa Ach., p. 124. — leucomelas Esch., p. 151. Pannaria Bory, P- Parmentaria F., p. 49, 55, 65.* — astroidea F., p. 67.*, 70. — Cinchonarum F., p. 68.* Patellaria Mey., p. 92. — ftrruginea DC., p. 108. — lamprocheila DC. ; p. 108. Paulia F., p. 136. . Peliidea Ach., p. 156. (ETAIENT Le = os Be © e 5e = D n € Peltigera Hoffm. , p. 8, 129.* — horizontalis Ach., p. 147.* PELnGERÆ, p. 8, 129.* Pertusaria DG., p: 7, 49, 72, 96, 97, 156. — communis DC., p. 72, 97. multipunctata Éschw. , 98. — sorediata globulifera Fr., p. 98. Phyllocharis complanata F., p. 147.* Placodium Adans., p. 7. — . canescens Ach., p. 53, 146.* Platygramma Mey., p. 17, 56. — gregaria Spr:; p. 36, 45. 176 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES PIRE serograpta Spr.; p. 56. RES Spr., p. 56. Plectocarpon F.;1p. Re n Pop u47t Po PR Chev., p. 17. Porina Ach., p. 7, 49, 72. Acharii F., p. 73*, 87 98. aggregata ie ; P- 42. americana F., p. 47, 74%; 140. chiodectonoïides F., p. 73.* compuncta Ach., P 76; 42. depressa F, p. 72.* epiphylla F., p. 76: gtlva Zenk., p. 140. granulata Ach., p. KE 76. macrocarpa V., p. 76. marginala F., P- 7 ASSET. mastoïtlea FE. p- 74: # melanostoma F., p. 75.* nana F., p. 78, 76. parasema Zenk. ; P- 140. peliostoma Ach., p. 76. pertusa Ach., p. ‘96. pustulosa Zenk., p. 141. Quassiæ F., p. 72. rufescens Zenk. > P- 247. Sclerotium F., p. 74. socialis Zenk., p. 141. squamulosa 0 > 1p:176: subeutanea Ach., p. 76; 83. tetrathalamia F., p. 75. thelotrematoides Zenk., p. 133: uberina F,, p. 76. variegata F., p. 75% 105, 155. verrucosa F., p. 73, 97. — sorediata F., p. 73. viridi-olivacea F. , p. 74. Pie Mey., p. 72, 166. — americana Mey. 5 P- 74. Porothelium Esch., p. 50, 55, 71, 72. — album Esch., E 52, Pseudo-graphis F., p. 36. Psora Hoff., p: 7- — Jurida, p. (4e “ Pteris caudata L. > p- 137. Pycnothelia Duf., p. 9. ==- retipora Duf., p. 149.* Pyrenastrum Esch., p. 55, 67, 69. EME TRE SSSR ET [| = album verrucarioides Esch. ; p- 86. — americanum ? Spr., pe 67. — echinatum , p. 15, Pyrenodium F., p. 49, 65, 68. % — clandestinum F. p. 66, 68.* _— crassum E., p. re Hypoxylon F. ; p- 69.* EE. desquamascens K., p. 95*, 155, 157. — var. griseo-virens F., p. 75. SRE Jageniferam F., p. 70.* macrocarpon F., p. 69*, 102. Pyrenula Ach., p. 7, 49, ges À adacta F., p. aggregata F., 8 Er F., + 80*, FA annularis F., p. 77. # arcte-cincta F., p. 84.* aspistea Ach., p. 83.* aurantiaca F., p. 82.* Bonplandiæ F., p. 78*, 84. brunnea F., p. 81.* Canelle albæ F. ; P155,157.* cartilaginea F., p. 77- * ceratina F., p. 77.* Cinchonæ Ê., p- 80*, 85, 88. clandeslina F. ; p. 83*, 84, 88. copalchiana F., p. 79. # discolor Ach., p. 7: * endoleuca F., p. 83.* epapillata F., p. 82. fimbriata Y., p. 84. irregularis F., p. 82.* Kunthii F. ; p- 80, 88. - eucostoma Ach. ., p. 80*, 84, 86. libricola F., p. 82.* marcida F., p. 80.* mastoideæ Ach., p. 74. minor F., p. 80*, 81. mollis F., p. 81.* myriocarpa F., p. 78.* nitens F., p. 80*, ês. nitida Ach., p. 78, 79» 84 143. — var. americana F., p. 78.* oleaginea F., p. 79 pinguis F., p. 82. porinoides PF; p. Ba. * Pupula Ach., p. 77.* quassiæcola F., p. 79.* subcutanca F., p. 83.* . subfarinosa F., p. 81.* trypanea Ach., p. 80, 81, 84,88, 89. uberina F, 1 84.* umbrata 1 . 84, 86. verrucarioides FF, D p. 84, 86. viridescens F. à p- 81:* volvarioides F., p. 81.* Pyrenulastrum F., p. 82. Pyrochroa Esch., p. 16, 30, 31,9 Racoplaca subtilissima F. 5 pe 146. Ramalina Ach., p. 9, 152,* — cumanensis F., p. 106, 116, 132.* _— fastigiata Ach., p. 148.* — scopulorum Hook., p. 132. RAMALINE , p. 9, 191% Roccella Ach., p. 9, 131, 192. — BoryiF., p. 148% LA A EE DEEP IN EI EE I IMEETMAIRUE ARS 3» # DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. 177 Sagedia Ach., p. 156. — aggregala Ach., p. 43. — depressa Ach., p. 146.* Sarcographa F., p. 16, 17, 43*, 47, 51. Cascarillæ F., p. 44% — Cinchonarum F., p. 43.* _— inquinans F., p. 56, 45. == labyrinthiformis F., p. 43. rs tigrina F., p. 43, 44. — tristis Meiss., p. 44. — vestita F., p. 44.* Scaphis Esch., p. 16; 17. Schizoxylon Pers., p. 17. Schlothemia cirrhosa Schwægr., p. 157. Sclerophyton Esch., p. 16, 17. Scyphophorus, p: 9- £ — didymus F., p. 149.* — glandulosus F., p. 149. - pyxidatus Ach., p. 149.* Solorina Ach., p. 8, 129.* — circinarioides F., p. 150.* — crocea Ach., p. 150. — saccata Ach., p. 130, 147.* — vitellina F., p. 130% Spermatodium F., p. 49, 86. Sphæria, p. 14. — fimbriata, p. 15.* = plana, p. 15.* = Quassiæ amaræ, p. 14.* SPHÆROPHORA, P. 9, 195.* Sphærophoron, p. 7, 9. — fragile Ach., p. 149.* Spiloma Ach:;, p. 17. — paradoxum Ach., p. 17. Squammaria, p. 7. — callopisma F., p. 107. — candelaris F., p. 107. — lentigera DC. , p. 146.* — teicholyta F., p. 107. SQUAMMARIÉES, P. 9. | Stereocaulon Ach., p. 9, 100. — salazianum F., p. 149.* STICTÆ, p. 125. Sücta Ach., p. 8, 125.* — agyracea Delis., p. 126.* aurata Ach., p. 14. boryana Delis., p. 127.* Cinchonæ Delis., p. 126.* crenulata Delis., p. 127. cyathycarpa Delis., p. 125. damæcornis Ach., p. 125.* dichotoma Delis., p. 147.* discolor Bory, p. 127.* dissecta Ach., p. 127. exasperata Moug., p. 126. hottentota Ach., p. 8. Kunthïi Hook., p. 125% DT | IE EE. Sticta lanige ra Duf., p. 125. — macrophylla Delis., p. 125.* — Mougeotiana, var. 8, xantholoma Delis., p: 126. — quercizans Ach., p. 127. — straminea F., p. 126.* Siigmatidium Mey., p. 43, 72. Thecaria F. Thelephora Thelotrema Trachylia F > P: 7: 17» 85%, 48. assiæcola F., p. 35.* Ehrh., p. 14. aurea Zenk., p. 14. cyanescens F., p. 14. lactea Fr., p. 14. Ach., p. 7, 49, 88*, 156. atratum F:, p. 91*, 109. bahianum Ach., p. 89.* Bonplandiæ F., p. 89.* calvescens F., p. 89.* clandestinum F., p. 90.* concretum F., p. 90.* conforme F., p. 89.* lepadinum Ach., p. 88, 91.* myriocarpon F., p. 19, 89.* quitoensis F., p. 90.* terebratum Ach., p. 89.* umbratum F., p. 90.* urceolare Ach., p. 88.* verrucosum F., p. 91. Te P: 92 99» 100. Tricharia F., p. 149. Trypetheliur | m Ach., p. 49, 55.* Anacardii F., p. 57.* anomalum Ach., p. 66, 70, 71. aurantiacum Kunz, p. 61. chiodectonoides F., p. 66, 75. cicatricosum Ach., p. 48. . clandestinum F., p. 66. crassum F.;, p. 65? deforme F., p. 66. dubium Meiïss., p. 71. duplex F., p. 58. erubescens F., p. 60.* erumpens F., p. 58.* favulosum Ach., p. 47. Feei Meiss., p. 60.* inæquale F., p. 59.* inconspicuum Meiss., p. 63.* Kunzei F., p. 61.* labyrinthiforme Ach., p. 45. lageniférum Ach., p. 65. marginatum F., p. 56, 57.x nudum F., p. 61.* ocellatum Zenk., p. 140.* olivaceo-fuscum Zenk.,p. 71,140. pallescens F., p. 60.* papillosum Ach. p. 58.x paradoxum Ach., p. 50. La 29 178 ESSAI SUR LES CRYPTOGAMES DES ÉCORCES EXOTIQUES OFFICINALES. Trypethelium Perrotetii F., p. 56,857.* Uberina Umbilic Phlyctæna F., p. 61.* porosum F., p. 63, 66. pulcherrimum F., p.60, 63*, 66. quassiæcola F., p. 62.* Sclerotium F., p: 66. Scoria F., p. 57, 61.* sordidescens F., p. 64.* Sprengelii Ach., p. 56*, 57, 59, 140. — Var. A 56.* d tetrathalamium Y., p. 66. variolosum F., p. 65. verrucarioides F., p. 64.* verrucosum F., p. 65, 66. F., p. 84. aria Hoff., p. 8, 17. pustulata Ach., p. 148.* Urceolaria, p: 7; 99*, 100. viridescens F., p. 99.* ? Cinchonarum F., p. 99.* scruposa Ach., p. 145.* USxEz, p. 9, 152.* Usnea Ach., p. 132.* _— h RE à Ustalia arthrocladon F., p. 148.* barbata Ach., p. 153. — var. arliculata Ach., p. 133.* — dasopoga Ach., p. 133.* longissima Ach., p. 133.* cladocarpa F., p. 148.* florida Ach., p. 133.* — var. americana F., p. 106, 116, 133.* — Cinchonarum F., p. 153. irta Ach., p. 132. licata Ach., p. 132. Fr., p. 17, 30, 93. adspersa Esch., p. 41. flammule Esch., p: 32, 54. gracilis ? Esch., p. 31, 34. — adspersa, Eschw., p. 41. speciosa Esch., p. 31. VarioLAmæ F., p. 95. Variolar ia Pers., p. 7, 36, 73, 96. amara Ach., p. 96, 97.* aspergilla Ach., p. 96. communis Ach., p. 96, 98.* — v. Cinchonarum Y., p.97. conglobata Ach., p. 96. Variolaria corallina Ach., p. 96. VERnUCANE, p. 48.. depressa Zenk., p. 142. fulva F., p. 98.* globulifera Ach., p. 96, 97; 98.* lactea Ach. , p. 96. microcephala F., p. 98*, 105. var. sulfureaF., p.98. Verrucaria Ach., p. 7, 9, 49: 55, 84.* IARIRIRIRISIRIE RIRES A A Acharit FR 87. aggregata F., p. 87. ne An 81, 88. aspisiea Ach., p. 85. caduca F., p. 87. Cascarillæ F. p: 86. catervaria F. p. 87. Cinchonæ F., p. 60, 88. cincta F,, p. 87.* decolorata F., p. 87.* diluta F., p. 85.* epidermidis Ach., p. 85, 86.* — ‘v. albissima Ach. p. 86.* — quassiæcola F., p.86.* exasperata Zenk., p. 141. Gaudichaudii F., p. 86. glauca F., p. 87. Guayaci F., p. 85.* insulata F,, p. 155, 167.* Kunthii F., p. 88. macrozoma Ê., p. 87.* myriococca Zenk., p. 78. nitens E., p. nitida Zenk., p. 79. planorbis Ach., p. 80 ; 86.* porosa Esch.? p. 68. punctiformis F., p. 87. pyrenuloides F., p. 86.* quassiæcola F., p. 81. salebrosa F., p. 87. serialis F., p. 62, 75, 88. sinapisperma F., p. 86.* socialis ? Zenk., p. 61. stigmatella Ach., p. 85.* — var. lactea Ach., p. 85.* Tamarindi F., p. 85.* theioplaca F., p. 88. thelena Ach., p. 85.* Volvaria DC., p. 7, 88, 91. truncigena DC. , p. 91. ——— “EE I——— EE, TABLE DES MATIÈRES. ——2(2 {656 )— ner FOEANS D Loto DRE VOD MONO? 0 Vo . Examen de la méthode lichénographique. Eat ho EE MONAMEN OMAN Ge Des spores comme moyen de classification des lichens. . . . . . . . . Resultats ODIENUSS 2, ee eue RCA dt UE ES SN AT Ne 2. Examen du species. . . . SAME OS HE AMEN Travail de M. Zenker sur les cryptogames des écorces Species. D DUNCAN D ET PMR PENSE CRQUE OR PSN E ON A een lan ee ile cu a SN de lite DS LIGRENES EN E L N lnR Ant Qi Da RG A BRIE En EAN Me Care ee LebLie Pie Le Le eco eine LU ITR RUGARIE lee das es l'acte stp neie Meuse dead de DES re L CAE ALTO O GARE AA PS PA Pet er ac. « AV AARTO HART Mure sers dei Lei Le ie=Me Lil de Nuie diet couloir fe tele here VAL LEGANORE Ne ent AN RL es (lt TARA RATE LYÆ ete ee en de en PEUR UNIT IT QU SR PR tee Mo LARMES 5 0° 0 0 .dtolono ob) OST ENGIN T0 DANS DICO er UE nn 2 ee le late val etat de aise ele VIA O LDEMATA US Ne Ne PA RU CET RAIN rase an Te VIN. IX. X. PELTIGERÆ . . RAMmALNE . . USE En Û DEN CO RNTGULAREE ne eur eos cie at Ne ae let up eniant ie Me se ne FO RAROMONVE O'ANT N ROM ANR ERE Er ae APPENDIGE =TENDOGARPA EU ; VRAI PANIC RSR AE San ee CE er RE SM EU El UE AE NPAMIUS CTP SA EN GO Eee Me ee one Li A MDP IDIGESE RMS MP Re 4 EE Re I. Plantes parasites croissant sur les écorces exotiques ‘officinales et regardées comme e nouvelles parM= Zenken= 0. . IT. Description des thèques et des sporidies des lichens , types du genera de notre lichénographique, qui ne croissent pas sur les écorces exotiques officinales. IT. Disposition des graphidées d'après la forme des thèques et celle des sporidies. IV. Disposition des verrucariées d’après la forme des thèques et celle des sporidies. Sur l'étude des thèques des lichens. . . . . . . . . . . Additionsremconnections ee ee CE CE. OPEPAPhAICONTES ER EE ET A EU cE -- ne Canne pomc Mo: 0 0 5100 000 6 bio on 000 oo bo ar ol 0 Ghiodecton-farimaceumisulfurescens 0 UN NN ONVACEUM EN me Ed elec Vie anioon 0 0.0/5 0 0 01010 900000 vhodoonobo 015 000 ByrenulaaCanellæralbe EE NP CE ES ER EE Verrucaria insulata. . . . . . . . . . . . . . . Note pour servir à l'explication des planches - oo aa ou di08:9 0 Écorces exotiques officinales avec l'indication des parasites Vocabulaire des termes cryptogamiques. Re o : : qui croissent sur chacune ee d'elles. Table alphabétique des plantes mentionnées ou décrites dans la deuxième partie ‘de l'Essai sur les cryptogames des écorces exotiques officinales. . . . . . . . . . . . . . x8* EE. OMOMONEC # ERRATA. ce lisez. GhreeLe 2: re a Eschw. > ne Al Cheval. - $ #, Pr > lig. Psora lucida Ach., lisez pe Panda « 47, lig. 8 : Nemaspora, lisez ematora. u Li St à ME “ « » nv. ë di 0” , ++ ” ‘ g! Fr 4 . * æ À L ñ 4% 4 ‘ psy 0, CS “ ÿ me + « k “+ LA # je CE [4 . : ” EE. LI RAAAAARAAAAAAMAA AAA MAMMA AA AA AAA AAA AM AAA RAA AAA RAA AAA AAARAMRAARAAAMA MAMA MÉMOIRE: SUR QUELQUES PARTICULARITÉS DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION DE LA CLASSE DES OISEAUX ET DES REPTILES, POUR SERVIR DE SUITE A UN PREMIER MÉMOIRE SUR LA LANGUE; PAR G. L. DUVERNOY, CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE, DE L'ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE, ETC. Lu variété infinie qui se manifeste à l'œil de l'observateur dans l’organisation des animaux, c’est-à-dire dans les instrumens qui produisent et nous montrent les phénomènes de la vie, peut être étudiée sous plusieurs points de vue : ou bien, en cherchant à la comprendre, on aura pour but d'expliquer les particularités que l'animal présente dans l’une ou l’autre de ses fonctions, dans ses habitudes, dans ses mœurs, et de faire connaître les dispositions organiques plus ou moins évidentes dont elles dépendent. Ce genre de recherches appartient à la physiologie spéciale, qui peut en recevoir de grandes lumières. En muluüpliant les comparaisons, en appréciant non-seulement les différences les plus remarquables, mais encore celles qui le sont moins, on arrive peu à peu à reconnaitre les ressemblances générales, et à juger ce que chaque organe a de constant, d’essentiel, pour le constituer, et qui le distingue des circonstances organiques qui ne font que le modifier, qui le perfectionnent ou le détériorent, afin de le mettre en harmonie, selon les besoins de l'existence, avec l’ensemble de l'organisme. 1 Ce Mémoire a été lu à l’Académie des sciences par l’un de ses secrétaires perpétuels, M. Flourens, dans sa séance du 22 Février 1836. Un extrait en a été inséré dans le n.° 8 des Comptes rendus que publie cette académie. FF. 1 es % F à DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION L'on n parvient ainsi à l'autre but de cette étude, celui de découvrir le plan com- mun d'organisation de certains groupes; celui encore qui doit fournir des maté- riaux plus ou moins importans à la physiologie générale. C'est sous ce double point de vue que, déjà en 1804, j'ai cherché à démontrer l'organisation de la langue de certains mammifères et de quelques repules, dans un mémoire lu à la société savante à laquelle l'Académie royale de médecine à succédé!. C'est encore sous ce double point de vue que j’exposerai, dans le travail actuel, le résultat d'une partie de mes dernières observations sur la même matière : elles ont eu plus parüculièrement pour sujet la langue très-mobile des perroquets et la langue rudimentaire du pélican, dans la classe des oiseaux; et, dans celle des repules, la langue extraordinairement extensible du caméléon et celle du croco- dile, qui reste collée, pour ainsi dire, au plancher de la cavité buccale. ———— 1 Ce mémoire, auquel celui-ci fait suite, a été imprimé dans le tome I.‘ du présent Recueil. En commencant le mémoire en question sur le mécanisme qui opère les grands mouvemens de la langue dans certains animaux, je m’exprimais ainsi: «Ces mouvemens ne sont-ils dus simplement qu’à une extension des moyens ordinaires, em- « ployés dans les autres animaux de la classe? > J’ajoutai presque immédiatement: {La nature ne « semble presque jamais construire sur un plan nouveau, que lorsqu'il lui a été impossible de « suivreson premier modèle.” — Et je terminai cette sorte d'introduction par les réflexions suivantes : « Ces questions ne tiennent pas simplement à l'explication des phénomènes particuliers à certains « animaux ; elles sont encore liées aux lois générales de l’organisation. On voit, par ces lignes, que, dès 1804, l'anatomie physiologique et l’anatomie philosophique élaient, dans ma pensée, le double but de mes recherches. Je pourrais citer nombre de passages des Leçons d'anatomie comparée, qui prouveraient que, tout en indiquant des différences ou des ressemblances organiques simplement zoologiques ou physiolo- giques, les auteurs ne perdaient pas de vue la pensée d’un plan de composition, du moins pour chaque classe, et s'eforcaient de ramener à ce plan les différences signalées par eux , en ne les con- siderant, le plus souvent, que comme desimples modifications d’un type primitif ou général. Mais il faul avouer , qu’à cet égard, la science a marché ; que les jalons posés précédemment ont servi puis- samment aux progrès qu ‘elle a faits depuis quelques années; et que, malgré plusieurs extemens, pour s'être trop ayancé hors de ces jalons d'observations essentielles, ou sans l'établissement préa- lable de faits assez nombreux, on est cependant parvenu à avoir des idées plus nettes, plus géné- rales, et conséquemment plus He en sur le plan de composition des animaux vertébrés. Peu de chose reste à faire sur leur squelette, grâce aux travaux de MM. Cuver, GErorenoy Sainr- Hisime, Meckez, Okix, Smx, Bosanus, Van Den Hœven; mais d’autres parties, d’autres systèmes , pour être bien appréciés sous ce double point de yue, sont encore susceptibles de nombreuses recherches. Ayant repris, selon ma promesse (voir la note de la page 1."° de mon premier mémoire), celles que j'avais faites, il y a plus de trente ans, sur un sujet circonscrit, mais plein d'intérêt, je me trouve en état, grâce à l’allure que prend la science, et que j'ai peut-être contribué à lui imprimer un des premiers, comme collaborateur du savant illustre qui en a été le créateur; je me trouve, dis-je, en élat de mieux démontrer que je ne l'avais fait d’abord, pour le seul organe dont il est question , l’analogie de composition qu’il présente dans les vertébrés. On trouvera, à cet égard, tous les détails descriptifs, résultats de mes dernières recherches, dans la nouvelle édition des Lecons d'anatomie comparée. Je n’en ai extrait, pour ce mémoire, que quelques-uns des traitsles plus saillants que présente la langue des oïseaux et celle des reptiles. ( Note écrite après la lecture.) FF. nd DES -OISEAUX ET DES REPTILES. 3 En prenant ces deux extrêmes dans l’une et l'autre classe, il sera plus facile de rendre évident le plan commun de composition de cet organe et les différences de structure qui produisent des effets si opposés. PREMIÈRE PARTIE. De la langue des Oiseaux, et particulièrement de celle des Perro- quets, et des organes de déglutition du Pélican. S 1 er De la langue des Oiseaux en général. On sait que la langue des oiseaux est plutôt un organe de préhension des ali- mens et de dégluution, qu'un organe de sensation : nous négligerons ici cette dernière considération. Disons seulement que la forme, la composition et les di- mensions On ne peut pas plus variées de la langue des oïseaux, ne sont pas toujours en rapport avec la forme et les dimensions du bec, ou de la cavité buccale. A la vérité, la langue est longue et effilée, comme le bec, dans les certhia, les soui- manga, les colibris, les ornismyes. Mais dans la huppe c'est un petit triangle en forme de fer de flèche, placé au fond du bec, qui est encore long et effilé; ici cette langue n’occupe qu’une partie très-bornée de la cavité buccale. On peut en dire autant de celle de la spatule, dont la forme et les proportions n’ont pas le moindre rapport avec celles de son bec si remarquable. Ceute différence est encore plus sensible dans le pécan et le cormoran, dont la langue rudimentaire ne sert plus qu’à marquer, par sa présence, le plan général suivant lequel cette partie a été organisée. La langue des oiseaux, je ne la considère ici que comme organe mobile, se compose essentiellement : 1.” De l’hyoïde, sur lequel une discussion célèbre me dispense de revenir; 2.° D'un ou de plusieurs os ou cartilages linguaux ; 3.° Des muscles qui meuvent ces leviers. Le cartilage ou l'os lingual forme la plus grande partie du volume de Ja langue; il en détermine essentiellement la figure et les dimensions. Aussi présente-t-1l des différences bien nombreuses sous ce double rapport. Composé d’une seule parte, ou de deux parties formant les deux moitiés latérales de la langue, cha- 1 Les planches ajoutées àce mémoire donneront une idée des variétés de forme, de composition et de proportions, relativement à la forme et aux dimensions du bec, que présente la langue des oiseaux. L'explication des figures servira à indiquer les principaux traits de ces différences, dont on pourra lire la description plus détaillée dans la nouvelle édition des Leçons d'anatomie com- parée, t. IV, 1. partie. FF. 4 DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION cune d'elles peut encore être subdivisée en deux portions, l’une antérieure et Yautre postérieure. Il est curieux d'étudier les formes extrêmement variées que cet os ou ce cartilage présente dans son ensemble ou dans ses parties, suivant les genres. Ce que j'en ai vu m'a convaincu qu'on pourrait s’en servir avec avantage pour les distinctions génériques , à défaut d’autres caractères. L’os ou le carülage lingual se meut sur l’hyoïde de manière que ses mouvemens latéraux et d’élévation sont bornés ; que les mouvemens de flexion vers le bas sont les plus étendus. On sait depuis long-temps que les mouvemens de la langue des oiseaux sont dus surtout à l’hyoïde et à ses muscles; mais ils dépendent aussi des muscles de la langue qui vont de l’'hyoïde au cartilage ou à l'os lingual. Ceux-ci ont été moins bien étudiés, et ils présentent des différences très-remarquables qui n’ont pas encore été suffisamment appréciées. Il y en a généralement trois paires, ou deux paires et un muscle impair; ce sont: 1. Deux cérato-glosses, qui vont de chaque côté des cornes hyoïdes à l'os lingual. Ils existent dans presque tous les oiseaux. * Les hyo-glosses droits : ils manquent quelquefois ou confondent leur tendon avec les précédens. 3. Les hyo-glosses transverses. Ces trois paires de muscles ont été indiquées et décrites dans la première édition des Leçons d'anatomie comparée. Mais j'ai remarqué, dans mes recherches posté- rieures, qu'au lieu de deux byo- glosses transverses il n’y en avait quelquefois qu'un seul. «Ce muscle i impair est composé de faisceaux charnus très-forts, qui « Sattachent de chaque côté sous le bord le plus reculé de l'os lingual, et qui « passent sous la pointe de l’hyoïde, qu'ils embrassent comme une sangle et qui « leur sert de point d'appui quand ce muscle fait effort pour ramener en bas « l'extrémité postérieure de la langue.1” On trouve le muscle hyo-glosse transverse impair dans l'aigle commun, le corbeau, le paon, les canards. Ses fibres étant plus longues, il a plus d’étendue de contraction que chacun des muscles pairs de l’autre type. On peut supposer que, quand il existe, l'os lingual exécute, sur l'extrémité du corps hyoïde, des mouvemens plus étendus; car le muscle transverse relève la langue lorsqu'elle a été abaissée par les muscles cérato-glosses et hyo-glosses droits. Ainsi, dans le plan général de composition musculaire de la langue des oiseaux, on savait bien qu'il y avait, 1. des cérato-glosses pour la fléchir; 2° des hyo- glosses droits, qui ont la même action que les premiers (l'autruche, la cigogne, le fou, le pélican, dont l'os lingual est très-peu mobile ou rudimentaire, en sont privés, d'après mes recherches); 3.” des hyo-glosses transverses pairs, antago- 1 Lecons d'anatomie comparée ; nouvelle édition de 1855, t. IV, 1. parte, p. 570. FF, DES OISEAUX ET DES REPTILES. 5 nistes des cérato-glosses; mais on ignorait que les hyo-glosses transverses puissent être remplacés par un muscle impair remplissant la même fonction. Je n’ai d'ail- leurs pas trouvé d'hyo-glosse transverse dans les oiseaux à os lingual peu mobile, tels que l'autruche, la cigogne, le fou, le pélican, qui sont aussi privés de l’hyo- glosse droit; mais encore dans l’a/batrosse, le héron, les vaulours, qui ont ce dernier muscle. Voilà donc quelques modifications du plan général de compo- siion musculaire de la langue des oiseaux, en rapport plus ou moins évident avec les usages que les animaux chez lesquels on les a observées font de cet ins- trument de dégluution; mais c’est dans la langue des perroquets que nous avons découvert les plus remarquables. S. 2. De la langue des Perroquets considérée comme organe mobile. On sait que ces oiseaux dépècent leurs alimens; qu'ils les réduisent en petites parcelles, au lieu de Les avaler goulument, comme la plupart des animaux de cette classe; qu'ils se plaisent à les goûter, à les savourer. Leur langue semble, en effet, recouverte d’une peau plus sensible que celle de la plupart des autres oiseaux, qu’animent des nerfs plus développés; elle est aussi plus charnue, ayant des muscles plus forts et plus nombreux, et les os ou les cartilages qui la composent sont plus mobiles et de moindre proportion relativement à la totalité de son volume, M. Grorrroy SAINT-HILAIRE a fait connaître ces derniers dans un mémoire sur les appareils de la déglutition dans les aras indiens ou perroquets microglosses!, lu à cette Académie le 6 Juillet 1821. Le corps de l'hyoïde des perroquets et des aras, très-large dans sa partie moyenne, se prolonge en avant en une branche étroite, comprimée latéralement, à l'extré- mité de laquelle s'articule los lingual. Celui-ci se compose de deux moitiés laté- rales, plus ou moins mobiles l’une sur l'autre, concaves en dessus, convexes en dessous, creusant la langue en cuiller, lorsqu'elles se fléchissent en haut l’une vers l'autre; leur articulauon avec l'extrémité de l’hyoïde est telle, qu’elles peuvent se mouvoir dans tous les sens sur cette extrémité. L'appareil musculaire destiné à mouvoir ces leviers et à faire changer de place et de forme à cette langue privilégiée par son organisation plus compliquée, se compose non-seulement de muscles plus développés, mais encore de muscles plus nombreux que dans aucun autre oiseau. C’est donc chez les perroquets qu'il faut chercher le plus haut degré de composition musculaire de la langue dans cette classe. 1. Il yadeux mylo-hyoidiens, dont l’antérieur ne s'attache pas même à l’hyoïde, ainsi que cela a lieu quelquefois dans les tortues; il ne sert qu’à soulever et à 1 Mémoires du Musée d'histoire naturelle, t. X, p. 186 et suiv., et pl. XI, fig. 11 à 16. FFe 6 DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION soutenir, comme une sangle, le plancher de la cavité buccale; mais le mylo- hyoïdien postérieur se fixe à la queue de lhyoïde. 2. Les protracteurs de l'hyoïde sont de très-forts mylo-cératoidiens, composés chacun de deux portions, et les analogues des géni-hyoïdiens de l’homme et des mammifères ; 3° Leurs antagonistes ou les rétracteurs sont: les serpi- hyoïdiens, composés également de deux porüons; les /rachéo-hyoïdiens, analogues aux sterno-hyoïdiens des mammifères, et les {kyro-hyoïdiens. 4° Enfin, l'hyoïde a des muscles ceralo-hyoïdiens, qui vont de chaque corne à la queue de cet appareil; ils rapprochent les cornes hyoïdes de la ligne moyenne. Il n'y a rien, à la vérité, dans les muscles de l’hyoïde, qui soit bien particulier à ces oiseaux, sinon leur grand développement. Mais dans le plan de composition des muscles de la langue nous trouvons, outre 1.° les céralo-glosses ; et 2.° les hyo- glosses droits; 3. les hyo-glosses transverses ; Qui existent dans le plan général, mais qui sont ici très-développés; 4° Un muscle /ingual pair, qui s'étend de l'angle postérieur de l'os lingual à son bord antérieur. Les deux muscles aboutissent à un tendon grêle qui s’ayance dans l'extrémité chaïnue de la langue et se termine à la peau. Ils servent à fléchir et à urer cette partie en arrière, et conséquemment à la raccourcir et à l'élargir. 5° Un muscle plus considérable, encore plus complétement étranger au plan ordinaire, aplati et alongé comme un ruban, descend, à côté de son semblable, de dessous le bord latéral de l'os lingual, jusqu’à la face supérieure et interne de la mandibule : c’est donc un mylo-glosse, qui doit avoir pour fonction de fléchir la langue en bas, et qui en devient un rétracteur, lorsqu'elle a été portée hors de la bouche. On pourra prendre une idée nette de cette organisation compliquée, dans les dessins joints à ce mémoire. Elle sert à expliquer l'emploi que le perroquet fait de sa langue pour saisir les alimens et pour les avaler; mais elle ne me paraît avoir aucune influence sur la faculté qu'a cet oiseau d’aruiculer des sons. Jen tire la preuve de ce que l’organisation beaucoup plus simple de la langue de plusieurs autres oiseaux, ne les empêche pas d'apprendre à parler; telle est celle de quelques espèces de la famille des merles, des étourneaux, des bouvreuils. Cette faculté, pour le dire en passant, tient à une autre circonstance organique, sans parler du degré d'intelligence qu’elle suppose; elle dépend en dernier lieu de la perfecuon du la- rynx inférieur, dans lequel se forme la voix des oiseaux. Ceux qui peuvent arti- culer des sons, me paraissent, à cet égard, de véritables ventriloques, et bien plus encore que les hommes auxquels on donne cette dernière dénomination. FF. DES OISEAUX ET DES REPTILES. 7 S. 3. Si nous passons de la considération de la langue des perroquets, si développée et si mobile, et conséquemment si parfaitement organisée sous ce rapport, à celle du pélican, qui est absolument rudimentaire et sans emploi pour ainsi dire, nous retrouverons cependant des traces évidentes et bien remarquables du plan de com- position de cet organe; traces qu'il importe à la physiologie générale, comme à la physiologie ee d’ apprécier. Le cartilage hngual existe, mais à l’état rudimentaire ; et le peut bout de la langue, qu'il compose est avec la peau qui le recouvre, fit saillie au fond de la cavité buccale, où il adhère, comme à l'ordinaire, au corps de lhyoïde. Celui-ci est singulièrement réduit dans son volume, ainsi que les cornes hyoïdes, qui sont tel- lement raccourcies, qu’elles ne peuvent plus se placer derrière la tête par leur extrémité supérieure, comme cela a lieu dans les autres oiseaux. Le plancher de la cavité buccale a subi dans le pélican une extension très-insolite, pour y former la poche qui est suspendue aux deux branches de la mandibule, comme une sorte d’abajoue impaire. Les muscles qui vont de la mandibule à l’hyoïde, le mylo-hyoïdien et les ana- logues des geni-hyoïdiens des mammifères, ont aussi éprouvé une extension pro- porüonnée à celle des deux peaux extérieure et intérieure qui constituent les parois de cette poche, entre lesquelles ils se glissent, et qu'ils doublent d'une couche musculaire très-mince, mais facile à reconnaître. Les céralo-glosses du plan ordi- naire sont devenus des céralo-hyoidiens , dont l’attache postérieure aux cornes hyoïdes est la même, mais qui, ne trouvant plus à se fixer à l'os lingual, se ter- minent au corps de l’'hyoïde. Enfin, on voit très-bien les traces des muscles rétrac- teurs accessoires, dans les faisceaux musculeux qui se portent directement en arrière vers le larynx et la trachée-artère, et qui remplacent les thyro- et les sterno- hyoïdiens. Mais je n'ai trouvé aucun indice des rétracteurs ordinaires de l'hyoïde dans le plan commun de cette classe, je veux parler des serpi-hyoïciens. Quant aux autres muscles de la langue, le cartilage étant, comme nous l'avons dit, à l’état rudimentaire, il n’est pas étonnant que ces muscles aient été supprimés ou déplacés dans l'une de leurs attaches. Ce qui subsiste de la composition de cet organe suflit bien pour en montrer la conformité avee le plan général, mais en même temps les modifications remarquables selon les besoins particuliers. L'existence de cette langue, devenue à peu près inutile, se lie avec la présence de la poche dans laquelle le pélican fait passer sa proie pour l'avaler. En effet, cet enfoncement profond au-dessus duquel la langue aurait été suspendue, -en fusant obstacle pour l'entrée ou l'issue de cette poche, a rendu impossible, dans ce cas, pour l'harmonie des différentes parties de l'appareil de la déglutition, FF. ESS DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION le développement normal de la langue. On sait qu'au moment même où le pélican avale sa proïe, sa poche sous-mandibulaire se dilate beaucoup, et qu'elle montre des dimensions considérables, qui disparaissent par la contraction subite de ses pa- rois, dès que celte cause a cessé d'agir. Il était intéressant d'examiner par quel méca- nisme une aussi prompte contraction peut s'effectuer ; si elle est produite par une force animée, plus ou moins soumise à la volonté de l'animal, ou par une force morte ? Les muscles faibles dont je viens de parler, qui entrent dans la composition de ses paroïs, ne m’avaient pas paru suffisans pour expliquer l'énergie et la promp- ütude de ces mouvemens de contraction. J'en ai découvert le mécanisme dans un réseau très-élastique, situé en dehors des faisceaux musculeux en question. Ce réseau se compose de filets principaux qui partent de la ligne moyenne et se dirigent très-obliquement en arrière, lesquels se lient par des filets latéraux ramifiés et plus petits, qu’ils s’envoient réciproque- ment: il en résulte un tissu extrêmement élastique, capable de revenir promptement sur lui-même, lorsque la cause qui l’a distendu a cessé d'agir; ce qui produit la contraction des paroïs de la poche, sans faügue pour l'animal, parce qu'il n’y a pas ici dépense des forces vitales. C’est un nouvel exemple à ajouter à ceux déjà connus, dans lesquels certains mouvemens et certaines positions fixes sorit le produit de cette mème force élastique. Tel est entre autres le ligament qui tient la troisième phalange des chats fléchie vers le haut, sur le côté de la seconde phalange; tel est celui qui maintient bâillante la coquille des bivalves ; tel est le tissu jaune élastique de la peau interdigitale des mammifères à pieds palmés; de l'aile des chauve-souris', qui ride cette peau à mesure que les doigts se rap- prochent; tel est encore le tendon élastique du muscle tenseur de l'aile des O1seaux.? DEUXIÈME PARTIE. De la langue des Reptiles, et particulièrement de celle des Caméléons et des Crocodiles. St La langue des Reptiles présente de grandes différences d'organisation, qui en font varier beaucoup la mobilité. Dans les CAéloniens elle n’a que très-peu de mouvement : les crocodiles l'ont à peu près immobile; les vrais serpens ne la dardent hors de leur bouche que pour palper les objets, et ne peuvent s’en servir pour les aider à avaler leur proie; les grenouilles la jettent sens dessus dessous 1 Principes d'anatomie comparée, par M. H. Ducnoray pe Brave , t. I.°, p.162; Paris , 1822. 2 Décrit par M. À, Lauru : Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, €. L‘' FF. DES OISEAUX ET DES REPTILES. 9 sur les insectes dont elles veulent s'emparer; plusieurs sauriens l'ont enfoncée dans un fourreau, presque autant que la langue des vrais serpens; le plus grand nombre l'a peu sensible, peu protractile et placée à découvert, et non dans une gaîne, au milieu du plancher de la cavité buccale. Parmi les animaux de cet ordre, ceux qui ont la langue la plus remarquable par ses mouvemens, sont sans contredit les camnéléons : cette langue si prodigieu- sement extensible du caméléon, a fixé depuis long-temps l'attention des natura- listes. Les premiers membres de l'Académie royale des sciences publièrent, dès 1676, dans le Recueil de leurs travaux anatomiques, qui parut sous la direction du célèbre PERRAULT, plusieurs détails intéressans sur la structure et le jeu de ce merveilleux instrument : ils ne donnent le nom de langue qu’à cette partie de son extrémité que nous appelons la massue. Suivant ces académiciens elle était creuse et ouverte par le bout, comme un sac; ils la disent attachée à los hyoïde par une espèce de trompe en forme de boyau, ayant une membrane par-dessus et une substance nerveuse en dedans. Ils avaient très-bien remarqué le réseau vascu- laire noirâtre de cette membrane. & Elle était, disent ces académiciens, couverte « de taches tout du long, comme si elle avait été imbue, en dedans, d’un sang noirâtre, extravasé et inégalement amassé en plusieurs endroits. La substance nerveuse du milieu était solide et compacte, quoique fort mollasse, et ne se divi- sait pas facilement en filets, comme les nerfs qui sortent de l’épine. Cette trompe servait à jeter la langue qui lui était attachée, en s’alongeant; et à la reurer, en s’accourcissant; et nous avons vu que, quand elle se reurait, 1l fallait que la membrane qui la couvre füt enfilée par un style de substance cartilagi- neuse, fort lisse et fort poli, au bout duquel la trompe était attachée. La langue « était semée de quantité de vaisseaux apparens, à cause du sang, qui y était en grande abondancet. C'est une chose qui nous surprit, ajoutent ces académiciens, « que la vitesse avec laquelle nous vimes le caméléon darder cette langue sur une mouche et celle avec laquelle il la retira dans sa gueule avec la mouche.” Ensuite viennent les conjectures sur le principe de ces mouvemens. Ces savans, et ceux qui ont parlé après eux de la langue du caméléon, avaient entièrement négligé de décrire avec détail les muscles et les leviers ou les os qui entrent dans ce mécanisme, lorsque je le fis connaitre, en 1804, dans mon mémoire sur la langue, dont ce que j'en dirai aujourd’hui sera un premier supplément. Le travail spécial le plus remarquable qui ait été fait sur ce sujet, depuis cette époque, est celui de M. Housron?. Ce savant distingue la langue en deux parties: « « 1 Mémoire pour servir à l’histoire naturelle des animaux, dressé par Perrauzr, de l’Académie royale des sciences de Paris, 1676, in-fol. 2 Sur la structure et le mécanisme des mouvemens de la langue du Caméléon, par Joux Hovsrox; Edimb., New philosophical Journal, Avril, Juillet 1829, et Bulletin des sciences naturelles de M. le Baron de Férussac, t. XIX, p. 113. FF. 2 40 DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION la plus avancée et la plus grosse, que j'appelle la massue, il la nomme la parte préhensible ; et celle que j'appelle la tige ou le fourreau, est pour M. Houston la partie érecule, parce qu'il attribue la sortie de la langue hors de la bouche, à une érection, ou à la turgescence instantanée du réseau vasculaire qui entoure le canal qui forme la tige ou l'axe de la langue. Je ne sache pas que le docteur VRoLICk, qui a publié à Amsterdam, en 1827, des observations zoologiques et anatomiques sur le caméléon: ait rien dit de par- üculier sur l’organisation de la langue de cet animal, à en juger du moins par l'extrait qui a paru de cet ouvrage dans le Bulletin des sciences naturelles.? Pour pouvoir expliquer le jeu de cet instrument, je décrirai : 1.° Sa forme extérieure, lorsqu'il est étendu hors de la bouche; 2. L'hyoïde, qui en fait partie essentielle; 3° Les muscles propres à ce dernier appareïl, et les muscles propres de la langue; 4." Les vaisseaux de cet organe; 5° Sa situation et ses rapports dans l’état de repos; 6.” Enfin, je donnerai la théorie de ses mouvemens. 2: Description de la langue étendue hors de la bouche. Lorsque la langue du caméléon est déployée hors de la bouche, elle atteint facilement la longueur de 0,180, et peut s'étendre jusqu’à celle de 0,285 et même au-delà 5. Elle se compose alors, 1.