Librup of the Museum OF COMPARATIVE ZOÜLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDG, MASS. No. 1384 9- { Vins 18e, Îik3o ter 2r 1872. | MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE PALÉONTOLOGIE MÉMOIRE N° 9 LE NELUMBIUM PROVINCIALE PAR G, DE SAPORTA Correspondant de l’Institut PARIS LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE BAUDRY ET Cie, ÉDITEURS 15, RUE DES SAINTS-PÈRES, 15 MAISON A LIÈGE, RUE DES DOMINICAINS, 7. 1890 VAL GI ES NE QAEUt (7.0 (QU CIRE f re k st LE ra ï IUOEX fl i f cy 2 an ê LE NELUMBIUM PROVINCIALE DES LIGNITES CRÉTACÉS DE FUVEAU EN PROVENCE Au moment de décrire la plus importante des espèces végétales recueillies jusqu'à présent dans les lignites de Fuveau ou dans les plaques schisteuses qui les encaissent, je devrais peut-être insister avant tout sur l’âge précis qu'il convient d'assigner à ces lignites; mais il se trouve justement que cet âge est encore flottant et controversé, et que la faune entière- ment d’eau douce des couches charbonneuses, malgré sa richesse et son importance incon- testées, n’a donné lieu jusqu'ici qu’à des publications préliminaires et à des conclusions éta- blies sur des bases insuffisantes. Un travail d'ensemble sur le système fluvio-lacustre qui surmonte, en Provence, la Craie marine à Hippurites, longtemps annoncé par M. Matheron qui en possède tous les éléments et à l'initiative persévérante duquel nos connaissances sur le bassin de Fuveau sont redevables de tous les progrès acquis depuis cinquante ans, n’a pas encore paru, et il est évident que le classement définitif de la formation que j'ai en vue n'aura lieu qu'au moyen d’une étude consciencieuse de tous les êtres fossiles, plantes, mollusques, vertébrés, dont les lits de Fuveau ont gardé les traces, en concordance avec l'examen comparé des couches explorées au point de vue stratigraphique. C’est pour aider à un pareil résultat que dans ma notice je grouperai autour du NeZumbium ou, si l’on veut, de la plante « nélumbiforme » qu'elle a pour objet, plusieurs autres espèces terrestres ou aqua- tiques de nature à éclairer sur l’âge probable de l’ancien dépôt. Sans entrer dans la discussion, il m'est impossible cependant de ne pas faire observer qu’en placant les lignites de Fuveau à la hauteur du Campanien et de la Craie de Gosau, de con- cert avec M. Marion (1) j'ai adopté une manière de voir bien plus vraisemblable, en l’ap- puyant sur l'examen comparatif des plantes fossiles, que celle suivie par M. de Lapparent, dans son Traité de géologie (2). Ce savant, en effet, remonte les lignites de Fuveau jusqu’à l'horizon du Danien supérieur ; il les place au-dessus du Maestrichtien et à la base du Garumnien, qui se trouve ainsi comprendre à lui seul 800 mètres de couches et de for- malions successives très diverses, caractérisées par des faunes et des flores spéciales à cha- cune d'elles. (1) V. L'évolution du rêyne végétal. — Phanérogames, II, p. 110; Alcan, Paris, 1885. 2) 2° édit., p. 1118. 2 LE NELUMBIUM PROVINCIALE La plus ancienne, la plus nettement turonienne des flores fossiles du sud-est de la France, rapportées par M. Marion et par moi à ce niveau, est celle de La Mède, découverte et explorée récemment par M. Vasseur, dans le voisinage de Martigues. D'après des notions que je dois à M. Marion, cette flore est contenue dans des argiles ligniteuses qui passent en se prolongeant versle nord jusqu’au bord del’étang de Berre, à un sédiment sablo-gréseux qui comprend alors des espèces terrestres plus coriaces, telles que Sapindophyllum, Menispermum, ete. Non- seulement l’ensemble qui ne saurait être séparé de celui de Bagnols est franchement turo- nien, mais il se rattache stratigraphiquement aux assises du Cénomanien supérieur à Cagrina adversa (1), auxquelles il serait plus naturel de le relier, qu'au Sénonien proprement dit. Pour ce qui est des assises à végétaux de Bagnols, dont la flore est si riche et si bien carac- térisée, il est vrai qu'elles appartiennent à un niveau un peu plus élevé; mais elles ne sont sénoniennes que pour ceux qui systématiquement affectent de faire descendre le Sénonien et de l’étendre au dépens de l’ancien Turonien. La flore du Beausset, signalée comme campa- nienne par M. de Lapparent (2) est trop conforme, identique même, par les formes qu'elle comprend, à celle de Bagnols, pour ne pas en avoir été voisire dans le temps ; son horizon géognostique est, il est vrai, sensiblement plus élevé et situé au-dessus de Hippurites ; mais c’est là incontestablement du Sénonien inférieur, trop peu distant du Turonien véritable pour que la végétation accuse des différences sensibles vis-à-vis de celle des couches immédiate- ment antérieures. — La flore de Fuveau, certainement postérieure aux précédentes, con- serve pourtant des liens avec celles-ci, et le Flabellaria longirachis Ung. qui lui est commun avec la Craie de Gosau marque les traits d’un parallélisme, difficile selon moi à révoquer en doute. Avant de décrire le Nelumbium provinciale, il m'a paru utile de passer en revue les prin- cipalesespèces de plantes qui lui sont associées dans la formation de Fuveau. Il ne s’agit pas d'une énumération générale de toutes les empreintes recueillies dans les divers lits qui ac- compagnent ou surmontent directement les lignites ; trop de fragments d’une signification douteuse devraient être interrogés ! A trois reprises (3), je suis revenu sur les plantes du bassin de Fuveau pour les déterminer approximalivement ; quelques-unes seulement ont été (1) Le gisement, selon M. Marion, représente un accident saumtre dans les grès d'Uchaux, l’ancien « Mor- nasien » de Coquand ou couches à Trigonia scabra. — Quant aux lits avec empreintes végétales de Bagnols. d'après une coupe prise Sur les lieux, et très détaillée, ilsse trouvent subordonnés stratigraphiquement à des couches à Hippurites organisans et à Inoceramus labiatus. (2) Traité de géologie, 2° édit., p. 1103. (3) Voy. Etudes sur la végétation tertiaire, I, p.39 et suiv. — Ann.Sc. nat.4e série, t. XVII, p. 192; Ibid. IX, p.35; —Ann.Se. nat. 5esérie, LI, p. 39. Le tableau synoptique, joint au second de ces deux mémoires range les lignites de Fuveau à la hauteur du Danien (p. 58) ; mais au moment où ce tableau a été dressé (1865), non- seulement le Garumnien n'avait pas été encore signalé en Provence, mais c’est à peine si les relations de l'étage des lignites avec la Craie venaient d'être établies par M. Matheron, qui, lors de ses Recherches comparatives sur Les dépôts fluvio-lacustres des environs de Montpellier, de l'Aude et de la Provence (1862), plaçait encore, avec doute, il est vrai, les lignites de Fuveau entre le Pisolithique et le Calcaire de Rilly, tellement il fallut à ce sa- vant de persévérance el d'efforts pour saisir et mettre en lumière une vérité qui ne fut d’abord soupçonnée que par lui.—Voir enfin: Ætude sur la végétation tertiaire.— Révision de la flore d'Aix, Suppl. 1: Ann.Sc.nat.,5e série. t. XV, p. 331. C'est dans les généralités de ce dernier mémoire que la situation géognostique des lignites de Fuveau se trouve précisée d’une façon définitive, comme s’intercalant entre le Santonien et le Garumnien, par conséquent vers l'horizon du Campanien, avec d'autant plus de raison qu'il ne saurait s'agir d’une coinci- dence absolument rigoureuse à fixer, les types de Provence et le terrain étranger à cette région faisant partie de bassins entièrement distincts. D'ailleurs, dans la formation de Fuveau, les couches à combustibles qui com- prennent également les plantes,occupent la partie inférieure dont l'étendue verticale au-dessus de ces couches et jusqu'au Garumnien proprement dit, est encore très considérable. LE NELUMBIUM PROVINCIALE 3 figurées. En laissant de côté les plus douteuses ou celles qui présentent peu d’intérèt, on reconnaît qu'elles se divisent très naturellement en deux catégories : les aquatiqueset les ter- resires ou littorales ; les premières, compagnes du Nelumbium au sein des anciennes eaux ou sur leur bord immédiat ; les autres, provenant des plages limitrophes, entrainées à l’état de fragments par le courant fluviatile. Il faut placer en tête, dans la première catégorie, les Rhizocaulon macrophyllum Sap. et R. subtilinervium Sap. que nous figurons ici (PL. IT. fig. 2 et 3), et dont les feuilles, à l’état de lambeaux reparaissent sur la plupart des plaques. En fait de Filicinées, c'est un Osmunda, O.Gerini Sap., qui touche à une forme de Sénégambie, et dont j'ai reproduit récemment une sommité de fronde (1), recueillie à Valdonne, par M. de Gérin à qui elle est dédiée. — C'est encore un Pistia, Pistia Mazeli, Sap. et Mar., dont il a été donné une figure réduite dans l'Evolution des Phanérogames (2), et que je reproduis fidèlement (PI. I, fig. 2-3), pour faire ressortir de nouveau l’extrème parenté de cette forme avec celle qui de nos jours peuple les eaux tranquilles du Nil et d’autres fleuves des régions chaudes. Voici de plus deux autres fragments de feuilles de Monocotylées, sans doute amies des eaux stagnantes, que je figure en les rapportant, non sans quelque doute aux Typhacées ; c'est le Typhaciles rugosus Sap. (PI. IT, fig. 4), etle T. Zævis Sap. (PI. IL, fig. 5), dont je représente la nervation grossie à côté de chaque lambeau. De quelque façon que l’on veuille expliquer la formation de ces lignites de Fuveau, qui sont presque des houilles par leurs propriétés comburantes (3), il semble difficile de ne pas admettre l’intervention des plantes palustres, principalement des Rhizocaulées, dont les ves- tiges abondent dans la plupart des plaques schisteuses ou charbonneuses au contact du com- bustible. La supposition qu'il y a eu accumulation par le courant fluviatile, sur une vaste échelle, de puissants amas de ces plantes entraînées par le remous et s’ajoutant à celles qui croissaient sur place dans des lagunes tranquilles, à l’abri des apports limoneux, rend . assez bien compte du phénomène, dont celui auquel seraient dûs les lignites tertiaires de Manosque, n’aurait été qu'une répétition. Une égale abondance de Nymphéinées et de Typhacées, même de Rhizocaulées, se manifeste effectivement de part et d'autre, dans les lits situés au contact ou dans le voisinage immédiat des amas charbonneux. La catégorie des plantes terrestres, provenant du périmètre des anciens rivages du bassin de Fuveau, en dépit du nombre clairsemé des empreintes et de la détermination incertaine de plusieurs d’entre elles, acquiert cependant une véritable im- portance par suite des indices qu'on peut en tirer. La plus re- marquable sans contredit de ces plantes est le #abellaria lon- girachis Ung., forme des plus curieuses, assimilable au PAcæni- Fig. 1.—Æabellaria longirachis Ung. nf. , , s RENE a ones COPhOrium Sechellarum Wendl. des Séchelles, et caractéristi à Fuveau. — 1/4 gr. nat. que de la Craie de Gosau. (1) Voyez Revue générale de botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, I, PI. IL fig. 1. (2) L'évolution du règne végétal. — Phanérogames, par G. de Saporta et A. F. Marion, Il, p. 37, fig. 114. (3) Traité de géologie, par M. de Lapparent, 2e éd., p. 1104 et 1105. LE NELUMBIUM PROVINCIALE Æ La principale des deux empreintes de Fuveau est tellement pareille à celle figurée par Unger (1), provenant de Muthmannsdorf, en Autriche, que l’assimilation ne saurait être douteuse. & Deux Conifères observés rarement, n’ont pas une moindre portée. La première (PI. II, fig. 6), consiste dans un rameau nu, dépourvu de subdivisions latérales, mais articulé de distance en distance, et dans lequel il me paraît naturel de reconnaître un Frenelopsis, genre répandu et caractéristique de la Craie infra-cénomanienne mais qui remonte au-delà, dans le Cénomanien de Portugal et se montre dans le Turonien de Bagnols. L’empreinte de Fuveau que je figure ici pour la première fois (PI. IT, fig. 6), se rapproche sensiblement des Frene- lopsis occidentalis Mr., et Hohenneggeri Schk., le premier de la Craie du Portugal, le second de l'Urgonien des Carpathes, dont elle reproduit l'aspect et les principaux caractères; je ne la sépare pas de ce dernier, un fragment si incomplet ne se prêtant qu’à une attribution générique. Je figure sur la même planche (PI. IL, fig. 7), une semence d’Abiélinée, recueillie dans les lits à fragments de Rhizocaulon. Cette semence, dont la nucule, étroitement ellipsoïde,est très petite, est surmontée d’une aile membraneuse, malheureusement tronquée par suite d’une cassure et ressemble à celles des Pinus propres ou encore des Abies vera ; elle a pu ap- partenir soit à un pin, soit à un des Abtetiles, genre encore mal défini, dont les traces abon- dent partout dans la Craie, soit inférieure, soit moyenne. Enfin, la dernière des formes terrestres que j'ai à signaler, n’a pas une signification moins explicite que les précédentes ; c’est un ramule « araucariforme », à feuilles fermes et cepen- dant étroites, tétragones, recourbées en faux et décurrentes à la base, que je figure de gran- deur naturelle (PI. IL, fig. 8) et sous deux grossissements (fig. 82 et 8’), pour mieux permet- tre d'en saisir les caractères. Ce ramule, dont l'empreinte est fort nette, et dont la découverte, à Belcodène, près Fuveau (2), est due à M. Paul Vitalis, a toutes les apparences du Geinitzia cretacea Endl., dont il est impossible de le séparer. Pour s’en convaincre, on n’a qu'à com- parer l'empreinte figurée PI. IF, fig. 8, avec celle du « Pläner » de Weïissemberg, reproduit par Velenovsky dans son mémoire sur les Gymnospermes de la Craie de Bohème (3). La cour- bure des feuilles, leur conformation et celle de leur coussinet, tout est pareil des deux parts, et du reste celte espèce se trouve représentée dans le Turonien de Bagnols. Je sais bien que, d'après Heer, la plante nommée Geinitzia cretacea par Endlicher (4) ne serait autre que le Sequoia Reichenbachi (Araucarites Reichenbachi Gein.), et celui-ci devrait être considéré comme un véritable Sequoia (5). Le mème auteur, dans son mémoire sur la flore de Quet- linburg (6), décrit sous le nom de Geinitzia formosa un type dont il figure les fruits et qu'il distingue de celui du Sequoia, mais dont les rameaux, au point de vue morphologique, se (4) Iconogr. pl. foss., tab. VIII. — La découverte des deux empreintes de Fuveau, due à M. Vitalis, remonte au 10 avril 1874. L'une se rapporte à la partie moyenne, l’autre à l'extrémité supérieure d’une fronde. Toutes deux furent rencontrées à huit mètres au-dessous de la mine de quatre pans, dans un banc de pierre à ciment, en brisant des pierres destinées à la cuisson, associées à des Unzo (Unio gallo-provincialis Math.. Unio Sapor- tæ Math., U. affuvelensis Math. etc.). (2) Sur un point nommé Albinote, dans un calcaire à chaux grasse. (3) Die Gymnosp. d. Bôhm. Kreideform., p. 15, tab. VIII, fig. 3 et 11. (4) Syn. Conif., p. 281. (5) Voy. Heer, F1.v. Moletein, p. 7-10, tab. I, fig. 1-9. (6) Kreidefl. v. Quetlinburg, p. 6, tab. I, fig. 9 et 11. LE NELUMBIUM PROVINCIALE 5 rapprochent beaucoup également de celui que je signale à Fuveau. Mais qu'il y ait eu réelle- ment confusion entre deux types ou formes, analogues par l’apparence extérieure, distincts cependant, ou que le Geinitzia, doive être réuni au Sequoia Reichenbachi de Heer, pour ne former qu'une seule espèce, il n’en est pas moins vrai que l’un et l’autre appartiennent ex- clusivement à la Craie moyenne, qu'ils servent également à la caractériser, à partir du Céno- manien et, en remontant, jusqu’au delà du Turonien. Ainsi la présence, dans les lits de Fu- veau, d’une Conifère assimilable au Geirtzia cretacea ou, si l’on préfère,au Sequoia Reichen- bachi, de Heer, suffit, à elle seule, pour justifier le niveau assigné par moi à ce gisement sur l'horizon du Campanien. NELUMBIUM PROVINCIALE DESCRIPTION Le gisement du Nelumbium provinciale Sap. est disposé ainsi qu'il suit, d’après une coupe de la « grande mine », dans la concession de Trets, coupe détaillée que je dois à M. l'ingénieur Darodes : à partir du toit calcaire de la « grande mine » et en descendant, on rencontre d’abord deux couches de charbon, séparées par un lit très mince d'argile charbon- neuse. Au-dessous vient encore un lit d'argile charbonneuse de 0 m. 10 à 0 m. 15 d’épais- seur, puis une couche de charbon appelée « minette » ; celle-ci repose sur un banc d'argile de 0 m. 25 d'épaisseur, sous lequel on rencontre un lit de charbon argileux de 0 m. 15 d'é- paisseur, qui surmonte immédiatement la couche d'argile plus ou moins charbonneuse, d'une épaisseur variable de 0 m. 10 à 0 m. 40, dans laquelle se rencontrent en abondance les feuilles de Nelumbium associées à des traces de Rhizocaulon, à des ossements de Tor- tues, à des dents de Crocodile (Crocodilus affuvelensis Math.), à des œufs de Corydalites. Cette argile,selon M. Darodes, est d'autant plus riche en débris fossiles qu’elle est plus épaisse. En dessous se place un mince lit (0m. 10) de charbon, qui repose sur le calcaire servant de mur à la couche. L’abondance des feuilles de Nelumbium et la présence des œufs de Corydalites avec leur ordonnance caractéristique, associés aux premières dans une seule et même couche, annon- cent bien un dépôt opéré sur place, sous l'influence d’un calme parfait. — Les œufs de Corydalites, agglomérés en grand nombre et distribués en un double corps ou paquet, con- vexe et allongé, attenant l’un à l’autre, avec un sillon médian commissural et présentant une mosaïque superficielle dont les compartiments répondent à la terminaison supérieure des petits organes accolés, sont tellement conformes à ceux que M. Samuel Scudder a figurés comme provenant du groupe de Laramie, dans la Craie supérieure du Colorado, qu'on se demande au premier abord s’il ne s’agirait pas d’une seule et même espèce de Corydalites. Cependant les agglomérations de la couche de Trets sont plus grosses d’un tiers que celles du groupe de Laramie (1), dénommées par Scudder Corydalites fecundum; on peut appliquer aux agglomérations des lignites de Fuveau la désignation bien justifiée de Corydalites Daro- (4) V. Systems Ubers, d. foss. myriapod. Arachn. und Inseckt. — V. Samuel Scudder, Extr. du Handb. d Palæont. — V. Zittel,I, Abth.; Palæozool., Band. IL, p. 776, fig. 981. 6 LE NELUMBIUM PROVINCIALE desi. L'unique espèce vivante de Corydalis habite actuellement la Pensylvanie et la Géorgie. Les empreintes de feuilles ou fragments de feuilles de Nelumbium, provenant du même gisement que les œufs de Corydalites sont très nombreuses. J'en possède huit que je dois à l’obligeance de M. Darodes et que celui-ci a choisies pour moi parmi les mieux caractérisées. D'un noir luisant, elles ressortent à peine par une coloration plus foncée sur le fond un peu grisätre des plaques charbonneuses. Trois d’entre elles se rapportent à des feuilles dont le limbe étalé à plat laisse voir les nervures, parties du centre, rayonner dans toutes les direc- tions, tandis que les cinq autres représentent des feuilles repliées sur elles-mêmes et s’éle- vant au-dessus du pétiole qui les supporte. Dans ce dernier cas qui paraît être le plus fré- quent, les deux moitiés du limbe, repliées et appliquées l’une sur l’autre par la face supé- rieure, ont laissé d'elles, contre la plaque charbonneuse, l'empreinte de l’une de ces moitiés, vue par dehors, c’est-à-dire par la face qui originairement était tournée vers la nappe aqua- tique. Le repli en cornet précède constamment, dans les Nelumbium actuels, la défoliation ou chute des feuilles dont le rôle est terminé et qui flétrissent ensuite en tombant au fond de l’eau. On reconnaît du reste aisément que le tissu ou lame foliaire encore conservé a été réduit par la fossilisation à l’état de pellicule charbonneuse, susceptible d’être détachée, mais ayant perdu son organisalion par suite de sa conversion en houille. — Les nervures, assez peu distinctes au premier abord, sont reconnaissables même dans les petits détails du réseau veineux, à l'aide d’une loupe, ce qui permet de les reproduire fidèlement, ainsi que le mon- trent nos figures (PI. IL, fig. 4 et PL II, fig. 1). Après un examen attentif de toutes ces empreintes, il m’a paru qu’elles avaient dû faire partie d'une seule et même espèce dont je vais m'’efforcer de définir les caractères. Une d'elles, qui représente une feuille ouverte et étalée, sur laquelle se trouve posée une valve d'Unio (U. qallo-provincialis Math.), a déjà été figurée, fortement réduite (4/4 gr. nat.), dans le tome II de l’Évolution des Phanérogames (1) ; le diamètre transversal de cette feuille, facile à reconstituer, mesurait au moins 30 à 35 centimètres ; mais une autre feuille re- pliée en cornet, la plus grande et la plus complète de celles que nous figurons (PI. I, fig.1), en la diminuant d’un liers, mesure certainement un demi-diamètre de 27 centimètres, ce qui entraîne une largeur totale d'au moins 50 centimètres, en admettant même la présence de sinuosités plus ou moins prononcées le long de la marge. — D'autres feuilles (PJ. IF, fig. 1, et PI. IL, fig. 1) annoncent, il est vrai, des dimensions plus modestes en rapport (PI. II, fig. 2) avec des nervures ou côtes rayonnantes plus minces ; mais cès mêmes va- riations, ou du moins des variations très analogues, existent actuellement chez les feuilles de Nelumbium, comparées entre elles. L’épaisseur du pétiole varie dans la même mesure que l'étendue du limbe ; et tandis que celui de la plus grande feuille mesurait dans le haut un diamètre de près de 2 centimètres, ce même diamètre, dans la feuille plus modeste que repro- duit la figure 1, PL. IT, n’est plus que de 6 -millimètres environ. Sur une empreinte non figurée, où le pétiole se montre seul, couronné par un lambeau de limbe réduit à l’origine des nervures, la largeur diamétrale se trouve atteindre 14 millimètres, et ce doit être là une moyenne, la plus ordinaire, des pétioles de l’espèce fossile. La figure 2, PI. II, montre la partie centrale d’une feuille vue par sa face supérieure, cir- (4) Saporta et Marion, L'Evolution du règne végétal. — Phanérogames, II, 195, fig. 128. LE NELUMBIUM PROVINCIALE 7 constance en rapport avec la faible étendue du point correspondant à l'insertion du pétiole, ainsi qu'avec la ténuité des nervures principales, toujours plus minces sur cette face que sur la face opposée. Il est facile de compter sur cette empreinte 19 nervures rayonnantes toutes à peu près égales entre elles, au lieu de 22 que comptent généralement les feuilles du Nelumbium speciosum. Le N. luteum Wild., d'Amérique, bien que ses feuilles soient plus petites, en compte presque toujours aussi 22. En consultant les feuilles de notre Nelumbium provinciale repliées en cornet (PL. I, fig. 1; PLIL, fig. 1, et PLU, fig. 1), dont par cela même les nervures rayonnantes présentent plus de saillie, et dans lesquelles l’insertion du pétiole donne lieu à une cicatrice plus large, surtout la figure 3, PI. IIT, qui représente une partie centrale vue par dessous, on reconnaît toujours la présence d’un nombre à peu près pareil de nervures rayonnantes, c’est-à-dire n’excédant pas une vingtaine ou restant même au- dessous de ce nombre, en ce qui concerne la plus ample de ces sortes d'empreintes (PL I, fig. 1). Si l’on voulait pourtant établir une distinction entre toutes ces formes, elle pour- rait résulter de l'épaisseur relative des nervures rayonnantes, plus prononcée chez les unes que dans les autres ; mais ce serait plutôt le cas de simples variétés : var. crassinervis pour les premières, fenuinervis pour les secondes, sans aller jusqu’à une séparation spécifique, que rien, selon moi, ne motiverait. La ramification des nervures principales et la disposition du réseau veineux qui les relie doivent attirer notre attention. Nous avons pu en reproduire jusqu'aux moindres détails. On voit que les nervures rayonnant du centre, au lieu de se subdiviser, bien avant le bord, par une double dichotomie, dont les dernières branches se replient en arceau le long de la marge, ainsi que cela a lieu chez les Nelumbium actuels, émettent d’abord des rameaux latéraux qui contractent entre eux des anastomoses et se prolongent en s’affaiblissant pour se résoudre en- fin en un réseau d’aréoles hexagonales qui bordent la marge. Cette disposition est visible sur la principale des empreintes figurées (PI. I, fig. 1), dont le limbe s'étend jusqu’à la marge, et il en est également ainsi de l'empreinte reproduite antérieurement (fig. 428 de l’Évolution des Phanérogames), tandis que les autres empreintes (PI. IT, fig. À et PL. IIT, fig. 1), setrouvent mutilées dans cette partie. Il y a là assurément quelque chose de plus qu’une simple nuance spécifique et l’on est, selon moi, autorisé à se demander si au lieu d’un Nelumbium propre, nous n’aurions pas Sous les yeux quelque type ancestral de ceux-ci, offrant vis-à-vis d’eux des divergences impossibles à préciser en l'absence des appareils de la reproduction, mais sans doute assez prononcées pour motiver une distinction, tout au moins l'établissement d’un sous-genre, s’il nous était donné de les saisir. Le réseau veineux du Nelumbium provinciale, situé entre les nervures rayonnantes et ser- vant à les relier, ressemble beaucoup à celui des Nelumbium, avec une obliquité un peu plus prononcée des nervules repliées, contractant entre elles des anastomoses ; mais on reconnaît sans peine une visible conformité de part et d’autre,dans le mode de subdivision etla dispo- sition même des aréoles de deuxième et de troisième ordre. Il m’a été possible de reproduire ces derniers détails avec beaucoup de précision dans les figures 1, PI. IL et 4, PI. II, au moyen d’une étude attentive des échantillons originaux. Il existe de plus, dans les feuilles des Nelumbium actuels, un détail morphologique que nous aurions voulu rechercher dans les empreintes de la mine de Trets. Ce détail consiste d’une part, dans une légère inflexion ou sinuosité de la marge, correspondant à la base normale de la feuille et vers laquelle des nervures rayonnantes, moins développées que leurs voisines, vien- SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALEONTOLOGIE. — TOME |, — 17. MÉMOIRE N0 5. — 2, 8 LE NELUMBIUM PROVINCIALE nent se réunir en donnant lieu à des anastomoses variées; et, d'autre part, en une pointe ou apex plus ou moins marqué, auquel aboutit une nervure droite et simple, c’est-à-dire indi- vise, un peu plus prononcée que ses deux voisines, entre lesquelles elle se trouve symétrique- ment encadrée. On comprend que cel « apex » marque le sommet antérieur de la feuille, et que la nervure non subdivisée qui s'y rend représente une nervure médiane amoindrie ; tandis que l'inflexion sinueuse de la partie opposée est le vestige de l'échancrure primitive et des auricules dont l’ancienne feuille devait être originairement pourvue, avant de devenir peltée. Il semble donc que le prototype de nos Nelumbium ait possédé des feuilles cordifor- mes, pourvues antérieurement d’une médiane penninerve, conformément à celles des Nym- phœa. Mais, pour savoir ce qu'il en était à cet égard chez notre Nelumbium fossile, il aurait fallu rencontrer des feuilles intégralement conservées sur toule leur périphérie, c’est-à-dire ayant gardé leur marge complète, ce qui n'existe pas; et, dans lesparties conservées, je n'ai rien vu qui reproduisit les traits caractéristiques dont il vient d'être question chez les Ne- lumbium vivants. A ce point de vue, du degré d'assimilation plus ou moins avancé auquel il convient de s’ar- rêter en considérant le Nelumbium présumé des lignites de Fuveau, il reste à interroger un dernier et précieux indice dont j'ai dû la connaissance et la communication à M" Rostan, après l'avoir rencontré dans la collection de cette jeune savante, qui l’avait reçu de Trets et des mêmes lits charbonneux que les feuilles de Ne/umbium . Ce sont des corpuscules ovoïdes (PI. IIT, fig. 4-6), engagés non dans l’argile, mais dans le charbon même, convertis en houille, susceptibles cependant d’être détachés de la gangue qui les enveloppe. Au premier aspect, ces corpuscules rappellent à l'esprit par leur contour arrondi,non pas les achaines du Nelumbium speciosum W., mais plutôt ceux du N. luteumW. Examinés de près, ils diffèrent sensiblement même de ces derniers par leur structure ap- parente. Il convient d'observer qu'il existe une très grande distance de siruclure entre les graines des Nymphéacées, qui sortent d'une cavité ovarienne pluriloculaire, et représentent autant d’ovules, d’abord retenus dans cette cavité ou péricarpe, et les graines des Ne/umbium qui sont des achaines et proviennent d'autant de carpelles distincts presque constamment uniovulés (1). Les achaines des Nelumbrium, nichés un à un dans des alvéoles, au fond des- quels ils sont fixés par l’extrème base jusqu’à la maturité, se détachent ensuite et peuvent être aisément disséminés et entraînés au fond des eaux. La dureté de leur testa ou enveloppe crustacée a dû faciliter leur conservation, au sein des substances à l’état de résidus en voie de décomposition charbonneuse, qui ont formé le lignite. Les achaines du Nelumbium lu- teum, à la surface desquels on distingue vaguement la trace des nervures rayonnantes de la feuille repliée et métamorphosée en carpelle, présentent à leur base une légère cicatrice de leur point d'attache, et, au sommet, un court prolongement stigmalique, exsert et capité, Les corpuscules fossiles sont autrement conformés ; ils montrent (PI. II. fig. 6 et 5 6), une cicatrice basilaire plus large, délimitée par un rebord circulaire et, vers le haut une dépres- sion « infra-apicale » (PI. IT, fig. 5 et 5 a), du fond de laquelle semble s'élever un petit bou- ton stigmatique. — Rien dans tout cela ne contrarie l'attribution de ces corpuscules à un type de plantes confinant aux Nelumbium de très près, dont les carpelles auraient adhéré au réceptacle par une base d'insertion moins étroite et autrement configurée, tandis que la (1) Exceptionnellement, il existe deux ovules, dont l’un avorte nécessairement. LE NELUMBIUM PROVINCIALE 9 sommité stigmatique qui chez nos Velumbium actuels, commence par être latérale, puis finalement terminale, a fort bien pu conserver la première de ces situations jusqu’à l’entier développement du carpelle, dans le type primitif que je signale. Malgré tout, des doutes persistent sur la légitimité de l'attribution des organes que je viens de signaler à des achaines de Nélumbées. La découverte seule de l’appareil fructifica- teur serait de nature à les dissiper; mais, qui pourrait affirmer que, dans un âge aussi re- culé, le réceptacle des Nélumbos eut déjà acquis la forme obconique et les alvéoles dispo- sés en nombre variable, destinés à renfermer les carpelles, qu'il présente maintenant! Les carpelles ont très bien pu être primitivement libres et simplement groupés sur un support commun, comme dans les Renoncules. Il est à remarquer que M. Baillon (1) affirme l’exis- tence d’un pareil état de choses comme caractérisant à l’origine, et transitoirement, le gynécée des Nelumbium, plus tard accru et développé de façon à déborder dans l'intervalle des car- pelles, en formant autour de chacun d'eux une cavité en forme de puits, qui constitue enfin l’alvéole. Après avoir décrit la plus ancienne des Nélumbées connues, il me reste à passer en revue les autres formes du même groupe, réduit à deux espèces dans l’ordre actuel, qui auraient été observées à l’état fossile. La première que l’on rencontre, en remontant la série des éta- ges, a été signalée par Heer dans l’île de Wight et appartient aux couches de Hempstead (2), vers l'horizon de l’Oligocène : ce sont des fragments de rhizomes allongés en forme de sto- lons, dont les nœuds disposés de distance en distance, sont pourvus de radicelles fibrilleuses fasciculées. La ressemblance de ces organes avec les parties correspondantes des Nelumbium est effectivement trop intime pour ne pas venir en confirmation de la manière de voir de Heer, avec d'autant plus de raison que des fragments de feuilles, recueillis dans les mêmes lits, ajoutent à la probabilité de l'attribution. Heer applique à son espèce la dénomination de Nelumbium Buchi, donnée par M. d’Ettingshausen à des feuilles de Nympheinées de Monte- Promina (3) en Dalmatie ; mais il est plus que douteux queles feuilles attribuées à cette espèce par le savant autrichien, pas plus que celles nommées par lui Ne/umbium nymphæoides (4), aient été de vrais VNelumbium, plutôt que des Nymphæa à feuilles peltées et subauriculées. La présence, dans ces feuilles, d’une nervure médiane pinnée et très nettement développée, constitue un caractère absolument inconnu chez les Nelumbium et que rien n'autorise à ad- mettre comme ayant autrefois existé dans ces plantes. Il en est de même, du reste, des feuil- les de la Mollasse suisse, recueillies dans les marnes du Paudèze (5), et à proposde l’attribu- tion générique desquelles Heer exprime d’ailleurs des réserves. Il est cependant possible que les lambeaux peltoïdes (6), avec cicatrice centrale de l'insertion du pétiole, aient appartenu à un véritable Nelumbium. (4) V. Baiïllon, Hist des Plantes, III, p. 37 et suiv. (2) Heer, Hempstead Plants (Proced. of the Geol. soc., vol. XVIIT, PI. XV, p. 374, 1862). (3) Ettingsh., Eoc. F1. v. Monte-Promina, p. 20, tab. X, fig. 2-3 ; XI, fig. 1 et XII. (4) Ibid., p. 21, tab. X, fig. 1, et XI, fig. 2, (5) FL. tert. Helv., Il, p. 31, tab. CVIL, fige 2-3. (6) Zbid., tab. CVII, fig. 2 et 4-5. 10 LE NELUMBIUM PROVINCIALE On voit, après ces retranchements, qu’à l'exception de l'espèce de Hempstead, il ne reste- rait, pour ainsi dire, aucune forme sûrement déterminée, attestant l'existence des Ne/um- bium dans l’Europe tertiaire, si probable qu’elle pût être, si je n’avais mis dernièrement la - main sur des empreintes recueillies à Céreste, non loin de Manosque, sur l'horizon de l’Aqui- tanien. Ces empreintes se rapportent visiblement à un Nelumbium, très peu éloigné du N. speciosum Wild. , et elles auraient mérité de prendre place dans ce mémoire, si la place n'avait pas manqué à la reproduction de la principale, qui représente une feuille, non pas complète, mais laissant voir,avec la marge intacte, toute une moitié du limbe intégralement conservé. On peut avancer du moins qu'à ce moment, etsans doute depuis de longs siècles déjà, le type du Nelumbium avait fixé les traits qui le caractérisent, de telle sorte que toutes les parties de la structure et la morphologie extérieure de ses divers organes n'auront plus changé ; d'autant plus qu’il s’agit d’une plante adaptée à des conditions de milieu sensiblement uni- formes, de nature par cela même à provoquer partout l’apparition, puis le développement et ensuite la permanence des mêmes formes organiques, destinées, une fois établies, à ne plus varier que dans de très faibles limites. Fagor sllinst — +} ci orsia gt #b eogiiéos 201 Jugil sl “re 0 ms FT Ë a eofliust 2060 — €-£ où æ MÉMOIRE N° 9 PI. Æ Nelumbium provinciale SAP. Fig. 1. — Feuille repliée sur elle-même, montrant l’origine du pétiole à la base et dans le haut les vestiges de la marge en deux endroits. Deux tiers grand. nat. Pistia Mazeli SAP. ET MAR. Fig. 2-3. — Deux feuilles, grand. nat, Mém. Soc. Géol.de France PALÉONTOLOGIE Momo de NC de Saportx | Mém.N°5 PIL. TEPLXI TS PR RE . PLUIT ARS TELE ent 2641 JB NIINEN sa Pole : 4 su here re 15} CITE 4 ob best € ei a eia203 2 NTNLE ris 8] ob eHrtètl — #£ 1 +: Jen LE sise sh drone csv — + 1 AVE : : Lots HONEv sou gt shebstd 5€ € Æ L “eneegur 2s#i95Aq ur \ BTTL Kobe ofinét “A tons ét 4. a el pe à RU iv ais at sb 28 — ni de. ONE RAS £ È + ÿ “4 etes 22198HQVT | À | er nr Le | Fr m d Lt « ”. a Xe : $ nu 3: hussre slt mnobras EE > ré boot sragoieuz "+ <& dy ’ 2 ER ÿ É : ALTER Dobpie HEgUEN eva 211 n D Give sôlis sonde -— | oi ex , À .i#20Tg sn8210 etai — i ns + “lu. bin À ts Ep ANT ni dub znoi) 1 CAT LE défi Sa É ) . = 30 os D © ÊÉ C2, Ml ie ©) -® E © 6 ci «ui . = Héxoypie LRovillé, 73,7 Cande-Bornard, Paris . . . ü 1 eos ' CN Toit . s nu +; — ' £ TAN de cage vla 71) et { Fr 6: LL D se k à C2 pos + . af Le, é. - 124 ST La: L LA CE A " . “ F " #” + pau aoisatt "At Pl uePal: ane aup 20is us va $ shgata 99 shirt ee Se SIL Pro } situe Sauedrq oies sai La PE 2 sn Hasre art fait got soees Sn8210 on M (2 Æ ab ads # z F # 3 _ * a MÉMOIRE N° 5. PIN Nelumbium provinciale SAP. Fig. 4. — Portion d’une feuille repliée naturellement sur elle-mème et mutilée sur le côté, ainsi que dans le haut, montrant les détails du réseau veineux, grand. nat. Fig. 2. — Partie centrale d’une feuille, vue par dessus, grand. na. Fig. 3. — Partie centrale d’une autre feuille, vue par dessous et montrant le point d’atla- che du pétiole, grand. nat. Fig. 4. — Achaine présumé, encore enchassé par une gangue charbonneuse, grand, nat. Fig. 5. — Autre achaine présumé, montrant au-dessous du sommet un point ombiliqué, correspondant à la terminaison stigmatique, grand. nat. 52 — Mème organe grossi. 5b — Le même, vu par la place opposée et sous le même grossissement, pour mon- trer la cicatrice de l'insertion basilaire. Fig. 6. — Autre achaîne présumé, entièrement détaché, montrant la cicatrice d’inser- üon basilaire, grand. nat. 6a — Mème organe assez fortement grossi. 4 Mém.S oc. Géol.de France IMPRIENNE de Saportx di " Orrrre 0e dIC Mém.N°5.PLII. PALEONTOLOGIE DUT MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE PALÉONTOLOGIE MÉMOIRE N° 9 RECHERCHES SUR LA VÉGETATION DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE PAR M. DE SAPORTA Correspondant de l’Institut. PARIS LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE BAUDRY ET C'°, ÉDITEURS 15, RUE DES SAINTS-PÈRES, 15 MAISON A LIÈGE, RUE DES DOMINICAINS, 7 1891 RECHERCHES SUR LA VEGÉTATION DU NIVEAU AQUTANEN DE MANOSQUE EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE Il existe deux façons d’envisager les flores locales appartenant à un horizon géognostique déterminé. L’une consiste à décrire l’ensemble des espèces recueillies, quelle que soit d’ail- leurs la valeur relative de chacune d'elles, avec l’intention d'atteindre à des vues générales plus ou moins précises. — En suivant l’autre, on néglige l’ensemble, au contraire, pour s’at- tacher à certains groupes ou catégories considérés isolément. La première de ces méthodes est la plus ordinaire; c’est celle que Heer a appliquée à la description des plantes de la Mol- lasse suisse et à celle des régions arctiques ; c’est la nôtre aussi dans nos Études sur la vé- gétation du S.-E. de la France à l'époque tertiaire. Si l’on ajoute à ce dernier ouvrage les suppléments publiés à plusieurs reprises, et dont le plus récent (1) complète toutes les notions concernant la flore des gypses d’Aïx, il se trouve que nous avons fait connaître la plupart des flores tertiaires locales qui, dans la France mé- ridionale, conduisent de l'Éocène supérieur à travers l'Oligocène et l’Aquitanien, jusqu’au Miocène proprement dit. Dans l’ordre d'enchainement que la stratigraphie comparée, en la combinant avec la pré- sence des mollusques caractéristiques, nous a fait adopter, de concert avec notre ami et maître M. Philippe Matheron, le doyen actuel des géologues français, on sait que la flore des gypses de Gargas succède à celle des gypses d’Aïx; la flore de Saint-Zacharie suit immédia- tement; puis arrive celle des calcaires marneux littoraux du bassin de Marseille, et après celle-ci la flore d'Armissan, près de Narbonne, toutes deux liées entre elles par la présence du Comptoma dryandræfolia Brngt. C’est immédiatement au-dessus de l'horizon d’Armissan que se trouve marquée la place de la flore évidemment aquitanienne de Manosque ou plutôt du Bois-d’Asson, gisement dont les lits peuplés d'empreintes végétales se trouvent encadrés entre des lignites exploités et une zone supérieure dite à Limnées (2). Cette zone, ainsi nommée par M. Matheron à cause de (1) Dernières adjonctions à la flore d'Aix; Paris, Masson, 1889. (2) M. Matheron, dans une Notice géologique et paléontologique sur les terraëns lacustres de Provence, exlr. des Recherches sur le climat et la végétation du pays tertiaire, par le professeur O. Heer (trad. par Ch.