Cure Mix | DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE, HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON. 1828-1851. 1 TOM LYON, À ; IMPRIMERIE DE TJ, M: BARRET , LR DES TERREAUX. ‘1852. D MÉMOIRES HS. APTE Li MEN A TE MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE, HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON, D 1828 -1831. PS og4 Ab, MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE, HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON. 1828-1831. LYON, | IMPRIMERIE DE J, M. BARRET , PLACE DES TERREAUX, an | VER ton. À à + KRaThTT A % “dre 79 NA BA 2 ts DES ee: Ses * ï : : 2. r- 4 À twdbor + É ; + — ra M 7TouuÉ , sh PERS PRET EN ru , HAT. PE CPE, D LA ER » , i « . L ‘ “ à { eo RICA KL mn. lêj ; F4 + \ £ - PAR : CE? } : RES NOTE SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE, HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON, Depuis 1828 jusques à 1831, Par L. F. GROGNIER, SECRÉTAIRE. A en : La population de la France a reçu depuis la fin du dernier siècle un développement prodigieux ; les famines qui décimaient si souvent les géné- rations qui nous ont précédé , sont pour toujours exilées de nos contrées ; plus de bien-être et de jouissances circulent. dans les diverses, classes de la société. | , Cette grande amélioration sociale peut être at- Influence de la Société sur les progrès de l’agriculture. tribuée principalement aux progrès de l'agricul- : — 4 | iure, cl ces progrès ont deux causes : les événe- mens de la révolution qui ont multiplié les pro- priélaires, qui ont affranchi , anobli les culliva- teurs ; ét les découvertes de la science, qui ont régularisé leurs méthodes, éclairé leurs procédés, doublé des produits -de leurs labeurs: Des hommes isolés et solitaires, quelque zèle, quelque talent qu'on leur suppose , n'eussent pas, dans un temps si court, trouvé tant de vérités agronomiques ,; et surtout ils n'eussent pas réussi à Îles propager si rapidement. Mais plusieurs bommes se sont réunis, et leur concours a sup- pléé la succession de plusieurs siècles. L'associa- tion respectable des économistes avait imprimé le mouvement : il fut secondé par les sociétés d'a- griculture qui se formérent sur divers points de la France. L'une des premières fut la vôtre ; Messieurs. Dispersée par l'orage avec toutes les autres, elle fut encore l’une des plus promptes à se rétablir lorsque reparut l'aurore de l'ordre public, et dans tous les temps elle s'est montrée ! fidèle à son utile et noble mission. Ce fut chez M. de Monspey , l'un de vos de- vanciers les plus habiles ,:que l'on vit pour la première fois dans la province une prairie artifi cielle, Cette innovation , trop importante, trop pré- cieuse pour ne pas exciter de‘vives :clameurs ; fix aceurillié, soutenue 4 prôpagée:par la! société 11} d'agriculture. Plus tard:notre illustre Rogier in- troduisit dans nos campagnes le colza , et celie crucifère oléagineuse eût été bientôt abandonnée , si le zèle et la persévérance de la société n'eus- sent pas triomphé de la: prévention aveugle et obstince.. La société n'eut pas à surmonter de moindres obstacles ; lorsqu'il fut proposé d’em- ployer comme engrais le produit de l'exploi- tation des fosses d'aisance. L'auteur de cette en- treprise eût échoué mille fois, s'il n'eût trouvé dans la société le plus puissant appui. Un Lyon- nais, dont la postérité prononcera le nom avec reconnaissance ; Bourgelat fonde dans nos murs une institution agronomique dont aucun modèle n'avait existé , et la société lui offre son concours. L'un de ses membres , le savant La Tourette, plante le jardin botanique de l'établissement , Rozier y donne des leçons. Ce dernier crée bien- tôt une riche pépinière aux portes de Lyon. Je passe-sous silence les services rendus à l'agricul- ture et à l'industrie de la province par vos de- vanciers Poivre , Alléon Dulac, Jars et Roland de la Platière. Je me borne à citer les services de quelques confrères qui ont vécu avec nous et qui ont été l'objet de regrets si: ämers, Les jar- dins de Morel , les machines de Philibert Jam- bon; les procédés œnologiques de Willermoz ; les pépinières exotiques de Rast-Maupas , les leçons. LAS ) etles découvertes botaniques de Gilibert , les tra- vaux vétérinaires de mes deux maitres ; qui furent eux-mêmes les premiers disciples de Bourgelat , Hénon et Bredin. Des souvenirs plus récens et non moins res- pectables nous rappellent les efforts et les succès de Martinel , de Chancey , de Balbis , de Mu- thuon , de Billon , pour propager la parmentière, étendre , perfectionner lemurier , reculer les bornes de la botanique , celles de la minéralogie, rectifier les assolemens. C'est dans le sein de votre société que ces hommes distingués ont reçu leurs inspira- tions , formé leurs projets , élaboré leurs plans ; ils ont été fidèles à vous communiquer les résul- tats de leurs travaux. C'est sous vos auspices.qu'ils les ont portés à la connaissance du public, vous associant ainsi, en quelque sorte, au mérite de leurs découvertes. Je ne dis rien des services rendus à l’agrono— mie , à l'histoire naturelle , aux arts de l'industrie, par des hommes auxquels , dans ce moment, j'ai l'honneur d'adresser la parole : il ne m'est pas permis de louer des confrères vivans. Dire que réunis en société , ils se livrent avec plus d'ardeur et de succès à leurs nobles travaux; qu'ils ont plus de moyens d'exercer sur l'opi- nion une influence féconde , tel est le but 'derce discours. rue | rétaia: v Mais ce n'est pas seulement par les travaux et les découvertes de ses membres que votre so- ciété et celles de même genre sont utiles à l'a- vancement des connaissances. Ces sociétés provo- quent encore, par l’appât de leurs éloges et de leurs récompenses, d'importantes recherches. Elles en constatent les résultats , les adoptent et les garantissent quelquefois ; et toujours elles leurs ouvrent des moyens de publicité, Que de faits trop isolés pour former la matière d'une publi- cation particulière , fussent restés ensevelis dans le porte-feuille de ceux qui les ont découverts, ou se fussent perdus dans des feuilles éphémères ? Mais ils ont été accueillis par les académies , dé- posés honorablement dans leurs archives ; et com- pris pour toujours dans l'inventaire des richesses scientifiques. Ces faits peuvent renfermer des germes de’grandes vérités qui ne peuvent se développer d'abord , et qui avorteraient s'ils étaient aban- donnés à eux-mêmes. Ils se conservent et gran- dissent secrètément dans le sein des académies , jusques au moment.où , sous l'influence d’autres vé- rités , ils se développeront avec vigueur. D'un autre côté , combien de vérités sont tour à tour adoplées avec transport et rejetées avec dédain ! Combien d'innovations précieuses sont successivement prô- mées avec enthousiasme: et repoussées avec. mé pris !: Il: appartient aux sociétés savantes et de AL bien public, de se tenir en garde contre foule espèce de prévention et d'exagération ; et de laisser au lemps le soin de réduire chaque chose à sa juste valeur. Le temps si court pour un indi- vidu est sensé sans bornes pour une associa- tion, Et cependant telle est l'injustice: on jette un coup- d'œil superficiel sur les occupations actuelles d'une société d'agriculture, et on en demande les résultats immédiats, comme si d'imporlans , de vastes résul- tats agronomiques devaient être produits tous les jours ou même toutes les années. On n'a pas réfléchi que, dans la science agronomique, les expériences sont longues, qu’elles doivent être souvent répétées, et qu'il ne suffit pas de les concevoir avec intelli- gence , de les suivre avec sagacité, pour être toujours en droit d'én tirer des conséquences po- sitives. Ce n’est pas tout : quand ces conséquences sont acquises au prix de savans labeurs , le but n'est pas encore atteint, il faut les faire adopter généralement ; de tous les temps; lés vérités ont coulé goutte à goulte, et les erreurs se sont ré- pandues par torrens. Les méfiances des cultiva- teurs contre toutes les innovations ,; même les mieux raisonnées , sont faciles à concevoir ; on renonce difficilement aux pratiques de son en- fance , aux traditions de ses pères; on est peu disposé à des essais qui pourraient amener des fi] mécornpies pécuniatres ; on a éle où l'on a cru être témoin de tant de tentatives malheureuses. Une si grande force d'amour-propre enchaîne homme peu instruit au petit nombre d'idées qu'il possède , aux routines aveugles qu'il nomme sa longue expérience , aux manœuvres avec les- quelles l'habitude a mis , pour ainsi dire, ses organes en harmonie, Vous vous souvenez , Mes- sieurs, de la longue et opiniätre résistance qu'eut tant de peine à vaincre le vénérable Parmentier , pour répandre un tubercule qui renferme tant de trésors ; vous vous souvenez de son activité brü- lante , de sa persévérance inébranlable , de ses ingénieux stratagèmes. Vous n'avez pas oublié qu'avec tant d'efforts il eut encore besoin, pour réussir , du concours de toutes les sociétés d'agri- culture de la France. Les mêmes obstacles ne se sont-ils pas rencontrés lorsque les Daubenton , les Tessier, les Gilbert, les Huzard, proposèrent à l'agriculture française les races mérines de bêtes à laine: animaux qui, après avoir donné tant de bénéfices , enrichi tant de cultivateurs, présentent aujourd'hui quelques mécomptes momentanés ? Des améliorations, dont le succès a été tou- jours constant, n’ont-elles pas eu pareillement beaucoup de peine à s'établir? Et à cet égard je pourrais citer les prairies artificielles, les muriers 4 les engrais animaux, caractérisant ainsi vos ser- vii] vices à l'agriculture locale , vos titres à la recon- naissance publique , l'utilité des sociétés agrono- miques. Si on leur doit des changemens heureux , il leur en reste encore plus à produire ! Combien, dans notre belle patrie , les procédés de l'indus- trie ont obtenu plus de perfectionnemens que ceux de l'agriculture ! C’est qu'il a été plus facile de porter le flambeau de la sience dans les ateliers de l’industrie, que de le promener au milieu des exploitations rurales ; c'est que des écoles sont ouvertes pour l’enseignement des sciences physi- ques et naturelles, dans leurs rapports avec l'in- dustrie , tandis que c’est en vain que des institu- tions de cette nature ont été réclamées en faveur de l'art nourricier des hommes ; c'est que ceux qui pratiquent les arts de l'industrie sont , en général, supérieurs en idées acquises à ceux qui sont dévoués mécaniquement au manuel des champs. Un temps viendra, et n’est sans doute pas éloi- gné , où, à la faveur d'une organisation sociale perfectionnée , les lumières se répandront dans toutes les classes de la société. Mais jusqu'à ce moment , c'est moins au cultivateur , purement praticien, que vous devez , Messieurs , adresser vos conseils , qu'aux propriétaires instruils qui ha- bitent ou du moins fréquentent les campagnes , qui surveillent leurs domaines , qui exercent au- ix tour d'eux, et sous d’autres rapporls que ceux de l’agriculture , une utile influence. Ce ne sont pas des livres qu’il faut adresser aux utiles et respec- tables praticiens , jusqu'ici dépourvus de théorie, ce sont des exemples qu'il faut mettre sous leurs yeux , et ces exemples doivent être mulupliés , irréfragables. Ce n'est pas qu’il ne fût très-utile de répandre dans les campagnes des ouvrages peu volumineux, où les principes élémentaires de l'agriculture se- raient mis à la portée de toutes les intelligences. Vous avez senti cette convenance , Messieurs , en proposant pour sujet de prix le catéchisme du cultivateur. Votre appel a été entendu, et cepen- dant votre but n’a pas été atternt. D'autres so— ciétés agronomiques , nolamment la première de toutes , celle de la Seine , ont tenté la même en- treprise et n’ont pas obtenu de meilleurs résultats. C'est qu'il est moins difficile de développer la théorie d'une science, de l'agronomie surtout , dans des livres de doctrine , que d'exposer net- tement , et avec autorité , dans un catéchisme , les premiers élémens de cette connaissance. Un autre moyen d'être utile, qui vous a été annoncé et qui sans doute vous sera bientôt expliqué , c'est de recueillir avec discernement , d'analyser avec justesse et clarté les faits et les raisonnemens épars dans les ouvrages d'agrono- Evénemens, 2 À mie , pour en composer des recueils périodiques , peu volumineux , où seraient signalés des vérités incontestables et des préjugés évidens dans leurs rapports , surtout , avec l’économie rurale propre à notre localité, Ce projet , si digne de votre noble sollicitude, est lout à fait indépendant de la publication des résultats de vos travaux particuliers , dans des no- tices que vos statuts ont confié à la plume de volre secrétaire. C'est l'honorable mission dont il s'acquitte au- jourd'hui. Il vous rappelle d'abord un événement heureux. Je veux dire la manière pleine de bien- veillance dont vous avez été accueillis par l'héritier du trône : « Mon père , vous a-t-il dit , avec une » grâce touchante , s’occupait beaucoup d’agricul- » Lure dans le temps qu'il était un homme privé. » Il en fera, sur le trône, l'objet de sa solli- » citude toute particulière, c'est en son nom » que je vous prie, Messieurs , d’en agréer l'as- » surance. De mon côlé, Messieurs , je n'ignore » pas que l'agriculture est la première de toules » les industries. Je sais ce qu'on doit à ceux qui se ÿ dévouent à son culte. C’est là un sentiment que > je m'eslime heureux d’avoir à vous exprimer. » Ces paroles retentiront long-temps dans vos souvenirs. Vous les avez reçues comme un gage de la bienveillance auguste dont vos travaux seront x désormais environnés. Une ère nouvelle vient de s'ouvrir ; ère d'amélioration sociale. Car , bientôt , il faut l'espérer du moins, sera résolu , au milieu des orages , le grand probléme de l'union de l'ordre et de la liberté; et dès-lors les bons es- prits éntreront avec ardeur dans la carrière des sciences positives , surtout de celles qui s'appliquent aux besoins de la vie. On sentira de plus en plus l'importance des associations, dans l'intérêt de l'a- grandissément et de la diffusion de ces connais- sances. Bientôt des rapports plus intimes uniront les sociétés savantes avec l'administration publique. Déjà M. le maire a donné un témoignage de cette utile sympathie, en vous appelant , conjointe- ment avec les. autres corps savans dela cité, à présenter les candidats pour la formation d'un conseil de salubrité réclamé par les besoins d’une population nombreuse. Vous êtes représentés dans ce conseil, non seulement par votre candidat ; M. Trolliet, mais encore par MM. Dupasquier , Tabaraud et Grognier , que d’autres candidatures académiques y ont fait admettre. Vous serez représentés pareillement dans un conseil de patronage et de haute administration , auquel sera confié le dépôt de l'institution indus- trielle , éminemment philantropique , dont le major- général Martin a doté Lyon , sa patrie. Et tout nouvellement encore ; notre vénérable confrère , xij M. le docteur Eynard, jaloux de s'associer à. lœuvre de cet éminent citoyen ; a fondé, par un acte authentique, plusieurs bourses à Ja Marti- nière, et il a voulu qu’à tout jamais , les bour- siers fussent nommés et protégés tant par l'aca- démie que par la société d'agriculture et arts. utiles de Lyon. Je n'ai pas besoin de rappeler à votre souvenir et à votre reconnaissance le legs que vous a fait Anatole Guichard, pour être employé, sous votre direction , en encouragemens de l'économie ru rale ou en publication d'ouvrages utiles. Cet exemple ne sera pas stérile, et vous devez vous attendre à des donations non moins généreuses et tout aussi fécondes en résultats , dans l'intérêt du premier des arts. Une mesure qui , entr'autres avantages, tend à resserrer les liens de fraternité qui unissent les so- ciétés savantes de notre ville, vous a été proposée par l'autorité municipale ; et sur un rapport lu- mineux de M. Bottex vous vous êtes empressés d’adhérer à cette mesure. C'est la réunion en une seule bibliothèque de celles du musée, de l’aca- démie , des sociétés d'agriculture , de médecine , de pharmacie et de la société linnéenne de Lyon. Cette bibliothèque centrale sera augmentée des doubles exemplaires de la grande bibliothèque de la cité, Vous en avez demandé un grand nombre , xiij et-tous vous ont été accordés. Cette bibliothèque, qu'enrichiront sans mesure des dons volontaires , voussera ouverte tous les jours ; vous pourrez y introduire des amis des sciences, des lettres, des arts; en déplacer des ouvragés pour la facilité de vos recherches. L'usage des livres réunis sera mis en commun entre tous les sociétaires, et néan- moins chaque compagnie restéra propriétaire de ses livres particuliers , avec faculté de renoncer à la communauté si à l'avenir elle lui paraissait préjudiciable. ous avez cru devoir meltre à votre adhésion des condilions conservatrices ; des me- sures de même genre ont été adoptées par les autres associations, un comité général a été institué pour diriger et surveiller l'exécution de ces mesures. Vous êtes, Messieurs , dignement représentés à ce conseil, par M. Gariot , votre bibliothécaire ar- chiviste, et par MM. Bottex et Jurie. Il était naturel que les candidats pour la direc- lion et la surveillance des bibliothèques réunies, fussent présentés par les corps académiques pro- priélaires de ces collections; un seul nom a été inscrit sur toutes les listes de présentation , c’est celui de M. le docteur Pichard. Il s’est trouvé ainsi nommé de plein droit à une place à laquelle il convenait si bien. | Tout annonce , Messieurs, que les rapports qui vous lient aux autres sociétés savantes , ainsi Statistique, xis qu'aux autorités administratives , deviendront {ous les jours plus intimes et plus nombreux. Répondant à l'appel que vous a fait l'adminis- tralion , en vous confiant les attributions d'un co- milé agricole qui doit correspondre avec le conseil supérieur d'agriculture , vous dirigerez des re- cherches profondes sur la statistique de notre éco- nomie rurale. Les renseignemens que vous adres- serez à l'autorité la mettront en mesure de con- nailre tous les besoins , d'apprécier toutes les res- sources, de provoquer toutes les améliorations. En vous demandant ces renseignemens , M. le préfet s'exprime en ces termes : « Si les hommes instruits dont se compose la » société d'agriculture de Lyon et dont le Ministre » réclame aujourd'hui la coopération , compren- » nent bien que l'administration ne peut rien » faire de positif, tant qu'elle n’a pas une pleine » el entière connaissance de la statistique agricole; » si, répondant à l'appel que le conseil supérieur » fait à leur patriotisme et à leurs lumières , ils » l'aident à compléter enfin des documens insuf- » fisans dont on ne peut tirer aucunes consé- » quences cerlaines , s'ils donnent tous leurs soins » à former un recueil de faits , dont l'ensemble » mettra en évidence les plus importantes vérités , » ils rendront à l'agriculture les plus grands ser- » vices qu'elle puisse réclamer de leur zèle , ils x* s’associeront à l'œuvre la plus utile que l'admi- ÿ ë nistralion puisse entreprendre, et participeront LA à l’honneur d'avoir concouru au développement » de nos richesses nationales. » Mais ce ne sera pas à l'économie rurale que vous bornerez vos investigations de statistique. Vous n'oublierez pas que les arts de l'industrie sont aussi l'objet de voire sollicitude. Vous savez , d'ailleurs, qu'aucune des branches de la stalis- tique n'est isolte, que toutes se lient entr'elles ; s'anastomosent pour ainsi dire. Vous embrasserez l'ensemble de la science, tout en vous attachant d’une manière plus spéciale-à quelques-unes de ses parties, il vous serait difficile de donner un: but plus utile à vos nobles occupalions. En attendant, vous avez été soigneux à re- cueillir et fidèles à transmettre à l'autorité les documens les plus précis et les plus détaillés sur les récoltes du département. Pour mettre dans ce travail un esprit de suite nécessaire , vous aviez nommé une commission permanente des récoltes , celle commission importante a eu tour à tour pour organes , MM. Rémond et Gariot (1). Le premier élat bien circonstancié qu'elle a (1) Les autres membres de la commission permanente de la statistique des récoltes , sont MM. Dugas, de St-Didier, Gras, Bouchard Jambon, xY) mis sous vos yeux, exposait les produits et la consommation en 1827. Les céréales donnèrent un seizième de moins que dans l'année précédente qui avait été peu abondante en grains. On attribua ce déficit à l'humidité de l'hiver de 1827 et à la sécheresse de l'été suivant. Les mêmes causes amenèrent une récolte de fourrages , tant naturels qu’artifi- ciels , triple de celle de l’année précédente. La récolte des vins surpassa d’un tiers celle de 1826. La qualité en fut supérieure, le prix moyen fut pour le consommateur de 25 f l'hectolitre, sur lesquels le fisc absorbait 15 f. Les semailles s’o- pérèrent sous des auspices favorables. Les espérances qu'elles donnèrent ne furent pas trompées. La terre qui , dans l'année pré- cédente , n'avait produit , dans notre département , que 517,500 hectolitres de grains , en donna 925,950 , et la récolte en pommes de terre avait doublé. Les récoltes en céréales de 1828 furent à peu près égales à celles de 1827, et l’on obtint une beaucoup plus grande quantité de pommes de terre. La récolte totale des farineux , y compris les châtaignes , quoique supérieure à celle d'une année commune, ne fournit pas néanmoins à la moitié de la consommalion du département. Le déficit , comme dans toutes les années précéden- XVi] les, fut comblé au moyen des arrivages des grains de la Bourgoÿne et de la Bresse , par la Saône , et de ceux du Dauphiné, par voitures de terre. g Bientôt l'administration ne se borna pas à vous demander des renseignemens sur les récoltes , elle crul encore devoir vous consulter , à diverses époques de lannée , sur les circonstances qui avaient accompagné les semailles , les apparences qu'offrait la végétation , le pronostic qu'il était permis de tirer pour les récoltes futures, et vous n'avez jamais laissé ces questions sans réponse. Vous annonçâtes à l'administration , en décem- bre 1828, que les semailles avaient été faites dans un temps très- favorable. L'espoir qu'elles inspirèrent s'était fortifié en avril 1829 ; mais un vent du nord , qui, en mai et juin , régna sans pluie , et auquel succéda un vent brülant du midi, nuisit à la végétation. Les prévisions ne furent plus les mêmes, la vigne seule promit une surabondance de produits que les propriétaires sont condamnés , par les exigeances du fisc, à regarder, pour ainsi dire, comme un malheur. La récolte des céréales fut d’un sixième infé- rieure à celle de 1828, et le temps fut contraire aux travaux des semailles. On prévit que la récolte future serait médiocre , et cependant on ne pou- vait pas prévoir l'hiver rigoureux de 1830. L'au- 2 xh} torité vous demanda des renseignemens positifs sur les effets de cette intempérie; vous lui trans- mites les suivans, par l'organe de M. Gariot, rapporleur ordinaire de votre commission per- manente des récoltes : « Les semailles qui d'abord avaient été tar- dives par l'effet de diverses intempéries, furent encore arrêtées à la fin de novembre par les premières gelées , et le froid augmenta tou- jours avec plus d'intensité , en décembre et janvier. Ce retard dans les travaux fut cause qu'un huitième des terres arables ne fut pas ensemencé. La germination des céréales était partout très-peu avancée. La plupart des fro- men: élaient ce qu'on appelle en lait, lorsque les gelées devinrent fortes. D’autres qui venaient seulement d'être confiés à la terre, ont souffert par un trop long séjour sous le sol. » « … Les céréales d'automhe supporteraient sans être couvertes de neige, un froid de plus de 15 degrés, s'il n’y avait pas un changement brusque de température , c’est-à-dire, si la terre reprenait insensiblement le calorique qu'elle a perdu. Mais le plus souvent les choses ne se passent pas ainsi ; le gel et le dégel soulè- vent la terre et la tiennent le plus souvent suspendue par une multitude de petites boules de six lignes à un pouce d'élévation, lesquelles » » XIX meltent à nu les racines et les exposent aux effets de ces variations de température, qui font périr jusqu'au seigle, beaucoup plus vi- goureux que le froment. » Pour s'opposer à ces effets, un cultivateur intelligent et soigneux devrait, quand il s'a- perçoit de ces accidens, faire passer le rouleau sur tous ses blés, afin de resserrer la terre et rechausser les plantes. Le désastre alors serait bien moindre. Mais malheureusement notre dé- partement est pauvre en instrumens aratoires de ce genre ; il n'offre peut-être pas quatre propriétaires ruraux qui possèdent un rou- leau pour l'opération dont nous venons de parler, et qui serait également bien utile pour briser les mottes de terre, surtout pour assurer les semis de menus grains , tels que trèfle , lu- zerne , et les semences de foin quand on apprairie. » 9 « …… Les terres humides, goutteuses et légè- res, sont celles où les céréales ont le plus souflert du gel et du dégel; la plupart des fromens dans ces terres sont entièrement gelés ( 19 mars 1830), au point que dans toutes les communes où existent ces sortes de terrains, on a déjà labouré en partie et semé les trémois. Les autres pièces de terre qui ont le moins souffert, annoncent encore à l'œil du cultivateur exercé une perte xx » » considérable dans les grains , sur la récolte prochaine... » Nous devons présumer , d'après tous ces dom- mages, qu'il y aura à la récolte future une perte de plus d’un quart sur toutes les céréa- les d'automne. » à Les effets de l'intempérie que vous aviez si- gnalés, excitèrent les inquiétudes de l'adminis- ‘tration qui , peu de temps après, vous demanda de nouveaux renseignemens. Vous répondites (26 avril 1830 ), toujours sur le rapport de M. Gariot : » « llous avions évalué , par approximation , la perte future sur les grains d'automne à plus d'un quart. Aujourd'hui que le mal est plus ostensible , nous pouvons, sans exagération, porter le déficit à moitié. » Dans ce département, l'hiver n'a pas seu- lement fait sentir ses ravages sur les céréales d'automne , mais encore sur les prairies artifi- cielles et les prés naturels non arrosés. Les luzernes, les trèfles et bien des graminées ont cruellement souffert de l'alternative du gel et du dégel; partout, dans ces prés, les plantes n'ont pas tallé, elles sont peu élevées, ce qui fait préjuger que la récolte en foins sera très- médiocre. » Les semailles des céréales du printemps se xXf 5 sont assez bien effectuées ; elles ont, dans toutes » les localités, une belle apparence, malgré la » sécheresse du moment. » On s’est empressé de semer en froment tré- » mois, orge et avoine, toules les pièces de terre » qui étaient restées vacantes par l'effet du froid : » on a cherché à réparer les pertes faites dans » les grains d'automne: quelques boisseaux d'une » céréale peu connus des cultivateurs de ce dé- » partement, appelée seigle trémois, seigle de » Russie (qui n'est autre chose qu'une variété » de seigle vulgaire, secale cereale), vient d'y être » semée, nous pensons qu’elle s’y propagera avec » succès , attendu qu'elle est très-convenable pour » remplir les lacunes causées par les gelées, les » insectes, ou le trop long séjour des eaux plu- » viales sur le sol. » (Les vignes présentaient une belle apparence ; mais telle est toujours la situation des vignicoles, que l'abondance même des récoltes peut être pour eux une cause de ruine ). Un troisième rapport fut présenté à l'adminis- tration le 2 juillet suivant. On y rappelle le pronostic porté sur les cé- réales d'automne dont on avait évalué le déficit à moitié: « Depuis le commencement du prin- » temps, ajoute-t-on , le temps ayant été favorable » à la végétation et à la floraison des céréales. xxi} » » dans les terres où l’on a conservé le peu de blé que l'hiver rigoureux y a laissé, les plantes y ont tallé vigoureusement et ont donné des épis longs et bien garnis qui, aujourd'hui ( 1.er juillet 1830), offrent en plus 1/8 à dé- duire sur la perte portée à moitié, ce qui en définitive ne nous laisse plus entrevoir que 3/8 de perte, au lieu de moitié, pour la récolte future des semailles d’autgmne. » La moisson des fromens sera tardive en gé- néral ; ils sont encore verls: ce retard n'est dû qu’à l'état de souffrance où se sont trouvées les racines après les gelées. » Quant aux céréales du printemps, elles sont partout magnifiques et donnent les plus belles espérances, | » La plus grande partie de la récolte des foins est rentrée ; elle sera , comme on l'avait dit dans le rapport précédent, très-médiocre, malgré un temps frais et pluvieux. Plus la saison avance et plus on reconnait que l'hiver a détruit non seulement bien des plantes fourrageuses , mais encore que celles qui ont survécu à l'in- tensité du froid sont dans un état maladif qui ne leur permet de donner que de petites feuil- les, des tiges gréles, étiolées, rabougries. » Le fourrage vaut dans ce moment (2 jujllet 1830) 14 fr. le quinial métrique. XXII] » Les vignes qui, dans le courant de mai, offraient les plus belles apparences , viennent d'éprouver , par le ravage de la pyrale, de grands » dommages ; mais telle est la position des vi- gnicoles, qu'ils y sont insensibles ; ils sont dé- » couragés au point que dans plusieurs cantons de ce département, on néglige la culture de ÿ Na Ÿ ÿ ÿ »®la vigne, en n'employant plus les soins qu'exi- » gent la taille et l'ébourgeonnemenë, et en sup- » primant uue partie des labours et des échala- » Jas, » Quant aux céréales , le déficit ne fut pas, à beaucoup près, aussi considérable qu'on devait le craindre d'après les rigueurs de l'hiver précédent ; une grande partie des désastres fut réparé par les semailles du printemps qui eurent lieu sous de favorables influences. Les récoltes en orge , avoine et surtout en pommes de terre, furent plus abon- dantes que dans les années ordinaires ; c'est ce qui fut démontré par un tableau que vous adressâtes à l'administration, en novembre 1830 , et c'est un résultat que vous aviez prévu dès le mois de juillet. De pareils renseignemens ne pouvaient pas être stériles. Se combinant ;:en effet, avec ceux qui ; partis d’autres localités , parvenaient à l'autorité supérieure , ils ont fourni des documens précieux pour la détermination des mesures à prendre, afin = Dessèchement des marais. XXIV d'imprimer des directions convenables au com- merce des grains , et d'apprécier l'opportunité de l'importation ou de l'exportation d’une denrée , qui est tout à la fois le principal produit du sol et le plus grand objet de la consommation. Vous sentez , Messieurs | que les erreurs gouverne- mentales, en pareille matière , peuvent avoir pour conséquences , d’un côté, d’appauvrir , de dé- courager l'agriculture ; de l’autre , de compro- mettre