Ho LH À De Dre LA k MÉMOIRES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. AA OT AT s % mn à ï | LE é, | | br xE | 3 “SJ ; : #. à | À : d | 2 1,4 ES « pe : 5 f . “ ; ue A | | ; " MR 2 QUE | - - Le ne CT F 1 L de — " ,. : | k : op E : à RUE ? © CAMPRIMERIE DE A BELIN, x l it rue des Matharins Saint-Jacques, n°. VE | | | | 1 ,» ! Î E - + tag FE MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE, PAR LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMENT. OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES. DÉDIÉ AU ROI. TOME QUATORZIÈME. a Mém.Mus.E.N,.(Paris) bec ty ASE A Pr PASS «7 hrsn. (827 Jo frise CR TN dre 9° ne %D Ke SR = Eruers +, SHERBORNS À De 4: RE AVE se AIRE, L RUE DES MATHURINS S.-J, , HÔTEL DE CELUNY. 1097. = 1MPRI É À se . F rue des Mathorins Saint-Jacques, n°. & ' Ù Re abus : Mr: » 2e tee > MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE, LES PROFESSEURS ee ÉTABLISSEMENT. dima ne-emdyuses DÉDIÉ AU RO. TOME QUATORZIÈME. À PARIS, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE DES MATHURINS S.-J. , HÔTEL DE CLUNY. 1027. NOMS DES PROFESSEURS. (PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ. ) Messieurs , PorTaL , . + «+ + + Anatomie de l’homme. De Jussieu . . . . Botanique à la campagne. DESFONTAINES. . . . Botanique au Muséum. De Lamarck. : . . Insectes, coquilles, madrépores, etc. GEosrroy-ST.-HiLAIRE . Zoologie. Mammiferes et oiseaux. CEVIER 000 Anatomie des animaux. LAUGIER : . . . . Chimie générale. ConDtEr +. . . . . Géologie, ou Histoire naturelle du globe. BRONGNIART . . ,. . Minéralogie. Bosc IE Et Culture et naturalisation des végétaux. Dumérirn + . . . . Zoologie. Reptiles et poissons. Derruze Secrétaire de la Société des Annales du Museum. { MÉMOIRES DU MUSÉUM D'HISTOIRE. NATURELLE. SUR LE GENRE DE REPTILES BATRACIENS, s Nommé AmPHivm A, et sur une nouvelle espèce de . cegenre( AMPHIUMA TRIDACTYLUM ). (Mémoire lu à l’Académie des Sciences, le 13 novembre 1826.) | Par M. LE Bo, CUVIER. Lx naturalistes placent avec raison au nombre des objets les plus dignes de leur attention ces êtres qui semblent échapper à nos méthodes, et qui, réunissant les caractères de plusieurs fa- milles, n’appartiennent en quelque sorte à aucune; ils veulent les voir de plus près, et se montrent disposés à douter de l'existence de ces combinaisons insolites, tant qu’ils ne s’en sont pas convaincus par leurs propres yeux. C’est ainsi que jusqu’à ces derniers temps il s’est trouvé des écrivains qui ont soutenu que la sirène laceriine de Linnæus n’étoit pas un animal parfait, mais seulement la larve de quelque reptile - ‘batracien, plus ou moins semblable à une salamandre, et quelle devoit finir avec l’âge par perdre les branchies exté- rieures qui la caractérisent, et même par prendre des pieds de derrière comme les autres salamandres. On a même pré- tendu avoir observé cet animal dans l’état adulte; et un na- turaliste italien a écrit qu’on le voyoit au Muséum des chi- Mém. du Muséum. t. 14. I 0) RePTILE BATRACIEN È rurgiens de Londres avec ses quatre pieds, et ne portant plus de branchies. Cette prétendue sirène adulte étoit connue depuis long- temps, et même celui qui a fait connoître la sirène ordinaire, le docteur Alexandre Grardèn, de Charlestown, l’avoit aussi observée, et l’avoit envoyée en 1771 à Linoæus, et en 17795 à Ellis, sous le nom d’Æmphivma means; :mais Linnæus qui avoit fait paroitre la douzième édition de son Systema Naturæ en 1566, étant mort avant d’avoir pu en donner une treizième , ces documens étoient restés parmi ses papiers, et n’ont été connus que par l'édition que le chevalier James- Edouard Smith a donnée en 1821 de la correspondance du grand naturaliste suédois. Depuis lors les naturalistes des Etats-Unis se sont occupés avec intérêt de cet animal. Le docteur Milchill en a envoyé en 1822 une description à l’administration du Muséum d’His- toire naturelle. La même année il en a paru une dans le He- dical recorder du mois de juillet, où l'animal est nommé Chrysodonta Larræformuis. Il y a surtout deux articles du docteur Richard Harlan , qui en font connoître très-exactement les caractères exté- rieurs et la configuration: le premier dans le troisième vo- lume du Journal de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie, de mai 1823, avec une lithographie par M. Le- sueur ; le second dans les Annales du Lycée d'histoire natu- relle de New-Yorck, de juin 1825, avec une figure dessinée par M. Rembrandt Peale. M. Harlan ayant bien voulu me faire l’envoi d’un échan- tillon de son Ærnpluiuma, je me suis occupé d’en faire la- natomie, et surtout de comparer son ostéologie avec celle NOMMÉ AMPHIUMA. 3 de la sirène : ce qui m'a donné de nouvelles preuves que ces deux animaux ne peuvent aucunement être des âges différens . l’un de l’autre. Sous cé rapport, les observations qui vont suivre peuvent déjà offrir quelque intérêt; mais j'ai eu tout récemment l'avantage de pouvoir en ajouter de semblables sur une autre espèce du même genre, beaucoup plus grande, et entièrement nouvelle, et distinguée à l’extérieur par le nombre de ses doigts, qui est de trois à tous les Piéds; tandis que l’Æmphiuma décrit par le docteur Harlan n’en a que deux. C’est une confirmation d’un fait qui résultoit déjà dle plu- sieurs autres observations, savoir, que les animaux, plus ou “moins rapprochés de la forme de nos salamandres et de nos proteus, sont beaucoup plus nombreux dans le nouveau continent que dans l’ancien. MM. Say, Harlan, Mitchill, Écone et d’autres encore, ont déjà donné, sur ces différens êtres, ds notes intéressantes, et qu'il seroit fort à désirer de voir réunir sous un point de vue comparatif. On doit surtout souhaiter de savoir si, effecti- vement, plusieurs de ceux qui ont des ouvertures sur les côtés du cou n’ont de branchies à aucun âge. M. Harlan l’assure de la salamandre des monts Alleganys, dont il a fait même, par cette raison, un genre, d’abord sous le nom d’Æbran- chus, et ensuite sous celui de Menopoma, tandis qu’il croit qu’une espèce très-voisine, le #tton lateralis de M. Say, conserve ses branchies pendant toute sa vie, et qu’il en fait en conséquence un genre quil nomme Wenobranchus. L'opinion de ce savant naturaliste est aussi que l’Ærphiuma n’a jamais de branchies. Ilest fort inutile de disputer sur les faits. Ainsi, tant que 1” 4 Reprire BATRAGIEN l’on ne pourra point produire les larves de ces animaux por- tant encore des houppes branchiales, il ne sera pas possible de soutenir qu'ils se conforment à la règle commune; mais j'avoue que toutes les vraisemblances me paroïssent cepen- dant favorables à cette opinion. Leur os hyoïde, la distribu- tion de leurs artères, tout en eux est semblable à ce qu'on voit dans les batraciens ordinaires; et l’on auroit même de la peine à expliquer l’existence de ce trou qu'ils ont aux côtés du cou, si l’on ne supposoit que c’est un reste de leur premier appareil respiratoire. Quoi qu'il en soit, nous allons décrire nos deux espèces d’Amphiuma , telles que nous les avons sous les yeux, lais- sant aux naturalistes qui pourront les observer dans leur pays natal à constater l'état dans lequel elles se montrent d’abord dans le monde. 1°. AMPHIUMA MEANS. L'Amphiuma means, que l’on pourroit appeler aussi Æm- phiuma didacty lum , a le corps alongé et cylindrique, la tête déprimée et obtuse, la queue comprimée, pointue, tranchante en dessus sur les deux tiers de sa longueur , et arrondie en des- sous. Le diamètre de son tronc, versle milieu , est du vingtième de sa longueur totale; il s’'amincit un peu en arrière, et la queue devient de plus en plus mince jusque vers sa pointe. Elle prend plus du quart de la longueur totale; ou pour parler plus exactement , elle y est comprise trois fois et deux tiers. La tête est aussi large que le tronc, mais un peu moins haute; sa longueur est environ du treizième de celle de l’animal. La circonscription horizontale de son museau est à peu près pa- rabolique. La mâchoire supérieure avance plus que l’infé- NOMMÉ AMPHIUMA. 5 rieure, et la dépasse aussi latéralement. La fente de sa bouche - prend à peu près moitié de la longueur de la tête. Les na- rines sont percées au bout du museau, et assez près l’une de Vautre. Les yeux sont aux côtés de la tête,.un peu plus en - avant que la commissure des lèvres, et placés de manière que ladistanced’un œil à la bouche est à peu près égale à la moitié de l'intervalle qui est entre les deux yeux. L’œil lui-même est rond, sans paupière, recouvert par la peau qui devient ” seulemént transparente à cet endroit comme dans les an- guilles : le diamètre de l'œil est très-petit. Les lèvres sont minces et peu proéminentes. Il y a sous chaque lèvre une rangée de dents coniques, pointues, un peu arquées, ser- rées les unes contre les autres. J’en ai compté vingt.de chaque côté à la mâchoire supérieure, et seize à l’inférieure. 11 y a de plus au palais des dents semblables, mais plus petites, rangées sur deux lignes, une de chaque côté, et qui se ren- ‘eontrent en avant en angle aigu; chacune de ces rangées pa- latines en a quatorze ou quinze. On voit l’orifice interne de “a narine de chaque côté entre la rangée des dents maxillaires et celle des dents palatines du même côté, vers leur partie postérieure : ces orifices sont de simples trous dont le bord inférieur est membraneux , et pourroit faire fonction de val- vule, pour empêcher l'air ou l’eau de remonter de la bouche vers la narine. C’est à peine si l'on peut dire qu’il y a une langue : un léger bourrelet de la membrane qui tapisse la partie inférieure de la bouche en marque seul les contours qui représentent un triangle un peü moins large que la mâchoire, mais de même forme. On aperçoit dans le fond de la bouche, sur la base de cette légère proéminence triangulaire , un très- petit trou entouré de lèvres à peine visibles, et qui est la 6 Reprire BATRACGIEN glotte de l'animal. Il ne se montre aucune trace d’oreille externe, mais de chaque côté de l'arrière-tête, à la hau- teur de la bouche, et à une distance de la commissure égale à la longueur de la bouche elle-même, se voit l’évent, où ce trou percé au cou dont nous avons déjà parlé. Il: est ovale et un peu oblique, son extrémité supérieure étant un peu plus en arrière que l’inférieure. Son plus grand dia- mètre ne fait pas le quart de la longueur de la bouche: outre les lèvres externes que lui forme la peau de ses bords, il a deux petits replis ou lèvres internes, minces, membraneuses et mobiles. Il n'y a d’ouvert qu’un seul orifice, quoique les branches de l’hyoïde, comme nous le verrons, soient au nombre de quatre, et que l'on puisse soupçonner que dans l'état de larve, s’il a existé, elles interceptoient trois ouver- tures. Un peu plus en arrière et un peu plus bas que cet ori- fice se montre le pied de devant, qui a l'air d’un petit ten- tacule plutôt que d’un pied. Sa longueur n’est pas du quart du diamètre du tronc à cet endroit, et sa grosseur ne fait que le sixième de sa longueur. On y distingue cependant un coude et deux petits doigts, dont l’externe est un peu plus grand que l’autre: ces doigts n’ont pas d'ongles. Tout le long des côtés du corps on voit des plis transversaux, jusqu'aux pieds de derrière qui s’attachent à la base de la queue, fort loin par conséquent de ceux de devant, et qui les surpassent à peine en grosseur ; ils n’ont aussi que deux doigts semblables à ceux de devant. l'anus est une fente longitudinale placée un peu plus en arrière que cette seconde paire de pieds. Tout cet animal est couvert d’une peau molle, lisse, mate, et qui ne montre d’autres inégalités que les plis des côtés, et quelques grains très-fins dispersés sur la tête. Sa couleur est un gris NOMMÉ AMPHIUMA. 7 noirâtre en dessus et un gris plus pâle en dessous, sans taches niraies d’autres couleurs. * L'individu que nous venons de décrire est long de qua- torze pouces et demi; mais il y en a de plus grands, et M. Harlan en a vu de deux pieds deux pouces anglaïs. Il en a aussi observé un qui n’étoit long que de trois pouces, et qui néanmoins ne montroit aucune apparence de branchies. Cet animal habite dans les étangs des environs de la Nou- velle-Orléans, de la Floride, de la Géorgie et de la Caroline du sud. On le trouve quelquefois enfoncé à deux et trois pieds dans la vase la plus épaisse où il se cache comme un ver de terre : c'est à ce qu’il paroît ce qui lui arrive surtout pendant l'hiver. On en a trouvé ainsi un grand nombre en creusant un fossé auprès de Pensacola. Il peut vivre oo quel- que temps sur la terre : et un individu qui s’étoit échappé du vase où on le tenoit, fut retrouvé quelques jours après bien portant et plein de vie. On pourroit dire, comme on voit, que c’est en quelque sôrte plus qu'un amphibie, puisqu'il peut vivre dans l’air, dans l’eau et- sous la terre; et toutefois ce n’est probablement que par le moyen de l'air qu'il respire, car il n’a d’autres organes de respiration que des poumons. ï Les nègres de ces.pays l'appellent, on ne sait pourquoi, Serpent du Congo; et ils l’ont en horreur, prétendant, mais a qu’il est très-venimeux. < Que An TRIDACTYLUM. Cette “ue de l’Æmphiuma à deux doigts convient presque en toutes choses à l'espèce à trois doigts. Sa forme générale est la même; son diamètre est vingt fois dans sa 8 REPTILE BATRACIEN longueur; la longueur de sa tête y est près de quatorze fois; sa queue en fait exactement le quart. Elle a des plis sem- blables sur les côtés; sa couleur est la même. En un mot, il faut, pour la distinguer, regarder de près à ses extrémités. On voit'alors que ses mains et ses pieds sont divisés chacun en trois doigts parfaitement distincts : c’est vraiment son seul caractère extérieur bien sensible. Cette espèce habite les mêmes pays que l’autre. Nos in- dividus ont été rapportés de la Nouvelle-Orléans par M. Täin- turier Desessarts, habitant de cette colonie, qui a offert au Cabinet du Roi une collection intéressante de productions naturelles rassemblées dans les divers cantons de la Louisiane. 30. OSERTATIONS ANATOMIQUES. # Ces descriptions extérieures prouveroient déjà suffisamment que ni l’un ni l’autre Ærnphiuma ne peut être l’adulte de là sirène. Une sirène de près de trois pieds de long ne montre aucun vestige d’extrémité postérieure; ses pieds de devant, les seuls qu’elle ait, se divisent en quatre doigts; ses lèvres sont armées chacune d’un demi-cercle de substance de corne; elle n’a aucunes dents maxillaires, et ses dents pala- tines sont disposées en quinconce sur de larges plaques. Sa grosseur proportionnelle est beaucoup plus considérable; en un mot, il est impossible que deux animaux de même classe soient plus différens. Ces différences se soutiennent à l’examen des parties inté- rieures. La sirène a quatre-vingt-six vertèbres; l’amphiuma tri- dactyle en a quatre-vingt-dix-neuf, et le didactyle cent douze. La sirène a sept paires de côtes incomplètes, mais cepen- NOMMÉ AMPHIUMA. hi: dant, très-marquées, attachées à de courtes apophyÿses trans- verses. Les amphiumes les ont bien au nombre de cinqou six paires, mais réduites à de petits vestiges à peine reconnais- sables, attachés à des apophyses transverses plus longues: ces vestiges de .côtes ont échappé à M: Harlan:: Sur le reste de l’épine les apophyses-transverses de lamphiume ne sont pas dilatées autant que celles de la sirène; ses apophyses ou plutôt. ses crètes épineuses ne sont pas coupées oblique- ment en arrière comme dans la sirène; au contraire elles sont inclinées dans ce sens. Ses vertèbres ont en dessous, vers la partie antérieure, deux petites crètes dont la sirène n’offre aucune trace. } Le membre antérieur, quoique beaucoup moins développé, offre à peu près les mêmes parties que dans la sirène: une omo- plate grêle, un coracoïdien élargi en demi-cercle, enchässé dans une large lame cartilagineuse impaire qui tient lieu de sternum et préserve l’appareil de la circulation. C’est sartout par la tête que ces deux reptiles diffèrent : celle del’amphiumenese rapproche pasmême autant qu’on auroit pû le croire de celle du proteus, et c’est avec la salamandre aqua- tique qu’elle a l’analogie la plus marquée. Elle est oblongue; le crâne.est excavé en dessus par des fosses temporales très-rap- prochées, et qui ne laissent entre elles qu’une crète sagittale aigué. Le museau est formé, comme dans la salamandre, par un osintermaxillaire impair portant dix dents, et dont l'apophyse montante placée entre les deux narines va s’articuler avec le frontal. Aux côtés de cette apophyse sont les üs propres du nez qui recouvrent une partie des orifices extérieurs des na- rines : c’est ce qui n’a lieu ni dans le proteus ni dansla sirène. Les maxillaires forment, sur un espace considérable, les côtés Mém. du Muséum. t. 14. 2 10 REPTILE BATRACIEN de la mâchoire supérieure; leur partie postérieure se porte sous l'orbite, et borne en dessous et en avant la fosse tem- porale. Ils ont chacun trente dents dans lamphiume à trois. doigts, et quinze ou seize seulement dans le didactyle. Je n'a- perçois ni frontal antérieur ni postérieur, l'orbite n’a même point d’apophyses en arrière; la crète temporale se réuuit à sa correspondante sur les frontaux par un angle aigu, pour former ensuite la crète sagittale. La suture coronale, placée derrière ces crètes temporales, est aussi en angle aigu. On voit distinctement que l’occipital n’est composé que de deux pièces comme dans toute la famille des salamandres: En dessous il n’y a, comme dans toute cette famille, qu’un seul os plat pour tenir lieu du basilaire et des corps des deux sphénoiïdes. Aux côtés de sa partie antérieure sont attachés longitudinalement les deux os qui portent les dents pala- tines, et que l’on a appelé tantôt palatins tantôt vomers. Entre les frontaux et ce grand sphénoïde est lemème os que dans la sirène et les salamandres, c’est-à-dire, l’analogue de l'aile orbitaire suivi d’un espace membraneux. C’est aussi abso- lument comme dans les salamandres, et spécialement comme dans l’aquatique qu’est constituée la région temporale et auri- culaire: on y voit une petite lame qui fait fonction de ptérygoiï- dien; un os intermédiaire auquel est suspendue la mâchoire inférieure, et qui, selon ma manière de voir, répond au ju- gal(x); et uu os postérieur qui prend part aussi à l'articulation de la mâchoire inférieure, et qui est, selon moi, le tympanal. La fenêtre du labyrinthe est cachée en partie par l’os que (t) Voyez à ce vujet l’Ostéologie des batraciens dans le cinquième volume de mes Recherches sur les os fossiles. NOMMÉ ÂMPHIUMA. k it je nommie jugal; elle’est grande et fermée, comme danslles genres dont jelviens de parler, par une plaque rondeiqui est Vétrier, et qui n’a qu'un petit manche très-court, où plutôt une légère tubérosité. Cette plaque est entièrement recou- verte par les chairs et par la peau, et il n’existe ni 5* ‘36 Oxcanveñaruir VéGérané, lextensibilité plus ou moins igrai de,selon certaines circons- tances de chaléur et d’humidité;, queidans-quelqués casson -Noyoit cette vésicule globuleuse s’alonger presque en untube, dans lequel d’autresiplus petites vésicules.se formoient àime- sure (fig. 1 g). Ceite modification de la Globuline nous &on- -duit tout. naturellement à; ces.végétaux que lon a nommés des conferves, etdont les filamens ne sont, en effet, que: de Ja Globuline elbrisée envésicules. tubuleuses; nées successive- ment bout à bout, et dans laquelle paroït cette autre Globu- Jine que l’on nomme improprement. de la Matière werte (a). . Toutes mes observations sûr la structure, des conferves m'ont prouvé que le tube, soit simple, soit rameux, esttou- jours composé d’une série de vésicules alongées en tubes, et développées les unes à la suite des-autres. Dans aucune des espèces. de.cette grande famille je n'ai pu voir ce; tube - unique-:qui, Selon M. Edwards; sert d’ Pnoern et à un. autre tube articulé.) » : lat : Un seul êtré,et même un petit dibaliré dues étudiés iso- Panne et tout formés, ne peuvent être marion expli- qu : c'est. de la connaissance d’un: grand nombre que la vérité doit jaillir. L'étude des conferves, en général, nous dé- montre quetoutes leurs espèces ont une tendance bien mar- quée à se désarticuler à certaine époque de leur vie, comme celase voit.dans les! Zygnema compressum et mtidum (2), : (1) La vésicule pollinique;,.soumise aux mêmes conditions, produit PE deslextensions tubulaires qui rappellent parfaitement la germination de la vésicule réproductrice dés fégélaux conférvoides { fig? 26; e fi). --Hes vésicules situées à-la surface des masses du tissu cellulaire s’y étendent, sou- entssoit en papilles; soil em poils simples oulten poils cloisonnés. (2) Conjugata Princeps. Vaucu. p.64 , tab. 4, fig 1, 6. OrGanGGRAPHIE VÉGÉTALE. 37 dans lé Conferva dissiliens, et autres de ce genre, mais bien plus particulièrement dans toutes les espèces des genres Dia- toma et Fragilarra (fig. 25), dans lesquelles les vésicules qui lès composent, se détachent avec la plus grande facilité. © Si, d’un autre côté, on admet l ‘analogie qui existe entre le ‘filament d’une conferve et une série de vésicules isolées de la masse du tissu cellulaire d’un végétal d'ordre plus élevé, cette analogie suffit pour nous faire sentir qu'il n’y a pas plus ün tube dans un tube dans les conferves, qu’il n’y a une vési- cule dans une vésicule dans le tissu cellulaire. Les deux lignes que M. Edwards a vues quelquefois au pôint d’articulation des vésicules tubuleuses de la conjuguée majeure de Vaucher (fig. 16 a), indiquent point l'extrémité - des deux tubes intérieurs, mais bien les deux côtés ou les “deux bords du diaphragme composé, vu presque de profil. La Globuline dans les vésicules tubuleuses dés conférves présente quelques modes particuliers d'insertion. En général, elle est pariétale, c’est-à-dire, qu’elle naït des parois inté- rieures des tubes ou vésicules, comme on le voit dans le Co»- ferva rivularis (x) (fig. 14). Dans le Fragilaria unipunc- tata (fig. 25), elle conserve la même insertion; mais elle affecte, dans chaque vésicule, la disposition d’une petite couronne. Elle s’agglomère en masse dans certaines parties des Ectospermes , et enfin elle est centrale, et nait d’un placenta crinuliforme, qui sé contourne en dite plus ou . moins compliquée, selon les espèces de conjuguées dans. les- _ quelles ce. me d'insertion a uv (fig: 15 et 16). «ile k Nha] (1) Chantransia rivularis. DC. 38 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. La Globuline des conferves est inégale en grosseur; sa forme sphéroïdale s’alière quelquefois; sa couleur, verte dans le plus grand nombre des espèces, est rose et pourpre dans d’autres. Les vésicules les plus développées, celles qui cou- rent le plus de chances de devenir le corps reproducteur, ont été nommées, à cause de leur plus grande transparence, des Corps hyalins, corps que l’on a jugés, à tort, inutiles à la reproduction. Je ne puis croire avec Vaucher, et plusieurs autres auteurs qui l'ont suivi, que la Globuline, qu’ils nomment de la #1a- tière verte (1), s'agglomère et se soude dans les conjuguées, de manière à constituer une graine, où au moins un corps capable de reproduire la conjuguée-mère (fig. 15 et 1608), Ce genre d'organisation, par RenapashiOn » me semble ici, comme partout ailleurs, opposé à toute espèce d’ana- logie. Je pense, au contraire, et toutes mes observations s'accordent en ce point, que, sur plusieurs centaines de vé- sicules qui se développent dans un article de conjuguée, une seule, plus favorisée que les autres, prend le dessus ; (1) En considérant des corps organisés vésiculaires congme de la matière verte, on a agi comme on le feroit en nommant un champ r. EN et un champ de bleuets, l'un de matière rouge, et l’autre de matière bleue. Lorsque , dans l’assimilation , la matiere s’unit à la matière, elle doit être dans son plus grand état de division. Elle est invisible dans sa molécule ; elle est éle- mentaire, elle est inorganisée. F Il est donc de toute absurdité d’oser assigner à cetle molécule invisible une forme quelconque ; et, ce qui me semble tout aussi absurde encore, de Îa présenter comme un être organise, doué d’un mouvement instinctif qui le conduit versun point de l'organisation où il doit échanger les avantages de sa vie individuelle contre ceux de la vie d’agrégation. : OnGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 39 qu’en continuant de grossir elle absorbe toute la nourriture, affame ses voisines, et enfin les met dans le cas d’avorter, et de disparoître le pie souvent par une sorte d’ émulsion. +11 faut remarquer qu’à mesure que la vésicule privilégiée _ s'accroît elle devient plus transparente, et que cette trans- parence permet de voir un grand nombre de plus petites vésicules développées dans son intérieur. Ce sont, très-pro- | bablement, ces petites vésicules nouvellement nées qui ont induit en erreur, en offrant la fausse apparence d’un assem- “blage de vésicules qui ont cessé d’exister. * L’avortement de tant de corps reproducteurs, et le dé- veloppement constant d’un seul pourroit paroïtre surprenant, si nous ne savions d'avance que le règne qi offre pres- que partout des cas semblables. L’ovaire du giroflier aromatique ( Cape aroma- ticus) est divisé en deux loges, dans chacune desquelles se trouve une centaine d'ovules : à mesure que cet ovaire se change en fruit, l’une des loges s’oblitère, et tous les ovules | de cette loge restent rudimentaires; l’autre, en continuant de s’agrandir, devient presque centrale, et dé tous les ovules qu’elle contient, un set privilégié s’accroit, et produit un embryon, ou plutôt une graine HU. de reproduire la plante-mère. Dans le châtaignier, sur les six loges et les deux ovules développés dans l'angle de chacune de ces loges, cinq de celles-ci disparoissent, et leurs dix ovules se sèchent et restent rudimentaires : une seule loge s’accroit, et un seul ovule se convertit en graine , rarement deux. Des avortemens semblables et tout aussi constans se font 4o ORGANOGRAPHIE Vécérazr. remar quer dans le fruit du chêne, dans ceux des amandiers, des .jasminées, des sapindées, des palmiers, et notamment dans ceux du-Cocos nucifera et du dattier. CHE bte Des conferves, rausidérés comme des séries de vésicules analogues à à celles qu’on peut détacher de la masse tissulaire, des autres végétaux, on arrive, sans presque s'en aperce-, voir, au tissu cellulaire en général (fig. 18). #7 En observant celui-ci tout développé, on voit qu “la est! qu’un amas de vésicules soudées par approche (1), vésicules qui, comme on sait, peuvent se désunir soit ‘mécaniquement, soit par la simple macération; que la forme primitive globu- - leuse des vésicules n’a été changée en celle d’un polyèdre,. variable dans Ja même espèce et selon les espèces, qu’à cause du défaut d’espace, et conséquemment de la gêne qu’elles se sont mutuellement fait éprouver dans leur accrois- sement. On voit encore que, semblables à celles des: con- ferves, elles sont incolores , transparentes comme le cristal, et sans la moindre apparence de pores ni de tissu (2). (…) Letissu vésiculaire succulent‘dont se remplissent les loges des oranges et des citrons, vésicules fusiformes , simplement contiguës, qui se développent en s’alon- geant des parois internes vers l'angle des loges , uroit dû, depuis long-temps, servir à expliquer le tissu cellulaire en général. (2) Si M. Gaillon avoit comparé les vésicules tubuleuses dont se compose le filament des conferves, aux vésicules du tissu cellulaire des autres végétaux, et même à leur tissu vasculaire , il se seroit aperçu de suite que, dans les deux cas, + texture étoit absolument la même; que la couleur n’étoit due qu ’à la présence elàlla couleur de la Globuline contenue , et il auroit, j'en suis sûr, renoncé à vou- loir-animaliser de véritables végétaux , tels que les conferves, les moisissures, et même jusqu'aux Chara. En suivant cette pente sur laquelle s'est placé M. Gaillon, on arriveroit à faire une Némazoaïre, non-seulement de chaque vésicule ou de chaque tube dont se composent les tissus dés végétaux du haut de l'échelle . mais encore de tous les individus végétaux eux-mêmes. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. "43 D'où viennent donc toutes ces couleurs si riches, si variées dont se parent les feuilles, les fleurs et les fruits, si les tissus qui forment leurs masses sont entièrement dénuésdecouleurs ? De même qu’on l’a déjà vu pour les conferves, toutes ces couleurs sont le plus souvent produites par la présence de la Globuline renférmée et développée sur les parois intérieures des vésicules. Celles-ci, qui ont été d’abord de la Globuline de diverses couleurs, sont dévenues blanches et. diaphanes par extension. Si en cet état on les compare à des vases de cristal remplis de grains blancs, verts, jaunes, pourpres, on aura «ne ‘très-justé idée de la manière dont se manifeste la couleur des végétaux (r).. À } . On acquiert la preuve de la coloration des végétaux par la présence de la Globuline, en enlevant d’une feuille pana- chée de diverses couleurs (fig. 19 ) une petite lame de tissu cellullaire, Cette petite lame, soumise au microscope, offrira dans ses vésicules des amas de Globulines qui variront en autant de couleurs différentes que la feuille en présen- toit (fig. 20 ). Je n’ai pas besoin de dire que c’est la même chose pour les pétales (fig. 22) : seulement dans ceux-ci ‘la Globuline est si petite, si rudimentaire, que le plus sou- D meer (1) Semblables à celles que produit le prismey Jles couleurs végétales dues sim plement à la réunion des globulins dans l’intérieur des wésicules-meres »s’éva- nouissent des qu’on isole les globulins, et qu’on les soumet à un très-fort gros- sissement du microscope. Îls deviennent alors ce qu’ils sont réellement, ‘blancs et diaphanes. Dès l’origine du règne végétal, la nature accorde là lalGlobulinesohtaire toutes des couleurs qui doivent ensuite se:manifester danslle reste deswvégétaux. Il ne faut pas confondre la:coloration des végétaux par la présence et:la;couleur propre de la Globnline, ‘avec celle qui se manifeste sur certains fruits , comme le pourpre de la pêche ; celle-ci est produite «par desfluides qui .se «concrètent ‘sou forme de points à la surface, exposée au soleil , de ces sortes de fruits. Mém. du Muséum. 1. 14. 6 42 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. vent on a peine, avec les plus forts grossissemens, à en aper- cevoir les contours ( fig. 23 ) (x). - Dans tout ce que l’on peut appeler des tissus verts, la Globuline est verte (fig. 21); dans les tissus blancs, soit ceux qui sont exposés à la lumière, soit ceux qui en sont privés, comme la pomme de terre ( fig. 24), le topinambour et autres, elle est blanche. Son insertion est invariablement pariétale; ce qui veut dire qu’elle émane tonjours, par ex- tension, des parois internes des vésicules-mères. Je ne lai jamais vue affecter, dans l'intérieur des vésicules, aucun arrangemerit symétrique , si ce n’est dans le Fragilaria unipunctata (fig. 25), et dans la feuille de l’Ægave ame- ricana (fig. 21), où elle simule une espèce de couronne (2). Sa forme est généralement globuleuse tant que la capacité de la vésicule-mère suffit à son développement : dans le cas contraire, comme cela arrive dans le tissu de la pomme de terre, elle se déforme par pression, et devient en grande partie anguleuse (fig. 24). La masse tout entière du peridium des Lycoperdons ou (1) Dans les tissus trop jeunes ou dans les tissus épuisés comme le sont ceux de la moelle, de la plupart des pétales, des étamines , des styles, des poils, etc., les vésicules étant dépourvues de Globulines , ou n’en ayant que de rudimentaires, on n’obtiendra jamais, de ces parties, la reproduction d’un nouveau végétal, comme il arrive d’une portion d’écorce ou d’une feuille. Pour qu’une portion de tissu puisse reproduire , il faut que les vésicules-mères contiennent en elles de la Globuline suffisamment développée, puisque, comme on l’a déjà vu, chaque globulin est un véritable centre-vital de reproduction. (2) Depuis l’époque de la lecture de-ce Mémoire à l’Académie des Sciences, je me suis assuré que l'insertion de la Globuline, sur les parois intérieures des vésicules- mères, est toujours symétrique et disposée par séries de globules qui alternent entre eux. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 43 vesses-de-loup; la capsule des 77ichia, des Ji ungermannia , des Marchantia, se compose de Globuline comparable à celle que j’ai déjà nommée de la Globuline enchainée ; comme celle-ci, elle naît d’un axe crinuliforme (fig. 17). Celle en- fin qui se développe dans les anthères, et que l’on a nommée pollen (fig. 26), présente les mêmes caractères que celle dont il a déjà été question. Elle naït immédiatement de la boîte anthérifère qui lui sert de vésicule ; elle est tantôt libre, comme la Globuline solitaire, ou tantôt liée par des fibrilles, comme la Globulineenchainée (fig.12); elle se soude quelque- fois par approche, comme dans quelques crucifères( fig. 13), dans les orchidées, dans les asclépiadées ; enfin elle offre toutes sortes de couleurs. Ce qu’on a nommé aura seminalis (fig. 26 d) n’est que la réunion des globulins que les vési- cules lancent ou laissent échapper au dehors. Je ne puis m'empêcher de consigner ici une observation que j'ai eu occasion de faire, en soumettant au microscope plusieurs sortes de vésicules polliniques. Parmi celles de la tulipe des jardins, il s’est présenté plusieurs fois des vési- cules dans un véritable état de germination plus ou moins avancé (fig. 26 e f). Cette germination consistoit en une extension tubulaire dans l’intérieur de laquelle on voyoit, de même que dans la vésicule pollinique, la Globuline de diverses grosseurs et répandue sans ordre apparent. Ce qui est assez remarquable, c’est que cette germination, compa- rée à celle de plusieurs conferves que j'ai eu occasion de voir et de figurer, s’est trouvée être exactement la même (1). (1) Une analogie frappante existe entre la structure des vésicules polliniques et. à 6* 44 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Il est très-probable que ce prolongement que M. Amicoi a vu sur une vésicule pollinique du Portulaca pilosa; et qu’il a interprété en faveur de la fécondation, n’étoit qu’une germination semblable à celle dont je viens de parler (1). On me demandera sans doute si une simple extension de parties peut être considérée comme une véritable germina- tion, et quel seroit le but de la germination d’un grain ou vésicule de pollen? Je répondrai d’abord que toute germi- nation végétale n’est jamais qu’une extension, qu’un accrois- sement de parties par interposition de nouvelle Globuline; ensuite, que cette germination n’est due qu’à un effort mo- mentané favorisé par quelques circonstances, et à l’extensi- bilité dont la nature a doué les êtres organisés (2). " Si je ne craignois pas de dépasser les bornes d’un Mé- moire, et d'anticiper sur la publicité de plusieurs faits analo- le corps yésiculaire reproducteur des végétaux conferyoïdes ; l’une et l’autre de ces vésicules se composent également de deux enveloppes, et contiennent , dans leur intérieur, une grande quantité de globulins. L'observation de ces deux faits appartient , celle du pollen à Kælreuter, et celle du corps vésiculaire reproducteur des conferves à Vaucher. L’enveloppe extérieure de ces deux sortes de corps vésiculaires ayant entière ment terminé son accrescence, il en résulte que, dans la germination, cette enve- loppe est crevée par la vésicule interne, qui seule conserve la faculté de s'alonger en filament tubuleux, soit dans les çonferyes, soit dans le pollen, La coléorhize des radicelles d’un grand nombre de végétaux a aussi quelques rap- ports avec la vésicule extérieure du corps vésiculaire reproducteur des conferves et du pollen; comme celles-ci, la coléorhize est une espèce d’enveloppe ou de tunique extérieure dont l’accrescence terminée la met dans le cas d’être enfoncée par son extrémité, afin de livrer passage à la radicule propre qui y étoit contenue. (1) Annales des Sciences Nat., vol. 2, pag. 6. (2) Ce prolongement étoit tres-distinct de ces espèces de trainces que forment dans l’eau l'aura seminalis, quand il s'échappe de Ja vésicule pollinique. -ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 45 gues à celui dont je viens de faire mention, je dirois qu'il suffit qu’une vésicule pollinique soit convenablement nourrie pour qu’elle se développe en une véritable. graine suscep- ble de germer et de reproduire la plante-mère. -_ Je sais que l’on m'objectera, comme ov l’a déjà fait, que dans ce cas il n’y a qu’une simple conversion de la vésicule pollinique en une graine, Si, par cette conversion on entend celle qui a lieu de l'ovaire au fruit, de l’écaille à la feuille, je l’'admets sans la moindre résistance, parce qu'ici il est clair que l’un n’est que l'enfance de l’autre; mais si, au contraire, on soutient que, malgré le changement de la vésicule pollini- que en une graine, ces deux organes n’ont rien de commun, je demanderai si jamais on a vu un cœur se convertir en pou- mon, et celui-ci en foie dans la même espèce d’animal. … Presque toutes les choses appréciables par les sens ont été saisies par les observateurs ; la Globuline n’a point échappé à leurs investigations. Elle à été aperçue partout où elle se trouve, mais elle a toujours été méconnue dans ses analogies, dans son identité même. On a considéré les diverses formes qu’elle présente, selon les situations dans lesquelles on la rencontre, comme autant d'organes particuliers; et de là ces dénominations différentes qui n’ont servi ensuite qu’à entre- tenir notre ignorance sur l'organe le plus important de la végétation. Ainsi les masses de Globuline développées à nu, soit à l’état solitaire, soit à l’état d’enchaînement, au lieu d’être considérées comme une réunion d'individus distincts, l'ont été par les lichénographes comme un seul individu auquel ils ont donné le nom de Lepra. Les auteurs qui se sont occupés des Lepra, les ont si posi- 46 ORGANOGRAPHIE VEGÉTALE. tivement méconnus, et si bien considérés comme des indi- vidus membraneux ou crustacés, qu'ils se demandent tou- jours où sont leurs réceptacles. « Les Lèpres n’offrent qu’une croûte étalée , le plus sou- « vent irrégulière, composée de globules pulvérulens, liché- « noïdes. Leurs réceptacles sont encore inconnus ( DC. « F1. franç.). » La croûte étant une association d'individus globuleux, il est clair que le réceptacle demandé par les auteurs ne peut se trouver ailleurs que dans l'intérieur du globule-indiwidu. © Daris la Globuline née à l'intérieur des vésicules dont se com- posent les filamens des conferves, on a vu que de la Matière verte, quoique, selon les différentes espèces, cette matière présente diverses couleurs. Dans les Lycoperdons, les capsules . des Trichia, des Jungermannes, des Marchantia, la Globuline analogue à celle que j'ai nommée Globuline enchaïnée, a reçu le nom de Séminules ou de Gongyles; et cette expression me paroît juste. Dans les feuilles, malgré que cet organe soit sus- ceptible de se présenter sous toutes sortes de couleurs, M. Pel- letier la désigne sous le nom de Ch/orophy lle : dans les tissus privés du contact de la lumière, tels que ceux de la pomme _de terre, du topinambour, du tronc des sagouyers, la Glo- buline a été de la fécule ou de l’amidon; celle de la vésicule pollinique des anthères de l'aura seminals. La Globuline captive (1), je veux dire celle qui naît des A (1) La Globuline captive , comme organe, est susceptible ‘d’être altérée et de prendre assez souvent un développement monstrueux , selon diverses causes qu peuvent provenir, soit de l'interieur , soit de l’extérieur. Ces cas ont fourni aux botanistes le moyen d’enrichir nos catalogues , et de doubler les espèces végétales. L ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 47 parois intérieures des vésicules du tissu cellulaire, a joué et joue encore un rôle très-important dans les excellens ouvrages que M. Mirbel a publiés sur organisation végétale : ce savant a vu dans la Globuline du tissu cellulaire des Pores annelés, au moyen desquels il suppose que la transmission des-fluides peut avoir lieu d’une partie des tissus dans une autre. Toutes les personnes qui s'occupent de ces sortes de matières con- noissent les belles et savantes discussions auxquelles les pores annelés de M. Mirbel ont donné lieu: parmi les adversaires de notre physiologiste français, on peut citer les noms de MM. Tréviranus, Linck , Rudolphi, Sprengel, qui ne voyoient dans les pores annelés que des concrétions ou des grains amilacés formés isolément dans l’intérieur du tissu cellulaire. Dans un de ses derniers ouvrages, M. Dutrochet, en com- _ battant l'existence des pores annelés de M. Mirbel, a consi- déré la Globuline captive dont il vient d’être question comme des Corpuscules nerveux, où ;' en d’autres termes, comme le siége nerveux des végétaux (1). ; Dans un travail tout récemment publié, et dont je n’ai eu connoiïssance que lorsque le mien étoit terminé, M. Ras- Les genres Xyloma, Erineum, Uredo, ÆEcidium, etc., ne sont pour moi que de la Globuline malade et extravasée sous l’épiderme des feuilles : aussi trouve-t-on dans ces derniers genres presque autant d’espèces qu’il y a d’espèces phanérogames dans le règne végétal. ] Ces monstruosités, accueillies dans nos-herbiers , méritent qu’on les y conserve, non comme des espèces normales , mais comme des cas qui intéressent cette partie de la physiologie qui a rapport aux différentes maladies des végétaux. Seulement il faut détruire les associations de genres et d’espèces auxquels on les à soumis, et les placer à côté des individus qui ont fourni ces cas pathologiques. (1) Recherches anatomiques et physiologiques sur la structure intime des ani-- maux et des végétaux , et sur leur motilité , pag. 14. 48 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. pail, en se proposant des recherches sur la nature physiolo- gique et chimique de la fécule, est arrivé, de son côté, à. reconnaître que cette substance n’est ni un amas de concré- tions amilacées, ni un assémblage de pores annelés, où de corpusculés nerveux, mais bien uné masse de véritables vési- cules néés immédiatement des vésicules-mères du tissu cel- lulaire (1). l 2 CONCLUSIONS. Le but principal de ce mémoire est de faire une applica- tion de la loi de swr-ajoutement de parties aux organes constitutifs des tissus, en démontrant l’analogie rigoureuse qui existe entre ces petits végétaux univésiculaires que je nomme de la Globuline, et cette autre Globuline née et contenue dans le tissu cellulaire des autres végétaux, ou plutôt de cette Globuline dont se forment en entier les masses tissulaires des végétaux. Comme les figures jointes à ce mémoire l’indiquent, j’ai présenté la Globuline, en général, sous ses trois aspects les plus remarquables, et j'ai désigné ces aspects par premier, deuxième et troisième degré d'organisation végétale. Le premier degré comprend toutes les espèces de végétaux dont les individus ne se composent que d’une seule vésicule, et dont cette vésicule, comparable à celle qu’on isole d’une masse de tissu cellulaire, produit également, de ses paroïs intérieures, de plus petites vésicules destinées à la reproduire. (r) Développèment de la fécule dans les organes de la fructification des cé- réales , etc. Annales des Sciences Nat. , tom. 6, pag. 410 et'suivantes. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 49 Ces petits végétaux, auxquels j’ai donné le nom de Grosu- LINE VÉSICULAIRE SOLITAIRE, offrent le premier degré visible du règne végétal. È Dans le second, viennent se ranger d’autres végétaux dont l'organisation ne diffère de celle des premiers que par un petit thallé ou tige horizontale qui précède et donne nais- sance à la vésicule qui en émane directement. Les vésicules paroissant comme liées cer) elles par le moyen des thalles fibreux, je leur ai donné, à cause de cela, le nom de Gro- BULINE VÉSICULAIRE ENCHAÎNÉE. On sent aisément que la Globuline enchainée seroit la Globuline solitaire sans le thalle qui lui sert de support. _ Ces deux si gai de Globuline se développent à nu dans la nature; elles s'y présentent sous toutes les couleurs, et ces couleurs nous révèlent déjà l’origine de presque toutes celles que nous remarquons dans le règne végétal. Se repro- duisant elle-même, on peut considérer chaque vésicule ou chaque individu comme une sorte d’ovaire isolé. Les Lichénographes ayant pris la collection«pour l’indi- vidu ont confondu ces deux sortes de végétaux, et les ont jetés dans une sorte de réceptacle obscur, auquel ils ont - donné le nom de Lepra. ï _ Le troisième degré comprend toutes les modifications de la Globuline contenue dans le péridium des Lycoperdons et des Trichia, dansles capsules des Jungermannia et des Mar- chantia , dans les vésicules tubuleuses du filament des con- ferves, dans la vésicule pollinique des anthères, et dans les vésicules da tissu cellulaire. | . Cette Globuline, que je nomme captive parce qu’elle est Mém. du Muséum. 1. 14. 7 5o ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE contenue dans des vésicules-mères, qui ont commencé par être elles-mêmes de la Globuline, offre les mêmes caractères que les deux premières: mêmes formes, mêmes couleurs, mêmes modes de reproduction. Mais elle s’en distingue en ce qu’au lieu de vivre et de croître séparément, elle reste dans l’intérieur des vésicules-mères, où, le plus souvent, gènée dans son développement, elle perd sa forme globu- leuse, devient plus ou moins hexagonale, se soude ou s’entre- greffe par ses surfaces, et constitue une nouvelle masse de tissu cellulaire. AS La Globuline captive, dont les couleurs produisent toutes celles dont se parent les diverses parties des végétaux, est en même temps la source ou l’origine des masses tissulaires ; elle est l’organe reproducteur, ou, en d’autres termes, elle est le véritable ovule des tissus. Chaque vésicule-mère étant une sorte d’ovaire rempli d’ovules, on conçoit facilement l'accroissement des masses tissulaires dans tous les points et dans tous les sens, par le développement continuel des jeunes vésicules, lorsque surtout, ces développemens sont favo- risés par tous les agens nécessaires à la végétation. Si on renfermoit de la Globuline solitaire, ou ce qui revient au même, des végétaux univésiculaires dans un espace limité, comme dans une capsule, ces petits végétaux se trouvant mutuellement gènés dans leur accroissement, perdroient in- sensiblement leur forme globuleuse; ils deviendroient plus ou moins polyèdres, et, forcés de se souder par leurs surfaces, ils formeroient une masse de tissu cellulaire, C’est ainsi que les vésicules de la Globuline contenues et dévelop- pées dans l’intérieur de la vésicule-mère, s’accroissent., s’en- ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. SI tre-greffent de manière à renouveler l’ancien tissu, et à en augmenter considérablement le volume (1). Si au contraire on pouvoit rendre la liberté à la Globuline captive des tissus, comme, par exemple, les graines qui s’é- chappent des péricarpes, cette Globuline conserveroit l'indé- pendance qui existe entre chaque vésicule; et ces vésicules, en se détachant de la paroi intérieure de la vésicule-mère , formeroient autant de petits végétaux distincts: ce seroit alors de la Globuline solitatre. Ces deux suppositions in- verses tendent à faire connoître que le règne végétal rour ENTIER (considéré dans son organisation tissulaire seule- ment) est, ou de la Globuline à l'état solitaire, ou de la Globuline agrégée; et que c’est à ces agrégats de Globu- line que nous devons toutes les masses et toutes les formes que nous observons dans les végétaux, et les objets utiles ou agréables que nous en retirons. La Globuline, comme corps reproducteur, existant dans lintérieur de toutes les parties des tissus, donne naissance aux Embryons adventifs, et explique comment ces em- bryons peuvent naître de tous les points de la surface des végétaux (2), et comment, en même temps, la vie végétale (1) Dans une magnifique planche inédite, représentant diverses pièces d’anato- mie végétale, M. Mirbel a figuré , d’après ses observations, le jeune tissu cellu- laire formé dans l’intérieur de chaque vésicule-mère de l’ancien tissu. La résistance et la persistance des vésicules-mères , d’une part, la soudure par approche de la globuline pressée dans son développement , faute d’espace , de l’autre, expliquent ce fait, moins rare qu’on ne le croit. (2) Quelques feuilles détachées de lOrnithogalum thyrsoïdes, et abandonnées dans des feuilles de papier gris, ont présenté à M. Poïteau un grand nombre d'Em- bryons monocotylés, adventifs, qui, après avoir pris naissance sous l’épiderme q* 52 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. peut être également répartie dans toute la masse encore vivante d’un grand arbre, puisque chaque vésiculé de Glo- buline est un véritable centre vital. Une vésicule isolée du tissu cellulaire, et remplie de la nouvelle génération de la Globuline, seroit entièrement com- parable à beaucoup d’animacules vésiculeux, qui contien- nent également leur reproduction, tels, par exemple, qu’une Monade, une Cyclide, un Æolpode ou une Parameécte, si ces derniers n’étoient pas doués d’un mouvement de con- tractilité et de locomotion volontaire, et s'il n’étoient pas destinés à vivre isolément dans l’espace. | Jamais un être organisé, ayant eu son centre particulier d’orgarusation, ne s’unit à d’autres pour former par juxéa- position un être plus compliqué. Dans aucun cas, une vésicule de Globuline végétale, soit celle qu'on observe à l’état solitaire, soit celle que l'on peut isoler du tube d’une conferve, soit enfin celle qu’on détache des tissus, ne cesse d’être parfaitement zzerfe, et jamais elle v’acquiert, par l'effet de son isolement, la faculté du mouve- ment volontaire, comme plusieurs auteurs superficiels l'ont avancé: : ; Des globules de matière organisée pouvant être considérés comme autant d'INDIVIDUS DISTINCTS , COMME autant de CENTRES VITAUX D'ORGANISATION et de REPRODUCTION, pleins d’abord, et l'avoir ensuite crevé, s’étoient développés aux deux surfaces et sur les bords de ces feuilles , à mesure que celles-ci jaunissoient et se desséchoient. Ayant employé le même moyen, et l'ayant varié sur des espèces de végétaux différens, j'ai obtenu assez souvent le même résultat. Plusieurs de ces Embryons, isolés des feurlles-mères, et confiés au sol , sont en ce moment , de grands individus reproduits. = ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 53 _ ensuite vésiculeux, se reproduisant ét se multipliant par de nouveaux globules développés par exfension des parois inté- . rieures des vésicules devenues mères; des globules de matière organisée, dis-je, composent les masses tissulaires de tout le règne organisé. | Les globules des sucs laiteux des végétaux, les globules du sang et ceux du lait chez lés animaux, me semblent de- voir être soumis au même mode de reproduction et de mul- tiplication (1). Un globule organisé plein est déjà, à ne pouvoir en dou- ter, le composé d’une foule de plus petits globules. Ce globule composé, en obéissant à une force vitale intérieure étexpansive, se creuse insensiblement et devient une vésicule: Le globule d’eau de savon, que l’on’ enlève avec l’extré- mité d’un tube et que l’on force ensuite, en y introduisant de l'air, à se dilater et à s'étendre sous forme de vésicule, offre, jusqu'à un certain point, l’image du globule vésicu- laire organisé. Toute vésicule végétale, favorisée par un degré conve- nable d'humidité, de chaleur et de lümïère;'a la faculté de s'étendre, par celui de ses points le mieux exposé, en un tube plus ou moins long. Les papilles ét les poils simples ou cloisonnés ne sont que des extensions produites par les vési- cules du tissu cellulaire, situées à ‘la surface des masses de manière à recevoir l'influence directe des agens dont nous venons de parler. (1) Dés qu’un fluide , qui a fait partie d’un être organisé, a plus ou moins d’o- pacité, on peut être certain d’avance qu'il est, comme le sang et le lait, un composé de globules yisibles à un fort grossissement du microscope. 54 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Les extensions tubulaires que présente quelquefois la vési- cule pollinique ( fig. 26, e f) doivent également leur exis- tence aux mêmes causes. Il suffit de placer cette vésicule dans un lieu abrité, chaud et Zégèrement humide, pour obtenir le développement d’une et même de deux de ces extensions. Les gros stigmates spongieux, visqueux, et conséquem-= ment chargés d’une humidité convenablement entretenue, favorisent le développement de l'extension tubulaire des vésicules polliniques que le Lasard fixe à la surface de ces stigmates. Ces végétations tubulaires, ces sortes de germina- tions, en cherchant ensuite leur #2/zeu-arse, c’est-à-dire, abri et humidité, s’enfoncent entre les vésicules du tissu cellu- laire des stigmates, comme M. Adolphe Brongniart vient de le faire connoître dans le travail qu’il a récemment commu- niqué à l’Académie des Sciences (r). D'accord avec M. Adolphe Brongniart sur le fait que les extensions tubulaires s’insinuent entre les vésicules des stig- mates, je ne puis l'être de même quand il pense que ces ex- tensions font l’oflice de verges végétales (2), et qu’elles sont (1) M. Adolphe Brongniart ayant présenté le résultat de ses nombreuses et et intéressantes recherches entre l’époque de la lecture de mon Mémoire à l’Aca- démie des Sciences, et celle de son impression, cela me permet d’en parler quant à ce qui est relatif à l’extension tubulaire de la vésicule pollinique. (2) Déjà , dans le règne végétal, on avoit reconnu des organes génitaux dans les pistils et les étamines ; des testicules, les uns dans les antheres, les autres dans ces glandes qui accompagnent la base des étamines des cruciferes ; ; un fluide sper- matique dans l’ensemble des globules contenus dans les vésicules polliniques des anthères; une vulve végétale dans les stigmate. Un pénis végétal manquoit : M. Adolphe Brongniart pense l’avoir découvert dans ies extensions tubulaires de la vésicule pollinique , extensions auxquelles il donne le nom de sac spermatique. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 55 destinées à faciliter l'introduction des globules spermatiques dans l’intérieur de la feuille ovulaire par l'ouverture du Mi- cropyle. Je le répète, toute vésicule végétale, aidée d’humi- dité, de chaleur et de lumière, peut produire une extension analogue à celle que présente le globule vésiculaire produc- teur des conferves et des oscillaires’ quand il germe. Ainsi, que la vésicule pollinique soit posée sur une gaze, sur une éponge, ou sur un stigmate humide, elle y développera in- différemment des extensions tubulaires, et ces extensions, comme le font les racines et les rameaux aériens en cherchant leur railieu-aise, se dirigeront en s’enfonçant soit entre les mailles du réseau de l’éponge ou de la gaze, soit entre les vésicules du tissu cellulaire du stigmate, par cela seul qu’elles y trouveront plus d’abri et plus d'humidité. L'extension tu- bulaire de la vésicule pollinique est une germination, puisque la germination n’est jamais qu’une extension ou un allonge- ment de tissu. Elle est rigoureusement comparable à celle de tous les végétaux confervoides dont les corps reproducteurs sont vésiculaires et semblables à la vésicule pollinique. Si les extensions de la vésicule pollinique s’introduisent entre les . vésicules du tissu cellulaire des stigmates spongieux, c’est que ces stigmates leur servent d'appui et de territoire, et que là elles se comportent absolument comme les extensions radi- cellaires du gui ( Vscum album), qui s’insinuent en s’alon- On peut prédire qu'avant peu nous aurons des végétalcules spermatiques doués de mouvemens, qui ne différeront des animalcules du sperme des animaux, qu’en ce qu'ils seront dépourvus de queue Si cet apareil de la génération dans les végétaux, si conforme à celui des animaux, est enfin bien établi, ne nous conduira-t-il pas à reconnoître, avec M. Dutrochet, un système nerveux qui puisse mettre en action tous ces organes ? 56 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. geant entre les vésicules du tissu cellulaire de l'écorce et de l’aubier des arbres sur lesquels ce végétal parasite se fixe. Une masse d'œufs de poisson représenteroit parfaitement le tissu cellulaire végétal , si chaque œuf, au lieu d’être le frère de tous les autres, étoit immédiatement le produit d’un œuf semblable à lui. La comparaison que Grew établissoit entre l’écume d’une liqueur en fermentation et le tissu cellulaire végétal, est exacte en ce point, que l’écume est toujours le composé d’un certain nombre de vésicules particulières qui se sont succes- sivement formées et rapprochées les unes des autres; mais il faut faire abstraction de la Globuline D mn nie contenue les vésicules-mères du tissu cellulaire. : Un grand nombre de végétaux de la plus grande simplicité possible, par rapport à nos moyens de perception, paroissent être bornés, dans leur organisation, à. une seule vésicule. Telles sont toutes les espèces de Globulines vésiculaires soli- dans taires (fig. 1, 2, 3, 4, 4', 5 et 6); d’autres, tels que les conferves, se composent d’un certain nombre de ces vésicules, développées bout à bout, soit en séries simples, soit en séries rameuses ; d'autres, enfin, paroïissant n’être que des sortes d'associations des deux premiers, offrent des masses compo- sées de vésicules simplement agglomérées, et dont l’augmen- tation, en tous sens, de ces masses s'explique par la ponte ou l'accouchement successif des vésicules-mères. Encore une comparaison; car je pense que dans les siences on,ne peut trop les multiplier, et qu'il y a toujours de l’avan- tagé à comparer les choses nouvelles aux choses anciennes, puisque dans la nature tout est en rapport d’analogie. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE, 57 Supposons qu’un animal, sphérique ait un centimètre de diamètre , et qu'il ne puisse fnaendres qu'une seule fois en sa vie et par cz7q: il est clair qu’à la première génération nous aurions cinq; individus, à la seconde vingt-cinq, à la troisième cent vingt-cinq, à la quatrième six cent vingt-cinq. Le nombre des individus s'étant considérablement accru, ilesttout simple de penser qu’il faudroit six cent vingt-quatre fois plus, d’'es- pace pour contenir cette masse d’ individus qu'il n’en étoit nécessaire pour l'individu duquel se sont échappées ces quatre générations. dr. Fan LS est ainsi que cela sé passe dans la reproduction! et la mul- üiplication des vésicules du tissu cellulaire: et par conséquent dans l'augmentation en étendue de sa masse. On pourra peut-être objecter que dans les associations animales, les in- dividus conservent leur liberté, tandis que les vésicules-indi- vidus des végétaux paroissent soudées entre elles de manière à ne former qu'une masse individuelle. Je répondrai que la différence n’est pas aussi grande qu’on pourroit le croire au premier abord; que, dans les deux cas, les corps reproduc- teurs sont également libres entre eux au commencement de leur vie ; et que ce n’est que plus tard, comme cela arrive aux monstres animaux par paires, à certains mollusques et au plus grand nombre des tissus cellulaires végétaux, que les indi- vidus, faute d'espace, s’entre-greffent par leur surface, Cette vérité sera démontrée dans un nouveau Mémoire destiné à faire connoître la composition d'un grand nombre de tissus cellulaires qui ne présentent encore que des amas de petites vessies reproductrices jetées comme par hasard les unes sur les autres. Mém. du Muséum. 