er 1.41% HARVARD UNIVERSITY (T le j 5 ® LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY 2586 EXCHANGE. Fe 118 4 4 L NN y. 4 * À LAC QUE JPY 4 À CP . LA bot si 7 HE “: t « à * $ "1 L, à L y * , 4 l | \ À, { 4." "+ Fi Ci LU | AT" AN t è La pt t HA 1 (AY & à : é {l "| j 4 CE" 5 Art ' ” } LA Lie f ' Y MÉMOIRES DE LA ÊTÉ GÉOLOGIQUE UN DB FRANCE TROISIÈME SÉRIE. — TOME PREMIER. I. MÉMOIRE a | SUR LES 14. IDOTUS MAXIMUS Je" SPAS: PTE me LEPIDOTUS PALLIATUS M. HE. SAUVAGE. Sote PARIS AU [CAL DE LA SOCIÉTÉ, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7 ET CHEZ F. SAVY, LIBRAIRE BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 71 1877 L. MÉMOIRE SUR LES LEPIDOTUS MAXIMUS er LEPIDOTUS PALLIATUS MEULAN. IMPRIMERIE DE A. MASSON,. SI 2F MÉMOIRES SOCIÉTÉ GÉOLOGIOUE _ DE FRANCE TROISIÈME SÉRIE. — TOME PREMIER. [. MÉMOIRE SUR LES LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS PAR M. H.-E. SAUVAGE. PARIS AU LOCAL DE LA SOCIÉTÉ, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7 HEZ F. SAVY, LIBRAIRE BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 77 : TR LA ‘ AVAL e M im ain era tu er 241% . : À 5 a CANAPÉ ASROUN RE — #12" lé PAT H b ét FT HE... de UNI bre A, | \ure ‘FTILHa Us 1 TEA ! | ME L. MÉMOIRE SUR LES LEPIDOTUS MAXIMUS er LEPIDOTUS PALLTATUS pAR M. H.-E. SAUVAGE. RS —+—— INTRODUCTION. Tandis que la partie inférieure du terrain kimméridgien (Solenhofen, Cerin, Armaille) est fort riche en débris de Poissons admirablement conservés, grâce aux conditions toutes spéciales dans lesquelles ces couches se sont déposées, les assises supérieures de ce terrain n’ont fourni aux paléontologistes que quelques débris très- fragmentés en général, les strates s’étant formées le long de rivages contre lesquels venaient échouer pêle-mêle les coquilles flottantes et les ossements roulés par les vagues. Dès le début de l’époque kimméridgienne, dans le Bugey par exemple, « la mer devait constituer, entre le Plateau central et un pointement des Alpes, un détroit parsemé d'îles et de lagunes. Sur chaque terre émergée se développait une flore d'un caractère spécial, dont les restes... se sont assez bien conservés pour nous donner une idée de la végétation et du climat de la fin de la période jurassique. Des Sauriens, des Chéloniens, des Crustacés fréquentaient ces rivages et leurs dépouilles venaient se joindré à celles d’un grand nombre de Poissons... Ces eaux devaient être fort paisibles ; elles formaient une espèce de golfe tranquille, où s’ac- cumulaient des sédiments d’une extrême finesse, entraînés, sans doute, des conti- nents rapprochés et des îles voisines. Cette sédimentation s’opérait avec une régu- larité parfaite (1). » (1) A. Falsan et E. Dumortier, Note sur les terrains subordonnés aux gisements de Poissons et de Végétaux fossiies du Bas-Bugey, in Thiollière, Description des Poissons fossiles provenant des gisements coralliens du Jura dans le Bugey, 2° livraison, p. 54. SOC. GÉGL. — 32 SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 1. 1 2 MÉMOIRE SUR LES Bien autres ont été les conditions dans lesquelles les couches supérieures du Kimméridgien se sont formées : de nombreuses assises de grès, de sables et de poudingues sont intercalées dans le grand massif argilo-calcaire qui constitue les étages kimméridgien et portlandien de l'Angleterre et du Nord de la France; dans de semblables conditions de milieu, les animaux n’ont pu laisser que quelques restes, le plus souvent dispersés après la mort, bien rarement en connexion, pres- que toujours roulés. | Malgré ces circonstances défavorables, la faune ichthyologique du Jura supérieur n’en est pas moins représentée par des types divers. Parmi les Élasmobranches, l’ordre des Holocéphales vit par de nombreuses espèces appartenant au genre éteint Ischyodus, qui, né pendant l’époque du Lias, disparaît avec les couches de la Craie marneuse. Les Plagiostomes existent aussi à cette époque ; les Raies ne sont connues que par une seule espèce, le Spathobatis Morinicus, Sauvg., du Portlandien infé- rieur de Boulogne-sur-Mer; les Squalidiens sont représentés par des dents isolées, de telle sorte que la plupart des espèces indiquées par les auteurs ne sont probable- ment que nominales ; citons toutefois : Odontaspis macer, Sphenodus longidens, S. ti- thonius, S. Virgai, S. impressus, S. nitidus, Notidanus eximius, N. intermedius. Ce sont, à vrai dire, les Plagiostomes, les Hybodontes et surtout les Cestraciontes, qui règnent en maîtres à cette époque: AHybodus subcarinatus, H. acutus, H. leptodus, H. strictus, H. reticulatus?, H. grossiconus, H. pleiodus?, Strophodus sub- reticulatus (S. Ratisbonensis), S. Tridentinus, S. Nebrodensis, S. Normanianus, Asteracanthus ornatissimus, À. lepidus, A. semiverrucosus. Des six sous-ordres qui, d’après M. Huxley, doivent constituer la sous-classe des Ganoïdes, deux seulement sont jusqu’à présent connus à cette époque, le sous- ordre des Lepidosteidæ et celui des Lepidopleuridæ. Parmi ceux-ci, les Pycnodus et les Gyrodus sont nombreux en espèces, mal définies, il faut le dire. Dans le Virgu- lien du Jura Neuchâtelois, on a trouvé : Pycnodus gigas, P. Nicoleti, P. Hugii, P. latidens, P. affinis, P. notabilis, P. subæquidens, P. distantidens, P. contiquus, Gyrodus jurassicus. M. Quenstedt mentionne dans le Jura blanc e de Schnaitheim, gisement qui a fourni tant de fossiles analogues à ceux du Jura Neuchâtelois : Pyc- nodus Hugii, P. irregularis, P. müitratus, P. (Typodus) splendens, P. annulatus, Gyrodus umbilicus. M. Roemer indique le Pycnodus gigas dans le Portlandien de Goslav; M. Lennier, les Gyrodus Cuvieri et G. vannerius dans le Kimméridgien du Hävre; M. Pictet, les Pycnodus Sauvagei et P. gigas dans la zone à Cyrena rugosa de la Haute-Marne. Du Jurassique supérieur d'Angleterre, les Pycenodus Mantelli, P. quinquneulus, Gyrodus Mantelli, G. ornatissimus et G. coccoderma ont été décrits par MM. Agassiz et Egerton, le Pycnodus Mantelli se retrouverait à Ratisbonne d’après Agassiz. M. Gemmellaro indique dans l'étage tithonique de Sicile les Pycno- dus pyriformidens, P. irregularis, P. transitorius, P. solunticus; faisons toutefois remarquer que le P. transilorius nous semble très-voisin du P. gigas, tandis que LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 3 le P. solunticus ne peut sans doute pas être séparé du P. notabilis, Wagner. Enfin Thurmann et Étallon mentionnent dans le Jurassique supérieur de Porrentruy les Pycnodus Hugii, P. affinis, P. gigas, P. Nicoleti, Gyrodus jurassicus. Le sous-ordre des Lepidosteidæ n’est jusqu’à présent représenté dans les assises kimméridgiennes et portlandiennes que par cinq familles, celles des Lepidoti, des Aspidorrhynchi, des Pachycormi, des Pholidophori et des Catwri. Tandis que chez les Lepidoti la colonne vertébrale est complétement ossifiée, chez les Caturi la corde dorsale est protégée par des demi-vertèbres séparées. Des six genres qui peuvent prendre place dans cette famille (1), le genre Cafurus est seul connu par une espèce, C. angustus, du Portlandien de Garsington. Ce genre, né à l’époque du Lias {C. Bucklandi, C. Meyeri, C. stenoura, C. Cotteaui, C. stenospon- dylus), se continue par des formes nombreuses dans les assises inférieures du Kim- méridgien de Bavière et du Bugey (C. velifer, C. Segusianus, C. furcatus, C. latus, C. elongatus, C. brevis, C. ferox). Les Pholidophores établissent une transition entre les Sauroïdes et les Lépidoïdes d’Agassiz : par leurs fortes écailles rhomboïdales, par leurs dents en brosse, ils sont voisins des Lepidotus et des Semionotus, tandis que par leur squelette, par la forme sénérale de leur corps et par la position de leurs nageoires, ils se rapprochent des Caturus. Le genre, si abondant dans le Lias (18 espèces), compte 10 espèces dans la partie inférieure de la formation kimméridgienne de la Bavière, et n’est repré- senté que par le Pholidophorus ornatus dans le Purbeckien d'Angleterre. Le genre Lepidotus constitue le type d’une famille naturelle, comprenant des Poissons homocerques, à colonne vertébrale complétement ossifiée, à une seule dorsale très-reculée, à nageoires munies de fulcres sur deux rangs. Les mâchoires sont armées de dents obtuses, les palatins et le vomer portant des dents sphériques et arrondies, semblables aux dents maxillaires postérieures des Chrysophrys de nos mers; les écailles sont osseuses et émaillées. Le genre Lepidotus, né dès l’époque du Lias (L. pectinatus, L. parvulus, L. dentatus, L. ornatus, L. frondosus, L. Trottii, L. speciosus, L. rugosus), vient se terminer dans les formations crétacées moyennes. Vivant par six espèces dans les couches kimméridgiennes de Bavière (L. decoratus, L. armatus, L. intermedius, L. unguiculatus) et du Bugey (L. Ttieri, L. notopterus), il est connu par les L. mawimus, L. palliatus, L. lævis, et par une espèce non encore décrite, dans la partie supérieure du terrain kimméridgien. Chez les Pachycormi, la colonne vertébrale est entièrement ossifiée ; les dents sont coniques et acérées ; on ne voit pas de fulcres aux nageoires. Les Pachycor- mus, Amblysemius, Strobilodus, Thaissonotus et Eurycormus constituent cette famille, à laquelle on peut provisoirement rapporter les Endactis et les Osteorachis. Les A) Conf. : Sauvage, Essai sur la Faune ichthyologigne de la période liasique, AT partie, Annales (1) ge, yologiq p q partie, de s Sciences géologiques, t. VI, n° 5 ; 1875. 4 MÉMOIRE SUR LES Pachycormus sont, on peut le dire, spéciaux au Lias; on a toutefois indiqué le P. macropomus, Ag., dans le Jurassique moyen de Normandie, et M. Blake mentionne également un Pachycormus dans le terrain kimméridgien d'Angleterre. Le genre Aspidorrhynchus serait représenté dans les mêmes couches, d’après M. Blake. Nous avons indiqué ailleurs (1) que, nous ralliant à l’opinion de J. Müller et de V. Thiollière, nous pensions que les genres Leptolepis, Tharsis et Thrissops, bien loin d’être des Ganoïdes, comme le croyait Agassiz, devaient, au contraire, être rapprochés des Malacoptérygiens abdominaux, surtout de ceux groupés par ce der- nier auteur sous le nom d’Halécoïdes (Clupes et Salmones). Si cette manière de voir est vraie, la sous-classe des Téléostéens ferait son apparition par la forme qui en représente pour ainsi dire l’archétype et qui en possède au plus haut degré les ca- ractères normaux. Les Leptolepis, nés dès les assises à Ammonites Turneri de Lyme-Regis, par une espèce voisine du L. Bronni du Lias supérieur, se continuent pendant l'Oxfordien et le Kimméridgien inférieur, pour venir s’éteindre dans la Craie de Comen et de Lésina ; le genre est représenté dans le Portlandien de la Haute-Marne par les Z. Matronensis et L. Cornueli. Le genre Thrissops ne compte qu’une seule espèce dans la partie supérieure du Jurassique (T. intermedius); de la partie inférieure du même terrain, l’on connaît les T. cephalus, T. formosus, T. Heckeli, T. Regleyi, T. salmoneus, du Bugey et de la Franconie. Parmi les étages qui composent la partie supérieure du terrain kimméridgien, l'étage portlandien et le sous-étage virgulien des environs de Boulogne-sur-Mer sont, à coup sûr, les mieux connus, grâce aux travaux de MM. de Loriol, Edm. Pellat et Ed. Rigaux. Nous avons déjà signalé l’abondance des Reptiles dans ces formations; les Poissons y sont aussi largement représentés, comme le montre le tableau suivant de la distribution des espèces trouvées jusqu’à présent dans le terrain kimméridgien du Boulonnais : (1) Ess. sur la Faune ichth. de la pér. liasique, 47° partie, p. 24. LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 6! ÉTAGE KIMMÉRIDGIEN, ÉTAGE PORTLANDIEN. She d + _ : MER Le Res ILE SE SOUS-ÉTAGE RS EN CICR ETCR ES alESsSe ESS |ÉéTS |£ES So S|SES VIRGULIEN. ER EN MEME NI EEE RIRE ES css |i2S 25 > ES ES ESS zSS REA EE 4 Sy É Z à & RSS z © SL2S|lm >S RE 2 ESS EC RES Sms |S se) à s RS Et FIECCAERE £ < à RS È . 4 SUN S Z 1e à E = © 5 & > & & E S LS D n à D | 4 à» € 3 So EN OU m & © A B & CS) È à 2 = 6e © EE &S à SAS ENS LS È à Se ss See sas So 2 < S È à # SD & 2 À Si + S D Sous-classe des Élasmobranches. Ordre des HOLOCÉPHALES. Ischyodus Dufrenoyi, Egert..... | DT CR EEE... 2e lee aselo.. 21 — Beaumonti, Egert ........../.22...1.,,,...1..,,.,.1.. = SCUDGQU ANUS... |... Lu SUPTOJUTENSIS SAUNS . à + à su sa flmmmeo = les o - » « Mo DAT RNC) ROUE SUN « à à ee eee elle eie elles qe ee lot pe — Beaugrandi, Sauvg... Auluxacanthus Dutertrei, Sauvg. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . Ordre des PLAGIOSTOMES. À. Squalidiens. Sphenodus longidens, Ag.............. B. Hybodontes. Hubodusnleodust Aa... CS. 0.1... — CTÉLICULUIUS RATE es ne « aol... OL LU SN NT NE eee ele = re.» » à sielesis s ctalla salles celles — SAONE NE CPR CCI 0 OO EI PNA PR) TT TEE JMOSSICONUS) AC... Hs... — AC TONOUE AO ERRRE cc llo006 lee LE VENT ALU SNS nee à à Malle ss lee es leu saut d — aff. H. monoprion, Quenst.....|......|.. C. Cestraciontes. MISTenRC anus lepiAUS DOI... ERP — OPNOSSUNUS AD. re. _—_ semiverrucosus, Egert...|...... . . . . *X el. y % 5 * 2 Strophodus subreticulatus, Ag .........|.. % de — AS TETICUIQEUS, Ag. |A Curtodus Rigauxi, Sauvg.............|.. ,.. Sous-classe des Ganoïdes, Sous-ordre des LEPIDOSTEIDÆ. PEROU DAS AO)... lie een. — Maximus, Wagn.... RC el Le. plc...) D ORAN ee cales celce g — lævis, Ag................. “aocac| opecoolao #00) 0000] RoMob |) CEr TE 0 AS... nl... X Sous-ordre des LEPIDOPLEURIDÆ. Pis sue AE c 6 dome c cie do 700) SNIIÈE - D CE Driertres, ane Po clore OO AIRE 0 PES Eee ER es ee aa al aecelleo ecoles — Dion, AGREE Re e RAI REA EEE) RON RE EEE — A Ce Er 60e lee cell EIRE Jesus dc CUROI REC NES ne ee mali ll ssl... D ENS ee. SR nn. le. Le. 6 MÉMOIRE SUR LES Parmi les espèces mentionnées dans ce tableau, il nous a semblé utile d'étudier les Lepidotus palliatus et L. maximus (Sphærodus gigas), jusqu’à présent connus d’une manière très-incomplète. LEPIDOTUS®MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 7 LEPIDOTUS MAXIMUS, Wagner. Dans la première partie du second volume de ses Recherches sur les Poissons fossiles, Agassiz place dans la famille des Pycnodontes, entre les genres Placodus et Gyrodus, un genre Sphærodus, qu’il caractérise ainsi: « Dents complétement hé- » misphériques ; corps aplati; dorsale et anale longues, opposées l’une à l’autre, » atteignant presque la caudale, qui est fourchue (1). » Les espèces du genre, au nombre de quinze, auraient vécu depuis le terrain triasique jusqu’à l'étage miocène. Plus tard, Agassiz écrivait: « Un point qu’il ne m’a pas encore été » possible d’éclaircir complétement, c’est jusqu’à quel point les Sphærodus devront » être réunis aux Lepidotus, à raison des grosses dents arrondies que les deux » genres ont à l’intérieur de leurs mâchoires. Déjà, ajoutet--il, je me suis con- » vaincu qu’une partie de celles que j'ai indiquées dans mon Tableau synoptique » sous le nom de Sphærodus, appartiennent au genre Lepidotus, dont je ne con- » naissais alors qu’imparfaitement la dentition. D'un autre côté cependant, j'ai vu » des fragments de mâchoires portant aussi des dents arrondies, mais dont les » caractères ostéologiques n'étaient point d’ailleurs ceux des Lepidotus. C’est sur » ces pièces que j'avais établi mon genre Sphærodus, qui devra donc être conservé, » mais purgé de quelques espèces qui lui avaient été réunies à tort. » Le seul caractère distinctif que je puisse indiquer maintenant, entre les dents » arrondies des Lepidotus et celles des Sphærodus, c’est que les premières ont un » étranglement à la base de l’émail. Mais la forme des mâchoires des Lépidotes » présentant d’ailleurs des caractères particuliers, il n’y aura que les dents isolées » que l’on pourra être embarrassé de classer (2). » Plus tard encore, Agassiz, en étudiant le groupe des Pycnodontes, n’établit son genre Sphærodus qu'avec doute. Avec la perspicacité qui le caractérisait, l’il- lustre paléontologiste, ayant reconnu que les grands Lepidotus avaient des dents de forme tout à fait semblable, fut sur le point de supprimer le genre Sphærodus, pour en reporter les espèces dans le genre Lepidotus. « Cependant, dit-il, une considé- » ration m'en retint, c’est que les localités où l’on trouve ces dents isolées de » Sphærodus ne contiennent aucun squelette de vrais Lepidotus, tandis que là où (4) Recherches sur les Poissons fossiles, t, II, 1re partie, p. 15. (2) Op. cit., t. I, Are partie, p. 234. 8 MÉMOIRE SUR LES » ces squelettes se trouvent on ne rencontre point de dents isolées de Sphærodus. » Je fis en outre la remarque que les dents de Lepidotus sont en général moins » saillantes que celles des Sphærodus et disposées en séries assez irrégulières sur » les mâchoires, tandis que celles des Sphærodus forment des rangées très-régulières » et sont bien espacées, ainsi que j'ai pu m’en assurer par un fragment de mâchoire » du Sphærodus gigas qui à été trouvé dans les montagnes de Neuchâtel et sur » lequel dix-sept dents sont conservées. Enfin, il résulte des observations de » M. Owen, que les dents de Sphærodus ont une structure différente de celle des » Lepidotus. Ces considérations m’engagent à maintenir provisoirement mon genre » Sphærodus comme un genre à part de la famille des Pycnodontes, et j'ai par de- » vers moi la conviction que l’on finira par trouver quelque jour des débris de » squelettes qui justifieront mes prévisions en montrant que les poissons dont ces » dents proviennent sont réellement des Pycnodontes, et que par conséquent ils » n'ont rien de commun avec les Lépidoïdes, quoiqu’une partie de leurs dents » soient semblables (1). » En 1869, M. Egerton s’est rallié à l’opinion d’Agassiz. « Pendant longtemps, écrit-il, on a eu des doutes sur la validité du genre Sphærodus. La similitude qu'ont ces dents avec celles de quelques grandes espèces de Lepidotus a fait qu'Agassiz n’a établi le genre qu'avec quelque hésitation... Beaucoup de paléon- tologistes n’ont pas maintenu le genre Sphærodus. Le grand obstacle pour trancher la difficulté provenait de ce que les dents appartenant à ce genre n'étaient trou- vées que détachées. Or un spécimen appartenant à M. Mansel montre de vraies dents de Sphærodus rangées dans leur ordre normal. L’os figuré est un vomer complétement différent de celui des Lepidotus et essentiellement caractéristique des Pycnodontes. Ce spécimen a deux pouces et demi de long, et montre une série longitudinale de dents, une rangée intermédiaire de chaque côté et deux dents de la série marginale du côté gauche. La rangée médiane est composée de six dents de forme circulaire; chaque rangée intermédiaire contient sept dents de même forme; les dents de la rangée externe sont tronquées à leur face externe. Ce spécimen à été trouvé dans le terrain kimméridgien de Kimmeridge et doit probablement être rapporté au Sphærodus gigas d'Agassiz (2). » Ce vomer, placé par M. Egerton en regard du vomer du Gyrodus coccoderma du même niveau, à les plus grands rapports avec celui-ci, et le savant paléontologiste anglais serait dans le vrai si l’os figuré par lui appartenait au Sphærodus gigas ; mais il ne nous semble pas qu'il en soit ainsi : nous pensons que la pièce représentée est, non un vomer de Sphærodus, mais bien un vomer d'un Pycnodonte voisin des Pycnodus. (A) Op. cit., t. IT, 2° partie, p. 209. (2) On two new species of Gyrodus, Quart. Journ. Geol. Sor., t, XXV, p. 385; 4869. LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 9 Dans son travail sur le calcaire à Terebratula janitor de la Sicile, M. Gemmellaro adopte l'opinion de M. Egerton (1). Il faut avouer, d’ailleurs, que les découvertes paléontologiques faites dans ces dernières années n’ont guère donné raison aux déductions formulées par Agassiz, et que, bien loin d’être des Pycnodontes, les Sphærodus doivent prendre place dans la famille des Lepidoti. À Dans un travail sur la classification systématique des Poissons dévoniens, M. Huxley est disposé à écarter des Ganoïdes vrais la famille des Pycnodontes (2). M. Young arrive à la même conclusion et forme de cette dernière famille et de quelques genres démembrés des Lépidoïdes, un sous-ordre des Lepidopleuridæ, comprenant des poissons à caudale hétérocerque équilobe, à corps rhomboïdal, couvert d’écailles rhomboïdales articulées entre elles par de forts prolongements ; chez ces animaux la dorsale est égale à la moitié de la longueur du tronc; l’anale s’insère par une base allongée ; les ventrales, lorsqu'elles existent, sont petites ; les nageoires paires ne sont pas lobées; la notochorde est persistante et les arcs bien ossifiés ; les rayons branchiostéges ne prennent jamais la forme de larges plaques, comme cela se voit chez les Crossopterygidæ. Thiollière, dans son remarquable ouvrage sur les Poissons du Bugey, avait déjà distingué les Pycnodontes des autres Ganoïdes « vrais ou réguliers. » Les Lepidopleuridæ sont, en effet, suivant M. Young, intermédiaires entre les vrais Ganoïdes et les Téléostéens, et « par les Platysomus ils se rapprochent des Palæoniscus et des genres voisins, tandis que les Pycnodus et les Amphicentrum conduisent aux Sparoïdes et aux Labroïdes (3). » Mêmes habitudes, régime semblable, sont corrélatifs de certaines particularités anatomiques se retrouvant chez des animaux appartenant à des familles distinctes, faisant partie de groupes même éloignés. Il n’est dès lors pas surprenant que les Pycnodontes et certains Lepidoti ressemblent par quelques caractères aux Spares et aux Labres, bien que ces poissons appartiennent à des ordres, ou du moins à des sous-ordres différents. C’est ainsi que les Sphærodus, de même que les Pycnodus, sont des poissons broyeurs, bien que ceux-ci fassent partie des Lepidopleuridæ et ceux-là des Lepidosteidæ. M. Quenstedt, grâce à l’étude de plaques dentaires beaucoup plus complètes que celles que l’on connaissait, a été le premier paléontologiste qui ait mis en évidence l’analogie des Sphærodus et des Lepidotus. Dans un mémoire publié en 1853 sur une mâchoire de Lepidotus de Schnaitheim (4), il a décrit et figuré une plaque (1) Studii paleontologici sulla Fauna del calcare a Terebratula janitor del Nord di Sicilia, Giornale di Scienze naturali ed economiche (Palerme), t. VI, p. 458. (2) Preliminary Essay upon the Systematic Arrangement of the Fishes of the Devonian Epoch, Mem. of the Geol. Survey of the United Kingdom, déc. X; 1861. (3) On the Affinities of Platysomus and allied Genera, Quart. Journ. Geol. Soc., t. XXIT, p.301 ; 1866. (4) Ueber einen Schnaitheimer Lepidotuskiefer, Jahreshefte des Vereins für vaterlændische Natur- kunde in Württemberg, t. IX, p. 364, pl. VIL. Soc. GÉOL. — 32 SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 1. 2 10 MÉMOIRE SUR LES appartenant à la partie supérieure de la bouche et montrant que le milieu de la mä- choire était occupé par de grosses dents rondes, semblables à celles qu’Agassiz clas- sait sous le nom de Sphærodus, tandis que les bords étaient armés de dents plus petites, relevées en une pointe courte et subite en leur milieu, et tout à fait compa- rables à celles que les paléoïchthyologistes connaissent sous le nom de Lepidotus. En 1860 M. Pictet arrivait à des conclusions semblables et, par l’étude du frag- ment de Sphærodus gigas qu’Agassiz avait eu entre les mains et d’autres pièces trouvées dans l'étage virgulien de Joux (Ghaux-du-Milieu), constatait « que les dents parfaites ont tous les caractères des Sphærodus, et les dents de remplacement tous ceux des Lepidotus, ce qui prouve d’une manière heureuse la nécessité d'associer ces deux genres (1) ». Nous avons nous-même, en 1867, séparé sous le nom de Sphérodontes les Sphæ- rodus gigas et Lepidotus palliatus, tout en maintenant le groupe des £wlepidotæ pour les Lepidotus lævis, L. radiatus et L. Fitioni des formations jurassiques de Bou- logne-sur-Mer (2). C’est que le genre Lepidotus, tel que l’admettait Agassiz, devra être démembré en plusieurs genres distincts. M. Egerton à catalogué, en effet, sous le nom d’AHeterole- pidotus, les espèces qui, comme le Lepidotus fimbriatus, ont les dents larges et fortes entremélées de dents plus grêles et plus aiguës, les écailles abdominales petites et allongées (3). Les vrais Lepidotus, tels qu’ils sont compris par Agassiz dans sa description du genre, ont «les mâchoires courtes et arrondies, et la gueule proportionnellement peu fendue ; le bord de la mâchoire supérieure est formé dans le milieu par les intermaxillaires, et sur Les côtés par les maxillaires supérieurs; le bord de ces os est armé de petites dents en cônes obtus, que l’on voit seules lorsque les mâchoires sont rapprochées; mais leur face intérieure est garnie en outre de plusieurs rangées de dents hémisphériques sessiles, plus ou moins étranglées à leur base, ou portées sur un pédicule très-court qui fait corps avec l’os (4). » En décrivant le Lepidotus notopterus de Solenhofen, Agassiz note que tous les os qui composent les parois de la cavité buccale sont garnis de dents : le vomer qui forme la saillie arrondie du bout du museau porte de petites dents arrondies ; les palatins et les intermaxillaires sont armés de dents semblables; les dents sont plus grandes le long du bord des maxillaires supérieurs ; quant aux maxillaires inférieurs, l’on voit à leur face interne plusieurs rangées de dents arrondies, généralement plus grandes que celles de la (4) Matériaux pour la Paléontologie suisse : Pictet et Jaccard, Description des Reptiles et Poissons fossiles de l'étage virgulien du Jura Neuchätelois, p. 40, pl. VII et IX. (2) Catalogue des Poissons des formations secondaires du Boulonnais, Mém. Soc. acad. de Boulogne sur-Mer, t.11; 1867. (3) Mem. Geol. Survey U. K., déc. XIII, n° 2. (4) Rech. sur les Poiss. foss., t. IH, 17e partie, p. 234. LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 11 mâchoire superieure, les dents externes étant toutefois plus petites que les internes (1). Aux caractères que nous venons d'indiquer, M. Egerton ajoute que : « la dorsale est opposée à l’espace qui sépare les ventrales de l’anale; la caudale est robuste et garnie sur ses bords de fortes écailles; les écailles sont rhomboïdales, grandes et épaisses, garnies d’une lame épaisse de ganoïne (2). » M. Egerton a fait aussi remarquer que « chez les vrais Lepidoti l'on voit des dents grandes et arrondies, semblables aux dents de trituration des Pycnodonti, ou des dents coniques de taille uniforme... Chez ces Lepidoti les écailles sont de grandeur uniforme et celles des régions ventrale et abdominale ne différent guère des écailles des flancs (3) ». Si l’on accepte, ce qui nous semble démontré, que les Sphærodus, ou tout au moins le S. gigas, sont des Lepidotus, il convient, dès lors, de donner de ce genre la diagnose suivante : Genre LEPIDOTUS, Agassiz (pro parte). Poissons oblongs et épais. Museauw court et obtus. Dents du maæillaire inférieur sur plusieurs rangées, les dents marginales étant plus ow moins coniques, mais toujours obtuses ; maxillaires et intermazxillaires portant des dents semblables ; palatins et vo- mer armés de plusieurs rangées de dents; vomer unique. Dorsale opposée à l’espace qui sépare les ventrales de l’anale. Caudale homocerque; des fulcres à toutes les na geoires. Dessus de la téle recouvert de plaques ganoïdales. Écailles rhomboïdales épaisses, revétues d'une couche épaisse de ganoïne, sensiblement de méme grandeur aux régions ventrale et abdominale qu'aux flancs, ayant un processus articulaire marqué. D’après cette diagnose, les Lepidotus notopterus, L. wmbonatus, L. Mantelli, L. parvulus, L. Fittoni et L. palliatus font partie du genre Lepidotus vrai, auquel il faut rattacher le Sphærodus gigas. Chez le Lepidotus undatus, la dorsale, très-reculée, est placée presque en face de l’'anale ; de plus, les écailles du dos et celles du ventre sont plus petites que celles des flancs ; il serait, dés lors, possible que cette espèce ne rentrât pas dans le genre Lepidotus ; elle est, en effet, plus différente des Lepidotus vrais que les Stethojulis ne le sont des Platyglossus dans la nature actuelle. Il faudrait séparer, sans doute, aussi, du genre Lepidotus, le L. serrulatus du Lias de Whitby, chez lequel les écailles deviennent de plus en plus étroites vers la partie ventrale, région où la largeur des écailles n’égale même pas la moitié de leur lon- (4) Ibid., p. 258. (2) Mem. Geol. Survo. U. K., déc. VI, n° 3. (3) Mem. Geol. Surv. U. K., déc. XIII, n° 2. 12 MÉMOIRE SUR LES gueur. De plus, dans cette espèce les dents de la mâchoire inférieure sont pointues et, si nous nous en rapportons à la figure donnée par Agassiz, tout à fait différentes de celles des Lépidotes. Les L. gigas et L. semiserratus ont la forme des espèces les plus typiques du genre ; leurs dents diffèrent toutefois de celles des espèces citées plus haut. Quant au L. minor de Swanage, sa dentition est trop dissemblable pour qu’il ne faille pas le regarder comme appartenant à une autre coupe générique, bien que faisant partie de la famille des Lepidoti caractérisée par la colonne vertébrale com- plétement ossifiée. Pictet a séparé les espèces du genre Lepidotus en espèces ayant des écailles ornées ou festonnées {L. unguiculatus, L. palliatus, etc.), et en espèces revêtues d’écailles plus grandes et moins nombreuses (L. lævis, L. Mantelli, L. Fittoni) (1). On pour- rait, avec plus de raison, grouper les espèces du genre autour de deux formes, le Lepidotus lævis et le Sphærodus gigas : celui-ci armé de peu de rangées de dents au maxillaire inférieur, au maxillaire supérieur, à l’intermaxillaire, aux palatins; celui-là portant des dents beaucoup plus nombreuses et d’ailleurs bien plus acu- minées près du bord de los. Nous avons dit plus haut que l’espèce qui nous occupe avait été nommée Sphærodus gigas par Agassiz et devait être classée dans le genre Lepidotus. C'est toutefois sous le même nom de Sphærodus gigas qu’elle a été étudiée par M. Wagner (2) et par M. Quenstedt dans ses diverses publications. Ce dernier auteur admettait en même temps une autre espèce, le Lepidotus giganteus, pour quelques écailles trouvées dans le Jura blanc € de Schnaitheim, espèce que M. Wagner (3) est disposé à rapprocher du L. palliatus de Boulogne et qu'il désigne sous le nom de L. maximus, le nom de L. gigas ayant été employé pour une espèce du Lias de France, d'Angleterre et d'Allemagne. Or Pictet a fait observer que « la figure 1 (de l'ouvrage de M. Quenstedt : Der Jura) représente une écaille rhomboïdale voi- sine du dos, les figures ? et 4 des écailles des flancs à digitations, et la figure 3 une face interne de ces mêmes organes. Ce Jura blanc de Schnaitheim, ajoute-t-il, est remarquable par l'identité de sa faune de Poissons avec celle du Virgulien du Jura Neuchâtelois, et il n’y a aucun doute que le nom de Lepidotus giganteus ne soit synonyme de celui de L. lævis (4). » Inscrite pour la première fois dans les catalogues paléontologiques par Agassiz, cette espèce n’était connue que par une écaille du dos, par cela même peu caracté- (4) Pictet èn de Loriol, Royer et Tombeck : Description géol. et pal. des étages jurassiques supérieurs de la Haute-Marne, p. 12 et 43. (2) Abhandlungen der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, t. VE, p. 58. (3) Monographie der fossilen Fische aus den lith. Schichten Bayerns, in Abh. B. Ak. Wiss., t. IX III, p. 20; 4863. (4) Pictet et Jaccard, op. cit., p. 33 et 34. ’ LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 13 ristique, lorsque Pictet décrivit un exemplaire à peu près complet, provenant du massif supérieur de l'étage virgulien des environs de Neuchâtel (Suisse). Pictet ayant pu étudier la pièce typique d’Agassiz, il est presque certain qu’il faut réserver le nom de Lepidotus lævis à l’exemplaire figuré par lui. Or le même auteur (1) représente sous le nom de Lepidotus lævis une série de pièces qui nous paraissent ne pouvoir se rapporter à cette espèce, quoique le frag- ment sur lequel sont les dents décrites porte une écaille de cette espèce. Pictet pense que « les dents, trouvées constamment dans les mêmes gisements que les écailles, et le fait que ces dérnières n’indiquent l’existence que d’une seule espèce, rendent probable leur association (2) ». Nous ne sommes pas de cet avis et nous croyons que les dents et les fragments représentés à la planche VII appartien- nent, non pas au L. lævis, mais bien plutôt à une espèce voisine du L. palliatus. Nous ne saurions d’ailleurs réunir les deux espèces; le L. giganteus (Sphærodus gigas) ne peut être assimilé ni au L. lævis, ni au L. palliatus, comme nous avons pu nous en assurer par les matériaux qu’il nous a été possible d'étudier. Pictet semble du reste avoir hésité en réunissant sous un même nom les différentes pièces figurées par lui. « Y a-t-il plusieurs espèces, écrit-il, ou toutes ces dents » appartiennent-elles à la même? Telle est encore une question dont la solution » ne me paraît pas définitive. Le grand poisson figuré dans la planche VT a aux » deux mächoires des dents terminales petites et bien semblables à celles de la » figure 10 de la planche VII. Je ne doute pas que cette dernière figure ne se » rapporte au L. lævis... Or, pour associer cette pièce avec celles des planches VII » et IX, il faudrait supposer une dentition excessivement abondante ; car les dents » des cinq rangées de la figure 10 (pl. VIT) sont très-pointues, à base ovale, et » très-éloignées de la forme sphérique, et il faudrait, pour les lier aux autres, en- » core bien des rangées intermédiaires (3). » Dans un travail récent de M. Zittel sur le Tithonique (4), M. Wagner, qui admet- tait comme espèces distinctes les Lepidotus maæimus (L. giganteus, Quenst.), Sphæ- rodus gigas et S. crassus, réunit ces espèces en une seule, qu’il nomme Lepidotus maæimus et dont il rétablit la synonymie ainsi qu’il suit (5) : LEPIDOTUS MAXIMUS, Wagner. 1843. Sphœrodus gigas, Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. Il, 2e partie, p. 210, pl. LXXIIL, fig. 83-94. 1851. — crassus, Wagner, Abhandlungen der B. Ak. Wiss., t. VI, p. 58. (4) Op. cit., pl. VIT, fig. 9a-d et 10a-c. (2) Op. cit, p. 41. (3) Op. cit., p. 41. (4) Die Fauna der æltern CGephalopodenführenden Tithonbildungen (Palæont. Mittheilungen, t. 11). (5) Op. cit., p. 140. 14 MÉMOIRE SUR LES 1852. Lepidotus giganteus, Quensiedt, Handbuch der Petrefaktenkunde, p.198, pl. XIV, fig. 48. 1852. Sphærodus gigas, Quenstedt, ibid., p. 199, pl. XII, fig. 42. 1853. — — Quenstedt, Jahresh. Ver. vat. Nat. Württemb., t. IX, p. 364, pl. VI, fig. 1-8. 1858. — — Quenstedt, Der Jura, p. 780, pl. XCVI, fig. 5-10. 1858. Lepidotus giganteus, Quensiedt, ibid., p. 780, pl. XCVI, fig. 1-4. 1862. Tetragonolepis eximius, Winkler, Poiss. de Solenhofen, p. 87, fig. 46. 1863. Lepidotus maximus, Wagner, Abh. B. Ak., t. IX, II, p. 49. 1863. Sphærodus gigas, Wagner, tbid., p. 20. | 1865. — gigantiformis, Schauroth, Verzeichniss der Versteinerungen îm Herz. Natura- liencabinet zu Coburg, p. 455, pl. IV, fig. 15. Nous admettons pleinement la synonymie établie dans les Palæontologische Mitiheilungen, avec cette réserve, toutefois, que le Teiragonolepis eximius ne nous semble point devoir être rapporté au Sphærodus gigas. M. Quenstedt ayant adopté les deux noms de S. gigas et de Lepidotus giganteus, appliqués, l’un aux écailles, l’autre aux mâchoires de la même espèce, nous croyons pouvoir accepter le nom proposé par M. Wagner et considérer celui de Lepidotus maximus comme synonyme de Sphærodus gigas. À la synonymie donnée plus haut, il convient d’ajouter : 1855. Sphærodus gigas, Thurmann et Étallon, Lethea Bruntrutana, p. 431, pl. LXI, fig. 47 (exclus. fig. 18 et 19). 1860. — — Pictet et Jaccard, Descr. des Reptiles et Poissons fossiles de l'ét. virgulien du Jura Neuchätelois, p. 35, pl. VII et IX, et pl. XVI, fig. 4. 1867. Lepidotus giganteus, Sauvage, Catalogue des Poissons des formations secondaires du Boulon- mais, p. 22. 1870. Sphærodus gigas, Gemmellaro, Studii pal. sulla Fauna del Calcare à Terebratula janitor del Nord di Sicilia, pl. W, fig. 1-14, En même temps qu’il assimilait les Sphærodus aux Lepidotus, M. Quenstedt re- cueillait des documents fort intéressants sur le mode de succession des dents et sur la singulière position que les dents de remplacement occupent par rapport aux autres dents. Avant de décrire les échantillons que nous avons eus entre les mains, il nous semble utile de résumer les résultats auxquels a été conduit M. Quenstedt, afin d'arriver à une connaissance plus complèie de l’espèce que nous étudions. Le fragment le plus complet est celui que M. Quenstedt a figuré en 1853 (1), et qui provient du Jura blanc € de Schnaitheim. D’après le savant paléontologiste, cette pièce appartient vraisemblablement à la partie supérieure de la bouche et à la portion gauche de cette partie. M. Quenstedt y distingue un vomer, un palatin et un maxillo-intermaxillaire. (4) Ueber einen Schnaitheimer Lepidotuskiefer, Jahreshefte des Vereins für vaterlændische Naturkunde in Württemberg, t. IX, p. 364, pl. VIL, fig. 4-8. LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 15 Tandis que chez les Lépidostées actuels /L. osseus) le vomer est divisé en deux par une suture médiane et se continue en avant par deux plaques minces et longues (1), cet os forme, d’après MM. Quenstedt et Pictet (2), une pièce unique. Plus large en avant qu'en arrière, il porte 16 dents, implantées sur cinq rangées concentriques suivant la formule 5 + 4 +3 +2 + 2. Les plus postérieures sont les plus grandes, les plus arrondies et les plus lisses; les plus antérieures sont un peu plus petites ; ces dents sont légèrement acuminées. L’intermaxillaire est armé de ?9 dents, 14 de chaque côté, plus une dent mé- diane située sur une ligne que l’on peut tirer par le milieu de la pièce figurée. Ces dents sont disposées sur deux séries, excepté à la quatrième rangée où elles sont insérées suivant trois séries ; celie rangée correspondrait à l’union du vomer et du palatin. Toutes ces dents sont acuminées. En arrière de l’intermaxillaire, et en dehors du palatin, se trouve le maxillaire, garni de 10 dents, qui sont les plus petites et les plus acuminées de toutes. Elles sont implantées suivant deux séries. Entre le vomer et le maxillaire supérieur est le palatin, garni de 10 dents en deux rangées concentriques ; les plus externes sont les plus petites et les plus acu- minées, les quatre dents posiérieures et internes les plus grosses. L'appareil buccal supérieur aurait dès lors été pourvu de 85 dents : 16 sur le vomer, 10 sur chaque palatin, 10 sur chaque maxillaire, 14 sur chaque inter- maxillaire, plus une dent médiane impaire. Si nous acceptions l’interpréiation donnée par Pictet (3) de la pièce de Sphærodus gigas déjà étudiée par Agassiz, nous arriverions à un nombre de dents plus considé- rable encore. Gette pièce représeaterait, suivant Pictet, l’ethmoïde et une portion de chacun des palatins. L’ethmoïde porterait 16 dents implantées suivant cinq rangées ayant pour formule 5 + 4 +3 + 2+72,ce qui donnerait 101 dents. Cette interpré- tation est d’ailleurs impossible et Pictet paraît l’avoir lui-même abandonnée (4). Il pense que la pièce qu’il regarde comme l’ethmoïde a dû être précédée par l'os vomer; or nous savons, par Agassiz, que chez les Lépidostées, si voisins à tant d’égards des Lepidotus, « en avant du frontal principal, la couverture du bec offre deux os plats et peu larges, qui s’avancent jusque tout près de l’extrémité du mu- seau. Ces os forment la continuation du museau dans le même plan que les fron- taux, et prolongent par des arêtes inférieures la gouttière des nerfs olfactifs jusqu’à l'extrémité du museau; c’est au-dessous d’eux que sont creusées les fosses nasales. Ils correspondent sans doute aux os nommés par Guvier efhmoïdes chez les Pois- À) Agassiz, Rech. sur les Poiss. foss., t, IT, 2e partie, p. 14. 2) Descr. des Reptiles et Poissons fossiles de l'étage virgulien du Jura Neuchätelois. 3) Op. cit., p. 36, pl. XVIII, fig. 4. (4) A l'explication des planches VIII et XVIII (p. 81 et 84), il indique que l’exemplaire figuré re- présente « une portion de la mâchoire supérieure (vomer et palatins) » du prétendu Sphærodus gigas. ( ( ( 16 MÉMOIRE SUR LES sons (1). » Ces os ne portent d’ailleurs pas de dents et leurs rapports avec les vomers sont tout autres que le suppose Pictet. Toutes les pièces figurées jusqu’à présent, soit par Agassiz, soit par Pictet, soit par M. Quenstedt, se rapportent à la partie supérieure de la bouche. Il nous reste, pour faire connaître d’une manière complète la dentition du Sphærodus gigas, à étudier un maxillaire inférieur provenant de la collection Dutertre-Delporte au Musée de Boulogne-sur-Mer, maxillaire trouvé dans la partie supérieure du terrain kimmé- ridgien des environs de cette ville. Le maxillaire inférieur du côté droit que nous figurons (PI. I, fig. 2) ressemble beaucoup, dans son ensemble, à celui du Lepidotus palliatus que nous décrirons plus bas. Cet os atteint de très-fortes dimensions: sa longueur en ligne droite est, en effet, de 0"165 depuis la partie symphysaire jusqu’à l’angle; sa largeur atteint 0"080, sa hauteur à la symphyse 0055. La face antérieure ou cutanée est courbée ; assez arrondie dans la partie qui porte les dents, elle s’aplatit dans le reste de son étendue ; la portion dentaire est assez fortement rugueuse ; le reste de la surface de l'os est presque lisse. Le bord infé- rieur est tranchant et suit la courbure générale de l’os. La face profonde présente, comme chez l’autre espèce, une rainure très-prononcée. La face inférieure se con- tinue avec la face antérieure, celle-ci s’arrondissant inférieurement jusqu’au bord qui limite la face postérieure. La face symphysaire est triangulaire. La partie articu- laire ressemble à celle du L. palliatus. La portion postérieure de l’os est trop frustre pour que nous puissions l’étudier avec soin; il est probable toutefois qu’elle était semblable à ce que nous indiquerons chez le L. palliatus. La face dentaire est assez bombée dans son ensemble, beaucoup plus toutefois dans le sens antéro-postérieur que dans le sens transversal, où la courbure est à peine marquée. Le bord antérieur, d’abord un peu arrondi, se porte fortement en arrière au niveau de la troisième rangée de dents, la courbure étant continuée par la portion articulaire. Le bord postérieur est droit jusqu’à l'extrémité de la portion dentaire ; à partir de ce point, il se porte en arrière, en s’arrondissant, La face dentaire est armée de 24 dents, dont quelques-unes n’ont laissé que leur empreinte. Ces dents sont arrondies et d'autant plus grandes qu’elles sont plus près du bord postérieur; elles sont disposées suivant cinq rangées concentriques, à concavité tournée en avant. La première rangée ne comprend qu’ung seule dent; la trace de la racine, seule visible, montre que cette dent devait être un peu oblongue; nous ne savons pas. si, comme chez le Lepidotus palliatus, elle était acuminée ; cela est probable, Pictet (2) (4) Rech, sur les Poiss. foss., t. I, 2° partie, p. 42. (2) Pictet et Jaccard, op. cit., pl. VII, fig. 3 a et b, 4 a et b. LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 17 ayant figuré des dents de Sphærodus gigas appartenant certainement aux rangées antérieures et terminées par une pointe mousse. La seconde rangée se compose de quatre dents ; les deux postérieures sont seules en place ; la seconde était tombée, en effet, depuis longtemps et n'avait pas été remplacée au moment où l’animal est mort (1); la première dent venait de tomber depuis peu. On compte six dents à la troisième rangée : la plus antérieure n’a laissé qu’une empreinte très-fruste et doit avoir disparu du vivant de l’animal ; les dents médianes sont les plus grandes. Six dents composent la rangée suivante ; de même qu’à la cinquième rangée, ce sont les dents internes et postérieures qui sont les plus grandes. La dernière rangée comprend sept dents, quatre le long du bord symphysaire, trois le long du bord postérieur, qu’elles occupent tout entier depuis l’angle postéro-interne jusqu’à la fossette du tendon du temporal. Cette mâchoire ne montre pas de dents de remplacement ; on voit seulement à la face externe, près du bord dentaire, des traces d’alvéoles de remplacement com- plétement oblitérées. Il semblerait, dès lors, que les dents étaient remplacées jus- qu’à une certaine période de la vie, et que chez l’animal adulte les dents de la mâchoire étaient définitives. Le long du bord postérieur, au-dessus de la rainure si profonde qui creuse la face postérieure, on remarque toutefois deux bombements de l'os qui sembleraient indiquer que deux dents de remplacement pourraient exis- ter sous les cinquième et sixième dents de la dernière rangée. Les matériaux dont il nous a été possible de disposer ne nous fournissant aucun fait nouveau sur la disposition et le mode d'évolution des dents de remplacement, nous renvoyons pour ce sujet aux travaux publiés par MM. Quenstedt (2) et Pictet (3). (4) Les traces laissées par cette dent sont tellement légères qu’elles n’ont pu être indiquées par le dessinateur. Il en est de même pour la dent antérieure de chacune des troisième, quatrième et cin- quième rangées. (2) Jahreshefte des Vereins für vaterlændische Naturkunde in Württemberg, t. IX, p. 361, pl. VIF, fig. 4b, cet d, 5, 6,7 et 8; — Handbuch der Petrefactenkunde, 2 éd., p. 240; — Der Jura, p. 780. (3) Descr. des Reptiles et Poissons foss. de l'ét. virgulien du Jura Neuchälelois, p. 35, pl. VIII et IX. Soc. GKOL. — 3 SÉRIE, T. IL. — MÉM. N° 1. 3 18 MÉMOIRE SUR LES LEPIDOTUS PALLIATUS, Agassiz. Dans son ouvrage classique sur les Poissons fossiles, Agassiz décrit sous le nom de Lepidotus palliatus deux écailles ayant dû appartenir à une espèce gigantesque (1). Ces écailles « ont été trouvées dans la glaise, sur la plage, entre la tour d’Ordre et le moulin Hubert, à Boulogne-sur-Mer. Leur forme est rhomboïdale ; la plus grande (fig. 3), qui provenait sans doute du milieu des flancs, est plus carrée que la petite (fig. 2), qui provenait probablement du pédicule de la queue. Quoique ces deux écailles diffèrent passablement dans leur aspect, j'ai cependant la conviction, écrit Agassiz, qu’elles appartiennent à la même espèce, non point seulement parce qu’elles ont été trouvées ensemble, mais encore parce que la surface de leur émail présente vers son milieu de très-petits tubercules semblables. D'ailleurs, la petite écaille est lisse ; mais il n’en est pas de même de la grande : bien que rugueuse vers son centre, elle présente des arêtes arrondies, séparées par des sillons peu pro- fonds, divergeant vers le bord postérieur en s’élargissant et formant comme un faisceau pyramidal de baguettes faisant corps avec la surface de l’écaille. Ces rayons ne s'étendent cependant pas jusqu'aux angles postérieurs de l’écaille, qui sont lisses et arrondis ; mais ils forment une espèce de feston au milieu du bord postérieur. Le reste de la surface de l'émail est lisse, comme dans la petite écaille. Au bord supé- rieur de la grande, on voit, à la hauteur de la limite de l’émail, la partie inférieure d'un grand ongjlet articulaire brisé. Son bord antérieur est également endommagé, en sorte qu’il n’est pas possible de s’assurer comment il était échancré. Dans la petite écaille, ce bord est droit ; ce qui confirme mon opinion qu'elle était placée sur le pédicule de la queue. » À en juger par les dimensions de ces écailles, comparées à celles des espèces de ce genre dont je connais des exemplaires entiers, et en tenant compte des légères différences que présentent les écailles chez différentes espèces dans leurs pro- portions avec la grandeur du corps, on peut en conclure que le L. palliatus avait au moins deux pieds de large sur huit pieds de long ; dimensions auxquelles les plus grands Lépidostées sont loin d'atteindre. » De nombreuses pièces trouvées toutes ensemble par Dutertre-Delporte au lieu même d’où proviennent les deux écailles décrites par Agassiz, nous permettent de faire connaître le Lepidotus palliatus. Ces pièces, conservées au Musée de Boulogne- (4) Recherches sur les Poissons fossiles, t, II, 47e partie, p. 255, pl. XXIX C, fig. 2 et 3. LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS,. 19 sur-Mer, ont été recueillies dans la partie supérieure de l’étage kimméridgien, entre la ville et La Crèche. Les écailles de la partie antérieure et moyenne du tronc (Pl. Il, fig. 3) sont quadrangulaires ; elles sont divisées à la surface externe en deux portions par une sorte de crête, de chaque côté de laquelle la surface s'incline en sens inverse : la partie antérieure est cachée sous l’écaille de la rangée précédente ; la partie posté- rieure est libre ; celle-ci, recouverte par un émail noir et brillant, est parcourue par des lignes saillantes plus foncées que le reste de l’écaille et marquées surtout près du bord postérieur. Le bord supérieur, de même que chez le Lepidosteus osseus, présente une forte apophyse montante, devant s’engrener dans une fossette que l’on remarque à la partie interne du bord inférieur de l’écaille (1) ; cette apo- physe est très-saillante. On doit noter, en outre, que tout le bord supérieur est taillé en biseau, de manière que l’union des écailles entre elles était très-intime; cette union était d’ailleurs facilitée par de fortes dentelures que l’on voit au bord infé- rieur. Disons aussi que le bord antérieur est profondément échancré, l’écaille pré- sentant deux longs prolongements, le supérieur un peu plus long que l’inférieur. La face interne est irrégulière. L’écaille que nous venons de décrire est plus haute que longue (longueur de l’écaille, 0"055 ; de la portion émaillée, 0*028 ; hauteur, y compris le crochet articu- laire, 0"057 ; hauteur de la partie émaillée, 0*040). D’autres écailles, au contraire (PI. II, fig. 2), ont la partie émaillée aussi longue que haute (longueur de l’écaille, 0"056 ; de la portion émaillée, 0"040 ; hauteur de lécaille, 0"047). Ce sont elles qui montrent le mieux les faisceaux divergents de la surface libre. Remarquons que l’écaille figurée sous le n° 1 (PI. IT) est tout à fait semblable à celle sur laquelle Agassiz a établi le type de l'espèce. L’engrenage que nous avons noté au bord inférieur n’existe plus sur des écailles d’une série plus inférieure. Chez celles-ci le bord libre ou postérieur, au lieu d’être droit, est obliquement coupé de haut en bas ; le crochet articulaire est remplacé par une petite saillie ; la distinction entre la surface libre et la surface recouverte n’est plus marquée par une crête saillante de chaque côté de laquelle la surface de l’écaille s'incline en sens inverse ; elle n’est indiquée que par une coloration terne, la surface libre étant brillante et revêtue d’une couche épaisse de ganoïne ; le bord antérieur est d’ailleurs excavé et présente les deux processus articulaires, l’un supé- rieur, l’autre inférieur, dont nous avons déjà parlé. La longueur de l'écaille que nous figurons (PI. Il, fig. 4) est de 0"053 ; sa hauteur de 0038. Nous croyons qu’il faut rapporter à une région intermédiaire entre celle des flancs et celle du dos, des écailles qui présentent les caractères suivants : le bord posté- (1) Les écailles des Lepidotus unguiculatus (Agassiz, Rech. Poiss. foss., pl. XXX, fig. 7) et L. radiatus (Ibid., fig. 3) présentent une apophyse articulaire semblable. 20 MÉMOIRE SUR LES rieur est obliquement taillé de haut en bas et d'avant en arrière ; le processus arti- culaire est faible au bord supérieur, qui est mince ; le bord inférieur, par contre, est plus épais ; le bord antérieur montre les deux processus articulaires signalés aux écailles précédemment décrites. Quelques lignes rayonnantes se voient encore à la portion émaillée et près du bord libre de l'émail. Les lignes rayonnantes de la surface émaillée disparaissent sur les écailles de la partie postérieure du tronc (PI. IT, fig. 7), mais la partie émaillée est plus ou moins granuleuse. Le bord libre est obliquement coupé de haut en bas; le bord supérieur est pourvu d’un faible crochet articulaire ; le bord antérieur est profondément échancré et la partie supérieure s'étend plus en avant que la partie inférieure. La face pro- fonde de l’écaille est irrégulière et présente le long du bord inférieur une rainure limitée par une saillie tuberculeuse. Les écailles du pédicule caudal prennent une forme losangique ; c’est l’une d'elles qu'Agassiz a figurée sous le n° ? de la planche XXIX C' (1). La portion émaillée couvre la plus grande partie de la surface ; le bord postérieur est fortement oblique ; l'angle antérieur, situé dans le prolongement direct de l'angle postérieur, est allongé; le bord supérieur est parallèle au bord inférieur ; à la rencontre des bords supé- rieur et antérieur se voit une apophyse montante assez saillante, semblable à celle que l’on remarque chez le Lepidosteus osseus actuel ; le long de ce bord antérieur, et à la face interne de l’écaille, est une rainure destinée à l’imbrication de la série supérieure ; tandis que ce bord est comme tranchant, le bord inférieur est mousse. Nous regardons comme provenant de la série dorsale la petite écaille représentée sous le n° 6 (PI. II). Elle est plus cordiforme que les autres ; l'angle antérieur se prolonge en une pointe prononcée ; l’angle postérieur est arrondi ; la portion émaillée présente une profonde fossette, de forme allongée, semblable à ce que l'on observe chez les Lépidostées ; le reste de la surface émaillée est granuleux. Souslen° 5 (PL. IT) est figurée une écaille voisine, sans aucun doute, d’une nageoire verticale, de l’anale probablement. Sa forme est très-irrégulière et le processus articulaire fort allongé ; la surface externe de l’écaille est bosselée ; le long du pro- cessus est une rainure destinée à l'articulation de l’écaille voisine. La fossette que nous avons indiquée à la partie libre de l’écaillé du dos se re- trouve sur d’autres écailles qui devaient faire partie de la ligne latérale. Celles que nous avons sous les yeux proviennent toutes de la portion postérieure du corps ; leur forme est losangique ; l'émail est fortement granuleux, aussi bien pour les écailles de la partie postérieure du tronc que pour celles du pédicule de la caudale. De même que les Lépidostées actuels, les Lépidotes jurassiques avaient presque toutes les plaques céphaliques granuleuses. D’après Agassiz, les Lepidotus gigas, L. rugosus et L. ornatus du Lias, les L. minor et L. Mantelli du Purbeckien (RONDE NTI: LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 21 présentaient ces dispositions, que, suivant Pictet, l’on retrouverait chez le L. minor du Jura Neuchäâtelois. M. Egerton signale également de petits tubercules isolés de ganoïne irrégulièrement semés sur les os du crâne du L. longiceps trouvé dans le Deccan (1). Il en était de même chez le ZL. palliatus ; la pièce que nous figurons (PI. II, fig. 8) nous parait être une plaque occipitale du côté gauche, très-semblable à celle que l’on voit chez les Cylindrosteus (C. Castelnaudi) ; nous remarquons, en effet, que la plaque devait s’élargir en arrière. Chez les Atractosteus (A. trichætus) la plaque est élargie au milieu de sa longueur ; elle a même largeur dans toute son étendue chez les Lepidosteus (L. Harlani). Les os des membres ne nous sont connus que par les deux pièces décrites ci- dessous. L’'humérus du côté gauche que nous avons sous les yeux (PI. IT, fig. 9) ressemble beaucoup à celui des Lépidostées actuels ; le bord supérieur est, toutefois, à peine échancré ; l’angle postérieur, en même temps externe, si élevé chez le Lepidosteus osseus, est à peine marqué chez notre Lepidotus. On remarque à l'extrémité du bord interne ou antérieur, une facette pour l'articulation avec le scapulaire; cette facette est taillée de dedans en dehors, de haut en bas et d’arrière en avant. La face externe est plane ; le bord inférieur est épais, surtout dans la partie qui correspond au ra- dial ; la portion cubitale est bien plus mince. L'os du bassin est tout à fait semblable à celui du Lepidosteus osseus. Avec les écailles et les os des membres ci-dessus décrits, Dutertre-Delporte a recueilli trois pièces se rapportant à la mâchoire inférieure et à la partie supé- rieure de la bouche ; ces pièces nous font connaître assez en détail l’ostéolosie de cette partie de la tête chez le Lepidotus palliatus. L’une d’elles est un maxillaire inférieur du côté droit (PI. I, fig. 1 et 1 a). La face antérieure du corps ou cutanée est courbée d'avant en arrière ; aplatie dans la portion articulaire, elle est très-renflée dans la partie qui porte les dents. Cette dernière partie est rugueuse à la surface externe et a dû certainement donner insertion à des muscles puissants ; l’autre partie présente, à l’union du tiers inférieur avec les deux tiers supérieurs, une gouttière peu profonde, mais assez large, dirigée horizontalement et ayant servi à loger un tendon allant s’insérer aux rugosités qui se voient à l'extrémité de la rainure. La face externe peut se décom- poser en deux : une plus interne correspondant aux quatre dents antérieures, l’autre postérieure ; la face de l'os s’infléchit fortement en arrière au niveau du rac- cordement de ces deux surfaces. Le bord inférieur, presque tranchant, à peine ar- rondi, suit la courbure générale de la face antérieure de l’os. (1) On two new species of Lepidotus from the Deccan, Quart. Journ. Geol. Soc.,t. X, p. 374, pl. XIE, fig. 1; 1854. 29 MÉMOIRE SUR LES La face symphysaire est large, de forme triangulaire, la pointe du triangle étant inférieure ; le bord antérieur qui la limite va obliquement de la première dent au bord inférieur ; le bord postérieur est droit. Cette face présente des rugosités très- saillantes, séparées par de profondes dépressions qui devaient constituer une articu- lation très-solide, ne permettant aucun écartement des deux branches de la mandi- bule ; il en est de même chez les Lépidostées actuels, chez lesquels les deux branches de la mâchoire sont fortement unies dans leur partie symphysaire. Remar- quons que cette union intime des deux branches de la mâchoire n’est pas la règle chez les Poissons actuels, surtout chez les broyeurs, chez lesquels doit s’accomplir un mouvement de déduction. Chez les Daurades, par exemple (Chrysophris haffara), nous voyons que la partie symphysaire, taillée en biseau, n’est réunie à celle du côté opposé que par des ligaments, de manière à permettre des mouvements laté- raux assez étendus. La face postérieure est concave dans son ensemble ; au-dessous des alvéoles, elle présente une profonde dépression, marquée surtout au niveau de l’origine de l’ex- trémité articulaire de l'os. De même que chez les Lépidostées actuels, la mâchoire inférieure du Lepidotus palliatus est composée du dentaire, de l’angulaire, de l’operculaire, du surangulaire et de l’articulaire. Par ce caractère la famille des Lepidoti se rapproche tout à fait de celle des Lepidosteidæ, et s'éloigne des Sauroïdes vrais, chez lesquels le suran- gulaire n’existe pas ; cet os manque en effet chez le Polyptère (1). Le dentaire forme toute la partie qui porte les dents, et s’étend en dehors et en arrière jusque dans la fossette d'insertion du temporal, dont cet os constitue la paroi antérieure. La surface dentaire est aussi longue que large, la plus grande largeur de cette portion correspondant au niveau de la quatrième rangée de dents, c’est-à- dire au point où la courbure générale de l'os change brusquement. Toute la partie dépourvue de dents est aussi longue que la portion dentaire. L’angulaire est bien développé, et sous ce rapport la mâchoire ressemble à celle du Polyptère, chez lequel cet os apparaît à la face interne de la mâchoire, tandis que chez le Lépidostée il est caché par l’operculaire. La portion que l’on voit à la face interne est aussi développée que la partie externe. Au-dessus de l’angulaire et en arrière du dentaire, se trouve l’operculaire, qui contribue à former la paroi interne du creux par lequel les nerfs et les vaisseaux den- taires pénètrent dans la mâchoire et qui est destiné à l'insertion du tendon du musele grand temporal. La forme de l’operculaire est très-irrégulière : prolongé en arrière (1) Des genres qui composaient cette famille des Sauroïdes, certains ont été réunis aux Crossoptery- gidæ : tels sont le Polyptère parmi les Poissons actuels, les Saurichthys parmi les fossiles ; d’autres ont été rangés parmi les Lepidosteidæ, comme le Lépidostée parmi les Poissons de la faune actuelle, les Eugnathus, les Ptycholepis, les Pachycormus, les Caturus, ete., parmi les Poissons fossiles. LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 23 sous forme de pointe au-dessus de l’angulaire, cet os devait former une branche arrondie, s'appliquant contre l’articulaire ; la partie antérieure s’avance en coin pour se mettre en rapport avec le dentaire. Cette pièce, on le voit, est bien plus semblable à celle que l’on remarque dans la famille des Lepidosteidæ actuels que dans d’autres familles que l’on peut provisoirement ranger dans le même sous-ordre des Lepidosteidæ (1). Suivant Agassiz, en effet, le genre Eugnathus aurait la pièce operculaire conformée comme chez le Polyptère ; or chez ce dernier la face interne de l'angle de la mâchoire «est garnie tout du long par une pièce mince, très-effilée en avant, formant la paroi interne du canal maxillaire, et portant sur son bord supé- rieur une rangée de petites dents en velours. Cette pièce est remarquable par une branche montante très-considérable, qui s’élève à angle droit sur la mâchoire et s’engrène dans le trou temporal formé par l'arc palatin (2). » Dans la famille des Lepidoti, de même que chez les Lepidosteidæ, la pièce operculaire, beaucoup plus réduite, ne porte pas de dents. Comme d’habitude, la cavité destinée à l'insertion du tendon du temporal est complétée en dehors par une pièce plate, écailleuse, qui est le surangulaire. Cette pièce paraît avoir eu la même forme que chez les Lépidostées actuels; sa portion la plus antérieure limite la cavité dont nous venons de parler; l’autre est en rapport avec l’articulaire. Cet os, enchässé entre le surangulaire en dehors, l’operculaire en dedans, l’angu- laire en bas, constitue la portion par laquelle la mandibule s’articule avec le jugal. La surface articulaire est arrondie dans le sens antéro-postérieur, en même temps externo-interne, et forme un véritable condyle. Ce condyle est séparé du surangu- laire, du moins dans sa partie antérieure, par une rainure peu profonde; une gout- tière l’isole de la partie externe de l'os, de celle qui, s’appliquant contre l’opercu- laire, devait contribuer à former une branche arrondie, analogue, jusqu’à un certain point, à la branche qui chez le Polyptère, les Saurichthys, les Eugnathus, s'engage dans le trou formé par l'arc palatin, ainsi que nous l’avons dit plus haut. La face postérieure de l’articulaire est arrondie ; sa face antérieure forme le fond de la cavité (4) Nous avons provisoirement classé les Lepidosteidæ de l’époque jurassique en onze familles, savoir : Macrosemii: A. Propterus, Notagogus ; B. Macrosemius, Disticholepis, Histionotus, Legnonotus, Rhynchoncodes, Nothosomus, Ophiopsis ; — Aspidorrhynchi: Aspidorrhynchus, Belonostomus, Prionotus ; — Lepidoti : Lepidotus ; — Semioncçti z Semionotus ; — ? Cos- molepi : Cosmolepis; — Pholidophori =: Pholidophorus ; — Caturi : Caturus, Sau- ropsis, Liodesmus, Heterothrissops, Pseudothrissops, (? Coccolepis); — Pachycormi : Pachycormus, Amblysemius, Strobilodus, Thrissonotus, Eurycormus, (? Endactis, ? Osteorachis); — Platygiaci : Platygiacum ; — Eugnathi : Eugnathus, Conodus, Ptycholepis, Heterolepidotus, Oxygnathus ; — Lophiostomi : Lophiostomus (H.-E. Sauvage, Essai sur la Faune ichthyologique de la période liasique, Are partie, p. 48 ; 4875). (2) Agassiz, op. cit., t. II, 2€ part., p. 42. 24 MÉMOIRE SUR LES d'insertion du grand muscle temporal. Cette cavité est profonde : sa paroi antérieure est limitée par le dentaire; le fond, la paroi postérieure et la face interne, par l’arti- culaire ; la face externe, par le surangulaire. La face de trituration est garnie de 45 dents, qui diffèrent de forme suivant la place qu’elles occupent sur la mâchoire : elles sont d'autant plus grandes et plus arrondies qu’elles sont plus éloignées du bord de la mâchoire. Disposées sur sept rangées à concavité tournée en avant, elles sont orientées suivant le sens trans- versal de l'os. La première rangée (nous comptons de l’avant à l'arrière) est composée de deux dents petites, en forme de cône, à base elliptique, à pointe prononcée, mais mousse. Quatre dents se voient à la seconde rangée; elles ont même forme que les précé- dentes ; les deux médianes, moins saillantes que les autres, sont dans un état d’évo- lution moins avancé. La troisième rangée comprend huit dents disposées suivant une courbe prononcée et légèrement onduleuse; la première et l’avant-dernière ressemblent à celles que nous venons de mentionner; la cinquième et la sixième sont arrondies, à base elliptique ; les autres présentent en leur milieu une légère pointe se détachant de la surface de la dent, qui est en forme de cône très-sur- baissé. On compte également huit dents à la quatrième rangée; la première devait sans doute être acuminée; la dernière, elliptique et arrondie, se relève en une petite pointe saillante; les autres sont arrondies. Quant à la rangée suivante, la cinquième, c’est celle qui comprend le plus grand nombre de dents : neuf. Les sept dents qui composent la sixième rangée sont disposées suivant une ligne courbe ; elles sont hémisphériques, à part la plus antérieure, qui a la forme d’un cône sur- baissé; les trois avant-dernières sont plus grandes que les autres et présentent une pointe médiane à peine marquée. La dernière rangée est formée de sept dents dis- posées le long des bords interne et postérieur; elles sont les plus grandes de la mâchoire et rappellent tout à fait les dents rapportées au genre Sphærodus d’A- gassiz.. Il est à noter que toutes les dents hémisphériques, lorsqu'elles ne sont pas usées, ont une faible pointe, à peine détachée du reste de la surface émaillée. Un léger collet sépare la racine de la dent. Cette racine est plus longue que la portion émaillée : ainsi, pour la première dent de la deuxième rangée, dent margi- nale et fortement acuminée, nous comptons 8"" pour la longueur de la racine et 5 seulement pour celle de la portion émaillée, la plus grande épaisseur de la dent étant de 7°”. Pour les plus grandes dents hémisphériques, la proportion entre la longueur des deux parties est à peu près la même, 6""et 4""5, la plus grande lar- geur de la dent pouvant atteindre 10""5 (cinquième dent de la dernière rangée). De même que dans les pièces rapportées par Pictet {1) aux Lepidotus lævis et (4) Descr. des Reptiles et Poissons fossiles de l'étage virgulien du Jura Neuchâtelois, pl. VIL, fig. 9, 10 aet d; pl. VE, fig. 1 cet d. LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 25 Sphærodus gigas, nous notons que les dents de remplacement sont placées en sens inverse des dents de trituration. La gueule devait être armée, en haut, de dents nombreuses; Dutertre-Delporte a recueilli en effet, avec la mandibule que nous venons de décrire, deux os qui indi- quent chez le Lepidotus palliatus un développement considérable des dents broyantes. L’homologie de ces deux pièces étant assez difficile à déterminer, il nous semble préférable de les faire connaître en détail, avant de rechercher leur place, soit à la voûte palatine, soit à la mâchoire supérieure. Le premier de ces os (PI. II, fig. 10) est long de 0084, large de 0"031 dans sa partie antérieure, de 0®040 dans sa portion postérieure; sa plus grande hauteur, dent comprise, est de 0*035. La face dentaire de cette pièce est, dans son ensemble, légèrement concave d’avant en arrière, la partie antérieure étant moins abaissée que la partie postérieure; elle est aussi légèrement inclinée de dedans en dehors. On compte sur cette face 40 dents, disposées suivant sept rangées embrassantes, à concavité tournée en dehors; les dents sont d'autant plus grandes et plus régulièrement hémisphériques, qu’elles sont plus postérieures et en même temps plus internes. Notons aussi que chaque rangée commence par des dents en forme de cône assez allongé, et que ce cône s’a- baisse de plus en plus jusqu’à ce que l’on observe des dents demi-sphériques, sur lesquelles une petite pointe centrale paraît représenter la partie acuminée des dents antérieures et externes; cette gradation se voit nettement sur les dents de la qua- trième rangée. À la première et à la seconde rangée (nous comptons de droite à gauche) nous ne voyons que la place sur laquelle s’insérait la couronne ; de même que chez le Sphærodus gigas, en effet, la couronne de la dent se détache avec la plus grande facilité. La première rangée se compose de deux dents, la seconde de quatre; d’après la place qu’elles occupent sur l'os, ces dents, les antérieures du moins, devaient être acuminées. Neuf dents se comptent à la troisième rangée; les six postérieures se trouvent le long du bord interne de l’os et sont hémisphériques, les posté- rieures étant les plus grandes ; les autres dents ont la forme de cônes très-surbaissés. On note le même nombre de dents (9) à la rangée suivante; la plus antérieure est en forme de cône assez élevé; l’une de ces dents présente en sa partie médiane une légère pointe à peine élevée au-dessus de la surface de l'émail. La cinquième rangée se compose de huit dents disposées suivant une courbe irrégulière; c’est à cette rangée que l’on peut le mieux voir la transition entre les dents en forme de cône élevé et les dents tout à fait hémisphériques, de telle sorte que le passage est insensible entre les dents typiques de Lepidotus et celles qu’Agassiz attribuait au genre Sphærodus. Les dents de la sixième rangée, au nombre de six, plus petites que les autres, sont, à part l’avant-dernière, en forme de cône assez élevé. Il en est SOC. GÉOL. — de SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 1. 4 26 MÉMOIRE SUR LES de même pour les deux dents de la septième rangée ; nous avons déjà dit, en effet, que les dents sont d'autant plus petites et plus acuminées qu’elles se rapprochent davantage du bord externe de l'os (1). Le remplacement des dents se faisait de la même manière que chez le Sphærodus gigas; nous remarquons, en effet, au-dessus de la dernière dent de la troisième rangée, une dent de remplacement hémisphérique, pourvue d’une légère pointe acu- minée, de telle sorte qu’il est probable que toutes les dents demi-sphériques devaient être munies d’une pointe semblable, lorsque la surface émaillée n’était point usée par la trituration. On sait, d’après les observations de MM. Pictet et Quenstedt, que la couronne de la dent de remplacement se forme en sens inverse de celle qui sert à la trituration : placée directement sous la racine de cette dernière, les deux bases sont d’abord parallèles; puis peu à peu la dent se dévie, bascule, décrit un demi-cercle jusqu’à ce qu’elle arrive à sa position normale. Les auteurs que nous venons de citer notent que chez le Sphærodus gigas les dents de remplacement sont plus pâles et se reconnaissent à l’absence de collet; nous ferons observer que l'émail des dents de remplacement est, chez le Lepidotus palliatus, tout aussi brillant que celui des dents de trituration. Le second fragment (PI. Il, fig. 11) est long de 0"105, large de 0"032 à sa partie antérieure, de 0"030 à sa partie postérieure ; sa plus grande hauteur, dent comprise, est de 0038. La portion antérieure de l’os, plus étroite que la partie moyenne, se termine par une surface irrégulière et coupée en biseau ; la partie postérieure se prolonge plus au côlé interne qu'au côté externe. La face interne, taillée perpendiculairement, pré- sente, dans ses deux tiers antérieurs, une surface très-rugueuse, destinée à l’arti- culation avec les os placés à sa partie interne; l’autre portion, qui correspond à l’antépénultième rangée de dents, est presque lisse; comme chez la plupart des Poissons, l'articulation de cette portion avec l'os voisin devait se faire plutôt par juxtaposition, par suture écailleuse, que par engrènement. Le bord interne est pres- que droit; le bord externe, au contraire, paraît décrire une courbure assez marquée dans son tiers antérieur ; la face externe est fortement rugueuse. La face supérieure est d'autant plus élevée qu’elle est plus interne, le bord interne présentant un bord étroit et tranchant, élevé au-dessus du bord externe; elle est d’ailleurs parcourue longitudinalement par une crête assez saillante, présentant une faible rainure dans sa portion médiane, de telle sorte que la face supérieure montre trois rainures plus ou moins marquées. La face dentaire est garnie de 25 dents, d'autant plus grandes et plus arrondies (4) Cette pièce a déjà été figurée dans notre Catalogue des Poissons fossiles des formations secon daires du Boulonnais (Mémoires de la Société académique de Boulogne-sur-Mer, t. WE, pl. I, fig. M ; 1867). LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. ai qu’elles sont plus postérieures. Ces dents sont disposées suivant huit rangées. On compte deux dents à la première rangée; l’une d'elles est très-acuminée, le sommet au-dessus du collet se trouvant à une distance égale à celle qui sépare ce collet de la base de la racine; l’autre dent ne doit qu’à l’usure d’avoir son som- met beaucoup plus surbaissé (1). La rangée suivante est formée de trois dents disposées suivant une courbe à concavité postérieure; elles sont à peine acuminées. Les dents de la troisième rangée, de même forme que les précédentes, sont au nombre de quatre, disposées suivant une ligne un peu onduleuse. Il en est de même pour les cinq dents de la quatrième rangée. A la rangée suivante on compte quatre dents hémisphériques, disposées suivant une courbe à concavité antérieure ; pour l’une d’elles la hauteur au-dessus du collet n’est que de 4 millimètres, tandis que sa largeur atteint 8"*5. Les trois dents de la sixième rangée, placées suivant une courbe peu prononcée, ressemblent beaucoup, par leur forme et par leurs di- mensions, à celles des deux rangées suivantes, qui comprennent chacune deux dents implantées suivant une ligne droite et séparées l’une de l’autre par un assez grand intervalle. Des dents de remplacement se voient sous les dents les plus internes des seconde, troisième et quatrième rangées, et sous les dents les plus externes des troisième et cinquième rangées; ces dents, dont l’émail est très-brillant, ne diffè- rent des dents en fonction que par un cône central plus acuminé. Nous remarquons aussi deux dents de remplacement derrière les deux dents de la rangée la plus pos- térieure ; elles sont presque perpendiculaires aux dents adultes, dont l’émail altéré est tombé, probablement du vivant même de l’animal; elles sont hémisphériques et présentent sur leur milieu une petite pointe à peine saillante au-dessus du reste de la surface, pointe caractéristique des dents hémisphériques non usées du ZLepidotus palliatus. Nous devons noter que le tissu de l’os, assez poreux du reste, est dé- truit tout autour des dents de remplacement. Après avoir décrit avec détail les deux pièces représentées sous les n° 10 et 11 de la planche II, nous allons essayer de fixer leur place à la partie supérieure de la cavité buccale, en nous aidant des recherches de Quenstedt et d’Agassiz sur le Lepi- dotus giganteus, le Polyptère et le Lépidostée. Dans ce dernier genre, par suite du grand allongement de la face, tous les os appartenant à la face proprement dite ont été pour ainsi dire étirés, de telle sorte que le palatin prend un développement tout à fait anormal. « Situé en dedans du » maxillaire, entre celui-ci, le sphénoïde principal et le vomer, en avant du ptéry- » goïdien, il forme la principale partie du plancher de lorbite et présente, outre » ces rapports qui lui sont communs avec le palatin des autres Poissons, des par- » ticularités très-frappantes. Et d’abord, le jugal, qui dans les autres Poissons en » est séparé par l'os transverse et ptérygoïdien, lui est ici contigu, et le palatin (1) Ces deux dents étaient détachées de leurs racines: le dessinateur a omis de les rétablir. 28 MÉMOIRE SUR LES » s'étend encore loin derrière lui. De plus, il s’avance tellement qu’il recouvre » non-seulement la plus grande partie des vomers, mais qu’il entre aussi en rapport » avec le frontal principal et les naseaux, bien que les pièces maxillaires soient » soudées d’une manière fixe sur sa face extérieure (1). » Les Lepidotus sont des Lépidostées à tête obtuse; il n’est dès lors pas surprenant que le palatin ait dans ce genre ses dimensions normales; aussi pensons-nous, avec MM. Quenstedt et Pictet, que cet os devait arriver presque au niveau antérieur du vomer. Nous serons dès lors conduit à assimiler à un palatin du côté droit la pièce représentée sous le n° {1 de la planche II. Ainsi qu’on le constate chez le Lepidotus maximus, la face externe de cet os était en rapport, dans toute son étendue, avec le maxillaire supérieur ; il en est de même chez le Polyptère et chez le Lepidosteus osseus. La face interne, fortement rugueuse jusqu’au niveau de l’avant-dernière rangée de dents, s’articulait par engrenage avec le vomer ; dans le reste de son étendue, cette face, prolongée sous forme de lame, devait s’unir au ptérygoïdien interne. Chez le Lepidotus maximus le palatin semble ne s'être pas étendu plus loin que le vomer, si nous nous en rapportons, du moins, à la pièce figurée par M. Quenstedt; chez le Lepidotus palliatus il paraît en avoir été tout autrement, et cette espèce ferait, sous ce rapport, transition en quelque sorte entre le Polyptère et le Lépidostée. On sait que chez ce dernier, par suite de l’allon- gement de la mâchoire supérieure, le ptérygoïdien, comme chez les Crocodiles, du reste, est rejeté très en arrière et constitue la partie postérieure du plancher de l'orbite, tout en s’articulant avec le sphénoïde. Chez le Polyptère, au contraire, le bord interne du palatin est bordé par une plaque oblongue, le ptérygoïdien interne de Cuvier, formant le bord intérieur du plancher de l'orbite, occupant par son bord interne la rainure qui existe entre le vomer et le sphénoïde, et se soudant par la portion postérieure avec le tympanique. La partie interne de la portion postérieure du palatin devait être en rapport avec le sphénoïde principal. Si cette manière de voir est vraie, cette portion formerait le plafond de la gueule au-dessous des orbites, le reste de la face supérieure de l'os étant en rapport avec les frontaux. L’os que nous venons d'étudier étant un palatin, la pièce figurée au n° 10 de la planche Il est un maxillaire supérieur du côté droit. Les deux pièces peuvent en effet se mettre en rapport, par plusieurs points, et la disposition des séries dentaires se suit régulièrement d’uu os à l’autre, lorsque ceux-ci sont au contact. Ce qui vient à l’appui de notre détermination, c’est que la face externe de l’os est arrondie et ne présente aucune trace d’articulation avec des os voisins; les dents insérées le long de ce bord sont du reste marginales, et on voit bien qu’elles sont les plus externes de toute la mâchoire. On sait que chez les Lépidostées actuels l’intermaxillaire, caché à l'extérieur par (1) Agassiz, op. cit., t. II, 26 part., p. 49. LEPIDOTUS MAXIMUS ET LEPIDOTUS PALLIATUS. 29 les os labiaux, est, d’après Agassiz, suivi d’une rangée d’osselets cylindriques por- tant des dents disposées tantôt suivant un seul rang, comme chez les Gylindrostées et chez les Lépidostées, tantôt sur deux rangs, ainsi qu’on l’observe chez les Atrac- tostées. Les pièces antérieures « appartiennent à de petites pièces osseuses qui doi- vent être prises pour des intermaxillaires, à moins que l’on ne considère comme tels la double série d’os multiples qui le suivent. Dans ce cas, les maxillaires seraient fort réduits, car il faudrait nommer ainsi la baguette osseuse, très-grêle, placée de chaque côté au-devant de la chaîne des sous-orbitaires et au-dessous du prolongement antérieur de cette chaîne (1) ». Il en serait, d’après cette interpré- tation, comme chez les Plectognathes, chez lesquels le bord de la mâchoire supé- rieure est presque entièrement formé par les intermaxillaires, les maxillaires étant très-petits, tant chez les Sclérodermes, Balistides, chez lesquels le maxillaire dispa- rait derrière le prémaxillaire et se réduit à une languette osseuse donnant attache aux muscles destinés à l’occlusion de la bouche, que chez les Gymnodontes, Trio- dontiens, chez lesquels cet os, solidement uni à l’intermaxillaire, lui forme une étroite bordure, attache du muscle abaisseur (2). Un fait qui vient à l'appui de l’opinion d’Agassiz, c’est que chez les Lepidotus, certainement très-voisins des Lépidostées, la mâchoire supérieure est formée par les intermaxillaires et les maxillaires, également développés et placés à la suite l’un de l’autre, ces deux pièces osseuses portant des dents. Ce fait est exceptionnel dans la classe des Poissons (3). (1) A. Duméril, Histoire naturelle des Poissons ou Ichthyologie générale, t. IE, p. 295. (2) Voyez Dareste, Recherches sur la classification des Poissons de l'ordre des Plectognathes (Ann. Sc. not., 3° sér., t. XIV); Hollard, Mémoire sur le squelette des Poissons plectognathes étudié au point de vue des caractères qu'il peut fournir pour la classification (Ann. Sc. nat., Le sér., t. XIII). (3) A l’époque tertiaire, nous notons cette disposition chez les Cyclurus ; à l'époque actuelle, chez l'Amia, le Macrodon, l'Erythrinus, l Hyodon et l’Arapaima. EXPLICATION DES PLANCHES. (Toutes les figures sont de grandeur naturelle, excepté la figure 8 de la planche IT, qui est réduite d’un cinquième. Les pièces n'ayant pas été dessinées à la glace, sont retournées dans le dessin.) PLANCHE I. Fig. A et 4 a. Maxillaire inférieur du côté droit de Lepidotus palliatus, Ag. Fig. 2. Maxillaire inférieur du côté droit de Lepidotus maximus, Wagner (Sphærodus gigas, Ag.). (Les traces laissées par la seconde dent de la seconde rangée et par la dent antérieure de chacune des troisième, quatrième et cinquième rangées, sont tellement légères qu’elles n’ont pu être indiquées par le dessinateur.) Fig. 3. Reproduction (réduite) de la figure 4 de la planche XVI de la Description des Reptiles et Poissons fossiles de l'étage virqulien du Jura Neuchätelois. PLANCHE II. Lepidotus palliatus, Ag. Fig. 1, 2 et 3. Écailles de la partie antérieure et moyenne du tronc. Fig. 4. Écaille plus rapprochée de la région ventrale. Fig. 5. Écaille provenant d'une région voisine d’une nageoire, sans doute de l’anale. Fig. 6. Écaille de la région dorsale. Fig. 7. Écaille de la partie postérieure du tronc. Fig. 8. Plaque occipitale du côté gauche (réduite d’un cinquième). Fig. 9. Humérus du côté gauche. Fig. 10. Maxillaire supérieur du côté droit. Fig. 11. Palatin du côté droit. MEULAN, IMPRIMERIE DE A. MASSON. Mem. de la Soc. Geol. de France. PIE ae Sole MMM I FT. Formant lith. {mp Becquet a Paris. 1. Lepidotus palliatus, Agassix. — 2 et 3. L. maxemnus, Wagner Mem.de la Soc.Geol.de France. PIE SC Sens A PIE IH | 1. Formant hth. mp Becquet a Paris Lepidotas ppalliatus, Agassix . MEULAN. — IMPRIMERIE DE A. MASSON ll MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE TROISIÈME SÉRIE. — TOME PREMIER. I. PALÉONTOLOGIE TERRAINS TERTIAIRES DE L'ILE DE RHODES PAR Mr EP. FISCHER., AVEC LA COLLABORATION DE MM. COTTEAU, MANZONI Er TOURNOUÉËR. PARIS AU LOCAL DE LA SOCIÉTÉ, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7 ET cuzz F. SAVY, LIBRAIRI BOULEVARD SAINT-GERMAI 1877 IL. PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES DE L'ILE DE RHODES. DU pete A iiommenrie Te D. fi LL LULU ti seit db 0 es N LITE UPS 1 MÉMOIRES SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE TROISIÈME SÉRIE. — TOME PREMIER. IL. PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES DE L'ILE DE RHODES PAR M. PP. FISCHER,. AVEC LA COLLABORATION DE MM. COTTEAU, MANZONI Er TOURNOUËR. PARIS AU LOCAL DE LA SOCIÉTÉ, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7 CHEZ F. SAVY, LIBRAIRE BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 77 1671 { v: hi te 4 ie K Æ À Le: "HN AM ARE TO ATX 1 ES M, ; | : HP FONTAINE: SA NE EM 4. HRTOARNOT 7z:CLCONE AM UAAN û à «EI CAT LeBG RAD aa x 18 tie ; C) . L " : Matitétis , (TA AUCUNE 0 MAMAN: rien LOI OR ON RE TrAt! CE À: PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES DE L'ILE DE RHODES PAR M. P. FISCHER, AVEC LA COLLABORATION DE CS MM. COTTEAU, MANZONI er TOURNOUËR. ——— rh —— — AVANT-PROPOS. La géologie de l’île de Rhodes nous est imparfaitement connue. Deshayes (1), en décrivant les fossiles rapportés par les naturalistes de l’Expédition scientifique de la Morée, a indiqué quelques-unes des espèces de Rhodes, qui appartenaient soit à la formation marine (11 espèces), soit à la formation lacustre (5 espèces), mais sans donner de renseignements sur l’âge de ces dépôts et sur leurs relations avec les couches fossilifères de la Grèce. Spratt (2), ayant visité l'ile de Rhodes, a pu, en 1842, étudier les couches fossili- fères aux environs de la ville même de Rhodes. Il évalue leur puissance à 300 pieds environ et en donne la coupe suivante, de haut en bas: 40 Conglomérat rempli de Turbo rugosus. 20 Marne feuilletée, souvent fossilifère. Sable grossier, avec Pecten, Turbo, Échinides et Polypiers très-nombreux. Sable fin, où l’on n’a recueilli qu’un seul mollusque du genre Venus. 50 Marne sans fossiles. 60 Sable verdâtre. ” Sable brunâtre, avec beaucoup de fossiles. (1) Expédition scientifique de Morée, t. III : Zoologie, Mollusques ; 1832. (2) Notices connected with the Geology of the Islamd of Rhodes, in Proceedings of the Geological So- ciety of London, t. II, p. 773; 1842. SOC. GÉOL. — 32 SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 2. 1 2 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES Il est fâcheux que nous ne possédions pas de listes des fossiles de chacune de ces couches; peut-être y trouverait-on des différences dans le nombre proportionnel des formes éteintes. Les fossiles de Rhodes commencèrent à être étudiés plus complétement lorsque Hœærnes publia son grand ouvrage sur les Mollusques du bassin tertiaire de Vienne (1). Le Cabinet impérial de Minéralogie de Vienne avait reçu une très-belle série de coquilles envoyées par M. Hedenborg, Consul de Suède à Rhodes et auteur d’un catalogue manuscrit des fossiles de cette localité. Hœrnes, à la suite de la description de chaque espèce de Vienne, ne manque pas de citer sa présence à Rhodes lors- qu’il a pu l’établir d’après la collection Hedenborg. Le nombre des espèces ainsi signalées est considérable ; mais dans quelques cas il ne faut pas accepter sans con- trôle les déterminations généralement exactes du savant paléontologiste autrichien. Préoccupé souvent d'identifier des formes miocènes, pliocènes et actuelles, il a donné à ses espèces une ampleur exagérée et qui n’est plus en rapport avec les exigences actuelles de la paléontologie stratigraphique. M. Weinkauff (2?) a indiqué quelques autres espèces de Rhodes, d’après des communications inédites de Hœærnes et de Schwartz von Mohrenstern. En novembre 1855, M. Prus, Vice-Consul de France à Rhodes, envoya à A. d’Or- bigny une belle collection de fossiles de cette ile. D’Orbigny reconnut quelques espèces comme nouvelles dans sa collection, mais il ne les publia pas.Après la mort de d’Orbigny, cette collection fut acquise par le Muséum d'Histoire naturelle de Paris. C’est là que je commençai à l’étudier il y a plusieurs années, en l’augmen- tant de petites espèces triées dans quelques sacs de sables fossilifères. Le caractère de cette faune, plus moderne que celle de l’Astésan et du Roussillon, me porta à la considérer comme quaternaire en grande partie; elle fut ainsi désignée en 1865 par d’Archiac (3). Je dois dire qu’à cette époque le Pliocène supérieur n’était pas encore délimité, et que la succession des couches tertiaires de la Sicile n’était pas élucidée, malgré les remarquables travaux de Philippi. L'horizon, aujourd’hui si net, de Rhodes, de Monte-Pellegrino, de Cos, de Chypre, etc., est un progrès tout récent. Ges fossiles de Rhodes furent classés et je les montrai à divers naturalistes. M. Gwyn Jeffreys dans son British Conchology, M. de Monterosato dans diverses publications, en ont cité plusieurs espèces. M. Cotteau a décrit quatre espèces d’Echinides (4), remarquables par leurs affinités avec des espèces actuelles, quoique distincies par des caractères importants. Enfin M. R. Tournouër, dans son impor- A) Die fossilen Mollusken des Tertiaer-Beckens von Wien, 1856-1870. 2) Die Conchylien des Mittelmeeres, t. X et IX. ] DE L'ILE DE RHODES. 3 tant mémoire sur l’île de Cos (1), a placé les fossiles de Rhodes dans le Pliocène supérieur, et les a considérés, ainsi que ceux de Cos, comme déposés postérieure- ment aux couches à Paludines. Malheureusement la géologie de Rhodes n’a été l’objet d'aucun travail nouveau. M. Fuchs (de Vienne) m'informe que le Professeur Neumayr a passé deux jours à Rhodes, mais que le mauvais temps l’a empêché de faire des observations géolo- giques. Toutefois ce savant pense qu’il y existe des couches d’âge un peu différent, et que notamment les petits bassins lacustres à Paludina clathrata paraissent plus anciens que les strates à coquilles marines. Ce travail est donc exclusivement paléontologique; mais, pour le rendre plus complet, j'ai dû tenir compte des résultats que pouvait donner l’étude des fossiles autres que les Mollusques. M. Cotteau a revu et décrit les Échinodermes ; M. A. Manzoni a bien voulu examiner les Bryozoaires de notre collection, et il à eu la bonne fortune de pouvoir étudier concurremment la riche série du Musée de Vienne, qui lui a été libéralement communiquée par M. Fuchs. M. Terquem a consacré plus d’une année au labeur si pénible de la recherche et de la détermination des Forami- nifères ; son travail sera prochainement publié dans les Mémoires de la Société géo- logique (2). Enfin mon collègue et ami R. Tournouër s’est chargé de l'étude des Mollusques lacustres. Telles sont les sources de ce mémoire. La science paléontologique est aujourd’hui tellement difficile qu’on ne saurait s’entourer de trop de précautions contre les chances d’erreur. Je remercie donc mes collaborateurs de l’aide qu’ils m'ont ap- portée et sans laquelle mes efforts eussent été presque stériles, en présence du nombre considérable des invertébrés fossiles que nous avons dû étudier de concert. Je dois exprimer aussi toute ma reconnaissance à mon cher maître et ami M. Gau- dry, pour l’obligeance avec laquelle il a favorisé ce travail. (4) Étude sur les Fossiles tertiaires de l'ile de Cos recueillis par M. Gorceix en 1873, in Annales de l'École normale supérieure, 2 série, t. V: 4876. (2) Mém. Soc. géol., 3e sér., t. I. n° 3. 1 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES CATALOGUE DES ESPÈCES. FORAMINIFERA. Les sables fossilifères de Rhodes, examinés avec le plus grand soin par M. Ter- quem, lui ont fourni un nombre considérable d'espèces, sur lesquelles 131 sont déjà décrites ou figurées par les auteurs, et 76 lui ont paru nouvelles; soit un total de 207 espèces. Il est impossible d'indiquer avec certitude la proportion des formes perdues ou émigrées. La Méditerranée est très-riche en Foraminifères vivants, mais aucun cata- logue de ces espèces n’a été dressé. Les quelques listes locales publiées par les auteurs sont extrèmement incomplètes et ne peuvent donner aucune idée de cette belle faune. D'autre part, on découvre sans cesse à l’état vivant des Foraminifères tertiaires que l’on croyait éteints; et nos documents sur la distribution géographique des Foraminifères sont tellement pauvres qu’on ne sait pas si les lois de la répartition des autres animaux marins (Mollusques, Crustacés, Polypiers, Bryozoaires) leur sont applicables. Enfin le polymorphisme de ces petits êtres est poussé si loin qu'il ajoute une nouvelle difficulté à leur étude. M. Terquem a néanmoins reconnu à Rhodes un bon nombre de formes qu'on doit accepter comme éteintes, dans l’état actuel de nos connaissances ; résultat concor- dant avec celui de l'examen des autres fossiles de cette formation. SPONGIA. Les restes d'Éponges de Rhodes consistent en quelques spicules qui seront figurés par M. Terquem, et en perforations de coquilles et de Polypiers attribuables à des Cliona. DE L'ILE DE RHODES. 5! ANTHOZOA. 1. Caryophyllia clavus, Scacchi. Fossile de Sicile et d’Asti. Vivant dans la Méditerranée. 2. Flabellum Siciliense, M.-Edwards et Haime. Fossile de Palerme. 3. Lophohelia Defrancei, M.