-Th. Gaudin; Zurich, 1861), a indiqué la présence, sur ce niveau, de quatre à cinq espèces de Limnées, dont les prin- 2 RECHERCHES SUR LA VEGETATION l’abondance de ces coquilles est finalement recouverte par la mollasse marine. D’autres em- preintes, moins nombreuses, avaient été recueillies soit dans la vallée de la Mort-d’Imbert, soit aux environs de Forcalquier, sur le prolongement du même niveau géognostique’ — L'ensemble ainsi constitué, s’élevant à un total d'environ 100 espèces, a été publié par nous, en 1867, dans les Annales des Sc. nat. (1). Ces espèces sont distribuées de la manière sui- vante : (CA UOSENNES LS EE 11 (CNT TEMNESS Lee 1 MONOCOLYIÉ ES EEE 6 DICOLIÉeS EE RER 11 Rotal eP EEIDIe Le caractère aquitanien de la flore ressortait, dès lors, invinciblement de la présence des espèces suivantes, bien connues comme se montrant à la base de la Mollasse suisse : Lastræa Stiriaca Hr. Osmunda hnitum Hr. Pteris urophylla Ung. Lygodium Gaudini Hr. Typha latissima AI. Br. Sparganum Styqium Hr. Myrica lignitum (Ung.) Sap. — lævigata (Hr.) Sap. Carpinus grandis Ung. Quercus elæna Ung. Planera Ungeri Ett. Laurus primigenia Ung. — _ princeps Hr. Daphnogene Ungeri Hr. Cinnamomum spectabile Hr. Cornus orbifera Hr. Pterospermites vagans Mr. Acer trilobatum Al. Br. Acer angustilobum Mr. Berchemia multinervis Hr. Sophora europæa Ung. Acacia Sotzhiana Ung. La liste de ces formes d’affinité aquitanienne n'a fait que s’accroître à la suite des décou- vertes dont nous parlerons bientôt. À ces espèces, d’ailleurs, il convenait d'en joindre plu- sieurs autres, observées soit à Armissan, soit dans des gisements distincts de ceux de Ma- nosque, et servant de lien entre ces diverses localités ; voici les principales : Myrsine celastroides Et. Diospyros varians Sap. Anœctomeria Brongniartii Sap. Equisetum lacustre Sap. Sequoia Tournali Sap. Populus palæomelas Sap. Lomatites aquensis Sap. Il est juste, en vue de notre sujet, de noter ici dans cet ensemble, tel qu'il se présentait originairement, d’une part, l’exclusion des Palmiers, et de l’autre la présence de deux Nym- phéinées seulement : Nymphæa calophylla Sap. et Anæctomeria Brongniartii Sap., Nymphéi- nées sur lesquelles nous aurons à revenir, pour les décrire d'une facon moins approxima- tive et d’après de nouveaux documents, en leur adjoignant d’autres espèces découvertes posté- rieurement. cipales sont : L. alpina, Math., L. Lyelli, Math. — C’est le niveau U du même auteur, dans ses Recherches com- paratives sur les dépôts fluvio-lacustres tertiaires des environs de Montpellier, de l'Aude et de la Provence, p. 27 (Marseille, 1862), et sur le tableau synoptique, à la fin du mémoire, (1) Botanique, 58 série, t. VIII, PI. III à XV. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 3 Nous regardions les plantes des Zits à poissons de Bonnieux comme sensiblement rappro- chées de celles de Manosque, par le niveau assigné aux plaques feuilletées qui les renfer- ment. Nous partageons encore cette manière de voir, que l'exploration du gisement de Cé- reste, situé à une distance presque égale des deux localités, est venue plus tard confirmer. — On sait que l'espèce la plus remarquable de Bonnieux est une Cycadée, Zamites epibius Sap. (1), qui reproduit l'aspect des Zamites jurassiques. Il existe encore, dans ce gisement, associé au Myrica banksiæfolia Ung., au Quercus elæna Ung., au Planera Ungeri Ett., au Lomatites (Baccharites) aquensis Sap., au Cinnamomum lanceolatum Mr. à l’Acer decipiens Al. Br., au Zizyphus Ungeri Hr., par conséquent à des formes du Miocène inférieur, soit aquitaniennes, soit tongriennes, une Nymphéinée que nous avions signalée sous le nom de Nymphæa Charpentieri Mr. (2), d’après un exemplaire appartenant à la Faculté des sciences de Marseille et recueilli par M. Piaget, mais que nous serions disposé à rapprocher plutôt de l’une des formes de Manosque que nous aurons à décrire. L'accroissement considérable des notions relatives à la flore de cette dernière localité, de- puis 1865, a tenu nen-seulement à nos recherches personnelles, plusieurs fois renouvelées, mais encore à celles de M. Emile Arnaud, enlevé depuis à la science, et récemment aux efforts intelligents d’un naturaliste du pays, M. Nalin, de Dauphin, à qui nous sommes rede- vable d’une foule de documents nouveaux et qui a droit aux remerciements des paléontolo- gistes. J’ajouterai le nom d’un habitant de Manosque, M. Juliani, et, par dessus tout, celui de Mlle Rostan, dont la riche série a été mise à ma disposilion avec une générosité sans limites (3). Voici les plus saïllantes de ces nouveautés dont certaines ont été figurées et d’autres sim- plement mentionnées par nous dans la Revue générale de botanique (4) : Parmi les Fougères : Chrysodium splendidum Sap. (5), rencontré également à Céreste. — Pieris Radobojana Ung. Parmi les Conifères : Pinus Arnaudi Sap., représenté Dar un cône de petite taille, mince et allongé, très analogue au Pinus tenuis Sap., d'Armissan. Parmi les Smilacées,,une forme alliée de fort près, sinon identique au Smilax grandifolia Ung. | La classe des Amentacées s’est enrichie du Myrica Ophyr Ung., du Betulu assimilis Sap., de l’Ostrya Atlantidis Ung., d’un Populus de la section des 7remula, P. subheliadum Sap., de plusieurs saules : Salix gracilis Sap., S. Lavateri Hr., S. ovatior Sap., etc., tandis qu’une feuille admirablement conservée confirmait l'assimilation du Populus oxyphylla au type re- présenté dans l’ordre actuel par notre Populus nigra L. Enfin, un Celtis, C. cernua Sap. et un Planera, P. protokealk1 Sap. complètent l'ensemble. (4) Voy. Bull. de la Soc. géol., 2° série, t. XXI, p. 314; Sur la découv. d'une Cycadée dans leterr. tert. moy. de Provence, par M. Gaston de Saporta. (2) Et. sur la vég. du S.-E. de la France à l'époque tertiaire, III, p. 21; Ann. des Sciences nat., 5° série, t. VIII. (3) Nous devons encore une mention spéciale et de très vifs remerciements à notre excellent confrère, M. R. Zeiller, pour lobligeance qu’il a mise à nous signaler et à nous communiquer ensuite un certain nombre d’échan- tillons de Manosque et de Céreste, appartenant à la riche collection de l'Ecole des Mines, et qui ont servi à éclairer ou à rectifier quelques-unes de nos opinions sur les Nymphéinées et les Palmiers de ces localités. (4) T. II, 1890, PI. XII et XIII ; — Rev. des trav. de paléont. vég., par le marquis de Saporta. (5) Ibid., PI. XIL, fig, 1. 4 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Il convient de mentionner dans d’autres directions : le curieux Rumex brassicoides Sap. (1); le Cinnamomum Scheuchzeri Hr., plusieurs Diospyros et Andromeda. Parmi les Araliacées : le Gastonia Juliani Sap. (2). Parmi les Rhammées : le Berchemia multinervis Hr. Parmi les Magnoliacées : le Magnolia Ludwigi Ett. et une graine détachée qu'il est natu- rel de reconnaître pour celle d'un Liriodendron. Finalement, le groupe des Légumineuses, à côté du remarquable Virgilia macrocarpa Sap. (3), comprend maintenant un Calpurnia, C. pulcherrima Sap., dont on connaît, avec le fruit, une feuille encore munie de toutes ses folioles, et un Cæsalpinites, C. conspicuus Sap., dont nous avons figuré récemment deux légumes très nettement caractérisés (4). Ces découvertes ont eu pour résultat de grandir l'importance de certains groupes, en leur communiquant une physionomie nouvelle. Elles ont accru, avec le nombre des espèces, l’in- térêt qui s'attache à elles, en permettant de définir avec plus de précision qu’à l’origine leurs vrais caractères et leurs affinités respectives. De là, la tendance bien compréhensible de re- prendre quelques-uns de ces groupes pour en faire l’objet d’une étude à part et leur consa- crer autant de notices distinctes. Mais les découvertes principales, qui par cela même formeront le sujet de la présente mo- nographie et de celle qui suivra immédiatement, ont été relatives, comme nous le remar- quions plus haut, aux Nymphéinées et aux Palmiers. — Lors de notre premier travail sur la flore de Manosque (5), en 1867, aucun vestige de Palmier n’y pouvait être signalé et les Nymphéinées s’y trouvaient réduites aux deux espèces déjà citées, l'Anœctomeria Bron- gniartii Sap. n'étant lui-même connu que d’après l'empreinte d’un coussinet pétiolaire isolé. — Actuellement, non seulement nous constatons, à Manosque, l'existence de trois Palmiers très nettement caractérisés par leurs frondes; mais l’étude des ramuscules, con- fondus longtemps avecles Leptoineria de M. d'Ettingshausen, et la rencontre de portions plus ou moins étendues des régimes, nous mettent à même de déterminer la nature des inflores- cences de ces Palmiers, dont les fragments accidentellement détachés furent jadis entraînés, pêle-mêle avec des débris de toute provenance, jusqu'au fond des eaux lacustres tertiaires. — De leur côté, les Nymphéinées comptent maintenant sept espèces déterminées, dont cinq Nymphæa propres, un Anœctomeria et un Nelumbium. Laissant pour le moment l’un de ces groupes, c’est à celui des Nymphéinées que nous ap- pliquerons la seconde des deux méthodes descriptives, dont nous parlions au début de ces pages. Mais la connaissance des Nymphéinées de Manosque, hâtons-nous de le dire, aurait été beaucoup moins complète, si une circonstance heureuse n’eût fait découvrir le riche gi- sement de Céreste, d'où M. Goret, et surtout M. Fliche, ce dernier professeur à l'École su- périeure des Forêts de Nancy, ont extrait de nombreuses séries de plantes, visiblement pres- que contemporaines de celles du Bois-d'Asson. Les explorations de M. Nalin ont depuis retiré de ce même gisement de nouveaux échantillons, dont les uns font partie des collec- tions de Mie Rostan et les autres sont en notre possession. Parmi ceux-ci, les Nymphéinées (1) Revue générale de botanique, T. II, 4890, PI. XIII, fig, 8. (2) Ibid, PL. XII, fig. 1. (3) Ann. des Se. nat. Bot., 5° série, t. VIII, PI. XIV, fig. 4. (4) Revue gén. de Botanique, t. I, PI. XII, fig. 3-4. (5) Et. sur la vég. du S. E. de la France à l’ép. tert., IIL, p. 24; Ann. des Sc. nat. Bot., 5° série, t. VIII. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 0) se sont trouvées richement représentées, et les empreintes recueillies à Céreste ont eu l’avan- tage de compléter celles des environs de Manosque, en contribuant à nous dévoiler la nature et les caractères particuliers des principales espèces, dont l'identité est le plus souvent visi- ble dans les deux localités. La série la plus considérable de Céreste appartient à l'École forestière supérieure de Nancy, où elle a été l’objet d’une étude spéciale de la part de notre confrère et ami, M. Fli- che, qui en promet la publication. D’après la liste que nous tenons de lui, les espèces de ce gisement donneraient lieu à la distribution suivante : CEMPIOS ARE SR RTS MUR ES = 4 Te 1 ÉRUANOSDERHTE SAR RE RE UE. à 47 NÉNOLO IC SRE A Re ea Te On LG LOIS EU EN Le RE Re Dicotyices ne Gamopetales ET PL 10 DIT CSC PSE RER SR 139 Dans ce nombre, les espèces communes avec les gisements de Manosque entreraient pour une trentaine au moins. Nous nous bornerons à citer ici les plus caractéristiques, en y joi- gnant celles que nous avons observées pour notre part : Lygodium Gaudini Hr. Planera Ungeri Et. Pteris urophylla Ung. Cinnamomum Scheuchzeri Hr. Chrysodium splendidum Sap. — lanceolatum Hr. Pinus parvinucula Sap. — spectabile Hr. Callitris Brongniartii End. Daphnogene Ungeri Hr. Sequoia Tournalii Sap. Lomatites aquensis Sap. Rhizocaulon recentius Sap. Acer trilobatum Al. Br. Typha latissima Al. Br. Nymphæa calophylla Sap. Sabal major Ung. Anœtomeria media Sap. Myrica lignitum Ung. Nelumbium proto-speciosum Sap. Ostrya atlantidis Ung. Calpurnia pulcherrima Sap. D'autre part, Céreste se distingue des gisements de Manosque par la présence de certaines formes lui appartenant en propre, telles que : Microlepia multisecta Sap. Zizyphus protolotus Ung. Aspidium obtusilobum Sap. Engelhardtia Brongniartii Sap. Libocedrus Salicornioides Ung. Carya Heerii Ett. Myrica hakeafolia Hr. Mimosa Sp. auxquelles il convient d’ajouter un Ceralophyllum qui sera décrit ci-après. La considéra- tion de plusieurs de ces espèces qui se montrent à Armissan ou dans d'autres localités oligo- cènes, sans reparaître à Manosque, engagerait à placer le gisement de Céreste sur un horizon un peu inférieur à celui du Bois-d'Asson, bien que s’en rapprochant beaucoup. L’exposé qui précède nous permettra d'aborder, avec une connaissance suffisante des élé- ments dont nous disposons, l'étude du groupe de plantes que nous avons en vue dans ce pre- mier mémoire, de ceux aussi que nous décrirons plus tard, en utilisant les remarquables documents recueillis soit à Manosque, soit à Céreste, par les explorateurs de ces deux localités. 6 RECHERCHES SUR LA VEGÉTATION NYMPHÉINÉES Nous réunissons, sous cette dénomination, deux tribus ou séries distinctes, mais alhées et sorties originairement sans doute d’une seule et même tige : celle des Nymphéacées ou Nénuphars et celle des Nelumbium ou Lotus. La seconde de ces deux séries ne comprend qu'un genre, celui des Nelumbium Juss. ou Nelumbo Adans. (1), tandis que l’autre se subdi- vise très naturellement en Nymphæa propres (Nymphæa L. — Nuphar D. C.), auxquels vient se joindre, à l’état fossille, le genre éteint des Anœæclomeria Sap., qui, par la structure de ses organes reproducteurs, diffère au moins autant des deux premiers que ceux-ci diffè- rent entre eux. À la suite des Nymphéinées, nous placerons un type de plantes aquati- ques, plus ou moins allié à ce groupe et qui lui était certainement associé dans les eaux tertiaires, celui des Cératophyllées qui n'avait pas encore été, que nous sachions, observé à l’état fossile. Dans un mémoire récent (2), nous avons décrit le plus ancien Nelumbium connu, le N. provinciale Sap., qui appartient à la Craie supérieure d’eau douce de la France méridionale, et nous avons fait ressortir les divergences très faibles, bien que réelles, qui le séparent des formes actuelles du genre. Il nous sera bientôt possible de faire voir qu'entre le Nelumbium de Manosque et de Céreste et celui de l'Asie, la concordance est si entière qu’elle va pres- que jusqu’à l'identité. — Pour ce qui est des Nymphéacées, dans l’état actuel des connais- sances, elles ne remontent pas au-delà de l'Éocène. On sait que leurs rhizomes, qui abon- dent, fossilisés presque toujours en demi-relief, dans la plupart des gisements du tertiaire moyen, furent déterminés pour la première fois par Adolphe Brongniart, qui observa ceux du Nymphæa Arethusæ dans le calcaire lacustre de Longjumeau. Dans un travail publié en 1888 (3), ayant pour objet l’étude de la flore du Calcaire grossier parisien, M. E. Bureau a fait voir que le rhizome du calcaire grossier, décrit par Watelet sous le nom de Nymphæa dubia, représentait, selon toute vraisemblance, celui d’un Nuphar très voisin du N. pumilum D. C. Ce genre existerait donc depuis l’Éocène moyen. Dans la flore d'Aix, à la hauteur de l’Éocène supérieur, les Nymphéacées se trouvent re- présentées par deux espèces de Nymphæa : Nymphæa gypsorum Sap. et N. parvula Sap., celui-ci reproduisant, à ce qu'il semble, le type Castalia, et par un Anœctomeria de petite taille, mais très nettement caractérisé (4). Une des découvertes les plus curieuses, faites dans le cours de ces dernières années, est celle des rhizomes du Nymphæa Dumasiü Sap., (4) Baillon, Hist. des Plantes, WI, p. 77. (2) Mém. de la Soc. géol. de France ; Paléont., n° 5, Le Nelumbium provinciale, par G. de Saporta. (3) Mémoires publiés par la Soc. philomatique à V’oc. du centen. de sa fondation, Paris, 1888 ; Et. sur la fi. fosse du Calc. gr. parisien, par M. E. Bureau. C (4) Voy. Dernière adj. à la fl. d'Aix p. 84, PI. XIII, fig. 12 et 15-18. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 7 doni les feuilles fossilisées en demi-relief avaient été recueillies par M. Lombard-Dumas et figurées par nous en 1884 (1). Les rhizomes de cette plante, provenant du même gisement oligocène (A /ésien de Dumas) que les feuilles, et dont nous avions eu connaissance par M. Lombard-Dumas (2), avaient été découverts par M. Louis Rousset, géologue d'Uzès (Gard), qui depuis a bien voulu nous en communiquer deux nouveaux échantillons, conformes au premier par le mode de fossilisalion, c'est-à-dire moulés en plein et entièrement détachés de la roche encaissante. Au sein de cette roche ou assise sédimentaire, la cavité provenant de la destruclion de l'ancien organe, a été comblée par une matière minérale très lourde, grè- seuse et en partie ferrugineuse. Les rhizomes, ainsi fossilisés, sont remarquablement épais ; ils ont dû par conséquent être gorgés de fécule intérieurement. Ils semblent avoir été en- traînés dans les anciennes eaux et enfouis à l'état de tronçons détachés et l’un d'eux paraît racorni et desséché, comme s'il eüt été exposé à l'air avant de passer à l’état fossile. Ce der- nier échantillon est fortement épaissi d'arrière en avant, en sorte que son extrémité supé- rienre est beaucoup plus large que sa base, sur une étendue totale de 20 centim., que mesure l'échantillon. Les deux autres paraissent plus régulièrement cylindriques ; mais on observe dans tous l’ablation de la partie antérieure terminale, encore tendre, qui portait les feuilles, en sorte que ces rhizomes se rapportent tous les lrois à des parties déjà anciennes et dures à l'extérieur, dépouillées de leurs feuilles aussi bien que de leurs radicules, dont les cica- trices insertionnelles sont seules demeurées visibles, imprimées sur les coussinets en saillie. Dans l’Oligocène de Provence, à Saint-Jean-de-Garguier, nous avons signalé, il y a assez longtemps (3), sous le nom de Nymphæites microrhizus, un rhizome de Nymphéacées, re- marquable par sa très faible dimension et les impressions de cicatrices lacunaires du pétiole réduites à deux ; nous avons considéré ce rhizome comme étant de nature, conjointement avec une seconde espèce du mème type, rencontrée à Armissan (4), à dénoter l'existence d'un genre particulier. Un des Nymphæa de Manosque, parmi ceux que nous allons décrire, se trouvant représenté par une feuille de très petite dimension, nous figurons ici de nouveau le rhizome de Saint-Jean-de-Garguier (PI. IE, fig. 7) comme ayant pu appartenir à la même espèce que cette feuille, ou du moins à une forme voisine et congénère de celle de Manosque. Au total, et après avoir combiné les empreintes des deux localités de Manosque et de Cé- reste, nous aurons à décrire cinq espèces de Nymphæa, une espèce d'Anœæctomeria et un Nelumbium ; nous joindrons à ces plantes une forme curieuse de Ceratophyllum. NYMPHÆA NECK. Parmi les N7 mphæa de Manosque ou de Céreste, les trois premières espèces, et les plus remarquables par l’ampleur des feuilles, Nymphæa calophylla Sap., — N. Nalini Sap., — N. Ameliana Sap., s'écartent assez notablement par le limbe toujours entier et le mode de (1) Voy. les Organ. problém., par le Mis de Saporta, p. 22, PI. III et IV. (2) Sur le rhiz. foss. du Nympnæa Dumas Sap.; — Comptes-rendus de l’Ac. des Sc., t. CIV, séance du 31 mai 1887. (3) Et. sur la vég. tert., 11, p. 123, PI. VIIT, fig. 2. (4) Et. sur la vég. tert., Il ; F1. d’Armissan, PI. IX, fig. 14. — Nymphæites palæopygmæus Sap. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — T. II. — 4. MÉMOIRE N0 9. — 2 8 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION subdivision des nervures, rayonnant du point d'attache du pétiole, non seulement des formes européennes actuelles, mais encore de la plupart des formes exotiques qui forment les sec- tions Cyanea et Lotus, dont les feuilles, fréquemment sub-peltées sont toujours plus ou moins sinuées ou dentées le long de la marge. La seule de ces espèces dont les feuilles nous aient paru se prêter à un rapprochement avec les empreintes tertiaires est le Nymphæa rufescens Gill. et Perr., de Sénégambie, que nous ne connaissons cependant que d’après des exem- plaires en assez mauvais élat. En revanche, ces mêmes espèces fossiles se lient de la façon la plus naturelle, par tous les caractères visibles de forme et de nervation avec les Nymphœa de l’âge immédiatement antérieur de l'Éocène supérieur ou de l'Oligocène, spécialement avec le N.gypsorum Sap., d'Aix, et le N. Dumasii Sap., des environs d'Alais. Comme les rhizomes de la seconde de ces espèces, fossilisés en plein relief et dont il a été question plus haut, pré- sentent une grosseur inusitée, eu égard aux dimensions moyennes des feuilles, il est fort possible que tous ces Nymphæa, ÿ compris les trois premiers de ceux dont la description suit, eussent constitué, si nous possédions leurs divers organes, une section à part, n’ayant plus de représentant direct dans l’ordre actuel. — Pour ce qui est des deux derniers de nos Nym- phœa, N. cordata Sap. et N. minula Sap., ils traduisent mieux l’aspect de nos Castalia, et ont peut-être appartenu à la même section que ceux-ci: à moins que la plus petite de nos espè- ces, notre Nymphæa minuta Sap., combinée avec le rhizome curieux, de taille si réduite, ob- servé à Saint-Jean-de-Garguier ne soit l'indice de l’existence d’un genre séparé ou d’une section distincte, dont les organes reproducteurs resteraient à découvrir. 1. Nymphæa calophylla SAP. PI. L fig. 4 et PI. IL, fig. 4. Nymphæa calophylla Sap., Et. sur la vég. du S. E. de la France à l'ép. tert., IL, p. 97, F1. de Manvsque, PI. XI, fig. 1-3; — Ann. des Sc. nat., Bot., 5° série, t. VIII. t N. foliis amplis late obovato orbiculatis, sursum productis, margine, ut videtur, integris ; nervis, præter costam mediam oblique penninerviam, 16-18 e centro patentim radiantibus, ante marginem repetito-dichotomis, ramulis dichotomiaruim ascendentibus,ultimis vix tandem inter se secus marginem anastomosantibus. Gisements : Céreste (1) et Manosque, gisements de la vallée de la Mort-d’'Imbert et du Bois- d'Asson. Cette espèce est celle que nous avons décrite, en 1867, d'après des exemplaires du gise- ment de la Mort-d’'Imbert provenant de lits calcaréo-marneux, probablement inférieurs aux plaques schisteuses du Bois-d’Asson. Dans celles-ci, les empreintes de cette espèce, sans être inconnues, sont rares et assez mal caractérisées. Il était incertain jusqu'ici qu’elle se trou- vait à Céreste, où domine une forme particulière dont la description suit; mais un échantillon provenant de cette localité, à nous communiqué par M. Zeiller, porte à croire qu'elle possé- (1) D’après une empreinte appartenant à la collection de l'Ecole des mines communiquée par M. Zeiïller. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 9 dait aussi la principale espèce de Manosque. La découverte de celle-ci remonte à bien des années en arrière ; elle est due à des recherches de notre frère, qui datent de 1853. Nous figu- rons sur notre Planche Il le plus bel exemplaire en notre possession du Nymphæu calophylla. Demeuré inédit, cet exemplaire montre une feuille presque entière dont la grande dimension nous a forcé de supprimer une partie. La moitié reproduite nous servira à rectifier les erreurs auxquelles l'examen superficiel des empreintes originairement figurées nous avait entraîné. — Ainsi, nous ne croyons plus maintenant que les feuilles de cette espèce aient eu des bords denticulés ; mais Le repli et les déchirures qu'elles présentent ou simplement la corrugation accidentelle de la marge communique parfois à celle-ci un aspect denticulé, qui disparaît lors- que l’on parvient à observer les bords intacts de l’ancienne feuille. C’est bien ce que montre la belle empreinte que nous reproduisons, et, sur deux points, un repli de marge laisse cons- tater l'absence des denticules que nous avions d’abord eru saisir et dont l'apparence tenait en réalité à des irrégularités dans la conservation de l’empreinte. Notre figure 1, PI. I, montre bien la région moyenne et inférieure de la feuille; mais la terminaison supérieure fait défaut et se trouve tronquée bien avant le sommet. Le sommet est, au contraire, visible dans l’un des échantillons précédemment figurés (1). On voit la feuille se prolonger dans cette direction, et la côte médiane, pourvue de 5 à 6 paires de nervures laté- ralement et obliquement émises, atteindre une étendue en longueur d’au moins 15 centimètres, La feuille que nous reproduisons ici, notablement plus grande que l’autre, mesurait au moins 17 à 18 centimètres, du centre à la terminaison supérieure et environ 30 centimètres dans sa plus grande largeur. Les nervures rayonnant du point d'attache du pétiole sont au nombre de 17 à 18 de chaque côté de la médiane ; elles sont élancées, subdivisées par dichotomie bien avant la marge, et les derniers ramules de ces dichotomies vont se perdre et s'anastomoser en atteignant le bord. Inférieurement, la feuille est fendue, auriculée, à lobes ou auricules peu divergents, assez peu prononcés, non pas anguleux, mais arrondis-obtus. Telle est cette remarquable es- pèce qui, dans la nature actuelle, ne se rapprocherait, et d'assez loin, que du seul Nymphæa rufescens Gill. et Perr., de l'Afrique tropicale. Notre figure laisse voir l’origine du pétiole et son point d'attache sur la face inférieure d'une feuille, presque entière, mais dont nous ne reproduisons qu’une moitié, lacérée à plusieurs endroits, surtout le long des bords, avec un repli de l’une des auricules sur elle-même. Je dois à M. Nalin la connaissance d’une empreinte de feuille de cette même espèce, re- cueillie par lui dans le gisement du Bois-d'Asson. Elle est malheureusement en très mau- vais état, c'est-à-dire lacérée de toutes parts, réduite aux nervures principales et à des lam- beaux épars du limbe presque partout déchiré. Le prolongement supérieur de cette feuille mesurait plus de 20 centimètres sur une largeur transversale maximum de 30 centimètres. En tenant compte des auricules de la base, on constate une longueur totale d'environ 35 cen- timètres, en sorte que dans les feuilles du Nymphæa calophylla Sap., le plus grand diamètre a dû être le diamètre longitudinal, proportion qui nous aidera à distinguer cette espèce de la suivante. Le nombre des nervures rayonnantes étant ici de 16 à 17, on n’observe sous ce rapport aucune différence entre l'échantillon du Bois-d'Asson et les empreintes provenant de la vallée de la Mort-d’'Imbert, détail qui confirme encore l'attribution commune de tous ces . (1) E£. sur la vég. tert. II, Flore de Manosque, PI. XI, fig. 2, 1/2 gr. nat. 10 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION échantillons à une seule et même espèce, plus ou moins rapprochée du Nymphæa gypsorum, mais avec un limbe plus étendu et moins orbiculaire. Nous rapportons au Nymphæa calophylla, non sans quelque incertitude, un coussinet pé- tiolaire, fig. 4, PI. I[, provenant du gisement du Bois-d’Asson ; il nous semble conforme à ceux qui ont été recueillis dans les mêmes lits que les feuilles du gisement de la vallée de la Mort-d’'Imbert et que nous avions figurés précédemment comme ayant dû appartenir à celles-ci. 2. Nymphæa Nalini SAP. PI. II, fig. 4. N. foliis amplis, lato-orbicularibus ; nervis e summo petiolo radiantibus, præter costam mediam sat oblique penninerviam, circiter decem, elongatis, expansis, longe ante marginem dichotome ramosis, ramulis ascendentibus, repetito-partitis, ullimis autem secus marginem integerrimum curvatim inter se anastomosantibus. Gisement : Céreste. Au premier abord, on serait tenté de confondre cette espèce avec la précédente. Elle est représentée, à Céreste, par une feuille complète dans le haut, mais dont la base fait presque entièrement défaut. La grande dimension de cette feuille nous a obligé de la réduire, en sorte que notre figure la reproduit de moitié plus petite que son diamètre réel. On reconnaît, en l'examinant avec attention, qu’elle était largement orbiculaire, parfaitement entière sur les bords, non pas prolongée supérieurement, mais limitée par un contour circulaire et notable- ment plus large (33 à 34 centimètres de largeur maximum) que haute, puisque la côte mé- diane, du centre à l'extrémité supérieure, est longue au plus de 9 à 10 centimètres, c’est-à- dire moins longue de près de moilié que celle du N. calophylla, mesurée de la même façon. En outre, même en tenant compte de la mulilation de la base, les nervures rayonnantes du Nymphæa Nalini Sap. ne s'élèvent pas au-dessus de 10 à 12 de chaque côté de la médiane. Elles affectent d’ailleurs des caractères à part : ramifiées bien avant la marge, parfois même dès le milieu de leur parcours, ou même très peu au-dessus de leur base, elles donnent lieu dans le haut à des ramificalions plus étalées que dans le Nymphæa calophylla, et elles se sub- divisent en ramuscules plus déliés, dont les derniers contractent entre eux, au contact de la marge, des anastomoses formant une sorte de réseau très fin. Cette remarquable espèce s’écarte nettement de toutes celles qui ont été signalées à l’état fossile, jusqu’à présent. Parmi les vivantes, nous ne saurions citer que le Nymphæa dentata Thom. et Scham., simple variété, suivant M. Planchon, du AN. lotus L., dont les feuilles res- sembleraient à celle qui vient d’être décrite par la forme générale du limbe et l'ordonnance des nervures, mais en faisant abstraction des dentelures marginales, dont l’absence consti- tue à elle seule un des caractères distinctifs du Nymphæa Nalini (1). Nous la dédions à M. Nalin, naturaliste à Dauphin (Basses-Alpes), en souvenir de ses découvertes. (£) I pourrait à la rigueur être rapproché du Nymphæa alba L. dont on supposerait les feuilles beaucoup plus grandes, et dont les nervures rayonnantes ne seraient pas reliées entre elles par des anastomoses formant réseau. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 11 3. Nymphæa Ameliana SAP. PI. IL, fig. 1-3. Nymphæa qypsorum Sap. (ex parte), Revue des trav. de pal. végét., p. 317, in Revue génér. de Bot., t. II, 1890. N. foliis statura mediocribus, orbiculatis, late cordato-auriculatis, auriculis minime pro- ductis, obtusis, approzimatis, marginibus cœterum ambitu integerrimis ; nervis ex insertione petioli, præter costulam mediam oblique penninerviam, undique radiantibus, utrinque 10-11, cum secundariis e costa media ortis, furcatis, pluries dichotome ramosis ; ramusculis ultimis tenuissimis, secus marginem inter se tandem, venulis mediantibus, in reticulum conjuncto- anastomosantibus. Gisement : Manosque, gisement du Bois-d’Asson. Nous possédons,grâce à la libéralité de Mile Rostan, deux exemplaires parfaitement intacts des feuilles de cette espèce, que nous avons signalée à tort, dans un travail récent, comme devant être réunie au Nymphæa gypsorum Sap., de l'Éocène supérieur des gypses d'Aix. En réalilé, malgré l'évidente affinité qui les rapproche, les deux formes ne sauraient être con- fondues, le N. gypsorum ayant des feuilles (1) beaucoup plus grandes (24 centimètres dans tous les sens au lieu de 15 centimètres 1/2) et présentant 15 à 16 nervures rayonnantes de chaque côté de la médiane, au lieu d’une douzaine, comme dans les feuilles de Manosque, que nous décrivons. Nous dédions celles-ci, après avoir constaté ces différences, à Mlle Amé- lie Falsan, fille du géologue-glaciairiste de ce nom, dont les talents d’artiste ont été souvent appliqués à la reproduction des dessins scientifiques qui ornent les ouvrages de son père. C'est pour Mile Amélie Falsan que j'ai examiné en premier lieu la très jolie feuille reproduite par la figure 1, PL. IT, et qui dénote, dans l’ancienne plante, cette grâce particulière qui reste l'apanage incontesté de la famille dont elle fait partie. Il y a là une allusion que saisira aisé- ment le lecteur. Maleré l'intervalle qui sépare les feuilles d’Aix de celles du Nymphæa Ameliana, les deux for- mes ont dû être alliées de fort près et peut-être la plus récente n'est-elle qu'une descendante fai- blement modiliée de la forme qui l'avait précédée. Ce qui tendrait à le prouver, c’estla possibi- bilité que l'on a de constater l’étroite ressemblance de la figure réduite du Nymphæa qypso- rum Sap. avec la feuille de Manosque reproduite sur notre planche IT et qui est de grandeur naturelle. Tout au plus si l’on remarque, en dehors de la différence de taille, celle des auri- cules, plus rapprochées et plus anguleuses dans l'espèce d'Aix, plus écartées et plus obtuses dans celle du Bois-d'Asson. A côté de celte première feuille, il en existe une seconde abso- lument pareille à l'autre par tous les détails visibles de dimension, de contour et de nerva- tion. Elle offre seulement cette particularité de montrer, sur la mème plaque que l'empreinte principale, celle d'un coussinet foliaire qui a dù, selon toute vraisemblance, appartenir (D Voy. Révision de lu Flore des gypses d'Aix, fase. Ill, p. 181, PI. XII, fig. 3. 12 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION à la même espèce et que reproduit notre fig. 2, PI. IL. La figure 3, même planche, représente un autre coussinet, pourvu sur sa déclivité de cicatrices radiculares très visibles et qui semble devoir être rangé à côté du premier. Les nervures rayonnantes de la feuille du Nymphæa Ameliana se subdivisent par dicho- tomies successives en ramules, un peu au-delà de la moitié de leur parcours, et bien avant d'atteindre la marge toujours parfaitement entière, le long de laquelle les derniers ramus- cules vont se perdre en contractant entre eux des anastomoses d’une nature très délicate. Nous ne connaissons, parmi les vivantes, aucune espèce qui soit comparable, sinon d'assez loin, à celle que nous venons de décrire. Parmi les fossiles, en dehors de la ressemblance avec le Nymphæa gypsorum, le N. Ame- diana doit être encore rapproché des Nymphæa Dumasii (1) Sap. et Charpentieri Mr., le pre- mier de l’Oligocène des environs d’Alais (Gard), le second découvert à la base de la Mol- lasse suisse, mais que nous avions précédemment signalé dans les lits à poissons de Bon- nieux (2). Plus grandes et moins orbiculaires que celles du Nymphæa Ameliana, les feuilles du NW. Dumasii semblent tenir le milieu entre la première espèce et le N. calophylla Sap., dont elles se distinguent pourtant par la disposition de leurs nervures, plus analogues, de même que la forme des auricules, à ce qui existe chez le N. Ameliana. Ce sont là sûrement des es- pèces alliées entre elles de fort près et qu'on ne saurait pourtant réunir en une seule. Pour ce qui est du Nymphæa Charpentieri Hr., il nous semble douteux maintenant que l'empreinte de feuille, d’ailleurs fort incomplète, que nous avions observée dans la collec- tion Piaget, à la Faculté des Sciences de Marseille, soit attribuable à l'espèce de la Mollasse suisse. Les caractères visibles de l'empreinte concordent mieux avec ceux de l’'Anœctomeria media que nous décrirons bientôt. — Les feuilles du Nymphæa Charpentieri Hr., figurées par le savant de Zurich (3), diffèrent réellement des nôtres, autant du moins que leur état de restauration assez imparfaile permet d’en juger, par les auricules plus largement dévelop- pées de leur base et l'étendue proportionnelle plus prononcée de leur diamètre transversal. Enfin, les feuilles suisses sont plus larges et plus courtes dans le haut et plus développées inférieurement que celles du N. Ameliana, qui doit par conséquent être considéré comme constituant une espèce à part, ayant autrefois dominé au sein des eaux tranquilles et pures du lac aquitanien de Manosque. Æ. Nymphæa cordata SAP. PI. IL, fig. 5. Nymphæa cordata Sap., Revue des trav. de Pal. vég., p. 37; in Revue gén. de Bot., tRITe N. foliis parvulis, petiolo sat valido suspensis, ambitu orbiculato integerrimis, basi e- (4) Voy. Saporta, Les organ. problém. des anciennes mers, p. 22-93, PI. III et IN. (2) Ét. sur la vég. tert., III, p. 21 ; Ann. des Sc. nat., Bot., 5° série, t. VIII. (3) FL. foss. Helv., III, tab. CVE. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 13 marginalo-cordatis, obtuse auriculalis ; nervis præœter medium gracilem oblique penni- nervium e centro radiantibus plurimis tenuissimis, utrinque circiter decem, ante margi- nem repetito-dichotome divisis; ramulis dichotomiarum subtilibus inter se venulis median- libus plerumque anastomosatis. Gisement : Manosque, gisement du Bois-d’Asson. La feuille de cette espèce, bien différente de celles dont il vient d’être question, mesure à peine 6 centimètres dans sa plus grande largeur. Elle est orbiculaire, entière sur les bords, cordiforme à la base, à lobes auriculaires faiblement développés, obtus et peu divergents. Le pétiole qui supportait le limbe est encore en place et son épaisseur relative est à remar- quer. Les nervures sont fines, sans aucune saillie et composées d’une médiane très mince, accompagnée de 3 à 4 paires de nervules latérales, et d’une dizaine de nervures rayonnantes de chaque côté de la médiane. Les nervures très déliées s'étalent en donnant lieu à des sub- divisions dichotomes, reliées entre elles par des veinules et constituant une sorte de réseau le long et en dessous de la marge. Cette forme très curieuse et qui se rattache sans trop d'effort au type des Castalia, res- semble assez, en plus petit, au Nymphæa minor D. C., espèce de l'Amérique septentrionale, dont elle s'éloigne pourtant par des nervures rayonnantes beaucoup plus nombreuses, des auricules moins prononcées et plus obtuses. 5. Nymphæa minuta SAP. PI. IL, fig. 6. Nymphæu minuta Sap., Rev. des trav. de Pal. vég., p. 38, in Rev. gén. de Bot., t. II, 1890. N. foliis minvsculis, petiolatis, breviter obtusissime ovato-cordatis, auriculis acutius- culis, divaricatis, margine integerrimis ; nervo medio expresso : nervulis autem e centro radiantibus utrinque 3 tenuissimis, cum secundartiis et inter se angulatim areolatis, in maculas hexagonulas infra marginales mox solutis. Gisement : Manosque, gisement du Bois-d’Asson. Le pétiole qui soutient la feuille, dont l’état de conservation ne laisse rien à désirer, parait intact et terminé inférieurement. Sa longueur totale n’excède pas 6 centimètres ; il est mince et son épaisseur augmente légèrementet graduellement, en approchant de la base qui a dû se détacher par désarticulation. La feuille elle-même, entière sur les bords, largement ovalaire, arrondie-obtuse au som- met, échancrée en cœur inférieurement, à auricules courtes, pointues et assez peu diver- gentes, rappelle au premier abord celles des Ficaria, celles aussi des Lymnanthemum, représentées en Europe par le L. Nymphæoïides Lk. Parmi les formes exotiques du dernier de ces genres, celle qui ressemblerait le plus à la feuille fossile que nous examinons serait le Lymnanthemum cristatum Griseb., qui vit à l’île Maurice et dans les eaux de Madagascar. 14 RECHERCHES SUR LA VÉGETATION Pourtant, chez les Lyimnanthemum, les nervures donnent lieu, en s’anastomosant, à un ré- réseau de mailles hexagonales et de grandeur décroissante du centre à la circonférence du limbe, réseau qui ne se trouve pas aussi prononcé que dans la feuille de Manosque, dont les nervures rayonnantes, plus élancées et plus analogues à celles des Nymphæa, ne se résol- vent en mailles qu’au moyen de ramuscules émis par elles avant d’atteindre le bord, conformé- ment à ce qui existe chez les Castalia. Au contraire, soiten ce qui touche la nature du pétiole, soit en ce qui tient à la forme et à la dimension du limbe ou à celles des auricules, ou encore aux détails de la nervalion, nous observons une étroite analogie entre la feuille fossile de Manosque ct celles du Nymphæa pygmæa Aït. (N. tetragona Georg.), espèce naine et des plus curieuses, actuellement indigène de la Mandshurie et de la Sibérie orientale. Notre Nym- phæa minuta pourrait bien avoir représenté la souche ancestrale de celui-ci. Le rhizome cor- respondant à la feuille de Manosque étant inconnu et aucune empreinte de cette localité ne paraissant se rapporter à un organe de cette nature, toute proportion gardée, nous figurons ici, fig. 7, PI. Il, un fragment décrit précédemment par nous, d’après un échantillon re- cueilli par M. Matheron, dans l’Oligocène de Saint-Jean-de-Garguier, et qui dénote l’exis- tence, à une époque très peu antérieure à l’Aquitanien de Manosque, d'une Nymphéacée de taille très réduite, pourvue, comme l'atteste le rhizome, de feuilles d'une dimension aussi faible que celle que nous venons de décrire, et peut-être en étant morphologiquement simi- milaire. ANŒCTOMERIA SAP. Anœctomeria Sap., Et. sur la véq. tert. IE, p. 121 et 305; — Ann. des Sc. nat., Bot., 5° série, t. I, "p. 4125, et IV, p.161: Depuis que nous avons établi ce genre, d'après la considération des caractères combinés de ses rhizomes, de ses feuilles et de ses fruits, dont les parois fissiles donnaient lieu, lors de la maturité, à une scission régulière, mettant les graines en liberté, nous l’avons observé dans la flore des Gypses d'Aix, qui nous a montré l’Anœctomeria nana Sap.