1. 14. 8 58 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Dans les vésicules-mères des trois grandes modifications végétales dont il vient d’être question, vésicules toujours incolores et translucides, on voit des globules vésiculaires susceptibles de se représenter sous toutes sortes de couleurs, et quelquefois sous une forme alongée : c’est la Globuline, c’est l'organe producteur des tissus et de tous les corps des- tinés à reproduire l'espèce; c’est l’œuf de la vésicule-mère qui lui a donné naissance de ses parois intérieures ( fig. 14, 15, 16, 18, 20, 21, 24 et 25 ). Un grain de Globuline (fig. 20 &) isolé d’une vésicule du tissu cellulaire, d’un chêne, par exemple, dont le diamètre peut être évalué à ;+ de millimètre, transporté, avec tous les soins d’abriet de protection convenables sur une terre vierge, mais dépourvue de végétaux, pourroit devenir la source de forèts immenses composées, bien entendu, du même végé- tal dont le grain de Globuline auroït été extrait. Ce grain de Globuline est l’analogue de ceux contenus dans le tissu des plantes marines, et que l’on nomme des Gongyles. Tous les végétaux pourroïent être simplement composés de tissu cellulaire, sans que pour cela aucune des formes ex- térieures qui les distinguent subit le moindre changement; mais la nature ne l’a pas voulu ainsi. Dans l'épaisseur du tissu cellulaire de la plus grande partie des végétaux, elle a créé avec du tissu cellulaire d’une petitesse extrême de nouvelles organisations. Ces organisations sont à mes yeux de véritables végétations ou plutôt de petits végétaux internes, dont les tigellules simples ou rameuses, selon qu’elles font par- tie d’un végétal monocotylé ou d’un végétal dicotylé, trou- vent dans la nature leurs représentans parmi les végétaux iso- " ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 59 lés. C’est ainsi que ces tigellules les plus simples, telles que les clostres(x), qui sont jetés comme par hasard au milieu du tissu cellulaire, ét ces prétendus vaisseaux simples, soit rameux, soit en chapelets, rappellent parfaitement, les premiers, l’Echr- nella acuta (2), et peut-être toutes les espèces de navicules; les seconds des conferves simples ou rameuses, ou en chapelets. Une sorte d’oscillaire, dont je viens de former legenre Sprru- na, représente, à s’y méprendre, ce que l’on nomme des tra- chées, sorte de tigellules fort remarquables par leur manière de se contourner en spirale, et dont les analogues se retrou- vent encore dans le pédoncule des fleurs fertiles du 7’alZs- neria spiralis, dans celui du Cyclamen hederæfolium ; dans les tiges volubiles d’un grand nombre de Lianes, dans beau- coup de vrilles, dans l'embryon des Cuscutes, etc. Des tigel- lules plus composées, plus grosses, plus solides que celles dont Al vient d’être question, ont été nommées fibres ou faisceaux de cellules alongées. Ces tigellules sont ordinairement simples dans les végétaux monocotylés, plus ou moins rameuses dans les végétaux dicotylés, pleines comme dans la plupart des tiges, ou lacuneuses ou fistuleuses, comme dans celles des graminées, des ombellifères, etc. La végétation interne dont nous venons de parler, inexac- tement observée, mal à propos comparée aux vaisseaux des animaux, a été conséquemment nommée #ssu vasculaire. On a eru que les tigellules de ces petits végétaux, quand elles sont creuses, étoient des canaux conducteurs destinés à diriger le (1) Dutrochet. Recherches anatomiques et physiologiques, pag. 33, pl. 1, fig. 13. (2) Lyngbye. PI. 69, fig. 1, 2, 3. 8* 60 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. cours des fluides dans les diverses parties des tissus. On s’est trompé : le creux de ces tigellules n’est qu’une lacune sem- blable à celles d’une tige d’ombellifère. Sans doute, cette lacune, considérée comme espace, se remplit au besoin d'air et d’eau ou d’une substance composée; mais ce seroit évi- demment une erreur de la regarder comme un organe ayant des fonctions vitales à remplir. On auroit dû remarquer, 1°. que ces prétendus vaisseaux avoient des diaphragmes de distance en distance, comme en ont les tigellules de la plupart des végétaux confervoïdes, et que ces diaphragmes, qui ne sont point des valpules , repré- sentent rigoureusement les nœuds-vitaux des graminées, des ombellifères, et autres végétaux appendiculaires ou pourvus de feuilles; 20. que ces mêmes prétendus vaisseaux, au lieu d’être ouverts par leurs extrémités, se terminoient toujours par des pointes extrêmement déliées, comme l’a déjà très= bien observé M. Datrochet pour les trachées (r). La végétation interne n’étant qu'un composé de tissu cel- lulaire plus petit, je propose de nommer les deux grandes modifications de tissu que présentent les végétaux d'ordre supérieur, la première, ssu cellulaire simple, la seconde, tissu cellulaire composé ou &ssu tigellulaire. Lorsqu’avec les moyens les plus amplifians de nos micros- copes actuels on observe les vésicules-mères des conferves et des tissus cellulaires des autres végétaux, ces vésicules ne nous offrent qu'une membrane d’une ténuité extrême, sans couleur et d’une diaphanéité qui ne peut être comparée qu’à (1) Ouvrage précité, pl. 1 , fig. 4. ORGANOGRAPHIE VÉGEÉTALE. 6: celle de l’eau ou à celle du cristal; aucune trace d’organisa- tion de tissus ni de pores ne s’y manifeste. Au premier abord, on seroit tenté de croire que l'accroissement de ces vésicules n’a eu lieu que par une simple extension analogue à celle de la gomme élastique sur laquelle on opère une traction; mais l’analogie nous oblige bientôt à reconnoître que la véritable cause de cet accroissement, en volume et en pesanteur, se trouve dans la multiplication par accouchement de très-petits globules vésiculaires dont la membrane de ces vésicules se compose. De tout ce qui a été avancé dans ce Mémoire, il suit, 1° que la masse tissulaire tout entière des végétaux n’est qu’une agglomération, plus ou moins considérable, de plus petits végétaux globuleux, univésiculaires, ayant chacun leur prin- cipe vital d’action, d'organisation et de reproduction; nés par extension des parois intérieures, et par accouchement de pareils végétaux qui les ont précédés; simplement con- tigus les uns aux autres, ou greffés par approche, ei devenus polyèdres à cause du défaut d’espace. 20 Que tous ces étres composans , {oujours produits par une sorte de dédouble- ment du dedans au dehors, quoique jouissant d’une vie par- ticulière, n’en restent pas moins assujétis aux limites des contours qui produisent les diverses formes, et à la durée de la vie commune ou d’agrégation du végétal composé. 62 ExPLicaATion EXPLICATION DE LA PLANCHE. Ir, DEGRÉ D'ORGANISATION VÉGÉTALE. Genre GLOBULIN A. Lerra ou LiEPrRARIA des auteurs. Globuline vésiculaire solitaire, ou dont chaque vésicule constitue Frc. 14. 16. un individu végétal. Morceau de plâtre sur lequel se sont développés des amas de Globuline botryoïde (1) de couleurs différentes. Globuline vue à un très-fort grossissement du microscope. Il faut remar- quer qu'il y en a de solitaire et de greffée par approche, de toutes sortes de grosseurs, et conséquemment d’âges différens; de blanche , de verte , de jaune, d’aurore et de pourpre. Globule plus grossi, dans l’intérieur duquel on commence à apercevoir la jeune Globuline. >. Globule lançant au dehors la Globuline reproductrice. d. Un autre coupé verticalement, pour faire voir que la Globuline repro- ductrice a son insertion pariétale. . Amas de Globuline vue à l’œil nu, recueillie sur les vitres d’une serre _ chaude et tres-humide. 1 f. Plusieurs vésicules devenues diaphanes par extension , laissant voir dans 1£g: leur intérieur la nouvelle Globuline. Ces vésicules , gênées dans leur extension , se sont soudées en partie de la même manière que cela a lieu dans la formation du tissu celln- laire des végétaux d’ordres plus élevés. Une vésicule, prise au même lieu, alongée en tube de maniere à s’ache- miner vers la structure confervoide. Morceau de pierre sur lequel s’est développée une quantité considérable de Globuline blanche. Globulina lactea (2). (:) Lepra botryoides. (2) Lepra lactea, ! x L 4 éd | NN lu ss NOR Eee FRA 5x Den PA Men { LA REPS ke L'ré PNA LPO ne RG “Era ee + onst ben rà SFR a 279 pd 7! *“H'IVL H9 HA NOTLLVSINVOYO Œ ANDHA LT * PAZ La L'PIRIL LIU, REG, CORECTS ee FNITN4O0TI | 9IU9 1) 212 orp}euoo /n01v20 PNY jUuop 70 ‘2ARUOS ‘eMEMOIS9A YWWITAHOTO /wr0[ 000 Press 04 | V4 2 AAA P TC 2T “FT 10] LAIDIAYPID PES A) DHCHDGMODID JT DAUTID) ir ) Le Le F É 2 2 (onb idoosorornu ) IH VIT ONVIEEO - op eue Sun 2/27 627] sù (gt ge 1c'07 gr by) : LHHO OHLAC 2/07 070 NTDHAMAN SULO AIS op fo 70 WANT 20/7 20708 SU TANINE S! HOT 0/207277/227080777 202PIUD SNOLLATONOD 70 SNIVYA Sep {ee D pt V1) SNSSY V2] re Op Seed PYNAIOQ VO AN0LLFU 7 77722 DJ) PDG SRSPY 89) SUDD JL LI A 70 AO GWT (1670 oz 27/2 Sp °ù SUD HTTXHLOWO THD /P © 97" L2 71 0727272 s9p senbnayjod sno1vea ve; su2p pu 200 2720 STIVNINAS ar 17 L0pTodooÂT #7 TOUT, 7 PP ‘sanSy 9e] S0P SHTAONOS 20 S'HTANINAS ‘À adorg 2? vevodre ven ve vero sub} S'HINATIEAA TAXI SHLAOUID SIARFUO) SP SONY PIE SYAIIIQ 2} SAP 72 /r big) Sepwokgoq vadot 2 #2 HIRTAA AAALIVIE : 410009 epud 72 2720} ap Ua h0 LI LED S42027 022707727277 077) °Z DTA UOp29 SUD @INS SUOYDURUOUIP S2} HÔ2L D ‘OLD ONUF S0S SUP) HUUOIOUL 270 Zup hd pyoboaeubèt 2p SonbnDbIO Sos DU 222770 07727/207727 SAL09 7 92L0@ prrrumpuel eUDOIO 799 UOOLÈE 2} 0p 7OYU2SSe Hd, 7 uvbio} eplresoduos es aaxemotseA YNITAHOTO PT sd 407911 14 pr puap;aradanden} * LOLO/NUNUIS 227 me vep DAT ‘HIVMLAHN HA _ : WTAWHASATF | NOILVSINVOUO, Œ 220 ‘sourwqous ‘SABNOIS9A MWN77/ 40 79 j CAE à Le SI) AI AE 9 C # î : auto x CE pe 170 DONLLACE 20/7 2070 NU) HA AN LPPUD SNOLLTIINOD 0 SAIVAI Pepe D 71 20 NOCIHF /7c7e 22 vratemwe un 2/27 41) suopaodo»! pe 7 WA S'LINATIHIATIL SHLAOUI ‘ RFUO ) 27 21 74 272 goedp swep nos proseidj prbig) sypl #4 SPP ATIAHAOWO TH) /4 7 PU2P san epy J 2YN QU} SYISER Se} PULQNS SUOYDULUOUE 2} Nôd4 D ‘SAP UF LAS SUP HUUOIU ep juv hd pryebèa eubos 2p SonDDb10 Sossria S'ATANNF S'HUOLT vop) venbiuyyod spnorsen de) Sp UP SHTAONOQ 10 ST TANINAS ‘ Sp 72/1 bi, 4/52 proto q vadorr 2 SUDP LIMAA MHGLIVHE LA do TT? 02270 LP JUL Y PE HO Sbt 1} ) ANELLUL) SUMY(FE Liy/ SOUL} SUIS Se} SUD) H'LLD TA 24, anb 2e STIVNINAS" FAIT POP Ve} SRI] SUP} 0777770 quon LR 27777 7 VE0} D) AP O del S'ÉLOD LL 27227) uof aumblo pes ‘uoyrjobèa 2} p pepuasse Sd. 9 ouvb1o} pesoduos es SAPMOIS DA ZAYHIHOTID DT she op ‘op enbntyod PAIE D op 277722 PA ‘2p 22201072 Pp2102t LP S1H0118p40 #04 20 pig {sp ms juovem no ne «pcpr pay ;nadaade) 2Dp un dh 7 2) “ep have 2} “p V7 Jo V0 0p Wodotll SANTA 7 d ho op JUPSSINU ‘oandvo ‘e S2A Pap “Pod pu voa 40/4102 AA1IT2140 79 | “H'IVIL AO HA NONLVSINVOMO, | ÉLIRE TTC prunes vpn y} JU9 "OUIV[NOIS9A ANZZ240 719 8 vurenD vep æudby “PU HASATF Aus : A'IVLA9 MA NOLLVSINVOUO Œ DE LA PLANcue. 63 * 2 a. Globuline isolée, très-grossie, : ' 3. Globuline bleue. Globulina cærulea (1), vivant sur les vieilles planches à demi pouries. 3 a. Globuline isolée et grossie. 4. Globuline rouge. Globulina rubens (2), vivant sur l'écorce du bouleau. 4 a. Globuline isolée et grossie. 4’ Globuline sanguine. Globulina sanguinea (3), vivant au bas des murs très-humides, où elle forme comme de grandes taches de sang plus ou moins noirätres. j 4 a’ Globuline isolée et grossie. 4 b’ Plus grossie , et laissant voir une espèce de disque lumineux. 4 c’ Plus grossie encore, et dans laquelle on voit la nouvelle Globuline. Cette Globuline > Vue au microscope, ressémble assez bien aux globules du sang des mammiferes. 5. Globuline couleur de soufre. Globulina sulfurea (4), vivant sur les écorces. 5 a: Globuline isolée et grossie. 6. Globuline noire. Globulina atra (5). 6 a. Globuline isolée et grossie. 6 b. Vésicules tres-dilatées et devenues diaphanes. 6 c. Une vésicule lançant la Globuline reproductrice. Time, DEGRÉ D'ORGANISATION VÉGÉTALE. Genre ALYSPH ÆRI A. \xwpra où LErrariA des auteurs. Globuline vésiculaire enchafnée, ou naissant de fibrilles, ou thalles sérninulifères. 7: Globuline jaune. Æ/ysphæria candelaris (6), vivant sur les pierres. 7 a. Globuline isolée et grossie. 8. Globuline des antiques. Alysphærta antiquitatis (7), vivant sur les _marbres exposés à l'air. 8 a. Globuline isolée et grossie. ET ne ee OPEN de 54 (1) Lepra cærulea. (2) Lepra rubens. (3) Protococcus nivalis. Acanps. y (&) Lepra sulfurea. (5) Lepra atra. (6) Lepra candelaris. {7) Lepra antiquitatis. 64 10. 11. ExPLIGATION Globuline jaune-verdâtre. Ælysphæria flavovirens (1), vivant sur la terre. 9a. Globuline grossie et isolée. 9 b. Un individu isolé. Globuline jaune. 4/ysphæria chlorina (2), vivant sur la terre. 10 a. Glo- buline grossie. Globuline de la mousse. Ælysphæria muscorum (3), vivant sur la mousse. 11 a. Globuline grossie. 11. Un individu grossi. Vésicules polliniques naïssant de fibrilles qui les enchaïinent , et qui les mettent en rapport avec la Globuline qui forme le second degré de l’or- ganisation végétale. Cette modification du pollen appartient particu- lierement à la famille des Onagraires, Vésicules polliniques qui se sont , en partie, soudées entre elles à cause du défaut d’espace et des pressions mutuelles qu’elles se sont fait éprou- ver dans la boîte de l’anthère. Cette soudure, qui en fait de petites masses de tissu cellulaire, est entierement semblable à celle qui a lieu pour la Globuline contenue dans les vesicules-mères du tissu cellulaire. Ce pollen appartient à la Giroflée jaune cultivée. ( Cherranthus chetri. Lin. ) Ilm, DEGRÉ D'ORGANISATION VÉGÉTALE. y GLOBULINE vésiculaire captive, naissant des parois intérieures des vésicules alongées des conferves, des vésicules-mères de tous les tissus cellulaires , de la vésicule pollinique des anthères, de La vésicule de la Lupuline, etc. 14. Deux vésicules tubuleuses, détachées d’un filament du Conferva rivu- laris. Lin. Chantransia rivularis. DC. Dans ces vésicules, tres-grossies , on distingue la Globuline tres- inégale en grosseur, et insérée, sans ordre, sur les parois intérieures des vésicules. Ce mode d'insertion est le même que celui de la Globuline des vésicules-mères du tissu cellulaire. Voyez les fig. 18, 20, 21, 23 et 24. 14 a. Jonction des deux vésicules. mo (x) Lepra flavovirens. (a) Lepra chlorina. G) Lepra muscorum. DE LA PLANCHE. 65 15. Deux vésicules tubuleuses, détachées d’un filament du Conferva qui- nina. Mull. Conjugata porticalis. Nauch. et DC. Zygnema quininum. Lyng. Salmacis quinina. Bory. Dans la première de ces vésicules, la Globuline paroît émaner d’un axe crinuliforme, central , enduit d’une * substance muqueuse, etcontourné en une simple spirale. Dans la se- conde, un des grains de Ja globuline , marqué à, plus favorisé que les, autres, a pris plus de développement, et est devenu susceptible de reproduire le filament-mère. Cette extension l'ayant rendu plus trans- parent, plus incolore, permet de voir que dans son intérieur il existe déjà une nouvelle Globuline. a. Jonction des deux vésicules. 16. Deux yésicules tubuleuses, détachées d’un filament du Conferva ni- tida. Dillw. Conjugata Princeps. Vauch. Zygnema nitidum. Ag. et Lyng. Salmacis nitida. Bory. : Dans la première de ces vésicules, la Globuline se développe sur plusieurs axes crinuliformes , contournés en spirales. a. Jonction des deux vésicules. b. Grain de Globuline, plus favorisé que les autres, devenu capable de reproduire le filament-mère. Cette Globuline, qui n’est pas toujours verte, selon les espèces, a reçu le nom impropre de matiere verte. 17. Lycoperdon cæpeforme. Bull. Fibrille ou axe crinuliforme sur lequel la Globuline de ce végétal se développe. Cette Globuline , dans laquelle on a vu, avec raison, des séminules ou gongyles reproducteurs , est analogue à la Globuline en- chainée des 4/ysphæria, de certains pollens, fig. 12, et de celle conte- nue dans les vésicules des Zygnema, fig. 15 et 16. 18. ZLilium candidum, Lin. Une petite lame de tissu cellulaire enlevée de la surface d'une feuille. Ces trois séries de vésicules simulent parfaitement trois fila- mens de conferves qui sercient soudés côte à côte. On voit dans l'intérieur de ces vésicules alongées que la Globuline est pariétale comme dans la rivulaire, fig: 14. Vers le centre dé cette petite lame se trouve un organe a dont les fonctions sont encore inconnues. Cet organe a été nommé Pore cortical, Stomate, Glande corticale , Pore évaporatoire, Pore de l'épiderme, Glande miliaire, Glande épidermoi- dale. M. Mirbel l'a appelé Pore alongé ou grand Pore, par opposition aux prétendus petits pores qu’il croyoit voir sur la paroi des vésicules du tissu cellulaire, et sur les prétendus vaisseaux du tissu tigellulaire. De tous les noms donnés à l’organe dont je m'occupe, celui de Méim. du Muséum , 1. 14. 9 66 19. 20 22. 23. 24. ExpLicATion Stomate me paroît préférable, Cet organe, fort remarquable, se com- pose d’une vésicule en anneau, plus ou moins alongée, selon les es- pèces de végétaux auxquels elle appartient. Cette vésicule, dans laquelle la Globuline abonde, se lie avec les autres vésicules du tissu cellulaire. L'ouverture ou fente longitudinale de l’anneau ne peut servir, en au- cune maniere, à l’introdution , par absorption, des substances nutri- tives de la plante, puisqu'elle ne s'étend pas au-delà de la vésicule placée immédiatement au-dessous, et qui la masque. J'ai appris que tout récemment M. Raspail avoit trouvé de l’analogie entre les stomates épidermoïdales et les anthères, et qu'il avoit consé- quemment pensé que la Globuline de ces organes pouvoit suppléer à l’action fécondante du pollen dans la formation de l'Embryon de la graine. É Une feuille panachée et dont les couleurs différentes sont produites par celles de la Globuline contenue dans les vésicules incolores du tissu cellulaire. . Portion du tissu cellulaire, dans laquelle on a représenté de la Globuline de diverses couleurs, afin d'expliquer la coloration des végétaux-par la Globuline. . Agave americana. Lin. Portion de tissu cellulaire détachée de la surface d’une feuille. La Globuline paroît affecter, dans l’intérieur de chaque vésicule , une dis- position en couronne. À Tulipa Gesneriana. Lin. Un pétale panaché représenté pour la même cause que celle qui est indiquée fig. 19. Quelques séries de vésicules isolées du même pétale, dans l’intérieur desquelles on voit de la Globuline colorée , mais simplement rudimen- taire. Solanum tuberosum. Lin. : Portion de tissu cellulaire blanc, détachée d’un tubercule où tige souterraine (Pomme de terre). La Globuline ( fécule, amidon ) est blanche , diaphane , nacrée , tres-grosse , comparablement aux autres espèces de Globuline ; plus ou moins anguleuse , par le défaut d’espace qu’elle a éprouvé dans l’intérieur de la vésicule-mère; marquée, sous certain jour, d’une aréole qui indique l’état vésiculeux plus ou moins avancé de cette Globuline , et souvent d’un point qui indique celui par lequel elle tenait à la paroi de la vésicule-mere. DE LA PLANCHE. 67 25. Fragilaria unipunctata. Lyng. Portion d’un filament dont les vésicules se désarticulent avec une très-grande facilité, et dans l'intérieur desquelles on aperçoit la Globu- line pariétale disposée en petites couronnes. a. Globuline isolée d’une vésicule. 26. Tulipa Gesneriana. Lin. Vésicules polliniques , contenant en elles de la Globuline , à laquelle les sexualistes ont donné le nom d’aura seminalis. a. Vésicules parfaites. 3. id. restées rudimentaires. c. Vésicule lançant au-dehors sa Globuline. 4. Globuline expulsée. e: Une vésicule en état d'extension ou de germination , sans but apparent. f: id. Plus avancée. 27. Humulus Lupulus. Lin. Houblon. Une bractée détachée du chaton fertile du Houblon. A la base et aux deux surfaces de cette bractée , on observe des vésicules sphériques , sessiles, jaunes, tres-odorantes. Ces vésicules, auxquelles on a donné, dans le commerce, le nom de Lupuline, contiennent le principe qui donne de la qualité à la bierre , et la Globuline nombreuse qu’elles expulsent de la même manière que les vésicules polliniques lancent la leur. a. Portion grossie de la même bractée, sur laquelle on voit plus distinctement la Lupuline. b. Vésicule de Lupuline très-grossie. c. Vésicule lançant sa Globuline. La Lupuline se développe également sur la surface de l'ovaire et à la bases des styles. M. Raspail croit encore que la Globuline de la Lupuline peut servir, au besoin, à féconder les pistils du Houblon. 28et29. Une vésicule isolée d’une masse de tissu cellulaire, mise en compar aion organique avec un animalcule vésiculeux , tel, par exemple, qu’une Cyclide. L'une et l’autre sont blanches , diaphanes , et donnent naissance, de leurs parois intérieures, à des corps destinés à les reproduire. La seule différence qui existe est dans l’inertie de la vésicule végétale , tandis que la vésicule animale jouit d’une grande contractilité, d’un mouvement volontaire, et enfin de la vie solitaire au lieu de celle d’agrégation. EE ———————————_———— — ——""—"—Û — OBSERVATIONS FAITES SUR LA GIRAFE ENVOYÉE AU ROI PAR LE PACHA D'ÉGYPTE, ET SORTIE DU LAZARET DE MARSEILLE LE 14 NOVEMBRE 1826. CR Girafe fut embarquée à Alexandrie, avec trois vaches destinées à lui fournir du lait. Arrivée à Marseille, on la débarqua au lazaret avec ses conducteurs, et elle en sortit le 14 novembre, à dix heures du soir, pour éviter la foule, qui auroit pu l’épouvanter. Elle passa sans crainte les portes du lazaret, et marcha tranquillement jusqu’à une an- cienne porte de la ville, où elle s'arrêta subitement, sans vouloir avancer ni retourner sur ses pas : elle manifestoit de la crainte mêlée d'inquiétude. On étoit fort embarrassé sur le parti à prendre pour lui faire continuer son chemin, lors- qu'une personne de la ville, qui l’avoit jusque-là précédée à cheval, revint auprès d’elle, et proposa d'essayer si elle vou- droit la suivre. Effectivement, dès que la Girafe revit le che- val qu’elle avoit tout-à-coup perdu de vue, elle fut tran- quille, et marcha derrière en le suivant de très-près, ainsi que les Arabes, qui la tenoient par quatre liens; mais le cheval étoit inquiet, son cavalier avoit de la peine à Je re- SUR LA GIRAFE. HE tenir, et il ne pouvoit supporter que la Girafe vint de temps en temps lui flairer la croupe. Elle eut à traverser plusieurs promenades publiques, et toujours elle cherchoïit à atteindre les rameaux des arbres auprès desquéls élle passoit, sans cependant perdre de vue le cheval qu’elle avoit choisi pour guide, et qu’elle suivit fidèlement jusqu’à l’écurie qui lui étoit destinée. R Avant de donner le détail des observations faites sur la Girafe même, il est bon de faire connoitre les renseigne- mens que l’on a pu obtenir des quatre Arabes qui sont au- près d'elle: ces renseignemens ont été traduits par M. Dro- vetti neveu, qui a bien voulu servir d’interprète, et qui a lui-même voyagé dans toutes les parties de la haute et basse Egypte, dont il connoît parfaitement les dialectes, les mœurs et les usages. L’un des Arabes qui a été questionné est natif d’un village situé à peu de distance au sud de Sennaar; il a habité long-temps cette dernière ville, qu’il dit être fort grande, et bien peuplée. l’autre n’est pas de ces contrées, mais il connoît la ville de Sennaar; il a vécu avec les Arabes errans, et il a parcouru au loin les déserts qui sont aux en- virons de cette capitale du Funghi, située à 13° 2 de lati- tude septentrionale. Voici le resumé des réponses de ces deux Arabes. ; Sennaar est situé à deux lieues de la rive gauche du Nil, dans une plaine basse, sujette aux inondatious pendant les grandes crues. La campagne est assez belle autour de cette ville; on y cultive du froment, du ris, du maïs, du sorcho, du lin, des légumes, du coton, etc. 70 OBSERVATIONS La Girafe dont il est question a été prise à huit ou dix jour- nées de caravanes, au sud de Sennaar, non loin d’une con- trée montagneuse et couverte de forêts profondes. On peut présumer que cette ontrée est située dans les environs des lieux où le Nil et ses affluens commencent à laisser les mon- tagnes de l’Abyssinie pour couler dans la plaine, où, d’après le dire de nos Arabes, l'on trouve des autruches, des gazelles, des antilopes, des lions de petite espèce, et des panthères; et en pénétrant dans les forêts on trouve des éléphans et des rhi- nocéros : on y trouve des animaux qui, d’après leur rapport, paroissent être une espèce de cerf. Ils ont aussi parlé d’un animal qui seroit une espèce d’ours d’après la peinture qu'ils en ont faite. [ls ont assuré que les Girafes étoient en petit nombre, qu'elles habitoient les forêts; mais qu’elles. parois- soient quelquefois dans la plaine, et qu'elles étoient alors réunies au nombre de trois ou quatre, deux vieilles et une jeune, rarement en plus grand nombre. Elles ne fuient pas à la première vue de la présence de l’homme; maïs si on par- vient à les approcher elles fuient alors subitement avec une telle vitesse, au galop et par bond, qu’elles laissent bien loin les meilleurs chevaux. Cependant, si on parvient à les lancer dans la plaine, on peut les fatiguer, parce qu’elles ont l’ha- leine moins longue que celle des chevaux ; mais lorsqu’elles sont fatiguées elles font volte-face, et se défendent vigou- reusement à coups de pieds, qu’elles lancent en avant: on ne peut s’en rendre maître, et les Arabes les tuent. Ils en man- gent la chair; ils font avec la peau, qui est dure et épaisse, de très-longues courroies, en la coupant depuis l’extrémité de la tête jusqu’à l'extrémité des jambes de derrière; ils en SUR LA GIRAFE. PE 71 font aussi des cravaches, comme font nos selliers avec la peau d'ours. Les Arabes ont assuré que les vieilles Girafes se dé- fendent avec succès, et à coups de pieds de devant, contre les plus forts animaux des déserts. C’est lorsque les jeunes . Girales tétent encore, que l’on peut espérer de s’en rendre maitre vivantes; mais il arrive presque toujours qu'en vou- lant se défaire de leurs liens, elles se cassent quelques mem- bres, ou se luxent le cou; d’autres fois aussi elles se refusent tout aliment, et meurent. Si on parvient à les conserver sans accidens pendant quelques jours, elles sont bientôt tran- quilles, et deviennent très-familières ; elles suivent alors sans liens les personnes qui les soignent, ainsi que les chevaux et les chameux. } Quant aux forêts qu'habitent les Girafes, les Arabes n’ont pu donner que des renseignemens très-vagues et incertains sur les arbres que l’on y rencontre: cependant, d’après ce - qu'ils ont dit de Ja forme des feuilles de ces arbres, en les comparant à celles qu’on leur a montrées, on peut présumer qu'ils appartiennent à la famille des légumineuses, et au genre Mimosa; et le goût bien prononcé que la Girafe de Mar- seille à manifesté pour les feuilles de plusieurs »2n0sa vient assez bien a l'appui de cette idée. Les Arabes ont dit aussi que les Girafes recherchoient toujours les rameaux les plus élevés, et que jamais on ne voyoit cet animal brouter l'herbe. On verra bientôt que ce n’est qu'en prenant une position très-gênante que la Girafe peut à peine atteindre le sol du bout des lèvres. Après ces renseignemens généraux, nous venons directe- ment à ceux qui concernent l'individu que nous avons sous 72 OBSERVATIONS. les yeux. Il a été pris au sud de Sennaar, dans les lieux que nous avons précédemment indiqués, aux pieds des premières montagnes qui tiennent aux chaines de l’Abyssinie. Dans cette position la chaleur est, au dire des Arabes, moins forte que dans la plaine aux environs de Sennaar. Les pluies ne sont pas très-rares, et ces forêts sont fraiches; les nuits sont humides, et, dans quelques circonstances, froides; mais quel- que avant que l’on aille dans ces montagnes, on ne connoît ni la neige ni la glace. L'individu femelle dont nous nous occupons étoit âgé d'environ cinq à six lunes lorsqu'il est arrivé à Sennaar, ac- compagné d’un autre du même sexe, et de même âge. Tous les deux furent vendus par les Arabes du désert à Mouker- Bey, gouverneur de Sennaar. Celui-ci les envoya en présent au pacha d'Egypte, son maitre, après les avoir gardés envi- ron trois mois. La plus grande de ces deux Girafes a été des- tinée pour la France; et il y avait seize lunes qu'elle avoit quitté Sennaar lorsqu’elle est sortie du lazaret de Marseille, le 14 novembre 1826. Ainsi elle étoit âgée à cette époque de vingt-cinq lunes, ou environ deux ans. Cette jeune Girafe a fait le trajet de Sennaar au Caire, partie en marchant avec les caravanes, partie sur le Nil, dans une barque qui avoit été préparée pour elle seule. Pendant le voyage qu’elle a fait en marchant elle n’a ja- mais manifesté l’envie de s’enfuir; mais elle témoignoit sou- vent de la gaieté, comme font les jeunes chevaux. Il est à remarquer que cet animal, depuis son départ de Sennaar jusqu’au moment que nous écrivons, n’a jamais bu la moin. dre quantité d’eau. Voici comment on peut s’assurer de ce sur LA Girare. 73 fait : elle a été prise qu elle tétoit encore; dès le premier in- stant de sa servitude on l’a nourrie avec st lait de vache, et on n'a jamais cessé de lui en dônner soir et matin. Mousser- Bey avoit donné les ordres les plus sévères pour qu’elle en fût pourvue jusqu’au Caire; arrivée dans cette ville on lui a présenté de l’eau, et elle n’en a pas voulu; depuis lors on ne lui en a présenté qu’au lazaret à Marseille et après sa sortie, et elle l'a toujours refusée obstinément. On peut donc tenir pour certain que notre Girafe n’a jamais bu d’eau: c’est d’ailleurs ce que les Arabes ont assuré. Leur ayant demandé la raison de ce goût pour le lait et de cette répugnance pour. l’eau, voici ce qu’ils ont sonde: : les Girafes boivent. bien de l’eau, ont-ils dit, mais c’est une eau toute particulière ; et ils ont ajouté qu'il y avoit dans les environs des lieux où vi- vent les Girafes un grand lac dont l’eau est blanche, douce et légèrement chaude, et que c’étoit là qu’elles se rendaient, même de très-loin, et qu’elles avoient coutume de venir boire. C’est. pourquoi elles ne veulent que du lait, qui a la couleur, le goût et la température de l’eau du lac blanc. Leur ayant demandé quelle étoit la grandeur de ce lac, ils ont répondu qu’il étoit très-long, maïs peu large ; que l’on y trouvoit un grand nombre de crocodiles et de gros ani- maux, qui d'après leur rapport seroïent des hippopotames. Ils ont dit encore que les Girafes avançoient dans l’eau pour boire, ou qu’elles se mettoient à genoux. Les Arabes nomment le lac en question Æ7 Baare habiat ; ce qui signifie, d’ après M. Drovetti, la mer du lait. On trouve sur quelques cartes, et à l’ouest de Sennaar, un grand affluent du Nil, qui est désigné sous le nom de Baar el Mém. du Man t. 14. 10 74 OBSERVATIONS abtal, ou Fleuve blanc. Mais l’eau de cette grande rivière (que les Arabes regardent probablement comme un lac) est-elle blanche, douce et tiède? Nous l’ignorons, et aucun voyageur n’a pu nous éclairer à ce sujet. Quoi qu’il en soit du Baar el abial, on peut, sans avoir recours à ses eaux un peu fabuleuses, expliquer facilement le goût des Girafes prison- nières pour le lait. On ne peut avoir vivantes que des jeunes Girafes ; il est très-naturel qu’alors elles ne veuillent boire que du lait; et, comme on continue à ne leur présenter que cette boisson, il n’est pas extraordinaire qu’elles en conservent le goût, et ne veuillent pas d’eau. Il paroït très-probable que les ani- maux qui boivent peu naturellement ne boivent pas d’eau si on continue à leur donner constamment une quantité de lait suffisante. Ayant fait quelques expériences à cet égard, j'ai présenté du lait à deux änons qui étoient séparés de leur mère depuis quelque temps, ils l'ont bu avec plaisir; j’en ai pré- senté à un jeune mulet et à un cheval de cinq ans, l’un et l’autre l'ont bu; j'en ai présenté à un singe, il ne pouvoit s'en rassaser. Des cochons boivent le lait avec avidité, ainsi que les chiens, les chats et les rats. Je citerai à cette occasion un fait particulier et peu connu, celui d’une chèvre qui se té- toit elle-même, et que l’on est parvenu très-diflicilement à corriger de ce défaut, peu d'accord avec les intérêts de son maître. Voilà plusieurs animaux qui aiment le lait, sans avoir cependant conservé l'habitude d’en boire. Il ne doit donc pas paroître extraordinaire que la Girafe, herbivore, qui a conservé l'habitude de cette boisson, la préfère exclusivement Le à tout autre. £ SUR LA GIRAFE. 95 - La jeune femelle qe nous avons sous les yeux boit main- tenant environ seize pots de lait dans les vingt-quatre heures; elle en prend, mais rarement, jusqu’à dix-huit et même vingt pots. Elle boït avec moins d’avidité le soir. Pour boire elle enfonce la bouche-en entier dans le liquide; et étend la lèvre supérieure à la surface. Elle aspire avec beaucoup de force, et après avoir bu elle rejette habituellement en l'air et par un mouvement de tête une gorgée de lait. En général elle ne veut pas le lait froid. Le plus souvent elle le boit dès qu’on le lui présente, d’autres-fois elle est très-long-temps à se dé- cider. Elle paroït en toute chose ou très-délicate ou capri- cieuse. Le vase dans lequel on lui présente le lait doit être sans odeur. Il paroît même que si l’Arabe qui lui présente sa ration a quelque odeur aux mains, comme celle de la litière, par exemple, cela suffit pour qu’elle refuse obstinément de boire. Sa nourriture solide est par jour de cinq à sept litres d’un mélange de maïs et d'orge. On remarque que depuis quel- ques jours elle en mange jusqu’à huit ou dix litres. Sur trois mesures d'orge on met une mesure de maïs; ce dernier grain est celui qu’elle préfère à tout autre. Elle le mange toujours avidement lorsqu’on le lui présente seul, et il lui arrive même de le choisir grain à grain parmi l'orge. Elle rumine peu en général, et bien plus souvent la nuit que le jour. Elle choisit çà et là quelques brins de foin, qu’elle mâche avec difficulté, et qu’elle avale rarement. On lui a présenté des pommes de terre cuites et crues, des navets, des carottes, des bette- raves, du raisin frais et sec, des dattes, des figues sèches, du sûcre, des châtaignes; elle n’a touché aucun de ces objets, et elle les a cependant tous flairés plus ou moins. 10* 76 OBSERVATIONS. Elle a pris du sel, mais l’a rejeté. Elle mange le pain en petite quantité, ainsi que les fèves. De tous les fruits frais qu’on a pu lui présenter, elle n’a choisi que les pommes, qu’elle ne mange cependant pas avec avidité. Dans le jardin de la préfecture’elle a toujours recherché les feuilles de 7»2- mosa julibrisim ; elle a recherché aussi les feuilles du robrna. Lorsqu'on lui a présenté des feuilles du z22m0sa farinsiana , elle les a prises avec avidité; il en a été de même du »77m05a leucocephala. Elle à brouté avec quelque préférence les feuilles d’un tilleul, d’un cerisier; elle s’est peu arrêtée aux feuilles d’un frène; elle vouloit brouter les feuilles d’un s0- lanum bonartense, mais on l’en a entpêchée, dans la crainte de quelque accident. Il est à remarquer qu’elle revient tou- jours avec plaisir à brouter un if et un thuïa; cependant les jeunes rameaux de ces arbres, surtout ceux de l'if, sont d’une àpreté et d’une amertume très-forte. Lorsqu'on l’a conduite dans une petite prairie, ou jardin, elle n’a fait aucune at- tention à l’herbe verte qui étoit à ses pieds, ni à l’eau qui couloit daus un réservoir auprès d’elle. Il est surprenant que ses excrémens soient de deux sortes. Ils sont ordinairement de couleur jaune en une seule masse, sans forme déterminée, de la nature de ceux de la vache, mais un peu plus solides. Quelquefois, mais rarement, ils sont par masse formée de plusieurs crottins; d'autrefois les crottins, toujours de couleur brune, sont séparés, mais liés ensemble en forme de chapelet par une substance gélatineuse transparente, sans couleur, et assez solide pour être trans- portée au bout d’un bâton. Les urines sont fréquentes, peu abondantes chaque fois. anus est petit, point saillant; la SUR LA GIRAFE. f 97 _vulve est également petite et peu marquée; les mamelons, au nombre de quatre, sont placés comme ceux de la jument, et à peine gros comme une noisette, La queue, qui est cy- lindrique, a son origine assez avant sur la croupe; elle est épaisse à son sommet, mince à son extrémité; elle arrive à la hauteur du jarret; elle est terminée par une poignée de crins ondulés, noirs, et longs d’environ sept à huit pouces. Îl est assez difficile de parvenir à compter les incisives de la mâchoire inférieure, parce que la Girafe que nous obser- vons ne se laisse pas aisément toucher la tête ; cependant nous pouvons assurer qu’elles sont au nombre de dix en forme de spatule. La dernière de chaque côté est petite, conique et pointue : ce qui annonce qu'elle est encore dent de lait, et n’a pas été changée. Cette observation confirme la jeunesse de l'individu. Les dents incisives supérieures manquent comme dans tous les ruminans. Quant aux dents mâchelières, il nous a été impossible d’en prendre la moindre idée. La langue est bleuâtre, presque noire; sa surface supérieure est couverte d’aspérités dures et serrées, ce qui la rend très-rude au tou- cher: Elle est susceptible de s ’alonger de sept à huit pouces au-delà des lèvres : elle est alors d’une mobilité et d’une flexi- bilité étonnante; dans cet état elle est cylindrique et aigué,. et ressemble à un énorme ver noir qui s’agiteroit autour des. lèvres de l’animal. On peut dire que la Girafe se sert de.sa langue comme d’une main. Ce n’est pas avec les lèvres qu’elle saisit d’abord. les rameaux ou les feuilles des arbres; mais c’est bien avec sa langue qu’elle les amène dans sa bouche, eticela avec une adresse toute particulière. Tantôt elle plie le bout de sa langue en crochet, et tantôt elle la roule comme 78 OBSERVATIONS en spirale autour de l’extrémité des rameaux, etles attire ainsi entre l’extrémité des deux mâchoires. C’est auësi avec sa langue et à l’aide des aspérités dont elle est couverte qu’elle saisit le foin brin à brin. La jeune Girafe dont nous donnons ici la description et la hauteur prise avec une perche, depuis le niveau du sol jusqu’au sommet de la tête entre'les deux oreilles, et lors- qu’elle est dans la position la plus droite, 11 pieds 6 pouces. Du niveau du sol au niveau du garrot, 7 pieds 4 pouces. Du niveau du sol au niveau de la croupe, 6 pieds. Da niveau du sol au sternum, 4 pieds 7 pouces. Longueur de l'axe du corps, de l’anus à la naissance du poitrail, 3 pieds 8 pouces. Longueur de la tète, 1 pied 7 pouces. Le cou, extrêmement long, est comprimé et mince au point de jonction avec la tête. Cet animal est fortement mem- bré, les épaules font une saillie énorme; les jambes de devant sont légèrement arquées vers les jambes de derrière lorsque l’animal est en repos. Les oreilles ont, à très-peu de chose près, la forme de celle dé la vache, et sont longues de 7 à 8 pouces. Les cornes, longués de 6 pouces +, sont parfaitement coniques jusqu’à la moitié environ de leur longueur; l’autre moitié, qui est cylindrique, est courbée en arrière et non terminée en pointe, mais carément. Ces cornes ont 11 pouces + de circonférence à la base, 4 pouces de circonférence à la partie moyenne et 4 pouces de circonférence au sommet; la peau de la tête les recouvre entièrement, et le poil y est de la même longueur; seulement ceux qui recouvrent le sommet sont un peu plus SUR LA GTRAFE. 79 longs et relevés en forme de brosse. On observe entre les deux oreilles, sur le derrière de la tête, une protubérance qui paroît céder à une pression un peu:forte. Comme l'animal ne veut pas se laisser toucher dans cette partie, on ne peut rien dire à ce sujet. La protubérance qui se trouve sur la ligne médiane de la tête, entre les narines et les cornes, fait une saillie conique, obtuse, d'environ 1 pouce + d’élévation et d'environ 3 pouces ; de diamètre. Cette saillie s’étend, mais d’une manière moins prononcée, sur une longueur d’environ & pouces vers les nasaux. Elle est couverte de poils sembla- bles à ceux de la tête, et on peut assurer, d’après sa dureté et son immobilité, qu’elle est osseuse et fait partie du front, Les narires sont petites; la lèvre supérieure un peu termi- née en pointe et de 2 pouces environ plus longue que la lèvre inférieure; le menton est fortement prononcé. Les “yeux sont noirs, grands, bien fendus, le regard est vif. L’œil de la Girafe est disposé pour voir de haut en bas, et il lui seroit impossible de voir les objets au-dessus de sa tête; car la voûte orbitaire fait extérieurement une saillie considérable et forme comme un auvent au-dessus de l’œil, tandis que l’arcade sous-orbitaire est rentrante. Le pelage du corps, du: coui, des cuisses et d'une partie des jambes de devant, offre des taches rousses ou fauve-clair sur un fond blanc sale. Ces taches, très-rapprochées, présen- tent des polygones approchant plus-ou moins, de la: forme - rhomboïdale; elles sont rangées avec quelque régularité et à peu près comme les cases d’un damier. Jia tête présente des taches rondes ou ovales. Les oreilles’et la petite crinière qui règne tout le long du cou, depuis locciput jusqu’à la nais- 80 OBSERVATIONS sance du garrot, sont de couleur fauve. Les crins de la cri- nière sont très-courts et roides. Le dessous du corps, l’intérieur des cuisses et l’extrémité des jambes, sont blanc sale. Les sabots sont noirs, bien fendus, bien placés, et ils se réduisent à une très-petite épaisseur sur le derrière. On remarque, entre les deux jambes de devant, une cal- losité considérable ; on remarque aussi, derrière le coude, une sorte de poche ou de replis formés par la peau, et on observe trés-bien que pendant la marche l'articulation semble recu- ler à chaque mouvement de la jambe, et vient remplir cette poche qui est totalement vide quand l’animal est en repos. L’individu qui nous occupe est presque toujours en mou- vement lorsqu'il est debout. Il se couche le plus souvent comme les chameaux, sur les deux genoux, d'autrefois comme les bœufs, un genou plié, l’autre étendu; mais il se couche peu, et jamais pendant le jour. Il est très-propre dans toutes les parties de son corps, et ses poils, courts et un peu roides, sont partout bien rangés. Les allures de la Girafe sont le pas et le galop: nous ne l’avons jamais vue trotter. Les Arabes qui l’ont accompagnée nous ont assuré qu’elle ne trotte pas. Son pas est un amble parfait; ses deux pieds, d’un même côté, sont relevés et posés en même.temps; le corps est successivement en équi- libre tantôt sur les deux jambes de la gauche, tantôt sur celles de la droite. Elle relève peu le pied, et vient toujours poser le pied gauche de derrière à la place du pied gauche de devant; il en est de même pour la droîte. Son pas est vif, sa démarche aisée, mais sans grâce. sur LA GIRAFE. 87 Elle: aime beaucoup à sortir de son écurie, et lorsqu'on la fait promener dans le jardin de la Préfecture les jours de beau temps, ce qui arrive souvent, elle Bônait comme un jeune cheval, mais d’une manière toute particulière, et dont on ne peut donner une idée par le récit : elle s'élève assez haut, et tombe roide et immobile sur ses jambes. Elle veut 5 4 Leg se lancer au galer, elle entraîne alors avec elle les quatre Arabes qui la retiennent, et nous l’avons vue dans un moment de gaieté entrainer cinq hommes vigoureux. ‘ Elle ne porte qu'avec difficulté la bouche au niveau du sol; pour cela elle écarte considérablement les jambes de dévant sur les côtés ; elle contracte la croupe, fait ressortir ses épaules comme hors de leur place, et alonge le cou d’une manière roide et vraiment ridicule: dans cette position; on voit bien qu’elle peut prendre quelque rameau à terre; mais on ne conçoit pas qu’elle puisse boire. Lorsqu'elle est ainsi courbée, on la diroit disloquée ou estropiée. ‘11 paroïît qu’elle ne peut pas plier facilement le cou vers les jambes de devant; mais nous l’avons vue porter plusieurs fois la bouche sur la croupe et tout le long des cuisses; le cou se plie alors très-facilement en cercle parfait. Si la Girafe ne peut atteindre le sol qu'avec peine, elle a par contre une grande facilité pour arriver aux feuillages qui sont bien au- dessus d’elle; en tendant le cou, en relevant la tête, et alon- geant la langue, elle peut saisir les rameaux qui sont à deux ou trois pieds au-dessus de sa taille. Ainsi elle peut brouter, sans changer de place, les rameaux des arbres à une grande distance. Cet animal est d’un naturel très-doux, on ne la Mém. du Muséum. 1. 14. 11 82 OBSERVATIONS jamais vu manifester le moindre sentiment de colère ou de malice. Elle distingue l’Arabe qui lui donne habituellement son lait et son grair, mais elle n’a pas pour lui une affection particulière. Elle se laisse approcher de tous ceux qui vien- nent la voir; elle n’aime pas qu'on la touche, et ce n’est que lorsqu'elle craint quelque chose ou qu’ox ia tourmente trop, qu’elle se défend en donnant des coups de pieds en avant, soit avec ses jambes de devant, soit avec celles de derrière. Jamais elle ne cherche à donner sa tête ou ses cornes; on la voit au contraire tenir sa tête très-élevée quand on l’inquiète ou qu’elle craint quelque chose. Elle lèche souvent la figure, les mains et les habits de V A- rabe qui la soigne. Eile lèche quelquelois les étrangers, et flaire assez volontiers les personnes qui s’approchent d’elle. Elle paroït craintive, attentive au bruit : cependant elle ne s’é- pouvante pas du tout de la présence d’un très-grand nombre de personnes qui l’approchent de très-près, On lui a présenté des chevaux, elle paroit les voir avec plaisir, les regarde at- tentivement, les accompagne des yeux à mesure qu’ils s’é- loignent, et semble vouloir les suivre; mais les chevaux ne la voient pas tranquillement, ils trépignent, ils ont les oreilles droites, et s’éloignent dès qu'on leur lèche la bride. Les vaches qui la voient pour la première fois n’en prennent au- cune épouvante. Notre jeune Girafe aime le grand jour, et son écurie est éclairée par deux fenêtres et une grande porte vitrée. Elle est dans un même local avec trois vaches ses nourrices et deux antilopes de haute taille; elle n’est séparée que par une cloi- SUR LA GIRAFE. 83 son en planche de deux forts chevaux. La chaleur dans son écurie est constamment au tempéré, c’est-à-dire, de dix à douze degrés, sans que l’on soit obligé de faire Hs feu. Il a été recommandé par M. Drovetti de ne pas se servir de poële, ni de tuyaux de chaleur. Il paroït que le régime adopté convient parfaitement à la Girafe, et tout annonce que nous la conserverons. Elle est bien en chair et grasse. Depuis sa sortie du lazaret, elle a plus de gaité et plus de vigueur. On ne lui a jamais, entendu donner aucune voix. La Girafe qui est maintenant à Marseille est la seconde qui soit arrivée en Europe depuis quelques années. La pre- mière fut envoyée par le Pacha d'Egypte à Constantinople, en 1822. Elle a peu vécu et est morte dans les jardins du sérail: on a regardé la privation de lait comme la cause de sa mort. On peut dire que la Girafe n’a rien d’élégant ni de gra- cieux dans le détail de ses formes; son corps court, ses jambes hautes et rapprochées, l’excessive longueur de son cou, la déclivité de son dos, sa croupe mal arrondie, et sa queue longue et nue, toutes ces choses contrastent d’une manière choquante; elle paroïît mal assise, mal en équilibre sur ses pieds, et cependant on est saisi d’étonnement à son aspect, et on la trouve belle sans pouvoir dire pourquoi. Elle n’est peut-être qu'extraordinaire et en opposition avec tous les animaux que nous connoissons. Il est bien remarquable qu'après l’avoir considérée atten- tivement, on ne conserve cependant de ses formes et de son à 84 OBSERVATIONS SUR LA GIRAFE. port qu'un souvenir incértain c'est, je crois, ce qui dt cause que l’on aime en général à la voir souvent, et chaque _. elle donne lieu à quelques nouvelles remarques. Marseille, le 19 décembre 1826. P. $. Il paroît que depuis les dimensions prises la Girafe a grandi d’un pouce et demi. Elle mange aujourd’hui plus qu’elle ne mangeoïit à son arrivée. Cette note a été rédigée, d’après l’invitation de M. le Prefet, par M. Salze, membre de l'Académie de Marseille, professeur de physique au Collége royal, et de botanique à l'École secondaire de médecine. | T7 : MÉMOIRE Sur le Système d'Agriculture adopté par les Bra- siliens , et les résultats qu'il a eus dans la . province de M1N4s-GERAES. PAR M. AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE. Rés n’a peut-être jamais été aussi florissante en Portugal que dans plusieurs autres parties de l'Europe, et les hommes qui peuplèrent le Brésil ne profitèrent même pas des connoïssances qu’ils possédoient. L'intérêt qu'a le culti- vateur à conserver sa terre est la meilleure garantie des efforts qu’il fera pour bien cultiver : cet intérêt, les premiers habi- tans du Brésil ne l’avoient point, et à peine leurs descendans l'ont-ils aujourd’hui. Une immense contrée s'offroit à leurs regards; quelquefois un soldat montoit sur une hauteur, et s’écrioit : «Tout ce que je découvre m’appartient; » et dans des temps très-modernes, on a vu récompenser par une do- nation de vingt-quatre lieues de terrain, sur les deux rives . d’un fleuve, quelques victoires obscures remportées sur des Indiens timides. Des hommes qui disposoient à leur gré d’une contrée immense n’avoient aucun besoin de prendre des précautions pour ménager le coin de terre où ils venoient de recueillir quelques grains. D'ailleurs il étoit bien rare qu’en passant en Amérique ils eussent le projet de s’y fixer Mém. du Muséum. t. 14. 12 86 SYSTÈME D AGRICULTURE sans retour; ils vouloient amasser des richesses, pour les éta- ler ensuite aux yeux de leurs compatriotes, et à peine comp- toient-ils, dans leur existence, le temps qu’ils passoient loin de leur pays. Pendant cet intervalle, il falloit vivre sans doute; les pratiques qu’ils adoptèrent furent les plus expédi- tives, celles qui convenoient le mieux à la vie nomade qu'ils menoient, celles des peuplades les plus barbares. La mort, les infirmités, une foule de circonstances déjouèrent souvent les calculs de ces hommes aventureux; leurs enfants n’avoient à regretter ni les bords du Tage, ni les fruits savoureux du Douro; ils étoient fatigués d'entendre vanter sans cesse un pays qu'ils ne connoissoient point; ils restèrent dans celui où ils étoient nés, et le Brésil se peupla; maison s’étoit accou- tumé aux pratiques défectueuses de ses premiers habitans, et elles se sont perpétuées jusqu’à nos jours. Si j'excepte la province de Rio-Grande do Sul, celle des Missions, et la province Cisplatine, on ne fait usage, dans le Brésil méridional, ni de la charrue, ni des engrais: tout le système de l’agriculture brasilienne est fondé sur la destruc- tion des forêts; et où il n’y a point de bois, il n’y a point de culture. L'expérience a appris aux Brasiliens quelles espèces d'arbres sont communes dans les forêts qui, mises en culture, doivent donner les meilleures récoltes. Lorsqu'on a fait choix d’un terrain, on ne le défriche point; on se contente de couper, à hauteur d'appui, les arbres qui le couvrent: opération géné- ralement confiée aux esclaves, et que l’excessive dureté des bois rend souvent très-pénible. C’est quand la saison des pluies est passée que l’on abat les portions de forêt que l’on ADOPTÉ PAR LES BRASILIENS. 8 veut cultiver; on donne aux branchages le temps de sécher, et l’on y met le feu avant que les pluiès recommencent. * Non-seulement chez nous l’on contemple avec une douce satisfaction les moissons qui commencent à jaünir, mais un champ nouvellement Jabouré plait aussi aux yeux pär cet aspect de régularité qui, éveillant toutes les espérances, an- nonce le travail de l’homme industrieux et civilisé. Au Brésil, au contraire, le terrain que l’on vient d’ensemenser n'offre que l’image de la destruction et du chaos; la terre est cou- verte de cendre et de charbon, d'énormes branches x demi- consumées par les flammes sont jonchées çà et là, et au mi- lieu d'elles s'élèvent des troncs noircis et dépouillés de leur ‘écorce: spectacle d'autant plus hideux, qu'il contraste avec les beautés majestueuses des forêts environnantes. Lorsqu'on a fait deux récoltes dans une terre qui étoit autrefois couverte de bois vierges, on la laisse reposer; il y pousse des arbres beaucoup plus gréles qué les premiers, et d’une nature entièrement différente; on les laisse croître en- viron pendant cinq, six où sept années, suivant les cantons; on les coupe, ensuite on les brûle, et on plante dans leurs cendres. Après une seule récolte, on laisse la terre reposer de nouveau; d’autres arbres y croissent encore, et l’on con- tinue de la même manière, jusqu'à ce qu’on juge le sol en- tièrement épuisé. Cette portion de la province de Minas-Geraës, située à lorient de la Serra da Mantiqueira et de la pus qui la continue vers le nord, est coupée de montagnes plusou moins élévées, et fut autrefois entièrement couverte de forêts. Lors- que dés cette partie ‘du Brésil on a fait dans un terrain un 12* 88 SYsTèME D'AGRICULTURE très-petit nombre de récoltes, on y voit naître une très-grande fougère du genre pteris. Une graminée visqueuse, grisâtre et fétide, appelée Capim gordura ou herbe à la graisse, suc- cède bientôt à cette cryptogame, ou croit en même temps qu’elle. Alors presque toutes les autres plantes disparoissent avec rapidité. Si quelque arbrisseau s'élève au milieu des tiges du Capim gordura, il est bientôt brouté parles bestiaux; l’ambitieuse graminée reste maîtresse du terrain, et elle ne peut même pas être recommandée comme fourrage; car si elle engraisse et les bêtes de somme et le bétail, elle diminue sensiblement leurs forces. L’agriculteur ne pouvant plus es- pérer de voir naître de nouveaux arbres sur son terrain, dit qu'il est perdu sans retour; après avoir fait sept à huit récoltes dans un champ, et quelquefois moins, il l’abandonne, et brüle d’autres forêts, qui bientôt ont le même sort que les pre- mières. Où s’élevoient naguère des arbres gigantesques en- trelacés de lianes élégantes, le voyageur ne découvre plus que des campagnes immenses de Capim gordura, et cepen- dant il paroït incontestable que cette graminée ne s’est intro- duite que depuis une cinquantaine d’années dans la province des Mines(r);ses graines s’attachent aux vêtemens de l'homme (1) Quelques uns disent que ce fut un religieux qui, dans l’intention de rendre un service au pays, y apporta cette graminée comme fourrage, et ils ajoutent qu’elle fut long-temps appelée Capim do Frey Luiz, du nom de ce même religieux. D'autres assurent que le Capim gordura a été introduit dans la province des Mines par ui muletier qui venoit de fort loin, et s’étoit servi de cette herbe pour remplir ses bâts. Arrivé dans les environs de Villa-Rica, il renouvela son équipage; le Capim gordura fut jeté, et ses graines le multiplièrent. Quoi qu’il en soit, il ma été impossible de découvrir avec certitude de quel pays cette plante est originaire. ADOPTÉ PAR LES BRASILIENS. 89 et aux poils des animaux; elle se répand partout, et quelques montagnes voisines de Rio de Janeiro, où il n’en existoit pas un seul pied lors de mon arrivée au Brésil, en sont aujour- d’hui entièrement couvertes. .… Ainsi les agriculteurs achèvent dans la province des Mines ce qu’avoient déjà commencé les hommes qui alloient à la recherche de l’or, la destruction si funeste des forêts. La disette de bois se fait déjà sentir dans quelques villes qui furent construites au milieu des forêts; et des mines de fer de la plus étonnante richesse ne peuvent être exploitées faute de combustibles. Tous les jours des arbres précieux tombent sans utilité sous la hache du cultivateur impré- voyant. Il est impossible de croire qu’au milieu de ces in- cendies tant de fois répétés une foule d’espèces utiles pour des arts et la médecine n’aient pas déjà disparu, et dans quel- ques années la Flore que je fais paroître dans ce moment ne sera déjà plus, ps. cantons, qu'un monument historique. . Par une ignorance facile à concevoir, quand on connoit ds rapports du gouvernement portugais avec ses colonies, le ministère lui-même, qui devoit s'opposer de tous ses efforts à. la destruction des bois, a aussi contribué à l’accélérer. Les plus belles forêts existoient encore intactes sur les frontières de la province qui sont habitées par les Indiens sauvages. À l'arrivée du Roi à Püo de Janeiro, le comte de Linhares fit rendre un décret qui exemptoit d’impôts pendant dix ans, Quelques Mineurs prétendent qu’elle vient de la province de Ri0-Grande do Sul, mais je ne l’y ai point trouvée. . 