les subsistances publiques. Fournir des données posilives pour la solution de pareils pro- blêmes, n’est pas l’un des moindres services des sociétés d'agriculture. Bientôt , Messieurs, ce sera encore dans l'in- térêt de l’industrie que l'autorité administrative puisera dans votre sein des renseignemens statis- tiques ; déjà, vous avez été consultés sur. le nombre et la consistance des établissemeus lyon- nais qui se livrent à la fabrication du bleu de Prusse , et vous avez répondu de la manière la plus positive et la plus détaillée par l'organe de M. Socquet. On peut considérer comme un travail statis- tique celui que vous a communiqué M. Guillard , comme titre à vos suffrages , pour une place de ütulaire que vous lui avez décernée. Ce travail est un coup-d'œil sur les marais de la France qui couvrent encore 600,000 hectares. C’est un exa- XXV men des lois rendues en cette grave matière. L'au- teur en prouve l'insuffisance , il invoque l'adoption ‘du vaste plan de dessèchement proposé par M. Rauch de Bitche. Il fait connaître la force de la compagnie formée par M. Rauch , la manière de procéder de cette société, les résultats qu’elle a déjà obtenus , notamment dans le département de J'Aisne. Là, un marais d'une grande étendue qui défendait encore, l'année dernière , aux habitans des communes environnantes , toute culture ou circulation facile , présente aujour- d'hui l'aspect d’un vaste terrain destiné à pro- duire les plus riches moissons. Des masses d’eaux stagnantes ont disparu pour toujours , des éma- nations mortelles ne se font plus sentir; le com- merce applaudit à l'établissement de plusieurs ‘ponts remarquables par leur parfaite exécution , et de diverses routes qui traversent aujour- d'hui ce terrain naguère impraticable. Des ré- sultats non moins importans seront obtenus dans le département de l'Ain , où les travaux sont déjà commencés. Notre département qui à le bonheur de n'avoir que peu ou presque point de marais , espère pourtant obtenir bientôt de la compagnie générale de dessèchement , une amé- lioration depuis long-temps désirée sur les bords du Rhône , dont les inondations ravagent les pro- priétés de nos hôpitaux et celles de plusieurs com- fi XxXY] munes au nord de Lyon. M. Guillard a promis de faire bientôt à la société d'agriculture un rap- port sur cet objet important. | Ila fait connaître ensuite un projet de dessèche- ment des marais de la Savoie , et lui-même a reçu des pouvoirs pour négocier avec les autorités de ce pays. Il en démontrera les avantages, tant pour le gouvernement que pour les communes et les particuliers , tant en France que dans l'étran- ger. C'est en opérant ainsi, dit-il, c'est-à-dire avec l’aide des personnes instruites et des auto- rités locales , que la compagnie générale achèvera dans peu d'années de détruire les préjugés qui privent encore l’agriculture française d'un fonds territorial d'une valeur de 400 millions. Elle a déjà passé divers traités avec plusieurs communes qui s’applaudissent et s’étonnent de retrouver dans: la partie du sol qui leur est laissé, une valeur qua- druple , quelquefois quintuple et même sextuple de celle qu'avait tout le marais avant le dessèchement. Vous devez encore à M. Guillard une analyse raisonnée du, système de fructification générale conçu par M. Rauch : système immense , dont le dessèchement des marais n'est pas la plus grande partie. Sans vous prononcer sur la question dif- ficile de la possibilité de l'entière exécution d’une pareille entreprise, vous n’en partagez pas moins les allarmes de M. Guillard, à la vue de nos xxvij montagnes déboisées , et vous n'en invoquez pas moins les mesures les plus énergiques pour faire cesser la dévastation des forêts qui restent encore ; et le renouvellement de celles qui ont disparu. L'hiver rigoureux de 1829 à 1830 a été fu- neste à plusieurs espèces de plantes , tant her- bacées qu'arborescentes. La note de celles qui au jardin de la Déserte n'ont pu résister à celle intempérie, a été le dernier tribut que vous a payé le respectable Balbis. Le froid et l'humidité avaient régné dans les deux années précédentes , aussi les vins furent- ils médiocres ; M. Rey-Monléan vous a dit avoir trouvé dans l'application du procédé Gervaisien un moyen de suppléer la chaleur atmosphérique exigée pour la fermentation du moût. D'un autre côté, M. Janson a vu dans son domaine de Chi- rouble une cuve placée en plein air, dans: une cour, où elle était exposée à un degré de froid qui a produit des glaçons de deux lignes d’épais- seur , et dans laquelle néanmoins la fermenta- tion s’est développée et s’est terminée de la même manière que dans des cuves abritées. Votre honorable correspondant à Turin, M. Matthieu Bonafous , qui s’est placé au pre- mier rang parmi les propagateurs du mürier et des vers à soie, vous a communiqué deux Mé- Müriers et vers à sole. XXvii} : moires dont vous avez voté l'impression , sur le rapport de M. Moiroud (1). L'un a pour objet des expériences comparatives entre les feuilles du mü- rier greffé et celles du mürier sauvage, pour la nourriture des vers à soie. On expose dans l'autre Mémoire l'efficacité du chlorure de chaux pour prévenir ou corriger l'infection des magnonières. = Après la publication de ce dernier Mémoire, l’'aüteur vous a communiqué un fait confirmatif de sa théorie : « Un éleveur de Rhodez, M. Amon-Carrier , fut sur le point de perdre tous ses vers à soie , parce qu'on leur ayait donné de la feuille qui avait été entreposée dans un toit à porcs; l'odeur de la litière et celle de l'atelier étaient infectes, beaucoup de vers étaient morts , tous les autres étaient faibles, malades ; on se hâta de déliter , sans que pour cela les vers eussent repris de la vigueur et de la vivacité; on fit usage du chlo- rure de chaux , et comme par enchantement la mortalité cessa ; les vers engourdis, qui parais- saient morts, se réveillèrent et l'éducation offrit d'heureux résultats. » Le même correspondant qui, depuis long-temps cherche un succedanné du màrier, pour la nour- riture de l'insecte fleur , vous a fait connaitre (1) Voyez à la suite de ce Compte rendu. XXIX les essais tentégmen 1828 et 1829 par M. Mat- thieu, colonel @artillerie à la citadelle de Elle, essais qui avaient pour but de s'assurer : 1.0 Si, sans autre nourriture que la scorsonère, le ver à soie, ( bombyx mori ) pouvait eo avec vigueur les âges de son existence. 2.9 S'il pouvait, ainsi nourri, filer de la soie de bonne cualité. La première question a été résolue afhrmati- vement sous les yeux de l'observateur , malgré des circonstances atmosphériques défavorables. La solution de la seconde question s’est trouvée dans la réponse d’un fabricant de Lyon qui avait reçu et employé de la soie dont il s’agit, sans en connaître l’origine , et qui n'avait pas remar- qué qu'elle fût inférieure à celle des cocons ordinaires. Malheureusement ce n'est pas sur une grande échelle qu'ont été faites ces expériences; et avec une abondante litière de scorsonère , 1l serait difficile de prévenir l'infection des magnoneries; c'est ce que vous a fait judicieusement observer M. de Martinel , peu de temps avant de vous avoir été ravi pour toujours. Et lui aussi, il avait, entr'autres travaux importans, fait des expériences sur la propriété nutritive de la scorsonère , donnée aux vers à soie , et il avait essayé dans les mêmes vues le mrier à papier et l'arable de Tartarie. XXX Il avait obtenu quelques résultats spécieux sans oser en tirer des conséquencéæpositives. Tant il est vrai que se hâter de conclure n’est pas le caractère du véritable observateur ! Des faits cités par M. Pelletier semblent prouver que la : e, . . e laitue n'est pas inférieure à la scorsonère pour l'alimentation des précieux insectes. Quoiqu'il en soit, un succedanné du mûrier serait bien utile dans le nord , où la variété à fruit blanc de cet arbre s'élève si difhcilement, et où l’on est obligé d'employer celle à fruit noir, dont la feuille trop dure ne convient pas aux vers du premier âge. Vous devez encore à votre honorable corres- pondant des renseignemens sur l'introduction du müûrier en Auvergne par les soins de M. Lacroze, qui, dans une de vos séances, a lu les détails de celte belle amélioration qui a mérité à son au- teur une médaille d'or, et en faveur de laquelle le conseil-général du département du Puy-de-Dôme a voté une allocation considérable. Les succès de M. Lacroze vous ont été certifiés plus tard par M. Madiot, qui vous a fait connaître les procédés de cet agronome zélé. Cependant M. Bonafous étant convaincu que le meilleur procédé de culture du mûrier est d’en former des prairies, comme on le pratique en Chine et dans quelques contrées de l'Italie, il ; xxx) a fondé dans votre sein un prix pour encourager ce genre d'industrie. C’est un témoignage de plus de son dévouement généreux au perfectionnement de l’agriculture et de l'industrie dans le pays qui l'a vu naître. On n'a pas oublié, Messieurs, que c'est vous qui, pendant l'administration de M. Lezay-Mar- nézia, donnâtes l'impulsion à la culture du mü- rier sous des :z'‘itudes que l’on croyait trop sep- tentrionales pour le naturel de cet arbre. Cette amélioration eût été l'unique résultat de vos tra- vaux , que leur utilité ne pourrait étré”contestée. Mais on peut croire que l'expérience remarquable à laquelle vous vous êtes livrés sur la manière d'agir de plusieurs charrues (1), n’a pas peu contribué à ouvrir les yeux des cultivateurs du Rhône sur les vices de ces instrumens tels qu'on les emploie presque partout. On commence à sen- tir la nécessité de leur en substituer de plus con- venables, et à cet égard, M. de Beaupré, votre correspondant à Fontaines, vous a parléde plusieurs instrumens sortis des ateliers célèbres de M. Mat- thieu de Dombasles, tels que la charrue qui porte son nom, le scarificateur , la houe à cheval, le buttoir et le rouleau. (1) Les résultats de cette expérience ont été publiés dans le Recueil des actes pour 1826 et 1827. Charrues, XXXi) vd ° Le premier de ces instrumens n'élait pas ap- proprié au sol ingrat de notre contrée ; M. Des- cottes , charron, y appliqua des oreilles mobiles et contournées, et cette amélioration vous a paru digne d'une honorable récompense. M. de Beaupré a ajouté à cette charrue d’autres perfectionnemens. M. de Dombasles lui ayant témoigné la crainte que l'oreille ne füt pas arrêtée assez solidement, il a fait, vous a-t-il dit, metire deux crochets à la perche du tirage, dont les pitons sont fixés en dedans de l'aile de loreille, sur le derrière. Accrochée &insi , l'oreille n'a aucune espèce de vacillation. Le crochet du côté qui ne travaille pas se renverse sur le tenon placé à la perche, pour porter l'oreille en fonctions, il ne gêne nullement le laboureur dans son travail et se place des deux manières, sans faire perdre le moindre temps. Le scarificateur ( charrue à sept socs) est, selon cet agronome, excellent pour en- terrer les blés ; dans le cas où la herse ne suffit pas, il remplace le petit araire pour purger la terre des mauvaises herbes. M. de Beaupré a essayé la houe à cheval de M. de Dombasles, comparativement avec celle de MM. Fuzier, cultivateurs distingués du dépar- tement de l'Isère. La dernière , qui est plus simple et d’un prix moins élevé’, lui a paru plus facile à conduire. Il lui a néanmoins trouvé des défauts cl à cherché à corriger. XxxIi} C'est sous sa direction que M. Descottes a fa- briqué une houe à cheval dont on nous fait es- pérer l'envoi. Quant au buttoir, M. de Beaupré le regarde comme très-avantageux pour donner la dernière facon aux pommes de terre déjà houées , et le rouleau lui semble fort utile pour assurer la réus- sile du trèfle. D'autres expériences sur les charrues ont été faites authentiquement par la société d'agricul- ture de Savoie. En vous en rendant compte, M. Gariot s'est livré à tant de considérations approfondies, il y a ajouté quelques faits person- nels si précieux, que vous avez vu dans son rapport un travail particulier digne d’être porté à la connaissance du public , et vous en avez voté l'impression textuelle (r). Des charrues modèles, sorties des ateliers Dom- basles, vous sont promises, vous les devrez à la munificence du gouvernement, qui tant de fois vous a donné des témoignages de son estime et de sa confance. Le bon labourage est beaucoup , sans doute, mais il ne suffit pas, pour rendre la terre fé- conde , il lui faut encore des améndemens et des engrais. (2) Ce rapport fait partie du présent recueil, Engrais, xxxiY M. Bottex vous a parlé de la chaux , comme amendement, sur les terres silico-argileuses. Ce fait est connu depuis long-temps ; mais on manquait de données précises sur la dose et le mode d’em- ploi de cette substance. Le frère de l’auteur, cultivateur habile du département de l'Ain , pra- tique le procédé suivant : La chaux , telle qu'elle sort du four , est ré- pandue par pelits tas , à la dose de six hectolitres trente litres, sur dix-neuf ares quatre-vingt cen- üares, on choisit le mois d'août, temps de l’année où on est le moins exposé aux grandes pluies et où les terres ont pu subir un labourage. Ces petits tas, placés à d’égales distances , sont recouverts d'un peu de terre , sous laquelle elle fuse lentement à l'abri de la pluie. Après quelques jours, on le ré- pand en passant par-dessus une herse , à laquelle on a adapté un fagot d’épines. On l’enterre ensuite avec l'araire. C’est par un pareil procédé que le frère de M. Bottex est parvenu à convertir en ex- cellentes terres à froment un sol froid qui ne produisait auparavant que du seigle en petite quantité. Cet amendement, aidé de quelques en- grais , sufht pendant un grand nombre d'années. L'auteur expose en ces termes l’heureuse in- fluence de cette pratique dans une partie de la Bresse : « Depuis quelques années seulement , divers propriétaires de la Dombe , dont le sol XXXV est généralement silico-argileux , ont eu l’heu- reuse idée de répandre de la chaux sur des terres qui ne produisaient que tous les deux ans une fort médiocre récolte en seigle , et depuis, ils ob- tiennent d'abondantes récoltes en froment. Ils ont, de plus, le grand avantage de ne plus laisser leurs terres en jachère, puisqu'après une récolle de fro- ment qui a produit neuf à dix pour un, ils peu- vent varier les assolemens et semer successivement des trèfles , de l'orge, du maïs , etc. Ainsi, à peu de frais, puisqu'ils ont du bois et des pier- res calcaires à peu de distance , ils ont quadruplé leurs revenus. » On a dit qu'après les récoltes des céréales et des vins, celle des laines était la plus importante dans notre économie rurale; elle avait acquis un nouveau degré d'intérêt par la propagation de la race mérine et le perfectionnement des races indi- gènes par leur croisement avec elle. Des circons- tances , sans doute passagères , ont suspendu les avantages de cette amélioration. Et ceux qui l'ont propagée n'ont pas cessé de bien mériter de notre économie rurale. Au premier rang de ces agronomes recomman- dables , s’est placé notre confrère M. de La Cha- pelle de la Rouge. Il vous a donné une notice sur son troupeau, objet essentiel de l'exploitation d’un vaste domaine. Ses types , pour les races mérines » Moutons. XAXY) proviennent d'un côté de l'importation Gilbert, d'un autre de l'établissement de Naz. Le laina- ge, dans les deux races, diffère peu en finesse ; mais dans la dernière il offre des ondulations qu'on ne remarque point dans l’autre. Les avis sont , au reste , partagés sur