HARVARD UNIVERSITY NET LIBRARY OF THE Museum of Comparative Zoology 1 T E à IL er. À ( - Be, 1 Hu v Wy à 5 os " 2 À à MÉMOIRES F4 Ce -P DD: DA . GÉOLOGIQUE DE FRANCE : D LR ERA; L RENE - re Ne ; £ Le TION A LA PALÉONTOLOGIF FRANÇAISE RRAINS JURASSIQUES …— 1 ! ce DE FRANCE À MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE PALÉONTOLOGIE PUBLICATION FONDÉE EN 1890 Les mémoires de Paléontologie sont publiés par tomes (format in-quarto raisin), ren- fermant environ 160 pages de texte et environ 20 planches hors texte. Il paraît environ un tome par année. On peut les acquérir par Re avant l'apparition du volume complet, aux prix réduits suivants : France. 6: 52700 Eee le volume annuel 25 fr. ) Franco Élrandér. #20 — — 28 fr. | de port. Après l'achèvement du volume, le prix est élevé à 40 francs (franco); une remise de 20 °/, est accordée aux Membres de la Société. Dès son apparition, chaque Mémoire est mis en vente séparément aux prix indiqués ci-dessous. Une remise de 20 ‘/, est consentie aux Membres de la Société. LISTE DES MÉMOIRES PARUS Mémoires 3 Francs N%s.-1, — Albert GAUDRY, Le-Dryopihèque APE RER RER REPORTER 3 » 2. — J. Srues, Contributions à l’étude des Céphalopodes du Crétacé supé- rieur de France encours)" Gpl ep RPC 10 » 3. — Ch. Drrérer, Les animaux pliocènes du Roussillon, 19 pl., 198 p...... 60 » 4. — R. Nicxzëès, Contributions à la Paléontologie du Sud-Est de l'Espagne (en cours). 1"° livraison seulement : pl. I-IV, p. 1-30 (en vente). 5. — G. de Sarorra, Le Nelumbium provinciale des lignites crétacés de Fuseau en Provence" 3/pl,#0/p. 47 RS A APRES SE 5 » 6. — Henri Douvicé, Études sur les Rudistes: Revision des principales espèces d'Hippuriies SDL EST DE PE EE RER RIRE CE 70 » 7. — M. Fcor, Description de deux Oiseaux nouveaux du Gypse parisien, LPS TO D: RP TR RE PRET PR GE CE RE 3 » 8. — Albert GauDnry, Quelques remarques Sur les Mastodontes à propos de | l'animal du :Chérichira:2 DEF Gp ER RER ON CPR 3.50 9. — G. pe Sarporra, Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque, '20:D1,.583 DRE RS CRE RE CRE EE 35 » 10. — A. Gaupry, Les Pythonomorphes de France, 2 pl.,13p.....% + 5> 11. — R. Zriccer, Étude sur la constitution de l'appareil fractificaleur des Sphenophyllum, 1 pl., 39 p..... ra FT RU Ur 5-50 12. — V. PaquiEer, Études sur quelques Cétacés du Miocène. 13. — G. Correau, Descriplion des Échinides miocènes de la Sardaigne. 14. — M. Cossmaxn, Contribution à la Paléontologie française des terrains Jurassiques (en cours); Études sur les Gastropodes des terrains juras- siques : Opisthobranches, 6 pl., 168 p LR AR NES STI RER SAEEN 14.50 15. — S. Sreraesau, Études sur les terrains tertiaires de la Roumanie, Contribution à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine, IX pl, 152 pi PS ANR RER SR AVE CTP CRE EE 26 » 16. — D.-P. Œucenr, Uralichas Ribeiroi des schistes d'Angers, 1 ie double, T9 Pise ou eee RON RTE ONU TER EEE TR Co 3.50 17. — À. P£rox, Les Ammoniles du Crétacé supérieur de l'Algérie. one livraison seulement : pl. VII-XVIIE, p. 25-88...........-........ 20 » (Voir la suite, page 3 de la couverture.} n « MÉMOIRE N° 46 PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE DES TERRAINS JURASSIQUES PARIS. — IMPRIMERIE H. BOUILLANT, 28, RUE SERPENTE. MÉMOIRES SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE PALÉONTOLOGIE MÉMOIRE N° 26 CONTRIBUTION A LA PALEONTOLOGIE FRANÇAISE DES TERRAINS JURASSIQUES MAURICE COSSMANN PARIS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 28, RUE SERPENTE, \PIIE cawP. zou. | CONTRIBUTION À LA PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE DES TERRAINS JURASSIQUES IT. CEHRITHIACEA et LOXONEMATACEA PRÉFACE Depuis la publication des coquilles ailées des terrains jurassiques, l’achève- ment de la description des Gastropodes a été laissé en suspens; nous avons bien, il est vrai, entrepris, dans les Mémoires de la Société géologique de France, la Monographie des Opisthobranches ‘ et ensuite, la revision des Nerineidæ ou plutôt des Entomotæniata * : mais ce ne sont là que des fragments. Persuadé que la continuation de l’œuvre gigantesque. entreprise par d'Orbigny, offre un intérêt considérable au point de vue stratigraphique et aussi au point de vue philosophique, pour suivre l’enchainement des Gastropodes à travers les âges, suivant le sillage tracé par l'illustre Gaudry, nous abordons ici les Cerithiacea qui n’ont pas fait l’objet — jusqu à présent — d’une publication d'ensemble, avec figures, et dont la détermination présente, par suite, pour les collectionneurs, un travail des plus ardus. Nous nous guidons, pour la classification de ces fossiles, sur les données contenues dans la vu livraison de nos « Essais de Paléoconchologie comparée »° avec les rectifications que comporte çà et là l'examen de matériaux que nous - n'avions pas alors à notre disposition; c'est ce qui nous dispensera de nous étendre largement sur la partie générique. D'autre part, les Loxonematacea — qui, comme on le verra au cours de ce travail, présentent d’intimes rapports avec les Cerithiacea — ont été partiellement l’objet de la vin livraison des mêmes « Essais de Paléoconchologie » ; or, l'étude des matériaux nécessaires à la rédaction de cette livraison nous a amené à constater que ce cénacle n'était pas exclusivement paléozoïque, que sa descendance 1. Paris, 1895. Mém. n° 1%, 167 p., in-40, 7 pl. phot., 35 fig. dans le texte. 2. Paris, 1898. Mém. n° 19, 179 p., in-40, 13 pl. phot. 3. Paris, 1906. In-8°, 261 p., 14 pl. phot., 22 fig. dans le texte. 6 Maurice COSSMANN jurassique. était manifeste en mainte occasion, et qu’on pouvait en reconnaître les membres sous l’affublement de dénominations génériques les plus diverses. Nous avons donc dù, de proche en proche, élargir le cadre primitif de notre programme, reprendre quelques espèces déjà publiées dans la Paléontologie française sous le nom Chemnitzia, en donner des figures plus exactes, et rechercher, dans la riche faune du Trias, à quels groupes — déjà dénommés par les auteurs allemands — il y aurait lieu de les rattacher. C’est ce qui explique l'étendue de cette monographie dont l’objet est, en résumé, non seulement de combler des lacunes inédites, mais aussi de mettre de l’ordre dans ce qui était déjà connu. Nous n'avons d’ailleurs pas procédé autrement quand il s’est agi des Nerineidæ dans un précédent mémoire. Nous n'avons malheureusement pas pu nous procurer toutes les espèces antérieurement décrites dans le cycle des fossiles qui font l’objet de cette étude; beaucoup d’entre elles ont été perdues, d’autres sont conservées dans des collections aujourd’hui inaccessibles, et nous n'avons pas rencontré partout le même empressement obligeant qu'auprès de M. Bigot, par exemple, qui a gracieu- sement mis à notre disposition les principaux types de la collection Deslong- champs et du Musée de Caen; M. Gaillard, conservateur du Muséum de Lyon, qui nous a prêté les types de Dumortier et de Loriol ; M. Sauvage, ceux du Musée de Boulogne. Il a donc fallu, pour un certain nombre de formes très importantes au point de vue phylétique, nous contenter de reproduire les contours et ornements de la coquille, d’après les figures souvent très peu exactes elles-mêmes, parfois même très imparfaitement dessinées, ou encore restaurées avec un tel luxe d'imagination que la détermination générique en est complètement faussée. Ces explications sont utiles pour justifier ici le nombre considérable de points d'interrogation dont sont accompagnés les noms de genres de ces fossiles. Quoi qu'il en soit de ces incertitudes de la première heure, nous avons bon espoir qu’elles se dissiperont peu à peu : la publication de cette monographie sera vraisemblablement l’occasion de nouvelles communications de matériaux qui contribueront à éclairer les points restés obseurs, et il est problable que le besoin d’un supplément se fera déjà sentir avant que les dernières pages aient été imprimées. Aussi adressons-nous à tous nos confrères un pressant appel relativement à l’aide qu'ils pourront nous prêter pour combler ces lacunes et donner une solution aux questions pendantes. Dès à présent, nous témoignons toute notre reconnaissance à MM. Bigot, Boule, Caillet, Chartron, Collot, Doncieux, Henri Douvillé, Fischer, Gadois, Gaillard, À. de Grossouvre, Haug, Lambert, Legay, Maire, Riche, Sauvage, Dom Valette, pour le concours efficace qu'ils nous ont prêté dans cette lourde entreprise. CERITHIACEA JURASSIQUES 7 Cénacle CERITHIACEA CossMANN, 1906 J'ai classé dans ce cénacle les familles : Eustomidæ, Brachytremidæ, Procerithidæ, Cerithidæ, Triforidæ, Diastomidæ, Trichotropididæ, Purpurinidæ, Planaxidæ, Modulidæ. Seules, les trois premières et la troisième avant-dernière sont représentées dans les terrains jurassiques : ce sont précisément celles qui n’ont pas un véritable « canal cérithial » de sorte que j'en ai conclu, d’une manière générale, que l'existence — ou plutôt l’apparition — de ce canal est en corrélation directe avec la « spécialisation croissante » des Cerithiacea. Famille EUSTOMID Æ CossMaNN 1906 Genre DIATINOSTOMA CossmanN 1905 Ainsi que je lai précédemment indiqué (. c., p. 11-13), ce genre {olim Eustoma) se poursuit — par une filiation assez homogène — pendant presque toute la période jurassique ; mais il n’est nullement prouvé que les deux formes barrémienne et turo- nienne, citées sous ce nom générique, fassent partie du même groupe : ce point ne pourra être éclairei que quand on aura recueilli des fragments de leur ouverture. L'ancienneté de Diatinostoma est probablement plus reculée que je ne le pensais dans la publication précitée, un fragment du Bajocien — décrit ci-après — ressemblant beaucoup à ceux du Bathonien. D'autre part, si ce genre ne paraît pas avoir dépassé le Kimméridgien, le sous-genre Ditretus — qui n'en diffère que par la résection du rostre antérieur et par la fermeture plus complète du péristome — semble encore représenté dans le Portlandien, sans qu'on puisse l’affirmer absolument, eu égard à l’état défectueux des échantillons jusqu'ici recueillis en France et dans les couches tithoniques de Stramberg. Le problème relatif à l’origine des Eustomidæ est non moins obscur: ce ne sont ni de vrais Alatacea, ni de vrais Cerithiacea, quoique le rostre antérieur ait beaucoup plus d’affinités avec la digitation d’un Dicroloma qu'avec un canal siphonal ; d'autre part, j'ai déjà fait remarquer (/. c., p. 12) que lés Procerithidæ contemporains de Diatinostoma n’ont pas la moindre apparence de canal cérithial et que ce canal ne s’est graduellement formé que par une lente transformation de la sinuosité primordiale du contour basal et du bec anguleux dont on trouve déjà la trace dans certains Loxonematidæ du Trias ; on verra d’ailleurs se produire cette lente évolution, dans les pages qui vont suivre, pendant le système jurassique, et j'ai fait ressortir (/. c., page 61) qu’elle aboutit, à la fin du système crétacique, aux premiers représentants des Cerithidæ canaliculés. Par conséquent, pour que Diatinostoma ou Ditretus puissent avoir engendré Campanile qui y ressemble vaguement par son ornementation et sa grande taille, il faudrait admettre un phylum de coquilles ailées 8 Maurice COSSMANN parallèle à celui des Procerithidæ et aboutissant à une convergence que ne justifie — à notre connaissance — aucun motif spécial d'adaptation biologique. La conclusion à tirer, jusqu’à présent, de ce qui précède, c’est que la famille Eustomidæ constitue un important rameau cérithiforme des Alatacea, qui s’est peut- être éteint sans postérité, et que son histoire doit être intercalée — comme je fais ici — entre celle des coquilles ailées et celle des coquilles cérithiformes. Diatinostoma s. str. est représentée par 12 espèces en France, et le sous-genre Ditretus PreTtE (1874), par 6 espèces ; le premier est plus abondant à la partie inférieure des terrains jurassiques, et le second, au contraire, à la partie supérieure. DIATINOSTOMA THIOLLIEREI | DUMoRTIER] Fig. 1. 4874 Cerithium Thiollieri Dumorrier. Et. pal. bassin Rhône, IV, p. 162, pl. xxxvir, fig. 7-8. « Coquille de grande taille, turriculée ; spire formée d’un angle régulier, plutôt légèrement concave, composée d’un grand nombre de tours plats, très courts (leur hauteur ne dépasse pas le tiers de leur diamètre), se recouvrant en gradins, et ornés, par tour, de 12 à 15 côtes transverses, larges, saillantes, occupant toute la largeur des tours ; suture bien marquée ; le dernier tour, déprimé en avant, porte un angle arrondi; columelle non encroüûtée, arrondie. Il y avait très probablement des lignes spirales et des ornements que je ne puis décrire, vu l’état assez médiocre de mon unique échantillon. » Dimensions. — Largeur calculée : 75 mm.; diamètre : 23 mm. « Ce beau Cérithe figure dans la coll. Thiollière (au Musée de Lyon); il ne porte aucune étiquette, mais sa composition ferrugineuse, sa couleur et la place qu'il occupait Fig. 1. — Diatinos- dans les tiroirs, parmi les Gastropodes du Lias supérieur, tout fait supposer toma Thiollierei qu'il provient des minerais de fer de la région rapprochée de Lyon ». Du. Rapports et différences. — Cette coquille ressemble beaucoup plus aux Diati- nostoma du Jurassique supérieur qu’à ceux du Bathonien; aussi, quoi qu’en dise Dumortier, je doute fort que ce soit un fossile toarcien, malgré sa composition ferrugineuse. L'absence d’étiquette authentique ne me permet pas de me prononcer &’une manière formelle à ce sujet, mais d'autre part, elle m'interdit d'affirmer la présence de Diatinostoma dans le Lias, de sorte que c’est simplement sur la foi et l’autorité de Dumortier que je fais figurer D. Thiollierei en tête de la série des espèces du Jurassique de France. DIATINOSTOMA ? EUTERPE [D'Ors.] : 1852. Cerithium Euterpe »'Ors. Prod. I, p. 271, no 181, 10e ét. 1909. — — Tuxvenin. Types Prod. d'Orb., p. 75, pl. xvi, fig. 16. « Espèce très allongée, munie de côtes longitudinales ne se correspondant pas d’un tour à l’autre ». « Observations. — Le type est un très mauvais échantillon, à spire longue, dont les tours sont ornés CERITHIACEA JURASSIQUES 9 de varices parallèles à l'axe d’enroulement, au nombre de 10 par tour environ ; il semble qu’il y ait eu des côtes spirales, mais il faudrait de meilleurs spécimens pour définir cette espèce ». Rapports et différences. — Autant qu'on peut en juger d’après ces éléments bien sommaires, et aussi d’après la figure assez informe qui représente le type de l’espèce, dans les Annales de Paléon- tolog'ie (t. IV, fasc. 1x), cette coquille doit être un ancêtre de Diatinostoma, la première apparition du genre dans l'étage bajocien. Les côtes s'étendent presque d’une suture à l’autre, tandis que chez D. tuberculosum, elles se réduisent à de gros tubercules suprasuturaux; mais on verra ci-après qu'une autre espèce bathonienne a des côtes tuberculeuses sur presque toute la hauteur de chaque tour (D. Guebhardi) : il n'y aurait donc, de ce chef, aucune objection à l'assimilation proposée. D'autre part, la spire estlongue et étroite comme chez la plupart des espèces de ce genre, à l’inverse de ce que l’on observe chez Ditretus qui a plutôt le galbe trapu. Il n’y a rien de semblable parmi toutes les formes cérithiales décrites par Eudes Deslongchamps : c’est une forme qui devait être très rare et qui pro- vient d’un gisement où il ne paraît pas qu'on ait recueilli beaucoup de fossiles. Je ne crois pas utile de la faire figurer à nouveau, on n’obtiendrait probablement pas une meilleure reproduction que celle déjà publiée dans le recueil précité. Localité. — Athis (Calvados), fragment unique, collection d’Orbigny au Muséum d'Histoire naturelle. — Bajocien (fide d'Orbigny). DIATINOSTOMA TUBERCULOSUM [|Prerre] PI. I, fig. 3-7. 1855. Eustoma tuberculosa Pierre. B.S. G.F.,t. XII, p. 1107, pl. xxxr, fig. 1 et 2. 1859. — — Prerre. /bid., t. XIII, p. 99, pl. n, fig. 11. 1885. — — Cossm. Cont. ét. Bath., p. 77 (voir pl. v, fig. 31). 1906. Diatinostoma tuberculosum Gossm. Essais Pal. comp., livr. VII, p. 11, pl. v, fig. 4-5. Test épais. Taille grande ; forme allongée, turriculée, assez étroite ; spire longue, aiguë au sommet, étagée aux sutures, à galbe conique sous un angle apical d'environ 20° ; quinze à dix-huit tours presque plans, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par des sutures crénelées et un peu en gradins; ornementation composée de dix à douze tubercules arrondis, plus ou moins saillants, formant une couronne plus ou moins large au-dessus de la suture, mais ne se prolongeant pas au delà du tiers de la hauteur de chaque tour ; ils sont traversés par de très fines stries spirales, plus visibles dans les intervalles que sur la convexité des pustules qui semblent générale- ment lisses ou usées; au-dessus de ces pustules, on compte quatre filets spiraux, régulièrement serrés. Dernier tour grand, dilaté par une expansion péristomale chez les individus intacts et adultes, arrondi à la périphérie de la base qui est médiocrement convexe, ornée de douze à quinze filets spiraux, jusque sur le cou très long, fusoïde, à peine excavé. Ouverture arrondie dans l’espace laissé libre par la callosité du péristome qui s'étale non seulement sur la base, mais jusque sur la partie supérieure de l’avant-dernier tour, exactement comme chez Rostellaria ; elle est terminée en avant par un pseudo-canal analogue à une digitation finement creusée, presque close ou étroitement rainurée sur sa face ventrale, et dont la longueur devait dépasser celle du dernier tour, y compris la base. Labre épais, à peu près vertical, bordé et réfléchi à l'extérieur, dépourvu de sinuosité antérieure, en decà de sa jonction avec le rostre antérieur, se prolongeant en arrière le long d’une gouttière interne, qui descend jusqu’au delà de la suture de l'avant-dernier tour, de même que le bord opposé s’étale sur la face ventrale de la spire, SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XIX. — 16. Mémoire N° 46. — 2. 10 Maurice COSSMANN avant de se raccorder avec le labre; columelle excavée, non plissée; bord columellaire détaché du cou, formant un pavillon évasé et se raccordant en avant, en face du labre, avec le bord de la rainure du rostre. Rapports et différences. — Quoique cette espèce soit extrêmement rare à l’état à peu près intact, les fragments que l’on en trouve sont assez caractérisés pour qu'on puisse limiter l'espèce et la séparer de deux autres qui ont été confondues avec elles, ainsi qu'on le verra ci-après : D. tuberculosum est caractérisé par ses douze tubercules écrasés, débordant sur la suture inférieure, par ses trois ou quatre filets sur la partie antérieure de chaque tour et par les quinze ou vingt filets serrés que porte sa base, avec des lignes encore plus fines dans leurs intervalles ; les interstices des tubercules sont, en outre, marqués de cinq ou six très fines stries spirales qui disparaissent sur la convexité des pustules. Localité. — Eparcy (pl. I, fig. 3- 7), coll. de l'Ecole des Mines. Chenauve (Côte-d'Or), coll. du Musée de Dijon; tranchée du lavoir de Beaury (Ardennes), recueilli par M. Fischer. — Bathonien moyen ou Vésulien. DIATINOSTOMA BONONIENSE ». sp. PI. I, fig. 10. 885. Eustoma tuberculosa Cossm. Cont. ét. Bath., p. 77, pl. v, fig. 31. Rapports et différences. — Je me vois dans la nécessité de séparer définitivement de la forme typique la variété que j'avais d’abord confondue avec elle, et qui s’en distingue par les caractères sui- vants: les tubercules sont moins nombreux (à peine 10 sur chaque tour); ils sont traversés, sur lesder- niers tours, par une arête spirale, qui les rend tranchants ; les filets spiraux de la moitié antérieure de chaque tour sont plus serrés et plus nombreux, et vers le milieu de cette région, il y a une petite chaï- nette granuleuse, un peu plus large et plus saillante que les autres filets simples ; enfin, la base porte cinq cordonnets simples et subcarénés, entre lesquels il y a d’autres filets beaucoup moins saillants; en travers des tubercules, il n’y a guère que quatre ou cinq stries spirales, inéquidistantes. D’autre part, si on compare cette forme du Boulonnais à Nerinea margaritifera »’Arcx. qui est aussi un Diati- nostoma, on remarque que son angle apical est beaucoup plus aigu, que ses tubercules sont moins saillants et plus tranchants, que ses filets spiraux sont encore bien plus nombreux, puisqu'il n’y en a seulement que deux sur chaque tour chez l’autre espèce; enfin les cordonnets de la base sont entre- mèêlés de filets, tandis que leurs intervalles sont lisses chez D. margaritiferum. Il est superflu de comparer D. bononiense à D. Guebhardi dont l’ornementation a un aspect tout différent, à cause du prolongement costulé des tubercules. Localités. — Hidrequent, unique (pl. L, fig. 10), coll. Rigaux au Musée de Boulogne. Séez (Orne), coll. Deslongchamps. — Bathonien moyen ou Vésulien, DIATINOSTOMA MARGARITIFERUM [p'ArcHIAC] PI, I, fig. 1-2 et 35. 1843. — Nerinæa margaritifera »'Arcn. Mém. Soc. géol. Fr., p. 381, pl. xxx, fig. #. 1857. — Chemnitzia submargaritifera »'Ors. Prod., I, p. 298, n° 30. 1857. — Cerithium margaritiferum Pixrre. B. S. G. F., (2), t. XIV, p. 559, pl. vi, fig, 1-3; et pl. wur, fig. 13. 1885. — — — Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 82. 1906. — Diatinostoma margaritiferum Cossm. Essais Pal. comp., livr. var, p. 12. Cette coquille a une analogie intime avec D. tuberculosum ; on ne conçoit pas qu'il soit possible de les classer dans deux genres différents, et que Piette en ait restauré CERITHIACEA JURASSIQUES II l'ouverture avec un canal cérithial, quand il reproduisait l'ouverture d’Eustoma avec un rostre et une expansion labiale et calleuse, dont les arrêts d’accroissement forment précisément les tubercules suprasuturaux de Diatinostoma. La contre-empreinte — que je possède du gisement de Buire, près d’Eparcy, et que j'ai fait reproduire ici — pourrait en effet laisser croire qu'il existe, à l'extrémité anté- rieure, un canal un peu recourbé, comme chez les vrais Cerithium ; mais cette appa- rence est due à l’état incomplet de l'échantillon, et d’ailleurs, même chez D. tubercu- losum, le rostre n’est pas complètement vertical ; il s’infléchit un peu à gauche, c’est- à-dire du côté opposé à l’inflexion que prendrait un canal cérithial. Un autre spécimen de la collection Piette montre déjà une partie de la callosité labiale ; malheureusement, le rostre est tronqué à sa naissance. Rapports et différences. — Les tubercules de D. margaritiferum sont plus gros et plus espacés que ceux de D. tuberculosum ; les cordons spiraux — qui sont placés sur la région au-dessus de ces tuber- cules — sont au nombre de deux, saillants et espacés, tandis que l’autre espèce porte, au même emplacement, quatre filets spiraux assez serrés ; en outre, D. tuberculosum est orné de fines stries dans les intervalles des tubercules, tandis que ces interstices paraissent lisses sur l'empreinte de D. margaritiferum ; la base du dernier tour de cette dernière porte seulement six gros cordons con- centriques, espacés, sans filets intermédiaires, tandis que l’autre espèce a la base ornée de 15 à 20 cordonnets serrés, alternés, croisés par quelques rides d’accroissement. Sur les premiers tours de D. margaritiferum, les neuf côtes sont très saillantes et occupent les deux tiers de la hauteur de chaque tour. Les différences avec D. bononiense sont encore plus marquées, quoique D. margaritiferum s’en rapproche par le nombre moindre de ses cordons spiraux ; mais les tubercules sont tout à fait diffé- rents ; on n’y observe pas la crête spirale qui caractérise la coquille du Boulonnais. Localités. — Buire, contre-empreinte (pl. I, fig. 1-2), ma collection; fragment avec test (fig. 35), coll. Piette. Eparcy ; Séez (Orne); tranchée du ruisseau de Beaury (Aisne), recueilli par M. Fischer. — Bathonien moyen ou Vésulien. DIATINOSTOMA GUEBHARDI Cossm. IPL I, fig. 11-14. 1905. — D. Guebhardi Cossu. Foss. bath. Courmes, p. 834, pl. xzvi, fig. #4. 1906. — — Cossx. Nouv. rech. Courmes, p. 73, pl. xur. fig. 6-8. Taille assez grande; forme étroite, turriculée ; spire longue, faiblement étagée, pointue au sommet, à galbe conique, croissant régulièrement sous un angle apical de 25 à 30°; tours nombreux, peu convexes, dont la hauteur atteint les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures crénelées et un peu en gradins ; ornementation formée de côtes pustuleuses s'étendant presque sur les deux tiers de la hauteur de chaque tour, effacées ou atténuées sur la région antérieure, épaisses et plus saillantes sur la région inférieure, ne se correspondant pas, mais alternant d’un tour à l’autre; elles sont traversées par de très fins filets spiraux qui se prolongent sur la région anté- rieure et non costulée, l’un d’eux est plus apparent au-dessous de la suture anté- rieure. Dernier tour (sans l'aile ni le canal inconnus) égale au quart de la hauteur totale, à base convexe, ornée de quatre cordons pustuleux, avec deux ou trois filets onduleux et très fins, intercalés dans les intervalles de ces cordons. Ouverture ....; columelle lisse, excavée, faiblement calleuse. 12 Maurice COSSMANN Dimensions. — Le plus grand fragment: 40 mm. de longueur, sur 12 mm. de diamètre. Rapports et différences. — Cette intéressante espèce se distingue sans difficulté du génotype (D. tu- berculosum) par son galbe plus trapu, par ses côtes pustuleuses plus petites, plus nombrenses, et surtout se prolongeant bien davantage sur le milieu de chaque tour; ses filets spiraux sont plus fins et plus réguliers, ils traversent les côtes, au lieu que, chez l’autre espèce, ils se distribuent en avant des pustules inférieures : ceux de la base sont moins nombreux et moins serrés. Aucun de mes quatre cotypes ne porte la trace de lafmoindre expansion labiale et calleuse, qui puisse attester que la coquille appartient réellement au genre Diatinostoma. Néanmoins je n’ai pas hésité à l'y rapporter, à cause de son aspect exactement semblable à celui du génotype; tandis que ce dernier paraît can- tonné dans les gisements du Nord et du Nord-Ouest de la France, D. Guebhardi est une forme médi- terranéenne du Bathonien du Midi; mais on ne peut en conclure que la communication existait à cette époque entre les deux Bassins. Localité. — Courmes (Alpes-Maritimes) ; quatre cotypes (pl. I, fig. r1-14) coll. Cossmann — Batho- nien supérieur (Bradfordien). DIATINOSTOMA COLLINEUM !Buv.] PL. I, fig. 5-6. 1852. — Cerithium Collineum Buy. Stat. géol. Meuse, p. 4x, pl. 30, fig. 6. 1889. — — DE Tor. Moll. cor. Jura b., p. 68. pl. 1x, fig. 6-8. Taille petite; forme « turriculée, allongée ; spire aiguë au sommet, angle apical 28; tours croissant sous un angle régulier, peu élevés, faiblement convexes, séparés par des sutures peu marquées, ornés en arriere, le long des sutures postérieures, d’une rangée de 16 ou 17 tubercules costiformes, épais, allongés, arrondis, séparés par des intervalles plus étroits qu'eux-mêmes, dépassant un peu la moitié de la hauteur du tour ; et en avant, d’une série spirale de granules arrondis, serrés, bien développés, bordant la suture, l’ornementation est complétée par des stries spirales peu profondes, assez écartées. Dernier tour relativement plus élevé que les autres, plus convexe, ter- miné en avant par un canal assez long,droit et mince ; orné, comme les autres, de tu- bercules costiformes en arrière, et en avant sur la base, de côtes spirales et écartées, dont les deux postérieures sont nettement granuleuses, les autres plutôt finement cré- nelées ; toute sa surface est couverte de stries spirales très fines, comme le reste de la coquille. Ouverture ovale, le labre n’est conservé dans aucun exemplaire ; la columelle est droite, sans traces de plis ». Dimensions. — Longueur avec le canal : 26 mm. ; diamètre : 9 mm.; hauteur des tours par rapport à leur diamètre : 0,38. Rapports et différences. — J'ai reproduit la diagnose de P. de Loriol, parce que les échantillons de France dont j'ai eu communication pour cette espèce, sont dans un état de conservation qui ne per- met pas de lés bien caractériser ; cependant j'ai eu communication de spécimens assez nets pour être figurés. I1 ne me parait pas douteux, d'après la diagnose ci-dessus, que c’est bien un Diatinostoma : non seulement son ornementation se rapproche davantage de D. tuberculosum que de celle de Ditre- tus ; mais encore de Loriol a indiqué un canal assez allongé en avant du dernier tour, qui représente bien le rostre d'un Diatinostoma ; quoique fruste, notre spécimen montre, d’ailleurs, sur la base du dernier tour, la trace d’une lèvre columellaire un peu détachée du cou. Cette espèce s’écarte d'ailleurs de celles du Bathonien par les détails de son ornementation. Localités. — Roche-sur-Vannon, plésiotype (pl. IL, fig. 5), coll. Maire, Verdun (fide Buvignier), Coulanges-sur-Yonne, comm. par M. Fischer. Saint-Mihiet (pl. II, fig. 6) coll Piette, comm. par M. Fischer. En Suisse, Ste-Ursanne ( Jide de Loriol). — Rauracien. CERITHIACEA JURASSIQUES 13 DIATINOSTOMA ACHILLES [»’Ors.] Fig. 2 1850. Cerithium Achilles D Or8. Prod. II, p. 11, 14€ ét., n° 176. 1893. — — DE Lorior. Desc. Séq. Tonnerre, p. 37, pl. mx, fig. 1-2. Taille grande : forme étroite, allongée ; spire très longue, à angle apical de 15° ; tours nombreux, dont la hauteur ne dépasse guère d’abord la moitié de la largeur, et atteint, à la fin, les trois quarts de cette largeur ; ils sont plans en avant, arrondis et étagés en arrière par une couronne de tubercules costiformes, allongés, quoique non prolongés sur la région antérieure, aussi épais que leurs inter- valles ; toute la surface est, en outre, ornée de huit cordonnets spiraux. assez minces et saillants. Dernier tour élevé, arrondi à la base qui porte six ou sept cordons semblables à ceux du dernier tour. Ouverture étroite, prolongée en arrière. Dimensions. — Longueur probable : 120 à 130 mm. ; diamètre basal : 34 mm. Rapports et différences. — Cette espèce — dont il est très difficile de se procurer les originaux — paraît très rare, et je n’ai puen fixer le classement générique que d'après les figures dela monographie, de P. de Loriol; elle a tout à fait l’'ornemen- tation de D. tuberculosum et elle en a aussi le galbe étroit, l'ouverture prolongée en arrière, quoique le rostre manque en avant. Elle se distingue toutefois de l’espèce bathonienne par sa forme encore plus baculoïde et par le nombre plus considérable de ses cordons spéciaux en avant des tubercules de la couronne postérieure de Fig.2.-Diatinos- chaque tour, ainsi que sur la base qui semble aussi plus élevée et plus ovale que toma Achilles celle de D. tuberculosum. (D'Ors}. Je n'ai pas compris dans la synonymie l'échantillon de Saintpuits (Yonne), déterminé par Cotteau sous le même nom Achilles; car, ainsi qu'on le verra plus loin, et conme le soupçonnait déjà de Loriol, c’est un Zyg'opleura absolument différent d’un Diatinostoma. Localité. — Tonnerre, reproduction des cotypes. — Séquanien. DIATINOSTOMA VIRDUNENSE {Buv.| PI. IL, fig. &. 1852. Cerithium virdunense Buv. Stat. géol. Meuse, Atlas, p. #1, pl. xxvir, fig. 13-14. Taille grande ; forme turriculée, conique ; spire longue, croissant régulièrement sous un angle apical de 25° ; tours nombreux, presque plans, dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la largeur, étagés par un bourrelet saillant au-dessus des sutures linéaires, légèrement excavés au-dessus de ce bourrelet qui n’est pas limité en-dessus ; ornementation composée de petits plis d’accroissement écartés, visibles seulement sur le bourrelet inférieur où ils forment parfois des crénelures pustuleuses et très obsolètes ; ces plis s'effacent sur la région médiane et antérieure de chaque tour où l’on ne distingue que de nombreux filets spiraux, très serrés et peu saillants. Dernier tour à peine égal au quart de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est peu convexe, ornée de nombreux filets spiraux que croisent des stries d’accroissement rayonnantes et incurvées, jusque sur le cou excavé et bien dégagé. Ouverture 14 Maurice COSSMANN probablement arrondie avec un péristome qui devait s'étendre assez loin en arrière et se terminer en avant par un rostre long. Dimensions. — Longueur probable : 30 mm. ; diamètre basal sans le péristome : 27 mm. Rapports et différences. — Cette coquille n’est pas un Cerithium et elle rappelle par son galbe plu- sieurs espèces suprajurassiques qui ont été classées dans le genre Diatinostoma ; elle s’en distingue cependant par l’absence de véritables nodosités sur le bourrelet suprasutural ; elle n’a pas les gros filets spiraux de D. tuberculosum, ni sa base cerclée de cordons saïllants. Toutefois, il me paraît à peu près certain qu’elle appartient bien à ce genre, parce que, d’après les traces indiquées sur la figure de l'Atlas de Buvignier, le péristome devait avoir une assez grande extension le long de l’avant-dernier tour ; d'autre part, notre plésiotype — qui n’est guère meilleur que le type figuré — paraît muni d’une sorte de canal tronqué qui représente le rostre antérieur de Diatinostoma. La taille elle-même de cette coquille plaide en faveur de ce classement générique : aucune forme de Procerithidæ n’atteint de telles dimensions. Enfin, D. virdunense comble en partie la lacune phylogénétique de la filiation entre les espèces bathoniennes et celles du Kimméridgien ou du Portlandien. Localité. — Verdun, plésiotype (pl. IL, fig.4), coll. Piette, communiqué par M. Fischer. — Séquanien. DIATINOSTOMA GERMAINI |ErazLon| ; PI. I, fig. 45-17 et pl. XI, fig. 23. 4859. Cerithium Germaint Erazzon. Haut-Jura, Il, p. 69. 1887. — _— De Lorio. Cor. Valfin, II, p. 128, pl. xux, fig. 1-3. Taille grande ; forme turriculée, conique ; spire aiguë sous un angle apical d'environ 30° degrés ; tours nombreux, dont la hauteur égale à peu près les deux cinquièmes de la largeur, étagés en arrière au-dessus des sutures linéaires, à galbe plan, mais relevés en arrière par une couronne d’une douzaine de gros tubercules arrondis qui s'étendent sur le tiers de la hauteur de chaque tour et qui s’atténuent sans être nettement limités en avant ; la région antérieure paraît lisse, mais on y distingue la trace obsolète de filets spiraux. Dernier tour grand, subitement déprimé à la base dont la périphérie est subanguleuse, quoique arrondie. Ouverture subquadrangulaire, à columelle droite et cylindracée, non plissée. Dimensions. — Longueur probable : 55 mm.; diamètre : 30 mm. Rapports et différences. — Quoiqu'on ne connaisse pas d'individus intacts de cette espèce, il ne me paraît pas douteux qu’elle appartient bien au genre Diatinostoma, par sa taille et par son orne- mentation qui ressemble complètement à celle d’Eustoma tuberculosum, génotype du Bathonien ; mais l'espèce kimméridgienne est plus trapue que cette dernière, avec des filets spiraux beaucoup moins marqués, ses tubercules sont plus épais et plus confluents, On retrouve une ornementation semblable chez Sequania moreana Buy.; mais D. Germaini n’a pas les stries rétrocurrentes à la suture qui caractérisent les Entomotæniata; une coupe axiale, faite sur l’un des individus que j'ai sous les yeux, ne laisse apparaître aucune trace de pli ni à la columelle, ni au labre. Localité. — Valfin (Jura), plésiotypes de la coll. Étallon, au musée de Dijon (pl. L, fig. 15-17); type de Loriol (pl. XI, fig. 23), Muséum de Lyon. -- Kimméridgien inférieur ; assez rare. DIATINOSTOMA GALAR {pe Lorior] Fig. 3 et pl. XI, fig. 5 1887. Cerithium Chantrei px Lor. Moll. corall. Valfin, IE, p. 130, pl. xmi, fig. 4 {non Dumortier). 1887. Cerithium Galar pe Lor. Jbid., p. 131, (note collée). Taille grande ; forme turriculée, conique ; spire polygyrée, à angle apical de 29; CERITHIACEA JURASSIQUES 19 tours nombreux, étagés, dont la hauteur n’atteint pas le tiers de la largeur, séparés par des sutures profondes que borde — sur les derniers tours — un bourrelet assez fort, dominé par une couronne de 14 ou 15 gros tubercules arrondis, oblongs ou confluents et peu saillants; sur les premiers tours on n'apercçoit que des stries spirales très fines; mais, à mesure que les tubercules apparaissent et grossissent, la région antérieure de chaque tour devient un peu excavée, se dépouille de ses stries spirales, et elle se couvre de lignes d’accroissement très ténues, fasciculées vers la suture antérieure, un peu ondulcuses avant d'atteindre les tubercules sur lesquels elles s’effacent. Dernier tour égal au quart de la hauteur totale sur les spécimens à rostre mutilé, subanguleux et lisse à la périphérie de la base qui est presque aplatie, probablement ornée de stries spi- rales. Ouverture subquadrangulaire. Dimensions. — Longueur approximative : 65 mm.; diamètre basal : 24 mm. Rapports et différences. — Gette coquille est extrêmement voisine de D. Germaini, dont elle s’écarte surtout par son galbe plus élancé et par la substitution — sur les derniers tours — de lignes d’accroissement sineuses aux stries spirales des premiers Fig. 3. — Dra- tours; en outre, elle porte, à la fin de sa croissance, un bourrelet sutural qui paraît tinostoma Galar manquer complètement chez D, Germaini; enfin, ses tours plus étroits croissent [pe Lor.]. plus lentement, les tubercules apparaissent moins tôt et ils semblent plus large- ment écrasés, moins saillants. De Loriol n'indique pas si l’on a trouvé des individus intermédiaires entre les deux espèces; néanmoins, je serais assez tenté de ne considérer celle-ci que comme une simple’ variété de l’autre, surtout en raison de leur existence simultanée dans le même gisement. Localité. — Valfin (pl. XI, fig. 5), coll. du Muséum de Lyon. — Kimméridgien, DIATINOSTOMA NODOSOCINCTUM |ScaLosser| Fig. 4 et pl. XI, fig. 3. 1881. Cerithium nodoso-cinctum Max Scuross. Palæontogr., XXVNIII, p. 43, pl. v., fig. 14. 1887. — — pe Lorior. Mall. corall. Valfin, p. 131, pl. xux, fig. 5. Taille grande ; forme allongée, turriculée ; spire subétagée, croissant lentement et assez régulièrement sous un angle apical de 20° en moyenne ; tours très nombreux, plans, dont la hauteur atteint à peine la moitié de la largeur, séparés par des sutures relativement peu profondes que domine — princi- palement sur les derniers tours — un rebord peu saillant, orné de 13 ou 14 tubercules, écrasés, confluents; l’ornementation spirale se compose de rubans étroits, séparés par des stries peu marquées et s'étendant jusqu’au travers des tubercules. Dernier tour très peu élevé, formantavec sa base un angle presque orthogonal ; celle-ci est très peu convexe, couverte de nombreuses stries spirales et peu accentuées. Ouverture... Fig. 4. — Diatinos- Dimensions. — Longueur très approximative, sans le rostre : 93 mm. ; dia- toma nodosocinc- mètre basal : 27 mm. tum [Scrrosser]. Rapports et différences. — D'après de Loriol, exemplaire de Valfin se rapporte exactement à la figure du spécimen-type provenant des calcaires à Diceras de Kelheim, en Allemagne. Ainsi que l’a fait remarquer M. Schlosser, D. nodosocinctum a beaucoup 16 Maurice COSSMANN d’analogie avec Cer. Zitteli GEMMELL.; maïs ce dernier s’en distingue par ses sutures enfoncées, par ses tours de spire aucunement étagés nulle part, par ses côtes spirales bien moins nombreuses que les rubans de D. nodosocinctum, enfin par son dernier tour très différent. Chez C. crenatocinctum Zrrrez, les tubercules sont remplacés par de petites crénelures. Mais de Loriol aurait surtout dû comparer sa nouvelle espèce à deux congénères du même gise- ment : C. Germaini et C. Galar, qui en sont beaucoup plus voisines que des formes tithoniques de Sicile ou de Stramberg. En fait, tenant compte surtout de ce que D. nodosocinctum est à l’état d'uni- que spécimen, je serais très disposé à n’y voir qu'une variété — plus allongée et moins étagée — des deux autres coquilles; ses tubercules sont toutefois plus effacés et ses tours sont plus complètement striés. L'attribution générique se déduit de l’ornementation, comme pour toutes les formes précédentes, l'ouverture n'étant pas du tout conservée. Localité. — Valfin, unique (pl. XI, fig. 3), coll. du Muséum de Lyon. — Kimméridgien. DIA TINOSTOMA (Ditretus) ROSTELLARIA [Buv.] Fig. 9. 1852. Cerithium rostellaria Buv. Stat. Géol. Meuse, Atlas, p. 40, pl. xx, fig. 7-9. 1874. Detretus rostellaria Pierre. Assoc. franc., Av. Sc. Congrès de Lille. Taille assez grande; forme turriculée, conique; spire assez longue, subétagée, à angle apical de 25° environ; tours convexes et noduleux, excavés en arrière, séparés par des sutures peu marquées ; douze à quatorze tubercules arrondis et saillants, ne s'étendant pas jusqu'aux sutures et cependant se correspondant à peu près d’un tour à l’autre ; stries spirales peu visibles. Dernier tour égal au tiers de la hauteur totale, portant une seconde rangée de tubercules à la périphérie de la base peu convexe qui est, en outre, ornée de plu- sieurs filets concentriques et plus finement noduleux. Cou à peu près nul. Ouverture en pavillon presque arrondi, à péristome continu dont les bords se rejoignent en avant et en arrière en s’élalant sur la base ; rostre antérieur rasé presque au niveau du péristome ; columelle peu excavée, lisse et calleuse, labre presque vertical, réfléchi à l'extérieur. Fig. 5. — Ditre- tus rostellaria [Buv]. Rapports et différences. — Cette espèce remarquable est le génotype de Ditretus que Piette a rapproché avec raison des coquilles ailées plutôt que des Cerithiacea. La figure de Buvignier indique cependant une perforation, au lieu d’un rudiment de digitation pleine, à l'extrémité antérieure de l'ouverture, et Piette insiste sur ce que cette perforation servait probablement à la nutrition de l'animal de Ditretus, c'est-à-dire qu'il lui attribue le rôle d’un canal siphonal, tandis que les digitations des coquilles ailées étaient simplement sécrétées par les prolongements du manteau. Pour trancher cette question, il faudrait disposer d’un échantillon intact de cette coquille, dont je mai trouvé d’'exemplaire dans aucune collection; mais Ditretus se rattache intimement à Diatinostoma, sur lequel j'ai pu vérifier que la digitation est imperforée. Je suis donc à peu près convaincu que la perforation attribuée à Ditretus n'est que le résultat d’une restauration inexacte de cette partie de Dimensions. — Longueur : 40 mm.; diamètre : 21 mm. l’ouverture. Localité. — Saïint-Mihiel, Sampigny, Verdun (fide Buvignier). — Rauracien. DIATINOSTOMA (Ditretus) MAIREI n. sp. PI. I, fig. 36-38. Taille moyenne; forme turriculée, plus ou moins trapue; spire longue, à galbe . CERITHIACEA JURASSIQUES 17 conique sous un angle apical qui varie de 20 à 24° ; tours nombreux, étroits, dont la hauteur atteint les trois septièmes de la largeur, séparés par des sutures linéaires, non étagées, que surplombe une couronne de douze tubercules écrasés, plus larges que leurs intervalles, traversés par cinq filets spiraux ; ces tubercules occupent un peu plus de la moitié de la hauteur de chaque tour et la région antérieure est ornée de quatre autres filets spiraux, à peu près égaux à ceux de la région postérieure, sauf celui qui borde en avant la suture et qui est un peu plus épais. Dernier tour peu élevé, limité en avant par deux forts cordons périphériques ; base un peu convexe et déclive, ornée de quatre cordons concentriques et écartés qui sont à peu près aussi saillants que les périphériques ; les uns et les autres sont obtusément crénelés par des plis d’accrois- sement sinueux. Ouverture probablement arrondie ; labre incliné. Dimensions. — Longueur probable : 4o mm.; diamètre basal : 14 à 16 mm. Rapports et différences. — Comparée à D. Schardti DE Lor., du même niveau dans le Jura bernois, notre nouvelle coquille paraît s’en écarter par ses tubercules beaucoup plus nombreux, moins allon- gés, striés en travers, et par le nombre plus considérable des filets de chaque tour qui sont aussi plus serrés; l'ouverture semble, en outre, beaucoup moins haute et doit appartenir à un Ditretus, tandis que chez D. Schardti, indépendamment du caractère de l’ornementation, le péristome devait peut-être s'étendre davantage comme chez Diatinostoma s.str., autant qu’on peut en juger par les spécimens informes ou fragmentés sur lesquels de P. Loriol a fondé son espèce (1895, Suppl. Raur. Jura bern., p- 16, pl. ru, fig. 8-10). Quant à D. Thurmanni De Lor. (1889. Corall. Jura bern., n° 55, pl. vu, fig.18-22), son ornementation est radicalement différente. D'autre part, D. Mairei ne peut être confondu avec D. nodosostriatum qui a moitié plus de tuber- cules sur chaque tour et dont les tubercules sont limités, au milieu de chaque tour, par une strie spirale plus profonde. Enfin, l'espèce rauracienne, génotype de Ditretus, D. rostellaria [Buv.], diffère de D. Mairei par ses tours plus étagés et par ses rangées périphériques de nodosités, au dernier tour. Localité. — Roche-sur-Vannon (Haute-Saône), cotypes (pl. L, fig. 36-38), coll. Maire, à Gray. — Rauracien. Tonnerre, coll. Peron du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. — Séquanien. DIATINOSTOMA (Ditretus) CHARPYI [pe Lortoi] Fig. 6 et pl. XI., fig. 4. 1887. Cerithium Charpyi ne Lor. Moll. Cor. Valfin, p. 133, pl. xn, fig. 8. Taille assez grande ; forme pupoïde, quoique turriculée ; spire courte, croissant d’abord lentement, puis plus rapidement, sous un angle apical qui s’abaisse graduellement de 40° vers le sommet à 20° vers l’ouver- ture ; tours nombreux, plans, étagés, dont la hauteur — d’abord très étroite — finit par atteindre les deux cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures bien marquées, mais nullement canalicu- lées sous la petite rampe à peine déclive que forme la couronne inférieure de dix gros tubercules arrondis, sur chaque tour; quoique la surface soit très usée, l’auteur affirme qu’il y a distingué néanmoins quelques traces d’ornementation spirale sur la région antérieure, au-dessus des tubercules ; mais j'avoue que je n’ai pu les apercevoir sur le type qui m'a été communiqué. Dernier tour ne RUE très élevé, plus rétréci que les autres et même légèrement excavé oo sur les flancs, arrondi à la périphérie de la base qui est légèrement convexe et SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XIX. — 17. Mémoire N° 46. — 3, 18 Maurice COSSMANN , probablement dépourvue de stries. Ouverture … à péristome calleux d’après un fragment qui est resté sur la région pariétale, et qui se détache un peu à la suture vers l'extrémité inférieure du labre. Dimensions. — Longueur très approximative : 45 mm. ; diamètre : 25 mm. Rapports et différences. — Quoique cet unique exemplaire soit bien peu intact, on peut admettre, à cause de son galbe peu allongé, que c'estun Ditretus plutôt qu'un Diatinostoma; cependant sa basene présente pas de cordons comme D. Mairei, ni de rangées de nodosités comme D. rostellaria. Sa forme étagée ressemble plutôt à celle de D. nodosostriatum que Zittel a classé comme Eustoma. Mais cette dernière espèce n’a pas le galbe pupoïdal de la coquille de Valfin. Localité. — Valfin, unique (pl. XI, fig. 4), coll. du Muséum de Lyon, — Kimméridgien. DIATINOSTOMA (Ditretus) JURASSENSE | Lorior] His 1887. Eustoma jurassense ve Lor. Moll. cor. Valfin, p. 137, pl. x1v, fig. 1-2. Taille moyenne ; forme un peu pupoïdale, lésèrement trapue ; spire peu allongée, à angle apical s’abaissant de 39° à 30° environ ; tours convexes, nullement étagés, dont la hauteur atteint presque les deux cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures bien marquées quoique non canaliculées ; ils sont ornés de dix à douze gros tubercules très saillants, arrondis, s'étendant presque d’une suture à l’autre et se correspondant à peu près d’un tour à l’autre ; toute la surface est, en outre, couverte de filets spiraux et serrés que séparent des sillons de même largeur (une quinzaine, d’après de Loriol). Dernier tour particu- lièrement élevé et disproportionné, presque deux fois et demie plus haut que l’avant-dernier, arrondi et rapidement atténué à la base; il porte trois séries de tubercules, une en arrière.et un peu au-dessus de la suture, et deux autres à la périphérie ou sur la surface de la Fig. 7.— Ditre-. Lase sur laquelle se prolonge l’ornementation spirale. « Ouverture lus jurassensis DS 2 ; . 5 s on on étroite, allongée ; elle n’est pas intacte ; columelle droite, cylindracée ; canal assez long, un peu oblique ; une callosité parait couvrir la région pariétale et toute la base, mais elle ne peut être définie exactement à cause de l'état fruéte des échantillons. » Dimensions. — Longueur probable : 35 mm. ; diamètre basal : 15 mm. Rapports et différences. — Cette coquille appartient évidemment, par le système général de son ornementation, au même groupe que C. rostellaria, c'est-à-dire au sous-genre Ditretus; cependant, on l’en distingue par sa forme non conique, par ses tubercules non saillants et plus allongés en hauteur, par son ouverture plus ovale, dont j'ai textuellement reproduit la diagnose entre guillemets. De Loriol, dans une série d'observations qui y font suite, a motivé le choix d'une dénomination nouvelle pour cette coquille que les collectionneurs avaient dénommée Cer. Achilles — qui est un Diatinostoma séquanien. Ce qui a donné créance à cette légende, c'est qu'on confondait générale- ment avec ce dernier une coquille rauracienne qui est un Z)-gopleura très différent par sa taille et par la saillie-de ses tubercules. Localités. — Nalfin, peu rare. — Kimméridgien. CERITHIACEA JURASSIQUES 19 DIATINOSTOMA (Ditretus) NODOSOSTRIATUM [Peters] PI. I, fig. 48-19. 1855. Cerithium nodosostriatum Peters. Ner, ob. Jura, p. 31, pl. 1v, f. 6-7. 4873. C. (Euostoma) — ZarreL. Gast. Stramb., p. 274, pl. xzv, f. 1-3. Taille parfois assez grande ; forme turriculée, un peu trapue, spire pointue, à galbe conique, sous un angle d'environ 30° ; tours plans, nombreux, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, faiblement étagés aux sutures par une couronne de 15 à 18 tubercules subquadrangulaires, limités en avant par un sillon étroit qui est situé à peu près au milieu de chaque tour ; les intervalles de ces nodosités sont presque aussi larges que celles-ci, et ornés de filets spiraux et obsolètes qui persistent au-dessus du sillon médian. Dernier tour égal au tiers environ de la hauteur totale, arrondi à la base qui est sillonnée de filets concentriques, dont deux plus proéminents à la périphérie, etde stries d’accroissement sinueuses, jusque sur le cou qui est excavé et peu épais. Ouver- ture probablement très développée, à péristome détaché, dont les bords se soudent en avant, en decà du canal qui ne paraît pas perforé pour le passage d’un siphon; labre incliné. Dimensions. — Longueur probable : 35 mm. ; grand diamètre à la base: 20 mm. ; diamètre trans- versal : 15 mm. Rapports et différences. — Les échantillons figurés par Zittel avaient l'ouverture mutilée,tandis que celui que je fais figurer montre ostensiblement la soudure antérieure du péristome qui caractérise les Eustomidæ; comme d’ailleurs, il n’y a aucune trace d’une aïle descendant sur la spire comme chez Diatinostoma, et que le rostre paraît tronqué en avant, j’ai des raisons de croire que C. nodosostriatum est un Ditretus, se distinguant de D. rostellaria Buv. par ses tubercules plus serrés et plus allongés par l'absence de deux rangs de nodosités perlées à la périphérie de la base, enfin par son ornementation spirale plus fine. Zittel avait pressenti cette solution, seulement il orthographiait à tort Euostoma au lieu d’Eustoma, d’ailleurs préemployé ; en deux endroits du texte il a en outre imprimé C. nodosocostatum au lieu de nodosostriatum. Localités. — Murles (Hérault) ; plésiotype (pl. I, fig. 18-19), coll. du Musée de Dijon. -- Portlan- dien. Dans le tithonique des Carpathes, Jide Zittel. DIATINOSTOMA (Ditretus ?) COLLOTI n. sp. PI. I, fig. 8-9. Taille moyenne ; forme turriculée, conique, peu trapue ; spire assez longue, non étagée, croissant régulièrement sous un angle spiral de 25° environ ; tours nombreux, presque plans, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires au-dessus desquelles débordent huit ou neuf grosses pustules arrondies, non confluentes ; le reste de la surface paraît lisse, et c’est à peine si l’on y distingue vaguement la trace d’une ornementation spirale. Dernier tour inférieur au tiers de la largeur probable, arrondi à la base qui porte des rubans concentriques et inégaux, jusque sur le cou excavé, avec des stries d’accroissement sinueuses et obsolètes. Dimensions. — Longueur probable : 32 mm. ; diamètre à la base : 17 mm. 20 Maurice COSSMANN Rapports et différences. — Cette espèce, confondue avec D. nodosostriatum, n’est peut-être même pas un Ditretus, mais on ne peut rien aflirmer, l'ouverture étant inconnue ; en tout cas, iln’y a aucune trace d'expansion d’une aïle ou du labre le long de la spire, comme chez Diatinostoma s. stricto. Elle se distingue d’ailleurs de D. Germaini par ses pustules plus écartées, par ses tours non étagés et par l'absence, presque complète, d’ornementation spirale; les mêmes caractères l’écartént de D. nodosos- triatum qui est, en outre, plus trapu et qui a deux filets périphériques à la base. N'ayant pu rapporter les deux fragments que j'ai sous les yeux à aucune forme tithonique déjà décrite, je pense qu'il s’agit bien d’une espèce nouvelle, et j’ai cru intéressant de la signaler, malgré l’état défectueux de conser- vation des deux cotypes. Localité. — Murles (Hérault) ; cotypes (pl. L fig. 8-9), coll. du Musée de Dijon. — Portlandien. Famille BRACHYTREMIDÆ Cossm. 1906 Genre BRACHYTREMA More. et Lyc. 1850 Depuis l’époque où Morris et Lycett ont caractérisé ce genre en une diagnose de trois lignes, on a recueilli de beaux spécimens à ouverture à peu près intacte, dont l’étude m'a permis d’en préciser davantage la description et le classement. Par sa sinuosité basale dont le contour se raccorde avec l’extrémité de la torsion columel- laire, sans former un véritable canal, Brachytrema se rapproche des Procerithidæ comme aussi des Purpurinidæ. C’est donc bien ici la place de cette Famille qui contient des coquilles jurassiques que l’on a souvent confondues avec Fusus ou Buccinum, quoiqu’elles n'aient aucun canal ni aucune échancrure basale. Brachytrema se rencontre dans toute l'étendue du système jurassique, depuis le Charmouthien jusqu’au Portlandien ; mais je ne crois point qu'on ait — jusqu’à présent — signalé son existence dans le Trias; quant au Système crétacique, il n’y a pas de citations bien certaines à enregistrer. Son origine doit probablement être recherchée parmi les formes sinémuriennes que Gemmellaro a désignées sous le nom Tomocheilus (Teliochilus nob.) et qui ont elles-mêmes des ancêtres dans le Trias {Palæotriton, Trachoecus) ; mais ce sont des groupes encore mal étudiés, dont la filiation ne pourra être établie que quand on disposera de meilleurs échantillons. J'ai rattaché à ce genre, à titre de sous-genre, Petersia GEMMELLARO, qui ne diffère de Brachytrema que par ses plis columellaires et par son bec subcanaliculé en avant ; encore arrive-t-il généralement que les deux plis inégaux de la columelle ne persistent pas chez les individus adultes, de sorte qu'on a pu confondre certains Petersia avec des Brachytrema. En le restreignant aux espèces absolument certaines, Petersia n’a vécu que dans les couches moyennes et supérieures du système jurassique, de l’Oxfordien (Jura bernois ?) au Portlandien (Sicile et Carpathes). Brachytrema s. str. est représenté par 13 espèces en France, et le sous-genre Petersia, par 5 espèces ; le premier a surtout pullulé pendant l’époque bathonienne, tandis que le second caractérise plutôt les faciès corralligènes, à partir du Rauracien. BRACHYTREMA LABIOSUM Euc. Des. Fig. 8. 1866. B. labiosa Euc. Des. Note esp. nouv. Gastr., page 90, pl. vru, fig. 3-%. « Coquille conique, à base oblique. Tours en gradins au nombre de cinq ou six, CERITHIACEA JURASSIQUES 27 ventrus, marqués à leur milieu d’une partie rendue saillante par trois rangs de nodosités. Suture enfoncée. Dernier"tour élargi, à base oblique, naissant à partir de la portion renflée, ornée de six gros cordons concentriques de tubercules arrondis, très nombreux et très rapprochés; une sorte de faux ombilic sépare cette base de la lèvre columellaire. Ouverture à peu près circulaire, montrant en avant une légère gouttière remplaçant le canal antérieur ; canal postérieur indiqué par une scissure oblique assez prononcée. Lèvre columellaire très épaisse et formant une callosité saillante qui s'applique sur la base et comble presque entièrement l’ombilic. 7. Se Te Dèvre libre, également renflée ». abiosum Euc. Desr. Dimensions. — Largeur : 17 mm. ; largeur du dernier tour: 15 mm. Rapports et différences.— Il ne me paraît pas douteux, autant que je puis en juger d’après la figure dessinée par Eugène Deslongchamps, que cette coquille appartient bien au genre Brachytrema dans lequel cet auteur l’a placée, en faisant observer, avec beaucoup de justesse, que ses caractères — surtout ceux de l’ouverture — ressemblent beaucoup à ceux de certains Struthiolaria. C’est donc le premier représentant de ce genre dans les terrains mésozoïques, et il se distingue par sa forme ventrue, par-son péristome particulièrement calleux, par ses nodules subépineux, quoique le texte de la diagnose ne mentionne que des tubercules arrondis, alors que la figure grossie indique des pointes que l’auteur, qui dessinaït toutes ses figures, n'aurait certainement pas puisées dans son imagination. L'ouverture a une forme ovale, acuminée à ses deux extrémités, beaucoup moins large et dilatée que celle de la plupart des espèces qui ont succédé à celle-ci ; mais il est possible que cette disposition soit la conséquence d’un effort de compression latérale qu'aurait subie la coquille et qui aurait rétréci les deux gouttières ; en tous cas, la présence d’un bourrelet basal, bien indiqué sur la figure, dénote clairement l’existence de la gouttière ou du bec antérieur. Localité. — May, trois échantillons, coll. Deslongchamps. — Charmouthien. BRACHYTREMA SCHLUMBERGERI CossmMANN 1913 PI. II, fig. 10-11. 1885. Brachytrema Thorenti Cossu. Contr. ét. Bath., p. 78 {non D'Arcu.). Taille minuscule ; forme courte, buccinoïde, conique; spire peu allongée, à angle apical de 40 à 45° ; cinq tours convexes ou même anguleux, dont la hauteur égale les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures assez profondes, ornés de côtes noduleuses que croisent la carène antérieure et deux filets sur la rampe au-dessous d’elle, plus un filet spiral dans l’espace compris entre la carène et la suture supérieure : on distingue, en outre, des accroissements assez fins et arqués. Dernier tour égal au deux tiers de la hauteur totale, tricaréné, un peu excavé à la base qui est ornée de plis rayonnants et de quelques filets très obsolètes. Ouverture grande et arrondie dans le fond, avec un bec antérieur et très court; labre oblique, columelle excavée. Dimensions. — Largeur : 3 mm. ; diamètre, 2 mm. Rapports et différences. — J'ai autrefois confondu cette petite coquille avec B. Thorenti dont elle s’écarte par ses tours plus anguleux que véritablement convexes et par sa forme plus conique, moins étagée. Si l’on pouvait penser que c’est le jeune âge d’une forme bathonienne, c’est plutôt de B. Buvignieri qu'il faudrait la rapprocher, quoiqu’elle en diffère par son dernier tour moins anguleux à la périphérie et par sa forme plus longue. En réalité, il faudrait disposer d'échantillons plus déve- loppés que ceux patiemment dégagés par Schlumberger dans un calcaire blanc, pétrographiquement 22 Manor COSSMANN semblable à ceux du Vésulien, mais que notre regretté confrère a toujours persisté à placer dans le Bajocien, malgré la couleur blanche de la roche. Ainsi que je l’ai précédemment écrit (1885 — Contr. ét. Bath., p. 8) Bleicher n’a, d'autre part, affirmé jadis que cette couche de Morey — si analogue à celle de Minchinhampton — se trouve intercalée entre deux assises de Polypiers franchement bajociens ; n'ayant pas été vérifier sur place son assertion, j’ai accepté pour bonne cette opinion stratigraphique, et dans cette hypothèse, B. Schlumbergeri serait un des premiers représentants du genre Brachytrema dans le Bajocien, ce qui pourrait expliquer sa petite taille. Localité. Morey, cotypes (pl. IL, fig. ro-r1), coll. du laboratoire de Géologie, à la Sorbonne. BRACHYTREMA BUVIGNIERI More et LycEeTr Fig. 9.— PI. I, fig. 20-23. 1850. Brachytrema Buvignieri More. et Lyc. Moll. gr. Ool., p. 24, pl. v, fig. 7. 1856. — Pierre. B. $S. G. F. (2), t. XIII, p. 593, pl. xv, fig. 11-12. 1885. — Cossm. Contr. ét. Bath., p. 78, no 89. 1892. — Hupz. et Wizzs., Catal. brit. jur. Gastr., p. 45. 1899. — Cossm. Bath. St-Gaultier, p. 13, fig. 1; et pl. xv, fig, 2-3. 1906. — Cossm. Essais Pal. comp... livr. vur, p. 26, pl. v, fig. 11-14. Test épais. Taille assez grande ; forme buccinoïde, ventrue ; spire conique, sous un angle apical de 55°; sept tours peu convexes, dont la hauteur égale à peine le tiers de la largeur, séparés par des sutures profondément rainurées, ornés de quatre ou cinq filets spiraux, plus espacés et plus saillants en avant qu’en arrière, et de costules axiales, obsolètes, non arquées, ne s'étendant pas tout à fait d'une suture à l’autre; presque à chaque tour, il existe une varice épaisse, plus large et plus saillante que les costules, sur toute la hauteur. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, subanguleux à la périphérie antérieure, orné de cordonnets un peu plus gros que ceux des autres tours, Fig. 9. —— Brachytrema AVEC des filets intercalaires ; les costules deviennent plus nodu- Buvignieri Morr et Lxc. ]leuses sur l’angle périphérique, elles sont au nombre d’une quinzaine environ, et elles cessent subitement sans s'étendre sur la base qui ne porte que des cordonnets serrés et réguliers, divisés en trois zones par deux angles très obsolètes. Ouverture dilatée, à péristome calleux, petite et arrondie au fond de cette large embouchure, munie d’une double gouttière à la partie inférieure, très rétrécie sur le canal antérieur qui est court, tronqué et bien échancré ; labre ample, un peu réfléchi à l'extérieur, non bordé ; son contour forme un pavillon arrondi, lacinié à l’intérieur, échancré aux deux points où aboutissent les gouttières, columelle excavée, tordue en avant par un pli, à la naissance du canal basal; bord columellaire calleux, formant une large lame aplatie, détachée du cou, se terminant en pointe à son extrémité anté- rieure. Dimensions. — Hauteur : 15 mm. ; diamètre (y compris le pavillon du labre):22 mm.; diamètre transversal ou dorso-ventral : 16 mm. e 1. 11 y à aussi dans le même gisement une autre petite coquille que j'ai à tort assimilée à B. breve Prerrr, du Bathonien, et qui en est bien différente (voir : Cossm. 1885. Contr. ét. Bath., p. 79, x1, fig. 34-35). Mais elle n'a pas été retrouvée dans les tubes de la coll. Schlumberger, à la Sorbonne; elle était plus conique que 2. Schlumbergert. CERITHIACEA JURASSIQUES 23 Génotype de Brachytrema More. et Lxo., em. in Cossmanx (1899 et 1906). Rapports et différences. —— Ainsi que je l’ai précédemment expliqué dans d’autres publications, les spécimens que je viens de décrire et que j'ai faitreproduire de nouveau, représentent bien la forme typi- que de l'espèce établie par Morris et Lycett; leur excellent état de conservation m'a permis de com- pléter la diagnose originale de ces deux auteurs, tant|au point de vue de l'espèce qu'au point de vue du genre Brachytrema, attendu que le.type de B. Buvignieri n'avait été figuré par eux que d’après un échantillon incomplet et vu du côté du dos seulement. B. Buvignieri se distingue de B. breve Mo. et Lxc., par sa spire moins courte, par ses tours plus plans, plus subulés, non subimbriqués en avant, par ses côtes plus écartées et par ses cordonnets plus nombreux. Je ne cite en synonymie la référence à la figure publiée par Piette, qu'avec un point de doute: car elle représente un individu orné de nodules arrondis au lieu de costules droites, et à tours convexes comme ceux de B. brevis; peut-être ces différences sont elles dues à l'usure du test ou à l’imperfection du dessin lithographique. Localités. — Saïint-Gaultier (Indre), néotypes (pl. I, fig. (20-23), ma collection. Rumigny, Eparcy, (coll. Fischer). Minchinhampton, en Angleterre, d’après Morris et Lycett. — Bathonien moyen ou Vésulien. BRACHYTREMA THORENTI [D ArcurAC| PI. I, fig. 28-30. 1843. Fusus Thorenti »'Arca. Mém. Soc. céor. Fr., t. V, p. 38%, pl. xxx, fig. 8. 1850. Purpurina Thorenti n'Ors. Prod., I, p. 302, n° 111. 1856. Fusus pulchellus Prerre. B. S, G. F., (2), t. XIII, p. 593, pl. xv, fig. 11-12, 1885. Brachytrema Thorenti Cossu. Contrib. ét. Bath., p. 88, pl. v, fig. 56. Taille petite, forme turbinée, ventrue ; spire assez courte, à galbe conique, sous un angle apical de 45°; six tours très convexes, dont la hauteur atteint à peine les deux cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures très profondes, non bordées; les premiers tours sont lisses ou finement striés, bientôt apparaissent des cordons spiraux dont deux plus saillants sur la région antérieure, ondulés par huit ou neuf côtes axiales, épaisses, noduleuses et écartées ; entre les deux cordons saillants et la suture inférieure, on compte cinq filets spiraux et très serrés. Dernier tour un peu supé- rieur à la moitié de la hauteur totale, quand on le mesure du côté ventral, muni d’un troisième cordon à la périphérie de la base qui est déclive, imperforée et ornée de trois ou quatre filets concentriques jusque sur le cou peu excavé et court ; les côtes axiales cessent subitement à la périphérie. Ouverture ovale, terminée en avant par un bec subcanaliculé ; columelle presque droite, un peu calleuse. Dimensions. — Longueur : 9 mm. ; diamètre basal: 9 mm. Rapports et différences. — Cette espèce appartient évidemment au même genre que B. Buvignieri, quoiqu'on n’ait pas recueilli de spécimen dont le péristome soit intact et dilaté comme chez le géno- type ; elle se distingue, à première vue, de ce dernier par sa spire plus élancée, par ses tours très convexes, par ses costules plus noduleuses et moins nombreuses, par son ornementation spirale qui comporte deux cordonnets plus saillants sur la région antérieure de chaque tour. L’individu du Boulonnais — que j'ai fait reproduire dans mon mémoire de 1885 — est d’une taille exceptionnelle ; son ornementation est plus nette que celle des spécimens assez frustes qu'on recueille à la carrière du bois d'Eparcy ; mais il ne me paraît pas douteux qu'il appartient néanmoins à la forme typique. La figure de Fusus pulchellus Perte représente un spécimen mutilé dont j’ai autrefois comparé l'échantillon original, et je crois bien que c’est la même espèce. Localités. — Eparcy, néotypes (pl. I, fig. 28-30), coll. Cossmann; Hidrequent, coll. Rigaux au Musée de Boulogne. — Bathonien moyen ou Vésulien. 24 Maurice COSSMANN BRACHYTREMA GRANULIFERUM [P1ETTE] PI. I. fig. 12-16. 1855. Purpurina granulifera Prerre. B. S. G. F., (2), XII, p. 1096. 1856. Brachytrema granulosa Pierre. Zbid., XII, p. 595, pl. x1v, fig. 6-7. o 1885. — — Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 81, pl. xvur, fig. 18. Taille très petite ; forme turbinée, conique ; spire courte, à galbe conique, à angle apical de 30° environ ; tours peu nombreux, conjoints, séparés par des sutures rainu- rées, treillissés par quatre cordonnets spiraux et par des costules obliques et épaisses qui y forment des crénelures oblongues. Dernier tour un peu supérieur à la moitié dela hauteur totale, arqué à la périphérie de la base déclive et élevée jusqu’au cou qui est très court; elle est ornée de six ou sept cordons spiraux sur lesquels ne se prolongent pas les costules du dernier tour. Ouverture courte, semilunaire, échancrée en avant : labre assez épais, oblique et incurvé, columelle excavée, lisse, un peu calleuse, légèrement infléchie contre l’échancrure. Dimensions. — Longueur : 5, 5 mm. ; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — J'ai repris pour cette espèce le nom que lui avait primitivement attribué Piette et qu’il avait modifié sans motif dans sa seconde publication. Elle se distingue de la plupart de ses congénères par le treillis régulier qui orne ses tours de spire, et par l’absence d’angle caréné à la périphérie de la base. Malheureusement le type original — dont nous avons eu de nouveau communi- cation — est un spécimen très usé dont les caractères ne sont pas faciles à reproduire en phototypie. Mais M. Fischer nous a communiqué d’autres spécimens mieux conservés que nous faisons repro- duire. L'espèce n’est pas rare à Eparcy et a dû être confondue avec le jeune âge de B. Buvignieri dont elle se distingue par l’absence d'angle caréné à la périphérie de la base qui est beaucoup plus con- vexe. Localité. — Eparcy, cotypes (pl. I, fig. 12-16), coll. Piette ; comm. par M. Fischer. — Bathonien. BRACHYTREMA WRIGHTI |[CorrEau] PI. I, fig. 24-25 et 39-42. 4854. Turbo Wrightianus Correau. Prod. moll. foss. Yonne, p. 34. 1860. Brachytrema Wrighti Hés. et Desr. Foss. Mont. Bell., p. 21, pl. vu, fig. 7 a, b, c. Taille au-dessous de la moyenne; forme turbinée, biconique; spire courte, très étagée, à galbe conique sous un angle de 40°, six à huit tours bianguleux, dont la hauteur ne dépasse guère le tiers de la largeur, séparés par des sutures enfoncées entre deux rampes inégales, celle du dessus plus large et plus déclive ; costules axiales assez nombreuses, muriquées à l'intersection des deux angles entre lesquels existe un filet spiral, outre les cordonnets plus fins qu'on aperçoit sur la rampe postérieure de chaque tour et qui sont ondulés par le prolongement des côtes. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, anguleux à la périphérie de la base qui est déclive ou légèrement évidée, avec des filets concentriques et serrés jusqu’au bourrelet du cou. Ouverture arrondie dans un plan oblique à l’axe, portant une gouttière basale, taillée en biseau ; labre épais, réfléchi, sinueux en arrière ; columelle excavée, garnie d’un CERITHIACEA JURASSIQUES 25 bord calleux qui est bien appliqué sur la base; fente ombilicale (fide Hébert et Deslongchamps). Dimensions. — Largeur : 17 mm. ; diamètre : 13 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est caractérisée par ses tours bianguleux et étagés ; on la distingue du génotype B. Buvignieri, non seulement par ce caractère et par son ornementation, mais encore par son galbe moins massif et plus élancé, par sa gouttière moins creusée, par sa base plus obliquement déclive, de sorte que son cou est plus court. Le spécimen de l'Yonne — qui m'a été communiqué — ne diffère de celui de Montreuil-Bellay que par des détails d’ornementation à peu près insignifiants ; il est probable que Deslongchamps en avait eu communication avant de déterminer son plésiotype. Localité. — Montreuil-Bellay, plésiotypes (pl. I, ‘fig. 24-25), ma coll. Val de Juilly (Yonne), plésiotype (pl. I, fig. 39-42), coll. Piette, comm. par M. Fischer ; Gigny, fide Cotteau. — Callovien. BRACHYTREMA UNITUBERCULATUM Hée. et Des. PI. I, fig. 26-27. 1860. Z. unituberculata M. et D. Foss. Mont. Bell., p. 22, pl. vix, fig. 6. Taille au-dessus de la moyenne ; forme turbinée, trapue : spire courte, étagée, à galbe conique sous un angle de 45°; sept ou huit tours anguleux, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires que borde en dessus une large rampe déclive, et ornés de dix ou onze tubercules aigus ettranchants sur l’angle médian, s'étendant d’une suture à l’autre, avec quelques filets peu visibles. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, bianguleux à la périphérie de la base qui est déclive ou légèrement excavée et qui porte six à huit filets concen- triques jusqu'au bourrelet du cou très court et peu gonflé. Ouverture arrondie, presque dépourvue de gouttière postérieure, versante à la base où elle se prolonge par une gouttière calleuse correspondant au bourrelet qui en représente les accroissements ; péristome épais ; labre oblique, antécurrent vers la suture, taillé en biseau vers la gouttière basale ; columelle excavée en arc de cercle ; bord columellaire calleux, appliqué sur la base et Le cou. Dimensions. — Longueur : 15 mm. ; diamètre : 12 mm. Rapports et différences. — Très sommairement décrite par comparaison avec la précédente, cette espèce s’en distingue par son unique rangée de tubercules, ou plutôt par ses tours semianguleux, moins ornés de filets spiraux que ceux de B. Wrighti. Hébert et Deslongchamps n’en possédaient qu'un médiocre échantillon et lui ont attribué un canal échancré à la base, tandis que notre plésiotype dont l'ouverture est intacte, présente à ce point de vue un aspect identique à celui de la figure 7 a de B. Wrighti, avec gouttière normale. Localité. —Montreuil-Bellay, plésiotype (pl. I, fig. 26-27), coll. Cossmann — Callovien. BRACHYTREMA FILOSUM [Buv. én coll.] PI. I, fig. 31-34. Test épais. Taille moyenne ; forme trochoïde, conique et ventrue; spire courte, à angle apical de 60° degrés environ ; six ou sept tours conjoints, plans, dont la hauteur égale le tiers de la longueur, $subimbriqués en avant par ur angle noduleux, sous la suture Soctéré GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XIX. — 18 Mémoire N° 46. — 4. 26 Maurice COSSMANN qui est peu profonde ; ornementation composée de quatre ou cinq filets spiraux qui traversent des côtes obsolètes, correspondant aux nodosités de l'angle antérieur. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, portant une couronne anguleuse de gros nodules à la périphérie de la base qui est déclive ou même un peu excavée, et sur laquelle les nodules se prolongent faiblement, avec cinq cordons concentriques, lisses et saillants, et dans leurs intervalles, un ou deux filets intercalaires plus minces. Ouverture à péristome continu et dilaté, petite et ovale au fond de l’embouchure, munie d’une profonde gouttière dans l'angle inférieur, étroitement échancrée à la base par un canal très court ; labre un peu oblique, épais et arrondi en pavillon ; columelle lisse, peu incurvée, infléchie à droite contre Le canal, à son extrémité antérieure ; bord columellaire calleux, subdétaché, se reliant en arrière avec le labre, autour de la gouttière. Dimensions.— Hauteur : 20 mm. : diamètre à l'ouverture : 15 mm. ; diamètre dorso-ventral: 12 1/2 mm. Rapports et différences. — Il est probable que des fragments de cette coquille ont dû être confondus jusqu'ici avec Cerith. buccinoideum Buv., qui a été réuni par P. de Loriol avec Petersia bidentata, et que Buvignier les avait ultérieurement séparés dans sa collection sous le nom ilosum que nous leur conservons, attendu que buccinoideum était préemployé dans le genre Brachytrema par Lycett. En tous cas, Æ. filosum se distingue des figures de Cer. buccinoideum par la forte carène noduleuse de sa base qui est excavée et non convexe. L’analogie avec B. Buvignieri est beaucoup plus grande; cependant B. filosum a l'angle apical plus ouvert, la spire plus courte, et les filets de la base sont plus grossiers ; les nodules de la carène périphérique sont plus saillants ; l'ouverture est moins dilatée, plus étroitement échancrée à la base. Localité. — Saint-Mihiel, plésiotypes (pl. L fig. 31-34), coll. Cossmann; coll. Peron au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. — Rauracien. BRACHYTREMA PERONI 7. sp. PI. IL, fig. 1-3. Test épais. Taille grande ; forme buccinoïde, biconique, très trapue ; spire courte, à galbe conique sous un angle apical de 60° ; sept ou huit tours un peu imbriqués en avant, excavés en-arrière sous la couronne de nodules qui borde les sutures assez profondes ; ces nodules sont arrondis, au nombre de douze à quinze sur les premiers tours, et la rampe excavée est ornée de trois ou quatre cordonnets spiraux. Dernier tour presque égal aux trois quarts de la hauteur totale, muni à la périphérie d’une dizaine de très grosses nodosités qui vont en s’écartant vers l'ouverture et que traversent en s’ondulant les cordonnets spiraux qui se prolongent jusqu'à la base peu convexe, imperforée, avec un cou assez élevé etexcavé. Ouverture très dilatée, occupant plus de la moitié de la hauteur totale, avec un péristome épais, presque continu, détaché de la base ; elle se termine en avant par un bec subéchancré, semblable à un canal cérithial quand le contour du péristome n’est pas complètement intact ; labre formant un pavillon à peu près vertical, lacinié par les cordons et muni de deux gouttières, l’une vis-à-vis de la couronne de nodosités du dernier tour, l’autre au-dessus de la suture; puis son contour devient antécurrent et va rejoindre le bord opposé sur la région pariétale où il est largement étalé; le bord columellaire se détache de la base et fait un coude en avant pour rejoindre le contour du bec basal ; columelle arquée et lisse. CERITHIACEA JURASSIQUES 27 Dimensions. — Hauteur probable : 6o mm. ; diamètre basal à la hauteur des nodosités : 50 mm. ; diamètre perpendiculaire au précédent : 37 mm. Rapports et différences. — Dans la collection de notre regretté confrère, ce bel échantillon était étiqueté sous le nom ZB. cf. Kobyi pe LorIoL ; mais si on le compare aux figures de cette dernière espèce, du Jura bernois, on constate immédiatement qu’il est beaucoup plus large, à spire bien moins élancée, et que lé dernier tour est uninoduleux, au lieu de porter deux carènes dentelées et rapprochées. D’autre part, B Peroni s’écarte de B. filosum par ses nodules plus nombreux, non carénés, et par son cou plus dégagé, plus élevé; c’est une forme plus large à la base que celle de Saint-Mihiel. Beaucoup plus grande que B versicostatum, elle s’en distingue par l’absence de varices, par ses tours imbriqués, etc. Localité. — Coulanges-sur-Yonne, type (pl. IL, fig. 1-3), coll. Peron au Muséum (galerie de Paléon- tologie). — Rauracien. BRACHYTREMA BINODUM [Buvienier] PI. IL, fig. 21 -24. 1852. Cerithium binodum Buy. Stat. géol. Meuse, Atlas, p. 40, pl. xxvun, fig. 1 - 2, Taille moyenne ; forme trochoïde et trapue; spire courte, à galbe conique; angle apical 60°; tours peu nombreux, légèrement coniques en avant, ornés d’une rangée antérieure de grosses nodosités, déprimés en arrière au-dessus des sutures qui sont rainurées ; dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, portant une double rangée de nodules qui s’écartent de plus en plus vers l'ouverture, subangu- leux à la périphérie de la base sur laquelle les nodules s’effacent assez rapidement, et qui parait lisse. Ouverture arrondie, avec une gouttière postérieure et une échan- crure subcanaliculée en avant; labre épais et oblique ; columelle excavée, lisse, à peine infléchie contre le bec antérieur. Dimensions. — Hauteur: 12 mm.; diamètre : 10 mm. Maximum : 22 mm. d’après Buvignier. Rapports et différences. — Le type figuré et nos plésiotypes sont assez frustes, de sorte qu’il n’est pas possible de vérifier l'existence des «stries croisées » dont fait mention la diagnose originale de l’au- teur de cette espèce. Néanmoins, je ne crois pas qu’elle puisse se confondre avec B. filosum qui n’a qu'une rangée de nodules subcarénés, au dernier tour, ni de la considérer comme le jeune âge de B. Peroni qui porte de gros filets spiraux sur la base. C’est, sans aucun doute, un Brachytrema bien caractérisé, à cause de son galbe et de son ouverture ; il ressemble, il est vrai, à certains Benoistia des terrains éocéniques, mais la disposition du canal de ces derniers est nettement différente, ainsi que je l'ai fait ressortir quand j'ai créé pour eux le genre Benoistia(1899, Etudes sur le Bath. de Saint-Gaultier. p-. 14). Buvignier avoue, d’ailleurs, dans les observations publiées à la suite de la diagnose de Cer. bi- nodum, qu'il ne sait dans quel genre il faut classer ce fossile, et cette incertitude est excusable si l’on songe qu'iln’avait pas encore connaissance, à ce moment, de la publication de Brachytrema, dans la monographie de Morris et Lycett. Localité. — St-Mihiel, plésiotype (pl. I, fig. 21-24). coll. Cossmann, coll. Piette, communiqué par M. Fischer. — Rauracien. BRACHYTREMA VERSICOSTATUM [Buvienrer] PI. II, fig. 30-34. 1843. Murex versicostatas Buv. Mém. Soc. phil., A, p. 23, pl. vr, fig. 11. 1843. Triton recticaudatus Buv. Ibid., p. 24, pl. vi, fig. 12. 1850. Cerithium versicostatum D 'Ors. Prod., TI. 14e ét., no 174. 1850. Fusus recticaudatus D'Ors. Ibid., p. 10, 14cét., no 162, Taille moyenne ; forme buccinoïde, très ventrue ; spire courte, variqueuse, à galbe 28 Maurice COSSMANN conique ; angle apical 75° ; six ou sept tours un peu convexes, dont la hauteur n’atteint pas le tiers de la largeur, séparés par des sutures peu profondes, rainurées; ornemen- tation composée de filets spiraux inégaux, quelques-uns plus épais et alternés sur la ré- gion antérieure de chaque tour, et de nodosités épaisses, obtuses, ne se prolongeant guère sur la région inférieure, quelques-unes se transforment en grosses varices ar- rondies qui s'étendent au contraire d’une suture à l’autre. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale, très renflé, muni d’une grosse varice à l'opposé du labre, et de huit ou neuf nodosités axiales, crénelées par les gros filets spiraux dont le dernier en avant forme la périphérie de la base déclive et peu convexe, sur laquelle ne se pro- longent pas les côtes axiales, et qui est simplement ornée d’une quinzaine de filets conceniriques, jusqu’au cou bien dégagé et assez long. Ouverture grande, dilatée en pavillon évasé, terminée en avant par un bec subcanaliculé, et en arrière par deux lar ges gouttières, l’une pariétale, l’autre à la partie inférieure du labre qui est un peu oblique et subéchancré vis-à-vis de la gouttière ; columelle excavée, lisse, infléchie à droite contre le bec. Dimensions. — Hauteur : 18 mm. ; diamètre maximum: 15 mm. ; diamètre dorso-ventral: 16 mm. Rapports et différences. — Gette espèce — qui n’a pas été reprise dans l’atlas de Buvignier, — est un Brachytrema bien caractérisé, comme le prouve l'ouverture du plésiotype ci-dessus décrit, et non pas un Petersia comme on pourrait le croire par son ornementation ; ses varices — bien distinctes des nodules — ne permettent pas de la confondre avec les autres espèces de ce genre; elle est d’une taille bien inférieure à celle de B. Peroni, ses nodosités sont situées moins en avant, de sorte que ses tours ne sont pas imbriqués comme ceux de cette autre espèce rauracienne, et les filets de sa base sont beaucoup moins grossiers. D'après le spécimen que nous avons sous les yeux, il est certain que Zriton recticaudatus n’est qu'un échantillon de B. versicostatum à ouverture mutilée, dont le canal paraït étroitement allongé, parce que tout le pavillon du labre manque. Localité. — St-Mihiel, plésiotypes (pl. I, fig. 30 -3/), coll. Piette, communiqués par M. Fischer. — Rauracien. BRACHYTREMA CORALLENSE |[BuviGnier] PI. I, fig. 17-20. 1843. Fusus corallensis Buv. Mém. Soc. plul., II, p.247, pl. vi, fig. 10. 1850. Cerithium Buvignieri v'Ors. Prod.Il, p. 1, 14e ét., n° 173. 1850. Brachytrema corallense Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., p. 2%. 1852. Fusus corallensis Buy. Stat. géol. Meuse, p. 298. 1874. Brachytrema corallense Pierre. Assoc. franç. Av. Sc., Congrès de Lille, p. 5 (tir. à part). 1889. — — DE Lor. Cor. Jura bernois, p. 19, pl. un, fig. 5. Taille un peu au-dessous de la moyenne ; forme turbinée, un peu élancée; spire assez longue, à galbe conique ; angle apical 70°; tours convexes, étagés au-dessus de de la suture, ornés de nodosités souvent obtuses, épaisses surtout sur l'angle obsolète de chaque tour, se prolongeant vaguement d’une suture à l’autre, croisées par six ou sept filets spiraux, très fins et serrés; les stries d’accroissement qui complètent le réseau, ne sont visibles que sur les spécimens dont le test n’est pas usé. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale, très renflé, subanguleux à la périphérie de la base qui s’atténue rapidement jusqu’au bourrelet du cou; les nodosités cessent à la périphérie, mais les filets spiraux se prolongent, plus-espacés et. plus épais, sur toute CERITHIACEA JURASSIQUES 29 la base et ils y sont décussés par de fines lignes rayonnantes, un peu sinueuses. Ouverture dilatée, terminée en avant par un bec assez large, portant en arrière une petite gouttière ; columelle excavée, non plissée. Dimensions. — Longueur : 16 mm. ; diamètre : 11 mm. au moins. Rapports et différences. — Cette espèce est du même groupe que B. Thorenti D'ArcH., à spire élancée et étagée comme celle de ce dernier ; toutefois, elle a le dernier tour plus élevé et les nodosités plus nombreuses que chez l'espèce bathonienne. J'ai indiqué, à propos de celle-ci, quels sont les ca- ractères par lesquels ce groupe se différencie du groupe typique de 2. Buvignieri, qui est représenté par des formes beaucoup plus coniques, à tours plus conjoints, à dernier tour anguleux. L'ouverture n’est pas intacte, mais on peut juger par ce qui en reste qu’elle devait être disposée en pavillon, comme chez les autres Brachytrema. Le changement de nom que d’Orbigny a imposé à cette espèce, en la faisant passer dans le genre Cerithium, n’a aucune raison d’être, puisque c’est un Prachytrema. Localité. — St-Mihiel, plésiotype (pl. IL fig. 17 - 20), coll. Piette, communiqué par M. Fischer. — Rauracien. ÿ En Suisse, Sainte-Ursanne, fide de Loriol. BRACHYTREMA LAMBERTI n. sp. PI: IT, fig. 25 - 26. Taille très petite ; forme conique, trapue ; spire courte, à angle apical d'environ 30° ; tours peu nombreux, convexes ou plutôt bianguleux, dont la hauteur atteint à peine le tiers de la largeur, séparés par des sutures assez profondes que borde en dessus une rampe déclive ; deux gros cordons spiraux, situés en avant de chaque tour, sont crénelés par huit côtes axiales presque effacées sur la rampe inférieure, et se succédant cependant d’un tour à l’autre en formant une pyramide octogonale ; on distingue, en outre, des traces de filets spiraux et onduleux. Dernier tour égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui est circonscrite par un troisième cordon et qui paraît lisse et peu convexe. Ouverture dilatée, subcanaliculée en avant. Dimensions. — Longueur : 3 mm. 5; diamètre : 2 à 2 mm. 25. Rapports et différences. — Il n’est pas douteux que cette petite coquille portlandienne est bien un Brachytrema, quoiqu’elle soit un peu moins trochiforme et plus bucciniforme que la plupart de ses congénères. On ne peut admettre que ce soit le jeune âge de Petersia bidentata Buv., qui a une forme plus étagée et surtout plus élargie à la base, avec une ornementation très différente. Notre ‘espèce n’a d’ailleurs aucune analogie, ni par sa petite taille, ni par son galbe étroit, avec B. superbum ZxTTEL, des couches tithoniques de Stramberg, qui est une grosse espèce aussi large que haute, avec de fortes nodosités à la périphérie. Localité. — Ravin frais, près Auxerre ; cotypes (pl. IL, fig. 25 - 26), coll. Lambert. — Portlandien. PETERSIA ACULEATA pe Lorioz PI. II, fig. 39-40. 1896. Petersia aculeata pe Lor. Moll. Oxf. sup., p. #1, pl. vu, fig. 3-5. Taille médiocre ; forme turbinée ou purpurinoïde ; spire assez élevée, pointue au sommet, à galbe conique, croissant régulièrement sous un angle apical de 62°; 6 ou 7 tours convexes, dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la largeur, séparés par 30 Maurice COSSMANN des sutures profondes et subcanaliculées, ornés de trois séries spirales d’aspérités muriquées ; les deux rangées supérieures sont plus sailiantes et plus écartées, elles rendent les derniers tours bianguleux, tandis que la dernière rangée, plus faible sur la rampe inférieure et déclive, se dédouble bientôt; les aspérités sont reliées par des côtes obliques, plus ou moins distinctes, qui forment avec les deux principaux cordons des mailles presque carrées. Dernier tour presque égal aux deux tiers de la hauteur totale, convexe à la base qui porte six cordons spiraux, un peu plus finement muriqués que les deux principaux, et leurs aspérités — qui deviennent granuleuses vers le centre —se relient par des costules rayonnantes, non flexueuses, à peine proéminentes. Ouverture canaliculée en avant, à columelle bombée en arrière par un pli tordu, quoique peu saillant. Dimensions. — Largeur : 13 mm. ; diamètre basal :,8 mm. Rapports et différences. — L’échantillon du Boulonnaïis se rapporte exactement, par son ornemen tation, à l'espèce que de Loriol a décrite dans le Jura bernois ; l'ouverture — non conservée dans les cotypes de cet auteur — a pu être étudiée, quoique mutilée, sur notre spécimen ; elle montre nettement le canal et la columelle plissée du genre Petersia ; par conséquent, la détermination générique du regretté savant génevois est bien exacte. On distingue aisément cette espèce de P. buccinoidea par son ornementation muriquée ; elle a, en outre, un angle apical plus ouvert. Je n’ai pu m’assurer que le bord columellaire et le péristome son- calleux ; il aurait fallu examiner un spécimen adulte et intact. Localités. — Houllefort, unique (pl. I, fig. 39-40), coll. Legay. — Argovien. Val de Juilly, coll. Martin. — Callovien. En Suisse, Chatillon, Montfaucon, fide de Loriol. PETERSIA ACULEATA pe Lortror, var. LEGAYI, n. par. PI. II, fig. 41-42. Taille petite, forme trochoïde, conique ; spire courte, à tours conjoints, ornés de trois rangées égales d’aspérités muriquées à l'intersection de costules axiales et peu obliques qui ont le même écartement que les cordons spiraux. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, subanguleux à la périphérie de la base qui est un peu convexe et qui porte six ou sept cordons granuleux à l'intersection de costules rayon- nantes et obsolètes. Ouverture subquadrangulaire, terminée en avant par un bec cana- liculé ; labre un peu oblique ; columelle peu arquée, renflée en spirale à la partie in- férieure, tordue en avant contre le bec; bord columellaire étroit, calleux. limité par un bourrelet spiral, correspondant aux accroissements du bec. Dimensions. — Hauteur : 9 mm. ; diamètre basal : 7 mm. Rapports et différences. — Quoique cette coquille s’écarte beaucoup de P. aculeata du mêmet gisement, par son ornementation et par le galbe de ses tours de spire, je me borne à en faire provi- soirement une variété de l'espèce du Jura bernois, parce que je ne connais qu’un seul échantillon de la forme typique et de la variété, et parce qu’en outre, la taille de cette variété est inférieure à celle de la forme typique, dont les premiers tours commencent par être coniques avant d’être bianguleux, de sorte qu'il se pourrait que P. Legayi ne fût qu'un ?. aculeata dont la forme népionique a persisté davantage. L'intérêt de cet échantillon consiste principalement dans son ouverture à peu près intacte ; mais on s'aperçoit de suite qu'elle n’est pas gérontique. Localité. — Houllefort, unique (pl. IL fig. 41-42), coll. Legay. — Argovien. CERITHIACEA JURASSIQUES 31 PETERSIA BUCCINOIDEA [Buvicxier] PI. I, fig. 27-29 et 35-38. 1848. Triton buccinoideum Buy. Mém. Soc. phil. Verdun, T. I, pl. vi, fig. 1 -15. 1850. Cerithium buccinoideum »'Ors. Prod., Il, p. 11, n° 175° 1852. Buv. Stat. en, Meuse, Atlas, p. 40, pl. xxvix, fig. 33-37. 1852. Buccinum Due Buv. Zbid., p. 45, pl. xx1x, fe 14-16. 1861. Chilodonta bidentata Taurs. Énarns Leth. lon, p. 123, pl. x, fig. 88. 1881. Cerithium buccinoideum Taurm. Erazz. Zbid., p. 141, pl. xux, fig. 126. 1886. Petersia bidentata DE Lorioz. Cor. Valfin, p. 54, pl. 1, fig. 10-14. 1709. Petersia buccinoidea pe Lor. Cor. Jura bernois, I. p. 11. pl. r, fig. 10-15. 1883. — DE Lor. Séq. Tonnerre, p. 15, pl. 1, fig. 5 et 6. 1906. — Cossm. Essais Pal. comp., VIT, p. 19, pl. v, fig. 15-20. Test épais ; taille moyenne ; forme trochoïde ou buccinoïde, ventrue et trapue ; spire courte, à galbe conique ; angle spiral d’environ 50°: huit ou neuf tours à peine con- vexes, séparés par des sutures non étagées mais faiblement rainurées, ornés de cinq filets spiraux, plus ou moins serrés, plus ou moins granuleux, souvent réticulés par des plis axiaux un peu obliques, cela dépend de l’état de conservation des échantillons. Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, subanguleux à la périphé- rie de la base qui est déclive et ornée — comme la spire — de cordons granuleux, jusqu’au bourrelet assez proéminent qui entoure le cou court et peu excavé. Ouverture à péristome épais et dilaté, étroitement ovale au fond de l’embouchure, munie d’une double gouttière postérieure et terminée en avant par un bec court, qui forme une sinuosité large et peu profonde sur le contour supérieur ; labre épais, non oblique, taillé en biseau et lacinié sur son contour, subdenté sur la callosité interne : la gouttière latérale, entaillée dans cette callosité, est séparée de la gouttière pariétale par une protubérance arrondie ; columelle droite, tordue par deux plis inégaux et obtus, l’antérieur plus saillant et plus gros que l’autre, mais ils ne persistent pas sur le péris- tome des individus adultes ; en outre, il existe une saillie dentiforme sur le bord parié- tal, contre la gouttière ; bord columellaire large et calleux, aplati, bien appliqué sur la base et sur le bourrelet du cou. Dimensions. — Longueur : 21 mm. ; diamètre à la base : 15 mm. Rapports et différences. — Ainsi que l'avait fait pressentir Buvignier, créateur des deux espèces, Cerith. buccinoideum et Buccinum bidentatum, du Rauracien, ne paraissent former qu’une seule espèce, à laquelle P. de Loriol a, en définitive, réservé avec raison le nom buccinoideum qui est le plus ancien : mais l'attribution desindividus de l'étage Kimméridgien à Petersia bidentata est moins évidente ; les échantillons de Valfin figurés par P. de Loriol paraissent plus élancés, plus étagés et il se pourrait qu'ils dussent être séparés comme représentantune mutation distincte, si l’on constatait ultérieurement que leur ouverture présente quelques petites différences constantes avec celle de P. buccinoidea. Dans ce cas, c’est le nom proposé par Piette (1854 — Assoc. franç., Congrès de Lille. Sur quelques Gastéro- podes nouveaux ou peu connus) qu'il faudrait reprendre : Petersia elongata (pl. HI, fig. 7-12) ; malheureusement, on n’en a pas trouvé jusqu’à présent de spécimens intacts dans le gisement de Valfin. de sorte que — provisoirement — je laisse, à l'exemple de P. de Loriol, les deux formes ‘confondues sous le même nom buccinoidea. Quant aux individus du Séquanien de Tonnerre, autant qu’on peut en juger par la figure publiée par P. de Loriol, ils se rapprochent bien davantage de la forme typique du Rauracien, et leur assimi- tation avec l'espèce de Buvignier ne paraît pas douteuse. En tous cas, l’ornementation est très variable : le spécimen que j'ai fait reproduire, dans mes 39 Maurice COSSMANN «Essais », comme génotype de Petersiaet qui provient du Rauracien de l'Yonne (coll. Peron-Cotteau), est costulé comme ceux de Valfin; tandis que ceux, plus frustes de la Haute-Saône que je publie ici ne montrent guère que des filets spiraux. Ils appartiennent cependant à la même espèce. Localités. — Champlitte, Raucourt (Haute-Saône), coll. Piette, comm. par M. Fischer ; Ménétreux (Haute-Saône), plésiotypes, coll. du Musée de Dijon. — Saint-Mihiel (pl. IL, fig. 35); Coulanges-sur- Yonne. — Rauracien. Sainpuits, Tonnerre (pl. IL, fig. 24-29), coll. Peron, au Muséum d'Hist. nat. deParis. — Séquanien. Valfin ;: Kimméridgien (pl. I, fig. 36-39). En Suisse, Tariche, Blauen, Sainte-Ursanne, dans le Rauracien du Jura bernois. PETERSIA CLATHRATA Prerre PI. II, fig. 43-44. 187%. Petersia clathrata Pierre. Assoc. franc. As. Sc. Congr. Lille, p.363, pl. III, fig. 11. Taille moyenne, forme conique, buccinoïde, trapue ; spire un peu allongée, faible- ment étagée, angle apical 45° ; six ou sept tours d’abord peu convexes, subanguleux vers le milieu de leur hauteur qui atteint à peine le tiers de leur largeur; sutures li- néaires; ornementation composée de petites costules axiales, minces et droites, s'étendant jusque sur la rampe déclive qui est au-dessous de l’angle médian ; elles sont treillissées pär trois cordons spiraux, dont l’un coïncide avec l’angle médian, et un autre avec la suture ; sur les derniers tours, un filet s’intercale entre le cordonnet et l'angle de chaque tour ; en outre, le bourrelet sutural devient subanguleux, la suture se creuse d’une profonde rainure, enfin il y a quelques lignes spirales et obsolètes sur la rampe. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, arrondi au-dessus de l'angle et jusque vers la base déclive ; les côtes cessent à la périphérie, mais les cor- dons spiraux se prolongent jusqu'au cou, séparés par de larges sillons qui sont fine- ment décussés par des plis d’accroïissement. Ouverture dilatée, à péristome épais ; co- lumelle plissée par deux bourrelets peu obliques ; une dent pariétale, vis-à-vis de celle du labre, obstrue encore l’ouverture libre. Dimensions. — Largeur : 16 mm. ; diamètre sans le pavillon : 10 mm. Rapports et différences.— Je n’ai malheureusement qu'un plésiotype très imparfait quin’estpas dans l'état de conservation du type qu’a fait photographier Piette et dont j'ai un tirage sous les yeux ; les proportions de la coquille et son ornementation sont exactement semblables à cette figure, et il ne me paraît pas possible d'admettre que cette forme grossièrement treillissée puisse se confondre avec aucune des nombreuses variétés de P. buccinoidea qu'a fait reproduire de Loriol, dans son Mémoire sur le Jura bernois ; ce treillis se rapproche bien davantage de celui de la mutation de Valfin à laquelle il faudra probablement réserver le nom elongata Perte ; mais celle-ci a les tours beaucoup plus étagés, la spire bien plus élevée, un peu extraconique, de sorte que 2. clathrata est, en quelque sorte, l'intermédiaire entre P. buccinoidea et P. elongata. Localité. — Avillon, près Châtel-Ceusoir (Yonne), coll. Lambert (pl. IL fig. 43-44). — Rauracien. PETERSIA GUIRANDI PreTte Fig. 10 et PI. XI, fig. 17. 187%. P. Guirandi Pierre! Ass. franc. Av. Sc., Lille, pl. 11, fig. 10. 1882. = Zirrec. Handb. Pal., I, 2° Abth., p. 266. 1884. — Fiscner. Man. Conch., p. 657, fig. 411. 1886. — pe Lorio. Moll. Cor. Valfin, p. 56, pl. 11, fig. 15. « Coquille turbinée, conoïde ; spire composée de six ou sept tours croissant CERITHIACEA JURASSIQUES 33 rapidement, mais très régulièrement, faiblement convexes, séparés par des sutures à peine distinctes, ornés de trois filets spiraux, lisses, rendus onduleuxipar des nodosités verticales... Dernier tour, dont la hauteur est plus grande que celle de la spire, renflé et orné de filets spiraux, lisses, dont on ne voit que l'indication sur notre échantillon ; ceux de la base sont rendus onduleux par des nodosités verticales et bien accusées ; ca et là apparait une sorte de nodosité tuberculiforme et arrondie. Ouverture allongée, oblique, très rétrécie; le labre porte en avant une grosse dent épaisse et en arrière une autre plus petite, mais plus saillante ; sur le bord droit (bord pariétal), un pli étroit, mais assez accentué. détermine avec le labre un sinus étroit et arrondi. La columelle, dont le bord externe est un peu réfléchi, porte en avant un pli oblique. Le canal antérieur est court et bien marqué. La callosité columellaire est mince, mais assez étendue. Il semble avoir existé une fente ombilicale fort étroite. » Fig. 10.— Peter- sia Guirandi PreTrTe. Dimensions. — Longueur : 14 mm. : diamètre : 10 mm. ; angle apical : 55°. Rapports et différences. — La figure publiée par Piette représente jun individu plus adulte que celle de P. de Loriol, c'est ce qui explique les différences qu'on constate dans la diagnose de ce dernier auteur ; d’ailleurs le lithographe de la Paléontologie suisse a dessiné des perles pustuleuses qui n’ont aucun rapport avec les nodosités de l'ornementation de cette coquille. Je serais tenté de croire que P. Guirandi représente, dans le Kimméridgien de Valfin, P. bidentata Buv., tandis que ce dernier serait localisé dans le Rauracien et le Séquanien. Toutefois, je ne puis confirmer cette manière de voir avec les matériaux très insuffisants dont je dispose : les types de. Piette ont disparu ; celui de la collection Guirand est très usé et les plésiotypes qui m'ont été communiqués sont dans un état de conservation qui ne me permet pas de trancher la question, de sorte que je la laisse provisoirement en suspens. Localité.