90 SYSTÈME D'AGRICULTURE les colons qui iroient s'établir au milieu de ces bois. Une telle loi pouvoit sans doute être utilement rendue en faveur de colons étrangers qui eussent augmenté la population et enseigné un mode de culture plus raisonnable, mais elle ne devoit point être faite pour inviter les Brasiliens eux-mêmes, qui ont déjà détruit tant de bois, à aller détruire ceux qui restent encore. Les chances aventureuses de la recherche de l'or et des pierreries ont exalté chez les Mineurs cet esprit d'inquiétude naturel à tous les hommes; comme les joueurs, ils saisissent la moindre lueur d’espérance, et sont toujours prêts à sacri- fier ce qu’il y a de plus réel aux chimères de leur imagination. La plupart d’entre eux, abandonnant les lieux qui les ont vu naître, ont plusieurs fois transporté çà et là leur famille, leur fortune et leurs esclaves; et au seul récit que je faisois à quelques propriétaires des environs de Villa-Rica de la fer- tilité des rives du Jiquitihonba, je les ai vus disposés à quitter l'habitation où ils avoient reçu le jour, à traverser un pays immense, et à s’enfoncer dans les forêts peuplées par les Bo- tocudos. On sent avec quel empressement des hommes ani- més d’un tel esprit ont du saisir l’appât qui leur étoit offert par le gouvernement lui-même. On s'éloigne du centre de la province; des villages jadis florissans sont abandonnés, et Pon se précipite vers les frontières. La destruction des bois n’est pas le seul résultat fächeux d’un tel système, Une foible population, en se disséminant sur une immense étendue, de- vient plus difficile à conduire: vivant à de grandes distances les uns des autres, les cultivateurs perdent peu à peu les élé- mens de la civilisation; les principes de la religion et de la ADOPTÉ PAR LES BRASILIENS. o1 morale ne leur sont plus enseignés; le criminel échappe à la rigueur des lois; l'Etat a plus de peine à recouvrer ses de- niers; et, en, cas de besoin, le pays ne pourroit qu'après un long espace de temps réunir tous ses défenseurs. Un changement dans le système d’agriculture admis jus- qu’à ce jour remédieroit à tant de maux. Que les Mineurs adoptent l'usage de la charrue et des engrais; ils n’auront plus besoin de détruire leurs forêts, et ces terres qu’ils disent être perdues sans retour leur donneront tous les ans d’abon: dantes récoltes; le fils mourra près des lieux où reposent les cendres de ses pères, et la population ne s’étendra plus qu’à mesure qu’elle augmentera. … Je sais très-bien qu'il est des côtes trop rapides pour qu’on puisse les labourer; mais combien de vallées fertiles peuvent être cultivées avec la charrue! Les racines des arbres seroient certainement un obstacle dans les cantons où les bois au- roient été brûlés récemment , mais dans une foule d’endroits elles sont déjà détruites; et avant qu’elles'le soient il ne se passe certainement pas autant d'années que le prétendent les Mineurs, quand ils veulent défendre le mode de culture au- quel ils sont malheureusement accoutumés. . J'ai souvent eu occasion de citer aux cultivateurs des en- virons de Villa-Rica un exemple dont ils avoient été témoins . comme moi, et qui leur prouve combien leurs terres cou- vertes de Capim gordura sont loin d’être perdues pour ja- mais. Un habitant des îles Açores étoit venu s'établir à peu de distance de la capitale des Mines, près du village de Santa- Barbara , et possédoit un troupeau de sept cents bêtes à cornes. Au lieu d’abattre et d’incendier des forêts, il réunis- 92 SYSTÈME D’AGRICULTURE. : soit chaque soir ses bestiaux dans un parc; il faisoit enclore d’une haie sèche un champ de Capin gordura, et y mettoit le feu. Sans bêcher son champ, sans le labourer, il y faisoit creuser des trous; des nègres déposoient dans chacun d’eux un peu de fumier pris dans les parcs où les bestiaux avoient été enfermés, et on y mettait ensuite des grains de maïs. J’ai vu ces champs à l’époque de la floraison du maïs; les tiges étoient pour le moins aussi belles que celles qui viennent au milieu des cendres des bois vierges, et le verd gai de leurs feuilles contrastoit d’une manière agréable avec la couleur grisâtre du Capim gordura qui avoit poussé avec elles. Si des procédés qui rappellent autant l'enfance de l’art ont pu pro- duire des résultats aussi heureux, que ne seroit-on pas en droit d’espérer d'une culture régulière ? Il est très-vrai que lorsqu'on a soin d’éloigner les bestiaux d’un terrain où croit le Capim gordura, et que ce terrain est par lui-même d’une nature excellente, le Capzm gordura finit par se détruire de lui-mème; les vieilles tiges forment au bout d’un certain temps une couche épaisse qui ne per- met pas aux semences de lever; des rejets d’arbres et d’ar- brisseaux se montrent peu à peu; et lorsqu'ils commencent à donner de l'ombre, ils font périr entièrement l’ambitieuse graminée. Mais il ne faut pas moins de dix ans pour qu’un tel changement s’opère dans les meilleurs terrains; et com- bien n'est-il pas difficile d’ailleurs d’empècher les bestiaux d'approcher d’un champ lorsqu'on ne les garde point! Ce n’est pas seulement, au reste, dans les parties du Brésil où croit le Capun gordura que le système d’agriculture en usage parmi les Brasiliens a les inconvéniens les plus graves. ADOPTÉ PAR LES BRASILIENS. | Il est d'immenses pays où cette graminée n’a pas encore pé- nétré, et d’autres où elle ne pénétrera probablement jamais, parce qu’elle ne se plaît bien que dans les terrains argileux; mais dans ces pays même, l'incendie répété des bois épuise également les terres. Ainsi celles de Piedade, dans le district de Minas-Novas, où l’on ne voit point de Capim gordura, commencent déjà à se fatiguer, et cependant ce canton n’est peuplé que depuis quatre-vingts ans. 11 n’y a pas trente-cinq ans que l’on cultive les environs de San-Domingos, et déjà les colons se plaignent du peu d’abondance de leurs récoltes. Je sais qu'il est quelques cantons heureusement favorisés, tels que les environs de Salgado , sur les bords du Rio de Santo- Francisco, où on laisse à peine reposer la terre, et où elle _ produit toujours avec une égale fécondité; mais ces cantons sont du nombre des exceptions, et peut-être n’en devrois-je citer aucune dans une esquisse qui ne doit présenter que quelques traits principaux. S'il falloit actuellement indiquer un moÿen de décider les Mineiros à renoncer à leurs pratiques erronnées d’agricul- _ ture, cette tâche ne seroit assurément pas difficile. Le gou- vernement brasilien exempte de dix années d'impôts ceux qui se transportent sur les frontières de la province des Mines; qu’il n’ajoute point à ce sacrifice, qu'il en change seulement la direction. Au lieu de récompenser des hommes qui cher- chent à se soustraire à la surveillance de l’autorité, et détrui- sent les forêts qui subsistent encore, que l’on accorde la même prime à ceux qui laboureront les terres couvertes de Capim gordura, ei Von verra, j'ose le dire, une heureuse ré- volution s’opérer bientôt dans la province de Minas-Geraes. Mém. du Muséum. 1. 14. 13 MÉMOIRE vos SUR LE GENRE TOZZIA. PAR M. AUG. DE SAINT-HILAIRE. (Lu à la Société d'Histoire naturelle, dans sa séance du 17 novembre 1826.) 1 ; Nous connoissons jusque dans ses moindres détails l'or- ganisation d’une foule de plantes exotiques, et il en est d’in- digènes dont la structure et l’histoire sont loin d’avoir été com- plétement étudiées. Les botanistes doivent, ce me semble, faire des efforts pour remplir de telles lacunes, et j’espère qu'on me saura gré de publier quelques observations qui acheveront de lever toute espèce de doute sur les affinités du genre l'ozz1@, aflinités qui jusqu'ici n’avoient pu être déter- minées avec une entière certitude. Une plante qui présente, avec une corolle irrégulière et des étamines didynames, un fruit à une seule graine, devroit nécessairement embarrasser les botanistes qui s’occupent de rapports naturels : aussi ont-ils montré beaucoup d’incerti- tude sur la place qu’il falloit accorder au genre 7ozzta. Lors- que les végétaux étoient encore mal étudiés, et la théorie des affinités imparfaitement établié, Bernard de Jussieu rangea ce genre parmi les Primulacées; Adanson le placa ensuite avec les V’erbenacées, auxquelles il joignoit aussi le Gerar- dia (fam. 2, p. 200); Antoine-Laurent de Jussieu le mit à MÉNOIRE SUR LE GENRE Tozzra. : la suitedes Lysimachies ; et enfin Ventenat le laissa parmi les genres dont la place est incertaine (tab. vég. 1v, pl. 1). I paroît que la plupart des äuteurs ont considéfé le fruit du Tozzia comme bivalve, ét il est à croire que leurs incer- titudes eussent été plus grandes encore s'ils avoient eu sur ce fruit les idées que m'a données une observation attentive. Binné dit que la capsule du Tozzia est univalve: Il est clair qu'il n’a pas entendu par là que cette capsule s’ouvroit laté- ralenfent comme celle, par exemple , de plasieurs Renoncu- lacées, seul cas où il n’y a vraiment qu’une valve; ilest beau- coup plus vraisemblable que immortel Suédois aura voulu dire que le fruit du Tozzia étoit composé d’une seule pièce, parce qu’il est indéhiscent. Les fruits nombreux que j'ai vus, tant dans l’herbier de M. De Candole que dans le mien, m’étoient pas; je crois, parfaitement mûrs; mais le botaniste un peu exercé reconnoît facilement, mêmetavant la parfaite maturité, quand un fruit est déhiscent ou quand il ne doit pas s'ouvrir. Car voici la forme de celui du Z'ozzia : Al est obovoïde-arrondi, légèrement comprimé, relevé dans sa péri- phérie d'un bord saillant, ou espèce de crête étroite, et je ne me rappelle point que la crête que je viens de signaler, et qui, sije ne me trompe, est commune chez les fruits uniloculaires indéhiscens, se retrouve dans ceux qui s’ouvrent. Mais il ya un caractère qui achève d'établir, ce me semble, l’indéhis- cence des fruits du Tozzia, c’est que la consistance de ces fruits n’est réellement pas capsulaire. Quoique je ne les aie vus que dans lherbier, et par conséquent dans l’état de des- siccation, j'ai reconnu que le péricarpe n’étoit point formé d’une substance homogène; la partie intérieure est crustacée; 197 96 Mémoire la portion extérieure paroît avoir été plus molle, et par con- séquent le fruit dont il s’agit doit être appelé drupe ou dru- péole, ét non capsule. La dissection du jeune fruit, après la chute de la corolle, pouvoit déjà me faire pressentir ce caractère ; car dès-lors j'ai trouvé au péricarpe une épaisseur que ne présentent point ceux qui sont destinés à devenir simplement capsulaires. Gœrtner fils semble, au reste, avoir reconnu le caractère énoncé plus haut, car il donne le nom de rucule au fruit dont il s’agit, et il y distingue une écorce et un noyau (cortex, putamen) (Sup. p. 105). Le mème auteur, il est vrai, a dessiné les fruits dont il s’agit comme étant à deux valves au sommet. Mais parmi ceux que j'ai ob- servés, j'en ai trouvé également un qui, semblable au dessin de Gœrtner, étoit bivalve à la partie supérieure, et il étoit évident que les deux prétendues valves étoient dues à la pres- sion de l’herbier, car leur séparation indiquoit un déchire- ment, Comme les autres botanistes, M. De Candole a pensé que le fruit du T'ozzia étoit capsulaire et bivalve. Cette opinion étoit sans doute, comme je l'ai déjà fait remarquer, un obs- tacle de moins pour reconnoître la véritable place du genre; car dans la famille à laquelle on doit le rapporter, il n'existe pas, à ma connoissance, de fruits indéhiscens, mais unique- ment des fruits 2-valves; mais ceux des sectateurs des rap- ports naturels qui avoient précédé M. De Candole, avoient avancé sur le fruit la même chose que lui, et pourtant ils avoient méconnu les véritables affinités du genre qui nous occupe. L’illustre auteur de la Flore française, adhérant aux idées de M. Ramond, fit très-bien sentir que le Tozzia ne SUR LE GENRE TOZZIA.. 97 pouvoit être placé parmi les Primulacées ni parmi les V’er- benacées; et tout en montrant qu'il différoit de ses Rhinan- thées par la capsule, il le mit pourtant, à cause de ses étamines et de sa fleur irrégulière, parmi les plantes de cette famille. Lorsque dans mon Mémoire sur le placenta central je passai en revue les genres qu’on avoit rapportés avec doute à la famille des Primulacées, je dus nécessairement parler du Tozzia. Je rappelai l'opinion de M. De Candolle, et je m’ex- primai comme il suit : « D’après l'invitation de M. de Jus « sieu, M. Desvaux et moi nous avons ouvert plusieurs fruits « du Tozzia pris sur des échantillons secs, et dans l’un d’eux « M. Desvaux a trouvé deux loges. On sent cependant qu'il « sera nécessaire de voir ce caractère sur le fruit. » Jusqu'à ce moment aucun botaniste n’avoit eu, à ce qu’il paroit, occasion d'observer l'ovaire du genre qui nous occupe. Ayant été assez heureux pour trouyer le Tozzia avec des fleurs dans les Alpes d'Appenzell (1), je me suis empressé d'en ouvrir le jeune fruit tiré de la .corolle, et voici ce que j yai observé : Il est partagé par une cloison fort mince en deux loges 2-spermes; les ovules, à peu près oblongs-cylin- driques, sont attachés à la cloison par une grande partie de leur longueur, et n’ont guère de libre que tout-à-fait leur ex- trémité inférieure. Un tel ovaire est, dans l’ensemble de ses caractères, celui de plusieurs Scrophularinées ; par .consé- quenit tous les doutes disparoissent ; et c’est dans cette famille, près du Mélampyrum , genre à ovules en nombre déterminé, (Gi) A l’'Untergarten, localité qu’il faut recommander aux botanistes d’une ma- nière spéciale. 98 Mémorre qu'il faudra irrévocablement placerle Tozzia(r). Commetant d’autres observations, celle-ci prouve qu’ondoit étudier le fruit dans les ovaires, et que sans ces derniers on ne peut souvent obtenir une connoissance parfaite des rapports des plantes. Ceux qui ont quelque idée dé l’histoire des fruits, devi- neront facilement comment l'ovaire du 70zs1a devient un péricarpe uniloculaire et 1-sperme. Si l’on ouvre l'ovaire après la chute de la corolle, on trouvera qu’un seul ovule a pris de l'accroissement, et dès lors tout le reste de la méta- morphose s'explique sans aucune peine. L’ovule fécondé doit, comme cela arrive si souvent, repousser peu à peu la cloison et les ovules contre la paroi du péricarpe, et il finit par rem- plir plus ou moins la cavité du fruit devenu uniloculaire. Pour peu qu’on examine la sémenceavet attention, ou se convaincra au reste de la vérité de tout ce que j’avance ici; car du côté de cette semence où l’on voit l’ombilic, on trouvera les ovules avortés qui présentent une couleur jaunâtre. Il est bien évi- dent, d’après la figure de Gœrtner fils, que ces ovules ne lui ont pas entièrement échappé; mais il a méconnu leur nature, et c’est incontestablement ceux qu’il a appelés des apper- dices du cordon ombihcal (umbilicus appendiculatus). Je crois que, pour faire connoître complétement la plante qui fait l'objet de ce Mémoire, je dois dire un mot de ses graines. Celles que j'ai disséquées étoient assez müres pour me faire connoître leur organisation. L’ombilic est latéral, linéaire, et occupe une partie considérable de la longueur de la semence. Le périsperme est grand et charnu. L’embryon (1) C’estlà qu'il est déjà dans la Flore française. ne EN EN NE PPS enseen, est droit, fort petit, et il occupe dans le fruit la partie tout- à-fait supérieure du périsperme; la radicule regarde le style, et est par conséquent supérieure. Il est clair, d’après ceci, que ni la radicule, ni les cotylédons ne sont tournés vers l'ombilic, et que l'embryon du Tozsia est er au plan de ce dernier. AC - Ordinairement l'embryon des Sie est placé de l’axe du périsperme ,'et sa radicule aboutit à l’ombilic; cependant le parallélisme de ce dernier et de l'embryon, gé- néral dans les Primulacées, se rencontre encore dans quel- ques autres Scrophularinées que le Tozzia, et il confirme les rapportsintimes des deux familles, rapports établis, comme je l'ai prouvé jadis, par l'intermédiaire du Zimosella (voyez mon Mémoire sur le placenta central). ” D'après ce que j'ai dit, voici comment il faut tracer les caractères du genre Tozzia : :Calyxcampanulatus, subbilabiatus, 4-dentatus. Corolla mulio longior, 2-labiata ; labio superiore bilobo, inferiore tripartito. Stamina 4 didynama; antheræ 2-partitæ, sur- mo-dorso affixæ ; loculrs bast aristatis, longitrorsum dehis- centibus. Stylus, 1. Stigma obtusum. Ovarüim superum , 2-loculare; loculis 2-spermis. Ovula oblonga per totam ferè longitudinem affixa, infernè libera. Fructus subdrupaceus, abortu 1-spermus. Umbilicus linearis. Perispermum car- nosum, magnum. Embryo minutus, in margine perisperm docatus; rectus , umbilico parallelus.: radicula supera. si EXAMEN VÉGÉTATION DE L'ISOETES SETACEA , ET EXPOSITION DE SES CARACTÈRES. PAR A. RAFFENEAU DELILE, Professeur de botanique à la Faculté de médecine de Montpellier, Correspondant de l'Académie royale des Sciences, etc. L, méthode naturelle qui distribue les plantes par familles repose sur l'étude spéciale de la graine, dont la structure correspond à la disposition d’autres organes, de manière à faire utilement déduire la connoissance de plusieurs carac- tères de l'observation d’un seul. Cette méthode est assujétie à la liaison que les plantes conservent entre elles par leurs degrés de ressemblance. Elle embrasse tous leurs rapports; et par l’ensemble de ces considérations, elle devient très-fa- vorable aux progrès de la science. Ses principes ont nécessité l'analyse de la graine à sa formation avec le fruit, et surtout à son état parfait propre à la germination, qui est le but au- quel elle est destinée. Les travaux des botanistes les plus distingués de nos jours offrent à cet égard d’excellens modèles de recherches, au moyen desquelles ils ont approfondi la connoissance du fruit , déterminé l’usage de ses parties, et si- gnalé les changemens qu’elles éprouvent depuis la féconda- tion jusqu’à la maturité et la germination, On n'a pas tardé DE L'ISOETES SETACEA. TOI à reconnoître que les rapports des organes sexuels aux pro- duits de la fécondation sont tels, que les végétaux dont les sexes sont les plus évidens sont aussi ceux dont les fruits et la germination nous laissent le moins de doute sur nos obser- vations. Mais la petitesse des graines des végétaux crypto- games ou acotylédons les dérobe ordinairement aux expé- riences des naturalistes, qui ne sont point demeurés d'accord sur les dénominations à donner avec exactitude aux parties regardées tantôt comme des graines, tantôt comme des bour- geons développés sans besoin ni présence de poussière fé- condante. Le désir de joindre quelques observations à celles qu’on a déjà faites pour éclairer la question des sexes et de la germination des cryptogames, m'a fait examiner à tous les degrés de sa végétation l’Zsoefes, genre de plante précé- demment classé parmi les acotylédones, et dont on n’avoit point encore vu germer les graines. Une espèce de ce genre est abondante à demi-lieue de Montpellier, dans l’ancien bois de Grammont, si fertile que Hebenstreit, au retour de ses voyages, cité par Linné ( 7» Am@æn. Acad. +. 4, p. 472), racontait n'avoir vu nulle part tant de plantes dans un si petit espace. J’ai souvent abordé ce lieu avec cu- riosité, comme je vois s’y porter les étrangers non moins remplis que moi des souvenirs qu'impriment les écrits de Linné. L'Isoetes setacea est une plante aquatique, presque tou- jours submergée, qui croit dans le limon glaiseux que les pluies emportent des champs, dans un petit lac qui se détrui- rait si l’on n’avait soin de l’entretenir ; on en retire le limon pour le porter au pied des vignes voisines plantées dans un Mém. du Muséum. 1. 14. 14 102 _ VÉGÉTATIOoN sol tout couvert de cailloux. La racine de l’fsoetes est une souche ou tubercule analogue au plateau des bulbes, et au- quel se rattachent toutes les parties du végétal. Ce tubercule est charau, globuleux, partagé en trois lobes à sa circon- férence ( pl. 6, fig. 15, 17 e ), et convexe en dessus, ou les feuilles sont disposées en faisceau. Il présente, au moyen de ses trois lobes, trois faces un peu obliques en dessous, sépa- rées par trois sillons, et occupées chacune par un écusson ou disque déprimé, de la circonférence duquel naissent de nom- breuses radicules. Les feuilles sont en fer d’alène, demi-cy- lindriques sur le dos, membraneuses sur les bords à leur base où la fructification adhère ; elles sont partagées dans le sens de leur longueur en quatre canaux anguleux, convertis en cellules alongées, par des cloisons transversales: ces cellules donnent aux feuilles une légèreté nécessaire à leur direction souvent verticale dans l’eau. Les feuilles centrales sont gar- nies à leur base de conceptacles d'organes mâles, et celles de la circonférence logent les conceptacles des organes femelles. Les unes et les autres portent une écaille ou appendice placé au-dessus du bord supérieur des conceptacles. C’est cette écaille que Linné a regardé comme le calice dans le genre Isoetes. Elle paroît destinée à protéger l'extrémité supérieure des organes sexuels, comme ferait une véritable valve. Une glande distincte ( fig. 23 et 26 © ) remplace le sommet d’un stigmate au-dessus des conceptacles femelles, et le sommet d’une anthère au-dessus des conceptacles mâles. Cette glande se flétrit et saaltère après la fécondation; il est aisé de suivre par la dissection ( fig. 27, lettre © ) la trace des communi- cations de cette glande avec le tissu des conceptacles. DE L'ISORTES SETACEA. 103 Les conceptacles mâles ne différent des femelles que parce qu’ils sont remplis de poussière formée de très-petits globules ovoïdes, gros d'un vingtième de millimètre seulement, tandis queles globules des conceptacles du second ordre ou femelles sont sphériques et épais d’un demi-millimètre. Chaque feuille de la plante est excavée en dedans à sa base, et refoulée én dehors pour loger un conceptacle presque axillaire, demi- ovoïde, dressé, convexe en dehors, libre par ses bords, et qui né communique que par une portion moyenne dorsale avec le tissu de la feuille. Lies conceptacles se développent sous la forme d’un écusson ovoide, fort petit, pelté en des- sous. Ils sont très-minces, membraneux, transparens multi- loculaires, à cloisons incomplètes, et qui se réduisent à de simples brides perpendiculaires sur l'épaisseur de la capsule. Je n'ai pu découvrir d'insertion fixe des corpuscules dans aucun des conceptacles : leurinsertion m’a paru vague; et lorsque je les ai examinés avant leur état parfait, ils étaient sous forme de points opaques, simples, noyés au centre de points plus gros, anguleux, charnus et transparens. Wahlenberg a décrit dans l’/soetes lacustris les corpuscules comme composés chacun de quatre grains distincts enfermés dans une tunique capsulaire; il a figuré les corpuscules des deux ordres de conceptacles de manière à faire voir que les corpuscules, arrondis avant leur maturité et transparens, présentent au dedans d’une tunique commune quatre points opaques (1) qui indiquent la division des corpuscules en quatre autres lors de la maturité. Je n’ai rien pu voir de semblable, soit (1) Wahlenberg, Flora lapponica , pag. 194, tab, 26. 14: 104 VÉGÉTATION dans l’Zsoetes lacustris frais,recu des montagnes des Vosges, soit dans l’/soetes setacea, qui, pour le volume des parties et pour l'évidence de leur disposition, a été très-propre à mes observations. Les corpuscules dont j'ai pu reconnoître l’organisation sont logés dans les conceptacles des feuilles extérieures, et ont les caractères propres aux graines; ils sont globuleux, chagrinés à la surface, taillés circulairement, à peu près vers leur moitié, en un bord tranchant, auquel aboutissent trois crêtes fines qui partent d’un point commun et bornent trois fossettes triangulaires (fig. 1). Le £esta ou tégument extérieur est blanc, friable, couvert d’aspérités; il est tranchant sur ses crêtes et sur son rebord annulaire; il est poreux et s’im- bibe rapidement d’une humidité qui change aussitôt sa cou- leur et le rend gris, mais il redevient très-blanc en se séchant. Le £egmen ou tégument intérieur ( fig. 6 b ) est lisse, vert- olive, un peu moins opaque et plus épais, marqué du rebord annulaire et des trois crêtes plus mousses. L’amande, sous les tégumens, est un embryon utriculaire (fig. 4), sphérique, qui cède sous la pression, et qui contient un fluide un peu grumeleux (fig. 5 ) dans une membrane fine, sur laquelle on découvre trois lignes foibles, rayonnantes. Je n’ai trouvé d’autre moyen pour séparer les trois parties de la graine, sa- voir, les deux tuniques et l’amande, que de faire éclater, entre une lame de verre et un instrument plat, par une pres- sion modérée, les tégumens l’un après l’autre, afin d'obtenir l’amande, ou petit corps vésiculeux intérieur entier, sans quoi sa liqueur pénètre les tégumens, et empèche de distinguer qu'il y en a deux. DE L'ISOETES SETACEA. 105 Ces graines ont la propriété d’être plus pesantes que l’eau; elles éclatent quand on les approche de la flamme d’une chandelle, mais n’entrent pas aussitôt en ignition, à moins qu'on ne les ait écrasées; alors elles brülent lentement. La poussière fine des coques ou capsules mâles a aussi la pro- priété de brüler avec lenteur; elle se mêle facilement à l’eau, et ne s’y précipite que par degrés. La plantule ne paroît dans la germination qu'après avoir percé d’abord supérieurement (fig. 7, 8, 9 d) le tégument qui lui est propre et qui forme un tube court. Ce tégument, par son développement, remplit les fonctions de cotylédon au moyen des adhérences ou prolongemens membraneux qu'il contracte avec les radicelles primordiales (fig. 10 8); mais il se détruit bientôt après avoir paru dans le principe juxtaposé à la manière d’un endosperme ou albumen. Le sommet de l’embryon est vert, et sa radicule est blanche. Il ne tarde pas à s'organiser, entre le sommet et la radicule, un tubercule arrondi d’où commence à poindre, par le haut, une deuxième feuille cylindrique (fig. 13 1), et par le bas une seconde radicule (fig. 11,13 f F). Le tuber- eule se grossit d’un second lobe, et débat en ne d’un troi- sième, de manière à former en miniature la vraie souche qui continue de s’accroitre, et qui pousse des radicelles et des feuilles plus nombreuses. Ce tubercule, ou bulbe solide, varie singulièremeut en grosseur depuis trois à xqusire millimètres jusqu’à vingt-cinq ( ou depuis une ligne jusqu’à un pouce) (fig. 14 à 18), suivant l’âge auquel on l’observe. Il est vivace, et n’acquiert pas dès la première année tout le volume qu'il est susceptible de prendre; voilà pourquoi l’Zsoetes setacea, 106 VÉGÉTATION proportionné par la taille de ses feuilles à celle de ses racines, est tantôt une plante sétacée de peu de lignes de haut, tantôt une plante subulée élevée de plus d’un pied. | Ce tubercule est un peu âcre et fait mal à la gorge; il varie suivant les saisons. Il est recouvert et caché par les feuilles à sa face supérieure en été; ses trois lobes sont alors vides en partie, et réduits à trois poches membraneuses (fig. 22) formées par l’écorce retenue à un centre à trois branches, charnu. L'eau dans laquelle il a poussé s’épuise ordinairement par la sécheresse; les feuilles de la plante périssent, la végé- tation reste suspendue, mais la souche charnue se conserve très-long-temps, soit en terre, soit à l’air. J’ai fait l’expé- rience de garder deux ans des tubercules d’Zsoetes setacea dans des tiroirs, et de les planter ensuite : je les ai vus pousser sitôt que je les ai tenus humides. Il est donc tout aussi facile de cultiver cette plante de ses racines imitant des bulbes, que tant d’autres qui sont également vivaces. Il faut seulement la tenir inondée au moins pendant une grande partie de l’année: Le tubercule commence à croître et se renfle à la fin de l'automne; il ne présente plus les feuilles dont il a été cou- vert; elles sont détruites, et la fructification en a été enlevée sous l’eau pour peu que la plante soit restée submergée. Le bourgeon central commence à se développer sous la forme de feuilles aplaties et très-étroites , à la base desquelles il n’y a point encore de fructification (fig. 17). La souche est alors solide, à trois lobes, et nue dans le pourtour de sa face supérieure (fig. 15, 17), où les traces de plusieurs feuilles de l'année précédente sont imprimées en cicatrices concentriques ; et c’est précisément cette partie du tubercule qui se vide DE L'Isorres SETACEA. 107 (fig. 22) à mesure que ses sucs sont absorbés par les feuilles qui croissent abondamment. Les feuilles du contour du bour- geon développées tandis que le tubercule est gorgé de sucs convenables, sont les seules qui produisent des graines fer- _tiles. Tous les rangs de feuilles intérieures ne produisent que des corpuscules pulvérulens, et les sucs de la végétation se distribuent à ces feuilles très-alongées, ou bien séjournent de manière à rendre le tissu du tubercule plus dense et moins aqueux en été qu'il ne l’étoit en hiver. Les tubercules extraits de terre à maturité après l’été se conservent sans diminuer de volume, tandis que, recueillis dans l’hiver ou au printemps, ils se rident et se dessèchent en perdant une partie de leur grosseur. Cette plante ne paroiït pas se propager par sa racine, qui est un tubercule isolé, vivace, destiné à la conserver. Elle se multiplie considérable- ment de ses graines qui germent au mois de novembre, et quoiqu’elles diffèrent à peine, extérieurement, de celles de certains Lycopodes, elles ont cependant un tout autre mode de germer. Les Lycopodes, en prenant pour exemple le Lycopodium denticulatum décrit par Brotero et Salisbury, sont pourvus d’un tubercule latéral, appelé JZ£ellus par Brotero, et qui donne naissance inférieurement à la radicule, et supérieure- ment à une ügelle couronnée de feuilles primordiales oppo- sées, ou vrais cotylédons. L’Isoetes en germination consiste dans un pur embryon dont la tunique propre est l’analogue d’un cotylédon de joncée ou de liliacée. Cet embryon sa- longe, et devient vermiforme de sphérique qu’il étoit; mais il 105 VÉGÉTATION ne sort de feuilles de cette plantule cylindrique qu'après qu’il s’est développé, dans un point de sa longueur, une nodosité qui sépare la radicule de la tigelle, et qui devient intermé- diaire des deux systèmes de la plante, l’un ascendant, l’autre descendant. On voit au microscope cette nodosité composée d’un nombre de cellules fines, globuleuses (fig. 10, 12 e), d'autant plus grand que la nodosité acquiert plusde grosseur, jusqu’à ce qu’elle devienne enfin une bosse latérale, opaque, rudiment de la souche qui netarde pas à se composer de trois lobes, et à constituer la souche vivace de la plante. La graine du Lycopode, plante très-feuillée, conserve jusque dans son embryon des feuilles rudimentaires. La graine de l’Isoetes, qui, au lieu de feuilles en lame, n’a que des feuilles en tuyau, ne conserve dans sa structure qu'un cotylédon tubulaire dès qu'il s'est développé. On observe, parmi les plantes phanéro- gamés, que la Cuscute non feuillée est dépourvue de coty- lédons ou rudimens de feuilles quand elle germe ; tandis que les plantes auxquelles elle s’allie par sa floraison, très- pourvues de feuilles, le sont aussi de cotylédons. On en tire cette conséquence que, lorsque la végétation réduit une plante au rudiment ou à l’ébauche de son existence dans la graine, elle y prépare plus ou moins l’état parfait des traits qu’elle n’a pas tous supprimés, en proportion de ce qu’ils sont plus ou moins saillans dans la plante adulte. Les Lycopodes ont des graines marquées de trois crêtes comme celles de l’Isoetes, ce qui établit un degré d’aflinité réelle entre ces genres. L’Isoetes paroît être le type de cette organisation; elle y correspond aux trois lobes verticillés, _ DE L’Isozres SETACEA. ‘109 soudés de la racine aux feuilles rangées concentriquement trois à trois qui couronnent cette racine , et aux trois ner- vures ou cloisons longitudinales qui font le soutien intérieur de la membrane tubulaire des feuilles. Ce n’est point la com- pression, comme l'a prétendu Wahlenberg, qui occasione les trois crêtes inhérentes à la structure des graines. La com- pression agit si directement sur elles, que les facettes par les- quelles leur contact s'opère s’aplatissent sans avoir rien de symétrique les unes par rapport aux autres. La pression les déprime sur des points variables, mais ne produit point de crêtes autour de leurs facettes contigués qui deviennent lisses. L : Ray, botaniste anglais, est le “premier qui ait fait connoître (en 168) le genre Isoetes, en décrivant l’espèce propre aux lacs des montagnes du pays de Galles, et qui, depuis, a été appelée Zsoetes lacustris. I cita les divers noms de cette plante Subularia, Calamistrum, dizoides, et fit remarquer qu’elle ne portoit ni fleurs, ni fruits apparens, quoique Richardson, botaniste du même temps, eût réussi à la cultiver. Dillen, soixante-neuf ans plus tard, fit connoïtre la fructification de la base des feuilles, et fit graver la plante dans son histoire des Mousses, en lui donnant le nom de Calamaria, imité de celui de Calamistrum mentionné par Ray. Ces noms sont une imitation latine du nom anglais Quéllwort, signifiant herbe à tuyaux de plumes, et convenable à des feuilles fistu- leuses. Linné, dans la première édition de la Flora suecica, réunit au genre Marsileale Calamaria de Dillen. Il recueillit ensuite, en Scanie, cette plante qu'il décrivit.et dont il donna une figure (ter Scan., p. 149), en lui imposant le nom gé- Mém. du Muséum. 1. 14. 15 110 VÉGÉTATION nérique d’Isoetes. Il fit choix de ce mot , parce qu’en grec il est synonyme d’Aizoides ou Joubarbe, l’un des termes que Ray avoit employés. Pline est l’auteur qui nous apprend que la petite Joubarbe a été appelée autrefois Isoetes et Aizoïdes. Linné fils ajouta au genre Isoetes, qui ne se composoit que dela seule espèce d'Angleterre et de Suède, une deuxième espèce de Coromandel, qu'il distingua par ses feuilles plus longues, filiformes et droites. Wahlenberg observe que l’Z- soetes lacustris en Laponie, lorsqu'il y a assez d’eau dans les lacs, s’alonge quelquefois au point de ne plus différer de l’'Isoetescoromandelina que Wildenow avoit admise comme une espèce douteuse. Ray et Dillen avoient constaté l’existence de deux variétés de l’Isoetes, l’une à feuilles étroites et plus longues, l’autre à feuilles plus grosses et courtes. La finesse ordinaire des feuilles de l’Isoetes du midi de la France l’a fait considérer comme espèce distincte par M. Bosc, qui, le premier, lui a donné le nom d’/soetes setacea dans le Dictionnaire d’'His- toire naturelle. Malgré la diversité des feuilles plus ou moins longués que cet Zsoetes est susceptible de prendre à (diffé- rens àges, ses feuilles ne prennent jamais l’épaisseur et le tissu cassant de l’Zsoetes lacustris. Les caractères précis tirés de la conformation régulière de la racine à trois lobes, et du tissu vert des cloisons au dedans des feuilles, tandis que ces cloi- sons sont blanches dans l’/soetes lacustris, suflisent pour em- pêcher de-confondre les deux espèces. . L’Isoetes n’est point compris dans les Flores anciennes de Magnol, Sauvages et Gouan: Cette plante 3 éte découverte près de Montpellier en 19973, par l’abbé Duvernoy, qui en | _DE L’Isogtes SETACEA. 111 transmit une description et un dessin à Linné, dont la réponse fat telle qu’il suit : 48} VIRO CLARISSIMO DOMINO L’ABBÉ DUVERNOIS, S. D. | CAR. LINNÉ. ‘Litteras tuas r calend martit non ante triduum accept Me nulli rescribere tibi relatum doleo. Certe si 10 mihi essent manus non sufficerent omnibus qui litteras mittunt, et si hoc coram me videres, crederes ine nihil aliud agere qua, liütteras, in quos dilapido et res et tempus meum. Isoetes lacustris quæ copiosissima est sueciæ nunquam crederem crescere Monspelii, nisi a te mussa fuisset. Dedi ejus descriptionem, figuram et characterem in itinere sca- rico. In nostratibus non vidi talem rudicem qualem tu miht delineasti, quæ admodäm singularis est ; cætera conpentunt. L Phalosophiam botanicam dudüm scripsi, lecto detentus æger; aliam traderem hoc ævo nisi senectus me delussaret. Decimam tertiam systematis regni vegetabilis partemqueæ hisce diebus produt Gotingæ quæso tibi compares (de Ani- malibus, 12°. editio Holmensis est), et mihi honorem præstes aliqua ex his vestrà lingu& edere. Microscopicas tuas observationes lubenter videbo. Servet D. O. te, D". Gouanum, D". Cussonem, ét reliquos ex Floré fratres Monspelienses in seros annos in suë.gloriam. FE Dabam Upsaliæ, 1754, d. 6°. maï. 112 VÉGÉTATION Cette lettre m'a été communiquée fort obligeamment par M. Soulier, archiviste à Montpellier, qui utilise toute collec- tion de pièces instructives dont il se plaît à répandre la con- noissance. La place que l’Isoetes doit occuper dans la série naturelle des plantes est marquée entre les genres Lycopodium et Mar- silea. Comme les Lycopodiacées, ce genre a des graines à trois crêtes rayonnantes, etcomme les Marsrlea, des concep- tacles indéhiscens, différens par cela même de ceux des Ly- copodes. Les deux sexes sont confondus dans les concep- tacles des Marsiléacées, et distincts dans l’Isoetes, caractères qui, réunis à leur indéhiscence et à leur insertion radicale à la base des feuilles celluleuses, ne poussant que droites et non roulées, paraissoient suflisans à M. Richard pour isoler ce genre des Lycopodiacées rameuses et des Fougères. Il suffit de peser ces caractères pour ne pas réunir, à l'exemple de Wildenow, l’Isoetes aux Marsiléacées, et pour se rendre à l'évidence des affinités démontrées par M. De Candolle. Les botanistes ont généralement adopté l'opinion de Linné sur l'existence des deux sexes dans l’Isoetes; ils ont considéré les corpuscules arrondis de la base des feuilles extérieures comme des graines, et ceux, beaucoup plus fins, de la base des feuilles intérieures comme des globules de pollen. Les feuilles extérieures, munies de graines, représentent, en effet, la base fertile de certains groupes de plantes monoïques, qui paroissent n'être mâles que par épuisement et avorte- ment. De même aussi les feuilles centrales de l’Isoetes ne pa- roissent pourvues d'organes mäles que parce que les ovules avortés se sont convertis en pollen. On donne le nom d’or- DÉ L'Isozres SETACEA. 113 ganes mâles, dans plusieurs espèces de Lycopodes, aux cap- sules ou coques pleines de poussière qui garnissent leurs épis au sommet, et on appelle, dans les mêmes plantes, or- ganes femelles les capsules de la base des épis, remplies de corps arrondis pareils aux grains de l’Isoetes. On peut d’au- tant mieux considérer les globules pulvérulens dn sommet des épis des Lycopodes comme remplaçant quelquefois des graines avortées, que ces seuls globules, quoique très-petits et transparens, deviennent des grains qui germent dans les espèces de Lycopodes qui ne possèdent point d’autres glo- bules plus gros. La manière de fructifier, commune à plusieurs espèces de la famille des Lycopodiacées et à celles du genre Isoetes, les ont fait placer dans cette famille, comme je l'ai dit; mais il y a cette différence entre les Lycopodes et lI- soetes, que les capsules à poussière s’ouvrent comme de vrais sacs anthérifères dans les Lycopodes, tandis qu’elles restent fermées dans l’Isoetes : ce qui prouve que le mode de coopé- ration des organes mâles, pour féconder les graines, n’est pas le même dans les deux cas. L’explication de ce fait se rattache à un sujet contesté : celui de l’existence positive des sexes dans les cryptogames, plantes bien dignes de ce nom, puisqu'il dénote l'obscurité qui voile l’action de leurs organes. J’ai eu recours à l'examen approfondi de la structure de la graine, et des parties déve- loppées par la germination; elles m’ont révélé la connoissance de quelques détails, auparavant inaperçus, qui servent d’ap- pui à l'induction par analogie de l’existence des sexes dans YIsoetes. Je me suis peu étendu sur ce sujet, ayant adopté les principes de Linné , Jussieu et Adanson. Ayant de plus con- 114 VécéTaTiIoN DE L'IsogTEs SETACEA. firmé, par l'expérience, la reproduction de cette plante au moyen des globules de la base deises feuilles , que l’analogie faisoit soupçonner être desgraines ; j’ai détruit les doutes qui restoient encore sur leur véritable usage. J'ai saisi, pendant plusieurs années, depuis la lecture que j'ai faite de ce Mémoire à l’Académie , en 1822, jusqu'à pré- sent 1826, les occasions d'examiner plusieurs fois la struc- ture et la germination de l’soetes setacea. J'ai décrit compa- rativement l’/soetes lacustris, que je conserve vivant au jardin de botanique de Montpellier, et qui m'a été envoyé des Vosges par M. le professeur Nestler, de la Faculté de mé- decine de Strasbourg. Mes observations reposent donc tout- à-fait sur la nature. L’explication ci-jointe des figures de l’Isoetes, m'a paru nécessaire pour bien comprendre les détails que j'ai exposés. Je l'ai fait suivre d’un résumé de la description, en latin, qui pourra être utile aux personnes qui ne sont pas habituées à la langue française. EXPLICATION DES FIGURES. Fic. 1. Une graine. 2. La même un peu plus grossie que la premiere, et dont une portion de la tunique extérieure est éclatée. 3. La graine réduite à sa seconde tunique. . L’embryon dépouillé de ses tuniques. où = . L’embryon ouvert, pour faire voir sa substance membraneuse, utricu-— laire, qui laisse échapper une humeur gremuleuse qu’elle contenoit. 6. Une graine dans laquelle on voit en à la tunique extérieure, en b la tunique intérieure , et en € l'embryon. ZSOËTES setacea. ExpPLicATION DES FiGuREs. 115 7. Graine en germination. a+ Tégument fendu en 3 valves. b. Cotylédon. c. Sommet tubuleux du cotylédon. d. Feuille primordiale. 8. Diverses parties de la graine, fig. 7, séparées, savoir: a. Les six écailles ou valves résultant des deux tuniques de la graine, chaque tunique s’étant partagée en 3 valves. bc d. R eprésentent les mêmes parties que,celles fig. 7, désignées par les mêmes lettres. 1 4 9. Coupe verticale de l'embryon, fig. 8. b. Base épaissie du cotylédon qui adhère en f à la plantule at voisinage dé:la radicule. ©. Sommet hyalin, tubuleux, du cotylédon. d. Sommet de la feuille primordiale. e: Tubercule radiculaire. f. Point radiculaire. 10. L’embryon à un degré/de végétation plus avancé. d e. Désignent les mêmes panties que! celles ainsimarquéesifig. o. b c. Section du cotylédon détaché de la plantule, ét qui adhéroit par continuité de tissu en 8 à la radicule f. 11. La jeune plante plus avancée encore dans sa végétation; elle a produit deux radicelles f fsur lesquelles le cotylédon a émis un prolongement de sa membrane, tandis qu’une troisieme, radicelle h perce latérale- ment le cotylédon. 12, 13, Plantules dépouillées du cotylédon, et dans lesquelles le tubercule radiculaire € accru , a produit une deuxieme.feuille 4. N. B. Les figures,ci-dessus sont considérablement grossies. 14,15, 16, 17, 18. Plantes. d’Isoetes , de.dimensions variées, mais toutes de grandeur naturelle ;-et.cueillies à l’entrée ;de, l'hiver; quand/les feuilles nouvelles commencent-à pousser. . Les lettres 1e désignent. les ‘lobes ra- dicaux adultes , que la même lettre e montre à leur état rudimentaire aux fig. O, 10, i2 et 13. 19. Une plante adulte d’Jsoetes setacea en pleine fructification pendant l'été. 20. Section horizontale de la plante sur la ligne transverse k de la fig. 19. 21. Portion grossie de la coupe horizontale , de manière à montrer distincte- ment les deux ordres de conceptacles; les uns séminiferes à la circonfe- rence , les autres polliniferes au centre. 116 23. 24. 25. 26. 27 28. 29. 30. s ExpPLIcATION DES FrGeures. . Section horizontale de la plante à sa base radicale sur la ligne transverse €. Cette figure montre les trois lobes radicaux e vides, épuisés et prets à être renouvelés par l'accroissement de la substance charnue centrale. Base d’une des feuilles du contour de la plante. L. Est la partie latérale membraneuse de cette base. - m. Section qui met à découvert le tissu celluleux de la feuille. n. Écaille calycinale., 0. Glande stigmatique. P. Ovaire ou conceptacle femelle. On voit en |, m, sur le côté de la figure 23, une partie de la coupe de la feuille tres-grossie. Conceptacle isolé’, vu par sa face libre! Le même vu par sa face qui adhéroit longitudinalement à la feuille. A côté de cette figure sont des graines séparées. Base d’une feuille dont le conceptacle est à l’élat d’ovaire. m, D, O0, P. désignent les mêmes parties que celles énumérées par les mêmes lettres fig. 23 et 27. Coupe longitudinale de la base de la feuille, fig. 26. m. Tissu celluleux de la feuille. n. Écaille calycinale. 0. Glande stigmatique. P. Ovaire ou conceptacle femelle. Feuille garnie d’un conceptacle pollinifere marqué q- 1. Bord membraneux,. n. Écaille calycinale. 0. Glande remplaçant un sommet anthérifere. Conceptacle pollinifère ou mäle , isolé, vu par sa face libre: Le même vu par sa face qui adhéroit à la feuille. Quelques globules de pollen sont représentés en marge de la fig. 30. N. B. Les figures 19, 20 et 22 sont de grandeur naturelle ; les fig. 21, 23 et suivantes sont toutes considérablement grossies, ee ISOËTES setacea. Ze phnt à la fn de LEk fig. RÉSUMÉ, : DE LA DESCRIPTION DE L'ISOETES SETACE 4. Isoetes setacea. Bosc., Dict. Hist. nat. L DESCRIPTIO: Radix tuberosa triloba (fig. 15, 16, 17 € ) subtüs oblique triscu- tata, radiculas filiformes , pro vario anni tempore glabras aut pubes- centes demittens , coronata foliis subulatis basi capsuliferis ad mar- gines membranaceis (fig. 23, 1). ‘Lamina foliorum subtriquetra, partita intbs in tubos quatuor coadunatos septis transversis interruptos (fig. 25 m). - Capsulæ ovatæ indehiscentes, linea. dorsali medià longitudinali coeuntes cum pagina foliorum , infràsquamulam calycinam (fig. 23, . 26, 27, 28, n), et infra glandulam peculiarem (fig. idem. 0); cæte- rm reconditæ intra foveolam ad originem folii singuli dilatati. Ordo capsularum duplex; aliæ numerosiores granulis pulverulentis re- pletæ, masculæ, è basi foliorum centralium ortæ; aliæ pauciores, fœmineæ, in basi foliorum marginalium , foventes semina. globosa (fig..24, 25 )insculpta cristulis tribus radiantibus annulo ambiente limitatis (fig. 1). { Tunica seminis duplex ; exterior scabre ragilis, alba (fig. 2); interior olivacea lævis (fig. 5). Tunica utraque sub germinatione in valvulas tres scinditur, ità ut ex ambabus tunicis valvulæ 6 em- bryonis latus obtegant (fig. 7 a et figs8 a). Embryo vesiculosus mollis humore plenus (fig. 4, 5). Colyledo? meo sensu ex analogià quadam germinationis allii, cannæ, etc., plantulam includit (fig. 8, 9, b c).et apice in tubu- lum(c) pellucidum elongatur , dùm succulentä. basi (b) radicale Mém. du Muséurn. t. 14. 16 118 DzescriPTION tuberculum (e) cingit. Cotyledonea membrana ad radiculas primor- diales transit cum ipsis adnata (fig. 10, 11, f;; quæ membrana pri- müm extus glabra (fig. 8 b ) fibrillas exteriores parit densas, radici- formes (fig: 10 b ) cum ipso cotyledone et radiculis primordialibus, peract germinatione, evanidas. Tuberculum radicale (fig. 10, 12 13 e) sensim augetur, radiculas capillaceas mox daturum per propria orificia nascenîtes (fig. 11h). Tuberculum istud ex uno latere ab origine gibbosum, in gibbos 3 dein ampliatur foliis multiplicatis onustum (fig. 14, 15, 17). Plantæ adultæ radix fissa in ‘lobos seu gibbos 3, post anthesim effætos (fig. 22 e), quotannis renovatur, hiemali et verno tempore farcia succulenta, æstivo emaciata. Florum, fructuumque vices agunt conceptacula basi foliorum immersa , propriis appendicibus prædita , scilicet squamä perigo- nali (fig. 26, 27 n ) et glandulä ad instar stigmatis aut antheræ mar- cescente (fig. 25, 26, 27, 28 0). Anomala indoles plantarum aquatilium numerosis patet exemplis ut in trapâ, vallisneriâ, aliisque fluviatilibus , nec aded mirum est si organa sexualia apud Isoetem, extra normam communem se se habeant. 1 Naturalem Zostéracearum ordinem intra certos fines ratione pol- linis insoliti positum esse arbitror. Pollen in Zosterà et Cimodoceä filamentosum pellucidum, peculiarem exsudat visciditatem fecunda- tioni idoneam. More : : L00 absimili succos antherarum Isoe- tis, absque pulvere fpso per aquam diffluentes, ad ovaria posse transferri puto Disquisitionem de usu et nomine partium fractificantiuni germi- nantiumve , trado botanicis qui è collectis circà plantas ordinum dissimilium observationibus ; maximè consentaneas regni vegetabilis leges valeant statuere. Isoetes setacea ab Tsoete lacustri abundè differt notis sequentibus. T. selacea radice regulari trilobâ, foliis subulatis subtriquetris mollibus, septis cellularum concoloribus. DE L'ISOETES SETACEA. _ 419 TI. lacustris radice plerumque irregulari, foliis calamiformibus subcylindricis fragilibus , septis cellularum medullosis albis. Radiculas vidi in Zsoete lacustri ramosas quales depictæ sunt à el. Linneo in itinere suo scanico, p. 149, nec simplices ut cl. Wah- lenberg et Smith enarrant. Radiculæ limo expurgatæ cito collabun- lur et simplices fibras mentiuntur, quas per aquam si fluitantes mo- veris ramosas esse æquè detexeris. Neque id mihi contigit videre quod testatur Wahlenberg, qui structuram ovulorum granorumque pollinicorum è granulis quatuor aggrégatis compositam descripsit et delineavit. Grana ovulorum et pollinis rudimentaria aut perfecta, per quamlibet plantæ ætatem diù investigata, prorsùs simplicia esse me semper docuit autopsia. Supe- rest ut Wahlenbergii errorem refellam qui symetricas areolas se- minum à mutuâ eorum pressione formatas esse putavit, nam extant in superficie seminum areolæ orbiculares post mutuam pressionem ritè applanatæ, dm tripartita eorum hæmisphæria congeniali struc- turæ tribuenda sit Nihil nisi post iteratas observationes retuli, cùm rate lacustrim vivam è montibus Vosagorum à cl. professore Nestler acceperim, quam cultam possideo, Isoetemque setaceam Monspeliensem simül conferre licuerit. 16* MÉMOIRE Sur la Série linéaire des plantes polypétales, et en particulier de celles qui font partie de la Flore brasilienne. PAR M. AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE. Lss botanistes savent actuellement que les rapports des plantes ne suivent point une progression mathématique, et qu'ils se croisent dans tous les sens. De là il résulte que vou- loir établir une série linéaire parfaite seroit chercher à ré- soudre un problème insoluble; de là résulte encore que l’on ne sauroit former une telle série sans sacrifier des rapports très-importans pour en ménager d’autres; et qu’enfin il ne seroit peut-être pas impossible de composer des séries qui, différant en un certain nombre de points, fussent pourtant également bonnes. L’illustre Brown a dit, à peu près, qu'on ne parviendroit à établir une bonne série qu'après avoir composé isolément différens groupes naturels, sans s'inquiéter des familles qui n’y entreroient point (Gren. rem). Lui-même s’est occupé de ce genre de travail, et, plus d’une fois, j'ai tâäché de suivre son exemple. Je crois de telles recherches infiniment utiles pour la connoïssance généraledes affinités ; je les crois très- utiles aussi pour la formation d’une carte, où d’un coup SÉRIE LINÉAIRE DES PLANTES" POLYPÉTALES. ere d'œil on pourroit apercevoir les rapports | de’tout le règne Dre Mais les inconvéniens d’une série linéaire sont tels qu’à moins de laisser d'immenses lacunes, on sera forcé quel- quefois de rompre dans la série générale les groupes les plus naturels formés isolément. Je vais en donner deux exemples tirés de mes propres écrits. En parlant des rapports des Cucurbitacées ( di Mémoire sur cette famille et son appendice ), j'ai dit qu'après les Loasées; il falloit placer les T'urnérées, ‘puis les Pas- siflorées(s),les Nandhirobées, les Myrtées, les Onag jyraires, les Combrétacées, et enfin les Cucurbitacées. Les Nandhi- robées se nuancent bien avec les Myrtées par le moyen du Lécythis et du Couroupita ; cependant il nv’ést impossible de placer dansunesérie généraleles Cucurbitacées après une suite composée des Myrtées, des Onagratres et des Combréta- cées ; car alors il faudroit que je fisse suivre ces dernières des Mélastomées, et tout le monde sentira qn'untelarrangement seroit presque ridicule. Je me vois done forcé de-mettre après les Nandhirobées les familles suivantes, présentées dans l’ordre que je vais indiquer, savoir: les Cucurbitacées, les Combrétacées, les Cercodéennes, les Onagratres; les Myr- tées, les Mélastomées. Je sens très-bien que cette dernière série pourra plaire à quelques personnes plus que la pre- mière, parce qu’aucunes plantes ne se ressemblent autant par le port que les Feprllea et les Cucuürbitacées; mais il n’en est pas moins vrai qu’en rapprochant ces plantes, je sacrifie (1) Je passe sous silence, dans cette série, les genres qui établissent des inter- médiaires. 122 SÉRIE LINÉAIRE . les rapports que j'ai indiqués entre le fruit des Nandhirobées et celui des Myrtées(r). ; Je passe au second exemple que j'ai annoncé. Dans ma monographie des genres Sauvagesia et Layradia(2), j'ai formé un groupe composé des Droséracées , des l’iolacées, des Cistées et des Frankéniées ; mais la série linéaire ne doit présenter ce groupe qu'après plusieurs familles où l'on trouve également des placentas pariétaux, savoir: les Cap- paridées et les Bixinées (3); or, si je faisois suivre immédia- tement celles-ci des Droséracées , il est évident qu'il y auroit entre ces familles un intervalle considérable. Je néglige done les rapports qui m'avoient fait ranger les Cistées entre les Violacées et les Frankériées, et je les néglige avec d’au- tant moins de peine que, par l'intermédiaire du Lapradia, la transition des J’zolacées aux Frankéniées ne se fera pas sentir trop brusquement. Pouvant actuellement disposer des Cistées, je les transporte entre les Bixinées et les Droséra- cées, et elles rendront le passage moins sensible, parce que, comme les premières, elles ont des étamines indéfinies, et que dans le genre Helianthemum , elles présentent des sti- pules, comme en offrent aussi les Brxinées. Au reste, quand le botaniste connoît tous les rapports des plantes, il doit remédier aux inconvéniens inhérens à la série linéaire, en indiquant dans son texte, à la suite des familles, (1) Voyez mou Mémoire sur les Cucurbitacées. (2) Voyez l'Histoire des Plantes les plus remarquables du Brésil et du Paraguay. (3) M. De Candolle a déjà placé les Birinées entre les Flacourtiées et les Cistées; et plus anciennement M. de Jussieu mettoit les genres Bira et Banara entre les Tiliacées et les Cistées. + DES PLANTES POLYPÉTALES. 129 les rapports qu’on est forcé de négliger dans la série. C’est ainsi qu’en ont agi MM. de Jussieu et De Candolle, etc’est ainsi: que moi-même, dans mon Flora Brasiliæ meridionalis , j'ai fait sentir, en parlant des Ménispermées, les rapports de ces plantes avec les Ewphorbiacées, rapports que l’on tron- vera, soit dit en passant, plus sensibles encore, si l’on veut faire attention à une note’ du même ouvrage, Où, au sujet d’une espèce de Ménispermées , je montre qu’on pourroit presque considérer chaque étamine de sa fleur comme une fleur distincte, ainsi qu’on le fait dans le genre Æwphorbia. S'il est bien établi que la sèrie linéaire ne sauroit être par- faite, il n’en est pas moins vrai que nous devons travailler à en faire disparoitre le plus de défauts qu'il nous sera possible. Dédaigner de rapprocher les famitles d’après les rapports, c’est sans doute s’épargner un embärras extrême; mais il me semble que le naturaliste sectateur des affinités doit atta- cher à cet arrangement autant d'importance qu’il en attache à l’arrangement des genres dans une famille, et des espèces dans un genre. J’ai donc cru devoir jusqu'ici établir dans mon Flora Brasiliæ meridionalrs a série la plus naturelle qu’il m’a été possible; et comme mes idées sont à peu près fixées, sur cette série, je’ vais la faire connoître telle que je la conçois, depuis les Renonculacées jusqu'aux monopé- tales, en accompagnant de quelques observations succinctes. Je m’empresse de reconnoître, au reste, que ma tâche est moins difficile que ne seroit celle de l’auteur d’un.ouvrage général, parce qu'il peut y, avoir, si je ne me trompe, une dizaine environ de familles ou petits groupes qui ne four- nissent aucune plante à la Flore du Brésil méridional, et qui 124 SÉRIE LINÉAIRE par conséquent n’entrent point dans ma série. La voici telle que je la forme: | 1 Renonculacées, 28 Crucifères. 2 Dilléniacées. Vu 29 Capparidées. 3 Magnoliées. 30 Bixinées. À 4 Anonées. . à 31 Cistées. 5 Berbéridées. 32 Droséracées. 6 Ménispermées. 33 Violacées. 7 Ochnacées. 34 Frankéniées. 8 Simaroubées. 35 Caryophyllées. 9 Rutacées. é 36 Paronychiées. 10 Géraniées (1). 37 Portulacées. 11 Malvacées. 38 Crassulées. 12 Tiliacées. * 39 Ficoïdes. 13 Ternstromiées. 40 Saxifragées. 14 Marcgraviées. 41 Nopaléces. 15 Guttifères. 42 Loasées. 16 Hypéricées. 43 Turnérées. 17 Aurantiacées. 44 Samydées. 18 Vinifères. 45 Passiflorées. 10 Hippocratées. 46 Nandhirobées. 20 Malpighiées. 47 Cucurbitacées. 21 Erythroxylées. 48 Combrétacées. 22 Rhizobolées. 49 Santalacées. e 23 Méliacées, 5o Cercodéennes. 24 Sapindacées. 51 Onagraires. 25 Polygalées. 52 Myrtées. 26 Fumariacées. 53 Mélastomées. 27 Papavéracées. 54 Salicariées. (x) Je crois devoir rappeler que, sous ce titre, je comprends les Gérantiées ; Ozxaldées, Tropéolées , et Linées de M. De Candolle. DES PLANTES POLYPÉTALES. 125, … 55 Vochysiées. , 60 Rhamnées (1). _ 56 Rosacées. . | 61 Célastrinées. 57 Légumineuses. 62 Aquifoliées. 58 Connaracées. 63 Araliées. 59 Térébintacées. 64 Ombellifères. J'ai déjà fait sentir dans mon Æora les rapports qui m'ont conduit à établir l’arrangement que j’ai formé pour arriver des Renonculacées aux Malyacées. Cette série, jusqu'aux Me- ruspermeées, est, à un très-léger changement près, celle que M. De Candolle a indiquée, et je ne puis m'empêcher de croire qu'elle sera conservée par tous les observateurs. . M. De Candolle, tout en admettant comme familles dis- tinctes les Malpacées proprement dites, les Sferculiées, les Buttnériacées. proprement dites, les Lasiopetalées, les Hermaniées ei les Dombéyacées, demande s’il ne seroit pas mieux d'en faire un seul groupe. J’ai dit à peu près dans mon Mémoire sur le Gynobase (voyez l'Histoire des Plantes les plus remarquables) que, pour être conséquent, il falloit, conservér autant que cela est possible, à peu près la même dis- tance entre les familles, et des distances moindres sans doute, mais également proportionnelles entre les tribus des familles diverses. J’ai ajouté que, pour pouvoir s’en tenir à quelque chose de fixe, on pourroït prendre pour norme un livre qui est entre les mains de tous les botanistes, le Gerera Planta- rum de Jussieu, livre qui, malgré tant de découvertes mo- dernes, reste peut-être le plus beau de tous ceux qui ont été publiés sur les rapports des plantes. Je n’ai pas besoin de (1) Peut-être faudra-t-il réunir quelques uns de ces derniers groupes, ou en changer un peu l’ordre. Mem. du Muséum , 1. 14. 17 . . » ET _ 0 2} 126 | SÉRIE LINÉAIRE dire que ces principes n’admettent pas une rigueur mathéma- tique; mais voulant y rester fidèle autant qu’on peut l'être, je me prononce pour laflirmative dans la question proposée par M. De Candolle, et ne considère que comme des titres les groupes indiqués plus haut, parce qu’il ne me paroit pas y avoir entre eux plus de distance qu’il n'y en a, par exemple, entre les groupes dont tout le monde se contente de faire des tribus dans la famille des Rosacées. Mes Malvacées brast- liennes se composeront donc de la tribu des Buftnériées, de celles des Hermaniées, des Malpées, des Bombacées, des Dombéyées et des Sterculiées , groupes que je conserve tels que M. Kunth les a si bien circonscrits. M. De Candolle a déjà fait sentir les rapports des Zirum et des Malpacées. Ce sont les Buttneriées que je place immédiatement après le Linum, parce qu’elles ont, comme lui, avec un embryon droit et des anthères 2-loculaires, des étamines definies dont plusieurs filets restent stériles et sont analogues aux dents des Zinurn. A l'exemple de M. de Jussieu et de tous ceux qui l'ont suivi, je conserve comme famille les 77/acées, qui se dis- tinguent de toutes les tribus de Malpacées par leurs éta- mines libres. Le Laplacea, et bien plus encore, ce me semble, le Co- chleospermum que je mettrai à la tête des T'erastromriacées, lieront cette dernière famille avec les 7?/acées. M. De Candolle a déjà fait sentir les rapports des Marcgra- viées et des Guttifères ; mais pour ne pas rompre ceux que ces dernières ont avec les Hypéricées, ce sont les Marcgra- viées que je range avant ces deux dernières familles. à DES PLANTES POLYPÉTALES. ‘227 _ Après les Aurantiacées qui suivent naturellement les Hypéricées, je range également les Ærmpélidées dont les rap- pôrts avec d’autres familles ne sont pas très-prononcés, mais qui pourtant ont, comme les{urantracées, un nectaire hyÿpo- gyne (voyez DC. Prod.), des pétales larges à la base, un fruit succulent et un embryon droit. à sx … I seroit inutile de démontrer les rapports que les Hippo- :cratées ont avec les Malpighiées, et celles-ci avec les Ery- throxylées. Lia véritable place des Rhzzobolées, que je mets provisoirement à côté de ces dernières, est pour moi très- incertaine. Je serois presque tenté d’en dire autant des Mé- Lacées; cependant au milieu de l'obscurité qui enveloppe encore à mes yeux les aflinités de cette famille; il me semble qu’elle n’est nulle part aussi bien placée qu'où l’a rangée M. De Candolle, c’est-à-dire, auprès des Sapindacées. J'ai fait sentir aïlleurs (Monographie des genres Sawa- gesia et Lavradia ) combien les Polygalées avoient de rap- ‘ports avec cette dernière famille, et en les mettant auprès des Sapindacées, j ai par cela mème l'avantage de pouvoir les pla- cer en même temps auprès d’une famille avec laquelle elles ont également de grandes aflinités, savoir, les Furmnariées. Comme celles-ci, les Polygalées ont en effet des fleurs irré- gulières, des étamines soudées, un style unique, un 'ovaire 2-loculaire, des semences’ garnies de caroncule, un ;péris- perme charnu. - Ayant déjà discuté dans mes autres ouvrages (1) les rap- (1) Voyez mon Mémoire sur/le placenta central, celui sur les = dé ipaèir et ma Monographie des genres Sauvagesia et: Lavradia. # 17 128 __ 71 SÉRIE LINÉAIRE ports des famillés que je place successivement entre les Dro- séracées et les Loasées , je ne reviendrai pas sur cette partie de ma série, mais je dois dire quels motifs me portent à pla- cer les Sarnydées entre les T'urnérées et les Passiflorées.. Il est incontestable que les Samydées s’éloignent des T'é- rébintacées par leurs placentas pariétaux. Ce caractère, il est vrai, les rapproche, comme l'a dit un savant auteur, des - Bixinées et de plusieurs autres familles à insertion hypogyne; mais elles ne peuvent être rangées auprès de ces familles, puisque leur insertion est périgyne. Or, ces mêmes caractères qui les éloignent des T'érébintacées et des Bixinées, près desquelles on a cru tour à tour pouvoir lé$ placer ; cés mêmes caractères, dis-je , je les trouve tout à la fois dans les Trné- rées et les Passiflorées ; donc la véritable place des Sarr- dées est celle que je leur donne, et l’on va voir que c'est avec les Passiflorées qu’elles ont le plus d’aflinité. Leur port, je l'avoue, n'est pas celui des Grenadilles ; mais je suis forcé de placer bien plus près encore de ce genre le Malesherbia qui assurément n’a pas le port d’un Pass/flora. La différence du facies ne sauroit d’ailleurs compenser les rapports qui exis- tent dans les parties de la fleur. Chez les Passiflorées et les Samydées je trouve égale- ment l'absence de la corolle, un calice coloré et une insertion périgyne. Les corps stériles des Samydées sont évidemment analogues aux couronnes de la fleur des Grenadilles, J'ob- serve également dans ces plantes des étamines définies, trois stigmates en tête, un ovaire libre et uniloculaire, et trois placentas pariétaux. Enfin, ce qui est fort remarquable, leur semence m'offre également un arille véritable. DES PLANTES POLYPÉTALES. 