—— rats re. eh delete PRO Crabe eq Puel 2 PT 2 te ot eue tee Nude dune D Bree 0 me 4 Por PE ner m of Comparative Zoology ——— }, t Lt Es l h LL . L \ ' ri d \ Ü { à \ k 4 x ï (P w TT Le + 14. Î p fon À { | ! (a # * ( ' m À [ À mn ' L re 1 J l l | 2 Aus 0" FFT Um CE MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE PALÉONTOLOGIE TOME IX. — FASCICULE 111 SOMMAIRE MÉMOIRE N° 24 J. LAMBERT. — Description des Échinides fossiles de la province de Barcelone. — PI. If à SH. |Ÿ pasea ,1-59 MUS. CORP. Z6ÛL. LIBRARY MAR 18 1955 HARVARD UNIYERSITY PARIS ÉeNAUD.EDIFEUR 3, RUE RACINE, 3 - 1902 V1 Ç LC PR NC MÉMOIRE N° 24 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES DE LA PROVINCE DE BARCELONE PRASREEMOR EURE © Al = = QE ENT AU AE MÉMOIRES DE LA SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE APE ONTORLOCGTE MÉMOIRE N° 24 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES DE LA PROVINCE DE BARCELONE J. LAMBERT PARIS GA NN ED EDITEUR Se CRUE CR AICINE, 9 1902 CES D'EA INTRODUCTION C'est à M. le chanoine J. Almera, le savant géologue de Barcelone, qu'est dû ce travail, car sans les bienveillantes communications et les précieux renseigne- ments stratigraphiques qu'il a bien voulu me transmettre, je n'aurais pu ni l'en- treprendre, ni le terminer. Que notre savant confrère me permette donc de lui adresser ici mes publics et sincères remerciements. Les Echinides de la province de Barcelone ont été longtemps peu étudiés. Deux ou trois espèces, recueillies par de Verneuil, avaient été signalées par Haime et sommairement décrites par Desor(') : Coptosoma Haimet Desor, Cælopleurus equis et Eupatagus ornatus Agassiz. Cependant M. Carez avait, dès 1881, signalé un certain nombre d'Echinides de la Catalogne et même de la province de Barce- lone, presque tous déterminés par mon savant et regretté ami, G. Cotteau (”. Il cite en effet dans le Sénonien de la province de Lérida : Micraster brevis (— M. corbaricus) Ananchites ovata (= Echinocorys eulgaris) et dans l'Eocène du Montserrat, Leiocidaris itala. Schizaster rimosus. — Studeri. = nos. Spec. = ambulacrum. Euspatangus elongatus. — spec. puis plus au Nord, toujours dans l'Eocène, Cidaris pseudoserrata. Porocidaris serrata. Caœlopleurus equis. Cyphosoma Blanggianum Salmacis Van den EÉckei,. Echinolampas spec. Schizaster Archiacti. — Studeri. Euspatangus elengatus. (*) Synopsis des Echinides fossiles. Paris, Wiesbade, 1855, 1858, p. 92, 97 et 414. (©) Etude des terrains Crétacés et tertiaires du Nord de l'Espagne, Paris, 1987. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — TOME IX. MÉMOIRE N° 24. — 1 5 INTRODUCTION M. Carez décrit et figure Leiopedina Tallavignesi des marnes à Serpula spi- rulea d'Artès, Porocidaris serrata du Calcaire à Alvéolines de Tremp, Salmacis van den Eckei des couches à Velates Schmidelii de San Fructuoso de Bages. Les seuls oursins de cette liste et provenant de la province de Barcelone, qui ne m'aient pas été communiqués par M. Almera, sont les Schisaster ambulacrum et Salmacis van den Eclei, grande espèce, toujours rare, que Cotteau a reportée dans le genre Triplacidia. Quelques années plus tard M. Mallada a cité dans l'étage Aptien de la Cata- logne (‘), Ileteraster oblongus. == spec. Toxaster Ricordianus. — Colleguii. Pygaulus Desmoulinsi. EE opalus. Pyrina pygæa. Echinoconus castaneus. Holectypus macropygus. Salenia prestensis. Pseudodiadema Malbosi. — dubium. Les cinq espèces marquées d'un astérisque n'ont pas été retrouvées par M. Almera. Malheureusement le Synopsis de M, Mallada n'étant accompagné d'’au- cune figure originale, les descriptions données et bien des citations restent incer- taines (). Les Echinides de la région pyrénéenne de la Catalogne ont été mieux connus grace aux recherches de M. Vidal, qui a signalé dans l'Urgoaptien de Gerona EÉpiaster polygonus d'Orbigny et dans l'Eocène d'Amer le Periaster Heberti Cot- teau, à côté des Cælopleurus equis et Eupatagus ornatus (”). En mème temps Cot- teau faisait connaitre, dans sa description des Echinides nummulitiques de la pro- vince de Gerona, quatre espèces de Cidarid, Cidaris Scampici, Porocidaris Schmidelii et deux radioles d'espèces nouvelles, Cidaris Taramellii, Rhabdoci- daris Vidali (*). Aujourd'hui, grâce aux découvertes de MM. Almera, Vidalet Bofillet aux com- munications qui m'ont été faites par le premier, tant des Echinides de sa collec- tion que de ceux conservés dans le musée du séminaire de Barcelone, j'ai pu étu- dier 83 espèces, 1 Jurassique, 21 Crétacées, 37 Eocènes, 22 Miocènes et 2 Pliocènes dont 32 appartenant à des espèces nouvelles. Quelques autres, comme Coptosoma (!) Sinopsis de las Especies Fossiles que se han encontrada en España. Madrid, 1883, t, LU, p. 154 à 165. Lam. 51 à 59. (2) On sait en effet que les figures des planches composant l'atlas du Synopsis sont copiées de divers ouvrages el représentent en majorité des types étrangers à l'Espagne. (*) Resena geol. y Minera de la Provincia de Gerona. Madrid, 1886, p. 30 à 47. (*) Descripcion de algunas especies de Equinidos nummuliticos de la provincia de Gerona, 6 p., x pl. Madrid, 1886. INTRODUCTION 3 Haimet, depuis longtemps créées, n'avaient jamais été ni complètement décrites ni figurées. Dans le compte rendu de la réunion de la Société géologique de France à Bar- celone (‘)}, M. Almera a bien voulu donner une sorte de prodrome du présent travail, en citant, d'après mes indications, la plupart des espèces décrites dans ce Mémoire. Je diviserai ce Travail en deux parties : la première consacrée à l'étude des Echinides Jurassiques, Crétacés et Eocènes, la seconde réservée aux Echinides des couches Miocènes et Pliocènes. Je donnerai ensuite quelques renseignements monographiques sur certains genres dont l'examen des Echinides de Barcelone m'a forcé à reprendre l'étude. (1) Bulletin Soc. Géol. de France, 3° sér., t. XX VI, p. 661 et suiv., notamment p. 686, 703, 378, 810, 821 et 850. Paris, 1899. PREMIÈRE PARTIE À. — ÉCHINIDE DU TERRAIN JURASSIQUE M. le chanoine Almera ne m'a communiqué qu'un seul individu d’une espèce de Cidaridiæ que je crois devoir rapporter au terrain jurassique. Mon savant confrère affirme qu'il a été recueilli dans la Catalogne, bien que la localité même où il aurait été trouvé ne soit pas exactement connue. La gangue est un calcaire gris qui n'offre pas de caractère bien particulier. Quant au genre, c'est un Cédaridæ à sutures des assules droites, donc solides, tubercules perforés, fortement crénelés, pores ambulacraires non conjugués, disposés par paires que sépare un fort granule ; cet individu rentre donc dans le genre Plegriocidaris Pomel et appartient à la section Paracidaris, dont les ambulacres sont ornés près du péristome de véritables petits tubercules mamelonnés, couvrant chacun deux pla- ques primaires, Bien qu'un peu déformé et déprimé, cet individu, de grande taille, me parait devoir être réuni au llegiocidaris Blumenbachi Munster (êr Goldfuss s. Cidarites), une des espèces j urassiques à plus longue extension verticale, et rencontrée, en France, de Ll’Oxfordien au Kimméridien inclusivement, mais surtout répandue dans le Rauracien. B. — ÉCHINIDES DE L'ÉTAGE APTIEN L'étage Aptien est comme on le sait très développé aux environs de Barcelone et y renferme une faune échinitique très remarquable, montrant la permanence de quelques espèces, jusqu'ici considérées comme spéciales aux couches Néoco- miennes, telles que Phymosoma Loryi et Codiopsis Lorint. D'autres, au contraire, toutes recueillies dans un calcaire jaunàtre particulier, ont été jusqu'ici considérées ailleurs comme plus particulières au Cénomanien inférieur; telles sont Tylocidaris Strombecki, et Enallaster Delgadoi. Je n'aurais donc pas hésité à regarder la couche qui les renferme comme supérieure à l'Ap- tien, si M. Almera ne m'avait fait connaître qu'elle était incluse au milieu d'autres couches, appartenant sans aucun doute, par l'ensemble de leur faune à l'étage Aptien. 6 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES TYLOCIDARIS STROMBECKI DEeson (Cidaris) Cette espèce n'est représentée que par un seul radiole glandiforme, dont la facette articulaire est brisée (longueur 27 mill., diam. 15). Ses caractères sont si spéciaux qu'on ne saurait la confondre avec aucune autre. On sait que Desor a établi son C. Strombecki dans le Synopsis (p. 447; 1858) sans le figurer eten donnant de ce radiole une diagnose très inexacte, puisqu'il indique sa surface comme vermiculée. Personne n'aurait donc pu songer à identifier le radiole de Desor avec la figure 25, pl. XXIV de Dixon, et Cotteau avait très correctement établi, en 1804, son Cidaris Divoni pour un radiole couvert de larges granules aplatis, imbriqués, dispersés en rangées irrégulières près du sommet. Toutefois le type même du C. Strombecki ayant été figuré par M. Schlüter en 1892, et étant de toute évi- dence identique au €. Dironi, je crois préférable de reprendre pour l'espèce le nom le plus ancien. J'estime aussi que la décision de M. Schlüter, de reporter ce radiole dans le genre T'ylocidaris Pomel, a toute chance de se trouver exacte, puisque ce genre est destiné à comprendre la plupart des radioles glandiformes crétacés. L'individu que j'ai sous les yeux est parfaitement typique et conforme aux figures 25, pl. XXIV du The Geology and fossils of Sussex de Dixon, 5,8, pl. MLI de la Paléontologie française (Cret., t. VIT) et 13, Taf. X, du Die Regularen Echi- niden der Nordeutschen Kreide de Schlüter. Ia été recueilli entre Las Alisque et La Vall, dans une couche jaunàätre sem- blable à celle qui a fourni l'£nallaster Delgadoi et que M. Almera considère comme aplienne. Partout ailleurs le T. Strombecki est du Cénomanien inférieur, à Folkestone (Angleterre), au Havre et dans le Tourtia de Langelsheim (Brunswick) et Wattens- cheit (Hollande). GENRE DIPLOPODIA, M'Coy, 1848. Sans vouloir discuter ici la légitimité du terme proposé par M'Coy, pour dési- gner les pseudodiadèmes à pores dédoublés vers l'apex ("}, il me parait indispen- sable de présenter certaines observations sur quelques-unes des espèces assez nombreuses signalées dans l'étage Aptien, afin de mieux préciser leurs caractères et d'en faciliter la détermination. (1) Agassiz en créant son genre Tetragramma n'a voulu y comprendre que des espèces à séries multiples de tubereules interambulacraires égaux : il n'y rangeuil pas les espèces à pores dédoublés, comme 2, aro- viense, Il n'en est pas moins vrai que les trois espèces du genre primilif el celles ajoutées en 1846 sont toutes diplopodes. Dans ces conditions, les principes conduiraient à faire passer Diplopodia M'Coy dans la synonymie de Tetragramma Agassiz. DE LA PROVINCE DE BARCELONE 7 Il importe d'abord de remarquer que les limites spécifiques sont particulière- ment délicates à tracer dans un genre où le développement de l'individu amène des modifications très profondes des caractères de vestiture. De plus, et en raison peut-être de l'étendue de l’apex et de la fragilité du test, la forme générale est très variable et, chez les espèces plus ou moins renflées en dessus, on trouve sou- vent quelques individus rotulaires, déprimés vers l’apex. Dans ces conditions, des espèces nouvelles n'auraient dù être établies qu'à l'aide de matériaux étendus ; mais les premiers observateurs, comme ceux qui s'occupent des espèces exotiques, n'ayant à leur disposition que des matériaux restreints, ont trop souvent fondé leurs espèces sur des caractères variables, et l'on éprouve aujourd’hui un grand embarras pour la détermination correcte d'un Diplopode. On peut cependant distinguer parmiles Diplopodia signalés dans l'étage Aptien, ou s'en rapprochant étroitement, deux groupes, dont une observation attentive du mode de développement de ces oursins révèle les caractères. En effet, chez le premier, au cours du développement du test, les tubercules grossissent sans que le nombre de leurs rangées augmente, et alors, si quelques granules marginaux peuvent se transformer en tubercules, ceux-ci restent toujours très différents des autres et de taille relativement exiguë. Chez un second groupe, les tubercules gros- sissent peu pendant la croissance de l'individu, mais les rangées de tubercules auomentent de nombre. Enfin ce deuxième groupe est susceptible lui-même d’une subdivision intéressante suivant que les rangées nouvelles se forment exclusive- ment aux bords externes des aires interambulacraires, ou bien à la fois sur la zone miliaire médiane et sur les bords des aires. Il convient aussi de mettre à part les espèces chez lesquelles la formation de nouveaux tubercules n'est pas limitée aux aires interambulacraires, comme 1). lusitanica de Loriol, pourvu de tubercules secondaires dans l’ambulacre au voisinage du péristome. Au premier groupe appartiennent notamment les D. Rauliniet marticense. Il faut ranger dans le second les D. Brongntarti Agas., D. variolaris Brong., D. Malbosi Cotteau, et D. ARenevieri de Loriol. Les D. Malbosi de Loriol et D. Zumoffeni appartiennent à la section pourvue de rangées secondaires internes. Enfin la place exacte des D. Picteti et D. dubium, connus par un petit nombre d'individus, reste douteuse. A. Groupe à gros tubercules. — Le D. Raulinr Gotteau, du Néocomien, mais qui remonte dans l'Urgonien, subrotulaire, de moyenne taille, porte quatre ran- gées de tubercules égaux, bien développés ; il est complètement dépourvu de rangées ternaires ; ses zones miliaires sont étroites, presque nues, avec seulement quelques granules isolés dans les ambulacres ; péristome et apex très développés. Le D. marticensis Cotteau, du Cénomanien inférieur, est une assez forte espèce, rotulaire, à gros tubercules sur quatre rangées interambulacraires seulement et granules assez développés, mais rares ; zone miliaire étroite. Chez les grands individus on observe quelques tubercules ternaires, très petits, en rangées mar- ginales au-dessous de l’ambitus. Péristome assez grand (d’après le texte, étroit d'après la pl. 1122 de la Paléont. franc. Cret., t. VIT). D’après des individus 8 DESCRIPTION DES ECHINIDES FOSSILES du Portugal, les majeures de lambitus seraient composées de trois primaires avec une demi-plaque entre la centrale et l’aborale. B. Groupe à nombreux tubercules. — J'ai déjà donné sur Ÿ. variolaris des détails qui me dispensent de revenir ici sur cette forme du Cénomanien (Bull. SG dE", ser. 4 XX p.00, 2002) Le Tetragramma Brongniarti Agassiz est trop bien caractérisé par sa forme rétrécie en dessous pour pouvoir être sérieusement confondu avec ses congé- nères. Le Diadema Malbosi Agassiz, pour la première fois figuré par Desor {Synopstis, pl. XIE, f. 12, 14), est une espèce rotulaire, figurée à nouveau dans la Paléont. france (pl. 1106, f. 1, 3). Cotteau a reconnu que le type ne provenait pas de Soulatge, mais de l’Aptien de La Clape, et il a figuré de grands individus de forme renflée en dessus et portant, suivant leur taille, 4, 6 ou 8 rangées de tuber- cules (Paléont. franc., pl. 1106, fig. 4, 7 et pl. 1105). Les majeures de l'ambitus m'ont paru composées de trois primaires avec une demi-plaque aborale ; j'ai pu m'assurer que la forme typique, rotulaire, était en quelque sorte accidentelle, que l'étendue du dédoublement des pores et le développement des granules dans la zone miliaire étaient variables ; ces granules se développent parfois au point de former à l'ambitus un certain nombre de tubercules irréguliérement disposés, mais Ceux-ci ne sont jamais en rangées régulières. Le D. Malbosi de l'£chinologie helvétique, rotulaire, bien plus déprimé, à tubercules plus petits que ceux des individus de La Clape, devra être séparé du type, en raison de Ja présence de rangées de tubercules secondaires internes. D. liencvieri Cotteau a été créé sur un individu très défectueux de la Perte du Rhône, à huit rangées de tubercules interambulacraires (Paléont. franc., pl. 1108, f. 7, 9). Mais M. de Loriol s'étant assuré de l'identité de cet individu avec le néo- type de l'espèce provenant de Sainte-Croix, il y a lieu d'admettre seulement la diagnose et les figures de l'£chinologie helvétique (pl. VIH, fig. 6). C'est une espèce très déprimée, tout à fait rotulaire, un peu rétrécie en dessous, à petits tubercules serrés et homogènes, formant chez l'adulte six rangées interambula- craires, avec granules intermédiaires assez nombreux, zone miliaire étroite, laquelle porterait, d'après la figure 6 4, de petits tubercules internes ; mais ceux-ci ne sont pas disposés en rangées régulières, puisque M. de Loriol dit qu'il existe seule- ment chez les adultes, dans la zone miliaire, des granules fins, serrés, inégaux, dont quelques-uns sont mamelonnés et perforés. C'est done une disposition identique à celle observée chez les adultes des D. Malbosi et D. variolaris. D. Renevieri se distingue donc de D. Malbosi par ses tubereules plus petits et plus serrés, sa zone miliare plus étroite et sa formé plus déprimée, c'est-à-dire par de très faibles caractères, et il serait préférable de ne pas maintenir une sépa- ration en pratique trop souvent irréalisable, J'ai décrit, en 1592, un À). Heneviert de l'Aptien de Grandpré, qui m'avait paru se rapporter assez exactement à la description de Cotteau ; mais il cadre moins DE LA PROVINCE DE BARCELONE 9 bien avec celle de M. de Loriol, en raison de la rareté de ses granules et de la grosseur relativement plus forte de ses tubercules. Il semble d’ailleurs se relier au D. Malbosi par certains individus plus renflés, à zone miliaire plus large, comme celui figuré pendant l'impression de mon travail (pl. HE, f. 10). C. Section à rangées internes de tubercules. — On peut prendre pour type de cette section le 1. Zumoffent Cotteau, du Liban. Il ya lieu d'y ajouter le D. Malbosi de Loriol de l'Aptien de Kastelen (Mont Pilate), de forme très rotulaire, avec tubercules plus petits que ceux du D. Mal- bosi de La Clape. Emilien Dumas a aussi signalé dans l'Aptien de Montaren (Gard) un Diplopodia à rangées internes bien développées au-dessous de lambitus (Star. géol. du dép. du Gard, X, p. 456, 1856). J'ai un de ces individus sous les yeux ; ses tubercules internes, qui disparaissent en dessus, forment en dessous deux rangées, seulement un peu plus petites que les principales (‘). D. Espèces douteuses. — J'arrive maintenant aux espèces dont les caractères peuvent sembler douteux. Je ne dirai même rien du D. Picteti, petite espèce rotu- laire, à très petits tubercules espacés, dont les scrobicules ne sont pas tangents entre eux; zone miliaire large, avec quelques très petits tubercules irréguliers ; péristome et apex étroits. Je n'ai pu étudier le développement de cette trop rare espèce, dont le type était du Néocomien de Censeau et dont le néotype provient du Mont Salève (Échin. Helv., pl. vur, fig. 8). Cotteau me parait l'avoir autrement interprétée, et je suis porté à croire que son Pseudodiadema Picteté (Paléont. franc., pl. 1102, fig. 7, ro) du Néocomien, est autre chose. Quant à son ?. Picteti de l'Aptien de l'Yonne (/’chin. foss. de l'Yonne, 11, pl. 63, fig. 5, 9), il diffère du type par l'ampleur de son péristome, ses tubercules plus serrés, et son identité me semble fort douteuse. 6 Le Diadema dubium a été créé par A. Gras pour une espèce de moyenne taille, de l’Aptien du Rimet, subrotulaire, à quatre rangées de tubercules interam- bulacraires et deux rangées ternaires marginales, beaucoup plus petites; zone miliaire assez large, garnie de granules abondants inégaux; péristome étroit, à fleur de test; apex de médiocre étendue. L'espèce se distinguait, par conséquent, de D. Malbosi par sa moindre taille, l'étroitesse de son péristome et de son apex. Cotteau a réuni à ce type des individus de plus grande taille, à six rangées de tubercules interambulacraires, large apex et large péristome, en sorte qu'il devient très difficile de se faire une idée précise de ce D. dubia, qui se distingue- rait de 1). Malbosi, seulement par ses zones miliaires ambulacraires plus étroites, se réduisant à quelques granules disposés en zig-zag, dont les plus gros sont aux angles des plaques, et par son péristome bien plus large (Paléont./franc.,Cret., VIT, pl: 1104). Ces préliminaires posés, il nous sera plus facile d'apprécier les caractères des Diplopodes de l’Aptien des environs de Barcelone. (1) Je proposerais pour cette espèce le nom de Diplopodia Dumast. SOCIÉTE GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — TOME IX, MÉMOIRE N° 24. — 2 10 DESCRIPTION DES ECHINIDES FOSSILES DIPLOPODIA MALBOSI AGassiz (Diadema) Cette espèce paraît rare et l'individu examiné, recueilli près de Marmella, bien que se rapprochant beaucoup de ceux de La Clape, n'est pas absolument typique. On voit que D. Malbosi, jusqu'ici un des Echinides les plus caractéristiques de l’Aptien, a une très large extension géographique : déjà cité en Espagne (Oviedo), il est connu de la Clape (France), d'Algérie et de la Senora (Mexique). DIPLOPODIA BRONGNIARTI AGassiz (Z'etragramma) Cette espèce se distingue facilement par sa forme haute, quoique déprimée en dessus, rétrécie en dessous; son péristome étroit, enfoncé, ses pores faiblement dédoublés. Elle est, en Savoie et en Suisse, caractéristique de l'étage albien. Le seul individu des environs de Barcelone, qui m'ait été communiqué, provient de la localité de Mertola et est empâté dans une gangue rouge, que je ne retrouve sur aucun autre fossile de la région; il serait donc possible qu'il ait été rencontré un peu au-dessus de l'étage aptien. DIPLOPODIA ALMERAI Lausenr, 1901. ou A AE 1 EN PE € Syn. D. Almeræ Lambert in J, Almera, Bull. S. G. d, F., 3 sér., t. XX VI, p. 810, 1899. Espèce de moyenne taille, pentagonale, très déprimée, remarquable par la petitesse et l'homogénéité de ses tubercules, qui forment dans les interambulacres des rangées multiples, au nombre de six à huit, verticales et transverses comme celles de ?/istophyma. Ces tubercules, semblables à ceux des ambulacres, sont encore flanqués vers les bords de l'aire, au dessous de l'ambitus, de petits tuber- cules marginaux. Les deux rangées internes ne sont bien développées que chez des individus très adultes, qui présentent alors, à la face inférieure, huit rangées de tubercules, mais les internes disparaissent assez brusquement vers l’ambitus et se perdent dans la zone miliaire; cette dernière ne s'apercoit elle-même que vers l’ambitus, car, en dessus, toute la partie médiane des interambulacres est occupée par une zone lisse, à ponctuations microscopiques, qui aboutissait aux plaques génitales. Les granules intermédiaires, très rares en dessous, où ils apparaissent aux angles des tubercules, sont plus abondants en dessus et y for- ment, autour des scrobicules, des cercles à peu près complets. Chez les individus de moindre taille, les rangées internes sont composées de tubercules sensiblement plus petits que les autres, et alors sont entourées de plus nombreux granules. En DE LA PROVINCE DE BARCELONE 11 raison de l’écartement en dessus des rangées principales de tubercules, la face supérieure est remarquablement nue, les rangées secondaires s'arrêtent très loin de l’apex et les ternaires ne dépassent presque pas l’ambitus. Les zones porifères droites, très étroites, sont formées de pores qui ne paraissent pas se multiplier près du péristome, et les plaques se groupent par trois primaires pour former une majeure. C’est seulement à moitié de la distance entre l’apex et l’ambitus, que les zones porifères s'élargissent et sont distinctement dédoublées. L'apex, si l’on en juge par son empreinte, était étendu ; le péristome est large. Diam. du type, 28 mill.; haut., o. Individu très adulte : diam., 33. En raison de ses tubercules internes, cette espèce appartient au deuxième groupe ci-dessus des Diplopodes de l'étage aptien et rentre dans la section C. Il y a donc lieu de la comparer d’abord aux espèces de cette section. D. Zumo/fent Cotteau est évidemment celui qui s'en rapproche le plus ; mais il en diffère très certainement par sa plus grande taille, sa forme subeirculaire, plus épaisse, son péristome plus petit et plus enfoncé, ses ambulacres garnis de tubercules plus nombreux et plus serrés, avec scrobicules confluents jusqu'à l'apex. Le PDiplo- podia Dumasi, de Montaren (Gard), a ses tubercules bien plus gros et une forme circulaire ; on ne saurait confondre les deux espèces. Quant au /. de Kastelen (Mont Pilate), sa forme circulaire est aussi très différente ; ses tubercules forment des rangées plus inégales, s’élevant plus haut sur la face supérieure, qui est moins dénudée. Le D. planissimum Agassiz, du Séquanien, est encore une forme voisine, mais circulaire, avec des tubercules proportionnellement plus gros, non disposés en séries transverses. Ce Diplopodia avait été autrefois rapporté par M. Almera au D. dubia et c'est probablement lui que M. Mallada a cité sous ce nom; mais 1). dubia, mème tel que Cotteau l’a compris, est moins déprimé, moins pentagonal et reste dépourvu de rangées de tubercules internes ; les principales sont moins homogènes et for- mées de tubercules plus gros. Les radioles du D. A/merai sont de petits bätonnets allongés, cylindriques, finement cannelés ; on n'en connaît que des fragments de tige. Tous les individus de cette espèce que j'ai sous les yeux proviennent de l'Ap- tien de Casa-alta-Castellet. M. Almera la signale aussi à la ferme Morisca. DIPLOPODIA MARTICENSIS Variété BOFILLI LamBerrt Po 67. Variété rotulaire, d'assez grande taille (diam., 4o mill.; hauteur, 18), lége- rement renflée en dessus, à péristome étroit, un peu enfoncé, avec très faibles scissures branchiales. Apex pentagonal médiocrement développé. Ce beau Diplo- pode appartient au groupe À des espèces dont les tubercules grossissent, sans 12 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES multiplier leurs rangées au cours de la croissance de l'individu. Ces tubercules, bien développés, conservent au diamètre 4o mill., la disposition qu'ils offraient au diamètre 28, formant quatre rangées interambulacraires égales, dont les princi- pales, internes, atteignent seules l'apex; il y a, en outre, quelques tubercules ternaires beaucoup plus petits, relégués au-dessous de lambitus, aux bords externes de l'aire. Les deux rangées de tubercules ambulacraires sont semblables à ceux des aires interambulacraires ; ces tubercules des deux aires sont nombreux (18 par rangée), serrés, et cependant leurs scrobicules ne deviennent qu'en des- sous tangents entre eux. Les zones miliaires sont très peu développées et formées dans l'ambulacre de simples granules scrobiculaires inégaux, formant une ligne en zigzag au milieu de l'aire; dans l'interambulacre, des granules assez gros, mais rares, ne se montrent guère qu'aux angles des plaques; quelques granules plus petits les accompagnent au centre de l'aire, se multiplient au-dessus de l'ambitus, puis disparaissent en laissant, vers l’apex, une zone lisse déprimée. Les pores sont nettement dédoublés depuis l’apex jusqu'un peu au-dessus de lambi- tus ; ils forment ensuite une ligne presque droite et semblent seulement se multi- plier un peu à l'approche du péristome. Les sept ou huit majeures les plus voi- sines de ce dernier sont oligopores, à trois éléments, au delà, il y a quatre paires de pores par majeure. Rapports et différences. — Cette variété est tellement voisine du D. marti- censis Gotteau, du Cénomanien, que j'ai longtemps hésité à l'en séparer. Un der- nier et plus attentif examen m'a cependant amené à penser que cette séparation était justifiée par la forme moins rotulaire, constamment renflée en-dessus de la Var. Bojilli, ses entailles péristomiennes moins profondes, la présence aux majeures d'une demi-plaque aborale, tandis que chez D. marticensis du Portugal cette demi-plaque s'intercalerait entre la primaire aborale et la centrale. Ces différences sont sans doute bien faibles, surtout quand on sait le peu d'importance de la dépression de la face supérieure chez les Diplopodes, mais ilm'a paru utile de ne pas confondre uneforme aptienne avec une espèce cénomanienne,alorssurtout que cette dernière ne m'était connue que par des figures et des descriptions. D. dubia, plus petit, me paraît différer de D. Marticensis par sa forme subpentagonale, ses tuber- cules bien moins gros, sa zone miliaire plus développée et son péristome plus large. Localités. — Le Diplopodia marticensis variété Bofiili ne parait pas rare dans l’aptien de Marmella, au sein d'une couche jaunâtre où il parait accompagner l'Enal- laster Delgado. ORTHOPSIS REPELLINI AÀ.Gnas (Diadema). L'individu que j'ai sous les yeux est de petite taille (diam. 12 mill.), mais tout à fait semblable à celui figuré par Cotteau dans la Paléontologie francaise (pl. 1129, fig. 12, 13). Son apex conservé présente bien la même forme que celui des grands DE LA PROVINEE DE BARCELONE 1e 2 individus de l'Isère ; mais le périprocte est naturellement moins développé et les ocellaires en sont plus éloignées. Les majeures, comme celles de la plupart des Pedininæ, n'ont qu'une coalescence superficielle et sont bien composées, comme l’a montré M. de Loriol (Æchin. Cret. du Portugal, p. 46, f. 6), de trois primaires simples et égales. Cette espèce, très voisine des 0. granularis et O. miliaris, Au Cénomanien et du Sénonien, s’en distingue, comme l’a dit Cotteau, par son péristome plus large, son test moins finement chagriné et ses tubercules secondaires plus développés. D'abord considéré comme caractéristique de l'Urgonien de l'Isère, l'O. Jie- pellini a été retrouvé en Suisse et en Portugal, où il descend jusqu'au Valangien, puis en Algérie, où il remonte jusque dans l'Aptien. L'individu communiqué, de Cauzelles ("), est dans une gangue différente de celle des autres Echinides aptiens, bien qu'indiqué comme provenant de cet étage. PELTASTES ARCHIACI CortrEau. Un individu de médiocre conservation me parait identique à ceux de l'Aptien de La Clape (Aude) et provient de Casa-alta-Castellet. C’est la première fois que l'espèce est, à ma connaissance, signalée en dehors de La Clape. SALENIA PRESTENSIS Desor. Deux individus de cette espèce ont été recueillis dans l'Aptien des environs de Barcelone, l’un à Cauzelles, l’autre à Castelvi. C'est un des fossiles caractéris- tiques de l'étage Aptien en France, en Suisse et en Algérie. M. Mallada l'avait déjà signalé en Espagne dans l'Aptien de Morella. PHYMOSOMA LORYI À. Gras (Cyphosoma). Un seul individu, en médiocre état de conservation, provient de l’'Aptien de Cauzelles. L'espèce a une grande extension stratioraphique, car elle se rencontre déjà dans les calcaires à bryozoaires de l'Yonne, plus anciens que le Néocomien proprement dit ; on la retrouve dans l'Urgonien de la Suisse êt dans l’Aptien de La Clape. GONIOPYGUS DELPHINENSIS A. Gras. L'individu de l'Aptien de Cauzelles que j'ai sous les yeux appartient bien à cette espèce, caractéristique de l’Aptien de l'Isère. () Je transcris ce nom d’après les étiquettes de M. Almera. C’est probablement une localité des côtes de Garraf, voisine de la ferme Morisca. 14 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES CODIOPSIS LORINI CorrEaAu. Un seul individu de moyenne taille m'a été communiqué ; il provient de l'Ap- tien de Cauzelles (ferme de la Morisca) et y a déjà été signalé par M. Almera (Bull. S. G. d. F., 3° sér., t. XXVI, p. 810). Le C. Lorint est déjà connu du Wa- langien du Jura, du Néocomien de l'Yonne et de l'Urgonien de l'Isère. L'individu de l'Hauterivien du Portugal, figuré par M. de Loriol,a ses granules radioliformes plus petits, plus abondants et plus serrés que ceux du vrai C. Lorini; la granula- tion finement chagrinée de son test est aussi plus apparente. C’est à cette variété, déjà figurée de l'Isère par A. Gras, qu'appartient l'individu de Cauzelles ; elle pourrait être séparée du type sous le nom de C. Alpina À. Gras. DISCOIDES DECORATUS Deson. Divers individus de lAptien de Lineda, Marmella et Cauzelles (ferme de la Morisca) appartiennent sans aucun doute à cette espèce, bien caractéristique de l'étage en France (Bull. Soc. G. d. F., 3° sér:, t: XXNI, p.8ro): PHYLLOBRISSUS KILIANI Lauserr. PL. I Ge en re. Syn. Phyllobrissus Kiliani Lamb. (in litt). Compte rendu de l'excursion à Castelldefels. Bull. $S. G. d. F. 3° Sér., t, XX VI, p. 810, 1699. ispèce atteignant chez le type une taille assez forte (long. 27 mill., larg. 22, haut. 10), mais ordinairement plus petite, remarquable par sa forme ovoïde, rétrécie en avant, tronquée en arrière, sa face inférieure presque plane, très légè- rement rentrante près du péristome, pulvinée sur les bords ; face supérieure renflée, ayant son sommet correspondant à l'apex, qui est un peu excentrique en avant; carène postérieure obtuse; face postérieure verticalement tronquée, arrondie et fuyante sur les côtés, avec périprocte ovale, au sommet d'un léger sillon, qui n’entame pas le bord ; ambulacres à partie pétaloide peu développée, lancéolée, comme ceux de tous les PAyllobrissus, composés de pores très inégaux, conjugués, à fleur de test. Péristome pentagonal, excentrique en avant, à phyl- lodes bien développés, mais faibles bourrelets. Apex à madréporide central avec génitales externes à sutures encore distinctes. Quelques individus sont un peu plus courts, d’autres sont plus déprimés ; leur taille varie de 17 à 30 mill. de longueur, mais tous appartiennent incontesta- blement au même type. lapports et différences. — En raison de son péristome pentagonal, cette espèce ne saurait être confondue avec des formes voisines appartenant aux genres Pygaulus où Pygorhynchus. Le Catopygus cylindricus Desor, plus petit,plus allongé, DE LA PROVINCE DE BARCELONE 19 est, comme son nom l'indique, de forme très différente; notre espèce se rappro- cherait plutôt de C. prestensis de Loriol, de l'Aptien de La Presta, mais elle est sensiblement plus allongée, plus rétrécie en avant, plus tronquée en arrière ; SOn apex et son péristome, plus excentriques en avant, lui donnent une physionomie bien particulière; son périprocte est proportionnellement plus large et situé plus haut; ses ambulacres enfin sont plus nettement pétaloïdes, moins longs et ten- dent davantage à se fermer. Le Catopygus switensis Desor est aussi moins allongé et a son apex et son péristome plus centraux; sa face inférieure serait aussi moins déprimée (‘). La description succincte donnée plus haut, suffit cependant pour montrer que si P. Xiliani se rapproche également de Catopygus columbartus, il en diffère par sa face inférieure légèrement déprimée et ses bourrelets péristo- maux moins saillants. Parmi les Phyllobrissus allongés des auteurs, P. Xiliani ne peut guëre être comparé qu'aux Catopygus alpinus Agassiz et Echinobrissus Duboist Desor. Le premier est une espèce presque nominale créée sur un moule du Néocomien infé- rieur du Salève et dont la face inférieure empâtée serait plus acuminée en arrière, obliquement tronquée de ce côté ; il aurait son apex central. Le second, du Valangien, est moins allongé, moins rétréei en avant ; il a son apex plus cen- tral et un sinus postérieur distinct. L'examen de cette espèce m'engage à revenir sur une question qui ma déjà préoccupé, celle de la validité du genre Phyllobrissus. Établi par Cotteau en 1860, il se distingue d'Echinobrissus par son périprocte situé à la face postérieure et de Catopygus par sa forme moins renflée, son floscelle moins apparent et son péri- procte s'ouvrant au sommet d'un sillon. Tout en l'adoptant, M. de Loriol lui reprochait, en 1873, de ne reposer que sur des caractères de second ordre. Cette critique est toujours vraie et Phyllobrissus n'a vis-à-vis de Catopygus qu'une valeur subgénérique; c'est une simple section, destinée à comprendre les premières espèces du genre, et caractérisée par sa face inférieure subdéprimée, son apex à sutures, des génitales plus distinctes et son floscellemoins développé. Or ces deux derniers caractères, les principaux, au gré des auteurs, sont d'importance tout à fait relative, car ils varient avec le degré de développement des individus. On ne peut d’ailleurs maintenir le sous-genre PAyllobrissus qu'en le fondant sur d’autres caractères : la légère dépression de la face inférieure et la présence d'un sillon sous-anal plus ou moins atténué ; en y rejetant en conséquence quelques espèces comme Catopygus prestensis, etc. Le P. Kiliani a été recueilli dans l'étage Aptien à Casa-alta-Castellet, Mesquitas, Olivella, La Morisca. PHYLLOBRISSUS GRESLLYI AcGassiz (s, Catopygus). Je n'ai sous les yeux que le seul individu, en assez mauvais état, déjà signalé (1) Je ne parle ici que du €. switensis de Drüsberg, tel qu'il a été décrit et figuré par M. de Loriol, car celui de Thoune, figuré par Ooster, paraît être tout à fait autre chose. 16 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES à par M. Almera (Bull. S. G. d. F., 3° sér., t. XXVI, p. 819) dans l'Aptien de La Vall: Il diffère de l'espèce précédente par sa forme moins allongée, plus dilatée en avant, son apex moins excentrique en avant et surtout la position centrale de son péristome. Catopygus switensis Desor a son sillon postérieur plus étroit, plus atténué et un floscelle bien plus apparent. La forme de cet individu, tout en se rapprochant de celle du ?. Gresslyé, reste plus étroite en avant, et l'on ne peut l'y rattacher qu à titre de variété aptienne, au moins provisoirement, et en attendant que de nouvelles découvertes permet- tent un examen plus complet des caractères de cette forme. HOLASTER APTIENSIS Lauserr. PL IN;:dfer60 rs Espèce de petite taille (long. 18 mull., larg. 15, haut. 8), déprimée, ovalaire, un peu dilatée et faiblement sinuée en avant, rétrécie et tronquée en arrière ; face supérieure subconvexe ; face inférieure presque plane avec une légère saillie du plastron et bords arrondis ; face supérieure mal circonscrite, fortement déelive ; sillon antérieur très atténué ; apex très allongé, ayant ses ocellaires postérieures près du centre; ambulacres étroits, limpair difficilement perceptible, composé de petits pores ronds assez rapprochés, les pairs plus distincts, composés de pores oblongs, en circonflexe, et séparés par un granule ; ceux des branches d’ar- rière des ambulacres postérieurs sont un peu plus développés que les autres ; péri- procte piriforme, au sommet de la face postérieure, sans aréa ni sillon ; péristome inconnu ; tubercules petits, rares, épars à la face supérieure, au milieu d'une très fine granulation miliaire. Ce petit Holaster présente bien le type général des espèces néocomiennes,mais, après un examen plus attentif, il ne m'a pas paru possible de le laisser confondu avec 1. intermedius Münster (s. Spatangus), qui est beaucoup plus large, moins rétréci en arrière, dont la face postérieure est moins déclive et dont le sillon antérieur, bien plus profond, est circonscrit par un plissement caréniforme du test, dont enfin le périprocte est ovale ; à taille égale, l'espèce néocomienne a son apex moins long, ses ambulacres pairs plus larges, composés de pores plus nettement disposés en circonflexe. Ce sont en résumé deux formes voisines, mais assurément bien distinctes. L'atténuation si remarquable du sillon antérieur rapproche un peu notre espèce du 7, cordatus Dubois, du Valangien; mais ce dernier reste bien diffé- rent de ses dérivés par ses caractères archaïques, notamment par les pores de ses ambulacres pairs arrondis, si petits et si rapprochés dans chaque paire qu'ils semblent s'y confondre (!). Le seul Æolaster aptien connu est /7. prestensis Desor, espèce large, cardiastériforme, à sillon antérieur bien développé, impossible à (1) J'ai recueilli à Bernouil plusieurs individus du ZZ, cordatus. I faut done ajouter à la liste des Echinides du Calcaire blane à bryozoaires de l'Yonne cette assez rare espèce, dont la présence est un argument de plus pour conclure à l'âge Valangien du Calcaire blane de Bernouil (Yonne), DE LA PROVINCE DE BARCELONE 17 confondre avec notre espèce. 1. aptiensis, en quelque sorte intermédiaire entre H. cordatus et . intermedius, démontre à nouveau l'impossibilité d'admettre dans une bonne classification phylogénique des Échinides un genre particulier pour la forme valangienne. Très rare ; un seul individu de l'Aptien de Casa-alta-Castellet. TOXASTER COLLEGNOI SisMoxpA, Cette espèce est la plus répandue dans l’Aptien des environs de Barcelone et M. Almera m'en a communiqué plus de 50 individus trouvés aux localités de Safra Cauzelles, Val Oberdele, Casa-alta-Castellet, Carvol près Olivella, Geltru, Mes- quitas, La Vall (Oleidola). Elle a encore été citée par M. Almera à la ferme de la Monsca Bal SG d 1", 5%sér., tt XXNI, p.810, 815 et 819). Le T. Collegnoi avec son péristome subpentagonal et son ambulacre impair composé de pores étroits, obliques, en circonflexe, appartient à la section Yto- toxaster de Pomel. Ce n'est cependant plus un vrai Miotoxaster, ni même un vrai Toxasterinæ, puisque ses ambulacres sont parfois déprimés comme ceux de tous les Brissidæ ; mais ce n'est pas encore un £piaster, puisque son péristome est encore subpentagonal. Pomel avait voulu en faire un Æypsaster, mais c'était une erreur manifeste, le 7. Colleonoi ayant son ambulacre impair nettement différent des autres. En réalité, comme je l'ai déjà dit, 7. Collegnoi est la forme ultime du type Toxas- ter, brusquement apparu dans le Valangien, bien que dérivé peut-être de Wetapo- rhinus, puisque l’apex se retrouve encore semi-disjoint chez certains Toxaster anciens. Mais avec l’Aptien, au moment où le genre va disparaitre, il se trans- forme et semble donner naissance aux deux principaux rameaux des Brissidæ cré- tacés, les adètes avec Æ£piaster et son prymnodesme dérivé, Micraster, d'une part, de l’autre les pétalodesmes avec Æemiaster |‘). Chez certains T. Collegnoti en elfet, les ambulacres se creusent au point de ressembler tout à fait à ceux des £piaster, mais comme l’a récemment fait remarquer M. de Loriol (Votes pour servir à l'étude des Echinodermes, VIT, p. 58, Genève, 1900), chez d’autres les ambulacres sont à peine déprimés, et l'on trouve entre ces extrêmes toute la série des intermédiaires. Sur quelques individus les granules miliaires se serrent en une bandelette péripé- tale mal circonserite et donnent, sinon l'illusion d'un véritable fasciole, du moins l'apparence d'un fasciole diffus. D'autres sont remarquables par leur grande taille, leur face supérieure élevée et renflée, leur sillon antérieur atténué, leurs ambu- lacres relativement courts. C’est cette variété que Cotteau avait signalée sous le nom d’Æchinospatangus Leymeriei et que M. de Loriol vient de faire figurer de La Clape. On en trouve d’ailleurs des individus plus ou moins renflés et allongés. La plupart de ces modifications que j'ai pu étudier sur une série de Toxaster de La Clape se retrouvent chez ceux des environs de Barcelone et m'engagent à (1) Lamserr. Note sur le développement de lEchinospatangus neocomiensis, p. 19. — Auxerre, 1889. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — TOME IX. MÉMOIRE N°24 — 3 13 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES ne pas mutiler l'espèce pour chercher à y distinguer des formes encore insuffisam- ment spécialisées. Parmiles Toxaster Colleonot de la Catalogne un seul, de grande taille (longueur 47 mill., larg. 45, haut. 30), malheureusement assez déformé, me parait appartenir à la variété Leymertiei, mais il diffère du type par ses ambulacres un peu plus pro- fonds. Il provient de La Vall. Les variations dans la profondeur des ambulacres pairs, plus ou moins exeavés, sont particulièrement remarquables chez les individus de Casa-alta et de La Vall; plusieurs ont leurs ambulacres plus déprimés qu'aucun des T. Coliegnot par moi examinés de l'Aude ou de l'Ardèche. Cette dépression des ambulacres est même plus accentuée chez eux que chez certains Æpiaster, comme Æ. Ricordeaut du Gault de l'Aube. Mais il est facile de relier en série ces individus à ambulacres de Brissidæ avec d'autres, qui ont ces organes très faiblement déprimés, analogues à ceux de 7°. icordeaui et de T. retusus lui-même (‘), et il n'y a aucun motif selon moi pour séparer notre espèce et le 7, Dieneri de Loriol, de Syrie et de la Judée, des autres espèces du genre Toxaster (°). ENALLASTER OBLONGUS BnoxcGxiarr (Spatangus). Cette espèce bien connue est partout caractéristique de l'étage Aptien ; elle ne paraît pas rare aux environs de Barcelone, dans le massif de Begas à Carvol et diverses autres localités indiquées par M. Almera, Garraf, Panadès, Pla-de-Llasei, Morisca (op. cit., p.809, 807 et 810). La plupart des individus de la Catalogne sont de taille au-dessous de la moyenne, mais présentent très nettement les caractères du type. Dans le bassin de Paris où le £, oblongus a été recueilli aux environs de Ven- deuvre (entre les tranchées de Vendeuvre et de Vauchonvilliers, Aube) par le regretté géologue Deloisy, il occupe un niveau très spécial et n'a été rencontré que dans les plaquettes de sanguine à fucoïde, qui forment, au-dessus des luma- chelles à Ostrea Leymeriei, mais au-dessous des sables et argiles bigarrés, un niveau constant de la Loire à la Marne, bien au-dessous de l’Aptien à Terebratella Astieri et surtout de l'Aptien de Gurgy à Plicatules et à Ammonites, £, oblongus (1) Le nom de retusus Lamarck doit, selon moi, être maintenu à l'espèce si connue du Néocomien. M, de Loriol parait lui préférer celui de complanatus Gmelin, que l'on suppose de vingt-sept ans antérieur, mais il est facile de se convaincre que le type de l'espèce de Gmelin n'est pas un Toxaster, puisque cette espèce à été essentiellement établie pour le Spalangus depressus de Leske, qui est un Æchinobrissus (tab. LE, fig. x, 2), tandis que le Toxaster préliguré par Breynius (L V, fig. 3, 4) et par Knorr (1. IV, fig. 5, 4), est identifié par Leske et par Gmelin à leur Spatangus où Echinus subglobosus. Si l'on voulait malgré cela conserver le nom de complanatus à une espèce de Toxaster, il faudrait l'appliquer aux figures de Scheuzer, qui correspondent plutôt à la forme du Valangien., Quant aux figures 3533 et 343 de Bourguet, il est bien difhieile d'y voir un type de l'£chinus complanatus, et tout à fait impossible d'y retrouver les caractères du Toæaster caractéristique du Néocomien, lequel est de toute évidenee le Spalangus relusus Lamarek, correspondant bien à la deserip- tion et à la figure citée de Breynius, et ayant été ainsi immédiatement interprété par Goldfuss. (*) Voir à ce sujet les très intéressantes observations de M. de Loriol : Notes pour servir à l'étude des Echinodermes, 11, 380 (Recueil Zool. Suisse, t, IV, n° 3, 1887), et aussi Cotleau : Sur quelques espèces d'Echinides du Liban, p.14. — Assoc. frane, P: l'av, des Se., Besancon, 1895. DE LA PROVINCE DE BARCELONE 19 paraît donc s'être montré dans le bassin du Nord bien plus tôt que dans le bassin méditerranéen où il reste caractéristique de l’étage Aptien. Cette espèce appartient, par la disposition irrégulière de ses pores dans l’am- bulacre impair, à la section //eteraster du genre, section dont d'Orbigny avait fait un genre véritable et que M. de Loriol a rejeté dans la synonymie du genre Ænal- laster. (Notes pour servir à l'étude des Échinodermes, 1, D 622Recuerl zool. Suisse, t. I, n° 4, 1884.) Je n'ai pas retrouvé en Catalogne la grande variété aplatie, signalée par M. Gau- thier à Morella (Valence) et si remarquable par l'irrégularité des pores des zones porifères antérieures des ambulacres pairs en avant. Cette variété de Morella, dont j'ai un individu sous les yeux, se distingue d’ailleurs du type par quelques autres caractères et l'alternance différente de ses pores dans l'ambulacre impair. Il serait donc possible qu'avec des matériaux plus étendus on soit amené à la séparer plus complètement du Æ. oblongus. (Voir : Cotteau, Péron et Gauthier : Bohuv, foss. de l'Aloérie, t. 1; fasc, 3, p. 21.) ENALLASTER DELGADOI de Lorior, Peter; Cette espèce a été si complètement décrite et figurée par M. de Loriol, qu'il me paraît superflu de reprendre l'étude de caractères aujourd'hui bien connus. (Faune crétacique du Portugal, vol. Il. Description des Échinodermes, par P. de Loriol, p. 87, pl. XVI, fig. 1,4. Lisbonne, 1888. Voir du même auteur : Notes sur les Échinodermes, Let IL. Recueil zoo. Suisse, t. Frptôrg pl /rherr/(tr887);-et t. IV, p. 397, pl. 16, fig. 4, 5 (1885), et aussi Cotteau : Sur quelques espèces d'Échi- nides du Liban, p. 12, Paris, 1893.) L'Æ, Delgadoi est remarquable par sa forme plus où moins large, échan- crée en avant, tronquée en arrière, sa face supérieure renflée sur les bords, dépri- mée vers l’apex, sa face inférieure plane, son périprocte transversalement ovale, son péristome subcirculaire, subpentagonal chez les jeunes, plus ou moins trans- verse chez les individus très adultes, son ambulacre impair composé de pores hétérogènes alternativement grands et petits, les premiers oblongs dans la rangée interne, très longs dans la rangée externe, les autres ronds dans la rangée interne et oblongs dans l’externe ; les petits pores sont en retrait par rapport aux grands, ce qui constitue une disposition assez différente de celle observée chez le type du genre £, Greenovii. Les ambulacres pairs superficiels sont très inégaux et dissem- blables ; les postérieurs plus courts, pétaloïdes, sont formés de branches sub- égales, les antérieurs, flexueux, le sont de branches très inégales : celle d'avant est composée de petits pores oblongs, à peine perceptibles, celle d'arrière de pores externes très allongés et d’internes courts. Enfin de gros tubercules crénelés et perforés, nettement scrobiculés, développés en dessus, près de l’apex, surtout dans les interambulacres antérieurs, donnent à l'espèce un caractère bien spécial. La forme la plus voisine est Æ, texanus Rœmer, dont J'ai sous les yeux un 20 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES individu de Loyal-Valley (Texas); il est également pourvu en avant de tubercules scrobiculés et il serait assez difficile de le séparer d’'Æ. Delgadoi sans son plas- tron plus bombé et son péristome plus transverse, semblable à celui de certains Epiaster. Enallaster mexicanus Cotteau, plus gros, avec apex plus excentrique en arrière et plastron encore plus saillant, a aussi son péristome nettement trans- verse. Le petit £. Tschudii Desor, du Pérou, aurait au contraire son péristome subdécagonal, ce qui permettrait de le distinguer d’Æ. texanus, dont il paraît avoir les tubercules scrobiculés; il serait d’ailleurs plus cordiforme avec sillon plus superficiel et plastron plus bombé que Æ£. Delgadoi. E. obliquatus Clark, qui se trouve au Texas avec Æ. texanus, S'en distingue par l'absence de gros tubercules scrobiculés, sa face inférieure plane et surtout la forme de ses ambulacres posté- rieurs flexueux comme les antérieurs pairs, bien que la branche d'avant soit com- posée de pores relativement assez développés. C'est parmi les nombreux Æ£nallas- ter américains une forme intermédiaire entre le type du Æ. texanus et celui du £. Karsteni, mais on la distinguera toujours facilement d'£. Delgadoi |”). Je ne connais pas Æ. peruvianus Gabb, du Pérou. Quant à £. Lorioli Stein- mann, de Bolivie, c'est bien un £nallaster très voisin de £. Karsteni, mais plus rétréci en arrière et à sillon antérieur plus profond; on ne saurait donc le con- fondre avec £. Deloudoi. En Afrique, £. Tissori Coquand, de l'Aptien d'Algérie, est encore voisin de l'E. Delgadoi, dont il se distingue par divers caractères que M. de Loriol a déjà signalés, notamment par l'absence en dessus des gros tubercules scrobiculés. FE. subquadratus Gauthier a une forme ovoïde, renflée, bien différente. Quant aux espèces à zones porifères des ambulacres postérieurs très inégales, comme £. Karstent, E. syriacus de Loriol, Æ. Pomeli et E. Peront Ficheur, on ne saurait les confondre avec £. Deleadoi. Enfin £, crisminensis, E. lepidus de Loriol, du Por- tugal, appartiennent comme Æ, Couloni Agassiz et Æ. oblongus Brongniart, à la section des /leteraster. M. de Loriol a signalé l'espèce à la fois dans l'Urgonien et le Cénomanien infé- rieur du Portugal ; on la retrouve dans certaines localités du Liban et de la Pales- tine (chemin de fer de Jaffa à Jérusalem), au sein de couches également considé- rées comme cénomaniennes. Les individus assez nombreux et bien conservés qui m'ont été communiqués par M. Almera, ont été recueillis à Marmella, dans une couche jaunàtre paraissant identique à celle où ont été trouvés Tylocidaris Strom- becki et Diplopodia marticensis Var. Bofilli. L'espèce se serait done développée en Catalogne plus tôt qu'en Portugal, et surtout qu'en Palestine et en Syrie. EPIASTER PRIOR Lausenr. PLEV, rc A0: Par un hasard vraiment fâcheux, l'£piaster hémiastériforme de l'Aptien de (:) Les figures de grandeur naturelle des planches 39 et 40 de l'ouvrage de Clark sont assez défectueuses, surtout en ce qui concerne la forme des ambulacres, représentés beaucoup trop étroits, _ DE LA PROVINCE DE BARCELONE 1 Barcelone est généralement en mauvais état, et le seul que je puisse décrire n’est pas d’une conservation irréprochable. Espèce de petite taille (long. 30 mill., larg. 27, haut. 18), subcordiforme et en même temps un peu polygonale, arrondie et échancrée en avant, légèrement rétré- cie et tronquée en arrière ; face inférieure presque plane, déprimée près du péris- tome, avec plastron peu saillant, terminé par une vague protubérance noduleuse ; face postérieure obliquement tronquée ; face supérieure renflée, en arc surbaissé, ayant sa plus grande hauteur en arrière de l’apex, sur une carène postérieure peu saillante, très atténuée au-dessus du périprocte ; sillon antérieur large, assez pro- fond. échancrant nettement l’ambitus et se prolongeant en dessous, jusqu'au péris- tome ; apex central. Ambulacre impair, composé de petits pores oblongs, séparés par un granule ; ambulacres pairs, déprimés, assez larges, inégaux, tendant seule- ment à se fermer à leurs extrémités, mais encore assez largement ouverts, avec pores internes allongés, à peine plus courts que les externes, et larges zones interporifères lisses : les antérieurs flexueux sont composés de branches un peu inégales, celle d'avant ayant ses pores plus courts, surtout au voisinage de l’apex; les ambulacres postérieurs courts, arqués, ont leurs branches à peu près égales. Périprocte ovale, au sommet de la face postérieure ; péristome très excentrique en avant, transversalement allongé, sans labrum saillant, mais à bords ourlés comme ceux de beaucoup d'Aemiaster. Tubercules peu développés, épars, au milieu d'une fine granulation miliaire ; en arrière, dans la zone péripétale, les gra- nules s’égalisent, se serrent et se disposent en petites lignes transverses, de manière à constituer un pseudo-fasciole diffus. Les caractères archaïques de ce petit £piaster sont intéressants à constater et le rapprochent plus de Toxaster Collegnoi que de toute autre espèce. La forme transverse du péristome, celle flexueuse des ambulacres pairs antérieurs, la pré- sence même de traces d’un pseudo-fasciole se retrouvent, en effet, chez T. Colle- gnot, bien que ces caractères soient communs avec d’autres Epiaster, comme FE. Ricordeaui et E. matronensis. E. prior se distingue toutefois facilement de T. Collegnoi par son ambitus subpolygonal, son sillon antérieur plus large et plus profond, ses ambulacres pairs plus déprimés et moins flexueux, tendant davantage à se fermer à leurs extrémités, les antérieurs composés de branches moins iné- gales. Il n'en est pas moins vrai que ces deux espèces forment le passage d’un genre à l’autre ; mais tandis que 7°. Collegnoi se rapproche plus du type T. retusus, E. prior, par sa forme, la profondeur de ses ambulacres et la disposition de ses pétales, se rattache mieux au type Æ. crassissimus. Epiaster prior offre des rapports avec Æ. restrictus Gauthier, de l'Aptien d'Algérie, mais ce dernier est plus régulièrement allongé et son sillon anté- rieur est plus atténué à l’ambitus. Æ incisus Coquand, de l'Albien, a ses ambu- lacres, surtout les postérieurs, plus excavés. Æ. Pouyannet et E. Blayaci Ficheur, à longs et larges ambulacres droits, appartiennent plutôt au genre Hypsaster et s'éloignent beaucoup de l'espèce espagnole. £, polygonus Agassiz, qui a été cité dans l’Aptien, a aussi plutôt les caractères d’un /ypsaster. Enfin, le petit Æ. meridanensis Cotteau, d'un horizon beaucoup plus élevé, a une forme 22 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES et des ambulacres trop différents pour permettre aucune confusion avec notre espèce. Localités : Safra, Carvol, étage Aptien. ANTEDON ALMERAI de Lonioz, 1900. Avec les Échinides de l'étage Aptien, M. Almera m'a communiqué un très bel Antedon de l'Aptien de Marmella. L'étude des Crinoïdes ne rentrant pas dans ma spécialité, j'ai envoyé celui-ci à M. P. de Loriol Le Fort qui, avec sa compétence et son amabilité bien connues, en a donné une complète description et des figures dans le vi fascicule de ses Votes pour servir à l'étude des Echinodermes, p. 74, pl. 8, fig. 5 (Genève, 1900). Je ne puis que renvoyer à ce travail pour cette rare espèce. C. — ÉCHINIDES DU SÉNONIEN PYRINA ATAXENSIS CorrEau. Un seul individu, confondu avec des espèces éocènes de Villelista, appartient à cette espèce, caractéristique des couches à Hippurites de Sougraigne (Aude), où elle a été signalée sous le nom d'atacica, corrigé par Cotteau lui-même en 1863. MICRASTER CORBARICUS Lauperr. Sous le nom de Wicraster brevis, cette espèce a déjà été signalée à Boixols (Catalogne) par M. Vidal. Les deux individus que j'ai sous les yeux proviendraient des environs de Barcelone, sans que je puisse rien garantir à cet égard. Tout ce que je puis dire, c'est qu'ils sont absolument semblables aux types des Bains de Rennes et appartiennent à l'espèce, jadis confondue avec le Wicraster brevis Desor, de Paderborn, mais qui en diffère par sa taille plus forte, son sillon anté- rieur atténué en dessus, ses ambulacres plus longs, composés de pores plus nom- breux et plus serrés, son fasciole toujours apparent. J'ai donné, en 1805, à l’es- pèce des Corbières le nom de W. corbaricus (Monographie du genre Micraster — Stratigraphie de la Craie supérieure, par À. de Grossouvre, p. 239). Le M. corbaricus est une des espèces les plus caractéristiques du Santonien de la région pyrénéenne; très commun aux Bains de Rennes et à Sougraigne (Aude), on le retrouve au Beausset (Var) et aux environs de Nice: il a été signalé en Algé- rie, près de Constantine, et à Berrouaghia, en Tunisie, au Djebel-Djebba, en ÿspagne, par M. Carez, à Vitoriano (Alava). DE LA PROVINCE DE BARCELONE 23 D. — ÉCHINIDES DU TERRAIN ÉOCÈNE LEIOCIDARIS ITALA LAUsE. RP L LS enPIATEr CSL Cette espèce, depuis longtemps connue, a été d'abord (1863) signalée dans le Vicentin d'après un fragment d’aire interambulacraire ; elle était surtout caracté- risée par l'étendue et la finesse de sa zone miliaire avec granulation homogène masquant les sutures. Un fragment beaucoup plus considérable, montrant une partie de la face inférieure avec radioles adhérents, a été figuré par Dames en 18537. Les ambulacres sont ornés de granules inégaux, dont les internes plus petits sur deux ou quatre rangs ; les sutures interambulacraires sont distinctes, surtout la médiane, et les granules sont sériés par les impressions des filets nerveux. Dames réunissait au L. ttala le Cidaris calamus Laube, ce qui ne me parait guère justifié. Il est, par contre, fort possible que le C. striato-granosa Schauroth ne diffère pas du L. ttala (xadioles). Un individu encore incomplet de cette espèce a été recueilli dans l’'Eocène d'Egypte et figuré par M. de Loriol, qui a donné des grossissements permettant de se faire une plus exacte idée des détails du test. Enfin, un fragment provenant de Hongrie à été figuré par Koch. Je renvoie pour la synonymie de cette espèce à celle donnée par M. de Loriol dans Æocæne Echinoideen aus Ægypten und der libyschen Wüste, p. 7, tab. I, ho» "13109001. Il'yalieu, d'ajouter : Leiocidaris itala Koch : Die altertiären Echiniden Siebenbürgens, p. 14,pl XV, f. 9. 1885. Rhabdocidaris itala Cotteau : Paléont. franc. Echin. Eoc., Il, p. 461. 1892. — itala Fourtau : Revis. des Echin. foss. de l'Egypte, p.633. 1899. Leiocidaris ttala Almera : Bull. S. G. d. K., 3° sér., t. XXVI, p. 703. 1899. L'individu du nummulitique (Lutétien) d'Abo (Montserrat) est le plus beau et le plus complet qui soit connu ; il atteint 6o mill. de diamètre sur 31 de hauteur. Il est remarquable par sa forme subpentagonale, son péristome étroit, pentago- nal, son apex caduc, large et arrondi, ses ambulacres onduleux, à pores rappro- chés par paires que séparent de petites crêtes finement granuleuses, et sa zone interporifère garnie de quatre à six séries de granules, dont les externes sont plus développés que les autres. Les interambulacres portent deux rangées de gros tubercules mamelonnés, incrénelés, à scrobicules peu profonds, situés plus près de l’ambulacre que de la suture médiane et au nombre de huit par rangée. Les plaques, plus larges que hautes, sont limitées par des sutures horizontales plus sinueuses que chez les autres espèces connues du genre ; ces sutures, recouvertes par les granules et les sillons de la zone miliaire, sont d’ailleurs peu distinctes; la suture médiane est, au contraire, très nette et ressemble à celle des espèces du 24 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES sous-genre Dorocidaris, dont L. itala ne s'éloigne que par les crêtes granuleuses séparant les paires de pores et la position de ces derniers dans un sillon spécial à chaque paire. Les granules scrobiculaires arrondis, peu développés, forment des cereles complets, sauf à la face inférieure, où ils tendent à se confondre, sans que les scrobicules deviennent cependant jamais confluents. La zone miliaire étendue, un peu déprimée, est couverte de fins granules homogènes et sériée par les sillons des filets nerveux. Cette espèce ne me parait pouvoir être confondue avec aucune autre. Au pre- mier abord, elle ressemble un peu à certains Dorocidaris, comme Cidaris perlata Sorignet, ou aux grands Cidaris subvesiculosa de la Craie, mais en diffère par sa forme subpentagonale et surtout la disposition de ses pores qui la rejette dans un genre différent. Les L. Mezzoana et L. pseudo-jurassica Laube, du Vicentin, de taille moindre, ont leurs ambulacres plus larges, avec zones interporifères com- prenant un nombre beaucoup plus considérable de granules (). Le genre Leiocidaris, proposé par Desor en 1856, me paraît devoir être adopté en l'appliquant aux Stereocidarinæ pourvus de tubercules lisses () et de pores reliés par un sillon. Le type est L. cidaris Linnée (£chinus), vivant de l'Océan indien et que Lamarck a plus tard nommé Cidarites imperialis. LEIOCIDARIS BOFILLI Lauserr. PI. IL, fig. » à 5. Syu : Leiocidaris Bofilli Lambert in Almera : Bull, Soc. Géol. de Fr., 3° s., t, XX VI, p. 705, 18q9. Cette espèce a été recueillie avec la précédente dans l'Eocène d’Abo (Mont- serrat); elle diffère du Z. itala par sa moindre taille, sa forme plus régulièrement circulaire et plus haute (diam. 42 mill., haut. 31), ses ambulacres plus droits, quoique encore légèrement onduleux, ses pores plus allongés, disposés par paires que séparent des crêtes plus saillantes, par conséquent plus nettement conjugués. Les zones interporifères portent seulement quatre rangées de granules moins inégaux. Les tubercules interambulacraires incrénelés ont leur cône plus large, leur scrobicule plus superficiel, et forment, sur le milieu de plaques plus hautes, deux rangées de huit à neuf tubercules par série. Granules scrobiculaires très peu développés, à peine plus gros que les granulesmiliaires ; ilsforment en dessus des cercles complets, tangents entre eux, etavec tendance à se confondre en dessous, (*) M. Oppenheim dans son importante étude sur la faune de Priabona (Palæontographiea, Bd, XLVI, Slutigart, 19or) vient de figurer un Z. itala de la collection de Zigno évidemment différent du mien, Mais il ne me parait pas démontré que ce nouveau type, à plaques très hautes el zone miliaire non striée, corresponde mieux que le mien à celui assez incertain de Laube, ni surtout à celui de Dames, Dans ces conditions, je continue à interpréter cette espèce suivant une constante tradition et l'opinion de MM. Dames, de Loriol, Koch et Cotteau, (Note ajoutée pendant l'impression.) () Chez certaines espèces comme Z. baculosa, on observe quelques traces de crénelures sur les tuber- cules périapicaux ; mais l'on ne saurait confondre ces crénelures obsolètes et partielles avec celles si profondes des vrais Ahabdocidaris. DE LA PROVINCE DE BARCELONE 29 sans que les scrobicules deviennent confluents ; les sutures horizontales des plaques sont droites et la suture médiane à peine déprimée; zone miliaire peu développée, étroite, couverte de granules homogènes, moins nombreux, moins fins, moins distinctement sériés que ceux du Z. itala. Cette espèce rappelle un peu le L. alta Dames, du Vicentin, mais elle est plus haute; elle a ses ambulacres moins droits, ses plaques interambulacraires plus hautes, une zone miliaire beaucoup plus étroite. Bien que ressemblant un peu aux Cédaris sabaratensis, C. Baicherei et C. Pomeli Cotteau, le Z. Bofillien diffère très profondément par les caractères de son ambulacre et la disposition de ses pores, qui le placent dans un autre genre. Le L. Blancheti Cotteau (Rhabdo- cidaris), plus petit, a d’autres ambulacres avec dénudation médiane de la zone interporifère. Malgré une grande analogie entre mon Leiocidaris du Montserrat et celui d'Amer (Catalogne), rapporté par Cotteau au Z. Scampici Taramelli (Cidaris), 11 ne m a pas paru possible de le confondre avec le type de l'Eocène de l'Istrie, plus petit, déprimé, à tubereules moins gros, moins saillant, moins nombreux, à cercles scrobiculaires non tangents et zone miliaire dépourvue de sillons horizon- taux. LEIOCIDARIS SCAMPICCHIOI TaramMELrrtr (Cidaris). Syn. Cidaris Scampiccit Taramelli : Di aleuini Echinidi eoceni dell Istria, p. 10, pl. I, fig. 1, 2. — 1853. Cidaris Scampicii Taramelli. Bittner : Beiträge zur Kenntniss alterthiärer Echiniden-Faunen der Südalpen, p. 30, pl. I, fig. 4. — 1880. Cidaris Scampicecii Taramelli. Cotteau : Descripeion de algunas especies de Equinidos nummuliticos de la Provincia de Gerona — Resena Geol. y Min. de la Prov. de Gerona, por L.M. Vidal, p: 77, pl. IX, fig. 1 à 5. — 1886. Le nom de cette espèce, dédiée par son auteur au signor D. À. Scampicchio, doit s'orthographier Scampicchiot, sans qu'il y ait lieu de s'arrêter aux variations proposées par Taramelli lui-même, puis par Bittner et Cotteau. N'ayant pas retrouvé ce Leiocidaris parmi ceux de la province de Barcelone qui m'ont été communiqués par M. Almera, je n'aurais pas eu à le mentionner ici, Si Sa connaissance exacte n'importait à la détermination des formes voisines dont j'ai eu à m'occuper. Le type de l'Eocène d'Albona (Istrie) est une espèce déprimée à ambulacres flexueux dont la zone interporifère ne porte que quatre rangs de tubercules iné- gaux ; les interambulacres semblent, d'après la figure, pourvus de fossettes sutu- rales assez profondes et portent deux rangées de seulement cinq tubercules, à très petit mamelon et scrobicules assez profonds ; les cercles de granules scrobicu- laires sont bien distincts et non confluents ; la zone miliaire est étendue, homo- gène, non sériée par des sillons. L'individu de S. Giovanni Ilarione, figuré par Bittner et avec raison attribué par lui au sous-genre Leiocidaris, est plus haut et porte six tubercules interam- bulacraires par rangée; sa zone miliaire parait beaucoup moins développée, SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE, — PALÉONTOLOGIE. — TOME IX. MÉMOIRE N° 24. — 4 26 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES cependant je crois le rapprochement proposé exact et ne vois pas de motifs pour séparer cet individu du type. L'individu de l'Eocène d'Amer (Catalogne), rapporté à la mème espèce par Cotteau, est encore plus haut et compte sept tubercules interambulacraires par rangée ; sa zone miliaire est très développée, homogène, avec sillons des filets nerveux (‘) qui recouvrent les sutures. Il présente ainsi une physionomie très diffé- rente de celle du type de lIstrie et de la forme du Vicentin pour se rapprocher beaucoup de mon L. Bojilli du Montserrat; mais ce dernier est encore plus haut, avec jusqu'à huit tubercules interambulacraires par rangée ; ses tubercules mon- trent des mamelons bien plus développés, et leurs scrobicules plus étendus sont entourés de cercles de granules scrobiculaires confluents. Ces différences m'ont paru suffisantes pour ne pas réunir l'espèce du Mont- serrat à celle d'Amer; en tout cas la première est trop éloignée du type de l'Istrie pour pouvoir être rattachée au L. Scampicchiot. LEIOCIDARIS ALMERAI Lauserr. PI Tr. 19 à 122. Espèce de petite taille, dont l'unique individu, bien que légérement déformé, ne saurait être correctement rapporté à aucun Letocidaris connu (diamètre 25 mill., haut. 15). Il se rapproche sans doute un peu de l'espèce précédente, mais ses tubercules interambulacraires sont beaucoup plus développés, surtout en des- sus, où, dans chaque aire, le dernier, très gros, alterne avec un autre, atrophié, en sorte qu'il semble au premier abord n'y avoir que cinq gros tubercules péria- picaux. Au nombre de six seulement par rangée, les tubercules interambula- craires sont plus inégaux et moins nombreux que ceux du Z. Bofilli ; plus gros en dessus ils reposent sur des plaques relativement plus hautes, laissant entre eux une zone miliaire moins large, non sillonnée, et garnie de granules plus inégaux. Les ambulacres du L. A/merai, plus flexueux, ont leurs pores moins profondé- ment CONJUSUÉS ; son apex, d'après ses contours, était plus étendu. Toutes ces différences sont trop considérables pour pouvoir être attribuées seulement à la taille et à l'âge des individus. Certains individus jeunes du Cidaris sabaratensis Colleau ont aussi quelque ressemblanceavec le L. A{merai, mais la structure des ambulacres ne permet pas de confondre les deux espèces. Localité. — Entre Bégas et Vallube, aux environs de Barcelone. Eocène (num mulitique). Gexne PHALACROCIDARIS Lausenr, Je me suis déjà expliqué sur la nécessité de diviser l’ancien grand genre Cidaris, qui constituait en réalité deux sous-familles dans la famille des Cidaridæ. Les (1) Ce caractère important a été complètement négligé par le dessinateur, mais Cotteau le mentionne posi- tivement dans sa description : los otros, mas pequeños y dispuestos en filas horizontales... DE LA PROVINCE DE BARCELONE 27 principaux genres récents proposés par Pomel et par M. Doderlein, bien que rejetés par Duncan, mais adoptés par M. Schlüter, me paraissent devoir être main- tenus, C’est ainsi que dans la tribu des Lerocidarinæ, àtubercules incrénelés, j'ad- mets les genres Microcidaris, ne comprenant que de minuscules espèces triasiques, Cidaris, dont le type estle C. Mauri Schynwoet, 1711, vivant, à sutures médianes interambulacraires non déprimées et radioles relativement courts, avec le sous- genre Dorocidaris, pour les espèces à sutures médianes déprimées et longs radio- les, Gontocidaris pourvu de fossettes suturales médianes, Leiocidaris à pores con- jugués, T'emnocidaris, caractérisé par ses pseudo-fossettes assulaires et T'ylocidaris à tubercules imperforés. À côté de ces genres, Pomela distingué ses Stereocidaris pour les espèces pourvues à la fois de fossettes aux sutures horizontales et de tubercules périapicaux atrophiés, tandis que Typocidaris a les mêmes fossettes suturales sans atrophie des tubercules périapicaux. Mais, parmiles espèces à tuber- cules périapicaux atrophiés, comme ceux des Sfereocidaris, plusieurs sont com- plètement dépourvues de fossettes suturales ; elles ne sauraient donc rester con- fondues avec Stereocidaris et, en raison de leur physionomie très particulière, méritent de constituer un genre ou sous-genre distinct, pour lequel je propose le nom de Phalacrocidaris (‘). Ce sont des Leiocidarinæ caractérisées par latro- phie des tubereules périapicaux et l'absence de fossettes suturales. Le type est P. japonica Doderlein (Stereocidaris) des mers du Japon. On en connaît deux autres espèces vivantes : P. grandis et P. sceptriferoides Doderlein, dans le Cré- tacé, six espèces du Cénomanien au Sénonien, ?. atropha Gauthier, P. Reussi Geinitz, P. punctillum Sorignet, P. silesiaca, P. subhercynica et P. darupensis Schlüter. Ces deux groupes se relient par quelques espèces tertiaires, notamment P. nummulitica Sismonda (Cidaris) de l'Eocène. PHALACROCIDARIS GAUTHIERI Lamsenrr. PI Ge 23 à 27. Syn. Phalacrocidaris Gauthieri Lambert in Almera : Bull. S. G. de F.,3° sér.,t. XXVI, p. 705. 1899. Espèce de moyenne taille (diamètre 33 mill., hauteur 20) circulaire, assez haute, à interambulacres saillants, péristome subpentagonal {diamètre 12 mill.) etapex large, caduc. Les ambulacres très flexueux sont étroits avec lignes de pores enfoncés, arrondis, très rapprochés, séparés par un granule; zone interporifère portant quatre rangs de granules, dont les externes sont à peine plus gros que les internes. Interambulacres composés de plaques relativement très hautes, au nombre de quatre seulement par série ; les troisièmes depuis le péristome très développées, bossuées, portent des tubercules saillants, à mamelon étroit, et scrobicules profonds, sans granules serobiculaires distincts ; les tubercules péria- picaux sont plus ou moins complètement atrophiés: zone miliaire très développée, = x 20 . À = 0 (1) Proc Chauve et K!0zo1 Diadème, genre d’Echinide, 28 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES surtout entre les gros tubercules de lambitus ; le milieu de l'aire est garni partout de fins granules homogènes, sériés par les sillons de filets nerveux, qui s'irra- dient des serobicules; sutures des plaques marquées par une vague dépression du test, mais indistinctes ; pas de fossettes suturales. On aperçoit seulement cà et là des traces de fossettes assulaires arrondies, analogues à celles de Temnocidaris, mais qui ne paraissent être ici que des accidents de fossilisation. Radioles incon- nus. En raison du petit nombre de ses tubercules et de ses plaques saillantes, très hautes, cette espèce ressemble au P. darupensis Schlüter (Stereocidartis) de lOber- Senon, mais s'en distingue facilement par ses scrobicules plus étroits, à granules scrobiculaires plus atténués, la disposition nettement sériée de ses granules miliaires, ses ambulacres à zones interporifères ne portant que quatre rangs de granules. P. nummulitica est une espèce assez mal connue, établie par Sismonda dans le Catalogue de Bellardi (Catalogue raisonné des fossiles nummulitiques du Comté de Nice, p. 263, pl. J, fig. 3, 1852) et dont Cotteau a fait reproduire les figures dans la Paléontologie francaise (Echin. Eocènes, W, pl. 208, fig. 5, 6). Mal- heureusement, le dessinateur s'est livré, pour cette reproduction, à une telle fan- taisie qu'il n'y a aucun rapport entre son dessin et les figures originales. Quoi qu'il en soit, le P. nummulitica diffère du P. Gauthieri par ses ambulacres moins flexueux, ses zones interporifères à six rangées de granules, ses plaques interam- bulacraires moins convexes, avec tubercules plus étroitement scrobiculés, égale- ment atrophiés en dessus et en dessous, ses granules serrés, mais ne paraissant pas sériés. Localité. — Deux individus de l'Eocène (nummulitique) d'Abo (Montserrat), près Barcelone. Le second mesure 40 mill. sur 28 de hauteur. ECHINOPEDINA GRANULOSA Lamsenr, PI. IT, fig. 6 à 8. Syn, Echinopedina granulosa Lambert in Almera : Bull, Soc. G. de F., 3° sér,, t. XX VI, p. 703. 1899. Avant de décrire cette nouvelle espèce, il me parait indispensable de reprendre un peu l'étude du type du genre, Æ. Gacheti Desmoulins (Echinus) de l'Eocène moyen de Blayes, connu longtemps par l'unique individu dont MM. Desor et Cotteau ont donné des figures. Cet individu, très adulte, a été très fortement restauré sur les premiers dessins qui l'ont représenté (Desor : Synopsis, pl. XVI, fig. 7; Cotteau : Echin. nouveaux, pl. XV, fig. 4, 6) et a été figuré un peu confu- sément dans ses détails à la pl. 351 de la Paléontologie francaise. Sur cette planche, le dessinateur n'a pas reproduit la disposition des granules interambu- lacraires, si bien représentée à la figure à de la planche XVI des £chinides nou- veaux où peu connus et décrite au texte (Paléont. franc : Echin. Eoc., W, p. 62r). Je dois à la générosité de M. Courjault, le savant fondateur de la Société pour la diffusion des sciences physiques et naturelles,un deuxième individu de cette rare DE LA PROVINCE DE BARCELONE 29 espèce, un peu plus petit que le type (diam., 30 mill.), mais dont les détails du test sont parfaitement conservés. Les pores sont bien disposés comme lPavait primitivement indiqué Cotteau (Æchinr. nouwv., pl. XVE, fig. 6) ; ils présentent une disposition bigéminée, avec rangée externe deux fois plus fournie que l’interne, et il n'y à pas à tenir compte des figures 4, à de la Paléontologie française, mon- trant des majeures à deux éléments avec deux paires de pores dans la primaire aborale, anomalie qui n’a existé que dans l'imagination du dessinateur. Chez la plupart des Pedinine, les majeures sont incomplètement constituées, chaque plaque tuberculifère n'étant formée que de deux primaires intimement soudées, mais restant séparée de ses voisines par une petite primaire granulifère, très réduite du côté de la suture médiane, et dont les pores sont éloignés du bord externe; cette primaire granulifère joue le rôle de la pri- maire aborale des Tiarinæ. Chez Echinopedina Gacheti, la disposition est la même et les pores de la rangée verticale interne (C. C.) appartiennent aux primaires aborales, con- trairement à la figure donnée par Cotteau. Ce fait est rendu évident par une comparaison des plaques de cette espèce avec celles de l’Æ. granulosa et avait d’ailleurs été parfaitement reconnu par Cotteau lui-même lorsqu'il disait : «Trois paires de pores, affectant une disposition arrondie, : : L : Fig. 1. — Plaques ambula- correspondent à une plaque ambulacraire. » Echinopedina Graires grossies du Echi- présente donc une disposition toute particulière de ses nopedina Gacheti. x 1Q > SAUTER à À: QT TS I. Une majeure de l'ambitus. pores, puisque, contrairement à la règle générale, ce sont ne lite majeure. — 1, la primaire adorale; 2, la ceux de la primaire aborale qui sont le moins excentriques. "1? os : ee r ; R médiane ; 3, l’'aborale ; les L'examen de la suture médiane, formée de larges zigzags, deux premières soudées, tu- ? (o) SENS berculifères. — A. B. Série dont les angles sont à peine émoussés par la présence des des pores externes. — GC. primaires granulifères, mérite également de fixer l’atten- ed tion et montre, chez cette espèce, un degré d'évolution pour la formation des majeures, qui ne se retrouve guère que chez des Pedininæ du Miocène, comme Æchinopsts. L'individu d'Anglade (Gironde), que j'ai sous les yeux, permet aussi d'observer la disposition particulière des granules dans la partie centrale des interambu- lacres, où, au-dessus de l’ambitus, ces granules ne sont disposés que sur deux rangs aboraux, laissant la moitié inférieure des plaques dénudée, ainsi que le milieu de l'aire. C'est à peu près la disposition déjà décrite par Cotteau et figurée en 1866, mais que son dessinateur n'a pas su reproduire pour la Paléontoloztie francaise. Il résulte de ces observations que le genre Echinopedina, démembré par Cot- teau des Æchinopsis, ne diffère guère de Pedina que par la position un peu plus en retrait des pores de ses primaires libres, caractère de faible importance et de valeur plutôt subgénérique ; il S’éloignerait davantage, malgré une physionomie générale très voisine, d'Echinopsis, dont les pores sont simples et se profilent tous sur une même ligne. Cotteau avait placé dans son genre Echinopedina\ Echinopsis EdwardsiForbes, 30 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES que Duncan me parait y avoir justement maintenu, Quant à l'Echinopedina cubensis Cotteau, pourvu de rangées secondaires de tubercules, et dont les pores irréguliers ne sont plus bigéminés, il semble former la transition entre Pedina et Echinopedina. Ces préliminaires posés et connaissant bien le type du genre, il sera facile de caractériser en quelques mots l'espèce nouvelle de l'Eocène du Montserrat. L'Echinopedina granulosa, d'après l'individu légèrement déformé que j'ai sous les yeux, parait avoir eu à peu près la formeet la physionomie générale del £. Gacheti (diam., 32 mill. ; hauteur, 18), dont il reproduit les tubercules et les pores irrégu- liers ; cependant, ceux de la primaire libre sont moins en retrait par rapport aux autres et leur disposition est plutôt pseudo-trigéminée inverse que bigéminée. Ses majeures ambulacraires sont moins nettement constituées et la suture médiane reste presque droite, semblable à celle de Pedina et d'Orthopsis. Enfin chez E£chi- nopedina granulosa les granules ne sont pas limités à la partie médiane et supé- riewre des plaques interambulacraires, mais les recouvrent uniformément, Ces différences suffisent pour parfaitement caractériser l'espèce et ne permettre de la confondre avec aucune autre. Localité. — Eocène, nummulitique de Vilelista (Montserrat) près Barcelone, (Calsina, d'après M. Almera). LEIOPEDINA TALLAVIGNESI Correau (Codechinus). J'ai sous les yeux un bel individu de cette remarquable espèce ; il montre bien les détails d'ornementation du test et présente cette forme haute, caractéristique du genre. et qui s'est continuée seulement chez les Amblypneustes des mers australes, si différents d'ailleurs par leurs tubercules imperforés. Quelques radioles sont encore adhérents au test ;: ce sont de petits bâtonnets cylindriques, finement cannelés, dont je ne puis observer ni la base ni l'extrémité. L'espèce diffère de L. Samusi Pavay par l'absence de rangées secondaires de tubercules interambula- craires, et de Z. Samusi de Loriol par l'homogénéité Fig. 2. — Portion d'ambulacre du | Leiopedina Tallavignesi prise à de ses pores. l’ambitus, pour montrer la compo- L'individu observé provient du Montserrat, sans sition des majeures : : , . : &e RE , nd 1: sie À: indication plus précise de localité, Ifespèce était 1, plaques primaires, ordinairement GE PE : tubereulifères, parfois granulifères, oe- d’ailleurs déjà connue de la Catalogne, où elle a cupant seules le milieu de l'aire ; 2, les A: CES : À à a, demi-plaques centrales ; 3, les demi- été recueillie à Artes par M. Carez et à Villa de laques aborales, Le principe est tou- =: : . LR ,. FR Durs que les paires de pores forment Coballs par de Verneuil. C'est l'individu decette des arcs devant les tubercules, (Compa- env Îlen TER EA dernière localité que Cotteau a fait figurer aux planches 3548 et 549 de la Paléontologie francaise (Eocène, Echinides, W, p.613). Les auteurs ayant jusqu'ici figuré d'une facon un peu confuse la structure des majeures ambulacraires, j'en donne ici une nouvelle figure, d'après notre individu du Montserrat. DE LA PROVINCE DE BARCELONE 31 CŒLOPLEURUS CORONALIS KzEix (Cidartis). Cette espèce, figurée par Klein, dès 1734, a été longtemps connue sous le nom d'equis que Valenciennes lui avait donné (i7 Bory de Saint-Vincent, 1825). Elle est très rare en France, où elle n’a été recueillie que dans l'Eocène supérieur de Biarritz. On la rencontre plus souvent en Espagne, où l'ont signalé MM. de Ver- neuil, Carez et Vidal, à Gerona et à Vich. J'en ai sousles yeux plusieurs individus des environs de Barcelone trouvés à Bellprat, entre Bega et Vallube, et surtout à Olot. Quelques-uns sont plus renflés que le type, mais toutes les formes intermé- diaires se voient dans la série des individus trouvés à Olot. CŒLOPLEURUS ISABELLÆ COTrrEAu. Cette belle espèce a été décrite par Cotteau en 1893 dans ses Æchinides nou- veaux ou peu connus (2° sér., p. 173, pl. XXII, fig. 11, 14), d’après un individu unique, recueilli par M. Maurice Gourdon à Gurp (province de Barcelone). Elle est toujours fort rare et je ne l'ai pas retrouvée parmi les nombreux Echinides que M. Almera a bien voulu me communiquer. J'en possède cependant un très bel individu provenant de l'Eocène d’Amer ; il m'a été donné par mon savant confrère M. Cossmann, présente exactement tous les caractères du type, et se distingue bien facilement du C. coronalis par sa forme subconique, ses aires ambulacraires moins saillantes, garnies en dessus de tubercules moins développés, ses tubercules ambulacraires formant, au-dessous de l’ambitus, six rangées au lieu de quatre. COPTOSOMA CRIBRUM AcGassiz in SisMONDA (Cyphosoma). Il existe une certaine incertitude au sujet de cette espèce, créée par Agassiz en 1840 pour un Echinide de la Craie ? de Plaisance ?? Elle est donc restée pure- ment nominale jusqu’au jour où elle a été trouvée dans l'Eocène de Nice, décrite et figurée par Sismonda (Æchin. foss. del contado di Nizza, p. 92, tav. If, fig. 14-16, 1843). L'individu de Castel Gomberto figuré par Desor (Synopsis, pl. XV, fig. 8, 10), quoique moins granuleux, parait bien appartenir au même type, comme celui figuré par Laube/£chin. Vicent. Tertiar., pl 1, fig. 4). Quenstedt(Drie Echin., tab. 73, fig. 1, 4) a repris avec raison pour types des individus du nummulitique de Nice ; mais, l'individu, de provenance douteuse, figuré dans la Paléontologie francaise (Eocène, Echin., I, pl. 312) avec ses tubercules secondaires granuliformes, relé- gués aux angles des plaques, parait un peu différent, bien queles figures de Quens- tedt et de Desor aient déjà indiqué l'aspect dénudé de ce Coptosoma. Quant à Pindividu du nummulitique de la Suisse (Zchinol. helvet. Echin. Tertiaires, pl, fig. 1), à plaques interambulacraires basses, allongées,pourvues de tubercules secon- 32 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES daires plus apparents, mieux disposés en séries, et de granules assez nombreux, épars, il appartient évidemment à une autre espèce et ne saurait être confondu avec le C. cribrum tel que je le comprends, remarquable par la hauteur de ses pla- ques interambulacraires presque carrées, par la rareté de ses granules et la dis- position irrégulière de ses tubercules secondaires granuliformes. En raison de la hauteur de ses plaques interambulacraires et du développe- ment de ses tubercules, le C. cribrum ne saurait à mon avis être confondu avec aucun autre. En particulier le C, blanggianum Desor (— C. atacicum Cotteau) en diffère par ses tubercules plus petits, les secondaires encore granuliformes, mais plus irréguliers et plus rapprochés des tubercules principaux. Ce C. blanggianum Desor {') n’a pas été rencontré à ma connaissance aux environs de Barcelone. Quant aux individus du C. cribrum, généralement de médiocre conservation, ils paraissent rares et m'ont été communiqués du Montserrat, de l'Eocène de Trisalada et de Saint-Michel-du-Fay. COPTOSOMA HAIMEI Deson. PA, TV, Do-tt4/a «0: Je suis aujourd'hui convaincu, grâce à l'examen d’un grand nombre de beaux individus de Coptosoma, communiqués de l'Aude et du Montserrat, que les auteurs ont notablement exagéré le nombre des espèces éocènes. Déjà en 1897, j'exprimais des doutes sur la validité de C. pentagonale à côté de C. Rousseli Cotteau. Que l'on jette les yeux sur les planches 313, 314, 315 et 316 de la Paléontologie fran- caise (Echinides Eocènes, W) et l'on sera obligé de reconnaitre que les C. Pellari, Ü. Housseli et C. pentagonale ne diffèrent que par des caractères individuels, tirés de la taille ou de la forme extérieure plus ou moins cireulaire ; mais la forme des assules, le nombre des tubercules principaux, la disposition des rares tubercules secondaires, la structure des majeures paraissent identiques chez ces trois espèces. J'avais pensé que la largeur de la zone miliaire chez C. Pellati pouvait, à la rigueur, servir à le distinguer de C. Aousseli, bien que Cotteau n'ait pas mentionné ce caractère, mais de nouvelles observations ne m'ont pas confirmé dans cette opi- nion, L'étude des Coptosoma de l'Eocène des environs de Barcelone m'a démontré qu'en m'appuyant sur les mêmes considérations que Cotteau, je devrais établir, à côté de C. Haimei, au moins quatre ou cinq espèces nouvelles ; mais chaque envoi de nouveaux matériaux était venu compliquer ma classification et des individus à caractères Intermédiaires lui enlevaient toute précision, si bien que J'ai été amené à reprendre l'étude de ces oursins, sans souci des travaux antérieurs, et je suis arrivé à cette conviction que la forme plus ou moins circulaire ou subpentagonale du test n'était d'aucune valeur, que le développement proportionnel des tuber- () Le Coptosoma blanggianum Cotteau (Pal. frane., Eoe., IL, p. 502) identique au Cyphosoma blanggia- num de Loriol, me parait être tout autre chose, probablement un Micropsidia (Voir Echin, helv. Tert., Pl He tr), Le] DE LA PROVINCE DE BARCELONE SA cules principaux était lui-même sujet à de notables variations, que, suivant les individus, , les tubercules secondaires, plus ou moins gros, remontaient plus ou moins haut, que la zone miliaire, souvent plus large en dessus dans l'interambu- lacre impair que dans les autres, variait dans ses dimensions et sa forme plus ou moins déprimée, que ses granules pouvaient même, chez certains individus, se développer en petits tubercules secondaires internes. Enfin, le nombre des paires de pores par majeur m'a donné des résultats variables, sans que ce carac- tère corresponde avec d’autres et puisse permettre de distinguer‘des espèces. Ces conclusions seront certainement combattues par quiconque, n'ayant recueilli qu'un nombre restreint d'individus, trouvera entre eux des différences que Pomel aurait considérées comme génériques. On sera d'autant plus porté à séparer ces Cop- tosoma en espèces multiples que les intermédiaires sont rares ; mais ils existent et ce fait suffit pour légitimer ma manière très large de comprendre le C. Haimer. Pour la première fois signalée et décrite sans nom en 1853 par d'Archiac, d’après des individus recueillis par de Verneuil dans le nummulitique de Saint- Michel-du-Fay (Catalogne) (Descrip. anim. foss. de l'Inde, p. 206), cette espèce a été nommée seulement en 1855 par Desor dans son Synopsis (p. 92); mais, non figurée, elle semble avoir été un peu oubliée depuis, et ni M. Carez, ni M. Vidal n'en ont fait mention ; = Cotteau l’a cependant citée dans la Paléontologie fran- 1 caise (Eocène, Echin.,Il, p. 503), et dès 1857 M. Vézian er l’avait mentionnée sous lenom d'Æchinometra Thomp- 7 sont dans son étage Manrésien, en la confondant avec S l'espèce très différente de l'Inde, décrite par d’Archiac ; Les À Fig. 3. — Une majeure de l’am- (Bull. SE d. F3 2 sêr., L. XIV, P: 388). bitus du Coptosoma Haimei. Le type est, d'après Haime, une espèce voisine de 1, grande primaire tuberculifère ; 2, 3, 4, >, demi-plaques en éventail; son Echinometra Thompsoni, « dont elle se distingue 6, primaire aborale subtrigone. par ses pores plus rapprochés et moins nettement dis- posés en arcs, par une rangée de petits tubercules en dehors des tubercules ambu- lacraires principaux et par des aires ambulacraires et interambulacraires eoneaves près du sommet ». Test de moyenne taille (diam., 44 mill.; haut., 18), subcirculaire, faiblement renflé, plutôt subeonique en dessus, composé de plaques relativement peu élevées dans les interambulacres ; face inférieure subeoncave à péristome médiocre. Les pores en série simple forment des lignes subonduleuses et se groupent par ares faibles de 6 à 7 paires pour former une plaque majeure. Celle-ci est constituée seulement par deux primaires apparentes, l’une aborale, subtrigone, et l’autre occupant la presque totalité de la plaque. Les demi-plaques, paraissant s'irradier du tubercule, sont intercalées entre ces deux primaires. L’ambulacre porte deux rangées de tubercules principaux, au nombre d'environ 18 par série, semblables aux interambulacraires, séparés par une zone médiane déprimée, avec granules épars, irréguliers. Interambulacres garnis de deux rangées d'assez gros tuber- cules principaux, crénelés, imperforés, à scrobicules tangents entre eux; des tubercules secondaires plus petits, mais bien développés à l’ambitus, forment SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE, — PALÉONTOLOGIE, — TOME IX. MÉMOIRE N° 24. — 9 34 DESCRIPTION DES ÉCIINIDES FOSSILES deux rangées externes assez régulières, qui cessent sur la face supérieure, à une certaine distance de l’apex; zone miliaire large, déprimée, ornée de rares gra- nules irréguliers et presque lisse au voisinage de l’apex ; ces granules inégaux ne forment pas de cercles réguliers devant les scrobicules. Apex étroit, caduc; péristome de médiocre étendue, presque toujours empâté dans la roche. A côté de ce type, qui représente la forme commune de Saint-Michel-du-Fay et est de tous points conforme à la diagnose originaire de Haime, on recueille aux environs de Barcelone d'assez nombreuses variétés, suivant le plus ou moins de largeur des zones miliaires interambulacraires et le plus ou moins grand développement des tubercules. Variété montserratensis. — Chez cette variété, la face supérieure est un peu plus renflée, les tubercules principaux sont plus petits et les secondaires plus atté- nués, les aires ambulacraires sont à ‘peine concaves près du sommet; en même temps les zones miliaires interambulacraires s'élargissent et celle de l'interambu- lacre impair est plus large que les autres près de l’apex. Mais cet élargissement des zones miliaires se retrouve chez d'autres individus à plus gros tubercules et rangées secondaires bien développées. C’est un individu de cette Variété, de grande taille (diam. 57 mill.), que j'avais d'abord cru pouvoir rapporter au C. Pel- lati Cotteau (Voir Almera, Bull. S: G. d.ÆK.; 3%sér., +4 XXWI, p.703); us en diffère par ses plaques plus basses, ses tubercules plus nombreux, la largeur de sa zone miliaire, dépourvue de granules tuberculiformes. Enfin la forme de la Variété montserratensis est souvent assez nettement pentagonale, Variété Michaelis. — Chez certains individus, intermédiaires entre le type et la Variété précédente, on remarque, au-dessous de l'ambitus, que certains gra- nules de lazone miliaire, plus développés, tendent à se transformer en tubercules. Je rapporte à cette Variété un individu de grande taille chez lequel les tubereules secondaires, d'ailleurs peu développés, forment, même en dessus, quatre rangées à peu près égales, dont deux internes et deux externes. Ce mode d'ornementation semble absolument anormal chez C. Haimeï et donne à l'individu en question une physionomie assez particulière. Il importe toutefois de remarquer que les tuber- cules secondaires internes font complètement défaut dans l'aire interambulacraire impaire, laquelle ne se distingue plus de celle des grands individus de la Variété montserralensis. Le C. Iaimei à évidemment des rapports avec le C. Pellati, qui diffère du type par l'absence de véritables rangées secondaires de tubereules interambula- craires. Les individus de grande taille de la Variété montserratensis avec leurs plus petits tubercules, leurs rangées secondaires atténuées et l'absence de dépres- sion ambulacraire sont particulièrement voisins de C. Pellati, avec lequel je les avais primitivement confondus; mais chez l'espèce de Biarritz, les rangées secon- daires de tubercules sont toujours plus atténuées, les zones miliaires interambu- lacraires sont moins déprimées, moins larges près de l'apex. Mème les individus de grande taille du C. Pellati, comme celui du Var, figuré à la planche 314 de la Paléontologie française, présentent des rangées secondaires de tubereules inter- ambulacraires moins développées que celles de la Variété montserratensis du C. DE LA PROVINCE DE BARCELONE 39 Haimei. Le C. Pellati étant d'ailleurs une espèce rare, connue par quelques indi- vidus d’une conservation relative, il serait possible que de nouvelles découvertes viennent démontrer l'impossibilité de le séparer spécifiquement du C. Haëmet. Dans ce cas, c'est toujours ce dernier nom qui devra être maintenu, puisque celui proposé par Cotteau est de huit ans postérieur à celui donné par Desor. Je dois ajouter que J'ai sous les yeux un jeune individu de la Variété montserratensis du C. Haimet, tellement ressemblant au jeune C. Pellati, figuré à la planche 314 de la Paléontologie francaise, qu'il semble bien difficile de l'en distinguer. Localités. — La forme typique du C. Haimei à été recueillie au Montserrat, à Belprat, Bages et Elserra près Saint-Miquel-du-Fay, la Variété montserratensis a été trouvée aussi au Montserrat, à Steln-de-Tove et Elserra, la Variété Michaelis seulement à cette dernière localité. COPTOSOMA VIDALI LAMBERT. JANET EMIOMER ES Espèce d'assez forte taille (Diam. 4o mill., haut. 17), circulaire, légèrement renflée en dessus et déprimée en dessous, présentant, comme la précédente, une dépression marquée de ses aires ambulacraires et interambulacraires ; les pre- mières sont bordées de pores en lignes onduleuses, groupés devant le tubercule en arcs faibles de six à sept paires de pores pour une plaque majeure. On ne distingue ordinairement que deux primaires par plaque majeure, l'aborale étroite subtrigone, et l’autre occupant presque toute la surface, tandis que cinq demi- plaques intermédiaires, en éventail, semblent s'irradier du tubercule. Il est d’ail- leurs probable qu'ici, comme pour l'espèce précédente, la structure insolite des majeures résulte d'une fusion plus intime d’une primaire adorale avec la plaque centrale. Tubercules ambulacraires bien développés, au nombre de quinze à seize par série, fortement mamelonnés, crénelés, imperforés, à cône assez élevé et scrobicules superficiels, distincts ; zone miliaire très étroite, déprimée, avec quelques rares granules irréguliers, épars, dont les plus gros tendent à former un cercle scrobiculaire. Interambulacres garnis de deux rangées de tubercules principaux, semblables à ceux des interambulacres, à scrobicules séparés en dessus par quelques granules et tangents seulement en dessous ; granules irré- guliers, épars, peu abondants, dont quelques-uns mamelonnés à la face inférieure, plus rares dans la zone médiane au voisinage de l’apex. On remarque au bord externe de l'aire, à l’ambitus et un peu au-dessous, quelques granules plus développés passant à l’état de très petits tubercules secondaires, ordinairement peu discernables sans le secours de la loupe, mais qui finissent par grossir un peu plus dans les très grands individus de 64 millimètres de diamètre. Cette espèce est évidemment voisine du C. Haimei, mais s'en distingue faci- lement par ses tubercules plus développés, avec zones miliaires moins larges, surtout au voisinage de l’apex, l'absence, ou l’extrème petitesse de ses tubercules secondaires, ses majeures ordinairement composées de sept plaquettes porifères 36 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES au lieu de six; elle s'éloigne beaucoup du C. Pellati par la grosseur de ses tuber- cules et sous ce rapport rappellerait plutôt le C. cribrum; mais la disposition si particulière des granules de ce dernier et la forme si haute de ses plaques ne peuvent permettre aucune confusion entre les deux espèces. Il n’y a pas à com- parer le C. Vidali avec le Echinometra Thompsont Haime, dont Desor a prétendu faire un Coptosoma, puisque l'espèce indienne, à tubercules incrénelés, n’appar- tient pas au même genre. Le Cyphosoma cribrum de Loriol (zon Agassiz) du nummulitique de Waag (Æchin. helv. Echin. Tert., p. 22, pl. 11, fig. 1) est certai- nement une espèce très voisine du C. Vidali; il paraît cependant en différer par ses granules mamelonnés, en forme de tubercules secondaires, plus nombreux et occupant même la partie médiane des interambulacres, Localités. — Cette espèce paraît rare ; on l’a recueillie seulement au Mont- serrat, à Belprat et à EI Serra, près Saint-Miquel-du-Fay. PHYMOSOMA ALMERAI Lamserr,. PL'AL, Me/x3 2 re ispèce de moyenne taille (diam. 35 mill., haut. 19), circulaire, subhémisphé- rique, à base plane et large, péristome presque à fleur du test, renflé en dessus, avec apex relativement étroit (8 mill.), caduc. Ambulacres à zones porifères bigé- minées en dessus et formant ailleurs des arcs de six à sept paires de pores pour une majeure; chacune de celles-ci porte un tubercule crénelé, imperforé, bien développé, mais ces tubercules s’oblitèrent en approchant de l'apex; les scrobicules de ceux d'un même rang sont tangents entre eux et la zone miliaire porte des granules formant une double rangée sinueuse. Aires interambulacraires garnies de deux rangées de tubercules semblables à ceux des ambulacres, sans rangées secondaires distinctes, mais flanquées de chaque côté de granules serrés, inégaux, dont quelques-uns mamelonnés près du bord externe. Le type de cette espèce, malheureusement un peu fruste dans certaines de ses parties, en raison de sa forme et du peu d'étendue de son apex, appartient à une section particulière du genre Phymosoma pour laquelle Cotteau avait jadis proposé son genre As/eropsis, 1884 (207 Muller et Troschel, 1840), et dont M. Coss- man, en 1899, a fait le genre Lambertechinus. Parmi les espèces de cette section, le type crétacé Z. Lapparenti Cotteau a un test bien plus granuleux et des tuber- cules beaucoup plus petits ; Cyphosoma Arnaudi Cotteau a des tubereules qui diminuent plus sensiblement de volume en dessus et un apex plus large ; Cypho- soma propinquum Arnaud est plus déprimé et a des tubercules secondaires plus apparents. Cotteau a bien décrit aussi deux Cyphosoma de l'Eocène d'Alicante, mais ils ont leur pores bigéminés depuis l'apex jusqu au voisinage du péristome et rentreraient plutôt dans mon genre /leteractis. Eocène de Guberra (province de Barcelone). DE ELA PROVINCE DE BARCELONE 37 PSAMMECHINUS HISPANIZÆ Lauserr, PTIT Ho r6tar9; Syn. Psammechinus Hispaniæ Lambert ir Almera : Bull. S. G. d. F., 3° sér., t. XX VI, p. 703. 