— Valfin; plésiotype de Loriol (pl. XI, fig. 15), coll. du Muséum de Lyon. — Kimméridgien. Famille COLUMBELLINIDÆ Fischer, 1884 Quoique cette famille ait plus d’affinités avec les coquilles ailées qu'avec les Cerithiacea, je crois utile de la reprendre ici parce que ses représentants jurassiques n’ont pas encore été catalogués dans la Paléontologie francaise. Des trois genres dont elle se compose, il n'y a lieu de retenir que Columbellina, attendu qu’'Alartopsis GEMMELL. n’est connu que-du Sinémurien de la Sicile, et que Pterodonta D'Ors. est exclusivement supracrétacique. Genre COLUMBELLINA Dp'Ors., 1840 Columbellina s. str. n’a été trouvé que dans des terrains infracrétaciques ; mais j'y ai rattaché — à titre de sous-genres — Columbellaria Roxrxe, et Zittelia GEMM., qui sont représentés dans les parties moyennes et surtout supérieures des terrains jurassiques. Les caractères distinctifs de ces deux sous-genres sont difficiles à saisir parce qu'ils sont peu précis ; cependant, il n'y a pas synonymie — à strictement parler — SocIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — ParéoxroLoGrEe. — T. XIX. — 19. MÉMOIRE N9 46, — 5. 34 Maurice COSSMANN entre ces deux dénominations : Gemmellaro a bien indiqué, dans sa diagnose de Zutelia, que la columelle — qui est lisse — porte en avant une rainure échancrée qu'on n’observe pas chez Columbellaria dont l’ouverture est aussi plus élargie en avant parce que le labre est épaissi plutôt en arrière qu’au milieu ; en outre, le bord columellaire de Züttelia est plus étalé, moins bien limité vers le milieu de la convexité de la base. Je ne cite que pour mémoire l’ornementation granuleuse du dernier tour et la brièveté de la spire de Zittelia, attendu que ce dernier caractère paraît dû à ce que la plupart des spécimens ont le sommet usé. Ce sont deux sous-genres caractérisant la partie supérieure des terrains jurassiques et particulièrement les couches coralligènes ; on a recueilli un Columbellaria dans le Bathonien, mais précisément à un niveau à faciès coralligène. On compte, en France, 3 espèces de Columbellaria et2 Zittelia. COLUMBELLINA (Columbellaria) BATHONICA CossmMANxN Fig. 11 1899. Columbellaria bathonica Cossx. Bath. St-Gaultier, p. 10, pl. xv, fig. 22 ; et pl. xvux, fig. 45. « Taille au-dessous de la moyenne ; forme ovoido-conique; spire assez courte, un peu étagée ; cinq tours convexes, anguleux au milieu, séparés par des sutures linéaires et enfoncées, ornés d’une douzaine de côtes épaisses et obtuses, croisées par cinq cordons spiraux également répartis. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale, muni d’une forte varice opposée à l'ouverture, entière- ment dénué de côtes axiales, simplement orné — ainsi que la base — d'environ dix gros cordons spiraux, très saillants, un peu plus étroits que leurs intervalles, se prolongeant obliquement sur le cou par des filets moins épais et plus rapprochés. Fig. 11. -- Co- « Ouverture ovale dans son ensemble, très rétrécie en dedans par lumbellaria l'épaississement du péristome, munie en arrière d'une gouttière échan- RE crée, et en avant, d’un canal court et tronqué, sans échancrure dorsale à son extrémité ; labre presque vertical, épaissi à l'extérieur par une forte varice sur laquelle les cordons forment des nodosités terminales, calleux à l’intérieur, avec un renflement sinueux du côté postérieur et quelques rides marginales ; columelle bisinueuse, se rapprochant du labre à la naissance du canal antérieur qu’elle rétrécit beaucoup; bord columellaire assez large, lisse, formant une épaisse callosité qui rejoint celle du labre autour de la gouttière postérieure et qui couvre hermétiquement la région ombilicale. Dimensions. — Hauteur : 21 mm. : grand diamètre : 12 mm. ; épaisseur : 10 mm. Rapports et différences. — Cette espèce ressemble beaucoup à C. Alopysia Gum. et OGéR., du Kimméridgien de Valfin ; elle en diffère toutefois par sa spire moins allongée, par ses tours dont l’angle est plus médian et dont les côtes sont plus épaisses, enfin par son dernier tour moins veniru, dépourvu de l’ornementation axiale qui caractérise l’autre espèce; en outre, le bord columellaiïre paraît entièrement lisse chez C. bathonica, tandis qu'il est plissé chez GC. Aloysia: Si l'on compare l’espèce bathonienne avec C. corallina Qu., du Rauracien, on trouve qu’elle a moins de côtes spirales sur le dernier tour qui est d’ailleurs plus élevé chez la coquille rauragienne. CERITHIACEA JURASSIQUES 35 Localité. — St-Gaultier, coll. Cossmann (Ce type ne m'a pas été rendu par Benoist, et mon topo- type est peu intact), — Bathonien moyen ou Vésulien. COLUMBELLINA (Columbellaria) GORALLINA [Quensrtepr| PI, II, fig. 45-47 1884. Cassis corallina Quexsr. Petrefact. Deutschl., VIT, p. 684, pl. 212, fig. 59-62. 1887. Columbellaria corallina Z1rr. Handb. Palæont., p.268, fig. 372 a. 1890. Columbellaria Aloysia pe Lor. Moll. cor. Jura, p. 168, pl. xvri, fig. 10 (non G.'et O.) 1909. Columbellaria corallina Brosamzen. Schw. Jura, p. 316, pl. xxur, fig. 37-38. Test épais. Taille moyenne; forme ovoido-globuleuse ; spire un peu allongée, à galbe conique; tours subanguleux, ornés de côtes axiales recoupées par quatre cordons spiraux. Dernier tour très grand, ovale, orné, ainsi que la base, de treize côtes spirales et saillantes, subgranuleuses quand elles ne sont pas usées par la fossi- lisation, équidistantes et séparées par des intervalles à peu près aussi larges qu’elles ; vers le cou qui est très court, la base est légèrement excavée. Ouverture presque aussi haute que le dernier tour, à péristome épais et réfléchi de part et d'autre d’un étroit espace sinueux ; en avant est une étroite fente canaliforme, produite par la soudure des deux parties du péristome ; en arrière, une gouttière profonde est entaillée dans l’épaisseur du labre qni est presque vertical, un peu oblique en avant, antécurrent en arrière où il descend sur l’avant-dernier tour ; il est lacinié par les côtes sur son contour, longuement plissé à l’intérieur ; columelle un peu excavée, non échancrée en avant, revêtue d’un encroütement assez épais qui ne s'étale pas beaucoup sur la base et qui rejoint en arrière le pourtour de la gouttière, tandis qu’en avant, il se détache du cou. Dimensions. — Longueur probable : 28 mm. ; diamètre : 13 mm. Rapports et différences. — Le spécimen ci-dessus décrit ressemble en tous points à l'échantillon de Sainte-Ursanne, confondu par de P.de LoriolavecC. Aloysia, etaussi aux figures de C. corallina dans l'Atlas de Quenstedt. Il s’écarte au contraire du véritable C. Aloysia, de Valfin, par sa forme moins tlancée, par son dernier tour beaucoup plus grand par rapport à la spire, par ses côtes spirales plus serrées sur le dernier tour, enfin par les plis columellaires qui sont effacés sur notre échantillon de l'Yonne. La mutation rauracienne peut donc se distinguer de celle du Kimméridgien, et il serait inexact d'attribuer à cette dernière forme une longévité qu’elle n’a propablement pas eue en réalité. Localités. — Coulanges-sur-Yonne, un individu (pl. IL, fig. 45-47) coll. Peron au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. — Rauracien. En Suisse, Sainte-Ursanne (ide de Loriol). En Souabe, Nattheim (Jde Quenstedt et Brosamlen). COLUMBELLINA (Columbellaria) ALOYSIA GuirAnD et OGÉRIEN Fig. 12 1859. Columbellina corallina Erazr. Etudes pal. Haut-Jura, IL. p. 67 (non Qu.). 1865. Columbellina Aloysia GuiranD et Océrien. Cor. Jura, p. 21, fig. 36. 1867. — — Océriex. Hist. nat, Jura, I, p. 593, fig. 207. 1873. Columbellaria Aloysia Zivrer. Gastr. Stramberg., p. 320. 1586. —: —- pe Lorioc. Moll, cor. Valfin, p. 61, pl. ur, fig. 16-17. 190%. — — Cossm. Essais Pal. comp., VI, p. 111, pl. vir, fig. 10-11. « CGoquille allongée, relativement assez élancée. Spire composée de sept tours au 36 MAURICE COSSMANN moins, croissant régulièrement sous un angle de 60 à 63°, carénés au milieu, ornés de côtes verticales assez saillantes et espacées, coupées par des filets spiraux dont les uns, au nombre de cinq ou six par tour, sont assez saillants et granuleux, et dont les autres, dans les intervalles, sont très nombreux, très serrés, d’une grande ténuité, et treillissés par des stries d’accroissement très fines. Le dernier tour est beaucoup plus grand que tous les autres, renflé, rétréci en avant, orné de 14 côtes spirales, élevées et saillantes, finement granuleuses, séparées par des intervalles plus larges qu’elles-mêmes ; elles sont coupées par des lamelles d’accroissement très fines dont un certain nombre sont beaucoup plus saillantes que les autres et deviennent onduleuses en approchant du labre. L'ouverture est un peu sinueuse et relativement assez large. Labre extrêmement épais, dentelé au dehors Fig. 13. — Co- par les prolongements des côtes, couvert — sur son épaisseur et en lumbellarit dedans — de grosses côtes qui correspondent aux intervalles des côtes Aloysia G, et 0 de la surface du tour; dans un individu, Le labre est très épaissi en dehors et couvert de lamelles d’accroissement serrées et onduleuses. Columelle encroûtée dans un faible espace sur la face aperturale, munie en dehors de dents ou de plis assez marqués ; elle s’infléchit en arrière. L'ouverture se termine à sa base par un canal oblique très court, tandis qu’elle s'ouvre au dehors, en avant, parune fente étroite, courte et à peu près droite. Dimensions. — Longueur : 33 mm. ; diamètre : 20 mm. Rapports et différences. — De Loriol a pu vérifier l'identité de C. corallina ErarLoN (qui n’est pas le même que C. corallina Qu.) et de C. Aloysia dans la collection Guirand. C’est une espèce bien distincte de celle du Rauracien par sa spire proportionnellement plus allongée, par son ouverture plus 19 I Prop L DEC P élargie en arrière, par sa columelle plus droite, moins sinueuse en avant, par son labre moins épaissi. Localité. — Valfin, Muséum de Lyon et Musée de Dijon. — Kimméridgien. COLUMBELLINA (Züttelia) OPPELI ErALLOoN PI. II, fig. 48-58. 1859. Columbellina Oppeli Erare. Haut-Jura, p. 68. 1860. — Erazz. Paléont. Jura, Cor., p. 12. 1865. Columbellina Sofia Guir. et Océr. Qq. foss. nouv., p. 19, fig. 32-53. 1867. — Océriex. Hist. nat. Jura, p. 592, fig. 203-205. 1869. Zittelia Sofia GrmmeLrr. Cale. Tereb. janitor, II, p. 87. 1873, Columbellaria Oppeli Zirrer. Gastr. Stramb., p. 320. 1804. Zittelia Sophia Fiscn.Man. Conch., p. 657, fig. 410. 1806. Zittelia Oppeli nr Lor. Moll. cor. Valfin, p. 62, pl. 1v, fig. 4-8. 1904. —_ Cossu. Essais Pal, comp., vr, p. 112, pl. vur, fig. 7. Taille assez petite ; forme globuleuse, cypréoïde ; spire un peu élancée et pointue au sommet, à galbe extraconique, l'angle apical augmentant jusqu'à l'avant-dernier tour ; six à huit tours étroits, anguleux au milieu, séparés par des sutures peu profondes ; la région inférieure de chaque tour forme une rampe déclive, ornée de trois filets spi- raux et granuleux, celui du milieu devient rapidement plus saillant et les granulations s’alignent dans le sens axial en prolongement des nodosités plus proéminentes et transverses de la carène médiane ; la région antérieure de chaque tour porte aussi des CERITHIACEA JURASSIQUES 37 filets granuleux, dont l’un est plus saillant immédiatement au-dessus de la suture, et les costules axiales s’y prolongent généralement avec plus ou moins de régularité. Dernier tour égal aux quatre cinquièmes de la hauteur totale, ovale, arrondi même en arrière, sans rampe suprasuturale ; il est orné de neuf ou dix côtes spirales, assez proéminentes, séparées par des intervalles plus larges en arrière que sur la base où ce sont simplement d’étroites rainures ; toutes ces côtes, — surtout celles de la région postérieure — portent des granules arrondis, plus ou moins serrés, parfois un peu effacés sur les cordons de la base. Celle-ci n’est pas limitée à la périphérie et elle prolonge la courbure générale du dernier tour jusqu’au cou qui est à peu près nul. Ouverture presque aussi longue que le dernier tour, extrêmement étroite, réduite à une rainure en $ qui est encadrée ou plutôt resserrée par les callosités du péristome : elle se termine en avant par une petite troncature subéchancrée, et en arrière, par une gouttière profondément entaillée dans l’épaisseur du labre; celui-ci est très épais, lacinié par les côtes spirales sur son contour externe, taillé en biseau et parfois un peu crénelé sur sa face interne, son profil est un peu vertical, mais il s’infléchit en arrière sous l'influence de la gouttière postérieure qu’il contourne pour se raccorder avec la callosité du bord pariétal ; columelle un peu sinueuse, échancrée par une en- taille qui ne parait pas s’enrouler en spirale à l’intérieur ; la callosité columellaire s'étale largement sur toute la base, et elle est lisse depuis l'échancrure basale du cou, jusqu’àla gouttière pariétale. Dimensions. — Longueur probable : 20 mm. ; diamètre : 13 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est caractérisée par la forme globuleuse de son dernier tour et par le petit nombre des côtes granuleuses dont il est orné. A la gouttière pariétale ne corres- pond aucune digitation saillante, comme il en existe chez Columbellaria ; l'autre part, la columelle porte une échancrure qu'on n'observe jamais chez Columbellaria qui a seulement des rides columel- laires, avec une callosité beaucoup moins étalée que celle de Züittelia. Quant au nom spécifique, il eût été plus correct de reprendre celui sous lequel la coquille a été figurée par Guirand et Ogérien, C. Sofia. Je me rallie cependant à la solution adoptée par Zittel et par de Loriol qui ont repris la dénomination — antérieure en date — d’Etallon. Localité. — Valfin, peu rare; plésiotypes (pl. IL, fig. 48-50) coll. Peron au Muséum d'Hist. nat. de Paris. — Kimméridgien. COLUMBELLINA (Zittelia) VICTORIÆ GuiraAxD et OGÉRIEN Fig. 13, 1865. Columbellina Victoria Guir. et Océr. Cor. Jura, p. 20, fig, 54 et 35. 1367 — OcÉériEx. Hist. nat. Jura, I, p. 592,615, fig. 205 et 206. 1873. Columbellaria Victoria Z1rrer. Gastr. Stramberg, p. 320. 1885. Zittelia Victoria ne Lor, Moll. cor. Valfin. p. 6%, pl. 1v, fig. 9. 1904. — Cossu. Essais Pal. comp., VI, p. 112, p.1l vu, fig. 6. « Coquille ovale, ventrue, peu allongée; spire composée de cinq ou six tours (le sommet n'existe plus, probablement le premier et le second tour) croissant rapide- ment sous un angle très ouvert ;une carène médiane les divise en deux parties : l’une en avant, plane et verticale ; l’autre oblique, en arrière. Ils sont ornés de côtes verti- ticales, minces et écartées, plus sensibles en arrière et s’effaçcant en avant vers la su- 38 Maurice COSSMANN ture, coupées par de petits cordons spiraux et granuleux. Le dernier tour est très grand, très renflé ; il ne présente plus de côtes verticales, mais il est couvert de côtes spirales, minces, très saillantes, granuleuses, séparées par des inter- vales profonls, égaux à ells-mêmes, dont on compte jusqu’à 16, Une callosité assez grande couvre une partie de la face aperturale ; l'ouverture est très étroite, un peu élargie en avant, arquée surtout en arrière où elle se termine par uu canal oblique, très étroit et très court; il en est de même du canal antérieur. Le labre est très largement épaissi, présentant une surface plane, calleuse, marquée Dies 1 ee Air de gros sillons spiraux et écartés qui continuent un peu dans l'inté- Victoriæ G. et O. rieur. La columelle, fort encroûtée, n’a pas de dents, mais elle présente — tout à fait en avant— la petite échancrure tout à fait carac- téristique des Zittelia, qui semble y déterminer un petit pli. » Dimensions. — Longueur: 24 mm. ; diamètre, 14 mm. 5. Rapports et différences. — De Loriol a eu entre les mains les trois cotypes de Guirand, et aucun d’eux. ne porte la bifurcation supérieure du labre qui est indiquée sur le croquis original de ce dernier auteur : de plus, la columelle ne présente point de plis ; de Loriol en a conclu que l'ouverture n’est pas exac- tement figurée sur le croquis. J'arrive à la même conclusion après examen du cotype du Muséum de Lyon que j'ai figuré dans mes « Essais de Pal. comp. ». C. Victoriæ (désinence rectifiée suivant les règles de nomenclature) se distingue de C. Oppeli, du même gisement, par le nombre plus considérable des côtes de son dernier tour, qui sont aussi plus finement granuleuses, par l’encroûtement moins étendu de sa face aperturale, même chez les individus gérontiques, par les sillons du labre qui n’est pas évidé en avant, enfin par ses dimensions plus grandes. Ses caractéres génériques l’écartent de C. Aloysia qui n’est pas du même groupe, à cause de léchancrure basale. Localité. — Valfin, Muséum de Lyon. — Kimméridgien. Famille PROCERITHIDÆ CossMANN, 1905 Pour ce qui concerne la division de cette Famille en genres, sous-cenres et sec- tions, je me borne à renvoyer les lecteurs au tableau (pp. 21 et suiv.) que j'ai publié dans la VII' livraison des «E ssais de Pal. comp. ». Je n’ai en effet, apporté à cette classifi- cation aucune modification ; seule, la répartition des espèces dans les différentes sub- divisions a pu varier par suite de l'examen de bons plésiotypes au lieu de la comparai- son des figures. Genre PROCERITHIUM Cossmanx, 1902 D'après la correspondance que j'ai échangée — durant ces dernières années — avec plusieurs paléontologistes compétents, la nécessité de l'adoption de Procerithium à la place de Cerithium ne paraît plus mise en doute pour les Cerithiacea jurassiques: le seul reproche qui m'ait été adressé, c’est d'avoir exagéré le démembrement des Ceri- thium mésozoïques, c'est-à-dire de ne m'être pas borné à nommer Procerithium tout ce qui n’est pas tertiaire. Or, il suffit d’un coup d'œil sur les considérations qui m'ont guidé dans le choix de mes critériums pour se convaincre qu'une telle solution était CERITHIACEA JURASSIQUES 39 irréalisable: dès l'instant que Procerithium est généralement caractérisé par la simple sinuosité basale qui remplace le canal cérithial dans la partie antérieure de son ouverture , il serait matériellement illogique d’'yréunir Paracerithium chez lequel le contour comporte déjà un bec rudimentaire, Exelissa ou Cryptaulax qui ont une ou- verture détachée ou échancrée à la base, etc... Comme d’autre part, le faciès général de ces coquilles et leur ornementation présentent des différences faciles à saisir et coïn- cidant précisément avec les modifications de l'ouverture, les coupures que j'ai admises ne sont nullement artificielles : elles sont la conséquence même de tout le système, et si l’on admet Procerithium, on ne peut s'arrêter à mi-chemin, il faut accepter le reste. Tout auire est la question relative à la division de Procerithium en sections ou sous- genres: Cosmocerithium n’est qu'une section qui ne diffère de Procerithium que par le dimorphisme de son ornementation sur chaque tour de spire; Rhabdocolpus estun sous-genre qui a l’ouverture plus ovale et la spire costulée; Xystrella estun autre sous-genre dont l’ouverture est subquadrangulaire et le spire muriquée; mais la délimi- mitation de ces subdivisions est plus ou moins nette et quelques espèces de transition donnent lieu à des hésitations quand il s’agit de les placer dans un groupe plutôt que dans l’autre ; on verra même ci-après qu’il se produit quelques cas de convergence dans ces subdivisions au début de leur apparition. Néanmoins, si elles ne sont pas in- dispensables, je crois qu’il est utile de les conserver parce qu’elles facilitent le classe- ment et surtout la comparaison de nombreuses espèces entre elles et qu’à part quelques exceptions douteuses, il est toujours très aisé de distinguer à première vue un Cosmo- cerithium, un Rhabdocolpus, une Xystrella, ne fût-ce que par leur ornementation. Si ces subdivisions n’existaient pas, j'aurais été obligé, pour l’exposé d’une cinquantaine d'espèces, de rétablir des groupes distincts, et dans ces conditions, il est plus com- mode de leur donner un nom que de répéter, à chaque ligne, groupe de... D'ailleurs, ces groupes n'ont pas la même valeur différentielle d’après mes critériums: l’un est une section, les deux autres sont des sous-genres; c’est un motif de plus pour ne pas modifier l’arrangement préconisé dans la publication précitée. Procerithium n’a été authentiquement signalé qu’à partir de l’Infralias ; M. Gentil m'a, il est vrai, soumis des contre-empreintes de fragments qui doivent appartenir à ce genre et qui proviennent du Rhétien du Maroc; mais il ne faut pas perdre de vue que certains Loxonematidæ du Trias ont, par l’ornementation de leur spire, la plusgrande analogie avec quelques Procerithium peu ornés de granulations, tels que ?. ploco- phorum, par exemple ; que, d'autre part, entre l'ouverture légèrement sinueuse d’un Loxonema et la base échancrée en arc d’un Procerithium, il n’y a souvent que des différences presque imperceptibles ; qu’enfin la sinuosité des accroissements des Loxonematidæ est variable et se rapproche parfois de la cambrure de ceux des Proce- rithidæ. On peut donc en conclure que Procerithium descend en ligne droite des ZLoxonema- tidæ et que la transition des deux cénacles s’est faite entre le Trias et le Lias. Procerithium s. str., sauf une exception dans le Portlandien, ne paraît pas avoir dé- passé le Kimméridgien, et encore quelques espèces de cet étage sont douteuses, car 40 Maurice COSSMANN elles marquent une tendance vers Rhabdocolpus. La section Cosmocerithium est moins ancienne, puisque je ne la connais avec certitude que depuis le Charmouthien; mais elle a survécu jusque dans le Portlandien. Le sous-genre Rhabdocolpus n’est authentiquement certain que dans le Toarcien et il se poursuit jusque dans le Portlandien. Le sous-genre Xystrella, contemporain du précédent, dans le Toarcien ou le Charmouthien, n’a pas eu la même longévité, puisque les dernières espèces que j'aie pu étudier sont celles du Rauracien. Ainsi, en résumé, Procerithium (sensu lato) a rempli tout le système jurassique sans en dépasser la limite supérieure, autant que j'ai pu le constater jusqu’à présent; il est remplacé dans le système crétacique par des formes qui ont presque la même ornementation, mais dont le bec cérithial — déjà plus complètement formé — semble indiquer une spécialisation plus avancée, avec une tendance vers le dévelop- pement d’un véritable canal chez les espèces supracrétaciques. Procerithium s. str. est représenté, en France, par 28 espèces; mais il n’y en à. guère que les deux tiers qui soient bien typiques ; la plus grande abondance est à la base du Lias ; ensuite, dans le Jurassique proprement dit, sa propagation spécifique se ralentit beaucoup et descend presque au chiffre d’une espèce par niveau. Cosmocerithium compte 16 espèces, surtout abondantes dans le Bathonien, et il se raréfie rapidement ensuite. Rhabdocolpus est représenté par 19 espèces assez également réparties dans les di- vers étages, généralement avec une grande abondance prolifique. Enfin Xystrella qui compte 10 espèces, est très fréquente dans le Lias supérieur, mais elle devient plus rare ensuite. La comparaison de ces résultats confirme encore la nécessité de maintenir la shine tion faite entre les groupes en question. PROCERITHIUM QUINQUEGRANOSUM Cossmann PI. IL. fig. 1-3. 1902. P. quinquegranosum Cossn. Infral. Vendée, p. 179, pl. mr, fig. 31. Spire subulée, pointue ; tours nombreux, dont la hauteur égale un peu plus de la moitié de la largeur, à peine convexes ou presque plans, séparés par des sutures profondes, non étagées ; ornementation composée de plis curvilignes d’accroissement, surtout infléchis en avant, et de cinq cordons spiraux, équidistants, moins saillants que les plis, formant avec eux des mailles régulières et carrées; à leur intersection, il y a de petites granulations arrondies. Dernier tour à peu près égal au sixième de la longueur totale, portant deux cordonnets supplémentaires et moins granuleux à la périphérie de la base qui est courte, déclive, imperforée, à peu près lisse, sauf quelques accroissements rayonnants. Ouverture mutilée, présentant l'aspect d’un bec subcanaliculé ». Dimensions. — Largeur : 24 mm. ; diamètre 3 1/4. mm. * Rapports et différences..— Cette espèce est le génotype de Procerithiunr qui apparaît à la base CERITHIACEA JURASSIQUES 4x du Lias : il n’y a donc à le comparer avec aucune forme plus ancienne, et d’autre part, on trouvera ci-après, pour chacune de ses congénères, les caractères qui les en distinguent. Localités. — Le Simon-la-Vineuse, plésiotypes (pl. IL, fig. 1-3), ma coll. Mareuil-sur-le-Lay, variété plus étroite, coll. Chartron. — Hettangien. Variété SUBREGULARE Cossmann PI. III, fig. 4 et pl. IX, fig. 58. 1865. Cerithium regulare TeroQ. et Perte. Lias de l'Est, p. 66, pl. VI, fig. 12-13 (non Mezrev.). 1902, — subregulare Cossm. Revue crit. Pal., VI, p. 96. 1902. var. Prettei Cossm. Inifral. Vendée, p. 179, pl. IIL, fig. 26. « Cette variété plus trapue se distingue du type par son aspect moins granuleux, comportant deux cordons spiraux en arrière, deux plus fins en avant, l'intervalle presque lisse, sauf les plis axiaux ; en outre, la base paraît ornée d’un filet médian très obsolète. » Dimensions. — Longueur : 16 mm. ; diamètre : 3 1/2 mm. Rapports et différences. — Ces caractères distinctifs sont à peu près exactement ceux qu'ont indi- qués Terquem et Piette dans leur diagnose et sur la figure de Cer. regulare, espèce de l’Hettangien de l'Est de la France dont le galbe et l’ornementation ressemblent à P. quinquegranosum. D'ailleurs l'espèce de Terquem et Piette ne peut, en tous cas, conserver son nom préemployé : si donc il y avait à réunir la variété au type, ce serait la dénomination quinquegranosum qu'il faudrait reprendre. Localités. — Le Simon-la-Vineuse, plésiotype (pl. IT, fig. 4), ma coll. Jamoigne (fide Terquem et Piette). — Hettangien. PROCERITHIUM PLOCOPHORUM Cossmann PI. II, fig. 12-15. 1902. Procerithium plocophorum Cossx. Infral. Vendée, p. 180, pl. rx, fig. 11-12. 1906. — Cossm. Essais Pal. comp., livr. var, p. 23, pl. xiv, fig. 4. 1907. — Cossx. Infral. Provenchères, p. 20, pl. rv, fig. 6. « Taille assez grande pour le genre; forme un peu trapue, quoique turriculée ; spire longue, pointue, à galbe conique ; premiers tours anguleux, étroits, à sutures profondes, crénelés par des plis axiaux; puis les tours s’élèvent jusqu’à ce que leur hauteur atteigne la moitié de leur largeur ; l'angle se rapproche peu à peu de la suture antérieure, et se réduit à un filet spiral un peu saillant, servant de limite aux plis axiaux qui se serrent et deviennent curvilignes, en découpant des granulations sur le filet antérieur. Dernier tour égal aux trois septièmes de la hauteur totale, très obtu- sément bianguleux à la périphérie de la base qui est à peine convexe, ornée de filets spiraux, croisés par des plis d’accroissement rayonnant très obliquement. Ouverture intacte, comme dans la diagnose générique ». Dimensions. — Largeur : 20 mm. ; diamètre : 7 mm. Rapports et différences. — Ainsi que je l'ai faitremarquer à la suite de la diagnose originale, ci-dessus reproduite, cette espèce se distingue de P. quinquegranosum par son galbe beaucoup plus trapu et par son ornementation dont les plis axiaux persistent presque seuls sur les derniers tours ; ses sutures profondément rainurées rappellent singulièrement celles des espèces du sous-genre triasique Anopty- chia, lornementation elle-même a beaucoup d’analogie avec celle d'Anoptychia supraplecta M., du SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XIX. — 20. Mémoire N° 46. — 6. 42 Maurice COSSMANN Tyrolien de St-Cassian (voir Essais Pal. comp., liv. VIIL, p. 30, fig. 12), de sorte que l’on peut affirmer que ?. plocophorum représente la transition entre les Loxonematacea et les Cerithiacea. C’est ce lien phylogénétique évident sur lequel je me suis précisément basé pour signaler l’origine évidente des Cérithes peu ou point canaliculés. L’individu de Provenchères — que j'ai rapporté à la même espèce — est usé et c’est seulement sur les premiers tours qu'on distingue le treillis granuleux qui caractérise les spécimens-types de la Vendée. Je l’ai précédemment comparé à P. Henrici MARTIN, de l'Infralias de la Côte-d'Or, qui paraît être encore plus trapu, composé d’un nombre moindre de tours plus élevés et plus convexes, autant que j'ai pu en juger d'après l'inspection des figures du mémoire de Martin. L'ouverture de l’un des cotypes figurés en 1902 est tout à fait intacte et je l'ai prise (loc. cit., P- 178, fig. 3) comme exemple typique de l'ouverture du genre Procerithium : elle est petite, arrondie, avec un contour supérieur à peine anguleux et sinueux, ne paraissant former un bec que quand il est mutilé ; le labre est mince et incurvé; la columelle non plissée, peu arquée, est faiblement infléchie à sa jonction antérieure, le bord columellaire non calleux est indistinct. Localités. — Le Simon-la-Vineuse, plésiotypes (pl. I, fig. 12-14), ma coll. Provenchères (Haute- Marne), plésiotype (fig. 15), ma coll. — Hettangien. PROCERITHIUM VENDÆENSE CossManN PI. IL, fig. 5 et pl. IX, fig. 17. 1902. Procerithium vendæense Cossx. Infral. Vendée, p. 181 (ex-parte), pl. II, fig. 15-16. Taille petite; forme turriculée; spire pointue, croissant régulièrement sous un angle apical de 18 à 20° environ ; douze à quinze tours dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, les premiers un peu convexes, les derniers presque plans, séparés par des sutures profondes, ornés de trois rangées spirales de granulations qui se correspondent et qui se relient dans le sens axial, pour former des plis curvilignes, parfois peu distincts. Dernier tour un peu supérieur au tiers de la longueur totale, subanguleux et muni d’un quatrième cordonnet à la périphérie de la base qui est un peu convexe, déprimée au centre, ornée de quelques filets obsolètes avec des plis rayonnants. Ouverture subquadrangulaire, avec une légère sinuosité à l’empla- cement du bec antérieur ; labre mince, proéminent en avant, excavé en arrière ; columelle peu arquée, avec un bord étroit, mais légèrement réfléchi à l’extérieur. Dimensions. — Longueur : 11,5 mm. ; diamètre : 3 mm. Rapports et différences. — Cette espèce n’est pas aussi répandue, dans les gisements infraliasiques de la Vendée, que l’indiquait la description originale ; certains échantillons, d’abord confondus avec la forme typique, en ont été depuis séparés, comme on le verra ci-après ; il en résulte que la diagnose ci-dessus a été un peu retouchée pour tenir compte de cette interprétatiou plus stricte des cotypes primitifs. P. vendæense — ainsi restreint — diffère d’ailleurs de P. quinquegranosum, non seulement par le moindre nombre de ses cordons granuleux, mais encore par son galbe un peu moins étroit, par ses granulations qui ne s’alignent pas aussi régulièrement en plis axiaux, enfin par sa base déprimée au point d'implantation de la columelle. L'ouverture de P. vendæense présente bien les caractères typiques de celle de P. plocophorum, mais sa spire est plus étroite et son ornemen- tation a un aspect complètement différent. Les rangées spirales de granulations rappellent complètement celles des Bittium ou Semibittium tertiaires ; mais il est à remarquer, d’une part, que les Procerithium ne portent jamais de varices comme Bittium et, d'autre part, que l’ouverture — non canaliculée quand elle est complète — n’a pas le moindre rapport avec celle des Bittiinæ dont le labre s’élève plus haut qne l'extrémité de la colu- melle et s’y raccorde par une échancrure. > Localités. — Le Simon-la-Vineuse, plésiotypes (pl. IL fig. 5 et pl. IX, fig. 17), ma coll. — Hettangien. CERITHIACEA JURASSIQUES 43 PROCERITHIUM BOULEI n. sp. PI. III, fig. 6-9 Taille petite; forme trapue, subulée : spire aiguë, croissant régulièrement sous un angle apical de 30° ; dix tours environ, plans, même un peu excavés au milieu, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, ornés de quatre rangées inéquidis- tantes de granulations, l’antérieure un peu plus saillante, la seconde très fine, tendant parfois à disparaître, les deux inférieures plus rapprochées, formant ensemble un bourrelet un peu proéminent; sutures finement rainurées. Dernier tour presque égal au tiers de la hauteur totale, subanguleux et garni de deux cordons supplémentaires à la périphérie de la base qui est déclive, finement sillonnée, déprimée au centre vers le point d'implantation de la columelle. Ouverture arrondie, subanguleuse à la jonction de la columelle et du contour supérieur ; labre mince ; columelle excavée. Dimensions. — Longueur : 6,5 mm. ; diamètre basal : 2,5 mm. Rapports et différences. — C'est par suite d’une erreur évidente que les échantillons de cette petite espèce ont été autrefois mélangés et confondus avee ceux de P.vendæense; en faisant actuel- lement un nouveau triage, je les en ai séparés sans difficulté, et comme ils sont plus communs que ceux de cette dernière espèce, le nom de vendæense-leur aurait mieux convenu qu'à l’autre; mais, comme la diagnose et la figure originales représentent exactement la forme à trois cordons égaux et à tours un peu convexes, je me vois obligé de donner un nom distinct à ceux dont les tours sont légè- rement excavés et ornés de quatre cordonnets inégaux. Les premiers tours ne portent même que deux cordons de perles, de part et d'autre de la suture, avec une dépression assez profonde entre les deux, tandis que les premiers tours de P. vendæense sont au contraire plus convexes. Si l’on compare P. Boulei avec P. quinquegranosum, on remarque immédiatement que sa forme est beaucoup plus trapue, et que son ornementation est radicalement différente ; sa base est aussi plus déclive, plus finement sillonnée. Localité. — Le Simon-la-Vineuse, cotypes (pl. IL, fig. 6-9), ma coll. — Hettangien. PROCERITHIUM POTAMIDULUM CossMANN PI. II, fig. 55-58 1902. Procerithium potamidulum Cossx. Infralias Vendée, p. 181, pl. mx, fig. 18 et 30. « Taille assez petite ; forme trapue, à galbe de Potamides ; spire un peu allongée, conique ; environ huit tours convexes, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et rainurées ; ornementation composée de quatre rubans spiraux avec des crénelures, plus larges que leurs interstices : ces quatre rangs sont inégalement groupés, les trois inférieurs plus serrés [et séparés par de simples stries, tandis que les rainures séparatives sont plus larges en avant de chaque tour]; les crénelures axiales, très rapprochées, plus granuleuses en arrière que celles de la rangée antérieure, se relient entre elles, d’un rang à l’autre, et forment des plis axiaux et curvilignes. Dernier tour égal aux trois septièmes de la hauteur totale, muni d’une cinquième rangée granuleuse et d’un cordon lisse à la périphérie de la base qui est un peu convexe et presque lisse. Ouverture subquadrangulaire, à bec rudimentaire ». 44 Maurice COSSMANN Dimensions. — Largeur : 11,5 mm. ; diamètre : 5 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est beaucoup plus trapue que les précédentes ; elle s’en écarte en outre par ses tours plus convexes, par son dernier tour plus grand, par son ornementation formée de rangée de crénelures qui n’ont aucune analogie, par exemple, avec les cordons granuleux de P. quinquegranosum ; d'autre part, ces rangées sont inégalement espacées, et même, sur certains individus, elles paraissent découpées par des sillons sur une surface antérieurement plissée. Cependant, c’est bien un Procerithium : l'apparence du bec rudimentaire, qui est signalée dans la diagnose originale, n’est évidemment due qu’à l’état défectueux de conservation des cotypes, et si l’on complète par la pensée le contour supérieur et mutilé de ces échantillons, on peut se rendre compte qu’il n'existe sur ce contour, qu'une sinuosité basale à la jonction de la columelle et du bord supérieur ou du «plafond » de l’ouverture. Il ne faudrait donc pas confondre cette coquille avec un Paracerithium réellement muni d’un bec antérieur ; d’ailleurs,son ornementation bien différente écarte tout rappro- chement de cette nature. Localités. — Le Simon-la-Vineuse, cotypes (pl. IL, fig. 55-58), coll. Chartron. Sainte-Pézenne (Deux- Sèvres), ma coll. — Hettangien. PROCERITHIUM LUGDUNENSE (Dumorrier) Fig. 14 1864. Cerithium lugdunense Dumorr. Et. pal. jurass. Rhône, I, p. 142, pl. x1x, fig. 11. 1903. Protocerithium lugdunense v. Bisrram. Trias Val Solda. 1906. Procerithium lugdunense Cossm. Essais. Pal. comp., VII, p. 25. « Petite coquille conique, allongée ; spire formée d’un angle régulier, composée de dix tours à peine convexes, ornés en travers de 10 à 12 côtes peu saillantes, et, en long, de cinq lignes qui les croisent ; les trois lignes du milieu sont très légères, celles qui se rapprocheut de la suture sont plus marquées et forment une petite perle à la rencontre de chaque côté ; il en résulte un dessin fort élégant ; suture bien marquée, profonde ; bouche arrondie; la coquille est assez épaisse. » Dimensions. — Longueur : 6,5 mm. ; diamètre : 2 mm. ; angle apical : 20°. Rapports et différences. — Dumortier n’a donné qu’une figure bien imparfaite de cette espèce assez mal conservée ; il pense qu’elle a été confondue avec C. gratum TERQ., du même niveau ; mais les ornements sont très différents et, en outre, l'angle apical de Fig.14.-Pro- C. gratum est plus petit, son sommet est plus aigu. Il paraît que C. gratum — qu'on cerithium reconnaît à ses trois rangs de granulations au lieu de cinq — se rencontre aussi dans lugdunense le Bassin du Rhône ; Dumortier prétend l'avoir recueilli à Veyras. En tous cas, l'opinion DumortiEr. de cet auteur confirme l'interprétation générique que j'ai faite de l'espèce de Terquem qui doit, à mon avis, être placée dans le genre Exelissa où on la retrouvera ci-après. C’est plutôt à P. quinquegranosum s. str. que l’on doit comparer C. lugdunense, car ils ont tous les deux cinq rangées spirales ; seulement dans ce dernier, les rangées sont inégales, et même les-trois du milieu ne sont, pour ainsi dire, pas granuleuses, ce qui rappellerait plutôt l’ornementation de Xystrella, tandis que dans les vrais Procerithium s. str., il n'y a pas — à proprement parler — de côtes axiales. Toutefois, cette question d'attribution sous-générique ne peut pas être tranchée d’après la seule inspection d’une figure des plus médiocres et, d'autre part, les types de la Glande que j'ai eus sous les yeux, sont réellement indéterminables. Localités. — Narcel, La Glande, Veyras, commune mais généralement usée ; coll. Dumortier au Muséum de Lyon. — Hettangien. PROCERITHIUM (?) ABCISUM [TEerQuEM ET PIETTE] PI. II, fig. 10-11. 1863. Cerithium abcisum Tero. et Prerre. Lias de l'Est, p- 66, pl. vi, fig. 16-17. 4907. Procerithium abcisum Cossx. Infral. Provench., p. 21, pl. 1v, fig. 13-14. CERITHIACEA JURASSIQUES 45 « Coquille conique; spire allongée, composée de huit tours, renflés en avant et tronqués en arrière, ornés de trois côtes longitudinales, moniliformes et de stries transverses ; suture large ; ouverture ovale; base lisse, sans ombilic » [TERQUEM, diagn. orig.|. « Les deux petits spécimens de Provenchères, que je rapporte avec doute à cette espèce et au genre Procertthium, ont bien une rampe déclive postérieure sur laquelle ne persistent pas -les trois cordons de la région antérieure de chaque tour, mais ces cordons sont plutôt granuleux que croisés par des costules axiales (transverses sec. Terquem); le galbe de la coquille est étroit ainsi que l’indique la figure publiée par Terquem, et la base du dernier tour paraît être, en effet, dépourvue d’ornementation spirale, si toutefois ce n’est pas un effet de l’usure. « L'état de conservation de ces deux fossiles est trop peu satisfaisant pour que l’on puisse en préciser davantage le classement générique ; ils n’ont pas le galbe habituel des espèces du genre Procerithium s. str., ni l'ornementation de Xystrella, et ils sont trop peu caractérisés pour qu'on puisse proposer une nouvelle subdivision. Terquem n’a d’ailleurs décrit l'espèce que d’après un fragment qui n’est pas meilleur que nos deux plésiotypes; et la diagnose imprécise, que nous avons reproduite ci-dessus, ne correspond que très imparfaitement à la figure publiée par cet auteur ». Je n'ai rien à ajouter à mes observations antérieures, basées sur l’examen de plésiotypes qui sont assez usés et partiellement engagés dans une gangue dure qu'il est impossible d'enlever sans risquer de tout casser. Il est bien évident que si l'espèce n'existait pas, je n'aurais jamais proposé un nom nouveau pour de tels spécimens. Dimensions. — Longueur : 5,5 mm. ; diamètre : 2 mm. Localités. — Provenchères, néotypes (pl. III, fig. ro-11), ma coll. Renwez, dans les grès à Ammonites bisulcatus. — Hettangien. PROCERITHIUM OGERIENI [DumorrTier] Fig 15. 1867. Cerithium Ogerieni Dumorr. Et. pal. jurass. Rhône, II, p. 198, pl. xzv, fig. 6. « Coquille allongée, conique; spire formée d’un angle régulier, composée de neuf tours légèrement convexes, ornés en long de trois lignes égales sur lesquelles passent d’autres lignes verticales d’égale importance, de manière à former trois séries régulières de petites granulations ; il y a de plus en avant, contre la suture, une très petite bandelette déprimée et lisse. L’échan- tillon, bien conservé du reste, est trop engagé dans le calcaire pour reconnaitre la forme de la bouche ». Dimensions. — Longueur : 7,5 mm. ; diamètre : 2 mm. ; angle apical : 10 c. Fig.15.-Pro- Rapports et différences. — Parmi les Procerithium à trois rangs de granulations cerithium auxquels on peut comparer cette coquille, il y a entre autres ?P. vendæense Cossm., de Ogerient l'Hettangien, ci-dessus décrit. Mais l'espèce vendéenne a les tours plus étroits, l’angle DumorriEr. apical plus ouvert, etses séries de granulations forment des plis axiaux et curvilignes qui ne sont pas aussi nets sur la figure publiée par Dumortier pour P. Ogerieni. Quant à P. abcisum, qui est aussi trifuniculé, il semble que ses tours n’ont pas le même profil que ceux de P. Ogerieni; ils sont plus anguleux et dépourvus d’une bandelette contre la suture ; en outre, l'angle 46 Maurice COSSMANN apical n’est pas tout à fait pareil, et les cordonnets spiraux sont plutôt dentelés que granuleux; d’ailleurs, il n’est pas prouvé que C. abcisum soit un Procerithium s. Str., tandis que l'attribution géné- rique ne paraît pas douteuse pour C. Og'erieni. Localité. — Pannessières (Jura), unique, Muséum de Lyon. — Sinémurien. PROCERITHIUM PRECATORIUM (DEsronccHamps) P1. I, fig. 55-56 et pl. LIT, fig. 57. 1843. Cerithium precatorium Desc. Mém. Soc. linn. Norm., t. VI, p.207, pl. xt, fig. 35-37. 1850. — — D'Ors. Prod., t. I, p. 232, n° 112. 1906. Procerithium precatorium Cossm. Essais Pal. comp., t. vu, p. 25. Taille moyenne ; forme subcylindrique, très étroite ; spire turriculée, pointue, à galbe faiblement conique, croissant régulièrement et lentement sous un angle spiral de 10 à 12° ; tours très nombreux, un peu convexes, dont la hauteur égale la moitié de la lar- geur, séparés par des sutures peu profondes, ornés de cinq ou six cordons granuleux qui se divisent en deux groupes séparés par deux sillons un peu plus rapprochés au milieu de chaque tour ; quoique obsolètes, les granulations forment, en s’alignant dans le sens axial, des costules courbes et peu saillantes qui s'étendent d’unesuture à l’autre. Dernier tour arrondi à la base qui est décliveet sillonnée; ouverture obronde et dépour- vue de canal ; columelle incurvée et bordée du côté de la base. Dimensions. — Longueur probable, 27 mm. ; diamètre basal, 6 mm. Rapports et différences. — On distingue P. precatorium de P. quinquegranosum C., de l'Hettangien, par sa forme plus étroite, par ses côtes axiales moins bien marquées, de sorte que le treillis est beau- coup moins net ; en outre, notre échantillon de la Haute-Saône porte deux sillons médians sur chaque tour, non signalés par Deslongchamps qui n’en possédait que des fragments, très grattés d'après ce que j'ai pu voir sur les originaux. P. plocophorum C., de l'Hettangien, est beaucoup plus trapu que l'espèce de Deslongchamps, et ses plis axiaux persistent presque seuls, tandis que ce sont au con- traire les cordonnets spiraux qui dominent chez P. precatorium. L'ouverture est décrite ci-dessus d'après la figure publiée par Deslongchamps et non d’après notre plé- siotype qui a les derniers tours mutilés. Localités. — Ménétreux (Haute-Saône), plésiotype (pl. IT, fig. 55) coll. du Musée de Dijon. — Fon- taine Etoupefour (Calvados), type (pl. IL, fig. 55-56) comm. par M. Bigot. Deslongchamps a indiqué l'étage toarcien, tandis que d’Orbigny a, au contraire, fixé avec raison le niveau « liasien ». — Charmouthien. PROCERITHIUM SUTURATUM Cossmann PI. IL, fig. 51-52 et pl. IN, fig. 18-19. 1908. Procerithium suturatum Cossm. Charm. St-Cyr, p. 5, pl. 1, fig. 13-15. « Taille petite ; forme turriculée, trapue; spire médiocrement allongée, à galbe conique ; environ dix tours peu convexes, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par de très profondes sutures largement rainurées et crénelées en dessus; ornementation formée de cinq filets spiraux, parfois un sixième en avant au fond de la suture, croisés et ondulés par des plis axiaux peu curvilignes ou presque verticaux, qui produisent de petites nodosités à leur intersection, surtout sur le filet inférieur où ce sont des crénelures plus saillantes qui surmontent la rainure suturale. Dernier tour égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, ovale à la base qui porte cinq ou six CERITHIACEA JURASSIQUES 47 filets simples et plus écartés. Ouverture courte, arrondie dans son ensemble, non ca- naliculée en avant, mais pourvue d’une sinuosité à la jonction de la columelle et du contour supérieur ; labre incurvé en arrière, proéminent en avant; bord columellaire un peu calleux, recouvrant imparfaitement la région ombilicale qui n’est pas perforée au centre ». Dimensions. — Longueur : 10 mm. ; diamètre basal : 4 mm. ; angle apical : 30°. Rapports et différences. — Des deux spécimens figurés à l’appui de cette diagnose, en 1908, c’est celui que représente la figure 15 qui doit être choisi comme type de l'espèce, car il répond entière- ment et très exactement à la dite diagnose ; l’autre échantillon (fig. 13-14) est plus fruste et il semble orné de trois cordonnets spiraux seulement, parce que les filets intercalaires sont moins sail- lants. C’est une espèce beaucoup plus trapue que 2. vendæense, de l'Hettangien ; ses tours sont plus con- vexes, ses sutures sont plus fortement rainurées, ce qui permet aisément de la distinguer de l’autre coquille, même quand elle ne semble porter — comme elle — que trois cordonnets granuleux. Quant à P. Boulei, ci-dessus séparé de P. vendæense, c’est une coquille à tours plans et à quatre rangs de granulations, qu’on ne peut confondre avec celle-ci, malgré qu’elle ait le même angle apical. J'ai déjà précédemment signalé que P. suturatum s’écarte de ?. precatorium DEsz., non seulement par son galbe beaucoup plus trapu, mais encore des tours moins convexes, et par ses sutures plus largement canaliculées ; en outre, l’ornementation est certainement différente chez ces deux espèces. En résumé, la séparation proposée pour P. suturatum est à maintenir définitivement Localité. — Saïint-Cyr-en-Talmondois, type figuré (pl. IL fig. 51-52) ; plésiotype figuré (pl. IL, fig. 18-19) à trois rangées principales de granulations ; tous deux sont de la coll. Chartron. — Charmou- thien. PROCERITHIUM SUBRETICULATUM (» OrgB1GNY) PI. II, fig. 16-17. 1833. Cerithium reticulatum Desr. Mém. Soc. linn. Norm., t. VI, p. 208, pl. x1, fig. 38-39 (non Monrr.). 1850. — - subreticulatum D'Ors. Prod. I, p. 232, no 113,8c ét. 1869. — reticulatum Dumorr. Et. pal. Bass. Rhône, t. III, p. 254, pl. xxix, fig. 2-8. 1906. Procerithium subreticulatum Cossm. Essais Pal. comp., t. VII. p. 25. 1908, — — Cossm. Charm. St-Cyr, p. 4, pl. 1, fig. 10-12. Taille moyenne ; forme assez trapue, turriculée, mésalioïde ; spire médiocrement allongée, à galbe conique, croissant régulièrement sous un angle apical de 30° envi- ron ; douze à quinze tours très convexes, dont la hauteur ne dépasse guère les deux cinquièmes de largeur, séparés par des sutures très profondes, rainurées, mais non canaliculées, ornés d’un réseau de sept à dix filets spiraux, inégalement épais, assez serrés, que croisent de nombreux plis d’accroissement curvilignes, formant avec ces filets un treillis très régulier à mailles oblongues, c’est-à-dire un peu plus larges que hautes,avec detrèsfines granulations à leur intersection. Dernier tour un peu inférieur au tiers de la hauteur totale, subanguleux ou presque arrondi à la périphérie de la base sur laquelle cesse subitement l’ornementation remplacée par de très fines stries concentriqueset par des accroissements encore plus fins, jusqu’au cou qui est très court. Ouverture presque arrondie, à péristome continu, munie d’une très faible sinuosité basale ; labre incurvé ; columelle lisse et excavée ; bord columellaire calleux et appli- qué sur la base, mais un peu détaché en avant. Dimensions. — Longueur probable : 23 mm. ; diamètre basal : 9 mm. Spécimen plus étroit : 18 mm. sur 5,5 mm. 48 Maurice COSSMANN Rapports et différences. — Bien que Delongchamps aït classé C. reticulatum dans le Toarcien de Curcy, d'Orbigny l’a ramené dans le Charmouthien en corrigeant le double emploi de nomenclature qui avait échappé à l’auteur de l'espèce. Les spécimens de la Vendée, comme aussi celui de la Haute- Saône, semblent bien répondre à la diagnose et à la figure originales, quoiqu'ils atteignent une taille bien supérieure ; Deslongchamps n’a cependant pas signalé les granules de l’ornementation, mais ils sont représentés sur la figure ; d'autre part, cet auteur n’a pas indiqué que la base est beaucoup plus finement striée que la spire, sans granules ni stries d’accroissement bien visibles. Enfin, la figure pu- bliée par Dumortier a été faite d’après un individu dont les plis sont très marqués et dont les filets sont moins nombreux ; il n’est donc pas bien certain que ce soit la même espèce. J'ai eu les spéci- mens sous les yeux, ils sont engagés dans la gangue et peu déterminables ; ils semblent, en tous cas, bien plus trapus que le type de Deslongchamps ; ceux de St-Bonnet sont en meilleur état et y ressem- blent davantage. Le plésiotype de la Haute-Saône, dont l'ouverture est presque intacte, confirme bien le classement que j'avais pressenti pour cette espèce, d’après la seule inspection de la figure de Deslongchamps; mais son ornementation peu perlée et sa forme mésalioïde lui assignent une place tout à fait à part dans le genre Procerithium. Ses tours sont d’ailleurs plus convexes que ceux de P. plocophorum, et son ornementation est beaucoup moins nettement treillissée que celle de P. suturatum dont les sutures canaliculées ont un tout autre aspect. P. potamidulum, qui a presque la même galbe, possède beau- coup moins de cordons spiraux, avec descôtes axiales plus nettement marquées. Localités. — Saint-Cyr-en-Talmondois, plésiotype (pl. IX, fig. 16-15), coll. Chartron. Ménétreux (Haute-Saône), plésiotype à ouverture presque intacte, coll. du Musée de Dijon. Longraye, coll. de ‘Ecole des Mines. Curcy, Landes (Calvados), coll. Deslongchamps. Montceindre, coll. du Muséum de Lyon ; Ambérieux, St-Julien (fide Dumortier). — Charmouthien. PROCERITHIUM (?) MATHILDIATUM n. sp. PI. IL, fig. 51-54 et pl. IX, fig. 3-4. Taille assez grande ; forme mésalioïde, quoique turriculée; spire longue, non étagée, plutôt imbriquée en avant, angle apical de 20° environ ; tours assez nombreux, peu convexes, subanguleux vers le tiers antérieur de leur hauteur qui n’atteint que la moitié de leur largeur ; sutures fines, non canaliculées, quoique bien visibles ; ornementation participant à la fois de celle des Procerithium et de celle des Mathildia, composée de trois chainettes spirales de crénelures ou granulations serrées ; la plus saillante est la rangée antérieure qui coïncide avec l'angle précité, et elle porte des crénelures ; les deux autres rangées de granulations divisent inégalement la région déclive comprise entre cet angle et la suture inférieure ; enfin, entre cet angie et la suture supérieure, il existe, — sur les derniers tours — un quatrième cordon lisse qui se réduit d’abord à un simple bourrelet voisin de la suture et qui s’en écarte peu à peu pour se rapprocher de l'angle; l’ornementation axiale se compose de trois fines lamelles d’aceroissement, incurvées, beaucoup plus serrées que les crénelures et surtout que les granulations des rangées spirales, mieux visibles dans les intervalles de ces rangées. Dernier tour supérieur au quart de la hauteur totale, arrondi à la base qui porte, outre le cordon périphérique, huit à dix cordonnets concentriques, avec de fines lamelles rayonnantes dans leurs interstices. Ouverture complètement arrondie, à peine sinueuse sur son contour supérieur ; labre peu sinueux, presque vertical ; columelle excavée, lisse, calleuse ; bord columellaire hermétiquement appliqué sur la base. Dimensions. — Longueur probable : 32 mm. ; diamètre basal : 13 mm. CERITHIACEA JURASSIQUES 49 Rapports et différences. — Aucune des espèces décrites par Eudes Deslongchamps ne présente ce galbe imbriqué ni cette élégante ornementation ; la forme de son ouverture et la disposition de son ‘ornementation ne permettent pas de la rapporter au genre Mathildia, bien qu’elle y ressemble par ses lamelles et ses tours imbriqués. C’est un Procerithium à ouverture très holostome, qui prend place dans le voisinage de P. dimorphospira, mais qui s’en écarte par son angle apical moins ouvert et constant ; les derniers tours de P. mathildiatum n’ont aucune analogie avec ceux de l’espèce ci-après décrite, bien que les premiers tours soient à peu près pareils. Comme il y a trois individus identiques de cette espèce, je ne puis admettre qu’elle se confonde avec l’autre. Localités. — Fontaine-Etoupefour, cotypes (pl. II. fig. 51-54), coll. Piette, comm. par M. Fischer ; Landes (pl. IX, fig. 3-4), coll. d'Orbigny. — Charmouthien. PROCERITHIUM (?) DIMORPHOSPIRA n. sp. PI, IL, fig. 59-60. Taille assez grande ; forme turriculée, étroite dans son ensemble; spire polygyrée, dimorphe, d’abord trochoïde sous un angle apical de 40° qui se réduit peu à peu à 20° degrés et même à 18°, de sorte que le galbe des derniers tours est presque cylindracé ; 18 à 20 tours plans, imbriqués en avant, dont la hauteur finit par égaler la moitié de la largeur, séparés par des sutures finement rainurées ; ornementation composée de quatre chainettes spirales de granulations inéquidistantes, la rangée antérieure — qui forme l’angle imbriqué des premiers tours — étant toujours plus écartée et plus saillante que les trois autres. Bientôt les granulations de cette rangée s’effacent, et elle se réduit à un bourrelet obtus et lisse qui limite la rampe arrondie par laquelle chaque tour se relie au suivant ; de nombreux plis d’accroissement, incurvés et très serrés, s'étendent d’une suture à l’autre et forment des faisceaux peu proéminents qui correspondent à peu près aux granulations des rangées spirales. Dernier tour presque égal au quart de la longueur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est convexe et ornée de huit ou neuf cordonnets concentriques, inégaux, inéquidistants, jusqu'au cou qui est très court ; région ombilicale excavée et imperforée. Ouverture peu élevée, arrondie, holostome en avant où son contour fait seulement une légère sinuosité avant de se raccorder avec le bord columellaire ; columelle excavée ; labre incurvé en arrière, faiblement proéminent en avant, bord columellaire calleux sur la région pariétale, détaché et réfléchi sur le cou. Dimensions. — Longueur : 33 mm. ; diamètre basal : 7,5 mm. Rapports et différences. — Sauf le dimorphisme tout à fait anormal de la spire, cette coquille à bien l’ouverture et l’'ornementation d'un Procerithium ; elle ressemble même un peu, par quelques-uns de ses caractères à P. potamidulum C., de l'Hettangien ; mais ses tours imbriqués et son galbe cylindracé l'en écartent complètement, comme aussi de toutes les autres espèces à quatre ou cinq rangées de granulations (P. quadriseriatum Desz., P. quinquegranosum C., etc.….). P. precatorium DEsL. — qui est également très étroit — n'est pas dimorphe, et surtout ses granulations s’alignent pour former des costules axiales, ce qui n’a jamais lieu chez P. dimorphospira : on ne peut donc admettre que ce soit une variété ou une monstruosité de l’autre espèce charmouthienne. Localités. — May, unique (pl. IL, fig. 59-60), recueilli par Carabeuf et communiqué par M. Bigot; Fontaine-Etoupefour, un spécimen usé et douteux, ma collection. — Charmouthien. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XIX. — 21. Mémoire N° 46. — 7. 5o Maurice COSSMANN PROCERITHIUM QUADRISERIATUM [DEesconccnamps] PI. III, fig. 20-24. 1842. Cerithium quadriseriatum Desr. Mém. Soc. linn. Norm., t. VII, p. 205, pl. x1, fig. 29-30. 1859. — — D'Or. Prod., I, p. 271, 10e ét., no 292. Taille moyenne; forme étroite, cylindracée, turriculée ; spire longue, à galbe conique et subulé, croissant régulièrement sous un angle apical de 12° ; tours nombreux, presque plans, séparés par des sutures profondément rainurées, au fond desquelles on aperçoit un petit filet spiral ; ornementation composée de quatre rangées inéqui- distantes de granulations arrondies qui se relient dans le sens axial en formant plus ou moins nettement des costules arquées ; les deux chaïnettes inférieures sont toujours plus rapprochées, elles sont même à peu près soudées ensemble sur les premiers tours ; les granules de la chaînette supérieure sont un peu plus gros et plus saillants ; cette chainette et celle du milieu sont séparées entre elles et des deux autres par des inter- valles ayant presque la même largeur. Dernier tour à peu près égal au quart de la hauteur totale, muni d’un cinquième cordon périphérique contre lequel cessent les costules reliant les granulations ; base déclive, excavée vers le cou, ornée d’un filet spiral et lisse, à quelque distance du cordon périphérique, et de deux ou trois filets beaucoup plus obsolètes vers le cou ; les interstices paraissent finement décussés par des stries rayonnantes. Ouverture... Dimensions. — Longueur : 17 mm. ; diamètre : 3 1/4 mm. Rapports et différences. — Le plésiotype ancestral ci-dessus décrit me paraît extrêmement voisin de la forme typique du Bajocien, autant que je puis en juger par la figure et la diagnose publiées par Deslongchamps ; la seule différence, c’est que les cordons du type ont été indiqués comme équidis- tants, et que l’auteur n’a pas fait mention du filet sutural ; dans ces conditions, je ne crois pas devoir séparer la forme liasienne de P. quadriseriatum. On trouve, dans le même gisement du Charmouthien, un autre Procerithium à tours plus convexes et à cordonnets plus nombreux (P. precatorium) ; notre fossile en diffère beaucoup plus que de la forme bajocienne. Localités. — May, plésiotypes (pl. HIT, fig. 20-24), coll. Terquem, à l'Ecole des Mines. — Char- mouthien. Les Moutiers, près Bayeux, d’après Deslongchamps.— Bajocien. PROCERITHIUM CLAVULUS [DesconccHAMps] PI. III, fig. 44-45. 1842. Cerithium triseriatum Desr. Mém. Soc. linn. Norm., NII, pl. 206, p. x1, fig. 31-32. 1842. Cerithium clavulus Des. Mém. Soc. linn. Norm., VII, p. 207, pl. xx, fig. 33-3#. 1850. — — D'Or. Prod., I, p. 272, 10e ét., n° 194. 1850. Cerithium triseriatum D'Onrs. Prod., I, p. 272, 10e ét., n° 293. Taille petite; forme turriculée, conique ; spire médiocrement allongée, croissant régulièrement sous un angle apical de 16° environ; tours nombreux, presque plans,. dont la hauteur ne dépasse guère le tiers de la largeur, séparés par des sutures assez profondes, ornés de trois cordons inégaux de granulations, dans le sens spiral ; celui du milieu est plus petit et moins perlé que les deux autres, ou plutôt ses granulations sont plus oblongues et moins saillantes ; néanmoins l’ensemble forme des costules CERITHIACEA JURASSIQUES 57 axiales assez régulières, serrées et épaisses, qui ne se succèdent pas d’un tour à l’autre. Dernier tour relativement peu élevé, arqué à la périphérie de la base qui est déclive, peu convexe, imperforée, ornée de fines stries concentriques, les costules cessant complètement à la périphérie. Ouverture subquadrangulaire ; columelle bordée par une lèvre un peu calleuse. Dimensions. — Longueur probable : 10 mm. ; diamètre basal : 2,5 mm. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue par ses tours plans et par ses trois cordons inégaux, tandis que P. quadriseriatum en possède quatre ; quant à P. triseriatum Desz., il semble que c’est une variété plus trapue, à trois rangées égales de granulations, Les différences que Deslongchamps à cru voir dans la forme de l’ouverture n'existent pas en réalité, puisque l'apparence d’un canal est due à la mutilation du péristome qui est simplement sinueux à la base chez tous les Procerithium ; l'ornementation ne rappelle nullement celle de Xystrella, puisqu'elle n’est pas muriquée. En résumé, Deslongchamps ayant lui-même hésité à séparer Cer. clavulus et Cer. triseriatum qu'il considérait comme des variétés d’une même espèce, et la seconde forme ayant été perdue, jeles réunis sous le nom de la première dont le type a été du moins conservé. Localité. — Les Moutiers, type (pl. II, fig. 44-45) coll. Deslongchamps, communiqué par M. Bigot. — Bajocien. PROCERITHIUM COUZONENSE |Ricxe] PI. II, fig. 23-24. 1904. Cerithium couzonense Ricue. Et, strat. Mont d'or lyonn., p. 88, pl. 11. 1905. Procerithium couzonense Rice, Rectif. Ann. Univ. Lyon, fig. 6. Taille moyenne; forme cylindracée, très étroite, subulée ; spire longue, croissant régulièrement sous un angle apical de 12° environ, tours nombreux, presque plans, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures très profondes, quoique dépourvues de rampe spirale ; l’ornementation se compose de quatre cordons spiraux, constitués par des séries de granules unis par de petits funicules axiaux qui forment avec les cordons un treillis peu apparent. Dernier tour peu élevé, arqué à la périphérie de la base qui est peu convexe, et qui parait ornée de quatre à six cordons lisses. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 16 mm. ; diamètre basal : 4 mm. Rapp. et différences. — M. Riche a comparé son'espèce à une coquille bajocienne d'Angleterre, que M. Hudleston a figurée dans sa Monographie (pl. 1x, fig. 3) sans lui attribuer de nom spécifique ; toutefois cette dernière paraît — peut-être par suite de l’usure — avoir les tours plus treillissés et moins granuleux que chez la coquille lyonnaise; il est bien difficile de se faire une opinion très certaine d’après la comparaison de lithographies représentant un échantillon très défectueux, le grossissement ayant pu être exagéré par le dessinateur. En tous cas, les deux formes semblent bien appartenir au genre Procerithium à cause du système de l’ornementation, car l'ouverture fait défaut ; mais P. couzonense se distingue de P. quinquegranosum, de l'Hettangien, par le moindre nombre de ses cordonnets granuleux et par ses côtes axiales bien moins apparentes ; à ce dernier point de vue, l'espèce lyonnaise ressemblerait plus à P. precatorium, du Lias moyen, ainsi que par sa forme étroite; mais le nombre de ses cordons spiraux est bien moindre et ils sont plus égaux entre eux. Quant à P. subreticulatum, il a un tout autre aspect, et surtout son galbe est beaucoup plus trapu, Localité. — Couzon, dans le calcaire à Bryozoaires, rare ; cotvpes figurés (pl. IX, fig. 23-24), coll. Riche. — Bajocien. 52 MAURICE COSSMANN PROCERITHIUM BULIMOIDES |[DEsconccxamrs| Fig. 16. 4842. Cerithium bulimoides Drsi. Mém. Soc. linn. Norm., p. 209, pl. xx, fig. 40-41. 1842. Cerithium pupilla Des. Ibid., p. 204, pl. xr, fig. 22-23. 1850. — p'Ors. Prod., I, p. 302, 11e ét, no 4119. 1850. Cerithium bulimoides D'Ors. Ibid., p. 303, 11e ét., no 120. 1885. — Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 84. « N°16. C. pupilla. Coquille extrêmement petite, cylindrique, turriculée, pointue ; tours de spire arrondis, striés transversalement ; base très oblique, striée ; ouverture petite, ovale, à grand diæmètre longitudinal ; canal presque nul. » « N°23. C. bulimoides. Coquille très petite, allongée, turriculée ; tours de spire arrondis, striés transversalement et ornés de côtes longitudinales, droites; base oblique, à stries transversales ; ouverture presque ronde ; columelle bordée par la lèvre gauche, canal nul. » Les deux diagnoses de Deslongchamps sont à peu près semblables dans leurs termes essentiels, et il est à penser que l'absence de côtes axiales sur la première n’est due qu’à l'usure et à la petite taille F1c.16.-Pro- cerithium des individus : elle pourrait donc n'être que le très jeune âge de la seconde, ainsi que je l’ai déjà suggéré en 1885, quand je les ai réunies sous le nom de la plus adulte. D'ailleurs, on n’en a jamais retrouvé d'exemplaires dans la roche de Luc ni dans la faunule d'Hérouvillette, recueillie par Schlumberger. Il en résulte que l'attribution géné- rique reste incertaine : D’après les figures originales, l'aspect est celui de petits Bittium sans varices à tours très convexes et à ouverture holostome ; mais le nombre des rangées spirales est assez grand pour le genre Procerithium s. str. D'autre part, je ne vois guère dans quel autre groupe on pourrait les placer; Deslongchamps a indiqué qu'ils pourraient être des ÆRissoidæ, ce qui paraît tout à fait improbable attendu que les seuls représentants de cette famille, pendant le Jurassique, ont le labre épaissi et bulimoides variqueux. Desz. À ; Localité. — Luc-sur-mer. — Bathonien. PROCERITHIUM OPPONENS |[BayLe] Fig. 17. 1850. Cerithium limæforme Mor, et Lyc. Moll. gr. coll., I, p. 30, pl. vu, fig. 2 (non Ræœmer). 1855. Cerithium exiguum Pierre. B. S. G. F., t. VII, p. 1097 (non Zekeri). 1880. Cerithium opponens BaxLe. Journ. Conch., XXNII, p. 245. 1885. Cerithium limæforme Cossu. Contr. ét. Bath.. p. 93, pl. xrv, fig. 36-40. « Coquille courte, pupiforme, dont les tours sont séparés par une suture profonde qui leur donne parfois l'aspect en gradins. L’ornementation se compose invariablement de trois séries spirales de granulations qui sont alignées de manière à simuler de petites costules obliques ; lorsque le test est frais, elles sont rondes et pointues, et la rangée inférieure se dédouble en un fin cordon qui domine la suture. La base du dernier tour, arrondie et courte, porte trois ou quatre cordons simples et concentriques. » F1c. 17. - Pro* Dimensions. — Longueur : 4,5 mm. ; diamètre : 1,75 mm. cerithium Rapports et différences. — Cette coquille est beaucoup plus courte et plus trapue ASE $ AYLE. que la forme typique de P. limæforme RœMER, du Séquanien de France et d'Allemagne ; en outre, son ornementation est un peu différente puisque le troisième cordonnet, celui du bas, se dédouble généralement au-dessus de la suture : j'ai indiqué ce détail dans un grossissement CERITHIACEA JURASSIQUES 53 (fig. 40), lorsque j'ai donné la seule figure qui ait été publiée de cette espèce pour les provenances de la France. La figure de la monographie de Morris et Lycett indique bien le galbe trapu de la coquille, mais elle ne reproduit pas nettement l’ornementation ; cependant il semble que l’avant-dernier tour de la seule vue dessinée du côté du dos est ornée de quatre cordons granuleux, dont la diagnose fait d’ailleurs cette mention «wich latter have sometimes an additional row of smaller granules betwe en them ». Chez Cer. quadricinctum'Morr. et Lyc., il y a quatre rangées égales de granulations, elles sont équidistantes ; en outre, la coquille a un galbe moins ventru que celui de l’autre espèce. Dans ces conditions, il semble légitime de reprendre pour cette coquille — qui n’est ni P. limæforme, ni P. quadricinctum — la dénomination que Piette lui avait attribuée sans la figurer, dans les premières listes des fossiles d'Eparcy, avec une diagnose de deux lignes: j'ai en effet vérifié, en 1885, que c'était bien la même espèce que dans le Calvados et en Angleterre. Malheureusement, le nom exiguum était préemployé et la correction en a été faite par Bayle, dans le Journal de Conchyliologie ; ce sera donc désormais Procerithium opponens. . Localités. — Luc, Hérouvillette, fide Cosmann. Eparcy, coll. Piette. — Bathonien. En: Angleterre, dans la grande Oolite de Minchinhampton. ; PROCERITHIUM MULTISTRIATUM |Prerre] PENNVIP Hp 1857. Cerith. multistriatum Pierre. B. S. G. F., (2), t. XIV, p. 554, pl. v, fig. 13. 1885. — Cossu. Contr. ét. Bath., p. 87. « Cette coquille, dont je ne possède qu’un seul individu, a le canal assez long, pres- que droit, les tours convexes et couverts transversalement de stries régulières. » Taille petite; forme turriculée, assez étroite; spire médiocrement longue, à galbe conique sous un angle spiral de 20°; tours nombreux, convexes, dont la hauteur égale environ la moitié de la largeur, séparés par des sutures finement rainurées, ornés d’une dizaine de filets spiraux qui sont peu saillants, parfois inégaux, très serrés en tous cas, etsur lesquels des stries curvilignes d'accroissement, excessivement fines, ne paraissent former aucunes granulations. Dernier tour probablement inférieur au quart de la hauteur totale, portant un ou deux plis variqueux et incurvés qui indiquent des arrêts de l'accroissement du labre, orné d'environ quinze filets qui se prolongent sur la base arrondie où les accroisse- ments deviennent sinueux, jusqu’au cou à peu près nul. Dimensions. — Longueur probable : 12 à 13 mm. ; diamètre basal: 4 mm. Rapports et différences. — L’ornementation de l'individu ci-dessus décrit correspond très exacte- ment à celle du type décrit et figuré, sous lenom Cerith. multistriatum, par Piette qui n'en avait qu’un fragment, sauf que notre plésiotype n’a pas le canal dessiné sur la figure de l'espèce, peut-être par suite d’une restauration préconçue. Ainsi que je l'ai précédemment indiqué, cette espèce repré- sente peut-être l’âge adulte de deux petites coquilles qu'on rencontre à Luc (C. pupilla et bulimoides DesL.), mais dont l'ouverture a été indiquée comme subdétachée. Quant à l'attribution de C. multis- triatum au genre Procerithium, elle me semble encore incertaine à cause de la différence de l'ornemen- tation ; mais la courbure des accroissements, bien semblable.à celle de Procerithium, écarte l'hypo- thèse de Loxonema ou de Promathildia. Localités. — Rinxent (Pas-de-Calais), unique (pl. VIL fig. 71), coll. Legay. — Bathonien inférieur. Eparcy (Aisne), non retrouvé, d’après Piette. — Bathonien moyen. 54 Maurice COSSMANN PROCERITHIUM ICAUNENSE n. sp. PI. II, fig. 25-27. Taille assez petite ; forme étroite, turriculée ; spire longue, croissant régulièrement sous un angle apical de 15 à 18°; tours nombreux, d’abord anguleux au sommet, puis arrondis, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur sur les individus non écrasés, séparés sur des sutures profondes, non rainurées, mais encadrées — sur les. premiers tours — de deux rampes en sens inverse ; ornementation composée de cos- tules axiales minces, d'abord arquées sur l'angle des premiers tours, puis courbées sur les tours convexes, et croisées par six ou sept cordonnets spiraux, plus serrés sur la rampe inférieure ; celui du milieu — d’abord plus saillant — forme l'angle des pre- miers tours qui s'atténue peu à peu; on ne distingue pas de granulations à leur inter- section, mais seulement de petites aspérités subnoduleuses, quand la surface n’est pas trop usée. Dernier tour très peu élevé, arrondi à la périphérie de la base qui est peu convexe et limitée par deux cordonnets subnoduleux; au delà, vers le centre, ily a seulement six ou sept cordonnets lisses, très serrés. Ouverture arrondie, paraissant un peu sinueuse sur son contour supérieur ; labre arqué, mince ; columelle excavée, lisse. Dimensions. — Longueur probable : 12 mm. ; diamètre basal : 3,5 mm. Rapports et différences. — On ne peut confondre cette espèce avec aucune de ses congénères an- cestrales, à cause de sa forme particulièrement étroite et de son ornementation treillissée; sa spire présente un caractère de dimorphisme qui me fait même douter que ce soit bien un Procerithium. Cependant, je ne vois aucun autre genre de Procerithidæ auquel on puisse rapporter ces échantil- lons argoviens ; d'autre part, il me paraît difficile de les classer dans le genre Promathildia dont les costules axiales ne sont jamais incurvées ni munies de nodosités à leur intersection avec les cordon- nets spiraux. Nous nous trouvons là en présence d’une de ces formes intermédiaires qui déconcertent les systèmes de classement et qui justifient le point d'interrogation. La nature ferrugineuse du gisement de ce fossile assez abondant a eu pôur conséquence de modifier dans de très larges limites l’aspect de l’ornementation des derniers tours ; l'espèce se reconnaît surtout à son galbe et à son dimorphisme. Localité. — Moulins-sur Noyers (Yonne), peu rare (pl. IL, fig. 25-27), recueilli par Dom Valette. — Oxfordien supérieur ou Argovien. PROCERITHIUM INSCULPTUM [BuvreniER] PI. III, fig. 28-33. 1850. Cerithium Glaucippe » Ors. Prod., Il, p. 11, n° 180, 14e ét. 1852. Cerithinm insculptum Buv. Stat. géol. Meuse, p. 40, pl. xxix, fig. 9. 1852. Cerithium Humbertinum Buv. 1bid., p. 41, pl. xxvinr, fig. 3 (s. nom. limæforme). 1854. Cerithium Glaucippe Correau. Moll. foss. Yonne, p. 42. « Petite espèce, un peu pupoiïde, dont les tours, légèrement saillants en gradins, sont ornés de six rangées alternes de gros et de petits tubercules ». Taille petite ; forme turriculée, variable selon l’âge de la coquille ; spire allongée, à galbe un peu pupoïdal au début, cylindracée à l’état adulte; tours nombreux, peu convexes, dont la hauteur atteint à p:ine la moitié de la largeur, séparés par des CERITHIACEA JURASSIQUES 55 sutures assez profondes et légèrement en gradins; cinq cordonnets spiraux et souvent un sixième beaucoup plus fin entre le troisième et le quatrième à partir du haut de chaque tour ; ils sont à peu près égaux et forment de fines granulations à l’intersection de côtes axiales très serrées, presque verticales, peu proéminentes. Dernier tour peu élevé, arrondi à la périphérie de la base qui est convexe, mais déprimée vers le cou très court, et ornée seulement de cordonnets spiraux non granuleux. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 13 mm. ; diamètre basal : 4,5 mm. Rapports et différences. — Bien que je n’aie pas vu l'ouverture intacte de cette espèce, je nhésite pas, d’après son ornementation, à la classer dans le genre Procerithiums. str. : ses plis granuleux, plus serrés encore que ceux de P. plocophorum, ne ressemblent guère aux côtes écartées des Rhabdocolpus; d’autre part, la brièveté du dernier tour indique que l'ouverture ne devait pas être élevée, et que sa forme plutôt arrondie s’écartait probablement de la forme ovale des coquilles de ce dernier sous- genre. D'ailleurs, à mesure qu'on s’élève dans la série des terrains jurassiques, on remarque qu'à défaut de la connaissance de l'ouverture, la séparation des Procerithium et des Rhabdocolpus devient de plus en plus incertaine d’après la seule inspection de l’aspect des tours de spire : il semble qu’il s’est produit là, tout au moins par l’ornementation, un phénomène de convergence dont nous ne sommes pas encore en état d'expliquer les causes. Quant à la dénomination choisie pour cette espèce, je me suis inspiré des règles en vertu desquelles on doit préférer — entre deux noms — celui qui a été accompagné d’une figure, d'autant plus que la diagnose du Prodrome de d’Orbigny était insuffisante pour caractériser l'espèce, tandis que la figure de l'Atlas de Buvignier, à part la restauration inexacte du canal cérithial, est assez fidèle. Il y a lieu d'y réunir aussi C. Humbertinum Buy. désigné à tort sur la légende de la planche xxvur sous le nom limæforme RŒMER. Localités. — Châtel-Censoir (Yonne), plésiotypes de C. Glaucippe d’après Cotteau (pl. II, fig. 28. 3x), coll. Peron au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. St-Mihiel, topotype (fig. 32-33) coll. Piette, communiqué par M. Fischer. Rauracien. PROCERITHIUM MICHAELENSE |[Buvicnrer] PI. III, fig. 46-50. 1852. Cerithium michaelense Buv. Stat. géol, Meuse, Atlas, p. 41, pl. xxvnr, fig. 30. Taille petite ; forme turriculée, conique ; spire un peu étagée, croissant lentement sous un angle apical de 30° en moyenne ; tours légèrement convexes, dont la hauteur égale à peu près la moitié de la largeur, faisant en arrière une saillie un peu arrondie au-dessus des sutures qui sont linéaires et faiblement ondulées par de très légers plissements axiaux dont on devine la trace obsolète sur chaque tour ; ornementation spirale formée de cinq ou six filets peu proéminents, très obscurément granuleux, dont deux un peu plus saillants divisent la hauteur en trois parties presque égales. Dernier tour supérieur au quart de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est peu convexe et qui semble entièrement lisse. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 12 mm. ; diamètre basal : 4,5 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est très indécise, parce que tous les spécimens que l’on en connaît jusqu’à présent ont la surface assez fruste etle dernier tour mutilé. J'ai hésité à la laisser dans les Procerithium s. str. parce que ses tours un peu en gradins ont une disposition qu'on n'observe guère chez les autres coquilles de ce groupe : il n'y a guère que les Paracerithium ou les Diatinostoma qui présentent de tels gradins, or P. michaelense s’en écarte absolument par tous ses autres caractères, et principalement par sa petite taille en ce qui concerne Diatinostoma. Quant aux espèces de la section Cosmocerithium, elles ont, sur chaque tour, une ornementation dimorphe et une dépression 56 Maurice COSSMANN antérieure qui n'existent pas dans ?. michaelense. Dans ces conditions, je préfère admettre provi- soirement cette coquille ambiguë dans le genre en question où on peut la rapprocher de P. potami- dulum Cossmanx, de l'Hettangien. Localité. — St-Mihiel, plésiotypes (pl. IL, fig. 46-50), coll. Piette, communiquée par M. Fischer. — Rauracien. PROCERITHIUM LIMÆFORME [RœMeERr| PI. III, fig. 39-42. 1836. Cerithium limæforme Ræœwrr. Verstein. Norddeutsch. Ool., p. 142, pl. xi, fig. 19. 1841. — — Gozpr. Petref. Germ., p. 32, pl. 173, fig. 17. 1850. — — D'Oxs. Prod., II, p.11, n° 467, {4e ét. 1852. — — Buy. Stat. géol. Meuse, Atlas, p. 41, pl. 1v, fig. 3. 1861. — — ErazLow. Leth. Brunt., p. 140, pl. xur, fig. 12%. 1878. — — STRUCKMANN. Umg. Hannover, p. 54. 1889. Bittium limæforme ne Loror. Moll. corall. Jura, p. 73, pl. 1x, fig. 12-15. RSR — _ DE Lorior. Moll. Séq. Tonnerre, p. 41, pl. 11, fig. 20-21. 1906. Procerithium limæforme Cossm. Essais Pal. Comp., livr. VII, p. 26. Taille petite; forme turriculée, pupoïde ; spire aiguë au sommet dont l’angle apical est d’abord de 25° et se réduit graduellement à 16° ; tours nombreux, plans, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, faiblement étagés au-dessus de la suture, ornés de trois côtes spirales et granuleuses, avec un filet lisse dans l’intervalle ; quelques individus portent une quatrième rangée de granulations, mais quand il y en a davantage, cet aspect est dû à ce que l’un ou plusieurs des filets intermédiaires deviennent granuleux; les granulations sont reliées entre elles, mais quoique alignées, elles ne forment pas de véritables costules continues dans le sens axial. Dernier tour peu élevé, très convexe à la base qui ne porte que des filets lisses. Ouverture courte et arrondie, sinueuse à la base. Dimensions. — Longueur probable : 10 mm. ; diamètre : 3,5 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est caractérisée par ses trois rangs de granulations et par ses filets lisses entre les rangs de granulations et aussi sur la base; les variétés à plus de 3 rangées de granulations se distinguent encore de Cosmocerithium Grandineum parce que ce dernier a le dimorphisme d’ornementation des Cosmocerithium (grosses granulations sur les rangées posté- rieures, petites en avant), et parce que les filets de la base ne sont pas lisses. D'autre part, 2. ins culptum est beaucoup plus élancé et a de véritables costules axiales. Je ne cite pas en synonymie les provenances du Coral-rag d'Angleterre parce qu'il y a incertitude, même de la part de M. Hudleston qui les a figurées (1881, Geol. Mag., dec. IL, vol. VID), et parce que la seule inspection des figures ne me permet pas de décider si ce sont des Procerithium ou des Cosmocerithium. En général, toutes les coquilles jurassiques ornées de rangées spirales de granulations ont été dénommées C. limæforme, jusque dans la grande Oolite ; il est bien certain quelles trois quarts de ces déterminations sont erronées ; mais la comparaison des individus ci-dessus décrits avec. ceux de Hanovre que n'a autrefois donnés Struckmann, me permet d'affirmer que c’est bien la même espèce séquanienne. Localités. — Tonnerre, plésiotypes (pl. I, fig. 39-42), coll. Peron au Muséum d'Histoire naturelle de Paris ; Bailly (Yonne), coll. Lambert ; Dampierre (Haute-Saône), coll. Maire ; Meuse (ide Buwvi- gnier). — Séquanien. En Suisse, dansle Jura bernois, ma coll. En Allemagne, Hoheneggelsen, ma coll. CERITHIACEA JURASSIQUES 57 PROCERITHIUM (?) ACOLPOPHORUM 7. sp. PI. III, fig. 34-38. Taille petite ; forme turriculée, conique, trapue; spire courte, croissant réguliè- rement sous un angle apical de 20° environ ; neuf ou dix tours à peine convexes, dont la hauteur dépasse les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures finement rainurées, que borde parfois en-dessus une très faible rampe déclive ; ornementation axiale totalement absente, il y a seulement quelques stries d’accroissement sinueuses et peu régulières ; l’ornementation spirale et très serrée consiste en une douzaine de filets inégaux sur quelques spécimens, très réguliers sur d’autres, quelquefois obtu- sément plissés en arrière par les accroissements. Dernier tour un peu supérieur au tiers de la hauteur totale, arrondi à la pér phérie de la base sur laquelle se prolonge l’ornementation spirale jusqu’au cou très court. Ouverture arrondie, à péristome mince, à peine sinueuse sur son contour antéro-supérieur ; labre un peu incurvé, faiblement proéminent en avant ; columelle excavée, peu calleuse ; bord columellaire mince et étroit, détaché de la région ombilicale qui est creusée par une étroite rainure imperforée, circonscrivant le cou chez les spécimens adultes. Dimensions. — Longueur : 3 mm. ; diamètre : 2 mm. Rapports et différences. — J'ai la plus grande hésitation à classer cette petite espèce dans les Procerithidæ ; cependant son ouverture est sinueuse à la base et ses stries d’accroissement ont bien la courbe de celles de Procerithium ; mais la rainure qui existe à la place de la région ombilicale m'inspire des doutes ; d’ailleurs, l'ornementation — exclusivement spirale et très serrée des tours de spire et de la base —ne ressemble guère à celle des autres espèces de ce genre. On retrouvera ci-après la même apparence chez une autre espèce non moins douteuse, mais plus cylindracée : l’une et l’autre pourraient bien appartenir à un nouveau groupe à créer, sur lequel je ne possède malheureusement pas assez de renseignements certains pour le caractériser quant à présent. Localités. — Cordebugles, cotypes (pl. IL, fig. 34-38), ma coll. ; Glos, ma coll. — Séquanien. PROCERITHIUM (?) MOLARIUM [pe Lortor] Fig. 18. 1874. Cerithium molarium DE Lorior. Mon. jur. sup. Boul., p. 72, pl. var, fig. 19. « Coquille allongée, turriculée, grêle. Spire composée de tours nombreux à peine légèrement convexes, séparés par des sutures peu distinctes, ornés de neuf à dix cordons spiraux très fins, simples, égaux entre eux, séparés par des intervalles à peu près égaux à eux-mêmes, dans lesquels se trouve parfois un petit filet à peine perceptible. Le dernier tour est convexe sur la base qui n’est point limitée par un angle distinct ; il porte de nombreux filets spiraux, analogues à ceux des autres tours, qui, vers la suture passent par-dessus quelques côtes transverses, faibles et courtes. Ouverture ovale, allongée; le canal n’est pas connu, il était Fic.18.— Proce- rithi Æ probablement court. » rithium mola rium DE Lorior. Dimensions. —« Longueur approximative donnée par l'angle, 18 mm.; diamètre du dernier tour : 5 mm.; hauteur des tours par rapport à Leur diamètre : ,62 ; angle spiral, 16° ». SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T,. XIX. — 22. MÉMOIRE x° 46, — 8. 58 Maurice COSSMANN Rapports et différences. — Les fragments que de Loriol a figurés ne permettent pas de préciser, d'une manière bien certaine, le classement générique de cette espèce, et les plésiotypes qui m'ont été communiqués sont dans un état défectueux, ce qui m’oblige à n’en joindre ici qu'un croquis. L’orne- mentation — presque exclusivement spirale — des tours de spire (avec quelques plis axiaux et incurvés vers la suture du dernier tour) me fait douter qu'il s'agisse réellement d’un Procerithium, attendu qu’on n’y distingue pas la moindre trace de granulations, et qu'il est rare qu'un Procerithium s. str. ait plus de six cordons granuleux. De Loriol a comparé son espèce à Exelissa Carabœæufi qui a en effet des plis axiaux très effacés'sur les derniers tours ; mais cette espèce a un galbe pupoïdal et très différent de la forme cylindracée de C. molarium ; en outre, l'ouverture est subdétachée chez les Exelissa, et non pas « ovale-allongée » comme l'indique de Loriol pour C. molarium. Il est bien possible que cette espèce appartienne au même groupe que P. ? multistriatum ci-dessus décrit ; mais on ne pourra caractériser ce groupe générique que quand on disposera d'échantillons mieux conservés. 1 Localités. — Moulin-Hubert, à Boulogne, fide de Loriol; plésiotype figuré, coll. du Musée de Boulogne. — Kimméridgien supérieur ou Virgulien. PROCERITHIUM (?) VIRGULINUM pe Lortor] PI. II, fig. 43. 1874. Cerithium virgulinum ve Lor. Mon. Jur. sup. Boul., p. 69, pl. vu, fig. 17-18. Taille assez petite ; forme turriculée, conique ; spire médiocrement allongée, aiguë au sommet, croissant très graduellement sous un angle apical de 18°; tours presque plans, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures peu distinctes quand le test n’est pas décortiqué ; sinon, les tours de spire semblent légèrement arrondis ; ornementation composée de trois séries spirales de granulations arrondies, les deux postérieures égales entre elles et assez saillantes, l’antérieure plus faible, se dédoublant parfois par une cordelette médiane et subgranuleuse. Dernier tour égal au quart de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est régu- lièrement convexe, imperforée au centre, et qui porte cinq ou six cordons très fins 1 , non granuleux. Ouverture arrondie, à péristome calleux, sinueuse à la base ; columelle excavée ; bord columellaire étalé sur la base. Dimensions. — Longueur probable, 10 mm.; diamètre basal, 3 mm. Rapports et différences.— Notre plésiotype n’est guère meilleur que le type figuré par de Loriol : son ornementation est en partie décortiquée, mais son ouverture est mieux conservée et elle ne montre aucune trace du canal mentionné dans la diagnose originale; c’est ce qui m'a permis de fixer le classement de cette espèce dans le genre Procerithium s. str. L'auteur a comparé son espèce à P. linæforme qui est plus pupoide et dont les rangées de granulations sont plus serrées, plus régulières. Il l'a aussi rapprochée de C. avenaceum Desz., du Kimméridgien de Honfleur, qui est une coquille peu nettement définie, mais qui paraît munie d'une bandelette plus saiïllante au-dessus de la suture. Localité. — Châtillon, plésiotype (pl. IL, fig. 43), coll. du Musée de Boulogne. — Kimméridgien supérieur ou Virgulien. PROCERITHIUM TRINODULE |Buv.| PI. II, fg. 53-54 et pl. IX, fig. 73-74. 1852. Cerithium trinodule Buv. Stat. géol. Meuse, Atlas, p. #1, pl. xxvu, fig. 24. 1866. - — Perrar.-B. SG: F.,2e1sér., t. XXTIT, p.493: 1866. — DE Lorio. Mon. port. Boul. p. 18, pl. 11, fig. 19. 1880. — Bzrake. Portland Rocks of England, p. 225. 1892. — Hupc. et Wizsox. Brit. jur. Gastr., p+ 97. CERITHIACEA JURASSIQUES 59 Taille assez petite; forme conique, un peu trapue; spire turriculée, aiguë au sommet, sous un angle apical de 18 à 20°; 13 ou 14 tours plans, dont la hauteur ne dépasse pas les deux cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures peu visibles quand leur surface n’est pas usée, ornés de trois rangées spirales de granulations qui se correspondent d'abord dans le sens axial sur les premiers tours, mais qui s’espacent ensuite et sont entremélées de filets spiraux beaucoup plus fins et lisses. Dernier tour très peu élevé, arrondi à la périphérie de la base sur laquelle se prolongent seulement les filets spiraux et lisses. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 15 mm. ; diamètre basal : 4 mm. Rapports et différences. — Ainsi que l’a fait remarquer de Loriol, les spécimens du Boulonnais diffèrent du type de Dammarie (Meuse) parce que les intervalles des trois cordons granuleux ne sont pas lisses ; mais il est probable que chez le type, cette ornementation intercalaire avait disparu par le fait de l'usure du test; en tous cas, les premiers tours sont exactement semblables. Si l’on compare cette espèce à P. limæforme Rœ. — qui est d’un niveau beaucoup moins élevé — on voit qu’elle s’en distingue par sa forme plus conique, à angle apical plus régulier, par ses sutures non étagées, et surtout par le dimorphisme de son ornementation spirale qui est plus mélangée vers les derniers tours. Localités. — Terlincthun, plésiotypes (pl. IL, fig. 53-54) coll. Lambert. Fort de la Crèche, individus un peu usés (pl. IX, fig. 73-74), même coll. Dammarie ( fide Buvignier). — Portlandien inférieur. Vandeuvre (Aube), coll. Lambert. — Portlandien supérieur. En Angleterre : Dorset Coast, fide Blake. PROCERITHIUM GRANICOSTATUM [BuvieniEr] Fig. 19. 1852. Cerithium granicostatum Buv. Stat. géol. Meuse, Atlas, p. 41, pl. xxvir, fig. 23. « Coquille turriculée, aiguë, à côtes longitudinales très fines, quelquefois flexueuses sur le dernier tour et coupées par des stries transverses au nombre de quatre ou cinq sur chaque tour; tours de spire presque plans; suture large et peu profonde ; bouche subquadrangulaire. » Dimensions. — Longueur 11 mm.; diamètre : 3 mm. Rapports et différences. — Cette coquille imparfaitement caractérisée paraît avoir à peu près les mêmes proportions que P. trinodule, du même niveau : elle ne s’en distinguerait donc que par ses 4 ou 5 rangées spirales de granulations, au lieu de 3, et par ses fines costules axiales qui sont plus nettement formées, tout au moins à la partie inférieure des derniers tours, si ce n’est pas dû à l'imagination du dessinateur. : Dans l’état de cet échantillon et d’après la seule inspection d’une figure, il nem'est lig-19-- Pro- e ithium pas possible d’en dire davantage sur son compte. Fou granmicosta- Localités. — Faïins, Avocourt (Meuse). — Portlandien. tum Buvr- GNIER. non PROCERITHIUM (Cosmocerithium) DUMORTIERI |MarriN] Fig. 20 ; et pl. XI, fig. 14. 1859. Cerithium Dumortiert: Marr. Infralias Côte-d'Or, p. 77, pl. 11, fig. 21-22. « Coquille turriculée, à spire allongée et à sommet aigu ; les treize ou quatorze tours qui la composent sont plats, ornés dans le sens de l’enroulement de 7 ou8 lignes Go Maurice COSSMANN fines, dont les deux inférieures — un peu plus fortes que les autres — déterminent un ruban en relief près de la suture ; et en travers, de huit à dix côtes saillantes, inclinées de gauche à droite, très marquées dans le jeune âge, et tendant à disparaître vers le neuvième ou le dixième tour ; bouche ovale, légèrement sinueuse en avant ; canal court ; columelle droite. » Dimensions. — Longueur : 14 mm. ; diamètre, 3 mm. ; hauteur relative du dernier tour : 0,17. Rapports et différences. — La figure a une certaine ressemblance avec certains Cérites du Bassin de Paris; toutefois le dessinateur n'y a indiqué aucune trace de canal, mais simplement un angle arrondi à la jonction de la columelle et du contour supérieur ; celle-ci est d’ailleurs plus incurvée que ne le laisserait croire la diagnose. D'autre part, l'ornementation telle que la reproduit le dessinateur, paraît se rapprocher Fic. 20 - Xa- beaucoup de celle du Cosmocerithium : les côtes, surtout sur les derniers tours, sont tosira Du- massées sur la bande en relief qui surmonte la suture postérieure de chaque tour, et mortieri la région antérieure est plane seulement, ornée de cordonnets spiraux ; il y a là un MARTIN dimorphisme qui ressemble à celui de l’'ornementation des Cosmocerithium du Batho- {Cerithium). nien. Mais lorsque j'ai eu communication — un peu tardive, il est vrai — du spécimen type de la coll. Dumortier (Muséum de Lyon), j'ai pu me convaincre que la figure n’a aucune exactitude : la coquille est presque cylindrique et il lui manque les derniers tours; son ornementation axiale consiste en costules un peu sinueuses, obliques, qui s'étendent d’une suture à l’autre et qui s’effacent seulement à la partie antérieure des derniers tours. C’est donc dans les Loxonematidæ qu'il faudra plutôt classer cette coquille ambiguë, probablement dans le groupe Xatosira qui est bien représenté dans le Lias. Localité. — Poleymieux (Rhône), unique (pl. XI, fig. 14), coll. du Muséum de Lyon. - Sinémurien. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) AMPHILOGUM n. sp.‘ PI. II, fig. 55. Taille moyenne ; forme étroite, turriculée, conique ; spire assez longue, subulée, croissant régulièrement sous un angle apical de 15 à 18° environ ; tours nombreux, plans, dont la hauteur égale les trois quarts de la largeur, séparés par des sutures rainurées et ondulées, ornés en avant de deux ou trois cordons granuleux, et, en arrière, de deux rangées de crénelures plus saillantes et plus écartées que les granu- lations, qui s’alignent pour former des costules axiales, inclinées obliquement mais en sens inverse des plis formés par les granulations antérieures. Dernier tour peu élevé, caréné à la périphérie de la base qui est peu convexe et peu ornée. Ouverture. Dimensions. — Longueur probable : 20 mm. ; diamètre basal : 5 mm. Rapports et différences. — Bien que le spécimen ci-dessus décrit soit dans un état de conservation assez fruste, il me paraît intéressant de le signaler parce que, d'après l’ornementation divisée en deux séries sur chaque tour, il paraît être le premier représentant de la section des Cosmocerithium que nous ne connaissions jusqu'ici qu'à dater de l'époque bathonienne. Il est probable que cette section s’est détachée, dès le Lias, du rameau principal Procerithium, par suite de l’exagération des rangées inférieures de l’ornementation spirale, l'ouverture n'ayant pas subi de modifications appa- rentes. En tout cas, ?. amphilogum se distingue de ses descendants jurassiques par l'aspect brisé — ou contrarié en sens inverse — des costules qui -ornent les deux séries spirales ; au lieu d’être à peu près droites comme chez les formes bathoniennes, elles forment iciun coude arqué, très visible malgré l’état d'usure de la surface de l’échantillon-type. Aucun Procerithium s. s. de l'Hettangien ne présente cet aspect caractéristique. (1) Etym. : auotoyos douteux. CERITHIACEA JURASSIQUES GI Deslongchamps a décrit, sous le nom Cerithium ziczac, une coquille du Charmoutien du Calvados que l’on pourrait peut-être rapprocher de la nôtre à cause de ses plis axiaux en chevrons ; mais elle n’a que trois carènes spirales, non crénelées ni granuleuses, et celle du milieu est la plus saiïllante : il est probable que c’est un Promathildia qu’on trouvera ci-après. Loçalité. — May (pl. IL, fig. 55); coll. Terquem à l’Ecole des Mines. — Charmouthien. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) STENOGYRATUM n. sp. PI. IUT, fig. 58-60. Taille moyenne; forme conique, turriculée, subulée ; spire assez longue, croissant lentement sous un angle apical d'environ 20° ; tours plans, extrêmement étroits, dont la hauteur atteint à peine le tiers de la largeur, séparés par des sutures peu profondes et marquées d'un filet lisse ; ornementation variable, composée de quatre cordons spiraux, dont l’avant-dernier, vers le bas, est plus mince que les trois autres et se confond parfois avec le cordon suprasutural ; il y a aussi d’autres filets plus minces, qui remplissent quelques intervalles, de sorte que l’aspect est très serré ; tous sont croisés par des costules axiales épaisses, non moins rapprochées que les cordons qui y forment des crénelures oblongues et parfois tranchantes; entre le cordonnet antérieur et le filet qui marque la suture, il y a une dépression subcanaliculée et assez large au fond de laquelle on aperçoit un — rarement deux — filets non crénelés. Dernier tour très peu élevé, arqué à la périphérie de la base dont il est séparé par trois petites carènes lisses, et qui porte en outre une dizaine de filets concentriques, fins et serrés, sur sa surface à peine convexe. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 17 mm. ; diamètre basal : 5 mm. Rapports et différences. — Bien que les crénelures occupent, sur chaque tour, la presque totalité de la hauteur et que la dépression antérieure se’réduise à une rainure parfois peu distincte, je n’hésite pas à placer cette espèce dans la section Cosmocerithium où elle occupe une place à part, non seulement à cause de ces caractères un peu spécialisés, mais aussi à cause de la faible hauteur de ses tours de spire, inférieure même à celle de P. Nysti; les côtes axiales sont aussi plus nombreuses et plus serrées chez ce précurseur bajocien des espèces bathoniennes. Du côté ancestral, P. stenogyratum s’écarte de P. amphilogum par l'absence d'ornementation axiale sur la région antérieure de chaque tour, par le peu de hauteur de ceux-ci, et, en outre, par sa forme beaucoup plus trapue, à tel point que si P. amphilogum est réellement un Cosmocerithium, il n'appartient pas au même phylum que P. stenogyratum. Localité. — May, cotypes (pl. II, fig. 58-60), recueillis par Carabeuf, et communiqués par M. Bigot. :— Bajocien inférieur. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) NYSTI [D’ArcHIAcC] PI. III, fig. 61-62. 1843. Cerithium Nysti D'Arcon. M. S. G. F., (I), t. V, p. 38%, pl. xxxr, fig. 7. 1850. — — D'Ors. Prod., t. I, p. 303, no 123. 1857. — — Prerre. B: S. F. G:, (2), € XN, p. 553 [non pl: vur, fig. 4]. 1857. — rupticostatum Pierre. 1bid., p. 550, pl. v, fig. 26. 1857... — bigranuliferum. Pierre, /bid. fig. 27. 1885. — Nysti. Cossm. Contrib. ét Bath., p. 87, pl. v, fig. 20-22. 1885. — granulatocostatum Cossm. Ibid., p. 85, pl. xv, fig. 18-29 (non Muxsr.). 1906. Cosmocerithium Nysti. Cossm. Essais Pal. comp, t. VIL. p. 26, pl. vin, fig. 15-16. Taille moyenne, forme turriculée, plus ou moins étroite ; spire pointue, à galbe 62 Maurice COSSMANN conique, sous un angle apical de 20 à 22; 16 à 18 tours environ, non arrondis, dont la hauteur ne dépasse guère le tiers de la largeur, séparés par des sutures peu dis- tinctes à la partie supérieure d’une large dépression qui occupe la partie antérieure de chaque tour, tandis que la région postérieure forme une saillie crénelée par une vingtaine de côtes axiales, droites, à peu près égales à leurs interstices, subitement interrompues sur la région antérieure qui n’occupe que les deux cinquièmes de la hauteur; l’ornementation spirale se compose de quatre cordonnets équidistants sur la région crénelée, et de deux filets perlés et inégaux sur la dépression antérieure, le filet sutural plus saillant que l’autre qui se dédouble parfois. Dernier tour peu élevé, arrondi à la périphérie de la base qui est excavée contre le cou et qui porte seulement des filets concentriques assez serrés et HR SAUE peu à peu de la périphérie au cou. Dimensions. — Longueur : 18 à 22 mm. ; diamètre basal : 4 mm. Rapports et différences. — Cette espèce n’a pas été bien interprétée par Piette qui a figuré sous ce nom une coquille que je comparerais plutôt à C. Betulæ, tandis qu'il a donné les noms rupticostatum et bigranuliferum à des spécimens qui paraissent se rapporter à C. Nysti, autant qu'on peut en juger d’après des figures imparfaites. P. Nysti n’est pas aussi variable que je le croyais autrefois parce que j'y confondais des échantillons qui appartiennent à C. Bouchardi, coquille plus étroite dont les crénelures se changent en nodosités sur les derniers tours. Ce sont également les échantillons boulonnais de cette espèce que j'ai autrefois confondus avec C. granulatocostatum. La séparation de la section Cosmocerithium pour les Procerithium à crénelures postérieures, me paraît de plus en plus justifiée par la disposition du cou qui est bien isolé de la base excavée. Malheureusement l’ou- verture de ce génotype est toujours incomplète. Localités. — Eparcy, très commun; plésiotypes (pl. IL, fig. 61-62), ma coll. — Bathonien moyen. Dans le Pas-de-Calais, Hydrequent, rare, coll. Legay. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) HOSPITII [P1ETTE| PI. II, fig. 72-73. 1855. Cerithium hospitii Pierre B. S. G. F., (2), t. XII, p. 1122. 