° d’une espèce de tige cylindrique, cou- leur de chair dans l’état de vie, demi-transparente, du diamètre d’une plume de corbeau. Cette tige se termine, 2.” par une porüon longue de 0,"030, que j'appelle la massue de la langue; celle-ci a la figure d’un cône dont la base formerait l’ex- tréme bout de la langue. On y voit l'entrée d’un cul-de-sac, qu’on peut considérer comme une capsule glanduleuse, comme une très-grosse crypte compliquée, dont les parois sécrètent une humeur très-gluante. Au bord inférieur de l'entrée de cette capsule se trouve un prolongement qui a la forme et la couleur rouge d’une langue de mammifère, C’est une languette qui forme une répéüuon bien remarquable d’un petit organe de mème nature, placé dans un plus grand. Sa face supérieure, ainsi que l'intérieur de la capsule, le bourrelet de son entrée, un espace triangulaire de la face supérieure de la massue, 1 Un volume in 8.° de 96 pages, intitulé : Natuur- en Ontleed-lund opmerkingen von den Cha- meleon; Amsterdam , 1827 , in-8.° 2 Bulletin des sciences naturelles, par M. le Baron de Fénussac, t. XIV, p. 265. 3 Le Caméléon que nous avons observé vivant pendant cinq mois, avait, depuis le bout du museau jusqu'à l'anus 0,160 ; depuis l'anus jnsqu’au bout de la queue 0°”,125; longueur totale : 0,"285. FF. DES OISEAUX ET DES REPTILES. 11 sont hérissés de papilles saillantes, disposées quelquefois irrégulièrement, formant d’autres fois des lignes ondulées transversales, ou des arcs concentriques, et n'ayant l'air que de plis ou de rides; cela varie suivant les individus, et bien da- vantage suivant les espèces. Cet aspect est d’ailleurs celui que présentent toutes les langues glanduleuses de sauriens, dont la surface est papilleuse ou couverte de rides ou de lames verticales. On remarque encore à la face supérieure de la massue une saillie triangulaire qui répond à la paroi supérieure de la capsule glanduleuse, dont cette saillie dessine, à l’extérieur, la forme et l’étendue. Il paraît que cette capsule peut se déployer plus ou moins au dehors, ce qui fait varier la forme et l'aspect de la massue, surtout celle de l'extrême bout de la langue. On distingue dans la tige, son axe, qui est cylindrique et formé d’un tube mem- braneux, à parois transparentes, que l’on voit injectées de fines ramifications vas- culaires, de couleur bleu foncé après la mort. Deux cordons couleur de chair claire sont étendus de chaque côté de cet axe creux : près de la massue chacun de ces cordons latéraux se divise en deux branches, une supérieure et l'autre in- férieure, qui encadrent le cône de la massue et se perdent à sa surface. Nous verrons que ces deux cordons sont les deux muscles rétracteurs que j'ai comparés aux hyo-glosses dans mon premier travail. La membrane palatine se prolonge sur l'hyoïde, sur ses muscles, sur l’axe tubuleux qu'ils flanquent de chaque côté, sur la massue de la langue, et se replie dans la capsule dont le bout de cette massue est creusée; très-mince partout ailleurs, elle change ici de nature et devient très- épaisse et glanduleuse. Le tube que forme la tige ou l’axe de la langue, est lui-même composé d’une membrane séreuse : c’est entre cette membrane et la peau de la langue que se voient les ramifications nombreuses de cette partie. Remarquons encore que ce tube est fermé de toutes parts, et n’a, comme la plupart des sacs que forment les membranes séreuses, aucune communication au dehors. QE De l'hyoïde. L'hyoïde du caméléon se compose d’un corps et de deux cornes. Le corps est une simple tige cylindrique, longue de 0,055, dont la direction est longitu- dinale; les cornes sont aussi de petites branches cylindriques, au nombre de deux de chaque côté, jointes l’une près de l’autre au bout de la tige qui constitue le corps, par une articulation très-mobile et pouvant former avec cette tige un angle droit ou très-ouvert, et prendre, dans ce dernier cas, une direction presque lon- gitudinale, Les cornes antérieures, plus courtes que les postérieures, se prolongent en un FF. 412 DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION ligament qui se porte en avant et va joindre le muscle génio-glosse. Le génio- ceraloïdien y adhère, d’ailleurs, en les traversant, pour aller se fixer aux cornes postérieures. Celles-ci, qui sont les plus longues, répondent à l'unique paire des oiseaux : leur forme droite, la mobilité de leur arüculation, la direction qu’elles peuvent prendre en ouvrant l'angle qu’elles forment avec la üge, servent à alonger les leviers sur lesquels agissent les puissances qui portent la langue au dehors. Ici les rapports de l'hyoïde, étrangers à son emploi comme faisant partie de la langue, sont tout-à-fait rompus. ; il ne tient plus qu'aux muscles qui doivent le mouvoir. Aucun ligament ne borne ses mouvemens et ne le lie à d’autres organes; il est entièrement détaché du larynx, avec lequel il conserve des adhérences dans tous les autres sauriens et des rapports plus ou moins intimes dans les autres reptiles. La tige osseuse qui forme le corps de l’hyoïde est recouverte par la membrane séreuse du tube, qui la rend très-lisse. Elle donne attache, par son extrémité, à une substance ligamenteuse qui forme, depuis cette extrémité jusqu'à celle de la langue, un cordon, à la vérité de substance molle, et comme albumineuse après la mort, qui paraît avoir pour fonction de modérer l'extension de la langue, con- jointement avec les muscles cérato-glosses et la peau de cet organe. Parvenu dans la massue de la langue, ce ligament s’élargit et s'aplatt, pénètre dans toute l'étendue du muscle lingual transverse, et s'attache à sa paroi inférieure. $. 4. Des muscles de l'hyoïde et de la langue. Quelque étranges que paraissent la forme et la structure de cette singulière langue, on peut cependant trouver la plus grande analogie entre le plan de composition de ses muscles et celui des muscles de la langue des autres sauriens, ou du moins des autres animaux vertébrés, ainsi que je l'ai prouvé dans mon premier travail. J'aurai peu de chose à ajouter à la description des muscles de l'hyoïde et de la langue, que j'y ai consignée. I. Les muscles directement protracteurs qui agissent sur l’hyoïde, sont : a) Des géni-hyoidiens, b) Des géni-cératoidiens, c) Des cérato-maxilliens , tels que je les ai fait connaitre. Il y à de plus un mylo-hyoïdien, que j'avais omis de décrire, lequel a deux portions : la première, intermaxillaire, qui remplit tout l'intervalle des branches mandibulaires, et dont les faisceaux vont d’une de ces branches à l’autre; la seconde, cervicale, qui remonte derrière l'angle des mandibules sur les côtés du FF. DES OISEAUX ET DES REPTILES. 13 cou; ses faisceaux, plus longs, sont interrompus par une ligne médiane tendineuse, ainsi que les plus reculés de la portion intermaxillaire; lesquels, d’ailleurs, ont une direction un peu oblique d'avant en arrière et en dedans. Le mylo-hyoïdien ne s'attache pas à l'hyoïde; mais il doit agir indirectement pour faire sortir la langue de la bouche, en soulevant vivement le plancher du palais, celui en parti- culier de la fosse où la langue est reurée, en grande parte, dans l’état de repos. L’analogue du muscle mylo-glosse, que j'ai indiqué dans mon premier travail! et comparé au mylo-glosse transverse des autres sauriens, présente une disposition que nous avions méconnue. Cest un muscle impair qui s'attache, en avant, à la face interne de chaque branche mandibulaire, se porte obliquement en dedans sous la membrane buccale, à laquelle adhèrent ses faisceaux, contourne le bord posté- rieur de la fosse, à l'entrée de laquelle se place la massue de la langue, et élève ce bord en forme de bourrelet saillant. Ce muscle, en se contractant, doit contribuer beaucoup à lancer hors de la bouche la massue de la langue. Il a d’ailleurs une action directe sur l’hyoïde, par le moyen d’un tendon qu'il envoie à l'extrémité des petites cornes. II. Les rétracteurs sont : a) Premièrement ceux qui agissent directement sur l’hyoïde, tels que les s/erno- hyoïdiens et cératoïdiens. b) Ensuite, les analogues des hyo-glosses ou plutôt des céralo-glosses?, qui naissent, comme nous l'avons dit, des cornes postérieures, se portent directement en dedans vers le corps de l’hyoïde, se contournent aussitôt en avant pour s’avancer avec lui, se continuent au-delà sur les côtés du fourreau de la langue (je la suppose étendue), se divisent chacun en deux branches un peu avant d’atteindre la massue de la Digne et se perdent sur les deux faces latérales de cette partie. La descrip- tion que j'en avais donnée dans mon premier travail, avait besoin d’être complétée et rectifiée en ce que jy regardais ce muscle comme appartenant exclusivement au fourreau et comme tapissant celui-ci de ses faisceaux; tandis qu’il est en dehors du canal central de la langue, quoique recouvert par L peau, et qu'il appartient essentiellement au gros bout de cet organe, qu'il üre directement en arrière, tout en ramenant et en plissant le fourreau sur l'axe osseux que lui présente le corps de l’hyoïde. La massue de la langue a deux muscles propres, qui sont les analogues du muscle lingual transverse et du muscle lingual longitudinal du plan de composition de la langue des vertébrés. L'un est impair, de forme cylindrique, composé d’anneaux nombreux et placé précisément dans le milieu de la massue, dont il a la longueur. 1. Page 12 et fig. E 8. 2. Figure E 14 et page 12 de mon premier mémoire. FF. PURE 44 DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION Dans l'état de repos il a pour axe l’hyoïde; mais lorsque la langue est lancée hors de la bouche, il abandonne son axe osseux avec l'extrémité de la langue, à laquelle il adhère. Ses usages sont diflérens, suivant que la langue est étendue ou repliée dans la bouche. Dans ce dernier cas ses fibres musculaires doivent contribuer à la fixer sur l'axe de l’hyoïde; lorsque la langue est étendue, ce muscle, en se contractant, doit en alonger le gros bout. Enfin, on voit sur chaque côté de ce muscle annulaire un ruban musculeux qui s’avance, en s’élevant un peu obliquement de la partie postérieure de cet anneau à l'extrémité de la langue, où 1l se divise en deux languettes qui s’attachent aux deux lèvres de la capsule glanduleuse, un peu au-delà de leur commissure. J'avais bien reconnu et figuré ce muscle dans mon premier travail. Je lui atri- buai, entre autres usages, de fermer la scissure du bout de la langue; autrement, de rapprocher la languette du bord supérieur de la capsule. C'est sans doute un de ses emplois les plus évidens. Remarquons que ces muscles intrinsèques de la langue du caméléon, analogues aux muscles intrinsèques de la langue des mammifères, sont ici entièrement séparés des muscles extrinsèques, ou de ceux qui prennent leur point fixe hors de la langue; ce qui vient encore de l'extension extraordinaire dont la langue du camé-” léon devait être susceptible. S. 5. Des vaisseaux sanguins. La langue du caméléon parait assez riche en vaisseaux sanguins, surtout sa partie glanduleuse. Deux branches artérielles principales longent le cylindre de la tige et se divisent à la face supérieure de la massue en quatre rameaux réguliers, qui y forment un élégant dessin, comme on pourra le voir dans la figure. Ces bran- ches et chacun de ces rameaux contiennent un sang rouge; mais ces derniers marchent évidemment entre deux veines d’un plus petit diamètre, qui contiennent un sang bleu. Les parois du fourreau de la langue, soit qu’on le considère extérieurement à travers la peau, soit à travers la membrane séreuse qui tapisse ce fourreau en dedans, montrent un assez grand nombre de très-courtes ramifications qui partent de chaque côté du cylindre, et vont en se divisant dans une direction perpen- diculaire à son axe. Leur couleur bleu-noirâtre parait à travers la peau transpa- rente et mince qui forme ce fourreau; c’est cet appareil extrèmement fin que M. Housrox regarde comme un tissu érectile. Mais il faut considérer que cette division de vaisseaux, que ces ramifications vasculaires, ont lieu entre la membrane séreuse du tube qui constitue l'axe de la tige, et la peau; qu’elles n'existent pas dans un corps caverneux à parois fibreuses et résistantes; qu'elles ne sont nullement FF. DES OISEAUX ET DES REPTILES. 145 disposées en très-nombreuses anastomoses, formant en tous sens un véritable réseau extrêmement compliqué; et qu’enfin il n’y a rien ici de l’organisation que l'on connait aux parties érectiles. L'opinion de M. Houston ne nous paraît aucu- nement fondée sur la structure de cette partie : la division des vaisseaux sanguins, particulièrement des branches veineuses, doit avoir, à notre avis, pour usage, de faciliter le retour du sang, qui aurait été empêché par les plis nombreux du four- reau de la langue dans l’état de repos, si ce liquide avait été contenu dans une seule branche principale, ainsi plissée. S. 6. Position et rapports de toutes les parties de la langue dans l'état de repos. Ce long cylindre membraneux, qui peut avoir plusieurs décimètres d’étendue lorsque la langue est sortie hors de la bouche, n’occupe plus que quelques lignes sur l'axe de l’hyoïde, puisque la massue de la langue s’y trouve également enfilée. Une partie de la langue est cachée dans une fosse du plancher de la bouche, de manière que le gros bout reste à l'extrémité de cette fosse. Cet arrangement permet à l'animal de fermer la bouche, malgré la place qu'occupe son énorme langue et celle de la proie qu'il peut y faire entrer. SA Théorie des mouvemens de la langue du Caméléon. J'ai observé pendant cinq mois un caméléon vivant, et j'ai eu souvent l’occa- sion de le voir lancer sa langue, comme un trait, sur une proie : les mouches excitaient peu son appétit; il était long-temps sans vouloir se donner la peine de les prendre, car tout mouvement semble une peine pour cet animal apaihique. Mais il se décidait bien plus promptement à prendre les petits sphinx, les punaises de jardin et surtout les araignées, qu’on mettait à sa portée. Cette portée est beau- coup plus grande qu’on ne pourrait se l’imaginer avant d’en avoir fait l'expérience, Notre caméléon était perché sur un petit arbrisseau en dedans d’une fenêtre, contre laquelle nous lâchions l’insecte dont il devait s'emparer ; de cette manière nous pouvions facilement mesurer l'intervalle qui l’en séparait et l'alongement néces- saire de sa langue pour s’en saisir. Quand linsecte lui plaisait, il parvenait à l'atteindre à une distance qui excédait la longueur de son corps et de sa queue réunis. Les premiers académiciens de Paris ont épuisé toutes les conjectures sur la cause de ces mouvemens. Suivant ces savans, /e mouvement des muscles n’a rien de pro- porlionné avec la vitesse de ceux de la langue.…, qui paraïl comme crachée par les efforts du vent dont les poumons sont enflés. «Mais cette action des poumons ne pourrait se faire, ajoutent-ils, sans faire FF. Le 416 DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION beaucoup de bruit; et comme cet élancement n’en produit pas du tout, ils « renoncent à l'expliquer par ce moyen.” Ils comparent ensuite ce mouvement à celui des cornes du limaçon, qu'ils ne savaient pas déterminé uniquement par des muscles; enfin, ils s’attachent à l’idée qu'il est produit par la raréfaction du sang noirâtre qui paraît inégalement dispersé dans toute la longueur de la trompe. Du moins cette raréfaction opérerait le rac- courcissement en dilatantles parois de la trompe, et l’alongement par une raré- faction qui se fait dans le nerf du même organe. Il est curieux pour l’histoire de la science, de rappeler comment les hommes les plus distingués expliquaient à la fin du dix-septüième siècle les phénomènes de la vie. La théorie donnée par MM. les Académiciens était bien une sorte d’érec- üon. La vitesse avec laquelle le caméléon sort sa langue de la bouche et l'y rentre, ne peut se comprendre, à notre avis, que par un mouvement musculaire; mais on a de la peine à concevoir comment cet organe peut s’alonger si fortement et se rac- courcir immédiatement après, avec une prompütude extrème ? Voici, au reste, l'explication que je crois pouvoir en donner : l'hyoïde, sur lequel toute la langue, et particulièrement son gros bout, est enfilée, représente la üge du bilboquet, dont la boule est ici la massue de la langue; la corde qui attache la boule à la tige, est encore représentée, dans l'appareil de la langue, par le ligament qui s'étend de l'extrémité de l'hyoïde : à celle de la massue de la langue. L effort simultané de tous les muscles qui ürent l’hyoïde en avant, tels que les génio-hyoïidiens et cératoïdiens, et les céralo-maxilliens, réuni à l’action du mylo-hyoïdien pour soulever le plancher de la bouche, et à celle du maxrllo- palatin (Yanalogue du génio-vaginien des serpens), pour jeter hors de la bouche le gros bout de Le langue, doit, en effet, l'en faire sortir, en le détachant de l'hyoïde, comme l'effort du joueur détache la boule de sa tige. Au moment même les muscles linguaux droits rapprochent les lèvres de la cap- sule pour pincer la proie que l'animal a visée. Presque aussitôt la langue rentre dans la bouche par l’élasticité de ses parties, fortement distendues; par l’action des sterno-hyoïdiens et cératoidiens, qui sont très-reculés et très-longs, pour avoir plus d’étendue de contraction, et par l’effort des cérato-glosses, qui ramènent toute la langue sur son axe osseux, comme l'adresse du joueur enfile la boule du bilboquet sur sa tige : lalongement extrême de la langue est l'effet de l'étendue et de l’extensibilité de la peau du fourreau. Il est produit par un jet de l'extrémité de la langue, qui, en étant la partie la plus pesante, se trouve lancée comme une fronde, ou plutôt comme la boule du bilboquet, et quitte de même la tige glissante de l’hyoïde. L'impulsion qui lui est donnée par l’hyoïde, est due à celle que l'hyoïde a reçue lui-même de ses muscles propres. FF. DES OISEAUX ET DES REPTILES. 17 Je crois avoir démontré que cet appareil de leviers, et de puissances destinées à les mouvoir, est admirablement disposé à cette fin. Ce que je viens de dire peut être considéré comme un simple commentaire de mon premier travail, dont mes nouvelles observations expliquent et confirment la théorie; de même qu’elles con- firment, étendent ou rectifient les détails anatomiques qui y sont consignés. ; S. 8. Muscles de la langue des Crocodiliens. Si la langue du caméléon est extrêmement mobile et protractile, celle des crocodiliens est remarquable par son peu de mobilité. Collée, pour ainsi dire, au fond du plancher de la bouche, elle n’a que ses bords et sa pointe qui s’en dé- tachent un peu. Les muscles, cependant, destinés à lui faire exécuter quelques mouvemens obscurs, n’en sont pas moins arrangés d’après le plan général sui- vant lequel tous les animaux vertébrés ont été organisés; mais il est intéressant de voir quelles modifications ce plan a subies dans cette circonstance particulière, si opposée.à la précédente. Je ne parlerai ici que des muscles de la langue, ceux de l'hyoïde étant conformes au plan général, La langue n’a pas de muscle propre transverse, ni longitudinal. Ses protracteurs ou ses génio-glosses sont deux muscles forts, qui se portent de l'arc du menton en arrière sous les parties latérales de cet organe; leurs faisceaux se détachent successivement de leur côté externe, pour entrer dans sa composition : quelques- uns des plus reculés s’entremélent avec ceux des muscles suivans. Ce sont les rétracteurs ou les céruto-glosses. Ceux-ci s'attachent à toute la por- üon de l’hyoïde qui précède son premier coude; les deux muscles se rapprochent l'un de l’autre en s'avançant, et se pénètrent lun l’autre dans l'axe de la langue, en se divisant par rubans qui s’entrecroisent. Les faisceaux de celui du côté droit passent ainsi dans la moitié gauche de la langue, sous laquelle ils se prolongent jusqu'à son bord, et ceux du muscle gauche se terminent de même du côté droit. Ils s'étendent sous la partie moyenne de la langue, entre les deux génio-glosses, en diminuant successivement d'épaisseur et de largeur, et finissant avant d'at- teindre le bout de cet organe. Cette structure, ce singulier entrecroisement, est un exemple bien évident d'une disposition que M. THomson a découverte dans beaucoup d’autres circons- tances où elle est bien moins évidente, et où elle avait échappé, à cause de cela, aux recherches et à l'attention de la plupart des anatomistes. Les miennes, qui datent de 1830, montrent le seul exemple connu jusqu'ici, d’un entrecroisement aussi prononcé, aussi apparent. Il intéressera, j'espère, les physiologistes, et particulièrement les savans qui s'occupent d'anatomie transcen- FF, 3 18 DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION dante, et qui trouveront peut-être dans ce fait, qui se lie à l'immobilité presque absolue de la langue du crocodile, toute une théorie du développement des mus- cles; ou bien ils le rattacheront à la théorie qui leur sourit. en ce moment. Conclusions. Je crois avoir démontré, dans ce travail, plusieurs points intéressans, concernant l'organisauon de la langue ou des organes de déglutition des oiseaux et des reptiles. On peut en conclure, relativement à la physiologie générale : 1. Que la considération des os comme leviers, ne fournirait que des données incomplètes pour cette physiologie, si l'on n’y joignait celle des muscles qui meuvent ces leviers ; 2.” Que, dans l'appareil de la langue, qui est composé de la langue et de l’hyoïde, la première peut devenir rudimentaire avant l’hyoïde, qui la soutient; sans doute parce que l’hyoïde a d’autres emplois. 3° On pourra voir dans les figures jointes à ce mémoire et dans leur explication, que l'os ou le cartilage lingual varie beaucoup pour sa forme et sa composition’; qu'il peut étre d’une seule pièce, ou composé de deux pièces mobiles l’une sur l'autre dans la ligne médiane, et que chacune d'elles peut être encore distinguée en deux parties, l'une antérieure et l’autre postérieure, dont le développement et l'ossification sont très-variables, suivant les genres et même les espèces: 4 Nous avons établi, d'ailleurs, que la forme et les dimensions de la langue n'étaient pas toujours en rapport avec la forme et les dimensions du bec; 5° Que les muscles de la langue peuvent varier beaucoup dans les oiseaux, puisqu'on en trouve jusqu'à six paires dans le perroquet, tandis qu'il n’y en a qu'une, ou tout au plus deux, dans beaucoup d’échassiers , et que la langue rudi- mentaire du pélican en manque absolument; le seul qui subsiste dans cet animal s'étant arrêté au corps de l'hyoïde (lhyo-glosse droit). G° On a vu que, dans le pélican, l'hyoïde conserve un certain développement, ainsi que la plupart des muscles protracteurs et rétracteurs du plan commun, qui sont encore reconnaissables malgré leur excessive extension dans l’épaisseur des parois de la poche sous-mandibulaire. 7.” Nous avons démontré que cette poche, dont les parois reviennent si promp- tement sur elles-mêmes quand elles ont été distendues par la pesanteur de la proie que l'animal avale, doit surtout cette force contractile à un réseau de tissu élas- tique qui entre dans la composition de ces parois. Relativement à la langue des reptiles, ce mémoire comprend : 1 Nous traiterons, dans un mémoire particulier, du parti qu’on peut tirer de ces considérations pour les classifications zoologiques. FF, DES OISEAUX ET DES REPTILES. 19 8.° Des observations sur les mouvemens de protraction extraordinaire de la langue du caméléon, faites sur l'animal vivant : elles établissent que cet animal peut atteindre sa proie à une distance plus grande que la longueur de son corps et de sa queue réunis. 0. On y a vu en détail quelle était l’organisation de cet instrument, et comment, malgré sa singularité, qui est en rapport avec ses effets extraordinaires, on pou- vait les ramener au plan général de la langue des animaux vertébrés, du moins pour sa composition osseuse et musculaire, Ici les muscles intrinsèques de la langue sont entièrement séparés des muscles extrinsèques, tandis que dans d’autres repules et dans les mammifères, les uns et les autres sont plus ou moins entrelacés. 10. J'expose d’ailleurs dans ce travail une nouvelle théorie, pour expliquer l'extension si parüculière dont cette langue est susceptible. : 11. Enfin, je montre dans la langue des crocodiles l’entrecroisement le plus évident, le plus complet des faisceaux musculaires de deux muscles symétriques. INoTE ADDITIONNELLE explicative de la théorie que je donne, dans ce mémoire, des mouvemens de la langue du Caméléon , lue à l Académie des sciences, dans sa séance du 4 avril 1836, et imprimée dans le Compte rendu de cette séance. J'ai lu avec attention l'extrait, publié dans les Comptes rendus, de la Note que M. Dumérir a communiquée à l’Académie sur la langue du caméléon, à l’occasion de mon mémoire sur la langue, et particulièrement de ma théorie sur les mouvemens de ce singulier organe dans le caméléon , théorie que M. Duménis rejette. ‘ Sans vouloir engager une polémique avec mon savant confrère, en faisant à la fois violence à mon caractère et à mes senfimens, je dois cependant répondre par les obser- vations suivantes, uniquement dans le but que nous avons tous les deux de parvenir à la découverte des vérités qui seules peuvent avancer la science. 1.0 La vessie membraneuse, et non à parois solides, qui est attachée au larynx, ne tient pas du tout à l’hyoïde, ainsi que je l’ai imprimé dans le tome IV, partie 1." de la 2.° édition des Lecons d'anatomie comparée. -2.° Dans les mouvemens de protraction de la langue, l’hyoïde et toute la langue se séparent du larynx et de cette poche; de sorte que ces deux derniers organes sont tout- à-fait indépendans de ces mouvemens, au contraire de ce qui a lieu généralement, et sans doute pour les rendre plus libres et plus étendus. 3. D’après mes recherches, cette vessie, qui se gonfle lorsque l’on souffle dans le larynx, fait ainsi partie de l'organe de la voix, comme le sac hyo-thyroïdien de plu- sieurs singes; mais elle n’a aucune communication avec le tube de la langue. 1 Voir à la page 228 du Compte rendu des séances de l'Académie. FF. 20 DES ORGANES DE LA DÉGLUTITION DES OISEAUX ET DES REPTILES. 4.© Ce tube n’a de même aucune communication avec les voies aériennes. 5.° Il est formé extérieurement par la continuation de la membrane muqueuse de la bouche, et doublé intérieurement par une membrane séreuse formant un sac fermé de toutes parts. Cette disposition est constante dans l’économie animale toutes les fois que les mouvemens qu’exercent certains organes internes auraient pu enflammer leur surface par l'effet des frottemens qui en résultent. Les mouvemens rapides de déploie- ment et de reploiement de la langue du caméléon sur la tige de l’hyoïde entraïnaient cette nécessité organique. 6. L’anatomie de la langue du caméléon et celle de ses voies aériennes m’a détourné de l’idée que j'avais eue également, et d’après laquelle j'ai aussi dirigé mes recherches, que les mouvemens extraordinaires de cet organe pourraient être produits par une sorte d’insufllation et d’aspiration alternatives de l’air des poumons. 7° Restaient les théories d’une érection sanguine, celle d’une érection nerveuse, ou bien l’action musculaire. 8° Quant à l'érection sanguine, adoptée par M. Housrow, je prouve encore, par l'inspection anatomique et par ce que nous savons de cette sorte d’érection, qu’on ne peut l’admettre ici. 9.° Nous ne connaissons rien de semblable à une érection purement nerveuse dans l’économie animale. Cette supposition d’une turgescence rapide et considérable par l’afllux d’un fluide impondérable serait d’ailleurs suivie d’un affaissement. Dans cette hypothèse on aurait encore besoin de l’action musculaire, du moins pour la rétraction. 10.0 C’est donc à cette aclion musculaire et à cette action seule qu’il faut avoir recours , à mon avis, pour expliquer le phénomène vital en question. Dans mon premier z2émotre sur la langue, lu déjà en 1804 à la Société près la Faculté de médecine de Paris, mémoire dont M. DumériL a bien voulu donner un extrait dans le Bulletin de cette société, et dont äl a paru un extrait plus détaillé, avec planche, dans celui de la Société philomatique de cette même aunée 1804, j'ai décrit Le premier en détail le mécanisme de cette action'. Ma description montre qu'il y a dans l’arrangement des muscles de la langue et de l'hyoïde, et dans la forme de celui- ci et ses rapports, des modifications du plan général qui expliquent ces mouvemens. 11.9 Dans le travail actuel j'ai rectifié ou complété les descriptions anatomiques de mon premier mémoire. Il en est résulté pour moi la conviction que les mouvemens extraordinaires de la langue du caméléon étaient dus, comme je l’avais annoncé depuis si long-temps, uniquement à l'action musculaire. La protraction de la langue est un ef produit par les muscles protracteurs de lhyoïde et par l’émpulsion communiquée par ce dernier au gros bout de la langue. La disposition des muscles rétracteurs ordinaires de la langue, les hyo-glosses et l’élas- ticité des parties distendues, en déterminent la rétraction. 12. Cette explication est fondée sur des faits positifs, sur la description d’un arrange- ment organique facile à constater ou à rectifier, s’il y a lieu. 1 Ce même travail, que j'avais inséré dans les Leçons d'anatomie comparée , mais aussi par extrait, n’a élé imprimé en entier qu’en 1830, dans les Mémoires de la Société d'hist. natur. de Strasbourg , 1.1. FF, — EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE I Figure I." Langue de l’Aigle commun. a.-e. La langue ; — k. la glotte. Fig. II. Hyoïde et os lingual de la même espèce, vus en dessus. Fig. III. Les mêmes parties vues de profil. Dans les deux dernières figures : a. b. est la parlie antérieure de los lingual ; 2. -c. la partie pos- térieure ; d. le corps de l’hyoïde; e. sa queue; Jf. la première pièce de la corne hyoïde; k. la seconde pièce; g. leur articulation. Fig. IV. Hyoïde et langue de la même espèce, vus en dessous, avec les muscles de la langue. 1. le cérato-glosse; — 2. l’hyo-glosse droit; — 3. l'hyo glosse transverse. Fig. V. Langue de Pygaroue. Il est remarquable combien cette langue diffère de celle de Aigle commun, par son bord relevé en bourrelet glanduleux , composé de lames transversales, et par l’échancrure de son extrémité. Fig. VI. Langue de Buse. Elle a son bord relevé et glanduleux en grande partie, comme est celui du Pygargue. Fig. VIT. Os hyoïde et langue de Vautour fauve. Fig. VIIL. Idem de Faucon. Fig. IX. Os lingual d’Autour. Fig. X. Idem de Buse changeante. Fig. XI. Idem de Busard montaigu. Fig. XIT. Idem de l'Émerillon. Fig. XIIL. Idem de Chevéche. Fig. XIV. Idem de Secrétaire du Cap. Dans toutes ces figures les lettres désignent les mèmes parties que dans les figures III et IV. On remarquera combien leur forme et leurs proportions varient, et la division de l'os lingual du vautour en deux moitiés lon- gitudinales distinctes. Fig. XV. Langue de Hibou (Szrix Bubo). a. b. partie lisse. — b. c. partie épineuse. PLANCHE II Les figures 1." à 4 sont des langues de Dentirostres de tout régime. Fig. 1. Langue de Cassican mäle. Fig. 2. Idem de Tangara tricolor. Fig. 21. Idem de Moqueur de Saint-Domingue. Fig. 3. Idem de Martin de Java. Fig. 4. Idem d’Eurylaime d'Horsfield. Les figures 5 à 6 sont des langues de Fissi- rosires. Fig. 5. Langue de Martinet. Fig. 6. Idem d'Engoulevent d'Europe. Les figures 7 et 13 appartiennent à des Conirostres. Fig. 7. Langue de Tisserin lacté. Fig. 8. Langue de Tisserin mangeur de riz. Fig. 9. Idem de Gros-bec commun. Fig. 10. Idem de Glaucope. Fig. 11. Idem de Casse-noix ordinaire. FF. Fig. 12. Langue de Temia. Fig. 15. Idem d’Oiseau de paradis. Les figures 14 à 16 sont des langues de Ténuirostres. >; Fig. 14. Langue d’une Huppe. Fig. 15. Idem d’un Certhia. Fig. 16. Idem d'un Souï-manga. Les figures 17 à 19 appartiennent à des Syndacty les. Fig. 17. Langue d’un Martin-pêcheur (a/cedo ispida ). Fig. 18. Idem d’un Todier de Saint-Domingue. Dans toutes ces figures a. c. est la langue, et 4. la glotte. Fig. 19. Oshyoïde et oslingual de Martin-pêcheur du Cap. a.-c. Los lingual; — d. le corps de l’hyoïde ; — f. les cornes. 22 EXPLICATION DES FIGURES. Les figures L."* à IX appartiennent aux Per- roquets. Fig. L.° Langue de Perroquet Vasa. Fig. IL. Idem d'Ara bleu. Fig. IT. Idem de Perroquetgris, pour faire voir. une partie des muscles de l’hyoïde et de la langue. EE Fig. IV. Hyoïde et os lingual d'Ara bleu, vus en dessus. Fig. V. Idem, vus en dessous. Fig. VI. Idem, vus de profil. Fig. VII. Les mêmes parties dans une autre espèce, pour faire voir quelques différences de proportion et de soudure des deux moitiés de l'os lingual. Dans les fig. IV, V, VI et VIT @.-c. est l'os lingual ; — 7. un cartilage qui réunit en avant les deux moitiés; — d. le corps de l’hyoïde; —d'. une branche étroite qu’il envoie à l'os lingual pour son articulalion ; — e. la queue de l'hyoïde ; — e. la seconde pièce de cette partie; — f. f. les cornes hyoïdes ; — g. l'ar- ticulation de la première pièce avec la seconde; — g'. pièce intermédiaire qui existe quelque- fois. — À. seconde pièce de ces branches. Fig. VOL. Muscles de-l’hyoïde et de la langue de l’Ara bleu. Fig. IX. Idem. Dans les deux dernières figures , et dans la fig. LE, les cinq premiers numéros indiquent les muscles de l’hyoïde. 1 et 18. est le muscle mylo-hyoïdien ; — 2. Le cérato-hyoïdien; — 3. Le serpi-hyoïdien, ou le rétracteur de Vhyoïde; — 3 à. sa portion antérieure; — 3b. sa portion postérieure ; — 4. le mylo- cératoïdien , ou le protracteur de l’hyoïde ; — 4 a. sa portion antérieure; — 4 b. sa portion postérieure ; — 5. le trachéo-hyoïdien. Les numéros suiyans appartiennent aux muscles des os ou cartilages linguaux : 6. est le cérato-glosse; — 7. l’hyo-glosse transverse ; — 8. Le lingual ; — 9. l’hyo-glosse droit ; — 10. le mylo-glosse. PLANCHE III. Figure I'° Langue de Touraco. Cette espèce appartient encore à l’ordre des Zygodactyles. Fig. II. Langue de Hocco. Fig. II. Idem de Paon. Fig. IV. Idem de Ganga mâle. Fig. V. Idem de Ganga femelle. On remarquera ici une grande différence de forme; d’un sexe à l’autre. d Fig. VI. Idem de Tourterelle. Fig. VIL. Muscles de la langue de la poule de Bruyère. Fig. VUL. Idem de grande Outarde. Fig. IX. Idem de Héron. Dans la fig. VIT, 0, est l’œsophage; £.-a. la trachée-artère; les autres lettres et les chiffres arabes indiquent les mêmes parties que dans les figures de la planche II. Fig. X. Hyoïde et os lingual de Cigogne. Fig. XI. Langue de Mégapode. Fig. XIL. Idem de Flammant. On remarquera que celte langue est très-grosse et très-charnue. La partie a.-b. est lisse, de forme ovale, un peu creuse, ayant son bord c. relevé. De b. -c. la langue est étroite et présente une double rangée de papilles très-saillantes. En 4. il y a une fossette longitudinale. En e. il y a un rudiment très-marqué d'épiglotte, formé par une lame cartilagineuse, recouverte par la peau. f. est la glotte, fente très-longue; 0. est l'œsophage, 1.-a. la trachée-artère. Fig. XIII. Hyoïde et os lingual de Flammant, vus par la face supérieure. Fig. XIV. Corps de l’hyoïde, avec une branche (la gauche), vus de profil. Les lettres sont comme dans les figures précédentes. Fig. XV. Langue de Castagneux. PLANCHE I. Fig. L.'° Os lingual de Courlis. Fig. II, Hyoïde et os lingual de Spatule. Fig. II. Langue de Spatule. FF. Fig. IV. Muscles dé la langue de Spatule. a. a. Mylo-hyoïdien. — D. b. Gérato-glosse, Fi. V. Langue de Grèbe huppé. EXPLICATION DES FIGURES. 23 Fig. VI. Oshyoïde etlingual du Grand-Plongeon. Fig. VII. Langue du Pingouin. Fig. VIIL. Idem du Phalarope roux. Fig. IX. Hyoïde et os lingual de Damier ( Pro- cellaria capensis L.). Fig. X. Hyoïde et os lingual du Goëland à man- teau gris. Fig. XI. Poche sous-mandibulaire du Pélican , vue par sa face interne. La peau intérieure forme des plis longitudinaux , un peu obliques en ayant, Ondulés en arrière. a. est un rudi- ment de langue; —8, le corps de l'hyoïde, qui parait , ainsi que les branches hyoïdes c. c., également rudimentaires, à travers la peau; — k. la glotte; — f. la trachée-artère. Fig. XII. Partie postérieure de la même poche, vue par sa face externe. De a. en b. peau extérieure ayant des rides longitudinales obli- ques. De e. en f. on a détaché cette peau extérieure, et on l’a repliée en avant , afin de la faire voir par sa face adhérente ou supérieure c.-d., et pour mettre à découvert la face inférieure de la peau intérieure qu’elle re- couvre, ainsi que les différens organes qui sont entre ces deux peaux. Les faisceaux transverses et un peu arqués qui se voient de c.en d., et qui sont plus épais vers la ligne médiane, sont ceux du mylo- hyoïdien. Les faisceaux longitudinaux et un peu obliques, qui croisent les premiers, sont les faisceaux principaux du tissu élastique; ils doublent immédiatement la peau extérieure et se trouvent entre elle et le mylo-hyoïdien. k. Est le corps de l’hyoïde en forme de fer de lance ; il se prolonge en arrière en unfilet carlilagineux qui le fixe à la trachée-artère. g- g. sont ses branches. On voit qu’elles sont très-courtes et qu’elles sont loin de pou- voir atteindre la partie postérieure du crâne. Les faisceaux longitudinaux les plusinternes, qui en partent pour se diriger en arrière, appar- tiennent au muscle byo-thyroïdien (4.); ils ne sont à découvert que du côté gauche; les externes5. 5. 5.sont ceux du sterno-hyoïdien. On a relevé en 31. 31. le muscle géni- hyoïdien du coté gauche, après l'avoir détaché de l’hyoïde, afin de faire voir le muscle cérato- hyoïdien (6.) qu'il recouvre. La figure XIII montre une portion de la peau extérieure, vue par sa face adhérente; elle est vue grossie à la loupe. Les faisceaux blancs longitudinaux, rami- fiés latéralement, marqués 1. 1. 1., sont ceux du tissu fibreux élastique. Les faisceaux transverses 2. 2, 2, sont ceux du muscle mylo-hyoïdien. La fig. XIV fait voir la peau du plancher de la cavité buccale du Cormoran. @. est le rudi- ment de langue ; — D. la glotte. PLANCHE . Fig. L."° Hyoïde etos lingual d’Autruche. Le corps de l’hyoïde est soudé à l'os lingual ; il se pro- longe en arrière et forme une queue pour s’attacher sous la trachée-artère. Les branches ‘hyoïdes sont écarlées l’une de l’autre à l’en- droit de leur articulation avec le corps. Fig. I. Hyoïde et os lingual de Nandou. Ici les deux branches hyoïdes s’articulent au corps de l’hyoïde très-près l’une de l’autre. Le corps de l'hyoïde n’a pas de queue; il à la forme d’un triangle isocèle très-étroit et très-alongé , qui est comme enchässé dans une échancrure de même forme de l'os lingual. Celui-ci en est très-distinct et à proportion beaucoup plus considérable. FF. Fig. IL. Muscles de l’hyoïde et de la langue du Crocodile, vus par la face antérieure. 