1899. Petite espèce, déjà bien typique (diam. 179 mill., haut. 10), de taille un peu plus forte que ?. biarritsensis Cotteau, plus renflée, plus conique en dessus et à rangées secondaires de tubercules plus développées dans les deux aires et plus nom- breuses dans linterambulacre, où l'on en observe quatre, deux internes et deux externes ; il y a en outre à l’ambitus d’autres rangées irrégulières de tubercules plus petits qui se confondent avec les granules. Dans lambulacre il y a deux rangées internes de petits tubercules secondaires ; quant aux pores, ils sont régulièrement pseudo-trigéminés. Apex étroit, caduc; péristome empâté dans la roche. L'espèce la plus voisine paraît être P. dubius du Miocène, qui en diffère cepen- dant très nettement par ses tubercules principaux proportionnellement plus déve- loppés, ses rangées secondaires moins nombreuses, ses granules moins fins, plus aplatis. P. miliaris, de nos mers, plus déprimé, a ses rangées principales de tuber- cules relativement plus développées, ses rangées secondaires internes moins nom- breuses, ses pores disposés par échelons plus inclinés. Très rare. Un seul individu du Nummulitique de Vilelista. GENRE LEIOPLEURUS Lauserr. Test subhémisphérique, subpentagonal, à apex dicyclique, sauf l’ocellaire V pénétrante ; péristome médiocre, un peu enfoncé, à scissures branchiales peu pro- fondes. Pores en arcs irréguliers et en même temps presque bigéminés par suite du retrait de ceux de la primaire libre; majeure tuberculifère à deux éléments, avec une primaire granulifère intercalée entre les majeures. Tubercules petits incrénelés et imperforés, en rangées principales seulement, espacés, presque dépourvus de scrobicules; granules épars, peu serrés, sublarmiformes, Une zone dénudée s'étend au milieu de chaque interambulacre, depuis lambitus jusqu'au sommet, en suivant les zigzags des sutures. Ces dénudations, analogues à celles de Microcyphus maculatus Vivant, constituent de larges pseudo-fossettes, mais dans le type éocène les fossettes angulaires poriformes n’ont pas encore apparu. Ce genre doit être placé dans la section Pleurechinæ de la tribu des Oligopo- rinæ et dépend de la sous-famille des Æchininæ ; il s'intercale entre Mécrocyphus et Mespilia, dont il représente la souche éocène, ayant lui-même pour précurseur Leiocyphus crétacé. D'abord confondu avec Psammechinus, 1 en diffère par les dénudations de sa face supérieure, l'absence absolue de tubercules secondaires, ! 38 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES la constitution encore incomplète de ses majeures et les pores de ses primaires libres trop en retrait pour donner lieu à la disposition pseudo-trigéminée. Embar- rassé pour fixer la place exacte du type (Psammechinus Orbignyt), Cotteau, ayant cru découvrir sur certains tubercules « quelques traces légères de crénelures visi- bles seulement à la loupe », l’a successivement transporté dans ses genres Microp- sis et Gagaria (‘) où il fait d’ailleurs bien triste figure avec sa physionomie tout à fait différente des autres espèces de ces groupes. L'examen d'un nouvel individu que je dois à la libéralité de M. Courjault, le dévoué sécrétaire de la Société pour Ja diffusion des sciences physiques et naturelles, démontre que les tubercules de l’espèee sont réellement incrénelés et qu'il convenait d'en faire le type d'un nouveau genre. ‘ LEIOPLEURUS ORBIGNYI CorrEau (Psammechinus). PL. "IT, fig 2078 22, PVR, Syn. Psammechinus Orbignyi Cotteau : Echinides du S.-0. de la France, p. 78. 1883. Micropsis Orbignyi Cotteau : Echinides de Saint-Palais, p. 8, pl. Il, f. 21, 24. 1885. Gagaria Orbignyi Cotteau : Paléont. franc. Eocène, Echin., Il, p. 537, pl. 330, f. 6-15. 1893. Cette espece, déjà deux fois décrite par Cotteau, présente d’ailleurs les carac tères indiqués à la diagnose générique. Il était jusqu'ici difficile de s'en faire une idée précise en raison de la discordance profonde existant entre les figures des Echinides de Saint-Palais et celles de la Paléontologie francaise, qui paraissent cependant représenter le mème individu, d'ailleurs en assez médiocre état. En effet les figures de la Paléontologie française ont exagéré l'étendue des zones miliaires et completeinent omis les zones lisses décrites au texte ; elles ont beau- coup trop rapproché les tubercules, dont les scrobicules sont à tort indiqués comme tangents entre eux. Les figures des £chinides de Saint-Palais sont évidem- ment bien plus exactes et doivent seules être retenues. Les seules différences qui existent entre le type figuré par Cotteau et l'individu de Saint-Palais, que j'ai sous les yeux, résident dans la forme plus renflée, un peu subpentagonale de ce dernier et la disposition larmiforme de ses granules; mais, comme l'individu espagnol, subcirculaire, est rotulaire et couvert de granules arrondis, il n'y a pas lieu d'at- tacher trop d'importance à ces détails. I convient d'ailleurs de remarquer que la forme allongée des granules est mentionnée dans les deux descriptions de Cotteau. Il me semble done probable que ce caractère ne se développe qu'avec l'âge. L'individu recueilli dans le nummulitique du Montserrat est sensiblement plus petit que le type de Saint-Palais (diam, 15 mill., haut. 9) et ne s'en distingue que par sa forme moins régulièrement circulaire et ses granules arrondis ; il est done en quelque sorte intermédiaire entre le type de Cotteau et l'individu recueilli par (1) Je considère Gagaria comme un simple synonyme de Thylechinus et ce dernier n'a, à mon avis, qu'une valeur subgénérique par rapport à Micropsidia Pomel, 1869. DE LA PROVINCE DE BARCELONE 39 M. Courjault. Son état de conservation permet d'observer sa structure ambula- craire : les plaques tuberculifères sont composées de deux primaires, l’une aborale subtrigone, terminée en biseau vers ( la suture médiane, ne l'atteignant même pas toujours, et dont 2; 3 les pores sont fort rapprochés du bord externe ; l’autre, dont ë : Os) 3 [ les pores sont plus rapprochés du bord, est élargie vers la ) 5 partie interne de l'aire et rappelle tout à fait la disposition enraquette des primaires médianes d'Arbaciadinæ. La plaque Fig. 4: — Portion d’am- oranulifère séparant chaque tuberculifère, reste libre et ne pu Pepe O Orbignyi, prise au-des- se soude complètement à aucune de ses voisines; ses pores sus de l'ambitus et montrant la composi- sont très éloignés de la suture externe. À tion des majeures. Cette plaque libre correspond, de toute évidence, à la primaire adorale des genres voisins et la disposition observée lifère:; primaire médiane, ; nie soudée par le tubercule est inverse de celle des plaques de Pedininæ, chez lesquels la ae à is pont abo- Ë : A L ñ : à lale ou € emI-p aque, primaire libre est toujours l’aborale. La suture médiane ambu- lacraire ne forme pas le zigzag habituel, mais dessine une ligne contournée beaucoup plus compliquée, la plaque granulifère d’une série pénétrant la grande 1, primaire libre granu- primaire tuberculifère de l’autre. Localités. — Eocène de Vilelista (Montserrat). CIRCOPELTIS BAICHEREI CorTEau. Cette espèce, établie par Gotteau dans la Paléontologie française (Éocène, Echin., p. 510, pl. 3r9 et 320) et si facile à distinguer, est l’une des plus carac- téristiques de l'Éocène de l'Aude. Elle parait plus rare en Espagne et M. Almera ne m'en à communiqué qu'un seul individu de l'Eocène d'Olot. Il est d’ailleurs bien typique et conforme aux individus de France avec lesquels J'ai pu le com- parer. ECHINOLAMPAS MORGADESI Lamoerr. PI. I, fig. 3. Syn. Echinolampas Vidali Almera (non Cotteau) : Bull. S. G. d. F., 3° sér., t. XX VI, p. 703. 1899. Assez grande espèce (long. 68 mill., larg. 6o, haut. 35), ovale, arrondie en avant, à peine rétrécie en arrière; face supérieure épaisse, renflée, uniformé- ment bombée, ayant sa plus grande hauteur vers l’apex, qui est excentrique en avant ; face inférieure arrondie sur les bords, concave au milieu, avec péristome faiblement excentrique en avant. Aires ambulacraires pétaloïdes, plutôt étroites (7 mill. à leur plus grande largeur), allongées, à fleur de test, ouvertes à leurs extrémités et inégales : l'impaire plus étroite etplus courte, les antérieures arquées, les postérieures presque droites, plus longues. Zones porifères non déprimées, 40 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES étroites, formées de pores égaux, conjugués, inégales dans les ambulacres pairs, plus courtes d'environ douze paires dans les branches antérieures en avant et d'environ huit paires dans les branches postérieures en arrière ; zones interpo- rifères étroites, planes. Péristome transverse, à phyllodes étroits et bourrelets assez saillants. Périprocte infra-marginal, transversement ovale. Apex indistinet sur les individus communiqués. L'exemplaire type avait été rapporté au Æ. discoidea Des Moulins, probable- ment à cause d’une déformation de la partie postérieure et de la longueur des ambulacres, mais il est superflu de remarquer qu'il n’a réellement aucun rapport avec l'espèce géante du miocène de Dax, qui est un Æypsoclypeus, et que, malgré la longueur de ses pétales, notre espèce rentre très exactement dans le genre Echinolampas. avais d'abord pensé à la rapprocher de l'Æ£. Vidali Cotteau, de l'Éocène d'Alicante, et M. Almera, sur mes indications, l’a citée sous ce nom, mais l'examen de meilleurs individus ne m'a pas permis de maintenir cette détermina- tion, car lÆ, Vidali, bien plus court, plus conoïde, a une base plus large et des pétales encore plus longs. Æ. Morgadesi diffère de l'Æ. Archiaci, de l'Éocène inférieur de Saint-Palais, par sa taille, sa forme plus élargie, plus régulièrement déclive en arrière, sa face inférieure concave, ses ambulacres pairs plus étroits, plus allongés, à zones porifères encore plus inégales. Il ne me parait pas possible de confondre les deux espèces. L’£. Bouillei Cotteau de l'Éocène supérieur de Biarritz a aussi des rapports avec notre espèce et s'en rapproche par sa face inférieure concave; mais 1l a une autre physionomie, appartenant au groupe de l'E, similis, à zones porifères des ambulacres subcostulées, et ne saurait, en consé- quence, être confondu avec £. Morgadesi. En résumé, malgré mon désir de ne pas ajouter encore un nom à la liste déjà si longue des Æchinolampas éocènes, je ne puis rapporter celui des environs de Barcelone à une espèce connue et, ayant à lui donner un nom nouveau, je suis heureux de pouvoir respectueusement le dédier à la mémoire de Monseigneur l'Évèque de Barcelone. Localité. — Terrain nummulitique des environs de Barcelone au torrent de Tortugué, Calsine et Monistrol (Montserrat). ECHINOLAMPAS OVALIS Bony pE SainT-ViNCENT (Galerites). Cette espèce, l’une des plus abondantes de l'Éocène moyen du Sud-Ouest, parfaitement décrite et figurée par Cotteau (Paléont. france. Echin. Éocènes, I, p.53. DL2 TOME 217), a été signalée par lui à Callosa (Æ£chin. Éoc. d'Alicante, p. 69). Il est donc très naturel de la retrouver aux environs de Barcelone, où d'ailleurs elle parait rare. Elle se retrouverait dans le Vicentin, si, comme Île pense Cotteau, lÆ, Beaumonti Agassiz ne s'en distingue réellement pas. La Calsine (Montserrat) et El Serra près Saint-Miquel-du-Fay. ECHINOLAMPAS ARCHIACI CorrEau, J'ai sous les yeux un Zchinolampas malheureusement incomplet, du torrent DE LA PROVINCE DE BARCELONE 41 de Fundo-Fidené près Monistrol, qui me parait se rapporter mieux à l'espèce de l’'Eocène inférieur de Saint-Palais qu'à toute autre. Cette espèce a été établie et figurée par Cotteau dans ses Échinides Éocènes de Saint-Palais (Drop fig. 48 et 5o) pour la Variété de son Æ. subsimilis, figurée par d'Archiac dans sa Description des fossiles du groupe nummulitique (pl. X. fig. 19, a, b. — 1848). Cet Æchinolampas avait été provisoirement rapporté à P£. politus Lamarck (Clypeaster), mais après comparaison avec le moule en plâtre du type de ce der- nier, Je n'ai pas cru pouvoir maintenir ce rapprochement, Æ. politus est plus allongé, plus ovale, moins dilaté en arrière, et Cotteau a indiqué les différences qui séparent les deux espèces (Éocène, Echin., WP p 45): DITREMASTER NUX Desor (//emiaster). Le type de cette espèce provient du terrain nummulitique de la Suisse, et je pense que Cotteau lui a réuni avec raison son /emtaster Pellati de l'Eocène de Biarritz, qui offre exactement les mêmes caractères : test subglobuleux, sans traces de sillon antérieur à l’ambitus, ambulacres antérieurs pairs flexueux, deux pores génitaux à l'apex (Échin. halveteTerr-TVertiarres, p92;pl. XVEL fig.'2; Echin. foss. des Pyrénées, p. 277, pl. VI, f. 7, 9). L'espèce paraît bien se retrou- ver dans le Vicentin et M. de Loriol en a fait figurer un individu de cette région ({bid., f. 3). Enfin Cotteau a donné dans la Paléontologie francaise une descrip- tion très complète des individus recueillis en France (Éoc., Échin., 1 br Aro; pts et pl rr9;-f. E;, 4): | En Espagne, elle a été recueillie par M. Vidal, dans l'Éocène d'Amer, où elle est généralement bien conservée, et par M. Almera, à la ferme de Coll-bes (Cérene), près Igualada, où les individus sont un peu frustes. Tous ces exem- plaires, dont la taille varie de 19 mill. à 32, présentent bien les mêmes caractères et ne sauraient être distingués du type. Il est possible que le petit Æemiaster Pellati, du Mokattam (Égypte), figuré par M. de Loriol, appartienne encore à l'espèce. Quant aux individus de la Haute- Égypte (Gebel Haridi), rapportés au Ditremaster nux par M. Fourtau, tous ceux que j'ai pu examiner sont nettement sinueux en avant, et leur sillon antérieur plus large se continue jusqu'au péristome, en échancrant distinctement l’ambitus. Ce ne sont donc plus des D. nux, pas même des Ditremaster Fajoute que chez ces indi- vidus de Gebel Haridi, le fasciole est un peu plus régulier et que les pétales pos- térieurs sont moins courts ; je n'hésite donc pas à les distinguer sous le nom d'Opissaster Fourtaui. On sait en effet que le genre Ditremaster Munier Chal- mas, 1885, ne se distingue d’'Opissaster Pomel, 1883, que par l'absence de sillon antérieur, caractère d'ailleurs d'importance plutôt subgénérique. D'où il suit que tous les petits Ditremaster, pourvus d’un sillon antérieur, sont des Opissaster. DITREMASTER CORCULUM LaAuse (/emiaster). En Espagne, comme dans le Vicentin, à côté de D. nux, on trouve des indi- SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE, — TOME IX, MÉMOIRE N° 24, — 6 42 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES vidus de beaucoup plus grande taille, subcirculaires, à face supérieure déprimée en dessus, quoique très renflée sur les bords, carène postérieure atténuée, apex subcentral. Ces individus me paraissent présenter assez exactement les caractères attribués par Laube à son Æemitaster corculum (Ë chin. des Vicentinis. Tertiärgeb., p- 26, taf. VI, f. 2, 1868). La persistance de ces deux formes dans des régions éloignées m'engage à les considérer comme des espèces distinctes, alors surtout que le test des seconds, plus élargi en avant, plus déprimé en dessus, moins con- vexe en dessous, avec apex moins excentrique en arrière, semble reproduire des différences constantes, qu'enfin l’on n'a rencontré jusqu'ici aucune forme intermé- diaire. J'avoue avoir quelque peine à bien saisir les différences qui séparent de cette espèce le D. Alarici Tallavignes (Hemiaster), mais je n'ai pas entre les mains de matériaux suffisants pour éclairer cette question. Localité. — Kocène de la ferme de Coll-bes (Cérene), près Igualada. SCHIZASTER MONTSERRATENSIS Lauserr. RIT fig. 4 a: 4 Syn. Schisaster montserratensis Lambert in Almera : Bull. S. G, d. F., 3° Sér.,t. XXVI, p. 703. 1899. Grande espèce (long.-160 mill., larg. 58, haut. 45), presque subglobuleuse ; face supérieure très renflée, hémisphérique, ayant sa plus grande hauteur entre le périprocte et l’apex, légèrement déclive en avant ; sillon antérieur profond en dessus, bordé de crêtes saillantes, très atténué à lambitus et disparaissant tout à fait en dessous ; carène postérieure obtuse, s'abaissant à son extrémité vers le périprocte. Face inférieure subconvexe ; face postérieure obliquement tronquée, large, mais mal circonscrite. Péristome à fleur du test, bien développé, semilu- naire, éloigné du bord. Périprocte peu élevé, ovale, au sommet d'un large aréa et aux deux tiers de la face postérieure. Apex central à quatre pores génitaux, les antérieurs très petits et la plaque criblée s'étendant en arrière. Ambulacre impair, droit, étroit, profond ; ambulacres pairs très inégaux, rela- tivement étroits, excavés, les antérieurs flexueux, à pores placés sur les flancs des sillons, conjugués, sauf les derniers, vers l'apex, et zones interporiferes lisses. Les ambulacres postérieurs sont courts, moins profondément excavés, et ont leurs zones interporifères plus étroites. Aires interambulacraires composées de hautes plaques, présentant sur les flancs des convexités qui occasionnent des séries de deux à trois protubérances noduleuses ; près de l'apex ces aires forment des crètes saillantes, étroites, qui surplombent l'appareil apical. Le plastron, qui se ter- mine par une saillie centrale en forme de talon, est relativement court et large, couvert de tubercules scrobiculés peu développés, mais en séries obliques régu- hières. Tubercules un peu plus gros en avant du péristome, diminuant assez vite de volume en dessus, où ils se serrent et forment dans chaque interambulaere des séries obliques au voisinage du fasciole péripétal. Ce dernier, très irrégulier et for- tement coudé, enserre en arrière de près les pétales et ne s'éloigne un peu des DE LA PROVINCE DE BARCELONE 43 ambulacres antérieurs pairs qu'au point où se détache le fasciole latéral ; il s'élar- git ensuite pour traverser ces ambulacres ; puis gagne, en se rétrécissant, la crête qui borde le sillon antérieur, au milieu de sa longueur, et borde cette crête avant de se couder pour franchir le sillon. Le fasciole latéral très étroit, visible seule- ment sur les individus bien conservés, longe horizontalement les flancs jusqu'aux aires ambulacraires postérieures, puis s’infléchit pour passer sensiblement au- dessous du périprocte. Cette belle espèce, dont j'ai plus de quinze individus sous les yeux, depuis la taille de 30 millimètres jusqu'à celle de 62, ne varie pas dans ses caractères, elle est malheureusement trop souvent déformée en raison du peu d'épaisseur de son test. On ne saurait confondre le S. montserratensis avec aucun de ses congénères. Le S. africanus de Loriol, plus petit, est moins subglobuleux, plus aeuminé et subrostré en arrière. Il en est de même des grandes espèces miocènes comme S. eurynotus et S. Peroni. S. lucidus Laube, du Vicentin, est plutôt hémisphérique, plus large, moins renflé, et a son sillon antérieur plus étroit; S. princeps Bittner, de taille encore plus forte, est plus carré, bien moins renflé, a son apex plus excentrique en arrière et ses ambulacres postérieurs beaucoup plus longs. S. Gau- dryé de Loriol, de l'Éocène d'Égypte, a peut-être plus de rapports avec notre espèce, mais il s'en distingue par sa forme plus déprimée, subrostrée en arrière, ses ambulacres moins profonds, les postérieurs plus longs, etc. Une autre forme voisine de l'Éocène d'Égypte est le S. Santa-Mariai Gauthier, mais ce dernier a une forme plus allongée, plus déclive en avant, un sillon antérieur échancrant davantage l’ambitus, des ambulacres pairs plus larges et moins inégaux, un péris- tome plus excentrique en avant, un fasciole moins coudé en avant, circonscrivant en arrière de moins près les pétales (!). Localités. — Montserrat, surtout à La Calsine; Bagès ; EI Serra. SCHIZASTER VIDALI LAmBErr. PEN E"8, "9: Syn. Schizaster Studeri Carez (non Agassiz) : Études sur les terr. Crét. et Tert, du Nord de l'Espagne, PATCH MO ATOUT Schisaster Vidali Lambert (in Alinera : Bull. S. G. d. F., 3° sér., t. XX VI, p. 703. 1899. Pétecehdetmoyense malle (ons 5emilFlare 35; haut. 28), sovoïde, allongée, arrondie et faiblement échancrée en avant, subtronquée en arrière ; face supérieure uniformément renflée, ayant sa plus grande hauteur un peu en arrière de lPapex, subcarénée, mais non acuminée en arrière; sillon antérieur plutôt étroit, bordé en dessus de deux carènes, qui.s’élèvent en crêtes saillantes vers l'apex, mais s'atténuent et disparaissent au-dessus de l’ambitus ; ce sillon, presque (:) M. Vézian parait avoir connu cette espèce, mais l'avoir confondue avec le Spatangus obesus Leymerie, bien différent par son sillon antérieur, qui échancre profondément le bord, — Bull. S. G. d, F., »° Sér., XIV, p: 383. 1857. 44 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES nul à l’ambitus, n'y produit qu'une faible sinuosité et disparait complètement en dessous ; face inférieure faiblement convexe, avec péristome excentrique en avant, mais encore très éloigné du bord ; face postérieure tronquée, fuyante sur les côtés, présentant à sa base une protubérance du talon et, au-dessous du périprocte, un area ovale un peu déprimé; périprocte presque arrondi ; apex subcentral. Ambu- lacre impair étroit, profond ; les ambulacres pairs peu développés, très inégaux, excavés, les antérieurs flexueux. L'état du test ne permet pas de reconnaître la disposition des pores, ni celle de l’apex ou des fascioles. En raison de sa forme allongée, ovoïde, et de son apex subcentral, cette espèce ne peut guère être confondue avec aucune autre, surtout avec celles acuminées en arrière comme S. Archiaci Cotteau, ou S. Studeri Agassiz (type). Le S. Studeri de Biarritz est plus large, a les bords de son ambulacre impair moins saillants et ses ambulacres pairs plus longs. S. Laubei Bittner est bien plus déprimé, moins bombé en dessous, plus étroit et acuminé en arrière. Localités. — Cette espèce est rare et je n'en connais que quelques individus recueillis à Olot et à EI Serra. SCHIZASTER PYRENAICUS Muxier-CnaLuas. C'est sous toutes réserves que je signale cette espèce dans l'Éocène d'Olot, en raison du facheux état de l'unique individu communiqué. Cependant, par sa forme allongée, déprimée, anguleuse, la saillie des carènes qui bordent son sillon anté- rieur et se prolongent jusqu'au péristome, il m'a paru se rapporter mieux qu'à toute autre à cette espèce de l'Éocène des Landes, retrouvée dans celui d’Ali- cante. SCHIZASTER RIMOSUS Acassiz Syn. Schizaster rimosus Carez : op. cit., p. 163. 1881. Schizaster rimosus Almera : op. ecit., p. 703. 1899 Les quelques individus que je rapporte à celte espèce, sont en assez défectueux étatetje ne puis présenter leur détermination que sous toutes réserves, On sait d'ailleurs que le test de ce Schizaster est extrêmement fragile et que, même à Biarritz, 11 ne se montre que très exceptionnellement intact, Les individus du Montserrat ont bien la mème forme générale, large, posté- rieurement acuminée, les mêmes ambulacreS pairs inégaux, étroits et flexueux, le même sillon antérieur étroit, assez profond en dessus et très atténué à l’am- bitus. Cette espèce, connue de Biarritz et de l'Éocène des Pyrénées, se retrouve à Ali- cante. Elle à été aussi citée dans le Vicentin, mais l'individu de Lonigo (pl. IX, f. 2) figuré par Dames est certainement autre chose. Plusieurs personnes, notamment Schawroth, ont confondu eette espèce avec DE LA PROVINCE DE BARCELONE 49 le S. Neiwboldi d'Archiae, du nummulitique de l'Inde, plus large, et dont Cotteau a indiqué les différences (Éocène, Echin., 1, p. 335, pl. C et CI). C'est aussi proba- blement le S. rëmosus que M. Mallada aurait cité en Espagne sous le nom de S. Neswboldi. Localités. — Olot ; Puigdescale (Berta). SCHIZASTER LEYMERIEI CorrEaAu. Les individus que je rapporte à cette espèce sont un peu défectueux et pré- sentent les caractères suivants : ispèce de moyenne taille, presque aussi large que longue (Diam. 45 mill., haut. 29), suborbiculaire, arrondie et à peine sinueuse en avant, subtronquée en arrière. Face supérieure convexe, faiblement carénée, ayant sa plus grande hau- teur entre l’apex et le périprocte, un peu déclive en avant; sillon antérieur droit, étroit, canaliforme, profond à sa partie moyenne et s’atténuant beaucoup vers l’'ambitus ; face inférieure renflée sur le plastron ; face postérieure presque verti- calement tronquée et légèrement évidée sous le périprocte. Apex à quatre pores génitaux, faiblement excentrique en arrière. Ambulacres pairs inégaux, les posté- rieurs très courts, les antérieurs flexueux, profonds, mais s’arrêtant loin du bord. Fascioles peu distincts, mais à angles peu brusques et ne circonscrivant pas en avant de bien près les pétales. Ces Schizaster s'éloignent un peu du type de Biarritz par leur forme moins allongée, leurs pétales pairs un peu plus larges et un test probablement plus épais; mais je nai pas osé établir encore une espèce nouvelle dans ce groupe si chargé de Schizaster éocènes, à quatre pores génitaux et sillon antérieur canaliforme. Il sera toujours temps plus tard d'opérer une séparation si, avec de plus complets maté- riaux, l’on vient à démontrer la nécessité de ne plus confondre les individus de Barcelone, que je viens de décrire, avec le type du S. Leymeriet. Parmi les espèces du même groupe etdontle sillon antérieur échancre faiblement l’ambitus, il n'y a guère lieu de comparer notre espèce avec les S. ataxensts, S. lucidus et S. mokattamensis, bien plus larges en arrière et de physionomie très différente. S. Archiaci avec sa forme allongée, acuminée en arrière, est aussi bien distinct. S. rémosus, plus voisin, est postérieurement plus rostré, en avant plus échancré par le sillon ; ses ambulacres pairs sont plus étroits, les antérieurs plus divergents, les postérieurs moins courts ; son fasciole, plus coudé, longe partiel- lement le sillon avant de le franchir. S. Delbosi se distingue par ses zones lisses, ambulacraires, S. Tournouerti par ses ambulacres plus longs et surtout moins exca- vés, relativement superficiels; S. Vrilanovæ a aussi ses ambulacres moins inégaux et moins profonds, avec un sillon qui échancre sensiblement le bord anté- rieur. Localités. — Olot. 46 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES SCHIZASTER LUCIDUS Lau. Syn. Schisaster ambulacrum Carez : Étude sur les terr. Crét. et Tert. du N. de l'Espagne, p. 163. 1881. J'ai sous les yeux un individu, malheureusement un peu fruste dans ses détails, mais ayant bien conservé sa forme générale ; il me parait se rapporter mieux à l'espèce de Vicentin qu'à toute autre. Il est remarquable par sa forme large, arrondie, à peine échancrée en avant, son sillon antérieur long, droit, peu pro- fond ; sa face postérieure large et évidée ; ses ambulacres pairs très inégaux, assez profonds, les postérieurs très courts, par son apex un peu excentrique en arrière. Je comprends d’ailleurs le $S. /ucidus, tel qu'il a été établi par Laube en 1868 (Echinod. des Vicentinis, p. 32, pl. VE fig. r), car l'espèce figurée sous le même nom par Dames en‘1877 (Die Echin. des Vicentin., p. 59, taf. X, fig. 2) est certaine- ment différente et je suis étonné que Cotteau ne les ait pas séparées | Eoc.Echin.,\, p. 364). Le S. lucidus ne peut guère être comparé qu'au S. ambulacrum, dont il diffère par son sillon antérieur plus étroit en dessus, plus atténué à l'ambitus, ses ambulacres postérieurs beaucoup plus courts, les antérieurs moins longs et son périprocte beaucoup moins développé. Localité. — Eocène d'Organya (Barcelone). SCHIZASTER SPADO Lauserr PI IV, Be ra Espèce de moyenne taille (long. 39 mill.; larg. 35; haut. 20), un peu déformée dans l'unique individu que je possède, très voisine du $S. Leymertei Cotteau, mais à ambulacres plus larges et plus profonds. Le sillon antérieur, profondément excavé en dessus, est aussi plus large que celui du S. Leymeriei et rappelle plutôt par sa forme celui du $S. vicinalis, mais ce sillon se termine brusquement à lambitus en échancrant à peine le bord. = , L'apex très large est en même temps très court, l'am- Fig. 5. — Apex du Schi- x à ; : y Fe zaster spado avec la bulacre impair s'avancant très près des postérieurs ; la plaque génitale IV seule per- perforée par les hydrotrèmes est très étendue et la génitale forcée, ts 4 4 DE vu : postérieure gauche est seule perforée ; ce pore génital unique est d'ailleurs largement ouvert, En admettant que cet individu représente un cas tératologique, la forme générale de l’apex et le rapprochement des ambulacres n'en indiquent pas moins que les organes génitaux étaient chez lui normalement très réduits. Localité. — Je dois à M. Cossmann ce ScAïzaster, recueilli par M. Vidal à La Baells (Catalogne). DE LA PROVINCE DE BARCELONE 47 BRISSOPSIS BOFILLI LAMBERT. PICAIE-efo 210. Espèce de moyenne taille (long. 45 mill.; larg. 25; haut. 14), oblongue, polygonale, un peu plus rétrécie en arrière qu'en avant, où elle est assez profon- dément échancrée ; face supérieure déprimée, avec bords renflés, ayant sa plus grande hauteur en arrière de l’apex, faiblement carénée en arrière, avec un sillon profond et étroit en avant; face postérieure obliquement tronquée ; face inférieure à plastron saillant. Apex excentrique en avant; ambulacres pairs profonds, les antérieurs très peu divergents, les postérieurs logés dans une dépression commune et si rappro- chés qu'ils se confondent en partie, car l'aire interambulacraire impaire, dépri- mée vers les pétales, ne se relève qu'en arrière ; zones porifères formées de pores étroits, plus allongés dans les séries externes, faiblement conjuguées ; les pores s'atrophient même près de l’apex et y sont à peine visibles ; zones interporifères étroites. Fasciole péripétale sinueux, étroit, circonscrivant de près les pétales et paraissant s’en éloigner seulement en arrière ; fasciole sous-anal non visible sur l'individu décrit. Granulation générale du test fine et abondante, comme celle du À. biarritzensis. En raison de sa forme générale comme de la position de son apex, j'avais d’abord pensé à rapporter ce Brissopsis espagnol au A. elegans, car ses ambulaeres pairs antérieurs sont plus longs que ceux du PB. Raulini; mais, en voyant que ses ambulacres postérieurs étaient logés dans une commune dépression, et non sépa- rés par une saillie de l'aire interambulacraire impaire, j'ai dù reconnaitre qu'il constituait un type particulier, à rapprocher sous ce rapport de Metalia lonigensts, de forme ovale, d'ailleurs si différente, et de PB. Lambert de l'Eocène d'Egypte. Ce dernier est toutefois plus renflé, plus rétréci en arrière ; ses pétales antérieurs pairs sont plus larges et plus divergents; son ensemble est moins polygonal. Chez B. biarritzensis, l'espace qui sépare les pétales postérieurs est sensiblement plus large et plus saillant. Localité. — Eocène d'Olot. MACROPNEUSTES PULVINATUS d Arcurac (Micraster). J'ai sous les yeux un individu incomplet, mais fort curieux de cette espèce ; en voici d'ailleurs la description : £spèce de grande taille (longueur 100 mill. ; largeur probable 85 ; haut. 40), ovoïde, brissiforme, à sillon antérieur paraissant avoir été à peu près nul; face inférieure presque plane, avec péristome très excentrique en avant; face supé- rieure renflée, régulièrement convexe ; apex excentrique en avant; ambulacres à fleur du test, longs et très étroits, les antérieurs pairs un peu arqués et dirigés 45 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES en avant, les postérieurs plus longs, peu divergents, droits, ne s’arrêtant qu'aux deux tiers de l’espace entre lapex et le périprocte; zones interporifères presque linéaires, ne dépassant pas moitié de la largeur des zones porifères ; périprocte au sommet de la face postérieure, qui parait avoir été fortement évidée au-dessous de cet organe. Des tubercules scrobiculés sont disposés en chevron sur les aires interambulacraires et paraissent avoir été circonscrits par un fasciole péripétale, sans que la présence de ce dernier puisse être nettement affirmée. Les ambulacres, bien qu'à fleur du test et ne montrant pas les sillons caracté- ristiques des Brissidæ, sont cependant un peu moins hauts que le milieu des aires interambulacraires adjacentes, et je crois devoir rapporter encore cetindividu au genre Macropneustes. Si d'ailleurs la présence de sillons ambulacraires est caractéristique des Prissidæ, il ne faut pas oublier que l’on doit toujours y ajouter l'étroitesse de ces organes et surtout le peu de développement de la zone interpo- rifère, en sorte que Brissospatangus est bien un Brissidæ, tandis que, selon moi, /ypsopatagus Santa-Mariai n'en est certainement pas un. J'ajoute qu'il n’est pas plus surprenant de trouver un Macropneustes à ambulacres superficiels que de rencontrer des Micraster ayant accidentellement ce caractère ; or, chacun sait que de tels individus ne sont pas très rares et qu'ils constituent même une des variétés du Micraster coranguinum. Si notre individu n'était pas un Macropneustes, ce serait, par la forme de ses ambulacres, encore moins un Æ#ypsopatangus. On ne saurait le rapprocher de Trachypatagus, complètement dépourvu de gros tuber- cules, et dont les ambulacres, en dépit de la diagnose de 1868, sont beaucoup plus larges. Brissomorpha est encore un autre type, à rapprocher plutôt de Spa- tangus Haschi des mers du Nord. Cette variété à ambulacres superficiels du WMacropneustes pulvinatus présente d'ailleurs très exactement les caractères principaux de l'espèce de d'Archiac, quoique sa forme générale soit plus allongée, son sillon antérieur plus atténué et que sa face postérieure soit évidée au-dessous du périprocte, Le 1. brissoides Leske (Spatangus) à son sillon antérieur plus profond et des ambulacres à zones interporifères moins étroites. Localité. — Eocène (Lutétien moyen) de Monistrol (Montserrat) GExRE BRISSOIDES Kirix, 1734, Le genre Æupatagus, créé en 1847 par Agassiz et ayant pour type le Z. Falen- ciennest, Yivant de la Nouvelle-Hollande (Catal. raisonné, p. 115, pl. XV, fig. 1), ne saurail, à mon avis, être maintenu dans la nomenclature, étant de tous points identique au genre Prissoides Klein, 1734. Klein en a donné cette diagnose très précise pour l’époque : Brissoidem appellamus cujus forma est ovata, dorsum non lacunatum, radii vero plani, non suleati ; ce qui distinguait nettement ce genre des genres Brissus, radiis sulcatis, Spalagoides, radiis planis sed dorso lacunato et Spatangus, radis sulcatis et dorso lacunato (Naturalis disp. Echinodermatum, DE LA PROVINCE-DE BARCELONE 49 p. 306). Le type de Klein était son B. cranium (tab. xxvir, fig. B) de l'Eocène d'Ita- lie, retrouvé dans le Vicentin et très bien figuré par Knorr (tab. E, ur, fig. 2), puis confondu par Leske dans son genre Spatangus avec le Macropneustes brissoides. Ainsi méconnu par Leske, et bien que Gmelin l'ait, en 1789, admis comme sous- genre (Spatangi, ovati, ambulacris non suleatis — Brissoidæ), le genre Brissoides n'a été rétabli ni par Lamarck, ni par Gray. Mais Cuvier l’a formellement réintégré dans la méthode, puisque, parlant des Spatangues, dans son liègne animal, 1] s'exprime ainsi : « Quelques-uns (les Zrissoides KI.) ont le test ovale, sans sil- lons. » Cette réintégration, opérée par Cuvier, rendait done complètement inutile et irrégulier le genre Æupatagus, établi par Agassiz vingt-cinq ans plus tard et plus d’un siècle après Klein. IL est vrai que, d’après la diagnose d'Agassiz, son genre serait pourvu d’un sillon antérieur évasé, mais ce caractère, auquel échappe précisément le type figuré du genre, est sans valeur dans ce groupe, comme le démontre l'examen d'une série d'individus du Spalangus ornaltus Defrance, de Biarritz. En tout cas, on ne peut maintenir Æupatagus que comme une section du genre Bréssotdes, destinée à encadrer les espèces pourvues d’un sillon antérieur bien limité, comme E. navicella Agassiz; ce serait alors un sous-genre comme fhabdobrissus, à fas- ciole sous-anal émettant de faibles branches latérales. Mais, au lieu de mutiler ainsi le genre Prissoides, j'aimerais mieux lui conserver son unité, en ajoutant à la diagnose primitive cette restriction : dorso-plerumque non lacunato, quandoque ad marginem tnflexo…. BRISSOIDES ACUMINATUS CorrEau (£upatagus). Syn. Eupatagus ornatus Vezian (non Agassiz) : Bull. S. G. d. F, 2° Sér. &. XIV, p. 388. 1857. Eupatagus ornatus (pars) Desor : Synopsis des Echin. foss., p. 413 (local. Montserrat). 1858. / Eupatagus acuminatus Cotteau : Echin. Eoc. de la prov. d'Alicante, p. 8, pl. I, Ê 4, 10. 1890. Brissoides Almeræ Lambert in Almera : Bull. S. G. d. K., 3° sér, t, XX VI, p. 703. 1899. Espèce de moyenne taille (long. 48 mill. ; larg. 42; haut. 21), ovoïde, arron- die et sinuée en avant, rétrécie en arrière; face supérieure déprimée, très peu déclive sur les côtés et en avant, ayant sa plus grande hauteur aux deux tiers de la distance entre l’apex et le périprocte ; carène postérieure peu saillante; sillon antérieur très faible, marqué en dessus par deux vagues carènes et entamant à peine l’ambitus ; apex excentrique en avant: face inférieure subplane, à talon du plastron assez saillant et large péristome excentrique, s’ouvrant sous l'apex ; face postérieure étroite, en grande partie occupée par un périprocte ovale, très déve- loppé, ouvert au-dessus d’une légère dépression di test. Ambulacres pairs iné- gaux, les postérieurs droits, allongés, peu divergents; les antérieurs plus courts, à zones porifères inégales : la postérieure régulièrement arquée, l'antérieure flexueuse, avee ses six dernières paires de pores, ronds, microscopiques ; dans les autres zones porifères, il n’y a que trois paires de petits pores ronds près de l'apex. Gros tubereules serobiculés, limités par le fasciole, surtout développés en SOCIËTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — TOME IX. MÉMOIRE N° 24. — 7 50 DESCRIPTION DES ECHINIDES FOSSILES se rapprochant de lapex, inégaux, peu nombreux sur les aires interambula- craires paires, manquant sur l'impaire. Fasciole péripétale étroit, circulaire, traversant la carène au quart de la distance entre l’apex et le périprocte, passant à l'extrémité des pétales postérieurs, puis s'infléchissant pour traverser à l’am- bitus les ambulacres pairs antérieurs, notablement au-dessous de l'extrémité des pétales, et circonscrivant en avant le test à l'ambitus. Fasciole sous-anal en écus- son, fortement infléchi sous le périprocte. On peut constater quelques variations dans la forme des individus, tantôt un peu plus larges et alors à peu près complètement dépourvus de sillon antérieur, tantôt plus allongés et chez lesquels le sillon s'accentue sensiblement. Ce carac- tère n'a pas ici plus de valeur que chez LP. ornatus, et tous ces individus se relient par gradation insensible au type, dès que l'on dispose d'une série suffisante. Le plastron est aussi plus ou moins saillant, sans que les autres caractères se modi- fient. Cette espèce, confondue avec le Sarsella Lorioli, a été jusqu'ici le plus souvent rapportée au Spatangus ornatus Defrance, de Biarritz ; M. Carez parait cependant l'avoir distinguée sous le nom de £upatagus (spec.) ; la croyant nou- velle, je l'avais d'abord désignée, dans une lettre à M. Almera, sous celui de Brissoides Almerx. Mais le Spatangus ornatus, malgré son extraordinaire poly- morphie, se distingue facilement par sa forme plus large, ses ambulacres propor- tionnellement courts qu'enserre le fasciole, en sorte qu'il existe toujours entre ce dernier et le bord, un bien plus large espace dépourvu de tubercules scrobiculés. Chez B. acuminatus la forme est plus ovoïde, les ambulacres postérieurs sont plus longs et, en avant, le fasciole est plus éloigné de l'extrémité des pétales. Cotteau à d'ailleurs indiqué les différences de cette espèce avec ses congénères, notamment avec le Spatangus elongatus Agassiz. Rare dans l'Éocène d'Alicante, ce Brissoides est au contraire l'Échinide le plus caractéristique du Nummulitique du Montserrat: Calsine, Saint-Miquel-du-Fay, Berti, El Serra, Saint-Vincent-de-Tovello, Igualada, Bages, Olot. BRISSOIDES CONFRACTUS Lausenur. PISANVS Ge. "reut); Le] Syn, £uspatangus elongatus Agassiz. Carez : Étude sur les terr, Crét. et Tert. du N, de l'Espagne, p. 165. 1881. Pour bien comprendre cette espèce, il me parait indispensable de se faire une idée précise du Spatanqus elongatus Agassiz {in Sismonda), pour la première fois décrit et figuré en 1843 (Echin. foss. del cont. de Nizza, p. 35, pl. XL, fig. 1), mais dont l'interprétation est restée fort difficile. L'espèce a été en effet établie en 1840, sans description ni figures (Catalogus system., p. 2), pour un individu mutilé des Alpes suisses, dont le moule (X, 86) a été reproduit seulement en 1865 par Ooster (Echinod. des Alpes suisses, pl. 29, lig. 6). Elle était d'autant plus incertaine qu'on n'en connaissait que la partie pos- DE LA PROVINCE DE BARCELONE jt térieure. C'est de ce débris que Sismonda a rapproché, en 1843, un individu de Contes, près Nice, plus petit, plus étroit, très allongé et rétréei en arrière, à profond sillon antérieur et ambulacres inégaux, les postérieurs très longs, à peine divergents, et en résumé certainement différent. Mais, par le fait de la description et des figures données, cet individu de Contes est devenu le seul et vrai type d'une espèce jusqu alors nominale. On a voulu réunir au Brissoides elongatus trois oursins figurés par Ooster (pl. XXIX, fig. 3, 4, 5) et rapportés par lui au Euspatangus ornatus ; mais, comme il s'agit de débris à peu près indéterminables, ilest peu intéressant de discuter cette proposition. L'individu fig. 1, pl. XXII de l'Échinologie helvétique, est, d'après les indications du texte, lui aussi pratiquement peu déterminable. Les fragments (fig. 2 et 3) (”) paraissent bien appartenir à une même espèce, mais ils différent du type de Contes par leur forme bien plus large, leurs ambulacres postérieurs plus courts et plus divergents. La figure 3 ne diffère pas moins du moule X, 86, moins étroit et subtronqué en arrière, avec ambulacres postérieurs plus longs et plus divergents. Cotteau a figuré, sous le nom d'Æupatagus elongatus, deux individus de La Palarea tout à fait dissemblables. Celui de la planche XVIT (fig. 6, 7, Échin. Éoc., (l) parait à peu près conforme au moule X, 86, bien que ses ambulacres postérieurs soient un peu plus divergents; mais il se distingue du type de Contes par sa forme bien plus large en arrière, son sillon antérieur atténué, son apex moins excentrique en avant, ses ambulacres postérieurs plus courts et moins divergents. Quant à l'individu (fig. 1, 4) de la planche XVII, c'est évidemment autre chose : une forme plus large, moins allongée, à ambulacres subégaux, dont les postérieurs sont assez divergents. Peut-être est-il identique aux individus (fig. 2 et 3) de l'Échinologie helvétique, mais il diffère évidemment tant du type de Conte que du moule X, 86. Ainsi tous les individus et les débris confondus sous le nom d'Eupatagus elongatus peuvent en réalité être rapportés à trois formes distinctes. 1° Le type de Conte, pl. IL, fig. r de Sismonda. 2° Le moule X, 86, des Alpes vaudoises, auquel paraissent se rapporter les figures 6, 7 de la planche XVII de la Paléontologie française, et pour lequel je pro- pose le nom de 2. confractus. 3° Les fragments des Alpes bernoises et du Valais, comprenant les figures 3, DEN d'Ooster, >; 3, pl. XXII de l'Échin. helvétique, et x, 4, pl. XVIII de la Paléont. française. Je désignerai cette Variété sous le nom de Brissoides Vostert. J'ai sous les yeux un grand individu du Nummulitique de Barcelone (long. 6o mill., larg. 45, haut. 25), me paraissant se rapporter mieux au moule X, 86, qu'à tout autre, et que je réunis en conséquence au B. confractus. Espèce d'assez grande taille, allongée, ovalaire, mais anguleuse, presque éga- lement rétrécie en avant et en arrière, sinuée légèrement en avant, subtronquée en arrière ; face supérieure faiblement mais assez régulièrement convexe, ayant sa (:) Ce dernier déjà figuré par Ooster, pl. XXIX, fig. 3, comme £upatagus ornalus. D DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES 22 plus grande hauteur à mi-distance entre l’apex et le périprocte, sur une carène obtuse ; apex nettement excentrique en avant; sillon antérieur peu profond, indi- qué par le léger renflement de ses bords, apparent surtout par la légère sinuosité de l’ambitus, et ne se prolongeant pas en dessous ; face inférieure presque plane, avec cependant une assez forte saillie du talon, à l'arrière du plastron; péristome subcirculaire, large, à lèvre sternale presque nulle ; face postérieure étroite, subarrondie, portant à son sommet un périprocte ovale, peu développé. Ambu- lacres pairs inégaux, les postérieurs très longs, à peine divergents, subflexueux, les antérieurs très divergents, plus courts, droits, avec leur zone porifère des branches d'avant flexueuse et composée de pores conjugués, moins développés que ceux des autres branches, diminuant de grandeur, mais sans s’atrophier, au voisinage de l’apex ; zones interporifères finement granuleuses. Gros tubercules scrobiculés et fascioles à peu près disposés comme ceux du 2. acuminatus. Cette belle espèce se distingue, comme on le voit, assez facilement du Z, elon- gatus, avec lequel on Favait jusqu'ici confondue, par sa grande taille, sa forme beaucoup plus large, moins rétrécie, surtout en arrière, la présence d'une face pos- térieure, son sillon antérieur tout à fait superficiel, ses tubercules scrobiculés plus nombreux et moins développés. Le Z. Oostert est une forme très différente, encore très incomplètement connue, mais moins allongée, à ambulacres à peine inégaux et tubercules scrobiculés, moins développés. Le B. confractus se rapproche un peu du Z. acuminatus, mais s’en distingue par sa plus grande taille, sa forme moins déprimée, plus allongée, plus étroite en avant, son ambitus subpolygonal, son sillon antérieur plus apparent en dessus, ses ambulacres postérieurs subflexueux. Ce sont deux formes voisines, mais dont chacune conserve une physionomie bien particulière. La forme allongée du Z. confractus, la longueur de ses ambulacres postérieurs, l'excentricité de son apex, la position de son fasciole, très bas en avant, ne permettent pas de le confondre ayec P. ornatus. Cette espèce, déjà connue des Alpes Vaudoises et des environs de Nice, reste rare aux environs de Barcelone, où elle a été recueillie dans le Nummulitique de Saint-M iquel-du-Fa y. BRISSOIDES COSSMANNI Lausenr. PI. IV, fig. 4, 5. Espèce de moyenne taille (long. 48 mill., larg. 42, haut. 20), voisine de 2. acu- minalus Cotteau, mais en différant certainement par son sillon antérieur encore plus atténué, son apex un peu moins excentrique en avant, ses ambulacres anté- rieurs pairs plus longs et plus flexueux, surtout par son fasciole situé encore plus bas et ne se relevant qu'à la partie tout à fait postérieure du test, en sorte que l'espace laissé aux tubereules scrobiculés est sensiblement plus étendu; et, comme ces tubercules ne sont pas plus gros, ils apparaissent beaucoup plus nombreux. Ce caractère imprime à l'espèce une physionomie bien spéciale, Le PB. multituberculatus Dames (Eupatagus) est plus large, avec sillon anté- DE LA PROVINCE DE BARCELONE 53 rieur mieux indiqué, et, malgré son nom, montre des tubercules beaucoup moins abondants. Quant au 2. ornatus, avec lequel notre espèce avait été confondue, ses tubercules moins abondants, ses pétales postérieurs plus courts et son fasciole beaucoup plus rapproché des pétales le distinguent à première vue. L'unique individu de cette espèce, que je dois à la générosité de mon ami M. Cossmann, a été originairement recueilli par M. Vidal et provient du Nummu- litique de La Baells (Catalogne). HYPSOPATAGUS HISPANIZÆ Lamserr. PIS EN fig. 6, 7 Ta Espèce ovoïde, relativement très déprimée, de moyenne taille (long. 64 mill., larg. 44, haut. environ 24), arrondie et à peine sinueuse en avant, progressivement rétrécie en arrière ; face supérieure à bords renflés, mais irrégulièrement dépri- mée vers l’apex et pulvinée; sillon antérieur nul en dessus, apparent seulement au- dessus de l'ambitus, où il forme un léger sinus ; apex excentrique en avant. Les ambulacres pairs sont larges, longs, mais les antérieurs plus courts, bien qu'à fleur du test, correspondent à une légère dépression et sont moins renflés que les aires interambulacraires adjacentes. Les tubercules scrobiculés, épars sont assez nombreux, relativement peu développés, circonscrits par un fasciole péripétale étroit, visible seulement sur quelques points. Ces tubercules, paraissant plus petits dans l'aire interambulacraire impaire, manquent dans les zones interporifères. Le périprocte et la face inférieure sont trop empâtés dans la roche pour être l'objet d'une description détaillée, et par conséquent la position générique exacte de l'espèce reste un peu douteuse. Mais la forme générale du test, avec ses bords renflés, le peu de développement des tubercules scrobiculés et l'aspect pulviné de la face supérieure m'ont paru mieux concorder avec les caractères connus de cer- taines espèces d'A/ypsopatagus, comme . Bouillei et I. lucentinus, qu'avec ceux des Prissoides. On ne saurait d'ailleurs confondre notre espèce avec /1. Bouillei, bien plus large et plus régulièrement convexe en dessus. Quant aux espèces hautes, ren- flées, à tubercules serobiculés dans les zones interporifères et à sillon antérieur plus accusé, comme 1. Ammon, H. Meneghint et H. antecedens, elles n'ont en réalité presque aucun rapport avec À. Hispaniæ. H. Hofmanni Koch et A. spe- ciosus Duncan ont leurs tubercules scrobiculés bien plus petits, plus nombreux, et des pétales postérieurs bien plus longs ; enfin le problématique //. rotundus Duncan a un sillon antérieur très nettement limité en dessus. Æ. Santa Mariai Gauthier, de forme subconique, est nettement prymnodesme et constitue ainsi tout au moins un sous-genre à rapprocher de Prissoides ("). Aucune de ces espèces ne saurait d’ailleurs être confondue avec celles de Barcelone ; cependant (1) Je propose pour ce nouveau genre, caractérisé par ses tubercules serobiculés, répartis sur toutes les aires (comme /ypsopatagus), et la présence d’un fasciole sous-anal sinueux, le nom de Fourtaunia, en l'hon- neur du savant auteur de la Revision des Echinides fossiles de l'Egypte. DESCRIPTION DES ECHINIDES FOSSILES 54 H. lucentinus Cotteau, de l'Éocène d'Alicante, doit lui être comparé; mais il dif- fère certainement de 1. Hispaniæ par sa forme moins allongée, plus arrondie, ses pétales antérieurs pairs plus courts, sa face supérieure plus régulièrement convexe. En supposant que notre individu ait été pourvu d'un fasciole sous-anal, on ne saurait encore le confondre avec aucun des Brissoides connus, tous à bords moins renflés, face supérieure non pulvinée, ni dépressions ambulacraires. Ce dernier caractère doit être particulièrement remarqué, parce qu'il établit une sorte de rela- tion entre /1. Hispaniæ et le singulier genre Megapneustes Gauthier, de l'Eocène d'Égypte. | Localité. — Un seul individu de l'Eocène d'Olot. MARETIA BARCINENSIS Lamsenrr. PI A he ait ESS Petite espèce (long. 34 mill., larg. 31, haut. 10) cordiforme, déprimée, élar- gie et échancrée en avant, rétrécie et subtronquée en arrière ; sillon antérieur large, évasé, s'atténuant en dessus et n'atteignant pas l’apex, qui est assez forte- ment excentrique en avant. Ambulacres pairs assez larges, courts, subégaux, les antérieurs ayant en avant leur zone porifère un peu flexueuse. Quelques gros tubercules scrobiculés sur les aires interambulacraires paires. Fasciole indistinet en raison de l’état un peu fruste de l'unique individu recueilli. Ce petit Maretia ne saurait être confondu avec aucun autre, en raison de ses gros tubercules scrobiculés occupant, en dessus, mème la partie postérieure des aires interambulacraires latérales, contrairement à ce qui a lieu chez les espèces typiques. Cette disposition a d'ailleurs été déjà signalée chez 17. aragonensis Cotteau, différant de l'espèce de Barcelone par ses longs ambulacres et ses très petits tubercules. 