429 M. Brown, en laissant les Santalacées parmi les apétales, avoit déjà fait sentir que les écailles qu’on trouve dans cette famille à l'enveloppe florale lui donnoïent de l’analogie avec les polypétales. Mais j'ai recueilli en Amérique une Santa- dacée qui a une véritable corolle; donc cette famille doit sortir de la classe des apétales, qui n’admet pas de plantes polypétales, et avec laquelle d’ailleurs les Santalacées n’ont par l'ovaire auéun rapport réel. Actuellement, obligé de les ‘ranger parmi les polypétales, il est évident que je dois leur choisir une place au milieu de celles de ces plantes qui ont des étamines périgynes et l’ovaire infère. Leurs parties s’écar- tent du nombre quaternaire, type des Combrétacées et des Cercodéennes ; cependant elles ne sauroient être mieux pla- cées qu'entre ces familles; car leur ovaire est uniloculaire comme dans les Combrétacées, et leurs ovules comme dans ces deux groupes ont le sommet tourné vers le fond de la loge. Je ne dirai rien ici de la place que doivent occuper les Vochysiées qui comprennent les genres Qualea, Vochysia et Salpertia. J'ai démontré ailleurs (1) que cette famille n’a- voit avec aucun autre groupe des rapports très-intimes, mais que pourtant c’étoit encore entre les SaZcariées et les Ro- sacées qu’elle pouvoit être le mieux placée. Il seroit superflu de démontrer que les Rosacées doivent être suivies des Légumineuses , celles-ci des Connaracées, et ces dernières des T'érébintacées, etc. (1) Voyez mon second Mémoire sur le placenta central , inséré dans le Recueil du Muséum d'Histoire naturelle. 130 SÉRIE LINÉAIRE DES PLANTES POLYPÉTALES. Par une suite de familles qui présentent des arbres à fleurs très-apparentes, et à étamines hypogynes, j'arrive aux Æra- liées. Je ne prétends pas que cette partie de ma série ne prête point à la critique; mais si la suite des groupes qui, dans le Genera de Jussieu, s'étendent des Campanulacées aux Ombellifères, présente l’enchaînement le plus admirable, il n’en est pas moins vrai que rien n’est plus difficile ensuite que de lier ces dernières avec le reste des pôlypétales; et je dois m’estimer heureux si, conservant ailleurs les rapports les plus réels, j'ai pu encore ici sauver des disparates trop choquantes. Fr « o à Han PEU My LH TOR Î O1 MÉMOIRE Concernant l'ouverture que Grew a décrite le prémier sur le TEsr des graines; suivi d’une notice sur le genre PoNTEDERI A. PAR M. RASPAIL. À c'exrrémré plus épaisse de la fève, dit Grew (1), on voit dans la peau extérieure une ouverture qui est à peu près de la grandeur qu'il faut pour y passer une petite corde d'épinette, et lorsqu'on coupe la peau, on trouve qu’elle se termine à la pointe de la partie que j'appelle la radicule.… D’après Grew, cette ouverture servoit à deux fins : 16, à aérer l'embryon; 20. à faciliter le passage de la radicule dans Pacte de la germination (2). Des auteurs qui vinrent long-temps après lui ont de temps à autre modifié cette idée; et M. Turpin a avancé, sans avoir cependant vérifié le fait d’une manière directe, que ce trou, qu'il a nommé micropyle, étoit la cicatrice d’un cordon vas- culaire qui auroit existé à l’époque de la fécondation (3). (1) Anat. des Plant., Paris, 1676, p. 2. (2) Ibid, p. 202. (3) Annal. du Mus. d'Hist, nat., t. vi, p. 1G9, 132 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE En dernier lieu, M. R. Brown, dans un Mémoire plein de faits, a cherché à établir que l’ouverture de Grew étoit une véritable perforation qu’il croit destinée à transmettre l'aura semninalis àl’'amande de l'ovule. L’auteur ne donne à la vérité ce dérnier fait que comme une hypothèse qu'on ne doit pas admettre à la hâte ( {nnal. des Sc. nat., tom. vor, p. 241). Aussi nous garderons-nous bien d'ouvrir une discussion à ce sujet, et d’opposer à cette idée le reproche que nous sem- bleroit encourir la nature, elle qui obligeroïit l'aura semu- nalis à traverser tant de tissus imperforés, tels que les pa- pilles et les fibrilles des stigmates, le stigmate, les membranes plus ou moins résineuses qui tapissent l’intérieur de l'ovaire, et qui auroit ensuite besoin d’un trou pratiqué dans le test de l’ovule pour faire parvenir directement l'aura seminalis sur le point où doit se former l'embryon. D'ailleurs M. R. Brown admet qu'il existe des familles nombreuses telles que les com- posées dont les ovules sont imperforés : la perforation de l’ovule ne seroit donc pas nécessaire à la fécondation; que dis-je? le mode de fécondation ne seroit plus unique, et il existerait des familles entières pour lesquelles la nature qui féconde auroit besoin de suivre une route insolite et anomale. Mais ce n’est pas sous ce point de vue que nous allons nous occuper de l'ouverture de Grew. Notre Mémoire roulera sur le fait, et non sur l'hypothèse. Le trou décrit par Grew est- il une véritable perforation ou n'en est-ce qu’une image trom- peuse? Voilà le point d’une question qui nous occupe depuis assez long-temps, et que nous croyons avoir résolue après des dissections aussi longues que minutieuses. Si l’on observe les graines d’une foule de légumineuses, C2 pu TEST DES GRAINESS 00! 153 entre a autres du haricot du côté de l'ombilié 7 1, fig. 1), on aperçoit deux empreintes, ‘dont l’une (a), qui forme une cavité, correspond à la radicule de l'embryon, et l’autre (6) se dessine de l'autre côté du hile comme une vésicule (1). - Or, en admettant que la première soit un trou, je ne sais pas ce qu’on doit faire de celle qui lui est opposée, et je ne vois pas pourquoi Grew n’a pas supposé deux trous pour aérer Tembryon. Mais ce qu'il y a de plus singulier dans ce fait, c'est que sur certaines graines de la même famille, lorsqu'on les examine à une époque un peu voisine de la maturité, l'empreinte qui correspond à la radicule de l'embryon ne s’observe aucunement, tandis que l’autre empreinte est fort bien dessinée. Je citerai comme un exemple de ce que j'a- vance la figure 10 (pl. 1 ), qui représente le côté du hile du Cassia PRO Ce n’est pas cependant par cette considération que nous avions été amenés à révoquer en doute l’existence du trou de Grew, mais plutôt par la nature des recherches qui nous ont prouvé que les perforations de membranes admises par quel- ques physiologistes ne sont que des cellules ou des globules transparens sur leur centre, recherches qui nous ont de plus en plus convaincus que la nature ne se servoit pas, pour opé- rer ses mystères, de pores, trous ou perforations acces- sibles à nos instrumens d'optique. Mais comme ce n’étoit point par des conséquences d’un ordre de faits différens qu’il nous étoit permis de renverser un fait admis par tant de physiolo- (1) C’est l’organe que M. Savi désigne sous le nom de Glandula bastlaris (Mé- moire sur les genres Phaseolus et Dolichos ,\Giorn. dei letter. , 1824). Mém, du Muséum. 1. 14. 18 134 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE gistes justement célèbres, nous résolümes de procéder à la solution du problème de l’ovale par des observations et des dissections microscopiques faites sur le frais; et tant que les ovules ont continué de se féconder et de croître, nous w’a- vons cessé un seul jour de poursuivre ce genre de recherches. Le procédé que nous avons suivi étant le même dins un travail qui avoit pour but de voir la même chose sur des individus différens, nous allons le décrire en peu de mots, afin-de n'être pas obligés de le rappeler à chaque observation spéciale. | Examiner et dessiner l’ovule non fécondé au grossissement de cent du microscope de M. Selligue ; et après avoir distine- tement reconnu le point que M. R. Brown désigne sous le nom de perforation, ramener l’objet au simple grossisse- ment d’une loupe; couper l'extrémité de cette partie sup- posée perforée , et cela de manière à ce que la coupe eût lieu précisément entre ce que M. R. Brown désigne sous le nom de membrane interne et entre la perforation externe; placer de ehamp cette extrémité circulairement coupée, et l’exa- miner de nouveau dans cette position à un grossissement de cent diamètres, afin de reconnoître si les rayons lumineux passeroient à travers cette perforation sans être brisés par les mailles d’un tissu membraneux ; enfin, examiner comparati- vement la même prétendué perforation sur des graines avan- cées, et en reconnoitre et la nature et les rapports avec les membranes externes et internes de la graine : telle est la marche que nous avons suivie dans cette sorte de recherches, qui a fait passer successivement sous nos yeux un assez grand nombre d’ovules et de graines appartenant à des genres bien LAN ‘ AE Du TEST DES GRAINES. à 135 éloignés les uns des autres, parmi lesquels nous citerons les Cassia, le Canna indica, le Cardiospermunrhalicacabum, le Samolus Valenandi, le Pontederia cordata, le Papaver rheas, le Lythrum salicaria,le Datisca cannabina, le Can- nabis satiwa, le: Zygophyllum fabago, le Fagonia cretica, le Zygophyllum morgsana, le Peganum harmala, le Che- lidonium majus, le Sinapis nigra, le Queria canadensis bien des Phaséolées, le Lychnis dioica;, le Cucubalus behen, le Saponartia vesicaria , etc. Les ovules non fécondés des diverses plantes affectant des formes non moins variées que les.graines, ce seroit sacrifier la clarté et léxactitude au laconisme que de généraliser Ja question; il nous paroît plus convenable de faire l’ application du procédé ci-dessus décrit aux ovules-de troïs ou quatre plantes qui peuvent fournir autant de types différens , et nous commencerons par le Pontederia cordata. L’ovule non fécondé du Pontederia cordata (pl, fig. >) observé au grossissement déjàindiqué, est bien propre à ex- pliquer l'illusion qui, d’après nous, auroït porté MM. Thomas Smith et R. Brown a admettre uneperforation dans l'ovule ; l'illusion même est si complète , que nous sommes persuadés d'avance qu'il n'est aucun botaniste qui ne se trouve disposé à se ranger de l’avis des deux savans Anglais à la simple ins- pection, et sans le secours d'aucune dissection anatomique, L'ovule de cette espèce s’attache au sommet du Placenta par un Raphe vertical (b) de la base duquel monte, avec adhérence, un /Vucleus ventru qui s’étrangle au-dessus -de son sommet pour former une «espèce de cylindre:(x) transpa- ent, dont l'extrémité horizontalement aplatie (a) se dessine 18 * 136 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE comme le seroit la perforation décrite par M. Brown, et en occupe exactement la place. Mais si l’on coupe avec dextérité ce cylindre (2) un peu au-dessus du sommet (&), et qu’on le fixe sur le porte-objet par la surface amputée, il devient évident que ce grand tron est un tissu composé des mêmes cellules qui recouvrent tout l’ovule, et en forment pour ainsi dire le Test (fig. 3). Deux circonstances concouroient à l'illusion quand l’ovule non mutilé étoit observé, appliqué par le flanc sur le porte-objet: 10. la portion du Test forme au bout de ce cylindre une légère dépression ; or, une dépression observée de profil à l’extré- mité d’un cylindre simule l’orifice d’un trou :#c. les cellules à l'extrémité que nous décrivons ne sont pas infiltrées dé sub- stances capables de nuire à leur transparence; en sorte que cette portion diaphane contrastant avec la partie opaque occu- péepar le Nucleus;ajoute encore à lapremièresource d’illusion: L’ovule du Siraprs rigra (pl. 1, fig. 5) qui forme, ainsi que celui du Papayer rheas (pl. 2, fig. 18), le second type des ovules, sous le rapport du genre d'observations qui nous occupe, est peut-être encore plus propre que celui du Pontederia éordata à mettre dans tout son jour l’explication et la confirmation de ce que nous venons d'avancer. Les cellules de la prétendue perforation y sont si grandes, et se dessinent si bien quand on place la section transversale de champ et en collant la surface amputée sur le porte-objet, qu'il est impossible de ne pas s'en faire une idée exacte (pl: 1, fig. 6, et pl. 2, fig. 18); et pourtant cette portion transpa- rante du 7'est, en s’affaissant un peu vers l’intérieur de l’ovule, présente avec une illusion complète l’image de l’orifice d’une pu TEsr DES GRAINESS 137 ouverture, quand l’ovule entiersest couché sur le flanc. ! Dans les ovules des *Zygophyllum morgsana, fabago (pl r, fig. 2), et Peganum harmala (pl. 2, fig. 13, 14, et 15), qui peuvent servir de troisième type, la dépression (ou prétendue perforation ) prend un caractère tel qu’on pourroit en comparer le profil à deux lobes, dans l’interstice desquels le sommet du Vucleus s’avance souvent jusqu’à for- mer un troisième lobe. Sur le Zygophyllum fabago (pl. 1, fig. 3), en pressant avec l'instrument l’amande (Nucleus y. nous avons pu voir |’ extrémité de ce dernier or gane, cédant à Peffort de la pression, sortir par l'interstice des deux lobes, fait qui sembleroit confirmer pleinement ce que dit M. R. Brown au sujet de l’ovule du Æingia (1), si ce phénomène ne s’étoit pas toujours offert à nos yeux avec des circonstances qui ac- compagnent la rupture d’un tissu extérieur. Car, à mesure que nous pressions le Vucleus, il se formoit au prétendu trou une vésicule qui n'éclatoit que lorsque la pression aug- mentant forçoit sa membrane à se déchirer. Le Nucleus dont la pointe semble former sur le sommet de ces ovules ün troisième lobe, ne fait donc que pousser le T'esé, sans cesser d’en être revêtu. A l'égard de ces sortes d'ovules, nous n’avons pas manqué de varier nos procédés; tantôt nous avons observé le pré= tendu trou par réflexion et de champ, et cette portion réflé- chissoit la lumière comme le font les simples cavités, et non comme le feroit"la perforation (pl. 2, fig. 14); tantôt nous avons cherché à enlever le Test de l’ovule à partir de b {1} ÆApice acutiusculo lœvi aperturam! membranæ:internæ aftingente (Loc. cit.). 138 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE la partie inférieure à la dépression, à obtenir ainsi une mem- brane simple qui s’étendoit sur le porte-objet sans se bosseler en deux lobes, et renfermoit dans son centre la trace de l’or- gane que nous cherchions à étudier;.et alors ce tissu ne pa- roissoit nulle part avoir subi la moindre solution de conti- nuité. On peut se faire une idée de cette dernière observa- tion par la figure que nous avons donnée du trou ovulaire du Peganum harmala 4. (pl. », fig. 15). Il est inutile de faire observer que si la cavité Eraiée par cette prétendue perforation étoit trop profonde, on seroit exposé à n'intéresser dans une coupe transversale que les bords de l'orifice, et que dans ce cas on auroit réellement un trou ou plutôt un anneau sur le porte-objet; mais l'habitude de ces dissections apprend à échapper à cette cause d'erreurs, Il est des ovules conformés comme celui des Dianthées, Crucifèresiet des Papaver, sur lesquels la portion qui corres- pond à la prétendue perforation des autres ovules n'offre pas la moindre image d'une dépression même. On y voit les rangs des cellules, au lieu de se terminer brusquement à ce point comme dans les ovules déjà cités, revenir au con- traire sur eux-mêmes, et décrire plus ou moins régulièrement des ellipses concentriques dont les deux bouts, au lieu de se rejoindre, rentrent parallèlement dans le cordon ombilical, fort court, qui attache l'ovule au Placenta. Nous citerons comme un exemple assez pittoresque de ce que nous avan- cons, l'ovule du Samolus Valerandi (pl. 1, fig. 7). Il'est d'autres ovules, tels que celuidu Datisca cannabina, sur lesquels il seroit d'une impossibilité absolue de remar- quer, je ne dis pas une trace, mais même une place qui puisse DU TEST DES GRAINES. 139 correspondre à la perforation des autres graines ( pl. 1, fig. 4). Dans le Cannabis sativa on voit la radicule s’enfoncer telle- ment sous le style que, s’il falloit une perforation pour la fé- condation,; cette perforation ne pourroit exister que dans le centre des trois stigmates, où cependant il est impossible d’en trouver la trace. Enfin l’ovule et la graine du Cardiospermum halicacabum sont éminemment propres à détruire l'idée qu’on s'était formée de la perforation décrite par M. Brown. Près de l’échancrure de la tache blanche qui forme comme larille de cet ovule avancé en âge, on voit à la vérité un point d’une couleur plus foncée, mais ce point n’y présente pas la moindre image d’une dépression: il est lisse comme le reste du Test; ensuite si l’on enlève l’épiderme, et que par des coupes transversales successives on cherche à arriver jusqu’à la radicule; on ne surprendra aucune espèce de trace de canal: l'espace qui sépare la pointe de la radicule est tellement éloi- gné de ce point par deux ou trois couches en spirales, qu'il faudroit forcer beaucoup l’analogie pour avancer que la radi- cale correspond à cette perforation supposée, et même pour y décrire une perforation, Il n’est pas inutile de faire observer que la direction de cette prétendue perforation varie autant que la direction et le point d'insertion du pédicule de l’ovule ( podosperme ). Dans le Pontederia cordata et les Rutaoées, cette prétendue perforation fait face à la base du style; dans les Papaver elle regarde la; cloison placentaire, et se trouve quelquelois infé+ rieure au reste de l'avule; dans les Paronychiées elle re- garde la base de l'ovaire; dans les Dianthées elle fait face au Placenta, etc., etc. 140 * MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE Maintenant, si nous passons de l’ovule non fécondé à l'o- vale parvenu à son swmmum d’accroissement, c’est-à-dire à la graine, il est évident que, puisque l'ovule n’est pas perforé sur le point qu’on regardoit comme une perfo- ration, la graine ne peut pas l'être davantage. Cependant cette prétendue perforation présente une cavité telle sur cer- taines graines, sur le karicot, par exemple, qu’elle est à peu près, pour me servir d’une expression de Grew, de la grandeur qu'il faut pour y passer une petite corde d'é- pinette (p. 2); et c’est là que l’observation s’est arrêtée depuis la publication du petit volume de l’Ænatomrie des Plantes. Mais la meilleure manière de reconnoiïtre que sur ces graines cette perforation apparente n’est qu’une cavité, c’est ‘étudier d’abord au microscope la disposition et les dimen- sions des cellules qui composent la couche extérieure du Test de ces graines; et en étudiant ensuite séparément l’organisa- tion du fond de la cavité obtenue par des coupes transver- sales successives, on s’assurera que la superficie et les cellules des parois internes du trou prétendu ne diffèrent en rien de celles du Test; en un mot, que le Z'est se montre dans cette cavité sans aucune solution de continuité. Sur les graines qui au lieu de cette cavité n’offrent qu’une tache, il est bien plus facile de s'assurer que la couche des cellules internes du Test n’y a passubi la moindre interruption dans son tissu ( Cassia marylandica L., pl. 1, fig. 10 &). L’o- vule et la graine ne sont donc point perforés, et la féconda- tion n’a pas besoin d’un trou pour arriver au point où l’em- bryon doit naître. _fe ; Du TEST DES GRAINES. 141 Cependant quel rôle joue cette cavité sur l’ovule et sur la graine? car enfin puisqu'elle est si souvent en harmonie avec la direction de la radicule , il faut bien que sa présence tiénne à des causes constantes d'organisation. Nous avons eu d'autant plus à cœur de nous occuper de ce point de vue , que nous étions bien sûrs d'avance que l’é- tude de cette perforation apparente nous amèneroit naturelle- ment à la connoissance de la nature de la seconde impression qui, sur certaines graines, se remarque*symétriquement de l’autre côté du hile. Les recherches relatives à cette question ont été faites sur les ovules et les graines des Crucifères et des Légumineuses. En examinant les graines de ces deux familles à une époque intermédiaire entre la fécondation et la matu- rité, on voit évidemment que c’est sur la prétendue perfora- tion que s'insère un sac intérieur toujours distinct sur tout le reste de sa surface de la surface interne du tégument extérieur HER et dont les parois examinées au microscope sont com- posées, comme le fesé, d’une couche externe de cellulles que j'appelle épiderme, d’une couche interne, et d’une couche: intermédiaire et moins simple que les deux autres, qui revient à ce qu’on nomme quelquefois parenchyme. Ainsi l'extrémité de ce sac s’insère sur la face interne du Test qui correspond à l'apparence externe d’une perforation; cette extrémité en suivant le développement du sac a entraîné intérieurement le point d’adhérence, et a produit là une cavité; l’orifice de cette cavité étant formé uniquement par le pli circulaire de la couche externe des cellules du Test, cellules qui ne sont point, à l’époque de la fécondation, infiltrées de substances M ém. du Muséum. 1. 14. 19 142 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE capables de les rendre opaques, la transparence de leurs pa- rois a produit toute l'illusion et a fait admettre l'existence d’un trou. Ce sac, dont nous allons étudier la nature et le développe- ment, n’est autre que la Secondine de Grew (1) et l’'amande de Rich. et de M. R. Brown, ainsi qu'il est facile de la recon- noître sur la nature, malgré la divergence des explications de ces trois auteurs. Nous ne croyons pas nous tromper davan- tage en conjecturant que ce sac est le mème organe que M. Mirbel (2) a désigné sous le nom de Périsperme réduit à l'état de pellicule presque invisible dans les Crucifères, et M. Aug. de Saint-Hilaire (3) dans les Malvées, mais le pre- mier d’une manière si peu prononcée encore, et le second d’une manière si laconique, qu'un auteur qui vient d’écrire tout récemment sur les caractères tirés de l'embryon par M. De Candolle, dans la classification des Crucifères, M.Gay(4), ayant entrevu entre la radicule et les cotylédons du Brassica oleracea une pellicule, ne paroît pas avoir aperçu dans cette membrane l’analogue de l’organe annoncé, il n’y a pas long- temps, par les deux auteurs ci-dessus cités. Pour retrouver le type d’une synonymie déjà assez nom- breuse, nous n’avons eu besoin que de poursuivre ce genre d'étude surle même ordre de graines, et de les disséquer avec précaution, non pas depuis l’époque de la fécondation, car à (1) Anatomie des Plantes, Paris 1675, p. 212. (2) Ann. des Sc. nat., tom. 6, p. 266 et suiv. (3) Nouv. Bull. des Sc. de la Soc. philomat. de Paris, dec. 1825, p. 87. (4) Annal des Sc. nat., tom. 7, p. 389 et suiv. oi A pu TEST DES GRAINES. 143 cet instant nous doutons que la dissection de l’intérieur de ces ovules soit praticable, mais depuis une époque un peu plus avancée, jusqu'à cet état où la graine est complète sans être mûre. À l’époque de la maturité, le sac dont nous parlons s’agglutine tellement aux parois internes du Test, que les auteurs en général l'ont décrit comme faisant partie de ce tégu- ment, et que M. De Candolle, dans ses Mémoires sur les Légumineuses (1), tout en rappelant l'opinion de M. Trévi- ranus au sujet de l’existence du périsperme des Légumineuses, n’a pas cru devoir repousser l'opinion généralement admise sur l'absence d’un a/bumen dans les graines de cette famille. Pour en revenir à l’histoire naturelle de cet organe, nous prendrons pour sujet de la démonstration l’ovule d'u Szra- pis. Dès qu’on peut rencontrer un embryon dans de tels ovules, on le trouve droit (pl. 2, fig. 20) et étroitement renfermé dans le sac qui s'insère évidemment par sà pointe, ainsi que nous l'avons dit plus haut, sur la face intérieure de l'empreinte que Grew a regardée comme une perfora- tion. Ce sac continuant à se developper, ou à céder à l’em- bryon qui se dével@ppe, trouve bientôt dans les parois du Test un obstacle à son développement en ligne droite; il est forcé, ainsi que l'embryon qu’il recèle, de se fléchir vers le côté du Test opposé à son point d'insertion. Bientôt, en vertu de cette direction combinée avec l’accroissement ra- pide de l'embryon , les cotylédons de celui-ci sont forcés de se rapprocher de la radicule; et il arrive un instant où.ces deux parties opposées de l'embryon ne sont plus séparées (1) Page 58. 19 144 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE l’une de l’autre que par les deux parois comprimées du sac qui tapissent, l’une les cotylédons, et l’autre la radicule. Ce sont ces deux parois que M. Gay a aperçues entre les cotylédons et la radicule du Brassica oleracea, et qu'il a prises pour un simple prolongement de la membrane interne du Test, sans doute parce qu’il n’a eu occasion de les étudier que sur la graine müre. L'histoire de la graine du Melilotus n’est pas différente; je présente sur la planche l'embryon de cette dernière graine dans l’état de l’extrême jeunesse, et sorti de son sac (pl. 2, fig. 20 ); ensuite dans un état plus avancé, soit emprisonné dans cet organe (fig. 19), soit nu (fig. 21). L'histoire d’un Sinapis et d’un Melrlotus, sous ce rapport, est celle de toutes les Crucifères et Légumineuses à embryon condupliqué. Quant aux graines de ces deux familles à embryon droit, l'étude doit.en être faite surtout sur le frais, parce que le sac touchant par toute sa surface les paroïs internes du T'esf, il devient souvent difiicile à la maturité d’en trouver une portion qui puisse se détacher du 'es£ sans altération. II faut en dire autant de l’Hippocastane et de J& Châtaigne, enfin de toutes les graines en général décrites comme étant dépour- vues de périsperme. Sur l'Hippocastane et la Châtaigne ce sac prend à la maturité la couleur rougeâtre et la consistance cassante que chacun a remarquées sur la membrane qui enve- loppe leur embryon. Nous devons faire observer deux choses avant de passer à un autre point de vue : 1°, Dans les graines à embryon condupliqué la radicule et la pointe correspon- dante du sac semblent emprisonnées dans une espèce d’étui, ce qui vient de ce que le mode de pression exercée sur les pa- pu TEST DES GRAINÉS. 0: 445 “rois du Test par l'embryon qui’se développe, nai porté que ‘sur deux points placés symétriquement de chaque côté du furicule, “en sorte que la portion intermédiaire qui n’a subi ‘aucune pression, si ce n’est la pression latérale, est restée comme une cloison autour de la radicule à laquelle ‘elle ‘semble servir de moule. 20. Quand nous avons dit que la pointe du sac s’inséroit sur la face interne de ce qu’on croyoit une perforation, nous n'avons pas eu la prétention de nier que ce point soit aussi le point d'insertion de la couche in- terne du Test, en sorte que le point d'insertion du sac se feroit plutôt près de lui que sur sa face même, et qu’il pour- roit dans d’autres graines se faire sur un point plus éloi- gné de Ja prétendue perforation. Mais comme cette question tient à des considérations nouvelles, et qui ne seroient peut- être pas entendues ici, nous avons préféré décrire l’ovule des Légumineuses et des Crucifères, où cette distinction d’inser- tion ne sauroit être démontrée à l’œil, en nous contentant dans cette circonstance d’énoncer simplement c cette modifi- cation de notre idée. Afin d'étudier d’une manière plus intelligible l’analogie du sac dont nous venons d’exposer la synonymie et le dévelop- pement; il ne no®s paroît pas inutile de revenir sur l’his- toire de la graine des Céréales, que nous avons publiée en oct. et nov. 1925 (1). Nous y avons démontré que le périsperme des Céréales n’est dans le principe qu’un sac inséré sur le sillon médian de la graine, et dont les cellules sont remplies d’une si grande {1} Ann. des Sc. nat. 146 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE quantité de sucs gommeux et aqueux, qu'avant de l'avoir épuisé par un certain séjour dans l’eau, elles sont à peine apercevables, et que cet organe correspond dans cet état à la substance que les auteurs ont décrite si souvent sous le nom d’amnios où de mucilage. Lorsque l’eau a dépouillé les cel- lules de ce sac de tous leurs sucs gommeux, et qu'un petit séjour dans l'alcool les a dépouillées de l’eau qu’elles renfer- ment encore, ces cellules se dessinent si bien sur le porte- objet qu’on ne peut plus élever le moindre doute sur l’orga- nisation de ce prétendu mucilage. Si ce sac, en se développant avec l'embryon que la Con. dation a fait naître à sa base, continuoit à n’élaborer que des sucs gommeux , il arriveroit un instant où ces sucs s’infiltrant à travers les parois des cellules comprimées par l'embryon, les parois de ces cellules s’appliqueroient les unes contre les autres, et ne présenteroient plus à la loupe que l’image d’une simple pellicule qu’il seroit souvent très-diflicile de distin- guer des parois du péricarpe. Il arrive au contraire que dans le sein de chaque cellule, et aux dépens de la substance gom- meuse, se forment d’autres cellules (grains de fécule) infil- trées d’une substance analogue, et dont les parois, devenues rigides et imperméables à l’eau, à la température ordinaire, constituent, en distendant les cellules-mères, la substance du périsperme farineux. Appliquons maintenant ces principes à l’histoire du sac de la graine des Crucifères et des Légumineuses. Ce sac est, tel que le périsperme non fécondé des Céréales, composé de cel- lules infiltrées de substances gommeuses. À une certaine époque, et dans certaines graines de la seconde de ces fa- pu TEST DES GRAINES. RS 7) milles, ce sac est si épaissi, dans le Cassia marylandica par exemple ( pl. 1, fig. 11e), que l’œil le plus prévenu ne pour- roit en méconnoître l’analogie avec le périsperme fariteux de certaines graines. Mais les cellules de ce sac dans les Légumi- neuses, etc., au lieu d'élaborer des cellules féculentes (grains de fécule),se dépouillent de leur: substance gommeuse au profit de l'embryon qui les comprime et les distend ; leurs pa- vois. s’affaissent et s’agglutinent les unes contre les autres; et bientôt, quelque compliquée que soit la structure de cet or- gane, il se réduit à l'aspect d’une pellicule à peine visible à à l'œil nu : car l'épaisseur d’une paroi de cellule ayant à peine + de millimètre, quand on supposeroit les couches de cellules de ee sac au nombre de 20, cela ne feroit jamais que 4o parois appliquées les unes contre les autres après l’é- puisement des cellules: or #- de millimètre (ce qui revient à + de millimètre) ne forment à la simple loupe que l'équi- valent d’une pellicule. Le sac des Légumineuses et des Crucifères est donc un pé- risperme, mais un périsperme qui:a épuisé ses fonctions avant lamaturité, tandis que les périspermes farineux les continuent par une nouvelle espèce d'élaboration, pour ne commencer à s’épuiser que lorque la germination commence. La chalaze de ce périsperme, ou plutôt son point d'insertion, se fait ou bien dans le voisinage, ou bien immédiatement au-dessous de la tache qu’on regardoit comme une perforation, et contribue entraîner cetté portion du Test dans l’intérieur de la graine. jusqu'à y produire une cavité qui simule une ouverture. Quand le périsperme a été réellement farineux, et que son point d'insertion a eu lieu à la partie opposée du hile, alors, 148 “MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE bien loin de voir dans l'empreinte de cette insertion l’équiva- lent de la prétendue perforation des autres graines, on a ap- pelé cette empreinte chalaze, par exemple dans le genre Euphorbe, où certes la chalaze affecte réellement la forme d’une cavité. Les conséquences de cette étude nous conduisent à différer d'opinion tantôt avec un auteur et tantôt avec un autre. Ainsi, nous sommes convaincus que non-seulement le nombre des mernbranes admises par M. R. Brown dans la généralité des graines étoit difficile à admettre, et encore plus difficile à dé- montrer, mais même qu'en suivant la méthode du savant Anglais, nous nous verrions forcés d’admettre six membranes, dont trois (couche externe de cellules, couche interne et cou- che intermédiaire ou parenchyme) pour le Test, ettrois pour le sac périspermatique; mais ce ne seroit de notre part qu'une distinction superflue qui ne rouleroït que sur les mots, puis- que telle est la structure du péricarpe et de tous les organes vésiculeux. Ensuite il nous paroit bien plus naturel de n’a- voir égard dans la distribution des tégumens d’une graine qu’à la séparation des parois; car la séparation de substance indique toujours une séparation de fonctions, et dès-lors il devient aisé de distinguer un organe, quelle que soit la com- plication de son tissu. Nousidifférerons encore d’opinion avec le même auteur, en ce que nous regardons comme évident que la radicule de l'embryon est toujours, ainsi que le reste de l'embryon, emprisonnée exactement dans le sac périsper- matique ; que jamais elle n’est en contact avec le T'es£, et que ce prolongement décrit par le savant Anglais, comme unissant la radicule au 7'est, ne nous paroît autre chose que l’extrémité pu TEST DES GRAINES. 149 du sac qui d’un côté s’insère sur Je Test, et de l’autre se “colle, comme une pellicule, si étroitement sur l embryon, que M. R. Brown n’aura pas hésité à la prendre pour un prolon- gement de la substance de la radicule. Nous irons même plus loin, et en ce point nous différerons d’opinion avec un auteur ‘non moins célèbre; il n’y a point d’embryon extraire, c’est- “dire d’embryon qui soit.en contact par une de ses faces ‘avec le 7 est, et par l'autre avec le périsperme. L’illusion ér ghraérque de ce qu’il arrive qu'une portion du sac pé- ‘rispermatique, plas comprimé d'un côté que de l’autre, s'est beaucoup plus infiltré du côté de la moindre pression; en ‘sorte que le côté moins infiltré étant réduit, de la manière déjà décrite, à l’état d’une simple pellicule, adhère quelque- + fois en entier contre la paroi correspondante du T'esé aux yeux de celui qui dissèque la graine. Mais si l’on étudie la graine à tous les âges et avec une certaine précaution, il est facile de ‘se convaincre que dans les Dianthées, etc., pas plus que dans les Graminées, l'embryon ne cesse d’être enveloppé sur toute _ sa surface par le sac qui devient périsperme. + S'il arrive que le sac périspermatique se remplisse de fé- * cule en suivant la marche et l’inflexion ordinaire à certains “embryons de Crucifères et de Légumineuses, on aura alors … Je périsperme des embryons que M. Richard père a appelés Amphitropes, et c’est par le moyen de ces sortes d'organes qu'on pourra se faire une idée plus exacte de ce que nous * venons d'avancer au sujet des embryons, selon nous, mal à Por nommés exéraires. £ Ces considérations nous é , plus naturellement qu’elles ne semblent le faire au premier coup d'œil, à l'étude Mém. du Muséum. 1. 14. 20 150 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE de la seconde empreintequi existe symétriquement de l’autre côté du hile; et le rapprochement que ce fait va nous fournir sera une conquête de plus en faveur d’un système d’organi- sation que nous poursuivons depuis trois ans, et qui forme un cadre dans lequel toutes nos recherches se rangent si na- turellement, que nous ne pouvons nous refuser à la pensée, ou peut-être à l'illusion, de le voir accueillir avec quelque indulgence. L'ART Nous venons d'établir, par des faits que l’on se plaira sans doute à vérifier, que la perforation apparente est l'empreinte de l'insertion d’un organe interne, qui n’est autre chose que la poche dans laquelle doit naître l'embryon. Il arrive quel- quefois que la nutrition n’atteint pas cet organe interne, que le Test se développe seul, et dans ce cas il n’est besoin que d’un peu d’attention pour s'assurer de la conformité com- plète de cette poche ainsi réduite avec l’autre empreinte dont nous nous occupons maintenant. Soit qu’on examine la prétendue perforation sur l'extérieur du Tesf, soit qu’on coupe longitudinalement la graine avortée de manière à in- téresser dans la coupe les-deux empreintes et le hile, on ne découvre entre ces deux empreintes aucune différence d’or- ganisation. Elles offrent toutes deux alors l’image d’une vési- cule recouverte par le Test, insérée sur la face interne de ce tégument, et dans laquelle s’emboitent une ou deux autres vésicules à parois plus où moins épaissies. Or, l’expé- rience et l’observation viennent de nous apprendre que de ces deux empreintes ainsi réduites, celle qui occupe la place de la prétendue perforation n’est autre chose que l'insertion ou la chalaze d’un véritable périsperme dans lequel doit DU TEST DES GRAINES 151 se développer l'embryon. Nous ne croyons donc pas nous écarter des rébles de l’analogie en avançant que la seconde empreinte n’est pas autre chose; que c’est l'insertion d’un organe interne dans le sein duquel un embryon auroit dû naître si la fécondation avoit pu l’atteindre, en sorte que dans | ce cas la graine eût été bi- TRUE Qu'on ne pense pas que ce soit ici un simple aperçu que ne puisse appuyer l'expérience. Toutes les graines bi-embryonées (Æs- culus hippocastanum , Castanea vesca ; Amy gdalus com- munis , etc.) que nous avons eu l’occasion d'examiner nous ont toujours offert les deux embryons exactement empri- sonnés chacun dans une poche pApemanaue particulière, dont les points d'insertion correspondoient à deux points ‘placés symétriquement près du hile. - On auroïit tort d’opposer à cette assertion, comme une objection de quelque valeur, la constance de l'avortement de cette empreinte. Rien n’est plus commun dans le règne de l’organisation que cet oubli de la nature. Dans le Ponte- deria cordata (1), on ne trouve constamment qu'une loge fertile, les deux autres n’acquièrent jamais une dimension plus grande que l'empreinte dont nous parlons; elles restent toujours tellement rédaites, que sans un peu de soin de la part de l'observateur l'ovaire paroîtroit exactement uniloculaire. Comment prouvons-nous qu’il y a dans ce cas avortement ? n'est-ce pas parce que nous pouvons montrer des ovaires à trois loges fertiles, soit dans le même genre soit dans les genres voisins (Asphodélées, par ex.)? Orsil suffit, pourprouver qu'il (a) Voyez ci-après la note relative à ce genre. 152 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE y a avortement dans un organe, de le montrer quelquefois fécondé, les embryons jumeaux d’une foule de graines sont bien capables, je pense, de nous fournir ce genre de preuves. Une fois que la nature d’un organe a été déterminée, la forme qu'il peut revêtir ne change plus sa destination aux yeux de l'observateur. Il lui suffit de le rencontrer à la même place, sous quelquemodification qu'il se présente. L’empreinte que nous venons d'étudier sera donc toujours un périsperme avorté, soit qu’elle-affecte la forme d’une glande, soit qu’elle passe à celle d’une caroncule, soit enfin que s'alongeant dans le sens longitudinal de la graine, elle se présente sous celle d’un Raphe canaliculé. Or, toutes ces formes peuvent être observées sur les graines des genres voisins des Phaseolus. L’étude de ce passage des formes les unes vers les autres dans la même famille nous fera même reconnoître cet organe dans les graines sur lesquelles il affecte une forme plus modi- fiée, de même que dans celles où il semble avoir disparu tout-à- fait. Ainsi, il n’y pas loin de la caroncule de quelques graines de Légumineuses à la caroncule des Æwphorbes ; et pour le remarquer en passant , la caroncule des Æwphorbes présen- tant par une coupe transversale deux lobes également con- formés, et par conséquent deux organes avortés, il arriveroit dans ce genre que l’organisation primitive de la graine seroït en harmonie avec l’organisation de l'ovaire, et le nombre ternaire se retrouveroit dans l’un comme dans l’autre de ces deux systèmes; en sorte que l’ovule n’y seroit qu’une répétition da type de l'ovaire. Il n’y a pas loin non plus du Raphe de certains Dolichos au Raphe latéral que l’on remarque sur l’ovule du Ponte- Du TEST DES GRAINES 153 deria cordata (pl. 2, fig. 2 a), du Caltha palustris, et sur : celui d’une foule de plantes. Pour faire comprendre plus clairement notre pensée, et pour aborder hardiment la question, qu’on se représente une anthère ordinairement bilobée, mais dont un lobe ait avorté, telle enfin que je ai dessinée ( pl. 13, fig. 13 d, du tom. 4 des Annal. des Sc. naturelles), on ne manquera pas de décou- vrir entre la structure des ovules dont celui du-Pontederia peut être le type et la structure de l’anthère avortée une - stricte analogie. Le lobe fertile de l’anthère correspond au ]Vucleus de ovale ; le vaisseau médian du funicule de A représente le vaisseau médian du filament ; et s’il n’y avoit pas eu avor- tement dans celui des côtés du funicule et du filament qui est opposé au lobe pollinifère et au ÂVucleus embryoné, Vanthère eût possédé deux lobes et la graine deux Nucleus. Mais il est bon de remarquer que dans cette supposition les deux Vucleus de la graine ne se seroïent pas dessinés comme les deux lobes de l’anthère, par une raison qu’il est facile de concevoir. Dans les ovules, la résine se porte vers Île Testa, en remplit les cellules et les rend rigides; dans un anthère, au contraire, la résine se porte vers les cellules du centre de l'organe, vers les graines de pollen; en sorte que dans les anthères ce que l’on pourroit nommer Tesfa se moule sur les deux lobes ou sacs internes, et que dans la graine bi-embryonée, au contraire, les deux sacs périsper- matiques se moulent sur le T'esfa et restent par là effacés en dehors. * Ajoutons encore que toutes les anthères bi-loculaires ne 154 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE sont pas bi-lobées; et lanthère bi-loculaire des Malvacées a une si grande analogie de forme avec l’ovule des Crucifères et des Dianthées, que je ne pourroiïs avoir sous la main un point de comparaison plus pittoresque : car, dans les Mal- vacées, les deux lobes internes de l’anthère, au lieu de se diriger dans le sens du filament, ont croisé la direction du fi- lament et se sont trouvés placés le sommet de lun vers le point d'insertion de l’autre, en supposant, comme je l’expli- querai plus au long dans un prochain Mémoire, que le point d'insertion des masses pollinifères ait lieu comme le point d'insertion des sacs périspermatiques tel que nous venons de le concevoir: Nous nous arrêterons aujourd’hui à cet exposé. Après l’étude des prétendues perforations de la graine, nous devions chercher à nous faire une idée exacte de la perforation qu’on a décrite au sommet de certains pistils, et principalement de ceux des Conifères et des Cicadées. Or, en nous servant des procédés que nous avons employés dans l’étude de la prétendue perforation du Zygophyllum , nous nous sommes convaincus que la perforation de ces pistils v’étoit autre chose qu’une dépression entre deux lobes ou une cavité, mais qu'aucune communication organique n’exis- toit entre l’air extérieur et la cavité que ce pistil surmonte; enfin que, de même qu’il n’existe aucune solution de conti- nuité du Z'esta au-dessus de la prétendue perforation de l'ovule , de même il n’en existe aucune au fond de la cavité qu’on remarque au sommet des graines de certains genres de Conifères. Nous représentons la figure de l’ovule non fé- condé du T'huya avec ses deux lobes (pl. 2, fig. 17)et sesdeux ailes; nous le représentons encore à un état voisin de la matu- EN EST MEME --+65 rité (fig. spi ces deux âges différens , et malgré ces deux formes différentes, le sommet (a) de l’ovale et de la graine ne présente qu'une cavité analogue à celle qu’ ‘on remarque sur bien des stigmates évidemment imperforés, par exemple sur celui des Mzmulus , mais aucune espèce de perforation - à travers laquelle un organe interne se fasse jour (1). nur és onrommamteGite CAS LAt HAE PAT HN Are QILLE peter dt psp: QE ù Pa n'existe aucune Don tie sur # Testides ovules, ni sur le sommet des pistils de Conifères, etc. L'ouverture de Grew est l'empreinte de l'insertion d’un organe périspermatique,, c'est une Chalaze. Une foule d’ovules recèlent dans leur sein les élémens de. deux, ou plusieurs poches à embryon; ce qui rapproche la structure de l’ovule de celle de bien des anthères. CO En me servant de l'expression de pistil, je ne prétends point me décider contre ceux des auteurs qui admettent une Cupule au sommet de l'organe femelle des Conifères. En général , les discussions qui n’ont pour objet que la terminologie me jperoisent si peu utiles aux pioRrE de la science, que je cherche à n’en aborder aucune. Je décris les organes, j’en explique l’analogie, j’ j'en étudie le dévelopement, et jercrois rencontrer toujours sous ma main dssez de mots pour me faire entendre. Éturs nina Éeses 744 à ( PRIS SE PRENTK PE FAR das ner Huet ete AU vd À 1# LÉ nl 1 * SOUTIEN ORNE SUR LE GENRE PONTEDERIA 2 nés Les caractères du genre Pontederia sont restés pendant assez long-temps frappés d’une certaine indécision qui ne permettait ni de regarder le genre comme étant womposé d'espèces homogènes, ni de le placer d’une manière défini- tive dans une des nombreuses familles que l’on a formées aux dépens de la classe des monocotylédonés. - Il ne s’agissoit de rien moins que de savoir si l'ovaire étoit infère ou supère, sorte de caractère qui auroit sufii pour transporter ce genre, ou au moins quelques unes de ‘ses espèces, d’un bout de la série à l’autre. Fee Il paroît que Linné avoit primitivement bien observé ; car dans son Genera (éd. de 1754), il s'exprime en ces termes : Germen suprà receptaculum ; et ce ne fut que dans la suite qu’il sembla émettre des doutes au sujet de la cons- tance ou de la généralité de ce caractère, en indiquant, comme sous forme d’exception , que les Pontederia vagi- nalis et hastata avoient réellement l'ovaire supère (Mur- ray, 1774, et Reich., 1778). J'ai tout lieu de croire que le P. hastata avoit été letype primitif de son genre, et que les doutes qu'il conçut posté- rieurement lui furent inspirés par l’analyse, sur le sec; du Pontederia cordata , dont la corolle s’étrangle quelquefois au-dessus de l'ovaire ; en sorte que si la compression exercée _ Norice sur LE GENRE PONTEDERIA 157 pendant la dessiccation artificielle agglutine les parois de la corolle contre l'ovaire, il est:très-facile de se méprendre de la même manière que Linné paroît s’être mépris. * M. de Jussieu partagea les doutes de Linné; ou du moins il crat que l’organisation detoutes les espèces du genre n’étoit pas identique sous ce rapport. Species quædam, disoit-il, dans le Genera plantarum , germine supero aut semi-su- pero juncis affiniores. Les autres espèces, il les laissoit dans les Narcisses. -nRichard père et M. Kunth établirent dans la suite ce genre sur des bases certaines; et depuis eux, tous les bota- nistes qui ont eu à s'occuper d’une espèce de Pontederia ont confirmé que l'ovaire étoit supère. + Linné n’avoit admis dans son genre que quatre espèces, P.ovata, vaginalis , cordata et hastata. Willdenow en sé- para l’ovata , dont il fit un genre à part sous le nom de Phry- nium , à cause de-son double périgone. Le genre keteran- thera de Palisot (Leptanthus Richard, Flore de Mich.) ne se distingue réellement des Pontederia que par le nombre ternaire de ses étamines. Une circonstance indiquée par M. Hooker , dans son Æxotic flora 94 , tendait pourtant à attribuer au genre Leptanthus un caractère des plus tran- “chés, si ce caractère n’étoit pas susceptible d’être considéré comme un accident que l’on peut facilement ramener au type générique des autres espèces. Nous reviendrons sur cette explication ; après avoir donné quelques idées générales sur Ja structure des Pontédérées. : 1°. Les Pontédérées, ainsi que toutesles plantes qui habitent les eaux, ont. un système-radiculaire qui tient de leur habi- Mém. du Muséum. t. 14. | 21 4 158 NoTrcE SUR LE GENRE PONTEDERTA. tation ; d'abord blanchâtres et succulentes, leur épidérme en vieillissant finit par leur donnér un aspect bleuâtre; elles ont peu de chevelu, et se rapprochent beaucoup, à tous les âges ; de la forme simple que toutes les racines affectent dans le commencement de leur évolution. À leur extrémité, elles possèdent, ainsi que toutes les racines que l’on fait dévelop+ per dans l’eau, une calotte plus ou moins déchirée sur les bords, que bien des auteurs ont voulu considérer comme un organe à part, et que MM. Corréa de Serra et De Candolle ont surnommé spongiole, à cause de l’analogie de sa struc- ture avec un tissu spongieux. Tel étoit aussi le sentiment de Richard, au sujet de la calotte terminale des racines des Pon- tederia, etc., d'après le témoignage de M. Kunth(Nos. Gen, tom. 1,p. 212) : ÂVeque tarnen putandum est, fibras rade cem perrumpentes , particulam epidermidis auferre ; ed- demque epidermide vestitas , calyptratas apparere. Im verd hæ calyptræ à substanti& ips@ medullæ nascuntur, L'auteur en dittout autant de la calotte terminale des Lemna, dont Micheli a tant exagéré, par ses figures , les rapperts de dimension avec le reste de la racine. En rendant compte du Mémoire de M. De Candolle sur les lenticelles, en mai 1826 (1), nous avions annoncé que l'opi- mion que réfute Richard nous paraissoit la seule vraie ; et que la coife terminale des racines étoit tellement un fragment de l’épiderme, qu'on pouvoit presque toujours retrouver sur le commencement de la racine l’autre partie de l’épiderme en forme de gaine , et affectant tous les caractères de la (1) Deuxieme section du Bull. univ: des Sciences et de l'Industrie, t. vi, n°. 33. Norice sur LE.GENRE-PontEDERtA 159 coife de l'extrémité, Nos :observations avoient été. faites sur les racines des branches de Saule que nous avions lais- sées exprès plongées dans l’eau. + M. Dutrochet (1), qui sans doute n’a pas eu connoissance de ce travail fort abrégé , a apporté dernièrement de nou- velles raisons en faveur de l'opinion qui tend à faire regarder la spongiole comme un organe à part, et non comme le dé: bris d’un organe déchiré. L'auteur n’a pas cherché à détruire lawpreuve que nous avions apportée en faveur de l'opinion contraire. EN + & Il assure que la spongiole sort tous les printemps de la «pointe de la spongiole endurcie qui forme le bout du fila: « ment du chevelu, ou de la radicelle produite l’année précé- « dente; qu’alors la spongiole ancienne devientune partie du «corps de la radicelle; enfin qu'il n’y a là qu’une produc- &.tion successive de parties nouvelles, de la même manière «que cela a lieu dans les tiges. D’après lui, le Zemra gtbba «possède une spongiole très-volumineuse relativement aux «,dimensions de la racine qui est grèle et blanche, tandis &« que la spongiole qui la términe est renflée et de couleur « verte; ce seroit même par l'observation de cette plante «que l'on pourroit se convaincre facilement que la spon- «giole ,est bien véritablement un organe distinct du corps «. de la radicelle, ». + Nous avons eu occasion d’observer d’une manière assez suivie, le développement non-seulement des radicelles de di- verses plantes, mais encore. des radicelles des Lemna; et rer tre MMA Un Li un, Joel degnes (1) Agent immédiat du mouvement vital, 1826, p. 9f'et suiv. | 21 160 NoricE SUR LE GENRE PONTEDERIA. nous croyons pouvoir assurer que la spongiole des Lernna; détachée avec soin de la radicelle, est tout-à-fait blanche , quand on n’enlève point avec elle une portion quelconque de la radicelle ; que les radicelles des Lemna, au contraire, sont toujours verdâtres, surtout sur la ligne qui en forme le canal médullaire. Cette coife, que l’on nomme spongiole, est adhé- rente à la feuille des Lemna dans le principe; sa base s’en détache ensuite déchirée par le développement du corps de la racine; et quoique la racine continue à croître, cette spongiole, ainsi que tous les organes inertes, ne reçoit plus d’accroissement, et finit par se décomposer sans devenir ja- mais une partie du corps de la radicelle, comme l'avance M. Duatrochet. Quant aux radicelles aquatiques des autres plantes (car*c’est sur elles que l'observation doit se faire, si où veut se conserver le moyen de ne jamais les perdre de vue ), il est plus facile encore de se convaincre que la spon- giole n’est que la-partie extrême de l’épiderme déchiré par le cône interne de la racine qui s’alonge. Pour cela, il faut étudier une racine à l'instant où elle sort de l’écorce; à cette époque elle n’a point de spongiole. À mesure que la radicelle se développe on voit un anneau formé par le déchiremént circulaire de l’épiderme; cet anneau s’élargit de plus en plus; une lacune toujours croissante finit par éloigner à une grande distance la première portion de l’épiderme , d’avec la por tion extrême qui reste au bout de la racine en forme de coife. Mais si à tous les âges on mesure les cellules de la coîfe et celle de la gaîne qui entoure le commencement de la radi- celle, on verra que leurs dimensions sont restées identiques, et que leur accroissement a.été stationnaire ; quelquefois Novice sur LÉ GENRE Ponrénenra. 16i même on apercevra qu ’elles révétént à la fois Lu vieillissant, Jé‘même genre de couleur. ? egasiborai, o1douon, #f + Lorsque la gaîne et la ie $e sont décomposées entière- ment, la couche immédiatement inférieure qui sert! ‘d'épi- derme à la racine, se déchire de même par le dévelop pement de la couche qui est interne à l'égard de celle-ci; et la radicelle à encore et une nouvelle gaine, et une nouvelle spongiole, ce qui ‘rentre entièrement dans la théorie du développement du tronc que nous avons expliquée dans notre Mémoire sur le Développement de la Fécule: "1. * Pour faire jouer un rôle à part à ce déchirement, on a rap- pelé les expériences de Bonnet, qui découvrit qu’en mettant mérnponÉ extrémité de la racine dans une eau colorée, c'était par là spongiole qué la couleur ‘entrait dans le tissu central de laradicelle, Mais si l'on'se rappelle les expériences de Sar- rabat et Mustel on se convaincra qu'ici il ne se passe pas autre chose à l'égard des radicelles que ce qui se passe à Végard du tronc; ce n’est jamais par l’épiderme que les sub- stances colorées pénètrent dans le corps du végétal, mais seliens par les ouvertures artificielles qu’ on pratique, soit longitudinalement, soit transversalement sur leur ‘surface. Cette expérience de Bonnet ne fait donc que confirmer notre Opinion au lieu de l'infirmer, puisqu'ici la spongiole‘ne joue pas un autre rôle que la coupe circulaire de l'écorce jeune d’un rameau aérien. Je ne nie point que sa présence soit sous ce rapport inutile à la nutrition de la radicelle; car, puisque le térreau nourrit la racine, pourquoiun débris d organe doué _ d’un peu de vitalité lui seroit-il inutile? Je soutiens simplement que la spongiole n’est qu’un débris de l'épiderme, qui tend 162 NoricE SUR LE GENRE PONTEDERIA. à se décomposer, pour être remplacé par un antre débris de la couche immédiatement placée au-dessous de lui; qu’en- fin, si l’on se représente la radicelle composée de cônes emboîtés les uns dans les autres, le cône extérieur déchiré par le cône suivant, formera par son extrémité la spongiole; que ce cône suivant subira à son tour le même sort que le cône primitivement extérieur, et ainsi de suite. Cette digres- sion, peut-être un peu trop longue, me paroît pourtant mo- tivée par la nécessité d’allier la physiologie à la botanique pure, unique moyen d'élever cette dernière au niveau des autres sciences qui semblaient, pour ainsi dire, la dédaigner. 2°. Le port des Pontederia, Heteranthera et Phrynium Willd.,rapproche ces trois genres des Commelinées. La feuille, dont la forme est plus ou moins arrondie, et souvent échant crée à la base, s’insère par un pétiole variant en longueur, sur une gaine du sein de laquelle sort le bouquet de fleurs. Quel- quefois le bouquet sort des gaines inférieures; souvent il sor- de la gaine supérieure qui, dépourvue ordinairement de limbe, a reçu de Linné le nom de spathe ou involucre; mais qui du reste jouit de la structure et de la couleur des féuilles inférieures. 3°. Les fleurs, très-nombreuses sur l’épi du Pontederia cordata, le sont moins sur celui du ?2. hastata, encore moins sur le P. paginalis, et sur le PArynium ovatum Willd., et deviennent isolées au bout d’un assez long pé- doncule dans les gaines de certains Heferanthera Beau. Du reste, quand elles sont disposées en épi, la structure de cet organe peut toujours se ramener à un même type. Ainsi, en passant du composé au simple, l’épi du Pontederia cor- Norice SUR LE GENRE PoNTEDER‘A. 163 data L: est formé de fleurs sessiles autour d’uñ axe assez _ épais; elles ne naissent dans l’aisselle d'aucune stipule, mais elles sont accompagnées à leur base de poils asséz nombreux, et d’un calibre assez remarquable, qui descendent sur le thyrse bien au-dessous de linsértion du rang inférieur des fleurs. Je ne crains point d’être accusé de trop de hardiesse, en’assurant que ces poils jouent le rôle de stipules qui, fer- tiles sur la moitié HE n ans du thyrse, sont stériles sur la moitié inférieure. Dans le Pontederia vaginalis L. et le Phrynium ovaturi Willd.; les fleurs acquièrent déjà un pedoneule qui devient tellèment long dans le Pontederia hastata, que les fleurs de cette espèce imitent l’inflorescencé de l'Ombélle; et il paroît que Linné y avoit vu une véritable Ombelle, ‘à'en juger par l'expression spécifique foribus umbellatis ‘ab il se sert pour caractériser cette dernière espèce. Mais il ne faut qü ’une attention légère tés juger que la différence dans ces inflo- rescences n’est qu’apparente, et qu'elle ne vient que du plus ou moins de longueur du pédonicule, qui, quoique très-court, n’en existe pas moins sur le Ponféderia cordata L.. . Lestraits de ressemblance des Pontéderiaet Heteranthera avec les Commelinées disparoïssent lorsqu’onremonte jusqu’à la structure de la fleur. Aussi, des Pontederia de Linné, là seule espèce P. opataest restée dans les Commelinées, sous le nom de Phryniun. Au reste, la difference des deux familles ne réside pas sur des caractères plus nombreux que ceux: qui servent de ligne de démarcation aux diverses familles des Mo- nocotylédones corolliflores. Un périanthe ‘unique dans les Pontédérées, et double dans les Commelinées, voilà toute la 164 NoricE SUR LE GENRE PONTEDERIA. différence essentielle, différence qui, physiologiquement exa- minée , pourroit bien diminuer de valeur: Car non-seulement le nombre six existe dans les Pontédérées comme dans les Commelinées,, mais encore la préfloraison du Pontederta cordata mème, dont la structure semble avoir principalement motivé la séparation des deux familles, rappelle d’une manière frappante la structure de la fleur des Commelinées. On woit que ce qu’on désigne dans le Pontederta cordata par le mot de lèvre supérieure, et qui se compose de trois divisions égales ou presque égales, recouvre dans le bouton la lèvre inférieure qui possède aussi trois divisions ; en sorte qu’à cét âge la lèvre supérieure forme le péfianthe inférieur ou calice dés Comme: linées, et la lèvreïnférieure, le périanthe supérieur ou corolle. Si dès ce momentles divisions seules du limbe de ce Pontede- ria s’alongeoïent, et que le tube restät avec la briéveté du jeune âge, il y a tout lieu de croire queles Pontederia seroïent demeurés dans les Commelinées. Mais la base de leur corolle, en s’alongeant en tube dans le Cordata, détruit tout rapport d'insertion et de préfloraison; et la position horizontale de la fleur, en favorisant l’équivoque des!'expressions dont la puis- sance est si grande dans la nomenclature, fait que la portion inférieure par la préfloraison devient supérieure par la posi- tion, et que la supérieure dévient l’inférieure. La supposition que nous venons de faire plus haut approche singulièrement dela réalité dans lacorolle des Pontederia hastata \.., aqua- tica Beauv., El owar., et Leptanthus graminifolius Mich., si l'on peut en pareille circonstance se fier à des fleurs dessé- chées à ovaire presque mûr, et à des figures faites sur le sec. Notre intention n’étant pas de donner une Monographie NoTicE SUR LE GENRE PONTEDERIA. 