-Edwards et Haime. Fossile de Messine. Cette espèce est extrêmement voisine du £. prolifera, Linné, des mers de Scan- dinavie; ses calices sont moins grands, plus oblongs; les cloisons sont moins débordantes. 4. Cladocora cespitosa, Linné. Fossile de Cos, Chypre, Sicile. Vivant dans la Méditerranée. Sur 4 espèces de Polypiers de Rhodes, 2? sont éteintes; mais le Lophohelia Defrancei est probablement la forme méditerranéenne ancienne d’où provient le Z. prolifera actuel, qui pourrait par suite être considéré comme une espèce émigrée. La collection du Muséum renferme en outre un exemplaire en mauvais état d’un vrai Madrepora. La présence de ce genre à Rhodes m’a paru tellement insolite, que j'ai communiqué cet unique spécimen à M. de Fromentel, et voici ce qu’il m’écrit : « C’est un échantillon usé, roulé, dont la surface ne présente plus les caractères » distinctifs des espèces bien conservées. Cependant on reconnaît que les calices » possèdent 6 cloisons, dont 2 plus développées que les autres, ce qui est un des » caractères du genre Madrepora. » Comme fossile, il semble se rapprocher du M. lavandula, M.-Edw. et Haime /Y. » abrotanoides, Michelotti; M. lavandula, Michelin, Zcon. zooph., pl. XIV, fig. ?), » du Miocène de Turin et de Dax. Mais il se pourrait, comme je l’ai déjà constaté » dans d’autres localités, que cet échantillon ne fût qu’un fragment d’une espèce » vivante enfouie et dont les caractères spécifiques ne sont plus constatables. » En présence des doutes émis par un naturaliste aussi compétent que M. de Fro- mentel, je me borne à signaler ce Madrepora, sans lui donner un numéro dans la liste des fossiles de Rhodes. 6 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES ECHINODERMATA, par M. G. Cotteau. Echinida. 1. Spatangus Rhodi, Cotteau (Échinides nouveaux ou peu connus, n° 109, pl. XXVIII, fig. 4 ; 1876). Cette espèce se rapproche du S. purpureus des mers d'Europe ; mais elle peut en être distinguée par sa forme plus épaisse et notamment par sa région postérieure plus renflée, soit en dessus, soit en dessous, par sa face supérieure moins tubercu- leuse, par ses aires interambulacraires relativement plus étroites, par son péristome un peu plus éloigné du bord antérieur. Ces différences sont surtout sensibles si l’on compare les individus jeunes de notre espèce à ceux de même taille du S. purpu- reus. Nos exemplaires ont plus affinités avec le S. purpureus type des mers du Nord de l’Europe, qu'avec la variété meridionalis (S. meridionalis, Risso), de la Méditerranée, remarquable par son sillon antérieur plus prononcé et par sa face supérieure plus haute, plus renflée et subcarénée dans la région postérieure. 2. Brissus Scillæ, Agassiz ? L’unique exemplaire du Muséum est brisé; par ses fragments on peut le rappro- cher du B. Scillæ, espèce vivante de la Méditerranée et fossile à Malte. 3. Echinolampas Orbignyi, Cotteau (op. cit, n° 107, pl. XX VII, fig. 9-10). Ce bel Oursin offre beaucoup de ressemblance avec l'E. Rangi, Des Moulins (1870) (1), du Sénégal : la taille, la forme, l’aspect général sont les mêmes. Cepen- (1) M. Cotteau, à l'exemple de M. A. Agassiz, substitue (loc. cit.) au nom de Des Moulins, qui est accompagné d’une description très-bien faite et d'excellentes figures, celui d'E, Hellei, Perrier, 4869. Or l'E. Hellei n’a jamais été décrit, et tout ce qu’on a dit de cette espèce purement nominale se réduit à la citation suivante, extraite du travail de M. Perrier sur les Pédicellaires et les ambulacres des Astéries et des Oursins : « Espèces du Muséum: Echinolampas cyclosiomus, Leske, E. oviformis, Lam., E. Hellei, Val. (coll. Mus.). » Ces lignes ont été publiées dans les Annales des Sciences naturelles de 1870, p. 65, et non en 4869. Il est donc impossible d’accepter ce nom de collection, puisque sôn antériorité sur celui d’'E, Rangi n'est même pas démontrée. (P. F.) DE L'ILE DE RHODES. 7 dant, après un examen minutieux, on peut l’en distinguer par ses aires ambula- craires moins pétaloïdes, plus droites et se rétrécissant d’une manière moins sen- sible à leur extrémité, par ses zones porifères composées de rangées moins obli- ques, par sa face inférieure plus plane, moins pulvinée sur les bords, moins déprimée autour du péristome, et par son périprocte moins anguleux du côté externe. 4. Echinocyamus pusillus, Müller, type et var. brevis. Sur les six exemplaires de Rhodes, quatre sont identiques par leur forme gé- nérale, leur taille, la dépression de la face inférieure, la position du périprocte, la structure de l’étoile ambulacraire, etc., avec l'E. pusillus, et ne peuvent en être distingués. Les deux autres ont une forme plus arrondie, moins acuminée en avant, plus épaisse ; leur périprocte est relativement un peu plus rapproché du bord postérieur. Malgré ces différences, je serais porté à ne coasidérer, quant à présent, ces deux exemplaires que comme une variété plus courte et plus épaisse de l’£. pusillus. Parmi les nombreux exemplaires vivants de PE, pusillus que j'ai sous les yeux, je n’en vois aucun qui se rapproche de cette variété. L’E. pusillus, auquel il y a lieu de réunir, comme l’a fait M. A. Agassiz, les E. angulosus et £. Tarentinus, vit actuellement dans toutes les mers d'Europe. 5. Psammechinus Fischeri, Cotteau (op. cit., n° 110, pl. XX VIII, fig. 5-8). Cette petite espèce offre au premier abord quelque ressemblance avec les indi- vidus jeunes du P. Serresi; mais elle en diffère par ses tubercules ambulacraires et interambulacraires moins développés et plus espacés, par ses tubercules secon- daires beaucoup moins abondants, par ses zones porifères plus larges et formées de pores plus nombreux et plus serrés. On ne la confondra pas avec les individus jeunes du P. miliaris ; chez ceux-ci les rangées principales de tubercules sont beau- coup plus apparentes, et les tubercules secondaires plus nombreux ne sont pas limités à la face inférieure. 6. Psammechinus sulcatus, Gotteau (op. cit., n° 117, pl. XXIX, fig. 12-15). Espèce de petite taille, circulaire, presque plane en dessous, renflée en dessus. Zones porifères étroites, un peu déprimées, garnies de pores petits, disposés deux à deux, séparés par un renflement granuliforme, et formant, du sommet à la base, une ligne presque droite; les pores ne se multiplient pas autour du péristome. Aires 8 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES ambulacraires pourvues de deux rangées régulières de tubercules réguliers, espacés, presque partout de même taille, placés très-près des zones porifères. Granules intermédiaires abondants, inégaux, épais, séparés çà et là par de petites dépressions assez profondes et qui paraissent lisses. Aires interambulacraires présentant deux rangées principales et très-régulières de tubercules espacés, ayant partout à peu près la même grosseur, si ce n’est cependant près du péristome, où ils semblent un peu plus développés ; ces tubercules offrent à leur base un sillon lisse et hori- zontal, qui correspond à la suture des plaques. Tubercules secondaires nuls. Gra- nules intermédiaires abondants, inégaux, épars, saillants, identiques avec ceux qui remplissent l'aire ambulacraire. Zone miliaire large, granuleuse, déprimée et pres- que lisse au milieu. Péristome subcirculaire, marqué de très-légères entailles. Hauteur, 8 millimètres; diamètre, 12 millimètres. Cette espèce, en raison de la disposition de ses pores, se place dans le groupe des Psammechinus à pores simples dont le type est le P. monilis. Elle s’en distingue nettement par ses granules plus serrés, plus saillants, plus inégaux, disposés beau- coup moins régulièrement, et surtout par les sillons qui marquent la base des plaques interambulacraires. Elle ne saurait, sous aucun rapport, être réunie au P. Fischeri, avec lequel on la rencontre dans les mêmes dépôts. Ce dernier appartient à un groupe différent et sera toujours facilement reconnaissable à ses pores tout autrement disposés, à ses tubercules secondaires bien distincts vers l’ambitus et à ses granules plus fins. Asteridæ. 7. Astropecten (osselets). OGphiuridæ. 8. Ophiura (plaques des bras). Les Échinides de Rhodes sont très-remarquables. Sur les sèr espèces déterminées avec certitude, quatre sont des formes éteintes. Le Spatangus Rhodi est peut-être un ancêtre du S. purpureus, relégué aujourd’hui dans les mers du Nord et de l'Ouest de l'Europe, et l’Echinolampas Orbignyi est très-voisin de l'E. Rangi qui habite les côtes de l'Afrique occidentale. Le genre Echinolampas n’est plus repré- senté dans la Méditerranée, après y avoir été abondant dans la période tertiaire. Parmi les caractères négatifs de la faune échinologique fossile de Rhodes, on doit citer l'absence des Clypeaster, si nombreux en espèces miocènes, et des Schi- zaster, bien développés dans les couches pliocènes cireumméditerranéennes. — DE L'ILE DE RHODES. 9 BRYOZOA. Les Bryozoaires du Pliocène supérieur de Rhodes, dont on trouvera plus loin le catalogue dressé par M. A. Manzoni, sont au nombre de soixante-quatre ; mais les espèces déterminées avec précision n’atteignent que le chiffre de cinquante-quatre. Sur ces cinquante-quatre espèces, quarante-deux habitent dans les mers actuelles, douze sont des formes éteintes. La proportion des formes éteintes par rapport au nombre total est donc de 18 °/,, et elle se rapproche beaucoup de celle des Mol- lusques marins. , Quant aux espèces émigrées, il est difficile d’en apprécier le nombre, à cause de la pauvreté des documents sur la faune des Bryozoaires méditerranéens. Je ferai remarquer néanmoins que quelques-uns des Bryozoaires fossiles de Rhodes n’ont guère été signalés à l’état vivant qu'à Madère et aux Canaries (Membranipora ahqu- losa, M. irregularis, Cupularia Canariensis), où dans les mers du Nord de l’Europe (Tubulipora palmata, Alecto repens). SOC. GÉOL. — 32 SÉRIE, T. 1. = MÉM. N° 2. 2 10 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES BRACHIOPODA. 1. Argiope decollato, Ghemnitz, Fossile de Monte-Pellegrino, Pezzo. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. La collection du Muséum ne renferme que cette seule espèce de Brachiopode fossile de Rhodes. Mais Weinkauff, d’après Hærnes, indique de la même provenance l’espèce suivante : 2. Argiope Neapolitana, Scacchi. Vivant dans la Méditerranée. En outre, M. Fuchs m'a communiqué les noms de six autres espèces provenant desRhodes et conservées au Musée de Vienne, où elles ont été déterminées par M. Suess : 3. Argiope cuneata, Risso (4. pera, Megerle). Fossile de Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 4. Argiope lunifera, Philippi /A. cistellula, Wood). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 9. Argiope pusilla, Eichwald ? Fossile tertiaire de Szuskowce (Eichwald). 6. Argiope n. sp. T. Terebratula ampulla, Brocchi (T. grandis, Blumenbach). Fossile de Tarente, Militello, Melazzo, Syracuse, Santorin. 8. Terebratula n. sp. ; — an T. vitrea, var. ? Sur ces huit Brachiopodes, quatre sont des espèces ou des variétés perdues, proportion assez considérable. Le Terebratula ampulla, espèce pliocène, s’est per- pétué d’ailleurs jusque dans les couches fossilifères de Tarente, où la proportion des Mollusques éteints est sensiblement plus faible qu’à Rhodes. DE L'ILE DE RHODES. MOLLUSCA (MARINA). Acephala. 1. Gastrochæna dubia, Pennant. Fossile de Monte-Pellegrino, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 2. Corbula gibba, Olivi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos, Chypre (à Larnaca). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 3. Thracia prætenuis, Pulteney. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 4. Solecurtus candidus, Renier. Fossile de Monte-Pellegrino, Gravina, Carrubbare (Philippi). Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. o. Solecurtus coarctatus, Gmelin. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 6. Zrvilia castanea, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 7. Lutraria elliptica, Lamarck. Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 8. Mactra triangula, Renier (M. subtruncata, Montagu, var.). Fossile de Ficarazzi, Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 9. Psammobia Ferroensis, Chemnitz. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 10. Psammobia costulata, Turton. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Gravina (Scacchi), Carrubbare (Philippi). Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 11. Arcopagia corbis, Bronn. Fossile de Castel’ Arquato, Sienne, Asti, etc. 12 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES 12. Arcopagia crassa, Gmelin. Fossile de Monte Pellegrino. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 13. Tellina serrata, Brocchi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 14. Tellina donacina, Linné, var. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 15. Tellina pusilla, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 16. Gastrana fragilis, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Chypre (à Larnaca et à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 17. Tapes edulis, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. | 18. Tapes Dianæ, Requien. Fossile de Cos.«— Le type est fossile, d’après Requien, au voisinage de l'Étang-de-Diane, près Aleria (Corse). 19. Cytherea Chione, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Gravina, Chypre (à la Scala). Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 20. Cytherea rudis, Poli. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Gravina, Cos. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 21. Dosinia exoleta, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 22. Dosinia lincta, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan. — Manque dans la Méditerranée, d’après de Monterosato 23. Venus verrucosa, Linné. Fossile de Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. DE L'ILE DE RHODES. 13 24. Venus multilamella, Lamarck. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos. » Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 25. Venus fasciata, Da Costa. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 26. Venus ovata, Pennant. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 27. Circe minima, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 28. Astarte bipartita, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 29. Astarte fusca, Poli. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 30. Isocardia cor, Linné, Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 31. Cardita aculeata, Poli. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Gravina, Lamato. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 32. Cardita elongata, Bronn. Fossile de Castell’Arquato, Chypre (à la Scala). M. Weinkauff considère cette espèce comme lanalogue fossile du €. calyculata Linné; on peut l'en distinguer. 33. Cardita Rhodiensis, Fischer, Journal de Conchyliologie, t. XXV, p. 78 , 1877 (PI. I, fig. 1 et La. Coquille épaisse, très-inéquilatérale, subtrapézoïdale, renflée, ornée de 16 à 18 côtes rayonnantes, peu convexes, non noduleuses, séparées par des interstices étroits, à peine profonds, striés transversalement ; sommets renflés, infléchis en avant; bord antérieur court, arqué; bord ventral un peu arqué; bord postérieur large, subtronqué; bord cardinal déclive; lunule courte, excavée, limitée par un sillon; bord interne des valves crénelé. — Diamètre antéro-postérieur, 27°"; diamètre umbono-marginal, 23". 14 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES Espèce du groupe du Cardila sulcata, mais plus transverse, à interstices des côtes plus étroits, à bord antérieur plus court et à côtes non tuberculeuses. 34. Cardium hians, Brocchi. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cefali (Philippi). Vivant dans l'Océan (côtes ouest d'Afrique) et la Méditerranée. 30. Cardium erinaceum, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Gravina, Carrubbare (Philippi). Vivant dans la Méditerranée. 36. Cardium echinatum, Linné (C. Deshayesi, Payraudeau). Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Chypre (à Larnaca et à la Scala). Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 37. Cardium tuberculatum, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 38. Cardium papillosum, Poli. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 39. Cardium minimum, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 40. Cardium edule, Linné, var. (C. rusticum, Lamarck, non Linné). Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. Al. Cardiwm oblongum, Chemnitz. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Gravina, Lamato, Carrubbare. Vivant dans la Méditerranée. 42. Cardium aculeatum, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. | 43. Cardium multicostatum, Brocchi. Fossile de Castell’Arquato, Asti, Cefali, Militello. 44. Cardiwm pectinatum, Linné. Fossile de Saucats, Manthelan, bassin de Vienne. Vivant aux îles du Cap-Vert. 45. Chama gryphina, Lamarck {C. sinistrorsa, Brocchi). Fossile de Cos, Tarente. Vivant dans la Méditerranée, DE L'ILE DE RHODES. 46. Chama gryphoides, Linné. Fossile d’Ischia, Morée, Corinthe (Hærnes), Chypre (à la Scala). Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 47. Chama squamata, Deshayes. Fossile de Chypre (à la Scala), Morée, Asti. 48. Diplodonta rotundata, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 49. Diplodonta intermedia, Biondi (D. lupinus, Philippi). Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans la Méditerranée. 00. Woodia digitaria, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Militello, Lamato (Philippi). Vivant dans l Océan et la Méditerranée. 01. Lucina borealis, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 02. Lucina divaricata, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 93. Lucina spinifera, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 04. Lucina reticulata, Poli. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Pozzuoli. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 99. Arca Noæ, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Chypre (à Larnaca, la Scala et Thavlou). Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 56. Arca barbata, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Ischia, Pozzuoli, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 97. Arca diluvii, Lamarck. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée, 58. Arca scabra, Poli. Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée, 16 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES 09. Arca pectinata, Brocchi. Fossile de Cos? (var. minor), Asti, Parlascio (Brocchi). 60. Arca pectunculoides, Scacchi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 61. Pectunculus glycimeris, Linné. Fossile de Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l’Océan ; n’existe pas dans la Méditerranée, d’après de Monterosato. 62. Pectunculus violacescens, Lamarck. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Chypre (à Thavlou, Larnaca et la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 63. Pectunculus siculus, Reeve (P. pilosus, Hœærnes, var. major ; P. bimaculatus, Poli). Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans la Méditerranée. 64. Leda pella, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 65. Leda commutata, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 66. Nucula sulcata, Bronn. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 67. Nucula nucleus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Ischia, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 68. Nucula placentina, Lamarck. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. 69. Modiolaria sericea, Bronn. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Altavilla, Castell’Arquato. 70. Modiola phaseolina, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Carrubbare, Messine. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée, 71. Pinna rudis, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. DE L'ILE DE RHODES. 12. Lima elliptica, Jeffreys (L. nivea, Brocchi ?) Fossile de Monte -Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 13. Lima subauriculata, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. T4. Pecten pusio, Linné, var. (P. multistriatus, Poli). Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 75. Pecten varius, Linné. Fossile de Tarente, Messine, Cos, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 76. Pecten opercularis, Linné. Fossile de,.Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Messine. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 77. Pecten pes-felis, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 78. Pecten Jacobæus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos, Chypre (à Larnaca). Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 19. Pecten Philippii, Récluz ? Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 80. Pecten fleæuosus, Poli. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 81. Pecten similis, Laskey. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 82. Spondylus gæderopus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Chypre (à Larnaca et à la Scala). Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 83. Plicatula mytilina, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Monte-Mario, Sienne, etc. SOC. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 2. 1 18 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES 84. Ostrea lamellosa, Brocchi (0. Cyrnusi, Payraudeau). Fossile de Cos. Vivant dans la Méditerranée. 85. Ostrea edulis, Linné. Fossile de Tarente, Cos. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. Pteropoda. 86. Spirialis retroversus, Fleming {Scæa stenogyra, Philippi). Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 87. Cleodora pyramidata, Lamarck. Fossile de Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. Gastropoda. 88. Dentalium Delessertianum, Chenu (D. striatum, Philippi). Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Tarente. 89. Dentaliwm dentalis, Linné (D. novemcostatum, Lamarck). Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 90. Dentalium agile, Sars (D. incertum, Philippi, non Deshayes). Fossile de Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 91. Dentalium fossile, (Gmelin) Hærnes. Fossile de Castel Nuovo, Castell’Arquato, Pise, Sienne, Chypre (à la Scala), ete. 92. Chiton indét. 93. Patella cærulea, Linné (P. Tarentina, Lamarck). Fossile de Tarente et de Sicile. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 94. Tectura virginea, Müller. Fossile de Monte-Pellegrino, Messine, Nice. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 95. Emarginula cancellata, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Lamato, Gravina, Messine. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée, DE L'ILE DE RHODES. 19 96. Emarginula conica, Schumacher. Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. - 97. Emarginula indét. Coquille non adulte, mais remarquable par sa surface presque lisse, munie de quelques rudiments de côtes rayonnantes. Elle a des affinités avec l’£. crassa, Sowerby. 98. Fissurella Græca, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l'Océan (?) et la Méditerranée. 99. Fissurella neglecta, Deshayes, type et var. major (F. costaria, Deshayes, £rp. sc. Morée). Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Chypre (à la Scala). Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 100. Capulus Hungaricus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 101. Brocchia sinuosa, Brocchi. Fossile de Monte-Pellegrino, du Plaisantin (Brocchi). 102. Calyptræa Chinensis, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 103. Umbrella mediterranea, Lamarck. Fossile de Monte-Pellegrino, Gravina. Vivant dans la Méditerranée. 104. Bulla mamillata, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 105. Bulla truncatula, Bruguière. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 106. Bulla miliaris, Brocchi. Fossile de l’Astésan (à Crete Sanesi, fide Brocchi) et de Steinabrunn (Hærnes). 107. Bulla Brocchi, Michelotti. Fossile de Modène, Tortone, Castell’Arquato, Nice, etc. Vivant dans la Méditerranée (? ?) {d’après Philippi, Weinkauff, Sandri. 20 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES 108. Bulla cornea, Lamarck. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 109. Bulla elegans, Leach. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 110. Bulla lignaria, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 111. Scissurella crispata, Fleming. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Reggio. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 112. Scissurella costata, d'Orbigny. Fossile de Monte-Pellegrino, Messine. Vivant dans la Méditerranée. 113. Trochus magus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Ischia, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée, 114. Trochus euomphalus, Philippi (PET): Fossile de Militello. Les deux exemplaires du Muséum diffèrent du type de Philippi (£nwmer. Moll. Sicil., t. LI, p. 184, pl. X, fig. 21) par leur dernier tour plus dilaté et leur ombilic moins ouvert. Ils ont des rapports avec le T. magus; mais leurs premiers tours de spire régulièrement coniques et non crénelés les en distinguent facilement. 115. Trochus fanulum, Gmelin. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans la Méditerranée. 116. Trochus Guttadauri, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Nizzeti, Carrubbare. Vivant dans la Méditerranée. 117. Trochus Adansoni, Payraudeau, var. (7. Adriaticus, Philippi. Fossile de Tarente, Cephali, Messine, Cos, Vivant dans la Méditerranée. 118. Trochus conulus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. DE L'ILE DE RHODES. 21 119. Trochus granulatus, Born. Fossile de Morée, de Castell’Arquato, du Plaisantin. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 120. Trochus exiquus, Pulteney. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos, Ischia, Messine. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 121. Trochus striatus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Messine. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 122. Trochus Montagui, Wood (T. turgidulus, Brocchi). Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 123. Trochus Prusi, P. Fischer, Journ. Conch., t.-XXV, p. 79; 1877 (PL. I, fig. 3 et 3a). Coquille étroitement perforée, conique, à spire aiguë; 8 tours de spire, plans : les premiers lisses, les suivants obliquement striés et lamelleux, ornés de cordons spiraux au nombre de 4; les interstices de ces cordons sont munis d’un plus petit cordon transverse, interposé, visible seulement sur les avant-dernier et dernier tours de spire ; suture canaliculée ; dernier tour de spire dilaté, anguleux, un peu descendant, convexe en dessous, où il est orné d’environ 11 cordons concentriques ; ouverture rhomboïdale ; columelle munie d’un pli dentiforme, obsolète. — Lon- sueur, 127; largeur, 127. Espèce du groupe des T. Adriaticus, Philippi, et T. renovatus, P. Fischer /T. obscu- rus, Deshayes, non Wood), mais plus conique, à base plus large, à spire plus aiguë et à ornementation différente. 124. Trochus bullula, P. Fischer, Journ. Conch., t. XXV, p. 223; 1877 (T. subturgidulus, P. Fischer, ibid., p. 79; non T. subturgidulus, d’'Orbigny, Prodr. Paléont. strat., t. IT, ét. 26 B, n° 643) (Pl Pig .wet, ha): Coquille très-étroitement perforée, conoïde-allongée, assez épaisse; 7 lours de spire ; les premiers tours obtus, lisses ; les suivants striés très-finement en travers, peu convexes ; suture un peu marquée; dernier tour de spire subanguleux, con- vexe en dessous, où il est strié concentriquement ; ouverture rhomboïdale, n’attei- gnant pas la longueur de la moitié du test, lisse, non canaliculée à l'intérieur ; columelle noduleuse à sa base. — Longueur, 12%" ; largeur, 87%. Cette espèce, par sa taille et ses principaux caractères, se rapproche beaucoup du T. turgidulus, Brocchi, que M. de Monterosato, d’après l'examen du type, identifie 22 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES avec le T. Montagui, Wooû. La coquille de Rhodes est plus allongée, plus étroite, plus grande ; ses tours de spire sont moins convexes. La coloration a été conser- vée. 125. Clanculus corallinus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos, Chypre {à la Scala et à Thavlou). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 126. Clanculus Jussieui, Payraudeau. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos. Vivant dans la Méditerranée. \ 127. Craspedotus Tinei, Calcara (C. limbatus, Philppi). Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Messine, Valle Lamato. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 128. Turbo rugosus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 129. Turbo sanguineus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Nizzeti, Pezzo. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 130. Phasianella Vieuxi, Payraudeau (P. speciosa, Müblfeld). Fossile de Chypre (à la Scala) et de Kalamaki. Vivant dans la Méditerranée. 131. Homalogyra rota, Forbes et Hanley. Fossile du bassin de Vienne, à Grund (Jeffreys). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 132. Rissoa costata, Adams. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 133. Rissoa Montagui, Payraudeau. Fossile de Monte-Pellegrino, Messine. Vivant dans la Méditerranée. 134. Rissoa reticulata, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée, 135. Rissoa labiata, Philippi {R. striatula, Montagu . Fossile de Mardolce (Sicile). Vivant dans la Méditerranée. DE L'ILE DE RHODES. PA 136. Rissoa cancellata, Da Costa (R. crenulata, Michaud). Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Messine. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. | 137. Rissoa subcostulata, Schwartz. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 138. Rissoa oblonga, Desmarets. Fossile de Tarente, Catane, Messine. Vivant dans l’Océan (?) et la Méditerranée. 139. Rissoa inconspicua, Alder. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 140. Rissoa parva, Da Costa. Fossile de Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. ‘141. Rissoa Alderi, Jeffreys (R. obtusa, Cantraine). Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 142. Rissoa violacea, Desmarets. Fossile de Monte-Pellegrino, Nice. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 143. Rissoa similis, Scacchi. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 144. Rissoa pulchella, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Militello, Carrubbare, Messine. Vivant dans la Méditerranée. 145. Rissoa auriscalpium, Linné. Fossile de Tarente. Vivant dans la Méditerranée. 146. Rissoa calathus, Forbes. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 147. Rissoa punctura, Montagu /R. textilis, Philipp). Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 24 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES 148. Rissoa Prusi, P. Fischer, Journ. Conch., t. XXV, p. 80; 1877 (PI. I, fig. 5 et 5a). Coquille imperforée, assez épaisse, ovale-aiguë ; 6 tours de spire, assez convexes, finement réticulés et chargés de dépressions punctiformes; dernier tour de spire ventru, orné de lignes spirales obsolètes et ponctuées, portant à sa base des sillons concentriques plus marqués et écartés; ouverture ovale, dépassant un peu en lon- gueur la moitié du test; péristome épais, bordé et renforcé extérieurement; colu- melle arquée, un peu épaissie. — Longueur, 5"; largeur, 3,5. 149. Rissoa Monterosatoi, P. Fischer, Journ. Conch., t. XXV, p. 80; 1877 (Alvania indét., Manzoni, Bull. malacol. Ital., t. IIL,.p. 45, pl. IT, fig. 1; 1870) (PL. I, fig. 6 et 6a). Coquille imperforée, assez épaisse, conoïde ; 6 tours de spire ; les tours embryon- naires lisses, les suivants subanguleux, portant des côtes fortes et rayonnantes ; on compte 8 côtes sur le dernier tour de spire ; leurs interstices sont striés transversa- lement; dernier tour de spire n’atteignant pas la moitié de la longueur totale de la coquille, variqueux près du labre; ouverture ovale, petite. — Longueur, 3"; largeur, 1,79. Espèce voisine du R. scabra de Philippi, mais dont les tours sont plus anguleux, les côtes longitudinales plus fortes, l’ouverture plus petite, la taille moindre. Elle a été figurée sans nom spécifique par M. Manzoni d’après un exemplaire du Pliocène de Fauglia. Elle est très-commune à Rhodes. 150. Rissoina Bruguierei, Payraudeau. Fossile de Tarente, Pozzuoli, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée, 151. Æydrobia ulvæ, Pennant. Fossile de Calabre. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 152. Cæcum trachea, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Messine, Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 153. Vermetus gigas, Bivona (V. arenarius, Linné). Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos, Chypre {à la Scala). Vivant dans la Méditerranée. 154. Siliquaria anguina, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Pozzuoli. Vivant dans la Méditerranée. © : Qt DE L'ILE DE RHODES. 155. Turritella tornata, Brocchi. Fossile de Cos {à Képhalos) et du Plaisantin (Brocchi). 156. Turritella tricarinata, Brocchi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Cos. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 157. Truncatella truncatula, Draparnaud. Fossile de Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 158. Scalaria pseudoscalaris, Brocchi. Fossile de Castell'Arquato, Asti. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 159. Scalaria tenuicostata, Michaud {S. Turtonis, Turton). Fossile de Ficarazzi, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 160. Scalaria pulchella, Bivona. Vivant dans la Méditerranée. 161. Turbonilla elegantissima, Montagu (T. lactea, Linné ?). Fossile de Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 162. Turbonilla excavata, Philipp. Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. ù 163. Turbonilla fenestrata, Forbes. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 164. Turbonilla pallida, Philippi (7. striolata, Linné ?). Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Monteleone. Vivant dans la Méditerranée. 165. Odostomia conoidea, Brocchi. Fossile de Ficarazzi, Tarente, Militello. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 166. Odostomia clavulina, P. Fischer, Journ Conch.,\t. XXN, p- 81; 1871 (Pl. I, fig. 7et 7 a). Coquille imperforée, conoïde. obtuse au sommet ; 4 tours et demi de spire, à peine convexes, lisses ; suture marquée, légèrement bordée, canaliculée; dernier tour de spire allongé, à peine renflé, atténué à sa base, égalant la moitié de la coquille; SOC. GÉOL. — 30 SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 2. % 26 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES ouverture semi-ovalaire, anguleuse à sa partie supérieure, arrondie à sa partie infé- rieure; columelle épaisse, unidentée ; dent rudimentaire. — Longueur, 2°"; lar- geur, 17. Petite espèce très-distincte de ses congénères par sa forme à peine renflée, qui lui donne quelques rapports avec un Zwa. 167. Cioniscus Pointeli, de Folin, Les Fonds de la Mer, p. 100, pl. XI, fig. 4; mars 1867 (£ulimellu nitidissima, var. pura, Monterosato). Vivant dans la Méditerranée et l'Océan (à Madère, d’après Watson). 168. Cioniscus unicus, Montagu. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 169. Eulimella ventricosa, Forbes. Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 170. Eulimella Scillæ, Scacchi. Fossile de Ficarazzi. : Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 171. Pyramidella plicosa, Bronn. Fossile de Monte-Pellegrino, Asti, Castell’Arquato, Sienne. Vivant dans la Méditerranée. 172. Eulima distorta, Defrance. Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 173. Eulima polita, Linné. Fossile de Modène, Castell Arquato. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 174. Niso terebelluim, Chemnitz. Fossile de Cos (Forbes), Castell’'Arquato, Sienne, Asti, Modène, etc. 175. Natica millepunctata, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos, Chypre {à la Scala), Vivant dans la Méditerranée. 176. Natica Josephinia, Risso. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Chypre (à Larnaca). Vivant dans la Méditerranée. 177. Natica helicina, Brocchi (N. monilifera, Lamarck). Fossile de Monte-Pellegrino, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée (?). DE L'ILE DE RHODES. FO 1 178. Natica macilenta, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 179. Xenophora crispa, Kænig. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. Vivant dans la Méditerranée !?) (X. mediterranea, Tiberi, var.?). 180. Chenopus pes-pelicani, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 181. Chenopus pes-graculi, Bronn. Fossile de Tarente, Cos, Chypre (couches miocènes d’Hagia-Phylla). 182. Cerithiun vulgatum, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos, Chypre (à la Scala et Thavlou). Vivant dans la Méditerranée. 183. Cerithium Rhodiense, P. Fischer, ; Journ. Conch., t. XXV, p. 80; 1877 (PI. I, fig. 8 et 8 a). Coquille cylindro-conique, allongée, assez épaisse ; 14 tours de spire, portant des lignes spirales enfoncées, équidistantes, serrées, et des côtes longitudinales, obso- lètes au milieu de chaque tour, saillantes près des sutures; varices bien marquées; ouverture atteignant à peine le quart de la longueur totale, de forme ovalaire ; colu- melle calleuse, tuberculeuse; canal court. — Longueur, 23""; largeur, 8". Petite espèce du groupe du €. vulgatum et rapprochée de la variété gracilis figurée par Philippi (£nwum. Moll. Sicil., t.T, pl. X, fig. 5), mais plus petite, encore plus étroite et à côtes longitudinales effacées à leur partie moyenne. 184. Cerithium tricinctum, Brocchi. Fossile de Crete-Sanesi (Brocchi). 185. Cerithium scabrum, Olivi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos, Chypre (à Larnaca et la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 186. Cerithium perversum, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. , 187. Cerithium pusillum, Jeffreys (non C. pusillum, Gould). Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. Le nom proposé par Gould étant antérieur, 1l y à lieu de changer celui de l’espéce 28 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES de Jeffreys, qui a d’ailleurs pour synonymes les €. submamimillatum, Rayneval et Ponzi (d’après de Monterosato), et C. Schwartzi, Hærnes (d’après Weinkauff. 188. Cerithiopsis tubercularis, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 189. Cerithiopsis metaæa, Delle Chiaje. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 190. Cerithiopsis corona, Watson. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 191. Triton affine, Deshayes (an T. corrugatum, Lamarck, var. ?). Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos (?) Forme intermédiaire entre le Triton affine, fossile de Morée, et le 7. corrugatuin. vivant dans la Méditerranée et l'Océan. 192. Triton nodiferum, Lamarck. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente. - Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. . 193. Murex brandaris, linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 194. Murex trunculus, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos, Chypre (à Thavlou, la Scala et Larnaca). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 195. Murex conglobatus, Michelotti, var. Fossile de Tortone (Doderlein). Vivant dans la Méditerranée. 196. Murex cristatus, Brocchi. Fossile de Tarente, Chypre (à la Scala). Vivant dans la Méditerranée. 197. Fusus rostratus,.Olivi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 198. Fasciolaria fimbriata, Brocchi. Fossile de Modène, Castell’Arquato, Asti, Lapugy, Steinabrunn. 199. Euthria lignaria, Lamarck. Fossile de Tarente. Vivant dans la Méditerranée. DE L'ILE DE RHODES. 200. Cassis texta, Bronn. Fossile de Castell’Arquato, Asti. Espèce bien distincte du C. saburon, avec lequel on la confond souvent columelle non granuleuse. 201. Terebra duplicata, Basterot. Fossile de Léognan, Saucats, Asti, Sicile (à Buccheri). 202. Nassa mutabilis, Linné, type et var. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos, Chypre {à la Scala). Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 203. Nassa semistriata, Brocchi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 204. Nassa incrassata, Müller. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 205. Nassa reticulata, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 206. Nassa musiva, Brocchi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. 207. Cyclonassa neritea, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cefali, Militello, Melazzo, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 208. Columbella rustica, Linné. Fossile de Tarente, Chypre (à Thavlou et la Scala). Vivant dans la Méditerranée. 209. Columbella scripta, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino (?), Tarente, Ischia, Pozzuoli, Cos, Chypre (à Thavlou). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 210. Lachesis vulpecula, Monterosato. Fossile de Monte-Pellegrino. Vivant dans la Méditerranée. 211. Pleurotoma (Defrancia) clathrata, Marcel de Serres. Fossile de Modène, Asti, Sicile (Seguenza;. Vivant dans la Méditerranée. : test lisse, 30 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES 212. Pleurotoma (Defrancia) linearis, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 213. Pleurotoma (Mangilia) nebula, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 214. Pleurotoma (Mangilia) myrmido, P. Fischer, Journ: Conch:, &.'XXN.,-p. 223: 1817 (PL) fe 9et9a): Coquille petite, assez épaisse, fusiforme-allongée; 6 tours de spire; les tours embryonnaires lisses, convexes, arrondis ; les autres portant des cordons trans- verses et des côtes longitudinales; celles-ci au nombre de 10 sur le dernier tour de spire; canal court, orné extérieurement de 4 cordons transverses, assez gros; ouverture oblongue, atteignant à peine la moitié de la longueur totale; labre sinueux, épais, extérieurement variqueux. — Longueur, 4°"; largeur, 2°". 215. Conus mediterraneus, Bruguière. Fossile de Tarente, Cos, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 216. Mitra fusiformis, Brocchi. Fossile de Castell’Arquato, Asti, Morée. 217. Mitra ebenus, Lamarck. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Cos, Chypre (à la Scala). Vivant dans la Méditerranée. 218. Mitra plicatula, Brocchi. Fossile de Castell’ Arquato, Asti. Vivant dans la Méditerranée (?). ’ 219. Mitra aperta, Bellardi. Fossile de Grund, Steinabrunn. 220. Mitra pyramidella, Brocchi. Fossile de Castell’Arquato, Asti. e 221. Mitra columbellaria, Scacchi. Fossile de Monte-Pellegrino, Messine (Seguenza), Ischia (Philippi). Vivant dans la Méditerranée. 222. Ringicula auriculata, Ménard. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. DE L'ILE DE RHODES. 3 223. Marginella clandestina, Broechi. Fossile de Tarente, Asti, Castell’Arquato. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 224. Marginella miliaria, Linné Fossile de Messine (Seguenza). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 225. Marginella secalina, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Melazzo, Pezzo, Messine. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 226. Cypræa lurida, Linné. Fossile de Cos, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 227. Cypræa pyrum, Gmelin. Fossile de Castell'Arquato, Asti, Morée, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 228. Cypræa europæa, Montagu. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Ischia, Messine. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 229. Cypræa pulez, Gray. Fossile de Messine (Seguenza). Vivant dans l'Atlantique et la Méditerranée. 230. EÉrato gigantula, P. Fischer, Joura. Conch., t.: XXV, p. 79 ; 1877 (PI. I, fig. 10 et 10 a). Coquille grande, lisse, brillante, ovale-allongée, atténuée en avant, dilatée en arrière ; spire aiguë, saillante; 5 tours de spire; le dernier tour égalant les 6/7 de la longueur totale ; labre assez épais, en partie joint avec l’avant-dernier tour, fine- ment denticulé intérieurement; ouverture linéaire; columelle plissée finement en avant. — Longueur, 14"; largeur, 77", Cette espèce ressemble à l’£. cypræola, Brocchi; mais elle s’en distingue par sa taille plus forte, par son dernier tour plus atténué en avant, par sa spire plus aiguë, plus allongée, par son labre finement denticulé et par sa columelle portant de petits plis transverses. Les exemplaires que j'ai vus avaient conservé une teinte cendrée qui doit se rapprocher de leur couleur à l’état vivant. L’E. gigantula est probablement la plus grande espèce connue du genre. On peut ajouter à ces espèces recueillies par M. Prus, celles qui sont citées par Hœrnes, Weinkauff, Jeffreys et Schwartz, et que je n'ai pas cataloguées ci-dessus, 32 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES ne les possédant pas dans nos collections. J'ai rectifié quelquefois leur synonymie, pour établir plus d'unité. Les espèces suivies d’un ? sont citées par Hærnes, mais paraissent mal déterminées, d’après les vérifications que M. Fuchs a bien voulu faire à ma demande. Acephala. 231. Saxicava arctica, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Ischia, Pozzuoli (Philippi). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 232. Ceratisolen legumen, Linné. Fossile de Castel!’Arquato, Asti. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 233. Eastonia rugosa, Chemnitz. Fossile de Morée, Kalamaki, Asti, Cabrières, etc. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée 234. Lutraria oblonga, Chemnitz. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. , 235. Syndesmya alba, Wood. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Asti, Modène. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 236. Tellina lacunosa, Chemnitz? Fossile de Sienne, Asti, Castell’Arquato. Vivant sur les côtes de Guinée. 237. Tellina planata, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Chypre (à Larnaca et à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 238. Petricola lithophaga, Retzius. Fossile de Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 239. Venerupis irus, Linné. Fossile de Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 240. Venus wumbonaria, Lamarck ? D'après M. Fuchs, la coquille de Rhodes ainsi nommée par Hærnes est un véri- table Cyprina Islandica, Linné ; il faut donc substituer ce nom à celui de Venus umbonaria dans cette liste. DE L'ILE DE RHODES. 33 Le Cyprina Islandica est une espèce boréale, qui manque dans la Méditerranée ; sa station la plus méridionale est le golfe de Gascogne, où je l’ai indiquée. On la trouve fossile à Monte-Pellesrino et à Ficarazzi, avec quelques autres formes du Nord de l'Atlantique. 241. Venus islandicoides, Lamarck ? Fossile de Sienne, Castell’Arquato, Grund, etc. D’après M. Fuchs, c’est à tort que Hœærnes aurait appliqué ce nom à une coquille de Rhodes. 242. Diplodonta trigonula, Bronn (D. apicalis, Philippi). Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Panormi, Carrubbare, Pozzuoli. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 243. Lucina transversa, Bronn. Fossile de Monte-Pellegrino (?), Asti, Sicile (Seguenza), Chypre {à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 244. Lucina Haidingeri, Hœærnes. Fossile de Grund, Steinabrunn. 245. Lucina lactea, Linné. Fossile de Tarente, Cos, Melazzo, Carrubbare, Militello, Cefali. Vivant dans l’Océan et ia Méditerranée. 246. Cardita trapezia, Linné. Fossile de Tarente, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 247. Cardita rudista, Lamarck. Fossile de Castell’Arquato, Asti, Palerme, Sampierro. 248. Limopsis anomala, Eichwald (Pectunculus pygmaæus, Philippi). Fossile de Rometto, Castell Arquato, Lapugy, Bujtur. Vivant dans la Méditerranée. 249. Arca clathrata, Defrance, var. /A. imbricata, Poli?). Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Chypre {à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 250. Arca lactea, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée, 251. Modiolaria discors, Linné ? Fossile de Grund, de Transylvanie. Vivant dans l'Océan. Soc. GÉOL. — 3 SÉRIE, T. 1. — Mém. N° 2. p) 34 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES Les spécimens du Muséum de Vienne sont de jeunes individus d’espèces diffé- rentes. 252. Modioluria biformis, Reuss. Fossile du bassin de Vienne, Sicile (?) (Philippi, comme Modiola costulata). 253. Pinna nobilis, Linné. Fossile de Tarente, Castell’Arquato, Asti, Chypre (à Larnaca et à la Scala). Vivant dans la Méditerranée. 254. Lima squamosa, Lamarck. Fossile de Tarente, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 255. Lima hians, Gmelin. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 256. Lima inflata, Chemnitz Fossile de Tarente. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 257. Lima strigilata, Brocchi ? Fossile de Modène, Orciano, Lapugy, Baden, etc. L’exemplaire du Musée de Vienne est une petite coquille voisine du L. nivea, Brocchi, mais à côtes plus fortes. An L. crassa, Forbes ? 258. Lima Loscombei, Sowerby. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 259. Pecten duodecimlamellatus, Bronn ? Fossile de Modène, Lapugy, Lixuri, Serravalle, Tabbiano, etc. (Hærnes). L'espèce de Rhodes ainsi nommée à Vienne est différente du tvpe de Bronn. 260. Pecten septemradiatus, Müller (P. pes-lutræ, Linné?). Fossile de Ficarazzi. Vivant dans l'Océan. 261. Pecten fenestratus, Forbes (P. Actoni, Martens). Fossile de Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 262. Anomia costata, Brocchi. Fossile de Monte-Mario, Modène, Sienne, Castell'Arquato, ete. 263. Ostrea plicata, Chemnitz. Fossile de Tarente, Girgenti, Castell’Arquato, Tortone, Lapugy, ete, Vivant dans l'Océan (iles du Cap-Vert!) et la Méditerranée {?). DE L'ILE DE RHODES. 39 Gastropoda. 264. Dentalium entalis, Linné. Fossile de Ficarazzi. Vivant dans l'Océan. 265. Bulla utriculus, Brocchi. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. . Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 266. Bulla cylindracea, Pennant. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Tarente, Cos. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 267. Bulla conulus, Deshayes. Fossile de Steinabrunn, Lapugy, Baden. 268. Actæon tornatilis, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi, Ischia, Pozzuoli. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 269. Trochus Celinæ, Andrzejuwski ? Fossile de Steinabrunn, Pezzo près Reggio (Calabre). 270. Trochus unidentatus, Philippi. Vivant dans la Méditerranée. 271. Clanculus cruciatus, Linné (C. Vieilloti, Payraudeau). Fossile de Tarente, Cefali, Melazzo, Pezzo. Vivant dans la Méditerranée. 272. Rissoa angulata, Eichwald ? Fossile de Lapugy. Je pense que la coquille ainsi nommée par Hærnes est le R. Zütteli, Schwartz, que M. Tournouër et moi, nous avons décrit comme Aydrobia regina, et qui est certai- nement fluviatile. 273. Rissoa elata, Philippi. Fossile de Sicile (Schwartz). Vivant dans la Méditerranée. 274. Rissoa plicatula, Risso. Fossile de Nice et de Marseille (Schwartz). 275. Rissoa ventricosa, Desmarets. Fossile de Tarente. Vivant dans la Méditerranée. 36 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES : 276. Rissoa monodonta, Bivona. Fossile de Tarente, Chypre (Schwartz). Yivant dans l’Océan et la Méditerranée. 277. Rissoa variabilis, Mühlfeldt. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Reggio, Gravina, Melazzo, etc. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 278. Rissoa pusilla, Philippi (R. dolium, Nyst) Fossile de Tarente, Chypre, Sienne (Schwartz). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 279. Rissoa scabra, Philippi. Fossile de Sicile (Seguenza). Vivant dans la Méditerranée. 280. Rissoa cimez, Linné. Fossile de Tarente, Ischia. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 281. Fossarus ambiguus, Linné. Fossile de Melazzo (Philippi). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 282. Littorina neritoides, Linné. Fossile de Sicile (Seguenza), Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 283. Solarium fallacioswm, Tiberi (S. stramineum, Philippi). Fossile de Tarente, Cefali, Carrubbare, Messine, Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 284. Natica intricata, Donovan (N. Valenciennesi, Payraudeau). Fossile de Monte-Pellegrino, Melazzo, Militello, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 285. Turritella communis, Risso (T. Linnæi, Deshayes Fossile de Tarente, Asti, Castell’Arquato. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 286. Aclis Loveni, Hærnes? Fossile de Lapugy. 287. Eulima lactea, Grateloup? Fossile de Steinabrunn, Asti. L’exemplaire du Musée de Vienne est probablement un fragment d’£. polita. 288. Turbonilla acute-costata, Jeffreys (Auricula costellata, Grateloup). Fossile de Castell’Arquato. Vivant dans la Méditerranée. DE L'ILE DE RHODES. 37 289. Turbonilla subumbilicata, Grateloup. Fossile de Steinabrunn, Baden, Lapugy, Castell’Arquato. 290. Turbonilla pusilla, Philippi. Fossile de Steinabrunn, Baden, Enzesfeld (Hærnes). Vivant dans la Méditerranée. 291. Cerithiopsis bilineata, Hærnes. Fossile de Monte-Pellegrino, Steinabrunn. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 292. Cerithium trilineatum, Philippi. Fossile de Monte-Pellegrino, Militello (Philippi), Modène, Lapugy, Steinabrunn. Vivant dans la Méditerranée. 293. Cerithium rupestre, Risso (C. mediterraneum, Deshayes). Fossile de Tarente, Chypre (à la Scala). Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 294. Pleurotoma (Mangilia) Bertrandi, Payraudeau. Fossile de Tarente. Vivant dans la Méditerranée. 295. Pleurotoma (Mangilia) Vauquelini, Payraudeau. Fossile de Nizzeti, Militello, Monteleone. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. 296. Turbinella Dujardini, Hœrnes. Fossile de Touraine, Steinabrunn (Hærnes). Exemplaires plus grêles que ceux du bassin de Vienne, mais dont quelques-uns paraissent identiques avec eux. Ne serait-ce pas le Mitra columbellaria, Scacchi ? 297. Fusus Prevosti, Partsch ? Fossile de Vôslau, Gainfahren. Steinabrunn, Grinzing. Hærnes indique cette espèce comme fossile de Rhodes, non dans le texte de son ouvrage, mais dans un tableau final du premier volume ; n’y a-t-il pas eu erreur dans la confection de ce tableau ? 298. Fusus lamellosus, Borson. Fossile de Tortone, Steinabrunn, Baden. Cette détermination est basée sur un petit fragment qui parait néanmoins se rapporter à cette espèce. 299. Fusus longirostris, Brocchi ? Fossile de Chypre (à Nicosie), Tortone, Castell’Arquato, Sienne. 38 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES 300. Fusus Syracusanus, Linné. Fossile de Tarente, Militello. Vivant dans la Méditerranée. 301. Typhis tetrapterus, Bronn. Fossile de Ficarazzi, Asli, Castell'Arquato. Vivant dans la Méditerranée. 302. Murex Edwardsi, Payraudeau. Fossile de Tarente, Melazzo, Nizzeti, Pezzo, Monteleone (Philippi,. Vivant. dans l'Océan et la Méditerranée. 303. Murex scalaroides, Blainville (M. distinctus, Jan. Fossile de Monte-Pellegrino, Castell’Arquato, Tabbiano, Steinabrunn. Vivant dans la Méditerranée. 304. Pisania Orbignyi, Payraudeau. Fossile de Tarente, Chypre (à la Scala). Vivant dans la Méditerranée. 305. Cassidaria echinophora, Linné. Fossile de Monte-Pellegrino, Ficarazzi. Vivant dans la Méditerranée. 306. Dolium denticulatum, Deshayes? Fossile de Chypre (à la Scala), Vienne, Asti, Morée. 307. Nassa prismatica, Brocchi. Fossile de Tarente, Cos. Vivant dans la Méditerranée. 308. Nassa serraticosta, Bronn. Fossile de Castell’Arquato, Baden, Steinabrunn. Enfin, parmi les Mollusques marins de Rhodes mentionnés par Deshayes, si quelques-uns sont catalogués dans les listes qui précèdent, six n’y figurent pas. Ce sont : 309. Trochus Fermoni, Pavraudeau. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, k Vivant dans l'Atlantique et la Méditerranée. 310. Trochus turbinatus, Born. Fossile de Monte-Pellegrino, Tarente, Melazzo, Pezzo. Vivant dans l’Océan et la Méditerranée. 311. Trochus obscurus, Deshayes (non T. obscurus, Wood, Index festaceol., suppl., pl. V, fig. 26 ; 1828). Cette coquille, figurée par Deshayes /£rpéd. sc. More, pl. XXIW, fig. 9-11), n’a DE L'ILE DE RHODES. 39 été indiquée qu'à Rhodes. Je ne l'ai pas vue, mais elle me parait voisine du T. Adriaticus, Philippi. Elle n’a aucun rapport avec le T. obscurus, Wood, espèce vivante de l'Océan indien et dont la publication (nom et figure) est antérieure à celle du fossile de Rhodes. Dans cette occurence, il y a lieu de changer le vocable spécifique de celui-ci, pour lequel je propose l'appellation de T. renovatus, P. Fischer. 312. Turritella imbricata, (Linné) Deshayes. Fossile de Morée, Gaas (?). Vivant dans l'Océan indien et la Méditerranée (?) (Deshayes). L'espèce ainsi nommée par Deshayes est probablement le T. {riplicata, Brocchi, signalé à Rhodes par Weinkauff. 313. Bulla striata, Bruguicre. Fossile de Carrubbare et de Morée. Vivant dans la Méditerranée. 314. Cerithium spina, Partsch (C. angustum, Deshayes). Fossile de Modène, Lapugy, Baden, Chypre (à Larnaca et à la Scala). Vivant dans la Méditerranée, d’après Deshayes; mais cette assertion dovra être confirmée. 40 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES Résumé sur les coquilles marines fossiles de Rhodes. En combinant ces diverses listes, on trouve que les Mollusques marins de Rhodes sont au nombre de 314 (dont 2 non déterminés spécifiquement), sur lesquels 66 sont éteints ou émigrés de la Méditerranée, les autres habitent encore cette mer. Les espèces éteintes définitivement sont les plus intéressantes et les plus utiles pour caractériser la faune de cette formation. En voici l’énumération (1) : Acephala (17). Arcopagia corbis, Tapes Dianæ, Cardita elongata, C. Rhodiensis, *C. rudista, Cardium muiti- costatum, ** Venus islandicoides, Chama squamata, *Lucina Haidingeri, Arca pectinata, Nucula placen- tina, Modiolaria sericea, *M. biformis, Plicatula mytilina, ** Pecten duodecimlamellatus, ** Lima strigilata, *Anomia costata. Gastropoda (41). Dentalium Delessertianum, D. fossile, Brocchia sinuosa, Bulla miliaris, B. Brocchi, *B. conulus, Trochus Prusi, *T. renovalus, T. bullula, **T. Celinæ, T. euomphalus, Rissoa Prusi, R. Monte- rosatoi, *R. plicatula, **R. angulata, Turritella tornata, ** Aclis Loveni, Odostomia clavulina, ‘Turbonilla subumbilicata, **Eulima lactea, Niso terebellum, Chenopus pes-graculi, Cerithium Rhodiense, C. tricinctum, *C. angustum, Triton affine, Kasciolaria fimbriata, ** Fusus Prevosti, **F. longirostris, * F. lamellosus, * Turbinella Dujardini, Cassis texla, ** Dolium denticulatum, Terebra duplicata, Nassa musiva, *N. serraticosta, Pleuroloma myrmido, Mitra fusiformis, M. aperta, M. pyramidella, Erato gigantula. Les espèces émigrées et n’habilant plus la Méditerranée sont moins nombreuses : MT EINONACUNOSEM RE Ne vues ls sen sy 0 ces Côtes de Guinée. DOSDUINCT EEE TEEN Ca ere Ouest et Nord de l'Europe. « COTLUUMANECNAUM ne Iles du Cap Vert, côtes occidentales de l'Afrique. * Cyprina Islandica *Pecien septemradialus. m2. à, nero le Nord de l'Europe. Pectunculus glycimeris CET TOC Eee sb ete en n'en les du Cap Vert. * Dentaliumientalis, : .*. .,.,,....,,.. Nord de l’Europe. ain sr oo) aline. ein ele is 2 niate ts Vies ado ins elite, eue p11% Enfin quelques espèces fossiles à Rhodes habitent encore la Méditerranée, mais seulement dans son bassin occidental ; telles sont : (1) Les espèces marquées d’un astérisque sont citées par Deshayes et Hærnes, mais n’existent pas dans les collections du Muséum de Paris; celles qui sont précédées d’un double astérisque sont mal déterminées ou bien n’existent pas au Musée de Vienne avec la provenance de Rhodes. DE L'ILE DE RHODES. 41 Carina AE EE Fe Algérie. Eastonia rugosa. . . ..... RL ME NNEE EL. Algérie, Espagne. Xenophora crispa. . . . . do cb detre .... Sardaigne, Algérie. Proportion relative des espèces perdues et émigrées. — Le nombre des Mollusques marins fossiles à Rhodes, d’après les listes de Deshayes, Hærnes et la mienne, s’élevant à 314, dont 58 sont des formes éteintes et 8 des formes émigrées hors de la Méditerranée, la proportion de ces formes éteintes et émigrées est environ de 21 °/,. Ce chiffre est certainement trop fort, parce que Hœrnes s’est trompé dans quelques déterminations et a pu confondre des espèces actuelles avec des formes fossiles. J’ai relevé quelques-unes de ces erreurs d’après des renseignements récem- ment communiqués par M. Fuchs. Le nombre üäes fossiles déterminés de Rhodes, de la collection du Muséum, est de 228, dont 36 espèces éteintes et 3 émigrées de la Méditerranée. La proportion des formes éteintes et émigrées est par conséquent de 17 °/, environ, chiffre qui me semble plus près de la vérité que celui de 21 °/,. Comparaison avec les faunes fossiles de Monte-Pellegrino et Ficarazzi, Tarente, Cos et Chypre. — Il est impossible d'établir le synchronisme absolu des couches fossili- fères de Rhodes, mais on peut comparer cette faune avec celles de quelques autres formations du périmètre de la Méditerranée, presque contemporaines et appartenant au Nouveau Pliocène de Forbes, ou plus récentes et paraissant quaternaires. La faune éteinte de Monte-Pellegrino et Ficarazzi, dont M. de Monterosato a donné une liste très-complète (1), renferme 500 espèces de Mollusques, dont 66 sont éteintes et 27 émigrées de la Méditerranée. La proportion des formes éteintes et émigrées est de 18 °/.. Parmi les formes éteintes on retrouve quelques-unes de celles que j'ai signalées à Rhodes, notamment : Plicatula mytilina, Modiolaria sericea, Nucula placentina, Dentalium Delessertianum, Brocchia sinuosa, Nassa musiva. Parmi les formes émigrées représentées à Rhodes, je citerai: Pecten septemra- diatus, Pectunculus glycimeris, Dosinia lincta, Cyprina Islandica, Dentalium entalis . Mais le caractère remarquable de cette faune de Monte-Pellegrino et Ficarazzi est la présence d’un certain nombre d’espèces reléguées aujourd’hui dans les mers froides du Nord de l’Europe et de l'Amérique, et considérées comme glaciaires. Telles sont: Tellina calcaria, Mya truncata, Panopæa Norvegica, Dentalium strio- latum, Margarita cinerea, Admete viridula, Trichotropis borealis, Buccinum Groen- landicum, etc. Je n’ai pas à rechercher les conditions qui ont pu conduire dans la Méditerranée du Nouveau Pliocène ces espèces venues peut-être de la Mer du Nord à l’époque du Crag; je me borne à signaler ce fait curieux, non expliqué. (1) Catalogo delle Conchiglie fossili di Monte Pellegrino e Ficarazzi, presso Palermo (Bollettino del R. Comitato geologico d'Italia, 1877, n°5 1-2). SOC. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 2. 6 42 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES À Rhodes, ces espèces boréales émigrées sont représentées par les : Pectunculus glycimeris, Cyprina Islandica, Dosinia lincta, Pecten septemradiatus, Dentaliwm entalis. Mais leur nombre est relativement beaucoup plus faible. Philippi et récemment M. Kobelt (1) ont donné la liste des Mollusques fossiles marins de Tarente. Je trouve que sur 254 espèces, 8 seulement sont éteintes, parmi lesquelles : Sérombus coronatus, Chenopus pes-graculi, Dentaliwm Delesser- tianum, Nucula placentina; et une seule est émigrée : Pectunculus glycimeris. La proportion de ces formes éteintes et émigrées est par conséquent beaucoup plus faible qu’à Rhodes, puisqu'elle dépasse à peine 3 °/,. Il est bien étonnant de voir le Strombus coronatus dans un dépôt où la proportion des formes perdues et émigrées est si faible. Il est étrange aussi que cette espèce manque à Rhodes, à Monte-Pellegrino, à Ficarazzi, à Cos, tandis qu’elle existe à Larnaca (Chypre). La faune marine de Cos étudiée par M. Tournouër (?) compte 73 espèces de Mollusques, dont 8 seulement sont pour moi des espèces éteintes. La proportion est donc de près de 11 °/,. Les principales formes éteintes de Cos sont : Tapes Dianæ, Turritella tornata, Chenopus pes-graculi, Cardita Ægea, etc. Enfin, à Chypre, d’après M. A. Gaudry (3), les couches fossilifères marines de la Scala, de Larnaca, de Thavlou, renferment des Mollusques éteints ou émigrés dans la proportion de 9 à 17 °/,. Les formes éteintes les plus remarquables sont : Conus Mercati, Strombus coronatus, Dentalium fossile, Chama squamata, ete. On peut conclure de ces comparaisons que la faune fossile de Rhodes est presque sur l'horizon de Monte-Pellegrino, Ficarazzi et Chypre, et que la faune de Tarente est probablement plus récente (4). Par conséquent, il existerait une série de petits étages intercalés entre le Pliocène ancien et le Quaternaire; Rhodes est l’un de ces étages du Nouveau Pliocène, indi- qués en Sicile par Philippi (9) (1) Verzeichniss der von mir bei Tarent gesammelten fossilen Conchylien (Jahrbücher der Deutschen Malakozoologischen Gesellschaft, 1874, n9 4). (2) Étude sur les Fossiles tertiaires de l'ile de Cos recueillis par M. Gorceix en 1873 (Annales scientifiques de l'École normale supérieure, 2 sér., t. V ; 4876). (3) Géologie de l'ile de Chypre (Mémoires de la Soc. géol. de France, 2e sér., t. VII, n° 3),p. 72 ets. (4) La proportion des espèces éteintes serait également plus faible à Cos qu’à Rhodes ; mais le travail de M. Tournouër n’a porté que sur une série bien moins importante que celle de Rhodes. (5) Philippi a constitué l'échelle descendante suivante entre les dépôts de Messine (17 °/, d'espèces éteintes) et ceux de Pozzuoli, où on ne trouve fossilisées que des espèces actuelles : Agrigentum, 45 0/, ; Militello, 44 0/,; Carrubbare, 44 °/0 ; Monteleone, Cefali, 8 °/, ; Sciacca, 6 °/,; Tarente, 5 4/2 0/0 ; Nizzeti, 5 0), ; Melazzo, 3 0/, ; Ischia, 4 4/3 0/0. La conclusion de Philippi est celle-ci : « Ex hoc enim conspectu manifestissime patet, durante periodo tertiarid, in Italià inferiore maris conditionem non subito mutatam esse, sed sensim sensimque ; deposita hujus periodi in singulis locis omnino coactanea non esse ; elevalionem telluris e mare non repente, sed per longum temporis spatium > 5 DE L'ILE DE RHODES. 43 Quant à la distinction de Rhodes d’avec Asti, Biot, Perpignan et autres localités classiques du Pliocène ancien, il est inutile d’y insister, tant elle me semble pal- pable. L’absence à Rhodes des grands Pleurotoma, Conus, Ficula, Cancellaria, Terebra, Pecten, Perna, Hinnites, etc., est, comme l’a fait remarquer M. Tournouër, tout à fait caractéristique, et marque un pas de plus vers la constitution d’une faune voisine de la faune actuelle de la Méditerranée. Ces conclusions concordent avec celles des géologues qui se sont occupés du Pliocène supérieur cireumméditerranéen et qui se sont inspirés des idées dE. Forbes.Ce savant géologue rattachait les couches de Rhodes, de Cos et de Sicile à son Nouveau Pliocène. M. Tournouër (1) a indiqué la marche probablement transgressive du Pliocène marin supérieur de l’ouest vers l’est. Il a réuni dans cette formation les couches de Larnaca et de la Scala (Chypre), de Cos, de Rhodes, de Monte-Pellegrino et de Fauglia près Pise. Il divise d’ailleurs le Pliocène circumméditerranéen en trois étages : 1° étage supérieur, type : Monte-Pellegrino; 2° étage moyen; type: Biot, marnes subapennines ; 3° étage inférieur ; type : Messine. M. Fuchs, d’après la communication manuscrite qui suit, n’admet que deux grandes divisions dans le Pliocène : « Quant aux âges relatifs que vous attribuez aux couches de Rhodes, Cos, Tarente, Chypre, Kalamaki, je crois bien que vous pouvez avoir raison. Pour- » tant il me semble que la différence entre ces divers dépôts n’est peut-être pas aussi grande et qu'on devra, à un point de vue plus général, les réunir en un » seul groupe, qui est le véritable Pliocène supérieur. | » Je suis convaincu, plus que jamais, que les sables d’Asti, de Sienne, regardés » jusqu’à présent comme types du Pliocène supérieur, sont en réalité du même âge » que les argiles bleues de Plaisance et de Sienne et que les Marni vaticani qu'on » a toujours placés dans le Pliocène inférieur. » D’après ces vues, il faudrait diviser toute la longue série des dépôts pliocènes » marins en deux grands groupes, caractérisés chacun par des faunes parfaitement » distincles : » 1° Pliocène supérieur : Rhodes, Cos, couches supérieures de Tarente, Monte- » Mario, Kalamaki ; » 2° Pliocène inférieur : sables jaunes d’Asti, de Sienne, etc. ; argiles bleues de Castel!’ Arquato, Plaisance, Modène, Bologne, Orciano ; Marni Vaticani ; terrain ) © Ÿÿ ÿ gradatim factam fuisse; divisionem telluris tertiariæ in œæocænam, pleocænam, meocænam, ex sola proportione specierum fossilium extinctarum, minus aplam, mo fallacem esse (Enum. Moll. Sicil., t. Il, p. 274). » (1) Tournouër, Loc. cit., et Sur les terrains tertiaires supérieurs du bassin de Théziers, Bull. Soc. géol., 32 sér., t. II, p. 287; 1874. 2 C3 44 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES » zancléen de M. Seguenza ; terrains sulfureux gypseux de Cesène, Bologne, Vol- » terre, etc. » Tout en admettant ces deux divisions principales, j'accorde bien qu’on pourra » établir dans chacune des coupes secondaires. » Quant aux couches de Kalamaki, je ne crois pas qu’elles soient aussi jeunes » que leur faune paraît l'indiquer, parce qu’elles font suite immédiatement, et en » concordance parfaite, aux couches à Congéries, et parce qu’elles me semblent plus » anciennes que les conglomérats et les limons rouges de Pikermi. » Sur cette dernière question de l’âge des couches de Kalamaki, je ne puis partager l'opinion de M. Fuchs. Les diverses listes de Kalamaki n’indiquent presque pas d'espèces éteintes (1), fait incompréhensible si cette faune était antérieure aux limons de Pikermi, dont toute la faune, d’après les beaux travaux de M. A. Gaudry, est absolument tertiaire. Or une faune marine de caractère actuel ne peut pas avoir existé en même temps qu'une faune terrestre tertiaire, composée de formes perdues. Passages entre les espèces pliocènes et les espèces actuelles. — L'étude de plusieurs des fossiles de Rhodes nous montre des passages très-remarquables entre des es- pèces du Pliocène inférieur et des formes actuelles, considérées généralement comme distinctes, mais qui en sont vraisemblablement issues. Ainsi le Triton que j'ai appelé affine, n’est exactement ni le type mio-plio- cène, ni le T. corrugatum, Lamarck, espèce vivante de la Méditerranée et de l'Atlantique ; mais bien une forme intermédiaire, qui les relie l’un à l’autre et fait soupçonner leur filiation. De même, le Murex conglobatus de Rhodes est intermé- diaire entre la forme pliocène de l’Astésan et la variété méditerranéenne du M. trunculus, Linné ; le Xenophora crispa de Rhodes, quoique un peu plus rappro- ché du type de Kœnig, est cependant si voisin du X. mediterranea, Tiberi, de la Méditerranée, que je les réunis sous un même nom. I serait facile de multiplier ces citations, qui semblent favorables à la doctrine du transformisme. C’est dans l'analyse paléontologique minutieuse d’une période géologique fort courte, comparée aux périodes antécédente et subséquente, qu’on doit prendre, pour ainsi dire, la nature sur le fait, et qu’on peut suivre les modifi- cations spécifiques. L’examen des petites faunes intercalées entre le Pliocène et l’époque actuelle est, à ce point de vue, d’une importance capitale. (1) D'après M. Tournouër, les fossiles rapportés récemment de Kalamaki par M. Gorceix appartien- nent tous à des espèces actuelles, sauf une ou deux variétés et un petit Corbicula qui lui a paru inédit. Pomun Drums DE L'ILE DE RHODES PS3 ot VERMES. Ditrupa subulata, Deshayes. Fossile de Palerme, Cefali, Militello. Vivant dans l'Océan et la Méditerranée. Serpula. Vermilia, etc., indéterminés. CRUSTACEA. Balanus ind. Portunus ind. Cythere (plusieurs espèces indéterminées). Les Ostracodes fossiles de Rhodes seront examinés ultérieurement par M. Ter- quem. qu PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES RÉSUMÉ GÉNÉRAL. Les résultats qu’on peut tirer de l’étude des divers groupes d’Invertébrés marins, comparés à Ceux que nous avons exposés après l’énumération des Mollusques ma- rins, sont concordants. Les Anthozoaires, les Échinodermes, les Bryozoaires, nous montrent, ainsi que les Mollusques, un nombre trop grand d’espèces perdues ou émi- grées, pour classer les strates fossilifères de Rhodes comme quaternaires. Si l’on prend en considération ce fait, établi par la coupe géologique de Spratt, que la troi- sième couche, en allant de haut en bas, est celle qui contient les Bryozoaires, les Échinodermes et les Polypiers, dont les espèces perdues sont déjà en forte propor- tion, on devra admettre que la couche 7 n’est pas beaucoup plus ancienne, et que toute la formation marine de Rhodes s’est déposée durant une période géologique qu'on aurait de la peine à scinder dans une classification stratigraphique un peu sénérale. DE L'ILE DE RHODES. ES Sn COQUILLES FOSSILES D'EAU DOUCE DE L'ILE DE RHODES, par M. TourNouËr. Bien que l'existence de dépôts d’eau douce tertiaires dans l’île de Rhodes soit connue depuis longtemps (1; et que depuis longtemps aussi quelques coquilles fossiles de ces dépôts aient été publiées, nous manquons encore absolument au- jourd’hui d'observations un peu précises sur l’importance de ces couches et sur leurs relations avec les couches tertiaires marines de l'ile. D’un autre côté, les fos- siles recueillis à ma connaissance sont bien peu nombreux, comparés aux riches matériaux qu'ont fournis déjà les dépôts d’eau douce de la Grèce ou de lile de Cos (2). En réunissant quelques espèces de l’ancienne collection Deshayes conser- vées à l’École des Mines de Paris, à celles que possède le Laboratoire de Paléonto- logie du Muséum et qui proviennent de la collection d’Orbigny, j'arrive à grand'peine à constituer la petite série suivante, dont je vais étudier cependant avec soin chaque espèce, pour tâcher d’en tirer quelques conclusions. 1." Unio littoralis, Lamarck. La collection du Muséum renferme plusieurs échantillons d’Unio qui ne peuvent pas être séparés spécifiquement de ce type, d’ailleurs si polymorphe. Ces échan- tillons, qui sont extraits d’une gangue assez dure de petits graviers d’origine évi- demment fluviatile, ont une forme quadrangulaire ; le plus grand mesure 60 milli- mètres de diamètre transversal sur 40 de hauteur. L'espèce a déjà été citée comme fossile à Rhodes par Deshayes (3) et par M. Bourguignat (4). L'U. littoralis est un type actuellement répandu dans l’Ouest et le Sud-Ouest de l’Europe et en Algérie (U. rhomboideus, Schræt.). Parmi les Unio fossiles, je ne vois rien de semblable (5) jusqu’à présent dans les couches à Congéries, ni (4) V. d’Archiac, Hist. des Progrès de la Géologie, t. II, 2€ part., p. 945. (2) Alb. Gaudry, Animaux fossiles et Géologie de l'Attique, 1862; — Tournouër, Études sur les Fossiles tertiaires de l'ile de Cos (Annales scientifiques de l'École normale supérieure, 2e sér., . V;, 1876); — Th. Fuchs, Studien über die jüngeren Tertiærbildungen Griechenlands ; 1877. (3) Expédition de Morée, p. 108. (4) Aménités malacologiques, t. I, p. 161. (5) D’Archiac {in Viquesnel, Voyage dans la Turquie d'Europe, Paléontologie, p. #79, pl. XXIV b, fig. 1 a et 2 a) figure un Unio fossile du Takir-Dagh, qu’il rapporte à l’'U. Delesserti, Bourg., espèce vivante de Palestine et qui a quelques rapports de forme avec l’U. littoralis. 48 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES dans les couches à Paludines, si riches en beaux Unio de types nord-américains ow asiatiques, et qui ne renferment, en fait de types européens, que l’U. atavus, Partsch, et l’U. Moravicus, Hœrnes, des groupes de l’U. pictorum et de l'U. Bata- vus. Dans l’état actuel de nos connaissances, l’U. littoralis a paru en Angleterre et en Allemagne, deux régions où il ne vit plus aujourd’hui, dans les couches pleisto- cènes du Forest-bed et de Mosbach. I serait intéressant pour l’histoire de ce type de savoir quel est l’âge des couches qui à Rhodes le contiennent à l’état fossile; malheureusement nous manquons complétement de renseignements à cet égard. En tout cas, c’est une forme qui paraît éteinte pour la région et pour l’île de Rhodes en particulier, où il n’est pas probable qu’elle puisse vivre dans les faibles ruisseaux qui arrosent cette terre de médiocre étendue. Sa présence dans Rhodes à l’état fossile nous reporte sans doute à une distribution des terres et des mers et à un système hydrographique très-différents pour cette partie de l'Asie de ce qu'ils sont aujourd’hui. 2. Unio Prusi, Bourguignat. Cette espèce a été détachée de la précédente par M. Bourguignat, qui l’a décrite et très-bien figurée en 1856 (1). Les échantillons du Muséum sont dans la même gangue que ceux de l’U. littoralis, et ont certainement la même provenance. C’est une forme éteinte de ce groupe, qui donne lieu aux mêmes observations que le type même. 3. Limnæa sp,? Quelques petits échantillons de Limnée (collection du Muséum), mesurant à peine 8°" de hauteur, se rapportent vraisemblablement au type de L. ovata, Drap., ac- tuellement répandu dans presque toute l’Europe et l'Algérie, ou à quelque type fos- sile très-voisin, comme celui de Kalamaki figuré par M. Fuchs sans nom spéci- fique (2). 4, Planorbis corneus, Linné. Trois échantillons jeunes de Planorbes (collection du Muséum), dont le plus grand mesure 8" de largeur sur 5 de hauteur, me paraissent devoir être rapportés, en raison du nombre et du mode d’enroulement des tours, de la proportion de la hauteur à la largeur de la coquille, de la forme ronde et de la position de l’ouverture, etc., à de (4) Amén. malac., t, 1, p. 460, pl. XI, fig. 4-4. (2) Stud. üb. die jüng. Tertiærbild. Griechenlands, pl. 1, fig. 5, DE L'ILE DE RHODES. 49 jeunes Planorbes du groupe du P. corneus, soit au P. corneus lui-même, soit à quelques-uns de ses représentants orientaux : P. Etruscus, P. anthracius ou autres. A l'inverse de l’Unio littoralis, le groupe du Planorbis corneus s'étend dans toute l’Europe centrale et orientale, mais pas dans l’Europe méridionale ni dans l'Afrique méditerranéenne. Je ne le vois pas encore cité dans le Pliocène de l’Europe centrale, où il est re- présenté, d’après les auteurs allemands (V. Neumayr, Fuchs, etc.), par son prédé- cesseur, le P. cornu, Brongniart, ou par ses dérivés, toujours plus plats et de type encore exotique. Cependant on trouve déjà à Cucuron et à Hauterive des formes plus voisines du type européen. Le P. corneus est cité seulement dans le Crag de Norwich et dans l’ancien Qua- ternaire à Mosbach, Abbeville, etc. 9. Planorbis subangulatus, Philippi, var. Je rapporte à l'espèce sicilienne de Philippi plusieurs petits Planorbes de la col- lection du Muséum, mesurant 5"”* de diamètre sur 0,5 de hauteur, quoique tous ces Planorbes aient la face inférieure très-plate et circonscrite par une carène bien marquée, comme de jeunes P. complanatus, L. (P. marginatus, Drap.; P. wmbi- licatus, Müll.). : Mais ces variétés infrà-carénées du L. subangulatus se retrouvent même en Sicile et en Algérie (Bourguignat) ; et le P. subangulatus ne parait être en réalité qu’un dérivé et un représentant du P. complanatus dans l’Europe méridionale et orientale. Ce type complanatus (marginatus, Drap.) est cité seulement dans l’ancien Qua- ternaire, à Mosbach, Paris, Weimar. Les deux espèces susdites de Planorbes de Rhodes, P.corneus et P. subangulatus, comme la petite Limnæa qui précède, sont évidemment des types européens ré- cents. Je ne suis pas sûr cependant qu’ils soient encore actuellement vivants à Rhodes ; il est même présumable qu'ils n’y existent pas et que, s’il y a quelque Planorbe et quelque Limnée dans les eaux de l’île, c’est le petit type du Planorbis Atticus et le type de la Limnæa Attica que l’on y rencontrera. 6. Melania curvicosta, Deshayes, var. (PL. I, fig. 15 et 15a). J'ai vérifié dans la collection de l’École des Mines que les Mélanies de l’ancienne collection Deshayes, étiquetées M. curvicosta, « de Rhodes », sont conformes à la figure que Deshayes a donnée de cette espèce (1). Cette figure peut donc être prise (1) Expéd. Morée, pl. XXY, fig. 7-9. SOC. GÉOL. — 3 SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 2. “1 00 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES comme le type de l'espèce, quoique le texte laisse quelque ambiguité sur le point de savoir si le lype ne provenait pas de la Morée. Je fais figurer ici une Mélanie de Rhodes, représentée dans la collection du Muséum par plusieurs individus, qui diffère de la forme typique ci-dessus visée. C’est une variété moins étroite, plus courte et plus conique, à côtes longitudinales flexueuses plus nombreuses et coupées par des stries transversales plus fines et plus serrées ; les premiers tours de la coquille sont anguleux. On a cité sous divers noms, dans les terrains tertiaires supérieurs, plusieurs Mé- lanies voisines de la M. curvicosta, qui sont assez dissemblables entre elles, qui ap- partiennent à des niveaux différents et dont il serait important de faire la révision. On peut les grouper géographiquement de la manière suivante : 1° Types grecs : — M. curvicosta, Desh., type de Rhodes. Id., variété de Rhodes, ici décrite et figurée. Id., plusieurs variétés de la Grèce, figurées récemment par M. Fuchs, provenant les unes des couches à Congéries de Livonates (op. cit., pl. IV, fig. 18-21), les autres des couches plus récentes de Mégare fibid., pl. IT, fig. 3-4). L'espèce nouvelle décrite et figurée par M. Fuchs sous le nom de M. Bitineri appartient au même groupe. J'ai moi-même figuré des couches à Paludines de l’ile de Cos (1), sous le nom de M. tuberculata, Müll., sensu lato, deux formes voisines et intermédiaires entre celles de la Grèce et celles de Rhodes. 2° Types franco-italiens : — M. curvicosta, var. (M. semigranosa, Mich'.), des couches de Tortone, figurée par Michelotti (2). Id., var. différente, des couches à Congéries de Bollène (Mayer) et de Corse (Munier-Chalmas in lité), non fisurée. Id., var. des couches pliocènes de Sienne, très-connue : forme conique, à tours plats, à sutures peu marquées, etc., s’éloignant sensiblement du type ; figurée par Sandberger (3). Enfin M. plicatula, Libassi, du Pliocène supérieur de Palerme. 3° Types nord-africains : — Je connais des calcaires lacustres pliocènes (?) des environs de Constantine des fragments de Mélanies appartenant sans doute à notre espèce; mais elle est surtout abondante et parfaitement conservée dans les marnes pleistocènes, ou plutôt pliocènes, des environs d'Oran, dont Paladilhe a décrit plusieurs fossiles (4). Dans ce gisement, remarquable par la présence de beaux Potamides du groupe du P. Basteroti, qui doivent constituer une espèce distincte, les Melania offrent les passages les plus intéressants du type plicatula au type (1) Étude sur les Foss. tertiaires de l'ile de Cos, pl. IV, fig. 3. (2) Descr. des Foss. des terr. mioc. Italie septentr., pl. VI, fig. 24, et var. ?, pl. VIL, fig. 47. (3) Land-und süsswasser Conch., pl. XXVI, fig. 28. (4) Revue des Sc. nat., t. III, p. 399; 4874. DE L'ILE DE RHODES. oi tuberculata, aujourd’hui vivant dans le Sud de l'Algérie, en Égypte, dans l’Asie- Mineure (Caucasie), etc. On peut croire que l’origine immédiate de la #. tuber- culata des oasis algériens doit être cherchée dans ces formes fossiles antérieures de l’ancien centre européen, plutôt que dans le centre africain lui-même. On voit, par ces citations, que le type cwrvicosta a succédé en Europe à la fin des temps miocènes au type Escheri, et, avec des divergences assez nombreuses, s’est finalement rapproché du type éwberculata. Ni la M. curvicosta ni la M. tuberculata ne sont citées actuellement dans l’île de Rhodes, et la forme que nous faisons figurer est sans doute une forme éteinte pour cette région, une forme de la faune tertiaire. 7. Melanopsis prærosa, Linné, var. (PI. I, fig. 14 et 14a). J'ai décrit et figuré parmi les fossiles de Cos (1) une Mélanopside très-voisine de la M. prærosa, que j'ai cru pouvoir cependant en séparer sous le nom spécifique de M. Sporadum, comme se distinguant du type par une base plus large, par une ou- verture sensiblement plus petite et par une spire développée régulièrement, comme dans la M. Esperi. Les échantillons de Rhodes que je fais figurer ici sont intermédiaires entre la forme fossile de Cos et le type ou les variétés actuellement vivants en Orient de la M. prærosa, à laquelle je les rapporte comme simples variétés. La M. prærosa vit encore aujourd'hui à Rhodes, comme à Chypre et dans beaucoup d’îles de l’Archi- pel; elle y atteint même une très-grande taille et y présente plusieurs variétés ; je n’en ai pas trouvé cependant qui se confondissent absolument avec la forme fos- sile de Rhodes. La race orientale actuelle de la M. prærosa, si polymorphe, est évidemment issue de ces formes grecques anciennes de Rhodes, de Cos, de Slavonie, etc. Dans la région franco-italienne, d’où la M. prærosa est aujourd’hui exclue, on en trouve plusieurs variétés à l'époque pliocène, en Toscane notamment et dans le bassin de la Bresse, à Cuiseaux, à Priay (var. minuta, Féruss.), à Miribel, etc. Elle avail été précédée dans le centre européen par la forme M. Aleini, etc. Quant à la race occidentale de l'Europe, Espagne, Maroc, Aloérie, elle peut pro- venir de l’ancienne forme miocène de Dax et de Bordeaux (M. buccinoidea, Grat., M. subbuccinoidea, d’Orb.); mais les jalons intermédiaires manquent encore dans cette région. 8. Melanopsis costata, Férussac ?, var., Deshayes. Deshayes à signalé une variété fossile remarquable de la #. costata, prove- (1) Op. cit., pl. IV, fig. &. D? PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES nant de Rhodes et « semblant tenir le milieu entre la M. costata proprement dite et la M. nodosa, Fér. » J'ai retrouvé dans les collections de l’École des Mines l'espèce, et sans doute léchantillon même visé par Deshayes. Je lui conserve le nom sous lequel ce savant l'avait inscrite, mais en faisant observer que c’est une forme très-distincte de la M. costata typique et même de la M. subcostata, Parreyss, aujourd’hui vivante dans l’île de Rhodes. C’est une forme courte, large par la base, à côtes noduleuses espa- cées, très-voisine de la Mélanopside du Tigre connue dans les collections sous le nom de M. insignis, Parr., dont elle parait être l'ancêtre. C’est un ancien type oriental, que je ne trouve pas ailleurs à l’état fossile. Nota. — J'ai trouvé aussi dans l’ancienne collection Deshayes, étiquetées sous le nom de M. subcarinata, loc. Rhodes, des Mélanopsides lisses et à dernier tour caréné vers le milieu, qui ressemblent tellement à l'espèce tortonienne de Cucuron ou de S. Agata (M. Narzolina), que je crois à une erreur d’étiquette, jusqu’à ce que ce type soit retrouvé dans la région grecque. Je dois remarquer cependant qu’une espèce typique du même groupe, la M. Dufouri, est citée comme vivante à Rhodes et comme vivante (ou fossile ?) en Morée par Deshayes. 9. Paludina (Vivipara) clathrata, Deshayes, Expéd. Morée, p.148, pl. XXV, fig. 3-4. Collection de l’École des Mines ; manque dans celle du Muséum. Gette belle espèce à été très-bien décrite et figurée par Deshayes. M. Gaudry (1) l’avait citée comme se retrouvant en Grèce dans les couches d’eau douce de Kala- maki. Récemment, M. Th. Fuchs a contesté cette identification et a séparé la forme corinthienne sous le nom spécifique de P. (Vivipara) ornata (2). Les couches où elle se trouve dépendent, d’après M. Fuchs, de l’horizon des couches à Congéries. Ge sont, en tout cas, deux formes très-voisines, qui appartiennent vraisembla- blement au même niveau géologique ou à deux niveaux très-rapprochés. La P, cla- thrata est une forme tellement étrangère à la faune européenne actuelle, qu'il est inutile d’y chercher son analogue même éloigné, et qu’elle suffit à elle seule pour attester l’existence dans l’île de Rhodes de dépôts d’eau douce synchroniques ou à peu près synchroniques des couches tertiaires à Paludines de Cos et de Mégare, ou des couches à Congéries de l’Attique si heureusement étudiées par M. Fuchs. On est même surpris de ne pas retrouver cette espèce ailleurs qu'à Rhodes, dans l'un ou l’autre de ces gisements si rapprochés, à Cos surlout, l’ile la plus voisine et riche en belles Paludines fossiles. Peut-être ce fait s’explique-t-il suffisamment par le fait (1) Anim. foss. et Géol. de l'Attique, p. #47; 1862, (2) Op. cit., p. 6, pl. L, fig. 2. DE L'ILE DE RHODES. 03 même de l'extrême richesse du genre Vivipare à l’époque dont je parle, extrême richesse qui se confondait avec une extrême localisation des espèces. Quoi qu’il en soit, la P. clathrata appartient incontestablement à cette grande faune dont Deshayes ne pouvait pas soupconner l'existence au moment où il décri- vait son espèce et où il cherchait son analogue dans la faune vivante de l’Amé- rique du Nord ; la P. (Tulotoma) magnifica, Lea, en est en effet assez rapprochée par son ornementation. Cette espèce et une autre belle Paludine des plaines d’Ipek (Albanie), la P. Viques- neli, décrite et figurée dès 1842 dans les Mémoires de la Société géologique de France (1), sont, je crois, les deux premières belles Paludines néogènes qui aient été décrites, et elles sont restées longtemps dans la science isolées et presque inex- plicables, jusqu’à la découverte récente du grand horizon paléontologique dans lequel elles prennent leur place à présent. 10. Bythinia sp. ? Plusieurs échantillons, malheureusement très-incomplets et brisés, de la collec- tion du Muséum, se rapportent certainement à une Bythinie du groupe de la B. ten- taculata, L. ; peut-être à la B. rubens, Menke, du Sud de l'Europe, ou à la B. ba- diella, Parr., de l’Asie-Mineure ? M. Fuchs a cité et figuré la B. rubens parmi les fossiles de l’Attique, dans les couches à Congéries de Livonates. ” 11. Hydrobia Rhodiensis, Tournouër (PL I, fig. 16 et 16 a). Testà parvd, conicd, subumbilicatà ; anfractibus 6, regqulariter crescentibus, sub- planis, subimbricatis, sutur@ distinctà separatis ; ultimo in medid parte subangu- lato ; aperturd ovali ; peristomate continuo, crassiusculo, simplici. Altil.ma., 57; datit., 2'à 37. Cette petite Hydrobie, du groupe de VA. ulvæ, est peut-être une espèce des eaux saumâtres; elle se rapproche de PA. Attica, Fuchs, fossile des couches de Mégare : elle en a la taille, mais elle en diffère en ce qu’elle est plus conique, plus large à la base, et en ce que les tours ne présentent jamais une carène suturale, mais sont seulement plats et séparés par une suture bien distincte ; ils sont légèrement imbri- qués et le dernier est obtusément caréné. Cette espèce appartient à un groupe déjà nombreux d’Hydrobies à tours plats, (1) In Viquesnel, Journal d'un Voyage dans la Turquie d'Europe, Mém. Soc. géol., 1re sér., t. V, p. 88, pl. XX, fig. 7. D4 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES arénés ou subcarénés, que l’on trouve partout à l’époque des couches à Congé- ries et à Paludines : H. simplex, H. Heldreichi, H. Attica, en Grèce ; A1. Slavonica, II. sepulcralis, en Slavonie et en Dalmatie ; . Eugeniæ, H. transitans, etc., en Transylvanie ; H. Escoffieræ, dans la vallée du Rhône, etc. 12. Hydrobia simplexr, Fuchs (Bythinia), Studien über die jüngeren Tertiærbildungen Griechenlands, p. 13, pl. I, fig. 33-35 ; 1877. Cette espèce, dont le type appartient aux couches de Mégare à Polamides Alticus, a été citée par M. Fuchs même comme abondante à Rhodes. La collection du Mu- séum possède en effet l'espèce typique, telle qu’elle a été figurée dans l’ouvrage précité. De plus, d’après cette collection, le type passe à une variété très-allongée (5%), comme l’A. Heldreichi, Fuchs, dont elle se distingue d’ailleurs par des tours ronds et bien détachés. L’H. simplex semble correspondre à l'A. acuta, Dr., comme l’H. Rhodiensis à l'A. ulvæ. Toutes deux sont probablement des espèces d’eaux saumâtres. L’H. sèm- plex est d’ailleurs constamment plus petite, plus étroite, plus effilée et à tours moins ronds que l’AH. acuta. 