(1), espèce de petite taille. — Un autre Anæctomeria, A. Renaulti, a élé signalé par nous, d’après un rhizome fossilisé en demi-relief, dans les meulières de Longjumeau, près de Paris (2). À Aïx, comme à Manosque, ainsi que nous le verrons, les rhizomes ou fragments de rhi- zome, se trouvent accompagnés des particules détachées des parois de l'ovaire, spécialement du disque stigmatique dont il était surmonté, circonstance qui vient à l’appui de la défini- tion que nous avons donnée du genre même et la confirme pleinement. (1) Dernières Adj. à la F1. d'Aix, p. 84, PI. XIII, fig. 12 et 15-18; — Les Org. probl., p. 13, PI. IL, fig. 3. (2) Les Org. probl., p. 21, fig. 2, dans le texte. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 15 Anœctomeria media SAP. PI. ILE, fig. 1-3. Anœctomeria media Sap., Rev. gén. des trav. de Pal. v‘q., p.38, in Revue gén. de Bot., t. II, 1890. Anœctomeria Brongniartü Sap., Et. sur la Véq. tert., MI, p. 100; — Ann. des Sc. nat., Bot., 5° série, t. VIII. Nymphæa Charpentieri Sap. (non Heer), Et. sur la Vég. tert., NI, Fi. de Bonnieux, p. 21; — Ann. des Sc. nat., Bot., 5° série. t. VIII. A. ductibus aeriis primariis in petiolo 4, duobus inferis majoribus, superioribus autem multo minoribus,minutis prætera aliis interpositis aut circuitim ordinatis ; foliis latius- culis, orbiculatis, margine integerrimis, sursum productioribus, basi autem breviter cordato-auriculatis, auriculis obtusis plus minusve divergentibus ; nervis prœter cos- tulam mediam oblique penninerviam e centro radiantibus utrinque circiter 12 gracili- bus, undique expansis, ante marginem dichotome repetito partitis, dichotomiarum ramulis ultimis subtilibus, secus marginem inter se anastomosantibus ; disco epigyno, stigmatibus sessilibus centro affixis, radiatimque patentibus coronato, e fruclu ad maturitatem distracto. Gisement : Céreste (1) et Manosque, gisement du Bois-d’Asson. Nous avions primitivement signalé la présence de l’Anœæctomeria Brongniartii, d'Armissan, dans la flore de Manosque, d’après un coussinet pétiolaire que nous reproduisons ici, PI. IL, fig. 3, et sur lequel les cicatrices des canaux aériens du pétiole présentent la disposition caractéristique, propre aux Anœæctomeria. Depuis lors, la découverte, à Manosque, de plu- sieurs feuilles présentant une étroite analogie d'aspect et de nervation avec celles de lAnæc- tomeria d'Armissan, ct cependant distinctes de ces dernières et notablement plus petites, enfin la présence, dans les schistes du Bois-d'Asson, d'un disque épigyne, couvert de stig- males rayonnants, sont venus à l'appui de nos observations antérieures, en les rectifiant dans ce sens, qu'il y aurait à constater l'existence à Manosque d'une espèce particulière d'Anæcto- meria, distincte à la fois de celle des Gypses d'Aix et de celle d’Armissan, à laquelle nous appliquons la dénomination d'Anæctomeria media. Notre figure 1, PI. IIT, représente la moitié inférieure d’une très belle feuille, toute percée de trous et de lacinies irrégulières, avec un repli du bord, sur l’un des côtés. Les nervures. rayonnantes, nettes et minces, sont au nombre de 42 à 13, de chaque côté de la médiane, dont le prolongement supérieur se trouve ici dérobé par une cassure de la pierre. Les ner- vures s’étalent dans tous les sens et donnent lieu, vers le haut, à des subdivisions dicho- tomes, dont les derniers ramuscules s’anastomosent entre eux, avant d'atteindre la marge parfaitement entière. Le limbe, échancré en cœur à la base, se termine dans cetle direction par des lobes ou auricules distants l'un de l’autre, assez peu prolongés, et terminés en angle (4) La présence à Céreste de l’Anœctomeria media résulte de l’observation d'une empreinte de rhizome prove- nant de cette localité et faisant partie de la collection de l’Ecole des Mines. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — T. Il. — 9, MÉMOIRE N0 9. — 2 16 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION obtus ou même arrondi. L’exemplaire présente cette particularité d’être recouvert d'une membrane pelliculaire, charbonnée et qui semble, considérée à la loupe, conserver les traces d’un réseau cellulaire épidermique ou sous-épidermique. Le mauvais état de nos yeux nous Ôtant la facilité de soumettre cette membrane à l'examen microscopique, nous avons eu recours à notre excellent ami et confrère, M. Zeiller, qui à constaté la disposition irrégu- lière des linéaments du réseau présumé, formés de grains noirs de matière ulmique juxta- posés et enchassés en saillie sur l’une des faces de la membrane cuticulaire dont la face opposée serait lisse. Il n’y a donc là que des résidus altérés et corrodés de la substance végétale de l’ancienne feuille, et l’organisation des tissus n'a laissé que des vestiges peu reconnaissables de la primitive structure (1). L’échantillon que nous achevons de décrire ne laisse pas voir le mode de terminaison supé- rieure de l’ancienne feuille ; mais l'examen d’une seconde empreinte dont la partie haute est mieux conservée démontre que la côle médiane mesurait une longueur totale d'environ 15 centimètres et que la forme générale du contour était plutôt ovalaire qu'arrondie, confor- mément à ce que montre la feuille de l’Anœctomeria Brongniartii, qui au total ne s'écarte de celle que nous décrivons que par des dimensions plus considérables. Le disque stigmatique, fig. 2, PI. IIT, de l'Anœctomeria media diffère évidemment très peu de celui de l'espèce d’Armissan. Les stigmates rayonnants appliqués à sa surface, contigus et linéaires, chacun d’eux marqué d’un sillon médian longitudinal, sont au nombre d’une trentaine, et ce nombre est en parfait accord avec celui que nous avons noté comme caracté- risant les parties correspondantes de l'Anœctomeria Brongniartii. Quant aux cicatrices des canaux aériens du pétiole, fig. 3, PI. IIL, il est visible que l’inégale proportion des deux paires principales est ici moins prononcée que dans l'espèce d’Armissan, bien qu'elle soit encore parfaitement saisissable. Nous sommes disposé à réunir à cette espèce le Nymphæa Charpentieri, signalé autrefois par nous dans les Lits à poissons de Bonnieux, et il ne serait nullement invraisemblable que le Nymphæa Charpentieri de Heer, au lieu d'être un Nymphæa propre, fût en réalité une forme d’Anœctomeria plus ou moins rapprochée de celle que nous venons de décrire. NELUMBIUM JUSS. L'espèce la plus ancienne du genre est le Nelumbium provinciale Sap., des lignites crétacés du bassin de Fuveau, auquel j'ai consacré récemment une notice (2). J'ai faitressortir dans ce travail, avec les différences qui séparent l'espèce de la Craie supérieure de celles de nos jours, l'attribution incertaine ou basée sur de faibles et insuffisants indices, des Nelumbium signa- lés jusqu’à ce jour et, en particulier du Nelumbium Buchii Ett., dont l'attribution générique nous à paru des plus douteuses. Il n’en est pas ainsi de l'espèce suivante, remarquable au contraire par son étroite conformité avec les Nelumbium actuels, et plus spécialement avec le N. speciosum, dont nous aurons quelque peine à la distinguer. (4) Il est fort possible que les linéaments de ce réseau, conformément à ce que nous observerons à propos du Nelumbium proto-speciosum se rapportent à ceux du tissu lacunaire sous-épidermique qui chez les Nymphéacées, se trouve généralement formé de grandes lacunes, limitées par des files de cellules, leur servant de parois. (2) Mém. de La société géol. de France; — Paléontologie ; — Mémoire n°5, Le Nelumbium provinciale, par G. de Saporta, Paris, 1890. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 17 N'elumbium proto-speciosum SAP. PI. I, fig. 2-3 et IV, fig. 1-2. Nelumbium proto-speciosum Sap. Rev. des trav. de Pal. vég. p.38, in Revue gén. de Bot., 1. I, 1890. N. foliis amplis, late peltato-orbiculatis, ambitu leviter sinuato cœterum integerrimis, peltinerviis ; nervis primartiis e punclo centraliundique patentim radiantibus, circiter 29, ante marginem repetito-dichotome furcatis, dichotomiarum ramusculis secus margi- nem inter se curvatim anastomosatis ; venulis prœtera transversim arcuatis, fleæuosis, inter nervos primarios decurrentibus, in rete areolis anqulatim flexuosis aut in maculas hexagonulas trapezoideasque tandem solutis. Gisement : Céreste et Manosque, gisement du Bois-d’Asson. L'espèce remarquable que nous signalons ici a laissé des vestiges dans les deux localités, et nous avons tenu à en donner la preuve par la reproduction d'une empreinte du Bois-d’Asson, PL L fig. 2, qui se rapporte à la partie centrale d'une feuille de Nelumbium, avec la trace de l'insertion pétiolaire, d'où partent un grand nombre de nervures qui rayonnent dans tous les sens. La même planche, fig. 3, montre le pétiole bien distinct d'une Nymphéinée offrant, à son extrémité supérieure, les résidus d'une feuille à nervures rayonnantes et ayant dû appar- tenir à ce même Nelumbium, bien que l'attribution générique du second de ces échantillons demeure plus douteuse. Mais, à Céreste, il n’en est pas ainsi, etles plaques minces et fermes de ce gisement ont fourni entr'autres restes, celui d'une feuille conservée dans une partie notable de son étendue, et que nous posséderions intégralement préservée, si la plaque sur laquelle elle étale l'empreinte de sa face inférieure avait été extraite sans cassure. Il est facile de reconnaître par l'examen de la figure 1, PI. IV, qu'elle reproduit la région moyenne et centrale d'une feuille de Ne/umbium plus ou moins mutilée latéralement et infé- rieurement, mais intacte dans le haut, où la marge parfaitement entière présente les sinuosi- tés vagues qu’offrent les feuilles de Nelumbiwm, le long de leur pourtour. Le point central, où s'attache le pétiole, est marqué par une accumulation de substance charbonneuse; les ner- vures qui partent en rayonnement de ce point sont minces, élancées, au nombre de 22; elles se subdivisent par dichotomie bien avant la marge, el les branches de la dichotomie, à l’aide d'une nouvelle partition donnent lieu à des ramuscules, tantôt simples, tantôt eux-mêmes ramifiés qui se recourbent enfin et s'unissent entre eux à l’aide de veinules obliques, le long de la marge entière et sinueuse du limbe. Nous avons reproduit fidèlement le réseau veineux interposé aux nervures principales et servant à les rejoindre. Il se compose de nervilles transversales, sinueuses ou obliquement émises, qui se replient en arc et se réunissent entre elles, en formant un réseau flexueux, dont la parfaite conformilé avec celui des feuilles de Ne/umbium est facile à vérifier. En con- sidérant à la loupe cette empreinte et quelques autres, on aperçoit un réseau, dont l'extrème régularité dénote l'origine organique et qui peul être également observé sur le revers des feuilles des Nelumbium vivants. Ce réseau, dont nous reproduisons les détails sous divers 18 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION grossissements (voy. PL. IV, fig. 1* à 1°), se rapporte sans doute à la trame cellulaire sous- épidermique, parsemée de lacunes (1), que la finesse de la cuticule sur cette face de la feuille laisse voir par transparence. Si l’on place à côté de l'empreinte que nous achevons de faire connaître une feuille du Nelumbium speciosum Wild, en la disposant dans la même direction, de façon à ce qu'elle tourne vers le point marqué a son sommet morphologique, c'est-à-dire la nervure encadrée entre deux autres qui correspond à la médiane primitive, on constate aisément que la con- cordance, jusque dans les moindres détails de la nervation, est telle de part et d’autre qu'on ne saurait observer entre les feuilles vivantes et la feuille fossile de différences d'aucun genre, sinon que la feuille fossile semble affecter un contour plus transversalement ovalaire ou ellipsoïde que celles de l'espèce actuelle, dont le limbe atteint son plus grand diamètre en sens inverse, c'est-à-dire dans une direction opposée à celle des deux échancrures qui marquent l’em- placement, l’une de la base, l’autre du sommet. Il est possible, d’ailleurs, que ces échancrures ou sinus, dont les cassures de la plaque dérobent l'aspect, aient été plus prononcées dans la feuille de l'ancienne espèce, que dans la nôtre. Nous ne saurions, à cet égard, exprimer que des conjectures. Après avoir soigneusement recherché s’il existait dans les lits de Manosque ou de Céreste quelque vestige de fleur, de fruit ou de graines, ayant pu appartenir au Nelumbhium proto- speciosum, la seule empreinte susceptible d'une pareille interprétation que nous ayons ren- contrée est celle reproduite par la figure 2, PI. IV; elle représente effectivement assez bien l'aspect du « torus » ou expansion réceptaculaire, en cône renversé, sur le sommet duquel se trouvent nichés, dans des alvéoles, les carpelles des Nelumbium. La base de l’appareil en question laisse voir les traces de l’insertion des filets staminaux, et il semble réellement qu'on se trouve en présence, non d’un fruit développé, mais d’un gynécée ou appareil floral, détaché de son pédoncule, et entraîné au fond des eaux immédiatement après l’anthèse. Ce n’est pourtant qu’à titre de conjecture et pour ne rien négliger que nous figurons cette em- preinte, qui assignerait, en admettant la réalité de l'attribution, aux fleurs de notre Nelum- bium tertiaire, des dimensions sensiblement rapprochées de celles des parties correspondantes de l'espèce actuelle. De toutes façons, le Nelumbium proto-speciosum peut être considéré comme l’ancètre direct, et le prédécesseur de notre Nelumbium speciosum Wild. Celui-ci aura plus tard quitté l'Europe et ne se sera maintenu que dans les parties chaudes et australes du continent asia- tique. Les points les plus rapprochés d'Europe où il soil resté spontané sont la Perse, et, un peu plus au nord, les embouchures du Volga. On sait qu'après avoir fait l’ornement du Nil et servi de motif à la religion et aux arts de l’ancienne Egypte, il a été ensuite exclu de cette région, où il avait été peut-être introduit à un moment donné des temps historiques par la main de l'homme. (L) Il est probable, selon des indications que nous devons à notre excellent ami M. Bureau, que les mailles sont ici constituées par des espaces vides ou lacunaires, que circonserivent des rangées de cellules, distribuées par files et servant de bordure à chaque lacune, dont elles constituent les parois. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 19 CÉRATOPHYLLÉES Plusieurs auteurs, entr'autres Ad. Brongniart, en s’attachant à la structure de leurs graines comparées à celles des Nelumbium, ont fait ressortir l’analogie des Cératophyllées vis-à-vis des Nélumbées, des Nymphéacées et des Cabombées. D’autres, comme M. Baïllon, les réunissent aux Pipéracées, en les rangeant à titre de série ou tribu à la suite des Chlo- ranthées. De Candolle, et plusieurs auteurs à sa suite, les placent dans le voisinage des Haloragées et Hippuridées. Tous font l’aveu des affinités multiples et incertaines de cette petite famille aquatique, qui n'avait pas encore été signalée à l'état fossile, mais qui accom- pagnait certainement le Nelumbium proto-speciosum au sein des eaux aquitaniennes de Céreste. La découverte, dans ce gisement, d’une empreinte incontestable de Ceratophyllum nous engage à la décrire ici à la suite des Nymphéinées du niveau de Manosque, dont elle complétera heureusement l'histoire. CERATOPHYLLUM LI. Le genre réduit à un très petit nombre d'espèces, peut-être à une seule, divisée en un cer- tain nombre de variétés et répandue dans l'hémisphère boréal tout entier, se trouve repré- senté en France, comme dans le reste de l’Europe, par les Ceratophyllum submersum L., demersum L., platyacanthum Cham., que M. Baillon réunit sous la dénomination de Cera- tophyllum vulqare. Ceratophyllum aquitanicum SAP. PL IL, fig. 8-10. Ceratophyllum aquitanicum Sap., Rev. des trav. de Pal. vég., p. 38, in Revue gén. de Bot., t. II, 1890. C. cauliculis tenellis, ut videtur, submersis; folus verticillatis, dichotome plurisectis, in laci- nias lineari-setaceas, apice subulatas partitis. Gisement : Céreste ; avec les feuilles du VNe/umbium proto-speciosum. La tige est ferme, bien que mince et filiforme, et d’une extrème délicatesse. Légèrement flexueuse, elle se recourbe à la base, qui semble donner lieu à un ramule dirigé en sens in- verse du ramule principal. Celui-ci est muni dans toute son étendue de verticilles foliaires, disposés à des distances égales et qui tendent pourtant à diminuer en se rapprochant du sommet de la petite tige, au-dessous duquel les derniers verticilles se touchent et se con- fondent presque ; tandis que la pointe est nue et que les deux derniers verticilles paraissent presque entièrement dépouillés. Les figures grossies 9 et 10, PL. II, montrent ce que l’on peut 20 RECHERCHES SUR LA VEGÉTATION saisir des feuilles elles-mêmes, considérées à part. On voit que, conformément à ce qui existe chez les Ceratophyllum, elles sont subdivisées en segments ou lacinies étroitement linéaires, fins et tubulés, qui paraissent dépourvus de denticules marginales, et conglutinés en paquet, comme il doit arriver aux Ceratophyllum, lorsque leurs tiges cessent de flotter. Il est visible que nous avons ici sous les yeux une portion de tige, toute garnie de feuilles verticillées, d'un Ceratophyllum fossile, qui ressemble beaucoup, maïs sous des dimensions réduites environ de moilié au Ceratophyllum submersum L., celui dont les feuilles sont à peine denticulées et dont les tiges entièrement submergées habitent les eaux de l'Europe. Il est cependant plus rare que son proche voisin, le C. demersum L. CONCLUSIONS La monographie des Nymphéinées. que nous achevons de tracer, devant être suivie de celle des Palmiers du même niveau et de plusieurs autres encore, consacrées aux groupes les plus remarquables de la flore aquitanienne, nos conclusions ne sauraient être que par- tielles, c’est-à-dire limitées aux seules plantes dont il vient d’être question. Les considéra- tions générales, résultant de l’ensemble de nos recherches, seront naturellement placées à la fin du travail que nous entreprenons et qui consiste à nous attacher aux familles les plus richement représentées, à celles aussi dont l’examen comporte le plus d'enseignements vis- à-vis des procédés évolutifs dont la nature a fait usage, procédés variables dans leur intensité, affectant une marche tantôt insensible, tantôt au contraire rapidement accentuée, avant d’a- boutir au terme, d’abord plus ou moins arrêté, finalement immuable, vers lequel gravitent incessamment les organismes de chaque série. C’est là une vérité sur laquelle on ne saurait trop insister el que nous serions tenté de faire ressortir ici en quelques mots. En effet, la flore du niveau aquilanien de Manosque et Céreste, située à égale dis- tance et de la végétation actuelle et de celle de l'Éocène primitif ou « Paléocène », présente, dans des proportions à peu près égales, des types et des formes entièrement disparus, et d'autres déjà fixés ou sur le point de l'être, en sorte qu’à partir de l’époque au sein de laquelle nous sommes transportés, ils n’ont plus éprouvé que de faibles modifications ou, s'ils ont oscillé au point de vue morphologique, ils ne l'ont fait que dans d’étroites limites, et de telle façon qu'il est permis de saisir les termes intermédiaires, entre le point de départ originaire et le point d'arrivée définitif. Si, pour mieux exprimer notre pensée, nous nous servons du mot « type », c'est avec in- tention, et parce qu’en effet le type, tel que nous le concevons n'est ni le genre proprement dit, ni l’espèce seulement, mais plutôt une partie du genre qui tend à se particulariser en revêtant une physionomie et des caractères morphologiques distincts. Il existe donc chez les plantes, à un moment donné, ou simplement par l'effet du temps, une faculté de dédouble- ment qui imprime une direction déterminée au type et l'individualise à l’état de forme ou race permanente, soit que la fécondité du type ou sa tendance à varier l'amène à mulüplier ces formes, demeurant alors plus ou moins affines et susceptibles d’hybridation mutuelle, soit que, sortie des variations partielles d’un type préexistant, la forme en devienne l’expres- sion dernière. On peut alors la considérer comme représentant le terme final d’une série de DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 21 changements, presque toujours insensiblement réalisés et souvent bornés à de faibles mou- vements différentiels. Quant à la cause impulsive et déterminante du phénomène, on la découvre tantôt dans l'influence exercée par les agents extérieurs, tantôt dans les tendances même de l'organisme, obéissant au mouvement qui l’entraine vers une direction dont il ne s'écartera plus ; mais le plus souvent les deux causes réunies ont dû influer sur le résultat. Il n’est pas moins certain que ces phénomènes évolutifs remontent fort loin dans le passé, qu'ils ont varié de nature et d'intensité selon les groupes que l’on considère et qu'il en existe des exemples dès une époque relativement reculée, même en se renfermant dans la catégorie des plantes supérieures. C'est ainsi que dès la Craie moyenne on observe le type du Platane et celui du Tulipier, déjà fixés dans leurs traits essentiels et les détails même de leurs organes, soit foliaires, soit reproducteurs. Plus tard, mais encore avant la fin de l'Éo- cène, la flore de Bournemouth renferme avec un platane, destiné à reparaître dans l'Aquita- nien de Menat et qui touche aux formes actuelles, P. frisecla Sap., le type du Nerium qui n'a plus éprouvé depuis que des variations de taille, celui du Hêtre, sur lequel nous re- viendrons, enfin celui du Populus ciliata Wall., encore existant dans les hautes vallées de l'Inde La flore des Gypses d'Aix, sur un niveau un peu plus élevé, nous à fourni plusieurs exemples de types qui paraissent n'avoir plus varié ou seulement dans de très faibles limites. Nous citerons entr'autres, en dehors mème du Callitris Brongniartii Endl., qui touche de si près à celui d'Algérie (C. quadrivalvis Vent.), le type des Smilax, celui de l’Alnus orientalis Dne (A. antiquorum Sap.), celui des Quercus ilex et coccifera (Q. ilicina Sap.) qui depuis n’a plus quitté la région, celui également du Quercus pseudosuber Santi (Q. aquisextana Sap.), qui est dans le même cas. Parmi les Laurinées : le Cinnamomum lanceolatum Mr. nous a paru reproduire exactement le type d’une forme chinoise, le C. pedunculatum var. angustifolium du docteur Henry ; tan- dis que le Cinnamomum Scheuchzeri Hr. se rattache directement au C. pedunculatum N. ac- tuel du Japon, et le Cinnamomum rotundatum Sap. au C. sericeum Sieb. et Zucec. Las ancêtres probables des Myrsine retusa Vent. et africana qu'on retrouve sur le conti- nent africain, du Séyrazx officinale L., du Cercis siliquastrum L., qui n'ont cessé d’habiter la Provence, se retrouvent à Aix, où l'on observe également un Zzyphus, Z. ovata O. Web. tellement analogue par ses rameaux épineux, comme par ses feuilles, au Z. Spina-Christi Wild., de Tunisie et de Palestine, que l'identification de la forme ancienne avec celle qui vit de nos jours sur la rive opposée de la Méditerranée, s'impose, pour ainsi dire, d'elle-même. De ces formes, les unes, on le voit, seraient restées fixées au sol de la mère patrie, les au- tres se seraient déplacées ; d’autres enfin, après leur élimination du continent européen, au- raient persisté ou se seraient étendues sur divers points de leur aire géographique primitive ou dans son voisinage. — Le temps ayant nécessairement marché, le mème phénomène se manifeste avec plus d'éclat et des indices de filiation plus nettement prononcés, dès que l’on aborde Céreste et Manosque. Nous verrons plus tard ce que les Aûnes, les Bouleaux, les Charmes, les Peupliers, les Ormes de Manosque et de Céreste offrent à cet égard de particu- larités curieuses ; combien de liaisons inattendues et de déplacements présumés se révèlent au sein de la végétation de l'Europe tertiaire, comparée à celle qui habite maintenant les ré- gions les plus lointaines, en sorte que pour retrouver les plus proches analogues de nos vé- 29 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION gétaux d'autrefois, c'est à l'extrème Orient de l’Asie ou à la partie australe de l’Union améri- caine qu'il faut le plus souvent recourir. À propos du Hêtre de Manosque, Fagus pristina Sap.,nous constaterons les changements presque insensibles et cependant réels et simultanés qui ont conduit par degrés certaines espèces vers un but déterminé, sans jamais rompre pré- cisément leur unité. Les remarquables Nymphéinées qui peuplaient les eaux tranquilles de l'ancienne localité fournissent elles-mêmes des enseignements qui ne sont pas en désaccord avec les considérations précédentes. Les principales formes de Nymphæa : N. Calophylla Sap., N. Nalini Sap., N. Ameliana Sap., nous ont paru, ilest vrai, ne pas avoir d’alliés proches, ni de descendants directs parmi les espèces vivantes. Il en est de même, à plus forte raison, de l'Anæctomeria media Sap., qui a dû appartenir à un genre ou sous-genre aujourd’hui éteint ; mais deux autres Nym- phæa : N. cordata Sap. et N. minuta Sap. se rattachent, le premier au N. minor, de l'Amé- rique septentrionale ; le second, de la façon la plus étroite, au N. pygmæa, type que l’Asie in- térieure a conservé, tandis que l'Europe ne le possède plus. Ce retrait ou élimination partielle d'un type qui se déplace est encore plus visible dans le Nelumbium proto-speciosum, tellement l'espèce ancienne s’écarte peu de son correspondant et de son descendant probable dans l'ordre actuel, le Nelumbium speciosum Wild, de l’ancien continent, qui, de l'embouchure du Volga et de la Perse intérieure, s’étend de nos jours dans toute l'Asie méridionale, dont il orne les eaux tranquilles, aussi bien dans l'Inde que dans la Chine. On voit donc que ces faits ont tous la même signification : les formes anciennes, les ter- taires particulièrement, une fois arrêtées dans les traits essentiels de leur morphologie,n'ont pas disparu en masse, remplacées par des espèces nouvelles, comme on l’admettait naguère ; mais elles ont subi, chacune, des destinées de plus d’une sorte, diversa exsiha, les unes s’é- teignant sans postérité, soil directe, soit collatérale, d'autres se modifiant peu à peu et se survivant à l’aide de races plus jeunes, revêlues à la longue de caractères distincts de ceux qu'elles possédaient auparavant ; d’autres encore périssant sur un point pour se maintenir ailleurs, tantôt refoulées simplement de leur patrie d’origine, gagnant alors le sud ou dispa- raissant de l’un des continents après les avoir longtemps habités tous les deux. — C'est là, en quelques mots, le résumé des phénomènes d'extension, de retrait et d'élimination soit to- tale, soit partielle, que l'étude des Nymphéinées et, d'une façon générale, des plantes du ni- veau aquitanien de Manosque nous met à même de conslater. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 23 PALMIERS GÉNÉRALITÉS L'histoire des Palmiers européens commence avec le Fabellaria longirhachis Ung., pour ne prendre fin que de nos jours, puisque le Chamaærops humilis L. persiste, distribué en colonies éparses, sur quelques points des côtes australes de la péninsule ibérique. L’un des derniers Palmiers qui ait habité la France méridionale paraît être un Trachycarpus analogue par ses feuilles au Trachycarpus excelsa Fort. ou Palmier de Chusan, introduit dans les cul- tures d'ornement de la région provencale depuis une trentaine d'années, et quireprend pour ainsi dire, possession de son ancienne patrie. Les vestiges fossiles de ce type, aujourd'hui est- asiatique, ont été observés par M. le professeur Marion dans les tufs pliocènes du bassin de Marseille. Lors du Paléocène, les Palmiers, demeurés rares jusqu’à la fin de la Craie, tendent partout à se multiplier. Ils étaient nombreux dans la flore de Bournemouth, quise place à la hauteur des grès du Soissonnais, ou.leur est à peine supérieure. Leur présence dans ce gisement atteste l’extension du groupe, à celte époque, dans le Sud de l’Angleterre, bien au-delà du 51° degré parallèle. Les Palmiers se montrent également dans les sables de Bracheux : Fla- bellaria minima Wat.; et dans les grès du Soissonnais : Flabellaria Suessionensis Wat., F. Goupili Wat., F. raphifolia Wat. (non Sternb.) (1). Celui-ci présente le type d'un Sa- balites par le prolongement caractéristique du rachis pénétrant au sein de la fronde. A la hau teur du Calcaire grossier parisien supérieur, on rencontre le Sabalites præcursoria Sap., des environs de Passy, tandis que l'Eocène moyen des grès d'Angers comprend le Sabalites an- degavensis Schimp. (2), le premier type que l’on soit en droit de rattacher directement aux Sabal vivants, à raison de l'aspect de l’appendice acuminé qui surmonte le pétiole. Le Suba- lites Chatiniana Cr. semble représenter la mème espèce, dont les frondes seraient vues par la face inférieure. Deux autres Palmiers des mêmes gisements, Flabellaria Saportana Cr. et FI. Sargeensis Cr.. surtout ce dernier, se rapportent visiblement à un type différent,celui dont les frondes sont caractérisées par des segments rayonnant uniformément de l'extrémité su- périeure du pétiole. Nous voyons ainsi, à l'approche de l'Eocène supérieur, se prononcer divers genres, dont il nous reste à suivre la marche et le développement à travers l’âge de transition qui mène l'observateur des limites extrèmes de l’Eocène supérieur jusque dans le Miocène proprement dit, ou pour mieux préciser : de l'horizon des animaux de Montmartre à celui de l'Anthracotherium magnum, période dont la richesse en documents paléophytiques (1) Watelet, PL. foss. du bassin de Paris, p. 94-96, PI. XXIV-XXVI. (2) Louis Crié, L’Ouest de la France à l'ép. tert., p. 21, PI. III, fig. 19-20, et 22-23. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. T, II. — 8. MÉMOIRE N0 9, — 4, 24 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION n'est surpassée par aucune autre. Mais, avant de l'aborder, n'oublions pas queles Palmiers, considérés par leurs frondes, se divisent en deux sections très distinctes : les Flabelliformes, dont il vient d’être question, et les Pinnatiformes ou Phœænicoïdées, dont les Phœænix ou Daitiers, sont le type et qui, bien que toujours plus rares à l’état fossile que ceux de la pre- mière section, ont cependant des représentants plus ou moins nombreux, selon les localités et les périodes que l'on interroge. Il est vrai qu’il existe encore un type intermédiaire à ceux aux frondes flabellées et aux frondes pinnées: les Geonoma de Heer, les Hemiphænicites de Visiani, dont le limbe fissuré, plutôt que régulièrement segmenté, rappelle les Geonoma et les Phænicorium de l’âge actuel. Le plus ancien Phænicites, Palæophænix Aymardi Sap.,a été recueillipar M. Aymard dans les grès arkoses de Brives (Haute-Loire), en compagnie d’un autre Palmier sabaliforme, Sa- balites microphyllus Sap. (1). La présence du Dryandra Micheloti Wat., qui caractérise les marnes sableuses du Calcaire grossier supérieur, au Trocadéro, permet d’assigner aux ar- koses du Velay un niveau équivalent à celui du gisement parisien, niveau certainement peu éloigné de celui qu'occupe la flore d'Aix. Le Palæophænix Aymnardi, certainement proche allié des Phœænix actuels, n’atteignait qu'une taille des plus médiocres, puisque sa fronde, que nous possédons dans son intégrité, mesurait au plus un mètre de longueur, y compris le pétiole; mais ce qui donne un puissant intérêt à l'empreinte laissée par cette espèce, c’est que la fronde s’y trouve associée à un régime muni, le long de l’expansion en raquette qui le termine supérieurement, de ramuscules multipliés. Il est difficile de ne pas rapporter ce régime à la même espèce que la fronde, puisqu'il dénote un mode d’inflorescence peu écarté de celui qui caractérise encore le Phænix. Les Phœnicites ou Palmiers assimilables aux Phœnix actuels reparaissent plus haut, dans l’Oligocène, avec le Phænicites spectabilis Ung., espèce de Radoboj et de Sotzka, recueillie encore dans les marnes bleues du tunnel de Lausanne el sur la rive droite de l’Ariège, non loin de Toulouse. L'espèce est reconnaissable à ses larges segments, longitudinalement pliés et carénés dans le milieu, presque contigus et étalés à angle droit, le long du rachis sur lequel ils sont insérés. — Mais les plus beaux Phænicites proviennent du Tongrien ou de l’Aquitanien inférieur du Piémont et de la Haute-Italie (Cadibona, Piémont ; Salcedo dans le Vicentin). Leurs frondes,parfois gigantesques, ont été décrites et figurées par M. Visiani (2) et par M. E. Sismonda(3). M. Visiani distingue deux espèces : Phœnicites italica Nis., San-Mi- cheliana Mass., Ph. rarifolia Vis., Ph. Frascatoriana Mass., Ph. Massalongiana Vis., Ph. den- sifolia Nis.,Ph. magnipes Vis., Ph. Zignoana Vis. Plusieurs d’entre elles doivent faire double emploi,un nombre aussi considérable de Palmiers du type des Phœæniciles n'ayant pu vraisem- blablement se trouver réunis dans la même localité. Il est difficile pourtant de se prononcer à l'égard de chacune d’elles prise en particulier, tant de circonstances, ayant pu contribuer à faire varier les frondes qui, d’ailleurs, montrent tantôt leur terminaison inférieure, y com- pris le pétiole, et tantôt leur milieu ou leur sommité. On peut avancer cependant, en tenantcompte de tous les caractères visibles, que par la disposition sessile et même décurrente des segments, à leur insertion le long du rachis com- mun, les Phænicites magnipes Nis., Ph. Zignoana Nis., Ph. rarifolia Vis. et Ph. Massalon- (1) Voy. PI. foss. des ark. de Brives, par G. de Saporta, Le Puy, 1878, PI. I et !I, fig. 4, et PI. IL, fig. 4. (2) Palmæ primatæ tert. agri Veneti. a Roberto Visiani illustratæ, Venezia, 1864. (3) Mat. pour servir à la Paléont. des ter. tert.du Piémont, Turin, 1859, p. 21, PI. XXXIII. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 25 giana Vis. s’écartent assez notablement des Phænix, en affectant plutôt l'aspect des Areca, tandis que les Phœnicites italica Nis., Ph. San-Micheliana Nis., PA. densifolia Vis., Ph. Lor- gniana Mass., et Ph. Frascatoriana Mass. paraissent se rattacher aux vrais Phœænir,dont leurs frondes offrent tous les caractères. Il semble même que les deux derniers aient appartenu à une seule et même espèce, tandis que le Phœnicites italica retrace l’apparence extérieure des plus puissantes sous-espèces qui se groupent autour du type de notre Phænix dactylifera. Il a les segments de ses frondes étalés comme ceux du Phænicites spectabilis, dont il se rapproche beaucoup. Ces segments pa- raissent pourtant plus longuement atténués vers la base, dans la première des deux espèces que dans la seconde. C’est là au total une différence très peu sensible, tandis que le Phœni- cites Paluvicinii Sism., de l'Aquitanien de Cadibona, présente des frondes à segments obli ques, qui dans leur intégrité, mesuraïent environ trois mètres d’étendue totale, égalant ou dépassant même les plus grandes du genre. Nous avons tenu à poursuivre et à compléter tout ce qui concerne les Palmiers à frondes phænicoïdes, pour n'avoir plus à y revenir ; il nous faut maintenant faire un pas en arrière et reprendre la flore d’Aïx, sur le niveau de l’Eocène le plus élevé. Nous n'y rencontrerons, de même que dans le Tongrien de Provence—-du moins il en a été ainsi jusqu à présent —que des Palmiers flabelliformes : Sabal et Flabellaria. Sur ce niveau d'Aix, les Flabellaria, quisont ou des Thrinax ou des Trachycarpus, ou qui représentent quelque type éteint, paraisssent avoir la prépondérance, par la fréquence au moins, sur les Sabal. Le Flabellaria Laniano- nis Brngt. est l’espèce dominante du groupe; le Flabellaria costata Sap. l'accompagne ; les Sabal præcursoria et Latania sont tous deux fort rares ; le Sabal major Ung. n’a été ren- contré qu'une fois et dans un lit supérieur, à l’écart du gisement ordinaire. C’est là pourtant le point de départ d’une espèce très nettement déterminée et que nous retrouverons à Ma- nosque et à Céreste, après en avoir constaté la présence dans l'Oligocène du bassin de Mar- seille, aussi bien qu’à Armissan. Dans les gypses de Gargas, immédiatement supérieurs à des lits à Cyrena semistriata Desh., et dans les couches tongriennes de Saint-Zacharie, ce sont encore les Fabellaria qui se montrent exclusivement : Æabellaria gargasensis Sap., F. thrinacea Sap. et F. pumila Sap. (1). — Un peu plus haut, dans les calcaires littoraux du bassin de Marseille, sur le ni- veau du Comptoni: dryandræfolia Brngt., le Sabal major Ung. se montre de nouveau, associé à une autre espèce plus petite, Sabal oxyrachis Ung. Aïlleurs, sur le même horizon, c'est le Sabal hærinqiana Ung. que l’on observe. Le Sabal major Ung. se retrouve plusloin à Alais, de même qu'à Armissan, toujours en compagnie du Comptonia dryandræfolia, et enfin, en continuant de remonter, nous touchons à l'Aquitanien de Manosque. Il y a peu de temps encore on avait droit d’être surpris de ce que, à côté de leurs frondes, dont les empreintes ne sont pas rares, les anciens Palmiers n'eussent laissé que des traces, pour ainsi dire exceptionnelles, de leurs organes reproducteurs. Le régime du Palæophænix Aymardi, que nous avons mentionné plus haut; une spathe de Monte-Bolca, Palæospathe Bolcensis Vis. (2), étaient presque les seuls exemples de fossiles de cette catégorie. Pourtant, les spadices rameux, à subdivisions multiples et fragiles des Palmiers actuels, les plus voisins (4) Er. sur la vég. du S.