12. Lispanica Cotteau, avec carène postérieure plus saillante, a au contraire des tubercules scrobiculés plus gros et descendant plus bas. £uspa- tangus Hagenmulleri Péron et Gauthier, qui a plutôt les caractères d'un Maretia que d’un Brissoides, est plus renflé, plus acuminé en arrière ; il a son apex central et ses pétales postérieurs bien plus prolongés en arrière. Localité. -— Olot, très rare. SPATANGUS (!) ALMERAI Lauvenr. PI. JL, fig. 12. "' J “ . * * " Espèce de moyenne taille (long. 67 mill., larg. Go, haut. 22), ovalaire, arron- die et à peine sinueuse en avant, rétrécie et tronquée en arrière, à ambitusun peu (1) Le genre Spatangus ayant été créé par Klein (Naturalis dispos. Echinodermatum, p. 33, $ 95 et suiv., Gedani, 1934) pour des espèces cordiformes, pourvues de sillons ambulacraires (insignem habentes lacunam in dorso, sulicosque in vertice), onne saurait y placer des formes à ambulacres superficiels, qui en étaient DE LA PROVINCE-DE BARCELONE hs) anguleux et bords amincis; face supérieure peu renflée, ayant sa plus grande épaisseur un peu en arrière de l'apex, faiblement carénée en arrière ; sillon anté- rieur presque nul, à peine indiqué à l'ambitus par une vague sinuosité du bord ; face inférieure plane, déprimée vers le péristome ; face postérieure très étroite, rentrante, en grande partie occupée par le périprocte. Apex excentrique en avant. Ambulacres pairs assez larges, flexueux, effilés à leurs extrémités, les postérieurs très peu divergents, à peine pluslongs que les antérieurs ; zones porifères formées de pores inégaux, l’interne arrondi, l’externe allongé, reliés entre eux par un pro- fond sillon ; près de l’apex les derniers pores sont simples et microscopiques ; zones interporifères légèrement saillantes, finement tuberculeuses, mais dépour- vues de tubercules scrobiculés. Ces derniers sont répandus en dessus sur les cinq interambulacres et forment sur chacune des aires paires des doubles séries obli- ques, en chevron, descendant jusqu'à la base des pétales ; plus bas ces tubercules se serrent davantage, en diminuant sensiblement de volume; sur l'aire impaire, plus étroite, il n’y a qu'une série de chevrons formés par les tubercules scrobiculés qui descendent moins bas. Le plastron est garni de tubercules ordinaires jusqu'au bord du péristome; ce dernier est empaté sur l'individu décrit. Périprocte médiocre, au sommet de la face postérieure. Fasciole invisible sur le type. Cette espèce s'éloigne beaucoup de tous les petits Spatangus éocènes connus; elle rappelle plutôt les WMaretia de l'Oligocène, mais les tubercules scrobiculés de son ambulacre impair et son plastron granuleux ne permettent pas de la confondre avec les espèces de ce genre. On pourrait seulement la rapprocher du $S. eugly- phus Laube, de l'Éocène du Vicentin, mais elle s’en distingue facilement, par son sillon antérieur rudimentaire, ses tubercules scrobiculés plus développés, ses ambulacres plus longs, plus effilés et flexueux. Parmi les nombreuses espèces miocènes, Je n'en Connais aucune qui puisse être utilement comparée au S. Al- merat. Localité. — Eocène, Nummulitique de Castelloli près Barcelone ; très rare. exelues et se trouvaient assimilées au genre Spatagoides. Les genres de Klein ayant été maintenus comme sous-genres (familia) par Leske (Additamenta, p. 221) et ensuite par Gmelin, le principe reste entier, même pour ceux qui considèrent comme nuls tous les travaux scientifiques antérieurs à 1758. Quant à Muller, Lamarek et autres auteurs n'admettant pour tous les Spatangidiæ qu'un seui genre, leur manière de voir n'a pas plus d'importance ici pour l'établissement des coupes génériques que celle de Linnée, qui, vint-deux ans après Klein, confondait encore tous les Echinides dans un genre unique. Lorsque avec les progrès de la Science il s'est agi de sectionner le genre Spatangus, on n'avait done qu'à reprendre les aneiennes divisions de Klein, Leske et Gmelin, C'est ee qu'a fait Cuvier pour les formes ovales, en rétablissant les genres Brissus ct Brissoides, tout en laissant encore confondues les espèces cordiformes, pourvues ou non de sillons ambulacraires. Gray a voulu les séparer, mais il a pris une espèce dépourvue de sillons ambulacraires pour en faire, malgré la diagnose de Klein, le type des Spatangus Klein ; puis il a rejeté les vrais Spalangus de Klein, Leske et Gmelin dans un prétendu genre Ova, faussement attribué à Van Phels. Un respect exagéré de l'autorité de Gray n'a permis à personne de rectifier ses erreurs et, peut-être aujour- d'hui, est-il possible de ne pas revenir sur une tradition presque séculaire, mais il est bon de ne pas ignorer qu'elle repose sur une erreur. Il serait cependant assez facile de faire cesser cette anomalie par une légère modification du terme générique, pour les espèces cordiformes à ambulaeres pétaloïdes larges, à fleur de test, en Prospatangus par exemple. Le plus anciennement connu des Spatangues vivants, celui de la Méditerranée, distinct de Schizaster par le dédoublement des pores de son ambulacre impair, pourrait alors redevenir le type du genre Spatangus, que Klein avait voulu non transformer, mais conserver (vetusta illa nomina conservare volentes), en lui lais- sant pour type une forme vivante (quæ genera pelagia sunt). 56 DESCRIPTION DES ÉCHINIDES FOSSILES SARSELLA LORIOLI LAMBERT. P1. 4/9 pan Syn. Sarsella Lorioli Lambert in Almera : Bull, S. G. d. F., 5° sér., t. XXVI, p. 703. 1899. Espèce de moyenne taille (long. 34 mill., larg. 28, haut. 14), subcordiforme, allongée, déprimée, rétrécie et acuminée en arrière, échancrée en avant par un sillon antérieur bien net à l’ambitus, mais s’atténuant en dessus, où le limitent deux carènes obtuses ; face supérieure ayant sa plus grande hauteur aux deux tiers de la distance entre l’apex et le périprocte, subcarénée en arrière et nette- ment déclive sur les côtés ; face inférieure plane, à large péristome excentrique en avant ; face postérieure étroite, rentrante, ovale, excavée, en grande partie occupée par le périprocte. Apex subcentral, à quatre pores génitaux très rapprochés et madréporide étroit, prolongé en arrière jusqu'au delà des ocellaires ; ces dernières aux angles. — Ambulacres coupés par le fasciole interne et ne présentant à l'intérieur que des pores microscopiques, invisibles sur les individus les mieux conservés. Dans l'ambulacre impair, les pores sont tellement rapprochés qu'on ne peut les distin- guer sur les individus un peu usés, sur lesquels 1ls se réunissent en un pore unique pour chaque plaque, probablement par résorption à l'intérieur du test de la mince cloison qui les séparait. Ambulacres pairs subégaux, les postérieurs un peu plus longs, tous légèrement flexueux; zones porifères des ambulacres antérieurs très inégales, en raison du fasciole qui les coupe obliquement : la zone postérieure présente six paires de pores de plus que l’autre. Gros tubercules scrobiculés, peu nombreux, s'étendant seulement en avant depuis Fambitus jusqu'au voisinage du fasciole interne, tandis que la partie postérieure du test en est dépourvue. Ces tubercules épars paraissent incrénelés, mais perforés, présentent un mamelon peu développé, porté sur un large cône cylindrique, turrité, entouré d'un serobicule circulaire, profondément excavé, analogue à celui de Lovenia ; mais, malgré leur profondeur, ces scrobicules ne correspondent pas à des ampoules internes, ainsi que j'ai pu m'en assurer en sacrifiant une portion de test d'un individu. — Le fas- ciole interne, bien marqué par les modifications qu'il fait subir aux ambulacres, est directement difficile à observer et n'apparait que sur les individus d'une par- faite conservation ; il est large, forme en arrière une sorte de fer à cheval, puis descend obliquement au travers des ambulacres antérieurs pairs, longe ensuite le bord externe du sillon, pour se couder brusquement et traverser ce dernier aux deux tiers de la distance entre l'apex et l'ambitus. Le fasciole sous-anal, étroit, est oblitéré sur la plupart des individus, mais les mieux conservés en présentent des traces distinctes, A la face inférieure, le plastron, sauf un léger espace vers le talon, est dépourvu de tubercules et presque entièrement lisse, comme les aires ambulacraires adjacentes. Les aires interambulacraires antérieures se terminent près du péristome par deux légères protubérances, dépourvues de tubercules. DE LA PROVINCE DE BARCELONE 97 Les caractères de cette intéressante espèce viennent encore diminuer la dis- tance qui sépare Sarsella de Lovenia, car de ce dernier elle a le périprocte ovale, ouvert au sommet d'unarea bien délimité, les protubérances buccales et les tuber- cules lisses. Elle est donc très voisine du Z. Forbesi du Miocène d'Australie, bien qu'en différant certainement pour ses protubérances buccales plus atténuées, son plastron moins saillant, non uniformément lisse, mais laissant près du talon une surface tuberculeuse, surtout par l'absence d'ampoules internes correspondant aux gros tubercules de la face supérieure. Sarsella Lorioli relie aussi ce genre à Tuberaster, dont les caractères semblent devenir insuffisants pour motiver le maintien du genre, du moment qu'il y a des Sarsella pourvues de protubérances buccales. Notre espèce, souvent confondue avec Brissoides acuminatus, s'en distingue cependant très facilement, non seulement par son fasciole interne, mais encore par son sillon antérieur, plus accusé. On pourrait plus facilement la prendre pour une variété de petite taille du S. sulcata Haime de l'Éocène de Biarritz, mais elle en diffère certainement par sa moindre taille, ses gros tubercules moins nombreux, son sommet ambulacraire plus excentrique en avant, sa forme plus acuminée en arrière, Son plastron moins tuberculeux, à surfaces lisses plus étendues, ses pro- tubérances buccales plus saillantes, la forme de son fasciole interne et surtout ses tubercules dépourvus de crénelures. Le S. carinata Cotteau, de l'Éocène d'Alicante, est proportionnellement plus large, plus haut, plus déclive ; ses tubercules scrobiculés de la face supérieure sont plus rares et moins développés, son sillon antérieur est beaucoup plus atténué. Le S. Suessi Bittner (s. Lovenia), de l'Éocène de Roveredo, se distingue aussi facilement de notre espèce par son sillon antérieur remontant jusqu'à lapex, ses ambulacres légèrement déprimés et ses tubercules scrobiculés plus petits. L’es- pèce de M. Bittner formerait d’ailleurs plutôt passage de Sarsella aux Echinos- patagus qu'aux Lovenia. S. anteroalta Gregory de lOligocène de Malte a, comme son nom l'indique, une forme très différente. Il me parait enfin superflu de com- parer $. Lorioli au S. mauritanica Pomel, puisque ce dernier, dépourvu de fas- ciole interne, doit rentrer dans le genre Maretia. Localités. — Cette espèce parait assez abondante dans le Nummulitique de Bell- prat, près Barcelone, mais elle semble très localisée et elle n’a été retrouvée qu'à EI Serra, où elle parait rare. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — TOME IX. MÉMOIRE N° 24. — 8 AP MOINE de Sie 2. Loubet Mém. N°24. Memoire Mém Soc. Géol de France. AIME PALEONTOLOGIE VE a SH Paris Jrap. J.Minot et lith er. del. F Gauthi C.NAUD Editeur. DE © RE = © I EXPLICATION DE LA PLANCHE II . Leiocidaris itala Lause (le même que PI. I, fig. 17), vu en dessous. . Leiocidaris Bofilli Lamserr, de l'Eocène d’Abo (Montserrat), vu en dessus (Coll, J. Almera). . Le même, vu en dessous. Le même, vu de profil. . Plaques grossies d’un autre individu. . Echinopedina granulosa LamsErr, de l'Eocène de Villelista (Montserrat), vu en dessus (Goll. J. Almera). . Le même, vu en dessous. . Plaques grossies du même, à l’'ambitus. . Mêmes plaques grossies d’un Æ. Gacheti, Desmoulins (Echinus), de l'Eocène de Saint-Palais (ma collection). . Coptosoma Vidali Lamserr, de l'Eocène du Montserrat, vu en dessous (Coll. J. Almera). . Le même, vu en dessus. . Le même, vu de profil. . Phymosoma Almerai LamBerr, de l'Eocène de Villelista (Montserrat), vu de profil (Coll. J. Almera). . Le même, vu en dessus. Le même, vu en dessous. a. Partie supérieure d’un ambulacre du même, grossie. . Psammechinus Hispaniæ LamsEerr, de l’'Eocène de Gabarra (Coll. J. Almera), vu de profil. . Le même, vu en dessous. . Le même, vu en dessus. . Portion d'ambulacre et d’interambulacre du même, grossie. .- Leiopleurus Orbignyi Correau (Psammechinus), de l'Eocène de Villelista (Montserrat), vu en dessus (Coll. J. Almera). . Le même, vu en dessous. . Le même, vu de profil. eteesh axé 4 4 «nlA Lo) aucezol #6 ui + 3 L à A LS nt 6) 5 fon dép ur 1 1 ? < = foi sb uv (abat 1: 2e i 24 î [A2 " " ; Fe sirsetnol) sJeilaliY ‘ob èné PRES SIA PA EI NE A LS FX Mém Soc. Géol de France. PALEONTOLOGIE F. Gauthier del.et lith Memoire de MC. T. Lambert MÉmMNOSE TND C. NAUD Editeur Irap. J.Minot. Paris. EXPLICATION DE LA PLANCHE III - Leiopleurus Orbignyi Correau (Psammechinus). Néotype de l'Eocène de Saint-Palais, vu de profil (ma collectiou). . Portion d'ambulacre et d’interambulacre du même, grossie. . Echinolampas Morgadesi Lamserr, de l'Eocène de Tortugué (Montserrat), vu en dessus (Coll. J. Almera). Schizaster montserratensis LamBerr, de l’'Eocène de Calsine (Montserrat), vu en dessus (Coll. J. Almera). Le même, vu par derrière. Le même, vu en dessous. . Le même, vu de profil. . Schizaster Vidali LamBerr, de l'Eocène d'Olot (Montserrat), vu en dessus (Coll. J. Almera). … Le même, vu de profil. . Brissopsis Bofilli Lamserr, de l'Eocène d'Olot (Montserrat), vu en dessus (Coll. J. Almera). . Le même, vu de profil. . Spatangus Almerai LAMBERT, de l'Eocène de Castelloli, vu en dessus (Coll. J. Almera). . Maretia barcinensis LamBEerr, de l'Eocène d'Olot (Montserrat), vu en dessus (Coll. J. Al- mera). .- Le même, vu de profil. M at » or - ! ismté Ho9) suésab as, Mém. Soc. Géol de France. Mémoire de MT. T. Éambert PALEONTOLOGIE Mêm. N°24. PIIIL JANINE F.Gauthier del.et lith. Irnp. J.Minot. Paris. C. NAUD Editeur. = © R = EXPLICATION DE LA PLANCHE IV . Brissoides confractus Lamsenr, de l'Eocène du Montserrat, vu de profil (Coll. J. Almera). . Le même, vu en dessus. . Le même, vu en dessous. . Brissoides Cossmanni ÉamsErT, de l'Eocène de La Bäells (Catalogne), vu en dessus (ma collection). . Le même, vu de profil. . Hypsopatagus Hispaniæ Lamserr, de l'Eocène d'Olot (Montserrat), vu en dessus (Coll. J. Almera). . Le même, vu de profil. . Sarsella Lorioli LamBerrt, de l Eocène de Bellprat, vu en dessus (Coll. J. Almera). . Le même, vu de profil, . Le même, vu en dessous. . Le même, vu par derrière. . Schizaster spado Lamsenr, de l'Eocène de la Bäells (Catalogne), vu en dessus. . Le même, vu de profil (ma collection). . Coptosoma Haimei Desor, de l'Eocène d'El-Serra, vu de profil. . Autre individu de la même espèce, de l'Eocène de Begas, vu en dessous. . Individu de grande taille du C. Haimei. Variété montserratensis, de l’Eocène de Steln-de-Tove (Coll. J. Almera). . Epiaster prior Lamserr, de l'Aptien de Safra, vu en dessus (Coll. J. Almera). . Le même, vu en dessous. . Le même, vu de profil. . Holaster aptiensis Lamgerr, de l'Aptien de Casa-alta-Castellet, vu en dessus (Coll. J: Al- mera). . Le même, vu de profil. Tu nt Memoire de ] de France. PALEONTOLOGIE éo Mém.Soc.G AL Né, NOT PR Irnp. J.Minot. Paris. F. Gauthier del.et lith. C.NAUD Editeur = ÿ: - …. ÉVREUX, IMPRIMERIE DE CHARLES HÉRISSEY ‘, » re - ' : ï . Ur L Ê . 1 , n h A & . € : 4 É "2 À 7 ce | % tt E L * Le 1 RER _ VA _” Lui « A Le ER De LA DR Den) | : | ls A" $ Na La { û € La : BU . f! LU il ! 4 k ’ { … = MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE TOME XIV. — FASCICULE. 2-3 Feuilles 11 à 19; planches VI à T MÉMOIRE N° 24 (suite) J. LAMBERT DESCRIPTION DES ÉcHiniDes FOSSILES DE LA PROVINCE DE BARCELONE. 2° et gus Dario ÉCHINIDES DES TERRAINS MIOCÈNE ET PLIOCÈNE. D. © ar : GENRE Hemiheliopsis. \Pages 59 à "4 aie VE PARIS DE LA | SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, RUE ERP VI‘ — 2906 ALT i Avril-Juillet 1906, PALÉONTOLOGIE NUS. CGMP. Z00L. LBRARY MAR 1 8 1955 RARYARD site DAIYERSITY ivsi MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE PALÉONTOLOGIE PUBLICATION FONDÉE EN 1890 Les Mémoires de Paléontologie sont publiés par tomes (format in-quarto raisin), renfermant environ 160 pages de texte et environ 20 planches hors texte. Il paraît environ un tome par année. On peut les acquérir par souscription, avant l'apparition du volume complet, aux prix réduits suivants : Souscripleurs ayant souscrit à tous les volumes parus, au il moment de leur apparition . . . . . . « . partim 20 fr. | Franco Nouveaux souscripteurs (France), . . . . . » 25/fr. Jd. id. (Étranger). . . . . » 928fr. Après l'achèvement du volume, le prix est élevé à 40 francs (franco) ; une remise de 20 c) est accordée aux Membres de la Société. [Les tomes IV et V complets, ne se vendent plus qu'avec la collection complète (y compris le tome XIV en cours de publication). Dès son apparition, chaque Mémoire est mis en vente séparément aux prix indiqués ci-dessous, sur lesquels une remise de 20 °L est consentie aux Membres de la Société. LISTE DES MÉMOIRES PARUS Mémoires Francs N° 1. — A. Gaupry, Le Drropithèque, TPLSIFD de : 3 » 2. — J. SEUNES, Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur de France (en cours), 6 pl, 22 p. . . . . . . . 10 » 3. — Ch. Derérer, Les animaux pliocènes du Roussillon, 17 pl., 198 p. 60 » 4. — R. Nicxiès, Contributions à la Paléontologie du Sud-Est de l'Espagne (en cours). r 1" livraison : pl. I-IV, p. 1-30 (en vente). ame livraison : pl. V-X, p. 31-64 (épuisée, ne se vend plus qu'avec la collection des XII tomes parus). 5. — G. DE Saporra, Le Nelumbium provinciale des lignites crétacés de Abus en Provence, 3 pl., 10 p. . . . LR BAD 7e 5 » 6. — H. Douviré, Étude sur les Rudistes ; Reviolün 1 principales espèces d'Hippurites, 34 pk., 236 p: .:.%. ANS EN ERE, 70 » 7. — M. Fior, Description de deux Oiseaux nouveaux du Gypse parisien, Ro D 13 OR ON rm PER SE PAS Br TR PE 3 » 8. — A. GauDRY; Quelques remarque) sur les Mastodontes à propos de l'animal du Chérichira, 2 pl., 6 p. . . ., . . . sa © 3,50 9 — G. pe Saporra, Recherches sur les oégélaux du niveau aquiténien de Manosque, 20.pl., 83 p. CORP RER 35 » 10. — À. Gaupry, Les Pythonomorphes de France, 2 pl., 13 p. - - : > » 11. — R. Zenxxr, Étude sur la constitution de l'appareil ‘fructificateur + des Sphenophyllum, 1 pli 30p. 74 EEE RUE 2 ve 7,00 12. — V. PAQUIER, Études sur quelques Cétacés du Miboëke, 2 pl., 20p. . 6 » (Voir la suite, page 3 de la Couvertures - DEUXIÈME PARTIE A. — ÉCHINIDES DU TERRAIN MIOCÈNE Les Échinides des terrains miocène et pliocène des environs de Barcelone sont beaucoup moins nombreux que ceux de l’Éocène, pour lesquels je me propose de publier ultérieurement un Supplément d’une certaine importance. M. le chanoine Almera m'a cependant communiqué un bon nombre d'espèces des étages burdigalien, belvétien et tortonien et mon savant correspondant a bien voulu y ajouter les Oursins recueillis par lui de l’autre côté du bassin Catalan, dans l’île de Minorque. Nous avons pu ainsi compléter les renseignements actuellement possédés sur les caractères de la faune échinitique, à cette époque, dans cette partie de la Méditerranée. Les Échinides miocéniques sont beaucoup moins connus que ceux des terrains tertiaires inférieurs et nous n'avons pas sur eux de grande publication d'ensemble comme les ouvrages de Cotteau dans la «Paléontologie française », pour les espèces jurassiques, crétacées et éocéniques. Dans ces conditions l’étude des matériaux qui m'ont été confiés a nécessité de ma part des recherches plus délicates et plusieurs fois la revision de tout un groupe d'espèces. J'ai dû pour plusieurs d’entre elles entrer dans des détails qui paraïîtront peut-être exagérés aux géologues, mais qui m'ont semblé indispensables pour circonscrire exactement les espèces et parfois les genres. Je me suis trouvé ainsi amené à examiner à mon tour les questions aujourd’hui les plus controversées, comme celles relatives aux limites et aux vrais caractères des genres Psammechinus, Scutella, Clypeaster, Pliolampas, Opissaster et Schizaster. Deux de ces questions ont nécessité de ma part un travail considérable et en quelque sorte la revision de toutes les espèces connues de Scutelles et de Clypéastres. L'heure toutefois ne me paraît pas encore arrivée de donner une sorte de nouvelle monographie des Clypéastres vivants et fossiles. Ce travail, dont l'utilité serait incontestable, nécessi- terait en effet la publication préalable des planches de toutes les espèces créées par Pomel, planches promises, mais vainement attendues depuis plus de quinze ans. Cepen- dant, en ce qui concerne les Scutelles, je crois devoir immédiatement présenter une note monographique destinée dans ma pensée à faire cesser les déplorables confusions dont les principales espèces de ce genre sont chaque jour l’objet. Les récents travaux de MM. de Loriol, Airaghi et Oppenheim, ont d’ailleurs facilité ma tâche sur ce point; mais je dois des remerciements tout particuliers à l’aimable obligeance de M. Bather, sans l’aide de qui je n'aurais pu faire la lumière sur les caractères des précieux types conservés au Musée britannique. Certains Échinides du Miocène des environs de Barcelone ont été déjà signalés, SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. = PALÉONTOLOGIE. — ToME XIV. — 11. MÉMOIRE N° 24. — 0. 60 Juzes LAMBERT mais ils n'avaient fait encore l’objet d'aucun travail complet. On n’en trouve même aucun de cité dans les ouvrages généraux comme le (Catalogue raisonné des Échino- dermes » ou le « Synopsis des Échinides ». Michelin a mentionné, en 1867, le seul Clrpeaster scutellatus dans le Calcaire moellon (Burdigalien) des environs de Barcelone. En 1881, M. Carez a indiqué en Catalogne les espèces suivantes, dont les déterminations me paraissent pour la plupart fort douteuses " : Scutella paulensis. Clhrpeaster altus. Schizaster Peroni. Clypeaster marginatus. Schizaster Scillæ. Spatangus corsicus. Depuis lors, M. J. Almera a signalé les seize espèces suivantes * : * Cidaris Peroni. ; Clypeaster crassicostatus. $ — avenionensis. k -- Lovisatoi . . .—C. scutellatus. Psammechinus dubius. Échinanthus corsicus . . .— Milletia Ficheuri. Scutella subrotunda . S. Almerai. Echinolampas hemisphericus. = E. barcinensis. — lusitanica : S. Bofilli. * Schisasier Peroni. ; — paulensis. -- Scillæ. . . .—%$S. barcinensis. Amphiope bioculata. — Morgadesi. Clypeaster intermedius. Spatangus Sp — AUS ON ON NEC PA TTLenLe Dans le Pliocène, M. J. Almera a cité : * Cidaris tribuloides. Brissopsis Genei . . . — B. papiolensis. * Clypeaster Scillæ. = C. pliocenicus ?? Schizaster Scillæ. . . — S. major. Les petites espèces, notamment les Fibulaires, ne m'ont pas été communiquées : il doit cependant en exister, puisque, dès 1827, Defrance décrivait un Fibularia hispanica (Scutella), analogue à l'espèce vivante des côtes de la Manche, ?. pusilla. Quant aux niveaux stratigraphiques des gisements que je n'ai pas visités, je ne puis que renvoyer aux si complètes et intéressantes publications de M. Almera, et parti- culièrement au tableau qui accompagne son mémoire de 1897. Ce tableau, en laissant de côté les formations non marines, peut se résumer de la manière suivante : MESSINIEN IX. Couche supérieure à Ostred gingensis de San Pau d’Ordal, Panades, etc. (sans Échinides). ( vi, Couche à Cerithium pictum. TORTONIEN < vi. Marnes à Pleurotomes et sables de Montjuich à Cardita Jouanneli et Ostrea É crassissima. ' vi. Sables à Pecten Gentoni de Montjos et calcaires marneux de Rubi. HELVÉTIEN dE Marnes à Pecten subpleuronectes. iv. Molasse à Clypeaster scutellatus et Schisaster barcinensis, principal niveau des Échinides. Calcaire moellon. BURDIGALIEN ur, Molasse marneuse à Pecten subbenedictus de Castellet et Montjos. | nids Calcaire grossier et molasse à Pecten præscabriusculus. \wre Calcaire à grandes Scutellés de Tarragone *, M. Carez distingue deux niveaux dans les couches à Echinides : à la base son calcaire à Clypéastres, au dessus son calcaire à Schizaster. M. Almera place ces deux couches au même horizon, ce qui me semble plus naturel, puisque les Echinides de l’une et de l’autre caractérisent le Burdigalien supérieur. 1. Carxz, Etude des Terrains crétacés et tertiaires du nord de l'Espagne, p. 262 et suivantes, Paris, 1884. 2. ALMERA. Descripcion y cortes locales de esta comarca. Mem. Real Acad. de ciencias y artes de Barcelona, 1890, Barcelona, 1897. — Voir aussi : B, S,G. F.,(3), XX VI, 1898, p. 686, 960, 778, Sar, 850, — Dans cette liste, les espèces marquées d'un astérisque ne m'ont pas été communiquées et je laisse à M. Almera la responsa- bilité de leur détermination. Je donne pour les autres la synonymie expliquée dans les pages qui suivent. 3. Peut-être le calcaire de Tarragone est-il un peu moins ancien que ne l'indique ce tableau, Mais je ne me suis pas cru autorisé à modilier sur de simples conjectures les conclusions de mon savant correspondant. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 6I Dans le Pliocène M. Almera sépare les argiles inférieures à Vassa semistriata avec Brissopsis papiolensis, du Plaisancien et les argiles supérieures, sablonneuses, jaunes, à Schizaster major, qui correspondent à l’Astien. Les diverses espèces étudiées dans ce travail et leur distribution stratigraphique sont indiquées dans la liste suivante : LISTE DES ÉCHINIDES MIOCÈNES & PLIOCÈNES DE LA CATALOGNE (& DE MINORQUE [M) 4 Z z 2 Ë | Ê El E ] z ; k 2 el £ Z Z É NOMS DES ESPECES d) Ë ° à < ë n le L PEN ISEQe?E Es GS E Ce MACGTTATISMECRONCOUUEAU EEE CR re + — atenlonenstS DESMOULRS de PDOrOCLAGRISIDAlEARISENISD NE M : + Psammechinus dubius Agassiz. . . . . . . . . . . . + — GelDRInASUDeTANCE ENT E- Le SeRteecIinuis MOrlenRSER Te SD NN NT. M + Tripreustes gahardensis SeUnES un... 2É SCHICLIAR BOULES DEEE Re Ur ic ; DE = ANR OEM MEM TE : : + E DA UE ELA + = VOIRON a OTb PONT O oo io Ke _ Antoine God) RON TE CE cn Clrpeaster scutellatus M. de Serres. . . . . . . . . . — marginatus Lamarck. . . . . . . . .. M 26 — DATEULERSISEESD ER CEE EEE - + — intermedius Desmoulins. "1... - — CHASSICOSLLUSEN GASSIZ LE le, SF — alficostatus Michelin CUT M + — MONO TA EN MS DEEE M LE — ATMER CEE SD EME EE CT . c + * Un Scie Almera: ie menus ee on : LP + Echinolampas barcinensis n. sp, +... — GITODLUSETEMSD EE EE. M : = Mie Midoun Ford, #60 a dot a 06 0 ro sin ODISSUSTER A UNE SD EE ele ne 4 IRERICOSMUSA(S D) RAR EE ue eee ler ta M BriSSOpSIS pantolensis 1.1 Sp: N : EU. Vel 0 JU). : É - + — (CE EN ACIE HER AN ENLE à Tu — RATES CELA COENS CEE . Je pense avec M. Airaghi que c’est une erreur d’avoir voulu réunir le C. Peroni au C. Munsteri Sismonda dont le type est un radiole impossible à séparer du C. avenionensis. 3. Le type de l'Echinus variegatus Lamarck était le Cidaris variegata Leske (tab. x, fig. B, c), qui est en réalité un Tripneustes. A la suite de ce type, mais en second rang, 2, Lamarck a mentionné une forme différente qui a pour type la figure Fr, tab. 107, de Gualteri, C’est ce second ÆEchinus variegatus dont Agassiz a fait son Psammechinus variegatus. Mais cette seconde espèce avait été depuis longtemps séparée de la première par de-Blainville sous le nom d’£chinus excavalus, qui est son premier nom comme espèce dis- tincte (Dict. Se. nat. t. 37, p. 83). Il existait cependant déjà en 1895 un Æchinus excavatus Gmelin, pour l’'Echinites excavalus Leske (tab. xuiv, fig. 3, 4), fossile du Jurassique d'Allemagne, en sorte que le nom proposé par de Blainville était nul comme faisant double emploi dans le mème genre. C'est ce qu'a parfai- tement reconnu Desmoulins, qui, en 1837, a changé ce nom d’excavalus en celui de Blainvillei, lequel peut seul être donné à l'espèce, En la changeant de genre L. Agassiz aurait dû lui laisser son véritable nom de Blainvillei; il n'avait pas le droit de rétablir pour elle un nom qui en réalité appartenait à une forme toute différente, le Tripneustes variegatus. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 67 Certains esprits trouveront peut-être que les auteurs subséquents, amenés à séparer génériquement les deux groupes, auraient dû conserver au premier le nom de ?samme- chinus. Je pose d’abord en principe que ces auteurs étaient parfaitement libres de ne pas le faire. C’est une prétendue règle absurde et qui conduirait au bouleversement de toute la nomenclature que d'imposer la qualité de type d’un genre à la première espèce citée par son créateur, alors surtout que l’ordre des citations, loin de refléter sur ce point la pensée de l’auteur, est souvent en raison de considérations étrangères, stratigra- phiques, géographiques, ou même alphabétiques. Mais ici j'ajoute que les auteurs qui, comme Alexandre Agassiz et Lutken, ont limité le genre Psammechinus au deuxième groupe et ont créé pour le premier un genre particulier, avaient parfaitement raison, et cela parce que les espèces du groupe P. Blainvillei ne correspondent pas exactement à la diagnose du genre. Ces espèces portent en effet des scissures branchiales étroites, mais assez profondes et bien mieux caractérisées, plus fortes que celles du P. miliaris, qui les a très atténuées. Je ne puis donc, à mon grand regret, adopter sur ce point les conclusions de M. Mortensen. C'est à tort, selon moi, que revenant sur un état de choses universelle- ment admis depuis plus de quarante années, le savant Professeur de Copenhague veut faire de l’£chinus Blainvillei (qu’il nomme encore variegatus), le seul type du genre Psammechinus et créer avec les vrais Psammechinus un genre prétendu nouveau : Parechinus. Ainsi pour moi, comme pour MM. Al. Agassiz ', Lutken, Pomel, Cotteau, de Loriol, etc., le vrai type du genre Psammechinus est le P. miliaris”. Quant au groupe du P. Blainvillei, détaché des vrais Psammechinus depuis plus de quarante ans, il a été successivement placé par les auteurs, dans les genres 70xop- neustes, Boletia, ou Stomechinus ; il a même reçu les noms particuliers de ZLitechinus et Psilechinus. Mais un examen de sa synonymie démontre que le nom plus ancien d’Anapesus doit en réalité lui être appliqué. En effet le genre Anapesus a été établi par Holmes en 1860, pour une espèce post- pliocène de la Caroline (4. carolinus) que l’on s’accorde à considérer comme identique au second Zchinus variegatus de Lamarck, vivant, des côtes ouest de l'Atlantique, et qui doit reprendre le nom d'A. Blainvillei Desmoulins (Æchinus). Si ce genre Anapesus n’a pas été plus généralement admis la faute en revient aux erreurs de ceux qui ont voulu l’interpréter. Pomel, qui le mentionne en 1883, le caractérise à tort par ses tubercules homo- gènes, en rangées à la fois verticales et horizontales, afin d'y englober ses anciens Schi- zechinus, tandis qu'il maintient un genre Oligophyma dont la diagnose correspond exactement à celle des Anapesus, notamment à celle de l'A. Blainvillei. Les types du genre Oligophyma sont d’ailleurs deux espèces nominales, dont on ignore les caractères et que l’auteur n’a même plus mentionnées dans ses descriptions de 1888; les autres 1. List of the Echinod., p. 23 et 24. — 1863. 2. Certains auteurs, comme Al. Agassiz et Duncan, réunissent Psammechinus à Echinus, ou n’accordent au premier qu'une valeur subgénérique, parce qu'ils n’ont, selon moi, qu’incomplètement interprété les caractères du genre, Ce qui distingue Psammechinus ce n’est pas seulement la présence de plaquettes imbri- quées sur la membrane buccale, c’est la forme de son péristome plus large, subdecagonal, c’est surtout l'homogénéité de ses majeures aimbulacraires, toutes tuberculifères, tandis que chez Echinus adulte les majeures alternent, successivement tuberculifères et granulifères, comme celles de Toxopneustes. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE — PALÉONTOLOGIE. — ToME XIV. — 12. MÉMOIRE N° 24. — 10. 68 Juzes LAMBERT espèces citées à cette époque sont des Anapesus de Pomel ’. Cet auteur, en effet, a rapporté au genre de Holmes sept espèces, dont les cinq figurées sont manifestement bien différentes du type par la profondeur de leurs scissures branchiales, le nombre et l’'homogénéité de leurs tubercules, en séries à la fois verticales et horizontales, l'absence de dénudations périapicales. Ces espèces fossiles ne peuvent, à mon avis, rester con- fondues avec les Anapesus et il y a lieu de maintenir pour elles le genre Schizechinus Pomel, dont le type doit être une des espèces fossiles annoncées en 1869 avec la première diagnose du genre, mais décrite et figurée seulement en 1888, c’est-à-dire le $. serialis Pomel (Anapesus) du Pliocène d'Algérie *. De tout ceci il résulte : 1° Que le type du genre Psammechinus est le P. miliaris Muller (Echinus) vivant de nos côtes ; 20 Que les genres Lytechinus Al. Agassiz, 1863, Psilechinus Lutken, 1864 et Oligo- phyma Pomel, 1869, sont de simples synonymes du genre Anapesus Holmes, 1860 »; 3° Qu'il y a lieu de maintenir un genre Schizechinus Pomel, 1869, pour les grandes espèces fossiles, à profondes scissures branchiales, à larges ambulacres et tubercules homogènes en rangées à la fois verticales et horizontales. Anapesus ainsi compris diffère de Psammechinus, comme nous venons de le voir, par ses scissures branchiales plus profondes et la présence de zones nues interambula- craires; il diffère de Schizechinus par ses tubercules en rangées principales et secon- daires plus petites et ses zones nues interambulacraires ; il diffère de Zoxopneustes par ses scissures branchiales moins profondes et ses majeures homogènes toutes également tuberculifères, tandis que chez Toxopneustes adulte les majeures inégales portent alter- nativement des gros et petits tubercules ; enfin les tubercules interambulacraires de ce dernier sont plus homogènes, disposés en séries à la fois verticales et horizontales, Les différences sont plus faibles entre Schisechinus et Toxopneustes, puisque chez l’un et l’autre les tubercules interambulacraires sont disposés de même. Les scissures branchiales sont cependant moins profondes chez le premier que chez le second ; d'autre part les majeures ambulacraires de Zoxopneustes adulte sont inégales, tandis qu'elles restent toutes semblables chez Schizechinus. Ce dernier présente done à l'état permanent un état transitoire des Zoxopneustes. On sait en effet que le jeune 7. pileolus a toutes ses majeures -également tuberculifères : leur inégalité n'apparait qu'à partir d'une certaine taille. Ces observations m'engagent à séparer plus complètement que ne l'ont fait MM. Pomel et Gauthier Schizechinus d'Anapesus et surtout à rapprocher le premier de Toxopneustes, dont il n'est pour moi qu'un sous-genre. 1. Pomel en 1888 ne place plus parmi ses Oligophyma que les O. cellensis et O. oranense; or, d'après la planche C. X, les aires interambulacraires du premier sont dénudées en dessus, tout au moins dépourvues de tubercules dans la zone médiane. J'ai, d'autre part, sous les yeux, un ©. oranense qui présente les mêmes caractères, Ces deux Oursins sont donc des Anapesus typiques. 2. Pomel ne citait, en 1869, parmi ses Schisechinus fossiles, que le seul Psammechinus Serresü, qui est en réalité par les caractères de son péristome un vrai Psammechinus. En 1883, il y ajoute, d'après la disposition de leurs tubercules, six espèces, dont la dernière, Sphærechinus Marii, qu'il croyait oligopore, mais qui a ses pores en ares de quatre paires, n’est pas un vrai Schisechinus, C'est seulement en 1888 que Pomel sous le nom d’Anapesus décrit et figure de vrais Schisechinus. 3. M. Gauthier (E£chin. foss. de l'Algérie, HI, p. 245) réunit Oligophyma à Psammechinus ; c'est un retour à la circonscription originaire de ce dernier genre, mais non une solution pour ceux qui séparent les espèces de chaque groupe. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 69 A ce nom de Toxopneustes Agassiz, 1841, M. de Loriol préfère celui de Boletia Desor, 1846, et demande la suppression pure et simple du premier. Mon savant ami semble admettre qu'Agassiz aurait eu le droit, après avoir proposé le nom de 7oxop- neustes pour l’Echinus pileolus, de l'appliquer six mois plus tard à l’£chinus tubercu- latus, qui rentrait d’ailleurs dans le genre préétabli Strong'ylocentrotus. J'estime avec Alexandre Agassiz et la majorité des auteurs que dans ces questions un peu confuses et délicates de synonymie la seule règle à suivre est celle de priorité et je préfère 7oxop- neustes à Boletia, parce qu’à mon avis il n'appartient pas plus au créateur qu'à un tiers de transformer un genre et d'en changer le type après l’avoir publié. PSAMMECHINUS DUBIUS AcGassiz (Echinus), 1846 (PL. V, fig. 2, 3, 4) Echinus dubius (non de Blainville, 1825, nec Sowerby, 1839) : Catal. system. Echin. Mus. Neoc., p. 12. — 1840. Echinometra margaritifera Nicolet (in Agassiz) op. cit. p. 12. — 1840. — non Echinus margaritaceus Lamarck. Echinus dubius Agassiz : Echinod. foss. de la Suisse, p. 84, pl. xxu, fig. 4, 6. — 1840. Psammechinus dubius Agassiz : Catal. rais. des Echin., p. 65. — 1846. Echinus — d’Orbigny : Prodrome t. III, p. 142. — 1850. — obliqua d'Orbigny : op. cit., p. 142. — 1850. Psammechinus mirabilis Desor : Synopsis des Echin. foss., p. 120. — 1856. — Serresiü Desor (pars, non Desmoulins), op. cit., p. 120, tab. xvunr, fig. 1, 3. — 1856. — mirabilis Laube : Echin. der Oest. Ungar. tertiar. form. p. 59. — 1871. — dubius de Loriol : Echinol. helv. Echin. tert. p. 29, pl. 11, fig. 6, 7. — 1875. Echinus — Quenstedi : Die Echinid., p. 345. pl. 94, fig. 7. — 1875. Psammechinus dubius de Loriol : Echin. Tert. du Portugal, p. 6, pl. 1, f. 6, 9. — 1896. (Voir dans cet ouvrage la synonymie des citations). — — de Loriol : B.S. G.F., (G), XXV, p. 117. — 1897. La synonymie de cette espèce est comme on le voit assez embrouillée. Agassiz a d’abord eu le tort très grave de lui donner en 1840 un nom déjà deux fois employé dans la nomenclature, en 1825, par de Blainville (Dict. Se. nat., t. XXXVIT, p. 87) pour une espèce depuis considérée comme une variété du Sphærechinus granularis de la Médi- terranée, et, en 1889, par Sowerby (7rans. Geol. Soc., t. V) pour une espèce de Coptosoma du Nummulitique de l’Inde. Le nom proposé par Nicolet n’est pas beaucoup meilleur, puisqu'il y a déjà un Æchinus margaritaceus Lamarck ; il a surtout le grave défaut de s'appliquer, comme celui d’obliqua, non au type, mais à une forme résultant d’accidents de fossilisation. Desor a été bien mal inspiré en prétendant restituer à l’espèce le nom de mirabilis, Cette réintégration reposait en effet sur une erreur absolue, puisqu'il n’a jamais été publié d’Echinus mirabilis Nicolet. Quant à l’Z. mirabilis Agassiz, c’est toute autre chose, une forme jurassique, devenue le type du genre Phymechinus. On ne saurait d’ailleurs tenir compte des confusions commises par Desor, au sujet des Z. Serresi Desmoulins et Æ. astensis Sismonda. Dans ces conditions, il m'a paru préférable de maintenir le nom sous lequel l'espèce est universellement connue, d'autant que reporté dans le genre Psammechinus, il n’y est réellement primé par aucun terme identique. On sait que l’Echinus Serresii Desmoulins est une espèce crétacée qui n'appartient même pas au genre Psammechinus; mais à côté de ce type les auteurs ont mentionné sous le même nom deux espèces miocènes, l’une très tuberculeuse, dont Pomel a voulu 70 Juces LAMBERT faire un Schizechinus, l’autre qui est à peine une variété de notre Psammechinus dubius. En effet, le P. Serresii, tel que Desor l’a compris en le figurant au Synopsis, ne saurait être distingué du ?. dubius; ses tubercules secondaires sont sans doute plus développés au dessous, mais ils diminuent à l’ambitus et sont au-dessus bien plus petits que les principaux. J’ai d’ailleurs sous les yeux un individu de Vilovi d'assez grande taille (diam. 29 mm.) chez lequel les rangées secondaires sont en dessous à peine moins développées que les principales et il n’est pas douteux qu’à la taille du type de Desor (34 mm. de diam.) cette différence doive encore s’atténuer. Dans ces conditions, je n'hésite donc pas à considérer le ?. Serresii Desor (non Echinus Serresii Desmoulins) comme une simple variété de grande taille du ?. dubius. A côté du type de l'espèce ainsi comprise par moi comme elle l’a été par MM. Gauthier et de Loriol, il importe de distinguer : 1° Le P. Gauthieri Cotteau (Echin. nouv. ou peu connus, IE, p. 65, pl. vin, fig. 15, 17. — 1959), qui pourrait bien toutefois n'être qu'une forme haute et renflée du P. dubius. 20 L'espèce de l'Hérault citée par Marcel de Serres sous le nom d'Æchinus miliaris (non Lamarck), mentionnée sous ce même nom par Desmoulins et qui diffère du P. dubius par le développement de ses tubercules secondaires internes interambulacraires à la face inférieure et par la finesse de ses granules miliaires. Ce Psammechinus m'a été communiqué récemment par M. Miquel qui l'a recueilli dans le Tortonien de Loupian et je le désigne ailleurs sous le nom de ?. eravensis. 3° La petite espèce du Pliocène de Parme que M. Vinassa de Regny a décrit et figuré sous le nom de ?’. monilis (Echinidi neogenici del Museo Parmense, p. 13, fig.) et que ses pores pseudotrigéminés ne permeltent pas de confondre avec Æchinus monilis de l'Helvétien de la Touraine. Ses tubercules proportionnellement plus gros, ses granules moins larges el moins serrés, ses zones porifères plus étroites, moins largement pseudotrigéminées distinguent facilement l'espèce pliocène du ?. dubius. 4° La forme renflée, subhémisphérique du Miocène de la Souabe que vient de nous faire connaître M. Schütze (Fauna des schwäbischen meeresmolasse. I. Echinodermen, p. 166, pl. 11, fig. 1, 3. — 1904). Le peu de développement de ses tubercules secon- daires, la rareté de ses granules intermédiaires, l'aspect un peu dénudé de son test en dessus, la distinguent suflisamment du ?. dubius; ses pores trisociés mais non pseu- dotrigeminés semblent mème indiquer que ce ne serait pas un P?sammechinus. Le P. dubius varie légèrement dans certains de ses caractères. C’est ainsi que d'après la première diagnose le type de La Chaux-de-fonds n'aurait que deux rangées de tuber- cules ambulacraires avec granules intermédiaires sans aucune disposition linéaire régu- lière. Dans l'Echinologie Helvétique, M. de Loriol dit que les ambulacres portent quatre rangs de granules, ce qui est en contradiction avec les figures données, La nouvelle description de l'espèce par ce même auteur, dans ses Echinides tertiaires du Portugal, me parait plus exacte et, comme M. de Loriol affirme la rigoureuse identité des individus du Portugal avec ceux de la molasse suisse, j'estime que l'on peut les prendre comme des néotypes de l'espèce. En réalité chez ce Psammechinus, comme chez beaucoup de ses congénères, les caractères tirés des tubercules varient avec la taille ; le nombre des rangées secondaires augmente et celles-ci apparaissent progressi- ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 71 vement dans les deux aires. Il y a là une gradation qu'il est facile d'observer sur les figures 7, 6 et 9 de la planche 1 des Echinides tertiaires du Portugal et que je retrouve sur des individus de Vaucluse. Au fond ce qui caractérise l'espèce c’est son aspect uniformément granuleux, à gros granules serrés couvrant toute la surfaee du test et aussi la différence toujours très sensible existant entre les tubercules principaux et secondaires. Les tubercules principaux ambulacraires sont plus petits, plus serrés et plus nombreux que les interambulacraires et placés au bord des zones porifères, les rangées internes sont très petites et irrégulières ; dans les interambulacres il y a ordi- nairement chez les adultes deux rangées secondaires externes et deux internes. Le péristome, assez large, porte de très faibles entailles. Les individus des environs de Barcelone que M. Almera m'a communiqués, se rappro- chent du type par l’ensemble de leurs caractères, mais en diffèrent un peu par leur granulation moins homogène : les granules tendent même à disparaitre près de l’apex vers la suture médiane interambulacraire. Ces différences sont peu importantes et elles ne m'ont pas parues suffisantes pour justifier une distinction d'espèce; on pourrait seulement les considérer comme caractéristiques d’une variété pour laquelle je propose le nom de formosa. M. Almera avait provisoirement rapporté l’un des Psammechinus de Barcelone au P. monilis, mais ce rapprochement ne peut être maintenu, puisque ce dernier a ses pores en série droite, comme ceux des Arbacina. Rapports et différences — J’ai indiqué plus haut à quels caractères on pouvait distinguer le Psammechinus dubius des espèces qui s’en éloignent le moins. On ne saurait à mon avis le confondre avec ses autres congénères. Ainsi Zchinus Duciei Wright, de l’Helvétien inférieur de Malte, plus grand, a son péristome plus petit, plus nettement et profondément entaillé et des rangées secondaires interambulacraires plus développées, presque égales aux principales. Desor a proposé à tort de réunir au P. dubius les Echinus lineatus Sismonda (non Goldfuss) que Sismonda lui-même avait supprimé de la liste des espèces tertiaires du Piémont (Appendice p. 394), et Æchinus astensis Sismonda. M. Airaghi vient de nous mieux faire connaître ce dernier (Echin. terz. del Piemonte e della Liguria, p. 27, pl. 1, fig. 65, 66). C’est évidemment une espèce distincte par ses tubercules principaux beaucoup plus petits, ses tubercules secondaires aussi moins développés et en rangées irrégulières. P. calarensis Cotteau, de Sardaigne, diffère de P. dubius par ses ambulacres plus larges, avec rangées de tubercules secon- daires plus développés, en sorte qu’il se rapprocherait plutôt de P. Duaciei. Les P. tortonicus et P. tongrianus Gregory (Echinus) de l’Oligocène de Malte sont encore plus petits et ont leurs zones porifères plus larges, en séries moins nettement pseudo- trigéminées. La dernière espèce n’est même probablement pas un ?sammechinus. Localités. — Valtformosa, Vilovi (Panades); helvétien inférieur. — Coll. J. Almera. PSAMMECHINUS DELPHINUS Derrance (Echinus). AVE Mig 5:10 0) Echinus delphinus Defrance (in Schedulis). — Serresü (pars) Agassiz et Desor : Catal, rais. des Echin., p. 65. — 1846. = — (pars) d'Orbigny : Prodrome III, p. 142. — 1852. 