1. plaque hyoïde. — 2. trachée-artère. — 3. branche hyoïde du côté gauche. — 3. por- tion non ossifiée, comme tendineuse. a, a. b. b. muscle mylo-hyoïdien. Il a été coupé suivant la ligne médiane , et la moitié gauche a. a. a été déplacée; l’autre a été renversée en dehors. Il faut d’ailleurs observer que plusieurs de ces muscles ne sont que des lambeaux, et ne montrant que leur attache mobile à la langue ou à l’hyoïde ; ayant dessiné cette pièce telle que je l’ai trouvée, coupée, détachée de la tête et conservée dans un bo- cal. > c. géni-hyoïdien. — c'. Portion interne du même muscle. — d. omo-hyoïdien. — e. e'. sterno-maxillien. — f. sterno-hyoïdien ou cératoïdien. —g. petit muscle qui se porte d’arritre en avant, pour se terminer par un tendon grêle à la peau qui recouvre la glande sous-maxillaire; il semble se détacher du géni- hyoïdien. — #. Faisceau musculo -cutané, qui est en ayant de la glande et se termine de même à la peau qui la recouvre. — 7. i. muscle génio-glosse. Celui du côté droit a été renversé de sorte qu’on le voit par sa face supérieure en k#., afin de mettre à découvert les faisceaux du muscle hyo-glosse gauche m. , qui se divise sous la ligne médiane de la langue en un certain nombre de rubans musculeux Z. Z. Z., lesquels s'entrecroisent avec des rubans sem- blables s. s. s. de l’hyoglosse droit #!., en se prolongeant sous la face inférieure droite de la langue en ». 7. jusqu'à son bord de ce côlé , où se perdent les fibres qui composent ces rubans. Fig. IV. Langue du Caméléon étendue et vue par sa face supérieure. — a. est une languette à face supérieure, toute papilleuse, enduite d’une humeur très-gluante; elle tient au plan- cher de la capsule glanduleuse, dont c. in- dique l’orifice; b. le bord supérieur, formant un bourrelet, et dont le fond fait une saïllie FIN. FF, 24 ‘ EXPLICATION DES FIGURES. : triangulaire d. sur ce côté de la langue. — e. e. esb le muscle hyo-glosse qui paraît à ie travers la peau. Fig. V. Massue de la langue, vue en dessous. Fig.VIetVIL. Le fourreauetla massue dela langue ouverts. — g. g. indiquent la paroi interne du fourreau. — jf. le tendon qui attache la massue de la langue à l'extrémité m. de l'hyoïde.— e. la lame dans laquelle le tendon s’épanouit, ou qui en est la continuation ; cette lame est placée dans le muscle annulaire d. d., qui a été ouvert par une coupe lon- gitudinale pour mettre cette lame à découvert. — b. est le muscle lingual longitudinal du côte gauche, qui tient, en arrière ,au muscle annulaire ou transverse et au fourreau de la langue, et qui se termine en avant par deux tendons à la paroi inférieure et supérieure de la capsule. Son action en rapproche les bords en tirant en arrière la commissure des deux lèvres de la capsule. — à. est le bord supérieur de cette capsule; — a:. le bord inférieur ; — c. l'entrée de cette cavité. Fig. VU représente la massue de la langue fendue latéralement, pour faire voir encore le muscle lingual longitudinal 8. avec ses deux languettes , l’une supérieure £. et l’autre inférieure Æ., et le muscle annulaireou lingual transverse d. ra € Fig XIV. \\ \ \ \ \ \ F } À Lit. de: Siren Lits «Strasbourg . Hyoide ,os lingual et Langues d'oiseaux de Proie. D Las dé as Le AE Vus Je Mlibus LM TE 2: Men. snbéit dé dut TETE. nb dati Cor met un Liüth.de Sinon fis & Strasbourg. Hvoïde,os hingual et Langues de Passereaux et de Perroquets . sh Lidie Sion fie à Srastcarg « b, Hvoïde,os Hingual et Langues de Grimpeurs de Gallinaces ë Pr où G | et d'E chassiers ; LE, A DS J + à En (NE NET Bin 1] RRANINTS î alu | Hi fe > Liti.de/Simon fiès & Strasbourg - wide, os lingual et Langues d'Echassiers et de Palmipides Poche sous-mandibulaire du Pélican . s Like. de Simon fits a Strasbourg. sual de l'Autruche et du Nandou in , Hyoïde et os | Langue du Caiman à Lunettes et du Caméléon C2 re AAAAMAAAAAMAAAA AAA AAA AAA AA AAA AAA AA AAA AA LL AAA AAA LL AAA LL AAA AAA AAA AAA LI AAA - % PLUSIEURS NOTES SUR * QUELQUES OSSEMENS FOSSILES DE L'ALSACE ET DU SURA; PAR Ce lb, DUVERNOY, CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE, DE L'ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE, ETC. £ues à l'Académie royale des sciences, Dans sa séance Du 3 Octobre 1836. — 58 e—— L Sur un Cétacé fossile, voisin des Dugongs et des Lamantins, trouvé à Rœdersdorf, dans le Département du Haut-Rhin. (Note lue dans la séance de la Société du Muséum d'histoire naturelle du 4 Août 1835.) Ex 1830? j'appris par une lettre de M. MarcHar., alors Inspecteur des douanes à la résidence d’Altkirch (département du Haut-Rhin), qu'on avait découvert dans un village de la frontière, à quelques lieues de Bâle, un tronc de squelette, dont il m’envoyait une portion de côte. La forme en était extrêmement épaisse, arrondie de toutes parts, et la substance un calcaire très-dur d'un brun rouge. La même roche dans laquelle ce squelette avait été découvert renfermait beaucoup de dents de plusieurs espèces de squales. On m'avait envoyé, en même temps, une petite dent cylindrique et mousse, qui devait avoir été trouvée dans le même bloc. Me rappelant que cette forme arrondie des côtes, sans bord tranchant, est un caractère essenuel de celles du Zamantin'; que leur tissu est de même très- compacte; que les os fossiles de Lamanuns, les côtes en particulier, trouvés en différens lieux, avaient généralement été changés en calcaire ferrugineux très- dur, comme la côte que j'avais sous les yeux, je présumai qu’elle provenait d’un animal de cette famille, et je la fis placer parmi les fossiles de notre Musée, avec linscripuon suivante: Porlion de côte présumée de Lamantin. 1 Recherches sur les ossemens fossiles de M. le Baron Cuvrer, tome V, 1." partie, p. 252. GG. 1 "+ 7 “a NL. Re 2 SUR QUELQUES OSSEMENS FOSSILES Quant à la dent cylindrique, je lui trouvai quelque ressemblance avec les dents d'une espèce de Marsouin, celle de d'Orbigny, F. Cuvier, (P. griseus); mais je n'avais aucune preuve qu’elle eût appartenu au même animal, sinon sa découverte dans le mème bloc. Je fus obligé de suspendre mon jugement à cet égard, en attendant de plus amples renseignemens: 1 Les blocs de pierre renfermant ces débris fossiles ont été pendant quelque temps possédés par la Société industrielle de Mulhouse, dont le président, M. ZuBEr- KarTn, a bien voulu les céder au Musée de Strasbourg, à la sollicitation de M. Vozrz, notre collègue dans l'administration de cet établissement. C'est aussi par ses soins et sous sa direcuon, qu'un mouleur attaché à ce Musée en a exécuté les moules en plâtre. Je reconnais donc que c'est à M. Vorrz que je dois l'avantage de pouvoir publier cette découverte, plus en détail que je n'aurais pu le faire avec les premiers renseignemens et les premiers débris qui m'avaient été adressés. Ces moules, en reproduisant les formes de ces débris osseux, par leurs em- preintes, aux endroits où les os plus nombreux ont été enlevés, ou par leurs saillies, aux places où ces os subsistent, ont servi à rendre leurs formes encore plus évidentes. Nous avons quatre blocs, dont deux représentent le tronc de l'animal vu de l'extérieur ou par le dos. Les deux autres ont reçu l'empreinte de ces mêmes parues par leur face intérieure ou viscérale. Il parait que les quatre blocs n’en faisaient primitivement que deux, et qu'ils ont été partagés pour la facilité du transport. Je les ai fait dessiner, ou plutôt leurs moules en plâtre, après les avoir rassemblés deux à deux. On pourra en suivre la description sur les figures qui les représentent. La parte supérieure de l'empreinte du squelette, dans la pierre, est restée en creux par l'enlèvement des côtes. Il n’y a que les vertèbres, dont les apophyses épineuses et une parte de la face dorsale du corps subsistent dans les blocs. Dans le moule cette empreinte est en saillie : nous avons ainsi obtenu une représentation plus sensible des côtes et des lombes vues par la face dorsale. C'est aussi d’après le moule que nous avons fait dessiner la figure I” Les deux blocs dont ce morceau se compose, sont indiqués dans cette figure, lantérieur par les lettres À et A1, et le postérieur par les lettres B et B.! La figure II est celle de la partie inférieure de l'empreinte laissée dans la pierre par les mêmes os, et conséquemment leur face viscérale. Le moule donne en saillie les parties de la même face, qui est creuse dans les blocs, partout où il n’était pas resté d'os. Mais le bloc postérieur D et D' ayant 1 J'avais confié cette dent à un ami de Paris, qui me l’a égarée. GG. DE L'ALSACE ET DU JURA. 3 conservé les bouts de côte de la sixième à la quinzième du côté gauche, ces bouts ont laissé leur empreinte en creux dans le moule. Le dessinateur les à ainsi figurés. La même figure montre l'empreinte du corps des vertèbres, dont la partie infé- rieure ou viscérale est restée dans la pierre, de même que la partie supérieure ou spinale subsiste dans les blocs représentés dans la figure L° Après ces premières explications, nous allons entrer dans les détails descriptifs des quatre blocs, en décrivant successivement les empreintes dorsales et viscérales des mêmes parties. Le morceau B B, fig. I, montre une partie de la cage de la poitrine et la région lombaire, vues en dessus. Les apophyses épineuses des vertèbres dorsales ont été en partie brisées et sont restées en partie dans la pierre; celle-ci conserve des empreintes, ainsi que nous l’avons déjà dit, de la face supérieure des vertèbres lombaires. Ce morceau montre les empreintes de six côtes de chaque côté; mais la première du côté droit, qui est la septième pour le numéro, est à peine visible. Ces côtes sont très-fortes et très-convexes; la dernière atteint le niveau de l'apophyse transverse de la première vertèbre lombaire; l'avant - dernière du côté gauche se porte plus en arrière jusque vis-à-vis l'apophyse transverse de la deuxième vertèbre de cette dernière région. Ces côtes présentent un caractère remarquable, signalé par M. RüpPeLz, dans sa déscription du squelette de Dugong : elles sont plus ou moins fortement échan- crées dans leur tiers moyen, comme si l'on avait enlevé une partie de leur convexité. Il y a cinq vertèbres lombaires, dont les apophyses transverses sont très-grandes; beaucoup moins, à la vérité, dans la première que däns la seconde et la troisième, où elles atteignent les plus grandes dimensions. Dans la quatrième elles diminuent déjà sensiblement, et encore plus dans la cinquième. Ces vertèbres étant numé- rotées dans la figure, on saisit facilement ces différences. Il y a du côté droit, au niveau de la quatrième et de la cinquième, un enfon- cement longitudinal, qui, dans le modèle en plâtre est devenu une saillie. Cette saillie représente comme un os de bassin; on le voit dans la figure en 3 3. Le morceau D et D', fig. IT, représente les mêmes parties, c’est-à-dire une grande portion du tronc et de la colonne épinière, comprenant la plus grande partie de la cage de la poitrine et la région lombaire, vues par leur face interne ou viscérale. On y disungue le corps de neuf vertèbres dorsales. Elles vont en augmentant en largeur et en hauteur, mais surtout en largeur, depuis la première à la septième; celle-ci, la huitième et la neuvième sont les plus grandes. Le corps de ces vertèbres paraît avoir été beaucoup plus large que haut, du moins dans les cinq dernières. C'est encore la forme qu'il présente dans les vertè- bres lombaires. Les apophyses transverses de celles-ci se montrent encore mieux dans ce mor- ceau que dans le premier avec leurs larges proportions. À GG. 4 SUR QUELQUES OSSEMENS FOSSILES Le moule démontre même une grande épaisseur dans leur extrémité, qui aurait été large et mousse dans la quatrième et la cinquième, tandis que les précédentes l'auraient eue un peu effilée. Les côtes sont au nombre de neuf à droite et de onze à gauche. Les deux pre- mières de celles-ci n’ont pas les vertèbres qui leur répondent; il n’y a que les neuf suivantes, ainsi que celles du côté droit, qui soient encore en rapport avec les vertèbres dorsales correspondantes; de telle sorte cependant, que par l’écrasement de la poitrine leur tête paraît en avoir été détachée, Ces côtes paraissent avoir été extrêmement fortes, soit que l’on considère les bouts qui en ont été conservés, soit que l’on observe l'empreinte de leur portion qui manque. Leur face interne est aussi convexe et non aplatie; elle ne présente pas d'échancrure comme l’externe. Elles sont toutes dirigées en arrière, surtout par leur extrémité; mais cette direction va en augmentant de la première à la dernière. Celle- ci est fort courte, comme nous l'avons vue dans le morceau A; mais l'avant-dernière paraît plus entière et plus longue que dans ce morceau, puisqu'elle se prolonge en arrière jusque dans l'intervalle des apophyses transverses de la deuxième et de la troisième vertèbre lombaire. Toutes les côtes du côté gauche, qui sont à peu près entières, montrent leur extrémité amincie dans tous les sens, et ne paraissent pas avoir été soudées à un cartilage. Rien n’annonce, du moins dans leur extrémité, l'empreinte de ce cartilage qui en aurait été violemment détaché. Le morceau C présente sur la même face interne de la cage thoracique les traces de sept côtes du côté droit et des vertèbres correspondantes. La première et la seconde, qui sont proportionnellement longues, montrent un bout sternal. Elles sont dirigées en avant dans les deux derniers tiers de leur longueur, en prenant le premier tiers vers leur portion dorsale. La troisième et la quatrième ont un peu moins celte direction; elles sont incomplètes. La cinquième est déja un peu transversale. La sixième l’était tout-à-fait. La sepüème ne montre que sa tête, qui est détachée de la vertèbre correspondante. On ne voit du côté gauche que la tête de la cinquième côte, de grandes por- üons de la quatrième et de la troisième, et de moindres de la seconde et de la première. La colonne épinière va un peu en augmentant de largeur d'avant en arrière. Enfin, le bloc A- Ai, fig. L”, est le moule de l'empreinte que la même partie antérieure du tronc, que nous venons de décrire, a laissée dans la pierre par la face supérieure ou dorsale. On y voit les traces des apophyses épineuses des pre- mières vertèbres dorsales et celle des six premières côtes droites et gauches. GG. : DE L'ALSACE ET DU JURA. 5 Quoique nous ayons reçu ces quatre blocs séparés, nous avons cru pouvoir les réunir deux à deux, et nous avons ainsi obtenu la double empreinte de la poitrine et des lombes de notre animal, vu par la face viscérale et par la face dorsale de ces régions. Les dimensions suivantes de ces quatre blocs, donnant pour ceux qui apparte- naïent au même côté exactement les mêmes chiffres, prouveraient au besoin qu'ils renferment les ossemens du même animal. Partie dorsale. 1.” bloc (A-A, fig. I) comprenant les côtes sternales; longueur. ...... 0,290. 2.° bloc (B-B:, fig. 1) comprenant les côtes asternales; longueur... 465 | 0,765. et les lombes; longueur ........ 500! ? Lotal + top: Partie viscérale. 3 bloc (C-C!, fig. IT) comprenant les côtes sternales; longueur. ...... 0,290. 4 bloc (D-D!, fig. II) comprenant les côtes asternales, longueur 0,465 0,765. et les lombes; longueur...... 0,300) 77 7 Ton AO: En faisant amincir la pierre de l’un de ces blocs, on y a découvert une des vertèbres caudales. (Elle est représentée dans les fig. IIT et IV de notre planche.) La figure III montre la face aruculaire postérieure (b) du corps de la vertèbre et ses apophyses transverses (x &), dirigées en arrière. La figure IV fait voir la face articulaire antérieure (d) du même corps de la ver- tèbre, avec les apophyses transverses (& &), vues aussi par le côté antérieur. On vait en (ee) les traces des deux branches de l'arc qui a été brisé. Il est remarquable que cette vertèbre a conservé toutes les apparences de sasubstance spongieuse, et qu’elle n'a pas été pétrifiée comme les côtes; ce qu'on peut dire, au reste, de toutes les poruons de la colonne vertébrale qui sont restées incrustées dans les blocs; tandis qu'on ne voit plus rien, ou presque plus rien (dans les différentes coupes des côtes) de leur structure spongieuse, ainsi que le montrent les figures V, VI, et VIL C'est dans une roche de calcaire grossier, qui appartient aux terrains tertiaires, ou aux molasses, qui reposent sur les terrains jurassiques, au fond de la vallée de Rœædersdorf, que le fossile en question a été découvert, avec quelques débris de tortues, une quantité prodigieuse de dents de plusieurs espèces de squales, et quelques bivalves des genres Modiole, Curdium, Arche et Lucine. Cette roche est formée d’un grain calcaire réuni par un ciment ferrugineux calcaire, qui lui donne une teinte jaunâtre, semblable à celle de la pierre à bäür des environs de Paris. Elle lui ressemble encore en ce qu’elle est molle en sortant de la carrière, et qu'elle durcit à Pair. GG. kr 6 6 SUR QUELQUES OSSEMENS FOSSILES Elle forme des bancs puissans traversés par des veines plus foncées, colorées par le fer, qui fournissent une bonne pierre à bâtir. Aussi avait-on ouvert une carrière, il y a quelques années, dans cette même roche, à l'extrémité du village de Rœders- dorf, pour en extraire la pierre destinée à la construction de la maison commune. Ce village est à peu de distance de Ferrette, ancienne ville bien connue dans l’histoire de l'Alsace. C'est très-près de là que se trouve une des sources de la rivière d'Ill, qui arrose la parte française de la vallée du Rhin et lui a donné son nom. Jespérais terminer cette note par des renseignemens sur la constitution géolo- gique de cette contrée, et particulièrement sur la localité de Rædersdorf, que m'avait promis M. Vozrz, notre collègue, afin de la compléter sous le rapport géologique. D’autres occupations l'ayant empèché de les rédiger, j'y supplée, autant que possible, par ceux que j'ai reçus de M. GRESsLY, jeune savant plein de zèle et d'instruction, qui se voue avec succès aux études géologiques, et dont le domicile est à quelques lieues de Rœdersdorf. Voici d’abord l'extrait d’une lettre qu'il m’a adressée le 22 Août 1835, contenant quelques détails sur la carrière où ce tronc présumé de Dugong a été découvert. « J'étais allé prendre des renseignemens à Rœdersdorf sur les restes fossiles du « Dugong; j'ai parlé à la personne même qui les a découverts; voici ce qu’elle m'en « dit: Il n’y avait qu’un seul bloc, contenant tout le squelette, et dont les « quatre blocs que vous possédez à Strasbourg sont les parties. On n’a vu ni tête « n1 dents, et il est probable que le reste est encore dans le banc dont on a « détaché le bloc. M. Zuser, de la papeterie de Raœdersdorf, a recueilli toutes « Ces pièces avec plusieurs côtes; le reste est dispersé. «Un puits près de la cure de Rædersdorf m'a fourni la série suivante des « terrains de cette contrée, en les prenant de haut en bas : 1. Débris calcaires jurassiques et cailloux roulés, 3 pieds de France. Dértuns 2 Alimon jaune. cn e-Ee ECUE id. remames. |3. Débris comme n° 1, mélés de plus de terre.» 4 id. 4. Timon plus jaune que n° 2.-::......... 3 id. 5. Banc de calcaire molassique vert-noirâtre (sili- cate de fer) me hrs nee Cl PCT RUE id. Molasse. /6, Molasse à ciment calcaire abondant, jaune, trés HMADlert te ce EE 2 id. 7. Îdem plus compacte.................. 3 id. à 8. Schiste calcaire portlandien . eu eh: Res hub id. Etage 9. Banc calcaire bleuâtre, marbré et veiné, com- SE » , , supérieur J ; ” , jurassique. DÉSERT CO NE EEE MER + HR } 10. Calcaire jaunâtre compacte; on en a perforé. = 1/2 id. P ; Total. ..:..25 1/2 pieds de Fr. j GG. DE L'ALSACE ET DU JURA. 7 «Il y a 15 1/2 pieds de terrains rémaniés; G 1/2 pieds de la molasse calcaire; enfin 5 1/2 pieds de la série jurassique. ” J'ajoute à ces premiers renseignemens une note plus détaillée du même savant, qu'il a bien voulu rédiger à ma sollicitation, sur ce terrain tertiaire marin à ossemens. « « « « « Le terrain tertiaire marin de Rœdersdorf est devenu remarquable par la décou- verte de restes nombreux d'organisation du type des vertébrés, et mériterait une descripuüon plus exacte et plus étendue que celle que je ne puis en donner dans ce moment, où des recherches insuffisantes ne me permettent point de détailler cette formation, soit dans sa consutution propre, soit dans ses rapports avec les autres terrains tertiaires environnans, tels que la molasse, certains calcaires à cérites, etc., qui appartiennent, sinon à la même formation, au moins à la même époque géologique. « Disons d’abord quelques mots sur la position de ce terrain vis-à-vis des ter- rains jurassiques qui lui servent de base, et vis-à-vis des terrains molassiques qui l’environnent, et auxquels il paraît être subordonné comme une modifica- on de la molasse. Je dirai aussi quelque chose des terrains quaternaires qui le recouyrent en presque-totalité. « Le groupe des terrains molassiques qui nous occupent fait partie du vaste bassin teruaire qui s'étend des soulèvemens jurassiques jusqu'aux Vosges; mais cette partie qui renferme les ossemens se restreint à un cul-de-sac formé par les sinuosités des soulèvemens jurassiques environnans. Ce cul-de-sac commence derrière le village de Rœdersdorf, où il ne s'étend qu'a quelques centaines de mètres et s’évanouit comme le vallon, parcouru par un bras de PIIL venant de Winkel. Ce cul-de-sac s’élargit bientôt vers Saint-Blaise, Leymen et dans le canton de Bäle, où la majeure parue des collines est composée de la molasse propre au bassin suisse et alsatique. Il suit exactement les contours du Jura par Mariastein, Æsch, Dorneck, eic., et s’élance souvent dans les sinuosités serrées que présentent les contours de ces montagnes secondaires; il repose générale- ment sur les assises les plus récentes des terrains jurassiques, c’est-à-dire sur les terrains portlandiens, qui sont très-bien caractérisés par l'aspect des roches et l'abondance des fossiles propres à ce groupe, comme par exemple à Rwdersdorf. « Examinons maintenant la composition des terrains qui remplissent ce cul- de-sac. « Ces terrains tertiaires se subdivisent pour la composition en deux ordres: la molasse et le calcaire grossier. « 1. La molasse ne diffère en rien de la molasse suisse et de celle des vallées jurassiques. Cette molasse se compose tantôt d'un grès gris-jaunâtre, ürant, surtout où le ciment argilo-calcaire prédomine, sur le verdätre ou le bleuâtre. GG. S « SUR QUELQUES OSSEMENS FOSSILES Quantité de paillettes de mica blanches, très-petites, le distinguent d’autres roches sablonneuses. Le ciment des grains quartzeux, très-blanc ou gris, con- üent de l'argile et du calcaire marneux : il lie les roches tantôt très - fortement et forme le grès molassique, qui est exploité en diverses localités; tantôt le ciment prédomine tellement que la roche prend l'aspect d’une marne pétrie de sable; et cette marne renferme des bancs énormes composés par le fossile caractéristique des terrains tertiaires de cette contrée, c’est-à-dire par l’'Ostrea flabellula. On y trouve de même des rognons calcaires; où ceux-ci dominent, manquent les Ostrea, qui, décomposés, forment une terre blanche très-pure. Peut-être cette marne ne fait que lier le grès molassique « 2.” Au calcaire grossier, qui existe au fond de la vallée de Rædersdorf et paraît s'étendre par Æsch à Dorneck. « À Rœdersdorf ce calcaire se compose de grains calcaires plus ou moins fins, plus ou moins äpres, plus ou moins liés entre eux par un ciment ferrugineux- calcaire, qui donne à cette roche une couleur jaune de paille souvent très- foncée. Cette roche constitue des bancs très -puissants, parcourus de stries ferrugineuses. Elle a été exploitée dans la carrière ouverte, il y a deux ou trois ans, à l'extrémité du village de Rædersdorf, vers Winkel. Cest dans cette carrière que l’on a découvert, outre une quantité prodigieuse de dents de squales et des restes de tortues, un squelette presque entier d’un mammifère marin, dont la tête est malheureusement et très-probablement restée enfouie. Outre ces restes, on n’a recueilli que très-peu de moules de coquilles bivalves des genres Modiola et Cardium. «À Æsch paraît se retrouver le calcaire identique avec des ostrea gigantesques, qui n’ont été nulle part retrouvées que là. Mais j'ignore comment ce point isolé se lie à celui de Rœdersdorf; le terrain étant couvert de limons et de galets quaternaires, il n’est guère possible d'en découvrir la connexion que par des puits, qui manquent dans tout l'alentour. « Enfin, à Dorneck, près du château du même nom, se trouvent des carrières dans un calcaire tertiaire très-différent du précédent dans son aspect, mais que je regarde néanmoins comme de la même formation. Ce calcaire est très-com- pacte, à cassure coquillière, gris foncé, à peu près comme le muschelkalk ; mais il est pétri d'une quantité infinie de moules de cérites, d'ampullaires et d'autres fossiles, qui rappellent invinciblement l’analogie de certains calcaires du bassin parisien. Il renferme en outre, comme à ARœdersdorf, les mêmes dents de squales, etc. « En résumé, il me parait que les calcaires tertiaires des environs de Rœders- dorf représentent les formations littorales du vaste bassin jurasso-vosgien, où du Haut-Rhin. C'est aux bords jurassiques de ce bassin que l’on découvre ces derniers calcaires, qui peuvent être identiques avec le muschelsandstein suisse, GG. DE L'ALSACE OU DU JURA. 9 « qui se voit dans les vallées jurassiques et aux bords jurassiques du bassin suisse. « Le tout est recouvert par les limons et les alluvions quaternaires, les cailloux roulés vosgiens et hercyniens, qui renferment, par-c1 par-là, les débris d’élé- « phans, etc. On y trouve également des morceaux plus on moins anguleux « d'un calcaire d’eau douce ménélitique, renfermant quelques hélix, cyclostomes, « etc.? IL. Sur un crâne de Lophiodon, et sur un fragment de mâchoire d'une tres-petite espèce de Pachyderme, présumée du genre Sus. (Communication faite dans la séance de la Société du Muséum d'histoire naturelle, du 15 Juin 1836.) En passant en revue, l'an dernier, un assez grand nombre de morceaux du calcaire d’eau douce du Bastherg , près de Bouxwiller, que possède le Musée de la ville de Strasbourg, et les ossemens que ces morceaux renferment, je fus agréa- blement surpris d'y découvrir la partie supérieure du cräne d’un animal qui devait avoir au moins la taille du Tapir. Les deux dernières molaires supérieures du côté gauche, qui sont à la face inférieure de ce morceau, me donnèrent de suite la faci- lité de le caractériser avec certitude, comme ayant appartenu au Lophiodon de la petite espèce?. On sait que les Lophiodons ont un système dentaire très-ressemblant à celui des Tapirs. Mais, jusqu'ici personne, que je sache, n’en a fait connaître le crâne. Celui que je présente à la société doit donc l'intéresser comme un fait nouveau pour la science. Ce crâne, à la vérité, n’a plus entièrement la forme naturelle : il a été violemment déprimé. Par l'effet de cet écrasement, la face infé- rieure a été rapprochée de la supérieure, et l'os maxillaire supérieur gauche, qui subsiste, touche au frontal, de manière que l'orbite a disparu. Cependant ce crâne montre une circonstance organique très-remarquable : c’est l'étendue des fosses temporales, qui paraissent avoir été très-grandes, puisqu'elles se rencontrent en arrière sur le sommet de la tête, où elles ne sont séparées que par une forte crête. Cette grande dimension des fosses temporales constitue un nouveau carac- tère différentiel entre ces animaux et la plupart des autres pachydermes chez les- quels elles ne se rapprochent pas à ce point. Les vieux Babiroussa montrent bien ce rapprochement des fosses temporales tout-à-fait à l'arrière du crâne; mais ces 1 Plusieurs avaient déjà été recueillis par feu Hermann; les autres l’ont été par les soins de M. le professeur Hammer, mon honorable prédécesseur à la chaire d'histoire naturelle de la Faculté des sciences. Voir à ce sujet Les Recherches sur les ossemens fossiles de M. Cuvirn; édit. in-4.°, t. Il, 1. partie, p. 195 et suiv. 2 Ibid., p. 200. GG. 2 40 SUR QUELQUES OSSEMENS FOSSILES fosses ne s'étendent pas, chez ces animaux, aussi loin en avant. Le Tupir d’Amé- rique les a comme notre Rrroter, tandis qu’elles restent séparées dans le Tapir de l'Inde. , La partie frontale de ce crâne paraît assez large. Les restes de mächoire inférieure, du moins ceux des deux espèces de Boux- willer, qui sont tous d’une grande proportion, font d’ailleurs comprendre que les fosses temporales de ces animaux devaient être assez étendues, pour fournir une attache suffisante à des muscles puissans, destinés à mouvoir ces lourdes mâchoires. La figure VIII de notre planche est relative à ce crâne. Dans ceute figure, À est la parue frontale ; B B' sont les fosses temporales gauche et droite, et C la partie occipitale ; E est une poruon de l’os maxillaire supérieur droit; F est la parue de cet os qui commençait l’arcade zygomatique de ce côté. C’est à la face inférieure de cet os que se voient la dernière et l'avant-dernière molaire. J'ai découvert parmi les mèmes ossemens fossiles, provenant du calcaire d’eau douce de Bouxwiller ou du Bastherg, une poruon de mâchoire inférieure gauche d’un très-petit pachyderme, tel qu'on n’en connait pas encore d'aussi petit, à l’ex- cepuüon du Daman, qui l’est davantage. Ce morceau renferme deux dents molaires; la première a quatre collines élevées, arrondies par leur face externe, terminées à la surface triturante par quatre pointes mousses. La seconde de ces dents, qui était la dernière de cette mâchoire, outre les quatre collines de la précédente, en a une cinquième en arrière. Ce caractère est évidemment celui du genre Sws, et, qui plus est, d’une espèce adulte, qui avait poussé sa dernière molaire, bien caractérisée par le nombre impair de ses collines et de ses pointes. Ce reste fossile suffit donc pour constater l'existence d’une espèce, sinon du même genre $us, du moins de la famille, encore plus peute que le Pecari. On pourra en juger par les dimensions de ces deux dents, que nous avons fait représenter de grandeur naturelle fig. IX de notre planche, et IX & pour la dernière molaire vue par le haut. IT. Sur un fragment de bassin présumé d'Hippotherium, trouvé dans une brèche du Jura. (Note lue dans la séance de la Société du Muséum d'histoire naturelle, du 20 Avril 1836.) L'histoire des brèches osseuses de la Méditerranée a été traitée avec tout l'in- térét qu’elle mérite par M. Cuvier, dans le chapitre IV des Recherches sur les ossemens fossiles. I termine ce chapitre remarquable par le catalogue des restes d'animaux que ces brèches renferment, parmi lesquels les uns pourraient être GG. DE L'ALSACE OU DU JURA, A1 considérés, à la rigueur, comme ayant appartenu à des animaux qui habitent encore le pays, et les autres sont tout-à-fait étrangers à sa population actuelle. Il en conclut que tous ces restes fossiles doivent être considérés comme des débris de la population contemporaine des Éléphans et des Rhinocéros fossiles. Il se demande d’ailleurs pourquoi ces ossemens ne se retrouvent pas dans d’autres brèches, dans les fissures du Jura entre autres, remplies, suivant lobser- vaton de M. ALEx. BRONGNIART, par une terre rougeâtre que dureissent souvent des infiltrations spathiques, et enveloppant des fragmens du corps de la montagne, et des grains d’hématite, dont il se forme une brèche fort semblable à celles qui contiennent des os. J'eus, peu de temps après la publication de ce volume, l’occasion de prouver à M. CuviEr, par un exemple, que ces brèches du Jura renferment aussi des restes de mammifères fossiles. C'était un premier fait remarquable de la note que je lui adressai à ce sujet; note qu'il a insérée par extrait dans le supplément du tome V du même ouvrage, page 815. Un autre fait, qui était alors nouveau pour la science, c’est que les os trouvés dans cette brèche sont les premiers débris d’ossemens d’ours qui aient été décou- verts en France. L'existence de ceux que renferme en si grand nombre la vaste grotte d'Osselle, dans le département du Doubs, n'avait point encore été indiquée par le célèbre BuckLanp et confirmée par l'intéressante description que M. FARGEAUD, mon collègue, a donnée de cette grotte; MM. Tuiria et L. FALLOT n'avaient pas encore trouvé, dans plusieurs grottes de la Haute-Saône, les beaux fragmens dont on leur doit la découverte, et que ce dernier a déposés dans notre Musée. Ces nombreux débris d’ossemens d’ours fossiles des grottes de la Franche-Comté et de la brèche de Châtillon semblent indiquer que les animaux des uns et des autres étaient contemporains; ce que M. CUVIER ne pense pas des animaux dont les ossemens se trouvent dans les cavernes d'Allemagne et dans les brèches de la Méditerranée. La brèche en question est extrêmement dure; les os qu’elle renferme ne peuvent en être détachés sans les briser, et ils se distinguent de ceux des brèches de la Méditerranée, en ce qu'ils sont un peu pétrifiés, ce qui n’a pas lieu pour les osse- mens de ces dernières brèches. D'ailleurs la plupart des os que la brèche de Chà- üllon renferme ne sont que des fragmens brisés et méconnaissahles. Malgré plusieurs voyages et des recherches opiniâtres pour y découvrir d’autres ossemens, je n'avais pu y trouver de parties bien caractérisées que des molaires et des canines d’ours; mais j'avais recommandé à M. BINET, qui habite le sommet du rocher où se trouve cette brèche, et sur laquelle on avait construit dans le moyen âge un des murs du château de Chäullon, de suivre mes recherches et 1 Annales des sciences naturelles, tome II, p. 256. GG. PT 42 SUR QUELQUES OSSEMENS FOSSILES DE L'ALSACE OU DU JURA. de recueillir tous les fragmens qu'il verrait contenir d'autres os que ces mêmes dents. Au mois d'Avril dernier, j'ai reçu de ce Monsieur , par les soins de M. le doc- teur Marcou, qui habite le Pont-de-Roïde à deux lieues de Châullon, arrondis- sement de Montbéliard, où se voit cette brèche, non loin de la vallée du Doubs, un fragment d'os assez caractéristique. C’est une portion de bassin qu'il est facile de reconnaître pour un iléon. Il a même un caractère remarquable qui le rap- proche de celui des ruminans, et encore mieux de celui du cheval. I] présente un angle spinal ou interne et un angle externe, entre lesquels se trouve un espace considérable, Le bassin des ruminans ordinaires, dit M. CuvieR!, a l'angle spinal de l'os des îles plus large et plus en arrière que l'angle externe, et la troncature de celui-ci est oblique et presque continue au bord antérieur de l'os, tandis que le bassin du cheval a son angle spinal pointu aussi avancé que l’externe, lequel est de plus tronqué presque carrément. Le fragment fossile de Châullon a bien l'angle spinal (fig. X, B) plus étroit que l'angle externe ( A). Il se rapproche sous ce rapport de celui du cheval; maïs cet angle spinal était moins avancé que dans ce dernier animal. Le bord antérieur lom- baire, ou l'intervalle entre ces deux angles, présente une ligne concave au milieu. Dans le bassin de Châtillon (fig. X, C) cette ligne est un peu convexe. Le bord inférieur externe, entre l’angle externe et la cavité cotyloïde, dessine une portion d’ellipse dans le cheval. Il forme deux courbures (F D G) et conséquemment le trait d’un $, dans le fossile de Châtillon. Nous avons marqué E dans la fig. X la place de la cavité cotyloïde. Il est évident, d'après cela, que ce bassin diffère à plusieurs égards du bassin de cheval, dont cependant il se rapproche le plus. Je crois pouvoir conjecturer qu'il pourrait bien avoir appartenu au genre Aëppotherium, dont les mâchoires avec des dents ont été trouvées, entre autres, dans le terrain tertiaire d'Eppelsheim, si célèbre par les ossemens fossiles qu'il renferme. ? Quoi qu'il en soit, cet os de bassin de mammifère fossile, découvert dans les brèches de Châullon, qui n’a certainement pas appartenu à un ours ou à tout autre carnassier, mais bien à un ruminant où à un pachyderme, enrichit d’une nouvelle espèce la population de ces brèches. La figure X de notre planche est celle de ce fragment de bassin présumé d’Lippotherium. 1 Ossemens fossiles, t. IV, p. 20. 2 Voyez le Mémoire sur le sous-genre Hippotherium , publié en allemand par M. le D. J.J. Kawr, dans le t. XVIL, chap. 1°, p. 179 et suiv. des Nova Acta physico-medica academiæ Cœsarcæ, etc: 1835. FIN. GG. | sale di ct À is Sbount Simon Lits a Stra ich. de IYPOXYLA- LICHENES STAHLRLA OPECRATHA (supp) Ja b.xxxr . | Be Frank pin Srmen\ dorer TLR/20 Simenfits à S/ras8g - , STLÆETIA PLANL 7 | à GRAPAIS SIELIVIAIA > SPHÆRIA OUASSLE-AMARZ oF| 7 GCRAPHIS CLEIOTS F 3. OTEGRAFHA BONFLANDI (ours weyers) 7 | # GRAFHIS TURGIDA L 4 OPECRAIILL GRACILIS £Ù » GRAPHIS COMETIA F S. OPEGRATHA RIGIDA F) 0 ARTHONTA DILATITA [2 guayacans) 7. LIZLMINTHOCARTON HEFREVOSTIL Impression en coulenrs. l | LICHENES | GHRATUIDEZ ET TER CARIA upp!"{ / < Libxvxrr. $eo CES frank pire Sinon derax < Zi de Sinon fils CSirasésrg Z OTEGRALUA LAS CENS. 7 7 CHIODECTON , FLEZ [1 CSS.) , 2 ARTUONIA CIDTHZSOIDES, 72 S (CHIODECTON _IFRICLANUN, V4 d ARTHONIA LEUCOCHEILA, 74 10. MELAINOTHECI ACHANTZAINZ, V4 4 SARCOCRAFHA TRISTIS, F 1 PORINA AMERICAIN A, 74 À CIXTHIS CICATRICOS1L, VA | 42 FORINA NANX, 74 0 GINTAIS LEUCOGR ATH, il | 41 PORINT OULSSIS , 4 1% MPLANOTUECL ESENBECKLINA.TFT lavpression en couleurs Ë À | ne à. d ’ ea | %, h, ss à À LICHENES . TLAAUCARLE LT LECANORÆ ÿ Tab. xxx 7. re Pere 7 7 Z PYRENULA AURANTIACL, F 6. THELOLRENA CONCRETUM , F 2. TFRENULA ASTISTEA , AC. gs. LHELOTREMA QUITENSLS VA z : er’ operé A6 drrére NS indecalture ?. PFRENULA OUASSTIÆCOLAL, Æ S ZECIDE< PREPISSONZZ 74 4. TALLOTREMA CONFORME , Æ 9. LBE(IDEZX CHLOROPLACA, Le À. TAELOTRENMA CALTESCENS NE | 10. LEANORA BY S'SIPLAUA, TE HISIDIUM CINCHONARUN, F. Impréssion envceuleurs À Vo Le « LICHENES LIRMELIICEE (supp *Ÿ Ta bxxxrm Char cprræ A Siniorr dire! / PARMELLI l'APYRINA F 4 2 LIRMELLA FLABELLATA 5 3 PARMILLL APPENDICULATA F 6 Lit. de Siren Lits à SVraslE LARMELLL LATIS SIN V4 L'ARMELIA HITFOMILTHA F. VARMELLL MINOR f. AAA AAA AA AAA AAA AA AAA AAA AAA AAA AAA AAA REGETER GENS SUR LES OSSEMENS FOSSILES DU GRÈS BIGARRÉ DE SOULTZ-LES-BAINS (BAS-RHIN) ; PAR M. HERMANN DE MEYER. 