13. Hydrobia (?) Zitteli, Schwartz (Rissoa Zitteli, Schwartz von Mohrenstern, Ueber die Familie der Rissoiden ; II. Ris- soa, p. 99, pl. IV, fig. 46 ; 1864; — Hydrobia regina, Tournouër et Fischer, Journ. Conch., t. XXV, p. 222 ; 1877) (PI. I, fig.d41, 44 4,12 et 12 a). Coquille munie d’une fente ombilicale à peine appréciable, allongée, conoïde, mince ; 7 tours de spire convexes : les ? premiers obtus, presque lisses ; les autres anguleux, portant des plis longitudinaux et des nodosités aiguës à la périphérie ; le dernier un peu renflé, souvent caréné, tantôt lisse, tantôt muni de petites côtes rap- prochées, égalant à peine le tiers de la longueur totale ; ouverture ovoïde, angu- leuse à sa partie supérieure ; columelle régulièrement arquée ; bords de l’ouver- ture continus, minces ; bord columellaire un peu répandu et recouvrant partielle- ment la fente ombilicale ; péristome simple, légèrement sinueux. — Longueur, 4-50 largeur, 278, Var. 6 : coquille mutique, ayant l'apparence d’une 4. acuta. Cette élégante petite coquille a été décrite récemment par nous dans le Journal de Conchyliologie sous le nom d'A. regina ; car il nous avait échappé qu’on püût avoir à la chercher dans une monographie des Rissoïdées. Notre nom spécifique étant postérieur à celui de Schwartz, publié en 1864, doit passer en synonymie ; mais la coquille n’est certainement pas une Rissoa, bien qu’elle ait quelque rapport avee la DE L'ILE DE RHODES. D prétendue R. angulata, Eichwald. Nous avons d’ailleurs une preuve matérielle que cette espèce est une espèce d’eau douce, car c’est d’un bloc de marne rapporté de l’île de Rhodes et rempli exclusivement de Néritines et de Mélanopsides, que nous l'avons extraite en grande quantité. Mais si ce n’est pas une Rissoa, dans quel genre ou quel sous-genre des Paludi- nidées ou des Hydrobiinées faut-il la faire rentrer ? Parmi les coquilles vivantes elle rappelle les petites Tryonia de l'Amérique du Nord, et parmi les fossiles plu- sieurs espèces des couches à Congéries, incertæ sedis. Provisoirement je l’inscris dans le genre Æydrobia, entendu sensw latissimo ; et, quel que soit le genre auquel elle devra être attribuée, cette jolie espèce est certainement une espèce éteinte et non vivante à Rhodes actuellement. Elle offre des passages, que je ne puis pas faire tous figurer, depuis la forme typique subépineuse jusqu’à une forme tout à fait lisse et dépourvue d’ornements. La forme typique offre quelque analogie avec une petite coquille de Mégare, décrite et figurée par M. Fuchs sous le nom de Melania (?) elegans (1). 14. Valvata Kupensis, Fuchs, var. Hellenica. Collection du Muséum ; plusieurs échantillons. Ces Valvées, d’un type beaucoup plus déprimé que la V. piscinalis, me parais- sent se rapporter à la V. Kupensis des couches à Congéries de Livonates (Attique), telle qu’elle a été figurée par M. Fucbs (2). Mais les échantillons de Rhodes, comme ceux de Livonates, me semblent devoir constituer, ne fût-ce que par leur taille (4%® sur 2, au lieu de ? sur 1) et par leur plus grand aplatissement, au moins une variété major, Hellenica, du type de la Hongrie. Cette Valvée se rapproche de la V. orientalis, Fischer, des terrains tertiaires de lAsie-Mineure (3) ; mais elle en diffère par sa taille plus grande et par son ombilic plus petit. Je crois cette forme éteinte dans l'Archipel grec; il y a une espèce vivante en Égypte (V. Nilotica, Jikl.) qui en est fort voisine. 15. Neritina micans, Gaudry et Fischer, var. Rhodiensis (PL. I, fig. 13 et 13a). Collection du Muséum. M. Th. Fuchs, qui a eu sous les veux de très-nombreux échantillons de la W. m5- cans des couches de Mégare, et qui en a figuré plusieurs variétés différentes de taille, (4) Op. cit., pl. XI, fig. 30-32. (2) Op. cit, pl. V, fig. 1-5. (3) Paléont. Asie-Mineure, p. 345, pl. VI, fig. 7. 56 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES d’ornements et de forme même (1), dit que cette espèce est très-commune à Rhodes et qu’elle y présente généralement quelques dissemblances avec les individus de Mégare. Je constate en effet que les petites Néritines de Rhodes de la collection du Muséum, qui ont été extraites de la marne à Hydrobia Zitteli et à Melanopsis, se dis- tinguent toutes des Neritina micans figurées, par leur petite taille (5-6°" au maxi- mum), par leur forme plus globuleuse et par leur ouverture plus arrondie, moins étroite. Leur ornementation consiste toujours en un fin réseau de lignes brun-pâle, très-généralement coupé par une ou deux fascies blanches. C’est au moins une variété locale, Rhodiensis, de l'espèce de Mégare, si ce n’est une espèce distincte. La N. micans, d’ailleurs, est elle-même très-voisine de la N.sena, Cantr., fossile pliocène de Sienne ; et parmi les vivantes, toutes deux se rapprochent de la N. callosa, Desh. (N. Peloponesa, Recluz), de la Grèce, ou de la N. Africana, Parr., du Nil : petit groupe bien moins répandu dans l’Europe méri- dionale que le groupe de la N. Bœtica et des espèces voisines. C’est une forme qui paraît appartenir particulièrement au Sud-Ouest de l’Europe ; je ne sais pas si elle est vivante à Rhodes ; elle n’y a pas été du moins signalée. Telles sont les seules espèces, avec quelques fragments indéterminables d’un pe- tit Pisidium et d’un petit Ancylus, que j'ai eues à ma disposition. Leur étude se résume dans le tableau suivant : NOMS DES ESPÈCES. FOSSILES ANALOGUES. Unio littoralis, Lam. Espèce vivante émigrée. — Prusi, Bourg. — éteinte, Limneæa sp.? — vivante? Planorbis corneus, Lin. ? — vivante émigrée. — subangulatus, Phil., var. — vivante émigrée ? Melania curvicosta, Desh., var. — éteinte. Cos, Mégare, Livonates, ete. Melanopsis prærosa, Lin., var. Variété éteinte. — costata, Fér., var. — éteinte. Paludina clathrata, Desh. Espèce éteinte. Kalamaki (P. ornata). Bythinia sp.? ? Livonates? Hydrobia Rhodiensis, Tourn. Espèce éteinte. _— simplex, Fuchs. — éteinte, Mégare. ? — Zitteli, Schw. — éteinte. Valvata Kupensis, Fuchs, var. — éteinte ? Livonates. Neritina micans, Gaud. et Fisch., var. — éteinte, Mégare? pa Des remarques dont j'ai fait suivre chaque espèce, il résulte d’abord que ce (4) Op. cit, pl. I, fig. 5-16. DE L'ILE DE RHODES. 57 petit nombre de coquilles provient cependant de plusieurs gisements différents : La Paludina clathrata, qui manque à la collection du Muséum, à sans doute été recueillie dans un gisement particulier et isolé ; Les Melanopsis prærosa, Hydrobia Zitteli et Neritina micans ont été extraites d’une même marne grise, qui ne renfermait pas d’autres fossiles ; Les Unio présentent une gangue particulière, d’origine fluviatile. En second lieu, ces gisements différents appartiennent peut-être à des niveaux géologiques différents : La Paludina clathrala provient, selon toute vraisemblance, de dépôts syn- chroniques ou à peu près synchroniques des dépôts d’eau douce, couches à Paludines et couches à Congéries, de Cos et de la Grèce ; Il en est sans doute de même de la Melania curvicosta, de la Melanopsis præ- rosa, var., de l’Aydrobia simpleæ, de la Valvata et de la Neritina, quoiqu'il y ait lieu de s'étonner de ne trouver ici aucune des formes côtelées ou carénées de Mélanopside et de Néritine si caractéristiques des couches de Cos et de Mégare ; Quant aux Unio, ils appartiennent à un type européen récent qui ne s’est pas encore rencontré dans ces couches géologiques ; on peut croire cependant que leur présence à Rhodes, comme je l'ai dit plus haut, remonte à un état de choses et à un système hydrographique relativement anciens et très-différents de l’état actuel de la région. En résumé, le petit ensemble de ces 15 espèces, où prédominent de beaucoup les formes éteintes, comparé à ce que nous savons de la faune actuelle de l’ile (1), est probablement antérieur à l'invasion de la mer pliocène supérieure et nous re- porte au temps géologique où l'archipel grec n’existait pas et où les terres de la Grèce et de PAsie étaient reliées ensemble et présentaient un état hydrographique qui se reliait lui-même au grand système hydrographique des provinces danu- biennes et italiennes à cette époque. La submersion de cette région par la mer pliocène a dû mettre fin à la faune remarquable qui peuplait alors ses eaux douces ; et de l’émersion postérieure des dépôts pliocènes, dûe à des phénomènes volcani- ques nombreux et dont l’action se continue encore, date sans doute, avec la configu- ration actuelle de l'archipel grec, sa faune malacologique actuelle. Cependant celte (1) 11 n’est pas très-facile de se rendre un compte rigoureux de la faune malacologique actuelle de l'ile de Rhodes, surtout de sa faune aquatique. On peut relever dans les divers auteurs qui se sont occupés de la malacologie orientale une trentaine d'espèces de Mollusques terrestres habitant Rhodes, parmi lesquelles quelques-unes paraissent spéciales à l’ile. Mais en fait de Mollusques aquatiques, tout ce que j'ai trouvé consiste en 3 ou 4 Melanopsis : M. prærosa, L., M. Wagneri, Roth, M. Dufouri, Fér. (?), M. subcostata, Parr. (spéciale à l'ile); et en une Hydrobia : H. lactea, Parr. Cette liste est assurément incomplète et il y a certainement quelques autres petites espèces vivant dans les eaux douces de Rhodes; mais il est permis de croire qu'il n’y a ni grands Unio, ni grandes Vivipara, ni Melania. SOC. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 2. 8 D8 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES submersion ne paraît pas avoir été complète ; des noyaux insulaires de roches anciennes semblent y avoir échappé, et pour Rhodes, comme pour d’autres îles, il n'est pas impossible que quelques espèces de Mollusques aient pu subsister et mème se modifier sur quelques îlots épargnés par l’invasion de la mer pliocène. L’ignorance presque complète où nous sommes encore sur la géologie de Rhodes et en particulier sur les relations des couches d’eau douce, soit entre elles, soit avec les couches marines, nous impose sur ces questions une réserve bien nécessaire. À Cos, comme en Grèce, la superposition des couches marines aux couches d’eau douce est heureusement certaine. Ici, j'ai tout lieu de croire qu'il en est de même et que la plupart au moins des fossiles d’eau douce que je viens d'étudier et dont quelques-uns se retrouvent dans les couches d’eau douce voisines de la Grèce et de Cos, sont également plus anciens que les fossiles marins dont le catalogue raisonné a été établi plus haut et qui appartiennent évidemment à des couches à très-peu près synchroniques des couches marines de Cos; mais je n’ai encore, pour avancer ce fait, que des probabilités ; et, je le répète, pour établir soit la rela- tion des couches d’eau douce de Rhodes avec les couches marines, soit la relation des différentes couches d’eau douce entre elles, il faut attendre de nouveaux maté- riaux et de nouvelles observations stratigraphiques indispensables - —— DE L'ILE DE RHODES. 39 BRYOZOAIRES DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES, par M. A. Maxzont. Mon ami le D° Paul Fischer a bien voulu me charger de la publication des Bryo- zoaires fossiles de l’île de Rhodes, en mettant à ma disposition, avec l'autorisation de M. le Professeur Gaudry, les matériaux qui appartiennent aux collections paléon- tologiques du Muséum d'Histoire naturelle et qui ont été recueillis par M. Prus, Vice-Consul de France dans cette île. Sachant que mon travail devait paraître dans les Mémoires de la Société géologique de France, à côté de ceux de MM. Fischer, Tournouër, Cotteau et Terquem, j'ai eu l’idée de lui donner une plus grande étendue, en profitant de la très-riche collection des Bryozoaires fossiles de Rhodes qui se trouve dans le Cabinet minéralogique de la Cour à Vienne, et que mon ami M. Th. Fuchs, Conservateur des collections paléontologiques, a soumise à mon examen. La collection des Bryozoaires de Rhodes qu’on doit à M. Prus est pauvre en com- paraison de celle du Cabinet minéralogique de Vienne; elle ne compte en effet qu'une quarantaine d'espèces ; mais elle contient des spécimens bien conservés et ramassés avec beaucoup de soin et d'intelligence. La collection de Vienne est très-riche en matériaux d’une surprenante conserva- tion, et renferme l'indication des localités de Mont Smith, Mont Simboli, Mont Paradico, Kaudidi, Rhodes; elle fait monter à 64 le nombre des Bryozoaires fossiles connus jusqu’à présent de l’île de Rhodes. Cette faune est donc singulièrement riche en Bryozoaires; mais sa richesse pro- vient plutôt du nombre des individus de la même espèce, que de celui des diffé- rentes espèces. Cet ensemble de Bryozoaires git dans la même couche, qu'on aurait fouillée dans les localités de Mont Smith, Mont Simboli, Mont Paradico, Kaudidi, Rhodes. Il se reproduit avec une telle uniformité dans ces diverses localités, que jai cru inutile d'inscrire les gisements à côté de chaque espèce, considérant comme suffi- sante l’indication générale de Rhodes. Relativement à la nature lithologique du dépôt marin qui contient ces Bryo- zoaires, je crois pouvoir affirmer, d’après les indications tirées de la collection de Vienne, que ce dépôt uniforme se compose de sables jaunes, grossiers, désagrégés, dans lesquels les Bryozoaires les plus délicats se rencontrent en parfait état. Quant à son âge géologique, il n’y a pas de méprise possible, si on examine le SOC. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 2. J 60 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES tableau comparatif ci-dessous, dans lequel l’ensemble des Bryozoaires de Rhodes (au nombre de 64 espèces, dont seulement 54 sont bien déterminées) est comparé aux faunes de Bryozoaires des mers actuelles et des dépôts fossilifères des terrains tertiaires supérieurs d'Italie, d'Autriche-Hongrie et d'Angleterre : Ile de Rhodes.| Mers actuelles. Italie. Miocène supérieur|Crag d'Angleterre. d'Autriche et de Pliocène supérieur |Pliocène inférieur! Hongrie. de Valle-Biaia,| de Castrocaro, Monte-Mario, Fi-| Parlascio, Cas- carazzi, Reggio] tell’Arquato. (Calabre). Espèces bien déterminées, 54 Ce tableau montre que 42 de ces 54 espèces bien certaines de Rhodes se retrou- vent dans les mers actuelles; ce qui donne la proportion d'à peu près 22 °/, d'espèces éteintes, proportion qui est justement celle que l'on s'accorde à regarder comme caractérisant les faunes des dépôts du Pliocène supérieur. On voit en même temps que la faune de Rhodes a beaucoup de rapports avec celles du Pliocène supérieur et du Pliocène inférieur d'Italie, bien plus encore avec celle du Miocène d'Autriche et de Hongrie. C’est surtout en considération de ces étroits rapports et de la connaissance que je possède des Bryozoaires fossiles d'Italie, d'Autriche et de Hongrie, que j'ai accepté, comme une tâche relativement facile, d'étudier les Bryozoaires de l’île de Rhodes. Bologne, avril 4877. DE L'ILE DE RHODES. 61 LISTE DES ESPÈCES. Bryozoaires chilostomes. 1. Salicornaria farciminoides, Johnston. Habite : mers d'Europe. Fossile : Rhodes, cc.; — Quaternaire de Livourne ; — Pliocène supérieur de Valle-Biaia (collines de Pise), Monte-Mario (Rome), Pezzo et Cannitello près Reggio (Calabre), Ficarazzi près Palerme, Asti et Castell’Arquato ; — Pliocène inkrieur de Castrocaro près Forli (Manzoni); — Crag d'Angleterre {Busk); — Miocène supérieur d’Autriche et de Hongrie; — Oligocène de Val di Lonte (Vicentin) (Reuss). 2. Cellaria cerioides, Ellis et Solander. Hab. : mers d'Europe. Fossile : Rhodes, cc. ; — Pliocène supérieur d’Asti et Castell’Arquato ; — Miocène supérieur d'Au- triche et de Hongrie; — Oligocène de Val di Lonte et Latdorf (Reuss). 3. Scrupocellaria scruposa, Linné. Hab. : mers d'Europe. Fossile de Rhodes, r.; — Pliocène de Castrocaro et Castell’'Arquato (Manzoni); — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss : S. elliptica); — Crag d'Angleterre (Busk). Je répète ici ce que jai dit ailleurs (1), que je ne vois aucune différence appré- ciable entre la forme vivante, $. scruposa, et la forme fossile, S. elliptica, Reuss. 4. Membranipora monostachys, Busk. Forma zooectis spina proximali destitutis (Smitt). Hab. : mers d'Europe. Fossile : Rhodes, rr.; — Pliocène supérieur de Castell’Arquato (Manzoni); — ? Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss : A. elliptica; forma zooeciis spina proximali armatis); — Crog d'Angleterre (Busk). À o. Membranipora bidens, Hagenow. Fossile : Rhodes, rr.; — Pliocène inférieur de Castrocaro (Manzoni);, — Crag d'Angleterre {Busk); — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss); — Craie de Maestricht et de Rugen (Hagenow, Goldfuss). (4) Brioz. di Castrocaro, p. 3. 62 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES + 6. Membranipora angulosa, Reuss (= M. antiqua, Busk, = Mollia antiqua, Smitt). Hab. : mers de Madère (Busk). de la Floride (Smitt). Fossile : Rhodes, c.; — Pliocène supérieur de Valle-Biaia et Castell’Arquato ; — Pliocène infé- rieur de Castrocaro, Parlascio, Cà Nuova près Orciano (collines de Pise); — Miocène supérieur de Modène, Dego et Turin (Manzoni); — Miocène d'Autriche et de Hongrie, — Oligocène de Crosara (Vicentin) (Reuss). . 7. Membranipora annulus, Manzoni. Fossile : Rhodes, r.; — Pliocène inférieur de Castell’Arquato, Castrocaro, Parlascio, Cà Nuova (Manzoni). 8. Membranipora Lacroiri, Savigny, var. (= M. reticulum, Blainville, Michelin, Reuss, Manzoni). Hab. : mers d'Europe. , Fossile : Rhodes, c.; — Pliocène de Volterre et des collines du Val d’Arno inférieur (Toscane) ; — Miocène de la colline de Turin (Manzoni), d'Autriche et de Hongrie (Reuss). 9. Membranipora irregularis, Manzoni (?= M. trichophora, Busk). Hab. : mers de Madère (Busk), de la Floride (Smitt). Fossile : Rhodes, r.; — Pliocène de Castrocaro (Manzoni). Pour se rendre compte de la signification de cette double détermination spéci- fique, il faut se reporter aux ouvrages de Busk: Zooph. Fauna of Madeira, de Smitt : Foridan Bryozoa, et de Manzoni : Briozoi del Pliocene antico di Castrocaro. 10. Membranipora Andegavensis, Michelin (— Multescharellina Prusi, d'Orbigny mss.). Hab. : Méditerranée (Busk?, Manzoni : Membranipora Calpensis, Busk); Adriatique (Keller : M. bifo- veolata). Fossile : Rhodes, cc.; — Pliocène de Valle-Biaia, Castell’'Arquato, Castrocaro, Parlascio, Cà Nuova (Manzoni) ; — Crag d'Angleterre (Busk). Il est étonnant, du moins à mon avis, qu’on n’ait pas encore réussi à préciser le véritable nom de cette espèce, d’ailleurs si répandue dans le bassin pliocène et actuel de la Méditerranée. À l’état fossile, je l’ai citée sous le nom de M. Andega- vensis, suivant l'exemple de Busk. Considérant ensuite comme peu probable que cette espèce, très-commune dans la Méditerranée, ait échappé aux recherches de Busk, j'ai cru pouvoir la reconnaître dans son M. Calpensis. Mais on comprend aisé- ment que la question est bien loin d’être résolue, puisqu'on peut se demander comment Busk lui-même n’a pas identifié la forme fossile du Crag avec la forme vivante de la Méditerranée. Quoi qu'il en soit, il me suffit ici de dire que ce Membranipora se rencontre DE L'ILE DE RHODES. 63 dans l’île de Rhodes, aussi bien que dans la Méditerranée et dans les localités citées par moi du Pliocène d’Italie, tantôt sous la forme de nodules à stratification concentrique, à la façon d’un Cellepora ou d’un Cumulipora, tantôt sous la forme d’une simple couche encroütante, étalée à l'instar d’un véritable Membranipora, quelquefois enfin sous la forme de tiges tubuleuses, très-probablement moulées sur des tiges de plantes sous-marines que la fossilisation a fait disparaitre. 11. Lepralia Pallasiana, Moll. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c.; — Crag d’Angieterre (Busk). Ce Lepralia semble être l’espèce la plus commune de ce genre dans l’île de Rhodes. 12. Lepralia lata, Busk. Hab.: Méditerranée (Busk, Manzoni). Fossile : Rhodes, c.; — Pliocène de Castell’Arquato (Manzoni). Si l’on admet, comme j'incline à le faire, que le L. cupulata, Manzoni (1), soit l'ancêtre du L. lata, la distribution chronologique et géographique de cette espèce s’'étendrait du Miocène de la colline de Turin et de Sassuolo au Tortonien des col- lines de Modène. 13. Lepralia Haueri, Reuss (= L. figularis, Busk). Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, rr.; — Pliocène de Castrocaro et Parlascio (Manzoni) ; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss). 14. Lepralia squamoidea, Reuss. Fossile : Rhodes, r.; — Pliocène de Castrocaro et Parlascio (Manzoni) ; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss). 15. Lepralia linearis, Hassal. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, r.; — Pliocène supérieur de Pezzo et Cannitello ; — Pliocène inférieur de Castro- 21 caro (Manzoni). 16. Lepralia reticulata?, Busk. Hab.. mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c.; — Pliocène de Castrocaro (Manzoni). Cette détermination spécifique est fort douteuse. 17. Lepralia pertusa, Johnston. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, rr.; — Pliocène de Castell’Arquato et Castrocaro (Manzoni). (1) Brioz. foss. ilaliani, 3e contrib., p. 43, pl. IV, fig. 21. 64 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES [1 s’agit ici d’une variété du L. pertusa à cellules ovalaires, bombées (1), dans laquelle une calcification exagérée de la paroi a fait disparaître les pores, en y sub- stituant une surface inégalement tuberculeuse. 18. Lepralia sp. (PI. I, fig. 14). Fossile : Rhodes, rr. La forme des cellules et la configuration de la bouche de cette espèce rappellent de près le L. turgidula, Manzoni, de la colline de Turin, et le L. Gonversi, Reuss, du Miocène d'Autriche et de Hongrie. La figure que je donne de ce Lepralia montre, dans toute leur longueur et en parfait état de conservation, les deux apophyses intrà-buccales, qui à l’état fossile sont ordinairement réduites à deux petites dents qui étranglent le tiers inférieur de la bouche. 19 Lepralia ciliata, Pallas. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c.; — Quaternaire de Livourne ; — Pliocène supérieur de Cannitello, Castel Vis- cardo, Castell’Arquato ;— Pliocène inférieur de Castrocaro et Parlascio (Manzoni) ; — Crag d'Angleterre {Busk); — Miocène d'Autriche et de Hongrie (L. glabrata, Reuss) ? 20. Lepralia violacea, Johnston. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c.; — Quaternaire de Livourne ; — Pliocène supérieur de Valle-Biaia et de Cas- te’Arquato ; — Pliocène inférieur de Castrocaro (Manzoni); — Crag d'Angleterre (Busk) ; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss). 21. Lepralia ansata, Johnston (Reptescharellina Prusi, d'Orbigny mss.). Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c.; — Pliocène de Pezzo, Carrubare, Cannitello, Castel Viscardo, Castell’Arquato, Castrocaro, Paltratico (montagnes de Livourne) ; — Miocène de Stazzano et de la collinede Turin (Man- 40ni); — Crag d'Angleterre (Busk) ; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss). 22. Lepralia resupinata, Manzoni. Fossile : Rhodes, rr.; — Pliocène de Castrocaro (Manzoni). 23. Lepralia clavula, Manzoni (PI. I, fig. 15). Fossile : Rhodes, rr.; — Miocène de la colline de Turin (Manzoni), d'Autriche et de Hongrie (Reuss). Je reproduis la figure de ce singulier Lepralia, à surface finement granuleuse, à bouche en forme de fer à cheval étranglée dans son tiers inférieur et cotoyée par un (1) Busk, Mar. Polyz., pl. XVIIL, fig. 3. DE L'ILE DE RHODES. 65 grand avicularium, afin de démontrer que c’est bien la même espèce qui du Miocène de la colline de Turin et de Lapugv (Transylvanie) se continue jusque dans le Plio- cène de Rhodes. 24. Lepralia (Cribrillina) innominata?, Gouch. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, rr.; — Pliocène de Castell'Arquato et de Castrocaro (Manzoni). 25. Cellepora pumicosa, Linné. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, €. 26. Cellepora Hassalii, Johnston (PL. IL, fig. 13). Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, r.; — Pliocène supérieur de Pezzo, Archi et Carrubare (Manzoni). Cette espèce el la précédente se rencontrent à Rhodes en petites masses olobu- laires, hérissées à la surface, quelquefois transpercées par un trou qui, vraisembia- blement, laissait passer la tige végétale autour de laquelle s’était développée la colo- nie à l’état vivant. La figure que je donne ici fait peut-être connaître une variété du €. Hassalii dans laquelle les cellules cylindriques ont leur paroi criblée de larges pores. 27. Cellepora coronopus, S. Wood. Fossile : Rhodes, r.; — Pliocène supérieur de Ficarazzi (Manzoni); — Crag d'Angleterre {Busk). 28. Cellepora ramulosa, Linné. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c.; — Pliocène de Pezzo, Cannitello, Castrocaro (Manzoni) ; — Crag d'Angleterre (Busk). 29. Cellepora ramulosa?, Linné, var. (PL. IT, fig. 8). Fossile : Rhodes, rr. Il est probable qu’il s’agit ici d’une variété du C. ramulosa bien distincte de à précédente par la présence de deux avicularia placés latéralement à la bouche et qui semblent remplacer le rostrum unique qui, dans la forme type du C. ramulosa, s'élève immédiatement au-dessous de la bouche. 30. Eschara foliacea, Lamarck. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, rr.; — Quaternaire de Livourne; — Pliocène supérieur de Ficarazzi, Pezzo et Cannitello; — Pliocène inférieur de Castrocaro (Manzoni). 66 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES 31. Eschara cervicornis, Linné. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c. 82. Eschara monilifera, Milne-Edwards. Fossile : Rhodes, cc.; — Crag d'Angleterre (Busk); — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss, Manzoni). C'est l'espèce du genre Eschara la plus commune à Rhodes. 33. Eschara polystomella, Reuss. Fossile : Rhodes, r.;— Pliocène inférieur des collines du Val d’Arno inférieur et de Castrocaro (Man- zoni); — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss, Manzoni). Pour la description et la figure de cette espèce, voir mon récent ouvrage : Z Briozoi fossili del Miocene d’Austria ed Ungheria, 2° part., p. 15, pl. VIIL, fig. 26. 34. Eschara undulata, Reuss. Hab.: Méditerranée (E. cervicornis, M.-Edw., non Busk). Fossile : Rhodes, c.; — Pliocène de Castrocaro (Manzoni) ; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss, Manzoni). Cette espèce semble s'être continuée directement du Miocène d'Autriche et de Hongrie dans le Pliocène de Rhodes, avec là même abondance d'individus et de variétés telles que celles que j'ai figurées récemment (op. cit., 2° part., p. 13, pl. VIl). Le représentant actuel de l’£. undulata serait cette espèce de la Méditerranée, à tiges très-épaisses et presque cylindriques, que M. Milne-Edwards a figurée sous le nom d'£. cervicornis, dans ses Mémoires sur les Eschares vivantes (p.19, pl.10/6a die 39. Eschara sp. (ALT Ge.) Fossile : Rhodes, c. Je considère cette espèce comme nouvelle. Elle est caractérisée par des tiges comprimées, dichotomes, dont les cellules des séries du milieu sont pourvues d’un avicularium immédiatement inférieur à la bouche, tandis que les cellules des séries latérales en sont privées. 36. Eschara columnaris, Manzoni (PL. I, fig. 2; PL. III, fig. 23 a et b). Fossile : Rhodes, e.; — Pliocène de Castrocaro {Manzoni). Les figures que je donne ici de cet Eschara à tiges cylindriques montrent les DE L'ILE DE RHODES. 67 changements qui se produisent successivement dans la conformation des cellules, selon qu’on les examine à la base (P1. IT, fig. 23 a), à moitié longueur (PI. III, fig. 23 b) ou à l'extrémité libre (PL. IL, fig. 2) : vers l'extrémité on voit les cellules dans leur conformation originaire et normale ; dans les portions inférieures de la tige, cette conformation est successivement altérée par une extrême calcification. 37. Retepora cellulosa, Linné. Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c.; — Pliocène de Pezzo et Cannitello (Manzoni); — Crag d'Angleterre (Busk) ; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss, Manzoni). 38. Flustrellaria Savarti, Audouin. Hab.: mers d'Europe et de la Floride (Smitt). Fossile : Rhodes, c.; — Pliocène supérieur de Ceppato (collines de Pise) (Manzoni). J'ai adopté pour cette espèce la dénomination générique de FÆlustrellaria pour désigner la forme cylindrique et tubuleuse de ses tiges dichotomes qu’on rencontre si souvent parmi les Bryozoaires de Rhodes. Quant à la dénomination spécifique, j'ai suivi l'exemple de M. Smitt, qui, sous le nom de Biflustra Savarti (1), réunit beaucoup de Bryozoaires (Biflustra, Flustrellaria, Membranipora) qui par la structure des cellules ressemblent tous à l'espèce de Rhodes. 39. Cupularia Reussiana, Manzoni. Hab.: Méditerranée, côtes d'Algérie (Manzoni). Fossile : Rhodes, cc.; — Pliocène de Monte-Mario, Castell’Arquato, Orciano (Manzoni). . Ce Cupularia est caractérisé par un bryozoarium conique, cupuliforme et très-so- lide, qui lui donne une très-grande ressemblance avec le €. doma, d’Orbigny, ainsi que M. Smitt l'a signalé. Si on voulait se rendre à l'opinion de cet auteur, ce Cupula- ria, Si commun à Rhodes, aussi bien qu’en d’autres localités de l'Italie, devrait être considéré comme une variété excessivement calcifiée du €. wmbellata. 40. Cupularia Canariensis, Busk. Hab.: mers de Madère, des Canaries, des côtes du Maroc (Busk), de la Floride (Smitt). Fossile : Rhodes, cc.; — Pliocène de Valle Biaia, Monte-Mario, Castell'Arquato, collines d’Asti (Man- zoni) ; — Crag d'Angleterre (Busk). Bryozoaires cyclostomes. 41. Crisia eburnea, Linné. Hab.: mers d'Europe et de l'Amérique du Nord. Fossile : Rhodes, r.; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Manzoni); — Oligocène de Sællingen (Reuss : C. Haueri). (1) Floridan Bryozoa, p. 20. Soc. GÉOL. — 3 SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 2. 10 58 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES Les quelques fragments ou internodes de ce Crisia qu’on rencontre à Rhodes sont parfois pourvus d’un renflement sacciforme, ovicellaire, tel que Milne-Edwards et Smilt l’ont observé sur les spécimens vivants. 42. Crisia elongata, Milne-Edwards. © Hab.: Mer Rouge. Fossile : Rhodes, r.; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss, Manzoni) ; — Oligocène de Sæl- lingen et de Val di Lonte (Vicentin) (Reuss : C. Edwardsi). 43. Crisia denticulata, Lamarck. Hab.: mers d'Europe, Mer Rouge. Fossile : Rhodes, r.; — Crag d'Angleterre (Busk) ; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss, Manzoni) ; — Oligocène de Sællingen (Reuss : C. Hærnesi). De même que le C. eburnea, ces deux dernières espèces se rencontrent à Rhodes à l’état fertile. Je crois ne m'être pas trompé en admettant que les trois espèces de Crisia fos- siles décrites par Reuss du Miocène d'Autriche et de Hongrie et de l’Oligocène de Sællingen, sous les noms de C. Haueri, C. Edwardsi, C. Hærnesi, correspondent aux trois espèces vivantes : C. eburnea, C. elongata, C. denticulata. Sur ce point on pourra consulter la 3° partie de mon ouvrage : Z Brioz. foss. del Miocene d’'Austria ed Ungheria. 44. Idmonea serpens, Linné. a : forma erecta; — b : forma adnata (PI. IT, fig. 21). Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c., — Pliocène de Ficarazzi et de Castrocaro (Manzoni). 45. Idmonea vibicata, Manzoni (PTT, 9° 10): Fossile : Rhodes, c.; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Manzoni). L'espèce de Rhodes correspond exactement à mon Z. vibicata, du Miocène d’Au- triche et de Hongrie, comme on peut s’en assurer par la comparaison des figures qui s'y rapportent. Parmi les espèces vivantes, l’Z. vibicata a une certaine ressemblance avec l'Z. Mil- neana, Smitt (1), surtout en ce qui concerne le caractère de la surface postérieure . 46. Idmonea sp. (PL. IE, fig. 12 a et b). Fossile : Rhodes, c. (1) Floridan Bryozoa, p. 8, pl. HI, fig. 14-47, DE L'ILE DE RHODES. 69 Cette espèce parait avoir une très-grande ressemblance avec V7. Meneghinü, Heller (1). Elle est caractérisée par une tige très-mince, à section transversale triangu- laire, à face postérieure finement striée, à séries zooéciales alternantes, séparées sur le milieu par un sillon et composées de 3 ou 4 cellules cylindriques. Il est probable que cette espèce se rencontre parmi les Zdmonea vivants de nos mers; mais mes connaissances fort limitées à cet égard ne m'ont pas permis de vérifier cette supposition. 47. Idmonea Hedenborgi, Manzoni (PI. I, fig. 1 a et b). Fossile : Rhodes, r. Je ne connais point d'espèce fossile à laquelle on puisse rattacher cette forme d’Idmonea; la tige en est extrèmement grêle, subtérète, avec des séries zooéciales alternantes, délicates, fortement recourbées. De même que pour l’espèce précédente, il est très-probable que cet Zdmonea vit dans nos mers actuelles. 48. Idmonea serpula?, Heller (El Be" 16). Hab.: Adriatique (Heller). Fossile : Rhodes, rr. J’incline à croire que la figure que je donne ici représente une dilatation termi- nale de l’Z. serpula, Heller (2). 49. Idmonea (Tubulipora) Partschi?, Reuss eg TA ne LA Fossile : Rhodes, rr.; — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss, Manzoni). Cet Idmonea incrustant de Rhodes n’est peut-être que le Tubulipora Purtschi, Reuss. 50. Hornera frondiculata, Lamouroux. Hab.: Méditerranée. Fossile : Rhodes, c.; — Pliocène de Ficarazzi et Castrocaro ([Manzoni) ; — Crag d'Angleterre (Busk); — Miocène d'Autriche et de Hongrie (Manzoni). o1. Filisparsa sp. (PI. TI, fg.,48 « el b). Fossile : Rhodes, c. (1) Bryoz. d. Adriat. Meeres, p. 44, pl, I, fig. Get 7. (2) Op. cit., p. 44, pl. JL fig. 8 et 9. 70 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES Il est probable que cette espèce figure parmi les Zdmonea de la Méditerranée, dont j'avoue n'avoir qu’une connaissance très-imparfaite. Toutefois il est évident, par la conformation tubuliporidéenne des cellules zooéciales, qu’il s’agit ici d’un véritable Filisparsa et non pas d’un Zdmonea. Quant à la dénomination spécifique de ce Bryozoaire très-commun à Rhodes, je préfère n’en pas donner, plutôt que d’en choisir une dont l’exactitude serait fort douteuse. 02. Entalophora sp. (PAT, 68:22) Fossile : Rhodes, r. 03, Entalophora deflexa, Johnston (PL. IL, fig. 11). Hab.: mers d'Europe et de la Floride (Smitt). Fossile : Rhodes, r. 04. Pustulopora proboscidea, Johnston (PL IL, fig. 5). Hab. : mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c. 99. Pustulopora clavula?, Reuss (PI. IL, fig. 4). Fossile : Rhodes, r.; — ? Miocèrie d'Autriche et de Hongrie (Reuss, Manzoni). Ce Pustulopora affecte une certaine ressemblance avec le P. clavula, Reuss, qu’on peut voir figuré daris la 3° partie de mon ouvrage sur les Bryozoaires fossiles du Miocène d'Autriche et de Hongrie. 96. Tubulipora palmata, Smitt (PL IL, fig. 6; PL. IL, fig. 20). Hab.: mers de Scandinavie. Fossile : Rhodes, r.; — ? Miocène d'Autriche et de Hongrie (Manzoni : T. foliacea, Reuss). L'identification de la forme de Rhodes avec celle des mers scandinaves est fondée sur les figures données par Smitt (1). 97. Tubulipora flabellaris, in Smitt (PL HI, fig. 28). Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c. (1) Kritisk Fœrteckn. œfver Skand. Hafs-Bryoz., p. 450, pl. I, fig. 3. DE L'ILE DE RHODES. 71 Il est évident qu’il ne s’agit pas ici du T. flabellaris tel qu’il a été figuré à l’état fossile par Reuss, par Busk et par moi-même, du Miocène d'Autriche et de Hon- grie, du Crag d’Angleterre et du Pliocène inférieur de Castrocaro ; mais bien d’une variété du 7. flabellaris tel qu’il a été représenté par M. Smitt (1). La différence consiste en ce que dans le T. flabellaris tel que Smitt l'entend et tel que je le figure ici, les tubules zooéciales s'élèvent groupées en séries simples, doubles ou multi- ples, sur une espèce de coeneciwm finement ponctué. 58. Tubulipora phalangea, Couch (PL. IL, fig. 3 et 9). Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, c.; — Crag d'Angleterre (Busk); — Miocène d’Autriche et de Hongrie (Manzoni). 59. Alecto repens, S. Wood. Hab.: mers de Scandinavie et de la Floride {Smitt). Fossile : Rhodes, r.; — Pliocène de Castrocaro (Manzoni); — Crag d'Angleterre (Busk). 60. Discoporella hispida, Johnston (PL. IL, fig. 24). Hab.: mers d'Europe. Fossile : Rhodes, cc.; — Crag d'Angleterre (Busk); — ? Miocène d'Autriche et de Hongrie (Reuss, Manzoni: D. echinulata, Reuss). 61. Discoporella sp. (PL. INF, fig. 26 et, 27). Fossile : Rhodes, cc. Ma connaissance imparfaite de la faune vivante des Bryozoaires cyclostomes m'empêche de donner ici la détermination spécifique de ce Discoporella et du Bryozoaire suivant. 62. Defrancia sp. GI VIH fee 125). Fossile : Rhodes, rr. 63. Fungella sp. Fossile : Rhodes, ce. Il est à regretter que le manque d'espace ne m’ait pas permis de faire figurer sur les deux planches qui accompagnent ce travail, cette espèce qui est fort abondante à Rhodes et fort bien conservée, mais dont je ne connais pas exactement le nom spécifique. (4) Op. cit., pl. IX, fig. 7 et 8. 12 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES On trouve dans le Miocène d'Autriche et de Hongrie un Fungella que j'ai cru pou- voir rapprocher du #. multifida, Busk, du Crag d'Angleterre; mais, d’après mes observations, ce Fungella serait tant soit peu différent de celui de Rhodes. 64. Tessarodoma sp. (PL Ge 210) Fossile : Rhodes, rr. Je me suis décidé à rapporter au genre Tessarodoma (Norman, Smitt) ce Bryo- zoaire problématique de Pile de Rhodes. DE L'ILE DE RHODES. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE MÉMOIRE. AVANT DTODOS- ENNEMIS 1 Catalogue deslespèces 1... em L Foraminifera............. Lk DOTE De Dee Udbare de las 4 AHÉROZOA NC UC ec. 00 5 Echinodermata (par M.G.Cotteau). 6 ONE RENE MP RME RAA EE 6 VAS TO RU ERREUR ee ete ele D Maure 8 De ob LAN E RRRE 8 HEVOZOR DT CT DIU ee 9 Brachiopoda............. 10 Mollusca (marina)......... 11 PACE DORE ES M ete + de etai A1 Cardita Rhodiensis, P. Fischer (PI. I, fig. PS M TOR PE TPE 13 BIPRODOLU SN MR ns eee droles 18 US ÉNOMOAUME NN SRE eee ele eue ae s Le 18 Trochus euomphalus, Philippi (PI. I, fig. 2). 20 — Prusi, P, Fischer (PI. L fig, 3 et DORA Ne ee ape del Mr lire 21 — bullula, P. Fischer (PI. I, fig. 4 CHEN D IP ER AE NRA de 21 Rissoa Prusi, P. Fischer (PI. I, fig.5et5a). 24 — Monterosuloi, P. Fischer (PI. I, fig. BHO NONDES EE rare 24 Odostomia clavulina, P. Fischer (P! I, fig FRITES PNR PRE PETER 25 Cerithium Rhodiense, P. Fischer (PI. I, ERRONÉE RE ASE 7 Pleurotoma (Mangilia) myrmido, P. Fis- cherie 9tet als at 30 Eralo gigantula, P. Fischer (PI. E, ifig. DCR NOR) EM QUE A MENM A DE 31 Catalogue des espèces non recueillies par M. Prus et citées par Hærnes, Wein- kauff, Jeffreys et Schwartz PO NUTE en DENT CM PE CEE COS MODO D RENNES AN ee la e Ts Catalogue des espèces citées par Deshayes seul Résumé sur les coquilles marines fossiles de Rhodes VieNeleleltetis lei ete as ee) se eue e ne i lrdematdlollele etes esse ea saifeneet eine) ee fs lis let. atie REÉSUDÉS NEA RE Coauilles fossiles d’eau douce de l'ile de Rhodes M. Tournouër) (par Melania curvicosta, Deshayes, var. (PI. I, HEIN Y (50) SES ER RE Melanopsis prærosa, Linné, var. (PI. I, fig. IRC NOIRE ENT ENTREE C RES Hydrobia Rhodiensis, Tournouër (PI. I, Hé NGeMG EEE Te JC: — (?) Zitteli, Schwartz (PI. I, fig. 14, 44 a, 42 et 19 a)... . . Neritina micans, Gaudry et Fischer, var. Rhodiensis (PI. I, fig. 13 et 13 a) .. NN do NE OO PORN Bryozoaires du Pliocène supérieur de l’île de Rhodes {par M. A. Manzoni) Liste des espèces BTYOSOMMES CRUOSLOMES NL NN, Lepralia sp (Pl Ge 4). 2 0 5 — clavula, Manzoni (PI, IE, fig. Cellepora Hassalii, Johnston (PI. I, fig. 13). eoetere tale erslha/rel ee eue 1 She 74 PALÉONTOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES DE L'ILE DE RHODES. Cellepora ramulosa?, Linné, var. (PI. IE, Eschara sp (Pl. Al Ge Her CET 66 — columnaris, Manzoni (PI. I, fig. + PI. Al, Gg: 23 a et b).5.7.., 166 Bryozoaires cyclostomes.. . . . . . . . . . . 67 Idmonea serpens, Linné (PI. II, fig. 21). 68 — vibicata, Manzoni (PI. II,fig.10). 68 —. ‘sp. (PI. Al, Ge. 12,4 610), TO06E — Hedenborgi, Manzoni (PI. I, fig. — serpula?, Heller (PI. IL, fig. 46) 69 — (Tubulipora) Partschi?, Reuss AIR MAC RRRE 69 Filisparsa sp. (PI, I, fig. 48 aetb)... 69 Entalophora sp. (PI. IE, fig. 22) . . . .. 70 Entalophora deflexa, Johnston (PI. IE, fig. Pustulopora proboscidea, Johnston (PI. II, ES) EE NS dre, 0 A — clavula?, Reuss (PI. IL, fig. 4) Tubulipora palmata, Smitt (PI. IE, fig. 6; PLAN AE AL C ER REE _— flabellaris, in Smitt (PI. IL, fig. ASS SLR D CE RTE — phalangea, Couch (PI. I, fig. SO Reel LCR — sp. (PL. III, fig. 26 et 27).. . Defrancia sp. (PI. HI, fig. 25)... . . .. Tessarodoma sp. (PI. II, fig. 49) . . . .. MEULAN. == IMPRIMERIE DE A. MASSON, OR NV NEA NES RS LR | ds ei 5e DE sé "A | CAN at à ca sie Smoke A Cu à r VE RAT RE ER ur ir nd mn LS PA 4 | ed 1 ot une DM. QUE de 0 41% | D OR ad 9 LME LOL NES dx 74 QU'A 14 TE FE ; OVER LEE JT An 15 A EL de Fort à ni art de VE ft. OPA as MU, TA F AA EE gr 4 Ce " » ré Le , Vans, d4 Leu pr DR "2e LT \ ." PLANCHE I. Fig. 1 et 1a. Cardita Rhodiensis, P. Fischer. Fig. 2. Trochus euomphalus, Philippi. Fig. 3 et 3a. Trochus Prusi, P. Fischer. Fig. k et ka. Trochus bullula, P. Fischer. Fig. 5 et 5a. Rissoa Prusi, P. Fischer. Fig. 6 et 6a. Rissoa Monterosatoi, P. Fischer. | Fig. 7 et Ta. Odostomia clavulina, P. Fischer. | Fig. 8 et 8a. Cerithium Rhodiense, P. Fischer. Fig. 9 et Ja. Pleurotoma (Mangilia) myrmido, P. Fischer, | Fig. A0 et 10a. Erato gigantula, P. Fischer. Fig. AA et 1la. Hydrobia (?) Ziütteli, Schwartz. Fig. 12 et 12a. — — — var. Fig. 13 et 13a. Neritina micans, Gaudry et Fischer, var. Rhodiensis. Fig. 14 et Aka. Melanopsis prærosa, Linné, var. Fig. 15 et 15a. Melania curvicosta, Deshayes, var. Fig. 16 et 16a. Hydrobia Rhodiensis, Tournouër. Mem. de la Soc Geol de France. ANUS drisenie, LL all TE. Z ZE 16° 16 se Zmp. Becquet Paris. Wu Er à ; A! ‘ $ « x gui d Du) RE TENTE TRE Ni É er { Û qu ; PM og ik alen aad à : US pipe in 2 pie € Mr CECTÉTS BALE A OT paie) , "A + 4 ONiniol coté wichothens hr v F | bent in état - PR Me anis pause f Tes nn ! FX A Sh. R No h ne tu | Î ie , Ta co { È M AS ù CR AEL Aer pd mme ce fs ob "4 7" NAS; . y 0 ONU ER or .G-fe À +. NULL ES ni DENT TU) À A MINE oki president à . Lt ee #6 “Lure ,nitiog re i PA v JA je M : DO DURANT LUTTE BC TCACT PTE ATEN Er 7e AA ABeTeN sua Ra 0! , A LL ' AR ON 2 din te 1 ‘ Sy | I EN à CRT ui ARE , ; à ” Aus è. (2 > : 4 Er | r e. . \ L à 4 ? 4 oU PLANCHE 1H. Fig. À a et b. Idmonea Hedenborgi, Manzoni. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. 2. Fig. 3. Eschara columnaris, Manzoni. Tubulipora phalangea, Couch. 3 4. Pustulopora clavula?, Reuss. 5. Pustulopora proboscidea, Johnston. 6. 7 8 Tubulipora palmata, Smitt. . Eschara sp. . Cellepora ramulosa?, Linné, var. 9, Tubulipora phalangea, Couch. 10. Idmonea vibicata, Manzoni. Fig. 14. Entalophora deflexa, Johnston. ig. 12 a etb. Idmonea sp. Fig. 13. Cellepora Hassalii, Johnston. | Meém.N°1T. Mém.de la Soc.Géol.de France PL II. PRtoene AMEL IV * A Manzoni del IMP BECQUET PARIS "Maubert et fils Eth Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. PLANCHE III. 14. Lepralia sp. 15, Lepralia clavula, Manzoni. 46. Idmoneu serpula ?, Heller. 17. Idmonea {Tubulipora) Partschi ?, Reuss. 48 a et b. Filisparsa sp. 19. Tessarodoma sp. 20. Tubulipora palmata, Smitt. 21. Idmonea serpens, Linné. 22. Entalophora sp. 23 a etb. Eschara columnaris, Manzoni. 24. Discoporella hispida, Johnston. 25. Defrancia sp. 26 et 27. Discoporella sp. 28. Tubulipora flabellaris, in Smitt. Mem N°1]. Mém de la Soc.Geol.de France PLU. ne Se OL DAV 4 70Er. fils tt À Manzoni del IMP.BECQUET PARIS. Mzubert et fils Ath RUE Eur À ur. 14 1 AIS TN NEUE A TN EURE Re Pot " VALATION d sf Mid À L] À t MEULAN. — IMPRIMERIE DE A. MASSOX î " “ L} ‘ i à Le MÉMOIRES SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 7 TROISIÈME SÉRIE. — TOME PREMIER. LEE. LES FORAMINIFÈRES LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES PAR M. ©. TERQUEM. 4 PARIS AU LOCAL DE LA SOCIÉTÉ, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7 ET CHEZ F. SAVY, LIBRAIRE OULEVARD SAINT-GERMAIX, 77 1878 ILE. LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES, " à # sv PE nf In AT : Led PTE e LAN D LL LR = Et EL » a EN UT HAE j Æ DR AE + ro : 51 fi VA CRANIR ARTAOMOP Fra À: LM LRQUL ns NT ra aitise AO Fe DTA [LD MÉMOIRES SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE TROISIÈME SÉRIE. — TOME PREMIER. II L LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES PAR M. O0. TERQUEM. PARIS AU LOCAL DE LA SOCIÉTÉ, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7 ET l cHEz F. SAVY, LIBRAIRE BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 77 1878 TRE CU tee ( rot d'ici KA Lili Mo | ibrint AO: êa “il A LE jf: a Le | ANTERENTANE jals AAA vor ei f AR UENUE DAT | SATA À CE. EE RU 4 HA | na: | MAVOAATL OM NT AAA: | | SEMAINES ANA CAE NIUE ATUUNERF 4 QTENT il | . NUTANATN LT AE FN CH OU E AM rie AY III. LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES, PAR M. O. TERQUEM. — 2h — PREMIÈRE SECTION. FORAMINIFÈRES. a INTRODUCTION. Nous n’exposerons pas ici les moyens qui peuvent favoriser la recherche des Foraminifères, en faciliter l’étude et en permettre une exacte classification; nous en avons longuement parlé dans les introductions placées en tête de nos précédentes publications sur le Lias et l’Oolithe. Nous ne mentionnerons donc, dans cette pre- mière section, que les considérations nouvelles dictées par la faune dont nous avons à exposer l’étude, et les faits exclusivement relatifs à l’île de Rhodes. De même, dans la seconde section, nous ne nous occuperons que des Entomostracés-Ostra- codes. Dans certaines espèces de Foraminifères, et parfois dans une même espèce, les coquilles sont indifféremment dextres ou senestres, tout en conservant la même ré- gularité dans leur mode d’enroulement et dans la forme et l'agencement des loges. Il y a des espèces chez lesquelles la forme de la coquille reste constamment nor- male ; d’autres, au contraire, fournissent une multiplicité de variétés. Dans ces cir- constances, nous avons dù nous imposer des limites pour ne pas trop multiplier les figures et nous nous sommes contenté de choisir les formes les plus remar- quables, Toutefois nous avons été obligé de modifier ce principe pour des espèces SOC. GÉOL. — 3€ SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 3. 1 2 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES qui nous ont fourni des séries depuis l’état embryonnaire jusqu’à l'adulte; excep- tionnellement nous avons cherché à établir une étude physiologique, en donnant une suite de dessins qui exposent les lois suivant lesquelles a eu lieu l'accroissement de ces coquilles. Nous nous sommes exclusivement attaché à reproduire les espèces dont aucune publication n’avait jusqu'alors représenté la figure; au contraire nous nous sommes abstenu dès qu’une représentation avait été donnée, lors même qu’elle ne se trou- vait pas accompagnée d’un texte explicatif. Ainsi nous avons simplement mentionné les types que d’Orbigny a publiés dans ses séries de modèles, et ceux qui ont été décrits dans les travaux de d’Orbigny sur les Foraminifères tertiaires de Vienne (Autriche), de Reuss sur le même sujet, de Williamson sur les Foraminifères des côtes de l'Angleterre, de Parker, R. Jones et Brady sur les Foraminifères de l’Atlan- tique et des mers du Nord. Quant aux observations qui concernent les genres en particulier, nous avons pensé qu’il était plus convenable de les répandre dans le corps du mémoire, en les mettant à la tête, soit des chapitres, soit des genres. En 1826, d’Orbigny publia, dans les Annales des Sciences naturelles (t. VII), un Tableau méthodique de la classe des Céphalopodes. Dans un premier article, il traita des Céphalopodes vrais, qu’il réunit dans une division et qu’il appela les Siphonifères. Dans un second article (p. 245), il établit une classification pour une autre série de coquilles, rangées alors avec les Céphalopodes, mais qui ne possèdent pas de siphon; pour les distinguer de la première division, d’Orbigny les désigna sous le nom de Foraminifères. Ce tableau méthodique ne renferme que la mention de Soldani, qui a figuré l'espèce, et l'indication de l'habitat; il est accompagné de huit planches qui repré- sentent les principaux genres, au nombre de 30 pour 32 espèces. Sans texte explicatif et sans figures pour les nombreuses espèces qui y sont men- tionnées, le Tableau méthodique est resté jusqu'à ce jour, pour ainsi dire, lettre morte, et si quelques auteurs l'ont cilé dans leurs publications, il en est résulté, pour la plupart du temps, une confusion d’espèces et parfois de genres (1), faute de moyens de comparaison pour pouvoir établir une exacte détermination. Le Laboratoire de Paléontologie possède une nombreuse série de planches (plus de 300 planches in-4°) dessinées par d’Orbigny; privées de texte, ces planches semblaient destinées à rester éternellement dans l'oubli et sans emploi, lorsqu'un examen plus approfondi conduisit à reconnaître qu’elles s’appliquaient au 7ableau méthodique et en reproduisaient exactement l’ordre et les numéros. Un second hasard, non moins heureux, amena la découverte d’une série de car- (1) Ainsi Williamson a pris les Triloculina oblonga et Quinqueloculina oblonga pour les appliquer ensemble à une coquille qui ne se rapporte ni à l’une ni à l’autre des espèces de d'Orbigny.: DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 3 tons contenant les coquilles numérotées et déterminées suivant les figures. Dès lors il fut facile de constater que le tableau, les planches et les coquilles constituent un ensemble qui peut servir à l’étude et à la détermination des coquilles, malgré l'absence du texte. Nous nous sommes empressé d’en faire usage pour notre travail, et déjà nous publions 41 espèces mentionnées dans le Tableau méthodique et qu'on peut cepen- dant considérer comme nouvelles, puisque nousgen produisons pour la première fois les figures et les descriptions (1). Nous espérons qu’appréciant l’importance du travail de d’Orbigny, on voudra compléter l’œuvre que nous avons commencée, et publier la totalité des planches ; cette tâche, qui aujourd'hui dépasse nos forces, pourra être accomplie par séries, qui comprendront un certain nombre de genres; elle comblera de nombreuses lacunes et servira de guide certain pour l'étude des Foraminifères tant vivants que fossiles. Pour continuer la classification des Foraminifères, qu’il avait si heureusement commencée, d’une part en y apportant la méthode, d'autre part en débarrassant la nomenclature d’une foule de dénominations plus ou moins vicieuses ou hétéro- clites, d'Orbigny avait rassemblé des matériaux qu'on peut dire énormes; il se proposait de les mettre en œuvre, mais bientôt, débordé par ses nombreux tra- vaux, il ne put revenir à une de ses premières études, les Foraminifères. Aujourd'hui, le Laboratoire de Paléontologie se trouve en possession de plus de 1 100 flacons, rassemblés par d’Orbigny et qui contiennent du sable provenant de toutes les plages où les navigateurs ont pu aborder, et de tous les terrains que les géologues ont pu explorer. ( L'étude de ces sables, qui renferment une grande quantité d'espèces nouvelles, demandera certainement, pour être accomplie, l’existence tout entière de plusieurs naturalistes : l'exploration des mers de la Chine par l’amiral Cécille ne contient pas moins de soixante et quelques échantillons ; il en est proportionnellement de même pour les autres localités. Mais si, d’une part, il est heureux pour la Science de posséder ainsi les éléments de toutes les faunes locales, d’autre part, il est à déplorer que les échantillons ne portent pas d’autres indications que celle de leur provenance. Ainsi, pour ces sables de la Chine, il serait intéressant de savoir quels sont ceux qui ont été pris sur les rivages, en précisant les lieux; quels sont ceux qui proviennent de sondages et quelle profondeur on a atteinte ; il eut fallu spécifier à quels degrés de longitude et de latitude l’on à opéré; toutes indications qui font défaut. Il en est de même pour les quatre échantillons qui proviennent de l’île de Rhodes : (1) Les localités particulières que nous avons citées pour un certain nombre d’espèces ont été indi- quées par d’Orbigny dans son Tableau méthodique et sont le résultat de ses observations. 4 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES on n’a pas indiqué où ils ont été pris, ni dans quel ordre il convient de les classer. Chaque flacon contient une faune qui lui est, pour ainsi dire, propre; en ce sens que, si dans l’un on trouve un genre abondant en individus et en espèces, dans un autre ce genre sera au contraire fort rare ou manquera même entièrement. Il résulte de là que, si les quatre échantillons se complètent réciproquement, ils démontrent encore qu'ils ne proviennent pas d’une seule localité; ou, s’ils en proviennent, qu’ils ont été pris à des hauteurs différentes. Le contenu de ces quatre flacons paraît identique pour tous : il est formé de débris de calcaire gris, en morceaux irrégu- liers et qui atteignent jusqu’à ? centimètres de diamètre. L'étude de ces échantillons nous a donné 36 genres de Foraminifères compre- nant 207 espèces et un assez grand nombre de variétés; ces chiffres se décompo- sent de la sorte : Espèces identiques avec les Foraminifères des terrains tertiaires de Vienne publiés PAT MMOEMIEN Tree ele lier Nos DIRE EN RU | 60 Espèces publiées-:paridivers auteurs; 4. 01e ce BD Rene 28 Espèces contenues dans les planches inédites de d'Orbigny et mentionnées dans le Tableau méthodique . . . . . . . . . . se Care ee EL E ES 41 ESDODES HUUVPIIES, #yss sue eue ee +. ee sde, ueite ie Pipe ie ee RE Er RES 76 PSrebPs MO MIMESCOS CE, MA UT ONE RON RENE PERRIN 2 Tom. 4e 207 En examinant l’ensemble des genres, l'abondance ou la rareté des coquilles qui constituent les espèces, en tenant même compte des genres qui manquent, on arrive facilement à connaître la zone à laquelle appartient cette faune. Les termes de comparaison ne sont pas encore nombreux et les inventaires établis jusqu’à ce jour sont en général incomplets ou incorrects. Pour l’Adriatique, d’Orbigny n’a mentionné, dans son Tableau méthodique, qu’une faible partie des Foraminifères qui se trouvent à Rimini et que nous avons pu re- cueillir. Pour la Méditerranée, nous possédons la faune microscopique des côtes de Syrie, des Archipels grec et ottoman, ainsi que celle de la plage d'Alger; le tout est inédit. M. Vélain a pratiqué de nombreux sondages sur les côtes de l'Algérie ; tous ces produits sont à classer. De simples listes ont été données, d’une part, des Foraminifères du golfe de Gascogne, d'autre part, de ceux d'Anvers, d’Ostende, etc.; ces deux publications nous paraissent devoir être très-incomplètes, si nous les comparons au résultat que nous a donné l'étude de la plage de Dunkerque. Pour cette localité, nous avons publié deux fascicules qui comprennent 34 genres et 210 espèces, faune que nous croyons à très-peu près complète. Williamson à produit un travail remarquable sur les Foraminifères des côtes d'Angleterre; nous avons remarqué que toute une série d’espèces qui ne se trouve DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 5 pas sur la plage de Dunkerque, n’existe pas non plus sur la côte voisine d’Angle- terre ; nous la voyons indiquée pour les îles Shetland et l'Irlande, ou comme pro- venant en partie de sondages probablement pratiqués dans un des rameaux du Gulf-stream, et nous constatons que ces mêmes espèces se retrouvent toutes sur les côtes de l’Algérie. Nous pouvons donc considérer la liste donnée par Williamson comme un mélange de deux faunes : l’une caractérisant la Mer du Nord et identique avec celle de Dunkerque, l’autre appartenant à une région beaucoup plus tempérée. Cette observation s'applique de même au mémoire de Parker, Rupert Jones et Brady sur les Foraminifères des diverses régions de l'Atlantique. Si nous prenons la faune de Rimini, nous voyons que les Dentalines, les Margi- nulines, les Robulines et les Cristellaires y sont très-abondantes ; à Rhodes, au contraire, ces genres sont fort rares, c’est-à-dire représentés par un ou deux échan- tillons, et même les Cristellaires y manquent complétement. Nous savons, de plus, que ces coquilles, si abondantes à Rimini, le sont également sur les côtes de l'Algérie et se présentent dans les mêmes conditions à la Guadeloupe ; elles appar- tiennent donc à une mer chaude ou du moins tempérée. D'un autre côté, nous trouvons la plus grande analogie entre la faune microsco- pique de Rhodes et celle que nous avons récemment établie pour la plage de Dunkerque; nous constatons pour les deux localités exactement le même nombre de genres et relativement le même nombre d’espèces. De là il nous est permis de conclure que le dépôt de l’ile de Rhodes s’est effectué sous la même température que celle qui régit actuellement les côtes du Nord de la France, et que la mer était plutôt froide que tempérée. Nous ajouterons que les autres coquilles qui accompagnent les Foraminifères accusent le même fait et vien- nent ainsi confirmer nos appréciations. Nous ne suivrons pas dans nos déterminations la méthode employée par quelques auteurs, principalement par Williamson et Parker, et qui consiste à adopter une espèce convme type et à y rapporter les autres espèces comme autant de variétés avec des dénominations différentes. Ce procédé a été appliqué à presque tous les genres et nous ne citerons ici qu’un exemple : dans le genre Lagena, nous voyons prendre pour type le L. vulgaris, puis considérer les L. clavata, L. perlucida, L. semistriata, L. striata, L. interrupta, L. gracilis, L. substriata, comme ses variétés. Nous avouons que nous ne comprenons pas ce que la science peut gagner en clarté, ni quel avantage la nomenclature peut retirer de cette manière d’agir, en considérant comme variétés toutes les espèces que les auteurs ont établies ou en donnant des noms à toutes les variétés (1). (4) Nous avons eu à dessiner près d’une centaine de variétés du Cristellaria polymorpha de l’Oolithe inférieure, différant toutes par leur forme et leurs ornements; s’il nous avait fallu donner des noms à toutes ces coquilles ! 6 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Si ces auteurs ont voulu prendre un type pour en faire dériver les autres espèces comme des variétés, il n’y a pas de motif pour prendre une coquille plutôt qu’une autre; ainsi pour le genre Lagena, on pouvait adopter la plus ornementée, le L. costata, pour arriver par degré à la plus simple, au L. vulgaris ou au L. globosa, ou encore prendre la plus grêle pour arriver à la plus grosse. Pour le classement des genres, nous ne reviendrons pas sur les motifs qui nous ont porté à admettre le système de d’Orbigny, de préférence à celui de Carpenter et de Reuss ; nous les avons assez longuement exposés dans deux de nos précédentes publications (1). Nous développerons seulement quelques observations sur le caractère tiré de la perforation des coquilles. I] nous a semblé qu’on attachait une trop grande impor- tance au système qui sert, en majeure partie, de base à la classification adoptée par les auteurs anglais. La constitution physique de la coquille des Foraminifères se présente avec quatre caractères différents : le test est 1° ponctué ou excavé; 2° perforé; 3° poreux; 4° porcelané, c’est-à-dire sans perforations ni pores. 1° Les ponctuations ou excavations ne sont que superficielles et ne traversent pas toute l'épaisseur du test; elles servent uniquement d’ornements et se trouvent plus spécialement sur certaines espèces de Quinqueloculines. 2° Les perforations se présentent d’une manière fort inégale sur les Foramini- fères : tantôt elles se montrent propres à un genre et les coquilles en sont couvertes sur les deux faces, comme dans les Polystomelles, les Planorbulines, etc.; tantôt elles ne se produisent que sur certaines espèces de quelques genres, avec cette par- ticularité qu’elles apparaissent indifféremment sur l’une ou l’autre face ou même sur une seule loge, comme dans les Rotalines et les Rosalines. Ces perforations, devant servir au passage des nombreux filaments que l’animal peut émettre, entrent dans la constitution propre de la coquille. Ainsi, sur les Pla- norbulines, qui sont constamment fixées sur un support, les perforations de la face supérieure sont tubulées et rendent la surface comme rugueuse, tandis que sur la face inférieure les perforations, ne pouvant servir, sont entièrement oblitérées. Il résulte de là, qu’en présentant un pinceau imbibé de carmin sur la face inférieure, la couleur ne pénètre pas à l’intérieur, tandis que par sa face supérieure la coquille est immédiatement colorée. Lorsque le test est muni de perforations, l’animal peut émettre un bien plus grand nombre de filaments que quand la coquille ne possède qu'une ouverture (1) Terquem et Berthelin, Étude microscopique des marnes du Lias moyen d'Essey-les-Nancy (Mém. Soc. géol, Fr., 2e sér., t, X, n° 3), introduction, p. 6; 4875. Terquem, Essai sur le classement des animaux qui vivent sur la plage de Dunkerque, 2 fasci- çule; 4877, DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 7 unique. On peut induire de là que, dans le premier cas, l’animal était très-développé et occupait toutes les loges de sa coquille ; que, dans le second cas, il était très-petit et, comme dans les Flabellines et les Cristellaires, il n’occupait que les dernières loges (1). 3° Les pores, n’ayant parfois que 1/100 ou 1/200 de millimètre de diamètre, ne servent pas à l’émission des filaments, mais bien à l’exsudation de quelque sub- stance animalisée, qui contribue à la conservation de la coquille, à l'instar de ce qui se passe dans la famille des Brachiopodes. En effet, dans tous les terrains, quelque grande que soit leur perméabilité, on trouve les Térébratules et quelques autres genres dans un parfait état de conservation, parfois même avec leur coloration primitive, quand tous les autres fossiles ont été plus ou moins profondément atta- qués par les courants acidules. C’est à des causes semblables que nous devons, depuis le Carbonifère jusqu'aux terrains les plus récents, la présence de différents genres de Foraminifères qui étaient simplement poreux, tels que les Cristellaires, les Frondiculaires, les Dentalines, les Marginulines, tandis que les coquilles à per- forations ont plus ou moins complétement disparu, et que l’on ne trouve plus que des moules. 4° La constitution dense ou porcelanée, par conséquent sans pores, vient justifier la précédente observation pour la facile décomposition du test, qui ne possède aucun moyen préservatif contre l’action acide des eaux. C’est à cette cause qu’il convient de rapporter l’absence des Agathistègues dans le Lias de la Moselle, de l'Indre, de la Côte-d'Or, dans tout le terrain crétacé, de même que dans certains terrains on trouve tous les Mollusques à l’état de moules. D’après cet exposé, on voit que l’état poreux ou dense du test présente un carac- tère physiologique particulier et important, en ce qu’il favorise la conservation ou la facile destruction des coquilles. Les perforations, ne jouissant pas de la même propriété que les pores, ne possèdent donc qu’une valeur secondaire et ne doivent être considérées que comme un caractère spécifique. En résumé, ces divers états du test ne peuvent servir de base à une classification, attendu que dans un même genre des espèces peuvent en présenter les différents caractères. C’est au contraire, pour en avoir admis le principe, que Reuss s’est vu obligé de créer autant de genres que les espèces produisaient de caractères. Ainsi, pour un même mode d’agencement de coquille, les Spirillina renferment les co- quilles perforées ; les Cornuspira, les coquilles denses ; les Ammodiscus, les coquilles siliceuses ; enfin il faudra un quatrième genre pour les coquilles vitreuses et munies de simples pores. Nous ajouterons que dans les Truncatulines nous avons trouvé des coquilles (1) Terquem, Recherches sur les Foraminifères du système oolithique, 3° Mémoire, introduction, p. 205, et genre Flabellina, p. 219. 8 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES vitreuses munies de perforations sur les deux faces, d’autres qui n’en avaient qu’en dessus, d’autres enfin qui avaient une constitution dense, porcelanée, et montraient de simples pores. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 9 PREMIER ORDRE. — MONOSTÈGUES. Genre ORBULINA, d’'Orhbigny. {. ORBULINA UuNIVERSA, d'Orb. Orbulina universa, d'Orbigny, Foraminifères fossiles du bassin tertiaire de Vienne, p. 22, pl. 1, fig. 4. Vivant dans toutes les mers et fossile du bassin tertiaire de Vienne. Très-rare. Genre LAGENULINA, Terquem. Lagena, Walker; Lagenula, Fleming. M. Bayle a bien voulu nous communiquer le résultat de ses laborieuses recher- ches bibliographiques sur les dénominations des genres et des espèces, tant vivants que fossiles. Il a constaté que le nom de Lagena a été appliqué par Klein dès 1753 à une espèce de Triton, qui est le T. clandestinum, Lam.; il a reconnu également que le nom de Lagenula, qui suit en date, a été employé par Denys de Montfort (t. I, p. 310) pour une véritable Lagénaire; puis par Ehrenberg (Mikrogeologie) pour ‘an Infusoire {Second mémoire sur les Infusoires, p. 6?, pl. IF, fig. 8; 1832). Dans ces circonstances, nous proposons le nom de Lagenulina, qui rentre dans le système de dénomination adopté par d’Orbigny. Nous avions dans nos précédentes publications admis le genre Entosolenia, créé par Williamson pour les Lagenulina dont l’ouverture est munie d’un tube qui se continue dans l’intérieur de la coquille. Depuis nous avons trouvé dans d’autres genres (Glandulina, Bigenerina) des coquilles munies de cet appendice, sans que, cependant, on y ait vu un caractère suffisant pour en faire un genre nouveau; nous avons, de même, rapporté toutes les Lagénulines à un type unique. 2. LAGENULINA HYSTRIX, Reuss sp. Lagena hystrix, Reuss, Die Foraminiferen-Familie der Lagenideen, p. 335, pl. vi, fig. 80. Assez rare. 3. LAGENULINA DISTOMA-POLITA, Park. et Jones sp. Lagena sulcatu, Walker et Jacob, var. distoma-polita, Parker et R. Jones, On some Foraminifera from the North Atlantic and Arctic Oceans, p. 357, pl. xux, fig. 21. Fort rare. SOC. GÉOL — 3° SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 3. 2 10 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Ces derniers auteurs ont figuré {(ibidem, pl. xvurr, fig. 8) sous le même nom une coquille qui provient des mers chaudes et qu’ils considèrent comme une variété de celle de la Mer du Nord : elle est beaucoup plus grande, plus étroite et munie d’un grand prolongement antérieur ; nous l’avons retrouvée en grande abondance dans des sables provenant des mers de la Chine et du Japon. 4. LAGENULINA VULGARIS, Will. sp. Lagena vulgaris, Williamson, On the recent Foraminifera of Great Britain, type, p. 4, pl. à, fig. 5. et var. perlucida, ibidem, fig. 7. Assez commun. 9. LAGENULINA COSTATA, Will. sp. Entosolenia costata, Williamson, For. Gr. Br., p. 9, pl. r, fig. 48. Assez commun. 6. LAGENULINA SQUAMOSA, Fleming sp. Entosolenia squamosa, Fleming, in Williamson, For. Gr. Br., p. 42, pl. 1, fig. 29. Assez rare. 7. LAGENULINA RUDIS, Reuss sp. Lagena rudis, Reuss, Lagen., p. 336, pl. vi, fig. 82. Reuss indique cette espèce dans le Pliocène, crag noir d'Anvers. Fortrare. Genres SPIRILLINA, Ehrenberg, et CORNUSPIRA, Schultze (1). 8. SPIRILLINA FOLIACEA, Phil. sp. Orbis foliacea, Philippi, Enum. Moll. Sic., L. 11, p. 447; — Spirillina foliacea, Williamson, For. Gr. Br., p. 91, pl. vu, fig. 499 et 200; — Cornuspira planorbis, Schultze, Ueber den Organismus der Rhizopoden, pl. n, fig. 24. Assez rare. 9. SPIRILLINA MARGARITIFERA, Will. Spirillina margaritifera, Williamson, For. Gr. Br., p. 93, pl. vu, fig. 204. Fort rare. 10. SPIRILLINA ARENACEA, Will. Spirillina arenacea, Williamson, For. Gr. Br., p. 93, pl. vu, fig. 203. Fort rare. (4) V. Terquem et Berthelin, Étude micr. des marnes d'Essey, p. 16. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 11 11. SPIRILLINA ANGIGYRA, Reuss sp. Operculina angigyra, Reuss, Neue Foraminiferen aus den Schichten des æsterreichischen Tertiærbec- kens, p. 6, pl. 1, fig. 49. | Assez rare. 12. SPIRILLINA REUSSI, Born. sp. Cornuspira Reussi, Bornemann, Die mikroskopische Fauna des Septarienthones von Hermsdorf, p. 14; — Reuss, Die Foraminiferen, Anthozoen und Bryozoen des deutschen Septarienthones, p. 5, pl. 1, fig. 40. Rare. 12 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES DEUXIÈME ORDRE. — STICHOSTÈGUES. Genre GLANDULINA, d’Orbigny. 13. GLANDULINA ovirormis, Terq. PI. 1, fig. 1 et 2. G. tesla regulariler ovata, rotunda, utrinque obtusa, lævigata, loculis quatuor planis, ultima maximo, apertura circumstriata. Fig. ?. Coquille régulièrement ovale, arrondie à ses extrémités, un peu plus étroite en avant qu’en arrière, lisse, opaque, formée de quatre loges planes, la dernière très-développée ; ouverture entourée de stries. Fort rare. Dimensions : hauteur, 0,84; largeur, 0,48 ; grossi 25 fois. Une variété (fig. 1) est moins régulièrement ovale et a sa dernière loge saillante. Fort rare. Dimensions : hauteur, 0,96 ; largeur, 0,58; grossi 25 fois. 14. GLANDULINA LÆVIGATA, d'Orb. PI. 1, fig. 3. Glandulina lævigata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 29, pl. 5, fig. 4 et 5. Dimensions : hauteur, 0,66 ; largeur, 0,40; grossi 30 fois. Cette coquille, transparente et couverte de pores, diffère du type par sa partie postérieure moins atténuée. Fort rare. Genre NODOSARIA, Lamarck. 15. NODOSARIA STRIATICOLLIS, d'Orb. Nodosaria striaticollis, d'Orbigny, Foraminifères des Canaries, p. 124, pl. 1, fig. 2-4. Nous devons faire remarquer que les stries qui entourent le prolongement anté- rieur ne peuvent servir de caractère spécifique, attendu qu’elles se retrouvent sur plusieurs autres espèces de Nodosaires et même sur des Lagénulines. Assez rare. 16. NoposaRIA MARIÆ, d’Orb. Nodosaria Mariæ, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 33, pl. &, fig. 15 et 16. Fort rare. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 13 17. NoDosARIA RUGOSA, d’Orb. Nodosaria rugosa, d'Orbigny, Foraminifères de Cuba, p. 13, pl. 1, fig. 2 et 3. Notre échantillon est plus complet que celui de d’Orbigny : il a six loges et est muni d’un prolongement antérieur. Fort rare. Genre DENTALINA, d’Orbigny. 18. DENTALINA FILICOSTA, Terq. PI. 1, fig. 4. D. testa elongata, gracili, perlucida, arcuata, postice mucronala, quatuor munita costulis, loculis novem, regulariter crescentibus, primis sphæricis, aliis ovalibus, ultimo levigato, minimo. Coquille allongée, grêle, transparente, vitreuse, ornée de quatre côtes très-fines, formée de neuf loges croissant régulièrement, les premières sphériques, les autres ovales, la dernière lisse et très-petite. Fort rare. Dimensions : haut., 4,30; larg., 0,08; grossi 20 fois. 19. DENTALINA CONSOBRINA, d’Orb. Dentalina consobrina, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 46, pl. 11, fig. 1-3. Fort rare. 20. DENTALINA LEGUMEN, Linn. sp. Nautilus legumen, Linné; Dentalina legumen, Williamson, For. Gr. Br., p. 22, pl. 1, fig. 45. Genre PLACOPSILINA, d’Orbigny. 21. PLACOPSILINA RUGOSA, d’Orb. sp. Webbina rugosa, d'Orb., For. des Canaries, p. 126, pl. 1, fig. 16-48. Dans les Webbines, une enveloppe calcaire recouvre la coquille et masque presque complétement la forme des loges et leur agencement; dans les Placopsilines, la coquille est nue et les loges sont toujours visibles. Très-rare. Genre MARGINULINA, d'Orbigny. 22. MARGINULINA REGULARIS, d'Orb. Marginulina regularis, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 68, pl. mr, fig. 9-42. Fort rare. 14 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES TROISIÈME ORDRE. — HÉLICOSTÈGUES. Genre NUBECULARIA, Defrance. 23. NUBECULARIA CRISTELLAROIDES, Terq. PI. 1, fig. 5. N. tesla affixa, supra planulata, expansa, circiter acuta, infra plana, spira quatuor anfractibus munita, loculis elongalis. Coquille fixe, aplatie en dessus, étalée, tranchante sur le pourtour, plane en des- sous, formée de quatre tours de spire, à loges allongées. Assez commun. Dimensions : haut., 4,32; larg., 4 »»; grossi 45 fois. Cette espèce ressemble complétement à une Cristellaire très-aplatie et coupée par le milieu, tant la spire se montre régulière; ce caractère tend à la distinguer du N. lucifuga, Defr., dont les loges sont irrégulières. D’Orbigny a désigné cette dernière espèce sous le nom de Truncatulina con- tecta (Tabl. méth., p. 113, n° 4; Prodr. Pal., t. II, 25° étage, n° 1676). Genre ROBULINA, d'Orbigny. 24. ROBULINA NUDA, Terq. PI. 1, fig. 6 a et b. R. testa orbiculari, discoidea, obluse carinata, lævigata, perlucida, nucleo centrali instructa, loculis 10-11 planis, circa nucleum regulariter intortis. Coquille orbiculaire, discoïdale, douée d’une carène obtuse, lisse, translucide, munie d’un étroit nucléus central, formée de 10-11 loges régulières, d’une couleur laiteuse, opaques, planes, arquées, repliées autour du nucléus; nucléus et cloisons transparents. Fort rare. Dimension : diamètre, 0,64; grossi 30 fois. Cette espèce diffère du À. centrata, Terq., indiqué pour la plage de Dunkerque, par la présence d’une carène et par la régularité des loges. Elle diffère également du Cristellaria (Robulina) vorteæ, Fich. et Moll, in Reuss (1), par la présence d’un nucléus. (1) Reuss, Die Foraminiferen des Deutschen Septarienthones, p. 30, pl. 11, fg. 24 a et b. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 15 Genre NONIONINA, d’Orbigny. 25. NONIONINA COMMUNIS, d'Orb. Nonionina communis, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 106, pl. v, fig. 7 et 8. Assez commun. 26. NONIONINA BULLOIDES, d'Orb. Nonionina bulloides, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 407, pl. v, fig. 9 et 40. Assez commun. 27. NONIONINA SOLDANIT, d'Orb. Nonionina Soldanii, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 109, pl. v, fig. 45 et 46. Assez rare. 28. NONIONINA PERFORATA, d'Orb. Nonionina perforata, d’Orbigny, For. tert. Vienne, p. 110, pl. v, fig. 47 et 18. Commun. 29. NONIONINA GRANOSA, d'Orb. Nonionina granosa, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 140, pl. v, fig. 49 et 20. Rare. Genre POLYSTOMELLA, Lamarck. 30. POLYSTOMELLA CRISPA, Lam. Polystomella crispa, Lamarck, An. sans vert., t. VII, p. 625; d'Orbigny, For. tert. Vienne, . 1925, pl. vi, fig. 9-44. Très-commun. 31. POLYSTOMELLA ACULEATA, d’Orb. Polystomella aculeata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 434, pl. vi, fig. 27 et 28. Assez rare. 32. POLYSTOMELLA ANTONINA, d'Orb. Polystomella Antonina, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 128, pl. vi, fig. 47 et 18. Très-rare. 33. POLYSTOMELLA FICHTELIANA, d'Orb. Polystomella Fichteliana, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 125, pl. vi, fig. 7 et 8. Très-rare. 16 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES 34. POLYSTOMELLA PUNCTATA, Terq. Pl. 1, fig. 7a et b. P. tesia discoidali, compressa, externe subangulata, obtuse carinata, disco centrali parvulo, lowigato ornata, loculis primis planis, ultimis promninentibus, fossiculis minimis, velut punctatis. Coquille blanche, opaque, discoïdale, comprimée, subanguleuse et obtusément carénée sur le pourtour, munie dans le centre d’un disque peu saillant, petit et lisse, formée de dix loges, les premières planes, les dernières saillantes, l’anté- rieure renflée; fossettes très-petites, figurant des ponctuations dans des intervalles très-étroits. Assez rare. Dimensions ; haut., 0,80 ; larg., 0,76 ; grossi 25 fois. 35. POLYSTOMELLA LAMINATA, Terq. PI. 1, fig. 8 «a et b. P. testa discoidali, compressa, laminata, subumbilicata, externe obtusa, subcarinata, in medio senue eæcavata, loculis numerosis, arcualis, aliquot irregularibus, fossiculis elongatis, angustis. Coquille translucide, blanche ou jaunâtre, discoïdale, comprimée, comme laminée, concave au centre, obtuse, étroite et subcarénée sur le pourtour, formée de loges nombreuses, dont quelques-unes irrégulières, arquées et marquées de 10 à 14 fossettes étroites et allongées. Assez commun. Dimensions : haut., 4,40 ; larg., 0,92; ép., 0,22; grossi 20 fois. Cette espèce remarquable par son extrême compression, assez irrégulière dans ses loges, l’est également dans sa forme : souvent contournée ou oblique, elle présente parfois un peu plus de relief sur une face que sur l’autre ; ces faits démon- trent qu’elle n’était pas complétement libre et était au contraire adhérente à des Fucus. 36. POLYSTOMELLA TERETIUSCULA, Terq. PI. 1, fig. 9a-10b. P. testa discoidali, leniter compressa, leretiuscula, centro umbilicata, depressa, circiter obtuse carinata, subangulala, loculis numerosis, prominentibus, fossiculis elongatis, angustis. Fig. 9 a et b. Coquille discoiïdale, légèrement comprimée, ombiliquée et dépri- mée dans le centre, obtusément carénée et subanguleuse sur le pourtour, formée de loges nombreuses, saillantes, munies de fossettes allongées et étroites. Assez rare. Dimensions : haut., 0,80; larg., 0,74; grossi 25 fois. Une variété (fig. 10 & et b) est irrégulière dans son enroulement et se trouve munie d’un ombilic plus grand et plus profond que dans la précédente coquille. Fort rare. Dimensions : haut., 0,74; larg., 0,66; grossi 30 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 17 . Genre PENEROPLIS, Montfort. 37, PENEROPLIS PLANATUS, Montf. Peneroplis planatus, Montfort, Conch. Gen., 65, p. 258; d’Orbigny, modèles n°5 46 et 48. Très-rare. Genre ROTALINA, d’Orbigny. 38. ROTALINA AKNERIANA, d'Orb. Rotalina Akneriana, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 156, pl. vin, fig. 43-45. Rare. 39. ROTALINA OBLONGA, Will. Rotalina oblonga, Williamson, For. Gr. Br., p. 51, pl. 1v, fig. 98-400. Assez commun. 40. ROTALINA BECCARH, Linn. sp. Nautilus Beccarii, Linné; Rotalina Beccarü, Williamson, For. Gr. Br., p. 48, p. 1v, fig. 30-92. Cette espèce, quoique assez commune dans tous les parages, fournit plusieurs variétés dont les loges sont, en dessus ou en dessous, plus ou moins sphériques et détachées, au lieu d’être fortement soudées les unes aux autres et de ne présenter que peu de relief. 41. ROTALINA DUTEMPLEI, d’Orb. Rotalina Dutemplei, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 457, pl. van, fig. 49-24. Assez rare. 42. ROTALINA HAIDINGERI, d'Orb. Rotalina Haidingeri, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 154, pl. vur, fig. 7-9; Planorbulina Hai- dingeri, d'Orb., in Parker et Jones, For. North Atlantic, p. 382, pl. xvi, fig. 22 et 22 a. Assez rare. 43. ROTALINA HAUERI, d'Orb. Rotalina Haueri, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 451, pl. vu, fig. 22-24. Assez rare. k4. ROTALINA COMMUNIS, d'Orb. PI. 1, fig. 11 a-c. Rotalia communis, d'Orbigny, Tabl. méth., n° 29; planches inédites, pl. mt, fig. 3 a-c : Vivant : Rimini, Agde, Cette, Madagascar ; fossile sur les bords de l'étang de Thau. Soc. GÉOL. — 30 SÉRIE, T. IL — MÉM. N° 3. 3 18 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES R. testa suborbiculari, discoidali, circiter angulata, utrinque convexæa, spira obscura, subnucleata, loculis planis, infra loculis octo prominentibus, radiantibus, triangularibàs, apertura lineari. Coquille suborbiculaire, discoïdale, anguleuse sur le pourtour, convexe sur les deux faces, formée d’une spire peu distincte, avec un fort nucléus au centre et des loges planes, à peine indiquées ; conique en dessous, formée de huit loges régu- lières, triangulaires, saillantes; ouverture linéaire. Très-rare. Dimensions : haut., 0,74 ; larg., 0,70 ; grossi 30 fois. 45. ROTALINA ELEGANS, d'Orb. PL 1, fig. 12 a-c. Rotalia elegans, d'Orbigny, Tabl. méth., n° 6; planches inédites, pl. 11, fig. 2 a-c : Bordeaux, Dax. R. testa orbiculari, conica, lævigata, circiter subangulata, obtuse limbata, supra spira elata, vix perspicua, anfractibus tribus, loculis obscuris, infra planulata, subconcava, limbata, nucleata, quatuor costis elatis, radiantibus, tribusque fossiculis instructa, apertura lineari. Coquille orbiculaire, conique, lisse, anguleuse et bordée sur le pourtour, formée d’une spire élevée, à trois tours à peine distincts et à loges non visibles, aplatie et légèrement concave en dessous, munie d’un nucléus et de quatre côtes élevées, rayonnantes, séparées par une étroite incision ; ouverture linéaire. Fort rare. Dimension : diam., 0,44; grossi 50 fois. 46. ROTALINA spissA, Terq. PI. 1, fig. 13 a-c. R. testa orbiculari, conica, lœvigata, supra spissa, hemisphærica, infra planulata, circiter obtusa, sra brevi, anfractibus duobus, ultimo loculis prominentibus, alio non perspicuis, infra centro concava, loculis rotundatis, apertura semilunari. Coquille orbiculaire, conique, lisse, renflée et hémisphérique en dessus, aplatie en dessous, arrondie sur le pourtour, formée d'une spire courte, à deux tours, l'extérieur à loges saillantes, l'intérieur à loges non distinctes ; en dessous centre concave, loges arrondies, ouverture semi-lunaire. Fort rare. Dimensions : haut., 4,50 ; larg., 4,40 ; grossi 45 fois, 47. ROTALINA MARGARITIFERA, Terq. PI. 1, fig. 14 a-c. R. testa suborbiculari, nilida, perlucida, circiter rotundata, supra planulata, spira depressa, an- fractibus quatuor, ultimo loculis subsphæricis, aliis loculis planis, infra umbilicata, anfractu uno, loculis octo elongatis, interne angustis, apertura lineari. Coquille suborbiculaire, lisse, brillante, transparente, arrondie sur le pourtour, formée en dessus d’une spire aplatie, à quatre tours, le dernier à loges subsphé- riques, les autres à loges planes ; ombiliquée en dessous, formée d'un tour de spire, à huit loges allongées, très-étroites à l’intérieur ; ouverture linéaire. Assez rare. Dimension : diam., 0,50; grossi 40 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 19 48. ROTALINA SPECTRUM, Terq. PI. 1, fig. 15 «-c. R. testa irregulari, circiler angusta, subacuta, supra conveæiuscula, arcuata, spira complanata, loculis irregularibus, costa lata, depressa cireumdatis, infra late limbata, cristellariformi, loculis sex parvis, regularibus, triangularibus, apertura semilunari, limbata. Coquille irrégulière, très-étroite et subanguleuse sur le pourtour, convexe et arquée en dessus, formée d’une spire aplatie, à loges irrégulières, entourées d’une côte large et déprimée; en dessous, munie d’une large bordure plane; spire en forme de Cristellaire, à un tour, à six loges régulières, triangulaires; ouverture semi-lunaire et bordée. Fort rare. Dimensions : haut., 0,86; larg., 0,68 ; grossi 25 fois. 49. ROTALINA DIMIDIATA, Terq. PI. 1, fig. 16 a-c. R. testa orbiculari, trochidiformi, supra conica, infra conveæiuscula, circiter obtuse angulata, spira et loculis obscuris, infra loculis elongatis, triangularibus, prominentibus, apertura parvula, trigona. Coquille orbiculaire, trochidiforme, conique en dessus, légèrement convexe en dessous, anguleuse et obtuse sur le pourtour, formée d’une spire et de loges non distinctes; en dessous, loges allongées, rayonnantes, triangulaires, saillantes ; ou- verture petite, triangulaire. Fort rare. Dimension : diam., 0,70 ; grossi 30 fois. 90. ROTALINA AMBIGUA, Terq. PI. 1, fig. 17 a-c. R. testa orbiculari, conica, nitida, circiter acute limbata, supra conica, loculis ultimis arcuatis, elongatis, angustis, primis non perspicuis, centro obscuro, infra concava, loculis sex prominentibus, triangularibus, apertura minima. Coquille orbiculaire, conique, brillante, entourée d’une carène mince et trans- parente, à bord tranchant, conique en dessus, formée d’une spire saillante, peu distincte, les premières loges planes, allongées, arquées, très-étroites ; concave en dessous, formée de six loges triangulaires, saillantes; ouverture très-petite, linéaire. Fort rare. Dimensions : haut., 0,66; larg., 0,64; grossi 30 fois. Cette coquille, par son mode d’enroulement et par la forme de ses loges, se rap- proche des Rosalines ; elle s’en éloigne par la disposition de l'ouverture. Nous avons trouvé plusieurs échantillons attachés sur des Quinqueloculines. — Genre GLOBIGERINA, d’Orbigny. D'Orbigny a établi un G. biloba et un G. quadrilobata; nous avons trouvé un G. triloba et un G. quinqueloba; il résulte de là que les deux espèces de d’Orbigny 20 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES doivent être réunies en une seule; de plus on devra y comprendre toute cette série de coquilles formées d’un tour de spire et wniquement de grosses loges, presque toutes égales entre elles; tandis que le G. bulloides et ses congénères présentent plusieurs tours de spire formés de loges croissant plus ou moins régulièrement. O1. GLOBIGERINA BULLOIDES , d'Orb. Globigerina bulloides, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 163, pl. 1x, fig. 4-6. Assez commun. 92. GLOBIGERINA QUADRILOBATA, d'Orb. Globigerina quadrilobata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 164, pl. 1x, fig. 7-10. Assez commun. Genre TRUNCATULINA, d’Orbigny. 03. TRUNCATULINA LOBATULA, d'Orb. Truncatulina lobatula, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 168, pl. 1x, fig. 48-23. Très-commun. 04. TRUNCATULINA BOUEANA, d’Orb. Truncatulina Boueana, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 169, pl. 1x, fig. 24-26. Assez commun. 55. TRUNCATULINA VARIABILIS, d'Orb. PI. 1, fig. 18a-25. Truncatulina variabilis, d'Orbigny, Tabl. mêth., p. 4143, n° 8; planches inédites, pl. mm, fig. 4-6. T. tesla irregulari, variabili, elongata aut suborbiculari, supra convexa, solida aut perforata, infra plana aut concava vel canaliculata, circiter angulosa vel obtusa, loculis conveæiusculis, irregularibus, subrotundatis vel elongatis, apertura lineari, aliquando orbiculari. Coquille irrégulière, très-variable, allongée ou suborbiculaire, convexe en dessus, à test dense ou perforé, plane en dessous, ou concave ou même canaliculée, angu- leuse ou obtuse sur le pourtour, formée de loges irrégulières, en nombre variable de 7 à 12, renflées, subarrondies ou allongées; ouverture linéaire ou parfois arrondie. Fig. 18 a et b. Coquille allongée, ombiliquée, formée d’un tour de spire à huit loges hémisphériques ; face inférieure canaliculée (1); spire peu distincte. Dimensions : haut., 1,04; larg., 0,64; grossi 20 fois. (1) Plusieurs variétés ayant la face inférieure semblable, nous nous sommes dispensé de la repré- senter pour chacune d'elles, DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 21 Fig. 19. Coquille allongée, très-saillante dans le milieu, formée de loges renflées, comme disposées sur trois rangées ; face inférieure canaliculée. Dimensions : haut., 0,62; larg., 0,36; grossi 35 fois. Fig. 20. Coquille allongée, très-irrégulière, ponctuée, formée de loges nom- breuses, irrégulières ; face inférieure canaliculée. Dimensions : haut., 1,50; larg., 0,84 ; grossi 48 fois. Fig. 21 a et b. Coquille allongée, irrégulière, ombiliquée, arrondie en arrière, anguleuse en avant, formée de huit loges triangulaires ; face inférieure pliée à angle et canaliculée dans le milieu; ouverture commençant par une forme semilunaire et se continuant en fente. Dimensions : haut., 0,88 ; larg., 0,76; grossi 25 fois. Fig. 22. Coquille suborbiculaire, formée de sept loges irrégulières, très-renflées, dont une centrale; face inférieure plane; ouverture linéaire. Dimensions : haut., 0,90 ; larg., 0,66 ; grossi 25 fois. Fig. 23 a et b. Coquille irrégulière, comme étranglée dans le milieu, légèrement bordée, formée de loges saillantes, régulières en arrière et irrégulières en avant, la dernière loge perforée ; face inférieure légèrement concave ; ouverture linéaire. Dimensions : haut., 0,84; larg., 0,64; grossi 25 fois. Fig. 24. Coquille très-irrégulière, formée de six loges renflées, irrégulières ; face inférieure plane ; ouverture linéaire. Dimensions : haut., 0,82; larg., 0,96; grossi 25 fois. Fig. 25. Coquille irrégulière, contournée, quadrangulaire, brillante, translucide, formée de sept loges saillantes, les premières triangulaires, la dernière quadran- gulaire, très-développée, perforée; sutures peu profondes ; face inférieure plane et contournée ; spire formée de trois tours réguliers ; ouverture linéaire, très-allongée. Dimensions : haut., 0,78 ; larg., 0,58 ; grossi 25 fois. 56. TRUNCATULINA RHODIENSIS, Terq. PI. 1, fig. 26 a-c. T. testa orbiculari, lævigata, perlucida, subhemisphærica, supra convexa, infra planulata, idque concava, wmbilicata, circiter obtusa, loculis octo, arcuatis, involutis, prominentibus, apertura lineari. Coquille orbiculaire, lisse, transparente, subhémisphérique, obtuse sur le pour- tour, convexe en dessus, formée de huit loges arquées, les premières planes, les trois dernières saillantes et embrassantes ; plane en dessous et même légèrement concave, ombiliquée, formée de loges disposées comme celles de la face opposée ; ouverture linéaire. Fort rare. Dimensions : haut., 0,54; larg., 0,48; grossi 40 fois. 22 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Cette espèce se rapproche du T. Boueana par sa forme générale; elle s’en éloigne par ses loges saillantes, par l'absence d’une carène et d’un ombilic à la face supé- rieure. | 97. TRUNCATULINA INFRACTUOSA, d’Orb. PI. x, fig. 1 a-2 b. Truncatulina infractuosa, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 113, n° 3; planches inédites, pl. 11, fg. 2 ac; Prodr. Pal., t. IT, p. 1457, n° 2928 : Bordeaux. T. testa irregulari, suborbiculari, circiter obtusa, supra perforata, convexiuscula, infra planulata, loculis septem, irregularibus, angulosis, inflatis, infra spira anfractibus tribus, loculis numerosis, aper- tura multiplici, tubulosa, semilunari. Fig. 1 a et b. Coquille irrégulière, suborbiculaire, perforée et convexe en dessus, aplatie en dessous, obtuse sur le pourtour, formée de sept loges irrégulières, ren- flées, la dernière munie postérieurement d’une ouverture tubulée; en dessous spire formée de trois tours et de loges nombreuses, légèrement renflées, les deux der- nières munies d’une ouverture semilunaire, portée sur un prolongement tubulé. Dimensions : haul., 4,40 ; larg., 4,70 ; grossi 45 fois. Fig. ? a et b. Coquille irrégulière, suborbiculaire en dessus, à sept loges irrégu- lières, renflées, à ombilic irrégulier; en dessous, spire à trois tours réguliers, à loges croissant régulièrement, à cloisons larges ; ouverture normale en fente. Dimensions : haut., 4,20 ; larg., 1,12; grossi 45 fois. Les figures de d’Orbigny et son type se rapportent exactement à la coquille que nous représentons; l’irrégularité et la forme des ouvertures, qui ne se reproduisent pas dans la variété, se retrouvent dans le Planorbulina macrostoma. Genre PLANORBULINA, d'Orbigny. 08. PLANORBULINA MEDITERRANENSIS, d'Orb. Planorbulina mediterranensis, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 166, pl.1x, Gg. 15-17 ; P. vulgaris, d'Orbigny, For. de Cuba, p. 85, pl. vi, fig. 41-45. Assez commun. 9. PLANORBULINA DISTOMA, Terq. Planorbulina distoma, Terquem, Auim. plage de Dunkerque, p. 73, pl. vin, fig. 445 P. larvata?, Parker et R. Jones, For. North Atlantic, p. 380, pl. xx, fig. 3 a et b. Assez rare. 60. PLANORBULINA RETINACULATA, Park. et Jones. Planorbulina retinaculata, Parker et R. Jones, For. North Atlantic, p. 380, pl. x1x, fig. 2; idem, Carpenter, Zntr. sur les For., p. 209. Assez rare. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 23 61. PLANORBULINA MEGASTOMA, Terq. PL. 11, fig. 3a-4. P. testa irregulari, depressa, perforata, supra convexiuscula, infra plana, circiter rotundata, spira irregulari, anfractibus quatuor, loculis regularibus, inflatis, apertura magna, semilunari, tubulata. Fig. 3 a et b. Coquille irrégulière, déprimée, perforée, formée d’une spire irré- gulière, visible sur les deux faces, à quatre tours arrondis sur le pourtour; loges résulières, renflées en dessus, planes en dessous ; ouverture grande, semilunaire, placée contre le retour de la spire et munie d’un prolongement tubulé. Dimensions : haut., 1,36; larg., À,»»; grossi 45 fois. Fig. 4. Une variété a trois tours de spire et ses dernières loges irrégulières; la dernière est repliée en dessous et y a apporté l'ouverture. Fort rare. Dimensions : haut., 4,12 ; larg., 0,84; grossi 20 fois. 62. PLANORBULINA LONGISCATA, Terq. PI. 11, fig. 5. P. tesia irregulari, elongata, compressa, perforata, spira juvenile anfractu uno, loculis triangula- ribus, adulte plicata, loculis quadrangularibus, sensim majoribus, apertura lineari. Coquille irrégulière, allongée, comprimée, perforée, formée d’une spire à un tour et de loges triangulaires dans le jeune âge, pliée dans l'adulte, à loges qua- drangulaires, devenant insensiblement plus allongées; ouverture linéaire. Fort rare. Dimensions : haut., 4,50; larg., 0,90 ; grossi 45 fois. La disposition des loges du côté inférieur ne diffère pas de celle du côté opposé; la surface est seulement plus plane. Genre ANOMALINA, d’Orbigny. 