1885. — Cossu. Contrib. ét. Bath., p. 89, pl. xvur, fig. 9-10. Taille petite; forme étroite, turriculée ; spire à ornementation dimorphe, croissant assez régulièrement sous un angle apical de 15° environ; premiers tours ornés de côtes axiales indécises, formées par deux rangées de nodosités qui se correspondent et que traversent plusieurs filets spiraux; la région antérieure de chaque tour est excavée et sillonnée de deux ou trois autres filets spiraux; mais les côtes axiales s’effacent gra- duellement, les filets se multiplient, la dépression antérieure — moins profondément excavée — se garnit de petits plis obliques d’accroissement, de sorte que chaque teur porte trois ou quatre rangées de granulations sur la région inférieure, plate et sail- lante, et trois filets beaucoup plus finement perlés sur la région antérieure et déprimée; quoique les granulations ne s’alignent pas très exactement, il en résulte néanmoins deux séries de plis axiaux, obliquement inclinées en sens inverse. Dernier tour peu élevé, arrondi à la base sur laquelle persistent les cordons spiraux, treil- lissés par des accroissements sinueux. Ouverture. Dimensions. — Longueur probable : ro mm.; diamètre 3,5 mm. Rapports et différences. — Quoique très voisine de P. Nysti, cette espèce (ou mutation provenant CERITHIACEA JURASSIQUES 63 d’un niveau un peu supérieur) s’en distingue par le dimorphisme de ses tours de spire, par son galbe moins régulièrement conique et plus étroit, par ses derniers tours divisés en deux régions moins inégalement ornées et plus uniformément granuleuses. Si on la compare à P. Betulæ D'Ors., on trouve que ce dernier a, au contraire, la région postérieure moins large que la dépressiou antérieure, et que les plis axiaux sont plus nettement bifurqués sur cette dépression, de sorte qu'il en résulte un aspect d’'ornementation bien différent. Néanmoins, comme ?. hospitii est toujours à l’état de type unique, nous ne l’aurions séparé que comme mutation de P. Nysti dont il se rapproche plus que de l’autre coquille, si nous ne nous étions trouvé en présence d’une espèce déjà faite et déjà maintenue en 1885. Localité. — Rumigny, type figuré (pl. IL, fig. 32-73), coll. Piette, communiqué par M. Fischer. — Bathonien supérieur. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) BOUCHARDI |[PIETTE]| PI, I, fig. 56. 1857. Cer. Bouchardi Pierre. B. S. G. F., (2), t. XIV, p. 550, pl. v, fig. 25. 1885. _— Cossu. Contrib. ét. Bath., p. 99. « Coquille turriculée, allongée, transversalement siriée, ornée de stries transver- sales et de crénulations qui se prolongent sous forme de côtes. Hauteur : 15 millimètres. Elle gît dans les calcaires blancs du bois d’Éparcy. Rare. » Taille moyenne; forme très étroite; spire longue, à galbe conique sous un angle de 15 à 20°; tours nombreux, excavés en avant, convexes en arrière, dont la hauteur égale la moitié de la largeur; ornementation variant selon l’âge de l'individu, d’abord composée de dix filets spiraux et serrés, crénelés sur la moitié inférieure de chaque tour par de nombreuses costules axiales et un peu obliques, épaisses et serrées, qui ne se prolongent pas sur la région antérieure et excavée où les filets sont seulement perlés. Puis les costules s’écartent peu à peu, grossissent et se transforment en nodosités courtes sur les derniers tours, tandis que les filets persistent finement granuleux en avant. Dernier tour subanguleux à la périphérie de la base convexe qui porte cinq cordonnets spiraux, avec les filets intercalaires. Dimensions. — Longueur probable : 23 mm. ; diamètre : 7 mm. Rapports et différences. — Bien que la diagnose originale soit très sommaire et que la figure publiée par Piette soit très incomplète, on peut reconstituer suflisamment l'espèce d’après l'individu que j'ai sous les yeux et qui présente un caractère tout particulier de dimorphisme dans son orne- mentation, tandis que, chez la plupart des autres Cosmocerithium, les crénelures inférieures de chaque tour persistent plus régulièrement jusqu'au dernier. Sa forme étroite permet aussi de le distinguer assez facilement de P. Nysti et P. Betulæ : je l'avais confondu avec la première de ces deux espèces dans mon-mémoire sur les Gastropodes bathoniens (1885). Localités. — Eparcy, néotype (pl. IH, fig. 56), coll. du Musée de Dijon; ma coll. — Bathonien moyen. PROCERITHIUM (Cosmocerithiun) BETULÆ |p ORrBIGNY] PI. IIT, fig. 68-70. 1849. Cerithium Brongniarti v'Arou. M. S. G. F., (1),t. V. p. 383, pl. xxxi, fig. 2 (non MicaeLorri). 1850. — Betulæ »'Ors. Prod., t. 1, p. 303, n° 125. 1857. _— Nysti Pierre, B. S. G. F., (2), t. XIV, pl. van, fig. 1. 1885. — Betulæ Cossm. Contr. ét. Bath., p. 90, pl. v, fig. 23-24. 1906. Cosmocerithium Betulæ Cossm, Essais Pal. comp., t. VII, p. 26, pl.1x, fig. 9. Taille au-dessous de la moyenne: forme turriculée, assez étroite ; spire médiocre- 64 ® Maurice COSSMANN ment allongée, à galbe légèrement conoïdal sous un angle apical d'environ 20° ; 10 à 12 tours presque plans, dont la hauteur n’atteint pas tout à fait la moitié de la largeur, séparés par des sutures bien marquées, non en gradins; l’ornementation se divise en deux régions : sur la région postérieure, un peu moins élevée que l’autre, deux cor- donnets spiraux, crénelés par de nombreuses costules axiales et droites ; sur la région antérienre, trois ou quatre filets (rarement cinq) plus minces et plus serrés que les cordonnets, croisés par de petits plis d’accroissement, généralement deux fois plus nombreux que les costules, obliques ou arqués, mais dont la bifurcation ou la corres- pondance aux costules n’est pas toujours très nettement visible, de sorte que la dis- tinction entre les deux régions de chaque tour, est facile à voir, quoique l’une des deux régions ne soit pas plus déprimée ni plus saillante que l’autre. Dernier tour à peu près égal au quart de la hauteur totale, arrondie à la base qui n’est que peu excavée vers le cou, et qui porte cinq gros filets lisses, équidistants et écartés. Ouverture arrondie ; columelle peu incurvée, recouverte par un bord calleux qui est bien appliqué sur la base. Dimensions. — Longueur, 11 mm.; diamètre total, 3 mm. Rapports et différences. — C. Brongniarti, dont le nom a été changé en C. Betulæ par d'Orbigny pour corriger un double emploi, a été séparé avec raison, par d’Archiac, de C. Nysti, son congénère très voisin, à cause des différences bien caractérisées que présente son ornementation, et parce qu'il ne parait pas y avoir de transition entre les deux : tandis que la région inférieure de chaque tour est la plus haute et porte le plus de cordons, chez P. Nysti, c’est au contraire l’antérieure qui est la plus large et qui a le plus de filets spiraux, chez ?P. Betulæ ; d'autre part, les costules axiales de P. Nysti s'arrêtent à la dépression antérieure et y sont remplacées par des rangs de perles qui ne forment pas des plis axiaux aussi nettement dédoublés que ceux de P. Betulæ dont les tours ne présentent ni saillie ni dépression comme chez l’autre espèce ; enfin, P. Betulæ est moins conique que 2. MNysti, son angle spiral est un peu moindre et décroît avec l’âge, sa base est moins excavée vers le cou et elle porte plus de filets équidistants, plus gros, plus espacés. Ces différences n’ont pas été très clairement exprimées sur les figures originales de l'ouvrage de d’Archiac, mais je me suis efforcé de les rendre bien visibles comparativement sur les grossissements que j'ai publiés en 1885. Piette n’a pas repris C. Brongniarti dans son étude des Cérites bathoniens de l’Aisne, mais il a figuré un spécimen de C. Nysti qui me paraît être plutôt un P. Betulæ ; d’ailleurs, cet auteur, qui avait lui-même dessiné les figures des planches de ce travail, n’a que très imparfaitement reproduit et à trop petite échelle les caractères de l’ornementation, de sorte que, sans le texte, d’ailleurs très som- maire, on ne pourrait le plus souvent reconnaître ses espèces. Dans la 7° livraison de mes « Essais de Pal. comp. », j'ai fait phototyper un plésiotype de LP. Betulæ qui ne provient pas du gisement typique, mais du Boulonnaïis ; néanmoins il me semble que les spécimens de cette provenance ne peuvent être rapportés qu'à l'espèce de l'Aisne, ainsi que je l'avais d’ailleurs indiquée en 1885. Localités. — Eparcy, commun ; néotypes (pl. III, fig. 68-70), ma coll. — Bathonien moyen. Dans le Pas-de-Calais, Hydrequent (rare), ma coll., coll. Legay. — Bathonien inférieur. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) ACESTE [D'ORBIGNY| PI. III, fig. 65-67. 1852. Cerithium Aceste D'Ors. Prod. I, p. 302, n° 113, Ile ét. 1885. — — Cossu. Contrib. ét. Bath., p. 92, pl. vi, flg. 44-45. 1906. Procerithium (Cosmocer.) Aceste Gosmm. Essaïs Pal. comp. livr. VII, p. 27. « Espèce voisine du C. Dufrenoyi, mais moins large et pourvue de 3 côtes inégales, presque treillissées partout ». CERITHIACEA JURASSIQUES 65 Taille petite ; forme conique, turriculée ; spire assez longue ; angle apical 20° ; envi- ron dix tours étroits, presque plans dans leur ensemble, dont la hauteur ne dépasse pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et même bordées d’une petite dépression à la partie antérieure de chaque tour ; ornementation composée d’une quinzaine de costules axiales, peu proéminentes, obliques, croisées par de pe- tites crêtes spirales qui forment des crénelures transverses à leur intersection; les deux crêtes inférieures sont plus saillantes et plus épaisses que les deux ou trois cor- dons de la région antérieure de chaque tour qui portent généralement trois crénelures plus petites pour deux côtes, ce qui contrarie un peu la régularité de l’ornementation. Dernier tour inférieur au tiers de la hauteur totale, muni de quatre rangées de créne- lures, l’antérieure égale aux deux postérieures et plus saillante que la médiane, puis à la périphérie, trois cordons rapprochés et dépourvus d’aspérités ; au delà, la base est plane et lisse. Ouverture subquadrangulaire, mais incomplète. Dimensions. — Longueur probable : ; mm. ; diamètre : 2,5 mm. Rapports et différences. — Cette petite espèce, insuffisamment désignée dans le diagnose du Pro- drome, se distingue des autres Cosmocerithium du même étage par ses crêtes saillantes qui modi- fient fe caractère général de l’ornementation de sa spire ; en outre, au lieu de la dépression antérieure de P. Nysti, il y a ici une sorte de large rainure qui borde de près la suture ; quant à P. Betulæ, les costules flexueuses et nettement bifurquées, qui ornent sa surface, ne peuvent être confondues avec les côtes crénelées de P. Aceste, moins régulièrement bifurquées en avant. La figure que Piette a donnée pour son C. rupticostatum (L. c. pl. v, fig. 26) a quelques rapports avec l'espèce de Luc, mais la des_ cription s’en écarte absolument et répond plutôt à P. Nysti ; comme d’ailleurs Piette a signalé sa co- quille comme abondante à Eparcy, tandis que je n'ai trouvé ?P. Aceste qu’à Luc, on s’explique que je l’aie considérée comme synonyme de P. Nysti que Piette a omis dans ses Cérites de l'Aisne et des Ar- dennes. Localités.— Luc-sur-Mer, plésiotypes (pl. IL, fig. 65-65), ma coll. ; type de la coll. d'Orbigny, au Muséum d'Histoire naturelle. — Bathonien supérieur. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) DORVALI [CossmaxN PI. III, fig. 63-64. ] 3 1899. Cerithium Dorval: Cossu. Bath. St. Gaultier, p. 12, pl. xv, fig. 4-5. Taille assez grande ; forme relativement trapue, à galbe régulièrement conique ; spire subulée, longue, croissant lentement sous un angle apical de 25° au moins ; tours nombreux, plans et conjoints, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, sé- parés des sutures linéaires et peu visibles ; ornementation composée de huit ou neuf cordonnets spiraux, peu saillants, parfois inégaux, les quatre antérieurs un peu plus écartés ou inéquidistants, lisses, les quatre postérieurs plus serrés et plus épais, cré- nelés par des costules axiales très obsolètes, largement aplaties, qui ne se prolongent pas sur la région antérieure de chaque tour. Dernier tour n'atteignant probablement pas les deux septièmes de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui est peu convexe, et sur laquelle les cordons spiraux se prolongent, très serrés et lisses, jusque sur le cou bien dégagé, tandis que les costules ne dépassent pas la région postérieure du dernier tour. Ouverture circulaire, un peu dilatée, paraissant canaliculée à cause de l’état incomplet du péristome. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XIX. — 23, MémoirEz N9 46. — 9. 66 © Maurice COSSMANN Dimensions. — Longueur probable : 4o mm. ; diamètre basal : 11 1/2 mm. Rapports et différences.— Le classement de cette coquille dans la section Cosmocerithium s'impose par son ornementation caractéristique, divisée en deux régions sur chaque tour ; toutefois elle s’écarte de celles qui ont été précédemment décrites au même niveau, non seulement par les détails de cette ornementation, en particulier par le nombre de ses cordons spiraux, mais surtout par son angle apical beaucoup plus ouvert, ce qui lui donne un aspect exceptionnellement trapu. P. semiobliteratum Cossm. a le même angle apical et ses côtes s'arrêtent aussi à la moitié de la hauteur de chaque tour, mais son ornementation spirale est plus obsolète et son dernier tour est moins subitement arqué à la périphérie de la base. P. multiforme Pierre, est peut-être encore plus ventru, puis ses côtes sont plus grosses et plus continues. Quant à P. portuliferum Pierres, ses côtes s'étendent d’une suture à l’autre et d’ailleurs ses stries spirales sont plus fines. Localité. — St-Gaultier, type unique (pl. IL, fig. 63-64), ma coll. — Bathonien moyen ou Vésulien. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) OBLITERATUM [Hégerr et DEesconGcHAmps| IISUE, “je, ile 1860. Cerithium obliteratum Hés. et Des. Foss. Mont.-B., p. 43, pl. vir, fig. 5. Taille très petite; forme turriculée, conique; spire allongée, pointue, croissant régulièrement sous un angle apical de 20° environ: tours presque plans ou légèrement déprimés en avant et un peu plus saillants en arrière; leur hauteur dépasse la moitié de leur largeur, ils sont séparés par des sutures finement rainurées; ornementation composée de nombreuses costules axiales, obliques et très obsolètes, plus épaissies et presque subnoduleuses sur la région inférieure de chaque tour, croisées par cinq filets spiraux, les trois antérieurs plus minces et groupés sur la région déprimée. Dernier tour égal à 0,3 de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui est médiocrement convexe et qui porte de fins cordons concentriques. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 6 mm.: diamètre basal : 2 mm. Rapports et différences. — Il ne me paraît pas douteux, quoique cette coquille ait une surface un peu usée, qu'elle doive se rapporter à la section Cosmocerithium à cause du dimorphisme de l’orne- mentation de chaque tour dont la région inférieure est saillante, tandis que la région antérieure est, au contraire, déprimée. Toutefois l'absence de granulations paraît distinguer cette minuscule coquille de toutes ses congénères; c’est tout ce que je puis dire dans l'état de conservation où elle se trouve et vu sa petite taille. Néanmoins, il n’est pas regrettable qu'elle ait été publiée par ses auteurs, car elle forme, dans le Callovien, le maillon qui nous manquait de la chaîne phylogénétique de Cosmocerithiun. Localité. — Montreuil-Bellay, type unique (pl. IL, fig. 71), coll. de la Sorbonne. — Callovien. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) GRANDINEUM [Buvienier| PI. III, fig. 74-78. 1852. Cerithium grandineum Buv. Atlas Stat. géol. Meuse, p. 40, pl. 1v, fig. 2 ab. Taille petite; forme un peu pupoïdale, médiocrement trapue; spire turriculée, à galbe légèrement conoïdal; angle apical variant de 20 à 15°; environ dix tours non étagés, presque plans, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par de profondes sutures, ornés d’un treillis de six cordons spiraux et de costules axiales très serrées, qui forment de petites granulations à leur intersection ; le troisième CERITHIACEA JURASSIQUES 67 et le cinquième cordonnet sont moitié moins épais et moins saillants que les autres, et la région antérieure de chaque tour est un peu plus déprimée que la moitié inférieure sur laquelle les costules produisent des perles plus grossières. Dernier tour presque égal au quart de la longueur totale, muni de deux ou trois cordons lisses à la périphérie de la base qui est légèrement excavée autour du cou contourné, et ses sillons se prolongent jusque sur ce dernier. Ouverture courte, garnie d’un bord columellaire calleux et étalé sur la base. : Dimensions. — Longueur : 13 mm.; diamètre : 4 mm. Rapports et différences. — Aïnsi que l’a fait remarquier Buvignier, cette espèce se distingue de C. insculptum et de C. Humbertinum par la finesse de son ornementation; cet auteur ajoute que C. limæforme RœMER a toujours trois cordons spiraux sur chaque tour; mais on ne peut pas faire état de ce caractère différentiel, car presque toutes les coquilles du Jurassique moyen qui ont des cordonnets granuleux ont été, à cause de la défectuosité des figures originales, confondues avec l’espèce de l'Allemagne du Nord qui appartient cependant à un niveau beaucoup plus élevé. L'indi- cation la plus certaine qu’on puisse fournir pour reconnaitre P. grandineum, c’est le dimorphisme de l’ornementation de chaque tour, plus fine en avant, plus grossière en arrière, ce qui correspond assez exactement au Critérium sectionnel de Cosmocerithium. Localités. — Saint-Mihiel, plésiotypes (pl. I, fig. 74-78), coll. du Musée de Dijon. Verdun (ide Buv.). Environs de Champlitte, coll, du Musée de Dijon, coll. Piette. — Rauracien. PROCERITHIUM (Cosmocerithium ?) GAILLETI n. sp. PI. III, fig. 79-81. Taille petite ; forme turriculée, tympanotoïde ; spire assez longue, à galbe conique sous un angle apical de 18 à 20°; tours nombreux, un peu excavés, dont la hauteur ne dépasse guère le tiers de la largeur, étagés au-dessus de sutures très profondes par une couronne de petites aspérités noduleuses, généralement bifides; au-dessus d'elle, il existe deux filets spiraux, très minces, lisses, puis une petite carène anté- rieure avec des aspérités plus petites que celles de la couronne postérieure, plus nombreuses et ne correspondant pas avec elles dans le sens axial où les demi-costules sont, par suite, contrariées ; enfin un cinquième cordonnet spiral, parfois peu visible, est encore intercalé sur la petite rampe au-dessous de la suture, dans certains spécimens, mais il n’est pas constant. Derniertour à peu près égalau cinquième de la hauteur totale, muni de deux cordons lisses et en gradins, à la périphérie peu arquée de la base qui est presque plane et simplement ornée de filets concentriques, excessivement fins et serrés. Ouverture arrondie... Dimensions. — Longueur probable : 8,5 mm. ; diamètre : 2,5 mm. Rapports et différences.— Cette espèce estévidemment polymorphe : aucun des trois échantillons que nous y rapportons n’est absolument pareil ; l'holotype ci-dessus décrit procède évidemment de Cosmocerithium par une exagération de la saillie de la région inférieure de chaque tour, qui se rétré- cit et dont les costules s’écartent en devenant plus noduleuses, de sorte que la coquille a un peu l’as- pect d’un 7y-mpanotus tertiaire ; cette apparence s’accentue encore sur le second échantillon dont le test est plus usé, de sorte que les nodules paraissent arrondis, non bifides, sans aucune corrélation axiale avec la région antérieure de chaque tour ; cette région est excavée chez les trois spécimens, mais le troisième a plus de cordonnets spiraux que les autres. Quoique je n’aie pas sous les yeux d'intermédiaires entre les trois formes, elles me paraissent néanmoins dériver d’une même espèce qui 68 Maurice COSSMANN s’écarte — en tous cas — des autres Cosmocerithium par l'allure contrariée et l’écartement des deux séries de costules axiales que portent la région antérieure et la région postérieure de chaque tour. Localité. — Scey-sur-Saône, trois cotypes (pl. II, fig. 59-81), coll. Caïllet. — Rauracien. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) WIBERTENSE n. sp. PI. IN, fig. 95-96 Taille assez petite ; forme très étroite, turriculée ; spire longue, à galbe subeylin- 2 , . 2 x 2 SOS = dracé, l’angle apical n'étant guère que de 15 à 18°; tours nombreux, presque plans, séparés par des sutures assez profondes, quoique non canaliculées ; leur hauteur égale les trois cinquièmes environ de leur largeur ; ils sont ornés de quatre cordons spiraux et granuleux, entremélés de quelques filets lisses, et inégalement répartis sur la hauteur de chaque tour; il y a, en général, un cordonnet granuleux du côté anté- rieur, puis deux filets lisses, et sur la moitié inférieure trois cordonnets granuleux, celui du milieu un peu moins saillant que les autres ; les granulations n’ont pas une tendance bien régulière à s'aligner dans le sens axial. Dernier tour peu élevé, souvent marqué d’une varice qui indique l'arrêt de l'accroissement du labre, arrondi à la pé- riphérie de la base qui est peu bombée et rapidement excavée vers le cou, avec cinq cordonnets spiraux et lisses. Ouverture inconnue... Dimensions. — Longueur probable: 12 mm.; diamètre basal : 2,5 mm. ; maximum : 18 mm. sur 3,5 mm. (Haute-Saône). Rapports et différences.— J'ai hésité avant de séparer cette coquille comme une mutation ancestrale des suivantes ; cependant elle s'écarte de la variété trinodulée de P. wimereuxense par sa forme beaucoup plus étroite, elle n’a pas les premiers tours conjoints comme cette dernière espèce ; sa base est moins arrondie et ornée d’un moindre nombre de filets concentriques. D'autre part, elle n’a pas les derniers tours aussi convexes que ?. Lamberti, quoique le dernier tour porte aussi une varice ; mais sa forme subcylindracée la distingue également de cette dernière espèce. En définitive, il faut ou sé- parer ?. wibertense pour ces caractères distincts qui me paraissent constants au niveau où on le re- cueille, ou bien réunir ensemble toutes les espèces des différents niveaux, sous prétexte qu'on peut à la rigueur passer de l'une à l’autre : or je ne crois pas que ce serait un progrès, car la distinction à faire entre les formes qui caractérisent ces différents étages peut se baser sur une étude attentive et minutieuse de spécimens en assez bon état de conservation. L'autre méthode, plus facile et plus ra- pide, ne nous apprendrait rien au point de vue stratigraphique. Localités. — Moulin Wibert (falaise), cotypes (pl. II, fig. 95-96), coll. Legay. Nantilly (Haute- Saône), coll. Maire. — Kimméridgien moyen. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) WIMEREUXENSE n. sp. PI. III, fig. 82-85. 1866. Cerithium trinodule Pecrar. B. S. G. F., (2), vol. 23, p. 193 (non Buy.). 1866. — pe Lor. Mon. Portl. Boul., p. 18, pl. 1, fig. 19. Taille moyenne; forme turriculée, assez étroite, à peu près conique; spire croissant régulièrement sous un angle apical de 25° environ; 15 ou 16 tours plans, dont la hauteur égale à peu près la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires et peu profondes, ornés en avant d’une rangée de granulations aplaties, sous la suture, CERITHIACEA JURASSIQUES 69 puis en dessous, de trois ou quatre cordons fins et lisses, enfin sur le tiers inférieur de la hauteur de chaque tour, trois ou quatre rangées de granulations écrasées qui se correspondent dans le sens axial, quoiqu'elles ne forment pas des costules bien nettes ; cet ensemble d’ornements constitue bien les deux régions inégalement sculptées qui caractérisent la section Cosmocerithium; chez quelques spécimens plus étroits (23°), on constate seulement trois cordons granuleux, l’un antérieur, les deux autres rapprochés en arrière et séparés par un seul filet spiral et lisse; mais entre le premier et les deux autres, il y a trois filets fins et lisses, de sorte que c’est bien encore le faciès « cosmocérithial ». Dernier tour égal au cinquième de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est imperforée et qui porte sept cordons concentriques, croisés par des plis d’accroissement sinueux et obliques. « Ouverture arrondie, prolongée en avant par un canal relativement long, grêle, contourné, presque fermé; columelle fortement tordue ». Dimensions. — Longueur : 14 mm. ; diamètre basal : 4 mm. Rapports et différences. — C’est évidemment la variété plus étroite qui peut seule être confondue avec C. trinodule Buv., du Portlandien de Dammarie, attendu que la forme typique s’en écarte totalement; mais, même la variété à trois rangées de granulations se distingue de l'espèce de la Meuse par l’inégale distribution de ces cordons et par la présence de filets lisses dans les intervalles, tandis que C. trinodule a les interstices lisses, comme les vrais Procerithium s. str. Il n’y a d’ailleurs pas à attacher trop d'importance à la phrase reproduite ci-dessus entre guillemets, d’après laquelle (Jide de Loriol) l'ouverture serait celle d’un Bittium, genre qui n'a commencé à apparaître qu'à l'époque tertiaire; cette apparence est due à l’état imparfait des spécimens figurés; on sait en effet qu'il n’y a jamais de canal cérithial dans les terrains jurassiques. | Cette espèce se distingue de ?. Betulæ par ses tours plus plans, par ses filets lisses, par les cordons plus nombreux de sa base; il en est de même de P. grandineum Buv., qui a moins de cordons sur chaque tour. Localités. — Wimereux (pointe de la Crèche), plésiotypes (pl. IT, fig. 82-84), coll. Legay. Terlinc- thun (fig. 85), coll. du Musée de Boulogne. — Portlandien inférieur (Bolonien). PROCERITHIUM (Cosmocerithium?) HEBERTI [BUVIGNIER| PI. III, fig 92-94. 1852. Cerithium bicatenatum Buv., Stat. géol. Meuse, Atlas, p. #1, pl. xxvun, fig. 4. 1852. Cerithium Heberti Buv., Stat. géol. Meuse, Atlas, p. 42, pl. xxx, fig. 5. 1868. — — pe Lor. et Corr. Portl. Yonne, p. 462, pl. 11, fig. 8. Taille petite ; forme turriculée, un peu trapue; spire médiocrement allongée, à galbe conique, croissant assez régulièrement sous un angle apical de 20°; tours plans, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires; les premiers sont convexes et lisses, mais ils s’aplatissent bientôt et sont ornés de deux séries assez écartées de tubercules oblongs, parfois bifides, séparées par des lignes spirales plus ou moins visibles, selon l’état d'usure du test. Dernier tour peu élevé, à base convexe. Ouverture... Dimensions. — Longueur : 6 mm.; diamètre : 2,5 mm. Rapports et différences. — Cette coquille se distingue de la plupart de ses congénères, et surtout de celles de même niveau, par sa forme trapue, ainsi que par son ornementation qui diffère évidemment de celle de 2. Lamberti DE Lor., qu'on trouve dans les mêmes gisements. Malheureusement, cette orne- 50 Maurice COSSMANN mentation, déjà peu nette, sur le type figuré par Buvignier, est tout à fait fruste sur les plésiotypes que j'ai eu à examiner : aucun d'eux ne présente la netteté de la figure publiée par de Loriol, et d’après laquelle il me semble que c’est bien un Cosmocerithium. Je réunis à P. Heberti une espèce aussi trapue, ornée à peu près de la même manière, quoique la figure indique des tubercules plus oblongs sur la rangée inférieure de chaque tour, que sur la rangée antérieure; il ne peut être question de distinguer deux espèces pour une aussi faible différence et comme-la seconde a été mieux caractérisée que la première en pagination, c’est le nom Heberti qu'il faut préférer à bicatenatum. Localités. — Ravin frais, Ravin de Jonches, près Auxerre; plésiotypes (pl. IL, fig. 92-94), coll. Lambert. Dammarie, Sommelonne, Morley (Meuse), fide Buvignier. — Portlandien. PROCERITHIUM (Cosmocerithium) LAMBERTI [pe Lortor| PL. IL, fig. 86-87 et pl. IV, fig. 38. 1868. Cerithium Lamberti ne Lorioz et Correau. Moll. Port. Yonne, p. 27, pl. 1, Hg. 5-7. Taille moyenne ; forme turriculée, assez étroite; spire longue, à galbe conique, sous un angle apical de 20 à 24° ; 12 à 15 tours d’abord plans vers le sommet, puis un peu convexes, surtout le dernier ; leur hauteur dépasse la moitié de leur largeur ; ils sont séparés par des sutures d’abord peu visibles, plus enfoncées ensuite au fur et à mesure que la convexité des tours s'accroît ; ornementation très fine, composée d’abord de trois cordonnets granuleux, séparés par des filets lisses, puis d’un filet spiral et lisse, sous la suture, puis en dessus, d’un cordonnet à granulations écrasées, de trois filets presque lisses ou faiblement ondulés par les accroissements axiaux, et enfin, en arrière, de trois ou quatre rangées inégales de granulations qui se correspondent à peu près dans le sens axial; la plus grosse des trois et la plus large, au-dessus de la suture, est souvent dédoublée par une fine rainure, ce qui fait alors quatre rangées ; la distinction « cosmocérithiale » entre les deux régions antérieure et postérieure de chaque tour n’est pas très nette, parce que les filets submédians ne sont pas complète- ment lisses ; il y a au contraire les individus chez lesquels les granulations tendent à disparaître sur les derniers tours qui n'ont plus que des filets lisses tandis que les premiers plus plans ont encore l’ornementation typique de Cosmocerithium. Dernier tour peu élevé, souvent marqué d’une varice courbe qui indique un arrêt de l’accrois- sement du labre, arrondie à la périphérie de la base qui est excavée et imperforée vers le cou et qui porte six ou sept cordonnets concentriques. Ouverture inconnue, colu- melle excavée. Dimensions. — Longueur : 15 mm. ; diamètre à la base : 4,5 mm. Rapports et différences. — L’ornementation de cette espèce est si variable que je ne l'aurais pas séparée de P. wimereuxense si ses tours n'étaient pas plus convexes et ses sutures plus profondes (au moins sur les derniers), et surtout si leur hauteur n'était pas sensiblement plus grande que chez l’autre espèce ; le dernier tour est plus court que celui de l’autre coquille, et il porte généralement une -varice sublamelleuse que je n’ai jamais constatée sur P. wimereuxense. Le classement de cette coquille dans la section Cosmocerithium ne me paraît pas douteux, si l’on s’en réfère à l’ornementation des premiers tours : c’estce qui me dispense de la comparer à P.quehenense qui est un Rhabdocolpus bien caractérisé par la prédominance de ses costules axiales continues. Toutes ces espèces se séparent assez facilement quand on a de bons spécimens, tandis qu'on les confond ensemble, quand on consulte des figures lithographiées. CERITHIACEA JURASSIQUES 71 Localités. — Wimereux (pointe de la Crèche), peu rare (pl. IL, fig. 88-89 et 91 et pl. IV, fig. 38), coll. Legay ; Venoy (Ravin frais), cotypes (pl. IL, fig. 86-85), coll. Lambert; (pl. IIL, fig. 90) coll. Peron au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, environs d'Auxerre. — Portlandien infér. (Bolonien). PROCERITHIUM (Æhabdocolpus) PSEUDOCOSTELLATUM |» OrBIGNY! PI. III, fig. 106-108. , 1843. Cerithium costellatum, Muxsr. in Gozpr. Petref. Germ. II, p. 31, pl. ezxxm, fig. 8 (non Sow.). 1850. Cerithium pseudocostellatum »'Orsiexy. Prod. 1, p. 250, 9 ét., no 127, 1886. Cerithium costellatum Taome»sox. Journ. North. Nat. Hist. Soc., IV, p- 25. 1892. — — Hupz. et Wirsox. Brit. jur. Gastr., p. 50. Taille moyenne. Forme turriculée, assez étroite; spire aiguë au sommet, à galbe tout à fait conique ; douze à quinze tours plans dont la hauteur dépasse peu à peu la moitié de la largeur, étagés au-dessus de la suture par une étroite rampe spirale, ornés de costules axiales, droites, minces, régulièrement écartées, qui ne se succèdent pas d’un tour à l’autre et qui sont crénelées par quatre cordons spiraux, également espacés, non. granuleux dans les intervalles des côtes; celui qui limite la rampe inférieure porte des aspérités plus saillantes à l'intersection des côtes. Dernier tour médiocrement élevé, ovale arrondi à la base sur laquelle se prolongent les cordons perlés jusqu’au cou irès court ; ouverture ovale, invariablement mutilée. Dimensions. — Longueur : 2 mm. ; diamètre : à 1/2 mm. Rapports et différences. — Cette espèce caractérise le Lias supérieur dans l'Europe occidentale et centrale : elle se distingue des Rhabdocolpus du Bajocien par sa forme moins trapue, plus conique et plus aiguë que celle de Melania undulata et abbreviata ; Sion la compare à M. scalariformis qui est aussi allongé, on remarque que ses tours sont un peu moins élevés, que son ornementation est plus hérissée, avec des côtes plus rapprochées et des cordons au lieu de rubans séparés par des stries spi- rales. Le nom pseudocostellatum doit ètre conservé, bien que l'espèce en question soit un Procerithium et non pas un vrai Cerithium, attendu que le nom costellatum était déjà préemployé quand elle a été décrite comme Cerithium par Munster ; l'espèce antérieure de Sowerbry est du Cénomanien. Localités. — Gundershofen (Alsace), plésiotypes (pl. IE, fig. 106-107), ma coll. ; Besançon (pl. IH, fig. 108) ; Nancy, ma coll. Le Clapier (Aveyron), coll. de la Faculté des Sciences de Lyon. Creveney (Haute-Saône) coll. Caïllet. — Toarcien. En Allemagne : Pretzfeld, fide Munster. En Angleterre : Seaton, Northampton, Wellingborough, fide Hudleston et Wilson. PROCERITHIUM (Æhabdocolpus) JOLE [D'ORBIGNY] PI. IV, fig. 1 et 18-19. 1842. Melania undulata Des. Mém. Soc. linn. Norm., t. VII, p. 217, pl. x1, fig. 59. (var. b). 1850. Cerithium Jole p’Ors. Prod., I, p. 250, n° 129, 9e ét. 1909. — Tuevex. Types Prod. d'Orb., p. 55, pl. xiv, fig. 7-8. Taille petite; forme turriculée, à galbe conique; spire très aiguë au sommet, un peu étagée, croissant régulièrement sous un angle apical de 20° environ; douze tours plans, dont la hauteur ne dépasse pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures peu profondes que borde en dessus une étroite rampe crénelée par la saillie d’une dizaine de côtes axiales, droites, croisées par quatre ou cinq cordonnets spiraux. 52 Maurice COSSMANN Dernier tour supérieur au quart de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui porte des cordonnets lisses. Ouverture ovale. Dimensions. -- Longueur : 8 mm.; diamètre basal : 2,25 mm. Rapports et différences. — Deslongchamps a décrit cette coquille dans le genre Melania; d'Orbigny a rectifié cette erreur en faisant passer l’espèce dans le genre Cerithium, ce qui la rapprochaït davantage de sa véritable place. C’est, en réalité, un Rhabdocolpus qui est même voisin de P. undulatum, ainsi que Deslongchamps l’a lui-même signalé, en avouant les perplexités que lui causait le classement de toutes ces petites coquilles. Toutefois, P. Jole s’écarte complètement de l’espèce bajocienne précitée, par le caractère de son ornementation spirale qui comporte des cordonnets crénelés au lieu de rubans séparés par des stries. À ce point de vue, il se rapproche bien davantage de P. pseudocostellatum recueilli au même niveau; on l’en distingue néanmoins par sa petite taïlle, par ses crénelures moins épineuses sur la rampe inférieure, et il y a généralement un cordon spiral en plus. M. Thevenin a publié le type qui ressemble beaucoup à l'espèce du Calvados, et il émet l’avis que ce doit être aussi un Rhabdocolpus. Localités. — May, néotypes (pl. IV, fig. 18-19), ma coll. Saint-Amand, fide d'Orbigny. Feuguerolles (pl. IV, fig. 1), communiqué par M. Bigot. — Toarcien. PROCERITHIUM (/habdocolpus) UNDULATUM Eunes DEscoNccHaMmps PI. II, fig. 97-100. 1842. Melania undulata Euves Desconccaamps (var. a). Loc. cit. p. 217, pl. xi, fig. 58. 1888. Cerithium subscalariforme Hupresrox. Loc. cit., p. 153, pl. vu, fig. 10. 1892. — — Hupz. et Wizs. Loc. cit., p. 57 (ex parte). 1898. == — Greppix. Loc. cit., p. 37, pl. 1v, fig. 11-12. Taille moyenne. Forme turriculée, quoique trapue; spire médiocrement allongée, à galbe un peu conoïdal; environ dix tours légèrement convexes, dont la hauteur égale les deux tiers de la largeur, étagés par une petite rampe crénelée au-dessus des sutures, ornés de douze costules axiales qui se succèdent assez régulièrement d’un tour à l’autre; ces costules un peu courbées sont croisées par cinq cordons aplatis, séparés par de profondes rainures et formant à leur intersection avec les côtes, des crénelures un peu moins saillantes que celles de la suture. Dernier tour un peu supérieur au tiers de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui ne porte que six ou sept cordons concentriques et à peu près lisses. Ouverture ovale, avec une gouttière peu profonde en arrière, faiblement sinueuse en avant; labre mince, incurvé, un peu proéminent sur le contour supérieur; columelle courte et très excavée, à bord mince. Dimensions. — Longueur : 31 mm., diamètre : 11 mm. Observations. — Cette espèce, commune dans l’Oolite ferrugineuse de Bayeux, est assez variable dans ses dimensions et dans son ornementation; cependant elle ne l’est pas au point qu'on puisse confondre entre elles les différentes espèces qui y ont été rapportées. La forme typique est, ainsi que l'a signalé Deslongchamps, plus ramassée que la variété b. du Lias supérieur, qui se trouverait aussi à Trouville, d'après cet auteur : c’est elle que MM. Hudleston et Greppin ont à tort dénommée Cerith. subscalariforme, dont elle diffère comme on le verra à propos de cette dernière espèce; l’une et l’autre sont d’ailleurs des Rhabdocolpus tout à fait typiques. Les individus du Bajocien de la Nièvre ont l'angle apical un peu moins ouvert que ceux du Calvados, et leurs granulations suprasuturales sont moins saillantes. Localité.— Sully près Bayeux, néotype (pl. Il, fig.98-99), coll. Tesson à la Faculté des Sciences de Caen; plésiotype (fig. 97), ma coll. Nuars (Nièvre), plésiotype (fig. 100), coll. Dom Valette. — Bajocien sup. En Angleterre : Osborne, fide Hudleston. En Suisse : Sulz près Bâle, fide Greppin. CERITHIACEA JURASSIQUES 73 PROCERITHIUM (Rhabdocolpus) SCALARIFORME |DEsxAYyes] PI. III, fig. 101-102. 183. Melania scalariformis Desu. Encycl. méth. p. 427, n° 15. 1842. — — Eupes Desconc. Mém. Soc. linn. Norm., t. VIT, pl. 218, pl. x, fig. 63. 1850. Cerithium subscalariforme D'Orgienx. Prodrome, 1, p. 271, 10 ét., no 172, 1888. — — Hupzesrow. Infer. ool. Gastr., p. 151, pl. vin, fig. 8. 1892. — — Hupz. et Wicson. Brit. jur. Gastr., p. 57, 1898. — — GreppiN. Desc. foss. Baj. sup. Bâle, p. 38. Taille moyenne; forme turriculée, à galbe presque régulièrement conique ; spire allongée, aiguë au sommet, subétagée aux sutures; environ douze tours plans, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures profondes et ondulées que borde en dessus une étroite rampe crénelée par huit côtes un peu curvilignes, étroites et écartées, subépineuses au-dessus de la rampe suturale, se suc- cédant plus ou moins régulièrement d’un tour à l’autre; l’ornementation spirale con- siste en trois rubans obsolètes au-dessus de la carène qui limite la rampe, séparés les uns des autres par des rainures très superficielles plutôt que par des stries bien nettes. Dernier tour un peu supérieur au quart de la hauteur totale, arqué à la péri- phérie de la base qui porte six ou sept cordons imbriqués, s’effaçant graduellement vers le cou qui esttrès court. Ouverture ovale, avec une gouttière dans l’angle posté- rieur, à peine échancrée en avant par une très légère sinuosité du contour supérieur ; labre un peu oblique, peu épais, faiblement proéminent en avant ; columelle lisse, ex- cavée, sans inflexion antérieure ; bord columellaire calleux, étroit, bien appliqué sur la base. Dimensions. — Longueur probable : 27 mm. ; diamètre, 3 mm. Rapports et différences. — Dansla 5° livraison de mes «Essais de Paleochonchologie comp. » j'ai désigné et figuré cette espèce comme type du sous-genre Rhabdocolpus, démembré de Procerithium à cause de son ouverture ovale et de son ornementation costulée. L'interprétation que j'ai faite de l'espèce de Deslongchamps est strictement conforme aux indications du mémoire de ce savant qui a figuré comme var. a l'espèce de Deshayes, c’est-à-dire précisément la forme à laquelle M. Hudleston a attribué à tort le nom de variété spinicostata WRIGuT, tandis qu’il a confondu Melania undulata avec M. scala- riformis ; ce sont deux espèces cependant bien distinctes : M. undulata a les côtes sinueuses et les tours un peu convexes, tandis que M. scalariformis a les côtes droites et les tours plans ; en outre, ses côtes sont plus écartées, moins nombreuses que celles de M. undulata, et elles forment à la suture des nodositées subépineuses ou crénelées dont on aperçoit déjà la trace sur l’espèce précédente. La même erreur a été commise par M. Greppin en ce qui concerne les échantillons des environs de Bâle ; aussi citons-nous en synonymie ceux qu'il na pas figurés et qu'il rapporte au Cerithium spinicosta- tum Wricur, à l'exemple de M. Hudleston. Quant au choix du nom spécifique à adopter pour cette coquille, il est évident que la correction proposée par d’Orbigny (C. subscalariforme) n’a plus de raison d'être, dès l’instant que WMelania sca- lariformis n’est pas un vrai Cerithium, mais un Procerithium : le double emploi, qui n’existait que du fait du mauvais classement générique inauguré par d’Orbigny, est évité en fait, et l'espèce peut conserver le nom que lui avait donné Deshayes (et non pas Deslongchamps, comme l'ont cru à tort MM. Hudleston et Greppin). Enfin, les variétés b et c, que Deslongchamps a rapportées à M. scalariformis, sont en réalité des Terebrella Opis »'Ors.; la confusion, possible à la rigueur quand on n’en a que des fragments, est inadmissible si les individus ont leur ouverture à peu près intacte, comme on le verra ci-après. C’est à l’une de ces variétés que l'on doit rapporter Cerithium Circe D'Or. figuré par M. Thevenin dans SoctÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PaLéoONroLoGtE. -— T, XIX. — 24. Mémoire N0 46. — 10. 74 Maurice COSSMANN la reproduction des types du Prodrome de d'Orbigny (Ann. Paléont., pl. xv1, fig. 15); le fragment en question a tout à fait l'aspect de Terebrella, quoique avec des tours moins étagés que 7. Opis. Localités. — Sully près de Bayeux, néotype (pl. II, fig. 101-102), coll. Deslongchamps. Izenay (Nièvre), coll. de Grossouvre.— Bajocien supérieur. En Angleterre : Bradford Abbas, fide Hudleston. En Suisse : Sulz, près de Bâle, fide Greppin. PROCERITHIUM (Æhabdocolpus) ABBREVIATUM [Eur. DescLoNGcHAMPs| PI. II, fig. 103-105. 1842. Melania abbreviata Euves Desronccuames Loc. cit., p. 219, pl. xx, fig. 67. 1850. Cerithium subabbreviatum D OrBieny. Prod. I, p- 271,410 ét, n°173: 1888. — — Hupzesron. Loc. cit., p. 154, pl. vin, fig. 11. 1892. — — Hupz. et Wizsow. Brit. jur. Gastr., p. 57. Taille au-dessous de la moyenne; forme trapue, mélanoïde; spire assez courte, quoique aiguë au sommet; huit ou neuf tours étroits, un peu convexes, dont la hauteur égale le tiers de la largeur, à sutures enfoncées, mais dépourvues de rampe spirale, ornés de nombreuses côtes courbes, sans ornementation spirale. Dernier tour peu élevé, presque égal au quart de la hauteur totale, arrondi à la base sur laquelle se prolongent sinueusement les costules axiales ou les stries d’accroissement, jusque sur le cou qui est extrêmement court. Ouverture petite, ovale, avec une étroite gouttière dans l'angle inférieur, à peine sinueuse dans l'angle supérieur; labre excavé en arrière, proéminent en avant; columelle courte, incurvée; bord columellaire peu distinct. Dimensions. — Longueur : 16 mm.; diamètre : 73 mm. Rapports et différences. — Deslongchamps a séparé, avec raison, cette espèce de Melania scalari- Jformis qui a un galbe et une ornementation très différents; quant à 11. undulata, qui s’en rapproche davantage par son galbe, on a vu ci-dessus que ses côtes sont crénelées par des cordons spiraux, tandis que M. abbreviata n'a pas d’ornementation spirale; d’ailleurs, ses côtes sont plus incurvées et son dernier tour ést particulièrement court. L'ouverture présente les mêmes caractères du sous-genre Rhabdocolpus' Cette coquille n'étant pas un vrai Cerithium, il n’y a aucun motif pour changer, comme la fait d'Orbigny, le nom spécifique, de sorte que c’est bien abbreviatum Desr. que l’on doit reprendre. Localités. — Sully, près Bayeux, plésiotypes (pl. IL, fig. 103-105), ma coll. — Bajocien supérieur. En Angleterre : Burton Bradstock, ide Hudleston. PROCERITHIUM (/habdocolpus) GRANULATOCOSTATUM [Munster | PI. IV, fig. 14-12. 1843. Cerithium granulatocostatum Munsr. in Gopr. Petref. Germ., Il, p. 32, pl. 173, fig. 10. 1850. — — — D'Or. Prod., I, p. 274, 108 ét., no 188. 1898. — subscalariforme Grerrin. Baj. Bâle, p. 37, pl. 1v, fig. 9 (sol.). Taille moyenne ; forme turriculée, assez étroite; spire à peine étagée, longue, à angle apical de 25° environ ; tours plans, légèrement en saillie au-dessus des sutures qui sont un peu rainurées ; leur hauteur égale les deux tiers de leur largeur ; ils sont ornés de 20 côtes axiales environ, légèrement incurvées, recoupées par quatre cordons spiraux sur lesquelles elles découpent des crénelures oblongues à leur intersection ; CERITHIACEA JURASSIQUES 75 la rangée suprasuturale est un peu supérieure aux autres. Dernier tour assez élevé, arrondi à la périphérie de la base qui porte quatre cordonnets concentriques, dé- pourvus de granulations, les côtes cessant à la périphérie. Ouverture ovale. Dimensions. — Longueur probable : 25 mm. ; diamètre : 7 mm. Rapports et différences. —- Cette espèce à quatre rangs de granulations a été partout confondue à cause de la banalité de cette ornementation : on y a rapporté des coquilles bathoniennes et même ox- fordiennes. En réalité, comme l’a fait d’Orbigny, elle doit être restreinte aux gisements du Bajocien de l'est de la France et de l'Allemagne ; on ne le rencontre pas dans le Bajocien du Calvados, ni en An- gleterre où se trouvent des espèces à cinq rangées de granulations, ou des formes plus étagées, ana- logues à P. subscalariforme. P. granulatocostatum est le précurseur de P. russiense qui se dis- tingue par sa rangée subépineuse au-dessus de la suture, comme aussi de P. millepunctatum et de P. Œhlerti qui ont la même ornementation, mais qui sont plus étroits que 2. granulatocostatum, tandis que P. brachmorphum est au contraire plus trapu. Chacune de ces formes caractérise un niveau bien défini, et c’est faute d’avoir fait attention à ces petites différences qu'ont été commises par divers auteurs les confusions dont il vient d’être question. Cette espèce est la première chez laquelle se montre la transformation du type crénelé de Rhabdo- colpus en type granuleux : les sillons se sont élargis et les côtes se sont rétrécies, en devenant plus saillantes que les rubans originels. Localités. — Izenay (Nièvre), plésiotype (pl. IV, fig. 11-12), coll. de Grossouvre. En Allemagne : Wasseralfingen. En Suisse : Sulz. — Bajocien. PROCERITHIUM (Rhabdocolpus) cf. VETUSTUM |Puiczres]| PI. IV, fig. 40-41. 1829. Terebra vetusta Pnizz. Geol. Yorksh., I, p. 123, pl. 1x, fig. 27. 1850. Chemnitzia vetusta D Ors. Prod., I, 10e ét., p. 263, n° 52. 1882. — Hupr. Geol. Mag., dec. II, vol. 1x, p. 247, pl. vi, fig. 9-11 1888. Cerithium vetustum Hupoc. Gastr. infer. Ool., p. 148, pl. var, fig. 5. 1892. — Hupz. et Wicsow. Brit. jur. Gastr.,fp. 58. 189%. — Ricue. Terr. jur. Ain, p. 54. Taille assez petite en France; forme conique, turriculée; spire aiguë, allongée, croissant régulièrement sous un angle apical de 20° environ; tours nombreux, presque plans, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par des sutures profon- dément rainurées et ondulées; ornementation composée d’une quinzaine de côtes axiales, presque droites, assez serrées, se correspondant à peu près régulièrement d’un tour à l’autre, décussées par huit cordonnets spiraux et équidistants, qui se prolongent sur la base du dernier tour, tandis que les côtes s’arrêtent à la périphérie. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 10 mm.; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Ce n’est pas sans hésitation que j’enregistre ici la détermination proposée par M. Riche qui a rapproché les spécimens de l'Ain de ceux du Bajocien d'Angleterre : d’abord, la figure de Terebr'a vetusta, dans l'ouvrage de Phillips, est absolument défectueuse, de sorte que c’est uniquement d’après l'interprétation qu'en a faite M. Hudleston qu'il faut se guider, et encore en excluant la figure 5 d (pl. vux) qui représente évidemment la forme bathonienne figurée par Morris et Lycett; quant à la figure 6 (var. majus), c’est une coquille étagée qui a déjà un tout autre aspect, plutôt voisin de P. scalariforme, quoique le nombre des côtes semble plus grand, ou encore de C. flexuosum Muxsr. représenté dans l’atlas de Goldfuss par un spécimen à côtes, très effacées. En résumé, on se trouve ici en présence d’une espèce mal définie qui prête à l'incertitude; si les échantillons de l'Ain avaient été mieux caractérisés, je les aurais certainement désignés sous une 76 Maurice COSSMANN nouvelle dénomination. En tous cas, ils diffèrent très nettement des autres Rhabdocolpus bajociens par leur ornementation plus serrée et par leurs sutures rainurées, dépourvues de rampe spirale, Localité. — Saint-Jean d’Etreux, dans les calcaires à Polypiers; plésiotypes (pl. IV, fig. 40-41), coll. Riche. — Bajocien supérieur. PROCERITHIUM (Æhabdocolpus) BRACHYMORPHUM nom. mut. PI. II, fig. 33 - 37. 1871. Cerithium granulatocostatum Tera. et Jourpy. Bath. Mos. p. 68 (ex parte, non Muxsr.) 1884. — — — Quensr. Petr. Deutsch., pl. ccv, fig. 42-44. 1885. — — — Cossm. Contr. ét. Bath., p. 85 (non pl. xr, fig. 18-20). Taille assez petite ; forme trapue, subpupoïdale ; spire courte, peu étagée, à galbe légèrement conoïdal, dont l’angle apical décroît de 35° à 25°, selon l’âge des spécimens ; huit ou neuftours peu convexes, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la lar- geur, séparés par des sutures faiblement et étroitement étagées ; ornementation com- posée d’environ quinze côtes axiales, presque droites ou à peine incurvées, découpées en granulations par quatre stries spirales qui séparent des funicules peu proéminents; les granulations sontun peu plus saillantes et forment une couronne crénelée sur l'angle de la petite rampe suprasuturale. Dernier tour presque égal à la moitié de la hauteur totale, ovale à la base imperforée qui porte cinq ou six cordonnets lisses, tandis que les côtes cessent à la périphérie. Ouverture légèrement sinueuse à son ex- trémité antérieure ; columelle lisse, excavée, faiblement infléchie à droite, du côté an- térieur. Dimensions. — Longueur : 11 mm. ; diamètre basal: 4 mm. Rapports et différences. — Il n’est pas possible de confondre la coquille de la Moselle avec lespete représentée dans l’atlas de Goldfuss (pl. ezxxuH—, fig. 10); cette dernièreest aussi un Rhabdocolpus, plus étroit et différemment orné, avec un galbe beaucoup plus conique et un angle spiral qui ne dépasse pas 20°. Terquem a allégué, il est vrai, que son espèce était variable : or les échantillons de sa collec- tion — que j'ai sous les yeux — montrent avec constance une forme trapue et courte qui rappelle plutôt P. abbreviatum Des, quoique leur ornementation soit beaucoup plus granuleuse, au lieu des rubans aplatis de l'espèce bajocienne. Il y a lieu de remarquer d’ailleurs que l'erreur de détermination de Terquem — qui persistait à réunir à cette espèce les échantillons de Montreuil-Bellay — n'a été que partiellement rectifiée par moi dans mon mémoire de 1885 où j'ai encore assimilé avec l'espèce de Munster — et figuré — une coquille du Boulonnaïis qui y ressemble plus qu'à P. brachymorphum. Localités. — Les Clapes, cotypes (pl. IV, fig. 33-35), coll. Terquem à l'Ecole des Mines. Longwy. coll. Piette, comm. par M. Fischer. Hidrequent, coll. Legay. — Bathonien inférieur. PROCERITHIUM (Æhabdocolpus) ŒHLERTI nom. mut. PI. IV, fig. 2-4 1860. Cerithium granulatocostatum Hs. et Desr. Foss. Mont. Bell., p. 38, pl. vu, fig. 1 (non Qu., nec Goldf.). 1871. — — TeroQ. et Jourpy. Bath. Mos., p. 68 (ex parte, non Muxsr.). 1885. — — Cossm. Contr. ét. Bath., p. 85, pl. xv, fig. 18-20. Taille au-dessous de la moyenne; forme turriculée, aiguë; spire longue, à galbe conique sous un angle apical de 15° environ; tours à peu près plans, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par un sillon sutural et faiblement étagés CERITHIACEA JURASSIQUES 77 au-dessus de ce sillon; ornementation composée de quatre cordonnets spiraux, croisés par des costules axiales, droites, arrondies, à peu près égales à leurs intervalles, qui forment sur les cordonnets de petites aspérités oblongues plutôt que des perles, sauf celles de la rangée inférieure qui sont plus arrondies et surtout plus grosses que les autres. Dernier tour assez élevé, arrondi à la base qui porte quelques cordons concentriques, non croisés par des côtes; ouverture ovoiïde, atténuée, mais non canaliculée en avant. Dimensions. — Longueur : 21 mm.; diamètre : 5 mm. Rapports et différences. — L'auteur de l'espèce avec laquelle Hébert et Deslongchamps ont confondu la coquille de Montreuil-Bellay, est Munster et non pas Quenstedt; mais la figure de l’atlas de Goldfuss représente une coquille, bajocienne d’après d'Orbigny, et plus étagée que celle du Callovien, avec une ornementation bien moins serrée. Quant à C. granulatocostatum QuEexsr., la figure que cet auteur en a donnée en 1884 (Petr. Deutsch., pl. cev, fig. 42-44) représente une coquille pupiforme, à dernier tour très grand, qui n’a aucune ressemblance avec notre espèce : j'ai donc dû donner un nom nouveau à celle-ci. Les formes anglaises (Cer. abbreviatum Leck. non Desz., et C. Culleni) que Hébert et Deslongehamps ont rapprochées de la coquille de Montreuil-Bellay, sont d'autre part très mal figurées : M. Hudleston qui les a refigurées, les rapporte à C. muricatum Sow. (non BRuG.). Localités. — Montreuil-Bellay, plésiotypes .(pl. IV, fig. 2-4), ma coll., coll. du Musée de Dijon. Bavilliers, près Belfort, coll. Caïllet. — Callovien. PROCERITHIUM (Rhabdocolpus) LORIEREI |[Héserr et DEsLoNGcHAMPS] PJ. IT, fig. 39-40. 1860. Cerithium Lorieri ! Hés. et Desr. Foss. Montr. Bell., p. 40, pl. vr, 110025 1885. — — Cossu. Contrib. ét. Bath., p. 86, pl. x, fig. 12. 1906. Procerithium Lorierer Cossm. Essais pal. comp., T. vir, p. 25. Taille moyenne ; forme turriculée, quoique un peu trapue ; spire aiguë, à galbe lé- gèrement pupoidal, l'angle apical variant — selon l’âge de la coquille — de 25° à 20°; tours faiblement convexes, dont la hauteur égale environ la moitié de la largeur, séparés par un sillon sutural bien marqué, ornés de cinq cordons spiraux, égaux sauf l’inférieur qui est un peu plus gros, et de 15 à 18 costules axiales, un peu crénelées, avecde petits no- dules saillants à leur intersection, les crénelures de ce cordon suprasutural étantun peu plus grosses que les autres granulations. Dernier tour égal au quart de la hauteur totale, arrondi à la base qui porte au moins huit cordonnets concentriques, plus serrés que ceux de la spire, non treillissés et lisses jusqu’au cou qui est à peu près nul. Ouverture ovale, atténuée à ses deux extré- mités, terminée en avant par une sinuosité à peine indiquée. Dimensions. — Longueur probable : 29 mm.; diamètre basal : 5 ou 6 mm. Rapports et différences. — Il est très facile de confondre cette espèce avec P. granulatocostatum (P. Œlilerti), qu'on trouve aussi dans le même gisement callovien ; mais celle-ci — qui ne paraît avoir vécu, outre l'étage callovien, que dans le Bathonien supérieur — se distingue par sa forme moins étroite et par ses costules courbes; en outre, malgré les indications de la diagnose originale, il semble, 1. Il existe déjà dans le prodrome de d’Orbigny (I, p. 175) un fossile bajocien qui porte le même nom : mais il n’a pas été retrouvé dans sa collection, au Muséum, et d'autre part, ce serait une espèce lisse à tours en saillie les uns sur les autres. Il y a lieu de rayer cette dénomination qui doit tomber en synonymie avec une tout autre coquille bathonienne de Hyéré. 78. Maurice COSSMANN d’après l'étude des spécimens que j'ai sous les yeux, qu'il y a un cordon spiral en plus chez P. Lorierei. L'attribution de P. Lorierei au sous-genre Rhabdacolpus paraît justifiée non seulement par l'aspect de l’ornementation, mais surtout par la forme ovoïde de l'ouverture qui est plus arrondie chez Proce- rithium (s. stricto). Les provenances du Bathonien me laissent quelques doutes; mais l’état de con: servation des individus communiqués ne permettrait pas de les séparer à titre d'espèce distincte. Localités. — Montreuil-Bellay, plésiotype (pl. IV, fig. 42-43), collection du Musée de Dijon. — Callovien. Ranville (Calvados), coll. Deslongchamps ; Uzelot (Pas-de-Calais), coll. Legay. — Bathonien supérieur. PROCERITHIUM (Æhabdocolpus) MILLEPUNCTATUM [DesconccHamps) PL. IV, fig. 7-40. 1843. Cerithium millepunctatum Desr. Mém. Soc. linn. Norm., t. vu, p. 205, pl. xr, fig. 24-28. 1850. — Daphne D Org. Prod., I, p. 334, 12e ét., n° 102. Taille petite; forme turriculée, peu allongée; spire non étagée, à galbe à peu près conique, sous un angle apical de 27° environ; au moins douze tours presque plans, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures larges et profondément rainurées, ornés en général de quatre (rarement cinq) cordonnets spiraux que croisent de nombreuses petites côtes axiales, obliques et peu courbées qui forment un treillis à mailles carrées, avec de petites aspérités à l'intersection, sauf celles de la rangée inférieure qui sont plus arrondies. Dernier tour ovale, arrondi à la base qui porte quelques cordonnets concentriques jusqu’au cou, et sur laquelle se prolongent les costules quoique ce treillis soit moins visible; ouverture arrondie (fide Deslongchamps). Dimensions. — Longueur : 12 mm.; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Cette espèce, toujours incomplète, a été méconnue complètement par d’Orbigny qui a identifié les figures 24 et 25 à son C. russiense, tandis qu'il a cité les figures 26 à 28 dans le Corallien, alors que Deslongchamps dit expressément que son fossile n'a été trouvé qu'à Benerville, dans «l'argile de Dives », c’est-à-dire au même niveau que Villers, d'où proviennent nos plésiotypes. P. millepunctatum ressemble beaucoup à P. Lorierei, sauf que le nombre de ses costules est bien plus grand et qu’il y a généralement un cordon spiral en moins sur chaque tour; de même, sur la base il n’y a que trois ou quatre cordonnets concentriques au lieu de huit, et ils sont treillissés tandis que ceux de P. Lorierei sont lisses. La séparation des deux espèces est donc légitime. Quant à P. Œhlerti, c'est une coquille à costules droites, dont les aspérités sont plus oblongues que celles de P. millepunctatum. Localités. — Villers-sur-mer, plésiotypes (pl. IV, fig. 5-10), coll. du Musée de Dijon; ma coll., coll. Piette (comm. par M. Fischer), coll. d’'Orb. au Muséum. Benerville (fide Desl.) — Callovien. PROCERITHIUM (Rhabdocolpus) GIRARDOTI [pe Lortor] PI. IV, fig. 39. 1896. Cerithium russiense Girarpor. Jurass. inf. lédon., p. 631 (non »'Ors.). 1900. — Girardoti ve Lor. Oxf. inf. Jura lédon., p. 104, pl. vr, fig. 22-26. « Coquille turriculée composée de tours de spire nombreux, convexes, un peu plus hauts que la moitié de leur diamètre, séparés par de profondes sutures, aucun exem- 7) 3 plaire n’étant complet, leur nombre n’est pas connu; il dépasse six, dans tous les cas. CERITHIACEA JURASSIQUES 59 L'ornementation se compose de côtes longitudinales, verticales, étroites, écartées, assez saillantes, au nombre de quatorze par tour de spire, séparées par des intervalles beaucoup plus larges qu’elles-mêmes, et coupées par des filets spiraux écartés, très déliés, dont on compte cinq sur le dernier tour et quatre sur les autres; un granule très léger se montre aux points d’intersection; la base du dernier tour est convexe, sans être circonscrite par un angle. Ouverture ovale; elle n’est intacte dans aucun exemplaire; des traces seules permettent d'affirmer la présence d’un canal antérieur. Quelques exemplaires ont conservé leur test; d’autres sont à l’état de moule, reconnaissables à leurs tours de spire convexes, présentant parfois des traces de l’ornementation. » Dimensions. — Longueur : 18 mm. ; diamètre : 7 mm.; angle apical : 25°. Rapports et différences. — Voisine par son ornementation de P. russiense D'Org., cette espèce —un peu plus ancienne dans l'échelle stratigraphique — constitue une mutation à tours plus convexes et non étagés, si toutefois l’état très précaire des quelques fragments ayant conservé les traces de test, n'a pas abusé de Loriol‘; le moule interne qu'il a figuré (fig. 22) et que j'ai seulement à ma disposition pour le faire reproduire, peut aussi bien appartenir à un genre quelconque de Gastropode turriculé; en tous cas, ces échantillons avec traces de test ont bien le faciès du sous-genre Rhabdocolpus. D'après de Loriol, P. Girardoti diffère aussi de P. Struckmanni, du mème groupe, par ses côtes longitudinales moins serrées, moins nombreuses et moins granuleuses. Localités. — Chapois, cotype à l’état de moule (pl. IV, fig. 39), coll. Maire. La Billode, Montrond, Musée de Lons-le-Saulnier. — Oxfordien inférieur. PROCERITHIUM (Rhabdoecolpus) RUSSIENSE [Dp'ORrB1GNY] PI. IV, fig. 5-6. 1845. Cerithium russiense D Ors. in Murcu. Pal. Russie, t. IT, p. 453, pl. xxxvur, fig. 9. 1850. — — D'Ors. Prod., t. I, p. 357, n° 161 (excl. syn.) 1887. — {Bittium) russiense Axprex. Gloss. Chailles, p. 25, pl. 1 À, fig. 5-12. 1896. — Struckmanni pe Lor. Oxf. sup. Jura, p. 47. 1901. — (Bittium) russiense pe Lor. /d. 1er suppl., p. 42, pl. nr, fig. 15. Taille moyenne; forme turriculée, assez étroite; spire subétagée aux sutures, assez longue, à galbe conique sous un angle apical de 25° au moins ; environ quinze tours très peu convexes, dont la hauteur atteint les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures assez profondes que surmonte une étroite rampe déclive et que couronne une petite rangée de tubercules subépineux quand la surface est fraiche; quatre ou cinq cordons spiraux, y. compris la couronne suprasuturale, régulièrement écartés, plus minces que la largeur de leurs intervalles, croisés par quinze côtes axiales et incurvées surtout sur les derniers tours, formant de petites aspérités à leur intersection, princi- palement sur la rangée suprasuturale où elles se terminent par des tubercules plus gros en s’infléchissant vers le sens de la croissance. 1. Est-ce aussi à cette espèce que l'on doit rapporter les individus du même étage, désignés par de Loriol sous les noms Turritella ? vicinalis Taurx. et T2? Bennoti Tuurm. (1899. Oxford. inf. Jura bernois, pp. 134 et 135, pl. 1x, fig. 21-23) ? L'état dans lequel se trouvent les échantillons figurés ainsi que celui du Doubs (coll. Maire) me fait présumer qu'il s’agit simplement là du moule plus ou moins fruste du même Æhabdo- colpus de l'Oxfordien inférieur, quoique le nombre des côtes axiales varie un peu selon les spécimens. En tous cas, la dénomination Girardoti, qui s’applique à des échantillons mieux définis, est la seule à conserver, et celles de Thurmann (1851. Abraham Gagnebin, pp. 133-13%, pl. 11, fig. 14 et 15) seraient à rayer de la nomenclature comme incertaines. Loc. Deluz (Doubs), coll. Maire. — Oxfordien inférieur. 80 Maurice COSSMANN Dernier tour presque égal au tiers de la hauteur totale, ovale à la base qui porte quatre ou cinq cordons concentriques, simples et écartés, jusqu’au cou qui est à peine excavé et presque nul. Ouverture ovale, sinueuse à la base; labre mince, sinueux en arrière comme les côtes axiales, proéminent en avant; columelle excavée, peu calleuse. Dimensions. — Longueur : 23 mm.; diamètre : 6,5 mm. Rapports et différences. — Cette espèce appartient à un groupe de formes qu’il est extrêmement difficile de distinguer les unes des autres, parce qu’elles varient beaucoup, même dans un seul gise- ment ; comme d'autre part, ainsi que l’indique le nom spécifique choisi par d'Orbigny, le type originel ne nous est actuellement connu que par une figure assez imparfaite, peut-être interprétée ou restaurée, il n’est pas surprenant que l’on ait cité C. russiense en des localités et à des niveaux où il n’a très probablement jamais existé. D’Orbigny a commencé par y réunir C. muricatum Sow. (non BruG.), C. millepunctatum Desr. qu’il cite à Bénerville, à la fois dans l’Oxfordien et le Corallien, tandis que cette localité est à la base de l’Oxfordien, dans l'argile de Dives, d’après Deslongchamps. Pour C. muricatum, il faut se reporter aux excellentes figures publiées par M. Hudleston (Geol. Mag. 1884, dec. UI, vol. I, pl. mr); celle qui ressemble le plus à C. russiense de Neuvizi est la figure 1, qui représente précisément le type de Sowerby, du Bajocien, mais avec une série de côtes axiales droites et des rampes suturales déclives, non couronnées de tubercules ; il me paraît bien évident que ce n’est pas P. russiense, ni Melania undulata DEsL.; comme d’ailleurs le nom muricatum ne serait préemployé que si Sowerby en avait fait un Cerithium, tandis qu'il a décrit l'espèce dans le genre Turritella et que c’est un Procerithium, il n’y a pas lieu de donner à l'espèce bajocienne d'Angleterre un nom nouveau : elle doit porter le nom Procer. (Rhabdocolpus) muricatum. M. de Loriol a distingué avec raison Cerith. Struckmanni de C. russiense, par le nombre plus considérable de ses cordons spiraux et de ses côtes axiales (18) qui forment un treillis beaucoup plus serré, ainsi que par l'absence d’une couronne de tubercules au- dessus des sutures qui sont moins étagées. Mais il doit être bien entendu que GC. Struckmanni, ainsi délimité, doit être réservé aux formes typiques, primitivement décrites dans le Séquanien du Boulon- nais, tandis qu’il est à peu près sûr que les formes de l'Est de la France ou du Jura bernois appar- tiennent à une espèce distincte, comme cet auteur l’a reconnu lui-même, en 1901. Localités. —Neuvizi, plésiotypes (pl. IV, fig. 5-6), ma coll.; Etivey (Yonne), coll. de la Faculté de Lyon; Trouville, coll. d'Orb., au Muséum. Soye (Doubs), coll. Maire. Houllefort, coll. Legay. — Oxfordien. Moulins-sur-Noyers (Yonne), coll. Dom Valette. — Argovien. En Russie, au même niveau, dans le Bassin du Donetz (ide d'Orb.). En Suisse, dans le Jura bernois. Oxfordien moyen (ide de Loriol). Blauen, ma coll. PROCERITHIUM (Rhabdolcolpus) STRUCKMANNI [pe Lorior] PI. IV, fig. 20-21. 1850. Cerithium Melite n'Ors. Prod., II, p. 46, 15e ét. n° 50. 1870. == — Lexnier. Et. géol. emb. Seine, p. 80, pl. vu, fig. 2. 1873. — Struckmanni pe Lorior. Jurass. sup. Boul., p. 75, pl. vi, fig. 25-27 Taille moyenne ; forme turriculée, à galbe conique; spire longue, aiguë au som- met, croissant régulièrement sous un angle apical d'environ 20°; seize ou dix-sept tours à peine convexes, non étagés, dont la hauteur égale à peu près la moitié de la largeur, séparés par des sutures bien marquées, mais dépourvues de rampe; orne- mentation composée de cinq rubans spiraux, séparés par des rainures bien plus étroites, et crénelés par des costules axiales, incurvées, qui s'étendent d’une suture à l’autre, au nombre de seize à dix-huit sur chaque tour, mais elles ne se correspondent pas régulièrement d’un tour à l’autre. Dernier tour égal au cinquième environ de la CERITHIACEA JURASSIQUES SI hauteur totale, orné de six filets spiraux et de costules plus serrées que sur les tours précédents, mais cessant à la périphérie de la base qui est convexe avec cinq gros cordons lisses, plus écartés que les filets précédents ; cou à peu près nul. Ouverture ovale, anguleuse en arrière, faiblement sinueuse en avant ; labre incurvé, mince ; colu- melle lisse, calleuse, à bord non détaché. Dimensions. — Longueur : 23 mm. ; diamètre basal : 5 mm. Rapports et différences. — P. de Loriol a très justement séparé cette espèce de P. russiense qui a les tours plus étagés et les côtes plus écartées, plus droites, avec des cordons séparés par des rainures plus larges ; mais il ne faut pas se dissimuler que ce sont deux espèces très variables, et que pour certaines formes extrêmes, Le plus sùr moyen de supprimer toute hésitation est de se guider par la connaissance exacte du niveau où on les a recueillies. L'auteur lui-même a varié plus d'une fois dans l'interprétation de son espèce, et ce n’est que très récemment (r9o1) qu’il a définitivement adopté cette manière de voir. J'ai vérifié que C. Melite D'Ors. est identique à P. Struckmanni ; les échantillons-types de la collection d'Orbigny au Muséum d'Histoire naturelle de Paris ont exactement la même ornementation ; à la rigueur, cette espèce devrait donc reprendre le nom WMelite; mais ce ne serait pas correct, en bonne application des règles de priorité. Localités. — Autembert, plésiotype (pl. IV, fig. 20-21), coll. Legay ; Mont des Boucards, coll. Legay Musée de Boulogne. — Séquanien. Moulin Wibert, coll. Legay.… Villerville, coll. d'Orbigny, collection Cossmann. — Kimméridgien. PROCERITHIUM (Æhabdocolpus) QUEHENENSE [pe Lortoc| PI. IV, fig. 22-23. 1873. Cerithium quehenense ne Lorror. Jurass. sup. Boul., p. 74, pl. vux, fig. 21-24. Taille moyenne ; forme turriculée, assez étroite ; spire longue, aiguë au sommet, à galbe conique sous un angle de 20 à 25° ; environ 12 à 15 tours légèrement convexes, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et non étagées par une rampe; ornementation composée de six cordonnets spiraux et perlés, séparés par des intervalles plus larges qu’eux, et croisés par 20 à 24 costules axiales, arquées, très serrées, qui ne se correspondent pas d’un tour à l’autre. Dernier tour inférieur au quart de la longueur totale, arrondi à la base qui porte cinq cordon- nets écartés et lisses; cou à peu près nul ; ouverture ovale, oblique par rapport à l’axe, rétrécie en gouttière en arrière, terminée en avant par une simple dépression. ? ? Dimensions. — Longueur : 23 mm. ; diamètre, 3 mm. Rapports et différences. — P. quehenense n’est peut-être qu'une simple variété de P. Struckmanni, à côtes plus nombreuses et plus serrées, avec un cordon de plus sur chaque tour : il y a des individus pour lesquels on hésite avant de les rapporter à l’une ou à l’autre des deux espèces ; cependant, quoi- qu'il y ait généralement un cordon de plus sur chaque tour, les sillons séparatifs sont plus larges que les étroites rainures qui séparent les rubans de P. Struckmanni. À ce dernier point de vue, ?. quehe- nense s'écarte davantage de la forme typique et bajocienne de Rhabdocolpus qui est caractérisée par ses tours étagés et par ses sillons plus ou moins apparents, séparant de larges rubans spiraux non perlés ; ses granulations sont plus arrondies et moins crénelées que celles des autres Æhabdocolpus, mais ce ne sont pas des chaïînettes de perles comme chez Procerithium s. stricto. P. de Loriol ajoute que P. quehenense a été trouvé à un niveau un peu plus élevé que P. Struckmanni, dont il serait par suite la mutation immédiate, comme l’autre espèce procède de P. russiense ; on le trouve cependant aussi au mème niveau. Localités. — Quéhen (Pas-de-Calais); Moulin Wibert (pl. IV, fig. 22-23), coll. Legay; Autembert, Alincthun, coll. Legay. — Séquanien tout à fait supérieur. Hesdin-l Abbé (Pas-de-Calais), coll. Legay.— Séquanien inférieur. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANGE. — Paréontorocte. — T. XIX. — 25. Mémoirz N°0 46, — 11. 82 Maurice COSSMANN PROCERITHIUM (Rhabdocolpus) EXPULSUM n. sp. PI. IV, fig. 44-44 bis. Taille au-dessous de la moyenne; forme conique, turriculée ; spire un peu trapue, croissant régulièrement sous un angle apical d'environ 25°; dix à douze tours plans, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, un peu étagés au-dessous des sutures qui sont profondes et rainurées ; une vingtaine de côtes axiales, légèrement in- curvées, sont traversées par cinq cordons spiraux, plus étroits que leurs intervalles, munis de petites crénelures granuleuses à leur intersection avec les côtes. Dernier tour inférieur au tiers de la hauteur totale, portant un sixième cordonnet périphérique et lisse qui circonscrit la base peu convexe et ornée de six ou sept filets concen- triques, très serrés, jusqu’au cou bien dégagé. Ouverture ovale, à columelle peu exca- vée. Dimensions. — Longueur : 12 mm. ; diamètre : 4 mm. Rapports et différences. — Il est incontestable que cette coquille ressemble de très près à P. Struck- manni limité — comme l’a fait en dernier lieu P. de Loriol — aux provenances du Séquanien du Bou- lonnais; néanmoins, il ne m’a pas paru possible de lui attribuer la même dénomination parce que ses côtes sont plus nombreuses, se rapprochant davantage de celles de P. quehenense, et surtout parce que ses cordons — comme ceux de ce dernier — sont séparés par des intervalles plus larges qu'eux, tandis que c’est l’inverse chez P. Struckmanni. D'autre part, P. expulsum paraît également constituer une race distincte de P. quehenense, parce que ses tours sont plans et étagés, et aussi parce que son galbe est sensiblement plus trapu ; les cordonnets de la base sont, en outre, plus serrés et plus nom- breux, tandis qu'il y en a un de moins sur chaque tour de spire. Si l’on réunissait P. expulsum à P. quehenense, il faudrait également les réunir à P. Struckmanni, et de proche en proche, à P. russiense, millepunctatum, ete. Toutes ces formes patiemment séparées par niveaux et par régions n’en composeraient plus qu'une seule dans un chaos inextricable : ce serait le progrès à rebours. Localité. — Cordebugles, rare ; cotypes (pl. IV, fig. 44-44 bis), coll. Cossmann. — Séquanien. PROCERITHIUM (Æ2habdocolpus) LEBLANCI [pe LorroL] PI. IV, fig. 13-17. 1874. Cerithium Leblanci pe Lor. et Pezc. Mon. jur. sup. Boul., p. 72, pl. vu, fig. 20. Taille moyenne ou assez grande ; forme turriculée, conique; spire longue, élancée, aiguë au sommet, croissant très régulièrement sous un angle apical de 18 à 20° ; une quinzaine de tours au moins, presque plans, parfois un peu convexes à l'âge adulte, dont la hauteur égale les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures profondes plutôt canaliculées qu'étagées ; ornementation composée de cinq (quelquefois six) chai- nettes spirales de granulations qui s’alignent assez régulièrement dans le sens axial sous la forme de costules incurvées, aussi écartées et aussi saillantes que les rangées spirales, de sorte que le treillis ainsi formé est très régulier, à mailles carrées et peu proéminentes. Dernier tour à peu près égal au quart de la hauteur totale, convexe à la base qui porte seulement cinq cordonnets spiraux, les costules axiales cessant à la périphérie, et ces cordonnets sont plus étroits que les intervalles qui les séparent. Ou- CERITHIACEA JURASSIQUES 83 verture ovale, non canaliculée en avant quand les exemplaires ne sont pas mutilés comme l'était le type figuré. Dimensions. — Longueur, 25 mm. ; diamètre basal, 6 mm. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue des premiers représentants infrajurassiques du sous-genre Rhabdocolpus par le treillis régulier et granuleux de ses costules et chaïinettes, rempla- çant le découpage des rubans spiraux par des costules courbes et beaucoup plus saillantes. Déjà cette transformation s’accentue à partir du Jurassique moyen ; mais ?. Leblanci a les tours moins étagés et dénués de la couronne d’aspérités qui caractérise par exemple P. russiense ; P. Struck- manni a encore les tours étagés et un nombre de costules beaucoup moindre que P. Leblanci. De Loriol a comparé son espèce à P. quehenense et ne l’en a guère distingué que par son ouverture ca- naliculée en avant, mais cette différence ne tient qu’à l’état défectueux de conservation des spécimens décrits ; en réalité, P. Leblanci s’en écarte surtout par sa forme moins trapue, par ses costules moins saillantes, par ses tours plus élevés, à sutures plus rainurées. Néanmoins, il est hors de doute que toutes ces formes représentent les mutations successives dans l’évolution d’un même type, et qu'elles sont très voisines les unes des autres. Localité. — Port de Boulogne, plésiotypes (pl. IV, fig. 13-19), coll. du Musée de Boulogne. — Kim- méridgien inférieur. S PROCERITHIUM (Rhabdocolpus) CATALAUNICUM [pe Lor1or| PE IV, fig. 29-30. 1871. Cerithium catalaunicum ne Tiorroc. Mon. jur. Haute-Marne, p. 102, pl. var, fig. 3. 1874. — pe Lor. Mon. jur. Boul., p. 71. Taille moyenne : forme turriculée, assez étroite; spire longue, croissant réguliè- rement sous un angle apical de 18 à 20° environ; tours nombreux, convexes, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et subétagées, ornés de cinq à sept cordonnets spiraux, très réguliers, granuleux à l’inter- section de nombreuses côtes axiales, arquées, aussi peu écartées que les cordonnets, de sorte que le treillis ainsi formé est extrêmement régulier. Dernier tour égal au quart environ de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui n’est excavée que vers le cou, et qui porte, à partir de la périphérie, cinq ou six cordonnets dépourvus de granulations. Ouverture inconnue, columelle arquée. Dimensions. — Longueur : 15 mm.; diamètre basal : 4 1/2 mm. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue assez facilement de P. Struckmanni par ses tours convexes non étagés et par son ornementation beaucoup plus fine; à ce dernier point de vue, elle se rapprocheraït peut-être davantage de P. quehenense qui a déjà les tours un peu convexes; mais ses cordonnets spiraux sont beaucoup plus serrés que ceux de l'espèce séquanienne; en outre, le galbe de la coquille est plus étroit, et ses sutures sont plus excavées. Cette mutation s'écarte encore plus que les précédentes de la forme typique et bajocienne de la section Rhabdocolpus, parce que son ornementation devient complètement granuleuse comme chez Procerithium Leblanci, mais avec une prédominance des costules arquées qu’on n’observe pas chez ce dernier. D'ailleurs Procerithium s. str. s'éteint bien avant Æhabdocolpus, de sorte qu'on peut dire qu'en vieillissant cette Section a une tendance à rétrograder vers la forme ancestrale; il est toutefois regrettable qu'on n'ait pu, jusqu'ici, vérifier si la forme de l'ouverture, plus ovale chez Rhabdocolpus que chez Procerithium, se modifie aussi chez les espèces du Jurassique supérieur, ét si elle affecte un retour vers le galbe arrondi de Procerithium, tel qu’il a été défini dans l’'Hettangien, ou bien si elle se. munit peu à peu d’un bec comme on en observe chez les Procerithidæ de l'époque crétacique. Localités. — Moulin Wibert, plésiotypes (pl. IV, fig. 29-30), coll. Legay. — Kimméridgien inférieur. Daillancourt, Pancey (Haute-Marne), étage virgulien (ide de Loriol). Nantilly (Haute-Saône), coll. Maire, étage virgulien. Champs, coll. Lambert. — Portlandien inférieur. 8/4 Maurice COSSMANN PROCERITHIUM (Æhabdocolpus) MANSELLI [pe Lortor| PI. IV, fig. 24-28. — Fig. 21. 1866. Cerithium Manselli x Lor. in Pellat 2. S. G. F., (2), t. XXIII, p. 209. 1866. — De Lorior. Mon. Port. Boul., p. 22, pl. 1x, fig. 3-4. 1874. — pE Lorior. Mon. Jur. sup. Boul., p. 64, pl. VII, fig. 16. 1906. Procerithium (Rhabdocolpus) Manselli Cossu. Essais Pal. Comp., livr. VIT, p. 28, fig. 2, pl. v, fig. 23 Taille moyenne; forme turriculée, à galbe à peu près conique; spire aiguë au sommet, croissant assez régulièrement sous un angle apical de 20°; 12 ou 13 tours légèrement convexes, dont la hauteur atteint les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures profondes que borde en dessous une petite rampe subimbriquée et limitée par le cordon antérieur de chaque tour; ornementation variable dont l’aspect typique est le suivant : 12 ou 13 costules axiales arquées, arrondies et =) épaisses, médiocrement saillantes et plus obsolètes en avant == qu’en arrière où elles persistent jusqu’à la suture; elles sont nan lc L : Ê . Cu crénelées par cinq ou six cordons spiraux entre lesquels ALTIE 11 s'intercalent d’autres filets plus minces; chez certains spécimens, F1c. 21. — Ouverture de Rhabdocolpus Manselli pe Lon. rares et plus écartées, plus noduleuses, de sorte que l'aspect les 12 cordons et filets s'égalisent, les côtes deviennent plus de la coquille est radicalement différent; mais on trouve des intermédiaires entre ces formes extrêmes qui rappellent parfois l’ornementation de certains Æxelissa. Dernier tour égal aux trois dixièmes de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base sur laquelle se prolongent des cordons plus écartés, alternant avec des filets minces. Ouverture ovale, assez élevée, non canaliculée en avant; on distingue seulement une sinuosité subéchancrée sur le contour supérieur; labre incurvé, lacinié par les cordons sur son contour antérieur; columelle excavée, lisse; bord colu- mellaire mince et caréné à l'extérieur. Dimensions. — Longueur : 15 mm.; diamètre basal : 4 mm. Rapports et différences. — Cette espèce s’écarte sensiblement de celles des étages subjacents : elle a des plis axiaux plus gros, plus épais, moins nombreux, crénelés et non granuleux; d’ailleurs, son ouverture — qui est parfois conservée intacte — répond complètement à la diagnose originelle de Rhabdocolpus. Si donc les espèces granuleuses de FOxfordien ou du Kimméridgien ont la même ouverture, il faut en conclure que le faciès de l’ornementation n'est pas toujours un Critérium aussi sûr qu'on pourrait le croire, pour délimiter les sous-genres et les sections de Procerithium. Il est bon d'ajouter toutefois que cet aspect, variable chez la même espèce comme on vient de le voir, ne se modifie pas en ce qui concerne la persistance des côtes axiales qui ont motivé le choix de la dénomi- nation habdocolpus. Localités. — Wimereux, plésiotypes (pl. IV, fig. 24-28), coll. Legay. — Portlandien supérieur. Fort de la Crèche, coll. Lambert. — Portlandien inférieur. PROCERITHIUM (Xystrella) GRACILISPIRA n. sp. PI. IV, fig. 54-56. Taille moyenne; forme turriculée, très étroite, presque cylindracée ; spire longue et grêle, croissant lentement sous un angle apical d'environ &°; tours nombreux, dont CERITHIACEA JURASSIQUES 85 la hauteur égale à peu près les cinq huitièmes de largeur, étagés et couronnés de cré- nelures épineuses au-dessus des sutures qui sont linéaires ; six cordons spiraux équi- distants, mais inégaux, treillissés par des costules axiales, minces et un peu curvili- gnes, qui y forment des aspérités plus ou moins saillantes : celles du second cordon en ayant — et surtout celles de l’avant-dernier en arrière — sont plus fortes ou subé- pineuses ; le dernier cordonnet — qui garnit la rampe suprasuturale — est générale- ment bifide. Dernier tour et ouverture mutilés ; l’enroulement de la columelle porte un bourrelet antérieur et obtus qui indique l’existence probable d’un bec à l’ouver- ture. Dimensions. — Longueur : 15 mm. ; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Beaucoup plus élancée et polygyrée que le génotype de Xystrella, cette coquille ne peut être placée que dans ce sous-genre, à cause de son ornementation muriquée; ses côtes ne ressemblent guère à celles de Rhabdocolpus qui, d’ailleurs, ne porte pas de bourrelet spiral à la columelle. Il y a d’ailleurs, dans le Lias, une autre espèce aussi étroite que celle-ci et qui est le génotype de Cryptaulax (C. scobina) Desz. ; mais elle n’a que deux rangs d'aspérités sur chaque tour, et ses cos- tules axiales forment une pyramide tordue : il n’est donc pas possible de la confondre avec celle-ci, mais il est bien possible que P. gracilispira forme la transition entre cette espèce charmouthienne et P. armatum, du Toarcien. Toutes ces difficultés — qu'on éprouve dans le classement générique des Procerithidæ — seraient levées si l’on disposait d'échantillons ayant leur ouverture à peu près intacte, et aussi la pointe : les fragments tels que celui que je viens de décrire ci-dessus sont, au contraire, une source constante d'incertitude, et leur détermination générique n’est jamais que provisoire. Comme d'autre part, leur faciès absolument caractéristique mérite évidemment qu’on leur attribue un nom spécifique quand ils ne peuvent se rapporter à aucune espèce connue, je ne puis m'abstenir de les aécrire et les négliger comme si c’étaient des spécimens usés et méconnaissables. Localité. — Feuguerolles, deux spécimens (pl. IV, fig. 54-56), recueillis par Carabeuf et communi- qués par M. Bigot. — Toarcien. PROCERITHIUM (Xystrella) ARMATUM ; GoLpruss] PI. IV, fig. 45-49 et 51-53. 1843. Cerithium armatum Gorvruss. Petref. Germ., II, p. 31, pl. cuxxur, fig. 7. 1858. — — D'OrBiGNx. Prod., I, p. 250,.9e ét., n° 26. 1851. — — Correau. Moll. foss. Yonne, p. 42. 1856. — — OPPec. Juraform., p. 510. 1858. — —- Quexsrepr. Der. Jura, p. 315, pl. xzun, fig. 22. : 1874. — _— Dumorrier. Et. pal. jur. Rhône, t. IV, p. 290. 1876. — — Tare et BLake. Yorkshire Lias, p. 351. 1892. — — Hvoz. et Wizsox. Brit. jur. Gastr., p. 49. Taille au-dessous de la moyenne. Forme turriculée, étroite, à galbe conique ; spire muriquée, assez longue, aiguë au sommet; environ douze tours dont la hauteur atteint à peine la moitié de la largeur, séparés par des sutures très profondes, ornés de dix côtes axiales, qui se succèdent d’un tour à l’autre et qui forment, malgré l’inter- ruption des suiures, une pyramide tordue autour de l’axe ; elles sont croisées par trois cordons spiraux et inégaux, celui du milieu plus mince, qui y découpent des ogranula- üons très saillantes ou des nodosités tranchantes dont la surface est hérissée; auprès de la suture, on aperçoit en outre un cordonnet beaucoup plus fin et ondulé. Dans une variété — qui ne paraît pas devoir être séparée de la forme typique sous 86 Maurice COSSMANN un nom distinct, parce qu’il y a des spécimens intermédiaires — le cordon du milieu tend à disparaître totalement, et chaque tour de spire ne porte plus que deux rangées spirales de granulations subépineuses. Dernier tour peu élevé, portant une carène crénelée en plus à la périphérie de la base qui est convexe, ornée de trois cordons plus faiblement muriqués, et à peu près dé- pourvue de cou. Ouverture subquadrangulaire, à péristome subdétaché, avec une faible gouttière dans l’angle inférieur et une légère sinuosité versante dans l’angle supérieur ; labre mince, sinueux ; columelle lisse, presque rectiligne; bord colu- mellaire étroit et détaché de la fente ombilicale. Dimensions. — Longueur : 15 mm. ; diamètre : 4 1/2 mm. Rapports et différences. — Cette espèce très répandue a été prise comme type du sous-genre Xystrella, que j'ai séparé de Procerithium, non seulement à cause de l'aspect muriqué de ses tours de spire, mais encore à cause de la forme de l’ouverture que j'ai pu étudier presque intacte, non pas sur C. armatum qui est presque toujours mutilé — mais sur une autre espèce qu'on verra ci-après. La variété à deux cordons spiraux est presque aussi commune, dans les mêmes gisements, que la forme typique à trois cordons : chez certains individus, le cordon médian qui est toujours plus mince et moins fortement muriqué, s’efface graduellement, de sorte qu'il y a des transitions du type à la va- riété, et que celle-ci — quoiqu’elle soit très différente à première vue, ne pourrait en être utilement dis- tinguée. L'un et l’autre caractérisent le Lias supérieur. Localités. — Metz, forme typique (pl. IV, fig. 45-46 et 5r), coll. Cossmann; Nancy, variété (pl. IV, fig. 47-48), coll. Cossmann ; Gundershofen, variété intermédiaire (pl. IV, fig. 49), coll. Cossmann ; Feu- guerolles (Calvados), variété étroite (fig. 52-53) communiquée par M. Bigot; Mende, même variété coll. Piette, communiquée par M. Fischer ; Aresches (Haute-Saône), même variété communiquée par M. Caillet ; Besançon, forme typique et variété, coll. Cossman; Avallon, Vassy (Yonne), Montservant (Jura), Tuchan (Aude). fide d'Orbigny (in Prodr).; Poleymieux, St-Romaïin, la Verpillière, fide Du- mortier ; Le Clapier (Aveyron), coll. de la Faculté des Sciences de Lyon. — Toarcien. En Allemagne : Banz, fide Goldfuss. En Angleterre : Peak, jide Tate. PROCERITHIUM (Xystrella) PAPILLOSUM | DesconGcHAMps.] Fig. 22. 1842. Cerithium papillosum Des. Mém. Soc. linn. Norm., t. VII, p. 209, pl. x, fig. 42-44. 18 0 = D'Ors. Prod., I, p. 272, 10e ét., n° 195. « Goquille très petite, turriculée, pointue ; tours de spire deux fois plus larges que hauts, ornés de deux rangs transversaux de nodules saillants ou papilles qui forment, du sommet à la base de la spire, huit séries longitu- dinales, obliques de droite à gauche ; sutures profondes ; base oblique, marquée de stries transverses et de quelques granulations; ouver- ture rhomboïdale ; columelle bordée et recouverte par la lèvre gauche ; canal terminal très court. » Fic. 22. - Proce- Rapports et différences. — Cette espèce n’a pas été retrouvée et ne m’a pas été rithium (Xÿs- communiquée, parmi celles de la collection Deslongchamps que M. Bigot m'a gra- trella)papillo- cieusement prêtées pour les faire figurer à nouveau. Elle représente très exactement, sum Dresr. au niveau du Bajocien, la variété à deux rangs d’aspérités de P. armatum, quoique cependant elle semble — d’après la figure originale, — moins étroite et plus trapue que ce génotype du Toarcien. Les autres formes bajociennes ci-après décrites n’ont aucune ressemblance avec 2. papillosum, CERITHIACEA JURASSIQUES 8- attendu qu’elles appartiennent au contraire au phylum baculiforme qui se rapproche plus de Cryp- taulax que de P. armatum. Localité. — Bayeux, unique. — Bajocien. PROCERITHIUM (Xystrella) BAJOCENSE | GREPPIN] PL. IV, fig. 59-61. 1898. Pseudocerithium bajocense Greprix. Desc. Baj. Bâle, p. 40, pl. 1v, fig. 7-8. Taille au-dessous de la moyenne ; forme turriculée, plus ou moins étroite, à galbe régulièrement conique ; spire longue, non étagée, aiguë au sommet, dont l’angle apical varie de 18° à 25°; quinze ou seize tours plans, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures très profondes, encadrées entre deux rampes très étroites et carénées ; ornementation composée de dix à douze côtes axiales, peu proéminentes, assez minces, se correspondant à peu près d’un tour à l’autre, tout en formant une ligne légèrement oblique de gauche à droite ; elles pro- duisent des granulations aiguës à l'intersection de quatre cordonnets spiraux et équi- distants, les deux du milieu plus petits que les extrêmes qui forment les carènes des rampes supra- et infra-suturales, avec des aspérités aiguës ou même subépineuses. Dernier tour égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui porte deux cordons saillants, le premier seul crénelé, et un troisième filet très obsolète ; puis sa surface est lisse jusqu’au cou qui est à peu près nul. Ouverture ovale, à peine sinueuse à la base ; labre peu incurvé; columelle lisse, très excavée, peu calleuse ; bord columellaire indistinct. Dimensions.— Longueur, 15 1/2 mm. ; diamètre 4 1/4 mm. Rapports et différences.— Il n’est pas possible de laisser cette coquille dans le genre Pseudoceri- thium (Cryptaulax Tare) où l’auteur l’a classée ; non seulement l’ornementation comporte un nombre bien plus considérable de côtes axiales, ne formant pas une pyramide tordue sur son axe, mais encore le galbe de la coquille est conique, non prismatique comme Cryptaulax costatum, ou plutôt C. tetra- tæniatum qui a presque les mêmes cordons spiraux et les mêmes épines; c’est surtout la forme de l'ouverture qui est bien différente de celle du genre Cryptaulax; celle de Xystrella est ovale et se rattache à Procerithium par l'intermédiaire de Rhabdocolpus ; on distingue toutefois P. bajocense de P. undulatum — qui se trouve dans le même gisement — par ses côtes non courbes, se succédant en ligne oblique, par ses aspérités subépineuses ou tranchantes, au lieu de granulations, par sa base moins ornée, par son ouverture dépourvue de bec en avant. Les spécimens d’Izenay ont l'angle apical un peu plus aigu, mais tous les autres caractères sont identiques. Si on compare P. bajocense avec P. armatum, du mème sous-genre, onremarque que ses aspérités sont plus nombreuses parce qu'il y a presque toujours une rangée spirale et une ou deux costules axiales en plus; en outre, les tours sont plus étagés, mais l’aspect général est très voisin. Localités. — Nuars, peu rare (pl. IV, fig. 59-61), coll. Dom Valette. Izenay, deux spécimens, coll. Cossmann. Ciret (Ain), coll. de la Faculté des Sciences de Lyon, coll. de l'Ecole des Mines. En Suisse : Suez près Viale, fide Greppin. — Bajocien supérieur. PROCERITHIUM (Xy-strella) DIPLORHYSUM: n. sp. PI. IV, fig. 62-65. Taille assez petite; forme turriculée, conique; spire assez longue, aiguë au 1. Etymologie : &rhoc, double; cus0<, rugosité. 88 Maurice COSSMANN sommet, croissant régulièrement sous un angle apical de 25 à 30°; environ douze tours plans, dont la hauteur égale à peu près la moitié de la largeur, séparés par des sutures très profondes, que marque un petit filet ondulé, et qui sont étroitement encadrées par deux rampes carénées et épineuses ; ornementation composée de quatre cordons spiraux, les deux du milieu plus fins, les extrêmes saillants et coïncidant avec les carènes des deux rampes; douze à quatorze côtes axiales recoupent ces cordons et y forment des crénelures sur les filets médians, des aspérités tranchantes sur les carènes extrêmes, sans se succéder régulièrement d’un tour à l’autre. Dernier tour atteignant le quart au moins de la largeur totale, quand on le mesure sur la face ventrale, portant trois cordons supplémentaires à la périphérie de la base qui est peu convexe. Ouverture inconnue. Dimensions. — Longueur probable : 10 mm.; diamètre basal : 3 1/2 mm. Rapports et différences. — 1] est surprenant que cette espèce ait échappé aux patientes recherches de Deslongchamps dans le Bajocien du Calvados, et il est plus probable qu'elle aura été confondue par lui avec d’autres formes, par exemple avec Cryptaulax hystrix; cet auteur a décrit une forme très voisine de celle-ci, provenant du Lias de Fontaine-Etoupefour : Cerithium scobina, qui se distingue de la coquille bajocienne parce qu’elle n’a qu'un seul filet entre les deux carènes épineuses, et parce que ses côtes axiales paraissent se succéder obliquement d’un tour à l'autre. P. bajocense a une forme de pyramide tordue que n’a pas notre espèce. Quant à Cryptaulax hystrix, outre qu'il est bien plus étroit, il a quatre filets entre les deux carènes, et ses tours sont excavés. Je n’ai pu observer les caractères de l'ouverture de P. diplorhysum, mais Deslongchamps a figuré celle de P. scobina qui est évidemment du même groupe que cette nouvelle espèce; or on peut constater sur la figure que c'est bien une ouverture ovale de Xystrella intermédiaire entre celles de Rhabdocolpus et celle de Cryptaulax; d’ailleurs l’ornementation seule — qui comporte beaucoup plus de côtes axiales — suffit pour aflirmer que ce n’est pas un Cryptaulax. Localité. — Sully, type (pl. IV, fig. 62-65), coll. Cossmann; coll. de l'Ecole des Mines, coll. de la Faculté des Sciences de Caen. — Bajocien. PROCERITHIUM ie COLOGNACENSE [Ricar| 1. IV, fig. 57-5 æ 1893. Cerithium colognacense Rioue. Et. strat. Jura mér., p. 95, pl. x, fig. 13-15. 1894. — Ricue. Esq. terr. jur. Aïn, p. 54 Test siliceux. Taille petite; forme un peu pupoide, turriculée; spire assez courte, quoique pointue au sommet, dont l’angle apical décroit de 25 à 20°; dix à douze tours plans, dont la hauteur ne dépasse guère le tiers de la largeur, séparés par des sutures très profondes, quoique non étagées; ornementation composée de trois cordons spiraux, celui qui est au-dessous de la suture est lisse et moins saillant que les deux autres qui sont hérissés d’aspérités tranchantes à l'intersection de petites costules axiales, peu proéminentes, interrompues par les rainures suturales. Dernier tour à peu près égal au quart de la hauteur totale, quelquefois muni d’un petit cordon inter- calaire entre les deux chaïnettes principales de crénelures; au-dessus de ces dernières, il y a quatre carènes spirales et lisses jusque sur la périphérie arrondie de la base qui est excavée vers le cou et ornée de filets spiraux moins saillants. Ouverture ovale toujours mutilée. $ Dimensions. — Longueur : 9 mm.; diamètre basal : 2 1/2 mm. Rapports et différences. — Quoique cette coquille soit beaucoup plus voisine du génotype de lat LE EM AUTRE 1-2. 3-7. 8-9. 10. 11-14. 15-17. 18-19. 20-23. 24-95 . 26-27. 28-30. 31-34. 35 36-38. 39-42. 43-47. MÉMOIRE N° 46 PLANCHE I DrATINOSTOMA MARGARITIFERUM |[d'Arch..... 1/1. Buire........... Bath DIATINOSTOMA TUBERCULOSUM [Piette]........ 1/1. Eparcy.......... Bath DrarTinosromA CoLLoTr Cossm. ............. Tr EMUrIes ee TETE Portl DIATINOSTOMA BONONIENSE Cossm. .......... 1 Eidrequentrr Eee Bath DrATINosrOMA GUEBHARDI Cossm. .........,. 1LeNCourmes rer Bath DrarTiINosroma GERMAINI [Etallon|........... HS A'ElliN Ne cboesae Kim. DrartinosromA (Ditreltus) NODOSOSTRIATUM [Peters] ses SET PE ERP EN EEE TT MurIes 2 Ce 2rce Portle=e BrAcHyrREMA Buvieniert Morr. et Lyc. .... 1/1. Saint-Gaultier... Bath .... BRACHYTREMA WriGuri [Cotteau|........... 2/1. Montreuil-Bellay. Call.... BRACHYTREMA UNITUBERCULATUM Héb. et Desl. 3/2. Montreuil-Bellay. Call ..... BRACHYTREMA THORENTI [d'Arch.]........... 2/TEMÉDArTCYE PRES BRACHYTREMA FILOSUM |[Buv.}............... 1/1. Saint-Mihiel..... Raur DIATINOSTOMA MARGARITIFERUM [d'Arch,].... 1/1. Buire........... Bath DrarTisnosromaA (Ditretus) Marrer Cossm, ... 1/1. BRACHYTREMA WkriGnrTi [Cotteau]|........... BRACHYTREMA FILOSUM [Buv.]............... Mém. Soc. Géol. Fr., Paléontologie, XIX, pl. XII. Roche-s.-Vannon. Raur.... "HValide Jully-eaCaie . Saint-Mihiel ..... Bath 2 Raur MÉMOIRE DE M. M. Cossmann Mém. Soc. géol. de France Mémoire N° 46; PI. I 1 XIDXS PS ON PALÉONTOLOGIE PLANCHE II 1-3. BRACHYTREMA PERONI Cossm.............. Rue 4. DIATINOSTOMA VIRDUNENSE [Buv.].......... yhte 5. DraAvINosroMA CoLLINEUM.|Buv.]............ JDE 6. DrATINOSTOMA COLLINEUM |[Buv.]............ mie 7-9. BATHRASPIRA SEMIEXCAVATA [Cossm.|........ vire 10-11. BRACHYTREMA SCHLUMBERGERI Cossm........ 5/1. 12-16. BRACHYTREMA GRANULIFERUM |[Piette]........ Sy 17-20. BRACHYTREMA CORALLENSE [Buv.|............ fr à 21-24. BRACHYTREMA BINODUM|Buv.|............... DITES 25-26. BRACHYTREMA LAMBERTI Cossm.............. S/x- 27-29. PETERSIA BUCCINOIDEA |Buv.]................ 2/1. 30-34. BRACHYTREMA VERSICOSTATUM |[Buv.]......... T/T- JO UPETERSIA BUCCINOIDEA BV ee ee EEE Dre 36-38. PETERSIA BUCCINOIDEA [Buv.|.. ............. fo 39-40. PETERSIA AGULEATA de Loriol................ 2/1. 41-42. PETERSIA ACULEATA, var. LEGAYI Cossm...... 2/7. 43-4h. PETERSIA CLATHRATA Piette. . . .............. 3/2. 45-47. CoLuMBELLINA (Columbellaria) CORALLINA 1/2. [Quenst. ER CRE EEE 48-50. CoLumMBELLINA (Zittelia) opPeLr Etallon ...... 9/27 51-52. PROCERITHIUM SUTURATUM Cossm............ 2/1. 53-54. PROCERITHIUM TRINODULE |[Buv.]........ Hate 55-56. PROCERITHIUM PRECATORIUM |Desl.].......... 3/2. 57-58. PROCERITHIUM POTAMIDULUM Cossm,......... 2/1. 59-60. PROCERITHIUM DpIMoRPHOSPIRA Cossm........ rue MÉMOIRE N° 46 Mém. Soc. Géol. Fr., Paléontologie, XIX, pl. XIII Coulang. s/Yonne Raur.... Verdun Dé er Roche s/Vannon. Raur.... Saint-Mihiel..... Raur.. Poix, Eparcy.... Bath. Morey "Er re Baiser Eparcy= =". Bath: Saint-Mihiel...... Raur.... Saint-Mihiel. .... Raur... Ravin frais +. Portl- Tonnerre Fr" SÉG Saint-Mihiel...... Raur 2 Saint-Mihiel...... Raur.... Valfin. 27 "er Km Houllefort--"""#"ÆPArrov.tE Houllefort. "4 Arrov. ANINON. 5. ... Raur. Coulang. s/Yonne Raur.... Malin :-."Kimeree St-Cyr en Talm.. Charm... Terlincth.,l.Crèc. Portl.... Font. Etoupefour. Charm... Le Simon la Vin. Hett... Mayen Charm... Mémoire bE M. M. Cossmann Mém. Soc. géol. de France Mémoire N° 46; PI. II 1. JUDÉS Pis CN PALÉONTOLOGIE > + . 5 0 po ES \ À Lara FRET SG TE = Te + + ï ï 1 « L ‘À k { .ù \ ï ïl d Fa " : Le % : 0 : # { À ja = ‘ Ke K Se 58-60. 61-62. 63-64. 65-67. 68-70. 71. 72-73. 74-78. 79-81. 82-84. 8). 86-87. 88-80 et VI. 90. 92. 93-94 . 95-96. OyRO0E 100. I01-102 103-109. 106-107: 108. Mém. Soc. MÉMOIRE N' 46 PLANCHE III PROCERITHIUM QUINQUEGRANOSUM Cossm. .... 2/1 PROCERITHIUM QUINQUEGRANOSUM, Var. SUBRE- GULARE COssm........... SIT EE LEE 2/7. PROCERITHIUM VEND ÆENSE COssm ........... A x + PROGERITHIUM BouLEr Cossm............... Site PROCERITHIUM (?) ABcISUM |Terq. et Piette].. 3/x PROCERITHIUM PLOCOPHORUM Cossm.......... 3/2. PROCERITHIUM PLOCOPHORUM Cossm......... Hire PROCERITHIUM SUBRETICULATUM [d'Orb.}..... 1/1 PROCERITHIUM SUTURATUM Cossm ........... 2/x PROCERITHIUM QUADRISERIATUM |Desl]....... 3/2: . PROCERITHIUM COUZONENSE [Riche]........... 3/2 PROCERITHIUM (?) ICAUNENSE Cossm......... 2/1 PROCERITHIUM INSCULPTUM Buy... ......... 2,1 1 PROCERITHIUM INSCULPTUM |Buv.|........... 2x l PROCERITHIUM (?) ACOLPOPHORUM Cossm...... 2/1 PROCERITHIUM LIMÆFORME |Rœmer]......... Syhire LE / PROCERITHIUM VIRGULINUM |de Loriol]|....... 