72 Juczes LAMBERT Psammechinus Serresii (pars) Desor : Synopsis, p. 120. — 1856 (figuris excl.). Schizechinus — Pomel : Revue des Echinod., p. 42. — 186). Psammechinus — Cotteau : Echin. tert. de la Corse, p. 236. — 1837. Anapesus — Pomel : Genera des Echin. p. 80. — 1883. Cette espèce, parfois confondue avec la précédente, en a été aussi assez souvent distinguée, sous le nom erroné d’ÆZchinus Serresii, dont le type, très différent est une forme du Crétacé supérieur de Maëstricht. C’est d’ailleurs un des Oursins du Miocène français le plus facile à reconnaître, car il est parfaitement caractérisé par le nombre et l’'homogénéité de ses tubercules. Ses tubercules secondaires, à peine moins gros que les principaux, forment en effet deux rangées externes et quatre internes interambula- craires, en série à la fois verticale et horizontale, disposition qui donne à l'espèce la physionomie des Schizechinus. Mais je me suis assuré en dégageant le péristome de deux individus que cette partie du test porte des entailles relativement peu profondes, à bords ourlés, assez larges et ne différant pas de celles des autres espèces du genre Psammechinus. Un autre caractère sur lequel Cotteau a déjà insisté et qui permet de bien reconnaitre le P. delphinus réside dans la disposition des tubercules secondaires sur les ambulacres : ils y sont assez développés mais ne forment, malgré la largeur de l’aire, que deux rangées internes à côté des principales, même chez des individus de grande taille. Les granules sont moins denses et moins homogènes que ceux du P. dubius. Les radioles sont de petits bâtonnets très courts, un peu obtus, profondément cannelés. Desor a dit avec raison de cette espèce qu'elle était très tuberculeuse, à tubercules très homogènes, au point qu'il est diflicile de distinguer les rangées secondaires des rangées primaires. Il a malheureusement fait figurer un individu qui ne présente pas ces caractères, dont les tubercules sont bien homogènes au dessous, mais ne le sont plus ni à l’ambitus, ni en-dessus (Synopsis, pl. xvur, fig. 3). Comme l'a déjà fait remar- quer M. de Loriol, cet individu parait représenter seulement une grande variété du P. dubius et il importe de ne pas le confondre avec ?. delphinus tel que Cotteau l’a caractérisé sous le nom de ?. Serresti. L'unique ?. delphinus qui n'ait été communiqué par M. Almera est de petite taille, un peu déformé et aplati (diam. 22 mm., haut. 8); il est cependant bien {conforme aux individus de Clansayes (Drôme) que Cotteau m'avait jadis déterminés et il est remar- quable par l’homogénéité de ses tubercules. M. Almera l'avait comparé à l'Echinus Stachei Haime, du Nummulitique de l'Inde, qui s’en rapproche en eflet, mais ce dernier a ses tubercules interambulacraires encore plus régulièrement disposés par rangées transverses ; ses tubercules secondaires externes sont plus rapprochés du bord et, mème à l’ambitus, ne laissent place à aucun rudiment de deuxième rangée. Comme on le voit par la synonymie qui précède, celte espèce a été l’objet de la plus complète confusion en raison de la façon erronée dont a été longtemps comprise une espèce presque nominale de Desmoulins. Quand cet auteur a créé, en 1837, son Echinus Serresii il avait peut-être l'intention de désigner sous ce nom une forme du terrain tertiaire de l'Hérault, qu'il s'imaginait avoir été signalée par Marcel de Serres dès 1829. Cependant un examen attentif de son ouvrage ne confirme pas cette hypo- thèse, car l’Z. Serresii, N° 50, est bien distinct dans les tableaux des Æ. miliaris, N° 48 et Æ. granularis, N° 7, et l'£chinus de Marcel de Serres auquel renvoie Desmou- ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 73 lins pour sôn Æ. Serresii n'existe pas à la page indiquée de la Géognosie des terrains ‘. En réalité Desmoulins n’a pu prendre pour type de son Æchinus Serresii que la pre- mière forme par lui citée, la seule décrite et préfigurée, c’est-à-dire l'espèce de la Craie de Maëstricht signalée par Faujas de St Fond (Hist. de la Mont. St Pierre, p. 1923, pl. xxx, fig. 11). C’est d’ailleurs bien à elle que se rapportent les explications données par lui au sujet de l'interprétation de son espèce. Sans doute l’auteur des Tableaux synonymiques cite aussi l'E. Serresii aux Martigues d’où provenaient ses échantillons. Mais l’on ne peut tirer aucune conclusion de cette mention de localité, alors qu’aux Martigues on trouve à la fois des Échinides crétacés et tertiaires, et parmi ces derniers plusieurs espèces différentes de Psammechinus. Dans ces conditions, c’est évidemment à tort que les auteurs du Catalogue raisonné ont rapporté au véritable Zchinus Serresii de Desmoulins, espèce crétacée, qui n’est même pas un Psammechinus, une espèce de la molasse de Clansayes, qui se retrouve à la vérité aux Martigues et que Defrance avait depuis longtemps désignée dans des collections sous le nom d’Æchinus delphinus. L'erreur d’Agassiz sur ce point, pour avoir été suivie par d'Orbigny, par Desor dans son Synopsis, puis par Cotteau, par Pomel et par Gauthier, n'en est pas moins une erreur, et laissant au type crétacé le nom qui lui a été donné par Desmoulins, il y a lieu de restituer à l’espèce du Miocène de Clansayes celui sous lequel Defrance l'avait primitivement désignée et que je lui donne au besoin comme nom nouveau. On a parfois voulu rapprocher du P. delphinus le P. Caillaudi Desor; mais c’est là selon moi une vaine tentative, parce que l’on ne saura jamais exactement ce que peut être ce dernier, dont la provenance est inconnue ; d’abord attribué par son auteur au Gault, puis dix ans plus tard au terrain tertiaire du Midi de la France, d’après des notes manuscrites de Michelin il serait plutôt du Crag d'Angleterre: pour Cotteau c’est une espèce Miocène des environs de Béziers. Pomel a prétendu en faire un Schizechinus, ce qui est tout à fait inadmissible en présence de la description de Desor qui attribue à son espèce un péristome circulaire, mais peu entaillé, tandis que les scissures sont étroites et profondes chez tous les Schizechinus. Il faut d’ailleurs reconnaitre que la description de Desor conviendrait assez exactement au P. delphinus; mais le P. Caillaudi tel qu’il a été interprété par Cotteau (Échinides fossiles des Pyrénées, p. 63, pl. 1, fig. r, 4, 1863) est de plus grande taille, plus renflé et ses rangées de tubercules interambulacraires semblent plus nombreuses et moins homogènes. Localité. — Miocène de Puigdescals, près de Berti (Barcelone). — Coll. J. Almera. SCHIZECHINUS MORTENSENI LamBerr (PI. V, fig. 8, 9, 10) Espèce de moyenne taille, médiocrement renflée, subhémisphérique, à tubercules assez homogènes ; dans les ambulacres, les principaux serrés sont très nombreux (50 par rangée) ; les secondaires forment en-dessous deux rangées internes, devenant irrégu- 1. Il ne figure d’ailleurs pas à la page 510 du Répertoire de Desmoulins. Aussi M. de Serres n’a-t-il pu identifier nulle part une espèce qu'il ne connaissait pas avec la figure 6, pl. 141, de l'Encyclopédie. C’est Faujas de St Fond qui avait, en 1799, proposé pour l’espèce de Maëstricht ce rapprochement certainement erroné. 74 Juzes LAMBERT lières à l’ambitus, puis diminuant de volume et remplacés en-dessus par de simples granules mamelonnés. Dans les interambulacres, les tubercules principaux sont plus gros et plus espacés (20 par rangée) ; les secondaires à peine plus petits que les prinei- paux, forment deux rangées externes et deux internes ; il y a en outre à l’ambitus deux rangées irrégulières dans la zone médiane : les rangées principales atteignent seules le sommet ; les secondaires externes, qui s'arrêtent assez loin de l’apex, aboutissent au péristome, contrairement à ce qui a lieu pour les secondaires internes, qui s'élèvent plus haut en-dessus. Granules intermédiaires très inégaux, épars. Zones porifères larges, pseudotrigéminées. Apex étroit, caduc. Péristome un peu enfoncé, de médiocre étendue, muni de scissures branchiales obliques, ourlées, étroites, mais peu profondes. Les tubereules interambulacraires forment en-dessous des séries transverses assez régulières, qui ne se remarquent plus à l’ambitus, ni en-dessus : là les séries ne sont plus guère que verticales. Leur disposition générale tend ainsi à se rapprocher de celle du type Anapesus Blainvillei, des côtes ouest de l'Atlantique, mais Schizechinus Morten- seni ne présente vers l’apex aucune trace de dénudation des zones médianes. Cette espèce est surtout voisine de l’ÆZchinus Duciei Wright de l'Helvétien de Malte, qui est aussi un Schizechinus. L'Oursin maltais est cependant plus déprimé, ses tuber- cules sont plus homogènes, formant dans l’interambulacre huit rangées presque égales, qui, d'après Wright, aboutissent toutes au péristome : « from the border to the mouth, the eight rows continue of uniform size ». Il est vrai que d’après M. Gregory l’'£. Duciei n'aurait que six rangées interambulacraires à l’ambitus (On the Maltese foss. Echin., pl. 1, fig. 6), mais celles-ci formeraiemt en même temps des lignes transverses très régulières. En présence de ces différences, je n’ai pas cru devoir réunir simplement l'individu de Minorque à l’espèce de Malte, que je ne connais d’ailleurs pas en nature et dont les figures données par Wright, en 1855, n'offrent pas toute la précision désirable. Les S. dux et S. ungaricus Laube (Æchinus), dont le second n'est qu'une variété du premier, ont leurs tubercules plus homogènes et en rangées transverses plus régulières. Parmi les nombreuses espèces algériennes, je n’en vois aucune qui puisse être confondue avec celle de Minorque. Quant au Stomechinus Bazini Cotteau du Pliocène de Sicile, c'est une grande espèce subconique, que l’on ne saurait confondre avec la nôtre. Psammechinus Caillaudi Desor (ÆEchinus), d'origine inconnue, et dont Pomel a encore voulu faire un Schizechinus, ne saurait être utilement comparé à notre espèce. S. homocyphus Agassiz (Echinus) du Pliocène parait aussi avoir des tubercules plus petits et plus homogènes. Quant au Sphærechinus Marii Desor, ce serait un Polypore que Pomel me parait avoir reporté à tort dans le genre Anapesus. Localité. — Miocène, Calcaire blanc, Helvétien de Ciudadèla (Minorque). — Coll. J. Almera. Je suis heureux de dédier cette espèce à M. le Dr Th. Mortensen, de Copenhague, comme un faible témoignage de mes remerciements pour ses précieuses et bien- veillantes communications. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 75 TRIPNEUSTES GAHARDENSIS Seunes ({Jipponoe), 1896. (PI. V, fig. 12, 13) Les Tripneustes : fossiles se trouvent parmi les premiers Échinides qui ont eu les honneurs de la gravure *; ils sont cependant encore fort mal connus. Sans doute les digressions de Chiocco sur les grandes espèces d'Oursins vivants, auxquelles il compare son fossile, étaient peu faites pour attirer l’attention des paléontologues. Mais si sa description trop succincte laisse beaucoup à désirer”, il faut reconnaître que la belle figure donnée par cet auteur ne méritait pas l’oubli où elle est tombée. Ce Tripneustes du Vicentin est, d’après la figure’, une espèce relativement de moyenne taille, renflée, à dix rangées de tubercules interambulacraires, avec zones porifères paraissant peu développées. Leske, l’érudit commentateur du dix-huitième siècle, a rapporté ce fossile à l’£Zchinus esculentus de Linnée, vivant des mers du Nord, mais avec lequel il confondait un 7ripneustes des Antilles : 7. esculentus Al. Agassiz. Il avait donc à peu près correctement interprété sa position générique; depuis lors personne n’a plus fait mention de ce fossile, qui ne parait avoir été retrouvé, ni en Italie, ni ailleurs. | En 1846, Agassiz (Catal. rais., p. 60) a placé dans son genre Zripneustes, deux espèces fossiles, dont l’une, de la molasse de Villeneuve, est un individu écrasé, impossible à interpréter. L'autre est 7. Parkinsoni du Miocène de Foz, sommairement décrit et figuré par Desor dans le Synopsis (fase. IIT, p. 132, pl. xvunr, fig. 9. — 1856). C’est une espèce relativement de petite taille dont les tubercules secondaires sont beaucoup plus petits que les principaux et ne s'élèvent pas dans les ambulacres au- dessus de l’ambitus. Des tubercules bien développés forment en outre une rangée bien distincte dans chaque zone porifère. Les aires interambulacraires sont déprimées au sommet, ce qui dans ce genre est souvent une anomalie individuelle. Cotteau, dans ses Échinides de la Corse, a décrit et figuré un 7. Parkinsoni du Miocène de Santa-Manza, remarquable par l’homogénéité de ses tubercules, l’extrème largeur de ses ambulacres et le développement de ses tubercules secondaires au-dessus 1. Plusieurs auteurs se sont longtemps imaginé que le nom d’Hipponoe devait être préféré à celui de Tripneustes Agassiz 1841, parce qu'ils croyaient que Gray l'avait publié dès 1840. Mais Bell a expliqué que le Synopsis, publié par Cry en 1840, ne contenait qu’une liste de noms de genres et de familles avec renvois à des numéros de collection, en sorte qu'Hipponoe y apparaît comme un nomen nudum. Ce nom de genre, d’ailleurs primé par celui de Hipponoa Audouin, n’a réellement été publié qu'en 1855 et Tripneustes est de quatorze ans plus ancien! * Bell, Duncan et plusieurs autres auteurs rejettent donc avec raison Hipponoe dans la synonymie de Tripneustes. 2. Museum Franc. Calceolarii im Veronensis a Benedicto Ceruto inceptum et ab Andrea Chiocco per- featum. In-4», fig. Veronæ, 1622. 3. p. 412. Echinus marinus saxeus, spinis undequaque horridus e centro in cireulum discurrentibus, in globum vergens, valde vivo persimilis. : Cette figure a été très grossièrement reproduite à la page 117 du Museo di Lud. Moscardo-Padoa, 1655. . Voici les diamètres des diverses espèces de Tripneustes fossiles : T. saxeus de Chiocco +. . Se HD ie T. antiquus Duncan. . . D OUTo) mn: T. Parkinsoni Agassiz, type de Foz CAE 65. T. gahardensis Seunes, type Don MOV ITS: variété Corsica . 99. — — néotype espagnol 115. TprOatiTS DUNCAN en CIO. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE, — ToME XIV. — 135. MÉMOIRE N° 24. — 11. 76 Juzes LAMBERT de l’ambitus. Il est fort douteux que ce Tripneustes de Corse soit identique à celui de Provence. M. Seunes a élevé sur leur identité des doutes qui me paraissent fondés. Le savant Professeur de Rennes a fait connaître un fragment important de Zrip- neustes des faluns de Bretagne, qu’il rapporte encore au 7. Parkinsoni (Bull. Soc. Sc. et Méd. de l'Ouest, 1. V, N°2, p. 82, 1896). II s’agit cependant d’un individu très différent du type, par sa grande taille, ses rangées secondaires de tubercules ambulacraires plus développées au-dessus de l’ambitus, ses zones porifères plus larges, à moins gros tuber- cules et rangée médiane de pores plus rapprochée de l’interne que de l’externe. Il ne me parait pas possible de confondre ces deux formes et il y a lieu de séparer du type l’espèce bretonne sous le nom de 7. gahardensis que lui a réservé par avance M. Seunes. L'individu de l’Helvétien inférieur de Barcelone, que j'ai sous les yeux, est de grande taille (diam. 115 mm., haut. 50), subhémisphérique, renflé à l’ambitus et plus faiblement convexe au sommet. Les ambulacres sont très larges, lancéolés, probable- ment un peu saillants en-dessus ; le péristome n’est pas visible et l’on ne peut dire si les scissures branchiales sont plus ou moins profondes que chez le 7. de Bretagne. Les tubercules remarquablement homogènes forment dans l’interambulacre huit rangées égales, en séries transverses obliques, avec deux rangées adambulacraires de tuber- cules plus petits qui alternent avec les précédents de chaque côté de l'aire: vers l'ambi- tus, on voit apparaitre dans la zone médiane deux nouvelles rangées secondaires, en sorte que celles-ci sont au nombre de dix, dont six sont égales aux principales et quatre plus petites, soit en tout douze rangées interambulacraires. En dessus, disparaissent d’abord les rangées externes, puis progressivement les quatrième et troisième internes, et les rangées principales atteignent seules le sommet. L’aire interambulacraire est d’ailleurs très restreinte dans cette partie et vers le sixième tubercule, à partir de l’apex, elle ne dépasse pas le tiers de la largeur des aires ambulacraires. Les ambulacres, assez larges en dessous, avec quatre rangées subégales de tuber- cules, perdent leurs rangées secondaires vers l'ambitus et les principales atteignent seules le sommet. Les zones porifères sont étroites en-dessous et les pores y paraissent assez régulièrement disposés sur trois rangs : en-dessus, la zone s’élargit, les pores sont régulièrement superposés, en ligne droite, dans les rangées externes et internes, mais plus obliques entre eux dans cette dernière: ceux de la rangée intermédiaire sont plus irréguliers, sans être cependant nettement trigéminés. Les tubercules des zones pori- fères forment deux rangées irrégulières, peu développées à l’ambitus et qui s'atténuent en-dessous comme en-dessus. Cet individu de Barcelone est-il identique à celui des faluns de Bretagne”? il est difficile de l’aflirmer alors que l’on peut seulement comparer les faces supérieures des deux Oursins et que celle du type espagnol est assez défectueuse. J'aime mieux toute- fois admettre provisoirement cette identité que de créer encore une espèce nouvelle ; mais je dois faire remarquer combien cette identité reste problématique. Rapports et différences. — 7’. sahardensis se distingue à première vue de 7. Par- kinsoni, type el variété Corsica, par sa grande taille, ses ambulacres plus larges en-dessus, non droits, mais en feuille de laurier, ses tubereules interporifères moins développés, l’homogénéité de ses tubercules interambulacraires dont les secondaires sont, en-dessous el à l’ambitus, presque tous égaux aux principaux. Chez le 7. saxeus ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 77 de Chiocco, les ambulacres étaient certainement plus droits, plus étroits en-dessus, Le T. proavius Duncan et Sladen (Æipponoe), du Miocène (Gaj série) de l'Inde, est une espèce géante, dont les ambulacres plus larges comportent six rangées de tubercules et quatre rangées interporifères à peine moins développées que les autres, Cette espèce est donc remarquable entre toutes par le nombre et l’homogénéité de ses tubercules. 7. anti- quus, du mème horizon, a plus de rapports avec notre espèce, mais s’en distingue faci- lement par ses ambulacres plus droits, -moins larges, avec tubercules secondaires moins développés. Cotteau a signalé en Sardaigne un T. Parkinsoni de plus grande taille que celui de Corse et qui ne saurait en être Fig. 1. — Plaques ambulacraires, grossies quatre spécifiquement séparé (Echin. Mioc. de fois, du Tripneustes gahardensis de Barcelone, Sardaigne, p. 10, 1895). NE Done prises au-dessus de l’ambitus. Les plaques ont la : . 1h : ne forme de primaires, ou même de demi-plaques communique ces fragments : l’un, voisin comme S, mais chacune est en réalité une majeure, du péristome, montre qu'il y avait dans de dédemipeques dans porte porieres 2 LS es pores externes s'ouvrent dans la médiane et l'interambulacre douze rangées de tuber- les pores de la rangée intermédiaire dans la demi- cules subégaux, avec deux rangées internes plaque aborale. Plus rarement trois plaques majeus 5 RL res se groupent pour simuler une plus grande plus petutes ; les pores de la rangee inter- majeure, comme en M (x + 2 + S) qui aurait médiaire forment une série trigéminée, alors 9 paires de pores; mais il n’y a là qu’une bien plus distincte que chez l'individu de ACTE la Corse; les tubercules interporifères sont en séries inégales et les plus petits externes, tandis que le contraire a lieu chez 7, gahardensis. Si donc on peut à la rigueur admet- tre l'identité des individus de Sardaigne et de Corse, on ne peut cependant confondre ceux-ci avec l'espèce de Bretagne, ni avec la forme espagnole. Aucune espèce vivante ne saurait être rapprochée du 7. gahardensis, mème T. variegatus qui s’en éloigne le moins, en raison de la forme très élargie de ses ambu- lacres. Chez toutes les espèces actuelles les tubercules sont toujours beaucoup plus petits et plus inégaux. Localité. — Miocène, Helvétien inférieur de Vilovi, près Panades (Barcelone). — Coll. J. Almera. SCUTELLA BOFILLI Lamgerr (PL VL fig. 1) Grande espèce (longueur 120 mm., larg. 115, haut. 14), plus longue que large, très déprimée, à bords subonduleux et tranchants. Les seuls individus que j'ai sous les yeux sont en-dessus d’une conservation trop imparfaile pour permettre d'en donner une description complète et détaillée. Dans ces conditions, j'aurais préféré rapprocher cette Scutelle d’une espèce connue, plutôt que d’encombrer encore la nomenclature d’un nom nouveau. Mais en raison des caractères très particuliers de son péristome, il ne m'a pas paru possible de la réunir à l’une quelconque de ses congénères, La forme générale est à peu près régulièrement circulaire, avec l’apex et le péris- 78 Juces LAMBERT tome centraux; les contours sont sinueux, et les bords amincis, tranchants; la face inférieure est plane, avec canaux ambulacraires largement anastomosés. Je n'ai pu observer si l'espèce était munie en arrière d’un sinus; le périprocte, elliptique, presque subtriangulaire, est peu éloigné du bord (à 5 min. malgré la taille de l'individu); le péristome pentagonal est proportionnellement large (5 mm.) et deux fois plus déve- ioppé que chez les autres espèces du genre. Un vague area déprimé s'étend du péris- tome au périprocte; je n’en ai encore observé de semblable que chez $S. propinqua. En dessus les ambulacres sont assez longs, de largeur médiocre, mais à zones porifères très larges, en sorte que la zone interporifère est linéaire, comme celle du $S. lusitanica. Parmi les espèces très déprimées S. leognanensis Lambert (voir : 3° partie) s’en. distingue à première vue, par sa forme plus large, à bords plus sinueux, son petit péristome, ses ambulacres plus courts à larges zones interporifères. — Chez S. lusi- tanica de Loriol le bord est arrondi, non tranchant, le péristome et le périprocte sont circulaires, le premier beaucoup plus étroit. — Le vrai S. striatula Marcel de Serres, du calcaire moellon de Montpellier, est de moindre taille, plus épais, plus large, plus tronqué en arrière et a son péristome moins développé. — $S. propinqua en diffère profondément par sa taille, sa forme, ses ambulacres et son périprocte bien plus éloigné du bord. Localité. — Cette espèce se trouve rarement en bon état, dans un grès coquillier jaunâtre, à Can Elias près Castellbisbal, et sur la colline del Mata, à San Pau d'Ordal, dans l’étage helvétien. — Coll. J. Almera ; coll. Lambert. | SCUTELLA ALMERAI LAMBERT (PL. V, fig. 1) Grande espèce (longueur 112 mm., larg. 118, haut. 15) large, clypéiforme, rétrécie en avant, relativement épaisse et régulièrement déclive de lapex, central, aux bords, qui sont sinueux el tranchants ; les sinuosités correspondant aux ambulacres antérieurs sont faibles, mais celles des ambulacres postérieurs profondes ; il y a aussi une légère et vague sinuosité correspondant au milieu de linterambulacre impair. Test très épais. Face inférieure plane, avec sillons très anastomosés. Périprocte infère, peu éloigné du bord, Ambulacres larges, proportionnellement peu longs, à zones porifères très déve- loppées et zone interporifère médiocrement étendue. — Distance du périprocte au bord 3 mm. ; longueur des pétales 33, largeur 15 ; largeur des zones interporifères 3, et, en arrière, seulement 2. Cette espèce a été rapprochée du $. lusitanica de Loriol, dont elle diffère absolu- ment par sa forme rétrécie en avant, sa moindre épaisseur, ses bords sinueux et tran- chants, ses ambulacres plus courts à zone interporifère plus large. Elle rappellerait plutôt les S. integra, S. paulensis el S. striatula ; mais ces trois espèces sont plus élar- gies en avant. La première plus nettement tronquée en arrière a ses bords moins sinueux et des zones interporifères plus larges: la seconde a ses ambulacres plus longs, avec zones interporifères encore plus étroites, allongées et non ovalaires. Le vrai S. strialula, qui est comme notre espèce pourvu d'un léger sinus postérieur sans échan- crure, à aussi ses ambulacres bien plus longs, des zones interporifères plus étroites. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 79 — Le S. PBonali a les sillons de sa face inférieure moins profonds; il est moins arrondi, plus large et moins sinueux en avant; son périprocte est plus marginal. Toutes ces espèces appartiennent d’ailleurs à des niveaux sensiblement plus anciens; elles sont de l’Helvétien et du Burdigalien, la dernière même de l’Aquitanien, tandis que l’espèce de Barcelone aurait été recueillie dans le Tortonien. On pourrait donc considérer S. Almerai comme la forme tortonienne des S. Bonali de l’Aquitanien, S. paulensis du Burdigalien et $. striatula de l'Helvétien. Localités. — Miocène, grès jaunâtre du Tortonien inférieur de La Bisbal. C’est probablement cette espèce que M. Almera cite au vallon de San Pau d'Ordal, dans des couches coralligènes rapportées au Leithakalk (2. S. G. F., (3), & XXVI, p. 850). SCUTELLA TARRACONENSIS LAMBERT (PI. VIT, tig. 1, 2) Scutella paulensis Carez (non Agassiz) : Étude des Terr. Crét. et Tert. du Nord de l'Espagne, p. 253. — 1881. — — Almera (non Agassiz) : Descripcion y cortes locales de esta comarca, p. 5. — 1897. Grande espèce subdiscoidale, plus large que longue, déprimée, mesurant 141 mm. de longueur et 148 de largeur sur 22 de hauteur sous l’apex; ses bords, non tranchants, sont légèrement sinueux, avec inflexions correspondant aux aires ambulacraires. Face supérieure convexe au centre, plus déclive sous l'étoile ambulacraire que sur les marges, qui sont un peu étalées ; les bords sont moins épais en arrière où la marge s'étend un peu en expansion tronquée, légèrement sinueuse derrière le périprocte, mais sans véritable échancrure. Apex subcentral, à peine plus éloigné (1 mm. 1/2) du bord postérieur. Face inférieure plane. Ambulacres à fleur du test, dont les pétales sont relativement étroits et peu déve- loppés (long. 40 mm., larg. 16); l’impair à peine plus long que les autres. Zones pori- fères composées de pores conjugués dont chaque paire est séparée de sa voisine par une surface ornée d'environ 20 très petits tubercules scrobiculés; zone interporifère étroite, n’atteignant pas en largeur la moitié de celle d’une des zones porifères et for- mant une bande progressivement rétrécie vers l’apex, un peu étranglée vers l'extrémité des pétales et couverte de très petits tubercules scrobiculés, très serrés. Sillons de la face orale assez profonds et anastomosés comme ceux de la plupart des espèces du genre. Péristome central, subpentagonal, étroit (3 mm. de diamètre). Périprocte petit (1 mm. 1/2), peu éloigné, à 7 mm. du bord auquel il n’est pas relié, appartenant par conséquent très nettement à la face orale. Surface du test couverte de très fins tuber- cules scrobiculés, très serrés, séparés entre eux par un rang de granules microscopiques. Rapports et différences. — Cette belle Scutelle a été signalée sous les noms de S. paulensis par MM. Carez et Almera ; mais l'examen que j'ai fait d’un individu bien dégagé, n’est pas venu confirmer cette détermination. En effet le S. paulensis type, tel qu'il a été figuré par Agassiz (Monog. dês Scutelles, tab. x1x, fig. 8, 10), est plus régulièrement convexe en-dessus, ses bords sont plus amineis, tranchants ; ses pétales plus larges, ont leurs zones interporifères moins étroites ; il est plus nettement tronqué en arrière ; son périprocte enfin est plus sensiblement rapproché du bord. D'ailleurs 8o Juces LAMBERT si le $S. paulensis dépasse souvent la taille du type figuré, il n’atteint jamais les grandes proportions de la Scutelle de Tarragone et il ne me parait pas possible de confondre les deux espèces. Quant au $. striatula M. de Serres, de l’Helvétien de l'Hérault, il est plus petit, plus convexe en-dessus ; ses marges sont plus confuses ; ses zones porifères plus développées sont ornées de tubereules encore plus petits et plus nombreux, sur deux rangées entre les zygopores du côté externe. D'autre part les caractères indiqués ci-dessus séparent nettement notre espèce du S. Bojilli. Le S. integra de forme plus circulaire, plus tronqué en arrière, me parait plus régulièrement convexe en-dessus et a des pétales à zones interporifères beaucoup plus larges. S. lusitanica a au contraire ses pétales avec zones interporifères encore plus étroites, linéaires ; il est moins déprimé, a sa marge plus déclive, plus épaisse, avec bords très arrondis. L'espèce portugaise présente en outre à la face inférieure des dépressions interambulacraires qui manquent, ou sont moins apparentes chez $S. tarra- conensis. Il est d’ailieurs superflu de comparer ce dernier avec les espèces à périprocte très éloigné du bord, comme $S. subrotunda, S. Faujasi, ou des espèces munies d’une échancrure postérieure, comme $. leognanensis, bien plus aplati, S. Bonali, ete. Localité. — Roda, près Tarragone, dans les couches inférieures du Burdigalien. — Coll. J. Almera. AMPHIOPE spec. Les fragments communiqués et qui proviennent de l'Helvétien de Sardanyola (Bayell), sont trop incomplets pour pouvoir être spécifiquement déterminés. M. Almera les avait rapportés à À. bioculata Agassiz, lequel n'atteint cependant jamais une pareille taille (plus de 120 mm. dans l’un des diamètres). Ils seraient plutôt à rapprocher de A. depressa Pomel de l'Helvétien d'Algérie, si les lunules n'étaient beaucoup plus larges et plus développées. A. palbebrata Pomel présente en avant un renflement du test, que je ne retrouve pas sur l'individu espagnol. Il est possible que ce dernier constitue une espèce particulière, mais il faudrait de nouvelles découvertes pour permettre de la mieux connaitre et de la bien caractériser. GENRE CLYPEASTER Lamarck, 1801. Il est devenu aujourd'hui très risqué de déterminer un Clypéastre, surtout depuis les travaux de Pomel qui pour la seule Algérie n'a pas décrit moins de 68 espèces, dont 35 seulement sont figurées. La plupart des auteurs qui en ont établi, les ont d'ailleurs fondées sur des caractères fugaces, souvent peu saisissables. Les Clypéastres en effet ont varié avec une facilité déconcertante aussi bien dans l'espace que dans le temps et ils ne sont jamais rigoureusement identiques non seulement à deux horizons différents mais même dans deux bassins voisins: en sorte que, si l’on suivait les usages, il y aurait lieu d'établir presque autant d'espèces qu'on a d'individus bien conservés de localités diverses. Je pourrais donc, sans contrevenir aux habitudes reçues, créer presque autant d'espèces que j'ai sous les yeux d'individus communiqués. Je ne vois pas ce que la science pourrait y gagner et je demeure convaineu que, s'il existe encore beaucoup de Clypéastres indéterminés et d'espèces à créer, il y en a aussi un bon ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 81 nombre à réunir. Je crois donc devoir comprendre très largement les espèces établies et n'en fonder de nouvelles, que sur des caractères importants et apparents. Mais la discussion de ces caractères ayant nécessité de ma part une étude d'ensemble, qui cadre d’ailleurs mal avec une monographie régionale, j'avais pensé devoir faire pro- fiter de mon travail ceux que ces questions intéressent, en rejetant à la fin de ce mémoire mon essai sur la classification des Clypéastres; j'estime toutefois que certaines publications préalables seraient nécessaires et qu'il y a lieu de surseoir encore à la réalisation de ce projet. CLYPEASTER SCUTELLATUS Marcez DE SERRES, 1829 (PL VI, fig. 4, 5, 6) Cette espèce, créée en 1829 (Géognosie des terr. tertiaires, p. 157) pour un Clypéastre attribué au Calcaire moellon, avait été définie par son auteur comme appartenant au même type que le C. marginatus et remarquable par les imbrications du bord de son test, moins larges et différentes : C. vertice convexo, stellifero ; ambulacris brevibus, ovato-acutis, striis in medio latis, ad marginem tenuiter dispositis ; margine imbricato, expanso, latissimo. Pagina inferiore concava, in medio profunde sulcata. Non figuré, ce Clypéastre était resté d’une interprétation très difficile et Agassiz l'avait confondu avec le C. intermedius Des Moulins. Le type, provenant des environs de Barcelone, était d’ailleurs en très fâächeux état, en fragments d’après Michelin, auquel de Serres l'avait communiqué '. Michelin lui a assimilé un individu de provenance inconnu, conservé au Musée de Vienne (Monog. des Clypéastres, p. 131, pl. xxIm7, fig. 2), dont l'identité n’est pas démontrée. Un des caractères sur lesquels insistait M. de Serres était malheureusement sans grande valeur, car il dépend de l’état de fossilisation des individus. En effet chez les Clypéastres bien conservés et dont la pétrification est homogène, les sutures des plaques ne sont pas, ou sont peu distinctes ; elles apparaissent soit par une différence de colora- tion du spath, soit par décortication, parce que, chez tous les Echinides, les plaques, s’accroissant par leur périphérie, ont leur substance moins dense près des bords qu'au centre. Ainsi l’apparition plus ou moins nette des sutures est un caractère individuel, qui peut être commun à plusieurs individus d’une même couche, fossilisés dans des conditions identiques, mais ce n’est pas un caractère spécifique. Il n’en est cependant pas de même de la forme des plaques, qui constituerait un excellent caractère distinctif, et Marcel de Serres disait en effet que chez son espèce les plaques marginales (imbrica- tions du bord) étaient moins larges * et différentes de celles du C. marginatus. Si Michelin ne mentionne plus ce caractère, il figure cependant un GC. scutellatus dont les grandes assules sont plus nombreuses, donc auraient été pour M. de Serres proportion- nellement plus larges que celles du C. marg'inatus. Un autre caractère, pour la première 1. La plus grande partie de la collection M. de Serres se trouvant aujourd’hui à Genève, M. de Loriol a bien voulu y rechercher pour moi ce type, mais il ne s’y trouve pas. Je l’ai moi-même vainement cherché à Paris chez les acquéreurs du surplus de cette collection. Il doit donc être considéré comme perdu. 2. En parlant de la largeur des plaques, Marcel de Serres les a évidemment considérées isolément, d’après leur dimension absolue, en opposant largeur à longueur, bien que ce soit là une idée fausse, car les plaques d’un Échinide sont les parties d’un tout, d’une aire ambulacraire ou interambulacraire; ce que de Serres a appelé la largeur est en réalité la hauteur, et la largeur vraie d’une plaque est son diamètre perpen- diculaire à l’axe de l'aire. 82 Juzes LAMBERT fois signalé par Michelin, permettait de distinguer l’espèce de Barcelone de la plupart de ses congénères ; il résidait dans la disposition très particulière des tubercules sur les zones interporifères, où ils seraient « rangés sur des lignes obliques allant du sillon central au bord ». Le dessinateur n'a cependant pas reproduit ce caractère, que peut-être l'individu du Musée de Vienne ne présentait pas ? Dans ces conditions la disposition indiquée ne saurait être retenue comme caractéristique. Le GC. scutellatus est une espèce rare et les matériaux que j'ai sous les yeux sont malheureusement trop incomplets pour me permettre de dissiper toutes les incertitudes relatives à ce Clypéastre. J’estime cependant que la description primitive de Marcel de Serres doit être réduite à ces mots : espèce voisine du Cl. marginatus, mais à plaques moins hautes et face inférieure subconcave, pétales courts et marge étendue. Quant à la description de Michelin, elle ne peut être acceptée sans réserve. Ce savant me semble en effet avoir à tort confondu avec l'espèce de Barcelone le grand individu par lui figuré du Musée de Vienne, à test épais, de forme beaucoup plus large et avec sommet plus excentrique en arrière. Enfin il ne me paraît pas impossible que sa description des tubercules des pétales ait été rédigée d’après l'observation d'un fragment provenant, non du Burdi- galien, mais du Tortonien des environs de Barcelone et n’appartenant réellement pas au CI. scutellatus. Je ne retrouve en effet cette disposition particulière en série oblique des tubercules sur aucun Clypéastre du Burdigalien de la Catalogne, tandis qu'elle est très apparente sur un individu du Tortonien de Montjuich, qui appartient selon moi à une espèce différente de celle créée par Marcel de Serres. L'individu que j'ai sous les yeux est un Clypéastre à test mince, de moyenne taille (long. 95 mm., larg. 88, haut. 15) plus long que large, très déprimé, avec marges très étendues, tranchantes en arrière. Le bord est arrondi en avant, sinueux sur les côtés et postérieurement. Sommet faiblement excentrique en arrière. Face supérieure légèrement déclive jusqu'aux pétales, renflée sous ceux-ci, qui occupent à peu près la moitié de la distance entre l’apex et le bord. Ces pétales sont allongés, de largeur médiocre, en saillie au-dessus des interambulacres, presque fermés, inégaux, les postérieurs plus courts que les autres. Cloisons des zones pori- fères portant chacune de cinq à six petits tubercules, Tubercules des pétales scrobi- culés, bien plus serrés que ceux du surplus de la face supérieure, épars, ne montrant que sur un seul ambulacre d'un individu de Panades une vague tendance à se grouper par lignes obliques. Face inférieure subconcave, avec assez large péristome au fond d'un infundibulum peu profond, très évasé; sillons ambulacraires profonds. Périprocte paraissant arrondi, infère, mais rapproché du bord. D'après un individu de Panades, à l’intérieur, les piliers paraissent peu nombreux et la marge est faiblement empatée; la cavité intestinale est peu éloignée du bord du test. Le CT. scutellatus rentre dans la section ?latypleura de Pomel, dont le type est C. simus Pomel, du Tortonien d'Algérie et qui diffère de l'espèce espagnole par ses ambulacres plus larges et plus ouverts, sa marge pourvue de cinq sinus interambula- craires plus profonds, sa face inférieure plane et son péristome plus développé. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 83 C. marginatus présente une gibbosité ambulacraire bien plus accentuée; il a des pétales encore plus courts, plus larges et plus bossués, une marge plus étendue, des plaques plus hautes, enfin une face inférieure plane. 11 est impossible de comprendre pourquoi Michelin à comparé le C. scutellatus à son C. gibbosus, ear il n’y a aucuns rapports entre eux. L'espèce de Barcelone serait plutôt voisine; des C. laganoides et C. latirostris, si elle n’en différait par sa forme générale plus sinueuse et plus déprimée, par sa marge plus étendue et ses pétales plus courts, enfin par la disposition subconcave de sa face inférieure. Chez C. laganoides, dont les bords sont plus étendus que ceux du C. lati- rostris, ces marges n'atteignent pas moitié de la longueur des pétales; elles dépassent au contraire cette longueur chez G. scutellatus, qui à ainsi une physionomie bien diffé- rente. La dépression de sa face inférieure ne permet pas de confondre le C. scutellatus avec C. folium. Il est beaucoup plus difficile de le distinguer des C. subfolium Pomel et C. Lovisatoi Cotteau. Le premier, malgré les descriptions de MM. Pomel et Gauthier, reste une espèce pour ainsi dire nominale du Burdigalien de l'Algérie. IL est, en effet, impossible d'admettre la validité absolue d'espèces de Clypéastres non figurées. GC. subfolium ne diffère d’ailleurs de €. Lovisatoi par aucun caractère d'importance appré- ciable, car la différence de taille n’en est pas un et ceux signalés par Cotteau ’ sont surtout en rapport avec la taille. Il ne semble même pas que l’on puisse distinguer les pétales subégaux du premier de ceux si peu inégaux du second. Quoiqu'il en soit C. scutellatus parait différer de C. Lovisatoi par sa face inférieure un peu plus concave et son apex subexcentrique en arrière. Ce sont là sans doute des caractères peu saillants, et qui sembleront à beaucoup insuflisants pour maintenir la séparation des deux espèces *. Rappelons en terminant que l'espèce de Marcel de Serres a été longtemps méconnue, qu'Agassiz l'avait confondue avec une autre forme des environs de Mont- pellier, qui est le C. intermedius et Pictet avec le C. Beaumonti (Agassiz et Desor : Catal. rais., p.73 et Pictet : Traité de Paléontologie, p. 219, pl. xcv, fig. 1). Très rare, le C. scutellatus ne n'est connu que par deux individus, l'un du Burdiga- lien de Claviana, l’autre du Miocène de Panades. — Coll. J. Almera. CLYPEASTER MARGINATUS Lamarck, 1816 L'individu de Minorque que j'ai sous les yeux est de grande taille et mesure 155 mm. de longueur sur 148 de largeur et 45 de hauteur. Sans doute ses larges pétales sont un peu moins brusquement soulevés que ceux du type, et son test est sensiblement moins déprimé ; mais ces différences m'ont parues tout à fait insuffisantes pour l'établissement d'une espèce nouvelle et, malgré sa marge plus déclive et son ensemble subconique, cet individu de Minorque me semble impossible à séparer de ceux de Dax, alors surtout que Cotteau a décrit un C. marginatus de l'Helvétien de la Corse” intermédiaire entre le nôtre et le type de l'espèce. 1. Échinides Miocènes de la Sardaigne, p. 27. . 2. Le nom donné par Cotteau en 1895 ne saurait d’ailleurs être maintenu, puisqu'il existait déjà un Cly- peastler Lovisati Seguenza, créé en 1880 (Le formazioni lersiarie nella provincia di Reggio, p. 402) pour une espèce très diflérente, du groupe du C. altus. 3. Correau: Descrip. des Echin. tert. de la Corse, p. 259. — Voir aussi de Loriol : Echinod. tert. du Portugal, Do: SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — TT. XIV. — 14. MÉMOIRE N° 24. — 12 84 Juzes LAMBERT La forme générale du C. marginatus lui donne quelque ressemblance avec certaines espèces algériennes de la section Platy-pleura, comme C. expansus ou C. ogleianus. mais les pétales sont beaucoup plus inégaux chez C. marginatus dont le péristome est beaucoup plus étroit. Le C. laganoides, tel que l'a compris M. de Loriol dans ses Echi- nodermes tertiaires du Portugal (p. 33, pl. x1, fig. 1), se distingue facilement de l'individu de Minorque par sa marge encore plus déclive, bien moins étendue et sa partie pétaloïde non brusquement soulevée ". Ciudadela (Minorque). Miocène (étage helvétien ?). — Coll. J. Almera. CLYPEASTER BARCINENSIS LamBErT n. sp. (PL VI, fig. 7) Je crois devoir donner ce nom à l’espèce du Tortonien de Montjuich que Michelin avait, selon moi, jadis confondu avec le C. scutellatus et qui est caractérisée par la disposition de ses tubercules en séries obliques régulières à l’intérieur des pétales. Si ce Clypéastre n'avait pas été déjà ainsi signalé, j'aurais peut-être hésité à établir une espèce pour un individu imparfaitement conservé, engagé dans la roche, dont les bords et la face inférieure ne sont pas visibles. La disposition des tubercules des pétales, signalée par Michelin, est cependant si particulière et si frappante qu'on ne saurait confondre ce Clypéastre avec ses congénères. On observe bien chez C. intermedius Des Moulins une certaine régularité dans la disposition des tubercules des pétales, mais elle n'est jamais aussi frappante que chez C. barcinensis. Grande espèce déprimée, à marges étalées, dont le test se soulève faiblement sous les pétales; ceux-ci sont peu saillants, larges, extérieurement obtus, presque complète- ment fermés, subégaux; l’antérieur est seulement un peu plus allongé, mais non plus large que les autres. Zones porifères peu déprimées dont les pores sont séparés par des crêtes étroites ne portant qu'un rang de cinq à six petits tubercules. Les aires interambu- lacraires, convexes entre les pétales, le sont cependant moins que ces derniers. Tubercules des pétales serobiculés, serrés, séparés par une simple crête de granules miliaires et bien différents de ceux plus petits de la face supérieure, qui émergent d'une fine et large granulation miliaire. Ces tubercules des pétales sont disposés par rangées obliques bien distinctes, qui divergent de l'axe de l'ambulacre vers les zones porifères. Le C. barcinensis rentre encore dans la section Platypleura de Pomel. I diffère de C. sculellatus par ses pétales plus larges, portant des tubercules disposés par lignes obliques régulières et sa marge beaucoup moins étendue, C. marginatus a ses pétales plus courts, plus larges et plus bossués, une marge beaucoup plus étendue, un test plus fortement soulevé sous l'étoile ambulacraire. Le Clypeaster laganoides Agassiz serait plus voisin de notre espèce; mais il en diffère par ses pétales moins eflilés, proportionnellement plus courts et plus larges, son infundibulum plus évasé, son péristome plus étroit. 1. Ce C. laganoides de Loriol, me paraît identique au type d'Agassiz, qui est le C. ambigenus Sismonda (non Lamarck), de la colline de Turin; mais l'espèce que M. Airaghi nous a récemment fait connaître (Echin. terz. del Piemonte e d. Liguria, p. 181, tav. xx, fig. 4) du Tongrien de Carcare, beaucoup plus déprimée, avec bords relativement épais et arrondis est évidemment différente, ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 85 Je crois devoir rapporter à C. barcinensis un moule très parfait, provenant du même niveau et de la même localité. Il indique une espèce déprimée, au test médiocrement soulevé sous les pétales, avec marges étendues, bien étalées et face inférieure plane. Des piliers très nombreux, anastomosés, soutenaient le test dans la région des pétales, mais faisaient complètement défaut sous la partie de la marge occupée par le canal intestinal; tandis que le bord était presque complètement encroûté, ne contenant que des cavités étroites, irrégulières, ambulacraires et une large ouverture postérieure pour le passage de l'intestin vers le périprocte. Cette disposition est très différente de celle observée chez les C. Æg'yptiacus et C. intermedius. Elle rappelle plutôt ce que l’on connait de la disposition interne des piliers chez C. testudinarius, dont Duncan a fait le type de ses ?/lesianthus et qui précisément sont pourvus de piliers internes, interam- bulacraires et de bords cloisonnés, encroûtés. Chez C. Ægyptiacus, dont les bords sont aussi cloisonnés, les piliers sont à la fois ambulacraires et interambulaeraires, caractère qui devra encore éloigner les Oxypleura des vrais Clypeaster ou des Ple- sianthus. Chez C. intermedius il y aurait eu aussi des piliers à la fois ambulacraires et interambulacraires, mais le bord serait moins encroûté, ce qui justifierait la distinction proposée par Pomel entre les Platypleura et les Oxypleura. Cependant tandis que les vrais ?lesianthus vivants, à bords arrondis, ont leur face inférieure concave, notre espèce tortonienne a sa face inférieure plane. L'état de nos connaissances sur les caractères internes des Clypéastres fossiles est malheureusement trop rudimentaire pour que l’on puisse baser sur eux une classifi- cation naturelle et méthodique des innombrables espèces de ce type d'Échinides médi- terranéens', si curieux par la localisation de son développement aussi bien dans le temps que dans l’espace. En attendant, il est intéressant de constater les différences existant entre les vrais Plesianthus à face inférieure concave et un Platypleura, comme le nôtre, à face inférieure plane, et en même temps les rapports de structure interne, qui permettent de considérer le second comme l’ancêtre des premiers. Il semble résulter de ces observations des motifs plus sérieux que ceux invoqués jusqu'ici pour séparer les Platypleura des Paratina et des Oxypleura et en même temps ces derniers entre eux. Un seul individu et un moule recueillis à Montjuich près Barcelone dans l'étage tortonien. — Coll. J. Almera. CLYPEASTER INTERMEDIUS Des Mourins, 1837 Le type de cette espèce est l'individu du Languedoc, décrit et figuré, en 1765, par Walch dans l’ouvrage de Knorr (IE, tab. E. v) et reproduit par Leske (tab. xx et XLI) qui l’assimilait à tort à une espèce vivante, son Æchinanthus humilis. Ni Gmelin, ni Lamarck ne l'avaient séparé de leurs C. rosaceus et C. marginatus, et il n’a été réellement distingué qu’en 1837 par Des Moulins, qui lui a donné le nom de C. intermedius ; il a d’ailleurs été ainsi parfaitement nommé et se trouve réellement 1. J'entends ici cette expression avec son sens large de Mésogée, comprenant non seulement les régions méditerranéennes actuelles et les Antilles. mais celles indo-persanne et medio-océannienne. C’est seulement de nos jours que les Clypéastres paraissent s’être étendus hors de leur aire primitive tertiaire, sur les côtes d’Afrique, du Japon, etc. 86 | Juzes LAMBERT former une espèce intermédiaire entre celles des sections Oxypleura, Bunactis et Myophyma. -_ C’est une forme remarquable par son test rostré en avant, généralement peu élevé, quoique renflé sous l'étoile ambulacraire, ses pétales longs, médiocrement saillants, dont l’antérieur est sensiblement plus développé que les autres, son large et profond infundibulum, sa marge déelive, distincte, et ses bords amincis, presque tranchants. Desor en a le premier donné une bonne figure moderne, sous le nom de C. grandi- florus (non Bronn). Ce néotype provient de Boutonnet près Montpellier et parait bien identique au type de Walch (Synopsis des Echin. foss., pl. xx1x). Comme le faisait remarquer Cotteau (Echinides de la Corse, p. 256), la synonymie de cette espèce est assez compliquée, ét c’est à Michelin que revient le mérite de l'avoir débrouillée. Agassiz et Desor avaient confondu le C. intermedius avec le C. scutellatus M. de Serres, puis avec les C. Scillæ Des Moulins et C. grandiflorus Bronn. Cotteau a donné dans ses « Echinides de la Corse » une excellente description du C. intermedius et je ne puis qu'y renvoyer. Voici d’ailleurs comment je comprends la synonymie de l'espèce, en en retranchant les simples citations non susceptibles d'une interprélalion critique. RTE . Knorr : Lapides Diluv. univ, testes., tab. E, v. — 1765, Scutum-angulare Walch : Recueil des Monum. des Catastrophes... I, p. 158, tab. #, v. — 1768. Echinanthus humilis (pars) var. petalis acutis Leske : Additam. ad Kleinii Disp. Echin. p. xxix et 189, tab. xL et XLI, fig. 1 — 1998. Clypeaster intermedius Des Moulins : Etudes sur les Echin., p. 118 — 1835. Cbrpeaster scutellatus Agassiz et Desor (non M. de Serres) : Catal. rais. des Echinod., p. 73 — 1847. — diversicostatus Abich : Ueb. d, Steinsalz und, s. Geol. stell. im Russisch. Armen., p. 55, pl. VII — 1857. _ Scillæ Desor (non Des Moulins) : Synopsis des Echin. foss., p.241 — 1853. — grandiflorus Desor (non Bronn) : op. cit. — intermedius Michelin : Monog. des Clypèastres, p. 128, pl. xx1, fig. 1 — 186. — — Cotteau : Echin. Tert, de la Corse, p. 251 — 1877. — — Gauthier : Echin. foss, de l'Algérie, fase. X, p. 180 — 1891. — — Airaghi : Echin. Terziar. d. Piemonte et della Liguria, p. 183, tav. XXXVIN, Ê. 1 — 1901. Des espèces plus ou moins voisines du C. intermedius ont été avec raison séparées du type. C'est d'abord, à l’origine, le €. Scillæ Des Moulins, qui en diffère par ses pétales plus obtus et plus saillants, sa marge moins régulièrement déclive et surtout ses bords bien plus épais, arrondis. Le C. grandiflorus Bronn, du Miocène de Hongrie, est encore une autre espèce facile à distinguer par sa marge plus étroite, nulle en avant, ses bords épais, arrondis, en sorte que celte espèce serait plutôt voisine du €. Scillæ que du C. intermedius. C. Michelotti dont les bords sont arrondis, jamais tranchants, ne saurait davantage être confondu avec C. intermedius el se rapprocherait davantage du C. Scillæ bien qu'il soit de forme moins allongée, ait ses ambulacres plus égaux, ete. ”, Le €. inter- 5 I 5 medius à été signalé en Algérie par Pomel (Paléont. de l'Algérie, fase. 2. Echinodermes, p. 202), mais, d'après M. Gauthier, les individus de cette région ne sont pas conformes au type el il n'y a pas lieu de s'en occuper ici. Le C. intermedius Seguenza, de l'Aqui- 1. C. Michelotli Agassiz, espèce purement nominale en 1840, n'a été réellement établie qu'en 1847, avec cette diagnose : « Voisin du C, Scillæ, mais. un peu moins anguleux. Tertiaire d'Italie — Michelin, Mus. de Turin ». Le type semble avoir été un individu de la collection Michelin provenant de Schio, L'espèce ayant d’ailleurs été pour la première fois décrite et figurée par Michelin ne peut être interprétée autrement qu'elle ne l’a été par lui. Le C. Michelotti de Loriol du Portugal, à marge courte, dont la décelivité est uniforme de l’'apex aux bords, lesquels sont étroits, anguleux, me semble être différent du type italien. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 87 tanien de Stilo (Calabre), avec la déclivité uniforme de sa face supérieure, ses marges confuses, son apex excentrique en arrière et ses courts ambulacres postérieurs, n’appar- üent même pas à la même section que le vrai C. intermedius, et il devrait porter le nom de C. calabrus var. Seguenza, s’il n’était, selon toutes probabilités, identique à son C. pelaliferus, du mème horizon. Le C. intermedius de Alessandri, de Rossignano (Helvétien), est moins rostré en avant que le type de l'espèce, ses pétales sont moins allongés ': ces différences sont faibles, mais si elles sont suffisantes pour légitimer une séparation, il est plus difficile de comprendre comment elles pourraient permettre le rattachement du Clypéastre du Montferrat au C. gibbosus (C. campanulatus), suivant la proposition de M. Airaghi. Le C. intermedius de l'Helvétien de la colline de Turin, décrit par M. Airaghi (Echin. terz. del Piemonte e della Liguria, p. 183, tav. xx, fig. 1 — 1901) bien qu'un peu moins sinueux en arrière et à pétales moins saillants que le type français, paraît encore appartenir à la même espèce. Les individus de l'Helvétien des environs de Barcelone que j'ai sous les yeux, sont en assez mauvais état et d’une façon générale peu différents du type français. L'un bien adulte (long. 144 mm., larg. 138, haut. 38) est cependant remarquable par sa face infé- rieure plane, son infundibulum peu développé, la largeur et la saillie de ses pétales, ce qui lui donne une certaine ressemblance avec le C. mutellensis, dont il diffère d’ailleurs par les caractères de sa marge et de ses bords. Il existe pour cette espèce, comme pour beaucoup d’autres, de grandes différences entre les individus, notamment au sujet du nombre de tubercules par crètes des .cloi- sons ambulacraires. Michelin en indiquait de 5 à 6, Cotteau de 7 à 8; or j'en trouve de 9 à 10 sur un grand individu de la Drôme et je retrouve le même nombre sur celui de Castellbisbal. Ces tubercules sont d’ailleurs plus ou moins gros suivant les individus et ils peuvent même être parfois remplacés par une rangée dédoublée de granules plus ou moins nettement mamelonnés. Tous les autres caractères coïncidant, je ne puis voir là qu’une simple anomalie individuelle, qui achève de démontrer le peu de valeur taxo- nomique d’une particularité sur laquelle certains auteurs n’ont cependant pas craint de fonder des espèces. Y Rapports et différences. — Comme nous venons de le voir, le C. intermedius se distingue facilement des C. Scillæ et C. grandiflorus par sa marge amincie, à bords presque tranchants. Il serait plus voisin du C. latirostris, Lype de Morée, dont le sépare cependant aisément sa forme moins déprimée, plus sinueuse, rostrée en avant, ses pétales plus longs, dont l’impair est plus développé, sa marge moins étendue, plus épaisse et plus déclive. — Le C. Michelotti du Portugal a bien les bords presque tran- chants du C. intermedius, mais la déclivité uniforme de son test ne lui laisse plus de marges distinctes ; il est moins rostré en avant et a des ambulacres à pétales moins longs. C’est une forme à rapprocher plutôt de C. latirostris, qui en diffère d’ailleurs par son test plus déprimé avec marge distincte, amincie. — Le C. gibbosus Aïraghi (non M. de Serres) est encore très voisin du GC. iatermedius auquel M. de Alessandri l'avait rapporté, mais il en diffère par sa forme moins rostrée en avant et ses pétales moins 1. DE ALessANpri : La pietra da Cantoni, di Rossignano et di Vignale, p. 81, Lav. 11, f. 9 — 1897. 88 Juzes LAMBERT longs, subégaux. C’est encore une forme à rapprocher du G. latirostris et qui, à mon avis, ne s'en distingue pas suffisamment. M. de Loriol a signalé dans l'Helvétien du Portugal des formes qui ne sont pas sans ‘apports avec le C. intermedius. Tels les C. palencænsis et C. mutellensis, moirs rostrés en avant, à marges plus confuses, bords plus arrondis, ambulacres moins inégaux. C. Delgadoi se rapprocherait plutôt d’un grand C. latirostris que du C. inter- medius. — Parmi les espèces voisines algériennes, toutes de l'Helvétien, C. saboblongus se distingue par sa forme arrondie en avant, ses pétales plus courts et moins inégaux. Les bords du test sont plus épais, subarrondis en avant chez C. subellipticus. C. pro- ductus a son ambulacre impair plus court que les postérieurs et C. pulvinatus à sa face inférieure subconvexe. C. intermedius a été recueilli aux environs de Barcelone à San Pau d'Ordal, un autre plus grand et un peu différent a été trouvé à Castellbisbal (entre Can Elias et Can Costa), au milieu d'un grès jaunâtre semblable à celui qui contient le Scutella Bofilli et appartenant probablement à l'Helvétien moyen. Collection J. Almera. CLYPEASTER ALTICOSTATUS Micnezin, 1861 Le magnifique individu que j'ai sous les yeux est presque identique au type décrit et figuré par Michelin (Monog. des Clypéastres, p. 126, pl. xxIx); c'est à peine s'il est un peu moins rostré en avant et présente en arrière une marge un peu moins étendue et amincie. Ces différences sont insignifiantes et ne sauraient permettre la séparation de l'individu de Minorque de ceux du bassin de Vienne. L'espèce a d'ailleurs été déjà signalée près de la Méditerranée, dans l'Helvétien de Santa-Manza (Corse), par Cotteau, qui en a donné une bonne description et a si exactement indiqué ses rapports et diffé- rences avec les formes voisines qu'il me paraît superflu de les rappeler iei (Echinides tert. de la Corse, p. 268). Depuis lors l'espèce a été également signalée en Algérie, par MM. Pomel et Gauthier. Miocène (Helvétien) de Ciudadèla à Minorque. — Coll. J. Almera. CLYPEASTER MALLADAI LamBerr (PI. IX, fig. 7, 8, 9, 10) Assez grande espèce, mesurant 125 mm. de longueur, sur 102 de largeur et 68 de hauteur, de forme pyramidale avec sommet biconvexe : la face supérieure présente depuis le voisinage de l’apex jusqu'aux bords une déclivité bien égale en avant et sur les côtés et s’atténuant seulement un peu en arrière vers la marge. Ambulacres larges, longs, ouverts, assez saillants et zones porifères larges, assez déprimées. Interambulacres étroits entre les pétales et un peu moins déprimés que les zones porifères. Marges indis- linctement limitées, peu étendues, avec bords épais, arrondis. Dessous plat, avec infun- dibulum largement et profondément ouvert, garni, sauf sur les sillons ambulacraires, de tubercules relativement bien développés, très serrés, couvrant le bord et ne com- mençant à s'espacer un peu qu'au-dessus du bord dans les interambulacres. Ces tuber- ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 89 cules sont si serrés qu’en dessous et sur les bords les serobicules deviennent parfois tangents. Le test est très épais et la structure interne mal connue. La cavité intestinale est cependant très rapprochée du bord et ce dernier, très épaissi sur ce point, n’y est pas réellement cloisonné; il montre seulement quelques vacuoles irrégulières, Cette espèce appartient au groupe du C. altus Klein, mais elle diffère de ce dernier par la déclivité plus régulière de sa face supérieure, sa forme pyramidale, ses marges plus courtes encore et la disposition beaucoup plus serrée de ses tubercules. Elle serait plus voisine du C. pyramidalis Michelin, du bassin de Vienne, auquel j'avais d’abord pensé à la réunir; mais ce dernier est proportionnellement plus large, moins rostré en avant; ses ambulacres sont plus longs; sa marge est plus distinctement limitée, moins étroite et moins déclive sur les côtés et en arrière; ses tubercules enfin sont plus gros. plus serrés, plus inégaux en dessous, et, en dessus, plus volumineux et moins espacés. C. alticostatus, avec une marge plus distinctement limitée, plus étendue, a des bords moins épais, surtout en arrière, des tubercules bien plus fins, plus uniformes et plus espacés. C. portentosus a aussi sa marge bien moins déclive, ses bords moins épais et ses tubercules moins serrés, avec serobicules plus régulièrement cerclés de granules. En résumé, par sa forme et la disposition de ses tubercules, le C. Malladai ne saurait être confondu avec aucun de ses congénères. Je suis heureux de pouvoir dédier cette belle espèce au savant paléontologue espagnol, M. Mallada. Miocène, probablement Helvétien, de Ciudadèla (Ile de Minorque) — Coll. J. Almera. CLYPEASTER ALMERAI LAMBERT (RISNIIT fs er, 2) Clypeaster altus Almera (non Lamarck) : B. S. G. F., (2), XX VI, p. 686 — 1898. — turritus Almera (non Agassiz) in Sched. Espèce géante de 1795 mm. de longueur sur 162 de largeur et 81 de hauteur, large, subpentagonale, plane en dessous, subpyramidale en dessus, à ambitus rendu sinueux par les.courbes des saillies ambulacraires; sommet subconvexe ; flancs régulièrement déelives dans les aires ambulacraires. Pétales égaux, saillants, très allongés, lancéolés, largement ouverts, subcarénés au milieu, avec zones porifères peu profondes. Interam- bulacres très étroits, linéaires près de l’apex, s’élargissant progressivement à partir du milieu des pétales et ne diminuant pas beaucoup de largeur sur la marge déprimés et présentent une déclivité inégale, un peu moindre à la marge qu'entre les pétales. Marge courte, épaisse, à limites peu distinctes dans les aires ambulacraires, avec bords partout anguleux, mais à angle plus émoussé, presque arrondis en avant, plus étroits, toutefois non tranchants en arrière. Face inférieure plane, à sillons ambula- craires profonds vers le centre, s’atténuant vers les bords, qu'ils n’atteignent pas, l’impair disparaissant aux deux tiers de la distance entre le péristome et le bord. Infun- dibulum péristomien assez brusquement ouvert, de largeur et de profondeur moyenne, Tubercules petits, très serrés, à scrobicules presque partout tangents entre eux en dessous, encore très serrés en dessus dans les ambulacres, où ils sont cependant séparés : ils sont ‘ 90 Juzes LAMBERT par une légère ceinture de granules miliaires, à peine plus espacés dans les interambu- lacres. Granules intermédiaires rares, apparaissant seulement çà et là dans les interam- bulacres entre les granules scrobiculaires. Test épais. Structure interne inconnue. La disposition des tubercules chez ce Clypéastre suflirait à elle seule pour le distinguer de la plupart de ses congénères. Ils sont encore plus serrés, mais en même temps moins gros et plus nombreux que chez C. Malladai. Ce dernier est d’ailleurs plus allongé, proportionnellement plus haut, pourvu d’un infundibulum plus évasé et a des pétales encore plus longs mais non régulièrement lancéolés. La taille seule du C. Almerai invite à le comparer avec le (. tauricus Desor, qui n’a pas sa forme élevée, subconique, et dont les marges, plus distinctement limitées, ont leurs bords plus épais et plus arrondis. Il est beaucoup plus voisin du C. atlas Pomel de l'Helvétien d'Algérie, dont les tuber- cules paraissent aussi assez uniformes et serrés ; mais il en diffère certainement par sa forme plus large, son ambitus plus sinueux, ses interambulacres plus déprimés en dessus et surtout ses pétales lancéolés, régulièrement ovales, bien moins ouverts et descendant plus bas, ses zones interporifères non planes, mais subcarénées et déclives de chaque côté. Les pétales du C. atlas sont subtrigones, lyrées, s’élargissant jusque vers leur extrémité et ses zones porifères sont falciformes, non régulièrement arquées comme celles du C. A/merai. Quant au C. petalodes Pomel, autre espèce géante de l'Algérie, ses ambulacres moins lancéolés sont beaucoup plus courts et sa marge plus étendue est encore plus déclive et plus épaisse, surtout en arrière. Parmi les espèces européennes le C, campanulatus Schlotheim, du bassin de Vienne, offre avec notre espèce des rapports plus éloignés et s'en distingue facilement par sa face supérieure en dôme sous les pétales, sa marge plus apparente, plus étendue et moins déclive, avec bords moins épais, non arrondis. Le C. portentosus Des Moulins, créé pour un individu de Malte, n’est sans doute qu'une variété haute du C. altus Klein (s. scutum-angulare) : mais la forme nommée C. portentosus par Michelin et Gauthier me semble différente etelle se distingue du C. Almerai par sa face supérieure plus élevée, campanulée, par sa marge plus distincte, moins déclive, par ses ambulacres moins larges, ses interambulacres plus saillants et ses tubercules bien plus espacés à la face supérieure. Malgré les différences signalées, il est certain que les C. petalodes du Burdigalien, C. atlas de l'Helvétien et C. Almerai du Tortonien font partie d'un mème groupe et très probablement représentent trois modifications d'un même type, mutations d'autant plus intéressantes à constater qu'elles sont chacune jusqu'ici caractéristiques d'un étage géologique différent. Montjuich près Barcelone; étage tortonien. — Coll. J. Almera. ECHINOLAMPAS BARCINENSIS Lauserr Espèce de grande taille, mesurant 138 mm. de longueur sur 130 de largeur et 40 de hauteur, déprimée, discoïdale, à bords assez épais arrondis; face supérieure assez régu- lièrement déclive, subconique, avec apex un peu excentrique en avant. Pétales ambu- lacraires à fleur de test, longs, tendant à se fermer à leurs extrémités, inégaux, limpair étant sensiblement plus étroit que les autres; les zones porifères à peine déprimées, sont un peu plus courtes en avant dans les ambulacres antérieurs pairs; zones interpo- ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 9L rifères planes, ne formant aucune convexité. Face inférieure légèrement concave, sub- pulvinée, à péristome subpentagonal, transverse, un peu excentrique en avant et périprocte inframarginal. Cet Zchinolampas est évidemment très voisin de Z. hemisphericus Lamarck (Cb-- peaster), mais s'en distingue par sa forme plus déprimée, sa face supérieure moins convexe, non hémisphérique, son apex moins excentrique en avant, l'absence com- plète de rostre postérieur et surtout ses ambulacres plus longs, plus larges, moins ouverts à leur extrémité et avee zone interporifère tout à fait plane. C’est peut-être notre espè- ce que M. de Loriol a eu en- tre Les mains et qu'il a décrite et figurée sous le nom de ÆE. hemisphericus variété ma- xima. Le contour est identi- que, mais chez cette variété les pétales sont plus ouverts” et la description laisse sup- poser que les zones interpori- fères auraient été subcon- vexes. Dans ces conditions, je n'ai pas cru devoir opérer la réunion des deux formes. D'autre part, il ne m'a pas paru possible de confondre ; à * Fig. 2. — Ambitus et profils superposés des ÆEchinolampas barci- l'espèce de Barcelone avec nensis et E. hemisphæricus pour montrer les différences caracté- FF. hemisphericus. ristiques des deux espèces. — 1. Ambitus de Æ. barcinensis d'après à : me un individu de Vilovi; 14 profil transversal du même, pris au milieu Ce dernier est d’ailleurs de la longueur, un peu en arrière de l’apex, situé au point 1B — une espèce assez polymorphe 2. Ambitus du E. hemisphericus d'après un individu de Martignas : à PT d ; (Gironde); 21 prolil transversal du même, pris au milieu de la lon- qui 0 onnC EU a AE FHIGUS gueur. sensiblement en arrière de l’apex, situé au point 2B. AA. lières confusions. Pour les Saillies des aires ambulacraires qui manquent chez E. barcinensis. faire cesser il me semble utile de rappeler ce que fut la diagnose primitive de Lamarck, de rechercher comment l’es- 8 I pèce a été successivement interprétée et d'examiner séparément les formes confondues des divers bassins. L’Æ. hemisphericus a été créé en 1816 par Lamarck (Anim. s. vert. III, p. 16) pour un fossile de provenance inconnue et ainsi caractérisé : orbiculatus, convexus, semiglobosus ; ambulacris quinque longiusculis, e vertice excentrico radian- o tibus ; ano marginali. L'année suivante, Defrance, sans trancher la question d’origine, fait remarquer qu'on trouve dans la Drôme une forme qui s’en rapproche beaucoup, quoiqu'un peu plus grande et plus élevée, parfois de forme ovale, et bientôt de Blain- 13. 2 # 12 nr} 2 e La 2 SOcIÉTÉ (GÉOLOGIQUE DE FRANCE, — PALÉONTOLOGIE, — Tome XIV. — 1°. MÉMOIRE N° 24. — 92 Juzes LAMBERT ville cite formellement l'espèce à St-Paul-Trois-Châteaux’. Cependant Grateloup a pré- tendu, en 1836 (Ours. foss. de Dax, p. 146), que le type de Lamarck provenait de Dax, sans doute parce qu'il avait été communiqué au savant Professeur par de Borda. Quoi- qu'il en soit Grateloup en distinguait son Clypeaster Richardi (non Desmarest), fossile du falun de Narosse, plus petit, mais encore subrostré et qui ne paraît pas sérieuse- ment distinct du Æ. hemisphericus *. I séparait également de ce dernier son Chrpeas- ter semiglobus, du même gisement, bien caractérisé par sa forme discoidale, complè- tement dépourvu de rostre postérieur, avec larges ambulacres à zones interporifères planes, et très large périprocte marginal. C’est une forme certainement bien distincte du Æ. hemisphericus et que l'on a eu depuis le tort de vouloir lui réunir. Ni Agassiz, ni Des Moulins, qui en 1837, confondait l'espèce de Lamarck avec le petit £. Richardi, ni même le «Catalogue raisonné » ne nous renseignent beaucoup sur les caractères distinctifs du Æ. hemisphericus. Aussi, voyons-nous Desor en 1857 (Synopsis, p. 307) réunir à l'espèce à la fois le Clypeaster semiglobus Grateloup, non rostré et à pétales non convexes, et le moule en plâtre 34 qui en 1847 était le type de l'Z. Lau- rillardi. Les choses en étaient là quand parut en 1870 la note de Des Moulins sur la Spéciti- cation et les noms légitimes de six Echinolampes, travail manquant de méthode, où les renseignements utiles sont épars dans le long procès-verbal d’une conférence de géologues, où il n’est pas tenu un compte suflisant de l'œuvre de Grateloup et où l'espèce qui forme le pivot de la discussion n’est pas figurée. Des Moulins dit bien qu'il existe plusieurs bonnes figures de lÆ. hemisphericus, mais il ne les cite pas et eut été bien embarrassé de le faire, puisque l'espèce à été pour la première fois figurée par M. de Loriol en 1896 dans ses « Échinides tertiaires du Portugal » (pl. xx, fig. 3). La discussion de Des Moulins portait en grande partie sur le maintien comme espèce distincte de Z. Laurillardi. Malheureusement pour arriver à ce résultat l'auteur à commis d'impardonnables confusions, en créant un Z. Laurillardi nouveau, absolument différent de celui d'Agassiz, lequel était simplement tombé dans la synonymie de Æ. Richurdi. Des Moulins supposait arbitrairement qu'il y aurait eu deux types chez l'espèce d'Agassiz et que le second aurait été représenté par le moulage 35, ce qui est une erreur matérielle, Agassiz avant rapporté à son Æ, Laurillardi le moulage 34 et non 35, alors que 34 est de l’aveu même de Des Moulins un Æ. hemisphericus. Le nom proposé par Des Moulins ne saurait donc être maintenu et sa prétendue espèce, dépourvue de caractères spécifiques suflisants, ne constitue qu'une variété subcir- 1. DRFRANCE : Dict, Sc. nat. L IX, p. 450, Defrance identifiait avec doute à l'espèce de Lamarck les figures 3 et 4 de la pl. 144 de l'Encyclopédie; mais ce rapprochement était erroné, puisque les figures en question se rapportent à l’Echinanthus issyaviensis. DE BLaiNviLzee : Dict. Se. nat. t. LX, p. 198 — 1830, et Manuel d'Actinologie, p. 217 — 1834. 2. Des Moulins à aflirmé (Spécif. de six Echinolampas, p. 3) que le type du Clypeaster Richardi Desmarets était un individu de Léognan, portant dans sa collection le n° 5, et figuré par lui pl xx. C'est une forme non rostrée, mais à pétales subconvexes, certainement différente de celle décrite et figurée par Grateloup. L’Echinolampas Richardi a été pour la première fois mentionné, non en 1825 comme le croyait Des Moulins, mais en 1829, dans une liste de fossiles donnée par Brongniart (Diet. Se. nat, t. LIV, P. 12) qui attribue l'espèce à Desmarets. En 1847, Agassiz, s'imaginunt à tort que le type de l'£, ARichardi était une espèce vivante, a créé pour la forme fossile du Bordelais son Æ£. Laurillardi, tout à fait différent du X. Laurillardi Des Moulins, 1870. L’E. Htichardi à été bien décrit et figuré seulement par Des Moulins en 1830. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 93 culaire, plus déprimée et moins rostrée de l’Z. ‘hemisphericus. Defrance ne pensait pas qu'il y ait lieu de séparer ces deux formes, et depuis elles ont toujours été réunies par MM. Desor, Cotteau et Gauthier (Echin. foss. de l'Algérie, IIT, fase. X, p. 147). Un certain nombre de formes confondues par divers auteurs avec l’Z. hemisphe- ricus me paraissent différentes. Tel est d’abord le Clypeaster Lincki Goldfuss de Baden avec ses longs pétales, sa forme élargie et échancrée en arrière, son périprocte petit, arrondi et marginal. Cette espèce n’est même pas un Æchinolampas et elle n’a aucuns rapports avec la variété Lincki de l’'£..hemisphericus décrite et figurée par Laube (Echin. d. Oosterr. Ung. Tertiarabla, p. 12, pl. xvin, fig. 3 — 1871). Cette variété seule me parait, comme elle a paru à M. de Loriol, ne pouvoir être distinguée de l’Z. hemisphericus. M. de Loriol a justement séparé du ÆZ. Laurillardi Desor, les individus de Cassi- nelle dont il a fait son Æ. cassinellensis, du Priabonien. Parmi les Echinolampes maltais, si l’£Z. hemisphericus Wright appartient bien à l'espèce, son Æ. Richardi (non Desmarets) est autre chose et Pomel en a fait avec raison en 1853 le £. Manzoni'. Le Æ. hemisphericus Manzoni (non Lamarck) du Miocène bolonais est une espèce de petite taille, conique, à ambulacres égaux et zones porifères égales en avant, inégales seulement en arrière, évidemment bien différente du type et pour laquelle je propose le nom de Z. italicus (Echinod. del Schier di Bologna Supp., p. 186, taf. r, fig. 1, 3, 1880). On retrouve en Algérie une forme très voisine de l’£. hemisphericus, mais dont le test porte des tubercules un peu plus petits et plus serrés, ce qui a paru à M. Gauthier légitimer le maintien d’un Æ, subhemisphericus Pomel. Maintenant, en ce qui concerne mon £. barcinensis, on voit qu'il se distingue facile- ment de l’Z. hemisphericus type, par les caractères indiqués plus haut, J’ai rappelé aussi ses rapports et différences avec la var. maxima de Loriol. La variété depressa de VE. hemisphericus (E. Laurillardi Des Moulins, non Agassiz) se distingue encore du Æ. barcinensis par sa forme moins discoidale, son apex plus excentrique en avant et ses pétales ambulacraires plus étroits avec zones interporifères subconvexes. Quant à l’'Æ. Richardi Desmarets, c’est une espèce de petite et moyenne taille, à face inférieure plus concave, bords plus épais, apex plus excentrique en avant, pétales ambulacraires moins larges avec zones porifères déprimées, plus développées et zones interporifères nettement subconvexes. Une autre espèce assez voisine de la nôtre est l’£. amplus Fuchs également discoidale, mais encore plus cireulaire, plus déprimée et à péristome plus central. Cet Æ£. amplus de l’'Helvétien d'Egypte a été signalé aussi en Tunisie, mais les individus de Takrouna s’en distinguent par leurs ambulacres bien plus étroits et plus longs, surtout par leurs bords moins épais, presque tranchants et ils appartiennent à une espèce certainement différente, encore innommée et qu'il est superflu de comparer au Z. barcinensis. L'ZÆ. barcinensis a été recueilli dans l'Helvétien inférieur des environs de Barcelone, à Vilovi près Panades, — Coll. J. Almera. 1. M. Gregory, en 1891, semble s’attribuer à tort la paternité de cette espèce que Pomel n'avait pas à décrire puisqu'elle l'était depuis 1855 (WriGur : Foss. Echinoid. Malta, p. 124, — GreGory : Maltes. foss. Echin., p. 606). 94 Jures LAMBERT ECHINOLAMPAS ATROPHUS LamBEerr (PI. VIL, fig. 6, 7, 8) Espèce oblongue, de moyenne taille, de 41 mm. de longueur sur 34 de largeur et 17 de hauteur, arrondie en avant, subrostrée en arrière, à face supérieure médiocrement renflée, sommet subcentral, un peu en arrière de l’apex, qui est excentrique en avant; face inférieure pulvinée, déprimée vers le péristome, ce dernier pentagonal, est un peu excentrique en avant, entouré de faibles bourrelets et de phyllodes très peu développés. Périprocte inframarginal, transversalement ovale. Apex à quatre pores génitaux, Tuber- cules scrobiculés petits, épars et très espacés au milieu d'une granulation fine et homogène. Ambulacres très étroits, presque droits, semi-pétaloides et composés de zones porifères déprimées, très inégales, avec zones interporifères étroites, non sail- lantes, mais rendues subconvexes par les dépressions des zones porifères. L’ambulacre impair comporte seul dans ses deux zones des pores elliptiques, relativement bien développés, conjugués; mais la zone ITIP est presque moitié plus courte que l’autre et se continue au delà par de petits pores ronds, microscopiques, non conjugués, difficilement perceptibles au milieu de la granulation générale du test. Quant aux ambulacres pairs, ils ne comportent chacun qu'une seule zone de pores bien déve- loppés; ceux des rangées Ia, IIb, IVaet VPb sont presque complètement atrophiés, réduits vers l’apex à une dizaine de paires de petits pores ronds, conjugués, plus petits, mais analogues à ceux de la zone opposée; au delà ils sont remplacés par de très petits pores, microscopiques, paraissant uniques par plaque, tandis que dans la zone opposée on compte au moins 35 paires de pores bien développés jusqu'à l'extrémité de la partie pétaloïde. Cette espèce se distingue donc de tous ses congénères par la singulière exagération de l'inégalité porifère de ses ambulacres, caractère sans doute commun à tous les Echinolampas, mais qui n’est aussi apparent chez aucune autre. Le faible développe- ment de ses pores, même dans les zones non atrophiées, la placerait bien près du genre Progonolampas Bitiner, dont le type se trouve dans le Miocène d'Australie : ?P. Novcæ- Hollandiæ. Chez ce dernier toutefois les pores sont uniformément arrondis, non con- jugués, tandis que chez notre espèce ceux des zones les mieux développées sont exté- rieurement elliptiques et conjugués, semblables en somme à ceux de l'Z. angulatus Mérian et présentant les caractères essentiels des pores d'£chinolampas. L'espèce qui s'éloigne le moins de l’£Z. atrophus est d’ailleurs cet Æ. angulatus Mérian ! du Burdi- galien de la Drôme: il s'en sépare cependant par sa forme moins nettement rostrée en arrière, ses zones porifères moins inégales, à fleur de test, non déprimé, ses pores plus inégaux et plus serrés. Chez Æ. flexuosus Pomel, du Burdigalien d'Algérie, les zones porifères sont moins inégales dans les deux branches; celles des branches nor- 1. Le type de cette espèce a été décrit et figuré par M. de Loriol dans sa description des Echinides des environs de Camerino (p. 17, pl. 1, fig. 11). J'ai sous lès yeux des individus bien semblables provenant aussi de St Restitut. Mais les individus de Camerino ont leurs plaques bossuées, leurs tubercules plus petits et d’après les figures des pores ronds, non extérieurement elliptiques comme ceux des individus de la Drôme; et j'ai peine à croire que ces Echinolampas italiens, à physionomie si différente, soient de vrais £. angulatus. — Quant à VE. angulatus de Alessandri, de Rossignano, je le crois comme M. Airaghi bien différent du type de Mérian, mais ce n’est certainement pas un £. hemisphericus Lamarck (Clypeaster). ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 95 males sont plus courtes. L’Æ. Manzoni Pomel est presque complètement dépourvu de floscelle, ses pétales sont plus distincts, plus larges, etc. Quant à l’Z, pseudo- angulatus Cotteau, plus grand, subcireulaire, à apex et péristome subcentraux, il paraît appartenir à une autre section du genre, et il n’y a pas lieu de le comparer plus complètement à l’'£. atrophus. En résumé notre nouvelle espèce peut être considérée comme le type d’un petit groupe d’Æchinolampas pour ainsi dire spécial à la Méditerranée miocène et chez lequel l'inégalité caractéristique des pétales atteint son maximum. Ce groupe serait aujourd'hui émigré au Yucatan et à la Floride, où il se trouve représenté par l’Z. depressa Gray. Miocène, probablement de l'Helvétien? de Minorque. MILLETIA FICHEURI Pour (Plesiolampas), 1883. (PI. V, fig. 11) Voici une intéressante espèce dont l'attribution générique nécessite quelques expli- cations. Le genre Pliolampas a été proposé en 1883 par Pomel, sous le nom de Plesio- lampas (non Duncan, 1882), pour une espèce du Burdigalien de St Restitut que Cotteau avait décrit comme Æchinolampas Gauthieri (Genera des Echin., p. 62). La diagnose en a été remaniée et complétée en 1887 (Paléont. de l'Algérie : Echinodermes, p. 122). Il était cependant encore alors assez difficile de s’en faire une idée bien précise, en raison de la réunion dans cette coupe nouvelle d'espèces assez différentes, comme Æ£. Gauthieri, Pygorhynchus Vassali et Echinolampas elegantulus. Quoi qu'il en soit Pomel change l’année suivante le nom de son genre en Pliolampas: ïl insiste sur certains caractères comme l'allongement du péristome et l’atrophie fréquente de l’un des pores génitaux (2. S. G. F., (3), XVLI, p. 446). En 1889, M. Gauthier admet le genre ?liolampas et y place son P. tunetana à péristome pentagonal et quatre pores génitaux (Echin. foss. de la Tunisie, p. 97): mais en raison de quelques différences signalées, surtout de la forme du péristome, il propose conditionnellement pour elle un nouveau genre Gitolampas. Quelques mois plus tard Cotteau crée dans la Paléontologie française (Echin. Eoc., IL, p. 1) son genre Galerolampas, aussi à péristome pentagonal, quatre pores génitaux et périprocte mar- ginal, mais de forme non rostrée en arrière. Presque en même temps, un mois plus tard, Duncan établissait son genre Milletia (Revision of the genera, p. 191), pour l’Echinolampas elegantulus Millet, qui ne diffère de Pliolampas type que par l’atrophie d’un pore génital à l’apex. MM. Cotteau et Gauthier reprennent en 1891 l'étude du genre ?liolampas (Pal. franc., ibid., p. 180. — Echin. eoc. d’Alicante, p. 64. — Echin. foss. de l'Algérie, IT, fase. X, p. 135), mais sans modifier sensiblement la diagnose originale. Cependant à la même époque Bittner créait. (Echin. des Tertiar. v. Austral., p. 22 et suiv.) son genre Tristomanthus essentiellement pour le Catopygus elegans Laube du Miocène d’Aus- 96 Juzes LAMBERT tralie . Mais cette petite espèce, rostrée en arrière, à périprocte ouvert sous le rostre, floscelle très développé, péristome allongé et seulement trois pores génitaux, rentrait très exactement dans le genre Milletia. Toutefois le caractère essentiel du genre de Bitiner consistant dans l’atrophie de l’un des pores génitaux, cet auteur a versé dans ses Tristomanthus non seulement le Vucleolites subcarinatus Goldfuss, mais encore les Echinanthus subhemisphericus Ebert * Pygorhynchus Spratti Wright et P. Vassali Wright, dont il rapproche Milletia eleg'antula. M. Gauthier est indirectement revenu en 1899 sur le genre Pliolampas en créant son genre Bothriolampas (in Fourtau : Revision des Echin. foss. de l'Égypte, p- 652). Mais le nouveau genre, à péristome pentagonal, a précisément les mêmes caractères et la même espèce type que Gitolampas, créé depuis dix ans par son auteur, et tombe en synonymie de son ainé. On voit par ce court exposé combien les Oursins de ce groupe étaient diversement interprétés par les auteurs, suivant que ceux-ci s’attachaient à prendre principalement en considération la position du périprocte (Pomel), la forme du péristome (M. Gauthier), ou le nombre des pores génitaux (Duncan, Bittner). Or, si l’on recherche l'importance des caractères en discussion, je ne crains pas d'être contredit en aflirmant que la prééminence doit être accordée à la forme du péristome: la disposition de la partie postérieure du test et du périprocte vient ensuite, et l'on ne peut accorder qu'une valeur plus relative à latrophie de l’un des pores génitaux. C’est cependant sur le second de ces caractères que Pomel a surtout fondé son genre Pliolampas et c’est le troisième qui a paru le plus important à MM. Duncan et Bitiner. De ces divergences de vues sont nées toutes les difficultés dont le genre Pliolampas est aujourd'hui l'objet. Si cependant l'on prend pour fixer les caractères de chaque genre son espèce type, on leur trouve les caractères suivants : Pliolampas a son péristome allongé, son test postérieurement rostré, son périprocte ovale sous le rostre et quatre pores génitaux. Gitolampas avec les mêmes caractères a son péristome pentagonal. Milletia est un Pliolampas à périprocte subarrondi et trois pores génitaux. Galerolampas est un Gitolampas dont le test n’est pas postérieurement rostré. Tristomanthus entin, en le limitant à son second type, a son péristome allongé, son test non rostré en arrière, son périprocte ovale, supramarginal et trois pores génilaux, Les espèces connues se répartissent d’ailleurs de la manière indiquée dans le tableau ci-contre. En laissant de côté les quelques espèces incertæ sedis, on voit immédiatement que l'on est en présence de trois formes à péristome allongé, Pliolampas, Milletia et Tristomanthus, dont les deux premières ne se distinguent entre elles que par la pré- sence ou l’atrophie du quatrième pore génital. La troisième a son test arrondi, même échancré, non rostré en arrière, son périprocte est supramarginal. 1, Duncan avait rejeté ce C. elegans dans son genre Studeria; mais le type de ce dernier est le Cato- pygus recens, très différent sous tous rapports de l'espèce miocène australienne, qui ne pouvait rester confondue dans le même genre, >. Cette espèce, comme la précédente, de l'Oligocène de Dorberg et de Bunde, ne saurait en être spéci- fiquement séparée, Les différences signalées par l’auteur sont d'ordre purement individuel et je n'hésite pas à rejeter l'Æ. subhemisphericus dans la synonymie du Nucleolites subcarinatus. ss hclilae) CREME | à ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE Genre PLIOLAMPAS Pomel, 1888. . Gauthieri Cotteau (Echinolampas). — Burdigalien. . . subcarinatus Cotteau. — Miocène ,. . Pioti Gauthier. — Helvétien . Genre GITOLAMPAS Gauthier, 1889. . tunetana Gauthier (Plesiolampas). — Éocène . . abundans Gauthier (Bothriolampas). — Éocène, Genre GALEROLAMPAS Cotteau, 1889. . Sorigneti Cotteau. — Lutétien Genre MILLETIA Duncan, 1889. elegantula Millet (Echinolampas). — Helvétien . Welschi Pomel (Plesiolampas). — Helvétien . medfensis Gauthier (Echinolampas). - Helvétien. . elegans Laube (Catopygus). — Miocène. . Ficheuri Pomel (Plesiolampas). — Burdigalien Genre TRISTOMANTHUS Bittner, 1891. . subcarinatus Goldfus (Nucleolites). — Oligocène . . Spratti Wright (Pygorhynchus). — Miocène . aremoricus Bazin (Echinanthus). — Helvétien, . Davousti Cotteau (Catopygus). — Helvétien Genre ECHINANTHUS Breynius, 1732. (Formes types). . scutella Lamarck (Cassidulus). — Bartonien . issyaviensis Klein (Scutum). — Lutétien. (Section Echinanthopsis). . Gourdoni Cotteau (Pliolampas). — Éocène . . Vilanovai Cotteau (Pliolampas). — Éocène . . bufo Laube. — Priabonien. . Zignoi Oppenheim . [Espèces incertæ sedis] Pygorhynchus subcylindricus Agassiz. — Eocène. — Vassali Wright. — Miocène. Echinanthus corsicus Cotteau. — Miocène Nucleolites dinanensis Bazin. — Helvétien . Plesiolompas Delagei Pomel. — Burdigalien Breynella equizonata Gregory. — Aquitanien . 97 PÉRISTOME | PENTAGONAL, + + ++ ++H+ ALLONGÉ. + ++ +++++ ++++ +++ ARRIÈRE ARRONDI ++++ ++ ++++ CE) ROSTRÉ +++ ++ +++++ ++ PERIPROCTE + + + MARGINAL. ++ + +++++ 9 ++++ SUPRAMARG., +++ ++ ++: APEX 4 PORES GEN. ++ ++ +++ 3 PORES GEN. +++++ ++++ 98 Juzes LAMBERT Les espèces à péristome pentagonal ont toutes quatre pores génitaux à l’apex, mais une seule à son test rétréci et rostré en arrière, Gitolampas. L'une a son périprocte arrondi, marginal, Galerolampas, l'autre l’a ovale, normalement supramarginal, plus rarement marginal, Æchinanthus. Quant à la division d’£chinanthus en sections, il n'y à pas lieu, selon moi, d'y attacher grande importance. Évidemment si l’on compare une espèce telle qu'Æ£. bufo avec d’autres à périprocte élevé, comme £. elegans ou Æ. Bonissenti, les différences sont faciles à constater : elles s'évanouissent cependant dès que la comparaison s'établit non plus avec des formes exceptionnelles, mais avec les types du genre, Æ. scutella, E. issyaviensis. En prenant une série un peu étendue de ce dernier, on arrive à certains individus dont le périprocte très bas, marginal, est, par suite de la déclivité du bord, entièrement visible du dessous. Entre ces individus et Æ. bufo, ou Æ. Pouechi il n'y a plus de différences génériques et £chinanthopsis n'a que la valeur d’une section peut-être commode pour la répartition des nombreuses espèces d'£chinanthus ‘. La valeur de Galerolampas est elle-même bien problématique et plutôt théorique que réellement pratique. Dans la série examinée des espèces à péristome pentagonal, l’on ne devrait à mon avis distinguer que Gilolampas d'Echi- nanthus. Au contraire dans la série à péristome allongé, il est évident qu'il faut séparer les formes postérieurement larges et à périprocte supramarginal des formes postérieurement rostrées. Mais dans ce dernier groupe il peut paraître plus délicat de distinguer géné- riquement les espèces avec ou sans quatrième pore génital. Cependant en raison de la persistance de ce caractère chez certaines espèces, j'ai pensé que l'on pouvait aujour- d’'hui opérer la séparation proposée par Duncan. Pour donner plus de valeur à son genre Gitolampas, M. Gauthier a invoqué des considérations philogéniques dont je suis obligé de dire un mot, parce qu'elles tendent à tirer de certains faits des conséquences selon moi bien difliciles à admettre. Mon savant ami semble en effet attribuer aux Æ£chinanthus une origine toute différente de celle de Gitolampas:; celte opinion me me parait guère probable. M. Gauthier nous explique que chez un Botrioprgus erétacé (B. Coquandi) l'on peut observer une tendance du périprocte à passer sous la marge, au lieu de s'ouvrir au milieu du bord, en sorte que 2. Coquandi, du Santonien, serait un véritable Gito- lampas. Je n'y contredis pas. Il en conclut que Gitolampas procède directement de Botrioprgus; je le crois comme lui. Il nous dit d'autre part que chez certains Zehi- nanthus Meslei le périprocte descend sous le bord comme chez de véritables Plio- lampas et il en conclut que ce dernier dérive d'Æchinanthus *. Xci je suis moins con- vaincu. Je ne vois pas en eflet pourquoi ?’liolampas rostré descendrait plutôt d’'Æchi- nanthus non rostré que de Gitolampas rostré. Ces Pliolampas et Milletia miocènes peuvent à mon avis dériver de Botrioprgus crétacé, aussi bien par Gitolampas que 1. Echinanthopsis est un nom de collection, inserit par Munier-Chalmas dans les collections de la Sorbonne pour certains ÆZchinanthus du Vicentin, voisins, nous dit Cotteau, du Pliolampas Vilanovæ, Ce nom à été pour la première fois mentionné par Cotteau en Novembre 1889 (Pal, franç, Echin. Roc. I, p. 2), et expliqué un peu plus tard, dans sa description des Echinides éocènes de la province d'Alicante (p. 65 — 1Sgo). 2. Ainsi présenté l'argument n'a pas une grande portée, parce que Plesiolampas Gaulhieri, un peu plus ancien, ou de même âge, que Echinanthus Meslei ne saurait en dériver. Mais comme £. issyaviensis du Lutétien présente les mêmes anomalies que l'Z. Meslei, les prémisses du raisonnement restent matérielle - ment exactes. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 99 par ÆEchinanthus éocènes. Il existe d’ailleurs entre Gitolampas, Galerolampas et les Echinanthus du groupe Æchinanthopsis des rapports singulièrement étroits et qui sem- blent dénoter une commune origine. Cette trop longue discussion m’ayant paru indispensable pour bien comprendre)J’attri- bution générique du fossile que j'ai sous les yeux j’aborde maintenant sa description : Milletia de moyenne taille, mesurant 40 mm. de longueur, sur 30 de largeur et 23 de hauteur, un peu moins large en avant qu’en arrière, renflé, subeylindrique, postérieurement rostré, ayant sa plus grande hauteur en arrière de l’apex, vers le milieu de la carène qui s'étend de ce dernier au périprocte. La face inférieure, mal limitée par des bords très arrondis, est déprimée au centre. L'apex et le péristome sont excen- triques en avant; ce dernier mal connu, empâté, parait avoir de faibles bourrelets et le premier n'est muni que de trois pores génitaux. Pétales mal fermés, composés de pores très inégaux, conjugués; zones porifères assez larges et zones interporifères étroites, ne dépassant guère la largeur d’une zone porifère ; ces ambulacres sont inégaux, les postérieurs plus longs, un peu arqués, s’infléchissent en dehors de l’axe. Périprocte ovale, marginal, mais plutôt situé au-dessus du bord, bien que recouvert par l'extrémité de la carène ; probablement ouvert au-dessus d’un sillon et partiellement visible du dessous. Il ne me paraît pas possible de distinguer cet individu du M, Ficheuri, non figuré, mais soigneusement décrit par Pomel (Paléont. de l'Algérie : Echinodermes, p. 124, 1887), comme Pliolampas. La description donnée s’y applique en effet très exactement et le niveau stratigraphique est le même. M. Ficheuri offre aussi une certaine ressemblance avec l £chinanthus corsicus Cotteau ! qui me parait cependant en différer par sa forme moins cylindrique, sa face inférieure plus large, son périprocte situé un peu plus haut. — M. elegantula est plus large, plus rostré en arrière et ses ambulacres, surtout les postérieurs, sont moins étroits. — M.Welschi plus petit, également moins cylindrique, aurait au contraire ses ambulacres plus étroits, moins inégaux et son péristome moins excentrique en avant. — M. medfensis est plus déclive et plus rostré en arrière, son apex est plus central, etc. 1. Cotteau a proposé de réunir cette espèce au Pygorhynchus Vassali Wright, mais ce dernier a son péristome pentagonal, sans floscelle et son périprocte sous le rostre, tandis que le péristome de V'Æ. corsicus est allongé, entouré d’un floscelle apparent, que son périprocte ovale, postérieur, s’ouvre au sommet d’un sillon évasé vers le bord. La forme des pétales, la position de l’apex sont aussi différentes chez les deux ‘espèces. Æ. corsicus serait donc plutôt un véritable Æchinanthus tandis que P. Vassali est une forme à rapprocher de /larionia; mais ce serait un /larionia de forme rostrée, avec périprocte sous le rostre et seu- lement trois pores génitaux. De même, parmi les espèces incerlæ sedis, le Nucleolites dinanensis, à très faible floscelle, serait plutôt à rapprocher de Nucleolus Martens; mais il n’a que trois pores génitaux. On voit que les faiseurs de genres peuvent encore trouver matière à exercer leur sagacité. C’est évidemment à tort que Bittner a proposé de rejeter dans un même genre les P. Vassali et P. Spratti Wright. Le second seul appartient au genre Tristomanthus et c’est une erreur de vouloir le rejeter dans le genre Studeria Duncan, dont le type absolument différent est le Catopygus recens. Le fait de n'avoir qu’un pore par plaque ambulacraire entre les pétales et les phyllodes ne saurait entrainer l’attribution proposée Ce caractère est d’ailleurs bien plus général que ne l’ont cru les auteurs anglais; on le retrouve chez Austra- lanthus, chez la plupart des Echinanthus, chez des Echinolampas, chez le Tristomanthus'subcarinatus, même chez quelques genres crétacés très évolués comme Botriopygus, mais il fait défaut chez des genres plus anciens comme Pygurus. Au surplus, il en est de même chez les Spatangoida et, entre les pores péris- tomiens et les pétales, les plaques sont biporifères chez Micraster, crétacé ; elles sont uniporifères chez Lovenia (Voir Loven : On Pourtalesia, p. 56, pl. xxr). Comme je l'ai déjà dit, il y aurait à ce sujet une inté- ressante étude d’ensemble à faire, mais il faut se méfier des individus dont la conservation n’est pas exceptionnellement parfaite. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — TOME XIV. — 16. MÉMOIRE N° 24. — 14. 100 Juzes LAMBERT Le M. Ficheuri que m'a communiqué M. Almera a été recueilli à Montpeo près Bellvey dans le Burdigalien. Le type de l'espèce provenait aussi du Burdigalien de l'Algérie. — Très rare: coll. J. Almera. OPISSASTER ALMERAI LamgerT, 1906. (PL VI, fig. 5: pl. IX, fig. 4, 5. 6). Espèce de grande taille, mesurant 65 mm. de longueur, sur 52 de hauteur, aussi large que longue, globuleuse, arrondie et échancrée en avant par un étroit sillon, à peine tronquée en arrière. Face supérieure très renflée, ayant sa plus grande hauteur vers l’apex, accidentée par les fosses ambulacraires, les crêtes et les saillies noduleuses interambulacraires, présentant en arrière une carène obtuse, qui s'étend de l’'apex au périprocte et pourvue en avant d'un sillon étroit, canaliforme, se prolongeant jusqu'au péristome, s’atténuant à l’'ambitus, mais très profond en dessus. Face inférieure subcon- vexe, un peu déprimée vers le péristome, à plastron court et très large. Face postérieure haute, latéralement mal circonscrite, au sommet de laquelle s'ouvre le périprocte. Ambulacres inégaux, tous profondément excavés, l'impair composé de pores moins développés que les autres, paraissant conjugués par de légères rainures qui remontent sur la paroï verticale du sillon, dont le fond concave est occupé par une zone interporifère assez large ; les ambulacres antérieurs pairs ont leurs rangées internes de pores au fond de la fosse ambulacraire et la rangée externe seule dans la paroi ver- ticale, que surplombe légèrement le bord; ces pores sont conjugués, elliptiques dans les rangées internes et la zone interporifère d'apparence lisse est très étroite. Les ambu- lacres postérieurs, à peu près aussi profonds, sont plus courts et moins divergents que les antérieurs. Interambulacres composés de très hautes plaques subconvexes, portant chacune une protubérance noduleuse, surtout saillante sur les flancs, où, malgré la taille de l'individu décrit, on ne compte pas plus de cinq à six plaques par rangée; ces interambulacres forment entre les pétales des crêtes convexes, dont les bords sur- plombent les fosses ambulacraires. Apex indistinct sur l'individu communiqué. Péristome peu excentrique en avant, large, partiellement recouvert par un labrum, court et peu saillant. Périprocte petit, arrondi. Tubercules homogènes, fins, crénelés et perforés, s'élevant au milieu d'un pseudo- serobicule circulaire, lisse, plat, un peu en saillie sur la surface du test, formant ce que Pomel a appelé un petit socle’ oblique. Granules intermédiaires très rares. Les tuber- cules, un peu plus développés en dessous, y sont épars, mais sur les flancs, ils forment, à la partie inférieure de chaque grande plaque, des lignes verticales onduleuses, très régulières. Fasciole péripétale bien net, très sinueux, de chaque côté très rapproché des pétales, infléchi vers eux en arrière, coupant en avant horizontalement les aires interambula- craires pour former un coude antérieur brusque avant de franchir le sillon. 1. La présence de ce petit socle distinguerait d’après Pomel ses Schizastériens des Hémiastériens dont les scrobicules sont simplement entourés d'un cercle de granules. Mais ce caractère n'est ni aussi absolu, ni aussi important qu'on a pu le croire; comme beaucoup d'autres, il est susceptible de gradation. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE IOT On ne saurait confondre avec aucune autre cette curieuse espèce, dont l'attribution générique m'a un peu embarrassé. Au moment ou M. Gauthier vient d'introduire dans le genre de Pomel ses petites espèces persannes, il paraîtra sans doute singulier d'y placer cette grosse espèce globuleuse. ° Pour justifier ma décision il me semble indispensable de reprendre brièvement l'examen des Prissidæ pétalodesmes, parmi lesquels certains auteurs, comme Duncan et Al. Agassiz n'ont voulu reconnaitre qu'un seul genre, tandis que la plupart des modernes, Pomel, Cotteau, MM. de Loriol, Gauthier, ete., prenant en considération la forme du test, celle des pétales, des plaques, l'existence du sillon antérieur, le nombre des pores génitaux et les caractères des tubercules, ont établi parmi les Æ/emiasterinæ des coupures multiples. Le genre Hemiaster a été créé en 1847 par Desor, ayant pour type le Spatangus bufo Brongniart, espèce renflée, à sillon antérieur atténué, échancrant à peine l’ambitus, apex ethmophracte à quatre pores génitaux, pétales pairs bien développés, les antérieurs subflexueux, avec pores atrophiés près de l’apex dans les branches d'avant ; péristome réniforme, labié. C’est là un type bien connu, bien défini, à côté duquel viennent se ranger un nombre considérable d’autres espèces fossiles. — L'auteur distinguait parmi elles deux groupes : 1° Celui des espèces très inéquipétales ; 2° Celui des espèces subéquipétales. Cette distinction n’a paru à personne bien importante. Cependant, dès 1845, Philippi avait établi pour des espèces vivantes un genre Tripy lus, dont le type était le 7. excavatus, pourvu d’un fasciole latéral, étranger par conséquent au groupe qui nous occupe. Mais il y plaçait aussi son 7. cavernosus n'ayant qu'un seul fasciole péripétale. Troschel, accordant en 1851 plus d'importance que Philippi à la disposition des fascioles, procède à une revision du genre : la forme typique reçoit le surnom de Aamaxitus, les espèces dépourvues de fasciole prennent celui d’Abatus . Ce genre tombait donc en synonymie d’AJemiaster pour ceux qui n’admettent pas que l'absence d’un pore génital et l'existence chez les femelles de pétales creusés en marsu- pium soient des caractères d'importance générique. De son côté Gray, qui en 1855 semblait encore ignorer la proposition de Troschel, place le type de l’Abatus dans son nouveau genre aorina, que la diagnose donnée ne permettait guère de séparer d’Hemiaster ?. Pomel en 1869 propose un genre Trachy'aster pour des Hemiaster tertiaires à apex ethmolyse. Il en donne pour type une espèce nominale, 7. globosus (non Hemiaster globosus Desor), devenue en 1887 le 7. globulus. Mais le caractère invoqué pour l'établissement du genre n’a même pas une valeur spécifique et, bien que Cotteau ait cru pouvoir admettre le genre 7rachyaster, je n'hésite pas à le rejeter dans la synonymie d’Hemiaster. Le genre Bolbaster, également proposé en 1869, semble plus acceptable ; ‘il a pour type Spatangus prunella, caractérisé par ses pétales à pores subarrondis et, bien qu'il existe des passages de Bolbaster à Hemiaster, le premier peut sans inconvé- nient être conservé au moins comme sous-genre. En 1883, Pomel sectionne de nouveau le genre Æemiaster ét établit d'une part 1. Ueber die Gattung Tripylus Phil. Arch. f. Nat. Bd. XVIL, p. 67. 