63. ANOMALINA AUSTRIACA, d'Orb. Anomalina Austriaca, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 472, pl. x, fig. 4-9. Assez rare. 64. ANOMALINA BADENENSIS, d'Orb. Anomalina Badenensis, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 174, pl. x, fig. 1-3. Assez rare. 65. ANOMALINA INFLATA, Terq. Pl. 11, fig. 6 a-c. A. testa suborbiculari, depressa, lœvigata, circiter inflata, rotundata, spira depressa, obscura, in medio subnucleata, supra loculis brevibus, planis, infra umbilicata, loculis elongatis, planis, apertura lineari. Coquille suborbiculaire, déprimée, lisse, renflée et arrondie sur le pourtour, formée d’une spire déprimée et courte ; dans le centre large nucléus peu élevé ; 24 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES « à loges courtes et planes en dessus ; ombiliquée en dessous, à loges allonsées et planes ; ouverture linéaire. Fort rare. Dimensions : haut., 0,70 ; larg., 0,66; grossi 30 fois. 66. ANOMALINA Gr18B80sA, Terq. PI. 11, fig 7 a-c. A. testa suborbiculari, leniter punctata, circiter anguste obtusa, supra convexiuscula, spira compressa, late nucleata, loculis ultimis planis, obliquis, vix perspicuis, infra gibbosa, loculis elongatis, planis, aperiura minima lineari. Coquille suborbiculaire, très-finement ponctuée, obtuse sur le pourtour, légère- ment convexe en dessus, formée d’une spire déprimée, à large nucléus central, loges peu visibles, les dernières obliques, trapézoïdales ; gibbeuse en dessous, à loges triangulaires, allongées, planes ; ouverture très-petite, linéaire. Fort rare. Dimensions : haut., 0,66; larg., 0,68 ; grossi 30 fois. 67. ANomALINA DepressA, Terq. PI. 11, fig. 8 a-c. À. tesia irregulariler suborbiculari, compressa, lœvigata, circiler rotundala, spira planulata, anfractibus tribus, loculis convexiusculis, primis regulariler crescentibus, duobus ullimis elongatis, in/ra loculis irregularibus, subplanis, uno centrali rotundato, apertura lineari. Coquille irrégulièrement suborbiculaire, comprimée, lisse, arrondie sur le pour- tour, formée d’une spire aplatie, à trois tours, loges peu saillantes, les premières croissant régulièrement, les deux dernières très-développées; en dessous surface plane, loges sans saillie, dans le centre une loge arrondie; ouverture linéaire, très- étroite. Fort rare. Dimensions : haut., 0,90; larg., 0,82; grossi 25 fois. Genre ROSALINA, d’Orbigny. 68. ROSALINA IMPERATORIA, d'Orb. Rosalina imperatoria, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 176, pl. x, fig. 16-48. Fort rare. 69. ROSALINA VIENNENSIS, d'Orb. Rosalina Viennensis, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 477, pl. x, fig. 22-284. Assez rare. 70. ROSALINA DiSCoIDES, d’'Orb. sp. PI. 11, fig. 9 a-e. Rotalia discoides, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 406, n° 5; planches inédites, pl. u, fig. 2 a-e; Prodr. Pal., t. I, p. 456. n° 2913 : Bordeaux. R. testa orbiculari, subhemisphærica, cireiter obtusa, spira elata, anfractibus quinque, loculis planis, quadrangularibus, infra plana vel leniter concava, nucleata, loculis plunis, elongatis, radiantibus, triangularibus, septis latis, apertura lincari, elongata. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 25 Coquille orbiculaire, obtuse sur le pourtour, subhémisphérique, formée d’une spire élevée, à cinq tours, à loges planes, quadrangulaires ; plane et parfois con- cave en dessous, munie d’un nucléus, à un tour de spire, loges planes, triangu- laires, rayonnantes, cloisons larges; ouverture linéaire, très-allongée et continuée aux trois dernières loges. Très-commun. Dimensions : haut., 4,40 ; larg., 1,08 ; grossi 20 fois. L'ouverture très-visible dans les trois dernières loges démontre que cette espèce appartient bien au genre Rosalina. T1. ROSALINA GLOBULARIS, d'Orb. PI. 11, fig. 10 a-c. Rosalina globularis, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 105, n0 4 ; planches inédites, pl. 1, fig. 4-10, mo- dèle n° 66 : Méditerranée ; — non Rotalina concamerata, Fleming, in Williamson, For. Gr. Br., p. 53, pl. 1v, fig. 104 et 105 (jeune âge). R. testa orbiculari, nitida, porosa, circiter obtusa, supra convexiuscula, arcuata, spira depressa, anfractibus tribus, loculis regularibus, arcuatis, leniter prominentibus, infra concava, loculis planis, elongatis, ultimo valoula elongata, rotundata, munito, apertura lineari, elongata. Coquille orbiculaire, brillante, transparente, perforée, obtuse sur le pourtour, lésèrement convexe et arquée en dessus, formée d’une spire déprimée, à trois tours, loges régulières, arquées, peu saillantes; concave en dessous, formée de loges planes, ailongées, la dernière munie d’un prolongement arrondi, entièrement bordé par une ouverture linéaire. Très-commun. Dimensions : haut., 0,62; larg., 0, 52 ; grossi 35 fois. Cette espèce, qui s’attachait aux plantes, est assez souvent déformée; elle est plus ou moins convexe en dessus ou concave en dessous, ou plus ou moins com- primée dans son ensemble. Nous ne saurions admettre avec Williamson, qu’elle soit le jeune âge du Rotalina concamerata, Flem. : elle est en effet constamment lisse et adhérente, et appartient au genre Rosalina, tandis que la seconde espèce a, dès le jeune âge, ses loges entourées d’une côte, est toujours libre et appartient au genre Rotalina. 12. ROSALINA LATERALIS, Terq. PI. 11, fig. 11 a-c. R. testa orbiculari, nitida, lœvigata, circiter obtusa, utrinque anguste limbata, supra convexiuscula, spira depressa, laterali, anfractibus tribus, loculis arcuatis, paululum prominentibus, primis triangu- laribus, ullimo maximo, semilunari, infra concava, loculis elongatis, obtusis, ullimo semilunari, punc- talo, inflato, septo bisinuato, apertura lineari. Coquille orbiculaire, brillante, transparente, obtuse sur le pourtour, entourée sur les deux faces d’une étroite carène, formée d’une spire déprimée et rejetée sur le côté, à trois tours, loges arquées, légèrement convexes, les premières triangulaires, Soc. GÉOL. — 3 SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 3. 4 26 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES la dernière très-développée, semilunaire; concave en dessous, loges allongées et arrondies à leur extrémité, la dernière ponctuée, semilunaire, à cloison doublement sinueuse ; ouverture linéaire. Fort rare. Dimensions : haut., 0,90 ; larg., 4,06 ; grossi 20 fois. 73. ROSALINA SEMIPUNCTATA, Terq. PI. 11, fig. 12 a-c. R. tesla orbiculari, lævigata, circiter utrinque anguste et obtuse limbata, spira elata, conica, anfrac- tibus quatuor, loculis planis, primis triangularibus, ultimis quadrangularibus, elongatis, ultimo angusto, arcuato, infra concava, punctata, loculis irregularibus, elongatis, obtusis, ultimo amplo, biplicato, inflato, apertura lata, elongata. Coquille orbiculaire, lisse, obluse sur le pourtour et munie d’une étroite carène, formée d’une spire élevée, conique, à quatre tours, loges planes, les premières triangulaires, les suivantes quadrangulaires, allongées, la dernière étroite et arquée ; concave en dessous et ponctuée, formée de loges irrégulières, allongées, obtuses à leur extrémité, la dernière très-développée, marquée de deux plis et renflée ; ouver- ture large et allongée. Fort rare. Dimensions : haut., 0,70; larg., 0,74; grossi 30 fois. 74. ROSALINA POLysTOMA, Terq. PL. 11, fig. 13 a-c. R. testa suborbiculari, perforata, circiter subangulata, limbata, spira conica, anfractibus tribus, supra loculis rotundatis, regulariter crescentibus, suturis lalis et profundis, infra loculis elongatis, convexiusculis, centro connexis, suturis angustis, apertura lineari, loculum ultimum circumdante, loculis aliis in angulo centrali sila. Coquille suborbiculaire, perforée, anguleuse et étroitement bordée sur le pour- tour, formée d’une spire conique, à trois tours ; en dessus, loges arrondies, croissant régulièrement, à sutures larges et profondes ; en dessous, loges allongées, saillantes, confluentes au centre, à sutures étroites; ouverture linéaire entourant là dernière loge, les autres loges munies d’une ouverture piriforme près du centre. Fort rare. Dimensions : haut., 0,45 ; larg., 0,54 ; grossi 40 fois. 75. ROSALINA BISERIATA, Terq. PI. 11, fig. 14 a-c. R. testa orbiculari, compressa, lævigata, circiter obtusa, supra convexiuscula, spira depressa, anfrac- tibus duobus, loculis biseriatis, internis tribus rotundatis, externis quatuor piriformibus, acutis, ultimo angusto, elongato, utrinque obluso, infra concava, loculis non perspicuis, apertura elongata, lineari. Coquille orbiculaire, comprimée, lisse, légèrement convexe en dessus, arrondie sur le pourtour, formée d’une spire déprimée, à deux tours, l’interne composé de trois loges arrondies, l’externe de quatre loges piriformes, très-aiguës à l'extrémité, DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 7 À la dernière étroite, allongée, obtuse à ses extrémités ; concave en dessous, à loges non distinctes ; ouverture allongée, linéaire. Fort rare. Dimensions : haut., 4,02; larg., 4,00 ; grossi 20 fois. 76. RosALINA MAREMn, d'Orb. PI. 11, fig. 15 a-c. Rosalina Maremii, d’'Orbigny, planches inédites, pl. vin, fig. 2 a-c. — Cette espèce n’est pas mentionnée sur le Tableau méthodique. — Rimini. R. testa suborbiculari, subglobulari, circiter inflala, obtusa, supra convexiuscula, arcuata, spira depressa, anfractibus tribus, loculis quadrangularibus, planis, septis latis, infra inflata, loculis elon- gatis, prominentibus, centro numerosis granulis elatis instructo. Coquille suborbiculaire, subglobuleuse, obtuse et renflée sur le pourtour, légè- rement convexe et arquée en dessus, formée d’une spire déprimée, à trois tours ; loges planes, quadrangulaires, à cloisons larges; renflée en dessous, formée de loges allongées et saillantes, sommet couvert de granulations irrégulières et élevées. Assez rare. Dimensions : haut., 0,70 ; larg., 0,80 ; grossi 30 fois. 77. ROSALINA ITALICA, d'Orb. PI. xr, fig. 16 a-c. Rotalia Italica, d'Orbigny, planches inédites, pl. viir, fig. À a-c. — Cette espèce n'est pas men- tionnée sur le Tableau méthodique. — Méditerranée, Castel-Arquato ; — Rosalina Italica, d'Orbigny, Prod. Pal., t. 111, p. 194, n°0 545. l R. lesta suborbiculari, conica, circiter rotundata, spira elata, obscura, ultimo anfractu loculis ro- tundatis, infra nucleata, convexiuscula, loculis elongatis, radiantibus, triangularibus, prominentibus, apertura lineari. Coquille suborbiculaire, conique, arrondie sur le pourtour, formée d’une spire peu distincte ; dernier tour à loges arrondies ; légèrement convexe en dessous et munie d’un nucléus, formée de loges allongées, triangulaires, rayonnantes, sail- lantes, excavées à leur extrémité ; ouverture linéaire. Fort rare. Dimension : diam., 2,40 ; grossi 40 fois. Cette espèce, par la disposition des loges de la face inférieure, se rapproche du R. discoides ; elle en diffère par son pourtour arrondi et par ses loges saillantes. 78. ROSALINA RUGATA, Terq. PI. 11, fig. 17 a-c. R. tesla suborbiculari, lœvigata, circiter oblusa, utrinque obtuse limbata, supra converiuscula, arcuata, spira depressa, anfractibus quatuor, loculis planis, quadrangularibus, infra convexa, rugata, loculis irregularibus, prominentibus, aperlura lineari, elongata. Coquille suborbiculaire, lisse, obtuse sur le pourtour et munie sur les deux faces d'une étroite carène, un peu convexe et arquée en dessus, formée d’une spire 28 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES 22 déprimée, à quatre tours, à loges planes et quadrangulaires ; convexe en dessous, très-plissée, formée de loges irrégulières, allongées, saillantes ; ouverture linéaire et allongée. Fort rare. Dimensions : haut., 4,46 ; larg., 0,98; grossi 20 fois. 79. ROSALINA TROCHEATA, Terq. PI. 11, fig. 18 a-c. R. testa orbiculari, trochidiformi, compressa, circiter rotundata, spira depressa, anfractibus quatuor, loculis quadrangularibus, quatuor ullimis prominentibus, aliis planis, infra conveæiuscula, late nucleata, loculis planis, triangularibus, septis latis, apertura lineari. Coquille orbiculaire, trochidiforme, comprimée, arrondie sur le pourtour, formée d’une spire déprimée, à quatre tours, à loges quadrangulaires, les quatre dernières saillantes, les autres planes; convexe en dessous, munie d’un large nucléus, formée de loges planes, triangulaires, à cloisons larges ; ouverture linéaire. Fort rare. Dimension : diam., 4,05; grossi 20 fois. Genre VERNEUILINA, d'Orbigny. 80. VERNEUILINA SPINULOSA, Reuss. Verneuilina spinulosa, Reuss, Neue For. æsterr. Tert.-Beck., p.10, pl. 11, fig. 42 a-c. Tres-commun. Genre UVIGERINA, d’Orbigny. 81. UVIGERINA PYGMÆA, d'Orb. Uvigerina pygmaæ, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 190, pl. x1, fig. 25 et 26; — Williamson, For. Gr. Br., p. 66, pl. v, fig. 438 et 439. Commun. 82. UVIGERINA ANGULOSA, Will. Uvigerina angulosa, Williamson, For. Gr. Br., p. 67, pl. v, fig. 440. Commun. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 29 Genre BULIMINA, d’Orbigny. Comme dans les autres genres, Williamson a pris un type, le B. pupoides, d’Orb., et y a rapporté comme variétés les B. marginata, B. spinulosa, B. fusiformis, B. compressa, B. convoluta. Trois espèces, le B. elongatissima, d’Orb., le B. marginata et le B. spinulosa, manquent sur la plage de Dunkerque et sont très-abondantes sur les côtes de l'Algérie. 83. BULIMINA MARGINATA, d'Orb. Bulimina marginata, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 103, n° 4; planches inédites, pl. x, fig. 10-42; — B. pupoides, d'Orb., var. marginata, Williamson, For. Gr. Br., p. 63, pl. v, fig. 126 et 127. Fort rare. 84. BULIMINA BUCHIANA, d'Orb. Bulimina Buchiana, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 186, pl. xr, fig. 45-48. Rare. 89. BULIMINA PUPOIDES, d'Orb. Bulimina pupoides, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 485, pl. xx, fig. 44 et 12. Rare. 86. BULIMINA ELONGATA, d'Orb. Bulimina elongata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 187, pl. xr, fig. 19 et 20. Rare. 87. BULIMINA OvATA, d'Orb. Bulimina ovata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p.185, pl. xr, fig. 13 et 44. Rare. 88. BULIMINA COMPRESSA, Will. Bulimina pupoides, d'Orb., var. compressa, Will., For. Gr. Br., p. 63, pl. v, fig. 431. Fort rare. 30 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES QUATRIÈME ORDRE. — CYCLOSTÈGUES. Genre ORBITULITES, Lamarck. Lamarck a employé d’abord la dénomination Orbulites, qu’il a changée plus tard en Orbitulites; depuis, les naturalistes ont adopté le nom d’Orbitolites, terme moins convenable. 89. ORBITULITES MACROPORA, Lam. Orbuliies macropora, Lamarck, An. sans vert., t. 11, p. 197; Goldfuss, Petr. Germ., t. 1, p. 44, pl. x, fig. 8; Reuss, modèle n° 30. Fort rare. Cette coquille est la seule que nous ayons trouvée à Rhodes et qui habite commu- nément les mers tempérées et chaudes; nous la connaissons sur les côtes de la Syrie, de l’Archipel grec et de la Guadeloupe. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 31 : CINQUIÈME ORDRE. — ENTOMOSTÈGUES. Genre AMPHISTEGINA, d'Orbigny. 90. AMPHISTEGINA VULGARIS, d'Orb. Amphistegina vulgaris, d’'Orbigny, Tabl. méth., p. 139, n° 8; planches inédites, pl. 1, fig. 2 a-c; modèle n° 40; Prodr. Pal., t. IT, p. 459, n° 2955 : Bordeaux. Très-rare. Genre ASTERIGERINA, d’Orbigny. 91. ASTERIGERINA RHODIENSIS, Terq. PI. 11r, fig. 1a-4. A. testa orbiculari, conica, nitida, perlucida, circiter obtuse et anguste carinata, spira brevi, anfrac- tibus quinis, angustis, loculis planis, elongatis, arcuatis, utrinque acutis, infra concava, aliquando nucleata, quatuor ad sex loculis internis trregularibus, bifurcatis, in stella plus minusve regulariter dispositis, externis piriformibus, antice acutis, ultimo elongato, bisinuato, apertura elongata, lineari, limbata. Coquille orbiculaire, conique, brillante, transparente, obtuse sur le pourtour et bordée d’une étroite carène, formée d’une spire peu élevée, à cinq tours étroits, à loges allongées, arquées, aiguës à chaque extrémité, comme imbriquées ; concave en dessous, parfois munie d’un étroit nucléus, formée de 4 à 6 loges internes, irré- gulières, bifurquées, arrondies ou atténuées, disposées en étoile, à loges externes piriformes et à extrémité très-étroite, la dernière loge très-allongée, marquée d’un double sinus ; ouverture étroite, allongée et bordée. Très-commun. Nous n'avons pas figuré les variétés sous leurs différents aspects, parce que les coquilles possédent toutes les mêmes dispositions que le type et ne varient que par leur face inférieure. Fig. 1 a-c. Coquille à étoile formée de quatre loges ovale-arrondies. Dimension : diam., 0,72 ; grossi 30 fois. Fig. ?. Goquille à étoile formée de cinq loges à extrémité anguleuse; loges externes triangulaires dans le bas. Dimensions : haut., 0,68; larg., 0,74; grossi 30 fois, 32 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Fig. 3. Coquille munie d’un nucléus; étoile formée de cinq loges denticulées; loges externes irrégulières. Dimensions : haut., 0,72; larg., 0,75 ; grossi 30 fois. Fig. 4. Coquille munie d’un nucléus; étoile formée de six loges bifurquées (la dernière enlevée); loges externes irrégulières. Dimension : diam., 0,64; grossi 30 fois. 92. ASTERIGERINA HIEROGLYPHICA, Terq. PL. 11, fig. 5a-8. A. testa suborbiculuri, conica, albida, opaca, circiter obtuse angulosa, spira brevi, anfractibus obscuris, loculis ullimis prominentibus, elongatis, arcuatis, utrinque acutis, infra concava, loculis internis obscuris, sulcis irregularibus, bifurcatis, instructis, loculis externis vix perspicuis, elongato-acutis, ultimo elongalo, bisinuato, apertura angusta, limbata. Coquille suborbiculaire, conique, blanche, opaque, anguleuse sur le pourtour, formée d’une spire courte, obscure, à loges saillantes, allongées, arquées, aiguës à leurs extrémités ; concave en dessous, formée de loges peu distinctes, marquées de sillons irréguliers, bifurqués, simulant des hiéroglyphes, dernière loge allongée, marquée d’un double sinus; ouverture allongée, étroite et bordée. Dimensions : haut., 0,96; larg., 4, »; grossi 20 fois. Nous avons figuré la face inférieure de plusieurs coquilles, pour montrer la va- riabilité des sillons, la face supérieure restant identique avec celle du type. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 33 SIXIÈME ORDRE. — ÉNALLOSTÈGUES. Genre BIGENERINA, d'Orbignvy. 93. BIGENERINA AGGLUTINANS, d'Orb. Bigenerina agglutinans, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 238, pl. xiv, fig. 8-10. Très-rare. 94. BIGENERINA NODOSARIA, d'Orb. Bigenerina nodosaria, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 95, n° 4 ; planches inédites, pl. xiv, fig. 9-42; modèle n° 57. Très-rare. Genre BOLIVINA, d'Orbigny. 95. BOLIVINA ANTIQUA, d’Orb. Bolivina antiqua, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 240, pl. x1v, fig. 41-43. Commun. 96. BoLIVINA carysALIS, Terq. PI. ur, fig. 9 a et b. B. testa elongata, angusta, lœvigata, postice attenuata, utrinque in medio sinuata, loculis sex requ- laribus, biseriatis, elongatis, planis, ultimo leniter prominente, apertura laterali, magna. Coquille allongée, étroite, lisse, rétrécie en arrière, munie sur les deux côtés d’un sillon longitudinal, étroit et profond, formée de six loges régulières, disposées en deux séries, allongées, planes, la dernière légèrement saillante ; ouverture laté- rale, ovale et grande. Fort rare. Dimensions : haut., 0,60 ; larg., 0,20; grossi 35 fois. ©? SOC. GÉOL. — 32 SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 3. 34 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Genre TEXTILARIA, Defrance. D'Orbigny à adopté le terme extularia et quelques auteurs ont tout récem- ment encore admis cette dénomination. Ehrenberg l’a modifiée et en a fait le mot Textilaria, plus conforme à son étymologie. Pour deux espèces, l’une de Cuba et l’autre de Vienne, d’Orbigny a employé des épithètes qui ne sont pas heureuses : il a dénommé l’une lævigata et l’autre agglu- tinans, quand il y a plusieurs coquilles qui, présentant ces caractères, diffèrent complétement les unes des autres et proviennent de localités très-diverses. Parker et R. Jones (For. North Atlantic, p. 369-371) ont adopté le ‘"T. agglu- tinans comme un type et lui ont rapporté une série d'espèces et même des co- quilles qui appartiennent à d’autres genres. Ainsi ces auteurs considèrent comme dérivés du type, les T. abbreviata, d'Orb., T. sagittula, Defr., T. pygmæa, d'Orb., T. carinata, d'Orb., T. biformis, Park. et Jones, Bigenerina nodosaria, d'Orh., B. digitata, d'Orb., Verneuilina polystropha, Reuss sp. 97. TEXTILARIA CUNEIFORMIS, d’Orb. Textularia cuneiformis, d'Orbigny, For. de Cuba, p. 447, pl. 1, fig. 37 et 38; — non T. cu- neiformis, d'Orb., in Williamson, For. Gr. Br., p. 74, pl. vi, fig. 458 et 459. Très-commun. L'espèce figurée par Williamson est obovale transversalement et munie d’une carène obtuse, tandis que l'espèce de d’Orbigny est aiguë sur le pourtour et beau- coup plus comprimée. Williamson {ibidem, fig. 160 et 161) rapporte à cette espèce, et comme variété, le T. conica, qui est entièrement rond. 98. TEXTILARIA PECTINATA, Reuss. Textilaria pectinata, Reuss, Neue For, æsterr. Tert.-Bock., p.17, pl. 1v, fig. ? et 3. Très-commun. 99, TEXTILARIA LÆVIGATA, d’Orb. Textularia lœvigata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 243, pl. xi1v, fig. 14-46. Assez rare. 100. TEXTILARIA MAYERIANA, d'Orb. Textularia Mayeriana, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 245, pl. x1v, fig. 26-28. Rare. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 35 101. TEXTILARIA SUBANGULATA, d'Orb. Textularia subangulata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 247, pl. xv, fig. 1-3. Rare. 102. TExTILARIA VARIABILIS, Will. Textularia variabihis, Williamson, For. Gr. Br., p. 76, pl. vi, fig. 462 et 463. Rare. 103. TExTILARIA conICA, d'Orb. Textularia cenica, d’'Orbigny, For. de Cuba, p. 147, pl. 1, fig, 37 et 38; — T. cuneiformis, var. conica, d'Orb., in Williamson, For. Gr. Br., p. 75, pl. vi, fig. 460 et 161. Commun. 104. TExTILARIA RHODIENSIS, Terq. PI. x, fig. 10 & et b. T'. tesia conica, compressiuscula, leniter rugosa vel agglutinante, postice angustata, lateribus rotun- data, loculis posticis planis, subquadrangularibus, duobus anticis infiatis, prominentibus, apertura semi- lunari. Coquille conique, un peu comprimée, légèrement rugueuse ou agglutinante, très- rétrécie en arrière, arrondie sur les côtés, formée en arrière de loges planes, subquadrangulaires, les deux antérieures renflées, saillantes ; ouverture semilunaire. Très-commun. Dimensions : haut., 4,34; larg., 0,84; grossi 45 fois. Cette espèce, presque aussi épaisse que large, diffère ainsi de toutes les autres, qui sont, au contraire, plus ou moins tranchantes sur les côtés. —————— POLYMORPHINIDÉES. Les coquilles appartenant à cette famille justifient leur nom par l’extrème varia- bilité qui préside à l’agencement des loges; nous avons dû, dans le grand nombre de coquilles que nous avons rassemblées, faire un choix pour montrer les passages insensibles qui s’établissent entre les diverses formes. Nous avons retrouvé dans les coquilles de Rhodes les mêmes dispositions que nous avions observées dans le Lias et dans l’Oolithe ; nous pouvons donc admettre les mêmes divisions que nous avions établies pour le classement des espèces de Fontoy; toutefois nous ferons remarquer que plusieurs divisions manquent à Rhodes. Ainsi nous ne possédons aucune co- quille agglutinante à une loge et à deux loges, comme les séries commencent dans le Lias et l'Oolithe. 36 — LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Aucune coquille de Rhodes n’est réellement identique avec les fossiles du Lias ou de l’Oolithe ; mais on comprend que dans l’agencement de 3 ou 4 loges il puisse se produire un rapport approximatif qui porterait à croire que les séries de Rhodes feraient suite à des séries de Fontoy (1). Toutes les coquilles de la famille des Polymorphinidées ont leur ouverture entourée de stries plus ou moins longues et serrées; ce caractère se présente de même sur les coquilles provenant de la plage de Dunkerque et des côtes de l’An- gleterre, et se trouverait probablement sur les espèces des autres parages; mais il est à remarquer que ces stries manquent complétement sur les fossiles du Lias et de l’Oolithe. Dans les trois genres qui constituent cette famille, les Polymorphines, les Globu- lines et les Guttulines, nous avons trouvé des or munies d’expansions tubu- lées, qui ordinairement se montrent attachées à la partie antérieure de la coquille; parfois elles l’environnent ou sont diversement répandues sur sa surface. D'Orbigny a donné un Globulina tubulosa (2?) ainsi muni de tubes, et fait observer que cette coquille pourrait bien n’être qu’une monstruosité du G. gibba. Parker et R. Jones ont reproduit l’espèce de d’Orbigny et de plus publié une autre coquille qu’ils montrent entourée d’un anneau portant des ouvertures régu- lièrement espacées, restant de ces tubules (3). Ces auteurs pensent que ces expan- sions sont probablement le résultat d’un parasitisme. Williamson donne un Polymorphina fistulosa (4), coquille entourée de nombreux tubes dont l'extrémité est dichotomée. Il n’ajoute aucune appréciation sur l’origine de ces tubes et dit simplement qu’ils « sont parfois terminés en cul-de-sac ». Ces sortes de coquilles sont également indiquées pour le Crag d'Angleterre (5). Nous en avons trouvé avec une certaine abondance dans du sable de Nangasaki et dans du sable de Rhodes; mais elles manquent complétement dans le Lias et dans l’Oolithe. Comme on a exprimé quelques doutes sur l’origine de ces expansions et qu'on les a même attribuées à l'animal de la coquille, nous avons fait l'étude des co- quilles ainsi munies d’expansions, et nous avons été conduit aux observations sui- vantes : 1° Ces expansions ne communiquent pas toujours avec l’intérieur de la coquille qui les supporte. Ce fait nous a été démontré par une expérience très-concluante : nous avons trempé une de ces coquilles dans du carmin et les parties branchues ont x Terquem, 4° Mémoire sur les Foraminifères du système oolithique de Fontoy, p. 291 ; 4° Mémoire sur les Foraminifères du «(a (2) For. tert. Vienne, p. 228, pl. xin, fig. 45 et 46. (3) Parker et R. Jones, For. North Atl., p. 362, pl. r, fig. 52 a-d. (4 Williamson, For. Gr. Br., p. 72, pl. vi, fig. 450. (5) Brady, À monograph of the Foraminifera of the Crag, app. 4 et ?, pl: 1, fig. 70-76. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 37 seules été colorées, tandis que la coquille sous-jacente est restée blanche et transpa- rente. 2° Les ouvertures que l’on constate sur les coquilles ont leur bord irrégulier et déchiqueté ; elles montrent ainsi que toutes ont été perforées de dehors en dedans et uon de dedans en dehors; on peut en conclure que ce n’est pas l'animal habitant la coquille qui les a pratiquées. 3° Nous avons ouvert plusieurs de ces expansions et nous avons trouvé l'inté- rieur vide et privé de toute trace de cloison. 4° Presque toujours les expansions sont brillantes et transparentes, tandis que la coquille qui les supporte se montre, le plus souvent, terne et opaque, avec toutes les apparences d’une coquille morte ou roulée. De cet ensemble, nous pouvons conclure que ces expansions sont le produit d’un parasitisme, d’un Bryozoaire à tubes dichotomés, probablement un Cellepora, qui s'attache plus spécialement sur les coquilles de la famille des Polymorphinidées. 105. POLYMORPHINA LACTEA, Walk. Polymorphina lactea, Walker, in Williamson, For. Gr. Br., p. 70, pl. vi, fig. 445-447 (type). Williamson a représenté, sous ces trois numéros, trois coquilles qu'il donne comme type unique du P. lactea, bien qu’elles différent complétement entre elles; il y rapporte cinq autres espèces qu’il considère comme de simples variétés. N° 145. Coquille à test opaque, allongée, très-rétrécie en arrière, formée de 7 loges longues, étroites et très-saillantes. N° 146. Coquille à test opaque, ovale, plus large que la précédente, obtuse en arrière, formée de 7 loges courtes et peu saillantes, N° 147. Coquille transparente, vitreuse, régulièrement ovale, arrondie en arrière, formée de 4 loges allongées et enveloppantes. Nous avons trouvé ces trois espèces à Rhodes. Assez commun. 106. POLYMORPHINA OBLONGA, d’Orb. Polymorphina oblonga, d’Orbigny, For. tert. Vienne, p. 232, pl. xu, fig. 29-31. Commun. 107. POLYMORPHINA WILLIAMSONI, Terq. Polymorphina laelea, var. oblonga, Williamson, For. Gr. Br., p. 71, p. vi, fig. 449 et 149 a. Assez rare. L'espèce représentée par d’Orbigny et qui se trouve mentionnée ci-dessus, diffé- rant entierement de celle que Williamson a produite sous le même nom, cette 38 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES dernière a dù recevoir une autre désignation. L'espèce de d’Orbigny est formée de loges courtes et tres-renflées ; celle de Williamson a, au contraire, des loges très- allongées, planes et s’emboîtant régulièrement. 108. PoLYMoRPuINA PAUPERATA, Terq. Pl. 111, fig. 114-19. P. testa irregulari, compressa, ovata, lævigata, loculis tribus, plus minusve inæqualibus, planis aut prominentibus. Coquille irrégulière, comprimée, ovale, lisse, formée de trois loges, plus ou moins inégales, planes ou saillantes, la première plus ou moins recouverte par les autres, devenant insensiblement plus apparente et plus isolée. Assez commun. Fig. 11 a et b. Coquille régulièrement ovale, première loge très-petite, sutures arquées. Dimensions : haut., 0,48 ; larg., 0,36; grossi 40 fois. Fig. 12 a et b. Coquille ovale, première loge ovale, sutures sinueuses. Dimensions : haut., 0,68; larg., 0,40; grossi 30 fois. Fig. 13 a et b. Coquille ovale, renflée sur les côtés, première loge terminale. Dimensions : haut., 4,18; larg., 0,60; grossi 20 fois. Fig. 14. Coquille ovale, comprimée, rétrécie aux extrémités, première loge devenue latérale. Dimensions : haut., 4,80; larg., 0,96 ; grossi 40 fois. Fig. 15 a et b. Coquille rétrécie aux extrémités, ovale transversalement, les trois loges triangulaires. Dimensions : haut., 4, »; larg., 0,52; grossi 20 fois. Fig. 16 a et b. Coquille ovale, arrondie aux extrémités, loges triangulaires, la dernière très-développée. Dimensions : haut., 4, »; larg., 0,62; grossi 20 fois. Fig. 17 a et b. Coquille ovale, comprimée, première loge très-grande. Dimensions : haut., 0,78; larg., 0,50 ; grossi 25 fois. Fig. 18. Coquille ovale-allongée, la première loge très-longue. Dimensions : haut., 0,60 ; larg., 0,20; grossi 35 fois. Fig. 19. Coquille ovale-allongée, la première et la troisième loges égales, la deuxième latérale; suture transversale. Dimensions : haut., 1,22; larg., 0,54; grossi 20 fois. Dans leur ensemble, ces coquilles se rapprochent du P. oolithica, Terq. (4° Mém. sur les For. du syst. ool., p. 299, pl. xxxr, fig. 1-10), également formé de trois loges. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 39 109. PoLYMORPHINA PRÆLONGA, Terq. PI. 11, fig. 20-214. P. testa regulari, elongata, angusta, compressa, lævigata, loculis tribus prominentibus, suturis con- [usis, lalis. Fig. 20. Coquille régulière, étroite, comprimée, ovale, lisse, formée de trois loges, la dernière très-allongée; sutures peu visibles, très-larges. Très-rare. Dimensions : haut., 4,30 ; larg., 0,52; grossi 20 fois. Fig. 21 a et b. Coquille ovale, terminée par des expansions lamelleuses, con- tournées et bordées de tubes dichotomés. Très-rare. Dimensions : haut., 2,98 ; larg., 0,84; grossi 45 fois. 110. POLYMORPHINA AMYGDALOIDES, Terq. PI. 11, fig. 22a-30. P. testa ovata, plus minusve compressa, lwvigala, postice rotundata, loculis quatuor aut quinque irregularibus, primis duobus plus minusve absconditis, prominentibus. Coquille ovale, plus ou moins comprimée, lisse, arrondie postérieurement, formée de quatre ou cinq loges irrégulières, les deux premières plus ou moins recouvertes par les suivantes. Très-commun. Fig. 22 a et b. Coquille ovale, loges saillantes, les deux premières à peine visibles. Dimensions : haut., 0,60 ; larg., 0,30 ; grossi 35 fois. Fig. 23 a et b. Coquille ovale, comprimée, les premières loges très-saillantes. Dimensions : haut., 1,08 ; larg., 0,58; grossi 20 fois. Fig. 24. Coquille ovale, les premières loges très-enveloppées et saillantes. Dimensions : haut., 0,56; larg., 0,25; grossi 40 fois. Fig. 25 a et b. Coquille ovale-arrondie, les trois premières loges placées sur le même côté, les deux premières saillantes, les autres planes. Dimensions : haut., 0,54 ; larg., 0,24; grossi 40 fois. Fig. 26 a et b. Coquille ovale-aiguë, toutes les loges planes. Dimensions : haut., 0,90 ; larg., 0,52; grossi 20 fois. Fig. 21 a et b. Coquille ovale, à loges irrégulières sur une face et régulières sur l'autre. Dimensions : haut., 0,80; larg., 0,44; grossi 25 fois. Fig. 28. Coquille ovale-allongée, premières loges très-saillantes, la dernière ter- minée par des expansions tubiformes. Dimensions : haut., 2, »; larg., 0,84; grossi 45 fois. | lig. 29. Coquille ovale-allongée, à loges régulières, peu saillantes. Dimensions : haut., 0,90; larg., 0,48; grossi 20 fois. 0 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Fig. 30. Coquille ovale, élargie, à loges régulières. Dimensions : haut., 0,70 ; larg., 0,42; grossi 30 fois. Cette série, par sa forme générale et par le nombre de ses loges, se rapproche du P. amygdala, Terq. (4° Mém. sur les For. du syst. ool., p. 301, pl. xxx, fig. 28-30); elle en diffère par un agencement de loges tout autre pour chacune des coquilles. 111. poLYMorRPHINA soLIDULA, Terq. PI. 1x, fig. 31a-33. P. testa suborbiculari vel ovata, lœvigata, loculis quatuor vel quinque planis, medianis rotundatis, in cruce dispositis. Coquille suborbiculaire ou ovale, comprimée ou arrondie, lisse, formée de 4 ou 5 loges planes, les deux du milieu arrondies et disposées en forme de croix. Fort rare. Fig. 31 a et b. Coquille orbiculaire, à quatre loges. Dimensions : haut., 1,70 ; larg., 4,30 ; grossi 42 fois. Fig. 32. Coquille ovale, rétrécie à ses extrémités, à cinq loges, la premiére bifurquée. Dimensions : haut., 1,30 ; larg., 0,60; grossi 45 fois. Fig. 33. Coquille munie d’expansions dichotomées à la partie antérieure et sur les côtés. Dimensions : haut., 4,» »; larg., 0,92; grossi 20 fois. Par la forme arrondie des loges médianes, ces coquilles se distinguent du P. cru- ciata, Terq., qui a de même les loges en forme de croix et qui a fourni de nom- breuses séries dans le Lias et l’Oolithe (1). 112. POLYMORPHINA OVATA, d'Orb. Polymorphina ovata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 233, pl. x, fig. 1-3. Assez rare. 113. poLymorPHINA ovirormis, Terq. PI. 11, fig. 34 a et à. P. testa ovata, compressa, lævigata, loculis quatuor regularibus, triangularibus, subplamis, ultimo prominente. Coquille ovale, comprimée, lisse, formée de 4 loges triangulaires, les premières subplanes, la dernière saillante ; ouverture munie d’un large tube. Rare. Dimensions : haut., 0,98 ; larg., 0,48 ; grossi 20 fois. 1) Terquem, 4e Mém. sur les For. du Lias, p. 299, pl. x, fig. 1-46; 4° Mém. sur les For. du syst. ool., p. 301, pl. xxxn, fig. 12-27. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. A Un échantillon présente à la partie antérieure plusieurs protubérances tubulées et plusieurs ouvertures irrégulières. 114. POLYMORPHINA UNDULOSA, Terq. PI. 111, fig. 354-360. P. testa irregulari, ovata, compressa, lævigata, loculis quatuor verticalibus, ultimo transversali, suturis undulatis, sinuosis. Fig. 35 a et b. Coquille irrégulière, ovale, comprimée, lisse, formée de loges saillantes, dont quatre verticales, croissant régulièrement, la dernière oblique, sutures onduleuses. Fort rare. Dimensions : haut., 1,02 ; larg., 0,62; grossi 20 fois. Fig. 36 a et b. Une variété n’a que trois loges et ses sutures sont très-onduleuses. Fort rare. Dimensions : haut., 0,65 ; larg., 0,42; grossi 30 fois. 115. poLYMoRPHINA FISCHERI, Terq. PI. xx, fig. 37a-39. Polymorphina compressa, d'Orb., in Brady, Mon. For. Crag, pl. 1, fig. 77-80. P. testa elongata, ovata, compressa, juvenile lævigata, adulte rugosa idque arenosa, loculis nume- rosis, prominentibus, ovalibus, primis conglomeratis, ahis regulariter crescentibus, apertura terminali aut sublaterali, semilunari, lamina rugosa, ovali, limitata lineisque cireumdata. Coquille allongée, ovale, comprimée, lisse dans le jeune âge, rugueuse et même arénacée dans l'adulte, formée de loges nombreuses et ovales, les premières sub- sphériques et pelotonnées, les autres croissant régulièrement, arrondies sur le pour- ‘tour, anguleuses à l’intérieur; ouverture terminale ou sublatérale, semilunaire, précédée ou suivie d’une plaque ovale et rugueuse, le tout entouré de stries rayon- nantes nombreuses. Fig. 37 a et b. Coquille jeune, lisse, à ouverture terminale. Dimensions : haut., 4,60 ; larg., 4.36; grossi 14 fois. Fig. 38 a et 4. Coquille adulte, très-rugueuse, ouverture latérale-externe. Dimensions : haut., 3,70; larg., 4,90 ; grossi 7 fois. Fig. 38 c. Coupe montrant la résorption des cloisons, réduites à une simple nervure. Dimensions : haut., 3,60; larg., 4,80 ; grossi 7 fois. Fig. 39. Coquille irrégulière, formée de loges sphériques, croissant irrégulie- rement. Dimensions : haut., 3,»»; larg., 4,40 ; grossi 7 fois, Assez commun. Û Soc. GÉOL. — 3 SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 3. 6 42 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Brady a figuré (1) une espèce dont il a fait une simple mention, sans en donner la description, l'ayant rapportée au P. compressa, d'Orb. (2); mais, comme elle en diffère complétement, nous avons dû y reconnaître une espèce nouvelle et lui appli- quer une nouvelle dénomination. 116. PoLymorPINA GurTirorMis, Terq. PI. 1x, fig. 24 a et b. P. elongata, guttiformi, antice angustata, postice subrotundata, nitida, perlucida, loculis quatuor elongatis, prominentibus, primo triangulari, secundo ovalo, ultimis angustis, apertura striata. Coquille allongée, étroite en avant, arrondie en arrière, arquée sur les côtés, brillante, transparente, formée de quatre loges allongées et saillantes, la première triangulaire, la seconde ovale, les dernières étroites et allongées ; ouverture striée. Fort rare. Dimensions : haut., 0,54; larg., 0,20 ; grossi 40 fois. Genre GLOBULINA, d’Orbigny. 117. GLOBULINA ÆQuaLis, d'Orb. Globulina æqualis, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 227, pl. xt, fig. 44 et 12. Commun. 118. GLOBULINA PUNCTATA, d'Orb. Globulina punctata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 229, pl. x, fig. 17 et 48. Rare. 119. GLOBULINA RuGosA, d’Orb. Globulina rugosa, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 229, pl. x, Gg. 49 et 20. Assez rare. 120. GLOBULINA spiINosA, d'Orb. Globulina spinosa, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 230, pl. x, fig. 23 et 24. Assez rare. (1) Mon. For. Crag, pl. 1, fig. 77-80. (2) For. tert. Vienne, p. 233, pl. xu, fig. 32-34. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 43 121. GLOBULINA MYRIsTIFORMIS, Will. sp. Polymorphina myristiformis, Williamson, For. Gr. Br., p. 72, pl. vi, fig. 156 et 457. Très-commun. 122. eLoBuzINA 61884, d'Orb. PI. 1v, fig. 1-5. Globulina gibba, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 227, pl. x, fig. 43 et 14. Très-commun. Cette espèce a fourni un certain nombre de variétés, parmi lesquelles nous avons figuré les suivantes : Fig. 1. Coquille irrégulière, plus développée sur un côté que sur l’autre ; sommet très-obtus. Assez rare. Dimensions : haut., 0,98; larg., 0,70 ; grossi 20 fois. fig. ?. Coquille oviforme, munie d’une expansion à deux rayons à extrémités bifides. Très-rare. Dimensions : haut., 0,72; larg., 0,54; grossi 30 fois. Fig. 3 a et b. Coquille oviforme, munie d’une expansion à trois rayons, à extré- mités bifides. Très-rare. Dimensions : haut., 0,74 ; larg., 0,54; grossi 30 fois. Fig. 4 a et b. Coquille suborbiculaire, comprimée, irrégulière, transparente et couverte de pores très-fins. Très-rare. Dimensions : haut., 4,10; larg., 0,96; grossi 20 fois. Fig. 5. Coquille sphérique, transparente, formée de quatre loges planes. Très-rare. Dimensions : haut., 0,76; larg., 0,66; grossi 25 fois. 123. GLOBULINA TURBINATA, Terq. PI. 1v, fig. 6-8. G. testa turbinata, lævigata, utrinque angusta, loculis planis. Fig. 6. Coquille en forme de toupie, lisse, rétrécie à ses extrémités, formée de loges planes, à sutures à peine visibles. Très-rare. Dimensions : haut., 0,92; larg., 0,70 ; grossi 20 fois. Fig. T. Coquille un peu plus obtuse en arrière qu’en avant. Très-rare. Dimensions : haut., 0,84; larg., 0,66; grossi 25 fois, 44 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRA CODES Fig. 8. Coquille irrégulière, plus grosse sur un côté que sur l’autre. Très- rare. Dimensions : haut., 0,90; larg., 0,62; grossi 20 fois. 124. GLOBULINA ovirormis, Terq. PI. 1v, fig. 9-12. G. testa oviformi, inflata, lævigala aut rugosa, vel tubigera, loculis planis, suturis vix perspicuis. Coquille oviforme, renflée, lisse ou rugueuse ou couverte de ramifications, formée de loges planes, à sutures à peine visibles. Fig. 9. Coquille ovale, arrondie, lisse. Dimensions : haut., 0,86; larg., 0,66; grossi 25 fois. Fig. 10 a et b. Coquille ovale, un peu plus large en avant qu’en arrière, à sur- face trés-rugueuse. Dimensions : haut., 0,82; larg., 0,60 ; grossi 25 fois. Fig. 11. Coquille oblongue, couverte d’expansions dichotomées, loges non visibles. C Dimensions : haut., 4,70 ; larg., 4,30 ; grossi 45 fois. Fig. 12. Coquille oblongue, un peu comprimée, couverte de protubérances, dont quelques-unes cassées laissent voir des ouvertures irrégulières, formée de loges planes, à sutures à peine visibles. Dimensions : haut., 4,24; larg., 0,90 ; grossi 45 fois. 125. GLOBULINA IRREGULARIS, d'Orb. PI. 1v, fig. 13 et 14. Globulina irregularis, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 226, pl. xt, fig. 9 et 10, Très-commun. ’ Cette espèce a fourni deux variétés : Fig. 13. Coquille suborbiculaire, un peu atténuée en avant, formée de trois loges. Dimensions : haut., 0,52; larg., 0,40 ; grossi 40 fois. Fig. 14. Coquille ovale, très-élargie sur un côté, plus rétrécie en avant que la précédente coquille, munie de deux loges en arrière. Dimensions : haut., 0,64; larg., 0,56; grossi 30 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 45 Genre GUTTULINA, d’Orbigny. 126. GUTTULINA AUSTRIACA, d'Orb. Guttulina Austriaca, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 223, pl. xu, fig. 23-25. Très-commun. 127. GUTTULINA PROBLEMA, d'Orb. Guttulina problema, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 224, pl. x11, fig. 26-28. Très-commun. 128. GuTruzina communis, d’Orb. PI. 1v, fig. 15-18. Guttulina communis, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 224, pl. xun, fig. 6-8. Cette espèce a fourni quatre variétés : Fig. 15. Coquille irrégulière, formée de quatre loges, la dernière hémisphérique, transversale. Très-rare. Dimensions : haut., 0,92 ; larg., 0,68 ; grossi 20 fois. Fig. 16. Coquille irrégulière, ronde, formée de loges nombreuses, non saillantes. Très-rare. Dimensions : haut., 0,96; larg., 0,70 ; grossi 20 fois. Fig. 17. Coquille irrégulière, légèrement rugueuse, anguleuse, formée de trois loges, dont une supérieure à suture horizontale. Très-rare. Dimensions : haut., 0,94; larg., 0,52 ; grossi 20 fois. Fig. 18. Coquille irrégulière, lisse, formée de quatre loges, la dernière hémi- sphérique, plus petite que les précédentes. Très-rare. Dimensions : haut., 0,86; larg., 0,66; grossi 25 fois. 129. GUTTULINA piscrFroRMIs, Terq. Pi. 1v, fig. 19 a et b. l 2? D G. testa suborbiculari, disciformi, compressa, lœvigata, œquilaterali, circiter rotundata, loculis quaternis, duobus internis prominentibus, duobus externis arcuatis, compressis, primos involventibus. Coquille suborbiculaire, disciforme, comprimée, lisse, semblable sur les deux faces, arrondie sur le pourtour, formée de quatre loges, les deux internes saillantes et arrondies, les deux externes plus comprimées, arquées, formant un anneau enve- loppant les deux autres loges. Fort rare. Dimensions : haut., 0,46; larg., 0,42 ; grossi 40 fois. LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES FN pu, 22 130. GUTTULINA RAGEMoOSA, Terq. PI. 1v, fig. 20-24. G. testa elongata, lævigata, subcompressa, irregulari, loculis numerosis, racemosis, inflatis, ultimo tereti, maximo. Fig. 20. Coquille allongée, lisse, un peu comprimée, brillante, irrégulière, formée de loges nombreuses, renflées, disposées en forme de grappe, la dernière arrondie, très-grande. Commun. Dimensions : haut., 0,88; larg., 0,84; grossi 25 fois. Fig. 21. Coquille ovale-allongée, arrondie, lisse en avant, très-rugueuse en arrière, formée de loges saillantes, à sutures larges et peu profondes. Très- rare. Dimensions : haut., 1,26; larg., 0,98; grossi 45 fois. Fig. 22. Coquille ovale, lisse, comprimée, irrégulière, formée de trois loges, la première quadrangulaire, conique, les deux autres arrondies; sutures étroites et profondes. Dimensions : haut., 0,78 ; larg., 0,72; grossi 25 fois. Fig. 23 a-c. Coquille très-irrégulière, lisse, formée d’une agglomération de loges renflées ; vue d’un côté, coquille formée de deux grandes loges superposées et d’une centrale et ovale; vue de l’autre côté et par en dessus, formée d’une agglomération de loges ovales; sutures profondes. Dimensions : haut., 0,86; larg., 0,72; grossi 20 fois. Fig. 24. Coquille irrégulière, conique, un peu comprimée, lisse, formée de loges allongées, arrondies en arrière, à sutures larges, superficielles ; sommet couvert de plusieurs rangées circulaires d'ouvertures irrégulières, provenant des expansions. Fort rare. Dimensions : haut., 4,20 ; larg., 0,90 ; grossi 20 fois. 131. GUTTULINA CENTRATA, Terq. PI. rv, fig. 25a-26. G. testa suborbiculari, irregulari, lævigata aut rugosa, loculis irregularibus, centratis, rotundatis, suturis angustis, profundis. Fig. 25 a et b. Coquille plus large que haute, vue de côté suborbiculaire, vue par en dessus subtrigone, lisse ou rugueuse, formée de loges irrégulières, arron- dies, les internes concentriques ; sutures étroites et profondes. Très-rare. Dimensions : haut., 0,68 ; larg., 0,78; grossi 25 fois. Fig. 26. Coquille suborbiculaire, transversalement presque ronde, rugueuse, formée de loges subsphériques. Dimensions : haut., 0,64; larg., 0,76; grossi 25 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. rS 1 132. GuTrTuLINA BULLOIDES, Terq. PI. rv, fig. 27 « et b. G. testa ovata, lævigata, irregulari, loculis sphæricis, irregulariter connexis, suluris angustis, pro- fundis, apertura magna, orbiculari, lævigata. Coquille ovale, lisse, irrégulière, formée de loges sphériques, irrégulièrement agglutinées ; sutures étroites, très-profondes; ouverture grande, arrondie et privée de stries. Fort rare. Dimensions : haut., 0,92; larg., 0,88; grossi 25 fois. 1433. GuTTULINA GRAvIDA, Terq. PI. 1v, fig. 28-390. G. testa polymorpha, irregulari, lævigata, rotunda vel ovata, loculo uno vel duobus inclusis, loculis duobus, ternis aut quaternis. Coquille très-irrégulière, polymorphe, lisse, arrondie ou ovale, formée de deux à quatre loges, une ou deux contenues dans le milieu des autres. Fig. 28. Coquille piriforme, à deux loges, l’interne ovale-arrondie. Dimensions : haut., 0,30; larg., 0,24; grossi 60 fois. Fig. 29. Coquille piriforme, à deux loges, l’interne ovale et étroite. Dimensions : haut., 0,80 ; larg., 0,50 ; grossi 25 fois. Fig. 30 a et b. Coquille ovale, à trois loges, l’interne ovale-allongée; sommet muni d’une expansion à quatre rayons simples. Dimensions : haut., 0,48 ; larg., 0,37; grossi 50 fois. Fig. 31. Coquille subsphérique, à trois loges, l’interne ovale, les externes ren- flées, superposées, à suture horizontale. Dimensions : haut., 0,84; larg., 0,66; grossi 25 fois. Fig. 32. Coquille piriforme, à trois loges, l’interne ovale; suture oblique, onduleuse. Dimensions : haut., 0,72; larg., 0,50 ; grossi 25 fois. Fig. 33. Coquille ovale-allongée, obtuse en avant, à trois loges, l’interne ovale et petite, la dernière externe très-développée ; suture oblique. Dimensions : haut., 0,86 ; larg., 0,48 ; grossi 25 fois. Fig. 34. Coquille suborbiculaire, à quatre loges, l’interne ovale, la dernière su- périeure, à suture horizontale. Dimensions : haut., 0,72; larg., 0,52 ; grossi 30 fois. Fig. 35. Coquille ovale, à quatre loges, les deux internes concentriques; sutures arquées, profondes. Dimensions : haut., 0,40 ; larg., 0,28 ; grossi 50 fois. 48 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Fig. 36. Coquille ovale, à quatre loges, les deux internes concentriques, la der- nière très-développée. Dimensions : haut., 0,62; larg., 0,36; grossi 35 fois. Fig. 31. Coquille ovale, à quatre loges, les deux internes ovales, juxtaposées. Dimensions : haut., 0,96 ; larg., 0,60; grossi 20 fois. Fig. 38. Coquille irrégulièrement ovale, très-élargie sur un côté, à quatre loges, les internes ovales, juxtaposées. Dimensions : haut., 0,68; larg., 0,58 ; grossi 30 fois. Fig. 39 a et b. Coquille ovale-arrondie, à quatre loges sur une face, les deux internes juxtaposées, à sutures transversales et arquées; sur l’autre face, une loge interne, à suture oblique. Dimensions : haut., 0,82; larg., 0,66; grossi 25 fois. TESTÆ INCERTÆ SEDIS. PI. 1v, fig. 40 et 41. Nous avons trouvé deux coquilles que nous avons dessinées et que nous placons provisoirement à la suite des Guttulines, bien que leur classement nous ait paru bien problématique. Fig. 40. Coquille (incomplète) allongée, ronde et légèrement renflée à son extré- mité, montrant une ouverture ronde, occupant la moitié de la largeur de la cloison. Dimensions : haut., 0,90 ; larg , 0,52; grossi 20 fois. Fig. 41 a et b. Coquille arrondie, un peu plus haute que large, couverte de plis irréguliers, munie dans le haut de plusieurs expansions à ouverture simple. Dimensions : haut., 1,40 ; larg., 0,80 ; grossi 20 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 49 SEPTIÈME ORDRE. — AGATHISTÈGUES. Les genres établis par d’Orbigny et qui constituent cet ordre ont été diversement appréciés par les auteurs. Williamson admet le genre Spiroloculina et prend pour type le S. depressa, d’Orb. ; pour les Biloculina il adopte pour type le B. ringens; enfin il réunit les genres Triloculina, Quinqueloculina et Adelosina dans le genre Miliolina, qu’il a créé et auquel il donne pour type le M. semilunum, Linné. Carpenter (1) prend pour type unique le Miliola semilunum, Linné, Parker, R. Jones et Brady adoptent de même le genre unique Miliola et renvoient aux observations de Carpenter sur ce genre. Dans les Quinqueloculines, on peut établir, pour certaines espèces, une série complète depuis l’état embryonnaire, la coquille uniloculaire, jusqu’à l’état adulte, circonstance qui ne s’observe pas dans les autres espèces dont on ne connaît pas la coquille du jeune âge; d’Orbigny a classé ces espèces dans le genre Adelosina. Malgré ce caractère particulier, nous n'avons pas admis ce genre et nous en expo- sons les motifs en tête du genre Quinqueloculina. Nous ferons observer que le genre Articulina, qui se trouve vivant dans les mers des Antilles, de la Chine et du Japon, et fossile dans l’Éocène et le Miocène, manque complétement dans le Pliocène de l’île de Rhodes. L'ordre des Agathistègues renferme, comme les autres ordres, des coquilles dont la disposition des loges est indifféremment dextre ou senestre, sans que les coquilles aient rien perdu de leur régularité. Ainsi dans les Triloculines on voit la troisième loge tantôt à droite, tantôt à gauche ; de même dans les Quinqueloculines ouverture, par conséquent le pelotonnement, se trouve dirigé d’un côté ou de l’autre, Nous signalerons une modification importante à apporter à la diagnose des genres Spiroloculina et Quinqueloculina : les coquilles ne sont pas toujours libres; il en est qui s’attachent à des corps durs et dont la structure se trouve profondément modifiée. Dans les Spiroloculines la coquille est sur une face largement canaliculée, tandis que l’autre reste plane; dans les Quinqueloculines la coquille est tellement anormale que nous avons quelques doutes si elle appartient en réalité à ce genre. (4) Intr. study of For., p. 74ets. SOC. GÉOL. — 3 SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 5. 7 90 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Genre BILOCULINA, d’Orbigny. Ce genre, généralement assez rare à l’état vivant et fossile, ne nous a offert rien de particulier à mentionner; il a fourni 7 espèces, qui se divisent de la sorte : 2 ont été publiées pour le bassin tertiaire de Vienne ; 1 est indiquée pour l’ile de Cuba; 1 est vivante dans l’Adriatique et l'Océan, et fossile dans les environs de Paris et de Bordeaux ; 3 sont nouvelles ; l’une d’elles habite également la plage de Dunkerque. 134. BILOGULINA CLYPEATA, d'Orb. Biloculina clypeata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 263, pl. xv, fig. 19-21. Assez commun. 135. BILOCULINA sIMPLEx, d’Orb. Biloculina simplex, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 264, pl. xv, fig. 25-27. Assez commun. 136. BILOCULINA BULLOIDES, d’Orb. Biloculina bulloides, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 131, n0 4 ; planches inédites, pl. 1, fig. 4-6 ; modèle n° 90 : Adriatique, Rimini, Dunkerque; fossile dans les environs de Paris et de Bordeaux. Très-commun. 137. BILOCULINA SUBSPHÆRICA, d'Orb. Biloculina subsphærica, d'Orbigny, For. de Cuba, p. 462, pl. vin, fig. 25-27. Commun. 138. BILOCULINA ÆQUILABIATA, Terq. PI. v, fig. 1 a et b. B. testa orbiculari vel ovata, depressa, lævigata, circiter angulose carinata, loculis converiuseulis, aperlura transversa, elongata, subrecta, angusta, labiis æqualibus, integris, in margine silis. Coquille orbiculaire ou ovale, déprimée, lisse, entourée d’une carène anguleuse, formée de loges peu convexes, atténuées vers le bord; ouverture transversale, allongée, presque droite, étroite, pourvue de deux lèvres égales, entières, placées sur le bord de la coquille. Assez commun. Dimensions : haut., 4,»» ; larg., 0,84 ; grossi 20 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. o1 Dans cette espèce, les petites coquilles sont généralement orbiculaires; les plus grandes sont constamment ovales, comme le représente la figure 1a. Cette espèce se trouve à Dunkerque avec assez d’abondance sur certains points de la plage. 139. BrLocuriNA sAccuLus, Terq. PI. v, fig. ? a et D. B. testa postice rotundata, anlice attenuata, sacciformi, inflata, lœvigata, circiter obtuse carinata, loculis convexis, apertura transversa, lata, dente lato, truncato, lateribus acuto, in medio inciso, instructa. Coquille renflée, aussi large que haute, lisse, arrondie en arrière et sur les côtés, rétrécie en avant, entourée d’une carène obtuse, formée de loges renflées ; ouver- ture transversale, large, munie d’une dent large, tronquée, aiguë aux extrémités, incisée légèrement dans le milieu. Fort rare. Dimensions : haut., 0,88; larg., 0,90 ; grossi 20 fois. 140. BILOGULINA cusprpATA, Terq. PI. v, fig. 8 « et b. B. testa ovata, inflata, lœvigata, circiter obtuse carinata, postice labiata idque bicuspidata, loculis convexis, apertura arcuata, dente brevi, recto, truncato, utrinque acuto, instructa. Coquille ovale, renflée, lisse, entourée d’une carène arrondie, munie, en arrière, d’une partie de l'ouverture de la loge précédente, de la dent et d’une pointe de chaque côté, formée de loges arrondies; ouverture arquée, munie d’une dent courte, droite, tronquée et aiguë à ses extrémités. Assez commun. Dimensions : haut., 0,94 ; larg., 0,72; grossi 20 fois. Nous possédons plus de vingt échantillons, tous munis de cet appendice postérieur, que nous n'avons pu dès lors considérer comme accidentel, et que nous avons au contraire admis comme pouvant caractériser une espèce. Genre SPIROLOCULINA, d’Orbigny. Ce genre a fourni 12 espèces et ? variétés : 2? de ces espèces ont été publiées par d'Orbigny parmi les Foraminifères des couches tertiaires de Vienne; 5 sont men- tionnées dans le Tableaw méthodique ; les 5 autres sont nouvelles. Parmi ces dernières, deux (S. disparilis et S. affiva) étaient fixées sur des sup- ports, contrairement au caractère qui est attribué à ce genre, de ne renfermer que des coquilles libres; cette disposition d’être attachée n'est pas accidentelle, attendu qu’elle s’est produite, pour chaque espèce, dans plus de douze échantillons. 0? LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Deux autres espèces (S. grata et S. impressa) ont leur dernière loge atténuée en arrière en forme de crochet, où elle reçoit l'extrémité de la loge précédente ; cette disposition paraît être fort rare, car pour chaque espèce nous ne possédons qu’un seul échantillon. Nous ferons remarquer que ce caractère est au contraire très- commun dans les espèces qui se produisent en si grande abondance dans le Lias moyen d’Essey-lès-Nancy, dans l’Oolithe inférieure de la Moselle et dans le même terrain de la Pologne. 141. spIROLOCULINA NiTIDA, d'Orb. PI. v, fig. 4 a et b. Spiroloculina nitida, d’Orbigny, Tabl. méth., p. 132, n° 4; planches inédites, pl. 1, fig. 42-44 : côtes de France, Océan. S. testa ovata, lævigata, albida, nitida, antice subacuminata, postice obtusa, dorso rotundata, loculis quinque, rotundatis, elongatis, angustis, apertura rotunda, minima, dente bifurcalo instructa. Coquille ovale, lisse, blanche et brillante, subacuminée en avant, obtuse en arrière, arrondie sur le dos, formée de cinq loges rondes, allongées, étroites; ouverture ronde, très-petite, munie d’une dent bifurquée. Très-rare. Dimensions : haut., 0,60 ; larg., 0,26; grossi 30 fois. 142. SPIROLOCULINA GRATELOUPI, d'Orb. PI. v, fig. 5 a-6. Spiroloculina Grateloupi, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 132, n° 3; planches inédites, pl. 1, fig. 9-44 : fossile des environs de Dax. S. testa ovalo-rhomboidali, compressa, lœvigata, antice acuminata, postice obtusa, margine rotunde carinata, dorso ampla, excavata, lateribus excavalis, loculis angustis, regularibus, leniter arcuatis, carinatis, apertura rotunda, indentata. Fig. 5 a et b. Coquille ovale, comprimée, lisse, acuminée en avant, obtuse en arrière, carénée au pourtour, dilatée et excavée sur le dos et sur les côtés, formée de loges nombreuses, très-étroites, carénées, planes, arquées; ouverture petite, ronde, sans dent. Dimensions : haut., 0,60 ; larg., 0,30 ; grossi 35 fois. Cette espèce, par sa double carène dorsale, se rapproche du S$S. canaliculata, d'Orb. (1); elle s’en éloigne par la dilatation dorsale des loges et par ses côtés EXCAVÉS. Assez commun. Fig. 6. Une variété est plus développée et plus excavée sur les côtés, tout en présentant la même disposition dans les loges; nous n’en figurons que la coupe. Dimensions : haut., 4,»»; larg., 0,06; grossi 45 fois, (1) For. tert. Vienne, p. 269, pl. xvi, fig. 10-42. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 53 143. sprROLOCULINA ANGULOSA, d'Orb. PI. v, fig. 7 a et b. Spüroloculina angulosa, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 132, n° 9; planches inédites, pl. 11, fig. 2: Mé- diterranée. S. testa suborbiculari, compressa, levigata, antice subacuminata, poslice obtusa, laleribus profunde excavata, circiter angulosa, dorso arcuata, loculis numerosis, planulalis, regularibus, arcuatis, aper- tura rotunda, dente elongato, bifurcato, munita. Coquille suborbiculaire, comprimée, lisse, subacuminée en avant, obtuse en arrière, profondément excavée sur les côtés, anguleuse sur le pourtour, subcarénée et onduleuse, arquée sur le dos, formée de loges nombreuses, planes, régulières, arquées; ouverture ronde, munie d’une dent allongée et bifurquée. Assez commun. Dimensions : haul., 2,26; larg., 4,60 ; grossi 40 fois. 144. sprRoLOGULINA 1MPRESSA, Terq. PI. v, fig. 8 a et b. S. testa elongata, rhomboidali, lavigata, albida, compressa, antice acuminata, postice obtusa, angusta, circiter angulata, dorso plana, lateribus leniter excavata, loculis numerosis, carinatis, arcuatis, angustis, ultimo postice plicato, apertura angusta, ovali, indentara . Coquille allongée, rhomboïdale, lisse, blanche, comprimée, acuminée en avant, obtuse et étroite en arrière, anguleuse sur le pourtour, plane sur le dos, légèrement excavée sur les côtés, formée de loges nombreuses, carénées, arquées, étroites, la dernière terminée en arriere en forme de crochet pour recevoir l’extrémité de la loge précédente ; ouverture étroite, ovale et privée de dent. Très-rare. Dimensions : haut., 0,84; larg., 0,40; grossi 25 fois. 145. SPIROLOGULINA INTERRUPTA, Terq. PI. v, fig. 9 a et b. S. testa suborbiculari, compressa, lævigata, circiter angulata, dorso plana, angusta, loculis nume- rosis, arcuatis, primis regularibus, ultimis duobus inflalis, antice sejunctis, apertura quadrangulari, dente bifurcato instructa. Coquille suborbiculaire, comprimée, lisse, anguleuse sur le pourtour, plane et étroite sur le dos, formée de loges nombreuses, arquées, les internes régulièrement concentriques, les deux externes renflées, interrompues en avant; ouverture qua- drangulaire, munie d’une dent bifurquée. Fort rare. Dimensions : haut., 4,»»; larg., 0,90 ; grossi 20 fois. Cette espèce vue de face se rapproche du S$. rotunda par la disposition concen- trique des loges ; elle en diffère par son bord anguleux, son dos aplati, son ouver- ture carrée et la coupe presque droite de la coquille. 4 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Qt 146. SPIROLOCULINA ROTUNDA, d’Orb. PI. v, fig. 10 a et b. Spiroloculina rotunda, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 133, n° 14; planches inédites, pl. 11, fig. 4 : Méditerranée; — non S. depressa, var. rotunda, d'Orb., in Williamson, For. Gr. Br., p. 82, pl. vu, fig. 178. S. testa orbiculari, compressa, lœvigata, circiter obtuse angulata, dorso arcuata, lateribus excavata, loculis numerosis, concentrice arcuatis, teretiusculis, primo sphærico, apertura semilunari, uni- dentata. Coquille orbiculaire, comprimée, lisse, obtusément anguleuse sur le pourtour, arquée sur le dos, excavée sur les côtés, formée de loges nombreuses, régu- lières, arquées concentriquement, arrondies; ouverture semilunaire, munie d’une dent large et simple. Très-rare. Dimensions : haut., 4,46; larg. 4,20 ; grossi 45 fois. La figure produite par Williamson présente une forme lyrée et une ouverture ronde. 147. SPIROLOCULINA CANALICULATA, d'Orb. Spiroloculina canaliculata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 269, pl. xvi, fig. 40-42. Cette espèce est très-étroite et n’est pas excavée sur les côtés. Assez commun. 148. SPIROLOCULINA EXCAVATA, d'Orb. Spiroloculina excavata, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 274, pl. xvi, fig. 49-24. Cette espèce est légèrement excavée sur les côtés et a le dos arqué et privé de carène. Assez commun. 149. spIroLOCULINA DEPRESSA, d’Orb. PI. v, fig. 11 a et b. Spiroloculina depressa; d'Orbigny, Tabl. méth., p. 132, n° 4; planches inédites, pl. 1, fig. 4; — S. depressa, d'Orb., type, in Williamson, For. Gr. Br., p. 82, pl. vu, fig. 177. Très-commun. Dimensions : haut., 4,53 ; larg., 4,03; grossi 45 fois, Williamson n'ayant pas donné de coupe pour les trois espèces qu'il a figurées, les caractères spécifiques restent incomplets. Cette espèce est munie d’une double carène dorsale et a le dos plat et les côtés parallèles. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 09 150. sprroLOCULINA pispariLis, Terq. PI. v, fig. 12 a-c. S. testa affira, elongata, ovata, albida, perlucida, antice acuminala, poslice rotundata, supra con- veriuseula, infra profunde canaliculata, circiter angulata, loculis numerosis, regularibus, angustis, antice acuminatis, postice angustis, apertura minima, quadrangulari, unidentata. Coquille fixée, allongée, ovale, blanche, brillante, translucide, acuminée en avant, arrondie en arrière, légèrement convexe en dessus, profondément canaliculée en dessous, anguleuse sur le pourtour, formée de loges nombreuses, régulières, étroites, acuminées en avant, atténuées en arrière, ouverture très-petite, quadran- gulaire, munie d’une dent simple. Assez rare. Dimensions : haut., 4,20 ; larg., 0,30 ; grossi 25 fois. 151. sPrRoLOGULINA AFFIXA, Terq. PI. v, fig. 13 a-c. S. testa affixa, elongata, ovali, albida, nitida, antice acuminata, postice rotundata, supra planulata, infra lale et profunde canaliculata, circiter subacuta, loculis paucis, irregularibus, carinatis, planis, tribus ullimis antice acuminatis, apertura angusta, quadrangulari, indentata. Coquille fixée, allongée, ovale, lisse, blanche, brillante, acuminée en avant, arrondie en arrière, plane en dessus, munie en dessous d’un canal large et profond, subaiguë sur le pourtour, formée de loges peu nombreuses, irrégulières, carénées, planes, les trois dernières acuminées en avant et irrégulièrement projetées sur le côté; ouverture très-étroite, quadrangulaire et privée de dent. Assez rare. Dimensions : haut., 4,20 ; larg., 0,60 ; grossi 25 fois. 152. SPIROLOGULINA GRATA, Terq. PI. v, fig. 14 a-15 D. S. testa elongata, ovata, costis longitudinalibus ornata, compressa, antice acuminala, postice et dorso oblusa, loculis quinque, primo ovato, duobus elongatis, angustis, externis duobus subinflatis, interstitiis excavatis, ultimo postice plicato, apertura minima, orbiculari, indentata. Fig. 14 a et b. Coquille allongée, ovale, ornée de côtes longitudinales, com- primée, acuminée en avant, obtuse en arrière, arrondie sur le dos, formée de cinq loges, la première ovale, les deux suivantes allongées et étroites, les deux externes renflées, la dernière terminée en arrière en forme de crochet pour recevoir l’extré- mité de la loge précédente, intervalles des loges excavés; ouverture très-petite, ronde et sans dent. Très-rare. Dimensions : haut., 0,64; larg., 0,28; grossi 35 fois. Fig. 15 a et b. Une variété a une forme Iyrée et ses côtes contournées ; les loges sont irrégulières, et la dernière, arquée en arrière, n’est pas terminée par un crochet. Très-rare. Dimensions : haut., 0,60 ; larg., 0,31 ; grossi 35 fois, — 51) LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Genre TRILOCULINA, d’Orbigny. Dans ce genre les espèces trigones sont plus nombreuses et plus abondantes que celles qui sont allongées et qui ont leur coupe transversale plus ou moins arrondie. Ce genre a fourni 16 espèces et 6 variétés, qui se décomposent de la sorte : > espèces se trouvent fossiles dans les terrains tertiaires et encore vivantes dans les mers d'Europe; 2? vivent dans la Méditerranée et l'Océan. 9 sont nouvelles. 153. TRILOCULINA TRIGONULA, Lam. sp. Miliolites trigonula, Lamarck, An. sans vert., t. VII, p. 612, n°0 3; — Triloculina trigonula, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 133, n° 4 ; planches inédites, pl. 1, fig. 4 ; modèle 93 : fossile des environs de Paris, de Soissons et de Valognes. Commun. 154. TRILOCULINA G1BBA, d'Orb. Triloculina gibba, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 133, n° 3; planches inédites, pl. 1, fig. 40-42; For. tert. Vienne, p. 274, pl. xvi, fig. 22-24 : Adriatique, Rimini; fossile de Sienne. Tres-commun. 155. TRILOCULINA CONSOBRINA, d'Orb. Triloculina consobrina, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 277, pl. xvu, fig. 40-42. Assez rare. 156. TRILOCULINA INFLATA, d'Orb, PI, v, fig. 16 a-18 b. Trailoculina inflata, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 434, n° 40; planches inédites, pl. 11, fig. 5 a-6 b ; — non T.-inflata, d'Orb., For. tert. Vienne, p. 278, pl. xvu, fig. 43-15 : Méditerranée, Adriatique ; fossile des environs de Bordeaux, Soissons, Dax et Castel-Arquato. T. testa ovata, inflala, lævigata, antice truncata, postice et circiter rotundata, loculis arcuatis, con- veris, suluris excavalis, apertura magna, rotundata, dente apice semilunari instructa. Fig. 16 a et b. Coquille ovale, renflée, lisse, tronquée en avant, arrondie en arrière et sur le pourtour, formée de loges arquées, renflées, l’avant-dernière repliée, sutures profondes; ouverture grande, ronde, munie d’une dent terminée par un croissant. Très-commun. Dimensions : haut., 4,42; larg., 0,94 ; grossi 20 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 57 Nous avons reproduit cette coquille à cause de son identité avec la figure des planches inédites. D’Orbigny a rapporté (For. tert. Vienne) à cette espèce une co- quille qui n’en est qu’une variété : la forme est ovale-allongée; les loges sont moins arquées, et l'ouverture est ovale et munie d’une grosse dent à sommet échancré. D’Orbigny a consigné cette remarque que dans cette espèce les loges sont parfois si renflées qu’elles masquent la 3° loge, et que la coquille ne présente plus que deux loges sur chaque face. Nous avons pu constater l'exactitude de ce fait, et nous possédons un grand nombre d'échantillons ainsi constitués. Parmi ceux-ci nous avons trouvé deux coquilles anormales, que nous avons dessinées. Fig. 17 a et b. Coquille irrégulièrement ovale, renflée, formée de deux loges courtes, séparées par une suture très-large et profonde; ouverture très-grande, ronde, munie d’une dent en forme de croissant. Dimensions : haut., 0,86; larg., 0,84; grossi 20 fois, Fig. 18 a et b. Coquille ovale, tronquée en avant, arrondie en arrière, renflée sur le pourtour, formée de deux loges arrondies; suture étroite et profonde; ouver- ture petite, ronde, munie d’une dent en forme de croissant. Dimensions : haut., 0,58 ; larg., 0,57; grossi 30 fois. 157. TRILOCULINA INCERTA, Terq. PI. v, fig. 19 a et b. T. testa ovata, lœvigata, compressa, antice et postice attenuata, obtusa, circiter rotundata, loculis utrinque duobus, suturis lævibus, vix perspicuis, apertura orbiculari, dente simplici, obliquo, clavi- formi, instructa. Coquille ovale, lisse, comprimée, atténuée et obtuse à ses extrémités, arrondie sur le pourtour, formée de deux loges visibles sur les deux faces ; sutures superfi- cielles, irrégulières, à peine indiquées ; ouverture ronde, munie d’une dent simple, oblique, en forme de massue. Fort rare. Dimensions : haut., 1,14; larg., 0,66 ; grossi 20 fois. 158. TRILOCULINA LÆVIGATA, d’Orb. PI. v, fig. 20a-210. Triloculina lœvigata, d'Orbigny, Tabl. méth., p.134, n° 45; planches inédites, pl. 1v, fig. 4 a-c: Méditerranée. T. testa oblonga, lœvigata, antice truncata, postice et circiter rotundata, loculis elongatis, leniter arcuatis, inflatis, suturis angustis, apertura rotundata, dente apice bifurcalo instructa. Fig. 20 a et b. Coquille oblongue, lisse, tronquée en avant, arrondie en arrière et sur le pourtour, formée de loges allongées, peu arquées, renflées; sutures étroites; ouverture ronde, munie d’une dent bifurquée au sommet, Très- commun. Dimensions : haut., 4,60 ; larg., 0,86 ; grossi 45 fois. SOC. GÉOL. — 3 SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° à. 8 58 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Fig. 21 a et b. Coquille à loges plus arquées et bordées à l’intérieur, à sutures plus profondes. Dimensions : haut., 0,66; larg., 0,44 ; grossi 30 fois. 159. TRILOCULINA oBLONGA, Mont. sp. PI. v, fig. 22a-24b. Triloculina oblonga, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 134, n° 16; planches inédites, pl. 1v, fig. 2 a-c ; — non Miliolina semi-lunum, var. oblonga, d'Orb., in Williamson, For. Gr. Br., p. 86, pl. vu, fig. 486 et 1487; — Adriatique, Méditerranée, Océan, Antilles, Dunkerque; fossile des environs de Bordeaux, Soissons, Dax et Castel-Arquato. T. testa ovato-oblonga, lævigata, antice truncata, postice rotundata, circiter obtuse angulata, supra convexiuscula, infra subplanulata, loculis arcuatis, elongatis, apertura elongata, angusta, dente longo, simplici, instructa. Fig. 22 a et b. Coquille ovale-oblongue, lisse, tronquée en avant, arrondie en arrière, obtusément anguleuse sur le pourtour, convexe en dessus, un peu déprimée en dessous, formée de loges arquées, allongées ; ouverture allongée, étroite, munie d’une longue dent simple. Très-commun. Dimensions : haut., 1,64; larg., 0,82; grossi 45 fois. Williamson a rapporté au Triloculina oblonga, d’'Orb., et même au Quinquelo- culina oblonga, d'Orb., une coquille toute différente de l’une et de l’autre espèce. Le Miliolina oblonga de Williamson est une coquille très-allongée, en forme de navette, atténuée à ses deux extrémités. L’espèce de d’Orbigny est très-commune à Rhodes, tandis que celle de Williamson y est fort rare ; le contraire s’est produit sur la plage de Dunkerque. Par ces motifs nous conserverons l'espèce figurée par Williamson, toutefois en en changeant le nom spécifique. Fig. 23 a-c. Coquille plus étroite et plus comprimée que le type de d’Orbigny ; la carène est plus prononcée. Assez rare. Dimensions : haut., 1,30 ; larg., 0,74 ; grossi 45 fois. Fig. 24 a et b. Coquille régulièrement ovale ; dernière loge repliée en avant. Très-rare. Dimensions : haut., 4,52; larg., 0,82; grossi 45 fois, 160. TRILOCULINA WiLLrAmsoNr, Terq. Miliolina semi-lunum, Linné, var. oblonga, d'Orb., in Williamson, For. Gr. Br., p. 86, pl. vu, fig. 486 et 487. Très-commun à Brixham et sur la plage de Dunkerque, très-rare à Rhodes. 161. TRILOCULINA DEroRMIS, d'Orb. PI. v, fig. 25 a-c. Triloculina deformis, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 434, n° 48 ; planches inédites, pl. 1v, fig. & a-c: fossile des environs de Paris. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 09 T. testa irregulari, deformi, elongata, lævigala, antice et postice obtusa, circiter rotundata, loculis irregularibus, postice recurvis, conneæis, obscuris, irregulariter plicatis, apertura laterali, semilunari, dente brevi, simplici, instructa. Coquille irrégulière, difforme, allongée, lisse, obtuse en avant et en arrière, arrondie sur le pourtour, formée de loges irrégulières, recourbées à leur extrémité postérieure, soudées, obscures, couvertes de plis irréguliers; ouverture latérale, semi-lunaire, munie d’une petite dent simple. Fort rare. Dimensions : haut., 4,40 ; larg., 0,64; grossi 15 fois. 162. TRILOGULINA squamosa, Terq. PI. v, fig. 26 a et b. T. testa ovato-orbiculari, subcompressa, squamosa et rugosa, antice truncata, postice oblusa, circiter rotundata, loculis arcuatis, inflatis, rotundatis, suturis angustis, apertura orbiculari, dente simplici, piriformi, instructa. Coquille ovale-orbiculaire, légèrement comprimée, couverte d’écailles et de ru- gosités, tronquée en avant, obtuse en arrière, arrondie sur le pourtour, formée de loges arquées, renflées, arrondies; ouverture ronde, munie d’une dent simple et piriforme. Très-rare. Dimensions : haut., 0,88; larg., 0,64; grossi 25 fois. 163. TRILOCULINA SUBÆQUILATERALIS, Terq. PI. v, fig. 27 a et b. T. testa ovata, trigona, subæquilaterali, lævigata, antice truncata, postice obtusa, circiter angulata, loculis arcualis, subæqualibus, conveæiusculis, suturis profundis, apertura ovali, dente elongato, clavi- formi, instructa. Coquille ovale, trigone, subéquilatérale, lisse, tronquée en avant, obtuse en arrière, anguleuse sur le pourtour, formée de loges arquées, légèrement convexes, subégales ; sutures profondes; ouverture ovale, munie d’une dent allongée, en forme de massue. Fort rare. Dimensions : haut., 0,88; larg., 0,70; grossi 25 fois. 164. TRILOCULINA ANGUSTA, Terq. PI. v, fig. 28 a et b. T. testa ovala, irregulariter trigonula, lævigata, antice et postice oblusa, transversim supra angulala, infra arcuala, angusta, loculis arcuatis, convexiusculis, ultimo quam precedente minore, suturis planis, aperiura ovala, dente elongato, apice bifurcalo, instructa. Coquille ovale, irrégulièrement trigone, lisse, obtuse en avant et en arrière, transversalement anguleuse dans le haut, arquée et étroite dans le bas, formée de loges arquées, convexes, la dernière plus petite que la précédente ; sutures planes ; ouverture ovale, munie d’une dent allongée et bifurquée au sommet. Commun. Dimensions : haut., 1,04; larg., 0,96; grossi 20 fois. 60 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES 165. TRILOCULINA G1BBERULA, Terq. PI. v, fig. 29 a et b. T. testa suborbiculari, lævigata, transversim irregulariter quadrangulata, gibberula, antice pro- ducta, postice oblusa, circiter attenuata, carinata, loculis arcuatis, convexiusculis, suturis planis, apertura ovata, dente elongato, apice bifurcato, instructa. Coquille suborbiculaire, lisse, transversalement irrégulièrement quadrangulaire, beaucoup plus large que haute, allongée en avant, obtuse en arrière, amincie et carénée sur le pourtour, formée de loges arquées, très-peu convexes, la dernière triangulaire ; sutures planes ; ouverture ovale, munie d’une dent longue et bifurquée au sommet. Très-rare. Dimensions : haut., 0,58 ; larg., 0,54; grossi 35 fois. 166. TriLocuzinA cassis, Terq. PI. v, fig. 30 a et b. T. testa ovata, trigonula, lœvigata, transversim cassiformi, antice et postice obtusa, circiter subacute angulosa, loculis magnis, arcuatis, angulatis, inflatis, loculo interno acute prominente, suturis exca- vatis, apertura ovata, dente apice bifurcato instructa. Coquille ovale, trigone, à angles subaigus, lisse, transversalement en forme de casque, obtuse en avant et en arrière, formée de loges grandes, arquées, renflées, loge interne ayant son bord libre et saillant ; sutures profondes ; ouverture ovale, munie d’une dent bifurquée au sommet. Assez commun. Dimensions : haut., 4,14; larg., 0,96; grossi 20 fois. 167. TRILOCULINA COSTIFERA, Terq. PI. v, fig. 31 a et b. T. testa ovata, trigonula, antice et postice oblusa, circiter obtuse angulata, carinata, loculis arcuatis, duobus costis elatis, rotundatis, ornatis, suturis planis, apertura ovata, dente elongato, simplici, instrucla. Coquille ovale, trigone, obtuse en avant et en arrière, anguleuse et munie d'une carène obtuse sur le pourtour, formée de loges arquées, ornées, dans le milieu, de deux côtes élevées et arrondies ; sutures planes ; ouverture ovale, munie d’une dent allongée et simple. Fort rare. Dimensions : haut., 0,84; larg., 0,80; grossi 25 fois. 168. TRILOCULINA FOLIACEA, Terq. PI. vr, fig. { a-c. T. testa ovata, irigonula, lœvigata, antice et postice obtusa, circiter carina lata, foliacea, involuta, loculis arcuatis, conveæiusculis, suturis profundis, apertura ovata, dente elongato, simplici, instructa. Coquille ovale, trigone, lisse, obtuse en avant et en arrière, entourée d’une ca- rène large et foliacée, formée de loges arquées, légèrement convexes ; sutures pro- fondes ; ouverture ovale, munie d’une dent allongée et simple. Fort rare. Dimensions : haut., 0,62; larg., 0,54 ; grossi 35 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 61 169. rriLocuziNA P1icaTA, Terq. PI. vi, fig. ? a et b, T. testa ovata, lœvigata, transversim irregulariter plicata, pentagona, antice truncata, postice obtusa, circiter angulosa, excavata, loculis arcuatis, obtuse carinatis, dorso planis, suturis profundis, apertura ovata, dente elongato, apice dilatato, instructa. Coquille ovale, lisse, transversalement irréguliérement pliée et pentagonale, tronquée en avant, obtuse en arrière, anguleuse et excavée sur le pourtour, formée de loges arquées, entourées d’une carène obtuse, irrégulièrement soudées à angle droit; sutures larges et profondes; ouverture ovale, munie d’une dent allongée, élargie au sommet. Fort rare. Dimensions : haut., 0,72; larg., 0,64; grossi 25 fois. Genre SPHÆROIDINA, d'Orbigny. D’Orbigny avait dans le principe rangé ce genre dans l’ordre des Enallostègues, à la suite des Textilaires; en 1846 il l’a classé parmi les Agathistègues, où il ne parait pas se trouver mieux placé. En effet la constitution translucide du test et le pelotonnement orbiculaire des loges ne sont nullement en rapport avec ce qu’on observe dans les Agathistègues ; reste la dent de l'ouverture, qu’on ne peut consi- dérer comme un caractère générique et qui se montre analogue à celle du Clavulina Parisiensis. D'un autre côté, la diagnose de d’Orbigny attribue aux coquilles de ce genre constamment quatre loges toujours visibles. Czizek ayant trouvé des coquilles munies de quatre grandes loges et de deux petites, se crut alors autorisé à créer le genre Sexloculina, pour les distinguer du genre de d’Orbigny. 170. SPHÆROIDINA AUSTRIACA, d'Orb. Sphæroidina Austriaca, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 284, pl. xx, fig. 49-21 ; —S. Austriaca, d'Orb., in Reuss, Neue For. œster. Tert.-Beck., p. 23, pl. vi, fig. 3-19. Assez commun. 171. SPHÆROIDINA BULLOIDES, d’Orb. Sphæroidina bulloides, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 101, n° 4; planches inédites, pl. 1, fig. 4 a-d; modèle n° 65 : Adriatique, Rimini; fossile à Sienne. — Nous l’avons également trouvé sur la plage de Dunkerque. Assez commun. 62 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Genre QUINQUELOCULINA, d'Orbigny. Les Quinqueloculines ont fourni 35 espèces et 40 variétés, qui se répartissent de la sorte : 16 espèces et 24 variétés sont indiquées dans le Tableau méthodique ; 1 espèce appartient au terrain tertiaire de Vienne; 2? espèces ont été publiées par Williamson pour l'Angleterre ; 16 espèces et 16 variélés sont nouvelles. Nous avons vainement cherché un caractère exceptionnel qui nous permiît de diviser par groupes les nombreuses espèces que nous avons réunies, et qui püt en faciliter l’étude. Nous avions pensé prendre pour guide la forme de la loge ini- tiale (1), ovale plus ou moins allongée ou discoïdale, en adoptant l’idée de d’Orbi- gny, qui pour ce dernier état a créé le genre Adelosina. Mais en examinant les nombreux échantillons de tout âge que nous possédons, nous nous sommes convaincu que l'étude de cette loge initiale n’est pas complète. En effet, on ne peut établir de division sur la forme que présente cette loge initiale, puisqu'elle est identique non-seulement pour les Quinqueloculines, mais encore pour tous les Foraminifères. On ne doit donc s’appuyer que sur la manière dont cette coquille se comporte avec les loges qui succèdent et sur son mode de se fixer. Quand elle s'attache suivant son petit axe, elle forme avec la seconde loge un angle qui approche plus ou moins d’un angle droit, et lorsque la coquille se développe, les loges se placent à droite et à gauche (V. PI. vu, fig. 2 et 6); il en résulte que cette loge initiale reste toujours en saillie et donne à la coupe de la coquille une forme triangulaire. Cependant nous devons faire observer qu’il existe un certain nombre d'espèces dont nous ne possédons pas la loge initiale, mais qui, par leur mode de pelotonnement, démontrent qu’elles devaient avoir eu une coquille discoïdale (V. PL. vu, fig. 1 et 16, et PI. 1x, fig. 13 et 14). Quand, au contraire, la loge initiale est attachée suivant son grand axe, les loges qui s'ajoutent laissent voir une loge centrale, plus ou moins ovale ou allongée; dans ce cas la coupe trans- versale donne une forme plus ou moins aplatie (V. PI. vur, fig. 4, 5 et 16, et PL:wvID 40); Ces deux modes d’attache se produisent simultanément dans une même espèce, le Q. depressa, que nous avons figurée dans ces différents états (PI. vor, fig. 1-11). (4) En principe, la loge initiale de tout Foraminifère est un corps sphérique ; par conséquent la loge discoïdale, parfois munie d'un rostre et d’une carène ornée de stries, ne saurait être la loge vraiment première. Nous avons fait une coupe de cette loge discoïdale el nous avons trouvé à l’intérieur une petite sphère vitreuse, rostrée, placée contre le bord dorsal. Cette coquille discoïdale n’est donc pas, à pro- prement parler, la loge initiale. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 63 D'un autre côté, d'Orbigny n’a figuré que 5 Adélosines, toutes à l’état de jeune âge, avec deux loges seulement; il se contente, dans la diagnose, de dire qu'avec l'âge l'enroulement se fait sur einq faces, comme dans les Quinqueloculines. Nous avons exposé plus haut comment l’enroulement dans un certain nombre de coquilles ne pouvait s’effectuer que sur quatre faces, c’est-à-dire sur les côtés de la loge initiale qui déborde, et, comme on peut le voir, même dans plusieurs espèces publiées pour les terrains tertiaires de Vienne; par le caractère qu’elles présentent, ces espèces auraient dù sortir du genre Quinqueloculina pour entrer dans celui des Adelosina. Quand l’enroulement se produit sur cinq faces, cette loge initiale est plus ou moins masquée, bien qu'elle ait été discoïdale, comme dans l’autre espèce, ainsi que nous l'avons représenté pour le Quinqueloculina pulchella (PI. vir, fig. 11 a-14). Dans ces circonstances nous n’avons pu admettre le genre Adelosina et nous avons dû ranger toutes ces coquilles avec les Quinqueloculines. Nous avons rapporté avec quelques doutes aux Quinqueloculines une coquille fort remarquable et fort rare: elle montre, par des dépressions d’un de ses côtés, qu’elle avait été attachée sur un corps dur. 172. QUINQUELOCULINA GoSsTATA, d’Orb. PI. vi, fig. 3a-5c. Quinqueloculina costata, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 135, n° 3; planches inédites, pl. 1, fig. 44-13 : Méditerranée. Q. testa ovata, costulis stricte ornata, antice et postice obtusa, circiter angulose rotundata, loculis areuatis, elongatis, rotundatis, lateribus angulosis, apertura rotundata, dente late bifurcato instructa. Fig. 3 a-c. Coquille ovale, couverte de fines côtes longitudinales, obtuse en avant et en arrière, arrondie, quoique anguleuse sur le pourtour, formée de loges allongées, arquées, arrondies, anguleuses sur les côtés; ouverture ronde, munie d’une dent largement bifurquée au sommet. Assez commun. Dimensions : haut., 1,34; larg., 0,80 ; grossi 45 fois. Fig. 4 a-c. Coquille ovale, comprimée, acuminée en avant, repliée en arrière pour recevoir l'extrémité de la loge précédente ; vue en dessus, ne montrant que les deux loges externes; ouverture ronde, sans dent. Assez rare. Dimensions : haut., 0,86; larg., 0,44; grossi 25 fois. Fig. 5 a-c. Coquille ovale, trigone transversalement, acuminée en avant, obtuse en arrière, convexe sur une face, aplatie sur l’autre; ouverture très-étroite, allongée, sans dent. Assez rare. Dimensions : haut., 0,90 ; larg., 0,40 ; grossi 20 fois. 173. QUINQUELOCULINA PLANA, d'Orb. PI. vr, fig. 6 «-c. Quinqueloculina plana, d'Orbigny, Tabl. méth., p.135, n° 8; planches inédites, pl. 11, fig. 3 a-c : Méditerranée ; fossile des environs de Paris. 64 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Q. testa ovata, compressa, lævigata, antice et postice obtusa, circiter leniter angulata, loculis con- vexiusculis, arcuatlis, apertura elongala, ovata, dente longo, apice bifurcato, instructa. Coquille ovale, comprimée, lisse, obtuse en avant et en arrière, légèrement anguleuse sur le pourtour, formée de loges peu convexes, arquées ; ouverture allongée, ovale, munie d’une longue dent bifurquée au sommet. Fort rare. Dimensions : haut., 2,80; larg., 1,60 ; grossi 8 fois. 174. QUINQUELOCULINA ELEGANS, d’Orb. PI. vi, fig. 7a-9c. Quinqueloculina elegans, d'Orbigny, Tabl. méth., p.135, n° 42; planches inédites, pl. m1, fig. 4 a-d : Adriatique, Rimini. Q. testa ovata, striis longitudinalibus stricle ornata, antice subacuminata, postice obtusa, circiter obtuse carinata, loculis arcuatis, inflatis, apertura rotunda, dente brevi, bifurcato, instructa. Fig. 7 a-c. Coquille ovale, ornée de stries longitudinales très-serrées, subacu- minée en avant, obtuse en arrière, munie d’une carène arrondie sur le pourtour, formée de loges arquées et renflées ; ouverture arrondie, munie d’une dent courte, bifurquée au sommet. Commun. Dimensions : haut., 4,20 ; larg., 0,80 ; grossi 20 fois. Fig. 8 a-c. Coquille ovale, très-irrégulière, comprimée, ornée de stries plus grosses et plus écartées que dans la précédente coquille, formée de loges irrégu- lières, arquées et aplaties. Fort rare. Dimensions : haut., 4,20 ; larg., 4,»» ; grossi 20 fois. Fig. 9 a-c. Coquille ovale, irrégulière, loge intérieure très-saillante; vue en dessus, plus convexe en dessus et plus comprimée en dessous que dans la coquille type. Fort rare. Dimensions : haut., 2,»» ; larg., 4,16; grossi 40 fois. 175. QUINQUELOCULINA SUBCARINATA, d'Orb. PI. vi, fig. 10 a-c. Quinqueloculina subcarinata, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 135, n° 10; planches inédites, pl. 1, fig. 4 a-c: Océan, côtes de France. Q. testa ovata, lœvigata, externe truncata, angulis subcarinatis, antice truncata, postice obtusa, loculis subquadrangularibus, arcuatis, lateribus dorsoque complanatis, apertura rotundata, dente cla- viformi instrucla. Coquille ovale, lisse, tronquée à angle droit, subcarénée sur le pourtour, tron- quée en avant, obtuse en arrière, formée de loges subquadrangulaires, arquées, planes sur les côlés et sur le dos; ouverture arrondie, munie d’une dent en forme de massue. Fort rare. Dimensions : haut., 4,70 ; larg., 4,20 ; grossi 42 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 65 176. QUINQUELOCULINA ASPERA, d’Orb. PI. vr, fig. 11 a-c. Quinqueloculina aspera, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 135, n°9 41 ; planches inédites, pl. n1, fig. 6 a-c : Méditerranée. | Q. testa ovala, aspera, externe truncata, angulis subacutis, dorso arcuata, antice subacuminata, postice obtusa, loculis arcuatis, una parte angustis, altera inflatis, apertura parvula, rotundata, dente apice bifurcato instructa. Coquille ovale, rugueuse, subacuminée en avant, obtuse en arrière, tronquée à angles subaigus sur le pourtour, à dos arqué, formée de loges arquées, étroites sur une face, renflées sur l’autre; ouverture très-petite, arrondie, munie d’une dent courte et bifurquée au sommet. Fort rare. Dimensions : haut., 0,86; larg., 0,48; grossi 25 fois. 177. QUINQUELOCULINA ocuLus, d’Orb. PI. vr, fig. 12 a-c. Quinqueloculina oculus, d'Orbigny, Tabl. méth.. p. 136, n° 31 ; planches inédites, pl. vi, fig. 4 a-c: Adriatique, Rimini. Q. testa ovata, inflata, lœævigata, antice truncata, postice obtusa, circiter rotundata, loculis arcuatis, carina lata, rotunda, instructis, apertura rotundata, dente bifurcato instructa. Coquille ovale, renflée, lisse, tronquée en avant, obtuse en arrière, arrondie sur le pourtour, formée de loges arquées, munies d’une carène large et arrondie ; ouverture arrondie, munie d’une dent bifurquée au sommet. Fort rare. Dimensions : haut., 4,80; larg., 4,30 ; grossi 42 fois. 178. QUINQUELOGULINA VARIOLATA, d'Orb. PI. vr, fig. 13a-140. Quinqueloculina variolata, d’Orbigny, Tabl. méth., p. 136, n° 26; planches inédites, pl. v, fig. 5 a-c: Méditerranée, Antilles, Sainte-Hélène. Q. testa ovata, regulari, subcompressa, stricte variolis in lineis obliquis dispositis ornata, antice trun- cata, postice obtusa, circiter atlenuata, carinala, loculis arcualis, convexiusculis, apertura elongala, angusta, unidentata. Fig. 13 a-c. Coquille ovale, régulière, légèrement comprimée, couverte de pe- tites excavations disposées en lignes obliques et régulières, déterminant des croi- sillons, tronquée en avant, obtuse en arrière, atténuée et carénée sur le pourtour, formée de loges arquées, peu convexes; ouverture allongée, étroite, munie d’une dent simple. Assez commun. Dimensions : haut., 4,35; larg., 0,90; grossi 45 fois. Fig. 14 a et b. Coquille formée de loges onduleuses, la dernière munie de deux carènes et excavée sur le dos. Fort rare. Dimensions : haut., 4,30; larg., 0,90 ; grossi 45 fois. SOC. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 3 9 66 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES 179. QUINQUELOCULINA IRREGULARIS, d'Orb. PI. vr, fig. 15a-16c. Quinqueloculina irregularis, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 136, n° 25; planches inédites, pl. v, fig. 4 a-c: Méditerranée. Q. testa ovata, irregulari, lœævigata, antice subacuminata, postice obtusa, circiter subacuta, dorso bicarinata, arcuata, loculis irreguluribus, arcuatis, sejunctis, angulatis, apertura orbiculari, dente bifurcato instructa. Fig. 15 a-c. Coquille ovale, irrégulière, lisse, subacuminée en avant, obtuse en arrière, subaiguë sur le pourtour, arquée et munie de deux carènes sur le dos, formée de loges irrégulières, arquées, anguleuses, contournées ; ouverture ronde, munie d’une dent bifurquée au sommet. Assez rare. Dimensions : haut., 4,»» ; larg., 0,76; grossi 20 fois. Fig. 16 a-c. Coquille formée de loges encore plus irrégulières que celles du type, contournées et repliées, tout en présentant à très-peu près la même coupe que la coquille précédente. Fort rare. Dimensions : haut., 0,88 ; larg., 0,58 ; grossi 25 fois. 180. QUINQUELOCULINA BULLOIDES, d'Orb. PI. vx, fig. 17a-19c. Quinqueloculina bulloides, d'Orbigny, Tabl. méth., p.135, n° 9; planches inédites, pl. 11, fig. # a-c : Cap de Bonne-Espérance, Sainte-Hélène, Rawack. Q. tesla ovala, lævigata, antice et postice obtusa, circiler rotundata, loculis paucis, arcuatis, tere- tibus, apertura semilunari, unidentata. Fig. 17 a-c. Coquille ovale, lisse, obtuse en avant et en arrière, arrondie sur le pourtour, formée de loges peu nombreuses (3), arquées et très-renflées ; ouverture semilunaire, munie d’une dent simple, large et courte. Fort rare. Dimensions : haut., 0,56; larg., 0,50; grossi 40 fois. Fig. 18 a-c. Coquille très-irrégulière, beaucoup plus large que haute; loges externes très-contournées, loges internes très-renflées. Fort rare. Dimensions : haut., 1,04; larg., 4,30 ; grossi 20 fois. Fig. 19 a-c. Coquille irrégulière, plus large que haute; loges externes contour- nées ; ouverture très-grande, arrondie, munie d’une dent courte et simple. Fort rare. Dimensions : haut., 0,48; larg., 0,58 ; grossi 40 fois. 181. QUINQUELOCULINA VULGARIS, d'Orb. PI. vr, fig. 20a-21. Quinqueloculina vulgaris, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 136, n° 33; planches inédites, pl. vu, fig. 4 a-d: Méditerranée, Adriatique, Rimini, Antilles. Q. tesla elongala, ovata, lœvigata, antice subacuminata, postice oblusa, circiler attenuata, carinala, DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 67 supra convexiuscula, infra planulala, loculis arcualis, compressis, apertura lala, subrotunda, dente bifurcalo instructa. Fig. 20 a-c. Coquille allongée, ovale, lisse, subacuminée en avant, obtuse en arrière, atténuée sur le bord et carénée sur le pourtour, convexe en dessus, dépri- mée en dessous, formée de loges arquées, aplaties; ouverture arrondie, munie d’une dent bifurquée au sommet. Très-commun. Dimensions : haut., 2,50 ; larg, 1,46; grossi 40 fois. Fig. 21. Coquille irrégulière, comprimée, formée de loges peu arquées, une interne renflée, appliquée sur les externes, l’avant-dernière plus grande que la dernière. Fort rare. Dimensions : haut., 2,60 ; larg., 1,80 ; grossi 40 fois. 182. QUINQUELOGULINA TRIANGULARIS, d'Orb. Pl. vu, fig. 1a-Qc. Quinqueloculina triangularis, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 136, n° 34; planches inédites, pl. vur, fig. 2 a-c: Adriatique, Sainte-Hélène ; fossile à Castel-Arquato. Q. testa orbiculari, lœvigata, transversim triangulari, antice abbreviata, postice obtusa, circiter anguslata, obtuse carinata, loculis arcuatis, limbalis, apertura semilunari, unidentata. Fig. 1 a-c. Coquille orbiculaire, lisse, transversalement triangulaire, obtuse en avant et en arrière, étroite et obtusément carénée sur le pourtour, formée de loges arquées et bordées, la première verticale ; ouverture semilunaire, munie d’une dent simple. Très-commun. Dimensions : haut., 4,10; larg., 4,04; grossi 20 fois. Fig. ? a et b. Coquille initiale, orbiculaire, discoïdale, obtuse sur le pourtour. Dimensions : haut., 0,66; larg., 0,57; grossi 30 fois. Fig. 3 a et b. Coquille formée de deux loges, la première attachée suivant le grand axe. Dimensions : haut., 4,06 ; larg., 0,72; grossi 20 fois. Fig. 4 a-c. Coquille régulière, orbiculaire, formée de trois loges, convexes en dessus, planes en dessous. Dimensions : haut., 0,73; larg., 0,74; grossi 25 fois. Cette espèce a fourni plusieurs variétés : Fig. 5 a-c. Coquille irrégulière, formée de trois loges arquées et carénées. Dimensions : haut., 1,40 ; larg., 4,44 ; grossi 15 fois. Fig. 6 a-c. Coquille régulière, formée de trois loges arquées et carénées ; coupe moins triangulaire que dans le type. Dimensions : haut., 4,80 ; larg., 4,50; grossi 42 fois. 68 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Fig. 7 a-c. Coquille à quatre loges, non carénées, la dernière acuminée; coupe triangulaire, angle supérieur subaigu. Dimensions : haut., 1,28; larg., 0,94; grossi 45 fois. Fig. 8 a-c. Coquille ovale, rétrécie en arrière, anguleuse sur le pourtour; coupe triangulaire, angle supérieur obtus. Dimensions : haut., 0,84; larg., 0,48 ; grossi 25 fois. Fig. 9 a-c. Coquille irrégulière, orbiculaire, très-atténuée en avant, formée de trois loges, convexes en dessus, planes en dessous. Dimensions : haut., 0,73 ; larg., 0,74; grossi 25 fois. 183. QUINQUELOCULINA BICARINATA, d'Orb. PI. vx, fig. 10 a-c. Quinqueloculina bicarinata, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 136, n° 35; planches inédites, pl. vu, fig. 3 a-c : Adriatique, Rimini, Iles Sandwich; fossile à Castel-Arquato. Q. testa ovala, lœvigata, antice truncata, postice obtusa, transversim supra trigona, infra convexius- cula, circiler duobus spissis, rotundatis instrucla carinis, loculis arcuatis, apertura minima, rotunda, dente simplici instructa. Coquille ovale, lisse, tronquée en avant, obtuse en arrière, munie sur le pour- tour de deux grosses carènes arrondies, transversalement trigone en dessus, peu convexe en dessous, formée de loges arquées; ouverture très-petite, arrondie, munie d’une dent simple. Fort rare. Dimensions : haut., 1,80; larg., 1,30 ; grossi 42 fois. 184. QUINQUELOCULINA PULCHELLA, d'Orb. PI. vir, fig. 1{a-14. Quinqueloculina pulchella, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 437, n° 42; planches inédites, pl. vin, fig. 6 a-c: Océan, côtes de France, Méditerranée. Q. testa uniloculari, discoidea, lævigata, centro nucleata, antice longe rostrata, circiter duobus rotun - dalis instructa carinis, aperlura rotundata, indentata. Fig. 11 a et b. Coquille à une loge, discoïdale, lisse, munie d’un nucléus aplati, renflée au centre, longuement acuminée en avant, munie sur le pourtour de deux grosses carênes arrondies ; ouverture ronde, sans dent. Dimensions : haut., 0,64; larg., 0,62; grossi 30 fois. Q. tesla biloculari, antice acuminata, postice obtusa, loculo secundo elongalo, arcualo, quadricostato, aperlura parvula, dente simplici instructa. Fig. 12 a-c. Coquille à deux loges, la première lisse, la seconde arquée, acuminée en avant, obtuse en arrière, munie de quatre grosses côtes; ouverture très-petite, arrondie, munie d’une dent simple. Dimensions : haut,, 4,12; larg., 0,74; grossi 20 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 69 Q. testa adulta, multiloculari, ovata, utrinque obtusa, circiter rotundala, costis rotundalis, arcuatis, plus minusve regularibus, ornala, interstitiis angustis, profundis, apertura minima, rotundata, dente apice bifurcalo instructa. Fig. 13 a-c. Coquille adulte, multiloculaire, ovale, obtuse à ses extrémités, arrondie sur le pourtour, couverte de grosses côtes arrondies, plus ou moins régu- lières, à intervalles profonds et étroits, formée de loges arquées; ouverture très- petite, arrondie, munie d’une dent en forme de T. Dimensions : haul., 2,»»; larg., 4,32: grossi 40 fois. Très-commun à tous les âges. Fig. 14. Coquille à forme plus étroite que le type, à côtes moins nombreuses et plus espacées, la dernière loge acuminée. Commun. Dimensions : haut., 2,64; larg., 1,30; grossi 8 fois. 185. QUINQUELOCULINA PROXIMA, Terq. PI. vir, fig. 15a-16c. Q. tesia ovato-elongata, lævigata, antice truncata, postice obtusa, circiter angulosa, bicarinata, transversim irregulariler quinquangulari, infra conveæiuscula, loculis elongatis, arcualis, carinatis, undulatis, apertura rotundata, dente apice bifurcato instructa. Fig. 15 a-c. Coquille ovale-allongée, lisse, tronquée en avant, obtuse en arrière, anguleuse et munie sur le pourtour de deux carènes très-étroites, arrondies et ondu- leuses ; transversalement irrégulièrement quinquangulaire, peu convexe en dessous et ne montrant que deux loges ; trigone en dessus, formée de loges allongées, arquées, carénées ; ouverture arrondie, munie d’une dent en forme de T. Très- rare. Dimensions : haut., 4,04; larg., 0,60 ; grossi 20 fois. Fig. 16 a-c. Coquille allongée, à loges plus arquées et plus comprimées que dans le type; la face inférieure montre le commencement orbiculaire d’une troisième loge. Très-rare. Dimensions : haut., 1,»»; larg., 0,52; grossi 20 fois. Cette espèce diffère du Q. quinquangularis (PI. 1x, fig. 1a-?c), également muni de deux carènes, par sa forme allongée, sa surface lisse et ses carènes beaucoup plus grêèles. 186. QUINQUELOGULINA 1ITALICA, Terq. PI. vir, fig. 17a-20c. Adelosina Soldanii, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 138, n° 4; planches inédites, pl. 1, fig. 4 a etb: Adriatique, Rimini. Q. testa elongata, ovata, lœvigata, antice acuminata, postice obtusa, dorso tricarinata, carinis suba- cuis, loculis elongatis, carinalis, excavatis, apertura rotunda, dente simplici instructa. Fig. 17 a-c. Coquille allongée, ovale, lisse, acuminée en avant, obtuse en arrière, 70 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES munie sur le dos de trois carènes subaiguës, formée de loges allongées, carénées et excavées ; ouverture arrondie, munie d’une dent très-simple. Très-commun. Dimensions : haut., 1,50; larg., 0,74; grossi 45 fois. D’Orbigny avait classé cette espèce parmi les Adelosines; pour la faire rentrer parmi les Quinqueloculines, il a fallu changer son épithète, d’Orbigny ayant déjà établi un Q. Soldaniüi. , Quelques variétés sont parfois striées. Fig. 18. Coquille embryonnaire, montrant la première loge munie d’une large carène simple et la seconde déjà munie de ses trois carènes. Dimensions : haut., 1,12; larg., 0,76; grossi 45 fois. Fig. 19 a et b. Coquille à loge initiale soudée suivant son grand diamètre. Dimensions : haut., 0,96; larg., 0,52; grossi 20 fois. Fig. 20 a-c. Coquille irrégulière, à loge initiale très-saillante, à carènes très-déve- loppées et foliacées. Dimensions : haut., 4,50 ; larg., 0,90; grossi 45 fois. 187. QUINQUELOCULINA DEPRESSA, d'Orb. PI. vu, fig. 1-11. Quinqueloculina depressa, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 136, n° 88; planches inédites, pl. vi, fig. 2 a-c : fossile à Castel-Arquato. Q. testa uniloculari, discoidea, convexiuscula, antice rostrata idque costulata, circiter carina lata, foliacea, instructa, apertura minima, rotundata, indentata. Fig. 1. Coquille à une loge, discoïdale, légèrement convexe, munie d’un rostre étroit et orné de quelques fines côtes très-courtes, entourée d’une large carène foliacée ; ouverture très-petite, arrondie et sans dent. Dimensions : haut., 0,54; larg., 0,48 ; grossi 30 fois. Q. testa biloculari, loculo secundo longe rostralo, antice posticeque incurvo. Fig. 2. Coquille à deux loges, deuxième loge munie d’un long rostre et repliée à ses extrémités sur la première loge, placée à angle droit et suivant son petit axe. Dimensions : haut., 0,64; larg., 0,40 ; grossi 30 fois. Q. testa triloculari, loculo tertio subrecto, longe rostrato, una parte tribus, allera duobus perspicuis loculis, tenue carinatis. Fig. 3 a et b. Coquille à trois loges, la dernière munie d'un long rostre droit, débordant en avant et en arrière sur la première loge; face opposée ne montrant que deux loges, la première et la troisième, la seconde se trouvant masquée. Dimensions : haut., 4,24; larg,, 0,64; grossi 45 fois. G. testa adulla, ovato-elongata, maxime depressa, antice acuminata, postice oblusa, circiler angustata, loculis arcuatis, subplanis, tenue carinatis, apertura angustissima, elongata, indentata. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 11 Fig. & a-c. Coquille adulte, ovale-allongée, lisse, très-comprimée, acuminée en avant, obtuse en arrière, anguleuse sur le pourtour, formée de loges arquées, aplaties, munies d’une carène foliacée ; ouverture très-étroite, allongée et privée de dent. Dimensions : haut., 4,60 ; larg., 0,72; grossi 45 fois. Très-commun à tous les âges. Cette espèce, une des plus abondantes, a fourni plusieurs variétés qu’il nous a paru intéressant de figurer. Fig. 5. Coquille à deux loges, mais, contrairement à la figure 2, la première loge est fixée suivant son grand axe, la seconde est arquée et transversalement triangulaire. Dimensions : haut., 0,94; larg., 0,68; grossi 20 fois. Fig. 6 a et b. Coquille à trois loges, analogue à la figure 3, montrant la première loge fixée à angle droit et coupée perpendiculairement par les deux autres loges. Dimensions : haut., 4,41 ; larg., 0,70 ; grossi 45 fois. Fig. 7. Coquille analogue à la figure 4, irès-étroite, allongée, très-comprimée et entourée d’une étroite carène. Dimensions : haut., 4,»»; larg., 0,34; grossi 20 fois. Fig. 8 a-c. Coquille plus ovale que la figure 4, à loges intérieures peu dis- tinctes. Dimensions : haut., 4,36; larg., 0,76; grossi 45 fois. Fig. 9 a-c. Coquille ovale, très-comprimée; dernière loge munie de deux carènes très-minces. Dimensions : haut., 2,»»; larg., 4,26 ; grossi 40 fois. Fig. 10 « et b. Coquille ovale, déprimée, transversalement rendue trigone par la saillie de la première loge; dernière loge munie de deux minces carènes. Dimensions : haul., 4,14; larg., 0,84 ; grossi 20 fois. Fig. 11. Coquille adulte, irrégulière, très-comprimée, formée de loges arquées, la dernière portant en arrière une partie de la seconde carène. Dimensions : haut., 2,50 ; larg., 4,44; grossi 8 fois, 188. QUINQUELOCULINA SECANS, d’Orb. Quinqueloculina secans, d'Orbigny, Tabl. méth., p. 137, n0 43; planches inédites, pl. 1x, fig. 4 a et b; modèle n° 96 : Adriatique, Méditerranée. Très-commun. 72 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES 189. QUINQUELOCULINA SEMILUNUM, Linné. Quinqueloculina semilunum, Linné, in d'Orbigny, Tabl. méth., p. 137, n° 44; planches inédites, pl. 1x, fig. 2 a etb; — Miliolina semilunum, Linné, in Williamson, For. Gr. Br., p. 86, pl. vu, fig. 483-185; — Océan, côtes de France et d'Angleterre. Commun. 190. QUINQUELOCULINA HAIDINGERI, d’Orb. Quinqueloculina Haïdingeri, d'Orbigny, For. tert. Vienne, p. 289, pl.xvun, fig. 13-15. Assez rare. 191. QUINQUELOCULINA sINUOSA, Terq. Pl. vu, fig. 12a-15c. Q. testa irregulariter orbiculari, compressa, discoidea, lævigata, circiter carinata idque tuberculata, lateribus sinuosa, loculis arcuatis, convexiusculis, apertura ovata, dente elongato, simplici, instructa. Fig. 12 a-c. Coquille irrégulièrement orbiculaire, comprimée, discoïdale, lisse, carénée et tuberculeuse sur le pourtour, sinueuse sur les côtés, formée de loges ar- quées, légèrement convexes; ouverture ovale, munie d’une dent allongée et simple. Très-commun. Dimensions : haut., 4,70 ; larg., 4,60 ; grossi 42 fois. Cette espèce, munie de sinuosités et de protubérances très-irrégulières, a fourni plusieurs variétés, parmi lesquelles nous avons fait choix de trois principales : Fig. 13. Coquille embryonnaire, formée de deux loges, l’une irrégulièrement orbiculaire et marquée sur les côtés de trois côtes parallèles, la seconde arquée et carénée. Dimensions : haut., 4,26; larg., 4,04; grossi 45 fois. Fig. 14 a. Coquille subquadrangulaire, formée de trois loges convexes sur une face, aplaties sur l’autre; loge interne orbiculaire et lisse, les deux externes arquées et très-sinueuses. Fig. 14 b. Coquille vue en dessus : deux loges à une carène aiguë, une loge à deux carènes; dos largement excavé ; ouverture semilunaire, dent allongée et bifur- quée au sommet. Fig. 14e. Coquille vue en dessous : surface polygonale, deux loges hémisphéri- ques, marquées latéralement de deux petites côtes. Dimensions : haut., 0,98; larg., 4,25; grossi 45 fois. Fig. 15 a-c. Coquille adulte, irrégulière, formée de loges renflées, très-sinueuses sur le pourtour et munies de quelques protubérances; loges internes orbiculaires, loges externes arquées, les premières carénées, la dernière arrondie sur le dos ; ou- verture ovale, munie d’une dent allongée, excavée au sommet. Assez commun. Dimensions : haut., 4,50; larg., 4,70 ; grossi 43 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 13 192. quINQUELOCULINA INTRICATA, Terq. Pl. var, fig. 164-210. Q. testa ovata, concentrice costulata, juvenile loculis arcuatis, carinatis, regularibus, adulte loculis irregularibus, intricatis, sæpius contortis, apertura rotunda, unidentata. Fig. 16 « et b. Coquille ovale, couverte de fines côtes concentriques, régulière dans le jeune âge, à loges arquées, carénées, comprimées; très-irrégulière dans l'adulte, à loges allongées et parfois contournées ; ouverture arrondie, munie d’une dent simple. Assez commun. Dimensions : haut., 0,94 ; larg., 0,72; grossi 20 fois. Cette espèce, en raison de l’irrégularité des loges et de leur agencement, fournit un grand nombre de variétés; nous avons établi une série comprenant l’espèce de- puis la coquille embryonnaire jusqu’à l’état le plus composé. Fig. 17 a et b. Coquille embryonnaire, discoïdale, carénée, acuminée; rostre replié. Dimensions : haut., 0,84; larg., 0,74; grossi 20 fois. Fig. 18 a-c. Coquille allongée, irrégulière; dernière loge recourbée et con- tournée; rostre replié; dos de la dernière loge excavé et muni de deux carènes aiguës. Dimensions : haut., 1,84; larg., 4,21 ; grossi 12 fois. Fig. 19 a-c. Coquille orbiculaire, irrégulière ; loges internes irrégulières, lisses, les deux externes très-développées, arquées, carénées et contournées. Dimensions : haut., 4,» ; larg., 1,20 ; grossi 20 fois. / V4 Fig. 20 a-c. Coquille suborbiculaire, nes irrégulière ; loges contournées, à dos anguleux ou arrondi. Dimensions : haut., 1,60 ; larg., 1,32; grossi 18 fois. Fig. 21 a et b. Coquille adulte, très-irrégulière ; loges emmêlées, la dernière renflée, ovale; dos muni de plusieurs grosses côtes verticales; ouverture très- grande, ronde, sans dent. Dimensions : haut., 4,80 ; larg., 2,»» ; grossi 12 fois. 193. quinqueLocuziNA niscrrormis, Will. sp. PI. vurr, fig. 22 a-c. Miliolina semilunum, Linné, var. disciformis, Williamson, For. Gr. Br., p. 86, pl. vu, fig. 488 et 189. Nous avons figuré une variété irrégulière qui présente 1 néanmoins tous les carac- tères de l’espèce. Cette coquille, LA AU ARS et lisse, a une forme très-oblique et ses loges SOC. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 3. 10 74 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES irrégulières, de sorte qu’une face diffère complétement de l’autre quant à la forme et à la disposition des loges. Assez commun à l’état régulier ; fort rare à l’état anormal. Dimensions : haut., 1,»» ; larg., 4,24; grossi 20 fois. 194. QUINQUELOCULINA GANALICULATA, Terq. Pl. vin, fig. 23 a-c. Q. testa disciformi, irregulariter orbiculari, maxime compressa, lœvigata, circiter subacute bicari- nata idque late canaliculata, loculis quatuor, carinatis, planulatis, arcualis, apertura rolunda, dente apice bifurcato instrucla. Coquille disciforme, irréguliérement orbiculaire, très-comprimée, lisse, munie de deux carènes subaiguës, et largement canaliculée, formée de quatre loges caré- nées, planes, très-arquées, irrégulivres et visibles seulement sur une face ; ouverture ronde, munie d’une dent en ‘orme de T. Fori rare. Dimensions : haut., 0,80 ; larg., 0,80; grossi 25 fois. 195. QU:NQUELOCULINA QUINQUANGULARIS, Terq. PI. 1x, fig. 1a-2c. Q. testa juvenile orbiculari, discoidea, inflata, concentrice stricle striata, antice acuminata idque ros- trala, duobus rotundatis carinis instrucla. Fig. 1 a et b. Coquille embryonnaire, orbiculaire, discoïdale, renflée, ornée de stries concentriques très-serrées, rostrée et repliée en avant, munie de deux ca- rènes obtuses. Dimensions : haut., 0,72; larg., 0,70 ; grossi 25 fois. Q. tesla adulta ovala, stricte striata, antice subacuminata, postice oblusa, circiter duabus rotundatis carinis instrucla, dorso excavala, transversim üirregulariler quinquangulari, supra convexiuscula, infra planulata, loculis arcuatis, carinalis, aperlura rotunda, dente brevi, apice arcualo, instructa. Fig. ? a-c. Coquille adulte, ovale, ornée de stries fines el serrées, subacuminée en avant, obtuse en arrière, excavée sur le pouriour et munie de deux carènes obtuses, transversalement irrégulièrement quinquangulaire, convexe sur une face, plane sur l’autre et marquée de quelques plis irréguliers, formée de loges arquées et carénées à l’intérieur ; ouverture ronde, munie d’une dent très-courte, arquée au sommet. Très-commun. Dimensions : haut., 2,» ; larg., 4,50; grossi 40 fois. 196. QUINQUELOGULINA TETRAGONA, Terq. PI. 1x, fig, 3 a-c. Q. lesta rhomboiïdali, irregulari, lœvigala, antice et postice angulosa, circiter carinata, carina lala, foliacea, transversim quadrilatera, loculis obscuris, apertura rotundata, unidentata, Coquille rhomboïdale, irrégulière, lisse, anguleuse en avant et en arrière, carénée sur le pourtour et les sutures, à carène large et foliacée, transversalement quadran- DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 75 gulaire; loges obscures, triangulaires, légèrement excavées; ouverture arrondie, munie d’une dent droite et simple. Fort rare. Dimensions : haut., 1,06; larg., 0,72; grossi 20 fois. H. B. Brady (1) a rapporté une coquille identique avec la nôtre au Q. Candeiana, d’Orb. (2); il ajoute que « les figures différent si peu qu’on ne saurait y trouver des caractères suffisants pour pouvoir établir deux espèces ». Cependant, en consi- dérant la description et les figures données par d’Orbigny, on reconnaît que l'espèce de Cuba a une forme triangulaire, ses loges disposées comme en une étoile dont les rayons, inégaux, très-saillants, sont munis d’une carène tranchante qui les rend très- aigus à leur extrémité, tandis que l’autre espèce est subquadrangulaire, simplement comprimée, et entourée d’une large et épaisse carène, obtuse sur le pourtour. 197. QUINQUELOGULINA GRATA, Terq. PI. 1x, fig. 4a-Tc. Q. subrotundata, plus minusve regulari, compressa, concentrice tenuis ornala costulis, antice et postice oblusa, circiter rotunda, loculis arcuatis, plus minusve reqularibus, apertura arcuata, dente luto, sim- plici, instructa. j Fig. 4 a et b. CGoquille subarrondie, plus ou moins régulière, comprimée, ornée de fines côtes concentriques, obtuse en avant et en arrière, arrondie sur le pour- tour, formée de loges arquées, plus ou moins régulières; ouverture arquée, munie d’une dent simple en forme de lèvre. Assez commun. Dimensions : haut., 0,52; larg., 0,46; grossi 40 fois. Cette espèce fournit plusieurs variétés; nous avons choisi celles qui passent de la forme la plus simple et la plus régulière à la plus compliquée et la plus irré- gulière. Fig. 5 a et b. Coquille irrégulière, subtriangulaire, à loges contournées. Dimensions : haut., 0,62; larg., 0,56; grossi 35 fois. Fig. 6 a-c. Coquille irrégulière, subquadrangulaire, à loges arquées et renflées. Dimensions : haut., 0,68; larg., 0,86; grossi 25 fois. Fig. T a-c. Coquille irrégulière, très-comprimée, les deux loges externes cos- tellées, les internes lisses et irrégulières. Dimensions : haut,, 0,56 ; larg., 0,58; grossi 40 fois. (4) Foraminifera of the Brackish-Water, Ann. and Mag. Nat. Hist., k°sér., t. XI, p. 286, pl. x1, fig. À a etb. (2) For. de Cuba, p. 199, pl. xn, fig. 24-26. 76 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES 198. QUINQUELOCULINA SEMINUDA, Terq. PI. 1x, fig. 8 a-c. Q. testa orbiculari, lœvigata, transversim obluse triangulari, circiter una parte tribus, altera qua- tuor costis elatis instructa, loculis arcualis, convexiusculis, carinatis, apertura rotunda, dente arcuato instrucla. Coquille orbiculaire, lisse, transversalement triangulaire, ornée sur le pourtour, d’une part, de trois côtes élevées, concentriques, et de l’autre, de quatre, formée de loges arquées, convexes, carénées ; ouverture arrondie, munie d’une dent arquée. Très-rare. Dimensions : haut., 0,46; larg., 0,42; grossi 40 fois. 199. quiNQuELocuLINA ovuLA, Terq. PI. 1x, fig. 9 a-c. Q. lesta regulariler ovata, antice truncata, postice oblusa, circiter angulosa, loculis elongatis, arcuatis, internis costulalis, externis subquadrangularibus, unicostatis, dorso truncatis, plants, apertura rotunda, dente bifurcato instructa. Coquille régulièrement ovale, tronquée en avant, obtuse en arrière, anguleuse sur le pourtour, formée de loges allongées, arquées, les internes ornées de fines côtes, les externes quadrangulaires, ornées d’une seule côte, tronquées sur le dos ; ouverture arrondie, munie d’une dent en forme de T. Fort rare. Dimensions : haut., 4,16; larg., 0,60 ; grossi 20 fois. 200. QUINQUELOCULINA INVOLUTA, Terq. PI. 1x, fig. 10 a-c. Q. testa regulariter ovata, transversim trigona, stricte costulata, antice et postice loculo externo invo- luta, circiler rotundala, loculis elongatis, arcuatis, una parte angulosis, allera planulatis, apertura laterali, rotunda, dente bifurcato instructa. Coquille régulièrement ovale, transversalement trigone, ornée de fines stries serrées, recouverte par la loge externe en avant et en arrière, arrondie sur le pour- tour, formée de loges allongées, arquées, anguleuses sur une face, aplaties sur l'autre ; ouverture latérale, ronde et munie d’une dent bifurquée au sommet. Fort rare. Dimensions : haut., 4,20 ; larg., 0,52; grossi 45 fois. 201. QUINQUELOGULINA PONDEROSA, Terq. PI. 1x, fig. 11a-13c. Q. testa irregulari, ovalo-orbiculari, subcompressa, lævigala, antice et postice oblusa, circiter arcuata idque obtuse carinata, loculis irregularibus, arcualis, conveæiusculis, apertura magna, ovali, dente elongalo, antice truncato, instrucla. Fig. 11 a-c. Coquille irrégulière, ovale-arrondie, subcomprimée, lisse, obtuse en avant et en arrière, arquée et munie d’une carène obtuse sur le pourtour, formée de DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 77 loges irrégulières, arquées, légèrement convexes ; ouverture grande, ovale, munie d’une dent longue et tronquée au sommet. Fort rare. Dimensions : haut., 0,98; larg., 4,»» ; grossi 20 fois. Fig. 12 a-c. Coquille très-irrégulière, dernière loge très-courte, l’avant-dernière allongée et oblique. Dimensions : haut., 1,46; larg., 1,30; grossi 45 fois. Fig. 13 a-c. Coquille très-irrégulière, plus large que haute, formée de quatre g q D 1 D U loges irrégulièrement agglutinées, plus ou moins arquées et renflées. Dimensions : haut., 0,94; larg., 4,16; grossi 20 fois. 202. QUINQUELOCULINA RADIOSA, Terq. PI. 1x, fig. 14 a-c. Q. esta ovata, elongata, costulis radiantibus ornata, antice subacuminata, postice oblusa, circiler bicarinata, carinis aculis, dorso late excavata, loculis angulosis, carinalis, convexiusculis, apertura rotunda, unidentala. Coquille ovale-allongée, ornée de fines côtes rayonnantes, subacuminée en avant, obtuse en arrière, munie sur le pourtour de deux carènes aiguës, foliacées ; dos largement excavé; formée de loges anguleuses, convexes, UE ouverture arrondie, munie dur dent simple. Très-rare. Dimensions : haut., 1,40 ; larg., 0,84; grossi 45 fois. 203. QUINQUELOCULINA INCONSTANS, Terq. PI. 1x, fig. 15-19. Q. testa juvenile duobus loculis, primo discoideo, tenue carinato, lævigato, secundo elongato, arcuato, acuminato, stricte striato. Fig. 15. Coquille embryonnaire, biloculaire, formée d’une première loge discoi- dale, lisse et munie d’une mince carène, et d’une seconde loge allongée, acuminée, arquée et ornée de fines stries très-serrées. Assez commun. Dimensions : haut., 0,98; larg., 0,50 ; grossi 20 fois. Q. tesla adulta, elongalo-ovata, transversim una parle convexa, altera plana, loculis primis striatis, ultimo elongato, leniter arcualo, lævigato, apertura rotunda, indentata. Fig. 16 a-c. Coquille adulte, ovale-allongée, transversalement renflée et subtri- gone sur une face, aplatie sur l’autre, premières loges striées, la dernière allongée, peu arquée et lisse; ouverture ronde, sans dent. Assez commun. Dimensions : haut., 4,30 ; larg., 0,70; grossi 45 fois. \ Fig. 17 a et b. Coquille irrégulière, à deux loges, la première discoïdale, lisse, agolutinée par son grand axe, la seconde allongée, presque droite et striée ; ouverture ronde, munie d’une dent simple. Dimensions : haut., 1,12; larg., 0,66; grossi 20 fois. 78 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Fig. 18. Coquille irrégulière, à deux loges striées, la première discoïdale, fixée par son petit axe, la seconde genouillée en avant et en arrière. Dimensions : haut., 1,40 ; larg., 0,70; grossi 45 fois. Fig. 19. Coquille ovale-allongée, les premières loges lisses, la dernière striée, arquée sur le dos, verticale et bordée en dedans. Dimensions : haut., 4,»»; larg., 0,60; grossi 20 fois. 204. QUINQUELOCULINA ANGUINA, Terq. PI. 1x, fig. 20 a-c. Q. testa ovato-elongata, compressa, lævigata, antice acuminata, postice obtusa, circiter rotundata, loculis elongatis, primis irregularibus, rectis, duobus ultimis arcuatis, apertura ovali, indentata. Coquille ovale-allongée, comprimée, lisse, acuminée en avant, obtuse en arrière, arrondie sur le pourtour, formée de loges allongées, les premières irrégulières, droites, les deux dernières régulières et arquées; ouverture ovale, privée de dent. Fort rare. Dimensions : haut., 0,66; larg., 0,24; grossi 30 fois. 205. QUINQUELOCULINA BisronTA, Terq. PI. 1x, fig. 21 a-c. Q. testa ovata, lyrata, lœvigata, bistorta, antice et postice oblusa, circiter angulosa, dorso planulata, loculis arcuatis, tortis, sinualis, apertura rotunda, dente bifurcalo instructa. Coquille ovale, lyrée, lisse, contournée, obtuse en avant et en arrière, anguleuse sur le pourtour, aplatie sur le dos, formée de loges arquées, tordues, sinueuses ; ouverture arrondie, munie d’une dent bifurquée au sommet. Très-rare. Dimensions : haut., 0,72; larg., 0,48; grossi 30 fois. 206. QUINQUELOCULINA PARASITICA, Terq. PI. 1x, fig. 22 ac. Q. testa elongata, lævigata, compressa, irregulari, affixa, utrinque obtusa, cireiter rotundata, loculis duobus, uno obliquo, triangulari, alio elongato, ambis supra convexiusculis, infra late excavatis, apertura roltundata, dente longe bifurcalo instructa. Coquille allongée, lisse, comprimée, irrégulière, obluse à ses extrémités, arrondie sur le pourtour, formée de deux loges, l’une oblique et triangulaire, l’autre allongée et coudée, toutes deux légèrement convexes en dessus et largement excavées en dessous ; ouverture arrondie, munie d’une dent profondément bifurquée. Très- rare. , Dimensions : haut., 4,80 ; larg., 4,30 ; grossi 40 fois. Cette coquille est très-remarquable par les larges attaches qui ont creusé sa face inférieure ; vue en dessus ou en dessous, elle paraît ne présenter aueun rapport avec les Quinqueloculines, et ce n’est que par les caractères de l'ouverture qu'il a été possible de la classer. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 79 207. QUINQUELOCULINA HYBRIDA, Terq. PI. 1x, fig. 23 a-c. Q. tesla elongata, lœvigata, hybrida, antice longe acuminala, postice et circiter rotundata, loculis irre- gularibus, globosis, superposilis, apertura ovala, indentata. Coquille allongée, lisse, hybride, irrégulière, longuement acuminée en avant, arrondie en arrière et sur le pourtour, formée de loges irrégulières, globuleuses, superposées ; ouverture ovale, étroite, sans dent. Fort rare. Dimensions : haut., 4,06; larg., 0,40 ; grossi 20 fois. Nous avons provisoirement rangé cette coquille anormale à la suite des Quinque- loculines, avec le doute qu’elle appartienne réellement à ce genre. 80 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES ADDITION. Genre FISCHERINA, Terquem (1). Coquille libre, déprimée, inéquilatérale, formée en dessus d’une spire apparente, peu saillante, composée de 3 ou 4 tours et de 6 à 7 loges par tour; en dessous, formée d’une spire peu visible, largement ombiliquée; ouverture semilunaire, à l'extrémité de la dernière loge et contre le retour de la spire. Ce genre se rapproche des Spirillina par la forme et la position de l'ouverture ; il s’en éloigne par la présence de loges et de cloisons et par les deux faces inégales. Il se rapproche des Rotalina par l’enroulement de la spire et par l'inégalité des deux faces, mais en diffère par la forme de l’ouverture. De même, il est voisin des Nonio- nina par la position de l’ouverture contre le retour de la spire, mais s’en éloigne par la forme de l’ouverture, qui n’est pas en fente, et par ses deux faces inégales. Ce genre trouve donc sa place entre les Nonionina et les Rotalina. 208. FISCHERINA RHODIENSIS, Terq. PI. 1x, fig. 25 a-c. F. testa albida, nitente, lævigata, compressa, circiler rotundata, in medio nucleo lato, perlucido, instructa, spira subplana, supra anfractibus tribus, loculis quadrangularibus, planis, inæqualibus, septis rectis, infra late wmbilicata, anfractu uno, apertura irregulariter semilunari. Coquille blanche, brillante, lisse, translucide, comprimée, arrondie sur le pour- tour, munie dans le centre d’un large nucléus transparent, formée en dessus d’une spire presque plane, de trois ou 4 tours composés de loges planes, inégales, qua- drangulaires, à sutures droites; en dessous, largement et profondément ombiliquée, formée d’un tour de spire; ouverture irrégulièrement semilunaire, plus arrondie du côté de la face supérieure, plus déclive vers l’autre côté. Fort rare. Dimensions : haul., 0,48 ; larg., 0,46; épaiss., 0,16; grossi 40 fois. (4) Nous avons dédié ce genre à M. P. Fischer, en reconnaissance de son inépuisable obligeance et de son bienveillant concours pour faciliter nos recherches. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 81 DEUXIÈME SECTION. — OSTRACODES. INTRODUCTION. Nous avons longtemps hésité à entreprendre l'étude des Entomostracés-ostra- codes, qui nous était restée étrangère par suite de nos recherches non interrompues sur les Foraminifères ; mais nous étions porté à y penser constamment, trouvant les Foraminifères, soit vivants, soit fossiles, toujours accompagnés d’Ostracodes, et con- sidérant dès lors ceux-ci comme devant constiluer le complément nécessaire de toute faune descriptive. En effet, la famille des Ostracodes doit, comme les autres animaux, comme les Mollusques, les Radiaires, les Foraminifères, pouvoir contri- buer à caractériser soit une zone fossilifère, soit un rivage. Malgré la crainte de ne produire que des observations très-incomplètes ou susceptibles d’être modifiées par des observations ultérieures, malgré les difficultés inhérentes à une première étude, mais aussi pour ne pas laisser stériles les nom- breux matériaux que nous a fournis l’île de Rhodes, nous avons pensé qu’il nous fallait faire un effort et chercher à établir dès à présent une certaine suite de formes qui pourrait servir de guide aux investigations futures. Quelle que soit donc la va- leur de ce premier travail, il pourra cependant être utile à la science et à ses pro- grès, ne füt-ce que pour appeler l'attention des géologues sur des richesses qui restent encore à classer et qui ont été trop longtemps négligées. Pour obtenir les premières bases d’un classement régulier, nous avons d’abord cherché à trouver des termes de comparaison, et nous avons été étonné de n’en rencontrer aucune trace, ni dans les galeries du Muséum, ni dans les autres collec- tions. En second lieu, nous nous sommes imposé le devoir de consulter toutes les pu- blications qui se sont produites sur la famille des Ostracodes; nous y avons trouvé des indications très-exactes, mais nous avons à reconnaître également que la dia- gnose de quelques genres est très-incomplète. SOC. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 3. 41 82 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Enfin, nous avons eu recours à l’obligeance et aux lumières de M. le Professeur G. S. Brady, qui a bien voulu vérifier nos déterminations et en modifier quelques- unes; nous le prions de recevoir ici le témoignage de notre gratitude pour son bien- veillant concours. | Nous ne donnerons pas l’analyse de tous les ouvrages que nous avons eu à exa- miner ; nous nous Contenterons de mentionner les principaux, ceux qui sont le plus souvent cités par les auteurs. Münster a publié une série d'Ostracodes tertiaires (1), avec un texte de quelques lignes pour chaque espèce et sans aucune figure. Ræmer a figuré ces espèces (2), mais il en a réuni 32 sur une planche in-8°, de sorte que les figures ont à peine un centimètre de hauteur et qu’il n’y a qu’une figure par espèce. Il en est de même pour Reuss, qui a publié plusieurs planches d’Ostracodes pour le Planerkalk de la Bohême (3) et pour les terrains tertiaires de Vienne (4); les fi- gures sont beaucoup trop exiguës et même incomplètes : l'espèce est représentée de face ; puis, pour la vue de côté, il n’y a qu’une seule valve; aucune espèce n’est dessinée avec ses deux valves, ni pour la vue d’une de ses extrémités. Reuss, pour une cause dont nous n’avons pu nous rendre compte, a renversé les figures, tout en les décrivant suivant leur sens normal; ainsi il parle (5) d’une pointe postérieure que la figure montre en avant, et d’une partie antérieure arrondie qui se trouve en arrière suivant le dessin. Pour le classement des Ostracodes des côtes d'Angleterre, Brady a adopté les genres créés par Cr. O. Sars (6) et probablement aussi les diagnoses telles que leur auteur les avait établies; elles sont en général assez étendues, sauf pour deux genres, Pontocypris et Paracypris, où elles nous ont paru trop concises, ne se trou- vant formulées qu’en une seule ligne; toutes, à la vérité, sont suivies de la des- cription de l'animal, indication qui pour nous est restée sans application, n'ayant eu à classer que des coquilles fossiles. Rupert Jones (7) et Bosquet (8) ont publié des travaux qu'on peut consulter avec non moins de fruit, tant sous le rapport du texte, plein de clarté et d’observations, que sous celui des figures, qui sont parfaitement dessinées. (1) Jahrbuch für Mineralogy, par Leonhard, 4830, p. 64; et Neues Jahrbuch für Mineralogy, par Leonhard et Bronn, 1835, p. 445 et 446. (2) Neues Jahrbuch für Mineralogy, par Leonhard et Bronn, 4838, p. 514, pl. vi. (3) Die Versteinerungen der bæmischen Kreideformution. (#) Die fossilen Entomostraceen der œsterreichischen Tertiæwrbeckens. (5) Foss. Entom. d. œsterr. Tertiwrb., p. 9. (6) Nous n'avons pu remonter à la source où Brady avait puisé les diagnoses de ces genres, l'ou- vrage de Sars ne se trouvant pas dans la bibliothèque du Muséum. (7) A Monograph of the tertiary Entomostraca of England. (8) Descriplion des Enlomostracés fossiles des terrains tertiaires de la France et de la Belgique. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 83 Malgré ces avantages, nous n’avons pu trouver que fort peu de déterminations applicables à nos fossiles : si parfois la vue de face d’une carapace concorde avec le dessin d’un de ces auteurs, les vues de côté ou de l’une des extrémités diffèrent complétement, ou, à l'inverse, si les vues de côté et de l'extrémité se rapportent, celle de face s’en éloigne. Nous avons représenté les espèces avec un nombre variable de figures, de 2 à 5, selon que les circonstances le commandaient. Ainsi, lorsque nous ne possédons qu’une seule valve (et le nombre en est très-restreint), nous n’avons donné que 2 figures; lorsque la carapace est fermée, nous l’avons représentée sous 3 figures : vue de face, de côté et à une de ses extrémités. Dans quelques cas particuliers, nous avons figuré une espèce sur ses deux côtés ou avec ses deux extrémités. Lorsque l'espèce était assez abondante pour permettre de disposer de quelques échantillons, nous avons cherché à séparer les valves (1); alors, indépendamment des 3 figures mentionnées ci-dessus, nous avons ajouté la représentation de l’intérieur d’une ou des deux valves. Presque toutes les carapaces renferment une matière jaunâtre, à pâte trés-fine, sur laquelle l’éther et le chloroforme sont restés sans action. Nous avons reconnu un ensemble de 93 espèces et de 9 variétés, renfermées dans 10 genres et disposées de la sorte : Cypris. . 1 espèce. Pontocypris { Paracypris? . 1 Argillæcia? 1 Bairdia . 6 et 4 variétés. Cytherella . { Loxoconcha . . . 5 Xestoleberis. LT AN et 2 variétés. Cobra Eric 104 et 3 variétés. Cohen hr tL VE 93 9 Le genre Cypris doit être fort rare, ne se trouvant qu’accidentellement dans ce terrain ; on peut l’y rencontrer par les mêmes causes que, sur la plage de Dunkerque, on rencontre des Lymnées et des Planorbes amenés par des courants d’eau douce, des Hélices entraînées par les eaux sauvages qui descendent des dunes; enfin que les enveloppes de Térébelles ont donné des débris de tiges et des graines de Chara. (4) Nous avons employé pour séparer les valves un moyen assez facile, qui nous a presque toujours réussi : la carapace est fixée sur le doigt par le moyen d'un peu de glycérine ; puis, avec une très-fine aiguille, on appuie sur le milieu du côté ventral, et les deux valves se séparent; mais, lorsque la cara- pace est pellucide, il arrive que la moindre pression écrase une des valves. 84 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Les genres Pontocypris, Paracypris et Argillæcia (les deux derniers avec doute) sont fort rares et ont été déterminés par M. Brady. Dans le genre Baïirdia, les espèces sont en général assez abondantes dans tous les terrains ; une espèce et quatre variétés ont été publiées par Bosquet; les autres nous ont paru nouvelles. Du genre Cytherella nous n'avons trouvé qu'une seule valve, bien qu’il se montre avec une certaine abondance dans des terrains tertiaires plus anciens. Nous l’avons recueilli en assez grande quantité dans le Lias et l’Oolithe inférieure de la Moselle. Le genre Loxoconcha, assez rare, se distingue autant par ses ornements, ponctuations en quinconce, que par sa charnière, qui le rapproche des Cytheride«. Le genre Kestoleberis, en général très-rare, est voisin du genre précédent par les dispositions de sa charnière et se confond extérieurement avec les Bairdia. Les Cythere sont très-abondants en nombre et en espèces; malgré toutes nos recherches et nos études, nous n’avons trouvé que ? espèces déjà publiées et iden- tiques avec nos fossiles, sans que, cependant, nous en puissions tirer la consé- quence que toutes les autres espèces soient nouvelles. Dans l'intention de faciliter la description des espèces, Reuss (1) a élabli des divisions presque toutes basées sur les ornements si variables des carapaces (2) ; nous avons préféré réunir un certain nombre de carapaces en groupes suivant leur forme et nous avons pu disposer nos planches de la sorte : ainsi la planche xr com- mence par les Cythere dont la forme est la plus simple : les carapaces ovoïdes; puis se placent les espèces à carapace ovale en avant, mais dont la partie posté- rieure est genouillée en forme de bec, les rostrées (PI. xr et xx); une petite série comprend quelques espèces à forme irrégulière (PI. x11, fig. 5-7), qui n’ont pu être rangées ni dans les divisions qui précèdent ni dans celles qui suivent, les irrégulières; une série réunit les espèces cordiformes (3), qui terminent la planche xur. Brady a établi un sous-cenre Cythereis (4) pour des carapaces munies de deux (4) Foss. Enlom. d. œsterr. Tertiærb. (2) Reuss a établi des isoporæ pour les carapaces à ponctuations de même grosseur ; des heteroporæ pour celles à ponctuations de diverses grosseurs; des réliculées, des folliculées, des rugueuses, ele. Les carapaces à texture cornée sont les seules qui soient lisses; les autres, à constitution calcareuse, plus ou moins épaisse, peuvent paraitre lisses sous un grossissement de 5 à 6 diamètres ; mais, placées sous l’eau et avec un grossissement de 60 à 80 diamètres, elles se montrent toutes couvertes de ponc- tuations. (3) Cette forme, très-rare dans les terrains tertiaires de la France et de la Belgique (Bosquet), est au contraire assez commune dans les terrains du même âge de l'Allemagne (Reuss). (*) Bosquet n'a pas admis ce sous-genre, dont les espèces ont la même charnière que les Cythere et possèdent une très-grande variabilité de formes et d'ornements. DU PLIOCÈNÉ SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 85 ailes sur le bord dorsal, les ailées; nous avons réuni ces espèces sur la planche x, et nous montrons le passage des formes et des ornements, qui, très-simples d’abord, deviennent successivement plus compliqués (1); enfin, une dernière série comprend les carapaces dont la vue de côté montre des lames foliacées, verticales, plus où moins déchiquetées ou bordées d’épines, les Ilamelleuses, qui commen- cent la planche xrv. Brady a établi le genre Cytherura pour des Cythere qui, privés d'excoria- tions lamelleuses, sont munis postérieurement d’un bec très-étroit et allongé, tel qu’on le voit pl. 1, fig. 3 et 4. Nous avons réuni ces deux espèces aux Cythere en raison de leurs rapports avec la série qui suit et qui montre le passage des co- quilles munies de ce bec, qui devient plus ou moins prononcé, et d’ornements plus ou moins saillants et variés. Nous reconnaissons toutefois que ces divisions sont artificielles, mais elles pré- sentent cet avantage qu’elles nous ont permis d'établir un certain ordre dans l’agen- cement des planches, et il est ainsi devenu facile de suivre les séries de modifica- tions que les espèces sont susceptibles de subir. Le genre Cytheridea ne nous à rien présenté d’exceptionnel; nous ferons remarquer seulement que, comme dans les Cythere, les valves sont dissemblables dans leur forme et leurs ornements : ainsi les figures 20 4 et e de la planche xiv montrent que la valve droite est munie antérieurement d’épines que ne possède pas la valve gauche. Presque tous les auteurs qui ont traité des Ostracodes ont fait mention de quel- ques points transparents, ronds ou allongés, qui se trouvent vers le milieu et au tiers antérieur des valves; ces points, légèrement concaves sur la surface interne et en faible relief sur la surface externe, sont presque toujours contenus dans un étroit sillon ; on n’en connait pas encore l'emploi, mais il est à présumer qu’ils ser- vaient d'attache à un organe On a cherché à établir des divisions d’après le nombre de ces points et d’après celui des rangées qu'ils constituent; on a tenté même d'y découvrir des caractères, soit génériques, soit spécifiques. Nous ferons observer : 1° que ces points ne sont visibles que sur des valves à texture cornée et sensiblement lisse, comme les Bairdia et les Cytheridea; ?° qu’ils sont complétement invisibles sur des valves munies de ponctuations profondes, eomme dans la plupart des Cythere; 3° qu’ils sont encore invisibles quand la cara- pace est opaque et que les deux valves sont réunies ; 4° que le nombre de ces points et leur disposition sont variables, non seulement dans les espèces d’un même genre, mais encore sur les valves d’une même espèce. Nous avons représenté ces points pour toutes les espèces où nous avons pu les reconnaitre. (4) On remarque principalement dans cette série que les ponctuations qui ornent les carapaces dans les précédentes séries sont remplacées par des excoriations carrées et profondes. 36 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES Nous ne saurions tirer aucune conclusion de l’ensemble des Ostracodes de l’île de Rhodes quant au parallélisme des formations ; nous voyons seulement que la faune est plus riche que celle du terrain tertiaire supérieur de l'Angleterre et wn peu moins que celle du terrain analogue des environs de Vienne (Autriche). L’Étude des fonds de la mer par M. de Folin (1867 à 1871, p. 105 et 106) indi- que pour les bords de l’île de Rhodes la présence de 11 espèces vivantes, dont ? se retrouvent fossiles : le Cythere Jonesi, var. ceratoptera, et le Cytheridea Mulleri. Pour la diagnose des genres, nous l’avons puisée dans le mémoire de Bosquet et dans celui de Brady. | DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 87 Genre CYPRIS, Müller (1). « Cara pace formée de deux valves assez minces, cornéo-calcaires, mobiles, inéga- les, plus ou moins elliptiques, ovales, réniformes ou oblongues, assez semblables à celles des Mollusques acéphalés. La charnière dorsale du test bivalve des Cypris est beaucoup plus simple que celle des Cythere et des Cytheridea et n’est jamais garnie de dents (2). » 1. cypris PropiNQUA, Terq. PI. x, fig. 4 a-c. Carapace ovoïde, lisse, opaque, à valves convexes, arrondies aux extrémités, un peu plus étroites en avant qu’en arrière ; bord dorsal arqué ; bord ventral très-légè- rement sinueux; vue du côté dorsal, carapace rétrécie aux extrémités, arquée sur les côtés, plus renflée au tiers postérieur ; suture droite, très-saillante ; vue de l'extrémité postérieure, contour orbiculaire, comprimé en dessous. Rare. Dimensions : haut., 4,02; larg., 0,58; épaiss., 0,54 ; grossi 20 fois. Gette espèce se rapproche du Bairdia strigulosa, Bosq. (3), par la forme ovoïde de la vue de face; elle s’en éloigne par le rétrécissement des extrémités. Genre PONTOCYPRIS, G. O. Sars. « Coquille mince et fragile, plus large en avant qu’en arrière (4); » charnière simple comme dans les Cypris. 2. PONTOCYPRIS SAGITTULA, Terq. PI. x, fig. 1 a-d. Carapace en forme de pointe de flèche, à valves très-comprimées, irrégulièrement quadrangulaires, conique sur les 2/3 de sa hauteur; surface lisse, marquée de quel- ques protubérances peu saillantes ; extrémité postérieure très-étroite; extrémité antérieure élargie et arquée; vue du côté dorsal, carapace subquadrangulaire, ren- (4) Entomostraca seu insecta testacea, p. 48 ets. (2) Bosquet, Entom. foss. terr. lert. Belg., p. 46. (3) Op. cit., p. 25, pl. 1, fig. 9 a-d. (4) G. S. Brady, Trans. Linn. Soc., t. XXVI, p. 384; 1868. 38 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES flée au tiers de la hauteur antérieure, extrémités très-étroites, subaiguës ; vue de l’extrémilé antérieure, contour à côtés arqués et suture anguleuse; 7 points transpa- rents, arrondis, disposés verticalement sur une ligne brisée. Très-rare. Dimensions : haut., 4,20; larg., 0,52; épaiss., 0,34 ; grossi 20 fois. Genre PARACYPRIS, G. O. Sars. « Coquille lisse, compacte, plus développée en avant qu’en arrière (1). » 3. PARACYPRIS ? ÆQUALIS, Terq. PI. x, fig. ? a-d. Carapace mytiliforme, lisse, translucide, à valves convexes, arrondies en avant, irès-étroites en arrière ; bord dorsal arqué ; bord ventral concave ; vue du côté dor- sal, carapace également rétrécie aux extrémités, suture sinueuse dans le milieu ; vue de l’extrémité postérieure, contour orbiculaire, légèrement comprimé sur les côtés; points transparents disposés sur deux rangées horizontales, l’inférieure formée de deux points allongés, la supérieure de trois points ronds. Très-rare. Dimensions : haut., 1,14; larg. 0,44; épaiss., 0,36; grossi 20 fois. Genre ARGILLÆCIA, G. O. Sars. « Carapace comprimée, subovale, un peu déprimée en avant, presque de la même largeur partout; largeur beaucoup moindre que la moitié de la longueur ; extrémités arrondies, l’antérieure rétrécie et oblique; bord supérieur droit ou très-doucement convexe dans le milieu, légèrement courbé vers le bas à chaque extrémité ; l’infé- rieur très-légèrement convexe sur toute la longueur; vue du haut, contour ovale, conique en avant, arrondi en arrière, la plus grande largeur située vers le milieu et presque égale à la hauteur ; surface entièrement lisse, couleur d'un jaune d’or (?). » 4. ARGILLÆCIA ? LITHODOMOIDES, Terq. PI. x, fig. 3 a-d. Carapace allongée, trois fois plus haute que large, lisse, bombée, à forme de (1) Brady, op. cil., p. 377. (2) G. S. Brady et D. Robertson, Osfr. and For. of Tidal River (Ann. and Mag. of Nat. Hist., 4° sér., t. VI), p. 46. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 89 lithodome ; extrémités arrondies, l’antérieure un peu plus étroite que la postérieure ; bord dorsal arqué ; bord ventral vertical et un peu sinueux dans le milieu; vue du côté dorsal, carapace ovale, rétrécie en avant, marquée de quelques sillons arqués, renflés, et bi-convexe en arrière ; vue de l'extrémité postérieure, contour orbicu- laire, comme quadrangulaire par la dépression légère des côtés supérieur et infé- rieur; points transparents arrondis, au nombre de 8, dont 4 sur une ligne hori- zontale, trois au-dessus, puis un seul. Très-rare. Dimensions : haut., 4,04; larg. et épaiss., 0,38; grossi 20 fois. Cette espèce se rapproche beaucoup du Baërdia lithodomoides, Bosq. (1), dont elle présente exactement la forme. Genre BAIRDIA, M'Coy (2). « Carapace cornée ou cornéo-calcaire, formée de deux valves inégales, trigones, ovales, ellipsoïdales, réniformes ou mytiliformes et plus ou moins convexes. La surface extérieure de ces valves est lisse ou creusée de points plus ou moins nom- breux, ou garnie d’épines, le plus souvent extrêmement minces, piliformes ou aciculaires. Il arrive fréquemment que les bords sont transparents et qu’ils mon- trent alors dans leur épaisseur des stries blanchâtres, dirigées du centre vers la circonférence. » La valve gauche est constamment plus grande que la valve droite et embrasse fortement les bords supérieur et inférieur de cette dernière. La charnière dorsale est formée sur la valve gauche, d’un sillon longitudinal qui, vers le milieu de ce bord, devient ordinairement si étroit, qu’il parait presque totalement effacé en cet endroit. Le bord dorsal de la valve droite est plus étroit que celui de la valve gau- che et s’insère nettement dans le sillon du bord correspondant de cette dernière. » Les bords antérieur, inférieur et postérieur de la valve droite des Bairdia sont convexes, tandis que les bords correspondants de la valve gauche sont concaves et obliquement inelinés vers le centre. Lors de la réunion des deux valves, les bords convexes de la première viennent se placer contre les bords concaves de la dernière. » L’arête interne du bord valvaire est garnie le long des côtés antérieur, infé- rieur et postérieur, d’une lame qui est toujours très-mince et le plus souvént très- étroite, mais qui, chez certaines espèces, par exemple chez les Bairdia linearis, B. arcuata, etc., acquiert un tel développement et fait une saillie si forte vers l’inté- (1) Op. cit., p. 36, pl. 11, fig. 3 a-d. (2) MCoy, Synopsis of the Carboniferous Limestone Fossils of Ireland. SOC. GÉOL. — 32 SÉRIE, T. I, — MÉM. N° 3. 12 90 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES rieur, aux deux extrémités des valves, que des cavités profondes se produisent entre elles et la surface interne. | » Le bord inférieur des deux valves des Baëirdia est ordinairement infléchi un peu en avant du milieu, comme chez les Cythere et les Cytheridea ; 11 est en même temps plus étroit que partout ailleurs ; de sorte que la partie interne concave ou bien devient très-étroite en cet endroit, ou bien s’efface totalement. Il est souvent un peu saillant en cet endroit : il résulte de cette disposition que, quand les deux valves sont réunies, leur ligne de jonction n’est pas droite, mais offre un petit prolonge- ment ou lobe saillant sur la valve droite. Cette lamelle aiguë, qui a été désignée par M. Cornuel sous le nom de lame pectorale, est plus ou moins développée sui- vant les espèces et sert à fermer plus complétement les deux valves, parce que celle de la valve droite s'engage sous celle de la valve gauche. » La paroi intérieure de chaque valve des Bairdia présente constamment une petite fossette arrondie, très-peu profonde et située, non pas sur la ligne longitu- dinale médiane, mais entre cette ligne et le côté pectoral, vers le tiers antérieur de la longueur totale des valves (1). » Les Bairdia ont été pendant longtemps confondus avec les Cypris, puis placés dans divers genres, enfin réunis dans un genre spécial. Reuss (2?) les a rangés dans le genre Cytherina, Lamarck, et pour leur étude il a établi des divisions d’après les caractères de la surface : 1° valves lisses ; 2° valves munies de ponctuations d’égale grosseur ; 3° valves munies de ponctuations de diverses grosseurs ; 4° surface munie d’épines ou de protubérances. Nous n’admettons pas ces divisions, d'autant moins que des valves qui paraissent lisses sous un faible grossissement (20 diamètres), plongées sous l’eau et soumises à un fort grossissement (80 diamètres), montrent des ponctuations dans lesquelles s'inséraient probablement des épines aciculaires. Nous préférons prendre pour guide la forme des valves: 1° carapace plus ou moins #nytiliforme; ?° carapace plus ou moins rhombotdrique; 3° carapace ter- minée postérieurement en forme de bec. La disposition des figures de la planche X montre la succession de ces trois séries. D. BAIRDIA PHASEOLA, Terq. PI. x, fig. 8 a-c. Carapace obovale, convexe, ornée de fines ponctuations disposées en lignes droites et obliques ; extrémités arrondies et se confondant avec le côté dorsal, sim- plement arqué; côté ventral vertical; vue du côté dorsal, carapace ovale, un peu plus large en avant qu'en arrière, extrémités très-étroites, subaiguës; vue de (4) Bosquet, op. cit., p. 18 ets. (2) Op. cil., p. 7. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 91 l'extrémité postérieure, contour cordiforme, arqué et étroit en dessus, renflé en arrière et en forme d’accolade en dessous. Très-rare. Dimensions : haut., 0,62; larg., 0,40 ; épaiss., 0,30; grossi 35 fois. 6. BAIRDIA SUBULATA, Terq. PI. x, fig. 11 a-e. Carapace réniforme, bombée, couverte de ponctuations très-fines et nombreuses et de quelques autres plus grandes et plus profondes ; extrémités arrondies et tom- bant rapidement du côté ventral; ces deux parties munies de 4 ou 5 fines et courtes épines; parfois ces épines plus longues ou plus nombreuses postérieurement ; bord dorsal déclive, anguleusement arrondi; bord ventral vertical, un peu sinueux dans le milieu; vue du côté dorsal, carapace en forme de navette, extrémités très-étroites, côtés régulièrement arqués; vue de l’extrémité postérieure, contour ovale-arrondi, plus haut que large; vue intérieure de la valve gauche, bord dorsal vertical, bord ventral replié dans le milieu; points transparents au nombre de 7, disposés sur 3 rangées obliques, dont 3 sur la première, 3 plus petits sur la seconde, et un très- petit sur la dernière. Assez rare. Dimensions : haut., 1,06; larg., 0,64; épaiss., 0,50 ; grossi 20 fois. 7. BAIRDIA RUSTICA, Terq. PI. x, fig. 12 a-d. Carapace réniforme, bombée, lisse; extrémités subanguleuses, arrondies, munies . du côté ventral de 3 ou 4 épines trés-fines; bord dorsal régulièrement arqué; bord ventral sinueux dans le milieu; vue du côté dorsal, carapace ovale, à extrémités également rétrécies ; vue de l'extrémité postérieure, contour oboval, plus haut que large; points transparents au nombre de 9, disposés sur trois rangées un peu obliques. Assez rare. Dimensions : haut., 4,»»; larg., 0,62; épaiss., 0,48 ; grossi 20 fois. Cette espèce se distingue de la précédente par sa surface lisse, son bord dorsal très-convexe et son bord ventral plus sinueux. 8. BAIRDIA FORNICATA, Terq. PI. x, fig. 13 a-c. Carapace semilunaire, renflée, lisse ; extrémité antérieure régulièrement arrondie et se confondant avec le bord dorsal; extrémité postérieure brusquement rétrécie et formant un bec très-court; bord dorsal arrondi; bord ventral presque vertical et légèrement sinueux dans le milieu, vue du côté dorsal, carapace ovoïde, plus large en arrière qu'en avant, extrémité antérieure plus étroite que la postérieure, suture 92 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES droite, légèrement bordée ; vue de l’extrémité postérieure, contour subtriangulaire, à angles postérieurs arrondis, côté inférieur déprimé et excavé. Très-rare. Dimensions : haut., 0,80 ; larg., 0,56 ; épaiss., 0,46; grossi 25 fois. 9. BAIRDIA SUBDELTOIDEA, Münst. sp. PI. x, fig. 14 a-e. Cythere subdelioidea, Münst., Jahrb. für Min., t. IL, p. 64; — Cytherina subäelloidea, Münst., in Reuss, Foss. Enlom. æsterr. Tertiærb., p. 9, pl. vu, fig. 4 a et b; — Bairdia subdelloidea, R. Jones, Mon. of the tert. Ent., p. 52, pl. 1v, fig. 2 et 3, et pl. vi, fig. 4 aet bet 2; — B. subdelloidea, R. Jones, in Bosquet, Descr. Ent. foss. terr. lert., p. 29, pl. 1, fig. 43 a-d. Carapace à valves fortement bombées, ovales, subtrigones, lisses, opaques ; vues par transparence et sous l’eau, marquées de points creux excessivement petits, qui recevaient probablement l'insertion d’épines aciculaires; extrémité antérieure arrondie ; extrémité postérieure rétrécie en forme de bec; bord dorsal fortement arqué, sinueux en avant et en arrière; bord ventral arqué dans le haut, puis inflé- chi dans le milieu et même parfois sinueux, se terminant en un bec court et rentflé ; vue du côté dorsal, carapace ovale, très-rétrécie aux extrémités, plus étroite en arrière qu’en avant; vue de l’extrémité postérieure, contour suborbiculaire, légère- ment comprimé sur les côtés, bec obtus; points transparents très-variables dans leur nombre, leur forme et leur disposition : points ronds au nombre de 9, disposés sur 3 rangées obliques, 4 sur la première, 3 sur la seconde et 2 sur la dernière ; points ronds ou allongés au nombre de 7, disposés sur trois rangées verticales, 3 points ronds sur les deux premières et un allongé sur la dernière. Commun. Dimensions : haut., 4,02; larg., 0,72; épaiss., 0,56; grossi 20 fois. Cette espèce a fourni plusieurs variétés, produites moins par la forme que par les ornements des valves. BAIRDIA SUBDELTOIDEA, Münst. sp., var. supra-dentata, Terq. PI. x, fig. 15 a-d. Cette variété se distingue par ses valves très-finement ponctuées et par son bord antérieur muni d’une série de petites pointes ; les points transparents sont oblongs, disposés irrégulièrement deux à deux sur quatre rangées. Dimensions : haut., 4,26; larg., 0,78 ; épaiss., 0,65; grossi 20 fois. BAIRDIA SUBDELTOIDEA, Münst. sp., var. énfra-dentata, Terq. PI. x, fig. 16 a-d. Cette variété a ses valves très-finement ponctuées, et son extrémité postérieure munie de trois longues pointes. Dimensions : haut., 0,90 ; larg. et épaiss., 0,56; grossi 25 fois. DU PLIOCÈNE SUPÉRIEUR DE L'ILE DE RHODES. 93 BAIRDIA SUBDELTOIDEA, Münst. sp., var. conformis, Terq. PI. x, fig. 17 a-e. Cette variété a ses valves très-finement ponctuées, et l'extrémité antérieure trés- déclive et se confondant avec le bord ventral; vue du côté dorsal, carapace élevée dans le milieu ; vue du côté ventral, carapace déprimée dans le milieu. Dimensions : haut., 4,14; larg., 0,74; épaiss., 0,58 ; grossi 20 fois. BAIRDIA SUBDELTOIDEA, Münst. sp., var. angusta, Terq. PI. x, fig. 18 a-u. Cette variété a ses valves lisses et ne se distingue des précédentes que par une moindre saillie du bord dorsal, qui rend la carapace plus étroite; points transparents ronds, au nombre de 6, dont 5 disposés en cercle autour du sixième, qui est plus gros que les autres. Dimensions : haut., 4,40 ; larg., 0,85; épaiss., 0,70; grossi 45 fois. 10. BAIRDIA coNCINNA, Terq. PI. x, fig. 19 a-c. Carapace ovale-allongée, bombée, lisse ; extrémité antérieure arquée, se conti- nuant avec le bord dorsal ; extrémité postérieure terminée par un bec très-étroit et très-court; bord dorsal arrondi; bord ventral, d’abord vertical, puis arqué de ma- nière à mettre le bec à peu près dans le milieu de l’extrémité de la valve; vue du côté dorsal, carapace renflée dans le milieu, également rétrécie aux extrémités ; vue de l'extrémité postérieure, contour subtrigone, anguleux dans le haut, cordiforme dans le bas, bec saiïllant. Assez rare. Dimensions : haut., 4,16; larg., 0,72; épaiss., 0,62; grossi 20 fois. Genre CYTHERELLA, Bosquet (1). « Carapace de consistance cornée ou cornéo-calcaire, composée de deux valves mobiles, inégales, réniformes, oblongues, ovales ou ellipsoïdales, et plus ou moins . déprimées. » À l’intérieur, ces valves sont le plus souvent lisses, ou creusées de points, ou granuleuses ou tuberculeuses ; assez souvent, elles sont ornées de bourrelets, et jamais elles n’offrent des côtes concentriques ou des épines. (4) Op. cit., p. 9. 94 LES FORAMINIFÈRES ET LES ENTOMOSTRACÉS-OSTRACODES » La valve droite est constamment plus grande que la valve gauche (1), et embrasse un tant soit peu toute la circonférence du bord de celle-ci, quand la cara- pace est fermée. Son bord interne, qui est toujours plus large que celui de la valve gauche, offre, le long de toute sa partie interne, un sillon abaissé et assez profond. Sur la valve gauche, on observe la même chose en sens inverse, mais avec cette différence toutefois, que la partie externe abaissée n’est sensible que le long des bords postérieur, supérieur et inférieur. La partie interne, plus haute du bord de cette dernière valve, est aussi plus large que la partie abaissée externe, le long des bords supérieur et inférieur; tandis qu’elle est d’une largeur à peu près égale à cette partie, le long du bord postérieur. » Le genre Cytherella se présente avec une certaine abondance dans le Lias, surtout dans l'étage inférieur ; il est également assez commun dans l’Oolithe inférieure de la Moselle ; il est au contraire fort rare dans le Pliocène de Rhodes, où nous n’avons pu constater la présence que d’une seule valve. 11. CYTHERELLA FISCHERI, Terq. PI. x, fig. 21 a-d. Carapace ovale-allongée, subtétragonale, lisse, à surface un peu flexueuse et coudée en arrière; extrémités antérieure et postérieure arquées; bord dorsal arqué, avec une dépression courte et profonde dans le milieu; bord ventral presque vertical, avec une dépression allongée et peu profonde ; vue du côté dorsal, carapace trigone, à suture largement bordée ; vue de l'intérieur, bord large et marqué d’un sillon circulaire ; points transparents au nombre de 10, disposés sur 4 rangées obliques, 4 sur la première et ? sur les trois autres. Fort rare. Dimensions : haut., 0,92; larg., 0,48 ; épaiss., 0,36 ; grossi 25 fois. Cette espèce vue de côté se rapproche du C. Jonesiana, Bosq. (2); elle en diffère par sa surface lisse et tétragonale. Genre LOXOCONCHA, G. O. Sars. « Carapace rhomboïdale, pour l'ordinaire régulièrement convexe, surface pres- que toujours marquée de ponctuations disposées en lignes concentriques et de pa- pilles arrondies et espacées, rarement d’excavations profondes et.polygonales ; bord (4) « Cette disposition des valves des Cytherella est justement l'inverse de ce qu’elle est dans tous les autres genres de la famille des Ostracodes. » ! (2) Op. cit, p. 46, pl. 1, fig. 4 a MTS TT on 25 RC 4 A squamosa, Flem...... 10 — perlusidn 3155018200 33020 6] — "TUS;AROUSS TEL ERLE LEZ 10 F ——) \LsemisINiOit ele CCE Re 5 MUSÉTIGIO . 2e ce eee PEL EL à) FISCHERINA, Terquem..... 80 ES sirène. : VOTRE 5 — Rhodiensis, Terq....... 80 1x 25 a-c — sulcata, Walker et Jacob... 9 G — vulgaris, Williamson .... 5 et 10 LAGENULA, Ehrenberg.............. e) GLANDULINA, d'Orbieny..- "0" 42 ee AFINNINE ne 2 pe turre 9 — lævigata, d'Orb........ 42 1 3 — MOnti eee sr p ere 9 _— oviformis, Terq........ 49% 1 4Aet2? LAGENULINA, Terquem .:. ........,.. 9 GLOBIGERINA, d'Orbigny............ 19 — coStala, WYiAL SD 40 _ biloba, d'Orb.......... 19 — disloma - polita, Park. et — bulloides, d’Orb....... 20 JONOS EN eee mens 9 — quadrilobata, d'Orb. 19 et 20 — hystrix, Reuss sp....... 9 GLOBULINA, d'Orbigny. ............ 42 == rudis, ROUÉS EP. 2.00... 10 — æqualis, d'Orb.. ....... 42 — squamosa, Flem. sp..... 10 — gibba, d'Orb.:.. 2, 36 et 43 iv 1-5 - vulgaris, Will. sp...... 10 — irregularis, d'Orb....... 4&1v 13et14 — myristiformis, Will. sp... 43 M _ oviformis, Terq......... 4% IV 9-12 7e punctata, d'Orb ....... 12 MARGINULINA, d'Orbigny ARRET LAS 13 _ roboaas d'Otb} d1< 20 12 Ti régularis, d'Or rot 13 es spinosa, d'Orb......... 42 MicioLa, AAnn6s veste et tone 49 me bios) d'Or 0 36 — semülunum, Linné .....:.!. 19 — turbinata, Terq......... LS 1V 6-8 Miciouiwa, Williamson. ,,.......... 49 GUTrTULINA, d'Orbigny............. 45 _— semilunum, Will. 49,58,72et73 E Austriaca, d'Orb........ 45 — oblanpr ANIME este 58 ee bulloides, Terq......... TN Ta MiniouTes trigonula, Lamarck....... 56 — contrata, Terq,. Let. 46 iv 25 et 26 Monostègues, d'Orbigny..... 3 — communis, d'Orb,...... 45 iv 45-18 — disciformis, Terq....... 45 IV 1A9aetb à _— aravida, Ton..." 471 28-39 NauriLus Becrarii, Linné........... 17 — problema, d’Orb.,...... 45 — legumen, Linné.......... 13 ail racemosa, Terq......... #61v 20-24 NoposaRiA, Lamarck.........:12... 12 H — Mars, d'Orh..., JM 0.4 12 — rugosa, d'Orb..,.32:3%.5: 43 Hélicostègues, d'Orbigny.... 44 — striaticollis, d'Orb........ 12 NonioninA, d’Orbigny.............. — bulloides, d'Orb......... _— communis, d'Orb........ — granosa, d'Orb.......... — perforata, d'Orb; .,,, :.°. — Soldanii, d'Orb NuBECULARIA, Defrance Sons — cristellaroides, Terq.... — CCE MDN. EEE (0) OPERCULINA angigyra, Reuss OrBis foliacea, Philippi DRRTO RIDE SAUCE LR Etc cute MERIRUBIES eamMArCkA ne RER — macropora, Lam...... DÉDUIT eee — universa, d'Orb OrguuTes, Lamarck _— macropora, Lam........ ss... ss... Peneropzis, Montfort. ....,........ — planatus, Montf......... PLacopsiziNA, d'Orbigny........... — rugosa, d’'Orb. sp PLANORBULINA, d'Orbigny — distoma, Terq — Haidingeri, Park.et Jon. — larvata?, Park. et Jones. — longiscata, Terq...... — macrosloma.......... — mediterranensis, d'Orb. — megastoma, Terq...... — retinaculata , Park. et DONS re — vulgaris MOD. 0 POLYMORPHINIDÉES, d'Orbigny.. PoLYMoRPHINA, d'Orbigny........... — amygdala, Terq....... — amygdaloides, Terq.... _ coimpressa, Brady..... — CNUGIALA MEET 7: 1e — Fischer, Terq. . 2527 — fistulosa, Will. ....... — guttiformis, Terq..... TABLE 3CtuE ANS TE 310 36 DES MATIÈRES. PozymMorpPrina, lactea, Walk......... 37 — THON AE GT — myristiformis, Will.... 43 — oblonga, d’Orb....... 37 — oolithica, Terq........ 38 — OVata rdiOEb A RE 40 — oviformis, Terq....... 40m — pauperata, Terq...... 38 li — prælanga;TLerg.."""" 39 it — Solidula, TEL. 00. 4O xx — undulosa, Terq....... 4A 11 —— Williamsoni, Terqg.... 37 PORSLOMELLA LAMATCKS. EP A5 — aculeata, d'Orb....... 45 — Antonina, d'Orb...... 15 — GFISDA, DAME M EUR 15 — Fichteliana, d'Orb..... 15 — laminata Terre 161 — punctata, Ter..." 161 — teretiuscula, Terq..... 161 Q QuixQuELocuLINA, d'Orbigny ,,,. #9 et62 — anguina, Terq.... 781x = aspera, d'Orb..... 65 vi — bicarinata, d'Orb.. 68 vu — bistorta elerg ee 78 1x — bulloides, d'Orb... 66 vi — canaliculata, Terqg.. 74 vut Candeiana, d'Orb.. 75 costata, d'Orb..... 63 vi depressa, d’Orb. 62 et 79 vit disciformis, Will. sp. 72vut elegans, d'Orb.... 64 vi eratas Del... 75 1x Haidingeri, d’Orb.. 72 hybrida,Mferq: 4. 791x inconstans, Terq... %71X MrICAtA ler er AV involuta, Terqg..... 761% irregularis, d'Orb.. 66 vi ltalcaslerqges 69 vai oblonga, Will.. 2 et 58 oculus, d'Orb..... 65 vi OVUIA SRELTE PETE FOIX parasitica, Terq... 78 1x plana, d’Orb...... 63 vi 131 34 a et b 11-19 20 et 21 31-33 35 et 36 23 a-c 15-19 16-21 410 a-c 15 et 16 47-20 42 a-c 9 a-c 92 a-c À 6 a-c 132 QUINQUELOCULINA ponderosa, Terq... TABLE DES MATIÈRES. 76 1x proxima, Terq.... 69 vit pulchella,d'Orb. 63 et68 vi — quinquangularis, Terre 60letanrx — radiosa, Terq..... Tux —- secans, d'Orb..... 71 semilunum, Lin. sp. 72 seminuda, Terq... 76 1x sinuosa, Terq..... 72 VII Soldanii, d'Orb.... 70 subcarinata, d'Orb. 64% vi tetragona, Terq... 7#1x triangularis, d'Orb. variolata, d'Orb... 65 vi vulgaris, d'Orb.... 66 vi R ROBUTINA; OTDISNYA Er EF E Per 4% — CENINULG, APCE NEC EE 44% — nudar Ter eee. 44 1 — vorlex, Fich. et Moll...... 14 ROSALINA IONDISn YA CPR EE 24 = biseriata FTerg. "21.0 26 11 —— discoides, d'Orb..... 24 et 27 1 — globularis, d’Orb,,...... 25 11 — imperatoria, d'Orb....... 24 — [talca tdiOTbD EEE EE re 27 un — jateralis; Fergie. ee 25 11 — Maremis d'Or ee 27 -— polystoma, Terq......... 26 11 — NUEBIA METTRE Sn 27 11 — semipunctata, Terq....... 26 11 — trocheata,(Terg..."...." 28 11 — Viennensis, d'Orb........ 24 RotaALtA tommunis, d'Orb........... 417 == UUISCOWUES, J'OLD ER ee 24 —— M -eleqaNs, 0 OND RER TUE 18 _— Tara OLD EE TER 27 ROTABINA GO PHIEnvE PC ee 17 — Akneriana, d'Orb........ 17 — amhieua, Tor VAS 21, 19 x — Beccarin,. Lin sp... 17 — communs d'Onh,4,,... 47 1 == concamerata, Flem....... 25 — dimidiata, Terq.....:.., 49 1 — Dutemplei, d'Orb ........ 17 11-13 45 et 16 A1-14 1-2 A4 a-c 8 a-c 12-15 40 a-c 3 a-c 1-9 13 et 14 20 et 21 6aetb 44 a-c 9 a-c 40 a-c 16 a-c A1 a-c 15 a-c 43 a-c A7 a-c 42 a-c 18 a-c RorazinA elegans, d'Orb ......... 18 — Haïdingeri, d'Orb....... 17 — Haueri;tdiOth/ ER PErE CE 17 — margaritifera, Terq...... 18 — oblonga, (Wall er mere 17 — speetrum, Ter." +F26- 19 — Spissa,. Terence nee 18 S SEXLOCULINA,(CZiZeL. PEER CT 61 SPHÆROIDINA, d'Orbigny............ 61 _— Austriaca, d'Orb....... 64 _— bulloides, d'Orb....... 61 SPIRILLINA, Ehrenberg............. 10 — angigyra, Reuss sp...... 41 — arenacea, 2 Will e ere 10 —. ‘foliacea, Phill. sp........ 10 — margaritifera, Will...... 40 — Reussi, Born. sp........ 11 SPIROLOCULINA, d'Orbigny...... 49 et 51 — affxa, lerq-:.... 51 et 55 — angulosa, d'Orb....... 53 — canaliculata, d’Orb. 52 et 54 — depressa, d’Orb... 49 et 54 = depressa, Will........ 54 _ disparilis, Terq... 514 et 55 — oxcavata, d'OrD'...-7. 54 — ppata, Tor ete 52 et 55 — Grateloupi, d'Orb..... 52 — impressa, Terq... 52 et 53 — interrupta, Terq...... 53 — nilida, d'Onhe 5... 52 — rotunda, d'Orb.... 53 et 54 Stichostègues, d'Orbigny.... 42 T TESTÆ INCERTÆ SEDIS ........ 48 TEXTILARIA DBlrAnCe" LAS RER 34 _— conica, d'Orb. ..... 34 et 35 _ cuneiformis, d'Orb...... 34 — lævigata, d'Orb......…. 34 — Mayeriana, d'Orb....... 34 — pectinata, Reuss........ 34 — Rhodiensis, Terq....... 35 _— sagillula, Defr.......... 34 subangulata, d'Orb... 1 12 a-c 1 A&a-c I 45 a-c 1 43 a-c v A3a-c v 7Taetb v Aaetb v 42 a-c v Aket 415 Y 5 et 6 v 8aetb v 9Jaet b v &kaetb v 10aetb iv 40et 41 5 40 aetb TABLE DES MATIÈRES. 122 TexTizaRIA variabilis, Will......... 35 TrizocuciNA oblonga, Will. ...... 2 et 58 MIExXIUPARIAS d'Orbienves NT. 34 — plicatai Teri PME 64 vr 2aetb — abbreviata, d'Orb....... 34 — squamosa, Terq........ 59 v 26 act b — agglutinans, d'Orb...... 34 — subæquilateralis, Terq... 59 v 27 aetb — biformis, Park. et Jones.. 34 — trigonula, Lam. sp...... 56 == carinata, d'Orb........ 34 — Williamsoni, Terq...... 58 ES conica, d'Orb.......... 35 TRUNCATULINA, d'Orbigny........... 20 _— cuneiformis, d'Orb...... 34 “En Boueana, d'Orb.. 20 et 22 — cuneiformis, Will. .. 34 et 35 _— contecta, d’Orb.,...... 4& PE lævigata, d'Orb........ 34 — infractuosa, d'Orb.... 22 1 4et2 = Mayeriana, dOrbre 34 — lobatula, d'Orb....... 20 _ pygmæa, d'Orb......... 34 = Rhodiensis, Terq..... 21 1 26 a-c 5 subangulata, d'Orb...... 35 — variabilis, d’Orb...... 20 1 48-25 — VARIADUS, AVAL. 35 TRILOCULINA, d'Orbigny........ 49 et 56 U 5e DUSpEN Terg......... 59 vw 28aet b UVIGERINA, d'Orbigny.............. 28 7 LISA; Terg.......... FA NAEUR CNE — angulosa, Will.......... 28 — consobrina, OTDA EE 56 ei pygmæa, d'Orb......... 28 — costiierd, Ter... 60 v 31aet b — deformis, d'Orb........ 58 v 25 a-c \ — foliacea, Terq 1". 60 vr À a-c | LB gibba, d'Orb.......... 56 VERNEUILINA, d'Orbigny............. 28 — gibberula, Terq.!. 60 v 29aetb e" AT ka, Reuss sp... 34 — DAGOL TA FETE. =. 57 v 1A9aetb A spinulosa, Reuss........ 28 — EE PAC MO RME ER 56 v 16-18 w _— lavicata, d'Or een" 57 v 20 et 21 — oblonga, Mont. sp...... D8 ven 22-24 WeBBina rugosa, d'Orb............ 13 134 TABLE DES MATIÈRES. 2: SECTION : OS RACODES................. 81 APGILLÆECGIA GNU MSATS PEU 84 ct 88 CYTHERE Crbratd, FTert PERPREERPE 102 x1 13 a-c — ? lithodomoïides, Terqg.... 88 x 3a-d — "CHI TOI EEE RE 4923 xiv 44 a et b BIRD IMICOVRER EEE 84, 85 et 89 — Cuneiformis, Terq....... Aifxur 4aetb — arcuata, Münst. sp......... 89 — … ‘deleta; Terqi A CAC RNA 121 x1v 8 a-c = Cconcinna Men ee Cet e 93x19 ac — dispar, Terq........ 96 et 400 xr 8 a-e = MOrnICALA; MEL e ere creer 91 x 143 a-c =" EXCAVAIA, TETE 104 xu 3 aet b — linearis, Rœm. sp.......... 89 = CXOTMnAId, TETE EE RENE 417 x 49 a-f — lithodomoïdes, Bosq......... 89 —. “fabacea; Terg AL EC LEE 401 xx 414 a-c sn phase Tarq.. ere. 90 x 8a-c — flagellum, Terqg............ 144 xur 42 a et b M TUSTICARS TONER rc tie 94 x 12 ad —" flexuosa, Terd- 1:21". 4A18x1IV À a-c — strigulosa, Bosq............ 87 — fornicata, Terq............ 103 x1 46 a-e — subdeltoidea, Münst. sp..... 92 x 14 a-e — galeiformis, Terqg.......... 406x1m 9 a-c — — var. angusta... 93 x 18 a-d — geniculata, Terq........... 104 x À a-d —— —— — conformis., 93 x 17 a-e —— _ gibberosa, Terq.........1" 100 x1 7 a-c — — — infrà-dentata 92 x 16 a-d — bicroglyphica, Terq........ 109 xu 16 aetb — —— — suprà -den- —,2 ‘inflata, Tor. LA TRE LEE 108 x 43 a-d tata... 92 x 15 a-d — — var. gibba......,... 108 xu 15 aetb —“esubulata; Terq. 0... 91 x 11 a-e — "al. DiibAtA SEE 108 x11 A4 a-c CypripiNa corrugala, Reuss......... 118 À , intorta, Ter EEE Te ee Alf x 3 actb — druncala, Rouss........... 116 =. niricaia, TOME eee 118xiV 2 a-c CxeRIS: MUNIE EE 83, 87 et 90 — _irregularis, Terg.......... 104 x1 140 a-c — propinqua, Terq............ 87 x ka-c — Jonesi, Baird ... 86, 422 et 123 xiv 12 a-c CYTHERE, Müller... ,....... 84, 85 ct 98 — 4 Tabièla, ere Eee 4105 x 5a-c — "A DECISA TOTALE Re 108 x 412 a-c —— JRCTYMA Ter. ee. 107 xu 114 a-e = M alDIS TON ere rende A16xuw145 aetb — lamellosa, Terq............ 4119 xiv & a-c = CAE AIO EE 109 xu1 48 a-d — lumbricularis, Terq......... 105 x11 6 a-c — biangulata, Terq........... 104 xI1 2 ad — margaritifera, Terq........ 4229 xIV A4 a-c = DIE MOIT eh er AA2xum 6a-c — marginata, Terq........... 106 xn 7 a-e — bisinuafa, Terq.....,...... 103 x1 15 a-c = MMONMI MAN er creuses 413 xx140 a et b — CANTAL... AA2xur 8a-f — Mulleri, Münst......,.,..... 125 — ceratoptera, Bosq....,...... 122 xiv43 act b —.Mnudicosta; Ter: 4... 112xm7aetb — (CONNAIA, ÉOLT:-. 103 x1 17 a-c —\ iDuMerAla Tor... 117 xu1 18 aet b — conoidea, Terq......,..... AAA x 5 a-c _ olviformis, “Teri... 100 x1 5 a-c — . conspicua, Terq........... 120 xIV 6 a-c —.+, petricosa, Terq, 0..." 121 x1v 9aetb — ICONTACNAS TON 4 ue cs « A10x1m1 À a-d — prælonga, Terq........,.... A01 x1 9 a-e w = CONUIANIS, TOP eee ee. 106 x 8 a-c —. 'PIINCENBATONT. C7 11.0 143xim 9 ad — cordiformis, Terq.......... 4102 x3 12 ae — _ propinqua, Terq........... 415xim 43 — cornugera, Terqg........... 110 x 49 a-c —: D'OR TANT. Rest 107 xu 40 a — corrugata, Reuss Sp........ A18xu1 20 a-d —"', PAMDIA Teri NS ER re 4110 x 2 a-d —— CTONUIOSA, TOI. ue... 104% x1 48 a-c — retiformis, Terq,....4... 116xu1 16 ad Cvruere retiformis, var. semilunaris.. A17xu1 17 — senilis, R. Jones sp........ 115 xu1 A4 a-c ne Sienaid, Tor... eee de 105 xI1 4 a-e RS DiISerAa Ter. . 7.50. 10 120 xiv 7 a-c D Squemosa Ter. 727 102 xr 14 a-e — subdeltoidea, Münst........ 92 — subquadrata, Terq......... 100 x1 6 a-c D (CrODrAta Ter AN 9.2. 109 xrr 17 a-d AO PM NO NA RE Aikxin A4 — triseriata, Terq............ 1921 x1V 10 a-c — (TUMCAIG, DOS. EE: 116 tuberculata,wTerq:. TABLE DES MATIÈRES. 119 xiV 3 a-c an AUDE TOS A CL ee ei 120 xiv 5 a-c — vermiculata, Bosq.......... 106 DMPRRISS DEA ace ne se oc su 84 — ceratoptera, R. Jones..... 122 — SORA MR IONES ee 145 CYTHERELLA, Bosquet......... 84 et 93 — RischensmEerems 9% x 21 a-d — Jonesiana, Bosq......... 94 CYTHERIDEA, Bosquet..... 82, 85 et 123 — ClOnS AA Mere re ee 126 xiv 20 a-e — Hebertiana, Terq....... (ETS NT 27 — Nexas onda Mere 124 xiv 45 a-c Mulleri, Münst. sp. 86 et 125 x1v 19 a-d CYTRERIDEA oblonga, Terq......... 128 XIV — ovoides, Terq......... 127 xIV — pinguis, R. Jones....... 125 x1v — sexangularis, Terq..... 125 xIV — striatopunctata, Terq... 427 xiv — tuberculata, Terq...... 124 x1v CYrHERINA, Lamarck......... 90 et 125 — Mulleri, Reuss.......... 125 — intermedia, Reuss........ 125 — subdelloidea, Reuss....... 92 CXHAPAURA EBAY EE ee 85 LoxoCONCHA, G. O: Sars.... 84 et 94 — CUS TETE 95 x1 — GIDDETOSA MIEL 95 x —- rhomboides, Terq....... 95 x PARACYPRIS, G. O. Sars.... 82, 84 et 88 — Aqua ele 88 x Poxrocypris, G. O. Sars... 82, 84 et 87 — AMEN RE 87 x XESTOLEBERIS, G@. O. Sars..... 84 et 96 — aneustata, MTerg =... OI — OMUIUMEAIENT 1 SIG — piriformis, Terq...... 97 x1 — — var. fabacea 97 xt — — — obliqua 97 xt MEULAN. — IMPRIMERIE DE A. MASSON. 23 a-c 22 a-1 48 a-h A7 a-c 21 a-d 16 a-d À a-e 20 a-e 10 a-e 2 a-d À a-d 7 a-c 5 et 6 2 a-c 3 4-0 4 a-d s METIERS Abu T0 AS. a DOM PU Le LL te . LA dl CERN à; #1 pe 4 AS PLANCHE I. Figures 4 et 2. GLANDULINA oviformis, Terq.. p. 42. — 3} — lævigata, d'Orb., p. 12. — 4. DENTALINA filicosta, Terq., p. 43. — 5. NuBECcuLARIA cristellaroides, Terq., p. 1 — 6aetb. RoBurina nuda, Terq., p. 14. — Taetb. PoLysTOMELLA punctata, Terq., p. 46. — Bactb. — laminata, Terq., p. 16. rs — Yet 410. — teretiuscula, Terq., p. 16. — 1 a-c. RoTALINA communis, d'Orb., p. 17. — A9 a-c. — elegans, d'Orb., p. 18. — 13 a-6. — spissa, Terq., p. 18. — Aka-c — margariifera, Terq., p. 43. — ASa-c. — spectrum, Terq., p. 419. — AGa-c. — dimidiata, Terq., p. 49. — A7 a-c. — ambigua, Terq., p. 49. — 48-25. TRUNCATULINA variabilis, d'Orb., p. 20. — 26 a-c. — Rhodiensis, Terq., p. 21. Mém. N’IIl. Mém. dela Soc. Géol.de France. Gore D APE ON 24 PS Maubert hit. e Zmp.b ecquet, Pari Te erquem ad naturam del* FLE ie PES RL CS M aan. + Lt. TT pe ss ‘pis | ; re MERE AMIAUTAHREAT € me À morte rt 17 4. tien LALIUOMMEANT. à da £ A0 Apt Andre) à " CE 9 OT otaae aplamonk ‘0 — E 'T toddm “7 7 DT tt © BR pm. =} we: D A nÈT pin ? Nr GS $44 A ILTNE AE vh et 44 of 2 u? 2 ! e pee : "US . Û L LÉ bei he. u . : ie £ ! " +: M ee. v: TI k Fr Lo Su We” 13 se | ds - NÉ 4 e k LA 5%} | | ET x DST. a PLANCHE I. Figures 4 et 2. TRUNCATULINA infractuosa, d'Orb., p. 22. ) — 3 et 4. PLANORBULIKA megastoma, Terq., p. 23. — 5. — longiscata, Terq., p. 23. — G6a-c. ANOMALINA inflata, Terq., p. 23. — Ta. — gibbosa, Terq., p. 24. — Bua-c. —_ depressa, Terq., p. 24. — Ja-c. Rosauina discoides, d’Orb.. p. 2#. — A0Oa-c — globularis, d'Orb., p. 25. — lac — lalteralis, Terq., p. 25. — A2a-c — semipunclala, Terq., p. 26. — A13a-c — polystoma, Terq., p. 26. — dlka-r — biseriata, Terq., p. 26. — ASa-c — Maremii, d'Orb., p. 27. — A6 a-e — [talica, d'Orb., p. 27. — ATa-c. — rugata, Terq., p. 27. — AS a-c. — trocheata, Terq., p. 28. TIM SE Sene Il PI VI fnp Becquet, Paris. M: aubert th. Ai P f f È LEE TT (Le 121 He 5 Le : ; l TR ï Ne à k ï k.* | 2 n° dr "im L Tu ST à L A .. a ' 3 \ Pos: ï DT PALM ï #1 F } a D eh [Da ï L ” ; FE k = , . +: Du ï | , \ e | ; É D ENT L : ME ATARI 1 L L (Doit s is; 147 di" d tte | î k Vu TÈ Li x L Let 114 4 . . L 5 à 1 15r9 à 4.1 à DRE. AMEN 4: Hi t 7 tu 1 #1 4 EPS AMOR | tem Mbitarte RL Gé 0 MT Miwte : EE | fie "+ AA VRAIS # d Ward | ER DATE Se à f L \ . " « L Lœ Ai { | ME % Le 14 n . , è ( à d A À ju, RE à F . Û 4 EC 1 f (] r*4 à 4 Fey ee ad: " d " vi { de AT #4 M “Re L# 4 e dei : k CE 3 re k m 1 PLANCHE II. Figures 4-4. ASTERIGERINA Rhodiensis, Terq., p. 31. — 5-8: — hieroglyphica, Terq., p. 32. — 9aet b. Bozivina chrysalis, Terq., p. 33. — #0 act b. TexTiLARIA Rhodiensis, Terq., p. 35. — 11-19. PoLyMorRPHiNA pauperata, Terq., p. 38. — 20 et 21. -— prælonga, Terq., p. 39. — 22-30. —— amygdaloides, Terq., p. 39. — 31-33. - solidula, Terq., p. #0. — 34a et b. — oviformis, Terq., p. #0. — 35 ct 36. — undulosa, Terq., p. #1. — 37-39. _ Fischeri, Terq., p. #1. Mem. N°IIL. S°wérie. LI. PI VIL Tèrquem ad naturam del* Zmp.Pecquet, Paris. Maubert lit. = Cr Er ANRT LL = 2 4 “r à if L'R PM; à: VF AL UT entra NUS LE EU HAE arm NL A Qi bebe LR EE MANGEEU CT 1 pr 14 Lt if thienen CEE 1 > s 4 É Nr: 4 - k Ru € | d 21 F L Lu à PLANCHE IY. Figures 4-5. (GLoBuLina gibba, d'Orb., p. #3. — 6-8. — turbinala, Terq., p. #3. — 9-42. — oviformis, Terq., p. #4. — A3et1#. — irregularis, d'Orb., p. #4. — 15-18. GUTTULINA communis, d'Orb., p. #5. — A19aetb. — disciformis, Terq., p. #5. — 20-24. — racemosa, Terq., p. #6. — 25et 26. — centrala, Terq., p. 46. — 37aetb. — bulloides, Terq., p. #7. — 28-39. _— gravida, Terq., p. #7. — 10et #1. Testæ incertæ sedis, p. #8. Mem. N° IL. m dela Soc. Geol.de France. PI. IV. re LP PIX. 5 9 D 7 D - Zérquem ad naturam del* Imp Becquet Paris. Maubert th. D £ à : D LE Rs! PLANCHE Y. Figures 4 a et b. Bicocurina œquilabiala, Terq., p. 50. — ?actb. — 3aetb. — kaetb. — ÿet6. — Tactb. — Bactb. — Jactb. — A0a et b. — Aiactb. — A2 a-c. — A3 4a-c. — Aket15. — 16-18. — AJÿactb, — 20 et 21. — 22-24. — 25 a-c. — f6aet b. — 927aotb. — 28 aetb. — 29actb, — 304ct b. — 31 aetb. _ sacculus, Terq., p. 51. cuspidala, Terq., p. 51. SPIROLOCULINA nilida, d'Orb., p. 52. Grateloupi, d'Orb., p. 52. angulosa, d'Orb., p. 53. impressa, Terq., p. 53. interrupla, Terq., p. 53. rotunda, d'Orb., p. 54. depressa, d'Orb., p. 54. disparilis, Terq., p. 55. affixa, Terq., p. 55. grala, Terq., p. 55. TRiLocuLINA inflata, d'Orb., p. 56. incerta, Terq., p. 57. lævigata, d'Orb., p. 57. oblonga, Mont., p. 58. deformis, d'Orb., p. 58. squamosa, Terq., p. 59. subæquilateralis, Ferq., p. 59. angusta, Terq., p. 59. gibberula, Terq., p. 60. cassis, Terq., p. 60. costifera, Terq., p. 60. & : D rY Pi ue >< di : à NX as ë F Q Lo + E ù ES = a] É el ei = En v LD à Pi) © - Da — Re ne ê den à É& œ Drop) Lo Æ F À [eb] É F = = E Sa _ È QTbi se te S = a a Lei A 5 Gel - = ne E È RL) : ù top É LE DENT LE Le 4 Nr NE UN hr . a w , PLANCHE VI. Figures 4 a-c. TriLocuLina foliacea, Terq., p. 60. — Zaetb. _ plicata, Terq., p. 61. — 3-5. QuiNQUELOCULINA costata, d’Orb., p. 63. — 6 a-c. — plana, d'Orb., p. 63. _ 7-9. — elegans, d'Orb., p. 64. — A0a-c. — subcarinata, d'Orb., p. 64. — Mac. — aspera, d'Orb., p. 65. — A2a-c. _ oculus, d'Orb., p. 65. — A3et14. — variolata, d'Orb., p. 65. — Aÿet16. — irregularis, d'Orb., p. 66. — 47-19. —_ bulloides, d'Orb., p. 66. — 20 et 21. —— vulgaris, d'Orb., p. 66. Mem. N°IIL. BIT: DhSene AN CR IENIE Jerquem ad naturam del* ; {mp Becquet, Paris. Maubert litk. + - ‘ en e s « F | = 2 « À | [= | | : | s ; | PLANCHE VII. QUINQUELOCULINA triangularis, d'Orb., p. 67. Figures 1-9. bicarinata, d'Orb., p. 68. — 10 a-e. = — 11-14. — pulchella, d'Orb., p. 68. _ 15 et 16. — proxima, Terq., p. 69. 17-20. — Italica, Terq., p. 69. SSere Le Pl Je erquemn ad naturam del | np. Becquet, laris. Maubert lit. Av GMA: ï n 4.1) e | =00: MN. 1m VF uv uEE ANAL UD PE IC ANT LR) RAA PIN 0H ME d ET, pal menu > er SIM Mari triaet | À it CUYNANT, ALT TT L - LL” ; & LE! BC PLANCHE VII. < À nt | e ( . CE Figures 4-14. QuinqueLocurina depressa, d'Orb., p. 10500 — 42-15. _ sinuosa, Terq., p. 72. = 16-24. _ intricata, Terq , p.73. D = disciformis, Will, p. 73. — 23a. 7 canaliculata, Terq., p. 74. PR, "Nr Le | | « | | | | : LA « CA a | f PRE AL ES Mem.N° III. de la Soc.Geol. de France. PI VIIL. So ee El Ir ërquem ad naturam del* Imp.Becquet, Paris. Maubert lit. ETTIr: h & Pr IE (Le 7 » 3 Les e A AE PLANCHE X. Figures 4 a-d. PonrTocypris sagiltula, Terq., p. 87. — 2a-d. Paracyrris ? æqualis, Terq., p. 88. — 3 a-d. ArGILLÆ&CIA? lithodomoides, Terq., p. 88. — La-c. Cypris propinqua, Terq., p. 87. — 5 a-d. XESTOLEBERIS ovulum, Terq., mâle, p. 96. — 6 a-c. — — femelle, p. 96. — Ta-c. — angustala, Terq., p. 97. — 8 a-c. BairpiA phaseola, Terq., p. 90. — 9a-c. CYTHERIDEA Hebertiana, Terq., p. 124. — A0 a-e. LoxoconcuA rhomboides, Terq., p. 95. — AA a-e. BairpiA subulata, Terq., p. 91. — A2ad. — rustica, Terq., p. 91. — A3a-c — fornicata, Terq., p. 94. — A4 ae. — subdelloidea, Münst., p. 92. — A5ad — — var. suprä-dentata, p. 92. — A6a-d. — — var. infrà-dentata, p. 92. — ATae — — var. conformis, p. 93. — A18a-d — — var. angusla, p. 93. — A19ac — concinna, Terq., p. 93. — ?0a-e. LoxoconcrA gibberosa, Terq., p. 95. — 21 a-d. CYTHERELLA Fischeri, Terq., p. 94. Mém. N°IIT. PE 3° Série T1. PLXV. Împ Becquet, Paris. Meabert lite. d 1 ee PA? F r 4 il ET ’ Ji Le. ARE LAN be - x . (] L A = 7 10 4 « L AT 1 ; Le à ou , r Êer, Û 1 ufr S ; Fe 2 is * L Ï 7 - \ é (F l * ; race 4 "p ; n x l dl in ° , t x" + 0 ) © nl d P L 1 a L TER , M É ANA * Ft » ) Û "al RL Ur k L Pr . ; ÿ \i 4 { = . u D | w PLANCHE XI. Figures 4 a-e. LoxoconcHa æqualis, Terq., p. 95. — 2a-c. XESTOLEBERIS piriformis, Terq., p. 97. — 3a-c. — _— var. fabacea, p. 97. — k ad. — — var. obliqua, p. 97. — ba-c. CyrnerE oliviformis, Terq., p. 100. — 6a-c — subquadrata, Terq., p. 100. — Ta-c — gibberosa, Terq., p. 400. — Bua-e. — dispar, Terq., p. 100. — 9a-e. — yprælonga, Terq., p. 401. — AOa-c. — irregularis, Terq., p. 101. — AMAa-c — fabacea, Terq., p. 101. — A2a-e — cordiformis, Terq., p. 102. — A3a-c. — cribrata, Terq., p. 102. — Aka-e. — squamosa, Terq., p. 102. — A5 a-c — bisinuata, Terq., p. 403. — AGa-e, — fornicata, Terq., p. 103. — ATa-c — connala, Terq., p. 103. — AS a-c. — crenulosa, Terq., p. 104. Mer. N° III. Méem.de la Soc. Géol. de France. SX sobérie I, PI XVI ] à s “ À | L : P L { À L D: Zérgu em ad naturam del? mp Becquet, Paris. Maubert Lth M nu « mn: D”, . 1 1 Pur 1 1 1 En ñ « x = a : , . + ‘ , a | a à ; : : Ts ' 4 ‘ : VU 4 . E Figures 1 a-d. 2 a-d. 3 aet b. & a-e. 5 a-c. 6 a-c. 7 are. 8 a-c. 9 a-c. 10 a-c. AA a-e. 12 a-c. 413 a-d. 41% a-c. CyTuerE geniculata, Terq., p. 404. 15aetb.— 16aetb. — 17 a-d. 18 ad. 49 a-c. PLANCHE XII. biangulata, Terq., p. 104. excavala, Terq., p. 404. & signata, Terq., p. 405. | labiata, Terq., p. 105. * L lumbricularis, Terq., p. 105. | marginala, Terq., p. 106. conularis, Terq., p. 106. galeiformis, Terq., p. 406. proxima, Terq., p. 407. lacryma, Terq., p. 407. . abscisa, Terq., p. 108. D: inflata, Terq., p. 108. — var. plicala, p.108. — var. gibba, p. 408. hieroglyphica, Terq., p. 109. ; terebrata, Terq., p. 409. | amæna, Terq., p. 409. cornugera, Terq., p. 140. b Men. No IIL. BRIE Se See LL PLAN | fén de la Soc.Geol.de France. = Maubert th. {mp_Becquet, Paris é x da-d. CyrTuerEe contracta, Terq., p. 110. 2 a-d. 3 actb. 4 aetb. 5 a-C. 6 a-c. T actb. 8 a-f. 9 a-d. 10 aet b. 44. 19 aetb. 43. A4 a-c. 15 aetb. 16 a-d. 17. 18 aetb. 419 a-f. 20 a-d, PLANCHE XHi. - candida, Terq., p. 412. 4 radiola, Terq., p. 110. intorta, Terq., p. 441. cuneiformis, Terq., p. 111. ; . L conoidea, Terq., p. 411. biflexa, Terq., p. 112. nudicosta, Terq., p. 412. princeps, Terq., p. 143. 1 monile, Terq., p. 4113. | triplicala, Terq., p. 4114. ; » À flagellum, Terq., p. 114. . propinqua, Terq., p. 115. senilis, R. Jones sp., p. 415. affinis, Terq., p. 416. reliformis, Terq., p. 416. — var. semilunaris, p. 117. numerala, Terq., p. 417. exornala, Terq., p. 417. Æ. corrugala, Reuss sp., p. 118. L # Mem.N°lL. Serie, L.I, PL. XVII. € 3 0 so Maubert lt. Jmp. Becquet, Paris. Terquem ad naturam del : PLANCHE XIV. LI Figures 1 a-c. CYTuerE flexuosa, Terq., p. 4118. 2 a-c. intricata, Terq., p. 118. 3 a-c. tuberculata, Terq., p. 419. 4 a-c. lamellosa, Terq., p. 149. 5 a-c. tuberosa, Terq., p. 120. 6 a-c. conspicua, Terq., p. 120. 7 a-c. spinigera, Terq., p. 120. 8 a-c. deleta, Terq., p. 124. 9 aetb. petricosa, Terq., p. 124. 40 a-c. triseriata, Terq., p. 421. 41 ac. margaritifera, Terq., p. 122. 12 a-c. Jonesi, Baird, p. 122. 13 aetb. ceraloptera, Bosq., p. 422. 1# aetb. cristata, Terq., p. 123. 45 a-c. CYTRERIDEA hexagona, Terq., p. 124. 16 a-d. tuberculata, Terq., p. 124. 17 a-c. sexangularis, Terq., p. 125. 18 a-h. _ pinguis, R. Jones, p. 425. 19 a-d. Mulleri, Münst. sp., p. 125. 20 a-e. elongata, Terq., p. 126. 21 a-d. striatopunctata, Terq., p. 127. 22 a-1. ovoides, Terq., p. 127. 23 a-c. oblonga, Terq., p. 428. Mém. N° IL. LAABIPANIE érie 50 REXIV: : c.Géol.de France. Fr HAE 4 27 re L {Ii 4 Meuber rap Becquet, Paris. OCT 5 19 DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE MÉMOIRES | TROISIÈME SÉRIE. — TOME PREMIER. IE. MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS PAR MM. H. É. SAUVAGE et F. LIÉNARD PARIS AU LOCAL DE LA SOCIÉTÉ, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7 ET CHEZ EF: SAVY, LIBRAIRE BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 77 1879 ” "R D EVA 14 fi 1 { fl O10OS CU (U L'CUR r & e — (GENE : \ (10 fu [! y d NA MM 0S x ; Re 4 gas RS A" # : ee _ are LV. MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS MÉMOIRES SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE TROISIÈME SÉRIE. — TOME PREMIER. EX MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS PAR MM. H. É. SAUVAGE et F. LIÉNARD PARIS AU LOCAL DE LA SOCIÉTÉ, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7 ET CHEZ F. SAVY, LIBRAIRE BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 77 26779 : tRLE À, mr VE Le ae RE 4er # ne sé x TM (EF OM ra ITA à Le X nn A LV. MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS PAR MM. H. É. SAUVAGE #r F. LIÉNARD. — MO — 7 ————— PREMIÈRE PARTIE. — DU GENRE MACHIMOSAURUS ET DU GISEMENT DU MACHIMOSAURUS MOSÆ, L'ordre des Crocodiliens paraît avoir été largement représenté dans les mers de la fin de l’époque jurassique et dans les eaux saumâtres qui, pendant la période de transition entre l’ère jurassique et l'ère crétacée, ont formé les assises désignées sous le nom de terrain wealdien. Si, à l'exemple de M. R. Owen, on divise cet ordre en trois tribus, les Procéliens, les Prosthocéliens et les Amphicéliens, on constate que ce sont les Amphicéliens, c’est-à-dire les Crocodiliens chez lesquels les corps des vertèbres sont terminés en avant et en arrière par deux surfaces planes ou concaves, qui ont régné en maîtres pendant la longue période qui s’est écoulée entre le dépôt des premières couches jurassiques supérieures (1) et la formation des premières assises crétacées. Bornons-nous à citer à l’époque kimméridgienne les genres : Crocodileimus, Alligatorium, Atlligatorellus, Gavialinum, dans les schistes virguliens du Bugey; Ælodon, Sericodon (Steneosaurus ?), Machimosaurus, dans les terrains jurassiques supérieurs d'Allemagne; Stencosaurus, Metriorrhyn- chus, Machimosaurus, dans les étages kimméridgien et portlandien de France et d'Angleterre; Succhosaurus, Pholidosaurus, Macrorrhynchus, Goniopholis, dans les couches wealdiennes de France et d'Angleterre. (4) Nous comprenons sous ce nom le terrain kimméridgien, formé des étages séquanien, plérocé - rien, virgulien et portlandien. SOC. GÉOL. — 32 SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 4. ! t 9 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. Les Crocodiliens proprement dits, dont les corps des vertèbres sont terminées en avant par une surface concave, en arrière par une surface convexe, n'apparaissent que vers la fin de la période crétacée. Les Prosthocéliens ont été contemporains des Amphicéliens vers la fin de l’époque jurassique et aux premiers temps de l’époque crétacée, par les deux genres Strep- tospondylus et Cetiosaurus. Quant aux Amphicéliens, ils vivent pendant toute l’époque jurassique et disparaissent vers le commencement de l’époque crétacée. Des deux principales familles que l’on peut admettre dans cette tribu, c’est celle des Téléosauridés qui naît la première, par le genre Pelagosaurus du Lias supé- rieur de France, d'Allemagne et d'Angleterre. Par une espèce encore fort mal connue, les Steneosaurus, dont on retrouve les débris dans toutes les couches juras- siques, semblent apparaître pour la première fois dans les marnes infrà-oolithiques de Normandie. Les Zeleosaurus et les Teleidosaurus sont cantonnés dans le Fuller’s earth. Les Metriorrhynchus n'arrivent que plus tard, dans les premières couches de l’étage oxfordien. Ces genres ne sont pas les seuls que l’on doive rapporter à la tribu des Amphi- céliens, et, bien que leur place ne soit point encore déterminée d’une manière précise, il semble que l’on peut grouper près des Téléosauridés les genres que Jourdan a figurés sous les noms de Gavialinum, Crocodileimus, Alligatoriwm, Alligatorellus. Les Gavialinum, par leur museau étroit et allongé comme celui des Gavials actuels, rappellent les Téléosaures; les Crocodileimus sont, suivant M. E.