24e —— L'exsrecr de vestiges de sauriens, dans des terrains plus anciens que le grès bigarré, est un fait bien connu. Lors de l'assemblée des naturalistes à Édimbourg, en 1834, M. AGassiz1 attribua, à la vérité, aux Megalichthis, genre de poissons de la famille des sauroïdes, les dents, le squelette et Les écailles d’un prétendu saurien, qui ont été découverts récemment? dans un calcaire d’eau douce, de la formation houillère de Burdiehouse près d'Édimbourg; il est vrai aussi que, relativement à la vertèbre de saurien qu’on a trouvée dans le Northumberland, on a démontré plus tard qu'il n’était pas certain qu’elle provienne d’un terrain aussi ancien que le mountain-limestone, puisqu'elle avait été trouvée dans une alluvion et non dans des roches solides. Il est néanmoins hors de doute que le schiste cuivreux du zechstein renferme des reptüles et surtout des sauriens du genre que j'ai nommé Protorosaurusÿ : en sorte que les reptiles ont apparu bien certainement sur le globe avant le grès bigarré. Toutefois on ne connaissait pas encore de repüles du grès bigarré : l’on n'avait 1 Acassiz, Rapport sur les poissons fossiles trouvés en Angleterre; Neuchâtel, 1835, page 26. 2 Hiserr, Edinb. N. Philos. Journ., Janvier et Avril 1834; Conysrare, London et Edinb. Phuilos. Magazin, n° 19, 1834, page 773 Hissenr, Trans. of the Edinburgh Royal society, XIIT, 1, page 169. 3 Lyecr, Princip. of geology , 1." édit., page 129. 4 Le, idem, 3.° édit., page 190. 5 Her. von Mever, Palwologica zur Geschichte der Erde und ihrer Geschüpfe, p. 208 et 305. HH. 1 + R = . * * # ie . ÿ + h % Ê 4 "2 “s _ DES OSSEMENS FOSSILES DU GRÈS BIGARRÉ . que quelques notions vagues à ce sujet. M. MERIAN! a parlé d’ossemens fossiles du grès bigarré près de Dezelen dans la vallée de Steina (canton de Bäle}, et près de à ville F” Bäle elle-même. M. Vor?z? a cité, d'après HERMANN, des ossemens de cétacés trouvés dans le grès bigarré de Massenet mais 1] parait que les ossemens en question, qui se trouvent dans le Musée de Sbure, ne sont pas fossiles, et que HERMANN avait été induit en erreur. M. BouÉ 3 a parlé également d'os trouvés près de Pyrmont. Enfin, M. le professeur ALEx. BRAUN a eu la complai- sance de me communiquer des os qu'il avait trouvés dans.un grès bigarré recou- vert de muschelkalk, dans la carrière de Bubenhausen près de Deux-Ponts. Je les reconnus pour des os de sauriens, et je publiai sur ces ossemens une notice dans mes Tableaux sur la géologie#; je la fis suivre bientôt d’une descripuon plus détaillée et accompagnée de planches5. À cette occasion j'avais cité des os de sauriens, que M. le professeur CREDNER de Giessen avait eu la complaisance de me faire parvenir par M. le docteur KLIPPSTEIN, et qui provenaient du grès bigarré de la montagne de Jenzig près Iéna. M. ZENKER déenivit6 dans le même temps des ossemens sem- blables, trouvés dans la même localité. Bientôt après, par la complaisance de M. Vorrz, ingénieur en chef des mines, je fus mis à même d’ examiner et de figurer les ossemens fossiles de reptiles du grès bigarré, qui se trouvent dans le Muséum de la ville de Strasbourg, et qui proviennent de Soultz-les-bains (Bas-Rhin). J'ai consigné dans ce mémoire les résultats de mes travaux sur la collecuion du Musée de Strasbourg. Je ne donne pas préliminairement la description du grès bigarré de Soultz-les-bains : personne ne serait mieux en état de le faire que M. Vozrz. Je renvoie, au reste, sur ce sujet à M. ALBERTI7, qui donne aussi un catalogue des fossiles que renferme le grès bigarré de Soultz-les-bains, de Bubenhausen et d’autres localités. La substance des os fossiles de Soultz est la même que celle des ossemens du grès bigarré de Deux-Ponts et de Jenzig; elle se laisse couper comme du savon ou de la stéatite, fait effervescence avec les acides et y est soluble; elle est fendillée et d’un blanc sale : quant à la roche qui les contient, on peut en dire à peu près ce que j'ai dit sur la roche de la carrière de PDP AEonS Je dois faire observer aussi que tous les coquillages me s'y trouvent qu'à l’état de noyaux, à l'exception des coquilles de Lingula , qui sont conservées, ce qui ferait présumer 1 Mer, Geognosi. Uebersicht des südlichen Schwarzwaldes , page 181. 2 Apercu minéralogique des deux départemens du Rhin, page 58. 3 Boué, Geognostisches Gemälde von Deutschland, page 210. 4 Henw. von Mrven, Tabelle über die Geologie, page 79. 5 Museum Senchenbergianum, 1, page 18, pl. 2. G Zexken, Beiträge zur Naturgeschichte der Urwelt, page 60. 7 Vox Ausenni, Monogr. des bunten Sandsteins , Muschelkalks und Keupers, pages 181, 201. 8 Museum Senckenbergianum, 1, page 21. HH. DE SOULTZ-LES-BAINS (BAS-RHIN ). 3 qu’elles se composent d’une autre substance que celle qui forme les coquilles ordi- naires; au lieu de la masse des os, on ne voit quelquefois plus que l’espace vide qui les contenait. Quand cette circonstance se présentera, je la mentionnerai expressément dans les descriptions qui vont suivre. ODONTOSAURUS Vozzzrr, HERM. DE MEYER. (PL I, fig. 1,4, b,c, d; Catalogue du Muséum de Strasbourg, D, 5689.) Il en existe deux fragmens, formant une portion d’une moitié de mâchoire, que je réussis à réunir. Les dents ne paraissent point être contenues dans des alvéoles, mais elles sont insérées dans une espèce de gouttière formée d’une part par un sillon longitudinal creusé dans la mâchoire, et d'autre part par le bord externe de cet os, qui est recourbé. Les dents sont insérées dans cette gouttière peu profonde, suivant une direction un peu oblique, du dedans au dehors; elles sont plus ou moins courbes, et s'appuient en parüe contre le bord recourbé externe de la mâchoire, qu’elles surpassent en hauteur. Elles ne sont pas creuses : les sections que je fis de plusieurs d’entre elles à différentes hauteurs, me les montrèrent tou- jours pleines dans toutes leurs parties. Lors du changement de dents, la jeune dent n'était donc pas contenue dans l’ancienne, mais elle naissait latéralement, ou seule- ment lorsque l’ancienne dent était tombée. Comme ces dents étaient implantées dans la goutuère dont j'ai parlé, elles n'étaient pas fixées dans la mâchoire elle- même. Je crois que la position naturelle de la mâchoire était telle, que les dents les plus fortes se trouvaient du côté antérieur, les plus faibles du côté postérieur. On peut suivre ainsi la série des dents jusqu’à la dernière, qui est placée le plus en arrière; C’est avec elle que cesse la goutüère en se confondant avec la surface lisse de la mâchoire. Les dents encore conservées sont au nombre de cinquante; mais le nombre réel de toutes les dents était certainement plus considérable. On remarque distinc- tement une place vide, qui existait avant que los fût inclus dans la roche, et qui pouvait renfermer à peu près une ou deux dents. On ne saurait dire, du reste, de combien la mâchoire se prolongeait encore par devant. Le nombre des dents dans cette moitié de mâchoire surpasse donc en tout cas cinquante. La ligne suivant laquelle les dents sont insérées n’est pas parfaitement droite; celle que les dents forment dans la figure 1, planche I, est plus irrégulière que la véritable ligne des dents ne l’est en effet, parce que celles-ci sont courbes, et ont été figurées coupées à des hauteurs différentes, ce qui produit sur la surface de la pièce qui offre ces coupes, une apparente irrégularité dans la position des dents. C’est par la mème raison que l'on voit dans la figure des dents de différente grosseur. Elles ont une forme conique, et la section en a été faite tantôt un peu plus haut, tantôt HE. 4 DES OSSEMENS FOSSILES DU GRÈS BIGARRÉ un peu plus bas. 11 faut observer du reste que les dents postérieures, et surtout les dernières, sont de dimensions plus petites que les antérieures ; les dents sont à peu près à égale distance les unes des autres. Il ne n'a pas été très-facile de me former une idée exacte de la forme de ces denis; je crus d'abord qu’elles étaient analogues à celles des phytosauriens, qui ont la figure de colonnes cylindriques ou carrées, et dont la couronne n’est pas pointue, mais aplaue et un peu arrondie à la circenférence; cependant je vis bientôt que les dents du grès bigarré ne pouvaient offrir cette forme que par uneillusion prove- nant de ce que plusieurs oxides métalliques se trouvaient immédiatement en contact avec ces dents et adhéraient à leur surface : en enlevant ces oxides dans une direc- üon perpendiculaire à l'axe de la dent, on en rencontre la véritable pointe, et, en faisant des sections des dents dans le sens horizontal et dans le sens parallèle à l'axe’, on voit qu'elles ont une forme presque cylindrique, terminée par une pointe conique arrondie. Les dents, et surtout leurs pointes, étant très-cassantes, il ne me fut pas possible de voir si l'on pouvait y reconnaitre des traces d'usure. Leur colonne est légèrement sillonnée; je ne pus voir si ces sillons régnaient jusqu’à la pointe; ils ne sont pas rapprochés les uns des autres, et n’alterent que légèrement le contour circulaire de la dent; les espaces compris entre les sillons ne sont pas convexes, mais plutôt un peu aplatis au milieu. Le quadruple gros- sissement d’une telle dent (pl. I, fig. 1, b, c, d), fera mieux comprendre ce que je viens de dire; on voit aussi dans la figure à la forme que donne à la dent la masse d'oxide métallique qui y adhère. D'après cette manière d’envisager ce fragment d'os, il ne peut provenir que de la mâchoire inférieure gauche, ou de la supérieure droite. Il n’est pas difficile de se décider à cet égard. En effet, ces deux fragmens n’offreni dans toute leur lon- gueur aucune partie formée comme une branche de mâchoire inférieure; au con- traire, toute la partie intérieure présente des surfaces de fractures, ce qui prouve que cette moitié de mâchoire était soudée dans toute sa longueur avec l’autre moitié. La pièce est aussi trop large pour pouvoir être une mâchoire inférieure, dont elle ne rappelle nullement la forme; on peut même remarquer une seconde espèce de goutuère, auprès de laquelle la mâchoire s’élargit de plus en plus. Tout s'accorde donc à prouver que les fragmens appartiennent à la partie droite d’une mâchoire supérieure, En comparant ces restes à ceux d'animaux connus, on est amené, par la forme apparente des dents, à les comparer à ce que nous connaissons sur les phytosau- 1 Je renvoie pour l'intelligence de cette expression et d’autres semblables, quant à ce qui concerne la forme des dents, au fragment odontologique dont j'ai fait précéder ma Description des dents et des ossemens fossiles de Georgensgmünd; Francfort, 1834, in-4.°, avec 14 pl.; p- 1. HH. Ua DE SOULTZ-LES-BAINS (BAS -RHIN ). » riens. M. JEGER! dit dans sa descripuion que les dents du Phytosaurus cylindri- codon sont presque cylindriques et comprimées d’une manière à peine sensible d'avant en arrière et de dedans en dehors; que leur extrémité est arrondie et comme arquée de dehors en dedans. Il croit que les dents étaient pour la plupart creuses, parce que, les ayant coupées à différentes hauteurs, il trouva l'intérieur rempli d'une masse identique avec celle de la roche qui contenait ce fossile. D’autres dents montrent dans leur milieu un noyau rond et jaunâtre : M. JÆGER en induit que ces dents avaient une cavité dans laquelle ces noyaux s'étaient formés. Parmi ces dents de Phytosaurus il en est aussi qui montrent sur leur surface de fracture la même cavité conique, à bord lisse, qui n’est pas entièrement médiane, mais plus rapprochée du côté intérieur de la pièce que de son côté extérieur ; enfin, cette cavité cylindrique montre encore un noyau conique à base large, que M. JÆGER regarde comme une dent destinée à remplacer la dent cylindrique : cette dernière disposition le conduit à la conclusion que les nouvelles dents de cet animal se formaient dans l'intérieur des anciennes, qu’elles sont destinées à les remplacer, ainsi que cela se voit dans les crocodiles. Il regarde cette forme conique comme propre aux jeunes dents, lesqtelles deviennent ensuite cylindriques par leur crois- sance avec l’âge. Ce changement de forme serait analogue à celui qu’on remarque dans les dents de nos jeunes sauriens actuels, dans lesquels l’altération de forme ne s’effectue toutefois plus que relativement à l’état plus ou moins pointu des dents, à leur aplatissement et à leurs arêtes. M. JÆGER croit en conséquence que dans le cylin- dricodon la couronne cylindrique et obtuse des dents adultes s’est développée de la même façon, et qu’elles avaient d’abord la forme conique et pointue. Il présume seulement que les dents anciennes étaient couvertes d’émail; mais il observe expres- sément qu'il n’en a vu aucune trace sur la surface de ces dents, qui était poreuse et comme couverte d’un réseau de vaisseaux. On trouva près de cette mâchoire trois dents aiguës, que M. J&GER lui attribue également; elles étaient en partie couvertes de malachite, de cristaux de gypse et de pyrite cuivreuse, et on remarquait à leur surface des fils d'un diamètre assez gros, ressemblant à des vaisseaux : il y adhérait aussi des parties de l'alvéole pré- sumé. La substance de ces dents était homogène, et consistait en calcaire de couleur grise jaunâtre. L'examen que j'ai fait des dents du grès bigarré de Soultz-les-bains, na fait douter de la forme cylindrique et carrée des dents des phytosauriens. J'ai dit plus haut que l’accumulauon d’oxide métallique auprès des dents de Soultz, les avait encroûtées d’une écorce beaucoup plus dure que la roche qui les entourait, et leur avait donné une forme cylindrique à pointe lisse et un peu arrondie. 1 JxGrr, Über die Fossilen-Reptilien Würtenbergs, page 23. HH. k G DES OSSEMENS FOSSILES DU GRÈS BIGARRÉ En coupant transversalement une telle dent cylindrique, on voit dans son inté- rieur une dent conique et pointue comme on voit les jeunes dents du crocodile renfermées dans les anciennes. Or, M. JÆGER dit souvent que des matières métal- liques se trouvaient accumulées dans le grès keupérien, auprès des os et des dents de ces phytosauriens, en ajoutant que ces matières métalliques consolidaient la roche en ces points. Il cite du sulfure et du carbonate de cuivre, et des cristaux de gypse, en disant que la surface des os et des dents était de couleur noire bru- nâtre, et qu'en partie ils sont comme recouverts et entourés d’un réseau de filamens; que dans d’autres endroits l’enduit noirâtre formait une croûte mince et susceptible d'être enlevée. Voici donc que les dents auraient été couvertes d’un réseau de filamens semblables à de minces fils d'archal, qui s'anastomosaient de diverses manières, surlout à la surface supérieure, en devenant toujours plus minces, de telle facon que quelques-unes de ces dents semblaient avoir été entortillées de fils d'archal très-déhiés. Bien que je ne partage pas l'opinion de M. le baron D’AzrHaus et de M. D’Ar- BERTI', qui pensent que ces restes de phytosauriens ne sont que des stytolithes, je crois pourtant que quelques parties que M. JÆGBR avait prises pour des dents adultes, des dents jeunes, des fosses dentaires et pour d’autres parties d’os, ne sont plütôt que de la roche qui s’est substituée à ces parties, ou que ce sont seulement des remplissages de caviés et de fissures, et que, pour porter un jugement exact sur ces fossiles, 1l est nécessaire de les considérer sous le point de vue que je viens d'indiquer. Si même les dents des phytosauriens étaient en effet coniques, ce que plusieurs circonstances paraissent démontrer, elles n'étaient pourtant pas rondes, car elles possédaient une arête bien prononcée et tranchante; elles étaient plus pointues à leur sommet, et n'avaient point de sillons , du moins M. JxGEr n’en parle pas; elles étaient bien plus grandes, plus rapprochées les unes des autres que les dents du grès bigarré, et leur nombre n’était sur le même espace que de trente, tandis qu'il est de cinquante dans la mächoire du grès bigarré. Le grand nombre des dents, leur forme cylindrique et leur mode d'insertion, éloignent ce saurien du grès bigarré de la plupart des autres sauriens. On ne pour- rait du reste le comparer qu'avec les sauriens à mâchoires étroites, et même parmi ceux-ci je n’en connais aucun qui ressemblât, quant au nombre et à la forme des dents, et en général quant à l'appareil dentaire, au fragment de mâchoire de Soultz-les-bains. C'est pourquoi je n'hésite pas à attribuer ce fragment à un nouveau genre de sauriens que je nomme Odontosaurus, et dont je fais l'espèce Od. Follzu, en lui donnant le nom de mon ami M. Vozrz. À l'extrémité antérieure et postérieure de ce fragment se trouvent des surfaces 1 Vox Aivenri, Monogr. des bunien Sandsteins, page 152: HH. DE SOULTZ-LES-BAINS (BAS-RHIN ). 7 de fracture fraiche : la pierre renfermait donc primitivement un os plus grand que ce fragment. La substance des dents et de l'os est identique, et ressemble, ainsi que je l'ai déjà dit, à du savon ou à de la stéatite; elle se laisse couper et se morcelle facilement; elle est blanche, son tissu et ses fissures sont fréquemment remplis d'oxides métalliques, qui leur donnent un aspect rougeâtre ou noirûtre; elle fait lentement effervescence avec les acides et s’y dissout en se morcelant. La masse de la roche est une argile schisteuse, dont la couleur jaune devient verdàtre lorsque la masse est plus argileuse. Les portions sablonneuses montrent du mica d'un blanc argentin, et renferment çà et là de petits vestiges de plantes qu'il n’est pas possible de déterminer. L’os gît dans la pierre dans le sens des feuilles du schiste; les cellules de l'os sont aussi remplies de la substance du schiste ; la mâchoire a un aspect un peu comprimé; peut-être moins par suite du poids qu’elle a supporté, que par suite de l’affermissement et du durcissement des couches. Extrémité antérieure d’une mâchoire. (PL I, fig. 2, a, b, marquée D, n.° 5691 des Catalogues du Musée de la ville de Strasbourg.) Le fragment est cassé en plusieurs endroits, et ces cassures ne provenant que de son extracuon de la roche, il était primitivement plus grand qu'il ne l’est maintenant. Originairement les deux moitiés de mâchoire n'étaient probablement pas distantes l’une de l'autre, maintenant elles sont éloignées dans la roche de 0”,002-0”,004, et une moitié se trouve de 0”,004 en arrière l’autre. De tels changemens peuvent avoir été la suite du raffermissement de la roche. La forme générale de l'os indique un animal à mâchoires étroites et à dents fortes, placées à une certaine distance les unes des autres. Dans une moitié on remarque les restes de quatre dents; dans l’autre on n’en remarque que trois. On ne voit aucune trace d'ouverture nasale, n1 d’une autre ouverlure, ni aucune suture, à l'exception de celle, suivant laquelle les deux moitiés sont placées l’une à côté de l'autre. Cette circonstance et le peu de hauteur des os, me paraissent prouver que cette extrémité antérieure provient d'une mâchoire inférieure, et dans ce cas on la voit dans la figure par sa partie inférieure. Aux points d'insertion des dents la mâchoire est un peu renflée; mais même en ces points la largeur de chaque moitié ne dépasse pas 0,02. Chaque moitié de la mâchoire porte une dent à son extrémité antérieure, à l'endroit où elle touche l’autre moitié; cette dent est un peu plus petite que celles 1 On verra dans la notice sur le grès bigarré de Soultz, qui fait partie de la présente livraison des mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg , que ce schiste est subordonné dans l’assise moyenne du grès bigarré, celle qui renferme un si grand nombre de plantes fossiles remarquables et très-peu de coquillages. ë HH. af L' S DES OSSEMENS FOSSILES DU GRÈS BIGARRÉ qui la suivent. À partir de cette première dent, le bord de la mâchoire décrit un angle arrondi, qui est suivi par une seconde dent : les suivantes sont placées après celles-ci, à de petits intervalles. Les dents sont insérées dans la mâchoire au moyen de racines simples, très- longues et très-grosses. Les racines s'étendent presque jusqu’à la réunion des deux moitiés de la mâchoire; elles sont entièrement creuses et remplies de la substance de la roche ambiante; ik ne pouvaient donc pas avoir contenu une dent de remplacement. La partie de la dent qui dépasse la mâchoire, offre de légers sillons longitudinaux, qui deviennent plus prononcés vers la pointe. Dans quelques dents une portion assez considérable du cône de la couronne manque; ce défaut existait déja quand la mâchoire fut ensevelie dans la roche; car la substance qui entoure les dents est homogène et les touche immédiatement. La couronne conique des dents est recouverte d’une légère couche d’émail, de couleur un peu foncée; elles montrent, quant à leur forme, leur grandeur, leur courbure, leurs racines, leurs stries, leur émail, une analogie frappante avec les dents du muschelkalk de Lunéville, de la San et de la Franconie, et si nous ne sommes pas trompés ici par ln os nous pouvons présumer avec quelque fondement, que les dents du muschelkalk et celles du grès bigarré supérieur: de Soultz-les- bains ont appartenu à un même genre d'animaux. Je renvoie le lecteur sur ce sujet à une monographie des sauriens fossiles du muschelkalk , que M. le comte MünstEr et moi publierons plus tard. Ces restes proviennent donc d’un saurien dont les dents, de grande dimension, proporüonnellement à celles des autres sauriens, étaient creuses en dedans, mais ne renfermaient pas de dent supplémentaire, et étaient insérées par de fortes racines dans les alvéoles. Le petit nombre des dents, leur grandeur considérable, leur struc- ture et la manière dont elles sont insérées dans la mâchoire, ne permettent pas de comparer ces restes à ceux de l’'Odontosaurus ni aux sauriens encore vivans à quatre doigts (crocodiles, caimans, gavials), ni à ceux à cinq doigts (Lacerla), ni aux genres Acolodon, Genosaurus, Mastodonsaurus, Protorosaurus, Lacerta(?), Neptunia, Megalosaurus, Iguanodon, Ichthyosaurus, Mosasaurus , Phytosaurus, Sauroce- phalus, Saurodon, Teleosaurus, Plerodactylus, Gnathosaurus, Conchiosaurus, ni à l'animal auquel appartient une mâchoire trouvée dansle muschelkalk de Lunéville, et dont parle Cuvier. Il est en outre peu probable que la mâchoire du grès bigarré ait appartenu à un des genres ÆRacheosaurus, Pleurosaurus, Macrospondylus, Eyhzoseurs. Elle pourrait ressembler à une mâchoire de P/esiosaurus ; mais elle s’en disüingue par sa forme alongée, semblable à celle de la mâchoire d’un . par les dents de devant, qui ne sont ni plus fortes ni plus longues que celles de 1 On verra dans la notice de M. Vorrz que le grès bigarré supérieur fait le passage au muschel- kalk et renferme la plupart des coquilles fossiles du muschelkalk. HH, + DE SOULTZ-LES-BAINS (BAS-RHIN). 9 derrière, et par le grand intervalle qui existe entre deux dents successives, Restent à comparer les genres Sfencosaurus?, Metriorhynchus et deux autres sauriens, que M. Kaup décrira sous les noms de Mrystriosaurus et d'Enygommasaurus, M.DE M. Les dents renferment une jeune dent supplémentaire, circonstance que je ne pus remarquer ni dans les dents du grès bigarré ni dans celles du muschelkalk. Le Mrystriosaurus, d'après le dessin que M. Kaup a eu la bonté de me communiquer, est marqué d’une petite échancrure à l'extrémité antérieure de la mâchoire infé- rieure, et alors la série commence par une dent qui n’est pas plus petite que les autres, Cette première dent est suivie d’une seconde, placée à une légère distance et au point où la mâchoire se courbe latéralement; derrière cette seconde dent la mâchoire rentre un peu, puis elle s’élargit et montre deux dents placées l’une derrière l’autre ; derrière celles-ci la mâchoire rentre de nouveau et plus que la première fois. : La forme d’une mâchoire inférieure rentrant et s’élargissant successivement, est liée à celle de la mâchoire supérieure, qui présente les mêmes courbures et les mêmes renflemens. La mâchoire supérieure que je décris ne présente pas ces courbures; elle est droite et offre, ainsi que je l'ai déjà dit, un léger ren- flement seulement à l'insertion des dents. La série dentaire commence avec une dent un peu plus petite que les suivantes, et la mâchoire ne présente aucune dent à sa courbure latérale. L’extrémité antérieure de cette mâchoire provenant du grès bigarré indique par ses bords arrondis, et par sa courbure partout égale, une mâchoire supérieure, qui n’était pas construite dans sa partie antérieure comme celle du Mystriosaurus; il est possible aussi que l'ouverture nasale se soit trouvée de ce côté. | Le Metriorhynchus est un animal dont les caractères concordent, jusqu'à un certain point, avec ceux que nous avons énumérés. CUvIER (Oss. foss., t. V, 2;tab. 8, fig. 1, 2) rapporte à ce genre une mâchoire inférieure de forme pointue, qui pré- sente à sa courbure une dent qui n’est pas plus petite que les autres; elle offre en outre des dents coniques striées, munies de deux arêtes longitudinales saillantes et renfermant le germe d’une dent supplémentaire. Ces deux derniers caractères, qui sont très-essentiels, éloignent le Wetriorhynchus des fossiles du grès bigarré, ainsi que de ceux du muschelkalk. Jusqu'ici on n’a pas trouvé non plus dans aucune de ces deux formations, des vertèbres dont la face antérieure eût été convexe : caractère que CuvIER attribue à l’animal que je rapporte maintenant au Wetriorhynchus. Ce naturaliste ? réunit aussi à mon genre Steneosaurus (lequel n’est pas le Seneo- saurus GEOFF.) les sauriens d’Altorf, qui se trouvent dans le Musée de Darmstadt (Mystriosaurus ) et dans celui de Mannheim (Enygommasaurus). Les seuls osse- 1 Appelé autrefois en partie Séreptospondylus, genre qui doit être rejeté. 2 Cuvier, Oss. foss. , Il, page 525. HH. 10 DES OSSEMENS FOSSILES DU GRÈS BIGARRÉ mens fossiles qui seraient encore à comparer avec le fragment dont il est question ici, seraient ceux de l’Enygommasaurus du lias. J'attendrai, pour faire cette compa- raison, la publication que M. Kaup nous.a promise. Ensuite il restera encore à décider si les fossiles du grès bigarré et ceux du muschelkalk , qui offrent des dents si semblables, appartiennent à un seul et même animal. Je ferai connaître plus tard mes observations à ce sujet. MENODON PLICATUS, HERM. DE MEYER. (T. I, fig. 3; marqué D, n° 5688, dans les Catalogues du Musée de la ville de Strasbourg.) La pièce que j'ai sous les yeux est peu distincte, pourtant on voit qu’elle appar- üent à une mächoire, et dès-lors elle mérite d’être examinée. On voit d’abord, de la gauche vers la droite, des fragmens de quatre dents rapprochées l’une de l'autre; puis vient un intervalle à peine assez grand pour contenir une de ces dents; ensuite viennent cinq dents plus rapprochées, suivies encore d’un intervalle al » après lequel viennent enfin deux autres dents, qui ne sont pas aussi ue l’une de l’autre que l’étaient celles des groupes précédens. On voit après cela un long espace sur lequel je ne pus pas remarquer de dents. Mais au-delà de cet espace il semble qu'il y a encore quatre à cinq dents, accolées les unes à la suite des autres, comme les précédentes. D’après cela il paraîtrait assez probable qu’originairement l'intervalle sans dents en était muni également. On voit donc plus ou moins dis- tinctement quinze dents, et les intervalles pouvaient en contenir encore bien une douzaine, de manière que, si l’on suppose qu'ils étaient armés aussi de dents, le nombre total s'élevait à peu près à trente. Il est à remarquer en outre que la mâchoire est incomplète à.ses deux bouts, et que par conséquent il est impossible de déterminer le nombre total des dents. Elles étaient placées l’une à la suite de l'autre, en formant une seule série. Je me suis positivement assuré que ces dents sont implantées par des racines simples, mais peu profondes, dans les alvéoles de la mâchoire. Je ne les ai pas trouvées creuses, néanmoins il se pourrait que dans la racine elles renfermassent une dent supplémentaire; circonstance que je ne pus constater. La mâchoire paraît avoir été mince, et elle l’est sans doute devenue encore davantage par la pression; je ne saurais par conséquent décider si les dents étaient primitivement rondes, ovales ou angulaires; dans leur état actuel leur diamètre est à peine d’un millimètre : elles paraissent ne pas avoir différé entre elles dans leur forme ni dans leurs dimensions, et ne dépassent pas la mâchoire de plus de trois millimètres ; elles étaient cylindriques sur la moitié de cette hauteur, et se termi- naient ensuite en une pointe disinctement striée, comme on peut le voir, soit sur les dents elles-mêmes, soit sur leurs empreintes dans la roche. Il me parait en outre, mais cela demande vérificauon , que la parue cylindrique HH. DE SOULTZ-LES-BAINS (BAS-RHIN). 11 était également marquée de stries, qui en tout cas n'étaient pas aussi prononcées que celles de la pointe. Cest surtout dans les couches anciennes que se trouvent des restes d'animaux dans lesquels les caractères distincufs des poissons et des reptiles sont tellement confondus qu'il est à peine possible de reconnaitre, par l'inspection d’une partie isolée du squelette ou d’un fragment seulement d’une de ces parties, à quelle classe l'animal appartenait : toutefois les restes dont il est question ici appartiennent évidemment à un reptile. La petitesse des dents rappelle celles du Conchiosaurus clavatus1 (H. ne M.), de la collection du comte MünsTER à Bayreuth , trouvé dans le muschelkalk des environs de Querfurt; elles ont les mêmes dimensions, mais-elles sont un peu rétrécies à la base de la couronne, un peu moins rapprochées les unes des autres , et ne forment pas une série aussi nom- breuse. La mâchoire de grès bigarré ressemble en outre à une mâchoire d’un saurien un peu plus grand, trouvé dans le même muschelkalk; celle-ci appartient au Mu- séum du grand-duc de Saxe-Weimar à Iéna, et elle sera décrite dans notre mono- graphie des sauriens du muschelkalk. Du reste je ne connais rien que l’on püût comparer à ce fragment de mâchoire du grès bigarré. Je donnerai à l'animal dont il provient, le nom de Menodon aie La roche de ce fossile est du grès fin, assez pur , de couleur jaunâtre, et appar- tenant au grès bigarré supérieur. Vertèbres. Les fragmens de vertèbres provenant du grès bigarré de Soultz-les-bains, qui m'ont été communiqués, sont trop incomplets pour qu'il vaille la peine de les figurer; néanmoins je ne crois pas devoir les passer sous silence. Il existe encore un peu de substance osseuse sur une empreinte de vertèbre dans la pièce marquée D, 5603. Les faces articulaires postérieure et antérieure du corps de la vertèbre sont planes ou un peu concaves, mais non pas convexes. Le corps a 0°,0176 en hauteur et en longueur, et provient sans doute d’une vertèbre cau- dale. Son apophyse épineuse fut cassée et disparut avant qu'il fût enseveli dans le grès. On voit sur cette empreinte que le milieu de cette vertèbre devait être muni d'une apophyse transverse, qui se sera étendue presque sur toute la longueur de la pièce et y aura été soudée. Cette apophyse aura par conséquent formé, comme cela arrive dans les vertèbres caudales du crocodile, une partie séparée du corps de la vertèbre. CuvIER remarqua la même chose dans la vertèbre du muschelkalk de Lunéville qu'il a décrite. Les vertèbres du grès bigarré du pays de Deux-Ponts, que j'ai décrites, ne me permirent pas de faire cette observation. La vertèbre figurée dans le Museum Senckenbergianum(X, pl. 2, fig. 9) pourrait concorder avec la présente 1 Museum Senckenbergianum, 1, page 8, pl. 1."°, fig. 3 el 4. HH. 42 DES OSSEMENS FOSSILES DU GRËS PIGARRÉ pièce ; l'une et l'autre appartiennent peut-être au même genre auquel appartien- nent les cinq grandes vertèbres consécutives du pays de Deux-Ponts et dont le corps a deux faces concaves, ainsi que des apophyses épineuses larges et élevées. Je ne remarque point de traces d'apophyses épineuses inférieures, en forme de chevron, dans la vertèbre provenant de Soultz. Le corps de cette pièce est légèrement rétréei dans son milieu, ce qui provient de ce que les bords des deux faces ont pris de l'expansion, ainsi qu’on le voit aussi dans les grandes vertèbres susmentionnées. Un autre fragment de vertèbre un peu comprimé et marqué D, 5695, git trans- versalement dans la roche fissile qui le renferme. La hauteur du corps est égale au diamètre du canal vertébral, qui est de 0”,01 15. Il est impossible de reconnaitre davantage la structure de cette pièce; elle avait une apophyse transverse longue de 0”,05, qui paraît avoir été un peu rétrécie du côté de la vertèbre; vers le milieu de sa longueur elle se dilate et prend une largeur de 0”,0086, et à son extrémité elle est arrondie : la partie plane de cette apophyse paraît avoir été dans une position verticale; quant à l'apophyse épineuse supérieure, on voit seulement qu’elle a existé et qu'elle était assez élevée. Cette vertèbre paraît avoir fait partie de celles du dos; elle semblerait se rapprocher de la vertèbre du grès bigarré de Deux-Ponts, figurée dans le Museum Senckenbergianum (p}. 2, fig. 10), et de la vertèbre figure 8 de la même planche, qui a peut-être été une vertèbre caudale appartenant au même genre. Il paraît donc qu’on a trouvé jusqu’à ce jour des vertèbres de deux sauriens dans le grès bigarré supérieur de toute la rive gauche du Rhin, lequel semble avoir été formé par un seul et même dépôt. À l’un de ces sauriens appartiendraient la vertèbre que je viens de décrire, celle figurée dans le useum Senckenbergianum (pl. 2, fig. 9), et les cinq vertèbres du pays de Deux-Ponts. A l’autre saurien appartiendraient la ver- tèbre dorsale trouvée à Soultz-les-bains, la vertèbre caudale figurée dans le Museum Senckenbergianum (pl. 2, fig. 8), et peut-être la vertèbre figure 10, même planche. Je ne trouve pas que ces vertèbres du grès bigarré s'accordent beaucoup avec celles du muschelkalk. Les apophyses transverses de la partie annulaire des vertèbres du muschelkalk ont une forme différente de celle de la dernière vertèbre de Soultz- les-bains; elles indiquent en général un animal plus grand, et, quand je les com- pare aux cinq grandes vertèbres de Deux-Ponts, je trouve qu'il n’y a concordance ni dans leurs apophyses transverses, ni dans leurs apophyses épineuses supérieures } qui sont plus hautes, plus larges, plus étroites , et n’offrent pas de renflement à leur partie supérieure. Les corps des vertèbres, pris isolément, montrent aussi des différences d'une importance assez notable. Ces restes de vertèbres de Soultz- les-bains viennent du grès bigarré supérieur; la roche est à grains très-fins, très- argileuse, de couleur jaunätre, et ne renferme pas d’autres fossiles. Dans le voisi- nage de ces os on remarque des oxides métalliques noirätres. HH, DE SOULTZ-LES-BAINS (BAS-RHIN ). 13 Côtes. Deux morceaux de roche de Soultz-les-bains montrent des côtes fossiles, qu’il ne vaudrait pas la peine de figurer. L’un (D, n.° 5692) offre l'empreinte d’une côte ressemblant à celle du grès bigarré de Deux-Ponis , figurée dans le Wuseum Senchkenberzianum (t. 1 1, fig. 16), qui est à peine un peu plus grande. La courbure, la largeur et la conformation de la tête articulaire sont identiques dans les deux pièces. L'aruiculation avec le corps de la vertèbre a lieu au moyen d’une seule tête, analogue à celle des côtes des monitors, et de telle façon que le côté le plus large était également vertical, ce qui n'a pas lieu non plus dans les crocodiles. Cette circonstance, jointe à celle que la section transversale est plutôt ronde qu'aplatie, semblerait rapprocher l'animal de ces côtes des monitors ou des lézards, tandis que les vertèbres elles-mêmes ressemblent plutôt à celles des crocodiles qu’à celles des lézards, ce qui se remarque souvent sur les sauriens fossiles des formations anciennes. Sur l’autre pièce (D,5694) on trouve des restes de cinq côtes : ce sont les parties moyennes de côtes un peu plus grandes que la précédente. Leur plus grande largeur est de 0”,0118. La partie la plus large est plus plane que les autres parties, qui ont une coupe en ovale déprimé. Les deux extrémités de ces côtes manquent; on ne peut donc pas déterminer leur mode d’articulation. La côté dont j'ai parlé en premier lieu, appartient probablement à l'animal au- quel appartiennent les petites vertèbres. Ces côtes sont renfermées dans un véritable grès, mais qui est très-argileux et appartient encore au grès bigarré supérieur; elles ne sont pas accompagnées d’autres fossiles. On ne remarque point d’oxide métal- lique auprès de ces os, à l’excepuüon de l'empreinte de la petite côte, qui est recouverte par une couche très-mince de couleur brunâtre, formée par de l'hy- droxide de fer. Os divers. L'os D, 5698, figuré planche I, figure 4, est incomplet; une peute partie manque au bas à droite, ce qui fait qu'il est impossible de juger si cette extrémité était rétrécie d’une manière aussi caractérisique de ce côté que sur l’autre bord. Cette tête inférieure de l'os est très-plane, épaisse à peine d’un millimètre, et acuminée; sa surface est ridée longitudinalement vers l'extrémité opposée : elle s’arrondit d’une manière un peu oblique, et s’élargit; son épaisseur est de 0,005 : cette partie est la portion la plus forte de los. La forme de cette pièce rappelle celle d’un métatarsien ou d'un métacarpien; mais je ne connais point d'animal dans lequel cet os à une conformation si parüculière à l’une de ses extrémités; s'il était en effet ce qu'il paraît être, il appartendrait à un animal ayant des membres propres à marcher sur la terre ferme, appartenant à la division A de mon Système des HH. "+ 14 DES OSSEMENS FOSSILES DU GRÈS BIGARRÉ sauriens !. Il provient peut-être de l'animal auquel appartiennent les os D, n° 5700 et 5699, et git dans la même roche que les deux autres os dont je viens de parler. L'os figuré planche I, figure 5, marqué D, 5700, dans les catalogues de Stras- bourg, n’est malheureusement pas complet. Si l’échancrure qu’on remarque dans la partie convexe à gauche, est l'effet d’une cassure, celle-ci eut lieu avant que l'os füt enseveli dans la roche. La pointe supérieure à gauche paraît bien avoir été dis- posée comme je l’admets ici; il ne manque du reste que la région de l'angle inférieur de la droite, qu'il eüt été fort uule de connaître pour la détermination de cette pièce: elle est très-mince et plate, sa plus grande épaisseur n'excède pas 0”,002. La partie la plus épaisse se trouve à droite du côté du bord et aussi auprès du trou que traversaient les vaisseaux, lequel parait avoir perforé toute l'épaisseur de l'os. Celui-ci est acuminé auprès de ses bords concaves inférieur et supérieur, et auprès du bord convexe supérieur de la gauche : sa forme générale ressemble à un biscuit, c'est-à-dire qu’elle est rétrécie symétriquement au milieu, et qu'aux extrémités elle présente des expansions flabellaires. Il est extraordinaire que l'expansion de los se fasse uniformément des deux côtés, et que l’on n’y remarque de différences qu'aux extrémités. L’échancrure anguleuse située à droite et en haut, fait présumer que deux articulations de deux os ou de deux apophyses auraient existé de ce côté. Cet os ressemble surtout à une omoplate de sauriens; toutefois l'omoplate des iguanes à un appendice qui n’existe pas dans la présente pièce, et qui fait exclure ces derniers animaux de la comparaison. Cet os est aussi proportionnellement plus alongé que l'omoplate des monitors, et ressemble plutôt à celle des lézards pro- prement dits. S'il est réellement une omoplate, il se distingue de toutes les autres par plusieurs particularités de forme et surtout par sa régularité, et indique un animal d’un type tout particulier; il ressemble aussi sous quelques rapports à une apophyse épineuse supérieure. La roche est du grès jaunâtre, à grains très-fins et fort argileux, caractéristique pour le grès bigarré supérieur : l'échantillon n’offre pas d’autres fossiles ; immédia- tement au-dessous de l'os se trouvent des oxides métalliques noirs. Le fragment d’os figuré planche I, figure 6, marqué D, 5699, est très-mince, son épaisseur est au plus de 0",001; deux bords seulement en sont conservés : l'un est en forme d’éventail ou de hache, l'autre s'étend en ligne droite. Les bords eux-mêmes n'élant pas enters, ne permettent pas de tirer une induction sur la forme générale de l'os. Les cassures sont très-récentes. Des os de cette largeur ne peuvent provenir que du bassin, de l’omoplate ou du sternum. Le fragment ressemble à une expansion en forme de hache de los cora- coïdien, et correspond plus à celui des lézards qu’à celui des monitors, Si os avait 1 Palæologica, page 201. HH. DE SOULTZ-LES-BAINS (BAS-RHIN). 