2/x L | / PROCERITHIUM CLAVULUS | Desl.|.:.......... 2/1 . PROCERITHIUM MICHAELENSE [Buv.].......... 3/x PROCERITHIUM MATHILDIATUM Cossm........ 1/2. Proc. (Cosmocerithium) AMPHILOGUM Cossm. 1/1. Proc. (Cosmocerithium) Boucnarpt [Piettel.. 1/1. PROCERITHIUM PRECATORIUM |Desl.]|......... s/x Proc. (Cosmocerithium)sTENOGYRATUM Cossm 1/1 Proc. (Cosmocerithium) Nysri [d'Arch.].... 2/1 Proc. (Cosmocerithium) DorvaLr [Cossm.|. 1/1 Proc. (Cosmocerithium) AcestE [d'Orb.].... 3/1 Proc. (Cosmocerithium) Beruzz [d'Orb..... 2/1. Proc. (Cosmoc.) oBLirerRaATUuM |[Héb. et Desl.| 3/1. Proc. (Cosmocerilhium) noserri |[Piette].... 2/r. Proc. (Cosmocerilhium) GRANDINEUM [Buv.) 2/1 Proc. (Cosmocerithium) Carzzerr Cossm. ... 2/r. Proc. (Cosmocer.) WIMEREUXENSE Cossm..... 2/1 Proc. (Cosmocer.) WIMEREUXENSE Cossm..... 3/1 Proc. (Cosmocerithium) Lamgerri [de Loriol| 5/2 Proc. Cosmocerithium) Lamgertri [de Loriol!. 3/2 Proc.(Cosmocerithium) Lamgermt [de Loriol]. 3/2. Proc. (Cosmocerithium ?) Hegerri (Buv.|... 3/2 Proc. (Cosmocerithium ?) HegerrTi |Buv.|... 2/r. Proc. (Cosmocerithium) WIBERTENSE......... 9/1 Proc. (/Æhabdocolpus) uNpurzarum [Desl.]... 1/1 Proc. (Rhabdocolpus) uNpucatum [Desl.]... 1/1 Proc. (Rhabdocolpus) ScALARIFORME [Desl.}. 1/1 Proc. (Rhabdocolpus) ABBREvIATUM [Desl.). 1/1 Proc.(Rhabd.) PseupocosrezLaAruM [d'Orb. . 3/2. Proc.(Rhabd.)Pseupocosrezcarum|d'Orb.|. 3/2. Géol. Fr., Paléontologie, XIX, pl. XIV. . Le Simon la Vin. Le Simon la Vin. Le Simon la Vin. Le Simon la Vin. Provenchères . .. Le Simon la Vin. Provenchères..….. St-Cyr en Talm.. St-Cyr en Talm. Mayer ire Couzons- Free Moulins s/Noyers Châtel-Censoir .. Saint-Mihiel. ... Cordebugles. . . .. Tonnerre. ...... Chatillon + Les Moutiers .... Saint-Mihiel .... Font. Etoupefour. Mayen Épareye trees Ménétreux ...... St-Gaultier....... LUCE Re Eparcy-- Mont.-Bellay..... Rumiony 72272 St-Mihiel. Scey-s/Saône..... Wimereux...... Terlincthun ..... Ravindrais.. Wimereux .…... AUXERLES MER Jonches: -e-. Ravinitraise "7 Mi. Wibert.... Gundershofen.... Besançon ....... Raur.... Charm. . Charm. . Bath?" Charm PAR Mémoire DE M. M. Cossmann Mém. Soc. géol. de France Mémoire N° 46; PI. III 1e JUS 121, 2€ PALÉONTOLOGIE 1 "1 fe / L œ ’ Î eu mn x, ® #3 Sa) . 4 ; en FA Le APE Le FLN Re Ne MX / PA F À nr ï ‘ \ Fa L Ft LM Vire QE “ le | > A L à . “à ; ï La ; = ï a , { | 1 \ " | | ! 16 1 É = ï \ 1 2 ‘ . * . | Ï nt 4 so Se fee ou +: | DR Ve | | 1e 28m ra es Ï J 1. ProceriraiuM (Rhabdocolpus) Joe [d'Orb.]. 2/2. 2-4. Proc. (Rhabdocolpus) ŒuazerTi Cossm..... 3/1. 5-6. Proc. (Rhabdocolpus) russIENSE [d'Orb.]|... 1/2. 7-10. Proc. (Rhabdocolpus)mirrePuncrarum!Desl.] 2/2. 11-12. Proc. (Rhabd.) GRANULATOcOsTATUM |Desl.]. 1/2. 13-17. Proc. (Rhabdocolpus) LeBcancer [de Loriol}. 1/2. 18-19. Proc. (Rhabdocolpus) Joe [D'Orb.]....... 2/9; 0-21. Proc. (Rhabdocolpus) SrruckMaANxi [de Lor.] 3/2. 22-23. Proc. (Rhabdocolpus) QuenENENsE[deLoriol] 1/1. 24-28. Proc. (Rhabdocolpus) Maxsezrr [de Loriol]|. 2/r. 29-30. Proc. (Rhabdocolpus) cArALAUNIcUM [de Lor.]| 3/2. 31-32. Proc. (Rhabdocolpus) LeBcaner [de Loriol]. 3/2. 33-35. Proc. (Rhabd.) BRAcHyMorPHum Cossm. 3/2. 38. Proc. (Cosmocerithium) LAmBERT1 [de Loriol| 3/2. 39. Proc. (/Æhabdocolpus) GrraArDort [de Loriol|. 1/1. 4o-41. Proc. (Rhabdocolpus) cf. verusrum |[Phill]| .. 2/1. 42-43. Proc. (Rhabdocolpus) Lorteret | Héb.et Desl.] 3/2. 4l-4h4 bisProc. (Rhabdocolpus) sexPuLsum Cossm..... 3/2. 45-46. Proc. (Xystrella) ARMATUM [Goldf.]........ 2/1. 43-48. Proc. (Xystrella) ARmMATuM [Goldf.]........ D'ITÉ 49. Proc. (Xystrella) ARMATUM [Goldf.]........ Se 5o. Proc. (Cryptaulax) scoBiNa [Desl.]......... 3/2. 51. Proc. (Xystrella) ARMATUM [Goldf.]........ 2/1. 52-53. Proc. (Xystrella) ARMATUM [Goldf.]....... 3/2. 54-56. Proc. (Xystrella) cRAciLIsPIRA Cossm...... 3/2. 57-b8. Proc. (Xystrella) coLoGNAcENsE [Riche]... 3/2 59-61. Proc. (Xystrella) BAIOGENSE [Greppin]..... I/1 62-65. Proc. (Xystrella) pircoraysuM [Cossm).... 2/1 66-71. Proc. (Xystrella) rorrice | Héb. et Desl.]|... 3/2 72. Proc. (Xystrella) CaapuisEum [Piette]..... 2/1. 73-76. Proc. (Xystrella) AvuNcuzLuM Cossm........ JDE 77-79. Proc. (Xystrella) coRALLENSE [Buv.]....... 1/1. 80-81. Proc. (Xystrella) coRALLENSE[Buv.l ....... 1/1. 82. RIGAUXIA SUBVARICOSA [d'Orb.]............ 2/1 83-84. CRYPTAULAX CONTORTUM [Desl.] . ........... y SH MICRVETAUCASAEHVSERISA|ID SIN RREEERSESE fire 86-87 RCRVPTAUTASSEMSERI IDE SIA PAREEEEEREE ESS I/I 88-89. CRYPTAULAX DENSESTRIATUM |[Cossm}|........ S/2E 90-91. CRYPTAULAX UNDULATUM [Quenst.}|......... 2/1. 92. CRYPTAULAX HEPTACOLPUM Cossm.......... 3/2. 93-98. CRYPTAULAX TETRATÆNIATUM Cossm......... 1/1 09. ICRXPTAULAXSSCOBINA |IDESIE | SERRE TER EEE 3/2. 100 -102.CRYPTAULAX PENTAGONUM [d'Arch.]... ..... x/xI 103-104.CRYPTAULAX PIETTEI Cossm................ 3/2. 105. Proc. (Xystrella) CORALLENSE [Buv.|...... x ILE Mém. Soc. Géol. Fr., Paléontologie, XIX, pl. XV. MÉMOIRE N 46 PLANCHE IV Feuguerolles.... Montr.-Bellay .. NeNVIALT PE Mi. Wibert....... Wimereux...... Mi. Wibert..... Mir. Wibert... Hes Clapes 777 Wimereux...... Chapois Gundershofen.….. Font. Etoupefour Metz ste Feuguerolles.... Feuguerolles.... . St-Jean d’Etreux. .NUATS et mes . Montr.-Bellay..…. Rumiony "77 Les Clapes...... Yonne +. St-Mihiel”" #2" . Les Moutiers.... Le Merlerault.... Montr.-Bellay ..…. "AEparcye eee (ÉTO SE rS Da 0 ss... St-Jean d’Etreux. Montr.-Bellay... Cordebugles. . ... Charm.…. Toare ... Toarc ... Toarc. Baj 0 » Line 554 Mém. Soc géol. de France PALÉONTOLOGIE Mémoire be M. M. Cossmann Mémoire N° 46; PI. 1V OX CP EXN Ne°x8, 10. 20. 21. 22. Mémoires — Em: Hauc, Etudes sur les Goniatites, 1 pl., 114 p.................... — M. Cossuanx, Contribution à la Paléontologie française des terrains Jurassiques (en cours); Gastropodés : Nérinées, 13 pl., 180 p........ — V. Popovicr-HATzec, Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur de Roumanie; Environs de Campulung et de Sinaïa, 2 pl., D ee Pia a En Mutant tie D A eo — R. Zerrcer, Études sur la Tara du bassin houiller d'Héraclée (Se fineure) Gpl, 91 p../.....:..": ete Mont ee es — P. PaLLary, Sur les RS ossies ie , Jluviatiles cs sau- MORE AToÉTe E ple ATOM A En LL Dan as Buur de — G. Sax, Les Ammoniles pyriteuses des marnes on ne du Sud- Est de la France (en cours), 26 fig., 6 pl., 69 Pesse. +... .......... — J. Lauserr, Les Échinides des de la province re Barcelone, 9 pl., MO DA meet rie ar de ee a Le — H-E, Sauvace, Recherches sur les Vertébrés du Kimméridgien supé- Hour dedtunrel (Lot-etGaronne), 5.pl:, 36:p:.......::...:..:4..: : — Ch. Dspérer et F. Rouan. Monographie des Pectinidés néogènes ”- AE et des régions voisines (1"° partie : genre Pecten), DE, 140 P. RSS Eye PR Ne Er CRD Pa PU Me te CR A NN CS ST PES PT mr A — G. Dorrrus et Ph. D AUTZENBERG, Conchyliologie du Miocène moyen du Bassin dela Loire; Description des gisements fossilifères ; Péléey-- DORE DuriLe) en COBTS, 95 pl 206 Dr. mn... 2 Re — Marcellin Bou, Le Pachyæna de Vaugirard, 2 pl., 16p............. — V. PaQuIeR, Les Rudistes urgoniens (1° et 2° parties), 13 pl., 102 p.. — Ar. Toucas, Études sur la classification et l'évolution des Hippurites, RE EN en ad ce maine do stats Move Yon FR — Albert Gaupry, 7° de Patagonie: Dentition de quelques dore _fères, 28 p., £a fig. dans le texte. PR ARS A er et | ‘ — Paul Lemoine et Robert DouviLLf, ue le genre chien Gümbel. D D DIR eine LATE DA TL an ie LEE — Ferdinand Ch Les Bryozoaires du Palagonien. Échelle des Bryo- zoaires pour les Terrains tertiaires, 5 pl. DO BA FE Libre — Charles R Easrmanx. Les types de Poissons fossiles du Monte-Bolca au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, 5 pl,33 p................... — V. Porovicr-Harzec, Les Céphalopodes du Jurassique moyen du Mt Strunga (Roumanie), 6 pl., 28 p.......... AR as tue à — Ar. Toucas, Études sur la elas ssification et sur l'évolution des Radioliti- DÉSOLÉ DT Lie rep eue. m2 Sous RL ent d — Edm. PELLar et M. po ANN, Le Barrémien CapéPicar DE ur go- nien du Brouszet-les-Alais (Gard), 9 fig. dans le texte; 6 pl, 42 p. — Charles Jacos, Études sur quelques Ammonites du Crétacé moyen, AA AND AAC ue Rs TUE FR DU Se donna — A. re Étude ne des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris, 5 pl., 30 p......... TS it Rae < LR — P.-H. Frirer, Études sur les végétanx fossiles de l'étage Sparnacien du Bassin de Paris, 3 pl., 35 p..... A CR EE AR rue — Henri DoUvILLÉ, Études sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d Algérie, d'Égypte, du Liban et de la Perse, 7 pl, 84 p... ........ FRA — Léon PErvinaquiërr, Sur quelques Are A4 Crétacé De bn, Hope SOPE tt. ae Nes Er Re A ÉTIENNE AS — Robert Done Ééphalo potes brins: ER 0 LS EP ER PENRER — Gustave F. Dorrrus, Les coquilles du Quater Rare marin du Sénégal. Introduction géologique par AsDermus,@e.. 4pl:, 72:p..: :..... — Robert Douvizcé, Études sur les Car diocéralidés de Div “ ne. Mer, et quelques autres gisements, 84 fig., 5 pl, 77 P............ Francs pe 10 II IT 12 20 » » » » » » » » » » » » » EXTRAITS DU REGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCÈ 23, Rue Serpente, Paris, VI Anr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de la Géologie en général ct particulièrement de faire connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans,ses rapports avec les arts industriels et l'agriculture, ArrT. 3, — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Français et les Étrangers peuvent également en faire partie. IL n'existe aucune distinction entre les membres: ART 4. — Pour faire partie de La Société, il faut s'être fait présenter dans une deses séances par deux membres qui auront signé la présentation ‘, et avoir été proclamé dans a séance suivante par le Président. AnT. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre à Juillet. Arr. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Habituellement le 1° et le 3° lundi du mois). ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devznt clle aucun ouvrage déjà imprimé. : AnT. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. Ant. bo. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une ou plusieurs" séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement déterminé. ART. 53, — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. AnT. 55. — ... Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la Société qu'au prix de la cotisation annuelle. Art. 58. — Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. l'outetois, les volumes correspondant aux années antérieures à leur entrée dans la Saciété, leur sont cédés, après décision spéciale du Gonseilet conformément à un tarif déterminé. Arr. 60, — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. ART. 93. — Chaque membre paye : 1£ un droit d'entrée; 2° une cotisation annuelle ?. Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. Ce droit pourra étre augmenté par la suite, mais seulement pour les membres à élire.“ La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par le versement en capilal d'une somme fixée par la Société en assemblée générale (400 francs). Sont membres à perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à la Société un capital dont la rente représente au moins l4 cotisation annuelle (minimum : 1.000 francs). 1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connaîtraient aucun membre qui pût les présenter, n'auront qu'à adresser une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de leur admission. 2. Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nouveaux membres, autorise,t sur la. demande des parrains, les personnes qui désirent faire partie de la Société à n'acquitter, la première année, que leur droit d'entrée en versant lu somme de 20 fr. Le compte rendu sommaire des séances de l’année courante leur sera envoyé gratuilement; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième année et devront alors payer la colisation de 30 francs. [ls joutront aussi des autres droits et privilèges des membres de la Société. : Le Gérant : L. MÉMIN. Paris. — Imp, Ve BOUILLANT. MÉMOIRES re LME DE LA DE FRANCE Fois 1 2 à | 33: PHches TG x V111 it Maurice COSSMANN À Coxrmmenion a LA Doro FRANÇAISE DES Tirraiss JURASSIQUES | TE /Cerithiaces et Loxonematacea à 264, planches V à XI, TES 89 à se NE RUE SERPENTE, RSR LE IÉTÉ GÉ oLoIoUr MUS. CBà ie Fa MAR 1 8 4955 HAPYI op [IE VER SLTY MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE PALÉONTOLOGIE PUBLICATION FONDÉE EN 1800 = . Les mémoires de Paléontologie sont publiés partomes (format in-quarto raisin), ren- fermant environ 160 pages de texte et environ 20 planches hors texte: Il paraît environ un tome par année. On peut les acquérir par souscription, avant l'apparition du volume complet, aux prix réduits suivants : France APR le volume annuel 25 fr. } Franco Étranger sr 00 DANS — — 28 fr. | de port. Après l'achèvement du volume, le prix est élevé à 40 francs (franco); une remise de 20 °/, est accordée aux Membres de la Société. Dès son apparition, chaque Mémoire est mis en vente séparément aux prix indiqués ci-dessus. Une remise de 20 °/, est consentie aux Membres de la Société. LISTE DES MÉMOIRES PARUS Mémoires Francs N'% 1. — Albert Gaupry, Le Dryopithèque, x pls"xr pie SRE: "3 DV 2. — J. SeuNEs, Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supé- rieur de France (en-cours) 6ph es pe CE RE ES 10 » 3. — Ch. Drerérer, Les animaux pliocènes du Roussillon, 15 pl., 198 p...... 60 » 4. — B. Nicxiès, Contributions à la Paléontologie du Sud-Est de l'Espagne (en cours). r'° livraison seulement : pl. I-IV, p. 1-30 (en vente). 5. — G. DE Saporra, Le Nelumbium provinciale des lignites crétacés de Fuveau en Proveñce, 31 20 pe CERN CR PRE AE AS 5 » 6. — Henri Douviczé, É ae sur les PATES Révision des principales espèces d'Hippurites, Sp ep RER Re 70 » 7. — M. FLor, Description de deux Oiseaux nouveaux du Gypse parisien, T'DÉ 10 DL HER RATER NE PESTE PT CR or TE RE RATE SEE 8. -— Albert Gaupry, Quelques remarques sur les Mastodontes à propos de l'animal du Chérichira, 2pL MG pe SE RE NE CNRS 3.50 9. — G. DE SaportA, Recherches sur les végétaux du niveau GYERanaeR de Manosque;-20 pl4 83 p.71 TRE RE ERP CREER s 35 » 10. — A. GauDry, Les Pythonomorphes:de France,2 pl, 13.p°..".# 5 » 11. — R. Zeicer, Étude sur la constitution de l'appareil fructificateur des Sphenophyllam, rpl., 39 pee RE 5.00 12. — V. Paquier, Études sur quelques Cétacés du Miocène. | : L 13. — G. Correau, Description des Échinides miocènes de la Sardaigne. 14. — M. Cossmanx, Contribution à la Paléontologie française des terrains Jurassiques (en cours); Études sur les Gastr opodes des terrains juras- siques : Opisthobranches, 6 pl., 168 p.....................: Baie PES R 14.50 15. — S. Sreranescu, Études sur les terraïns tertiaires de la Roumanie, ; Contribution à l'étude de faunes sarmatique, pontique et levantine, TL PL, 102 D, LENS RE RON EE CON NE EE NE RER 26 ». 16, — D.-P. ŒuLerr, Uralichas bac: des schistes d'Angers, 1 x double, TO DEN FLOU ES EE RÉ de CEE US Bu A2 el 3.50 ‘17, — A. Fa Des Ammonites du Crétacé supérieur de l'Algérie. a" livraison seulement : pl. VII-XVIIL, p'25-88..%. 7 Re 20 » (Voir la suite, page 3 de la couverture.) CERITHIACEA JURASSIQUES 89 J Xystrella que de ses congénères bajociens, elle se distingue de P. armatum (variété à deux cordons) par ses chaînettes plus finement crénelées, par sa forme moins étroite, par ses costules qui ne se succèdent pas à travers les rainures suturales, et qui sont plus nombreuses; la base est aussi ornée d'un plus grand nombre de cordonnets. Les tours de P. diplorhj-sum ont une ornementation tout à fait différente; quant à P. bajocense, c'est une espèce beaucoup plus conique que celle-ci; l’une et l'autre s’en distinguent par leurs côtes en pyramide tordue. Localité. — Saint-Jean d'Etreux (Aïn); types figurés (pl. IV, fig. 55-58), coll. Riche. — Bajocien supérieur. PROCERITHIUM (X»s{rella) AVUNCULUM n. sp. PI. IV, fig. 73-76. 1871. Cerithium granvlato-costatum Tero. et Jourp. Bath. Mos. p. 68 (non Muxsr.). Taille moyenne; forme turriculée, conique; spire longue, aiguë au sommet, croissant régulièrement sous un angle apical et à peu près constant de 18°; tours plans, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par de larges rainures au fond desquelles un filet obsolète indique généralement l'emplacement de la suture; ornementation composée de trois cordonnets spiraux, presque toujours égaux et équidistants (celui du milieu s’atrophie rarement), crénelés par dix costules axiales qui se succèdent obliquement d’un tour à l’autre, en formant une pyramide tordue autour de l'axe, malgré l’interception que leur causent les rainures suturales. Dernier tour un peu inférieur au quart de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui porte aussi des cordonnets crénelés, quoique moins saillants et avec des aspérités qui s’effacent vers le centre. Ouverture... Dimensions. — Longueur : 11 ou 12 mm.: diamètre basal : 3 min. Rapports et différences. — Cette coquille — peu rare dans la Moselle — à été confondue par Ter- quem et Jourdy avec C. granulato-costatum M. qui est Fhabdocolpus: d'ailleurs ces auteurs ont réuni sous le même nom un autre Rhabdocolpus beaucoup plus trapu (P. brachymorphum) et d'autre part — ce qui est plus exact — ils ont rapproché la présente espèce de Cerith. tortile HéB. et Desr., du Callovien de Montreuil-Bellay : elle y ressemble beaucoup en effet; cependant je crois que c’est une mutation ancestrale qu'on peut distinguer parce qu'elle est un peu plus étroite, que son ornementation comporte ordinairement trois carènes crénelées au lieu de quatre inégales, et deux côtes axiales en plus. Il y a peut-être quelques individus douteux, mais ceux qui sont bien caractérisés par leur état de conservation se séparent sans difficulté des individus du Callovien. La distinction de cette mutation me parait donc complétement justifiée. Localités. — Les Clapes, cotypes (pl. IV, fig. 73-56), coll. Terquem à l'Ecole des Mines. — Domfront en Champagne, coll. Cossmann — Bathonien. PROCERITHIUM (X»-strella) CHAPUISEUM Prerte| PL. IV, fig. 72. 1857. Cerithium Chapuiseum Prerre. B. S. G. F., (2), t. XIV, p. 547, pl. v, fig. 40. 1885. — Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 100. Taille assez petite; forme turriculée. conique; spire médiocrement allongée, croissant assez régulièrement sous un angle apical de 20° environ; tours plans, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par des sutures assez profondes, SoctérTÉ céoLOGIQUE De FRANCE. — Parfoxroroctr, — T. XX. — 12. Mémoire N° 46. — 12. 90 Maurice COSSMANN ornés de deux rangées principales d’aspérités qui se succèdent à peu près régulière- ment d’un tour à l’autre, au début de la croissance de la coquille; mais sur les derniers tours, on distingue entre ces deux rangs deux filets spiraux onduleux, non granuleux; puis il s’y ajoute un autre filet antérieur, presque contre la suture. Dernier tour peu élevé, arqué à la périphérie de la base dont il est séparé par deux filets onduleux, où même chargés de très petites aspérilés obliques; base plane ou légèrement excavée vers le cou, portant quelques filets concentriques et très obsolètes. Ouverture. Dimensions. — Longueur probable : 10 mm.; diamètre : 3 mm. Rapports et différences. — Je n'aurais certainement pas pris l'initiative de décrire cette espèce d'après le type incomplet qu'a figuré l’auteur; mais puisqu'elle existe, et qu'il semble probable qu'elle appartient à la section Xystrella, je crois utile de la reproduire d’une manière plus fidèle que sur la figure originale. Elle se distingue du génotype, C. armatum, par ses aspérités beaucoup moins saillantes, au nombre de deux rangées seulement, entremélées de filets non granuleux qu'on n’observe pas habituel- lement chez Xystrella. D'autre part, je ne crois pas qu'on puisse la classer dans un autre groupe. En 1885, je l'ai comparée à C. costigerum Pierre, qui semble être un Paracerithium, c’est-à-dire d’un genre différent. Je ne vois pas d'espèce dont elle puisse être rapprochée dans le Bathonien : P. avun- culum est plus nettement costulé et possède trois rangées spirales d’aspérités, sans filets intercalaires. Localité. — Rumigny, type figuré (pl. IV, fig. 72), coll. Piette, communiqué par M. Fischer. — Bathonien supérieur. PROCERITHIUM (Xystrella) TORTILE' [Hégerr et DEsLoNccHAMPs| PI. IV, fig. 66-71. 1860. Cerithium tortile His. et Desz. Mém. foss. Mont.-B., p. 29, pl. vr, fig. 4 (non Drs..). 1906. Procerithium (Xystrella) tortile Cossm. Essais Pal, comp., livr. VII, p. 31. Taille moyenne; forme turriculée, conique; spire médiocrement allongée, aiguë au sommet, croissant régulièrement sous un angle apical et constant de 20° environ; douze ou treize tours non convexes, dont la hauteur atteint presque les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures très profondes, largement encadrées par deux rampes déclives; un petit filet onduleux et lisse indique l'emplacement de la suture; deux carènes dentelées par des aspérités très saillantes limitent les deux rampes antérieure et postérieure de chaque tour; entre ces deux carènes, on compte géné- ralement deux — quelquefois un seulement — filets spiraux, parfois inégaux qui portent de petites nodosités peu proéminentes, à l'intersection des huit côtes axiales reliant les aspérités des carènes et se succédant obliquement en pyramide tordue autour de l’axe, malgré l'interruption des rainures suturales. Dernier tour à peu près égal au quart de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui porte deux autres carènes dentelées et quelques filets lisses au centre. Ouverture ovale, à péristome un peu calleux, quoique non détaché de la base. Dimensions. — Longueur : 14 mm.; diamètre basal : 4 mm. Rapports et différences. — Aïnsi que l'ont fait remarquer les auteurs de cette espèce polymorphe, elle ne peut se confondre avec les Cryptaulax à cause de son angle spiral bien plus ouvert et du nombre moindre de ses coslules pyramidales, quoique l'ornementation s’en rapproche beaucoup: 4. Il existait déjà un Cerithium tortile Eunes DesL.; mais je n’ai pas cru bien utile de changer le nom de celui-ci, puisque ce ne sont, ni l’un ni l'autre, des Cerithium. $ CERITHIACEA JURASSIQUES 91 mais la base et l’ouverture sont totalement différentes de celles de Cryptaulax; d'autre part, le galbe n’est pas pupoidal comme celui d'Exelissa et l’'ornementation est plus hérissée, plus pyramidale; enfin l’ouverture n'est jamais détachée de la base. P. tortile se distingue de P. armatum — qui appartient à la même section — par son ornemen- tation moins hérissée et plus pyramidale comportant quatre cordons ou carènes spirales au lieu de deux ou trois. Localité. — Montreuil-Bellay, plésiotypes (pl. IV, fig. 66-71), coll. de l'École des Mines; coll. d’Orb. au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. — Callovien. PROCERITHIUM (Xystrella) GORALLENSE [Buvi@nier| PI. IV, fig. 77-81 et fig. 105. 1843. Cerithium corallense Buv. Mém. Soc. phil. Verd., II, p. 22, pl. vr, fig. 7. 1350. — DiOrRs Prod, Il, p.-11,no171, 1:66 1850. Cerithium Heliodore »'Ors. /bid. 1852. Cerithium corallense Buv. Stat. géol. Meuse, p. 40, pl. xxvur, fig. 28. 185%. — Correau. Moll. foss. Yonne. p. 42. 1861. — Erazc. et Taurm. Leth. brunt., p. 140, pl. xuu, fig. 125. 1880. = pe Lor. Moll. corall. Jura bern., p. 65, pl. 1x, fig. 1-2 Taille moyenne; forme turriculée, mélanioïide; spire longue, à galbe conique sous un angle apical de 22 à 25°; environ dix tours un peu convexes, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures assez profondes, quoique non étagés; leur ornementation se compose de sept côtes axiales épaisses, non courbées, ne se succédant que rarement d’un tour à l’autre, découpées par trois cordons spiraux qui y forment des tubercules non épineux, mais assez saillants quand l’usure du test ne les a pas nivelés. Dernier tour très élevé, occupant presque les deux cinquièmes de Ja hauteur totale chez les individus adultes, ovale à la base qui se termine par un cou très court, et sur laquelle se prolongent les cordons spiraux, plus minces et plus écartés, tandis que les côtes axiales cessent ou s’atténuent à la périphérie. Ouverture rarement intacte, paraissant ovale et dépourvue de canal en avant; labre crénelé par les cordons spiraux; columelle calleuse. Chez les jeunes individus, les côtes axiales forment souvent une pyramide à cinq pans, faiblement tordue autour de l’axe, presque styliforme. Dimensions. — Longueur : 25 mm.; diamètre : 9 mm. Rapports et différences. — Ce dernier représentant de la section Xystrella n'a pas les aspérités aussi aiguës que chez le génotype P. armatum. En outre, il parait caractérisé par la hauteur presque anormale de son dernier tour; cependant je ne pense pas qu'on puisse rapporter Cer. corallense à un autre groupe, tel qu'ÆZxelissa, à cause de son ouverture ovale, à péristome non détaché; la forme pyramidale ne persistant pas au delà des premiers tours, et le galbe peu élancé de la spire, ne per- mettent pas de le rapprocher de Cryptaulax. Localités. — Saint-Mihiel, sous le nom Æeliodore (pl. IV, fig. 80-8r et 105), coll. d’'Orbigny, au Muséum d’Hist. nat. de Paris. Yonne (fig. 77-79), coll. Peron au Muséum d'Hist. nat. de Paris. Rau- court (Haute-Saône), coll. Piette, communiqué par M. Fischer. Andryes (Yonne). — Rauracien. En Suisse, dans le Jura bernois ( fide de Loriol). Genre CERITHINELLA GEMMELLARO, 1878 Cette coquille baculiforme est surtout remarquable par le cordon perlé qui borde 92 Maurice COSSMANN en dessous chaque suture, par ses tours excavés et striés spiralement, par son ouver- ture quadrangulaire, sans plis internes. Dans la vu livr. de mes « Essais de Paléo- conchologie comparée » (p. 31), j'ai longuement insisté sur l’impossibilité de classer ce genre parmi les Entomotæniata dont il a tout à fait le galbe, parce que ses stries ne sont pas rétrocurrentes, mais normales à la suture. Toutefois, je me suis borné à signa- ler ses différences avec la plupart des Procerithidæ, sans faire ressortir sa phylogénie ancestrale. Or actuellement, après la publication de la vin° livraison du même ouvrage, concernant les Loxonematacea, je crois discerner — d’une manière moins confuse — l’origine de Cerithinella, et je serais disposé à rapprocher cette coquille de Protércula, du Trias, dont elle a le galbe subcylindrique et les tours excavés; il y a aussi quelques affinités avec Pustulifer (Pustulariä Kokex), mais l’angle apical est bien moins ouvert et la rangée suprasuturale de perles a complètement disparu chez Cerithinella. Les coquilles du Bajocien d'Angleterre — que Hudleston a désigné sous ce nom — sont de véritables Cosmocerithium (NV. Essais, vir, p. 27), de sorte que là descendance de ce genre infraliasique jusque dans les couches jurassiques est encore peu certaine : je n'en connais, en France, que cinq représentants, pour la plupart douteux, cantonnés dans le Lias, à part une exception bathonienne. Pour avoir quelque certitude sur la longévité exacte de ce phylum, il faudrait disposer de meilleurs spécimens que ceux recueillis jusqu’à présent; il est probable qu'il faudra élargir un peu la diagnose primitive, ou bien créer de nouvelles coupures, car l’ornementation de ces Cerithinella liasiques de France présente des anomalies qui donnent lieu à de réelles hésitations : il n'y a d’absolument constant que leur galbe baculoïde. CERITHINELLA (?) SPINULIFERA |[DescoNGcHAMPs| PI. VI, fig. 6-9. 182. Cerithium spinuliferum Desr. Mém. Soc. linn. Norm., p. 214, pl. x, fig. 51-52. 1850. — D'Or8. Prod, 1, p. 232, 8e4ét.,.noM2%° Taille assez grande; forme très étroite et élancée, presque cylindrique; spire longue, baculiforme dont la pointe est inconnue; tours nombreux, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires; les premiers sont élagés, plans, couronnés au-dessus de la rampe suturale par une série de huit tubercules presque épineux; puis, la rampe s’atténue, les tours deviennent un peu plus convexes, les tubercules s'étendent sur presque toute la hauteur de chaque -tour, seulement un peu plus noduleux vers la partie inférieure; ils sont traversés par sept à neuf filets spiraux, assez réguliers, le dernier un peu plus proéminent traverse les tubercules; les côtes ne forment pas une pyramide peu tordue autour de l'axe, et sur les derniers tours, elles se dédoublent quelquefois en avant vers la suture inférieure en formant des granulations sur les cordons spiraux antérieurs. Dernier tour peu élevé, arqué à la base sur laquelle cesse l’ornementation à partir d’un cordon périphérique. Ouverture ovale, à columelle calleuse et peu incurvée. Dimensions. — Longueur probable : 30 mm.; diamètre basal : 5 mm. CERITHIACEA JURASSIQUES 93 Rapports et différences. — Cette coquille — que je place provisoirement dans le genre Cerithinella— est intermédiaire entre P. macrogoniatum et P. variculosum ; moins carénée et beaucoup plus allongée que la première, elle est plus épineuse que la seconde avec une rangée axiale de tubercules en plus, et ces aspérités sont plus près de la suture; l’ornementation spirale ressemble à celle de P. varicu- losum, mais le bourrelet sutural est plus marqué. Si l'ouverture n'était pas munie d’un bec hien formé, on pourrait rapprocher cette coquille de Xystrella gracilispira; en tous cas ce n’est pas un Paracerithium s. str. à cause de son galbe baculiforme; la pointe étant brisée sur tous les individus que j'ai pu étudier, il m'a été impossible de vérifier le dimorphisme de la spire, comme chez les deux espèces précitées qui ont un angle apical plus ouvert au début, avec des tours étagés comme ceux de Paracerithium : la pointe qu'a figurée Deslongchamps — tout en dessinant à côté un tour grossi qui reproduit exactement l’ornementation de notre spécimen-type — n’est qu'une restauration, de même que l'ouverture. Il faut donc attendre de meilleurs spécimens avant de classer génériquement cette espèce. Localité. — KFeuguerolles, plésiotype (pl. VL, fig. 6-8) recueillis par Carabeuf, communiqué par M. Bigot. — Toarcien. Fontaine Etoupelour, type (fig. 9), coll. Deslongchamps. — Charmouthien. CERITHINELLA ADELPHIDE: n. sp. PI. VI, fig. 1-2. Taille relativement petite; forme cylindracée, étroite et turriculée; spire très longue, croissant régulièrement sous un angle apical de 8 à 10°; tours très nombreux, dont la hauteur égale les deux tiers de la largeur maximum, paraissant excavés entre les sutures qui sont bordées d’un bourrelet crénelé, mais en réalité presque plans sur la plus grande partie de leur hauteur ; ils sont ornés, sur cette région plane, de trois filets spiraux et granuleux à l'intersection de petites costules axiales très serrées; en avant de chaque tour et au-dessus de la suture, une rangée bifide de grosses créne- lures forme un bourrelet saillant qui occupe presque le tiers de la hauteur du tour; la suture n’est pas dans la rainure bifide de ce bourrelet, mais au-dessus de lui, comme on peut le constater par l’examen du dernier tour peu élevé, à base plane ou faible- ment excavée, avec quelques filets concentriques. Ouverture subquadrangulaire. Dimensions. — Longueur probable : 22 à 25 mm. ; diamètre basal : 4 mm. Rapports et différences. — Cette coquille a la plus grande analogie avec les espèces du Sinémurien de la Sicile, pour lesquelles Gemmellaro a créé son genre Cerithinella, et que j'ai rapprochées de Nerineopsis dans la vir® livr. de mes «Essais de Paleoconchologie comparée » (p. 31). L'espèce sicilienne qui s’en rapproche le plus est C. elegans GEMM., mais on en distingue C. adelphide par ses tours un peu plus élevés, par son ornementation plus granuleuse, et par son bourrelet bifide; C. italica Gemm. est beaucoup plus étroit que notre espèce, et orné de fines stries lisses au-dessous du bourrelet. Gemmellaro n’a nulle part indiqué que les filets se prolongent sur la base, comme j'ai pu le constater sur l’un de nos spécimens de France. Il est très intéressant de constater que ce genre infraliasique n’est pas localisé dans la région où il avait été seulement signalé jusqu'ici; car les espèces bajociennes qu'Hudleston y à rapportées sont de véritables Cosmocerithium. Il est non moins surprenant que cette forme n'ait pas été connue de Deslongchamps; le seul de ses Cerithium qui y ressemble vaguement est P. spinuliferum Desr. qu’on trouve dans les mêmes gisements du Calvados, mais qui est orné de crénelures inférieures et supra-suturales, c'est-à-dire l'inverse de ce qui existe chez Cerithinella adelphide; en outre les tours ne sont pas excavés comme ici. Pour bien distinguer toutes ces formes, il faut d’abord préciser l'emplacement de la suture. Localité. — May, cotypes (pl. VI, fig. 1-2), coll. Terquem à l'École des Mines. — Charmouthien. 1. Etymologie : aûeywôn, nièce. »4 Maurice COSSMANN CERITHINELLA (?) DEGENERATA n. sp. PISE RS Taille petite; forme turriculée, cylindroconique; spire très allongée, subulée, aiguë au sommet, croissant régulièrement sous un angle apical de 12° environ, quatorze ou quinze tours, excavés au milieu, à bourrelets crénelés de part et d’autre des sutures qui sont profondément rainurées; la hauteur de chaque tour égale à peu près la moitié de sa largeur mesurée sur le bourrelet supérieur; ornementation composée d'un bourrelet perlé en avant de chaque tour, sauf la suture, et d’un large funicule aplati et aussi saillant que le bourrelet, à la partie inférieure de chaque tour; ce funicule est bifide ou trifide et chargé de petites crénelures axiales, droites ou légère- ment antécurrentes vers la suture inférieure, c’est-à-dire en sens inverse des plis obsolètes qui les relient, sur l’excavation médiane, avec les perles du bourrelet supé- rieur; l’ensemble forme, par suite, des côtes arquées ou brisées un peu plus haut que le tiers de la hauteur. Dernier tour égal au sixième ou au septième de la hauteur totale, muni d’un cordon périphérique et lisse au-dessus du bourrelet percé; base presque plane, déclive, el paraissant lisse. Ouverture subquadrangulaire… Dimensions. — Longueur probable : ro mm.; diamètre basal, 2 mm. Rapports et différences. — Ce n’est pas sans hésitation que j'ai classé ce fossile dans le genre Cert- thinella : il est déjà beaucoup plus conique et moins baculiforme que les espèces de Sicile, ou même que C. adelphide. D'autre part, son ornementation ne se rapporte à celle de Cerithinella que par les deux bourrelets encadrant les sutures rainurées : les crénelures sont beaucoup plus serrées et forment des côtes brisées, à la place des fines stries qui ornent la partie excavée des tours de Cerithinella. I est donc probable qu'il faudra ultérieurement démembrer — avec cette espèce comme génotype — une nouvelle section ou un nouveau sous-genre, quand on connaîtra une ouverture à peu près intacte, permettant de caractériser cette nouvelle subdivision avec plus de certitude que je ne saurais le faire actuellement. Quoi qu'il en soit, il est incontestable que C. degenerata se rattache plus ou moins directement à C. adelphide, c’est comme une dégénérescence de la forme primitive, et l’on verra ci- après qu’elle tend à passer insensiblement à Terebrella, c’est-à-dire à une forme bien différente de Cerithinella, tant au point de vue du galbe de la spire qu'à celui de l'ornementation des tours. Localité. — May, unique (pl. VL, fig. 3), coll. Terquem, à l’École des Mines. — Charmouthien.. CERITHINELLA (?) TEREBRELLOPSIS n. sp. PI. VI, fig. 4-5. Taille moyenne; forme conique, térébroïde; spire subulée, à sommet aigu, crois- sant régulièrement sous un angle apical de 20 à 22°; environ quatorze tours dont la hauteur n'atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondément rainurées et encadrées de bourrelets un peu saillants, tandis que la partie médiane de chaque tour est légèrement excavée; le bourrelet inférieur est le plus large et bifide, il porte deux rangées de crénelures formant, par leur alignement axial, des côtes droites et épaisses, tandis que les crénelures pustuleuses du bourrelet supérieur et subcaréné se relient à celles du bas par des plis obsolètes, légèrement inclinés en avant sur la région excavée. Dernier tour égal au quart ou au cinquième de la hauteur CERITHIACEA JURASSIQUES 9 totale, à base peu convexe et ornée de trois ou quatre cordons lisses, à partir du bour- relet perlé. Ouverture... Dimensions. — Longueur probable : 12 mm. ; diamètre basal, 3 1/2 mm. Rapports et différences. — Cette coquille est encore plus embarrassante que la précédente: son ornementation est presque identique, sauf que les côtes sont moins nettement brisées et que les tours sont encore moins élevés; en outre, sa base est funiculée; mais surtout son angle apical est encore bien plus ouvert, et par là, elle s’écarte bien davantage de Cerithinella: de sorte que si — comme c'est probable — on sépare ultérieurement ces deux formes de Cerithinella, 1 faudra bien admettre que l'angle apical de la nouvelle subdivision à créer est très variable dans des limites assez étendues (10 à 25°!); d'autre part, il ne serait réellement pas possible de placer C. degenerata et C. terebrellopsis dans deux groupes génériques distincts, attendu qu'il y a trop d'affinités entre l'aspect extérieur des deux coquilles. Si C. degenerata procède de Cerithinella, C. terebrellopsis a de vagues affinités avec Terebrella, quoique cependant l'ornementation est assez différente. Ce groupe serait donc intermédiaire entre deux genres qu'on n'aurait guère songé à rapprocher l'un de l'autre; la bifurcation se ferait, par conséquent, dans le Lias moyen, puisque Terebrella n'a pas été signalée jusqu'ici au-dessous du Bajo- cien. Localité. — May, type figuré (pl. VI, fig. 4-5), coll. Terquem à l'École des Mines; deux spécimens. — Charmouthien. CERITHINELLA (?) COMPTONI [BAve] PI. VI, fig. 10-11. 1857. Cerithium Barrandei Pierre. B. S. G. F., (2), t. XIV, p. 546, pl. v, fig. 4 (non D'Arcs.). L + 1885. — Cossu. Contrib. ét. Bath., p. 47, pl. vi, fig. 42-43. Taille petite ; forme turriculée, conique; spire probablement longue, faiblement étagée, croissant régulièrement sous un angle apical de 15 à 20°; tours plans ou même légèrement déprimés au milieu, dont la hauteur égale un peu plus de la moitié de la largeur, un peu en gradins au-dessus des sutures qui sont peu profondes; ornemen- tation composée d’une rangée de douze nodules au-dessus de la suture, souvent assez gros et saillants, transversalement striés, puis d’une seconde rangée de seize nodules plus petits, située un peu plus haut que la moitié de la hauteur de chaque tour; un imperceptible bourrelet antérieur existe en outre sous la suture antérieure; les inter- valles sont ornés de fines stries spirales, un peu onduleuses, équidistantes, au nombre de quatre entre les deux rangées de nodules, et de trois entre la rangée antérieure et le bourrelet infrasutural. Dernier tour assez élevé, un peu excavé sur les flancs, arrondi avec un contour polygonal à la périphérie de la base qui est subconcave et ornée de quelques filets lisses. Ouverture petite, subcanaliculée en avant sur les spécimens mutilés. Dimensions. — Longueur calculée : 10 à 12 mm.; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Je reprends d'après l'échantillon-type l'interprétation que j'ai faite, en 1885, de l'espèce de Piette, dont le nom a été corrigé par Bayle; la figure originale de Pieite est, en effet, illisible, non suffisamment grossie pour qu'on puisse y distinguer l’ornementation spirale que le crayon lithographique n'a pu reproduire, mais qui est nettement indiquée dans la courte diagnose publiée par cet auteur. L'attribution générique de ce fossile est, comme pour les quelques espèces qui précèdent, très embarrassante : elle s'éloigne beaucoup du type primitif et smémurien de Cerithi- nella GEMMELLARO, et se rapproche davantage de C. degenerata par son galbe plus trapu, et par 96 Maurice COSSMANN l'apparition de la deuxième rangée antérieure de nodules. Aïnsi que je l'ai expliqué ci-dessus, il est probable que l’on sera obligé, quand on connaîtra de meilleurs individus avec leur ouverture intacte; de démembrer tout ce groupe de Cerithinella qui n'ont d’ailleurs d’affinités avec aucun autre Proceri- thidæ. Localité. — Éparey, néotype unique (pl. VI fig. ro-r1), coll. Cossman Rumigny ( fide Piette). — Bathonien. Genre NERINEOPSIS Cossmanx, 1906 Lorsque j'ai proposé cette nouvelle subdivision pour une coquille néocomienne, très voisine de MNerinella (v. Essais, vir, p. 34), J'ai indiqué la filiation possible de Cerithinella à Nerineopsis que je croyais alors séparés par toute l’étendue de la période jurassique, le premier ne dépassant pas l'étage sinémurien, tandis que le second ne semblait débuter que dans le Portlandien. Or, comme on le verra ci-après, Nerineopsis est, en réalité, plus ancien qu’on ne le pensait, et il existe, d'autre part, dans le Bathonien une espèce ambiguë qui parti- cipe à la fois aux caractères des deux groupes. En outre, l’ouverture d’un Nerineopsis oxfordien est à peu près connue, et il se trouve qu’elle se rapproche beaucoup de celle des Procerithidæ. Dans ces conditions, la place à attribuer à ce phylum, dans le classement systéma- tique des Cerithiacea, est nettement indiquée : c'est entre Procerithium et Cryptaulax qu'il faut désormais intercaler Nerineopsis, ainsi que Cerithinella qui l’a vraisembla- blement précédé pendant l’époque liasique. Je ne connais, jusqu'à présent, que quatre Nerineopsis dans le Jurassique moyen ou supérieur, et encore, l'espèce bathonienne reste, pour moi, des plus douteuses. Mais il est possible qu’à cette courte liste viennent s'ajouter ultérieurement des coquilles confondues à tort soit avec le genre Turritella, dont il n’y a de véritables représentants qu'à partir de l’époque crétacique, et dont les stries d’accroissement sont beaucoup plus sinueuses au milieu de chaque tour, soit avec le genre triasique Protorcula qui a — comme on le verra ci-après — trois représentants à la base du système jurassique. En définitive, comme Protorcula se rattache intimement aux Loxonematidæ ou Cœlostylinidæ, et que Nerineopsis en descend directement, on a bien un enchaïinement continu de tout le rameau qui a donné naissance aux Turritellidæ et qui se greffe — lui aussi — sur la souche commune et paléozoïque Laxonema. NERINEOPSIS (?) KONINCKI [»'Arcurac| PL VI, fig. 14-16. 1840. Cerithium Konincki n'Arcu. Desc. géol. Aisne, p. 383, pl. xxx, fig. 9. 1852. — — D'Ors. Prod., I, p. 303, n° 127, 1e ét. 1855. Chemnilzia denticulata Pierre. B. S. G. F., (2), XI, p. 1092. 1855. Cerithium Archiaci Pierre. /bid., p. 1097. 1857. Cerithium Haani Pierre. B. S. G. F., (2), XIV, p. 550, pl. v, fig. 24. 1857. Cerithium scaliforme Pwrix. Zbid., p. 551, pl. v, fig. 33. 1885. Cerithium Konincki Cossm. Contrib. ét. Bath., PERJIE CERITHIACEA JURASSIQUES 97 Taille au-dessous de la moyenne; forme turriculée, nérinéoïde; spire assez longue, étagée, à galbe conique, croissant régulièrement sous un angle apical de 30°; dix ou onze tours plans, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures ondulées et peu profondes que borde en dessus une étroite rampe déclive; l’ornementation de chaque tour se compose de trois rangées très inégales de granula- tions, celle du milieu presque toujours plus saillante que les deux autres; un bourre- let obliquement granuleux s’élève en spirale au-dessus de la rampe suprasuturale. Dernier tour égal au tiers de la longueur totale, muni d’un angle subnoduleux à la périphérie de la base qui est convexe jusqu’au cou excavé, et qui porte cinq ou six sillons finement granuleux, équidistants. Ouverture subrhomboïdale, semblant même très nettement canaliculée sur le plésiotype non intact que j'ai sous les yeux; mais il est probable que, quand elle est entière, ce canal se réduit à un bec comme dans le génotype de Nerineopsis; columelle paraissant dépourvue de pli; labre sinueux et oblique, mais non entaillé sur le suture, comme pourrait le faire croire notre plésiotype mutilé. Dimensions. — Longueur : 18 mm.; diamètre : 2, 5 mm. Rapports et différences. — Cette coquille est abondante et un peu variable dans ses proportions; mais elle est presque toujours recouverte d’un enduit calcaire qui en masque l’ornementation; elle a reçu de Piette plusieurs noms que j'ai déjà précédemment désignés comme synonymes de l'espèce de d’Archiac, et que l’auteur avait attribués à des fragments un peu dissemblables dans leur ornemen- tation. Comme je l'ai indiqué en 1885, Cerithium Konincki ne peut spécifiquement se confondre avec Cerith. Dufrenoyi qui a presque le même aspect, et qui a été classé par moi — comme par les auteurs anglais — dans le genre Nerinella. J'ai précédemment (Mém. Soc. géol. Fr., Pal., 1898, p. 106) donné les motifs qui paraissent justifier ce classement : sinuosité rétrocurrente sur le bourrelet supra- sutural, pli pariétal, pli interne au labre (d’après Lycett). D'autre part, N. Dufrenoyi est beaucoup plus étroite que C. Konincki, la surface de chacun de ses tours porte deux cordons granuleux et égaux, ses sutures sont excavées et bordées en dessus par une petite carène qu’on n’observe pas chez C. Konincki. Par conséquent, indépendamment des critériums génériques qui placent ces deux fossiles dans deux ordres absolument distincts, il y a des différences spécifiques qui ne permettent pas de les réunir quand ils sont mélangés ensemble. L'attribution de Cerithium Konincki au genre Nerineopsis augmente considérablement la longé- vilé de ce dernier que je n’ai cité (voir Essais Pal. comp., 1906, livr. vix, p. 34) qu'à partir du Portlan- dien durant tout le système crétacique; on verra d’ailleurs ci-après d’autres représentants de ce genre dans des terrains jurassiques, de sorte que la filiation se poursuit très régulièrement. C. Konincki est beaucoup plus trapu, moins subulé, plus étagé et plus orné que le génotype du Néocomien : Nerineopsis Davoustana CorTEAU ; mais, comme il existe des intermédiaires entre ces deux formes extrêmes, on peut suivre assez exactement ces transformations de la coquille depuis l'espèce ancestrale jusque dans la Craie. Localités. — Éparcy, néotype (pl. VI, fig. 14-16), coll. Cossmann. — Bathonien. NERINEOPSIS EMARTHREON |[p'OrB1GNY] PI. VI, fig. 13. 1850. Cerithium Emarthreon »'Ors. Prod., t. I, p. 357, no 162*. « Coquille dont l’angle spiral est de 11°, longue de 30 mm., tours excavés sur la suture, ornée de cinq côtes inégales. France, Neuvizi, Trouville ». Taille moyenne; forme étroite, clavoïde; spire longue, turriculée, à galbe conique, croissant très régulièrement et très lentement sous un angle de 11°; plus de quinze tours excavés, carénés en avant, dont la hauteur égale à peu près la moitié de la SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XX. — 13. Mémoire N° 46. — 13. 48 Maurice COSSMANN largeur, séparés par des sutures peu profondément canaliculées par une très large rainure que souligne encore davantage la carène antérieure de chaque tour ; au-dessus de cette carène, il y a quatre cordonnets spiraux, serrés, granuleux, celui du bas plus saillant que les autres, ce qui contribue à donner un profil légèrement excavé aux tours de spire; ces granulations alignées dans le sens axial forment des costules courbes, prolongées jusque dans la rainure suturale. Dernier tour inférieur au cinquième de la hauteur totale, séparé par son bourrelet antérieur et par une large rainure de la base qui est peu convexe et ornée de six ou sept filets concentriques, inéquidistants, plus rapprochés vers le centre, réticulés par des plis d’accroissement faiblement sinueux, dans le prolongement des costules du dernier tour. Ouverture petite et arrondie, probablement sinueuse à la base comme celle de Procerithium; labre incurvé; columelle lisse, calleuse, excavée. Dimensions. — Longueur : 30 mm. ; diamètre : 7 mm. Rapports et différences. — D'après la courte diagnose ci-dessus entre guillemets, extraite du Prodrome, on ne soupçonnerait pas que cette coquille appartient au genre Nerineopsis dont l’ancien- neté ne remontait, jusqu’à présent, qu'au Portlandien (voir Essais Pal. comp., t. VIT, p.35). Grâce à la communication de deux exemplaires, authentiquement déterminés, dont l’un en assez bon état, avec une ouverture moins incomplète que celle du génotype néocomien, je suis en mesure de suivre actuel- lement la filiation ancestrale de Nerineopsis jusque dans l'Oxfordien; or, on vient de voir que ce genre est authentiquement représenté dans le Bathonien : il reste à en signaler la présence dans les étages intermédiaires, probablement parmi les coquilles confondues avec T'urritella ou Nerinella. N. Emarthreon se distingue d’ailleurs de N. Konincki par son galbe plus étroit et par la carène antérieure de chaque tour!. Localités. — Neuvizi (Ardennes), plésiotype (pl. VI, fig. 13), coll. du Musée de Dijon (les cotypes très défectueux sont dans la collection d’Orbigny, au Muséum). Launoiïs, coll. de l'Ecole des Mines. Trouville, ide d'Orbigny. — Oxfordien. NERINEOPSIS LEGAYI n. sp. PI. V, fig. 110-111. Taille moyenne; forme turriculée, à galbe conique; spire clavoïde, aiguë au sommet, croissant régulièrement sous un angle apical de 25° environ; douze tours presque plans, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures très finement rainurées; le tiers antérieur de chaque tour est occupé par trois cordonnets spiraux, ornés de fines granulations ; au milieu de chaque tour est une large dépression lisse, et à la partie inférieure, un large bourrelet, peu proéminent, obtusément pustu- leux, non limité par une rampe au-dessus de la suture; l’ornementation axiale n’est pas visible sur le spécimen étudié. Dernier tour égal au tiers environ de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est convexe, imperforée, ornée de quelques cordonnets spiraux et lisses. Ouverture inconnue. Dimensions. — Longueur : 18 mm. ; diamètre basal : 4 1/2 mm. Rapports et différences. — On ne peut confondre cette espèce avec Nerinea nodosa R&ŒMER, qui existe à peu près au même niveau dans le Hanôvre, car elle a les tours beaucoup moins étagés, avec 1. Il y a une espèce extrêmement voisine, si ce n’est identique, dans l'Oxfordien de Moscou : Turr. Fahren- kohli Rouizuer, coll. de l'Ecole des Mines. CERITHIACEA JURASSIQUES 99 un bourrelet plus large, et sa base est bien plus convexe. D'autre part, elle se distingue de l’espèce portlandienne, recueillie dans la même région, par son angle apical un peu plus ouvert, par son bourrelet non caréné et plus élevé, par ses tours non étagés par une rampe. On ne peut tirer aucune indication de l'absence d'ornementation axiale, probablement due à l’état d'usure de la coquille. Localité. — Questrecques, unique (pl. V, fig. rro-r11), coll. Legay. — Grès du Séquanien supérieur. NERINEOPSIS PSEUDOEXCAVATA [pe Lortor] PI. VI, fig. 12. 1866. Cerithium pseudoexcavatum ve Lor. Mon. Portl. Boul., p. 23, pl. mx, fig. 5-6. 187%. — — DE Lor. Mon. jur. sup. Boul., p. 6%, pl. vix, fig. 15. Taille assez grande (de de Loriol); forme clavulée à galbe conique ; spire aiguë au sommet, un peu étagée, croissant régulièrement sous un angle apical de 20°; une dizaine de tours plans, dont la hauteur égale les trois cinquièmes environ de la largeur, séparés par des sutures linéaires au-dessus desquelles est une rampe limitée par un bourrelet caréné et obtusément tuberculeux; au-dessus de ce bourrelet, on distingue deux ou trois cordelettes granuleuses, et quand les échantillons sont très frais — ce qui n’est pas le cas de notre plésiotype — on remarque de légères côtes sinueuses dans le sens axial, et de fines stries spirales. Dernier tour supérieur au quart et infé- rieur au tiers de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base sur laquelle se prolongent les chaînettes granuleuses, jusqu’au cou excavé et bien dégagé. Ouverture subquadrangulaire, rétrécie en arrière, terminée en avant par un bec subcanaliculé; columelle presque rectiligne, légèrement calleuse et faiblement tordue en avant. Dimensions. — Longueur : 30 mm.; diamètre basal : 7 mm. Rapports et différences. — P. de Loriol a comparé son espèce à Nerinea nodosa RœMER, du Kim- méridgien du Hanôvre; toutefois l'espèce du Portlandien de Boulogne a l’angle apical plus aigu, les tours moins nettement en gradins, le bourrelet sutural plus saillant et plus anguleux; de plus, les cor- delettes granuleuses n'occupent pas le même emplacement chez les deux espèces. Comparé à Cer.. Sirius D'Ors. (Zurritella excavata Sow.), N. pseudoexcavata s'en distingue par son galbe beaucoup plus aigu, par l’ornementation de ses tours qui sont beaucoup plus élevés, moins excavés, enfin par ses sutures moins canaliculées. D'autre part, N. Emarthreon à un angle apical plus aigu que l'espèce ci-dessus décrite, sa carène spirale est antérieure et ses sutures sont plus nettement canaliculées; enfin, son dernier tour est bien moins élevé, séparé de la base par une rainure au lieu de la convexité arrondie qui caractérise N. pseudoexcavata. Localité. — La Crèche, plésiotype (pl. VI, fig. 12), coll. Legay. Terlincthun, coll. Lambert. — Port- landien supérieur. Genre CRYPTAULAX Tare, 1860. La coquille de Cryptaulax est bacillaire, de la forme d’un prisme tordu, avec de aspérités muriquées comme celles de Xystrella : c’est ce qui a principalement frappé Tate, lorsqu'il a créé ce genre d’après la simple inspection de la figure publiée par Deslongchamps, en 1842, pour son Cerithium scobina. Lorsque j'ai ultérieurement proposé la dénomination Pseudocerithium (1885. Contr. ét. Bath., p. 125) pour P. densestriatum Cossm., sans me douter que le groupe était Maurice COSSMANN 100 déjà antérieurement nommé — si ce n’est défini — j'ai particulièrement insisté sur les caractères de l'ouverture qui n'avait pas été observée jusqu'alors : elle est sinueuse, sans être véritablement canaliculée en avant, les bords étant interrompus avant de se joindre, et formant par suite une gouttière versante qui n’est même pas comparable à un bec formé. Or, il n’y a rien de semblable chez Xystrella qui a une ouverture de Procerithium avec un galbe qui ressemble parfois à celui de Cryptaulax : c’est donc à l'inspection de l'ouverture qu'il faut se reporter, lorsqu'on éprouve quelque hésitation dans le classe- ment de certaines coquilles prismatiques et muriquées, et malheureusement les échan- tillons incomplets dont on dispose en général ne permettent pas toujours d’avoir recours à ce critérium certain; il faut alors se rabattre sur des caractères empiriques, tels que le nombre des côtes axiales et la position des cordonnets spiraux. Du moins, cette similitude a l’avantage de nous fixer à peu près exactement sur l’origine probable du Cryptaulax qui paraît ainsi se détacher en même temps que Xystrella, c'est-à-dire dans le Charmouthien, de la souche commune Procerithium; seu- lement, tandis que l'ouverture de Xystrella restait simplement sinueuse, celle de Cryp- taulax s'échancrait davantage à la base, en même temps que s’accentuait la forme prismatique de la spire. Puis, vers l’époque oxfordienne où Cryptaulax a commencé à s’éteindre, a surgi un rameau auquel j'ai attribué la dénomination Cryptoptyxis (1906, voir Essais Pal. comp., vI1, p. 39), et qui — tout en conservant la forme polygonale, mais plutôt pyramidale que prismatique,de Cryptaulax — estsurtout caractérisé par le détachement du péristome de ’louverture, avec des plis cryptogènes à la columelle; ces plis, non visibles quand l’ou- verture est intacte, apparaissent assez saillants quand elle est mutilée. Mais, ce qui fixe le classement de Cryptoptyxis comme sous-genre seulement de Cryptaulax, c’est que son ouverture est subéchancrée en avant, tandis qu’elle est à peine versante chez Exelissa qui a aussi le péristome détaché, le galbe pupoïdal et parfois pyramidal. Ainsi, là encore, la délimitation de ces groupes ne peut se faire avec certitude qu'avec des spécimens à ouverture intacte. Cryptoptyxis — quia succédé à Cryptaulax — se poursuit jusque dans le Portlandien des Carpathes; mais en France, ce sous-genre n’a pas dépassé le Kimméridgien. Cryptaulax est représenté par 9 espèces, et Cryptoptyxis par 6 seulement. CRYPTAULAX SCOBINA [DesLonecHaAmps| PI. IV, fig. 50 et 99. 1852. Cerithium scobina Drsi. Mém. Soc. linn. Norm., t. VII, p. 197, pl. x. fig. 49-50. 1850. — D'Or8. Prod., t. I, p. 232, 8e ét., no 117. Taille moyenne; forme très étroite, turriculée; spire longue, croissant régulière- ment sous un angle apical de 8 à 10°; tours nombreux, plans, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures bordées d’un bourrelet, ornés de deux rangées spirales d’aspérités muriquées, avec un filet intercalaire beaucoup plus petit, plus rapproché dela rangée inférieure; ces aspérités sont reliées par des costules CERITHIACEA JURASSIQUES 101 axiales peu proéminentes, s'étendant seulement de la rangée supérieure à la rangée inférieure, plus atténuées sur les rampes qui encadrent les sutures, et se succédant obliquement d’un tour à l’autre en formant un prisme tordu autour de l’axe. Dernier tour peu élevé, convexe à la base qui porte trois cordonnets plus finement muriqués ; cou à peu près nul. Ouverture à péristome continu, avec un bord columellaire un peu calleux sur la base. Dimensions. — Longueur probable : 22 mm. ; diamètre basal : 4 mm. Rapports et différences. — Cette coquille a une ornementation très voisine de celle de Cryptaulax hystrix, et son galbe est très étroit, presque prismatique; c’est d’ailleurs le génotype de Cryptaulax ainsi nommé à cause de son ouverture qui paraît ovale et pourvue d’une échancrure basale, entaillée dans le péristome. Néanmoins, je conviens qu'il n’est pas toujours facile de définir la limite entre ce genre et Xystrella; on ne peut y parvenir que quand on dispose d'échantillons en très bon état de conservation, or tel n’est pas le cas de 2. scobina qui n’est représenté que par le fragment type de Deslongchamps. Si l’on compare C. scobina avec P. armatum, génotype de Xystrella, on constate que c’est une espèce beaucoup plus étroite, dont l’ornementation est analogue à celle de la variété munie de deux rangées de nodosités, quoique le troisième filet intercalaire soit cependant situé plus bas ici que chez l’autre espèce. Localité. — Fontaine-Etoupefour, type (pl. IV, fig. 5o et 99), communiqué par M. Bigot. — Char- mouthien. CRYPTAULAX HEPTACOLPUM 7. sp. PI. IV, fig. 92. Taille au-dessous de la moyenne; forme étroite, conique; spire longue et subulée, croissant régulièrement sous un angle de 10 à 12°; tours plans, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes, même canali- culées, quoiqu’elles ne soient pas encadrées de rampes déclives; sept côtes axiales se succèdent régulièrement d’un tour à l’autre en formant une pyramide fortement tordue sur son axe; elles sont crénelées par quatre ou cinq cordons spiraux qui y découpent des aspérités aiguës et tranchantes, un peu plus saillantes sur les rangées antérieure et postérieure; les trois rangées intermédiaires ne sont pas toujours égales entre elles, et elles sont inéquidistantes, celle du bas se rapprochant souvent au point de se confondre avec la rangée postérieure d’épines. Dernier tour relativement peu élevé, convexe à la base qui porte cinq cordonnets concentriques; cou presque nul. Ouverture... Dimensions. — Longueur probable : 21 mm.; diamètre basal : 5 mm. Rapports et différences. — Cette espèce a beaucoup d’analogie avec C. tetratæniatum du Bajocien ; mais on l’en distingue par ses sept côtes axiales plus rapprochées, qui forment une pyramide plus fortement tordue sur l'axe; en outre, elle porte généralement cinq cordons spiraux au lieu de quatre de sorte que ses aspérités sont plus petites, moins écartées; enfin, on la reconnaît également à l'absence presque complète de rampes déclives de part et d'autre des sutures qui sont seulement canaliculées assez étroitement, de sorte que la spire semble plus subulée. Il n'y a aucune affinité d'ornementation entre C. heptacolpum et C. hystrix d'une part, C. contortum d'autre part. Quoique l’état de conservation de l'individu figuré soit médiocre, les caractères spécifiques de cette espèce sont suffisamment tranchés pour justifier l'adoption d’une nouvelle dénomination. Ce n’est pas 102 Maurice COSSMANN un Xystrella à cause du petit nombre de ses côtes axiales, quoique cependant la base paraisse convexe; malheureusement l'ouverture fait défaut, et il est par conséquent impossible de confirmer notre classement générique. Localité. — Feuguerolles, unique (pl. IV, fig. 92), recueilli par Carabeuf et communiqué par M. Bigot. — Toarcien. CRYPTAULAX CONTORTUM [Eur. DesLonccHAmpes] PL. IV, fig. 83-84; pl. V, fig. 113; et pl. X, fig. 31-33. 1842. Cerithium contortum, Eur. DesronccaamPs. Mém. Soc. linn. Norm., t. VII, p. 194, pl. x, fig. 44-46. 1850. — — D'ORB. Prod, t. 1, 10"ét-, p..27%1;n017%; 1888. Cryptaulax contorta, Hupresrox. Infer. Ool. Gastrop., p. 185, pl. xr, fig. 15. 1892, — — Hupz. et Wizsox. Brit. jur. Gastr., p. 65. 1906. Cryptaulax contortum Cossm. Essais Pal. comp. livr. VIT, p. 58, pl. 1x, fig. 15. Taille moyenne; forme très étroite, aciculée; spire turriculée, en pyramide tordue; vingt à vingt-cinq tours dont la hauteur atteint presque les trois quarts de la largeur, à sutures peu profondes, encadrées de deux rampes déclives; ornementation composée de trois carènes principales et de filets spiraux ondulés par cinq côtes axiales qui se succèdent obliquement et régulièrement d’un tour à l’autre, comme si la spire avait subi une torsion — d’abord insensible, puis plus accentuée — autour de l’axe de la coquille; à l’intersection des carènes, ces côtes produisent des nodosités tranchantes. Dernier tour égal au septième environ de la hauteur totale, muni de trois cordons lisses à la base qui est déclive; ouverture arrondie, versante, sans canal ni échancrure à la base; columelle excavée, calleuse, à bord étalé sur la base. Dimensions. — Longueur probable : 45 mm.; diamètre : 6 1/2 mm. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue de ses congénères par ses 3 carènes spirales, à nodosités tranchantes, non épineuses. L’exemplaire-type que nous faisons figurer montre bien que la base n’est pas canaliculée, et que le contour antérieur ne présente qu'une sinuosité versante; malheureusement le labre n’est pas bien conservé sur cet échantillon, et l'on ne peut y étudier la cour bure caractéristique des Cryptaulax. Localités. — Les Moutiers, type de la coll. Deslongchamps (pl. V, fig. 113); même gisement (pl. X, fig. 31-33), coll. Cossmann; Sully, plésiotype recueilli par Carabeuf (pl. IV, fig. 83-84), communiqué par M. Bigot. — Bajocien supérieur. En Angleterre : Burton, Bradstock, Vitney Cross, etc. ide Hudleston. CRYPTAULAX HYSTRIX [DEesconccamrs|] PI. IV, fig. 85-87. 1842. Cerithium hystrix Drsr. Mém. Soc. linn. Norm., t. NII, p. 195, pl. x, fig. 47-48. 1850. — — D'Onrs. Prod., t. I, p. 271, 10e ét., n° 189. Taille moyenne; forme très étroite, subcylindracée; spire allongée, croissant régu- lièrement sous un angle apical de 7 ou 8°; tours nombreux, un peu concaves, presque aussi hauts que larges, séparés par de profondes sutures encadrées de deux rampes déclives qui sont bordées chacune par une carène munie de tubercules épineux, au nombre de 12 environ; ces tubercules sont très obtusément reliés par des costules peu CERITHIACEA JURASSIQUES 103 proéminentes etincurvées qui ne se correspondent pas d’un tour à l’autre et quis’effacent presque complètement sur les derniers tours; la surface est en outre ornée de sept ou huit filets spiraux, plus serrés en avant qu’en arrière, dans l'intervalle des deux carènes; les deux rampes déclives ne portent que des stries spirales excessivement fines. Dernier tour peu élevé, muni d’une carène périphérique et aiguë autour de la base qui est déclive et marquée de trois cordons concentriques, équidistants. Ouver- ture ovale; columelle excavée, courte; bord columellaire calleux et largement étalé. Dimensions. — Longueur probable : 4o mm.; diamètre : 6 mm. Rapports et différences. — Cette espèce s’écarte complètement de GC. contortum par son galbe non prismatique, par le nombre de ses épines et de ses carènes; ce nombre est même supérieur à celui des épines de la plupart des autres Cryptaulax, et cependant l’ouverture est bien celle de ce genre, sans analogie avec celle de Xystrella. D’autre part, C. hystrix se rapproche un peu de C. densestriatum du Bathonien, par ses deux rangées spirales de tubercules; maïs, outre que ce nombre des épines est moitié plus grand, sans aucune apparence de pyramide tordue, ses filets spiraux sont bien moins réguliers, ils s’espacent en arrière et il reste un intervalle lisse entre le dernier et la carène inférieure; les rampes suturales sont aussi plus finement striées. Le type de la collection Deslongchamps est moins fraîchement conservé que le plésiotype que nous faisons également figurer. Localités. — Les Moutiers, type (pl. IV, fig. 86-87, coll. Deslongchamps; Sully, plésiotype (fig. 85): communiqués tous deux par M. Bigot. — Bajocien supérieur. CRYPTAULAX TETRATÆNIATUM n. sp. PI. IV, fig. 93-98. Taille moyenne: forme d’un prisme ou plus exactement d’une pyramide étroite, à cinq pans, plus ou moins tordue autour de l'axe; spire aiguë, à galbe très régulier, sous un angle apical de 12 à 15°; tours très nombreux (20 à 25), plans ou légèrement excavés, dont la hauteur atteint les trois quarts de la largeur, séparés par des sutures très profondes entre deux rampes déclives : ornementation formée de quatre carènes spirales, l’antérieure et la postérieure plus saillantes, limitant les rampes supra- et infra-suturales, avec un filet intercalaire et très mince dans chaque interstice, plus trois filets sur la rampe inférieure, et deux sur la rampe antérieure; cinq côtes axiales se succèdent obliquement d’un tour à l’autre, en formant les cinq pans de la pyramide tordue, et en produisant sur les carènes spirales des crénelures qui sont même subépineuses sur l’antérieure et sur la postérieure. Dernier tour à peine égal au sixième de la hauteur totale, portant un cordon périphérique lisse au-dessus de la dernière carène dentelée; la base — peu convexe — paraît lisse. autant qu’on peut en juger sur des spécimens peu intacts. Ouverture petite, sinueuse à la base; columelle coudée et infléchie à gauche. Dimensions. — Longueur probable : 35 mm. ; diamètre : 6 mm. Rapports et différences. — Au premier abord, on serait tenté de rapporter cette coquille au géno- type du même niveau, C. contortum DesL.; mais, en étudiant l’ornementation des tours de spire, on s'aperçoit que chacun d’eux porte invariablement un cordonnet spiral en plus, c'est-à-dire qu'il y en a deux entre les carènes extrêmes qui limitent les rampes; d’ailleurs l’angle apical est un peu moins aigu que celui de la coquille du Calvados, et les deux rampes sont plus étroites de part et d’autre des sutures qui paraissent, par suite, plus canaliculées. 104 Maurice COSSMANN D'autre part, il n’est pas possible de confondre notre nouvelle espèce avec C. densestriatum C., du Bathonien, qui n’a que des filets fins entre les deux carènes, et des épines encore plus saillantes sur celles-ci. Quant à Pseudocerithium bajocense Grepr1, il est probable que c'est une Xystrella. Localités. — Nuars, sept spécimens; cotypes (pl. IV, fig. 93-98), coll. Dom Valette. Izenay, coll. Cossmann. — Bajocien supérieur. CRYPTAULAX DENSESTRIATUM [CossmAnN] PI. IV, fig. 88-89. 1885. Pseudocerithium densestriatum Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 125, pl. x, fig. 10-11. Taille moyenne ; forme très étroite, subcylindracée; spire très allongée, croissant régulièrement sous un angle apical de 8° environ, tours très nombreux, non convexes, mais étagés, paraissant tordus autour de l’axe, séparés par des sutures excavées entre deux rampes déclives, avec un petit bourrelet saillant; chacune de ces rampes est bordée par une carène munie de sept épines proéminentes et aiguës qui sont reliées, d'une carène à l’autre, par de petites côtes droites, obtuses, se succédant obliquement dans le sens axial de manière à former un prisme fortement tordu plutôt qu’une pyra- mide ; toute la surface est en outre ornée de petits filets spiraux, finement granuleux à l'intersection des stries d’accroissement et passant sur des côtes axiales : on compte sept de ces filets dans l’intervalle médian des deux rangées d’épines, et trois ou quatre sur chaque rampe déclive, en avant et en arrière. Dernier tour relativement peu élevé, muni d’un cordon périphérique autour de la base qui est plane, ou un peu excavée, et qui est ornée de trois cordonnets concentriques. Ouverture ovale, un peu plus large en arrière qu’en avant, où elle est légèrement sinueuse parce que les bords ne se relient pas en ligne directe; labre sinueux, proéminent avant de se raccorder avec la sinuosité basale; columelle courte, lisse, dépourvue de pli; bord columellaire étroit, calleux, exactement appliqué sur la base. Dimensions. — Longueur probable : 25 mm.; diamètre basal : 4,5 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est moins allongée et moins cylindrique que C. undulatum Quensr.; elle en diffère aussi par le nombre et la régularité de ses filets spiraux qui sont plus serrés et presque deux fois plus nombreux. Le génotype de Cryptaulax (C. contortum) est encore plus différent de notre espèce bathonienne, car il ne porte que cinq côtes axiales et il est muni de trois rangées spiraies d’épines, au lieu de deux; son galbe est plus étroit et moins conique que celui de C. densestriatum. Quant à C. tetratæniatum, on a vu ci-dessus qu'il possède quatre carènes spirales, dont deux plus saillantes et plus épineuses, avec cinq côtes axiales comme chez C. contortum. Il y a donc des différences dans l’ornementation de toutes ces coquilles, ce qui confirme la séparation de mutations distinctes pour chaque niveau. Localités. — Le Merlerault (Calvados), type (pl. IV, fig. 88-89), coll. Deslongchamps, communiqué par M. Bigot. Domfront (Sarthe), coll. Guéranger, coll. de la Bouillerie. — Bathonien supérieur. CRYPTAULAX PENTAGONUM |[D'Arcurac] PI. IV, fig. 100-102. 1843. Cerithium pentagonum v'Arcn. Mém. Soc, géol. Fr., t. N, p. 384, pl. xxx, fig. 6. 1850. _— — D'Ors. Prod., t. I, 14° ét., p- 303, no 122. 1850. — — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., p. 30, pl. 1x, fig. 22. CERITHIACEA JURASSIQUES 105 1857. Cerithium pentagonum Pierre. B. S. G. F., (2), t. XIV, p. 545, pl. v, fig. 11. 1885. — — Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 103. 1892. — — Hupz. et Wirsow. Cat. Brit. jur. Gastr., p. 5%. 1906. Cryptaulax pentagonum Cossm. Essais Pal. comp., liv. VII, p. 39. Taille moyenne; forme régulièrement pentagonale, très allongée et très étroite; spire subulée, aiguë au sommet, croissant régulièrement sous un angle apical de 18° environ; quinze à dix-huit tours, plans, conjoints, dont la hauteur atteint presque la largeur, séparés par des sutures ondulées et finement rainurées, ornés de cinq angles axiaux qui se succèdent obliquement de droite à gauche, et de quatre ou cinq cordon- nets très obsolètes qui sont généralement recouverts par une mince couche de calcaire dans le gisement classique, de sorte qu’on a presque toujours indiqué les pans de la surface comme étant lisses. Dernier tour peu supérieur au quart de la longueur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est déclive et munie, jusqu'au cou presque nul, de six rubans spiraux qu’on apercoit plus facilement que ceux des tours de spire, quand on fait sauter l’épiderme calcaire qui la recouvre. Ouverture très petite, ovale, subéchancrée en avant; columelle excavée et coudée vers la gauche ; bord columellaire nu, peu calleux. Dimensions. — Longueur : 33 mm.; diamètre basal : 5 1/2 mm. Rapports et différences. — Il est peu de fossiles qu'on reconnaisse et qu’on sépare aussi facilement que celui-ci, à cause de l’absence presque complète d’ornementation; ses cordonnets, à peine visibles, sont dépourvus des aspérités qui ornent généralement au moins deux des carènes spirales de Cr)-p- taulax, celles qui encadrent les sutures; à ce point de vue, on ne peut guère comparer C. pentagonum qu'à Zxelissa prismatophora, du Toarcien; mais ce dernier a six côtes, sa spire est dimorphe et son angle apical n’atteint pas la moitié du nombre des degrés de l'angle de C. pentagonum ; en outre l’or- nementation de l’espèce toarcienne est encore moins visible, et ses tours sont un peu moins aplatis et bien moins élevés que ceux de la coquille bathonienne; enfin, l'ouverture n’est pas la même chez les deux coquilles qui appartiennent à deux Genres différents. Localités. — Éparcy, très abondante; plésiotypes (pl. IV, fig. 100-102), coll. Cossmann. Citée dans la Grande Oolite de Minchinhampton. — Bathonien moyen ou Vésulien. CRYPTAULAX UNDULATUM [Quexsreprt] PI. IV, fig. 90-91. 1858. Cerithium undulatum Quexsr. Der Jura, p. 188, pl. 1xv, fig. 24. 1860. Turritella undulata Hés. et Desr. Koss. Mont. Bell., p. 49, pl. vix, fig. 43. 1906. Cryptaulax undulatum Cossm. Essais Pal. comp., liv. VII, p. 58, pl. vr, fig. 7. Taille assez petite; forme aciculée, pointue, très étroite, subulée; spire très longue, conique ou plutôt prismatique sous un angle apical très peu ouvert (à peine 10°), à galbe hexagonal ou heptagonal, formant une pyramide toujours tordue autour de son axe; tours nombreux, peu convexes, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures peu distinctes, au fond d’un large sillon formé par les deux rampes antérieure et postérieure de chaque tour; ornementation composée de deux carènes principales limitant ces rampes en avant et en arrière, et de quatre cor- donnets spiraux, intercalés entre elles et alternant de grosseur; en outre, trois cordon- nets inégaux existent dans le large sillon sutural ; les côtes axiales, au nombre de six SoCtÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XX. — 14. Mémoire N° 46. — 14. 106 . Maurice COSSMANN (rarement sept) se succèdent en série obliquement tordue d’un tour à l’autre, elles sont écartées et arrondies sur les cordonnets, mais elles produisent sur les deux carènes des aspérités plus saillantes que sur les cordonnets. Dernier tour à peine égal au neuvième de la hauteur totale, bicaréné à la périphérie de la base qui porte quelques cordonnets concentriques et décroissants, tandis que les côtes axiales s'arrêtent à la carène antérieure du dernier tour, encore séparée par un sillon de la périphérie de la base qui est déclive jusqu’au cou très court, presque nul. Ouverture ovale, un peu plus large en arrière qu’en avant, où elle est légèrement sinueuse sans être véritablement canaliculée; labre un peu sinueux, projeté en avant du côté antérieur; columelle courte, un peu excavée, sans aucune trace de pli, bord columellaire mince, bien appliqué sur la base. Dimensions. — Longueur probable : 35 à 40 mm.; diamètre basal : 4 mm. ; hauteur du dernier tour : 4 mm. Rapports et différences. — Quenstedt a été mieux inspiré qu'Hébert et Deslongchamps en plaçant cette espèce dans le genre Cerithium, tandis que ces derniers auteurs l’ont égarée dans le genre Turri- tella dont elle ne présente aucun des caractères; leur dessinateur a d’ailleurs restauré l’ouverture d’une facon très inexacte, en négligeant la sinuosité basale et en attribuant à la columelle une cavité semi-circulaire qui ne ressemble pas à la forme arquée en arrière, obliquement infléchie vers la gauche en avant, qu'elle présente en réalité sur le plésiotype que je viens de décrire. Elle a été comparée par eux à Cer. hystrix DESLONGCHAMPS, qui appartient à un groupe bien différent; cependant, ils ont omis de la rapprocher de C. contortum DesL., du Bajocien, qui en est beaucoup plus voisin, mais dont les tours sont plus élevés, et dont chaque tour porte un cordonnet médian, plus saillant que les autres, avec cinq côtes axiales au lieu de six. Localité. — Montreuil-Bellay, plésiotype (pl. IV, fig. 90-9r), coll. Cossmann. — Callovien. En Allemagne, d'après Quenstedt. : CRYPTAULAX (Cryploptyxis) ANGISTOMA |Héserr et DESLONGCHAMPS] Fig. 23 et 23 bis. 1860. Cerithium angistoma Hs. et Desc. Foss. Mont. Bell., p. 36, pl. var, fig. 2. 1860. Cerithium pupoides Hés. et Des. /bid., p. 37, pl. vu, fig. 4. 1860. Cerithium quinquangulare Hés. et Desc. /bid., p. 38, pl. vir, fig. 3. « Coquille petite, turriculée, pointue, pentagone; tours à cinq angles arrondis, séparés par des goultières longitudinales, larges, superficielles, finement striés en travers; angles et gouttières des tours se correspondant et non con- tournés en spirale; sillon sutural peu marqué. Base étroite, non distincte du dernier tour, striée concen- triquement. Bouche circulaire, se prolongeant en avant, et un très court canal; bord columellaire épais, distinct de la base par un sillon bien pro- noncé. » Fig. 23 bis. — Fig, 23. — Cryptop- Var. pupoides tyxis angistoma [Her Dimensions. — Largeur : 12 mm.; diamètre : 4 mm. [Het D Var. pupoides H. et D. « Stries longitudinales des angles et des gouttières contournées surtout vers l'extrémité de la spire; en arrière, les angles présentent un léger prolongement qui empiète un peu sur l'angle du tour suivant. » CERITHIACEA JURASSIQUES 107 Dimensions. — Largeur : 6 mm.; diamètre : 2, 5 mm. Var. quinquangulare H. et D. « Chaque angle montrant en arrière un court appendice qui s'appuie sur l'angle du tour suivant; angles et gouttières non contournées en spirales. » Forme très trapue, pupoidale. Dimensions. — Longueur : 6 mm.; diamètre : 3 mm. Rapports et différences. — Ainsi que l’ont eux-mêmes indiqué les auteurs de ces trois espèces, elles ne représentent que des modifications individuelles ou tout au plus des variétés d’un même type caractérisé par ses angles arrondis, plus ou moins tordus sur l'axe de la coquille et par son ouverture étranglée, à péristome épais, faiblement canaliculée à la base; le galbe est plus ou moins trapu, à la même taille, mais ce n’est peut-être qu'une différence sexuelle, étant donnée l'identité des autres crité- riums. Quant à l'attribution générique que nous proposons ici, elle peut paraître hasardée, puisque sur aucun des spécimens décrits, on n’a constaté ni mentionné l’existence des plis columellaires; mais il n'est pas prouvé que ces plis n’existent pas sur des échantillons plus intacts que les types; en tous cas, ils ont tout à fait le galbe de Cryptoptyxis dont le test usé aurait été dépouillé de l’ornemen- tation crépue qui est formé par de fines lamelles axiales chez le génotype; seuls, les sillons de la base ont persisté chez les trois formes en question. Hébert et Deslongchamps ont comparé C. angistoma avec C. pentagonum et ont fait ressortir — avec juste raison — que l'espèce callovienne s’en éloigne par sa spire bien moins élancée et par son ornementation spirale. Localités. — Montreuil-Bellay, rare. — Callovien. CRYPTAULAX PIETTEI n. sp. PI. IV, fig. 103-104. Taille médiocre; forme étroite, aciculée, tantôt prismatique, tantôt hérissée sans régularité; spire subulée, aiguë au sommet, à angle apical de 6 à 8° seulement; tours nombreux, un peu excavés au milieu, dont la hauteur atteint les deux tiers de la lar- geur; sutures assez profondes, encadrées de deux rampes spirales et déclives; orne- mentation composée de deux rangées spirales d’aspérités muriquées, coïncidant avec les angles qui bordent les deux rampes précitées; entre ces deux angles, il y a un cordonnet médian et lisse, puis, dans les intervalles, des filets spiraux excessivement fins; l'ensemble est croisé par cinq côtes axiales qui se succèdent d’un tour à l’autre en formant une pyramide à cinq pans, tordue autour de l'axe; toutefois, sur les der- niers tours, les cinq aspérités de chaque tour sont plus irrégulièrement distribuées, de sorte que l'aspect prismatique est remplacé par un faciès hérissé. Dernier tour... Dimensions. — Largeur probable d’un fragment : 20 à 22 mm.; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Je ne puis me résoudre à confondre avec C. undulatum, du Callovien, ces deux fragments oxfordiens qui n'ont pas la même ornementation, ni le même nombre de côtes axiales : il n’y a qu'un seul filet intermédiaire au lieu de quatre, et cinq pans au lieu de six ou sept; mème quand la disposition des aspérités est contrariée, il y en a toujours une en moins sur chaque tour. À ce point de vue, C. Piettei ressemble davantage à (. contortum, du Bajocien, mais avec des tours beaucoup moins élevés et une inégalité plus grande entre les 3 cordons spiraux; en outre, l'espèce bajocienne n’a pas les aspérités muriquées qui caractérisent celle-ci. D'autre part, aucune Xystrella, même parmi les plus étroites, n’a aussi peu de côtes axiales, de sorte que, quoique je n’en connaisse pas l’ouverture, je crois devoir classer cette coquille dans le genre (Cryptaulax où elle com- plète le phylum au niveau de l'Oxfordien. Localité. — Gigny (Yonne), cotypes (pl. IV, fig. 103-104), coll. Piette, communiqué par M. Fischer. — Oxfordien. 108 . Maurice COSSMANN CRYPTAULAX (Cryptoptyxis) SEPTEMPLICATUM [RœmER) Pl. VIIL, fig. 76-78. 1836. Cerithium septemplicatum Ræmer. Nord. Ool., p. 142, pl. xr, fig. 16. 1850. — — »'Ors. Prod., t. Il, p. 11, n° 163. 1844, — — Gozpr. Petr. Germ., t. IIL p. 33, pl. ccxxu, fig. 18. Taille au-dessous de la moyenne; forme polygonale, assez trapue; spire turriculée, ayant le galbe d’une pyramide heptagonale, tordue autour de l'axe, sous un angle de 30°; 10 à 12 tours à peine convexes, dont la hauteur égale d'abord — puis dépasse — la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et ondulées, non étagés au-dessus de ces sutures; ornementation formée de sept côtes axiales plus ou moins épaisses, se succédant d’un tour à l'autre, séparées par des intervalles excavés, et croisées par sept ou huit filets crépus à l'intersection de fines lignes d’accroissement. Dernier tour un peu supérieur au quart de la hauteur totale, ovale à la base qui porte des cordonnets plus écartés que ceux de la spire et sur laquelle se prolongent les côtes polygonales; ouverture subdétachée, ovale, avec une gouttière postérieure. Dimensions. — Longueur + 17 mm.; diamètre, 6 mm. Rapports et différences. — Au premier abord, on pourrait confondre cette coquille avec le génotype de Cryptoptyxis(C. Whrigti) ; mais elle a plus de côtes et de filets spiraux; je n’en ai pas vu l'ouverture intacte, ni surtout les plis columellaires, mais c’est par l’'analogie de l’ornementation que je suis con- duit à la placer dans le même sous-genre, et elle est d’ailleurs moins étroite, mais prismatique, plus pyramidale que les véritables Cryptaulax. Il est surprenant que C. septemplicatum n'ait pas été connu de Buvignier ni de Moreau qui avaient cependant bien exploré Saint-Mihiel : on ne trouve dans l'Atlas de Buvignier, que C. Gaulardeum du Séquanien et C. supracostatum du Portlandien, qui ont un aspect analogue, mais dont la spire est lisse pour le premier, très finement sillonnée pour le second; la base du dernier tour surtout n’a aucune analogie avec celle de C. septemplicatum. Localité. — Saint-Mihiel, cotypes (pl. VILL, fig. 56-;8), coll. du Musée de Dijon, recueillis par Schlumberger. — Rauracien. En Allemagne, Ahlem, collection Cossmann. — Séquanien, ou même Kimméridien inférieur, d’après Struckmann qui m'a fourni ces plésiotypes; mais Rœmer indique la montagne de Lind, près Hanôvre dans le « Coral Rag ». CRYPTAULAX (Cryptoptyxis) MINUTUM |BuviGniER] Fig. 24. 1852. Scalaria minuta Buy. Stat. géol. Meuse, Atlas, p. 85, pl. xxvnr, fig. 3-4. « Coquille turriculée, ornée de côtes longitudinales, convexes, et sur chaque tour de spire, de deux petites côtes transverses; six ou sept tours de spire convexes, ouverture ronde. » « Nous avons recueilli récemment des individus mieux conservés que ceux qui ont servi de type au dessin : on y distingue deux petites côtes transversales; les côtes longitudinales y sont aussi quelquefois plus nombreuses et moins fortes que sur la figure. » Fig. 24. — Cryptop- tyxis minuta Buv. Dimensions. — Longueur : 5 mm.; diamètre : 1, 5 mm. Rapports et différences. — Autant qu'on ‘peut en juger d’après une figure inexacte de l'aveu même de l’auteur, et d'après un grossissement d'un petit fossile déjà usé qui CERITHIACEA JURASSIQUES 109 ne mesure pas la moitié d’un centimètre en largeur, cette espèce a le galbe de C. quinquangulare; aussi, quoique Buvignier n’ait pas indiqué le nombre exact des côtes axiales qui sont probablement dessinées en trop grand nombre sur la figure, j’ai la conviction que cette coquille est un Cryptoptyxis plutôt qu'un Exelissa, comme pourrait le faire présumer son ouverture détachée. En tous cas, elle ne peut être ballottée qu'entre ces deux groupes, et l'attribution au genre Scalaria est tout à fait fantaisiste. Localité. — Balaycourt, de la partie moyenne du calcaire à Astarte. — Séquanien. CRYPTAULAX (Cryptoptyxis) WRIGHTI |[EraLLoN| PI. V, fig. 21-23: et pl. XI, fig. 9-11. 1859. Cerithium Wrighti Erarrow. Et. pal. Ht-Jura, Il, p. 72. 1865. — Loraint Guir. et OcÉér. Foss. cor. Jura, p. 17, fig. 26-27. 1867. — — Océr. Hist. nat. Jura, t. I, p. 591, fig. 197-198. 1873. — — Zxrrez. Gast. Stramb., p. 390. 1887. _ Wrighti ve Lorioz. Cor. Valfin, fase. IT, p. 121, pl. xu, fig. 1-5. 1906. Cryptoptyxis Whrigti Cossm. Essais Pal. comp., liv. VII, p. 39, pl. vi, fig. 8. Test épais. Taille moyenne; forme turriculée, pupoïdale ; spire allongée, à galbe pyramidal avec cinq pans légèrement excavés, sous un angle apical qui décroit avec l’âge, de sorte que le profil est conoïdal; dix ou onze tours non convexes, étagés, dont la hauteur ne dépasse pas la moitié de la largeur; les cinq angles presque tranchants, terminés en arrière par une petite pointe au-dessus du gradin sutural, se succèdent généralement d’un tour à l’autre suivant l’axe, sauf sur quelques rares individus dont la pyramide semble tordue autour du sommet. Ornementation composée de quatre ou cinq filets spiraux, saillants, séparés par de profondes rainures, et granuleux ou plutôt crêpus par l'intersection de nombreux plis axiaux, très serrés; parfois, le filet antérieur est dissimulé dans la suture, mais le filet postérieur est généralement plus épais que les autres. Dernier tour égal au tiers environ de la hauteur totale, ovale à la base qui est tota- lement dépourvue de cou et sur laquelle se prolonge l’ornementation de la spire; il est souvent déroulé vers son extrémité et resserré en dedans par une gorge étroite qui con- tribue à détacher l’ouverture; il porte huit à dix filets spiraux, crêpus comme ceux des autres tours, et ses cinq angles s’atténuent vers la base, en s’arrétant au dernier filet qui circonscrit la gorge subombilicale. Ouverture petite, à péristome complètement détaché chez l'adulte, située dans un plan oblique à l’axe vertical, munie d’une gouttière anguleuse en arrière et d’une très légère échancrure en avant en guise de bec; labre peu épais et réfléchi, rejoignant le bord opposé autour de la gouttière postérieure ; columelle excavée, lisse en apparence quand le péristome n’est pas mutilé, mais portant intérieurement deux plis peu saillants, l’un pariétal et l’autre antérieur; bord columellaire calleux, détaché sur toute sa longueur et séparé de la base par une gorge ou rainure très profonde qui se substitue au cou. Dimensions. — Longueur probable : 26 mm.; diamètre maximum : 8 mm.; diamètre à la base, 7 mm. Rapports et différences. — Conformément à l'interprétation faite par P. de Loriol, dans son excellente Monographie du Ptérocérien de Valfin, il y a lieu defréunir à Cer. Wrighti les échantillons nommés 110 k Maurice COSSMANN Cer. Loraini par Guirand et Ogérien, et d’en séparer Cer. Bourgeati pe Lor., Cer. Grimaldii Gurr. et OcGér., qui sont beaucoup plus rares dans le même gisement et qui semblent s'en distinguer par des caractères constants, quoique au premier examen on soit tenté de n'y voir que de simples variétés d’un génotype très abondant. Dans la septième livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée, j'ai fixé le classement générique de cette singulière coquille qui n’est pas un Exelissa, ainsi que l’avait judicieusement pres- senti P. de Loriol; le sous-genre Cryptoptyxis Cossm. (1906), dont elle est le génotype, se rattache en effet plutôt au genre Cryptaulax dont l’ornementation est très voisine et dont l'ouverture est aussi échancrée à la base, tandis qu’'ÆZxelissa a un bec non sinueux et ne possède pas de plis à la columelle. D'ailleurs, l’'ornementation d’'Exelissa ne présente pas cette régularité de filets crêépus, lirés sur les pans d’une pyramide pentagonale, moins tordue autour de l’axe que le prisme formé par le galbe de Cryptaulax. Localités. — Valfin (Jura), plésiotype (pl. V, fig. 21-23), coll. du Musée de Dijon, coll. Piette (comm. par M. Fischer), coll. Guirand, au Muséum de Lyon (pl. XI, fig. 9-11). Oyonnax (Ain), coll. du Musée de Dijon. — Kimméridgien inférieur. En Autriche, dans les Carpathes (Jide Zittel). CRYPTAULAX {Cr)-ptoptyxis) BOURGEATI [DE Lortor] Fig. 25; et pl. XI, fig. 18-21. 1887. Cerithium Bourgeati vx Lor. Moll. corall. Valfin, fase. II, p. 123, pl. x1x, fig. 6-10. «Coquille allongée, turriculée, formant une pyramide à cinq pans plus ou moins régulière; spire composée d’une douzaine de tours croissant régulièrement, environ deux fois aussi larges que hauts, pentagonaux avec les faces planes, ne formant pas de gradins, mais séparés par des sutures bien marquées; les angles ne sont point tran- chants, mais marqués par un gros bourrelet variciforme et arrondi, relativement peu saillant; ils se continuent d’un tour à l’autre en formant cinq séries verticales ou un peu obliques, mais avec des irré- gularités et des déviations. Chaque tour est orné de cinq côtes spirales, saillantes, égales entre elles, séparées par des intervalles plus étroits qu’elles-mêmes; sur chaque face elles portent trois granules, elles se relèvent et s'épaississent en passant sur les bour- relets; les petits granules, sur les faces, sont placés exactement les Fig. 2 = Cine uns sous les autres dans une même ligne verticale, de manière à toptyæis Bour- : : A 2 . Ê co nes constituer deux ou trois côtes granuleuses et régulières. Le dernier tour, plus haut que les autres, est à peu près dépourvu de varices à l’état adulte, et presque régulièrement convexe, au lieu d’être pentagonal; il est orné d’une dizaine de filets spiraux, saillants et assez écartés, croisés dans la moitié infé- rieure par de petites côtes verticales et granuleuses, et dans la région supérieure, par de nombreuses petites rides d’accroissement. L'ouverture, nullement détachée, est oblique, étroite, très rétrécie à la base, un peu dilatée au milieu, rétrécie en avant où elle se termine par un très léger canal un peu recourbé. La columelle porte un fort pli en avant, il y en a un autre sur le bord droit; je ne puis constater si on les apercoit lorsque l'ouverture est tout à fait entière. » Dimensions. — Longueur : 21 mm.; diamètre : 7 mm.; angle apical: 23° à 250. Rapports et différences. — Cette espèce est voisine de C. Wrighti et elle appartient au même CERITHIACEA JURASSIQUES III groupe ; on la distingue cependant de ce dernier par ses angles arrondis en forme de varices épaisses. au lieu de former une aile tranchante, terminée en arrière par une pointe, et se succédant moins ré- gulièrement d’un tour à l’autre ; puis par ses faces planes, avec deux ou trois petites côtes verticales et granuleuses; enfin par son dernier tour non déroulé à son extrèmité, l'ouverture n'étant pas détachée par une gorge étroite; mais ce dernier critérium peut être dû à ce que les spécimens étudiés par de Loriol n'étaient pas arrivés au même état adulte que ceux de C. Wrighti. Cette coquille se rapproche aussi de Cerithium Hoheneggeri Z1rTEL, qui est également un Crypto- ptyxis; mais elle en diffère par sa forme plus élancée, par son angle apical moins ouvert, par ses faces planes, par ses angles qui restent verticaux ou à peu près, au lieu d’obliquer pour former une pyramide tordue, enfin par son ouverture plus étroite, surtout plus rétrécie en avant et en arrière. D'ailleurs l'espèce de Stramberg appartient à un niveau déjà beaucoup plus élevé, dans la série juras- sique, que C. Bourgeati et C. Wrighti. Localités. — Valfin, six exemplaires : quatre des cotypes (pl. VI, fig. 18-21), coll. Guirand au Mu- séum de Lyon. — Kimméridgien. CRYPTAULAX (Cryptoptyxis) GRIMALDIT (GuirAxD et OGÉRIEN. PIN, fe. 26-29; pl. VIT, fis. 18; et pl. XT, fig. 7-8. o 1865. £erithium Grimaldii Gur. et Océr., Qq. foss. cor. Jura, p. 18, fig. 28-29. 1867 = = Océriex. Hist. nat. Jura, t. I, p. 591, fig. 199-200. de 1886. — — DE Lor. Moll. cor. Valfin, fase. IT, p. 124, pl. xur, fig. 11-13. Taille moyenne; forme étroite, turriculée, pyramidale à cinq pans en général très réguliers; spire un peu conoïdale, croissant sous un angle apical de 27° qui s’abaisse à 20° vers les derniers tours; dix à douze tours de spire, séparés par des sutures très profondes, et dont la hauteur atteint environ la moitié de la largeur; ils sont plans, non étagés, munis de cinq arêtes verticales, trois fois moins épaisses que leurs inter- valles un peu excavés, et traversées — ainsi que ceux-ci — par trois gros cordons spiraux plus épais que la largeur des sillons qui les séparent; ils sont à peu près équi- distants et finement ridés par des siries d’accroissement. Dernier tour égal au quart à peu près de la hauteur totale, à péristome subdétaché, ovale à la base sur laquelle se prolongent les cordons spiraux, un peu plus écartés, tandis que les côtes axiales s’y effacent presque complètement. Ouverture relativement petite et oblique, ovale dans son ensemble, quoique rétrécie en avant et en arrière; labre épaissi, pli columellaire épais. Dimensions. — Longueur : 24 mm.; diamètre : 6, 5 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est très voisine de C. Wrigthi; on ne l'en distingue que par son dernier tour moins élevé, par ses tours non étagés, portant généralement un filet spiral en moins, par ses côtes moins subitement arrêtées sur la base; l’ornementation de la coquille est aussi plus grossière. Néanmoins, il est bien probable que cette variété se rattache à sa congénère du même gisement — et peut-être même aussi à C. Bourgeati — par des intermédiaires dont le classement exact doit être assez embarrassant. Il ne faut donc attacher à la séparation des deux espèces qu’une importance très secondaire, il est même présumable qu'elles n’ont été maintenues que parce que l’une émanait d'Etallon, et l’autre de Guirand et Ogérien, et que de Loriol n’a pas pris la responsabilité d'en supprimer une. J'ai suivi son exemple. Localités. — Valfin, assez rare; plésiotypes (pl. V, fig. 26-29: et pl. VIL fig. 18), coll. Peron au Muséum d'Histoire naturelle de Paris; autre spécimen, type publié par de Loriol (pl. XI, fig. --8). communiqué par M. Fischer. — Kimméridgien. I12 Maurice COSSMANN Genre EXELISSA PrETTE, 1860. Ce genre est principalement caractérisé par le galbe pupoïde de la spire, et par un péristome détaché; les côtes axiales se correspondent parfois d’un tour à l'autre, en formant une pyramide qui a presque toujours un nombre de pans supérieur à celui de Cryptaulax (prismatique) ou de Cryptoptyxis (pyramidal). A l'extrémité de la colu- melle, il n’y a pas d’échancrure, mais un bec à peine versant, bien moins nettement formé que celui de Paracerithium. Enfin, le dernier tour étant un peu en retrait sur l'avant-dernier — ce qui lui donne une forme « étranglée » — la suture suit une direc- tion ascendante jusqu’au péristome, comme chez Bulimus ou Clausilia. I] s'agit, bien entendu, d'exemplaires adultes et intacts; mais l’épaisseur du péristome en favorise fréquemment la bonne conservation. Exelissa apparaît dès la base du Lias, et on le trouve régulièrement représenté à tous les niveaux de la période jurassique, avec une extrême abondance dans le Bathonien et le Séquanien; toutefois, dans cette chaîne ininterrompue, il y a — du moins en France — un maillon qui fait défaut, à l’étage Oxfordien. On n’a pas rencontré non plus, dans nos terrains, la section Teliochilus qui n'est représentée que dans le Lias inférieur de Sicile (voir Essais Pal. comp. liv. VII, p. 43). L'origine d’Exelissa est manifestement la même que celle de Procerithium, mais le détachement de ce rameau d’une souche commune s’est fait plus anciennement encore, puisqu'on signale le genre Exelissa dans le Rhétien du Maroc, d’après les échantillons rapportés par M. Louis Gentil. Nous énumérons ci-après 22 espèces d'Exelissa dont il n'y a qu’un très petit nombre qui soient douteuses : à part ces quelques exceptions, la série se présente avec une réelle homogénéité, parce que le galbe ct l’ornementation varient dans des limites étendues. EXELISSA INFRALIASICA Cossmanxx PLAN Po ete tp EME 07 1902, Æ. infraliasica Cossm. Infralias Vendée, p. 182, pl. III, fig. 19. « Taille assez petite; forme pupoïdale, un peu étroite; spire médiocrement allongée, pointue au sommet, à galbe conoïdal; environ dix tours convexes, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, un peu étagés à la suture inférieure qui est linéaire et peu profonde; ornementation composée de côtes axiales, droites, épaisses, arrondies, plus larges que leurs intervalles, formant de grosses crénelures à la suture inférieure, croisées par sept cordons spiraux, serrés et inégaux. Dernier tour à peu près égal aux deux septièmes de la hauteur totale, ovale à la base sur laquelle se pro- longe l’ornementation de la spire, et qui est imperforée. Ouverture arrondie, à péris- tome épais et subdétaché. » Dimensions. — Longueur : 8, 5 mm.; diamètre : 3 mm. Rapports et différences. — Si l'on compare cette coquille aux formes bathoniennes, on voit qu'elle ressemble à Æ. spicula Lxe., quoiqu'elle ait des filets plus nombreux et le dernier tour beaucoup CERITHIACEA JURASSIQUES 113 plus Court; £. strangulata v’Arcx. a des côtes plus minces, des ornements spiraux moins développés; toutefois, la variété de strangulata qui existe dans le Bajocien d'Angleterre, d’après les figures publiées par M. Hudleston, se rapprocherait davantage d’£. infraliasica par l'épaisseur de ses côtes; mais les tours de la coquille de Vendée sont plus convexes, et l’ornementation spirale est différente, moins régulière surtout que chez la variété ovalis. On verra ci-après que cette espèce n’est plus la seule qui représente le genre Exelissa à la base du Lias; mais il paraît bien certain que la première apparition de ce genre date de l’Hettangien, on n'a en effet signalé aucune forme analogue dans le Trias où les Procerithidæ ne figurent qu’à l’état pro- blématique; d'autre part, le Rhétien est si peu riche en Gastropodes qu’on ne peut y chercher l'ancêtre d'Exelissa. Localités. — Saint-Cyr-en-Talmondois', deux spécimens (pl. V, fig. 1; et pl. VII, fig. 20), coll. Chartron. — Hettangien. EXELISSA GRATA [TERQUEM] PI. V, fig. 2-5. 1855. Cerithium gratum Terquem. Pal. Hett., p. 277, pl. xvur, fig. 6 (mala), 1865. — — Tero. et Pierre. Lias infér. Est, p. 62. Taille très petite; forme turriculée, conique; spire peu allongée, croissant assez régulièrement sous un angle apical de 15 à 30°; environ 8 tours un peu convexes, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures très pro- fondes et rainurées, ornés de trois cordonnets spiraux sur lesquels des costules un peu plus saillantes produisent des crénelures obsolètes; ces costules, au nombre de dix sur chaque tour, ne se succèdent pas régulièrement d’un tour à l’autre, elles sont presque droites ou à peine incurvées, et les crénelures sont plus saïillantes sur les deux cordonnets du bas que sur l’antérieur. Dernier tour un peu supérieur au quart de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui porte aussi des filets concen- triques et lisses. Ouverture à péristome subdétaché et un peu calleux sur la gouttière postérieure. Dimensions. — Longueur : 4 mm.; diamètre basal : 1, 25 mm. Rapports et différences. — La figure originale représente un Gastropode régulièrement treillissé, c'est-à-dire une ornementation qui n'a aucune analogie avec celle du spécimen-type que j'ai sous les yeux; cette figure n'indique mème pas les sutures profondes dont il est fait mention dans le texte, et elle représente une ouverture de fantaisie. En réalité, cette petite coquille — dont l'ouverture est mutilée en avant — doit appartenir, non seulement par son ornementation mais aussi par son péristome subdétaché, au genre EZxelissa qui comporte, dans le Bathonien, certaines formes dont l'aspect rap- pelle beaucoup celui de Cerith. gratum, quoiqu'elles soient en général plus pupoides que leur ancêtre de l’'Hettangien. Je n’ai donc aucune hésitation sur le classement de cette coquille, et si j'avais connu le type quand j'ai décrit Æ. infraliasica, de la Vendée, j'aurais évité de dire que ce dernier était le pre- mier représentant connu du genre Æxelissa dans le Lias. £. grata diffère d’ailleurs d’£. infraliasica par sa forme non pupoide et par ses trois cordons spiraux au lieu de sept, il est d’ailleurs probable qu'il x a — comme chez tous les Zxelissa — des filets spiraux et intercalaires plus fins; mais on ne les aperçoit ni chez le type, ni chez les autres spécimens de la coll. Terquem, ni sur mes fragments de Semur. Localités. — Vic de Chassenay, type (pl. V, fig. 2-4), coll. Terquem à l'École des Mines; Semur, plésiotypes (pl. V, fig. 5), coll. Cossmann; Jamoigne, Chilly, Renwez, fide T. et P. — Hettangien. 