-E. de la France à Pépoque tert., 1, p. 194-195, PI. IV, fig. 4. : (2) Visiani, Palme pinnatæ tert., p. 24, Tab. XI. 26 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION > de ceux des temps tertiaires, aisément détachés, et de nature à être transportés facilement par les eaux courantes, rendaient leur absence à peu près inexplicable, Une lacune aussi peu vraisemblable a disparu, lorsque nous avons fait voir que de pareils débris étaient au contraire fréquemment répandus dans les gisements où se rencontrent les frondes et leur étaient associés à la surface des mêmes lits. Ces sortes d'empreintes, mé- connues jusqu'ici, avaient été confondues à tort avec celles du genre australien des Lepto- meria. Ces prétendus Leptomeria, et principalement les Leptomeria gracilis et flexuosa, n'étant autres en réalité que des portions détachées des inflorescences de Sabal et de Flabel- laria. Ce sont des empreintes de Manosque, plus étendues et mieux conservées que d’ordi- naire, qui nous mirent sur la voie de cette découverte (1). Les nouveaux documents que nous allons signaler confirment pleinement nos premières observations et les étendent encore. Il est visible que les organes des Palmiers fossiles, feuilles et appareils reproducteurs, régimes mâles etpartiesfructifiées, tenaces deleur nature, sujets à vieillir et à persister longtemps sur les tiges, n’ont dû abandonner celles-ci que tar- divement, une fois desséchés et devenus cassants. Ce sont donc, avant tout, les ramuscules détachés des inflorescences et des frondes déjà âgées, à l’état de résidus lacérés, que nous rencontrons le plus souvent. Cette circonstance est bien en rapport avec la rareté relative des empreintes de Palmiers tertiaires, et le nombre de celles-ci est très loin de correspondre au rôle considérable dévolu à ces sortes de végétaux dans la flore dont ils faisaient partie. Bien au contraire, les ramuscules épars, à la fois grèles et fragiles, provenant des appareils reproducteurs, une fois dépouillés de fleurs ou de fruits et remontant à plusieurs années, furent facilement entraînés, surtout à l’état de débris. Aussi, il n’est guère de plaques ex- traites du gisement principal, celui du Bois-d’Asson, qui n’en présente quelque trace. En fait de parties susceptibles d’être accidentellement détachées et entraînées ensuite par le vent et les eaux, nous devons signaler encore une empreinte curieuse, PI. V, fig. 4, que nous avons soin de reproduire, et qui se rapporte selon nous, à quelque lambeau détaché du réseau fibrilleux, auquel donne lieu, en se desséchant, la base invaginante des frondes. Ce réseau, utilisé parfois pour la fabrication des cordes, persiste longtemps, constituant un fourreau qui enveloppe le tronc de beaucoup de Palmiers, particulièrement des Trachycarpus. I est pos- sible, par cela mème, que l'empreinte figurée ici représente le tissu fibrilleux du Flabellaria latiloba Hr., dont nous allons décrire la fronde. A l'époque de l’Aquitanien, le rôle des Palmiers en Europe tendait pourtant à s’'amoindrir, bien que par une progression très lente. Pour se rendre compte de la situation quileur était faite, situation non exempte de singularité, en apparence au moins, il estnécessaire de jeter sur la flore un coup d’œil d'ensemble et d’en résumer les caractères. — Nulle part, en effet, ni dans aucun autre temps, la végétation européenne n’offrit tant de contrastes et de contra- dictions, au moins selon nos idées actuelles, que sur l'horizon de Manosque. Les forêts des parties accidentées, les versants septentrionaux, le bord des cours d’eaux étaient alors peu- plés de hètres, de bouleaux, de charmes, de peupliers, d'érables et de frênes. Le voisinage des eaux dormantes disparaissait sous un rideau d'aûnes, de G/yptostrobus ; les Sequoia et plus (4) Voy. Les infloresc. des Palmiers foss., par le Mis de Saporta, extr. de la Revue gén. de Bot. t. I, 1889. — Cette découverte, parfaitement légitime, n'empêche pas qu’au nombre des empreintes tertiaires auxquelles la dé- nomination de Leptomeria avait été appliquée jusqu'ici, il ne puisse s’en trouver d’analogues aux ramules du genre australien, ainsi que M. d’Ettingshausen persiste à le penser. 27 DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE haut les pins formaient de puissantes associations qui remontaient les pentes montagneuses, tandis que les plaines, le fond des vallées, les lisières étaient occupés par une riche associa- tion de Laurus, Persea, Cinnamomum, Oreodaphne, Sassafras, auxquels se joignaient çà et là des Andromeda, des Diospyros, des Magnolia, des Aralia et des Légumineuses arbores- centes : Calpurma, Cæsalpinia, Cercis, Cassia, Acacia. Au milieu de tous ces arbres, les Palmiers avaient leur place, distribués sans doute en groupes épars, en massifs vigoureux, sur les points à la fois les plus chauds et les mieux arrosés (1). Ce qui tend à démontrer le voisinage et l’association des Palmiers et des Laurinées, au sein de l’ancienne contrée, c’est queles feuilles de ces dernières sont les plus fréquentes sur les plaques où se font voir les débris des premiers. Ilest vrai que, tout considéré, et peut-être par un effet naturel de leur situation dans le voisinage du lac tertiaire, les Laurinées dominent incontestablement dans l’ensemble de la flore; les feuilles de Cinnamomum ne le cèdent en fréquence qu’au seul Glyptostrobus europæus. Les Sequoia, moins répandus, devaient se tenir plus à l'écart et peut-être sur des points plus élevés, vers les montagnes de l’époque, d’où nous sont venus aussi quelques pins. FLABELLARIA STERNB. Flabellaria latiloba HR. PI. V, fig. 1-3. Flabellaria latiloba Hr., F1. tert. Helo., I, p. 90, Tab. XXX VI. — — Sap., Not. s. les PI. foss. des calc. concr. de Brognon, p. 13; — Bull. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. XXIII, p. 263, PI. VI. Flabellaria lacerata Sap., Rev. des trav. de Pal. végq., p. #1; — extr. de la Revue gén. de Bot., t. IL, 1890. F. fronde flabellatim .expansa, radiis omnibus rachidis apici rotundato simul insidenti- bus, plicato-carinatis alteque coahtis, mediis autem longius provectis mox ampliatis latio- ribusque, costula media prominula donatis ; nervis longitudinalibus multiplicibus, æqua- liter spatiatis ; septis transversim inter se religatis; venulis præterea interstitiahbus 3, media fortiori. Inflorescentiæ ramulis, ut videtur, in ramusculas multipartis, ramusculis ultimis alternis, brevibus, sæpius pulvinulos apice incrassatos plus minusve elongatos, forum lapsorum insertionibus respondentes ostendentibus. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson. OBs. — Le Bois-d'Asson est une localité située à proximité, mais à plusieurs kilomètres de Manosque. Nous avions d’abord appliqué le nom de Flabellaria lacerata à ce Palmier dont nous ne connaissions les frondes que par un petit nombre de fragments épars; le principal, celui 4. N'oublions pas les Fougères, qui peuplaient les coins ombreux, le pied des arbres et le bord des ruisseaux. Parmi elles, il suffit de mentionner le Chrysodium splendidum Sap. et l’'Osmunda lignitum Ung., dont les proches analogues actuels se trouvent parqués dans les parties chaudes de la zone intertropicale sud-asiatique, pour attes- ter en même temps l'extrême douceur de la température dans le Midi de la France, lors de l’Aquitanien, 28 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION d’après lequel nous avions établi l'espèce, est reproduit ici par notre figure 4B, PI. V. Elle nous semblait alors, et non sans raison, comparable au Flabellaria thrinacea Sap. des cal- caires marneux oligocènes de Saint-Zacharie. En nous adressant à un niveau géognostique plus rapproché de celui de Manosque, nous la comparions aussi au Chamaærops helvetica Hr.., qui rentre très naturellement parmi les F/abellaria. Mais un échantillon, plus étendu et plus complet que les nôtres, appartenant à la collection de l'École des Mines, et que M. Zeiller a bien voulu nous communiquer, est venu fort à point nous révéler l'attribution véritable du Flabellaria de Manosque. Nous reproduisons ici, sous la même réduction proportionnelle de 1/2 grand. nat., et dans une situation répondant à celle qu'ils occupaient naturellement au sein de l’ancienne frorde, les deux échantillons, qui semblent avoir fait partie d’une seule et même plaque. Celui de notre collection, PI. V fig. 1B, montre plusieurs segments ou rayons soudés entre eux, convergeant dans le bas vers le point d’attache, au sommet du pétiole commun, qui fait cependant défaut, mais dont on devine l'emplacement. Le fragment se rapportait ainsi à une partie centrale, sur un point rapproché de la terminaison inférieure et assez voisin de cette terminaison pour que les segments ne puissent laisser voir l'endroit où finissait leur con- nexité. La grande largeur des rayons, considérés vers le haut de la plaque, n’excédait pas ou excédait à peine un centimètre. On constate qu’ils étaient carénés dans leur milieu, c’est-à-dire pourvus d’une côte médiane fort nette et accompagnée, de chaque côté, d’une quinzaine de nervures longitudinales, séparées l’une de l’autre par des intervalles égaux, réunies traversalement par des traits de jonction et offrant de plus 3 à 4 nervilles intersti- cielles très fines. L'échantillon de l'École des mines, fig. AA, PI. V, bien plus étendu que le précédent, per-. met de constater, par l'élargissement rapide des rayons, toujours soudés entre eux, carénés sur le milieu et dont le diamètre a dû atteindre ou même dépasser 4 centimètres, après une longueur de 35 à 40 centimètres,que ces rayons étaient attenant au moins jusqu’à celte limite. Les détails de la nervation étant pareils de part et d'autre et tous les caractères visibles concordant avec ceux du F/abellaria latiloba Hr., découvert par le savant de Zurich dans la Mollasse rouge de Vevey et plus tard signalé par nous dans les calcaires concrétionnés de Brognon (Côte-d'Or), il nous paraît légitime d'identifier le Fabellaria lacerata à l'espèce aquitanienne de Suisse et de la Côte-d'Or. La dénomination fort juste, proposée par Heer, vise l'amplitude des rayons de l’ancienne fronde, promptement étalés et divergents, ampli- tude qui semble du reste avoir été propre aux segments du milieu, les latéraux demeurant relativements étroits. En signalant cette espèce à Brognon, d’après un exemplaire remarquable, répondant à la région centrale d’une fronde, nous pensämes reconnaître en elle des traits d’analogie avec le Palmier actuel de Chusan, 7rachycarpus excelsa Fort., introduit et cultivé avec succès dans tout le Midi de la France ; nous persistons dans cette assimilation, qui nous semble la plus naturelle de celles qu’on pourrait invoquer. Nous reproduisons, à côté de la fronde du Flabellaria latiloba, PI. NV, fig. 2 et 3, des débris d'inflorescence et de ramules rachichiens, distincts certainement de ceux que nous attribuons plus loin au Sabal major. Ces débris, dans notre pensée, ont dû appartenir à la même espèce que les frondes dont il vient d’être question; ils ne sont pas, du reste, sans analogie avec les parties correspondantes des Chamaærops et Trachycarpus. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 29 La figure 2, PI. V, partiellement grossie en 2?, laisse voir la sommité d’un axe rachidien, subdivisé en deux rameaux, dont l’un replié à gauche sur lui-même donne lieu à de nom- breux et courts ramuscules, tandis que l’autre rameau, à droite, plus allongé et plus mince, présente vers le haut une réunion de petits ramuscules diversement étalés. Chacun de ces ramuscules, plus ou moins contournés, flexueux, porte des saïllies ou proéminences, qui, se- lon nous, correspondent aux coussinets pédonculaires, sur lesquels les organes reproduc- teurs étaient implantés et d’où ces organes, mâles ou femelles, se sont détachés par désarti- culation. La figure grossie, 2, reproduit les détails de ces parties ramifiées, sans doute âgées au moment de leur passage à l'état fossile. La figure 3, PI. V, représente un assemblage confus de fragments épars des mêmes appa- reils, entremêlés dans le plus grand désordre et associés à des lambeaux de feuilles ou d’or- ganes indéterminés.On reconnaît ici les mêmes parties ramifiées à subdivisions plus ou moins nombreuses, les unes ascendantes et allongées, d’autres aboutissant à des ramuscules déliés et courts, plus ou moins flexueux, divariqués, conformes à ceux de la figure 2 et pourvus, comme ces derniers, de coussinets ou bases pédonculaires, sur lesquels les organes repro- ducteurs se trouvaient sans doute situés, avant leur chute. Nos figures grossies 3, 3b,3e, reproduisent fidèlement la disposition de ces ramuscules et des coussinets dont ils sont laté- ralement pourvus. SABAL ADANS. (1) Sabal major (UNG.) HR. Sabal major Hr. F1. tert. Helv., I, p. 88, Tab. XXX V et XXX VI. — — Gaud.et Strozzi, Contrib. à la F1. foss. ital. du Val-d'Arno, I, p. 38, PL I, /Monte-Bamboli, Mioc. sup.). — — Etiüngsh. F1. v. Bilin, I, p. 23, tab. VIIT et IX. — — Schimp., Trailé de Pal. vég., II, p. 437, PL. LXXXII, fig. 1. Sabalites major Sap., Et. sur la vég. tert., IL, p. 83; F1. des calc. marneux litt. PI. II; Ann. des sc. nat. Bot., 5° série, t. IL. Dernières Adjonct. à la Flore d'Aix, p. 89. Flabellaria major. Ung., Chl. proteg. p. 42, Tab. XIV, fig. 2. — — Eïtingsh., Foss. Fl.v. Hæring, p. 93, Tab. IIL fig. 3-7. Flabellaria maxima. Ung., Chl. Protog., p.41, Tab. XII et XIII, fig. 1. — — O0. Webb, Palæontogr., I, p. 158. Flabellaria Parlatori. Mass., En. d. plant. foss. mioc., p. 10; — Prodr. foss. F1. Seno- us gall., p. 6. Palæorachis gracilis. Sap. (Quoad inflorescentiæ ramulos), Infloresc. des Palmiers foss. in Revue gén. de Botan., t. I, PI. XI, fig. 1, et XII, fig. 1. 1. Au moment de la correction des épreuves, je reçois de M. Nalin, et du gisement du Bois-d’Asson, l'empreinte d’une fronde de Palmier, présentant les caräctères de celles des Sahal,mais plus petite par toutes ses proportions, que les parties correspondantes du Sabal major, avec lequel il paraît impossible de confondre la nouvelle forme. Celle-ci est en réalité trop voisine du Sabal hæringiana Unc. pour ne pas lui être réunie, et sa présence porte à quatre le nombre des espèces de Palmiers, observées jusqu’à présent dans la flore de Manosque. 30 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Gisement : Manosque, Bois-d’Asson. Pour désigner cette espèce, une des plus répandues parmiles Palmiers tertiaires, à partir du Tongrien et jusque vers le milieu des temps miocènes, nous avions d'abord adopté de pré- férence la dénomination générique de Sabalites, afin de ne rien trancher au sujet des affinités présumées d’une plante dont les frondes seules étaient alors connues, bien que l’analogie de celles-ci avec les organes correspondants du Sabal umbraculifera Jacq. ne fit pas question. Mais, depuis qu’il paraît acquis que l’ancien Leptomeria gracilis, dont les ramules ahondent à Manosque dans les mêmes lits d’où proviennent les frondes de Sabal major, représentent les inflorescences d’un Palmier, et que, d'autre part, ces inflorescences dont nous figurons ici un échantillon assez complet pour faire évanouir tous les doutes, marquent une étroite affinité avec les appareils reproducteurs des Sabal vivants, rien ne s'oppose à ce que nous considé- rions le Sabal major comme absolument congénère de ceux qui vivent actuellement dans la partie chaude de l’Union américaine. Le principal de ces Sabal, le S. umbraculifera ou Pal- mier éventail des Antilles, constitue une des plus riches parures des forêts de Cuba, d'Haïti et des autres îles de l’archipel des Caraïbes. Déjà, les échantillons représentés par les figures 1, PI. XI, et 1, PI. XII, de notre mémoire précité (1) offraient tant d’analogie, jusque dans les moindres détails, par le mode de ramifica- tion et la disposition des coussinets répondant à l'insertion des fleurs, avec ce qui existe à ces mêmes égards chez les Sabal que le rapprochement du Palæorachis gracilis et du Sabal major (Ung.) Hr. en ressortait comme une conséquence naturelle de la comparaison; mais une empreinte du Bois-d’Asson, recueillie en dernier lieu par M. Nalin, et que son étendue même nous force de réduire de moitié, apporte avec elle la conviction. La fig. 2, PI. VI, reproduit cet échantillon comprenant une portion notable du rachis floral et qui met sous nos yeux, selon toute vraisemblance, la sommité ou partie terminale de l’ap- pareil reproducteur, replié sur lui-même dans le haut et encore muni de tous ses ramus- cules, tandis que le support ou pied, relativement mince et nu, se prolonge inférieurement, ré- pondant sans doute à la portion engagée,avant sa chute, dans une des spathes involucrantes partielles, dont le régime du Sabal se trouve accompagné. Il convient de noter que des feuilles éparses de Cinnamomum, C. Scheuchzeri Hr.,se trouvent associées (v. en a) à l’échan- tillon que nous venons de décrire, couchées près dé lui sur la même plaque. Il nous eût été facile de multiplier les exemples de ces fragments d’inflorescence, aux ra- À meaux flexueux, plusieurs fois subdivisés et aboutissant à des ramuscules longs et grèles, si l'espace ne nous eût fait défaut Pourtant, à côté de cette portion de régime ou inflorescence, réduite à 1/2 grandeur naturelle, il nous a paru instructif de placer une seconde empreinte, ayant la même signification, appartenant au même type spécifique, moins étendue seulement et à laquelle notre figure 3, PI. VI, conserve ses dimensions naturelles. On distingue sur cet échantillon, à partir d’une bifurcation voisine de la base, un long rameau ascendant et légè- rement flexueux, qui émet latéralement, de distance en distance et par alternance, des ra- mules divariqués, subdivisés eux-mêmes en ramuscules d’une remarquable ténuité, le long desquels on distingue la trace des coussinets légèrement saillants, qui marquent l’emplace- ment des anciennes fleurs. Il est impossible de ne pas reconnaître dans tous ces fragments le 1. Infloresc. des Palm. foss. in Revue gén. de Bot. t. I, 1869. 5 DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 31 type bien connu du Leptomeria gracilis Elt., et on ne saurait douter non plus de leur attribu- tion à l’inflorescence d'une seule et même espèce de Palmier qui ne saurait être que celui dont les frondes peuplent les mêmes lits, avec la même fréquence relative, nous voulons dire le Sabal major. Ces organes, remarquablement tenaces chez les Palmiers, n'ont dû se détacher le plus souvent qu'à l’état de débris ou par accident, une fois vieillis et devenus fragiles. Cette cir- constance explique et justifie l'absence de fruits ou de résidus floraux, dont nous n’avons encore observé aucune trace. Les fruits drupacés, arrondis et tant soit peu lourds, n’auront pas eu plus de chances de fossilisation que tant d’autres fruits de même nature, que ceux, par exemple des Quercus, Laurus, Cinnamomum, Zizyphus, dont on ne cite que bien peu d'exemples, bien que la présence de ces arbres se trouve attestée par de nombreuses feuilles. Au contraire, la fréquence relative des graines et fruits légers, ailés, membraneux ou sama- riformes, tels que ceux des Befula, Carprinus, Ostrya, Ulinus, Fraxinus, Acer et de plusieurs Légumineuses oblige d'admettre que l’action combinée du vent et des eaux courantes fut jadis prépondérante pour réaliser la fossilisation des anciens organes. La même règle est applicable aux feuilles de Palmiers, dont la ténacité et la persistance sont bien connues. C’est pour cela que les frondes du Saba/ major n'ont laissé d'elles que d'assez rares em- preintes, dont le nombre n’est évidemment pas proportionné à l’importance du rôle alors dé- volu à cette espèce. On est fondé à le croire, si l’on tient compte d’une particularité curieuse : c'est que la plupart des empreintes recueillies à Manosque Jusqu'à présent, se rapportent à des frondes lacérées, dépouillées de la plupart de leurs segments par l’effet de la vétusté et ré- duites le plus souvent à la partie supérieure du pétiole, garnie de résidus plus ou moins frustes. Les deux échantillons de notre collection et ceux que possède Mille Rostan se trouvent effectivement dans ce cas. En considérant le plus grand des nôtres, que nous reproduisons diminué de moitié (1/2 grand. nat.), PI. VI, fig. 1, on observe que le pétiole, au point où il s'engage dans la fronde, mesure une largeur maximum de 5 centimètres. L’'empreinte qui se rapporte à la face supérieure ne donne pas lieu au prolongement ra- chidien qui, dans les Sabal, est visible seulement sur la face opposée. Le pétiole se termine donc en un coin oblus, sur lequel on observe l'insertion de tous les rayons, réduits à leur base et étroitement serrés, au nombre d'une vingtaine de chaque côté de l'arête médiane, le long de laquelle viennent se perdre et se réunir, à différentes hauteurs, une dizaine d’autres rayons. Tous, irrégulièrement lacérés, atteignent au plus un décimètre de longueur, vers le milieu de la fronde, à l’endroït de l’arête ou appendice. Par la dimension du pétiole et le nombre des rayons, cet exemplaire se trouve esacte- ment semblable à celui de Bilin, figuré par M. d’Ettingshausen, en tenant compte de cette particularité que l'empreinte de Priesen se rapporte à la face opposée, c’est-à-dire à la face inférieure d’une fronde. Le second de nos échantillons offre les apparences, plus marquées encore, de la vétusté : le pétiole est desséché et racorni dans le bas, tandis que les rayons ne consistent qu’en rési- dus informes, groupés autour de l’arête terminale. Pêle-mêle, auprès de la fronde, on dis- tingue des segments confusément entassés et, à côté, une feuille bien reconnaissable de Cin- namomum Scheuchzeri Hr. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — TOME 11. — 9, MÉMOIRE N0 9, — 5 32 RECHERCHES SUR LA VÉGETATION Une autre empreinte, moins mutilée que les précédentes, et cependant encore incomplète, intéressante surtout en ce qu’elle laisse voir les deux faces d'une même fronde, a été recueil- lie dans le gisement du Bois-d’Asson par M. Bertrand de Lassus : nous en avons eu connais- sance par un dessin des plus exacts que notre frère a bien voulu tracer à notre intention. En considérant les deux côtés de cette empreinte, on distingue très bien la sommité du rachis pétiolaire, arrondie à la face supérieure et sa terminaison en pointe aiguë, suivie d’un pro- longement ou appendicule, à la face opposée. Les segments de cette belle empreinte ne sont en place que latéralement et sur un des côtés seulement. Ils mesurent une longueur totale de 50 centimètres environ. Mais, en avant, la fronde, ainsi que dans tous les Sabal, devait at- teindre une longueur d'au moins un mètre, à partir de l’origine de l’appendice qui termine le pétiole. Tel est ce Sabal tertiaire, qui, conformément aux habitudes de ses plus proches congé- nères, les Sabal umbraculifera (Jacq.) Mart. et Adansonü Guern., devait hanter les dépres- sions humides et le bord des eaux courantes, aux alentours du lac aquitanien de Ma- nosque. PHŒNICITES BRNGT. Phœnicites pseudo-sylvestris SAP. PI. VIL, fig. 4-2. Phœnicites pseudo-sylvestris Sap., Revue des travw. de Pal.véq., p.41,in Revue gén. de Bot., t. II, 1890. Ph. fronde mediocri, rachi communi tenui sursuim ‘mminuente tandemque gracillima ins- tructa ; pinnis, ut videtur, plerumque conjugatis, fasciculis tum sæpius oppositis suboppost- tisque, tum etiam alternis inordinatisve ; pinnis quibuslibet subpatentim insertis longe linea- ribus, plicato-carinatis, conduplicatisque casu etiam fissis, supremis autem anguste linearibus basique decurrente secus rachin affixis. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson. Le bel échantillon que nos figures 1 et 2, PI. VIT, représentent fidèlement consiste dans la partie élevée ou terminale d’une fronde d'extension médiocre, àsegmentsgrèles, assez étroite- ment allongés, linéaires, plus ou moins étalés, attachés dans un ordre généralement opposé ou subopposé, sur les côtés d’unrachis relativement mince, puisqu'ilmesure à peine un demi_ centimètre d'épaisseur maxima, et qu'il s'atténue graduellement jusqu’à n’avoir qu'un à deux millimètres au plus, à l’extrémité supérieure de la fronde (fig. 2). Les segments paraissent attachés au rachis ou pétiole commun par une base calleuse ; on reconnaît, en les examinant avec attention, que, généralement fissurés dans le sens de la longueur, ils ont dû être repliés sur eux-mêmes et condupliqués, en présentant le long de ce pli une carène dorsale, fine et assez peu saillante, dont notre figure grossie 1?, PI. VII, repro- duit l’aspect. Ce repli carénalsemble inégalement placé, de manière à donner plus de lar- geur à l’un des côtés qu’à l’autre. Mais le trait le plus saillant de l'espèce tertiaire paraît être le groupement des segments fasciculés par deux. Cette particuliarité qui caractérise un DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 33 certain nombre de Phænix et qui se montre chez eux assez fréquente, surtout vers le som- met des frondes, aurait été ici normale et régulière. Kunt (1), en parlant des segments du Phæœnir dactylifera, leur applique ces mots : irregulariter et remote sparsis aggregatisque et en décrivant ceux du Phœnix sylvestris Roxb., il s'exprime ainsi : pinnæ per fasciculos suboppositos dispositæ. Ce serait ici : pinnæ per paria conjugatæ, fasciculis oppositis subop- positisque. Ces paires de segments attachés au rachis par une base calleuse rétrécie et pro- bablement à quatre faces, deviennnent exceptionnellement subopposées ou mêmes alternes, vers l’extrémité supérieure de la fronde. Notre figure 2, PL VII, qui reproduit la contre- empreinte ou côté inverse de la plaque fig. 1, montre cette terminaison remarquable par l’amincissement graduel du rachis, qui répond sans doute ici à la face inférieure del’organe. Par l'ensemble des caractères, son étendue probablement médiocre, par l'aspect grèle des segments, enfin par leur conjugaison et leur repli le long de la carène, la fronde de Manos- que se rapproche sensiblement de celles du Phænix sylvestris Rob., race de petite taille, sujette à de nombreuses diversités, souche du Dattier cultivé, très répandue dans les Indes, où sa sève recueillie par incision sert à la préparation d’une liqueur sucrée et spiritueuse. Grâce à l’obligeance de M. Maxime Cornu (2),et surtout à celle de M.Thiselton-Dyer, directeur du Jardin de Kew, il nous a été possible de comparer l’empreinte de Manosque aux frondes de l'espèce vivante asiatique et de constater l'étroite ressemblance de la première avec celles- ci, en ce qui touche la conformation du rachis, l’insertion des segments sur ce rachis, enfin Le repli longitudinal, l’étendue proportionnelle et la direction de ces derniers. Le nom spéciti- que de Phænicites pseudo-sylvestris paraît ainsi très justement applicable à ce Palmier aqui- tanien qui représente peut-être la souche ou point de départ originaire de notre Dattier. Bien que le Ph. pseudo-sylvestris ne soit pas sans analogie avecle PA. Lorgnana Massal(3), il nous semble pourtant devoir être distingué de celui-ci. CONCLUSIONS Les courtes réflexions que va nous suggérer l'examen des Palmiers aquitaniens de Manos- que concordent pleinement avec les données de notre précédente étude sur les Nymphéinées du même niveau, données relatives aux liens de filiation réciproque rattachant, selon toute apparence, une partie notable des formes européennes tertiaires à celles de nos jours; les ancêtres, soit directs, soit collatéraux de celles-ci, exclus en divers temps du continent euro- péen, ayant rencontré ailleurs les conditions d'existence favorables, que notre sol avait cessé de leur offrir. £ Aux approches de l’ancien lac de Manosque, et jusqu'ici du moins, les trois principaux types de Palmiers, signalés dans le monde tertiaire : Flabellaria, — Sabal, — Phœnicites, se trouvaient certainement représentés. La détermination générique du premier semble en- core entachée de quelque doute. Peut-être, cependant, l'attribution non dénuée de vraisem- blance, que nous avons faite au Flabellaria latiloba de plusieurs fragments d’inflorescence, (1) Enum. Plant., WU, p.255. (2) Professeur de Culture au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. (3) Visiani, Palmæ pinn. tert.,p. 11, Tab. Il, fig. 4 et 2, 34 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION repliés sur eux-mêmes, subdivisés en courts ramuscules hérissés de saillies pédonculaires, serait de nature à faire admettre la parenté de ce Flabellaria, sinon de tous ceux que désigne cette dénomination, avec les Trachycarpus asiatiques. Dès lors, ce genre aurait longtemps habité l’Europe et n’aurait abandonné nos contrées que vers la fin des temps tertiaires, si, comme tout l'indique, l'espèce pliocène du bassin de Marseille, découverte par M. Marion, dénote un Trachycarpus peu éloigné du 7. excelsa Fort. ou Palmier de Chusan. Le Sabal major, au contraire, maintenant que son attribution se trouve basée sur la dou- ble observation des frondes et de l’inflorescence, se montre à nous comme le représentant européen d’un genre actuellement confinéjdans l’Amérique austro-boréale, et dontles couches tertiaires des États-Unis offrent du reste des empreintes répétées. Les Sabal ont donc été d’abord communs aux deux continents et ensuite, éliminés du nôtre, ils se sont maintenus dans la partie chaude de l’Union et dans les Antilles. C'est là un fait paléontologique con- forme à celui qui résulte de la présence, dans l’Europe tertiaire, du Liriodendron Procaccini Ung., du Liquidambar europæum AI. Br., du Sassafras Ferretianum Mass., des Sequoia et Taxodium, et de bien d’autres types, que l'Amérique du Nord a gardés, tandis que ces mêmes types, après avoir longtemps habité l’Europe, en ont disparu avait la fin de l’âge ter- tiaire. A l'opposé du Sabal, le Phœnicites pseudo-sylvestris appartient à un groupe de formes affines, restreint à l’ancien continent et dont le Dattier fait partie. Il s’agit par conséquent d’un type qui, jadis répandu sur un plus grand espace, et occupant d’abord une aire des plus étendues, aurait été plus tard refoulé du nord au sud, en Afrique dans une direction et, dans l’autre, vers l’Asie intérieure et australe, par les exigences d’un climat graduellementrefroidi. Le Phœnix sylvestris Roxb., dont l’espèce fossile semble reproduire intégralement l'aspect, passe pour représenter la race spontanée et primitive, d’où serait sorti le Dattier, amélioré par la culture et que nulle part on n’observerait plus à l’état naturel. Nous tenons ces détails de l’obligeance de M. Maxime Cornu. Le Phæœnicites de Manosque rentrerait ainsi dans la catégorie déjà très nombreuse des plantes dont l’ancienne extension vers le nord a été soumise à des retraits partiels et qui se sont trouvées par suite rejetées peu à peu en dehors et au sud de leur domaine primitif. Les Cinnamomum, Persea, Oreodaphne ; les Myrsine, Zizyphus, Ailantus ; les Calpurna, Acacia et Mimosa, dont ilexiste à Manosque ou ailleurs tant d'exemples, et bien d’autres avec eux, ont suivi celte marche, et accompli les termes d’un pareil exode. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 33 JET. AMENTACÉES, SALICINÉES ET URTICINÉES GÉNÉRALITÉS Notre premier soin, pour écarter toute confusion, doit être de définir et de limiter les groupes que nous aurons en vue dans cette troisième étude. En effet, nous courrions le risque de dépasser le but que nous cherchons à atteindre, si nous cédions à la pensée de décrire jusqu'aux formes insignifiantes, au lieu de nous adresser aux seules familles, et, dans cha- cune d'elles, aux seuls genres qui, soit par eux-mêmes, soit par les liens qu'ils manifestent vis-à-vis de ceux de l’ordre actuel, soit enfin par leur filiation présumée, présentent un intérêt saisissable. Les deux ordres des Amentacées et des Urticinées, en adoptant le classement de Luer- sen (1), et pris dans le sens le plus large, comprennent, le premier : les Bétulacées, Coryla- cées, Cupulifères ou Fagacées, Myricacées, Salicinées, Juglandées, Casuarinées, Pipéracées; et le second : les Urticacées, Morées, Artocarpées, Ulmacées, Celtidées, Platanées. — Notre étude sera plus restreinte ; nous laisserons de côté, non seulement les groupes qui n’ont pas de représentants connus ou du moins authentiques, sur le niveau de Manosque, tels ceux des Casuarinées, Pipéracées, Urticacées ; mais encore les Myricacées dont les formes, souvent signalées, grossiraient inutilement le présent mémoire. Pour ce qui est des Morées, le genre Ficus, tout en méritant une mention, ne présente au- cune forme assez nettement caractérisée pour devenir l’objet d’un examen suivi. Les Plata- nées, comme nous le verrons, n’ont fourni qu'un seul fragment pouvant servir d'indice de l'introduction de ce type, absent, à ce qu'il semble, de l'Europe méridionale avant l’Aquita- nien. Sur ce même niveau, le gisement de Menat, en Auvergne, renferme par contre les ves- tiges d’un Platane très authentique, Platanus trisecta Sap., dont nous avons donné des figures, et qui mème aurait précédemment habité, lors de l'Éocène moyen, les parages bri- tanniques, à Bournemouth, avant de pénétrer plus au sud, vers l’intérieur du continent. En définitive, les genres du niveau aquitanien de Manosque, dont nous aurons à décrire des espèces, sont les suivants : Alnus, — Betula, — Carpinus, — Ostrya, — Faqus, — Quercus, — Salir et Populus, — Platanus, — Ulmus, — Microptelea, — Zelhova, — Herni- ptelea Planch., — Planera Gm., — Cellis. Ce qui caractérise ces genres, à très peu d'excep- Lions près, c'est d'être demeurés européens et de constituer encore sous nos yeux le fond de notre végétation arborescente indigène. Nous ne disons pas qu'en dehors d'eux, il n’en existe pas d'autres, tels que les Fraæinus, (1) Handb. d. system. Botanik, Il, p. 484. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — T. III. — 4, MÉMOIRE N0 9. — G 36 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Acer, Tilia, Sorbus, etc., presque aussi répandus que les premiers dans nos bois, le long de nos cours d’eau et au fond des vallées, susceptibles par cela même de devenir également l’ob- jet d’une étude monographique ; seulement les genres dont nous allons passer la revue sont tous rangés parmi les Apétales et plus ou moins alliés, comme si originairement ils avaient dû sortir d’une même souche, en se différenciant plus ou moins. Enfin, ils présentent cette particularité d'offrir, selonles espècesouselonles sections que l’on considère, des feuilles, tantôt franchement caduques, tantôt marcescentes ou semi-persis- tantes, tantôt enfin totalement persistantes, comme celles des chênes verts, des Castanopsis et d'une foule de Quercinées des sections Pasiana, Cyclobalanus, Chlamydobalanus et Litho- carpus. L'observation prouve que ces différences peuvent tenir à des questions d'origine, et, en ce qui concerne une partie au moins des espèces sujettes à se dépouiller annuellement, leur provenance de l'extrème nord et leur introduction plus ou moins tardive sur le sol eu- ropéen ne sauraient être mises en doute. Nous verrons cependant qu'il n'existe pas non plus de règle inflexible dans ce mode d'appréciation du berceau présumé des anciennes espèces et leur examen à ce point de vue, que l’on pourrait nommer le point de vue historique, ne saurait demander trop de soins ni exiger trop de recherches, tellement il importe de par- venir à l’élucider et de saisir enfin les procédés employés par la nature dans la genèse, l’évo- lution graduelle et la répartition des formes dont la flore arborescente actuelle se trouve composée, en déterminant les rapports de ces formes avec celles des âges antérieurs. Ces considérations font voir pour quel motif, au lieu de décrire simplement les Amenta- cées, Salicinées et Urticinées de l'horizon de Manosque, nous avons voulu les rapprocher de leurs prédécesseurs dans la même région, définir les caractères de ces derniers et constater, soit la persistance, soit Les variations partielles de ces caractères, soit enfin l'introduction, à un moment donné, dans la flore du sud-est de la France, de types auparavant absents de cette région. Nous ne sommes plus au temps où l’on admettait sans difficulté que lors du pas- sage d’un étage à un autre la nature s'était renouvelée tout entière, de telle sorte qu'après la destruction de la plupart des espèces auparavant existantes, des espèces nouvelles, créées de toutes pièces, se fussent substituées à celles qui venaient d’être éliminées ; bien au contraire, et surtout en ce qui touche le règne végétal, les substitutions de formes, graduellement opé- rées, ont toujours eu leur raison d’être dans des altérations de climat ou dans des modifica- tions de l’espace continental. Tantôt venues du nord, tantôt descendues des montagnes, ou encore émigrées de régions auparavant isolées, les espèces nouvelles, dans leur exode, ont dû constamment s'associer, se mêler plus ou moins à d'autres demeurées en possession du sol natal, qu’ellesn'auront ensuiteabandonné qu'après une lutte pour l’existence plus ou moins pro- longée. En un mot, le germe deschangements futurs a toujours sa raison d'être dans un état de choses antérieur à ces changements et, à plus forte raison, dans l’état de choses au cours du- quel ces changements tendent à se prononcer et à s'accomplir. C'est ainsi que, selon nous, il semble probable que, dès l'Eocène supérieur, plusieurs des types, quelques-unes même des formes que nous observerons sur le niveau aquitanien de Manosque aient déjà pu se montrer au sein de la contrée où nous nous plaçons; et, comme le Tongrien ou, si l’on veut, l'Oligo- cène, constitue une transition des plus naturelles entre l'Eocène supérieur et le Miocène pro- prement dit ; que, d'autre part, le changement en voie de réalisation consiste dans l’introduc- tion et l'importance croissante des types européens actuels, il devient probable qu'une partie au moins des aunes, bouleaux, charmes, saules, peupliers, ormes, etc., observés sur chacun DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 37 des niveaux partiels, entre lesquels se sudivise l’espace chronologique répondant à l'Oligo- cène, aient été de simples prolongements des mêmes races, tantôt légèrement modifiées, tan- tôt demeurées presque sans changement. Les plus récentes de ces formes seraient alors ou du moins pourraient être issues directement de celles qui les avaient précédées dans le temps, et cela avec d'autant plus de vraisemblance que nos observations s'adressent à un espace géographique d'une assez faible étendue. Nous obtenons ainsi, sans trop d'efforts, de véritables filiations, des enchainements d'autant plus précieux qu'ils sont dans le cas de nous renseigner sur la mesure des variations accomplies par suile du temps écoulé et dans les limites d’une région déterminée. La seule condition nécessaire pour unc pareille étude, et par le fait nous la possédons 1c1, c’est la présence d'une suite des flores locales échelonnées à court in- tervalle, qu'il soit loisible d'interroger. C’est ce que nous allons faire, en nous attachant d'abord à la flore si riche des Gypses d'Aix. Celle-ci nous montrera le « point de départ » des groupes que nous considérons, c'est-à-dire qu'elle nous fera voir comment ils se trouvaient représentés, dans le S.-E. de la France, vers la fin de l'Eocène. Nous nous adresserons en- suite aux flores locales de Gargas et de Saint-Zacharie, des calcaires littoraux du bassin de Marseille, d'Armissan près de Narbonne, et en passant la revue atlentive de ceux de leurs types qui rentrent dans le cercle de notre étude, en redressant avec soin les erreurs commises, nous obtiendrons un relevé exact de toutes les formes congénères de celles du niveau de Manosque, antérieures à ces dernières et susceptibles d'en représenter les ancêtres directs. Les Amentacées, Salicinées et Urticinées de la flore d'Aix. Les familles que nous avons en vue, bien que leur présence dans la flore d'Aix ne fasse pas question, y sont cependant rares et exceptionnelles. Plusieurs de leurs genres n'y ont été découverts qu'à la suite de longues recherches, de telle sorte que leur existence même aurait pu être révoquée en doute, si les lits de la formation n'eussent été explorés avec une persévérance toute particulière. C'est ainsi que furent découverts : 4° Trois Bétulacées : AZnus antiquorum Sap., — Betula stenolepis Sap., — Betula sodalis Sap., caractérisées par leurs fruits et une partie de leurs appareils reproducteurs. Les Bétula- cées sont incontestables; mais le seul A/aus antiquorum (1) se trouve accompagné d'une feuille qui semble se rattacher au type de l’A/nus orientalis Dne, tandis que l'écaille fructifère trilobée de l'un des Betula dénoterait un Betulaster. 2° Une Corylacée, Ostrya humulis Sap., dont les invoiucres de petites dimensions sont assez fréquents. Un seul fragment de feuille a pu être réuni avec quelque vraisemblance aux parties fructifiées. 3° Une douzaine de Cupulifères, du genre Quercus ou présumées telles, dont nous rete- nons les suivantes, avec cette restriction que certaines d'entre elles font peut être double emploi : (4) Vov. Dernières Adj., 2e partie, p. 7, PI. I, fig. 7-9, et PI. II, fig. 3-4. 38 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Quercus sahcina Sap. — elæna Ung. — palæophellos Sap. — elæomorpha Sap. Type des Quercus phellos L. — lauriformis Sap. et cinerea Michx. — socia Sap. — areolata Sap. — elliptica Sap. Quercus 1dlicina Sap. — antecedens Sap. — spinescens Sap. Type des Quercus ilex L. et coccifera L. Notre Quercusaquisextana Sap. (1) nous semble maintenant, tout considéré, devoir prendre place parmi les Zelkova, comme représentant le type du Z. Keahi Miq., actuellement japo- nais, type que nous allons suivre et retrouver avec peu de changement sur le niveau aqui- tanien de Manosque. En admettant cette interprétation, l'espèce établie, il est vrai, sur une empreinte unique, prendrait le nom de Zelkova aquisextana et serait l'ancêtre probable de celles du même type qui lui ont succédé. Celte exclusion une fois opérée, il se trouve que tous les Quercus de la flore d'Aix se rangent sous deux types, l’un à feuilles entières représenté de nos jours en Amérique ou dans l'Asie orientale, l’autre à feuilles coriaces et épineuses, répondant à nos Zlex et Coccifera, dont il serait l'ancêtre éloigné. 