-E. Deslongchamps, très-voisins des Ælodon et se font remarquer par la grande compli- cation de leur squelette dermique; par la forme du crâne et par les dents, l’AUi- gatorium, dont le dos n’était protégé que par deux rangées de plaques étroites, ressemble aux Caïmans de nos fleuves, bien que les analogies entre le genre perdu et les autres Reptiles fossiles soient difficiles à établir; il en est de même pour le venre Aligatorellus. Parmi les genres trouvés dans la partie supérieure des terrains jurassiques d’Al- lemagne, Hermann de Meyer a séparé, sous le nom de Coricodon (Sericodon) Jugleri, des dents provenant du Jurassique supérieur du Hanovre et qui paraissent pouvoir ètre assimilées aux dents de Sténéosaure que l’on recueille assez abondamment dans le Kimméridgien et le Portlandien de France et d'Angleterre ; ces dents res- semblent beaucoup aussi à celles que l’on désigne sous le nom de Machimosaure. Les deux genres Sténéosaure et Métriorrhynque, cités plus haut, peuvent être regardés comme les types de deux familles distinctes, caractérisées par la position du lacrymal et du frontal antérieur. Depuis les savantes recherches de M. E.-E. Des- longchamps, les genres qui composent les familles des Téléosauridés et des Métrior- rhynchidés sont parfaitement définis; il n’en est pas de même du genre Machimo- saure, qui, nous le verrons plus loin, doit prendre place dans la première de ces familles. MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 3 Ge genre Machimosaurus, où Madrimosaurus, a été créé en 1837, par Hermann de Meyer, pour des dents fortes, en cone mousse, à base circulaire, à couronne fortement striée, recueillies dans les terrains jurassiques supérieurs de Soleure et du Hanovre (1). D’après M. Maurice de Tribolet (2), les dents du Machimosaurus Hugii « varient énormément de grandeur d’après l’âge et les individus. En général » elles sont assez allongées, fortes, en forme de cone mousse, à base circulaire et » à couronne couverte de stries serrées, très-prononcées, souvent polystomes à la ». base et plus ou moins granulées à leur sommet. Leur position qui est primiti- » vement un peu oblique, devient verticale avec l’âge. Leur longueur varie de » 18-60°" et leur largeur de 8-22. D’après un exemplaire déposé au Musée de » Soleure, ces dents sortent dans une direction à peu près perpendiculaire de leurs » alvéoles. La couronne est brun-noir ou brun-clair par l'usure et est recouverte » d’un émail luisant ». Dans le même mémoire (3), M. de Tribolet décrit sous le nom de Teleosaurus (Steneosaurus) Picteti des ossements provenant du terrain ptérocérien inférieur de Soleure et dont quelques-uns avaient déjà été figurés par Pictet et Jaceard (4). M. M. de Tribolet met en synonymie du Steneosaurus Picteti le Madrimosaurus Hugii, Meyer, et le Teleosaurus Portlandi, Quenst. ; il figure, sous le n° 13 de la planche 11 de son mémoire, une dent de Machimosaure trouvée à Soleure avec des vertèbres, des côtes et des plaques de l’armure cutanée d’un Crocodile amphicélien ; il en conclut que tous ces ossements sont rapporlables au genre Machimosaurus, oubliant que des dents provenant certainement de Sténéosaures ont élé recueillies dans les mêmes couches (5). La dent figurée par M. M. de Tribolet appartient bien au genre Machimosaurus. L'École des Mines de Paris possède une dent étiquetée Machimosaurus Hugii et pro- venant du Jura blanc de Tonniesberg dans le Hanovre; cette dent, que l’on peut regarder comme typique, est absolument semblable à celles que l’on trouve dans la partie supérieure du Virgulien et à la base du Portlandien de Boulogne-sur-Mer, el dans le Virgulien du Hanovre et de Soleure ; l'examen de cette pièce nous a permis de comprendre le genre Machimosaurus comme l’avaitfait Hermann de Meyer. Ce genre n’était connu que par quelques dents recueillies dans la partie supé- rieure des terrains jurassiques, lorsque l’un de nous, étudiant les Crocodiliens décou- (1) Neues Jahrbuch für Mineralogie, 1837, p. 560 ; 1838, p. #15, et 1845, p. 310. (2) Recherches géologiques el paléontologiques dans le Jura Neuchätelois, 1° partie : Terrains juras- siques supérieurs (Mém. Soc. des Sc. nat. Neuchâtel, t. NV; 1873), p. 54. (3) Op. cit., p. 45. (4) Description des Reptiles et Poissons fossiles de l'étage virgulien du Jura neuchätelois, pl. 1v. (5) Ainsi que le fait remarquer M. de Tribolet (p. 52), sur la même planche et sous le nom de Teleosaurus Cadomensis, Cuvier a figuré des vertèbres de Téléosauriens provenant de Soleure et une dent que l’on doit rapporter au genre Machimosaure. 4 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. verts dans les terrains jurassiques de Boulogne-sur-Mer (1), décrivit à nouveau les dents du Machimosaurus Hugii et fit connaître, d’après leurs dents, quatre nouvelles espèces de la même localité. Par les M. bathonicus et M. Rigauxi, le genre remonte jusque dans les couches du Fuller’s earth et du Forest marble. Les dents trouvées dans les assises à Rhyn- chonella concinna (Machimosaurus bathonicus) sont ornées, à leur face externe, de quelques stries fortement accusées et s’élevant toutes jusqu’au sommet; les an- gles sont marqués par une strie un peu plus forte; la face interne porte des stries plus serrées, entre lesquelles s’en intercalent d’autres qui vont à peine au milieu de la hauteur de la dent; le sommet de celle-ci est comme guilloché. Les dents que nous avons indiquées sous le nom de Machimosaurus Rigauæi ont leur portion émaillée ornée de stries fines et serrées, remplacées sur les deux faces, vers la partie moyenne de la longueur, par des lignes onduleuses, vermiculées, auxquelles font suite jusqu'au sommet, qui est comme guilloché, des lignes un peu plus fortes et moins serrées que celles de la base de la dent; entre les stries prin- cipales, à la base, s’en intercalent quelques-unes qui ne s’élèvent qu’à une faible hauteur; les angles latéraux sont marqués, surtout dans le tiers supérieur de la hauteur de la dent, par une crête un peu tranchante, vers laquelle convergent les lignes de l'émail. Cette espèce est au M. bathonicus ce que le M. interruptus est au M. Hugii. L'un de nous a pensé, en effet, qu’il fallait séparer de cette dernière espèce des dents provenant du Portlandien inférieur, zone à Ammonites portlandicus, de Lor., et du Kimméridgien supérieur, zone à Thracia depressa, de Boulogne-sur-Mer, dents que l'interruption des stries à la face externe distingue au premier abord de celles qui chez le Machimosaurus Hugii occupent la même place aux mâchoires. La dent que l’on peut regarder comme le type de l’espèce est forte, allongée, à sommet obtus. La face externe est ornée, près de la base, de stries peu fortes, fré- quemment interrompues, composées de courtes stries placées bout à bout, dispa- raissant même à la partie moyenne de cette face; ces stries se continuent par une série de lignes fortes et tranchantes, jusque près du sommet, qui est granuleux. Les angles latéraux sont marqués par une arête assez forte et assez tranchante, qui n'est bien distincte que vers le tiers supérieur de la dent. La face interne porte de nombreuses et fortes stries, se continuant sans interruption jusque vers le milieu de la longueur de la dent; à ce niveau ces stries sont remplacées par des lignes vermiculées, granuleuses dans une faible étendue, après lesquelles elles se con- tinuent en ligne droite jusque près du sommet, qui est orné de granulations fines, nombreuses et vermiculées. Sur les dents de la série moyenne et latérale de l'inter- (4) H. É. Sauvage, Mémoire sur les Dinosauriens et les Crocodiliens des terrains jurassiques de Bou- logne-sur-Mer (Mém. Soc. géol. France, 2e sér., t. X, n° 2; 4874). MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 5 maxillaire, ou sur les premières dents du maxillaire, la face externe est lisse dans sa partie médiane. Les dents de la partie postérieure des mâchoires sont courtes et massives; les stries de la face externe sont interrompues (1). Cette espèce a été retrouvée par M. Struckmann dans la zone à Terebratula humeralis du Hanovre (2). Sous le nom de Machimosaurus ferox une dent recueillie dans l’étage kimmérid- gien supérieur de Boulogne-sur-Mer a été séparée du M. Hugüi (3). Sur cette dent, qui semble provenir de la partie postérieure des mâchoires, les angles latéraux ne sont marqués que par une strie peu prononcée et disparaissant rapidement. La face externe est ornée de stries fines et nombreuses, remplacées, un peu après le milieu de la hauteur de la dent, par quelques lignes courtes et tortueuses, auxquelles font suite des vermiculations à peine saillantes, se continuant jusqu’au sommet de la couronne. La face interne est parcourue par des stries plus fines et plus nombreuses, devenant vermiculées vers le milieu de leur longueur et se continuant jusque près du sommet. Dans la seconde partie du tome V de ses Recherches sur les Ossements fossiles, Cuvier décrit un fragment de mâchoire de Crocodile fossile trouvé sur la rive gauche de l'Yonne, près d'Auxerre. « Les deux branches, écrit-il, sont cassées; mais on voit en arrière le sommet de l'angle ou plutôt de l'arc où se faisait leur réunion et qui est creusé d’une grande fosse ou sinus, comme il y en a un, mais déprimé, dans le Gavial, qui pénètre d’un ou deux pouces. Ce fragment, sur une longueur de 0"20, contient de chaque côté la place de sept dents, et il y en a encore d’un côté les racines de cinq, contenant dans leur intérieur de petites dents de remplacement, comme dans tous les Crocodiles. Sa largeur en arrière est de 0®13, en avant de 0*09 ; sa hauteur moyenne de 0"04. Les proportions de cette espèce paraissent ressembler beaucoup à celles du Gavial ; on ne peut guère se tromper en déduisant de ces dimensions la longueur de l'individu ; elle devait être d’environ dix-sept pieds et demi (4). » Ayant pu, grâce à l’obligeance de M. G. Cotteau, étudier la pièce décrite par Cuvier, et qui est conservée au Musée d'Auxerre, nous ajouterons que la face buc- cale est presque entièrement plane, s’abaissant de chaque côté vers le bord alvéo- laire, situé sur un plan inférieur. Ce bord, large de 0"025, n’est point séparé par un sillon du reste de la mandibule. Au niveau de l’écartement des branches, la face buccale est profondément excavée. La pointe que forme la partie sym- physée s'étend beaucoup plus en avant sur la face inférieure que sur la face buccale. Les alvéoles, disposés presque en face l’un de l’autre, sont grands et { (1) H. É. Sauvage, op. cit., p. 50. (2) Der obere Jura der Umgegend von Hannover ; 1878. (3) H. É. Sauvage, op. cit., p. 52. (4) Op. cit., p. 147. Cette pièce est figurée pl. x, fig. 8, par dessus; fig. 9, par côté; fig. 10, en arrière ; toutes ces figures sont au tiers de la grandeur naturelle. 6 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. arrondis ; les dents, dont il ne reste que la base, sont grandes, arrondies, ornées de fortes stries, sans carènes latérales. La face inférieure de la mandibule est plane, brusquement coudée à l’union avec les faces latérales ; celles-ci portent de nombreux et grands trous nourriciers ; l’on voit des trous semblables à la face buccale, entre les dents. Par la manière dont se raccordent les deux branches de la mandibule, le fragment que nous venons d'étudier ne peut provenir d’un animal de la famille des Métrior- rhynchidés ; chez ceux-ci en effet, les deux branches de la mandibule se réunissent toujours en formant un angle fort aigu. Pour ce qui est des Téléosauridés, la partie symphysée est plus longue, tant chez les Téléosaures, les Pélagosaures, les Téléi- dosaures, que chez les Sténéosaures. Ainsi que nous le verrons dans le cours de ce mémoire, les Machimosaures seuls présentent une aussi grande brièveté de la por- tion symphysée de la mandibule; cette brièveté est caractéristique et ne se voit chez aucun autre Amphicélien. Bien que représentées par leur base seulement, nous pouvons voir que les dents ont tous les caractères des dents de Machimosaures. Nous décrirons dans ce mémoire, sous le nom de Machimosaurus Mosæ, l'espèce trouvée dans les marnes kimméridgiennes des environs de Verdun; malgré la ressemblance que présente le fragment de mandibule étudié par Cuvier avec la mandibule du H. Mosæ, nous ne pensons pas que l’on doive rapporter ce fragment à l’espèce précitée ; entre autres caractères distinctifs, chez le Machimosaure de la Meuse les deux parties symphysées se rejoignent au même niveau supérieurement et inférieurement, tandis que chez le Machimosaure de l'Yonne la pointe que forme la partie symphysée s’étend bien plus en dessous qu’en dessus. Il est fort probable qu’il faut rapporter ce fragment de mandibule au M. Hugii, dont des dents ont été trouvées dans les mêmes couches. D’après ce que nous venons de dire, l’on savait que le genre Machimosaure pa- raissait avoir fait sa première apparition à l’époque du Fuller’s earth, et qu’il devait prendre place dans la tribu des Amphicéliens, en acceptant l'assimilation proposée par M. Maurice de Tribolet. L'un de nous ayant pu étudier dans les collections du British Museum le crâne du Reptile que M. R. Owen à désigné sous le nom de Goniopholis crassidens, et constatant une similitude presque complète entre les dents de ce Reptile et celles que l’on rapporte au genre Machimosaurus, avait cru devoir écrire qu’il n'y avait aucun doute que le genre Goniopholis ne fût le même que le genre Machimosaurus, et que, cette dernière dénomination étant antérieure de quel- ques années, le Crocodile de Swanage décrit par Mantell devait porter le nom de Machimosaurus crassidens, Owen sp., 1841 (1). Tous ceux qui ont étudié les Crocodiliens de l’époque actuelle savent combien la forme, la dimension, l’ornementation, sont différentes suivant la place que les dents (1) H. É. Sauvage, op. cil., p, 49. MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 7 occupent sur les mâchoires; par contre, avec des dents presque semblables, les animaux examinés peuvent appartenir à des genres distincts. Jusqu'à ces dernières années, les dents du Machimosaure, les côtes, les vertèbres, les écussons dermiques peut-être, étaient seuls connus, et il est dès lors assez naturel que les dents étant génériquement semblables chez les Machimosaures et chez les Goniopholis, l’assi- milation ait été faite entre ces deux types, bien que ces Crocodiliens fassent en réalité partie de deux genres distincts ; ayant probablement mêmes habitudes, ré- gime semblable, habitat identique, même faciès général, ils devaient se rapprocher par leur dentition. Tel était l’état de la question lorsque nous pûmes étudier au Musée de Verdun de nombreux ossements découverts en 1859, par MM. Pierre-Alexis Bousson et Théodore Vautrin, dans un large et profond ravin entamant les marnes kimmérid- siennes de la côte de Daumont, à deux kilomètres au sud d’Issoncourt. Ces osse- ments, recueillis avec le plus grand soin par le Président de la commission du Musée de la ville de Verdun, ont été indiqués par lui dans un travail resté manuscrit et adressé à la fin de l’année 1876 au Ministère de l’Instruction publique {1). Ils proviennent d’un même animal et se composent de la mâchoire inférieure, de la plus grande partie de la tête, de vingt-deux vertèbres (Paxis, quatre cervicales, six dorsales, deux lombaires, une sacrée, huit caudales), d’une portion du bassin, de plusieurs côtes, de quelques fragments rapportables aux os des membres, et de vingt-deux écailles ayant fait partie de l’armure cutanée. La forme des vertèbres, la disposition des écussons, la composition de la tête, faisaient ranger à première vue ie fossile en question dans le grand groupe des Cro- codiliens amphicéliens, près des Téléosauriens; la forme et l’ornementation des dents ne permettaient pas de méconnaitre le genre Machimosaure, tel que l’a établi Hermann de Meyer, et l’espèce parait être voisine de celle que cet auteur a eue en vue en établissant le genre. Le Machimosaurus Hugii, quoique du même niveau, n'étant encore connu que par des dents recueillies isolément et qui ne sont pas identiques avec celles que l’on peut observer sur les mâchoires du Téléosaurien trouvé près de Verdun, il est impossible d’assimiler les deux espèces. Mais, avant d'étudier les affinités que les Machimosaures présentent entre eux et avec les autres Crocodiliens, il nous semble préférable de décrire les parties que l’on connaît du Crocodilien de Verdun ; après avoir mis ainsi les différentes pièces du procès, si lon peut dire, sous les yeux du lecteur, il sera plus facile de juger en connaissance de cause de la place systématique du Reptile que, dans les pages qui vont suivre, nous désignerons sous le nom de Machimosaurus Mosæ. Les marnes kimméridgiennes ou à Gryphées virgules du département de la Meuse, niveau de l'espèce en question, se montrent au jour entre Bar-le-Duc et Verdun, (4) Le Teleosaurus Mosæ, fossile des marnes kimméridgiennes de la Meuse, par M. Félix Liénard. 8 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. principalement sur le territoire des communes d’Issoncourt, de Rignaucourt et de Mondrecourt, villages contigus, dont le sol a fourni en abondance des débris de Téléosauriens, d’Ichthyosauriens et de Plésiosauriens, ainsi que des fragments de Poissons. » D’après M. Amand Buvignier, « le groupe des marnes à Gryphées virgules est composé d'assises argileuses ou marneuses, généralement grises ou bleues, plus rarement blanchâtres ou jaunâtres, alternant avec des calcaires blancs, légèrement grisâtres ou jaunâtres, terreux, subcompactes, plus ou moins marneux et gélifs. Ils sont presque toujours divisés en bancs peu épais, séparés par des lits de marne très-minces. » La plupart des couches argileuses contiennent des Gryphæa virqula en si grande quantité que ces coquilles y sont souvent plus abondantes que l'argile. Elles sont quelquefois agrégées en une lumachelle bleuätre ou rougeâtre, d’un tissu che et peu consistant. Les terres où affleurent ces argiles sont connues, dans la plus grande partie du département, sous le nom de terres à oreilles de souris. Lors- qu'elles se trouvent sur des pentes un peu rapides, la surface en est fréquemment sillonnée par des ravins nombreux, peu profonds et très-rapprochés les uns des autres, qui ont enlevé la végétation et mis à nu l'argile. Les parties ainsi ravinées forment de grandes taches bleuâtres qui se distinguent de très-loin, et qui mar- quent les affleurements de ce terrain au-dessous des calcaires portlandiens. On trouve souvent dans ces argiles des veines noirâtres, imprégnées de bitume en assez grande proportion pour brûler avec flamme. » Les assises calcaires sont quelquefois isolées dans les marnes; mais plus sou- vent elles sont réunies et forment entre les dépôts marneux des épaisseurs d'un ou plusieurs mètres. » À Dagonville, à Nixéville, à Souhesmes (nous devons ajouter à Issoncourt), et dans beaucoup d’autres localités on exploite comme pierre à bâtir des calcaires blanchâtres ou grisâtres, intercalés dans les marnes à Gryphées virgules. Ces calcaires sont presque toujours gélifs..… » Cette formation contient un grand nombre de fossiles dont le plus abondant est, sans contredit, le Gryphæa virgula, qui forme presque à lui seul des assises de plus de dix mètres. Elles y sont quelquefois mélangées d'un petit nombre d'autres Exogyres (Æ. spiralis, Goldf., Æ. awriformis, Goldf.), de Terebratula duplicata?, Sow., var., de Pecten Dyoniseus, Buv., d’Anomia Raulinea, Buy., etc.; mais de tous les fossiles qui accompagnent les Gryphées virgules les plus re- marquables sont les ossements fossiles que l’on a rencontrés dans toute l'étendue du département, à Montfaucon, à Montzéville, à Souhesmes, à Souilly, dans les environs de Pierrefitte, de Bar, de Mauvage, etc. Ils ont appartenu à des Ichthyo- saures, des Plésiosaures, des Crocodiles, des Tortues et à plusieurs espèces de Poissons. Dans les assises calcaires inférieures on retrouve plusieurs fossiles des PE À MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 9 » assises supérieures du Calcaire à Astartes : des Ptérocères, des Céromyes, des » Thracies, des Gervillies, des Natices, etc. (1). » En résumé, dans cette région, le tableau des diverses assises qui composent les étages jurassiques supérieurs est le suivant : Marnes noires. Calcaire géodique. Calcaires gris-verdâtres. J Oolithe vacuolaire. Calcaires suprà-jurassiques ou grès verdâtres. Calcaires poreux. Fromentelle. Pierre morte. Calcaires bréchiformes, Calcaires tubuleux. CALCAIRES DU BARROIS ou Calcaires gris-verdatres. De UIDPENS: Calcaires oolithiques. Calcaires cariés. Calcaires cariés. Calcaires gris compactes. Calcaires fossilifères. Calcaires Lumachelles. lithographiques. Calcaires lithographiques. Calcaire marneux. MARNES Argiles à Gryphées is RE 2 E Ce YP Argiles à Gryphées virgules (Machimosaurus Mose). KIMMÉRIDGIENNES. virgules. Calcaires marneux. 2 Calcaires blancs fissiles. Groupe supérieur. D I lithi reines Calcaires blancs oolithiques. Calcaires gris compactes. A ASTARTES. Argiles à lumachelles. Groupe inférieur. Argiles inférieures et calcaires jaunâtres, tantôt ter- reux, tantôt oolithiques. (1) Slatistique géologique, minéralogique, minérallurgique et paléontologique du dép. de la Meuse, pp. 356, 360, 366 ; 1852. Soc. GÉOL. — 3 SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 4. 2 2 MEMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 10 On... mem Mriaucourt. il £ one dis E G. PB: Ne A. Coupe géologique traversant le département de la Meuse, de Triaucourt à Thiaucourt, par Issoncourt. Beauzée. Seraucourt. Craie tuffeau. Gault, sables verts. Calcaires portlandiens,. Marnes à Gryphées virgules, Marnes et calcaires à Astartes, Rignaucourt. Issoncourt. © 2 = © = | En : ; ' - à 3 | 8 = L< re A 2 à 3 5 = & A À es. [R- 2 #5 : ii { 1 ! ; © C. Coral-rag. F. Oolithe ferrugineuse. O. Argiles oxfordiennes, B. Bradford-clay. La Marche-en-Woëvre. i + : ' RRRRRRR IN EEE UT 2 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 11 DEUXIÈME PARTIE. — DESCRIPTION DU MACHIMOSAURUS MOSÆ, F. Liénard sp. (1). Tête robuste, ayant approximativement 1"300 de long sur 0"580 de large à la partie postérieure. Museau robuste, assez allongé, plus long que le crâne, ayant environ 0°720 de long, arrondi, bombé, s’aplatissant peu à peu vers la région frontale; cet aplatissement est marqué un peu avant la terminaison du frontal principal; à partir de l’union avec le bord externe de l'orbite, le museau s’élève régulièrement, tout en restant déprimé, de telle sorte que la face supérieure du museau étant, au niveau de la terminaison du frontal antérieur, à 0140 du plan horizontal passant par les mâchoires, s'élève à 0"192 au niveau du milieu de la crête pariétale ; le museau, dilaté à son extrémité (0*162), puis rétréci (0"120), se dilate de nouveau graduellement, de telle sorte qu’au niveau de la dernière ou de Pavant-dernière dent la largeur est de 0*370. Frontal principal large et court. Frontal antérieur petit. Orbite petite, ovalairement allongée dans le sens transversal, dirigée un peu en dehors et en avant, regardant en dessus. Crête occipito-frontale devant être longue, très-étroite dans sa partie moyenne, mesurant environ 0340 de long depuis la naissance des fosses temporales jusqu’à sa terminaison en arrière. Tympaniques très-développés. Frontaux et partie supérieure des nasaux rugueux et garnis de profondes fossettes. Dents obtuses, coniques, dirigées à peine en dehors, en petit nombre, 40 environ à la mâchoire supérieure, DÉTAILS ANATOMIQUES, Face Supérieure de la téte, (PL Ge 4") Par la vue de Blumenbach, ce qui frappe tout d’abord, c’est la forme trapue du erâne, qui rappelle ce que l’on voit chez les Crocodiles et les Caïmans de l’époque actuelle. La crête pariéto-occipitale est longue et rétrécie; le crâne est cependant large, les fosses temporales étant grandes. L’élargissement de la tête en arrière du museau se fait progressivement ; la largeur maximum de la tête est approximative- ment contenue deux fois dans sa longueur. (4) Teleosaurus Mosæ, Liénard in Musée de Verdun, 12 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. D’arrière en avant, nous pouvons noter que le manche du Pariétal est très- étroit. Le Frontal principal est large vers sa partie moyenne; d’abord étroit en arrière, il s’élargit peu à peu jusqu’au niveau de la séparation des fosses tem- porales et orbitaires, puis son bord s’arrondit pour former la partie interne de l’or- bite jusqu’à son union avec le frontal antérieur; l’os se termine en pointe mousse en avant. Le Frontal antérieur est petit, un peu bombé, incliné en avant depuis la crête occipito-pariétale jusqu'à son union avec les nasaux; il est couvert de fossettes assez nombreuses, inégales, peu profondes, irrégulièrement disposées. La largeur maximum entre les orbites est de 0"115 ; le frontal entre dans la compo- sition du pourtour de lorbite pour une longueur de 0"048 environ, l’orbite ayant elle-même environ 0*075 de diamètre antéro-postérieur. Le Lacrymal manque sur la pièce que nous étudions; il devait être grand. Le crâne étant empâté à sa face supérieure, nous ne pouvons distinguer les Nasaux des Mazxillaires. L’Intermaæillaire s’élargit brusquement en avant et forme un large disque trans- versal; en avant et en dessus se voit l’ouverture antérieure des narines. La Fosse temporale devait avoir une forme ovalaire ; sa partie interne n’est pas conservée; le bord externe a 0500 de long. Cette fosse est ovalairement allongée ; l'angle interne et antérieur, au lieu d'être arrondi, ainsi qu'on le remarque chez la plupart des Téléosauriens, est presque droit, coupé presque carrément; l’angle pos- térieur et externe est arrondi, très-évasé ; la fosse temporale devait avoir approxi- mativement 0"400 de plus grande longueur et 0200 de plus grande largeur. Dans la fosse temporale, en arrière et en dehors, se voit une partie du Mastoïdien; cette partie est large, excavée; bordant cet os en dessous, se trouve le Tympanique, dont les ailes sont très-larges, ainsi que nous l’indiquerons plus loin. Face inférieure de la téte. (PI. I, fig. 1). La face inférieure de la tête a presque entièrement disparu, et nous ne connais- sons de cette région que la partie antérieure, depuis l'extrémité du museau jusqu'au niveau de l’avant-dernière dent, et une partie de l’arrière-crâne. En procédant comme nous l'avons fait pour la face supérieure, c’est-à-dire en étudiant les os d’arrière en avant, nous pouvons noter que l’Occipital basilaire est fortement bombé. La face inférieure du Tympanique est très-étendue d’arrière en avant, surtout dans le sens de la largeur; la partie postérieure en est fortement excavée en gouttière; l’autre portion est arrondie dans sa moitié interne et aplatie dans sa moitié externe; la partie interne et postérieure fait voir une facette articu- laire ovalaire, puis une sorte de gorge oblique ; le bord postérieur est arrondi. MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 13 Par suite de la grande obliquité de l’orbite, le Mastoïdien est entièrement caché. Le Jugal est long et étroit; sa partie postérieure n’est pas visible, par suite de la dilatation en forme d’aile du tympanique ; sa partie antérieure se prolonge un peu pour s’articuler avec le maxillaire ; la portion qui s’unit au tympanique est large, non obliquement taillée. Le Frontal postérieur est long et étroit. Les Palatins, dont la partie antérieure seule est conservée, sont minces, un peu élevés au-dessus de la surface des maxillaires ; la pointe de leur suture antérieure est à 0"450 de l'extrémité du museau. Face latérale de la téle. (BI NT, fig. 16) En regardant la tête par sa face latérale ou de profil, on est frappé de voir com- bien le crâne devait être aplati; le museau, bien que nous ne le connaissions que depuis son extrémité jusque vers le niveau du bord antérieur de l’orbite, est telle- ment déprimé, que le cràne ne devait pas être plus élevé que celui du Stencosaurus Larteti figuré par M. E.-E. Deslongchamps ; comme pour cette dernière espèce, l'inclinaison du museau sur le crâne se produit insensiblement. A son extrémité antérieure le museau se renfle faiblement, comme chez l’espèce précitée, puis s'incline et présente à la terminaison un renflement peu saillant, ayant très-proba- blement servi de point d'attache à une gibbosité analogue à celle que l’on voit chez les Gavials actuels. Au niveau de Particulation de l’intermaxillaire avec le maxillaire, en avant aussi bien qu’en arrière de cette articulation, le bord alvéolaire est interrompu dans un intervalle de 0"11 et dépourvu d’alvéoles ; ce bord alvéo- laire se relève régulièrement depuis la troisième dent maxillaire jusqu'un peu en avant de l'articulation maxillo-intermaxillaire. Au point le moins élevé du museau, un peu en arrière de l'articulation précitée, la hauteur du museau n’est que de 0050; elle atteint 0*080 au-dessus de la sep- tième dent maxillaire. Le bord alvéolaire est sinueux entre chaque dent; celles-ci sont longues et fortes ; la 7° dent maxillaire, par exemple, dépasse le bord de la mâchoire de 0"04%, cette dent ayant 0"026 de large. Face postérieure du crâne. Les tympaniques, l’occipital basilaire et les occipitaux latéraux sont les seuls os de cette région qui aient été conservés. Ainsi que nous l’avons indiqué, l’Occipital basilaire est fortement bombé; ses deux diamètres sont de 0135 et 0"115. 14 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. L’aile de l’Occipital latéral est fort saillante en dehors; sous elle se voit un pro- fond enfoncement, point de convergence de l’occipital latéral, du mastoïdien, du tympanique; au point où l’os se recourbe fortement, et sous l’aile occipitale, se trouve un large trou, qui donnait passage au nerf de la cinquième paire et aux vais- seaux qui l’accompagnaient. Le Tympanique est pourvu d’un condyle assez fort, latéralement placé, présen- tant une rainure, puis une poulie. Mächoire inférieure. (PL. IV, fig. 1.) Nous ne connaissons pas la partie la plus antérieure de la Mandibule, mais la mâchoire supérieure s’adaptant exactement sur l’inférieure, il nous est possible de savoir la longueur de celle-ci, 1350, la portion symphysée ayant 0"620 de long. Les deux portions se rejoignent au même niveau supérieurement et inférieu- rement. Les deux branches s’écartent beaucoup l’une de l'autre, de telle sorte que la mâchoire ayant 0"120 de large au niveau de la portion la plus rétrécie, la largeur est de 0220 à la hauteur de la symphyse, et atteint 0"510 dans la portion la plus large de la partie postérieure ; l’écartement entre les deux branches est de 0®400 à la partie postérieure. L’os est brisé à l’union du dentaire avec l’Operculaire. Ge dernier est faiblement concave ; sa pointe est à environ 0150 de la portion symphysée. Le Dentaire vient se perdre en pointe à 0"400 de la portion symphysée, qui est longue de 0"270. On remarque une cavité assez profonde et oblongue, dont le rebord externe est le plus saillant. La mâchoire se recourbe fortement dans sa partie postartieulaire ; on voit une forte tubérosité près de l’extrémité articulaire. Dents et alvéoles. Les alvéoles, à la mandibule, sont grands, arrondis, rapprochés, disposés en série à peine onduleuse. Les dents, dont la racine est très-longue, sont implantées fort obliquement d’arrière en avant; par suite de cette disposition, elles sont dirigées en dehors. À la mâchoire supérieure les dents sont bien moins obliquement implantées et presque verticales. Le plateau dentaire porte six dents, soit trois de chaque côté ; les deux alvéoles postérieurs sont énormes (0"040 de large) et placés l’un près de lautre; l’antérieur est plus petit (0"030 de large). Les dents du plateau dentaire sont implantées dans la mâchoire par une très-longue racine ; pour la deuxième dent, par exemple, la racine à ("100 de long, la couronne n'ayant que 0"035. MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 15 Les dents qui arment les mâchoires sont massives, obluses; les deux faces ne sont pas séparées par une strie plus forte que les autres. Toute la surface de la dent est couverte de stries fortes, saillantes, nombreuses, serrées ; le sommet est orné de granulations vermiculées, fines et nombreuses (PI. IV, fig. 2). Le remplacement de ces dents se faisait comme chez les Crocodiliens actuels, la jeune dent s’emboîtant dans le cône creux que présente la dent adulte. La pousse des dents était ininterrompue ; quoique l’animal que nous étudions soit très-adulte, l’on voit de nombreuses dents de remplacement en place dans l’alvéole trop grand pour les contenir. Atlas. Nous ne connaissons cette vertèbre que par une portion très-roulée et soudée avec l’axis ; elle ressemble à celle des Métriorrhynques. On doit rapporter aux pe- tites côtes de l’atlas deux pièces osseuses planes, s’amincissant vers les bords et ressemblant beaucoup aux pièces similaires du Teleosaurus temporalis figurées par M. Eudes Deslongchamps (PI. IT, fig. 6). Aœis. Le Musée de Verdun ne possède que le corps de cette vertèbre, c’est-à-dire qu’il manque à cette pièce toute la portion annulaire, brisée à la hauteur du canal mé- dullaire ; elle est du reste fortement roulée. Sa longueur est de 0"040. Cette vertèbre est allongée, près de sa partie antérieure se voit un faible tuber- cule destiné à l’articulation de la tête de la côte. La face inférieure, légèrement déprimée, présente une faible crête longitudinale, accompagnée de deux crêtes peu marquées ; c’est à l'extrémité de l’une de ces lignes que se trouve le petit tubercule dont nous venons de parler. Vertèbres cervicales. (PIE NÉ Gene PEN, ‘fig: 3-9.) Les vertèbres cervicales, au nombre de quatre dans la collection du Musée de Verdun, sont caractérisées par la faible longueur relative de l’apophyse épineuse, par la profondeur de la cavité qui sépare les deux apophyses transverses, par l’ap- parence costiforme de ces deux apophyses, par la largeur de la face inférieure du centrum, qui porte une forte arête longitudinale. Nous avons sous les yeux les 3°, 4°, 5° et 6° vertèbres de la série; toutes ces 16 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. vertèbres étant fort semblables les unes aux autres, nous nous contenterons d’en étudier une, la 3°, la mieux conservée; nous ferons toutefois remarquer que Papophyse épineuse devient progressivement plus longue de la 3° à la 6° vertèbre ; de plus, l’apophyse transverse du centrum, qui n’a que 0"035 de longueur à la 3° vertebre, atteint 0046 à la 6°, cette apophyse s’allongeant progressivement. La longueur de la 3° vertèbre est de 0"083 ; la face articulaire est peu concave, elliptique, la hauteur (0"088) étant supérieure à la largeur (0"072). La face infé- rieure, assez peu concave dans le sens antéro-postérieur, porte une arête très-sail- lante, de chaque côté de laquelle cette face est excavée jusqu'à l’apophyse trans- verse du centrum. Cette apophyse est en forme d’ovale allongé dans le sens de la longueur, et occupe à peine la moitié de la longueur de la vertèbre, étant placée plus près du bord antérieur que du bord postérieur ; une large et profonde gouttière la sépare de l’apophyse qui appartient à la portion annulaire. Cette apophyse, située au milieu de la longueur de la vertèbre, a la forme d’une côte un peu comprimée et lésèrement dirigée en avant. L’apophyse articulaire antérieure rejoint l’apophyse transverse de la portion annulaire par un bord mousse; en arrière, l’os s'incline fortement; il est, en avant, excavé entre cette crête et le bord. L’apophyse articu- laire elle-même est assez forte, prismatique et triangulaire; la facette est large et regarde en haut, en avant et en dedans; l’apophyse dépasse largement le niveau du bord de l’os. L’apophyse postérieure dépasse à peine le centrum, dont elle est sé- parée par une profonde échancrure; la facette articulaire en est large et arrondie. L'apophyse épineuse est longue, légèrement rugueuse, épaissie à son extrémité supérieure. Vertèbres dorsales. (PI. Gite 2 et 3; FL 9e. D'RETTE fig. 3 et 4.) Nous ne connaissons que six vertèbres dorsales, appartenant toutes à la partie moyenne de la région. Elles sont très-fortes; les faces articulaires sont ovalaires, la hauteur (0"112) l’emportant de beaucoup sur la largeur (0"085); ces faces sont presque planes. La face inférieure, fortement concave dans le sens de la longueur, est en forme d’arête mousse et se confond avec les faces latérales. Les apophyses transverses sont très-fortes, en forme de lame un peu aplatie dans leur partie anté- rieure, costiformes et arrondies dans leur partie postérieure; la face supérieure de l’apophyse est plane; la face inférieure est divisée en deux par un sillon longitudi- nal; l’apophyse s'étale en forme de large lame. L'apophyse épineuse est forte, trapue, moins longue que le centrum, à sommet moins élevé en avant qu’en arrière. La longueur d’une de ces vertébres est de 0"085. MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 17 Vertèbres sacrées. Il est probable que chez les Machimosaures, comme chez les Téléosauriens et chez les Crocodiliens, les vertèbres sacrées étaient au nombre de deux. Nous avons sous les yeux la première de ces vertèbres (PL. TTL, fig. 5). Le corps en est allongé, moins long toutefois que celui des dorsales (0®085). La face inférieure, arrondie, se confond avec les faces latérales, qui sont excavées d'avant en arrière. La face arti- culaire antérieure (hauteur, 0*074 ; largeur, 0095) est beaucoup plus grande que la face postérieure (hauteur, 0*056 ; largeur, 0"060). Le canal rachidien, très-large, est obliquement dirigé de haut en bas et d'avant en arrière. L’apophyse épineuse est peu large, mais longue. L’apophyse transverse est large à son origine ; son bord inférieur est mince, son bord supérieur très-large et épais ; ce bord s’élargit encore dans la portion qui s’articule avec l’ilion, cette surface d’articulation est large, la partie antérieure étant profondément excavée, la partie postérieure très-obliquement taillée de haut en bas et d’arrière en avant. Le bassin devait être relativement étroit à son union avec la vertèbre,; la distance qui sépare les deux extrémités de l’apo- physe transverse est de 0*340. Vertèbres caudales. (El Me 3"elnT) Nous ne connaissons que neuf vertèbres provenant de la région caudale. La manière insensible dont elles diminuent de volume, et la grande différence de lon- gueur qui existe entre elles, font supposer qu'elles étaient fort nombreuses, tout aussi nombreuses que chez les Crocodiliens actuels. Pour les vertèbres anté- rieures, la face inférieure est presque plane, les faces latérales étant elles-mêmes à peine excavées; les apophyses transverses, ainsi que lapophyse épineuse, sont fortes. La longueur d’une des vertèbres est de 0®060, la hauteur du centrum de 0"068, sa largeur de 0”075. Les vertèbres s’allongent peu à peu, tout en se rétrécissant; une vertébre de 0085 de longueur est comprimée ; les apophyses transverses sont faibles et com- primées ; la face inférieure est étroite, assez fortement concave ; deux crêtes sail- lantes la séparent des faces latérales ; la face articulaire, à peine concave, est ova- laire, sa hauteur étant de 0"068 et sa largeur de 0*060. À la longueur de 0"060 les vertèbres n’ont plus d’apophyses transverses. Les dernières vertèbres ont 0040 de longueur; les deux diamètres de la face articulaire sont de 0"018 et 0020. SOC. GÉOL. — 3 SÉRIE, T. IL. — MÉM. N° &. 3 18 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. Côtes. Le Musée de Verdun possède les 4°, 5°, 6° et 7° côtes cervicales de l’animal que nous étudions. La face externe de ces côtes est plane, la face interne légèrement excavée ; le bord inférieur, mousse et arrondi, est à peine incurvé (PI. IT, fig. 4 et 5). Nous ne connaissons des côtes dorsales que celles qui proviennent de la partie moyenne de la région; elles sont relativement faibles; leur face interne est assez fortement excavée; la partie de la côte qui s'appuie sur la facette antérieure de l’apophyse transverse est arrondie; l’autre facette est ovalairement allongée. Enfin, nous rapportons à la côte de l’atlas un os plat, qui, bien que mutilé, a 0110 de longueur (PI. IT, fig. 6). Os des membres. Nous ne connaissons que peu de chose sur les os des membres, représentés au Musée de Verdun par quelques fragments seulement. Le tibia est long de 0"410; le corps de l'os est arrondi, cylindrique, un peu aplati aux faces antérieure et postérieure. L’extrémité supérieure est arrondie dans son ensemble, aplatie transversalement ; l'extrémité inférieure est divisée en deux portions par une rainure peu marquée : la portion interne est arrondie; l’externe présente une partie articulaire rugueuse, obliquement taillée de haut en bas (PJ. I, fig. 4). Les os des pieds ne nous ont rien offert de spécial; nous ferons cependant re- marquer que les phalanges unguéales (PI. IT, fig. 7) sont relativement courtes et trapues pour un animal de la taille du Machimosaure. Écailles. Chez le Machimosaurus Mosæ les écussons qui doivent correspondre au niveau des membres antérieurs sont ovalaires dans le sens de la largeur; leur longueur est de 0085 et leur plus grande largeur de 0 "035 ; le bord externe est arrondi, mince et libre ; le bord antérieur, mince et tranchant, présente une large surface de glisse- ment; le bord postérieur est légèrement arrondi dans le sens transversal, plus épais que le bord antérieur; quant au bord interne, il est arrondi, peu étendu, et présente quelques rugosités destinées à l'articulation avec la plaque du côté opposé ; la surface supérieure de cette plaque est couverte de quelques fossettes assez grandes, plus marquées vers la partie antérieure. MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 19 Tout en conservant sensiblement la même forme, les écailles suivantes augmen- tent insensiblement de grandeur ; l'articulation, par le bord interne, se fait au moyen d’un engrènement solide, qui se voit nettement lorsque les écailles, ayant 0095 de longueur sur 0"050 de largeur, ont pris une forme plus ovalaire. Le bord interne, d’arrondi qu’il était d’abord, finit par devenir rectiligne sur les écailles de 0"145 de longueur et de 0"085 de largeur; on remarque en même temps que les fossettes sont beaucoup plus nombreuses, plus grandes, plus irrégulières. De même que chez le Teleosaurus Cadomensis, l’écaille est plus arrondie au niveau du membre postérieur, par suite de l'égalité plus grande de ses deux diamètres, le longitudinal et le trans- versal; toutefois, chez le Machimosaurus Mosæ, le bord interne de l’écaille, au lieu d’être presque rectiligne, pour permettre une union intime avec l’écaille du côté opposé, est arrondi, de telle sorte que, du moins dans cette région, l’union devait être beaucoup moins solide que chez les autres Téléosauriens. L’écaille que nous figurons (PI. III, fig. 8) a 0"13 de long sur 0"10 de large. Nous regardons comme ayant fait partie du bouclier caudal des écussons assez fortement pliés dans le sens transversal. Certains de ces écussons ont assez exacte- ment une forme losangique, les angles interne et externe étant toutefois arrondis; le bord interne présente des rugosités articulaires, preuve que ces écussons s’arti- culent latéralement entre eux; de l’angle antérieur, plus saillant que le postérieur, s'élève une carène qui s’étend sur les deux tiers environ de la longueur de la face superficielle et se termine par une sorte de crochet mousse. D’autres écailles, enfin, beaucoup plus petites que toutes les autres (0*045 de longueur sur 0”045 de lar- geur), sont irrégulières, triangulaires, et présentent une pointe dirigée en arrière ; leur milieu est fortement bombé en une carène saillante, de chaque côté de la- quelle l’écusson porte quelques fossettes larges et irrégulières. Bien que cet écusson ressemble beaucoup à celui du Diplocynodon gracile, que M. L. Vaillant regarde comme un écusson du bouclier cervical, nous sommes plutôt disposés à penser qu’il faisait partie de la série caudale. 20 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. TROISIÈME PARTIE. — DU GENRE MACHIMOSAURUS ET DE SES AFFINITÉS ZOOLOGIQUES. De l’étude que nous venons de faire des diverses parties connues du Machimo- saurus Mosæ, il résulte que cet animal doit prendre place dans la famille des Téléo- sauridés. Bien que la partie antérieure des orbites manque, il est certain que leur bord antérieur devait être formé par des lacrymaux fort développés. La pièce osseuse qui borde en dehors la partie antérieure du frontal principal est certainement le frontal antérieur ; en prolongeant le bord externe de cet os, on voit que le lacry- mal était tout aussi grand que chez les Téléosauridés. La forme du plateau dentaire rappelle du reste ce que l’on remarque chez les Téléosauridés, et ne ressemble pas à ce qui existe chez les Métriorrhynchidés. La forme courte et trapue du crâne, la force et la brièveté du museau, éloignent de suite les Machimosaures des Pélagosaures et plus encore des Téléosaures. Les Sténéosaures ont tous le museau beaucoup plus allongé, à part une espèce à peine connue, le Steneosaurus Boutillieri, Desl. Cette espèce, représentée seulement par un fragment trouvé dans la Grande Oolithe d’Arromanches, indique un animal dont le museau était, relativement aux autres Sténéosaures, très-fort, très-robuste et proba- blement raccourci; si, à l'exemple de M. E.-E. Deslongchamps, l’on assimile toute- fois à cette espèce le Stencosaurus Oxonensis du Cornbrash d'Oxford, le Machimo- saure s’en séparerait encore par sa tête beaucoup plus courte. Par son crâne trapu, le Machimosaure n’a de ressemblance qu'avec le Teleido- saurus Calvadosi, Desl., du Fuller’s earth de Normandie. La forme des dents, qui sont toutes massives, obtuses et arrondies, et non grèles et comprimées, la configuration du plateau dentaire et de l'extrémité du museau, la disposition des orbites, l’absence de larges sillons à la partie inférieure de la région maxillaire de la mâchoire supérieure, la brièveté de la portion symphysée de la mandibule, sont autant de caractères qui doivent faire distinguer les Machimo- saures des autres Téléosauriens. Ce genre peut dès lors se caractériser de la manière suivante : Genre MaciIMosAURUS, Uermann de Meyer, 1837. Museau court, fort et robuste, déprimé dans toute sa longueur et très-fuyant. Dents rapprochées, peu nombreuses, mais très-fortes, obtuses, coniques, fortement strices, à coupe circulaire, ne portant pas de carènes sur la portion émaillée. Extrémité du MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 21 museau élargie en palette, nettement séparée, à peine tronquée à son extrémité, à peine relevée au-dessus du plan formé par les maræillaires; région intermaæillaire assez longue. Région maæillaire cylindrique en avant, s’élargissant fortement et con- tinuant insensiblement la ligne frontale. Os nasaux étendus. Frontaux antérieurs petits. Frontal principal étroit, ne faisant partie de l'orbite que dans une faible por- tion de son étendue, marqué de fossettes peu nombreuses et peu profondes. Orbites diri- gées à peine de côté, petites, circulaires. Crâne court, sans doute déprimé. Arcade fronto-mastoïdienne assez forte, ne portant des fosseltes que vers ses attaches avec le frontal principal. Fosses temporales larges, assez courtes, arrondies en avant, de forme carrée en arrière. Partie inférieure de la région maæillaire supérieure peu bombee, présentant une faible dépression vers les palatins, qui sont assez bombés et assez grands. Partie symphysée de la mandibule courte, ayant au plus le tiers de la lon- gueur de la mandibule. Bien que prenant place dans la famille des Téléosauridés et dans le voisinage du genre Teleidosaurus, le genre Machimosaurus présente un certain nombre de carac- tères importants qui semblent faire transition entre les deux familles des Téléosau- ridés et des Métriorrhynchidés d’une part, et d'autre part entre les divers genres que comprend la famille des Téléosauridés. Lorsqu'on examine la tête du Machimosaurus Mosæ, on est frappé au premier abord, non-seulement de la grandeur de cette tête, mais encore de sa forme courte et massive, qui rappelle bien moins celle des Téléosaures et des Sténéosaures que celles de quelques Crocodiliens vivants, tels que le Molinia Schlegeli et sur- tout le Crocodilus (Philas) Johnstoni d'Australie. Si nous prenons en effet l'indice céphalique du crâne du Machimosaure, c’est-à-dire le rapport de la longueur à la largeur, la longueur étant égale à 100, nous trouvons que cet indice est 40; dans quelques espèces vivantes et fossiles sa valeur est : LP EP CT I DORA PRO PAPODEE DRROE PELOSR « 40 Del OS OL RISE ARTOMENSIS PEER STONE MAT Lin à ne fee San oies aies ee clerete 31 SCASUOS LA 0 0 de à SPC TE PO D EP EE NE 29 Iso Casse ee 8 088 RON TANT EEE PE SERRE CHE 40 RORTORTRURERUSEDIAURDIE ENS DNS 2 em de na ec uo mes Se +» see 28 — SUD OC ULTOSU SEEN ie le lai let eleleis sinlela she lotte Ie ere 36 GTA RESORT RS LE ae ee eee 50 ET OS ER A ND de ne AU nie me fs eus ae 50 WOSMNTEX DRE POP RE ERP ET PET RE TEL LA RD DUC UT CUS RER EL ET Et eos eee lee etais esse 40 A 0 CD CUNO A DO ee ae dose codage case ee » oo [a — LOUE oe Fes HOME ie CORÉEN RSS EE SES 46 RO TO NME PES PTS EEE UNS = ve aie te Sable le œioleie diaja eo iele eee eo aie ee tale 50 = — ROUE) EG EE CAR PR ER RP EE 46 29 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. On peut voir par ce tableau que certaines espèces à museau très-allongé, telles que le Teleosaurus Cadomensis, ont cependant un indice céphalique sensiblement égal à celui d’autres espèces dont le museau est beaucoup moins prolongé {Metrior- rhynchus Blainvillei), le crâne étant chez la première espèce relativement plus large à sa partie postérieure que chez la seconde. Chez le Machimosaurus Mosæ, la lon- gueur du museau, c’est-à-dire la distance entre l'extrémité de la mâchoire et la partie antérieure du frontal antérieur, atteint la moitié de la longueur de la tête. Celle-ci étant supposée égale à 100, la longueur du museau sera, chez les espèces suivantes, de : Machimpsquwrus Moss 2 te ce ne: docs tas ste DC RUE 50 Slencosaurus megtetorrhynehas", 5, Je HR RTS Re Res 53 Téleidosaurus Calvadost ARS M suce eee 60 Metriorrhynchus Blainvillei 4, rent ma Me 70 Crocodilus oulgaris (très-adulte)..,6.4s,. 2042 RE 58 — — (jeune) .....,.. ss UMr ter RERO, 54 — MANADAIUE ne: 00 mr Tone NC ee der CT ES 50 = MO SDIMENELE PE estate es sa ete sm ne see ee RSR CE 66 — POLE NS 6 sets be Las e eee DEC RE RE 57 — Moreleti (jeune)........ sf TL RNCS DUR 50 — GOUIUS 4 lens csmerreses se MON D Oh Di Re 57 in CORRE es Rae 2 te Ale APT er 70 Aigator Missisripensts 5e rer Re el a CE. 52 — — (tré joua] 25 Te MO GR CET RER 38 — PORCIUTAS, , enmnarenecs es ae AS AR a TES 94 = : “80l6r0pS QAR NS ANR RER PE 48 Ganialu Ganyelious Lie hrs tan NET COR Re 76 Chez les Téléosaures (T. Cadomensis, T. gladius), les Pélagosaures (P. typus), les Sténéosaures (S. £dwardsi), le museau se continue directement avec la ligne fronto- maxillaire. Il existe bien chez le Steneosaurus Larteti, du Fuller’s earth de Norman- die, une légère dépression au niveau de l'union supérieure de l’intermaxillaire et du maxillaire ; mais chez le Machimosaure, au niveau du diastème qui sépare les dents maxillaires des dents intermaxillaires, l’on constate, par la vue de profil de la tête, une dépression bien marquée, suivie d’un brusque bombement de l'os intermaxil- laire, bombement que nous ne voyons chez les espèces fossiles que dans le Steneo- saurus Larteti; chez le Machimosaurus Mosæ cette portion est fuyante, quoiqu'elle paraisse avoir été un peu relevée chez les Metriorrhynchus brachyrhynchus et M. hastifer figurés par M. K.-E. Deslongchamps. Chez les Métriorrhynques dont on connaît la tête entière /M. Blainvillei, M. superciliosus, M. Moreli), la région intermaxillaire étant très-longue, l’intermaxillaire présente une pointe prononcée, puis s’excave fortement, pour se relever à l'extrémité du museau, de telle sorte que l’ouverture antérieure des narines est logée dans un long "4 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 23 espace. Il n’en est pas de même pour le Machimosaure; chez cet animal la région intermaxillaire est fortement bombée, puis présente une faible dépression, suivie d’une surface arrondie formant l’extrémité du museau; il en résulte que l’ouverture antérieure des narines devait être étroite, de forme probablement arrondie, comme chez les Téléidosaures, et non ovalairement allongée, ainsi qu'on le remarque chez les Métriorrhynques. Contrairement à ce que nous voyons chez tous les Téléosauri- dés, le museau ne se relève pas en une pointe, qui est très-développée chez cer- tains Crocodiliens jurassiques, tels que le Teleidosaurus Calvadosi, le Steneosaurus Larteti, et d’autres espèces encore; il n'existe qu'une surface bosselée, qui donnait peut-être attache à un tubercule cartilagineux analogue à celui que l’on observe chez le Gavial du Gange. | La forme du plateau dentaire vu par la face buccale est, dans son ensemble, arrondie et non allongée comme chez les Métriorrhynques ; bien que semblable à ce que l’on voit chez les Téléosauridés, ce plateau n’est pas cordiforme comme celui des Téléosaures (T. Cadomensis) ou de certains Sténéosaures /S: Larteti). De même que chez les Métriorrhynques (M. Moreli, M. Blainvillei, M. supercilio- sus) et que chez le Teleidosaurus Calvadosi, Vintermaxillaire ne porte que 6 dents, 3 de chaque côté, tandis que chez une espèce du même genre Téléidosaure, le 7. Joberti, et chez tous les Téléosaures et les Sténéosaures, l’intermaxillaire est armé de 8 dents; il en est de même chez beaucoup de Crocodiliens actuels {Crocodilus vulgaris, C. Schlegeli, C. Johnstoni, etc.); le nombre de ces dents peut même aller jusqu'à 10 /Gavialis Gangelicus, Crocodilus marginatus, C. paci/icus, C. acutus, C. Moreleti, Alligator sclerops, À. Mississipensis, etc.). Le nombre des dents de l’inter- maxillaire paraît, du reste, être sujet à varier. M. E.-E. Deslongchamps à figuré en effet, sous le nom de Séencosaurus Oxonensis, de la Bèche, une mâchoire sur la- quelle existent 4 alvéoles du côté gauche et 3 du côté droit. Le museau est arrondi à son extrémité, comme celui des Crocodiles ; de même que chez ceux-ci et chez tous les Téléosauridés et les Métriorrhynchidés, et contrai- rement à ce que l’on voit dans le groupe des Caïmans, il existe un diastème; cette barre est grande; il y a en effet un espace de 0"115 entre la partie centrale de la troisième dent intermaxillaire et le centre du premier alvéole maxillaire. La région intermaxillaire est bien plus courte que chez les Crocodiles actuels ; chez un Crocodilus vulgaris de Cochinchine, par exemple, dont la tête a 0370 de long, la longueur de l’intermaxillaire est de 0073, ce qui, pour un animal de la taille du Machimosaurus Mosæ, donnerait 0*267 pour la longueur de cet os ; or chez l'animal fossile il a au plus 0*140 de long; il est toutefois proportionnellement moins court que chez les Téléosaures (T. Cadomensis) et que chez certains Sténéo- saures {S. Larteti). Une partie de la suture maxillo-intermaxillaire ayant disparu à la face buccale, nous ne savons pas si cette suture remontait vers la partie antérieure du museau, comme chez tous les Téléosauridés et les Métriorrhynchidés, contraire- 24 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. ment à ce qui existe chez les Crocodiliens et les Gavials. Chez ces derniers, la pointe très-aiguë formée par la sulure maxillo-intermaxillaire arrive jusqu’au niveau de la 7° dent maxillaire; chez les Crocodiles, cette pointe est beaucoup moins marquée et se termine en général entre la première et la deuxième dent maxillaire {C. mar- ginatus, C. Schlegeli, etc.), parfois même au niveau de la seconde dent (C. paci- ficus), bien que chez certaines espèces (C. Moreleti) la suture soit presque droite et n’arrive qu’au niveau de la première dent. Cette dernière disposition est celle que l’on voit chez les Caïmans, chez lesquels la suture maxillo-intermaxillaire est en ligne droite ou à peine flexueuse. Par suite de la brièveté de l’intermaxillaire, la distance qui sépare la pointe des palatins de la suture maxillo-intermaxillaire est plus grande que chez les Crocodiliens actuels, mais moindre que chez les Téléo- sauridés et les Métriorrhynchidés. La portion comprise entre le bord dentaire interne du maxillaire et le bord xxterne du palatin est, chezle Machimosaurus Mosæ, beaucoup plus étroite que chez ‘es Crocodiliens actuels et que chez les autres Amphicéliens. Il est aussi à noter que ie maxillaire forme une pointe entre les palatins, disposition que l’on voit chez les Métriorrhynques, mais qui n'existe ni chez les Téléosauridés, ni chez les Crocodi- liens de l’époque actuelle. Chez tous les Alligators, en effet, et chez les Crocodiles, la suture palato-maxillaire est arrondie en avant, excepté chez le Crocodilus Schlegeli; cette suture forme une pointe fort aiguë chez le Gavial du Gange. Chez quelques espèces actuelles, la longueur de la tête étant prise pour 100, la distance entre la suture maxillo-intermaxillaire et la pointe que forme la suture maxillo- palatine est de : Crasodilus acuius:. ns PEU RE Rire 23 — DUITUTLS ue see SSH de sie nu Del OR RS ER S 41 — — Atbssadulle)., 2 524, sat ns Ne RS 16 — Morel. ns os asT ne e d 2e DReee R R P CRES 24 — MANTINANS es sem msn tue RANCE ES 17 —— DOOUROUS à 8h 0 ete na ee ele St VS NT ST Pa ee ND es see 19 — Sohlagelis CEROART SRE DORE SET 25 Alligator selorops <. à 44 tisane ain teiet HONTE 43 — ,ppunchHalus Sn ne tar bete seen OR 18 Gavialis Gangehifus.. il... , canne nets ecnane ee Cu EE 39 Chez les Téléosaures les dents sont longues, grèles, arquées et subulées. Chez les Sténéosaures elles sont peu fortes, souvent courtes, tranchantes sur les côtés, ornées de stries longitudinales fines et saillantes. Les dents des Pélagosaures et des Téléi- dosaures sont petites, tranchantes, striées suivant leur longueur. Chez le Metrior- rhynchus litioreus de Boulogne-sur-Mer, espèce voisine du #. hastifer du Hâvre, les deuts sont fortes, un peu comprimées, ornées de stries fortes et un peu espacées ; MÉMOIRE SUR LE ‘GENRE MACHIMOSAURUS. 25 les angles latéraux sont arrondis; ces dents ont quelque ressemblance avec celles des Machimosaures, qui sont fort semblables à celles des Crocodiles actuels. Parmi les genres du terrain jurassique supérieur, l’espèce décrite par Hermann de Meyer sous le nom de Sericodon Jugleri, et dont on ne connaît que quelques dents, paraît intermédiaire entre les Métriorrhynques et les Machimosaures. Chez ces derniers, les dents sont implantées verticalement et non dirigées de côté et en dehors, ainsi qu'on le voit chez les vrais Téléosaures. De même que chez les Sténéosaures et les Métriorrhynques, elles se correspondent et ne sont pas disposées en série alterne, comme chez les Téléidosaures et surtout chez les Téléosaures. Elles sont fort peu nombreuses : 6 à l’intermaxillaire, 3? à la mâchoire supérieure et environ 32 à la mandibule; ce qui donne 70 pour la formule dentaire. Ce nombre se rapproche de ce que nous voyons chez les Crocodiles actuels et chez les Alligators (1), mais il est bien inférieur à ce que nous connaissons chez les autres Amphicé- liens. D'après M. E.-E. Deslongchamps, le Teleidosaurus Calvadosi, qui est l'espèce : dont le nombre de dents est le moins grand, a pour formule dentaire 86, et les deux Métriorrhynques chez lesquels cette formule est la plus faible, les M. brachy- rhynchus et M. hastifer, comptent 84 à 86 et 88 à 90 dents; le nombre des dents est de 104 à 106 chez le M. Blanvillei, de 110 à 112 chez le M. Moreli, de 112 à 114 chez le M. superciliosus. Il y a loin du nombre des dents chez le Machisomaure à ce qu’il est chez les Steneosaurus Edwardsi (112 à 114 dents\, S. Oronensis (120), S. Larteti (128 à 132), S. megistorrhynchus (148 à 152), et surtout chez le Teleo- saurus Cadomensis, chez lequel il s'élève à 200. Pour ce qui est de la mandibule, nous avons déjà noté la brièveté de la portion symphysée, brièveté qui ne se voit chez aucun autre Amphicélien; le rapport entre la longueur de la pariie symphysée et celle de la mandibule est en effet seulement de 32 chez le Machimosaure, tandis qu’il atteint 40 chez le Teleidosaurus Calva- dosi, 50 chez le Metriorrhynchus Moreli, etmême 70 chez le Teleosaurus Cadomensis. Très-faible chez les Caïmans, souvent plus élevé chez les Crocodiles, cet indice mandibulaire est grand chez le Crocodilus Schlegeli, que l’on a considéré comme devani renirer parmi les Gavials, et chez les Gavials proprement dits /Gavialis Gangeticus), ainsi que le montre le tableau suivant (2) : AC POCACUTIS ES LE dei se 0 bior De OE DAOMOMEE PIMAEEARIE 15 — SAIT SR voûte céte do 0 dt bo 0 0 DD 0 AE CE DIE OEIR OR 20 — MISSSS DESSERT relie nel corse tniaeletre 18 (1) Chez quelques Crocodiliens actuels le nombre des dents est représenté par les chiffres suivants : Crocodilus marginatus, 68; C. Moreleti, 68; C. pacificus, 66; GC. aculus, 66; C. vulgaris, 66; C. Schlegeli, 80 ; C. Johnston, 70 ; Alligator sclerops, 72 ; A. Mississipensis, 80 ; Gavialis Gangeticus, 90. (2) Ce tableau exprime la longueur de la partie symphysée de la mandibule comparée à la lon- gueur de celle-ci supposée égale à 100. SOC. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 4. 4 26 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. Grocodilus'aculus.. 1... 1... RTE LM OMR ER RINS EE eine 15 = Morelele re ect pee et As bte htee * rot le — DOCINLUS Eee A le TS 3 MR Nes Se 15 — MANJNOIUS nee es cer CET CS CET EEE 45 —— DUIJAMS ER cecreres ete RE LTCe “-rrecee TRS 45 — DDC ben diner Hnliatiod ins Bot hr sm vas 41 Guviaistiangenous eee tech ree encens 54, » 0160 De l'examen des chiffres donnés, il n’est point nécessaire de faire ressortir que sous le rapport de l'indice symphyso-mandibulaire, comme sous bien d’autres rapports, les Téléosaures sont de véritables Gavials amphicéliens, tandis que les Machimosaures se rapprochent plus des Crocodiles et de certains Alligators. Pour en revenir à la face supérieure du crâne, nous notons chez le Machimosau- rus Mosæ la brièvelé du frontal principal, qui rappelle ce que l’on voit chez les Téléosaures ; de même que chez ceux-ci et que chez les Sténéosaures, l'extrémité antérieure de l'os s'étend peu en avant du rebord antérieur des orbites, contraire- ment à ce qui existe chez les Métriorrhynques ; cette brièveté du frontal principal rappelle ce que l’on voit chez les Gavials et les Caïmans de l’époque actuelle, con- trairement à ce qui existe chez les Crocodiles. Le frontal antérieur, différent de celui des Crocodiles et des Caïmans, ressemble tout à fait à celui des Téléosau- ridés. Chez les Téléosaures les orbites ont une forme circulaire et sont dirigées en des- sus ; chez les Sténéosaures elles sont oblongues, mais présentent chez quelques espèces ($. Edwardsi) une tendance à se porter obliquement; chez les Pélagosaures elles sont dirigées obliquement et presque entièrement de côté; chez les Téléido- saures, suivant M. E.-E. Deslongchamps, elles sont dirigées obliquement de côté, ne sont pas entièrement circulaires, mais ont vers le frontal antérieur une tendance sinueuse. Chez le Machimosaure de la Meuse elles sont dirigées un peu de côté, rappelant sous ce rapport ce que l’on voit chez les Sténéosaures, ont une forme légèrement ovalaire et sont très-petites, comme chez la plupart des Téléosauriens d’ailleurs, contrairement à ce qui existe chez les Caïmans. Chez les Gavials, de même que chez le Téléosaure de Caen, les orbites sont arrondies et de même gran- deur que les fosses temporales, qui ont une forme carrée; chez les Crocodiles elles sont toujours bien plus développées que les fosses temporales; chez les Caïmans elles sont énormes, contrairement à ce que nous voyons chez les Amphicéliens, et surtout chez le Machimosaure. Chez notre Machimosaure, dont la tête a 1"30 de longueur, le diamètre longitudinal de l'orbite n’est au plus que de 0"08 et le diamètre transverse de 0®11, tandis que chez un Crocodile vulgaire dont la tête a 0"38, ces deux diamètres sont respectivement de 0"05 et 0"04, et qu’ils atteignent 0"035 et 0®030 chez un Caïman à museau de brochet dont la tête est longue de 0®17. En supposant tous ces animaux de même laille, les deux diamètres de l'orbite seraient MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 27 donc, chez le Machimosaure, de 0*08 et 0"11; chez le Crocodile, de 0"17 et 014; chez le Caïman, de 0°27 et 0®21. De même que chez les Sténéosaures, et contrairement à ce que l’on voit chez les Téléidosaures et chez les Téléosaures, le manche du pariétal paraît avoir été assez long et assez grêle; chez les Gavials et les Crocodiles, ce manche, quoique court, est étroit; il est large et fort court chez les Alligators. Les fosses temporales sont ovalaires et rappellent ce que l’on voit chez les Péla- gosaures ; elles n’ont pas l’énorme développement qu’elles atteignent chez certains Sténéosaures, chez le S. Larteti par exemple. Chez le Machimosaurus Mosæ la colonne vertébrale est connue d’une manière beaucoup trop incomplète pour que nous puissions, même fort approximativement, savoir le nombre des vertèbres dont elle se composait. La formule de la colonne vertébrale, abstraction faite des diverses parties qui la composent, est, en bloc, la même chez les Crocodiliens et les Gavials actuels que chez les Téléosauriens. Chez les Crocodiles et les Caïmans l’on compte 7 vertèbres cervicales, 12 dor- sales, > lombaires, 2 sacrées et 34 caudales, soit 60 vertèbres en tout. D’après MM. Eudes et Eugène Deslongchamps, chez le Teleosaurus Cadomensis les vertèbres cervicales sont au nombre de 7, les dorsales s'élèvent à 16 et il n’y a qu’une seule vertèbre lombaire, contrairement à ce que lon note chez le Gavial du Gange, chez lequel trois vertèbres ne portent pas de côtes. Le nombre des vertèbres caudales est inconnu chez le Machimosaure, mais il de- vait être fort élevé, et le peu de largeur des vertèbres indique que la queue était comprimée et que sa hauteur surpassait de beaucoup sa longueur, conditions excel- lentes pour une rapide natation. Sous le n° 3 de la planche IT est figurée une ver- tèbre caudale de la partie antérieure de la région; cette vertèbre a 0"075 de long et 0®175 de haut. Chez les Caïmans et les Crocodiles actuels les apophyses trans- verses diminuent jusqu’à la 15° ou la 16° caudale, puis disparaissent; une vertébre de 0"060 de long, sur laquelle se voit encore l’apophyse transverse très-réduite, doit dès lors être regardée comme la 13° ou la 14° de la région, tandis qu’une autre vertèbre, dont la longueur est de 0055 et chez laquelle toute trace d’apo- physe lransverse a disparu, serait la 16° ou la 17° ; d’autres vertèbres, etce ne sont pas les dernières, n’ont plus que 0"040 de long et 0"027 de haut, apophyse épi- neuse comprise. D’après les dimensions prises par Cuvier sur un Crocodile des Indes, la queue n'aurait pas eu moins de quatre mètres de long chez le Machimo- saurus Mosæ. Nous ne savons pas s’il n'existait qu'une vertèbre lombaire, comme chez les Té- léosaures, ou trois, comme cela se voit chez le Gavial, ou cinq, ainsi qu’on le note chez les Crocodiles et les Caïmans. Le Musée de Verdun possède une vertèbre en- tière et la partie supérieure d’une autre, qui, pour nous, doivent être regardées plutôt comme les deux dernières dorsales que comme des lombaires; chez les Cro- 28 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. codiliens actuels, en effet, la prézygapophyse est toujours plus développée aux premières lombaires qu'aux dernières dorsales. Les dorsales antérieures manquant, nous ne savons pas si chez le Machimosaure, de même que chez les Caïmans actuels, les premières dorsales sont moins longues que celles de la partie médiane de la région et que les postérieures, bien que les dorsales antérieures soient plus longues que les cervicales. Pour les vertèbres un peu antérieures, la 4° ou la 5°, les apophyses transverses sont très-dévelop- pées relativement au centrum; ces vertèbres sont d’ailleurs construites sur le même type que celles des Sténéosaures, sauf cette exception, que l’apophyse transverse est moins élendue et ne forme pas une lame occupant presque toute la longueur du centrum; la zygapophyse antérieure est plus relevée que chez les Caïmans actuels. La coupe transverse du centrum est elliptique et ressemble à ce que l’on voit chez certains Sténéosaures du Jurassique supérieur, le S. Bouchardi par exemple (1). Contrairement à ce qui existe chez le Teleosaurus Cadomensis, les apophyses trans- verses sont, toutes proportions gardées, aussi fortes que chez les Crocodiliens ac- tuels ; il en est de même pour l’apophyse épineuse des vertèbres cervicales. Celles-ci, par la tendance qu'ont les lames à venir embrasser le centrum, res- semblent plus aux vertèbres des Métriorrhynques (M. hastifer, M. littoreus) qu’à celle des Sténéosaures (S. Bouchardi); mais, de même que chez les Sténéosaures, il n’existe pas de cavité marquée séparant les deux apophyses transverses, et c’est à peine si la face de la vertèbre est un peu déprimée. Ainsi que chez les Teleo- saurus Cadomensis, Metriorrhynchus hastifer et M. littoreus, la face inférieure, assez fortement excavéo dans sa longueur, porte au milieu une arête mousse, de chaque côté de laquelle elle est faiblement concave jusqu'à l’apophyse transverse du centrum, tandis que chez certains Slénéosaures, tels que les S. Bouchardi, S. rudis, S. Morinicus, des étages jurassiques supérieurs de Boulogne-sur-Mer, la face infé- rieure du centrum est arrondie en un bord mousse et peut devenir même tranchante. La crête que l’on remarque à la face inférieure du centrum chez les Téléosaures, les Machimosaures, les Métriorrhynques, représente l’apophyse qui se voit chez les rocodiliens actuels. L’apophyse épineuse est moins longue que chez les Métrior- rhynques el les Sténéosaures ; la zygapophyse postérieure s'étend en arrière du centrum autant que chez les Métriorrhynques, mais moins que chez les Sténéosaures du même niveau ; la post-zygapophyse s'étend, du reste, d'autant moins en arrière que la vertèbre est plus antérieure. La pré-zygapophyse est plus relevée que chez les Crocodiliens actuels et rappelle ce que l'on voit chez les Métriorrhynques, con- trairement à ce qui existe chez les Sténéosaures du même horizon géologique que le Machimosaure; de même que chez les Métriorrhynques, la facette articulaire est dirigée beaucoup plus en dedans que chez les Crocodiles; la forme de la facette (1) Sauvage, op. eit., pl. vi, fig. 2. ttes MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 29 articulaire postérieure est plutôt celle que l’on voit chez les Métriorrhynques que chez les Sténéosaures. Ainsi que chez les premiers de ces Reptiles, la hauteur du centrum ne fait que les deux cinquièmes de la hauteur totale de la vertèbre, rappe- lant en cela ce qui existe chez les Téléosaures, tandis que chez les Sténéosaures le centrum a au plus le tiers de la hauteur de la vertèbre. Les vertèbres sacrées étaient probablement au nombre de deux, comme chez tous les Crocodiliens et les Téléosauriens. Les apophyses épineuses de la portion annulaire sont plus faibles que celles des vertèbres dorsales. Les apophyses trans- verses sont moins étendues dans le sens transversal que les apophyses appartenant aux vertèbres dorsales, de sorte que le bassin est relativement moins grand que chez le Gavial et chez le Téléosaure de Caen; elles ne forment d’ailleurs qu’une surface d’articulation assez peu large à l’os ilion; entre elles et le corps de leurs vertèbres existe, de chaque côté, un très-grand trou, que, avec M. E.-E. Deslong- champs, l’on pourrait appeler trou sacré. Nous n'avons que la partie antérieure d’un ischion, de telle sorte que nous igno- rons si cet os ressemblait au coracoïdien, comme chez les Crocodiles, ou avait une forme différente, ainsi que M. E.-E. Deslongchamps l’a noté chez le Téléosaure ; lapophyse qui vient se réunir au pubis est moins prolongée que chez le Crocodile et le Caiman. D’après ce que nous savons du pubis, cet os paraît avoir été plus court que chez les Téléosaures et ressemble à celui des Crocodiliens actuels. Des membres, nous ne connaissons que le tibia, dont la forme est presque celle des Crocodiles vivants ; à l'inverse de ce que M. Deslongchamps a constaté chez le _Téléosaure de Caen, cet os est aussi long que chez les Crocodiliens. D’après le tableau donné par Cuvier (1), chez un Crocodile des Indes long de 3"00, le tibia a 0®15 de longueur; la longueur calculée de cet os chez le Machimosaure serait de 0®40 ; or la longueur réelle est de 0*42. De l'examen de quelques fragments que nous connaissons, le pied et la main sont semblables à ceux des Crocodiliens actuels. Les côtes cervicales ressemblent à celles du Gavial et des autres Crocodiliens, et parmi les Amphicéliens à celles du Pelagosaurus typus et du Teleosaurus Cadomensis. Les côtes dorsales sont relativement faibles pour un animal de la taille du Machi- mosaure de la Meuse, et sont loin d’être robustes comme chez le Téléosaure de Caen. Depuis les recherches de M. Huxley sur l’armure cutanée des Crocodiles actuels, l’on peut distinguer chez ces animaux deux dispositions principales. Chez les uns le bouclier dorsal est formé de pièces osseuses placées les unes contre les autres, non articulées entre elles par des dentelures, etles écailles du ventre sont carénées ; cette disposition se rencontre dans tous les genres qui composent la famille des (1) Rech. sur les Oss. foss., t. V, 2 part., p. 104. 30 MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. Crocodilidæ telle que la comprend M. Huxley (Crocodilus, Megistops), dans tous ceux de la famille des Gavialidæ (Gavialis, Rhynchosuchus) et dans le genre Alligator de la famille des Alligatoridæ. Chez les genres Caïman et Jacare de cette dernière famille, le dos et le ventre sont protégés par des pièces osseuses, celles du dos pré- sentant des dentelures qui s’engrènent avec les parties correspondantes de l’écusson voisin (1). La première disposition, c’est-à-dire des écussons non engrénés, paraît avoir été tout à fait exceptionnelle chez les Crocodiliens des temps anciens. Les curieux Reptiles du calcaire kimméridgien inférieur de Cérin, nommés par Jourdan Alliga- ioriwm et Alligatorellus, n’ont que deux rangées de plaques dorsales juxtaposées. Chez les Pholidosaurus du Wealdien de la province de Lippe-Schaumbourg, les plaques dorsales forment deux rangées longitudinales sur le dos et se recouvrent d’une manière peu marquée; les plaques ventrales, de forme rhomboïdale, sont en contact, sans se recouvrir. Chez tous les autres Crocodiliens jurassiques, de même que chez les Caïmans et les Jacares de la nature actuelle, les plaques sont fortement engrénées les unes avec les autres. Cette disposition se voit dans les genres Métriorrhynque, Téléosaure, Sténéosaure, et dans les autres genres en lesquels on à démembré le grand genre Téléosaure, ainsi que chez les Goniopholis du Wealdien, les Diplocynodon du ter- rain miocène, les Crocodilus Hastingsiæ, C. Butikonensis et quelques autres espèces des terrains tertiaires ; c’est celle que nous constatons chez les Machimosaures. De même que chez les Caïmans et les Jacares, les écailles dermiques dorsales des Téléosauriens sont relevées en dos d’âne à leur surface supérieure; on voit tout le long du bord antérieur, et parallèlement à lui, une bande plus ou moins large, lisse, dépourvue des fossettes ou enfoncements qui criblent la face supérieure ; cette bande est la portion de l’écaille sur laquelle peut reposer dans le chevauchement l’écusson voisin; véritable surface de glissement, elle permet ainsi le mouvement d’un écusson sur l’écusson voisin. Chez les Téléosauriens les écailles dorsales for- ment une double rangée depuis le milieu du cou jusque vers le milieu de la région caudale ; sur le dos elles sont disposées en quadruple ou quintuple série, pour se terminer en double série caudale, comme chez les Crocodiliens ; on ne peut recon- naître ni bouclier nuchal, ni disque cervical. Le ventre est protégé par un large plastron disposé par séries transversales de quatre écailles à la partie antérieure, de six écussons à la parlie postérieure, soudés entre eux par leurs bords, du moins chez le Zelcosaurus Cadomensis si bien étudié par MM. Eudes et Eugène Deslong- (4) Cf. Huxley : On the Dermal Armour of Jacare and Caiman, with Notes on the specific and generic characters of Recent Crocodilia (Proc. Linn. Soc. London, t. IV, p. 4); 4859, — Léon Vaillant: Étude zoologique sur les Crocodiliens fossiles tertiaires de Saint-Gérand-le-Puy (Ann. Se. géol., t. I, n° 1); 4872. MÉMOIRE SUR LE GENRE MACHIMOSAURUS. 31 champs; les écailles du système dermique ventral forment deux plastrons : l’un antérieur, petit, répondant à la terminaison du cou ; l’autre très-crand, recouvrant les parties thoracique et abdominale. Ces écailles, dépourvues de carène sur leur face libre, sont en réalité composées de deux parties : l’une antérieure, lisse et pré- sentant une large surface de glissement; lautre postérieure, amincie au bord et venant se placer sur l’écusson qui suit. Le Musée de Verdun possède 22 écailles du Machimosaurus Mosæ, écailles qui sont assez différentes de celles des Crocodiliens. Nous avons dit plus haut, d’après MM. Eudes et Eugène Deslongchamps, que les écailles du dos ne sont jamais, chez le Teleosaurus Cadomensis, disposées en écussons nuchaux, puis en disque cervical; il est probable qu’il en était de même chez les autres espèces qui composent le genre Téléosaure tel que l’a compris M. Eudes Deslongchamps, et chez les Machimosaures. Chez ces derniers, ainsi que chez les Téléosaures, les écailles dorsales ne portent pas de crête; ce n’est que vers la région lombaire que l’on commence à voir une saillie longitudinale, d'autant plus saillante que l’écaille est plus voisine de la région caudale ; chez les Crocodiliens actuels, de même que chez les Diplocynodon ter- tiaires, l’écaille présente une forte carène dès le bouclier cervical. De l’étude que nous venons de faire des diverses parties connues du Machimo- saure, il ressort que cet animal, bien qu’appartenant à la famille des Téléosauridés et se plaçant près du genre Téléidosaure, forme un genre parfaitement distinct, indiquant des tendances vers les Métriorrhynques; ce type Machimosaure est beau- coup plus crocodilien que les autres Amphicéliens connus; son port devait rappeler celui du Crocodile de Schlegel, qui vit à Bornéo et qui semble établir le passage entre les Crocodiles et les Gavials. La taille du Machimosaure de la Meuse était considérable et dépassait 8 mètres. Le museau étail déprimé et obtus, muni probablement à l'extrémité d’une sorte de tubercule cartilagineux analogue à ce que l’on voit chez les Gavials. La longueur du tibia, exactement de même proportion que celui des Crocodiles actuels, indique un grand développement des membres pelviens ; ce développement de la rame postérieure, la longueur, la compression, la force extrême de la queue, étaient certainement des circonstances des plus favo- rables à une natation rapide. La forme trapue de la tête indique des habitudes semblables à celles de nos Caïmans; les dents obtuses et puissantes dont sont armées les mâchoires étaient merveilleusement disposées pour broyer les nom- breux Céphalopodes qui pullulaient dans les mers de la fin de l’époque jurassique. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE I. Figure 4. Crâne vu par dessus ( de la grandeur naturelle). — 2. Vertèbre de la partie moyenne de la région dorsale (V. PI. II, fig. 3 et 4) ( de la gran- deur naturelle). — 3. Dernière vertèbre dorsale (V. PI. II, fig. 2) (id.). — 4. Tibia droit (£ de la grandeur naturelle;. — 5. Métacarpien (É de la grandeur naturelle). PLANCHE II. (Toutes les figures sont réduites au tiers, excepté la figure 7, qui est de grandeur naturelle.) Figure 4. Crâne vu en dessous. : — 2. Dernière vertèbre dorsale (V. PI, I, fig. 3). — 3. Une des premières vertèbres caudales. — Let 5. Côtes cervicales. — 6. Pubis. — 7. Une des dernières vertèbres caudales. PLANCHE III. Toutes les figures sont réduites au tiers, excepté la figure 4, qui est réduite au quart, et la fig. 7 F4 P o q q o qui est de grandeur naturelle.) LÈ Figure 4. Mâchoire supérieure vue de côté. — 2. Troisième vertèbre cervicale (V. PI, IV, fig. 4 et 5). — 3 et 4. Vertèbre de la partie moyenne de la région dorsale (V. PI. E, fig. 2). 5. Première vertèbre sacrée. 6. Côte de l’atlas. — 7. Phalange unguéale, 8. Écaille. PLANCHE IV. Figure 4. Mâchoire inférieure (Ë de la grandeur naturelle). — 2. Dent (grandeur naturelle). — 3. Sixième vertèbre cervicale ( de la grandeur naturelle). — k&et 5. Troisième vertèbre cervicale (V. PI. III, Gg. 2) (id.). — 6 et 7. Ischion gauche (id.). MEULAN. =—— IMPRIMERIE DE A. MASSON. Pecquet, Paris. M AUE 4 Jap bachenosaurus Aorrnant rl. 1 +7 \ NT oO MNem.N° IV, Mém.dela Soc.Geol.de France. PAUL, 32 Série. T.I.E Formant th. {mp Becquet, Paris fuchimosaurus ALoS& Mém de la Soc.Geol. de France. Lormant D. Mém N° IV. JL, TUE. Zrp D ecquet, Paris. MWachenosanurus ALOS&.. Ssiérie, LL PL AXIT. Zienara dei Mém. de la Soc.Géol.de France. P1.IV. See LU Pl AI | E | PFormant lith. Zmp Becquet, Paris. Lienard del Machinosarrus ALOS&. . . MÉMOIRES = = ; ASE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE TROISIÈME SÉRIE. — TOME PREMIER. \e MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY (DOUBS) PAR M. BERTHELIN . PARIS AU LOCAL DE LA SOCIÉTÉ, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7 2 )DY de ons rt re. dt" cret MAN AINTLE ST". à 7É. Le ‘ + | Lee À nn Rd ee ar ne el net Does Lt ur D Done : _— , ne — — + Pr 3 : “ EE 5 : À - F # & d 24 e RÉGTE - ù pr < EE : ï \ ; e A = s. : ; = 4 3 ; - % - br 1 55 | 2 1 : ( ? LÉ _ F2 È & d { ls o . . ESS Ne MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY 14 Î Hé 4 HULUX \ ü AOL TH eh: M LA È N l re Pis L Era frh>. } LALON | + A F L ! D L x. @ Tang ant, Le MÉMOIRES SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE TROISIÈME SÉRIE. — TOME PREMIER. Vi MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFEÈRES FOSSILES L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY (DOUBS) M. BERTHELIN PARIS AU LOCAL DE LA SOCIÉTÉ, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7 CANON AGMAUT MT AUR ACER FACTEN. GR ati MA UEr € V. MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY (DOUBS) PAR M. BERTHELIN. RQ —— DE COUP D'ŒIL SUR LES RELATIONS GÉNÉRALES DES TERRAINS CRÉTACÉS DE LA VALLÉE DE L'OGNON. Montcley est une des localités échelonnées sur la rive gauche de l’Ognon, à la limite des départements du Doubs et de la Haute-Saône, où se montrent quelques affleurements des terrains crétacés. Disloqués par les mouvements du sol, puis soumis à de violentes actions d’érosion, ces terrains ne subsistent plus qu’en lam- beaux isolés et restreints, el peut-être leur conservation est-elle due précisément aux failles qui, en les enchässant, en quelque sorte, dans les couches plus résis- tantes des terrains jurassiques, les ont partiellement soustraits à la destruction. La carte géologique du département du Doubs, par M. Résal, Ingénieur en chef des Mines, les indique à Chevigney, Monteley, Auxon, Devecey. Des recherches attentives auraient probablement pour résultat de faire encore découvrir d’autres lambeaux sur le prolongement de cette ligne. Il y a plusieurs années, j'ai eu occa- sion d’en reconnaître un, non relevé sur cette carte, près d’Aviley, à 23 kilo- mètres N. E. de Devecey, sur la route de Rougemont, à l’entrée du bois; le creu- sement d’un fossé avait entamé une marne sableuse grise, avec nombreux moules d’Inoceramus concentricus, de Rostellaria Parkinsoni, de Natica gaultina, etc. Ce point paraît, jusqu’à présent, être la limite extrême, dans la direction du nord-est, des dépôts crétacés de la vallée de l’Ognon. SOC. GÉOL. — 3€ SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 5. 1 2 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES Ceux-ci se lient manifestement à ceux de la Haute-Saône, signalés depuis long- temps à Valay, Bucey-lès-Gy, Choye, Virey, Venère, Le Trembloy, Germigney, Champvans, Echevannes, Velleclaire, Baujeux, Mottey-sur-Saône, ainsi qu’à Pon- tailler-sur-Saône (Côte-d'Or), puis à ceux qui, de l’autre côté de la vallée de la Saône, s'étendent au pied de la Côte-d'Or, à l’ouest d’une ligne tirée de Dijon à Is-sur-Tille, dans les localités d’Asnières, Brétigny, Marsannay-le-Bois, Tannay, Chevigney, Mirebeau, Jancigny, Bourberain, Belleneuve, etc. (1). Le dernier témoin certain de leur extension vers le sud, de ce côté, est à la montagne Saint- Hilaire, près de Châlon-sur-Saône (?). À partir de ce point, si l’on fait abstraction des amas, assez problématiques, de silex remaniés d’origine crélacée du dépar- tement de Saône-et-Loire, on ne rencontre plus de terrains de cet âge avant le département de l'Ardèche, dont les dépôts crétacés appartiennent à une région naturelle toute différente. Du côté opposé de la vallée de la Saône, il existe également quelques îlots ana- logues (3) : le premier qui se présente au sud de la vallée de l’Ognon est celui de Rozet, sur le Doubs. Il n'y en a plus ensuite jusqu’à ceux du pied occidental du Jura méridional, à Saint-Julien et à Coisia (Jura). Ceux-ci, par quelques autres qui pénè- trent dans les chaines intérieures, vont se relier aux terrains synchroniques de la Savoie, du Jura oriental et de la Suisse. Dans leur état actuel, formant une ceinture autour de la vallée de la Saône (ou, plus exactement, de la Cure bressane), au pied des montagnes qui la circonscri- vent, et se présentant, dans toute cette étendue, avec une grande homogénéité de caractères, ces dépôts suggèrent naturellement l’idée d’un ancien golfe des mers crétacées, dont ils représenteraient les sédiments, et qui se serait avancé au nord jusque vers Gray, en se prolongeant de là au nord-est dans la direction de la vallée de l’Ognon, jusque vers le point où affleurent aujourd’hui les terrains triasiques; puis, borné à l’ouest par la Côte-d'Or, à l’est par un rudiment du futur Jura, ce golfe serait venu, à l'extrémité méridionale de cette dernière chaine, s'ouvrir dans la mer qui s’étendait à l’est sur la Suisse. C’est cette hypothèse, conforme à l’an- cienne théorie du soulèvement du Jura avant l'époque néocomienne, qu’exprimait M. Renevier, en présence du Néocomien de la Haute-Saône, lors de la réunion extraordinaire de la Société géologique de France à Besançon en 1860 (4). Mais le (4) Perron, Sur la présence du Gault et de la Craie chlorilée dans les environs de Gray (Bull. Soc. géol., 2° sér., t. XVI, p. 628); — J. Martin, Des nodules phosphates du Gault de la Côte-d'Or (Bull. Soc. géol., 3° sér., t. IL, p. 273). (2) Réunion de la Société géologique à Châlon-sur-Saône et à Autun en 1876 (Bull., 3° sér., t. IV). (3) Quelques indices de Néocomien ont été mentionnés par M. Jourdy dans le Jura Dulois, entre lOgnon et le Doubs (Explication de la Carte géologique du Jura Dôlois, Bull. Soc. geol., 2° sér., t. XXVIU, p. 234; et Orographie du Jura Dülois, Bull., 2° sér., t. XXIX, p. 336), (4) Bull. Soc. géol., 2° sér., t. XVII, p. 862. DE L'ÉTAGÉ ALBIEN DE MONTCLEY. 3 régime admis aujourd’hui, par les différents auteurs, pour les mers de cette époque, dans la région jurassienne, ne cadre pas avec cette supposition. M. Lory regarde comme « impossible d'admettre l’existence d’aucune chaîne de » montagnes, même d'aucun système de collines submergées ayant un relief » sensible dans toute l'étendue du bassin où la formation wealdienne s’est dé- » posée (1) ». Or, ce bassin comprend presque tout le Jura moyen et méridional, et s'étend de Gray à Neuchâtel et à Genève. Il s’ensuivrait que la mer crétacée de la vallée de la Saône se confondait avec la mer helvétique. Cependant le même savant observateur a noté la différence très-évidente qui distingue le Néocomien de la partie basse du Doubs de celui de la partie orientale élevée du Jura, celle-ci offrant un grand développement de l'étage valanginien, qui manque complétement ou est à peine représenté rudimentairement dans la première (2). D'un autre côté, frappé de la grande analogie que la Craie proprement dite de toute la région jurassienne présente avec celle du Nord de la France, M. Lory sem- ble disposé à les regarder comme s'étant toutes deux déposées dans une seule et même mer ; Ce qui entrainerait au moins un abaissement correspondant de la barrière formée par la Côte-d'Or. M. Vézian, dans ses Études géologiques sur le Jura Franc-Comtois (3), admet que « dès le commencement de la période jurassique supérieure... un isthme dans le » Dauphiné, entre les Alpes et le Plateau central, a isolé définitivement ce bassin » de la mer qui occupait le Sud de l’Europe ». Il s'accorde, du reste, avec la plu- part des auteurs qui se sont occupés de cette question, pour regarder comme ayant eu lieu à cette époque la surélévation de la Côte-d'Or et la cessation de toute com- munication avec le bassin anglo-parisien (4). Plus loin, il ajoute : « La mer néocomienne jurassienne.…. communiquait, à l'est, » avec le bassin du Danube, et au sud, avec celui de la Méditerranée. Il en était de » même pour la mer du Grès vert. Mais la mer de la Craie blanche était placée plus » à l’ouest dans le bassin jurassien ; elle ne paraît avoir eu aucune communication » avec le bassin du Danube; elle se dirigeait vers la Méditerranée en formant un » golfe étroit... » De plus, pour M. Vézian, le bassin jurassien a été émergé pen- dant le dépôt des étages turonien et provencien (5). Selon M. Hébert (6), au contraire, l'interruption des communications directes (1 ) Mémoire sur les terrains crélacés du Jura, Mém. Soc. Émulution du Doubs, 3° sér., t. II, P- 185 252; MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES cotre les bassins jurassien et méditerranéen ne se serait accomplie au plus tôt qu'à l'époque du Néocomien moyen, et avec certitude qu'à l’époque du Néoco- mien supérieur. Les contours approximatifs des mers de ces différents étages, tels qu’ils sont tracés dans son mémoire (1), paraissent du reste laisser en dehors l’espace aujourd’hui occupé par la vallée de la Saône. à Les lambeaux crétacés de cette région ne semblent pas avoir beaucoup attiré l’at- tention des auteurs dont je viens de rappeler les travaux. Peut-être ne sera-t-il pas inutile d'examiner brièvement s’il existe quelque relation entre les caractères strati- graphiques et zoologiques de ces dépôts et la distribution présumée des mers qui les ont produits. Le Néocomien du Nord de la vallée de la Saône se distingue de celui du Jura oriental et méridional par l'absence, selon MM. Lory et Vézian, de deux des termes les plus importants de ce terrain : le Valanginien en bas, l'Urgonien en haut ; dou- ble lacune qui lui est commune avec la série correspondante du bassin de Paris; sa faune a également des caractères tout septentrionaux. Cependant, dans la vallée de l'Ognon, on indique la présence d’un membre bien caractérisé de la partie moyenne du Néocomien typique de Neuchâtel, des calcaires chlorités, qui, ainsi que la pierre jaune, dont ils forment la base, manquent dans le bassin anglo-parisien, au moins sous leur forme propre. Quant à la faune du faciès méridional ou oriental, on la rencontre bientôt en des- cendant vers le sud, c’est-à-dire en s’éloignant du bassin de Paris ; elle fait son ap- parition à la montagne Saint-Hilaire avec le Pygurus rostratus, des Nérinées voisi- nes des N. Chamousseti et N. Renauæiana, des Valletia analogues au V. Tombecki, Mun.