165 complète du genre en 7 , ce qui demanderoit une étude faite sur le vivant, à "égard de toutes les espèces ; nous n’insisterons pas trop sur la réunion des deux familles. Mais le hasard ayant fait que nous nous sommes servis tout l'été, pour étudier l’ovule, des fleurs du Pontederia cordata qui fleurit si facilement dans les jardins , il nous a été facile de nous con- vaincre que ce genre avoit été assez mal décrit, et que les ca- ractères essentiels méritoient une réforme. Car les étamines ont été décrites comme étantinsérées trois sur le tube, et trois à la base de la corolle ( Linné), ou trois sur le limbe, et trois sur le tube (Ægardh. Aphor. bot.), l'ovaire comme étant triloculaire et polysperme. Or, le Pontederia cordata pré- sente une exception importante à ces caractères, Nous ne par- lerons pasde l'ovaire infère d’aprèscertains auteurs; M. Kunth a fortbien remarqué qu'il étoit supère, et l'erreur qu’on nous semble à tort avoir attribuée à Linné est d’aatant plus dif ficile à expliquer, que le type du genre linnéen ne paroît pas avoir été le Pontederia cordata, qui seul eût pu produire une certaine illusion, mais bien le Pontederia hkastata, dont l'ovaire est si gros qu il ne se laisse j jamais emprisonner par la corolle. La corolle du Pontederia rie L. forme un tube qui se divise en s évasant en six portions à peu près. égales, aux- quelles sa position horizontale fait prendre une apparence bilabiée ; les trois divisions supérieures, dont la médiane pa- roît souvent plus grande, forment la lèvre supérieure, ét les trois divisions inférieures forment l’autre lèvre: Les éta- mines au nombre de six, s’insèrent tout en se continuant en relief jusqu’à la base de la corolle, les trois plus longues Mém. du Muséum. 1. 14. 22 166 NoTicE SUR LE GENRE PONTEDERIA. chacune sur une des divisions de la lèvre inférieure, les trois plus courtes sur chacune des divisions de la lèvre supérieure, mais de manière que l’étamine médiane est plus courte que les deux autres, et s’insère réellement bien au-dessous d’elles vers la base de la corolle. La surface interne de la corolle est lisse, externe velue dans sa moitié inférieure, sa couleur est d’un bleu strié, qui après la dessiccation paroît moucheté par des hachures longitudinales. Les anthères avant l’anthèse sont bleues tirant sur le vio- let, ovoïdes et biloculaires. Le filament en est cylindrique et blanc. L’ovaire (pl. 2, fig. 4), d’une forme toujours alongée, occupe à peu près la moitié inférieure du tube. Il possède réellement trois loges, mais dont deux avortées, et tellement réduites que, sur le frais même, on seroit tenté de le croire uniloculaire (fig. 1 et 5): ce qui fait que leurs deux nervures sont très-rapprôchées entre elles et très-distantes de la nervure de la loge fertile. Ces trois nervures se continuent jusqu’au stygmate (a), qu’elles rendent trilobé. Le style qui est un peu plus court que l’ovaire, esthérissé, du côté de la loge fertile, d’une rangée de poils presque horizontaux, ou légèrement dirigés en haut, et glanduleux au sommet; tout le reste est glabre. | La loge fertile (fig. 1) ne possède qu’un ovule suspendu au sommet de la cavité, et lisse sar toute sa surface. Le péri- sperme devient farineux; l'embryon cylindrique mais tubé- reux vers sa partie inférieure, et mamelonné à la base, est orthotrope et blanc (fig. 1x). Dans le Pontederia hastata, au contraire, l'ovaire pos- sède trois loges (fig. 8) qui le rendent triquètre. Les ovules FA Norice.sur LE GENRE PonrenerrA. 167 ÿ Sont si nombreux qu’en mürissant ils sont détachés du placenta central par les autres qui se développent. La graine ovoïdo-cylindrique se trouve mamelonnée à ses deux bouts, et relevée par neuf côtes fort saillantes qui se réunissent aux deux mamelons (fig. 7 et r2), Le test est rougeâtre, le pé- risperme farineux; l'embryon, tout-à-fait cylindrique (fig. 9) et blanc, forme l’axe dont les deux mamelons seraient les extrémités ( fig. 10 ). La graine du Leptanthus gramineus figurée par Hooker, et celle de l'Heteranthera zorteræfolia de Martius, espèce bien voisine de la première, possèdent les mêmes formes exterieures que la graine du Pontederia hastata , telles que nous venons de les décrire. Parmi les caractères génériques tracés par M. Hooker, il en existe un: qui renverroit bien loin le genre Leptanthus , si les modifications qu’y a apportées M. Martius ne nous per- mettoient , ainsi que nous l'avons déjà observé au commen- cement de cette notice, de ramener cette anomalie apparente au type ordinaire des Pontederia. Capsula urilocularis, dit M. Hooker, ##alpis, polysperma. Semina receptaculis tribus filiformibus valvarun medio affixis inserta. Exotic flora 94. Voici comment M. Martius modifie ce caractère : Capsula sub-trilocularis ; trivalvis , valpulis medio septife- 718, dissépimentis tenuissimis vix in axi connatis, semina dissepimentis duplici serie adnata, ete. Nov. Gen. p: 7°. Or, il est facile de:concevoir qu'une capsule triloculaire puisse, à la faveur d’un mode de déchirement , devenir uni- Joculaire et à placentas en apparence pariétaux . Supposez pour cela que les trois placentas, qui en se soudant dos à 220 168 NorTicE SUR LE GENRE PONTEDERI À. dos formoient l’axe central, viennent à se séparer les uns des autres, et que chacun d’eux suive la cloison contre laquelle il est adossé, il arrivera que les cloisons, qui n’avoient d’autre point de contact que leur placenta commun , formeront les parois d’une capsule uniloculaire dont les placentas .pa- riétaux alterneront avec les sutures. On conçoit combien ce phénomène doit se présenter fréquemment, quand les liens qui unissent les placentas entre eux sont ou trop délicats, ou soudés d’une manière imparfaite. Peut-être aussi que le mode de dissection concourt à rendre plus fréquent ce phénomène, et que pour ne point altérer de la sorte la capsule , il vaudroit mieux la couper trans- versalement qu’en long, et dans le jeune âge platôt qu'a l'épo- que à laquelle le développement de la graine a déja opéré des déchiremens. Si nous pesons maintenant, la Le des caractères géné- riques, il nous sera aisé de juger que la graine paroît jouir d’une structure analogue dans toutesles espèces de la famille; que le nombre des ovules offre des passageS qui ne per- mettent pas d'y puiser des lignes de démarcation; que lor- ganisation de la capsule n’est qu’accidentellement différente; que la corolle se montre tantôt sexfide et tantôt sexpartite, sans que de telles différences se trouvent en harmonie avec des différences de port ou d’autres caractères essentiels ; que le stygmate-trilobé paroît être généralement simple; qu’ik ne reste donc que le nombre des étamines pour motiver une division dans ancien genre Pontederia. Quant à la forme des, feuilles, elle nous a paru: si variable, que dans certains individus de Pontederiæ cordata provenusil y a assez long- _ ne Noricr sur Le 6 ENRE PONTEDERTA 1 temps de Trianon et conservés dans la collection de M. De- lessert , elles affectent des formes linéaires si prononcées , qu'on ne sauroit en méconnoître la ressemblance avec les frondes du Scolopendrum officinale. © Toutes ces considérations semblent motiver la réforme des caracté res de la famille, et des deux. genres qui la °omposens: par les expressions suivantes : Ponrroenez Kath. Perianthium De sex-fidum aut sex-partitum inf erum ; capsula trilocularis 1-aut po- bsperma, abortu abdhuiits 1-locularts Placentis centrali bus; stigma unicum trilobum. Stamina terna ve SEX SU- periüs inferièsve tubo corollæ inserta. Granum ovatum costatum, émbryo orthotrôpus in perispermio Jarihaceo. . Herbæ aquatice. FoLa vaginantia imbo aut lineari aut opato et longius breviüsve peñnéulate. Flores absque séipulis. Genus Pontederia. Sigma corollé rs Sex, par- üt& aut sex fid8. Stamina sex Feferaus superiüsve tubo corollæ inserta. Genus Heteranthera. Séiba longius aut brevius co- roûà sex partité. Stamina tria. Les espèces de cette famille habitent les étangs où 4 lieux humides de PInde, de l’Afrique et de l'Amérique , et s’é- tendent dans ce. qu continent, depuis le 300. de latit. australe j jusqu’au 400. de latit. boréale. EXPLICATION DES PLANCHES. ! | 10 ÿl 1} AN. B. Dans la Aihxiboton fe figures on a consulté la symétrie , et l’ordre des matières dans leur. indication: 19 O0 PLANCHE I. Fic. 1. Haricot tres-grossi à la EU à (a) Prétendue perforation du test. (b) Vési- , cule que dans le courant de ce Mémoire nous avons regardée comme une cavité primitivement avortée , et qui sans cet avortement eût fourni les mêmes organes que la cavité à embryon. F 2. Ovule non fécondé du Zygophyllum fabago L. grossi cent fois. (a) Pré- ; tendue perforation. (b) Raphe qui dans ces sortes d’ovules est à nos yeux l’analogue de la vésicule (b) de la premiere figure: 3. Sommité du même ovule dont le test a été déchiré mécaniquement par le | nucleus que nous comprimions. ‘4. Oÿule non fécondé du Datisca cannabina L. grossi cent fois ; on n’y voit aucune trace de perforation. 5. Ovule non fécondé du Sinapis nigra L. grossi cent fois. (a) Prétendueper— foration. Le Raphe que l’on voit sur le lobe opposé correspond au point (dde la fig. 1). 6. Prétendue perforation vue de champ au grossissement de 100. 7- Ovule non fécondé du Samolus Palerandt L. sur lequel la prétendue, per- foration n’a rien moins que l’apparence d’un trou. 8. Ovule très-avancé du Cassia marylandica L. (a) Point où devroit se trouver la prétendue perforation. 9. Embryon du même; il est vert; et on observe sur ses formes un commence- ment de conduplication ( ’oyez les fig. 19, 20, 21 de la pl. 2). 10. Côté du hile de la même graine. (a) Point lisse où devroit se trouver la pré tendue perforation , et qui n’en offre pas la moindre trace. (b) Vésicule analogue à la vésicule (b) de la fig. 1. (c) Hile. 11. Section longitudinale de la même graine, destinée à montrer les rapports du péricarpe (f), du périsperme (e) qui s’oblitère à la maturité, et se réduit à la consistance d’une pellicule, et enfin de l'embryon (d). (a) Point où devroit se trouver la prétendue perforation, et sur lequel s’insère le sac périspermatique (e). PLANCHE IL. Fic. 1. Ovaire du Pontederia cordata L. destiné à démontrer la loge fertile et le point d'insertion de l’ovule unique. (a) Prétendue perforation. (g) Stig- mate trilobé au sommet par la réunion de trois nervures. SS ù Pl. Jar la pPerforahon de’ l'ovute’ et du test de la graine’. - Fic. 2. où À 22. . Idem, vu par réfraction. ExPLIGATION pes PLANCHES. 171 Ovule non fécondé de la même espèce. (a) Prétendue perforation. () Raphe correspondant à la cavité (b) de la fig. 1 de la pl. 1. (2) Point du cylindre que j'intéressois pour faire la coupe horizontale de la fig. 3. + Ovaire intègre du même, vu du côté de la loge fertile. . Coupe transversale de cet ovaire. (1) Loge fertile. (j)Loges avortées ; on voit sur le péricarpe trois points qui sont les traces de chacune des trois nervures qui sillonnent le milieu de la paroi de chaque loge. . Préfloraison de la même espèce. Les trois étamines plus longues sont indi- quées en noir, et les autres au trait. . Fleur et fruit du Pontederia hastata Is. , à loges fertiles.et polyspermes. - Graine du même, coupée longitudinalement à la fig. 10. . Embryon du même. . + Embryon du Pontederia cordata L. ; . Sommet de la graine du Pontederia hastata L., à neuf côtes saillantes. . Sommet de l’ovule non fécondé du Peganum harmala 1. , vu de flanc. {a) Prétendue perforation. Idem, vu de champ et par reflexion. Le point (a) réfléchit la lumière comme le font les cavités, et non comme le feroit une perforation. ll - Semence mûre du T'huya occidentalis. . La même non fécondée et grossie cent fois. Les points (a) des deux figures sont entièrement recouverts par la membrane qui revêt lout l’organe, et n’offrent à aucun âge la moindre trace de perforation. . Ovule non fécondé du Papaver rheas L. (a) Prétendue perforation. (c) Hile. . Embryon renfermé dans le sac périspermatique du Melilotus officinalis L. . Embryon du même trés-jeune et non encore condupliqué. - Embryon du même , âgé et dépouillé mécaniquement de son sac périsper- matique. Ovule mür du même; on n’y trouve aucune trace de perforation (a). eo ENUMERATIO PLANTARUM QUAS IN INSULIS BALEARIBUS COLLEGIT. J. CAMBESSEDES SOCIET. PHILOM. ET HIST. NAT. PAR. EARUMQUE CIRCA MARE MEDITERRANEUM DISTRIBUTIO GEOGRAPHICA. AVERTISSEMENT. Lss îles Baléares, quoique voisines de nos côtes méridio- nales, et souvent fréquentées par les navires des diverses nations européennes, n'avoient point été jusqu'ici objet d’un travail spécial. Antoine Richard, jardinier en chef de Trianon, oncle du célèbre Das Richard, est le pre- mier qui ait exploré ces îles dans l’intérèt de la botanique. Quoiqu'il soit difficile de fixer d’une manière précise l’é époque de son voyage, il est certain cependant qu'il eut lieu avant l’année 1771, puisque M. Thunberg nous apprend (1) que, passant à Paris à cette époque, il y examina la collection de plantes recueillies par Richard à Majorque et à Minorque. Les traditions de famille qui m’ont été communiquées par mon ami M. Achille Richard, n’ont pu me procurer aucune donnée plus positive. Aod Richard ne publia rien sur ses voyages; mais de retour en France il adressa à Linné une ne PS de rs élue EE ge 14 (1) Voyage au Japon, traduction de Langlès, t. 1, p. 48. Mém, du Muséum. 1, 14. 23 174 AVERTISSEMENT. collection des plantes qu’il avoit recueillies. Le naturaliste suédois en dressa le catalogue qui existe encore, écrit de sa main, dans la bibliothèque de M. Achille Richard. Ce ma- nuscrit renferme, à côté d’espèces qui appartiennent évidem- ment aux Baléares, telles que Ærenaria balearica, Bunias balearica, Hippocrepis sempervirens (H. balearica), Hy- pericum balearicum , etc., plusieurs autres espèces qui, ne se plaisant que sur les montagnes élevées, ne peuvent par conséquent sy rencontrer. De ce nombre sont {rdrosace carnea, Alchemilla alpina, Cardamine latifolia, Thlaspr montanum, Chéyranthus erysimoides. Cette considération m'a empêché de faire aucun usage du catalogue de Linné, et me porte à croire qu'en revenant des Baléares, Richard traversa les Pyrénées, et réunit ensemble le fruit de tout son voyage. Je n’ai point dû, par la mème raison, mentionner les plantes des Baléares décrites, soit dans le Mantissa de Linné, soit dans le Syzopsis de M. Persoon, et qui ont échappé à mes recherches; toutes ces espèces ayant été éta- blies sur les plantes communiquées par Richard ou d’après des échantillons conservés dans son herbier, et qui ne portent, comme je m'en suis assuré par moi-même, aucune étiquette de localité. Les Z//ustrationes de Gouan sont le seul ouvrage dont j'ai cru pouvoir admettre quelques espèces comme appartenant d’une manière authentique à la Flore dont nous nous occupons. L'auteur avoit reçu un certain nombre de graines des Baléares, et avait cultivé des plantes quienétoient provenues dans le jardin de botanique de Montpellier. Don Bonaventura Serra (1), homme distingué par ses con- (1) Cavanilles (Diss. 11, p. 83, tom. 35, f. 3) dédia, sous le nom de Serra, un AVERTISSEMENT. 175 noissances, qui vivait à Palma à l’époque où Richard par- couroit les Baléares, a laissé un catalogue inédit des plantes qu'il a recueillies à Majorque, dans lequel il cite souvent un JZndex que Richard paroït lui avoir envoyé après son re- tour en France. Le mänuscrit de Serra, qui m'a été com- muniqué à Majorque par M. le marquis de Campo-Franco, estsuivi d’un volume in-folio contenant 1 72 figures dessinées par l’auteur lui-même , parmi lesquelles, malgré leur imper- fection, j'ai pu reconnoître la plupart des espèces que j’avois sous les yeux. J'ai acquis de cette manière la certitude.que les synonymes donnés par l’auteur dans son catalogue se rapportoient rarement aux plantes de Majorque; erreurs bien pardonnables à un homme qui n’avoit que peu de com- munications avec le continent, et qui ne citoit que les au- teurs qui ont précédé Linné. Enfin, depuis cette époque, de La Roche, l’un des auteurs du Dictionnaire encyclopédique, a aussi visité les Baléares, mais n’a rien publié sur leur vé- gétation. . Voulant remplir cette lacune de la science, je m’embar- quai à Cette dans les premiers jours de mars 1824; et après une traversée des plus promptes, je débarquai au port de Soller, petite ville située sur la côte septentrionale de Ma- jorque. Je restai dans cette île jusqu’au rer mai; et dans cet intervalle je visitai les environs de Palma, les montagnes de genre nouveau de la famille des Malvacées'au botaniste de Majorque. Par une faute de typographie, ce nom fut changé dans la table du même ouvrage en celui de Senra, et c’est ainsi qu’on le trouve écrit Won À tous les auteurs (Juss.— Willd, —Pers.—Poir. — DC.). Sprengel, qui a relevé récemment celte erreur (Syst. nt, p°78-), change encorelle nom de Serra'en(celuide Serræa. 23* ü 176 AVERTISSEMENT. Valldemosa, d’Esporlas, de Bañabufar, les environs de Pe- tra, d’Artà, d’Alcudia, de Pollensa, les montagnes de Llach, les Puigs-dè-Torrella et Major, et les environs de Soller.- Parti de Majorque, j'arrivai à Iviza le 3 mai; et pendant quinze jours consécutifs je parcourus la plus grande partie de cette île, où je recueillis plusieurs espèces que je n’avois point encore observées. De retour à Majorque, j’explorai le mont Galatzo, les environs de Cauvia, d’Andraix, et les plaines de Campos et de Lluch-major; puis traversant Pile dans sa longueur, je fus m'embarquer à Alcudia, en passant par Santa-Maria, Binisalem, Inca et Campanet. J’arrivai à Mahon le 28 mai; mais le peu de temps que je passai -dans cette ville me permit à peine de visiter les environs: ainsi je ne connoitrois que d’une manière très-imparfaite la végéta- tion de Minorque, si M. le docteur Hernandez, médecin à M ahon, amateur très-zélé de botanique, ne n’avoit permis de puiser dans son herbier les plantes qu'il y réunit depuis de longues années. Je me plais donc à reconnoître que je lui dois la plupart des espèces de Minorque qui entreront dans ce catalogue. J’ai reçu aussi un certain nombre de plantes de M. Trias, propriétaire à Esporlas dans l’ile Majorque; de sorte que, quoique n'ayant parcouru les Baléares que pen- dant le printemps et le commencement de l'été, je possède cependant une partie de la végétation des autres saisons de l’année. La plupart de ces espèces étant déjà suffisamment connues, mon but n’est point de les décrire dans cet ouvrage : je me bornerai donc à tracer léficaractères de celles qui sont nou- velles, ou dont les descriptions m'ont paru incomplètes. J'es- AVERTISSEMENT. npcpme ‘| saierai de plus de fixer les limités de toutes ces plantes autour du bassin de la Méditerranée , en m’appuyant sur la synony- mie des auteurs qui ont écrit sur la flore de cette région, et cherchant, autant que possible, à baser cette partie de mon travail sur l’étude d’échantllons originaux. Je n’ai rien né- gligé pour mettre dans ces recherches l'exactitude la plus scrupuleuse : j'ai comparé mes plantes avec celles de la Flore atlantique de M. Desfontaines; j'ai visité l’herbier de Ri- chard; j'ai parcouru les plantes recueillies en Syrie par M. Labillardière, conservées dans la collection de M. De- lessert ; j’ai étudié la végétation de l'Italie, de la Corse, de la Sicile, de Candie, de la Palestine, des environs de Tanger et de l’Andalousie dans l’herbier de M. Gay, le plus riche sans contredit de tous ceux de la capitale en plantes médi- terranéennes; enfin j'ai observé par moi-même les espèces du ,midi de la France, des côtes de Catalogne et du royaume de Valence. Puissent mes foibles efforts être approuvés par les maîtres de la science, et me valoir leur indulgence pour les imperfections qu'ils pourroïient remarquer dans cet ou- vrage | à IN TRODUCTION. " Lorsque l’on jette les yeux sur les Flores des divers pays qui entourent la Méditerranée, on est frappé de la ressem- blance des espèces qu’elles renferment, et si, cherchant à se rendre raison de cette analogie, on compare le sol et la cha- leur atmosphérique de ces diverses contrées, on trouve en- core entre elles les mêmes rapports. Presque partout le cal- caire secondaire du Jura s’étend jusqu’au bord de la-mer, et forme des coteaux arides, souvent entièrement découverts, d’autrés fois peuplés d'oliviers sauvages, de pins d'Alep, de chênes, de pistachiers, de myrtes et de nombreuses espèces de cistinées. La côte méridionale qui s’étend depuis la Syrie jusqu'aux colonnes d’'Hercule, jouit d'une température plus élevée que les autres parties de la région. Elle possède presque exclu- . sivement, du moins en masses considérables, le dattier (PAœ- nix dactylifera L.), dont le fruit, abondant en sucs nourri- ciers, et se conservant long-temps sans altération, forme la principale nourriture des caravanes qui, partant des bords de la Méditerranée, s'élancent audacieusement dans le dé- sert, et vont mettre à contribution les peuples de l’Afrique centrale. Pendant que le dattier élève sa tête au milieu des champs qui bordent la mer, une espèce d’un genre voisin dont le port est moins majestueux, le palmier nain ( Chamærops + 2 Erropucrion. 179 humilis ), couvre de ses larges feuilles en éventail les coteaux pierreux qui les avoisinent : moins sensible aux intempéries de la, saison, on le trouve fréquemment dans l'Espagne mé- ridionale , le royaume de Naples, et jusqu'aux “environs (de Nice. Lo 00 Le pin d'Alep végète sur les plages sablonneuses et les co- teaux, maritimes : ses feuilles linéaires offrent un faible abri contre l’ardeur d’un soleil brélant. Cet arbre est souvent remplacé par le, chêne vert et l'olivier, auxquels se mélent sur les coteaux pierreux les myrtes, les pistachiers, et autres arbustes à feuilles persistantes. Le caroubier, dont la patrie est encore inconnue, et que MM. Denham, Clapperton,et Ondney ont observé jusque dans le royaume de Bornou, au centre de l'Afrique, est cul- tivé en abondance sur Les bords de la Méditerranée, Sa limite au nord est la rivière de Gênes (1) et le royaume de Naples. On ne le trouve ni sur les côtes de France, ni sur celles de Catalogne au nord de Lobrégat; mais il étend ensuite dans les provinces méridionales de l'Espagne, sur toute la côte septentrionale de l'Afrique, dans la Syrie, l'Asie mineure, la Turquie d'Europe et la Grèce (2). Schouw regarde la région méditerranéenne comme le royaume des Caryophyllées et des Labiées, Cette dernière famille est principalement abondante sur les coteaux pier- reux; partout le Romarin, des PAlomis, des T eucrium , des . TUTO AAC DRE HE RNRAEEE Maur. PRE D TU (1) M: Gay l’a vu cultivé communément dans la principauté deMonaco. Naples est la seule contrée de l'Italie où il soit indiqué par les auteurs. " (2) La plupart de ces renseignemens ont été Communiqués à M. Gay par M. le général Tromelin. 180 Inrropucrion. T'hymus sortant des fentes d’un calcaire aride couvrent sa nudité de leurs fleurs 4 sl | Deux autres végétaux d’origine exotique (le Cactus opun- tia L. et l Agave american@) se présentent souvent aux yeux du voyageur. Le premier est commun sur les rochers mari- times, le second forme des haies autour des champs. Ces deux espèces deviennent plus rares à mesure que l’on $'é- loigne de l’Afrique ; en France on ne les remarque déjà plus que dans les lieux les plus chauds du Roussillon et de la Provence. M. Viviani a observé que le Coris monspeliensis et plu- sieurs autres plantes méridionales s’étendaient plus au nord à l’occident qu’à lorient. On s'aperçoit de cette vérité lors- qu'on parcourt les catalogues des plantes de l'Etat Romain ou de la Toscane, et qu’on les compare à ceux des côtes de Provence ou de Ligurie. Cette différence est due à la posi- tion géographique de ces diverses contrées, et aux montagnes plus ou moins voisines qui influent sur leur température. Si nous cherchons maintenant à fixer les limites de la ré- gion méditerranéenne, nous lui assignerons d’abord l’Anda- lousie, la partie du royaume de Grenade qui s'étend de la Sierra-Neyada jusqu’à la mer, les royaumes de Murcie et de Valence, et toute cette partie de la Catalogne qui avoisine la Méditerranée. Franchissant ensuite la chaîne des Pyrénées, nous entrerons dans le Roussillon; et prenant pour limites les Corbières, les montagnes Noires et les Cévennes, nous nous dirigerons vers la Provence, la rivière de Gênes et la Toscane. En Italie, dès qu’on franchit l’Apennin, et que l’on se trouve dans les plaines de Bologne, de Modène ou de Inrropucrion. 181 Parme, la végétation change tout à coup(1); on retrouve les espèces de la France septentrionale, et une agriculture ana- logue à celle de cette contrée. L’olivier, qui en Europe peut être regardé comme l'arbre caractéristique de la région mé- diterranéenne, reparoît dès que l’on s'approche de l'Etat Romain, et devient plus abondant encore dans le royaume de Naples et la Calabre. Dans ces dernières contrées, les plantes dontnousnous occuponsnereconnoissent pour limites que les sommets élevés de la chaine qui, partant des Alpes, se poursuit jusqu'à l’extrémité de l'Italie, et sur lesquels on observe avec les Æbies excelsa et pectinata le hètre et une foule de plantes alpines. Si nous remontons ensuite sur les côtes orientales de l'Italie, nous retrouvons de grands rap- ports entre les bords de l’Adriatique et ceux des autres par- ties de la Méditerranée. Nous comprendrons donc dans notre énumération toute la plage qui s'étend depuis le royaume de Naples jusqu’à Trieste, et cette langue de terre qui, longeant la mer, se poursuit à l’abri d’une chaîne non. interrompue de montagnes depuis l’Hlyrie jusqu’en Grèce et dans la Tur- quie d'Europe. Les îles de la Méditerranée présentent un aspect tout-à-fait semblable à celui des contrées dont nous venons de parler; mais la végétation de quelques unes d’entre elles ne peut cependant, ainsi que celle de l'Italie, être comprise en entier dans ce que nous appelons région méditerranéenne. Sur le mont Etna, élevé de 3237 mètres au-dessus du niveau de la (1) De:Candolle, Voyage, botanique et agronomique dans les départemens du sud-est, pag. 216 et217. Mém. du Muséum, 1. 14. 24 dl 182 INTRODUCTION. mer, et sur les monts Rotondo et d’Oro qui atteignent 2672 mètres, habitent des plantes quisne ressemblent en rien à celles des côtes de'la Sicile et de la Corse, et dont on n’ob- serve les analogues que dans les régions élevées d'Europe. Mais si descendant de ces sommités on se dirige vers la mer, on retrouve l’olivier à la hauteur d’environ cinq cents mètres, et avec lui tous les arbres et arbustes particuliers à la végé- tation dont nous nous occupons. Candie possède aussi des montagnes assez considérables, mais leur élévation n’est point assez grande pour nuire aux plantes de la plaine, et pour permettre aux espèces alpines de se développer(x). Chypre et les îles de Archipel grec n’offrent que des coteaux escarpés sur lesquels l'olivier et le pin d’Alep se mêlent aux pista- chiers, aux cistes et au petit chène dont les feuilles nourris- sent le kermès ( Quercus coccifera Li.) Si revenant sur le continent nous continuons à tracer notre route à travers l’Asie mineure jusque dans la’ Palestine et la Syrie, nous observons des coteaux pierreux entièrement analogues à ceux de l'Italie et de la Grèce, et peuplés de plantes semblables à celles de ces contrées. La chaleur, de- venue plus considérable, permet à quelques espèces plus méridionales de se développer, et nous trouvons le Lago- nychin stephanianum M. B. (2) qui lie la Flore de la Mé- diterranée à celle de l'Arabie heureuse, caractérisée, par l’a- bondance des Mimosées. Cette partie de la région dont nous nous occupons est (1) Voyez Sieber, Reise nach Irseln Kreta. (2) M. Gay a reconnu cette espèce dans l’Acacia agrestis (Sieb. herb. Palest. ) trouvé à Joppé en Syrie. INTRODUCTION. 183 celle dont les limites naturelles sont les plus difficiles à tra- cer. Le Globularia alypum, arbuste éminemment méditer- ranéen, s'étend jusqu'en Perse; et, sil faut s’en rapporter aux voyageurs anglais, l'olivier se trouve à l’état sauvage sur les montagnes du Caboul (1): Bruce à observé ce dernier (2) sur le Tarenta, montagne située sous le quinzième degré de latitude nord, entre la mer Rouge et l’Abyssinie, et il est dif- ficile de ne pas ajouter foi à ce récit, lorsque l’on sait que ce voyageur, avant de visiter ces lieux, avoit passé plusieurs an- nées en Barbarie, où l’on voit cet arbre en si grande abon- dance. I’olivier s’étend encore, en suivant la mer Rouge, Jusque dans l'Arabie heureuse. Parmi les espèces méditerra- néennes qui s’y trouvént avec lui, je citerai seulement le Scirpus lateralis, le Rubia tinctorum, le Fagonia cretica, le. Capparis spinosa mentionnées dans la Flore de Forskal. L'Egypte, placée sous l'influence d'un grand fleuve, et for- mée engrande partie de terrains d’alluvion, ne se lie guère à la Flore méditerranéenne que par les espèces maritimes. Tout au plus pourroit-on comprendre le Delta dans la région des plantes dont nous nous occupons ; mais les sables du désert leur présentent une barrière aussi difficile à surmonter que les montagnes qui bornent les coteaux pierreux des contrées que nous avons énumérées. Cette végétation maritime se poursuit sur les bords du désert de Barca et de la grande Syrte jusqu’à Tripoli, où les espèces méditerranéennes se montrent de nouveau en abondance, et dominent sans inter- (1) Elphinstone , an account the Kingdon of Caubul, pag. 146. es (2) Bruce ; Voyage en Nubie et en Abyssinie , t. 11, p. 92. 24* 184 Inrropucrron. ruption jusqu'à l’extrémité du royaume de Maroc. C’est dans cette vaste étendue comprise entre l’Atlas et la mer, que la végétation méditerranéenne se montre dans toute sa force; mais dès que, se dirigeantvers le centre de l'Afrique, on par- vient au penchant méridional de la montagne, la physiono- mie des plantes change tout à coup: on observe, pour la pre- mière fois, un Sapelia, un Geranium en arbre, etc. (1). Lorsque l'on considère le peu d’étendue du bras de mer qui sépare l'extrémité méridionale du royaume de Maroc des Canaries, on doit naturellement s'attendre à trouver une grande analogie entre les plantes qui peuplent ces îles et celles qui appartiennent à la région méditerranéenne. Si nous comparons, par exemple, notre floré des Baléares à celle des Canaries, nous voyons que sur cinq cent soixante espèces (2) dont est composée cette dernière, cent quarante-quatre sont communes aux Baléares; une d’entre elles, lAyperieum ca- nariense , est même particulière à ces deux pays; une autre, le Succowpia balearica, ne se trouve qu’à Ténériffe, aux Ba- léares et en Sicile. Madère, située plus au nord que les Gana- ries, offre encore de plus grands rapports avec les Baléares; un tiers de sa flore se retrouve dans ces îles. La végétation méditerranéenne s'étend donc parle royaume de Maroc, les îles de Madère et des Canaries au-delà du dé- troit de Gibraltar: On peut la suivre encore au nord sur des côtes du Portugal; mais bientôt elleise trouve réduite à quel- (1) Stapelia hirsuta L., Geranium arborescens Desf, Cette note m’a été commu- niquée par M. Desfonstaines. (2) De Buch, Physicalische Beschreibung der: Gang inseln ; p, 187-109. ii % ‘ Si InrropucTrion. 185 ques plantes des sables que l’on observe sur les bords de l'Océan jusqu’au nord de la France et dans la Belgique. Avant de terminer ce que jai à dire sur l’ensemble de la végétation méditerranéenne, je crois devoir mentionner quel- ques faits de géographie:qui m'ont paru trop curieux pour être passés sous silence. Le Diræba Ægyptiaca et \ Eleusine Ægyptiaca sont deux espèces communes dans les plaines de Afrique jusqu’à l'équateur, et, se retrouvent sur la pointe méridionale de la Calabre (1). L Æsclepras fruticosa croit au cap de Bonne-Espérance, en Corse et en Calabre(r). On lit dans la Flore de Naples de M. Tenore (2) que le Canzna in- dicaæ, espèce des Indes orientales, couvre les marais qui bor- dent le Rosarno, rivière de Calabre (3). Enfin l'/ris fugax, si commun sur les bords de la Méditerranée , habite aussi au cap de Bonne-Espérance. Ces faits peuvent être regardés comme ‘un jeu de la nature, qui paroît se plaire à obscurcir sur quelques points les systèmes établis sur les bases les plus positives, ou plutôt ils tiennent à des ‘causes qui n’ont point été suffisamment approfondies. . Après avoir jeté un coup d'œil rapide sur l’ensemble du bassin de la Méditerranée, je dois entrer dans quelques .dé- tails particuliers sur les Baléares dont la végétation fait le sujetide cet ouvrage. Je commencerai par Majorque, qui est bien supérieure à ses voisines, soit par son.étendue, soit par la variété de 'ses productions. Cette ile est bornée du nord- (1) Communication de M. Gay. (2) Tenore, Flor. Nap. 11, p. 1 et 2. (3) Cette espèce a été découverte dans cette localité par MM. Mummoli et Louis Thomas. ; 186 INrropucTIon. est au sud-ouest par une chaîne non interrompue de mon- tagnes qui l’abrite des vents impétueux du golfe de Lyon. Grâce à cette fortification naturelle, les habitans jouissent d’un printemps perpétuel, et peuvent s’adonner sans crainte à Ja culture de l’oranger et du cotonnier. Les points culmi- nans de cette chaîne sont les Puig-dé-Torrella et Puig-Major: le premier s'élève à 1463 mètres 6 cent., le second n’atteint que 1115 mètres 4 cent. Ces deux montagnes, qui sont situées à peu de distance l’une de l’autre, peuvent être regardées comme le noyau principal de la chaîne. Au nord-est, les col- lines, élevées d'environ 600 mètres, se succèdent sans inter- ruption jusqu'au lieu appelé Montaña; là elles se bifurquent, et vont former d’un côté le cap Formenton, et de l’autre celui del Pinar, qui s’avancent de plusieurs lieues dans la mer. Au sud-ouest la chaîne s'étend jusqu’à la pointe de Ja Dragonère en face de la petite île du même nom; puis, tour- nant tout à coup au sud-est, elle se prolonge d’un côté jusqu'au cap de Cala: Figuera, et de l’autre jusqu’à Palma. C’est dans cette partie de la chaîne, non loin des villages de Puig-Puñent et d’Andraix, qu'est situé le mont Galatzo qui atteint 989 mètres 3 cent. De ce point on domine toutes les hauteurs qui avoisinent, et on aperçoit la plus grande partie de l’île. Lorsqu’en partant de Palma on suit la côte méridio- nale jusqu’à Artà on ne trouve plus qu’une vaste plaine sa- blonneuse baignée dès eaux de la mer. Les coteaux peu élevés de Randa se montrent sur la gauche en forme de mamelon; mais ne sont point liés aux chaînes principales, et se trouvent éloignés d'environ deux lieues de la mer. Le promontoire d’Artà, situé au sud-est de l’île, est formé ÈS Faÿt INTRODUCTION. 187 par une réunion de montagues dont la pius élevée, le Puig- Férrutx, atteint 538 mètres 8 cent. C’est dans les flancs de l’une d'elles, à une lieue de la ville d’Artà, près du cap Vermei, qu’on trouve la Cueva de la Ermita, qui égale au moinsen éten- due la fameuse grotte d’Antiparos. Je passai une journée en- tière à parcourir ses salles souterraines, dont les voûtes d’une immense hauteur sont soutenues par des colonnes d’une di- mension énorme. Dans ce vaste labyrinthe, la nature paroît se plaire à retracer à l’imaginawon les formes les plus va- riées : je remarquai, entre autres curiosités, une stalactite représentant une feuille de palmier qui semblait sortir des mains d’un sculpteur habile. En quittant les montagnes d’Artà, et continuant à suivre la côte, on retrouve une plage sablonneuse qui s'étend sans interruption jusqu’auprès d’Alcudia. On entre alors dans des marais fangeux, dont les émanations méphitiques ont dépeu- plé cette ancienne cité qui fut jadis une colonie romaine très- florissante, … L'aspect des montagnes de Majorque est assez générale- ment aride, mais la végétation est très-riche danses vallons. C’est là que le caroubier et l'olivier (1) se montrent dans toute leur vigueur; le premier ne quitte guère la base des montagnes, mais le second s'élève jusqu’à 500 mètres. Le pin d'Alep forme des forêts depuis le bord de la mer jusqu’à 700 mètres d’élévation : il constitue avec l'olivier la masse de la végétation arborescente des Baléares ; on le voit souvent (1) Le produit des oliviers dépasse annuellement 5,000,000 de réaux. Celui des caroubiers s’éleve à 700,000 réaux. L 188 InrroDucrion. mêlé au chène vert, qui est communtsur les montagnes jus+ qu'à la hauteur d'environ 800 mètres. Les sommets des Puigs-dè-Torrella et Major sont entièrement dépourvus d’ar- bres : on n’y trouve que quelques arbustes que l’on'a déjà remarqués dans la plaine, tels que le CZematis crrhosa,YŸ Hy pericum balearicum , dont la forme subit à peine quelques modifications. A cette hauteur, on observe déjà dans les Pyrénées un changement total dans la végétation ; les plantes du pied des montagnes sont remplacées par des espèces al- pines, telles que le Cacalia alpina, V_Arnica montana , les (rentianes, les Primevères, les Saxifrages, etc. ; mais à Ma- jorque , les montagnes n'étant point dominées par des som- mets couverts de neige, dont la proximité occasionne dans les Pyrénées un grand abaissement dans la température, les plantes alpines et même subalpines ne peuvent se dévelop- per (1) : de là cette monotonie dans la végétation, et cette sécheresse qui fait que l’ile ne possède pas'une seule rivière: Le buis des Baléares croît aux environs de Eluch, à la hauteur de 5oo mêtres;je l’ai vu encore en plus grande abon- dance sur le mont Galatzo, où il se mêle au palmier nain de- puis 700 mètres environ jusqu'au sommet de la montagne; mais nulle part il ne forme des masses considérables qui puissent caractériser une végétation particulière. Le palmier nain se trouve, non-seulement sur le mont Galatzo, mais en- core aux environs d’Alcudia, de Pollensa et d’Artà. Auprès de cette dernière ville il couvre, presqu'à lui seul, les coteaux (1) La seule plante qui sembleroit annoncer une tendance vers un changement de végétation , est le Sesleria cærulea que l’on observe au sommet des Puigs-dé- Torrella et Major. ” InrroDucrion. 189 maritimes, et monte jusqu’au sommet du Puig Ferrutx. Ses larges feuilles protégent les plantes plus petites qui se déve- Joppenñt sous leur abri; et lorsqu’on les écarte on voit au-des- sous d’elles des poil des ere des Oronss,: des ch Apt eve (mie msi : Une graminée extrêmement commune à Majoqué ‘n'a donné l’occasion d'observer un nouveau fait qui vient à l’ap- pui de ceux que quelques voyageurs nous ont fait connoître sur l'alternance des végétaux. Le Donax tenax P. B., nommé dans le pays Carreigt, vit en société sur les montagnes dé- pourvues d’arbres ; et les paysaus, afin de se procurer plus abondamment cette plante qui sert de nourriture à leurs mu- lets, mettent le feu aux forêts de chênes et de pins qui les entourent. Dès l’année suivante le sol est couvert de Car- reigts qui envahissent tout le terrain, laissant à peine quel- ques places aux Cistes, au Pistachier lentisque, et à quelques autres arbustes qui végètent au milieu d’eux. Dans les forêts anciennement détruites on voit quelques pias, ou plus rarement quelques chènes, qui cherchent à à reconquérir le sol de leur patrie; mais ils sont de longues années avant d’avoir subjugué les PAPE qui me. partout avec vigueur. * Onobserve sur les coteaux pierreux qui avoisinent les mon- tagnes de Majorque les mêmes arbustes qui sont un des carac- tères de la région méditerranéenne ; le Myrte, le Pistachier len- tisque, le Palmier naio, les Genévriers, les Rhamnusalaternus et lycioides , le Cneorum tricoccon , le Daphne gnidium , le Caprier é épineux, un grand nombre de Cistes ,le Romarin, en- fin l’Hypericum balearicum qui est particulier aux Baléares. Mém. du Muséum. 1. 14. 25 190 INTRODUCTION. - En général, la famille de plantes qui offre le plus grand nom- bre d'espèces dans cette région pierreuse est celle des Labiées; on y remarque partout des T'eucrium, des Satureia, des Thymus, des Lavandula, etc. Une espèce de la famille des Liliacées, l_Zsphodelus ramosus VLinn., se montre aussi en abondance dans les mêmes localités; sa hampe nue et chargée d’un thyrse de grandes fleurs la fait remarquer au loin. Si, quittant ces lieux rebelles à la culture, nous nous dirigeons vers les riches plaines de Palma, de Campos, de Manacor, nous trouvons de vastes champs consacrés à la cul- ture des céréales et des légumineuses (1). Bientôt nous n’ob- servons plus les caroubiers et les oliviers qu’en petit nombre; ces arbres sont remplacés par l’amandier et le figuier dont les produits entrent pour un million de réaux dans les revenus annuels de l’île. Le dattier se montre dans le lointain; il cou- ronne le toit des habitations, tandis que le Cactus opuntia entoure les jardins. Ce dernier produit des fruits recherchés par les habitans des campagnes ; mais ceux du premier ne parviennent jamais à un degré parfait de maturité. La côte de Majorque présente sur plusieurs points de grandes flaques d’eau entourées de marais salés; c’est là que végètent les Tamarix africana et gallica, plusieurs espèces de Jones, d’Atriplex, de Chenopodium , le Salsola kali , le Salicornia fruticosa, le Statice linonium; enfin le Pan- (1) On recueille chaque année dans l’île pour environ 22,000,000 de réaux de froment; le produit de l’orge s'élève à 6,000,000 de réaux; celui de l’avoine ne dépasse pas, année commune, 3,000,000 de réaux. On ne cultive à Majorque ni la luzerne , ni le sainfoin , ni le trefle; maïs on rencontre souvent de grands champs semes de fèves qui forment la principale nourriture des paysans HE ‘Inrropucrion. 191 7 paie in A décénent de at id es qui érdianhe ds de Les : "O1 78, les Plantago maritima etcorOrOpus, sserin a hirsuta ex velutina , Ÿ Anthemis maritima, le À Daphiatnm martin pleurs ‘espèces de Lotus, le tdium tingitanum , et un grand nombre d’ ri EN avi sBvoit Hope long d’énumérer. 2400 L’oranger et le citronnier sont cultivés dans tous + us abrités du nord, Les vallons de Soller, de Fomalutx, de Pol- lensa en sont presque entièrement couverts; et le produit de ces vergers augmente de quatre ou cinq cent mille réaux le revenu annuel de Majorque. On rencontre aussi quelques plantations de müriers sur le penchant des montagnes, princi- palement dans le vallon de Valldemosa, lun des lieux les plus fertiles et les plus agréables de l’île; mais la culture de cet arbre précieux est encore dans son enfance: à peine obtient- on, année commune, sen Tee de soie d’une qualité médiocres: 47152800 LR Les vignes sont des en emphithéauré sur le penchant les montagnes de Soller, Valldemosa, Esporlas, Bañabufar, et disséminées dans les plaines d’Algayda, de Petra, etc; mais leur culture est loin d’avoir acquis tout le développement dont elle seroit susceptible, et leur produit annuel ne s'élève qu’à 2,389,890 réaux. Si l’en ajoute à ces diverses récoltes environ 200 quintaux de lin et 4,000 quintaux de chanvre, on se formerà une idée à peu près exacte des productions vé- gétales de l'ile. Le coton à été introduit depuis peu d’années à Majorque; 204 192 INTRODUCTION. on en voit aujourd’hui‘des plantations assez considérables au- près de 56-Servera , non loin de la ville d’Artà. Il ne sera peut-être point inutile d'entrer dans quelques détails sur les soins que l’on done à cetteplanté. 0 Au mois de mars les cultivateurs font des trous d'environ dix poucès de profondeur, disposés par lignes parallèles sé- parées par un intervalle d'environ deux pieds; ils mettent au fond de chaque trou deux couches, l’une de fumier, l'autre de terré bien humectée, jettent par dessus trois ou quatre graines, et recouvrent le tout avec de la terre ‘ordinaire : la plante lève peu après, et produit dès l’automne une petite quantité de fruits. Query (Flor. Esp. , vi, p. 501-504 ) estime cette récolte à environ So capsules. La seconde année l’ar- buste, devenu plus vigoureux, donne jusqu’à 200 fruits, la troisième ce nombre s'élève jusqu’à 600 ( Quer., Le. ), la quatrième enfin est beaucoup moins productive :'on arrache alors’'la plante qui ne rapporteroit plus de quoi payer les frais de la culture. : Le cotonuier se plait dans les lieux bas et humides; on a soin de l’arroser toutes les'semaines, et de remuer Ja terre tout autour afin que l’eau pénètre jusqu’à ses racines. La ré- colte des capsules'se fait au ‘mois d'octobre; on taille les tigés ras de terre au mois d'avril: elles poussent en peu de temps, et sont bientôt couvertes de feuilles ét de fleurs. Query rapporte (Flor. Esp.,'1. c.) qu'avant l'an 1783 le coton wétoit cultivé dans le midi de l'Espagne que par quelques amateurs qui en possédoient dans des vases, et par des paysans qui en semoïent quelques pieds dans leur jardin, afinde fournir leurs maisons de mèches de lampes. Mais à INTRODUCTION. 193 cette époque la culture de cette plante prit'une grande ex- tension ; des champs entiers auprès d’Altea , petite ville du royaume de Valence ; lui furent consacrés, et ils produisirent ‘dans l’année que nous venons de citer 4oo quintaux de co- ton. M. de Laborde, dans son itinéraire, nous laisse ignorer si les Valenciens ont continué de s’adonner à ce genre d’agri- culture ; il n’est pas même une seule fois question du coton dans cet ouvrage d’ailleurs si remarquable, où l’auteur s’est, entre autres, proposé de donner un tableau exact de l’agricul- ture espagnole. Les renseignemens que je me suis procurés m'ont appris que cet arbuste utile est encore cultivé sur toute la côte méridionale de l'Espagne, depuis Elché dans le royaume de Valence jusqu’à l'extrémité de l'Andalousie. Si nous parcourons les ouvrages des naturalistes qui ont visité les bords de la Méditerranée, nous voyons que le co- tonnier réussit avec une incroyable facilité dans les parties chaudes de cette région. Malheureusement pour la France, les essais qui ont été tentés pour l’acclimater en Provence et en Languedoc n’ont point répondu à l'espoir qu’on s’en étoit d’abord promis: les pluies d'automne survenant avant la ma- turité des capsules, s’opposent à leur entier développement et frustrent trop souvent l’agriculteur du fruit de ses peines. Mais les mêmes inconvéniens ne se présenteroient point en Corse qui, comme l’on peut en juger par sa végétation, jouit d'une température plus élevée que les provinces méridionales de la France : aussi ne sauroit-on trop engager les habitans de cette île à s’adonner à ce genre d'industrie qui leur promet d'avance de brillans résultais. Parmi les végétaux exotiques naturalisés à Majorque, je 194 Inrropucrion. ne dois point oublier de mentionner l_Ærona cherimolia que j'ai vu cultivé dans le jardin de M. le marquis de La Ro- mana, et dont le port peut être comparé à celui de nos pom- miers. Ses fruits mürissent au mois de mai, et ressemblent pour la forme au cône du Pinus sylpestris , mais ils sont deux fois plus gros; leur surface est couverte d'empreintes semblables à celles que les doigts imprimeroient sur un fruit mou; leur chair est très-succulente, son goût m'a paru ana- logue à celui du melon blanc de Provence. Don Pedro Joseph Mayoral, archidiacre de Valence, Fun des hommes les plus distingués de son temps par ses con- noissances et son patriotisme, avoit introduit et acclimaté dans son jardin une espèce d’Ærona qui produisoit en abondance des fruits pendant la plus grande partie de l’an- née. Ortega, qui nous apprend ce fait (Flora Esp., t. vi, p- 14), croit reconnoître dans cette plante l4. squam- mosa de Linné; mais la figure qu’il en donne (tab. 21) est évidemment calquée sur celle de la table 17 du Voyage de Feuillée, que les autres auteurs, et notamment MM. Dunal et De Candolle, rapportent à lÆ4. cherimolia VLinn. La description de la Flora española ne fournit aucun moyen de savoir à laquelle de ces deux espèces appartient l’arbre cul- tivé à Valence. La seule observation que me suggèrent le fait rapporté par Ortega, et celui dont j'ai été témoin à Ma- jorque, c'est que les Ærona du Pérou et du Chili peuvent être cultivés avec succès dans les provinces méridionales de l'Espagne, notamment dans les îles Baléares, les royaumes de Valence et de Murcie, et dans toute l’Andalousie. Auprès de la côte méridionale de Majorque, à trois lieues Inrropueri on: 195 énsiros, du cap des Salines, se trouvent deux petites îles dont la végétation n’offre rien de remarquable. La première, Conejera ou île des Lapins, n’est qu’un rocher inhabité; la seconde, Cabrera ou île des Chèvres, beaucoup plus consi- . dérable, présente une suite de coteaux escarpés peuplés d’ar- bustes communs à Majorque; elle n’est habitée que par quel- ques pâtres qui élèvent de nombreux troupeaux de chèvres. Minorque, moins bien abritée que, Majorque des vents impétueux du nord, est loin d’être aussi fertile. Les arbres y sont en petit nombre; l’oranger et le citronnier ne se voient plus que dans quelques jardins; l'olivier et le caroubier dis- paroiïssent presque totalement ; le pin et le chène, plus vi- vaces, se remarquent seuls sur les coteaux au milieu des myrteset des autres arbustes méditerranéens. L'ile possède ce- pendant quelques montagnes assez remarquables : le monte Toro, situé à peu près au centre, paroît être leur noyau principal; il envoie à l’ouest une suite de collines qui vont se réunirau mont Agatha, tandis que d’autres, moins élevées, se prolongent à l’est jusqu’au bord de la mer. Je n’entrerai pas dans d’autres détails sur cette île dont la végétation res- semble, du reste, à celle de Majorque. Iviza est-formée par une réunion de monticules .arides _ presque entièrement couvertes de pins. Cet aspect lui a valu jadis , ainsi qu’à Formentera, le nom de Préyusæ ou iles des Pins; et. s’il est vrai de dire que la civilisation tend à reculer les forêts, on se rend facilement raison, en abordant dans ces iles, des causes qui ont fait subsister jusqu'ici celles qui couvrent leur territoire. La végétation d’Iviza se rapproche déjà davantage de celle des côtes de Barbarie; le J'uriperus 196 InrroDucTioN. phænicea, nommé dans le pays Sipina, s'élève, comme dans cette contrée! à plusieurs toises de hauteur; le Fagonia cretica est commun sur le bord des haies; le Cistus clusit abonde sur les coteaux pierreux. On trouve fréquemment dans cette île un arbre qui existe rarement en masse à l’état sauvage, c’est le Pinus pinea; le plus souvent il croît mêlé au Pinus alepensis : quelquefois cépendant il couvre à lui seul des coteaux entiers. Iviza seroit fertile si les habitans savoient tirer parti de leur situation; l'olivier, le caroubier ÿ prospèrent aussi bien qu'à Majorque, et la vigne y donne des fruits délicieux. On re- cueille aussi dans l’ile du blé, de l'orge et du coton; toute la plaine marécageuse qui avoisine la capitale est consacrée à cette dernière culture. Tout ce que nous venons de dire sur Iviza peut s’appliquer à Formentera, qui n’en est séparée que par un bras de mer parsemé d’ilots inhabités. Nous terminerons cet aperçu sur la géographie physique des Baléares par l’énumération de quelques unes des plantes les plus remarquables de cet archipel, dont plusieurs ont recu l’épithète de Balearica , qui rappelle leur origine. Parmi celles-ci nous signalerons d’abord l'Hippocrepis balearica , distinguée de toutes les espèces du même genre par son port, qui la feroit prendre au premier aspect pour une Corolle. Au pied des montagnes de Majorque on la trouve en abon- dance dans les fentes des rochers, où elle forme des touffes épaisses, hautes de trois ou quatre pieds, dont les fleurs nom- breuses et d’un jaune doré la font reconnoïître de loin, et exhalent une odeur agréable. : — InrroDUucTION. 197 a | _ Les coteaux maritimes des environs. d’Artà sônt couverts d’un geniet épiseux, q que je décris conime une espèce nouvellé sous le nom de Gersta lucida. I se rapproche par son port du G. ‘C0rpius DC; mais il s s’en distingue par ses ra- | meaux luisans, » par ses épines, quin ne portent jamais ni fleurs ni feuilles, et par < divers caractères tirés de la fleur. Lg"! : L'AHypericum b balearicum, À > un des arbustes les plus élé- gans qui décorent nos jardins, est trop ‘connu pour que je cherche à le décrire. On sait, d’après ce que j'ai dit plus haut, qu'il est commun dans les montagnes de Majorque; il. se trouve aussi en abondance à Minorqué et Aviza. | 10) nait Un Helichrysum, remarquablé par ses feuilles pes) en! forme de spatule, et couvertes d’un duvet cotonneux très-blane,, se trouve assez souvent dans les fentes ‘des ro- chers des montagnes de Majorque. J’ai donné à ns ‘espèce * lenom d’Helichrysum Lamarckü , pour rappeler qi que M. de Lamarck est le premier qui l'ait décrite, en la confondant avec le Graphalium crassifolium Linn., qui est totalement _ différent. M. Persoon, ayant reconnu! cêtte erreur, l’avoit mentionnée depuis dans son Syzopsis sous le nom de Grna- Phalum ‘ambiguum. Partout où j'ai observé cette belle plante, ellevivoit en société avec le Globularix spinosa , et il résulte d'observations répétées que jai faites à ce sujet, qu’on peut fixer à 300 ou 400 mètres la hauteur barométrique à laquelle végètent ces déux espèces. L'Æekchrysum La- marcki a été cultivé long-temps au Jardin du Roi; mais on ignoroit son origine, et je suppose que son introduction en France est due, comme celle de l'Æzppocrepis balearica et d’une foule d’autres végétaux , au voyage d'Antoine Richard. Mém. du Muséum. 1. 14. 26 198 InrroDucTIoN. Lorsque l’on parcourt les montagnes de Majorque entre Lluch et Soller, on trouve assez souvent une belle Ombelli- fère, qui a été décrite par Linné sous le nom de Pastinaca lucida, et figurée dans les {{lustrationes de Gouan. Sa tige, épaisse et anguleuse, s'élève à trois ou quatre pieds ;ses feuilles radicales, à lobes larges et luisans, la distinguent facilement des espèces du même genre. Je dois à M. Hernandez un échantillon de cette plante recueilli à Minorque où elle est assez commune. J’ai parlé dans un autre Mémoire (1) de Brassica balea- rica, dont la tige arborescente sort horizontalement des fentes des rochers du Puig-Major, et du Buxus balearica qui habite les montagnes de Majorque. Il ne me reste plus qu’à dire quelques mots sur trois plantes beaucoup plus petites qui méritent aussi une mention particulière. La première est une petite Légumineuse qui a été découverte aux Baléares par Richard, etque Linné fils a décrite le premiersous le nom de Lotus tetraphy Ulus, faisant allusion à l'avortement , qu’il croyoit constant, de l’une des folioles de la paire inférieure. Cet auteur, et ceux qui l’ont suivi, ont considéré la foliole persistante comme une stipule; mais l'examen d’un grand nombre d’échantillons m'a démontré que cette opinion n’étoit point admissible. J’ai vu, de plus, que l’avortement s’étendoit souvent aux deux folioles inférieures, tandis que d’autres fois, mais plus rarement à la vérité, il n’existoit pas du tout. La seconde est un petit Æelanthemuin que j'ai observé (1) Excursions dans les îles Baléares, Annales des Voyages: tom. xxx. InrropucTion. 199 dans les sables maritimes auprès de Palma, et qui se fait remarquer par ses feuilles un peu charnues, d’une couleur glauque, et entièrement lisses. Il est figuré sous le nom d’Ae- Lianthemum lu" dans la Flore inédite des Baléares de Bona- ventura Serra; ce qui m'a engagé à lui donner celui d’Æe- lianthemum Serræ, en l'honneur de ce botaniste. Enfin, la troisième est une petite Rhinanthacée, à fleurs jaunes, recueillie autrefois par Schaw sur les côtes d’ Afrique, sans qu’on sache précisément dans quelle localité, et décrite par Linné, tantôt sous le nom de Sibthorpia dr atobigat tan- tôt sous celui de Disandra prostrata var. 8. Cette espèce, cultivée encore il y a peu d’années au Jardin du Roi, où elle avoit probablement été introduite par Ant. Richard, est commune à Majorque et à Iviza, dans les creux des or Adoptant, avec M. de Jussieu, le genre Disandra de Linné, je décrirai cette, espèce sous le nom de D. africana, et je mentionnerai les caractères qui la distinguent du D. pros- traia. Je bornerai ici pm des plantes remarquables des Baléares, me réservant de faire connoître d’une manière plus détaillée, dans le courant de cet ouvrage, celles qui sont ons elles ou peu connues: Liste des Auteurs cités le plus fréquemment pour la | ? géograplue des plantes des Baléares. TeRE | il, tte. Top 21: US AL. — Aruion : Flora Pedemontana. Taurini, 1785. | Benra. — Benraa : Catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Bas-Lan- guedoc. Paris, 1826. | BerT. — BErtOLON : Amœænitates Italicæ. Bononiæ, 1810. Biv. BERNx. — Bivowa BERNARD! : Sicularum plantarum centuriæ T'ebr2. Enr 1806 et 1807. “ Bnowx. — Brown : In Denham et Clapperton narrative. London, 1826. Cay. — CayawiLues : Icones. Madrili ; 1701-1800. DC.— D£ Cawnouce : Flore française. Paris, 1805. — Supplément. Paris, 1815. Der. — Deure : Floræ Ægypliacæ illustratio. Parisüis, 1813. Desr.— Desronraines : Flora Atlantica. Parisiis, 17998 et 1799. —Choix de plantes du corollaire de Tournefort. Paris, 1808. D'Urv:— D'Unvizze : Enumeratio plantarum quas in, insulis Archipelagi aut lit- toribus.Ponti-Euxini, annis 1819 et 1820, collegit J. Dumont d’'Urville. Pari- siis, 1822. | Fonsk.— ForskaL : Flora Ægyptiaco-Arabica. Hauniæ 1776. Lac. — Lacasca : Genera et species plantarum quæ nova sunt. Madriti, 1816. Onros. et Rar.—-OnToLant et RAFINESQUE SCHMALTZ : Statistica generale di Sicilia. Panormi, 1810. Presz. — Presr : Deliciæ Pragenses. Pragæ, 1822. ” SAzzM.— Sarzmans : Bericht über eine botanische Reise nach einem Theiïle von Spanien, nach Gibraltar und Tanger; in Flora Oder Botanische zeitong , 1825 , p. 737-747. Savi. — Sayi : Botanicon Etruscum. Pisis, 1808-1815-1818. Scnouss. — ScuoussoE : Jagttagelser over Vextriget i Marokko. Kjobenhayn , 1800. Sesasr. et Maur. — Sepasriant et Mau : Floræ Romanæ Prodromus. Romæ, 1818. Srer.— Siser : Reise nach Insel Kreta. Leipsig, 1823. Sura.— Smira : Floræ Græcæ Prodromus. Londini, 1806-1815-1816. Tex. — Tenore : Flora Neapolitana. 1811-1824. Viv.— Vivrani: Floræ Lybicæ specimen, Genuæ, 1824.— Floræ Corsicæ specie- rum noyarum vel minüus cognitarum diagnosis. Genuæ, 1824. 0 AYLEPI Ft ENUMERATIO PLANTARUM | ie 45 RANUNGULAGEE. à ee CIRRHOSA : Caulis frutescens > Super arbores sepesque re Folia persistantia, fasciculata ; punc indivisa , ovata sub- cordatave, dentato-serrata; nunc palmato-trifida ; nunc verè pal- mato-trisecta , segmentis 3, profundè dentatis vel palmatipartitis , duobus inferioribus sessilibus , terminali pédunculato. Flores invo- lucrati, involucro calyciformi , primüun flori approximato, anthesi peractà remotiusculo. :. » re «. Foliis-indivisus HTRE TRE C. Arrhobte Linn, Spec. 766, et . auct. — DC. Syst. Veget. 