4° Plusieurs Salicinées : Salix aquensis Sap., — S.demersa Sap., — S. relinervis Sap., qui paraissent se rattacher à des saules actuellement sud-africains ou sud-asialiques. — Puis un Populus, P. Heerii Sap., dont les capsules seules sont connues ct dénotent le type, encore indigène en Algérie et en Palestine, du Populus euphratica O1, répondant à la section des Peupliers coriaces. Ainsi, à ce qu’il semble du moins, le fait mérite d'ètre mentionné: jus- qu'ici les peupliers ordinaires, des sections 7remula, Balsamea, Marginatæ, n'auraient pas eu de représentants ou n'auraient pas laissé de vestiges accusant leur présence dans le sud-est de la France, sur l'horizon de l'Eocène supérieur. 5° En fait d'Ulmacées et à côté du Ze/kova aquisextana, dont il a élé question plus haut, on rencontre à Aix non pas un Ulmus propre, mais le sous-genre de physionomie plus méri- dionale des Microptelea. Le M. Marioni Sap. bien caractérisé par son fruit et une feuille, recueillis une seule fois, accuse une forme alliée de plus ou moins près aux Microptelea parvifolia Sp. et Hookeriana Planch., espèces de l'Asie méridionale. En résumé et en interrogeant l'Eocène supérieur du sud-est de la France : de très rares Bétulacées, Alnus et Betula; une seule Corylacée de petite taille du genre Ostrya ; des Quercus à feuilles persistantes, les unes entières, les autres dentées-épineuses, mais dépour- vues de lobes et de découpures marginales ; plusieurs Salir rappelant ceux de l'Afrique ac- tuelle et un seul Populus de la section des Coriaces ; point d'Ulmus propres, mais un Ze/kova et un Microptelea ; tel serait l’ensemble que nous présenterait la flore d'Aix, et tel serait l’état de choses dont nous aurions à suivre les modifications à travers les sous-étages et les termes successifs, occupant l'intervalle qui s'étend de l'Eocène supérieur à l'Aquilanien. (1) Dern. Adj., 2e partie, p. 14, PI. II, Gg. 5-6 et 7. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 39 Les mêmes groupes dans les flores de Gargas et de Saint-Zacharie. Ces deux flores se rapportent à un Oligocène très inférieur et sont également caractérisées par la présence du Zizyphus Ungeri Et. — De la première, nous ne retiendrons que le seul Quercus cuneifolia Sap. (1), comme offrant le premier exemple d’une feuille de chène « pau- cilobée », comparable à celles des Quercus rlicifolia Wang. et Banisteri Loud. Ces sortes de feuilles, dont la flore d’Armissan fournil un second exemple et qui semblent modelées sur des variétés américaines du type Phellos, auraient été associées jadis à ce même type, dans l'Europe tertiaire, vers le début du Miocène. La flore de Saint-Zacharie est bien plus riche que la précédente en ce qui touche les genres que nous recherchons ; elle marque à leur égard un progrès sensible vis-à-vis de l’âge antérieur. Aussi, nous figurons une partie notable des formes dont nous allons passer la revue, tellement elles nous paraissent instructives. Il existe à Saint-Zacharie un A/nus, A. prisca Sap., dont nous reproduisons ici plusieurs feuilles (PI. VIIT, fig. 1-5), la plupart découvertes récemment et qui nous semblent aulo- riser à rallacher cette forme, non pas précisément au type de l'Alnus incana Wild., comme nous l'avions d’abord avancé, mais plutôt à celui des A/nus orientahs Dne et subcordata C.-A. Mey. L'espèce ne serait donc pas sans liaison, en arrière, avec celle d'Aix, ni,en avant, avec celle d’Armissan, À. microdonta Sap. (PI. X, fig. 7). Nous verrons que l'un des aunes de Manosque affecte la mème affinité. De là à reconnaître un enchainement et des va- riations partielles, analogues à celles dont les AZnus orientalis Dne., oblongata Kotsch, sub- cordata C.-A.Mey., offrent l'exemple sous nos yeux, il n'y a qu'un pas et nous serions tenté de le franchir. Le Quercus elæna Ung. qui reparaît après s'être déjà montré, soit à Aïx, soit à Gargas, continue à représenter le type Phellos, que nous retrouverons à Manosque et qui demeure ainsi stationnaire. Les Salicinées n’ont laissé d'elles que de très faibles indices : Populus palæocarpa Sap., — Salix protophylla Sap. Mais il n’en est pas de mème des Corylacées, encore moins des Ul- macées, groupes visiblement en progrès. Les premières effectivement, à côté d’un Ostrya, O. tenerrima Sap., dont nous figurons ici une feuille accompagnée de l’involucre fructifère (PL. VIIL, fig. 17-19), comprennent un Carpinus véritable, C. cuspidala Sap., dont les appareils reproducteurs joints aux feuilles, permettent de définir les affinités (PI. VII, fig. 7-16). La feuille présumée de l'Ostrya, de mème que l'involucre, sont de petite dimension; nous avons cependant déjà signalé le rapport du dernier de ces organes avec ceux de l'Ostrya At- lantidis Ung. (2), mème sous le rapport des détails du réseau veineux. Comme nous retrou- verons l'Ostrya Atlantidis, à Armissan d'abord, puis à Céreste et à Manosque, la forme plus ancienne de Saint-Zacharie pourrait bien répondre à quelque race ancestrale de ce mème type. La feuille, il est vrai, unique et incomplète (PI. VIL, fig. 17) recueillie dans la mème couche que l’involucre, s’écarle assez notablement par son aspect de celles que nous attri- (1) Eë. sur la Vég. tert., 1, p. 173, FL. de Gargas, PI. II, fig. 1. (2) Syil. pl. foss., I, p. 12, Tab. VIIL, fig. 22. 10 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION buons à l'O. À “luntidis du niveau aquitanien, pour se rapprocher de celles d’une variété locale de l’Ostrya carpinifolia, originaire du Taurus ; mais elle est encore comparable aux feuilles de l'Ostrya OEningensis Hr., espèce du Miocène supérieur d'Œningen, que Heer considère comme proche alliée de l'Ostrya Atlantidis Ung. Ce sont là sans doute de simples variations morphologiques d’un type aujourd’hui encore représenté dans le sud de l'Europe et même en Provence, par l'Ostrya carpinifolia Scop. (O0. italica Sp.), répandu aussi dans toute l’Asie Mineure, jusqu’au Liban et au Taurus. Le Carpinus cuspidata Sap., dont nous figurons plusieurs feuilles et bractées fructifères (Pl. VIIL fig. 7-16) est le plus ancien découvert jusqu'ici en Provence. Il se rattache évi- demment, aussi bien par la forme et la dentelure de ses feuilles que par celles de ses bractées involucrales au Carpinus orientalis Lam. ou C. duinensis Scop. A d'autres égards cependant, et en tenant compte de la polymorphie inhérente aux bractées fructifères, il manifeste une analogie assez sensible avec le Carpinus viminea Wall., espèce du Népaul. Le type du C. orientalis aura précédé en Europe celui que représente le C. Betulus, venu probablement du Nord, à une époque postérieure. Le premier, plus méridional que celui-ci, n’a cessé de se montrer sur notre continent jusque dans le Pliocène des cinérites et il habite encore de nos jours l'Europe austro-orientale, de l'Italie et du Frioul jusqu'au fond de l'Asie Mineure. Ce même type ou un type très appro- chant est représenté en Amérique parle Carpinus caroliniana Walt. (C. americana Michx.) auquel nous verrons que le Carpinus Heerii Ett., paraît correspondre, sur le niveau de Manosque. On voit par ce qui précède que les Ostrya et Carpinus en question, sauf des variations par- tielles, n'auraient cessé, depuis l'Oligocène inférieur, de persister dans la même région, où de nos jours on les observerait encore. A côté de l'Alnus prisca Sap., nous avions signaïé à Saint-Zacharie un bouleau, sous le nom de Betula ulmacea Sap., que nous rapprochions du B. lutea Michx., d'Amérique, ainsi que du B. wlnufolia Sieb. et Zucc., du Japon, d’après une feuille figurée ici de nouveau (PL. IX, fig. 12), et qui nous semble avec plus de vraisemblance devoir être rangée parmi les Ulmacées, non loin d'une espèce américaine très curieuse, l’'Ulmus(Planera) crassifolia Nutt., des forêts du Texas. Les feuilles de cette forme vivante, d’après un exemplaire donné par Asa Gray en 1859, que nous avons sous les yeux, offriraient tous les caractères de forme, d'aspect et de nervation de l'empreinte fossile, recueillie à Saint-Zacharie, En revanche, nous reproduisons (Pl. VIIL, fig. 6), une autre feuille du même gisement, dont la ressemblance avec celles de certains Betula, spécialement du B. lenta Wild., et plus encore d'un Befula du Yunnam dont nous devons la connaissance à M. Franchet, est trop étroile pour ne pas nous engager à l’attribuer à ce genre, sous le nom de Betula neglecta Sap. Nous sommes d'autant plus porté à adopter cette attribution que nous verrons ce même type reparaître bien reconnaissable dans les sous-étages suivants et jusque sur l’horizon de Manosque. Les Ulmacées sont particulièrement riches à Saint-Zacharie, non seulement par le nombre des espèces, mais encore par la présence des divers sous-genres, compris dans la famille, et par la netteté des caractères des parties de la fructification qui, pour plusieurs d’entre elles, sont venues jusqu'à nous. Nous croyons que les Ulmus propres, les Microptelea, Planera et Zelkova, peut-être même les Joloptelea s'y trouvent effectivement représentés. - DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 41 L’Ulmus primæva Sap., dont il existe plusieurs samares (PI. IX, fig. 1-6) et une seule feuille (PI. IX, fig. 7) d'une consistance plus ou moins ferme, rentre, par l'extrémité fai. blement émargmée de la samare, dans le type de l'U/mus montana Sm. ; mais, à la suite d'une comparaison exacle du réseau de veinules rayonnantes dont l'expansion membraneuse de l'organe est couverte et de la forme de son contour avec les parties correspondantes de l'Ulmus fulva Michx., de la région de l'Ohio, ce serait avec ce dernier que l’analogie serait la plus étroite, aussi bien pour la feuille que pour la samare, sans exclure pourtant une res- semblance avec la race provençale de l’'U/mus montana Sn. Nous attribuons à un Wicroptelea, M. oligocenica Sap., qui ne serait pas éloigné du H. par- vifolia Sp., deux petites feuilles (PL. IX, fig. 8-9), dont une très complète, à crénelures marginales simples et mullipliées, que nous avons soin de reproduire. Il est possible, sinon certain, que l’une des samares de Saint-Zacharie (PI. IX, fig. 10), ait appartenu à cette es- pèce. — Un petit lambeau de feuille lacérée (PI. IX, fig. 41 et 11°) semble mème dénoter le Zelkova Ungeri Kov., qui aurait été encore très rare. Nous avons déjà mentionné l'attribution probable de noire ancien Betula ulmacea (PI, IX, fig. 12) à un Planera, P. assimilis Sap., qui confinerait à une forme texienne de ce genre actuellement américain. — Enfin, une autre espèce de samare que reproduisent exactement nos figures 13, 14 et 15, PI. IX, affecte sensiblement l'aspect et le réseau veineux de celles de l’Holoptelea integrifolia Planch., avec la différence que l'appareil serait ici sessile et non pas pédicellé comme dans le type actuel de Ceylan. Après une recherche minutieuse de toutes les feuilles du gisement qui offriraient quelque ressemblance avec celles de l’Æoloptelea inte- grifolia nous reproduisons ici (PI. IX, fig. 16) la seule qui nous ait paru se prêter à un rapprochement, malgré ses dimensions réduites. Si l'attribution se trouvait fondée, l’espèce prendrait le nom d’Æoloptelea Zachariensis. En résumé, la flore de Saïint-Zacharie fait voir, à côté des A/nus et Betula, qui se maintiennent, des chènes et des peupliers qui restent stationnaires, d’un Ostrya lié de plus ou moins près à l'O. Aflantidis Ung. et qui pourrait bien avoir été le prédécesseur immédiat de celui-ci, la première apparition d'un Carpinus du type Duinensis et celle d'un Ulmus propre plus ou moins rapproché des Ulmus fulva Michx et montana Sm., de la flore actuelle. Il nous reste à voir la suite et le développement progressif du nouvel ordre de choses. Les mêmes groupes dans la flore des calcaires littoraux du bassin de Marseille. La flore de Saint-Jean-de-Garguier, de Fénestrelle, Allauch, Camoins-les-Bains, moins riche et un peu plus élevée dans la série que celle de Saint-Zacharie, nous fournira quelques indications-non dénuées d'intérêt pour la question que nous considérons et en vue de laquelle il convient d’uliliser jusqu’au moindre vestige. Des deux Betula signalés dans notre première étude (1), l’un, Betula oblongata Sap. (Al- lauch et Saint-Jean-de-Garguier), dont nous figurons les deux seules feuilles connues (PLIX, fig. 20-21), nous inspire des doutes fondés, comme se rattachant plus naturellement au type de l'Ostrya Atlantidis que nous trouverons à Armissan, de même qu'à Manosque et à (1) Et. sur la vég. tert., Il, p. 83-84, F1. des calc. littoraux du bass. de Marseille, PI. III, fig. 6-7. 42 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Céreste ; l’autre, B. pulchella Sap., dont l’attribution est bien plus vraisemblable et dont nous figurons également deux feuilles (PI. IX, fig. 18-19), l’une de Fénestrelle (fig. 18), l'autre d'Allauch (fig.19), offre une ressemblance curieuse avec les Betula dahurica Pall. et pumila L., ce dernier américain. — Nous rapportons encore aux Belula deux autres feuilles, l’une de Saint-Jean-de-Garguier et presque entière (PI. IX, fig. 22), l’autre d’Allauch (PI. IX, fig. 23), mutilée à l’extrème base seulement ; elles nous semblent, surtout la première, reproduire fidèlement le type japonais du Betula Maximowiczu Regl. Il est vrai que la res- semblance de ces feuilles est presque aussi frappante avec celles de l'Alaus firma Sieb. et Zucc., d'après des échantillons de Nippon, communiqués par M. Franchet. La présence, dans le gisement de Fénestrelle, d'un fragment de bractée fructifère de Car- pinus (PI. IX, fig. 24) engage à admettre la persistance, sur le niveau que nous considé- rons, du Carpinus cuspidata Sap., de Saint-Zacharie ou d’une forme qui lui toucherait de près. Sur ce même horizon, quelques chènes à feuilles, soit entières, soit faiblement lobées, Quercus nervosa Sap., — Q. affinis Sap. (1), accompagnent le type des Phellos, représenté par le Q. elæna Ung. ; quand aux Ulmacées, il n’en a pas encore été observé de vestiges sur ce niveau, dans le bassin de Marseille. Les mêmes groupes dans la flore d'Armissan près de Narbonne. Avec Armissan, dont la flore si riche touche presque à celle du niveau aquitanien de Ma- nosque, l’horizon s'agrandit ; les espèces possédées en commun tendent à se multiplier et la liaison des formes affines devient plus intime. Il nous faut par cela même procéder à un exa- men des plus attentifs. Prenons d’abord les Bétulacées : — L’unique feuille sur laquelle est établi l'Alnus maicro- donta Sap. (PI. X, fig. 7) reproduit sensiblement le type de l’Alaus maritima Nuit. var. arquta Rgl. (Japon), encore plus de l’A/nus orientalis Dne, de Syrie, surtout de Ja variété oblongata Kostch., et, pour ne rien négliger, elle est étroitement alliée à une forme du Yun- nam (2), dont nous serions tenté de placer une feuille à côté de celle du gisement d'Armis- san, tellement leur analogie est frappante. Les Betula sont répandus à profusion à Armissan, où leurs samares éparses peuplent la surface de l’assise phytifère. Le vent a dü être l'agent le plus actif de cette dissémination. Mais, comme les bractées trilobées fructifères, naturellement caduques chez les Betula pro- pres et persistantes sur l'axe du chaton femelle chez les Betulaster, font ici complètement dé- faut, il est naturel de conclure de leur absence que les bouleaux d'Armissan appartenaient sans doute à la section Betulaster (3). — Il y avait là probablement plusieurs espèces. La plus répandue est le Betula Dryadum Brngt., dont nous figurons trois feuilles inédites (PI. X, fig. 1-3), ct une samare (PI. X, fig. 4). Tout considéré, nous regardons cette espèce comme la très proche alliée du Betula cylindrostachya Wall. (Betulaster cylindrosta- chya Sp.), du Népaul et de l'Himalaya, après l'avoir comparée à des échantillons de l'Inde ) Et. sur la vég. tert., II, p. 86-87, F1. des calc. tt. du bass. de Marseille, PI. III. fig. 10 et 12. ) No 539 de la série appartenant à l’herbier du Muséum de Paris. (3) Sectio IL Belulaster, genre Belulaster Sp. — Voy. Prodr. syst. nat., XNI, p. 179. (1 @ DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 43 anglaise (Kamaon) recueillis par Hooker et Tompson en 1855 et appartenant à l'herbier du Muséum de Paris. Des trois feuilles représentées, les plus ressemblantes par la forme du con- tour, comme par la disposition des dentelures, seraient celles reproduites par nos figures À et 2. La seconde des espèces précédemment signalées (1), sous le nom de Betula cuspidens Sap., doit disparaitre de la nomenclature. Sa feuille (PI. X, fig. 8) est visiblement pareille à celles de l'Ostrya Atlantidis Ung., et la samare que nous lui avions attribuée (PI. X, fig. 6), doit être reportée, soit à l'espèce suivante, soit à toute autre. Auprès du Betula Dryadum, il faut placer à Armissan le Befula fraterna Sap. (PI. X, fig. 5), auquel nous rattacherons bientôt une des formes de Manosque, dont la première se- rait ainsi le prédécesseur immédiat. Le Betula fraterna ressemble au B. Bhojpaltra Wall. var. genuina, espèce de l'Inde septentrionale et des forêts montagneuses du Japon. Les Corylacéces ne comprennent pas de Carpinus à Armissan, mais l'Osfrya Atlantidis Ung. y existe certainement, ainsi que le démontrent les deux involucres que nous reprodui- sons (PI. X, fig. 10-14). Cependant il faut distraire de cette espèce la feuille que nous lui avions rapportée en premier lieu el qui est plutôt celle d’un U/mus (PI. X, fig. 12), grossie en 122). Au contraire, la feuille de l'Ostrya Atlantidis, conforme à celle de Radoboj, figurée par Unger (2), pareille également à celles qui accompagnent à Céreste les mêmes involucres est bien celle (PI. X, fig. 8) que nous avions nommée autrefois Betula cuspidens (3). Les Cupulifères d’Armissan comprennent un fort rare Castanea et plusieurs Quercus. — Le Castanea palæopumila Sap., dont il existe deux feuilles, couchées l’une sur l’autre et recueillies une seule fois à notre connaissance, a dù être déjà cantonné, à l'exemple de son congénère actuel, sur le sol primitif. Ses feuilles, plus rapprochées que celles de l'espèce d'Auvergne, Castanea arvernensis Sap. (Aquitanien de Menat) du Castanea vesca Gærtn., semblent tenir le milieu entre cette dernière espèce et le Castanea pumila Wild. Il est na- turel de reconnaitre dans ce Castanea d’Armissan, l'ancêtre probablement direct de celui qui peuple encore dans le midi de la France la zone siliceuse et primitive. Les chênes offrent toujours ici la même association de formes à feuilles entières et allon- gées (type Phellos) : Quercus elæzna Ung. et neriifolia AI. Br., ou lauriformes : Quercus magnoliæformis Sap., et de formes à feuilles paucilobées ou simplement sinuées : Quercus sinualiloba Sap., Q. oligodonta Sap., Q. armata Sap. Ce dernier rappelle le type des Quer- cus ilicifolia Wang. et Banisteri Wang., d'Amérique. Le Quercus oligodonta Sap. repro- duit si fidèlement le type du Q. keterophylla Michx. fil., race présumée hybride, que nous figurons ici l’espèce d'Armissan comme exemple d'un chène fossile à feuilles paucilobées (4). Quant au Quercus sinuatiloba Sap. (5), nous verrons reparaître le type à limbe foliaire fai- blement lobé-sinué, qu'il représente, avec le Quercus larquensis Sap., du niveau de Ma- nosque. : Les Salicinées d'Armissan marquent un progrès réel sur l’état antérieur, non pas en ce qui concerne les saules, à peine représentés dans ce gisement par le Salix linearis Sap., (1) Et. sur la vég. tert., LI, p. 251, FL. d’Armissan, PI. VI, fig. 1. (2) Syll. pl. foss., LI, p. 67, tab. XXI, fig. 14. (3) Voy. El. sur la vég. tert., II, p. 251, FL. d’'Armissan, PI]. VI, fig. 1. (£\ Voy- PI X, fig. 13. (3) EË. sur la vég. tert., I, p. 257-259, F1. d'Armissan, PL VI, fig. 9. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. T. II. — 9. MÉMOIRE N0 9. — 7. 44 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION mais en ce quitient aux Populus, puisque, à côté du type Ewphratica qui persiste (PI. XI, fig. 5) (1), se montre celui des peupliers ordinaires, à feuilles crénelées le long de la marge, à crénelures le plus souvent glanduleuses. Ce dernier type se manifeste à Armissan par la présence d'une espèce remarquable, destinée à reparaître sur le niveau de Manosque, et dont nous figurons ici deux feuilles, l’une (PI. XI, fig. 1) à cause de son extrême beauté, l'autre (PI. XI, fig. 2) pour démontrer l'identité complète de l'espèce d'Armissan et de celle de Manosque. Nous avions nommé cette espèce Populus palæomelas, d’après des exemplaires rares et assez incomplets (2); mais nous avons reconnu depuis qu'elle ne diffé- rait pas du Populus Zaddachi Hr., répandu à un moment donné, à ce qu'il semble, dans toute l’Europe tertiaire, et c’est sous cette dénomination que nous la décrirons sur l'horizon de Manosque, où nous allons la retrouver. Il existe encore, à Armissan, des feuilles d’une détermination plus incertaine qui se ratta- chent pourtant, en apparence au moins, aux Populus, soit par la forme et la nervation, soit par le mode de dentelure. La figure 4, (PI. XI) se rapporte à notre Populus scle- rophylla Sap. qui affecte une physionomie voisine de celle des Tremula. La figure 3 rappel- lerait plutôt le type Euphratica ; mais il paraît difficile de rien affirmer au sujet de ces. feuilles, dont l'attribution générique demeure douteuse. Nous les figurons ici pour ne rien omettre en fait d'indices et aussi parce que des feuilles analogues se rencontrent sur le niveau de Manosque. Les Ulmacées d’Armissan offrent elles-mêmes des difficultés d'interprétation. Il faut d’a- bord en exclure l’'Ulnus Bronnii Ung., dont les samares, très répandues dans le Miocène in- férieur (PI. XI, fig. 6-8), à Bilin, Comothau, etc., et qui reparaissent sur le niveau de Manosque, à Céreste, n’appartiennent pas en réalité aux Ulinus. Toujours sessiles, dépour- vues à la base de résidus du périanthe, parfois mème dimidiées, elle affectent en réalité les caractères de forme, de structure et denervation des capsules ailées et membraneuses de cer- taines Zygophyllées. Celte distraction opérée, 1l reste une feuille (PI. X, fig. 44) qui res- semble à celles de l’'Ulmus longifolia Ung., de Bilin, et représente peut-être un Microp- telea, plus ou moins analogue à l'U. (Microptelea) crassifolia Nutt., déjà mentionné à propos d'une forme de Saint-Zacharie. La mème feuille serait aussi comparable à celles de l’U. alata Michx., de la Louisiane. Il existe encore, à Armissan, une autre feuille bien différente de celle qui précède (PI. X, fig. 12), que nous avions réunie à tort aux involucres fructifères de l’Ostrya Atlantidis et qui répond vraisemblablement à un type d'Ulinus, spécialement aux plus petites feuilles de l'Ulinus americana Wild. Enfin, les Celtidées comprennent, à Armissan, un Celtis, C. primigenia Sap., le plus an- cien de ceux observés jusqu’à présent dans le sud-est de la France. Il est voisin du C. Japeti Ung. et assimilable au Celtis occidentalis L., des Etats-Unis d'Amérique. Le Celtis Japeti a été signalé par Unger dans le Miocène de Parschlug, en Styrie. En résumant ce qui précède nous obtenons le tableau suivant dans lequel se trouvent con- densées les principales notions relatives au Bétulacées, — Corylacées, — Cupulifères, — Sa- (1) La feuille inédite que nous figurons nous a paru appartenir à ce type remarquablement polymorphe. (2) Voy. Et. sur la vég. tert., ÎT, p. 267, F1. d’Armissan, PI. VIIL, fig. 10. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 45 licinées, — Ulmacées et Celtidées de la France du sud-est, dans l’âge immédiatement anté- rieur à celui qui coïncide avec le niveau aquitanien de Manosque. Bétulacées. Affinités présumées. Formes se rattachant de plus ou moins près aux A/nus orien- cpRSMEOUEn talis Dne et subcordata C. À. Mey. Prédominance probable des Betulaster. BEEUIDIEOURN EE EC eee rer cce | Formes se rattachant de plus ou moins près aux Befula dahu- rica Pall. et Bhojpaltra Wall. Corylacées. OSTULMICR 2 re eueemeecerces Type de l'O. carpinifolia Scop. COEUR TOURNÉE eee eee Type des Carpinus duinensis Scop. et viminea Wall. Cupulifères. COS ARE PIONEER eee ee Type du Castanea Vesca Gærtn. Type des Quercus virens Ait. et phellos L. Type des Quercus aquatica Wall. et heterophylla Michx. Quercus L LE RS SUR TS Type des Quercus faleata Michx., et ilicifolia Wang. Type des Quercus [lex L. et cocaifera L. Type des Pasian«. Salicinées. Se Don LS ue ee Types des Africanæ, — Indicæ, — Amygdalinæ et Fra- giles. Type £Euphratica. PODUIUSTOUER 222 - eee a lalste lots Types Ciliais et Balsamifera. Uilmacées. HOlopie le ane NE Me eee Type présumé de l’Holoptelea rntegrifolia PI. Type de l’'Ulmus parvifolia Jacq. RITES Ne, Co Type de l'Ulmus crassifoliu Nutt. (UT EN CREER Éércnéoac toc ee ore Type des Ulmus montana Sm. et fulva Michx. Type du Zelkova acuminata PI. HOT Soie eccpancéeundocteee : re Type du Zelkova cretica Sp. Celtidées. CES ÉTOURN EE Er Le es reeesce Type du Cellis occidentalis L. Tel est l'état approximatif dans lequel les familles énumérées ci-dessus se trouvaient dans je sud-est de la France, vers l’époque du Tongrien supérieur. Cet état différait probablement assez peu de ce qu'il était ailleurs et particulièrement dans le reste de l'Europe centrale. C'est lui maintenant que nous allons voir s'étendre et se compléter dans une assez large mesure, en abordant l'étude des mêmes groupes sur le niveau aquitanien de Manosque. 46 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION ESPÈCES DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE Avant de commencer notre revue, et pour mieux fixer le sens des genres dont nous allons décrire les espèces principales, que ces espèces soient encore représentées en Europe ou que leurs descendants actuels se trouvent cantonnés sur divers points du continent asiatique ou même en Amérique, 1l convient de rappeler les végétaux d'affinité tropicale auxquels ces es- pèces étaient alors associées, à Manosque comme à Céreste, et dont le nombre n’a fait que s’accroître, à mesure que les recherches se multiphiaïent. En première ligne, parmi les Fougères, ce sont les Chrysodium et, à leur têle, le Chryso- dium splendidum Sap., puis aussi le Zygodium Gaudini Mr. et l'Osmunda lignitum Ung. — Près des quatre Palmiers qui ont été l’objet d’une partie du présent mémoire, n'oublions pas de placer une Scitaminée très authentique : Zingiberites sublilinervis Sap., dont il existe une sommité de feuille et qui se rapproche plus ou moins des Zingiberites borealis Hr. et undulatus Hr., de la flore miocène baltique (1). En dehors de l’affluence des Laurinées et, parmi elles, des Cinnamomum et Persea, d'autres indices, spécialement le Gastonia Julia- ni, Sap., plusieurs Césalpiniées et Mimosées, enfin la persistance du Zizyphus paradisia- ca Hr., des gypses d’Aïx, dontil vient d’être rencontré unefeuille très neltement caractérisée et un rameau épineux, conduisent aux mêmes résultats : la présence d’un climat assez chaud pour admeltre des plantes reléguées maintenant dans le voisinage des Tropiques, assez tem- péré en mème temps pour que les types dont la description suil aient été associés aux pre- miers dans une seule et même localité. Rien ne s'oppose pourtant à ce que ces lypes aient conslilué des forêts montagneuses, plus ou moins élevées au-dessus du bassin lacustre, au fond duquel tous les débris végétaux, entraïnés par le vent ou les eaux, vinrent confusé- ment s’enfouir. BÉTULACÉES L'étude des espèces, relativement nombreuses, appartenant à cette famille, n'a pas été pour nous exempte de difficultés, tellement, dans plusieurs cas, leurs feuilles seraient aisées à confondre avec celles des Corylacées ou des Ulmacées, et les espèces mêmes sujelles à des confusions. Nous ne saurions assurément nous flatter d'avoir pu éviter toute erreur; nous affirmons au moins que le classement auquel nous nous sommes arrêté résulte d'un examen des plus consciencieux, appuyé sur le dessin de toutes les formes que nous avions à décrire. Nous ne meltons pas en doute que des erreurs semblables aient été commises avant nous par les auteurs même les plus attentifs. Comment admettre, par exemple, que, dans la flore baltique miocène (2), la feuille fig. 19, PI. VII, ne se rapporte pas avec autant de rai- son à l’A/nus Kefersteinii que les feuilles reproduites par les figures 11 à 13 de la même planche ; tandis que les feuilles de la planche XIX, fig. 1-9, et celles de la planche XX, 1) Mioc. Balt. Fl., von Heer, p. 30 et 64, Tab. IV, fig. 7-10, et XVII, fig. 1-3. 2) Mioc. baltische FL., von O. Heer, Kœnigsberg, 1869. ( ( DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 47 attribuées comme les précédentes à l’Alnus Kefersteinii, mais provenant d'une localité dif- férente, celle de Rixhæït, s’éloignent trop des précédentes pour avoir pu faire partie d’une seule et même espèce. Il semble même que ces dernières figures traduiraient mieux la physionomie d’un Betula que celle d'un A/nus. Nous serions tenté d’en dire autant d'une feuille de Betula grandifolia Ett. (1) qui nous paraît ne pas différer des feuilles normales de l’'Alnus Kefersteinii, dont les figures 19 et 20, même planche, reproduisent les feuilles et la figure 17 un strobile, bien déterminés. ALNUS TOURNEF. 1. Alnus Keñfersteinii GŒPE. PROXIT fe 18. Alnus Kefersteinii Ung., Chl. prot., Tab. XXIIL, fig. 1-4. — Heer, F1. tert. Helo., WE, p. 37, Tab. LXXI, fig. 5-7; — Mioc. Balt. FI., p. 33, Tab. VII, fig. 11-17 (excel. speciminibus aliis in Tab. XIX et XX delineatis). — Eitingsh., Foss. F1. ©. Bilin, p. 41, Tab. XIV, fig. 17-20 et etiam prob., fig. 23-24. Alnus sporaduin (ex parte) Sap., Et. sur lavég. tert., IE, p. 60, PI. IV, fig. 4, et XV, fig. 3 (exclusis fig. alis). À. foliis longepetiolatis, late onatis ovatoque ellipticis, margine parce tenuiterque denti- culatis, sursum plus minusve attenuatis ; nervis secundariis e medio curvatim egressis, inferioribus patentim emissis, superis autem gradatim obliquioribus, ultimis sæpius ascen- dentibus ; — strobilis plerumque 2-3, aggregatis pedunculatisque, quandoque solitariis, breviter ovatis e squamis lignescentibus apice incrassatis constantibus. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson. Nous excluons de l'espèce, telle que nous la comprenons, non seulement les exemplaires de Rixhôfter, dans la région Baltique, reproduits sur la planche XIX du mémoire de Heer (PI. XIX, fig. 1-13) et réunis à tort, selon nous, à l’A. Kefersteinii, mais encore les feuilles de Salzhausen figurées sous ce nom par Ludwig (2). Il est admissible, en revanche, que les strobiles reproduits par les figures 1-3, P1. XXI, de ce mème auteur, aient appartenu à l'A. Kefersteinii normal, tellement ils présentent l'aspect des fruits de ce dernier. Nous en écar- tons encore, comme plus que douleuses, les deux feuilles de Sismonda (3), dont l'attribution (1) Die foss. Fl. v. Bilin, Tab. XIV, fig. 23-24. @) Foss. Pfl. aus d. Rheinisch. — Wetter. Tertiärt. Form. in Palæonlog., VIN, p. 97, Tab. XXI, fig. 4-6 et XXII fig. 1-2. (3) Mat. pour servir à la Paléont. du terrain tert. de Piémont, PI. XII, fig. 4, et XIV, fig. 3. 18 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION a inspiré des réserves à l’auteur italien, ainsi que celles de Toscane (Montajone) décrites par Cg. Th. Gaudin (1). Dans la Flore tertiaire de Heer (PI. LXXI, fig. 5-7) l'espèce est très fai- blement caractérisée, puisque les traces de fruits rencontrés au Monod (fig. 7) sont à l’état de débris peu déterminables. La feuille, fig. 6, est de Bilin et les strobiles, fig. 5, dont la con servation est fort belle, et qui sont donnés comme provenant d'Aix, ont dû en réalité être recueillis à Manosque, et concordent parfaitement avec ceux que nous allons décrire. Ainsi limité, l'A/nus Kefersteinii, en le distinguant des autres formes congénères qui l’ac- compagnent dans le gisement du Bois-d'Asson, se montre clairement à nous comme présent à la fois à Manosque, à Bilin et dans la région baltique, sur un niveau géognostique à peu près équivalent. La comparaison de nos principales figures avec celles données par Heer et M. d'Ettingshausen, dans leurs ouvrages respectifs, suffit pour mettre en évidence l’iden- üfication que nous proposons et qui s'applique aux sirobiles comme aux feuilles elles- mêmes. L'affinité de l'espèce avec l'Alnus subcordata C. A. Mey. est bien visible : les strobiles (PI. XIE, fig. 7-8) ont de part et d'autre le même aspect et le mème mode de groupement par deux ou trois, plus rarement solitaires, sur un pédoncule commun, auquel ils sont attachés par un pédoncule partiel, dans une situation plus ou moins érigée. Les feuilles fossiles ne se distinguent de celles de l'espèce vivante, d'Asie Mineure, que par la forme généralement plus allongée de leur contour et la terminaison du sommet, non pas constamment, mais ordinai- rement atténuée en pointe obtuse. Les nervures secondaires sont aussi plus nombreuses dans le type fossile, puisqu'elles comptent le plus souvent une douzaïne de paires au lieu de huit à neuf. Enfin, leurs dentelures sont généralement plus fines et plus égales. Du reste, ces feuilles, ainsi que le montrent nos figures, présentent de très grandes diversités. Plus ou moins atténuées ou arrondies, mais toujours obtuses vers la base, elles sont munies d'un long pétiole. Parfois réduites à de très faibles dimensions (PI. XII, fig. 6); d'autres fois grandes et larges, elles dessinent encore un contour ellipsoïde plus ou moins allongé (PI. XII, fig. 2-3). L'Alnus Kefersteinii, de Manosque, outre sa très grande extension des rives de la Baltique en Provence, lors du Miocène, a pu donner lieu à de nombreuses variations partielles, et tenir de plus près à la souche ancestrale synthélique, d'où seraient sortis, pour se fixer sur divers points de l'Asie, non seulement les Alnus subcordata C. A. Mey. et orientalis Dne, mais encore l'A. marilima Nutt. et les variétés qui se rattachent à ce dernier. La place la plus naturelle de l'espèce fossile du Bois-d'Asson est auprès de l’AZnus subcordata, entre ce- lui-ci et l’A. orientalis qui habite le Liban et ne se trouve séparé du premier que par de très faibles nuances. — Notre figure 1, PI. XII, reproduit la sommité d'un rameau auquel adhèrent encore plusieurs feuilles groupées dans la situation normale qu'elles occupaient sur ce rameau. Ces feuilles se rapportent au type le plus ordinaire ; deux d’entre elles se trouvent repliées sur elles-mêmes, et les deux autres plus ou moins déchirées dans le haut. En pla- çant près d’elles un rameau de l'espèce vivante, on demeure frappé de l’analogie qu'il pré- sente avec l'échantillon de Manosque, que nous devons à la générosité de Mademoiselle Rostan. Avant de laisser cette espèce, nous devons remarquer que, dans la flore baltique, l’AZnus (1) Sur quelques gis. de feuilles foss. de la Toscane, p. 30, PI. Il, fig. 7-9. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 49 Kefersteinii se trouve associé, comme à Manosque, au Populus Zaddachi, que nous décri- rons bientôt et à un Zingiberiles, Z. borealis Hr., voisin d'une forme congénère, récemment découverte dans les lits du Bois-d'Asson. 2. Alnus latior s:p. PI -XHET: fig. 4-9. Alnus Sporadum Sap. (non Ung.), Ef. sur la vég. tert., II, p. 60, F1. de Manosque, PI, IV, fig. 2-3 et 6 (excl. als). Alnus Sporadum var. phocæensis Sap., Hid., p. 133, F1. des Argiles de Marseille, P1. II fig. 1-2 (excl. als). Corylus Heerii (Ut videtur) Sism. Mat. p. servir à la Paléont. du Piémont, p. 40, PI. XXX bis. A. foliis sat longe petiolatis, late obovatis aut elliptico-obovatis, sursum latioribus, obtusatisque, margine tenuiter parce denticulatis, quandoque late extensis, nervo pri- mario fortiter expresso, secundariis palenlim emissis, secus marginem curvatim con- junctis, tertiarüs transversim fleæuosis venulis mediantibus inter se conjunctis; — stro- bilis crassis, breviter oblongo-cylindricis, ad apicem pedunculi validi solitarie affixis. Gisement : Manosque, Bois-d'Asson. 11 est impossible de ne pas reconnaître une deuxième espèce d’Alnus, confondue originai- rement par nous avec l’A. Sporadum Ung., de Coumi, mais distincte de la précédente, dans une forme remarquable, associée à l’4. Kefersteinii au sein du même gisement. Les feuilles de cette forme affectent un autre aspect et présentent une étendue en largeur et un contour obové, suffisants pour autoriser une distinction. La plus grande des empreintes figurées par nous en premier lieu (1) appartenait sûrement à ce type qui se montre encore plus nettement accusé dans celle que reproduit notre figure 1, PI. XIII. Cette feuille, dont la conserva- tion est admirable, provient de la collection de Mlle Rostan; elle est très grande et très large, arrondie inférieurement, dilatée dans le haut, et terminée en pointe obtuse et courte. Les nervures secondaires, au nombre d’une douzaine de paires, plus ouvertes que dans l'A. Kefersteinii se replient ou du moins se trouvent reliées entr'elles par des arceaux, le long du bord qui est denticulé, à dents peu saillantes et à peu près égales. Entre les nervures se- condaires, sont disposées des veines tertiaires, transversales par rapport aux premières, plus ou moins recourbées-flexueuses et reliées par des veinules de jonction. Nous réunissons à la grande feuille que nous venons de décrire et dont le pétiole fait défaut, des feuilles plus peli- tes, (PI. XII, fig. 4-6), qui semblent tracées sur le même modèle, c’est-à-dire obtuses et plus ou moins élargies dansle haut. Des feuilles plus petites encore (PI. XIIT, fig. 7-9), suborbiculaires et denticulées le long desbords, sont rattachées aux précédentescomme repré- (1) Et. sur la veg. terl., III, FL. de Manosque, PI. IV, fig. 3. 50 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION sentant celles de la base des derniers ramules de l’arbre auquel ces feuilles appartenaient. — I est naturel d'attribuer à notre A/nus lalior des strobiles plus épais et plus cylindriques que ceux de l'A. Kefersteinti, toujours solitaires au sommet d’un robuste pédoncule, recueillis dans les mêmes lits que les feuilles dont il vient d'être question. Nous avions figuré un exem- plaire de ces strobiles dans notre première étude (1). Il en a été découvert depuis deux autres échantillons (PI. XIIL, fig. 2-3), pareils au premier et que nous figurons ici. L’Alnus latior semble reparaîlre sans variation sensible dans les argiles de Marseille (2), Il nous paraît devoir être identifié au Corylus Heerii de Sismonda, dont cet auteur a donné une très belle figure dans sa flore fossile des terrains tertiaires du Piémont. Il est facile de re- connaître un A/nus plutôt qu'un Corylus dans les feuilles grandes et larges, de plus très nette- ment caractérisées, reproduites par l’auteuritalien. Comparé aux Alnus vivants, notre À. lahior reproduit le type de l'A. nepalensis Don. La grande et large feuille, d’après laquelle nous établissons l'espèce en diffère réellement très peu. La plupart des caractères de contour, de nervation et de dentelure, celle-ci résultant de crénelures vagues, intermittentes et faiblement accusées, concordent de part et d'autre d'une façon merveilleuse. Les écailles strobilaires de l’espèce asiatique, peu épaissies, paraissent même avoir la consistance de celles de l'appareil fossile qui, ouvertes et fortement compri- mées, ne donnent pas lieu, à ce qu'il semble, à des écussons aussi prononcés que dans les parties correspondantes de l'Alnus Kefersteinii. Mais une ressemblance plus étroite encore, allant presque jusqu'à l'identité, nous a été fournie par une feuille d'A/nus provenant du Yunnam {n° 538 de la série appartenant à l'her- bier du Muséum de Paris), dont nous avons eu connaissance par M. Franchet el qui dénote l'existence dans cette province chinoise, soit de l’Alnus nepalensis, soit d'une variété ou race locale, lui confinant de très près. 3. Alnus Rostaniana SAP. PL. XIV, fig. 1-2. À. foliis firme membranaceis coriaceisve sat longe petiolatis, late ovatis, basi rotundatim leviter attenuatis, sursum breviter in apiculum augqustahs,margine duplicato-argute serratis ; nervo primario valide expresso, secundartis subapertis, leviler curvalis, in denticulas pergenti- bus, apice ramosis, ramulis in dentes decurrentibus et inter se venulis mediantibus religats : tertiariis transversimemissis, flexuosis, venulis in sensu contrario delineatos inter se rete laxzum efficientibus. Gisement : Manosque, Bois-d'Asson. Nous aurions été porté à ne pas séparer cette très belle feuille (PI. XIV, fig. 4), pro- venant de la collection de Mile Rostan etque nous lui dédions avec reconnaissance, de l'Alnus Kefersteinii, bien que son aspect et la consistance probablement ferme, sinon coriace du tissu la distinguent au premier abord. Mais une comparaison nouvelle avec les formes ac- (1) Et. sur la vég. tert., IT, F1. de Manosque, PI. IV, fig. 6. (2) Ibid., F1. des argiles de Marseille, PI. IT, fig. 1-2. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 51 tuelles d'Alnus, en les passant toutes en revue, nous a fait découvrir entre cette feuille qui serait unique, si nous ne lui réunissions une autre empreinte du même gisement qui présente à peu près les mêmes caractères sous de plus faibles dimensions 1), entre cette feuille, disons-nous, et celles de l’Alnus acuminata H. B. K, une telle ressemblance, bien qu’il s’a- gisse d’une forme mexicaine, un rapport si complet de physionomie et de détails morpholo- giques, que nous avons dû en tenir compte. L’Ainus acuminata, originaire des montagnes du Mexique et qui s'étend au sud jusqu’au Pérou, a reçu des noms très divers selon les variétés locales auxquelles il donne lieu. C'est l'Alnus jorullensis H. B. K. et Sp., l'A. ferruginea H. B. K., l'A. Mirbelii Sp., que Regel réunit sous l'appellation commune d'A. acuminata. Au Mexique, on l’observe à une hau- teur de 7,000 pieds, dans la province de Oaxaca. La forme et la consisiance des feuilles donnent lieu, selon les exemplaires que l’on examine, à de grandes différences. Le plus rap- proché de l'empreinte que nous décrivons provient de Zacuatlipan (n° 392, de la collection Hartweg, Herb. Mus.par.); il est dénommé A/nus jorullensis Kunth (Betula arguta Schl.). Le tissu des feuilles est plus ferme, les nervures sont plus prononcées en saillie que dans le type le plus ordinaire, À. ferruginea Sp. Il n'existe, pour ainsi dire, pas de diffé- rences sensibles entre ces feuilles et celles de Manosque (PI. XIV, fig. 1), et la disposi- tion des dentelures marginales, de même que l'épaisseur des nervures sont tout à fait pa- reilles de part et d'autre. Aussi, il nous semble difficile d'admettre, en dépit de l'éloignement de l’espace géographique, qu’il n’y ait eu aucun rapport de filiation entre l'espèce que nous décrivons et celle qui habite actuellement les montagnes de l'Amérique tropicale. Bien que moins similaire à cause de ses feuilles plus minces, plus petites et moins élancées, la variété dite Alnus ferruginea H. B. K. provenant de la vallée de -Mexico, ne laisse pas que de ressembler à l'espèce fossile, surtout par le contour de la base des feuilles et la forme de la -dentelure. — Le rapprochement que nous venons d’établir est à coup sûr un des plus cu- rieux qu’il nous ait été donné d'observer surl'horizon de l’Aquitanien. Æ. Alnus præcurrens SAP. PI. XIV, fig. 3-4. À. foliis breviter petiolatis, ebasiparum anqustata ovato-ellipticis, sensim breviter api- -culatis, margine dupliciler argute serratis; nervis secundarüs numerosis, subrectis, parallelis, secus marginem breviter ramulosis, simul cum ranulis in dentes pergentibus. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson. Malgré notre désir de ne pas muluplier inutilement les espèces, nous rangeons encore parmiles Alnus deux feuilles, dont l'une plus grande et mieux caractérisée (PI. XIV, fig. 3), dans lesquelles, après avoir crû d'abord reconnaître un Betula du type du B. /enta Wild., il nous a paru ensuite plus vraisemblable de signaler le type de l'AZnus incana Wild., type répandu dans les deux hémisphères et représenté en Amérique par l’A/nus glauca Michx. (1) Voy. Planche XIV, fig. 2. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — TOME II. — Ü. MÉMOIRE N0 9. — 8 52 RECHERCHES SUR LA VEGÉTATION Un examen attentif de la plus grande de nos feuilles, fig. 3, ne laisse apercevoir en elle, vis-à-vis de l'A. incana, d'autre différence qu’une disposition moins inégale des dente- lures de la marge, dont la saillie est moins prononcée que dans la plupart des feuilles vivan- tes du type incana. Pourtant, nous avons sous les yeux un exemplaire de l’A. incana Wild., du sud-est de la France, dont les feuilles présentent un mode de dentelure, très peu éloigné de celui qui caractérise la principale empreinte de Manosque, avec une complète analogie dans le contour et la terminaison supérieure. La même ressemblance, sinon plus étroite, se manifeste avec l'Alnus glauca Michx., en s'étendant à la disposition des nervures et à la dimension du pétiole, à en juger par des feuilles recueillies aux environs de Boston et provenant de l’herbier de G. B. Emerson. La feuille fossile principale (PI. XIV, fig. 3) serait seulement un peuplus oblongue. Comme celle-ci semble toucher de très près au Befula Brongniartii, spécialement aux feuilles figu- rées sous ce nom par Heer, dans son Flora tert. Helvetiæ (II, Tab. LXXIL fig. 4) et à l’une de celles attribuées à cette espèce par M. d’Ettingshausen (1), il est fort possible qu'il y ait lieu à une révision de toutes ces formes, en vue de leur réunion en une seule espèce. Le type de l’AZnus incana Wild., bien reconnaissable selon nous, reparaît à Salzhausen, où il serait représenté par quelques-unes au moins des feuilles attribuées par Ludwig à l’Alnus Kefersteinii(2). Ces feuilles, combinées avec une inflorescence chargée de strobiles agglomérés (3), of- frent l'apparence propre aux parties correspondantes de l’A/nus incana et pourraient être nommées À. Ludwigi. À Schossnitz, le même type se montre avec les Carpinus alnifolia (4) et ostryoides, qui seraient mieux nommés, si notre conjecture se vérifiait, A/nus ostryoides. BETULA TOURNEF. Dans notre première étude sur la flore de Manosque, nous n'indiquions qu'un seul Be- tula, B. elliptica Sap., établi d’après une feuille du Bois d'Asson, à laquelle nous réunis- sions une samare du même gisement. Le nombre des Bouleaux nous semble maintenant de- voir être augmenté, par l’adjonction de plusieurs formes, et, d’une facon générale, ces for- mes pourraient bien être de simples prolongements de celles que nous avions signalées à Armissan ou sur des niveaux antérieurs. Céreste, de son côté, nous a fourni, grâce à l’obli- geant concours de notre confrère, M. Fliche, une espèce de Betula, digne d'attention par ses affinités présumées. 1. Betula confusa SAP. PI. XIV, fig. 5-6, et XX, fig. 6-7. B. foliis breviter petiolatis, ovatis ovatoque lanceolalis, deorsum obtusatis aut leviter emarginato-cordatis, sursum sensim in apiculum attenuatis, margine lenuiter argute (1) Foss. F1. v. Bilin, 1, Tab. XIV, fig. 13. (2) Foss. Pfl. aus d. Rheinisch. — Weter. Tertiärform., Tab. XXXI, fig. 4 et 6. (3) Ibid., Tab. XXXI, fig. 9. (4) F1. v. Schossnitz, Tab. IV, fig. 8-11. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 53 denticulatis;, nervis secundariis sub anqulo 45 gr. emissis, parallelis, secus marginem ra- mulosis ; nervis ramulisque in denticulas pergentihus. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson. Les feuilles de ce Belula sont assez répandues, mais difficiles à distinguer au premier abord de celles du Carpinus Heerii Ett. (Carpinus grandis Ung.), qui abondent dans les mêmes couches. Leur analogie avec celles du Betula Dryadur, d’Armissan, leur terminaison supé- rieure acuminée, leur base arrondie, parfois légèrement émarginée en cœur, enfin leurs den- ticules plus fines, plus aiguës et presque égales entre elles permettent de ne pas les con- fondre avec celles du Carpinus Heertii. Klles s'écartent du Betula Dryadum, d'autre part, par leur sommet plus atténué et la finesse de leurs dentelures. Comparées aux feuilles des bouleaux actuels, celles de notre Betula confusa présentent une sorte de compromis entre plusieurs formes vivantes. Elles tiennent, pour ainsi dire, le milieu, morphologiquement parlant, entre le Befula (Betulaster) cylindrostachya Wall. et le B. lenta Wild. (B. lutea Michx.). La dernière de ces deux ressemblances est basée sur la forme générale, la direction des nervures secondaires et le mode de dentelure; d’après des exemplaires de l'espèce américaine que nous avons sous les yeux et qui proviennent du jar- din du Muséum de Paris. Une analogie moins intime et cependant saisissable rapproche en- core notre espèce du Betula costata Trautr., de la Sibérie orientale. Il nous semble reconnaître un rapport de descendance, éloigné et cependant réel, entre notre Betula confusa et l'une des formes de Saïnt-Zacharie, mentionnée plus haut sous le nom de Betula neglecta(P]. VIT, fig. 6). 2. Betula oxydonta SAP. PI. XIV, fig. 7-8, et XX, fig. 8-10. B. foliis sat breviter petiolatis, ovatis, plerumque late ovatis, obtusis vel obtuse acu- minalis, basique rotundatis, margine autem denticulatis, dentibus apice sæpius arqute acuminatis divaricatisque. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson et Céreste. Cette seconde espèce, dont il existe une très belle feuille recueillie à Céreste (PI. XIV, fig. 7) et plusieurs autres un peu plus petites provenant du Bois-d’'Asson, est bien plus voi- sine que la précédente du Betula cylindrostachya Wall. Rapprochée des feuilles de celui- ci, elle en reproduit l'aspect, le contour, le mode de dentelure à dents principales finement acuminées. Ce sont la forme de ces denticules et le contour plus largement ovalaire, moins atténué en pointe au sommet, qui séparent le Betula oxydonta du B. confusa. On ne saurait les confondre et, sans doute, des deux samares que nous figurons (PI. XIII, fig. 10 et 11), l’une se rapporte à la seconde de ces espèces ou à l'une des suivantes et l’autre à celle que nous décrivons ici. 54 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Le pétiole, sans être bien long, atteint à peu près les mêmes dimensions que dans l'espèce. asiatique actuelle On ne saurait douter de la légitimité d’une attribution aussi naturelle, ni de l’étroite affi- nité qui rattache l'espèce de Manosque au Betula Dryadum, d’'Armissan ; il nous semble pourtant découvrir une similitude, entraînant la présomption d’un lien de filiation, entre le B. oxæydonta et le B. pulchella de l'Oligocène du bassin de Marseille (voy. PL. IX, fig. 18-19). Enfin, ce même Betula n'est pas sans analogie non plus avec le B. macrophylla Gæpp.. espèce de Schossnitz, dont Heer a signalé la présence sur plusieurs points de la région arc- tique tertiaire. 3. Betula nepos SAP. PI. XII, fig. 13. B. foliis sat breviter petiolatis, ovato-deltoideis, basi suhcordato-emarginatis, apice obtuse attenuatis, margine tenviter denticulatis ; nervis secundariis distantioribus, ante marginem partitis, basilaribus autem extra ramulosis, ramulis in denticulas pergen- tibus. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson. — Rare. Nous devons à notre ami, M. Marion, la connaissance de cette espèce, dont il existe une seule feuille dans la collection du Musée de Marseille. Sa forme subdeltoïde, les denticules de la marge, la disposition des nervures de divers ordres dénotent un Betula allié de fort près au B. fraterna Sap. (PI. X, fig. 5), en dehors de quelques nuances différentielles qui conseillent de ne pas les confondre. L’espèce de Manosque nous semble surtout compa- rable au B. Bhojpaltra Wall., de l'Inde septentrionale, qui comprend du reste lui-même plusieurs races ou variétés locales plus écartées ou plus voisines de celle que nous signa- lons ici. Le Betula nepos doit être rapproché du B. prisca Ett., particulièrement des exemplaires figurés par Heer dans sa Flore baltique (1), et qui proviennent de Rixhæft. La figure 1, PI. I, de la Flore fossile de Vienne (2), qui se rapporte à la mème espèce, d’après M. d'Ettingshau- sen, offre avec la nôtre une ressemblance encore plus étroite, bien que la feuille de Manosque diffère par un contour deltoïde plus prononcé. 4. Betula elliptica SAP. PI. XII, fig. 12. B. foliis longe petiolatis, oblongo-ellipticis, sursum acuminatis, margine duplicato-den- tatis, dentibus acutis ; nervis secundariis suboppositis, oblique apice ramosis. Gisement : Manosque, Bois-d'Asson. — Très rare. (4) FL. mioc. Balt., Tab. XVIII, fig. 8-14. (2) Foss. F1. v. Wien. Tab. I. fig. 1. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 55 L'espèce, qui était alors l'unique Betula de Manosque, a été décrite dans notre première étude ; nous la figurons ici de nouveau. Elle consiste dans une feuille longuement pétiolée, dont la ressemblance avec celles du Betula Jacquemontii Sp., d'après un exemplaire re- cueilli aux Indes par Jacquemont, que nous avons sous les veux, est de nature à rendre tout à fait vraisemblable l'attribution proposée. La samare que nous avions réunie à cette feuille sans preuve directe a dû appartenir soit à cetle espèce, soit à l’une des précédentes. (Voy. cette samare, PI. XIII, fig. 10, grossie en 102). 5. Betula palæohumilis SAP. PI. XIII, fig. 14. B. foliis parvulis, breviter petiolatis, cordato-delloideis, sursum obluse acutis, margine denticulatis, denticulis inæqualibus, breviter acutis ; nervis secundariis inferis patentim extensis, extus ramulosis, ramulis 1n denticulas pergentibus. Gisement : Céreste. — Très rare. Nous attribuons encore à un Betula une petite feuille de Céreste, qui par sa forme deltoiïde et les denticules de sa marge ressemble assez bien à celles du Betula davurica Pall. et de plusieurs autres bouleaux, qui sont tantôt arrondies et tantôt subcordiformes, comme la feuille fossile. Celle-ci est encore comparable aux feuilles du B. pumila L.; mais, d'autre part, il serait peut-être plus naturel de reconnaître en elle une réduction ou, si l’on veut, une reproduction en miniature du Betula Mazximowicziana Regl., forme japonaise, très remar- quable, dont les feuilles, sauf des dimensions beaucoup plus grandes, retracent par leur base profondément cordée l'aspect et le contour de notre empreinte fossile. L'espèce vivante en question appartient en outre à la section Betulaster (1). La plupart de nos attributions, soit à Armissan, soit à Manosque, dénotant surtout la présence de formes de Betula de cette section, il est probable qu'il en aura été de mème de celle de Céreste que nous signalons ici, en l’établissant sur une feuille jusqu’à présent unique, appartenant à la collection de l'École forestière supérieure de Nancy. CORYLACÉES Sur le niveau où nous amènent, dans le sud-est de la France, les flores aquitaniennes de Manosque et de Céreste, les Corylacées seraient exclusivement représentées, à ce qu’il sem- ble, par des Carpinées. La seconde des deux tribus ou sections comprises dans la famille, celle des Corylées, aurait été encore absente, à moins que l’on ne voulût assimiler au type si curieux du Corylus Davidiana, et plus particulièrement à sa variété cinerascens, du Yun- nam, une des feuilles d'Armissan (P1. IX, fig. 12), considérée à tort en premier lieu comme une feuille d’Ostrya, puis indiquée comme étant plutôt celle d’un Ulmus, U. distracia Sap. (1) Prodr. syst. nat., XVI, p. 180. 56 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Si le rapprochement avec les Corylées devait un jour prévaloir, il ne serait pas invrai- semblable non plus de rapprocher du Corylus Davidiana, type normal, tel qu'il existe aux environs de Pékin, deux des feuilles de notre Betula oxydonta (PI. XIV, fig. 8, et XX, fig. 10) qui rentreraient sans trop d'effort dans la même catégorie, et sembleraient morpho- logiquement intermédiaires aux Ulmus, Carpinus et Betula. Nous ne saurions pourtant, à l’aide des seuls éléments en notre possession, trancher définitivement une pareille question. Nous constaterons cependant la présence assurée d'un Corylus, C. Mac-Quarii Hr. dans le gisement aquitanien de Menat. CARPINUS TOURN. Carpinus Heerii ETI. PI. XV, fig. 1-6, et XX, fig. 11. Carpinus Heerii Ett., Foss. F1. v. Bilin, 1, p. 48, Tab. XV, fig. 10-14. Carpinus grandis Ung. Iconogr. pl. joss. p. 39, Tab. XX, fig. 4 (excel. fructu ad Engel- hardtias spectante). — Heer, F1. tert. Helv., 11, p. 40, Tab. LXXI, fig. 19-20, et LXXII, fig. 2-11 et 16-24 (excl. fructu, fig. 12, ad aliam speciem spectante) (1). — Ludwig, Foss. Pf. d. Rheinisch-Wetter. Tertiür-form., in Palæont, VII, p. 99, Tab. XX XIII, fig. 2-4, 5-6 et 11. — Sap., Et. sur la vég. tert., IT, p. 64, F1. de Manosque, PI. XV, fig. 1-2. —— Heer, Mioc. Balt. FI., p. 34, Tab. VII, fig. 21. C. foliis sat breviler petiolatis, e basi obtusa, quandoque etiam leviter emarginata, sursum ovato-ellipticis ovatoque lanceolatis, breviter apice acuminatis, dupliciter mar- gine serratis, serraturis acutis argutisve nec acuminatis ; nervis secundarüis e medio expresso excurrentibus strictis, parallelis, utrinque16-18, parce tandem secus marginem ramulosis ; — bractea involucrali fructifera rarissime reperta, parum producta, acute- lanceolata, parce lateraliter incisa. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson. A l'exemple de M. d'Eltingshausen, nous remplaçons par la dénomination de Carpinus Heerii. celle de Carpinus grandis, appliquée originairement à cetle espèce par Unger, mais devenue impropre depuis que les bractées fructifères que ce savant lui attribuait ont été fort justement reportées chez les Juglandées et reconnues pour celles d’un Engelhardtia. Les feuilles sont bien celles d’un Carpinus et, comme elles reparaissent dans la plupart des flores du Miocène inférieur ou moyen, elles indiquent une très grande extension, à un moment (1) Les involucres ou bractées fructifères, reproduits par les figures 12-13 de Heer, sont empruntés à la flore de Schossnitz et ne sauraient avoir appartenu au Carpinus grandis Ung., C. Heerii Ett., dont la présence dans ce gisement miocène récent n’est rien moins qu'établie. — Les bractées fructifères de Schossnitz indiquent plutôt l'existence dans cette localité d'une forme plus ou moins rapprochée de notre Carpinus Betulus L. actuel, dont le type n'a été encore observé, ni dans l’Oligocène, ni dans l'Aquitanien de la France méridionale. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 37 donné, de l’espèce à laquelle elles ont appartenu. La comparaison de nos principales figures (PI. XV, fig. 1 à 5) avec celles du Flora tertiaria Helvetiæ (IL. Tab. LXXII, fig. 2-24 et LXXIIT, fig. 4) suffit pour démontrer qu'il s’agit bien d’une seule et même espèce, que l’on observe également à Bilin et dans la région Baltique. Les feuilles sont très variables: nos figures 2 et 3, PI. XV, représentent le type le plus ordinaire; la figure 4, même planche, reproduit une plus grande feuille qui cependant offre les mêmes caractères de forme et de nervation. Le pétiole, fg. 2 et 3, PI. XV, est d'une longueur médiocre ; la base est généralement obtuse ou même arrondie et légèrement émarginée. Cependant, une autre feuille plus grande et plus élancée (PI. XX, fig. 11) que nous ne séparons pas des précédentes présente un bien plus long pétiole. Le contour gé- néral est ovale ellipsoïde ou ovale lancéolé; le sommet se termine en une pointe plus ou moins atténuée, mais assez peu prolongée ; la marge est occupée par une double dentelure, à dents aiguës, mais non acuminées en pointe fine, comme dans l'espèce suivante. Les bractées fructifères dont la connaissance aiderait à l’exacte définition de l'espèce, de- puis l’exclusion de celles restituées aux Engelhardlia, n'avaient pas été rencontrées dans les lits de Manosque, lors de notre première étude (1). Depuis, il en a été recueilli une seule em- preinte (PI XV, fig. 6 et 62), qui dénote certainement l’appareil fructificateur d'un Carpinus. On distingue en la considérant une bractée involucrale peu développée, à peu près triangulaire, terminée en pointe aiguë et incisée latéralement d’une facon irrégulière. Cette bractée supporte une nucule rendue visible par la densité de la matière organique. La figure grossie, 62, reproduit ce qu’on peut entrevoir de la disposition des nervures de la bractée. On distingue une nervure médiane d’où sortent les veinules obliques qui vont des- servir les sinuosités de la marge. i Ainsi complétée, l’espèce tertiaire s'éloigne sensiblement du Carpinus Betulus, dont les bractées fructifères tripartites présentent une nervation très différente. Elle s’écarterait moins du Carpinus duinensis Scop., dont nous avons signalé le type dans l’Oligocène infé- rieur de Saint-Zacharie ; pourtant elle s'éloigne encore de ce dernier par le contour et le mode de dentelure de ses feuilles. Tout considéré, le Carpinus Heerii nous semble confiner au Carpinus americana Michx. (C. caroliniana Walt.), avec de plus grandes feuilles, et, en se basant sur l'unique appareil fructificateur qui ait été encore recueilli, avec des bractées involucrales réduites à de très faibles dimensions (2). OSTRYA MICH. A côté du Carpinus Heerii, vient se placer, à Manosque comme à Céreste, l'espèce sui- vante, déjà observée à Armissan et qui nous a paru remonter par son origine jusque dans l'Oligocène du bassin de Marseille. (1) Voy. Et. sur la vég. tert., III, p. 64. ô (2) Nous ne saurions passer sous silence l'étroite analogie morphologique de cet appareil avec les parties cor- respondantes du Carpinus viminea Wall., de l'Himalaya. 38 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Ostrya Atlantidis UNG. PI. XV, fig. 7-13. Ostrya Atlantidis Ung., Iconogr. pl. foss., Tab. XX, fig. 9-11 ; — Syll. pl. foss., I, p. 12, Tab. VIIL, fig. 21-22. — Sap., Et. sur la vég. tert., I], p. 254, F1. d'Armissan, PI. VL fig. 3 (excel. folio). O. foliis breviter petiolatis, e basi obtuse attenuata, lanceolato-oblongis, ellipticove lanceolatis, elongaltis, tandein apice sentim tenuiter acuminatis, margine argute serru- latis serraturis subæqualibus, illis tamen nervis secundariis respondentibus aliis produc- tioribus ; nervis secundariis numerosis, subpatentim emissis, strictis,parallelis, secusmar- ginem breviter ramulosis ; — Involucello nuculam oblongam intus clausam ad basin inser- tam involvente inflato, ovato, sursum in apiculum tenuem exeunte, nervulis longitudina- libus 10, venulis transversim in reticulum religatis delineato. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson (feuilles); Céreste (feuilles et involucre). Les involucres seuls ont d’abord été connus. Nous les avons rencontrés à Armissan (PI. X, fig. 10-11), en les combinant avec la feuille, fig. 8, même planche, nommée par nous Betula cuspidens en premier lieu et figurée ici de nouveau. Ces mêmes feuilles (PI. XV, fig. 7-8 et 9-11) accompagnent à Céresie et à Manosque les involucres de l’'Ostrya Atlantidis, (PI. XV, fig. 13), ceux-ci n'ayant été pourtant encore observés que dans le premier des deux gise- ments. Les feuilles toujours munies d’un assez court pétiole,atténuées-obtuses ou même parfois subarrondies à la base, sont lancéolées-elliptiques, plus ou moins allongées et terminées en une pointe insensiblement acuminée au sommet ; les bords sont occupés par une double den- telure à dents presque égales entre elles ou faiblement différenciées, toujours aiguës et sou- vent très finement cuspidées. Les nervures secondaires, au nombre de quinze à vingt paires, droites, parallèles, assez ouvertes, émettent près des bords seulement de fins ramules qui desservent les dents intercalaires. Une belle empreinte de Céreste, très fidèlement rendue par notre figure 12, PI. XV, reproduit un rameau complet de cette espèce, avec les feuilles en place ; les supérieures, à ce qu’il semble, encore imparfaitement évoluées. | L'Ostrya que nous venons de décrire touche évidemment par ses feuilles au Carpinus py- ramidalis Gaud. (1), dont Heer, dans sa Flore tertiaire de Suisse (2), et M. d'Ettingshausen, dans celle de Bilin (3), ont publié de très belles feuilles et qui pourrait bien n’ètre qu'un pro- longement de l’espèce du niveau aquitanien de Manosque. Le second de ces auteurs n’a pas manqué effectivement de faire ressortir le rapport de quelques-unes de ces feuilles avec celles de l'Ostrya carpinifolia Scop. Un rapprochement des divers organes, feuilles et involucres de notre Ostrya avec ceux de la forme vivante ne fait que rendre plus évidente l’affinité qui la rattache à celle-ci, encore spontanée en Provence, dans la vallée du Loup, près de Vence. D’après un exemplaire de (1) Ulmus pyramidalis Gœpp., Tert. F1. v. Schossnitz, Tab. XII, fig. 10-12. (2) FL. tert. Helo., NI, Tab. CL, fig. 27-28. (3) Foss. F1. v. Bilin, I, p. 49, Tab. XV, fig. 5-9. DU NIVEAU AQUITANIEN DU MANOSQUE 39 Corse, plaine de Luciana, que nous avons sous les yeux, les involucres fossiles, absolument pareils à ceux de l'espèce actuelle, n’en diffèreraient que par une dimension proportionnelle un peu plus grande. En ce qui tient aux feuilles, la proportion du pétiole est à peu près la même de part et d’autre. Le limbe généralement plus large à la base des feuilles vivantes et leur contour moins allongé présentent vis-à-vis des fossiles une différence qui s’efface presque en- tièrement si l’on s’attache à celles de ces feuilles dont l'analogie avec les empreintes aqui- taniennes se trouve la plus marquée ; les divergences se réduisent alors à une simple nuance très faiblement accusée. Il est vrai que dans les exemplaires provenant de l'Italie ou du Tessin, les feuilles sont no- tablement plus ovales, plus courtes, et qu'il en est de même pour ceux du Taurus, dont les feuilles sont en même temps plus petites et plus finement denticulées, à denticules toutes éga- les. Mais ces différences prouvent seulement l'existence de formes locales et la propension à varier du type même de l'Ostrya carpinifolia Scop. Rien n’empèche, en définitive, de consi- dérer celui-ci comme le descendant direct de celui que nous venons de décrire, qui, de son côlé, aurait eu pour ancètre l'Ostrya tenerrima Sap. de Saint-Zacharie. Avec l'espèce américaine, Osfrya virginica Wild., la ressemblance des types vivant et fos- sile est au moins aussi frappante, soit du côté des involucres, dont la dimension est à peu près égale de part et d'autre, soit du côte des feuilles qui, par le pétiole, la consistance, le contour général et les dentelures, s'écartent peu de ce qui existe à ces mêmes égards dans le type aquitanien, sauf l'étendue un peu moindre et la terminaison supérieure plus allongée des feuilles de celui-ci, dont les dentelures s’arrètent avant d'atteindre le pétiole, tandis que, chez l'Ostrya virginica, elles occupent toute la base. Ce sont là, il est vrai, de bien fai- bles divergences, et l’on pourrait conclure en résumé qu'il n’y aurait jamais eu et qu’il n’exis- terait encore aujourd'hui qu’un seul Ostrya partagé en plusieurs races locales. La forme ja- ponaise dont les feuilles sont plus régulièrement ovales-lancéolées, sans autre différence sai- sissable, vient elle-mème à l’appui de cette manière de voir. CUPULIFÈRES FAGUS TOURN. La présence, sur le terrain aquitanien de Manosque, d'un hètre que tout porte à considé- rer comme représentant la souche ancestrale ou, si l’on veut, le point de départ primitif de notre Faqus sylvatica actuel, est un fait des plus considérables, aussi bien en lui-même, que par suite des enchaînements dont il permet de reconnaître les termes partiels, à travers les étages postérieurs, jusqu'au moment où le Fagus sylvatica L. se montre, constitué sous sa forme actuelle, vers l’origine du Quaternaire. Il est seulement regrettable qu’en dépit de toutes les recherches et malgré l'abondance des feuilles, l'involucre fructifère du Fagus de Manosque n'ait pas été encore découvert. Sa struc- ture, son aspect et surtout la longueur proportionnelle de son pédoncule auraient permis d'apprécier la distance qui le séparait soit de l'espèce européenne actuelle, soit de la forme pliocène, chez laquelle l'appareil en question a pu être observé. SOCIÉTÉ GÉOLOG!QUE. — PALÉONTOLOGLE. — T. Il. — 7. MÉMOIRE N0 9. — 9 60 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Fagus pristina SAP. PI. XVI, fig. 1-5. Faqus pristina Sap., ET. sur la vég. tert., UT, p. 69 ; F1. de Manosque, PI. VI, fig. 1-3 ; — Nouv. obs. sur la F1. foss. de Mogi, p. 19. Fagus castaneæfolia ? Sap. (non Ung.), EË. sur la vèg. tert., WI, p. 10, F1. de Manosque, PIN ie de F. foliis, ut videtur, membranaceis, mediocriter petiolatis, e basi obtuse attenuata sur- sum ovato-ellipticis, elhpticovelanceolatis, apice sursum breviter acutis, margine obscure dentatis, sinuatove dentatis, dentibus sæpius acutis, vixz productis ; nervis secundartis, dentibus exacte respondentibus, utrinque 18-20 semi-patentim extensis, parallelis, sim- plicissimis, in dentes pergentibus, vel rarius dentibus etiam obsoletis secus marginem ex- tremo apice curvatim desinentibus. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson. C’est par erreur que, dans notre première étude, nous avions considéré les feuilles de cette espèce comme presque sessiles ; en réalité (PI. XVI, fig. £ et 5), leur pétiole, sans être long, atteint des dimensions médiocres. Les fig. 4 et 2 (PL. XVI), reproduisent le type le plus ordi- naire. Le limbe, largement ovale-lancéolé, obtusément atténué à la base, se termine par une pointe régulièrement aiguë, qui n’a pourtantrien d’acuminé. Il existe des formes plus ovales ou plus courtes (fig. 5) et d’autres encore plus ellipsoïdes (fig. 3), ou même plus allongées au som- met,comme celle que, dans notre première étude, nous avions désignée sous le nom de Faqus castaneæfolia ? Les nervures secondaires, toujours fines, sont au nombre de 18 à 20 paires, fines, droites, parallèles entre elles, et toujours simples. Elles s’étalent plus ou moins, avant d'atteindre le bord et d'aboutir chacune à une des dentelures marginales, toujours simples elles-mêmes, ce qui distingue notre Fagus du Fagus Feroniæ Ung., de Bilin, qui pourrait bien, vu ses dentelures plus nombreuses que les nervures correspondantes, être plutôt un Alnus qu’un hêtre véritable. Les dents, toujours simples, de notre espèce, le plus souvent aiguës, mais peu saillantes, ou parfois réduites à n'être plus qu'une sinuosité, tendant même à disparaître complètement, ces dents ont tout à fait l'aspect de celles du Fagus ferru- ginea Aït., d'Amérique, auquel notre F. pristina confine de fort près. Il semble qu’en Amé- rique le type primitif aurait persisié sans changement, tandis que, en Europe, et d'une façon générale dans toute l'étendue de la zone tempérée boréale, le hêtre tertiaire se serait prêté à des modifications partielles et successives, qui l’auraient enfin amené à revêtir l'aspect et à prendre les caractères que nous lui connaissons. Nos feuilles, comparées à celles du F. ferruginea Aït., d'Amérique, lui ressemblent entiè- rement, soit pour la dimension du pétiole, soit par les dents, soit par le nombre et la dispo- sition des nervures secondaires. Celles-ci pourtant comptent une ou deux paires de plus, dans le type fossile, que dans celui de l'Ohio. Ajoutons que le Fagus ferruginea aussi bien que le Fagus européen, comprend à côté du type normal le plus ordinaire quelques races ou varié- tés locales ou accidentelles, plus ou moins éloignées de ce type. L'extrème affinité du Fagus DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 61 pristina Sap. avec le hêtre actuel de l'Amérique du Nord n’en ressort pas moins de toutes les recherches comparatives que nous avons poursuivies. Il est intéressant, à la suite de ce rapprochement, de rechercher le Fagus prislina à tra- vers les étages postérieurs à l'Aquitanien et de le retrouver, sans beaucoup s’écarter de la même région sur deux niveaux successifs du Tertiaire, le Miocène récent de la Cerdagne et le Pliocène inférieur des Cinérites du Cantal (1). Dans le premier cas et d’une façon générale, le Fagus pliocenica Sap. var. ceretana, Fig. 1, qu'on pourraitnommer pour plus de facilité Fagus ceretana Réroll. et dontil existe des vestiges £ & 4 Ë ; Fig. 1. — Faqus ceretana Réroll. — Feuilles. de fruits, manifeste déjà d'une manière sensible des tendances versle type actuel F. sylvatica, par la forme plus obovée, supérieurement obtuse, de ses feuilles dont les dentelures margi- nales s’oblitèrent dans plusieurs cas, tandis que le nombre des nervures secondaires se trouve réduit à 12 paires, nombre à peine supérieur à celui qui caractérise le Fagus sylvatica ac- tuel. Nous serions disposé à ne reconnaître aucune différence entre ces feuilles de Cerdagne et celles de Gleichenbergnommées Faqus macrophylla par Unger (F1. v. Gleichenberg,Tab. II, fig. 10). Quant à l’involucre fructifère de l'espèce de Cerdagne, il tient le milieu, par la forme et les dimensions entre ceux du hêtre américain, plus longuement pédonculés, et ceux du hêtre européen actuel. (4) Nous renvoyons pour les détails de notre appréciation soit au travail de M. Rérolles Sur les végét. foss. de Cerdagne (extr. de la Rev. des sc. nat. de Montpellier, 1885), soït à nos Nouv. obs. sur la F1. foss. de Mogi (extr. des Ann. des sc. nat. de bot., 1884), soit enfin au F1. foss. d. Senigagl. de Massalongo, dont les Fagus Marsrlü, Gussonii, Deucalionis, ambigua, Chiericii paraissent se rapporter à une seule et même espèce qui ne s'écarte pas sensiblement de celle du Mio-Pliocène de Cerdagne, ni de celle des Cinérites. 62 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Si le Fagus cereltana montre un progrèssensible vers la forme européenne actuelle, le hêtre des Cinérites du Cantal ou Faqus pliocenica Sap., Fig. 2, dont l’involucre fructifère est égale- ment connu, est à la fois plus polymorphe et plus voisin soit de l'ancêtre aquitanien et par conséquent du Faqus ferruginea Ait. actuel, soit de certaines formes japonaises, groupées sous la dénomination de F. Sieboldii Endl. ou encore de Fagus japonica Maxim. L'involu- cre fructifère, découvert à Niac par M. Rames, assez longuement pédonculé, ovale et à valves . hérissées de pointes à l’extérieur (1), rappelle ceux du F. ferruginea. Les feuilles dont le pé- tiole est à peu près égal à celui des formes européennes vivantes, sont plus élancées, plus lancéolées-elliptiques, tantôt plus longues tantôt plus courtes, et, dans ce dernier cas, ovales inférieurement, à dentelures très peu saillantes ou remplacées par de faibles sinuosités. Ces dernières feuilles, plus répandues que les autres dans le gisement de Niac, ressemblent à celle d'une race ou variété japonaise (Fagus japonica Maxim.), rapportée de Nippon par M. Gozen sous le nom de Faqus Sieboldii End]. (Nippon sept.). Fig. 2. — Fagus pliocenica Sap. — Feuilles provenant du gisement de Niac (Cantal). C'est à ce point des modifications auxquelles le type primitif a donné lieu que parait s'être arrèté le Fagus actuel du Japon, dontles tendances à la polymorphie sont de nature à embar- rasser les bolanistes, tantôt portés à le partager en plusieurs espèces, tantôt disposés à ne considérer ces espèces que comme de simples formes locales dépendant de notre Fagus syl vatica. Il semble que nous n’ayons qu’à maintenir ce que nous avancions, dans notre élude sur la flore fossile de Mogi, au sujet de l’origine probable des races dont l’ensemble constitue le hêtre actuel de l’ancien continent, Fagus sylvatica L., en le considérant comme l'expression der- nière d'une suite de modifications partielles, que l’espèce primitive ou souche ancestrale, re- (1) Voy. Nouv. obs. sur la Flore foss. de Mogi, in Ann. des sc. nat., 6e série, Bot., t. XVII, PI. VI, fig. 6. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 63 présentée à nos yeux par le Faqus gristina, aurait graduellement subies. Ces modifications, en se produisant simullanément sur divers points de l’Europe centrale, aussi bien qu’au Japon et ailleurs, auraient abouti à la longue à des résultats morphologiques soit à peu près pareils, soit du moins sensiblement analogues. Quant au Fagus sylvatica L. propre, on ne saurait révoquer en doute sa présence dans les tufs quaternaires de la Baume-d’Hostun (Drôme), explorés récemment par M. Elie Mer- mier. Les feuilles, que nous figurons ici et que nous devons à ce géologue, fig. 3, sont large- Fig. 3. — Fagus sylvatica L. var. diluviana Sap. — Feuilles, des Tufs de la Baume- d'Hostun (Drôme). ment ovales, presque arrondies, sinuées le long des bords et dépourvues de dentelures. On compile sur ces feuilles neuf paires de nervures visibles. Par leur aspect, leur forme et leur nervation, elles rappellent plus particulièrement des exemplaires de Fagus sylvatica L., recueillis en Scanie par M. A. Nathorst, de l’obligeance de qui nous les tenons. QUERCUS L. PI. XVI, fig. 6, et XVII, fig. 1. Nous ne suivrons pas, pour les chênes du niveau aquitanien de Manosque, la même marche que dans l'examen des groupes précédents. En le faisant, nous n'aurions à décrire que des formes soit douteuses, soit rentrant pour la plupart dans le type Phellos (1), ou confinant, comme le Q. advena Sap. (2), aux sections indo-javanaises du genre. Pourtant, nous repro- (4) Ét. sur la vég. tert., Fl. de Manosque, PI. VIT, fig. 4. () Tbid., PI. V, fig. 6. 64 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION duisons ici, en exemple du premier de ces types, une feuille du Quercus elæna Ung. (PL. X VII, fig. 1). La flore d'Armissan nous a montré, à côté de ces chênes à feuilles entières, une forme pau- cilobée des plus remarquables. Ces sortes de Quércus qui semblent avoir précédé en Europe l’arrivée des formes réellement incisées,ne sont pas entièrement inconnus à Manosque. C’est parmi eux que se range le Q. larguensis Sap., comparé par nous à certains chênes mexicains. Nous figurons une seconde empreinte (PL. XVL fig. 6), qui semble rentrer dans le même type et peut avoir appartenu à la même espèce. Les incisures marginales sont ici malheureu- sement masquées par des déchirures : elles étaient en tous cas à peine prononcées ou réduites à de très faibles sinuosités. On voit que le rôle allribué aux Quercus, dans la flore de Manosque, en admeltant même la légitimité de l'espèce en question, ne saurait avoir qu'une bien faible importance. SALICINÉES ll n’en est pas ainsi des Salicinées et particulièrement des Populus, qui, après s'être mon- trés à Armissan, continuent à occuper à Manosque une grande place et méritent un examen attentif. SALIX TOURN. Notre première étude sur Manosque ne comprenait aucun Saule, ce genre n'ayant pas été rencontré dans le gisement du Bois-d’Asson et celui de Céreste n'étant pas encore exploré. 1. Salix gracilis SAP. PI XVIL fig. 6-7. S. foliis sat longe petiolatis, lanceolato-linearibus, sursum longe sensim tenuiter api- culatis, margine subtililer argute serralis ; nervo primario gracili, secundarüs oblique orientibus arcuatis, marginein versus adscendentibus. Gisement : Manosque, Bois-d'Asson ; rare. Nousaurionsététenté deréunir cettejolieespèce,qui dénote la présence à Manosque d'un Saule de la section des Fragiles, au Salix Dianæ Ett., de la flore de Biïlin ; mais l’une de nos feuil- les surtout (fig. 6) se trouve bien plus nettement caractérisée que celle du savant autrichien ; elle se termine supérieurement par une pointe des plus déliées ; elle est denticulée le long des bords, à dents aiguës, fines et multipliées. La nervure médiane est fort mince ; les secon- daires sont à peine visibles, repliées, ascendantes ; le pétiole est mince et assez allongé. Ces mêmes caractères se montrent dans la seconde feuille (fig. 7), qui est inégale à la base,un peu plus large que la première, mais mutilée accidentellement dans le haut dont la terminai- DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 65 son manque. Ludwig, dans la Flore du bassin rhénan (1), a rapporté au Salix varians Gæpp. une feuille de Münzenberg, qui parait distincte du type de Schossnitz, décrit par Gæppert, mais qui, en revanche, se rapproche beaucoup, en apparence du moins, de celles que nous venons de décrire. 