15 des prolongemens, ceux-ci en faciliteraient beaucoup la détermination; mais dans cet état incomplet, elle est impossible. Il parait qu'une légère fossette régnait le long de l'os. ‘Cette pièce provient probablement de l'animal auquel appartient l'os n.° 5700 : elle git dans la même roche, et dans son voisinage immédiat se trouve de l’oxide métallique brun clair. Dans un autre fragment de roche (D, 5690) on voit les restes d’un os, qui sont trop écrasés et trop incomplets pour pouvoir être figurés; leur surface est couverte de fossettes et de sillons peu profonds, analogues à ceux qui règnent sur les os à écailles et sur les os de la tête de quelques reptiles; la masse est très-mince; le fossile est cordiforme, large de 0”,046, long de 0,052, échancré à l'extrémité la plus large; l’autre extrémité n’existe plus; les fossettes et les sillons paraissent se diriger vers deux points centraux, plus rapprochés du côté de l'extrémité la plus large. Au premier abord cette pièce ressemble à un fragment de l'os frontal d'un Saurus. 1] apparüent peut-être à l'espèce à laquelle appartient l'os que je vais décrire. La roche est de l'argile schisteuse, d’un vert grisâtre; elle renferme quel- ques plaquettes de grès. C’est l'argile schisteuse qui se trouve subordonnée dans le grès bigarré moyen. ÿ . La figure 7, planche II, a été faite suivant un moule en plâtre et suivant l’em- preinte originale, pour donner une idée aussi exacte que possible de la forme de ce fossile, qui n’exise plus et dont le Musée de Strasbourg ne possède que l’em- preinte dans un grès. A la surface de l'os on remarque une région centrale, vers laquelle se dirigent des fossettes de section pentagonale, ou plus ou moins ovale, et de différentes dimensions. Ces fossettes se chanigent vers la circonférence en gouttières, à bords divergens, qui deviennent peu à peu plus aplaties, et finissent par se confondre avec la surface de l'os. Les côtes ou branches qui en forment les bords, se termi- nent en pointes. Les fossettes et les gouttières sont dans un rapport très-inüme; celles-ci avaient, pour ainsi dire, une disposition à devenir des fossettes, ou peu- vent être considérées comme étant formées de plusieurs fossettes ouvertes vers la circonférence, et dont les bords sont peu saillans vers la région centrale. Lors- qu'on poursuit l'espace d’une telle gouttière, on rencontre, vers la région cen- trale, de petits embranchemens, et des enfoncemens transversaux sur des embran- chemens latéraux, qui représentent d'autant mieux des fossettes isolées qu'elles sont plus rapprochées du centre. Quelquefois on rencontre dans une gouttère. succes- sivement deux ou plusieurs enfoncemens, situés à une certaine distance les uns des autres, et qui forment une répéution de la formation des fossettes. Il ne règne donc pas de désordre dans les inégalités que présente la surface : c’est la région où se trouve chaque inégalité qui détermine la façon suivant laquelle le type de ces fossettes et gouttières est modifié. Du côté gauche, où le fossile est entier, on remarque un prolongement au-delà des gouttüères. Ce prolongement HE. 16 DES OSSEMENS FOSSILES DU GRÈS BIGARRÉ consiste en une surface large au moins d'un pouce, et en apparence lisse; mais elle montre, à la loupe, des stries fines, dirigées également vers le centre. La roche est le véritable grès bigarré de l'étage moyen; c’est un grès ferme, de couleur rougeâtre, se rapprochant plus du grès vosgien que du grès bigarré supérieur; il contient moins d'argile que le grès bigarré supérieur, et est entre- mêlé distinctement de paillettes de mica d’un blanc argentin. Il n’est guère possible, au moyen de cette empreinte seule, de porter un juge- ment sur la nature de cet os. On pourrait porter ses présomptions sur plusieurs ordres divers du règne animal, sans pouvoir lui assigner une place certaine. Lors- que je me trouvai à l'assemblée des géologues à Strasbourg, en Septembre 1834, M. Puron présenta une empreinte semblable à celle dont je viens de parler; mais plus petite, et provenant probablement d’une espèce différente. Elle avait été trouvée dans une carrière de grès bigarré moyen à Clairefontaine, près de Ruaux, non loin de Plombières (Vosges). M. Puron la regardait comme un os frontal d’un saurien. M. Vorrz avait eu la même idée sur la pièce de Soultz-les-bains; mais ce n'est qu'en examinant les fossiles du Musée de Stuttgardt, qu’on voit bien claire- ment que ces empreintes pouvaient provenir en effet de sauriens. La substance des os et des dents a complétement disparu dans les restes des phytosauriens de M. JeGER. Ce sont ou simplement des empreintes, ou bien la roche a remplacé les os et les dents, et s’est moulée sur leur empreinte. Il existe à Stutigardt une empreinte d’un fragment de la tête d’une nouvelle espèce de Saurus, provenant du keuper. La substance des os et des dents a dis- paru, et l’on voit dans la roche l’espace qu’elle occupait. On y remarque aussi des empreintes avec des sillons et des enfoncemens semblables à ceux du grès bigarré. Les restes si bien conservés du Mastodonsaurus des Musées de Stuttgardt et prove- nant du schiste alunifère ou des stipites (/e/tenkohle), ne laissent d’ailleurs plus aucun: doute sur la nature de ces empreintes, les os de cet animal étant encore bien conservés. Le Saurus présente des os de la tête, de l’épaule et d’autres parties du squelette, offrant des sillons et des fossettes semblables à ceux de la plaque de Soulu-les-bains; en sorte qu’on est conduit à présumer qu'il a existé des sauriens qui avaient au moins sur une partie de leur corps des plaques osseuses, munies de sem- blables fossettes et sillons, ou que leurs os mêmes avaient en partie eette structure, ce qui les rapprocherait des tortues. Il se pourrait aussi que cette plaque appartint à un sauroide. La planche IT représente une empreinte d’un tel os, trouvée dans le grès bigarré de Soultz-les-bains. Il ne sera possible de déterminer exactement l'espèce à laquelle l'os appartenait, que lorsqu'on aura trouvé des restes plus considérables de cet animal. HH," DE SOULTZ-LES-BAINS (BAS-RHIN ). 17 Les fragmens de mâchoire du grès bigarré de Soultz-les-bains (Bas-Rhin) appar- tiennent donc à trois espèces différentes d'animaux vertébrés. Chacune de ces espèces apparent à un genre différent. L'un de ces animaux était tout-à-fait inconnu; je l'ai nommé Odontosaurus Vollzii. Le second possède des dents analogues à celles du muschelkalk ; maïs il n’est pas décidési celles-ci appartiennent au Nothosaurus, au Dracosaurus, où à un autre genre; j'espère pouvoir dire plus tard quelque chose de plus décisif à cet égard. Le troïsième, que je nomme Wenodon plicatus, étain également inconnu. Les os D, 5698 (fig. 4), D, 5699 (fig. 6)et D, 5500 (fig. 5), me paraissent appar- tenir à un seul genre, qui est peut-être le ne que celui dont proviennent la côte D, 5692, et l'os D, 2690. Les fragmens demächoires, D ,5689, l'Odontosaurus, et D. os: proviennent d'animaux plus grands ; et le ins de mâchoire D, 5688 (Menodon) provient d’un animal qui était trop peut pour qu'on püt lui attribuer les premiers ossemens,en sorte qu’ilse pourrait qu'ils apparünssent à une espèce distincte, qui serait la quatrième de celles que je viens d’énumérer. Les fragmens de côtes, D, 5694, indiquent un animal plus fort. Les grandes vertèbres du- grès bigarré du pays de Deux-Ponts appartiennent peut-être au même genre d'animaux dont pro- vient le fragment de mâchoire D, 5601. On trouve donc dans le grès bigarré des restes de trois espèces d'animaux ver- tébrés, peut-être même celles d’une “quatrième espèce. L'incertitude qui règne encore à cet égard, s’éclarcira sans doute par la suite, si l’on continue à examiner’avec soin tous les ossemens qu’on trouvera dans le grès bigarré. Les vertèbres et les côtes indiqueraient des espèces identiques dans le grès bigarré de Soultz-les-bains, du pays de Deux-Ponis et de Jenzig; mais les fossiles de Soultz-les-bains sont les plus importans. Il est bien à désirer que mon travail sur ces fossiles, provoque des recherches ultérieures sur ce sujet. FIN. HH. 3 CE LH EC dE 2 pre 7 : — PAC TU DE ESS 177. 4 L . ; V7 V4 | . LI on Fig. ». D. 5700. Fig. 6. D 5690. Fig. Æ. D. 5608. L TOME TL. V4 2779) VA AE 20 Lace ir AAA AAA BA AAA AA LA AAA VIAAAAA RAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA A AAA AA AA AAA AAA AA AA AA AAA AAA sé “ d : NOTIGE SUR LE GRÈS BIGARRÉ DE LA GRANDE CARRIÈRE DE SOULTZ-LES-BAINS ; PAR M. VOLTZ, INGÉNIEUR EN CHEF AU CORPS ROYAL DES MINES. CE 0e——— L: montagne qui renferme cette carrière, est située au levant du vallon des bains, et au sud-est du village de Soultz-les-bains. Ce vallon, qui court du N.-N.-O. au S.-S-E., est l'effet d'une grande faille; j'en ai déjà parlé dans la notice sur la source minérale de cette rs dont le terrain esttrayersé par plusieures failles, ayant diverses directions, et one l'une se montre avec l'évidence la plus frappante à l'extrémité méridionale de cette carrière. | La montagne dans laquelle est établie la grande carrière, forme le flanc est du vallon de Soul; elle paraît être due à un soulèvement assez moderne; il a redressé le las’ et le terrain jurassique jusqu’à la grande oolite. Les terrains tertiaires qui se trouvent à l’est et au nord-est, ne viennent que jusqu’au pied oriental de la montagne ; mais le diluvium se trouve sur sa sommité, ainsi que sur celle du mont Scharrach, situé au nord de celle-ci, et la montagne d'Odratzheim, qui paraît former l’extré- mité septentrionale de ee soulèvement, montre ces molasses soulevées à une assez grande hauteur : Fon aurait donc ici un soulèvement courant sensiblement du sud au nord, et qui serait postérieur à l’époque des molasses. Cette carrière s'étend du N.-N.-O. au S.-S.-E., comme le vallon de Soultz, et offre auprès de sa sommité les assises inférieures du muschelkalk. A l’est, on voit le keuper et le lias dans un petit vallon qui la sépare de la montagne de Wolx- heim, composée de l'inferior-oolite et de la grande oolite. Les couches plongent de quinze à vingt degrés environ vers l’est das la montagne de Wolxheim; mais 1 Vol. 1.7 des Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Strasbourg. IT, x bé. 4 2 GRÈS BIGARRÉ dans celle de Soultz elles ne plongent que de six à huit degrés, également. vers l’est. La grande carrière de Soultz-les-bains est placée à mi-côte sur le flanc oriental du vallon; elle a produit une entaille verticale où un escarpement arüficiel, bien dressé en fEce droite, long de’six cents mètres environ, et haut à peu près de vingt-cinq énètt es. Les coiEbES supérieures de cet escarpement offrent sur une hau- teur de quinze mètres environ le grès bigarré supérieur, qui forme le passage au muschelkalk, et qui est composé en majeure partie d’une roche argileuse, dans laquelle on trouve, vers le‘ haut, un assez grand nombre de petits bancs subor- donnés de dolomie grenue, d’un gris, jaunâtre ou fauve. Cette roche argileuse, qu'on peut appeler un grès très-fin et très- -argileux, renferme aussi des couches subordonnées d’un grès moins argileux et à grains moins fins. Il y en a une très- puissante dans le haut de la carrière, qui a pris, par l'effet d'infiltrations ferrugi- neuses concentriques, la forme d’une série de grands ellipsoïdes aplatis. Vers le milieu de la hauteur de cet escarpement aruficiel on remarque du “véri- table grès en plus grande abondance, et l'on arrive alors au grès bigarré propre- ment dit, que j'appellerai grès bigarré moyen. Ce dernier grès se voit encore sur le sol de cette carrière, dans laquelle :l est entaillé sur une hauteur de dix à douze mètres. Il fournit de bons moellons. et de bonne pierre de taille, tandis que le grès bigarré supérieur n’est d'aucun usage, à l'exception des dolomies, qui, par leur dureté, forment de bons matériaux pour le rechargement des routes. Dans une autre carrière, plus petite et située au nord de cellé-ci, mais à un niveau plus bas de vingt mètres environ, on voit également le grès bigarré moyen, qui est bien caractérisé dans le haut, et qui, dans le bas, passe insensible- ment au grès vosgien, que je considère comme étant le grès bigarré inférieur. Cette carrière fournit encore de bonnes pierres de taille et de bons moellons. La puissance totale du grès bigarré moyen dans ces deux carrières doit être au moins de trente-cinq mètres. Le grès bigarré moyen est un grès à grains fins un peu argileux, offrant be paillettes de mica blanc-argentin, surtout sur les joints des bancs et des feuillets. 11 forme de gros bancs ayant jusqu'à 2”,50 d’épaisseur, entre lesquels se trouvent, comme membres subordonnés de ce dépôt, des bancs peu épais de grès schistoïde et d'argile schisteuse. La couleur du grès n’a jamais de teintes foncées; elle tire sur le jaunätre ou sur le fauve; il est souvent veiné d’hydroxide de fer et de man- ganèse: on y voit quelquefois de petits filons de manganile, avec du sulfate de barite. D'autres fois on y trouve des géodes de spath dolomitique. La couleur du grès schistoide est tantôt la même que celle des gros bancs de grès; d’autres fois c’est le jaune brunâtre, couleur du fer oxihydraté, et d'autres fois encore, c’est le rouge du fer oxidé. Les argiles schisteuses sont tantôt rouges, tantôt verdâtres, tantôt gris jaunâtre, Ces deux dernières variétés ont le grain extré- mement fin, et offrent, au toucher, une apparence stéatiteuse. ll. DE SOULTZ-LES-BAINS. 3 Enfin, le passage au grès, vosgien offre des grains de quarz plus gros et très- distincts, et le ciment argileux y est beaucoup plus rare. De plus, les bancs subordonnés d’argile schisteuse ne s’y trouvent presque plus, et leur grain est plus grossier. Dans les carrières de Soultz, la couleur de ce grès est plus souvent le rouge du fer oxidé que le jaunâtre du fer hydroxidé. Dans les grandes assises de grès vosgien de la chaîne des Vosges, c’est ordinairement le rouge pâle qui est la couleur dominante; mais du côté de Wissembourg, c’est le blanc jaunâtre ou rougeâtre qui prédomine, Ces trois sous-divisions du grès bigarré, qui sont bien distinctes par la nature de leurs roches, sont aussi bien disunctes par leurs caractères palæonthologiques. Le grès bigarré supérieur qui forme le passage au muschelkalk, présente beau- coup de coquillages littoraux appartenant à ce calcaire, et pou de plantes. Le grès bigarré moyen n'offre plus guère de coquillages; mais c’est là que se présen- tent les plantes fossiles et les crustacés. Enfin, le grès vosgien n'offre presque plus de vestiges. organiques du tout. Ty ai vu quelques ossemens indéterminables qui y sont Fe rares, et encore ne les ai-je vus que dans les seules sarrières de Soultz- les-bains, où l'on ne trouve que le passage du grès vosgien au grès bigarré. Ailleurs je n’ai jamais vu d’ossemens ni de coquilles fossiles dans le grès vosgien, et les seuls vestiges de plantes que j'aie vus dans ce grès viennent de la montagne du Liebfrauenberg, près Woœrth-sur-Sauer (Bas-Rhin). Dans le grès bigarré, moyen et superieur, de Soultz-les-bains, les ossemens sont bien moins rares que dans le grès vosgien. Je vais donner ici le tableau des vestiges organiques qui se sont trouvés dans les deux subdivisions supérieures du grès bigarré de Soultz-les-bains. GRÈS PBIGARRÉ SUPÉRIEUR. Menodon plicatus, H. DE M., D, 5688. Fragment de mâchoire inférieure d’un saurien, D, 5691. SAURIENS. ....4 Vertèbre, D, 5605; idem, 5693. Côtes, D, 5694; idem, 5692. Os coracoïdien ? D, 5700; autres os, 5698 et 5699. POISSONS . ....| Dent du palais d’un Æcrodus Braunii, AG. Natica Gaïllardoti, Lerroy; Nalica? nos. sp. Buccinum antiquum, GLor.; B. turbilinium, Scur.; B. obso- MOLLUSQUES leltum, Scux. CÉPHALÉS. | Turritella extincla, GLDF. * Rostellaria scalata, Gior.; R. detrita, Gior.; R. Hehli, Gior; R. obsoleta, GLpr. Il. 4 GRÈS BIGARRÉ : Ostrea?.... espèce à petites côtes. , Pecten discitis, Scux. Lima striata, Desn. (Chamites striatus, Sox. ; Plag. striata, BRONN); L. lineata, Desn. ( Chamites lineatus, Seux.; Plag. lineata, BRON); L. radiata, GLor., L. longissima, Nos. (Chamites punctatus, Sonx.); L. Alberti, Nos. (Plag. inæquicostata, ALBERT); L. planisulcata, Nos.; L. affinis, Noë. Spondylus comtus, Gior. (Ostr. spondyloides , Son. ). Avicula socialis , BRONN (Mytilus socialis, Soux. ; AE es socialis, ae ro | né RREPHRREN Avicula acuta, Guor.; Av. Alberlii, MNSTR.; 4v. dubia, Nos. LS Av. elongala, Nos. Arca? ou Cucullea ? indéterminable. Modiola recla, Noë.? Myophoria vulgaris, BRONN (Trigonelliles vulgaris, Son.) ; M. lœvisata, BRONN (Tr. lœvigata, Sox.) ; M. cardissoida , BRONN (T7. cardissoides, Scnr.). 4 Venus nuda ? GLor.; Venus ? (indéterminée). - Mya'ventricosa, Hu ; M. mactroides , Scnr..; M. elongala, Sour. Lingula lenuissima, a. Terebrat. vulgaris, Scur. CRINOÏDES . ... | Articulations de l'Æncrinitis liliiformis, Scur. MOLLUSQUES BRACHIOPODES , . Les limes se trouvent dans les couches les plus supérieures de ce dépôt; on les voit souvent même dans les dolomies; puis viennent les spondyles encore avec les limes dans une roche irès-argileuse, qui renferme de petites natices et des Avicula socialis. La Natica Gaïllardoti se trouve au-dessous de ces limes et spondyles, encore dans la même roche argileuse avec les Buccins, les Rostellaires, les Turritelles, les Myophores, les Lingules et les Térébratules. Les Pecten, les Vénus, le Mya mactroïides, se trouvent plus bas encore. Enfin, les ossemens se 1 Ces deux dernières espèces pourraient bien être des Gervillies. On ne voit pas leur charnière. La première ressemble à la Gervillia aviculoides , Sow.; mais elle est beaucoup plus petite; la seconde ressemble à la Gervillia Hartmanni contorta , Msr.; elle est également beaucoup plus petite. Il n’y aurait rien de surprenant à trouver des Gervillies dans le grès bigarré supérieur. On trouve déjà des Gervillies dans le terrain de transition; M. Gnxsix a trouvé un Perna où Inoceramus dans une dolomie keupérienne de Waltenheim (Bas-Rhin), et le grés bigarré supérieur de Fontenoy, près Bruyères, renferme des coquilles qui paraissent bien être des Inocérames. 2 Ressemble un peu à l'Avicula acula; mais le caractère des modioles y-est cependant bien prononce, 11. DE SOULTZ-LES-BAINS. 5 trouvent principalement dans l’assise inférieure de cet étage du grès bigarré; mais ils commencent déjà à se présenter avec les Vatica Gaillardoti. Le ‘test de tous ces coquillages, à l'exception des lingules et des térébratules, a complètement disparu ; il ne reste que le moule de l'empreinte de leur surface extérieure; le vide même de l'espace qu'occupaient les coquilles n'existe plus, ni le véritable noyau qui est le moule de l'intérieur des coquillages; on ne voit jamais dans les bivalves fossiles de Soultz les empreintes des muscles d'attache ni de la charnière; mais les côtes et les stries d’accroissement s’y voient ordinairement. Ces fossiles sont souvent micacés à leur surface. Dans les bivalves, les deux valves sont, à une seule exception près, constamment séparées ; ce qui indique que les animaux sont entrés en putréfaction, que même le ligament a été détruit, et que ces coquil- lages ont été ballottés au fond de la mer avant leur euh dans la masse 4h ce grès bigarré, lequel dès-lors a dû être déposé lentement : cela est indiqué aussi par l'état de beaucoup d'exemplaires de Limes et de Spondyles, qui ne montrent plus leurs côtes, et par celui des Rostellaires, qui n’offrent plus que des indices de leur rostre. Les Mya elongala seules ont encore les deux valves réunies. Tous ces coquillages sont presque constamment déprimés ou comprimés : ainsi les Natices, les Buccins, les Rostellaires, ne se présentent: que comme des bas- reliefs; léur convexité est rarement intacte, comme on le voit souvent dans le grès bigarré supérieur de la Lorraine, qui est toujours plus arénacé et moins argileux que celui de la vallée du Rhin. On conçoit, en effet, qu’une vase légère sur laquelle se sont déposés les puissans dépôts du muschelkalk, a dû subir une plus forte FREE cos qu’ un véritable dépôt arénacé. L'étude de ces coquillages offre une singulière eue par leurs dépressions, compressions et contorsions, variées à l'extrême’, qui les rendent souvent mécon- naissables ; d'autres fois les côtes et aspérités paraissent avoir été usées par le rou- lement sur le fond de la mer avant la fossilisation; en sorte qu'il faut être extré- mement circonspect dans la détermination des espèces. Les coquilles sont placées de la manière la plus irrégulière dans ce grès argileux, qui offre souvent une structure grossièrement schistoïde : elles ne sont pas toujours posées à plat dans le sens fissile de la roche; elles s’y trouvent fréquemment en travers, et sont alors 1 Ces contorsions et dépressions semblent indiquer que la roche n’a subi une grande com- pression que bien après son dépôt, et qu’elle était restée pendant bien long-temps à l’état de vase. La grande compression n’a pu arriver en effet que lors du dépôt du muschelkalk, époque à laquelle il ne restait sans doute plus rien de la matière de ces coquilles, laquelle n’aurait certai- nement pas pu se prêter aux compressions, dépressions.et contorsions que l’on remarque, surtout dans les avicula socialis, les limes et les spondyles; mais quand l'empreinte de ces coquilles res- tait seule dans la roche encore molle, alors les moules, placés en travers des feuillets, ont pu subir toutes sortes de déformations. II. 6 GRÈS BIGARRÉ écrasées de manière à se présenter comme des coquilles fortement carinées. Si l’on ne faisait attention à cette circonstance, on serait tenté de faire trois ou quatre nouvelles espèces, avec les différentes sortes de dépressions et de SD he des Limes, des Spondyles et des Myophores, qui se trouvent dans le Musée de Strasbourg. Évidemment ces coquillages ont été déposés däns une vase après avoir été le jeu des vagues. Quant aux Mya elongata, elles paraissent avoir vécu dans cette vase, où elles s'étaient sans doute assez profondément enfoncées, en sorte qu'après leur mort elles n’ont pas été roulées par les vagues, et que leurs valves ne se sont pas séparées; cependant leur surface est plus mal conservée que celle des Limes, des Spondyles et des Myophores. Les autres espèces de Myes sont ouvertes, et leurs valves sont désunies; mais on les trouve rapprochées les unes desrautres et non pas isolées. : On ne remarque plus guère de traces de matière animale dans tout ce dépôt. La roche a une teinte päle, qui paraît due presque entièrement aux oxides métal- liques hydratés; elle ne donne pas d’odeur fétide par le frottement ou la tritu- ration, seulement on voit des parties noires à la surface de quelques Ævzcula socialis et de quelques limes : mais ce fait est assez rare; ce noir paraît provenir de Pépi- derme des coquilles, sans doute que les exemplaires noirs ont été plus tôt enfouis dans la vase par le jeu‘des vagues que les autres coquilles, en sorte que l’épiderme s'en était conservé pendant un temps assez prolongé. L'ensemble de ces coquillages indique, sans aucun doute, une mer tout-à-fait littorale ; on pourrait s'étonner de ne pas y trouver de vèstiges végétaux, puisque l'ancienne falaise des Vosges, dirigée du S.-S.-O. au N.-N. Æ. Met En en Es droite de Weiterswiller, près En sur Saale (Vosges)!, ne se trouve qu’à une lieue au couchant dé cette carrière. Sans doute que les circonstances météoro- logiques de cette époque ne se sont pas prêtées au dépôt de ces plantes, que les torrens et les orages auront chariées dans la mer, ou bien les vents ou les cou- rans les auront emportées loin des rivages, ou bien encore, elles se seront putré- fiées et détruites, soit à la surface des eaux, soit au fond de la mer. Cette der- nière hypothèse est la plus probable, puisque l'on a déjà vu que le dépôt du grès bigarré supérieur de Soultz doit avoir été formé très-lentement. D'après ce que je viens de dire, on conçoit que les ossemens des sauriens déposés dans cette mer littorale ont dû être endommagés également par le jeu des vagues, et l'on comprend pourquoi les ossemens examinés par M. HERM. DE MEYER étaient presque tous fracturés et dans un si mauvais état de conservation. 1 Cette falaise ne se voit pas sur la montagne des bains de Soultz; car un autre soulèvement transversal, dirigé de l’O.-S.-O. à V'E.-N.-E. , passant par Je Schnéeberg, et courant sur Nordheim, masque entièrement en ce point une grande partie de cette ancienne falaise. C'est ce soulèvement transversal qui parait être la cause de la grande élévation du Schnécberg. 11. aides Miss FTP, ve DE SOULTZ-LES- BAINS. 7 Le grès bigarré moyen de Soultz-les-bains m'a présenté les fossiles suivans : ati è # { Mâchoire de l'Odontosaurus Volizii, H. DE M., pl. 1, fig. 1. | Deux plaques de sauriens ou de sauroïdes, pl. 2.1 Gebia PMobscura, H. DE M. Galathea ? andat, M. DE M.? Pecten discites, Scnr. Posidonia minuta, BRONN; P.? Alberlii, Nos. 5 Mya ventricosa, Sour. | Æthophyllum stipulare, Ab. BRONG. CRUSTACÉS . : .. CONCHYFÈRES . . Re prie Eschinostachys oblonga, An. BRONG. MONOCOTYLÉ- ne À Palæoxiris regularis, AD. BRONG. DONES. Une plante indéterminée, qui paraît avoir été une Liliacée. PLANTES Convallarites erecta, An. BRONG. DICOTYLÉDONES. | Convallarites nulans, AD. BRONG. Albertia latifolia, rhomboidea, elliptica, speciosa, Braunx, secunda, W. P. SCHIMPER. 4 CONIFÈRES . . . = Vollzia brevifolia, rigida, elegans, acutifolia, heterophylle , Ab. BRONG. Frucüfication de conifère, analogue à celle du Larir europæa. | Sphenopteris palmetta, myriophyllum, An. BRONG. 5 Neuropt. Vollzu, elegans, An. BR.; grandifolia, W. P. ScnimPEr. Pecopteris sullziana, An. BRONG | Anomopteris Mougeotii, An. BR.; Brongniarti, W. P. ScuimPEr. 6 Filiciles scolopendrioides, An. BRONG Calamiles arenaceus, Scux.; remotus, Mougeotii, Ab. BRONG. Equisetum ? .….. Nov. sp. FOUGÈRES. . . . ÉQUISÉTACÉES . . 1 Gette belle plaque a été donnée au Musée de Strasbourg par M. Aménér Carior, membre de la société et agrégé à la Faculté de médecine de Strasbourg. 2 Ces deux espèces seront décrites dans les Mémoires de l’Académie des curieux de la nature, par M. Herm. ne Mevrr. 3 Cette espèce a le bord ventral sinueux; elle est plus alongée que la minuta; mais tout aussi pelite. 4 Voyez les Additions de M. Soumeer à cette Notice sur les nouvelles plantes et les nouvelles déterminations qui font partie de ce tableau des végétaux du grès bigarré. 5 L'existence de ce genre dans cette formation est très-douteuse. Les empreintes qui ont servi de types pour les Sper. palmeita et myriophyllum, sont trop mal conservées pour pouvoir donner une image assez nette des feuilles. La première espèce n’est qu'un Meuropteris ; dont les folioles se sont déchirées suivant les intervalles des nervures. La seconde espèce pourrait bien êlre un Pecopieris, dont il n'existe plus que les traces des nervures. 6 Broxenrarr, Végétaux fossiles, pl. 81. IT. RE ET re aie Fes. 8 GRÈS BIGARRÉ En tout 31 espèces de végétaux. Les Crustacés, les Dosidonia et les Mya, ne se trouvent que dans les Seb du grès bigarré moyen. Les deux promise S'y trouvent avec des V’ol{zia. Les Crustacés sont excessivement rares. Les plantes que l’on rencontre le plus fréquemment dans le grès bigarré moyen, sont le Vol!zia brevifolia, les bois de coniferes et le ch arenaceus. Le Neuropt. Vollzii n'est pas très-rare; mais toutes les autres plantes sont plus ou moins rares. Il est à remarquer que les argiles schisteuses et les grès de ce dépôt moyen du grès bigarré n’offrent pas les mêmes plantes ; ; ainsi les Neuropteris et les Pecopteris ne se trouvent que dans les schistes, à l'exception d'un AVeuropleris indéterminé, qui paraît se trouver quelquefois aussi dans ces grès. Il en est de même des Ætho- phyllum , des Echinostachys et des Palæoxiris. Les Alberlia se trouvent de préférence dans les schistes, ainsi que les 77 ee Les Calamiles se rencontrent quelquefois aussi dans ces schistes, mais alors à l’état décomposé et lacéré et en fragmens de peu détendue, tandis que dans les grès ils sont plus abondans ; on les y trouve entiers sur une longueur qui va au-delà de 0”,60. Il en est de même des bois de Conifères. Les Ænomopleris, ainsi que le Fi/iciles scolopendrioïides, ne se trouvent que dans les grès qui renferment aussi des Æ/bertia, ainsi que beaucoup de Fülizia. C'est aussi dans le grès que l’on a trouvé la tige de fougère figurée par M. BRONGNIART, planche 80, de même qu’un fragment d’une autre tige, non publié encore, et qui paraît provenir d’une fougère arborescente. Il y a lieu de croire que les argiles schisteuses ont été déposées plus lentement que les grès, et qu’elles ont cédé beaucoup plus fortement à la compression que ces derniers; en sorte que les plantes renfermées dans les schistes, et qui semblent avoir été plus délicates que celles des grès, auraient subi avant leur enfouissement dans la roche, une altération chimique plus forte que cela n’a eu lieu pour celles que l'on rencontre dans les grès; mais elles avaient été chariées avec moins de violence, et une fois enfouies dans les vases, elles ont pu se con- server mieux que les plantes enfouies dans le grès, lesquelles, d’ailleurs, avaient subi des actions plus violentes quand elles ont été chariées dans la mer. Dans les schistes d’une pâte très-fine, la matière végétale n’a pas été entière- ment détruite, et les empreintes sont généralement noires, la matière charbonnée y est presque pulvérulente et s’enlève très-facilement. Quand la pâte argileuse est un peu grossière, la matière végétale n'existe plus guère et se trouve remplacée par un hydroxide de fer brun; ce qui se conçoit bien, puisque, la pâte argileuse très-fine étant plus compacte, l’oxidation et les infiltrations ferrugineuses ne pou- vaient pas y pénétrer aussi facilement que dans une pâte plus grossière. Dans les schistes rouges, les végétaux de Soultz ont une couleur verdâtre. Dans les grès on ne voit plus de matière végétale, et elle est remplacée par de l’ocre rouge, même les parties ligneuses sont changées en ocre. + IL, DE SOULTZ-LES-BAINS. 9 Dans les schistes, au contraire, le bois est souvent changé en matière charbon- neuse, ou même en une espèce de houille encroûtée d’ocre brun. Le caractère lit- toral, si clairement exprimé par les coquillages du grès bigarré supérieur, est encore bien évident dans le grès bigarré moyen, par le grand nombre de végétaux terrestres que l’on y trouve, et qui paraïssent avoir vécu tous sur l'ile ou les îles que formait alors la chaîne des Vosges. Les assises du grès paraissent avoir été déposées très-promptement, et c’est ce dépôt si prompt, qui sans doute a été la cause de l'absence absolue de coquillages dans les grès; car les mollusques n’au- raient pu vivre dans une eau chariant de si grandes masses de sable ; lesquelles, en se déposant, auraient d’ailleurs enfoui tout ce qui vivait sur le fond de cette mer littorale, et détruit les races par ce fait même. Le chariage de ces grandes masses de sable paraît avoir été le résultat de l’action des pluies de la saison d'hiver, comme on le verra dans les observations que mon ami M. ScxiMPEr a bien voulu joindre à cette Notice. Ce chariage paraît s’être éteint après le dépôt du grès bigarré moyen. Dans le grès bigarré supérieur, il était déjà bien faible, et pendant la période du muschelkalk il semble avoir été nul. Quelle est la cause de ce changement? Est-ce une altération dans l’état météorologique de la contrée? ou bien est-ce un affais- sement et une submersion de la chaîne des Vosges ? Je tâcherai, par des recherches ultérieures, d’éclaircir ce point. On sait, au surplus, que les affaissemens ont joué un bien grand rôle dans l'histoire de l'écorce du globe. OBSERVATIONS DE M. SCHIMPER. On ne trouve dans le grès que, 1° des restes de plantes vivaces, tels que de conifères , les seuls arbres qui paraissent avoir végété sur cette île, et de fougères à feuilles persistantes ; 2.° des fragmens de tiges des grandes équisétacées (calamites), mais qui probablement n’ont pas été enfouis à l’état frais; c’étaient plutôt des tiges mortes provenant de la végétation de l’été, et déjà dans un état de décomposition plus ou moins avancé; car on ne voit jamais aucune trace du üssu cellulaire, qui a dû occuper au moins une partie de l'intérieur de ces tiges, maintenant enuère- ment remplies du même grès que celui qui les renferme. Les fougères sont : deux espèces du genre Ænomopteris, un Neuropteris semblable au V. Wolizi, mais d'une dimension bien plus considérable, et muni d’un rachis très-fort qui souvent se trouve à un état de conservation parfaite, tandis que les folioles ont disparu plus ou moins complètement, et le Flicites scolopen- driordes. Ces fougères étaient des plantes de grandes dimensions et à tiges ligneuses très-fortes; car les feuilles de lÆnomopt. Mougeotii atteignaient jusqu’à trois mètres IL. ; 2 40 GRÈS BIGARRÉ de longueur et étaient supportées par un péuole de plus de huit lignes de diamètre. Le MVeuropleris en question paraît avoir été garni de frondes d’une longueur de plus d'un mètre. Le Filicites scolopendrioïdes , qui pourrait bien avoir eu de l’ana- logie avec nos Scolopendres, qui conservent aussi leurs feuilles pendant l'hiver, était aussi une plante très-forte, comme le prouve la portion inférieure d’une feuille conservée dans notre Musée, et qui fait présumer que le péuole était formé d’un tissu ligneux très-tenace et que les feuilles atteignaient une longueur de plusieurs pieds. , Le tronc de fougère figuré par M. BRONGNIART (Plantes fossiles, pl. 80), paraît en effet avoir appartenu aux Ænomopteris, à en juger, du moins, d’après les bases des pétioles qui s’y remarquent encore; car, bien que le Veuropteris en question fût aussi d’une taille très-considérable, on ne peut cependant guère présumer que ses pétioles avaient une grosseur correspondant à ces cicatrices. Dès que nous rapportons ce tronc aux Ænomopteris, ces fougères ne peuvent point être con- sidérées comme des fougères arborescentes, puisque ce. n’était point un tronc dressé et élancé, mais un petit tronc couché contre la terre, comme on peut urès-bien s’en assurer par les figures de M. BRONGNIART, qui le représentent de deux côtés. Le côté que nous considérons comme ayant touché la terre, offre des écailles imbriquées contre la tige, tandis que les rudimens des pétioles qui se remarquent sur l’autre côté, sont redressés; aussi les cicatrices que ces feuilles ont laissées sur ce petit tronc, sont-elles différentes de celles qui se remarquent sur les troncs de fougères arborescentes. Un fragment de tronc de fougère, que notre Musée possède, et qui a été trouvé dans les carrières de grès bigarré de Gottenhausen, près Saverne, semble cepen- dant prouver l'existence de fougères arborescentes lors du dépôt de cette for- matuon. Les cicatrices des feuilles sont plus régulières que dans l'espèce précé- dente et ressemblent davantage à celles que laissent les feuilles des fougères arbo- rescentes. Comme nous ne connaissons point d'empreintes de feuilles de fougères du grès bigarré moyen qui pourraient être rapportées avec une certaine probabi- lité à ce fragment de tronc, nous ne voulons pas hasarder une hypothèse à ce sujet, qui sera peut-être éclairé par des recherches ultérieures. | Les feuilles des Ænomopteris et du Filiciles scolopendrioides montrent des traces évidentes de frucüfications; tandis que le Veuropteris du grès en est totale- ment privé; ce qui pourrait faire présumer que cette dernière fougère avait deux sortes de feuilles, dont les unes portaient les sorèdes, tandis que les autres restaient stériles, comme dans l'Osmunda regalis, avec laquelle elle semble aussi avoir eu quelque ressemblance par rapport à son port extérieur. Plusieurs portions de feuilles stériles d’une grande fougère, qui se trouvent également dans le grès, et dont la disposition des pinnules, ainsi que la grosseur du rachis, montrent la plus grande analogie avec les Anomopteris, nous font IL. ne DE SOULTZ-LES-BAINS. 41 présumer que ceux-ci Offraient aussi deux espèces de feuilles, dont l’une seu- lement portait des fructifications. Ces différentes feuilles, qui avaient la structure compacte des fougères vivaces, se détachaïent de leurs troncs pendant les fortes pluies de l'hiver, et se conservaient long-temps dans les amas de sable avec lesquels elles ont été chariées, et qui ont formé les grès où elles ont laissé leurs empreintes. Les feuilles des petites fougères annuelles étaient tombées dès le commencement de l'hiver, et dès-lors elles ont dû se décomposer complètement, sans laisser les moindres vestiges dans ce dépôt assez grossier, d’ailleurs peu propre à recevoir les empreintes de débris végétaux aussi délicats. C'est de préférence dans ces grandes assises arénacées du grès bigarré qu'on trouve aussi des fragmens de troncs et de branches assez considérables de conifères. Ces fossiles paraissent provenir de bois mort et à moitié pourri, qui jonchait la terre lorsque les pluies de l'hiver ont inondé la contrée. En général, il est peu probable que les végétaux aient été enfouis dans un état complètement frais; car leur poids spécifique les aurait fait surnager constamment. Nous savons que, pour descendre au fond de l’eau, les débris végétaux doivent être imbibés d’eau et par conséquent en partie décomposés. Aussi ne trouve-t-on jamais des segmens de troncs considérables, mais seulement des débris qui semblent s'être détachés à mesure que-les grands troncs renversés se décomposaient. Ces morceaux de bois et ces branches brisées sont couchés irrégulièrement dans le grès, et montrent par là que l’acüon qui les a entraînés a été violente, ou bien que le dépôt a été troublé par le mouvement des vagues. 