1. Au lieudit « Revroc » pour distinguer ce gisement de celui qui a fourni toute une série de fossiles charmouthiens. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. -— T. XX. — 15. MéMorRE N° 46. — 15. 114 Maurice COSSMANN EXELISSA FONTINENSIS n. sp. PI. V, fig. 6-9 Taille assez petite ; forme pupoïde, courte; spire peu turriculée, croissant d’abord lentement, puis plus rapidement, sous un angle apical qui décroit graduellement de 25 à 15°; dix à douze tours légèrement convexes, dont la hauteur atteint la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes ou même canaliculées au début, ornés — à l’âge adulte — de sept à neuf cordonnets spiraux, inégaux, plus ou moins minces, iné- quidistants, croisés par des costules axiales, obliques, assez épaisses et rapprochées, qui y produisent de petites crénelures obliques; ces côtes — assez saillantes et peu nombreuses sur les premiers tours — s’atténuent et s’incurvent à mesure que la co- quille avance en âge. Dernier tour presque égal au tiers de la hauteur totale, arrondi à la base sur laquelle les filets spiraux se serrent davantage et avec plus de régularité, en devenant lisses, tandis que les costules y disparaissent complètement. Ouverture arrondie, à péristome subdétaché de la base, à sinuosité antérieure assez nettement échancrée, simulant presque le canal d’un Colina tertiaire, à cause d’un reploiement — peut-être accidentel — du bord columellaire. Dimensions. — Longueur : 10 mm.; diamètre : 3, 5 mm. Rapports et différences. — Cette coquille a bien la forme conoïdale et lornementation des Zxelissa ; même l’ouverture a le péristome détaché, mais l’un des deux cotypes étudiés possède un simulacre de canal tout à fait analogue — sauf sa longueur — à ce qu’on observe chez Colina; toutefois cela se réduit à une section un peu plus échancrée que la sinuosité habituelle de Procerithium, et ïl est possible que cette disposition, anormale dans le système jurassique, soit simplement le résultat de ce que le bord columellaire a été fortement reployé, sur cet échantillon, par une déformation de l'ouverture; la sinuo- sité basale de l’autre cotype est beaucoup plus comparable à celle d'Exelissa. Si l’on compare Z. fontinensis à E. infraliasica, on trouve que ce dernier a une ornementation plus grossière, avec des côtes plus écartées et plus saïllantes; mais Æ. fontinensis en est bien le descendant direct. Localité. — Fontaine Etoupefour, cotypes (pl. V, fig. 6-9), recueillis par Carabeuf et communiqués par M. Bigot. — Charmouthien. EXELISSA PRISMATOPHORA n. sp. PI. V, fig. 10-11. Taille petite; forme étroite, prismatique ou subpyramidale vers le sommet; spire assez longue, probablement pointue au sommet, presque cylindracée vers les derniers tours dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur ; ils sont plans ou légèrement ex- cavés entre les deux saillies noduleuses qui s'élèvent sur les six côtes axiales en avant et en arrière de chaque tour, de part et d’autre des sutures qui sont profondes et encadrées de deux petites rampes déclives mais étroites; les six pans sont excavés et ornés de fines stries spirales, à peu près effacées par l'usure. Dernier tour peu élevé, à base légèrement convexe et ornée de trois ou quatre filets assez épais, mais peu saillants; ouverture probablement très petite et subdétachée. Dimensions. — Longueur probable : 11 ou 12 mm.; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Aucune autre espèce d’'Zxelissa n'a une forme aussi prismatique que celle-ci, même Æ, normaniana — qui a la spire régulièrement tordue sur son axe — a un galbe plus py- CERITHIACEA JURASSIQUES 119 ramidal et un angle apical plus ouvert, surtout avec une ornementation spirale plus muriquée et une côte axiale en plus; c’est à ce point que j'avais d’abord hésité à classer £. prismatophora dans le genre Cryptaulax ; mais, quoique l'ouverture de l’unique spécimen décrit ne soit pas intacte, elle présente les apparences de celle d’Exelissa, tandis que C. pentagonum — dont le galbe ressemble un peu à celui d'E. prismatophora (quoique avec un angle apical plus ouvert et une côte en moins) — a bien une ouverture de Cryptaulax. Nous trouvons donc encore ici une preuve de l’impossibilité d'aboutir à une bonne classification des Cerithiacea jurassiques, lorsque l’on se base exclusivement sur lornementation et lorsqu'on ne peut avoir recours aux critériums de l'ouverture. La seule chose qu’on puisse faire pour conserver ces formes si étrangement distinctes dans le genre Exelissa, c’est d'y distinguer un phylum « cryptaulatique » dans lequel viendraïent se grouper £. prismatophora, E. normaniana. Localité. — Feuguerolles, unique (pl. V, fig. 10-11), recueilli par Carabeuf et communiqué par M. Bigot. — Toarcien. EXELISSA NORMANIANA [D OrBrGNY] PI. V, fig. 12-14. 1850. Cerithium Normanianum D'OrsBicxx. Prod. I, p. 271, 10° ét., n° 175. 1888. Exelissa Normanniana Hupresros. Infer. Ool. Gastr., p. 180, pl. x, fig. 9. 1892. — — Hupz. et Wics. Brit. Jur. Gastr., p. 71. 1909. Cerithium normanianum Tueven. Types Prod. d'Orb., p. 73. Taille petite. Forme pupoide, extraconique vers le sommet; spire assez courte, demeurant conoïdale à mesure que la coquille devient adulte; huit à dix tours peu convexes, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, ornés de sept côtes axiales qui se succèdent d’un tour à l'autre avec assez de régularité, muriquées à l'intersection de deux ou trois cordons principaux et de filets spiraux intercalés entre les précédents. Deruier tour égal au tiers environ de la hauteur totale, ovale et atténué à la base, por- tant trois cordons muriqués, et sur la base, cinq ou six cordonnets dont les nodosités décroissent en se rapprochant du cou très court. Ouverture petite, en retrait sur le dernier tour, à péristome détaché et arrondi, munie à droite d’une petite gouttière anté- rieure et versante, qui ne modifie pas le contour supérieur; labre un peu épais, très sinueux en arrière, proéminent en avant; columelle extrêmement courte, tronquée mais non infléchie contre la gouttière; bord columellaire calleux, appliqué sur la base. Dimensions. -- Longueur : 11 num.; diamètre : 3 mm. Rapports et différences. — Cette jolie espèce se distingue de la plupart de celles du Bathonien par son ornementation beaucoup plus muriquée. Comparée à Æ. Weldonis Hupz., qui coexiste dans le Bajocien d'Angleterre, elle s’en distingue par son galbe plus trapu, par son sommet plus extraconique, par le nombre de ses cordons muriqués (deux au lieu de trois sur chaque tour). M. Hudleston dit qu'il n’est pas toujours facile de séparer cette espèce des Cryptaulax, et en particulier de C. papillosum Desl., qui n’est pas très allongé et qui est aussi muriqué : pour les différencier, il suffit de compter le nombre des côtes qui n’est que rarement supérieur à > chez Cryptaulax, tandis qu'il n’est jamais inférieur à 7 chez ÆExelissa; en outre, l'ouverture, quand elle est conservée, est tout à fait différente. Localité. — Sully près Bayeux, néotype (pl. V, fig. 12-14), coll. Deslongchamps, à Caen. — Bajo- cien supérieur. En Angleterre : Stoford, Burton Bradstock, Grove, fide Hudleston. 116 . MAURICE COSSMANN EXELISSA STRANGULATA |[p’Arcurac) PI. V, fig. 42-45. 1840. Cerithium strangulatum d'Arcu. Desc. géol. Aisne, p. 382, pl. xxxr, fig. 4. 1852. — — D'Ors. Prod., t. I, p. 303, 11e ét., n° 124. 1852. — — Morr. et Lyc. Moll. Gr. Ool., part. I, p. 31, pl. 1x, fig. 18. 1857. Cerithium Desplanchei Pierre. Cérith. bath. Aisne, p. 551, pl. vu, fig. 7. 1863. Xilvertia strangulata Lycerr. Suppl. Gr. Ool., p. 8, pl. xuiv, fig. 2. 1885. Exelissa strangulata Cossu. Contrib. ét. Bath., p. 120, pl. xvur, flg. 40. 18388. _ — Grrrri. Env. de Bâle, p. 42, pl. 1, fig. 11-13. 1892. — — Hupc. et Wars. Brit. Jur. Gastr., p. 71. Taille petite; forme pupoide, à sommet pyramidal; spire pointue au sommet, médiocrement allongée, croissant d’abord sous un angle apical de 25 à 30°, qui se réduit à mesure que le galbe devient conoïdal; dix tours au moins, peu convexes, dont la hauteur finit par dépasser la moitié de la largeur, séparés par des sutures cré- nelées et peu profondes, ornés de 7 côtes axiales, épaisses et arrondies, qui se suc- cèdent d’un tour à l’autre, en formant une pyramide régulière, non tordue sur l'axe; elles sont croisées par quatre cordonnets spiraux et onduleux, entre lesquels s’inter- cale un filet beaucoup plus fin. Dernier tour un peu supérieur aux trois huitièmes de la hauteur totale, ovale à la base sur laquelle s’effacent graduellement les côtes nodu- leuses et persistent les cordons alternés, jusqu’au cou qui est à peu près nul. Ouver- ture petite, étranglée en quelque sorte, subdétachée de la base; péristome assez épais, sinueux en avant. Dimensions. — Longueur : 9 mm.; diamètre maximum, mesuré au milieu du dernier tour : 2, 75 mm. Rapports et différences. — Cette espèce, génotype d’Zxelissa, ne peut être confondue avec Cryptau- lax pentagonum, malgré sa forme pyramidale, parce que le nombre des côtes est de 7 au lieu de 5, parce que le galbe est pupoïdal, et parce que les tours un peu convexes sont ornés de cordonnets spiraux qui font défaut chez l’autre espèce. J’ai expliqué, dans mon mémoire de 1885, que les petits spécimens trochoïdes — que Piette a dési- gnés sous le nom Desplanchei — ne sont que des fragments du sommet de la coquille de d’Archiac. Quant aux échantillons du Bathonien de Bâle, que M. Greppin a rapportés à cette espèce et dont il n'avait déjà envoyé quelques exemplaires un peu usés avant la rédaction de mon mémoire, un nouvel examen m'a convaincu qu'il est réellement impossible de les séparer d’£. strangulata, quoique cet auteur ait émis quelques doutes au sujet de leur identification. Localités. — Éparcy, néotypes (pl. V, fig. 42-45), coll. Cossmann. Villotte-sur-Ource (fide Coss- mann). — Bathonien. En Suisse : Muttenz, Bubendorf, Saint-Jacques (fide Greppin). En Angleterre : Ancliff, Minchinhampton (ide Morris et Lycelt). EXELISSA SPICULA |[Lycerr] PI. V, fig. 35-39. 1863. Cerithium spiculum Lyxcrrr. Suppl. Gr. Ool., p. 9, pl. xziv, fig. 5. 1863. Ailvertia spicula Lo. Ibid., p. 94. 1885. Exelissa spicula Cossu. Contrib. ét. Bath., p. 121, pl. v, fig. 34-35. 1888. — — GrepriN. Env. de Bâle, p. 41, pl. 1, fig. 9 (mala). 1892. — — Hupr. et Murs. Brit. jur. Gastr., p.11: Taille petite; forme pupoide, assez étroite; spire médiocrement allongée, pointue CERITHIACEA JURASSIQUES 117 au sommet, croissant régulièrement sous un angle apical de 25° en moyenne; huit à dix tours étroits vers le sommet, plus élevés vers l’ouverture où leur hauteur dépasse les deux tiers de leur largeur; sutures assez profondes, ondulées par 9 ou 10 côtes axiales, épaisses, obtuses, légèrement inclinées, ne se succédant pas régulièrement d’un tour à l’autre; l’ornementation spirale se compose de 4 ou 5 cordonnets spiraux entre lesquels est intercalé un cordonnet plus fin, et qui ne s’épaississent pas en tra- versant les côtes axiales. Dernier tour élevé, égal aux deux septièmes environ de la hauteur totale, ovale à la base sur laquelle se prolonge l’ornementation spirale, tandis que les côtes axiales s’atténuent et disparaissent totalement sans atteindre le cou qui est presque nul. Ouverture étranglée, arrondie, à péristome continu et disjoint à la base. Dimensions. — Longueur : 9 mm. ; diamètre du dernier tour : 3 mm. Rapports et différences. — Quoique cette espèce soit très voisine d’Z. strangulata, on l'en dis- tingue cependant par ses côtes axiales plus nombreuses, ne se succédant pas et ne formant pas une pyramide comme celle de l’autre espèce; l’ornementation spirale est aussi plus fine. Le dernier tour est aussi moins élevé que chez E. strangulata. Dans mon mémoire sur le Bathonien, en 1885, j'ai distingué une variété que je croyais caractérisée par sa forme plus trapue et plus conique, ainsi que par la courbure de ses côtes axiales; maïs, après un nouvel examen des échantillons en question, j’ai pu me convaincre que leur apparence plus conique est seulement due à ce que ce sont de jeunes individus qui n’ont pas encore acquis avec l’âge leur galbe piriforme et définitif; les côtes étant plus minces vers le sommet, paraissent alors faiblement incurvées. En résumé, il n’y a qu'une seule espèce un peu variable et dont la séparation se fait sans difficulté. Localités. — Eparcy, plésiotypes (pl. V, fig. 35-37), coll. Cossmann; individu intact (fig. 38-39), coll. Fischer. Hérouvillette (Calvados), coll. Schlumberger, à la Sorbonne. — Bathonien. En Suisse, Muttenz près Bâle, coll. Cossmann (don de M. Greppin). En Angleterre, Minchinhampton (fide Lycett). EXELISSA PULCHRA [Lycerr] PI. V, fig. 17-20. 1863. Cerithium pulchrum Lyc. Suppl. Gr. Ool. p. 10, pl. xuiv, fig. 1863. Kilvertia pulchra Lxc. Ibid., p. 9%, pl. xer, fig. 12. 1885. Exelissa pulchra Cossx. Contrib. ét. Bath., p. 121, pl. v, fig. 52-33. 1889. — — Hupz. Gastr. Infer. Ool., p. 179, pl. xx, fig. 7 1892. — — Hupz. et Waixs. Brit. jur. Gastr., p. 71. Taille petite; forme étroite, allongée, légèrement pupoïdale; spire peu allongée, croissant régulièrement sous un angle apical de 25° qui décroit à mesure que la co- quille avance en âge; huit ou neuf tours à peine convexes, dont la hauteur atteint les trois quarts de la largeur, séparés par des sutures bien marquées, faiblement étagées et crénelées par une dizaine de côtes axiales, assez minces, presque droites ou peu courbées, qui ne se succèdent pas d’un tour à l’autre; l’ornementation spirale se com- pose de cinq cordonnets inéquidistants, ceux de la partie inférieure de chaque tour sont plus serrés; les filets intercalaires sont parfois peu visibles. Dernier tour à peine supé- rieur au quart de la hauteur totale, orné de côtes plus serrées (12 environ), plus flexueuses sur la base qui est arrondie et encerclée de cordonnets jusqu’au cou très court. Ouverture petite et arrondie, à péristome continu. 118 Maurice COSSMANN Dimensions. — Longueur : 9 mm. ; diamètre du dernier tour : 3 mm. Rapports et différences. — Cette coquille est évidemment très voisine d’'Æ. spicula, cependant on l’en sépare assez facilement dans le triage d'individus mélangés et provenant du même gisement; elle est en effet moins pupoidale, avec des côtes encore plus nombreuses, plus courbées et même flexueuses sur la base ; ses cordonnets moins réguliers ont, en outre, une tendance à former de vagues nodosités à l'intersection des côtes; enfin le dernier tour paraît proportionnellement moins élevé que chez ÆE. spicula. Les spécimens que M. Hudleston a fait figurer — dans son Mémoire sur le Bajocien d'Angleterre — ne semblent pas pouvoir être séparés d'Z. pulchra qui aurait eu ainsi une longévité plus grande que celle qu’on lui attribuait autrefois. Localités. — Éparcy, plésiotypes (pl. V, fig. 17-20), coll. Cossmann. Hérouvillette, coll. Schum- berger, à la Sorbonne. — Bathonien. En Angleterre, Minchinhampton, Laycock (/ide Lycett). — Bathonien. Ponton (7ide Hudleston). — Bajocien. EXELISSA FORMOSA [Lycerr| PI. V, fig. 57-62. 1863. Æïlvertia formosa Lxcerr. Suppl. Gr. Ool., p. %5, pl. xrix, fig. 5. 1885. Æxelissa formosa Coss. Contrib. ét. Bath., p. 122, pl. vi, fig. 53-54; et pl. xv, fig. 1. 1892. — — Hupz. et Wiss. Brit. Jur. Gastr., p. 71. Taille minuscule; forme très pupoïde, à spire courte et pointue au sommet; le galbe de la coquille — d’abord extraconique — devient ensuite ovale et se rétrécit fortement vers l'ouverture, de sorte que le diamètre maximum est vers la partie moyenne ou inférieure du dernier tour. Cinq ou six tours peu convexes, subulés, séparés par des sutures faiblement marquées; les premiers paraissent lisses et forment l'extrémité styliforme de la coquille; les suivants augmentent graduellement de hauteur et sont ornés de 5 ou 6 cordonnets spiraux que traversent sept côtes axiales, obtuses et aussi larges que leurs intervalles, plus marquées vers la suture inférieure, disparaissant totalement sur le dernier tour dont la hauteur dépasse le tiers de la largeur totale, et qui s’atténue vers l'ouverture étranglée, arrondie, à péristome dévié; aucune trace de canal basal. Dimensions. — Longueur : 2, 5 mm., diamètre maximum : 1: mm. Rapports et différences. — Cette espèce reste toujours de petite taille; le type figuré par Lycett était incomplet, et j'en ai fait reproduire, en 1885, un plésiotype beaucoup plus complet, provenant d'Hérouvillette. On distingue Æ. formosa, à première vue, non seulement par son galbe exagérément pupoidal, extraconique et styliforme vers le sommet, mais encore par l'effacement de son ornementa- tion axiale qui ne persiste pas sur le dernier tour des spécimens adultes. Je n’ai pas compris dans les références synonymiques ci-dessus la citation d’'Æ. formosa, telle que l’a interprétée M. Greppin en 1888 (Env. de Bâle, p. 43, pl. IL, fig. 5); l'échantillon figuré, ainsi que ceux du même gisement de Muttenz que m'a envoyés cet auteur, ne ressemblent aucunement aux fossiles de Luc et de Bussage (Angleterre); ce sont à mon avis des exemplaires d’Z. papillosa GREPPIN, bien reconnaissables par les granulations obtuses que forment les côtes persistant jusqu'au dernier tour, et par leur forme beaucoup moins pupoïdale, analogue à celle dE. pulchra. Localité. — Luc, plésiotypes (pl. V, fig. 57-58), coll. Cossmann. Hérouvillette, (fig. 59-62) coll. Schlumberger, à la Sorbonne et au Muséum d'Hist. nat. de Paris. — Bathonien. En Angleterre, Bussage (Jide Lycett). CERITHIACEA JURASSIQUES 119 EXELISSA SUBFORMOSA CossmMANN PI. V, fig. 33-34. 1885. E. subformosa Cossu. Contrib. ét. Bath., p. 123, pl. v, fig. 36; et pl. van, fig. 10. Taille petite; forme peu pupoide, étroite, «bittioïde »; spire médiocrement allongée, turriculée, à galbe d’abord conoïdal, puis subcylindrique vers l’âge adulte; dix ou onze tours, convexes, subimbriqués en avant, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures enfoncées et ondulées que borde en dessous une ) P rampe indécise, à la partie antérieure de chaque tour; ornementation composée de plis axiaux, épais, séparés par des interstices plus étroits, plus visibles vers la suture inférieure que sur le reste de la hauteur de chaque tour, croisés par cinq cordonnets spiraux, assez saillants et réguliers, Dernier tour presque égal au quart de la hauteur totale, arrondi à la base qui est élevée et ornée de cinq cordonnets concentriques, équidistants, jusqu’au cou à peu près nul. Ouverture petite, arrondie, contractée par la suture ascendante, à péristome continu, et subdétaché, versante à la base, avec une petite gouttière postérieure ; columelle lisse, excavée, à bord calleux et séparé de la base. Dimensions. — Longueur : 11 mm.; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Ainsi que je l'ai précédemment indiquée, cette espèce diffère d’Æ. for- mosa Lyc. par son galbe moins pupoide, presque cylindrique vers la fin de la croissance de la coquille; par ses tours plus élevés, le dernier et l’avant-dernier moins disproportionnés; par son ouverture moins contractée, plus versante à la base ; enfin, par sa taille trois fois plus grande. Elle a aussi quelques rapports avec Æ. pulchra Lxc., mais elle est plus allongée, et son dernier tour ne porte pas les fines stries sinueuses qui caractérisent l’autre espèce. Localités. — Leulinghen (Pas-de-Calais), plésiotype (pl. V, fig. 33-34), coll. Legay. Marquise, collection d’Orbigny, au Muséum de Paris. — Bathonien inférieur. EXELISSA (?) PORTULIFERA |Prerte] PI. V, fig. 30-32. D 1863. Cerithium compositum Lxc. Suppl. Gr. Ool., p. 9, pl. xuiv, fig. 9. 1885. Cerithium portuliferum Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 105, pl. xx, fig. 39; et pl. xvar, fig. 8. 1857. Cerithium portuliferum Pierre. B. S. G. F., t. XIV, p. 556, pl. v, fig. 35. Taille moyenne; forme turriculée à galbe d’abord extraconique, puis conoïdal sur les derniers tours ; spire pointue au sommet, à angle apical décroissant; tours nom- breux, d’abord étroits, dont la hauteur atteint ensuite la moitié de la largeur, séparés par des sutures assez profondes et crénelées, ornés d’une douzaine de côtes axiales et obtuses, un peu plus larges que leurs intervalles, droites d’une suture à l’autre, ne 7 à 9 fines stries spirales et très régulières. Dernier tour peu élevé, à base convexe et rapidement atténuée vers le cou. Ouverture... se succédant pas toujours d'un tour à l’autre ; elles sont croisées par Dimensions. — Longueur probable : 10 mm.; diamètre basal : 2,5 mm. Rapports et différences. — Le type de cette espèce était un fragment peu déterminable, mais nous avons retrouvé dans la collection de l’auteur — sous le nom Desplanchei qui ne paraît pas convenir — 120 .Maurice COSSMANN un certain nombre d'échantillons mieux conservés de cette espèce, ce qui nous permet d'en donner une diagnose moins écourtée que la diagnose originale. Le classement générique de cette coquille m’a embarrassé : elle est moins pupoiïdale que ne le sont la plupart des Æxelissa; mais son ornementation ne ressemble à celle d’aucun autre groupe de Proce- | rithidæ et se rapproche évidemment de celle d’'Exelissa. Malheureusement, l'ouverture n’est complète | sur aucun des spécimens étudiés, ils sont tous mutilés de manière à laisser supposer l'existence d'un canal invraisemblable. Quant à Cer. compositum Lxcerr, c’est un fragment indéterminable qui peut, à la rigueur, se con- fondre avec Æ. portulifera, ainsi que je l'ai proposé en 1885. J'ai revu également les spécimens du- Bajocien de Morey et ils sont tellement roulés, de petite taille, que je n’oserais les séparer de l'espèce bathonienne. Localité. — Éparcy, néotypes (pl. V, fig. 30-32), coll. Piette, communiqué par M. Fischer. — Bathonien moyen. EXELISSA (?) PRÆALPINA Cossmann PL. V, fig. 15-16. 1905. Æ. præalpina Cossu. Bath. près Courmes, art. I, p. 836, pl. xzvi, fig. 3. « Taille petite; forme étroite, un peu pupoïde ; spire assez longue, à galbe conoïdal; huit à dix tours légèrement convexes, dont la hauteur égale les trois quarts de la lar- geur, séparés par des sutures profondes, ornés de côtes axiales obliques, crénelées par trois cordons spiraux et régulièrement espacés. Dernier tour à peu près égal au tiers de la hauteur totale, à base ovale, sur laquelle se prolonge l’ornementation de la spire, jusqu’au péristome détaché de l'ouverture » faiblement contractée. Dimensions. — Longueur : 7,5 mm. ; diamètre : 2 mm. Rapports et différences. — Cette coquille s’écarte très sensiblement de l'aspect qu'ont ordinairement les espèces du genre Æxelissa, sur la surface desquelles on ne constate guère d’aspérités saïllantes, à l'intersection des cordons et des côtes ; ici au contraire, il y a de réelles aspérités, généralement obli- térées par la fossilisation sur la plupart des spécimens recueillis, mais bien conservés sur le type pré-. cédemment figuré et aussi sur le plésiotype que j'y adjoins dans le présent mémoire. Ces aspérités ressemblent beaucoup à celles dont on aperçoit la saillie chez presque toutes les espèces de Xystrella, de sorte que j'ai mis un point de doute après le nom du genre ÆZxelissa dont Æ. præalpina ne se rap- proche que par son galbe un peu pupoiïde et par son ouverture contractée, presque détachée de la base. C’est par ce caractère de l’ornementation qu'on distingue, d’ailleurs, Z. præalpina d'E. spicula, pul- dira, subformosa, indépendamment des autres différences (galbe moins pupoidal de la spire, nombre des cordons et des côtes). Localités. — Courmes (Alpes-Maritimes); types et plésiotypes (pl. V, fig. 15-16), coll. Cossmann: abondante et polymorphe à cause de l'usure du test. — Bathonien. EXELISSA THERSITES |Hégexr et DesLoncHames] Fig. 26. 1860. Cerithium Thersites Héserr et Desr. Foss. Mont.-Bell., p. 43, pl. var, fig. 12. « Coquille un peu turriculée, à spire courte, à sommet un peu obtus; tours renflés, arrondis; sillon sutural peu profond; chaque tour marqué d’une douzaine de côtes longitudinales, arquées, dont la concavité est tournée du côté de la bouche, avec CERITHIACEA JURASSIQUES 121 lignes saillantes transversales, assez rapprochées, plus prononcées sur les côtes. Base très oblique venant se confondre avec le dernier tour sans démar- cation, et montrant encore les mêmes côtes que le tour, mais atténuées, couverte antérieurement de nombreuses lignes saillantes concen- triques. Bouche petite, circulaire; canal inconnu. » Dimensions. — Longueur : 9 mm.; diamètre : 4,5 mm. Rapports et différences. — Cette coquille s'écarte des autres Æxelissa par sa forme particulièrement trapue, par ses costules assez nombreuses, arquées et s'étendant d’une suture à l’autre; mais le fragment d'ouverture, conservé — d’après la figure — sur le spécimen-type, a tout à fait l'aspect d’Exelissa, de sorte qu'il ne me paraît y avoir d’hésitation possible sur l'attribution générique en question. L D'ailleurs, les espèces de ce genre ont presque toutes un galbe pupoiïde dont Fig. 26. — Exe- E. Thersites ne serait que l’exagération; enfin l'espèce comble la lacune phylo- lissa Thersites génétique qui existait jusqu'ici entre le Jurassique inférieur et le Jurassique Hés. et Desr. supérieur. Localités. — Montreuil-Bellay, rare; reproduction de la figure originale (fig. 26). — Callovien. EXELISSA URSICINA [DE Lorror] PI. V, fig. 24-25. 1889. Cerithium ursicinum ve Lorior. Moll. corall. Jura b., p. 66, pl. 1x, fig. 3-5. Taille assez grande; forme pyramidale, pupoïde, turriculée ; spire assez longue et étroite, à galbe conoïdal, probablement aiguë au sommet; environ 40 tours non convexes, dont la hauteur égale les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures profondes quoique linéaires et ondulées par les côtes axiales ; celles-ci sont au nombre de sept, épaisses et un peu plus étroites que leurs intervalles; elles se succèdent en ligne oblique d’un tour à l’autre, de manière à former une pyramide tordue autour de l'axe de la coquille; huit filets spiraux, presque égaux, séparés par de fins sillons, traversent ces côtes et leurs intervalles. Dernier tour égal au tiers de la hauteur totale, ovale à la base sur laquelle s’atténuent les côtes, tandis que les filets grossissent au nombre de cinq très écartés, jusque sur le cou très court; dans leurs interstices, on distingue des stries excessivement fines. Ouverture ovale, à peristome subdétaché, légèrement sinueuse sur son contour supérieur et vers la droite ; labre peu sinueux, non bordé; columelle paraissant dépourvue de plis. Dimensions. — Longueur : 18 mm.; diamètre basal : 6 mm. Rapports et différences. — Notre spécimen se rapproche complètement de l'espèce du Jura ber- nois; toutefois, si je n'avais eu à ma disposition que les figures de la monographie de P. de Loriol, j'au- rais pu hésiter à faire cette identification, attendu que les filets paraissent plus écartés et plus saillants. Mais j'ai pu comparer le fossile de France à trois excellents individus de Sainte-Ursanne que m'a gra- cieusement donnés M. Greppin, et j'ai constaté que cette petite différence n'existe pas en réalité, elle est due à l'interprétation du dessinateur. D'ailleurs, l'espèce est variable en Suisse, car sur les trois spécimens en question, il n'y en a qu'un dont les filets soient exactement en nombre égal à ceux du fossile de la Haute-Saône. Dans ces conditions, c’est évidemment la même espèce. P. de Loriol a d’ailleurs indiqué par quels caractères, notamment par la finesse de ses stries spirales intercalées entre les cordons principaux, cette espèce se distingue de Æ. septemplicata Raœmer. Quant à la SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PaLéoxroLoctEe. — T, XX. — 16. Mémoire N° 46. — 16. 122 . Maurice COSSMANN détermination générique, elle résulte — non seulement de ce que l’on ne constate pas l'existence de plis columellaires comme chez Cryptoptyxis — mais encore du nombre de pans de la pyramide, qui est ici de 7, tandis qu'il ne dépasse pas 5 chez Cryptoptyxis. Localité. — Roche-sur-Vannon, plésiotype (pl. V, fig. 24-25), coll. Maire. Saint-Mihiel, coll. Piette, communiqué par M. Fischer. — Rauracien. EXELISSA DISTANS n. sp. PI. V, fig. 63-66. Taille moyenne; forme étroite, turriculée, légèrement pupoïde; spire assez longue, pointue au sommet, croissant presque régulièrement sous un angle apical qui ne varie cuëre qu'entre 25° au sommet et 20° à la fin de sa croissance; onze ou douze tours peu convexes, subulés, dont la hauteur égale ou dépasse même les deux tiers de sa largeur selon l’âge de la coquille; sutures profondes, étroitement rainurées; ornementation composée de sept côtes axiales épaisses et écartées, ne se succédant pas toujours très régulièrement d’un tour à l’autre, de sorte que la pyramide heptagonale n’existe que sur la minorité des spécimens; elles sont croisées, mais non crénelées, par sept cordons spiraux, égaux entre eux, généralement plus espacés en avant qu’en arrière où ils ne forment jamais de nodosités; sur quelques spécimens on compte huit côtes axiales, mais le nombre des cordons spiraux est invariablement de sept. Dernier tour presque égal au tiers de la hauteur totale, ovale, arrondi à la base qui porte quatre carènes spirales et deux ou trois cordonnets plus petits au centre. Ouverture petite, strangulée, à péristome continu, avec une gouttière postérieure, comblée par une callosité; un tour antérieur arrondi et un peu sinueux ; columelle excavée, calleuse. Dimensions. — Longueur : 12 mm.; diamètre : 4,5 mm.; spécimen plus étroit : 11 mm. sur 3,5 mm. Rapports et différences. — Je ne me suis décidé à séparer cette abondante coquille du Calvados, comme race ét mutation distinctes de Cer..septemplicatum RœmeERr,qu' après lavoir longuement comparée aux spécimens du Kimméridien du Hanôvre que m'a autrefois donnés Struckmann. Z. distans est tou- jours plus trapu, moins régulièrement polygonal, avec quelquefois plus de 7 côtes axiales; tandis que l'espèce de Rœmer a toujours un nodule à l'extrémité de chaque côte sur le cinquième ou sixième cor- don spiral (rarement sept); enfin, il y a un filet intercalaire entre ces cinq ou six cordons spiraux et équidistants, tandis qu'on n’en aperçoit jamais chez Æ. distans, dont les cordons ne sont pas toujours équidistants. En résumé, les deux formes peuvent se distinguer au premier coup d'œil, abstraction faite de leur couleur différente : c'est tout ce qu'on demande pour justifier deux noms difté- rents. Localité. — Cordebugles, cotypes (pl. V, fig. 63-66), coll. Cossmann. — Séquanien. EXELISSA DIACRITICA n. sp. PI. V, fig. 67-74. Taille un peu au-dessous de la moyenne ; forme turriculée, plus ou moins étroite, à galbe légèrement conoïdal; spire allongée, non étagée, croissant avec plus ou moins de régularité sous un angle apical qui décroit de 25° à 20°, quelquefois 15° à 18° même ; dix tours environ, à peine convexes, dont la hauteur atteint les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures fines que limite habituellement une très petite rampe déclive CERITHIACEA JURASSIQUES 123 en dessus, et parfois un bourrelet onduleux à peine proéminent en dessous; orne- mentation toujours assez grossière, composée de dix à douze costules axiales, droites, se succédant assez souvent d’un tour à l’autre, mais en séries obliques par rapport à l'axe vertical, croisées normalement par quatre cordonnets spiraux (non compris le bourrelet sutural) qui y forment des crénelures plus ou moins écrasées; ces quatre rangées de crénelures ne sont généralement pas égales ni même équidistantes : la rangée antérieure, plus écartée, tend à devenir lisse, la rangée postérieure se charge de crénelures plus épaisses qui s'étendent sur la rampe jusqu’à la suture; rarement, un cinquième cordon s'ajoute aux quatre normaux, et plus rarement encore, leur nombre se réduit à trois; enfin, sur les individus très fraîchement conservés, on distingue, en outre, dans les interstices, de fines stries spirales. Dernier tour égal au tiers de la hauteur totale, portant à la base convexe quatre cordons lisses, minces et écartés, dans les intervalles desquels on distingue de fines stries d’accroissement sinueuses; les costules cessent ordinairement à la périphérie de la base, mais ily a des spécimens dont les deux premiers cordons au-dessus de la périphérie portent encore des traces vagues de crénelures. Ouverture petite, ovale, arrondie, à péristome continu, parfois subdétaché, toujours échancré par une sinuosité circulaire à l’extré- mité antérieure de la columelle qui est très courte et excavée ; labre incurvé, proémi- nent en avant. Dimensions. — Longueur : 14 mm.; diamètre basal : 4 mm. Rapports et différences. — Avant de séparer définitivement cette coquille d’£. distans, j'ai large- ment comparé la série extrêmement variable des spécimens recueillis dans le riche gisement de Cor- debugles : d’une part, le nombre des côtes axiales est toujours supérieur de deux ou trois au moins chez Æ. diacritica; d'autre part, les cordons spiraux, généralement moins nombreux, plus iné- quidistants, mieux crénelés, sont séparés par des intervalles plus larges qu'eux et striés spiralement. Si l’on ajoute à ces différences importantes qu'il y a presque toujours un ou deux cordons de moins à la base; que l’ouverture paraît plus petite, plus largement arrondie, moins étranglée, avec une échan- crure plus sinueuse sur le contour latéro-supérieur, on peut admettre qu'il s’agit là de deux espèces aussi faciles à séparer — quand on y regarde de près — que Æ. distans peut se distinguer d’E. supra- costata. Localités. — Cordebugles, cotypes et variétés (pl. V, fig. 65-54), coll. Cossmann. — Séquanien. EXELISSA GAULARDEA [Buvicnier] : 97 Fig. Z/,. 1852. Cerithium gaulardeum Buy. Stat. géol. Meuse; Atlas, p. 41, pl. xxvrr, fig. 29. « Coquille turriculée, allongée, ornée de côtes longitudinales, convexes, distantes, un peu obliques, au nombre de 7 sur chaque tour de spire, et se correspondant d’un tour à l’autre; tours de spire lége- rement convexes; bouche ovale, légèrement anguleuse à la suture, El ainsi qu’à l'échancrure antérieure qui est peu profonde. » ; s s " 3 u e Fig. 27. — Exe- Dimensions. — Longueur : 14 mm.; diamètre : 4,5 mm. - - lissa Gaular- Rapports et différences. — Dans l'état de conservation où est le type de cette dea Bus. espèce, avec un test usé et des caractères d’ornementation tellement ambigus que Buvignier n’a même pas mentionné dans sa diagnose les quelques stries spirales ou cordons que 12/4 Maurice COSSMANN montre la figure originale, il est bien difficile d'affirmer que cette coquille n’est pas un Zxelissa distans très roulé. Néanmoins, je n’ai pas cru devoir les réunir ensemble et donner ce nom déjà connu à la coquille si abondante de Cordebugles. Il n’a paru préférable de conserver Æ. Gaulardea distincte de l’autre espèce et de signaler seulement ici l'éventualité de leur identité. Localité. — Dugny, calcaire inférieur à Astarte. — Séquanien. EXELISSA (?) AVENACEA [Desconccxamps| Fig. 28. 1842. Cerithium avenaceum Des. Mém. Soc. linn. Norm., t. VII, p. 198, pl. xr, fig. 10. 1850. — — D'Ors. Prod., t II, p.46, 15° ét. no 49%. 1870. — — Lexnier. Et. géol. emb. Seine, p. 80, pl. VIII. fig. 5. « Coquille très petite; tours de spires plans, striés transversalement, avec une petite bandelette ponctuée près de la suture; base oblique, striée; ouverture subelliptique; columelle bordée par la lèvre gauche; canal court. » « Cette petite espèce, peu remarquable par ses caractères, l’est au moins par la manière dont elle se présente dans l'argile ; c’est à la surface des minces bancs calcaires — qui alternent régulièrement avec l'argile — Fig. 28. — qu’elle se trouve en abondance dans certains points, comme si elle y eût Exelissa été semée. Les individus sont bien moins nombreux dans l’épaisseur de Os ces strates, de même que dans l’argile proprement dite où ils sont même ESL. assez rares. » Rapports et différences. — Si l'on ne s’en rapportait qu'à la figure originale de Deslongchamps, on serait tenté de classer cette coquille dans le genre Terebrella, à cause de sa bandelette crénelée au-dessus de la suture; mais Lennier a donné une bonne figure d’un fragment qui n’a ni le galbe ni l'ornementation du genre Terebrella; d'autre part, j'ai constaté, dans la collection d'Orbigny, au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, sur la plaquette de Villerville portant (comme l'indique d'ailleurs Deslongchamps) une kyrielle de petits Cérites étiquetés arenaceum (sic) que ces petits fossiles avaient bien l'aspect d’Exelissa, ce qui concorderait assez bien avec le croquis de Lennier et aussi avec quelques caractères signalés par Deslongchamps pour l'ouverture de sa coquille. Il y a done toute apparence que Cerithium avenaceum (Cérite grain d'avoine in Desl.) est un ÆZxelissa qui se distingue principalement de ses congénères par ses costules reléguées au-dessus de la suture et ne s'étendant guère sur la surface des tours. Localité. — Villerville; commune, mais toujours mal conservée. — Kimméridgien. EXELISSA GUIRANDI pe Lorio Fig. 29. 1887. E. Guirandi ve Lorior. Moll. cor. Valfin, p. 138, pl. xiv, fig. 3. « Coquille de très petite taille, allongée, turriculée, composée de six ou sept tours convexes, séparés par des sutures bien marquées sans être étagés, ornés d'une dizaine de petites côtes verticales qui vont d’une suture à l’autre en se correspondant assez exactement d’un tour à l’autre; ces côtes sont coupées par de petits filets spiraux, CERITHIACEA JURASSIQUES ; 129 assez saillants, mais fins, et séparés par un intervalle plus large qu'eux-mêmes; on en compte cinq ou six par tour, saufs dans les premiers : en passant sur les côtes verticales, ils forment une petite nodosité; celui qui est le plus antérieur est un peu plus fort. Le dernier tour, notablement plus développé que les autres et aussi plus convexe, s’atténue très graduellement vers son extrémité antérieure; les côtes verticales se font sentir seulement à sa base, vers la suture, et encore très faiblement; par contre, les côtes spirales, au nombre de douze au moins, sont bien accentuées, séparées par des intervalles plus larges qu’elles-mêmes, dans lesquels la présence de fines lignes d’accroissement se laisse aper- cevoir. L'ouverture, tout à fait circulaire, avec un péristome épais et continu, n’est pas détachée, et il n’y a pas de déroulement du tour vers l'extrémité. Fig. 29, — Exelissa Guirandi ne Lor. Dimensions. — Longueur : 4 mm.; diamètre : 1,33 mm. Rapports et différences. — De Loriol a comparé son espèce à Scalaria minuta Buv., qui — pour moi — est plutôt un représentant rauracien du sous-genre Cryptoptyxis, quoiqu'il soit très difficile de se faire une opinion sur une petite coquille aussi fruste que le type de Buvignier, qui a été dessinée fort inexactement ainsi qu'en est convenu Buvignier lui-même. En tout cas, si même Sc. minuta était un Exe- lissa, on le distinguerait d'£. Guirandi par l'absence presque complète d’ornementation. Mais Æ. Gui- randi peut être plutôt comparée avec Æ. Thersites, du Callovien de Montreuil-Bellay, qui a presque le même galbe ventru et qui ne s’en écarte guère que par son ornementation mieux crénelée. E. Gau- - lardea Buv., parait plus étroite et plus conique; Æ. distans, du Séquanien, est plus pyramidale, avec plus de filets spiraux sur chaque tour; il en est de mème de l’espèce portlandienne (Æ. supracostata) qu'on trouvera ci-après. Localité. — Vallin, deux spécimens au Muséum de Lyon. — Kimméridgien. EXELISSA SUPRACOSTATA |[Buvienier] PI. V, fig. 51-56. 1852. Cerithium supracostatum Buv. Atlas stat. géol. Meuse, p. #1, pl. xxvux, fig. 31. 1864. — — Erazcon. Pal. Jura graylois, p: 457. 1866. Cerithium septemplicatum De Lor. Mon. Port. Boul., p. 17, pl. 11, fig. 15-16 (non Ræœmer). 1868. . — — DE Lor. Mon. Port. Yonne, p. 459, pl. ur, fig. 4-5. 1872. — — De Lor. Mon. jur. sup. Haute-Marne, p. 101. Taille moyenne; forme pupoiïde, turriculée ou plutôt rissoïdale; spire médiocrement allongée, subpyramidale, dont l'angle apical décroit depuis 30° vers le sommet jusqu’à 17° sur les derniers tours, ce qui lui donne le galbe conoïdal; huit à dix tours peu convexes ou presque plans, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures assez profondes quoique linéaires, ornés de huit côtes axiales, variciformes, peu proéminentes, qui se continuent régulièrement d'un tour à l’autre, quoiqu'elles soient plus atténuées en arrière, vers la suture, que sur le milieu des tours où elles sont épaisses; elles sont recoupées par dix à douze petits cordonnets spiraux, lisses, plus serrés en arrière qu’en avant où il y en a d’autres beaucoup plus fins qui sont intercalés. Dernier tour supérieur au tiers de la hauteur totale, ovale à la base qui porte huit gros cordonnets, minces et saillants, tandis que les côtes, d'abord sinueuses, s'y effacent complètement. Ouverture ovoïde, à péristome détaché, munie 126 . Maurice COSSMANN d’une gouttière dans l’angle inférieur, légèrement sinueuse à la base sans qu'il y ait cependant un véritable bec; bord columellaire calleux, découvrant une fente ombilicale. Dimensions. — Longueur : 16 mm. ; diamètre basal: 4 1/2 mm. Rapports et différences. — C'est à tort que de Loriol a réuni, dans toutes ses monographies, la co- quille portlandienne de France avec celle du Kimméridgien du Hanôvre que Rœmer a dénommée Cer.. septemplicatum. J'ai sous les yeux d'excellents individus de Ahlem qui m'ont été envoyés par Struck- mann et qui répondent complètement à la figure de l'Atlas de Goldfuss : ils s’écartent de notre espèce du Portlandien par leurs septcôtes tranchantes (au lieu de huit côtes obsolètes), se reliant presque à tra- vers les sutures; les cordonnets sont régulièrement équidistants, au nombre de cinq à sept seulement, ils forment des crénelures sur les côtes, et il n’y en a que trois ou quatre sur la base; sur un spécimen très frais, on aperçoit les filets intercalaires, mentionnés par Rœmer dans sa diagnose, mais non sur la figure qui est très mal dessinée. Au contraire, les échantillons du Boulonnais et de l'Yonne correspondent assez directement à la figure de l'Atlas de Buvignier qui représente un spécimen usé. Localités. — Terlinethun, néotypes (pl. V. fig. 52-56), coll. de l'École des Mines; Wimereux (fig. 51), coll. Legay; coll. Lambert. Ravin frais, près Auxerre, coll. Cossmann. Ravin de Jonches, coll. Lam- bert. Dammarie (Meuse), fide Buvignier. Haute-Marne, fide de Loriol. Noiron (Haute-Saône), coll. Maire. — Portlandien. EXELISSA CARABEUFI [pe Lortror] PI. V, fig. 40-41. 1866. Cerithium Carabœufi ne Lor. Mon. Portl. Boul., p. 20, pl. II, fig. 20. Taille petite, forme très peu pupoïdale, médiocrement allongée; spire turriculée, a galbe légèrement conoïdal chez l'adulte, sous un angle apical qui décroit de 20 à 15° à mesure que la coquille avance en âge; 8 à 10 tours un peu convexes, dont la hauteur égale les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures assez larges, mais peu profondes ; ornementalion composée de cinq cordons spiraux, assez saillants, réguliè- rement écartés, crénelés ou ondulés en arrière par des traces obsolètes de costules axiales qui sont plus visibles sur les premiers tours et qui ne s'étendent pas jusqu’à la suture antérieure. Dernier tour inférieur au tiers de la hauteur totale, portant quelquefois des filets plus fins intercalés entre Les cordons principaux, arrondi à la périphérie de la base qui porte des cordons lisses jusqu’au cou à peu près nul. Ouverture petite, arrondie, à péristome calleux et subdétaché; columelle lisse et bordée à l'extérieur. Dimensions. — Longueur : 12 mm. ; diamètre basal : 3,5 mm. Rapports et différences. — Les formes typiques du genre Æxelissa sont, en général, plus pupoides que ne l’est C. Carabeufji, et cependant je l'ai rapporté à ce genre — non seulement à cause de l'ouver- ture rétrécie que ne connaissait pas P. de Loriol, d’après les figures qu'il en donne — mais encore à cause des traces d’ornementation axiale que présentent les premiers tours, du côté postérieur; les côtes tendent déjà à disparaître chez certains Exelissa du Bathonien et du Séquanien; ici, chez le dernier représentant du genre, à l’époque portlandienne, elles paraissent presque totalement effacées. P. de Loriol a comparé son espèce à C. clavulus et inerme qui sont probablement des Cerithiella ou des libula, et à C. striatellum simplement figuré du côté du dos, de sorte qu’on ne peut même aflirmer que ce soit un Procerithium ; en tout cas, aucune des espèces précitées ne porte les filets spiraux el saillants de C. Carabeufi. Quant à C. Moÿsisovicsi Zrrrez, du Portlandien de Strambereg, c'est proba- blement aussi un Æxelissa, mais avec des côtes axiales qui persistent jusqu’à la périphérie de la base. Localités. — Wimereux, pointe de la Crèche, plésiotypes (pl V, fig. 4o-4r), coll. Legay; Terlinc- thun, coll. Pellat. — Portlandien inférieur ou Bononien. CERITHIACEA JURASSIQUES L27 EXELISSA BOUCHARDIANA |pE Lorior| PI. V, fig. 46-50. 1866. Cerithium Bouchardianum pe Lor. et Perrar. Mon. Portl. Boul., p. 19, pl. 11, fig. 17-18 (non C. Bou- chardi Piette). 1880. =. — BLaxe. Quart. Journ. geol. Soc., vol. xxxvi, p. 225. 1892. = == Hupz. et Wrss. Brit. jur. Gastr., p. 49. Taille petite; forme turriculée, assez étroite, à galbe à peu près conique; spire longue, aiguë au sommet, croissant d'abord sous un angle apical de 18 à 20° qui s’abaisse à 15° à l’âge adulte ; dix tours très convexes, anguleux même au début, dont la hauteur atteint les trois quarts de la largeur, séparés par des sutures profondes ou subcanaliculées, que borde en dessous une rampe étroite; les premiers tours sont étroits, imbriqués en avant par un angle spiral et subcaréné, puis ils deviennent con- vexes à partir du quatrième, et ils portent alors trois cordonnets spiraux avec quelques légères aspérités produites par des accroissements très obsolètes ; puis, des filets s’intercalent entre les cordons principaux qui s'élèvent au nombre de cinq, l’antérieur — un peu plus saillant et lisse — limite la petite rampe infrasuturale; on distingue en outre très vaguement des plissements axiaux et tout à fait obsolètes, à la partie inférieure des tours. Dernier tour presque égal au quart de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est convexe et ornée de trois ou quatre cordonnets subcarénés; ouverture à péristome calleux, continu et un peu détaché de la base. Dimensions. — Longueur : 6 mm. : diamètre basal : 2 mm. , Rapports et différences. — Cette petite coquille — que de Loriol hésitait à placer dansle genre Tur-- ritella — est un Exelissa bien caractérisé; elle se distingue d’Æ. Carabeufi par sa petite taille, par le dimorphisme de ses premiers tours plus étagés et plus anguleux, par l'effacement encore plus complet de son ornementation axiale; elle a d’ailleurs le galbe encore plus conique que sa congénère du même niveau, de sorte qu'il est impossible de les confondre et qu'on peut aisément les trier. Je n’ai pas changé le nom spécifique de cette coquille, quoique Piette ait antérieurement attribué le nom Bouchardi à un Cerithium qui est un Procerithium de la section Cosmocerithium, parce qu'il n'y a pas de confusion possible entre les deux dénominations ; néanmoins, c'est une synonymie à évi- ter désormais. Localité. — Terlincthun, commune; plésiotypes (pl. V, fig. 46-48), coll. du Musée de Boulogne: coll. Lambert. Wimereux (pl. V, fig. 49-50), coll. Legay. — Portlandien. Genre PARACERITHIUM Cossu. 1902. La caractéristique de ce genre est : Spire épineuse, ouverture ovale, terminée par un bec court, à columelle infléchie en avant vers la droite (fig. 30). Lorsque j'ai repris, en 1906 (Essais Pal. comp. VIT, p. 45), la diagnose détaillée de ce genre, je n'ai établi aucune subdivision sectionnelle ni sous-générique, les affinités de toutes les coquilles jusqu'alors étudiées ne m'ayant pas paru nécessiter de démembrement. Mais, lorsque j'ai eu à examiner de près, pour la présente mono- uraphie, certaines formes liasiques, très élancées, j'y ai constaté de telles divergences 128 Maurice COSSMANN que j'éprouve une réelle répugnance à les confondre sous le même nom. On les trouvera groupées ci-après sous le nom de section Bigotella C ossm. (1913) Réservant donc la dénomination Paracerithium s. str. aux formes qui se rapprochent du génotype hettangien P. acanthocolpum, assez ventru, avec de fortes côtes axiales qui forment des crénelures sur la suture, je propose d’en détacher une section qui comprendrait au contraire les coquilles très forte- ment turriculées, avec une spire dimorphe, c'est-à-dire croissant d’abord sous le même angle apical que Paracerithium s. str. (20 à 25°), puis devenant cylindracées à partir du sixième ou du sep- tième tour; la spire reste épineuse, mais les tours sont plutôt anguleux et comportent une rampe déclive en arrière, avec des dentelures formées par les côtes sur cet angle. L'ouverture est à peu près semblable à celle de la forme typique, quoique le bord columellaire soit plus calleux, et subdétaché de la base ou du cou. Génotype : Cerithium macrogoniatum DEsr. Fig. 30. — Ouver- ture intacte de Paracerithium. En résumé, c'est principalement à cause du dimorphisme de la spire que je crois intéressant de grouper à part les quatre espèces charmouthiennes qui présentent ce caractère anormal. Il y a eu évidemment là une sorte de tendance à la formation d’un rameau qui — au lieu de constituer un phylum absolument distinct — s’est éteint presque aussitôt, les conditions biologiques ne se prêtant pas à sa survivance. Du côté ancestral, Paracerithium est certainement plus ancien que Procerithium ; j'en ai cité des représentants dans le Trias des Alpes, et tout récemment, j'en ai vu un dans le Rhétien du Maroc, communiqué par M. Louis Gentil : ni sur ce dernier, ni sur les autres, je n'ai pu constater authentiquement l'existence d’un bec basal; c’est donc exclusivement sur le caractère de l’ornementation que je me suis guidé pour ces attributions génériques. Ilest vrai que ce caractère, quoique empirique, est assez sûr, car l’ornementation à côtes variqueuses, épineuses à leur extrémité, est parücu- lière à Paracerithium. L'origine de Paracerithium est probablement la même que celle de Trachoecus Kirrz, et Palæotriton Kirrz, tous les deux du Tyrolien; mais il m'est actuellement impossible de faire remonter plus anciennement la filiation de ce groupe de coquilles trapues et costulées qui n’ont aucune parenté avec les Loxonema, ancêtres de Procerithium. Paracerithium a continué ce phylum distinct pendant toute la période jurassique, jusque dans le Kimméridgien, et il est probable qu’on suivra sa trace dans le Crétacé jusqu'aux premières formes buccinoïdes qui ont précédé celles de l’'Eocène. Par ce qui précède, on concoit donc l'utilité de la séparation complète de Proce- rithium et de Paracerithium. Il ya 18 Paracerithium s.str. dans les terrains jurassiques de France, et seulement 4 Bigotella dans le Charmouthien. CERITHIACEA JURASSIQUES 129 PARACERITHIUM ACANTHOCOLPUM |Cossmanx| PI. VI, fig. 28-32. 1902. P. acanthocolpum Cossm. Infral. Vendée, p. 175, pl. mr, fig. 20-21. 1906. _— — Cossm. Essais Pal. comp., livr. VII, p. 45, fig. 6, et pl. vi, fig. 12-14. Taille petite; forme trapue, faiblement pupoïde ; spire courte, à galbe à peu près conique, sous un angle apical de 40° en moyenne ; tours étagés, anguleux en arrière, dont la hauteur égale la moitié au moins de la largeur, séparés par des sutures crénelées que borde en dessus une rampe plus ou moins déclive; ornementation formée de huit côtes axiales, minces, saillantes, écartées, débordant les sutures, se correspondant obliquement d’un tour à l’autre, subépineuses sur l'angle postérieur; dans la région antérieure et convexe de chaque tour, elles sont croisées par sept ou huit filets spiraux, serrés et peu saillants ; sur la rampe inférieure, il y a cinq ou six filets non moins serrés. Dernier tour inférieur à la moitié de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base peu convexe, dont la limite est indiquée par des filets un peu plus saillants que les autres, et sur laquelle cessent complètement les côtes ; il n’y a plus que de fines stries concentriques jusqu’au cou qui est à peu près nul. Ouverture courte, ovale, avec une petite gouttière dans l’angle inférieur et un bec antérieur assez large, non échancré; labre oblique, épaissi par la dernière côte, columelle arquée au milieu, obtusément coudée vers le bec; bord columellaire mince, étroit. Dimensions. — Longueur probable : 11 mm.; diamètre : 5 mm. Rapports et différences. — Ainsi que je l'ai indiqué à deux reprises, cette espèce a vraisemblable- ment été précédée, dans le Trias, par des formes congénères dont l'identification générique est malheureusement peu certaine, à cause de l’état de conservation des spécimens triasiques, dont l’ou- verture est inconnue : on ne peut donc se guider que d’après l'aspect de l’ornementation pour faire ce rapprochement. Toutefois, les deux espèces que j'avais d’abord indiquées comme ancêtres possibles de Paracerithium acanthocolpum (Purpuroidea subcerithiformis Krrrz, et Fusus nodosocarinatus Muxsr.) ont été depuis (1909, Essais Pal. comp., livr. VII, p. 4), classées par moi dans le genre Angu- laria, c’est-à-dire parmi les Purpurinidæ. Il y a donc, de ce chef, une rectification à faire subir à mes premières hypothèses. Localités. — Le Simon-la-Vineuse, plésiotypes (pl. VI, fig. 28-32), coll. Cossmann. La Chapelle- Themer, cotypes, coll. Chartron. — Hettangien. PARACERITHIUM MOOREI [CossmAnx] PI. VI, fig. 33-34. 1902. Paracerith. Moorei Cossm. Infralias Vendée, p. 175, pl. x, fig. 32-33. « Taille petite ; forme trapue, scalaroïde; spire assez courte, à galbe conique; tours étagés, légèrement convexes, dont la hauteur dépasse Le tiers de la largeur, ornés de huit côtes axiales, droites, saillantes, se correspondant plus ou moins exactement d’un tour à l’autre, traversées par 8 à 10 filets spiraux, très réguliers et très serrés. Dernier tour égal à la moitié de la hauteur totale, ventru, orné comme la spire, avec SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XX. — 17, Mémorre:n° 46. — 17, 130 Maurice COSSMANN des côtes pincées et subépineuses en arrière, arrondi à la base sur laquelle cessent les côtes pincées et persistent les filets avec moins de régularité. Ouverture ovale, assez étroite, avec un bec antérieur très court qui en rétrécit l'extrémité basale ; labre droit, épaissi par la dernière côte finement crénelée; columelle à peine excavée, non calleuse. » Dimensions. — Hauteur : 5, 5 mm.; diamètre : 3 mm.; angle apical : 40°. Rapports et différences. — Cette espèce a autant de côtes axiales que P. acanthocolpum, mais elle en diffère essentiellement par son galbe beaucoup plus trapu, par l’étagement octogonal de ses tours de spire, par ses filets spiraux plus nombreux, plus fins et plus serrés; son ouverture est aussi plus haute, avec un bec antérieur moins resserré. Par conséquent, quoiqu'on ne connaisse toujours que le type unique de l'espèce, il n'est pas douteux qu'elle est bien distincte et qu'on ne peut la rattacher, même à titre de variété, à P. acanthocolpum. D'autre part, j'ai précédemment indiqué (p. 176) par quels motifs P. Moorei doit être séparé de l'espèce du Sinémurien ou Hettangien de Brocastle (Angleterre), connue sous le nom Cerith. penta- costæ Moore : cette dernière porte sept côtes axiales, ainsi qu'il résulte de la diagnose de l’auteur, mais sa longueur paraît plus que le double de son diamètre, tandis que notre espèce est beaucoup plus trapue. D’ailleurs, l’état de conservation de la coquille anglaise est des plus défectueux, la figure en est mal dessinée, et l’on ne peut, dans ces conditions, serrer de plus près la comparaison; le nom choisi par Moore semble indiquer qu'il n'y a que cinq côtes, tandis que le texte en mentionne sept. Dans cette incertitude, j’ai préféré donner un nom distinct à l'échantillon de la Vendée qui représente un type bien défini, et la dédier à l’auteur anglais. Localité. — Le Simon-la-Vineuse, type figuré (pl. VI, fig. 33-34), coll. Chartron. — Hc:tangien. PARACERITHIUM CHARTRONI Cossmanx PI. VI, fig. 36. 1902. P. Chartroni Cossm. Infralias Vendée, p. 176, pl. IIX, fig. 27. « Taille microscopique; forme turriculée, assez étroite; spire pointue, à galbe conique ; 9 ou 10 tours convexes, ou plutôt bianguleux en avant et en arrière, séparés par des sutures subcanaliculées, ornés de huit côtes droites, minces, écartées, se succédant obliquement d’un tour à l’autre, croisées par 3 cordons spiraux, avec des crénelures à leur intersection. Dernier tour égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, sépare par un angle net de la base qui est déclive, imperforée, lisse ou simplement munie d’un cordon concentrique, voisin de l'angle périphérique ‘dont il forme le dédoublement. Ouverture petite, arrondie, avec un bec antérieur, bien développé, non échancré, bord columellaire non calleux, peu distinct. » Dimensions. — Longueur : 2,5 mm.; diamètre : 0,5 mm. Rapports et différences. — Bien que cette petite coquille ne semble pas avoir atteint l'âge adulte, et que son labre ne soit pas tout à fait intact, elle est tout à fait différente de P. acanthocolpum, P. Moo- ret, P. pentacostæ, par son galbe beaucoup plus étroit, par ses côtes moins épineuses, ainsi que par ses cordons spiraux plus saillants et moins nombreux; je l’ai aussi comparée à Cerithium lugdunense Du. qui s’en distingue par ses tours plans et par son ornementation. Il se pourrait cependant qu'elle ne fût que la pointe de P. loxocolpum dont le type est une co- quille trois fois plus grande, avec neuf côtes axiales au lieu de huit; il s’agit, pour l’une comme pour l’autre, de spécimens uniques, de sorte qu'il est difficile de se prononcer définitivement, soit en faveur de la réunion, soit en faveur de la séparation des deux formes. Localités. — Mareuil-sur-le-Lay, types (pl. VL fig, 36), coll. Chartron. -— Hettangien. CERITHIACEA JURASSIQUES 131 PARACERITHIUM ACUTICOSTATUM [TERQUEM | 1855. Cerithium acuticostatum Tero. Hett., p. 278, pl. xxvi, fig. 16. « Gette espèce est turriculée, à spire allongée et à sommet aigu; les tours, au nombre de 7-8, sont septangulaires et ornés sur chaque angle d’une côte allongée, élevée, obtuse, avec des intervalles profonds et lisses; l’ouverture est ovale en avant et rétrécie en arrière ; la columelle sensiblement droite et le canal court. » Dimensions. — Longueur : 4,5 mm. ; diamètre : 1,5 mm. Rapports et différences. — Il s’agit d'un fragment figuré du côté du dos, qui appartient vraisembla- blement au genre Paracerithium, mais qui aurait une côte axiale en moins que les trois espèces précédentes, et dont le galbe serait plus étroit; les éléments nous manquent pour pousser plus loin la comparaison. Les spécimens de la coll. Dumortier, au Muséum de Lyon, sont frustes et hors d'état d’être utilement figurés. Localités. — Hettange, Vic-de-Chassenay, fide Terquem. Poleymieux, Muséum de Lyon. — Hettan- gien. PARACERITHIUM LOXOCOLPUM Cossmann PI, VI, fig. 35. 1902. Paracerithium loxocolpum Cossu. Infral. Vendée, p. 177, pl. I, fig. 24. « Taille petite ; forme turriculée, peu trapue; spire assez longue, à galbe conique, neuf ou dix tours un peu convexes, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures rainurées, ornés de neuf côtes obliques, presque aussi larges que leurs intervalles, dénivelées à la suture, mais se correspondant obliquement d’un tour à l’autre, croisées par quatre cordonnets spiraux, l’antérieur presque confondu avec la suture, avec des filets plus fins intercalés entre les trois autres. Dernier tour inférieur au tiers de la hauteur totale, muni d’un cinquième cordon assez saillant à la périphérie de la base qui est excavée, lisse etimperforée. Ouverture arrondie, paraissant munie d'un bec antérieur assez long, parce qu’elle est mutilée ; columelle peu arquée, infléchie en avant contre le bec; bord columellaire indistinet, » Dimensions. — Largeur : 6 mm. ; diamètre : 2 mm. Rapports et différences. — Très voisine de P. Chartroni, des mêmes gisements, cette coquille pa- raît s’en distinguer par son galbe un peu plus trapu, mais spiculiforme, par la présence d’une côte et d’un cordonnet spiral en plus, de sorte que ses tours n’ont pas — comme chez l’autre espèce — l'aspect bianguleux; les filets étant plus petits, ne forment pas les mêmes crénelures sur les côtes. Aussi, quoique l’une et l’autre espèces soient à l’état d’uniques échantillons, et que celle-ci ne soit pas bien intacte, je la conserve provisoirement comme distincte, et j'espère que la découverte de nouveaux spé- cimens confirmera cette manière de voir, à moins qu'elle ne prouve au contraire que P. Chartroni n’est que la pointe de P. loxocolpum. D'autre part, il existe, dans le Bathonien, une espèce nommée Cerith. portuliferum Pretre, qui ressemble à celle-ci, quoiqu’elle ait les tours plus plans, les sutures moins rainurées, les filets spiraux plus fins. Localités. — Mareuil-sur-le-Lay, type figuré (pl. VI, fig. 35), coll. Chartron. — Hettangien. 132 .. Maurice COSSMANN PARACERITHIUM CRENULATUM [DesconccrAmes] PI. VI, fig. 37-38. 1842. Fusus crenulatus Des. Mém. Soc. linn. Norm., p. 157, pl. x, fig. 42-43. 4850. Cerithium crenulatum n'Ors., Prod. I, p. 233, 8e ét., n°. 430. Taille petite; forme turriculée, pupoïdale; spire courte, un peu étagée, à tours plans, étroits, séparés par des sutures crénelées, ornés de huit à dix côtes axiales et rectilignes, qui se succèdent à peu près d’un tour à l’autre. Traces de cordons spiraux effacés par l'usure sur le type, au nombre de 4 sur le plésiotype, produisant des crénelures sur l'angle inférieur. Dernier tour égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale à base arrondie, sur laquelle existent les cordons tandis que les côtes cessent à la périphérie. Ouverture à bec antérieur. Dimensions. — Longueur : 9 mm. ; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Autant qu'on peut en juger d’après l'échantillon très fruste et peu dé- terminable qui a servi de type à Deslongchamps, cette coquille s’écarte de celle de l'Hettangien par sa forme plus étroite et par ses costules droites, plus nombreuses. Je n’aurais certainement pas créé l'espèce si elle n'existait déjà; en la classant dans le genre Fusus, Deslongchamps lui a attribué un canal assez court qui n’est que l'indice du bec antérieur de Paracerithium. D'Orbigny à été mieux inspiré en la ramenant dans le genre Cerithium. Mais l'échantillon — mieux conservé — de sa collec- tion est étiqueté sous le nom évidemment inexact Cer. subcostellatum. Localités. — Fontaine-Etoupefour, type (pl. VI, fig. 37-38), comm. par M. Fischer; coll. d'Orbigny au Muséum. — Charmouthien. PARACERITHIUM (?) FERENUDUM 7. sp. PI. VI, fig. 39-40. Taille petite ; forme rissoïdale, pupoïde, un peu ventrue; spire courte, pointue au sommet, croissant d’abord régulièrement conique sous un angle apical de 25° qui se réduit à 15 ou 20° à l’âge adulte; tours d’abord conjoints et finement costulés; mais, vers le sixième tour, les costules s’espacent davantage et forment des saillies crénelées sur la rampe suturale: elles sont incurvées et leurs intervalles paraissent obtusément et très finement cerclés dans le sens spiral. Dernier tour supérieur aux deux cinquièmes de la hauteur totale, aplati sur les flancs, arqué à la périphérie de la base qui est déclive et ornée de cinq ou six cordonnets épais et obtus, tandis que les côtes y disparaissent complètement. Ouverture... probablement munie d’un bec. Dimensions. — Longueur : 6, 5 mm.; diamètre basal : 3 mm. à peine. Rapports et différences. — Quoique cette coquille n'ait guère l'aspect orné de Paracerithium, surtout à cause de l'absence de filets spiraux dont on soupçonne seulement la trace et qui ne repa- raissent que sur la base, je ne puis la rapporter aux Pseudomelaniidæ ni aux Rissoidæ surtout, à cause de son ouverture qui — quoique mutilée — devait évidemment se terminer par un bec antérieur, parce que la columelle est très peu incurvée. Les côtes ont d’ailleurs une disposition arquée et subépineuse sur la rampe suturale, qui rappelle complètement celle qu'on observe chez Paracerithium; si l’on suppose que l’ornementation spirale disparaisse accidentellement chez P. acanthocolpum, on retrouverait presque l'apparence de P. ferenudum; la spire est, d'autre part, dimorphe comme chez beaucoup CERITHIACEA JURASSIQUES 133 d'espèces de ce genre. Par conséquent, le classement générique que je propose — avec un point de doute — n’a rien d’absolument choquant. Localités. — Fontaine-Étoupefour, unique (pl. VI, fig. 39-40), recueilli par Carabeuf et communiqué par M. Bigot. — Charmouthien. PARACERITHIUM MESOSTOMOIDES n. sp. PI. VI, fig. 41. Taille au-dessous de la moyenne; forme de Mesostoma tertiaire, un peu trapue, conique ; spire étagée, médiocrement allongée, croissant régulièrement sous un angle apical de 25°; huit à dix tours très convexes et même subanguleux en arrière, dont la hauteur atteint presque les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures obliques que surmonte une rampe déclive; ornementation composée de dix côtes axiales épaisses et obliques, écartées, ne se succédant pas très régulièrement d’un tour à l’autre, croisées par cinq cordonnets spiraux qui produisent des aspérités tranchantes à leur intersection avec les côtes ; le cordonnet avant-dernier vers le bas forme l’angle de chaque tour et les côtes y produisent des saillies subépineuses; le cordonnet inférieur est sur la rampe déclive et il est moins saillant que les autres ; enfin le premier en avant est un simple filet presque confondu avec la suture. Dernier tour supérieur aux deux cinquièmes de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui porte cinq cordonnets de plus en plus resserrés vers le cou, et sur laquelle se prolongent obtu- sément les côtes axiales. Ouverture ovale, avec une gouttière dans l’angle inférieur et un bec à l'extrémité antérieure ; columelle arquée, avec un bord un peu calleux. Dimensions. — Longueur : 11 à 12 mm.; diamètre basal : 5 mm. Rapports et différences. — Un peu moins trapue que ?. acanthocolpum, cette intéressante espèce s’en distingue par ses gros cordons spiraux, par ses côtes plus minces et plus obliques, et aussi par sa base moins finement ornée. Elle n'appartient pas au même groupe que la plupart des espèces baculi- formes du Charmouthien, et il est probable qu'on l’a confondue jusqu'ici avec un Fuside ; cependant, parmi les espèces dénommées Fusus dans le mémoire de Deslongchamps (1842), aucune n’a une ornementation aussi grossière, avec des côtes aussi écartées. Dans ces conditions, il m'a paru que cette coquille méritait de recevoir un nom nouveau, et celui que je lui ai choisi rappelle son analogie lointaine avec certains Mesostoma (Cerithioderma), quoique ceux-ci soient ornés de fines stries d’accroissement qui font complètement défaut chez P. mesostomoides. Localités. — Feuguerolles, unique (pl. VI, fig. 41) recueilli par Carabeuf et communiqué par M. Bigot. — Toarcien. PARACERITHIUM COSSMANNI [Ricxe] PI. VI, fig. 42. 190%. Cerithium lugdunense Ricue. Mont d’or lyonn., p. 86, pl. u, fig. 4 (non Dumortier). 1905. — — Cossm. Revue crit. Paléoz., n° 1, p. 19. 1905. Paracerithium Cossmanni Rioux. Rectific. (Ann. Univ. Lyon.). Taille assez grande; forme étroite, turriculée, à galbe conique ; spire élancée, croissant assez régulièrement sous un angle apical d'environ 20° ; tours anguleux vers le tiers inférieur de leur hauteur qui est supérieure à la moitié de leur largeur, séparés 134 Maurice COSSMANN par des sutures linéaires etondulées, un peu convexes au-dessus de l'angle etconcaves au-dessous; l'ornementation spirale se compose de dix cordons réguliers, séparés des fines stries, six en avant et sur l'angle, quatre sur la rampe inférieure ; dans le sens axial, huit costules subvariqueuses, légèrement obliques, formant un nodule un peu pointu sur la carène, et s’atténuant beaucoup sur la rampe excavée; ces costules se correspondent presque régulièrement d’un tour à l’autre, mais sans former une véri- table pyramide parce que les tours paraissent plutôt étagés par l'angle postérieur. Dernier tour mutilé, probablement arrondi à la périphérie de la base qui semble munie de cordonnets spiraux seulement. Dimensions. — Longueur probable, 17 mm.; diamètre, 5 1/2 mm. Rapports et différences. — Cette espèce a une ornementation bien différente de celle des espèces liasiennes précédemment décrites; elle se distingue du génotype de l’'Hettangien (P. acanthocolpum) — qui a le même nombre de côtes axiales — par sa forme beaucoup plus étroite et beaucoup plus élancée, par son angle situé beaucoup plus haut et sur chaque tour, par ses côtes moins épineuses, par ses funicules spiraux moins nombreux et plus réguliers. Quoique le dernier tour et l'ouverture de cette coquille n'aient pas pu être étudiés, il ne paraît pas douteux qu’elle appartient bien au genre Paracerithium, à cause de son ornementation bien carac- térisée. Le nom spécifique a dû être rectifié pour corriger un double emploi. Cerithium lugdunense DuMoRTIER, avait été précisément désigné par von Bistram comme génotype de son genre Protocert- thium, synonyme postérieur de Procerithium Cossm. Localités. — Couzon, dans le calcaire à Bryozoaires; type unique (pl. VI, fig. 42), coll. Riche. — Bajocien. PARACERITHIUM COSTIGERUM |P1eTTE] PI. VI, fig. 45-48. 1857. Cerithium costigerum Pierre. B. S. G. F., (2), t. XIV, p. 549, pl. v, fig. 36. 1863. — — Lycerr. Suppl. Moll. Gr. Ool. p. 92, pl. xur, fig. 11. 1885. — — Cossu. Contrib. Bath. Fr., p. 100, pl. v, fig. 37-38. 1892. — — Hupz. et Wizsox. Brit. jur. Gastr., p. 50. 1906. Paracerithium costigerum Gossm. Essais Pal. comp., t. VII, p. 46. Taille petite; forme turriculée, peu trapue; spire assez longue, étagée, à galbe à peu près conique sous un angle spiral d'environ 20°; tours nombreux, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, disposés en gradins, à sutures accompagnées d’une rampe étroite que couronnent douze épines formant l'extrémité de côtes axiales, droites, minces et écartées ; l’ornementation spirale se compose de cinq cordonnets spiraux, assez réguliers, entre lesquels, il y a des filets beaucoup plus petits. Dernier tour assez élevé, arqué à la périphérie de la base sur laquelle ne se prolongent pas les côtes, et qui est un peu excavée avec une faible ornementation spirale, jusque sur le cou court. Ouverture subquadrangulaire. Dimensions. — Longueur probable : 11 à 12 mm.; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Cette petite espèce est beaucoup plus élancée que le génotype hettan- gien du genre Paracerithium et elle s’en distingue, en outre, par le nombre plus considérable de ses costules épineuses. Les plésiotypes du Pas-de-Calais représentent une mutation un peu plus étroite que CERITHIACEA JURASSIQUES 135 le type trouvé à un niveau un peu plus élevé, dans les Ardennes, par M. Piette; cependant, il ne paraît pas douteux qu'il s’agit bien de la même espèce. Comparé à P. macrogoniatum, P. costigerum s’en distingue par le nombre plus grand de ses cos- tules et par son ornementation spirale plus fine. Localités. — Hidrequent, néotype (pl. VI, fig. 45-47), coll. Legay. — Bathonien inférieur. Éparcy (Aisne), plésiotype (fig. 48) coll. Fischer; Rumigny (Ardennes), type non retrouvé !. — Bathonien moyen. En Angleterre : Laycock, Hinton Abbey, fide Lycett. PARACERITHIUM MULTIFORME [Prerte| PI. VI, fig. 43-44. 1855. Chemnitzia terminus Pierre. B. S. G. Æ., (2), t. XII, p. 1092. 1857. Cerithium multiforme Pierre. /bid., t. XIV, pl. v, fig. 37-39; et pl. vu, fig. 4. 1885. — — Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 101, pl. xvir, fig. 2 et 39. Taille moyenne; forme turriculée, quoique trapue; spire dimorphe, à galbe extra- conique vers le sommet, puis conoïdale et croissant assez lentement sous un angle qui décroit de 20 à 15° à mesure qu'on approche de l'ouverture ; tours nombreux, étroits, dont la hauteur ne dépasse guère le tiers de la hauteur, séparés par des sutures un peu étagées, quoiqu'elles ne soient pas bordées par une rampe bien nette; ornemen- tation formée de dix côtes axiales, épaisses et arrondies qui se succèdent régulièrement d’un tour à l’autre, et dont la saillie semble onduler la suture; elles sont croisées par un système de 15 ou 16 stries spirales, dont les 10 premières, plus serrées, occupent la région inférieure et convexe de chaque tour, tandis que les 5 antérieures, plus écartées, sont posées sur le tiers antérieur et subexcavé de chaque tour. Dernier tour à peine égal au quart de la hauteur totale ; les côtes — dont il est orné comme les précédents — s’arrêtent subitement à la périphérie de la base qui est déprimée et peu convexe, avec huit cordonnets concentriques et équidistants. Ouverture... Dimensions. — Longueur probable : 15 mm.; diamètre : 6 mm.; la variété plus élancée n’a qu'un diamètre de 5 mm. pour une mème longueur totale. Rapports et différences. — Les deux plésiotypes que nous faisons figurer sous ce nom, quoiqu'ils soient étiquetés C. costig'erum dans la collection Piette, répondent exactement à la figure 39 de C. mul- tiforme et aussi à la figure 2 de mon mémoire de 1885, qui représentent le néotype de l'espèce égarée. Elle se distingue de P. costigerum par ses 10 côtes épaisses et obtuses, non épineuses à leur extré- mité inférieure, par sa forme trapue et par ses stries plus nombreuses; le dimorphisme de la spire est, en outre, un caractère bien spécial, et comme les jeunes individus ne ressemblent guère à la forme adulte, on peut évidemment les confondre avec P. costig'erum; mais les plésiotypes adultes ci-figurés possèdent leurs premiers tours, de sorte qu'il est facile d'éviter cette confusion. On trouve dans le même gisement de Rumigny des individus moins trapus, identiques d’ailleurs par tous leurs autres caractères. . Localité. — Rumigny, plésiotypes (pl. VL, fig. 43-44), coll. Piette, communiqués par M. Fischer. Éparcy, jeunes spécimens, même coll. — Bathonien. 1. Il y a sous le nom costigerum, dans la coll. Piette, sur un carton contenant deux autres espèces, deux spécimens que j'ai autrefois rapportés à ©. multiforme, et qu'on retrouvera d’ailleurs ci-après : ils ne res- semblent nullement à la figure originale, c’est ce qui explique l'interprétation que j'ai été obligé d’en faire, en 1885. 136 Maurice COSSMANN PARACERITHIUM MARINALPINUM [Cossmanx| PI. VL fig. 49-51. 1905. Paracerithium marinalpinum Cossm. Bath. Courmes, p. 835, pl. xzvir, fig. 15-16. « Taille très petite, forme étroite turriculée; spire allongée, à galbe conique; environ dix tours convexes, séparés par des sutures crénelées et étagées, ornés de 9 ou 10 côtes axiales, droites, se succédant souvent en pyramide, moins épaisses que la largeur de leurs intervalles, croisées par quatre cordons spiraux et équidistants, sans filets intercalaires. Dernier tour un peu inférieur au tiers de la longueur totale, arrondi et muni, ainsi que la base, de huit à dix cordons égaux, jusque sur le cou qui est court et excavé. Ouverture arrondie, avec un bec antérieur très court; labre vertical, épaissi par la dernière côte. » Dimensions. — Longueur : 4, 5 mm.; diamètre : 1, > mm. Rapports et différences. — Quoique l’on n’ait pas encore recueilli de spécimens ayant l’ouverture à peu près intacte, il ne paraît pas douteux que cette coqnille appartient bien, par son ornementation au genre Paracerithium. Elle ressemble, d’ailleurs, à P. macrogoniatum, du Charmouthien, qui a le galbe encore plus étroit et qui possède un cordon de moins sur chaque tour, avec moins de côtes axiales; je l'ai autrefois comparée avec ?. loxocolpum Cossm., de l’Infralias de la Vendée; mais ses cordons sont plus également répartis, et ses côtes plus droites forment une pyramide non tordue sur l'axe; en outre, sa base est funiculée au lieu d’être lisse, convexe au lieu d'être excavée. Si on compare C. marinalpinum aux autres Paracerithium bathoniens, et notamment à P. costi- gerum qui est non moins étroit, on trouve que ses côtes sont moins nombreuses, moins épineuses sur la rampe suturale, et qu’elle possède un cordon spiral en moins, sans filets intercalaires comme il en existe chez l’autre espèce. C. portuliferum Prerte, a une forme plus conique et des cordons plus nom- breux. C. multiforme Pierre, a le galbe bien plus trapu, avec des côtes plus nombreuses qui rendent son classement incertain. Localité. — Courmes (Alpes-Maritimes); cotypes (pl. VI, fig. 49-51), coll. Cossmann. — Bathonien. PARACERITHIUM (?) SUBNODULOSUM [n’Or81GNY| PI. VI, fig. 62-63, 1847. Fusus nodulosus Drsr. Mém. Soc. linn. Norm., NII, p. 115, pl. x, fig. 36-37 {non Sow. 1837). 1898. Fusus subnodulosus » Ors. Prod. I, p. 303, 11e ét., no 130*. Taille petite; forme turriculée, conique; spire assez longue, croissant régulièrement sous un angle apical de 25°; environ neuf tours convexes, dont la hauteur atteint à peu près la moitié de la largeur, séparés par des sutures peu profondes, bordées d’un bourrelet et ondulées par cinq ou six grosses côtes axiales et noduleuses qui s'étendent d'une suture à l’autre; l’ornementation spirale de chaque tour se compose d'environ six cordonnets minces, dans les intervalles desquels on distingue en outre un filet beaucoup plus fin. Dernier tour supérieur au tiers de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui est convexe, plus excavée vers le cou assez haut; elle porte aussi des cordonnets assez écartés, mais sans filet intercalaire, et les côtes axiales n’y persistent pas. Ouverture ovale, probablement terminée en avant par un petit bec; columelle excavée. CERITHIACEA JURASSIQUES 137 Dimensions. — Longueur : 9 mm.; diamètre basal : 3,5 mm. Rapports et différences. — Le type de cette petite coquille s’écarte un peu du galbe des autres Pa- racerithium : il est certain qu’il ressemble plus à un Fusus à canal cassé à sa base, qu’à un Cerithidæ ; cependant je ne vois pas d'autre groupe dont on puisse le rapprocher, et son ornementation ressemble plus — quoique les côtes ne soient pas du tout épineuses à leur extrémité inférieure — à celles d’un Paracerithium, qu’à l’'ornementation des autres Procerithidæ; aucune coquille aïlée n’a d’ailleurs cette ornementation, de sorte que je ne crois pas beaucoup m'écarter de la vérité en adoptant ce clas- sement générique. D'Orbigny a changé, avec raison, le nom de cette espèce, pour corriger un double emploi qui avait échappé à Deslongchamps. Localités. — Langrune, type (pl. VI, fig. 62-64), communiqué par M. Fischer. — Bathonien. PARACERITHIUM (?) DUMONTI |[Prerre] PI. VI, fig. 52-55. 1857. Purpurina Dumonti Pierre. B. S. G. F., t. XIV, p. 559, pl. v, fig. 4; et pl. vu, fig. 16. 1857. Cerithium multicostatum Pierre. Zbid., p. 564, pl. v, fig. 5. 1885. Cerithium (?) Dumonti Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 107, pl. xv, fig. 2-3. « Coquille assez courte, trapue; les premiers tours sont carénés vers le milieu de leur hauteur ; sur les derniers tours, cette carène tend à se confondre avec les autres cordons spiraux, et elle est placée au tiers de la hauteur, du côté postérieur. L’orne- mentation du dernier tour est composée de cinq carènes ou cordons spiraux et d'environ 8 à 10 côtes obliques, assez étroites et presque pincées, dont la saillie maximum est sur la partie carénée de chaque tour. Il existe une variété dans laquelle ces côtes sont plus serrées, plus saillantes, et où elles dominent ces cordons transverses : elles s'arrêtent à la base du dernier tour qui est convexe et orné de quelques cordons spiraux. L'ouverture est allongée en forme de losange, versante et légèrement canaliculée du côté antérieur... » Dimensions. — Longueur : 4 mm.; diamètre: 1, 5 mm. Rapports et différences. — Sur un échantillon d'aussi petite taille, il est difficile de se faire une opinion définitive au sujet du classement générique : Piette avait classé l’espèce dans le genre Purpu- rina, tandis qu'il rapportait au genre Cerithium un autre spécimen plus fruste qu’il dénommait C. mul- ticostatum. Me fondant sur lornementation, je crois, en résumé, que cette coquille doit appartenir au genre Paracerithium, dont la rapprochent ses côtes axiales, pincées, sur la carène postérieure, ainsi que le bec rudimentaire qui parait terminer l'ouverture en avant; les Purpurines n’ont pas du tout la même ornementation et celles qui sont carénées, comme Pseudalaria,n’ont pas de côtes en petit nombre comme ?. Dumonti. Toutefois ces côtes ne se succèdent pas avec la même régularité que chez P. multi- forme, dont l'ornementation spirale est d’ailleurs beaucoup plus fine; on ne peut donc admettre que P. Dumonti puisse se rattacher à l’autre espèce, et je le conserve malgré son ambiguité. Localités. — Eparcy, néotypes (pl. V, fig. 52-55), coll. Cossmann. — Bathonien. PARACERITHIUM OOLITHICUM [Héserr et DEsLonccxamps] PL. VI, fig. 66. 1860. Buccinum (?) ooliticum H. et D. Foss. Mont.-B., p. 21, pl. vu, fig. 14. Taille petite, forme ovoïdo-conique; spire courte, ur peu étagée, à galbe conique (conoïdal d’après la figure originale, peut-être restaurée); tours peu nombreux, convexes, séparés par des sutures très enfoncées sous la saillie de sept ou huit grosses côtes écartées, un peu obliques, ne se succédant pas régulièrement d’un tour à l’autre, SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XX. — 18. Mémoire N° 46. — 18, 138 Maurice COSSMANN croisées par de nombreux filets spiraux, assez régulièrement espacés. Dernier tour un peu ventru, orné comme ie reste de la spire, convexe et atténué à la base qui .se termine par un cou bien dégagé et assez élevé. Ouverture petite, semi-lunaire, avec un bec antérieur assez court; labre épais et oblique; columelle peu excavée, lisse. Dimensions. — Longueur : 7 mm. ; diamètre : 3,5 mm. (la diagnose originale indique 9 sur 6, mais il est probable que la spire était incomplète, et en tous cas la figure indique 10 sur). Rapports et différences. — Cette espèce a été représentée d’une manière très inexacte par le dessi- nateur qui lui a attribué une spire obtuse et un bec contourné, évidemment trop prolongé; il ne me paraît pas douteux que le plésiotype ci-dessus décrit répond bien au type de la collection de Lorière, qui n'existe pas à la Sorbonne. Dans ces conditions, c’est bien un Paracerithium, quoique non épineux à l'extrémité des côtes, trapu comme le génotype, et formant l’enchaînement phylogénétique qui relie les espèces précédentes à la suivante. Localités. — Montreuil-Bellay, plésiotype ou plutôt néotype (pl. VII, fig. 66), collection Piette, com- muniqué par M. Fischer. — Callovien. PARACERITHIUM ECHINOPHORUM . sp. PI. VI, fig. 59-61. Taille très petite; forme clavoiïde, conique; spire turriculée, étagée et hérissée, croissant assez régulièrement sous un angle apical de 18 à 20°; huit ou neuf tours bianguleux, dont la hauteur atteint le tiers de la largeur, séparés par «les sutures ondulées, comprises entre deux rampes déclives ; neuf côtes axiales se succèdent à peu près régulièrement d’un tour à l’autre, en formant des nodosités sur l'angle antérieur et des épines souvent très pointues sur l’angle inférieur; elle se prolongent obtusément sur les deux rampes jusqu'aux sutures; un troisième cordonnet spiral, moins saillant que ceux qui forment les deux angles précités, et compris entre eux, plus rapproché de l’inférieur que du supérieur; enfin, un petit filet très obsolète existe sur la rampe antérieure, mais on n’en aperçoit aucun sur la rampe inférieure. Dernier tour égal au tiers — au moins — de la hauteur totale, convexe à la base qui porte trois cordonnets supplémentaires et encore quelques filets autour du cou très court. Ouverture à péristome subdétaché, terminé en avant par un petit bec très étroit; bord columellaire un peu calleux, assez large. Dimensions. — Longueur : 4, 5 mm.; diamètre : 1, 5 mm. Rapports et différences. — Cette jolie petite coquille s’écarte de la plupart de ses ancêtres par son ornementation bicarénée et par son galbe d'Exelissa; on la distingue cependant des espèces de ce dernier genre par son ouverture munie d'un bec antérieur, et par les costules épineuses dont sont ornés les spécimens très fraichement conservés. P. costigerum, du Bathonien, est presque autant hérissé, mais il porte 12 épines et son ornementation spirale se compose de cinq cordonnets équidis- tants. Localité. — Cordebugles, cotypes (pl. VL, fig. 59-61), collection Cossmann. — Séquanien. PARACERITHIUM CLIMACINUM 7. sp. PI. VI, fig. 56-58. Taille petite; forme rissoïdale, ventrue, un peu pupoide; spire étagée en gradins, assez courte, à galbe conoïdal, croissant sous un angle apical qui varie de 25° à 20°; CERITHIACEA JURASSIQUES 139 protoconque minuscule, lisse; sept ou huit tours presque cylindriques sur la plus grande partie de leur hauteur, munis en arrière d’un angle plus ou moins saillant au- dessous duquel une rampe déclive et assez étroite s’étend jusqu’à la suture rainurée et souvent ondulée; l’ornementation est des plus variables, depuis celle des individus normaux, c’est-à-dire ornés de costules arquées, sub-épineuses sur l'angle et treillissées par trois à cinq cordonnets spiraux sur la région antérieure, jusqu’à ceux dont l’angle s’efface, dont les derniers tours s’arrondissent et deviennent même presque entièrement lisses; la description de toutes les combinaisons intermédiaires remplirait plusieurs pages, il suflit de se reporter aux figures pour en apprécier la diversité; seules la forme courte et étagée de la spire se conserve à peu près constante dans toutes ces variétés. Dernier tour presque égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, arrondi et bicerclé à la périphérie de la base qui est à peu près lisse, déprimée vers le cou très court. Ouverture petite, ovale-arrondie, anguleuse en arrière, munie en avant d’un bec court, mais bien formé sur la plupart des spécimens à peu près intacts; labre mince, oblique, columelle excavée au milieu, infléchi en avant vers le bec, munie d’un bord étroit et calleux. Dimensions. — Longueur : 6 mm.; diamètre : 2 mm. Rapports et différences. — Bien que cette espèce soit extrêmement variable, à tel point que cer- tains individus se rapprochent de P. echinophorum, tandis que d’autres ressemblent à de véritables Rissoa, je n’hésite pas à le placer dans le genre Paracerithium, parce que ses gradins ne sont, en définitive, que l’exagération aplatie de la rampe déclive de certaines espèces typiques de ce genre, et surtout parce que son bec invariable est bien caractéristique. On peut rapprocher P. climacinum de P. crenulatum, du Charmouthien, quoique ses côtes — quand elles existent — soient plus minces et plus obliques, surtout plus nombreuses; elle s’en dis- tingue d’ailleurs par sa rampe anguleuse. Localité. — Cordebugles, cotypes et variétés (pl. VI, fig. 56-58), collection Cossmann. — Séquanien. PARACERITHIUM (?) ANAR [pe Lorior] Fig. 31 et pl. XI, fig. 16. 1887. Cerithium Anar ne Lorior. Moll. cor. Valfin, p. 136, pl. x1v, fig. 4. « Coquille allongée, turriculée, composée de huit ou neuf tours de spire croissant régulièrement sous un angle apical de 37°, convexes, séparés par des sutures bien marquées, mais non étagés. Les ornements consistent en côtes verticales, arrondies, se conti- nuant d’une suture à l’autre, et aussi — assez régulièrement — d’un tour à l’autre, au nombre de six par tour; elles sont accompagnées de petites côtes spirales, nombreuses, filiformes, à peu près alterna- tivement inégales, séparées par des intervalles aussi larges qu’elles- mêmes. Le dernier tour, plus développé que les autres sans être Big 1. — Parace- particulièrement renflé, est orné de la même manière; seulement rithium Anar ve les côtes verticales s’y effacent assez rapidement en avant. Ouver- Len. ture ovale, assez large; columelle peu arquée, arrondie, labre incomplet; le canal est brisé à sa base. » 140 Maurice COSSMANN Dimensions. — Longueur : 13 mm. ; diamètre : 6 mm. Rapports et différences. — De Loriol a classé son espèce dans le genre Cerithium sans la comparer à aucune de ses congénères; je crois, d’après l’ornementation, que c’est un Paracerithium qui est même assez voisin de P. Gemmellaroi, du Portlandien; on l’en distingue toutefois par le moindre nombre de ses côtes axiales et par ses côtes spirales moins serrées, alternées, dont aucune ne forme d’angle sur les tours, comme cela a lieu chez l’autre espèce. On peut encore la rapprocher de P. subnodulosum D'Org., du Bathonien du Calvados; mais ce dernier est sensiblement plus étroit, et il a moins de cor- dons spiraux. Il y a lieu de noter que le carton de la collection Guirand, au Muséum de Lyon, porte deux spécimens, dont l’un est le type de Cer. Anar, il est très roulé et le dessinateur a usé de fantaisie dans la reproduction; on en jugera par la comparaison de la figure phototypée de cet échantillon et du croquis qui reproduit la figure originale. L'autre échantillon est un Diatinostoma roulé qui est évi- demment égaré par erreur sur le même carton. En résumé, il eût été préférable de ne pas décrire Cerithium Anar. Localité. — Valfin, type (pl. XI, fig. 16), Muséum de Lyon. — Kimméridgien. PARACERITHIUM GEMMELLAROI [pe Lortor] PI. VI, fig. 69-70. 1874. Cerithium Gemmellaroi ne Lor. Mon. jur. sup. Boul., p. 67, pl. vu, fig. 9-10. Taille très petite; forme ventrue, à galbe conoïdal; spire courte, dont l'angle apical — de 30° au sommet — se réduit à 10 ou 15° vers les derniers tours; environ sept tours très convexes, d’abord étroits, puis plus élevés, séparés par des sutures profondes et étagées; leur ornementation consiste en huit ou dix côtes axiales, épaisses et variqueuses, arquées sur l’angle médian, croisées par quatre ou cinq cordelettes spirales, inéquidistantes, inégalement saillantes; les côtes vont d'une suture à l’autre, mais elles ne se correspondent pas d’un tour à l’autre. Dernier tour presque égal à la moitié de la hauteur totale, subanguleux à la périphérie de la base peu convexe, sur laquelle ne persistent pas les côtes, et qui porte seulement des cordonnets spiraux assez serrés. Ouverture arrondie, terminée en avant par un bec court, mais bien défini; columelle droite, à peine cylindracée. Dimensions. — Longueur : à mm.; diamètre : 2 1/2 mm. Rapports et différences. — P. de Loriol a comparé son espèce à Cer. prgmæum et corallense Buw., le premier du Séquanien et le second du Rauracien de la Meuse; l'espèce du Boulonnais s’en distingue par ses côtes axiales moins nombreuse’, plus saïllantes, par ses tours plus convexes et plus étagés. Il ne me paraît guère possible de séparer le plésiotype du Kimméridgien — que je fais figurer — des individus du Portlandien supérieur qui ont servi de base à la diagnose originale; peut-être a-t-il une ou deux côtes en plus au dernier tour, mais l’ornementation spirale et le galbe de la coquille sont bien identiques, autant que je puis en juger d’après un échantillon malheureusement très endommagé. Localités. — Moulin-Wibert, plésiotype (pl. VI, fig. 69-50), coll. Legay. — Kimméridgien moyen. Tour Croï. — Portlandien supérieur. PARACERITHIUM (Bigotella) POLYGONIATUM [Desconccaames| : PI. VI, fig. 64-65. 1842. Cerithium polygoniatum Des. Mém. Soc. linn. Norm.,:t. VII, p, 213, pl. x1, fig. 54-65, 1850. — — D'Or8, Prod., t. I, 8.ét., p. 232, n° 120. Taille petite; forme turriculée, assez étroite; spire longue, étagée, à galbe conique, CERITHIACEA JURASSIQUES 141 sous un angle apical variant de 20 à 15°; tours nombreux, anguleux en arrière, dont la hauteur atteint presque les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures linéaires que borde en dessus une rampe dentelée, assez large et déclive; ornementation com- posée de dix à douze côtes axiales, minces et saillantes, terminées au-dessus de la rampe par une épine sur la carène inférieure; elles sont croisées sur la région anté- rieure et peu convexe de chaque tour, par quatre cordonnets spiraux et équidistants, un peu plus étroits que leurs interstices. Dernier tour inconnu. Dimensions. — Longueur probable : 8 mm.; diamètre basal : 2 1/2 mm. Rapports et différences. — Cette espèce n’a jamais été bien nettement caractérisée : Deslongchamps n'en connaissait qu'un individu incomplet, etles deux fragments que je fais reproduire ici ne sont même pas aussi satisfaisants. Ils répondent néanmoins assez exactement à la figure et à la diagnose ori- ginale, de sorte que je puis affirmer que l’espèce en question appartient bien au genre Paracerithium, puisqu'elle se distingue des formes hettangiennes par son galbe beaucoup plus étroit, par le nombre plus considérable de ses côtes axiales, ainsi que par le petit nombre de ses cordonnets spiraux qui présentent une grande régularité. En comparant son espèce aux autres du même groupe, Deslongchamps dit incidemment qu’elle s'en distingue par l'absence de stries transversales : ce doit être une erreur ou un malentendu, car la figure en indique l’existence ; l'échantillon original était d’ailleurs de très petite taille, probablement moins fraîchement conservé que mes plésiotypes. Localités. — Fontaine Etoupefour, plésiotypes (pl. VE fig. 64-55), collection Cossmann. — Char- mouthien. PARACERITHIUM (Bicotella) MACROGONTATUM [DesLonGcnames] PI. VI, fig. 73-75, : 1842. Cerithium macrogonatum Desr. Mém. Soc. linn. Norm., t. VII, p. 212, pl. vi, fig. 51-53. 1850. — macrogontatum D Or. Prod., t. I, 8e ét., p. 232, no 125. Taille moyenne; forme très étroite et allongée; spire élancée, étagée par un angle saillant, croissant d’abord sous un angle apical de 25° environ, puis subcylindracée à l’état gérontique, tours très nombreux, anguleux vers le tiers inférieur de leur hauteur qui atteint les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures profondes que borde en dessus une rampe déclive et faiblement excavée, tandis que la région antérieure et légèrement convexe fait — en profil — un angle de 100° environ avec la rampe; orne- mentation composée de trois cordonnets spiraux au-dessus de l’angle et de deux sur la rampe postérieure, et de six ou sept costules obliques et écartées qui forment une crête dentelée sur l’angle où elles se terminent sans se prolonger sur la rampe, quoique cependant elles correspondent à peu près d’un tour à l’autre en formant des séries longitudinales; stries d’accroissement incurvées, produisant parfois de fines granulations, sur les cordonnets spiraux. Dernier tour égal à peine au cinquième de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui est peu convexe et ornée de six ou sept cordons concentriques jusque sur le cou très court. Ouverture ovale, munie d’un bec antérieur; labre sinueux; columelle presque droite, recouverte d’une callosité épaisse et détachée du cou. Dimensions. — Longueur : 25 mm.; diamètre basal : 5 mm. Rapports et différences. — Par sa forme étroite et presque dimorphe (d’abord conique, puis cylin- 142 Maurice COSSMANN dracée), cette espèce s’écarte considérablement du génotype un peu ventru de Paracerithium, et cer- tains individus, tels que le petit fragment que j'ai fait reproduire, ont plutôt de l’analogie avec quel- ques Cry-ptaulax où même Rigauxia particulièrement avec À. suboaricosa qu’on recueille précisément dans le même gisement; mais il y a deux critériums qui permettent de les distinguer sans difficulté : d'abord, l'ouverture qui porte un bec antérieur au milieu de l’échancrure de Cryptaulax, la columelle ayant une disposition bien différente chez P. macrogoniatum; ensuite, quand on ne compare que des fragments sans ouverture, on les reconnaît à leurs côtes interrompues en arrière, même si l'angle est peu marqué, tandis qu’elles s'étendent d'une suture à l’autre chez C. suboaricosum. Deslongchamps n'indique que cinq costules axiales, tandis qu’on en compte six en réalité sur tous les échantillons que j'ai pu étudier; d'autre part, l'espèce qu’il a décrite sous le nom Cer. pob-goniatum et qu'il indique comme pouvant être la pointe de C. macrogoniatum, en possède presque le double : ce rapprochement me paraît donc très improbable. Localités. — Fontaine Etoupefour, plésiotype et variété (pl. VI, fig. 75), collection Cossmann. May, plésiotypes intacts (fig. 73-74) recueillis par Carabeuf et communiqués par M. Bigot. — Charmouthien. PARACERITHIUM (Bigotella) VARICULOSUM [DesconccxAmps] PI. VI, fig. 67-68 et 76-81. 1842. Cerithium variculosum Desz. Mém. Soc. linn. Norm., t. VII, p. 210, pl. x1, fig. 45-47. 1850. Cerithium subrariculosum D'Ors. Prod., t. I, p. 232, 8e ét., n° 122. Taille moyenne; forme un peu pupoïdale, quoique turriculée; spire assez longue, à galbe conoïdal, aiguë au sommet, croissant d’abord sous un angle apical de 25° qui décroit ensuite à 15 ou 20° sur les derniers tours; environ dix à douze tours dont la hauteur atteint les deux tiers de la largeur, d’abord plans et étagés, puis convexes et dépourvus de rampe postérieure, avec des sutures linéaires; six ou sept cordonnets spiraux et lisses, plus minces que leurs intervalles croisés par sept varices axiales, légèrement obliques, subnoduleuses vers la partie supérieure de chaque tour, ne se succédant pas très régulièrement d’un tour à l’autre, de sorte que la coquille n’a pas le galbe d’une pyramide tordue. Dernier tour égal au quart de la hauteur totale, ovale à la base sur laquelle se prolonge cinq ou six cordonnets spiraux et lisses jusqu’au cou bien dégagé. Ouverture … Dimensions. — Longueur probable : 15 mm. : diamètre : 3 1/2 mm. Rapports et différences. — C’est avec raison que Deslongchamps a séparé cette espèce des deux précédentes ; sa spire est beaucoup moins étagée et moins épineuse, ses cordonnets sont plus nom- breux, et son galbe est moins pyramidal. On ne peut d’ailleurs la confondre avec les espèces du genre Exelissa qui n’ont pas la même ornementation et dont le péristome subdétaché ne comporte pas le bec qu'on aperçoit déjà sur les spécimens incomplets que j'ai fait figurer. La spire est amorphe, elle com- mence exactement comme Paracerithium et finit comme Rigauxia. Si l’on en connaissait l'ouverture, on pourrait peut-être démembrer une nouvelle section du genre Paracerithium. D'Orbigny a changé à tort le nom spécifique de cette coquille : le tome VII des Mémoires de la Société linnéenne est daté de 1842, tandis que le volume de Nyst est daté de 1843; ila pu y avoir quelque retard dans la publica- tion des dernières feuilles de l’un comme de l’autre de ces deux ouvrages, mais aucune trace que ce retard ait été suffisant pour compenser la différence des dates. Par conséquent, c’est le Cérite de Nyst qui doit au contraire changer de nom spécifique. Mais cette rectification n’est guère utile, en pré- sence du classement générique adopté pour l’espèce liasienne. Localités. — May, plésiotypes (pl. VI fig. 76-8r), collection Terquem à l'Ecole des Mines. Fontaine Etoupefour, (pl. VI, fig. 64), collection Deslongchamps; autre spécimen avec la pointe (fig. 68), com- muniqué par M. Bigot. — Charmouthien. CERITHIACEA JURASSIQUES 143 PARACERITHIUM (Bigotella) SUBPUSTULOSUM |[p’OrBIGNY| PI. VI, fig. 82-83. 1842. Cerithium pustulosum Desr. Mém. Soc. linn. Norm., p. 213, pl. XI, fig. 56-57 (non Sow.) 1850. Cerithium subpustulosum D'Ors. Prod., t. I, p. 232, 8e ét., no 121. Taille moyenne ; forme un peu pupoïdale, turriculée; spire assez longue, aiguë au sommet, à galbe conoïdal, l'angle apical décroissant de 20 à 10° à mesure que la coquille avance en âge; tours nombreux, convexes, dont la hauteur atteint les trois cin- quièmes de la largeur, séparés par des sutures linéaires et faiblement ondulées, ornés de sept ou huit nodosités axiales, pustuleuses vers leur extrémité inférieure; elles ne s'étendent pas complètement d’une suture à l’autre et ne se correspondent pas d’un tour à l’autre; elles sont traversées par une dizaine de filets spiraux, régulièrement distribués et peu proéminents. Dernier tour égal au quart environ de la hauteur totale, convexe à la base sur laquelle se prolongent seulement les filets spiraux. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 16 mm.; diamètre basal : 4,5 mm. Rapports et différences. — Quoique cette coquille ait une ornementation qui rappelle beaucoup celle de P. variculosum, on l'en distingue à première vue par son galbe pupoiïde et par sa spire deux fois moins allongée pour un même diamètre. A ce point de vue, elle se rapprocherait davantage de P.ma- crogoniatum quoiqu'’elle soit encore plus conoïdale: mais, au lieu d’épines, elle a des pustules nodu- leuses, les sutures sont très différentes, dépourvues de rampes et le nombre des filets spiraux est bien supérieur, ils sont aussi plus serrés. La figure dessinée par Deslongchamps ne reproduit pas très fidèlement cette ornementation, et elle ne correspond pas bien au texte. Localités. — May, plésiotype (pl. VI, fig. 82-83), recueilli par Carabeuf et communiqué par M. Bi- got. — Charmouthien. Genre TEREBRELLA AxprEezx, 1887. GCoquille térébriforme, à sutures crénelées, à côtes courbes ; ouverture rhomboïdale, à bec anguleux. G. T. : Cerithium Guerrei HÉBERT et DESLONGGHAMPS. Si l’on ne se rapportait qu'à l’ornementation, on pourrait croire que Terebrella se rattache à Rhabdocolpus, et par conséquent à Procerithium; mais l’étude de l'ouverture — que j'ai pu examiner sur un spécimen bajocien presque intact — m'a révélé l'existence d’un bec antérieur, semblable à celui du Paracerithium, au lieu d’une simple sinuosité basale ; il en résulte que Terebrella doit être placée à côté de ce dernier genre, c’est-à-dire dans un autre phylum, sans qu’il soit encore possible de discerner de quelle souche ancestrale elle descend. Je n’en ai pas constaté l'existence dans le Lias, car la seule espèce toarcienne qui avait été signalée en France (Cer.comma Dumorr. non Gozpr.) appartient probablement à un autre groupe, et en tous cas, diffère complètement de Terebrella. D'autre part, ce genre est représenté, surtout dans l’Oxfordien, pendant toute l'étendue du système jurassique, quoique l’ornementation se transforme vers la fin de son exis- tence, ainsi qu'onle verra ci-après; la disparition des côtes axiales — déjà remar- 144 Maurice COSSMANN quable sur les spécimens du Jurassique supérieur — s'affirme encore davantage dans les couches infracrétaciques (Cer.. terebrcides »’Ors., du Néocomien). Nous avons à cataloguer 11 espèces de Terebrella, dont deux ou trois sont douteuses. Il n’y a pas de sous-genre ni de section à démembrer de ce genre. TEREBRELLA OPIS [D'OrBieny] PI. V, fig. 75-76. 1850. Cerithium Opis »'OrB1cexyx. Prodr., t. I, p.271, 10e ét.,;.no 180: 1888. Cerithium comma Hupzestow. Infer. ool. Gastr., p. 167, pl. x, fig. 2. 1892. — — Hur.et Wais. Brit. jur. Gastr., p. 50 (non Goldf.). 1906. Terebrella Opis Cossm. Essais Pal. comp., vu, p. 47, pl. v, fig. 27-28. 1909. Cerithium Opis TasveniN. Types Prod. de d’Orb., p. 74, pl. xv, fig. 14. Taille moyenne. Forme turriculée, conique; spire allongée, aiguë au sommet, à galbe conique; environ douze tours plans, dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures faiblement étagées, couronnés au-dessus de la suture par une rangée de crénelures arrondies, nettement rescindées au niveau de la rampe suturale : sur les premiers tours, ces crénelures se prolongent sous la forme de costules courbes qui occupent la région antérieure de chaque tour; parfois ces costules bifurquent, mais vers le cinquième ou le sixième tour avant le dernier, elles s’effacent, et il ne reste que des stries axiales d’accroissement qui aboutissent anté- currentes aux crénelures; on ne distingue aucune trace d’ornementation spirale. Dernier tour un peu supérieur au tiers de la hauteur totale, arrondi en quart de cercle à la périphérie de la base peu convexe, sur laquelle persistent seulement quelques stries sinueuses d’accroissement, jusqu'au cou qui est très court. Ouverture subrhom- boïdale, terminée en avant par un bec anguleux, à la jonction du contour sinueux du plafond avec la columelle : labre faiblement incurvé, un peu proéminent en avant; columelle légèrement excavée, infléchie à droite vers le bec; bord columellaire mince et peu distinct. Dimensions. — Longueur probable : 35 mm.; diamètre : 9 mm. Rapports et différences. — La diagnose originale de d’Orbigny est amsi conçue : « Espèce voisine du Cerith. comma, mais sans la petite côte granuleuse inférieure ». Cette distinction est légitime, quoi qu'en dise M. Hudleston qui, dans sa monographie des Gastropodes de l’Oolite inférieure d’Angle- terre, réunit à tort les deux espèces, et qui cite en outre en synonymie Melania scalariformis Des. (ex parte), tandis que cette dernière coquille appartient à un autre genre, à cause de l’absence de bec basal. Parmi les autres formes du même groupe, Cerithiun Guerrei Hés. et DEsz., du Callovien de Montreuil-Bellay, se distingue par ses tours plus étroits, par son galbe plus trapu, avec des côtes courbes, au nombre d’une par crénelure, persistant jusqu'au dernier tour. L'autre espèce de Mon- treuil-Bellay, Cer. unitorquatum Hés..et DEsc., a au contraire deux ou trois costules fasciculées pour chaque crénelure, jusqu’à la base; toutefois, ses tours sont plans comme ceux de 7. Opis. Enfin, Terebrella Andreæi be Lorroz, de l'Oxfordien du Jura bernois, a des costules droites, au nombre d’une seule par crénelure, et ces costules ne s’effacent pas à l’âge adulte. D’autre part, chez toutes les espèces, de même que chez GC. comma Gozpr., les crénelures suprasuturales paraissent former une bande étroite et saillante, limitée en dessus par une strie plus ou moins profonde; tandis que chez T. Opis, ainsi que l’a très justement remarqué d'Orbigny, il n'y a pas de bande, elles se prolongent sur les premiers tours sous la forme de costules, et elles s’effacent graduellement sur les derniers. CERITHIACEA JURASSIQUES 145 Localités. — Sully, près Bayeux, néotype (pl. V, fig. 75-76), collection Deslongchamps; collec- tion Cossmann. — Curcy (Calvados), collection d'Orbigny, au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. — Bajocien supérieur. En Angleterre : Sherborne, fide Hudleston. TEREBRELLA VALETTEI n. sp. PI. V, fig. 93-102. Taille moyenne ; forme turriculée, conique; spire longue, aiguë au sommet, crois- sant régulièrement sous un angle apical de 25° environ; quinze tours au moins, presque plans, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures fines quoique un peu étagées; l’ornementation consiste exclusivement en costules axiales, courbées, plus ou moins serrées selon les individus, mais persistant invariablement sur les derniers tours de tous les échantillons; on distingue en outre la trace vague d’une fine rainure suprasuturale qui recoupe les côtes, sans former toutefois une couronne de crénelures, comme cela a lieu chez d’autres espèces du même genre. Dernier tour un peu supérieur au tiers de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base sur laquelle les costules ne se prolongent pas, on y aperçoit seulement quelques stries d’accroissement sinueuses. Ouverture peu large, terminée par un bec antérieur. Dimensions. — Longueur probable : 30 mm. ; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Cette coquille n’a aucune analogie générique avec T. Opis, du même étage : elle s’en écarte, à première vue, par sa forme moins trapue à la base, par l'absence complète de crénelures au-dessus de la suture, par ses costules incurvées qui persistent toujours jusqu'à la périphérie de la base du dernier tour. Elle est encore plus différente des autres espèces des terrains subséquents, aussi méritait-elle d’être séparée de ses congénères; toutefois, je n’ai pu lui conserver le nom Cerithium Piettei pe FERRY, sous lequel elle m'a été soumise, attendu que cette dénomination était préemployée par Deshayes pour une espèce de Cerithium de l’Oligocène des environs de Paris. Localité. — Nuars (Nièvre), cotypes (pl. V, fig. 93-98), collection Dom Valette. Izenay, plésio- types (fig. 99-102), collection de Grossouvre. — Bajocien supérieur. TEREBRELLA ACINOSA [PreTTE] PI. V, fig. 92. 1857. Cerithium acinosum Prerte. B. S. G. F., (2), t. XIV, p. 552, pl. v, fig. 2e. 1885. — — Cossm. Contrib. Et. Bath., p. 104, pl. xvir, fig. 5. 1885. Cerithium semiobliteratum Cossm. Ibid., p, 102, pl. v, fig. 30. Taille moyenne; forme conique, subulée; spire longue, croissant régulièrement sous un angle apical de 15° ; tours plans, dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures assez profondes, faiblement étagées, crénelées par l'extrémité inférieure de larges côtes aplaties, effacées par l’usure, presque droites, et qui disparaissent avant d’atteindre la suture antérieure; elles sont croisées par de fines stries spirales, parfois peu visibles. Dernier tour un peu inférieur au quart de la SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONToLOGIE. — T. XX. — 19. Mémoire N°0 46. — 19. 146 Maurice COSSMANN hauteur totale, muni de deux cordons périphériques qui circonscrivent la base peu zonvexe et ornée de trois ou quatre cordons obsolètes, entremélés de stries spirales jusque sur le cou. Ouverture... Dimensions. — Longueur probable : 22 mm.; diamètre basal : 6 mm. Rapports et différences. — Malgré ses costules écrasées et ses cordons périphériques à la base, vette coquille ne me parait pas s’écarter génériquement de Terebrella dont la rapprochent ses costules un peu saillantes à la suture et effacées en avant; elle forme ainsi la transition entre les espèces bajo- cienne et callovienne dans le Bathonien où ce genre n'avait pas été signalé jusqu’à présent. La réunion de l’un des cotypes de Cer. semiobliteratum avec C. acinosum me parait s'imposer, non seulement parce que le type a été perdu, et en outre parce que les différences très légères que j'avais autrefois signalées avec l’autre cotype (angle spiral plus ouvert et stries plus écartées) se rapportent précisé- ment à C. acinosum. Localités. — Éparcy, type (pl. V, fig. 92), collection Piette, communiqué par M. Fischer: collection Cossmann. — Bathonien moyen. TEREBRELLA SEMIOBLITERATA [Cossmanx] PI. V, fig. 82. 1885. Cerithium semiobliteratum Cossx. Contr. Et, Bath., p. 107, pl. xv. fig. 4 (excel. pl. v, fig. 30). Taille assez grande; forme turriculée, conique; spire étagée, pointue, à angle apical de 28° environ, dix à douze tours plans, en gradins, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures crénelées que surplombe une étroite rampe arrondie ; nombreuses costules axiales, très peu obliques, effacées sur la région antérieure de chaque tour et formant en arrière sur le bourrelet suprasutural de petites saillies qui ondulent la suture ; ornementation spirale indistincte à cause de l’usure du test. Dernier tour égal au quart, ou à peu près, de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui semble lisse et qui est un peu excavée vers Le cou. Ouver- Lure Dimensions. — Longueur probable : 30 mm. ; diamètre basal : 9 mm. Rapports et différences. — L'espèce en question a été primitivement fondée sur deux cotypes un peu différents l’un de l’autre, dont celui-ci est le seul qui ait pu être retrouvé, l'autre ayant disparu. J'ai done éliminé de la diagnose originale tout ce qui se rapportait à l’autre spécimen, et notamment l'indication des cordonnets spiraux existant sur chaque tour de spire, au nombre de quatre ou cinq. En outre, les costules axiales s’effaçaient davantage sur la région antérieure de ce cotype perdu. Néanmoins je maintiens cette espèce qui paraît représenter, avec 7°. acinosa, le genre T'erebrella au niveau du Ba- thonien; elle se distingue d’ailleurs aisément de ses congénères par ses costules non courbées, ni fasci- culées en avant et par son bourrelet crénelé qui ne paraît pas être isolé par un sillon séparatif, ni ca- réné comme celui de 7’. Guerrei. D'autre part, ces costules se prolongent beaucoup plus que les larges crénelures de T. acinosa, et la surface ainsi que la base paraissent lisses chez le véritable 7. semioblite- rata. Je l'avais autrefois comparé à C. obliteratum qui est d’un tout autre groupe (Cosmocerithium). Localité. — Domfront (Sarthe), type original (pl. V, fig. 82), collection de la Sorbonne. — Batho- nien supérieur. TEREBRELLA cf. GUERREI | Hégerr et DEescLoNGcHAMPs] PL. V, fig. 77-79. 1860. Cerithium Guerrei Hés. et Desr. Montr. Bellay, p. 42, pl. vi, fig. 4. 1904. Terebrella Guerrei Cossm. Essais Pal. comp., livr. vur, p. 48. CERITHIACEA JURASSIQUES 147 Taille moyenne ; forme conique, turriculée; spire longue, aiguë au sommet, crois- sant régulièrement sous un angle apical de 25°; douze à quinze tours très légèrement convexes, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, étagés au-dessus des sutures par une carène saillante et crénelée ; à chacune des crénelures de ce bourrelet correspond une costule axiale et incurvée (quelquefois une de plus est intercalée) qui se prolonge sur le bourrelet sous forme d’une nodosité plus épaisse sur les premiers tours que sur les derniers; on en compte 10 ou 11 sur chaque tour; il y a en outre une fine ornementation spirale. Dernier tour et ouverture. Dimensions. — Longueur probable : 20 mm.; diamètre basal : 6 mm. Rapports et différences. -— L'état de conservation du spécimen type de Montreuil-Bellay qui est en même temps choisi par Andreæ comme génotype de Terebrella — ne me permet pas d'être très affir- matif au sujet de l’identification de la coquille oxfordienne ci-dessus décrite. Cependant il me semble bien qu’elle en présente les principaux caractères sauf la convexité des tours qui est peu prononcée sur les échantillons de l'Yonne, tandis qu’elle est grande sur celui des Ardennes; mais les côtes sont bien courbées, non droites ni fasciculées comme celles de T. unitorquata; en outre le galbe de la co- quille est beaucoup plus trapu que celui de cette dernière espèce, et il semble que les tours sont encore moins élevés. Etallon a décrit une autre espèce, signalée par de Loriol, sous le nom de Cerithium bernense, et qui n'aurait que huit ou neuf côtes et crénelures sur chaque tour. Je n'ai pas d’autres éléments de comparaison avec cette espèce qui parait différente de T. Guerre. Localités. — Gigny (Yonne); unique (pl. V, fig. 55), collection de la Fac. des Sciences de Lyon. Autre spécimen strié (pl. V, fig. 70) collection Lambert. Launois, Fragment à tours convexes au-dessus de la carène (pl. v, fig. 78), collection Piette, communiqué par M. Fischer, — Oxfordien. Montreuil-Bellay, fide Hébert et Deslongchamps.— Callovien. TEREBRELLA UNITORQUATA |[Hégert et DEsLoNccxamPs| PL. V, fig. 80-81. 1860. Cerithium unitorquatum Hs. et Des, Mont.-Bell., p. 41, pl. vr, fig. 3 a-c. 1906. Terebrella unitorquata Cosswm. Essais Pal. comp., livr. VIT, p. 48. Taille moyenne; forme turriculée, étroite ; spire longue, à galbe conique, croissant sous un angle spiral de 20°; nombreux tours plans, dont la hauteur n'atteint pas la moitié de la largeur, étagés au-dessus de la suture par une carène saillante qui porte de petites aspérités noduleuses et parfois obliques, donnant naissance chacune à deux plis axiaux, fasciculés, inclinés en avant et s'étendant jusqu’à la suture antérieure; sur certains spécimens, ces plis sont plus nombreux et plus serrés. Dernier tour inférieur au tiers de la hauteur totale, arrondi à la base qui est un peu convexe et sur laquelle les plis s’effacent; elle est quelquefois bordée à la périphérie par un cordon peu marqué et sans nodosités (fide H. et D). Ouverture rhomboïdale [rétrécie en avant où elle se termine par un bec anguleux ; labre incurvé, mince ; colu- melle étroite un peu tordue à sa jonction avec la sinuosité du contour supérieur :; bord columellaire indistinct ‘. Dimensions. — Longueur : 6 mm.; diamètre basal : 5 mm. La coquille peut atteindre le double de ces dimensions, d’après H. et D. 1. La partie entre crochets est empruntée à la diagnose générique (Essais Pal. comp., p. 41), 148 Maurice COSSMANN Rapports et différences. — Cette coquille variable — qu’on n’a pas encore trouvée intacte — appar- tient au même genre que Cerithium Guerrei H. et D.; mais elle s’en distingue par ses tours plus plans, par la saillie plus grande de sa carène suprasuturale et par ses plis axiaux plus serrés. Si on la compare à 7. Opis, du Bajocien, on trouve que son ornementation est plus persistante et que ses tours sont plus étagés. Hébert et Deslonchamps l'ont à tort comparé à quelques espèces de la Grande Oolite qui sont des Cerithiella bien authentiques, par la rétrocurrence de leurs stries axiales vers la suture inférieure; 7. unitorquata n’a pas les plis rétrocurrents, de sorte que le genre T'erebrellanap- partient pas aux Entomotæniata, mais aux Cerithiacea. Localités. — Montreuil-Bellay, assez commune ; plésiotypes à plis peu serrés et à carène saillante (1. V, fig. 80-81), collection du Musée de Dijon. — Callovien. Etivey, Gigny (Yonne), collection Piette, communiqué par M. Fischer. — Oxfordien. TEREBRELLA MOSCHARDI [THurMANN] Fig. 32. 1851. Turritelila Moschardi TaurManx. Abraham Gagnebin, p. 133, pl. 11, fig. 13. 1899. Cerithium Moschardi ne Lor. Oxf. inf. Jura bernois, p. 131, pl. 1x, fig. 16-17. 1900. — — DE Lor. Oxf. inf. Jura lédonien, p. 103. « Coquille allongée turriculée, composée de tours nombreux, légèrement convexes, presque plans, croissant régulièrement; dans les moules ils paraissent séparés par des sutures profondes; celles-ci étaient remplies par le test dans les exemplaires avec la coquille, ce qui faisait paraitre les tours encore plus plans; aucun exemplaire n’est complet. La surface était ornée de côtes longitudinales très fines, un peu obliques, presque tranchantes, séparées par des inter- valles beaucoup plus larges qu’elles-mêmes; çà et là, l’une d’entre elles paraît double; elles ne se suivent pas régulièrement d’un tour à l’autre, et elles sont limitées par un bourrelet sutural qui paraît avoir été M granuleux et assez saillant. Une fine carène, qui se traduit dans le moule Terebrella par un angle obtus, circonscrit la base; celle-ci est convexe et fort peu Moschardi élevée; elle paraît avoir été lisse, sans que l’on puisse cependant l’affirmer Dee absolument, dans les moules; on remarque une perforation ombilicale assez prononcée. L'ouverture n’est pas conservée : dans le moule, elle est ovale- oblongue, un peu oblique, légèrement rétrécie en arrière; on ne peut rien préjuger au sujet du canal; dans un exemplaire cependant, qui paraît avoir conservé une partie du test, sur ce qui reste du dernier tour on remarque un prolongement columellaire permettant de supposer l’existence d’un canal. » Dimensions. — Longueur approximative : 20 mm.; diamètre : 7 mm.; angle apical : 20 mm. Rapports et différences. — De Loriol a comparé cette espèce à 7. unitorquata Hés. et DesL., et les différences qu’il a indiquées sont tellement légères qu'on se demande si 7. Moschardi n’est pas le représentant de la même espèce callovienne au niveau de Creniceras Rengg'eri dans le Jura; il s'agit d’ailleurs de moules incomplets, de sorte que cet auteur avoue lui-même qu'il faudrait disposer d'exemplaires en meilleur état pour corroborer ces différences. En tous cas, quoique le nom Moschardi soit antérieur, il serait vraiment déraisonnable de le substituer à unitorquata qui correspond à une forme bien définie et bien connue. Localités. — Châtillon-sur-Ain, Bornay, Andelot, la Billode.. etc. (fide de Loriol). Haute-Marne, collection Thiéry. — Oxfordien inférieur. En Suisse, dans le Jura bernois, fide de Loriol. CERITHIACEA JURASSIQUES 149 TEREBRELLA ANGUSTIGYRA n. sp. PI. V, fig. 87-91. Taille au-dessous de la moyenne; forme turriculée, assez trapue ; spire allongée, à galbe conique, croissant régulièrement sous un angle apical de 30°; tours nombreux, concavo-convexes, non étagés, dont la hauteur ne dépasse guère — ou même n'’atteint pas le tiers de la hauteur, séparés par des sutures très profondément canaliculées, que borde en dessous une petite carène étroite, bifide et crénelée; au-dessous de ce bourrelet est une dépression excavée et assez profonde qui paraît lisse; c’est seulement sur la région médio-antérieure et bombée qu'apparaissent des costules très obliques, écartées, à peu près en même nombre que les crénelures du bourrelet inférieur; leur épaisseur maximum correspond à la partie la plus convexe de chaque tour, puis elles s’amincissent sinueusement en avant ense dédoublant parfois vers la rainure suturale. Dernier tour égal aux trois huitièmes environ de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui était probablement lisse. Ouverture. Dimensions. — Longueur probable : 17 mm.; diamètre : 6 mm. Rapports et différences. — Bien que le type de T. Guerrei soit très imparfait, il ne m'est pas pos- sible de confondre avec lui — ou tout au moins avec la coquille callovienne que j'y rapporte — ces échantillons argoviens qui ont un tout autre faciès; non seulement l’angle apical de ces derniers est bien plus ouvert, de sorte que la coquille est beaucoup plus trapue, mais encore et surtout les tours sont bien plus étroits, plus nettement partagés en deux régions par la convexité médio-antérieure qui est séparée du bourrelet inférieur par une dépression très profonde, ce qui n’a pas lieu chez 7. Guerrei; enfin, le bourrelet suprasutural est bifide, caractère que je n'avais encore observé sur aucune autre Terebrella; la plupart d’entre elles (sauf T. Guerrei) ont les tours presque plans et plus élevés, notamment 7. Andreæi qu'on trouve presque au même niveau que T. angustigyra, maïs qui a un tout autre aspect et une forme beaucoup plus étroite. Notre espèce est donc bien distincte et sa séparation est tout à fait légitime. Localité. — Moulins-sur-Noyers (Yonne), une demi-douzaine d'individus, recueillis par Dom Valette; cotypes (pl. V, fig. 87-91), collection Dom Valette. — Oxfordien supérieur ou Argovien. TEREBRELLA ANDREÆI [pe Lorior] PI, V, fig. 83-84. 1887. Cerithium Guerrei Axprez {Terebrella). Gloss. terr. chailles, p. 32, pl. 1, À, fig. 20-22; pl. c, fig. 9-10 (non H. et D.) 1901. Cerith. ( Terebrella) Andreæ pe Lor. Oxf. sup. et moy., If Suppl., p. 40, pl. ur, fig. 12-14. 1906. Terebrella Andreæi Cossm. Essais Pal, comp., livr. vu, p. 48. Taille moyenne, forme turriculée, conique; spire longue, aiguë au sommet, croissant régulièrement sous un angle apical de 10°; dix-sept tours plans, dont la hauteur atteint environ la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et subcanaliculées, que surmonte un fort bourrelet crénelé; à chaque crénelure de ce bourrelet correspond une costule axiale et oblique, plus épaisse en avant qu’en arrière où elle s’efface presque totalement avant d'atteindre le bourrelet postérieur; du côté ‘antérieur, les costules cessent subitement au bord de la rainure suturale; on ne distingue aucune autre trace d’ornementation spirale que les crénelures arrondies et 150 Maurice COSSMANN presque confluentes du bourrelet suprasutural. Dernier tour et ouverture imparfai- tement conservés sur tous les exemplaires connus; toutefois, d’après l’inflexion de la columelle de l’un des spécimens du Jura bernois, on peut présumer que l'ouverture devait se terminer en avant par un bec peu proéminent. Dimensions. — Longueur probable : 7 mm.; diamètre basal : 5 mm. Rapports et différences. — Nos échantillons de l'Yonne ne diffèrent de ceux qui ont été figurés par de Loriol que par leur angle apical un peu moindre, mais ils ont exactement la même ornementation et surtout le même caractère distinctif, c’est-à-dire que les sutures sont nettement canaliculées. D'après la figure originale, d’ailleurs très insuffisante, T. Guerrei Hés. et Desr. se distinguerait par ses tonrs convexes, non rainurés à la suture, et par ses côtes courbes, persistant jusqu’au bourrelet; il y a lieu de noter toutefois que 7. Guerrei n'a été décrit et figuré que d’après un fragment de deux tours seulement, qui ne permet guère d'apprécier l’angle apical, de sorte que les comparaisons s’en ressentent nécessairement. 7. unitorquata H. et D., du Callovien, est caractérisé par ses plis fasci- culés, généralement à raison de deux plis pour un tubercule du bourrelet; ces plis sont presque droits, non inclinés comme ceux de 7’. Andreæi, etle point de bifurcation est tout contre le bourrelet. De Loriol a encore décrit, antérieurement à cette espèce, un Cerith. pseudobernense, du même gisement, qui n’est peut-être qu'une variété de 7. Andreæi, mais qui n’a pas les sutures canaliculées, et dont les côtes s'étendent de la suture antérieure au bourrelet postérieur. Localités. — Étivey (Yonne); plésiotypes (pl. V, fig. 83-84), collection de la Faculté des Sciences de Lyon Laignes (Côte-d'Or), collection Lambert. — Oxfordien. En Suisse, Valbert, collection Koby. En Alsace-Loraine, fide Andreæ. TEREBRELLA ? VALFINENSIS [pe Lortor] Fig. 33; et pl. XI, fig. 12-13. 1887. Cerithium valfinense x Lorior. Moll. corall. Valfin, p. 127, pl. xu, fig. 17-18. « Coquille turriculée aiguë au sommet, composée de tours plans, non étagés, appliqués contre des sutures linéaires peu profondes, ornés de côtes spirales inégales, bien distinctes, plates, lisses, séparées par des sillons étroits; sur les trois derniers tours elles disparaissent sur la moitié inférieure où l'on n’observe que des bourrelets verticaux, larges, mais mal définis, et à peine sensibles, chez un jeune individu, les côtes spirales sont plus marquées et paraissent se trouver partout, mais les bourrelets vers la suture n'existent pas. Le dernier tour, proportion- Fig. 33. — Terebrella nellement bien plus haut que les autres, est rapidement atténué et très valfinensis arrondi au pourtour de sa base; vers son extrémité, on ne voit plus de pe LorioL. ALAN Ne : ‘ 5 c côtes spirales, mais seulement des stries d’accroissement assez fortes et un peu onduleuses. L'ouverture, incomplètement conservée, est assez carrée, la colu- melle droite, le canal assez long et recourbé, du reste incomplètement connu. » Dimensions. — Longueur calculée : 35 mm.; diamètre : 12 mm.; angle apical : 29°. Rapports et différences. — De Loriol a comparé son espèce à C. rotundum qui est un Gymnoceri- thium, ainsi qu'on le verra ci-après; je ne crois pas qu'il y ait aucune analogie entre ces deux formes, et celle-ci a, au contraire, beaucoup plus d’analogie avec Terebrella à cause de son galbe et de ses tours plans : les € bourrelets verticaux » que de Loriol signale dans sa diagnose et que la figure indique très confusément, ressemblent à ceux de C. acinosum Pierre, du Bathonien, que j'ai déjà ci-dessus placé dans ce genre Terebrella; quant à l'ornementation spirale, on la trouve, non CERITHIACEA JURASSIQUES 191 seulement chez C. acinosum, mais même chez les T'erebrella les plus typiques, quand leur surface est traichement conservée. Il n’y a donc d’objection à ce classement générique que du fait de l'absence de côtes axiales chez C. valfinense; mais on verra ci-après que ce critérium semble précisément se confir- mer chez la plupart des formes du Jurassique supérieur et du Crétacique inférieur qui représentent le genre T'erebrella dans cette période. Localité. — Valfin, trois échantillons; deux des cotypes (pl. XI, fig 12-13), Muséum de Lyon. — Kimméridgien. TEREBRELLA CRENULATA |CorNuEL] Fig, 34. 1840. Melania crenulata Cornuer. Mém. terr. Vassy, p. 289, pl. xv, Fe 9-11. 1850. Chemnitzia crenulata »'Ors., Prod., t. Il, p. 58, 16 ét., n° 1872. Cerithium crenulata px Lor. Times. Haute Marne, p. 98, pl. vu, Re 4. [ron Cerith. crenulatum D'Ors. — Fusus envers Ds. 1822, Eu est Paracerithium]. « Coquille allongée, turriculée; spire aiguë au sommet, composée de tours nombreux, presque plans, croissant régulièrement, séparés par des sutures distinctes, simplement ornés à leur base d’une rangée de très petits granules serrés, bordant exactement la suture. L'ouverture inconnue se terminait par un canal grêle, assez long, un peu contourné. » Dimensions. — Longueur totale : 275 mm.; diamètre : 8 mm.; angle apical : 30°. Rapports et différences. — De Loriol a comparé cette espèce à Cer.. disparile Buv., du Néocomien de la Meuse; mais il ne l’a pas rapprochée des autres Terebrella du Jurassique, et notamment de T. Andreæi qu'il n’a d’ailleurs publié que près de 30 ans plus tard. En réalité, 7”. crenulata n’en diffère que par son angle apical plus ouvert, et par l’absence de côtes axiales, peut-être due à l'usure du test. En tous cas, il est bien évident que c’est un T'erebrella qui établit le lien phylogénétique entre les formes fréquentes au niveau de l'Oxfordien ou du Callovien, et celles qui paraissent s’étemdre à l’époque néocomienne, ou à la rigueur dans lAptien. D'autre part, la transition entre T. Andreæi et T. crenulata peut, à la rigueur, s'établir par l'intermédiaire de T. valfinensis dont les crénelures suturales sont très effacées et dont la surface porte — au lieu de costules axiales — des cordonnets spiraux très obsolètes; s’il en est bien ainsi, la disparition des côtes axiales serait un fait d'adaptation graduelle aux niveaux du Jurassique supérieur et du Crétacique inférieur, c’est- à-dire un démenti absolu à l'hypothèse d’après laquelle M. H. Douvillé (Mission de Perse, Paléont.) a cru voir chez Terebrella Yancètre de son phylum Campanilidæ. D'après nos recherches personnelles, ce serait au contraire chez Diatinostoma qu'il faudrait chercher l’origine de Campanile, par une transformation progressive du rostre primitif ou un canal cérithial, vers la fin de l'époque crétacique. Len Pre, Se — Terebrella crenulata CorNveL,. Localité. — Fontaine près Chevillon, fide de Loriol. — Portlandien. Genre GYMNOCERITHIUM Cossm. 1906. La séparation que j'ai faite de ce groupe de coquilles à peu près entièrement lisses sauf le cordon perlé qui existe souvent au-dessus de la suture inférieure, s’est trouvée pleinement confirmée par l’étude spécifique des quelques espèces qu'il contient. Toutefois, au lieu de placer Gymnocerithium entre Procerithium et Cryptaulax, je le recule maintenant dans le voisinage de Paracerithium et de Terebrella, à cause de sa columelle droite et cylindracée, qui semble indiquer l’existence d’un bec basal: il 152 Maurice COSSMANN resterait à vérifier l'existence de ce bec sur des échantillons moins incomplets que ceux dont j'ai eu communication. Le génotype est une espèce assez grande, du Portlandien de Sénabene dans les Carpathes, que Zittel a dénommée Cerithium collegiale. On n’a trouvé en France que des formes de moindre taille, et elles restent confinées entre l’Oxfordien et le Portlan- dien avec peu de variation spécifique, à tel point que la plupart des auteurs ont cité la même espèce (C. rotundum ETALLON) à tous les niveaux du Jurassique supérieur : la confusion est facile quand il s’agit de coquilles à tours à peu près dépourvus d’orne- mentation, et surtout quand les échantillons sont, pour la plupart, mutilés. Aussi ai-je provisoirement admis cette longévité d’un même type, quoiqu'elle soit en désaccord complet avec ce qu'on observe chez les autres groupes de Procerithidæ où les mutations se succèdent, en général, avec des caractères distinctifs assez nets. C’est ce qui explique que nous n’ayons à enregistrer ici que 4 espèces de Gymno- cerithium, dans les terrains jurassiques de France. GYMNOCERITHIUM EROSNE [n'OrB1GNY] PI. VI, fig. 17-18. 1850. Cerithium Erosne »'Ors. Prod., t. I, p. 357, 13° ét., no 164* Taille assez grande; forme plus ou moins trapue, turriculée; spire longue, à galbe conique sous un angle apical de 14° environ; tours un peu convexes, non étagés, dont la hauteur égale au moins les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures profondément rainurées; leur surface paraît entièrement lisse et l’on n’y distingue que quelques traces d’accroissements un peu incurvés. Dernier tour assez élevé, arqué à la périphérie de la base qui est peu convexe et lisse comme la spire. Ouver- ture. Dimensions. — Longueur probable : 40 mm. ; diamètre basal : 10,5 mm. Rapports et différences. — Ce premier représentant du genre Gymnocerithium dans le système — jurassique parait caractérisé par ses sutures très canaliculées et par l'absence complète d’ornementation sur ses tours de spire : c’est ce qui le distingue de G. perrotundum qui lui a succédé dans les étages suivants. D'Orbigny l'avait remarqué et nommé dans son Prodrome ainsi que dans sa collection; mais sa courte diagnose attribue à la coquille des tours « renflés », alors qu'ils sont au contraire peu convexes comme ceux des autres Gymnocerithium. Localité. — Neuvizi, cotypes (pl. VI, fig. 15-18), collection d'Orb. au Muséum d'Histoire naturelle. — Oxfordien. GYMNOCERITHIUM PERROTUNDUM nom. mut. PI. VI, fig. 91-95. 1859. Cerithium rotundum ErarLox. Haut- Jura, Il, p. 70 (non Zekeli 1852). 1873. — amabile Zirrez. Gastr. Sera. p. 266, pl. xuiv, fig. 7. (excl. alt.) 1887. — rotundum vx Lorror. Cor. Valfin , part. ‘ue p: 126 ot xu, fig. 14-16. 1889. — — DE Lorio. Cor. Jura Dern 5 Do 70, pl. 1x, fig. 9. 1893. — — DE Lorior. Séq. Tonnerre, p. 40, a Il, fe 18- 19. 1906. Gyÿmnocerithium rotundum Cossm. Essais Pal. comp., livr. VIE, p- 35, pl. vu, fig. 7 CERITHIACEA JURASSIQUES 153 Taille moyenne ou parfois assez grande; forme étroite, turriculée, subulée ; spire longue, croissant régulièrement sous un angle apical de 15 à 20°, à galbe conique; plus de vingt tours légèrement convexes, dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures bien marquées, même non étagées; la surface paraît généralement lisse, sauf une série unique de granules qui forme une fine den- ticulation au-dessus de la suture; en outre, on distingue difficilement des traces de côtes spirales très effacées et des lignes d’accroissement peu régulières, très fines. Dernier tour peu élevé, arrondi à la périphérie de la base qui est convexe et lisse, excavée vers le cou droit et court; ouverture subquadrangulaire; columelle droite, cylindracée ; contour supérieur sinueux (ide Etallon). Dimensions. — Longueur probable : 36 mm.; diamètre : 9 mm. Rapports et différences. — Cette espèce appartient au genre Gymnocerithium que j'ai proposé pour Cer. collegiale Zxrr. qui s’en distingue par sa grande taille, par son galbe plus trapu et par ses tours plus convexes en arrière, dépourvus de granulations à la suture. M. de Loriol n’a admis, dans la synonymie de l'espèce d’Etallon, que la figure 7 des coquilles de Stramberg que Zittel y rapporte; les autres figures représentent, en effet, des spécimens à tours plans et plus ornés, à galbe plus trapu; c’est à ces dernières qu'il faudra réserver le nom amabile, mais en changeant le nom rotundum — préemployé par Zekeli — en perrotundum. G. michaelense Buv. en diffère par ses tours plans, un peu étagés avec ornements. G. perrotundum paraît avoir une grande extension stratigraphique, car il me paraït difficile d'y distinguer des mutations successives, du moins autant que l’on en peut juger d’après les figures et dans l’état de conservation des échantillons. Localités. — Roche-sur-Vannon (Haute-Saône), collection Maire. Coulanges-sur-Yonne; collection Lambert. Rauracien. Tonnerre (fide de Loriol). — Séquanien. Valfin (Jura), plésiotypes (pl. VI, fig. 91-95), collection du Musée de Dijon, collection Peron, au Muséum. — Kimméridgien. En Suisse, dans le Rauracien du Jura Bernois (fide de Loriol). En Autriche, dans le Portlandien de Stramberg (fide Zittel). GYMNOCERITHIUM BEAUGRANDI [pe LorioL| PI. V, fig. 112. 1374. Cerithium Beaugrandi ne Lor. Mon. Jur. sup. Boul., p. 70, pl. vu, fig. 16. Taille moyenne; forme turriculée, conique ; spire assez longue, croissant réguliè- rement sous un angle apical de 22°; tours lisses, convexes, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes, mais non canaliculées ni étagées par une rampe; leur surface ne paraît porter aucune trace de stries spirales ni de côtes. Dernier tour égal au tiers environ de la hauteur totale, subanguleux à la périphérie de la base qui est déclive, peu convexe, lisse comme la spire, et imperforée au centre. « Ouverture assez grande, ovale, arrondie, terminée en avant par un canal court, mais bien accusé; columelle cylindrique, légèrement tordue » ou plutôt un peu renflée. Dimensions. — Longueur probable : 25 mm.; diamètre basal : 8 mm. Rapports et différences. — G. Beaugrandi se distingue de G. perrotundum par ses tours de spire plus convexes, sensiblement plus élevés et dépourvus de la chaïinette perlée qui existe près de la suture de l’autre espèce; en outre, le galbe de la spire est plus ventru, l'angle apical ayant quelques degrés en plus. Si on le rapproche de G. autissiodorense, on trouve qu'il a les tours encore bien plus convexes et que son diamètre est un peu supérieur pour une même longueur. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE, — T. XX. — 20. Mémoire N° 46, — 20. 154 Maurice COSSMANN De Loriol a signalé une torsion columellaire qui se réduit, en réalité, à un très faible renflement de la partie inférieure de la columelle qui est droite et verticale, comme chez la plupart des Gymnoce- rithium; la figure indique quelques stries spirales sur la base, maïs le texte n'en fait pas mention; d'autre part, l'échantillon type n'étant pas plus complet que celui ci-dessus décrit, il est impossible qu'il y ait réellement un canal cérithial. Localité. — Brequerecque, plésiotype (pl. V, fig. 112), collection du Musée de Boulogne. Nanülly (Haute-Saône), collection Maire. — Kimméridgien supérieur, ou Virgulien. GYMNOCERITHIUM AUTISSIODORENSE [Co1r1EAuU] PI. VI, fig. 19-20; et pl. VIII, fig. 79. 1854. Cerithium autissiodorense Correau. Prod. Moll. foss. Yonne, p. 43. 1868. — — DE Lorior. Mon. Portl. Yonne, p. 29, pl. 11, fig. 3. 1872. — — DE Lorior. Mon. jur. sup. Haute-Marne, p. 100. 1874. — — pe Lorio. Mon. jur. sup. Boul., p. 70, pl. vix, fig. 14. Taille assez grande; forme turriculée, étroite et subulée; spire longue, croissant régulièrement sous un angle apical de 11°; tours conjoints, lisses, plans, dont la hauteur est à peu près égale à la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires et rainurées, on ne distingue que quelques stries d’accroissement tres fines et un peu flexueuses. Dernier tour peu élevé, arqué à la périphérie de la base qui est excavée vers le cou, imperforée, et seulement marquée de quelques accroissements sinueux. Ouverture assez longue, généralement mutilée. Dimensions. — Longueur : 24 mm.; diamètre basal : 5 mm. Rapports et différences. — Les exemplaires très rares du Boulonnais ne peuvent être distingués de ceux de l'Yonne, quoique ces derniers appartiennent à un niveau supérieur; si on les compare à G. per- rotundum — qui a une extension stratigraphique encore plus grande — on remarque immédiatement que leurs tours de spire sont beaucoup plus plans et un peu plus élevés, dépourvus de la strie granuleuse qu'on aperçoit généralement au-dessus de la suture, chez l’autre espèce; leur base est aussi plus déprimée. La séparation de C. autissiodorense — qui n'apparaît d’ailleurs que beaucoup plus tard — est donc bien justifiée. Localités. — Moulin-Wibert, plésiotype (pl. VI, fig. 19-20), collection Legay. — Kimméridgien moyen. Auxerre (Ravin frais), plésiotype (pl. VIIX, fig. 79), collection Peron au Muséum d'Histoire natu- relle de Paris; Haute-Marne (fide de Loriol); Noiron (Haute-Saône), collection Maire; Jessains (Aube) collection Lambert. — Portlandien. BATHRASPIRA (?) SEMIEXCAVATA |CossmanN] PI. I, fig. 7-9. 1885. Cerithium semiexcavatum Cossm. Contr. ét. Bath., p. 83, pl. v, fig. 17-19; et pl. xvu, fig. 1. Taille assez grande : forme conique, très allongée, quoique trapue; spire dimorphe, subulée sur les premiers tours, étagée sur les derniers, croissant assez régulière- ment sous un angle apical de 18° environ; dix-huit à vingt tours, d’abord plans, lisses, étroits; la suture, d’abord peu apparente, devient peu à peu plus profonde, et se garnit d'un rebord formé par la saillie du tour supérieur; ce méplat s’accentue et se transforme sur les cinq derniers tours en un fort bourrelet uni, au-dessus duquel le tour se creuse de plus en plus, de manière à former un large canal, un peu CERITHIACEA JURASSIQUES 195 supérieur à la hauteur du bourrelet; on y distingue des stries spirales, très fines, très serrées, faiblement onduleuses, croisées par des lignes d’acroissement peu visibles, sinueuses sur la dépression, antécurrentes sur le bourrelet. Dernier tour égal au quart de la hauteur totale, très arqué, — quoique arrondi — à la périphérie de la base qui est un peu excavée et couverte de fines stries jusque sur le cou. Ouver- ture Dimensions. — Longueur probable : 6 à 7 cm. ; diamètre basal : 2 cm. Rapports et différences. — Dans la description originale, j'ai comparé cette coquille à Cerith. spirale Ric. et SAUv., qui est probablement un Entomotæniata, tandis que C. semiexcavatum a des stries d’accroissement nettement antécurrentes sur le bourrelet sutural, de sorte que c’est un Ceri- thiacea ou un Loxonematacea; pour décider dans lequel des deux groupes on doit le classer, il faudrait avoir l'ouverture intacte : or, sur le meilleur des deux spécimens, elle est tronquée à la base de la columelle, on ne distingue sur la base que des stries spirales et de faibles lignes d’accroissement qui ne paraissent pas infléchies comme celles de Loxonema ni comme celles de Pseudomelania; au contraire, la disposition étagée des derniers tours rappelle complètement celle de Bathraspira, genre qui n’apparaît qu'à partir du Néocomien et dont l'ouverture se termine par un bec mieux formé que celui de Paracerithium. Aussi le classement de C. semiexcavatum dans le genre Bathraspira est-il des plus douteux et simplement provisoire, d'autant plus que, chez les espèces crétaciques de ce genre, la spire est beaucoup plus courte et étagée à tout âge au lieu d’être dimorphe, subulée sur les premiers tours, comme celle de la présente coquille. D’autre part, les spécimens que j'en connais ne sont pas dans un état qui me permette de caractériser une nouvelle subdivision, ou d'affirmer que c’est un Pseudomelania du même groupe que P. Lonsdalei qui a aussi une ornementation spirale avec des tours excavés au milieu et des sutures entre deux bourrelets. Localités. — Poix, holotype (pl. IL, fig. 7-8), collection Piette, communiqué par M. Fischer. Éparcy, cotype primitif (fig. 9), collection Cossmann. — Bathonien moyen. Genre RHYNCHOCERITHIUM CossManN, 1906. Coquille ventrue, à spire courte et muriquée, à bec antérieur très nettement formé, avec un bourrelet basal et une fente ombilicale. G-T. : Cerithium fusiforme Hés. et DEst. Ainsiqueje l'ai précédemment indiqué (voir Essais Pal. comp... livr. VIT, p.49), ce genre appartient, par son bec, au même phylum que Paracerithium ; mais il s’en distingue, non seulement par son ornementation à côtes moins épaisses et plus nombreuses, mais encore par son labre plus proéminent en avant, par son bourrelet basal qui correspond aux accroissements du bec antérieur de l'ouverture, et par son ombilic légèrement entr'ouvert entre ce bourrelet et le bord columellaire. L'existence de Rhynchocerithium est douteuse dans le Lias, comme on le verra ci-après; on n’en connaît pas dans le Bajocien de France, et l'espèce bathonienne que j'y rapporte n’est pas encore absolument certaine, malgré son galbe trapu. Mais, à partir du Callovien, Rhynchocerithium se poursuit à peu près régulièrement (sauf à l'étage kimméridgien) jusque dans le Portlandien; j'ai même précédemment figuré un génoplésiotype du Néocomien de l’Aube, qui cependant paraît avoir une ornemen- tation beaucoup moins muriquée que celle de À. fusiforme. En définitive, si l'en élimine C. Gemmellaroi pe Lor., qui est un Paracerithium, le genre Rhynchocerithium est représenté par six espèces, en France. 156 Maurice COSSMANN RHYNCHOCERITHIUM PRIMORDIALE n. sp. PI. V, fig. 103-104. Taille médiocre; forme conique, trapue; spire peu turriculée, à galbe subconoïdal; angle apical décroissant de 25 à 20°, à mesure que la coquille avance en âge; huit ou neuf tours plans, d’abord étroits, mais dont la hauteur finit par atteindre presque la moitié de la largeur, séparés par des sutures faiblement étagées; ornementation com- posée de trois rangées spirales d’aspérités muriquées, l’inférieure un peu plus sail- lante au-dessus de la rampe suturale; ces aspérités se relient et s’alignent dans le sens axial, en formant des costules droites, pas plus saillantes que les cordons spiraux; les mailles de ce treillis régulier sont à près carrées. Dernier tour un peu supérieur aux deux cinquièmes de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base sur laquelle se prolongent les cordons et costules avec des granulations moins saillantes à leur intersection; au centre, la base est un peu excavée, mais imperforée, et les derniers cordonnets plus serrés et lisses s’enroulent comme un bourrelet sur le cou. Ouverture... à péristome subdétaché de la base et calleux. Dimensions. — Longueur probable : 15 mm.; diamètre basal : 6 mm. Rapports et différences. — Cette coquille est beaucoup trop trapue pour qu'on puisse la classer dans le sous-genre Xystrella dont la rapprochent un peu ses aspérités muriquées ; ma!:eureusement, l'ouverture est mutilée, de sorte qu’on ne peut vérilicr si elle est pourvue d’un bec antérieur comme les autres espèces du genre Rhynchocerithium; seule, la trace peu apparente d’un bourrelet basal permet de présumer que cette ouverture se terminait par un bec antérieur; la partie inférieure du péristome — en partie conservée sur notre spécimen — a aussi quelque analogie avec ce qu'on observe chez R. fusiforme. R. primordiale est, d'autre part, moins bucciniforme que À. fusiforme, ses tours sont moins étagés au-dessus des sutures, et le cordonnet inférieur a des aspérités moins saillantes que chez la coquille callovienne; enfin, les côtes axiales sont aussi saïllantes que les cordons, chez l'espèce toarcienne, tandis qu’elles sont plus épaisses et plus écartées chez À. fusiforme. Localité. — May, unique (pl. V, fig. 103-104), recueilli par Carabeuf, communiqué par M. Bigot. — Toarcien. RHYNCHOCERITHIUM (?) BEAUDOUINI [Cossman\|. Fig. 35. 1885. Cerithium Beaudouini Cossm. Contr. ét. Bath., p. 90, pl. xiv, fig. 13-14. « Petite coquille pupiforme, à spire courte, composée de sept ou huit tours étroits, séparés les uns des autres par une rampe canaliculée ; les premiers sont simplement ornés d’un treillis granuleux, formé par l'intersection de trois rubans spiraux et de nombreuses petites côtes me UE axiales; à partir du quatrième tour, cette ornementation se divise en Rhyncho- deux: la partie supérieure du tour est occupée par une dépression à peu Rr près égale à la moitié de la hauteur, au fond de laquelle se distinguent Cossmaxx. deux rubans inégaux et granuleux, cancellés par de nombreuses petites côtes; ce large sillon est accusé par la saillie de la bande qui forme la partie infé- rieure de chaque tour et qui est crénelée de côtes droites, assez larges, moitié É CERITHIACEA JURASSIQUES 197 moins nombreuses que celles du sillon; ces côtes sont traversées par deux stries onduleuses, fines et profondes, qui les divisent en trois rubans inégaux, celui du milieu étant le plus étroit. Le dernier tour est un peu plus petit que la moitié de la spire; sa base est convexe, arrondie à la périphérie, et l’on distingue, à partir de la bande inférieure, huit cordonnets granuleux, recoupés par de petites stries sinueuses et convergentes. Le canal, tordu sur lui-même et obliquement allongé, donne à l’ouver- ture la forme d’un parallélogramme. » Dimensions. — Longueur: 5,5 mm.; diamètre : 2,5 mm. Rapports et différences. — J'ai autrefois comparé cette espèce à Procerith. Nysti à cause de son ornementation qui rappelle, en effet, complètement celle de Cosmocerithium, divisée en deux régions inéquisculptées; mais, après un nouvel examen — non pas du spécimen type qui n’a pas été de nou- veau mis à ma disposition, mais, de la figure et de la diagnose originale — je suis disposé à rappro- cher cette coquille du genre Rhynchocerithium dont elle a le galbe et les proportions, ainsi que l’ou- verture avec un bec subcanaliculé. Elle s’écarte d’ailleurs du génotype par son ornementation moins régulièrement cancellée, maïs il ne faut pas attacher une importance générique à cette petite différence spécifique. Localité. — Villotte-sur-Ource (Côte-d'Or), reproduction de la figure originale, collection Beau- douin. — Bathonien. RHYNCHOCERITHIUM FUSIFORME |Héserr et DEscoxccnamps|. PI. V, fig. 105-109; et pl. X, fig. 12-13 1860. Cerithium fusiforme Hés. et Desr. Foss. Mont. Bell., p. #4, pl. vi, fig. 5 « b. 1906. Rhynchocerithium fusiforme Cossm. Essais Pal. comp., livr. VIT, p. 49, pl. vi, fig. 18-21. Taille au-dessous de la moyenne; forme buccinoïde, ventrue, ovoido-conique ; spire courte, subétagée, à galbe conoïdal quand la coquille est adulte, mais croissant sous un angle apical de 25 à 30° dans le jeune âge; huit tours convexes, dont la hauteur égale le tiers de la largeur, étagés et couronnés au-dessus des sutures linéaires, treillissés par trois cordonnets spiraux et par des côtes axiales plus écartées, plus épaisses et plus saillantes que les cordons, qui produisent à leur intersection de petites aspérités muriquées, plus proéminentes ou même subépineuses sur l'angle qui limite la rampe suprasuturale, mais se prolongeant sur cette rampe jusqu'à la suture inférieure. Dernier tour au moins égal à la moitié de la hauteur totale chez certains individus plus trapus que les autres, ovale à la base sur laquelle se prolonge en s'atténuant l’ornementation de la spire et qui n'est excavée que vers le cou épais et gonflé par un bourrelet peu saillant. Ouverture ovale, subrhomboïdale, à péristome subdétaché, avec une gouttière dans l'angle inférieur, terminée en avant par un bec bien formé, court, légèrement tronqué en biais à son extrémité où aboutit le bourrelet basal ; labre mince, légèrement sinueux; columelle lisse, excavée en arrière, tordue et infléchie en S$ vers le bec; bord columellaire peu calleux, séparé du bourrelet par une fente. Dimensions. — Longueur, 17 mm.; diamètre, 9 mm. Rapports et différences. — Cette espèce — que j'ai prise comme génotype de Rhynchocerithium — se distingue par son ornementation muriquée qui forme des mailles oblongues dans le sens spiral, et 158 Maurice COSSMANN par la rampe qui surmonte ses sutures. Comme c’est le premier représentant certain de ce genre dans nos terrains jurassiques, nous n'avons pas à la comparer à ses ancêlres, et c’est avec elle au contraire que nous comparerons ses descendants. Localité. — Montreuil-Bellay, plésiotypes (pl. V. fig. 105-109), collection de l'École des Mines, collec- tion Cossmann —' ouverture intacte (pl. V, fig. 12-13), collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. — Callovien. RHYNCHOCERITHIUM ARGOVICUM n. sp. PI. VI, fig. 21-27 Taille petite; forme buccinoïde, ventrue et pupoiïde; spire assez courte, à galbe conoïdal, dont l'angle apical — d’abord très ouvert (35°au moins) — décroît à mesure qu'on approche de l'ouverture; huit tours, les premiers formant une protoconque styliforme, les suivants convexes, leur hauteur ne dépassant guère la moitié de leur largeur, séparés par des sutures profondes, ornés de quatre ou cinq cordonnets spiraux et d’une douzaine de costules axiales à l'intersection desquelles les cordonnets forment les aspérités subnoduleuses, mais non muriquées. Dernier tour égal à la moitié environ de la hauteur totale, subglobuleux et variqueux, arrondi à la périphérie de la base convexe, sur laquelle se prolonge l’ornementation jusqu’au cou très court. Ouverture à péristome presque continu, quoique non détaché, terminée en avant par un bec assez large et échancré, mais non saillant ni canaliculé; labre peu incurvé, épaissi par la dernière côte; columelle calleuse, infléchie contre le bec antérieur ; bord columellaire caréné contre le cou. Dimensions. — Longueur, ; mm.; diamètre, 3 1/2 mm. Rapports et différences. — R. arg'ovicum se distingue, à première vue, du génotype À. fusiforme, par son ornementation plutôt fusacée que muriquée, sans aspérités granuleuses, par ses cordonnets plus nombreux, par ses costules plus variqueuses et moins serrées. La forme du bec est d’ailleurs semblable et il ne paraît pas douteux que c’est également un Rhynchocerithium, quoique le bourrelet basal ne soit pas très nettement marqué sur les spécimens assez déformés que j’ai examinés. Localité. — Moulins-s.-Noyers (Yonne), une quinzaine d'individus; cotypes (pl. VI, fig. 21-25), collection Dom Valette. — Oxfordien supérieur ou Argovien. RHYNCHOCERITHIUM (?) PYGMÆUM [Buvienier] Fig. 36. 1852. Cerithium pygmæum Buy. Stat. géol. Meuse, Atlas, p. 41, pl. xxvn, fig. 5-6. « Coquille turriculée, aiguë, ornée de côtes longitudinales, saillantes, aiguës, rugueuses, épineuses sur la carène, et recoupées par de petites côtes transverses; six tours de spire convexes, carénés; suture profonde et crénelée; ouverture arrondie. » He 6 Dimensions. — Longueur, 3 mm.; diamètre, 1.25 mm. Rhyncho- Rapports et différences. — Cette minuscule coquille a à peu près l’ornementation cerithium habituelle des Rhynchocerithium, et elle en aurait également le galbe trapu, si l'on ee "se rapporte aux dimensions indiquées par Buvignier; mais la figure représente une VVIGNIER: forme plus étroite qui ne correspond pas complètement aux mesures; d’ailleurs l'appréciation d’un quart de millimètre, sur des échantillons de cette taille, est des plus aléatoires. Localité. — Thierville, à la base des calcaires à Asfarte; reproduction de la figure originale. — Séquanien. CERITHIACEA JURASSIQUES 159 RHYNCHOCERITHIUM ROZETI [pe Lorror| Fig. 37. 4873. Cerithium Rozeti ne Lonior. Jur. sup. Boul., p. 65, pl. var, fig. 6-8. « Coquille turriculée, allongée, de très petite taille; spire aiguë au sommet, com- posée de six ou sept tours croissant régulièrement et assez rapidement, séparés par des sutures très distinctes, quelquefois même un peu disposés en gradins; ils sont ornés de quatre ou cinq petits filets longitudinaux, simples, coupés par des côtes transverses, nombreuses, peu élevées, à l'intersection desquelles ils forment des granules; quelquefois ces côtes transverses sont si rapprochées qu’on pourrait dire que les filets longi- tudinaux sont granuleux, et il arrive aussi qu'elles sont comme inter- rompues. Les premiers tours sont assez convexes, mais les trois derniers sont à peu près plans. La base du dernier tour porte quelques filets lon- Fig. 87. — gitudinaux, parfaitement lisses. Ouverture presque circulaire, terminée en reelo ; c : ë cerithium avant par un canal étroit, relativement assez long et un peu recourbé. » nat des Dimensions. — Longueur : 4 mm.; diamètre : 1,5 mm.; angle apical : 30c. Lorior, Rapports et différences. — De Loriol a comparé son espèce à Cer. insculptum Buv. et à C. trino- dule Buv., qui appartiennent à des groupes tout à fait distincts; je la rapprocherais plutôt, par sa taille, de À. pyrgmium Buv., et par son ornementation, de À. fusiforme H. et D., quoiqu'elle ait un galbe moins conoïdal et plus régulièrement conique ; mais cette petite différence est peut-être due à ce que le spécimen décrit n’a pas atteint la taille adulte. En tous cas, si — comme je le crois — l’at- tribution générique de ce fossile est exacte, il semblerait en résulter que le genre Rhynchocerithium n’est plus représenté — à la partie supérieure du Jurassique — que par des formes detrès petite taille. Localité. — Terlincthun, collection Pellat à l’Université libre de Louvain; reproduction de la figure originale. — Portlandien inférieur. PURPURINIDÆ ZLittel, 1895. L'ouverture des Gastropodes de cette famille a toujours les bords désunis en avant, ou présentant une gouttière versante qui prend quelquefois l’allure d’un véri- table bec; toutefois, elle n’est jamais aussi échancrée que celle de Brachytrema, et le péristome — quoique souvent dilaté — n’est jamais évasé en pavillon comme chez les Brachytremidæ. Dans le classement que j'ai proposé (Essais Pal. comp. livr. VII, p. 204) j'ai d’abord limité les genres qui composent cette famille aux quatre formes ci-après : Purpurina, Ochetochilus, Purpuroidea, du Jurassique, et Centrogonia, du Barrèmien ‘. Mais, dans un appendice ultérieur (/bid., livr. VIII, p. 1), j'ai ajouté à ces quatre genres, trois autres genres triasiques : Angularia (avec son sous-genre Mærkeia), Tretospira et Kiltlia. Deux de ces derniers ne paraissent pas avoir survécu dans la période jurassique. Nous n'avons donc à nous occuper ici que des trois premiers genres et de Tretospira 1. Dénomination préemployée, que j'ai remplacée, en 1908, par Cimoliocentrum. 160 Maurice COSSMANN qui semble représenté dans l'Hettangien : je n’ai mentionné ici les autres que pour insister sur l’origine des Purpurines jurassiques qui descendent — en ligne directe — de celles du Trias, avec cette seule transformation que la sinuosité des stries d’accrois- sement — qui se trouve chez les premières, sur la rampe au-dessus de la suture — paraît invariablement située plus haut, c'est-à-dire sur l'angle même qui surmonte habituellement la rampe, chez Angularia et Pseudoscalites par exemple. D'autre part, Tretospira, qui apparait déjà dans le Carboniférien et le Permien, a pour ancêtre évident Scalites, du Silurien, chez qui la sinuosité laisse une bande analogue à celle des Pleurotomariidæ dont il est probablement le cousin. D'ailleurs on retrouve le même indice chez Xïttlia (K. pleurotomoides Wissm.) qui possède un sinus court, dénué de bande spirale, mais rappelant encore celui des Murchisonia; ce sinus s'est ensuite beaucoup atténué et s’est réduit à une simple sinuosité, en descendant sur la rampe inférieure chez Purpurina. Nous avons donc là un phylum absolument distinct de celui qui a donné naissance aux Procerithidæ. Il n’est pas sans intérêt de le faire ressortir. Genre PURPURINA D'ORBIGNYx, 1850. La diagnose précise de ce genre (sensu stricto) a été complètement refaite à la page 206 de la VIT° livraison de mes «Essais de Paléontologie comparée »; j'ai fait notamment ressortir que le principal critérium distinctif consiste dans la forme de l'ouverture qui est versante en avant et à droite, où la columelle se termine par une sorte d’oreillette arrondie, reliée au contour supérieur par une sinuosité peu visible quand on regarde la coquille en plan. Le sous-genre Eucycloidea Huncesrow, se distingue de Purpurina s. str., non seu- lement par sa forme moins turbinée, plus eucycloïde, mais surtout par son bec anté- rieur plus rétréci que la large sinuosité versante du contour supérieur de Purpurina. Quant au sous-genre Pseudalaria Hupzesron, il se distingue d’Eucycloidea par son galbe plus élancé, presque turriculé, et aussi par son cou plus dégagé de la base, ce qui contribue à rendre le bec antérieur encore plus apparent. Tandis que Purpurina et Eucycloidea ne s'étendent que du Bajocien à l'Oxfordien, Pseudalaria débute déjà dans le Charmouthien et le Toarcien, où il paraît précisément descendre d’Angularia, du Trias; il aurait donné naissance, durant l’époque bajo- cienne, à Eucycloidea, et d'autre part, Purpurina se rattacherait plutôt à Pseudosca- lites par l'intermédiaire de Tretospira, suivant un phylum caractérisé par l’absence de bec, l’ornementation de la spire s’accentuant à partir du Bajocien. On compte, jusqu’à présent, en France : 10 Furpurina, 3 Eucycloidea seulement, et 5 Pseudalaria; les deux premiers groupes sont surtout abondants dans le Bajocien, le Bathonien, et le Callovien, tandis que le troisième n’est pas connu, du moins en France, dans le Bajocien ; mais il en existe en Angleterre et en Allemagne à ce niveau (voir Essais de Pal. comp., livr. VII, p. 210). CERITHIACEA JURASSIQUES 161 PURPURINA BELLONA [n'OrBreny] PI. VIII, fig. 31-32. 1852. P. Bellona D Ors. Pal. fr., t. j., t. Il, pl. 331, fig. 1-3. 1887. — Hupzeston. Gastr. infer. Ool., p. 88, pl. 1, fig. 5-7. 1892. — Hupz. et Wizs. Brit. jur. Gastr., p. 114. Taille moyenne ; forme turriculée, ovoide, conique; spire assez longue et élancée, très étagée, croissant assez rapidement sous un angle apical de 50 à 55°; sept tours cylindriques sur la région antérieure, anguleux vers le tiers inférieur de leur hauteur qui égale à peu près la moitié de leur largeur, avec une rampe déclive ou léswèrement excavée entre l’angle et la suture ondulée ; dix-huit à vingt-deux côtes axiales, presque droites, assez minces, séparées par de larges intervalles, s'étendent d’une suture à l’autre, formant sur l’angle inférieur des saillies épineuses, et se prolongeant avec une légère inflexion antécurrente sur la rampe postérieure; elles sont croisées sur la région cylindrique par quatre filets spiraux, très obsolètes, qui n’y produisent pas de crénelures. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur, arrondi à la base qui est déclive en avant et peu convexe : les côtes axiales s'arrêtent subitement à la péri- phérie, tandis que les filets, d’abord bien visibles dans les intervalles des côtes, se prolongent en s’épaississant vers la région ombilicale et imperforée. Ouverture ovale, relativement petite ; columelle courte et infléchie vers le bec antérieur; labre mince, un peu oblique. Dimensions. — Longueur : 21 mm.; diamètre basal : 14 mm. Rapports et différences. — Le génotype de Purpurina a été désigné par Deslongchamps, dans son mémoire sur les fossiles calloviens de Montreuil-Bellay, et accepté par Fischer dans son Manuel de Conchyliologie (p. 711, 1885). Toutefois la figure 480, que cet auteur a publiée ne représente pas du tout le génotype, tel que l’a interprété M. Hudleston, d'après la figure de la Paléontologie française et la très courte diagnose du Prodrome de d'Orbigny; il est probable que l'individu figuré dans le Manuel de Fischer appartient à l’espèce suivante (P. cancellata) qui est beaucoup moins étagée, beaucoup plus grossièrement ornée, P. Bellona se distingue de P. elaborata More. et Lyc. par sa spire plus élevée, par son dernier tour moins gonflé, par son ouverture plus restreinte, par ses tours plus étroits. Localités. — Sully, plésiotype (pl. VIT, fig. 31-32), collection Cossmann. — Bajocien. En Angleterre, Burton Bradstock, Oborne, fide Hudleston. PURPURINA CANCELLATA |[Hunresron] PI. VIN, fig. 19-21. 1887. P. cancellata Huor. Gastr. infer. Ool., p. 87, pl. 1, fig. 3. 1892. — Hupz. et Wirs. Brit. jur. Gastr., p. 114. Taille assez grande ; forme ovoido-conique, un peu trapue; spire médiocrement allongée, subétagée près des sutures, croissant régulièrement sous un angle apical de 63°; 4 tours convexes, subanguleux en arrière, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et crénelées; ils sont ornés de seize côtes axiales, droites, plus épaisses que les intervalles qui les séparent, croisées par six cordonnets spiraux (y compris celui de l'angle suprasutural) qui y forment des SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XX. — 91. Mémoire N° 46. — 21 162 Maurice COSSMANN crénelures saillantes et transverses; ces côtes se prolongent en ligne droite sur la rampe jusqu’à la suture, mais elles n’y sont croisées par aucun cordon spiral. Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, arrondi jusque sur la base, portant, ainsi que celle-ci, une douzaine de cordons spiraux, plus serrés vers le centre quin'est pas ombiliqué; les côtes deviennent un peu obliques et s’effacent un peu en avant de la périphérie. Ouverture arrondie, versante en avant, subanguleuse en arrière ; labre incliné; columelle lisse, très excavée. Dimensions. — Longueur : 26 mm.; diamètre basal : 19 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est plus globuleuse et moins élancée que P. Bellona du même gisement : ses côtes épaisses, sa rampe étroite et peu excavée, son ouverture arrondie lui donnent un aspect bien distinct, avec une ornementation plus grossière que chez le génotype de Purpurina. La figure publiée par M. Hudleston, d’après un bon échantillon du Bajocien d'Angleterre, ressemble beaucoup à nos échantillons du Calvados; peut-être le dessinateur a-t-il représenté les côtes comme plus minces, mais tous les autres caractères et les proportions sont identiques. Aussi je ne crois pas me tromper en assimilant ces derniers avec P. cancellata. Il est probable que c'est à cette espèce ou à la précédente qu'il y a lieu de rapporter les spécimens de la Haute-Saône que M. Petitclerc a cités sous le nom ?. elaborata BEAN (1900, Contr. Baj., p. 68). Localité. — Sully, plésiotypes (pl. VILL, fig. 19-21), collection Cossmann. Comberjon (Haute-Saône). — Bajocien. En Angleterre, Stoford ( fide Hudleston). PURPURINA INFLATA [Tawxex] PI. VII, fig. 13-14. 1873. Purpurina inflata Tawwey. Dundry Gast., p. 4, pl. ur, fig. 9. 1887. — Hupz. Gastr. infer. Ool., p. 92, pl. ar, fig. 2 a-f. 1892. — Hupz. et Wis. Brit. jur. Gastr., p. 115. 1900. — Perrrecerc. Contr. Bajoc., p. 69, n° 37. 1906. — Cossm. Essais Pal. comp., livr. VII, p. 206, pl. var, fig. 10. Taille moyenne ; forme globuleuse, subsphérique; spire très courte, un peuétagée, croissant lentement sous un angle apical de 93°; cinq ou six tours très étroits, faible- ment convexes en avant, anguleux en arrière avec une étroite rampe canaliculée, com- prise entre la couronne inférieure de crénelures et la suture ondulée; nombreuses côtes axiales, épaisses, un peu obliques, formant des crénelures tuberculeuses sur l'angle postérieur, et se prolongeant sur la rampe canaliculée où elles sont proémi- nentes, elles sont croisées, sur la région antérieure de chaque tour, par six ou sept cordons spiraux, séparés par de simples sillons. Dernier tour formant à lui seul presque toute la coquille, arrondi et presque sphérique jusqu'à la base qui est per- forée au centre par une étroite fente ombilicale; les côtes cessent graduellement sans dépasser beaucoup la périphérie du dernier tour, mais les cordons se prolongent en s'élargissant sur la base, à mesure qu'ils se rapprochent de l’ombilic; l'ensemble est finement crépé par de petites lignes d’accroissement, visibles surtout dans les sillons intercalaires. Ouverture semilunaire, rétrécie et un peu versante à son extrémité antérieure, munie d’une étroite gouttière dans l’angle inférieur; labre presque vertical; columelle courte, excavée, calleuse. Dimensions. — Longueur : 15 mm.; diamètre basal : 12 mm. D'après M. Hudleston, la taille atteint 2/4-mm. Sur 19,5. CERITHIACEA JURASSIQUES 163 Rapports et différences. — Cette espèce représente le groupe globuleux de Purpurina, pour lequel il n’y a réellement pas lieu de séparer une section, attendu que tous les caractères de l'ouverture sont identiques à ceux de Purpurina s. str.; seules les proportions sont très différentes, avec une rampe beaucoup plus étroite au-dessus de la suture; l’ornementation diffère aussi dans de certaines limites; mais on trouve les espèces qui forment la transition graduelle de P. Bellona, élancé et étagé, à P. inflata, sphérique et brévispiré. Localité. — Sully, plésiotype (pl. VIL fig. 13-14), collection Cossmann. — Bajocien. En Angleterre, Burton Bradstock, Oborne, Dundry (fide Hudleston). PURPURINA CLAPENSIS TerquEM et Jourpy PI. VIII, fig. 1-3. 1871. P. clapensis Tero. et J. Bath. Mos., p. 59, pl. u, fig. 29-32, 1885. P. coronata Cossx. Contr. ét, Bath., p. 126, pl, v, fig. 58. Taille assez grande ; forme subglobuleuse, conique; spire élevée et étagée, crois- sant assez rapidement sous un angle apical de 50°; cinq ou six tours anguleux en arrière, peu convexes en avant, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, excavés sur la rampe comprise entre l’angle crénclé et la suture ondulée; seize à dix-huit côtes axiales, épaisses, séparées par des intervalles un peu plus larges qu'elles sur la région antérieure, aboutissant sur la carène postérieure à des tuber- cules crénelés, et se prolongeant sous la forme de costules droites et pincées sur la rampe inférieure, jusqu’à la suture; elles sont croisées par cinq cordons spiraux (y compris celui qui forme la carène), égaux et équidistants, découpant des crénelures très proéminentes sur les côtes; la rampe postérieure ne parait pas munie de cordonnet spiral. Dernier tour très renflé, comme à la base, portant — ainsi que cette dernière — une douzaine de cordonnets concentriques qui s’épaississent à mesure qu’ils se rapprochent dela région ombilicale et complètement close; les côtes axiales cessent à la périphérie de la base, et elles n’y sont remplacées par aucune ornementation rayon- nante. Ouverture ovale-oblongue, peu rétrécie en avant où elle est simplement versante, subanguleuse en arrière vis-à-vis de la rampe; labre presque vertical; leur columellaire excavé, calleux, hermétiquement appliqué sur la base. Dimensions. — Longueur : 28 mm.; diamètre basal : 20 mm. Var. ABBREVIATA TeroQ. et Jourpy ({. c., p. 59. pl. 11, fig. 29 et 33). PI. VIIL fig. 4. Mêmes ornements spiraux que la forme typique; mais sa spire est beaucoup plus courte, et les côtes axiales sont plus obtuses, plus serrées, se rapprochant davantage de celles de P. coronata, s’effaçant plus tôt sur le dernier tour, avant la périphérie de la base. C’est probablement à celte variété que l’on doit rapporter P. coronata du Jura brun de Balin (1867. — Laube, p. 15, pl. 11, fig. 6). Var. ECOSTATA nobis, (PI. VIIL, fig. 5-6). PI. VII, fig. 5-6. Spire encore plus élevée que la forme typique: disparition presque complète des côtes axiales, principalement sur le dernier tour qui porte, avec la base, quinze ou seize cordons spiraux, très serrés, presque égaux. 164 Maurice COSSMANN Dimensions. — Longueur : 30 mm.; diamètre basal : 20 mm. Rapports et différences. — J'ai autrefois confondu cette espèce avec P. coronata, du Callovien de Montreuil-Bellay; mais je constate maintenant de telles différences qu'il me paraît indispensable de rétablir le nom clapensis, proposé avec juste raison, par Terquem et Jourdy, pour la forme batho- nienne. Seulement j'y distingue deux variétés, dont l’une était déjà signalée par ces deux auteurs. En tous cas, la forme typique et même la variété abbreviata se distinguent de P. coronata: par leur spire toujours plus élevée, avec une rampe excavée près de la suture, au lieu d’un méplat; par le moindre nombre des costules axiales, ou par leur disparition presque complète chez la variété ecostata; par l'absence de cordonnet spiral sur la rampe inférieure qui paraît lisse entre les costules qui y sont moins obliquement antécurrentes, plus pincées. D'autre part, si on compare P. clapensis à P. cancellata Hup., du Bajocien, on remarque immédia- tement qu’elle s’en écarte par sa rampe excavée contre la suture, par ses côtes moins épaisses et plus écartées, par son ouverture moins arrondie. Localités. — Hidrequent, plésiotypes (pl. VIIL, fig. 1-3), collection Legay. Les Clapes, cotypes; col- lection Terquem. Var. abbreviata : Le Wast, plésiotype, collection Legay. Les Clapes, type (fig. 4). Var. ecostata : Les Calhaudes (Pas-de-Calais), type (fig. 5-6), coll. Legay. Hidrequent, même collec- tion. — Bathonien. PURPURINA CRISPATA |[CossmMaAnN] PI. VIII, fig. 7-9. 1885. P. crispata Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 127, pl. v, fig. 57; et pl. xv, fig. 21 (non fig. 37). Taille moyenne; forme turbinée, globuleuse; spire courte, très étagée, à angle apical de 75°; six tours en gradins très étroits, profondément excavés contre les sutures par un canal spiral qui est aussi large que les tours sont hauts; ce canal est extérieurement bordé par une carène extrêmement aiguë et saillante, crénelée par les 15 ou 16 côtes axiales qui composent l’ornementation de la partie supérieure et cylin- drique de chaque tour, elles se prolongent obtusément jusqu’à la suture au fond du canal; 4 cordons spiraux, étroits, saillants et onduleux, traversent les côtes et y forment de petites crénelures transverses. Dernier tour presque égal aux trois quarts de la hauteur totale, portant 9 cordons qui continuent jusque sur la base et auxquels les côtes donnent un aspect crépu et tout à fait caractéristique; les intervalles des cordons sont larges et décussés; aucune trace de fente ombilicale. Ouverture. Dimensions. — Longueur probable : 17 mm. ; diamètre : 13 mm. au moins. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue à première vue, de P. clapensis et mieux de la var. abbreviata, non seulement par son profond canal sutural, mais aussi par ses cordonnets spiraux moins nombreux, plus saillants et plus étroits. Parmi les espèces du Bajocien qu'a figurées M. Hudleston, il n'y a que P. inflata qu'on puisse compa- rer à P. crispata; mais, outre que l'espèce bajocienne a la spire plus courte et le dernier tour plus arrondi, sa rampe suturale est beaucoup moins excavée que celle de notre espèce. P. condensata I. et D. s'éloigne aussi de P. crispata par des caractères analogues ainsi que par son ornementation non crépue. Localité. — Hidrequent, type (pl. VITE, fig. 7-8), collection Legay; Leulinghen, plésiotype (fig. 9). même collection !, — Bathonien. 1. L’individu d'Izenay, Nièvre (fig. 37), n'appartient pas à cette espèce. CERITHIACEA JURASSIQUES 16 PURPURINA ORBIGNYANA [HéBerr et DESLONGCHAMPS| PI. VIIT, fig. 22-24. 1860. P. Orbignyana Hés. et Desi.Foss. Mont. Bell., p. 24, pl. 1, fig. 6. Taille au-dessous de la moyenne; forme buccinoïde, turriculée, trapue ; spire peu allongée, étagée, à galbe conique, croissant régulièrement sous un angle apical de 50° environ; tours en gradins assez élevés, cylindriques sur la région antérieure, angu- leux à leur partie inférieure qui forme une rampe aplatie et presque octogonale; sutures enfoncées, non canaliculées; nombreuses côtes axiales, minces et droites, séparées par des intervalles deux fois plus larges, crénelant fortement la carène infé- rieure, se prolongeant jusqu’à la suture sur la rampe où elles sont un peu incurvées et rétrocurrentes; ornementation spirale composée de cinq cordons spiraux (y compris celui de la carène), égaux et régulièrement espacés, formant des crénelures minces sur les côtes, celles de la carène un peu plus saillantes; la rampe est dépourvue de cordons spiraux et ne porte que de fins plis d’accroissement entre les côtes. Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, arrondi à la base qui porte des cordons faisant suite à ceux de la spire, tandis que les côtes s’atténuent graduellement à la périphérie; aucune fente ombilicale. Ouverture ovale, oblongue, rétrécie en avant où elle forme un bec très court, non échancré sur le cou, mais entaillé dans l’épais- seur du péristome; labre mince, peu incliné; columelle courte, excavée, lisse. Dimensions. — Longueur : 14 mm.; diamètre basal : 9,5 mm. Rapports et différences. — Ainsi que l’ont fait remarquer les auteurs de cette espèce, elle est très voisine de P. Bellona et elle appartient, par conséquent, au groupe typique; toutefois, on peut la distinguer sans difficulté de l'espèce bajocienne, non seulement par tous les détails de son ornementation plus grossière, par sa carène plus aiguë et par sa rampe plus aplatie, mais encore par sa spire moins élancée, par son dernier tour plus élevé, même chez la variété figurée dans le mémoire dont il s’agit. Deslongchamps ajoute encore « que la gouttière respiratoire est moins prononcée » chez P. Bellona qui a, en effet, une ouverture plus largement versante à la base. _ Si on la compare à P. clapensis T. et J., de l'étage Bathonien, on trouve que sa rampe est aplatie au lieu d’être excavée, que ses côtes axiales sont beaucoup plus minces, plus incurvées sur la rampe. Localité. — Montreuil-Bellay, plésiotypes (pl. VIIL, fig. 22-24), collection Cossmarn. — Callovien. PURPURINA CORONATA |[Hegerr et DEsLoNGcHAMPs] PI. VIIL, fig. 14-16. 1860. P. coronata Hés. et Des. Foss. Mont.-Bell., p. 25, pl. 1, fig. 7. Taille assez petite; forme globuleuse, naticoïde; spire courte, étagée, à galbe conique sous un angle apical de 100° environ; protoconque lisse et obtuse ; cinq tours très étroits, un peu convexes en avant, anguleux en arrière et aplatis sur la rampe qui borde à 90° la suture linéaire et ondulée ; nombreuses côtes axiales, épaisses et arron- dies, séparant des intervalles de même largeur sur toute la région antérieure de chaque tour, et formant sur la carène inférieure des crénelures confluentes, puis repliées sur la rampe où elles sont antécurrentes vers la suture, ; ornementation spirale composée 166 Maurice COSSMANN de quatre cordonnets qui traversent les côtes en y formant des crénelures moins épaisses que celles de la carène postérieure; sur la rampe, iln’y a qu'un seul cordon spiral, en général peu visible. Dernier tour très renflé, formant à lui seul presque toute la coquille, arrondi jusque sur la base, et portant avec elle 12 à 14 cordons spiraux, parfaitement égaux et équidistants, tandis que les côtes axiales s’effacent un peu en avant où elles sont remplacées par des plis plus fins, plus serrés et peu sinueux. Ouverture ovale-oblongue, bianguleuse à son extrémité inférieure, rétrécie à son extrémité antérieure où elle forme une courte gouttière d'autant plus prononcée que la coquille est plus jeune; ombilic peu marqué; labre peu incurvé, presque vertical ; columelle légèrement excavée, calleuse, lisse. Dimensions. — Longueur : 10 mm.; diamètre à la base : 9 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est caractérisée par sa forme courte et massive, par sa rampe carénée et fortement costulée, bien distincte de l’étroite rampe canaliculée que porte P. inflata TAWNEY, du Bajocien, coquille d’ailleurs plus sphérique encore que celle-ci. L'espèce bathonienne — que j'avais autrefois confondue avec P. coronata — en est bien différente, comme on l’a vu déjà ci-dessus, à cause de sa spire plus longue, de son dernier tour bien court, et de son ornementation différente. Localités, — Montreuil-Bellay, plésiotypes (pl. VUL, fig. 14-16), collection Cossmann. — Callovien. PURPURINA CONDENSATA [Hégerr et DEscoxGcHAMPs] PI. VIII, fig. 10-13. 1860. P. condensata Euc. Drsc. B. S. L. Norm., t. V, pl. x1, fig. 5. 1860. — Hés. et Desc. Foss. Mont. Bell., p. 26, pl. 1, fig. 8. Taille assez petite; forme globuleuse, presque sphérique; spire très courte, faible- ment étagée, croissant rapidement sous un angle apical de 80° environ; nucléus embryonnaire lisse et obtus; cinq ou six tours convexes, faiblement anguleux à leur partie inférieure, avec une étroite rampe aplatie au-dessus de la suture qui est très profonde et ondulée par une douzaine de grosses côtes axiales et arrondies, se pro- longeant sur la rampe jusqu’à la suture; elles sont croisées par 4 ou 5 cordonnets spiraux, assez serrés, y compris celui de l’angle qui limite la rampe; à l'intersection s'élèvent des crénelures peu proéminentes, sauf celles qui couronnent la rampe pos- térieure. Dernier tour formant presque toute la coquille, très arrondi, peu élevé, parce que sa base est médiocrement convexe et perforée au centre par un assez large ombilic, jusqu’au pourtour duquel se prolonge l’ornementation de la spire, quoique les côtes s’y eflacent un peu, tandis que les cordons s’épaississent et s’espacent davan- tage; le dernier sort en spirale de l’ombilic et aboutit au bec — à peine fermé — qui termine l'ouverture elliptique et large ; labre épaissi et proéminent; columelle courte, lisse, calleuse, à bord non renversé sur l’ombilic. Dimensions. — Longueur : 12 mm. ; diamètre basal: 10 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est du groupe de P. inflata, mais elle est encore plus sphérique et sa spire est moins étagée parce que la rampe inférieure est moins canaliculée; en outre, elle est munie, au centre de la base, d’un ombilic beaucoup plus largement ouvert que celui de l’es- pèce bajocienne ; ses côtes sont plus écartées et treillissées par un moindre rombre de cordonnets spiraux. Dans ses observations relatives à P. condensata, Deslongchamps exprime l'opinion que ce n’est CERITHIACEA JURASSIQUES 107 peut-être qu'une variété de P. coronata, du même gisement; je ne pense pas qu'il en soit ainsi, atten- du que, non seulement par sa forme ramassée et par son ornementation à côtes plus écartées et à cor- dons plus nombreux, mais encore par son ombilic et son bec antérieur à peine formé, celle-ci s’écarte complètement de l’autre, sans qu’on ait jamais trouvé d'individus intermédiaires. Peut-être est-ce à elle qu'il y a lieu de rapporter P. coronata, du Jura brun de Balin, figuré par Laube, Localité. — Montreuil-Bellay, plésiotypes (pl. VIIL, fig. 10-13), collection Cossmann. — Callovien. PURPURINA CAILLETI 7. sp. PI. VIIL, fig. 17-18. Taille au-dessous de la moyenne; forme buccinoïde, un peu ventrue; spire un peu allongée, étagée, croissant régulièrement sous un angle apical de 45° ; cinq ou six tours cylindriques sur la région antérieure, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la lar- geur, munis d’une rampe légèrement excavée au-dessus de la couronne de grosses crénelures qui la sépare de la région antérieure; environ dix-huit côtes axiales, droites, un peu épaisses, s'étendant sur presque toute la hauteur de chaque tour, noduleuses et aiguës sur l’angle inférieur, pincées sur la rampe et jusque vers la suture; orne- mentation spirale probablement effacée par l’usure. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale, déclive vers la base peu convexe sur laquelle cessent subitement les côtes. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 14 mm.; diamètre basal : 8 mm. Rapports et différences. — Il n’est pas probable que cette coquille soit totalement dépourvue de cordonnets spiraux, Car ce serait un faciès tout à fait anormal chez une Purpurine; mais il est plus présumable que cette ornementation a disparu sous l'effet de l'usure du test, tandis que les côtes axiales ont résisté à cause de leur épaisseur et de leur saillie. En tous cas, même en l'absence de ce critérium, on distingue P. Cailleti de P. Orbignyana par sa forme moins trapue, par sa rampe moins aplatie, par ses côtes plus épaisses et moins nombreuses. P. Bellona a les tours plus élevés, des côtes beaucoup plus minces et plus nombreuses que P. Cailleti qui, d'autre part, est beaucoup moins étroit que P. hypermeces, avec des tours bien moins élevés et un dernier tour sensiblement plus haut. Localité. — Bavilliers (terr. de Belfort), unique (pl. VIL, fig. 17-18), collection Caïllet. — Oxfordien. PURPURINA HYPERMECES 7. sp. PI. VIII, fig. 25-26. Taille au-dessus de la moyenne; forme étroite, turriculée, conique; spire très élancée, fortement étagée, à angle apical de 45° au plus; tours en gradins, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, anguleux à leur partie inférieure, cylindriques au-dessus de l'angle, munis d'une rampe déclive et aplatie entre cet angle crénelé et la suture ondulée ; ornementation composée de vingt côtes axiales, droites et épaisses, qui produisent de fortes crénelures sur la carène inférieure et qui se prolongent obtu- sément sur la rampe; elles sont croisées par huit cordonnets spiraux, serrés et peu proéminents, et la rampe en porte également trois près de la carène, tandis que l’ornementation spirale cesse totalement dans le voisinage de la suture. Dernier tour peu supérieur à la moitié de la hauteur totale, orné comme la spire au-dessus de 108 Maurice COSSMANN l'angle, peu convexe à la base qui est déclive et atténuée vers le cou très élevé, avec de nombreux cordons spiraux, tandis que les côtes cessent à la périphérie; aucune trace de fente ombilicale. Ouverture... Dimensions. — Longueur probable : 16 mm. ; diamètre basal : 8,5 mm. Rapports et différences. — Bien que le spécimen unique, ci-dessus décrit, soit dans un médiocre état de conservation, je n’ai pas hésité à le signaler et à lui attribuer un nom spécifique, parce qu'il prolonge la longévité de Purpurinas. str. à un niveau où on n’en avait pas encore trouvé, à ma connais- sance du moins. Cette espèce est d’ailleurs caractérisée par sa forme extrêmement étroite pour le genre en question, ce qui la distingue essentiellement de ?. clapensis dont elle a quelque peu l’ornementa- tion, quoique ses costules se prolongent davantage et que ses cordonnets spiraux soient plus serrés. Localité. — Houllefort, unique (pl. VIIL, fig. 25-26), collection Legay. — Argovien. PURPURINA (Eucycloidea) BIANOR |[D'OrBIGNY] PI. VIII, fig. 35-37. 1850. Turbo Bianor »'Ors. Prod., t. 1, p. 266, 10€ ét., no 102%. 1852. Purpurina Bianor D Ors. Pal. fr., t. j., t. I, pl. 331, fig. 14-15. 1887. P. (Eucycloidea) Bianor Hupr. Gastr. inf. ool,, p. 95. pl. nn, fig. 5 a-h 1892. Æucycloidea Bianor Hupr. et Wirs. Brit. jur. Gastr., p. 70. 1906. P. (Eucycloidea Bianor Cossm. Essais Pal. comp. livr. VIT, p. 208, pl. vur, fig. 14. Taille assez petite; forme conique, buccinoïde; spire assez élancée, étagée, crois- sant régulièrement sous un angle apical de 55°; septtours anguleux etcarénés au milieu de leur hauteur qui n’atteint que le tiers de leur largeur, mesurée sur la carène fine- ment dentelée qui limite la rampe déclive existant à la partie inférieure de chaque tour, tandis que la région antérieure est à peu près cylindrique; sutures linéaires: ornementation composée de un — puis deux — cordons spiraux sur la région anté- rieure et de quatre filets spiraux sur la rampe; ces derniers sont finement granuleux à l'intersection de stries d’accroissement très incurvées, antécurrentes vers la suture. Dernier tour presque égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, peu convexe sur les flancs, arqué à la périphérie de la base déclive, orné — ainsi que celle-ci au-dessus de la carène — de huit cordons spiraux, saillants, régulièrement espacés, lisses, jus- qu'au bourrelet qui circonscrit la fente ombilicale. Ouverture subrhomboïdale, à angles arrondis, terminée en avant par un bec très court auquel aboutit le bourrelet circa- ombilical ; labre proéminent et convexe en avant, excavé au-dessus de la carène, anté- current vers la suture; columelle très arquée, lisse, un peu calleuse. Dimensions. — Longueur : 12 mm.; diamètre : 7,5 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est le génotype d'Eucycloidea Hu». et elle en est — jus- qu’à présent — le premier représentant; malgré les variations du galbe des vraies Purpurines, on l’en distingue, non seulement par son ornementation, mais encore par son labre excavé sur la rampe postérieure, par la forme subrhomboïdale de son ouverture, enfin par l’excavation de son bord colu- mellaire qui aboutit au bec par une courbe spirale et tout à fait caractéristique. Localités. — Sully, plésiotype (pl. VIIL. fig. 35-36), collection Cossmann. Port-en-Bessin, (ide d'Or- bigny.) — Bajocien. Izenay (Nièvre), spécimen plus trapu (fig. 35), collection Cossmann. En Angleterre, Burton Bradstock, Bradford Abbas, Vitney Cross (Jfide Hudleston). CERITHIACEA JURASSIQUES 169 PURPURINA (Æucycloidea) PULCHELLA [D ORBIGNY] PI. VII, fig. 12. 1850. P. pulchella »'Ors., Prod., t. I, p. 279, 11 ét., n° 170*. 1885. — Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 129, pl. x, fig. 13-15. Taille moyenne; forme conique, un peu trapue; spire médiocrement élancée, étagée comme une vis, croissant régulièrement sous un angle apical de 60° ou à peu près; sept ou huit tours étroits, très anguleux, disposés en gradins saillants; leur hauteur n’atteint pas les deux cinquièmes de leur largeur, mesurée sur la couronne crénelée qui les divise en deux régions inégales: la région antérieure, égale aux deux tiers environ de la hauteur, est cylindrique, un peu en retrait sur la saillie de la couronne, et elle est ornée de deux cordonnets spiraux et granuleux; les crénelures — beaucoup plus épaisses — de la couronne sont elles-mêmes subdivisées par quelques stries spirales; sur la rampe, les crénelures bifurquent presque immédiate- ment en donnant naissance à des plis d’accroissement incurvés, d’abord fasciculés, que croisent une dizaine de fins filets spiraux. Dernier tour renflé, égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, à base convexe, orné — ainsi que celle-ci — de huit funicules muriqués, un peu plus étroits que leurs interstices qui sont finement décussés par de petites lamelles d’accroissement. Ouverture subquadrangulaire, légèrement versante en avant où elle se termine par une petite gouttière bien visible sur les échantillons adultes et intacts; le bourrelet circa-ombilical aboutit à cette gouttière, mais le bord columellaire un peu encroûté recouvre presque complètement la fente ombilicale ; labre excavé et antécurrent sur la rampe postérieure. Dimensions. — Longueur : 15 mm.; diamètre basal : ro mm. Rapports et différences. — Cette coquille se distingue de P. Bianor par ses crénelures beaucoup plus épaisses et plus hautes, par ses tours plus étagés, la couronne étant située sensiblement plus bas, par son ornementation plus marquée qui rappelle un peu celle des ÆEucyclus; toutefois l'ouverture est bien celle d’Zucycloidea, avec un bec bien nettement formé qui n'existe jamais chez Eucyclus. Localités. — Conlie, plésiotype (pl. VIT, fig. r2), collection Cossmann ; Domfront (Sarthe), type figuré en 188», collection Guillier, au Mans. La Jonnelière (fide Héb. et Desl.). — Bathonien. PURPURINA (Zucycloidea) GRANULATA [Hégerr et DEscox@cHamrs| PI. VIII, fig. 47-49. 1860. P. granulata Hs. et Drsc. Foss. Mont.-Bell., p. 28, pl. vir, fig. 9. 1906. P.(Eucycloida) granulata Cossm. Essais Pal. comp. livr. VII, p- 208, pl. vu, fig. 15-16. Taille moyenne ; forme conique, eucycloïde; spire assez élancée, étagée, croissant régulièrement sous un angle apical de 55° environ; protoconque lisse, très obtuse, composée de deux tours convexes, à nucléus déprimé; sept tours anguleux et carénés vers le tiers inférieur de la hauteur qui égale à peu près le tiers de la largeur mesurée sur la carène crénelée; la région antérieure au-dessus de la carène est légèrement excavée et ornée de deux gros cordonnets spiraux, entremélés de fines stries spirales qui se prolongent sur les crénelures assez hautes de la carène; la rampe située SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. -— T, XX. — 22, Mémoire N°0 46. — 22. 170 Maurice COSSMANN J au-dessous des crénelures est excavée, élégamment treillissée par de nombreuses lignes spirales et par des plis d’accroissement incurvés, antécurrents vers la suture linéaire; ces plis se prolongent sur la région antérieure, mais ils y sont presque rectilignes. Dernier tour peu renflé, égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, convexe à la base qui est perforée au centre par un étroit entonnoir ombilical, et qui porte — à partir de la couronne de crénelures — 8 à 10 cordons concentriques, plus épais, plus écartés, plus grossièrement granuleux à mesure qu'ils se rapprochent de l’ombilie: le dernier est un gros bourrelet spiral et crénelé qui aboutit au bec basal. Ouverture relativement courte, subquadrangulaire, étroitement terminée en avant par une gouttière obtuse; labre mince, convexe en avant, subéchancré sur la rampe postérieure, columelle lisse, arquée au milieu, infléchie vers le bec, à bord mince, non réfléchi sur l’ombilic dont il se détache nettement. Dimensions. — Longueur : 15 mm.; diamètre basal : 9 mm. Rapports et différences. — P. granulata est certainement plus élancée que P. pulchella qui l’a pré- cédée dans l’ordre stratigraphique; son ornementation — plus fine sur la rampe — est au contraire plus grossière vers le centre de la base où le bourrelet circa-ombilical est beaucoup plus fortement crénelé et plus saillant. Si on la compare à P. Bianor qui a presque le même galbe, on remarque qu'elle est plus fortement ornée et que sa carène a des crénelures bien plus hautes, subdivisées par des stries spirales. Localité. — Montreuil-Bellay, plésiotypes (pl. VIT, fig. 45-49), collection Cossmann. — Callovien. PURPURINA (Pseudalaria) PHILIASUS [D OrB1G\Y] PI. VIL fig. 15-16. 4856. P. Philiasus D Ors. Paléont. fr. terr. jur., t. Il, pl. 320, fig. 12-14. 1906. Pseudalaria Philiasus Cossm, Essais Pal. comp., livr. VII, p. 209, pl. vu, fig. 14. Taille petite. Forme turbinée ou eucycloïde; spire un peu élancée, à galbe conique; tours imbriqués, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par des sutures superficielles en bas d’une rampe déclive; ornementation composée de deux carènes spirales et presque égales, avec des nodosités épineuses, et d’un cordon perlé en dessous de la suture; en outre, des costules axiales et obliques, relient entre eux les tubercules des carènes, et de fines lamelles d’accroissement également obliques, ornent les intervalles et la surface de ces costules. Dernier tour presque égal à la moitié de la hauteur totale, portant sur la base sept cordons perlés dans les intervalles desquels persistent les lamelles d’accroissement; ouverture en segment de cercle, terminée en avant par un bec évasé; labre oblique en arrière, un peu proéminent en avant, se raccordant au bec avec une faible sinuosité; columelle presque droite, légèrement infléchie contre le bec; bord columellaire calleux, bien appliqué sur la région ombilicale. Dimensions. — Longueur probable : 12 mm.; diamètre : 6 mm. 1/2. Rapports et différences. — Simplement figurée dans le volume de planches des Gastropodes de la Paléontologie française, cette espèce n'avait pas encore élé décrite ; la figure elle-mème laisse beaucoup à désirer et elle n'indique pas suffisamment la saillie de la seconde carène crénelée qui distingue sur- tout P. Philiasus de P. Patroclus. L'une et l'autre appartiennent au sous-genre Pseudalaria Hupz. CERITHIACEA., JURASSIQUES 151 (Nortonia WizsoN) qui a été subdivisé dans le genre Purpurina, non seulement à cause de son galbe eucycloïde, mais surtout à cause du bec mieux formé que présente la partie antérieure de l'ouverture : c’est même l'existence de ce bec qui, seule, permet de distinguer P. Philiasus des ÆEucyclus qui ont la même ornementation, mais dont l’ouverture est arrondie sans sinuosité à la base. Localité. — May (Calvados), rare; (pl. VIL, fig. 15-16), collection de la Faculté des Sciences de Caen. — Charmouthien. PURPURINA (Pseudalaria) PATROCLUS [D'ORrBIGNY PI. VIII, fig. 27-30. 1850. Turbo Patroclus »'Or8. Prod., t. I, p. 148, 9 ét., n° 81*. 1872. Purpurina Patroclus »'Ors. Pal. fr. t. j., Atlas 11, pl. 329, fig. 9-11. 1889. Nortonia Patroclus Wirson. Geol. Mag., Dec. 11, vol. vi, p. 399, pl. 1x, fig. 1. 1906. Pseudalaria Patroclus Cossx. Essais Pal. comp. livr. VII, p. 209, pl. vin, fig. 10. « Espèce allongée, presque turriculée, dont les tours sont anguleux, carénés et granuleux ; le dernier a cinq côtes ». Taille moyenne; forme eucycloïde, conique, élancée; spire étagée, à angle apical de 35 à 40° selon les individus; sept ou huit tours, excavés en arrière, carénés en avant, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures pro- fondes que borde un petit bourrelet perlé; la carène antérieure de chaque tour porte aussi de fines crénelures, et elle est séparée de la suture par une rampe antérieure et déclive en sens inverse de la rampe fortement excavée au-dessous de l’angle. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, bicaréné en avant, et pourvu sur la base de trois autres cordons crénelés et moins saillants. Ouverture subpentagonale, munie en avant d’un bec étroit et anguleux auquel aboutit un bourrelet enroulé autour du cou; labre épaissi, un peu proéminent en avant, excavé vis-à-vis de la rampe infé- rieur; columelle calleuse et lisse, incurvée. Dimensions. — Longueur : 23 mm.; diamètre basal : 12 mm. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue de P. Philiasus par son unique carène non épineuse, simplement crénelée; à ce point de vue elle se rapproche davantage de P. Guerrei; mais, comme on le verra ci-après, ce dernier n’a que des filets lisses, et sa carène n'est pas crénelée. Ainsi que je l’ai indiqué dans la VII: livraison de mes « Essais de Paléo. comp. » cette coquille est le génotype de Nortonia WizsoN quiest synonyme postérieur de Pseudalaria HUDLESTON. Localités. — St-Jean-d’Alcapiès (Aveyron), plésiotypes (pl. VIIL, fig. 25-30), collection de la Sorbonne. Rivière (Gard), collection Cossmann. St-Amand, Besançon, Salins, Avallon, Aude et Lozère (fide d'Orbigny). — Toarcien. PURPURINA (Pseudalaria) GUERREI |HégerT et DESLONGCHAMPS| PI. VIIT, fig. 33-34. 1860. Turritella Guerrei Hs. et Desz. Mém. foss. Montreuil-Bellay, p. 46, n° 39, pl. vi, fig. 6 [sub. nom. T. excavata, non » Ors.]| Taille moyenne; forme eucycloïde; spire élancée, à galbe conique; sept ou huit tours unicarénés, dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la largeur, également excavés de part et d’autre de la carène médiane et lisse, ornés, sur chacune de ces deux régions, de deux ou trois filets spiraux, peu visibles, avec de fines stries d’accroisse- 172 Maurice COSSMANN ment arquées en chevrons sur la carène. Dernier tour à peu près égal à la moitié de la hauteur totale, bicaréné ; la carène antérieure, un peu moins saillante que l’autre, limite la base qui est convexe et qui porte un gros cordon et de minces filets concen- triques, lisses. Ouverture subquadrangulaire, petite, munie — à l’angle supérieur de droite — d’un bec court, bien formé; labre sinueux et proéminent en avant; columelle droite, lisse; bord columellaire calleux, infléchi contre le bec basal. Dimensions. — Longueur : 19 mm.; diamètre : 9 mm. Rappor'ts et différences. — Cette espèce est plus élancée que P. unicarinata, de l'Oxfordien, et son ornementation spirale est plus fine; en outre, ses tours sont plus excavés en avant et en arrière de la carène médiane. On la distingue de P. Patroclus, du Lias, par l'absence de toute ornementation granuleuse et par ses accroissements beaucoup moins visibles; sa base porte un moindre nombre de gros cordons concentriques. Le bec basal est également plus visible. Je n’ai pas cité en synonymie la coquille du Corn-Brash du Boulonnaïis que j'ai jadis signalée sous le même nom (1885. — Contr. ét. Bath., p. 229, pl. v, fig. 15); ainsi que je le soupçonnais déjà à cette époque, il est fort probable que cet échantillon mal conservé appartient plutôt au genre Dicro- loma (Alaria). Localité. — Montreuil-Bellay, type (pl. VII. fig. 33-34), collection de la Faculté des Sciences de Caen. — Callovien. PURPURINA (Pseudalaria) UNIGARINATA |[Eupes DesLoNGcHaAmps! PI. VIII, fig. 44-46 et 50-51, 1842. Turritella unicarinata Eup. Desronccnamps, Mém. Soc. linn. Norm., t. VII, p. 151, pl. vr, fig. 68-69. 1850. Cerithium unicarinatum D'Ors. Prod., t. I, 12e ét., p. 33%, n° 403. 1901. Pseudalaria unicarinata Raspar. Feuille Jeunes Natur., 31° Ann., n° 367, p. 171, pl. xII, fig. 4. Taille moyenne; forme eucycloïde; spire élancée, à galbe conique; six ou sept tours carénés, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, excavés au-dessous de la carène et jusqu’à la suture, déclives en avant de cette carène médiane qui est lisse; le reste de la surface est orné de filets spiraux assez fins, très serrés, de grosseur inégale alternés, sans aucune trace de granulations. Dernier tour presque égal à la moitié de la hauteur totale, bicaréné, arrondi au-dessus de la carène antérieure et sur la base qui porte deux cordons écartés, avec des filets concentriques et lisses ; ouverture petite, en secteur de cercle; labre sinueux; columelle presque droite, aboutissant au bec antérieur qui est assez étroit. Dimensions. — Longueur probable : 24 mm.; diamètre basal, 12 mm. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue de P. Patroclus par ses carènes fines, par ses filets nombreux et plus visibles; elle n’a pas les épines ni les granulations du P. Philiasus. Des- longchamps, dans les observations publiées à la suite de sa diagnose originale, a comparé Turr. uni- carinata à Rostellaria trifida à laquelle elle ressemble un peu par sa spire carénée; mais il s’est hûté d'ajouter que l’ouverture des deux coquilles n’a aucun rapport. Ce n’est d’ailleurs pas un Turri- tella, et c’est avec raison que M. Hudleston l’a prise comme type de son genre Pseudalaria dont le classement était resté peu certain jusque dans ces derniers temps. Le bec antérieur, non indiqué sur la figure originale de Deslongchamps, est bien conforme à la caractéristique des Purpurinidæ. Localités. — Villers-sur-mer, assez commune; plésiotype (pl. VII, fig. 50-51), collection de la Faculté des Sciences de Caen: collection Raspail, plésiotypes (pl. VIT, fig. 44-46), collection d'Orbigny au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. — Oxfordien inférieur, ou argile de Dives. CERITHIACEA JURASSIQUES 173 PURPURINA (Pseudalaria) MESALIOIDES 7. sp. Taille assez petite; forme de Mesalia, assez étroite, turriculée; spire pointue, à galbe conique, croissant sous un angle spiral de 25° environ; dix à douze tours angu- leux en avant et excavés en arrière, subimbriqués, dont la hauteur atteint à peine la moitié de la largeur, séparés par des sutures rainurées sous un rebord un peu sail- lant, mais beaucoup moins que la carène antérieure qui est presque aux deux tiers de la hauteur de chaque tour; c’est entre ce rebord et cette carène que les tours sont excavés, tandis que la rampe antérieure est obliquement déclive au-dessus de la carène. Surface ornée de filets spiraux très fins et très serrés, avec des traces de fines créne- lures sur la carène antérieure. Dernier tour égal au tiers de la hauteur totale, muni d’un second angle peu saillant à la périphérie de la base qui est déclive et probable- ment sillonnée; ouverture arrondie, mutilée. Dimensions. — Longueur : 18 mm.; diamètre basal : 7 mm. Rapports et différences. — Bien que cette coquille ne soit pas dans un parfait état de conservation, elle mérite d’être décrite, parce qu’elle représente une forme particulièrement étroite de Pseudalaria, tout à fait écartée des Purpurines par son galbe mésalioïde; elle est certainement plus élancée que P. Guerrei, du Callovien, qui a d’ailleurs un angle médian, souvent doublé d’un second angle anté- rieur, et dont la base porte des cordons saillants. Si l’on compare P. mesalioides à P. unicarinata Desl., qui est le génotype de Pseudalaria, on trouve que son angle spiral est presque moitié moins ouvert, et que ses sutures sont plus nettement rainurées et bordées; sa base est aussi moins oblique- ment déclive et plus déprimée; C’est d’ailleurs le dernier représentant, jusqu'à présent connu, du sous-genre Pseudalaria, dans le système jurassique et à un niveau plus élevé que P. unicarinata; il semble donc que la forme primiti- vement trapue de ce groupe, s’est affinée à mesure qu’elle passait dans les couches relativement plus récentes. Localité. — Neuvizi (Ardennes), unique, collection du Musée de Dijon. — Oxfordien supérieur. Genre TRETOSPIRA KoKken, 1892 Le génotype (Melania multistriata Wœurx.) dans le Trias, est une coquille cassidi- forme, à spire étagée en gradins, à ouverture malheureusement mutilée sur tous les spécimens connus, mais dont la columelle s'incline vers la gauche à son extrémité antérieure, ce qui justifie le classement de Tretospira dans la famille Purpurinidæ. En examinant (Essais Pal. comp., livr. vin, p. 8) les formes carbonifériennes, permiennes et triasiques qui peuvent se rapporter à ce genre, j'ai été frappé de l’analogie qu’elles présentent avec de grosses coquilles hettangiennes, que l’on a jusqu’à présent persisté à dénommer Ampullaria comme l'avait fait primitivement Terquem : toutefois les seules objections, d’ailleurs peu péremptoires, qu'on puisse opposer à ce rapprochement, c'est la taille relativement grande de ces descendants de Tretospira, et leur surface lisse : je ne crois pas que ce soient là des motifs suffisants pour séparer de Tretospira les coquilles hettangiennes qui représentent une espèce, avec deux variétés. 174 Maurice COSSMANN TRETOSPIRA CARINATA |[TerquEm! PL. IX, fig. 44-17 1839. Ampullaria angulata Des. Traité Conch., pl. 72, fig. 23 {non Sow.} 1855. — _ TEro. Herr., p. 248, pl. xum, fig. 5. 1855. Ampullaria carinata TEro. bid., fig. 2. 1855. Ampullaria obliqua MEro- Zbid-, p.249 pl xx, fie 7° Je réunis sous le même nom les trois formes à spire plus ou moins allongée que Terquem a figurées, et qui sont caractérisées par leurs tours étagés à angle droit, carénés, et par leur ouverture ovale, arrondie et sinueuse en avant; le bord columel- laire recouvre hermétiquement la région ombilicale, le dernier tour est marqué de nombreux plis d’accroissement, serrés, un peu sinueux sur l’angle où ils se reploient avant de se diriger vers la suture sur la rampe aplatie qui étage chaque tour. D'après Terquem, cette coquille qui peut atteindre 55 mm. de hauteur, a la spire très variable, et cependant elle ne peut se confondre avec Ampullaria angulata DüuNkER, dont le nom a été changé en sub- angulata par d’'Orbigny, dans le Prodrome. Terquem a en outre figuré : Ampullaria obtusa DEsr., variété à angle très effacé (Jbid., pl. XII, fig. 3); À. planulata et gracilis qui ne sont probablement que le jeune âge de cette dernière. Localité. — Hettange, très commune, plésiotypes (pl. IX, fig. 14-17), collection de l'École des Mines. — Hettangien. Genre OCHETOCHILUS Cossmann, 1889 Ainsi que je l’ai fait précédemment observer (v. Essais Pal. comp. livr. vir, p. 211) ce genre paraît, à première vue, plutôt voisin de Brachytrema que de Purpurina ; mais si l’on examine l’inflexion de la columelle (fig. 38), on remarque qu'elle se dirige à gauche de l’axe vers son extrémité antérieure, comme chez Purpurina, tandis que, chez Brachytrema, cette inflexion est orientée à droite : cette légère distinction peut paraître subtile, et on peut surtout lui reprocher d’être d’une constatation difficile, quand les spécimens ne sont pas intacts, cependant elle a une grande importance au point de vue familial. Un autre critérium générique consiste dans l'existence de Fig. 38. — Ou- varices obtuses qui marquent les arrêts de l'accroissement du labre verture d'Oche- épaissi. Enfin il y a un gros bourrelet basal, taillé en biseau qui tochilus subta- Leprésente les accroissements du bec anguleux par lequel se termine en avant l’ouverture. Dans l'ouvrage précité, j'ai cité, outre deux espèces bathoniennes et Buccinum oolithicum H. et D. du Callovien de Montreuil-Bellay, comme appartenant à ce genre; mais, dans la présente monographie, j'ai classé ce dernier dans le genre Paracerithium ; ilest vrai que la seule inspection de la figure, mal restaurée d’après un spécimen incomplet, laisse planer la plus grande incertitude sur la position exacte de ce fossile. D'autre part, j'ajoute ici une espèce séquanienne, ce qui porte à trois le nombre des ricosus Gossm. coquilles jurassiques de ce genre en France. (1 CERITHIACEA JURASSIQUES I SI OCHETOCHILUS BUCCINOIDES |P1eTTE] 1855. Buccinoides Pierre. B. S. G. F., t. XIIT, p. 597, pl. x1v, fig. 3. 1885. Ceritella buccinoides Cossu. Contr. ét. Bath., p. 117. 1906. Ochetochilus buccinoides Cossu. Essais Pal. comp., livr. XII, p. 212. « Coquille turbinée, phasianelliforme, lisse, terminée en pointe; tours presque droits, le dernier est très développé. Bouche allongée, acuminée en arrière; columelle lisse et courbée; sillon creux, large et long. » Quoique cette espèce soit lisse, peut-être par suite de l’usure du test, la forme de la columelle, l’existence d’un bec et d’un bourrelet, m'ont suggéré l’idée que ce serait peut-être une forme peu ornée d’'Ochetochilus; l'inflexion de la columelle, l'absence de côtes ou de stries rétrocurrentes à la suture, ne permettent pas de la laisser dans le genre Ceritella où je la plaçais autrefois, avec doute. Localité. — Rumigny, non retrouvée. — Bathonien. OCHETOCHILUS SUBVARICOSUS [Cossmanx: PI. VIII, fig. 38-41. 1599. O. subvaricosus Cossm. Bath. Saint-Gaultier, p. 16. pl. xv, fig. 15-16, 1906. — Cossm. Essais Pal. comp., livr. VII, p. 221, fig. 20, pl. vir, fig. 8-9. Taille moyenne, forme ventrue, buccinoïde; spire médiocrement allongée, à galbe conique, pointue au sommet, angle apical 50°; protoconque lisse, à nucléus déprimé; six tours convexes, dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la largeur, ornés de six cordonnets spiraux, finement crépus à l'intersection des lignes d’accroissement qui sont un peu obliques ; sutures très enfoncées, non canaliculées ni étagées; on distingue, par places, quelques varices très obsolètes qui marquent les arrêts de la croissance de la coquille. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale, arrondi, souvent variqueux à l’opposé du labre, portant — ainsi que la base — une quinzaine . 2 . ) - x 2 . 3 de cordonnets spiraux et cCrépus, JusSqu au cou qui est tres gonflé et muni d'un gros bourrelet spiral taillé en biseau; aucune trace de fente ombilicale. Ouverture ovale, anguleuse en arrière, presque égale à la moitié de la hauteur totale, dilatée par suite de l’épaississement du labre, terminée en avant par une gouttière anguleuse qui en modifie le contour supérieur et à laquelle aboutit le bourrelet basal; labre variqueux à l'extérieur, lisse à l’intérieur, obliquement incliné de gauche à droite, antécurrent vers la suture; columelle calleuse, rectiligne et oblique dans la région pariétale, arquée en avant et infléchie vers le bec antérieur; bord columellaire assez large, bien appliqué sur la base où il s'étale un peu largement. Dimensions. — Longueur : 19 mm.; diamètre, y compris le labre : 14 mm.; diamètre dorso-ven- tral : 11 mm, Rapports et différences. — Cette singulière coquille, peu rare dans les gisements de l'Indre, est le génotype d'Ochetochilus et je ne lui connais pas encore de congénère dans le Jurassique inférieur. L'espèce suivante — dont la détermination générique est encore douteuse — lui a peut-être succédé dans le Jurassique supérieur. Localité. — Saint-Gaultier, cotypes (pl. VIII, fig. 38-41), collection Cossmann, — Bathonien. 170 Maurice COSSMANN OCHETOCHILUS (?) INDECISUS n. sp. PI NI fEM«2"23; Taille au-dessous de la moyenne; forme buccinoïde, relativement peu ventrue; spire un peu élancée, à galbe probablement conique, et dans ce cas, l’angle apical ne serait guère que de 45°; tours séparés par des sutures profondes ; ils sont ornés de quatre cordonnets spiraux, assez saillants, séparés par des rainures de même largeur, au fond desquelles on distingue de fines stries spirales ; l’ornementation axiale paraît manquer complètement, peut-être par suite de l'usure du test. Dernier tour très élevé, arrondi jusqu’à la base qui est déclive et même excavée vers le cou bien dégagé; l’ornementation spirale s’y prolonge comme sur la spire. Ouverture ovale, arrondie en avant par un bec court; columelle très arquée, infléchie vers le bec à son extrémité antérieure. Dimensions. — Longueur probable : 14 mm.; diamètre avec le labre : 5,5 mm.; diamètre dorso ventral : 6 mm. Rapports et différences. — Le spécimen ci-dessus décrit est fruste et incomplet, puisqu'il lui manque les deux ou trois premiers tours; aussije ne le place qu'avec un peu de doute dans le genre Ochetochi- lus dont il se rapproche par son ornementation et par son galbe général, surtout par l'inégalité de ses deux diamètres. Je n’ai pu y apercevoir aucune trace de plis d'accroissement crépus comme ceux d’O. suboaricosus, et les varices ont peut-être aussi disparu sous l’action de l'usure du test; toute- fois l'ouverture me paraît bien voisine de celle de cette dernière espèce : le bec y est très nettement indiqué, et comme il comporte nécessairement un bourrelet dont la base ne montre ici aucune trace, j'en conclus que c’est encore l'usure qui l’a fait disparaître. Malgré l'incertitude qui règne sur toutes ces hypothèses, il était intéressant d'appeler l'attention des chercheurs sur ce fossile. Localités. — Grand-Hourez, près Samer (Pas-de-Calais); unique (pl. VII, fig. 42-43), collection Le- gay. — Séquanien. Genre PURPUROIDEA Lycerr, 1848 Coquille massive, imperforée, à spire courte, étagée par des couronnes de nodules subépineux; ouverture grande, subcanaliculée en arrière, munie d’une échancrure sinueuse en avant; columelle calleuse, non plissée, infléchie à gauche vers son extré- mité antérieure. Si l’on rapproche Purpuroidea de Purpurina, on constate quelques différences importantes qui justifient la séparation d'un genre distinct : la taille, l’ornementation, l'échancrure basale et sinueuse au lieu d’un bec versant; mais d'autre part, l’in- flexion antérieure de la columelle est identique et elle place ces deux genres dans la même famille. Il existe, dans le Trias d’'Esino un groupe de grosses coquilles que Kittl à dénommées Trachynerita (T. depressa HŒæRNES) et qui ont extérieurement une grande ressemblance avec Purpuroidea; mais l'ouverture présente des différences radicales, car son contour supérieur n’est nullement sinueux chez Trachynerita dont la colu- melle se comporte comme celle de Werita au lieu de s’infléchir à gauche. Faut-il néan- CERITHIACEA JURASSIQUES 177 moins considérer Trachynerita comme un ancêtre de Purpuroidea qui serait transformé ou spécialisé en passant dans le Jurassique ? Dans cette hypothèse, il resterait encore à suivre le phylum dans le Lias et le Bajocien où l’on n’a — jusqu'à présent — pas signalé le moindre débris de Purpuroidea. Quoi qu’il en soit de cette question d’origine encore mal éclairée, Purpuroidea — très abondant dès son début dans l’étage bathonien — est ensuite représenté à tous les niveaux du système jurassique, au moins par une mutation, si ce n’est même par plusieurs espèces distinctes par étage. On en suit plus tard la trace certaine dans presque toute l’étendue du système crétacique, tout au moins jusque dans le Turo- nien; mais il se produit ensuite une nouvelle lacune, ou bien une extinction, car je ne copnais rien qui relie Purpuroidea Reussi Hærw., du Turonien de Styrie, avec les premières formes certaines de Purpuridæ de petite taille, dans l’Eocène supérieur (Sistrum) ou dans l’Oligocène (Cumai. Ce genre est représenté par 9 espèces dansles terrains jurassiques de France. PURPUROIDEA MINAX |Prerre] PI. VII, fig. 3-6. 1855. Purpura minax Pierre B. S. G. F.,t. XII, p. 4109. 1556. — — Prerte. Jbid., t. XIII, p. 585, pl. vus, fig. 1-4; pl. xiv, fig. 1. 1885. Purpuroidea minax Cossw. Contr. ét. Bath., p. 58, pl. 11, fig. 5-6. S Taille très grande; forme courte et turbinée, massive, aussi large que haute; spire saillante et pointue au sommet, à galbe extraconique, peu étagée ; 6 ou 7 tours d’abord convexes, puis disposés en gradins, avec une large rampe faiblement excavée au-dessus des sutures linéaires ; la région antérieure de chaque tour est plus étroite que la rampe, et elle porte une couronne de 8 à 10 tubercules tranchants, d’abord peu saillants et rapprochés, puis plus noduleux à mesure qu'ils s’espacent sur les derniers tours; la surface de la rampe est lisse, mais les tubercules finissent par devenir bifides, avec un sillon obtus qui court en spirale dans leurs intervalles. Dernier tour formant presque toute la hauteur de la coquille, orné de sept ou huit tubercules écartés et reliés entre eux par une carène obtuse au-dessus de laquelle s’enroulent en spirale de gros filets d’abord assez serrés (5 ou 6), plus espacés sur la base arrondie (8 ou 9) jusqu’au bourrelet obtus qui circonscrit la région ombilicale, calleuse et imperforée, et qui correspond aux accroissements de l’échancrure basale. Ouverture ovale, semilu- naire, terminée en avant par une échancrure large et peu profonde; columelle excavée, lisse; bord columellaire calleux, recouvrant l'ombilic. Dimensions. — Hauteur : 50 mm.; diamètre maximum, y compris la saillie des nodules : 70 mm. ; diamètre dorso-ventral : 52 mm. Rapports et différences. — Très voisine de P. Morrisea Buv. (P. Moreausia M. et L., non Buv. cette coquille s’en distingue par ses filets moitié plus nombreux sur la base, commençant plus tôt entre les nodules du dernier tour, par sa spire plus extraconique et plus pointue au sommet: c’est donc une espèce distincte du génotype qu'il y a lieu de conserver et qui parait avoir eu, en France, une très large extension géographique. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. NX. —— 23. Mémoire N° 46. — 23. 178 Maurice COSSMANN Localités. — Poix (Ardennes), types (pl. VIL, fig. 3-4), collection de l'École des Mines. Hidrequent, plésiotypes (pl. VIL fig. 5-6), collection Legay. Rinxent, collection Cossmann; Buire, Eparcy, même collection; Rumigny, Gruyère (fide Piette). Séez (Orne), collection Deslongchamps. Langres, collec- tion d'Orbigny, au Muséum d'Histoire naturelle. — Bathonien. PURPUROIDEA GLABRA [Morris et LYCETT| PI. VII, fig. 8-10. 1850. Purpuroidea glabra Morr. et Lyc. Moll. Gr. Ool., part. I, p. 28, pl. 1v, fig. 5-6. 1856. Purpurina glabra Pierre. B. S. G.., t. XIII, p. 96, pl. x1v, fig. 2. 1885. Purpuroidea glabra Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 60, pl. xx, fig. 1-2. 1892. — — Hu»z. et Was. Cat. brit. jur. Gastr., p. 115. Taille grande; forme ovoido-conique, un peu allongée; spire étagée, angle apical de 60° environ, mesuré entre les tangentes aux saillies maximum ; 9 ou 10 tours, les premiers lisses, étroits, convexes, les trois derniers anguleux et couronnés de tuber- cules onduleux, avec une rampe excavée entre la couronne de tubercules et la suture inférieure qui est linéaire; la région antérieure de chaque tour est cylindracée, et toute la surface est lisse. Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, couronné en arrière de dix ou douze tubercules très saillants, mais arrondis à leur extrémité inférieure, ne se prolongeant guère en avant sous la forme de cotes obtuses et obliques qui disparaissent sans atteindre la base convexe, imperforée et entière- ment lisse. Ouverture ovale, un peu anguleuse en arrière, léscèrement sinueuse sur son contour supérieur; labre peu épais, un peu excavé vers la couronne de tubercules, puis antécurrent sur la rampe postérieure, et enfin aboutissant normalement à la suture; columelle arquée et calleuse, bord columellaire s'étendant sur la région ombilicale. Dimensions. — Hauteur : 50 mm.; diamètre : 46 mm. Rapports et différences. — Caractérisée par sa spire élancée et par sa surface lisse entre les tuber- cules, P. glabra se présente dans tous les gisements avec un aspect très constant; la détermination en est donc facile, bien que les exemplaires soient généralement en mauvais état, incomplètement garnis de leur test. Les tubercules sont plutôt pustuleux qu'épineux, et leur nombre décroit à me- sure que la coquille avance en âge; ils sont d’abord très rapprochés, et ensuite beaucoup plus espacés sur le dernier tour, Localités. — Réty (Pas-de-Calais), plésiotype (pl. VIT. fig. 9-10), collection Legay; Rinxent, jeune spécimen (fig. 8), même collection. Séez (Orne), collection Deslongchamps. Aouste, But (Ardennes), collection Piette. Langres, collection d’Orbigny, au Muséum d'Histoire naturelle. — Bathonien. En Angleterre, Minchinhampton (fide Morris et Lycett). PURPUROIDEA BICINCTA |P1ETTE] PI. VII, fig. 11. 1857. Purpurina bicincta Pierre. B. S. G. F., t. XIV, p. 597, pl. xv, fig. », 1885. Purpuroidea bicincta Cossm. Contr. ét. Bath., p. 59. 1899. — — Cossu. Bath. Indre, p. 9, pl. xiv, fig. 4. « Taille assez petite; forme ovoido-conique; spire assez allongée, à galbe à peu près conique, sous un angle apical de 60° environ, tours convexes, un peu excavés CERITHIACEA JURASSIQUES LH; vers la suture inférieure, ayant une hauteur à peine égale au tiers de leur largeur, ornés d’une douzaine de gros tubercules confluents, peu saillants, traversés par de fines stries spirales qui persistent sur la rampe inférieure. « Dernier tour à peu près égal aux deux tiers de la hauteur totale, couronné d’une première rangée de tubercules arrondis et peu écartés, au-dessus de la rampe excavée et striée qui borde la suture, puis d’une seconde rangée de tubercules plus petits, plus nom- breux, plus rapprochés, allongés dans le sens axial; entre les deux rangées, le profil du dernier tour est presque rectiligne et sa surface est à peu près cylindrique, ornée de sillons spiraux peu profonds; base déclive et peu convexe, faiblement sillonnée. « Ouverture courte, ovale, à labre un peu sinueux, presque vertical, à columelle très excavée, recouverte par un bord étroit et calleux, à échancrure basale peu profonde. » Dimensions. — Longueur : 60 mm. ; grand diamètre : 40 mm.; diamètre dorso-ventral : 34 mm. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue de celle du groupe de P. Morrisea par sa double rangée de tubercules sur le dernier tour; ces tubercules sont, d’ailleurs, plus nombreux et moins saillants; en outre, la forme du dernier tour est polygonale. Les sillons spiraux persistent sur ‘la rampe située au-dessus de la suture. On ne peut pas confondre P. bicincta avec P. Lycettea Hupz. (P. nodulata M. et L., non Youx& et BirDp) qui porte une rangée de gros tubercules écartés auxquels succèdent, en avant, des côtes axiales, et dont la surface n’est pas sillonnée. Quant à P. glabra M. et L., dont la spire est encore plus élancée que celle de P. bicincta, c’est une espèce lisse et beaucoup plus étagée, avec un seul rang de gros tubercules. La distinction de toutes ces formes contempo- raines est donc facile à faire. Localité. — Éparcy, types (pl. VII, fig. 11), collection de l'École des Mines. Saint-Gaultier (/fide Cossmann). — Bathonien. PURPURINA MULTIFILOSA [Cossmann| Fig 39: 1899. B. S. G. F., (3), t. XXVII, p. 550, pl. xvi, fig. 10. « Taille très grande; forme ventrue, ovoido-conique; spire courte, à galbe parfaite- ment conique sous un angle apical de 85° environ; sept tours étroits, presque plans, séparés par des sutures peu pro- fondes, lisses, commençant — à partir du troisième tour avant le dernier — à se couronner de 9 ou 10 tubercules juxtaposés à la suture antérieure, bientôt arrondis et très saillants sans être épineux, dans les intervalles desquels apparaissent ensuite deux ou trois filets spiraux qui ne remontent pas sur la pointe des tubercules. « Dernier tour égal aux trois quarts de la hauteur totale, ayant un diamètre égal à cette hauteur, portant — au-dessus d’une rampe déclive et lisse — une couronne de 9ou 10 tuber- cules subépineux, entre lesquels il y a quatre cordons spi- a mul raux, puis une large rainure périphérique qui isole la base; He celle-ci est ovale, arrondie, ornée d’une vingtaine de filets ou cordonnets, plus larges que leurs interstices, cessant aux abords de la région ombilicale qui est incomplète- ment close par une large callosité columellaire. » 180 Maurice COSSMANN Dimensions. — Hauteur : 100 mm.; grand diamètre : 75 mm. ; diamètre dorso-ventral : 65 mm. Rapports et différences.— J'ai séparé cette espèce de P. Morrisea Buy., du Bathonien d'Angleterre à cause de sa spire un peu plus allongée et de ses filets beaucoup plus nombreux sur la base; elle a aussi un tubercule de plus sur chaque tour. D’autre part, quoiqu'elle se rapproche davantage de P. minax Prerre, du Bathonien, elle en diffère également par sa spire plus conique etmoins étagée, par son dernier tour moins ventru, par ses filets plus nombreux, se prolongeant davantage en avant sur la base. Je ne la compare même pas aux formes du groupe de P. glabra qui sont dépourvues d’ornementation spirale. Localité. — Le Blanc (Indre), type unique de la collection Benoist; l'échantillon n'étant pas retrouvé, la figure 59 est la reproduction du croquis original, dessiné par l’auteur. — Callovien. PURPUROIDEA LAPIERREA |[Buvianrer| PI. VII, fig. 17. 1843. Purpura Lapierrea Buy. Mém. Soc. phil., t. IX, pl. vr, fig. 21, 1850. Purpurina Lapierrea »'Ors. Prod., t. I, p. 397, 13ekét., n°458", 1852. Purpura Lapierrea Buv. Stat. Géol. Meuse, Atlas, p. 44, pl. xxx, fig. 15. Testpeu épais. Taille assez grande; forme naticoïde, assez élancée, ovoïdo-conique; spire un peu turriculée, à galbe conique, à angle apical de 60° au moins; six ou sept tours convexes ou subanguleux en avant, séparés par des sutures linéaires, ornés d’une cou- ronne d'environ dix à douze tubercules qui ne s'étendent pas sur la rampe inférieure jusqu’à la suture, et de sillons spiraux un peu plus espacés au-dessus des tubercules que sur la rampe inférieure. Dernier tour presque égal aux quatre cinquièmes de la hauteur totale, un peu excavé sur les flancs, arrondi à la base qui est subperforée au centre, avec un faible bourrelet sur le cou, correspondant aux accroissements de l’échancrure ; base ornée de rides axiales, deux fois plus nombreuses que les tuber- cules {de la couronne, et de filets spiraux assez serrés, plus espacé vers le centre. Ouverture semilunaire, avec une étroite gouttière limitée par une côte pariétale dans l’angle inférieur, et portant une faible échancrure largement versante, à son extrémité antérieure; labre assez mince, peu incliné ; columelle excavée, lisse, à peine infléchie vers l’échancrure basale; bord columellaire médiocrement calleux, peu large, recou- vrant incomplètement la fente ombilicale, sans atteindre le bourrelet. Dimensions. — Hauteur probable : 50 mm.; diamètre : 50 mm. Rapports et différences. — On ne peut confondre — comme l'ont fait Morris et Lycett — cette espèce avec celle de la grande oolite d'Angleterre, connue sous le nom de P. nodulata: car cette dernière est dépourvue de côtes axiales, elle a des stries spirales moins fines et moins rapprochées, la spire encore plus élancée, le dernier tour moins grand et portant une seconde rangée de tubercules au-dessus de la couronne inférieure. De Loriol a figuré sous ce nom un moule interne du Séquanien de Tonnerre, sur l'identification duquel je suis obligé de faire les plus expresses réserves, attendu qu'il ne me paraît pas avoir du tout le galbe de l'espèce oxfordienne. Localité. — Neuvizi (Ardennes), plésiotype (pl. VIL fig. 17), collection de l'École des Mines: Vieil-Saint-Rémy (Jide Buvignier). — Oxfordien. PURPUROIDEA MOREAUI [BuviGnier em.] PI. NII, fig. 4-2. 1843. Purpura Moreause a Buy. Mém. Soc. phil., t. I, vr, fig. 19. 1870. Purpurina Moreausia »'Ors8. Prod., t. Il, p. 10, 14e ét., n° 16%, 1852. Purpura Moreaua. Buy. Stat. Géol. Meuse, Atlas, p. 45, pl. xxx, fig. 16-18. CERITHIACEA JURASSIQUES IBI Test épais. Taille grande; forme turbinée, presque hémisphérique, sauf la saillie de la spire courte et conique; cinq ou six tours anguleux en arrière, couronnés sur l’angle de gros tubercules noduleux qui s’espacent et grossissent rapidement, de sorte qu’à l’avant-dernier tour, on n’en compte plus que sept; la rampe excavée comprise entre cette couronne et la suture linéaire, n’est pas lisse; mais elle est sillonnée de huit filets spiraux; la région antérieure et noduleuse est ornée seulement de trois sillons spiraux qui y découpent des rubans arrondis. Dernier tour embrassant presque toute la coquille, portant — au-dessus des sept tubercules subépineux et jusque sur la base — environ huit gros cordons spiraux, séparés par de larges sillons, traversés par des rides axiales qui y découpent des nodosités deux ou trois fois plus nombreuses que les tubercules; base convexe, imperforée au centre ‘, garnie — à la place du cou — d’un gros bourrelet arrondi qui correspond aux accroissements de l’échancrure. Ouverture semilunaire, avec une double gouttière postérieure (dans l’angle pariétal et vis-à-vis de la couronne de tubercules), avec une faible échancrure versante sur le contour supérieur, labre oblique, épais et lacinié, un peu sinueux sous les tubercules: columelle presque rectiligne, lisse, réfléchie à gauche vers l’échancrure; bord colu- mellaire très calleux, largement étalé, recouvrant l'ombilic jusqu’au bourrelet. Dimensions. — Diamètre et hauteur : 100 mm. Rapports et différences. — Cette espèce a été confondue à tort, par Morris et Lycett, avec la co- quille bathonienne de Minchinhampton que Buvignier a proposé de nommer P. Worrisea parce qu'elle a la spire plus élevée et les tubercules plus saïllants. D'autre part, P. Moreaui se distingue de P. La- pierrea par sa forme hémisphérique, par sa spire plus courte, par son ornementation plus gros- sière, avec des tubercules plus nombreux. Le nom de M. Moreau a été à tort transformé, par Buvi- gnier comme par d'Orbigny, d’une manière non conforme aux règles de la nomenclature. Localité. — Saint-Mihiel, plésiotype (pl. VII. fig. 1), collection de l'École des Mines. — Rauracien, Neuvizi, un fragment de spire (fig. 2), collection Cossmann. — Oxfordien. PURPUROIDEA TURBINOIDES |Buvi@nrer| PIN AT 1843. Purpura turbinoides Buv. Mém. Soc. phil. Verdun, t. x, pl. VE, fig. 20. 1850. Purpurina turbinoides »'Ors. Prod., t. I, p. 10, n° 165. 14e ét. 1852. Purpura turbinoides Buy. Stat. géol. Meuse, Atlas, p. 45, pl. xxx, ar fig. 4. Test relativement peu épais. Taille très grande; forme turbinée, massive et globu- leuse; spire courte, étagée, à galbe légèrement extraconique vers le sommet; sept ou huit tours ornés d’une rangée de gros tubercules aigus et saillants, au nombre de 10 à 12 sur chaque tour; pas d’ornementation spirale. Dernier tour formant presque tuute la coquille, auriforme et presque hémisphérique ; outre la couronne inférieure de tubercules, il existe — près de la suture — une rangée d’environ quinze nodosités plus petites, et en avant sur les flancs, deux autres rangées de 18 nodosités oblongues et obliques, plus ou moins nettement reliées entre elles par des costules obliques ; enfin, autour de la région ombilicale qui est hermétiquement close, il y a encore un 1. Sur le plésiotype figuré, l’ombilic a été artificiellement dégagé en entamant au burin la callosité colu- mellaire. 182 Maurice COSSMANN cordon muni de dix à quinze aspérités plus ou moins obtuses. Ouverture supérieure aux deux tiers de la hauteur totale, largement ouverte en demi-lune, munie d’une gouttière peu profonde et large dans l’angle inférieur de gauche, échancrée en avant par une large sinuosité à peine dénivelée sur le cou; labre oblique, faiblement sinueux en arrière, un peu proéminent en avant, en decà de son raccordement avec la sinuosité basale; columelle calleuse, lisse, oblique et peu excavée, se reliant par une courbe sans torsion avec le contour de la sinuosité basale; bord columellaire large et épais, séparé de la couronne basale par un limbe peu distinct qui correspond aux accroissements de la sinuosité antérieure de l’ouverture. Dimensions. — Hauteur : 130 mm. ; diamètre de face : 115 mm.; épaisseur : 55 mm. Rapports et différences. — Cette belle espèce se distingue par ses couronnes de tubercules et par l'absence d’ornementation spirale; elle est la géante de ce genre, et elle caractérise un niveau assez mince, sur une aire géographique relativement peu étendue. Localités. — Avallon (Yonne), plésiotype (pl. VIL, fig. 7), collection Lambert. Saint-Mihiel (fide Buvi- gnier). — Rauracien. PURPUROIDEA LORIOLI rom. mut. Fig. 40; et pl XT p.22" 1887. Purpuroidea Moreana x Lor. Moll. Corall. Valfin, p. 57, pl. 1v, fig. 1 {non Bu.) Taille géante; fragment très ventru, montrant seulement la spire qui est assez élevée, fortement étagée par une couronne de tubercules d’abord noduleux, puis pro- longés sur les derniers tours sous la forme de dents conoïdes et allongées ou incurvées, peu écartées, obtusément striées, comme la région antérieure de chaque tour. Sur le dernier tour, il existe — en avant de la couronne infé- rieure — de larges côtes spirales, séparées par des sillons étroits et coupées par des lignes axiales, de manière à consti- tuer des séries de nodosités peu saillantes, qui corres- pondent soit aux tubercules de la couronne, soit à leurs intervalles. C’est tout ce qu’on peut décrire de ce fragment, et cependant je ne crois pas qu'il puisse être identifié avec le véritable P. Moreaui, du Rauracien, parce que sa spire est Fig. 40. — Purpuroidea Lo- Lien moins courte quoique sa taille soit de beaucoup supé- riolr Cossm. c 2 rieure; en outre, ses tubercules dentiformes se recourbent et s’allongent bien davantage au lieu de former une étoile rayonnante de pointes aiguës. Il est probable que la connaissance de l’ouverture permettrait de signaler d’autres critériums différentiels entre cette mutation et le type du Rauracien. J'ai d’ailleurs eu communication tardive du fragment en question, et l'examen de ce type ne fait que confirmer mon opinion; la reproduction que j'ai faite ci-dessus de la figure originale ne me dispense toutefois pas de faire figurer l'échantillon lui-même qui a été collé du côté de la cassure sur un carton etqui est par suite photographié en perspective. Localité. — Valfin, unique; collection Guirand, au Muséum de Lyon. — Kimméridgien. CERITHIACEA JURASSIQUES 133 PURPUROIDEA GRACILIS [DE Lorror| Fig. 41;et pl. XI, fig: 1-2° 1886. P. gracilis ne Lor. Moll, corall. Valfin, p. 60, pl. 1v, fig. 2-3. 1886. P. Lapierrea pe Lor. {bid., p. 58 {non Buvignier.). « Coquille turbinée, ovale, non ombiliquée ; spire assez élancée, coraposée de six ou septtours convexes, nullement étagés, croissant régulièrement, lisses sauf quelques lignes spirales, peu visibles, dont les inter- valles, larges, un peu inégaux, sont à peine renflés. Le dernier, beaucoup plus grand que les autres, très convexe, rapidement et fortement rétréci en avant, porte, tout près de sa base, une rangée de tubercules robustes, pointus, séparés par des inter- valles à peu près égaux; le reste de la surface parait lisse, on distingue seulement, en arrière des tubercules, quelques lignes spirales, comme sur les autres tours, coupées, chez un individu : a: : : : : Fig. 41. — Purpuroidea qui paraît jeune, par des stries d’accroissement. L'ouverture est ee Gracilis DE Lor,. incomplètement conservée: mais on peut constater qu'elle est étroite, plutôt rétrécie que dilatée en avant où elle présente un canal bien accentué. La columelle est assez encroûtée, elle ne présentait certainement aucune trace de dent à la base. » Dimensions. — Longueur : 52 mm.; diamètre approximatif du dernier tour : 30 mm.; angle api- cal : 60 à 64°. Rapports et différences. — De Loriol a indiqué que son espèce diffère de P. Lapierrea par sa spire plus élancée, par l'ouverture beaucoup moins dilatée et par l'absence complète de tubereules sur les tours de spire, sauf sur le dernier. D'autre part, cet auteur a signalé aussi l'existence de P. La- pierrea à Valfin, d’après Etallon et aussi d’après un échantillon de la collection Guirand qui est très fruste et qui, d’après ce que j'ai vérifié, ne laisse précisément voir que les gros tubercules existant sur le dernier tour : il paraît évident que, si ceux des tours de spire étaient effacés par l'usure (fait impro- bable à cause de leur forte saillie), il en serait de même en ce qui concerne ceux du dernier tour. Aussi, me basant d’ailleurs sur une phrase de de Loriol qui ajoute que son spécimen pourrait être rapporté à P. gracilis, j'ai la conviction que c’est bien un échantillon de la mème espèce, dont l'usure a effacé les stries spirales: tous deux ont le même galbe et l’avant-dernier tour inégalement renflé. Je ne cite pas en synonymie l'individu de la Caquerelle, figuré par Thurmann dans Lethea bruntru- tana, attendu que ce spécimen — qui provenait d’une niveau bien inférieur à celui de Valfin — se rapproche plutôt du véritable P. Lapierrea Buy. Localité. — Valfin, Muséum de Lyon. — Kimméridgien. 184 Maurice COSSMANN Cénacle LOXONEMATACEA CossMANN, 1909 J'ai compris (Essais Pal. comp. livr. vnrr, p. 11) dans ce cénacle les coquilles géné- ralement paléozoïques, plus ou moins turriculées, à ouverture holostome, à labre plus ou moins Sinueux. Des cinq familles Loxonematidæ, Cœlostylinidæ, Spirostylinidæ, Pseudomelantidæ, Subulitidæ, que j'ai classées dans ce cénacle, la première, la seconde et la quatrième sont seules représentées dans les terrains jurassiques; Pseudomelania Y était même signalé depuis longtemps et presque exclusivement, l'attribution de certaines formes jurassiques aux genres Zygopleura et Cœlostylina étant beaucoup plus récente. Famille LOXONEMATIDÆ KoKkeN, 1889 Indépendamment des véritables Loxonema qui remontent à l’époque silurienne et qui ne paraissent pas avoir dépassé le Trias, cette famille comprend les genres Zygo- pleura, Hypsipleura, Stephanocosmia, Rigauxia que nous trouvons tous représentés — au moins par leurs sous-genres — dans le Trias et même à la base du Jurassique : ce sont, pour la plupart, des formes que l’on avait l'habitude de désigner sous le nom Chem- nilzia, dénomination générique hybride et inadmissible, ainsi que je l'ai démontré (Loc. cit., p. 12), et qu'il faut réserver à certaines Turbonilla des Antilles, d’après Dal et Bartsch. Mes recherches antérieures m'ont actuellement convaincu de ce point essentiel que les Loxonematidæ ont leur origine dans certaines Murchisonia à sinus dégénéré et peu marqué; d’autre part, j'ai indiqué, à plusieurs reprises, non seulement dans les livraisons correspondantes de mes « Essais », mais encore dans le cours de la présente monographie, que certains membres de la famille Procerithidæ se distinguent difficilement de véritables Loxonematidæ; on trouvera encore ci-après la confirmation de cette hypothèse dans l’analogie que présentent quelques survivants de cette dernière famille, à l’époque jurassique, avec les Procerithium contemporains. La filia- tion en question est donc, à présent, indubitable, et l’on peut fixer, avec une quasi- certitude, les points de bifurcation. Genre ZYGOPLEURA KoKkex, 1397 Au début de son apparition, c'est-à-dire dans le Silurien supérieur, Zygopleura se distingue difficilement de Loxonema: ses plis fasciculés ressemblent beaucoup aux stries d’accroissement du second, et ils ne sont guère plus écartés ; mais peu à peu, dans le Dévonien et surtout dans le Carboniférien, ces plis s'épaississent, se trans- forment en rugosités plus noduleuses, qui ne s'étendent plus d’une suture à l’autre; dans le Trias, la séparation des deux genres est encore plus complète, et cette spécialisation de Zygopleura s'est encore accentuée chez la plupart des formes jurassiques qui atteignent une taille géante, avec des nodosités très écartées, et qui CERITHIACEA JURASSIQUES 185 ressemblent de moins en moins au génotype primitif du Trias(Turitella hybrida Muxsr.) Cependant je n’ai pas séparé de Zygopleura s. str. ces descendants jurassiques, d’une part à cause de la continuité de leur évolution graduelle, qui rendrait très incertaine la délimitation à établir; d’autre part parce que l’on ne connaît pas leur ouverture, de sorte qu’il ne serait pas possible de caractériser un sous-genre où même une section avec quelque exactitude. Enfin, dans le Trias, ou peut-être même avant ce dernier, se détachent de Zygopleura deux sections (Xatosira Kok., Allostrophia Kirrr.) dont la première a persisté dans le Lias et à la partie inférieure du Jurassique, et deux sous-genres (Aroptychia Koken, Allocosmia Cossx.) dont le premier s’est égale- ment poursuivi jusque dans le Bajocien ; or ces deux groupes Xatosira et Anoptychia se rattachent plus étroitement à Zygopleura typique que les gros Zygopleura dont il vient d’être question. Il est donc possible que, quand on connaïitra mieux les ouver- tures intactes de toutes ces coquilles, on sera conduit à en remanier le classement générique; l’arrangement qui suit n’a, par conséquent, qu'une valeur provisoire. On connaît actuellement 9 espèces de Zygopleura depuis l'Hettangien jusqu’au Séquanien; presque toutes atteignent une grande taille, et c’est surtout dans le Lias qu'elles se sont développées. Nous avons en outre à cataloguer 10 Xatosira, de l’Hettangien au Bathonien, et 7 Anoptychia, de l’Hettangien au Bajocien, pour ne mentionner que celles qui me paraissent à peu près certaines; mais il est probable qu'il faudrait y ajouter — ou bien confondre avec les espèces déjà cataloguées — un certain nombre de Turritella ou de Chemnitzia auct. sur l'identité desquelles je ne suis pas suffisamment documenté. Un seul point parait bien établi, c’est que Zygopleura et ses sections n'atteignent pas le Kimméridgien. ZYGOPLEURA VERRUCOSA [TERQUEM| PL. XI, fig. 76-77; pl. X, fig. 6; et pl. XI, fig. 6. (°) 1885. Cerithium verrucosum TEro. Pal. Hett., p. 227, pl. xvui, fig. 9. 1885. Cerithium porulosum Tero. Ibid., p.267, pl. xvu, fig. 10. 1864. Cerithium verrucosum Dumorrier. Êt. pal. bass. Rhône, 1. I, p. 138, pl. xvun, fig. 11: et pl. xv, fig. 3. 1867. — —_ Moore. Quart. Journ., t. XXIIT, p. 563, pl. xvr, fig. 23. 1892. — — Hupz. et Was. Brit. Jur. Gastr., p. 98. 1892. Cerithium porulosum Hup. et Wis. Zbid. p. 57. 1909. Zygzopleura verrucosa Cossm. Essais Pal. comp., livr. VIII, p. 26. Taille grande; forme turriculée, élancée; spire très longue, à galbe conique, croissant lentement sous un angle apical de 18 à 20°; tours très nombreux, dont la hauteur atteint les deux tiers de la largeur, convexes et noduleux en avant, excavés en arrière, jusqu'aux sutures qui sont profondes, mais non canaliculées; il y a environ, sur chaque tour, dix-huit nodules arrondis, assez rapprochés, à peine prolongés en arrière dans le sens axial: toute la surface est en outre couverte de filets spiraux, fins et serrés, que croisent des stries d’accroissement flexueuses et peu visibles quand la surface n’est pas fraîchement conservée. Dernier tour à peu près égal au cinquième de la hauteur totale, déclive et médiocrement convexe sur toute la hauteur de la base qui est ornée de filets spiraux seulement. Ouverture ovale, probablement sinueuse sur son contour supérieur; labre mince et flexueux; columelle excavée, calleuse. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. NX. — 24, Mémoire N°9 46, — 24 186 Maurice COSSMANN Dimensions. — Longueur : 100 mm.; diamètre basal : 30 mm. Rapports et différences. — Terquem a distingué sous un nom différent la pointe de Cerith.ver- rucosum ; mais la diagnose de C. porulosum est identique, cette figure indique seulement des sutures moins obliques, différence qui est probablement due au crayon du dessinateur; la figure 9 a de C. ver- rucosum représente aussi une ouverture terminée en avant comme celle d’un WMelanopsis : c’est égale- ment une restauration fantaisiste, car les stries d’accroissement indiquent bien que cette ouverture devait être holostome, avec une très faible sinuosité basale à la jonction du plafond avec l'extrémité de la columelle qui n’est nullement infléchie à droite. En fait, c’est un Zyg'opleura bien caractérisé, tant par ses nodosités axiales que par ses stries d’accroissement flexueuses, en $ renversé. Z. ver- rucosa procède, d’ailleurs, en ligne directe des formes triasiques et carbonifériennes, telles que Z. ky- brida M. qui a toutefois des côtes plus allongées, ou Z. rug'ifera Pic. qui a une forme moins allon- eée, des tours moins élevés. avec des rugosités plus obliques et moins arrondies. Sa taille est beau- coup plus grande que celle de ses ancêtres, mais inférieure à celle de son descendant de l'étage Batho-- nien (Z. Benoisti Coss.) Je ne vois guère la différence entre cette espèce et Cerithium Dumonti Cx. et Dev., des grès du Luxembourg. Localité. — Hettange, très commune en fragments; plésiotypes (pl. IX, fig. 56-75), collection Piette, communiqué par M. Fischer, Poleymieux, plésiotype (pl. XL fig. 6), Muséum de Lyon.— Hettangien. ZYGOPLEURA SUBNODOSA [D’OrBrGNY] PI. X, fig. 45. 1842. Melania nodosa Desz. Mém. Soc. linn. Norm., t. NII, p. 219, pl. xxr, fig. 1 /non Munster). 1850. Chemnitzia subnodosa »'Ors. Prod.,t. I. p. 226, 8e ét., n° 45. 1850. — = DIORS Pal MEL 61: tp op US NARUTS MIE 6: 1902. Zoxonema {Zygopleura) subnodosa Cossm. Infral. Vendée, p. 189, pl. 1v, fig. 2-%. « Taille assez grande; forme turriculée; spire longue, à galbe conique; huit à dix tours, dont la hauteur égale les cinq huitièmes de la plus grande largeur, très convexes en avant, excavés en arrière, ornés de dix côtes axiales, noueuses sur la convexité de chaque tour, interrompues sur la rampe postérieure, un peu obliques en avant; le reste de la surface est entièrement lisse ; sutures linéaires, un peu ondulées par les côtes. Dernier tour intérieur à la moitié de la longueur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est obliquement déclive, lisse, imperforée. Ouverture régulièrement ovale, non versante en avant, à contour supérieur à peine sinueux; labre mince, incurvé comme les côtes; columelle lisse, excavée; bord columellaire un peu calleux, étroit, à contour obsolète. » Dimensions. — Longueur : 56 mm.; diamètre : 20 mm. ; angle apical : 25° environ. Rapports et différences. — Les spécimens de la Vendée ne ressemblent guère à la figure de Chem- nitzia subnodosa, dans la Paléontologie française ; mais, si l'on se reporte à la figure originale de Deslongchamps, on remarque que cette dernière représente un Gastropode beaucoup plus voisin de uos échantillons : l'excavation inférieure des tours y est beaucoup plus sensible, les côtes sont moins pincées, moins prolongées que sur la figure recopiée par le dessinateur de Paléontologie française. D'autre part, le gisement du fossile de Deslongchamps n'est indiqué à Fontaine-Étoupefour que d'après des fragments ; d'Orbigny le classe dans le Charmouthien, mais j'ai tout lieu de présumer qu'il prove- pait d’une couche beaucoup plus ancienne, de sorte que le rapprochement opéré avec le fossile de la Vendée présente de grandes chances d'exactitude. On remarquera enfin que Z. subnodosa s'écarte de Cerith. verrucosum par la position déjà moins antérieure des nodosités qui, au lieu de former un bourrelet voisin de la suture, sont situées vers le tiers de la hauteur de chaque tour; ci-après sont décrites d’autres espèces chez lesquelles ces tubercules sont situés presque au milieu. Localité. — Le Simon-la-Vineuse (Vendée); plésiotypes (pl. X, fig. 4-5), collection Cossmann. — Hettangien. CERITHIACEA JURASSIQUES 187 ZYGOPLEURA QUINETTEA [PreTre] PI. X, fig. 8. 1856. Cerithium Quinetteum Prette, B. S. G. F., (2), t. XIII, p. 282, pl. x. fig. 9. 1863. — — Terquem et Pierre, Lias infér., p. 62, pl. V, fig. 1-6. 1910. Chemnitzia Quinettea Jorx. Infral. Belg., p. 59, fig. 3. Taille très grande; forme turriculée, conique ; spire longue, croissant assez rapide- ment sous un angle apical de 20 à 25° environ; tours nombreux, convexes, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes, ornés de costules axiales, un peu sinueuses, médiocrement espacées, subnoduleuses au- dessus de la ligne médiane de chaque tour, pincées en arrière ou même totalement effacées avant d’atteindre la suture inférieure ; elles sont croisées par de nombreux filets spiraux, Dernier tour assez grand, déclive à la base qui porte quelques gros cordons concentriques, séparés par de fortes rainures spirales, jusque contre le cou assez court. Ouverture ovale, rétrécie en arrière ; columelle fortement arquée vers le bas ; bord columellaire calleux. Dimensions. — Longueur : 160 mm. ; diamètre basal: 55 mm. Rapports et différences. — L'auteur a bien indiqué que cette espèce est extrêmement variable dans ses proportions et parfois dans ses ornements qui deviennent plus saillants à mesure que la coquille se développe davantage. Cependant il n’a pas songé à la comparer à Z. verrucosa dont elle se rapproche singulièrement ; il semble toutefois que l’on peut toujours l’en distinguer par ses côtes axiales quine ressemblent guère aux nodosités arrondies — et placées plus en avant — de Z. verrucosa; en outre, à la même taille, cette dernière espèce porte sur la base des filets beaucoup plus fins et plus nombreux que les gros cordons de Z. Quinettea. Enfin, chez toutes les variétés de Z. Quinettea, l'angle apical est plus ouvert que chez l’espèce hettangienne. Du côté ancestral, c'est surtout à Z. arctecostata M., du Trias, que l’on doit comparer la coquille du Lias inférieur, quoiqu'elle s’en distingue non seulement par sa taille, mais encore par ses tours beaucoup moins étroits. M. Henri Joly a tout récemment donné un croquis de l'ouverture holostome de cette grande espèce, d’après un exemplaire très intact, appartenant au Musée royal de Belgique. Localité. — Renwez, Etales, type (pl. X, fig. 3), collection Piette, communiqué par M. Fischer. — Sinémurien. ZYGOPLEURA SEMICOSTATA [DesLoNGcHAMPs] 1842. Melania semicostata Desr. Mém. S. L. Norm. p. 220, pl. xu, fig. 2. 1850. Chemnitzia semicostata b'Ors. Prod., t. I, p. 214, 7° ét., no 43°. « Coquille d'assez grande taille, turriculée; tours de spire lisses, concaves dans leur moitié supérieure, convexes inférieurement, couverts, sur la portion convexe, de côtes nombreuses, obliques de droite à gauche; base oblique, offrant quelques stries transverses, obsolètes; columelle un peu recouverte par la lèvre gauche. » Simple fragment, d’un gisement inconnu, que d'Orbigny place dans le Sinémurien, et qui a la plus grande analogie avec Cerith. verrucosum, de l’Hettangien. Il appartient évidemment au même genre, mais c’est tout ce que l’on peut dire d’après des données aussi incomplètes. 188 Maurice COSSMANN ZYGOPLEURA ? UNDULATA [Z1ETEN] 1830. Turritella undulata (Benz). Zreren. Wurt. p. 43, pl. 32, fig. 1. 1850. Chemnitzia undulata »'Ors. Prod., t. I, p. 226, 8e ét., n° 42, 1850. — D'Ors. Pal. fr. j. t. II, p. 36, pl. 237, fig. 16-17. « Coquille allongée, conique; spire formée d’un angle supérieur, composée de tours peu convexes, saillants en avant les uns sur les autres, ornés en long de très fines stries, et en travers, de fortes côtes droites. Bouche un peu anguleuse en avant. » Dimensions. — Longueur calculée: 38 mm.; angle apical: 17°. Rapports et différences. — A première vue, cette espèce ressemble plutôt à l’une des nombreuses Katosira du même gisement qu'à un Zyg'opleura s. str.; cependant le texte mentionne bien la saillie antérieure des côtes onduleuses ; aussi, malgré l’existence de fines stries spirales, je pense que c’est peut-être un Zygopleura. Je ne puis en dire davantage faute de documents plus précis. Localité. — Fontaine-Etoupefour, dans les fentes du grès silurien. — Charmouthien. ZYGOPLEURA ? HETEROCYCLA [Euc. DEescLonccHAmps] Fig. 42. 1866. Chemnitzia heterocycla Euc. Desc. Descr. esp. nouv. Gastr., p. 94, pl. vu, fig. 7. « Coquille très élancée, à angle spiral suraigu, à tours nombreux, de nombre variable suivant l’âge, lisses dans le jeune âge, mais offrant plus tard une carène voisine de la suture, qui finit par devenir une rangée de nodosités peu marquées, mais de plus en plus prononcées à mesure que la coquille avance en âge. Bande rhomboïde. » Dimensions. — Longueur: 82 mm.; longueur du dernier tour: 30 mm; lar- geur à la base: 23 mm.; longueur de la partie tout à fait lisse des tours : 15 mm.; étendue de la partie simplement carénée destours : 4o mm.; étendue de la partie noduleuse des tours : 25 mm. EE Rapports et différences. — Malgré l'apparence lisse d’une partie de la spire, | 7 je crois bien que cette coquille appartient au même genre que Cer. verrucosum, D c’est-à-dire au genre Zy-2opleura : elle en a la taille et aussi les nodosités sur les CR derniers tours, mais elle paraît plus élancée. Deslongchamps a observé que, si ! l’on considérait séparément trois tronçons de cette espèce, pris l’un à la pointe, l’autre au milieu, le troisième à la base, on serait certainement tenté d’en faire Ê trois espèces distinctes, tant leur aspect est différent. Les nodules « zygopleu- \ riques » n'apparaissent que très tard, et ils sont le résultat du développement et de la transformation de la carène infrasuturale qui se déplace peu à peu. L'auteur ne nous a malheureusement pas renseignés sur la direction et la sinuosité des stries d’accroissement de cette coquille, de sorte qu’on ne peut affirmer avec certitude que ce soit bien un Loxonematacea: celles qu'il a dessinées paraissent inclinées obliquement, mais presque rectilignes, particu- lièrement sur la base où elles sont loin de présenter la sinuosité à laquelle on pourrait s'attendre; cela tient peut-être à ce que la rangée de nodosités — qui marque chez Zygopleura le changement de sens de la courbe des accroissements — est ici située très Fig. 42. — Zygo- pleura ? hetero- cycla Euc. Des. en avant de chaque tour. Localité. — Forêt de Haye (Meurthe), unique, collection de la Faculté des Sciences de Caen. — Bajocien. CERITHIACEA JURASSIQUES 189 ZYGOPLEURA BENOISTI [Cossmanx] PI. X, fig. 1. 1907. Z, ? Benoisti Cossm. 3° Note Bath. Saint-Gaultier, p. 231, fig. 1. « Taille géante ; forme turriculée, spire à galbe conique; tours nombreux, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, munis de sept grosses nodosités axiales qui se correspondent à peu près exactement, quoiqu’elles ne s'étendent pas d’une suture à l’autre et que leur plus forte saillie subépineuse soit exactement au milieu de la hauteur de chaque tour; au-dessus de la rangée de ces nodosités, est une dépression spirale bien marquée, au fond de laquelle est tracée une suture linéaire. Dernier tour assez élevé, muni, à la périphérie de la base, d’un angle émoussé ; base déclive, lisse, peu excavée vers le cou. » Dimensions. — Fragment de 100 mm., appartenant à un individu dont la longueur totale devait atteindre 200 à 250 mm.; diamètre: 50 mm. Rapports et différences. — L’hésitation que j’ai éprouvée, il y a trois ans, en plaçant ce gros fossile dans le genre Zygopleura, était en partie dictée par l'écart stratigraphique existant entre son gisement bathonien et l’époque triasique où ce genre a surtout pullulé; or, comme on vient de le voir ci-dessus, Zygopleura est abondamment représenté dans le Lias, aux différents niveaux, non seulement par des espèces du groupe de Cerith. verrucosum, c’est-à-dire dont les nodosités sont situées — sur chaque tour — beaucoup plus en avant que chez Z. Benoisti, mais encore par Z. subnodosa qui ressemble davantage à l’espèce bathonienne dont il est le précurseur évident. Toutefois, ce dernier s’en distingue spécifiquement par sa moindre taille et par le moindre nombre de ses nodosités qui sont plus rappro- chées et moins saiïllantes. Localité. — Saïint-Gaultier, toujours mutilé (pl. X, fig. 1), collection de l’École des Mines. — Bathonien. ZYGOPLEURA MYSIS [D OrBIGNY] 1850. Chemnitzia Mysis »'Ors. Prod. t. 1, p. 332, 12° ét., n° 68*. 1850. — D'Ors. Pal. fr., terr. j. t. II, p. 52, pl. 242, fig. 8-9. « Coquille allongée, conique ; spire formée d’un angle régulier, composée de tours convexes, bien séparés, ornés en travers de côtes flexueuses, également espacées ; bouche ovale, arrondie en avant, rétrécie en arrière. » . L Dimensions. — Longueur calculée : 62 mm.; angle apical: 20°. Rapports et différences. — La figure de la Paléontologie française indique les côtes très sinueuses s’étenda t d’une suture à l’autre, ce qui ne correspond pas tout à fait aux caractères de Zygopleura ; cependant Koken, créateur de ce genre, indique cette espèce comme devant y être rapportée. Localité. — Pizieux, Maraull, Oiron, Nantua. — Callovien. ZYGOPLEURA COTTEAUI n. sp. PI. IX, fig. 78-79 1853. Cerithium Achilles Correau. Moll. foss. Yonne, p. 42 (non d'Orb.) Taille géante; forme allongée, autant qu'on peut en juger, d’après un fragment composé des deux derniers tours et demi; certains sont armés de six grosses nodo- sités obliques qui ne s'étendent pas d’une suture à l’autre, mais qui se correspondent néanmoins assez bien d’un tour à l’autre ; leur saillie la plus forte est en avant où elles 190 . Maurice COSSMANN cessent presque subitement, tandis qu’en arrière elles se prolongent davantage en s’atténuant graduellement vers la suture inférieure; en outre sept filets spiraux — plus épais que la largeur des sillons qui les séparent — ornent [a région excavée de chaque tour, en avant des tubercules; ces sillons ne paraissent pas exister sur la région inférieure ni entre les tubercules. Dernier tour grand, arrondi à la base qui porte six ou sept gros rubans inéquidistants, jusque vers le cou court. Ouverture. Dimensions. — Longueur très approximative: 20 mm.; diamètre basal: 50 mm., avec les no- dosités. Rapports et différences. — Dans son étude sur les Mollusques des couches séquaniennes de Ton- nerre (1893, p. 38), de Loriol a cité avec doute ce fragment comme pouvant être l’âge très adulte de Cerithium Achilles (v. ci-dessus Diatinostoma) : or il suffit d’examiner la position des tubercules — supra-suturaux chez D. Achilles, relevés en avant chez Z. Cofteaui — pour se rendre immédiatement compte que les deux formes ne peuvent pas appartenir au même genre, ni à la même famille ; même les cordons spiraux, interrompus en arrière chez le dernier, constituerait une différence spécifique. suffisante pour les séparer à première vue. En fait, Z. Cotteaui est le dernier descendant de Z. Be- noisti qui procède lui-même des formes liasiques déjà très grandes; l’inflexion sinueuse de ses tuber- cules représente bien l’épaississement des accroissements d’un Loxonematacea. Localité. — Saïintpuits (Yonne), échantillon étiqueté par Cotteau (pl. IX, fig. 78-79), collection Piette, communiqué par M. Fischer. Saint-Sauveur, collection d’Orbigny, au Muséum. — Séquanien. ZYGOPLEURA POLEYMIACENSIS [DumorTier em.| Fig. 43. 1864. Chemnitzia poleymiaca Dumorr. Et. pal. bassin Rhône, t. I, p. 124, pl. xvn, fig. 9. Très petite coquille allongée, conique : spire formée d’un angle régulier, com- posée de 9 tours presque plats, très légèrement convexes, ornés de petites côtes verticales, très nettes, régulières, un peu obliques en avant, au nombre de 12 à 14 par tour; ces côtes paraissent dépasser un peu la largeur du tour en haut et en bas et venir se croiser sur la suture qui est bien marquée; le sommet est un peu obtus, et les trois premiers tours sont lisses. Bouche arrondie; le dernier tour semble arrondi et sans ornements en avant. Dimensions. — Longueur : 6 mm.; diamètre : 2.25 mm..; angle apical 13°. Rapports et différences. — Autant qu'on peut en juger d’après une figure imparfai- tement grossie, cette très petite coquille devait être la pointe d’une Æatosira, à côtes Big; ._ un peu incurvées et débordant sur la suture, ce qui est rare dans ce groupe où les ir côtes ont plutôt une tendance à s’épaissir sur le milieu de chaque tour et à dispa- 12? ne raître vers les sutures, comme chez les Zygopleura primitifs. Dumortier a comparé censis U- son espèce à Melania Blainvillei Muxsr., du Lias d'Allemagne (voir Goldf. Petref. Morse Germ., p. 112, pl. excvunr, fig. 9); cette dernière y ressemble, en effet, de la manière la plus complète; peut-être a-t-elle, comme le prétendait Dumortier, les côtes moins incurvées et moins débordantes sur la suture; mais ces petites différences sont bien faibles. Quant à la base lisse de Z. poleymiacensis, cela tient à ce que l'individu figuré n’est pas complet: il est probable que la base du dernier tour devait être striée comme chez la plupart des Xatosira. Localité. — La Glande, unique, Muséum de Lyon. — Hettangien. 1. Dumortier a écrit poleymiaca pour désigner le gisement de ce fossile (commune de Poleymieux) : c'est donc poleymiacensis qu'il faut orthographier ce nom, suivant les règles de nomenclature. CERITHIACEA JURASSIQUES 191 ZYGOPLEURA (Xatosira) SUBCOSTELLATA |D'OrB1GNY| PI. IX, fig. 65-66. 1843. Cerithium costellatum Desr. Mém. Soc, linn. Norm., t. VI, p. 202, pl. x1, fig. 19-20. (non Goldf. nec Sow.) 1850. Cerithium subcostellatum »'Ors. Prod., t. I, p. 232, 8° ét., n° 116*. Taille moyenne; forme étroite, turriculée; spire très longue, croissant assez régulièrement sous un angle apical de 10° environ; tours nombreux, un peu convexes, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et crénelées par 12 à 15 côtes épaisses, droites, qui s'étendent d’une suture à l’autre et persistent jusqu’au dernier tour; elles ne paraissent pas décussées par des stries spirales, mais cela peut tenir à l’état d’usure du test du type de l’espèce. Dernier tour peu élevé, arqué ou subanguleux à la périphérie de la base qui porte des sillons con- centriques peu distincts sur ce spécimen, et qui est peu convexe jusqu'à l’excavation centrale et imperforée. Ouverture arrondie, à péristome non sinueux à la base; labre presque droit; columelle excavée, non calleuse. Dimensions. — Longueur probable : 25 mm. ; diamètre basal : 6 mm. Rapports et différences. — Cette espèce est caractérisée par ses costules droites et épaisses, par ses sutures non rainurées et par sa base sillonnée: elle se rapproche évidemment, par son faciès et par son ornementation, des autres Xatosira du mème niveau, mais je crois qu'on peut l'en distinguer à cause des critériums précités; il est d'ailleurs surprenant que d'Orbigny — qui en possédait au moins un exemplaire — se soit borné à faire la correction de nomenclature pour corriger un double emploi, et qu'il ait laissé la coquille dans le genre Cerithium au lieu de la rapprocher de son Chemnitzia Cor- valiana dont elle ne s’écarte qne par ses côtes non sinueuses, Localité. — Fontaine-Étoupefour, types (pl. XE, fig. 65-66), collection Deslongchamps, communiqué par M. Bigot. — Charmouthien. ZYGOPLEURA (Xatosira) CORVALIANA |D'OrBIGNY] PI. IX, fig. 40-22. 1850. Chemnitzia Corvaliana D'Ors. Pal. franc. terr. jur., t. II, p. 37, pl. cexuu, fig. 4. 1869. — Duuorr. Et. pal. bassin Rhône, t. III, p. 216. 1909. Zygopleura (Katosira) Corvaliana Cossu. Essais Pal. comp. livr. VII, p. 27, pl. 1, fig. 5. Taille assez grande; forme étroite, turriculée, cylindracée sur les derniers tours, spire longue, dont l’angle apical est d’abord de 16° et décroit sensiblement à l’âge adulte; tours nombreux, convexes, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures très profondes et rainurées; ornementation composée de costules épaisses, curvilignes, souvent peu régulières, antécurrentes vers la suture inférieure, de sorte qu’elles semblent inclinées de gauche à droite de l'axe, quoique sinueuses en réalité; elles sont traversées par de nombreux filets spiraux générale- ment effacés par l’usure. Dernier tour peu élevé, arrondi à la périphérie de la base sur laquelle les plis d’accroissement — qui remplacent les costules — deviennent très sinueux en $ renversée; base peu convexe, paraissant dépourvue d’ornementation spirale. Ouverture... 192 Maurice COSSMANN Dimensions. — Longueur probable : 45 à 5o mm.; diamètre basal : 5 1/2 mm. Rapports et différences. — Cette coquille s'écarte du génotype de ÆXatosira (Chemn. Periniana p'Or8.) par son angle apical beaucoup moins ouvert, et surtout par son ornementation qui se compose de côtes beaucoup moins régulières, plus incurvées, avec des stries spirales très peu visibles; la base du dernier tour est aussi très différente, moins ornée dans le sens spiral, et les aceroissements sinueux s'y prolongent davantage. Malheureusement la figure originale, publiée | dans ; la Paléontologie fran- çaise, ne donne pas une idée bien exacte des caractères de la coquille; je crois cependant que l'inter- prétation que j'en ai faite, en rapportant le fossile de Normandie à Ch. Corvaliana, est bien conforme à la pensée de l’auteur, et qu'il serait excessif de donner un nom nouveau à ce spécimen sous le pré- texte qu'il n’est pas identique à une figure évidemment restaurée et par le motif que la diagnose de d'Orbigny a seulement quelques lignes peu précises. Localités. — Fontaine-Étoupefour; néotypes (pl. IX, fig. 41-42), collection Cossmann. May, plésio- type (pl. IX, fig. 4o), collection Piette, communiqué par M. Fischer. Chälon-sur-Saône (fide d'Orbi- gny); Mont-Ceindre (ide Dumortier). — Charmouthien. ZYGOPLEURA (Katosira) CHARTRONI |CossManni PI. IX, fig. 57. 1908. Xatosira Chartroni Gossm. Charm. Saint-Cyr, p. 7, pl. I, fig. 9. « Taille au-dessous de la moyenne; forme turriculée, assez étroite; spire longue, à galbe conique, croissant régulièrement sous un angle apical de 15° environ; tours nombreux, un peu convexes, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondément rainurées et crénelées à l'extrémité inférieure de costules axiales, minces et courbes, obliquement inclinées vers la droite, du côté antérieur, et croisées dans leurs interstices par des filets spiraux fins et serrés; l'extrémité posté- rieure de chaque côte forme une saillie subépineuse au-dessus de la rainure suturale. Dernier tour peu élevé, arrondi à la périphérie de la base qui est seulement ornée dans le sens spiral ». Dimensions. — Longueur probable : 17 mm. ; diamètre basal : 4,5 mm. Rapports et différences. — Bien que le spécimen-type — qui est toujours à peu près le seul échantillon connu — soit incomplet et qu’on n’en connaisse pas l'ouverture, je n'hésite pas à le main- tenir dans le sous-genre Xatosira où je l'ai primitivement classé; cette espèce s'écarte d'ailleurs de Chemn. Periniana génotype, par ses costules beaucoup plus serrées, plus incurvées, qui rappellent plutôt celles de Xatosira Corvaliana, ci-dessus reproduit, dans le même étage; mais X. Chartroni est principalement caractérisé par ses sutures crénelées et par ses filets spiraux plus apparents. On trouve également, dans le même gisement de Saint-Cyr, une coquille que j'ai dénommée WMicros- chiza macrospira, dont les plis axiaux ainsi que l'ornementation spirale pourraient se confondre avec ceux de X. Chartroni; mais la rectitude des plis de J/. macrospira indique nettement qu'il s’agit d’un tout autre genre, et même d’une famille distincte : la courbure des plis de X. Chartroni est bien celle des Loxonematidæ, c’est-à-dire qu'elle annonce une sinuosité en forme d’S très oblique. J. Bœhm a décrit — dans le Sinémurien du Portugal — une autre espèce qu'il a intitulée Xatosira Pimenteli, mais elle est plus trapue que celle de Saint-Cyr-en-Talmondois, et elle est en outre ornée de filets spiraux plus épais. Localité. — Saint-Cyr-en-Talmondoiïs (Vendée); type figuré (pl. IX, fig. 55), collection Chartron; un autre fragment à peu près identique, mème collection. — Charmouthien. CERITHIACEA JURASSIQUES 193 ZYGOPLEURA (Xatosira) CARUSENSIS |D'ORrBIGNY] PI. IX, fig. 59-64. 1850. Chemnitzia carusensis D'Ors. Prod., t.], p. 226, 8° ét., n° 44. 1850. — D'Onrs. Pal, fr., t. j.,t. Il, p. 34, pl. coxxxvui, fig. 13-15. 1860. — Duxorr. Et. pal. bass. Rhône, t. IIT, p. 217, pl. xxvur, fig. 9. 1909. Zygopleura {Katosira) carusensis Cossm. Essais Pal. comp., livr. vu, p. 28. Taille moyenne; forme étroite, cylindracée, subulée; spire polygyrée, croissant d'abord sous un angle apical de 10 à 12°, puis de6 à 8° ; tours très nombreux, convexes ou même subimbriqués en avant, dont la hauteur atteint les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures assez profondes et crénelées, souvent bordées en dessus par un bourrelet obsolète ; ornementation composée de douze à quinze côtes axiales, plus minces que leurs intervalles, obliques, flexueuses en avant, régulièrement écartées, croisées par huit à douze filets spiraux, plus ou moins serrés, mais en général réguliers sur le même individu; les deux ou trois filets postérieurs plus saillants s’anastomosent quelquefois pour former le bourrelet suprasutural. Dernier tour peu élevé, arrondi et limité par un cordon un peu plus saillant à la périphérie de la base qui n’est ornée que de filets obsolètes, à l'exclusion des côtes axiales, dont la sinuosité s’efface rapidement. Ouverture semilunaire; columelle arquée, peu calleuse. Dimensions. — Longueur probable : 25 mm. ; diamètre basal: 4 mm. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue du génotype de Xatosira (Z. Periniana) par sa forme bien plus étroite et cylindracée sur les derniers tours, quoiqu'il s’en faille de beaucoup qu'elle atteigne la largeur que lui attribuait Dumortier, d'après un fragment dont l'angle apical lui paraissait presque nul; le dimorphisme de la spire est très apparent sur l’un de nos spécimens. L'or- nementation elle-même est assez variable dans le même gisement; mais, même chez les spécimens qui ont le moins de côtes axiales, il y en a toujours plus que chez Z. Periniana. Quant à Z. Corva- liana »’Ors., la figure quile représente dans la Paléontologie française est peu exacte; mais l’indi- vidu que je possède, du Charmouthien de Normandie — et dont la forme cylindracée se rapproche de celle de Z. carusensis — est caractérisé par ses costules plus irrégulières, plus curvilignes et sur- tout non obliques en avant. Enfin j’ai précédemment décrit, du Charmouthien de la Vendée, une autre espèce contemporaine (X. Chartroni) qui se distingue de celle-ci par son angle apical plus ouvert, par ses tours bien plus élevés, moins convexes en avant, par ses costules plus minces, plus serrées et plus obliques. Localités. — May, plésiotypes (pl. IX, fig. 61-64), collection Terquem à l'École des Mines ; Fontaine- Étoupefour, plésiotype complet (pl. IX, fig. 59-60), recueilli par Carabeuf, communiqué par M. Bigot. Saint-Amand, Chälon-sur-Saône (fide d’Orb.); Ambérieux, Saint-Bonnet (ide Dumortier); Ménétreux (Haute-Saône), collection du Musée de Dijon. — Charmouthien. ZYGOPLEURA (Katosira) cf. PERINIANA | pb OrBrGny] PI. IX, fig. 48-49. 1852. Chemnitzia Periniana D'Ors. Pal. fr., terr. j., t. II, p. 36, pl. 243, fig. 1-3. 1909. Katosira Periniana Cossm. Essais Pal. comp., livr. var, p. 27, fig. 10. Taille moyenne; forme conique; spire longue, pointue au sommet; angle apical 12 à 15°; tours un peu convexes, assez élevés, ornés de côtes légèrement flexueuses, surtout sur les derniers tours, que croisent une dizaine de filets spiraux; dernier tour SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XX. — 25. Mémoire N° 46. — 95. 194 Maurice COSSMANN arqué à la périphérie de la base peu convexe, où s’arrétent subitement les costules ; on n’y aperçoit que quatre ou cinq gros cordons concentriques, dont les intervalles sont décussés par de très fines stries d’accroissement. Ouverture ovale; columelle arquée, un peu bordée à l’intérieur. Dimensions. — Longueur : 33 mm.; diamètre : 7,5 mm. (ide d'Orbigny). Rapports et différences. — J'ai beaucoup hésité avant de maintenir la séparation faite par d'Orbi- gny pour Ch. Periniana et Ch. Corvaliana, deux espèces du même niveau et du même gisement; d'autre part Cer. costulatum DeEsz. — que d’Orbigny a dénommé subcostulatum parce que l’autre nom était préemployé par Lamarck — est une espèce hybride, la figure 12 se rapportant peut-être au C. tæniatum ou à un Hypsipleura tandis que la figure 13 est le dernier tour de C. Periniana; Deslong- champs indique comme type un seul exemplaire de sa collection, et j'ai retrouvé, mêlé avec C. tænia- tum le spécimen du dernier tour que reproduit la figure 13. Dans ces conditions, il paraît plus correct de retenir seulement le nom Periniana et de caractériser l'espèce par le petit nombre de ses cordons basaux qui sont bien reproduits sur la figure de la Paléontologie française et qui sont en parfait état de conservation sur l'échantillon de la collection Deslongchamps, quoique non indiqués sur sa figure. Il est évident que toutes ces espèces, très voisines lesunes des autres, connues seulement des auteurs anciens par des fragments plus ou moins déterminables, ont été restaurées avec plus ou moins d’exac- titude, de sorte que les spécimens beaucoup mieux conservés qu'on recueille actuellement donnent lieu à des hésitations parce qu'ils participent à la fois aux caractères des anciennes diagnoses de plusieurs espèces. L'interprétation que j'ai proposée ci-dessus, à défaut de certitude sur les types, me paraît la plus raisonnable. Localités. — Fontaine-Étoupefour (pl. IX, fig. 48-49), collection Deslongchamps. Chäloa-sur-Saône (fide d'Orbigny). — Charmouthien. ZYGOPLEURA (Katosira) TÆNIATA [DEsLoNGcraAMPs) PI. XI, fig. 45. 1842. Cerithium tæniatum Desr. Mém. Soc. linn. Norm., t. VII, p. 200, pl. xx, fig. 14. 1950. Cerithium tæeniatum D'Ors. Prod., t. I, p. 232, 8° ét., no 145. Fragment conique, turriculé; tours peu convexes, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires et bordées en dessus d’un bour- relet peu saillant; ornementation composée de costules axiales et obsolètes, nombreuses, incurvées, ne s'étendant pas sur le bourrelet sutural qui porte de petits plis deux fois plus nombreux; une dizaine de filets spiraux, plus écartés vers le bourrelet inférieur que sur la région antérieure de chaque tour, couvrent toute la surface en passant sur les côtes; le bourrelet est aussi strié, mais beaucoup plus finement. Dernier tour et ouverture inconnus. Rapports et différences. — I ne me paraît pas douteux que Deslongchamps a donné deux noms différents à la pointe et au corps de la spire de la même espèce : comme il ne reste, dans sa collection, que le type du fragment, bien reconnaissable à son bourrelet sutural, et que le même tube contenait aussi un dernier tour de Chemnitzia Periniana ci-dessus décrit (coll. DeslongchampS) tandis que la pointe dénommée Cerith. costulatum (collection Tesson.) n'existe plus, la seule chose à faire est de conserver comme type de C. tæniatum le fragment qui a été exactement figuré par l’auteur et d'inter- préter autrement Cerith. costulatum dont le véritable type est un fragment qu'on retrouvera ci-après, tandis que l'ouverture cotype n’a aucun rapport avec C. tæniatum à cause de ses gros cordons et de l'absence de bourrelet sutural. Cette espèce ne peut d’ailleurs se confondre en raison de son ornementation, avec aucun des autres Katosira du Charmouthien. Cependant, déjà chez X. carusensis, on remarque que les filets du bas de CERITHIACEA JURASSIQUES 105 chaque tour ont une tendance à s’anostomoser pour former un bourrelet, de sorte qu'il y aurait pro- bablement un passage d’une forme à l’autre, et que X. tæniata ne serait qu'une variété de X. caru- Sensis. Localité. — Fontaine-Étoupefour, type (pl. IX, fig. 45), collection Deslongchamps; communiqué par M. Bigot. — Charmouthien. ZYGOPLEURA (Xatosira) REBOURSI | RICHE] PL IX fig. 54-55. 190%. Cerithium {?) Reboursi Ricme. Strat. Mont. d'Or lyonn., p. 87, pl. IL, fig. 5. Taille assez grande; forme turriculée, à galbe conique; spire longue, croissant régulièrement sous un angle apical de 25°; tours nombreux, convexes, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures peu profondes et ondulées; ornementation spirale composée de douze à quinze filets spiraux, peu proéminents, un peu plus petits et plus serrés en arrière qu'en avant: une dizaine de costules axiales, épaisses et arrondies, obliques, s'étendent d’une suture à l’autre, sans se succéder toutefois d’un tour à l’autre; elles s’atténuent beaucoup vers l’avant- dernier tour où elles se transforment en plis plus nombreux et incurvés, et elles dispa- raissent totalement sur le dernier tour des spécimens adultes; la base convexe ne porte que des cordonnets spiraux. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 26 mm. ; diamètre basal : 8 mm. Rapports et différences. — L'auteur a comparé son espèce à Cerith. costulatum Desz. (non Lamk.) — C. subcostulatum D'Or.) qui est une coquille incomplète, appartenant peut-être au même genre, mais plus subulée que celle du Bajocien du Mont-d'Or lyonnais, avec un bourrelet sutural et avec des côtes axiales beaucoup moins saïllantes, autant qu'on peut en juger d'après la figure de Deslong- champs. Je rapprocherais plutôt Z. Reboursi du génotype de Xatosira (Chemn. Periniana D'Ors.) qui s’en distingue toutefois par sa forme beaucoup plus élancée et par ses côtes plus sinueuses. Il est intéressant de constater que la section Katosira du genre Zy-gopleura ne s'éteint pas dans le Lias, comme je le pensais quand j'ai rédigé la VIII: livraison de mes « Essais de Paléontologie com- parée » (1909, p. 27-28); cette longévité est d'autant plus à noter que Zr-gopleura s. str. est représentée, dans le Bajocien, le Bathonien et le Callovien, par des formes encore douteuses, tandis que celle-ci est bien avérée. Localité. — Couzon (Mont-d'Or lyonnais), dans le calcaire à Bryozoaires ; cotypes figurés (pl. IX, fig. 54-b5), collection Riche. — Bajocien. ZYGOPLEURA (Æatosira) FLUENS [P1ETrE] PI. IX, fig. 51-52. 1857. Turritella fluens Pierre. B. S. G. F.,t. XVI, p. 560, pl. vir, fig. 16. Taille moyenne ou petite; forme turriculée, subulée ; spire longue, croissant légè- rement sous un angle apical de 10 à 12° environ; tours presque plans, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures assez profondes et ondulées par les côtes axiales; celles-ci sont minces, écartées, flexueuses et incurvées en avant, et elles s'étendent d’une suture à l’autre, sans se succéder régulièrement d’un tour à l’autre; en arrière, elles aboutissent presque normalement à la suture et 196 Maurice COSSMANN ; en avant, elles font un angle de 45°; leurs intervalles sont finement ornés de stries spirales. Dernier tour médiocrement élevé, fortement arqué à la périphérie de la base qui est lisse, peu convexe vers le cou, non ombiliquée au centre, la callosité columellaire étant hermétiquement appliquée sur elle. Ouverture? Dimensions. — Longueur probable du fragment : 30 mm.; diamètre basal : 5,5 mm. Rapports et différences. — Déjà, en 1885, j'ai signalé l'analogie de cette coquille avec certains Chem- nitzia ou Turbonilla, et actuellement, après un nouvel examen, je n'hésite pas à la classer dans le sous-genre Xatosira auprès de X. carusensis, dont elle se distingue par ses stries spirales plus serrées, par ses tours beaucoup plus plans, par sa périphérie basale dépourvue de cordons saillants, etc. Dans la VII: livraison de mes Essais de Paléoconchologie, j'ai cité à tort cette espèce dans la répar- ütion stratigraphique des Æhabdocolpus : ses côtes flexueuses n'ont aucun rapport avec celles des coquilles de ce groupe, et elles rappellent davantage les Loxonematidæ. Le sous-genre Xatostra a aïnsi vécu beaucoup plus tard que je ne le pensais (voir Ess. Pal. comp., livr. VIII, p. 28). Localité. — Rumigny, très rare (pl. IX, fig. 51-52), collection Piette, communiqué par M. Fischer. Bathonien moyen. ZYGOPLEURA (Xatosira) FLAMMULIGERA [P1er7E) PI. IX, fig. 53. 1857. Cerithium flammuligerum Pierre B. S. G. F., t. XVI, p. 548, pl. v, fig. 32. 1885. — Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 106 pl. xvix, fig. 6. Taille petite; forme turriculée, très étroite; spire longue, subcylindracée, angle apical 8 à 10°; tours nombreux, presque plans, dont la hauteur atteint les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures peu profondes et crénelées; côtes axiales minces, assez rapprochées, inclinées obliquement ou à peine incurvées, séparées par des intervalles à peine plus larges qu’elles et obscurément croisées par des stries spirales dans ces interstices. Dernier tour peu élevé, arrondi à la périphérie de la base qui est convexe et sur laquelle cessent les côtes. Ouverture. Dimensions. — Longueur probable : 18 mm. ; diamètre basal : 3,5 mm. Rapports et différences. — J'ai autrefois réuni cette espèce avec Turritella fluens, mais un nouvel examen des types de chacune des deux formes m'a convaincu de la nécessité de les séparer, comme l'avait fait Piette. D’après les figures du Bulletin de la Société géologique de France, le nom fluens convient au fragment jaunâtre dont les côtes sont plus écartées et plus flexueuses, tandis que le spécimen plus fruste, orné de costules droites et plus rapprochées, représente le type de GC. flammuli- gerum. L'un et l’autre sont des Xatosira, autant qu’on peut en juger sans l'ouverture, en se guidant seu- lement d’après l'aspect de l’ornementation qui rappelle beaucoup celle de X. carusensis; le galbe est toutefois moins étroit que celui de cette dernière espèce du Lias. Localité. — Éparcy, type (pl. IX, fig. 53), collection Piette, communiqué par M. Fischer. — Bathonien moyen. ZYGOPLEURA (Anoptychia) ROTUNDATA [TERQUEM | PIN ME A0? 1855. Cerithium rotundatum TerQ. Pal. Hett., p. 278, pl. xvnr, fig. 8. 1865. — TerQ. et Pierre. Lias infér. Est., p. 62. Taille petite; forme turriculée, conique; spire médiocrement allongée, .croissant régulièrement sous un angle apical de 20°; une dizaine de tours un peu convexes, dont CERITHIACEA JURASSIQUES 197 la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures finement rainurées avec la trace très obsolète d’un sillon au-dessous de la suture; les premiers tours étaient probablement ornés de costules, car sur le septième et le huitième tour avant le dernier auxquels commence le fragment qui est le type de l’espèce, on dis- tingue quelques traces d’ornementation axiale très effacée, et ces tours semblent subim- briqués en avant, sur le sillon infrasutural qui est encore très bien marquée. Dernier tour à peine égal au quart de la hauteur totale, arrondie à la périphérie de la base qui est lisse et un peu excavée vers le centre. Ouverture... Dimensions. — Longueur probable : 7 mm.; diamètre basal : 2 1/2 mm. Rapports et différences. — Je ne puis classer que dans le groupe Anoptychia ce petit fossile assez fruste que Terquem aurait mieux fait de ne pas nommer, eu égard à l'incertitude qui plane toujours sur un fragment dont on ne connaît ni la pointe ni l'ouverture; on ne peut que soupconner, sans la vérifier, l’ornementation axiale des premiers tours, et l'absence de stries spirales sur les derniers augmente encore le doute de l’ebservateur. Cette coquille n’a pas du tout l'aspect du genre Gymnoce- rithium qui n'apparait d’ailleurs que beaucoup plus tard dans la série jurassique; elle se distingue des autres Anoptychia du Lias par l'absence complète de costules ou du moins par leur effacement beaucoup plus prématuré; on ne l’en rapproche d’autre part que par son galbe général, par ses su- tures rainurées et même bordées en dessus. Localités. — Hettange, type unique (pl. VI, fig. 103), collection Terquem à l'École des Mines; Jamoigne, assez rare, d’après Terquem et Piette. — Hettangien, ZYGOPLEURA (Anoptychia) GLANDULÆ |Dumorrier| Fig. 44. 1864. Turritella Glandulæ Dumorr. Et. Pal. Bass. Rhône, t. I, p. 123, pl. xx, fig. 3. « Coquille très allongée, presque cylindrique; spire formée d’un angle régulier, composée de tours peu élevés, légèrement convexes, portant six lignes longitudinales, égales, moins marquées sur le milieu des tours; suture peu profonde : les deux derniers tours ne laissent apercevoir aucun autre ornement, mais É les précédents sont ornés — en plus — de nodosités transversales, 5 . 2 _. ñ c . . . 7 . . PS irrégulières, d’abord à peine indiquées, mais qui, dans les tours se e rapprochant du sommet, deviennent des bourrelets de plus en plus marqués ; l'ouverture est plus ronde que ne l’indique le dessin. » Dimensions. — Longueur totale donnée par l'angle : 17 mm.; diamètre : 2,25 mm. ; angle apical : 60. Rapports et différences. — I1 n'est pas douteux que cette coquille appartient au groupe triasique Anoptychia, par ses ornements axiaux qui ne persistent pas jusque Fig. 44 — sur les derniers tours. On peut la rapprocher de Z. semiornata qui est cependant Anoptychia beaucoup moins étroit et dont les derniers tours sont à peu près lisses. À ce point de Glandulæ vue, l'espèce de Dumortier se rapproche davantage des formes du Trias, puisque son Dumorrier. angle. apical très réduit et ses côtes plutôt pustuleuses l’en distinguent à première vue. En tout cas, elle n’a aucun rapport avec le genre Turritella dans lequel Dumortier l’a égarée, et qui ne comporte jamais cette ornementation axiale, même sur les premiers tours. Localité: — La Glande, très rare; spécimen unique, Muséum de Lyon. — Hettangien. 198 Maurice COSSMANN ZYGOPLEURA (Anoptychia) SEMIORNATA [TErQuEM et PIETTE] PI. IV, fig. 46-47. 1865. Zurritella semiornata Tero. Pierre. Lias infér. Est, p. 35, pl. 1, fig. 7-8. 1865. Zurritella intermedia TEroQ. et P. Zbid., p. 3%, pl. 1, fig. 3-4 (non Desh.). 1902. Turritella Terquemi Cossm. Rev. crit. Pal., t. VI, p. 96. 1909. Zygopleura { Anoptychia) semiornata Cossm. Essais Pal. comp., livr. vu, p. 30. Taille médiocre ; forme turriculée, étroite, cylindro-conique; spire longue, élancée, subulée, croissant régulièrement sous un angle apical de 15 à 18°; tours nombreux, convexes, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures d’abord profondes et ondulées, puis bordées en-dessous d’une rainure assez large que limite souvent un faible cordon lisse, en avant de chaque tour; ornementation composée — jusqu’au cinquième tour avant le dernier — de costules obliques, plus épaisses que leurs intervalles, s'étendant d’une suture à l’autre, puis s’écartant et s’effacant graduellement en même temps qu’apparait la rainure infrasuturale; les derniers tours sont à peu près lisses, sauf quelques stries d’accroissement sinueuses en S; on y distingue aussi, vers la partie inférieure, quelques traces obsolètes d’orne- mentation spirale. Dernier tour.peu élevé, muni d’un cordonnet légèrement saillant à la périphérie de la base qui est déclive, lisse, imperforée au centre. Ouverture subquadrangulaire. Dimensions. — Longueur : 13 mm. ; diamètre : 3 mm. Rapports et différences. — Les auteurs de cette espèce ont donné deux noms différents à des fragments de la même espèce, ainsi qu'il résulte de l'examen du carton de la collection Terquem, qui porte — sous le nom semiornata, de l'écriture de ce savant — trois spécimens répondant aux figures des deux espèces; il est probable que Terquem, averti par Deshayes, aura supprimé ultérieurement le premier des deux noms qui faisait double emploi avec une espèce éocénique, antérieurement nommée intermedia par Deshayes. Cette réunion des deux formes, très légitime d’ailleurs, rend inutile la cor- rection de nomenclature T'erquemi que j'avais faite en 1902. A. semiornata s’écarte du génotype triasique À. supraplecta par sa forme plus cylindracée et par ses derniers tours lisses. Localité. — Étales, dans les grès à Belemnites acutus, peu rare; cotypes (pl. IX, fig. 46-45), collec- tion Terquem à l’École des Mines. Ferme du Leuret, deux spécimens, collection d’Orbigny au Muséum d'Histoire naturelle. — Sinémurien. ZYGOPLEURA (Anoptychia) ETALENSIS [Prerre| PI. VI, fig. 112-113. 1856. Cerith. etalense Pierre. B. S. G. FÆ., (2), t. XIII, p. 203, pl. x, fig. 5. 1864. — — Dumorr. Ess. Pal. Bassin du Rhône, t. I, p. 439, pl. xx, fig. 9-10. 1865. — — Tero. et Pierre, Lias inf. Est, p. 64, pl. vi, fig. 3-4. _ Taille petite; fragment subeylindracé, turriculé; spire probablement large, à tours un peu convexes, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures profondes et bien marquées, quoique non canaliculées; ornementation composée de sept ou huit costules axiales, un peu obliques, pustuleuses à leur extré- mité antérieure, plus effacées vers la suture inférieure, tendant à disparaître sur le CERITHIACEA JURASSIQUES 199 dernier tour du fragment-type; la description originale fait mention de « nom- breuses stries » spirales qu’on soupconne vaguement sur ce fragment usé. « Base presque plane, ornée de plusieurs stries; ouverture ovale, aiguë en arrière; columelle droite, épaisse, échancrée (?) en avant. » Dimensions. du fragment: Longueur : 6 mm.: largeur : 2 1/2 mm. Rapports et différences.— Le fragment de la collection Terquem est celui qui a été figuré en 1865 et provient de la localité d’Étales; c’est donc un topotype; néanmoins il est dans un état de conservation tel que j’ai été obligé de mettre entre guillemets une partie de la diagnose originale; l'effacement des côtes sur les derniers tours m'a guidé pour le classement de ce fossile dans la section Anoptychia plutôt que dans le sous-genre Xatosira ; cependant les sutures ne sont pas canaliculées comme chez Z. rotundata et chez Z. hemicolpa, dont le galbe paraît d’ailleurs être moins étroit; les côtes — plus renflées en avant — n’ont, en outre, pas le même aspect que chez ces deux espèces; elles ne s'étendent pas d’une suture à l’autre comme chez Z. semiornata qui a la même forme subcylindracée sur les derniers tours et dont les sutures ne sont pas plus canaliculées que chez Z. etalensis. Quoi qu'il en soit, il est bien regrettable de fonder des espèces sur de tels spécimens. Quant aux spécimens du Bassin du Rhône qu'a figurés Dumortier, et qui sont remarquables par la continuité de leurs sept côtes axiales, il me paraît bien douteux qu’on puisse les rapporter à la même espèce. Localités. — Étales, type (pl. VI. fig. 112-113), collection Terquem à l'École des Mines; Renvez, Morency (fide Terquem et Piette). — Sinémurien. ZYGOPLEURA (Anoptychia) HEMICOLPA n. sp. PI. VI, fig. 102, Taille petite; forme turriculée, assez étroite ; spire un peu allongée, à galbe conique, croissant régulièrement et lentement sous un angle apical de 18° à 20° environ; quinze tours légèrement convexes, surtout en avant, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondément rainurées, non étagées; surface ornée seulement de plis axiaux et sinueux, assez serrés, s'étendant d’une suture à l’autre, et qui s’effacent graduellement pour disparaitre vers le troisième tour avant le dernier chez l'adulte; pas de traces d’ornementation spirale. Dernier tour inférieur au quart de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est lisse et un peu excavée au centre, vers le cou; ouverture probablement arrondie, à columelle incurvée et lisse. Dimensions. — Longueur probable : 10,5 à 11 mm. : diamètre à la base : 3 mm. Rapports et différences. — Cette petite coquille me paraît appartenir à la section Anoptychia du genre Zygopleura, chez laquelle les plis axiaux, subnoduleux sur les premiers tours, n’atteignent pas les derniers. Il existe encore dans le Lias, d’autres formes du même groupe : celle-ci se distingue d'A. semiornata par sa forme plus conique et par ses sutures moins rainurées, ainsi que par l'absence d'un cordonnet spiral en avant de chaque tour. Z. hemicolpa se distingue de Z. carusensis D'Org. par sa rainure suturale, par sa forme beau- coup moins cylindracée, par l'absence de stries spirales et par ses plis moins persistants. Quant à Z. Periniana D Ors., d’après Dumortier, les côtes sont au nombre de 15 ou 16 par tour, et les tours sont aussi hauts que larges; ces deux espèces charmouthiennes sont donc très différentes de celle ci-dessus décrite. Localité. — Ménétreux (Haute-Saône), cotypes (pl. VI, fig. 102), collection du Musée de Dijon. — Charmouthien supérieur. 200 Maurice COSSMANN ZYGOPLEURA (Anoptychia) BIGOTI n. sp. PI. VI, fig. 108-109; et pl. IX. fig. 56. Taille assez grande; forme turriculée, étroite ; spire très allongée, croissant régu- lièrement sous un angle apical de 18° au début, etde 13° vers les derniers tours; sommet aigu; environ dix-huit tours convexes, les premiers étroits et costulés, avec des sillons spiraux dans l'intervalle des côtes, les suivants plus élevés, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, paraissant lisses parce que les costules s’effacent et que les stries disparaissent même avant les costules; sutures profondes, quoique non rainurées. Dernier tour très peu élevé, arqué à la périphérie de la base qui porte au moins une dizaine de sillons concentriques, inéquidistants, plus serrés vers la péri- phérie que vers la région ombilicale qui est creuse, mais imperforée. Ouverture arrondie ou légèrement subquadrangulaire, non sinueuse sur son contour supérieur; labre incliné et flexueux, columelle excavée, peu calleuse, à bord externe bien détaché de la base. Dimensions. — Longueur : 45 mm. ; diamètre basal : 9 mm. Rapports et différences. — Je considère cette coquille, dénommée Cer. lævigatum dans la collection Deslongchamps, comme une mutation ancestrale — mais distincte — de cette espèce bajocienne : on l'en distingue, non seulement par le dimorphisme plus accentué de ses tours de spire, dont les pre- miers sont ornés de fortes costules et de strjes spirales, mais surtout par l’ornementation beaucoup plus fine de la base; c’est surtout le dernier qui m'a guidé pour la séparation de cette mutation, car les autres critériums distinctifs sont peut-être dus à l’état de conservation de GC. lævigatum, qui est loin d’être aussi satisfaisant que celui des deux cotypes de Z. Bigoti. Si l’on compare, d'autre part, Z. Big'oti avec Z. hemicolpa qui est à peu près du même niveau, on remarque que ce dernier est beaucoup plus trapu. sans aucune trace apparente d’ornementation spirale, et que la base est lisse au lieu d’être concentriquement sillonnée. Z. semiornata, Au Sinémurien, a des costules plus obliques, à peine décussées, et en outre üil y à une rainure infrasuturale; enfin sa base est lisse. Quant à Z. etalensis, c’est un fragment paucicostulé dont l’ornementation spirale est peu visible. Localité. — Fontaine-Étoupefour, cotypes (pl. VE, fig. 108-109 et pl. IX, fig. 56), recueilli par Cara- beuf et communiqué par M. Bigot. Précigné (Sarthe), collection Cossmann. — Charmouthien. ZYGOPLEURA (Anoptychia) LÆVIGATA |[Desconccaampes] PI. VI, fig. 110-111. 1842. Cerithium lævigatum Desr. Mém. S. linn. Norm., t. VII, p. 203, pl. xr, fig. 21. 1850. — _ DIORE PrOd tal p- 2 MORE REMOTE Taille moyenne; forme turriculée, assez étroite; spire longue, croissant régulière- ment sous un angle apical de 15° ou 16° environ; tours nombreux, convexes, paraissant lisses, dont la hauteur égale un peu plus que la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et rainurées; il y a quelques traces d’ornementation axiale sur le huitième tour avant le dernier qui est plus court que le quart de la hauteur totale; il est convexe sur les flancs, arqué à la périphérie de la base qui est faiblement bombée CERITHIACEA JURASSIQUES 201 et ornée de quatre sillons spiraux, profonds, séparant des rubans plus larges, mais décroissant vers le centre; il ne semble pas y avoir de perforation ombilicale. Ouver- ture presque ronde dans son ensemble, mais subanguleuse en avant. Dimensions. — Longueur probable : 20 mm.; diamètre 5, 5 mm. Rapports et différences. — Cette espèce ambigué n’est pas un Cerithium : elle ne peut être rappor- tée qu’au sous-genre triasique Anoptychia qui est d’ailleurs représenté, dans le Sinémurien de l'Est de la France, par T'urritella semiornata TerQ. et Pierre, dont les côtes axiales persistent plus longtemps que chez notre espèce, avant de s’effacer. La coquille sinémurienne a d’ailleurs un angle apical un peu moins ouvert que celui de Cer. lævigatum, mais ses sutures sont raïnurées comme le sont celles de ce dernier, caractère commun à tous les Anoptychia; ni chez l'une ni chez l’autre de ces deux co- quilles liasiques, on n'y aperçoit les fines stries spirales qui existent sur les derniers tours du génotype triasique : T'urrit. supraplecta M.; elles n’ont pas non plus les tours imbriqués en avant, comme on le constate chez d’autres Anoptychia du Trias. L'absence d’ombilic à la base, et de carène sur les pre- miers tours, s'oppose à ce qu'on les rapproche de Spyrochrysalis qui à aussi la base sillonnée, ni d'Heterogyra qui a les derniers tours peu élevés et arrondis. Localité. — Bayeux, type (pl. VI fig. 110-111), collection Deslongchamps, communiqué par M. Bigot. — Bajocien. Genre HYPSIPLEURA KoKkEn, 1892. Coquille allongée, à tours plans, conjoints, quoique un peu en gradins au-dessus de la suture, ornés de plis axiaux, pincés au-dessus de la suture, effacés en avant, et presque sans inflexion. Dernier tour très élevé, subanguleux à la périphérie de la base qui est imperforée et finement sillonnée. Ouverture subrhomboïdale, à columelle excavée. La caractéristique distinctive de ce genre réside principalement dans l’absence d’inflexion de ses côtes axiales, ce qui l’écarte complètement de Loxonema et de Zygopleura. I] resterait toutefois à préciser la forme de l’ouverture qui n’a pas encore été étudiée a l’état intact. L'espèce charmouthienne que je rapproche du génotype triasique Æ. cathedralis Koken — a bien les costules rectilignes et l'ouverture quadrangulaire. Je suis beaucoup moins certain de l'attribution générique d’une seconde espèce, de l'Hettangien de Jamoigne, que Terquem et Piette ‘ ont assimilée à Turritella unicin- gulata Quexsr. D'une part, il n’est pas certain que le fossile de Jamoïgne soit le même que celui des grès de Gœpping, en Allemagne; d'autre part, la figure représente une coquille qui a bien à peu près le galbe d’Hypsipleura, mais avec des sutures canaliculées, et des costules axiales assez serrées, droites il est vrai, mais croisées par un ou deux cordons près des sutures. Bref, c’est un fossile mal défini, de sorte qu’il n’est pas pos- sible d'affirmer qu'il unit les Æypsipleura du Trias à celui du Charmouthien : il faut attendre avant de cataloguer cette espèce. La généalogie ancestrale d'Æypsipleura n’a d’ailleurs pas été nettement définie; on ne voit pas bien, jusqu’à présent, de quel rameau de Loxonematidæ a pu se détacher cette branche hybride. D'autre part, il est indubitable qu'il y a une grande analogie de forme entre Hypsi- 1. Lias infér. Est (1863), p. 36, pl. 11, fig. 1-2. SocIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. — T. XX. — 26. Mémoire N°0 46, — 926. 202 Maurice COSSMANN pleura triasique et les premières Nerinella de l’Infralias : faut-il en conclure que le premier est l'ancêtre du second? Je n’oserais l’affirmer en l’état des matériaux que je connais, d'autant plus qu’il resterait encore à préciser à quel moment les stries d’ac- croissement (ou le labre), orthogonales et non antécurrentes, d'Aypsipleura ont pu se transformer en stries rétrocurrentes à la suture, comme elles le sont chez les Nerineidæ et, en général, chez les Entomotæniata. HYPSIPLEURA SUBCOSTULATA [»’OrB1GNy| PI. VI, fig. 106-107. 1842. Cerithium costulatum Dresi. Mém. Soc. linn. Norm., t. NII, p. 139, pl. xr, fig. 12-13 (non Lamk.) 1870. Cerithium subcostulatum »'Ors. Prod., t. I, p. 232, 8e ét., no 114*, Fragment subcylindracé, subulé; tours plans, séparés par des sutures linéaires, ornés de côtes absolument rectilignes, pincées et écartées, dans l'intervalle desquelles on distingue des traces d’ornementation spirale; dernier tour peu élevé, anguleux à la périphérie de la base qui porte environ huit filets concentriques, équidistants, et qui est déclive, à peine excavée au centre. Ouverture élevée, étroite, quadrangulaire ; colu- melle droite en avant, faiblement excavée en arrière; bord columellaire peu calleux, bien caréné. Hapports et différences. — J'ai expliqué ci-dessus, à propos de Xatosira Periniana et de K. tæniata, que les types de la collection Deslongchamps, pour Cerithium costulatum, ne correspondent pas exactement aux figures 12et 13 de l'espèce, dans le mémoire de cet auteur ; j'ai en conséquence rapporté à X. Periniana l'ouverture d’une coquille à costules incurvées, tandis que la pointe de C. costulatum — qui était de la collection Tesson — paraît avoir été perdue; mais, à la place, il existe dans la collec- tion Deslongchamps, un fragment qui ne correspond exactement ni à la figure 13 ni à la figure 12. et qui représente par ses tours plans l'équivalent de l'échantillon perdu de la collection Tesson. C’est une espèce du genre Æypsipleura, à cause de ses côtes rectilignes, et il paraît évident que Deslongchamps — qui a dessiné les planches de ce mémoire — a fait une restauration pour laquelle il s'est aussi inspiré de ce fragment. Je le considère donc comme le néotype de l'espèce. J'ai pu distinguer, entre les côtes rectilignes, les fines stries d’accroissement flexueuses qui carac- térisent le genre Hypsipleura : elles sont effacées par l'usure du test du spécimen, de même que l’orne- mentation spirale des tours de spire; seule, l'ornementation spirale de la base a persisté, et elle est même un peu plus grossière que chez le génotype H. cathedralis Kokex, du Trias. Localité. — Fontaine-Étoupefour, néotype (pl. VI, fig. 106-107), collection Deslongchamps, commu- niqué par M. Bigot. Précigné (Sarthe), recueilli par M. l'abbé Gadois. — Charmouthien. Genre STEPHANOCOSMIA Cossmanx, 1895. J'ai indiqué (Essais Pal. comp., livr. vin, p. 35) que ce genre représente, dans la famille Loxonematidæ, Vancêtre direct de Procerithium, et il ne semble pas qu'il soit représenté dans le Lias et le Jurassique, si ce n’est par ces descendants, la trans- formation ayant dù s’epérer à l’époque rhétienne. Mais, à côté de Stephanocosmia (s. &r.), le Trias à vu naître une section Tyrsoecus Kirrz, et un sous-genre Goniospira Cossx., qui se sont tous deux prolongés jusque dans le système jurassique, ainsi qu on va le voir ci-après. CERITHIACEA JURASSIQUES 203 Tyrsoecus — dont le génotype est Turritella compressa Muxst. — est une coquille turriculée, à carène subépineuse, avec des stries spirales et des stries d’accroissement flexueuses; or il existe, dans le Bajocien, l’Argovien et le Rauracien, trois espèces extrêmement voisines de ce génotype, qui me paraissent devoir se rapporter à cette section. Entre le Trias et le Bajocien, je ne vois qu’une coquille très fruste, du Siné- murien, Cerithium siliquarium TERQ. et PIETTE, qui puisse à la rigueur établir la filia- tion de ce groupe; mais je n’en suis pas assez sûr pour la cataloguer ici, et on la trou- vera plus loin dans l’appendice final de cette monographie. Il en est de même de Cerithium bicoronatum Pierre, du Bathonien des Ardennes, dont les figures sont peut- être fantaisistes; mais du moins, les figures 3 et 4 rappellent vaguement 7yrsoecus, et elles représentent un fossile qui serait peut-être à séparer du véritable C. bicoro- natum auquel s’appliquerait plutôt la figure (voir ci-après, dans l’appendice, les réfé- rences à la note de Prerre). En tous cas, il y a lieu d’attendre de meilleurs matériaux. La seule conclusion à en tirer quant à présent, c’est qu'aux trois espèces certaines de Tyrsoecus s’ajouteront probablement d’autres formes qui en complèteront la filiation. Goniospira (génotype : Turritella armata M., de St.