2. Salix Lavateri HR. PI. XVII, fig. de Salix Lavateri Hr., FI. tert. helo., II, p. 28, Tab. LX VI, fig. 1 et 3, 6 et 7. — Sap., Et. sur la vég. tert., II, p. 168, FI. des argiles du bass. de Marseille, PINS her S. folus peliolatis, lanceolato-linearibus, marginibus sub-parallelis, apice sensim acu- minatis, argute serrulatis ; nervo primario valido ; secundariis numerosis, curvatis secus marginem adscendentibus areolatimque conjunctis. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson, rare. Nous réunissons au Sa/ix Lavateri et à la variété a de Heer, recueillie à Hohe-Rhonen par cet auteur, la moitié inférieure d'une feuille dont le pétiole et la terminaison supérieure font défaut. Le fragment d’axe fructifié, avec une capsule attenante, et ayant certainement appartenu à un Saule, reproduit par notre figure 5, PI, XVII, se rapporte soit à cette espèce, soit à la suivante. Il est absolument conforme aux figures de Heer, dans son Flora tert. Helv. (2), qui représentent les organes fructificateurs présumés de son Salix Lava- teri. 3. Salix ovatior SAP. PIUXNIE fig. 4 et XVIII, fe19; S. foliis valide petiolatis, e basi obtuse attenuata subovata, sursum lato-lineari-lan- ceolatis, longe sensim apiîce angustatis, margine serratis; nervo primario valido ; secun- daris plurimis, sub angulo aperto emissis, curvatis,secus marginem arcuatim conjunctis. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson, L'espèce paraît nouvelle, le pétiole est long et fort ; la feuille atténuée-ovale, et plus large vers la base que dans lereste du pourtour, est lancéolée-linéaire et insensiblement atténuée en pointe dans le haut. Les bords sont distinctement denticulés, à dents de scie. Les nervures secondaires, sorties de la médiane sous un angle très ouvert, se recourbent et deviennent ascendantes le long des bords, en contractant entre elles des anastomoses et émettant ensuite () PL XXVII, fig. 6. (2) IL, PL. LXVI, fig. 40-42, 66 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION des veinules qui desservent les dentelures. Cette forme remarquable et très nettement carac- térisée, dont le pétiole n'est pas biglanduleux au sommet, ressemble aux Salix octandra Bieb. (S. Safsaf Forsk.) et axillaris Anders., d’Abyssinie, de même qu'au Salix cuspidata Schl. (S. pentandra fragilis Wim ), espèces entre lesquelles notre forme fossile semble tenir le milieu. Æ. Salix angusta AL. BR. PI. XVIII, fig. 5-1. Salix angusta Mr. F1. tert. Helo., I], p. 30, Tab. LXIX, fig. 1 41. Salix angqustissima A1. Br., Unger, Gen. et Sp. pl. foss., p. 418. S. foliis petiolatis, valde elongatis, anguste lanceolato-linearibus, apice longe sensim in apicem altenuatis, margine integris. Giseinent : Céreste; coll. de l'Ecole sup. des forêts de Nancy. L'espèce parait identique à celle que Heer a signalée dans la Mollasse suisse, à Hohe- Rhonen, à Eriz, et qui se retrouverait à Parschlug, en Styrie, et dans les marnes de Günz- burg. La forme étroite, lancéolée-linéaire, longuement acuminée au sommet, de ses feuilles, la fait aisément reconnaître. Heer les compare à celles de notre Salix viminalis L., dont l’es- pèce fossile s’écarterait par la forme de ses fruits. 5. Salix media He. PL XVIIL fig. 8. Salix media Hr., Uebers, d. Tertiarfl., p. 54; — F1. tert. Helo., 11, p. 32, Tab. LX VIII, fig. 14-19. S. foliis petiolalis, elongato-lanceolatis, e basi obtusiuscula sursum breviter acumi- nalis. Gisement : Céreste ; coll. de l'École sup. des forêts, à Nancy. Nous rapporlons à celte espèce, associée à la précédente dans la Mollasse suisse, une feuille de Céreste, lancéolée-linéaire, plus courte et bien moins acuminée à l'extrémité supé- rieure que celles du Sal'x angusta, dont elle se rapproche cependant. POPULUS TOURN. Le groupe est certainement en progrès sur ce qu'il avait élé antérieurement; non seule- ment il n'est plus réduit aux seuls Populus du type Euphratica, mais à la belle espèce d’Ar- DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 67 missan qui reparaît ici, se joignent les plus anciens représentants des types 4/ba, nigra et balsamea, destinés à tenir une si grande place dans la végétation miocène, d’un bout à l’autre de la période. 1. Populus mutabilis HR. PI. XVII, fig. 10. Populus nutabilis Hr., Fl. tert. Helo., II, p. 19, Tab. LX, LXI, LXII et LXIIL, fig. 4-4. P. fois sat longe petiolatis ovalibus ovatoque ellipticis, tum integerrimis autrepando- sinuatis, tum varie incisis. Gisement : Bois d’Asson ; rare. Nous rapportons au Populus mutabilis qui tient une si grande place dans la flore mollas- sique de Suisse, et à la variété 2ntegerrima de Heer, une feuille de Manosque mutilée dans le haut, qui présente tous les caractères visibles de forme et de nervation de cette espèce, ou du moins d'une forme alliée à elle de très près et qui l'aurait immédiatement précédée. Le Populus mutabilis a été également signalé à Bilin par M. d'Ettingshausen(1), et danslarégion baltique, à Rauschen et à Rixhôft, par Heer (1). 2. Populus Zaddachi HR. PI. XVII, fig. 41-16: XVIIL fig. 1-3 et XIX, fig. 1-2. Populus Zaddachi Hr., F1. tert. Helv., Wii, p. 98 ; — Mioc. Balt. F1., p. 20, Tab. V-VI et XII, fig. 10 Populus palæzomelas Sap., Et. sur lc vég. tert., II, p. 269. F1. d'Armissan, PI. VIL fig. 10 AetB; — JZbid., II, p. 14; — Ann. sc. nat., Bot. 5° série, t. IV et VIII. — Le monde des PL, p.266, fig. 70. Populus undulata Wess., Neuer Beitz. z. Tert. FI. d. Niederrhein Braunkolenform., p. Si Fah1V, fire. P. foliis valide petiolatis petiolo ad apicem biglanduloso, ovalis lateque ovatis,basi ple- rumque rotundatis leviterve emarginatis, apice autem breviter apiculatis, margine cre- natis, crenaturis antice sæpius glandulosis ; nervis primariis lateralibus quandoque plus minusve suprabasilaribus, angulo acuto plerumque egressis, extus ramosis, curvatim ad- scendentibus, cum secundariis aliis sursum conjuncto-areolatis ; — amento fructifero 4 cent. circiter longo, deorsum arcuato ; capsulis ovato-oblongis, e valvis 3 constantibus stigmatum lobis totidem reflexis superatis. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson. (4) Foss. F1. v. Bilin, I, p.85, Tab. XXII, Gg. IL, et XXVIIL, fig. 8. (2) Mioc. Baltische F1., p. 31 et 65, Tab. VII, fig. 23; XVII, fig. 5-8; XXI, fig. 5b, et XXIV, fig. 13b. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE, — TOME lil, — 8. MÉMOIRE N09, — 40. 68 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION L'espèce, une des plus remarquables de la flore de Manosque,observée d'abord à Armissan, n'a été originairement connue sur le niveau aquitanien, que par des exemplaires relative- ment imparfaits ; mais de récentes découvertes permettent de la décrire en toute sûreté. I} suffit de comparer nos figures, PI. XI, fig. 1 et 2, qui reproduisent des empreintes d’Ar- missan, avec les principales feuilles de Manosque, PI. XVII, fig. 11 et 12,et X VIIT, fig. 1-2, pour se convaincre de l'identité spécifique, qui les réunit. Les nuances différentielles que l’on entrevoit se trouvant trop faibles pour être l'objet d’une définition,c’est à cel ensem- ble de formes observées soit à Armissan, soit à Manosque que nous avions appliqué la déno- mination de Populus palæomelas. Mais il n’a pu nous échapper, une fois en possession d'e- xemplaires aussi complets que ceux reproduits par nos figures 11 et 12, PL XVII, 1 à 3, PI. XVII, 1, PI. XIX, que rien ne les distinguait de ceux du Samland, de la région bal- tique, décrits par Heer sous la désignation de Populus Zaddachi. 1] est visible, en effet, que notre figure 1, Pl. XVII ne diffère réellement pas de la figure 4, PI. VI, de l’ou- vrage de Heer. Les dimensions, en longueur comme en épaisseur, du pétiole sont les mêmes de part et d'autre, ainsi que la forme et la disposition des crénelures et le contour de la base. Enfin, il n’est pas jusqu'aux petites feuilles avortées et presque rondes, qui ne se re- trouvent à Manosque, PI. XVIL, fig. 13, pareïlles à celles de la région de l’'Ambre, signalées par Heer (PI. VI, fig. 1. de sa Flore). Nous pouvons conclure de ce rapprochement que le Populus Zaddachi, ainsi compris et en lui rattachant le Populus undulata Weiss., des lignites aquitaniens du Bas-Rhin, tenait à cette époque, avant l'entrée en scène et l'extension des Peupliers du type Marginatæ : P. latior Al. Br., P. attenuata AI. Br., P. melanaria Hr., P. glandulifera Hr., si répandus à partir du Miocène moyen, une très grande place dans la végétation européenne, puisqu'il habitait, et probablement sans discontinuité, l’espace qui sépare actuellement les bords de la Baltique de ceux de la Méditerranée, peuplant à la fois les environs de Danzig et l’intérieur de la Provence. Les feuilles, dont aucune pourtant, parmi les nôtres, n’égale en grandeur quelques-unes de celles de Heer (1), ont un pétiole long et relativement épais, qui ne semble pas avoir été comprimé, mais qui laisse voir à son sommet deux glandes, presque toujours nettement marquées. Les crénelures marginales, très obtuses, sont également glanduleuses, à leur bord antérieur. La forme générale est largement ovale, soit arrondie, soit légèrement émarginée en cœur à la base. Ce contour ovale s’allonge ou s'étale plus ou moins, selon le cas. Le sommet se termine en une pointe fine, mais assez courte et finement acuminée. Ce qui dis- tingue particulièrement l'espèce, d’après Heer, c'est la direction recourbée-ascendante des nervures primaires latérales, ramifiées le long du bord extérieur, et remontant jusqu’au delà de la moitié supérieure du limbe, avant de se réunir, en longeant la marge, aux nervures secondaires, celles-ci toujours assez peu nombreuses et peu développées en proportion des premières. Un réseau de veines transversales plus ou moins flexueuses et ramifiées-anguleuses rem- plit l'intervalle qui sépare les nervures principales, soit entre elles, soit de la médiane. La très jolie feuille reproduite par notre figure 2, PI. XVIII avait été rattachée par nous, mais à tort, au Populus oxyphylla, et pour ce qui est de la petite feuille, arrondie et crénelée le (4) Voy. Mioc. Baltisch. FL., Tab. VI, fig. 6. — Ii existe cependant à Armissan, dans notre collection, une em- preinte de feuille bien plus grande que celles que nous avons figurées. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 69 long de la marge, représentée par la figure 13, PI. XVII) et grossie en 133, nous avions cru d'abord reconnaitre en elle le type Tremula; mais, après examen, nous la considérons plutôt comme une feuille irrégulièrement conformée, faisant partie cependant de la même espèce que les précédentes. La figure grossie 132 laisse apercevoir en effet les deux glandes caractéristiques, qui accompagnent le sommet du pétiole. En ce qui touche l'affinité réelle du Populus Zaddachi, comparé aux formes actuelles du genre, il nous paraît avoir été rapproché avec raison par Heer du Populus balsamifera L., espèce répandue sous diverses formes dans les deux continents, en Amérique comme dans l'Asie centrale, et dont les feuilles présentent les dentelures glanduleuses et le contour ova- laire des feuilles fossiles, avec des nervures basilaires moins recourbées-ascendantes. Le Populus Zaddachi est encore assimilable au P. candicans Aït. (P. ontariensis Desf.) ou peuplier du Canada, espèce alliée à la précédente. Les sous-espèces ou races asiatiques, Populus suaveolens Loud., laurifolia Lebed., viminalis Loud., s’écartent bien davantage du type aquitanien; mais nous avons observé une parenté sensible de ce type avec une forme rapportée du Thibet en 1855 par Hooker et Thompson et dénommée par eux Populus ba/sa- mifera, forme qui fait partie de l’herbier du Muséum de Paris. Enfin il existe une ressem- blance trop intime pour ne pas attirer l'attention entre le type de Manosque et le Populus ciliata Wall. Chez celui-ci cependant, les crénelures marginales sont à peine glanduleuses, tout en affectant le même aspect, et la base des feuilles se trouve nettement échancrée en cœur. Il nous semble, tout considéré, que c’est encore du P. ciliata Wall., des hautes vallées de l’Inde septentrionale que notre espèce se rapprocherait le plus; elle en représenterait une des races ou souches primitives, qui, ne s'étant pas maintenue en Europe, aurait persisté seulement en Asie. Ce qui porterait à le croire, c’est le rapport existant entre les chatons fructifères de l'espèce indienne actuelle et l'organe que nous attribuons à celle de Manosque (PI. XVII, fig. 14). Les capsules, encore disposées sur l'axe ou rachis dont la terminaison inférieure est un peu arquée, sont ovoïdes, subglobuleuses, supportées par un court pédicelle, divisées en trois valves encore connivenies et surmontées par autant de lobes stigmatiques, réflexes et divariqués. La figure grossie, 14 ?, reproduit l'aspect de l’une de ces capsules, dont la face latérale semble marquée de plusieurs siries ou sillons longitudinaux. Nous attribuons encore au P. Zaddachi des bractées ciliées (PI XVII, fig. 16 et 162) de même nature que celles dont la flore d'Aix nous offre des exemples et qui sont généralement considérées comme représentant des écailles gemmaires de Peupliers. Heer en a figuré de pareilles ou du moins de sensiblement analogues (1), qu'il attribue à son Populus Gaudini. Avant de quitter le Populus Zaddachi, nous devons faire remarquer, parmi les empreintes recueillies, le grand nombre de celles qui se rapportent à des feuilles déchirées, percées ou plus ou moins dégradées (voir les figures 41, PL XVII, 1, PI. XVIII; 1 et 2, PI. XIX). Cette particularité pourrait bien se trouver en rapport avec le trajet que ces feuilles ont dû faire avant de parvenir jusqu'au lac, au fond duquel, sous l’action du vent ou des eaux courantes elles vinrent jadis s'étaler. (1) F1. tert. Helo., II, Tab. LXIX, fig. 8-9. 710 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION 3. Populus cerestina s\pP. PI. XIX, fig. 3. P. foliis valide petiolatis, ovatis, leviter deorsum in cuneum brevem inæqualiter angus- tatis, margine obtuse crenulatis, penninerviis ; nervis secundar is inferis cæteris non absi- milibus nec productionibus, paulo suprabasilaribus ; omnibus patentim emissis, curvatis, ante marginem varie ramoso-anastomosatis. Gisement : Céreste ; tres rare. Nous pensons reconnaître, dans une empreinte isolée de Céreste, les caractères d’une feuille de Populus, s'écartant beaucoup de celles du P. Zaddachi par l'absence de déve- loppement des nervures latérales inférieures qui ne diffèrent pas ici des suivantes et paraissent seulement un peu suprabasilaires. — Le pétiole est assez long et fort ; le contour ovale, un peu atténué en coin à la base, légèrement inégale; la marge est occupée par des crénelures égales et obtuses. Les nervures, émises sous un angle ouvert, presque droit, sur le milieu du limbe, s’étalent en se recourbant et se ramifient en contractant entreelles desanastomoses flexueuses, bien avant d'atteindre le bord. Des veinules capricieuses courent transversale- ment, dans l'intervalle des secondaires. Cette feuille qui présente la physionomie caractéristique de celles des Populus semble se rattacher étroitement au Populus suaveolens Fisch., de Sibérie, dont les feuilles affectent une nervation entièrement pareille, jusque dans les plus petits détails du réseau veineux. Æ. Populus oxyphylla SAP. PI. XVII, fig. 4. Populus oxyphylla Sap., Et. sur la vég.tert., PI. Il, p. 73, F1. de Manosque, PI. XII, fo tiN te) Populus glandulifera Sap., Ex. anal., p. 43. P. foliis mediocribus, longe, petiolatis, subdelloideis, breviter obtuse sursum acutis cal- loso-denticulalis ; nervis secundariis oblique emissis duobus inferis lateralibus cæteris productionibus, extus breviler ramosis. Gisement: Manosque, Bois-d’Asson. Après avoir prélevé, pour les rattacher à l'espèce précédente, toutesles petites feuilles que nous avions réunies à tort au Populus oxyphylla, il ne reste à celui-ci que l'unique empreinte d’après laquelle nous avions établi l'espèce en premier lieu. La feuille, par tous les détails (1) En excluant les exemplaires figurés dans l’Origène paléont. des arbres et arbustes cult., p. 186, fig. 9, qui appartiennent sans doute aux plus petites feuilles du P. Zaddachi. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 11 visibles ressemble aux plus petites du Populus pyramidalis Sp. ou Peuplier d'Italie, race sou- vent cultivée, réduite presque toujours en Europe au sexe mâle et par suite stérile. Mais ayant obtenu des semis naturels du P. fastigiata dont les feuilles se sont trouvées conformes à celles des individus de la région sous-hymalayenne, chez lesquels coexistent les deux sexes, nous avons pu constater leur affinité avec l'empreinte de Manosque, qui représenterait ainsi le vestige connu le plus éloigné, du type de notre Populus nigra L., dont le P. pyramidalis n'est lui-même qu’une variété. 5. Populus palæoleuce SAP. PI. XVII, fig. 9. P. foliis sat breviter petiolatis, ovatis, basi rotundatis, sursum obtusatis, margine leviter lobulato-sinuatis ; nervis secundartiis opposilis, ante marginem inflexis et inter se cun- Juncto-areolatis ; duobus autem inferis cæteris productioribus, extus breviter ramosis. Gisement : Céreste ; très rare, coll. de l’École sup. forestière de Nancy, La ressemblance que présente cette feuille avec le Populus leucophylla Ung., d’une part, et, de l’autre, avec les variétés à feuilles simplement sinuées ou à lobules peu prononcés et peu nombreux du Populus alba L., nous engage à la considérer comme répondant au type primitif de la section des Aubes ou peupliers &/ancs, dont nous observerions ici le début ; de même que la flore des argiles miocènes du bassin de Marseille, sur un niveau un peu plus élevé que celui de l'Aquitanien laisse voir le plus ancien Tremula, avec le Populus tremu- læfolia Sap. (1). A Radoboj, ce même type Tremula a pour représentant le P. Hcliadum Ung. — Notre Populus palæoleuce, tout en se rapprochant du P. leucophylla Ung., de Gleischenberg, en diffère par le pétiole, beaucoup plus court, de sa feuille (1). PLATANÉES PIN fe fi L'époque précise de l'introduction du type Platanus dans la région française du sud-est ne saurait être encore précisée. Cette introduction date justement de l'Aquitanien, en Au- vergne où, sur ce niveau, on observe, à Menat, le Platanus trisecta Sap. (3). — A Céreste cependant, nous avons rencontré un lambeau de feuille, qui semblerait devoir s'adapter au segment latéral d’une feuille de Platane, et que nous figurons ici à raison de cette attribution présumée. Le défaut de terminaison de la base, ainsi que du segment principal met obstacle à une conclusion. Il est certain cependant, par la présence d'une portion de côte médiane que nous avons bien sous les yeux une feuille Lrès petite, conformée à peu près comme chez les Platanes et ressemblant à celles du Platanus trisecla. (4) Voy. Et. sur la vég. tert., II, p. 158, FL. des argiles du bass. de Marseille, PI. TT, fig. 4. (2) Unger, Die foss. FL. v. Gleichenberg, Tab. IV, fig. 6-10. — La feuille de Céreste doit être surtout comparée aux figures 9 et 10 du savant autrichien. (3) Voy. Sap., Orig. paléont. des arbr. et arbustes, p. 199, fig. 21. 72 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION ULMACÉES Nous avons suivi la marche du groupe, à partir de la flore d'Aix où il ne comprend encore qu'un Microptelea, associé peut-être déjà à un Ze/kova (Z. aquisextana Sap.). Un peu plus tard la flore de Saint-Zacharie nous a montré ce même groupe en voie de dévelop- pement, avec un U/mus propre à côté des Microptelea qui persistent; à côté, à ce qu'il semble aussi, d’un Æoloptelea et non sans un vestige de Ze/kova. À Armissan, les Ulmacées sont assez pauvrement représentées, depuis que les samares de l'Ulmus Bronni Ung. ont dû changer d'attribution. Ces sortes de samares reparaissent à Céreste, bien reconnaissables, et nous les reproduisons ici (PI. XX, fig. 4) pour mieux faire ressortir leur complète identité avec celles d'Armissan, de Bilin et d'ailleurs. — Sur le niveau aquitanien de Manosque, le groupe des Ulmacées, aussi riche, plus riche même que dans n'importe quelle localité du monde actuel, nous fera voir des formes maintenant disjointes et disséminées, sur des points très divers, alors réunies et associées au sein d'un périmètre relativement étroit. ULMUS TOURN. Ulmus discerpta SAP. PI. XX, fig. 4-3. Ulmus discerpta Sap., Et, sur la véq.tert., II, p. 71 ; Fl. de Manosque, PI.VI, fig. 4. Ulmus Fischeri ? Hr., F1. tert. Helv., 11, p. 56, Tab. LXXXIX, fig. 1-3. U. foliis mediocriter petiolatis, e basi inæqualiter oblusa sursum breviter ovato-lan- ceolatis, margine duplicato-crenatis ; nervis secundariis plurimis simplicibus furcatisve, secus marginem tenuiter ramulosis ; tertiarüs transversim reticulatis ; — samaræ peri- gonio pedicellato insertæ ala tenuiter membranacea orbiculata sessili apice vix emarginata venulis râdiatim patentibus in reticulum solutis; disco seminitego a fundo emarginaturæ sat longe remoto. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson ; Céreste (la samare seulement). — Rare. Il se peut que cette espèce, dont nous ne connaissions jusqu'ici qu'une seule feuille, ne diffère pas en réalité de l’U/mus Fischeri Hr., dont la samare n’a pas encore été signalée. Quoi qu’il en soit, la sommité de rameau, pourvue de trois feuilles en place, que nous figu- rons (PI. XX, fig. 1)ne saurait laisser de doute au sujet de l'attribution aux Ulmus propres de cette forme que tous ses caractères visibles rangent auprès de notre Ulmus montana Sm. actuel, particulièrement de la race ou sous-espèce encore indigène en Provence, où elle habite de préférence le fond des vallées et :e bord des eaux courantes. Les bourgeons, encore en place, de l'empreinte fossile (voir la figure grossie 12) affectent exactement la même forme ellipsoïde que ceux de nos Ulmus. Les feuilles sont de dimension médiocre, pétiolées, à pétiole relativement épais et court. Leur limbe est ovale, lancéolé-obtus non prolongé en pointe et sensiblement inégal à la base. La double dentelure des bords est DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 13 fort nette, à crénelures anguleuses, mais non acuminées. Les nervures secondaires, nom- breuses, parallèles entre elles, tantôt allernes, tantôt subopposées, assez obliques, la plupart simples, plus rarement bifurquées, n’émettent de ramules qu'un peu avant d'atteindre la marge. Comparées à celles de l’'U. montana, indigène en Provence, les feuilles du Bois-d’As- son ne nous ont paru offrir de différences d'aucune sorte. La seule nuance saisissable consis- terait dans l'épaisseur relative des pétioles, du rameau et des bourgeons de l’empreinte aqui- tanienne, comparée à celle des parties correspondantes de l’espèce vivante. Ce sont là des divergences trop faibles pour ne pas faire croire à une descendance directe de celle-ci vis-à-vis de la forme aquitanienne, surtout dans le cas où, de part et d’autre, la même affinité se pré- senterait dans le fruit. La samare (PI. XX, fig. 2), assez petite, orbiculaire et sessile à son point d'insertion sur le périgone, finement pédicellée, diffère quelque peu de l'organe actuel dont elle reproduit cependantle type. La divergence consiste en ce que la loge séminifère, au lBieu d’être tout à fait centrale, touche à la base sessile de l’appareil, en demeurant distante de l’'échancrure du sommet, du reste faiblement accusée. Une autre samare, pareille à la précé- dente, recueillie à Céreste (PI. XX, fig. 3), nous a été communiquée par M. Fliche ; elle atteste la fixité des caractères de l’espèce aquitanienne, qui du reste confine elle-même à l’'Ulmus primæva Sap. (PI. IX, fig. 1-6), de Saint-Zacharie. La samare de ce dernier est seulement un peu plus ovale-oblongue dans le sens vertical. D'’aussi faibles variations, si l’on tient compte du temps écoulé, si l’on tient compte égale- ment de la persistance des principaux caractères, ne sauraient faire obstacle à la croyance à une filiation directe de l’U/mus montana actuellement indigène en Provence, dont le type ancestral remonterait ainsi à l'Oligocène et se serait maintenu, à partir de l'Aquitanien, sur les mêmes lieux, sans changement appréciable. — C’est ce mème typeque représenterait,dans le Pliocène de Ceyssac (Haute-Loire), l'U. palæomontana Sap., prédécesseur immédiat de celui que nous avons encore sous les yeux dans la France méridionale. MICROPTELEA SP. Ce genre qui semble avoir devancé en Europe les autres Ulmacées, continue à se montrer sur le niveau aquitanien et plus loin jusque dans le Miocène. Il faut se souvenir qu'il pré- sente des feuilles semi-persistantes et que de nos jours il a des représentants jusque sur les montagnes de l’Indo-Chine. 4. Microptelea minuta SAP. PI. XIX, fig. 41. M. foliis parvulis, lanceolatis, acutis, margine leviter simpliciterque crenvlatis, basi sessili parum inæqualibus ; nervis secundariis plurimis, angulo aperto emissis, secus mar- ginem furcalis. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson ; très rare. La feuille est unique, sessile ou du moins dépourvue de pétiole visible ; elle ressemble par tous les détails de forme, de nervation et de crénelure aux plus petites du Microp- 74 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION telea parvifolia Sp., ou Ormeau de la Chine. Cependant ses dimensions sont encore plus réduites et les crénelures moins régulières que dans l'espèce vivante. 2. Microptelea reperta SAP. PEN RE M. folis sat valide peliolatis, basi obtuse inæqualiter attenuala sursum anguste lan- ceolatis, breviter acutis, margine sinuato-crenulatis ; nervis secundariis plurimis, aperte emissis, simplicibus furcatisve, ante marginem angulatim cunjuncto-venulosis. Gisement : Manosque, Bois-d’Asson; très rare. L'espèce est établie d’après une feuille unique, pétiolée, étroitement lancéolée, un peu inégale à la base et sinuée-crénelée le long des bords. Les nervures secondaires, la plupart simples. plus rarement bifurquées, émises sous un angle ouvert, sont reliées entre elles, le long des bords, par des veinules à replis anguleux. Cette forme, qui offre toute l'apparence d’un Microptelea, semble tenir le milieu entre les Microptelea parvifolia Sp. et Hookeria- na PI., espèce de l'Indo-Chine dont nous tenons des exemplaires de M. Hooker lui-même. L'espèce fossile est encore comparable par certains traits de physionomie au Planeraaqua- tica Gmel. (Planera Gmelini Rich.), type américain très isolé de l’ordre actuel. Mais une empreinte unique permet difficilement d’asseoir une attribution de cette nature, HEMIPTELEA PLANCH. Le seul Hemiptelea connu représente un type tout à fait exceptionnel, opérant le passage des Microptelea aux Zelkova. I n'y a rien de surprenant à admeitre que ce type ait autre- fois pu exister en Europe, associé à tant d’autres plus tard éliminés de notre continent et de nos jours exclusivement asiatiques. Hemiptelea Flichei SAP. PI. XX, fig. 5. H. foliis secus ramulos graciles alterne disticheque ordinatis, petiolatis,basi in cuneum leviter inæqualem attenuata, sursum anguste lanceoiatis sensim in apicem acuminatis, margine simpliciter crenulatis, crenulis obtuse acutis ;nervissecundariis primario oblique egressis, alternis, in dentes pergentibus, sæpe secus marginem inter se venuhs medianti- bus religatis ; tertiariis autem tenuissime transversim flexæuosis. Gisement : Céreste ; très rare; Coll. de l'Éeole forestière sup. de Nancy. Nous devons à M, Fliche. professeur à l'École forestière de Nancy, la connaissance de cette curieuse espèce que nous lui dédions en souvenir du concours qu’il a bien voulu nous prêter. On distingue, en jetant les yeux sur l'échantillon que nous figurons, un rameau mince et DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 75 grêle, le long duquel les anciennes feuilles sont encore en place, dans un ordre alterne et visi- blement distique, qui est celui de la plupart des Ulmacées. Des bourgeons petits et arrondis- globuleux se montrent à l’aisselle de chacune des feuilles, qui sont d'autant plus étroites que l’on remonte plus haut vers le sommet du ramule. Ces feuilles, considérées à part (voir la figure grossie 52), au-dessus d’un assez court pétiole; présentent un limbe étroitement lan- céolé, cunéiforme et entier vers la base, accuminé en une pointe aiguë au sommet et pourvu le long des bords de crénelures simples, peu saillantes, répondant à un nombre égal de ner- vures secondaires. Celles-ci, assez obliquement émises, aboutissent aux crénelures, mais se replient parfois aussi le long de la marge pour aller se relier à leur plus proche voisine. Tout cet ensemble, feuilles, rameau, bourgeon, en tenant compte pourtant d'une différence spécifique bien notable, rappelle sensiblement l'aspect des parties correspondantes de l’He- miptelea Davidi Planch., de la Mongolie orientale. Peut-être découvrira-t-on un jour une forme congénère de celui-ci et plus rapprochée encore de notre Hemiplelea Flichei par la terminaison plus acuminée et les crénelures moins saillantes de ses feuilles. Nous devons à M. Fliche l'observation de la ressemblance du type qui vient d'ètre décrit avec une feuille figurée par Heer sous le nom de Planera (Zelzova) Ungeri (1); mais qui contraste avec le type normal du Ze/kova Ungeri. Il serait naturel de réunir cette feuille à notre Hemiptelea Flichei. ZELKOVA SP. La présence, le rôle et la persistance des Ze/kova dans toute l’Europe tertiaire ont été établis d’abord par Unger (2), confirmés ensuite par MM. d’Ettingshausen, Ileer et Gœæppert, à l’aide d'échantillons accompagnés parfois de leurs fruits. Si nous revenons sur un type aussi bien connu, c’est parce que les empreintes du niveau aquitanien de Manosque, dont l’état de conservation est assurément remarquable, nous donneront la facilité de mieux pré- ciser qu'on ne l’avait encore fait les caractères desanciens Ze/kova européens etl’affinité des formes qu’ils comprenaient avec celles qui, de nos jours, se retrouvent dispersées à travers l’Asie, mais presque identiques aux fossiles, des montagnes de la Crète et de la région Cau- casienne, jusqu'à l'extrémité orientale du continent. — Le nom générique de Ze/kota ayant prévalu dans le Prodrome (3) sur celui de Planera plus généralement employé jusqu'ici par les divers auteurs, nous l'adoptons en le substituant à celui-ci, à l'exemple de Planchon, comme ayant sur lui un droit de priorité. 1. Zelkova Ungeri KOV. PI. XIX, figure 4-7. Zelkova Ungeri Kov., in Ung. Zconogr. pl. foss., p. 42, Tab. XX, fig. 19. — — Gæpp., F1 v. Schossnitz, p. 32, Tab. XII, fig. 9-10. (4) F1. tert. Helw., Il, PI. LXXX, fig. 16. (2) Ulmus xelkovæfolia, Ung., Ghl. protog., Tab. XIV, fig. 7-12. (3) Prodr. syst. nat., XVII, p. 166, Ulmaceæ (auct. Planchon). SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — T. 111. — 9. MÉMOIRE N0 9. — 44 716 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Planera Ungeri Ett. F1., ©. Wien., p.14, Tab. Il, fig. 5-18. — — Heer, F1. tert. Helv., I, p. 60, Tab. LXXX, fig. 1-15 et 17. (Excel. forsan aliis ad diversas Ulmacearum formas spectantibus). — — Wess.et Web., Neuer Beitr. z. tert. FI. d. Niederrheir Braunkoh- lenf., p. 21, Tab. IV, fig. 5 et 8-9. Ulmus zelkovæfolia Ung., Chl. protog., Tab. XIX, fig. 7-12 (1). Z. ramis ramulisque plerumque gracilibus; foliis distiche secus ramulos ordinatis, sæpius bast inæqualibus, ovatis aut breviter ovatis, etiam ovato-lanceolatis, æqualter, simpliciterque dentato-crenatis, dentibus plerumque acutis; nervis secundariis sub anqulo apérto, rarius acuto, orientibus, simplicibus furcatisve; fructibus parvis sessili- bus, basi breviter cuneatis, apice paulisper emarginatis, lobisque stigmatis residuis superatis. Gisement : Manosque, Bois-d'Asson; et Céreste. Heer considère cette espèce comme une des plus fréquentes de l'Europe tertiaire. Quel. ques nuances à peine sensibles dans les détails de la nervation ou la dimension du fruit la distinguent, selon le savant de Zurich, du Ze/hkova crenata Sp. avec lequel Gœppert aurait été disposé à l'identifier. Heer remarque encore que sur les rameaux du Ze/kova Ungeri conformément à ce qui a lieu dans l’espèce vivante, il existe des feuilles de dimension varia- ble, plus petites dans le bas ou sur les ramules inférieurs et secondaires que vers le haut et sur les branches principales. C’est à ces ramules à petites feuilles, courtes et incisées à dents moins nombreuses, que se rapporte celui que représente notre figure 4, PI. XIX, et qui provient du Bois-d’Asson. Il est des plus minces, garni de ses feuilles, disposées dans un ordre distique et portant des fruits à leur aisselle. La figure grossie, 44, montre les détails de l'un de ces fruits et de la feuille axillante. Le fruit est court, obconique, émarginé au sommet et surmonté, au fond de l’échancrure apicale, d'une pointe qui se rapporte visiblement à un résidu stigmatique. L’échantillon concorde bien avec ceux que reproduisent les figures 1-2, 4, 6-7, du Flora tert. de Heer (PI. LXXX); il concorde encore avec celui de la flore de Vienne d'Ettingshausen (PJ, IL, fig. 7) ; mais les feuilles de notre rameau, conformes aux au- tres exemplaires de feuilles, recueillies soit à Manosque (PI. XIX, fig. 5 et 6), soit à Céreste (même planche, fig. T et T*) s'identifient plus difficilement à d'autres feuilles plus larges et plus grandes ou plus étroites et allongées, rapportées à la même espèce par les divers auteurs qui l'ont décrite (2). Il est vrai qu'en considérant le type actuel, on est porté à admettre une très grande polymorphie, dont notre Ze/kova crenata donne lui-même l’exem- ple. Il nous semble cependant probable qu'à Manosque, le ZeZkova Ungeri n'était encore re- présenté que par une race primitive ou variété locale, destinée à donner plus tard naissance aux formes que l’on observe dans le cours du Miocène proprement dit. A Schossnilz, sur l'horizon du Miocène récent, le Ze/kova Ungeri, avec ses feuilles plus (4) Pour le reste de la synonymie de cette espèce, très largement répandue dans le Tertiaire, à partir de l’Aqui- tanien, nous renvoyons aux divers auteurs qui l'ont donnée dans les plus grands détails, particulièrement à Ja Flore tertiaire de Heer et à celle de Bilin, par M. d’Ettingshausen. (2) Voy. Heer, F1. tert. Helv., Tab. LXX, fig. 16-23, et Ettingshausen, Foss. Fl. v. Wien, Tab. II, fig. 13-18. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE TE allongées et plus acuminées, louche à l'espèce suivante, à laquelle nous serions tenté de le réunir ; mais nous allons reconnaître entre cette seconde espèce et le ZeZkova Keaki Miq. une telle affinité qu'il nous semble impossible de ne pas la décrire séparément, quand même il ne dût s agir que d’une sous-espèce dépendant d'un type sujet de tout temps au polymorphisme. Quoi qu'il en soit, comparé au Zelkova crenata Sp., le nôtre ne s'en distingue réellement que par des feuilles plus petites et plus courtes, si l'on s'adresse à des exemplaires vigoureux ou provenant d'individus cultivés de la race asiatique ; mais en s’attachant à des échantillons des montagnes de Crète, recueillis à une altitude de 4,800 pieds (1), en consultant, d'autre part, des échantillons du Caucase, recus en communication de Heer, et d'autre encore pro- venant de la Perse septentrionale (2), on n’observe aucune différence sensible entre ces divers échantillons et les empreintes de Manosque. Nous serions porté par cela même, à l'exemple de Gæppert, à reconnaître la complète identité du type représenté par ces empreintes avec celui qui habite encore, soit en Crète, soit auprès de la Mer Caspienne, les parties limitro- phes de notre continent. 2. Zelkova protokeaki SAP. PI. XVII fig. 8et XIX, fig. 8-9 et 10. Z. ramulis gracilioribus; foliis distiche ordinatis, breviter petiolatis, e basi parum inæqualiter ovata sursum lanceolatis tenuiter in apiculum angustatis, quandoque etiam latioribus, margine dentato crenatis, crenis simplhcibus obluse breviter acutis ; nervis secundariis sub angulo aperto egressis, postea curvatulis in crenas pergentibus. simplicis- simis vel ante marginem furcatis et inter se, venulis mediantibus religatis ; — nuculis breviter ovatis vel obovato-subrotundis ad apicem latiorem plus minusveemarginatis. Gisement : Manosque, Bois-d'Asson. Il existe, de cette seconde espèce, non seulement des feuilles éparses, plus grandes que celles du Ze/kova Ungeri et toujours acuminées au sommet ; mais encore un rameau (fig. 8) pourvu de ses feuilles, dont l'une détachée et les autres en place, avec des fruits soit épars, soit occupant leur situation naturelle. Ces fruits sont ovoïdes-arrondis, émarginés au som- met, plus ou moins rugueux à la surface, et l’un d’eux, reproduit grossi en 8a, laisse voir l'emplacement de la graine ou du moins le contour de la loge séminifère. Les feuilles ne sauraient être confondues avec les précédentes : plus ovales à la base,plus ou moins inégales, elles affectent un contour plus allongé, une forme lancéolée, insensiblement atténuée en une pointe fine. Celte espèce ou, si l’on préfère, cette forme, à laquelle nous rapportons non seulement la figure 9, PI. XIX et la figure 8, PI. XVII, mais encore une feuille plus grande PI. XIX, fig. 10 qui offre le même lype, cette espèce touche certainement à deux Ze/kova japonais, Ze/kova Keaki Miq. et stipulacea Franch. entre lesquels elle semble tenir le milieu. (1) Herb. du Muséum de Paris. Zelkova cretica Sp. (2) Zelkova crenata Sp., in montibus ad mare Gapsicum, Herb. Mus. Par. 78 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION Elle se rapprocherait plutôt du premier, par la forme de la dentelure et la terminaison supé- rieure des feuilles, à s’en tenir du moins à des échantillons japonais, qui nous ont été com- muniqués par M. Franchet et qui proviennent de l'herbier du Muséum de Paris. C’est de cette seconde forme qu'il faut rapprocher l'échantillon de Schossnitz figuré par Gæppert (1), etelle est en même temps assimilable au Ze/kova subkeaki Réroll., du Mio- cène récent de la Cerdagne (2), qui pourrait fort bien représenter la descendance directe de celui de Manosqne, que nous venons de décrire. CELTIDÉES CELTIS TOURN. Celtis cernua SAP. PL XVIIL fig. 10. C. foliis breviter petiolatis, ovatis aut breviter ovato-oblongis, grosse cressatrs, triplinerviis ; nervis lateralibus basilaribus extus-ramosis, ramulis in incisuras pergentibus. Gisement : Manosque, Bois d’Asson ; rare. La feuille d'après laquelle nous établissons l'espèce est unique et incomplète aux deux ex- trémités, mais très netlement caractérisée, en sorte qu’à défaut d'un Ceftis, il faudrait tou- jours reconnaître en elle le vestige de quelque Urticinée. Le limbe est ovalaire ou ovalaire- oblong, assez court et incisé à larges crénelures le long du bord. Les nervures latérales ba- silaires, recourbées-ascendantes, émettent vers l'extérieur de courts ramules qui desservent les incisures, et vont elles-mêmes se relier aux nervures secondaires sorties, vers le haut, de la médiane. Cette forme touche de si près au Celhs caucasica Wild., espèce du Cau- case, dela Perse et de la Géorgie, d'après un exemplaire provenant de la Perseque nous avons sous les yeux, que nous ne saurions signaler presque aucune différence, de part et d’autre, en dehors de la terminaison moins aiguë des dentelures de la feuille fossile, com- parée à celles de son congénère actuel. CONCLUSIONS Les données résultant de l'étude précédente nous paraissent avoir un sens très clair: il existe, presque toujours, entre les espèces que nous avons décrites et celles qui leur avaient été antérieures ou qui les ont suivies, et celles enfin qui peuplent le monde actuel, des en- chaînements réciproques, des liens de filiation. Même, dans beaucoup de cas, surtout lorsque les vestiges des formes anciennes comprennent, avec les feuilles, l'empreinte des organes fructificateurs, ïl est possible d'établir comment à l’aide de modifications partielles, (4) Foss. F1. v. Schossnitz, Tab. XII, fig. 9-10. (2) Voy. Vég. foss. de Cerdagne, par L. Rérolles, p. 57, PI. IX, fig. 12-14. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 19 parfois avec des variations très faibles ou presque nulles, les formes aquitaniennes ont pas- sé jusque dans la nature vivante, après avoir persisté à travers plusieurs étages, ou, si l'on veut, plusieurs périodes successives. Au point de vue de ce passage, qui est loin de s'être opéré dans les mêmes conditions et qui n'a pas abouti aux mêmes résultats pour tous les vé- gélaux que l'on interroge, il est nécessaire de distinguer diverses catégories et de grouper de plusieurs façons les types dont nous avons voulu esquisser l'histoire et tracer, pour ainsi dire, les linéaments généalogiques. La première catégorie se compose de ceux des types passés en revue qui, à partir de l'Aqui- tanien, ou même depuis l’Oligocène, plus ou moins inférieur, n'auraient plus quitté la région où leurs vestiges se retrouvent à l’état fossile : Espèces correspondantes dérivées de l’ordre actuel, Prédécesseurs Prédécesseurs immédiats Formes ancestrales sur le Formes ancestrales dans le dans l’Oligocène inférieur d U ï - HeiTS PE = LA ans la flore d'Armissan niv Mi 6 P eh: ss iveau aquitanien de Manosque | Miocène récent ou le Pliocene core mdis s du sol europé Alnus præcurrens Sap. |Ainus ostryoides Sap.,|Alnus incana Wild., Pro- Schossnitz (Carpinus os-| vence. tryoides, Goepp.). Carpinus cuspidata Sap., Carpinus subortentalis |Carpinus duinensis Scop. Saint-Zacharie. Sap., Cinérites. Tessin, Istrie-Dalmatie. | | Saint-Zacharie. Sap., Schossnitz. Provence, Corse, | | Ostrya tenerrima Sap.,|Ostrya Atlandidis Ung. |ostrya Atlantidis Ung. Ostrya pyramidalis (Gæpp.)|Ostrya carpinifohia Scop.; Quercus mediterranea Ung., Quercus Ilex S - Provence. Quercus élicina Sap., Gy- Radoboj.; Parschlug ; pses d’Aix. Coumi. Quercus præilez Sap., Cer-\Querus coccifera L., Pro | dagne. vence. Fagus ceretana Réroll., , Cer-| Fagus syloatica L., diulu- dagne. viana, Tufs quaternaire Fagus pristina Sap. de la Drome. | Fagus pliocenica Sap., Ci-\Fagus syloatica L., Pro- nérites. vence. Populus melanaria LE ed pyramidalis Se ; Molasse suisse. ) Europe. Populus oxyphylla Sap. Populus leucophylla Ung.,\Populus nigra L.,Provence. Gleichenberg. | ; ; Populus canescens plioce- Populus alba L., | Provence. FGIUINE RSR DT nica Sap., Plioc. inf. de{Populus canescens Sm., Ceyssac. Haute-Provence. | | | Saint-Zacharie. Ceyssac. vence. | Ulmus primæva Sap., Ulmus discerpta Sap. 4 palæomontana Sap.,|Ulmus montana Sm., Pro- 80 RECHERCHES SUR LA VÉGÉTATION H existerait donc, sur le niveau aquitanien de Manosque, six espèces au moins, et huit en tenant compte des éléments que nous fournissent les flores antérieures d'Aix et de Saint-Za- charie, sans sortir du cercle des familles passées par nous en revue, qui, sauf de faibles va- riations partielles, auraient dès lors persisté soit en Provence même, soit dans le périmètre immédiatement contigu du domaine méditerranéen, à l'exemple du Carpinus duinensis Scop. La deuxième catégorie comprend les types ou formes qui, ayant quitté l'Europe, se re- trouvent pourtant sur des points limitrophes de ce continent, de telle sorte que leur élimina- tion de notre sol aurait été, pour ainsi dire, partielle, puisqu'il suffirait d'étendre quelque peu le périmètre européen par l’adjonction de l’Asie-Antérieure : Perse, Caucase, Asie-Mineure et Syrie, pour que ces types ou formes fissent de nouveau partie de notre végétation indigène. Le tableau ci-dessous fait voir que cette deuxième catégorie comprend quatre espèces dont la parenté, vis-à-vis de leurs descendants actuels, n’a rien de douteux, tellement les liens qui raliachent les formes vivantes à leurs ancêtres tertiaires sont étroits ou atteignent même jusqu’à l'identité. Espèces correspondantes | Prédécesseurs Prédécesseurs immédiats Formes ancestrales sur le Formes ancestrales dans le dérivées de l’ordre actuel encor indigènes dans des régions dans l’Oligocène inférieur dans la flore d’Armissan niveau aquitanien de Manosque| Miocène récent ou le Pliocène limitrophes du continent européen Alnus prisca Sap., Saint-|Alnus mncrodonta Sap. Alnus Kefersteinii Ung. Alnus occidentalis Réroll./Alnus subcordata C. A. Zacharie. Cerdagne. Mey., Caucase. Alnus orientalis Dne (Sy- rie). | Populus palæocarpa Sap., Saint-Zacharie. | Populus Heerii Sap., Gypses d'Aix. Populus submutabilis Sap.| Populus mutabilis Al., Br.| Populus mutabilis Al., Br.,|Populus euphratica Ol:, Mollasse suisse. Palestine, Algérie. a crelacea Sp., Crète. | Zelkova Ungeri? Kov., Zelkova Ungeri Kovy. Zelkova Ungeri Kov. Zelkova crenata Sp., Cau- Saint-Zacharie. .( case. Celtis cernua Sap. Celtis caucasica Wild, Cau: case. La troisième catégorie enfin, et non la moins curieuse, se compose de types ou formes du niveau aquitanien, qui se retrouvent dans la nature vivante, mais seulement sur des points situés très à l'écart de notre continent. Eliminés de celui-ci, mais sans doute auparavant distribués sur de grands espaces, c'est-à-dire occupant, dès une haute antiquité, une airetrès vaste, ces types se montrent bien reconnaissables soit en Afrique, soit dans l'Asie centrale, soit encore plus loin, vers la Chine ou le Japon, soit enfin en Amérique pour certains d'entre eux, non pas qu'ils aient émigré d'Europe dans ces pays, en quittant le nôtre, mais sans doute parce que, répandus à la fois en Europe et en Amérique ou dans l’extrème orient de l'Asie, ils auront survécu dans l'un ou l'autre de ces derniers pays, avoir avoir disparu du nôtre. C'est là un point de vue qui atteste, s’il est exact, tout à la fois l'ancienneté de ces formes et la persistance au moins partielle des caractères qu’elles avaient originairement acquis et qu'elles auraient ensuite conservés presque sans altération. DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 81 Prédécesseurs Prédécesseurs immédiats | dans l’Oligocène inférieur dans la flore d'Armissan Betula neglecta Sap.,|Betula Dryadum Brngt. Saint-Zacharie. | Betula pulchella Sap.,|Betula Dryadum Brngt. Cale., litt. du bassin de! Marseille. Betula fraterna Sap. Populus Zaddachi, Hr. Microptelea MarioniSap., Gypses d'Aix. | Microptelea oligocenica( . Sap., Saint-Zacharie. ZLelkova aquisextana Sap., Gypses d'Aix. Formes ancestrales sur le niveau aquitanien de Manosque Alnus latior Sap. Alnus Rostaniana Sap. Betula confusa Sap. Betula oxydonta Sap. Betula nepos Sap. Betula elliptica Sap. Betula palæohumilis Sap. Carpinus Heert Ett. Salix ovatior Sap. Populus Zaddachi Hr. Microptelea minuta Sap,. Hemiptelea Flichei Sap. Zelkova Protokeaki Sap. spé s dautes Formes ancestrales dans le Espèces correspondautes dérivées de l’ordre actnel Mioce ent ou le Pliocène En : : LITERIE er FIRE asiatiques ou américaines Alnus nepalensis Don. Nepaul. Alnus acuminata H. B. K., | Mexique. Betula Brongniartis Ett.{Betula cylindrostachya Miocène. Wall., Asie intérieure. Beiula lenta Wild., Amé- rique. Betula cylindrostachya Wall, Asie intérieure. Betula prisca Ett., Mio-|Betula Bhojpaltra Wall., cène. Népaul. | Betula Jacquemontii Sp., | Inde-Septentrionale. ee Davurica. Pall., | Asie intérieure. Betula Maximowicziana | . Rgl., Japon. | / Cärpinus Heerii Ett., Mio Carpinus americana Michx.,| cène et Mio-Pliocène ae) Amérique. | Cerdagne. /ÉTHNTS viminalis Wall., | | Asie intérieure. | Salix octandra Siib., Afri-| que. | Salis axillaris Anders, | Abyssinie. | Salix cuspidata Schl., | Europe. | Fe balsamifera L., | Populus eximia Gœpp.,) Asie intérieure. | Schossnitz. Pire ciliata. Wall., Inde septentrionale. Microptelea parvifolia S p. Chine Japon. Hemiptelea DavidiPlanch. Mongolie. Zelkova subkeaki Réroll.,|Zelkova Keaki Miq.,Japon. Cerdagne. | A. ———_———_—_—_—_ _—_—_—"—]—]—]——————————————— 82 RECHERCHES SUR LA VEGÉTATION On voit que la troisième de nos catégories est encore la plus nombreuse ; elle englobe au moins une douzaine d'espèces dont la présence et les affinités franchement exotiques répon- dent à la mesure du renouvellement partiel, auquel les groupes passés en revue dans ce mémoire ont été soumis, depuis les temps aquitaniens jusqu’à l’âge actuel. Ce sont, d'une part, les Bétulacées, alors beaucoup plus riches que de nos jours aux mêmes lieux, d’autre part les Ulmacées réduites maintenant aux seuls Ulmus propres, comprenant à cette époque en plus des Microptelea et Zelkova, peut-être même un Æemiptelea. — En ce qui touche les Bétulacées, il est visible que deux types au moins que possède l'Europe moderne, celui du Betula alba, et celui de l'Alnus glutinosa, probablement venus du Nord postérieure- ment, n'avaient pas encore fait leur apparition dans le sud de l'Europe. Il est également visible qu'à la place de ces deux types,le midi de l'Europe possédait alors des À /nus et Betula aujourd'hui essentiellement est-asiatiques et spécialement japonais, de même que les Microptelea et Zelkova que ces pays ont conservés, tandis que l’Europe les a perdus. Enfin, le Peuplier qui dominait sur le niveau aquitanien de Manosque, associé au type Euphratica, est également de nos jours cantonné dans l’Asie centrale, où il se trouve vraisemblablement représenté par le Populus ciliata Wall., des vallées de l'Inde septentrionale. — De toutes ces affinités, il en est deux qui nous ont paru se rapporter plutôt à des types américains qu'à ceux de l'autre hémisphère. Nous voulons parler de l’Alnus Rostaniana qui offre les traits décisifs d’une forme mexicaine, A. acuminata H. B. K., et du Carpinus Heerti qui se rapproche du Carpinus americana Mich.; mais ce dernier n’est pas sans rapport avec le C. duinensis Scop., ni même par la forme de son involucre fructifère, avec le C. viminea Wall., des Indes. On entrevoit par là de multiples connexions tenant sans doute à d'anciennes dis- tribulions géographiques ou encore à des dédoublements morphologiques répétés d’anciens types répandus de bonne heure sur de grands espaces géographiques, d'un bout à l’autre de l'hémisphère boréal. Ce qu'il nous reste à formuler, comme ressorlant de notre examen comparatif, c'est que l'amplitude des variations, dont les formes aquitaniennes donnent la mesure dans leur pas- sage de l’ordre ancien à l’ordre actuel, ne dépasse généralement pas la valeur différentielle des caractères qui constituent la sous-espèce, ou plus rarement l'espèce linnéenne ; c’est-à- dire que si nous rendions la vie à ces formes ancestrales ou bien elles se distingueraient à peine de leurs dérivées actuelles, ou bien elles viendraient sans effort se ranger auprès de celles-ci dans les mêmes sections, au même titre que le Populus nigra L. auprès du P. pyra- midalis, le Populus balsamea L. d'Asie, auprès de celui d'Amérique, les Fagus Sieboldii End. et ferruginea Aït. non loin de notre F. sylvatica; enfin, d’autres encore, l'A/nus orientalis Dne près de l'A subcordata C. A. Mey., l'Ulmus montana Sm., de Provence, à côté de celui du centre et du nord de l'Europe, qui porte le même nom. Au total les variations survenues auraient été assez étendues pour entrainer la constitution subséquente de formes distinctes des parents dont elles seraient sorties, pas assez profondes pour réaliser des dif- férences de section, encore moins pour créer des genres. Ces sortes de changements, chezles familles soumises à notre examen, ont dû s'opérer dans des temps beaucoup plus anciens, et avant que les organes et les appareils eussent acquis une fixité relative, suffisante, non pas pour leur enlever toute plasticité, mais pour ne leur laisser qu’une plasticité limitée à des changements de détail. C'est donc dans ce premier état, état élémentaire et primitif, qu'il faudrait pouvoirsaisir et interrogerles organismes végétauxafin desuivre etde définirlesmodi- DU NIVEAU AQUITANIEN DE MANOSQUE 83 fications qu'ils ont éprouvées. Il faut croire que dans ce premier état il aura suffi d’un temps relativement court pour que l'ébranlement des parties, plus sensibles que dans les âges pos- térieurs aux effets du polymorphisme, ait provoqué des modifications plus profondes, plus essentielles, et par cela même réalisé des combinaisons de la nature de celles auxquelles nous devons le genre, la tribu et finalement l’ordre ou famille. Mais alors aussi de pareils végétaux, plus faibles et plus subordonnés qu'ilsnele furent après leur perfectionnement, n’ont dû laisser d’eux que des vestiges trop incomplets et trop rares pour être aisément parvenus jusqu'à nous et donner la clef des phénomènes dont nous cherchons à déterminer le sens et à saisir la portée. SOCIÉTE GÉOLOGIQUE. — PALÉONTOLOGIE. — TOME II. — 9, MÉMOIRE N0 9. — 12 MÉMOIRE N° 9 PI Nymphæa calophylla Ssapr. Fig. 1. — Partie moyenne et latérale d’une feuille, dont la terminaison supérieure manque par suite d’une cassure de la pierre ; grand. nat. Nelumbium proto-speciosum SAP. Fig. 2. — Lambeau appartenant à la région centrale d'une feuille ; grand. nat. Fig. 3. — Sommité d’un pétiole, surmonté des résidus de la partie centrale du limbe ; grand. nat. Mém. Soc.Géol.de France ne de)ICo Saporla. PALÉONTOLOGIE Mém N°9 PITL Héhotypie G.Pilarski 6 °7 atiONM 14 422 snsilomA sæe41qmy sa .brigre : Sas no % Meur à sing — ,1 vil -is 25h Jo o16Hq üb envois AUROSS 29b hoiezstqui] s9vs ,s1f5l01èq tonteeuo) — .€ .2i1 sn .v2 ; 2slustber e9b goïtroeni'b 29511129 3242 Stwaton sed Jeu .basrs ;: oàv192209 nr molergäini off EU — 6 QU ET Bb Moi ( qee assortie ts A) smoshlreb snsurae — Y 274 "7 te PE “TAB musinsiinpe sullgdqoisisO so bass : sgii sb noinol — .8 ait .aslliuot sb eollistiros esb noifieo qib al sono 1504 ,9122072 es — 8 211 ierorg tel Leu “silo sb silioinnoz Era — 0h eix A erialusibst sos 5h GOT Pa nsunon de lolqeo aulq anssro emôM — 8 21 hong :aloïèq ub moilrsenih inioq ul 2002256 us .15Ni82008 ub Sjiviloèb sf 0e estireni ST |. painedéten ère = Héliotypie G. Pilarski Gentilly Er Sun Mètes. bits =". ai D ootevaor shaobelisdŒ = nt rs 4.0b dlimmos —£ MÉMOIRE N° 9 PL. VIT Phœnicites pseudo-sylvestris SAP. Fig. 1. — Partie antérieure et terminale d’une fronde ; grand. nat. 4a. — Détails de la nervation d’un segment, grossis. Fig. 2. — Sommité de la mème fronde, d’après la contre-empreinte; grand. nat. Mém. Soc. Géol. de France Mémoire de MT de Saporta NSP ISO PALÉONTOLOGIE Mém. Ne 9 PI VIL Héhotypie G. Pilarski : Genülly ART 14 LR so8ii. evuizA se . ous -InisÆ : SsrstESa ce -Aôn M : RE sh ris: boniusdiel esh ei als 4 — ont digt Je Jus sl JasR. soit log née sb sinuen. sion mue — Pere PE S J8n basre Jen. basre : 58 PISE 10; ramslsrssiar Mine} salu z — An sn buts : SUpasn onéeqe dmbnizs ! Jnok offiuat su 2 — ten “hosrg sestnobooëy cal: Sup S8pnelle eu jo siilog eulg siliust a | ws. Les CON L42 AtosÏipon sivtefX onBdosX mise : snsseszic) Jsû -basre :81 48 stébiqass avaiqiso - Sig -jnise : STE É Sbrelhoiresnt vo 23/luet — #1 n 251 90p :s3tl99 euiq alliuat sin 4 — en ba ste noirs, Lo #énidosb = Lasanète 1u0gétés0rS sinôin #i : ROULE olmouloy ini 9: ser — re ciesors EE one ép —,1 dits ait oulo vai Sosa sut £ — $ = iéeviz {so us ami — AT bagre ; : 99: ges L “ 22013 lier 184E Sens = rE j che ss1 9b imora- ST} nu | AU E hosre :. 89628 Li fesors. Sronrgent : oméhe — # as : smirsouss svneo , en “buse ; EP lus — Feel 2 2 .oifatrs smäm 2T — TE dre Ponant orloval = “+ nes, à lee07g Lisisqgs ous LT ee 2 gén Gén ss $ nds. éroulo vai ‘b noirs d > or …— — et v MÉMOIRE N° 9 PI ONITE Alnus prisCca SAP. Gisement : Saint-Zacharie. Fig. 1. — Feuille déchirée dans le haut ct dépourvue de pétiole ; grand. nat. — 2. — Autre feuille munie de son pétiole, déchirée dans le haut et latéralement ; grand. nat. — 3. — Autre feuille intégralement conservée ; grand. nat. | Æ . — Autre feuille dont l'extrémité supérieure manque ; grand. nat. ln — 5. — Autre feuille plus petite et plus allongée que les précédentes ; grand. nat. Betula neglecta sap. Gisement : Saint-Zacharie. Fig. 6. — Feuille complète ; grand. nat. Carpinus cuspidata SAP. Gisement : Saint-Zacharie. Fig. 7-10. — Feuilles ou fragments de feuilles; grand. nat. — 11. — Autre feuille plus petite que les précédentes, attribuée à la même espèce; grand. nat. — 112. — La même grossie pour montrer les déchirures ou perforations du limbe. — 12. — Bractée involucrale fructifère ; grand. nat. — 13. — Portion de bractée involucrale, montrant la nucule en place ; grand. nat. — 13%. — Même appareil grossi. — 1%. — Autre bractée involucrale attribuée à la même espèce ; grand. nat. — 142,— Même appareil grossi. — 15. — Autre bractée involucrate trilobée rapportée non sans quelque doute à la même espèce ; grand. nat. — 15%. — Même appareil grossi. — 16. — Autre fragment de bractée involucrale, paraissant avoir appartenu à la même espèce ; grand. nat. — 162. — Même fragment grossi. Ostrya tenerrima SAP. Gisement : Saint-Zacharie. Fig. 17. — Feuille présumée ; grand. nat. — 17a.— La même grossie. — 18. — Involucre fructifère ; grand. nat. — 182. — Même appareil grossi. — 19. — Portion d'involucre, attribuée à la même espèce; grand. nat. 12 HAS UNE de M d Saporta Mém. N° 9. PL V motte Mém. Soc. Géol. de France HI PALEONTOLOGIE 4 me Pat l (ee . : L KA A CRT! QUES AS A Ü cu \à ë. \4 (à te ie Ye TL } l AT). TA [2 LAURE CAT L A F4 a NY { Procédé G. Pilarski, A. Murat & C L so Rubi 2€ Sig sl — 2aissor N ? Le 6 «ft SYEFDE ; En 2 sokñenogito ss1s3qoriM ne SEX die CAL CAL 5 à | Ps ÉCART sua Særiar rsaæush aus 29156 SH io #. Ag d'en 2 OT GTS A2ADTS SNS SA OR tiopaU 2vOALSS BTE : Lessard 4 ee - gianorradons we sslsiqoloH : Vois Jai LL 4110 : : : 310 boss - 968 buste :o%e0q90s06t sl 16q 907 1er sabur = Me Le 4 1% " à FE à » c . : ie Jbeste : Sue sms Mirti homo serre HS aies HS Ab omuzrty S 0e auodats eiutoE o : Lu sine Lt" 10m il 2eis: 174 : drsnçsats) ‘en SHARE et suelLA 4 biadoirs Wb - 5b “Jursisais #4 D Ass un ser De rn os tasmsllrinten 2nlq 79100 ES à : } ba se aus sif 2 enio AA 2 dresiitre ra Sagcbiers vai 15 er” EN “ $ vior LT fé pr Bert u 54 Pilot + + 3 . ELITE Jury S : mb x or post - ni 1208 iique sim —; Fig. MÉMOIRE N° 9 PI. IX. Uimus primæva SAP. Gisement : Saint-Zacharie. 4-6. — Samares ; grand. nat. Aa, 22 et 2b, 3a-Ga, les mêmes grossies. — La figure 2b reproduit, grossie, une contre-empreinte se rapportant à l’autre face de la samare, fig. 2. 7. — Feuille ; grand. nat. Microptelea oligocenica SAP. Gisement : Saint-Zacharie. 8. — Feuille ; grand. nat. 9. — Autre feuille mutilée aux deux extrémités : grand. nat. 40. — Samare présumée; grand. nat. 102.— Même organe grossi. Zelkova Ungeri KOV. Gisement : Saint-Zacharie. Fig. 11. — Lambeau de feuille ; grand. nat. — 11a.— Le même grossi. Planera? assimilis SAP. Gisement : Saint-Zacharie. Fig. 12. — Feuille ; grand. nat. Holoptelea ? Zachariensis SAP, Gisement : Saint-Zacharie. Fig. 13. — Samare; grand. nat. " — 132. — Même organe, grossi. — 1%, — La même samare, vue par la face opposée; grand. nat. ” — A4a,— Même organe, grossi. ; —. 15. — Autre samare pédonculée, attribuée à la même espèce ; grand. nat. — 16. — Feuille présumée de cette espèce ; grand. nat. Ulmus ? incerta SAP. Gisement : Saint-Zacharie. Fig. 17. — Feuille rapportée avec doute à une Ulmacée ; peut-être Mécroptelea ? grand. nat. Betula pulchella sApP. Gisement : Calcaires littoraux du bassin de Marseille. Fig. 18. — Feuille, du gisement de Fénestrelle ; grand. nat. — 419, — Autre feuille, rapportée à la même espèce, provenant du gisement d’Allauch ; grand. nat. Betula ? oblongata SAP. Gisement : Calcaires littoraux du bassin de Marseille. Fig. 20. — Feuille, du gisement d'Allauch ; grand. nat. — 91. — Autre feuille, du gisement de Saint-Jean-de-Garguier : grand. nat. — Ces deux feuilles sembleraient dénoter plus naturellement soit un Ostrya voisin de l'O. Atlantidis, soit un Carpinus. Betula ? Se. Gisement : Calcaires littoraux du bassin de Marseille. Fig. 22. — Feuille, du gisement de Saint-Jean-de-Garguier ; grand. nat. — 93. — Autre feuille, paraissant appartenir à la même espèce, du gisement d’Allauch ; grand. nat. Carpinus cuspidata sAP. Gisement : Calcaires littoraux du bassin de Marseille, Fig. 24. — Bractée involucrale fructifère ; grand. nat. 94a, — Même appareil, grossi. EAP TETSRE de MC de Saporta Mém. N° 9 PI IX. . 4 CMOLES ire Mém. Soc. Géol. de France PALEONTOLOGIE Procédé G. Pilarski, A. Murat & cr rom mubsyiŒ sints Paneaion Phooven Pre 4 ei chasmrg 'oéatrNsr59 sis 4 so 48% sa aus eus he voor Se . + STHE40 SSI 428 —. ; (uisÆ RPPAT EN 7 20 Messe) den hasre : alice A at Huuss à code oménr p 6 méndrite 9180152 4 É SJ AT ILE ICEUTS - 2182710 59H ü 244: 8 s$aoborro Loc avi A itBer nr À ANSE) “amy étbirnsit A #viteO Best 1 ASE) Rex =, 4: + = ë : sit bosrg 199828 arnantEl à Jébdiris aile pal on stinsaéiaiet a sol 10009 % hi sors 9184 s : Jus oltenmeh oraioëb .o1sliomtl -osogloyur Len bugs Jeaote U48qqs 9m 16 .s42-stosaib eut nine ins À : Hire fr) ne A A de 2 da basrs :olliust ge pacs Lantaz) ten base auhoss tes )oezs 250 ,ollius 5 .sitotigiot LS setstqoroiM) epiaru D enpaëtrrh : hs Te j on: cou sb stone a À Dhuliisopi etes non soudé vlliust — 31.951 | ne ET sh =oubneà14 | esse ol 2078 Jnsmmsbssq sbnulnos 13 l ia bus 1 0g82 on soibpqons .auJ MÉMOIRE N° 9 PLEXE Betula Dryadum BiNGT. Gisement : Armissan. Fig. 1. — Feuille, très nettement caractérisée ; grand. nat. — 2. — Autre feuille, ayant une semence de Pinus cycloptera Sap. déposée à sa surface ; grand. nat. — 3. — Autre feuille, parfaitement intacte ; grand. nat. — 4. — Samare, attribuée à la même espèce : grand. nat. — 42. — Même organe, grossi. Betula fraterna SAP. Gisement : Armissan. Fig. 5. — Feuille ; grand. nat. — 6. — Samare, altribuée à la même espèce; grand. nat. — 62%. — Même organe, grossi. Alnus microdonta SAP. Gisement : Armissan. Fig. 7. — Feuille ; grand. nat. e Ostrya Atlantidis UNG. Gisement : Armissan. Fig. 8. — Feuille ; grand. nat. — 9. — Autre feuille plus petite, attribuée à la même espèce ; grand. nat. 7 10. — Involucre fructifère encore clos et renfermant la nucule en place, à sa base; grand. nat. — 10%. — Même appareil, grossi. — 11. — Autre involucre fructifère. déchiré dans le haut, avec la nucule en place; grand. nat. — 115. — Mème appareil, grossi. Ulmus distracta SAP. Gisement : Armissan. Fig. 12. — Feuille; grand. nat. — 12%. — La même grossie, pour montrer les détails caractéristiques dela nervation. Quercus oligodonta. SAP. Gisement : Armissan. Fig. 13. — Feuille, très exactemeut rendue; grand. nat. . Ulmus (Microptelea ?) longifolia. UNG. Gisement : Armissan. Fig.14. — Feuille attribuée, non sans incertitude, à l’Ulmus longifolia de Unger; elle avait été combinée précédemnient avec les samares prétendues de l’U/mus Bronni Ung. (Zygophyllum Bronnii Sap.); grand. nat. Mém. Soc. Géol. de France Mémoire de MC de Sports MN EE CA. Mérn. N° 9. PI. X. PALEONTOLOGIE Procédé G. Pilarski, A. Murat & C" 4 rie ee - AE CS Merlot : \nssusso) ; g 195 MisE tn ART | —: arot a'UUA LC 11 ” : 28109 25h ou * no) j # 0 > rooui évse non ,obudiatls alu —# den ,bosre ER 4x 2n8e He ; de: Just À : ER a enli 2olaaignét esiüle ns 25h > sel n'y ioip ns: ess Mb: ani gs dom 0 nue ol she b'sbriqo . are 199 9° A ‘ [5h é f Pr ÿ à MÉMOIRE N° 4 PIRXTE Populus Zaddachi HR. Gisement : Armissan. Fig. 4. — Feuille intacte et d’une remarquable conservation; grand. nat. — 2, — Autre feuille plus petite et plus longuement apiculée, légèrement restaurée sur un des côtés et dépourvue de pétiole ; grand. nat. Populus submutabilis sp. Gisement : Armissan. Fig. 3. — Feuille attribuée, non sans incertitude, à un Populus de la section Euphratica ; grand. nat. Populus sclerophylla SAP. Gisement : Armissan. Fig. 4. — Feuille presque complète, munie de son pétiole, légèrement mutilée sur un des côtés et vers le sommet; grand. nat. — 8. — Autre feuille, rapportée, non sans quelque doute à la mème Se distincte par des crénelures marginales plus nombreuses ; grand. nat. Zygophyllum Bronnii SAP. Gisement : Armissan. Fig. 14-46. — Fruits capsulaires samaroïdes de l’ancien Ulmus Bronni Ung. — La figure 16 montre un de ces fruits dimidié, c'est-à-dire réduit à la moitié par la scission de la loge centrale, opérée dans le sens longitudinal ; grand. nat. Mém. Soc. Géol. de France PALEONTOLOGIE - Procédé G. Pilarski, A. Murat & c Memoire de MT de Saporta Mém. Ne Q El XI. DRE + l ie ee ; EME € POUR AAOMM ué-àJir ñ Musée g08iq 10 4109 2 : arr pn-2 "+ nie nemoslsnibistienol pi do ESA 1Ôf sf ass ation al sb slips — 180 Hasig : ebrod 29h Ré Eu bus 5 Re AEIE “ai laofotesd ,sfliwei ol À é fHIG 2: aiuo ess xu9Q -— ten DAME: e98h) je. + L, «€ Le te È 5 budrll aff js à 2ntq qu ONL 1886 SAMI ST ton) À 25 1h insé re sisi ts 974 Shtte ri Do _ ft} al DR LH ; Mosus 6 alont ho}: , “HG HAT 115 MÉMOIRE N° 9 PI. XII. Alnus Kefersteinii UNG. Fig. 1. — Extrémité supérieure d'un rameau accompagné de quatre feuilles, occupant- en- core leur place naturelle; les deux inférieures de ces feuilles paraissent repliées longitudinalement sur elles-mêmes ; grand. nat. — 2. — Feuille de la même espèce, longuement pétiolée et plusou moins lacérée le long des bords ; grand. nat. — 3. — Autre feuille, également péliolée ; grand. nat. — 4-5. — Deux autres feuilles attribuées à la mème espèce, moins allongées et plus ob- tuses; grand. nat. — 6. — Autre feuille beaucoup plus petite, attribuée à la même espèce; grand. nat. — 7. — Appareil fructifère, comprenant deux $trobiles, chacun au sommet d’un court pédoncule, avec la trace d’un troisième pédoncule, dont le strobile se serait dé- taché ou aurait avorté; grand. nat. — 8. — Autre strobile, attribué à la même espèce, solitaire au sommet d'un axe ou pédoncule qui laisse voir le vestige d’un pédoncule secondaire avorté ; grand. nat. ile AMIS EI) 5 LS NN Oo DE p< AD < en - où D NEA FC S = (db) O ë Fe d ui no) © . ©) —1 J (@} wo) -D À DS TS er LE = -D = % pi rl . | ue As Procédé G. Pilarski, A. Murat & C'- C0 02 MONA HZ FI 4 54 Éaoisai eualA cs" lobe o6fqmros OBHBTS AJ L2 ; ç. - _ à u anraTsEn Jen basis” 2olidoni rh Hige 3 Sansa £ i ë CHE Se dr) 5.40 ‘ir Gb ebinues eslliuo 4 "1 | rt euiq guosvsad zsiliuel 293302 Pre Frsiess à Fe fo Züéoruer 20h s29d el. inozstuigs eh e xussisot sb 251sm82 fs 2080 NS 45 w\srt sa UE JOEL Sat T4 #5 sn base : 586 nhobyroenhnia us (2e "2 Hpur0 oo M Pia Ponèiis suig 119) mn tal cé APABITIÉE S'AIL 2 la Ar Siurrtrét nésro môM — 51) — 422 soiqilis SIUSBE D ie Buste; ahlgrnes ses — # ; stegriD ob Hracn Darg ub 51519009 Ste 6 | ’ inom aug : 9126 0VT2 2 MÉMOIRE N° 9 PERTE Alnus latior SAP. Fig. 1. — Feuille très grande, complète sauf à l’extrème sommet, avec des déchirures marginales. — 2-3. — Strobiles ; grand. nat. — 4-6. — Feuilles munies de leur pétiole, attribuées à la même espèce ; grand. nat. — 1-9. — Autres feuilles beaucoup plus petites, répondant à celles qui, chez les Alnus, garnissent la base des rameaux ou les derniers ramules; grand. nat. Samares de Bouleaux. Fig. 10. — Samare attribuée originairement au Betula elliptica. Sap. et depuis, avec doute, au Betula oxydonta Sap. ; grand. nat. — 103. — Même organe, grossi. — 10. — Autre samare, à nucule un peu plus atténuée inférieurement, accompagnée d’un appendice ailé plus arrondi latéralement et indiquant peut-être une espèce dif- férente ; grand. nat. — 11%. — Même organe, grossi. Betula elliptica SAP. Fig. 12. — Feuille complète ; grand. nat- Betula nepos SAP. Fig. 13. — Feuille complète; grand. nat. Betula palæohumilis SAP. Fig. 14. — Feuille complète, du gisement de Céreste ; grand. nat. — 14%, — La même grossie, pour montrer les détails de la nervation et de la dentelure. TITRE E SE (22) F4 et GO S A; E © S O À À E D O “ = ë © Wu £ Ko) © ; Fee : D, À ; & Que % : © < Fa Co d] ne ke :D Ë È DAb) a 4 s : Ô ai su 04 AAIOMIM NIZ 19 42 sasiasieosff 2uuLA Jan bar : obærâor) Jasmollon 2511 ,944lqm02 slliwst — Eoegon tr De Mao) ous — -380 .bepre Ph: | 9428 : sal BTS ; ; Jon smSnxs £ tuse ,o15lquos oupassq allius? F. ES : 460 basre 59qe8 5môm alé sdbdiits ,otitoqeulq ,sfliust su 4 448 .«seninos sutef sn barts : 9 s35lqu09 DHL — rs dns aie sq ass é CRETE slqe mos fasnolssè sffiust sux£ — | Jen .basrg De ss SEuSSEL < M ñ o ni v É ? ses rs inomszis, ub as: à/03q sislqmos sims — 1 ons fl ob smmoiréque suéitesrot alosTT sb Re way nu .9i8lq0mos iasmadess offwuot snwyk — 054 i Lou omôor sl 6 : séralin)fs O2 À ‘h-aiatd Fig. Fig. Fig. Fig. MÉMOIRE N° 9 PIXIV: Alnus Rostaniana SAP. 4. — Feuille complete, très nettement caractérisée ; grand. nat. 2. — Autre feuille également complète, rapportée, non sans quelque doute, à la même espèce ; grand. nat. Alnus præcurrens. SAP. 3. — Feuille presque complète, sauf à l’extrême sommet ; grand. nat. 4. — Autre feuille, plus petite, attribuée à la même espèce ; grand. nat. Betula confusa. SAP. 5. — Feuille complète ; grand. nat. 6. — Autre feuille également complète et plus petite, attribuée à la même espèce ; grand. nat. ( Betula oxydonta sar. 7. — Feuille complète, provenant du gisement de Céreste et appartenant à la collection de l'Ecole forestière supérieure de Nancy ; grand. nat. 8. — Autre feuille également complète, un peu plus petite, provenant du gisement du Bois-d’Asson, attribuée à la mème espèce ; grand. nat. ©. JIL PL X. re De or PPhed 4 ie TETE QT EE RS AT CL à d'A OI fe LP Pal LES À de NT d Saporta Mém. Ne 9. PI XIV. 11101722 c c. Géol. de France _ PALEONTOLOGIE : G. Pilarski, A. Murat & C'- san eblôs 2 ÿ 2l us SN éllinst Sbtons 18551 bass s colgqionrtg Te hs ét} 9h ba taogsb da : a}tioq MIE oil : : SR (1 den -bdéyrs : rh | pe “ ns AÉeOTS HOTRHQS 96 | fie Egoities His 9 pe: HU r ef PÈILÉ, ee A à ie A =. slqne: Ù is 5 ee : sn -bure ts " Fe : stouèg ss #82. ho) bi in eh si! sas ff — Te ne | ie ge boevs G — shiôtf ee "tb l MÉMOIRE N° 9 PINS Carpinus Heerii ETT. Fig. 1. — Feuille complète, sauf le pétiole, et plus grande que le type le plus ordinaire : grand. nat. — 2-3. — Deux feuilles complètes, y compris le pétiole, représentant le type normal; grand. nat. — 4. — Autre feuille lacérée sur les côtés et dépourvue de pétiole. — On aperçoit labase d’une seconde feuille et la sommité d’une troisième, couchées en travers de la principale ; grand. nat. ; — 5. — Autre feuille, plus petite et dépourvue de pétiole, attribuée à la même espèce ; grand. nat. — 6. — Bractée fructifère avec l'emplacement occupé par la nucule à la base de l’appa- reil ; grand. nat. — 62,— Mème appareil, grossi. Ostrya Atlantidis UNG. Fig. 7. — Feuille complète, du gisement de Céreste ; grand. nat. — 8. — Autre feuille complète, sauf une légère déchirure latérale, du gisement du Boïis- d’Asson ; grand. nat. — 9. — Autre feuille presque complète, sauf le pétiole, du gisement du Bois-d’Asson ; grand. nat. — 10. — Autre feuille complète, y compris le pétiole, du gisement du Bois-d’Asson ; grand. nat. — 11. — Autre feuille, du mème gisement, pareille à la précédente, mais dépourvue de pétiole ; grand. nat. — 42. — Rameau garni de toutes ses feuilles, les supérieures encore en voie d'évolution, à ce qu'il paraît, du gisement de Céreste : grand. nat. — 13. — Involucre fructifère, avec la nucule en place, du gisement de Céreste ; grand. nat. — 132. — Même appareil, grossi. HÉDRPRE EXT Mémoire de MT de Saporka Mém. Soc. Géol. de France Mém. N° 9. El. XV. PALEONTOLOGIE Sohier Correxit Procédé G. Pilarski, A. Murat & C' 6 07 HAIONIM AVX 14 448 SOBITQ eps X -sloïtèg 2Ï oup ienis sénisieer ,oe8d oimérizel $ use ,esiélgmos esiliusi so .baste sn .buess sotitog enlq sfliust s102 seu basis :ismamos emôrzs"lé Muse ,siélgmos afliwet sxis A -sloïèq ol etigmos y iasmeiuenèlni siélgmos insd sf ensbsèlium efliueï s1502 Sen .busrz 322 2lamempisi 8u01°uS sol nwe de iugi el sxov ebrod sb gnol sf sbilger uo oësidoèb ,sbmuebñrg siliue 80 .bosra : sloièq sl'eisquos % .se8d slziev siélqmos .eèlôs « = = MÉMOIRE N° 9 PL XVI. Fagus pristina SAP. Figs1-2. — Feuilles complètes, sauf à l’extrème base, restaurée ainsi que le pétiole ; grand, nat. — 3. — Autre feuille plus petite; grand. nat. — 4. — Autre feuille complète, sauf à l’extrème sommet ; grand. nat. — 5. — Autre feuille mutilée dans le haut, complète inférieurement, y compris le pétiole; grand. nat, Quercus larguensis SAP. Fig. 6. — Feuille présumée, déchirée ou repliée le long des bords vers le haut et sur les côtés, complète vers la base, y compris'le pétiole ; grand. nat. s Mém. Soc. Géol. de France Mémoire de MC de Saporfa UPS COUT en Mém. N° 0. PL. XVI. Procédé G. Pilarski, A. Murat & C" Géol. de France EMhraiins Le NC de Sapoita LH, Pi: XUI nd ol ensb Wie dfitou oxh 1 bosre : ohrobèoèiq si £ tioz : Liosre xiise \ Seloièq sl angmosy ,51élgmos elliust — 8 sil : fus ol eneb sèlitwm siliwsi sutu4 — FT — F L Fig. Fig. MÉMOIRE N° 9 PI. XVIL. Quercus elæna UNGe 1, — Feuille; grand. nat, Microptelea reperta SAP. 2. — Feuille présumée ; grand. nat. 2a,— Détails de la nervation, grossis. PSalix Lavateri HR. 3. — Moitié inférieure d’une feuille ; grand, nat, Salix ovatior sAP. . 4. — Feuille presque complète, sauf à l'extrême sommet ; grand. nat. 5. — Axe fructifié, muni dans le haut de deux capsules, attribué soit à cette espèce, soit à la précédente; grand. nat. Salix gracilis SAPe 6. — Feuille complète, y compris le pétiole ; grand. nat. 1. — Autre feuille mutilée dans le haut; grand. nat. Zelkova protokeaki SAP. 8. — Feuille attribuée à cette espèce ; grand. nat. Populus palæoleuce SAP. 9. — Feuille complète, présumée, du gisement de Céreste, d’après un échantillon de l'Ecole forestière supérieure de Nancy ; grand. nat. Populus mutabilis ? AL. BR. Fig. 10. — Feuille mutilée dans le haut, attribuée à cette espèce; grand. nat. Populus Zaddachi HR. Fig. 11. — Feuille déchirée accidentellement sur l’un des côtés ; grand. nat. — 12. — Autre feuille complète, sauf le pétiole qui manque; grand. nat. — 13. — Autre feuille, beaucoup plus petite que les précédentes, paraissant déformée dans le haut ; grand. nat. — 133.— Détails de la nervation, grossis. — 14. — Axe fructificateur, muni de capsules en place ; grand. nat. — 44% et 14. — Deux de ces capsules, fortement grossies. — 15-16. — Ecailles gemmaires ciliées sur les bords, attribuées à la même espèce : grand, nat. _Mém. Soc. Géol. de France Memoire de MT de Saporta DANCE Mém. N°9 PI XV:1. PALEONTOLOGIE Procédé G. Pilerski, A. Murat & c* MÉMOIRE N° 9 PI. XVI. Populus Zaddachi HR. Fig. 1. — Feuille complète, sauf deux déchirures ; grand. nat, — 2. — Autre feuille plus petite et plus finement apiculée, complète, y compris le pé- tiole, qui semble détaché du limbe ; grand. nat, — 3. — Autre feuille, repliée latéralement le long d’une échancrure marginale ; grand. nat. Populus oxyphylla SAP. Fig. &. — Feuille complète, y compris le pétiole ; grand, nat. _Salix angusta AL. BR. Fig. 5-1.— Feuilles complètes, dont l’une repliée accidentellement, du gisement de Céreste ; grand. nat. Salix media HR. Fig. 8. — Feuille, du gisement de Céreste ; grand, nat. Salix ovatior SAPe Fig. 9. — Feuille presque complète, sauf à l'extrême sommet ; grand. nat. Celtis cernua SAP. Fig. 10, — Feuille mutilée au sommet et sur l’un des côtés ; grand. nate Platanus? SAP. Fig. 11. — Lambeau de feuille répondant au segment latéral, du gisement de Céreste ; grand. nat. - _Mém. Soc. Géol. de France Stémoire de OÙ Se Sapoita AE EN PALEONTOLOGIE Mém. N°9. PI. XVII. r Mém. Te GC, A 3 PALEONTOLOON .AH idoebbes evirqoa | siov sait & # néons arsy San Hioh ,esdmosl 1nomollotnshioss aolline} — C1 . | ua aan PURE cæronioy weosedi vb 2inoméènil ol ëno! : + £ « AE saltasreo eufugo 24e Me or iseiuboigor Jemmoe WE Blien ohnsrg aulq .olliuei etiu4 — é' Jen .basre # «TAe tu selsïqoroiM. den basre : 9129180 8h lundis vb Jommoë omônixe'l € lose ,stélquros slline4 — € NOR EpAU svoxles | 5 aMun &5b pese? 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Fig. 1-2. — Feuilles accidentellement lacérées, dont l’une particulièrement, fig. 2, laisse voir tous les linéaments du réseau veineux ; grand. nat. Populus cerestina SAP. Fig. 3. — Feuille complète, sauf à l'extrême sommet, du gisement de Céreste ; grand. nat. Zelkova UngeriKoOv. Fig. 4. — Fragment de rameau, pourvu de ses feuilles dont deux présentent des fruits à leur aisselle ; grand. nat, — a.— Portion du même rameau, grossie, pour montrer l’aspect des fruits etiles détails de la nervation. — 5. — Feuille isolée de la même espèce; grand. nat. — be. — La même feuille, grossies — 6. — Autre feuille ; grand. nat. — 1. — Autre feuille, attribuée à la même espèce, du gisement de Céreste ; grand. nat. — T1,— La même, grossie. Zelkova protokeaki SAPe Fig. 8. — Rameau entier, pourvu supérieurement de ses feuilles, la plupart en place, avec des fruits soit épars, soit occupant à l’aiselle des feuilles leur position naturelle ; grand, nat. — 83.— Trois de ces fruits, grossis, pour faire voir les détails de leur structure. — 9. — Autre feuille, attribuée à la même espèce ; grand. nat, — 10. — Autre feuille, plus grande, mutilée au sommet, reproduisant le même type; grand. nat, .Microptelea minuta SAPs Fig. 11. — Feuille; grand. nat. — 113.— La même, grossie, pour montrerles détails de la nervation. Mém. Soc. Géol. de France PALEONTOLOGIE Mémoire de M de Saporta Mém. N°9. P1 XIX. ADAM XV. te se asrsoeis Burt # Lt ne nahog | hs. esta #nvagiuod sb YO % ussntet 2h notio* 1 — .} 11 Jo .basre : noizonfoo ns 9. sol FE CT sieeote wssoter ste ub sites —,4t , “esosgisod 29h Je ge tan ban Ê ME Sgen on: fon A 6 sbudrtils sie k$ 8 — 1 ionett si 19 uns D” . shaoit A8 HRSeaEx mullydgopxs De 1 none esse) à eus — 6e “4 198} s dhiarrotro aol LÉLRUUILS vo 122018 etre een bal) —» » 2 Hô6 ETS “sois | Tige élquros 4 HErott = .,f do A An ! ‘sn biere : À FTP. s , QUE) Fradhol di ls dottevion sb — PAT its dnôis 5104 201q sHivst uk - $ a v ï slash sl shis noilsy son el: sb eli8@ — . TT. +1 = . ni mn 5 Hlqnon Lions uses hoi 251) alius4 — RS CO TT, | HT busre As L s'ouiihenni pa soluiiuite ouu'b ,ofiust sr 1: bi _n Dei 1 sta a DEN ÉLUS use sléfquies olliust 1 Ë — RU RON RME Jeu .buste RE En MÉMOIRE N° 9 PI. XX. Ulmus discerpta SAP. Fig. 1. — Portion de rameau, pourvu de bourgeons aoûtés et portant trois feuilles encore en connexion ; grand. nat. — 12.— Partie du même rameau, grossie, pour montrer la forme et la situation des bourgeons. — 2. — Samare pédicellée, attribuée à la même espèce ; grand. nat. — 2?,— Même organe, grossi. — 3. — Autre samare, du gisement de Céreste, attribuée à la même espèce ; grand. nat. — 3°. — Même organe, grossi, pour montrer les restes du périgone, la forme et la situa- tion de la loge seminitège et la disposition du réseau veinuleux. Zygophyllum Bronnii SAP. (Ulmus Bronnii Ung.) Fig. 4. — Fruits samaroïdes, du gisement de Céreste, appartenant à l’U/mus Bronni de Unger ; grand. nat. — ha, — Un de ces fruits, grossi, pour montrer leur conformité avec ceux d’Armissan. Hemiptelea Flichei SAP. Fig. 5. — Sommité d’un rameau, pourvu de feuilles encore en place et portant à leur ais- selle des bourgeons arrondis, du gisement de Céreste; grand. nat. — Ba.— Une des feuilles, grossie, pour montrer les détails de la nervation. Betula confusa SAP. Fig. 6. — Feuille complète, sauf le pétiole, attribuée, non sans quelqué doute, à cette es- pèce ; grand. nat. — 62.— Détails de la nervation et de la dentelure, grossis. — 7. — Autre feuille plus petite, mème attribution ; grand. nat. — Ta.— Détails de la nervation et de la dentelure, grossis. Betula oxydonta SAP. Fig. 8. — Feuille très nettement caractérisée, complète sauf une déchirure vers le haut ; grand. nat. — 9. — Autre feuille, d’une attribution plus incertaine; grand. nat. — 10. — Autre feuille, complète sauf une déchirure vers la base et l’absence du pétiole ; grand. nat. Carpinus Heerii ETT. Fig. 11. — Feuille complète, sauf à l’extrème sommet, plus grande que le type ordinaire ; grand. nat. APM VF Memoire de NC d Saporta Mém. Soc. Géol. de France Mém. N° 9. PI XX. PALEONTOLOGIE Procédé G. Pilarski, A. Murat & C- a $ #r un 3 2044 128