leurs qualités respectives , aussi M. de La Chapelle a-t-il cru devoir conserver les deux races. Du moment qu'il a remarqué que les laines longues étaient réclamées par nos manufactures , il a introduit dans ses bergeries les races Ley- cester et Dislhey , il a adopté plus tard la race Costwods, qui tient le milieu entre celles à laines longues lisses et celles à laines courtes ondulées , et qui prend la graisse avec une étonnante faci- lité. Le nombre des moutons de toutes races, en- tretenus par notre confrère, ne s'élève pas à moins de cinq mille têtes , divisés en quinze trou- peaux , sur lesquels sont trois mille mérinos purs ou métis ; les béliers anglais, alliés aux brebis mérines ou indigènes , lui ont donné en une seule année cent cinquante métis. Ce n'est pas moins de vingt-une races dislinc- tes que M. de La Chapelle a obtenues de ses croi- semens multipliés , et 1l a mis sous vos yeux des échantillons du lainage de chacune de ces races. Telle est, au reste , l'importance de son éta- XXXVIF blissement qu'il peut espérer un croit annuel de quinze cents à deux mille bêtes. Si l’industrie rurale, à laquelle se livre M. de La Chapelle, est appropriée à la localité qui est le théâtre de ses opérations, c’est l'entretien des vaches laitières qui convient éminemment aux portes d’une grande ville. Aucune économie champêtre n’est plus lucra- tive , d’après les calculs de M. Grognier ; et cela , indépendamment des fraudes qui se glissent dans le commerce du lait. Ce vétérinaire, ayant re- cueilli un assez grand nombre de renseignemens statistiques sur la quantité de lait qui se consomme à Londres, à Paris et à Lyon; ayant réuni en même temps des données positives sur le nombre de vaches que l'on nourrit à proximité de ces grandes villes , il est arrivé à cette conséquence , que c’est ailleurs qu’au pis des vaches qu'est puisé une très-grande quantité du lait consommé. C'est aussi l'opinion de M. Baruel, professeur de chi- mie de Paris, qui s’est livré à un travail im- portant sur l’altération frauduleuse du lait et les moyens de la démasquer. Il n'en est aucune qui ne s'accompagne de l'addition d’eau plus ou moins abondante ; et comme la proportion de caséum est à peu près la même dans le lait naturel de toutes les vaches, c'est par la quantité de ce prin- Science térinaire. vé- xxxyii} cipe, facile à extraire, que se distingue Le lait pur de celui qui ne l'est pas. M. Grognier a exprimé le vœu que dans chaque quartier un ou deux phar- maciens fussent commis par l'autorité pour exa— miner le lait apporté à Lyon. La Société a par- tagé le vœu de M. Grognier. La sophistication du lait est frauduleuse , elle est immorale sans doute , mais elle compromet faiblement la santé publique. Il est des altérations physiologiques de ce fluide beaucoup plus dange- reuses. M. Grognier en a cité un exemple : « Quelques personnes éprouvèrent des sym- plômes grayes d'empoisonnement, après avoir pris dans une seule matinée du lait d'une seule chèvre. L'animal est mis sur le champ en fourrière , sous la surveillance d’un vétérinaire qui ne saisit au- cun symplôme de maladie pendant tout un jour ; mais le lendemain il se déclare de la fièvre, des douleurs vives, des convulsions , l'animal meurt. L'aulopsie décèle les traces d’un- poison corrosif , et l'analyse chimique démontre de l’oxide de cuivre dans les matières des premières voies. Il fut cons- taté qu'on avait donné à la chèvre des végétaux cuils dans un chaudron de cuivre mal étamé. » Le même vétérinaire , qui s'occupe d’un travail spécial sur l’économie bovine , vous en a soumis un fragment, C'est le chapitre qui a pour objet les veaux du premier âge et leur éducation pour XXxIX fa boucherie. Après avoir exposé les divers modes d'allaitement naturel, il a démontré les avantages économiques de l'allaitement artificiel , appliqué aux veaux qu'on ne veut pas élever. Il s’est livré à des calculs pour déterminer les circonstances où il convient de faire des élèves , celles où il faut nourrir des veaux pour la boucherie ; celles enfin où ce nourrissage ne peut être balancé qu'en pertes. Partout, en effet, où le lait peut se vendre en nature , l'intérêt du nourrisseur serait de sa- crifier les veaux ; il les vend dans les premiers jours de leur naissance, et, au mépris des règlemens de police, il livre à la consommation un: comes- üble insalubre. Un quatrième tribut de M. Grognier a eu pour objet l'entretien des porcs à Maurs , département du Cantal. 3 Le même professeur , qui se propose de mettre au jour une esquisse historique sur la science vétérinaire , vous a communiqué deux fragmens de ce travail. Dans l’un sont cités les agronomes qui se sont occupés spécialement de vétéri- naire , depuis Charles Étienne , originaire de noire ville , jusques à Chomel qui fut curé de Si-Vincent de Lyon. L'auteur , dans le second fragment, a suivi les traces de son art dans les ouvrages des agronomes, depuis Chomel jusques à la fondation des écoles vétérinaires. 11 a jeté 1} ensuite un coup-d'œil rapide sur les travaux les plus importans des médecins et des naturalistes qui, depuis la renaissance des lettres jusqu’à Dau- benton, ont enrichi l'anatomie comparée. Un septième tribut, dont l'objet vous a paru plus important sous le rapport de l'application à l'économie rurale pratique, vous a été offert par M. Grognier ; ce sont des considérations sur l'usage alimentaire des végétaux cuits pour Îles herbivores domestiques. Vous avez bien voulu voter l'impression textuelle de ce mémoire. Un autre vétérinaire, actuellement en Égypte , M. Hamont, vous a transmis des détails sur les animaux domestiques de ce pays , notamment sur les buffles, qui y sont entretenus en nombreux troupeaux et dont on retire de grands services. Les races de chevaux y sont abâtardies; livrées à l'ignorance et à l’incurie, elles n’offrent aucune trace de la race arabe dont elles sont descendues. Tant il est vrai, quoiqu'on en ait dit, que les races d'animaux se maintiennent par les soins de l'homme plutôt que par la transmission du sang et l'influence du climat. En Égypte , on soigne beaucoup mieux les bêtes asines; aussi y voit- on en grand nombre des animaux de celle espèce d’une grande beauté. Ce serait, dit M. Hamont, se faire une bien fausse idée de l'espèce de l'âne, que d'en juger par les quadrupèdes chétfs , dégradés , xli flétris que nous ‘voyons dans nos marchés: l'âne égyptien est grand, fort, robuste comme le che- val et presque aussi beau que lui. | M. Moiroud qui, ayant été appelé à:une chaire #de l'école d'Alfort, a dû passer à la classe des correspondans , vous a payé son tribut par l'envoi d'un mémoire sur les effets de quelques purgatifs donnés au cheval. Il a éprouvé sur cet animal l'aloès, le jalap, la coloquinte, la gomme gutte, l'huile de croton üglinum ;, il a constaté les effeis violens de cette dernière substance , même à faible dose; 30 gouttes, injectées dans les veines d’un cheval, ont suffi pour déterminer, une vive in- flammation intestinale, qui s’est terminée par la mort. Le même effet a été produit par l'ingestion dans l'estomac, et il est. à remarquer que l'action du drastique a été plus viclente sur le gros in- testin que sur le grêle. Le mémoire de M. Moiroud était un fragment d'un ouvrage qu'il a publié plus tard, dont il vous à fait hommage et dont vous avez pu apprécier le mérite par un rapport de M. Ber- nard. Ce sont des élémens de pharmacologie et de matière médicale vétérinaires exposés avec clarté, avec méthode, avec conscience. C'est un traité solide, facile à comprendre et bien digne d'être adopté comme ouvrage classique dans les écoles vétérinaires. M. Moiroud vous avait com- xlij muniqué précédemment des observations relatives à l’action des caustiques employés dans la mé- decine vétérinaire : entr'autres résultats, qu'il a recueillis de ses observations et de ses expérien- ces sur ce sujet, il a signalé les effets fâcheux des oxides d'arsenic et des sels cuivreux employés à l'extérieur. Comme titre de candidature , M. Bernard vous avait adressé un mémoire sur les maladies char- bonneuses du gros bétail; c'est sous quatre for- mes distinctes que ce vétérinaire avait observé des maladies qui exercent tant de ravages parmi les bêtes à cornes. La première est désignée sous le nom de fièvre charbonneuse ; la seconde, qui s'annonce par le développement de boutons char- bonneux , est appelée charbon symptômatique ; sous la troisième forme, la maladie qui est pour. l'ordinaire sporadique, porte le nom bizarre de charbon blanc ; le glossanthrax, décrit par Sauvage, constitue la quatrième variété de la maladie. Quelles que soient la nature et les causes de l’af- fection , M. Bernard s'est assuré qu'une crise heureuse était le développement des tumeurs à l'extérieur ; il s’est toujours attaché à la déter- miner par des excitans diffusibles d’une part, de l’autre par des exutoires : traitement qui serait peu rationnel , s’il était vrai, comme on l'a dit, que les affections charbonneuses du gros bétail xliüj ne fussent autre chose que des gastro-entériles. Mais cette théorie s'accorde mal avec une expé- rience directe recueillie par M. Bernard. Il obunt d'un propriétaire de faire tuer un bœuf qui manifestait tous les symptômes du charbon ; l’ani- mal fut ouvert sur-le-champ , et l'on découvrit de graves désordres sur divers points de l'orga- nisation, landis que les viscères digestifs offratent l'état normal dans toute son intégrité. Ce fait a paru digne d’être recueilli dans les annales de la médecine vétérinaire. Le même professeur vous a communiqué une suite de recherches et de réflexions sur les cas rédhibitoires dans le commerce des animaux ; il a mis en parallèle deux systèmes : l’un, d’après lequel ces cas judiciaires qui se rencontrent si souvent, seraient résolus selon les articles 1611 et 1648 du code civil des Français , lautre , d'après les coutumes particulières des localités. Ce dernier système a été soutenu dernièrement par M. Legat, avocat à la cour royale de Paris. M. Bernard est loin de l'adopter ; il le combat par un grand nombre de motifs puisés dans la ” science vétérinaire , dont les principes, selon lui, doivent servir de base à la législation sur celte malière. Quant à l'application de ces principes au commerce des animaux, il s’en est rapporté aux jurisconsulles que la société renferme dans Histoire na- turelle. xliv son sein. Vous avez arrêté, Messieurs, qu'une commission mi-partie de jurisconsultes et de médecins, serait ‘chargée de rédiger une instruc- tion sur cet objet (x). M. de St-Didier a donné connaissance d’un accident déplorable qui prouve que le virus de la morve des chevaux peut se communiquer à notre espèce. Madame Descombes de Meysieux , ayant acheté un cheval qu'elle croyait sain et qui plus tard a été reconnu morveux , s'est inoculée la maladie ou une maladie analogue , en soignant cet animal, et elle est morte quelque temps après. Tels sont , Messieurs , les résultats sommaires de vos travaux sur l’agriculture et la vétérinaire, qui, dans son application , est elle-même de l'a- gronomie. Voici quelques faits relatifs à l'histoire naturelle, autre objet de vos recherches. Plusieurs découvertes sur la minéralogie de l'Auvergne vous avaient été communiquées par M. de Leysser , votre correspondant à Clermont. Il a poursuivi avec succès le cours de ses savantes investigations. La constitution géognostique de l'Auvergne lui a offert trois formations-superposées. La première est ancienne ou granitique , la deu- xième tertiaire , la troisième pyroïde ou volca- (1) Les commissaires sont MM. Guerre, Faudras , juris- consultes; Bernard, Rainard et Groguier , vétérinaires, xlv nique. C'est dans la couche tertiaire qu'il à ex- humé un grand nombre de quadrupèdes, dont les races éteintes étaient inconnues aux naturalistes. Le lerrain pyroïde d'Auvergne a offert à M. de Leysser quatre divisions : l’une est composée de trachytes et domites, l’autre de bazaltes et laves basaltiques ; la troisième de tufs volcaniques , ré- sultats d’alluvions , de gneiss , granit, calcaire, fossiles amalgamés à des détritus fossiles ; le qua- trième est le volcanique moderne recouvrant les autres formations , reconnaissable par ses cratères conservés, et n’offrant aucun débris d'organisation. Les trachites et les domites sont, aux yeux de M. de Leysser, des granits fondus sur place. Les basaltes lui paraissent une masse soulevée par une puissante expansion intérieure , et cette croûte im- mense n’a pu s’exhausser sans donner lieu à des crevasses, à travers lesquelles se sont échappées des coulées boueuses qui ont recouvert les terrains gra- nitiques et tertiaires anciens. Quant aux tufs volcaniques , ils ne sont autre chose que les matières ci-dessus remaniées par les eaux. Après ces considérations générales , passant à des spécialités, M. de Leysser mentionne un fait important qui reclifie une asserlion de Cuvier. Ce savant avait dit que les paléoterium et les em- plotérium n'avaient pas eu de contemporains parmi xlvj les quadrupèdes ovipares, et cependant M. de Leysser a rencontré les dépouilles de ces pachi- dermes avec celles de crocodiles , de tortues et même de rongeurs. Mais rien de plus curieux que les découvertes qu'a faites M. de Leysser , d'œufs fossiles dans le méme gisement , sans aucun mé- lange d'os d'oiseaux. Parmi les services rendus par M. de Leysser à la géognosie , le moins important n’est pas d’a- voir le premier signalé , sous les dernières for- malions volcaniques de l'Auvergne, cette foule de mastodontes, d’éléphans , d'autres pachidermes gigantesques , de bœufs , de chevaux, de cerfs , d'ours, de tigres, de petits rongeurs et d’hyènes avec leur excrémens, dans lesquels on peut recon- naître encore des os à demi rongés ; quoique gisant dans ces lieux depuis une époque très-an- térieure à tous les souvenirs de l'histoire. Les fossiles lapidifiés , découverts par M. de Leysser , sous les formations volcaniques de l’Au- vergne, appartiennent à des races animales qui vivaient à une époque où les lois de la nature n'étaient pas les mêmes que celles qui la régissent aujourd'hui. D'autres fossiles que nous découvrons tous les jours, avec les propriétés chimiques de substances animales , peuvent bien avoir été en- fouis à une époque déjà très-reculée ; mais leur inhumation est , d'un très-grand nombre de xlvi} sièdes , postérieure à celle des premiers. Tels sont des os d'éléphant qu'on a exhumés récemment au hameau de la Ferlatière, commune de St-Didier au Mont-d’Or. A côté de ces os, on a trouvé des os humains et des fragmens de poteries antiques ; M. Dugas qui a examiné ces débris , les regarde comme antédiluviens ; mais avant d'assurer sur leur origine présumée une opinion positive ; il a regardé comme nécessaire un examen plus ap- profondi ; et sur sa demande , vous avez chargé une commission de recueillir des renseignemens sur un fait qui intéresse, à un haut degré , la géologie de notre département (x). Le fait suivant n'est pas sans importance sous le rapport de la météorologie : la foudre tombe sur un orme séculaire et gigantesque , le fluide électrique suit le tronc de l'arbre qui est en partie brülé, et on trouve au pied une certaine quan- tité de potasse carbonatée et hydrosul{furée. M. Pel- letier , qui a recueilli ce phénomène , a mis sous vos yeux des.