5 En examinant les faits que présentent les argiles schisteuses qui alternent avec le grès, on voit clairement qu’elles se sont formées plus tranquillement que celui-c1, sous l'influence d’autres circonstances, et à une autre époque de l’année. Les débris végétaux qui s'y trouvent portent rames le caractère d'une végétation prin- tamière. Dès que les nombreuses averses de l'hiver, qui ie une grande partie de la terre ferme, avaient cessé, les petites plantes caduques commencèrent à se développer; les fougères annuelles déroulaient leurs feuilles; les conifères poussaient de nouveaux jets, en se garnissant de ces chatons écailleux, très-ca- ducs, qui contiennent les organes de la génération mâle; les petites Liliacees, telles que les Palæoxiris et les Æthophyllum, à peine sorties de la terre, étalaient leurs fleurs, et toute la végétation commencait à se parer de ses plus beaux orne- mens. Mais la nature n’était pas encore rentrée dans cet état d'équilibre et de repos qui caractérise l’été. Les vents Violens de l’équinoxe, accompagnés de pluies plus ou moins fréquentes, venaient tourmenter les arbres et en arracher des branches nom- breuses; les petites plantes fables, déracinées, furent entraînées avec ces rameaux d'arbres et une grande quantité d’autres débris organiques, par les torrens qui se formaient de temps à autre par des averses de peu de durée. Tous ces débris Il. Fa," GRÈS BIGARRÉ se déposaient avec le limon suspendu dans Jes eaux qui recouvraient les bancs de sable formés pendant l'hiver. Ce limon, en déposant les argiles schisteuses, a singulièrement contribué à la conservation des plantes qu'il enveloppait, et dont il conservait facilement les empreintes les plus délicates en se solidifiant. Nous terminons cette notice en jetant un coup d'œil rapide sur différentes plantes fossiles que renferme cette argile schisteuse, qui nous font présumer que ces débris végétaux ont été enfouis pendant le printemps, époque de la régénérauon de la nature. Les fougères qu’on y trouve, appartiennent pour la plupart à de petites espèces annuelles, et ne portent jamais aucune trace de fructification; les feuilles des som- mités des branches de F’o/!zia et d’Albertia montrent qu’elles n'étaient pas encore complètement développées, et la parfaite conservation des chatons mâles de ces conifères prouve qu'ils ont été enfouis bientôt après leur chute. Notre Musée possède un très-bel échanullon du Æ/bertix secunda, où l'on distingue parfaitement les jeunes jets qui commençaient seulement à se développer. Les pommes de coni- fères qu’on trouve quelquefois dans ces argiles schisteuses, provenaient évidemment de la végétation de l’année précédente; car on peut très-bien distinguer les graines ailées qui sont cachées sous les écailles; on trouve aussi très-souvent des graines isolées parmi les autres débris de plantes. Une branche de Fo/!zia brevifolia de notre Musée montre très-distinctement un jeune fruit, semblable aux jeunes pommes de sapin, tels qu’on les trouve dans nos forêts, immédiatement après la chute des chatons mäles. Nous citerons encore une forte pousse d’une plante monocotylédone, qui paraît avoir été déracinée immédiatement après sa sortie de terre; elle offre tous les caractères d’une jeune plante monocotylédone d'assez forte dimension. ) Il résulte de ces considérations, que les deux sortes d'assises du grès bigarré, les grès et les argiles schisteuses, sont le produit de deux sortes de causes résultant des actions météorologiques de l'hiver et du printemps, dont la première, plus puissante que l’autre, a produit les assises du grès, et dont la deuxième, moins intense et moins continue, a produit les faibles couches d'argile schisteuse. À l’époque où le terrain du grès bigarré a été déposé, l'hiver de nos contrées n’a pas été l'hiver de l’époque actuelle, saison de neige et de glaces, où presque toute végétation disparaît; c'était sans doute un hiver analogue à celui des contrées tropicales, saison des grandes pluies, pendant laquelle une partie des plantes que nous ne trouvons plus représentées que dans les climats de la zone torride, conser- vaient leur verdure. À cette époque, la chaîne des Vosges et de la Hardt formait une seule île, ou une série d'îles de moindre étendue, qui s’étendait depuis le Mont- Tonnerre jusqu’à vers Belfort. Cette île était exclusivement formée par le grès vos- gien, depuis Mutzig jusqu’au Mont-Tonnerre. Pendant la saison pluvieuse, de nombreuses averses faisaient déborder les cours d’eau, et changeaïent les petits 11. DE SOULTZ-LES-BAINS. 15 ruisseaux en (orrens impétueux, qui entrainaient les sables provenant de la décom- position du grès vosgien, et déposaient dans la mer voisine des bancs de sable, qui plus tard ont constitué les couches de grès. Les plantes de grandes dimensions et d’une structure tenace, ainsi que le bois des différens conifères qui composaient alors les forêts de ce petit continent, furent enfouis et conservés dans ces sables ; tandis que les autres débris organiques, plus tendres, tels que les feuilles mortes provenant de plantes annuelles, ont disparu complètement, puisqu'elles avaient déjà subi une décomposition trop forte pour laisser leurs empreintes dans cette roche assez grossière. Après cette saison pluvieuse, les eaux diminuaient de hauteur et de rapidité; la vase argileuse, ainsi que les nombreux débris de plantes qui surnageaient, pou- -vaient se déposer tranquillement, et former ces dépôts argilo -schisteux qui ren- ferment des restes si nombreux et si précieux de la végétation de cette époque. Note sur quelques plantes fossiles mentionnées dans cette notice. ALBERTIA, W. P. SCHIMPER. Cnifre folüs solilarüs, regularibus, plus minus dilatatis, integerrimis, basi decurrente angustalis, mullishichis ; florescentia et fructifi icalio ignotæ. il paraît que ces arbres formaient, avec les ’o/!z1a, les forèts de conifères qui se trouvaient, à l’époque de la formation du grès bigarré, sur l'ile vosgienne. Il n’en existe plus de types dans la végétation vivante, de sorte qu'on ne pourrait les rapporter à aucun genre de conifères de l’époque actuelle. 1. À. LATIFOLIA. Forts late-obovalis, CONCAPIS , erecto-patentibus, confertis, maÿjo- ribus 10 lin. long., G lin. lat. 2. À. RHOMBOIDEA. Fois rhomboïdeis, obtusiusculis, subconcavis , erecto-paten- tibus , subconfertis , basi altenuala decurrente canaliculata, 9 lin. long., G lin. lat. 5. À. ELLIPTICA. Fous elliptico-oblongis, palulis, satis confertis, majoribus uncra-- libus, minoribus seu junioribus vix sertuncialibus, omnibus planis, 12 lin. long., 5 lin. latis. 4. À. speciosa. Folis ellipticis, elongatis, planis, patulis, sæpiusque recurvatis, fous salicis monandræ haud dissimilibus, biuncialibus, versus ramulorum apicem vix uncialibus. 5. À. Braun. Fois elongatis, obovato-ellipticis, rotundato-oblusis, basin versus decurrentem anguslalis, palulis , .remotiusculis, lineas 16 longis, 5 latis. A præcedente, cui similis, foliis apice rotundatis, brevioribus , strisque longitu- dinalibus magis distinctis diversa. 6. À. sECUNDA. Fois oblongis, distincte striatis, oblusis, planis, basi vix decur- rente, valde conferlis, secundis, lineas 8 longis, Aque latis. IL. LT 44 « GRÈS BIGARRÉ DE SOULTZ-LES- BAINS. Cette espèce se distingue de toutes les autres espèces de ce genre par la dispo- sion des feuilles, dont celles qui garnissent la parte des rameaux qui regarde la - terre, sont imbriquées, tandis que les supérieures sont redressées et étalées.* Dans notre monographie du genre Æ/bertia nous parlerons d’une manière plus détaillée de cette singulière espèce, qui, peut-être, pourrait former un genre à part. Le Convallariles, Ab. BRONGNIART, était une plante à verticilles de deux feuilles parfaitement opposées et gârnies de trois nervures; ces feuilles se déchiraïent faci- lement le long de ces nervures, et formaient ainsi, par apparence,sun verticille de six feuilles ; 11 n'avait donc aucune analogie avec le Convallaria verticillata. La disposition des feuilles rappelle les Potamogeton à feuilles opposées. Les Cons. erecta et Conv. nulans appartiennent à une seule et même espèce. Les deux échantillons que M. BRONGNIART à pu examiner étaient impropres à pouvoir donner une idée juste du habilus-de ces plantes. La Une frucufication de conifère, qui ressemble beaucoup à la frucüficauon du Larix europæa, a été trouvée une seule fois dans une couche schisteuse; elle parait avoir appartenu à un Gymnosperme très-différent des Pollzia et Alberlia. Une plante, dont l'empreinte ressemble beaucoup à l'empreinte d'un Isoëtes, qu'on trouve dans le calcaire d'OEningen, paraît avoir appartenu à une petite Liliacée; on y découvre encore une partie du pédoncule ou de la hampe qui a porté la fleur. Était - ce peut-être la plante du Palæoziris de BRONGNIART ? Une nouvelle espèce de Veuropteris, voisine du Neuropteris Vollzii, qui se dis- tingue par ses grandes feuilles, et à laquelle, pour cette.raison, nous avons donné le nom de Veuropteris grandifolia. x La fougère, figurée pl. 81 des plantes fossiles de M. BRONGNIART, est évidemment une espèce distincte du Ænomopteris Mougeoti. Nous l'appelons Ænomopteris Brongniarti. % Les feuilles stériles que nous rapportons à lÆnomopleris Mougeotii, offrent des pinnules plus larges que les feuilles fertiles, mais disposées sur le rachis com- mun, tout-à-fait de la même manière. Comme elles ont dû avoir des folioles plus minces et moins tenaces, les empreintes qu’elles ont laissées ne montrent point la netteté des empreintes des frondes"sporangifères. Le Echinostachys, Ab. BRONG., était probablement le chaton mâle d’un coni- fère; peut-être d'un 4/bertia. Toutes ces plantes seront figurées et décrites dans la prochaine livraison de ces Mémoires. FIN. 11. AA AAA RAA AAA AAA AAA AAA AAA RAA RAA AA AAA AAAAAAAAAAAAAAA AAA AAA AAA MA AA TABLEAUX DES ORDRES, DES FAMILLES ET DES GENRES DE MAMMIFERES. ADOPTÉS POUR LE COURS DE ZOOLOGIE DE LA FACULTÉ DES SCIENCES, PAB M DUVERNOY: RÉDIGÉS SOUS SES YEUX PAR M. LEREBOULLET , CONSERVATEUR DES COLLECTIONS DE GETTE FACULTÉ. —0£680— INTRODUCTION.: Dans le premier cours que j'ai fait à la Faculté des sciences de cette Académie, en 1828, j'ai proposé une nouvelle distribution des mammifères en XXI ordres, rangés en deux séries , avec des numéros qui indiquent leurs rapports. Les divisions principales et les caractères qui les distinguent, que j'avais expliqués en détail à mes auditeurs, avec les principes qui m'avaient déterminé à les admettre de préfé- rence, Ont été indiqués sommairement dans mon discours de clôture, imprimé dans le Journal de lu société des sciences, agriculture et arts du département du Bas-Rhin.? Le but du travail actuel, que j'avais préparé immédiatement après la publication du premier, est de compléter celui-ci, en rapportant à chacun des ordres que j'ai adoptés, les familles et les genres qui leur appartiennent, Outre que ce complément était indispensable pour faire comprendre ma clas- sification et pouvoir juger jusqu'à quel point les changements que j'ai introduits sont fondés sur les vrais principes de la science, il doit encore servir à les rendre pratiques, c’est-à-dire, utiles pour l’enseignement. 1 Cette introduction a été lue par M. Duvenxoy à la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, dans sa séance du 20 Mai 1834. 2 N.° 3 de 1828. KK. 1 2 NOUVELLE CLASSIFICATION Mais, avant de les expliquer, avant de présenter ce commentaire très-abrégé sur les motifs qui n'ont décidé à faire des changements à la classification fondée par mon ILLUSTRE MAÎTRE, qu'on me permette quelques réflexions sur la méthode naturelle, qui pourront, j'espère, les justifier. Cette méthode, qui cherche à classer les corps de la nature d’après l’ensemble de leurs rapports, ne se distingue pas seulement des systèmes de classification arüficiels, par des rapprochements plus conformes à la nature des êtres, mais encore parce qu’elle renferme en elle-même les éléments d'améliorations sans fin, de perfec- tionnements indéfinis. Aussi longtemps qu'il y aura des êtres naturels à découvrir, les connaissances qu’il sera possible au naturaliste d'acquérir sur le plan général eu sur les détails de la création, ne pourront être sans lacune, et ses méthodes de classification sans irrégularité, et même sans erreurs. Il ne lui suffit pas d’ailleurs d'avoir quelques nouons superficielles des objets naturels pour être à même de saisir leurs rapports. Ce n’est que lorsqu'il les a étudiés dans toutes leurs propriétés, dans tous leurs atiributs principaux, et, si ce sont des corps vivants, que lors- qu'il a acquis une idée complète de toute leur organisaion, qu'il parvient à bien juger de leurs véritables affinités. Aussi la méthode naturelle mérite-t-elle plutôt ce nom par sa tendance et par sa manière de procéder, que par son état actuel, qui pourrait bien n’être encore qu'aruficiel, du moins dans un certain nombre de groupes génériques et de familles. Mais elle a cela d’avantageux, qu'elle modifie et qu’elle améliore ses classifica- tions, à mesure que les découvertes de la science viennent remplir les vides qui existent dans le catalogue des êtres connus, ou qu’elles font disparaître les lacunes dans la connaissance de leur organisation et de leur nature; elle se rap- proche ainsi, de plus en plus, de ce grand plan de la suprême sagesse, d’après lequel, sans doute, toutes les existences possibles ont été réalisées. Nous disons, toutes les existences possibles, parce que les combinaisons d’organes infiniment variées que présentent les animaux, sont loin d’être toutes celles que pourrait concevoir l'imagination. Ces combinaisons devaient être limitées par la nécessité de former de chaque être un ensemble, dont tous les organes fussent en harmonie et concourussent à la durée de l'existence. Ce sont ces rapports nécessaires entre toutes les parties du tout organique, si bien établis pour les animaux par G. CUviER, dans tous ses cours et dans ses ouvrages, qu’on exprime par la loi des conditions d’exis- Lence. 1 Ils sont tels qu'ils séparent les êtres animés en un certain nombre de groupes principaux, dans lesquels les compositions organiques peuvent être ramenées, 1 Principalement dans le tome 1.", leçon I.", art. IV, des Leçons d'analomie comparée. KK. DES MAMMIFÈRES. 5 pour chacun de ces groupes généraux, à une forme primitive, à un type com- mun, qui se modifie à l'infini dans les détails de l’organisation , et permet de diviser les premiers groupes en un certain nombre de groupes secondaires, ter- tiaires, etc., qu'on appelle classes, ordres, familles, etc. Cest donc à cette lo? des condilions d'existence, à cette circonstance impor- tante, qu'il n'y a qu'un certain nombre de combinaisons organiques principales de compaubles avec la durée de la vie, que nous devons la possibilité de classer les êtres, de les distribuer en groupes plus ou moins nombreux; sans cela, ils formeraient, comme BonNEr l'avait imaginé, une série unique, une véritable échelle, qui conduirait le naturaliste, par degrés insensibles, de l’organisation la plus parfaite et la plus compliquée, à l’organisation la plus simple, et dans laquelle on n'aurait pu découvrir que de légères différences entre l'être qui pré- cède et celui qui le suit, bien loin d’y voir ces caractères tranchés qui distinguent si évidemment les divisions établies dans la méthode naturelle. La oi des conditions d'existence, sorte de formule qui exprime les limites que la nécessité de faire durer la vie a mise dans les différentes combinaisons organi- ques, une fois reconnue, les rapports nécessaires entre telle et telle forme orga- nique, une fois établis; on a vu que certains organes, instruments des fonctions principales de la vie, ne pouvaient être modifiés considérablement dans leur structure, Où dans leurs usages, ou qu'ils ne pouvaient manquer entièrement, sans qu'il en résultàt un nombre plus ou moins grand de modifications correspon- dantes, dans les organes et les fonctions moins essentielles. C’est cette dépendance nécessaire, qu'on désigne par la loi de subordination des caractères, qui n’est, à la vérité, ainsi que Je l'ai déjà exprimé dans un autre écrit, qu'une conséquence de la premnère, sur les conditions d'existence. On a ainsi compris, dans les premiers essais que l’on a faits de la méthode natu- relle, qu'on pourrait parvenir, en Suivant ces principes, à distribuer les êtres de la nature, pour ainsi dire & prioré, c’est-à-dire, par la connaissance d’un ou plu- sieurs des principaux points de leur organisation. Ainsi, la disposition générale du syuène nerveux dans les animaux où il existe, semble avoir commandé, si je puis n'exprimer ainsi, toute l’organisation dans ses points principaux. - Cette disposition générale changée, vous avez, au lieu d’un animal vertébre, un mollusque; au lieu d’un mollusque, un articulé; au lieu d’un articulé, un animal rayonné. La circulation et la respiration, si intimement liées dans les vertébrés, ne peu- vent éprouver de modification essentielle sans que la nature de ces animaux en soit toute différente, Un animal à sang chaud devient un animal à sang froid; et cette différence dans la température du sang et dans la quantité d'oxigène absorbé par la respiration, entraîne beaucoup d’autres changements dans les propriétés KK. À NOUVELLE CLASSIFICATION vitales et dans l’organisation, auxquelles je ne puis m'arrêter en ce moment. Seulement j'observerai que cette dépendance des organes et des fonctions n'existe que dans les animaux des classes supérieures; et que l'application des lois précé- demment énoncées, n’est exacte que lorsqu'on s’en sert pour les animaux les plus parfaits, pour le type des animaux vertébrés; mais, à mesure que l’organisation se simplifie, il y a moins de dépendance dans certaines formes organiques, moins de séparation dans les fonctions, moins de différences dans les propriétés vitales. Dans ce cas, il peut y avoir des modifications importantes dans certaines fonc- uons, sans que l’ensemble des principaux rapports soit essentiellement altéré. Ainsi, la classe des arachnides renferme des arachnides à poumons et à cir- culation dans un système de vaisseaux clos, et des arachnides trachéennes, dont les réservoirs du fluide nourricier, le mouvement de ce fluide et la respiration, ressemblent à ceux des insectes. De même, la classe des annélides en renferme qui ont des organes de respiration extérieurs, disposés en avant du corps; d’autres, le long du dos, et d’autres qui n’en ont pas qui soient disuncts de la peau; d'autres, enfin, qui les ont cachés à l’intérieur. On voit que, dans les types inférieurs, les foncüions si importantes dans le pre- mier type, qui ne peuvent être modifiées sans changer toute la nature de l'animal, peuvent l’être beaucoup dans les classes inférieures, sans même déranger les véri- tables rapports naturels des animaux de ces classes. Que faire, dans ce cas, lorsque les principes semblent être en défaut? qu'ils souffrent des exceptions réelles ou seulement apparentes, pour n’avoir pas été établis d’une manière assez générale ? Il faut avoir recours à la méthode empiri- que d'observation , je veux dire, à la comparaison détaillée de toutes les ressem- blances et de toutes les différences : c’est la méthode que G. CuviER suivait dans ces dernières années pour les groupes difficiles à distinguer; c’est encore celle qui égare le moins. La méthode d'observation analytique peut d’ailleurs conduire à la connaissance de principes applicables à tous les degrés d'organisation, ainsi que nous espérons pouvoir le prouver, lorsque nous entreprendrons la revue des caractères et des divisions des types inférieurs. N'ayant d'autre but, en ce moment, que la classification des mammifères, nous dirons que les espèces assez nombreuses, récemment découvertes dans toutes les parties du monde, sont venues remplir beaucoup de lacunes, qui donnent à cette 1 J'avais déjà exprimé cette vérité fondamentale de la science de l’organisation , dans ma pre- miére publication sur cette matière intéressante : Plus l'organisation est simple, moins les parties de l'être organisé sont dépendantes l'une de l'autre; elles se suppléent d'autant plus facilement l'une l'autre, que leur organisation est plus analogue. Réflexions sur les corps organisés, etc. ; Magasin encyclopédique, rédigé par A. L. Mu , tome IT, 5.° année; Paris, Vendémiaire an 8 (1799). EK. "2 DES MAMMIFÈRES. » classification, dans certaines parties du moins, plus de régularité. Elle s’est encore améliorée par les recherches mulüpliées faites sur l’organisation des animaux de cette classe; recherches qui n’ont fait que confirmer la nécessité de la diviser d’abord en deux sous-classes ; recherches qui ont eu pour résultat physiologique principal, de mieux faire apprécier les caractères différentiels des générations vivipare et ovipare, en montrant pour ainsi dire, dans les marsupiaux, plusieurs degrés d’une générauon intermédiaire, se rapprochant, dans les uns, de la génération vivipare normale; dans les autres, de la génération normale ovipare (les monotrèmes); recherches, enfin, qui ont donné la mesure de l'influence de ces différents modes de générauons, sur le reste de l'organisme, et de leur faible importance relati- vement aux fonctions et aux organes d'alimentation, au type du foie, à la structure du cœur et des poumons, à la température du sang, à la nature des téguments, etc. On sait qu'aucune de ces circonstances ne s’écarte, dans les monotrèmes, de ce qu'on voit dans les autres mammifères , malgré les grandes différences que présente la générauon de ces animaux relativement à la nutriüon, à l’évolution successive et au développement de l'œuf ou du fœtus dans l'ovaire, dans l'organe éducateur intérieur, et à l’époque où il en sort. Les principes sur lesquels les perfectionnements de la méthode doivent se fonder, sont devenus tellement vulgaires et faciles à saisir, qu'il n’est plus néces- saire, 1l nous le semble du moins, d’un génie créateur pour les appliquer; et qu'il suffit pour cela d’un jugement sain et d’une connaissance complète des faits dont se compose la science. Il serait même possible que celui qui aurait perdu de vue l’histoire naturelle pendant quelques années, et qui, libre des entraves de l'habitude qui gènent le naturaliste de profession, reprendrait ensuite l'étude de cette belle science, serait plus propre à juger des améliorations dont elle est susceptible. Ces réflexions et la nécessité de mettre dans mon enseignement toute la précision, toute l'exactitude, toute la clarté quil m'était possible de lui donner, m'ont encouragé à changer en quelques points la méthode de classification la plus généralement ee La première division des mammifères en deux séries ou en deux sous-classes, est fondée sur les deux principales modifications qu'ils ont subies dans leur mode de propagation. L'absence des os marsupiaux dans ceux de la première série, et la présence de ces os dans ceux de la seconde, nous a fourni un très-bon caractère indicateur des autres différences organiques ou fonctionnelles qui disuin- guent ces deux séries. Ainsi que je l'ai déjà exprimé!, j'en avais trouvé la première idée dans le Règne animal (tome 1”, page 171, de l'édition de 1817). « On dirait que les 1 Dans mon Discours de clôture, prononcé le 30 Juillet 1828. KK. 7 6 NOUVELLE CLASSIFICATION « marsupiaux, dit G. CUviER, forment une classe distincte, parallèle à celle des quadrupèdes ordinaires, et divisible en ordres semblables, etc. » Cette seconde série se distingue par un mode de développement et de nutrition du fœtus, qui la rapproche beaucoup des ovipares, et qu a fait dire à M. OWEN, que les didelphes étaient ovo-vivipares !. En effet, on n’a pu jusqu’à présent mon- rer de placenta dans les enveloppes de leurs fœtus. Les principaux caractères des ordres que j'ai adoptés pour chacune des deux séries, sont tirés des modificauons les plus essentielles dans les organes du mou- vement et ceux de l’alimentauon. En donnant trop d'importance à l’une de ces grandes foncuüons exclusivement à l'autre, on a séparé ce qui ne devait pas l'être, et réuni ce qui était disparate- Au contraire, &i l’on apprécie, à leur juste valeur, les modifications principales des organes du mouvement, et celles qu'ont éprouvées simultanément les organes d'alimentation, on aura toujours une idée juste des ressemblances et des différences fondamentales que présentent les mammifères entre eux, après toutefois les avoir séparés en deux séries, suivant que leur génération est normale ou anormale. En effet, les premières modifications, celles des organes du mouvement, déter- minent le séjour et les mouvements sur terre ou sous terre, ou dans l’eau : la faculté de grimper, de voler, de creuser des galeries souterraines, de nager. On conçoit combien les différences dans les organes du mouvement en entrainent d’autres dans les téguments et les organes des sens, et même dans la forme du corps, pour mettre toutes les circonstances organiques en rapport avec les diffé- rents séjours auxquels l'animal est forcé, par certaines modifications dans les or- ganes du mouvement. Mais ces modifications sont en harmonie avec certaines dispositions organiques dans les instruments d'alimentation. Il faut donc aussi considérer ces disposiuons, qui font que tel mammifère est exclusivement un animal de proie, ou qu'il ne peut se nourrir que d'herbes tendres, de feuilles ou de bourgeons; qu'il recherche les racines, les écorces, les fruits, ou qu'il est insectivore ou piscivore, ou bien enfin, qu'il peut s'accommoder de toute espèce d'aliments. Par ces deux importantes considérations sur le séjour et l'espèce du mouvement auquel le mammifère est astreint, et sur son régime, vous avez toute sa nature; vous avez une indication sûre de ses ressemblances et de ses différences fonda- mentales; vous êtes certain, conséquemment, de le placer dans un cadre de la méthode naturelle qui ne le dérange pas des rapports réels qu'il a avec les autres êtres de sa classe. Dans la méthode que j'ai adoptée dès 1828, les ordres IT, IV et V de la pre- mière série, les ordres I, IL, III et IV de la seconde, forment seulement quatre à Sur la génération des marsupiaux; elce.; Trans. philos., 2.° part.; 1854. KK. DES MAMMIFÈRES. 7 familles d'un même ordre dans le Règne animal (édition de 1817). Ces familles sont celles des insectivores, des carnivores, des amphibies et des didelphes. Dès mes premières leçons, en 1828, j'ai senti combien il était difficile de dire quelque chose de général, d'annoncer des caractères communs à tous ces ani- maux; combien il était nécessaire d’ériger ces familles en ordres, afin d’avoir les moyens de les caractériser avec plus de précision, et de les die en familles, ayant chacune des caractères distineufs importants. La famille des insectivores est devenue, dans ma méthode de classificauon, l’ordre des chérroplères, qui comprend la famille des roussettes, lesquelles se nourrissent de fruits, et celle des chauves-souris, qui vivent exclusivement d’in- sectes. Nous en avons, de plus, “cs l'ordre des plantigrades où digitigrades inseclivores. La famille des carnivores est devenue notre ordre des digilisrades où planti- grades carnivores. Celle des amphibies est l’ordre des amphibies quadrirèmes, à quatre extrémités en forme de rames, de notre classification. Enfin, la famille des marsupiaux compose les quatre premiers ordres de la seconde série des mammifères, que nous avons réunis en un groupe sous le nom de didelphes. Tous ces ordres sont fondés sur des modifications i importantes dans les organes du mouvement et dans les organes indicateurs du régime, J'ai cru devoir, de même, séparer l’ordre des pachydermes en trois autres; qui formaient auparavant de simples groupes de familles. Ce sont les proboscidiens, qui ont d’ailleurs un certain nombre de rapports avec les rongeurs, les De dermes et les solipèdes. ! Si l’on apprécie à leur juste valeur les caractères de chacun de ces rest et l'ensemble des ressemblances et des différences des animaux qui les composent, on irouvera, je pense, -des moufs suffisants pour les distinguer les uns des autres. Je sais bien que les solhipèdes ont certains rapports avec jee pachydermes; ils en ont aussi de très-marqués avec les ruminants. Ces doubles rapports sont indiqués par le numéro de leur ordre; mais leur appareil d’alimentauon et leurs organes du mouvement à un seul de visible, les en disunguent suffisamment. Les {ardigrades, qui sont phytophages, et dont l'estomac est multiple, étaient cependant réunis avec les édentés, qui sont zoophages, sous cette dénomination commune. J'ai cru devoir les en séparer, et les placer immédiatement après les ruminants, parce que je suppose qu'ils ont une sorte de rumination, à en juger du moins par la structure de leurs estomacs. Mon ordre XIII, ou les amphibies quadrirèmes, ne forme, ainsi que je viens de le dire, qu'une famille dans l’ordre des carnassiers. Leurs organes du mouve- Moda 2) "NORME 3. ANUS ne LP em NU en 1 Première série : ordres VII, VII, IX. KK. 8 NOUVELLE CLASSIFICATION ment sont tellement modifiés pour la natation, que j'ai cru devoir les grouper en un ordre distinct, fondé sur des changements organiques importants, qui déter- minent leur séjour habituel dans l'eau. Les amphibies trirèmes, qui sont herbivores, et n’ont plus d’extrémités posté- rieures paires, devaient également, d’après les mêmes principes, former un ordre à part. ! Leur régime herbivore, le défaut de véritables évenits, etc., les distinguent suffi- samment des célacés proprement dits, qui sont tous exclusivement carnivores. En établissant un plus grand nombre de ces premières sous-divisions de classe, jai eu l'avantage de pouvoir les caractériser d’une manière plus précise et d’en arranger la série plus naturellement. C’est ainsi que les trois derniers ordres ren- ferment des mammifères graduellement plus exclusivement aquatiques. La seconde série des mammifères, celle des marsupiaut, comprend sous ce nom tous les mammifères ayant des os marsupiaux, tandis qu’on en séparait jusques à moi les genres échidné et ornithorhynque?, qui ont cependant ces os singuliers. Les six ordres de cette seconde série sont établis par des caractères compara- bles et de mème valeur que les XV ordres de la première série, et correspondent à plusieurs de ces derniers. L'ordre premier, celui des pédimanes frugivores, a beaucoup de rapports avec les quadrumanes. L'ordre deuxième répond à la fois aux insectivores et aux carnivores de la première série. Il faudra peut-être les séparer encore en deux autres. Le troisième ordre, qui ne se compose que d’un seul genre, le phascolome, correspond à l’ordre des rongeurs. Le quatrième répond, à beaucoup d’égards, à l'ordre des pachydermes. Des sabots, du moins aux pieds de derrière; des dents molaires, à tubercules mousses, précédées, dans plusieurs genres, d’une dent tranchante; des incisives inférieures, couchées en avant; un estomac disposé à se compliquer, un gros intesun boursouflé; telles sont les ressemblances principales que cet Sue montre avec les pachydermes. 1 Je regarde, à la vérité, la nageoire horizontale de leur queue, ainsi que celle des célacés, comme formées par les deux pieds de derrière, qui auraient glissé jusqu’à l’extrémité de la colonne vertébrale, en se séparant de la première partie des membres postérieurs ou des rudiments d’os du bassin, restés en place. (Note écrile en 1837.) 2 J'en excepte M. De Bramvize, qui les réunit dans sa sous-classe des didelphes, ebren fait un groupe distinct, sous le nom de didelphes anomaux , dans un tableau de classification dessmam- mifères , imprimé en 1822, à la fin de son ouvrage ayant pour titre : De l'organisation des animaux , lome I." Ce tableau, d'ailleurs , ne comprend que les noms des groupes; sans indi- cation des caractères différentiels d’après lesquels ils sont établis. KK. DES MAMMIFÈRES. 9 Un genre de pachydermes fossiles, celui des anoplotherium ; paraît mème avoir eu une queue, comme celle des #anguroos , qui font partie de ce groupe. Le cinquième est analogue à celui des édentés de la première série, et le sixième à l’ordre des amphibies quadrirèmes. Ils ne renferment, l’un et l’autre, qu'un seul genre; mais ces deux genres sont si différents, que je n’ai pas hésité de les séparer en autant d'ordres, d’après ce principe de classification, que d'importantes modifications organiques doivent toujours donner lieu à la formation de groupes d’un ordre supérieur, qui indi- quent exactement la valeur de ces modifications. ! Un autre principe fondamental de la méthode naturelle, est. d'adopter autant de groupes de différents degrés qu'il y a de différences graduellement moins importantes dans les êtres naturels dont ces groupes doivent représenter le tableau fidèle. Ainsi, lorsqu'on ne peut descendre immédiatement des familles aux genres sans donner trop de valeur à ceux-ci, ou sans les fonder par des caractères de Valeur très - différente, 11 faut d’abord sous-diviser les familles en sections, dont chacune peut comprendre un ou plusieurs genres. On peut encore se trouver dans la nécessité d'adopter des sous-genres ou des sections de genres, toujours pour se rapprocher de la nature, qui muluplie les différences au delà des limites de nos méthodes de convention; celles-ci ne sont jamais l'expression exacte de la nature, mais elles en approchent plus ou moins. Cette tendance seule suffit bien d’ailleurs pour leur donner le nom de méthode naturelle. Je laisse à juger, par l'examen des tableaux de classification que je joins à cette sorte de commentaire, destiné à expliquer les principes que j'ai suivis en les adoptant, jusqu’à quel point j'ai réussi dans l'application de ces principes. Ce que je puis encore affirmer, c’est qu’une expérience de six? années d’en- seignement , d’après cette méthode, m'a confirmé dans la facilité qu’elle donnait SE ————————————————<"’“0 200 1 J'ai eu l'avantage de disséquer le second échidné mâle qui ait été apporté en Europe; c’est celui qu’avaient recueilli mes amis PErox et Lrsurur, dans leur pénible voyage avec le capitaine Baudin. Dés 1804, j'ai lu à la Société philomatique la description des organes de la génération de cetanimal; que j'ai insérée plus tard dans le tome V des Leçons d’anatomie comparée, qui comprend encore la figure de ces organes, gravée d’après mes dessins. En 1827, G. Cuvisr a eu la bonté de mettre à ma disposition au Jardin des plantes, un mâle et une femelle d’ornitho- rhynque. J'en ai profité pour dessiner et décrire leurs viscères, entre autres ceux de la généra- ton, sur lesquels j'ai inséré un mémoire parmi ceux de la Société d'histoire naturelle de Stras- bourg, tome L® Ceci soit dit pour compléter l’histoire des travaux faits sur ce sujet intéressant, que l’on trouve dans les Nouvelles annales du Muséum de Paris, tome II, page 367. Le mâle était le même exemplaire qui avait été disséqué par M. LaumLrarD pour le travail de M. Grorrroy Sanr- Lame Met la femelle, l’exemplaire qui a servi plus tard à la description publiée par M. DE Branvizcendans l’ouvrage qui vient d’être cité. (Note écrite en 1837.) 2 Je dois dire à présent dix années (26 Août 1837). KK bn in 10 NOUVELLE CLASSIFICATION DES MAMMIFÈRES. pour démontrer avec clarté et précision les véritables ressemblances et différences des mammifères entre eux, et pour exposer, dans toutes leurs généralités, les rapports évidents entre leurs mœurs et leur organisauon. : Quant aux circonscriptions des familles et des genres, je me suis efforcé de m'écarter le moins que possible des groupes adoptés dans le Aègne animal, en citant avec soin les auteurs qui les ont établis. Pour faciliter l'étude de'ces groupes , sans. surcharger ces tableaux, M. LEREBOULLET, qui les a dressés avec soin, a cité, à côté de chaque genre, l'espèce type de ce genre, et la meiïlleureifigure origi- nale de cette espèce, du moins pour le genre type de la famille, J'espère que cette publication servira à la fois à me jusufier des changements que j'ai cru devoir introduire dans la méthode naturelle de classification des mammifères, et de guide pour MM. les étudiants qui suivront dorénavant mes leçons. L] + 4 " Cu ”; F 2 , * . LL L re | FR a à KK. NA qu PT NEC Le ! Aaron A va \ è MN ME À APS \ L _ vgl pe < en ne he $É L® Tyre. ANIMAUX VERTÉBRÉS. — T° Casse. MAMMIFÈRES. j L Sëne MONODELPHES. Une matrice intérieure, simple ou compliquée; point d'os marsupiaux ni de poche utérine. extérieure. La mise-basen'a lieu qu'après que les petits ont pris un développement suflisant pour sucer le lait que sécrètent les mamelles de leur mère, ebipour se nourrir par digestion. È TÈRE CARACTÈRES DESSORDRES te CARACTÈRES ÉNUMÉRATION rinés ENNES-TYLES DES FA E ze TE CARACTÈRES DES FAMILLES. NNES=TYPESLDES FAMILLE; DES ESPÈCES-TYPES ; = DES ORGANES INDICATEURS rs ; [ DES,ORGANES DU) MOUVEMENT: DU RÉGIME. ÉNUMÉRATION DES AUTRES GENRES. DÉPTCENRES; A — a Station Les extrémités posté] Æégime: | Lestroissortesde]. + . : : . . . +... ..............:. .|Moww; Homo, L . . . . . . . . . . . .|Lkomme; Homo sapiens, Lin. et rieures, devenues inférieu=|| Omnivore. | dents en série conti- Hucts : Caucasique ou blanche, mongolique ou jaunc; ||} pr ion|res, uniquement propres à nue. Les molaires à éthiopique ou noire. verticales [la station et à la progression tubercules mousses; 1. OnaxG; Pithecus, Geo, 6 à. à: L'Orang-Outang; Pithecus salÿrus, Gcoff, Asie. ORDRE L® | surle sol. verticales. Les extrémités leur couronne chan- Museau trés-proéminient dans l'adulte ; Les lèvres| CE: Cuy. mammif. pli 1, femelle.) : antéricures ou supérieures def TESTS , Et minces ; les nariffes percées/bien au-dessus de In Bimanes lle me a FE REnUoEUrE pal L® Famille. LES SINGES rnorneext nr$piou de l'ancien Mes frontrelese: Pres e lande AE Fa ESPÈRE a usage. . ER o a gnou dans La pasiian vérllles point de queue; n Even Led a Mèine système de dentition que l'homme : quatre incisives, sités aux fesses, ni d'abajoues. préhension ou au toucher. deux canines; quatre fausses se es et six vraies à chaque) Crmp Troglod, Geo. & Ma re ent cc) mâchoire; toutes à tuberculës mousses. Les canines dépassent Se ANSE; ne odytes, Geo « . . . . . l'é de manière que la de beaucoup les iucisives, et se placent dans un intervalle de |3: Ginvon; Jylobates, Llig. +. : , n . . . SRE Ce Gi Ja série des dents de la mâchoire opposée, quand la bouche est |. SEMNOMITUÈQUE ; Semnopithecus , CES face est en avant dans Ja, x fermée. Les narines percées au bas du nez. 5. Gursox; Cercopithecus, Era. . . . . . .|Le Malbrouc, Bull, C faunus, Etxl. station. FA Contrées chaudes de l'Afrique et de l'Asie. 6. Macaque; Macacus, Lacép.. . . . . . . .