17, p. 1653, excl. Synon. Scop., ex herb. Gay.—C. semitriloba. Lagasc. Cat. Hort. Madr., p. 17. — C. po/y- morpha «. Viv. Flor. Cors. Spec. , p. 0. B.Foliis palmatisectis. C. balearica. Rich. in Journ. Phys., p. 127. Ic. et auct. non Pers. — C.'ca/ycina. Ait. Hort. Kew., ed. 1, 11, p- 259. C: polymorpha B. et y. Viv. Flor. Cors Spec. , p. 9. Frequens i in sepibus Balearium. Floret hyeme et vere. - Hab. in Hispaniä meridionali (Lag.), Corsicäl(r), regno Neapoli- tano et Calabrià (Tenore), Archipelagi insulis (DC.), circa Athe- nas ( Smith ), in, Palæstinä ( DC.), propè Alserium et in Atlante (Desf. !). Oùs., Le C. cirrhosa varie beaucoup quant à la: forme de D aille ea la grandeur de ses fleurs. Les auteurs qui n’ont eu sous les yeux qu’une de ces formes n’ont point hésité à la décrire comme espèce. Cependant tels sont les nombreux rapports qui lient toutes ces variétésentre: élles,:quejene crois pouvoir distinguer que les deux principales. (1) Le point d'exclamation placé à la suite d’un nom de pays signifie que j'ai va deséchantillons recueillis dans le lieu que j’indique. 202 DicoryLEDONESs. Le C. semitriloba Lag. me paroît devoir rentrer dans ma variété # , les carac= tères que cet auteur lui attribue se rapportant parfaitement à ma plante. Je la réunis donc au C. cirrhosa Linn. , et je leur joins la var. « du C. polymorpha Niv. Les échantillons de Corse, que M. Gay possède, ne me laissent aucun doute surce dernier synonyme. Ma variété & est formée des C. balearica Rich. et caly- cina Ait. , auxquelles on doit ajouter les variétés 8 et y du C. polymorpha Viv. M. De Candolle a conservé dans son Systema les C. cirrhosa Linn., semitriloba Lag.,.et balearica Rich. Sa variété 8. pedicellata du C. cirrhosa ne peut être admise, puisque, dans toutes les formes, le pédicelle s’alonge après l’épanouis- sement de la fleur , et sépare le périgone de l’involucre. M. Viviani a senti les nuances qui rapprochent ces diverses espèces et variétés. Il réunit ( Flor. Cors. Spec. l. c.) le C. triloba Lagasc. à sa variété «, et le €. ca- lycina Ait. à sa variété y; il soupçonne même que le C. balearica ne differe pas de sa plante, mais il donne à cette espèce, ainsi constituée , le nom de C. poly morpha, et paroît la regarder comme distincte du C. cirrhosa Linn. , puisqu'il ne cite pas cette dernière comme synonyme. En général le C. cirrhosa , lorsqu'il croît dans les plaines de Majorque auprès de Palma, Campos, Arlà, Alcudia, Pollensa, présente des feuilles presque entières, légerement dentées en scie; mais dès qu’on atteint les montagnes d’Esporlas , de Valldemosa, etc. , les feuilles deviennent graduellement trilobées, palmatifides et palmatilobées. Enfin, je possède plusieurs échantillons, que j'ai recueillis au som- met de Puig-Major , à douze cents mètres d’élévation , dans lesquels les feuilles sont non-seulement palmatilobées , mais encore leurs segmens sont divisés jusqu’à la base en lanières étroites presque linéaires et dentées. 2. Anonis æsrivauis. Linn. Spec., 771. a. Floribus miniatis. — A. œstivalis. DC. Syst. 1, p. 225. — A. miniata. Jacq. Flor. Austr., t. 354. B. Floribus citrinis. Inter segetes insularum Majoris et Minoris ( Æern. ) frequens. Florebat Martio. Hab. in Galliä !, Italiâ ( DC.) , Græcià (Smith), regno Algeriense (Desf.), Ægypto (Del.). Oss. Ces deux variétés ne différent l’une de l’autre que par la couleur des fleurs. J'avois d’abord cru devoir rapporter la seconde à l’une des espèces formées aux dé- pens de l’4. æstivalis de Linné; mais après un mür examen il m'a été impossible de lui assigner aucun caractère distinctif. J’ai vu de plus dans la variété # des pétales mélangés de rouge et de jaune, et cette observation m’a confirmé dans tes RANUNCULACEZÆ 203 l'opinion que ces deux formes ne pouvoient être séparées. On sait que M. Reichen- bach a réuni récemment (Ic. Plant. Rar. cont. 1v, p. 15-19), les 4. citrina Hoffm., Jlava Nill., microcarpa DC., maculata Vallr. , et flammea Schleich’., Thom. , Ser. Plant. exsic. non Reich. à l'A. æstivalis de Linné. Il conserve l’4. flammea , en lui donnant pour synonymes l4. anomala Valr.—DC. Prodr. el l’4. parvi- flora Fisch.-DC. Prodr. Cette espèce ainsi constituée ne se trouve que dans lAu- triche et l’Allemagne centrale. On ss , selon le même auteur, réunir à V4. autumnalis Linn. VA. æstivalis M. B., non Linn., et V4: micrantha DC. Syst. Enfin l’4. dentata Del. lui paraît une bonne espèce; mais il doute que la var. £. provincialis (DC. syst.) puisse être rapportée à cette plante. On trouve dans le même ouvrage des phrases spécifiques qui, par des caractères tirés de la forme des carpelles, servent à distinguer ces diverses espèces. 3. Ranunouzus EquaTILIS GB. peltatus , foliis emersis ot , tri- lobis, peltatis..DC. Syst. 1, p. 235. In fossis propè Artam in insulâ Majore. Florebat Aprili. y. Coœspitosus. DC. Prodr. 1 , p. 26. In aquis stagnantibus propè Palmam, loco dicto Prat, in insulâ Majore. Florebat Martio. 4. Ranvneuzus seererATUs. Linn. Spec., 776. In insulà Minore (ern.). Hab. in totà regione mediterraneä. 5. Ranvnouzus LanuGinosts. Linn. Spec., 779. In paludosis Alcudiæ in insulä Majore ; in ins: Minore (Hern.) Floret Aprili. Hab. in Galliä !, Italiâ (Sebast. et Maur.), Græciä (Smith). 6. Ranuncuzus REPENs, Linn. Spec., 770. In humidis propè Palmam et Artam. Florebat Aprili. Hab. in Hispaniä !, Galliä !, Italià !, Græciä (Smith). 7. Ranuncuzus muricatus. Linn. Spec., 780. In insulà Minore (Hern.). Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto excepta. 8. Ranuncurus PæiLonoris #. parvulus. DC. Syst. 1, p. 297. — 204 Dre OTYLEDONES. R. parvulus. Linn. Mant., 79.—R. parviflorus. Gouan. “Flor-Monsp 270. non Linn. In aridis montium insulæ Majoris propè Lluch. Florehat un d. Trilobus. Nob.— R. trilobus. Desf. ! Ati. 1, p. 437. , tab. etauct. — À. Rosani Tenore, Prodr. Flor. Nap. ex DC. In humidis maritimis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Gallià mediterraneà ! , Corsicà ! , regno Neapolitano (Tenore), Græcià (Smith), soul Cypro (DC.), regno Algeriense (Desf!). . Oùs. On sait que le seul caractère qui distingue le À. philonotis dù trilobus , consiste en ce que le premier ne présente qu’une série unique de tubercules qui borde chaque côté des carpelles, tandis que dans le second ces tubercules couvrent les deux faces du fruit, M. Gay possede des exemplaires provenant du Roussillon qui lient ces deux formes. Tantôt les carpelles ne présentent qu’une seule série de tubercules, tantôt cette série est accompagnée de quelques tubercules dans le mi- lieu du disque, tantôt enfin les carpelles en sont lotalement couverls comme dans le R: trilobus. Je n’hésite pas, d’après cette observation, à réunir ces deux espèces. 9. Ficaria ranunouroïnes. Moœnch. Meth. 215. — Ranunculus fica- ria. Linn. Spec., 774. In Balearibus frequens. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 10. Hercesorus roerinus. Linn. Spec., 784. 4e In montibus insulæ Majoris propè Lluch. Florebat Aprili. Hab. in Hispanià (DC.), Gallià !, Italià (Savi). 1. HELLEBORUS LIVIDUS. Ait. Hort. Kew. ed. 1. 11 5 P:.272:— H. argutifolius. Viv. Flor. Covs. Spec. , p. 8. In montibus insulæ Majoris propè Esporlas ( Trias ). Hab. in Corsicä !. Oss. M. Viviani a changé le nom adopte pour cette plante en celui d'A; argu- tifolius , se fondant sur ce que l’espece d’Aiton et de Curtis étoit originaire d’Amé- rique;til m'a été impossible de découvrir ce qui avoit pu l'engager à adopter cette ANONAGEzÆ.—NYMPHÆACGEA. 205 opinion. L’A. lividus est cultivé en pleine terre au Jardin de.Kew; il ne pourroit donc habiter que l'Amérique septentrionale. Je l'ai cherché vainement dans les ouvrages de Michaux, de Pursh, et de Nuttall. La figure du Lotanical magazin a dissipé tous mes doutes ; la plante de Corse et des Baléares y est représentée aussi bien que le format de l'ouvrage a permis de le faire. Curtis n’assigne point sa patrie; il fait remarquer qu’elle est différente de l’H. trifolius du Canada, avec lequel elle avoit été confondue par Miller. 12. Nicecra pamascena. Linn. Spec., 753. Frequens inter segetes Balearium. Aprili, Majo floret. Hab. in Hispanià !, Galliä!, Italià (Sebast. et Maur.), Græciä et Archipelagi insulis (Smith), Barbariä ( Desf. ! ). 13. Decpminium srapaysaGriA. Linn. Spec., 750. Ad pagos in insulà Majore et Ebuso. Floret Junio. Hab. in Hispanià et Galliä mediterraneä (DC.), Etruriä (Savi), Cretà et Archipelagi insulis (Smith—D'Urv.). 14. PxoniA coRALLINA var. fructibus glabris. Nob. Caulis glaber , rubellus. Fo/ia ternatim secta, foliolis inferiori- bus indivisis aut sæpius bipartitis , omnibus ovato-lanceolatis , inte- gris, utrinquè glabris, facie viridibus, dorso purpurascentibus. Ovaria glabra , basi erecta , apice contorta divergentia. In montibus insulæ Majoris propè Esporlas, necnon ad apicem montis Puig-Major; in insulà Minore (Hern.). Floret Majo. ANONACEÆ. 15. Anona crertmorra. Mill. Ditc., n. 5. Culta in hortis insulæ Majoris. Fructus maturat Majo. NYMPHÆACEA. DU 6: Nrumxa aus, Lion. Spec. 729. In fossis insulæ Majoris propè Artam. Floret Majo. Mém. du Muséum. 1. 14. 27 206 DrcorrzLEeDonEs. Hab. in Hispanià (BC.) , Gallià!, Italiä/!, Græcià et Archipelagi insulis (Smith). PAPAVERACEZÆ. 17. PAPAVER ARGEMONE. Linn. Spec., 725. Inter segetes insulæ Majoris propè Esporlas. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægyptoexceptä. 18. Paraver usium. Linn.'Spec., 726. Inter segetes insulæ Majoris frequens. Florebat Martio. Hab. in Hispanià ! , Galliä !, Italiä (Savi, Sebast. et Maur.), Græcià (Smith). Os. Te papaver obtusifolium Desf. ne differe du dubium que par ses capsules plus globuleuses et moinslongues. M. Desfontaines n’avoit d’abord propose cette espèce qu'avec doute ; elle a été depuis admise par les auteurs. Ne pourroit-on pas trouver des passages qui permissent de la réunir au P. dubium dont elle présente tous les autres caracteres? 19. Roemenia myerina:æ. DC. Syst. 11, p. 92. Inter segetes Ebusi.Florebat Majo. Hab. in Gallià mediterraneà ! , Hispaniä& (DC.), Barbarià (Desf. ! ) Ægypto (Del.), Græcià et insulà Cypro (Smith). 20. GLAucIuM FLAVUM. Crantz, Austr., 141. In arenosis maritimis insulæ Majoris frequens. Florebat Aprili. Hab. in Hispanià !, Gallià !, Italià (DC., Sebast. et Maur.), Græciä, (Smith), Barbariä (Desf. !). FUMARIACEÆ. 21. Fumaria capreorara. Linn. Spec. , 985. In montosis Balearium vulgatissima. Floret primo ere. Hab. in totà regione mediterraneà. CrRucIFERÆ. 207 22. Fumarra orricmatis. Linn. Spec:, 984. In agris Balearium frequens. Floret Martio. Hab. in tot regione mediterraneà. 25. Fowarra parvirora. Lam. Dict. 11, p. 567. Inter segetes Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totâ regione mediterraneä. CRUCIFERÆ. 24. Maruiora iNcaNA & purpurea. Brown in Hort. Kew. ed. 2, iv, P: 119. Ad muros et rupes maritimas Balearium vulgatissima. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneä. 25. Caerranraus cuetrt. Linn. Spec., 924. Ad muros in insulis Majore et Minore. Floret Martio. 26. NasrurTium orr1ciNALe. Brown in Hort. Kew., ed. 2. 1v, p. 110. Ad fontes et rivulos Balearium vulgatissima. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 27. ARABIS VERNA. Brown in Hort. Kew., ed. 2. 1v, p. 105. Non Desf. — Hesperis verna. Linn. Spec., 928. In montibus insulæ Majoris dictis Puig-Major, Puig-de-Torrella, Puig-de-Malluch, haud rara. Floret Martio, Aprili. Hab. in tot regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 28. Arasts arasura &. Nob. Turritis hirsuta. Linn. Herb. ex DC.— T. sagittata. Bert. Plant. Genuens., 185.— Ærabis sagittata. DC. Flor. Fr. Suppl. , p. 592. Ad rupes in montibus insulæ Majoris propè Lluch. Florebat Aprili. 7. Nob. Arabis muralis. Bert. Dec. Ital. 2, p. 37. # 27 208 DicoryLEDONES. Ad rupes in montibus insulæ Majoris Puig-Major, Puig-de-Tor- rella. Florebat Aprili. . | Hab. in Gallià mediterraneä !, Italiä (Bert. , Savi). Oss. Les feuilles de la tige dans l’4. sagittata DC. (4. hirsuta # Nob. ) pré- sentent à leur base deux petites oreillettes qui sont tantôt pointues , tantôt arron- dies. Dans l’4. hirsuta Scop. (4 hirsuta & Nob.), adoptée dans le Systema de M. De Candolle, ces oreillettes sont souvent nulles, et lorsqu’elles existent sont si courtes , que la feuille est plutôt en cœur à sa base qu’auriculée. L’4. muralis Bert. (4. hirsuta y Nob.) a ses feuilles sessiles entierement dépourvues d’appen- dices. Ce caractère se huance , comme l’on voit, d’une manière presque insensible dans ces trois espèces ; il me semble donc loin de suflire pour légitimer leur distinc- tion. M. De Candolle paroît très-porté (Syst. 26, p. 223) à réunir les deux pre- mières; je crois qu’on peut leur joindre sans inconvénient la dernière. Elle se lie naturellement à l4. sagittata par l'intermédiaire de l4. hirsuta qui, comme elle, a souvent les feuilles de la tige sans oreillettes. Ma variété y (4. rnuralis Bert.) ne s'élève guère au-dessus de trois ou quatre pouces; elle est beaucoup plus hispide que les deux autres. Ces caractères la font reconnoître au premier aspect, mais ne me paroissent pas assez importans pour qu'on puisse la regarder comme distincte. J'ai donc cru devoir proposer la réunion de ces trois espèces, en leur con- servant le nom d’Æ4. Atrsuta comme le plus ancien. 29. Carvamine mirsuTa &. DC. Syst. 11, p. 250. In umbrosis insulæ Majoris frequens ; in ins. Minore (X/ern. ). Flo- rebat Martio. B. Maxima. DC. syst. 11, p. 260. In humidis montium insulæ Majoris circa Esporlas. Florebat Martio. Hab. in totà Europà, Barbarià (Desf.). 30. Konica mariTima. Brown in Denh. et Clapp. Narr., 11, p. 214. — Clypeola maritima. Linn. Mant. 426.—ÆAlyssum maritimum. Lam. Dict.,1, p. 08. Ad muros et rupes maritimas Balearium vulgatissima. Florebat Martio. à Hab. ad littora totius maris Mediterranei. - GRUGIFERE. 209 31. Cryreora sonrarasri. Linn. Spec. 910. Inter rupes ad apicem montis Galatzo in insulà Majore. Hab. in Hispaniä ! , Galliä Mediterraneä !, Italià et Sicilià (DC.), Barbarià (Desf. !). 32. Enorxira vurcanis. DC. Syst., 11, p. 356. Ubiquè in Balearibus. Floret primo vere. Hab. in totà Europà. 33. Hurcmnsia PETR#A. Brown-Hort. Kew. ed. 2, 1v, p. 82.—Lepi- dium petræum. Linn. Spec. 899. : Ad apicem montis Puig-Major in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in totà Europà meridionali. 34. BiscuteLra auricuraTa. Linn. Spec. g11.—B. auriculata fi. Lam. Dict., 11, p. 617. In agris Ebusi propè S. Gerstrudam. Florebat Majo. -B. siliculis lævibus. Nob. B. auriculata a. Lam. |. c.—B. erigeri- folia. DC. Dissert. n. 2.—Syst., 1, p. 408.—Deless. Ic. tab. 55. Cum priore. Hab. var. & in Andalusiä (Salzm.}, Gallià meridionali, Italià et Sicilià (DC.), Barbarià (Desf.). Var. &. in Valentiæ, Murciæ, Granatæ regnis (DC.) Oss. La seule différence qui existe entre ces deux variétés réside dans les silicules qui sont plus ou moins chagrinées dans l’une , tandis que dans l’autre elles sont parfaitement lisses. Je les ai trouvées croissant ensemble dans un champ de l'île d’Iviza, aupres du village de Sainte-Gertrude. Leur ressemblance est telle, que je les recueillis sans m’apercevoir de la différence que présentent Jeurs fruits. _Ce n’est qu'après mon arrivée à Paris que, visitant mes plantes, je m'aperçus que je possédais deux formes décrites comme espèces distinctes. Je ne veux point exa- miner ici quelle est l'importance plus ou moins grande que l’on peut attacher dans les biscutelles aux silicules lisses ou couvertes d’aspérités ; ces considérations m’en- traïneroient trop loin dans un genre où la plupart des différences spécifiques sont tirées de ce caractère; j’observerai seulement que deux plantes vivant dans la même localité, et présentant sur tous les autres points l'identité la plus parfaite, ne me paroissent pas suffisamment distinguées par cet unique caractère. 210 DicoTYLEDONESs. 35. Sisvmsrium orrictnare, Scop. carn ed. 2, n. 824. Erysimum officinale. Linn. Spec. 922. Ad vias in insulà Majore propè Artam. Florebat Aprili. . Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 56. Sisymsrium 1r10. Linn. Spec. 921. Ad vias et margines agrorum in Balearibus vulgatissima.Florebat Martio. ; | Hab. in totà regione mediterraneà. 37. Fe coLumne. Jacq. Flor. Austr.t. 323.— DC. Syst., 11, p: 469. In montibus insulæ Majoris propè Lluch. Florebat Aprili. Hab. in Europà meridionali et orientali (DC.) 58. Sisymsrium sursironium. Linn. Spec. 918. In insulà Minore ( Hern.). | Hab. in Pyrenæis orientalibus (DC.), Sicilià (Linn. ). 39. Lerinium pra. Linn. Spec. ed. 1, p. 645.—DC. Syst.,1r, p. 529. — Cochlearia draba. Linn. Spec. ed. 2, p. 904. Inter segetes insulæ Majoris. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä. 40. Lepmium sarivun. Linn. Spec. 890. In insulà Minore (Æern.) an spontanea ? 4x. Levroivu 18eris. Linn. Spec. 900. In insulâ Minore (Æern.) Hab. in Galià meridionah !, Italià !. 42. CarsezLa BuRsA— pasroris. Moœnch. Meth. 271.— DC. syst. 11, p: 584. — Thlaspi bursa pastoris. Linn. Spec. 903. Ubiquè in Balearibus. Floret primo vere. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 43. Brassica BALEARICA : fruticosà, glaberrimä , ramosà ; folus in lom.14. Pl BRAS SICA BALEAVICA Pers. CRUCIFERÆ. 211 ramorum apice congestis, obovatis, crenatis sinuatisve , Carnosis , , glaucis; petiolo exauriculato ; ; calyce reflexo; siliquis erectis, an- gustissimis ; stigmate subsessili. — Tab. r. B. A Me Pers.! Synops. 1, p. 106.—Deless. ! Ic. 1, t. 86. Non DC. Syst. Caulis ex xupium fissuris horizontaliter productus, -perennis, lignosus, brachii humani crassitie, bipedalis eirciter, rugosus, ‘infernè simplex, apice divisus in ramos plures, breves, tortuosos, veterum folioram cicatricibus asperos. Folia ad apicem ramulorum congesta, glaberrima , glauca, carnosa , crenato-sinuata, elliptica ; obovatave, crenis inferioribus plüs mins profundis panduriformia aut lyrata 1 5-2 uncias longa, 12-18 lineas lata. Petioli limbum æquantes, lineares, canaliculati, basi attenuati, semper exauriculati. Flores corymbosi, demüm in racemum elongati, corymbo florifero brevi, folia ramea parüm superante , aphyllo aut infernè foliolis mi- nutis exauriculatis instructo. Pedicelli graciles, floriferi, patentes, inferiores 5-7 lineas longi. Calycis sepala oblongo-obovata, obtusis- sima, flavescentia, reflexa , margine membranacea, 3 lineas longa, lineam et dimidiam lata , omnia basi æqualia. Petala calyce dimidio longiora, aurea , limbo obovato subrotundo apice retuso, abruptè atienuata in unguem calyce dimidio breviorem. Filamenta longiora calycem æquantia. Antheræ oblongæ, sagittatæ, plus :minùs ar- cuatæ. Glanduleæ 4, petalis oppositæ. Ovarium ineawe, longitudine calycis, stigmate capitato subsessili, obsoleté biloho. Hab. in fissuris rupium montis idicti Paigr#lajor in jinsulà Majore. Florebat Aprili. Æzxpl. tab. 1. #-Flos auctus — 2 Petalum.-—3Flos scalyce ,petalisque sectis. — 4 Reliquiæ fructûs ex herb. Richard. # ‘@ns. Dansiles échantillons de l’hetïbier de/Richard ;lasgrappede-fruit:est longue d'environ six pouces ; les pédicelles sont grêles, filiformes,et dressés ; les siliques sont longues.de,deux ponces à deux pouces et demi, ,très-étroites ; et.le stigmate presque sessile. Je ne puis rien dire ni des valves ni des graines qui n’existent plus. Cette plante a élé confondue dans le Systema de M. de Candolle avec un Bras= 212 DicorYyLEDoNEs. sica qui croîl à Baus-Rous aupres de Nice. M. Gay a prouvé récemment ( Ann. scienc. nat. VIT, p. 413-416) que cette dernière espèce n’étoit autre chose que le chou des jardins (B. oleracea Linn.). Notre plante en differe par ses tiges ligneuses non bisannuelles ou trisannuelles; par ses feuilles toutes dépourvues d’oreillettes ; par ses folioles calycinales d’abord dressées , puis réfléchies, non dressées en tout temps, tres-obtuses, non plus ou moins amincies au sommet, ni prolongées en forme de sac à la base ; par ses pétales d’un jaune doré, non blanchätres, à limbe obovale arrondi et brusquement aminci en onglet, non oblong et insensiblement rétréci par le bas ; par ses pédicelles beaucoup plus grèles et plus flexibles, dressés, non étalés; par ses fleurs ramassées en corymbe, non disposées en longues grappes ; enfin par ses siliques au moins d’un tiers plus courtes et plus étroites, à stigmate presque sessile, non supporté par un bec séminifere cylindracé de quatre à six lignes de longueur , et souvent plus large que la silique elle-même. (Gay, 1. c.) 44. Brassica oLERACEA. Linn. Spec. 932. Colitur in hortis Balearium. 45. Brassica napus. Linn. Spec. 951. Colitur cum priore, 46. Srxaris arvewsis. Linn. Spec. 933. In insulà Minore (Æern.). Hab. in totà Europà ; meridiem versüs usquè ad Lusitaniam(DC.), Græciam (Smith), et Archipelagi insulas (d’Urv.) progreditur. 47. Sivaris incana. Linn. Spec. 934. Cordylocarpus pubescens. Smith Flor. Græc. Prodr. 11, p. 619. In insulà Minore(Æern. ). Hab. in Hispanià et Gallià meridionali (DC.), Italià (Bert.), Sicilià (DC.), Græciâ (Smith.). 48. Drpcoraxis erucolnes. DC. Syst. 17, p. 631.—Sinapis erucoides. Linn. Spec. 934.— Sisymbrium erucoides. Desf. ! Atl. 1, p. 83. Ad vias et margines agrorum in Balearibus vulgatissima. Floret Februario Martioque. Hab in Hispanià, Galliâ meridionali !, Italià , Sicilià (Biv. Bern.), Barbarià (Desf. !) — CAPPARIDEZ. 213 49. Envca sariva. Lam. Flor. Fr. 11, P- 496. Inter segetes Ebusi. Florebat Majo. Hab. in tot regione mediterraneä, Ægypto exceptä. Var. nana. Nob. Caulis humillimus, pollicaris. Flores pallidè flavi, venis petalorum fuscis. Ovarium glabriusculum. Fructum non vidi. | In arenosis maritimis insulæ Majoris, inter Palmam et locum dictum Prat. Florebat Martio. 50. Succowia rarearica. Medik. in Ust. neu. Ann. I, P. 41. — DC. Syst. 1, p.643.— Bunias balearica. Linn. Mant. 429.—Gouan Ilustr. 45, t. 20. In insulis Balearibus (Linn. Gouan.). Hab. in insulâ Teneriffà, Siciliâ (DC.). 51. Rapnanus sarivus. Linn. Spec. 935. Colitur in hortis Balearium. 52. RAPHANUS RAPHANISTRUM GB. Flore Purpurascente. DC. Syst, 1x, p- 667. In insulà Minore ( Hern.). 53. Rarmanus marmrmmus. Smith. Engl. Bot. t. 1643. In maritimis propè Soller in insulä Majore. Florebat Aprili. Hab. in maritimis Angliæ (Smith), Armoraciæ circa Brestum et Corisopitios (DC. ). CAPPARIDEÆ. 54. Cavparis sriosa. Linn. Spec. 720. Ubiquè ad muros Balearium. Florebat Majo. Tantä copià ad mœnia Alcudiæ provenit, ut cognomen Filla de lastaperas (ville des Capres) indè nacta sit hæc civitas. Mém. du Muséum. 1. 14. 28 214 DicoryLEDONES. CISTINEÆ. 55. Cisrus azminus. Linn. Spec. 737. In ‘montosis Balearium vulgatissima. Florebat Aprili. Hab. in Hispaniâ!, Galliâ mediterraneâ !, Corsicä! , Græcià (Smith), Barbarià (Desf !). 56. Cisrus sazvirozrus. Linn. Spec. 738. In montibus Balearium ubiquè occurrit. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptä. 57. Cisrus FLoreNTINUS. Lam. Dict. 11, p. 17. In collibus aridis insulæ Majoris prope Artam;in ins. Minore (Hern.). Floret Aprili. Hab. in Italià (Lam.), Ruscinonensi agro (Gay Herb. !), Cata- launià ( Benth. ). Oss. M. Bentham (Cat. p. 72) regarde cette espèce comme une hybride des C. salvifolius et monspeliensis. Les échantillons que j'ai recueillis aux Baléares, et ceux que j'ai observés dans l’herbier de M. Gay, provenant du Roussillon, ne différent du C. monspeliensis que par leurs fleurs moins nombreuses disposées en corymbe non en cyme. Ce caractère est-il suffisant poar motiver la distinction de ces deux espèces ? 58. Crsrus moxsretiensis. Linn. Spec. 737. Ubiquè in aridis et montosis Balearium. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 59. Cisrus Czusir. Dunal ! in DC. Prodr. 1, p. 266. C. libanotis. Desf. ! Atl. 1, p. 412, exel. synon. In collibus aridis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Hispanià (Dunal,!), regno Tunetano propè Spitolam ( Desf ! ). 60. HELIANTRHEMUM PLANTAGINEUM. Pers. synops. 11, p. 7. Crstus ser- ratus. Desf, LAtl. 1,,p: 416 ,; non Caw. Cisrinez. 215 : In aridis prope Artam, Sû Servera, in insulà Majore. Floret Aprili. Hab. in Barbarià (Besf. ! ), Hispaniâ (Dunal !), Corsicà !, Cretà !, 6x. Hecranraemum FumANA @. Dunal ! in DC. Prodr. 1, p. 275. In aridis montium insulæ Majoris prope Bañabufar. Florebat Aprili. HT: Hab. in Barbariä (Desf. !), Hispanià !, Galliä !, Italiä !, Orientem versùs: usquè ad Georgiam ! , sepientrionemque usquè ad insulam Gottland ! in mari Baltico progreditur. B. ericoides. H. ericoides. Dunal ! in DC. Prodr. 1, p. 274. — C. ericoides. Cav. Ic. x n. 188, t. 172. In collibus petrosis Ebusi circa S. Eulaliam. Florebat Majo. ‘Oss. Cavanilles a le premier considéré cette forme comme une espèce distincte. Oneroit d’abord tenté de se ranger à son avis, lorsqu'on ne considere qu’un petit nombre d’échantillons. On trouve en effet des feuilles très-courtes, épaisses 3 rapprochées les unes des autres, presque imbriquées, à peu près demi-cylindriques, convexes en dehors, planes intérieurement. Dans l’H. fumana, au contraire, les feuilles sont d'ordinaire assez éloignées les unes des autres, et trois ou quatre fois plus longues. Mais ces différences s’évanouissent si l’on compare un grand nombre d’exemplaires ; on en trouve alors plusieurs qui tiennent le milieu entre ces deux formes, et d’autres qui les montrent réunies sur le même pied. Ces observations n’ont point échappé à la sagacité de M. Dunal; il n’adopte qu’avec doute (Prodr. 1. c.) l'espèce établie par Cavanilles, et demande si elle est vraiment distincte de V'H. fumana? Je crois que les botanistes qui auront occasion de l’observer dans les lieux où elle végète n’hésitcront pas à la regarder, selon l'opinion récemment émise par M. Bentham (Cat. p. 85) , comme une simple forme de cette plante. 7. Procumbens. H. procumbens. Dunal! in DC. Prodr. 1, p. 275. In aridis insulæ Majoris vulgatissima. Florebat Aprili. Oss. M. Bentham ( Cat. I. c.), ayant observé que les caractères attribués à l'A. procumbens r’étoient point constans, réunit cette espèce à l'H. fumana. 62. Hezranraemum Lævires. Willd. Enum. 507. In aridis insulæ Majoris prope Valldemosam, Palmam, Artam frequens, Floret Aprili , Majo. 28* 216 DicoTyLEDONESs. Hab. in Atlante (Desf. !), Hispaniâ (Cav.), Gallià mediterraneä!, Dalmatiä (Dunal), Græcià (Smith). 63. Hecranraemum virine. Tenore! Flor. Nap. Prodr. p. 31. — Dunal in DC. Prodr. 1, p. 275. — II. juniperinum. Lag. in litt. — Dunal!1. c. In aridis insulæ Majoris prope Cauviam, Incam, Artam ; in ins. Minore (/ern.). Floret Majo, Junio. Hab. in Galliâ australi (Dunal), regno Neapolitano!, Siciliâ (Dunal), Cretâ! , Barbariä !. Os. Cette espèce a été réunie par M. Bentham (Cat. l. c.) à l’Æ. glutinosum ; mais elle m'en paroît suffisamment distincte par sa tige qui s’éleve à environ un pied, très-rameuse, glabre, recouverte d’une écorce grisâtre qui se déchire longi- tudinalement ; par ses feuilles plus longues, disposées en verticilles rapprochés jusqu’au sommet des rameaux , d’un vert clair, glabres, non couvertes de poils visqueux ; enfin par ses fleurs disposées en corymbes ou en grappes très-courtes composées de trois ou quatre fleurs , jamais en grappes longues et multiflores. 64. HezranrHemum GLuTINOSUM. Pers. Synops. 11, p.97. A. lœvipes. Sieb. ! Herb. Cret. non auct. In aridis insulæ Majoris prope Artlam , Palmam, Cauviam ; in Ebusi petrosis circa S. Raphael, S. Eulaliam vulgatissima. Floret Aprili, Majo. Hab. in Galliâ mediterraneä !, Catalaunià !, regno Valentino! , regno Tunetano (Desf. !), Ægypto (Del.), Cretä!. 65. Hezranrnemum marirozium. DC. Flor. Fr. 1v, p. 277. Jo aridis Ebusi circa S. Eulaliam. Florebat Majo. Hab. in Africâ boreali (Benth.), Hispaniâ!, Galliâ meridionali (DC.), Italià (Dunal). 66. Hezranruemum Serræ : Caule humili, suffruticoso, ramoso; fo- lis oppositis, exstipulatis , brevissimè petiolatis, subcordato-ovatis, carnosis , glaucis; floribus racemoso-corymbosis; ovario triloculari; stylo basi geniculato, stigmate incrassato. Nob. Tab. 2. CiSsTINEZ. ! 217 Radix longa , nigra, sublignosa , parüm ramosa. Caulis 4-6 un- cias longus, suffruticosus, ramosus, pilosiusculus. Folia opposita Ê exstipulata, 2-2 + 1. longa, 1 2 L. lata, subcordato-ovata, acutius- cula , plana, carnosa, slauca, utrinquè glabra, margine pilosiuscula, uninervia, nervo subtùs prominente, basi pilosiusculo; summum pare abbreviatum, à proximo remotum, floribus proximum : petiolus brevissimus, pilosiusculus. Flores rariüs paniculati vel racemosi , sœæpiùs racemo brevissimo corymbosi, corymbo simplici seu com- posito : pedicelli 3-4 1. longi, pilosiusculi, deflorati reflexi. Calycis sepala 2 exteriora lingulata, minima ; 3 interiora ovata, 1 : 1. longa, 1 L. lata, margine membranacea, extüs pilosa, pilis longiusculis, albis, facie glabra , 5 nervia, nervis prominentibus , 2 lateralibus minori- bus. Petala calyce triente longiora, aurea, obovata, unguiculata. Stamina calyce pauld breviora. Ovarium pilosum, pilis longiusculis, albis, obtusè triquetrum, triloculare. Sti/us basi geniculatus , gla- ber, filamentis dimidio brevior , clavatus. Stégma incrassatumn , tri- lobum: Fructurn non vidi. Ab A. marifolio cui proximum differt : 1°. caule humiliore ; 2°. foliis brevibus, recentibus glaucis carnosis , lævibus, non facie pilosiusculis dorso incano-tomentosis ; 3°. racemis brevibus, subco- rymbosis, non elongatis. In arenosis maritimis insulæ Majoris inter Palmam et locum dic- tum Prat. Floret Martio Aprilique. Expl. tab. 1]. 1 Calyx à dorso visus. — 2 Pistillum. Oss. Le Cistus glaucus Desf. Atl. (Æ_ crassifolium Pers.) paroît très-différent de l'espèce envoyée à M. Dunal du royaume de Valence (A. sexte Lag. in litt.), et décrite dans le Prodrome (p. 278) sous le nom d'A. crassifolium. La plante de Barbarie, dont j'ai vu deux petits rameaux dans l’herbier de M. Desfontaines, est, selon les notes qui m'ont été communiquées par cetillustre professeur, un arbuste d'environ deux pieds, tres-rameux, qui croit dans les fentes des rochers calcaires auprès de Cafsa à l'entrée du désert. Ses feuilles sont linéaires, longues d'environ six lignes, et munies de deux stipules. N'ayant point vu l'A. sexte, il m'est impossible d’assigner les caractères qui le distinguent de l’Æ. serræ , et j’aurois même été 218 DircoTyzEDONESs. porté à réunir ces deux espèces si, dans la plante de Valence , les feuilles supé- rieures n’étoient pourvues de stipules (Dunal. I. c.). VIOLACEZX. # 67 Viora oporara. Var. inodora. In montibus insulæ Majoris circa Lluch vulgatissima. Florebat Aprili. POLYGALEÆ. 68. PorxcaLa sexariuis. Desf. ! Atl. 11, p. 128, t. 175. In montosis Balearium vulgatissima. Floret Martio, Aprili. Hab. in Galliâ meridionali prope Massiliam! et Narbonem loco dicto Za Clape !, in regno Valentino! , Andalusiä !, Atlante (Desf. !). FRANKENIACEÆ. 69. FRANKENIA PULVERULENTA. Linn. Spec. 474. In arenosis insulæ Majoris prope Alcudiam , et ins. Minoris prope portum Magonis. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totâ regione mediterraneä. 70. Frangenra Lævis, Linn. Spec. 473. In maritimis Ebusi frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptä. 71. Frankenra INTERMEDIA. DC. Prodr. 1, p. 349. In maritimis insulæ Majoris prope Alcudiam ; in ins. Minore (Hern.). Floret Aprili, Majo. Hab. in totâ regione mediterraneä, Ægypto exceptä. D A SR — . SZLENE DISTICHA Wild. CARYOPHYLLEZ. 219 CARYOPHYLLEÆ. 72. Siexe ineLara. Smith. Flor. Brit. 467. Ad vias in Ebuso. Florebat Majo. Hab. in Galliâ! , Italiâ (Sebast. et Maur.—Bert.), Græcià (Smith). 73. Sicexe RugeLLA. Linn. Spec. 600. ex Schott. in Herb. Desf. — Del. ! Flor. Ægypt. Ulustr. n. 144; Descript. p. 232, t. 29; f. 3. non DC. Flor. Fr. Suppl. — $. crispa. Salzm. ! Herb. Malac. et Tingit. an Poir.?—S. glutinosa. Duf. ! in litt. ad Gay. — S. un- dulata. Pourr. ex Duf. ! in litt. ad Gay. Inter segetes Ebusi. Floret Majo. Hab. in regnis Valenciæ! et Murciæ !, Andalusiâ! , Barbariâ prope Tingidem!, Ægypto (Del.!), regno Neapolitano! et in Forojulio ! Oss. Le Silene rubella DC. Suppl. n’est point mentionné dans le Prodrome. S'il différoit du S. cretica , il faudroit lui conserver le nom de S. annulata, sous lequel il a été, pour la première fois, mentionné par Thore dans sa Chloris des Landes. 74. Sivee Gazuica. Linri. Spec. 595. In agris insulæ Majoris prope Artam ; in ins. Minore (Æern.). Flo- rebat Aprili. Hab. in Galliä!, agro Romano (Sebast. et Maur.), Græcià (Smith), insulâ Melo (D'Urv.), Andalusià!. 75. Siexe pisricua : caule erecto, simplicissimo, hispidiusculo ; foliis ovato-lanceolatis, acutiusculis, superioribus subulatis ; flori- bus spicatis, spicis geminatis, flore in dichotomiä solitario ; calyci- bus hirsutis ; pedicellis bracteatis. — Tab. 3. SiLENE nisricaa. Willd. Enum. 476 ex Herb: DC. Radix annua. Caulis 2-+ pedalis, simplex , erectus, infra medium, præsertim ad nodos, pilis mollibus raris hispidus, supra medium glabriusculus, scaber. Internodia 11, distantia, superiora longiora. Folia obovato-lanceolata, basi connata , in petiolum attenuata, apice 290 DrcorYxLEDoNEs. acutiuscula ; inferiora 2 uncias longa, 4 lineas lata, hispida, in- ternodiis dimidio breviora; superiora gradatim minora, lineari- subulata , margine præsertim infra medium ciliata, facie glabrius- cula , dorso pilis brevissimis densis subscabra. Spicæ in suppetente specimine quatuor; duo inferiores alternæ , paucifloræ, imper- fectæ , longe pedanculatæ, pedunculis folia æquantibus aut supe- rantibus; duc terminales, geminatæ, ex eodem puncto nascentes, æquales , 6-8 floræ, florem pedicellatum intra dichotomiam foven- tes, rachi flexuosà, scabrä. Flores distichi?, brevissimè pedicel- lati, basi dibractaeti; bracteis filiformibus, herbaceis, scabris, ciliatis, inferioribus florem æquantibus aut superantibus , supe- rioribus medium calycem pauld superantibus. Calyx pilis longius- culis subadpressis hirsutus, decemnervius , 5 dentatus, dentibus acutiusculis , subulatis ; florens oblongo-obovatus , apice subconstric- tus, 5 lineas longus, lineam latus; fructigerus ovoideus. Petalorum ungues calyce breviores ; limbus minimus, calycem vix superans, bifidus, segmentis linearibus; faux coronata, coronà subintegrä, limbo duplà breviore. Anthophorum breve. Ovarium oblongum, sub apiceco arctatum. S£yli 3, petalorum limbum æquantes. Capsula in 6 dentes apice dehiscens. ? In insulà Minore ( Hern. ). Expl. tab. XI. 1 Flos auctus. Ons. Dans les échantillons décrits par Willdenow, la tige étoit tres-rameuse ; dans celui de Minorque, au contraire, elle est parfaitement simple. Cette différence est probablement due à la culture à laquelle avoient été soumis les échantillons du ardin de Berlin. 76. Siene nocrurwa. Linn. Spec. 595. — $. spicata a. DC. Flor. Fr. 1v, p. 799. In insulà Minore ( ern.). Hab. in Hispaniâ (Otth. in DC.), Gallià meridionali! , Italià (Bert. ), Græcià et agro Byzantino (Smith), Cyrenaicä ( Viv. ). 77: SILENE BRACHYPETALA. Rob. et Cast. in DC. Flor. Fr. Suppl. 6a7. « Où FE © EN EN . CARYOPHYLLEZ. 221 - Inter rupes maritimas Alcudiæ in insulâ Majore. Florebat Aprili. Hab. in Galliä propè Massiliam ! et Monspelium !. 78. Sixene vizuosa; Var. nata. Nob. Tab. 4.— Lychnis maritima, annu«, hispanica, salicis folio. Tournef.! Inst. 358. Silene pendula Salzm. ! Herb. Gibralt. non Linn. Er . Tota planta viscida , viridula , 2-4 uncias longa. Radix nn. Caulis ramosiusculus, villoso-pilosiusculus. Folia sessilia , sublinea- ria , apice obtusa, carnosa ; inferiora 8-12 lineas longa , 2-3 lineas lata; superiora gradatim minora ; omnia utrinquè pubescentia. F/0- res in singulo ramo 1-3: si solitarii, terminales : si uno-plures, infe- riores et axillares , longè pedunculati ; peduneulis 6-15 lineas longis, filiformibus, primüm erectis,anthesi peractä reflexis. Calyx ls culus, pilis brevibus, moniliformibus , 5 dentatus, dentibus ovato- oblongis , vix lineam longis , decem striatus , nervis coloratis ; florens cylindricus, 7-9 lineas longus ; lineam et dimidiam latus ; fructi- gerus clavatus. Petala rosea , ungnibus calycem superantibus, infra ovarium in tubum coalitis, limbo 3-3 : lineas longo, 2-2 , lineas lato, obovato , profundè emarginato , non autem ad medium usquè fisso , lobis obtusis, fauce coronatà, coronà bifidä, brevi , dimidiain lineam longâ. Stamina petalorum ungues æquantia. Ovarium ovoideum , lineam et dimidiam longum. S4y/:3,stamina paul superantes. /140- phorum 4 lineas longum. Capsula ovoidea , anthophorum æquans , apice in 6 dentes dehiscens. In arenosis maritimis Ebusi. Florebat Majo. ñ Hab. in Hispanià meridionali!. La Os. Cette variété diffère du Siene villosa , tel qu’il croît en Égypte, par sa: tige constamment beaucoup plus petite , par ses calices et ses pédoncules beaucoup plus alongés ; cependant, après lavoir soigneusement comparée avec des échan- tillons de l’herbier de M: Richard, recueillis par M. Delile lui-même, je n’ai point cru devoir la considérer comme espèce distincte. La plante d'Égypte s’éleve de six pouces à un pied; elle est très-rameuse, ses pédoncules n’ont que quatre à six lignes, et ses calices de cinq à sept lignes. Mém. du Muséum. 1. 14. 29 222 DicoTyLzLEDONEs, 79. Sicene DEcumBENs. Biv. Bern. Sic. Plant. Cent. 1, p.73 (ex herb. DC.) Radix annua. Caulis 4-9 uncias longus, erectiusculus , simplex vel ramosus, puberulus, viridis seu rubellus, Fo/ia inferiora obo- vato-lanceolata , unciam longa , 3 lineas lata , acutiuscula , in petio- lum attenuata; superiora gradatim breviora , linearia ; omnia utrin- que scabriuscula , puberula. Flores alterni, spicati, spicà 2-3-florä. Bracteæ geminatæ, subulatæ , duo inferiores plerumque elongatæ, foliacæ , superiores multd breviores, subulatæ , omnes ciliatæ. Pe- duncullus inferior quandoquè semuncialis, reliqui brevissimi ,omnes etiam fructiferi erecti. Calyx 5-dentatus (dentibus lineam longis, ovato-lanceolatis, acutis, margine ciliolatis), puberulus, decem nervius, inter nervos canaliculatus (nervis coloratis, apice dila- tatis); florens cylindricus, dimidiam unciam longus , 1-2 lineas latus ; fructigerus clavatus, 3-3 : lineas latus. Petala carnea; ungui- bus calycem pauld superantibus; limbo lineam longo, bifido; fauce coronatä, coronà brevi, membranaceä, bifidâ. Capsula susbphæ- rica , apice in 6 dentes dehiscens , anthophoro capsulam subæquante , 2 lineas longo. Sernina subreniformia, dorso sulcata, rufescentia , scabriuscula. Inter rupes ad apicem montis Galatzo in insulâ Majore. Florebat Majo. Ë Hab. in Hispaniä et circa Neapolim (Otth. in DC. Prodr.). Ons. M. Bertoloni (Amœæn. Ital. 27) réunit les Silene sericea All. , bipartita Desf. , vespertina Retz, decumbens Biv. Bern., canescens Tenore. Ces espèces ont en effet entre elles une telle analogie, qu’il est difficile de les distinguer par des caracteres bien tranchés. Mais il paroît, d’après M. Otth (in DC. Prodr.1, p: 373), que cet auteur n’a pas connu le vrai S. sericea All. et la plante qu'il a décrite comme telle est mentionnée sous le nom de S. diffusa dans le Prodrome. M. Otth distingue de nouveau toutes ces espèces à l'exception des S. vespertina et bipartita déjà réunis par plusieurs auteurs. Le S. decumbens, tel qu'il croît aux Baléares, a les plus grands rapports avec deux plantes qui se trouvent sur toute la côte d’Espagne, depuis Valence jusqu’à Cadix, et qui sont répandues dans les CARYOPHYLLEÆ, 223 herbiers de Paris, l’une sous le nom de S. saponaria Cav., et l’autre sous celui de S. tubiflora Dufour in litt. ; sés pétales, beaucoup plus courts; sont le seul carac- tère de quelque valeur qui permette de le distinguer de ces deux espèces. 80. Sizene sepoiness. Jacq.Coll. Suppl. p. 112,t.114,f. 1. In maritimis insulæ Mie (Æern. ). Hab. in Galliâ prope Massiliam! , Corsicà ! , Sicilià (Biv. Bern. L Archipelagi insulis (D'Urv.), (Bar barià Desf. !). 81. Scene veiurina. Pourt, in Desf. Herb.!—— Lois in Desv. Journ. bot. 11, p. 324.— 8. Sulzmannii Otth ! in DC. Prodr. 1, p. 381. Ad rupes in montibus insulæ Majoris propè Esporlas. Floret Majo. Hab. in Corsicä !. 82. Srzene rseupo-arocion. Desf. ! Atl. 1, p. 353. Ad'margines agrorum in insulâ Majore prope Artam. Floret Aprili. Hab. in Atlante (Desf. !). . 83. Srezrarte mena. Smith Flor. Brit. 473.— 4/sine media. Linn. Spec. 473. In Balearibus vulgatissima. Floret primo vere. Hab. in totà regione mediterraneä. 84. ArenARIA RUBRA @ Serninibus immarginatis. Nob.— 4. rubra. Linn. Spec. 606. et auct. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. B. Seminibus alé membranaced, integré cinctis. Nob.— 4. media. Linn. Spec. 606.— 4. marina. Smith Flor. Brit, p. 480.—.4. mar- ginata. DC, Flor. Fr. 1v, p. 703. In maritimis prope Alcudiam in insulâ Majore; necnon in ins. Mi- nore ( Æern.). Florebat Aprili, Majo. y. Seminibus sæpissimè alé membranced, fimbriaté cinctis. Nob. A. fimbriata. Salzm.! Herb. Tingit. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. Hab. ad littora totius maris Mediterraneiï; var. y circa Tingidem !. 29* 224 DicoTYLEDONESs. Oss: Smith (English Flor. t. 11, p. 312) réunit le Spergula pentandra au Spergula arvensis, parce que la premiere de ces espèces , qui est censée avoir tou- jours les graines bordées , présente quelquefois sur le même pied des graines à bord non membraneux. Il auroit été disposé à réunir de même l’Arenaria marina, dont les graines sont plus ou moins marginées , à l’Arenaria rubra L. dont les graines ne le sont jamais; mais il a cru devoir conserver ces deux espèces parce que les graines de l’4. marina ne lui ont jamais paru tout-à-fait privées de rebord. Je possede un bon nombre d’échantillons de cette plante recueillis dans les ma— rais salés de l’île d’Iviza, sur lesquels*on voit, dans la même capsule, des graines bordées et non bordées, à rebord membraneux , tantôt entier, tantôt découpé, et à lobes extrêmement fins. Cette remarque m'engage à proposer la réunion non— seulement des 4. marina Smith et rubra L., mais encore de V4. fimbriata Salzm., qui ne diffère de l’A. marina que par ses graines dont le bord est plus constam- ment découpé. L’4. rubra, ainsi constitué, varie beaucoup quant au port, à l'épaisseur et à la longueur des feuilles, mais les diverses formes que j'ai observées aux Baléares et sur les côtes de France et d’Espagne m'ont paru évidemment dues aux terrains plus ou moins fertiles dans lesquels on les rencontre. - 85. Arenaria TENUIFOLIA d. Hybrida. Ser. in DC. Prodr. 1, p. 406. — À. hybrida. Vill. Dauph. 1v, p. 634, t. 47. Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Alcudiam. Florebat Aprili. Hab. in Galliâ meridionali! , Andalusià !. 86. ARENARIA SERPYLLIFOLIA. @&. Pilis glandulosis hirsuta, folliis pellucido-punctatis. Viv. Flor. Lyb. Spec. 24. Inter rupes montium insulæ Majoris prope Lluch. Florebat Aprili. 87. Arenaria BALEARICA. Linn. Syst. Nat. , ed. 12, app. 230. Ad rupes excelsas montis Puig-Major in insulä Majore. Hab. in Corsicä !. 88. Arena PROGUMBENS. Vahl. Symb. 1, p. 50, t. 52.— 4. hernia- riæfolia. Desf.! Atl.1, p. 350. Ad muros prope Palimam ; in insulà Minore ( Æern.). Florebat Majo. Ve d' MazvAcEez. 2925 Hab. in Hispanià prope Carthaginem novam ! pBaxbir 1à(Desf. '); Ægypto!, Sicilià (Biv. Bern. ), regno Nepiitaio k 89. Crasrium vurcarum. Linn. Spec. 627. In Balearibus frequens. Florebat Aprili. Hab. in tototâ regione mediterraneà , Ægypto exceptä. 90. CERASTIUM STRICTUM. Spec. 629. An satis à Cerastio ar- vensi distinctum ?. Ad rupes montis Puig-Major in insulà Majore. MALVACEÆ, 91. Mazva svevesrris y. Canescens. Gay Herb. !. Ad vias in insulà Majore prope Alcudiam. Florebat Aprili. Oss. Cette variété se distingue aisément de la forme ordinaire, en ce qu’elle est couverte sur toutes ses parties, la corolle exceptée, d’un coton tres-épais et blan- châtre. Elle est commune aux environs de Montpellier ! 92. Mazva rorTunniroziA. Linn. Spec. 069. Ubiquè ad vias Balearium. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totâ regione mediterraneâ, Ægypto exceptä. 93. Azraæa masuTA; Var. pumila. Nob.—Caulis 2-3 uncias longus, ramosus. In montosis insulæ Majoris circa ITR Florebat Majo. 94. Lavatera ARBOREA. Lin. Spec. 972. In insulà Minore (Xern.). Hab. in agro Nicæensi et Corsicä (DC), insulà Argentariolà (Savi), regno Neapolitano (Tenore), Græcià prope Athenas (Smith), Bar- barià (Desf. !), Hispanià (DC.). Oss. Cette belle Malvacée, assez commune dans les Canaries et sur plusieurs 4 points de la partie chaude de:la région méditerranéenne, croît spontanément dans Ja petite île de Muckry ! près d'Edimbourg. Ce fait de géographie paroîtroit beau- coup plus étonnant si l’on ne savoit que la mer; par le niveau constant de sa tem- pérature y modifie d’une manière remarquable le climat des lieux qui l’avoisiuent. 226 DicoTYLEDONESs. 95. GossyPrum. HERBAcEUM 8. Frutescens. Del. Flor. Ægypt. Il- lustr. n. 646.—Vulgd Ælgodon. Colitur in Ebuso et insulà Majore prope prædium vulgd S6 Ser- vera, haud longè ab urbe Artä. In Africà centrali ad ripas lacus Tchad spontaneum ( Denham voy. en Afr. trad. d’'Eyriès 11, pag. 284). Colitur in Africæ regnis Bornou , Begarmy; Haoussa , ete. (Denham l; c.), Ægypto (Delil.), Barbarià (Desf!), Andalusià , regno Granatensi (Salzm.), regno Va- lentino, regno Neapolitano, Sicilà (Ortol. et Raf. Stat.), insulis Me- litâ (Lam Dict.), Melo (Tourn. voy.), Lesbo (d’'Urv.), Cretà (Sieb.), Macedonià , totà Asià mincre, Syrià (Lam. ). AURANTIACEZÆ. 96. Crrrus menica. Risso Ann. Mus. 20, p. 199, t. 2, fig. 2. Colitur in hortis Balearium. 97. Cirrus rimovum. Risso , |. c. pag. 201. Colitur cum priore. 98. Crrrus Auranrium. Risso 1, c. pag. 181, t. 1, fig. 1 et 2. Colitur in hortis insulæ Majoris, præcipuè circa Soller, Pollensam; rarior in Ebuso et insulà Minore. HYPERICINEÆ. 99. Hyrertcum canartense. Linn. Syst. Veget. p. 575. In insulæ Majoris torrente dicto Malluch prope Lluch. Hab. in Canariis insulis. (Linn.) 100. Hyrerrcum sALEARIGUM. Linn. Spec. 1101. In montosis Balearium frequens. Floret Aprili , Majo. 101. Hypericum PERFORATUM. Linn. Spec. 1105. GERANIACEZ. 227 à An sterilibus Balearium haud infrequens. Floret Majo. Hab. in totà Europà. 102. Hypericum romenrosum. Linn. Spec. 1106. Vulgd Tresflorina blanquesina. In insulà Majore ( Trias.). Hab. in Hispanià ! , Gallià mediterraneà !, Sicilià (Ortol. et Raf.), insulà Melità (D'Urv.), Barbarià (Desf!). 105. Hyrerrcum penrarum. Lois. Flor. Gall. p. 490, t. 17. In montosis insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Majo. Hab. in Calabriä ! , Corsicà ! , Stoechadum insulis!. Oss. Les échantillons que je possède ne me paroissent pas différer de ceux de Provence, d'Italie et de Corse , quoique leurs feuilles inférieures, jusqu’au milieu de la tige, soient entièrement privées de points glanduleux, et que, dans les supé- rieures, on en trouve comparativement un tres-petit nombre. 104. Acer oparus. Ait. Hort. Kew. 111, p. 436. Vulgd Rotabuc. Ia fissuris rupium montis Puig-Major in insulà Majore. Florebat Aprili. | GERANIACEZÆ. F05. GERANIUM MOLLE. Lino. Spec. 955. In insulà Minore (Hern.). Hab. in totà Europä, Barbarià (Desf!). 106. GERANIUM ROTUNDIFOLIUM. Linn. Spec. 957. Ad margines agrorum in insulà Majore frequens. Floret Martio. Hab. in totà Europà, in Barbarià (Desf!). 107. GENaRIUM pissecTuM. Linn. Spec. 956. Hab. in totà Europà , in Africà septentrionali (Desf. l-Viv.-Delil.). 108. GERANIUM ROBERTIANUM, Linn. Spec. 955. 228 DicoryzEDoNEs. In umbrosis montium insulæ Majoris prope Lluch. Floret Aprili. Hab. in totà Europä, in Barbarià (Desf.). 109. Eroniuu cicurartum. DC. Flor. Fr. 1v, p. 840. Ad vias in Balearibus vulgatissimum. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto except. 110. Erontum moscmarum. Willd. Spec. mr, p. 631. In aridis insulæ Majoris et Ebusi. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 111. Eronrum maracmornes. Willd. Spec. 11, p. 639. Übiquè in Balearibus florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneà. 112. Oxaurs coricuLaTa. Linn. Spec. 623. Ad margines viarum et in sepibus Balearium vulgatissima. Flo- rebat Martio, Aprili. Hab. in tolâ regione mediterraneà. 113. Linuw carricum. Linn. Spec. 401. Inter rupes maritimas Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in Gallià meridionali !, Italià ( Bert.- Savi.- Sebast, et Maur.), Corsicä (DC.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Bar- barià (Schousb. ). 114. Linuu srricrum 8. Æ/ternum. DC. Prodr. 1, p. 424. In aridis Balearium haud infrequens. Florebat Aprili, Majo. Hab. in regno Valentino !, Catalaunià !, Gallià mediterraneä!, Corsicà (DC.). 115. Livum usrrarissimum. Linn. Spec. 597. Colitur in agris Balearium. RUTACEÆ. 116. Faconra crerica. Linn. Spec. 553. RESEDACEÆ , 229 In sterilibus Ebusi prope urbem. Florebat Majo. Hab. in regno Valentino! , regno Algeriensi (Desf.!), Cyrenaicä (Viv.), Ægypto (Del.), Cretà (DC.), Sicilià (Biv. Bern.-Presl. ). 117. Rura sracreosa. DC. Prodr. 1, p. 710.-R. chalepensis tenui- Jolia. D'Urv. Enum. (ex DC.). Ad mœnia urbis Alcudiæ in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in Corsica ! , Sicilià (DC.), insulà Melo. (D'Urv.). +118. Rura ancusrirozra. Pers. Synops. 1, p. 464. - In aridis insulæ M£joris prope Esporlas, et Ebusi prope S. Eula- liam. Floret Majo. Hab. in Galhä mediterraneà !. RESEDACEÆ. 119. Reseva ami 8. Undata. DC. Flor. Fr. Suppl. 590. À. undata. Linn. Spec. 644. Inter segetes Balearium vulgatissima. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneä. 120. Resena LuTEoLA. Linn. Spec. 642. In campis Balearium. Floret Aprili. Hab. 1n totà regione mediterraneà. 121. Resena Lutea. Linn. Spec. 645. In campis prope Artam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in tot regione mediterraneä, Ægypto exceptä. 322. Resena PayTeumA. Linn. Spec. 645. Ad margines agrorum in insulà Majore et Ebuso frequens. Flo- rebat Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptä. Mém. du Muséum. 1. 14. 30 230 DrcoTyLEDONESs. RHAMNEÆ. 123. Raamnus ALATERNUS & Balearicus. DC. Prodr. 11, p. 23. Frutex3 pedalis, ramosus. Folia ovata, parva, 8-10 1. longa, 5-6 |. lata, obtusa, denticulata, dentibus acutis, facie viridia scabra, dorso ferruginea, lævia. In montibus insulæ Majoris prope Llach. Florebat Aprili. B. Latifolius. Frutex bipedalis, diffusus. Fo/ia ovato-lanceolata, 18-20 1. longa, 8-10 1. lala, acuta , serrulata, lævia, utrinquè viridia. In montibus insulæ Majoris prope Valldemosam, Esporlas fre- quens. Florebat Martio. 124. Ræamus Lycrorpes. Linn. Spec. 279. In petrosis inter Cauviam et montem Ga/atzo in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in regno Valentino (Cav.), Andalusiâ (Salzm:), Atlante (Desf. !). TEREBINTHACEZÆ. 129. Pisracra Lenriscus. Linn. Spec. 155. Ubique in Balearibus. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 126. Ceorum rricoccox. Linn. Spec. 04. In collibus petrosis insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili. Hab. in Ligurià (Viv.), agro Nicæensi (DC.), Gallià mediterra- neà !, Hispanià (DC.), regno Tunetano (Desf. !). 127. Jucrans REGrA. Linn. Spec. 1415. Colitur in humidis montium insulæ Majoris. LEeGuminosz. 231 LEGUMINOSEÆ. T 128. Anacyris rogrina. Linn. Spec. 534. . In collibus apricis Balearium frequens. Floret Martio, Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptä. 129. GenisrA Lucia : Foliis simplicibus, obovato-lanceolatis, sub- sericeis; spinis lævibus, lucidis, nudis, sæpissimè simplicibus; calyce subsericeo, labiis subæqualibus, superiore bipartito, infe- riore ultra medium trifido; petalis glabris, carinä vexillo triente longiore. Nob. Tab. 5. | Caulis tripedalis, ramosissimus, durus , spinosus , glaberrimus. Rarmi virides, lucidi, sulcati, spinis alternis, 6 sulcis exaratis, subuncialibus , simplicibus , rarissimè ramosis , nudis, mucronatis. Folia infra spinas nascentia, paucissima, simplicia , obovato-lan- ceolata vel lanceolata , brevissimè petiolata, 1 :-2 lineas longa , li- neam lata, utrinquè subsericea, Stipulæ minutæ , rectæ, subulatæ, spinescentes, basi connatæ. Ex foliorum superiorum axillis, infra spinas, multi nascuntur racemi 4-7 flori, spinis breviores, quasi paniculam constituentes. Singuli racemi rachis 5-4 foliata , pilis ad. pressis subsericea. Flores brevissimè pedicellati. Bracteæ in summo pedicello 2, calycem stipantes, subulatæ, brevissimæ. Calyx bila- biatus, subsericeus, 2 lineas longus ; tubo campanulato; labiis tubo paulà longioribus, superiore bipartito, inferiore ultra medium tri- fido, segmentis omnibus lineari lanceolatis, acutiusculis. Petala calyce longiora , lutea : vexillum ovato-lanceolatum , acutum, erec- tum , conduplicatum , 3 lineas longum, lineam et dimidiam latum, dorso villosiusculum : alæ vexillo pauld breviores, oblongæ , longè unguiculatæ, limbo basi ciliolato : carina vexillo triente longior, oblonga, villosiuscula, limbo basi utrinquè auriculato, auriculis ciliatis. Samira 10, monadelpha : filamentis 5 longioribus, 5 al- ternis triente brevioribus, antheris longiorum oblongis, breviorum 30 * 232 DrcoryrEebones. minoribus ovato-oblongis, omnibus subsagittatis, dorso aflixis. Ova- rium minimum , ovoideo-compressum , à medio ad apicem pilosius- culum , lineâ suturali longitudinaliter notatum ; ovulis 6 subrotun- dis. Stylus filamenta superans, filiformis, subglaber, basi pilis raris inspersus , apice incurvus, æqualis, truncatus. Legumenr non vidi. In collibus petrosis circa Artam in insulà Majore vulgatissima. Florebat Aprili. Expl. tab. NV. 1 Flos auctus.— 2 Calyx.— 3 Vexillum.— 4 Alæ.— 5 Carina. — 6 Tubus stamineus.— 7 Pistillum. Oss. Cet arbuste se rapproche du G. scorpius DC., tel qu’on le trouve dans la région méditerranéenne, mais il se distingue facilement de cette espèce par ses rameaux luisans, par ses épines qui ne portent jamais ni fleurs ni feuilles, par sa A L = : r . . carêne d’un tiers plus longue que l’étendard ; non égale à ce dernier. Je crois utile de donner ici la phrase spécifique du G. scorpius qui suffira pour le distinguer du G:. lucida. G. scorpius. (DC. Flor. Fr. 1v, p. 498). Foliis simplicibus , obo- vatis, sericeis; spinis pubescentibus, floriferis, ramosis; calyce glabro, labio superiore bipartito, inferiore paulo longiore, ultra medium trifido; petalis glabris, carinà vexillum æquante. 130. G. civerea. DC. Flor. Fr:1v, p. 494. In fissuris rupium montis Puig-de-Malluch in insulà Majore. Flo- rebat Aprili. Hab. in olearum regione ab Aragonià ad Nicæam (DC.) (1). (1) M. de Lamarck a décrit sous le nom de Spartium multicaule, une plante que l’on croyoit originaire des Baléares, et qui se trouve mentionnée dans le Catalogue du Jardin de Paris, sous le nom de Genista multicaulis ; mais un examen plus sévere a prouvé depuis à M. Desfontaines que ce prétendu Genet n’étoit autre chose qu'un échantillon défiguré de l’Anthyllis hermanniæ ; il a donc rayé le G. multi- caulis du nombre des espèces dans la nouvelle édition qu’il prépare du Catalogue. Je dois cette observation à M. Desfontaines. PPT d. termes 1e de r RS: VS = NX = EN 7 DT Ÿ NS à GANT : Æ (\ 4 ù Ds £ { W f. AU \ NN P1.5. GENISTA ZLUCIDA Woë. | S À L = ) , e Lrceumiosx.: 233 . 231. Cvrisus spnosus. Lam. Dict. 11, P- 247. . - In anontosis Balearium vulgaris. Floret Aprili. Hab. in Gallià mediterraneà !, Italiâ (Bert.-Savi), Corsicâ!, Si- gilià (Ortol. et Raf.), Barbariâ (Desf. !-Viv.). 132. Cyrisus camGerus. DC. F1. Fr.1v, p.504.-Spartium lanigerum. Desf.! Atl. 11, p. 154.-8. villosum Poir: Voys 11, p. 207. In insulà Minore ( Hern.). Hab. in Etrurià (Savi), Corsicä! , Græcià et Archipelagi insulis (Smith), insulà Melo (D’Urv.), Cretà (DC.), Barbariä (Desf. !), His- panià prope Heracleam (DC.). 183. Cyrisus arcenreus. Linn. Spec. 1043. In petrosis insulæ Majoris prope Artam , Cauviam. Floret Aprili. Hab. in Galliä mediterraneä !, agro Nicæensi (DC.), regno Nea- politano (Tenore), regno Algeriensi et Atlante (Desf. !). 134. Ononis crispa. Linn. Spec. 1010. In insulà Minore ( Æern.). Hab. in insulà Cypro (Smith.). 135. Ononis narrix &. DC. Prodr. n, p. 159.-O. pinguis. Linn. Spec. 1009. - In arenosis Balearium vulgatissima. Floret Martio, Aprili. 136. Orons næquironta: DC.! Prodr: 1, p.165:-Ænonis'orientalis pentaphylla et heptaphylla viscosa. Vaill.! Herb. Variat vexillo flavo et rubro striato. An satis ab. O. Natrice dis- tincta? d In arenosis maritimis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Oriente (Vaill. Herb.), - Corsicà prope S.-Florent!, Oc- «citanià prope Monspelium !. * 137. Oxoms Pusescens. Linn. Mant. 267,-DC. Prodr; HE, sp: 160 - O. Morisoni, Gouan Illustr. 47 (ex DC. I. c.). 234 DicoryLEDONEs. In Balearibus, (Gouan I. c.). Hab. in agro Monspeliensi, Hispaniä, Barbariâ, Archipelagi insulis (DC.). 138. Ononis orniTaoponiomes. Linn. Spec. 1009. - Inter rupes insulæ Majoris prope S0 Ferendell. Florebat Aprili. Hab. in Andalusià (Salzm.), regno Valentino (Cav.), Corsicä!, Etruriä (Savi), insulà Caprearum! , Græcià et insulà Cypro (Smith), regno Tunetano (Desf.!). 139. Ononis recinaTA. Linn. Spec. 1o11. In insulâ Minore {Hern.). Hab. in Andalusiâ!, Occitanià (DC.), Calabriä ! , Corsicä !. 140. Ononis minurissiwa. Linn. Spec. 1007.-0. barbata Ca. Ic. t'T08 In montibus insulæ Majoris prope Esporlas , Valldemosam , Cau- viam. Floret Aprili, Majo. -Hab.. in Hispanià !, Gallià mediterraneä !, agro Genuensi (Bert.). 141. AnTuyLus cyrisoines. Linn. Spec. 1013. Frequens in collibus aridis inter Palmam et Cauviam in insulà Majore. Floret Aprili, Majo. Hab. in Andalusiâ (Salzm.), regno Valentino! , Ruscinonensis agri et Provinciæ locis calidioribus (DC.). 142. ANTHYLLIS VULNERARIA y Rubriflora. DC. Prodr. 11, p. 170.- A. vulneraria, Desf. ! Atl. x, p. 151. In eodem loco variantem vidi radice perenni et annuë. Ïn collibus maritimis prope Artam in insulà Majore. Floret Aprili. Hab. in Occitaniâ!, Provinciä!, agro Genuensi (Bert.), agro Romano (Sebast. et Maur.), insulà Caprearum ! , Græcià , Cretà et insulà Zacyntho (Smith), Cyrenaïcà (Viv.), regno Algeriensi (Desf. !). 143. ANnTHyLLIS TETRAPHYLLA. Linn. Spec. 1012. Leeuminosz 235 In aridis insulæ Majoris prope Artam, Palmam, Cauviam fre- quens. Floret Aprili. Hab. in Ardalusià !, regno Valentino!, Occitaniàä (DC.), Pro- vinciâ !, agro Nicæensi!, agro Genuensi (Bert.), Etruriâ (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur..), regno Neapolitano (Tenore), Sici- lià (Ortol. et Raf.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 144. Menicaco Lururina. Linn. Spec. 1097. Ad vias et margines agrorum in insulà Majore frequens. Hab. in Galliä!, Italiä!, Græcià, agro Byzantino et insulà Cypro (Smith). 145. Menicaco arsorea. Linn. Spec. 1096. In insulà Majore prope Esporlas. Florebat Majo. An spontanea?. Hab. in regno Neapolitano!, Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 146. Mepicaco orsicuraris. AIL. Flor. Pedem. n. 1150.-7. poly- morpha a. Desf.! Atl. 11, p. 210. In montibus insulæ Majoris prope Lluch. Floret Aprili. Hab. in Gallià meridionali!, agro Nicæensi (AIL), agro Romano (Sebast. et Maur.), agro Bysantino (Smith), Ægypto ( Del.), Barbariä (Desf. !). 147. Mepicaco scurezrarTa. All. Flor. Pedem. n. 1155. -M. poly- morpha (B. scutellata. Desf. Atl. 11, p. 211. Ad margines agrorum prope Esporlas in insulâ Majore. Florebat Aprili. Hab. in Occitaniä!, Provinciäà!, agro Nicæensi (AIL.), Græciâ et Archipelagi insulis (Smith), Barbariä (Desf.!). 