échantillons de la substance saline produile par le météore. , ‘ 4 &} L'influence délétère que certains gaz exercent J 1 = r = sur la végétation, a occupé M. Rey-Montléan ; il dur: AE a dit, s'appuyant sur l'autorité du chimiste écos- (1) Commissaires : MM, Dugas, Puvys, Bottex et St- Didier. Chimie. xlvi} sais Turner, qu'il suffisait d'un dixième de pouce cube d'hydrochlore, mêlé avec vingt parties d'air atmosphérique , pour faire périr , dans l’espace de 24 heures, un jeune saule placé sous une cloche contenant deux mille pouces cubes d'air. Que le gaz acide sulfureux , le chlore, l’acide ni- treux , le cyanogène, l’ammoniaque, l'acide hy- drosulfurique , quoique nuisibles à la végétation , ne l’étaient pas au même degré que l’hydrochlore. M. Rey a conclu de ce fait, qu'on ne devait pas tolérer dans la presqu'ile Perrache des fabriques capables d’exhaler les gaz cités, notamment l'hy- drochlore. Leur influence pourrait être nuisible aux riches vignobles de Sainte-Foy. Les conclusions de M. Rey-Montléan ont été combattues par M. Socquet. Il a démontré la dif- férence de l’action du gaz agissant à vase clos , ou flottant dans le vague des airs ; ne voit-on pas , a t-il dit, de belles verdures autour des eaux thermales qui exhalent l'acide hydrosulfu- rique, et la végétation languit-elle dans le voisi- nage de nos trois fabriques d'acides minéraux ? Vous avez senti la justesse des considérations aux- quelles s’est livré M. Socquet , sur l'importance des fabriques projetées dans la presqu’ile Perrache, et en considérant la topographie de cette pres- qu'île, vous avez pensé que les ateliers qui y seront établis, ne pourront avoir aucune fâcheuse influence sur les riches vignobles de Sainte-Foy. xlix Les rapports qui lient la vie végétale à la vie animale ont été l’objet des recherches de M. Leroy- Champfleury ; les résultats qu'il a obtenus feront partie d’un ouvrage annoncé par l’auteur, sous le titre de Pratique et théorie succintes des en- grais, considérés sous le double rapport de la phy- siologie des plantes et de la nature du sol. En attendant la publication de cet ouvrage, M. Leroy-Champfleury a développé les deux as- sertions suivantes : « L'état naturel de l’atmosphère influe sur » les animaux et sur les végétaux simultanément, » malgré l'opposition qui existe dans leur mode » de vitalité. » « 2.2 L'équilibre entre les principes constituans de l'air atmosphérique, résulte de l’action ré- ». ciproque de la vie animale et de la vie végé- » tale, ou, ce qui revient au même, la vie » animale se maintient par l'influence de la vie » végétale et réciproquement. » LA Les variétés dendrologiques qui se présentent fréquemment à la pépinière départementale, sont toujours l'objet des observations de M. Madiot, directeur de cet établissement ; et de même que dans les années précédentes, il s'est fait un devoir de vous donner des notices sur ces va- riétés, voici les principales de celles qu'il a ob- servées depuis quelques années : 4 Observations dendrologiques. 1.° Deux abricotiers, l’un à feuilles de saule, obtenu en 1819 des noyaux de l'abricotier à fruit noir ; l’autre à feuilles de tilleul produit en 1820 par la graine de l’abricotier pêche. Le premier ( Prunus armeriaca salicifolia est buissonneux , d’une inflorescence corymbifère fort élégante ; il donne un fruit peu savoureux et mérite une place dans les jardins paysagers, plutôt que dans les fruitiers. L'autre variété ( Prunus armeriaca tiliacea } est beaucoup plus vigoureuse, et telle est la rapidité de son développement , que, comme l’a vu M: Madiot, plusieurs de ses branches peuvent acqué- rir trois mètres dans l’espace d'une seule année. Ses fleurs exhalent une odeur suave , son fruit est délicat. Ainsi cette variété est digne d'être cul- tivée sous le rapport de l'agrément comme sous celui de l'utilité. 2.2 Trois noisetiers que l’auteur désigne sous les noms de corylus sylvatica laciniata , corylus avellana sativa mollissima , corylus agglome- rala. Le premier fut rencontré dans les bois de Moi- dière , département de l'Isère. Il pousse de nom- breux drageons , ce qui le rend éminemment buissonnier. La seconde variété qui étale encore plus ses branches , porte des noisettes tellement fragiles qu'on les casse facilement entre les doigts ; li l'amande est ronde , de moyenne grosseur , et son goût fort agréable. La troisième se distingue prin- cipalement par la disposition en grappes de ses fruits, tous adhérens en nombre impair , de 3, 5,79, de forme oblongue et de couleur brune lors de la maturité. 3.2 Le tilleul cotoneux ( Tia nivea) paraît une variété de l’argentea L., remarquable par un du- vet blanc , recouvrant la surface inférieure de larges feuilles qui, étant agitées par le vent , ont un aspect très-pittoresque. 4° Hêtre à feuilles de châtaignier et à branches pendantes ( Fagus castaneifolia pendula ), obtenu en 1817 des semis du hêtre sylvestre , ne s’élevant qu'à sept ou huit pieds et dont les branches se courbent et tombent en forme de parasols. 5.9 Trois espèces ou variétés d'orme , l’une à feuilles d’ortie, la seconde à feuilles de noisetier, la troisième à très-larges feuilles. La première, af- fectant une forme pyramidale assez singulière ; les deux atftres qui s'élèvent à de grandes hau- teurs, sont très-propres à former des avenues. 6.° Le tulipier de la Floride à feuilles entières ( lyriodendrum integrifolium ) , acclimaté depuis 1804, a fleuri pour la première fois à la fin de juin 1830. Il se distingue du tulipier ordinaire principalement par les feuilles qui sont entières, larges, à nervures saillantes et stipulées. Les fleurs exhalent une odeur agréable. li 7 L'alisier à feuilles de sorbier , originaire de Suède, dont les graines furent remises à M. Ma- diot en 1810, par un botaniste suédois. Cet ar- buste a fleuri et fructifié à la pépinière du Rhône. Il est précoce et son port est élégant; son fruit, qui se colore à la maturité d'un noir luisant, a une saveur aigrelette vineuse et peut se garder quatre à cinq mois et servir à la formation d'une boisson agréable , comme l'auteur s'en est as- suré. 8.9 Mûrier nain, ne s'élevant qu'à deux ou trois pieds; l’auteur propose de le nommer Morus pumila, obtenu à la pépinière du Rhône des mû- res de celui de Constantinople. Les nervures de ses feuilles sont à peine saillantes. La müre très- charnue renferme fort peu de pepins; le port de cet arbuste rappelle celui d’un oranger bien taillé ; il convient aux vers à soie du premier âge , à raison de sa précocité et de la tendreté de ses feuilles. 9° Robinier ordinaire sans épines ( Æobinia inermis ), obtenu en 1804, des graines du ro- binier ordinaire , d’une croissance rapide, au point qu'on en a vu qui, à l’âge dè 19 à 20 ans, avaient, sur un terrain maigre, trois mètres de circonférence au bas de la tige. Son bois est très-propre à former des tonneaux qui conser- vent le vin beaucoup mieux que ceux de chêne, En liij comme l'auteur s'en est assuré d'après une ex- périence comparative faite dans les environs de Lyon. : 10.9 Cinq autres espèces de robinier, que l'auteur a observés dans la pépinière dont la direction lui est confiée: Le premier à feuilles de savon- nier des Indes ( Robinia sapindifolia ), étale son feuillage en forme de parasol; ses feuilles pinnées avec impair, sont supportées par un long pétiole fort mince persistant long-temps; les fleurs réu- nies en grappes et d’un beau blanc exhalent une odeur suave. Le second’ robinier que Pauteur nomme gigantesque à feuilles en spirale (robinia gigantea spiralis), est très-remarquable par la rapidité de sa croissance , car, selon l'auteur , il acquiert 20 mètres ‘de hauteur, sur un et demi de circonférence , dans un terrain médiocre , pendant l'espace de neuf ans. Il en a vu des branches s'étendre de cinq mètres sur une gros- seur de cinq pouces, en une seule année. Cct arbre se fait remarquer encore par la singularité de ses follioles, qui se présentent à la pointe des rameaux tous uniformément contournés en spirale. La troisième espèce est à branches tortueuses (robinia lortuosa); bien différente de la précé- dente ,:elle est buissonneuse, et ne s'élève pas au dessus. de cinq à sept pieds. Il fournit dès la parlie inférieure du tronc, qui est déjà tortueux, lv une multitude de branches tortueuses et coudées, ainsi que des rameaux minces qui le sont aussi. Il est sans épines. La quatrième est à branches anguleuses et à feuilles de sophora, il fut obtenu de semences en 1807. Tel est l'aspect de son feuillage , qu'on pourrait le considérer comme un hybride entre le robinier ordinaire et le so- phora du Japon. La cinquième espèce est le ro- binier à fleurs changeantes (robinia spectabilis ) de deuxième grandeur, obtenu du robinier sans épines en 1810, que l’auteur cultive et multiplie abondamment depuis 20 ans. Il porte ses fleurs en grappes pendantes dont la couleur varie beau coup du blanc au jaune dans le cours de la flo- raison , qui commence de bonne heure et finit fort tard ; elles exhalent une odeur agréable. L'arbre pousse vite, son port est élégant, et il figure irès-bien dans les jardins d'agrément. 11.9 Trois variétés d'aulne obtenues de semis : l'un, à feuilles de tilleul ( Betula alnus tiliatea) , offre un bel aspect ; les feuilles, couleur de rouille, duvetées et assez épaisses, se rapprochant par leur forme de celles du tilleul ; aucun insecte ne les attaque, et elles persistent souvent dans nos cli- mats pendant tout l'hiver. La seconde variété est à feuilles d'aubépine (A/aus oxiacanthoïdes ). W s'é- lève beaucoup moins haut que le précédent, affecte un aspect buissonneux ; ses feuilles glabres sont iv d'un vert luisant et composées comme celles de l'aubépin. Il ne s'accommode pas ainsi que le pré- cédent des lieux humides et ombragés ; comme il conserve long-temps ses feuilles , il figure très-bien dans les groupes d'automne. La troisième variété est à feuilles pubescentes ( Alnus pubescens ) , arbre de première grandeur ; ses feuilles, ovales, allon- gées, roncinées, un peu ondulées, vertes supérieu- rement et blanchâtres à leur surface inférieure , produisent un effet singulier quand elles sont agi- tées par le vent. 12° Une variété de pommiers à bois vert lui- sant , dont les fleurs, disposées en pannicules, offrent de larges pétales couleur de chair vive. Les feuilles, duvetées , présentent des nérvures très-saillantes ; le fruit est gros, applati sur ses faces , renflé à l'insertion de la queue, d’une saveur analogue à celle de la rainette, commençant à müûrir en novembre, se conservant long-temps sans se rider ; celte espèce, que l’auteur a observée au Mont-d'Or près de Lyon , est très-féconde. 13.° Bouleau à feuilles d'orties ( Betula urticæ- Jolia) , rencontré par l'auteur , en 1807, dans une forêt du département de l'Ain. Variété du bouleau ordinaire , en différant par ses feuilles, pelites, anguleuses , dentées profondément , d'un vert sombre à la face supérieure, et roulées comme celles de l'ortie. Les branches disposées horizonta- }vj lement donnent à l'arbre, qui s'élève peu, un aspect particulier. 14.2 Dix espèces ou variétés d'arbres fruitiers à noyaux ou à pepins , dont voici la nomencla- ture : 1.9 Pècher à branches pendantes , découvert par M. Lacène, notre confrère, en 1821. 2. Abricotier-pêcher , dont les fruits , hâtifs et gros, mürissent en juin, observé la même année 1821. 3.9 Abricotier à feuilles de pêcher , obtenu de semis en 1822, x 49 Prunier brugnon jaune hâtif , dont les fruits ont müûri , en juin 1822, chez M. Lacène. 5.2 Prunier brugnon tardif à chair blanche, dont on récolte les fruits en octobre seulement (1823). 6.9 Prunier dont les fruits, en forme d'olive, sont sans noyau (fin d'août 1824). 7.° Poirier dont les fruits , longs de neuf à dix pouces , ont été cueïllis très-mûrs en juillet 1824. 8.2 Poirier à fruits en forme de pommes , res- semblant à celles dites fenouillet (1825). 9° Poirier à fruits supportés par des pédoncules longs de dix à douze pouces (18271). 10.9 Espèce de noisetier avelline à feuilles la cimiées. La plus intéressante de ces variétés d'arbres lvij fruitiers est le pêcher à branches pendantes , obte- nu dans le verger de M. Lacène. Le port de cet arbre est remarquable ; ses longues branches sont arquées , de deux ou trois mètres de hauteur, recourbées à l'extrémité (surtout quand il est greffé). Les rameaux tombent perpendiculairement à terre; arrivés à. la surface du sol , ils se courbent de nouveau et se relèvent comme une trompe d'é- léphant. Les fleurs, réunies en bouquet , sont petites , d'un rouge pâle ; elles exhalent une odeur agréable ; les feuilles , dentelées, pliées , souvent contournées en plusieurs sens. Le fruit , presque rond , ressem- ble au brugnon violet musqué ; il est recouvert d'une pellicule lisse , violacée et safranée ; la chair , également d'un blanc safrané , est fine, fondanie, vineuse , parfumée près du noyau, et d'un goût exquis. L'abricotier gros , très-précore, est remar- quable par ses branches courtes et bien nourries ; le fruit , qui est arrondi, de la grosseur de notre abricot-pêche , est partagé par une gouttière ; la chair en est d’un jaune blanchâtre, fine, délicate, sucrée , aromatisée ; l'eau, qui est abondante, a une saveur plus relevée que dans les autres espèces. L'arbre est très-fécond , quoique sa hauteur soit peu considérable. L'abricotier à feuilles de pêcher porte des fruits d'un beau jaune citronné, qui mürissent en août , et dont la chair est parfumée et vi d'une odeur agréable. Le brugnon jaune hâtif donne des fruits avant tous les autres pruniers ; la chair de ces fruits, quoique très-ferme, contient en abondance une eau dont le goût est vineux , musqué , fort agréable. Le brugnon tardif donne ses fruits deux mois après le précédent, et ils sont plus gros et tout aussi agréables au goût. Le pru- nier à gros fruits, oblongs et sans noyau , a été obtenu en 1809 à la pépinière de naturalisation de noyaux venus de la Nouvelle-Orléans ; la prune , de forme oblongue, est tout aussi grosse que la prune monsieur ; elle a une chair d'un jaune ver- dâtre ; elle adhère à une amande recouverte d’une enveloppe cartilagineuse diaphane , tenant lieu de noyau. Aucune prune n'est plus propre à former des confitures et des marmelades pour les provisions d'hiver. | L'espèce de poirier à fruit long se trouva parmi de nombreux semis en 1814 ; ce fruit, de huit à onze pouces de long , dont la forme est celle d’un fuseau, a deux ou trois pouces de diamètre à sa base ; la chair en est blanche, tendre, presque fon- dante, presque beurrée , non pierreuse. Le poirier à fruit pommiforme a été trouvé par M. Madiot dans un verger des montagnes du Forez; ce fruit rond, applati de la tête à la queue comme la pomme fenouillet, se rapproche. par le soût de la poire bon-chrétien. lix La variété de poirier d'hiver, dont les fruits sont supportés par des pédoncules longs de dix à douze pouces, a été rencontrée par l’auteur dans le verger de Moidière. Ces fruits sont ronds , gros et renflés à la base , en forme de calebasse de péle- rin ; la chair en est blanche, non pierreuse , aussi fondante que la poire doyenné ; l'eau en est d’un goût musqué agréable. Une espèce ou variété de noiselier , que l'auteur nomme cor ylus avelana lacquiata, a été rencontrée en Dauphiné. 