-Chalm., du Néocomien de Chambéry, une Caprotine voisine du C. Lonsdale, le Terebratula Guerini, toutes formes complétement étrangères aux dépôts synchro- niques de la Champagne (?). « La prédominance de ces formes qui appartiennent au faciès méditerranéen du » terrain néocomien, dit M. Pellat (3) en citant cette curieuse faunule, est un argu- » ment à l'appui de l'opinion de M. Hébert, d’après laquelle la mer néocomienne » du bassin de Paris ne communiquait pas directement avec celle du Jura. » Remarquons cependant que ce faciès est ici à son extrême limite septentrionale, et qu'il ne dépasse pas une ligne qu'on pourrait définir comme passant par Châlon-sur-Saône et Pontarlier, ligne déjà indiquée par MM. Lory et A. Favre (4). (4) Op. cit., pl. v. (2) Et de tout le bassin anglo-parisien, pourrait-on ajouter, si le Caprotina Lonsdalei n'existait pas en Angleterre; mais on a cité aussi le Biradioliles cornupastoris dans la Craie de l'Aube. Ces exemples, le second surtout, sont des exceptions qui confirment la règle. (3) Bull. Soc. géol., 3° sér., t. IV, p. 652, en note, (4) Voy. Lory, Terr. crét. Jura, p. 267. — Dès les étages inférieurs de la formation jurassique, la présence exclusive, dans le bassin méditerranéen, de certaines formes qui ne se montrent pas dans DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. D L’Aptien, très-peu développé dans toute cette région, n’y présente aucun des caractères qu'il possède dans le Midi de la France. M. J. Martin en a signalé l’ab- sence dans la Côte-d'Or, où l’Albien repose directement sur le Néocomien. Dans la partie basse du Doubs et dans la Haute-Saône, son existence a été contestée; ce- pendant il paraît se trouver réellement à Montcley, où M. Coquand a cité le Belem- nites semicanaliculatus (1). Dans cette localité, le Gault se rapproche du faciès albien proprement dit, où do- minent les marnes, tandis que les dépôts synchroniques en Savoie sont essentielle- ment arénacés. Il en est peut-être, pour cet étage, un peu comme pour le Néo- comien, c'est-à-dire qu'il paraît, en s’avançant vers l’est, modifier ses caractères zoologiques dans un sens qui tendrait à le rapprocher du Gault de la mer helvé- tique. J'ai eu occasion de faire remarquer (2?) la présence, à Morteau, de quelques espèces : Thetis Genevensis, Arca Campicheana, A. subnana, A. bipartita, Pict. et Roux {non Rœm.), qui semblent être plutôt particulières à cette dernière. Les affini- tés fauniques avec le Gaull suisse et savoisien sont encore bien plus accentuées dans les dépôts du département du Jura (3), qui, situés à l’intérieur de la chaîne, relient les uns aux autres ceux qui s'appliquent sur les flancs oriental et occidental de ces montagnes. Au contraire, ceux de la Côte-d'Or, étudiés par M.J. Martin, ne montrent que les espèces ordinaires du Gault de la Champagne. Le peu de fossiles cités du Gault de la Haute-Saône est tout à fait dans le même cas. Quant à la Craie proprement dite (Craie chloritée, Craie marneuse et Craie blan- che), partout où elle est représentée dans la vallée de la Saône, comme dans le Jura, elle offre complétement les mêmes caractères que dans le Nord de la France (4). celui du Nord, témoigne déjà d’une tendance à la distribution géographique des faunes qui doit s’ac- complir plus tard. Il est à remarquer que cet indice de faciès méridional s’avance, d’après certains observateurs, jusqu'au-delà de Mâcon, c’est-à-dire précisément là où se rencontre le point septentrio- nal extrême atteint par les formes néocomiennes méditerranéennes. On pourrait encore voir un phé- nomène analogue dans l’affaiblissement graduel, du sud vers le nord, des dépôts dolomitiques : en Provence, ils constituent une notable partie de la formation jurassique; à me ure qu’on remonte vers le nord, on les voit diminuer d’importance et se concentrer vers la partie supérieure de cette forma- tion, jusqu’à ce qu'enfin, à Besançon, ils atteignent leur limite extrême, géographiquement et strati- graphiqueme:t, et se terminent par la petite assise de dolomie portlandienne si connue de tous les géologues jurassiens. (1) Coquand, Position des Ostrea columba ef biauriculata dans le groupe de la Craie inférieure (Bull. Soc. géol.. 2° sér., t. XIV, p. 745; Mém. Soc. Ém. Doubs, 3° sér., t. II, p. 304). (2) Liste des Mollusques fossiles du Gault de Morteau {Mém. Soc. Ém. Doubs, 4° sér., t. IX, p. 60). (3) Ogérien, Geologie du dép. du Jura, t. I, p. 512. (4) Bonjour, Defranoux et Ogérien, Note sur la découverle de la Craie supérieure à silex dans le dép. du Jura (Mém. Soc. Ém. Doubs, 3° sér., t. IV, p. 353); — Bonjour, id. (Bull. Soc. geol., 2° sér., t. XVI, p. 42); — Ém. Benoît, Note sur la découverte de la Craie dans le dép. de l'Ain (Ibid, 6 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES L'absence d’un ou de plusieurs de ces étages, sur certains points, doit n’être que le résultat des érosions (1). Celle de l'étage provencien, en particulier, et de ses Rudis- tes, dans le Jura (2), est probablement un fait du même ordre que le manque de l'étage urgonien dans le Nord de la vallée de la Saône. Toutes ces remarques peuvent se résumer ainsi : Dans le bassin jurassien, les dépôts crétacés se rapprochent d’autant plus du faciès septentrional qu'ils sont plus voisins du bassin anglo-parisien ; à mesure qu’ils s'éloignent de la Côte-d'Or, ils prennent les caractères du faciès oriental ou helvé- tique, ou même méditerranéen. Les différences stratigraphiques et zoologiques qui les distinguent de ceux du bassin anglo-parisien ont leur maximum à l’époque néocomienne et vont ensuite en s’affaiblissant jusqu’à devenir nulles à l’époque de la Craie chloritée. Les lambeaux de la vallée de lOgnon ont leurs plus grands rapports avec les dépôts synchroniques du bassin anglo-parisien ; ils en ont moins avec le bassin jurassien oriental; ils n’en ont aucun avec le bassin méditerranéen. Cette double progression, à la fois géographique et chronologique, dans les varia- tions des caractères géologiques et paléontologiques de ces terrains, a été très-bien reconnue par les différents observateurs qui ont étudié le Jura, particulièrement par M. Lory, et précisée dans les lignes suivantes, qui terminent la Note du savant pro- fesseur sur la présence et les caractères de la Craie dans le Jura et sur lesquelles il n’y aurait à faire que quelques réserves déjà indiquées par M. d’Archiac (3) : « D’après l'identité de leurs caractères et de leurs fossiles, la Craie du Jura et » celle de l'Aube appartiennent très-probablement à une même formation, déposée » dans un même bassin; c’est une formation marine, de faciès subpélagique, suc- » cédant à la formation fluvio-marine du Gault ; elle indique un approfondissement » général de la mer, une grande uniformité dans les conditions du dépôt et dans » les circonstances biologiques, sur des points où il n’en était pas de même aux » époques précédentes. Ainsi, le Gault de la Haute-Saône et du Doubs diffère nota- » blement de celui de la Perte du Rhône ou du val de Travers ; le terrain néocomien p. 414); — Ch. d'Alleizette, Note sur la Craie et la Mollasse du Jura bugeysien (Bull. Soc. géol., 2 sér., t. XIX, p. 544); — Ogérien, op. cit., p. 505; —J. Martin, Des nodules phosphatés du Gault de la Côte-d'Or (Bull. Soc. géol., 3° sér., t. I, p. 273); — Compte-rendu de la réunion extraordinaire de la Société géologique à Dijon (Bull, 2° sér., t. VIII, p. 636). (1) J'ai rappelé plus haut que, d’après M. J. Martin, l'Aptien et le Cénomanien feraient défaut dans la Côte-d'Or. Sans vouloir élever le moindre doute sur la valeur de ces observations, on peut admettre que des lacunes si locales et qui n'existent pas dans la Haute-Saône ne doivent pas avoir une signifi- cation stratigraphique bien importante. (2) Voy. Vézian, Le Jura franc-comlois. Études géol. sur le Jura, Mêm, Soc. Ém. Doubs, 4° sér., t. VIT, p. 286. (3) Histoire des Progrès de la Géologie, t. IV, p. 550, DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 7 » de la Champagne, celui de la Haute-Saône et de la partie basse du Doubs, celui » de Neuchâtel et du Haut-Jura, ont chacun leur faciès particulier et ont été déposés » dans des eaux de profondeurs très-différentes; le dépôt de la Craie conserve uni- » formément les mêmes caractères dans toutes ces régions (1). » Si c’est à l’époque néocomienne que ces différences ont atteint leur apogée, elles avaient commencé à se manifester dans la Haute-Saône dès l’époque portlandienne, dont la faune, par certaines particularités, telles que le grand développement des Nérinées, se relie aux faunes synchroniques du Haut-Jura et se distingue de celle du bassin de Paris. Cet ensemble de faits est en harmonie avec le résultat des études par lesquelles M. J. Martin, cherchant à préciser l’époque de l’exhaussement définitif de la Côie- d'Or, a été amené à placer l'interruption complète des communications entre les deux bassins, conséquence de ce phénomène, immédiatement après le dépôt de l'étage kimméridgien (2). Il y a également concordance entre l’affaiblissement graduel, à partir du Néoco- mien, des différences qui distinguent le bassin jurassien du bassin anglo-parisien, et la date indiquée par M. Hébert (3) pour la fermeture du détroit qui, aux époques antérieures, mettait le premier de ces bassins en relation directe avec la mer du Sud-Est. Si les différences de faciès qui caractérisent respectivement les trois régions juras- sienne, anglo-parisienne et méditerranéenne, trouvent ainsi une explication suffi- sante, il n’en est pas de même des analogies si marquées entre les parties les plus voisines des deux premières. Les géologues qui se sont le plus occupés du Morvan admettent aujourd'hui que ce massif a été, en majeure partie tout au moins, recou- vert par les eaux des mers jurassiques et crétacées. N’aurait-il pu en être de même de la Côte-d'Or et du plateau de Langres? Et l’ingénieuse et simple hypothèse pro- posée par M. Ern. Favre (4) pour rendre compte de la localisation des divers faciès synchroniques au pied des Alpes ne saurait-elle trouver ici quelque applica- tion ? Les questions de cette nature sont trop vastes et trop complexes pour que l’exa- men en puisse trouver place dans le cadre d’un simple essai de monographie pa- léontologique locale. Les meilleures données pour la solution des problèmes de géo- graphie géologique que soulève la répartition actuelle des formations et de leurs (4) Bull. Soc. géol., 2° sér., t. VI, p. 694. — Voy. aussi Mém. Soc. Ém. Doubs, 3° sér., t. IL, p. 252, 263, 271, etc. (2) Mers jurassiques. Observations au sujet de l’époque à laquelle les bassins de Paris et de la Médi- terranée ont définitivement cessé de communiquer par le détroit séquanien (Bull. Soc. géol., 2° sér., t. XXIV, p. 653). (3) Bull. Soc. géol., 29 sér., t, XXIV, p. 374. (4) Bull. Soc. géol., 3° sér., t. III, p. 700. 8 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES faciès se trouveront sans doute dans l’étude de plus en plus attentive des êtres fos- siles et de leur distribution, ‘et, à ce point de vue, les faunes microscopiques peu- vent avoir une réelle utilité. (’est ce qui m'engage à essayer de faire connaître les Foraminifères du Gault de Montcley. Les difficultés que crée l’éloignement des res- sources scientifiques m'en auraient détourné, sans l’espoir que les trop nombreux défauts de ce travail n’enlèveront pas tout intérêt aux faits qui y sont notés. nr RES DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 9 à 2. CONSTITUTION STRATIGRAPHIQUE DES DÉPOTS CRÉTACÉS DE LA VALLÉE DE L'OGNON. Après ce coup d'œil sur les relations géologiques générales des dépôts dont fait partie celui qui a fourni les matériaux de cette étude, il reste à rappeler les travaux qui en ont fait plus particulièrement mention. Dans sa Note sur la présence et les caractères de la Craie dans le Jura (1), M. Lory, dont les savantes recherches ont jeté tant de lumières sur ce sujet, a cité les dépôts crétacés de la vallée de l’Ognon, dont Montcley et Auxon sont les deux principaux, et montré qu’ils se rapprochent beaucoup, par tous leurs caractères, de ceux des environs de Pontarlier. Comme dans le Haut-Jura, les trois étages, Néocomien, Gault, Craie inférieure, reposent ici en concordance sur le Portlandien, et la Craie inférieure renferme des fossiles qui la caractérisent, entre autres le Scaphites æqualis. Des mouvements du sol ont agi sur ces couches, et des failles mettent la Craie inférieure en contact, à Montcley, avec le Corallien, et à Auxon, avec la partie moyenne de l’Oolithe inférieure. « Sur les deux flancs du Jura, dit M. d’Archiac (2) en résumant les conclusions » du mémoire de M. Lory, (vallées basses de l’Ognon et du Doubs, et environs de » Neuchâtel), comme dans ses plus hautes régions (vallées de Saint-Point et de Mor- » teau), on retrouve la Craie tuffeau et le Gault avec les mêmes caractères que dans » la Champagne, et leurs couches qui ont participé aux mêmes dérangements » que le groupe néocomien sont, comme ce dernier, concordantes avec les assises » jurassiques ; aussi ce géologue croit-il que les bouleversements qui ont affecté la » Craie se rattachent aux soulèvements les plus récents. Les failles de Montcley et » d'Auxon ont une direction O.S.0.-E.N.E. à peu près parallèle aux Alpes orien- » tales, et il en est de même des couches verticales d’Oye, tandis qu’à Saint-Point, » elles se relèvent vers le flanc d’une chaîne qui court vers le N. 28° E., se rappor- » tant ainsi au système des Alpes occidentales. » Dans une publication plus récente (3), M. Lory cite de nouveau le gisement de Montcley et en donne une coupe dirigée du N. O. au S. E(4). On y voit les terrains (4) Bull. Soc. géol., 2€ sér., t. VI, p. 690. (2) Hist. Progrès de la Géol., t. IV, p. 549. (3) Mémoire sur les lerrains crétacés du Jura, Mém. Soc. Émul. Doubs, 3° sér., t, II, p. 260 ; 1858. (4) Op. cit, pl. IX, fig. 4. SOC. GÉOL. — 39 SÉRIE, T. I, — MÉM. N° 5. [Re 10 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES crétacés s'appuyant au sud-est, en stratification concordante, sur le Portlandien qui se relève dans cette direction, et affectés d’un double plissement; au milieu affleure le Néocomien, que le Gault et la Craie recouvrent de chaque côté; c’est la Craie qui supporte le village. Au nord-ouest les couches viennent buter, par la faille déjà mentionnée, contre une proéminence corallienne sur laquelle s’élève le château. M. Lory décrit ces lambeaux dans les termes suivants : « En approchant de Montcley par le chemin de Geneuille, on coupe d’abord les couches de l'étage portlandien, plongeant légèrement vers le N. N. O.; elles ont pour base les marnes à Æxogyra virgula et se terminent par les calcaires minces compactes, à cassure unie, légèrement magnésiens, qui forment ici l’assise de la dolomie portlandienne. Les terrains crétacés commencent immédiatement au- dessus par une petite assise de marnes sans fossiles, devenant jaunâtres par leur exposition à l’air, et contenant de petites couches marno-calcaires et des calcaires magnésiens cloisonnés. Cette assise, qui n’a pas un mètre d'épaisseur, me semble représenter, comme je l’ai déjà dit plus haut, le terrain wealdien (1) à l’état rudi- mentaire. Puis vient une assise plus épaisse, de 5 à 6 mètres, de marnes d’un gris bleuâtre, se distinguant assez nettement des précédentes, et contenant assez abon- damment les fossiles caractéristiques des marnes bleues de Neuchâtel; ce sont surtout des Ostrea Couloni de très-grande taille, Toæaster complanatus, Terebratula biplicata acuta, Serpula quinquecostata, Rœm., Corbis cordiformis, d'Orb., etc., dont l’ensemble indique un faciès littoral vaseux. Ces marnes passent à des calcaires, formés d’un mélange d’oolithes grossières, irrégulières, et de par- ties spathiques qui sont des débris de fossiles; ces couches sont d’une teinte jaunâtre pâle, légèrement chloritée. La plupart des fossiles des marnes continuent à s’y montrer en abondance, sauf le Toxaster complanatus et les bivalves à test mince, propres au faciès vaseux, tels que les Corbis; les Té- rébratules y sont abondantes, surtout le T. depressa, Sow.; le Serpula quinque- costata continue à s’y trouver à profusion, et il est accompagné d’un grand nombre de Serpules sociales, de petits Polypiers spongiaires et rameux; en un mot, on peut caractériser le faciès de ces calcaires par l'épithète de /aciès littoral semi-corallien. Is se terminent par une couche oolithique, à grains irréguliers, contenant encore des débris roulés-‘d’Ostrea Couloni et d’autres bivalves. » Immédiatement au-dessus, vient le Gault, formé de sables verts et d'argile bleue, et nettement caractérisé par ses fossiles habituels; puis la Craie chlo- ritée... » M. Lory ajoute : » Cette coupe peut servir de type pour le terrain néocomien de l'arrondissement (1) Dans sa Note complémentaire, M. Lory (op. cit., p. 288) a substitué à cette dénomination celle d'étage de Purbeck, qui convient mieux à l’âge des couches dont il s’agit. PRE fi DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTGLEY. 11 » de Gray (Bucey-lès-Gy, Choye, Virey, Vénère, etc.) et de la vallée de l'Ognon » (Montcley, Auxon, Devecey). » Enfir, M. Vézian, Professeur de Géologie à la Faculté de Besançon, dans son mé- moire précité sur le Jura franc-comtois, résume ainsi les caractères des dépôts cré- tacés de cette région : » Dans la partie basse du département du Doubs et dans la vallée de l’'Ognon, » l'étage valangien n'existe plus; l'étage néocomien est seul représenté : il est » constitué par une assise marneuse, avec Os/rea Couloni (1), et une assise d’un cal- » caire blanchâtre ou jaunâtre, chlorité sur quelques points et prenant quelquefois » une texture oolithique ou sublumachellique (2)... Il y a absence de l'étage » aptien (3). L’étage albien y est composé d’une assise de sables verts, superposée à » une assise d'argile bleue plastique et recouverte par un calcaire crayeux d’un » blanc grisâtre (Craie chloritée) (4). » Dans la vallée de l’Ognon, l’épaisseur du terrain crétacé ne paraît pas dépas- » ser 30 mètres (5). » _Ces détails sur la composition locale des étages sous-jacents au Gault m’ont paru n'être pas sans rapports avec l’objet spécial de cette étude, les dépôts néocomiens, par leur complexité et leur variété, pouvant fournir sur la géographie ancienne des données qui se rattachent étroitement à la question de l'extension et des bornes de la mer albienne dans le bassin jurassien. Le Gault, d’une constitution plus uniforme, a été moins étudié, et ses fossiles les plus abondants ont seuls été cités; les renseignements les plus topiques, quoique encore bien incomplets, sont donnés par M. Coquand dans son travail déjà cité sur la Position des Ostrea columba ef biauriculata dans le groupe de la Craie inférieure. « À vingt kilomètres environ de Besançon, on voit, aux alentours de Montcley, » sur les bords de l’Ognon, le terrain néocomien à Ostrea Couloni, d'Orb., affleurer » au-dessus du calcaire portlandien, et supporter en concordance de stratification » les argiles aptiennes avec Belemnites semicanaliculatus, Blainv., qui sont exploi- » tées pour une faïencerie voisine. Ces argiles, très-peu développées d’ailleurs, sont (1) Équivalent des marnes d'Hauterive et du calcaire à Spatangues du bassin parisien. (2) Correspond probablement à la base de la pierre jaune de Neuchâtel. (3) V. ci-après l'opinion de M. Coquand. (#) Mém. Soc. Émul. Doubs, 4° sér., t. VII, p. 295 et 297. (5) Mém. Soc. Émul. Doubs, 4° sér., t. VIT, p. 369. — Après avoir rappelé (Ibid., p. 330) que le Jura, dans son ensemble, a la forme d’un croissant dont la concavité est tournée vers les Alpes, M. Vézian ajoute : « Une perpendiculaire élevée sur cette ligne {la corde des deux arcs dont » la réunion forme ce croissant) par le point qui la divise en deux parties égales, passe un peu à l’est » de Besançon et va rencontrer l'Ognon (limite du Jura) un peu en amont de Marnay. » Or, c’est pré- cisément à ce point de rencontre que se montrent les dépôts crétacés, de part et d'autre de cette per- pendiculaire, et ce sont ceux de Montcley et d’Auxon, les principaux, qui en sont le plus rapprochés, 1? MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES » surmontées par des grès verts friables, contenant les fossiles du Gault /(Ammonites » mamillatus, Schloth., 4. Beudanti, Brongn., À. splendens, Sow., Thetys minor, » Sow., Inoceramus sulcatus, Park.), le plus souvent engagés dans des rognons en- » durcis. Les grès, à leur tour, servent de base à un calcaire blanchâtre ou rosâtre, » assez puissant, se débitant en écailles et renfermant l'Ammonites Rhotomagensis, » Lam., l’A. Mantelli, Sow.,le Scaphites æqualis, Sow., et le Turrilites costatus, » Sow. Tout ce système crétacé vient buter, par suite d’une faille, contre l’Oolithe » corallienne sur laquelle est bâti le château de Montcley (1). » Cette coupe du Gault paraît n'être pas tout à fait complète à la partie supérieure; les Foraminifères dont il s’agit dans ce mémoire proviennent en effet d’une assise marneuse, brunâtre, mise au jour par une fouille temporaire dans le village, et qui était immédiatement recouverte par la Craie inférieure à faune de Rouen; au-des- sous, rien n'était visible. Les seuls fossiles qu’elle ait présentés sont des fragments de Belemnites minimus et de Plicatula radiola (2). Cette marne, un peu micacée, donne après lavage un résidu peu abondant, assez fin et composé presque totalement de fragments de divers corps organisés, et en grande partie de Foraminifères. . N°2 (1) Bull. Soc. géol., 2° sér., t. XIV, p. 753. (2) M. Perron {Sur la présence du Gault et de la Craie chloritée dans la Haute-Saône, aux environs de Gray, Bull. Soc. géol., 2° sér., t. XVI, p. 628) indique, à la tuilerie d'Échevanne, une marne brun-verdâtre, micacée, sableuse, renfermant en assez grande abondance des fossiles généralement pyriteux, entre autres : Ammonites Beudanti, À. mamillatus, A. latidorsatus, A. Deluci, Belemnites minimus, Plychoceras Barrense, Hamites allernotuberculatus, Arca nana, association d'espèces qui, dans l'Aube, appartient à la partie inférieure de la zone moyenne de l'étage albien. ne. | ] È ' F. | DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 13 à 3. DE LA FAUNE RHIZOPODIQUE ALBIENNE. — CLASSIFICATION. « La connaissance des Foraminifères de la Craie moyenne et inférieure n’a jus- » qu’à présent pas fait autant de progrès que celle de leurs congénères des couches » crétacées plus récentes. Tandis que, depuis quelques années, on à publié, du » Turonien et du Sénonien, une quantité de formes des plus variées et des plus » remarquables, appartenant à ces petits êtres, une profonde obscurité régnait » encore sur ceux du Hils et du Gault, et, sans quelques noms d’espèces isolées, » cités de différents côtés, on aurait pu douter même de la présence des Fora- » minifères dans les divisions inférieures de la formation crétacée (1). » Ainsi s’exprimait Reuss, il y a plus de seize ans, en publiant les faunes micros- * copiques néocomiennes, aptiennes et albiennes de l'Allemagne du Nord, et les tra- vaux qu'il leur a consacrés sont restés les seuls guides du paléontologiste dans l’étude, à ce point de vue spécial, des terrains crétacés inférieurs, particulièrement du Gault, bien que cet étage, par sa richesse en Foraminifères bien conservés et faciles à obtenir, eùt dû depuis longtemps attirer les recherches. La description de quelques espèces des couches classiques de Foïkestone, à la suite du mémoire dont sont extraites les lignes citées plus haut, constitue le seul renseignement précis que l’on possède sur les Foraminifères de l'étage albien du bassin anglo-parisien. Geux de France n’ont été l’objet d'aucune publication. Cette pénurie de documents augmente les difficultés de la détermination spéci- fique. L'identification des êtres ayant vécu dans des régions distinctes est, comme on le sait, soumise à d'autant plus d’incertitudes que ces régions sont plus éloignées et plus isolées, et que les conditions vitales y ont été plus différentes. Ici, la com- paraison porte, d’une part, sur la faune de la mer crétacée jurassienne, de l'autre, sur celles qui vivaient à la même époque, soit en Angleterre, soit en Hanovre et en Westphalie, à une distance de plus de six cents kilomètres à vol d'oiseau, et qui était, en réalité, encore plus considérable, la communication entre ces mers n'ayant pu avoir lieu que par de longs circuits, de sorte qu’à la différence de latitude se joignent toutes celles qui peuvent résulter des modifications locales des conditions physiques et biologiques générales. Il est donc naturel que quelques formes laissent subsister des doutes sur leur identité avec les types décrits. (1) Reuss, Die Foraminiferen des norddeutschen Hils und Gault /Sitzungsb. K. Ak, Wiss., malh.- nat. Classe, 1"° section, t. XLVI, p. 5; 1862). 14 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES La faune rhizopodique albienne, cependant, partout où elle est connue, se montre avec une physionomie propre, facile à reconnaître, et qui permet de penser que la constance de ses caractères s’affirmera d'autant mieux que les observations seront plus multipliées et embrasseront une aire plus étendue. Les Foraminifères, quoiqu’on en ait voulu douter, peuvent, non moins que les Mollusques et dans les mêmes limites, fournir au paléontologiste de précieux renseignements. C’est à d'Orbigny (1) que revient le mérite d’avoir reconnu cette vérité, bien que le système trop absolu dont il avait fait la base de ses travaux ait peut-être contribué à la faire méconnaître. Ce n’est pas, en effet, la présence de quelques espèces qui suffit à indiquer l’âge d’un terrain ; il faut, en outre, tenir compte de l’abondance relative des diverses formes et de leurs variétés, ainsi que de leur groupement ; les particularités locales, telles que la profondeur des eaux, la nature du fond, etc., ont également, comme on sait, une grande influence sur la constilution de la faune et sur la variabilité de ses éléments. Les diverses modifications que peut, selon les localités, présenter un type donné, sont donc importantes à noter, soit qu’on les regarde comme de simples variétés ou sous-variétés, soit qu'on préfère les désigner par un nom à forme spécifique, mais sans préjudice de la véritable significalion à attribuer à la dénomination employée. Ce dernier système a l'avantage de la simplicité et surtout de la clarté, en même temps qu’il laisse tout entière la question, insoluble encore aujourd’hui, de la délimitation de l’espèce. Les noms génériques, ou soi-disant tels, donnent lieu aux mêmes observations et aux mêmes réserves, dont j'invoque le bénéfice pour toutes les déterminations proposées dans ce travail. J'ai suivi, dans ses lignes essentielles, la classification adoptée par M. Karl Mayer (2) d’après les recherches de MM. Reuss, R. Jones et Vanden Broeck, et 14) « L'étude spéciale que, depuis vingt-huit années, j'ai faite des Foraminifères, m’a donné l’en- tière conviction que, dans tous les cas, ils peuvent seuls servir à déterminer sûrement l’âge d’un » terrain géologique, lorsqu'on apportera, dans leur comparaison, la précision d'observation indis- » pensable à tout travail consciencieux de zoologie et d'anatomie comparée {Foraminifères fossiles du » bassin tertiaire de Vienne, p. XXXVW). » ÿ Les travaux des savants allemands, particulièrement ceux de MM. Reuss et Karrer, ont fourni les preuves les plus convaincantes de cette vérité. « Les indications qui résultent de l'étude des Mollus- ques, dit M. E. Bunzel {Jahrb. K. K. geol. Reirhsanst., t. XIX, p. 206 ; 4869), concordent de la manière la plus complète avec celles que donnent les Foraminifères. Cette coïncidence peut assuré- ment être regardée comme une nouvelle et très-satisfaisante démonstration de la haute utilité de ces animalcules au point de vue de la détermination exacte de l’âge des terrains, » (2) Classification der Foraminiferen nach Reuss, Jones und Vanden Broeck, extrait de la Paléonto- logie de M. K. Mayer ; 1877-1878. Je suis heureux d'exprimer à M. Vanden Broeck mes bien sincères remerciements pour l'obli- seance avec laquelle il m'a communiqué à ce sujet les plus intéressants documents. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 15 qui est le développement de celle établie par MM. Carpenter, Parker et R. Jones, à laquelle elle apporte de grandes améliorations. Cependant, comme son savant auteur ne parait pas la regarder encore comme définitive, je me suis permis quelques modifications, empruntées, pour la plupart, à la classification de Reuss : telles sont : la division générale en trois sections indépendantes, Porcellano, Are- nacea, Hyalina, substituées aux deux sous-ordres, Imperforata (comprenant les deux premières) et Perforata (répondant à la troisième) ; la place donnée en tête de la section des Æyalina aux deux familles des Valvulinidæ et des Textularidæ (équivalentes en partie à la tribu des Zertilaridier de M. Mayer), au lieu de la famille des Lageniden, avec laquelle elles permutent. Cet arrangement permet de rapprocher dans uné certaine mesure les genres réunis en un groupe fort naturel par le savant rhizopodiste de Vienne, dans sa famille des Uvellidea. Les Polymor- phines, enlevées aux Textilaridier, sont reportées auprès des Cristellaires, ce qui est leur véritable place, reconnue depuis longtemps par les auteurs anglais. Par suite de ces changements, les familles des Valvulinidæ et des Textularidæ consti- tuent un groupe de transition entre les Lituolidæ, principalement imperforés et toujours arénacés, et les vrais Jyalina, loujours perforés. Elles renferment en effet plusieurs formes qui se présentent avec un test tantôt purement hyalin et perforé, tantôt revêtu d’une agrégation de grains de sable qui en masque les vrais caractères, structure qui établit bien une transition vers la section des Foramini- fères arénacés proprement dits. Depuis les récents travaux (1) qui ont démontré que plusieurs de ces derniers sont réellement doués de perforations, on doit reconnaître, même sans préjuger les résultats de l’étude de la série nombreuse et encore peu connue des formes aréna- cées, que dans leur ensemble celles-ei ont plus d’affinités avec les Æyalina qu'avec les Porcellana, ces derniers étant toujours rigoureusement imperforés. Il est done peu naturel de réunir ces deux sections, Arenacea et Porcellana, en un seul sous- ordre ayant pour base le caractère négatif de l'absence de perforations, caractère que des recherches plus attentives ou plus heureuses peuvent infirmer, et dont Papplication stricte conduit à séparer les unes des autres des formes évidemment trop voisines pour être dispersées dans des sous-ordres différents. Il reste, d’ail- leurs, encore beaucoup d’obscurité sur toutes ces questions ; la division en trois sections indépendantes a l'avantage de ne pas les trancher prématurément et d'éviter de placer une coupe de haute valeur taxonomique au milieu d’une série tout à fait naturelle. L’utilité de ces diverses modifications ressortirait mieux s’il était possible d’em- (4) Voy. par exemple : H. J. Carter, Description of Bdelloïdina aggregata, à new genus and species of Arenaceous Foraminifera, in which their so-called imperforation is questioned {Ann. and Mag. Nat. Hist., mars 1877). 16 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES brasser ici l’ensemble des genres et des familles des Foraminifères. Mais un examen de la classification générale s’écarterait du but de ce travail. Tableau des Foraminifères de l'étage albien de Monteley. À. PORCELLANA. 24. Nodosaria prismalica, Reuss. A nt 25. Marginulina unies n. Sp. 26. — æquivoca, Reuss. B. ARENACEA. 21. — Jonesi, Reuss. Famille des Lituolidæ. AD: ta Dee Fons 29. — inæqualis, Reuss. A. Ammodiscus gaullinus, n. Sp. 30. —— cf. Dentalina aculeata, d'Orb. 2. Webbina irregularis, d'Orb. 31. eZ debilis, n. sp. 3. Haplophragmium lagenarium, n. sp. 32. Vaginulina Vanden Broecki, n. sp. L. — SCruposum, Nn. SP. 33. — Comilina, n. sp. BL = nonioninoides, Reuss.\ 34. - gaullina, n. sp. 6. — æquale, Rœm. sp. 35. — truncala, Reuss. tr & — Terquemi, n. Sp. 36. —_— recla, Reuss. te 37. — argula, Reuss. C. HYALINA. 38. — biochei, n. sp. Famille des Walvulinidse. Groupe des Dentaline. 8. Ataxophragmium Presli, Reuss. . 39. Dentlalina Fontannesi, n. sp. 9. Gaudryina oxycona, Reuss. 4 P L0. Es . és Ti E spissa, n. Sp. 4 paupercula, Reuss sp. 41. — nana, Reuss. 41. — gradala, n. Sp. | à ; FE : 42. — cylindroides, Reuss. 42, — fiiformis, n. sp. . ; se 43. Trilaxia pyramidata, Reuss. 6 "ge PAPER SOUS, LE. — deflexa, Reuss. Famille des F'extularidie. 45. — æiphioides, Reuss. 46. — linearis, Rœm. 14. Textularia minuta, Berth. $ 47. _— cf. D. semicostata, d'Orb. 48. Glandulina mutabilis, Reuss. 49. Rhabdogonium acutangulum, Reuss. 15. Bigenerina calcarala, n. sp. 46. Bolivina textularioides, Reuss. A7. Pleurostomella Reussi, n. sp. 50. — excavalum, Reuss. 18. — oblusa, n. sp. : 19. -- Barroisi, n. sp. Groupe des Cristellarie. Famille ds Buliminidsæ. 51. Cristellaria rotulata, Lam. sp. Bulimi ER 52. — macrodisca, Reuss. 20. imina polystropha, Reuss. Ets hé dent sn Le net cire 53. — Fitloni, Berth. = [4 nr” , S Famille des Lageni da. 54. gaullina, n. sp. 55. — ovalis, Reuss. Groupe des Nodosarie. x 56. — slernalis, n. Sp. 21. Nodosaria obseura, Reuss. 57. — diademala, n. sp. 9 — tenuicosla, Reuss. 58. — Dubiensis, n. sp. 23. — sceptrum, Reuss. 59. — circumcidanea, n. Sp. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 17 60. Cristellaria subalata, Reuss. : 81. Polymorphina lacryma, Reuss. 61. — planiuscula, Reuss. 82. Entosolenia globosa, Montg. sp. 62. — trunculata, n. sp. 83. — (Fissurina) marginata, Montg. sp. 63, — ingenua, n+ sp. 64. LAS exilis, Reuss. Groupe des Frondicularie. 65. — complanata, Reuss. ; ? - 84. Frondicularia Loryi, n. sp. 66. — scilula, n. sp. 85 U .R 67. — triangularis, d'Orb. x Er Ra ï _ 86. _— didyma, n. sp. 68. — Bonionensis, n. sp. : : 5 87. Flabellina Karreri, n. sp. Er: Are 88. Lingulinopsis S 70. — navicula, d'Orb. dE Li : ni ? “ one Eh) "1. Lola Houss, “+ ingulina no ie a 22 — parallela, Reuss. “ ; Su en PE IeUEE 73 _— oligostegia, Reuss. à ps ne Psp: À 92. — rediviva, n. sp. Groupe des Polymorphine. 93. — furcillata, n. sp. 74. Polymorphina horrida, Reuss. Famille des Globigerinidsæ. 75. — prisca, Reuss. 76: — exserta, n. Sp. 94. Globigerina cretacea, d'Orb. Gi. — subsphærica, n. sp. 95. Anomalina complanata, Reuss sp. 78. — bucculenta, n. sp. 96. — intermedia, n. sp. 79. — gaullina, n. sp. 7e — rudis, Reuss sp. 80. — cretacea, Reuss. 98. Placentula nitida, Reuss sp. L'absence complète des Foraminifères à test porcelané est remarquable; ils man- quent également dans l’Aube et à Wissant. Reuss n’en indique pas à Folkes- tone. À la vérité, d'Orbigny, dans son Prodrome, cite vaguement une Quwinquelocu- lina en Angleterre, et Reuss décrit sa Cornuspira crelacea ; mais je ne puis croire que celle-ci soit autre chose que l’'Ammodiscus gaullinus, identification que je n’ai cependant pas osé faire, parce qu’elle est douteuse. Les Porcellana sont évidemment au moins très-rares dans le Gault; il en est de même pour la Craie. Les Agathistèques sont cependant abondants dans le Jurassique supérieur et dans le Néocomien du bassin de Paris. De quelque manière que ce fait doive être expliqué, il est digne d’attention. Peut-être la proportion de 40 espèces nouvelles sur 98 paraïîtra-t-elle trop consi- dérable. Sans revenir ici sur les considérations exposées plus haut au sujet de la nomenclature et de la détermination des formes appartenant à des bassins large- ment séparés, je crois qu’il y a moins d’inconvénient à s’exposer à fabriquer à tort un nom superflu, qu'à affirmer une identité incertaine. Si ce procédé a l’inconvé- nient de grossir le vocabulaire scientifique, il a, par compensation, lavantage de réserver les questions relatives aux variations que peut subir une forme donnée par suite d’un déplacement dans l’espace ou dans le temps. « D’ailleurs, comme le » pensent plusieurs paléontologistes français, MM. Gaudry, Tournouër et autres, SOC. GÉOL. — 39 SÉRIE, T. I. — MÉM. N° D. 3 18 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES » » » » » » » _ comme l’ont montré beaucoup de travaux récents, dus surtout à des savants alle- mands, ce qui importe le plus, ce n’est pas d'imposer aux espèces des limites plus ou moins vraisemblables et malheureusement toujours faciles à déplacer, mais bien de chercher à reconnaître la succession des types à travers les âges, succession qui pourra être établie sur des bases d’autant plus solides qu’on aura étudié et fait connaître, n'importe sous quelle dénomination, un plus grand nombre de formes (1).» (4) Fontannes, Sur les Ammonites de la zone à A. tenuilobatus de Crussol, Bull. Soc. géol., 3° sér., 'Ér DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 19 è 4. DESCRIPTION DES ESPÈCES. 2° SECTION DES FORAMINIFÈRES. — ARENACEA. Genre AMMODISCUS, Reuss, 1861. Test non perforé, très-finement sableux, comme dans les Trochammina (1). Coquille formée d’un tube simple, sans cloisons intérieures, enroulé en spirale plane ou turriculée, ou même pelotonné et projeté très-irrégulièrement. Ouverture simple, de toute la largeur du tube. Î. AMMODISCUS GAULTINUS, N. sp. PL. 1, fig. 3 a et b. Coquille discoïdale, ordinairement circulaire, rarement irrégulière à l’élat adulte, un peu renflée au centre, qui est faiblement saïllant de chaque côté. L'origine de la spire n’est jamais visible, l’enroulement ayant d'abord lieu d’une manière irrégu- lière, analogue à un pelotonnement, ce qui produit le renflement central; le tube est un peu plus large dans cette partie, puis il se rétrécit légèrement pour former les trois ou quatre derniers tours, qui sont régulièrement circulaires et apparents. Pourtour arrondi. Ouverture grande, un peu plus haute que large. Le tube varie très-peu de largeur dans toute la partie visible : il est légèrement ondulé en dehors et n’offre pas trace de cloisons transverses; ses parois sont assez épaisses. Le test est purement siliceux ; un séjour prolongé dans l'acide azotique ne détermine aucune effervescence et aucune altération. Il se présente ordinairement avec une couleur d’un blanc pur. Par sa forme extérieure, cette coquille se rapporterait très-facilement au Cornu- spira cretacea, Reuss (2), surtout à la variété irrégulière figurée sous le n° 11 de la planche I des F'oraminiferen der norddeutschen Hils und Gault; mais celle-ci est une vraie Cornuspira, puisque Reuss la place parmi les coquiiles à test calcaire porcellané. L'espèce de Montcley est donc génériquement différente. Assez fréquent. Très-répandu dans le Gault. (4) Les auteurs anglais regardent les Ammodiscus comme ne différant pas génériquement des Trochammina. (2) Die Foraminiferen der westphalischen Kreideformation, p. 33. a — 20 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES Genre WEBBINA, d'Orbigny, 1839. Test finement sableux. Coquille fixée latéralement dans toute son étendue, de forme très-variable, composée de loges à cavité simple, disposées en série linéaire, quelquefois. irrégulièrement branchue. Ouverture petite, terminale. 2. WEBBINA IRREGULARIS, d'Orbigny, 1850. Prodrome de Paléontologie, ét. 17, n° 783, D’Orbigny a désigné sous ce nom une figure publiée sans détermination, en 1848, par M. Cornuel, dans les Mémoires de la Société géologique de France (1), et qui cor- respond très-bien aux échantillons très-peu nombreux que j'ai rencontrés sur des fragments de test de Mollusques ou d’Oursins. C’est probablement par erreur que d’Orbigny a placé cette espèce dans l'étage néocomien ; M. Cornuel indique expressément que les exemplaires figurés viennent du Gault de Valcourt. En décrivant une espèce voisine, le W. (Placopsilina) cornuta, du Lias, M. Ter- quem (2?) fait remarquer que les loges digitées et à plusieurs ouvertures paraissent être le résultat de la fusion de plusieurs loges munies chacune d’un seul orifice, et dont les séparations seraient encore partiellement visibles à l'extérieur ; ceux de mes échantillons qui montrent des loges digitées paraissent présenter une disposition analogue. Genre HAPLOPHRAGMIUM, Reuss, 1860. Ce genre a été institué par Reuss (3) pour des coquilles qui ne diffèrent des Lituola que par leurs loges à cavité simple et non labyrinthiforme. Les espèces ty- piques sont enroulées et projelées ; d’autres sont simplement arquées ou même droites; les premières paraissent ne pas se distinguer des Rheophax, Mif.; les se- condes sont les Orthocerina de d’Orbigny. Enfin, d’autres coquilles se présenteni avec une seule loge lagéniforme et tous les caractères du test des Haplophragmium ; doit-on les en séparer ? Qu’une seconde loge vienne à s'ajouter à cette loge unique, et on aura immédiatement un véritable ÆZaplophragmium. Ne pouvant savoir si ces (1) Op. cit, 2° sér., t. XII, pl. 1v, fig. 37. (2) 6° Mémoire sur les Foraminifères du Lias, p. 491. (3) For. westphal. Kreidef., p.73. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 21 espèces uniloculaires, très-rares, représentent seulement l’état embryonnaire d’une coquille multiloculaire, ou si, au contraire, elles doivent toujours rester telles, je les laisse provisoirement dans le genre dont leur texture les rapproche le plus. a. Espèces uniloculaires. 3. HAPLOPHRAGMIUM LAGENARIUM, N. sp. PI. 1, fig. 2 a et b. Coquille très-petite, uniloculaire, lagéniforme, allongée, un peu celaviforme en arrière, où elle est arrondie, tronquée en avant par l'ouverture, qui est circulaire et large. Test très-rugueux, formé de grains siliceux très-irréguliers, grands, dispo- sés à plat. Très-rare. 4. HAPLOPHRAGMIUM SCRUPOSUM, #. Sp. PI. 1, fig. 1 a et b. Coquille irrégulièrement sphérique, paraissant un peu oblique et portant une ouverture petite et un peu saillante. Test formé de gros grains siliceux irréguliers, anguleux, saillants dans tous les sens, ce qui rend la surface plus rugueuse que dans l’espèce précédente. On pourrait la rapprocher de la figure donnée par Gümbel (1) sous le nom de Globulina? fragaria (fragilis dans le texte). b. Espèces multiloculaires. 5. HAPLOPHRAGMIUM NONIONINOIDES, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 30, pl. 1, fig. 8 a et b. La figure donnée par Reuss est un portrait ressemblant, bien que peut-être un peu flatté, de cette espèce, telle que je l’ai sous les yeux. Elle se compose de loges étroites, droites, nombreuses (environ une dizaine par tour), formant une spire nau- tiloide embrassante, arrondie sur le dos, comprimée dans l’ensemble ; ombilic très- petit, parfois oblitéré. Ouverture contre le retour de la spire. Surface rugueuse. Cette espèce n’est jamais projetée. On la rencontre partout dans le Gault, et tou- jours identique avec elle-même. Très-abondant. (4) For. d. Ulm. Cementmerg., Abhandl, bayer. Ak. Wiss., 1871, p. 68, fig. 16. 22 ; MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES 6. HAPLOPHRAGMIUM ÆQUALE, Rœmer sp., 1841. Spirolina æqualis, Rœm., Die Versteinerungen des norddeulschen Kreidegebirges, p. 98, pl. XV, fig. 27. Lituola æqualis, d'Orb., Prodr. Pal., ét. 17, n° 554, Haplophragmium æquale, Reuss, For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 29, pl. 1, fig. 4. Je rapporte, non sans quelque incertitude, à cette espèce très-polymorphe, des échantillons peu nombreux, de tailles très-différentes : les uns sont fort petits ; les autres, à l’état de fragments, indiquent un développement beaucoup plus grand. Tous se ressemblent par une forme générale cylindrique et par des loges non sail- lantes. Rien ne les distingue de l'espèce de Rœmer. Rare. 7. HAPLOPHRAGMIUM TERQUEMI, N. sp. PI. 11, fig. 1. Très-petite espèce, à test siliceux, enroulée en arrière, où se voient environ six loges cunéiformes, projetée en avant et formée de loges alternes sur deux rangs, au nombre de quatre ou cinq. Ouverture paraissant terminale, au sommet de la der- nière loge. Forme générale comprimée ; la partie projetée étant plus étroite semble relativement plus épaisse. Cette espèce, par suite de la rugosité du test, peut facilement échapper aux re- cherches ; on la prendrait plutôt pour un petit fragment de matière minérale brute que pour un corps organisé. Ce n’est que par transparence qu’on peut se rendre compte de la disposition des loges. L’alternance de celles-ci dans la partie antérieure parait d’abord devoir éloigner cette espèce des Japlophragmium et la rapprocher du groupe de Textulaires à pre- mières loges enroulées en spirale, qui a reçu d’'Ebrenberg le nom de Spéroplecta (par exemple, T.biformis, Park. et Jon., Phil. Trans. R. Soc., 1865, p. 370, pl. xv, fig. 23 et 24). Mais dans toutes celles-ci l’ouverture est toujours inféro-latérale, adjacente à la loge précédente ; et comme une foule de formes témoignent que l'alternance des loges peut coexister dans une même espèce avec la disposition unisériale et ne saurait par suite avoir la valeur d’un caractère générique, il n’y a en définitive aucune raison pour ne pas classer l'espèce en question dans les Japlophragmium, où elle pourrait seulement constituer un nouveau groupe particulier. Rare. Se trouve dans le Gault de l'Aube. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 23 3° SECTION. — HWYALENA. Genre ATAXOPHRAGMIUM, Reuss, 1861. Reuss caractérise ainsi ce genre : « Coquille libre, globuleuse ou en cône renversé, arrondie latéralement. Loges inégales, enroulées en spirale turriculée, les dernières quelquefois en ligne droite, arquées ou annulaires. Cavité des loges ordinaire- ment divisée en deux rangées de cellules par des cloisons secondaires irrégulières, presque perpendiculaires. Ouverture virgulaire, décurrente sur la face intérieure de la dernière cloison (Bulimines siliceuses) (1). » Les Atarophragmium relient de la manière la plus étroite les Valvulina aux Buli- mina ; il me semble même qu’ils sont beaucoup plus voisins du premier de ces deux genres. 8. ATAXOPHRAGMIUM PRESLI, lieuss, 1851. Bulimina Presli, Reuss, Haidinger’s naturwissenschaftliche Abhandlungen, t. IV, n° 4, p. 39, pl. 1v, fig. 40 a et b. Ataxophragmium Presli, Reuss, For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 31. Espèce des plus abondantes à Monteley. Répandue partout, elle remonte jusque dans la Craie blanche. Elle se présente ici avec la cavité des loges simple, sans cloisons transversales secondaires. Genre GAUDRYINA, d'Orbigny, 1839. Coquille cylindro-conique ou conique, formée d’abord d’une succession plus ou moins développée de loges en spirale turriculée ou sur trois rangs, et ensuite de loges alternes sur deux rangs, comme dans les Textulaires. Ouverture contre la loge précédente, ou apicale, ou dans une position intermédiaire. Test sableux, plus ou moins FUgUEUX. 9. GAUDRYINA oxycONA, Reuss, 1860. For. weslph. Kreidef., p. 85, pl. xnr, fig. 3a-c. Cette espèce, si bien caractérisée, est fort abondante à Montcley. Elle remonte dans le Sénonien en Allemagne ; dans l’Aube elle existe dans les couches à Ostrea Leymeriei. (1) Entwurf einer systematischen Zusammenstellung der Foraminiferen, Siüzungsb. K. Ak. Wiss., "0 section, t. XLIV, p. 383; 1861. 24 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES 10. GAuDRYINA spissA, n. sp. PI. 1, fig. 7 a-d. Espèce petite, courte, trapue, formée, à l’origine, d’une spire trisériale de loges globuleuses, à deux tours ; les loges suivantes alternes, renflées, saïllantes, un peu plus larges que hautes, séparées par des sutures profondes et bien marquées, se recou- vrant sur la moitié de leur largeur, de sorte que la section perpendiculaire à l’axe a ses deux diamètres à peu près égaux. La dernière loge est fortement et oblique- ment tronquée, et échancrée en croissant dans toute sa hauteur. Ouverture petite, au bas de l’échancrure. Ensemble largement arrondi sur les faces, un peu com- primé latéralement. Test très-finement rugueux. Par sa partie textulariforme, elle est voisine du Textularia pupa, Reuss (1) ; la figure de celle-ci laisse même douter si ses premières loges n’auraient pas une dis- position spirale ; s’il en était ainsi, ces deux formes devraient sans doute être réunies. Elle se distingue du Gaudryina pupoides, d’'Orb., de la Craie blanche, par sa partie spirale moins développée, moins distincte, par ses loges moins nombreuses, plus séparées, etc. Assez rare. 11. GAUDRYINA GRADATA, n. sp. PI. 1, fig. 6 a-c. Espèce d'assez grande taille; partie trisériale peu développée, n’occupant à la pointe de la coquille qu’une place très-réduite, et pouvant facilement passer ina- perçue; elle ne forme pas deux tours et fait tout de suite place à la disposition bisériale. Celle-ci comprend cinq à six paires de loges globuleuses, renflées, plus larges que hautes, très-sensiblement saillantes et subanguleuses dans leur moitié inférieure. Sutures profondes, à peine obliques; celle de la ligne d’alternance des loges forme une série d’angles obtus. La dernière loge, tronquée en avant, porte dans le bas l’ouverture petite et peu apparente. L'ensemble est obtus en arrière, peu comprimé sur les côtés, largement arrondi sur les faces. Test fortement ru- gueux, beaucoup plus que dans le G. spissa, ce qui rend souvent les sutures peu nettes. En la comparant à la précédente, on voit que cette espèce en diffère par la gran- deur et la forme générale, par sa partie lrisériale moins développée, par la saillié des loges, par le test beaucoup plus rugueux. Le G. rugosa, d'Orb., de la Craie blanche, est au contraire bien plus allongé et a la partie spirale très-développée. (4) For, weslph. Kreidef., p. 232, pl. x, fig. # a-5 b. ) DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 25 12. GAUDRYINA FILIFORMIS, n. sp. PL. 1, fig. 8 a-d. Espèce très-allongée, subeylindrique, grêle, souvent un peu tordue sur elle-même; les premières loges spirales, peu distinctes, forment un cône obtus qui se relie au reste de la coquille sans étranglement; il est plus ou moins développé et montre ordinairement cinq à sept rangées superposées de loges. Les suivantes, alternes, sont subglobuleuses, bien séparées les unes des autres, plus larges que hautes, se croisant peu; l'échantillon le plus développé en montre neuf paires ; la dernière est peu saillante sur la précédente. Section transverse ayant les deux diamètres presque égaux. Test siliceux fortement rugueux. Très-rare à Monteley; fort abondant au contraire dans le Gault moyen de l'Aube, surtout dans les couches supérieures. Genre TRITAXIA, Reuss, 1860. Coquille pyramidale, triangulaire, formée de loges alternes sur trois rangs. Ou- verture apicale ou latérale, non tubuleuse. Les espèces crétacées sont toujours plus ou moins arénacées ; d’autres, des ter- rains tertiaires, sont purement hyalines ; elles ne se distinguent alors des Uvigerina que parce que ces derniers ont les loges en spirale et non alternes-trisériales, et l'ouverture prolongée en tube. 13. TRITAXIA PYRAMIDATA, Reuss, 1862. PI. 1, fig. 4 a-c. For. norddeutsch. Hils und Gaull, p. 32, pl. 1, fig. 9 a-c. Les échantillons que je range sous ce nom diffèrent assez sensiblement du type pour que je croie utile d’en donner des figures. Ils sont plus courts, moins atténués en arrière, plus obtus de tous les côtés; les loges sont moins nombreuses, plus hautes par rapport à la largeur; l’ouverture est grande et latérale, au lieu d’être petite et apicale. Cependant, comme Reuss cite cette espèce à Folkestone et que, dans les couches exactement correspondantes de Wissant, je n'ai trouvé que la forme figurée ici, ainsi, du reste, que dans les autres localités du bassin de Paris, je la laisse sous le nom de T. pyramidata. SOC. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 5 4 26 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES } Genre TEXTULARIA, Defrance, 1824. Coquille formée de loges alternes sur deux rangs opposés et se croisant sur la ligne latérale médiane. Ouverture en fente contre la loge précédente. Les Textulaires à test arénacé forment les Plecanium de Reuss, nom dont l’em- ploi est commode comme désignant un groupe d'espèces ; mais il me parait difficile de les éloigner, comme l’a fait cet auteur, des Textulaires à test vitreux. Cette double série de formes parallèles a été un embarras pour toutes les classifications ; on ne pourra, en effet, déterminer leur véritable classement, que quand on saura à quelles modifications physiologiques correspondent les différents états du test. Du reste, si l'on doit affecter un nom particulier à une partie des Textulaires, ce serait les espèces vitreuses, et non pas les espèces arénacées, qui devraient en recevoir un nouveau, puisque c’est à celles-ci qu'appartient le type du genre déerit par Defrance, le T. sagittula. D'un autre côté, les Textulaires vitreuses passent aux Bolivina, d'Orb. En laissant sous le nom de Textularia toutes les espèces aréna- cées, et en adjoignant les espèces vitreuses aux Bolivina, on supprimerait un nom superflu, celui de Plecanium, et on rapprocherait deux groupes de formes dont la distinction est souvent embarrassante. 14. TEXTULARIA MINUTA, Berthelin. T. pygmæa, Reuss, For. norddeutsch. Hils und Gaull, p. 80, pl. 1x, fig. 41 a et b: 1862; — non T. pygmæa, d'Orb., Tabl. méth. Céph., in Ann. Sc. nat., t, VII, p. 263, n° 43, et mod. n° 7; 4826. D’après Reuss, son 7. pygmæa (dont le nom doit être changé comme faisant double emploi avec une espèce plus ancienne) a le test très-/inement poreux. Les échantillons de Monteley, bien que s’accordant, quant à la forme extérieure, avec les figures qu’il en a données, ont le test arénacé, siliceux et assez rugueux ; ce n'est que provisoirement que je les rapporte à l'espèce d'Allemagne. Très-rare, de même que dans l'Aube. Genre BIGENERINA, d'Orbigny, 1826. Ce nom a été créé par d’Orbigny pour des coquilles qui commencent par une alternance de loges bisériales, comme les Textulaires, et se terminent par des loges unisériales, comme les Nodosaires. Les véritables Bigénérines ont le test arénacé et peuvent être regardées comme un cas particulier de développement des Textu- laires proprement dites. L'espèce décrite ci-après se distingue de ses congénères typiques par deux carac- DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. Pa tères importants : elle a le test vitreux, lisse et brillant, et la partie alterne montre une ouverture qui est celle des Bolivina. Si d’autres espèces présentaient les mêmes caractères, on pourrait les regarder comme constituant un sous-genre, ou tout au moins un groupe particulier de formes. 15. BIGENERINA CALCARATA, N. Sp. PL. 1, fig. 14a-16 ; PI. 171, fig. 2 a et b. Coquille longue, étroite, comprimée en arrière et formée de cinq à six loges alternes, très-obliques, sans saillie, mais prolongées postérieurement en une petite pointe très-aiguë ; les suivantes, rectilignes, au nombre de quatre (maximum observé), sont globuleuses, étranglées à la suture et pourvues, dans leur partie postérieure, de petites aspérilés aculéiformes. Dernière loge arrondie, ovale en avant. Ouverture oblongue, large, à bords parallèles, ou subréniforme. Test hyalin, lisse et brillant quand il est bien conservé. Les figures 15 « et b de la planche 1 représentent une coquille que je regarde comme un jeune de lespèce, bien qu’elle soit d’une taille supérieure à la partie cor- respondante des coquilles adultes, telles qu’on les trouve à Montcley; elle s’accorde mieux, pour ce caractère, avec l’échantillon de Wissant (PL. 1, fig. 14 « et b). Son ouverture, grande et verticale, virgulaire, est semblable à celle des Bolivina, tandis que les Bigenerina typiques, à test arénacé, ont dans le jeune âge une ouver- ture comme les Textulaires. Un autre spécimen, au lieu d’être obtus en arriére. montre une succession de loges aiternes, croissant progressivement, qui lui donnent une forme acuminée. La partie alterne, dans les coquilles complétement développées, est quelquefois très-réduite; parfois, au contraire, elle forme plus de la moitié de la longueur totale; mais ces variétés sont accidentelles, très-rares, et ce sont plutôt des dé- viations monstrueuses. La figure 16 de la planche r représente un échantillon de Wissant, à loges gla- bres et sans aucune saillie, qui est peut-être une variété de cette espèce. Rare. Genre BOLIVINA, d'Orbigny, 1839. Coquilles à loges alternes sur deux rangs, comme les Textulaires, dont elles se distinguent par l'ouverture, qui est virgulaire et verticale. Les Bolivina typiques ont le Lest vitreux, lisse et translucide ; mais l'espèce sui- vante l’a manifestement arénacé, tout en conservant la forme d’ouverture qui ca- ractérise ce genre. 28 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES 16. BOLIVINA TEXTULARIOIDES, Reuss, 1862.P1. 1, fig. 5 a-c. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 81, pl. x, fig. 1 a et b. Cette espèce, plus ou moins obtuse ou acuminée en arrière, comme le montrent les deux variétés figurées, se reconnaît facilement à ses loges plus longues que larges, non saillantes, à sutures superficielles. L'ouverture, dans les échantillons figurés ici, est encore plus virgulaire que dans le type. A Reuss dit de son espèce que « la surface du test paraît inégale et rugueuse » ; cependant, ajoute-t-il, « il est vraisemblable que cette particularité n’est que le résultat d’une érosion ultérieure ». Mes échantillons, très-bien conservés, mon- trent clairement que le test doit son aspect subrugueux, non à une érosion ou altération quelconque, mais bien à sa texture finement arénacée. Peu rare. Genre PLEUROSTOMELLA, Reuss, 1860. Ce genre, créé en 1860 (1), constituait la sous-famille des Plewrostomellidea dans les Rhabdoidea de Reuss. Les auteurs anglais ont reconnu que sa véritable place est près des Virgulina; mais ils ont confondu ces deux genres, qui sont bien distincts, surtout par les caractères de l’ouverture. Loges alternes sur deux rangs, mais pouvant être, selon les espèces, seulement superposées obliquement, ou même empilées en ligne droite, dans une partie de la coquille, soit en avant, soit en arrière. Ouverture semi-circulaire ou semi-elliptique, sur le côté interne et à la partie supérieure de la dernière loge, qui est déprimée et concave. Test hyalin, lisse et brillant. Ce genre parait ne se trouver en Europe que dans les terrains crétacés moyens et supérieurs, mais il à été indiqué par M. Schwager dans le terrain tertiaire (mio- cène ?) de Kar-Nicobar. On n’en connaît encore qu’un petit nombre d’espèces. 17. PLEUROSTOMELLA REUSSI, n. Sp. PI]. 1, fig. 10 a-12. Coquille droite, étroite, très-longue et élancée, un peu comprimée latéralement, aiguë ou lancéolée en arrière, formée de douze à treize loges alternes ; les sept ou neuf premières ne sont visibles chacune que sur une seule face de la coquille, comme dans les Textulaires ou les Bolivines; chacune d’elles se termine en coin, entre celle qui la précède et celle qui la suit immédiatement. Vers la huitième ou (4) For. westph. Kreidef., p. 59. 1 DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 29 dixième, l’enchevêtrement des loges devient brusquement moins serré, et alors chacune est visible sur les deux faces de la coquille, mais inégalement, comme dans l'espèce suivante. La dernière loge, déprimée sur le plan septal, d'environ un tiers plus court que la face opposée, montre une fossette ovale, à l’extrémité anté- rieure de laquelle est l’ouverture, transverse et crescentiforme. Les figures 10 a et b (PI. 1) représentent une forme très-étroite et élancée, qu'on peut regarder comme le type de l’espèce. A l'extrémité postérieure, les loges se mon- trent sous une forme triangulaire et atteignent la face opposée, mais sans y devenir visibles. Cette forme est jusqu’à présent spéciale à la localité de Montcley. Elle y est accompagnée d’une variélé plus large (PI. 1, fig. 11), dont les loges s’enroulent quelquefois un peu en hélice l’une sur l’autre (PI. r, fig. 12). Cette variété se retrouve à Wissant. Le P. Reussi est, de toutes les espèces du genre, celle qui en montre les ca- ractères le mieux accusés. Elle se distingue de la suivante par la forme aiguë de son extrémité postérieure et par la disposition des loges de cette partie; je ne vois aucune forme de transition entre ces deux espèces. Le P. obtusa se rapproche un peu plus du P. subnodosa, Reuss (1); cependant aucun de mes échantillons ne peut se confondre avec ce dernier. Assez abondant. 18. PLEUROSTOMELLA OBTUSA, n. Sp. PI. 1, io. 9 a et b. Coquille droite dans son ensemble, allongée, obtuse en arrière, où elle commence par une loge subsphérique assez grosse, au-dessus de laquelle se disposent ensuite les autres loges en superposition oblique alternante, chacune d’elles étant visible sur toute sa circonférence et ne se montrant sur toute sa hauteur que d’un côté, tandis que du côté opposé elle est recouverte en grande partie par la suivante, qui offre la même disposition en sens inverse. Il en résulte que le profil de la coquille est ondulé par la saillie des loges, qui a lieu tantôt sur une face, tantôt sur l’autre. Les loges supérieures sont relativement plus allongées et plus espacées que les inférieures. La dernière est convexe extérieurement; intérieurement, c’est-à-dire sur la face qui serait recouverte par la suivante et qui forme le plan septal, plus court environ de moitié que la face extérieure, elle est déprimée et se creuse sous le sommet en une fossette dilatée en arrière, qui contient en avant l'ouverture, assez grande et obronde. Dans les échantillons que j'ai examinés, le nombre des loges ne dépasse pas sept. | Très-rare. (4) For. westph. Kreidef., p. 60, pl. viu, fig. 2 a etb. 3 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES 19. PLEUROSTOMELLA BARROISI, N. Sp. P1. 1, fig. 13 & et b. Coquille subeylindrique, obtuse en arrière, moins allongée dans son ensemble que les précédentes, formée de quatre loges ou plus, toutes à peu près d’égale lar- geur : la première sphérique et grosse ; les deux suivantes ovales ou oblongues, doli- formes, ne montrant dans leur succession aucune obliquité; la quatrième, au con- traire, brusquement oblique en dehors, où sur la moitié de sa circonférence elle descend en arrière, en recouvrant latéralement la précédente surla moitié de sa lon- sueur. Plan septal déprimé en avant et creusé d’une grande fossette ovale, à l’extré mité antérieure de laquelle s'ouvre l'ouverture, en forme de croissant transverse et étroit. Le P. fusiformis, Reuss (1), a aussi les premières loges simplement superpo- sées ; mais il se distingue de Ja présente espèce par lous ses autres caractères. Extrêmement rare. Se retrouve à Wissant dans les mêmes conditions. Genre BULIMINA, d’Orbigny, 1826. 20. BULIMINA POLysrROPHA, feuss, 1846. PI. 11, fig. 3 a et b. Die Versleinerungen der bæmischen Kreideformation, 2° partie, p. 409, pl. xxiv, fig. 53 a et b. Reuss attribue à cette espèce une surface très-rugueuse (Oberfiæche sehr rauh), mais sans s'expliquer sur la nature du test. Les échantillons que j'y rapporte s’ac- cordent parfaitement avec la description ; mais ils ont le test hyalin et très-distincle- ment perforé. Pour éviter un nouveau nom, je les laisse sous celui de l'espèce avee laquelle ils ont le plus de ressemblance. L'ouverture est assez grande, arrondie, adjacente aux deux avant-dernières loges ; elle a le bord très-finement strié, carac- tère qui se remarque fréquemment dans les Bulimines. Assez abondant; mais échappant facilement à l’observation à cause de son excessive pelitesse. MM. Parker et Jones, en transportant l'espèce de Reuss dans le genre Verneui- lina, en ont appliqué le nom au Bulimina scabra où arenacea de Williamson ; cette dernière espèce n’a absolument rien de commun avec celle de Monteley. (1) For. westph. Kreidef., p. 61, pl. vin, fig. 4. nes … DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 31 Genre NODOSARIA, Lamarck, 1822. Coquille formée de loges empilées en série linéaire. Ouverture terminale, pro- longée en tube saillant. On a fréquemment confondu les Dentalines avec les Nodosaires. Sans attacher grande importance à ces groupes de formes, on pourrait cependant se servir utile- ment, pour leur délimitation, des caractères fournis par l'ouverture. Les vraies Nodosaires ont un orifice tubuleux et non radié, de même que les Lagena propre- ment dits. Le même caractère se remarque chez les véritables Marginulines, que l’on peut ainsi distinguer des Cristelluires. Gelles-ci ont toujours, et quelle que soit leur forme extérieure, l'ouverture portée sur un mamelon radié. Il en est de même chez les Polymorphines et les Dentalines. On peut ainsi apporter un peu plus de netteté dans ces subdivisions, qui ont au moins l'avantage de faciliter l'étude de cette innombrable multitude de formes. 21. NoposartaA oBscurA, Reuss, 1846. PI. x, fig. 17 a et b. Verst. bœhm. Kreidef., p. 26, 1"° partie, pl. x, fig. 7-9. Coquille formée de six à huit loges, subcylindrique, fortement mucronée en arrière. Premières loges (4 à 5) peu distinctes, non saillantes ; les dernières de plus en plus séparées par de profondes et larges sutures, globuleuses, croissant toutes lentement; les premières plus larges que longues, les dernières de très-peu plus longues que larges. Des côtes lamelleuses aiguës, au nombre de 8 à 9, règnent tout le long de la coquille, sans s’infléchir sensiblement aux sutures; en arrière elles se réunissent et se prolongent au-delà de la première loge en une forte pointe ; en avant elles se prolongent sur l'ouverture tubulaire jusqu'à lorifice. Entre ces côtes principales il en naît d’autres qui commencent à se montrer sur les loges dont la saillie s’accentue ; elles restent toujours moins fortes et moins marquées que les principales, et ne règnent que sur la convexité des loges ; elles s’atténuent vers les sutures. Il y a ordinairement une différence très-sensible entre les deux ordres de côtes, mais quelquefois la coquille se montre ornée de côtes toutes égales, allant toutes d’une extrémité à l’autre. Ces variétés n’apportent pas de modification bien pro- noncée à l'aspect de l’ensemble. J’ai plusieurs échantillons de la loge initiale, isolée, de cette espèce : elle se pré- sente avec les côtes aussi fortes et aussi nombreuses que celles de toute coquiile complétement développée. Ceci prouve la constance des ornements spécifiques et indique qu’ils ne sont point l'effet de l’âge. Cette espèce me parait être celle que Reuss décrit sous ce nom, et elle corres- pond principalement à la figure 7 précitée. 32 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES Le N. obscura est du Plænermergel de Bohême; ruais il est aussi indiqué dans le Gault supérieur de Westphalie, dans le Gault de Folkestone et dans le Greensand de Warminster. Il remonte dans la Craie supérieure (Craie à Belemnitella mu- cronata Angleterre et de Westphalie, et Baculitenmergel de Bohême). Cest une des espèces les plus répandues dans le temps et dans l’espace. Elle est commune à Montcley. D’après les figures données par Reuss de ses N. bactroides et N. lamelloso-costata, je ne vois pas bien en quoi ils diffèrent du N. obscura. 22. NODOSARIA TENUICOSTA, Reuss, 1846. PI. 1, fig. 18 a et b. Verst. bæœhm. Kreidef., 1"° partie, p. 25, pl. x, fig. 5 et 6. Coquille peu régulière, formée de quatre à cinq loges, obtuse aux deux extré- mités, faiblement mucronée en arrière. Première loge globuleuse, assez grande, presque toujours plus grosse que la seconde; les suivantes s’accroissent progressi- vement et sont séparées par des sutures très-larges, dans lesquelles la séparation des loges n’est pas nette. Six à sept côtes longitudinales, arrondies, peu saillantes, se modelant sur les sinuosités des loges, sans interruption; pas de côtes secon- daires. En arrière les côtes se réunissent en une très-petite pointe; en avant elles se fondent dans une sorte de disque qui entoure l'ouverture; celle-ci est large, entourée d’un rebord circulaire simple, très-peu saillant. Le type de Reuss, du Plænermergel de Bohême, est beaucoup plus allongé; il montre jusqu’à sept loges, et celles-ci sont plus ovales ; je crois cependant que les deux formes peuvent être réunies. Les échantillons de Montcley, très-peu nom- breux, rappellent le N. Simoniana, Terq., du Lias moyen. 23. NODOSARIA SCEPTRUM, Reuss, 1862, For, norddeutsch. Hils und Gaull, p. 37, pl. n, fig. 3 a et b. Cette élégante petite espèce, reconnaissable à ses loges saillantes inférieurement, allongées, un peu scalariformes, et à ses côtes fines, linéaires, alternes et inégales, est très-rare à Montcley. Elle est répandue dans le Gault du Nord de la France, sans être abondante nulle part; je la connais de Wissant'et de lAlbien moyen de l'Aube. Je n’en distingue pas une forme plus délicate, à loges moins nombreuses, qui pourrait être le N. tubifera de Reuss. Il est à remarquer que cet auteur n'indique ces deux espèces que du Hils supé- rieur (couches à Crioceras Emerici) du Brunswick. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 33 24. NODOSARIA PRISMATICA, Reuss, 1860. For. westph. Kreidef., p. 36, pl. n, fig. 2 a et b.. Espèce extrémement répandue dans l'Albien moyen, surtout à la partie supé- rieure. Les échantillons de Montcley, où elle est très-commune, sont bien conformes au type: les loges y sont seulement un peu moins saillantes, plus allongées, et la dernière plus acuminée ; les côtes, fines et lamelleuses, sont plus rectilignes et for- ment en arrière, par leur réunion, une pointe très-longue et très-aiguë. C’est une forme plus élancée que le type, et dont l’ensemble a un grand caractère d'élégance. Les côtes sont ordinairement au nombre de cinq; elles le dépassent rarement ; plus rarement encore elles ne l’atteignent pas. Un seul individu, incomplet, n’en montre que quatre et est ainsi très-voisin du N. tetragona, Reuss, qui n’est proba- blement, ainsi que le N. orthopleura, qu’un cas particulier de cette espèce. Abondant. Genre MARGINULINA, d'Orbigny, 1826. Coquille composée de loges empilées en série linéaire, arquée, ou même subspi- rale à l’origine. Ouverture latérale, tubuleuse, non radiée. Ce genre est ordinairement regardé comme se confondant avec les Cristellaires, dont il ne diffèrerait que par l’enroulement rudimentaire. Ainsi qu’il a été remarqué plus haut, les vraies Marginulines ont l'ouverture tubuleuse et non radiée, comme les Nodosaires, auxquelles elles me paraîtraient plutôt se rapporter, tandis que les formes plus ou moins enroulées, douées d’une ouverture radiée, rentrent dans les Cristellaires. Il ny a sans doute rien d’absolu dans cette répartition, mais si les groupes qu’elle détermine ne sont pas beaucoup plus naturels que précédemment, au moins sont-ils un peu moins confus et moins arbitrairement délimités. 25. MARGINULINA MUNIERI, N. sp. PI. 1, fig. 19 a et 6. Coquille très-petite, ovale, un peu allongée dans l’ensemble, très-renflée, formée, en avant, de trois loges projetées en ligne droite et dont les deux dernières sont très- ventrues et très-volumineuses, en arrière, d’une spire très-petite, oblique du côté ventral, carénée obtusémentet montrant environ cinq loges ; elle est comme cachée sous la première des trois loges projetées, qui est triangulaire et oblique. Des côtes filiformes, très-ténues, au nombre de treize à quatorze, parcourent toute la lon- Soc. GÉOL. — 39 SÉRIE, T. 1 — MÉM. N° 5. > 34 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES gueur de la coquille, en s’infléchissant aux sutures, qui sont très-profondes; en arrière elles se prolongent obscurément, en direction oblique, sur la spire; en avant elles s'arrêtent vers la mi-hauteur de la dernière loge. Les côtes correspon- dant sur la face ventrale et la face dorsale au plan médian de la coquille sont un peu plus saillantes et lamelleuses. Ouverture tubuleuse, assez saillante. Ressemblant par son ensemble au M. turgida, Reuss (1), le M. Munieri en diffère par sa spire, par ses côtes plus rares, effacées en avant, etc. Extrêmement rare, de même que dans le Gault de l'Aube. 26. MARGINULINA ÆQUIVOCA, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 60, pl. v, fig. 47. Assez commun. Espèce répandue dans l’Albien moyen du bassin anglo- parisien. 27. MARGINULINA JONESI, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 61, pl. v, fig. 49. Je désigne sous ce nom des formes plus enroulées postérieurement que ne semble l'indiquer la figure citée. Les M. robusta, M. acuticostata, et autres analo- gues, de Reuss, en sont extrêmement voisins; toutes ces formes passent les unes aux autres, et je prends le nom de W. Jonesi comme représentant la moyenne des caractères de celte série. 28. MARGINULINA PARKERI, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 59, pl. v, fig. 44 a et b. Diffère du type par une forme plus droite et par un enroulement postérieur plus réduit. Extrêmement rare. 29. MARGINULINA INÆQUALIS, Reuss, 1860. For. westph. Kreidef., p. 63, pl. vu, fig. 3. Espèce fort variable : certains individus courts et renflés sont voisins, comme forme générale, des figures données par Reuss (2) de jeunes du Y. elongata, d'Orb.; seulement, dans cette dernière espèce, les loges inférieures n’ont aucune (1) For. norddeutsch. Hils und Gault, pl. vi, fig. 7. (2) Verst. bæhm. Kreidef., pl. xxiv, fig. 33 et 34. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 39 saillie ; elle est, du reste, bien plutôt une Dentaline qu'une Marginuline ; du moins, les échantillons assez nombreux que. j'ai sous les yeux paraissent rentrer dans le cercle des variations si nombreuses du Dentalina communis, d'Orb. Assez rare. 30. MARGINULINA Cf. DENTALINA ACULEATA, d'Orbigny. PI. 11, fig. 10-13 b. Cette espèce ne s’est présentée qu’en loges isolées, dont la forme très-rétrécie en avant et en arrière, le test hérissé de fines aspérités, les font rentrer dans la nom- breuse série des Dentalina aculeata, d'Orb., Marginulina armata, Cristellaria gra- cilissima, C. fœda, Nodosaria aspera, des terrains crétacés ; Nodosaria conspurcata, Reuss, N. rudis, N. hispida, N. aculeata, Dentalina floscula, Marginulina hirsuta, d'Orb., des terrains tertiaires ou de l’époque actuelle, et qui tous me paraissent appartenir plutôt au genre Marginulina. Les spécimens de Montcley varient de la forme sphérique (fig. 10) à la forme ovale très-allongée (fig. 11). Les figures 13 « et b représentent une loge initiale ; la figure 12, une loge terminale, qui montre clairement le caractère lagénoïde de l'ouverture. Ces échantillons ne se rapportent du reste exactement à aucune des espèces ci-dessus. Je prends la citation du Dentalina aculeata dans le Gault de l nc comme y indiquant la présence de formes analogues à celles-ci. Des coquilles dont les loges ne sont réunies que par de minces prolongements sont certainement très-fragiles, et leur état fragmentaire s'explique naturellement. Cependant, il semble que la séparation des loges dans des formes analogues peut, dans certains cas, être le résultat, non d’un accident, mais d’une sorte de phéno- mène de scissiparité. La partie postérieure de la coquille, plus robuste, moins mo- niliforme, aurait subsisté et, à plusieurs reprises, produit une ou plusieurs loges terminales, mises successivement en liberté par l’étranglement et la rupture du mince et fragile stolon qui les rattachait à l’ensemble. C’est une simple supposition, et je ne l’émets que pour lui fournir l’occasion de subir l’épreuve de nouvelles observations. Elle m’est suggérée par une espèce de Marginuline du Jurassique supérieur, dont la dernière loge, extrêmement longue et fusiforme, et toute semblable aux Lagena distoma de MM. Parker et Jones, se trouve en grand nombre, isolée, tandis que le corps même de la coquille, c’est-à-dire la partie postérieure, beaucoup plus massive, est incomparablement plus rare, ce qui ne devrait pas avoir lieu si la séparation de la dernière loge n’était due qu'à un accident. 31, MARGINULINA DEBILIS, n. sp. PI. 111, fig. 28. Espèce très-grêle, cambrée en arrière, très-étroite, subparallèle inférieurement, 36 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES où elle est brusquement terminée en une pointe plus ou moins développée. Section triangulaire, le dos étant anguleux, les flancs plats et le ventre arrondi. Les quatre ou cinq premières loges sans aucune saillie, souvent visibles seulement par trans- parence sous un encroûtement de substance hyaline ; les suivantes de plus en plus séparées, très-allongées, grandes, très-arrondies et convexes sur le côté ventral, pourvues d’un prolongement tubulaire qui s’avance sur l’arête dorsale jusqu'à moitié de la longueur de la loge suivante; elles croissent rapidement en longueur. Cette élégante coquille, très-fragile, ne se rencontre presque jamais qu’en frag- ments. Elle existe aussi dans le bassin anglo-parisien. Assez commun. Genre VAGINULINA, d'Orbigny, 1826, Ce nom pseudo-générique désigne un groupe d'espèces plus ou moins aplaties, à loges parallèles, se rattachant aux Marginulines par transitions insensibles, mais susceptibles de prendre, par le développement de certains caractères, un faciès tout particulier, et comme les espèces qui se présentent ainsi sont spéciales à une époque géologique, l’époque crétacée moyenne et inférieure, on est fondé à leur attribuer une désignation particulière. D'Orbigny a originairement compris sous ce nom des formes telles que le V. Ba- denensis, de caractères assez ambigus, et dont plusieurs seraient peut-être mieux placées parmi les Dentalines. Elles existent dès le Jurassique, mais sont plus abon- dantes dans le Tertiaire supérieur et à l’époque actuelle. Avec elles apparaissent dès le Lias les Vaginulines larges et plates (1), à grosses côtes longitudinales, pour lesquelles d’Orbigny avait autrefois créé le nom, abandonné depuis, de Citharina ; elles sont très-développées dans tout le Jurassique et le Crétacé inférieur. Enfin, dans le Gault (car elles ne paraissent pas exister bien caractérisées avant ce temps) se montre un troisième groupe de formes qui réalisent le maximum de dévelop- pement de ce type : ce sont des coquilles triangulaires ou parallèles, mais dont la section transverse est un parallélogramme rectangle, dont les angles sont marqués par une côte plus ou moins saillante, régnant de chaque côté tout autour de la coquille; les sutures sont également en saillie, de sorte que les loges paraissent extérieurement concaves. Ces espèces, très-nombreuses dans le Gault, diminuent brusquement dans la Craie inférieure et ne semblent pas dépasser les terrains crétacés. Les Vaginulines du Gault, comme les Frondiculaires de la même époque, ont (4) Et même dès le Trias, si les marnes de Chellaston appartiennent à la formation des Marnes arisées. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 37 souvent la première loge très-grosse et costulée : ce caractère, chez les Frondicu- laires, n’est pas aussi manifestement restreint à un horizon géologique déterminé que chez les Vaginulines ; cependant c’est aussi dans les étages albien et cénoma- nien qu'il est le mieux accusé. Il y a là une coïncidence digne de remarque. Une Flabelline décrite plus loin (F. Karreri) fournit l’occasion de remarquer une analogie de même nature avec une Vaginuline du groupe des Citharina. D'un autre côté, plusieurs Frondiculaires ou Flabellines montrent dans la première période de leur accroissement des loges alternes sur deux rangs, comme certaines Polymor- phines. Il y a probablement là l'indication de relations particulières et encore indéter- minées entre ces divers types. Le développement et la reproduction des Foramini- fères sont encore trop peu connus pour qu'on puisse légitimement rien conclure de ces faits. La plupart des Vaginulines du Gault de Monteley appartiennent au troisième groupe; on y peut distinguer deux sous-groupes : celles à loge initiale globuleuse et saillante, et celles à loge initiale non saillante. Les premières rentrent dans une série de formes qui ont reçu de Reuss les noms, trop nombreux, de V. ewrynota, V. protosphæra, V. Strombecki, V. recta, V. pauci- striata, V. bicostulata, V. truncata, V. notata; ceux de V. arguta, V. transversalis et V. striolata appartiennent aux secondes. Les échantillons que j'ai sous les yeux ne se rapportent rigoureusement à aucune des espèces décrites. Ils forment un ensemble dont toutes les parties se relient, de sorte que la détermination en est fort difficile. Cependant, en prenant les noms sui- vants dans un sens aussi rapproché que possible de leur signification originale, je crois retrouver les V. truncata, V. recta et V. arguta. J'ajoute deux autres espe- ces voisines, que, faute de pouvoir les identifier sûrement, je nomme V. Comi- tina et V. gaultina. Au point de vue purement zoologique, il n'y aurait pas de difficulté sérieuse à considérer ces cinq espèces, et même toutes celles de Reuss, comme n’en formant qu’une séule, qui pourrait porter le nom plus ancien de V. costulata, Rœmer. Mais au point de vue paléontologique, il serait peut-être aventuré de passer par dessus des différences de forme qui, bien que minimes, sont en relation avec des diffé- rences de gisement ; il convient aussi d’user de réserve quand les êtres à comparer sont séparés par de notables distances. Jusqu’à ce qu’on puisse apprécier sûrement l'influence du temps et de l’espace sur la variabilité de l'espèce, il vaut mieux ne pas la préjuger. On peut résumer ainsi les caractères des sept espèces de Vaginulines qui existent à Montcley : 38 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES Vaginulines à section transversale quadrangulaire et à sutures saillantes : Loge initiale formant l'extrémité postérieure de la coquille : Loge initiale non sphérique, non saillante latéralement. .....,..... V. ARGUTA. Loge initiale sphérique, saillante latéralement : Sutures striées obliquement ..,.,.,... Pas cts tee IVe LE V. GAULTINA. Sutures non striées : Diamètre de la loge initiale plusieurs fois moindre que la largeur maximum de la:coquille.::.....2"#tatvtess. nisames V. TRUNCATA. Diamètre de la loge initiale égal ou presque “ee à la largeur maximum de la coquile. "22,2: cest cmersee V. RECTA. Loge initiale ne formant pas l’extrémité postérieure de la coquille : Loge initiale extérieure, les suivantes ne formant qu’une portion de spires. PINS ie sers eee eee ti Lee V. ComiTina. Loge initiale enveloppée par les suivantes, qui forment un tour de SPITEXCOMPIEL EL. TE ere rene cetee AO AB D 5 dt V. VANDEN BROECKI. Vaginulines à section non quadrangulaire, à sutures non saillantes....... V. Biocxet. 32. VAGINULINA VANDEN BROECKI, n. sp. PI. 1, fig. 20 a et b. Coquille fort petite, très-plate, tronquée en avant, enroulée en arrière et formant par les cinq à six premières loges un tour complet; la première loge très-petite, com- plétement enveloppée, les autres croissant rapidement, au nombre de dix en tout. Pourtour de la coquille tronqué carrément, bordé de chaque côté d’une côte en saillie; dos plat, assez large, atténué en avant et se terminant à la saillie de l’ou- verture. Sutures saillantes, donnant naissance, en avant et en arrière, à de petites côtes rudimentaires, au nombre de cinq à six, qui ne dépassent pas la moitié des loges. Cette espèce, par son enroulement complet, est très-distincte de toutes les autres. Très-rare. 33. VAGINULINA COMITINA, n. Sp. PI. 1, fig. 21 a-d, Coquille allongée, subtriangulaire, très-plate, tronquée carrément sur tout le pourtour, élargie et très-oblique en avant; profil ventral convexe et arrondi; profil dorsal droit et aboutissant à la saillie de l’ouverture. En arrière la coquille est rétrécie et recourbée vers la face ventrale, qui est concave et rentirante au-dessus de la loge initiale. Celle-ci est très-petite, projetée extérieurement en avant, non saillante sur les flancs à cause de sa petitesse; elle ne forme pas l'extrémité posté- rieure de la coquille, par suite de la forme subspirale de cette partie, qui se compose de six à sept loges triangulaires, augmentant lentement de volume et venant toutes rejoindre par leur angle ventral la première loge; elles sont un peu convexes sur le dos et festonnent légèrement le profil dorsal postérieur. Les sept ou huit loges qui DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 39 suivent la sixième ou septième prennent la forme quadrangulaire ; elles sont très- larges pour leur longueur, très-obliques, et toutes parallèles, les dernières un peu saillantes sur la face ventrale. Dos large, rectiligne en avant, un peu concave sur sa longueur, se rétrécissant progressivement en arrière, bordé, de chaque côté, d’une côte qui entoure toute la coquille et qui atteint ici sa plus grande saillie ; elle forme une petite expansion lamelleuse, qui longe le dos et le fait paraître un peu concave. Sutures recouvertes d’une petite côte filiforme, simple dans la partie pos- térieure, mais striée obliquement à partir du point où la coquille devient droite ; ces stries se montrent d’abord vers le dos, puis s’étendent sur toute la longueur de la suture. Quelques indices, à peine sensibles, de côtes longitudinales, sur les parois des cloisons des loges antérieures, vers le dos. Cette forme se distingue de toutes celles qui suivent, par l’enroulement de sa partie postérieure, par la disposition des loges qui la constituent, et par la situa- tion non terminale de la loge initiale, remontée en avant sur la face ventrale. Rare. 34. VAGINULINA GAULTINA, N. Sp. Pl. 1, fig. 22 a-24. Coquille très-plate, triangulaire, plus ou moins allongée, tronquée obliquement en avant, droite ou un peu flexueuse sur la ligne du dos, arrondie et saillante sur le côté opposé, rétrécie, obtuse et légèrement oblique en arrière, tronquée carré- ment sur tout le pourtour. Dos plat, large, à angles latéraux saillants, rétréci en arrière, se terminant en avant à l’angle antérieur saillant de la dernière loge, qui porte l’ouverture. Ornements en tout identiques avec ceux de la précédente espèce; la seule différence est que les sutures sont plus fortement striées. Première loge plus ou moins développée, — mais toujours beaucoup plus volumineuse que dans le V. Comitina, — sphérique, saillante latéralement et formant toujours l’extré- mité postérieure de la coquille ; elle porte parfois des indices de côtes obliques, que nous verrons bien développées dans le V. éruncata. La seconde loge et la troisième, au plus, sont-rectangulaires et obliques ; les suivantes quadrangulaires, parallèles, un peu flexueuses. Leur nombre total ne dépasse pas dix à onze. J'aurais appliqué à cette espèce le nom de V. striolata, Reuss, qui lui convien- drait très-bien, si cette dernière espèce n'avait la loge initiale non saillante, et n’appartenait plutôt au groupe du V. arguta, Reuss. 35. VAGINULINA TRUNCATA, Reuss, 1862. PI. r, fig. 25-28 6, et A-F; PI. 1r, fig. 4 a et b. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. #7, pl. ui, fig. 9. Je réunis sous ce nom deux formes assez différentes d'aspect, mais qu'il est 40 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES impossible de séparer : l’une est plus délicate, moins développée dans toutes ses parties (PL. 1, fig. 25-27); l’autre, grande, très-robuste, est celle que je considère comme correspondant le mieux au type (PI. 11, fig. 4 «& et b). Coquille de grande taille, atteignant jusqu’à trois millimètres et plus, très- allongée, étroite, subtriangulaire, aplatie, tronquée carrément sur tout le pourtour, oblique en avant, obtuse en arrière. Loges nombreuses (14 ou 15); la première sphérique, grosse, très-saillante latéralement, ornée de côtes ou crêtes lamelleuses irrégulières ; la seconde subtriangulaire et arquée ; toutes les autres subquadran- gulaires, obliques, beaucoup plus larges que longues, sans saillie sensible sur la face ventrale. Sutures toutes à peu près parallèles, — sauf la première qui est arquée, — très-saillantes et faisant paraitre la surface des loges fortement concave ; elles semblent formées par l’accolement de deux lames dont la soudure incomplète laisse un sillon souvent visible sur la crête; elles s’infléchissent du côté ventral et se confondent avec la bordure fortement saillante et aiguë, qui de chaque côté longe tout le pourtour de la coquille, depuis l'angle supérieur de la dernière loge, descend le long du côté ventral, contourne la loge initiale et remonte le long du dos, où elle est encore plus développée ; de ce côté, les sutures ne la rejoignent pas compléte- ment. Dos large, plat, dépassant de chaque côté, par sa bordure aliforme, le plan de la coquille, et se terminant en avant en un prolongement cylindrique qui porte l'ouverture. Un seul spécimen, incomplet, montre les sutures se décomposant vers le dos en côtes obliques; peut-être devrait-il être rapporté à une variété robuste du V. gawllina. Le Lest est terne, opaque, comme rugueux et chagriné très-finement. Cet aspect est dù à la grande abondance de la matière hyaline qui s’est déposée sur toute la surface en granules très-petits et très-serrés. Les ornements de la loge initiale sont très-capricieux : ils se composent de côtes fortes et irrégulières, au nombre de deux ou trois généralement, courbées et divi- sées en côtes secondaires, comme on le voit sur la figure 28 & et sur les dia- grammes A-F (PL. 1), qui en représentent diverses dispositions. Ces côtes ou crêtes forment une sorte d’empâtement, qui augmente considérablement l'épaisseur de la paroi qui les porte et la saillie de la loge initiale. Les figures 4 a et b (PI. 11) représentent un spécimen très-développé et offrant bien accusés les caractères qui viennent d’être décrits. On trouve fréquemment des échantillons comptant seulement deux ou trois loges (PL. r, fig. 28 a et b), et qui sont manifestement des individus non adultes, dont le développement produirait sans doute la forme que je viens de décrire (PL. 1, fig. 4 a etb). Je n’en ai jamais rencontré ne montrant qu'une seule loge. Il est remar- quable que, même sur un individu encore si rudimentaire, tous les ornements soient aussi marqués que sur ceux qui ont quatorze ou quinze loges. Dès la pre- mière période du développement, les caractères qui appartiennent à la variété sont DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. A donc nettement et complétement accusés; la comparaison entre ces jeunes à formes si caractérisées, et la variété plus faible dont il va être question, fait parfaitement ressortir ce fait. Ainsi, la première loge caractérise toute la coquille dont elle n’est que le rudiment. Ce fait témoigne de la constance des caractères individuels et rappelle une observation analogue faite plus haut au sujet du Nodosaria obscura. Sous les nos 25-27 de la planche r sont représentées des coquilles dont les carac- tères essentiels ne diffèrent pas de ceux qui viennent d'être décrits: elles sont seu- lement moins grandes, moins robustes; les saillies sont moins développées, la loge initiale moins grosse ; les ornements ont peu de relief; le test est translucide, blan- châtre sur les parois des loges, hyalin sur les sutures, à surface lisse et nette, au lieu d’être rugueuse et terne. Je ne crois cependant pas qu’on puisse les séparer du type précédent. Les figures 25 et 26 sont aussi fort voisines du V. gaultina, dont elles ne se distinguent guère que par les cloisons non striées ; la figure 27 rappelle l'aspect du V. recta. La séparation de ces diverses formes est assurément, dans une certaine mesure, arbitraire, mais elle est utile pour permettre de se recon- naître dans cette nombreuse série. Le nom de V. truncata a été créé par Reuss pour une espèce du His supérieur d'Allemagne, qui correspond d’une manière générale à celle pour laquelle je l’em- ploie. Les jeunes (fig. 28 « et b) sont évidemment très-voisins des V. bicostulata et V. Strombecki. Les figures données par Reuss ne sont pas suffisantes pour opérer des rapprochements avec plus de certitude. Très-abondant dans ses deux variétés. 36. VAGINULINA REOTA, Reuss, 1862. PI. 11, fig. 5 a-6e. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 48, pl. 11, fig. 44-15 6. La principale différence qui distingue cette espèce du V. éruncata (variété déli- cate) consiste dans une forme plus étroite, plus allongée, le diamètre de la loge initiale égalant, à peu de chose près, la largeur maximum de la coquille; elle ne porte que des indices d’ornements, souvent presque effacés et ne se composant que d’une ou deux côtes diversement courbées. La seconde loge, au lieu d’embrasser la première sur toute sa moitié antérieure, comme dans les espèces précédentes, n’en recouvre souvent que le quart : alors la troisième vient compléter la base dont a besoin l’édifice de la coquille, en recou- vrant la partie laissée libre par la seconde (PI. 11, fig. 5 a). Par suite du peu de développement des bordures saillantes, la surface latérale des loges est faiblement convexe. Commun. Soc. GÉOL. — 99 SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° 5. 6 ES 2 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES 37. VAGINULINA ARGUTA, Reuss, 1860. PI. 11, fig. 7 a-8 b. For. westph. Kreïdef., p. 58, pl. vin, fig. 4 a et b. La description de la forme robuste, ou type, du V. truncata s'adapte exactement aux échantillons que je rapporte au V. arguta, et particulièrement aux figures 7 a et b. Les principales différences qu’ils montrent sont : 1° une forme plus triangu- laire, plus courte et plus infléchie en arrière ; 2° l'absence de loge initiale saillante. Ce caractère me paraît avoir une certaine valeur; c’est lui qui détermine l’attri- bution de mes échantillons à l’espèce de Reuss. La figure 7 c montre, par transparence, la disposition des premières loges, qui s'éloigne tout à fait de celle du V. fruncata ; cet échantillon a le test terne et rugueux. Les figures 8 a et b représentent un spécimen remarquable par son épaisseur ; il offre la même disposition de loges que le précédent. Son test est hyalin et translucide, comme dans la variété délicate du V. truncata. Rare. 38. VAGINULINA BIOCHEI, A. sp. PI. 11, fig. 9 a et b. Coquille ovale, arrondie en arrière, rétrécie et prolongée en avant, très-aplatie, laminée ; dos arrondi et lisse; postérieurement une lame saillante, déchiquetée, peu développée, qui remonte sur la face ventrale jusqu’au plan septal de la dernière loge. Loges peu nombreuses, obliques ; la première ovale, assez grande ; les suivantes (quatre à cinq) étroites, longues, arquées et un peu embrassantes sur la face ven- trale. Sutures marquées d’un léger filet très-peu saillant. Très-rare, de même que dans l’Aube. Genre DENTALINA, d’'Orbigny, 1826. D'après l'observation faite à propos des Nodosaires, la diagnose du genre Denta- lina peut être précisée ainsi : Coquille formée d’une succession de loges en série linéaire, droite ou arquée ; ouverture terminale, plus ou moins saillante, radiée, non tubuliforme. 39. DENTALINA FONTANNESI, À. Sp. PI. 11, fig. 14 a-16 b. Coquille droite, rarement un peu déjetée, obtuse en avant, rapidement acumi- née en arrière ; six à sept loges, d’abord transverses, plus larges que longues, DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 43 très-peu distinctes, puis s’allongeant progressivement jusqu'aux dernières, où ces proportions sont renversées ; les premières planes, sans saillie, séparées seulement par des sutures peu ou point visibles ; à partir de la quatrième ou cinquième, elles deviennent bien distinctes, sont nettement séparées et de plus en plus renflées. Après la cinquième ou sixième, il se produit fréquemment un étranglement très-prononcé. Six à dix côtes longitudinales fortes, plus ou moins saillantes, à profil rectiligne, sans côtes intermédiaires ; en arrière, elles se réunissent et se prolongent en une longue pointe aiguë ; en avant, elles arrivent jusqu’à l'ouverture, qui est centrale, non proéminente, petite, obscurément radiée. J'en figure deux variétés : l’une (fig. 14 « et b) à côtes moins nombreuses, espa- cées, lamelleuses et très-saillantes, qu’on peut regarder comme le type de l'espèce ; l’autre (fig. 15 a et d) à côtes plus nombreuses, plus rapprochées, mais simplement filiformes. Peut-être l'échantillon incomplet (fig. 16 a et b) en est-il encore une forme dé- rivée ? Cette élégante espèce ne me paraît avoir de ressemblance bien marquée avec aucune autre des terrains crétacés ; des formes analogues existent dans le Lias. Commun. 40. DENTALINA PAUPERCULA, Reuss sp., 1846. PI. 11, fig. 17 « et b. Nodosaria paupercula, Reuss, Verst. bœhm. Kreïdef., 1° partie, p. 26, pl. xu, fig. 42. Coquille presque droite, subeylindrique dans l’ensemble, trapue, courte, à peine apiculée en arrière, terminée en avant par un mamelon un peu oblique. Quatre loges globuleuses, un peu plus larges que longues, séparées par des sutures assez profondes mais souvent peu nettes, renflées au milieu. Un grand nombre de côtes (une vingtaine) longitudinales, serrées, très-peu saillantes, suivant le profil des loges ; en avant, elles s’effacent au bas du mamelon qui porte l’ouverture. Cette coquille me paraît se rapporter assez bien à l'espèce de Reuss, qui est du Plænerkalk inférieur de Bohême. Elle a aussi quelque chose du Nodosaria inter- costata, Reuss (1), du Sénonien supérieur de Hamm; cette dernière espèce est cependant moins raccourcie, et ses loges sont beaucoup plus nombreuses. Assez rare. 41. DENTALINA NANA, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gaull, p. 39, pl. 11, fig. 40 et 48. Les échantillons que je classe sous ce nom ont les loges moins obliques, l’en- (4) For, westph. Kreidef., p. 35, pl. 1, fig. #. 44 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES semble est moins régulier ; ils sont trop peu nombreux pour qu’on puisse se rendre bien compte de leurs affinités spécifiques. 42. DENTALINA CYLINDROIDES, Reuss, 1860. For. weslph. Kreidef., p. 41, pl. 1, fig. 8. Je rapporte provisoirement à cette espèce des échantillons tous incomplets, sub- cylindriques, à loges courtes, presque planes, à première loge hémisphérique, d’une taille devant être assez forte. Ils se rapprochent plutôt du type indiqué ci-dessus, que de la variété figurée dans les Foraminiferen der norddeutschen Hils und Gault (1) ; mais ils sont encore beaucoup plus épais et plus courts. Rare, 43. DENTALINA LEGUMEN, Reuss, 1846. Verst. bœhm. Kreidef., 1° partie, p. 28, pl. x, fig. 23 et 24; — Die Foramniniferen und En- tomostraceen des Kreidemergels von Lemberg, Haidinger's naturw. Abhandl., t. IV, 17e part., p. 26, pl. u, fig, 44; — For. westph. Kreidef., p. #3, pl. mn, fig. 5. Petite espèce, peu arquée, à loges renflées et fortement convexes sur la partie ventrale, profondément séparées. Cette espèce, indiquée surtout dans la Craie supérieure, remonte dans le Plæner de Bohême et dans le Gault supérieur de Westphalie et de Folkestone. Très-rare. 44. DENTALINA DEFLEXA, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gaull, p. 43, pl. u, fig. 49. Indiqué dans le Gault inférieur de Drispenstedt, près Hildesheim. Très-rare. 45. DENTALINA XIPHIOIDES, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. #3, pl. mm, fig. 4. Indiqué dans le Winimusthon près de Kniestedt. Très-rare. (4) P. 44, pl. n, fig. 46. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 45 46. DENTALINA LINEARIS, Ræmer (1841) in Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 42, pl. u, fig. 45. Je me réfère à la figure de Reuss, celle de Ræmer étant insignifiante. Indiqué seulement dans le Hils et le Speeton. 47. DENTALINA Cf. D. SEMICOSTATA, d'Orbigny. For. foss. bass. tert. Vienne, p. 53, pl. 11, fig. 26-28. Un seul fragment de cette espèce, qui se retrouve dans le Gault de l'Aube, mais qui est très-rare partout. Genre GLANDULINA, d’Orbigny, 1826. 48. GLANDULINA MUTABILIS, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 58, pl. v, fig. 7-41. Reuss indique comme synonyme, surtout pour les variétés courtes et coniques, le Nodosaria humilis, Rœmer (1), cité des couches les plus supérieures du Hils {Criocerenschichten), de l’Aptien et du Minimusthon de l'Allemagne du Nord. Rare. Genre RHABDOGONIUM, Reuss, 1860. For. westph. Kreidef., p. 54. Syn. : Triplasia, Reuss, Denkschr. K, Ak. Wiss., t. VIL, 1" partie, p. 65; 1854. Les coquilles réunies sous ce nom ne se distinguent guère, que par leur forme extérieure, des Dentalines et des Glandulines. Elles se composent de loges empi- lées sur un axe rectiligne, généralement embrassantes et formant par leur réunion une pyramide allongée, triangulaire, ou plus rarement quadrangulaire, à faces plus ou moins excavées et à angles plus ou moins saillants. L'ouverture, non pro- longée, est radiée, mais d’une manière peu marquée. Ces caractères sont certainement peu importants; cependant la physionomie particulière qu’ils impriment aux espèces composant ce petit groupe fait très-aisé- (A) Verst. norddeutsch. Kreidegeb., p. 95, pl. xv, fig. 6. 46 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES ment reconnaître celles-ci; d’un autre côté, elles ne rentrent bien naturellement dans aucun des genres avoisinants. Il est donc avantageux de conserver, au moins provisoirement, le nom de Rhabdogoniuwm. En en reproduisant la diagnose dans son essai de classification des Foramini- fères (1), Reuss déclare que ce genre ne se distingue pas nettement du genre Orthocerina, d’'Orb. M. Carpenter (2), MM. W. K. Parker, R. Jones et Brady (3), vont encore plus loin et regardent le genre de l’auteur allemand comme rentrant complétement dans celui de d’Orbigeny. Il me semble cependant fort douteux que le genre Orthocerina, d’ Orb. (For.Cuba, 1839, non Tabl.méth.Céph., 1826) (4), appartienne à la division des Hyalina etencore moins à la famille des Lagénidées. La diagnose est muette sur la nature du test ; mais, en traitant du genre Vaginuline, d'Orbigny dit que ces dernières coquilles sè distinguent des Orthocérines, entre autres caractères, par leur test non rugueuæ (5). D'après cela, les Orthocérines me paraïîtraient plutôt voisines de certains Lituola, tels que L. dubia, d'Orb. sp. (6), ou L. Soldanii, Park. et J., var. intermedia, Vanden Br. (7). Les seules formes analogues à l’Orthocerina quadrilatera que j'aie rencontrées, ont le test essentiellement arénacé et sont, sans aucun doute possible, des Lituolidæ. Quant aux Rhabdogoniwm, ïls ont le test remarquablement hyalin, lisse et brillant. D’après les principes de classification généralement adoptés aujourd'hui, ces deux genres ne peuvent être confondus. Les Rhabdogonium se montrent dès le Lias moyen (8), sont très-développés dans les terrains jurassiques supérieurs et crélacés inférieurs et moyens, et paraissent devenir très-rares au-dessus. (1) Ent. syst. Zusammenst. For. (Sitzungsb. K. Ak. Wiss., 4e sect., t.XLIV, p. 355); 4861. (2) Introduction to the study of the Foraminifera, p. 166. (3) On the Nomenclature of the Foraminifera, Ann. Nat. Hist., juillet 4865, p. 48. (4) Ce genre a été fondé en 4826 sur le Nodosaria clavulus, Lam. (1816); mais cette espèce n'est pas une Nodosaire ; elle n’appartient même pas à la famille des Lagénidées et paraît n'être qu'une forme voisine des Valoulina. En 1839, dans son ouvrage sur les Foraminifères de Cuba, d'Orbigny a décrit une nouvelle espèce, l'Orthocerina quadrilalera, qui doit subsister comme seul type du genre, quelle que soit du reste la valeur de celui-ci. (5) For. foss. bass. lert. Vienne, p. 64, et For. Cuba, loc. cit. (6} Nodosaria dubia, Tabl. méth. Céph., p. 252, n° 40. (7) Étude sur les Foraminifères de la Barbade, p. 22, pl. u, fig. 4, 3, 4, 6, in Ann. Soc, Belge de Microscopie, t. IL; 4876. (8) R. liasinum, Berthelin, du Lias de la Vendée, Revue et Mag. Zoologie, 1879, p. 35, pl, 1, fig. 18 et 49. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. CSS 1 49. RHABDOGONIUM ACUTANGULUM, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 55, pl. 1v, fig. 44 a et b. Mes échantillons ont les loges un peu moins serrées que le type, ce qui tend à les rapprocher du R. Mærtensi, Reuss ibid.) ; mais ils n’en ont pas la section quadrangulaire. Les coquilles triangulaires sont, en général, beaucoup plus nombreuses que les quadrangulaires ; mais ce caractère n’est pas d’une constance absolue. Je possède un échantillon d’une espèce du Jurassique supérieur, qui montre le passage brusque et sans aucune transition de l’une à l’autre forme. Le R. acutangulum n’est cité en Allemagne que dans le ils. Rare. 50. RHABDOGONIUM EXCAVATUM, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 91, pl. xu, fig. 8 a et b. Cette espèce est bien distincte par la dépression profonde des faces, par ses angles très-saillants, par sa forme ovale. Avec le progrès de l'accroissement, elle cesse cependant de s’élargir et les côtes deviennent à peu près parallèles. Le type est du Gault de Folkestone. Rare. Genre CRISTELLARIA, Lamarck, 1822. Coquille enroulée dans le même plan, à spire plus ou moins complète, variant de la forme presque droite à la forme discoïdale. Ouverture à l'angle antérieur externe ou carénal de la dernière loge, ronde et radiée, ou bien ovale et même linéaire, et alors se prolongeant sur le plan septal (section des Robulina). Dans ce cas, il est rare, quand on dispose d’un nombre suffisant d’échantillons, qu’on ne puisse voir encore des traces, plus ou moins accusées, des stries rayonnantes qu’on peut considérer comme un caractère générique. C’est ce que montre l’examen des figures 6-10, 12 et 13 de la planche ri. Le bourrelet sillonné qui entoure l’ouverture porte, vers sa partie inférieure, deux saillies rayonnantes plus fortes que les autres et qui se prolongent sur le plan septal (fig. 6). Puis (fig. 7) la partie supérieure du bourrelet subsiste seule; la partie inférieure a disparu, laissant seulement les deux saillies qui prolongent de chaque côté, sur le plan septal, la direction de l’arc supérieur de l'ouverture. Dans 48 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES la fig. 8 ces deux saillies se rapprochent inférieurement ; l’espace qu’elles entou- raient s’est évidé, ce qui donne à l'ouverture une forme bilobée, dont la partie inférieure, se développant aux dépens de la supérieure, fait, pour ainsi dire, dispa- raître complétement l’ouverture circulaire primitive ; on a alors (fig. 9) un orifice ovale, s’enfonçant sous l’angle carénal et entouré d’une bordure lisse et saillante, presque complète, sauf à la partie inférieure, où elle n’a plus qu’à se fermer (fig. 10), pour donner une ouverture ovale très-allongée, entièrement placée sur le plan septal, en un mot, une véritable ouverture robulinoïde. Mais même dans ce cas de modification extrême, on observe encore à la partie supérieure, sur l’angle carénal, des stries rayonnantes, derniers vestiges du bourrelet radié primitif. Ces exemples sont empruntés au Cristellaria macrodisca. Les figures 12 et 13, qui appartiennent au C. diademata, montrent des modifications analogues. Une même espèce peut donc posséder les deux formes d'ouverture. Il faut cependant reconnaître qu'ordinairement l’une des deux est beaucoup plus fréquente que l’autre : ainsi, dans le C. macrodisca c’est l'ouverture cristellaroïde qui do- mine ; c’est au contraire l’ouverture robulinoïde dans le C. diademata. D. CRISTELLARIA ROTULATA, Lamarck sp., 1804. (4) Lenticulites rotulata, Lam., Ann. Muséum, t. V, p. 188, et t. VIII, pl. Lxu, fig. 44; 4804. Cristellaria rotulata, d'Orb., For. Cr. bl. bass. Paris, Mém. Soc. géol., A7° sér., t. IV, p. 26, pl. u, fig. 45-48 ; 1840. _ — Roeuss, Verst. bœhm. Kreidef., Ar° partie, p. 34, pl. vin, fig. 50 a et b et 70, et pl. xu, fig. 25; 2e partie, p. 409, pl. xxiv, fig. 48 er 49 ; 1846. Je n'indique cette espèce qu'avec doute, d’après des échantillons peu nombreux et peu satisfaisants. Reuss fait remarquer que le véritable C. rotulata ne s'est pas encore trouvé au-dessous du Gaull ; les échantillons de cet étage que j'ai eu occa- sion d'examiner ne m'ont jamais montré les caractères du type, tel qu’il se ren- contre dans la Craie blanche. 52. CRISTELLARIA MACRODISCA, Reuss, 1862. PI. ur, fig. 6-11 et 14 a et b. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 78, pl. 1x, fig. 5 a et b. Coquille à enroulement complet, subcireulaire, non projetée, à accroissement modéré, très-convexe sur les flancs, à pourtour anguleux, émoussé, non aigu ni tranchant. Une dizaine de loges triangulaires, un peu inclinées en arrière ; sutures planes, visibles seulement par transparence, très-légèrement arquées en arrière. (4) C'est bien à dessein que je restreins les indications synonymiques concernant cette espèce. On a tellement abasé de son nom, qu’en l'absence de reproductions iconographiques suffisantes, je crois plus prudent de ne pas accumuler des citations impossibles à contrôler, DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 49 Calus central très-développé, très-convexe, mais se raccordant avec la courbure des flancs. Plan septal concave, à bordure large et obtuse. Ouverture ordinairement ronde, quelquefois robulinoïde. Cette forme, ainsi caractérisée, diffère du type auquel je la rapporte, par un calus moins développé, par des loges plus nombreuses, par des sutures moins arquées. Reuss ne dit pas en quoi son espèce diffère du €. rotulata ; celle que j'ai en vue se distingue, par les caractères suivants, du vrai C. rotulata, qui ne se trouve que dans la Craie proprement dite : elle est plus renflée ; ses flancs se rejoignent par conséquent sous un angle plus ouvert ; le pourtour est plus obtus ; enfin, ce qui me paraît un caractère des plus constants, quelle qu’en puisse être la valeur, les loges viennent buter contre le calus central, tandis que dans le €. rotulata le plan septal descend de chaque côté de manière à passer en avant du calus, qu'il entoure à demi en quelque sorte. Si, au contraire, nous cherchons les ressemblances avec le C. rotulata, nous les trouvons dans l’enroulement circulaire et dans le plan septal concave au milieu, bordé sur les côtés. Les figures 14 « et b représentent une variété à loges fort nombreuses et à en- roulement ouvert, mais ne se projetant nullement. Commun. Très-répandu dans tout le Gault, mais paraissant plus abondant dans les couches supérieures. 53. CRISTELLARIA FITTONT, Berthelin, 1879. C. lwvigata, Reuss, For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 92, pl. xu, fig. 44 a et b; 1862. Non C. lœvigata, d'Orb., Tabl. mêth. Céph., Ann, Sc. nat., t. VIT, p. 292, n° 19 ; 4826; modèle n° 47; — Prodr. Pal., ét. 411, n° 492. Non Robulina lævigata, d'Orb., Tabl. méth. Céph., Ann. Sc. nal., t. VIT, p. 288, n° 9; 1826; — Park., Jones et Brady, Ann. and Mag. Nat. Hist., 4e sér., t. VIII, p. 241, pl. x, fig. 95; 4871. Cf. Robulina lævigata, d'Orb., Tabl. méth. Céph., Ann. Sc. nat., t. VIH, p. 289, n° 16; 1826. J'ai eru devoir changer le nom imposé par Reuss, comme faisant confusion avec une dénomination employée bien antérieurement par d’Orbigny. La forme de Montcley est plus enroulée en arrière que le type. Fort rare. 54. CRISTELLARIA GAULTINA, n. Sp. PI. x11, fig. 15 a-19 à. Coquille à enroulement complet, mais avec une tendance bien marquée à s’ou- vrir, et même à se projeter ; aussi la largeur des tours de spire augmente-t-elle rapidement ; ce qui lui donne, dans l’ensemble, une forme ovale. Pourtour angu- Soc. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° ©. ÿ 50 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES leux, émoussé ou garni d’un bourrelet. Onze à quatorze loges au dernier tour, triangulaires, inclinées en arrière, mais d'autant moins obliques qu’elles se rappro- chent de l’extrémité antérieure ; elles s’appuient au centre sur un calus ombilical bien développé, large, fort convexe, mais se raccordant avec la courbure des flancs; les dernières loges s’en séparent et s’avancent plus ou moins vers le dos. Sutures planes, visibles seulement par transparence et élargies extérieurement, peu ar- quées ; les dernières seules un peu creusées sur le dos. Ouverture généralement robulinoïde. Plan septal non bordé, convexe dans les vieux individus, à peu près plan dans les jeunes. La forme que je regarde comme le type de cette espèce est représentée par les figures 16 a-17 d de la planche 1; c’est la plus fréquente. J’y rattache, au moins provisoirement, à litre de variétés, les suivantes. Les fig. 19 «& et b montrent la tendance au déroulement parvenue à son maximum ; la dernière loge a son plan septal presque sans échancrure ; le pourtour est garni d’un gros bourrelet. Cette forme, grande et robuste, est excessivement rare. La tendance au déroulement se montre, au contraire, au minimum dans l’échan- tillon figuré sous les n° 15 & et b de la planche 1x : la dernière loge seulement s’avance vers le dos, mais sans cesser de rester adhérente au calus central. Extré- mement rare aussi. Les fig. 18 « et b montrent un enroulement tellement incomplet qu'avec onze loges il n’y a pas même un tour de spire. Cette forme, qui n’est pas très-rare, me paraît une simple irrégularité de développement. Elle n’est pas sans analogie avec le C. nuda, Reuss; mais ce dernier, qui se rencontre dans le Gault de l'Aube, ne me semble pas exister à Montcley. La coquille représentée sous les n° 15 « et à est celle qui se rapproche le plus du vrai C. rotulata, mais elle s’en distingue par une plus grande convexité des flancs, par un pourtour plus obtus, et par la direction des sutures, qui buttent contre le calus central, au lieu de lui être tangentes, selon la remarque faite ci-dessus à propos du C. imacrodisca. Toutes ces différences se retrouvent dans la forme typique du C. gaultina (fig. 16 a-17 b), dans laquelle, en outre, est bien apparente la ten- dance à la projection des dernières loges, qui n’existe pas dans le C. rotulata ; elle y est moins prononcée que dans le Robulina lepida, Reuss (1), forme voisine, mais qui se rapporte mieux à une autre variété, du Gault de l'Aube, différente du €. gaultina type. (1) Verst. bœæhm. Kreidef., 2° partie, p. 109, pl. xxiv, fig. 46 a et b. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. D} 99. CRISTELLARIA OVALIS, Reuss, 1846. Verst. bæhm. Kreidef., 1"° partie, p. 34, pl. vin, fig. 49 a et b, pl. xu, fig. 49 a et b, pl. x, fig. 60a-630. Reuss désigne sous ce nom des coquilles assez différentes, composées d’une pre- miere loge très-développée, suivie d’un petit nombre d’autres qui ne complètent pas un tour de spire. La première loge est tantôt carénée, tantôt sphérique. Les spécimens peu nombreux que j'ai recueillis montrent également ces deux caractères ; le nombre des loges est moindre que dans la plupart des figures citées ; c’est de la figure 49 de la planche vu qu'ils se rapprochent le plus sous ce rapport. Ces formes ne sont peut-être qu’un état jeune et anormal du C. rotulata ou d’es- pèces voisines, particulièrement du C. gaultina. Elles sont répandues dans les terrains crétacés et tertiaires, et semblent, dans leur développement, suivre celui du groupe du €. rotulata; cependant il est à remarquer que parmi le grand nombre de Cristellaires que j'ai vues du Gault du bassin parisien, il ne s’est trouvé aucun échantillon du €. ovalis. 96. CRISTELLARIA STERNALIS, n. $p. PI. 111, fig. ? a et b. Coquille à enroulement complet, subeirculaire, très-renflée ; pourtour bordé d'une carène lamelleuse, très-large et saillante, qui s’atténue de plus en plus jusqu’à la dernière loge, où elle manque. Huit loges environ, triangulaires, forte- ment obliques en arrière, tout à fait planes. Sutures visibles par transparence, droites, inclinées en arrière, presque tangentes au calus central. Plan septal de la dernière loge plat, arrondi sur les bords ou faiblement convexe. Ouverture robuli- noïde, radiée supérieurement. Flancs non convexes, plutôt un peu déprimés entre le pourtour et le calus central, qui est très-gros, très-large, un peu saillant sur la surface latérale. Cette espèce, bien distincte, par le grand développement de sa carène, de toutes celles qui ont été décrites des terrains crétacés, rappelle certaines formes plus ré- centes, telles que le Robulina inornata, d'Orb., dont elle diffère par un calus plus développé et par sa large carène lamelleuse. Assez commun. Je l'ai retrouvé à Wissant et dans l’Aube. 97. CRISTELLARIA DIADEMATA, N. Sp. PI. 111, fig. 4 a-5 b, 12 et 13. Coquille à enroulement complet, subcirculaire, médiocrement renflée ; pourtour bordé d’une large carène lamelleuse. Sept à huit loges au dernier tour, subtriangu- D? MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES laires, obliques et très-arquées en arrière, séparées par des sutures bien marquées, chaque loge faisant en arrière une petite saillie sur la précédente. Sutures arrivant presque au centre, où ne se développe pas de calus proprement dit, mais seulement un empâtement formé par la réunion des cloisons. Les deux ou trois dernières loges s'éloignent du centre, sans que, cependant, l’ensemble de la coquille perde sa forme circulaire. Plan septal convexe. Ouverture robulinoiïde. Un échantillon de plus grande taille, à carène denticulée et enroulement plus ouvert (Pl. 111, fig. 5 a et b), ne me paraît qu’une grande variété. Cette espèce se distingue de la précédente, dont la rapproche sa large carène, par un calus bien moins développé, par ses loges arquées, saillantes aux sutures, les dernières détachées en avant, etc. Ces caractères l’éloignent des autres espèces décrites dans les terrains crétacés et ne permettent pas non plus de la confondre avec celles d’époques plus récentes. Elle se rattache au groupe du €. cassis, dont elle est jusqu'à présent un des plus anciens représentants. Très-répandu dans le Gault à Wissant et dans l'Aube, commun à Montcley. 08. CRISTELLARIA DUBIENSIS, #. sp. PI. 111, fig. 24 a et b. g Espèce subovale, très-convexe, à accroissement rapide et excentrique ; flancs fortement bombés ; pourtour obtusément anguleux ou garni d’un bourrelet. Envi- ron six loges au dernier tour, triangulaires, arquées en arrière, sans être obliques ; dernière loge fortement proéminente. Plan septal plat, très-fortement bordé de chaque côté. Ouverture large, radiée. Pas de calus central, les loges se réunissant directement en ce point; elles sont très-peu ou pas du tout renflées. Sutures presque superficielles, fortement arquées en arrière. Elle se rapproche de certaines formes plus récentes, telles que €. crassa, d'Orb., Robulina navis, Born., et surtout R. depauperata, Reuss ; mais cette derniere espèce a les loges beaucoup plus renflées, saillantes au centre, le pourtour plus aiou, etc. Se retrouve dans l’Aube ; très-rare partout. 09. CRISTELLARIA CIRCUMCIDANEA, #. Sp. PI. nr, fig. 1 a et b. Coquille subcireulaire, médiocrement renflée ; pourtour garni d’une carène étroite, non lamelleuse, polygonale. Environ huit loges, fortement arquées, un peu obliques en arrière, planes. Sutures superficielles ou accusées seulement par une très-légère saillie de la loge sur la précédente. Calus central très-petit, non sail- lant, assez net; quelquefois les deux ou trois dernières loges s’en détachent en avant et remontent vers le dos. Plan septal très-fortement arqué dans sa lon- gueur, presque plan dans Pautre sens. Ouverture radiée. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 93 Cette espèce se distingue du €. sternalis par la petitesse de son calus central et par la forme de ses loges ; du C. diademata par ses loges bien moins ou pas du tout sail- lantes en arrière, et par la présence d’un calus ; de toutes deux par sa carène étroite, polygonale, coudée à chacune des cinq où six dernières sutures. Elle n’a absolu- ment rien de commun avec le C. subangulata de Reuss, si ce n’est une forme angu- leuse au pourtour. Très-rare. Se retrouve dans l'Aube dans les mêmes conditions. 60. GRISTELLARIA SUBALATA, leuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gaull, p. 76, pl. vu, fig. 40, et pl. 1x, fig. 4. Un seul échantillon douteux. 61. GRISTELLARIA PLANIUSCULA, Reuss, 1862. PI 111, fig. 25 a et b. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 71, pl. vu, fig. 45 a et b. Je rapporte à cette espèce de Reuss la forme figurée sous les n°° 25 « et b de la planche III ; elle s’en distingue toutefois par son extrémité postérieure plus renflée. Il est du reste à remarquer que le type est de l’Aptien et n’est pas indiqué dans le Gault. Une ligne ponctuée indique sur la fig. 25 & la forme et la position de la derniére loge, qui n’est entière sur aucun des échantillons que j’ai sous les yeux. Rare. 62. GRISTELLARIA TRUNCULATA, n. Sp. PI. 1x, fig. 26 a-27 b. Espèce toujours de petite dimension, projetée, mais courte et très-renflée. Les quatre ou cinq loges postérieures, presque sans saillie, forment une demi-spire peu apparente, presque cachée par la première des deux ou trois loges rectilignes qui la surmontent; celles-ci sont grandes, très-renflées, saillantes, excepté sur le dos. Dernière loge grande, oblique du côté ventral, acuminée du côté opposé, où elle porte l'ouverture. Quand les premières loges spirales sont seules développées, la coquille à une grande ressemblance avec le C, oligostegia, Reuss ; mais les progrès du développement accusent les différences entre ces deux espèces, surtout par la tendance au dérou- lement, toujours peu marquée dans le dernier, et qui est ici, au contraire, très- manifeste, comme le montre la fig. 26 a. Assez rare. 54 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES 63. CRISTELLARIA INGENUA, n. sp. PI. 11, fig. 20 a-21 b. Coquille ovale, un peu allongée en avant, enroulée en arrière, comprimée laté- ralement ; pourtour orné d’une carène lamelleuse assez développée. Spire très- ouverte, permettant de voir la première loge ou ne cachant pas plus des deux premières, et formant environ un tour et demi. Loges triangulaires, au nombre de neuf, d’abord très-arquées en arrière, mais se redressant un peu en avant, planes ; les dernières quelquefois faiblement saillantes en arrière. Sutures superficielles, sauf les deux ou trois dernières, d'autant plus arquées qu’elles sont plus anciennes. Plan septal étroit, ovale ou subrhomboïdal, entier ou à peine échancré. Ouverture radiée, très-petite. Cette élégante petite espèce, qui, mieux encore que le C. diademata, rappelle le type du C. cassis, ne me paraît avoir aucun analogue dans les terrains crétacés ; elle se rapproche du C. rostrata, Reuss (1), dont elle diffère par sa quille lamel- leuse et par ses loges moins nombreuses. Assez rare. 64. CRISTELLARrA EXILIS, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 66, pl. vi, fig. 49 a et b. Un seul échantillon incomplet, 65. CRISTELLARIA COMPLANATA, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 92, pl. xn, fig. 43 a et b. Cette espèce, toujours rare, présente ici, avec le type tel qu'il est indiqué à Folkestone, une variété ornée de stries ou côtes abliques très-fines, très-serrées, ininterrompues. 66. GRISTELLARIA SCITULA, n. sp. PI. 11, fig. 3 a-c, Petite espèce non spirale, arquée, à section triangulaire, comprimée, arrondie sur la région ventrale, obtuse en arrière. Une dizaine de loges transverses, obliques, ne se rejoignant pas, à l’exception des deux ou trois premières. Sutures superficielles, visibles seulement par transparence, à peine arquées, Surface tout à fait lisse et brillante. Ouverture radiée. Elle se distingue du C. triangularis par sa forme moins triangulaire et sans commencement de spire ; du €. planiuscula par ce dernier caractère, par ses flancs (4) Die fossile Fauna der Steinsalzablagerung von Wieliczka (Sitzungsb. K, Ak. Wiss., 1"° section, LV), p. 70, pl, mm, fig. 6 a et b; 4867. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONITCLEY. 55 plus comprimés, etc. On pourrait encore la comparer au C. tripleura, Reuss, dont elle diffère par sa forme plus arquée, par ses loges plus nombreuses et croissant progressivement à partir de la première. Assez rare. 67. CRISTELLARIA TRIANGULARIS, d'Orbigny, 1840. For. Cr.bi. bass. Paris, Mém. Soc. géol., 47° sér., t. IV, p. 27, pl. un, fig. 24-22, Assez rare. Partout dans le Gault. 68. GRISTELLARIA BONONIENSIS, N. Sp. PI. ir, fig. 23 a-c. Coquille non spirale, très-allongée, droite en avant, très-brièvement recourbée en arrière, fortement triangulaire en section transversale. Une dizaine de loges : les quatre premières forment la partie recourbée postérieure ; les suivantes, arquées en arrière, obliques et comme décombantes du côté ventral, augmentent très-peu de largeur ; elles sont saillantes en arrière sur la précédente, ce qui donne à leur profil dorsal une disposition imbriquée ; de plus, elles sont marquées d’un angle plus ou moins prononcé, qui descend obliquement sur chaque loge, de langle antérieur dorsal à l’angle postérieur ventral. Les sutures sont occupées par une côte qui descend sur l’angle latéro-ventral jusqu’à la rencontre de la loge précédente ; la réunion de ces côtes forme une carène saiïllante, qui borde de chaque côté la face ventrale, depuis l’ouverture jusqu'a l'extrémité postérieure, où elle rejoint la carène dorsale, aiguë et lamelleuse ; celle-ci remonte sur la face ventrale et s'arrête au bas du plan septal de la dernière loge ; elle est accompagnée de chaque côté par une côte plus faible et interrompue. Cette élégante espèce pourrait être considérée comme une variété du C. trian- gularis ; elle en est cependant parfaitement distincte et se retrouve identique à Wissant et dans l’Aube. Assez rare. 69. CRISTELLARIA VESTITA, N. sp. PI. 11, fig. 22 a et b. Coquille allongée, faiblement arquée, non spirale, comprimée, obtuse en arrière, formée d'environ six loges très-obliques, plus larges que longues, arquées en arrière et descendant beaucoup, du côté ventral, sur la précédente, sans saillie sur le dos. Dos obtus, mais pourvu d’une étroite carène saillante, formée par la réunion de deux autres, qui longent de chaque côté la face ventrale à son raccor- dement avec les flancs et viennent se rencontrer à chaque extrémité de la coquille. Loges faiblement convexes. Sutures bien nettes, un peu creusées. De l’angle dorsal 510 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES antérieur de chaque loge descend obliquement une côte filiforme qui s’avance sur la précédente loge. Rare. 70. CRISTELLARIA NAVICULA, d'Orbigny, 1840. For. Cr. bl, bass. Paris, Mém. Soc. géol., A"° sér., t. IV, p. 27, pl. u, fig. 49 et 20. Extrémement rare. 71. CRISTELLARIA LITUOLA, Reuss, 1846. Verst. bœhm. Kreidef., 2° partie, p. 409, pl. xxiv, fig. 47. Non C. liluolu, Cornuel, Description de nouveaux fossiles microscopiques du terrain crétacé inférieur du dép. de la Haute-Marne (Mém. Soc. géol., 22 sér., t. IT, n° 3), p. 44, pl. 1, fig. 9-40 ; 1848. Extrêmement rare. Se trouve dans les mêmes conditions dans l'Aube. 72. CRISTELLARIA PARALLELA, Reuss, 1862, For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 67, pl. vu, fig. 4-2 b. Je ne suis pas parfaitement sûr que les très-rares échantillons que je désigne sous ce nom y aient bien droit, mais ils sont identiques avec ceux qui existent dans le Gault moyen de l'Aube. Cette espèce est indiquée seulement du ils supérieur. 73. CRISTELLARIA OLIGOSTEGIA, Reuss, 1860. For. westph. Kreidef., p. 69, pl. vin, fig. 8aetb; — For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 93, pl. x, fig. 2 a et b. Je ne l'indique qu'avec doute. Très-rare. Dans l'Aube il se trouve plutôt dans les couches inférieures du Gault moyen. Genre POLYMORPHINA, d'Orbigny, 1826. La plupart des auteurs réunissent aujourd’hui sous ce nom les Guttulina, Globu- lina, Pyrulina et Dimorphina de d’'Orbigny, qui ne peuvent guère être regardés que comme des groupes d'espèces. Les Polymorphines ont les plus étroites affinités avec les Cristellaires, par la x DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY, 97 texture du test et la forme de leur ouverture, qui, à l’état normal, est simple et radiée, de telle sorte qu’une loge initiale de Polymorphine, isolée, est absolument indiscernable de celle d’une Cristellaire ou d’une Dentaline. Mais il arrive fréquem- ment que la dernière loge se développe irrégulièrement et est alors pourvue d’ou- vertures tubuleuses nombreuses (ouvertures aulostomelles). Get état paraît infini- ment plus rare dans les terrains secondaires que dans les dépôts terliaires et les mers actuelles. 74, POLYMORPHINA HORRIDA, Reuss, 1846. Globulina horrida, Reuss, Verst. bœhm. Kreidef., 2 partie, p. 440, pl. x, fig. 44. Cette espèce est ici un peu plus courte et plus comprimée que le type. Tous les échantillons appartiennent à la variété à test lisse; celle à test hérissé (1) ne s’est pas présentée ; mais si, comme paraît le dire Reuss, cette espèce n’a été que par erreur indiquée comme ayant la surface lisse, les échantillons de Monteley seraient spécifiquement distincts. Cette espèce paraît être constamment awlosto- melle. Rare. 75. POLYMORPHINA PRISCA, Reuss, 1862. PI. 1v, fig. 20 a-21. Globulina prisca, Reuss, For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 79, pl. 1x, fig. 8 a et b. C’est par erreur que dans l’ouvrage cité cette espèce est attribuée à d’Orbigny. Mes échantillons sont généralement plus allongés, plus cylindriques, que le type. Quelques-uns, arrondis en arrière, ont tout à fait l’aspect du Pyrulina obtusa, Reuss (2), mais ils ne laissent pas apercevoir la disposition des loges qui caracté- rise cette section des Polymorphines. Quelques rares individus se présentent avec les ouvertures aulostomelles (fig. 21). Abondant. 76. POLYMORPHINA EXSERTA, A. Sp. PI. 1v, fig, 22 a-?23 b. Voisine de l'espèce précédente, celle-ci s’en distingue par ses loges plus dis- tinctes, saillantes sur la première et moins embrassantes. Première loge bien appa- rente à l'extrémité postérieure de la coquille. Forme générale ovale ou allongée, ubcylindrique, mais toujours plus comprimée et plus large que chez le P. prisca Jn individu s’est présenté avec les ouvertures aulostomelles. (4) Reuss, For. und Entom. Kreidemerg. Lemberg, Haid. nalturw. Abhandl., t. IV, 1° partie, p. #3, pl. v, fig. 8. (2) For. norddeutsch. Hils und Gault, pl. 1x, fig. 9. SOC. GÉOL. — 39 SÉRIE, T. I. — MÉM. N° 5. 8 D8 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES Le Globulina porrecta, Reuss (1), est plus fusiforme, plus rétréei en arrière, et a les loges moins saillantes. Assez rare. 77. POLYMORPHINA SUBSPHÆRICA, A. sp. PI. 1v, fig. 18 a et b. Espèce très-voisine du ?P. gibba, d’Orb. {Globulina), dont elle diffère cependant par une forme encore plus courte et plus comprimée, et par les loges plus appa- rentes. Les quatre échantillons parfaitement conservés que j'ai sous les yeux portent tous, à l'extrémité postérieure, une petite ouverture diamétralement opposée à l’ou- verture normale, et dont les bords nets, quoique non radiés, ne permettent pas d’en attribuer l'existence à une fracture accidentelle. Rare. 78. POLYMORPHINA BUCCULENTA, n. Sp. PI. 1v, fig. 16 a-17 6. Espèce de la section des Globulina, assez grosse, peu comprimée, élargie et obtuse en arrière. Trois loges peu saillantes ; la première, dirigée obliquement, est embrassée par la seconde sur presque toute sa longueur, tandis que du côté opposé la troisième descend beaucoup moins bas et la recouvre moins obliquement. Ouver- ture grande, en fente linéaire, entourée de grosses lèvres fortement radiées. Sa forme générale et le caractère de l’ouverture la différencient parfaitement. Rare. 79. POLYMORPHINA GAULTINA, A. sp. PI. 1v, fig. 19 a-c. Petite espèce, à loges régulièrement alternes sur deux rangs, aplatie, subrhom- boïdale, large, obtuse en arrière. Cinq loges toutes visibles, assez saillantes, à su- tures inclinées les unes sur les autres suivant un angle obtus presque droit. Der- nière loge prolongée en avant. Ouverture petite, radiée. Elle appartient au groupe des Polymorphines proprement dites, caractérisées par l’arrangement bisérial en alternance régulière des loges, et qui sont très-peu représentées dans les Lerrains mésozoïques. Assez rare. 80 POLYMORPHINA CGRETACEA, Ath sp., 1850. Guttulina crelacea, Ath, Geognostisch-polæontologische Beschreibung der næchsten Umgebung von Lemberg, Haid. naturw. Abhandl., t. HE, 2 partie, p. 262, pl. x, fig. 44. — — Reuss, For. und Entom. Kreidemerg. Lemberg, Haid. naturw. Abhandl., t. IV, 47° part., p. 44, pl. v, fig. 40 a-c. Extrêémement rare. 4) For. weslph. Kreidef., p. 86, pl. xu, fig. #a et b DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 99 81. POLYMORPHINA LACRYMA, Reuss, 1846. Verst. bœhm. Kreidef., Are partie, p. 40, pl. xr, fig. 6 a-e, et pl. xn1, fig. 83 a et b; — For. und Entom. Kreidemerg. Lemberg, Haïd. naturw. Abhandl., t. IV, 4" part., p.43, pl. v, fig. 9 a et b. Extrêmement rare. La forme de Montcley est légèrement comprimée, au lieu d’être ronde comme le type; je ne crois cependant pas devoir l’en distinguer. Genre ENTOSOLENIA, £hrenberg. Les Entosolenia sont ordinairement confondus avec les Lagena, mais, sans con- tester les relations qui existent entre ces deux groupes, l’existence d’un tube exté- rieur chez le premier est tout à fail exceptionnelle, tandis que les vrais Lagena ne montrent jamais de tube intérieur. Ce caractère si particulier ne se représente que dans les Polymorphina, où il est fréquent, dans le P. oblonga par exemple. D'un autre côté, l'ouverture des Fissurina, section des £ntosolenia, les rapproche des Frondiculaires et des Lingulines. Ces considérations expliquent la place attri- buée ici au genre en question. 82. ENTOSOLENIA GLOBOSA, Montagu sp., 1803. Williamson, Rec. For. Gr. Br., p. 8, pl. 1, fig. 45 et 16; 1857. Un seul individu, qui ne diffère en rien de l’espèce vivante. Le tube est visible par transparence, bien que la coquille soit complétement remplie par la matière fossili- sante, translucide. Il doit arriver souvent que la translucidité ait disparu et avec elle toute possibilité de distinguer un véritable Entosolenia des loges isolées d’une Dentaline quelconque. 83. ENTOSOLENIA MARGINATA, Montagu sp., 1803. Williamson, op. cit., p. 10, pl. 1, fig. 49 et 20 ; 1857. Plus facile à reconnaître, cette espèce est un peu moins rare ; les exemplaires fos- siles ne différent en rien de l’espèce vivante. La bordure est très-peu développée, plus souvent nulle. 60 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES Genre FRONDICULARIA, Defrance, 1824. Coquille plus ou moins aplatie, formée de loges empilées en ligne droite, arquées et plus ou moins en chevron. Ouverture terminale, ovale, simple, non radiée. L'ensemble, très-variable, peut osciller de la forme plate, large et mince, rhom- boïdale ou ovale, jusqu’à la forme dentalinoïde. Cette dernière est très-fréquente dans les terrains jurassiques, de la Grande Oolithe au Kimméridgien inelusivement. Les formes très-minces et très-larges commencent dans la Craie et sont surtout développées dans les terrains tertiaires supérieurs; celles qui ont une loge initiale grosse et saillante appartiennent principalement aux terrains crétacés inférieurs, de mème que les Vaginulines à caractères analogues. D’Orbigny a distingué sous le nom de Flabellina, que l'on peut conserver comme désignant une section particulière, les Frondiculaires qui commencent par des loges en spirale, à la manière des Cristellaires. M. Terquem a montré que la partie embryonnaire de ces coquilles peut aussi être simplement oblique et unilatérale, comme chez les Marginulines, mais que d’ailleurs, dans une même espèce de Frondiculaire, les loges initiales peuvent être multiples et disposées en rosette, ou réduites à une seule loge. Enfin, une autre et curieuse modification se présente dans des coquilles qui, complétement frondiculaires à l’état adulte, ont commencé par avoir, et souvent sur une étendue considérable, des loges alternes sur deux rangs, comme les Textu- laires, ou, pour employer un meilleur terme de comparaison, comme les Polymor- phines proprement dites, car ici les ouvertures successives sont, non pas basales et latérales, comme dans les Textulaires, mais apicales, comme dans les Polymor- phines. Ge caractère se montre bien évident dans des Frondiculaires pliocènes, voi- sines du F, striata, d’'Orb., mais il est encore bien plus développé dans une espèce du Lias moyen qui en est le premier exemple que je connaisse (1). Le #. didyma, décrit ci-après, se rattache à cet intéressant groupe, qui établit une étroite con- nexion entre les Polymorphines et les Frondiculaires. 84. FRONDICULARIA LORYI, A. sp. PI. 1v, fig. 5 a et b. Petite espèce linguiforme, allongée, parallèle dans l’ensemble, obtuse en arrière et en avant, assez convexe sur les faces. Six loges : la première sphérique, mé- diocre; la seconde entourant à demi la première; les suivantes de moins en moins embrassantes, croissant rapidement et tendant à devenir cordiformes; il en résulte qu’elles sont de plus en plus creusées en arrière, de plus en plus convexes (4) F, paradoxa, Berth., Rev. et Mag. Zoologie, 1879, p. 33, pl. 1, fig. 42-47. DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 61 en avant, et aussi de plus en plus saillantes sur les côtés, où elles sont obtusément anguleuses en long. Sutures très-marquées, creusées, plus profondes au milieu, très-arquées. Ouverture petite, ovale, assez large. Cette espèce fait le passage des formes dentalinoïdes aux formes aplaties. Elle se retrouve dans le Gault de l'Aube. L Très-rare partout. 85. FRONDICULARIA UNGERI, Reuss, 1862. PI. 1v, fig. 4. For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 54, pl. 1v, fig. 411 a et b. L'espèce à laquelle j’attribue ce nom, très-répandue dans le Gault, sans être tout à fait identique avec le type de Reuss, ne s’en écarte en rien d’important; la plus grande différence réside dans les côtes filiformes qui garnissent les sutures, carac- tère qui se retrouve dans le F. Goldfussi; cependant mes échantillons, par leur forme générale, se rapportent beaucoup mieux au F. Ungeri. En voici du reste la description. Coquille rhomboïdale, plus longue en avant qu’en arrière, très-plate, formée de loges dont le nombre ne dépasse pas six, en chevron aigu. Première loge assez grosse, saillante sur chaque face et ornée d’une côte longitudinale médiane lamel- leuse; elle est entourée, beaucoup plus étroitement en arrière qu’en avant, par la seconde loge. Sutures bordées d’une côte filiforme. Pourtour coupé carrément, bordé de chaque côté par une petite carène aiguë, formant souvent en arrière une petite pointe saillante. Assez commun; se retrouve identique à Wissant et à différents niveaux du Gault de l'Aube. 86. FRONDICULARIA DIDYMA, n. sp. PI. 11, fig. 18 a-c. Coquille rhomboïdale, plus longue en avant qu'en arrière, à côtés postérieurs excavés, très-plate, formée d’environ neuf loges étroites, en chevron aigu. Pre- mière loge ovale; seconde virguliforme et appliquée latéralement contre la pre- mière; elles sont toutes deux lisses et non saillantes. Toutes les suivantes sont en chevron, cependant la troisième est sensiblement inéquilatérale. Sutures recou- vertes d’une côte filiforme. Pourtour coupé carrément, bordé de chaque côté d’une carène aiguë, qui forme en arrière un petit mucron; il y en a quelquefois un troi- sième médian. La disposition des trois premières loges montre clairement une tendance à Pal- ternance, la seconde étant complétement latérale et la troisième ayant le lobe opposé à la seconde beaucoup plus développé que celui qui surmonte cette der- 62 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES nière, comme on le voit dans la figure 18 c. Ce n’est qu’à partir de la quatrième que la forme des loges devient régulière et équilatérale. Ce groupe de Frondiculaires (ou Flabellines) à loges initiales alternes ne compte, à ma connaissance, qu’un nombre encore très-restreint d'espèces. Très-rare ; se retrouve à Wissant. Genre FLABELLINA, d'Orbigny, 1826. 87. FLABELLINA KARRERI, N. Sp. PI. 1v, fig. 1a-3 b. Grande espèce, très-plate, ovale ou subrhomboïdale, lancéolée en avant, atténuée en arrière en une très-longue et forte pointe aiguë. Loges au nombre de neuf à dix: la première grande, cylindrique, très-allongée; les suivantes empilées obli- quement et unilatéralement, à la manière des Vaginulines. Cette disposition est quelquefois restreinte à la seconde seulement; elle ne s’étend jamais plus loin que la troisième. Les autres sont en chevron aigu, étroites; elles ne font aucune saillie postérieurement. Pourtour anguleux sur la moitié postérieure, arrondi et lisse sur la moitié antérieure, qui est constituée par le plan seplal de la dernière loge. Sur- face ornée de stries fines, mais bien marquées, serrées, rayonnantes ou longitudi- nales, saillantes surtout sur les sutures, qui sont assez larges et épaissies par un abondant dépôt de substance hyaline. De l'extrémité postérieure de la coquille s’a- vancent sur les faces cinq ou six côtes très-fortes, très-saillantes, divergentes, qui se prolongent inégalement et croisent les loges et les sutures, ainsi que les stries qui les ornent; ces côtes, par leur accumulation, dissimulent complétement, dass les individus très-développés, la disposition des premières loges. La pointe postérieure est formée par le prolongement de ces côtes. La figure 3 a montre, à un plus fort grossissement, les loges initiales; la première, cylin- drique, porte cinq grosses côles longitudinales, qui se rejoignent postérieurement ; par leur accroissement ultérieur et par le développement d’autres côtes, elles arrivent à recouvrir toute l'extrémité postérieure, comme on le voit sur la fig. ?, où la pre- niere loge se termine d’une manière irrégulière et comme déchiquetée; enfin, dans l'échantillon figuré sous le n° { &, la réunion de tous ces ornements est com- plétement effectuée. Si, sans rien changer à sa taille et à ses ornements, cette coquille, au lieu de prendre des loges en chevron, se développait suivant la disposition des premières loges, unilatéralement, on aurait précisément une belle et grande espèce de Vaginu- line, très répandue dans le Gault de Aube, où, au contraire, ne se trouve pas trace du #. Karreri. Celui-ci se rencontre aussi, mais très-rarement et en variété peu dé- DE LÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 63 veloppée, à Wissant, où, comme à Montcley, l'espèce de l'Aube n'existe pas. Il semblerait qu’il y ait une sorte d’antagonisme entre ces deux formes, qui joueraient respectivement le rôle de types représentatifs locaux. Abondant. Genre LINGULINOPSIS, Reuss, 1861. 88. LINGULINOPSIS SEQUANA, n. Sp. PI. 11, fig. 19 a-c. Espèce ovale-obronde, un peu comprimée, obtuse en arrière et sur le dos, arron- die sur la région antéro-ventrale, formée d’une spire de quatre à cinq loges sans aucune saillie, enveloppée aux trois quarts par la dernière, qui est très-grande, échancrée par le retour de la spire et largement arrondie de chaque côté; elle porte en avant un bourrelet étroit et saïllant, sur lequel est l’ouverture linéaire, assez longue. Fort rare. Genre LINGULINA, d'Orbigny, 1826. Coquille à loges empilées en série linéaire. Ouverture simple, en fente étroite et longue. - C'est principalement par l'ouverture que les Lingulines se distinguent des Fron- diculaires : dans ces dernières elle est ovale ou obronde. La forme de cette partie chez les Lingulines est complétement indépendante de la compression plus ou moins grande des loges. On voit fréquemment la section deve- nir presque circulaire, sans que l’ouverture cesse d’être une simple fente linéaire. Les premières loges ont assez généralement un mode d’accroissement un peu différent de celui des autres loges qui constituent la plus grande partie de la coquille, et la transition des unes aux autres est plus ou moins brusque. Les Lingulines sont très-voisines des Frondiculaires et des Glandulines : les ca- ractères de l’ouverture, qui les distinguent des premières, aident aussi à les séparer des secondes, qui ont cette partie entourée d’un bourrelet radié plus où moins développé; bien que souvent irrégulière, elle n’est non plus jamais linéaire. Les Lingulines paraissent avoir leur maximum de développement numérique dans les terrains jurassiques supérieurs; elles sont beaucoup plus rares dans tous les dépôts postérieurs et à l’époque actuelle. Cependant c’est dans les terrains ter- tiaires supérieurs qu’elles montrent le type le mieux caractérisé. 64 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES Les trois espèces nouvelles décrites ici : L. stillula, L. rediviva et L. furcillata, rappellent beaucoup plus les formes jurassiques que les formes plus récentes. 89. LINGULINA NODOSARIA, Reuss, 1862. PI. rv, fig. 10 a-c. For, norddeutsch. Hils und Gault, p. 59, pl. v, fig. 42 a et b. Le L. nodosaria a l'ouverture ovale et non linéaire, ce qui le rapprocherait plutôt des Frondiculaires. | L’échantillon figuré montre les premières loges plus serrées que les suivantes, et de forme différente ; c’est, comme il a été dit plus haut, un caractère qui se présente très-fréquemment chez les Lingulines. Assez rare. 90. LINGULINA SEMIORNATA, Reuss, 1862. For. norddeutsch. Hils und Gaull, p. 91, pl. xu, fig. 41 a et b. Ce nom me paraît assez mal choisi, tous les échantillons que j'ai vus, ceux de Montcley comme ceux de Wissant, étant striés sur toute la longueur des loges. 2elles-ci sont aussi plus renflées transversalement et plus saillantes sur les faces. Il 1e me semble pourtant pas qu’on doive distinguer cette forme de celle de Reuss. Assez rare. 91. LINGULINA STILLULA, n. sp. PI. 1v, fig. 8 a-9 à. Coquille très-peu comprimée, formée d’un petit nombre de loges (quatre à cinq), ongues, saillantes en gradins latéralement ; la première ovale et assez grande; les autres croissant rapidement; la dernière ovale en avant, portant l'ouverture un peu élargie et naviculiforme. Sutures droites, bien marquées. Section presque cireu- laire. Cette espèce se distingue du L. Bohemica, Reuss, par ses loges moins nom- breuses, plus longues, plus saillantes, et par sa forme moins comprimée. Elle serait peut-être, de même que les L. nodosaria et L. marginata, mieux placée parmi les Frondiculaires. Les fig. 9 « et b représentent une coquille qui, par ses loges ovales et allongées, se rapproche de l'espèce en question : sa forme est plus étroite, plus longue, arquée. Je ne saurais la distinguer d’une espèce du Lias moyen de la Vendée (1), non plus que d’autres formes très-voisines des terrains jurassiques supérieurs. La rareté de ‘elle ci ne me permet pas de me prononcer sur sa détermination. (1) Frondicularia cernua, Berth., Rev. el Mag. Zool., 1879, p. 32, pl. 1, fig. 7 et 8. Ÿ 1 DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 65 92. LINGULINA REDIVIVA, n. sp. PI. 1v, fig. 7 a et b. Espèce assez courte, très-compacte, rétrécie en arrière, subcylindrique ou dilatée en avant. Dernière loge arrondie, plus longue que large; première très-petite et aiguë ; les autres serrées, plus larges que longues, croissant progressivement, sans aucune saillie. Sutures linéaires, superficielles, droites. Ouverture linéaire. Section presque circulaire. Cette espèce, de très-petite taille, est fort rare; elle semble assez variable et peut-être y aurait-il lieu d'y distinguer plusieurs espèces. Je me borne à signaler la forme la plus régulière et à noter son analogie, sinon son identité, avec celles qui sont si multipliées dans les terrains jurassiques supérieurs. 93. LINGULINA FURCILLATA, n. sp. PI. 1v, fig. 6 «-c. Coquille allongée, aplatie, obtuse et renflée en avant, comprimée et atténuée en arrière; huit loges un peu plus longues que larges, fortement arquées en croissant, renflées sur les faces, à peine convexes latéralement, où elles se prolongent en arrière sur la précédente, en formant une pointe. Sutures très-arquées, profondes. Ouverture linéaire. L’accroissement des loges est rapide et régulier sur toute la longueur de la coquille. Très-rare. Genre GLOBIGERINA, d’Orbigny, 1826. 94. GLOBIGERINA CRETACEA, d’Orbigny, 1840. For. Cr. bl. bass. Paris, Mém. Soc. géol. Fr., 1e sér., t. IV, p. 34, pl. 1m, fig. 42-44. Les individus du Gault sont fort semblables à ceux de la Craie, cependant on peut remarquer qu’ils présentent deux différences constantes : 1° ïls ont un nombre un peu plus grand de loges, 16 à 18, dont 6 à 7 pour le dernier tour ; 2° l’ouver- ture, au lieu d’être directement dans le vestibule ombilical, est appuyée sur le retour de la spire et a par conséquent un peu la position de celle des Discorbis, Lam. (Discorbina, Park. et Jon.). Il en est bien ainsi dans quelques rares individus de la Craie, mais je n’ai jamais rencontré dans ceux du Gault la disposition d’ou- verture qui est de beaucoup la plus fréquente dans le type. Cette espèce, extrêmement commune, forme, avec les Anomalina complanata et A. intermedia, une portion notable du résidu obtenu par le lavage de la marne. Soc. GÉOL. — 3° SÉRIE, T. 1. — MÉM. N° D 9 66 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES Genre ANOMALINA, d’Orbigny, 1826. En créant ce genre en 1826 et en le caractérisant à nouveau en 1846, d’Orbigny semble l'avoir regardé comme se rapprochant surtout de ses Rosalina. Cependant la place qu’il lui assigne, dans les Foraminifères fossiles du bassin tertiaire de Vienne, à côté des Truncatulina, indique bien qu’il n’en avait pas méconnu les véritables aff- nités. On est, en effet, d'accord pour regarder aujourd’hui cette coupe comme une section des Truncatulines, dont elle ne se distingue que par un enroulement embras- sant et ne laissant apercevoir la spire sur aucune des deux faces, ou ne la décou- vrant que sur le côté opposé à celui qui montre l'ouverture, ou plutôt la continuation de celle-ci autour de l’ombilic sous forme de valvules. Dans les Truncatulines, le prolongement, en fente suturale, de l'ouverture, se trouve toujours sur la face plate de la coquille, celle sur laquelle se voit la spire et par laquelle avait lieu l’adhé- rence aux corps étrangers servant de support. La question de savoir si les Truncatulines, seules de tous les Foraminifères tur- binoïdes, sont adhérentes par la face spirale où supérieure de leur test, n’est sus- ceptible d'aucune solution tant que l’étude de l'animal même ne sera pas venue la trancher. Mais il y a certainement à tenir compte de ce fait, que les Anomalines montrent toujours la spire, quand elle est apparente, sur la face opposée à celle qui porte les valvules ombilicales, et jamais sur celle-ci. Si les Truncatulines présen- taient réellement une exception aussi extraordinaire, elles devraient être séparées des Anomalines; mais quand on réfléchit à la variabilité de l’enroulement, on est peu porté à admettre que ce caractère puisse l'emporter sur celui de la position de l'ouverture, c’est-à-dire d’une partie qui est déterminée par les relations de la ma- tière organisée qui l’a formée, avec le monde ambiant. 95. ANOMALINA COMPLANATA (1), Reuss, 1850. PI. 1v, fig. 12 a-13. For. und Entom. Kreidemerg. Lemberg, Haïid. naturw. Abhandl., t. IV, 4'° part., p. 36, pl. 1v, fig. 3 a-c; Rosalina complanata, Reuss, For. norddeutsch, Hils und Gault, p. 86, pl. xx, fig. 3 a-c; 4862; Non Rosalina complanata, d'Orb., For. foss. bass. tert. Vienne ; 1846. Je crois qu'il n’est pas inutile de donner une description précise de la forme que je rapporte à cette espèce, les figures citées en différant un peu et étant peut-être un peu théoriques. (1) Reuss (Silzungsb. K. Ak. Wiss., 4" sect., t. XLIV, p. 331) fait remarquer que cette espèce a été nommée Planorbulina umbilicata par Hagenow en 4842, Ce nom devrait donc être préféré. Cepen- dant Reuss n'ayant pas effectué cette rectification, je m'en abstiens, les figures données par Hagenow étant moins bonnes et moins faciles à reconnaître que celles plus récentes auxquelles je me réfère. DE L’ETAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 67 Coquille discoïdale, inéquilatérale; dos anguleux-arrondi; dernier tour seul visible, formé d'environ douze loges étroites, obliques en arrière, sans saillie, sauf aux trois ou quatre dernières. Sutures plus arquées du côté spiral que du côté om- bilical, visibles par transparence, mais larges et bien marquées, et même, à l'exception des dernières, un peu encroûtées et saillantes. Elles viennent, dans l'ombilic, rejoindre un empâtement de substance hyaline qui masque le centre et se prolonge un peu en spirale. Les quatre ou cinq dernières loges ont leurs sutures simples, linéaires, creusées ; leur angle ombilical est libre, un peu soulevé, tron- qué, formant une valvule très-courte, séparée du reste de la loge par une dépres- sion; les valvules sont latéralement comme soudées ensemble et forment une sorte de bordure qui entoure à moitié le centre ; en arrière cette bordure est la continua- tion du prolongement spiral du calus central; en avant elle se dirige excentrique- ment vers l'extérieur. La face ombilicale est en réalité plus convexe et plus unifor- mément renflée que la face opposée, mais tout le centre de celle-ci est occupé par un large calus, très-développé, de substance hyaline, qui contribue à la faire paraître plus saillante. Il prend quelquefois un accroissement énorme, comme on le voit sur la fig. 13, qui représente un individu à enroulement inverse. Le test est ponctué moins grossièrement qu'il ne l’est ordinairement dans ce genre ; les perforations rappellent plutôt celles de certaines variétés du Polystomella striatopunciata. Cette espèce est très-répandue dans le Gault, ainsi que plusieurs formes voisines qu'on peut regarder comme n’en étant que des variétés; elles comprennent les deux suivantes et quelques autres qui ne se rencontrent pas à Montcley; une des plus remarquables, à sutures très-chargées de matière hyaline et à enroulement un peu plus ouvert, est particulière à la partie inférieure du Gault moyen. L’A. compla- nata est d'autant moins abondant que l’on considère des couches plus élevées, et à la partie supérieure on trouve plutôt l’A. intermedia. Reuss indique l'A. complanata depuis l’Aptien jusqu’au Sénonien. 96. ANOMALINA INTERMEDIA, A. sp. PI. 1v, fig. 14 a-c. Coquille discoïdale, subéquilatérale; dos obtus; un seul tour de spire visible, formé d'environ neuf loges, médiocrement saillantes au pourtour. Face spirale un peu aplatie ou concave ; centre étroit, occupé par un calus nul ou très-pelit; loges fort obliques ; les dernières comme coudées en arrière, séparées par des sutures simples, peu profondes, arquées; les dernières sinueuses. Face ombilicale un peu plus renflée, mais à centre non saillant. Loges séparées par des sutures arquées, fortement obliques en arrière ; les premières un peu encroûtées, épaissies, venant rejoindre un empâtement de substance hyaline qui occupe le centre et est disposé comme dans l'espèce précédente; il est souvent nul, ce qui rapproche cette espèce 68 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES de l'A. rudis, mais celui-ci est toujours beaucoup plus renflé et a les loges plus globuleuses. Les dernières sutures sont simples, linéaires, assez profondes, arquées. Les cinq ou six dernières loges se terminent dans l’ombilic par une valvule triangu- laire ; ces valvules se recouvrent partiellement; en arrière, elles s’épaississent et se perdent dans l’empâtement ombilical. Cette forme est intermédiaire à la précédente et à celle qui suit; elle se distingue de l'A. complanata par ses loges plus séparées, par un calus spiral nul ou à peine développé, par ses valvules ombilicales non soudées, etc. En général, elle se recon- naît à son enroulement plus serré et à sa face spirale concave. Commun. 97. ANOmALINA RUDIS, Reuss sp., 1862. PI. rv, fig. 15 a-c. Rosalina rudis, Reuss, For. norddeutsch. Hils und Gault, p. 87, pl. x, fig. 7 a-c. Coquille inéquilatérale, très-renflée ; dos arrondi-anguleux. Un seul tour visible, formé de huit à neuf loges triangulaires, très-convexes, globuleuses et saillantes au pourtour, s’avançant sur chaque face presque jusqu'au centre. Sutures presque droites, simples, linéaires, profondes, plus obliques sur la face spirale; celle-ci moins renflée que l’autre; une callosité centrale très-peu développée. Face ombili- cale très-convexe, creusée au centre, qui est occupé par une callosité encore plus réduite que celle de l’autre face et autour de laquelle les loges se terminent en valvules petites, arrondies, se recouvrant partiellement. Perforations assez fines et serrées. Mes échantillons diffèrent quelque peu de la figure qui a été donnée par Reuss, mais qui n’est peut-être pas bien exacte; cependant je crois pouvoir les identifier à l'espèce d'Allemagne, avec laquelle ils ont en commun la forme bombée, les sutures presque droites, les loges globuleuses peu nombreuses, et dont l'horizon géologique est le même. Je les aurais peut-être rapportés au Rosalina moniliformis, Reuss, si cette es- pèce n’était représentée par une figure tellement petite qu'elle ne permet aucune certitude. Peu abondant. Genre PLACENTULA, Lamarck, 1822. Pulvinulina, Carp., Introd. Study of the For., p. 210; 4862; — Id., Park. et Jon., For. North Atl., in Phil. Trans., 1865, p. 390. Les beaux travaux de MM. Parker et R. Jones ont établi une répartition plus ra- tionnelle des espèces réunies par d'Orbigny dans ses genres Rotalia, Rosalina et DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 69 quelques autres voisins. Ils ont montré que le Nautilus repandus, Fichtel et Moll, possède une structure qui en fait le type d’un groupe distinct, auquel ils ont donné le nom de Pulvinulina, au lieu de celui de Pulvinulus créé par Lamarck en 1816, précisément pour cette espèce. Cette dénomination ayant été abandonnée par son auteur dès 1822, pour celle de Placentula, il me semble conforme à la justice de reprendre celle-ci, par application du principe de priorité, tout en conservant à ce genre la définition qu’en ont donnée les éminents rhizopodistes anglais. Les Placentula se distinguent des Rotalia par les cloisons interloculaires simples, et non pas formées de deux lames appliquées l’une sur l’autre et laissant entre elles un rudiment de système canalifère, comme dans le second de ces deux genres. Les perforations du test sont aussi ordinairement beaucoup plus fines ; cependant ce caractère n’a qu'une valeur secondaire, comparé au précédent. 98. PLAGENTULA NITIDA, Reuss sp., 1846. PI. 1v, fig. 11 a-c. Rotalia nitida, Reuss, Verst. bœæhm. Kreidef., A" partie, p. 35, pl. vur, fig. 52 a et b, et pl. xu, fig. 8 a-c et 20 aetb; ! Non Rotalia nitida, d'Orb., Tabl. méth. Céph., Ann. Sc. nat., t, VII, p. 274, n9 31 ; 1826 ; Non Rolalia nitida, Will., Rec. For. Gr. Brit., p. 54, fig. 106-108 ; 4857. Pulvinulina nilida, Park. et Jon., For. North Atl., Phil. Trans., 1865, p. 393. J'ai cru devoir figurer à nouveau cette espèce, très-caractéristique du Gault, parce que les planches de Reuss ne la représentent que d’une manière insuffisante. Elle est extrêmement voisine du Rotalia wmbilicata, d'Orb., dont Reuss ne la considérait que comme une simple variété; à part les caractères génériques, je ne vois guère d'autre différence que celle-ci : l’ombilie, ouvert et creux dans l'espèce de la Craie blanche, est toujours fermé, et même recouvert par un prolongement auriculiforme de la dernière loge, dans l'espèce du Gault. Celle-ci est peut-être aussi un peu moins globuleuse à la face inférieure, qui est ou aplatie ou un peu conique. Le nombre des loges ne varie que de six à huit au dernier tour, et il n’y a jamais plus de deux tours et demi, tandis que d’Orbigny attribue à son À. wmbi- licata quatre tours, dont le dernier aurait de six à neuf loges. Dans l’ensemble, le Placentula nitida est généralement moins globuleux que le Rotalia umbilicata. Dans la partie inférieure du Gault moyen (Aube, Wissant), on rencontre assez fréquemment des individus montrant le maximum de huit loges au dernier tour : la coquille est alors plus aplatie dans son ensemble. Les échantillons provenant de la partie supérieure, au contraire, sont plus renflés, et leurs loges ne dépassent pas le nombre de sept; souvent il n’y en a que six. Abondant. 10 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES anne ANALYSE COMPARATIVE DES FAUNES RHIZOPODIQUES ALBIENNES DE MONTCLEY, D'ALLEMAGNE ET DU BASSIN ANGLO-PARISIEN. Pour se bien rendre compte de la faune qui vient d’être passée en revue, il fau- drait pouvoir suivre dans les étages contigus, au-dessous et au-dessus, dans la même région, les espèces qui prennent naissance ou qui terminent leur existence hors du Gault. Il faudrait encore pouvoir examiner comparativement la distribution stratigraphique des espèces dans les étages correspondants du bassin anglo-parisien; mais cette comparaison ne peut avoir lieu que pour la zone moyenne de l’étage albien de l'Aube et de Wissant, et pour les couches probablement synchroniques de Folkestone (1); les autres zones de cet étage et l’ensemble des terrains crétacés inférieurs ne fournissent que des données trop incomplètes pour être utilisées. Quant au bassin jurassien, tout renseignement fait défaut. Ce n’est, comme il a été dit plus haut, que dans les terrains crétacés de l’Allema- gne du Nord, que la succession des espèces est assez bien établie pour qu’on y puisse trouver la base d’une recherche de ce genre, bien que l'éloignement consi- dérable des deux régions soit une condition défavorable. Mais, auparavant, il est indispensable d'analyser la faune albienne allemande qui va servir en quelque sorte d’étalon, de manière à en établir nettement les caractères et la constitution. I. Analyse de la faune rhizopodique du Gault d'Allemagne. Nous devons d’abord procéder à l'élimination des éléments étrangers à l'étage albien proprement dit, qui y ont été introduits à tort. Reuss a, en effet, réuni sous le nom de Gault inférieur trois assises purement aptiennes : le Speeton-clay à Be- lemnites Brunswicensis, — l'argile à Ammonites Martini, — et les marnes de Gar- (4) Les indications du tableau IT ci-après doivent être entendues ainsi qu'il suit. La zone moyenne de l'étage albien, dans l'Aube, est comprise entre les grès verts de la base de l'étage, avec Ammonttes tardefurcatus, etc., et la marne grise à A. splendens ; c'est le Gault moyen proprement dit, la zone à À. inlerruplus de M. Barrois. Les Foraminifères de Wissant ont été recueillis dans la couche bien connue de marne noire fossilifère; par sa situation, cette couche est bien de l’Albien moyen, mais elle contient un mélange d'espèces parquées ailleurs à des niveaux différents, notamment l'A. splendens, Quant à Folkestone, les citations sont empruntées au mémoire de Reuss (Sitzungsb. K. Ak. Wiss., 47° sect., t. XLVI, p. 88), qui ne précise pas le niveau des espèces qu'il décrit : c’est vrai- semblablement le même que celui de Wissant, DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 71 gas. Il est difficile, en présence des détails qu’il donne sur leurs caractères paléon- tologiques, de saisir les motifs de ce classement. « L’étage le plus inférieur du Gault, le Speeton-clay, se rattache, — dit-il » p. 23, — si étroitement au Aüls, non-seulement sous le rapport de la stratigra- » phie, mais aussi sous celui de la faune rhizopodique, que celle-ci porte encore . » tous les caractères particuliers de celle du /ils. En ce qui concerne les Forami- » nifères, seuls en cause ici, on peut suivre une transition continue et sans lacune » depuis le Hils jusqu'au Speeton-clay. Ce n’est qu'au-dessus de ce dernier, dans » les couches supérieures du Gault, que les Foraminifères, pour la premiere fois, » commencent à montrer, d'une manière bien évidente et sur une grande échelle, » de l’affinité avec ceux des étages crétacés plus récents. Aucune des formes de la » Craie supérieure ne descend jusque dans le Speeton-clay. Au contraire, c'est dans » les couches les plus élevées du Gault, — Minimusthon et Flammenmergel, — » que se manifestent, — toujours au point de vue des Foraminifères, — les plus » grandes relations entre le Gault et la Craie supérieure; et c’est principalement » dans la dernière, le Flammenmergel, qui ne renferme plus qu’un très-petit nombre » d'espèces du type de la faune du ils, que ces relations atteignent leur maxi- » Mmum. » Et à l’appui il suffit de citer les chiffres suivants : sur un total de 35 espèces existant dans le Speeton-clay, 11 y sont cantonnées exclusivement, et des 24 autres, 11, soit le tiers du lotal et la moitié de celles qui passent dans d’autres étages, lui sont communes avec le Hils ou descendent même au-dessous, tandis que 7 seu- lement passent dans le Gault et au-dessus, les six dernières se trouvant à la fois au-dessous et au-dessus du Speeton-clay. « Ges chiffres établissent indubitablement que, sous le rapport des Foraminifères, » le Speeton-clay a des relations beaucoup plus étroites avec le ils qu'avec les » autres étages du Gault (p. 25). » Le Martinithon n’a fourni aucun Foraminifère. Quant aux marnes de Gargas, les neuf espèces qui y sont indiquées, bien que paraissant avoir plus de rapport avec la faune albienne, ne sont pas un argument à opposer à l’âge incontesté de cette assise. Il reste donc, pour l'étage albien proprement dit, les couches composant pour Reuss le Gault moyen, c’est-à-dire l'argile à Amvmonites Milletianus et l'argile à A. tardefurcatus, qui répondent à la zone inférieure de l’étage albien typique ; Et celles dont il fait son Gault supérieur : argile à Belemnites minimus et Flam- menmergel. La première est la zone moyenne ou zone à Ammoniles interruptus de M. Bar- rois (1); la seconde représente vraisemblablement la zone supérieure, à 4. splen- dens. (A) Le Gault dans le Bassin de Paris, Bull. Soc. géol., 3° sér., t, I, p. 709. 72 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES Lé Les assises du Gault d'Allemagne se groupent donc de la manière suivante dans les trois zones de l’Albien typique français. = nt Assise à Ammoniles Milletianus. ) .2 | Zone inférieure. Gault moyen de Reuss. 2 — A. tardefurcatus. \ 2 | Zone moyenne. — Belemniles minimus. L = nt Gault supérieur de Reuss. & |\ Zone supérieure. Flammenmergel. Le tableau I ci-contre indique la répartition des espèces d'Allemagne entre ces trois zones, et se trouve résumé dans le tableau II (p. 73), qui en présente les éléments numériques sous une forme plus facile à interpréter. Les chiffres de cette nature, — est-il besoin de le dire ? — malgré leur apparence de rigueur mathématique, ne sont que provisoires ; ils n’ont qu'une valeur locale, susceptible d’être modifiée par de nouvelles recherches. Cependant, ainsi qu’on le verra plus loin, quelques-uns se présentent avec une certaine constance, qui mérite d’être remarquée. Examinons d’abord la faune de l'étage entier. Sur les 96 espèces dont elle se compose, 53, c’est-à-dire plus de la moitié, lui sont spéciales et constituent son individualité, qui est bien définie. Des 43 qui lui sont communes avec d’autres étages, les 8 qui se retrouvent au-dessus aussi bien qu’au-dessous sont sans signification; 1? la rattachent aux étages précédents, 23 à ceux qui suivent. Par conséquent la faune albienne a deux fois plus de relations, au point de vue numérique, avec la Craie qu'avec l’Aptien et le Néocomien. Si nous prenons maintenant la faune de chacune des trois zones, elles donnent des résultats tout à fait concordants entre eux et conformes aux premiers. Le nombre total de leurs espèces est respectivement de 18, 82, 18, sur lesquelles 8, 39, 2 sont particulières à la zone qui les contient; ces trois derniers chiffres cor- respondent à une proportion de 44, 47 et 11 °/,. La zone moyenne est donc de beaucoup la plus riche et en même temps la mieux caractérisée. Cependant, la proportion des espèces particulières n’y est presque pas plus élevée que dans la zone inférieure. Cette proportion tombe ensuite brusque- ment dans la zone supérieure, ce qui indique que les deux premières zones jouissent d’une individualité bien marquée, tandis que la troisième est fort peu caractérisée. En effet, tandis que les zones inférieure et moyenne ont un nombre d'espèces spé- ciales égal ou supérieur à celui de leurs espèces passant hors du Gault, la zone su- périeure, sur ses 18, en à 15 qui sortent de l'étage : c’est le signe d’une faune en décadence, qui ne subsiste plus que par les formes assez robustes pour franchir plusieurs assises, et par conséquent, sans signification straligraphique bien précise. La zone moyenne est reliée à l’inférieure par 8 espèces communes, à la supérieure par 14, une seule faisant double emploi dans ces deux chiffres (1). On retrouve (1) Les espèces qui se trouvent au-dessus et au-dessous du Gault doivent bien certainement, comme MABLrAU X : Répartition stratigraphique des Foraminifères de l'étage albien de l'Allemagne du Nord d'après Reuss. es ESPÈCES (1). fi) La signe JE 5 NE 16S'espécos partit la présence dlune espèces Sidique és espèces qui somrotrouventasMonts inférieurs cley es a une zon0: GAULT OU ÉTAGE ALBIEN ————————— ÉTAGES ÉTAGES supérieurs au Gault: Zone infévicure: Zone moyenne. au Gault: Zone supérieure Haploploragm dumunon ioninoides: a0 Atarophr agi Preslr. DO aoû Orbignyt. :...... yerneuilina MUNSIER TN Titan tricarinala. ..-.. pyramides Gadyina omycont pupoide Plecaniun parallelunes Cornuspira crelacede. ss". Lagena apiculata (elliptivasvar:) Nodosaria lebnagonte ns oûao inflala. nant 06 prismalica, n.+ bachroides duplicicostulass lamellosocostala nul oligostegia subrecta nana... cylindroides strangulata. distinela catenula commulalu soroniw. « lequmen. 4 æiphioides............. aculealt. Vaginulina angustissima striolalæ. Strombe notala. Dicostulala transversalis agula recla ... paucistriata Prondicularia gaullina.. Urgent filocincta.,....,.... Guestphalica Glandulina mutabilise.. Pleurostomella subnodosa, fusifommis inequalis. lineanis SOIT ne calliopsis æœquivoca. tenuissüma ». aculicoslata IUNTITUR EEE RE Cnistellaria incurvatas. perobliqua. cephalotes..… pachynota.. INTIEUILEREREREEEEEE iiangulari grala.... pulchella hwrgidulu subaperta sulcifera . .. acuta ovalis Raœmeri…. subalala.+ Dentalina Marginulina Ümpressa macrodisca Globulina prisca tuberculata Pyrulina oblusas. Proroporus complanatus SORULIZEU NN Tertulania pygmea Gninula, nob:}», bolivinoïdes. .......... Rotalia nonionina: involula | ô nitida, Reuss (Placentula).., polyraphes lenticula wnbonella. Schlænbarhi . Rosalinæ ammonoides complanata, Reuss (. NUENS inflata mudis, Reuss (Anomalina) HÉOHDUTE 0805000000 Globigerina cretacea 96 Totallpour l'étage albien: {rares particulières à une zone 27 * Zone inférieure, ESPÈCES SPÉCIALES AU ES — Zone moyenne, HA ESPÊCES PASSANT SEULEMENT. GAULT ESPÈCES Zone supérieure Ter ren tn ee « aie [EM AE re on one CRIE TriMapt tu- ra \htE SN MN dl Huott LL 20 me oo ie FIGAN TA 24 KIA A ET Le OL VALUE ANR Id ar ss | | FAT El 1 [2 | ON O0 | 7 | ANT LE PA 41 à LE ARR: L | | | | je DUT | ll de) Erepoe RTE | DErTAT » DE L'ÉTAGE ALBIEN DE MONTCLEY. 73 (IT) ‘(sareroods saogdso se] sIdiuo uou) auoz onbeuyo suep jueuS1979,s S494dS4 (OT) ‘(sareroods sa99ds9 Sa] st1dw09 uou) auoz onbeyo suep juessreu SHI4dS4 96 44 8 68 &l £q ÿ 67 uolqre 95819. Jnod [RJ0L Lee Sa Ses Se RES ‘ 550807 8I 9 6 {E COCO CCC lo... (9) ‘(G) (F) ‘109 soq St) & | —. 8:8882 soso elles ssonssss stores clous Fr ete nie »iniaschalelllattie elsiq mis ele rtelsie 5e (£) ‘109 ex o0q DE DS © M, € , SSDSAA SIT 19 TI rad GI LG F : Sou0z sanersn|d suep 2 2% Œ 2 © dr: queano1} 0s 99994 ÉRIC E -Sa,p 1ojdu e[qnop F 55222 aUU09 21MNPEP Y € ss scie «na gI GI F 6 à DÉOROMTMON CSN! OISE OMCNOIO : I FL (92 SDF RES &8 6e g L& or D nine eile eee be CR € Il re RH a L & £ : Rnb lea ter (6) (8) (L) (9) (g) (F) (€) (&) ‘89589 , 4 -sgn$nuoo || ‘OU0Z fsomne,psuep| JNE9 Ne | ; ‘auoz son$rju09 | .Snoz oun B souoz xp] onbego | me, [smonodns | PE9 RE LAND NE L'onbeyo |sauoz xnop Ë suep jouoz d e sanorigdns | sanorioqut co * diet SHNOZ SCAN CON SOREUE Je SINOTIOJUI ] î I8)0L |[sounwuuwo sa99dso ù l0L Eeb P SHPVLT SAT SNYA LNVSSVd *LTNV9 AT SNVA HN0 LNVANOUL AS AN VIOL "VIOL SHI4dS4 SH)4dS4 “ouPetuelrv.p 7Ine9 np onbrpodozrqu eune,.x er op uoremmitdes9sy : Ex AVATIAVI 10 . n° 5, 2 I. — ME ÉRIE, T. 7 .— ss GÉOL Soc. 74 MÉMOIRE SUR LES FORAMINIFÈRES FOSSILES donc dans chacune des zones la tendance, manifeste dans l’ensemble de l'étage, à se rattacher plutôt aux faunes supérieures qu'aux inférieures. La zone moyenne résume en elle les caractères paléontologiques de la faune totale de l’étage, dont elle constitue le principal niveau et dont elle renferme la majorité des espèces. Il ne s’en suit cependant pas que la faune albienne tende à se confondre avec celles qui lui succèdent : c’est ce que montrent les chiffres des colonnes (10) et (11) : ils témoignent de la progression décroissante qu’elle a suivie depuis son apparition, la proportion des naissances dans chaque zone allant toujours en diminuant, tandis que celle des extinctions va toujours en augmentant. Il est évident que la faune albienne, bien qu'ayant plus de relations avec celles qui l’ont suivie qu’avec celles qui l’ont précédée, constitue un ensemble complet, caractérisé par un grand nombre de formes spéciales, et qui passe par trois phases bien accusées de croissance, d’apogée et de déclin. l’indique le tableau II, être considérées comme communes aux trois zones; mais il n’est pas possible de raisonner sur des faits qui n'existent pas jusqu'à présent, et je m'en tiens aux stricts résultats de l'observation. TABLEAU HE : Répartition des Foraminifères de Montcley dans les terrains crétacés d'Allemagne et dans l'étage albien du bassin anglo-parisien. ESPÈGES DU GAULI\DE MONTCLEY A ee UE = DU BASSIN ANGLO-PARISIEN in “a |Z a ANNE Pr désigne 105 DÉC PU nas à l'éthgoratbion d'Alomagne, du bassin |e inférieurs | zone zone zone He à ù rate jurassion et du bassin angio-parisiens au Gault inférieure. moyenne, supérieure. au Gault. Folkestone. Wissant. (zone moyen: EaEpEpEZEZEZEpEa Ammodisous gaullinus, ns Spke..., ou u Ho tO ee Webbinainrequianis, Or DS + EE | Me à Re à : j à NOTE EU NC Une Cou nel NN nn | FF AIR ASS qu = M — SONUPOSUMyEN A Sp ae Jack = nontoninoules, Reuss... SR ile ne = @quale, -RŒM Sp... : Te || = ss ï * Gt f — Terquemi, n.sp. : Dovontin done ane PAR SU Le ne ie le ee = doogugocoollouuaonango ognane codallvocénosc a0 * Gaudryinaspissa, Reuss nlecuirtoamealehrrrue ao : * “ k e : tin no OS Don RES 20 HORS E DCE OCREOE GERS GCECE oonsullonose ovoërboccc pos oile oooûge Go —0100NA, ROUSS, È + — flifonmis, n. sp... RL Pe Sa) | PARRMRAUEE : ä x pritaria pyranidata, Reuss à + RES ae ir) | 2 SA s *< 30). Fig. 5. Bolivina textularioides, Reuss, p. 28. a, spécimen à extrémité postérieure obtuse, vu de côté; b, le même vu de face (< 90); c, spécimen à extrémité postérieure aiguë, vu de côté (>< 75). X à Fig. 6. Gaudryina gradata, n. sp., p. 24. a, de côté; b, extrémité antérieure et ouverture (< 50); c, extrémité postérieure plus fortement grossie, montrant les quatre premières loges en disposition trisériale. Fig. 7. Gaudryina spissa, n. sp., p. 24. a, de côté; b, face opposée à l'ouverture; c, extrémité antérieure et ouverture (>< 50); d, extré- mité postérieure montrant les cinq premières loges trisériales, plus grossie. Fig. 8. Gaudryina filiformis, n. sp., p. 25. a, de côté ; b, extrémité antérieure; €, plan septal et ouverture (>< 60); d, extrémité postérieure montrant les premières loges trisériales, plus grossie. Fig. 9. Pleurostomella obtusa, n. sp., p. 29. a, de côté; b, de face, montrant l'ouverture (< 75). Fig. 40-42. Pleurostomella Reussi, n. sp., p. 28. 10, a, variété aiguë postérieurement, vue de côté; b, de face, montrant l'ouverture. 11, variété obtuse postérieurement. 12, autre variété un peu tordue sur elle-même (>< 60). Fig. 43. Pleurostomella Barroisi, n. sp., p. 30. : a, de côté ; b, de face, montrant l'ouverture (>< 470). Fig. 14-16. Bigenerina calcarata, n. sp., p. 27. 14, individu complètement développé, variété élargie, de Wissant : a, de côté; b, de face, mon- trant l’ouverture. 15, jeune, même variété, de Montcley : a, de côté; b, de face, montrant l’ouverture (>< 470). 16, autre variété?, de Wissant, vue de côté (>< 170) (V. PI. IL, fig. 2). Fig. 47. Nodosaria obscura, Reuss, p. 31. a, de côté (>< 20); b, plan septal et ouverture (< 30). Fig. 48. Nodosaria tenuicosla, Reuss, p. 32. a, de côté (>< 90); b, plan septal et ouverture. Fig. 19. Marginulina Munieri, n. sp., p. 33. a, de côté; b, de dos (>< 110). Fig. 20. Vaginulina Vanden Broecki, n. sp., p. 38. a, de côté; b, de dos (< 50). Fig. 21. Vaginulina comitina, n. sp., p. 38. a, de côté; b, de dos; €, section transversale (>< 20): d, partie postérieure, plus grossie, montrant la disposition des premières loges (>< 90). Fig. 22-24. Vaginulina gaultina, n. sp., p. 39. 22 et 23 : a, de côté; b, de dos; c, section transversale (>< 20). 24, variété plus large et plus courte (>< 50). Fig. 25-28. Vaginulina truncata, Reuss, p. 39. 25, 26, 27, trois spécimens de la var. délicate, vus de côté. 28, échantillon jeune : a, de côté; b, de dos (>< 50) (V. PI. IL, fig. #). Fig. A, B, C, D, E, F, diagrammes donnant la disposition des ornements de la loge initiale d'après divers spécimens. Mém. de la Soc. Geol.de France. ETAT 3° Série.T.l. Pl-XXIV. 74 PE Perthelhn ad nat del. {mp Becquet, Paris. AOMPE € l = is is! PAL A à (LNTENTEC }| | 4% # d NE Les MR. JO ï s 0. + à tata h (TERRE 1e a'* J : La 1 à À nt à + 4 Le NT à # L iX , Ü D” . RPETTT a ans co PINOT LT LITE RATE 2 FA Ce” OT 51 Le ol 14 À del " 4 LR d 0 Ek 1 ie al oh, Let À: # ne vo ri 4) del E, ; AC way LE raie A uv; M M io ie RO TT E ï id situe nait LPS v} } { à Lt t ><} x CO Fe are era LE ne 4 ré Le À Méta Hand ve! à h& (ra nc) nation. ou on Pie er À 5 He (ou CA ART uofl li aus sang 4 GE ; ,” | Lou x 1 4. #}. (pi rene: dis W#) Or on OC MY AU "LM LA Dub oLA set 4... JG Col JE ) Li »] Runasucor AE 6 Ru no. 01 sr 106 A ny Er LA De 4 6 LG. + ! LT AN Antal us: LA LA a. F: ALU CE CRD TE, C0 OR DUR ES) TESENE ET SCEE Fr RP eu 2 ON UE —<) ottr pp sl 0 mobs: TRIO, Le : 1 ni 1 Le a « mL ia NT A ge | .@ ul 1 % Al HULL se) dintrvet gr en et à à hé a M de PRE DUAL ES FPT siege Eh 00 F IE TT US di CR 1 FRS abioer agi 09 Où + cod “élan 4 : KE «1 RQ 0 oÿr0e) 1% true Et) %. ir 1422 0 1 mi + Liu AR | k Re ne & , MS Mia -nHminbinot hf rit 7, (TL LR 5e) mn) pins do Las bi POIDS ENTESCTON TE “ne 2 AT UM OS 2TER Len dE do AT LM 70 ; ni Abe MON . à (08 teenorue te Andre met AN - ir ac Nanny F1) ni % jen run ARRETE ONE Hi L D LL PCA 4 PIC LUS Sur û Ne ab ü 18 NT « @: x AUTRE METTRE 1,81 ou RU <}hshenrx : LL PERTE OÙ ET ee ol) © 4 6161eb 7 2 « DLE b ru bb: à LED ob N: A pe 2 2 à ll f ” | ñ Aa LR } f \ \ eh in ù | 4 QU | ONE Fr fai PLANCHE II. Fig. 4. Haplophragmium Terquemi, n. sp., p. 22. Vu de côté, par transparence (>< 170). Fig. 2. Bigenerina calcarata, n. sp. (V. PI. I, fig. 14-16), p. 22. Spécimen complètement développé, var. étroite et allongée : a, vu de côté; b, plan septal et ouver- ture (>< 125). Fig. 3. Bulimina polystropha, Reuss, p. 30. a, de côté; b, extrémité antérieure et ouverture (>< 150). Fig. 4. Vaginulina truncata, Reuss, p. 39. Var. robuste : a, vu de côté; b, de dos (>< 20) (V. PI. I, fig. 25-28). Fig. 5 et 6. Vaginulina recta, Reuss, p. #1. 5 a, 6 a, vu de côté; 5 b, 6 b, de dos; 6 c, section transversale (>< 50). Fig. 7 et 8. Vaginulina arguta, Reuss, p. 42. 7 : a, de côté; b, de dos (< 20); c, les premières loges plus grossies et vues par transparence. 8, variété ? : a, de côté; b, de dos (>< 50). Fig. 9. Vaginulina Biochei, n. sp., p. 42. a, de côté; b, plan septal et ouverture (< 60). Fig. 40-13. Marginulina cf. Dentalina aculeata, d'Orb., p. 35. 10, loge isolée, subsphérique, de côté (>< 60). 11, loge isolée, fusoïde (>< 60). 12, loge isolée, ovoide (>< 90). 13, loge initiale, isolée : a, de côté; b, plan septal et ouverture (>< 60). Fig. 44-16. Dentalina Fontannesi, n. sp., p. 42. 14, forme typique : a, de côté; b, plan septal et ouverture (>< 90). 15, variété : a, de côté; b, plan septal et ouverture (< 75). 16, variété? : a, de côté ; b, plan septal et ouverture (>< 90). Fig. 47. Dentalina paupercula, Reuss, p. 43. a, de côté; b, plan septal et ouverture (>< 75). Fig. 48. Frondicularia didyma, n. sp., p. 64. a, de face; e, de côté (>< 50) ; b, premières loges plus grossies (>< 90). Fig. 49. Lingulinopsis Sequana, n. sp., p.163. a, de côté ; b, de face ; €, plan septal et ouverture (>< 60). Mem.N°V. See LU AV BTE Mém de la Soc. Géol.de France. Maubert lifa. Zmp Becquet Paris ; Berthelin ad nat. del. PT. . "à f de” RSA 2. l'A V2 D: tt vit , - + f "1 : Ron Ne 2} ait uen Le 4) UT CAN à Dr 7, ut jale rats ni tn) LC ‘à | AFeA A Ce, + tee » A9 2 à th LEUR . 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Cristellaria macrodisca, Reuss, p. #8. 6-10, détails de l'ouverture, d’après divers échantillons (>< 450). 11 : a, de côté; b, de face (>< 20). 14, variété? : a, de côté ; b, de face (>< 85). Fig. 45-19. Cristellaria gaullina, n. sp., p. 49. 15, variété? : a, de côté; b, de face (>< 20). 16, forme typique : a, de côté; b, de face (>< 45). 417, forme typique : a, de côté; b, de face (<< 30). 18, variété : a, de côté ; b, de face (< 45). 19, variété voisine de C. lituola, Reuss : a, de côté; b, de face (>< 20). Fig. 20 et 241. Cristellaria ingenua, n. sp., p. 54. 20 (< 75), 24 (< 60): a, de côté; b, de face. Fig. 22. Cristellaria vestita, n. sp., p. 55. a, de côté; b, de face (>< 75). Fig. 23. Cristellaria Bononiensis, n. sp., p. 55. a, de côté; b, de face; c, par le plan septal < 50). Fig. 24. Cristellaria Dubiensis, n. sp., p. 52. a, de côté ; b, de face (>< 75). Fig. 25. Cristellaria planiuscula, Reuss, p. 53. a, de côté; b, de face (>< 45). Fig. 26 et 27. Cristellaria trunculata, n. sp., p. 53. 26 (>< 50), 27 (>< 75) : a, de côté; b, de face. Fig. 28. Marginulina debilis, n. sp. (>< 60), p. 35. Mém. de la Soc.Geol.de France. PLIII. 3° Série. T.I. PI. XXVI. 7 6 Perthelin ad nat. del. Znp. Becquet, Paris. Maubert ta. Le * PETER D ist HAVE { wi eue F ds rene ut Lo À Ro NO UUE CARE 1e DES MALTE dos) Ü tp f ne | C'ARTTNS ur LETTRE 543 ER (ES lundi cent Go du inter $ A ! tu art Rn ca br ré + “1 10 | er L'ORMT [ L] 1 cf DRE de #: LA LS ARE : à DA : DE ovins sn T L "à : Li …! RCA dt qu AU et wie bn re ETC TE À RTE | 4: 0 mn 14 ti nt AT LES TE 44 LR RE Wu: Lhte de D | A4 RTL WT 2 ‘ y da "U à Le rh À (] c ST MBA. lie cariniis à GNT “. # (DS d A 11 né dr. ni we Fe ce A Russo l | : ee" 24 ; té + TER Et AL" PLANCHE IV. Fig. 1-3. Flabellina Karreri, n. sp., p. 62. 1, individu pleinement développé : a, de face; b, latéralement (< 20). 2, autre individu, moins développé, montrant la disposition marginuliniforme des premières loges (38). 3 : a, portion postérieure d’un individu jeune, montrant la première loge grande et cylindrique ; b, celle-ci vue par l'extrémité inférieure (>< 90). Fig. 4. Frondicularia Ungeri, Reuss (< 50), p. 61. Fig. 5. Frondicularia Loryi, n. sp., p. 60. a, de face; b, plan septal et ouverture (>< 50). Fig. 6. Lingulina furcillata, n. sp., p. 65. a, de face; b, latéralement; c, plan septal et ouverture (>< 90). Fig. 7. Lingulina rediviva, n. sp., p. 65. a. de face ; b, plan septal et ouverture (>< 100). Fig. 8 et 9. Lingulina stillula, n. sp., p. 64. 8, forme typique. 9, variété? ou espèae distincte : a, de face; b, plan septal et ouverture (>< 1(0). Fig. 10. Lingulina nodosaria, Reuss, p. 64. a, de face; b, latéralement; c, plan septal et ouverture (>< 90). Fig. 41. Placentula nilida, Reuss sp., p. 69. a, côté spiral; b, côté ombilical; ce, de face (>< 90). Fig. 12 et 43. Anomalina complanala, Reuss, p. 66. 12 : a, côté spiral ; b, côté ombilical ; c, de face. 13, autre spécimen, à enroulement inverse et calus spiral très-développé (>< 50). Fig. 44. Anomalina intermedia, n. sp., p. 67. a, côté spiral ; b, côté ombilical; e, de face (>< 50). Fig. 45. Anomalina rudis, Reuss sp., p. 68. a, côté spiral ; b, côté ombilical; e, de face (>< 50). Fig. 46 et 47. Polymorphina bucculenta, n. sp., p. 58. 16 (< 60), 17 (< 50) : a, de côté ; b, extrémité antérieure et ouverture. Fig. 48. Polymorphina subsphærica, n. sp., p. 58. a, de côté ; b, extrémité antérieure et ouverture (>< 60). Fig. 49. Polymorphina gaullina, n. sp., p. 58. a, de côté ; b, de face: c, extrémité antérieure el ouverture (>< 90). Fig. 20 et 21. Polymorphina prisca, Reuss sp., p. 57. 20 : a, de côté ; b, extrémité antérieure et ouverture (>< 50). 21, spécimen pourvu d'ouvertures aulostomelles (>< 60). Fig. 22 et 23. Polymorphina exserla, n. sp., p. 57. 29 : a, de côté; b, extrémité antérieure et ouverture (>< 90). 23, autre individu : a, b, comme ci-dessus (>< 60). Mem. N° V. S° Série.T.I. PI. XXVII. PIE Meém. de la Soc.Geol.de France. EX PSRRE D à Maubert Lt. mp D, ecquet, Paris. Berthelin ad nat del. k:4 = Se ! " = Ê É : Souci DR LIEN » Tn HBL ie 00 colle Suds) TS A LL: Wii, DES ET ht nr srarninoereaheaREt re ere Der an MEULAN — IMPRIMERIE DE A. MASSON