148. Menicaco rusercurara ? Willd. Spec. mr, P- 1410. Caulis sesquipedalis, ramosus, angulosus, glaber. Folia trifo- liata : foliola 3-4 lineas longa, 2-3 lineas lata, obcuneata, apice sæpè obcordata , à basi ad medium integra, à medio ad apicem dentata , dentibus acutissimis, nervosa, supernè glabriuscula , 236 DrcoTyrEeDones. subtùs pubescentia, lateralia subsessilia, terminale pedicellatum, pedicello circiter lineam longo. Stipulæ ovato-lanceolatæ, laciniatæ, laciniis subulatis, glabriusculæ. F/ores in axillis foliorum subsoli- tarii :-pedunculi folio longiores , uniflori, pubescentes, infra apicem instructi bracteis duabus lineari-subulatis, et aristâ (pedunculo floris abortivi)brevi, subulatà. Ca/yx infandibuliformis, ultra medium 5- fidus, puberulus, tubo 10-nervio, segmentis uninerviis, lineari- lanceolatis, subulatis. Petala non vidi. Legumina ellipsoidea, cochleata , in spiram contorta, 3 lineas longa , 2 lineas lata , glabra; anfractus 7, dorso tuberculis brevibus, acutiusculis, subspinosis, du- plici serie dispositis instructi. Semina reniformia, apice subtrun- cata, lævia, fusca. In insulà Minore ( Hern.). Hab: in Corsica !. 149. Menicaco marina. Linn. Spec. 1097. In arenosis maritimis Balearium vulgatissima. Floret April. Hab. in totà regione mediterraneä. 150. Meprcaco urroraus. Rohde in Loisel. Not. 118. non Tenore (ex Ser. in DC. Prodr.) In arenosis maritimis insulæ Majoris frequens. Floret Martio. Hab. in Occitaniâ et Provincià (DC.) , agro Genuensi (Bert.). 151. Menicaco minima. Lam. Dict. 111, p. 656. In aridis montium insulæ Majoris et Ebusi. Floret Martio, Aprili. Hab. in Gallià !, Italiä (Bert.-Sebast. et Maur.), Græcià (Smith), Barbariä (Desf.!). 152. Menicaco macuLara. Willd. Spec. m1 p. 1412. In agris prope Valldemosam in insulà Majore. Floret Martio, Aprili. - Hab. in Galliâ!, Itahiä!, Græciâ.et Archipelagi insulis (Smith), agro Byzantino (D’Urv.). Lrcuminossx. 237 153. Menicaco wrenrexra. Willd. Spec. m1, p. r411.— M. poly- morpha d'intertexta. Desf.! Atl. 11, p. 2x1. In agris Ebusi. Cum fructibus lecta Majo. à Hab. in Gallià meridionali!, agro Romano (Sebast. et Maur. ), insulà Samo (d'Urv.), Ægypto!, regno Algeriensi ( Desf. !). 154. Meurorus rrarica. Lam. Dict. 1v, p. 68. — Trifolium itali- cum. Willd. Spec. mr, p. 1356.—Melilotus rotundifolia. Tenore Flor. Nap. Prodr. Suppl. 1, p.66. In agris prope Esporlas in irsulà Majore. Florebat Martio. Hab. in regno Neapolitano!, Græcià circa Athenas ( Smith}, novä Camino insulà (D’Urv.), regno Algeriensi (Desf.). 155. Merrrorus surcara. Desf.! Atl. 11, p. 195.- Trifolium mau- ritanicum. Willd. Spec. 111, p. 1354.- Melilotus longifolia. Tenore Prodr. Suppl. 1, p. 66 (ex Ser. in DC. Prodr.).- Trifolium sulcatum. Viv. Elor. Lyb. Spec. 45. In agris Balearium frequens. Floret Aprili. Hab. in regno Neapolitano (Tenore), Sicilià ( Smith}, insulä Melo ( D’Urv.), Ægypto (Del.), Cyrenaïcâ (Viv.), regno Alge- riensi (Desf.!). B. major : M. compacta. Salzm. ! Herb. Tingit. In arvis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Corsicà ! , Barbarià prope Tingidem !. Oss. Cette varicté est remarquable par sa tige presque simple qui s'élève à environ deux pieds, et par ses feuilles et ses fleurs du double plus grandes que dans ! la forme ordinaire. Ces caractères sont constamment les mêmes dans les échan- tillons recueillis en Corse, à Iviza et auprès de Tanger; cependant, apres une analyse exacte des parties de la fructification, il m’a paru impossible de la distin guer comme espèce. Dans les deux formes des Baléares les fruits sont mono- spermes, et les graines sont couvertes de petites aspérités. 156. Trirouum anGusrirouium. Linn. Spec 1503. Mém. du Muséurn. 1. 14. 37 238 DicoryzeDoness. In insulà Minore ( Hern. ). | Hab. in Galliäâ meridionali!, Italiâ (Sebast. et Maur.—Bert.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), prope Trapezum (D'Urv.), in Cyrenaïcà (Viv.), Barbarià (Desf. ! ). 157. Tairocium sTELLATUM. Linn. Spec. 1083. In sterilibus Balearium frequens. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto except. 158. Trirouium uysripum. Savi Flor. Pis. 17, p. 90.—T". pallescens. DC. Flor. Fr. Suppl. 555, non Schreb. — 7! Vaillantii. Tenore ! Prodr. xziv, non Poir. nec Lois. — 7. polyanthemum. Tenore ! in Herb. Gay. In collibus maritimis insulæ Majoris prope Artam ; in ins. Minore (Hern. ). Florebat Aprili. Hab. in Ruscinonensi agro!, Occitaniâ!, agro Mediolanensi!, Etrurià !, regno Neapolitano ! , Corsicà !. 159. TRIFOLIUM FRAGIFERUM. Linn. Spec. 1086. In insulâ Minore ( ern.). Hab. in Galliä meridionali!, Italiä!, Siciliâ (Biv. Bern. ), Græ- cià et Archipelagi insulis (Smith), insulâ Melo (D’Urv.). 160. Trirorium ToMENTOsuM. Linn. Spec. 1086. In collibus maritimis prope Artam. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 161. Trirorrum Tumens. Stev. lin M. B. Flor. Taur. Cauc. u, P- 217. Radix perennis;fibras plurimas capillares emittens. Caulis 4-5 un- cias longus, repens, glaber. Folia glaberrima , longissimè petiolata, foliolis obovatis, brevissimè petiolulatis ; apice subemarginatis, sub lente tenuissimè serrulatis, transversim striatis. Stipulæ ovato- acuminatæ , basi dilatatæ , petiolum amplectentes. Flores capitati, densi , pedunculo communi elongato, foliis paulà longiore; capitulo subrotundo; bracteis lanceolatis, subulatis, calycem æquantibus. Lecuminosz. 239 Calyx oblongo-campanulatus teretiusculusve ; 2lineas longus, 5 den- tatus, dentibus erectis, lineari-lanceolatis , uninerviis, duobus su- perioribus paulù longioribus ; tubo latere exteriore glabro , interiore (axem capituli spectante) à basi ad apicem præsertim supra medium villosissimo. Corolla calyce duplà longior : alæ cum carinà connatæ : vexillum alis triente longius, oblongum. Ovarium ovoideum, 1-2 ovulatum. Legumen matürum non vidi. In insulâ Minore (Hern.). ‘Os. J'ai, comparé l'échantillon de cette plante qui m’a été communiqué par M. Hernandez, à ceux de l’herbier de M. Gay, recueillies par M. Steven aupres de Nasiabab sur les bords de la mer Caspienne, et je n’ai trouvé entre eux aucune différence. Les fleurs dans les exemplaires de M. Steven sont plus grandes, mais ce caractere paroît tenir au port des échantillons comparés ; ceux de Georgie ayant dix pouces environ de haut , tandis que celui de Minorque est de moitié ges petit. 162. TriFoLium PRocUMBENS GB. Campestre. Ser. in DC. Prodr. nr, p. 205. — T. campestre. Schreb. Inter rupes maritimas Balearium frequens. Florebat Aprili , Majo. 163. Trirozrum rirorme. Linn. Spec. 1088. In aridis Ebusi circa S. Inès. Florebat Majo. 164. Dorvenuu recrum. Ser. in DC. Prodr. 11, p. 208. — Lotus rectus. Linn. Spec. 1092. In fossis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Gallià meridionali!, agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano! , Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià et insulis Cretä et Zacynto (Smith), Barbariä (Desf. !). 165. Dorveniom æmsurum. Ser. in DC. Prodr. 11, p. 208. Lotus hirsutus. Linn. Spec. 1091. Ad margines agrorum in Balearibus haud rarum. Florebat Majo. : Hab. in Galliâ meridionali ! , Itahià ! | Græcià et insulis Cretà et Cypro (Smith), Barbariä (Desf. !). Gi di 240 DrcoryLEDONES. 166. Dorxeniuu surrruricosum. Vill. Dauph. 111, p. 416. — Lotus dorycnium. Linn. Spec. 1003. Ubique in aridis Balearium. Florebat Aprili. Hab. in Hispanià ! , Gallià meridionali !, Italià ! , Græcià (Smith), Barbarià (Desf. !). 167. Lorus Epuris. Linn. Spec. 1090. In aridis circa Artam in insulâ Majore ; in Ebuso (DC. ). Hab. in Hispanià meridionali! , Provincià et agro Nicæensi (DC.), Corsicä!, agro Neapolitano!, Calabriä!, Sicilià (Ort. et Raf.), Græciâ et insulis Cypro et Zacynto (Smith), regno Algeriensi (Desf. !). 168. Lotus ornrHopomoipes. Linn. Spec. 1091. In agris prope Valldemosam, Artam in insulà Majore. Floret Aprili. Hab. in Hispanià (Cav.), Gallià meridionali et agro Nicæensi (DC.), agro Genuensi (Bert.) , agro Romano (Sebast. et Maur.), re- gno Neapolitano!, insulà Caprearum! , insulà Melo (D’Urv.), regno Algeriensi (Desf.!). 169. Lorus rerraruyzrus. Linn. Fil. Suppl. 340.—Ser. in DC. Prodr. 11, p. 210 (excluso Syn. Viv.). — Tab. 6. Radix perennis, fusca. Caules ex eädem radice plures , ramosis- simi prostrati, sæpissimè 5-4 uocias longi, aliquando : pedalem vel ? pedalem altitudinem attingentes, teretes, virides , glabrati. Fo- lia exstipulata, bijuga cùm impari; foliola pilis adpressis utrinquè præsertim dorso subsericea , facie viridia, dorso glauca ; 3 superiora majora, 2 : lineas longa, lineam et dimidiam lata , cuneata, truncata aut emarginata, mucronulata , 2 inferiora dimidid minora , oblongo- ovata aut sublinearia, alterum aut rarius utrumque deficiens. Pedun-. culi 1-3 unciales, terminales, rariùs axillares , uniflori, glabriusculi, sub flore unibracteati, bracteà (folio imperfecto) tripartità, lobo medio majore, lateralibus sæpissimè caducis abortivisve. Calyx Tab.6. ZOTUS TETRAPHYLLUS. Lin. fl. | 2 Et É | : : = _ À 7 LEecuminosz. 241 subsericeus , 5 fidus , segmentis subulatis, bilabiatis , duobus supe- rioribus alteroque inferiore carinæ subjecto pauld majoribus; tubo campanulato , 5-nervi. Pelala calyce dimidid longiora , lutea : vexillum unguiculatum , ungue calycis tubum subæquante, limbo subrotundo extùs atro-purpureo :-alæ vexillo pauld breviores , oblongæ , unguiculatæ , basi, laiere superiore, auriculatæ : carina alas æquans, apice abruptè arcuata et longè rostrata, basi bifida diusguiculata, genitalia includens. Filamenta 10, diadelpha ; al- ternè dimidid longiora et apice dilatata, clavata, antheris basi affi- xis , ex Cavo filamenti apice nascentibus (1); alternè filiformia, æqua- lia ; antheris flavis, infra medium dorsum affixis. Ovarium lineare, gracile , glabrum , 9-10 ovulatum. S{ylus abruptè genuflexus, lon- gitudine ipsius ovarii. Stigma MES Legumen junius calyce longius. Lotus pusillus. Viv. (Flor. Lyb. Spec. p. 47, t. 17, f. 13) ex icone et descriptione à nostro cert differt : 1° caule multd humiliore; 2° ra- dice verisimiliter annuâ ; 3° caule foliisque hirsutis , non subsericeis ; 4 foliis ellipticis non cuneatis, nec retuso-truncatis; 4° + Era culis folio triplù nec decuplè longioribus, etc. In aridis insulæ Majoris prope Artam ad ingressum speluncæ Cueva de la Ermita. Florebat Aprili. Expl. tab. 6. 1 Folia aucta.—2 Flos. — 3 Calyx.— 4 Vexillum.—5 Ale. — 6 Carina.— 7 Stamina duo sub lente validiore.— 8/Flos calyce petalisque resectis. — 8 Pistillum. Os. Linné fils, qui a le premier fait connoître cette plante d’après des.échan- tillons recueillis aux Baléares par Richard, lui donna le nom de Z. tetraphyllus , faisant allusion à l’avortement , qu’il croyoit constant , de l’une des folioles infé- rieures.. Mais il décrivit cette foliole comme une stipule, et les auteurs qui ont parlé depuis de cette plante n’ont point hésité à adopter son opinion. Si l’on consi- (1) Gette organisation se rencontre tres-souvent dans les genres Lotus et Do— rycrnium: 242 DicoTyLEDONESs. dére.cependant que cette prétendue stipule est souvent unique, qu’elle naît sur le pétiole, non sur la tige , et qu’elle est aussi distinctement pétiolulée que les folioles supérieures, on n’hésitera pas, je crois, à la considérer comme une vraie foliole, quoïque les supérieures aient une forme un peu différente. 170. Lorus creriaus. Linn. Spec. 1091. Ubique in arenosis maritimis Balearium. Floret Aprili, Majo. Hab. in regno Valentino! , Andalusiä!, Barbarià (Desf.!—Viv.), Ægypto ( Del.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith — D’Urv.), Corsicä! , Ligurià (Viv.). 171. Lorus cornieuraTus. Linn. Spec. 1092. Ubique in Balearibus. Floret Martio , Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 172. Psorarea BrTuminosa. Linn. Spec. 1057. Ad vias in Balearibus frequens. Floret Aprili, Majo. Hab. in Hispanià !, Gallià meridionali !, Italiä!, Archipelagi insulis (Smith), Syrià!, Barbariä (Desf.!). 173. PsoraLea PazæsTIna. Gouan Illustr. 51. Hab. in Palæstinà , Syrià , agro Byzantino ( DC. ). Os. On trouve quelquefois cette plante au port Juvénal, auprès de Montpellier, mais elle y est trop rare pour qu’on puisse la regarder comme naturalisée. Elle ne diffère du P. bituminosa que par ses folioles oyales-oblongues dans le bas de la plante, toujours beaucoup plus grandes, presque glabres; par ses fleurs d’un bleu foncé ; enfin parce qu’elle ne répand pas une odeur bitumineuse aussi prononcée. Ces caractères méritent-ils qu’on la considere comme une spèce edistincte? 174. AsrRAGALUS POTERIUM. Vahl. Symb. 1, p. 65.— Tragacantha altera. Clus. Hist. 107.— Tragacantha altera, Poterium fortè. VW. 6°#100.1c. In collibus aridis insulæ Majoris prope Artam , Pollensam , Lluch. Florebat Aprili. Hab, in Andalusiâ prope Gades, et in regno Granatensi (Clus.). Lrcuminosz. 243 195. ScorPrunus susvinrosa. Linn. Spec. 1050. In agris insulæ Majoris prope Artam, necnon in Ebuso. Floret Aprili, Majo. Hab. in Hispaniä ! , Galliä meridionali!, Italiâ (Bert. — Savi. — Sebast. et Maur..), Corsicâ!, insulà Astipalæä (D’Urv.), regno Aloc- riensi ( Desf. !). 176. Asrrozosrum scorrromes. DC. Prodr. LU, p. 311. — Ornithopus scorpioides. Linn. Spec. 1049. : In agris inter Artam et montem Puig-Ferrutx in insulà Majore. Florebat Aprili. c Hab. in totâ regione mediterraneà Ægypto exceptà. 177. Hwpocreris sarearica. Jacq. Mise, 1, p. 305.-—Ic. Plant. Rar. 1, t. 149. In fissuris rupium montium insulæ Majoris prope Esporlas, Lluch. , eic., frequens. Floret Aprili ; fructus maturat Junio. 178. Hierocreris unisriquosa. Linn. Spec. 1049: In aridis Balearium frequens. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto excepta. 179. Hirrocreris ciraTa. DC. Prodr.u, p. 313: Variat pedunculis 2-6 floris. In aridis insulæ Majoris prope Artam, Esporlas. Floret Aprilr. Hab. in Hispaniä!, Apuliä !, Siciliä et Tauri4 (DC. ). 180. Hepysarum sPinosissimum. Linn. Spec. 1058. In agris insulæ Majoris prope Artam: Florebat April. Hab. in Andalusià (Salzm.), Provincià !, agro Nicæensi (DC), Apulià !, Aprutio!, Corsicâ!, insulà Melo! , insulâ Cypro (Smith }- r61. CIGER ARIETINUM. Linn,, Spec. 1040: Colitur in agris Balearium. 182. Fasa vuzcaris. Moœnch: Meth. 130. 244 DicoTyLEDONEs. Ubique in agris Balearium cuita, cibum usitatissimum rusticis præbet. 183. Vicra saTivA. Linn. Spec. 1037. In sepibus insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterranei. 184. Vicra Larayromes. Linn. Spec. 1037. In insulâ Majore prope Valldemosam, Artam. Floret Aprili. Hab. in Galliâ!, Italià (Bert.—Savi.—Sebast. et Maur. ), Corsicä (Ser.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 185. Vicra craciis. Lois. Flor. Gall. p. 460, t. 12. — Ervum gra- cile. DC. Cat. Hort. Monsp. p. 109. —EÆ. tetraspermum [. gracile. Ser. in DC. Prodr. nr, p. 367. In montibus prope Lluch, et in arenosis maritimis prope Artam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in Galliä! , Etruriâ (Savi), agro Romano ( Sebast. et Maur. ). 186. Pisum sarivum. Linn. Spec. 1026. Colitur in hortis Balearium. 187. Laruyrus Apaca. Linn. Spec. 1020. In insuläMajore frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 188. Laravrus serirouius. Linn. spec. 1031. In montibus insulæ Majoris prope Artam, Soller. Floret Aprili. Hab. in Gallià meridionali!, Italiä ( Bert. — Savi. ), Græcià (Smith). 189. LATHYRUS sATIVUS. Linn. Spec. 1020. Colitur in hortis Balearium. \ 190. Larayros cicera. Linn. Spec. 1030. — Z. dubius. Tenore !, Cat. Sem. Ann. 1825 collect. p. 5 et 11 (ex Gay). LEcuminosz. 245 Ia agris insulæ Majoris frequens. Florebat Martio, Aprili. - Hab. in totä regione mediterrane4. 191. Laruvrus mrayious. Ser. in. DC. Prodr. 11, p. 374.—Vicia bithynica. Linn.Spec. 1038. In montibus insulæ Majoris prope Lluch frequens. Florebat Aprili. Hab. in Gallià meridionali !, Etrurià (Savi.), agro Romano (Sebast. et Maur. ), Græciä (Smith), insulä Melo (d’Urv.). 192. Larayrus crymenum. Linn. Spec. 1032. In monte Puig-de-Torrella in insulà Majore; necnon in insulâ Minore (Æern.). Floret Aprili. Hab. in Andalusiä (Salzm.), Gallià mediterraneä (DC.), agro Byzantino (Smith), Barbariä ( Desf ! ). 103. Laravnus ocarus. DC. Flor. 1v, p. 578.—Pisum ochrus. Linn. Spec. 1027. In insulâ Minore ( Hern.). Hab. in Occitanià et agro Nicæensi (DC.), Etruriä (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur.), Græcià et insulis Cretâ et Zacynto (Smith), Barbarià !. 104. Lupnus rirsurus. Linn. spec. 1015. In insulà Minore (Æern. ). Hab. in Hispaniâ (DC.), Gallià meridionali !, Corsicä !, regno Neapolitano (Tenore), Græciä, Zacynto et Archipelagi insulis (Smith), Ægypto (Delille), regno Algeriensi ( Desf.). 195. Acacra Farnesiana. Willd.Spec. 1v, p. 1083. Ubique in hortis Balearium culta, nunc quasi spontanea. 106. CeraroniA srciQua. Linn. Spec. 1513.— Vulgd Garrovér. In agris Balearium, præcipuè in insulà Majore, culta. Colitur in totà Africà septentrionali , Asià minore, agro Byzantino, Mém. du Muséum. 1. 14. 32 246 DicoryLEDonezs. Græcià et Archipelagi insulis (Smith), insalà Melità (Forsk.), regno Neapolitano (Prosp. Alp.—"Tenore. ), ad littora prope por- tum Herculis Monæci ! , in Hispanià meridionali !. ROSACEÆ. 197. Amyeparus communis. Linn. Spec. 677. Colitur in campis Balearium. Colitur in totà regione mediterranei. 198. Persica vurcaris. Mill. Dict. n. 1. Colitur in hortis Balearium. 109. ArmenrAcAa vurGaris. Lam. Dict. 1, p. 2. Colitur in hortis Balearium. 200, Prunus spiNosa @& vulgaris. Ser. in DC. Prodr. 11, p. 532. Ad sepes in Balearibus frequens. Floret Aprili. Hab. in totà Europà. B foliis synanthiis. In montibus insulæ Majoris haud rara. Floret Aprili. Folia simul cum floribus emittit. 201. Prunus pomesrica, Linn. Spec. 680. Colitur in hortis. 202. Cerasus suuiAana. DC. F1. Fr. 1v , p. 482. Colitur in campis et hortis. 203. Rusus rruricosus. Linn. Spec. 707. Ad sepes in Balearibus frequens. Hab. in totà regione mediterraneà. 204. Fracarna vesea. Linn. Spec. 705. In montibus insulæ Majoris. Colitur in hortis. 205. PorenTicra Reprans. Linn. Spec. 714. Lt. RosAcez. 247 Ad sepes et vias in insulà Majore frequens. Martio, Aprili Floret. Hab. in totà Europä. 206. AcrimonrA EuPATORIA. Linn. Spec. 643. Ad margines agrorum in insulà Majore. Florét Aprili, Majo. Hab. in totà Europä. 207. Porerium sançuisorsa. Linn. Spec. 1411. In agris insûlæ Majoris prope Valldemosam. Floret Aprili. Hab. in totà Europä, Ægypto (Delille). 208. Rosa semrervirens. Linn. Spec. 704. — R. moschata Desf. ! Atl. 1, p. 400.—R. atrovirens. Viv. Flor. Ital. Fragm. p. 4, t. 6. In insulà Minore. (Æern.) Hab. in Galliâ meridionali (DC. ), Italià (Sebast. et Maur.—Viv. ), Græcià (Smith.), Barbariä (Desf. ! ). 209. Rosa Ru»IGINOSA © sepium. Ser, in DC. Prodr. x, p. 617. — R; sepium Thuill. Flor. Par. ed. 2, p. 252. In aridis inter Cauviam et montem Galatzo. Florebat Majo. 210. MesriLus oxyAcANTHA War. monostyla.—Cratægus monogyna Jacq. Austr. t. 202, f. 1. — Mespilus monogyna Smith is Græc. Prodr. 1, p. 341. Ad sepes in insulâ Majore frequens. Florebat Aprili. 211. Pyrus communs. Linn. Spec. 686... Colitur in hortis. 212. Pyrus marus. Linn. Spec. 686. Colitur in hortis. 213. Pyaus sorus. Goertn. Fruct. 11, p. 45, t. 87. Colitur in hortis. 214. CyponrA vurcaris. Pers. Synops. 11, p. 40. Colitur in hortis. 248 DircoryreDonezs. MYRTACEÆ. 215. Myrrus communis. Linn. Spec. 673. In montibus Balearium frequens. Hab. in Provincià meridionali et agro Nicæensi (DC.), Etrurià (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano (Te- nore ), Corsicà !, Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Cyrenaïcâ (Viv.), regnis Algeriensi et Tunetano ( Desf. ). 216. Puica Granarum. Linn. Spec. 676. Ad sepes in insulà Majore. Colitur in hortis. Hab. in totà regione mediterraneä. SALICARIEÆ. 217. Lyrrum crærrer. Tenore! Flor. Nap. Prodr. Suppl. 2, p- axvin. — L. acutangulum. Lag. Gen. et Spec. Nov. p. 162. Radix annua , ramosa , fibras plurimas capillares emittens. Cau- lis 1-2 pedalis, parm ramosus , basi subteres , supra medium angu- losus, glaberrimus, rubellus. Folia inferiora opposita , oblongo- elliptica, obtusa, 5-4 lineas longa, 2-2 : lineas lata; superiora alterna, gradatim attenuata et elongata, linearia, acutiuscula; omnia sessilia, uninervia. Flores in axillis foliorum solitarii, brevissimè pédunculati, erecti, bracteis duabus medio pedunculo insertis , op- positis, brevissimis, subulatis instructi. Ca/yx primüm infundibu- liformis, demüm tubulosus, 2-3 lineas longus, 6 costatus, 12 nervosns, 12 dentatus : dentes æquales subdeltoidei; 6 (costis tubi responden- tes) petalis oppositi, quasi exteriores ; 6 ( sulcis respondentes ) pe- talis alterni, quasi interiores. In æstivatione dentes calycini 6 pe- talis oppositi, erecti, 6 iisdem alterni inflexi, valvati, genitalia foventes. Petala et filamenta replicativa. Petala 6, 3 lineas longa, 2lineas lata, summo tubo inserta, obovata, integra,unguiculata, 3-ve- OnAGRARIÆ.—Ficoinez. 249 nia, venis duabus lateralibus vix notatis subunivenia, rosea. Sta- . mina 12, calycis nervis ferè ad basin tubi inserta , duplici serie dis- posita ; 6 petalisalterna superiora , petalis paulè breviora; 6iisdem opposita inferiora , dimidio breviora, calycem vixsuperantia ; omnia ante anthesin brevia, inclusa : filamenta filiformia, glabra : antheræ - mediodorso insertæ, oblongæ, sub lente utrinquè emarginatæ, luteæ, biloculares, longitudinaliter dehiscentes. Pistillum calycis fundo in- sertum , brevissimè stipitatum, filamentis longioribus brevius, gla- brum. Ovarium oblongo-lineare, biloculare, apice attenuatum in stylum teretem : stigma capitatum, papillosum : Ovula plurima, medio dissepimento affixa. Fructum non vidi. Variat calyce 10-den- tato , petalis 5, staminibus 10. Differt a L. kyssopifolio floribus distinctiùs pedunculatis ; den- tibus calycinis æqualibus, non 6 (quæ petalis opposita) majori- bus; petalis majoribus; staminibus 12, inæquaibus , 6 majoribus exsertis , non 6 æqualibus , inclusis; stylo longiore. A. L. flexuoso. Lag. Gen et Spec. Nov. p. 16 (ex descriptione) videtur differre petalis obovatis integerrimis non ovatis subcordatis. Affinior Z. acutangulo. Lag. 1. c., et fortè eadem species. In humidis insulæ Majoris prope Artam , necnon in Ebuso. Flore- bat Aprili, Majo. Hab. in regno Neapolitano (Tenore !), regno Murciæ ? € Lag.). ONAGRARIÆ. 218. Cazurricme verna. Linn. Spec. 6. In fossis insulæ Majoris prope Artam. Hab. in totà Europä, Barbariâ (Desf.—Schousb. ). FICOIDEÆ. 219. MesemsryAnTHEmUM noDiFLorum. Linn. Spec. 687. 250 DicoryLEDONES. In maritimis insulæ Minoris prope Cala Figuera ( Hern.). Hab. in Hispaniâ meridionali! , Corsicä!, Sicilià (Ort. et Raf. ), Græcià (Smith), insulis Lero et Melo ( D'Urv.), Ægypto ( Del. ), Barbariä ( Desf. ! ). GROSSULARIEÆX. 220. Rises nugrum. Linn. Spec. 200. Colitur in hortis. CACTI. 221. Cacrus opuxria. Linn, Spec. 669. Vulgd Figuera de Moro. Inter rupes maritimas et ad pagos Balearium vulgatissimus. Ia locis calidioribus regionis mediterraneæ nunC quasi spontaneus, in Ægypto (Del.), Barbarià (Desf.), Hispaniâä meridionali!, Pro- vincià (DC.), ad rupes prope portum Herculis Monœci (Gay), in Ligurià ( Viv.). Os. Les paysans des Baléares mangent volontiers les fruits de cette plante , et n’en éprouvent ordinairement aucun mauvais effet. Des personnes dignes de foi m'ont assuré que cette nourriture leur devenoit mortelle lorsqu'ils ayoient l'impru- dence de boire, par dessus, une certaine quantité d’eau-de-vie, Je n’ai eu aucune occasion de vérifier ce fait pendant mon séjour dans ce pays. PORTULACEZÆ. 222. PorruLaca oxErAcEA. Linn. Spec. 638. In campis insulæ Majoris haud rara. 223. Tamarix Gazzica. Linn. Spec. 386. In maritimis prope Alcudiam , Palmam in insulä Majore ; necnon in ins. Minore (Hern.). Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. PARONYGHIEÆ.—CRASSULACEÆ. 251 224. Tamarix arricana. Desf. ! Atl. 1, p. 269. In maritimis prope Palmam, Alcudiam in insulä Majore; etiam in Ebuso. Florebat April Hab. in Provinciä !, Calabriä!, Natoliä prope Trapezum (D'Urv.), Ægypto (Del.), regno Algeriensi (Desf. !). PARONYCHIEÆ. 225. Paronvemia arGENTEA. DC. Flor. Fr. 1, p. 404.— Hiecebrum paronychia. Linn. Spec. 229.— P. nitida Del. Flor. Ægypt. Illustr. n. 270 (ex synon. ). Ad vias et in sterilibus Balearium vulgatissima. Floret Martio. Hab. in Hispaniä!, Galliâ meridionali!, Corsicâ ! , insulis Melitä et Melo (D'Urv.), Archipelagi insulis (Smith), Syrià!, Ægypto!, totà Barbarià (Viv.—Desf. !— Schousb. ). 226. Porxcarron TerraPuyiium. Linn. Spec. 131. In insulà Majore prope Artam; necnon in ins. Minore ( Æern.). Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterrane. CRASSULACEÆ. 227. Uwsxicus renouunus. DC. Plant. Grass. t. 156. In Balearibus frequens. Hab. in Hispaniä !, Galliä!, Italiä !, Græciä et Archipelagi insulis (Smith.—D'Urv.). 228. Sepun REFLExUM. Linn. Spec. 618. In insulâ Minore ( Hern.). 229. Senuu ALTissImom. Lam. Dict. 1v, p.634. Ad vias et muros in insulà Majore. 252 DrcoTYLEDONES. Hab. in regno Valentino! , Ruscinonensi agro !, Occitaniâ! , Pro- vinciâ et agro Nicæensi (DC.). 230. Semeervivum Tecrorum. Linn. Spec. 664. In tectis et muris vetustis Alcudiæ in insulâ Majore. Florebat Majo. SAXIFRAGEÆ. 231. SAxIFRAGA TRIDAGTYLUTES. Linn. Spec. 578. In Balearibus vulgatissima. Floret Martio, Hab. in totâ Europä. UMBELLIFERÆ. 252. Piurrezra traçium. Vill. Dauph. 11, p. 606. Inter rupes ad apicem montis Puig-Major in insulâ Majore. Hab. in Galliâ mediterraneâ ( DC.), Alpibus Apuanis ( Bert.), * 233. Caærorayzzum saTIvun. Lam. Flor. Fr. ur, p. 438. Colitur in hortis. 234. Scannix PECTEN-VENERIS. Linn. Spec. 368. In agris insulæ Majoris et Ebusi frequens. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totâ regione mediterraneä , Ægypto exceptà. 235. Corranprum TEsricuLaATuM. Linn. Spec. 367. Inter segetes Ebusi prope S. Raphael. Cum fructibus lectum Majo. Hab. in Galliâ mediterraneà ! , agro Bysantino (Smith). 256. Siuu axcusrirozrum. Linn. Spec. 1672. In humidis Ebusi haud rara; in insulà Minore ( Æern.). Floret Majo. Hab. in Gallià ! , Etrurià (Savi), Græcia ( Smith). 237. Bricnoura rasrnacærortA. Bert. Journ Bot. 1v, p. 76. — Sium UMBELLIFERZ. 253 siculum.Linn,. Spec.362.—Ligusticum balearicum. Linn. Mant. 21 8. Inter segetes insulæ Majoris, inter Alcudiam et Pollentiam ; in ins. Minore (ÆHern.). Klorebat Aprili. Hab. in Liguriä ( Bert.) , agro Romano ( Sebast. et Maur.) , Corsicà (DC.), insulà Caprearum !, Sicilià (Ort. et Raf.— Presl.), insulà Melo (D’Urv.), Barbarià ( Desf. !), Hispanià prope Heracleam (Salzm.). 238. Criramum maririmum. Linn. Spec. 354. Ad rupes maritimas prope Bañabufar in insulà Majore. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 239. Bunum reruLaceum. Smith Flor. Græc. Prodr. 1,p. 186. — Bulbocastanum -creticum ferulæfolio semine oblongo. Tournef. ! Coroll. 21.— Bunium ferulæfolium. Desf. ! Coroll. p. 55, t. 43.— Sium ferulæfolium. Spreng. in Rœm. et Schult. Syst. Veget. vr, p. 539. In campis insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Aprili. . -Hab, in insulis Cretà (Tournef.!), Cypro (Smith ), Samo (D'Urv.). Os. Cette espece differe essentiellement du B. bulbocastanum par ses pédicelles courts , épais, un peu en massue, non grêles et filiformes ; par ses fruits d’un tiers plus longs, to. 23 non ellipsoides, légerement courbés en faucille, non droits, enfin marqués de côtes beaucoup plus saillantes , séparées par de véritables sillons qui sont à peine sensibles dans le B. bulbocastanum. 240. Aun masus. Linn. Spec. 349. In agris insulæ Minoris prope portum Magonis. Florebat Junio. Hab. in totà regione mediterraneà. 241. Davcus carora. Linn. Spec. 348. Ad margines agrorum in Balearibus frequens. Floret Aprili, Hab in totà regione mediterraneà. 242. Daucus maxmmus. Desf. ! Atl. 1, p. 241. Ad margines agrorum in Ebuso. Florebat Majo. Hab. in regno Algeriensi ( Desf. ! ). Mém. du Muséum, t. 14. 33 254 DicoryLEDonezs. Os. Cette espèce est voisine du D. Aispidus, tel qu’il croît à la Chambre d'A- mour auprès de Biaritz; mais elle en diffère par sa taille de moitié plus élevée; par les folioles de son involucre pinnatifides et à sept lobes, non simples et profonde- ment tridentées au sommet ; par ses rayons beaucoup plus longs et plus étalés (ils sont rapprochés en tête dans le D. hispidus); par ses pétales blancs non jaunes; et par ses fruits (d’ailleurs semblables) hérissés de piquans beaucoup plus alongés. Sprengel (In Roem. et Schult. Syst. veget. tom. vi, p. 476) rapporte, avec doute, le D. maximus Desf. au D. gingidium qui est évidemment tres-différent par ses feuilles luisantes et par ses folioles involucrales à lobes recourbés, non droits et étalés. 243. Caucaus PLATYcARPOS. Gouan. Flor. Monsp. 285. Inter segetes insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili. Hab, in Gallià meridionali!, agro Romano (Sebast. et Maur. ), Barbarià (Desf. ). 244. CaucaLis ARVENSIS. Far. simplex. In umbrosis montium circa Esporlas in insulà Majore. Floret Majo. Ons. Cette variété differe de la forme ordinaire par ses tiges toujours simples et par ses feuilles découpées en segmens plus étroits. M. Soleirol l’a observée avec les mêmes caractères en Corse, et il ne seroït point impossible qu’elle püût être considérée comme une espèce distincte. L'état d’imperfection du fruit, dans les échantillons que je possède, m’empèche d'émettre aucune opinion positive à cet égard. : 245. Caucaris nopircora. Lam. Dict. 1, p. 656. — Tordylium nodosum. Linn. Spec. 346.— Caucalis nodosa. Huds. Angl. 114. In agris insulæ Majoris prope castellum Belver. Florebat Majo. Hab. in Gallià !, Græcià , agro Byzantino et insulà Cypro (Smith), Ægypto (Del.), regno Algeriensi ( Desf. ! ), agro Tingitano ( Schousb. ). 246. Arrum GRAvEOLENS.. Linn. Spec. 339. a. Sylvestre. — In insulà Minore (Æern.). B. Sativum.—Colitur in hortis Balearium. 247. APIUM PETROSELINQM. Liun. Spec. 379. Colitur in hortis Balearium. UMBELLIFERE. 255 248. ANETHUM FOENICULUM. Linn. Spec. 337. In collibus petrosis Balearium haud infrequens. Hab. in totà Europà meridionali, Barbariâ (Desf. je . 249. Suyrnium orusarrum. Linn. Spec. 376. Ad pagos in Balearibus vulgatissimum. Floret Aprili. Hab. in Provincià et agro Nicæensi (DC.), Græcià et insulä Cypro (Smith), regno Algeriensi (Desf. ! ). 250. Pasrmnaca Lucipa. Linn. Mant. 58. — Gouan Illustr. P. 19, t. XI et xII. In montibus insulæ Majoris prope Lluch frequens ; 20 Aprilis non- düm floruerat. In insulà Minore ( Hern.). 251. Trarsra viruosa. Linn. Spec. 375. In montibus insulæ Majoris prope Artam; 14 Aprilis nondùm flo- ruerat. Hab. in Gallià mediterraneà (DC.), insulis Patmo et Cypro (Smith), regno Algeriensi (Desf. ). 252. Taapsra caArGaniea. Linn. Mant. 57. Ad margines agrorum in Ebuso vulgatissima. Floret Majo. Hab. in regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Ort. et Raf.), Græ- cià et Archipelagi insulis (Smith—D'Urv.), totà Barbarià ( Desf. ! — Schousb. ). 253. FeruLa comuunis. Linn. Spec. 355. In insulà Majore prope Esporlas , necnon in Ebuso. Florebat Majo. Hab. in Gallià mediterraneà (DC.), Ligurià (Viv.), agro Romano (Sebast. et Maur.), Corsicà (Viv.), Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià (Smith), Cyrenaicà (Viv.), regno Algeriensi (Desf. ! ). 254. Burcevrum PRoTRAcTONM. Link. Flor. Port. n1, p. 387.— B. su- bovatum. Link. in Spreng. Umbell. 365.— B. rotundifolium a. Desf. ! Atl. 1, p. 229.— B. rotundifolium R. intermedium. Lois. 33* 256 DrcoTYLEDONES. Not. p. 45. — B. rotundifolium 7. lanceolatum. Desv. in Journ. Bot. 11, p. 315. — B. granulatum. Gaud. ! in litt. ad Gay. Differt à B. rotundifolio foliis oblongis , acutis , pallidius viren- tibus ; umbellis 3 nec 5 radiatis; floribus aureis; seminibus verru- cosis (Gaud. in litt.). Inter segetes Ebusi frequens. Florebat Majo. Hab. in Andegavià ! , Pictaviensi agro! , Occitanià ! , Provincià et agro Nicæensi (DC.), Calabrià !, insulis Melitä et Melo (D’Urv. ), Ægypto (Willd.), Barbariä ( Desf. ! ), Lusitaniä (Link. ). 255. Burzevrum ARISTATUM. Bartl. in Reichenb. Inconogr. Bot. 11, p- 70, t. 178.— B. odontites auctorum non Linn. Ad apicem montis Galatzo inter rupes. Florebat Majo. Hab. in Pictaviensi agro !, Occitanià !, agro Parmensi!, Calabrià!. 256. Exvynerum martrimum. Linn. Spec. 337. In areuosis maritimis insulæ Majoris. Hab. in totà regione mediterraneà. 267. EnynGrum camresrre. Linn. Spec. 337. Ad vias in insulis Majore et Minore. Hab. in Hispanià !, Gallià !, Italià!, Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Barbarià prope Tingidem (Schousb. ). CAPRIFOLIACEXÆ. 258. Lonicera rmpexa a. Viv. Flor. Cors. Spec. 4.— Z. implexa. Ait. Hort. Kew. Ad sepes in insulà Majore prope Soller , Incam , Artam ; etiam in ins. Minore (ZZern.).Floret Majo. 8. Viv.l.c. — L. balearica. DC. Flor. Fr. Suppl. 499.—Z. ca- prifolium. Desf. ! Atl.r p. 165. In sepibus Ebusi prope $. Eulaliam. Florehat Majo. Hab. Var. &. in Corsicà et prope Genuam (Viv.); 8. in Atiante Li CapPriroriAcex.—Rugsracez. 257 (Desfs!), Pyrenæis orientalibus (DC. 2 agro Narbonnensi \ Benth. ), Corsicà et propè Genuam (Viv.). % ‘ HA Viscum arsom. Linn. Spec. 1451. Ad arbores in montibus insulæ Majoris. Hab. in Gallià !, Italià, Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià (Smith.). 260. Visurnuu rs. Lüinn. Spec. 383. la montibus insulæ Majoris vulgatissimum. Floret Martio. . Hab. in Gallià meridionali!, agro Romano ( Sebast. et Maur.), re- gno Neapolitano (Tenore), regno Algeriensi (Desf. !), agro Tingi- tano (Schousb. ). 261. Samsucus ssuzus. Linn. Spec. 385. In Balearibus frequens. Hab. in Hispanià ! , Gallià !, Italià (Sebast. et Maur. — Tenore), Græcià (Smith), agro Tingitano (Schousb.). 262. Henera meuix. Linn. Spec. 292. Ad muros et truncos vetustos in Balearibus frequens. Hab. in Hispanià !, Gallià ! , Italià (Bert.— Sebast. et Maur. — -Tenore ), insulà Melità (Forsk.), Græcià, (Smith). :RUBIACEÆ. 263. SHERARDIA ARVENSIS. Linn. Spec. 149. In agris Balearium vulgatissima. Floret Martio. Hab. in totà Europà , Syrià ! , Barbarià (Desf. F} 264. AsPeruLA ARVENSIS. Linn. Spec. 150. In agris Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Hispanià !, Gallià !, Italià (Savi.— Sebast. et Maur. — Tenore), Græcià (Smith). 265. AsPeruLa cynancuica. Linn. Spec. 151. In aridis Ebusi frequens. Florebat Majo. 258 DrcoTyLEDONES. ; Hab. in Hispanià !, Galliä!, Italià (Bert. — Savi. —Sebast. et Maur.—Tenore), Græcià (Smith). ha: - 266. Garrom tucrum. All. Pedem. 1, p. 5,t. 77, f. 2. ce M In fissuris rupium montium insulæ Majoris prope Esporlas.” Hab. in Pedemontio (AlL.), prope Genuam et in Alpibus Apuanis (Bert.), agro Romano (Sebast. et Maur.), Barbarià ( Desf. !). 267. Gariom cmNerEuM. All. Pedem. 1, p. 6, t. 77, f. 4. In insulà Majore ad apicem montis Galatzo inter rupes. Florebat Majo. Hab. in Pedemontio et Vellesià inferiore ( All. — DC. ). 268. Garium axcuicum. Huds. Angl. Go. Cum præcedente. Florebat Majo. 269. Gazrum rricorne. With. Brit. ed. 2, p. 153. In agris insulæ Majoris prope Valldemosam, et in Ebuso. Floret Aprili. Hab. in Gallià !, Græciäet Archipelagi insulis (Smith). 270. GaLruM sAccnarATUM. All. Pedem. n. 39. Ju agris Balearium vulgatissima. Floret Martio. 271. Gatum murate. All. Pedem. n. 34, t. 77, f. 1.— Sherardia muralis. Linn. Spec. 149. Ad rupes in Ebuso circa Sy Inès. Florebat Majo. Hab. in Provinciæ locis calidioribus (DC. ), agro Nicæensi ({AIL.), prope Romam (Sebast. et Maur. ). 272. Vazantia murauis. Linn. Spec. 1490. Inter rupes insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Martio. Hab. in Hispanià !, Gallià mediterraneà !, Corsicà!, Etruriä (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur. ), Græcià (Smith). 273. Varanria mispina. Linn. Spec. 1490. In insulà Majore prope Artam. Florebat Aprili. RUBIAGEZÆ., 259 Hab. in Hispanià meridionali !, reguo Algeriensi (Desf. !), Cy- renaicà (Viv.), Ægypto (Del.), Cretà (Smith), insulis Melo et Lero (D’Urv.). 274. RuBrA TNcTORUM. — À. tinctorum., .Peregrina, lucida, an- gustifolia. Linn. et auct. Ubique in sterilibus Balearium. Floret April. Hab. in totà regione mediterraneà. r Oss. Linné a le premier distingué les diverses formes de la garence ordinaire comme autant d'espèces , et son exemple a été suivi par-les auteurs qui ont traité depuis lui de ces plantes ; sans qu'aucun d'eux ait motivé cette distinction sur des caractères de quelque valeur. Le R: tinctorum.esticensé avoir des feuilles annuelles; les À. peregrina et lucida ne different l’un de l’autre que parce que, dans le second les feuilles sont dépourvues, sur leur nervure, des petites dents crochues que l’on trouve sur leur bord et sur les angles de la.tige.. Mais si nous examinons ces formes avec un peu.plus de sévérité, nous ne tarderons pas à nous convaincre de la nécessité de les réunir. En effet , le R. tinctorum n’a point toujours des feuilles annuelles ; il peut présenter constamment ce caractère dans le nord de l’Europe , où la rigueur des hivers est plus sensible, maïs dans les climats plus secs et plus chauds, tels que ceux dont nous nous occupons , ses feuilles sont d’ordinaire persistantes , et, dans cet état, il est impossible de le distinguer des R. peregrina et lucida. Quelque- fois les feuilles de cette plante sont munies sur leurs bords et sur leur nervure de petites dents crochues, c’est alors le RÀ. peregrinu de Linné; mais on trouve souvent sur le même pied des rameaux portant des feuilles dépourvues.de dents, soit sur leur nervure , soit sur leur bord , et présentant, par conséquent, les carac- tères du À. lucida. On n’est pas plus heureux en cherchant à distinguer ces formes par le nombre des feuilles à chaque verticelle , il varie sur la même‘tige de trois à six; enfin les fleurs ne présentent aucune différence. Ces considérations'ont déter- miné M. Gay à réunir ces trois espèces dans son herbier. Je crois pouvoir leur joindre le À. angustifolia Linn., que j'ai cueilli dans les rochers au sommet du Mont Galatso dans l’île de Majorque , qui ne diffère des formes dont je viens de parler, que par son aspect cendré non luisant, par ses feuilles plus étroites, munies de dents proportionniellementplus grandes; maisitels sontiles nombreux-pañsages que j'ai observés entre toutes, ces plantes , qu’il, m'est ämpossible,de les distinguer même comme variétés. 260 DicoTYLEDONES. VALERIANEÆ. 275. CenrranTHUs cazciTrapa. Dufr. Dissert. p. 39. Ubique ad muros Balearium. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 276. Fenia cornu-cor1x. Gœrtn. Fruct. 1, p. 36,t. 86, f. 3. Ad margines agrorum prope Palmam in insulà Majore. Floret Martio. Hab. in Andalusià (Salzm.), agro Nicæensi (DC.), Apuliä , Cala- brià et insulà Caprearum (Tenore), Sicilià (Ortol. et Raf.), insulä Melità (D’Urv.), agro Byzantino (Smith), Cyrenaicà (Viv.), Bar- barià (Desf. ! — Schousb. ). 277. VALERIANELLA corONATA. DC. Flor. Fr. 1v, p. 241. In agris insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili ; fructus maturat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. GLOBULARIEÆ. 278. GLosuLaniA spinosA 8. Nob. Monogr. Glob. in Ann. Sc. Nat.1x, P- 24- Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Esporlas, Lluch., etc. Floret Majo. 279. GLoBurarrA ALYPUM. Linn. Spec. 139. In collibus petrosis insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterraneä. Occidentem versus usquè in Maderam (ex ore clar. Martii), et ad Orientem usquè in Persiam ! progreditur. _— # 1 Fo DipsacezÆ. —SYNANTHEREZÆ. 261 me." x x un bios 280. ScasiosA creTicA. Linn. Spec. 145. Ad rupes maritimas insulæ Majoris prope Bañabufar. Hab. ad PromentosEn vulgù Cap de l’Armi in parte extremà meridionali Calabriæ ! !, in Sicilià !, Cretà !. 281. Scasrosa corumsarrA. Par. maritima. Nob.— S. maritima. Linn. Amoœæn. Bot. 1v, p. 304 et auct. _ In Balearibus vulgatissima. Floret Aprili, Majo. Var. triflora. Nob. In sterilibus insulæ Majoris prope Incam. Floret Majo. Os. Peu de plantes varient plus que la Scabieuse colombaire : tantôt elle est presque glabre , ses feuilles radicales sont spatulées, dentées, les supérieures sont simplemeut pinnatifides : les auteurs lui donnent alors le nom de $. columbaria. Tantôt elle est pubescente, sa couleur est cendrée, ses feuilles radicales sont encore spatulées, mais les supérieures sont deux fois pinnatifides et découpées à lobes li- néaires : cette forme a reçu le nom de S$. gramantia. Tantôt enfin les feuilles radi- Cales sont elles-mêmes pinnatifides , et ne différent plus des supérieures qu’en ce que leurs segmens sont moins étroits : c’est à cette dérnière variété que l’on a donné le nom de S. maritima. J'ai observé dans les lieux incultes aupres d’Inca une troi- sième forme qui est exactement au S. columbaria ordinaire ce que le S. collina Req. est au S. arvensis. Une tige d’un pied au plus émet au-dessous du milieu deux rameaux divergens , terminés par un seul capitule de fleurs, presque aussi - longs que la tige, qui ne porte elle-même qu’une seule tête. Je n’ai point hésité à 8s 5e P q P ranger cette variété à côté de la Scabieuse colombäire dont elle présente tous les autres caracteres. SYNANTHEREZÆ. 282. Ruacaprorus #vuuis. Gœrtn. Fruct. n ; p.354. Lapsanà rha- gadiolus. Linn. Spec. 1141. 2 In montibus prope Lluch, et ad littora maris prope Bañabufar. Floret Aprili. Hab. in Andalusià ! , Provincià (DC.), regno Neapolitano !, in- sulà Cypro (Smith). Mém. du Muséum. 1. 14. 34 262 DicorYLeDoneEs. C 263. Prexanres suzsosa. DC. Flor. Fr. 1v, p. 7. ri Riel bulbosum. Willd. Spec. 1x, p. 1562. COUT. stoloniferum. Viv. Flor. Fragm. p. 17, t. 20. Ad sepes in Ebuso frequens. Floret primo vere. Hab. in Occitanià et Provincià ( DC.) , agro Nicæensi (AIl.), Li- gurià orientali (Viv.), reguo Neapolitano (Tenore), Istrià ( Zanni- chelli), Ægypto (Del.), regno Algeriensi ( Desf.). 284. Lacruca sativa. Linn. FE 1118. Coliturin hortis. 265. Lacruca virosa, Linn. Spec. 1110. Ad sepes insulæ Majoris prope Esporlas. Hab. in Gallià !, agro Byzantino ( Smith ), Ægypto (Del. ). 286. Lacruca spinosa. Lam. Dict. 117, p. 408. Inter rupes maritimas ad ingressum speluncæ La Cueva de la Ermita, prope Artam in insulà Majore. Hab. in Hispaniàä meridionali, prope Carthaginem novam ! , Bar- barià prope Mascar ( Desf. ! ). &: 287. Suncuus Tenerrimus. Linn. Spec. 1117. In agris prope Valldemosam in insulà Majore. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptä. 288. Suncaus asrer. Vill. Dauph. 11, p. 158.— S. oleraceus {. DC. Flor. Fr. 1v , p. 13. — 58. fallax. Wall. Sched. Crit. p. 432. In arenosis insulæ Majoris prope Artam. Floret Aprili. 289. SuNCHUS OLERACEUS. Linn. Spec. 116. —S. oleraceus «. DC. Flor. Fr. 1v, p. 13. In agris circa Valldemosam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 290. Picrmium vureare. Desf. ! Atl. x, p. 211.—Sonchus picroides. Lam. Dict. ur, p. 398. ALT r . ä ï u SYNANTHEREZ. 263 je ris et sterilibus Balearium frequens. Floret Martio , Aprili. fa in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptä. . * 201. Picrmium miverranow. Desf. ! Atl. n, P- 220. —Scorzonera tin- gitana. Linn. Spec. ni14. — Sunchus tingitanus. Lam. Dict. mm, P- 570. In arenosis maritimis insulæ Mai oris prope Artam , Soller et Ebusi prope S. Eulaliam. Floret Aprili, Majo. Hab. in Andalusiä !, Barbarià !, Ægypto (Del.), Natolià et in- sulà Cypro (Smith). 292. Hyeracruu Triasir. Nob. Radix perennis, crassiuscula, fusca , obliqua. Caulis 6-12 un- cias longus, adscendens, simpliciusculus , obtusè angulatus , flexuo- sus, virescens , villis crispis densiusculis basi vestitus, supra medium glabriusculus , ad ramorum et pedunculorum exortum . miÿeo-lanatus. Folia dentata, dentibus acutis, retroflexis, remotius- culis, ciliata, utrinquè præsertim dorso pilis longiusculis inspersa ; radicalia spathulata , apice obtusissima, dimidium caulem æquan- tia, 3-6 uncias longa , 1 :-2 uncias lata, in petiolum attenuata ; caulina sessilia, inferiore majore , ovato-oblongo vel spathulato , su- perioribus minimis, lineari-lanceolatis, subulatis. Æores paniculati, paniculà simplici, pauciflorä (5-8 flora). Pedicelli tomentosi. Involu- crum campanulatum. “Squamæ erectæ , duplici ordine imbricatæ , omnes dorso tomentosæ; 6-8 exteriores lineari-lanceolatæ , angus- tissimæ , setis 6-8 subulatis, longissimis, remotis ciliatæ ; interiores plures , paul longiores et latiores , margine nudæ', dorso secundum lineam mediam pilis uniseriatis hispidæ, subulatis, longiusculis, re- motiusculis. Receptaculum villosiusculum. Zigulæ aureæ, 6 lineas longæ , involucrum superantes , limbo sublineari , apice 5-dentato. Pappus simplex , sub lente denticulatus, ligulis dimidid brevior. In fissuris rupium montis qui ville D;. Trias imminet, prope Esporlas, in insulà Majore. Floret Majo. 34* E ” 204 . DicoryLEDONES. Hauc speciem dixi in honorem elarissimi Trias, insulæ Majoris incolæ, botanices curiosi ; qui plantas Balearicas benè multas com- municavit, et in plantis circa Esporlas perquirendis mihi benevolum ducem se præbuit. ’ | #1 Oss. J’aurois desiré établir cette espece d’une maniere plus sévere, en la distin- guant de celles qui ont avec elle quelque rapport ; mais ces recherches deviennent extrêmement difficiles dans un genre aussi peu connu. Tout ce que je puis en dire, c’est que je n’ai rien trouvé , dans les auteurs, qui pût s’y rapporter ; et qu'après avoir parcouru les herbiers du Muséum, de MM. de Jussieu , Desfontaines, Deles- sert, Richard, et la riche collection de M. Gay, qui est, sans contredit, la plus nombreuse en Hreracium , je n’ai rien trouvé qui pat lui être compare. N 2053. Crepis vesicarra. Linn. Spec. 1132. Ad margines agrorum in insulà Majore prope castellum Belver. Florebat Martio. : Hab. in agro Neapolitano ! , Calabrià ! , agro Bysantino (D’Urv.), Cretà !. 3 294. Barkaausta Taraxacrroua. Thuill. Flor, Paris , ed. 2, x, P-409- In agris prope Valldemosam in insulà Majore. Florebat Aprili. Ë 205. Hvosemis râpraTa. Linn. Spec. 1157. In collibus aridis prope Palmam, Artam in insulà Majore. Floret Martio, April. Hab. in totà regionemediterraneà, Ægypto exceptà. 206. Hvoseris scagrae Linn. Spec. 1138. Ubique in aridis insulæ Majoris. Floret Martio. Hab. in Occitanià !, agro Nicæensi ( DC.) , regno Neapolitano!, insulà Melità (D’Urv. ), Cretà ! , Barbarià ( Desf. !). 297. Hyosenis menyrnois à. Caule diffuso, calycibus fructigeris glabris. Sebast. et Maur. Flor. Rom. Prodr. 275. — H. hedypnois. Linn. Spec. 1158.— Hedypnois monspeliensis. Willd. Spec. 1616. In aridis insulæ Majoris prope Artam, Lluch. Florebat Aprili. SYNANTHEREÆ | 265 B. Caule erectiseulo > TAOSO ; calycibus fructigeris totis hirtis . Sebast. et Maur., L c.— 71. rhagadioloides. Linn. : Spec. 1139 2. ‘In aridis circa Artam in insulà Majore, necnon in Ebuso prope S.Œulaliam. Florebat Aprili, Majo. # LA Caule érectiusculo, ramoso, calycibus fructigeris, costä PEto- scabris. Sebast. et Maur. , L. c. — 1. cretica. Linn. Spec. 1139? In aridis insulæ Majoris prope Palmam, Alcudiam, etiam in Ebuso circa S. Eulaliam. Florebat Aprili , Majo. .: : Oss. Cette ‘espèce est commune dans la région méditerranéenne. Il est très- probable qu’on doit lui rapporter les Æ. rhagadioloïdes et cretica de Linné et des - auteurs; les formes quesj’ai observées dans les herbiers sou$ ces noms, et que j'ai recueillies soit dans le midi de la France , soit dans les Baléares, pouvant à peine en être distinguées comme variétés. Les auteurs de la Flore de Rome et M. Ber- toloni ont déjà proposé cette réunion qui, je pense, mérite d’être adoptée. L’He- ’ dypnois tubæformis. Tenore (Flor. Nap. u, p. 173, t: re doit être rapportée à not e variété «, ; . 298. Seniora æranensis. Linn. Spec. 1130. In aridis prope montem Galatzo, necnon inter rupes maritimas . Alcudiæ in insulà Majore. F loret Aprili, Majo. -Hab. in agro Nicæensi (DC.), prope Genuam (Bert. )> in Etrurià (Savi), Corsicä!, regno Neapolitano!, Græcià (Smith), Cretà ! !, regno Algeriensi ( Desf. !). . 209. Tarincra rugerosa. DC. Flor. Fr. 1v, p- 52° In aridis et ad margines agrorum in Balearibus frequens. Florebat Martio. ° Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptä. 300. Tarincra mirTA. Roth. Cat. Bot. 1, p. 08. In arenosis maritimis insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili. Hab. in Galliä !, Italià ( Bert.—Savi. — Sebast. et Maur.) , Græ- cià (Smith). 3o1. UrosrermuM pALecHameli. Desf. Cat. 90. 266 Dicoryreponrss. Ad vias in Balearibus frequens. Florebat Aprilit # Hab. in Gallià meridionali!, Italià (Bert. — Savi. :: Été et Maur.) , Archipelagi insulis (Smith), Barbarià ( Desf. ). 302. UrosPermum ricroipes &. DC. Cat. Hort. Monsp. 69. — U. pi- croides. Desf. Cat. 90 et auct. u In arenosis maritimis insulæ Majoris propeArtam. Florebat Aprili. B. Urosp. picroid. DC. Cat. Hort. Monsp. 69. — U. asperum. DC. Flor. Fr. 1v , p. 63. Inter rupes maritimas S. Eulaliæ in Ebuso. Florebat Majo. Hab. «. in totà regione mediterraneà ; . in Gallià Le cg Natolià (Smith ). 303. Crcaorium ivrygus. Linn. Spec. 1142. Ad margines agrorum in Balearibus. Florebat Aprili , Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 304. Cicmorrum Enpivia. Linn. Spec. 1142. Colitur in hortis. 305. Scorymus æispanicus. Linn. Spec. 1143. Ad vias in Balearibus. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 306. Carraamus cæruLeus. Linn. Spec. 1163. Inter segetes insulæ Majoris prope Esporlas ( Trias), et in Ebuso circa S. Inès. Florebat Majo. À - Hab. :n Hispanià meridionali !, regno Algeriensi (Desf. ! ), Cre- tà!, Peloponneso et Sicilià (Smith), Calabrià !, Corsica! , agro Romano (Sebast. et Maur. ). 307. Carouus marranus. Linn. Spec. 1158, Ad vias in Balearibus. Florebat Aprili. 308. Caruus PxeNoceræaLus. Linn. Spec. 1151. ie. Li SYNANTHEREE. °67 Ad margines ag agrorum in insulà Majore p prope Paper Alcudiam. Florebat Aprili, Majo. LU PL TR PONT. Hab. in Gallià ! > Italià CRE —Sebast. et Maur.). 809. Cexraurea crura. Linn. Spec. 1285. .In agris insulæ Majoris prope Cauviam. Florebat Majo. Hab. in Barbariä ( Desf. ! ), Cretä (Smith ), insulà Melo! , Sicilià (Biv. Bern.), agro Romano (Sebast. et Maur.), Valesiä!, Galliâ mediterranei !; ad sepléhtrionem usquè in Hungriam ! et Georgiam ! progreditur. f + 310. Cenraurea seera. Linn. Spec. 1206. In agris Ebusi frequens. Floret Majo. Hab. in Barbariä (Desf. ), Galliâ mediterraned ! , agro Genuensi Bert. ). 311. CENTAUREA CALCITRAPA. Linn. Spec. 1297. . Ubiquè ad vias in Balearibus. F Hab. in totà regione mediterraneà. C4 312. Cenraurea LanaTa. DC. Flor. Fr. 1v, p. 102.— Carthamus la- natus. Linn. Spec. 1163. Ad vias in Balearibus haud rara. Hab. in Hispanià !, Gallià !, Græcià, Archipelagi insulis et Cretà (Smith ). 315. Cenraurea Apura. Lam. Dict. 1, p. 674. - In insulà Majore ( Trias). Hab. in Barbarià (Desf.), Gallià mediterraneà !, Corsicä ! , regno Neapolitano L— (1). (1) J’ai recueilli dans les montagnes voisines d’Esporlas une Céntaurée très- voisine des C. orientalis et arachnoïdea ; mais les échantillons que j'ai rencontrés portoient encore les tiges et le reste des fleurs de l’année précédente, et étoient par conséquent trop incomplets pour que je pusse la déterminer d’une maniere cer- 268 Dicoryrenones. 314. CINARA GARDUNCULUS. Linn. Spec. 1159. Colitur in hortis Balearium. LAET 315. Ciara scozvmus. Linn. Spec. 1159. Colitur cum præcedente. 316. Leuzea comrera. DC. Flor. Fr.1v, p. 109.— Centaurea coni- fera. Linn. Spec. 1240. . In aridis insulæ Majoris prope Esporlas. Florebat Majo. Hab. in Hispanià , Gallià mediterraneà Ps !, Sicilià (Biv. Bern. ), regno Aloeriensi ( Desf. ! ). 317. Garacrites romenrosa. Moench. Meth. 558. Ad margines agrorum prope Valldemosam in insulà Majore. Flo- rebat ren Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 318. Carzina LanarA. Linn. Spec. 1160. Ad vias in insulà Minore ( Æern.). Hab. in totà regione mediterraneà. 319. CARLINA CORYMBOSA. Linn. Spec. 1160. Ad vias in insulà Majore. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà. 320. ATRACTYLIS CANGELLATA. Linn. Spec. 1 162. laine. Je crois cependant utile de décrire les exemplaires que j'ai sous les yeux, afin d'appeler sur cette belle espèce l'attention des voyageurs qui me succéderont. Caulis pedalis et ultrà , simplex, striatus, glaber , basi fruticulosus, apice her- baceus. Folia inferiora fasciculata, obovato-lanceolata , in petiolum attenuata, pinnatifida , segmentis apice mucronatis, 1-2 uncias longa, 3-B lineas lata ; supe- riora alterna , pinnatisecta , lobis linearibus, acutis; omnia glaberrima. Fos $oli- tarius , terminalis. Involucrum oblongum , campanulatum , 8 lineas longum , 5 li- neas latum, foliolis oyatis, acutis, glaberrimis, margine scariosis , integris vel serrulatis, apice ciliatis ; ciliis 5-9 longiusculis. Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Esporlas. Lecta 26 Marti. Zom..14. HELICHRYSUM LAMARCEÆAII. Noë. Tab. Le +. . -SYNANTHERE&. 269 In petrosis prope castellum Belver in insulâ Majore. Florebat Majo. Hab. in totà Barbarià !, insulà Astipalæà (D'Urv.), insulis Rhodo, Cypro et Cretà, agroque Argolico ( Smith) , Sicilià!,Calabrià! , agro Nicæensi !, Provincià! , Occitanià et Ruscinonensi agro ( DC.) , regno Valentino! , Andalusià !. 321. Hericurysum Lamarcxn-: caule basi incrassato, subherbaceo, fragili , tomentoso; foliis crassis, spathulatis, utrinquè niveo-to- mentosis; capitulis corymbosis , corymbo composito. Nob. Tab. 7. Gnaphalium crassifolium. Lam. ! Dict.u, p. 746 (ex Herb. Desf.), non Linn. — G. ambiguum. Pers. Synops. 11, p. 417. Caulis herbaceus , sesquipedalis, basi incrassatus , fragilis, - tomento niveo densissimo tectus. Rami ex eodem trunco basilari plu- Émis n : rimi, alterni, nonnihil inclinati seu curvati. Folia crassa , utrinquè niveo-tomentosa, obsoletè uninervia ; inferiora congesta, spathulata, in petiolum attenuata, 1 :-2 uncias longa , 4-5 lineas lata , marcida margine subtüs revoluta , recentia plana ; superiora (caulina) re- mota, sublinearia, gradatim breviora, summa brevissima. Capitula terminalia , corymbosa, corymbo denso composito. Pedicelli brevis- simi , lineam longi , tomentosi. Znvolucrum campanulatum , 2 ? li- neas longum, 2 lineas latum , squamis imbricatis, aureis, lævibus, lucidis, concavis, ovato-oblongis, obtusis, omnibus apice erosis. Flosculi flavi, involucrum subæquantes , quinque dentati, dentibus acutis; centrales circiter 60, hermaphroditi, tubo infundibulifor- mi; marginales 12-15, feminei, tubo cylindraceo. Receptaculum nudum. Pappus simplex , denticulatus, flosculos vix superans. Fruc- tum non vidi. : à Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Esporlas, Lluch. Floret Majo. Oss. Cette espece a été long-temps cultivée au Jardin des Plantes, mais on ignoroit son origine. Son introduction en France est probablement due à Antoine Richard , qui l'aura rapportée lors de son voyage aux Baléares; je ne puis cepen- dant rien affirmer à cet égard , l'ayant cherchée en vain dans l’herbier de ce voya- Mém. du Muséum , À. 14. . 35 270 DircoTyLEDONESs. geur. Les espèces connues dont elle se rapproche le plus sont les Helichrysum orientale et lavandulæfolium(Gnaphalium orientale et lavandulæfolium. Willd.) ; mais elle s’en distingue facilement par sa tige tres-fragile, couverte d’un coton beaucoup plus épais; par ses feuilles inférieures plus larges, épaisses et cou+ vertes sur leurs deux faces d’un duvet cotonneux tres-serré, couleur de neïge ; par celles de la tige plus étroites, plus courtes et moins nombreuses; enfin par ses fleurs plus petites et d'un jaune plus foncé. Adoptant avec MM. De Candolle et de Cassini , le genre Helicrysum tel qu’il a été proposé par Gærtner , et changeant par conséquent le nom générique de cette plante , j'ai cru devoir remplacer le nom spécifique d’ambiguum (Pers.), qui ne peut convenir à une espèce dont les carac- tères sont aussi remarquables , par celui de Lamarckür , afin de rappeler que M. de Lamarck est le premier qui l’a décrite. Expl. tab. VII. 1 Capitulum.— 2 Idem longitudinaliter sectum.— 3 Flosculus hermaphroditus. — 4 Idem femineus. 322. HericurysuM FONTANESII : caule suffruticoso, tomentoso; ramis ternatis; foliis angustissimis, linearibus, in petiolum attenuatis, utrinquè, præsertim dorso, incano-tomentosis; capitulis corymbosis, corymbo composito. Nob. Tab. 8. Gnaphalium stæchas (8. inodorum. Desf. ! At]. 1, p. 266. — An G. rupestre. Raf. Préc. Découv. Somiol. p. 42? Caulis pedalis et ultrà , incano-tomentosus, basi lignosus, ibidem veterum foliorum cicatricibus exasperatus. Rarmni ternati, novelli curvati aut subflexuosi, erecti. Folia linearia , in petiolum attenuata, unciam et dimidiam longa, lineam lata, utrinquè , præsertim sub- tùs, incano-tomentosa, uninervia ; inferiora congesta , imbricata , margine revoluta ; superiora plana. Capitulaterminalia , corymbosa, corymbo denso composito; pedicellis brevissimis , tomentosis. Zn- volucrum junius ovoideum oblongum ; florens campanulatum , 3 : li- neas longum , 2 lineas latum ; squamis aureis, imbricatis lævibus, lucidis , lanceolato-oblongis , acutis. Flosculi et pappus ut in præ- cedente. Fructum non vidi. In fissuris rupium montis Puig-de-Torrella in insulà Majore. Flo- rebat Majo. Tab.8. ZELICHRYSUM FONTANE SIL. Nob. SYNANTHEREÆ. 271 À præcedente differt caule basi solido; rigido et verè lignoso, non subherbaceo fragili ; ramis ternatis, non alternis; foliis linea- _ribus, tenuibus , tomentosis , tomento sordidè albo , non spathulatis utrinquè niveo-tomentosis crassis; capitulis longioribus ; squamis involucri lanceolato-oblongis, acutis, integris, non ovato-oblongis obtusis erosis. Oss. Je donne à cette plante le nom d’Helichrysum Fontanesii en l'honneur de M. Desfontaines qui l’a découverte dans le royaume d’Alger. Son port, sa tige ligneuse, ses longues feuilles, ses fleurs plus grandes la distinguent au premier aspect de l'A. Siæchas. On peut ajouter que le Stæchas exhale dans toutes ses parties une odeur aromatique assez prononcée, tandis que le Fontanesii est abso- lument inodore. *Expl. tab. VIIL. 1 Capitulum.— 2 Idem longitudinaliter sectum.—3 Flosculus hermaphroditus. — 4 Idem femineus. 323. Hexicurysum Decumsens : caule suffruticoso, decumbente, to- mentoso ; ramis subternatis ; foliis linearibus, tomentosis, margine revolutis, marcidis subteretibus ; capitulis corymbosis, corymbo conglobato. Nob. Gnaphalium decumbens. Lag.! Nov. Gen. et Spec. p. 28, n. 357, (ex Herb. Desf.). Caulis 4-8 uncias longus, suffruticosus, decumbens, ramosus, ramis incano-tomentosis, subternatis. Folia alterna, ad basin ra- morum subimbricata, linearia, margine revoluta, demüm subteretia, tomentosa , facie virentia, dorso (tomento densiore) albida, 4-5 li- neas longa, dimidiam lineam lata. Capitula terminalia , corymbosa, corymbo parvulo, conglobato. Znvolucrum ovoideum , aureum, squamis lævibus, lucidis , oblongo-lanceolatis, acutis. Æosculi in- volucro paul breviores ; marginales (ex clar. Lag. 1. c.)limbo tri- quadrifido, feminei. Ad. H. Fontanesianum ramis iernatis et involucrorum formâ accedit, sed ab illo longè recedere videtur caule humiliore, foliis minimis, dembm subteretibus, corymbis parvulis conglobatis. Vix 35 * 27 DrcoTYLEDONES. ab A. Stœchade distinctum, nisi habitu, ramis decumbentibus, foliis inodoris, subteretibus, crassiusculis. An species distincta ?. Inter rupes maritimas Alcudiæ in insulâ Majore. Aprili Majoque, floret. Os. M. Lagasca indique cette plante sur les bords de la mer aupres de Malaga en Andalousie, à la Fuen-Santa dans le royaume de Murcie, et au pied du mont Urchillo près d’Orihuela dans le royaume de Valence. J'ai trouvé dans les sables maritimes d’Artà un Helichrysum , d’ailleurs sem- blable au decumbens , mais beaucoup plus rabougri, à rameaux beaucoup plus courts, plus serrés, et dont le feuillage est positivement odorant. Je n'ose le proposer comme une espèce distincte , et tout ce que je puis en dire, c’est que par un de ses caractères (l’odeur) il tend à réunir les A. Stæchas et decumbens. 