2. Il paraît toutefois que le type du genre, Faorina chinensis, présente les rudiments d’un fasciole sous- anal. On ne saurait done confondre Abatus et Faorina, ni ce dernier avec Hemiaster. 102 Juces LAMBERT Mecaster, sorte de demi-7rachyaster, sans aucune valeur, et d'autre part Opissaster. Ce dernier, qui avait pour type ©. poly gonalis du Miocène, peut être caractérisé comme un Schizaster dépourvu de fasciole latéral: le type a ses pétales excavés, flexueux et seulement deux pores génitaux à l’apex. L'auteur a cependant proposé de placer dans ce mème genre /lemiaster Cotteaui Wright, à quatre pores génitaux d’après M. Gregory: et aussi Æ. Scilla Wright, à deux pores génitaux d’après Wright, trois d’après M. Gregory, subglobuleux, à hautes plaques interambulacraires, mais pétales ni excavés, ni flexueux. Ces réunions rendaient évidemment moins précis le genre Opissaster et l’adjonction, proposée en 1887, de quelques autres espèces crétacées au type tertiaire, n’était guère de nature à le faire mieux comprendre *. . Cependant, Munier-Chalmas créait en 1885 son genre Ditremaster pour les Hemiaster tertiaires à deux pores génitaux, du type du /1. nux, c'est-à-dire précisément pour le groupe auquel Pomel venait, deux ans plus tôt, de donner le nom d’'Opissaster.. Cotteau a bien essayé de maintenir les deux genres *, mais il n’a pu le faire qu’en attri- buant à chacun des caractères nouveaux ‘, d’ailleurs sans aucune importance générique, et Ditremaster tombe de toute évidence dans la synonymie d’Opissaster. | En 1887, M: Gauthier établit aux dépens des //emiaster deux genres nouveaux. L'un Peroniaster a ses ambulacres presque superficiels, composés de pores microsco- piques, ronds, non conjugués. Il comprend, à côté du type, P. Cotteaui du Campanien, Hemiaster nasutulus Sorignet du Turonien et du Santonien, mais non /7. aflinis Sorignet, qui serait plutôt un Bolbaster et relie ce dernier genre à Peroniaster. L'autre genre proposé, Leucaster, est fondé sur l'atrophie des pores péri-apicaux dans les branches antérieures des ambulacres pairs IF et IV. Mais ce caractère se retrouve pré- cisément sur le type du genre Æemiaster et le fait d'avoir quelques pores mal déve- loppés près de l’apex, en plus ou en moins, ne saurait à mon avis être considéré comme un caractère générique. Le genre Æolcopneustes, proposé par Cotteau en 1889, pour son //. Gourdoni ne me paraît pas plus heureux: je ne puis admettre que le fait d’avoir un fasciole circonseri- vant d'un peu plus loin ou d’un peu plus près les pétales constitue un caractère générique. En résumé, dans le groupe des Brissidie pétalodesmes et à péristome non penta- gonal il n’y à pas lieu d'admettre d’autres genres que les suivants : 1. Hemiaster DEeson, 1847, à quatre pores génitaux et ambulacres pairs composés de pores ellip- tiques. Synouymes : Trachyaster Pomel, 1869 — Mecaster Pomel, 1883 — Leucaster Gauthier, 1887 — Holcopneustes Cotteau, 1889. Il. Peroniaster GAUruIER, 1887, pour de petites espèces subglobuleuses, à pores microscopiques. HI. Bolbaster Poux, 1869, x quatre pores génitaux et ambulacres pairs composés de pores distincts, sub arrondis (n’est guère qu'un sous-genre d’Æemiaster.) IV. Abatus TROsCHEL, 1851, a deux ou trois pores génitaux et ambulacres pairs droits, creusés en marsupium chez les femelles. 1 Pomel ignorait évidemment ce détail. 2. Hemiaster excavatus Arnaud, 1883, est d'ailleurs un véritable et typique Hemiaster et Schisaster atavus semble bien différent des Opissaster tertiaires. 3. Pal. franç. Echin. Eoc., I, p. 133. 4. Le sommet n’est pas plus excentrique en arrière chez O. polygonalis que chez D. nux; le sillon anté- rieur n’est pas beaucoup plus atténué à l’ambitus chez D, Passyi que chez O. declivis. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 103 V. Opissaster PoMEL, 1883, a deux pores génitaux et ambulacres pairs flexueux. Synonyme : Ditremaster Munier-Chalmas, 1885. VI. Proraster LAMBERT, 1895, a quatre pores génitaux, ambulacres pairs flexueux et l’impair dans un profond sillon. On voit que je ne considère pas comme des Opissaster les petites espèces crétacées à quatre pores génitaux, dont l’ambulacre impair est logé dans un profond sillon. Ces espèces, au nombre aujourd'hui de trois, rentrent dans mon genre Proraster, proposé en 1895 pour « les prétendus Schizaster crétacés, dépourvus de fasciole latéro-sous- anal et qui montrent quatre pores génilaux à l’apex ». A l’origine, je plaçais dans le genre Proraster les Spatangus lacunosus Goldfuss (non Leske), Schizaster antiquus Cotteau et Schizaster atavus Arnaud. Or, il a été prouvé depuis que les deux premiers sont réellement pourvus d’un fasciole latéral et n’appartiennent pas au genre, dont Schizaster atavus, bien que médiocrement rostré, reste le seul type. Mais deux autres espèces, Opissaster Douvillei Gauthier et O. centrosus Gauthier, à rostre très accentué, tous deux du Sénonien de la Perse, ne sauraient être séparés génériquement du Schi- zaster atavus el rentrent comme lui dans le genre Proraster. Opissaster Morgani Gauthier me parait au contraire être un véritable Æ/emiaster ’. Ce démembrement opéré on reste encore en présence de deux formes d’Opissaster : 1° la forme schizastérique, déprimée, 2° la forme subglobuleuse, qui ne saurait d’ailleurs ètre génériquement séparées. Op. Almerai ne se rapporte bien exactement ni à l’une, ni à l’autre : avec un test subglobuleux et de hautes plaques, il a les tubercules et les ambulacres flexueux, profondément excavés des Schizaster. Il relie done étroitement les deux formes el démontre combien sont précaires les tentatives faites pour conserver Ditremaster à côté d'Opissaster. Ces relations sont encore plus évidentes si lon com- pare Op. Almerai avec les grandes espèces qui lui ressemblent le plus, comme ©. insignis Pomel et O. Cotteri de Loriol. L'espèce espagnole est surtout voisine de ce dernier, du terrain tertiaire? du Portugal ; elle m'a cependant paru s’en distinguer par sa forme plus renflée, son apex excentrique en avant, son péristome plus central, son sillon antérieur plus apparent jusqu’au péristome, ses ambulacres plus profonds et les postérieurs plus courts, ses plaques interambulacraires encore plus hautes, ses granules miliaires plus rares. ©. inst- gnis Pomel, de l'Helvétien d'Algérie. de taille beaucoup plus grande, est moins renflé, non subglobuleux, et la description sans figure qui en a été donnée ne saurait s'adapter à l'O. Almerai. Schizaster rolundatus Zittel, qui est probablement encore un Opis- saster, est plus petit, plus déprimé, plus inéquipétale et il a son apex très excentrique en arrière. Très rare, ©. Almerai a été seulement recueilli à Castellet d’Arbos, dans une couche attribuée au Burdigalien. — Coll. J. Almera. Cette belle espèce se retrouve en Sardaigne aux environs de Cagliari, à Planargia et Benorva. M. Lovisato vient de m'en communiquer un superbe individu de la première de ces localités. Nous le faisons figurer planche IX et nous en donnerons ailleurs une 1. J'ai le regret de ne pouvoir partager ici l'opinion de mon savant ami M. Gauthier qui considère son Opissaster Morgani comme le meilleur type du genre Opissaster (Echin. foss. de la Perse, p. 45). Des considé- rations générales ne me permettent pas de modifier ainsi un genre et j'estime que le type du genre de Pomel est nécessairement resté l’espèce type de cet auteur, O. polygonalis. 104 Juzes LAMBERT description détaillée à laquelle on pourra se reporter. Nous avons pour la première fois décrit l'espèce dans notre Etude sur les Echinides-de la Molasse de Vence (p. 43. 1906.) PERICOSMUS LATUS Acassiz Je n'ai sous les yeux qu'un moule de moyenne taille, mesurant 55 mm. de longueur sur 56 de largeur et 32 de hauteur ; il est remarquable par sa forme plutôt déclive que renflée en dessus, très élargie et subtronquée en arrière, échancrée en.avant, son apex excentrique en avant, ses ambulacres relativement courts, sa face postérieure mal définie, peu élevée, légèrement rentrante, sa face inférieure rendue subconvexe par la saillie du plastron, déprimée autour du péristome qui est assez excentrique en avant. Bien que ce Pericosmus me paraisse trop insuffisamment conservé pour que je puisse le décrire complètement, je crois, après comparaison avec des individus de Vence, devoir le rapporter au ?. latus Agassiz. Le Pericosmus latus Agassiz de l'Helvétien de la Corse, tel qu'il a été figuré au Catalogue raisonné (pl. xvi, fig. 1), me paraît différent du ?. Grateloupi Sismonda (Schizaster) de la colline de Turin. La plupart des auteurs depuis Desor me semblent avoir réuni les deux espèces sans discussion suffisante. Le peu de longueur des ambu- lacres éloigne également Pericosmus latus des P. Orbignyi Cotteau et P. Edwardsi Agassiz. P. pedemontanus de Alessandri à son apex plus central et sa face inférieure plane. P. Peroni Cotieau, aussi à courts ambulacres, parait plus large et subrostré en arrière :. Un seul individu recueilli à Ciudadèla (Minorque) dans le Miocène.— Coll. J. Almera. GENRE BRISSOPSIS AGassiz, 1840. Avant d'examiner de nouvelles espèces de ce genre si diversement interprété par les auteurs et que Pomel, à mon avis, a seul exactement compris, il me parait indispensable d'en préciser les caractères et la véritable position dans une classification phylogénique et naturelle des Echinides. C'est Agassiz qui l’a créé en 18/0 avec celte diagnose : Ambitu cordatus ; ambulacra supra depressa, impar simplex, paria substellata, extus conjuncta ; discus ambulacralis zonula circumdatus. Differt ab Amphideto ambulacris in summo vertice non amplioribus. La seule espèce citée Z. elegans, de la Craie (?) de Royan, était alors encore nominale el provenait en réalité de l'Éocène. En 1847, Agassiz reprend la diagnose du genre Brissopsis, mais la modifie d’une facon tout à fait inacceptable pour pouvoir y introduire une forme vivante des mers du Nord « à ambulacres courts et larges, convergents au sommet du test » et cependant il laissait toujours dans le genre modifié l'espèce primitive, Brissopsis elegans. Agassiz commellait d'ailleurs au sujet de son espèce vivante une grave erreur, en la confondant avec le Brissus Drifer Forbes. Or le vrai Zrissus lyrifer, du golfe de la Clyde, est une forme déprimée, allongée, à ambitus très sinueux, faiblement échancré en avant, ses 1. Voir au sujet du P, Latus et du Schisaiter Graleloupi mon Étude sur les Échinides de la Molasse de Vence (p. 43). ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 105 ambulacres sont latéralement arqués en croissant, avec pores atrophiés en arrière de l’apex dans les branches postérieures et son fasciole sous-anal émet des appendices postérieurs très étroits qui remontent vers le périprocte (fasciole postérieur). Cette espèce, qui a été retrouvée sur les côtes de la Floride, a ses ambulacres flexueux et les postérieurs très longs: elle a été figurée, notamment par Forbes (A. Hist. of Brit. Star- Jishes, p. 187, 1841) et par AL Agassiz (Revision of Echin., pl. xix, fig. 1, 9; Blake Echin., pl. XXV1, fig. 7, 12). L'espèce des mers du Nord, figurée par L. Agassiz (Catal. raisonné, pl. xvi, fig. 12), par Loven (Etudes sur les Echinoidées, pl. 1, fig. 1 et pl. xxxvir) et par Al. Agassiz (Revision of Echin., pl. xx1, fig. 1, 2), a son test assez renflé, subcordiforme, à ambitus peu sinueux, plus rétréci en arrière qu'en avant; ses ambulacres pairs courts, assez divergents, presque droits, s’écartent régulièrement d’un apex subcentral; le fasciole péripétale ne borde pas en avant le sillon et le sous-anal est sans appendices. Cette forme a été retrouvée en Amérique aux embouchures du Mississipi, sans doute à une assez grande profondeur (Blake Échin., pl. xxv1, fig. 13, 18). Comme l’a déjà remarqué Pomel, qui voulait faire du vrai Brissus lyrifer un Xleinia (Genera, p. 33), les deux espèces ne sauraient être confondues et c’est avec raison que l’on avait donné à la seconde le nom de Brissus puloinalus. Desor, en 1558, a voulu opérer une séparation qui n'avait été faite ni par L. Agassiz, ni par Gray, il a pensé que les espèces renflées, à ambulacres courts et divergents devaient être génériquement distinguées des espèces déprimées à longs ambulacres en croissant. Malheureusement l’auteur du Synopsis, au lieu de conserver à ces dernières, comprenant les espèces typiques, le nom de Brissopsis, l'applique aux premières -et crée pour les vrais Brissopsis, notamment pour le type Z. eleg'ans, son genre Toxobrissus, en sorte que le genre Brissopsis nouveau se trouve limité aux formes analogues aux B. pulvinatus et B. Duciei '. Desor, évidemment trompé par les confusions dont l'espèce vivante avait été l’objet, et prenant le B. pulvinatus pour le B. lyrifer, a cru que le premier était le type du genre Brissopsis, comme si ce genre avait été établi par Agassiz en 1847, tandis qu'il remontait à 1840 avec pour type Z. elegans. La proposition de Desor, juste en ce sens qu'il pouvait y avoir lieu de séparer des espèces dissemblables, est donc inacceptable dans les conditions où il l’a formulée, et son genre Toxobrissus est un simple synonyme des Brissopsis typiques. L'erreur n’a été relevée qu’en 1888 par Pomel qui a proposé pour les éspèces du groupe des 2. pulvinalus et B. Duciei son genre Brissoma. Dans la grande. famille des PBrissidæ, la tribu des Brissopsinæ, en laissant de côté les genres du groupe des Macropneustes, contient encore les genres suivants : Brissus KLEIN, 1934. Grand, ovoïde, sans sillon antérieur; ambulacre impair différent des autres, les paires déprimés, plus ou moins divergents, les postérieurs longs; apex à 4 pores génitaux ;: deux fascioles, l'un péripétale circonscrivant des tubercules plus développés que les autres, le second sous-anal, en anneau simple. Type : B. ovalis Breynius (Echinospatagus), d'après Rumphius (tab. x1v, N° 1): ‘a pour synonyme B. maculosus Klein (t. XXIV, fig. A. B et XX VI, fig. C. D.). 1. DEsor cite bien parmi ses Toxobrissus le B. crescenticus Wright dont le type a ses ambulacres posté- rieurs en contact, avec branches internes atrophiées ; mais son T. crescenticus, figuré pl. xLn est autre chose, un vrai Brissopsis. 106 Juzes LAMBERT Rhynobrissus Al. AGassiz, 1872. Plus petit, ovalaire, à ambulacres plus courts, plus diver- gents en arrière et avec plus fine granulation en-dessus. Un fasciole anal relié au sous-anal. Type unique : À. pyramidalis Al. Agassiz (Revision pl. xxvra, fig. 4, 5, 6). Le R. micrasteroides, tout à fait différent, est devenu le type du genre Weopneustes Duncan. Metalia GRAY, 1855, diffère de Brissus par son sion antérieur et son fasciole sous-anal appen- diculé, entourant un écusson radié; en arrière, pores des branches postérieures atrophiés. — Synonymes : Xanlobrissus Al. Agassiz, 1863 — Prometalia Pomel, 1883, créé pour un cas tératologique. Type : M. grandis Gmelin (Brissus). Lamarck lui a donné depuis le nom de Spatangus sternalis (Gualteri tab. aix f. B — Agassiz : Revision pl. xx1a fig. 4. 5). Meoma GRAY, 1851, diffère de Brissus par son sillon antérieur et de #etalia par son fasciole sous-anal ouvert, sans écusson radié, — Synonymes : ARyssobrissus Al. Agassiz, 1803 — Hemibrissus Pomel, 1869. Type : M. grandis Gray (pl. v, f. 2). Schizobrissus PomEL, 1869, diffère de Meoma par sa forme moins renflée, son sillon antérieur plus profond et son fasciole sous-anal fermé. Type : $S. crucialus Agassiz (Brissus) non figuré. — Pomel en a donné pour second type son S. mauritanicus (pl. A. 1v, fig. 5, 6). — Linthia Locardi Cotteau : est encore un Schizobrissus, mais les Deakia Pavay n'en sont pas. Brissopsis AGassiz, 1840. Ce genre en le comprenant latlo sensu avec tous ses sous-genres et sections, peut être ainsi caractérisé : Diffère des Brissus, dont il a les fascioles, par sa moindre taille, son test non ovoïde, son apex subcentral et l'homogénéité de ses tubercules à la face supérieure. Metalia s'en distingue par la présence d'un écusson sous-anal radié, Meoma par son fasciole sous-anal ouvert, Schizobrissus par la profondeur de son sillon antérieur et le développement de ses tubercules péri- apicaux, Verbeckia par son plastron rudimentaire, rejeté en arrière, Cyrclaster enfin par son apex à trois pores génitaux et son fasciole semi péripétale. A. Formes archaïques, à ambulacres pairs bien séparés, divergents, les postérieurs courts; le fasciole sous-anal en anneau simple. I. Sous-genre à apex ethmophracte. 1" Section : Plesiaster Pouez, 1883, a son sillon antérieur plus ou moins net à l’ambitus. Type : P. Peinei Coquand (Micraster). | 2° Section : Diplodetus ScuLüTEr, 1900, a son sillon antérieur nul à l'ambitus. Type : D. brevistella Schlüter (Brissopsis). II. Sous-genre à apex ethmolyse, Brissoma PoMEL, 1888. Type: B. Duciei Wright (Brissopsis). — A cette section se rapporte le Z,. pulvinatus Philippi. B. Formes typiques, à apex ethmolyse, ambulacres paires en croissant, très rapprochés laté- ralement, les postérieurs longs; pores atrophiés dans les branches 1e, Ib, [Vs et Vb, II. Sous-genre à fasciole sous-anal en anneau simple. 1 Section, Brissopsis AGassiz, 1840; les ambulacres postérieurs sont séparés par une crète interambulacraire. — Synonyme T'oxobrissus Desor, 1858. Type : BP. elegans Agassiz. 2° Section, Zeugaster (nov. nom). Les ambulacres postérieurs, très rapprochés, dans une commune dépression; pores des parties en contact atrophiés. Type : Z. Lamberti Gauthier (Brissopsis) ". 1. I faut placer dans cette section Brissopsis crescenticus Wright (non Toxobrissus crescenticus Desor). ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 107 IV. Sous-genre Kleïinia Gray, 1855, a son fasciole sous-anal en anneau appendiculé par deux branches latérales (fasciole postérieur), en arrière, branches des ambulacres postérieurs atrophiées. Type : Æ. luzonica Gray. C’est à cette section que se rapporte le Brissus lyrifer Forbes. Verbeckia Frrrscn, 1877. Genre en quelque sorte provisoire, insuflisamment connu, voisin de Kleinia, mais à plastron rudimentaire rejeté à l'arrière. Type : V. dubia Fritsch de l'Eocène de Borneo. Ces multiples divisions, proposées pour les espèces relativement peu nombreuses de Brissopsis, paraitront à beaucoup un vain et inutile abus de nomenclature. L'observation n'est pas pour me déplaire. Le fait d'avoir un léger appendice au fasciole sous-anal, des ambulacres un peu plus où moins divergents, un sillon antérieur plus ou moins profond, même un apex ethmophracte où ethmolyse ne sont pas en effet, pris isolément, des caractères vraiment génériques. MM. AL. Agassiz et Gauthier ont démontré, l'un que le nombre des pores génitaux, l’autre que l'extension postérieure de la plaque madrépo-: rique étaient sujets à des variations purement individuelles. Opissaster nux, dépourvu dans les Alpes de sillon antérieur, présente à Biarritz un léger sinus en avant et montre en Egypte un véritable sillon. La divergence des ambulacres a si peu frappé les obser- vateurs que, Pomel excepté, nos meilleurs naturalistes, même Lovén et AL. Agassiz, ont confondu en une espèce unique les Brissus lyrifer Forbes et B. pulvinatus Philippi. Tous ces genres, Brissopsis type, Æleinia et même Brissoma sont en effet étroitement unis et Les distinctions proposées par les auteurs sont aussi délicates que subtiles. Il n'y a d'ailleurs pas de différence générique plus considérable entre Plesiaster et Brissopsis. L'un est seulement l'ancêtre de l’autre, et c'est, à mon avis, une conception étroite de la nature et contraire à la vérité des faits, de créer des genres spéciaux pour les premiers représentants d'un groupe d'espèces, parce que ces premiers représentants montrent quelques caractères archaiques d'une importance physiologique très relative. J’estime que l’on ne saurait trop protester contre cette mode fâcheuse de décapiter les genres. Quant à Diplodetus, il ne diffère de Plesiaster que par l'absence d’un sillon antérieur à l’ambitus, ce qui ne lui enlève nullement cette physionomie général de Brissopsis, à laquelle M. Schlüter autrefois ne s'était pas trompé. En compreuant comme je le propose le genre Brissopsis, on en fera une véritable unité paléontologique dans laquelle il sera facile de suivre l’évolution des formes au cours des temps géologiques. On peut reconnaître dès le Turonien, chez certains Micraster une tendance manifeste à Ja disposition des granules en ceinture péripétale et l’on passe insensiblement ainsi au genre ?lesiaster; dont certaines espèces n’ont encore qu'un fasciole diffus, en sorte qu’en 1895 je réunissais simplement ?lesiaster à Micraster. Depuis lors, M. Gauthier m'a montré des individus chez lesquels le fasciole est réellement et définitivement constitué. Ces Oursins ne sont donc plus des HMicraster, mais des Brissopsis. Cependant ces Brissopsis crétacés ont encore gardé leur apex ethmophracte et c’est pour cela que Pomel, qui attachait à ce caractère une importance tout à fait exagérée, en avait fait des ?lesiaster. La forme se modifie un peu dans le Campanien supérieur et, de même qu'il y a des Micraster sans sillon antérieur (/sop- neustes Pomel), l’on trouve alors des ?lesiaster sans sillon antérieur (Diplodetus). Le type primitif prymnopétalodesme se continue dans l'Éocène, mais obéissant avec le . SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANGE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XIV. — 15. MÉMOIRE N° 24. — 15. 108 Juzes LAMBERT temps à une loi commune du développement des vrais Spatangides, il présente alors un prolongement postérieur de sa plaque criblée. L'Eospatangide devient un Néospa- tangide : Plesiaster s’est transformé en Prissoma. Qu'on le remarque bien, cette évolution n’est pas spéciale à PBrissopsis ; on la retrouve identique chez chacun des grands rameaux sortis, dès le Néocomien. de certains Toxaster à dépressions ambulacraires. Les Hémiastériens pétalodesmes suivent sous ce rapport la même transformation. L'apex d’abord accidentellement et individuellement ethmolyse, le devient généralement à partir de l'Éocène. L'apex des Pleuropétalo- desmes a suivi les mêmes transformations successives. Cette loi générale de la phylogénie des Spatangides avait évidemment frappé Pomel ; mais ce savant l'avait mal comprise. Il a cru qu'il y avait deux familles distinctes de Spatangides, les uns à apex ethmophracte (Progonastérides), les autres à apex ethmo- lyse, et cette conception a été acceptée avec d'autant plus de faveur qu'elle cadrait assez bien avec les données géologiques. Elle était cependant fausse. Si un observateur super- ficiel, considérant les individus plus ou moins nombreux de deux ou trois familles humaines, au lieu de rechercher la caractéristique de chacune d’après ses caractères ethniques, mettait dans une famille tous les enfants, dans une seconde tous les adul- tes et dans une troisième les vieillards, que penserait-on d'une pareille classification ? C’est cependant un peu ce que font ceux qui créent des genres pour les premiers repré- sentants de chaque groupe. Avant de disparaitre chacun de ces groupes naturels (espèce ou genre) suit, comme l'individu, un développement soumis à des lois régulières que l'Embryogénie et la Phylogénie doivent chercher à mettre en lumière. Dans l'étude du développement de la Vie à la surface du globe, la nomenclature des êtres doit donc, pour rester naturelle, prêter son concours aux recherches phylogéniques et non les entraver. C’est ce que l’on a malheureusement pas toujours compris ; mais toute classification irrationnelle est destinée à être emportée par les progrès de la Science et l’on reconnaitra un jour que les grandes divisions, fondées sur des caractères en rapport seulement avec un stade d'évolution, sont de second ordre et ne peuvent prévaloir sur ceux parfois moins apparents mais qui, spéciaux à un groupe déterminé, le caracté- risent réellement dans ses variations successives. Or, il n’est pas douteux que pour les Spalangides la disposition ethmophracte ou ethmolyse de l’apex n'indique dans chaque groupe qu'un élat moins ou plus avancé d'évolution. Il en est de même chez les Cassi- dulides pour la soudure plus où moins complète des plaques apicales, encore ici sous l'influence du développement des hydrotrèmes. Si l'on veut bien comprendre les Échi- nides, il faut que ces caractères, tirés de la répartition des hydrotrèmes, comme ceux fournis par la position relative du périprocte, soient subordonnés à d’autres en réalité plus importants. Pour conclure, en ce qui concerne nos Brissopsis, j'estime qu'il y a lieu de main- tenir le genre compris lato sensu, et de considérer Plesiaster, Diplodetus, Brissoma, Zeugaster el Aleinia seulement comme des sous-genres ou sections, afin de pouvoir mieux embrasser la série des variations successives ou divergentes de l'un des prinei- paux groupes de Brissid&æ prymnopétalodesmes. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 109 BRISSOPSIS (Brissoma) spec. On trouve dans les marnes grises feuilletées de l’Helvétien de Rubi un Zrissoma à l’état de moule et de contre-empreinte malheureusement toujours très écrasé. L'espèce est probablement différente de celles jusqu'ici décrites et figurées, mais les matériaux dont je dispose sont trop défectueux pour en donner une description détaillée et per- mettre d'en préciser les caractères. BRISSOPSIS (Zeugaster) LUSITANICUS pe Lorioi, 1896. Espèce de moyenne taille (longueur 30 mm., largeur 26, hauteur 15), déprimée, ayant sa plus grande hauteur très en arrière de l’apex, rétrécie et échancrée en avant, également rétrécie, mais subtronquée en arrière ; ambitus anguleux, suboctogonal. Face supérieure déclive en avant, accidentée par les saillies des interambulacres, avec sillon antérieur profond, bien qu'échanerant faiblement l’ambitus; face intérieure subconvexe, à plastron très saillant vers l'extrémité des grandes sternales, fuyant au delà. Ambu- lacre impair dans un profond sillon; les pairs relativement larges et courts, flexueux, peu divergents en arrière et formant de chaque côté un vague croissant: les postérieurs sont en partie creusés dans une dépression commune. Apex subcentral, peu distinct dans les individus examinés. Péristome réniforme, excentrique en avant, à labrum assez saillant, mais ne le recouvrant pas. Périprocte postérieur, ovale, au sommet d’un aréa vaguement circonscrit par des protubérances noduleuses. Fasciole sous-anal annu- laire et fortement infléchi sous le périprocte, mais sans appendices ; fasciole péripétale circonserivant de près les ambulacres, sauf en avant, où il s’en écarte sensiblement. Cette espèce appartient à la section des Zeugaster et il est superflu de la comparer avec celles d’autres sections, comme B. Meslei Peron et Gauthier plus renflé, plus échancré en avant, tronqué plus verticalement en arrière. Parmi les Zeugaster, Toxo- brissus Lorioli Bittner et Brissopsis Lamberti Gauthier, plus allongés, moins poly- gonaux, ont leurs bords plus arrondis et leurs ambulacres postérieurs sensiblement plus longs. Brissopsis Bofilli Lambert à ses ambulacres postérieurs bien plus longs et un sillon qui échancre davantage le bord antérieur. Brissopsis constricta Gauthier et B. sypontinus Checchia ont leurs ambulacres moins profonds et bien plus étroits, plus nettement disposés en croissant, etc. Toutes ces espèces sont d’ailleurs de l'Éocène. Schizaster Borsonii Sismonda, de l’Astien, avec ses ambulacres postérieurs nette- ment séparés, n'appartient plus à la même section et bien que le type, à nouveau figuré par M. Airaghi, ressemble beaucoup à notre espèce, il en diffère réellement par sa face postérieure moins oblique et par ses ambulacres postérieurs plus longs, surtout par la présence d’une erète interambulacraire qui les sépare plus complètement. Chez Brissopsis oranensis Pomel, du Tortonien, moins polygonal, le sillon antérieur échancre moins l’ambitus. B. lusitanicus semble avoir été signalé en Sardaigne par Cotteau qui l'aurait rappro- ché du Z. Borsonii sans l’y réunir, ni pouvoir le décrire en raison du mauvais état des individus soumis à son examen. Je dois dire toutefois que je n'ai rien rencontré d’ana- logue parmi les si nombreux Échinides de Sardaigne qui m'ont été communiqués par 110 Juzes LAMBERT M. Lovisato. L'espèce a été établie par M. de Loriol dans sa Description des Échino- dermes tertiaires du Portugal (p. 42, pl. xim, fig. 2); il la signale dans l’Helvétien inférieur, Les individus de Barcelone, un peu plus gros, plus polygonaux, ne m'ont pas paru se distinguer sérieusement du type. Localités. — Monjos, St Vincent de Bara : Burdigalien supérieur. — Coll. du Sémi- naire de Barcelone; Coll. J. Almera. ( | GENRE SCHIZASTER Acassiz, 1836. Si l’on se borne à remonter au Prodrome d'Agassiz, il est évident que les vrais Schizaster seraient, comme l’a dit Pomel, les prétendus Jæœra de Michelin, ou Moira d'Agassiz et que tout ce que nous appelons Schizaster serait autre chose. Mais la question est plus complexe qu'elle ne le paraît au premier abord et se rattache à celle beaucoup plus délicate de la limitation des genres Æchinospatagus et Spatangus eux- mêmes. Or, Echinospatagus a été créé par Breynius essentiellement pour trois formes, une vivante et deux fossiles assimilées, et c'est certainement à la forme vivante que doit rester le nom d'Æchinospatagus cordiformis ; les espèces fossiles, en réalité différentes, ont reçu de Klein et de Lamarck d’autres noms’. On a voulu donner au type vivant le nom d’ÆZchinocardium Gray ; mais le type des £chinocardium est lui-mème le Spatangus atropos Lamarck, espèce en 1825 parfaitement connue, décrite depuis 1816 et préfigurée dans l'Encyclopédie. Seule elle correspond à la diagnose de Gray, d'après laquelle les ambulacres pairs sont dans de profonds sillons : ambulacra five, the posterior one in a groove, disait Gray. La seconde espèce, Æ. pusillum, ne correspond plus à la diagnose ; elle rentrait d’ailleurs dans le genre préétabli Æchinospatagus. D'où cette conclusion qu'Agassiz, en créant son genre Schizaster, y a placé à tort le Spatangus atropos, twpe déjà du genre Æchinocardium Gray, et pour lequel on n'a done besoin des noms malheureux, ni de Mera, ni de Moira. Le genre nouveau Schizaster n'a donc pu s'appliquer à l’origine qu'au $S. Studeri, alors connu par la diagnose générique: et c'est très correctement qu'Agassiz, en 1640, maintenant cette circonscription de son genre seule possible et exacte, v a placé ses S. djulfensis, S. Goldfussi et le Spatangus ambulacrum Deshayes, c'est-à-dire un groupe d'espèces correspondant très exactement aux Schizaster des auteurs modernes. in 1847, Agassiz a eu le tort de rattacher à ses Schisaster, sans faire de distinctions, les espèces alors confondues sous le nom de Spatangus canaliferus Lamarck et dont l’une était le type de l'antique genre Spatangus* . En eflet, les premiers auteurs qui ont figuré sous ce nom une forme reconnaissable ont représenté l'espèce de la Méditer- ranée, depuis rapportée au Spatangus canaliferus de Lamarck. Sans doute ni Imperato, ni Aldrovande, ni Bonanno ne distinguaient génériquement celle espèce, soit de notre Prospatangus meridionalis, soit de notre Prissus Scillæ. Mais tous les Spalangues, 1. Pour ceux qui n’admettent aucune science antérieure à Linnée, il y aurait simplement lieu de remplacer Echinospatagus par Amphidetus, ce qui au point de vue spécial examiné ici est sans importance, 2 Je ne parle ici que du genre Spatangus tel qu'il était compris au commencement du XVII sièele, car le Spatangue d’Aristote était autre chose, une espèce comestible de grande taille, si l'en en croit des passages d'Aristophane et d'Hesychius. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 111 vivants et fossiles, ont été pour la première fois divisés en genres distincts par Klein, qui déclare, tout en conservant les anciens noms, vouloir fixer les caractères distinctifs des genres ‘. N'ayant pas voulu innover, Klein a donc nécessairement pris pour types de ses Spatangus et Brissus des formes vivantes, puisqu'il répète pour eux ces mots du tra- ducteur d’Aristote : quæ genera pelagia sunt. Or, parmi les formés variées, comprises dans la première espèce des Spatangus de Klein, une seule est vivante; c’est le prétendu Echinus gladiatus * d'Imperato, dont l’auteur ne séparait pas les diverses formes fossiles de sa variété l. Imperato a en effet figuré deux Oursins de la Méditerranée, le Brissus Scillæ et celui depuis nommé Spatangus canaliferus *: mais la citation de Klein ne peut s'appliquer qu'au second, puisque le premier est dépourvu de sillon antérieur et rentrait déjà dans son genre Brissus, tandis que le second, pourvu à la fois d’un sillon antérieur et de sillons pour les pétales ambulacraires, est exactement conforme à la diagnose des Spatangus de Klein ‘. Les ‘divisions proposées par Klein ont été maintenues par Leske *, Gmelin et Parkinson; leur conservation dans la méthode s'impose done de la manière la plus absolue même à ceux qui font dater la nomenclature des Échinides de Linnée, l’auteur du xvine siècle qui les a le plus médiocrement compris. Quand Gray en 1825, attribuant très correctement à Klein le genre Spatangus, Va appliqué au S. purpureus, il a donc commis une erreur, confondant Spatangus et Spatagoides. Il en à commis une plus lourde encore en prétendant rétablir un genre Ova, précisément pour les Spatangus de Klein. Les Ova de Gray ne correspondent en effet nullement à ceux de Van Phelsum, mais seulement aux Campana de l’auteur hollandais, termes vernaculaires, qui n’ont d’ailleurs aucune valeur comme expression générique ‘. Il n'y a donc aucun compte à tenir de ces propositions mal étudiées du savant anglais. Le Spatangus canaliferus de la Méditerranée a été longtemps confondu avec d’autres espèces, notamment par Linnée qui, sous le nom d’Echinus spatangus, n’en séparait pas les Brissus alors connus. Leske l’a réuni au Spatangus lacunosus, de l'Océan Indien; Lamarck, qui sans aucun motif substitue le nom de canaliferus au précédent, l’applique aussi à la fois à l'espèce de l'Océan Indien et à celle de la Méditerranée; de Blainville, 1. Tous les genres correctement établis par Klein doivent être maintenus dans la nomenclature. On a prétendu pour en rejeter arbitrairement quelques-uns qu’ils étaient prélinnéens, ce qui est faux. Il est bien vrai que la première édition de Klein et son édition franco-latine ont paru avant 1766, mais la 3° édition, complètement refondue et qui n’est pas une simple réimpression, a été donnée par Leske en 778, en tête de ses Additamenta ; elle est donc post-linnéenne et la nomenclature de Klein s'impose même à ceux qui font dater toute science de 1758. 2. Cette expression, tirée de l'édition latine de 1695, paraît un nom vernaculaire et ne se trouve pas dans les anciennes éditions italiennes de 1599 et 1672. 3. La figure donnée par Imperato est fort remarquable pour l’époque ; on y distingue même très nettement le dédoublement des pores dans l’ambulacre impair. 4. Voir à cet effet l’errata du Naturalis dispositio Echinodermatum. C'est d’ailleurs à ce Spatangus que Leske rapporte dans cet errata l’'Echinus lacunosus Linnée. 5, Leske sans doute ne les a pas admises comme genre: neque defectus sulcorum pro signo generico adsu- mendus sit, mais il les a maintenues comme sous-genre, ce que l’on appelait alors Familia: Nobis Familiæ dicuntur genera Kleiniana. Sa première Familia comprend l’espèce vivante de la Méditerranée, alors eonfon- due avec d’autres. 6. Le type des Ova Gray est, sous le nom d’Ova canalifera, un fossile de Bologne, génériquement diffèrent de l'espèce vivante de la Méditerranée, en sorte que si le genre pouvait être maintenu, il devrait s'appliquer à cette forme fossile. 112 Juzes LAMBERT en 1827, laisse les choses en l’état et c’est seulement en 1830 qu'il fait du Spatangus canaliferus une espèce essentiellement méditerranéenne. Enfin Gray, en 1855, sépare définitivement le Spatangus canaliferus des autres formes voisines d'Amérique (Schi- zaster fragilis), ou de l'Inde désignées sous le nom nouveau de Schizaster ventricosus. Agassiz et Gray réunissaient le Spatangus canaliferus aux Schizaster parce que le caractère essentiel du genre, le dédoublement des pores dans l’ambulacre impair, leur avait échappé et surtout parce qu'ils interprétaient d’une façon tout à fait fantaisiste le genre Spatangus. C'est à Pomel que revient le mérite d'avoir mis en lumière les vrais caractères de l'espèce de la Méditerranée et, puisqu'il y a lieu de la placer dans un genre à part, c’est le cas de la réintégrer dans le genre véritable Spatangus dont elle n'aurait jamais dû être distraite ”. Parmi les Brissidæ pourvus d'un fasciole péripétale et d'un fasciole latéral relié, laissant ici de côté, d'une part les formes prénastériques à fasciole très bas en avant, comme Prenasler, Parabrissus, Agassizia, etc., d'autre part, les formes à ambulacres droits du groupe des Tripylus, Linthia, etc., je comprends donc les formes dites schi- zastériques de la manière suivante : GENRE SPATANGUS KLriN, 17934 et 179798. (Syn.: Spatlangus Fam. 1, Leske — Spatangi Gmelin — Spatangus Parkinson, 1822 — Nina Gray (pars) ). Cordiforme, à sillon antérieur profond et ambulacres pairs excavés, flexueux, l'impair avec pores bigéminés; apex à deux pores génitaux. Type : Forme vivante de la variété l. du $S. coranguinum Klein, devenue le S. canaliferus (pars) Lamarck et limitée depuis à l'espèce vivante de la Méditer- ranée— $, canaliferus. — Une autre espèce de la Mer Rouge, $S. Savignyi Fourtau, figuré par Savigny (pl. vi, fig. 6) et quelques espèces fossiles, d'après Pomel. GENRE SCHIZASTER AGassiz, 1836. Sillon antérieur canaliforme et ambulacre impair avec pores unigéminés; quatre pores génitaux. Type : S. Studeri Agassiz, de l'Éocène — Nombreuses autres espèces à sillon canaliforme comme $. djulfensis Dubois, etc. SOUS-GENRE PARASTER Poe, 1869. Sillon antérieur évasé, ambulacres peu profonds ; quatre pores génitaux. Type ; P. gibberulus Agassiz (Schizaster), vivant de la mer Rouge (Savigny, pl. vir, fig. 5) et nombreuses espèces fossiles : P. Parkinsoni Defrance, SOUS-GENRE BRISASTER GRAY, 1855, (Syn. : Ova Gray (non Leske) — Nina Gray (pars) ). Sillon antérieur large et profond, plus ou moins rétréei à l’ambitus; deux pores genitaux. Type : 2. fragilis Dub. et Koren (Zrissus) des mers du Nord — Autres espèces B. lacunosus Linnée (Echinus), ete., et quelques fossiles. Chez ces espèces typiques les parois du sillon ne sont constituées que par des assules ambulacraires, Pomel a voulu en distinguer les espèces dont les parois surplombantes du sillon sont constituées en partie par des assules interambulacraires. II les désigne sous le 1. Pour échapper à celte conséquence certains auteurs ont prétendu faire remonter le genre Spalangus seulement à Muller, ce qui est matériellement faux, Muller ayant adopté un nom préétabli, Au surplus, en ce cas, le type du genre serait le $, /lavescens et non le S. purpureus, En réalité, Muller a réuni en un seul genre, comme Lamarck, les quatres genres de Klein; le jour où on redivisait le genre Spalangus, il n'était pas permis de le faire autrement que ne l'avaient fait Parkinson, Leske lui-même et Klein. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 113 nom d’Ova (non Leske) qui ne peut être conservé. Je les nomme Aplospatangus ; le type est Sch. eurynotus Agassiz. SOUS-GENRE BRACHYBRISSUS Poe, 1883. Sillon antérieur large et peu profond; deux pores génitaux. Type : B. ambulacrum Deshayes (Spatangus) de l'Éocène, et quelques autres espèces fossiles. GENRE DIPNEUSTES ARNAUD, 1891. Sillon antérieur canaliforme; ambulacres peu flexueux, dont les postérieurs sont atrophiés : quatre pores génitaux. Type : P. aturicus Arnaud, du Campanien. GENRE MOIROPSIS Al. AGassiz, 1881. Se distingue des genres précédents par son fasciole péripétale très étroit, bordant de très près les pétales et du suivant par ses ambu- lacres moins excavés. Type : M. claudicans Agassiz, de l’Archipel indien. GENRE ÉCHINOCARDIUM GrAY, 1825. (Syn. : Mæœra (Michelin (non Leske) — Moira Al, Agassiz). Subglobuleux, avec ambulacres profondément excavés dans des fentes flexueuses; sillon antérieur atténué; deux pores génitaux. Type : Z. atropos Lamarck (Spatangus), des Antilles, et quelques autres espèces vivantes et fossiles. A. — SCHIZASTER TyPpiQuEs SCHIZASTER DESORI Wricur, 1855. Un seul individu, assez mal conservé, mesurant 47 mm. de longueur sur 45 de lar- geur et 28 de hauteur me paraît appartenir à cette espèce. Il correspond assez exacte- ment à la figure originale de Wright et à des individus de Sardaigne auxquels je l’ai comparé. Comme Cotteau l’a déjà fait remarquer et comme je puis m'en assurer par comparaison directe avec un Sch. l’eroni de Corse, le Sch. Desori en diffère par sa forme générale plus acuminée en arrière, par ses ambulacres un peu moins étroits, les antérieurs pairs un peu moins divergents, par son sillon moins profond en dessus, mais plus creusé à l’ambitus, par sa carène non déclive vers le périprocte. Le type maltais et les individus de Sardaigne sont attribués à l'étage langhien; c’est au même horizon (Burdigalien) que l'espèce se retrouve en Espagne, à Castellet. SCHIZASTER spec. Je mentionne ici sans pouvoir le décrire complètement ni lui donner de nom un Schizaster des marnes grises feuilletées de Rubi, dont j'ai sous les yeux un individu à l’état de moule et de contre-empreinte. Cet individu est malheureusement trop écrasé et déformé pour être l’objet d’une exacte détermination. Il est remarquable par ses ambu- lacres pairs larges et à peine flexueux, dont les antérieurs sont peu divergents. Le sillon antérieur est assez long, étroit, canaliforme, peu profond et semble n'avoir que très faiblement échancré le bord. La forme générale devait être rétrécie et très acuminée en arrière, déclive en avant et l’apex était sensiblement excentrique du côté postérieur. 114 Juczes LAMBERT Ce Schizaster, de l'Helvétien de Rubi, certainement différent des Sch. Desori et Sch. Peroni, ne me paraît pouvoir être rattaché à aucune espèce connue. B. — Sous-GENRE PARASTER. SCHIZASTER CURTUS Power, 1887. Ce n’est pas sans une certaine hésitation que je rapporte à cette espèce, que Pomel attribue avec doute soit à son Cartennien, soit à l'Helvétien d'Algérie, un Schizaster subglobuleux des couches inférieures de Montjuich près Barcelone (Helvétien), mais que son élat de conservation ne permet pas de déterminer avec une absolue précision. Mesurant 40 mm. de longueur sur 38 de largeur et 30 de hauteur, il présente d’ailleurs à peu près la forme générale du $. curtus et la même disposition des ambulacres, mais son sillon antérieur est plus atténué en avant et son apex moins excentrique en arrière. Quoi qu’il en soit de ces différences je n'ai pas cru pouvoir établir une espèce distincte avec les matériaux restreints dont je dispose. C. — Sous-GENRE BRISASTER. Il n'est pas possible de se faire une idée exacte des espèces miocènes, assez nom- breuses dans ce groupe, sans rechercher ce que sont celles de la section Aplospatangus, souvent citées par les auteurs sous les noms de Schizaster Scillæ et S. eurynotus. La première figure donnée de l’une de ces espèces l'aurait été par Scilla en 1670 (tab. vis, fig. 1); cette figure représente une forme de grande taille de Malte, faiblement inéquipétale, avec ambulacres antérieurs pairs assez divergents, apex presque central, sillon antérieur large, profond, à bords non surplombants et légèrement étranglé au- dessus de l’ambitus. Bien que la partie postérieure du type soit brisée, il est certain que l'extrémité de la carène était très éloignée de celle des pétales postérieurs, et le test ne paraît pas avoir eu en arrière celle forme brusquement rétrécie et coincée que Sismonda devait plus tard faire connaitre sous le nom de Schisaster eurynotus. L'espèce figurée par Scilla est restée longtemps innommée : Klein la confondait avec son Spalangus chaumontianum (qui parait être le Sch. Janeti de Cotteau), Leske avec le Spatangus lacunosus, Vivant. Les parois du sillon semblent formées seulement de plaques ambulacraires, et il y aurait quatre pores génitaux comme chez Paraster. La seconde figure a été donnée par Parkinson en 1811 (Org. rem. nt, Lab. nn, fig. 12). C'est encore un individu de Malte, peu différent du précédent, mais plus petit, toujours faiblement rétréci el acuminé en arrière, plus court, avec sillon antérieur plus étroit: il est à peu près impossible de s’en faire une idée exacte d'après la figure. Parkinson le rapportait encore à tort au Spalangus lacunosus vivant. Mais cette erreur fut reconnue en 1827 par Defrance, qui donna à l'espèce Le nom de Spatangus Parkinsoni. Des Moulins cependant a pensé en 1837, que les différences existant entre les deux figures de Scilla et de Parkinson ne permettaient pas de les confondre; il a done créé pour la première son Spatangus Scillæ qui, en réalité, tombe dans la synonymie du Spat. Parkinsoni. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 115 Le Schizaster eurynotus Agassiz, espèce d’abord purement nominale, proposée en 1840 pour un fossile de Biarritz’, a été pour la première fois interprétée par Sismonda en 1841, comme identique à une forme fossile du Miocène de la colline de Turin, remarquable par son large sillon antérieur. Cet individu de Turin, d’une médiocre conservation, fut deux ans plus tard réuni par son auteur à l’un de ses Schizaster cana- liferus, évidemment à celui de la colline de Turin caractérisé sulco patulo, magis excavato et identique au type du Sch. eurynotus des environs de Nice, décrit et figuré (tab. 11, f. 2, 3) par Sismonda lui-même en 1843. Le seul vrai Sch. eurynotus est donc l’espèce miocène décrite à nouveau et figuré en 1843. Ce Schizaster eurynotus de Nice est une large espèce, déclive en avant, acuminée, rétrécie et coincée en arrière, avec apex très excentrique de ce côté: ses ambulacres pairs sont étroits et les antérieurs peu divergents, les postérieurs relativement très courts; le sillon antérieur large et profond, qui échancre fortement l’ambitus, est un peu étranglé et donne au test un aspect calcéolé assez particulier; le fasciole, brusque- ment coudé en avant, y relie l’extrémité des pétales au sillon perpendiculairement au grand axe du test *. En 1847, au Catalogue raisonné, le Sch. Scillæ Des Moulins est réuni au Sch. eury- notus. C'était une manifeste erreur, car il est impossible de confondre l'espèce allongée, acuminée en arrière et très inéquipétale de Sismonda avec le large S. Scillæ à apex subcentral et pétales peu divergents. Agassiz en même temps compliquait encore la synonymie par la création d’un second Sch. Scillæ, à sillon encore plus évasé que celui du Sch. eurynotus et provenant du Pliocène de Palerme st d’Asti. En 1855, à Malte, Wright ne distingue que deux espèces, ses Sch. eurynotus et Sch. Parkinsoni. La synonymie de ce dernier est exacte et le néotype figuré correspond bien à cette forme avec ambulacres pairs peu divergents, sillon relativement peu large et apex subcentral que l’on recueille dans le Langhien. La description du Sch. eury- notus est conforme aux caractères du type de Sismonda, mais son gisement est mal précisé et les niveaux mentionnés semblent indiquer une confusion relative à certains individus. Cotteau, en 1856, propose de remplacer le nom de eurynotus par celui de Scillæ qu'il croyait plus ancien. Ceci nous montre le danger des rectifications hâtives, très à la mode aujourd'hui, et que l’on considère comme absolument fondées parce qu'elles reposent sur une vérification matérielle de date. Cotteau n'avait oublié qu'une chose, la vérification de l'identité du type de Des Moulins au Sch. eurynotus. Or, Des Moulins définissait ainsi son espèce : « diffère du Spatangus canaliferus par son sommet plus central et ses ambulacres postérieurs plus longs ». Il est donc évident que la diagnose originale ne pouvait pas plus que la figure-type de Scilla se rapporter au Sch. eurynotus. La vérité c’est que le Spatangus Scillæ Des Moulins tomberait plutôt dans la syno- nymie du Sch. Parkinsoni et que l'espèce, nommée par Cotteau et par presque tous les auteurs, depuis 1856, Sch. Scillæ, est le Sch. eurynotus. 1. Cette espèce nominale, différente du Schizaster eurynotus Agassiz (in Sismonda) et représentée par le moule X, 93, a reçu en 1847 d’Agassiz lui-même le nom de Schizaster vicinalis. Elle aurait d’après Cotteau ses pores dédoublés dans l’ambulacre impair et serait le premier représentant des vrais Spatangus. Le Sch. vicinalis Gauthier de Perse paraît être autre chose. 2. Le fasciole, non décrit, semble oblique en avant d’après la figure 2, mais la figure 3 le montre plus coudé et directement dirigé vers le sillon. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE, — Tome XIV. — 18. MÉMOIRE N° 24. — 16. 