|Le Bonnet chinois, Buf.; AL sinicusyDesm El Le Magot commun; A inuus, Desm £ T. Cxnocépuae; Cynocephalus, Cuv. . . . . . Le Papion, Bull: Cynoc. Papio, Desm. A | A | Le Mandrill, Bufl.;°G Mormony Desm. 6 2 . É 1% Auouare; Mycetes, Ilig . . . . . . . +. [L'Arousse; Miséniculüs, Kubl (Audeb,, Sing, pl/7:) Tête pYramidale ; crâne pelit, ayant sa base très- 1° D: 11: Famille. LES SAPAJOUS, ou singes du nouveau con- élevée au-dessus da plancher des narines; cou élargi 2 Division. “ Famille. RES ca ; 8 par un renflement Yésiculaire de l'os hyoïde; queue. LES SINGES: ent. prenante, nue en-dessous à son extrémité. et Doure molairés à chaque mâchoire. Les narines percées sur), Te SEE. les/côtés da nez. Une longue queue. Point d'abajoues ni de(2: Coaïra; Aieles, Geo . . . . . . . . .|Le Coaïta, Duff; 41 paniscus, Geo. Que jte) fesses calleuses. Le einq premiers genres ant a queue prenante» à Mere Hair Geof. . . . . .|Le Caparo; Z Humboldti, Goff. chaque mâchoire; et portent le nom communrde sapajous; les autres ne l'ont pas | 4. Sato; Cebus, Érdl. . . . . . . . . . . .| Le Ssjou comu: C. fatuellus, Erxl, ctcales ou peu prenante, et s'appellent plus particuliérement sakis. SaSaiuu; Callthrir, Geo. . . . . . . . .|Le Saïmiri, Duff; © sciureus, Geoll Extrémités | Quatre mains, le pouce| Régime : Les trois sortes de] inclinées. 6: Nocruon; Vocthora,Æ. Cuy. . . . . . . .|Le Douroucouli; M trivirgata, F C. “modifiées |étant séparé et opposable] Frugivore, | dents en série conti- à 7. Saxi; Pithecia, Desm. . 0. . . . . . . .|Le Yarqué, Bull; 2. leucocephala, Geoff. pour Jaux quatre extrémités; mais] quelquefois | nue, sauf l'intervalle à (11° Famille. LES OUISTITIS; Sacourns, Duff. _. P L de |: : El à ñ : L'Ouistiti commun ; Æapale Jacchus, Kubl. (F/Cuy. grimper. ‘| plus grand et plus dévelop-finsectivore, où se place chaque Fi Dix molaires à chaque mâchoire, dont six fausses et quatre à un ; api ù n ORDRENT pé aux postérieures. Les| au besoin” SD I A vraies. Queue non prenante. Pouce des mains antérieures peu) OUISTITI; Hapale, Il; Arctopithecus, Geo. . . ; june in4f pl: 73) # _.. : Hair HS a 6 , 2 ou point opposable aux autres doigts. e Tamarin aux mains rousses; ZL. rufimanus, Geo Quadrumanes, quatre mains ess de] omnivore. choire opposée. Les < De l'Amérique méridionale. F Cu. manière que les palmes sont molairesà tubercules: g plus ou moins dirigées en mousses , rarement ë Helena vers LS liene moyen” net de 1: Max; Lemur, Le... ASAGE blanc; Z.albifrons, Geoff (Audeb, ne; disposition qui indique Éd de 2 Divistox. A la mâchoire supérieure quatre incisives verti-| Makis, pli3.) llabitude de grimper. santlesautres dents, || LES MAKIS JIV* Famille. LES LÉMUIIENS. Er one RE comme dans les car-| ou LÉMURIENS ; Narines percées à l'extrémité du museau; front plat ; train de Aron rie il noncnto Et re Lemur, L: derrière plus grand que celui de devant. Les incisives variables; | es deux extrêmes sont besucoup plus grandes que 4 les inférieures ordinairement {rés-inclinées en avant. Les mo-) + Jes autres; deux eanines recerblant eiux faudres BIusfonoinsqte Jaires à tubercules aigus qui s'engrénent les uns dans les autres res taratre lRae a eee Le L ES quatre incisives à l’une Les pouces développés et bien séparés. Le doigt indicateur de oreilles arrondies ; le museau très-allongé. ou à l'autre mâchoire, derrière armé d'un ongle pointu et relevé. Pelage laineux. où en même nombre, Contrées les plus chaudes de l'Afrique et de l'Asie. 2. Ixont; Lichanotus, Il. + . . . + . + . .|L'indi; Zichanotus Indri, Sonn mais celles d’en bas in 3: Los; Stenops, IL. + + . : : + . . . *|Le Loris paresseux; St tardigradus. Unes Steel 4. Gauxco, Geo. : . « - : : : : « « . .]Le G. du Sénégal, G, senegalemsir Gel. 5. Tansen; Zarsius, Sort. . . + . . . . .|Le T'arsier; Zarsius spectrum, Geolt | 1. Famille. LES GALÉOPITHÈQUES. ‘2 F1 Les extrémités antérieures moins longues que dans Les yrais chéiroplères, leurs doigts L n'ayant queila dimension ordinaires Îls sont armés aux quatre extrémités fd'ongles ” El LR CE HD 1 tee tés s El du col} et enveloppe les quatre extrémités et. la queue; elle est couverte de poils. Un! : c : A museau proëminent'eomme elut les mahis La verge pendante; les ma elles pectorales. GALEoriTuËquE;Galeopithiecus,Pall,vulg Chat Yolant.| Le G. varié; G. variegalus, Geoff, ; Audeb., Singes. 2 {ème de dentition anormal. Douxe molaires à chaque mâchoire, dont quatre fausses| É à eLTaitivrie s\pointidéteniness Tqnatrolineisires(Allalméchotre supérieure dont n moyennes trés-écartées el à tranchant dentelé; six à l'inférieure, dont les deux la rales ressemblent aux moyennes de la mâchoire supérieure, et les quatre autres ont Les Le bras, l'avant-bras et Les troissortes de leur tranchant'en dents de peigne: 4 tous les doigts, excepté le deuts;une partie des II® Famille. LES ROUSSETTES. à ù " ORDRE III. Does extremement allons) où molaires à couronne De petites incisives en nombro variable à chaque mâchoire, qui manquent quelque- | 1--Mousserre; Pieropus, ris. . . . . . . . La Rousselte grise; Pl griseus, Geolf.; Ann. du Mus,, modifiées" |gés, pour donner attache] insectivore. |plate, ou toutes à fois ; deux fortes canines. À la mâcl supérieure, deux peliles fausses! molaires en Dentilion : 6 Lie » can vel (avr. à tab), XV, 3. Chéiroptères. male P Nr PS) À avant, ct Jeux luberculeuses en arrière qui leur ressemblent; six molaires vraies, ayant Porasiieee ù LÉ ponrJé vol: | aux {membranes {dejl'aile: couronne pointue et un sillon médian longitudinal etleurs bords saillants, surtout l'extere, qui forme unel queue. (C Famille des qui s'étendent le long des tranchante. pointe-en avant, plus grande dans la première; et graduellement plus petite dans les| 9. Cérnarore; Ceplalotes, Geo... « + . . | Palasit, Gcof; Du, Suppl. IL, 2. Carnassers de flncs jusqu'aux extrémités 3. Hxronenme, Geo. . : . « . . . . . .|/. Peronü, lsid. Geo; Ann. Mus.) XV, pl. 7 Cuvier:) postérieures. Celles-ci ont 4. Pacuxsome, Geoff. . - . . . . . . : . .|Le P. ä courte queue; P.Previcnudatum, lsil Geo. leurs cinq doigts libres, 5. Gxxorrène, Fe Cuv. . . . . « . « . . . <|C marginatus, Less; Geoll, Ann Müs,, XV, 5 courts et d'égale longueur: 6. MacnocLosse, EF Cuy, : . ... . . . . . .|Le M Kiodote; M. Aïodotes, Less.; EnCuv., Momm : R 1. Vestenrimox; Vespertilio, Guv. et Gcoll, +. . | La Chauve-souris ordinaire; Vespertiliomurinus, L,: F Quatrelinetstresten laut écarides par paires six | DUAL s EG o Ël en Das; museau lisse, sans feuillesÿ un intervalle A È sépsre, sur.la léle, les conques abditives, qui oh £ un oreillon de forme variable, suivant les sous- # genres (1). Les ailes fort étendues; la membrane] (1) Esuï sur la clifcslion naturelle des Vespertilions par juter-fémorale enveloppant la queue. M: F2 Cuvier. N. À. du Musum, 121:%, paf. . 8 . . [L'Oreillard,Dufl, VII, XVIB 1; Plécotus auritts,Geolf. 4 à... . .]Auria horreus, Fr.Cuv., Mém:Mus, XVI, 9 : D... .. [Le N. humétal; M humeralis, Nafin. , 5. Scorovure; Scotophilus, Leach . . . . . . [Sc Auhliï, Leach; Trans lino, XI, I, pa7a Lite Fra LES CHAUVESSSQURIS: CRT à _. 6. CEL#No, Leach LE nue... . « . .|CBrooksiana, Trans. Jinn&# XI, L, p. 70: eux fausses molaires normales et trois vraies à chaque mâchoire; ces demières | Tirpx. ane Aer : Re 1 syauttié pointes comiques. à Ju leouronnestTnclstres) petites, feninomnbrelyarialle;{de | MEN aphasous, Geo - + + « ]LeT perforé; 7° perforatus, Geoll.; Égstna, fre ina eau sell tem Ole anomn le On re o pli divel pps 8. NycrËue Mycteris, Geoll... . - . . « « | Hhebaicus, Guoll,; Ég., Mamm pl 1, fa ann on lon soutenentilnémermbranctdetl'aile :1le poucelseullest librefetiarméfi'un\ D. NOCTiLIONEEVoctilio 1 À AIN ünicolor: Géoll: Séba, Thes 151589 fa ‘ongles Les yeux petits; les oreilles grandes, et, en général, les seus de l'ouïe, de l'odo- |10: MOLOSSE olossus, 50 21. longicaudalts} Goff; Duff, X, 19, 224 rat et du toncher trés-développés. C'est la famille la plus nombreuse en espèces. 11. Nicuixome; Wyctinomus, Geol, . . + + .| NV ægyptiacus, Geoffi} Ég, Mamm Il, 4} F 12: Dixors Savie. 4 . #4, . à . . . . . | Dinops Cestoni, Savi. 13. Miortèné, Myopteris, Geo. : ... - - - [Al Daubentonit, GeolT; Ég, Il, p. 113, 14. STÉNODEnME, Geo . « . + . à. - +. | Se rufum, Geoll; Dict. des € mat, Mg 15. Nonuoors, Leach . . ...... «(20 lainilli, Leadlfs Trans linn, XUL, 7, 16. luXitosromE; Plyllostoma, Geo. . + #:| Ph crenulatum, Geolf; Ann, Mus., XV, 10: 17. Varie ampirus, Geo. . + #8. + .|LeVampire; amp spectrum, Leach;Ann Mus, V,IL | 18. Giosiornaces Glossophaga, Gel. . . : | G amplexicaula, Geo; Mém. Mus., IV, 18À 19. Mécanenme, Geoll. . . . . . . . . . . .|Le M lyre; AA lyra) Geofl. . Mus,, XV, 12 20. RulNozorur ; AUinolophus, Geoll. « + : + - | 4 ferrum ëquinum, Leach; SchrebM62, 91. RuNorome; Æinopona, Geo. . - - + - |/émicrophyllum, Geoit; Brünn., Cab/Copenh,, 6 . Ncrôpnire, Vyctophilla each. + + «Me - [M Geoffroyi, Leach Mrans linng, XIII, p \23. Moxoruxzua ; Afonophyllus, Leach . + + . | Hédmanni, Leath; Trans: linn 1. Srcnox. . Nes quatre || Ils marchent sur Le bout]. Aéfime: || Des inciives va-| LES INSECTIVORES e ORDRE 14, | SR are il apr usetisore able pure m2 RARE RTE CES CRIORNE . L, : es pieds surMle lou mélangé|bre, ln les ongles crochv Quatre incisives en haut, six en bas; point de canines; qua-| c : É . Dis pour |sol. Leurs doigts, au nom- # RSC ù é ton molaïres chaque mdclioire, dont boit russes ctaixyraies. | CLAPOPATE, FYGuy. . . . . . . . . . - . “LCI ferrugineux; CL erruginea, F,Cuv., Mamm 0! marcher. |bre de ci ce à ï Leurs dents ont en général beaucoup de rapports avec celles des| Plantigradesb)\ sus le sol He PE a Sarre, substances |nes marquent sou= |picul;/ceux= ci pont: liérisons. Un mule prolongé. Quatre mamelles reutrles. = reed s EL | a PUIS ne Yégétales. | Yent ou sont rart- | grades. Un egeumr. | temenlou |urr Er us ou obtus, ment normales. Les{ Vivent d'insectes ct de RE | Es doivent ser vraics molaires lar=\ fruits. en nB | Ni À s'accroclier aux arbres ges et Hérissées de 2° Sè ECTS pointes. RE SE Ls]Famille des DIPOGALES, Duv. é ; SECDIY à grimper ou d SAUTEUNS Uneltrompe. Incisives ©; canines2==; molaires vraies Le; . Le: LeMacr, de Rozetif, Rozeti, DuyésMém déla soc. |] M ur sauter. nette ele : 4 © FÙMACOSCELIDES, Smith. . . . - . + . + + «| d'hist nat. de Strasbourg; | «. po F mités M ,051É molaires fausses normales 4 (Esp. déNozet) ou + (Esp. lype); : E « S rieures beaucoul plus ; 5 (Epbe : LeMacr.1ÿpe; Smith, du cap de Donne-Espérance. f longues que 164 salé molaires fausseslanormales + (Esp. de Rozet (Esp. type.) : « é : ricures. LS 3 ie Révevci” je mr der: £ 99 N'ES Le " pre * ed pm EL CEE" Le Fragen tar détente AT RAS à Le va 4 * 1 cjpsses = gt or Le . SR x > DU ie Et d . he PE qe: r1@ wgr KAU Lo REMRC" org gr il à Fo ; pe pr 4 di ape gibesran La cat + À | “ Le d F 4 + HF ’ ue ki ) æ :i + HE k A + Ÿ: | TE 4 ER 4 0 à dv Ês L'or sr PEU" ec A) TU LES. UE : ULURES ROMAN ‘ AN LES a fe BAG: Ron QE 7 0 | w De 1 fe it ‘ 3 à, $ l “jo tuée EE RE tros pus” soie Pernauns at Lu 4 : +1 ” L FRORSe "4 4 a dl Led Ho 0m 201.6 # | A Le " À a cotes ! nos Jar: De " CERN AS NUE. 2 ES «EXT ae ñ de « ch : RS EEE BRUT PULEE de at rie Ein ge alert MORE TR TE 17 | A SIA PPT Fe fougue GMIMHBE * A ; ni 15 1 " Eh L Sr : , ass À L : , | Er COMME - [e eq pt tm momo tas D Fe NES Suite de l'Ordre IV. ORDRE V Carnivores. Carnassiers, Ordre I, de Cuvier.) (8: Famille des}, » Lés quatre extrémités modifiées surtout pour marche, Aa course, legrimper, rarement pour Ja tation. Les trois sortes del dents : six incisives| à chaque mâchoire | entre deux canines Ils marcheut sur le bout des doigts outils appuient gts Pl plus où moins la plante des pieds dé derrière sur le sol. Leurs doigts, au nombre de Exclusive mnt de chair où de sang, cinq, rarement de quatre, || ou'plus sont armés d'ongles tran-}, où moins chants, aigus où à pointe || mélau émoussée, suivantoqu'ilsE de substances Yégétales. doivent servir à déchirer] une proie, à s'accrocher aux arbres oulà fouir la terre: Jsouvent fortes et pointues qui les dépassent ; ainsi que les mo- laires. Celles-ci sont essentiellement ; et pour la plupart, à couronnetranchante £t pointe, se ren- contrant comme des lames de ciseaux ; cependant, au à la mâchoire supérieure, et plus aux deux süchoires, une ou Plusieurs molaire lécuronne® plate ‘et tubiereuleuse , en brrièrel de Ja plus Brosse molaire tran= linnte ou de la car hassière-Enavautde cite dernière sont helières plus Siuples, en nombre Yarñble d'un genre \ l'autre, Ce-sout les fausses molaires ; qu'on distingue en= core en normales e ruimentaires, sut vantqu'élles sout dé: veloppées ou qu'elles restent très-pelites, Us n ——— RE —eZaZEZELELLLELEZELEZ LEZ Li 1% Famille. LES HÉRISSONS. Dentition » # ee ce 4 mit (st tar Dev Ce Corps convert de piquants et de poils Queue très-courte. Gina doigts à chaque pied armés dongle robuses. Pieds plan: tigrades. La faculté dese rouler/en boule. IL" Famille. LES TENRECS. 3: Secrion. LES INSECTIVORES| FOUISSEURS ou NAGEURS. Doigls courts, ar- més d'ongles propres à fouir Ja terre. Extré. mités courtes, cachées en partie sous la peau, Vient le plus souvent dans des terriers qu'ils se creusent. Plusieurs se licnnent dans l'eau (les Desmans). La plu- part ne recherchent leur nourriture que la nuit, ct dorment pen- dant le jour dans des, rcirailes obscures. nu Museau très- poi mens en partic: liérissés rouler en boule. UL® Famille. LES MUSARAIG Quatre vraies molaires en haut de chaque côté, trois en deux incisivesémliaut, recourliées et crochues, et deux en bas! linées en aYant; point, del canines: un: nombre de fausses moläires variable suivant les gentes. MuseauleMilé, terminé par] un petit mule; orcilles conties eLarrondies. Une glande sépa Luue lueur odorante sur les flancs de | umille. LES DESMAN. Formule dentaire : 2 Museau prolédgé en Île s'ouvrent les nari D — Gore nu; oreilles petites; yeux mi pines. N'ont pas la faculté do se NES. nimal. )L b doigts àleliique pieds arn ‘ongles erochns, réunis par des membranes. Poigt de conique adilive; yeux trés-pêlits ; queuc écaillcuse, compriniée où ronde, suivant Jes espèces. V.‘ Famille. LES TAUPES. Extréités Irés-courtes, cacliées en trés-grande pa peau; Jés antérieures plus larges, fortes, armées d'ongles trés épais, tranchants, ayant laipalme dirigée en\dehors et le Lord interne en bas; les doigts réunis jusqu'aux ongles. ie sous Ia 1 L® Famille. LES OURS. Les vraies molaîres à couronne large, aplatie ou tubereuleuse ; point de camassière pr prement dite, ou celle-ci plus petite que les tubereuleuses. Les pieds plantigrades. Les uns peuvent grimper suriles arbres au moyen de leurs ongles erochus (les Coatis), les autres en les cmbrassant avec leurs eatrémités, quand eur taille le leur permet (les Ours pro- premeat dits). D'autres s'y maintiennent au moyen) d'üne queue prenante (le Potto). 2. Rarox; Procÿon, Storr. Le Raton; Pr. lotor, Storr.; Buffon, VII, 43 3 PanDa ;Ailuruss Fr! Cuv. Le Panda éclatant, Lilurus fulens, Kr.Cuv., Mamm. 4. Ionpe, Valence. Le Benturong; Z albifrons, Nalenc,: Fr. Cuv., Mamm, 5. Coati; Nasua, Storr, Le C. roux; Nasua rufa, Dm Fr. Cuv., Mamm. 6. Porro ou Kixkwou, Cuv.; Cercoleptes, Ilig. | Le Kinkajou, Dulf; © caudioQulus, Illig.; Fr. Cuv,, Mamm. 1. Meles, Storr. Le BI. d'Europe; A7. tarus, Schreb.; Buffon, NII, 7. A la mâchoire supérieure deux fausses molnires pointues, suivies d'une dent que l'on reconnait conne carnnssière au tranchant qu'elle présente q surison edté externe ; derrire elle une grande tu- U® Famille. LES BLAIREAUX. ä bereuleuse carrée. En Las, quatre fausses molaires, La lüberculeuse d'en haut bétieoup plus grande quo la carnassiére, qui st peur: dont la première rudimentairé La carnassiére à sliante Ougtes foufsseurs. Une poelie aies glandes situées dans le Votsinage dé l'anus ; Wrés-grand lon, et la tubereuleuso est petite. séparanfune humeur très-félidés Le pelage plus clairien dessus, plus foncé en dessous. Fonnile dent: 20 mA chef és 2 1Sher re € mi Museau long et épais marche plantigrade; pieds fouisseurs ;| vue poclic soûs l'anus 2. Mypaus, Fr. Cuv. on de Java: A melliceps, Fr. Cuy., Mamm. 3. Mourerte; Mephitis, Cuy La M.Chinche; AL Chinche,Tiédem ; Fr Cuy., Mamm, IS Zurmille. LES CHIEN, Deux molaires tubereuleuses À laque mâchoire petitifubereule interne; {rois faus és rudimentaire. La langue douce. La carnassière supérieure n'a qu'un molaires en laut; quatre en bas, dont la premièré 9 3, 4. 1 Le IV: Famille. LES CIVETTE Trois fausses molaires en haut, et quatre en bas; Ja première rudimentaire aux deux | mthoïres celle-ci mi dans les trois derniers genres; deux tuberculeuser en haut, un\e eills, Langue hérissée de papilles cornées. Souvent des ongles semi-rétractiles, à L 5. | ls md) Une tubereule ge, mais plus petite que la cornassiére à Ia mâchoire " midimenuire à l'ir La carnassiérofd'en| haut a}un talon étroït/enfäyant et en de: danse talon deJ'inférieure est petit. Deux ou {rois/fausses molaires en Ua Qutre en bas & la premiére pelile et rndimentaire. Poin{ de cœcum: Famille. LES LOUTRES. Un grosse molaire lubéreuleuse en haut, une petite en bas; la carnassière est large €l plabie en bas, landis qu'en haut elle est conique ; trois fausses! molaires à © rue ler een Luc (etre ile courte dis par des membranes: a zik Formule dentaire : 20 mâchelières — 1 VL® Famille. LES MARTES. 1 3 (rois ou 2) 3. À Mamie. LES RATELS- La faprreuleuse d'en haut et la dentaire matique à clinique mâchoire les. Ongles fouisseurs. _ > ainsi qüe la petite lubereuleuse d'en bas. lai Jim Pieds pautigred VILA Fymitle. LES CHATS. Une ire tabereuleute seulement derrière la carnass ère d'en laut; point de tabereulense( M delle d'en bas. Piel digitigrades, Ongles à FF tranchant acéré, où 3, p &,. + HEnissox; Erinaceus, L. . . . ! TENREC; Centetes, Ulig, M... LelTenrec; C:ecaudatus, Uig. Duff II, 56, LD i[ Müsanaione; Sorer, Duv. La Muselle; Sorex araneus, L Fr. Cuy., Mamn Amplisorer, Day la Socét Hydrosorex, Dôv 1. Taure; Tulpa, L TS ro= | Fe Lourne; Zutra, Storr. camassiére comme dans les Marles ; mais la Mousse me-} NATEL, Cuv.; L Car; Felis, L. -|L - =. | Le Hérisson ordinaire; Æ! europæus, L BaffVII, 6, Amphisorez tetragonurus, Duv., d'hist nat. de Strasbourg, 1 2 Iÿdrosorex Hermanni, Du les Mér. de Là Société 1 Duy, ibid 3! Mémoire sur, usaraignes additions et révision DesnaN; Mygale, Le Desman de Russie; AP Dgale morcositiea, Desm; Schreb., 1 159 La Taupe commune; Z'europæa, L'; Bu VIII, 12, | Sc: du Canada; Sc: canndensis, Cuy.Schreb, t158, G cristata, Des: ; Schreb., Suppl 156 À: La Chr. du Cap; Chr aurata, Cuy.; Lichtenst,, tj. ntition à Fi — Ge te allongée; musettfeniboutoire soute un osselel particulier ; point de conque audi Scarorr; Sealops, CoxbyLune; Condylura, Ulig. CunxsocuLone; Chrysochloris, Cuy Ours; Ursus, L Deux grosses molairer de chaque côté, à In md. choire süpéricuro, entièrement luberculeuses ; \roïs vraies à linféricure, dont la première, quoique à ne encore large, pourrait passer pour une! 0. Deux fauises molaires normales à cha choire, puis un nombre variable de fatisses s rudimentaires ou anormales. ‘ormule dent. : 26/mäche = Grands animaux à corps trapu, à membres épais, dont les doïgts sont armés d'ongles forts et fouis. seurs ; à queue lrés-courte ; qui se cresent des nn Les et se construisent des cabanes, où ils passent l'hiver en létb L'Ours brun d'Europe; Uarctos, L; Fr. Cuv., Mamm. Guen; Canis, L . Formule dent. : 26 mâcl Le Ch. domestique; ©. familiaris, L. Cing doigts aux pieds de devant quatre de derrière; une pupille roude- Resann; Pulpes, Driss Degalotis, Ulig : AuxÈNE, Fr, Cuv.; Dicl. dés sc. nat,, 1.59, p.454 à ceux . Le IL commun; 7° vulgaris, Briss.; Duff, VII, 6 Le Fennec; A Cerdo, Ulig.; Rüpp., Mamms, pla C: pictus, Desm.ÿ Lüpp:, AUas, Mamm., fl 12 Civerre; Wiverra, Cuy. La Civette, Duff; Z° civetta, Schreb.; Perr., Anim. , L 23. SAIT m6. = [ de la hielières us ct les oran organe sécréteur et réservoir d'une pom- nturie forte odeur de muse. Pieds semi- plantigrades. Pupille ronde. Queue longue ett . Gexerte; Genella, Cuy Pananoxune, Fr Cuy. Macousre, Cu. ; Herpestes, Il MaxGur; Crossurchus, Fr. Cuv. - SunicaTE; /yzæna, | Aruax, Lr. Cuy La G. commune; G. afra Le Pougouné; 2.typus, Fr, Cuy.; Mamm A Pharaonis, Desm.; Fr. Cuv., Mamm, La M obscure; € obscurus, :, Mamm, Le Suricate, Bull; A suricatay IL: Bull, XU, 0, Atilax Vansire, Fr. Cuy., Mamm Fr. Cuv., Mamm. La Loutre commune; L. au Marmm. ris, En; En Cuvss) Manre, Cuy.; Mustela, Cuy. Trois fausses molaires en l uatre/en Las, dont une rudimentaire à cliaque mâchoi La M. commune; A. Martes, Linn ; Buff., VIT, 23. Formuledent.: 23Mmichelières me uipaire que les autres genres-AMfüseau fourni, brillant et iloux. Papille Moins sa allongé. Pe ronde. Purois; Putorius, Cu Zonute; Zorilla, Er, Cuv. GLourox ; Gulô, Storr. Le P. commun; Put vulgaris, Grill; Duff VIL, 23, Zor. Capensis, Fr, Cüv.; DulD, XIII, 4 :]G: arclieus, Desm.; Bull, Suppl, UT, 48. Méllivora, Er. Cuy, Formule dent. : 16 müchelières = -|Le R. du Cap; Melliv. capensis, Fr. Cuv.; Schreb,, L 125, + seu sm {Emnl) -|Le Lion; Felis Leo, L; Cuv., Mamm. “Deux fausses mplaires en laut eten b Férmule dent.g14 müchelières « Museau court et arrondi ; ongles rétraetiles dans. la plupart des espèces ; langue hérisséerde papilles cormées ÿ pupillo:verticales . JL, siriata, Zimmer. ; Fr, Cuv., Nam. Pr. Lalandir, 15.6, Mém. Mus: XT, L 10. + ñ ï : k CRE agi * Fe L gi a que RU SITES) ANT Ie 1h phsnae CT Ein ur Le RME TT, AC PAL l'A Guru CH # we Mr” M | x: VE EURO ER NE M DIE AN EE ee be: HR A EEE a on rs Lee" IN APE bi LPO à A ia De CPR EN E : E stunt Lone tn + repré ft sus qe Canne" ‘nn danôue rt Lulu dns a na À + ) eut Me es ste en Le x sheeg tx? pr? € ROUEN r @vtilr ‘4, $; ‘4 AUS M4 à mr pre 1 * wi: jose Fix Me Ar rs PÉLOUN À + Lo Lu fi? 2 pm 2 ture, 1 GEAR (Er Ve ras tn AL #- è V2 gta UT Cal » ti ë 4 KE? PA 1 É bi 4 : d ee yet Néreuts Es (ser pre ou” Lu (ur LÉ | pu _ ge b “ Le & : . wi? quite Û L® Famille anormale. LES CHEIROMYS: . à Incisives partout entourées d'émail; les deux inférieures fortes et comprimées, Six mâchelières en haut et six en Las, à courante} Cnemomxs, Cüy.; Aye-aye, Geo . ..... . .. L'Aye-aye Madécasse; Ch. madagascariensis, Desm.; pie avec dé fort petites racines. Cinq doigts à tous les pieds. Schréb,, 30 D: médius des mains long et grêle; le pouce opposable aux pieds i de derrière, muni d'un ongle plat: IL° Famille. LES ÉCUREUILS. - : fs era einen De Lo TR ne CRE MEET TE L'Éc. commun; ASe vu/garis, L ; Duff, VIT, 32. choïire; couronte à collines monses dans les quatre premiers, genres : dans le seul genre Pféromyx s1 surface est unie et très-| 2. Macrorus æstuans, Less. LÉ I Née DÉnnEE Queue) 3. Sciuropt. americanus, Desm.; ésrnpane Fr. Cuv. ongue et touffuc. Quatre doigts aux pieds de devant, avec un ; PRE É : LL v tréepetit rudiment de pouc URI ELA TE NEE ë RRRTEnE 2 Pupetaurista, Vesm.; Bull, Suppl'lll, 22, eLVIL, 67. genre est Je seul qui ne Vive pas sur les arbres. Il n des abajoues, | ?: PAMAS, ilig: - -|Le Suisse, Buif,, X, 28; Sc: striatus, L. etil vit dans des trous souterrains. . | Fe IL" Famille. LES MARMOTTES. \ Incisives inférieures pointues; cinq molaires en hant de chaque] 1. SrEnstormur, Fr. Cuy. . - . . . .. . : - -|Le Souslik, Duff; £ eitillus, Gm.; Fr. Cuy., Mamm. côte, dont la premiére est petite; quafre en Las : loules ont leur] Des abajoues ; quatre doigts aux pieds de devant, couronne à collines ou à tubereules, comme les premier, deuxiè) s troisième et cinquième genres des Écureuils. Corps lrpu. Tête on : grosse, large, aplatic. Queue courte. Ongles fouisseurs plus gros à Date ro CRE : |A: marmota, Gm.; Duff, VIT, 28. : aux extrémités antérieures. Extrémités courtes; celles de derriére|®: P2N0M3s, Jin -[Le C social; C socialis, Rafin ; Say, Voy.I, 451. ntigrades. Vie sociale (les Marmottes et les Cynomys) on soli- * taire (les Spermophiles). 1. Hsusten; Cricelus, Cuv. . . . . . Le IL commun; Cr. vulgaris, Desm.; Duff. XII, 14: Trois miolaires à chaque mâchoire; la première, 1. Des aba- plus gmnde, À trois collines transversales, les autres Ly. Fami. LES RATS, De ' 12 prviston. Incisives inférieures pointues; donze à seize mo- 2 SE US MR Dre Le - aires en tout: In He des genres les ont simples; SAccouxs,)FCuy ONE RE TE Le, anthophile, Fr, Cuy.; Mém, Mus, X, 26. Te 6 £ FOUUS CUS EN F ; | RONGEURS Jes'n.s2, Sel G/sulementiles ont composées: ous. Bari us, C Hat noir; us rattus, L.; Duff, VIL, 36. À CLAVICULES. les doigls libres. Cette famille sc divise en deux 4. Lom; Myoxus, Schreb. . . . .. Loir; A glis, Gm.; Duff, VIII, 24. groupes, selon Ja présence ou l'absence des aba.] e 5. Écumxs, Gcoll.; Lonc/eres, Ulig. -[ 2 chrysuros, Licht; Schreb., 170 D. DR IL Pointe.) 6. Carnonxs, Des 2: - 2: 0 -|G Fournieri, Dés; Mém. Soc. d'histnat. de Pari dabsjoués. Ÿ 7. Néorour,SayetOrl ; Arvicola Marian, OrigMlem.|Le N. de à Floride, M. florilana, Say et Ord 5 8. Siénonox,Say etOrd ; 4rvicola, arlan,Oe Mem.|L.e $. veu; $. hispidur, Say et Ord. Les Ils marchent sur le bout Des incisives au 9. gr ; Ô PELLE TENEEE L'Ot. cafre; O.unisulcatus, Fr. Cuy. extrémités | des doigts, grimpent avec] Végétl, [nombre de deux à 10. Gamracxou; Arvicola, Cu... .. :.... -|Le Natd'eu; 4 amphibius, Desm.; Duff, VIT, 43. modifiées [leurs ongles, nagent au] au besoin [chaque mächoire. 1. Le 3 Georychus, Ilig -|Lemmus norvegicus, Desm.; Pall. Glir. XII À. gles ; agi CE ñ H ‘gicus, À. | £ Ë Fee ares à Trois molaires partout, À couronne plate et à surtout |moyendesmembranesqu'ils| mélangé. | Des molaires à cou- V.+ Famille. LES RATS-TAUPES. Dresden eneulener APE See pra | our |ontentre les doigts et d'une. ronne plate; simples : ce ë à ; She AN Ve te Fe bin re Van Membres courls; des ongles fouisseurs aux pieds de derant.]2. Tar-raure; Spalar, Guld +. -]LeZemni, Du; Spalaz pyphlus, Mig: Pal, Glir- NII. one || Eee cite oig posées, ayan Queue, oreilles externes et yeux petits. Incisives trés-longues et) 3. Darnyencur, Fr. Cuy. . . .......... Bath. capensis, Brants; Dull, Suppl VI, 36 | L_|'licourse |sont au nombre de quatre le plus souvent des non recouvertes par les lévres. Animaux fouisseurs. A lORvcrarsiFr/Cav. ©: marilimus Er Cuv; Dal So VI, 38 Rongeurs. ou le saut, ou de cinq. racines ; sans racines 5. Géouxs, Rafn Gcinereus, Nafn, Abh.der Berl Acad, 1813-1813. (Ordre V de | ou pour » dans quelques gen- 6. Dircosroma, Rafin. ..... pl fusca, Ra Civic) fouir res. Dans ce dernier 1. Casron; Castor, L........... + . . [Le Castor du Canada; © fiber, L.; Duff, VII, 36. la terre; cas, elles croisent LES CASTORS. :Quaire molaires partout. L'émoil forme un ru- “ PET Re plus indéfiniment par le a loue piedey eux Jo derrière réunis por one baa replié sur lui-même. Pieds coarts, munis cha- rarement bas, comme les in «> Les mdchcliéres composées. Rongeurs: aquatiques. | EU de cinq doigts; queue plate et avale. A ÉTÉ ANR ES 2. Cour - [Le Couï, Afÿop.coipus, 1sid. Geoff ; Ann. Mus. VI, 35. P ; grimper, où qu'elles s'sent par 3. Oxrarna L'Ondatra; iber sibethieus, Desm.; Bull, X, 1. pour nager. la couronne. Toutes 1. HÉRATET) Fr. Cuv. =. ]L'Hélamys du Cap; Z£ capensis, Er. Cuy., Mamm. A oo VIL* Famille. LES GERHOISES. Sn LE AE Lo tent des dessins d' Extrémités postérieures trés-sensiblement plos grandes que les tronquées; cinq doigls aux pieds de devant; quatre mail variés, suivant antérieures, ayant un nombre variable de doigls, suivant les. à ceux de derriere; des ongles longs et crochus aux g ce de Les n.*2 el 3 ont des mâcheliéres composées. Le n.° 4 doïgls antérieurs, larges et forts à ceux de derrière. les genres et le de Ê a 8 Li ES \ ples. Animaux sauteurs. 2. Gennoise; Dipus, Schreb. . . . . . . . . . : . .|Le Gerboa; D. sagitta, Zimmerm.; Duff, Suppl. VI re tete 3. Mémon; Aeriones, Fr. Cuy.. . 2 nemoralis , Isïd. Geolt,, Dict class, planch: j Dar Lee @o 4. Gene; Gerbillus, Desm. . .. . La G. de l'Inde; G. indicus, Des. ; Hérine, Fr: Cuy. vers. Les incisiv VII" Famille. LES PORC-ÉPICS. 1. DR TE par ee Le P. d'Italie; Z£ cristata, L.; Fr. Cuv., Mamm. restent tailles en bi- Pelage mélé plus ou moins de piquants on d'épines. Langue änq| doigts) forts à tôus,les pieds, à Enr) hérissés d'éeailles ou de piquants; quatre molaires partout, com Re Toner ee pLe pouce de cnE den . ral posées , ayant l'émail rentrant par plusieurs points, ou formant pi catfrudimentaire ct n'a{qu'un[ongle plnt:/Pie Ken enr gun nor dans leur couronne plusieurs pelits ronds irréguliers. Des clovi derrière plantigrades. La tête osseuse a Je chan- d'émail, s'usant tou-| eules incomplètes. Voix grognante. Les genres 3 et 4 ont la frcin trè-arqué. Queue courte. ; p grog g jours plus que l'an-| queue prenante, et virent sur les arbres. Elle est courte dans 2 Atnénune, Cuy. . . see .| A. fasciculata, Cuv., Mém. Mus. IX, t aoter. ferré 1e premier genre; le,deuxième genre l'a longue, et divisée en] 3. Unsox; Erethiron, Fr. Cuv. . . -[L'Ürson, Bu; Ereth dorsatum, ul. UT. = lanières. À Corxoou; Synctheres, Fr. Cuv. Syn. prelensilis, Fr. Cuv., Mamm. 2. mvisiow. 1 L L 2 G set - à Ë EE = : Livar; Lepus, Cuy. ..... [Le L commun; Zepus timidus, L; Bu, VIL, 382 : RONGEURS |IX" Famille. LES LIÈVRES É a ÿ : A cAvicuzns nu». - Clavicales incomplétes; nno petite incisiro derrière la grando ce er es Pen re » 3 PLENTAIRES + den hout, ES us Dj Cu IRIS x DEL périeuresT ete etoreilles allotigées. LL sive encor plus pelite derrière In seconde. Molaires A Membres postérieurs plus longs que les antérieurs, 2e. composées de deux ellipses. Un vasto eœeum avec une valvule AE OS ES RE SANS CLAVICULES. Enibfrales DONS AR 2. LAcomys, Cuv.. . . Le Lagomys nain; Z, pusillus, De i j L, pusillus, Desm.;Pall,, Glir., tr. 1. Data: Cælogenys, Fr. Cuy. A paca, Fr. Cuv.: Michelières Tél grosse el large; peatt des joues replide sous C: Paca, Fr. Cuv.: Duff, SuppLIIT, 35; Ann: Ms. ; ayant l'os de fa pomelte en forme d'abajoues; molaires . X.° Famille. LES CABLAIS. des ncines. | Qindriques, à couronne plate, festonnée par l'én Glayicules nulles ou incomplètes; seize mâche- cinq doigls à tous les pieds ; pouce rudimentaire. liéres composées ; ongles plats, ayant à peu près la 2. Acourt; Chloromys, Fr. Cuv. . . 2 |L'Agouti Dur, Lesgyatre | ls marchent ou courent] Aégime : | Deux ineisives seu. forme de sabols, Queuc rudimentaire. tachielères ||9/ Cantar s Hydrochærus» Eral Le Éabiat CRE ne Sea TEE ORDREWIL |Verenités |auntlelLeut'des doicu au [lie divore |lentent'llamacoire ns AN Core NC eme Cr ON LINE u ares Er BnR RIT ST di RE Cl supérieure, coniques racines. |5 K < D -[L'Apéréa; Cavia aperea, Exxdl.; Fr, Cuv., Mamm. Proboseidiens. | me servant nombre de cinq, envelop-f'ou phyto- [tan une CRÉTE RES OT 0 BRON © 22 2[k Moco, Fr Cuv, Planch. du dict des sciences nat. C2" Famille des/Plus qu'à la! pés ou confondus sous une] phoge. énorme. propartion: 1. Éuépmar: Elephas, L. . : des Indes; Æ' indicus, Cuy Cuy., Mamm. Pachydermes, \s4U09 et à| peau calleuse. Des sabots Des molaires à cou-| > Mächeliéres à couronne plate; l'émail de chaque 0 b Ordre VIL ? [la progres-|incomplets où rudimentai- ronnc plate ou tuber-| 1 Famille. LES ÉLÉPHANTS. lame dessine des rubans étroits, plissés, paralléles dre \ LE Sn EEE ES Eee mPOT EE . creer et rapprochés. Deux mamelles pectorales. de Cuvier.) > 1 P dans le premier cas, 2. Loxopoxre, Fr. Cuv. è d'Afrique; Æ afri sol. [sion est une trompe char- de lames transversales 3. Mastonoxrr, Cuy. (Genre fossile) ne rieanus, Caves Fr, uv, Marnm. raie ders) COURTE 1 , - [Le grand M; A. giganteum , Cuy.; Os. foss. 1, t 1-7 rines, instrument admirable ce moins dûre, réunies d'adresse et de force. a seul estomac. ' 1. Rninocénos, L. W'arroi v.; Er. Cuv. 12" Division. Une où deux cornes sur le nez. Peau lrès-é} Rinociindicus, Cux.: Fc: Cuv., Msmm. Poe ayant des plis ou des tubercules, el seulement cents LE ques poils rares. Deux ou quatre incisives en haut DR Ce De LATE, Gun b ijeles RENE Quatorze mo= ere Cl FA ne aires à/ellaque mâchoire; trois doigts à sabots à ORDRE VIII. à la mâcho né, NB. Les genres de celle division ne peuvent êlre gronpés en STRERE Queucrudimentaire. Of petit. Coque Dr. Les quatre | Les doigts, aunombrede| Régime: ir ou formant des eroissants ; es Mulli-digiti Lo ee na RE: es troïs sortes A6 | end ehoire intérieure! 2. Tarin; Tupirus, Driss. LeT. d'Amérique; 7! americanus, L.; Fr. Cuv. Mamm. d " és |trois on de quatre, à l'une] Rhizo- |dents. De 4 grades ongulés||® tn is. Des incsives | Les canines manquent où 3. Dan; Jfyrar, Herm. Le D. du Cap; Æ capensis, Schreb., tab, 240! es je servant ou laut extrémité, soni| phase; |varibles pour le | ne fonient pas de den 4. lacÆornenum, Cuv P, crasstm, Cuv., Oss. loss. IUT, 65. à pachydermes, \ Vus a à enveloppés de sabots. frugivore, | nombre, la forme eu | ses ÀS. Lormonox, Cuy. - L. giganteum, Cuv., ibid, L 0, J station et Le ect, RES RE (a: Famille de Herhivore, |]a direction. Des mo- 1. Saxuien; Sus, L. [Le Sanglier; Sus scropha, L.; Du, V, 14 eta Te a progres quelquefois |laires à° tubercules Icisives en nombre variable; les res cou PE" Ph (7 Ordre VI | ne le omnivore. |couiques. Quelque Gi “a avants canines Lrès-développées , sortant \ Pal Ë della bouche; sept molaires partout, à couronne de Cuvier:) fois une ou deux Famille des SANGLIERS. _—. e;leuf les premiéres) dont lacouronne molaires tranchantes Deux doigts appuyant sur le sol et deux doigts latéraux plus ne el/pointue ;comiiie dans les fausses en ayant. Un seul courts. Le seul genre Pécari w'a qu'un doigt rudimentaire aux des carnassiers. Museau terminé par un estomac. Point de pieds de derrière. nn LE) fouir la terre. Peloge me mposé de poils raides. rumination. 2° pivisiox. 2 Daanoussx, F. Cuv Le Dibiroussa; 2, alfurus, Less; Fr. Cuy., Mamm. en ee paux 3. luâcocuaue, F. Cuy. … Ph athiopicus, Ke Cuv.; Bull, Suppl. IL, tar. a nombre de istré ou 4: PéGni, Cuv.; Dicotyles, Ulig.. . . . -. . . . .|LeP, À collers Die. torquatus, Cuv,; Fr.Guy., Mamm, e deux; Er ; $ Ep FR A AE 1. Hiveororame, Alippopotamus, L.. ..... JL amphibius, L.; Bull, Suppl. I, Get 63. lire d'un côté gulement Quatre incisives à chaque mâchoîre; les supérieu- où des de réslcüniques, courtes et recourbées; Îles ü ux côtés. logu nd ñ Ji longues,” eylind elicoucliées en a canites à chag hioire; sepL molaire . 1 et six en bas: les deux premières sont de fa: (NB. Les genres de co paragraphe n'ont pas de caractère commun ile mola à, la couronne des troi famille, ite de l'usure, un double trèfle. Pieds courts. Quatre doigts. 2. Axtunacoruenom, Cuy. - . : - - . - [4 majus, Cuv., Os foss., III, 80. 3. ANOPLOTUENIUNI, Cuv . . . [4 commune ibid, AU, 3 | 4. XioDox, Cuv . [A gracile, Cuv., ibid, IL, 63. 5. Dicuonuxe, Ci :|D eporina, Cuve, Be ILes quatre | Un seal doi 2 " 6 224 parisiensis, Cuv., bi, 1, 51 Tai jgtapparent,| Zégimes | trois ; Re. ORDRE" | ‘extrémités | enveloppe d'un large sabot [Herr | dent sde mer lee à Equus, L [Le Cheval; Æyuus éxballus, LE Cuy., Mann. Solipèdes. | ne servant |à face inférieure Fab ix molaîres à couronne carrée, exceplé lesanté-| Le D Æ. hemionus, Pal. (3: Famille des/plas qu'à la [servant d'appui à l'animal, yes à chaque mâcloï, uno re ae SECTION Packydermes, \station et à EE couronne , LE use el garnie d'é. Ordre VI la progres … |maildansléjennege.) - - = +: ba bodoocoo 000020000060 0 EP A0 TOC Les molaires à: cou. ronne plate, 4 ainsi que les incisives sir La} mastication. la seul estomac. de Cuvier.) [sion sur le sol. cœcum, dents, a moins dans les mâles. Six incisi- il é TE ricures,à la mâchoïre supérieure, et les ant ; Re scsi ; un La EN D DRE AL 4 pod : Le % cb: 4 ER Los n* VEN DE ON à PAL LAS EE Ar 127 Division. 1: Cuaau; Camelus, L - . : De incisives cl'des canines aux deux mâ-|L® Famille. LES CHAMEAUX. choires. Point de cor-| La lèvre supérieure Lilôbéès Point de muse, Des cellules dans nes; point de doigts une parbe de la pansgcomme dans le bonnet. rudimentaires; de pe-| ? Le Chameau de la Dactrianc; Cemelus bactrianus, 1; Bufr, XI, 22. Formule dentaire à Lifusse molaire est semblable à la canine ; £l placée dérrière elle. Doïgts réunis en dessous pt} unë semelle commune” Une ou deux loupes grais- HAT Ab 4 é seuses sur le dos. pant seulement la der- S 2. LAMA; Auchenia, Ulig.. . ..... .....|Le Lama; Zama peruana, Ticd; Duff, VI, 27. nière phalange. | Régime: || La plupart man- : quatre | Deux doigts enveloppés quve|| Lodne| eee | AATRERETE Mo rl 1070 GNT, 1. Crnr; Cervus, L.... Le Cerfcommun; Cérvus elaplus, L.; Buff, NI, extrémités | de sabots qui appuient s q es E : D ren entr in ES mu. 69 tué Des canines supérieures dans les mâles dela plu-| > 10: 12 ORDRE me servant |le sol le plus souvent un pe cornes (lu Cherrotains); ou de courtes canines ae comes | Part des espèces, coutlesjou rudimentaes rrc- Ruminants. plus qu'à la| doigt rudimentaire de cha- ë se STE 5 ere None deb Ge dons les femelles tête armée de cornes Conde (VIT station) | que côté. érieure. Les mola . ete renouvelant chaque année: À la mâchoire inférieure huit] Pléinesy eueues simples ou ramifiées, tombant et Ê Pet à la resontunecourûntie 2: Divistox incisives, point de canines ; six molaires partout. Souvent deux sosrnonvelantichaque année ;in'existant)pas/dans de Cuvier:) Progression plate, dont l'émail| point d'incisi F doigts rudimentaires. les femelles, une seule espèce exceptée (le Rhenne): th dessine deux dou- |] mâchoire supérieu- 2. Cuevnoraix; Moschus, L. . = =. [Le Musc; DZ moschiferus, L; Duff, Suppl, VI, 27: bles croissants. Ils re. Le plus souvent = | ont quatre estomncs [des cornes; soit creu- [IL® Famille. LES GIRAFFES. et runinent. ses el persistantes, fi Deux ou {rois cornes recouvertes par la peau et persistantes , 3 ; mées d'u s par des proéminences oeutes, réunies par suture à l'os GIRATFE; Camelopardalis, L 2 La Giralle; Cumel. giraffa, L: Er. Cuy., Mamm. semblable à celle des Huit incisives eu bas, à peu près d'égale grandeur; point ongles; soit pleines et || de canines; six molaires partout. osseuses, el recouver- DES LE cs in 1. Axtitore, Pallas Adosocañs Le Chamois; Æntil rupicapra, L.; Duff, XIL, 26. de la peau: Dans ce der= noyau des de, plei cellule 5 nier cas, elles peuvent |1V.