1] la croit inédite ; ses feuilles , profondé- ment et inégalement découpées , sont très-rudes au toucher , et leurs nervures sont très-saillantes ; la noix, oblongue, est entourée d’un calice foliacé très-long ; l’amande est: enveloppée d'une légère pellicule rose et diaphane ; le goût en est agréable. On pourrait utiliser le bois de cet arbuste , qui est plus lourd, plus compact, plus susceptible d’un beau poli que le bois du noisetier ordinaire. Indépendamment de ces espèces ou variétés d’ar- bres, que M. Madiot a observées avec soin et dont il a cultivé plusieurs à la belle pépinière dont la direction lui est confiée, ce naturaliste agronome vous a présenté des notes plus ou moins détaillées sur plusieurs autres végétaux, tant arborescens qu'herbacés , tels que : Un laurier rose (nerium oleañder medium }), à odeur de violette ; un saule à feuilles spirales ; un Arts utiles. Îx laurier benjoin de très-petite taille ; un laurier d'Apollon à feuillés étroites ; une ronce à cinq feuilles ; la tétragone étoilée, la claitonie perfoliée, plantes herbacées qui pourraient être introduites dans les jardins potagers. M. Seringe, nouvellement admis dans votre sein , vous à fait une communication qui se lie à l’indus- irie comme à l’agriculture : c'est une nolice sur l'usage de la paille. de quelques céréales pour la fabrication de chapeaux et d’autres objets méme de tissus fort élégans. Comme vous avez pensé que ce genre d'industrie pourrait s'appliquer avan- tageusement à quelques localités de notre dépar- lement, vous avez volé l'impression du mémoire de M. Seringe. Vous avez pareillement apprécié le mérite de quelques échantillons de la brillante industrie de M. Maiziat, que lui-même’ a mis sous vos yeux. C'étaient 1.2 un tissu pour tenture ponceau et vert de bouteille, avec un autre de même destina- tion blanc et bleu de ciel ; 2.2 des étoffes de même couleur pour draperies de rideaux, dont le des- sin figure des feuilles de vigne détachées et contre-souflées dans le fond ; 3.° un échantillon d’un dessin de genre pour ombrelles, en bleu Ray- mond et chamois ; 4.2 des tissus en médaillons re- présentant des personnages historiques, lesquels kx; üssus blanc et vert et sans envers ont été exécutés sur le métier qui a servi au tissage du testament de Louis XVI , et c'est sur le même métier qu'ont été faits les premiers essais d’armure et de dessin du tissu pour ombrelles. L'ingénieux fabricant a exposé dans une note la difficulté du problème qu'il a eu à résoudre. Il s'agissait , en effet, 1.° de fabriquer un gros de Naples façonné en deux: couleurs ; pour que le dessin püût se détacher sur le fond ; 2.2 de disposer le dessin et le fond de manière à ce qu'ils ne for- massent l'un et l’autre qu'une suite du même tissu , sans interruption , et ne présentassent à l'œil et au toucher qu'un gros de Naples uni; 3.° de disposer les deux surfaces de l’ombrelle, de manière à leur faire réfléchir des couleurs différentes ; 4.° de com- biner les deux couleurs bien tranchées , imprimées à la même étoffe, de manière à ne pas altérer la partie du fond et celle du dessin dans chaque liage ; 3.9 de prévenir l'augmentation du poids du tissu ou la diminution de sa souplesse malgré l'addition d’une chaine et d’une trame ; 6.° enfin, et ce n'était pas la condition la plus facile à remplir, il fallait proportionner aux moyens d'exécution de la fabri- que un dessin de vingt-six pouces de largeur en deux couleurs , et rendre en même temps la mise en carte prompte et simple pour le travail , facile à la lecture et économique dans tous les détails d'exé- sution. Ixi} Ce problème, M. Maisiat l’a résolu ; et cette découverte, qui a déjà éclaté dans le monde indus- triel, en présage de non moins importantes. Les arts chimiques ont eu dans les mains de M. Tissier d’utiles applications. On s'était plaint du débit à Lyon d’un pain de mauvaise qualité, ainsi que de la farine qui avait servi à le fabriquer. M. Tissier est consulté : on lui remet des échantillons de la denrée suspecte, et il prouve par l'analyse chimique que les farines sont de bonne qualité , et que si le pain a pu présenter quelques altérations, elles ne doivent pas être attri- buées à la farine qui est entrée dans sa composition , mais à un champignon malfaisant (bissus simplex } qui s’est développé sur ce pain. Trois espèces d'huile ont été soumises à l’examen du même chimiste : l’une d'æœillet , l’autre de col- zal , la troisième étant un mélange soupçonné de colzat et de lin. Il s'agissait de déterminer les ca- ractères de chacune de ces huiles et de dévoiler leur mélange, s’il existait : pour parvenir à ce résultat, M. Tissier a déterminé les caractères des huiles dont il s’agit ; il les a éprouvées comparativement avec d’autres, par le froid, l'alcool, le nitrate acide de mercure, l’acide sulfurique , le chlore, la com- bustion , l'extension sur le papier ; et après plu- sieurs épreuves, suivies avec un soin scrupuleux , il est arrivé aux conclusions suivantes : Ixii) Les huiles dont il s’agit se sont comportées sous l'influence de plusieurs agens chimiques avec tant d'uniformité qu'on serait tenté de les croire iden- tiques. Le seul moyen de les distinguer consiste à les oxigéner. Celles qui deviennent alors visqueuses, poisseuses, filantes, décèlent leur nature sicca- tive : telles sont les huiles d’œillet, de lin et de noix, nullement celle de colzat. L'huile soupçonnée mélangée avec celle d’œillet ou de lin l'était réellement, puisqu'elle a pris par, les réactifs oxigénés un caractère filant , en quel- que sorte résineux. On peut ajouter quelques diffé- rences légères, difficiles à saisir , dans la manière dont elles brüûlent et imbibent le papier. Dans une autre circonstance, M. Tissier fut in- vité par l'autorité municipale à examiner des échantillons du sel marin dont on fait usage dans notre ville. Il s'agissait de s'assurer s'ils ne conte- naient rien capable de nuire à la santé publique. Après avoir soumis à une analyse chimique at- tentive ces échantillons, qu’on avait pris en divers magasins , M. Tissier a conclu ce qui suit : Ces substances , qui viennent de la mer, ont éprouvé dans les salines des opérations qui les ont purifiées des sels terreux plus solubles qu'elles ne le sont ; elles ont abandonné aux eaux mères l'iode et la brome qui leur étaient unies dans le sein des eaux. Les recherches les plus scrupu- Ixiv leuses n’ont pu faire découvrir à l’auteur la moindre trace de ces deux substances malfaisantes , ni d'aucune autre de même nature. Les sels examinés peuvent par conséquent être livrés à la consommation sans le moindre inconvénient pour la santé publique. Notre confrère fut appelé conjointement avec un architecte à émettre un avis dans une contestation à laquelle avait donné lieu la fracture d'une poutre. Il en prit occasion de rechercher l'origine des bois de construction employés dans notre ville. Le mé- lèse en constitue la plus grande partie, et il nous vient principalement du Valais. Ce bois peut être altéré sur pied, ou en chantier, ou après avoir été placé. Il est des lésions qui affectent l'arbre tout entier , d’autres seulement une moitié dans le sens de la longueur du tronc, et cela, selon M. Tissier, au point qu’on serait tenté de croire qu'une ligne médiane et verticale sépare exactement la partie saine de la partie malade. C’est une affection qu'on pourrait comparer à l'émiplégie des animaux. M. Tissier a recueilli des exemples de ce phénomène peu connu dans l’organisation végétale. Ces sortes de bois doivent être rejetés ; mais les meilleurs des chantiers peuvent s’altérer en peu ie temps si les bouts en étant posés sur des murs fraîchement bâtis sont entièrement recouverts ; s'ils supportent des planches chargées de terre humide ; si l’on se presse de les enduire de plâtre; s'ils sont avant. ixv la dessication en contact avec des vapeurs, des buées , etc. L'auteur en a vu des exemples chez des teinturiers : des poutres altérées lui ont offert les signes suivans : traces de carbonisation , fria- bilité , entamure par l'ongle, coupe poreuse ‘par le tranchant dé la hache, moins de pesanteur spéci- fique , son faible et sourd par la percussion. Le même physicien chimiste vous a fait con- naître les résultats qu'un confiséur de Lyon , nommé Demeure , croit avoir obtenus des recherches aux- quelles il s’est livré pour résoudre un grand pro- blème : celui de dessécher la viande de boucherie , de manière à ce qu'après un laps de temps plus ou moins long, elle diffère peu , étant bouillie ou rô- tie , de celle qui eût été employée dans sa fraicheur première. Ces résultats sont les suivans, selon M. Tissier : 1° Huit jours ont suffi pour rendre la dessica- tion tout-à-fait complète ; 2.9 La chair musculaire se réduit par cette opé- ration à moins d'un quart de son volume primitif, LU èt ne perd point son apparence de tissu fibreux ; 3.° La chair , sans perdre absolument sa capacité hygrométrique, a été un certain temps exposée à CC ; 5. : è l'air sans éprouver une addition de poids et sans subir la moindre altération ; 4° Etant mise en contact, pendant plusieurs 5 ” Ixv; jours, avec de l’eau, elle n’a montré aucun signe de putréfaction ; 5.9 La coction de la viande réduite n’est pas plus longue que celle de la viande fraiche, et cette viande reprend alors son volume primitif; 6° La dessication peut, selon M. Demeure, avoir lieu dans la saison la plus chaude , comme dans la plus froide , cette opération étant parfaite- ment indépendante de l'état de l'atmosphère. L'auteur de cette découverte vous a soumis son procédé , et pour en apprécier le mérite vous avez nommé une commission , dont le rapport ne vous a pas encore été présenté. M. Tissier vous a de plus communiqué une no— tice sur l'aurore boréale qui a paru à Lyon, le vendredi 7 janvier 1831. Cette nolice ayant été publiée par la voie de la presse , est suffisamment connue de nos lecteurs. Je ne dois pas passer sous silence une com- munication que nous devons à M. Matthieu Bonafous. Cet honorable correspondant , dont j'ai eu si souvent à vous rappeler les travaux, vous a adressé une note sur une liqueur de table de sa composition ; elle a pour base les fleurs d'acacia qu'on peut se procurer si facilement et à si bas prix , en comparaison des fleurs de l’oranger , du jasmin ou du rosier. Vous avez pu juger, Messieurs » autrement que par la nolice que vous ayez reçue, Isvij s'il n’est pas vrai que par les soins de votre correspondant , la chimie du goût et de l'odorat n'avait pas fait une précieuse acquisition, el vous n'avez pas élé étonnés d'apprendre que les liquo- ristes du Piémont ont adopté la liqueur d’acacia de M. Matthieu Bonafous. Il ne me reste plus , Messieurs , qu'à vous rap- peler les principaux rapports qui vous ont été pré- sentés , et les mesures que vous avez cru devoir prendre après les avoir entendus. M. Moiroud vous a fait connaître les résultats satisfaisans. d’une expérience tentée avec la charrue à tourne-oreille perfectionnée du sieur Descottes , au domaine de M. de Beaupré, correspondant , à Fontaine (Rhône ). Vous avez enrichi votre mu- sée de cette charrue qui désormais portera le nom de charrue lyonnaise , et vous avez accordé à son auteur une prime de deux cents francs. En parlant de cet instrument dans une lettre à M. de Beaupré, M. Matthieu de Dombasle s'ex- prime ainsi : « Je conçois fort bien cette charrue, dont le » mécanisme est fort ingénieux et qui doit bien » fonctionner. Elle a quelque, analogie avec une » charrue de même genre, inventée par M. de » Drée, dans le Charolais ; mais elle est plus simple » et d’une construction beaucoup moins coûteuse, Rapports. Ixviij » je craindrais seulement qu'il ne füt pas facile de » donner au soc dans cette construction une soli- » dité suffisante pour résister à de très-grands ef- » forts dans un sol très-tenace et rempli de » roches (25 janvier 1829). » M. de Beaupré vous a rappelé, au sujet de la solidité du soc dans la charrue dont il s'agit, l'ex- périence faite chez lui dans un terrain argilleux , où la charrue , attelée de quatre bœufs ; traça des sillons à la profondeur de douze pouces , sans que rien fût dérangé ; il a ajouté que les craintes de M. de Dombasle étaient fondées à l'égard des terres remplies de roches, mais que toutes les autres char- rues qu'il avait employées , s'étaient fréquemment détraquées. M. de St-Didier vous a fait connaître par un rapport écrit, le plan qui vous avait été adressé d'un pressoir double, par M. Pidancet de Belle- ville (Rhône } , comme étant, sinon de son inven- tion, du moins perfectionné par lui. Après avoir décrit les divers instrumens de ce genre, en avoir exposé les avantages et les incon- véniens , M. le rapporteur reconnait qu'une partie des inconvéniens reprochés aux pressoirs ordi- naïres, sont évités dans celui de M. Pidancet, qui est d’ailleurs très-avantageux sous le double rapport de l’espace qu'il occupe et de la force qu'il déploie. L'appareil est disposé de manière que les mêmes Ixix agens , en serrant un pressoir , desserrent l’autre , le laissant libre pour préparer de nouveau le marc, La roue est abaissée déjà très-bas, par l’action des manœuvres, appliquée à l'extrémité des cornes, dont cette roue est munie à sa circonférence , et la force exercée par le treuil ne demande qu'une corde de moyenne étendue. M. le rapporteur à conclu en demandant qu'une médaille d'argent soit accordée à M. Pidancet, et ces conclusions ont été adoptées. Organe d'une autre commission, M. de St Didier a fait un rapport sur un ventilateur soumis à l’exa- men de la société par M. Nantet. Cette machine se distingue par un second crible mobile et agité par un va-et-vient, et qui reçoit le grain après qu'il a été venté L'appareil est disposé de manière à ne pas permeltre le passage des grains avortés ou des se- mences de graminées non céréales. Ce n’est pas toul: 1e nouveau ventilateur est encore pourvu de deux cylindres cannelés en bois, qui reçoivent le blé à la sortie de la trémie , et qui étant tenus fai- blement rapprochés par un ressort , brisent les morceaux ce terre qui sont souvent mélés au blé et facilitent ainsi son expulsion. Une prime de soixante francs a été accordée À l'auteur de ce ventilateur. Organe d'une commission spéciale , M. Dupas- quier jeune a fait un rapport sur une cheminée à Jxx foyer mobile et régulateur, de l'invention de M. Chaussonnet, mécanicien à Paris, cheminée qui est établie chez M. Maiziat. Après avoir déterminé, d’après les lois de la physique , les caractères d'une bonne cheminée, M. le rapporteur les a trouvés presque tous réunis dans l'appareil dont il s’agit, et il a conclu au nom de la commission , à ce que la société accorde son approbation à la cheminée mobile de M. Chaussonnet. Ces conclusions ont été adoptées. M. Maiziat vous a fait connaître, par un rapport détaillé, un métier de tissage de l'invention de M. Molard , de l'institut et correspondant de la so- ciété. La description qu'il vous en a donnée, n'étant pas susceptible d'analyse, et pouvant offrir un grand intérêt à la fabrique lyonnaise, doit trouver textuel- lement place ici : « Il entre dans la composition de ce métier de » longues aiguilles d'acier , dont le trou , destiné à » recevoir les fils de la chaine, est distant de l’ex- » trémité supérieure d'un espace un peu plus grand v L Lu » que celui nécessaire à l’ouverturé de cette der- Le » nière, pour le passage de la navette. » Les aiguilles sont mises en jeu par un cylindre » percé d’un nombre de trous en rapport avec elles, » à l'instar de celui de Vaucanson. Ce cylindre reçoit » deux mouvemens en sens différens : 1.