-Cassian) a les tours élevés et déliés, avec une carène épineuse et une ouverture subrhomboïdale : ces caractères con- viennent assez exactement à une coquille bajocienne qui n'avait pas encore été décrite, et aussi à un fragment du Charmouthien qui contribuerait à relier les formes triasiques de ce sous-genre à celle du Bajocien; soit, en tout, deux espèces jurassiques de France, jusqu’à présent. STEPHANOCOSMIA (7yrsoecus) BIGOTI 7. sp. PI. VI, fig. 86-87. Taille petite ; forme turriculée, assez étroite; spire élancée, pointue au sommet, à galbe conique, croissant régulièrement sous un angle apical de 15 à 18° environ; 12 à 15 tours anguleux dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes que borde en-dessous un mince bourrelet; ornementation formée de deux carènes spirales, l’une antérieure, un peu moins saillante que la médiane qui coïncide avec l'angle de chaque tour; sur la rampe déclive au-dessous de l’angle il y a encore deux filets spiraux et obsolètes; l'ensemble est croisé par des costules axiales, non sinueuses, simplement arquées sur l’angle médian, produisant — à leur intersection avec les ornements spiraux — des aspérités subnoduleuses sur les deux carènes, et plutôt granuleuses sur les deux filets inférieurs ainsi que sur le bourrelet infra-sutural ; enfin, dans l'intervalle des costules, on distingue, sur les portions de sur- face fraîchement conservées, des stries d’accroissement excessivement fines et serrées, plus flexueuses que les costules. Dernier tour inférieur au quart de la hauteur totale, portant en avant une troisième carène finement denticulée, et un cordonnet périphé- rique, circonscrivant la base qui est simplement ornée de trois filets concentriques et assez serrés. Ouverture ovale, arrondie, holostome, non sinueuse sur son contour supé- 204 Maurice COSSMANN rieur qui se raccorde presque sans la moindre échancrure avec le bord columellaire tandis que la columelle, courte et non tordue, se perd à l’intérieur de la paroi; labre peu flexueux, mince. Dimensions. — Longueur : 10,5 mm.; diamètre basal : 3 mm. Rapports et différences. — Quoique cette coquille ait presque l'ouverture d'un Procerithium et la spire d'une Promathildia, je n'hésite pas à la rapprocher de Tyrsoecus compressus M., du Trias, à cause de son ornementation avec des aspérités subépineuses; elle se distingue de ce génotype par sa deuxième carène antérieure. L'état de conservation de l’ouverture m'a permis d’en donner une diagnose plus détaillée que celle de Kittl, établie d’après des spécimens à ouverture mutilée : on se rend compte qu'elle s’écarte sensiblement de celle de Procerithium, quoique — comme je l’ai écrit à propos du genre Stephanocosmia (voir Essais Pal. comp., iv. VIIL, p. 34) — ce dernier soit vraisemblablement l'ancêtre du premier. Localité. — Sully, unique (pl. VI, fig. 86-85), recueilli par Carabeuf et communiqué par M. Bigot. — Bajocien. STEPHANOCOSMIA (7yrsoecus) RINALDI |[EraLLow] Pl. VI, fig. 88-90. 1861. Cerithium Rinaldi Erarz. Tieth. brunt., p. 142, pl. xux, fig. 129, 1887. _— — Anorez. Gloss. terr. chaïlles, p. 29, pl. I B, fig. 16-17. 1896. — — De Lor. Oxf. sup. et moy., 1e° suppl., p. #4, pl. vir, fig. 9-10. 1905. — — Girarpor, Paléontostatique jurass., p. 81. Taille au-dessous de la moyenne ; forme allongée, turriculée en arrière; spire très aiguë au sommet, croissant régulièrement sous un angle apical de 13 à 16°; seize tours anguleux, dont la hauteur égale à peu près la moitié de la largeur mesurée sur l’angle, séparés par des sutures linéaires au fond de deux rampes déclives dont le profil est à peu près orthogonal ; ornementation composée de deux filets spiraux en avant de la carène médiane, sur la rampe antérieure, et de trois filets sur la rampe postérieure, un peu moins saillants que les deux autres; ils sont tous croisés par 14 on 15 costules axiales, faiblement, arquées sur la carène où elles forment des dentelures subépineuses, plus visibles sur la rampe antérieure que sur la rampe infé- rieure de chaque tour. Dernier tour un peu plus convexe en avant que les autres, rapidement atténué à la base qui porte quelques cordonnets concentriques. Ouverture arrondie. Dimensions. — Longueur probable : 14 mm.; diamètre : 3,55 mm. Rapports et différences. — Je ne connais aucun Cérite jurassique qui puisse être comparé à celui-ci; c’est un groupe tout à fait distinct qui n’a des Cerithiacea que l'ornementation, rappelant un peu Æxechestoma de l'Eocène. L'état de conservation dans lequel se trouve invariablement cette espèce dont on ne connaît pas le dernier tour intact ni surtout l'ouverture, ne permettrait pas de caractériser un nouveau groupe de Procerithidæ ; d'ailleurs, on lui a toujours attribué un canal céri- thial qui n'existe pas en réalité, avec une columelle tordue qui est invraisemblable pour une coquille mésozoique. Dans ces conditions je préfère beaucoup rapprocher ce fossile d’un genre triasique exis- tant, qui appartient aux Loxonematacea et dont l'ornementation est presque identique à celle de Ce rithium Rinaldi : Stephanocosmia (Coronaria), section Tyrsoecus Krrrc. (voir Essais de Pal. comp., livr. VIII, p. 35); la seule objection qu'on puisse faire à ce classement, c’est qu'on n’en a pas encore si- CERITHIACEA JURASSIQUES 205 gnalé de représentants entre le Tyrolien et le Bajocien, ni entre le Bajocien et l'Oxfordien. T. Rinaldi se distingue d’ailleurs de 7’. compressus Must. (Turritella) par sa forme plus élancée et par ses filets spiraux plus saillants; de 7°. Bigoti par son ornementation non bicarénée. Localités. — Glères (Doubs), plésiotypes (pl. VE, fig. 88-90), collection de l'École des Mines. Citée à la Caquerelle, dans le Jura bernois, au même niveau, et en Alsace-Lorraine. STEPHANOCOSMIA (7yrsoecus) ARARICA n. sp. PI. VI, fig. 84-85. Taille très petite ; forme cérithiale, étroite; spire longue, turriculée, aiguë au som- met, à galbe conique sous un angle apical de 15° environ; treize tours au moins, con- vexes ou même subanguleux au milieu de leur hauteur qui ne dépasse guère le tiers de leur largeur; sutures linéaires, un peu ondulées; dix à douze côtes axiales, inclinées un peu obliquement, arquées sur l'angle, séparées par des intervalles presque deux fois plus larges qu’elles, croisées par trois cordonnets spiraux (y compris celui de l’angle) sur la région antérieure de chaque tour, et sur la rampe, par deux ou trois filets séparés par de simples stries, celui qui borde la suture étant un peu plus large que les autres; ces côtes s’atténuent beaucoup sur la rampe postérieure sans atteindre la suture; on distingue des nodosités obtuses, peut-être effacées par l’usure, sur l'angle à intersection des côtes axiales. Dernier tour inférieur au cinquième de la hauteur totale, arqué ou subanguleux à la périphérie de la base qui est faiblement excavée et qui parait lisse, les côtes et les cordons cessant subitement à la limite du dernier tour. Ouverture subquadrangulaire ; columelle droite. Dimensions. — Longueur : 8,5 mm; diamètre basal : 2,25 mm. Rapports et différences. — On distingue cette coquille de sa congénère de l'Oxfordien supérieur (ou Argovien)par sa carène moins aiguë, par la hauteur moindre de ses tours de spire, par ses costules plus écartées, formant des nodosités plus dentelées sur l'angle médian, par sa base paraissant dépourvue ornementation spirale. D'autre part, S. Bigoti, du Bajocien, É ntation rapprocherai d’ tat pirale. D'autre part, S. Bigoti, du Bajocien, dont l’ornementation se ra cherait davantage de celle de S. ararica, s’en distingue par s us trapue, par son dernier tour beau- d tage de celle de S ; listingue par sa forme plus trapue, I d t ] coup plus élevé, par sa base cerclée. En tout cas, il paraît certain que Tyrsoecus s’est poursuivi depuis le Trias alpin jusqu'au milieu du système jurassique, en conservant toujours une petite taille : c’est à ce point de vue de longévité que le petit spécimen assez fruste — que nous venons de décrire ci-dessus — présente un très grand in- térêt. Localité. — Scey-sur-Saône, unique (pl. VI fig. 84-85), coll. Caïllet. — Rauracien. STEPHANOCOSMIA (Goniospira) ACANTHINA n. sp. PI. VI, fig. 71-72: Taille assez grande : forme étroite et élancée ; spire presque cylindracée; tours nom- reux, convexes dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures , O obliques et faiblement rainurées, non étagées; ornementation composée de sept rangées axiales de nodules subépineux qui ne s'étendent pas complètement d’une suture à l’autre et qui sont croisés par sept filets spiraux, équidistants, dont le plus bas borde la suture. Dernier tour très peu élevé, non séparé de la base convexe, 206 Maurice COSSMANN sur laquelle se prolongent les cordons spiraux, tandis que les côtes y disparaissent. Ouverture probablement ovale, avec un bord columellaire un peu calleux, herméti- quement appliqué sur la base. Rapports et différences. — Cette coquille était confondue dans le même tube que RÀ. suboaricosa, mais elle s’en distingue par la saillie subépineuse de ses nodules axiaux, par ses tours plus étroits, par ses filets spiraux plus nombreux ; il y a d’ailleurs deux rangées axiales en plus; je l'avais d’abord rapprochée de Cerithinella? spinulifera, mais ce dernier a des tubercules suprasuturaux et son ou- verture est loin d’être ovale, sa base est lisse, etc., de sorte que les deux coquilles n’appartiennent évidemment pas au même genre. Elle a les tours moins élevés que G. armata et que G. Deslong- champsi; mais son ornementation, ses sutures obliques, sa base sillonnée, se rapportent assez exacte- ment aux critériums de Goniospira. Localité. — Fontaine-Étoupefour, unique (pl. VE fig. 71-72), recueilli par Carabeuf et communiqué par M. Bigot. — Charmouthien. STEPHANOCOSMIA (Goniospira) DESLONGCHAMPSI ». sp. PI. VI, fig. 104-105. Taille moyenne; forme élancée, conique; spire longue, déliée, croissant rapidement sous un angle apical de 12 à 15°; tours anguleux, dont la hauteur égale presque la largeur mesurée sur la carène médiane; sutures obliques, linéaires, ondulées par les dix côtes axiales qui s'étendent d’une suture à l’autre et qui sont pincées, arquées, subépineuses sur la carène médiane ; en outre, il y a sept filets spiraux sur la région antérieure et un peu convexe qui représente les troiscinquièmes de la hauteur de chaque tour, et cinq ou six filets plus serrés sur la rampe déclive qui est au-dessous de la carène; celle-ci n’est pas exactement au milieu de la hauteur de chaque tour. Dernier tour presque égal au tiers de la hauteur totale, muni d’un cordon périphérique qui circonserit la base un peu excavée et ornée de quatre cordons écartés, dans les inter- valles desquels il y a des stries d’accroissements rayonnantes jusque sur le cou bien dégagé. Ouverture étroite, anguleuse en arrière, holostome en avant, malgré l’appa- rence canaliculée qui résulte de la cassure du labre : columelle excavée, légèrement infléchie en avant; bord columellaire non calleux. Dimensions. — Longueur probable : 26 mm.; diamètre basal : 6 mm. Rapports et différences. — Cette espèce bajocienne se distingue du génotype triasique de Gonios- pira (Turrit. armata Munsr.) par ses côtes continues d’une suture à l’autre et par son ornementation spirale plus grossière; mais, autant par l'obliquité des sutures que par la forme de l'ouverture, elle appartient incontestablement au même sous-genre, tandis qu'elle s'écarte absolument de tous les groupes de Cerithiacea; la sinuosité des stries d’accroissement et des côtes axiales — qui sont légère- ment arquées en avant, flexueuses sur la rampe postérieure — est exactement celle des Loxonematid:æ. C'est donc encore un groupe du Trias qui a survécu jusque dans le Jurassique. Localité. — Sully, unique (pl. VI, fig. 104-105), recueilli par Carabeuf et communiqué par M. Bigot. — Bajocien. Genre RIGAUXIA CossmMann, 1885. Coquille baculiforme, imperforée, à sutures rainurées ou en gradins; plis d’accrois- sement tantôt fins, tantôt épais et même variqueux, obliques et peu sinueux, anté- CERITHIACEA JURASSIQUES 207 currents en arrière vers la suture. Ouverture trapézoïdale, hoiostome et arrondie en avant; labre mince, un peu sinueux, non échancré en arrière, portant parfois un pli spiral interne; columelle lisse, un peu excavée, à bord très étroit, non calleux. Ce genre comprend des formes variables par leur ornementation, mais surtout caractérisées par leur spire extrêmement aciculée, nérinelliforme, à tours très élevés. J'ai précédemment expliqué (1885. Cont. ét. Bath., p. 166) pourquoi ce genre ambigu ne peut être classé dans les Nérinées, à cause de ses stries non rétrocurrentes vers la suture; en outre, l'ouverture — «ont j'ai pu étudier, dès le début, un excellent spécimen intact — n’a aucune analogie avec celle des Entomotæniata; elle est au con- traire loxonématoïde, et on peut la rapprocher de celle de Goniospira; d'autre part, le galbe et parfois l’ornementation, les tours élevés de Rigauxia rappellent beaucoup ce dernier sous-genre, de sorte que le classement indiqué à la suite de celui-ci (Essais Pal. comp., Liv. vu, p. 37) semble bien exact. D'ailleurs l'existence — récemment constatée — de Æigauxia dès le Sinémurien indiquerait que, tandis que Goniospira se prolongeait jusque dans le Jurassique, un rameau s’en détachait à la base du Lias, pour donner naissance à Rigauxia. Toutefois, ce rameau ne paraît pas avoir dépassé l’époque bathonienne où Rigauxia s'est largement étalée en prenant une diversité de formes qui comporterait presque la création d’une section si l’on ne se trouvait en présence d'espèces qui passent gra- duellement de l’une à l’autre. Nous énumérons ci-après 6 espèces de ce genre dans le Lias et le Jurassique inférieur, en France. RIGAUXIA DISTORTA [TErQuEM et PIETTE| Fig. 45. 1863. Cerithium distortum T. et P, Lias infér. Est, p. 66, pl. vr, fig. 14-15, « Coquille incomplète, subconique, turriculée; spire comme tordue, composée de tours disjoints, aussi hauts que larges, ornés longitudinalement de douze côtes fines, régulières, élevées, et transversalement, de nodules allongés, obliques; base ornée de trois plis en ceinture, subarrondie, non ombiliquée. » Les auteurs de l'espèce n'ont pas indiqué les dimensions de ce petit fragment; mais, d’après la figure en grandeur naturelle, les trois ou quatre derniers tours mesu- raient 9 ou 10mm. de largeur, sur un diamètre de 2,5 mm. L’ornementation et le galbe cylindrique de cette coquille ont une grande analogie avec Nerinea varicosa R. etS., du Bathonien supérieur, qui est — ainsi qu'on le verra ci-après — un Æigauxia bien caractérisé : toutefois cette espèce se distingue par ses filets spiraux, nombreux et serrés, qui rappellent plutôt ?. canaliculata où gradata. L'ouverture, à peu près bien DE er ue. conservée sur l'échantillon figuré et grossi 5 ou 6 fois, est ovale, holostome, à péris- ECTENE tome discontinu : elle répond done assez exactement aux critériums de celle de CLECEUE Rigauxia dont l'ancienneté est ainsi plus grande qu’on ne le pensait. ee et IETTE, Localité. — Etales, dans la Lumachelle à B. acutus. — Sinémurien. 208 Maurice COSSMANN RIGAUXIA NOGUESI [Dumorrtier| 1864. Chemnitzia Noguesi Dumorr. Et. pal. bass. Rhône, t. I, p. 183, pl. xzv, fig. 4-5. « Coquille turriculée, très allongée; spire composée de tours arrondis, sans être très convexes, séparés par une dépression très large, au milieu de laquelle il est presque impossible d’apercevoir la suture; ces tours, aussi hauts que larges, sont ornés de 7 ou 8 grosses protubérances transverses, allongées, un peu obliques en avant sur lesquelles viennent passer 12 à 15 lignes longitudinales, très fines et régu- lières... » Dimensions. — Longueur calculée : 35 mm. ; diamètre : 4 mm. ; angle apical : 99. Rapports et différences. — Cette espèce est tellement voisine de la précédente que je doute qu'elle en soit distincte; peut-être la dépression suturale est-elle un peu plus largement excavée; mais les tours ont la même ornementation et leur hauteur est à peu près égale à leur largeur sur les deux fragments figurés. Toutefois, je ne puis les réunir d’après la seule inspection des figures; elles ont d'ailleurs été publiées presque simultanément et elles proviennent du même niveau, quoiqu’à une dis- tance géographique considérable. Dumortier a comparé son espèce à Chemnitzia carusensis p'Org., qui est une Katosira, à sutures bien différentes, et à côtes pincées, au lieu de varices noduleuses. Localités. — Nolay, très rare:, Muséum de Lyon. — Sinémurien. RIGAUXIA SUBVARICOSA [D'ORrBIGNY] PI. IV, fig. 82. 1842. Cerithium varicosum Desr. Mém. Soc. linn. Norm., p. 211, pl. xt, fig. 58-50. (non Br.) 1850. Cerithium subvaricosum d'Ors. Prod., t. I, 8 ét., p. 292, no 123. 1909. Rigauæxia subyaricosa Coss. Essais Pal. comp., livr. VITT, p. 38. Taille moyenne; forme prismatique à cinq pans, très étroite; spire extrêmement allongée, subulée, croissant rapidement et régulièrement sous un angle apical de 5 à 7° d’après les fragments que l’on en connaît, et si toutefois la pointe n’a pas un galbe subitement conique; tours très nombreux, légèrement convexes, dont la hauteur atteint ou dépasse même un peu la largeur, ornés de cinq cordons spiraux, épais, régu- liers, séparés par de simples stries, et de cinq rangées axiales de costules variqueuses, s'étendant d’une suture à l’autre, quoique plus atténuées à leurs extrémités, et se suc- cédant obliquement — de droite à gauche — d’un tour à l’autre, en formant une sortede prisme dont les cinq pans sont excavés entre ces costules. Dernier tour inconnu... Dimensions. — Fragmenttrès incomplet, de huit tours: largeur, 16 mm. ; diamètre antérieur, 3 mm. Rapports et différences. — Les figures 48 et 50 publiées par Deslonchamps ne donnent pas une idée très exacte de la forme prismatique de ce curieux fossile; les côtes axiales y sont indiquées comme épaisses et aplaties, de sorte que j'aurais hésité à rapporter mon échantillon à cette espèce, si la diagnose n’indiquait pas expressément que les cinq séries de côtes donnent à la coquille une forme pentagonale qui est d’ailleurs précisée par la figure 50 représentant au trait la coupe transversale de la spire. Je n’ai d’ailleurs pas été plus heureux que l’auteur : mon fragment — un peu supérieur en longueur au type figuré — ne montre pas le dernier tour, de sorte que je ne puis classer C. subva- ricosum dans le genre Rigauxia qu’en me guidant d’après son ornementation; quoique prismatique, il CERITHIACEA JURASSIQUES 209 diffère de Cryptaulax par l'absence complète de crénelures sur les filets spiraux qui, au lieu d’être séparés par des intervalles assez larges, sont simplement isolés entre eux par une rainure plus étroite que l'épaisseur du filet. Cette ornementation a beaucoup d’analogie avec celle de À. varicosa Rrc. et SAUv., maïs les filets sont plus gros. Localité. — Fontaine-Etoupefour, néotype (pl. IV, fig. 82), collection Cossmann. May, deux autres fragments, collection Terquem à l’École des Mines. — Charmouthien. RIGAUXIA (?) LOMBRICALIS [D ORBIGNY]| 1850. Chemnitzia lombricalis »'Ors. Pal. fr. €. j., t. Il, p. 47, pl. 240, fig. 7-8. 1855. — — Prenre. B. SG, t XII, p..1092 1885. Climacina lombricalis Cossu. Contr. ét. Bath., p. 183. Moule interne très allongé, à tours élevés, croissant régulièrement sous un angle apical de 3°; les sutures paraissent obliques, mais il n’y a aucune trace de l’ornemen- tation que pouvait comporter le test de la coquille. L'attribution de ce fossile au genre ARigauxia est incertaine, mais je n’en vois actuellement pas d'autre dans lequel il puisse être classé, eu égard à sa forme aciculée dès l'instant qu'il ne peut être question de le placer dans les Nérinées. Cependant, en 1885, lorsque j'ai catalogué cette espèce dans ma monographie de l'étage bathonien, je l’ai rapportée au genre Climacina GEMMELLARO, qui est caracté- risé par ses tours plans et en gradins, et dont l’angle axial est généralement plus ou- vertque celui du fossile de d’Orbigny: il me parait maintenant bien difficile d'admettre que celui-ci puisse être le moule interne d’une Climacina. D'Orbignyaindiqué comme gisement «Guéret, près d’Asnières (Sarthe), dans l'étage Bajocien », mais j'ai autrefois rectifié cette double inexactitude. Localités. — Hyéré, Éparcy. — Bathonien. RIGAUXIA CANALICULATA |Rr&aux et SAUVAGE| PI. IX, fig. 75: et pl. X, fig. 7-11. 1866. Chemnitzia canaliculata Rac. et Sauv. Desc. esp. Boul., p. 24, pl. 1, fig. 1. 1885. Rigauxia canaliculata Gossm. Contrib. ét. Bath., p. 167, pl. r, fig. 11-13. 1909. — — Cossm. Essais Pal. comp., livre. VIII, p. 37, pl. 1, fig. 14-15, Taille assez grande; forme turriculée, cylindrique; spire excessivement longue, dont la pointe est inconnue; tours presque disjoints, très élevés, dont la hauteur dépasse même beaucoup la largeur, excavés au milieu, bombés en avant et surtout en arrière par un angle qui limite une rampe déclive; les sutures linéaires et obliques sont bordées en dessus par cette rampe et en dessous par une autre rampe moins nette- ment limitée. Surface tantôt lisse sur les derniers tours, tantôt ornée — surtout au début — de quelques cordons spiraux (deux, rarement plus) sur la partie antérieure, sans compter l'angle inférieur. Dernier tour relativement peu élevé, arrondi — ou arqué sans être anguleux, — à la périphérie de la base qui est déclive, imperforée et généralement circonscrite par deux ou trois funicules très effacés. Ouverture SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PALÉONTOLOGIE. -— TL. XX. — 27. Mémoire N°9 46. — 27, 210 Maurice COSSMANN trapézoïdale, holostome et arrondie en avant, rétrécie en arrière, à péristome discontinu; labre mince, un peu sinueux, non échancré en arrière et se repliant seulement sur la rampe où il fait une inflexion antécurrente vers la suture; columelle excavée, lisse, peu calleuse. Rapports et différences. — C'est le génotype de Rigauxia, et il n’y a, par suite, à le comparer à aucune autre espèce ; toutefois, au point de vue phylétique, il y a lieu de remarquer queles Rigauxia qui l’ont précédé n’ont pas du tout le même aspect, et qu’elles ont plutôt été les ancêtres du groupe costulé axialement. Le groupe canaliculé ou imbriqué et funiculé spiralement est limité à l'étage bathonien. Comme on le verra ci-après, j'ai séparé de cette espèce une forme (À. gradata) que j'avais autrefois considérée comme une simple variété se reliant au type parles intermédiaires, ou comme représentant les premiers tours de ce dernier. Un nouvel examen des mêmes matériaux a modifié cette première impression : il y a des spécimens imbriqués aussi adultes que les échantillons canaliculés, on ne peut les confondre ensemble à cause de leur galbe bien différent, et je n’ai remarqué aucun fragment qui possède à la fois les tours se rapportant aux deux formes. Il paraît donc préférable de séparer les deux espèces, comme l'ont fait, dès le principe, Rigaux et Sauvage. Localité. — Hidrequent, plésiotypes déjà figurés (pl. X, fig. 9 et 1r et pl. IX, fig. 55), collection Cossmann. — Bathonien inférieur. RIGAUXIA GRADATA [Ricaux et SAUVAGE] PI. IX, fig. 67-70. 1867. Chemnitzia gradata Ric. et Sauv. Desc. esp. Boul., p. 25, pl. 11, fig. 8-9. 1885. Rigauxia canaliculata Cossm. Contr. ét. Bath., p. 167, pl. 1, fig. 15-15; et pl. mx, fig. 14. Taille assez grande ; forme très étroite, presque bacillaire; spire étagée, ou plutôt imbriquée ; tours très nombreux, tronconiques, dont la hauteur dépasse un peu la largeur maximum, séparés par des sutures obliques, linéaires mais enfoncées, sous une rampe, large et presque plane, que limite un angle saillant; cette rampe fait un angle d'environ 100° avec la surface de chaque tour qui est peu convexe ou aplatie, et qui est ornée de neuf minces cordonnets spiraux, y compris celui de l’angle inférieur; ils sont inéquidistants, plus serrés en avant qu'en arrière, etleurs intervalles paraissent lisses ; on distingue, en outre, des stries d’aecroissement plus ou moins régulières, très obliques, qui font un crochet antécurrent sur la rampe supra-suturale. Dernier tour relativement peu élevé, non anguleux à la périphérie de la base qui paraît lisse. Rapports et différences. — Cette espèce se relie évidemment à À. canaliculata par quelques formes intermédiaires dont les tours se redressent et commencent à devenir subanguleux en avant; l'ornemen- tation varie aussi dans des limites assez étendues, lorsque les cordonnets inférieurs s’eflacent et qu'il n’en reste en avant que deux ou trois, plus ou moins visibles. Néanmoins, quoique l'ouverture ne soit pas conservée chez À. gradata comme elle l'est chez l’autre espèce,il semble que celle-ci présente — dans sa forme et ses dimensions — des différences qui justifient la séparation originelle des deux espèces, qu'ont faite MM. Rigaux et Sauvage, quand ils en ont publié les descriptions. La réunion que j'ai proposée, en 1885,inspirée surtout par le souci de ne pas multiplier les espèces au même niveau strati- graphique, peut donc être abandonnée en négligeant quelques individus douteux et en ne considérant que ceux qui sont bien nettement distincts. Localité. — Hidrequent, plésiotype (pl. IX, fig. 67-50), collection Cossmann. — Bathonien inférieur. CERITHIACEA JURASSIQUES 211 Famille CŒLOSTYLINIDÆ CossmMANN, 1909. Les formes que j'ai groupées (Essais Pal. comp., liv. var, p. 39) dans cette nouvelle famille ont pour caractère commun et invariable l’existence d’une columelle creuse; la coupe axiale des échantillons permet de constater que cette perforation s’étend d’un bout à l’autre de la coquille; l’ombilic — qui sert de débouché à cette perforation — n’est pas toujours ouvert, et il est généralement bordé d’un faible bourrelet auquel correspond, à l’extrémité antérieure de l’ouverture, un angle plus ou moins net au point de jonction de la columelle presque rectiligne avec le contour supérieur. Enfin, les stries d’accroissement sont toujours plus ou moins sinueuses en S renversé, ce qui relie cette famille aux autres Loxonematacea; ces stries sont, en tout cas, toujours obliques de droite à gauche, par rapport à l’angle vertical, la droite étant prise au- dessus du point d’intersection des deux lignes. Les genres de cette famille ne sont pas exclusivement confinés dans le Trias; plusieurs ont survécu pendant le système jurassique: c’est d’abord Cæœlostylina, qui est largement représenté dans le Lias, puis Undularia avec deux de ses sections ou sous-genre, enfin Palæoniso représenté par le sous-genre Telleria. D'autre part, j'ai (loc. cit. p. 69) rattaché à cette même famille un genre bien connu, mais très ambigu, Bourguetia, dont le génotype est Melania striata Sow., de l’Oxfordien, quoiqu'il ne soit pas prouvé que la columelle est perforée. A l'espèce génotype viennent d’ailleurs s'ajouter beaucoup d’autres formes congénères, même depuis l’Hettangien, et il est probable qu'il y a une série de mutations correspondant à chaque niveau, jusque dans le Jurassique supérieur. On trouvera — si ce n’est dans le corps du texte de cette Monographie, du moins dans l’Appendice — quelques-unes des espèces de Bourguetia, signalées comme ayant été à tort dénommées Cerithium par quelques auteurs. Genre CŒLOSTYLINA Kirrz, 1894. Les coquilles de ce genre ont la surface lisse, la forme plus ou moins turbinée, rarement turriculée, les tours convexes et l’ouverture ovale, holostome; de sorte qu’il est vraisemblable de présumer qu’elles ont, dans le Jurassique surtout, été jusqu'ici confondues soit sous le nom de Phasianella, soit avec les Pseudomelania du groupe Oonia. Cependant, lorsque les spécimens étudiés sont dans un état suffisant de conserva- tion, on distingue toujours Cæœlostylina s. str. par sa columelle perforée, avec un ombilic plus ou moins apparent, que borde un léger renflement extérieur, et par l’angle que forme la columelle peu excavée, à sa jonction avec le contour supérieur. En outre, la protoconque — dont le nucléus est déprimé — a les premiers tours un peu déviés par rapport à l'axe de la coquille. Aucun de ces trois critériums n'existe dans Pseudomelania, même chez Oonia dont 212 Maurice COSSMANN la forme est aussi trapue que celle de Cœlostylina, et dont les tours sont quelquefois presque aussi convexes. Quant à Phasianella, il est douteux que ce genre ait réelle- ment vécu avant l'époque tertiaire, et d’ailleurs, on le distingue toujours par son labre rectiligne, plus ou moins incliné sur l’axe, par la jonction courbe de sa columelle avec le contour supérieur, par son limbe basal, etc. | Je n'ai authentiquement constaté l'existence de Cœlostylina que dans le Lias et le Bajocien’; mais il paraît très probable que d’autres espèces bathoniennes ou oxfordiennes, dénommées Phasianella, seront classées dans le genre Cæœlostylina quand on {pourra les examiner avec plus d'attention, sur de bons spécimens. Actuel- lement, je ne compte donc que 10 espèces dans nos terrains de France, appartenant à la forme typique, les sections ou sous-genres Pseudochrysalis, Omphaloptycha, Gradiella, Orthostomia et Gigantogonia n'ayant pas encore été signalés au delà du Trias. CŒLOSTYLINA PALUDINOIDES [Cossmann| PI. VIII, fig. 52-55. 1902. C. paludinoides Cossm. Infralias Vendée, B. S. G. F., p. 184, pl. x, fig. 5; pl. rv, fig. 9. Taille moyenne; forme paludinoïde, ventrue; spire courte, à galbe conique, crois- sant assez régulièrement sous un angle apical de 60°; six tours très convexes, dont la hauteur ne dépasse guère les deux cinquièmes de la largeur, à sutures très profondes, non canaliculées, à surface entièrement lisse. Dernier tour égal aux trois quarts de la hauteur totale, subglobuleux, portant quelques stries d’accroissement très obsolètes ; base convexe, perforée au centre par un ombilic à demi recouvert, que circonserit un angle très émoussé. Ouverture ovale, un peu anguleuse en arrière, munie en avant d’une légère dépression versante qui interrompt la courbe de jonction de la colu- melle avec le contour supérieur ; labre mince, à profil presque vertical, quoique incurvé vers la suture; columelle excavée, lisse, creuse; bord columellaire un peu calleux, recouvrant imparfaitement la fente ombilicale, formant un feston très peu marqué. autour de la dépression antérieure, à laquelle aboutit l'angle circa-ombi- lical. Dimensions. — Largeur : 18 mm.; diamètre : 15 mm. Len 2 Rapports et différences. — C. paludinoides se distingue du génotyre, C. conica, par sa forme plus courte, par sa base plus convexe, par son dernier tour plus grand, par l'absence complète d’ornemen- tation spirale. Si on le compare à C. cochlea M., du Frias de St-Cassian, on remarque que ce dernier est plus court, plus conique, avec une ouverture moins ovale et une perforation basale plus ouverte. Quant à ;C. ovula Kirrz, de Marmolata, c’est une coquille plus allongée, à dernier tour plus court Phasianella nana TEerQ., d'Hettange, appartient probablement aussi au même genre, mais l'ouverture. n’en est pas connue ; elle semble plus turbinée que C. paludinoides, on ne peut toutefois pousser plus loin la comparaison dans l’état où elle a été figurée. Localités. — Saiïint-Juire-Champgillon, plésiotypes (pl. VILL, fig. 52-55), collection Cossmann. Le Simon-la-Vineuse, cotypes, collection Chartron. La Réorthe, Bessay, la Chapelle-Themer, même col- lection (Vendée). Saint-Pézenne (Deux-Sèvres), collection Cossmann. — Hettangien. CERITHIACEA JURASSIQUES 213 CŒLOSTYLINA MESALIÆFORMIS |Cossmann] Fig. 46. 1902. C. mesaliæformis Cossm. Infral. Vendée, 2. S. G. F., p. 188, pl. 1v, fig. 27-28. Taille petite; forme de Mesalia, assez trapue; spire un peu longue, à galbe conique; six tours convexes, dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la largeur, plus déclives en arrière qu’en avant, séparés par des sutures linéaires; surface lisse. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, bien arrondi, à base convexe et perforée d’un étroit ombilic à peine circonscrit. Ouverture petite, circulaire, à peine anguleuse en avant, à la jonction de la columelle et du contour supérieur; labre mince, largement sinueux en arrière, proéminent en avant; columelle courte, peu excavée. Dimensions. — Longueur : 12 mm.; diamètre : 7 mm. Fig. 46. — Rapports et différences. — Non seulement cette espèce est plus allongée que Cælostylina C. paludinoides, mais elle s’en distingue en outre par son dernier tour beaucoup plus mesaliæfor- court, par son ouverture moins anguleuse en avant, et par son ombilic plus étroit, mis Coss. moins nettement circonscrit. Localités. — Saint-Juire-Champgillon, type, coll. Chartron. Sainte-Pézenne, coll. Cossmann — Het- tangien. CŒLOSTYLINA ELATIOR |[Cossmann] Fig. 47. 1902. C. elatior Cossu. Loc. cit., p. 188, pl. 1v, fig. 5. Taille moyenne; forme élancée, spire longue, à galbe un peu conoïdal ; 6 à 8 tours un peu convexes, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures enfoncées et légèrement rainurées; surface lisse. Dernier tour à peine égal aux quatre septièmes de la hauteur totale, arrondi, convexe à la f ; base qui porte une étroite fente ombilicale et un bourrelet antérieur assez C proéminent. Ouverture courte, semilunaire, avec un faible évasement au | point où le péristome s’épaissit par l'aboutissement du bourrelet basal. Dimensions. — Longueur probable : 20 mm. ; diamètre : 10 mm. Rapports et différences. — Plus allongée encore que la précédente, elle a le dernier k:, 7 tour beaucoup plus court, la base munie d’un bourrelet beaucoup plus saïllant qui con- SE tourne l’'évasement antérieur de l'ouverture. D'autre part, elle a les tours plus régulière- ment convexes et moins déprimés en arrière que C. paludinoïdes, avec des sutures plus rainurées. Si on la compare au génotype de Cælostylina (C. conica du Trias), on trouve qu’elle est un peu plus étroite, moins largement ombiliquée, et munie d’un bourrelet basal qu’on n'observe pas chez la coquille de Saint-Cassian. Terquem a décrit, dans l'Hettangien, Phasia_ nella liasina qui a presque le même galbe que C. elatior, mais dont les tours paraissent moins convexes; rien ne prouve toutefois que ce soit un Cælostylina. tylina elatior Cossx, Localités. — La Chapelle-Themer, type, collection Chartron. — Hettangien. 214 Maurice COSSMANN CŒLOSTYLINA CHARTRONI [Cossmanni PI. VIII, fig. 60-61. 1902. C. Chartroni Cossm. Loc. cit., p. 186, pl. 1v, fig. 6 et 15. Taille au-dessous de la moyenne; forme ovoïdo-conique ; spire courte, pointue au sommet qui paraît un peu dévié; sept ou huit tours peu convexes, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures rainurées; sur- face paraissant entièrement lisse. Dernier tour à peine égal aux deux tiers de la hauteur totale, peu ventru, arqué à la périphérie de la base qui est déclive, faiblement bombée, perforée au centre par une fente ombilicale que circonscrit un angle émoussé. Ouverture ovale, arrondie, anguleuse en arrière, munie en avant d’une sorte d’évase- ment un peu plus rétréci que la courbe normale de raccordement des contours, et c’est à cette extrémité cochléiforme que vient aboutir l’angle circa-ombilical ; labre mince, proéminent vers le contour supérieur, excavé au milieu et en arrière ; columelle arquée, lisse, creuse; bord columellaire calleux, un peu recourbé sur la fente ombilicale. Dimensions. — Longueur : 13 mm.; diamètre : 7, 5 mm. Rapports et différences.— Cette espèce se distingue aisément de C. paludinoides par la forme conique et pointue de sa spire; à ce propos, je ferai remarquer qu'il a pu s'établir une confusion, bien nuisible à la détermination de ces deux espèces, par suite d’une transposition des chiffres des figures 6 et 9 sur la planche IV de mon premier mémoire : comme l’indiquentles références de la présente étude, la figure9 représente C. paludinoïides de face, et la figure 6 (qui a pour profil la fig. 15) représente C. Chartroni, également vue de face. D'ailleurs l’ouverture de C. Chartroni est plus rétrécie en avant que celle d'aucune des autres espèces hettangiennes : c'est presque un bec de cuiller, et à ce point de vue, notre espèce ressemble à C. cochlea M., du Trias de Saint-Cassian; elle s'en distingue cependant par ses tours moins convexes, par son ombilic plus étroit, par sa base moins arrondie. Phasianella liasina TErQ., des grès d’'Hettange, a un galbe beaucoup plus étroit que celui de notre espèce. Localités. — Le-Simon-la-Vineuse, plésiotype (planche VIII, fig. 6o-6x); collection Cossmann. Saint- Juire-Champgillon, type, collection Chartron; Mareuil-sur-le-Lay, même collection. — Hettangien. CŒLOSTYLINA MAMMILLATA |CossmAnx| Fig. 48. 1902, C. mammillata Cossm. Loc. cit., p. 187, pl. x, fig. 6. Taille très petite; forme turbinée, trapue; spire très courte, à galbe d’abord De conoïdal, puis conique, ou plutôt formant un tronc de cône superposé 2 ) à un cône à angle apical plus ouvert (45°); sommet terminé par une eo protoconque proboscidiforme, à nucléus un peu dévié par rapport à \ l’axe de la coquille : environ six tours, croissant d’abord très lente- t ment, convexes et étroits, s’élargissant et s’aplatissant ensuite jusqu’à Le l'avant-dernier dont la hauteur atteint presque la moitié du diamètre ; Fig. 48. — Cæ- Sutures profondes, presque un peu étagées à la fin de la croissance lostylina mam- de la coquille ; surface paraissant lisse. Dernier tour un peu supérieur illata Cossm. . DIRE POUPEE aux deux tiers de la hauteur totale, comprimé sur les flancs presque comme un tronc de cône, arqué — sans être cependant subanguleux — à la périphérie CERITHIACEA JURASSIQUES 219 de la base qui est déclive, peu convexe, presque imperforée au centre. Ouverture subquadrangulaire, quoique arrondie, munie d’un bec cochléiforme, tout à fait court; labre mince, peu incurvé ; columelle creuse, peu arquée, à bord très étroit, non calleux, découvrant l’ombilic. Dimensions. — Longueur : 2 mm.; diamètre : 1,25 mm. Rapports et différences. — Cette toute petite coquille est intéressante, non seulement à cause du dimorphisme de sa spire. qui ne paraît pas être le résultat d'une monstruosité, mais encore parce qu'elle nous montre la déviation des tours embryonnaires, caractère générique sur lequel a bien insisté Kittl créateur du genre Cælostylina; l'ouverture est d’ailleurs bien conforme à celle de C. conica, mais notre espèce s’en distingue par son galbe tronconique qui l’écarte également de toutes les espèces hettangiennes de la Vendée, même de C. mesaliæformis qui a les tours plus convexes et une forme plus élancée. 11 existe, dans le Lias inférieur de l'Est de la France, une espèce que TERQUEM et PIETTE ont dénommée Turbo contractus ; elle appartient probablement au même genre et elle ressemble un peu à C. mammillata, mais sa spire croit plus régulièrement et son dernier tour parait moins élevé que celui de la coquille vendéenne. Localité. — Saïint-Juire-Champgillon, unique, collection Chartron. — Hettangien. CŒLOSTYLINA THIERYI [Cossmanx] PI. VIII, fig. 56-57. [907. C. Thieryi Cossx. Note Infral. Provench., p. 26, pl. 1v, fig. 7-10 Taille assez grande; forme turbinée, conique, ventrue ; spire médiocrementallongée, à galbe régulièrement conique; angle apical, 55°; sept tours presque plans, dont la hauteur atteint presque la moitié de la largeur, étagés vers les sutures inférieures par une petite rampe arrondie; surface entièrement lisse. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, subanguleux à la périphérie de la base qui est oblique- ment déclive; perforation ombilicale très étroite, limitée par un angle émoussé. Ouverture peu élevée, semilunaire, anguleuse en arrière quoique dépourvue de gout- tière, peu arrondie en avant où elle est légèrement versante; labre mince, incurvé; columelle creuse, peu excavée, lisse; bord columellaire un peu calleux, recouvrant en partie la fente ombilicale. Dimensions. — Longueur : 25 mm.; diamètre basal : 15 mm, Rapports et différences. — C'est à C. Chartroni que cette espèce ressemble le plus par sa spire conique; mais, outre que sa taille est deux ou trois fois plus grande, son dernier tour est sensiblement moins élevé, plus aplati sur les flancs, avec une base moins convexe, de sorte que le raccordement des deux surfaces se fait par un arc à très petit rayon au lieu d’une courbe régulièrement circulaire ; enfin, les tours de spire sont un peu plus étagés en gradins chez C.Thieryi qui est intermédiaire entre C. Chartroniet C. mesaliæformis, mais moins étroite et moins élancée que cette dernière espèce, avec un dernier tour plus élevé et plus aplati sur les flancs que chez l'espèce vendéenne; elle n'a pas la spire dimorphe et courte de C. mammillata, quoiqu'elle s’en rapproche par sa base subanguleuse. Enfin, parmi les espèces improprement dénommées Turbo par Terquem et Piette (Lias infér., pl. HD), il y a notamment T. inornatus (fig. 16-18) qui a beaucoup d'analogie avec C. Thieryi, par sa base anguleuse et sa fente ombilicale; mais le dernier tour de celte coquille — qui est aussi un Cœlostylina — est plus court, et ses tours sont moins étagés aux sutures; l'ouverture semble aussi plus arrondie d’après la figure. Localité — Provenchères, l’un des cotypes (pl. VIIL, fig. 56-57), collection Cossmann — Hettangien. 216 Maurice COSSMANN CŒLOSTYLINA VESTA [Dp’OrBIGny! PI. VIII, fig. 62-63. 1850. Chemnitzia Vesta n'Or8. Prod., t. I, p. 214, 7e ét,, no 44. 1872. —— HO IA te done 1e do ll, pe 22, ol 2 Re, 1909. Oonia Vesta Gossm. Essais Pal, comp., livr. vur, p. 87. Taille assez grande (ide d'Orb.) : forme conique, trapue; spire courte, croissant régulièrement sous un angle apical de 46°; cinq ou six tours plans, dont la hauteur n'atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures bien marquées, sans gradins ni rainures, mais « légèrement en saillie les uns sur les autres »; surface lisse. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui est plutôt déclive et perforée au centre par un étroit ombilic [non signalé par d’Orbigny]. Ouverture ovale, avec un bec antérieur assez large. Dimensions. — Longueur : 33 mm.; diamètre : 17 mm. Rapports et différences. — J'ai précédemmentplacé cette coquille dans le sous-genre Oonia, c'est-à- dire dansles Pseudomelanidæ, abusé par la callosité columellaïre que lui a attribuée le dessinateur de la Paléontologie françaiseet qui masque absolument toute trace d’ombilic;le plésiotype de Semur que je rapporte à cette espèce parce qu'il en a complètement le galbe, possède un petit ombilic bien visible de sorte que je n’hésite plus actuellement à classer Ch. Vesta dans le genre Cælostylina où elle vient prendre place à la suite de C. Thieryi, dont elle ne se distingue que par ses tours plus conjoints, le dernier plus élevé, mais aplati sur les flancs ; enfin elle est plus trapue, et à ce dernier point de vue, elle ressemblerait davantage à C. Chartroni, quoiqu'élle ait le dernier tour moins élevé et moins arrondi, la base plus déclive et moins convexe. Toutes ces espèces lisses sont d’untriage extrêmement difficile ; on est tenté, au premier abord, de n'y voir que des variations individuelles d’une mème forme très polymorphe : on n'arrive à les classer qu'à la suite de laborieux tâtonnements. Localités. — Semur, plésiotype (pl. VII, fig. 62-63), collection Cossmann. Montigny (Côte-d'Or), d’après d’Orbigny. — Sinémurien. CŒLOSTYLINA ÆDUENSIS |Dumorrier] Fig, 49. 1867. Phasianella æduensis Dumorr. Ess. Pal, Bass. Rhône, t. II, p. 41 et 185, pl. xvr, fig. 5-7; pl. xzv, fig. 4. « Coquille conique, ovale, allongée, lisse; spire formée d’un angle régulier, com- posée de 6 tours très légèrement convexes, bien plus larges que hauts, séparés par une suture étroite, mais profonde et bien marquée; le der- nier tour n’atteint que les deux cinquièmes de la hauteur totale. On voit un très faible indice de fente ombilicale ; bouche parfaitement arrondie en avant; la coquille paraît lisse; cependant, sur un des échantillons, on voit distinctement, à la loupe, de petites lignes entre-croisées. » Dimensions.— Longueur : 13 mm. ; diamètre 6,5 mm. ; angle apical : 44°. Rapports et différences. — Par sa fente ombilicale, cette coquille appartient k indubitablement au genre Cælostylina. Dumortier l'a comparée à Phas. Jason, du Fig.49.—Cælos- Charmouthien, qui a — dit-il— les tours plus convexes; j'ajoute qu’elle est plus éylina æduen- éjancée et que son dernier tour est beaucoup moins élevé. Dumortier l’a aussi rap- CLÉMOELE prochée de Phanasiella morencyana Pierre qui est beaucoup plus globuleux, et surtout dont la base n’est pas ombiliquée, d'après Terquem (Lias infér., p. 54, pl. 1v, fig. 9-11), de CERITHIACEA JURASSIQUES 217 sorte qu'il n’est pas démontré que ce soit un Cælostylina. On peut encore la comparer aux espèces hettangiennes ci-dessus décrites : C. paludinoides est beaucoup plus court, de même que C. mesaliæ- formis qui a les tours plus convexes; son galbe se rapproche davantage de celui de C. elatior, mais cette espèce a les tours plus élevés, le dernier supérieur à la moitié de la hauteur totale avec un bour- relet basal dont on n’aperçoit {pas la trace sur la figure de P. æduensis; enfin C. Vesta paraît avoir les tours plus aplatis, et le dernier est de beaucoup plus élevé. Aucune de ces espèces ne montre l’en- trecroisement de stries mentionné dans la diagnose et reproduit sur la figure de P. æduensis. Localités. — Sivry, Drevain, Lournaud, Jambles (Rhône). — Sinémurien. CŒLOSTYLINA JASON [p OrgIGNY| PL. VIII, fig. 64-65. 1850. Phasianella Jason »'Ors. Prod., t. I, p. 229, 8e ét., n° 86. 1852. — —_. D'OR Pal rt. ll p.318 pl 32% io 1-3 1869. —— — Dumorr. Et. pal. jur. Rhône, t. mr, p. 110. 1908. Cælostylina Jason Cossm. Charm. Saint-Cyr, p. 8, pl. 1, fig. 16-17. Taille assez grande; forme turbinée, un peu allongée ; spire pointue, à galbe légè- rement extraconique vers ie sommet; l'angle apical varie de 50 à 55°; neuf tours lisses, peu convexes, dont la hauteur égale le tiers de la largeur, séparés par des sutures finement rainurées, mais non étagées. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, régulièrement arrondi jusqu’à la base qui est déclive, peu convexe, perforée au centre par un petit ombilic que circonscerit un bourrelet très obsolète. Ouverture semi- lunaire, holostome quoique un peu anguleuse à la jonction de la columelle peu incurvée et du contour supérieur ; bord columellaire non calleux, détaché de la fente ombilicale. Dimensions. — Longueur : 32 mm. ; diamètre bzsal: 18 mm. ; Rapports et différences. — Cette espèce a été décrite d'après un moule interne : il n’est pas éton- nant que les caractères indiqués dans la très courte diagnose de d'Orbigny ne s'appliquent que très imparfaitement à nos spécimens munis de Leur test; cependant les proportions de leurs diverses parties coïincident bien avec celles du moule en question ; d'ailleurs la figure indique des tours arrondis, tandis que le texte mentionne qu'ils sont peu convexes; il faut donc interpréter l'espèce de d'Orbigny pour l'appliquer à nos échantillons de la Vendée. En tous cas, le classement de ces derniers dans le genre Cælostylina ne paraît pas douteux, la forme de louverture, la-perforation columellaire, le bourrelet qui le circonserit, même les rainures suturales, ne laissent place à aucune hésitation. On distingue C. Jason de toutes les espèces hettangiennes par son galbe extraconique, et par son dernier tour peu élevé qui porte un bourrelet bien net autour de la perforation ombilicale; elle a un galbe plus trapu que C.elatior, et son dernier tour n’est pas aplati sur les flancs comme celui de C. mesaliæ formis. Localité. — Saint-Cyr-en-Talmondois, plésiotypes (pl. VIL, fig. 64-65), collection Cossmann ; néotype précédemment figuré, coll. Chartron. Saint-Amand-Montrond, Chälon-sur-Saône [fide d'Orbigny|. — Charmouthien. CŒLOSTYLINA BRASILI n. sp. PI. VIII, fig. 58-59. Taille assez grande : forme ovoïdo-conique, globuleuse et trapue; spire un peu allongée, à galbe presque conique, légèrement conoïdal à la fin de la croissance ; SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. — PaLéonrorocre. — T. XX. — 28. Mémoire N°0 46. — 98. - 2180 Maurice COSSMANN angle apical, 50°; sept ou huit tours convexes, dont la hauteur ne dépasse guère le tiers de la largeur, séparés par des sutures très profondes que borde en-dessus une faible rampe arrondie; leur surface paraît lisse, mais on y distingue toutefois la trace de quelques lignes obsolètes et écartées, au nombre de cinq ou six sur les derniers tours; les stries d’accroissement, fines, serrées, quoique peu régulières, sont assez droites sur la région antérieure de chaque tour, puis subitement courbées et antécur- rentes sur la rampe suprasuturale. Dernier tour égal aux quatre septièmes environ de la hauteur totale, portant aussi la trace très effacée de cordons spiraux, régulièrement arrondi ou subsphérique, mais plus déclive vers la base sur laquelle se prolongent sans inflexion les stries d’accroissement, et qui est perforée au centre d'une étroite fente ombilicale. Ouverture semilunaire, un peu anguleuse à la jonction de la columelle et du contour supérieur ; labre presque vertical, incurvé seulement en arrière et aboutissant à la suture sous un angle de 60°; columelle excavée, lisse, non bordée sur la base. Dimensions. — Longueur : 27 mm. ; diamètre basal : 15 mm. Rapports et différences. — M. Hudleston a décrit sous le nom Phasianella (?) plusieurs espèces de l’'Oolite supérieure d'Angleterre, qui paraissent bien être aussi des Cœlostylina, bien que pour aucune d'elles la figure n'indique l'existence d’un ombilic. Celle dont le galbe se rapproche le plus de celui de notre coquille est dénommé ?. latiuscula Morr. et Lyc.,espèce du Bathonien qui est moins globuleuse et moins ramassée que C. Brasili. D'autre part P. cf. elegans M. et L., a une ornementation puneti- culée qui paraît faire défaut à notre espèce dont les tours sont d’ailleurs plus convexes et beaucoup plus étroits; enfin P.conoidea Hupz. a une forme plus conoïdale,avec une spire moins longue que C. Brasili. Si l'on compare cette coquille bajocienne avec le génotype du Trias, C. conica Munxsr., on trouve qu'elle est beaucoup plus trapue, maislargement ombiliquée, avec des tours étroits ; mais on y reconnaît les mêmes traces d’ornementation spirale. Je n’ai pu vérifier sur mon échantillon si le sommet porte lu déviation caractéristique de Cælostylina. Localités. — Sully, (pl. VII, fig. 58-59), collection Cossmann, recueilli par M. Brasil. May, un spécimen décortiqué de son test. — Bajocien. Genre UNDULARIA KoKkEen, 1892 Coquille turriculée, à tours plans ou même un peu concaves, généralement munis de bourrelets de part et d’autre des sutures; ouverture rhomboïdale; columelle droite, plus ou moins distinctement perlorée; ombilic souvent peu apparent. Ainsi que je l’ai fait observer (Essais Pal. comp. livr. var, p. 64) la seule comparaison des diagnoses suffit pour justifier la séparation d’'Undularia et de Cœlostylina; ni le galbe, ni l'ouverture ne se ressemblent, et cependant ces deux genres appartiennent bien à la méme famille, quoique la perforation columellaire s’atténue parfois, chez certains groupes d'Undularia, au point de disparaître presque complètement. Undularia s. str. ne paraît pas avoir dépassé le Rhétien; mais on trouve dans le Lias quelques derniers représentants de lasection Pustulifer Cossn.(Pustularia KoKEN, non SWains.) et du sous-genre Protorcula Kirrz. En résumé, Undularia — qui comprend presque les plus grosses coquille du Trias, notamment dans les calcaires d’Esino — s’est rapidement éteint, et sa descendance liasique ou doggérienne se borne à deux Pustulifer et à trois Protorcula, en France. CERITHIACEA JURASSIQUES 219 Ainsi que je l’ai indiqué ci-dessus, à propos de Nertineopsis, ce genre parait se rattacher très nettement à Protorcula, et comme, d’autre part, il paraît indubitable que les premières Turritelles infracrétaciques sont venues se greffer sur le rameau Neri- neopsis, nous avons là un phylum très intéressant, dans lequel l'ouverture n'a pas cessé d’être holostome. Il en résulterait cette conclusion que le genre Nerineopsis, ci-dessus classé dansles Cerithiacea, devrait plutôt rester dans les Loxonematacea puisque — contrairement à ce qui s’est passé pour le phylum parallèle Procerithium-Cerithium — il n'y a eu aucune tendance à la formation d'un véritable canal cérithial, mais simple- ment une persistance dans la forme subquadrangulaire de l'ouverture. Comme je n'ai constaté la nécessité de cette rectification qu’au cours de l’impres- sion de ce mémoire, le lecteur ne sera pas surpris que Werineopsis soit resté paginé au milieu des Procerithidæ, tandis que sa véritable place est auprès de Protorcula. UNDULARIA (Pustulifer) MORENCYENSIS | TERQUEM et P1ETTE] Fig. 50. 1863. Cerithium Morencianum T. et P. Lias inf. Est, p. 6%, pl. vi, fig. 7. « Coquille incomplète, conique; spire allongée, à sommet aigu, composée de sept ou huit tours disjoints, déprimés dans le milieu, renflés en forme de bourrelet aux deux extrémités, ornés en avant d’une série de 18 à 20 nœuds décur- rents, plus gros que les intervalles; suture profonde; base nue, non ombiliquée. » Rapports et différences. — Terquem et Piette ont comparé ileur espèce avec C. Dumonti Caire. et Dewacque, du Lias du Luxembourg. Autant qu'on peut en juger d’après la figure, je lui trouve une grande ressemblance avec les formes tria- siques que Koken a classées sous le nom Pusfalaria(— Pustulifer Cossx.), quoique la columelle ne soit pas perforée, en apparence du moins. D'ailleurs, ainsi que je l'ai indiqué dans la VIII: livraison de mes « Essais de Paléoconchologie comparée » (pp.62 et suiv.), les formes qui se rattachent à Undularia (Pustulifer, Toxoconcha, Protor- pis 59 — cula) ont l'ombilic « plus ou moins apparent ». J'ai — il est vrai — constaté, sur un Fe stulifer fragment du génotype de Pustulifer (Chemnitzia alpina Eicuw.), du Tryrolien de Schlern, que la columelle est creuse chez cette espèce; mais, de même que chez Undu- laria s. str., Yombilic peuts’oblitérer avec l’âge, de sorte qu'il est possible que la fossi- lisation s'oppose à cette constatation chez certains individus ou même chez certaines espèces. En tous cas, l'espèce du Lias a l'angle apical moins ouvert que P. alpinus et le bourrelet suprasutural est plus obtusément noduleux. J'ai modifié — conformément aux règles de la nomenclature — la désinence de l'adjectif morencya- num, puisqu'il s’agit d'une localité et non d’une personne dénommée Morency. morencyen- sis TERQ. et Pierre. Localités. — Laval, Morency (Ardennes), unique. — Sinémurien. UNDULARIA (Puslulifer) DAVOUSTIANA [np OrBiGxx] PL. X, fig. 2. 1850. Chemnitziu Davoustiana D'Ors. Pal. fr. t. j., t. m1, p. 42, pl. 239, fig. 1. « Coquille assez peu allongée, conique ; spire formée d’un angle régulier, composée de tours convexes, séparés par une profonde suture, ornés en long, antérieurement, 220 Maurice COSSMANN de deux rangées de gros tubercules, et en arrière, d’une légère côte longitudinale, indépendamment des stries d’accroissement. » Dimensions. — Longueur calculée : 150 mm. ; angle apical : 25 à 30°; diamètre : 5o mm. Rapports et différences. — Autant qu’on peuten juger par la figure et d’après un topotype qui ma été communiqué par M. Gadois, cette coquille doit appartenir à la section Pustulifer ; mais elle se distingue par ses deux rangées de grosses pustules arrondies, peu saïllantes, régulièrement alignées sur la moitié supérieure de chaque tour ; le bourrelet inférieur est aussi vaguement pustuleux. Localité. — Précigné, topotype (pl. X, fig. 2), collection Gadois.— Charmouthien (d’Orbigny indique Bajocien, peut-être par erreur de l’abbé Davoust). UNDULARIA (Protorcula) RHODANA [MARTIN] Fig. 51. 1859. Turritella Rhodana Mari. Infral. Côte-d'Or, p- 69, pl. 1, fig. 13-14. « Coquille allongée, mince, turriculée, presque cylindrique; spire composée de onze ou douze tours aplatis, ornés sur le milieu d’un bourrelet longitudinal saillant, et de chaque côté, d’une ligne en relief longeant une suture en gouttière; É> bouche ovale, obronde; labre externe offrant une double expansion, ns correspondant aux ornements du tour; columelle sub-arquée, sans | ombilic. » —— Dimensions. — Longueur : 9 mm.; diamètre : 2 mm. nes) = Rapports et différences. — Le classement de cette petite coquille dans le sous- genre Protoreula me parait dicté par son galbe et par son ornementation exclusi- Fig. 51. —:Pro- vement spirale ; si la figure est exacte, le bourrelet principal n'est pas aussi médian torcula Rho- que l'indique la diagnose, et si les tours sont plans il n'est pas aussi saillant que dana Dux. l'indique la figure. On sait, d'autre part, que les espèces du groupe Protorcula sont caractérisées par la disparition à peu près complète de toute trace d’ombilie:; le rattachement de ces formes à la famille Cælostylinid:æ — qui est composée de coquilles à columelle perforée — se fait cependant par l'intermédiaire d’'Undularia où la perforation s’atténue avec l’âge. Localités. — Poleymieux (Rhône), Muséum de Lyon. — Hettangien. UNDULARIA (Protorcula) FISCHERI n. sp. PI. VIII, fig. 66-70. Taille assez petite; forme turriculée, conique ; spire médiocrement allongée, un peu trapue, croissant régulièrement sous un angle apical de 25° environ; tours conjoints, un peu excavés au milieu, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondément rainurées, subimbriqués en avant par une étroite rampe que limite une carène plus ou moins finement crénelée, et bordés en arrière — au-dessus de la suture — par deux cordonnets non moins finement perlés; dans l'intervalle, on distingue vaguement quelques filets spiraux, et en outre, des stries d’accroissement incurvées, très serrées. Dernier tour peu élevé, bicaréné à la péri- phérie de la base qui ne porte guère que des stries d’accroissement flexueuses. Ouver- ture probablement subquadrangulaire. CERITHIACEA JURASSIQUES 221 Dimensions. — Longueur : 14 mm. ; diamètre basal : 3, 5 mm. Rapports et différences. — Gette espèce est fortintéressante, car elle marque un jalon de plus dans l'extension dela faune triasique jusque dans le Lias: il n’est pas douteux que c’estun Protorcula qui ne se distingue même du génotype (subpunctata M.) que par des différences spécifiques, telles, par exemple, que l’ornementation spirale plus effacée sur la partie médiane et un peu excavée de chaque tour, et aussi l'apparence plus carénée, moins granuleuse, du cordon qui limite la petite rampe antérieure. Localité. — May, cotypes (pl. VIII, fig. 66-70), collection Piette, communiqués par M. Fischer. — Charmouthien. UNDULARIA (Protorcula ?) SCHLUMBERGERI |Euc. DEescoNccHamrs| 1860. Turritella Schlumbergeri Euc. Desr. Notes pal., p. 93, pl. vu, fig. 8. 1900. — — Perixcrerc. Contr. Baj., p. 64. C’est d’après l’ornementation à bourrelets carénés près de [a suture, que je me guide pour placer cette espèce dans le sous-genre Protorcula, non sans hésitation toutefois, à cause de son angle spiral très aigu. Localités. — Forêt de Haye (Meurthe-et-Moselle), Comberjon (Haute-Saône). — Bajocien. Genre PAL ÆONISO GEMMELLARO, 1878 Le génotype de cette coquille lisse, pupoïde et largement ombiliquée, est de l'étage Sinémurien de Sicile; il ya deux autres espèces douteuses dans le Tyrolien de St-Cassian (voir Essais Pal. comp., liv. vux, p. 53), etau moins une — absolument certaine — dansle Chärmouthien de la France. En outre, des deux sous-genres de Palæoniso(Aulacostrepsis PERNER, Telleria Kirrt), le second est très probablement représenté dans le Charmouthien ; mais il resterait à trouver la filiation de ce sous-genre à la base du Lias, et jusqu’à présent, je n'ai rien trouvé qui püt y ressembler. Palæoniso se rattache à Cæœlostylina et autant — par son galbe pupoiïde — à Cælo- chrysalis, du Trias, qui s’en distingue, toutefois, par son péristome continu et subdé- taché. Ainsi que je l’ai déja expliqué (oc. cit., p. 54) l’origine des Celostylinidæ remonte vraisemblablement à Aulacostrepsis, dans le Dévonien; tandis que le phylum direct engendrait Palæoniso, un simple rétrécissement de l'entonnoir ombi- lical a donné naissance à Cœlostylina. PALÆONISO PERFORATA |[D'ORrBIGNY| PI. X, fig. 26-28. 1850. Trochus perforatus n' Ors. Prod., t. I, p. 226, 8e ét., no 50. 1850. Trochus elongatus D'Ors. Jbid., p. 227, 8e ét., n° 51”. 1852. — — Dp'Ors. Pal. fr. t. j., t. II, p. 247, pl. 305, fig. 3-5. 187 — n'Ons. bid., p. 256, pl. 305, fig. 1-2. Il n’y a aucune hésitation sur l'attribution générique de ce fossile au genre Palæo- niso : les échantillons du Charmouthien de May et de Fontaine-Etoupefour ne diffèrent du génotype sinémurien (P. pupoides\ que par leur dernier tour un peu moins élevé et 299 Maurice COSSMANN par leur bourrelet circa-ombilical moins saillant, ce qui semble présager que l’ouver- ture devait aussi être moins anguleuse en avant. D'Orbigny a séparé les deux formes que je réunis actuellement sous le nom de la plus ancienne dans l’ordre du Prodrome, parce qu'elles n'ont pas tout à fait le même angle apical; mais la restauration faite sur les figures de la Paléontologie française est très fantaisiste, attendu que les spécimens du Calvados que j'ai sous les yeux ont le galbe aussi pupoïdal que l’espèce de Sicile, au lieu de la forme conique qu’a dessinée le lithographe pour les deux espèces de d’'Orbigny. Cette espèce atteint plus de 4 centimètres de longueur, et la hauteur de ses tours ne dépasse pas le tiers de leur largeur. Les stries d’accroissement — un peu sinueuses et incurvées — n’ont pas du tout l’obliquité que l’on constate chezles véritables Trochidæ. Localités. — Fontaine-Etoupefour, (pl. X, fig. 26-28), collection Cossmann, dans les fentes des grès siluriens. — Charmouthien. PALÆONISO (Zelleria) LIASINA n. sp. PI. VI, fig. 96-101. Taille moyenne; forme turriculée, conique, trapue ; spire médiocrement allongée, croissant très régulièrement sous un angle apical de 40°; tours plans, conjoints, ou faiblement imbriqués en avant, dont la hauteur égale les 0,3 de la largeur, séparés par des sutures d’abord peu visibles, puis plus enfoncées et bordées en-dessous par la rampe imbriquée de chaque tour; ornementation composée de quatre rangées inégales de granulations en spirale, croisées — dans leurs interstices — par de très fins lis obliques d’accroissement qui les relient d’une rangée à l’autre ainsi que sur la rampe imbriquée, à raison de deux ou trois plis par granulation. Dernier tour égal au quart de la hauteur totale, à base très arrondie au-dessus de l'angle périphérique, largement ombiliquée au centre; une quinzaine de filets spiraux, non granuleux, décussés par de fins plis rayonnants, occupent l’espace compris entre l’angle périphérique et les bords de l’ombilic dont les parois paraissent également ornées de la même manière. Ouverture arrondie dans son ensemble, quoique un peu anguleuse à la jonction du bord columellaire et du contour supérieur; labre un peu épaissi, très légèrement sinueux; columelle peu excavée, non calleuse, dont le bord dégage l’ombilic. Dimensions. — Longueur probable : 24 mm.; diamètre basal: 11 mm. Rapports et différences. — Cette espèce conique et granuleuse n'a pas l'aspect turbiné et simple- ment strié du génotype de Telleria(T. umbilicata Kxrrz., du Trias); mais elle en a complètement l'ouverture etle large ombilie, de sorte qu'elle représente bienle descendant de la coquille tyrolienne. D'autre part, son ornementation rappelle tout à fait celle de Procerithium mathildiatum, antérieure- ment décrit dans ce mémoire, dont les tours sont seulement plus imbriqués dès le jeune âge, mais dont la base ne présente aucune trace d’ombilic et dont le galbe est complètement cérithiforme ; enfin P. dimorphospira, du même gisement, débute comme Pal:voniso liasina et se transforme peu à peu en une coquille cylindracée et non ombiliquée. On voit donc combien il est nécessaire de disposer d'ou- vertures à peu près intactes pour classer ces difliciles coquilles ; car, si lonse fiait uniquement à l’or- nementation, on placerait ensemble ces trois espèces qui appartiennent certainement au moins à deux genres différents. Localités. — Fontaine-Étoupefour, cotypes (pl. VI, fig. 96-101), collection Piette, communiqués par M. Fischer. — Charmouthien. CERITHIACEA JURASSIQUES 223 Famille PSEUDOMELANIIDÆ Fiscuer, 1885 C’est ici que devrait prendre place cette famille qui se rattache encore au cénacle Loxonematacea (voir Essais Pal. comp., vurr, p. 78) et qui a apparu dès le Trias, puis s’est prolongée durant toute l’époque mésozoïque (Pseudomelania, Microschiza, etc...), et même jusqu'au Tertiaire inférieur (Bayania qui succède sans discontinuité à Liocium, à la partie supérieure du système crétacique). Toutefois je ne crois pas qu'il soit bien utile de reprendre dans cette monographie la classification des espèces jurassiques, bien connues, pour la plupart déjà figurées dans la Paléontologie française sous la dénomination très inexacte Chemnitzia. Je me bornerai à rappeler la répartition que j'ai faite de ces espèces francaises entre les divers genres, sous-genres et sections de Pseudomelantidæ. PSEUDOMELANIA s. str. Hettangien. ?. Chartroni, miliacea Cossm. — Vendée. Sinémurien. Chemn. Phidias n'Ors. — Côte-d'Or. Charmouthien. ?. goniobasis Cossm. — Vendée. Toarcien. Chemn. Repelin: » Ors., Melan. procera? Des. (sec. Dumortier). — Isère. Bajocien. Chemn. Normaniana »'Ors., Melan. lineata Sow., M. turris, coarctata, procera DeEsz. — Calvados. P. Altararis Cossm. — Haute-Saône. Bathonien. Chemn. mortensis, Neptuni, sarthacensis D'Ors., C. Leckenbyt Morr. et Lyc., Eulima communis M. et L., P. Laubei Cossm. Ch. incompleta Pierre. — Boulonnais, Sarthe, Ardennes, Indre, etc. Callovien. Chemn. Bellona, Ædonia D Ors., 2. Deslongchampsi Cossmu. — Sarthe, Deux-Sèvres, Haute-Marne, Maine-et-Loire. , Oxfordien. Chemn. Blandina » Ors., Bucc, sublineatum Rormer, Welan. heddingtonensis Sow. — Ardennes. Rauracien. Chemn. athleta, Calliope, Clytia, Pol lux, Corallina »'Ors. — Meuse, Yonne, Haute-Saône Séquanien. Chemn. columna, Dormoisi, Cæcilia, rupellensis n'Ors., P. ambigua DE Lor. — Yonne, Charente-Inférieure, Haute-Marne. Kimméridgien. Chemn. Delia, Clio, Danae n Or8. — Seine-Inférieure, Jura, Charente-Inférieure, Portlandien. Chemn. paludinæformis Crepxer (sec. de Loriol). — Boulonnais. OONIA. Hettangien. O. hettangiensis Cossu. — Hettange. Sinémurien. Chemn. globosa Marcou. — Jura. Charmouthien. Zrochus cluniacensis Dumorr, — Saône-et-Loire, Bajocien. Chemn. curta D'Or8. — Vendée. Bathonien. Chemn. rumignyensis Prerrk, C. phasianoides M. et Lxc., Z. actæonoidea Pirrre. — Bou lonnais, Ardennes. Rauracien. Chemn. Cornelia D'Or. — Yonne. Séquanien. Ps. Pellati, collisa ne Lorior. — Boulonnais. Kimméridgien. Chemn. Calypso v'QRe., O. Guirandi, exilis ne Lor. — Jura. RHABDOCONCHA. Hettangien. Melan. crassilabrata, turbinata Tero. — Hettange. Charmouthien. Chemn. cf. undulata Zxerex (in Dumortier), — Rhône. 9Bathonien. Chemn. Lonsdalei Morr. et Lyc. — Boulonnais, ?Kimméridgien. Ps. valfinensis ne Lor. — Jura. 22/ .. Maurice COSSMANN CLOUGHTONIA. Oxfordien. WMelania condensata Des. — Calvados. Séquanien. Welania cf. abbreviata Rœmer. — Calvados. Portlandien. ?seud. Beaugrandi ne Lor. — Boulonnais. MESOSPIRA. Bathonien. Phasianella Leymeriei D'Aron. — Aisne et Indre. MICROSCHIZA. Hettangien. Littorina clathrata Desr. — Hettange. Sinémurien. Turbo Philenor »'Ors. — Saône-et-Loire. Charmouthien. W. colpophora, macrospira GossM. — Vendée. HUDLESTONIELLA. Bathonien. Zulima Nerei »'Ore. — Boulonnais. Callovien. Zulima calloviensis Hés. et Desc. — Montreuil-Bellay. MACROCHILINA. Bathonien. Odontostomia luciensis Cossm. — Calvados. Ê Portlandien. Odostomia jurassica vx Lor. — Boulonnais. HELIGMOLOXUS. Bathonien. Æligmoloæus limneiformis Cossm. — Boulonnais. Callovien. £. Choffati ve Lor. — Jura lédonien. C’est un total de plus de 70 espèces, pour cette seule famille. Famille MATHILDIID/Æ CossMANN Coquille turritelliforme; protoconque hétérostrophe ou déviée en forme de crosse; tours carénés en spirale et décussés par des plis axiaux plus ou moins arqués. Ouver- ture holostome, souvent anguleuse à l'extrémité de la columelle; labre mince, non sinueux; columelle lisse. Opercule corné, multispiré, à nucléus central, à tours lamelleux et dressés. Cette famille a — comme on le verra ci-après — une origine très ancienne, jusque dans le Trias où elle a du se détacher d’un rameau des Loxonematacea, c’est-à-dire de Tyrsoecus Kirrz. Il y a tellement d’analogie entre ces deux formes que Kittl a même donné à une nouvelle espèce de Promathildia le nom P. tyrsoecus! Comme on ne connait pas encore le protoconque de Tyrsoecus, rien ne s'oppose à cette généalogie, fondée sur l'apparence seule de la coquille, on sait seulement que Cœlostylina a aussi la protoconque un peu déviée, mais non hétérostrophe. En tous cas, l’intercalation de la famille Mathildiidæ entre les Loxonematacea et les Turritella me paraitbeaucoup plus justifiée par ces affinités que si on la plaçait, comme l’ont fait quelques auteurs, auprès de Pyramidella ou de Solarium, à eause de la proto- conque. Des genres que comprend cette famille, nous n'avons à nous occuper ici que de Promathildia et de ses subdivisions. CERITHIACEA JURASSIQUES 225 Genre PROMATHILDIA AnprEz, 1887 Forme généralement élancée, à tours plus ou moins convexes, unianguleux, bi- ou tricarénés, treillissés par de fins plis d’accroissement plus ou moins serrés; ouverture généralement arrondie, subanguleuse à la jonction de la columelle et du contour supérieur; columelle peu incurvée; base imperforée; pas de bourrelet sur le cou. Génotype : Cerithium bisertum Muxsr., du Tyrolien. Promathildia a, dès sa naissance, subi d’assez fortes variations : le génotype est turriculé, ses tours sont bicarénés, et les plis d’accroissement sont souvent fasciculés à l'intersection des carènes sur lesquelles ils forment de petites aspérités ou créne- lures subépineuses ; une troisième carène s’intercale parfois entre les deux principales. La base est plane, ou même excavée et finement treillissée. À côté de cette forme typique, il ya celles dont le galbe devient presque cylindracé, les tours sont alors peu convexes, tricarénés, avec d’autres cordonnets spiraux, souvent intercalés entre les carènes principales ; l'ensemble est décussé par des lignes axiales disposées en chevrons, qui ne forment pas d’aspérités ni de nodules à leur intersection avec les carènes spirales. Cette section, dont le génotype est Cerithium ziczac DEsL., du Charmouthien est très voisine de Promathildia s. str., et cependant on l’en distingue avec assez de facilité, de sorte que je l’ai dénommée Clathrobaculus Cossm., 1910. D'autre part, lorsque le galbe de la coquille devient plus trapu, lorsque la carène antérieure prend plus d'importance que les autres, et qu’elle se dépouille d’aspérités, lorsque enfin le dernier tour devient beaucoup plus élevé, et que la coquille acquiert le galbe d’une véritable tarière, on trouve tout un groupe d'espèces que Kittl a désignées sous le nom « groupe de Turritella Bolina Muxsr. », du Trias. Je propose de le dénom- mer Teretrina Cossm., 1910. Il ne faut pas se dissimuler qu’entre ces trois formes extrêmes, il existe de nombreux intermédiaires dont le classement est difficile, d'autant plus qu’on n'en possède souvent que des fragments. Cependant, Clathrobaculus est d’origine plus récente que Proma- thildia et que Teretrina ; d'autre part, ce sont ces derniers qui paraissent avoir vécu le plus longtemps, c'est-à-dire jusque dans le Séquanien. À partir de ce niveau, mes recherches actuelles n’ontencore abouti à signaler aucune autre espèce de Promathildia dans les terrains jurassiques; j'en connais une dans l’Albien, et il est fort probable qu'on en découvrira d’autres dans le Jurassique supérieur, ainsi que dans le Crétacique inférieur et supérieur, pour combler les lacunes de ce phylum jusqu'a l’époque tertiaire où abondent les véritables Mathildia. Nous avons à présent à enregistrer septespèces de Promathildia s.str., huit Clathro- baculus, et huit Teretrina. PROMATHILDIA TRINODULOSA [MarrTix| Fig. 52. 1859. Cerithium trinodulosum Marrix. Infral. Côte-d'Or., p. 76, pl. «1, fig. 15-16. « Coquille turriculée, pyramidale, à spire très allongée et à sommet aigu; les SoctÉTÉ céococique DE FRANCE. — ParéonrozociEe. —— LT. XX. — 29. Mémoire N9 46. — 29, 226 Maurice COSSMANN onze ou douze tours qui la composent sont anguleux, tricarénés, profondément disjoints, et ornés de plis onduleux qui déterminent, sur chacun des trois angles et particulièrement sur celui du milieu, des nœuds assez forts et régulièrement espacés; la base est sub-plane ; la bouche est ovale, la columelle subarquée, et le canal court ». Dimensions. — Longueur : 12 mm.; diamètre basal : 2,5 mm. Rapports et différences. — ‘Cette petite coquille a complètement l’aspect de Proma- thildia s. str., à cause de ses carènes subnoduleuses : elle diffère en particulier de P. biserta Muxsr., du Trias, qui est le génotype, par sa forme plus élancée, par le profil plus convexe de ses tours de spire qui portent trcis carènes au lieu de deux, avec des nodosités plus fines et beaucoup moins épineuses; en outre, les plis axiaux et incurvés E il sont très serrés; Martin n’a pas indiqué s'ils sont fasciculés à l'intersection des carènes thildia Spirales. È pe. Localité. — Vic-de-Chassenay, ferme de Leurey [ide Martin]. — Sinémurien. MARTIN. PROMATHILDIA cf. OPALINA [Quensrepr| 1858. Turritella opalina Quexsr. Jura, p. 326, pl. xzv, fig. 15. 1892. Mathilda opalina Hunr. Gaster. inf. ool., p. 231, pl. xvur, fig. 3. 1900. — — Perirezerc. Contr. Baj., p. 65, C’est sur la foi de M. Petitclerc que je cite cette espèce dans la présente mono- graphie, n’ayant pu obtenir la communication du spécimen de la Haute-Saône. D’après Hudleston qui a trouvé la même espèce, avec plusieurs variétés, dans l’Oolite infé- rieure du Yorkshire, les carènes spirales seraient granuleuses à l'intersection des plis axiaux el obliques : il en résulterait donc que cette coquille, d’ailleurs moins cylindra- cée que Clathrobaculus, appartiendrait au groupe typique de Promathildia. Localités. — Comberjon, | fide Petitclerc]|. — Bajocien. Dans l’Oolite inférieure d'Angleterre, | ide Hudleston]. PROMATHILDIA CATENIFERA CossmMAnN PI. IX, fig. 21-22, 1912, Essais Pal. comp., livr. IX, p. 165, pl. var, fig. 40. Taille assez grande ; forme turriculée, conique; spire longue, probablement pointue au sommet, croissant régulièrement sous un angle apical d’environ 20°; tours nom- breux, plans ou même légèrement excavés, dont la hauteur atteint les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures linéaires et peu distinctes; orne- mentation composée de deux carènes un peu écartées en avant, de deux autres cordons plus serrés et moins saillants en arrière, et, dans la région médiane excavée qui sépare ces deux groupes, d’un filet spiral beaucoup plus mince et bien moins saillant, un peu plus voisin des deux cordons inférieurs que des carènes antérieures ; l’ensemble est décussé par des plis axiaux, un peu courbés au milieu, assez écartés et guère plus saillants que le filet spiral; à l'intersection de ces CERITHIACEA JURASSIQUES 297 plis et des carènes, cordons ou filets spiraux, il existe une nodosité semblable à un maillon de chaîne, plutôt granuleuse sur les cordonnets inférieurs ; enfin, dans les intervalles, on apercoit encore à la loupe un fin treillis subimbriqué. Dernier tour peu élevé, muni d’un cordon moins saillant que les deux carènes antérieures, à la péri- phérie de la base qui est plane, ou même excavée au centre, et probablement treil- lissée. Ouverture. Dimensions. — Longueur : 3; mm.: diamètre basal : S mm.; taille max. 90 sur 19 mm. Rapports et différences. — Cette espèce se distingue de la plupart de ses congénères par son ornementation de chainettes qui lui donne un aspect tout particulier. Martin a,ilest vrai, décrit un Cerith. trinodulosum du Sinémurien de la Côte-d'Or, qui a aussi des carènes noduleuses; mais, outre que les tours convexes ne portent que trois carènes équidistantes, ses plis axiaux sont beau- coup plus nombreux et plus serrés, ils ne paraissent pas — d’après la figure — correspondre aux no- dosités transverses des carènes; il n’est donc pas possible de pousser plus loin le rapprochement à faire entre ces deux formes, d’ailleurs très écartées par leurs niveaux stratigraphiques. Localité. — Sully, topotype (pl. IX, fig. 21-22), recueilli par Carabeuf et communiqué par M. Bigot; le type de grande taille, déjà décrit et figuré, coll. de l'Ecole des Mines. — Bajocien. PROMATHILDIA TETRATÆNIATA nom. mut. PL IX, fig. 5-7. 1867. Turritella eucycla, var. quadricincta Ric. et Sauv. Esp. nouv. Bonl., p. 30. pl. 1x, fig. 13-15 (non Hés. et DesL., nec Gozpr.). 1885. Mathildia reticularis Cossm. Contrib. ét. Bath., p. 225, pl. var, fig, 9 {non Piette, pl. xvur, fig. 34). Taille moyenne : forme turriculée, conique; spire médiocrement allongée, croissant régulièrement sous un angle apical de 25° environ; tours nombreux, convexes, dont la hauteur atteint les trois quarts de la largeur, séparés par des sutures profondes, ornés de quatre cordons spiraux, égaux, équidistants, un peu plus minces que leurs inter- valles, décussés par de nombreux plis axiaux et incurvés, qui produisent de petites granulations à leur intersection avec les cordons. Dernier tour inférieur au tiers de la hauteur totale, arqué à la périphérie de la base qui est limitée par un cinquième cordon concentrique et qui en porte 4 ou 5 non granuleux sur la face peu convexe, avec de fins plis rayonnants. Ouverture arrondie. Dimensions. — Longueur probable : 15 mm.; diamètre : 5,5 mm. Rapports et différences. — 11 n'est pas possible de confondre cette coquille avec Turr. eucycla H. et D., du Callovien, qui a une forme bien plus étroite et une ornementation très différente, avec des tours beaucoup plus convexes. Je l'avais, en 1885, rapportée à Chemnitzia reticularis PiEetTE qui a, en effet, beaucoup plus d’analogie avec T. eucycla, par son galbe et par son ornementation. En réalité, c’est une espèce tout à fait distincte par sa forme trapue etses quatre bandelettes égales et granuleuses ; mais il n’est pas possible de lui conserver le nom quadricincta qui, déjà en 1867, mème à titre de variété, formait un double emploi avec T°. quadricincta GoLpr. Aucune espèce charmouthienne n’a une forme aussi courte : P. catenifera qui y ressemble un peu par son ornementation de chaïînette, a le dernier tour plus court et la base un peu excavée. Localité. — Le Wast, type (pl. IX. fig. 5), collection Légay; topotypes (fig. 6-5), même collection Domfront-en-Champagne, collection Cossmann. — Bathonien supérieur. 228 Maurice COSSMANN PROMATHILDIA EUCYCLA |HéBerr et DEsconccnaurs| 1860. Turritella eucycla Hés. et Des. Mém. foss. Montr.-Bellay, p. 47, pl. 1, fig. 11. « Coquille turriculée, subulée, à spire longue et pointue. Tours nombreux, arrondis dans leur milieu, séparés par une suture profonde, bien marquée, ornée de trois cordons transverses, dont le médian est plus saillant, à la place du cordon postérieur on en trouve quelquefois deux et même trois. Entre les cordons transversaux se voient de plus petites lignes longitudinales, saillantes, très serrées, plus ou moins nombreuses et plus ou moins marquées, formant avec les cordons de la surface des tours une sorte de réseau à mailles carrées, très élégant. Bouche circulaire. » Dimensions. — Longueur : 50 mm. ; longueur du dernier tour : 6 mm. ; largeur du dernier tour : 5 mm Rapports et différences — Les auteurs de cette espèce l’ont comparée avec Turr. Krantzi Rourx- LIER, de Russie, qui aurait— paraît-il — les tours moins arrondis. Ils l’ont aussi rapprochée de Cerith. zic-zac et de Cerith. amænum qu’on trouvera ci-après parmi les formes du groupe Clathrobaculus. Ce sont toutes des Promathildia plus ou moins typiques, et si je classe celle-ci dans le groupe sensu stricto, c’est autant à cause de son galbe relativement trapu, car on n'y distingue pas de granulations et le texte (reproduit ci-dessus n’en fait pas mention : cependant la fig. 11 qui représente deux tours fortement grossis d’une « variété » indique nettement de fines crénelures à l'intersection des cordons spiraux par les lignes axiales. Ilest donc à présumer que c’est bien un Promathildia sen POIL … : 55-08. HXELISSA FORMOSA | Eycett}..."…. SRE DRALUCRER RECETTE Bath 00-02 MÉXOLISSASEORMOSMIIENCEIT RER EE 5/1. Hérouvillette.- Bath O3 -COPNEXELISSANDISMANSIO OSSI ERP PETER RER 3/2. Cordebugles Dé --.e- O7 MEXELISSANDIACREICAMODLSSINE NE FE PEER 3/2. Cordebugles ..... SRE DD ONNBERDBRELLAMOPIS ITOTOLA) EEE CEE EEE" TL -AOULINE TEE PEER Ba nn el79 TEREBRELLA Ch GUERRE | Héb et /Desl/] "25/2 ANCIENNE EEE Call eee 58. : TereBrELzLA ct'GuerrEer [Héb: "et Desl.|""r/r. Launois "°""#" OS 80-81. TEREBRELLA UNITORQUATA [Héb. et Desl.j... 3/2. Mont.-Bellay . ... Call... 2. TEREBRELLA SEMIOBLITERATA [Cossm. |. .... “ue DomiLonte ee. Bathe"e 83-84. TEREBRELLA ANDREæt de Loriol. ........... DDR ÉDINEME PCT MONET 85-86. TURRITELLA" ? BENNOTI DM. NN 2x -LDeluz: Fe REErES OR e 87-91. TEREBRELLA AUGUSTIGYRA Cossm........... 3/2. Moulins s/Noyers. Oxf. . .. 02 1TERRBRELLAMACINOS A IICILE| ERP RERERE TT OR DATCYEPMERSPEEE Bath?" 93-97. TEerREBRELLA VAzLErrEer Cossni. . LIL MINUATS CREER Ba eee 98-102.TEREBRELLA VALETTEL Cossm. .. ........ FIL: ZEN AY PER RERE Baise 103-104. RHYNCHOCERITHIUM PRIMORDIALE Cossm..... 3/2. May... Toarc 109-109. RHYNCHOCERITHIUM rusiroRME [Héb. et Desl.] 3/2. Montr.-Bellay.... Call..... 110-111. NEeRINEOPSIS LEGAxI Cossm....... 13 TD AOQUeSTrECAUER AE DER 112. GYMNOCERITIMIUM BEAUGRANDI [de Loriol}... 3/2. Bréquerecque.... Kim..... TS M ORVPRAULATXICONTOREUNMMIDESII PANNES 1/r Tes eMuuliers NBA eEEE Mém. Soc. Géor. Fr, PazéonroLoGie, XX, PL. NII. | CURE ÉMOIRE DE M. M. Cossmann 46; PI. V 2 M HD PIC Mémoire N° Mém. Soc. géol. de France 7 PALEONTOLOGIE Ls v Le - AR AE Î | 5 1 0ava Las 1e à. \ ù | An [EN MÉMOIRE N° 46 PLANCHE VI 1-2. CERITHINELLA ADELPHIDE COossm.....,...... 3. CERITHINELLA M DEGENERATA COSSIN: 4-5. CERITHINELLA ? TEREBELLOPSIS Cossin . ..... 6-8. CERITHINELLA ? ? sPINULIFERA [Desl.]...... 9. CERITHINELLA ? ? SPINULIFERA [Desl.|]...... 10-11. CERITHINELLA COMPTONI [BAYLE].. .... 12. NERINEOPSIS PSEUDOEXCAVATA [de Lor.]..... 13. NeriNcoprsis EmMARTuREON [d'Orb.].......... 14-16. NEriINEoOPsIS KoNINCxI [d'Arch-]:: 19-18. GYMNocERrTmIUM ERoOSNE [d'Orb.].......... 19-20. GYMNOCERITHIUM AUTISSIODORENSE |Cott.].... 21-27. RHYNCHOGERITHIUM ARGOVICUM Cossm....... 28-32. PARACERiTHIUM ACANTHOCOLPUM Cossm...... 33-34. Paracertrarum Moorgr Cossm............. 35. PARACERITIHIUM LOXOCOLPUM Cossin. . à... .. 36. PARACERITHIUM CHARTRONI Cossm.......... 37-38. PARACGERITHIUM CRENULATUM [Desl. |... 3 39-40. PARACERITHIUM ? FERENUDUM Cossm........ 41. PARACERITHITM MESosTOMoIDES Cossim ...... 42." PARACERIDHIUM NCOSSMANNI RICE 43-44. PARACERITHIUM MULTIFORME [Piettei........ 45-47. PARACERITHIUM COSTIGERUM [Piette]... ..... 48.1 PARAGERITHIUM cosriGeruM [Piette] . ...... 49-51. PARACERITHIUM MARINALPINUM Cossm....... 92-55. PARACGERITHIUM ? DumMonrt [Piette|......... 56-58. PARACERITHIUM CLIMACINUM Cossm......... 99-61. PARAGERITHIUM ECHINOPHORUM Cossm....... 62-63. PARAGERICHIUM sUuBRNoODULOSUM [d'Orb.]..... 64-65. PanrAGERITHIUM (Bigotella) roLYGONIATUM RDC RE RS on que 66. PAarAcErITHIUM oourmicuM [Héb. et Desl.]. 67-68. ParacErITHIUM (Bigotella) varicucosuu AIDES Ier r2e ARR ER En 69-50. ParacertraIum GEumeLLarot [de Loriol].... 7172. STEPHANOCOSMIA ((Gonmiospira) ACANTHINA GOSSES be M ER RE CNRS 73-74. Panracer. (Bigotella) wacrocowrarum [Desl.]. 79. Paracer. (Bigotella) MAcroGoxtarU» [Desl ]. 76-81. Paracer. (Bigotella) varicucosum [Desl ]... 82-83. Panracer. (Bigotella) susrusruzosuu [d'Orb]. 84-85. SrePHANOCOSMIA (Ty-rsoecus) ArArICA Cossm 86-87. Srernanocosmia (Tyrsoecus) Bicorr Cossm. 88-90. STEPHANOCOSMIA (Tyrsoecus) Rixazpt [Etal- LEON PR Pins. 91-05. GYMNOCGERITHIUM PERROTUNDUM Cossm...... 96-101. PA=æoNISo (T’elleria) LiASINA Cossm........ 102. ZyGopLEeuRA (Anoptychia) uemicozpa Cossm. 103. ZyGoPLeuRrA (Anopty-chia) roruNpaTA [Terq.] 10/-105.STEPHANOCOSMIA (Goniospira) DEscLoxc- CcHAMPSI Cossm....... EL DTA GS D 106-107. HYPSIPLEURA SUBCOsrULATA [d'Orb.]........ 108-109./YGoOPLEURA (Anopty-chia) Bicori Cossm . 110-111./YGoPLEURA (Anopty-chia) Lævicara |Desl.]. 112-113. /YGOPLEURA (Anoplychia) rraLexsis [Piette|. 1/14 MAY? EP INSEE 2/1. May RL 3/26 MAN ET PRES 1/1. Feuguerolles ..... 3/2. Font. Etoupefour. DO DATONEE EEE CURE DIREMLE, (CrÉdiNe. 00e D'IAINCUNIAIREEE EEE £ 2/11. VÉDArCY EE EPP ER T'IMMNEUVIZ RACE ETE OA SNILENNVR DER LEE 3/1. Moulins s/Noyers 2/1. Le Simon la Vin. 3/1. Le Simon la Vin. 3/1. Marcuil s/le Lay. 6/1. Mareuil s/le Lay. 3/2. Fontaine Etoup.. 3/1. Fontaine Etoup.. 3/2. Feuguerolles . . .. L'LPMÉOUZONDÉÉEPERERTE 9/2 RUMIONVE 00 21 idrequent 2er SL MÉPArOYE ER EPRCRE S'LACOURMES APE JAMIE DALCYE SERRES 5/1. Cordebugles ..... Ir. Cordebugles - .. angrunetePetee 3/1. Font. Etoupefour. 2/1. Mont.-Bellay.. ... 3/2. Font. Etoupefour. JTE MONNiDeRE er 1/1. Fontaine Etoup.. AU EN Pme ese ce : 1/1. Fontaine Etoup.. 3/2. MAYER AT REE ML ANMANEE 7 yat 3/1. Scey s/Saône D'HCMOUIINEREPREE ICE 9)2-MPIÈRE. LR NERe 2/1, Valfin Re 1/1. Fontaine Etoup.. D'TÉONTÉNÉITEUXEEEEEE o DIN MAEUADOC SE EEE TT ASUS FAR Charm.. Charm .. Charm .. Hoarese Charm... Batheee Portes Oxfr ee Batheer Het" Het Charm.….. Charm..- Moarceee Baie Path. Bath Batheere Bath ee Bath Charm... Calle Charm .. Charm .. Charm .. Charmes Charm .. Charm .. Rare Baj re OK Km Charm… Charme: Hett Baletere 1/1. Font. Etoupefour Charm... DJ} DÉTALES RUE RREREEE Mém. Soc. Géor. Fr., PazéonroLocir, NX, PL. XIII. 1/1. Font. Etoupefour Charm... NIPMBANEUSe RCE Bajree Siném... LE .4 chartes MéÉMoire DE M. M. Cossmann Mém. Soc. géol. de France PALÉONTOLOGIE Mémoire N° 48; PI. VI AXE PISTE 106 æ é. 14400 101 103 1. ®. n° 91 A MÉMOIRE N° 46 PLANCHE VII Pages . PurpuroibeaA MorEaut [Buwv. em.|.......... 1/1. Saint-Mihiel.... Raur.... 180 2. … PurPUROIDEA MOREAUL |Buv. en]... TT MNEUVIZI TE CPE CRE Os Er 0 SO MPIURPUROIDEASMINASS IIIe CP EC EE EEE EE TT MP OIXS 7 EU RENE Bath:-2#"4a55 HECMEUREURONDEANUNANSIIELTEl PE Er EE CE EEE ri AÉdTEQqUENtEEERe Batk... 169 7. PURPUROIDEA TURBINOIDES [Buv.]........... 1/22 A vill0n Peer Raur:-- "8x 8. PurPURrOIDEA GLABRA Morr. et Lyc... ..... - LC RINXEDT EPP EEE Bath... 198 9-10. PURPUROIDEA GLABRA Morr et Lyc "1%""°"v/r REY EEE 2 sBath PT TT NPURPUROIDEANBICINCIANIPIELLE | ERP CERRE LM EDALC VE RTE Bath... 158 19. PurpuriNa (Zucycloidea) PuLcHELLA d'Orb. 2/1. Conlie ... ....... Bath "n60 13-14." PURPURINA INFLATA Ta WNEy. 2 ft SUIS RCE MERE Baj 77062 15-16. PurPuriNA (Pseudalaria) Pairrasus d'Orb"2{#1 May" Charm.. 150 17. PURPUROIDEA LAPIERREA [Buv.|....... Aie ANEUVIA SE TEE Of VSD 18. CryPrAULAx (Cr7-ptoptyxis) GRIMALDIr one CROSS PRE EURE domocococ se CODEN OA EMEREMEETE Kim." %rnr 19. PARACERITHIUM MESOSTOMOIDES Cossm...... 3/2: Feuguerolles +. Toare- 20" MFXELISSA INERALIASICA COSSD. EEE 2/1. St-Cyr-en-Talmond Hett.... 12 Mim. Soc. Géoc. Fr., Pazéonrozocte. XX, PL. NIV. Mémoire DE M. M. Cossmann Mém. Soc. géol. de France Mémoire N° 46; PI. VII Jr OCR STE PALÉONTOLOGIE MEMOIRE N° 46 PLANCHE VIII TS PUR PURIN ANCIEN PENSISSNELUENCLRIPREEREEEEEE 4. PURPURINA CLAPENSIS Var. ABBREVIATA T. et J. 5-6. PuüuRrPURINA 7-9. PURPURINA 10-13. PURPURINA 14-10. PURPURINA 17-18. PURPURINA 19-21. PURPURINA 29-24. PURPURINA 25-26. PURPURINA 27-30. PURPURINA 31-32. PURPURINA 33-34. PURPURINA Des eee 35-36. PURPURINA Sr. 6o-61. 62-63. 64-05. 66-70. CLAPENSIS Var. EC cRiIsPATA Cossm.. CONDENSATA Héb. CORONATA Héb. ORBIGNYANA Héb. :0STATA Cossin. CLADeS le et Desl: “2.4 HYPERMECES Cossm............. (Pseudalaria) PArroczus d'Orb. BezconA d'Orb.. (Buc) lotion) Branor d'Orb.. 37. PurpuriNA (ÆEucy-cloidea) Braxor d'Orb.... OCcHETOCHILUS SUBVARICOSUS Cossm........ OcxErocHILUS? INDECISUS PurPuriNa (Pseudalaria) UNICARINATA [Des] ] PureurinA (Æuc)y-cloidea) GRANULATA Héb. et Des]... PurrurinA (Pseudalaria)uNicariNaTA [Desl.] CŒLOSTYLINA PALUDINOIDES Cossm.. CœLOSTYLINA THIERYI Cossm.... CæœLosryciNA Bras:Lzr Cossm. CæœLosryzinA CirarrroNr Cossm............ CæœLosryzixaA Vesta [d'Orb.].. CaœLosryLiNA JAsox [d’'Orb.] UxpuLariA (Protorcula) Kiscnerr Cossm ... Gosse © œlatshenhalalnietee le sine 71. PROCERITHIUM MULTISTRIATUM [Piette].. 72-79 . 76-78. FIBULA? GRANULIGERA [Piette]........ CrYPTAULAX (Cr7-ptopty"xis) SEPTEMPLICATUM [Rœmer| ... 79. GYMNOCERITIIUM AUTISSIODORENSE |Cotteau|. Mém. Soc. Géo. ER., Parfoxrorocrr, XX, PL. XV. TH Eidrequent. ee T2 Me VASTES PEER 1/1. Les Cathaudes.... 1/1. Hidrequent, Leu- Hnshenre2rre »/1. Montreuil-Bellay 2/1. Montreuil-Bellay.. 1/1. Bavilliers. TT SU PP ENREe 3/2. Montreuil-Bellay.. 3/2. Houllefort.. TT MANVeVTODE CEE LD: MOULE RECRÉER 3/2. Montreuil-Bellay. . OT SOUIINE EEE TERRE se DATOIZEDANE EEE c 1/1. Saint-Gaultier MO) NS AMEN CTP TN ILETS M ERPRREErE 1/1. Montreuil-Bellay. TT ANIIleT SN RCE 92 VENTE PERRET 1/1. Provenchtéres.. TT OOUILY ET ECS 32 AMEN TEE FEES DROGUE ECC 1/1. Saint-Cyr-en-Talm 2/12 May eee rer OT MARIN NCNT-E A EEE 1/1 /BUlSONn EEE RES TL Saint. Mihel et DL DATINERRE ETES Bath Bath Bath Barre Sie 5e . Charm Charm Bath. Bath. ... Raur..… Porti nn chi Mém. Soc. géol. de France PALÉONTOLOGIE MÉMOIRE DE M. M. Cossmann Mémoire N° 46; PI. VIII 17 FOIS: MÉMOIRE N° 46 PLANCHE IX Pages 1-2.] PromaruiLzbiA (Clathrobaculus) muzriti1RATA : CoOsS 4, MER SE Re 3/2. Ménétreux 1. -MCharm 250 3-4. PROGERITHIUM MATHILDIATUM Cossm........ 1/1. Fontaine Etoup... Charm.. 48 5-7. PROMATHILDIA TETRATÆNIATA Cossm....... 3/2. "Le Wast "bath "22; 8-9. ProMATHiILDiA (Clathrobaculus) LxGaxi [Rig. et SAUVER PR PER EPP ET OT Der Nas EEE Bath PP MEN 10-11. PROMATHILDIA (Clathrobaculus) cLAPENSIS [TergetJourdyl ee PERRET Lux Marquise 270 Bath. 11092 12. PROMATHILDIA BiGorr Cossm...... RON © 2/1. Cordebugles...... DÉS 228 13-14. ProMATuiILDIA (Clathrobaculus) SINEMURIEN- SISN MARTIN PRE CPE PRES EEE ee : 0J0-Provencnères-----nHelee- PR 20 15-16. PROMATHILDIA (T'eretrina) TEREBRALIS Cossm. 2/1. Saint-Cyr en Talm. Hett.... 9234 17. PROGERITHIUM VENDÆENSE Cossm.-........ ja De Simon ain HET CNE 18-20. PROMATHILDIA (Cabinets) ziczaAG|Desl.] 1/1, Font. Etoupefour. Charm.. 229 21-22. PROMATHILDIA CATENIFERA “Ossm......... FAIR OUI EPP ICE PEER Baj.-:% 296 23-27. PromaATaiLpiA (Clathrobaculus) AMæNA | Desli RES Sr PRE FL POUIMEUTPLL RER Eee 230 28-29. PromammizpiA (Ter etrina) Jopzillerq ee) PSI ete RE Het 525 30. PROMATHILDIA Var PLEUROTOMA [Piette] Nr DITOMETOÏES PET EEE Hett. 40055 31-32. PROMATHILDIA var TerQuEMI [Piette]....... DT MDTAIESS CRE CPR Hett= "0005 33-55. ProMATHILDIA (T'eretrina) MOREYENSIS [GOSSES ESS ENEEERERE Je. Dr eMorer EE Pari 238 36. PromatxicprA Doncreuxr Cossm......:.... DT AMETIVENS RE PRES ONE MES 37. ProMaATiILprA (T'eretrina) #xcAVATA Cossm. 2/2. Sully. ........ Bale tee 238 38-39. PromaATuILDIA (Teretrina) BINARIA |Héb. et Des rer A EE DE ee ue Ex Mont-=Pellay#eMICRIReE SR :20 4o. ZxaopLEurA (Katosir:a) CORVALIANA |d' Orb: 3/2. MAY CCC CEE Charme or 41-42. ZyGorLEeura (Katosira) coRVALIANA [d'Orb.]. 1/1. Font. Etoup...... Charm.. 191 43-44 PromaArmiLprA (Teretrina) HumBErtTi Be à DS OO TUE à 4 5 buoto 5 © OI Re 25) 45. ZxaoPreurA (Katosira) rzæNxATA |Desl |: 1/1 Font Etoup... Charm.. 194 46-47. ZxaorceurA (Anopty-chia) SEMIORNATA | Terq. CtHPTELTE | AR RENE RER 10) 2 AR Ale SERRE EEE Hett FE ro 48-49. ZvcoPpceurA (Katosira)cf. PERINIAN id Orb. Ivy rARoutABltonpeeete Charm.. 193 50. ProMaAruiLprA (Teretrina) SsmeLe |[d'Orb.]. 2/1. Le Simon-la-Vin.. Hett.... 236 51-52. ZyGoPpceura (Katosira) vLuens [Piette]. .... 3/2. Rumigny..... Bath 105 53. ZycopLEurA (Katosira)FLAMMULIGERA[Piette] 3/2. Eparey......... . Bath." -=0190 54-55. ZxcopreurA (Katosira) ReBourst [Riche]... 1/1. Couzon. ......... Bale r0 96. ZyGopceurA (Anoptychia) Bicorr Cossm. 1/1. Font. Etoup...... Charm.. 200 57. ZycorceurA (Katostua) CWARTRONI Cossm. ne. St-Cyr en Talm... Charm.. 192 58. PROCERITHIUM SUBREGULARE [Cossm]?....... 2LANENUÉE RE ER PE RE He tte 59-60. ZyGopcLeurAa (Katosüra) carusENs15 [d Orb.]}. 1/1. Font. Etoup...... Charm.. 193 61-64. ZyaorLeurA (Katosira) carusensis [d'Orb.]. 3/2. May... … seCbharm” 09105 65-66. ZyaoPrr.eura(Katosüa)sugcosrezLatTA|d' Orb.] 1/1. Font. Etoup..... Charm.. 197 67-50. RicAuxrA GRADATA [Rig. et Sauw.]......…. Tr MÉidrequent 2e Bath?" -#710 71. [non Cerithium] srriareczcum Buv.......... 2/1. Jonches: 1e" Pontet 72. GYMNOGERITBIUM BEAUGRrANDI [de Lor.|..... 3/2. Bréquerecque..-Kim""153 73-74. PROCERITHIUM TRINODULE [Buv.]..... Dre Jr MbaCreChe rer PonL os 5 79. RiGaAuxrA cANAzICcULATA [Rig. et Sauv.]..-. 1/1. Hidrequent.. Bath #09 76-77. ZYGOPLEURA VERRUCOSA [Merq.[* "NN r/r Hetianse °°" “HHett 1-0) 93-79. ZYGOPLEURA COTTEAUL COSSm r/1-#Saintpuits ee NOÉ 189 Méu. Soc. Géo. Fr., ParéonroLoce, XX, p£. NVI. he nn dé MÉMoire bE M. M. Cossmann Mém. Soc. géol. de France Memoire N° 46; PI. IX Ne DPI ON PALÉONTOLOGIE MEMOIRE N° 46 PLANCHE X Pages ZxGoPLEURA BENOISTI COS 2/3. Saint-Gaultier.... Bath.... 189 2. Uxpucaria (Pustulifer) DAvousraNA [d'Orb.] 2/3. Précigné......... Charm.. 209 3. ZYGoPLEURA QUINEITEA [Piette]. .. TOC AETATESE ERP Hett 85; 4-5. ZYGOPLEURA SUBNODOSA [d’Orb.]........... 11 MNENdée FPE Hett- "me 6. ZYGoPLEURA VERRUCOSA [Terq.]......... 1/1. Hettanse rer Hett-49r68s 7-11. RIGAUXIA CANALICULATA [Rig. et Sauv.].... 1/1. Hidrequent . ..... Bath.... 209 19-13. RHYNCHOCERITHIUM FUSIFORME [Héb.et Desl.]. 3/2. Mont.-Bellay. .... Call... 5 14-17 SDRETOSPIRANCARINATAN Ter]. PEER TAC NÉAeIANSE RE ECRETE Hett "his 18-19. RiGAUxIA varicosA [Rig. et Sauv ]........ x/t. Hidrequent..® "path 50e 20-23. FIBULA MULTIVOLUTA |Piette] 9/2 TIRITXENE EEE CE Bath: eftr 24 NEÉIBULAPAIQUASINUDANIPIELEE| PACE EPERRE PEN 3/2.4 Le NAS EURE Bath 6/fe 25, MICerithiumNsPiIR ACER IS EAeRSAUVee EP PEEES L/TNDE NAS RME Bath. 050 26-28. PALAEONISO PERFORATA d'Orb.............. 1/1. FontEtoup..-." Charm.. 221 29-30. TRETOSPIRA PLANULATA [Terq.]............. 1/xOÉHeHAnSe PPS Hett cr 31-33. (CRYPTAULAX CONTORTUM [Desl.]...N 1/1. Les Moutiers..... Bar tE 102 9/1 NRRETOSPIRAIOBTUS M IDESIAI EEE 'AÉMÉCLTANSE EP EEERE Hett.. 7 005 Mém. Soc. Géo. Fr., Pazéonrorocte. XX, PL. XVII. Mémoire bE M. M. Cossmann Mém. Soc. géol. de France Mémoire N° 46; PI. X Je DOCS CVAI PALÉONTOLOGIE LI Ze Fr fi # MÉMOIRE N° 46 PLANCHE XI Pages 1-2. PuRrPUROoIDEA GRACILIS de Loriol-…... se DEN NAN EEE CES GENS 4 en 3. DrATINosToMA NoposociNcruM.[Schlosser| "7/1 Valtin Kim ms 4. DrariosromaA (Ditretus) CaarPyr [de Lor.|: 1/1. Valfin.""" On a se y D DrarNosroMmA GaLAr [de Lor.]......... NN liner RER Rime rer OU ZYGOPLEURA VMERRUCOSAMUTEL A]. EE 1/12 Poleymieuse 4" HE ESS TS 7-8. CryPrauLzax (Cry-ploptyxis) Grimazpur [G. : et Ogérien]...... na ot M NE 19/2 0e SEE Kim = "#0 9-11. CRYPTAULAX (Cr7-plopty"xis) eme [Etal- 16n].. 41632 EAN PRE RE ERENER RSR 3/21 Nalfne, PEER RE Kim" 1109 12-13. TÉREBRELLA VALEINENSIS [de Loriol]- or Nalfin Kim eo 14. Karosira? Dumonrstert [Martin]. ...... T2 ROlEMMIEURSEEREE Etre, 69 15. PrororcuzA RHopaDp4a [Martin]......... 1e JT MPOleMMIEUx EE "TE Heït ©0259 16 NPA RACERLOHIUM EAN ARE IE NÉOTIOI| PEER TNA DEERREE ES Kim SO IP NIPERERSEANGULRAUDIARIEL OC EEE EEE EEE EEE 2) MVAlIN-er CPECEERE Kinnite 200082 18-21. CRYPrTAULAX (Cr7-ploptyxis) BourGEATI [de LOF] PRET re se EUR 49/2 NV ALAN EEE CRE Kim. uro 22. PURPUROIDEA LoRioLtr Gloss. Fer ee TT MAIN EE ee CAES Km Tee 23. DrariNosromA GERMAINI [de Loriol]......... 1/1 Valfin "ere MGtinenen es 0 2{4.. GYMNOCERITHIUM JOSEPHENSE [de Loriol]. "1/1. Valfin. Kana RS 55 Mém. Soc. Géo. Fr., PAzéonrorocre, XX, PL. XVIII. NET LA MÉMoiRe DE M. M. Cossmann PI. XI DEC EI ENT L Mémoire N° 46 # Mém. Soc. géol. de France PALÉONTOLOGIE Mémoires N°: 18, — Em. Have, Études sur les Goniatiles, x pl, 114p Contribution à la Paléontologie one des terrains Jjurassiques (en cours): Gastropodes : Nérinées. 13 pl., 180 p........ V. Porovici-Harzec, Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur de ra Environs de Campulung et de Sinaïa, 2 pl., 19. — 20% — BI PE 22, — 26. > 27. — M. Cossmanx. R. Zeirrer, Études sur la ‘flore il ln Fire houiller d'Héraclée (Asie Mineure), 6 pl, ar p P. PALLARY, Sur les ler fossiles ue fluviatiles et sau- mâtres de l'Algérie, 4 G: SAyN\, Les did pue des marnes valanginiennes du Sud- Est de la France (en cours), 26 fig., 6 pL., 69 p.. J. Lamserr, Les Échinides os de la province de Barcelone, 9 pl., ÉTOILES : H.-E. SaAuvaGe, Recherches sur les Vertébrés du inner oten SUR rieur de Fumel (Lot-et-Garonne), 5 pl., Ch. Derérer et F. Rowax, Monographie des Pectinidés néogènes 4 PRRECRe et des régions voisines (1° partie : RÉ R RP CRE ARTE ss... sers .. genre Pecten), 17 pl., G. ne et Ph. DAuTzENBERG, Éonshe liolopie du Miseoke moyen du Bassin de la Loire: Description des gisements fossilifères ; Pélécj- podes (1'° partie) (en cours), 22 pl, 296 P Marcellin Bouce, Le Pachyæna de Vaugirard, 2 pl., 16 Dis 5, ARE PaQurer, Les Rudistes urgoniens @ el 2° parties), 13 pl., 102 p.. . Toucas, Études sur la classification et l’évolution des Hippurites, Albert cn Fossiles de PE Eone Denbition de ie Mann fères, 28 p., £a fig. dans le texte Paul LEMonE et Robert DouviLé, Sur le genre Lepidocyclina Gümbel, DDR r Grise din ss... CE CACAPSCECEC PO EC . 33. — Ferdinand Canvu, Les Bryozoaires du Patagonien. Échelle ges Bryo- 39. — zoaires pour les Terrains tertiaires, 5 pl., ‘30 P:- Charles R. EasrmAn, Les types de Poissons le da TS au Muséunr d'Histoire natu: elle de Paris, 5 pl., 33 p.. V. Porovici-Harzec, Les Céphalopodes du Ta ine moyen du Mt Strunga (Roumanie), 6 pL, 28 p........... : Ar. Toucas, Études sur la classification et sur l’évolution des Radiolili- dés, 24 pl., 132 p.. . LE Edm. PeLcat et M. Coins Le Darrémien supérieur à Jaciès ur20- nien du Brouzet-les-Alais (Gard), 9 fig. dans le texte; 6 pl., 42 p... Charles JacoB, Études sur quelques Ammonites du Crétacé moyen, 44 fig., 9 pl., 64 p.. A. Pezanr, Étude iconographiqué des- Pleurotomes Re du Bassin de Paris, 5 DHEA De: CCC . ss... us... ss... 4o. — P.-H. Fnirec, Études sur les Pécétaué fossiles de Foie ge sparnacien du 42. — 45, — Bassin de Paris, 3 pl, 35 p Henri DouviLé, Études sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie, d'Égypte, du Liban et de la Perse, 7 pl., 84 p.. Léon PERVINQUIÈRE, Sur quelques Ammonites dé Cr étacé algérien 7 pl, 86 p.. Robert Douvizcé, Céphalopodes FE ES 3 a: ST TPE LPSC ERRRES Gustave F. Dorrrus, Les coquilles du Quaternaire marin : du Sénégal. Introduction géologique par À. DErets, 4 fig., 4 pl, 52p.......... Robert Douvicé, Études sur les Cardiocératidés de Dives, Villers-sur-- Mer, et quelques autres gisements, 84 fig., 5 pL., 97 p....... Frances G » 15 » 26 » 17 » 25 » 12 » 40 » 63 » 5 » 28 » 38 » 4 D IO » II » II } 12 » 13 » 20 » 12 » 10 » 20 » 20 » : » 14 » 17 » 28, Rue | Serpente, Paris, I l'a Te avec les arts Hi. 4 r atlates ART. 3, — Le nombre des mr de la Société est illimité. Les parce et les Hans RU également en faire partie. In existe aucune disunetion: entre les membres. LE séances par deux membres qui auront signé la Rec et avoir r élé proclamé di séance suivante par le Président. Arr. 38, — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Noah à J uillet. Arr. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Habituellement ES et le 3° landi du : imnoîs). : ARR RES ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent ire É: présentées chaque fois par un de ses membres. Fe À Ne ART. 46. — Les membres de la Société ne ar lire devczt elle aucun ouvrage déjà imprimé. #1 de ArT. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur d étrangers à la Géologie ou aux sciences qui : s’y rattachent. Ant. 58. — Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes dés années de Bulteti Z: moe ponte ils ont payé leur cobsation: l'outetois, les volumes FRS TES Me pe Eee ant à à un tarif ne . < ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mélhoires insérés au Bulle auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à part. que, . vs ART. 93. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée; 2° une cotisation annuelle à Le droit d'entrée est fixé à La somme &e 20 francs. RE JU th AT Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais Seulement Pour Les membres à élire. À La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. RE A fr «ù ue ; La cotisation annuelle peut, au choixede chaque membre, être remplacée re, le |verseme en capilal d'une somme fixée par la Société en assemblée générale (Zoo francs). Sont membres à perpétuité les personnes qui ont donné ou lésué à la Sociét dont la rente représente au moins la cotisation annuelle Fo 1.000 nd 2 4. Les personnes qui débiretatent faire partie de la Société et qui ne connaîtraient aucun memb les présenter, n'auront qu'à adresser une demande au Président, en Pne les titres qe de fient admission. LEON AE de 2. Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nouveaux membres, cheb demande des parrains, les personnes qui désirent faire partie de la Société à n'acquitter, La première que leur droit d'entrée en versant lu somme de 20 fr. Le compte rendu somm re des séances de Fm courante leur sera envoyé gratuitement ; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième ann alors payer la cotisation de 30 francs. {ls Joutront aussi des QUE RUES et nl des membre Noctété. : D" NE D=——? a — LUN 3 2044 128 3 Date Due pes > ; MAS rm NEA 4 Mar rh ea m4 CONPOPEREE Des Sd nee epurs