* Famille. LES KÉNOCÈRES où RUMINANTS 4 conxes| Re ns AR np « être persisiantes ; ou CREUSES. sont d'Afrique ; on les distingue par la forme des] # \GERES CES Deux, rarement quatre cornes creuses, formées d'ane substance | C0rnes, qui peuvent tre droites, ou présenter unc élastique, analogue aux ongles, emboitées sur un noyau osseux, { OM plusieurs courbures dans différents sens, ou être proéminent, appartenant à l'os frontal. Ces cornes existent gé- fléclies en spirale. néralement dangiles deux sexes, et elles persistent toute la Vic. 9, Carontras, Smith. LeCHO Ant ere Cm LE Gay: am Deux (doigts rudimentoirese SNCuEVE Copa Le CC EE L'Ægagre; Capra mgagrus, Gm. AAMOUTON Ouis,L | Le Mouflon ; Oe. musinon, Pall,; Fr. Cuv., Mamm Bilunitpisosedeonnsocee - < .]L'Aurochs; Pos urus, Gm.; Schreb,, Mamm., l: 295 AI AGHEUSPEr. Cuve . [L'Aï, Buf, XII, Set 6; Bradypus tridactylus, L Point de canines; dix molaires à la mâchoire ORDRE XI-M) Les quatre | Les doigts sont réunis, | Aégime : Des molaires à q & De. ; à Tardigrades. | extrémités |au moins par la peau, jus- Phytophage | couronne plate. Point CES h NaMafeseures RE doigts armés re M sont qu'aux ongles, qui sont d'incisives. Les ca-| S nt ren Va HO dE ne ‘ongles à chaque pied. Clavicale radimentairo sou- Ces bios ec enlfomne Bis peuvent aus) Famille des PARESSEUX » . : - de nine) te He pour [de griffes. Les pieds et les manquer. Estomacs| 2. Dnapxrus, Fr. Cuy. Jose au, Duff, XII, 1; Br. didactylus, L à grimper. [mains sont articulés latéra- multiplié. On les » 3. Megalonyz, Jefferson . . . .. . ass 2. Jeffrsoni, Mar; Cuy., Oss. foss., V, LAS. Cuvier.) STD mn < ‘galon) lement, de manière que les suppose ruminants. 4. Megatherium, Cuy. . A1. Cuvieri, Desm.; Cuv., Oss. foss., V, L 16. ; q 7 palines et les plantes regar- dent en dedans. 1. Cacmcaur, Cuv.; Dasypus, L; Taturia, Fr, Cuv. | Le Cachicame, Duff, X, 37; Dasypus novemcinctus, L. Quatorze molaires aux deux mâchoires. Museau poilu; queuc longue, entourée d'anneaux osseux. Le nombre des bandes mobiles qui ceignent le corps, I Famille. LES TATOUS. Dre Téguments recouverts de pièeesjoseuses au lieu de poils, qui ne parent que MO LUE Guy: Tatusia, Fr, Guy... «]L'Apar, Dull; D tricinetus, L.; Schreb., 1.71, À. le corps; quatre ou cinq doigts aux pieds de devant, capes cinq dogs LE arms en De TE D Peel D IDE ière. S t de cadavres, de petits animaux et de végélaux au besoin. E » Cuv.; Dasypus, Fr. Cuy. . oubert, Duff; D sexcinctus, L.; Duff, X, 42. SE LS EE ET ô AN Cantssou! Cu: Tatusias Fr Cuv, Le Cabot DiT Der DIX AS 5. Pmonoxr, Fr. Cuv. . . . .......]Priodontes giganteus, Fr. Cuv.; Bull, X, 42. Les quatre [LA Les doigts, sur lesquels |VRégime 4 | Point de dents 6. Curauvruont; Chlamÿphorus, Harlan . . . . .| Chl truncatus, Harlan, Original Memoirs by R Har- es quatre ñ que 98 2 » lan, p.31, etpla,2,3et extrémités [ils marchent, sont réunis |Insectivore, | ou des molaires seu- p P 4 sont jusqu'aux ongles, et enve-] camivore |lement, à couronne{ 11° Famille. LES ORYCTÉROPES. A —. Tone ST Z ORDRE XII: | organisées |loppés de sabots pointus,| ou plate, ou taillée en Molaires composées de petits cylindres. Quatre doigls en avant, cinq €n arrière; ongles| Onvcrénorr, Geoll . ... du Gap; Olcapensis, Geoff;Buf, Suppl; VI 315 Édentés. pour - [ou même de griffes. mélangé. |biseau. fouisseurs. Langue très-extensible. 2 Tribu des {Ja marche, 1. Fouseuen; My haga, L. Le Tamanoir; A jubata, L.; Bull, X 5 l men: Myrmecophaga, L..: 2. ; A jubata) Li; Bull, X, 39. Édentés. pour fouir leu ’ » 2 : ments couverts de poils; quatre ou deux Ordre VI de fe sol, mr ar EIIe QUES ROURNILIERS-A : doigls aux extrémités antérieures, cinq ou quatre Cutier.) ou pour Aucune espèce de dents; la bouche lrès-peu ouverte ÿ une languo trés-extensible; des Gus postérieures, réunis jusqu'à la base des ongles, BAPE ongles fouisseurs. Tate allongée, terminée par un museau mince. ne 2. PaxGoLin; Manis, L....... Le Pangolin; Manis pentadactyle, L; Du, X, 34. 1. Carocépnaze, Fr, Cuv. . . . ..... [Le Phoque commun, Duff; Cal. vitulinus, Er. Cuv., Mamm NE UT Les molaires ont deux ou trois pointes, dont la b . Molaires à plusieurs moyenn t la pla: de. Une grande capacilé 1-7) Famille. LES PHOQUES: racines! El Gi Incisives peties, le plus souvent coniques, serrées entre de = fortes canines; mâcheliéres semblables entre elles, à une ou plu- ee cs s he. ; sieurs pointes inégales. Cinq doigts apparents à tous les pieds, 2. Sévonnvaque, Fr. Cuv. . . ........ Sen. leptonyx, Fr, Cuv., Mém.Mus., XI, 13. armés d'ongles. Les doigts de devant vont en décroissant du \3 Péiace; Pelagius, Fr. Cuy c Pel. monachus, Fr. Cuv.; Buf., Suppl, VI, 44 = ALET: DE 2 pouce ou petit doigt; aux pieds de derrière le pouce et le petit Bron re ; x SUR ISreristahis Lx Guy: (Ellis ITuds ait ORDRE XUI. | Les quatre | Les quatre extrémités] Régime: | Les trois sortes doigt sont les plus longs. Estomac simple; eœcum court. Un : Sue De de ae TE UE Te Amplibie: extrémités |élargies et raccourcies en] Piscivore. | de dents. Les molai- grand sinus veineux dans la veine caye, ayant des branches dans IL. Molaires à une DORA ET acr or nus, ERrAQUys + «| Macr. proboscideus, Cuy.; 2 Je : LPS REZ ë alles de Enéreal Der 6. Ancrocépuaue, Fr. Cuv.; Otarie, Péron. . . . | ursinus, Fr. Cuy.; Dulf,, Suppl, VI, 47. adrirèmess | modifiées, forme de rames. Celles de res ont générale-À Je foie. Poil ras et s seule racine. G L a vp DU I, 4 & Te des (ainsi que le| derrière sont dirigées en ment une forme co= T. Pavrautaque, Fe Gur; Ole, Péon. | Le Dh cire, Cv Plon, Fr CD, “ribu des ù n uppL, VI, 4 . La queue n'est pas nique. ; Cr, don Le os ca : n° Fame, LS MONS: 3" Famille des | “À mn Ressemblent aux phoques por leurs membres ; mais ils en différent par leurs dents. : : + Carnassiersy à | CE pour, allongé set cb RES À la mâchoire supérieure deux ineisives, deux canines longues et fortes, dirigées en Las; Monsei Zrichechus, L ..... .... ee [LaVache marine; 7r. rosmarus, L.; Duff, XIIT, 84 Ordre Ile de|rempersur | nique, trois molaires cylind nprimées. À la mâchoire inférieure point d'incisives ni Cuvier.), IE ca de canines; quatre molaires de même forme que les supérieures. 1. Lans; Manatus, Cuv. . [Le L d'Amérique, Cuv.; AL amerieanus, Desm.; Fr, nes POfbd'incisives ni de canines dans l'âge adulte;| Cuy., Cét: ORDRE XIV. \ je, deux | Les deux extrémités an-| Aégime: | Des molaires à deux petites inciives pointues dans Le jeunc dge, Amphibies |extrémités |térieures en forme de ra-| Herbivore. collines Les à la mâchoire CT UPS à collines 7 AÏE É£ où à couronne plate. è imnsyenses, semblables à celles du Lpir, au n Gare. || ob | SRE RE qe) Famille des LAMANTINS +... terres rsesseerce bre de huit partout. Vestiges d'ongles. Estomac di- (2 Famille des|_ modifiés [manquent La queue est Quelquefois des dé EUR UE Cétacés pour |forte, allongée et terminée fenses. Les mamelles| vin plasieurs poches Penn presque dénnée de ; wine: Poi poils, " ï Hé c. Point P Ordre IX de |! la natation | par une nageoire horizon- sur la poitrine , ! Ci Cuvier, |ecleramper|tale en forme de rome, qui EEE 9. DucoNe, Lacép.; Halieore, Ilig. . . .. . .|Le Dugong; Mal. Dugung, Fr cr “ sp » L 5 : À ç! es \oy.act. , XII, 13, ou Cétacés her=\ sur le sol. [remplace les deux pieds de . 3. SrecLène, Cuv.; Aytina, Ilig. ....... [St borealis, Desm.; Nov. act petrop. Le vorers derrière. | : Be) : 1. Davrar Le D. ordinaire; D. delphis, L; Fr Cu, Nomm. |IUM Delphinus, Cuv. . Dents nombreuses ; une nageoïre dorsale ; front Lomé; la face allongée, séparée du front par uue rinüre Lransrersale. | LEE M ar le RUES DAUPHINS ANS 2, DesruiNonnxnque, Blainy. . . D mieropterus, Cuv.; Fr. Cuv., Cét, pl sf 2. Grandeur je là tête proportionnée à celle du corps. Des dents, le plus souvent aux, 3. Ina d'Orb Ares In, boliviensis, d'Orb.; Nouv. Ann Mus, 111,8? deux mél, Pluienr etmacs; point de exeumn Canal inteinal long et grès | un, Phacens Cave Phocan commanis, Fe: Cu, Mem 5. Hxrñoomox, Lacép. .… ]L'IL de Daussard; Duishop} Fe GS ca play. E XV. |: Te à 6. NanWaL+ Jo 7 LeNarwal: A monoceros, Li Fr. Cuv., Cét. ORDRE XV: té deux | Les deux extrémités an-|) Hégime: | Des mohires co= SR UT PL gangelieus, Fr Cuy., CEt pli8, C2: Cétacés V|Eémités |térieures plates, petites, eu | Carnassier. |niques, quand il ya 7, TANISTE ; Platanistæ, Cuy gang F (2° Famille des|Veue tronc |forme de rame, recouvertes desdents.Desévents ||. , s niôdifiés [d'un derme épais, sôus le= par lésquelsl'eau qui JUL" Æamille: LES CACHALOTS. : ete tulle, rs de (oniquement|quel les doigts sont con entre dans la bou- Tête dipféportionnée avec le reste du CAD po ren dr Volume. Dés dents se | Cacustori Pyseter, D. - - 00e Le ( je ne ee Cuvier, pour | [fondus. Le corps très-allon- che, ereetéeavee | es Aa mcir inférieure seulement. Les bords da erine rlenés pour iteecpler Uñé)Losse, au lieu de nageoire dorsale. ECO ou Cétacés ordi-\]s natation. |2é, formant un cône qui force. Ben RARE EC EE, WA CEE naïres.) se continue dans la queue. jarancés, Celle-ci est Lrès-forte et se IL Famille, Lys BALEINES: Te La D franchie; B.mysticetus, L.; Fr. Cuy,, Cét, plax. faste Vs non Ir qsrel Tête mony çeulée en svant que celle ds cachalots, moïns disproportionnée avec la a. DENTS geoire horizontale, cartila- longueur dames Point de dents. Des fanons à lamdchoire supérieure, on James de na cintide nageoirer dorsale. ; R Boops, Fr Cuv Cét, pl20. -| gineuse, tenant lieu des ture comen ds verticalement et en travers dnslloute l'étendue de Ia voûte palatine.| 9. NonQuaL, Ê A CET Le Jubarle; A. Boops, 9 Ë comée} placées r 2. RonQUAL, Cuy. . . . pieds de derrière. Un ccm gg, Les érents Lrès en arrière. £ ee CURE js qAlET F \ ‘apr ro FAP sé gt cg Ar HRMEE OU PASSE 7" ras 7 ie po 0 AVES chti g Neron EAN eu | male Va tte tete ee AN rien TS DCE PE PPS CRSURESS CRT 1 ADM Ï * F 4 4 d F Lu st Ë #! » ! 1" Fa Lo gun don, Ang | 4. PUR Sa re A A PE ds a. té A haM qe 10188 RGbE (46 UNS HIBDHENS sport 12 msn fe srnée “16 ER pu is Mr: 5,084 dm, n aué CE 1e net D F &ês see, Là È De “4 | Ha péiepaap ke: AUS je: y saperqée (4 Moss ie Le CE a 2.une RauAtl il hat Se dia «a M r “rl quer, La guox unie &onit ( ji S ui. yonfe Une ox qu gant? f de si Apétee dame POUR S CRI ‘qu penil seb ER ETES IL° Sene. MARSUPIAUX. Des os marsupiaux articulés au deyant du bassin et placés dans l'épaisseur des parois abdominales [" Division. DIDELPHES. (Les Marsupiauz, Ordre IV de Cuvier.) Le canal de l'urètre se prolonge dans toute l'étendue de la xerge. Les femelles ont des mamelles inguinales renfermées dans une poche, ou cerné de simples plis d : ans ; ées par de simples plis de pose au développement des germes, que la femelle met bas encore avortons, < ‘ à proportion que les fatus du même âge des mammiferes de là première série. Elle les abdominale, où ils paraissent contracter une adhérence temporaire aux mamelons. Lœuf n'a pas de placenta. Une membrane vasculaire vitelline, qui double le chorton. et l : c le chorion, el para e d'un cordon ombilical fort court, parait en tenir licu. (Owen, Génération des Marsupiaux.) la peau du ventre. La matrice a deux orifices dans le vagin; sa cavité, compliquée, peu susceptible de dilatation, S'opf déjà les organes de la circulatiôn, de la respiration et de la déglutition plus développé mais ayants È place dans sa poche sous ait formée par l'épanouissement CARACTÈRES DES ORDRES CARACTÈRES CARACTÈRES DES FAMILLES. DES GENRES-TYPES DES FAMILL HS MONDE es ES ESPÈCES-TyP DU RÉGIME. ÉNUMÉRATION ÉNUMÉRATION DES AUTRES GENRES DES GENRES. — —_—_—_—_—_—.—aZa—— ù : 1 Pnaraxcen; Phalan, Le Phalanger de Cook; P4, Cookit, Deom.s, Queue couÿerte de poils jusqu'à son extrécité.| Mamm Que premnleon Deux canines rudimentaires, de chaque côté, à la ne RS GIE HU mâchoire supérieure ; point de canines à l'inférieure; TE cinq ou six molaires en haut. 1.7 Secrion. Si: s en haut et deux en bas; des c: es rudimen- à Les Le pouce opposable aux||Aégime: || Lestroïssortesde] taires, ou point de canines en bas. Quatre vraies mohires en 2: Couscous; Cuscus, Lacép. éao Le @ tacheté ORDRE 1" | extrémités | pieds de denrièreseulement,| Frugivore, |dents. Des molaires haut et en bas. Une ou deux fausses molaires. Le pouce lrès- DISONS Coq, L5 Pédimanes | modifiées |uès-développ phyto= |tubereulesmousses || grand, sans ongle et tréeaéparé des autres doigt; es dectème | à e frugivores. pour [unseulgenre,oùilestru-| plage, |ou pointus en par- et Hroisième doigts réunis par la peau jusqu'à Ja dernière plia-] Queue non Pre-ll3 Acnonarr; Acrobates, Dem. . Le Phalanger volant nain; 4 Ë grimper [dimentaire; deux. doigts| quelquefois lie. Poïntdecanines, || lange hante ; peau des [ane Schreb, tab BARRES réunis jusqu'aux ongles aux | insectivore. | ou des canines rudi- chrebe, tab. 1 44"À piéds de derrière: mentaîres à la mê= choïre inférieur He incisives en laut, deux 4 sives couches en[1I" Famille. LES KOALAS. bas. Ginq doigts aux quatre extrémités, armés d'ongles tranchants, excepté le pouce. Cel doigt est écarté aux pieds de derrière, dont les deux doigls qui suivent le pouce, sont is. Dentition : tee C. maculatus, Less. e1G:; Zool de la prolongée entre Ies{ 4 Péraunr: : Péraune; Petaurus, Desm Le grand Phal. v à aie j , Desm grand Phal. volant laguanoil Ë membres antérieurs el à eee Eure PE pes Shaw, Gen. 200l,, pl 112 Koara; Lipurus, Goldfuss. . Le Koala de Flinders ; Lipurus cinereus, Golf. ; 5 la première molaire tranchante, les autres tubercu- Schreb,, t 155 A. 1: Samue; Didelphis, L Le S. à oreilles bicolores; D. virginiana, Shaw ; | Formule dentaire : Jul, Suppl VI, 33 1° Famille. LES SARIGUES. 2 Cumoxecrr, Illig 7) ï 9) NECTE, Illig.. . Ch: variegatus, Wig Le D deNaugé; D. Maugei, Geoft; Fr. Cuy., Mamm. -| Ph. penicillata, Temm.; Schreb., 152, Bd. -]Le Th. cynocéphale; TA. cynocephalus, Temm.; î Æncycl. mamm., Suppl. VIL, f. 3 ÉË Geoff. . Le D à muscu pointu; P. nasuta, Gcoll; Ann | Le Le pouce des pieds de] Régime: | Lestroïs sortes de Fou loge Spas" 3. Dasxüus, Geof extrémités | derribre opposable aux au-|Insectivore | dents. Six, huit ou AMD atye LT em ORDRE IL | molifiées igts, quand il est d ou [dix incisives à l'une 5. Tuxzacmus, Temm É pour |Yeloppé. 1 n'est que rudi-| carnivore. [ou à l'autre mäch Carnassiers. | erimper, |mentaire chez ceux qui n'ont re. Des\molaires à courir |pas l'habitude de grimper. couronne hérissée ou nager. | Un seul genre a deux dl de pointes, ou tran- réunis aux picds de derrière. chante Incisives %; de fortes canines; sept molaires par-| Mus. LV, 44 11° Famille. LES PÉRAMÈLES. » tout, dont {rois fausses et quatre vraies. Pieds de Le deuxième et le troisième doigt postérieur réunis par la peau jusqu'aux ongles. derrière une fois plus longs que ceux de devant, ayanbiquatre doigts, dont les deax internes sont réunis jusqu'aux ongles ; cinq doigts aux picds de devant: Les Marcheplantgrade.Cioq| régime: | Deux sortes de[ /77i/e des PHASCOLOMES. ORDRE IL. Rongeurs. extrémités doigts à chaque pied, ar- : |dents; deuxincisives Cinq doigts aux pieds de devant, quatre À ceux de derrière, avec un lubercnle pour le modifiées |més d'ongles fouisseurs aux à chaque mächoire. pouce; ils sont munis d'ongles fouisseurs trèlongs. Point de queuc ; jambes courtes) PiiscoLoME; Phascolomys, Geof. Le wombat; Phase. wombat, Pér, el Les. Voy. pl.28 pour |pieds de devant. Des molaires à cou= corps trapu. Ils diffèrent des Rongeurs de la première série par l'articulation de la mâ- Ja marche, rouue plate. choire, qui se fait à l'aide d'un condyle transversal. Les Les extrémités antérieu-|| Régime: | Des molaires à 1: Poronoo; Hypsiprymnus, Ilig.. - Le Pot. de Wlite; Hyps. IFlite, Q. et Gaim. Voy. LE res très-petites les posté-| Herbivore. [couronne plate ou Formule dentaire ÿ uno Russel. de Freye modifiées |ricures très-développées ; tranchante pour une| molaire tranchante et quatre vraies, à tubercules ORDRE IV. Halmapodes. ayant quatre doigts de gran- partie. Les cauines) Z4mille des KANGUROOS mousses. … [deurinégale, deux trèv-pe- manquent souvent. Sn. b are TT (Et uscie 5 VND lED tits, réunis comme dans l'or Les incisives comme HEC PRUAUS ET CAT JL: fasciatus, Goldfi;}Pér. Voy, pl: 27 anima au] Ébrtogente KANGunoo; Macropus, Shaw Le K. géant; £ giganteus, Shaw; Schreb,, 154 syantipour ongle lune les- | pêce de sabot. IL® Division. MONOTRÈMES. (3: Tribu des Ædentés, Ordre VI de Cuvier.) Un cloaque ou une dilatation au bout du rectum, dans laquelle aboutissent les excréments, les urines, les germes, la verge, qui n'ont qu'une seule issue au dehors. Le foie a la forme normale qui caractérise celui des mammifères. Il n'existe du canal de l'urètre de ceux-ci que la portion intra-pelvienne, au commencement de laquelle viennent aboutir les canaux déférents, ou les deux cornes de l'utérus, sortes d'oyiductus, aux parois desquels les enveloppes du fœtus ne paraissent contracter aucune adhérence placentaire. Les produits de la génération, dans la femelle, sont portés au dehors, ou dans le cloaque, par cet urètre incomplet; à son extrémité post termine par autant de branches ct de rameaux qu jeure, dans le mâle, se trouve l'embouchure d'un conduit séminifère, qui traverse la verge dans toute sa longueur, et se y a de glands, et d'épines à chaque gland. Pieds digitigrades. Les| Mégime: | Point de dents. |. à 2 0. . . . . . . . . . . . .[ÉcnNé; Echidna, Cuv L'Éch. épineux; Æ. hystrér, Cuv.; Schreb., 63 D. extrémités | quatre extrémités articulées | lusectivore. ORDRE V. modifiées | pour la marche. Cinq doigts pe jour [à chaque pied, armés d'on- Dirt ner plats iongs er robustes à etfouir | propres à fouir. . le sol. LU Les quatre |. Le corps est allongé. Les] Régime : | Des molairessans 4 extrémités | quatre extrémités raccour-| Animal. |raciues, de nature , DRE lle Postéricures Gi Éenilere oc à REA BE ec de eee ee ee « «Onsmmonmmour; Ornithorkynchus, Blumenb . | L'Om. paradotall, ©. paradoxus, Blum ; Péron, Amphibies. | pour |pées en arribre. Les doigts res plates en fonne : Voy. pL 34 la natation. |réunis par des membranes. de bec. l : STRASDOUNC , DE L'IMPAIMERIE DE F. G. LEVRAULT. = A. RAA AAA AAA AAA AAA RAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AA AAA A AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA RAA AA AAA A AAA AAA AAA AAA AAA A AU SUPPLÉMENT AU MÉMOIRE SUR LES MUSARAIGNES, PAR G. L. DUVERNO Y, D. M. p., CORRESPONDANT DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE, ETC. LS —0-— Qu à La Société du Muséum D'histoire naturelle de Strasbourg dans ga séance Du 30 Janvier 1838. — 5 —— I. PARTIE SYSTÉMATIQUE. Lrs nouvelles comparaisons que j'ai eu l’occasion de faire récemment des espèces de musaraignes d'Europe, par suite des communications obligeantes de MM. Vax DER HoEvEN , à Leyde; DE Serys LonGcnamwps, à Liége; LeuckaRT, à Fribourg; HERMANN DE MEYER, à Francfort; HorLANDRE, à Metz; les exemplaires que le Musée a reçus de Sardaigne, ceux des espèces étrangères d'Afrique et d'Asie qui ont été donnés à cet établissement, ou que je me suis procurés à Paris; l'étude réitérée des espèces que le Musée de cette ville renferme, m’ont mis à même de faire une révision, qui servira à rectifier ou à compléter la partie systématique de mes Fragments, dont la Société a bien voulu voter l'impression parmi ses mémoires. Je viens aujourd'hui lui communiquer les principaux résultats de ce travail supplé- mentaire. Le genre Musaraigne (Sorex Cuv.) se divise naturellement, ainsi que je l'ai démontré dans mon premier travail, en trois groupes ou sous-genres, d’après la considération du système dentaire. Je vais rappeler les caractères de ces trois groupes, afin de donner, d’une manière plus démonstrative, le catalogue des espèces qui s’y rattachent. LL, 1 2 SUPPLÉMENT Groupe À. Sorex. Les deux incisives inférieures à tranchant simple et les deux supérieures en hameçon, c’est-à-dire , ayant un talon en pointe; les trois ou quatre petites dents qui suivent, à la mdchoire supérieure , diminuent beaucoup de volume de la première à la deuxième : aucune n’est colorée. Ce groupe comprend toutes les espèces étrangères dont j'ai pu observer le système dentaire. Elles ont la plupart là conque auditive développée, découverte, nue Ou très-peu poilue. On peut en conclure qu’elles ont des habitudes plus terrestres et moins aquatiques que celles des deux autres groupes. Les espèces . ce sous-genre sont : ” ° Sorex araneus, Où la MUSARAIGNE COMMUNE, qui est l’espèce type de ce ne Elle est bien caractérisée par son pelage gris de cendre, un peu plus clair en dessous, et par ses proportions bien connues. 2° Sorex leucodon HERM., qui se distingue facilement par sa livrée noire en dessus, blanche en dessous et sur les flancs. Cette livrée est déjà très-prononcée dans les jeunes individus. Plusieurs ouvrages la figurent sous le nom de la pré- cédente. 3.° Sorex cyaneus Nob., la MUSARAIGNE ARDOISÉE. Sa couleur est d’un gris-bleu d’ardoise uniforme, en dessus et sur les côtés, avec une légère nuance plus claire en dessous. Ses oreilles sont nues, grandes et découvertes; ses barbes fournies et d'une grande longueur; son museau effilé, allongé et terminé par un muflle noir. Sa queue, ste, a près des trois quarts de la longueur du corps. Sa denu- tion est exactement celle de la musaraigne commune, à laquelle elle ressemble encore par la forme de son crâne. Le corps a 3 pouces 4 lignes de long et la queue 2 pouces. L’exemplaire d’après lequel cette espèce est ah a été pris sur les bords de la rivière des Éléphants, au sud de l'Afrique, et provient de la collection des frères VERREAUX. 4 Sorex herpestes Nob. Son pelage est épais, fourni, soyeux, d'un gris-brun un peu mélangé de gris clair en dessus et sur les côtés, et d'un gris-blanc clair en dessous. La nuance brune provient d’un grand nombre de poils dont l'extrémité est de cette couleur, tandis que d’autres restent gris dans toute leur longueur. Il en résulte un mélange tranché de deux couleurs qui rappellent le pelage des mangoustes; de là le nom de cette espèce. Les conques auditives sont peu saillantes et couvertes de poils sur leurs deux faces. Les extrémités sont courtes et rappellent par leurs proportions, ainsi que celles des oreilles, un animal souterrain, ce que confirme la grandeur des ongles aux pieds antérieurs. La queue est grêle, courte et carrée, comme dans le fetragonurus. Le système dentaire est celui de[l’araneus, sauf les modifications suivantes : la deuxième petite dent intermédiaire , au lieu d’être égale à la troisième, LLe AU MÉMOIRE SUR LES MUSARAIGNES. 5 est beaucoup plus petite, le crochet de l’incisive supérieure et la première petite dent intermédiaire ont un talon tranchant. Cette descripuon est faite d’après deux.individus d'âge et de grandeur un peu différents, originaires du cap de Bonne-Espérance, dont le plus jeune a été pris dans le district de Swellendam, et le plus âgé à Winberg, en Octobre 1831; ils proviennent l’un et l’autre de la collection des frères VERREAUX. 5.° Sorex flavescens (MUSARAIGNE BLONDE, Isip. GEOFrr.). Deux jeunes individus, ayant fait partie de la même collection et provenant de la même contrée, paraissent appartenir à cette espèce, très-bien caractérisée par M. Isin. GEorrroy. Malgré leur jeune âge, on peut reconnaitre que leur système de dentition est absolument celui de notre Musaraigne commune. 6 Sorex crassicaudus Licur. Le système de dentition de cette espèce, dont la taille ne diffère que très-peu de celle des grandes musaraignes de l'Inde, ne se compose, à la mâchoire supé- rieure, comme dans notre $. araneus, que de trois dents intermédiaires entre l'incisive et la première molaire. La première de ces dents intermédiaires est fort grande, relativement aux suivantes, et rhomboïdale; la deuxième est beaucoup plus peute, et la troisième tout à fait rudimentaire. Son pelage est partout d’un beau gris argenté; ses oreilles sont nues et découvertes; la queue n’a que des poils rares et longs pour la plupart; elle est très-épaisse à son origine, comme dans les deux espèces suivantes. Cet exemplaire vient du voyage en Égypte de M. W.SCHIMPER, et se rapporte très-bien, sauf pour la taille qui est un peu moindre, à la descripüon que donne de cette espèce M. LicuTENsTEIN (Duarstellung neuer oder wenig bekannter Säugthiere, in-fol., Tab. 40). 7. Sorex gisanteus Isib. GEOFF. Le Musée de Strasbourg en possède trois exemplaires, dont deux proviennent de l'Inde, et le troisième du voyage de M. Scuimper dans la Haute-Égypte. Cest un fait intéressant qui constate l’exacte détermination des momies de cette espèce, par M. Isip. GEOFFROY. 8. Sorexz Sonneraltii Isip. GEOFF. Je rapporte à cette espèce deux exemplaires recueillis par les frères VERREAUX, dont l’un provient de Java et l’autre de l'ile Maurice. Ils diffèrent cependant par la nuance du pelage d'un gris plus foncé, nuancé en dessus d’un roux brunûtre, un peu varié de gris clair dans l’exemplaire provenant de Java; tandis que celui de l'ile Maurice est d’un gris clair, avec une nuance de roussâtre en dessus et de blanc en dessous. Ces deux individus ont les quatre petites dents intermédiaires du S. giganteus, dont la deuxième est un tant soit peu moins grande que la troisième, l'une et l’autre beaucoup plus petites d'ailleurs que la première; la quatrième est rudimentaire. LL. 4 SUPPLÉMENT Groupe B. Amphisorex Nob. IL a pour caractère : Dents incisies inférieures à tranchant dentelé ; les supérieures fourchues, ayant leur talon prolongé au niveau de leur pointe. Les petites dents qui les suivent, au nombre de cinq, très-rarement de quatre , colorées pour la plupart à leur pointe et diminuant graduellement de la première à la derniere. Ce sous-genre est désigné, dans mes premiers Fragments, sous le nom de Hydrosorex ; mais comme il ne comprend plus le S$. fodiens Linn., espèce considérée comme éminemment aquatique, je réserve le nom d’hydrosorex au groupe suivant, dans lequel je réunis cette espèce. Voici celles qui m'ont présenté le caractère de dentiion qui vient d’être indiqué, 1. S. tetragonurus HER. 1 2° $. constriclus GEOFF., si celte espèce est réellement différente de la précé- dente ? 5. $. alpinus Scninz. 4° S. Pygmœus LaxM. et PALr. J'ai constaté le système de dentition des espèces 1, 3 et 4. J'ai même reconnu quelques différences qui pourraient, au besoin, servir à les distinguer. Ainsi, dans le S. alpinus ScwiNz, la première petite dent de la mâchoire inférieure qui suit l'incisive, est une véritable fausse molaire, avec une large dentelure’eri avant, un peu festonnée, elle a de plus une dentelure aiguë et détachée en arrière. La deuxième fausse molaire a deux dentelures, dont la première est bien plus forte que celle qui la suit. Grouwre C. Aydrosorex Nob.? Dents incisives inférieures à tranchant simple, sans dentelures ; les incisives supérieures en hameçon; les deux premieres petites denis suivantes égales ; la troisième un peu plus petite; la quatrième rudimentaire. La pointe des incisies et celle des molaires un peu colorées. Ce groupe, très-remarquable et très-distinct par un système de dentition inter- médiaire, entre le premier et le deuxième, doit comprendre non-seulement la nouvelle espèce d’après laquelle je lai établi : 1. Le Sorex Hermanni Nob.; Mais encore, 2° Le S. carinalus HER. , la plus grande des espèces d'Europe, 1 C’est probablement l'espèce d’après laquelle Linné avait établi le caractère du genre, ans l'édition du Systema de 1748. "2 Désigné dans mon premier travail sous le nom d’Amphi-Sorez ; p. 23. LL, AU MÉMOIRE SUR LES MUSARAIGNES. 5 Ou le S. fodiens L. Gu.! À laquelle il faudra peut-être réunir le S. Daubentont, GEOFF., Le $. remifer ? GEoFrr.?, Et le S. /ineatus ? Crbre La comparaison des crânes serait nécessaire pour décider cette question. æ II. PARTIE ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE. 1. Articulation de la mdchoire inférieure. J'ai D DURE dans les Leçons d'anatomie comparée de G. Cuvier, 2.° édition (VS parts p-27); que les musaraignes, les tenrecs, les chauves-souris, parmi les A avaient, comme les autres carnassiers, la partie de la branche montante de la mâchoire inférieure, qui supporte le condyle, très-courte et comme tronquée, tandis que la porüon qui forme lPapophyse coronoïde, était bien déve- loppée en largeur et en hauteur. J'exprime (p. 59 du même tome) que, dans la musaraigne d’eau, la fossette arüculaire du temporal montre la mème disposition que dans la {aupe, c'est-à-dire, qu’elle est creuse et dirigée en avant. Je dois ajouter ici que cette fosse articulaire est profonde et très-considérable ; que sa figure est celle d’un demi-cylindre creux, borné en bas par une lame hori- zontale en forme de palette, absolument analogue à l’apophyse descendante du temporal, qui limite, dans les quadrumanes, les mouvements de rétracuüon du condyle. (Zb:d., p. 30.) 1 Le bocal renfermant l’exemplaire conservé dans l'esprit de vin, désigné sous le n.° 4, p.19, de mes Fragments, a pour étiquette, écrite de la main de M. Hammer, Sorex fodiens. Un nouvel examen m'a prouvé que j'avais eu trop de confiance dans cette détermination, et que c'était un S. fetragonurus. D'un autre côté, je n’avais pu bien observer les dents de nos trois exemplaires, empaillés depuis plus de quarante ans, et en mauvais état. Voilà pour- quoi j'ai cru la dentition du Sorex carinatus ou fodiens, semblable, pour le tranchant dentelé des incisives inférieures, à celle du S. éetragonurus; tandis que cette dentition est celle de notre S. Hermanni. Je prie le lecteur de faire, dans le texte et les planches de mes Fragments, toutes les corrections qu’exigera cette rectification importante; entre autres PI. III, fig.1et8, où il faut lire Amphisorez letragonurus, au lieu de Hydrosorex fodiens, et fig. 5 et 9, Hydrosorex Hermanni, au lieu d’Amphisorez. 2 M. De Serys Lonccnawrs vient de m'écrire que les exemplaires qu’il a recueillis de cette espèce sont caractérisés par un bouquet de poils blancs aux oreilles et par l’absence de la petite tache blanche derrière l’œil, qui se voit constamment dans le S. fodiens (p.19 de mes Fragments). Le même naturaliste m’écrivait (le 6 Janvier 1836), que, dans quatre individus du $. remifer de sa collection, et dans un exemplaire du $, fodiens, de la collection de Liége, les incisives inférieures n'étaient pas dentelées. LL. 6 SUPPLÉMENT Ici cette apophyse est inclinée en avant, pour former le plancher de la fosse aruüculaire. Du côté supérieur le temporal articulaire ?, au lieu de se prolonger en une apo- physe zygomatique , pour contribuer à former l’arcade de ce nom, qui manque dans ces animaux ?, n’a plus qu'une crête saïllante, qui forme le plafond de la même fosse articulaire, de mème que la lame inférieure en forme le plancher. Ainsi le demi-cylindre concave que figure cette fosse, est ouvert directement en avant : c’est le caractère des carnassiers. Quant à la fossette arüculaire du condyle, si on la considère, en tenant la mä- choire inférieure perpendiculaire, les incisives en bas et dirigées vers l'observateur, on voit qu'elle figure une surface saillante, arrangée en segment de cylindre, con- ünu, étroit en haut et en dehors, se resserrant encore en arrière, puis s'élargissant beaucoup en se prolongeant en dedans. Il en résulte que le plus 3 grand appui de la mâchoire, dans ses mouvements, est dans ce dernier sens; mais en même temps elle est profondément engrenée dans la fosse glénoïdale, comme chez les carnassiers. Quoique la fosserte articulaire soit la même dans les trois groupes, il y a quelque différence dans la forme du condyle d’un genre à l'autre. Dans l’Æmphisorex tetragonurus la surface articulaire est plus évidemment con- unue en l’observant de haut en bas et d'avant en arrière. La portion antérieure et supérieure est étroite et comprimée, comme un condyle de rongeur; tandis que la portion inférieure et postérieure est large et transversale, comme un DORE de carnassier, Dans le S. araneus, outre que la portion large et inférieure est séparée de la poruüon étroite et supérieure par une échancrure interne, cette portion large semble encore bilobée. Nonobstant l'échancrure , elle se conunue à travers un isthme avec la portion externe et supérieure. Toute la cavité articulaire, dans laquelle glisse ce condyle, est d'ailleurs unie dans l’état frais. Les grandes espèces de ce genre ont la portion large du condyle un peu creusée en poulie; elle se continue d’ailleurs, surtout dans le $. éndicus, par une surface articulaire lisse, assez large, avec la porüon antérieure. Dans l'Hydrosorex Hermanni, je trouve une dépression entre la portion anté- rieure et la portion postérieure. C’est cette dépression qui a fait dire qu'il y avait dans les musaraignes une double articulation. 1 Je distingue, par cette épithète, la portion du temporal dans laquelle est creusée la fossette articulaire, qui forme un os à part dans quelques cas rares que j'ai observés, entre autres, dans la tête d’un cabiai du Musée de Strasbourg. 2 Ainsi que je l'ai exprimé dans mes Fragments, déjà en 1854, et dans les Leçons d’ana- tomie comparée, t. IV, 1. part., p. 49, qui ont paru en 1855. LI, AU MÉMOIRE SUR LES MUSARAIGNES. 7 Les minuueux détails dans lesquels nous venons d'entrer, tendent à ramener cette anomalie apparente à la règle générale. Il n'y a ici qu'un condyle, à forme compliquée, fortement engrené dans une cavité articulaire profonde, demi-cylindrique. Ce condyle fait l'effet d’un demi- cylindre complet, quoique des portions en aient été enlevées en avant, sans doute pour faciliter le jeu de ce mécanisme, en diminuant le frottement. Celui-ci a lieu surtout dans les portions antérieure et postérieure de l'articulation. Elle ne permet que des mouvements verticaux, très-serrés, d’abaissement et d’élé- vation. 2. Glandes mammaires. Jai fait figurer, pl. 1, fig. 1 de mes Fragments, les mamelles abdominales au nombre de six, de lÆydrosorexz Hermanni. Une femelle du Sorex crassicaudus, LicuTEnsT., qui a été prise en Éeypte à l’époque de l'allaitement, avait également six tétines très-développées, mais tellement reculées, que je crois devoir en con- signer l'observation. Les deux premières du même côté sont dans l’aine assez rapprochées l’une de l'autre, un peu en dedans de la cuisse. La iroisième est plus en arrière que ce membre, sous la base de la queue et au niveau de l'anus. Les glandes mammaireS sont énormes. Elles forment deux paquets très-consi- dérables, qui se joignent sur la ligne médiane de la région abdominale postérieure et du pubis. En avant, après avoir garni laine, elles contournent la cuisse, pour s'élever sur les lombes jusqu’au dos ; mais en laissant un intervalle entre elles de ce côté. Elles contournent également la cuisse en arrière, recouvrent toute la région du bassin, s'élèvent, en se rapprochant, sur les côtés de la queue, qu’elles con- tournent aussi, et dépassent son origine, en se portant en arrière jusqu'au delà de l'anus. Ce développement des glandes mammaïres et la position reculée des mamelons m'ont paru assez remarquables pour être décrits particulièrement dans ces additions. LL, Lu Lo ; aitu 2N8s 4 are POTIETR 7 * Le EU ME RNA Cie de iculé para”: à Ms 46 d ATTE kel Abuse TNT 00 2 ii Prpées Den Pr LR LOU ” ab Le Pur. 20 à % ÉD ; 4? ? si “ir ke “ve L'LETTTUE vu . e #4 L # L 3 RAM | 2 LL e ‘ is dti ds ” TABLE DES MÉMOIRES ET NOTICES CONTENUS DANS LES DEUXIÈME ET TROISIÈME LIVRAISONS DU ‘TOME SECOND. Nota. Les mémoires ont une pagination séparée et portent tous au bas des pages une lettre indiquant l’ordre dans lequel ils se suivent dans cette livraison. Pages. De l'individualité, considérée dans le règne végétal; par Ad. Steinheïl (CC). . . . . . F Mémoire sur le systéme nerveux du barbeau (Cyprinus barbus L.); par George Büchnen (DD) 4e - INSERT NN ER nt UE Partie idescriptivee te Nc TNA RES ACER AT ER ERRR CRAS 1 Partie philosophique. - 2... ON € . MEN 7 à Tableau représentant le rapport re les renflemens de la Aie Brie les nerfs cérébraux primitifs et les vertèbres crâniennes. . : . . . - . . . . . . bo Explication de la/planche, SR ERP CR COUR Supplément à l’Essai sur les Re des écorces exotiques officinales; par A. L. A. Fée (EE) . PE OR Ne PE LE 267 1 de EE On ARE DRE RSS PRESS (Voir la table particulière, p. 179. ü. Mémoire sur quelques particularités des organes de la déglutition de la classe des oiseaux et des reptiles, peux servir de suite à un premier mémoire sur la langue; par G. L. neue PRE PEN PDP ON Ne ne à LPS SRE d'El tRte ." Partie. De la langté des Oiseaux, et RC honene de ie des PR e et des organes de déglutition du Pélican per OS de eee R AT Ne ei ve No ES LON 2 . Si." Delalangue des oiseaux en générali. 0 2 2. . : + +... 09 $. 2. De la langue des perroquets considérée comme organe be tee 5 & 2 Della lanene duel con, Le Me PU NN ange dr 2 7 2.° Partie. De la langue des Reptiles, et particulièrement de celle des Caméléons PRES AE et tite Ni OMR. r 1 © Généralités. « . . A SD een OÙ ONE RER 2e RARE AN 40 NE 8 : prore de la none Mende hors de la bouche. + . . . . . . ... 10 . De Phyoides et Mi te EN Ne NC Re eee eee cie e tl . Des muscles de l’hyoïde et de la langue. + . . . . + . . . . . . . . 12 . Des vaisseaux sanguins . . . UE oo eo og 00 TA . Position et rapports de toutes Ji parties de e roue dans Pétat de repos. 15 . Théorie des mouvemens de la langue du Caméléon . . . . . . . . . . 15 . Muscle de la langue des Crocodiliens. . . + . « . . . . . . . , . . 17 DT On o1 vw Conclusions. «+ « «+ . . LCR Ra Re MR 22 Ut Tee Un 8 Note additionnelle a léstus 2e REMONTER NON NT) Explication des figures CL. RU CN EN ON NN O0 1 Plusieurs notes sur quelques ossemens fossiles de l'Alsace et du Jura; par G, L. Du- vernoyi(G G)E Ce ee CRC ON CU Ce Se CE ON I. Sur un Cétacé fossile, voisin des Dugongs et des Lamantins, trouvé à Rœders- dorf, dans le département du Haut-Rhin. . . « . . . CM DUD 70 AE a MULIEC II. Sur un crâne de Lophiodon, et sur un fragment de mâchoire d’une trés-petite espèce de Pachyderme, présumée du genre Sus « . « . + + + . « « à « « . II. Sur un fragment de bassin présumé .d'Hypotherium, trouvé dans une brèche du Jura 6e CP SET EUR OR TS Recherches sur les ossemens fossiles du grès bigarré de Soultz-les-bains (Réstn): par M. Hermann de Meyer (HH) .« - - . - . . . . . . . Sie ce eur M ENV lof de Odontosaurus Voltziüi, Herm. de Meyer . . . . . . . CRTC" D SI auct wie Extrémité antérieure d’une mâchoire «+ . . . . NS ant des Menodon plicatus, Herm. de Meyer . - + . - . . . . +. + + … : Ver tébreses 100 Le net Ne ONE RER EDtes Pr Vie acbrllah re ee ee l'a Lo LONDRES ee Osidivers. 70702 He letate ls SN Pi ae MONET ee) = Notice sur le grès bigarré de la grande carrière de Soultz-les-bains; par M. Voltz (IL). Observations de M. Schimper. . . - ... CR RONA e OP AE Tableaux des ordres, des familles et des genres de mammifères, adoptés pour le cours de zoologie de la Faculté des sciences, par M. Duvyernoy; rédigés sous ses yeux par Mere bone (R RM) ES TRES PS PET RE + ER et te etant (Suivent cinq tableaux). Supplément au Mémoire sur les Musaraignes; par G. L. Duvernoy (L#). . 2°. . . . . T'IRar He sys témat QUE MONA ele Atos eue ete Le, sb à Ne lenmeiel re elle ee Groupe ASE SoTe EN NN ER TN ee) eut UN Jamel Groupe B. Amphysorer, nobs, ... . 4. « , e + ne one jee 4 el o Groupe H. Hydrosorez, nob. . . . . . . . . . . + . + + en « IT. Partie anatomique et physiologique. . . . . . . + + . + + « o ».e + « 1. Articulation de la mâchoire inférieure . + + . . . . . . : ne «+ 2 HGlandes-maninaires tee OR Mets L eus se rteteMeetie ee 2m e—— Pages. 1 Na r + mn je NES 4 7. A L x 00288 7758 &" SO : Ver > Pi UT ee C2 LU 3 0 et" D nr 4