° celui de 2 » rolalion par reprises, pour faire passer un carton Ixxj très-mince d'une largeur indéterminée , et qui a été rendu imperméable, au moyen d’une disso- lution de gomme élastique, propriété sans laquelle l'emploi du carton continu deviendrait imprati- cable. » 2,9 L'autre mouvement est de va-et-vient dans le sens vertical, analogue à celui qu'avait employé M Villorié , dans le lisage que je lui avais com- mandé pour la maison Chapeau et Percassieu, dont je faisais partie. Ce mouvement, oblenu par le levier funiculaire , a pour but d'imprimer aux aiguilles les diverses évolutions indiquées par la mise en carte du dessin. À chaque coup de navette, le cylindre placé au dessous de la chaine , opère une pression contre les extrémités inférieures des aiguilles correspondantes aux parties du carton non percées , lesquelles aiguilles, élevées à une hauteur suffisante, produisent l'ouverture néces- saire pour le passage de la navette , tandis que celles qui correspondent aux trous des cartons, restent sans mouvement. Je me suis assuré que ce nouveau système de montage de métiers, suppri- mait l'usage des mailles, de leurs morilles et plan- ches, des criards et fourches, et par conséquent, de tout empolage de crochets et aiguilles de la mécanique à la Jacquart. » Ce métier fonctionne au moyen d'un simple mouvement de rotation continue: il se fait encore Ixxij » remarquer par la manière dont les fils de la chaîne » sont distribués sur autant de bobines plates à cont- » pensateur, qui les maintiennent dans une tension » conslante et égale. » Le peigne offre encore cetle particularité que les dents sont fixées à leur partie supérieure par » des plombs, comme les aiguilles du métier à bas, » et maintenues entre deux moises ou règles dente- » lées. Ceite disposition a l'avantage de faciliter le neltoiement des peignes toujours encombrés par » l'effet des parages et du duvet produit par le frot- » tement de la chaîne contre les dents du peigne. Deux autres rapports non moins importlans et tout aussi peu susceptibles d'analyse , vous ont été pré- sentés, l'un par M. Leroy-Jolimont , l'autre par M. Gensoul. Il s’agit de deux perfectionnemens dans la fabrique lyonnaise. L'une de ces améliorations est due à M. Guigo, inventeur d’une machine dont il serait diffirile de donner , par une description , une idée précise : nous devons nous contenter de dire qu’elle est conçue de manière à s'arrêter au moindre dérangement de Îa trame ou de la chaîne , et à avertir ainsi l'ouvrier de quelque défaut à corriger ou de quelque écart à redresser. Lorsque c’est la trame qui est dérange par la cassure de quelques fils ou autrement, le mé- tier s'arrêle à pas ouverts, c'est-à-dire avec écarle- ment des deux lames de la chaine entre lesquelles se Ixxii} glisse la navette. Si c’est un des fils de la chaine qui se rompt, le métier s'arrête pareïllement , mais à pas clos, c'est-à-dire après le rapprochement de ces deux lames. Dans lun et dans l’autre cas, l’ouvrier peut voir quels sont les fils qu'il doit rhabiller , quels sont les obstacles qu'il doit faire cesser. Le mécanisme ingénieux qui arrête à propos le mou- vement du métier, sert encore à maintenir la trame dans un juste degré de tension, et les fabricans n'ignorent pas combien cette circonstance est impor- tante pour une bonne confection des tissus de soie. Ce n’est pas tout: un régulateur très-bien imaginé a été adapté à l'ensouble, et l'on sait que l’ensou- ble ou l’ensuble est un cylindre placé horizonta- lement derrière le métier et autour duquel s'enroule l’étoffe à mesure qu'elle se forme. Ce cylindre doit aussi augmenter graduellement de diamètre , et ce grossissement dérange l'économie du système de la machine. Le régulateur remet tout dans l'ordre en opérant toutes les réductions nécessaires depuis la plus grande jusqu’à la plus petite, et ce régulateur est disposé de manière à pouvoir s'adapter à toutes sorles de métiers à tisser les étoffes de soie. Il dépend de l’ouvrier de ralentir ou d'accélérer la marche du métier ; il lui suffit pour cela de serrer ou de desserrer une vis: il obtient par ce moyen bien simple un nombre de coups de navette plus ou moins grand dans une minute, selon la Fxxiv largeur de l’étofle à fabriquer. La force qui lance la navette étant indépendante du moteur général, l’ouvrier peut la régler de la manière qu’exige la trame sur laquelle il travaille. Quant à la chaine, elle est disposée de façon à pouvoir, sans arrêter un instant le tissage, être remondée , c'est-à-dire nettoyée de petites bourres et autres inégalités qui peuvent s'y rencontrer. M. Guigo pense qu'un ou- vrier habile peut suffire pour surveiller trois métiers de la nouvelle invention. L'autre machine , qui est de l'invention de M. De- bergue, avait été construite pour le tissage du fil et du coton ; il a su l’adapter à celle de la soie. Pour en donner une idée , je crois devoir extraire le pas- sage suivant du rapport de M. Gensoul: « Les trois mouvemens principaux ( de tout mé- » tier ou tissage de soie }, savoir: celui de la chasse » de la navette, celui des marches et celui du bat- » tant, sont fixés sur un arbre unique placé dans » l'intérieur d’un bâtis en fonte. A l’une des ex- » trémités de cet arbre, est un petit volant pour » régulariser le mouvement , et à l'autre une roue » d'engrainage, la seule qui soit dans le métier et » qui correspond avec la poulie motrice. Au milieu » de l'arbre, est la roue du chasse-navette. Cette » pièce du diamètre de douze pouces environ et » épaisse de-trois, a sur cette épaisseur deux rai- > nures ou chemins destinés à recevoir l'olive mobile Ixxv d’un fouet pivotant sur un axe. À l’autre exirémité de ce fouet , sont attachées des cordes correspon- dantes aux tacots qui chassent la navette. À chaque révolution de l'arbre, ces deux rainures se croi- sent, et la roue, en tournant , fait ainsi passer l’olive du -chasse-navette, de droite à gauche, et de gauche à droite, sans l'emploi d'aucun ressort, et par la seule rapidité du mouvement. » Sur chacun des flancs de cette roue, est placée une pièce circulaire en fonte, nommée came. Sur les cames , et en dehors de la roue du chasse-na- velte, est une projection dans laquelle s'engage une olive, placée à l'extrémité des marches et dont la courbe est calculée de manière à ce que l'ou- verture des lisses subsiste pendant les deux tiers -du Mouvement, pour laisser à la navette le temps nécessaire pour passer , et à la trame pour s'é- tendre. » Le troisième mouvement , celui du battant, est déterminé par deux excentriques, placés à droite et à gauche de la roue du milieu. Ces ex- centriques font mouvoir le battant au moyen de deux bras armés, à leurs extrémités, de galets, qui tournent sur une projection placée sur le flanc de l'excentrique dont le mouvement circulaire et ir- régulier , éloigne ou rapproche le battant, se re- tire avec lenteur et se rapproche avec rapidité. » Le débrayage s'opère avec une grande facilité Ixxv} » Un enfant, placé à la portée de l’ouvrier, trans- » porte sans effort la courroie qui fait mouvoir le » métier, de la poulie motrice sur une poulie folle. » Si la navette s’arrétait, par un accident quelcon- » que, et n'entrait pas dans la boite qui doit la » recevoir , le métier s’arrêterait de lui-même, sans » qu'il pût en résulter aucun accident pour l’étoffe. » Nous dirons en résumé , que le métier de » M. Debergue présente la plus grande solidité. Il » fonctionne avec aisance , il se dérange rarement » et il peut être rétabli sans beaucoup de frais. » M. Puvys vous a fait connaitre le mérite d'un gnomon, montre solaire que M. Avit, propriétaire au Puy, département de la Haute-Loire , avait sou- mis à votre examen. Il a regretté qu'un instrument construit d’après les lois de la saine physique , ft fragile, incapable de résister aux intempéries , et d’un prix élevé. M. Reyssier, mécanicien à Villefranche (Rhône), avait appelé votre jugement sur une machine de son invention , qu’il donnaitcomme éminemment propre à élever l’eau du fond d’un puits , d’un bassin , ou de tout autre réservoir , et la diriger sur des prés, des jardins , et comme étant très-utile pour le sou- tiragedes vins. Vous avez pensé , d'après le rapport de M. Moiroud , que cette machine hydraulique , qui suppose dans son auteur des connaissances po- silives et étendues , n'avait aucune supériorité sur Ixxvi} celles de même genre , connues depuis long- 4emps. Indépendamment de ces rapports écrits, qui tous ont donné lieu à d'intéressantes discussions, plu- sieurs autres rapports, soit écrils, soil verbaux, vous ont été présentés sur des ouvrages imprimés. C'est ainsi que M. Trolliet vous a fait connaitre, par des analyses raisonnées , un éloge de M. Bosc, composé par M. Sylvestre , un mémoire de M. Puvys de Bourg sur l'impôt qui frappe les boissons, et sur l'usage de la faulx pour la coupe des blés , et l'al- manach du cultivateur pour 1830, par M. Achard de Pétrieux. M. Grognier vous a parlé d’un mémoire de M. Millière , sur l'impôt du sel ; M. Bernard, d'un ouvrage de pharmacologie vétérinaire, publié par M. Moiroud, correspondant de la société à Alfort. M. de St-Didier , d'un traité de l'agriculture flamande, que nous devons à M. Cordier, de l'aca- démie des sciences. M. Balbis, d'un mémoire italien sur la morve des chevaux, composé par M. Philippe Ré. MM. Garriot et Bottex vous ont présenté l'analyse de plusieurs cahiers du journal de l'Ain. MM. de St-Didier et Tissier vous ont fait con- naître un grand nombre de ceux de la publication périodique qui parait à St-Etienne. M. Rémond vous a entretenu du journal de Trévoux. Mutations. Exxvii] MM. Gras et Boitex de celui des Pays-Bas. M. Jurie, des actes de l'académie de Bordeaux. M. Gensoul, des mémoires de la societé agrono- mique de Perpignan. M. Garriot vous a présenté l'analyse des mémoires de la société royale et centrale d'agriculture pour 1830, et M. Gensoul a fait connaitre ce que ren- ferme de plus intéressant la publication périodique de M. Brununfault. Depuis la publication du dernier Compte rendu de vos travaux, vous avez fait des pertes dou- loureuses et de précieuses acquisitions. J'ai payé en votre nom, dans la séance publique tenue le 5 août dernier, un tribut de regrets et d’es- time à la mémoire de M. Chancey, l'un de vos plus respectables émérites. Les bornes de cette séance ne me permirent pas de rappeler les ser- vices rendus à l’agriculture et à l'histoire natu- relle par MM. de Martinel , Balbis et Leroy- Jolimont. Toutefois vous avez voulu que les no- tices sur ces confrères que j'ai eu l'honneur de mettre sous vos yeux, fussent inséré:s dans le recueil de vos actes. M. Guerre a bien voulu prendre l'engagement de prononcer dans la prochaine séance publique l'éloge de M. Nugues. Personne mieux que M. - Guerre ne pourrait peindre la physionomie mo- Ixxix rale d'un jurisconsulte profond , d'un magistrat intègre , d'un homme éminemment élevé qui , pendant un demi-siècle , a donné à l'agriculture les momens qu'il pouvait dérober à de hautes fonctions. M. Prunelle qui fut l'ami de M. Billon vous fera connaître les améliorations nombreuses que cet agronome aussi habile qu'il était modeste, a introduites tant dans notre département que dans celui de l'Isère. Bientôt, Messieurs, je vous soumettrai une notice sur M. Muthuon , ingénieur en chef des mines , qui, sur plusieurs points de la science à laqueile il s'était voué, a émis plusieurs idées nouvelles ‘qui ont été remarquées. Je croirais manquer au premier de mes de- voirs si je ne consacrais pas quelques lignes à la mémoire de M. Carrel, à celle de M. Mognat de Liergues , grands propriétaires , dont les do- maines offraient des modèles de bonne culiure. La liste de vos associés correspondans s’est apauvrie de plusieurs noms illustres, parmi les- quels je citerai MM. le duc de Larochefoucault- Liancourt , le chevalier de Lamarck, François de Neufchâteau. Plusieurs titulaires ont passé à la classe des vétérans émérites , tels sont MM. Cochard, de l'Ecluse , Bellet de St-Trivier, Guillemet et Lombard. lsxx D'autres ayant cessé de résider à Lyon , ont dù: être inscrits sur la liste des correspondans, tels sont MM. Socquet , Cap, Moiroud. Pour réparer tant de pertes, vous avez admis dans votre sein à titre de titulaires , MM. Garriot, de Bénévent, Dupasquier , médecin, Coubayon, Maiziat , Puvys, Dupasquier , architecte , Jurie Bottex, Douglas, Mathevon , Guillard , Bernard, Montain et Seringe. Vous avez inscrit sur la liste de vos corres- pondans , MM. Bautllat, à Mâcon ( Saône-et- Loire ) ; Bottier de Borgard, à Arles ( Var }; Deschet ; à Trévoux ( Ain ); Gayme , à Cham- béry ( Savoie ) ; de Laizer, à Clermont ( Puy- de-Dôme ; de Lascaris , à Turin ( Piémont ) ; Leroy-Champfleury , à Genay ( Ain ) ; Moiroud , à Alfort ( Seine ); Puvys, à Bourg ( Ain); Perrier, à Trévoux ( Ain ); de Rambuteau , à Mâcon (Saône-et-Loire ); Ternaux ainé, à Paris ( Seine } ; de Thimetcourt, à Trévoux ( Ain); Vatel, à Alfort ( Seine ). TABLEAU DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE LE 1.% JANVIER 1832. BUREAU. MESSIEURS De Gasparin % de l'Institut , préfet dù département , président d'honneur. Prunelle , membre de la chambre des députés, maire de Lyon, second président d'honneur. Trolliet , # docteur médecin ; président. Fanson , ancien chirürgien-major de l'Hôtel-Dieu de Lyon, vice-président. Grognier , professeur à l'Ecole vétérinaire , secrétaire. Foudras , naturaliste , secrétaire adjoint. Garriot, propriétaire , bibliothécaire archiviste. Deschamps , pharmacien , trésorier. lsxxi} MEMBRES TITULAIRES PAR ORDRE DE RÉCEPTION. Grognier , professeur vétérinaire. . Faissolles , propriétaire à Vaise. Le comte de Moidière ( Othon) *, correspondant du comité central d'agriculture. Passerat de -Lachapelle # , propriétaire. Madiot , directeur de la pépinière départ. du Rhône. Pelletier , pharmacien. Guerre , bâtonnier de l'ordre de avocats. Lacène , propriétaire. Dujat d'Ambérieux , propriétaire. Rainard , professeur vétérinaire. Dugas (Thomas) # , propriétaire. Deschamps , pharmacien. Bouchard-Jambon , ingénieur mécanicien. Terme :% , médecin. Jacquard % , ingénieur mécanicien. Remond , propriétaire. Janson , ancien chirurgien-major de l'Hôtel-Dieu, Acher % , président de chambre à la cour royale. Tissier , ancien professeur de chimie. Trolliet # , ex-doyen des médecins de l'Hôtel-Dieu, De Fréminville , propriétaire. Mottard , directeur de la poste aux chevaux. Gensoul # , ingénieur mécanicien. Foudras , naturaliste. Gras, conseiller à la cour royale, Gonin , chimiste teinturier. lxxxii} Coste :% , conseiller à la cour royale. Tabareau # , directeur de l’école industrielle de la Martinière. Prunelle , médecin , membre de la chambre des dé- putés et maire de Lyon. Guillermond , pharmacien. Garriot , propriétaire. De Bénévent , propriétaire. Dupasquier , médecin. Coubayon , négociant et propriétaire, Maiziat , professeur de fabrication. Puvys , ingénieur en chef des mines. Dupasquier jeune , architecte. Jurie , conseiller à la cour royale. Bottex , chirurgien-major de l'hospice de l'Antiquaille, Le vicomte Douglas, propriétaire. Mathevon , négociant manufacturier. Guillard , officier de l'université de France, Bernard , professeur à l’école vétérinaire. Montain , médecin , ex-chirurgien-major de la Charité. Seringe , professeur de botanique et directeur du Jardin des plantes de la Déserte. ASSOCIÉS VÉTÉRANS,. MESSIEURS Bellet de St-Trivier , propriétaire. Cochard , avocat. Eynard % , médecin. Froissard , naturaliste. Ixxxiv Guillemet, ancien professeur de physique. Lanoix , ex professeur de chimie, Lecamus , naturaliste. Le comte de l'Ecluse % , propriétaire. Lombard :% , propriétaire. Mouton-Fontenille ,aucien professeur d’hist. naturelle. Rey-Monléan , propriétaire. ASSOCIÉS CORRESPONDANS. MESSIEURS À Albanis de Beaumont, à Vernas. Le comte d'Albon * , à Avranges. Artaud , propriétaire , à Arles. Le comte Arthaud de la Ferrière # , à Pierreu. Batillat , pharmacien , à Mâcon. Baunier # , ingénieur des mines, à Paris. De Beaupré # , à Fontaine ( Rhône ). Begou , propriétaire, à St-Hyppolyte. Belleval , propriétaire , à Montpellier. Berthaud , ingénieur en chef des ponts et chausssées , à Chälons (Saône-et-Loire ). Bonafous ( Matthieu }) , à Turin. Bouthier de Borgard , à Arles. Le comte de Bondy C. % , questeur de la chambre des députés , à Paris. Bravet , médecin , à Annonay. Brebisson , propriétaire , à Falaise. Busson , ingénieur , à Paris, Ixxxy Cap , pharmacien , à Paris. Cartier Trolli, propriétaire à Trolli. Calignon , propriétaire , à Voiron { Isère ). Cayenne , inspecteur divisionnaire des ponts et chaus- sées , à Paris. Le comte de Chabrol G. #% , pair de France , à Paris. Le comte Chaptal G. & , de l’Institut, à Paris. Le chevalier Charmetton # , au Bois-d'Oingt (Rhône) Le chevalier de Chesnel # , à Montpellier. Chavanne , professeur d'histoire naturelle , à Lau- sanne (Suisse ). Chenaud Desportes , propriétaire, au Mans. Chirat aîné % , propriétaire , à Souzy. Clément , ancien magistrat , à Montpellier. Le baron Cuvier C. :# # , secrétaire perpétuel de l'académie des sciences . à Paris. De Candolle , associé étranger de l'académie des sciences ; à Genève. Depoix-Marescreux , propriétaire , à Marescreux. Deschet , propriétaire , à Trévoux. Desmarest, professeur à l’école vétérinaire d'Alfort. Dubouchage , propriétaire , à Grenoble. Dumont , propriétaire , à St-Ouen (Seine-et-Oise ). Dupalais , propriétaire , à Valence. Fauché #, inspecteur du service de santé , à Paris. Faure-Biguet, propriétaire , à Crest (Isère). Fleury , propriétaire , à St-Vallier (Isère ). Gallois , ingénieur des mines , à Paris. Le baron de Gérando Q. & , membre de l'Institut, à Paris. Gaynes , à Chambéry. Txxxv) Guettat , à Rive-de-Gier (Rhôné ). Guérin , médecin, à Avignon. Güaytant , à Lons-le-Saunier. Héricard de Thury 3% 4, ingénieur en chef des mines , à Paris. Le vicomte Hilaire, ancien préfet, à Paris. Hurtrel d'Arboval , à Boulogne-sur-mer. Le chevalier Huzard père % 4% , de l'académie des sciences , inspecteur général des écoles vétéri- naires , à Paris. Huzard fils % , médecin vétérinaire , à Paris. De Jussieu 4% , membre de l'Institut, à Paris. Lair, à Caen. Le marquis de Lascaris , vice-président de l'académie de Turin. Lavalette , propriétaire , à Grenoble. Latournelle, propriétaire , à Coligny. Laudun, docteur en médecine , à Carpentras. Le comte de Laurencin © % , à la Chassagne, Leroy-Champfleury , propriétaire , à Genay. Le comte de Lezair :% 4 , à Clermont. Martin aîné %: , médecin , à St-Rambert (Ain). Marcel de Serres, naturaliste , à Montpellier. Matthieu de Dombasles # , de 1 Institut , à Nancy. Maurice , propriétaire , à Genève. Menjot d Elbenne , propriétaire , à Couléon. Molard #&, membre de l'institut, à Paris. Moiroud , professeur à l école vétérinaire d’Alfort. Noël 3% , professeur d’éloquence , à Paris. Palmieri , botaniste , à Milan. Le chevalier Pierrard #: , à Verdun. Ixxxvij Pini , professeur de botanique, à Milan. Poncet , propriéiairé , à Grenoble. Poncet de Verneaux , propriétaire , à Paris. Le marquis de Poncins % , à Feurs. Poutet , pharmacien , à Marseille. Prost , médecin, à Paris. Pavys , propriétaire , à Bourg. Périer , président du tribunal civil de Trévoux (Ain), Le comte de Rambuteau % , memhre de la chambre des députés , à Mâcon. . De St-Martin , professeur de chimie , à Turin. Ré, professeur de médecine , à Turin. Raymond % , ancien professeur de chimie appliquée aux arts, à St-Vallier (Isère ). Le chevalier Riboud % , à Bourg. De Rozières, à Messimy (Rhône). De Rosny , à Valenciennes. St-Amans , à Agen. Saloz, vétérinaire , à St-Pétersbourg. Schreiber , directeur des mines , à Almont. Seguin , chimiste manufacturier , à Annonay. Servin de Cornon , propriétaire , à Cornon. Sylvestre % æ , de l'Institut , à Paris. Ternaux aîné # ; manufacturier , à Paris. Tessier , manufacturier , à Vallevode ( Gard). Le chevalier Tessier 3%: 4 , de l'académie des scien- ces , à Paris. Thiebault de Berneaux , homme de lettres , à Paris. De Thimetcourt , médecin , à Trévoux (Ain). Le comte de Tournon #:, pair de France, à Paris. Frouflaut , ancien professeur . qui vient de s’écouler. La pyrale, si funeste à la vigne dans certai- nes années, n'a point souffert du froid rigoureux. Cet insecte a été si nombreux dans quelques par- ties du Beaujolais, particulièrement à Romanèche et dans les communes voisines, qu’elle a enlevé aux vignerons la plus grande partie de la récolte de 1830. Le fait suivant a été communiqué à la société par M. le docteur Bottex. Des graines de vers à soie, que l’on avait exposées à toute l'intensité du froid, dans l’intention de faire une expérience, sont écloses au printemps suivant ei les vers ont réussi. Les vers blancs et les courtilières n'ont éprouvé aucune atteinte du froid, bien que la terre ait été gelée à une profondeur de 15 à 16 pouces, L ce qui donne à peu près un pouce par degré 88 de froid prolongé. Au printemps suivant, bien des arbres ont été couverts de hannetons. Nos cerisiers et une allée de jeunes sycomores en étaient chargés. Je les faisais secouer, et on en ramassait de petits paniers que la volaille mangeait avec avidité. Ils ont été bien plus nombreux que dans l'année précédente. Nos jardins ont été ravagés par les courtilières, comme après les hivers modérés. VÉCÉTATION. Le froid rigoureux de cet hiver a été funeste à la végétation. Des champs de blé et des prairies artificielles ont été détruits ; on les a labourés au printemps pour y semer les céréales que l'on confie à la terre après l'hiver, telles que l'orge. Ceci est arrivé aux champs qui avaient été dépouillés de la neige qui les couvrait, par le vent du nord qui a soufflé avec violence, dans la seconde semaine du mois de janvier. Les vignes ont considérablement souffert , les vieux plans beaucoup plus que les jeunes. Elles ont donné un premier jet au printemps ; les fleurs ont paru; mais le fruit n'a pu se former et il y a eu peu de raisins. Des champs d'oliviers de plus de quarante ans 89 ont été entièrement détruits dans le département de l'Ardèche. Cette perte est d'autant plus fà- cheuse , que l'olivier est long à croître et à produire du fruit. Dans nos serres, les orangers ont été vivement atteints. Un grand nombre ont péri. Moins de noyers ont été détruits qu’en 1789, où l’hiver fut moins long, mais où le froid est descendu à 17 degrés. Ce qui paraît indiquer que cet arbre ne peut supporter un froid qui dépasse 15 degrés. PROGRAMME DES PRIX MIS AU CONCOURS POUR L'ANNÉE 1832. 7. 1.2 Une médaille d'or , de la valeur de trois cents francs , à l'auteur de l'ouvrage le plus propre à ré- pandre , parmi les propriétaires cultivateurs et les fermiers, les connaissances les plus saines ainsi que les plus positives. sur l’agriculture théorique et pratique. : L’étendue de cet ouvrage ne devra pas avoir moins de 100 et plus de 120 à 150 pag. in-18. La forme en est laissée à la disposition des concurrens. Le style devra en être clair et simple. La Société se réserve la propriété de l’ouvrage couronné , son intention étant de le livrer à l’im- pression pour le répandre dans les campagnes. 2.9 Une médaille d’or, de la valeur de trois cents francs , pour le meilleur mémoire sur cette ques- tion : Quelle est la théorie des engrais dans l’état actael de nos connaissances. La Société désire que les concurrens fondent leurs raisonnemens sur des faits agronomiques bien constatés , plutôt que sur des doctrines de chimie ou de physiologie végétale. Elle les invite à distinguer avec netteté les engrais, proprement dit, et les amendemens. 5.2 Une médaille d’or , de la valeur de six cents francs , pour celui qui fera connaître les moyens de détruire la pyrale de la vigne (pyralis vitis , ou vitana ) qui , à diverses époques, a exercé de grands ravages dans les vignobles du Mâconnais et du Beau- jolais. Les concurrens devront exposer clairement les procédés qu’ils auront mis en usage et les succès qu'ils auront obtenus , et ceux-ci devront être cons- tatés d’une manière authentique. ot Les fonds de ce dernier prix ont été faits par MM. Coubayon et Gourd , négocians à Lyon et propriétaires de vignobles dans l'arrondissement de Villefranche (Rhône). 4.2 Des médailles d'argent à l'effigie de Rozier , accompagnées , s’il ya lieu , de primes dont la Société se réserve de fixer la quotité , seront accordées aux jardiniers de la banlieue de Lyon qui auront intro- duit , avec succès , la culture de quelques plantes maraichères, telles que la raiponce , le panais , le chervis , le radis noir, surtout le champignon sur couche. Les concurrens auront à constater l’étendue du jardin qui aura été consacré à ces cultures, les procédés employés et les produits obtenus. Une prime de trois cents francs sera accordée au cultivateur du département du Rhône qui, dans le courant des années 1830, 1831 et 1852, aura cul- tivé des mûriers en prairies, sur le sol le plus étendu: la contenance de ce sol ne pourra pas être moin- dre d’un are. Deux autres primes, chacune de cent cinquante francs, seront accordées aux deux cultivateurs qui, par ce genre de culture, auront le plus approché du premier. Une médaille d’or de trois cents francs sera décernée , à titre de prix, à l’éleyeur qui, en 1851, aura nourri avec succès le plus grand nom- bre de vers à soie, en employant le plus de feuilles de müriers caltivées en prairies ; toutefois l’édu- cation ne pourra être moindre d’une once. Trois autres médailles, chacune de cent francs, seront la récompense de ceux qui auront le plus approché du premier. Les cultivateurs qui auront concouru pour Îles 92 primes, pourront se présenter au concours pouf les médailles d’or. Les uns et les autres accompagneront l’envoi de leurs mémoires d’attestations données par MM. les maires ou autres fonctionnaires publics des lieux qu'ils habitent ; ils devront avoir fait leurs expé- riences dans le département du Rhône. Les fonds des prix et des primes pour l’encoura- gement de la culture des müriers en prairies , ont été faits par M. Matthieu Bonafous , lyonnais et cor- respondant de la Société à Turin. Les concurrens pour la destruction de la pyrale, ceux pour la cuiture des plantes maraïchères et ceux enfin pour la culture des müriers en prairies, sont libres de faire connaître leurs noms. Ceux pour les deux autres concours mettront en têle de leurs mémoires une épigraphe qui sera répétée dans un bulletin cacheté, contenant le nom de l’auteur , et le bulletin ne sera ouvert qu’autant que l’ou- vrage obtiendrait , sinon la totalité , du moins une récompense équivalente à la moitié du prix. S'il n’était jugé digne que d’une moindre distinction, ce ne serait que du consentement de l’auteur que son nom serait proclamé par la Société. Les membres ordinaires de la Société sont seuls exceptés des concours. Les Mémoires et pièces à l’appui seront adressés au secrétaire de la Sociélé on à tout autre mem- bre du bureau. Ils doivent être parvenus avant le 15 juin 1832. TERME , PRÉSIDENT. GROGNIER , SECRÉTAIRE. NOTICE SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE ; HISTOIRE NATURELLE ET ARTS UTILES DE LYON , DEPUIS 1828 JUSQUES A 1831, PAR M. GROGNIER ; SECRÉTAIRE. Influence de la Société sur les progrès de l’agri- CDS ee EE D eee lei ei 19000 e1tpe Oui i DER PEER R ORNE x ÉTATRIQUE Feu ie De Men Ne er de. aide done xiv Desséchement des marais. . . . . . . +. . XXIV DRE ETAT ETS A BOIS ee a ls Mel e let de le Le XXVI] RUES A Pet een aides en nine eo © Lil XXX) Lai Se MODE ATEN ES MAR El RE XXxIi)} DROGUE RE A ten er lon Len let: le le Na eee XXXV Étenvecvelétinaire. 5.2 5 0% 0 UNS XXXVi)j EMÉSPORERMAENTENE RS es, ele 0 del e Merde le xliv RL OP PAR MAG QRONITOREAN PR PRE RTS Observations dendrologiques . . . . . . . . xlix SNS LOUES Ms ei M PS PE de Geo A) 1° x ANCIEN SERRE DES RER Ixvij Muiatonen 0% Le Mi SULAS UNION SE Mxx vi] Hablean della Société... 24.10. 1. Leu 0e Ixxx) RECUEIL DES MÉMOIRES DONT LA SOCIÉTÉ A VOTE L’IMPRESSION. Expériences comparatives sur l’emploi des feuilles du mürier greffé et de celles du mûrier sauvage, pour la nourriture des vers à soie, par M. Ma- Hbteu BONAFODSS . je AU EM, 0. À + à I Éxtrait d'un mémoire sur l'emploi du chlorure de chaux , pour purifier l'air des ateliers de vers à sDiestpar Je méme). EE ER UOTE 17 Programme d’un concours pour la culture des mü- riers en prairies , par le même. . . . . . 24 Considérations sur l'usage alimentaire des végétaux cuits pour les herbivores domestiques , par M. CGROGNIER ,, secrÉtaIres Dee NC NE AI. 29 Rapport sur l’essai comparatif de différentes char- rues) ÉPan Me | GIGARIOT 27-2100 MOMIE 65 Mémoire sur la culture et l’emploi des céréales et de quelques autres graminées, pour la fabrication des tissus et des chapeaux de paille, accompagné de notes sur les graminées en général, par M. N. CS BRINGE A NUM NET ENER EU 81 Extrait d’un mémoire de M. Bottex , sur les fonc- tions du système nerveux chez l’homme et les divers animaux , dans l’état de santé comme dans celmidentamaladies feet eee 123 Notice sur J.-B. Balbis, par M. GROGNIER, se- BRCAITE ONU ee et NS PUS RE SE 136 Plan raisonné d’une statistique du département du Rhône , par M. le docteur Alph. DUPASQUIER. 148 Du régime des porcs à Maurs, département du Cantal, par M. GROGNIEK, secrétaire. . . . 167 SÉANCE PUBLIQUE TENUE LE D AOUT 1931. Discours de M. le conseiller d'état, président ÉD DNEUFS Men Var bie ren 2 al ee ts us eee 5 Discours de M. Terme, président ordinaire. . Rapport présenté par M, Jurie, sur la destination à donner au legs fait à la société par M. Ana- LOI D MICMARD . Ve NL CNE ORNE 18 Rapport sur le concours pour le meilleur ouvrage propre à répandre dans les campagnes des conseils clairs et simples sur l’agriculture. . . . . . Rapport relatif au concours sur cette question : Quelle est la théorie de l’action des engrais , dans l'état actuel de nos connaissances, par Alph. DHPASQUIER. .1. 0: . . . . . . . . Notice sur M. Chancey , par le secrétaire Notice sur M. Leroy-Jolimont , par le même. . Notice sur M. de Martinel, par le même. . . . Notes snr l'hiver de 1830, par M. le docteur TROLLIET, vice-président. . , . . . . . Programme des prix mis au concours pour l’an- MÉE AAA à 0% € FIN. 31 39 54 66 73 Sr 90 RL oi ji Pr tar Pre f Dal, “PAL me PAPE 67 0) r RQ A où 4 PRE ds $ si -. die) dt fu al fl apaiire Eu AM dus \v at Li ne a Pr te ou CEA ERRATA. k. Pag. vij, lig. 9, au lieu de sience, lisez : science. Pag. xxvj, lig. 28, au lieu d'allarmes , lisez : alarmes. Pag. xlv, lig. 14, au lieu de Leysser, lisez : Lezair. Pag. lix, lig. 10 , au lieu de lacquiata , lisez : laciniata. Pag. Ixiv , lig. 26 , au lieu d’ayant, lisez : avant. Pag. Ixxiv , lig. 13, au lieu de celle, lisez : celui. Pag. Ixxxij (liste des titulaires ), après Pelletier , ajoutez : de St.-Didier , propriétaire. Pag. Ixxxiij (liste des titulaires } , au lieu de Bottex, chirurgien-major de l’Antiquaille , lisez : Bottex. médecin à lAntiquaille. Pag. 168 , lig. 13, au lieu de ses, lisez : ces. Même pag. , lig. 27, effacez nommé. Séance publique , pag. 3, lig. 4, an lieu de Genevais , lisez : Genevois. Même pag. , lig .16 , au lieu de Butrel, lisez : Butret, Nota. Lisez Butret partout où est écrit Butrel. # ' F. 21 4 pou” t