116 Juces LAMBERT Desor, en 1858, réunit au Sch. Scillæ d’'Agassiz du Pliocène, à la fois le Spat. Scillæ Desmoulins, ce qui était une erreur, le Sch. eurynotus, et aussi une autre espèce nominale, Sch. græcus Agassiz. Seul Quenstedt en 1874 a maintenu à l'espèce de l’Helvétien de la Corse, décrite et figurée par lui, son vrai nom de Sch. eurynotus. Pomel cependant acompris que tous les Oursins nommés par les auteurs Sch. Scillæ appartenaient à diverses espèces, mais il eut le tort de vouloir maintenir dans la méthode un $ch. Scillæ qui n'est plus ni celui de Des Moulins, ni celui d’Agassiz. Il prend pour type de cette espèce le moule P. 86, ni décrit, ni figuré et dont on ignore la provenance exacte, sans réfléchir que ce moule était pour Agassiz un des types de son Schizaster eurynotus. M. Gregory, en 1891, a continué à confondre le Spatangus Scillæ avec le Schizastler eurynotus. Enfin, dans ses Echinodermes tertiaires du Portugal M. de Loriol, en 1896, a décrit et figuré, toujours sous le nom de Sch. Scillæ, une variété du Sch. eurynotus différant du type par son test moins déclive en avant, son sillon antérieur un peu plus long et plus étroit. Avec cette espèce, Sch. eurynotus, les auteurs ont donc confondu : 10 Un individu de Bologne, figuré par Klein en 1734 (pl. xxvn, fig. A.) et qui se dis- tingue par sa forme ovalaire, élargie en arrière, ses ambulacres postérieurs très courts, son sillon plus étroit, atténué à l'ambitus. Confondu d'abord avec le Spatangus chau- montianum puis avec le Spatangus lacunosus de Leske, il le fut par Lamarck avec son Spat. canaliferus et devint en 1825 le type de l’Ova canalifera Gray. Je le nommerai Schizaster bononiensis. 20 Un individu du Pliocène, Scaldisien, d'Anvers, décrit et figuré par Cotteau, en 1880 (pl. vi, fig. 3) sous le nom de Sch. Scillæ, mais dont le test est régulièrement arrondi en arrière, plus large, avec apex encore plus excentrique et ambulacres pairs beaucoup plus larges. Je le nomme S. Autoti. 3° Les individus ovalaires de l’Astien d'Italie, comme celui décrit et figuré par M. Airaghi (tav. vir, fig. 3), à ambulacres pairs plus larges, sillon moins profond, apex moins excentrique que le Sch. eurynotus, ont aussi été rapportés à tort au Sch. Scillæ ; ils constituent évidemment une espèce particulière que je nomme $. astensis. 4 L'individu de Malte, figuré par Scilla (tab. vnr, fig. 1) et auquel Des Moulins a donné le nom de Spatangus Scillæ: 11 doit selon moi être rejeté au moins provisoi- rement dans la synonymie du l’araster Parkinsoni et ne saurait être confondu avec le véritable Sch. eurynotus. Le Sch. Raulini Agassiz, 18/47, ni décrit, ni figuré, ni moulé, est une espèce nomi- nale qui parait aussi devoir être versée dans la synonymie du Sch. Parkinsoni. Sch. phry nus Pomel, placé par son auteur, contrairement à la description donnée, dans la section des Zrisaster, ne semble se distinguer du S. eurynotus par aucun caractère de valeur spécifique. Quant aux Schizaster cités en Catalogne sous le nom de $S. Scillæ, ils n'appar- tiennent pas à l'espèce qui nous occupe. Notre savant confrère, M. Almera a en effet indiqué Je Schizaster Scillæ. 1° Dans le Caliza con Schisaster Scillæ, à Castellet, Monjos, Vilovi et St Vincent de ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 117 Bara; mais tous ces individus du Burdigalien supérieur appartiennent à mon Aplospa- tangus barcinensis. 2° Dans les couches à Pecten subpleuronectes et nombreux Schizaster de l'Helvétien inférieur de Monjos. Le seul individu communiqué est décrit ci-dessous comme Sch. Morgadesi. | 3° Dans le Tortonien de Montjuich, où l'espèce a été citée avec doute; mais elle ne m'a pas été communiquée et je ne puis rien aflirmer à son sujet. 4° Dans l’Helvétien de Minorque; mais cette espèce nettement différente du vrai Sch. eurynotus est ci-dessous décrite comme $S. Gymnesiæ. Voici en résumé comment je comprends la synonymie de l’espèce type : Schizaster (Aplospatangus) eurynotus Agassiz (in Sismonda), 1841. Schizaster græcus Agassiz (nomen nudurn) : Catal. syst., p.3 — 1840. — eurynotus Agassiz in Sismonda : Echin. foss. d. Piemonte, p.20 — 184r. — — Agassiz in Sismonda : Echin. foss. Nizza, p. 31, pl. 2, fig. 2, 3 — 1843. — — Agassiz et Desor : Catal. rais., p. 127 — 1847. — græcus Agassiz et Desor : op. cil., p. 128. — eurynotus Wright : Foss. Echin. Malta., p. 262 — 1855. — Scillæ Leymerie et Cotteau (non Des Moulins) : Catal. Echin. foss. Pyrénées, p. 25 — 1856. — — Desor (non Des Moulins) : Synopsis, p. 389 — 1858. — — Wright: Foss. Echin. Malta, p. 484 — 1864. — — Laube : Echin. Oost. Ungar. Tert., p. 91 — 1871. — eurynotus Quenstedt : Die Echin., p. 672 — 1874. — Scillæ Pomel : Paleont. Alger. Echinod., p. 100 — 1887. _ phrynus Pomel : op. cit., p. 101 — 1887. — Scillæ Gregory (non Des Moulins) : Malte foss. Echin., p. 617 — 1891. — — Gauthier (non Des Moulins): Echin. foss. Algérie III, p. 109 — 1891. — — Cotteau : Echin. mioc. Sardaigne, p. 42 — 1895. — — de Loriol : Echinod. foss. Portugal, p. 43, pl. xxx, fig. 3, 4 — 1896. Du Miocène (Helvétien) de Nice, Vence, Corse et Sardaigne. Le Schizaster eurynotus est facile à caractériser par sa forme allongée, rétrécie, acuminée et comme coincée en arrière, déclive et échancrée en avant, son apex très excentrique en arrière, son sillon un 1 peu étranglé et atténué vers l’ambitus, large, profond au- E x. dessus, ses pétales pairs très inégaux, les antérieurs étroits et ne Das peu divergents ; son fasciole large, brusquement coudé en Mi ji avant et en partie perpendiculaire au grand axe du test. TA ÿ à A propos de ce dernier caractère, j'ai observé que la dis- 7 04 na à position du fasciole en avant était très constante chez les a) a ! Schizaster et y avait une importance taxonomique considé- D#==227777""7 ‘ rable. Cette disposition, dans le trajet de l'extrémité des pétales \ DE pairs au sillon, varie depuis la ligne convexe jusqu’à une ligne À rentrante. B Soit la ligne AB représentant le sillon antérieur, ou le Fig.3. — Disposition variée grand axe du test, coupé par le fasciole en un point C. et CARE Soit le point D représentant l'extrémité de l’un des ambu- lacres antérieurs pairs et la ligne EB bissectrice de la distance DC. Le fasciole se trouve disposé entre D et C soit suivant une ligne convexe 1, exemple Sch. Hardouini; soit suivant une ligne droite oblique 2, exemple Sch. barcinensis: soit suivant une 118 Juzes LAMBERT ligne coudée, oblique 3, exemple Sch. Parkinsoni; soit suivant une ligne perpendi- culaire à l’axe jusqu'en EB 4, exemple Sch. eurynotus; soit suivant une ligne ren- trante 5, exemple Sch. Peroni. Ces observations sont intéressantes et elles permettent de séparer à première vue du Sch. eurynotus, une forme voisine, caractéristique du Langhien en Sardaigne, de forme moins allongée, à apex moins excentrique en arrière, sillon antérieur encore plus large et plus profond, ce qui donne au test un aspect calcéolé assez particulier. Chez cette espèce, que je nomme Schizaster (Aplospatangus) calceolus, le fasciole, en avant, au lieu d’être coudé perpendiculairement à l'axe comme chez Sch. eurynotus, est directement oblique. Les espèces de la Catalogne qui m'ont été communiquées et qui appartiennent à la section Aplospatangus, sont les suivantes : SCHIZASTER BARCINENSIS Lamserr (PL. VL, fig. 2, 3) Schizaster Scillæ Almera (non Des Moulins): Reconoc. pres. d. prim. Mediterr. in el Panades, p. 2, 8, 16 — 1897. — — Almera: B.S. G.F., (3), XXVI, p. 817, 821 — 1898. Espèce de moyenne taille (longueur 45 mm., largeur 43, haut. 35) renflée, presque subglobuleuse, acuminée en arrière et ayant son sommet près et en arrière de l’apex, déclive en avant, à peu près uniformément bombée en dessous. L’apex, dont les détails sont peu distincts est médiocrement excentrique en arrière et parait n'avoir porté que deux pores génitaux. Le sillon se creuse en-dessus en une large fosse allongée, à bords un peu surplombants, rétrécie aux approches de l’ambitus, échancre sensiblement le bord et disparait presque avant d'atteindre le péristome qui est assez rapproché du bord. Les ambulacres pairs sont relativement courts, très inégaux, assez larges, peu divergents, arrondis à leur extrémité, très rétrécis et comme atrophiés au voisinage de l’apex et c'est seulement à une petite distance de ce dernier qu'ils s'élargissent en pétales et se creusent assez profondément. Le fasciole péripétale bien distinet, très coudé, est en avant oblique au grand axe du test, et des extrémités des ambulacres pairs gagne presque directement le sillon antérieur au point où il se rétrécit. Cette espèce est évidemment voisine du Sch. eurynotus; elle s'en distingue cepen- dant par sa forme plus courte et plus renflée, moins rétrécie en arrière, par son sillon plus large, mais moins excavé en-dessus, par ses ambulacres pairs plus courts, plus larges et plus divergents, par son fasciole oblique et non transverse en avant. Le Sch. Karreri Laube, à peu près de même taille, est moins renflé, moins acuminé en arrière; il à son apex plus excentrique: ses ambulacres pairs sont plutôt eflilés qu'arrondis à leur extrémité et les antérieurs sont encore plus larges. Le Sc. barci- nensis ne saurait en résumé être confondu avec aucune des espèces miocènes jusqu'ici figurées. Localité. — Burdigalien supérieur de Monjos, station de Calafell, SL Vincent de Bara. — Collection J. Almera. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 119 SCHIZASTER MORGADESI LamMBEerT (PL. VIL, fig. 3, 4). Schizaster Morgadesi Lambert, in Almera : Excursion de Vilanova et Vilafranca, B. S. G. F., (3), XXVI, p. 821 — 1898. Espèce de moyenne taille (longueur 45 mm., larg. 40, haut. 28) ovalaire, fortement échancrée en avant, peu rétrécie, mais acuminée en arrière, à face supérieure très tour- mentée, déclive en avant et ayant sa plus grande hauteur sur la carène entre l’apex et le périprocte. Apex faiblement excentrique en arrière, un peu enfoncé sous les crètes saillantes interambulacraires, en sorte que les pores génitaux ne sont pas bien distincts. Sillon antérieur long et profond en dessus, mais échancrant faiblement l’ambitus. Ambulacres pairs inégaux, étroits, les antérieurs très peu divergents, en grande partie séparés du sillon par une étroite crête interambulacraire surplombante. Fascioles bien distincts, le péripétale circonscrivant de près les pétales et presque régulièrement oblique en avant. Cette espèce diffère de la précédente par sa forme plus allongée, plus déclive en avant, moins renflée, ses ambulacres pairs plus étroits, les antérieurs moins divergents, son sillon échancrant un peu plus l'ambitus, ses aires interambulacraires plus pincées près de l’apex, son péristome un peu plus éloigné du bord. Le Sch. Morgadesi est aussi voisin du Sch. eurynotus, mais ce dernier, de plus forte taille, a son test plus rétréci et bien plus acuminé en arrière, son sillon échancrant plus profondément l’ambitus, son apex plus excentrique en arrière et son fasciole plus coudé en avant. Le Sch. saheliensis Pomel du Tortonien d'Algérie est plus allongé, a son sillon plus large et ses ambulacres beaucoup plus divergents. L'espèce a aussi des rapports avec le Sch. Christoli Pomel, signalé dans le Burdigalien de El-Biar, mais dont le niveau stra- tigraphique reste incertain, puisque j'en ai sous les yeux un individu qui serait du Pliocène de St Denis du Sig. Elle se distingue par sa face supérieure plus déclive, son apex bien moins excentrique en arrière et ses ambulacres postérieurs plus longs. Le Sch. Lovisatoi Cotteau est plus polygonal, plus bossué et a son apex plus excentrique en arrière; ses pétales antérieurs pairs sont aussi plus divergents. Localité. —- Helvétien inférieur de Calafell ; rare — Coll. J. Almera. SCHIZASTER GYMNESIZÆ LaAMBErr ! (PIRE Ag er 2) Espèce de moyenne taille, mesurant 54 mm. de longueur sur 44 de largeur et 30 de hauteur, polygonale, fortement échancrée en avant, acuminée. en arrière, avec sillon antérieur très profond, fortement rétréci vers l’ambitus, excavé sous ses bords en surplomb, avec pores irréguliers, dont quelques-uns dévient un peu de la ligne droite, sans être d’ailleurs dédoublés comme ceux des Spatangus. Apex excentrique en 1, Gymnesia minor, nom de l’île de Minorque. L 120 Juces LAMBERT arrière. Ambulacres pairs étroits, peu profonds, faiblement divergents, très. inégaux. Fasciole circonscrivant sur les côtés de près les pétales, directement oblique en avant. Cette espèce ressemble beaucoup au Sch. eurynotus : elle en diffère toutefois par sa forme polygonale, son apex moins excentrique en arrière, son sillon encore plus pro- fond et plus étranglé, son fasciole bien plus oblique et non transverse en avant. Ces différences qui impriment au Schizaster de Minorque une physionomie particulière sont toutefois d'importance relative, mais la.disposition des pores dans le sillon antérieur ne permet pas de considérer le Sch. Gymnesiæ comme une variété du Sch. eurynotus. Malgré sa forme polygonale ce Schizaster ne peut être confondu avec le Sch. Lorisatoi Cotteau du Burdigalien inférieur de Sardaigne. Ce dernier est en effet plus gibbeux, a son sillon moins excavé, ses ambulacres pairs un peu plus larges et plus divergents. Localité. — Ciudadèla, ile de Minorque; étage Helvétien — Coll. J. Almera. TRACHYSPATAGUS TUBERCULATUS Wncur (Brissus), 1864. Le genre établi par Pomel en 1868 (Comptes rend. Acad. des Sc. 1. LXVIT, p. 302) a été caractérisé par ses ambulacres à pétales sublinéaires, ce qui était une erreur. Le type, 7. oranensis, a été indiqué l’année suivante, mais il n’a été décrit et les figures n'en ont été données qu'en 1888. L'auteur avait cependant formulé une diagnose du genre en 1883 dans son Genera. Wright a établi son Brissus tuberculatus dans sa note de 1864 (On the foss. Echin. of Malta. Quart. Journ. Geol., Soc. vol. XX, p. 470), mais il l’a figuré de demi- grandeur, ce qui au premier coup d'œil ne permet pas de s’en faire une idée bien exacte. Cette espèce de Malte se retrouve en Algérie. En Corse, Cotteau a décrit une forme très voisine sous le nom de Macropneustes Peroni; il en a indiqué les différences avec le 7. tuberculatus dans sa Descuption des Echinides miocènes de la Sardaigne. T. Peroni aurait seulement une taille un peu plus forte, un apex un peu plus central et, pourrait-on ajouter, des pétales un peu plus larges. Cotteau signalait aussi la forme un peu plus rétrécie en arrière de l'espèce maltaise, mais ce rétrécissement n'est pas réel; il est dû uniquement à une déformation. Les différences entre les deux espèces sont done en somme insignifiantes et il me parait de tous points préférable de les réunir. Le seul individu de 7. tuberculatus qui m'ait été communiqué pat M. Almera est incomplet et ne montre guère que le centre de sa face supérieure ; mais il présente bien les caractères du type et, comparé à des individus de même taille de Sardaigne, il en diffère à peine par ses ambulacres un peu plus étroits ; l'impair très peu apparent est composé de petites plaques, relativement hautes, à pores microscopiques. Le fasciole péripétale, peu net, montre en arrière de chaque côté de la carène un léger sinus: mais je n’y ai pas retrouvé les profonds zig-zags en À que j'ai observés sur un 7. tuberculatus de Cagliari. Localité. — Calcaire blanc miocène, probablement de l'Helvétien de l'ile de Minorque. — Coll. J. Almera. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 121 B. — ÉCHINIDES DU TERRAIN PLIOCÈNE Les Echinides pliocéniques, généralement à l’état de moules, paraissent rares en Catalogne. Plusieurs de ceux mentionnés par M. Almera ne m'ont pas été commu- niqués ; il en est notamment ainsi du Clypeaster Scillæ cité avec le Cidaris tribu- loides dans l’Astien des environs de Barcelone (2. S. G. F., (3), XXVI, p. 760). On sait qne le véritable Clypeaster Scillæ Des Moulins est une espèce de moyenne taille, voisine par sa forme générale du C. intermedius, mais en différant par sa marge épaisse, à bords arrondis. Ce Clypéastre, tel qu'il est ordinairement compris et qu'il a été interprété par Cotteau et par Michelin reste caractéristique du Miocène inférieur (Burdigalien). On ne l’a jamais trouvé dans le Pliocène et il est probable que celui signalé sous le nom de C. Scillæ dans l’Astien de la Catalogne, appartient à une autre espèce, peut-être au C. pliocenicus Seguenza, qui rappelle un peu la forme du GC. Scillæ, mais est moins allongé, plus renflé sous les pétales et a ses marges plus déclives. BRISSOPSIS PAPIOLENSIS Lamserr Xi SAN): Brissopsis Genei Almera : Excursion à Castellbisbal et Papiol; B. S. G. F., G), XX VI, p. 778 — 1898. Cette espèce de moyenne taille, mesurant 43 mm. de longueur sur 32 de largeur, régulièrement ovale, à apex subcentral et ambulacres pairs courts, subégaux, très peu divergents, les postérieurs encore plus étroits et moins divergents que les autres, est un vrai Brissopsis, dont les ambulacres postérieurs très rapprochés, presque tangents sur une partie de leur longueur, sont cependant séparés par une légère crête interam- bulacraire. L’ambulacre impair est long, très étroit et logé en dessus dans un sillon qui se rétrécit et s’atténue en se rapprochant de l’ambitus. Les ambulacres pairs ont une tendance marquée à la disposition en double croissant latéral. L’individu examiné, à contours subpolygonaux, est malheureusement à l’état de moule et mutilé vers son extrémité postérieure. Cet individu avait été rapporté au Prissopsis Genei Sismonda (Schizaster) de l'Hel- vétien de la colline de Turin (Piceto). Mais ce rapprochement ne saurait être maintenu, car l'espèce de Sismonda plus large, est, malgré l’étroitesse de ses ambulacres, un Brissoma à pétales encore sensiblement divergents. Le Brissopsis Genei de la plupart des auteurs italiens, notamment de M. Airaghi, du Plaisancien de Bra et de l’Astien des environs d'Alexandrie, est évidemment autre chose, un vrai Brissopsis, insuffisamment séparé du type miocène par M. Botto Mica comme var. pliocenica. Cette forme est très voisine de celle des marnes bleues de Biot (Alpes-Maritimes) et j'estime qu'il serait préférable de la distinguer sous le nom de Brissopsis pliocenicus. Ce dernier diffère du Brissopsis de Papiol par sa forme moins ovale, plus large, ses ambulacres pairs un peu plus divergents, son sillon antérieur plus droit et plus superficiel. Brissopsis Borsonii Sismonda de l’Astien du Piémont est plus polygonal et a son ambulacre impair logé 122 Juzes LAMBERT dans un sillon plus évasé. Brissopsis crescenticus Wright aurait plus de rapports avec l'espèce de Papiol, mais celle du Burdigalien de Malte a l’apex un peu excentrique en avant, son ambulacre impair moins étroit et ses ambulacres pairs plus arqués et plus divergents, en sorte que l’on ne saurait confondre les deux espèces. La forme générale du Brissopsis de Papiol rappelle un peu celle du Brissopsis depressus Pomel du Tor- tonien d'Algérie, mais ce dernier a ses pétales pairs plus divergents, en croix, ce qui le rejette dans le sous-genre Brissoma. Au mème niveau, Brissopsis Pouyannei plus grand et B. oranensis Pomel, plus petit, plus élargi en avant, ont leur sillon antérieur plus large, leurs ambulacres moins nettement disposés en croissants latéraux et ne sauraient davantage être confondus avec l'espèce de Papiol, réellement distincte de toutes celles actuellement décrites et figurées. Localité. Papiol; marnes grises du Pliocène. — Coll. J. Almera. SCHIZASTER (Prisaster) MAJOR Desor (Hemiaster), 1843. (PL. IX, fig. 3). Hemiaster major Agassiz et Desor : Catal, rais. des Echin., p. 125 — 1847. Schisaster — Desor : Synopsis des Echin., p. 390 — 1858. — — Botto Micca : Contrib. a. stud. d, Echin. terz. d. Piemonte, p. 18 — 1896. — — Airaghi : Echin. terz. d, Piemonte e d, Liguria, p. 57, tav. vi, fig. 2 — 1901. Grande espèce subcirculaire, peu élevée, à contour légèrement polygonal, dilatée et arrondie en arrière, faiblement échancrée en avant, mesurant 74 mm. de longueur, sur 72 de largeur. Sa hauteur ne peut ètre exactement mesurée en raison de l’état des individus communiqués, tous plus ou moins déformés par la pression. Apex sensi- blement excentrique en arrière ; carène postérieure atténuée ; sillon antérieur très large et profond, bordé par deux carènes interambulacraires saillantes et se rétrécis- sant un peu vers l’ambitus. Ambulacres pairs très inégaux, les antérieurs très flexueux, en S, relativement peu larges, les postérieurs très courts, arrondis. Les individus des environs de Barcelone présentent bien tous les caractères essen- tiels du type de l’Astien de l’Astesan, tel que M. Airaghi vient de l'interpréter. Ils sont comme lui à l’état de moules. Ce type du Musée de Turin est toutefois de taille encore plus grande, plus déformé en arrière et sur le côté gauche ; aux bords du sillon ses carènes sont moins saillantes ; enfin ses ambulacres pairs semblent plus larges. Mais ces faibles différences peuvent tenir à l’état beaucoup plus adulte dé cet individu et à sa déformation par compression. Cette grande espèce ne saurait être confondue ni avec le prétendu Sch. Scillæ de l’Astien des auteurs italiens ', plus retréci en arrière, ni avec l'espèce du Scaldisien d'Anvers * à apex plus excentrique en arrière, ni surtout avec le Sch. eurynotus plus 1. Pour la distinguer de ses congénères, je donne à cette espèce le nom de Sch. astensis en prenant pour type la ligure 3, pl. vu, des Echinidi tersiari del Piemonte e della Liguria. Ce Schisaster se distingue nettement du $. eurynotus par son apex moins excentrique en arrière, ses pétales pairs plus larges et son sillon échan- crant bien plus faiblement lambitus. 2, Je donne à cette espèce le nom de Sc. Rutoti en priant l'éminent Conservateur du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique de vouloir bien en accepter la dédicace, Elle a pour type la fig. 3, pl. vi, du Mémoire de Cotteau : Description des Échinides lertiaires de la Belgique. C'est une espèce bien distinete du Sch. eurynotus par sa forme élargie et arrondie en arrière, Le Sch. Hardouini Peron et Gauthier a son sillon antérieur et ses ambulacres pairs beaucoup plus étroits, ces derniers plus divergents, ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 123 élargi et déclive en avant, bien plus retréei et acuminé en arrière, à apex très excen- trique et dont le sillon échancre toujours profondément le bord. Le Shizaster Parkin- soni a son sillon moins profond, ses ambulacres postérieurs bien plus longs, etc., etc. Le Sch. saheliensis Variété dilatatus Pomel (Echinod. de l'Algérie, pl. x, fig. 4, 5) spécifiquement bien différent du type et qui devra prendre le nom de Sch. dilatatus Pomel, ressemble beaucoup au Sch. major, mais s’en distingue par ses contours plus régulièrement arrondis, sa forme moins dilatée en arrière, plutôt sinueuse qu’échancrée en avant, par ses ambulacres pairs plus étroits, dont les postérieurs sont plus divergents et moins courts. Sans doute ces différences sont peu importantes, mais elles suffisent pour imprimer à l'espèce algérienne une physionomie particulière et caractéristique. Quant au Sch. Hardouini Peron et Gauthier, du Pliocène d'Algérie, de forme encore plus élargie en arrière, il se distingue facilement du Sch. major par son apex plus excentrique en arrière et la plus forte divergence de ses pétales pairs. Au sujet de la synonymie du Sch. major il ÿ a lieu de remarquer que les Sch. major Parona (Valsesia e lago d'Orta, p. 257) et de Alessandri (La pietra da Cantoni di Rosignano et di Vignale, p. 71) appartiennent à la synonymie du Sch. astensis. C'est aussi sans motifs suflisants que Desor, selon moi, a rattaché à son Hemiaster major le Sch. canaliferus Sismonda (non Lamark). Rien dans la description ni les citations de Sismonda ne permet de suivre à ce sujet une tradition dépourvue de réel fondement. L'espèce de Sismonda appartient encore à la synonymie du Sch. astensis. Les Schizaster pliocéniques que nous venons d'examiner nous permettent de for- muler cette observation générale, que dans la région méditerranéenne la prédominance d'une forme pour ainsi dire moyenne (Sch. barcinensis) s’est affirmée pendant le Burdigalien. Pendant l’Helvétien et le Tortonien se développent surtout les espèces élargies et déclives en avant, rétrécies et acuminées en arrière (Sch. eurynotus). Dans le Pliocène domine la forme dilatée et arrondie en arrière. Toutes ces formes ont disparu de la Méditerranée actuelle et ne sont plus aujourd’hui représentées que dans les régions très éloignées des Antilles, de l'Atlantique nord et du Pacifique est par S. Orbignyi, S. fragilis et S. lacunosus. En effet malgré d’indiscutables analogies avec des espèces rétrécies et acuminées en arrière, comme Sch. saheliensis, notre Spatangus canaliferus vivant semble‘avoir une autre origine, descendant sans doute du $. vicinalis éocénique par $S. maurus du Pliocène. Localités. — Esplugas près Barcelone, dans les marnes jaunes pliocéniques. — Coll. du Séminaire de Barcelone. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANGE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XIV. — 19. MÉMOIRE N° 24. — 17. 124 Juces LAMBERT APPENDICE : GENRE HEMIHELIOPSIS (PI. VIL, fig. 3 à 8). L'Oursin dont il est question fait partie du groupe des Rotules, si rares à l’état fossile, et a été recueilli dans une sorte de molasse par M. l'abbé Norbert Font à EI Rostel (Rio de Oro) sur la côte occidentale d'Afrique ”. Mais il existe au sujet des genres de Rotules une telle confusion dans la nomen- clature, qu'avant de rechercher la position générique exacte de notre fossile, il me parait indispensable de préciser les caractères des principales coupures admises par les auteurs. On sait que la famille des Scutellidæ Gray comprend deux sous-familles : 1° celle des Arachninæ Duncan, à sillons de la face orale simples: 2° celle des Dendraste- rinæ * à sillons de la face orale ramifiés. Ce dernier groupe renferme trois tribus : Scutulinæ Lambert sans digitation ni lunules: Aotulinæ Gray pourvues de digitations où de lunules, mais sans lunule postérieure impaire; Monophorinæ Labhille, pourvues d'une lunule impaire post-périproctale. Les Rotulinæ comprennent essentiellement les genres suivants : Rotuloidea Etheridge, avec lobules, sans lunules. Heliophora Agassiz, avec digitations. sans lunules. Rotula Klein, avec digitations et lunules antérieures interambulacraires. Amphiope Agassiz, avec lunules ambulacraires postérieures seulement, Astriclypeus Verril, avec cinq lunules ambulacraires. A ces genres il faut ajouter le sous-genre Tretodiscus Pomel (= Lobophora Agassiz, non Surville) séparé d'Amphiope en raison de ses lunules allongées en fente. Malheureusement mes /eliophora étaient pour Desor des Æchinodiscus et pour Pomel des Aolula, mes Rotula sont pour Pomel et Cotteau des Æchinotrochus. Ces confusions demandent, on le comprend, quelques explications, et pour simplifier la discussion il convient tout d'abord d'examiner ce qu'est le genre Æchinodiscus. Ce genre Æchinodiscus remonte à Breynius, 1732, qui y comprenait 1° une espèce circulaire, 2° une espèce pourvue de digitations sans lunules, 3° une espèce pourvue de digitations et de lunules. Le type était évidemment la première espèce, puisqu'il n’est fait mention à la diagnose générique ni des digitations ni des lunules. Breynius ajoutait, mais avec doute, une quatrième espèce (Arachnoides placenta) destinée, nous ditl, à devenir le type d'un nouveau genre : Ex ultima hac specie non inepte novum Genus, mihi in ordine octavum, constilui posset. Dès 1734 cependant, Klein créait avec les 2e et 3e espèces de Breynius son genre Rotula et donnait au genre prévu par son contemporain le nom d’'Arachnoides. Le 1. M. Almera m'a transmis l'espèce comme se trouvant sur ce point à la fois subfossile et vivante; mais il n'y a selon moi pas de confusion possible entre l'espèce vivante de cette région, Heliophora Rumphii et notre espèce fossile, 2, J'ai proposé cette coupure dans ma note de 1900 : Étude sur quelques Echinides de l'Infralias et du Lias. Tableau B. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 125 genre Echinodiscus s’est donc trouvé dès lors limité à la première espèce de Breynius, bien que Klein ait confondu ce type (Æ. orbicularis) à quatre pores génitaux avec ses Laganum qui en ont cinq. Leske en 1778 déclare emprunter le genre Æchinodiscus à Breynius, quod genus juxta Breyniunm nominabimus. Il y ajoute cependant un premier sous-genre, ou Jfamilia, dont toutes les espèces étaient inconnues de Breynius, mais sa 2 familia comprend, avec les Laganum de Klein, les trois types des Æchinodiscus de Breynius, circulaire, denté sans lunules, denté avec lunules. Gmelin a commis une erreur en limitant sa section Æchinodisci à la première Jfamilia de Leske, contrairement à la véritable pensée de cet auteur et surtout à celle de Breynius, qui ne connaissait pas ces formes. Lamarck, Des Moulins et Agassiz ont supprimé le genre Æchinodiscus, mais Gray (1825) le comprenait comme Leske ; il y plaçait même en première ligne la forme circulaire, Æ£. orbicularis qui est le premier type de Breynius. Au contraire de Blainville ‘, Gray (1855), Al. Agassiz, Duncan et Cotteau adoptent un prétendu genre Zchinodiscus dont ils excluent toutes les formes du genre primitif. C’est une solution évidemment inacceptable. D'Orbigny plus logique et Desor, qui l’a suivi, avaient du moins pris une des espèces primitives pour type de leur genre Æchinodiscus, limité à la forme lobée, sans lunules, de Breynius. Malheureusement ils n'avaient pas réfléchi à une chose, c’est que leur proposition venait plus d’un siècle trop tard, que depuis Klein le genre Æchinodiscus était limité au premier type de Breynius et qu'il n’y avait plus à revenir sur cette solution. En présence de ces difficultés, Pomel s’est imaginé pouvoir une fois encore changer le type du genre Æchinodiscus, en prenant pour ce type la seule espèce que Breynius lui-même y rapportait provisoirement et que Klein, puis Van Phelsum en avaient séparé sous le nom de Arachnoides. Or, personne ne saurait adopter des conclusions aussi contraires à tous les principes en matière de nomenclature. De tout ceci il résulte que le genre Æchinodiscus a nécessairement conservé pour type le Æ. orbicularis Leske, forme voisine de celle de Lag'anum, mais plus circulaire, plus déprimé, à périprocte plus éloigné du bord et cinq pores génitaux au lieu de quatre. Ce n’est pas un Rotulidæ et nous n'aurons plus à nous en occuper ici. En ce qui concerne le genre Rotula créé par Klein, admis par Agassiz, Desor, ete., il est certain qu'il y a lieu de le circonscrire plus étroitement ; on ne peut continuer à y confondre des espèces pourvues ou non de lunules antérieures. L'auteur de ce genre y plaçait en première ligne son À. Augusti pourvu de lunules. Rejeté par Leske, le genre ÆRotula fut admis comme sous-genre par Gmelin, de Blainville, etc., puis Agassiz proposa en 1840 de lui substituer son genre Æeliophora, mais il revint bientôt à une plus exacte compréhension des principes et dans sa Monographie des Scutelles le genre Rotula est rétabli. Quant à la division des Rotules en deux genres, dont Cuvier avait déjà fait remar- 1. L’Echinodiscus orbicularis de Blainville (ex Gmelin) est un Pygurus; celui tiré de Gualtieri, tab. 110, fig. B, correspond seul au type de Breynius. Mais l’auteur confondait évidemment cette espèce avec son Lagana orbicularis et le vrai type de ses Echinodiscus est son Æ. parma (pl. xvux, fig. 2), un Lag'anu. 126 Juces LAMBERT quer la convenance, elle a été seulement réalisée en 1857 par Desor, qui limite le genre Rotula à l'espèce pourvue à la fois de digitations et de lunules, Aotula Augusti. Cette décision de Desor constituait un fait acquis et il n’y avait plus lieu de comprendre dès lors autrement le genre de Klein. Pomel cependant ne l’a pas pensé et il a, 24 ans plus tard, proposé une division nouvelle, par conséquent inacceptable, du genre primitif, Cotteau l’a malheureusement suivi sans critique suffisante, faisant comme Pomel du véritable Aotula un genre nouveau, Æchinotrochus, attribué à Van Phelsum. Les auteurs ont commis au sujet de ce prétendu genre Æchinotrochus de singulières méprises. Ils l'ont d’abord attribué à Van Phelsum, dans l'ouvrage duquel on n’en trouve pas trace. On sait en effet que l’auteur hollandais n’a en général donné de nom latin ni à ses genres’ ni à ses espèces. Son VIT genre figure seulement sous le nom de Egel- Schyven. Leske a traduit cette expression hollandaise par le terme Æchinodiscus (p. 71), puis plus loin, à l’occasion de la 6e espèce de Van Phelsum, le savant commentateur de Klein, qui écrivait en latin, a donné la traduction des noms hollandais : Agtvingerige Egelschyv à. e, Echinotrochus octodigitatus (p. 211). Mais il pense si peu à faire de ce mot un terme générique qu'il laisse l'espèce en question (Rotula Augusti) dans la synonymie de ses £chinodiscus. Gmelin, dans la synonymie de son Æchinus octodactylos, cite plus tard un Æchino- trochus decemdentatus pour traduire l'expression Eglschyv tientandige ?. Ce terme vernaculaire d'£chinotrochus a ensuite été reproduit en synonymie par Agassiz et par Gray (1855) qui l'ont attribué à Van Phelsum ; du moins le premier de ces auteurs avait-il la franchise de déclarer qu'il n'avait pu se procurer l'ouvrage de Van Phelsum. Evidemment trompé par les citations de Gray, Pomel s'est imaginé que Van Phelsum avait réellement établi un genre Æchinotrochus s'appliquant au Rotula Augusti de Klein. C'était une erreur et le genre £chinotrochus, inconnu de Van Phelsum, non créé par Leske, et pas davantage par ceux qui ont ensuite cité ce nom, ne peut donc être attribué ni à Van Phelsum, ni à Leske comme l’a proposé Pomel ; ce genre n’a pu prendre date que du jour où il a été réellement établi, décrit et publié par Pomel, qui aurait eu le droit en effet d'utiliser un nom en réalité non encore employé comme terme géné- rique. Malheureusement Æchinotrochus tombe simplement dans la synonymie de Aotula parce que Pomel l’a limité au À. Augusti, type unique depuis 1857 du genre ÆRotula nouvellement circonscrit par Desor. L'auteur qui le premier a divisé l’ancien genre Aotula devait évidemment désigner par un terme nouveau le groupe des espèces dépourvues de lunules, dont le type est le À. Rumphii. Desor ne l’a pas fait; une interprétation erronée du genre Æchino- discus Va conduit à appliquer ce nom à la nouvelle section des Rotules. J'ai expliqué plus haut pourquoi la solution proposée par Desor était inacceptable, Pomel a proposé plus tard de transposer les types des Aotula et Echinodiscus de Desor, ce qui n'était pas moins contraire à toutes les règles de la méthode. J'ai alors pensé à rétablir pour la forme à digitations sans lunules (Xotula Rumphii Klein) le genre Æeliophora Agassiz 1840. Il m'a semblé que, de mème que Desor avait restreint le genre Æotula de Klein 1. Les seuls noms latins donnés à des genres par Van Phelsum sont ceux d'Echinocyamus et d'Echinoneus. 11 mentionne aussi un genre Arachnoides et cite les genres Echinobrissus et Echinanthus de Breynius. 2. L’Echinus octodactylos Gmelin est un Rotula Augusti, et cependant l'espèce citée comme Æchinotro- chus decemdentatus serait le Rotula Rumphiüi, dépourvu de lunules. ÉCHINIDES DE LA PROVINCE DE BARCELONE 127 au type pourvu de lunules antérieures, je pouvais restreindre le genre Heliophora d’Agassiz à la forme dépourvue de lunules. Une nouvelle étude de la question m'avait conduit à penser qu'il n’existait aucune différence de valeur réellement importante entre ces derniers Oursins et l’espèce fossile nommée en 1872 Rotuloidea par Etheridge. Dans ces conditions les règles de la Méthode m'auraient fait un devoir de préférer le nom proposé par l’auteur anglais et qui est véritablement le plus ancien, En eflet, le genre Rotuloidea a été proposé pour une espèce pliocène des côtes occidentales du Maroc (7. fimbriata), qui différerait de l’ancien ÆRotula semisol de Blainville par le nombre des crénelures de son disque, sa face inférieure un peu plus concave et ses pétales plus longs, atteignant presque le bord. Mais, pendant l’impres- sion de ce mémoire, M. Paul Lemoine m'a communiqué plusieurs individus de cette espèce, et j'ai pu m'assurer qu'elle se distinguait génériquement d’Æeliophora, vivant du Sénégal, tant par les caractères sus-énoncés que par sa forme moins élargie, son test bien plus épais et l'absence de réelles digitations postérieures ; celles-ci sont rem- placées par de simples lobules, au nombre de dix seulement, mais courts, arrondis, séparées par des échancrures peu profondes du disque. Les pétales, composés de pores plus espacés, sont plus ouverts: les sillons de la face orale sont moins réguliers, plus larges, moins droits et moins subdivisés que ceux du Æeliophora Rumphii. Je crois donc aujourd'hui qu'il y a lieu de maintenir Æeliophora à côté de Rotuloidea. Plusieurs auteurs et notamment les Agassiz n’ont admis qu’une seule espèce vivante d’AÆHeliophora. Desor en admettait deux, l’une à courtes l’autre à longues digitations '; c'était la solution déjà proposée par de Blainville et j'estime qu'il y a lieu de s’y rallier en distinguant de l’Aeliophora Rumphii Klein (Rotula) V'H. semisol de Blainville (Scu- tella) plus large, à face inférieure subconcave, digitations postérieures très courtes et périprocte plus éloigné du péristome. On peut prendre pour type de cette seconde espèce les figures 1, 4 de la planche 1 de la Monographie des Scutelles d’Agassiz. Maintenant que nous sommes fixés sur les vrais caractères de ces Rotuloidea et Heliophora, nous pouvons nous demander ce que sont nos Oursins du Rio de Oro. De moyenne taille, mesurant 36 mm. de longueur, sur 34 de largeur et 5 de hauteur, mais assez variable de forme ? ces Echinides se distinguent facilement de l’Heliophora Rumphii par leur test plus épais, leur forme un peu moins déprimée, moins émarginée, avec bord plus épais en avant et digitations plus courtes et plus larges en arrière. Le nombre de ces dernières est en principe de dix, car il n’y a plus de digita- #ions à partir des ambulacres formant le trivium. Les ambulacres sont plus larges que chez l'espèce vivante, avec zones interporifères saillantes; les pétales sont beaucoup plus longs et le paraissent d’autant plus que la marge est moins étendue. L’apex sub- pentagonal n’a que quatre pores génitaux situés, comme ceux des Rotula et Heliophora, non aux angles, mais dans les sinus du pentagone. La face inférieure est plane: mais les différences les plus considérables sont relatives aux sillons de la face orale. Chez les individus de Rio de Oro, ces sillons sont remplacés par de petits filets ganglion- 1. Catalogue raisonné des Echinodermes, p. 80. — Synopsis des Echinides, p. 238. 2, Un individu un peu plus petit et plus allongé mesure 32 mm. de longueur, sur 28 de largeur et 5 de hauteur. 128 : Juzrs LAMBERT naires, saillants, visibles seulement à la loupe: ils sont formés de renflements irrégu- liers, disposés sur un seul rang et chaque ganglion est perforé d’un pore microscopique. L'ensemble rappelle plutôt l'aspect de petits Bryozoaires que les sillons si nets des Rotula et Heliophora. Ces filets ganglionnaires sont d’ailleurs anastomosés suivant le même mode que les sillons de l’Æeliophora Rumphii : ils se dédoublent au bord mème du péristome, puis se bifurquent à moins de moitié de. la distance du bord, pour s'arrêter à une certaine distance de ce dernier. Chez Æ. Rumphii les sillons s'étendent, même en avant, bien plus près du bord. Le péristome des individus de Rio de Oro est subpentagonal, le périprocte subar- rondi, transverse, parfois oblique ou subtrigone. Les plaques n'ont pas de sutures distinctes comme celles des espèces vivantes, mais le test présente une granulation homogène. | La nature si différente des sillons de sa face orale m'engage à faire de l'espèce fossile d'Afrique un genre particulier, auquel je donne le nom d’'Æemiheliopsis pour rappeler l'expression de demi-soleil de de Blainville et des anciens auteurs. Je ne connais des filets anastomosés analogues à ceux d’Æemiheliopsis que chez Iheringina du Miocène de la Patagonie : aucune confusion n'est d’ailleurs possible entre une espèce à bord postérieur crénelé et une autre à disque entier. Je donne à l’espèce le nom de son inventeur, Hemiheliopsis Fonti. : 1 ’ 4 Ar À ‘190 ee 1 e * . A |?" onu TOMCAT ra TE x 0 ME pi, d 1e Nr) d : _… , | , 3 4 3 . LA à ‘ ’ h . & « LA ‘ . Ê + ï a | J : Ur’ L ' « L - 5 % : PUR) À * "| ' \ At . : : : : % % { T0 Pr 11e 2; 13. MÉMOIRE N° 24 EXPLICATION DE LA PLANCHE V Scutella Almerai LamBErT, vu en dessus, du Tortonien de La Bisbal. Psammechinus dubius AGassiz Var. formosa, vu en dessus, de l'Helvétien inférieur de Vall- formosa. . Le même, vu de profil. . Portion d'ambulacre et d'interambulacre du même, grossie. . Psammechinus delphinus Derrance (Echinus), vu en dessus ; individu jeune du Miocène de Puigdescals. . Individu adulte de la même espèce, de Clansayes (Drôme), vu de profil. . Disposition des tubercules interambulacraires, d'après un autre individu du même gisement. . Schizechinus Mortenseni Lamgerr, de l'Helvétien de Minorque, vu de profil. . Portion d'ambulacre du même, grossie. . Portion péristomienne du même, grossie. . Milletia Ficheuri Pomez, du Burdigalien de Bellvey, vu en dessus. . Tripneustes gahardensis Seuxes (Hipponœæ), de l'Helvétien inférieur de Vilovi, vu de profil et restauré, Sommet d'un ambulacre du même, grossi. Mém. Soc. Géol. Fr., Paléontologie, XIV, pl. VI. MÉMOIRE DE M. J. Lambert Mém. n° 24: PI]. V ol. de France m. Soc. Gé PALÉONTOLOGIE € M Ed. Bry, Imp. Paris F. Gauthier del et lith. LM L Ty Te ‘ É ne e BCE : 2 te 12 DOTE JL TPOUTE \ | APR 0 5: ru FSs Qc a] 9, 10. MÉMOIRE N° 24 0 EXPLICATION DE LA PLANCHE VI . Scutella Bofilli Lauserr, de l'Helvétien de Castellbisbal, vu en dessous. . Schizaster barcinensis Lauserr, du Burdigalien de Monjos, vu en dessus. . Le même vu de profil. . Clypeaster scutellatus M. ne SERRES, du Burdigalien de Claviana, vu en dessus. Le même, vu de profil. Individu jeune de la mème espèce, vu en dessus. . Clypeaster barcinensis Lamgentr, du Tortonien de Montjuich, fragment montrant la face supérieure. . Dorocidaris balearis Lamgerr, du Miocène de Minorque, vu en dessous, avec radiole adhérent. Plaque de l’ambitus du même, avec portion correspondante de l'ambulacre. Radiole grossi du mème. Mém. Soc. Géol. Fr., Paléontologie, XIV, pl. VII MÉMOIRE DE M. J. Lambert Mém. n° 24; PI. VI . de France u Q O el 9 res z O 4 = <« a Ed. Bry, Imp. Paris F. Gauthier dei et lith. NET #4 A RE La 5 Lo &, 6. MÉMOIRE N° 24 EXPLICATION DE LA PLANCHE VII . Scutella tarraconensis LamgerT, du Burdigalien de Roda près Tarragone, vu en dessus. Le même vu de profil. . Schizaster Morgadesi Laugerr, de l'Helvétien inférieur de Calafell, vu de profil. Le même vu en dessus. . Opissaster Almerai LamBErTr, un peu déformé, du Burdigalien de Castellet d'Arbos, vu de prolil. Echinolampas atrophus Lauserr, de l'Helvétien de Minorque, vu de profil. . Le même vu en dessus. Le même vu en dessous. Mém. Soc. Géol. Fr., Paléontologie, XIV, pl. VIH, MÉMOIRE DE M. J. Lambert Mém: Soc. Géol. de France Mém. n° 24; PI. VI PALÉONTOLOGIE D ENEME nl. VIE Ed. Bry, Imp. Paris F. Gauthier del et lith. 4. (1 MÉMOIRE N° 24 EXPLICATION DE LA PLANCHE VII . Clypeaster Almerai Lauserr, du Tortonien de Montjuich, vu en dessus. . Le même vu de profil. . Hemiheliopsis F'onti Laugerr, du Pliocène de Rio de Oro, vu en dessus. Le même vu de prolil. . Le même vu en dessous Péristome et filets granuleux ambulacraires du même, grossis. . Autre individu de la même espèce, vu en dessus. Le même vu de profil. Mém, Soc. Géol. Fr., Paléontologie, XIV, pl. IX. de MÉMOIRE DE M. J. Lambert Mém. Soc. Géol. de France Mém, n° 24: PL VIT PALÉONTOLOGIE 14 x æ] œ LS Fe = à 3 et} Ju 223 FE LAURC PES | » ge POP PET 5%: av4 Fr F. Gauthier del et lith. Ed. Bry, Imp. Paris L> 6. 1 OP AE MÉMOIRE N° 24 EXPLICATION DE LA PLANCHE IX . Schizaster Gymnesiæ Lauperr, de l'Helvétien de Minorque, vu en dessus. Le même vu de profil. . Schizaster major Desor (Hemiaster), du Pliocène de Esplugas, vu en dessus. . Opissaster Almerai Laugerr, du Miocène de Planargia (Sardaigne), vu en dessous. ». Le même vu en dessus. Le même vu de profil. Clypeaster Malladai Lauserr, de l'Helvétien de Ciudadèla (Minorque), vu en dessus. . Le même vu de profil. Tubercules de la face supérieure. . Tubercules de la face inférieure grossis. Brissopsis papiolensis Lausenrr, du Pliocène de Papiol, vu en dessus. Mém. Soc. Géol. Fr., Paléontologie, XIV, pl. X. MÉMOIRE DE M. J. Lambert D ee Mém. Soc. Géol. de France D pe PALÉONTOLOGIE SN RU Ge F0, mo D 152 Fe 2 Ed. Bry, Imp. Paris F. Gauthier del et lith. ar Mémoires No 13. — G. CorTEau, Description des Échinides miocènes de la Sardaigne. Épuisé: ne se vend plus qu'avec la collection des XII tomes - parus. 14. — M. Cossmanx, Contribution à la Paléontologie française des terrains . Jurassiques (en cours); Études sur les Gastr opodes des terrains Jurassiques : Opisthobranches, 6pl., 168 p.. NT 15. — S. SreFrANEsCU, Études sur les terrains tertiaires de la robe Contribution à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine, 11 pl., 152 p. : 5 16. — D.-P. Œnrerr, Uralichas eee ja schistes d' Pr 1 ee AT © CNRC A CRT NE EUR D DR EN Me, 17. — A: PERON, Les Ammoniles du Crétacé supérieur de l'Algérie . 1% livraison : pl. I-VI, p. 1-24 (ne se vend plus qu'avec le tome VI écrapieb RE SOI SE ARTE CP PAROE APARER ame livraison : pl. VII-XVIIT, p. 25-88. . . . . 18. — Em. Hauc, Études sur les Goniatites, 1 pl.,/114 p. - 19. — M. Cossmanx, Contribution à la Paléontologie française des terrains jurassiques (en cours); Gastropodes : Nérinées, 13 pl., 180 p. 20. — M. Popovicr-HATzEG, Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur de Roumanie ; Environs de Campulung et de Sinaïa, DDR AD Dre nu ne ne se Te. MO LE or. — R. Zenxer, Étude sur la Jlore fossile du bassin He ÉHoraclée Che inenre})s: 6 M DE Di een Lin 22, — P. Parrary, Sur les Mollusques fossiles terrestres, tarte à et saumäâtres de l'Algérie, & pl., 218 p. . . . . . . FRE 23. — G. Sayn, Les Ammonites pyriteuses des marnes ne nte du Sud-Est de la France (en cours), 2 pl., 29 p. . . . . . . 24. — J. Lamsert, Les Échinides as de la province de Barcelone, 4 pl, 61 p. : ’ See ÉTAT 25, — H.-E. SAUVAGE, Acercnes sur de Vertébrés du Kéniréleien supé- rieur de Fumel (Lot-et-Garonne), 5 pl., 36 p. . ee 26. — Ch. Depérer et F. Roman, Monographie des Pectinidés néogènes de l’Europe et des régions voisines (1'e partie : genre Pecten), ET DE TOP RE LES RSR Ge as 27. — G. Dorcrus et Ph. DAUTZENBERG, Conchytiologi le di Mare moyen du Bassin de la Loire; Description des gisements fossilifères ; Pélécypodes (1'° partie) (en cours), 15 pl., 240 p. 28. — Marcellin Boure, Le Pachyæna de Vaugirard, 2 pl., 16 p.. ‘ 29. — V. PAQUIER, Les Rudistes urg'oniens (1°° et 2 parties), 13 pl., 102 p. 30. — Ar. Toucas, Études sur la classification et l'évolution des Hippurites, DRE RE De RE PNR re Ve CAES 31. — ALBERT GAuDry, Fossiles de Pirone : Dentition de quelques Mammifères, 28 p., 42 fig. dans le texte. , . 32. — Pau LEMOINE et RoBERT DoUviILLÉ, Sur le genre Lepidoeyclina Gümbel, 3 pl., {2 p. 33. — FERpNanD Canu, Les Bryoadairés Le Poor Échelle des Bryozoaires pour les Terrains tertiaires, 5 pl., 30 p. 34. — CHARLES R. Easrman, Les types de l’oissons fossiles du Monte-Bolca $ au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, 5 pl., 33 p. 35. — V. Popovicr-Harzec, Les Céphalopodes du Jurassique moyen du Mt Strunga (Roumanie), 6 pl, 28 p. . . 12 II IT 12 Francs » » » » e Arr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de la | e et particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en rs à rapports avec les arts industriels et l'agriculture. Arr. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran ti les É peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les men res. Arr. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter À de s séances par deux membres qui auront signé la présentation 1, avoir été p l séance suivante par le Président et avoir reçu le diplôme de membre de la Arr. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu'après l’acquittement du droit d’er trée. Arr. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre à Juillet, ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le 1°" et le 3° lundi du mois) | AnrT. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à La Société doivent B présentées chaque fois par un de ses membres. ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun ouvr Eèk.: déjà imprimé. Ke Arr. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir mi: SES se. étrangers à Æ Géologie ou aux sciences qui s'y rattachent. Pr Et FES ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société FA une ou plusi séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement déterminé, RE Arr. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuite à chaque membre. à Arr. 55. — ... Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à cé Sociét prix de la cotisation annuelle. Arr. 58. — Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes des années du B pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. sr» re à les volumes Ps écaoge À aux 4 et conformément à un tarif détérisiné., Fes Art. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au Bulleti les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. RS a Arr. 793. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 2° une PR annuelle 2 TE Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 franes. 4 Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais seulement pour les Pre à ire. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 franes. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par le en capital d'une somme fixée par la Société en assemblée générale 3, qui, à moins de 6 spéciale du Conseil, devra être placée. ] 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connaîtraient aucun x les présenter, n'auront qu'à adresser une demande au Président, en exposant les titres Cr leur admission. 2. Le Conseil de la Société, afin de Jaciliter le recratement de nouveaux membres, RATE sur la demande des parrains, les personnes qui désirent faire partie de la Société à n'acquitter, année, que leur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte-rendu sommaire des séances d courante leur sera envoyé gratuitement; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième année el alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouiront quesl des autres droits et privilèges deer! Société. 3. Cette somme est actuellement de 400 francs. Lille, — Imp. LE BIGOT frères, - CE TEA PT em + Tu nr - ” : # Le RÉ 9 TT TT TT Eat en s nt ere are Mudtet = Pt rm remet 22e mb trs