324. Herromrvsum sroroas. DC. Flor. Fr. 1v, p. 132. Gnapha- lium Stœchas. Linn. Spec. 1193. In aridis et maritimis Balearium frequens. Floret Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 325. Herrcurysum micropPayiizum : caule fruticoso, erécto, ramo- sissimo ; foliis minimis, lineari-lanceolatis, margine revolutis , fa- cie villoso-tomentosis, dorso glaberrimis ; capitulis corymbosis, sub- umbellatis , corymbis 6-8-floris. Nob. Elichrysum creticum foliis brevioribus et crispis, capitulis mino- ribus. Tournef.! Coroll. 33. (ex ejus herbario). — Graphalium microphyllum. Wild. ! Spec. m1, p. 1863, (ex herb. Desf.), non Tenore, (ex herb. Desf. et Gay.). Caulis pedalis, fruticosus, ramosissimus, glaberrimus, sordidè fuscus , ramis erectis, infernè glaberrimis, niveis, apice pubescen- tibus. Folia sessilia, lineari-lanceolata, obtusa, uninervia , margine revoluta, 2, rarius 3 lineas longa, lineæ quadrantem lata, facie villoso-tomentosa, dorso glaberrima , ramea inferiora confertissima, superiora (in ramis floriferis) remotiuscula. Capitula ad apicem ra- morum corymbosa, axe generali brevissimo subumbellata, corymbi capitulis 6-8. 7nvolucrumcylindraceum , subcampanulatum, 2 lineas SYNANTHEREÆ. | 273 longum, lineam et dimidiam latum ; squamæ flavescentes, exteriores dorso tomentosæ, interiores glabræ, medio dorso multiglandulosæ , glandulis aureis approximatis , omnes ovato-oblongæ , apice obtusæ, scariosæ, erosæ. Flosculi 5-dentati, mvolucrum æquantes, plurimi hermaphroditi infundibuliformes, pauci feminei tubulosi. Pappus flosculis pauld longior, denticulatus. Fructum non vidi. Tota planta odorem quemdam aromaticum spirat. In monte Puig-Major in insulà Majore. Ibi 21 Aprilis nondüm floruerat. Oss. Les échantillons de Majorque que je possede étoient très-peu avancés lors- que je les ai cueillis ; ils présentent encore les restes des fleurs de l’année préce- dente, de sorte que j'ai pu m’assurer de la forme des involucres et de celle des écailles. J’ai décrit les fleurons d’après l’herbier de Tournefort. Le Gnaphalium microphyllum Tenore (Cat. Sem. ann. 1825 in Hort. Neap. collect. p. 4) différe de notre plante par son port, par ses feuilles moitié plus longues et cotonneuses des deux côtés, par sa tige également cotonneuse dans toute sa longueur, par ses involucres campanulés d’une matiere beaucoup plus prononcée, par ses écailles intérieures absolument dépourvues de glandes, etc. etc. Cette plante, telle que je l’ai vue dans les herbiers de MM. Desfontaines et Gay, envoyée par M. Tenore, ne me paroît pas assez distincte du Stæchas pour être maintenue au rang d’espèce. L’A. microphyllum paroît particulier à quelques îles de la Méditerranée; on le trouve à Candie ( Tournef. Herb. !) , dans la Corse méridionale et la Sardaigne (Viv.), enfin à Majorque, où il est assez commun sur le penchant du Puig- Major, non loin du couvent de Lluch. 326. Grrora vurcaris. Cass. Dict. Sc. Nat. xvir, p. 531.— Filago germanica. Linn. Spec. 1311. In insulâ Minore (Hern. ). Hab. in totà Europä!, Ægypto (Del.). 327. Firaco rxemæ4. Linn. Spec. 1511.— Cass. Dict. Sc. Nat. xvn, p 2-— Micropus pygmœus. Desf. ! Atl. 11, p. 307. Ad vias et in aridis Balearium vulgatissima. Florebat Aprili, Majo. 274 DicorYLEDoneEs. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptä. . 328. Convza ausrGua. DC. Flor. Fr. Suppl. p. 460. In insulà Minore ( Æern. ). Hab. in Andalusià ! , Gallià mediterraneä !, agro Romano (Sebast. et Maur. ). Ll 329. Conyza saxariuis. Linn. Spec. 1207. Ubique ad muros et rupes Balearium. Floret Aprili. Hab. in Barbariâ propè Tingidem !, Andalusià ! , Ruscinonensi agro! , Provincià ! , agro Nicæensi !, Corsicà ! , Calabriâ! , Sicilià !, Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 330. Convza RuresTRis. Linn. Mant. 113, —C. geminifiora. Tenore ! Flor. Nap. 11, p. 213, t. cxxvir, (ex herb. Gay). In petrosis prope Artam, Cauviam in insulà Majore. Florebat Aprili, Majo. r Hab. in regno Valentino! , Andalusià !, Atlante ( Desf. ), Ægypto (Del.), Sicilià !, insulâ Caprearum ! , regno Neapolitano!. 351. Convza sorina. Linn. Mant. 466. Frequens inter rupes montium insulæ Majoris ; etiam in insulà Minore (/Zern. ). ; Hab. in Atlante (Desf.), regno Valentino! Gallià mediterraneà!, agro Nicæensi (DC. ), agro Romano ( Sebast. et Maur. ). 532. Inura opor4. Var. foliis decurrentibus , dorso lanatis. In insulà Minore ( Hern.). Ozs. Cette variété est tres-remarquable par ses feuilles décurrentes sur la tige, dont les ailes se prolongent au point d’atteindre souvent la longueur des entre- nœuds, et dont la surface inférieure est couverte d’un duvet laineux et crépu qui leur donne en dessous un aspect blanchâtre, tandis que le dessus est vert et parsemé : de quelques poils tres-courts. Dans l’/nula odora , tel qu’il croit à Draguignan en Provence !, en Corse !, et à Chalepa dans l’ile de Candie !, les feuilles sont échancrées en cœur à la base, embrassantes ; leur décurrence, lorsqu'elle existe, est à peine sensible; enfin elles sont vertes des deux côtés, et plus ou moins velues à la ’ SYNANTHEREÆ. 275 surface inférieure. Ces différences m’auroient déterminé à considérer cette forme Comme une espèce distincte, si je n’avois yu dans l’herbier de M. Gay des échan- tillons de l’nula bifrons qui présentent la même variation. Dans cette dernière espèce , les feuilles sont d'ordinaire décurrentes, on les trouve très-rarement sessiles , cordiformes et amplexicaules. Cette observation atténuant considérable- ment le principal caractère de ma plante, jai cru qu’il seroit plus convenable de la signaler comme variété de la forme ordinaire. 353. Inuza pysenrerica. Linn. Spec. 1237. In humidis insulæ Minoris( Hern.). Hab. in totà Europa. 334. Inura viscosa. Desf ! Atl. Il; P. 274. In insulà Minore (Hern.). Hab. in Gallià meridionali!, agro Genuensi (Bert. ), agro Romano (Sebast. et Maur. ), regno Neapolitano (Tenore), Græcià et Archi- pelagi insulis ( Smith), Cretà!, regno Algeriensi (Desf. !), agro Tin- gitano!. 335. Inura crrrumones. Linn. Spec. 1240. In maritimis Balearium frequens. Florebat Majo, Junio. Hab. in totà regione mediterranes. 356. Sormaco eravrorens. Lam Flor. Fr. I, p. 145. In insulà Minore ( Æern.). Hab. in Galliä !, Itali4 prope Pisas! , Corsica !. 337. Senecio vuLcaris. Linn. Spec. 1216. In Balearibus frequens. Hab. in totà regione mediterraned. 338. Sexecto 34coëxa. Linn. Spec. 1210. In insulâ Minore (Hern.). u Hab. in totâ Europ. 359. Seneero Lirouus. Linn. Spec. 1220. In Ebuso ad vias frequens. Florebat Majo. Hab. in Hispaniâ meridionali !. 276 Dicoryzeponss, 340. Cixeraria marnTiMa, Linn. Spec. 1244. — ÆAchaovan abiat. Prosp. Alp. Plant. Ægypt. p. 43, t. xxvinr. In arenosis maritimis insulæ Majoris. Hab. in Gallià mediterraneä!, Liguriâ meridionali et agro Ge- nuensi (Bert.), agro Romano (Sebast, et Maur.) , regno Neapolitano (Tenore), Ægypto (Prosp. Alp.). 341. Beruvm sectiioines. Linn, Mant. 285, non Desf, Atl. — Bellis droseræfolia. Gouan Illust. p. 60. In humidis prope Deyam in insulà Majore (Trias), necnon in ma- ritimis insulæ Minoris ( Æern. ). Hab. in Corsicâ!, insulis Therasià (D'Urv.), Chalci et Rhodo (Smith). 342. Carexpuca arvewsis. Linn. Spec. 1303. Inter segetes Balearium vulgatissima. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneä. 345. CarysanTHEMUN seGerum. Linn. Spec. 1254. In agris insulæ Minoris (Hern.). Hab. in Gallià meridionali!, regno FL eee pat insulà Melità (Forsk.), Græcià (Smith), Barbariä ( Desf. ). 344. CurYSANTHEMUM coRoNARIUM. Linn. Spec. 1254. Inter segetes insulæ Majoris et Ebusi vulgatisssima. Floret Martio, Aprili. Hab. in regno Valentino!, Andalusià ?, totâ Africà septentrionali (Desf.!—Viv.—Del.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), insulà Melità (D’Urv.), regno Neapolitano (Tenore), agro Romano ( Sebast. et Maur. ), agro Nicæensi ( DC.) , Provincià !. 345. Becus Annua. Linn. Spec. 1249. Ubique in Balearibus. Floret primo vere. Hab. in Hispaniâ !, Barbarià (Desf.!), Cretâ!, Cypro, Asià mi- nore et Græcià (Smith), insulà Melità (D'Urv.), regno Neapolitano! , agro Nicæensi (DC.), totà Gallià mediterraneä!. SYNANTHEREÆ. 277 346. Beruis-syrvësrais. Cyrill. Plant. Rar.11, p: 22, t. 4.— Doro- -ricum bellidiastrum. Desf.! Atl. x, p:278, non Linn.— Ærnica bellidiastrum. Lap.! Abr. p. 526, (ex observ. Gay. ), non Willd. In insulis Majore (Trias) et Minore (Hern.), ad vias. Floret au- tumno. Hab. in tot Gallià mediterraneä ! , totà Barbarid! ; agro Nb pol : tano ( Tenore ) 347. Anreuisia cazuica. Willd. Spec. ur, p. 1834. In maritimis insulæ Minoris ( Hern.). ; Hab. in totà Galliä mediterraneä ! , Etruriä ! , agro Veneto!. 348. Sanroumwa incana. Lam. Flor. Fr. ur, p. 45. —S. chameæci- parissus. Willd. Spec. 1, p. 1797. In insulæ Majoris monte Her ASS etiam in insulà Minore (Hern.). Hab. in Galliâ mediterraneä ! , regno Neapolitano (Tenore). 349- Anraems maririma. Linn. Spec. 1250. In arencsis maritimis Balearium haud rara. . # . É s Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptä. 350. Anremis ARvENsis. Linn. Spec. 1261. In agris prope Artam in insulà Majore. Blorepat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä. 351. Acuirrea AGERATUM. Linn. Spec. 1 264. Ad vias in insulà Majore frequens. Florebat Majo. Hab. in Hispanià!, totà Gallià mediterraneä!, agro Nicæensi {DC.), agro Romano ( Sebast. et Maur.) , regno Neapolitano (Tenore). 352. BuraTaazmum spinosum. Linn. Spec. 1247. Ad vias in Balearibus frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneä. 353. BurxraaLmum Aquarium. Linn. Spec. 1274. Mém. du Muséum. 1. 14. 36 278 DicorYLEDONES. Ad vias in Ebuso prope S. Eulaliam. Florebat Majo. Hab. in Gallià mediterraneä ! , regno Neapolitano ( Tenore ), Græcià et insulis Zacyntho et Melo (Smith), regno Algeriensi (Desf.!), prope Tingidem !. 354. BuraTHaLMum mariTIMuM. Linn. Spec. 1274. In arenosis Balearium vulgatissimum. Florebat Majo. Hab. in Hispanià ab Andalusià ! ad Catalauniam! , Provincià!, agro Nicæensi (DC), Græcià (Smith), Barbarià ( Desf.! ). CAMPANULACEÆ. 555. Campanuza ernus. Linn. Spec. 240. Ad apicem montis Galatzo in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in Hispaniä ! , Gallià meridionali! , agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano ( Tenore ), Græcià et insulà Cypro (Smith), regno Alseriensi (Desf. ! ) et prope Tingidem (Schousb. ). CUCURBITACEZÆ. 156. Momorpica EtATERIUM. Linn. Spec. 1434. Ad vias in insulà Majore. Hab. in totà regione mediterraneà. 357. Cucumis mexo. Linn.Spec. 1456. Colitur in.hortis. 358. Cucumis sarivus. Linn. Spec. 1437. Colitur in hortis. 359. Cucursira rAGenARIA inn. Spec. 1454. Colitur in hortis. 360. Cucursira maxima: Duch. in Lam. Dict. 1, p. 151. 3 ERICGINEÆ—J'ASMINEZ. 379 Colitur in hortisio mio s) à 2,226 9 ton 361. Cucursira vero. Duch. in Lam. Dict. HD LOL: Coltar ur Lorie ERICINEÆ. 362. Erica arsorea. Linn. Spec. 5o2. In montibus insulæ Majoris prope Pollentiam, ibsch, Soller en quens ; etiam in insulà Minore (Æern.). Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptà ; hujus limites septentrionales sunt in Italiâ Vallis Telina ! in Galliâ , Cebennarum jugus !. | 363. Erica vacans. Linn. Mant. 230. Ubique in montibus insulæ Majoris. Florebat Aprili. _Hab. in regno Algeriensi (Desf.), Hispaniä ! , Occitaniä !, Pro- vincià !, agro re (DC). 364. Arsurus uneno. Linn. Spec. 552. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas. Hab. in Atlante (Desf.!), Cyrenaicà (Viv.), Græcià et Archipe- lagi inSulis (Smith), Italià ( Sebast. et Maur.—Savi—Viv.), Corsicâl, Gallià mediterraneà !. JASMINEZÆ. 365. OLra europxa. Linn. Spec. 5. Vulgd Olivera, Ullastre. In montibas Balearium vulgalissi ma. Colitur in agris. 4 Hab. in totà regione mediterraneä ; hujus limites septentrionales in Italià sunt lacus Verbanus , Luganensis, et Benacus ( Herb. Gay). Os. Cet arbre a été transplanté en Amérique : mais le gouvérnemieritiespagnol s'étant de tout temps opposé à sa culture , on n’en trouye que des piedsiisolés sur 36* 280 DrcoTryLEDONES. toutes les côtes occidentales, depuis le Chili jusqu’à la Californie ; on le cultive plus communément aux Etats-Unis, dans la Georgie et la Louisiane (Communication de M. Gay.). 366. Parcivrea LATIFOuIA. Linn. Spec. 10. In sepibus insulæ Majoris frequens. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptä. » 367. PHiLLYREA ANGUSTIFOLIA. Linn. Spec. 10. Frequens in sepibus insulæ Majoris. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptä. 568. Fraxinus exceusior 8. eustralis. Gay herb.!— #. excelsior. Desf.! Atl. 11, 394. Ad margines agrorum in insulà Majore. Oss. Cet arbre diffère du F. excelsior, tel qu’on le rencontre en France partout ailleurs que sur la lisière de la Méditerranée, par ses folioles plus étroites et parfai- tement glabres en dessous, non marquées de faisceaux de poils aux aisselles des nervures latérales. On pourroit le considérer comme une espèce distincte, si l'ob- servation n’avoit fait connoître des individus intermédiaires, soit par la largeur des folioles, soit par une légère pubescence de leur surface inférieure. Le vrai F. excelsior est trés-rare en France dans la région des oliviers : M. Gay l’a vu à Perpignan , à l’île Sainte-Lucie et à Balaruc ; mais la variété est beaucoup plus commune dans le Roussillon et en Languedoc: on en trouve des plañtations considérables sur les bords du canal du Midi, principalement à Castelnaudary (Ces faits m’ont élé communiqués par M. Gay.), Le F. excelsior de Barbarie, dont M. Desfontaines a bien voulu me communi- quer un exemplaire, a les feuilles parfaitement glabres en dessous; il appartient donc à la variété qui est cultivée à Majorque et dans le midi de la France. APOCYNEÆ. 369. Vinca menra. Audib. in DC. Cat. Hort. Monsp. p. 71. In sepibus insulæ Majoris vulgatissima. Florebat Aprili. Hab. prope Monspelium !, in Ruscinonensi agro !, Barbarià prope Tingidem !. GENTIANEZ. 281 370. Nerruu oEANDER. Linn. nu In montibus insulæ Majoris. Hab. in Provincià (1)!, Hispaniä!, totà Barbariä (Schousb. - — Desf.!— Viv.), Græciä et Archipelagi insulis (Smith. —D'Urv.), Sicilià (Ortol. et Raf.—Viv.), Calabrià ( Tenore), Sardinid, Cor- sicà !, Ligurià occidentali ( Viv.). Hujus limes septentrionalis in [taliä, est lacus Benacus , ad cujus orientales et meridionales ripas, inter rupium fissuras, non rard - occurrit (Pollini). In orientem, usquè ad Imerettiæ præfecturam Vacca excurrit (Gamba, Voyage dans la Russie méridionale. ). 371. Cynancnum acurum. Linn. Spec. 310. In sepibus insulæ Majoris prope Artan. : Hab. in Hispaniä ! , Barbariâ (Desf. !), Ægypto!, omnibus PIE pelagi insulis (Smith—D’Urv. ).. 372. Ascrerras niGra. Linn. Spec. 315. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas frequens ; necnon in insulà Minore ( Hern.). Florebat Majo. Hab. in Pedemontio!, agro Nicæensi et Provinciä (DC.), Occita- nià ! , Ruscinonensi agro! GENTIANEÆ. 373. Carora »ERFoLIATA. Linn, Mant, 10. In insulâ Minore (Hern.). Hab. in totà regione mediterraneâ , Ægypto exceptä. 374. Crironia sricara. Willd. Spec. 1, p. 1069. " (1) M. Gay a trouvé celte plante en grande abondance au-dessus de Bormes, au bord de la Maravène, ruisseau que l’on traverse en allant de Hÿères à Saint- Tropez. 282 DircoTYLEDONES. In maritimis insulæ Minoris (Æern:). ‘ Fa Hab. in totà regione mediterraneä. 375. Cnironta puLcneLra, Swartz Act. Holm, (1785) p. 85,t.3, f. 8 et 9. In maritimis insulæ Minoris (Æern.). < Hab. in Hispaniä!, Gallià !, Italià (Sebast. et Maur.—Bert. ) CONVOLVULACEÆ. 376. Convozvuzus anvewsis. Linn. Spec. 218. In agris Balearium frequens. . Hab. in totâ regione mediterraneà. 377. Convoryurus arruxoines. Linn. Spec. f222: — C. hirsutus. Tenore ! Flor. Nap. 1, p. 60, t. 15. Ubique in Balearibus. Floret Martio, Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 378: ConvozwuLus PenrargraLones. Linn. Syst. nt, p. 229. In agris insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili. Hab. in Hispaniä (Cav.), Sicilià (Ortol. et Raf.), Calabriä (Tenore !). 379. Convorvurus zineaTus. Linn. Spec. 224. Ad vias in insulà Majore prope Incam, Campos. Florebat Majo. Hab. in regno Valentino! , totâ Gallià mediterraneà !, agro Ge- nuensi (Viv.), insulà Caprearum!, Archipelagi insulis (Smith), Cyrenaicä ( Viv.), regno Algeriensi (Desf. !). 380. Cazxsrecia serum. Brown Prodr. p. 83. — Convolvulus sepiumn. Linn. Spec. 218. Ad sepes in Balearibus vulgatissima. Hab. in tot regione mediterraneâ, Ægypto exceptä. BorRAGINEZ. 283 ‘381. CALvsrec14 soLpANELLA. Brown Prodr.! p: 485: — Convolvulus Soldanella. Linn. Spec. 226. 1,00 In arenosis maritimis insulæ Majoris et Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneâ , Ægypto exceptä. BORRAGINEÆ. 382. Herrorrorrum euroPæun. Linn. Spec. 187. In agris Balearium frequens. Florebat Aprili. -Hab, in totà regione mediterranei. 383. Ecxiuu rrarcum. Linn. Spec. 200.—Æ. pyrenaicum. Desf. ! Atl. 1, p. 164. Ad margines viarum in insulà Majore frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione, mediterraneà , Ægypto exceptà. 384. Ecrium vioraceum. Linn. Mant.‘42. — Æ.prandiflorum. Desf. ! Ail. 1, p. 166, t. 46.— E. megalanthos. Lap. ex Bentham Cat. p-. 76.—Æ. macranthum. Roem et Schult. Syst.1v, p. 20.—Æ. plan- tagineurm. Linn. ? et auct.? In collibus maritimis prope Artam in insulà Majore. Florebat Aprili. Oss. Cette espèce a été le sujet de beaucoup de confusions ;‘maïis les rénseigne- mens que j'ai recueillis me portent à croire qu’elle habite sur tous les bordsde la Mé- diterranée, et queises ‘diverses formesfontiété décrites tantôt sous/le nom delyiola- ceum, tanlôt sous ceux de plantagineum, grandiflorum, et macranthum. Les échan- tillons de l’herbier de M. Desfontaines et ceax que M. Gay'areçus.des environs de Tanger, confirment des deux'derniers, synonymes: M. De Candolle indique VE. plantagineum à Narbonne; or tous les exemplaires que j’ai pu me procurer, provenañt de cette localité, m'ont paru se rapporter à l'E. violaceum et confirmer la réunion de ces deux espèces proposée récemment par M. Bentham (Cat. I. c.). Il faudroit pouréclaircir entièrement ce sujet posséder des échantillons recueillis tout autour du bassin de la Méditerranée. Ceux que j'ai eus à ma disposition pro- venoient des environs de Toulouse, de Narbonne, de Tangèr!, d'Alger , de Tunis et de Naples. 284 DrcoryLEDONEs. 385. Ecxiuu Prosrrarum. Desf. Cat. Hort. Par. ed. 1, p. 72.—Del. ! Flor. Ægypt. Ilust. n. 216, non Tenore. « Ad viam inter Palmam et Soller in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in Ægypto(Del.). 386. Ecriuu cazvcnum. Viv. Fragm. Ital. 1, p. 2, t. 4.— Æ. ni tratum. Tenore! Flor. Nap. p. 5o ,t. 12, non Desf. In incultis et ad margines viarum in insulà Majore frequens. Flo- rebat NE Hab. Pro due !, agro Nicæensi ( DC.), agro Genuensi (Viv.), regno Neapolitano! , insulà Caprearum ! , insulis Melitä et Melo 5 1% NES < ; (D'Urv.). 387. LirHOsPERMUM OFFICINALE. Linn. Spec. 189. In insulà Majore prope Esporlas. Florebat Majo. Hab. in Europâ fer totä. 388. Liruospermum ARvENsE. Linn. Spec. 190. Ubique in agris insulæ Majoris. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto except. 380. Lirmospermum aruLux. Vahl. Symb. 11, p. 33.—Myosotis apula. Linn. Spec. 189. In aridis insulæ Majoris prope Petram, Artam. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptä. 390. Nowra curea. DC. Flor. Fr. Suppl. p. 420. In sterilibus prope Cauviam in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in Ruscinonensi agro! , Stœchadum insulis ( DC.) , Corsicà !. 301. Svwpayrum ruserosum. Linn. Spec. 195. In montibus insulæ Majoris prope Lluch. Florebat Aprili. Hab. in Europà ferè totà. Meridiem vershs usquè in Græciam progreditur. BORRAGINEX. ‘285 392. Ancuvsa 1razica. Retz Obs. Bot. fasc. 13 P- 12. — 4. paniculata. Ait. Hort. Kew. ed. 1.1, P- 177. Ad vias in insulä minore (Hern.). Hab. in Galliâ!, Etruriä (Savi), Græciâ (Smith). 395, Ancuusa ancusriroura. Linn. Spec. 191. Ad vias in insul4 Majore circa Artam. Florebat Aprili. 394. Cyoczossuw rrcrum. Ait. Hort. Kew. éd x P-,179.— C. officinale. Desf. ! Atl. 1, p. 158. — Smith Flor. Græc. Prodr. 1, P- 117? non Linn. In incultis insulæ Majoris prope Artam; etiam in insul4 Minore (Æern.). Florebat Aprili. Hab. in Galliä mediterraneä !, agro Romano (Sebast. et Maur.), Siciliä (Ortol. et Raf.), Cretä!, regno Algeriensi (Desf. 1), agro Tin- gitano !. Os. Je ne cite qu'avec doute le synonyme de M. Smith, parce qu'il pourroit se faire que Sibthorp eût recueilli le yrai €. officinale sur les montagnes de la Grèce. Dans ce cas le C. Pictum devroit être ajouté à la flore de cette contrée , puisque j'en ai vu un échantillon ; dans l’herbier de M. Gay, provenant de l’île de Candie. Cette espèce habite toute la France occidentale depuis les bords de la Loire, à Orléans, Blois et Tours, jusqu'aux Pyrénées, et tout le littoral de la Provence, du Languedoc et du Roussillon où le €. officinale n’existe pas. 395. Cynocrossum cuerrirozro. Linn. Spec. 193.— Anchusa lanata. Desf. ! Atl. r, P: 158, an Linn. ? Frequens in aridis et montosis insulæ Majoris. Florebat Martio. Hab. in Provinciä!, Occitaniä !, Aragoniä!, regno Valentino!, Andalusià ! regno Alseriensi (Desf. !). 396. Borraco orricmaris. Linn. Spec. 197. Frequens ad vias et maroines agrorum in Balearibus. Hab. in totâ regione mediterrane4. Mém. du Muséum. t. 14. 37 286 DicoTyLEDoNEs. SOLANEÆ. 397. Vsrsascum siuarum. Linn. Spec. 254. Ad vias in Balearibus vulgatissimum. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 398. Hvoscramus arsus. Linn. Spec. 257. In- insulà Minore ( Æern.). Hab. in totà regione mediterraneà. 399. Hxosciamus nicer. Linn. Spec. 257. Ad vias et pagos in insulis Majore et Minore. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 4oo. Nicorraxa rasacum. Linn. Spec. 258. Colitur in Balearibus. 4o1. Nicorrana Rusrica. Linn. Spec. 258. Colitur in Balearibus præsertim in Ebuso. 4o2. Puysauis somnirera. Linn. Spec. 267. Ad vias in Balearibus haud rara. Florebat Majo. Hab. in insulis Chalci et Cypro (Smith), Syriâ!, Ægypto ! , Bar- bariâ !. Meridiem versüs usquè ad Senegaliam progreditur. 403. Soranum nicrum. Linn. Spec. 266. Ubique in agris Balearium. Florebat Mextio, Hab. in totà regione mediterraneà. 4o4. Soranum Tuserosum. Linn. Spec. 265. Colitur in agris et hortis Balearium. 405. Soranum LycoPersicum. Linn. Spec. 265. Colitur in hortis. 406. Soranum MELONGENA. Linn. Spec. 266. Colitur cum priore. : + PERSONATÆ. 287 407. Soranun sopomeuu. Linn. Spec. 268.—S. Hermanni. Dunal ! Sol. p. 212,t.2,f.3. Ubique ad vias et pagos Balearium. Februario Martioque flo- rebat. Hab. in Calabriä !, insulâ Caprearum (Tenore), Sicilià!, Afric4 (Linn. ). 408. Carsrcum annum. Linn. Spec. 270. Colitur in hortis et condimentum usitatissimum præbet. PERSONATZÆ. SL Antirrhineæ. 409. ScroPxuzanIA PEREGRINA. Linn. Spec. 866. Ad sepes in insulä Majore circa Palmam, Pollentisam ; necnon in insulà Minore (Hern.). Florebat Aprili. Hab. in Galliâ meridionali ! , agro Nicæensi (DC.), Etruriä (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano!, Græciâ (Smith), Cretä!. ï 410. ScroPaULARIA cammna. Linn. Spec. 865. Ad torrentes in montibus insulæ Majoris frequens. Florebat Majo. Hab. in Galliä ! Ttalià (Savi—Sebast. et Maur.—Tenore), Græcià et ivsulis Cretà et Cypro (Smith), Barbariä ( Desf. ). 411. Dinar examine. Desf. Ail. 11, p. 37. In insulà Minore ( Æern. JE Hab. in totà regione mediterranei. 412. Livarta spuria. Mill. Dict. n. 15. In agris insulæ Majoris et Ebusi. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterrane. 413. Linaria rrpuyrra. Mill. Dict, n. 2. In agris prope Palmam, Artam in insulâ Majore. Floret Aprili. 37* 288 _ Drcoryrenones. Hab. in Hispaniä(Viv.), totà Barbariä (Desf.—Viw.), insulà Melo (D'Urv.), Sicilià (Viv.), Corsicà!. 414. ANTIRRHINUM ORONTIUM. Linn. Spec. 860. Inter segetes Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 415. Dicirauis ruarst. Linn.Spec. 867.— D. thapsi var. a. Lindi. Digit. Monog., p. 10, t. 3. Radix incrassata , scabra, fusca. Caulis herbaceus, pedalis, as cendens, simplex, tomentosus. Folia lanceolata, utrinquè tomentosa, facie viridia, dorso tomento densissimo albida, margine integra vel tenuissimè denticulata ; radicalia in petiolum attenuata; caulina ses- silia, amplexicaulia , subdecurrentia, gradatim breviora. Flores ra- cemosi, secundi, nutantes , racemo 10-15 floro. Pedunculi 3-6 lineas longi, sepalis longiores nunc breviores , tomentosi , floriferi nutan- tes , fructiferi erecti arcuati , basi suffulti bracteà ovato-lanceolata, 1-2 lineas longâ , sessili, tomentosâ. Cal/yx 5 partitus, lobis inæ- qualibus, superiore minore lineari-subulato, reliquis ovato-lanceo- latis acutis, omnibus nervosis , utrinquè, præsertim dorso, villosis, pilis brevibus glandulosis. Corolla rosea, intùs rubro-punctata, 14- 16 lineas longa , 6-7 lineas lata, puberula, limbo brevi , lobis obtu- sis. Antheræ immaculatæ, pubescentes. Capsula sepalis triente bre- vior, subglobosa , villosiuscula, pilis brevissimis glandulosis. Semina plurima , scrobiculis placentæ centralis aflixa, subsphærica, apice acutiuscula, sub lente foveolata ; embryo rectus in centro perispermi carnosi; radicula apicem seminis spectans. In montibus insulæ Majoris prope Lluch, ad rupes in monte Puig-dè-Torrella; necnon in insulà Minore (Æern.). Floret Junio. Hab. in Hispaniä !. Os. Cette espece diffère du D. purpurea par sa tige moins élevée, par ses feuilles tomenteuses, blanches en dessous, par ses bractées beaucoup plus courtesque les pédicelles, par ses anthères sans taches et pubescentes, Il paroît cependant que PERSONATÆ. 289 plusieurs de ces caracteres s’évanouissent par la culture. M. Lindley paroît indécis si on doit conserver le D. thapsi au rang d’espèce ou la regarder comme une variété du D. purpurea. Personne, mieux A Le , De pouvoit décider cette question , puis- qu’il avoit à sa disposition des exemplaires recueillis en Espagne et en Portugal, et qu'il a vu, dans le jardin de Kew, des individus provenant de graines fournies par ces mêmes échantillons. Linné demande si notre plante n’est point une hybride du Digitalis purpurea et du J’erbascum thapsus. Ce doute, qui n’est fondé que sur l’aspect de ses feuilles inférieures qui ont quelques rapports avec celles du 7. thapsus, ne peut être admis aujourd’hui, puisqu'il n’existe pas d'exemple authentique de fécondation entre des plantes de genres différens. D’ailleurs je n’ai apercu dans les Baléares ni le D. purpurea, ni le F. thapsus. | SIL. RAinanthaceæ. 416. Veronica anaçaruis. Linn. Spec. 16. In fossis Balearium frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 417. Veronica seccagunGa. Linn. Spec. 16. In insulà Minore ( Hern. ).. Hab. in Galliâ!, Italiâ!, Græcià (Smith). 418. Veronica AGresTis. Linn. Spec. 18. In umbrosis montium insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 419. Veronica cymsarariA. Bodard. Dissert. Pisis, 1708. In umbrosis Balearium vulgatissima. Florebat Aprili. Hab. in Gallià mediterraneä!, Liguriä (Bert.), Etruriä ( Savi), agro Romano ( Sebast. et Maur.), regno Neapolitano !, insulis Archi- pelagi et agro Byzantino (Smith—D’Urv.), Cretä !, Barbariä !. 420. Disanpra arricana : Caulibus villosis , foliis orbiculato-cor- datis, 7-9 crenatis, villosis, filamentis corollam subæquantibus , stylo glabro , stigmate subincrassato. Nob. Tab. 0. 290 DicoryLEDONESs. Chry sosplenii foliis planta aquatica flore flavo pentapetalo.Schaw Cat. n. 149, f. 149.— Sibthorpia africana. Linn. Spec. 880.— Di- sandra prostrata B. Willd. Spec. 11, p. 282. Caules numerosi, humifusi, repentes, flexuosi, ramosi, filifor- mes, pedales, villosi, pilis longiusculis, albidis, subulatis, sim- plicibus. Folia alterna, petiolata, orbiculata, cordata, 7-0 crenata (crénis rotundatis obtusis, vel ovatis acutiusculis), utrinquè præser- tim dorso villosa ; radicalia longissimè petiolata, petiolo 2-3 unciali, limbo 6-7 lineas longo, totidem lato ; caulina remotiuscula, petiolo internodia æquante vel iisdem breviore. Flores axillares, solitarii, rarius geminati, pedunculati, pedunculo petiolos superante, flori- fero flexuoso, fructigero spiraliter torto. Ca/yx æqualis , longè hir- sutus, 5 rarius 4-fidus ; tubo campanulato ; segmentis ovato-lanceo- latis, tubo paul brevioribus. Corolla regularis, rotata , lutea, in ca- lyce 5-subfido-5-partita, in calyce 4-subfido 4-partita; tubo brevissimo; segmentis calyce duplè longioribus, obovato-oblongis, æstivatione imbricatis. Stamina in corollà 5-lobà 5, in corollà 4-lobä 4, medio tubo inserta, segmentis alterna, iisdem pauld breviora, æqualia; filamentis filiformibus, luteis ; antheris medio dorso insertis, oblon- gis, luteis, bilocularibus , loculis longitudinaliter dehiscentibus. Ovarium disco hypogyno glanduloso insertum, breve, ovoideum; basi glabrum , apice pilosiusculum, biloculare, loculis pluri-ovulatis. Stylus subclavatus, corollam æquans : Stigma capitatum , subemar- ginatum. Capsula calyce persistente aucto tecta, ovoideo-globosa, basi glabra, apice hispida, oppositè bisulca, bivalvis. Placenta cen- tralis, scrobiculata. Semina 12-15, scrobiculis placentæ inserta, subsphærica , apice acutiuscula , rufescentia. Embryo rectus in centro périspermi carnosi : radicula apicem seminis spectans. A D. prostrata. Liun. differt : 1° caulibus filiformibus, villosis non puberulis; 2 foliis tripl minoribus , longiùs pedunculatis, 7-9 non 20-30 crenatis, utrinquè villosis non puberulis; 3° floribus du- pl minoribus, plerisque solitariis non fasciculatis; 4° filamentis Lai Wie Tom. 14 PERSONATæ. l 201 corollam subæquantibus, non eâdem triente brevioribus; 5° siylo glabro apice incrassato, non piloso filiformi. Ubique in montibus insulæ Majoris et Ebusi, ad rupes umbrosas aut excavatas. Floret Majo. Oss. Cette espèce habite les côtes septentrionales de l’Afrique, où elle a été recueillie par Schaw, sans qu’on sache précisément le lieu où il l’a découverte. On doit probablement lui rapporter le Sibthorpia europæa observé par M. Sieber auprès de Rettimo dans l’île de Candie (Reis nach Kret, 1, p. 188), et la plante du même nom que M. Smith mentionne dans le Prodromus Floræ Græcæ (1, p- 439). Il me paroît difficile qu’une espèce qui habite l'Angleterre, et qui en France s'éloigne peu de l'Océan, puisse se trouver dans une ile de la Grèce. Le Sibthorpia europæa diffère des Disandra: 1° par sa corolle irrégulière ; 2° par ses étamines inégales, au nombre de quatre, la supérieure avortant constamment; enfin par son disque à cinq lobes irréguliers, trois, opposés aux . segmens les plus longs de la corolle, lancéolés, deux, opposés aux segmens les plus EC did à Si courts, beaucoup plus petits et d’une forme arrondie. Les étamimes varient de quatre à huit dans le Disandra, maïs leur nombre est toujours le-même que celui des lobes de la corolle qui varient aussi dans la même proportion. Ce caractère, joint à ceux tirés du disque et de la corolle, me paroït suffisant pour séparer ce genre du Sibthorpia; je dirai mème qu’il m’en paroît aussi distinct que ce dernier l’est des Véroniques à quatre étamines. On doit cependant observer que le Di- sandra et le Sibthorpia ont entre eux la plus grande analogie de port; leur ressem- blance est telle qu'il seroit tres-difficile de les distinguer au premier aspect sans le secours des fleurs. Les D. prostrata et africana se- distinguent facilement du Sibthorpia europæa par leurs corolles jaunes, non d’un rose pâle, mais-les D. pi- chinchensis ét retusa (Sibthorpia pichinchensis et retus., Kunth (Nov. Gen. et Spec. 1, p- 390-391 , t. 176-177) ont desfleurs d’un rouge plus ou moins foncé. Expl. tab. IX. 1 Flos numero partium quaternario.— 2 Idem numero partium quinario.— 3 Idem desuper visus.— 4 Corolla.— 5 Pisüllum.—6 Ovarium trans- versè sectum.—7 Capsula calyce vestita.—8 Eadem calyce ablato.—9 Eadem longitudinaliter secta.— 10 Semen.—11 Idem longitudinaliter sectum. 42x. Barrsia TRixaGo. Linn. Spec. gd. 1, p.602. In maritimis insulæ Minoris (Hern.). Hab. in Hispaniâ !, Galliâ mediterraneä !, Corsicä ! , regno Neapo- litano ! , Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 292 DicoryLEDONEs. 422. Orosancge masor. Linn. Spec. 882. In agris prope Esporlas in insulà Majore , necnon in Ebuso. Flo- rebat Majo. | Hab. in Barbarià (Desf.!), Galliä !, Italià (Sebast. et Maur.-Tenore). 423. Orosanoue cærurea. Vill. Dauph. 11, p. 406. In agris insulæ Majoris prope Artam, necnon in Ebuso. Florebat Aprili , Majo. Hab. in Hispanià !, Galliä !, Italià (Savi-Tenore), Græcià (Smith). LABIATÆ. 424. Rosmarinus orricinaLis. Linn. Spec. 33. Ubique in Balearibus. Hab. in totà regione mediterraneà. 425. Sarvra cranpesTina. Linn. Spec. 36.— $. verbenaca «a. Desf. ! Atl. 1, p. 22. Ad vias in Balearibus vulgatissima. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 426. Sarvia versenaca. Linn. Spec. 35.— S. verbenaca R. Desf. ! Alt.1,p. 22. Ad margines agrorum prope Esporlas in insulà Majore. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneä. 427. Auuca [va. Schreb. Vert. Unilab. 25.— Teucrium Iva. Linn. Spec. 787. In aridis insulæ Majoris haud rara, etiam in insulâ Minore (Hern.). Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneä. 428. Teucrium campanuLaTum. Linn. Spec. 786. In insulà Majore , ad viam inter vicum Campos et fontem sanctam. Florebat Majo. Hab. in Apuliä (Tenore ), Sicilià ! , Oriente (Willd. ). Lasrarz. 203 * 429. Teuomun sorrys. Linn. Spec. 786. _ Ju insulà Majore ( Prias)ggN 14 Hab. in Galli4!, regno Neapolitano (Tenore), Barbarià (Desf. ). bi: : 430. Teucrium marum. Linn. Spec. 788. In insulä Minore (Hern. ). . Hab. in Occitanià ! , Provincia ! ; Stœchadum insulis!, Corsica !. 451. Teucrium scorprum. Linn. Spec. 790. In insulà Majore (Trias). é Heb. in Galliâ!, totà Italià (Bert. —Savi — Sebast. et Maur. — Tenore), Sicilià (Ortol. et Raf.), Corsicä!, insulis Zacyntho et Creti . Asiâque minore (Smith). 432. Teucriun cramæprys. Lino. Spec. 790. In aridis insulæ Majoris circa Esporlas, Incam ; necnon in insulâ Minore (Zern.). Florebat Majo. Hab. in Galliä !, Italià (Bert.—Savi—Sebast. et Maur.—Tenore), Corsicâ ! , Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 433. Teucrum rLavum. Linn. Spec. 791. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas. * Hab. in totâ regione mediterrane4, Ægypto exceptä. 434. Teucrium ASraricum. Linn. Mant. 80. ù In fissuris rupium montis Puig-Major in insulâ Majore. 21 Aprilis nondüm floruerat. Ons. Cette espèce est indiquée avec doute dans les Indes orientales. Peut-être son acquisition dans les jardins est-elle due au voyage d’Ant. Richard aux Baléares. 435. Teucrium PoLrux. à latifotium. DC. Flor. Fr. U1 , p. 521. In petrosis Balearium frequens. Florebat Majo. -B. angustifolium. DC. Flor. Fr. mm, p.521. In insulà Majore prope Artam. * Hab. in totâ regione mediterraneä. Mém. du Muséum. t. 14 38 294 DicoTyLeDonezs. 436. Teucrium cArITATUM pycnophyllum. Gay ! Herb. —(7. pyc- nophyllum. Schreb. Unilab. p. 48, n. 5r.— T. candidissimum. Salzm.! in litt. ad Gay. In sterilibus Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Corsicâ!, Hispanià ( Willd.). 437. Sarurera NERvOsA. Desf. ! Atl. ar, p. o. An satis a Saturei4 græc distincta ?. In aridis Ebusi frequens. Florebat Majo. Hab. in Barbariä ( Desf. !), Cyrenaicà (Viv.), insulà Melo (D'Urv.), insulà Zacyntho (Smith). 438. Lavanpuza spica. Chaix in Vill. Dauph. 1, p. 355. In montibus circa Esporlas in insulà Majore. Hab. in Galliâ mediterraneà ! , regno Neapolitano (Tenore), agro Argolico (Smith), Barbarià (Desf. !). 439. Lavannura srnogcas. Linn. Spec. 800. In insulà Minore (Hern.). Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptä. 440. Lavanpuza DEnraATA. Linn. Spec. 800. In aridis insulæ Majoris circa Belver, Cauviam. Florebat Majo. Hab. in Hispanià a regno Valentino! ad Andalusiam !, regno Alge- riensi (Desf.!), Græcià (Smith). 441. SiperiTis RoMANA. Linn. Spec. 802. Ubique in insulis Balearibus. Martio Aprilique floret. Hab. in totâ regione mediterraneà , Ægypto exceptà. 442. Mevraa rorunnirouA 8. DC. Flor. Fr. 1, p. 534.—"7. crispa. Linn. Spec. 805. In insulà Minore ( Hern.). Hab. in Galliä ! , regno Neapolitano SNS Græcià (Smith). 443. MenrTHA PULEGIUM (2. eriantha. DC. Flor. Fr. Suppl. p. 400. — M. Pulegium. Desf. ! Alt. 1, p. r7. Lasraræ. 295 In insulà Minore (ern. ).. dires 4 Hab. in Gallhià mediterraneä !, Calabriä! , Cretâl!, regno Alge- riensi ( Desf.!), prope urbem La Conception! in Americæ regno Chilensi. (a 444. Lau amrrexicauLe. Linn. Spec. 809. In agris Balearium vulgatissimum. Martio floret. Hab. in totà regione mediterraneä. 445. Sracays Germanica. Linn. Spec. 812. Ad margines viarum prope Esporlas in insulà Majore. Majo floret. Hab. in Gallià!, Italià , Bulgarià (D’Urv.). 446. Sracuys miRTA. Linn. Spec. 612. Frequens ad vias et in montosis insulæ Majoris. Florebat Aprili. Hab. in Galliâ mediterraneà !, Hispanià ! , Barbarià ! , Sicilià!, Itali !. 447. Sracuys aRvensis. Linn. Spec. 814. ‘In agris insulæ Majoris circa Artam. Florebat Aprili. Hab. in Gallià !, Hispaniä! , Barbariä! , Cretà ! , Græciä (Smith), Corsicâ!, Italià (Tenore— Sebast, et Maur.—Savi). 448. Bazrora micra B. Sebast. et Maur. Flor. Rom. Prodr. 196.— B. alba. Linn. Spec. 814. In insulà Minore ( Hern.). Os. Les Ballota nigra et alba de Linné ne different l’un de l’autre.que parce que les dents du calice, dans la première espèce, sont dressées , tandis qu’elles sont étalées dans la seconde. Ce caractère, qui est sujet à varier ,ne me paroit pas suffisant pour motiver la distinction de ces deux plantes, 449. Marrumuw mispanicum. Linn. Spec. 816. In insulà Majore prope Esporlas. Hab. in Hispanià !, Barbariä.( Desf.). 384 296 DicoTYLEDONES. 450: Marrusium vurGare. Linn. Spec. 816. Ubique ad vias etcirca pagos Balearium. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptä. 451. Paroms 1Tauica. Smith Spicil. 1, p. 6.— Pers. Synops. 1, p- 126. In montibus insulæ Majoris prope Lluch haud rara ; etiam in in- sulà Minore ( Zern. ). Floret Majo. Hab. in Italià et Lusitanià (Pers.). 452. OrIGanum masoricum : caule laxè tomentoso; foliis ellipticis, pubescentibus ; floribus fasciculatis ; calyce bilabiato ; corollà bila- biatà , labio superiore emarginato, inferiore trifido. Nob. Caulis herbaceus , bipedalis et ultrà, teres, ramosus , tomento laxo vestitus. Folia inferiora 8-10 1. longa, 5-6 1. lata, petiolata, petiolo 4-5 L. longo ; superiora multù breviora, sessilia ; omnia ovato-ellip- tica , utrinquè præsertim subtàs pilis brevissimis albidis scabrius- cula. Flores ad apicem ramorum spicati, spicis brevissimis, conglo- batis ; singuli basi instructi bracteà foliis superioribus omnind con- formi , florem subæquante. Calyx bilabiatus, glandulosus; tubo infundibuliformi, glabriusculo, 10-nervio; labio superiore profundè tridentato, dentibus ovatis, obtusiusculis, ciliatis; inferiore triente breviore, bipartito, segmentis obtusiusculis, ciliatis; fauce pilis brevibus clausà. Corolla bilabiata, rosea, puberula ; tubo calycem pauld superante ; labio superiore brevissimè emarginato ; inferiore trifido, segmentis lateralibus labium superiorem æquantibus, medio triente longiore; fauce nudà. Stamina summo tubo inserta; fila- mentis brevissimis; antheris subrotundis basi brevissimè emargi- natis, infrà medium dorsum insertis. Ovarium subrotundum , gla- brum , apice 4 lobum. Stylus corollam paululùm superans, fili- formis, apice dilatatus, parte dilatatà brevi, bipartità. Fructum non vidi. In aridis insulæ Majoris prope Incam, Florebat Majo. LABIATÆ. | 297 Oss. Cette espèce diffère essentiellement de l’Origanum vulgare Linn. 1° par son calice à deux lèvres bien distinctes, non à cinq dents à peu près égales, fermé de poils beaucoup plus courts; 2° par sa corolle dont le tube dépasse à peine le calice , au lieu d’être à peu près du double pluslong; 3° par ses étamines beaucoup plus courtes; 4°. par ses anthères légerement émarginées à la base, non à deux lobes réunis au sommet par un connectif très-étroit. Elle se ÉLÉS de l'O. cre- ticum, tel qu'il existe dans l’herbier de M. Gay, provenant de l’île de Candie, 1°. par ses fleurs disposées en épillets beaucoup plus courts; 2° par son calice à deux lèvres, non à cinq dents à peu près égales; 3°. par sa corolle bilabiée, à levres inégales, non à cinq segmens à peu près égaux entre eux. L’O. creticum D'Urv. Enum. est, selon l'observation consignée dans l’herbier de M. Gay, tres-différent du vrai O. creticum ; j'en ai observé des échantillons, provenant de graines rap— portées par M. D'Urville et cultivées dans le jardin de Toulon , Qui ne different du vulgare, tel qu’il croît aux environs de Paris, que par leurs bractées un peu plus courtes; par leurs fleurs plus petites, moins fasciculées : par leur corolle un peu plus velue, et dont la lèvre supérieure est fendue jusqu’au-dessus de la base, au lieu d’être légèrement émarginée. On doit, selon l'observation de M. Gay, réunir à VO. vulgare VO. creticum. DC. FI. Fr. Le vrai creticum n’a point encore été observé en France. 453. Tuymus vurcaris. Linn. Spec. 825. In sterilibus lapidosis Balearium frequens. Florebat Majo, Junio. Hab. in Hispaniä !, Gallià meridionali!, Italià!, Græciâ et Archi- pelagi insulis (Smith). 454. Taymus rurormis. Ait. Hort. Kew. 11, p. 313. Ad rupes et muros insularum Balearium vulgatissimus, Aprili Floret. Hab. in Hispanià (Pers.). 455. Tayuus cazamnrma. Smith Flor. Brit. p. 641. Jh fissuris rupium montis Puig-dè-Torrella in insulà Majore. Hab. in Galliä ! , Italià (Savi—Sebast. et Maur.), monte Athô et prope Byzantium (Smith), circa Tingidem !. 456. Taymus nerera. Smith Flor. Brit. p. 642. In insulà Majore (Trias). 298 DicoryLepones. Hab. in Galliä!, Italià ( Bert.—Savi— Sebast. et Maur.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 457. Prasrum mayus. Linn. Spec. 838. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas , necnon in insulà Mi- nore ( Æern.). Hab. in Hispanià meridionali !, Barbarià (Desf. !), Cretà !, Græcià et Archipelagi, insulis (Smith). Oss. Selon M. Viviani (Flor. Lyb. Spec.), on doit rapporter au Prasium minus les synonymes de la Flore française et des auteurs italiens : le Prasium majus ne se trouve ni en Corse ni en Italie. PYRENACEÆ. 458. Vitex aGnus-casrus. Linn. Spec. 890. Ja humidis insularum Majoris (Trias), et Minoris (Æern.) haud rara. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà. 459. Versena orricinauis. Linn. Spec. 29. Ad vias in insulà Minore (Hern.) Hab. in totà regione mediterraneä. ACANTHACEÆ. 460. Acanraus moLuis. Linn. Spec. 891. In insulà Majore prope Incam. Floret Majo. Hab. in Gallià meridionali ( DC. ), agro Romano ( Sebast. et Maur. ), regno Néapolitano (Tenore), Sicilià (Smith ), Asià minore circa Trapezum (D’Urv.), regno Algeriensi (Desf. !). PRIMULACEZÆ. 461. Anacazus cÆruLEA. Lam. Flor. Fr. 11, p. 285. In agris insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Martio . PLUMBAGINEZ. 299 Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà. 462. Anacarus Pmoenicea. Lam. Flor. Fr.un, p. 285. Ubique in agris Balearium. Martio floret. Hab. in Gallià!, Archipelagi insulis (Smith), regno Algeriensi (Def. ). 463. Conis monsreztensis. Linn. Spec. 252. Ubique in aridis et arenosis maritimis Balearium. Floret Majo. Hab. in Gallià mediterraneä ! , Ligurià occidentali et regno Nea- politano (Viv.), Sicilià (Biv. Bern.), Græcià (Smith), Ægypto (Del. ), totà Barbarià ( Viv.—Desf.—Schousb.), Hispanià!. 464. PrRimura ELATIOR. Far. scapo brevi, floribus atro-purpureis. Crescit prope Esporlas in insulà Majore ; verisimiliter ex hortis transfuga. 465. Cycramex vernuw. Lob. Ic. tab. 605, fig. sinistra. - Cyclaminus vernus. Clus. Hist. p. 265.—Cyclaminus verno tempore florens. Clus. Ac. p.265. Ic.—Cyclamen Byzantinum Magn. Bot. Moxsp. p. 85.— C. europœæum. Desf. Flor. Al. 1, p. 167.—C. hederæfolium. Sebast. et Maur. FI. Rom. Prodr. p. 05.— C. hederæfolium à Bert. Amon. Jtal. p. 18. In umbrosis Balearium vulgatissimum. Primo vere floret. * Hab. in Gallià meridionali ! , Itahià!, Corsicä!, Cretà!, Barbarià (Def. !). 466. Samorus Vazerannr. Linn. Spec. 243. Ja humidis Balearium frequens. Hab. in orbe ferè toto. PLUMBAGINEÆ. 467. Srarice cuonum. Linn. Spec. 394. In paludosis maritimis Balearium haud rara. 300 DircoTyLEDONESs. Hab. in totä regione mediterraneä. 468. Srarice AuricuzæroLta. Vahl Symb. 1, p. 25. In maritimis insulæ Minoris (Æern.). Hab. in maritimis Galliæ!, Barbariæ prope Mogador (Schoush.), circa Tingidem!. 469. Srarice oceærou1a. Pourr.—DC. Flor. Fr. 117, p. 422. In insulà Majore prope Banabufar, ad littora maris; etiam in in- sulà Minore (Hern.). Floret Aprili. Hab. in Gallià mediterraneà !, Italià prope Liburnum!, Neapolim!, Græcià (Smith). 47o. Srarice rerRuLACEA. Linn. Spec. 396. In maritimis insulæ Minoris (Æern.). Hab. in insulà S. Luciæ!, Barbariä !, (Desf.—Schoush.). 471° Srarice minuTA. Linn. Mant. 59. In insulà dé-Coulom prope insulam Minorem (Æern.). Hab. in Gallià meridionali prope Massiligm!, Corsicà!, Barbarià (Desf.!). PLANTAGINEÆ. 472. Pranraco ranceorara & DC. F1. Fr. m, p. 409. Ad vias in Balearibus freqnens. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà. P. lanceolata €. DC. Flor. Fr. Suppl. p. 377. Ad vias in insulà Minore (Æern.). 475. Pranraco racorus GB. DC. Flor. Fr. Suppl. p. 378.— P. erios- tachya. Tenore Flor. Nap. ex DC. L. c. In aridis et ad vias Balearium vulgatissima. Floret Martio. Hab. in Gallià mediterraneä!, Hispaniâ !, regno Neapolitano. 474. PranraGo azricans. Linn. Spec. 165. ÀÂMARANTHACEÆ.—PHYTOLACCEZ. 3o1 Ad vias in insulâ Majore et Ebuso. Floret Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. + 475. Pranraco rrvosa. Pourr. Act. Toul. nr, p. 324. Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Alcudiam. Aprili floret. Hab. in Andalusià !, Galliâ mediterrane !, Etrurià ! , regno Nea- politanc!, Corsicà !. - \ 476. Pranraco marrmama. Linn. Spec. 165. In arenosis maritimis Alcudiæ, loco dicto renal, in insulä Ma- jore. Aprili, Majo floret. Hab. in totà regione mediterraneä. 477. Pzanraco rsyzuium. Linn. Spec. 167. In agris insulæ Majoris prope Esporlas. Martio floret. Hab. in totâ regione mediterraneä , Ægypto exceptä. 478. Pranraco coroxopus. Linn. Spec. 166. In arenosis maritimis insulæ Majoris prope Alcudiam , loco dicto Arenal. Aprili, Majo floret. Hab. in totâ regione mediterraneä. AMARANTHACEZÆ. 479. AmaranTaus PRoSTRATUS. Balb. Misc. p. 44 , tab. 10. In insulà Minore ( Hern.). Hab. in Pedemontio (DC), prope Genuam (Bert.), in agro Ro- mano (Sebast. et Maur. ). PHYTOLACCEÆ. 48e. Puayroracca pecanpra. Linn. Spec. 631. In insulà Majore prope Esporlas (Trias). Mém. du Muséum. 1. 14. 39 302 DicorxLEeDones. CHENOPODEÆ, 481. BErTa marrrima. Linn. Spec. 322. In maritimis Balearium vulgatissima. Majo floret.… Hab. ubique circa mare Mediterraneum. 482. BEra vurcaris. Linn. Spec. 322. Colitur in hortis. 483. Sprnacra sernosa. Moench Meth. p- 318. Colitur in hortis. 484. Arripcex marmus. Linn. Spec. 1492: In maritimis Ebusi. Majo floret. Hab. ubique circa mare Mediterraneum. 485. Arripsex PORTULACOIDES. Linn. Spec. 1493. In maritimis prope Alcudiam in insulà Majore. Floret Majo. Hab. ubique circa mare Mediterraneum. 486. Arrrwrex rose. Linn. Spec. 1493. In insulà Minore ( Hern.). | Hab. in Gallià!, Ligurià (Bert.), regno Neapolitano!, ad littora maris Adriatici! , in Georgià!, Cretà!. 487. Caenoronruom muraLe. Linn. Spec. 318. Ad vias in Balearibus frequens, Aprili.floret. Hab. in totà regione mediterraneä. 488. Cnenoronium LErosPERmuM a. DC. Flor. Fr. n1, p. 390. — C. album. Liünn. Spec. 319. In maritimis Balearium vulgatissima. Majo floret. Hab. in totà regione mediterraneà. 489. Cnenoronium Amgrosiomes. Linn. Spec. 320. In insulis Majore (Trias), et Minore (Hern.). pr Poryeonéz. 303 Hab. in Gall! , Italiä ! » Corsica! Sicihà (Ortol. et Raf.), regno Marocano (Schousb.). * 490. Cuenoronrum FruTicosum. Linn. Spec. ed. 1, p. 221. Jù maritimis Ebusi. Majo floret. Hab. in toto maris Mediterranei littore. 41. Sarsora Karr. Linn. Spec. 322. In maritimis insulæ Minoris (Hern.). Hab. ubique circa mare Mediterraneum. 492. SazrcornrA rruTicosA. Linn. Spec. 5 In maritimis Balearium vulgaris. Hab. ubique circa mare Mediterraneum. 495. Tuericonum cynocrAmse. Linn. Spec. 1411. In umbrosis ad rupes excavatas circa Artam, in insulà Majore. Primo vere floret. Hab. in Galliâ mediterraneä !, > ali !, Sicilià !, Græcià et Cretâ (Smith), Barbariä!. POLYGONEEÆ. 494. Poryconum avicurare. Linn. Spec. 519. In insulâ Majore (Trias). Hab. in totà regione mediterraneä. 495. Euex spvosa. Campd. Monogr. Rum. p. 58,t.1,f. 1. — Rumex spinosa. Linn. Spec. 481. In insulà Minore (Æern.). Hab. in Andalusiä !, Barbarià ! , Ægypto (Del.), Cretä!, Græcià et insulà Zacyntho (Smith), insulà Melo!, Sicilià (Biv. Bern.), Cala- briâ! , agro Neapolitano!. 496. Rouex osrusirouvs. Linn.Spec. 478. ‘Ad sepes Ebusi; necnon in insulâ Minore (Æern.). Floret Majo. 39* 304 DrcoryLEDonNEzs. Hab. in Galliâ!, Peloponneso et circa Byzantium (Smith). 497. Ruwex sucerxaropnorus. Linn. spec. 470. Ubique in Balearibus. Aprili floret. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptä. 498. Rumex acgrosa. Linn. Spec. 481. Colitur in hortis. LAURINEÆ. 499. Lavrus xosmis. Linn. Spec. 529. In montibus insulæ Majoris inter Pollentiam et Lluch. Aprili floret. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptà. In orientali plagà septentrionem versùs usque ad Tauriæ meridionalis littora progreditur (Stev. in litt. ad Gay). THYMELEÆ. 500. D apane eniprum. Linn. Spec. 511. In collibus petrosis insulæ Majoris. Junio floret. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 5or. PassErINA VELUTINA : tomentosa, ramis tortuosis; foliis spa- thulatis , obtusissimis ; floribus axillaribus, aggregatis, sessilibus , bracteatis ; perianthio infundibuliformi. Nob. P. velutina. Pourr. in Herb. Desf.!. Frutex sesquipedalis, ramosissimus, ramis tortuosis, densè tomen- tosis , tomento flavescente. Folia alterna, approximata, quasi imbri- cata, spathulata, crassiuscula, utrinquè tomento densissimo longius- culo flavescente vestita, 4 lineas longa, lineam et dimidiam lata. Flores axiilares, sessiles, aggregati, instructi bracteis pluribus im- bricatis, ovatis, tomentosis. Perianthium tubulosum, infundibuli- forme, 4-fidum ,-4 lineas longum, extùs densè tomentosum , intüs SANTALACEÆ.—CYTINEZ. 305. . glabrum et pallidè luteum. Stamina 8, duplici serie perianthii summo tubo inserta, 4 superiora segmentis perianthii opposita, 4 in- feriora iisdem alterna : antheræ subsessiles, dorso prope basim 1 insertæ, luteæ, oblongæ , biloculares, longitudinaliter dehiscentes. Ovarium perianthïi fundo insertum, obovoideum , glabrum , dimi- diam lineam longum , uniloculare, uniovulatum. Stylus subclavatus, glaber, ovario pauld brevior, apice truncatus. Ovulum unicum , OVOi- deum , pendulum. A P. tartonraira differt : 1° caulibus et foliis densè tomentosis, tomento lutescente, non sericeis, argenteis; 2° foliis brevioribus, spathulatis, apice rotundatis et obtusissimis , non obovato-lanceolatis, sub ellipticis, apice acutiusculis, submucronulatis; 3° perianthio fundibuliformi, non campanulato. = In arenosis maritimis insulæ Majoris prope Palmam vulgatis- sima , in montibus rarior. Floret Martio, Aprili. 5o2. Passerina HirsuTA. Linn. Spec. 513. In collibus petrosis et ad vias Balearium vulgatissima. Martio floret. Hab. in tot regione mediterranei. SANTALACEÆ, 504. Osyris Asa. Linn. Spec. 1450. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Martio. Hab. in totâ regione mediterraneä, Ægyÿpto exceptä. CYTINEÆ. 500. Cyrwvs ayrocisris. Linn. Gen. p. 566. In montibus insulæ Majoris circa Esporlas, ad radices Cisti sal- | wifolii. Majofloret. Hab. in totâ regione mediterraneä , Ægypto exceptà. 306 DicoryLEeDonss. EUPHORBIACEZÆ. 505. Mxrcurrazis AnNuA. Linn. Spec. 1465. In insulà Minore (Æern.). Hab. in totà regione mediterraneä. 506. Mercurrazis AMBIGUA. Lann. Fil. Dec. r, t. 8. Ad margines viarum in Balearibus haud rara. Aprili floret. Hab. in Gallià meridionali prope Telonem et in Corsicâ (DC.), in Barbarià circa Tingidem !. 5o7. Mercuriacis roMENTOsA. Linn. Spec. 1465. In collibus petrosis Ebusi prope urbem. Majo floret. Hab. in Galliâ mediterraneà. 508. EuPnorsia caamæsyce. Linn. Spec. 652. In insulà Majore (Trias). Hab. in Gallià mediterraneà!, Italià !, Græcià et Archipelagi in- sulis (Smith), Cretä!, Palestinà!, Barbarià circa Tingidem!, Anda- lusià ! , regno Valentino! 509. EuPmorsra PeeLus. Linn. Spec. 653. Ad vias prope Esporlas in insulà Majore. Martio floret. Hab. in totà regione mediterraneä. B. minima DC. Flor. Fr. 1, p. 331. — Æ. peploides. Gouan Flor. Monsp. p« 174—DC.Elor. Fr. Suppl. p.358.—£. peplus var. minor. Viv. Flor. Lyb. Spec. p. 26. In insulâ Minore (Æern.). Hab. in Gallià mediterraneâ! , Corsicà!, Cyrenaicà (Viv.). 510. Eurnorera prrayusa. Linn. Spec. 656. In sterilibus inter Cauviam et montem Galatzo in insulà AIRE Majo floret. Hab. in Barbarià (Desf. !), Gallià mediterraneà !, Etrurià (Savi), Corsicà !. ji : w 5 EuPHORBIACEZ. 307 511. Eurorgra paraztas. Linn. Spec. 657. : + Übique in arenosis maritimis Balearium.. Floret Majo: Hab. in totà regione mediterraneà. | 52. EvPxorsia BIUMBELLATA. Poir: Voy. Barb:.u, p. 174. 1e. Inter segetes prope Artam in insulà Majore. Aprili floret.. Hab. in Gallià mediterraneà! , Barbariâ (Desf. !). 513. EvPsorsia Provincrauis. Willd. Spec., Plant, 11, p. 914.— E,; segetalis 8. DC: Flor. Fr. in, p-335.—E£. alexandrina. Del. Flor. Ægypt. [lust. n. 476, t. 30, f. 2. — E. neapolitana. Tenore! Flor. Nap. 1, p. 266; t. xui.— Æ. leiosperma. Salzm.! Herb, Tingit. Inter segetes circa Artam et in arenosis portus Soller in insulà Ma- jore. Aprili floret. Hab. in Gallià mediterraneä!, agro Neapolitano! , Calabrià!, Cretà!, Ægypto (Del.), Barbarià prope Tingidem!. 514. Evrnonsra merioscorra. Linn. Spec. 658. Ad pagos in Balearibus frequens. Floret Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 515. Eupuorgra serrara. Linn. Spec. 658. Ad margines agrorum prope Esporlas in insulà Majore. Florebat Martio. Hab. in Gallià mediterraneä!, Andalusiä!, Barbarià ( Desf.), Ægypto!, montium.Mamurrarum. nemoribus (Gole d’Itri.) (Te- nore ). 516. EveuorriA penpropes. Linn. Spec. 662. In maritimis insulæ Majoris prope Alcudiam, Pollentiam, Lluch, Sô Valenti. Florebat Aprili. Hab. in Stœchadum insulis et agro Nicæensi (DG.), Ligurià orien- tali ( Viv.), agro Romano (Sebast. et Maur.) regno Neapolitano!, Corsicà! , Sicilià (Biv. Bern.), Cretà!, Barbarià (Desf. !—Viv.).. 517. EurnorsiA cæaracas, Einn,,Spec. 662,::::: * 308 DicoTYLEDONES. Ad vias in Balearibus frequens. Hab. in Hispaniä ! , Gallià meridionali!, Italià ! , Græcià (Smith), Cretà !. 518. Buxus sazearica. Lam. Dict.1, p- 511. [no montibus insulæ Majoris prope Lluch, Soller, necnon in monte Galatzo. Aprili floret. 519. Ricnus communs. Linn. Spec. 1430. In insulà Majore prope Esporlas , Artam. Majo florebat. An spontaneus ?. Hab. in Græcià , Cypro et Cretà (Smith), Barbarià ( Desf. !). URTICEZÆ. 520. Ficus carica «& sylvestris. DC. Flor. Fr. 17, p. 318. Frequens inter rupes maritimas Balearium. B. Sativa. DC. I. c. Culta in campis et hortis. Colitur in totà regione mediterraneä. 521. Morus nicra. Linn. Spec. 1398. Colitur in Balearibus. Culta in totà regione mediterraneä. 522. Urrica Memsranacea. Poir. ! Dict. 1v, p. 638. Ad margines viarum prope Sô Ferendell in parte occidentali in- sulæ Majoris; etiam in insulà Minore (Æern.). Florebat Aprili. Hab. in Gallià mediterraneä !, agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano (Tenore), Cretà !, totà Barbarià!. 523. Unrrica urens. Linn. Spec. 1596. Ubique in Balearibus. Hab. in totà regione mediterraneà. 524. Unrica rILuurErA. Lino. Spec. 1395. À AÂMENTACEÆ. 309 In Balearibus circa pagos et domos vulgatissima. Hab. in totà regione meditérraneà. 925. Parieraria orricinaus. Linn. Spec. 1492. - In Balearibus frequens. * Hab. in tot regione mediterraneä. 526. Pamretarta suparca. Linn. Spec. 1492. , Inter rupes maritimas prope Artam in insulâ Majore. Florebat Aprili. 527. Canaris sariva. Linn. Spec. 1457. Colitur in Balearibus. AMENTACEÆ. 528. Sarix Basvronica. Linn. Spec. 1441. Colitur in insulâ Majore prope Artam. Culta in totâ regione mediterraneä. 529. Poruius micra. Linn. Spec. 1464. Colitur in insulâ Majore prope Esporlas. Culta in totà regione mediterraneä. 530. Quencus 1rex. Linn. Spec. 1413. In montibus Balearium frequens. Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto except. B. ballota, fructibus dulcibus, foliis integris subtùs incano-tomen- tosis. — Q. ballota. Desf. ! Atl. 11, p. 350. In montibus insulæ Majoris frequens. Hab. in Allante (Desf. !), montibus Græciæ ( Smith). 531. Cerris ausrrauis, Linn. Spec. 1478. Colitur in Ebuso. 532. Uruvs cawresrris. Linn. Spec. 327. Mém. du Muséum. t. 14. 4o 310 DrcoryLEDONESs. Colitur in Balearibus. Colitur in totà regione mediterraneà. CONIFERÆ. 533. Prnus rinea. Linn. spec. 1419. In sylvis Ebusi frequens. 534. Pinus acerensis. Mill. Dict. n. 8.—P. maritima. Lamb. Pin. 13,t.10, non Lam. Ubique in Balearibus. Hab. in tot regione mediterraneà, Meybio exceptà. 535. Cupressus rasricrara. DC. Cat. Hori. Monsp. 22. Colitur in insulà Majore prope Valldemosam. 936. Jonrrerus PHoenrcea @. DC. Flor. Fr. nr, p. 279. — J. plœni- cea. Linn. Spec. 1471. In maritimis insulæ Majoris frequens. Hab. in Gallià meridionali !, Italià !, Græcià (Smith), Hispanià !. B. DC. L. ce. —J. lycia. our Spec. 1471. — Vulgd Sivina. In sylvis Ebusi frequens. Hab. in Galliàâ meridionali (DC.), Atlante ( Desf. !), Græcià (Smith). 537. JuxrPerus oxycenrus. Linn. Spec. 1470. In maritimis et sterilibus Balearium frequens. Hab. in totà regione mediterraneâ , Ægypto exceptà. 538. Ernepra rraGiuis. Desf.! Atl.11, p. 342. In collibus maritimis prope Artam in insulà Majore; necnon in insulà Minore ( Hern.). Hab. in Atlante (Desf.!). ALISMACEÆ.— AROIDEZ. 311 ne à 539. Poramoceron narans © angustatum. Mert. et Koch Deutschl. Flor. 1, p. 840. In fossis prope Artam in insulà Majore. 540. Poramoceron rEcrinaTum d'. Mert. et Koch Deutschl. Flor. p} P- 858. — P. mmarinum. Linn. Spec. 184. In fossis Balearium freques. Florebat Majo. 54x. Anismk eaNaco. Line Spec. 486. In fossis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneä. AROIDEÆ. 542. Arum muscrvorun. Linn. fil. Suppl. 410. In insulis Majore ( Trias), et Minore (Æern.). Hab. in Corsicä!. 543. Anuu 1raucum. Mill. Dict. n. 2. In montibus insulæ Majoris prope Valldemosam. Florebat Aprili. Hab. in Gallià mediterraneà !, Pedemontio !, agro Romano (Sebast. et Maur.) , regno Neapolitano (Tenore). 544. Amisarum vurGare. Rich. in Kunth Obs. Aroïid. p. 9. — 4rum Arisarum. Linn. Spec. 1370. — Balmisa vulgaris. Lag. Gen. et Spec. nov. p. 17. — Vulgd Fraylé. Foliaradicalia, cordato-oblonga, vel subsagittata auriculis obtusis, mucronulata, integra, lævia, 2-4 uncias longa, 1-2uncias lata, petiolo 5-8 uncias longo. Scapus teres, lævis , 6-8 uncias longus, rubellus seu rubro maculatus: Spatha circiter 2 uncias longa, a basi ad medium cylindracea , a medio ad apicem longitudinaliter fissa , summo apice incurvato, cuculliformi, mucronulato, glabra, venis ko” 312 MonocOTYLEDONES. 10 rubellis longitudinaliter notata. Spadix cylindraceus , suprà gla- ber, infrà puberulus, spathà paulo brevior, apice incurvatus et incras- satus. Stamina numerosa, absque distinctis seriis tertiæ parti infe- riori spadicis inserta, puberula, filamentis dimidiam lineam longis, antheris unilocularibus. Ovaria 4-6, spadicis basi affixa , sessilia , angulosa, puberula, unilocularia , 10-12 ovulata. Stylus quadran- tem lineæ longus , apice incrassatus , papillosus. Ovula erecta. Fruc- tus exsuccus, membranaceus, indehiscens, angulosus, 6-8 spermus. Semina angulosa. Embryo rectus iu centro perispermi. In umbrosis Balearium vulgatissimum. Floret primo vere. Hab. in tot regione mediterraneà. ORCHIDEÆ. 545. Orcmis morio. Linn. Spec. 1333. In montibus insulæ Majoris frequens. Florebat Aprili. Hab. in Galliâ meridionaïi !, Etrurià (Savi), agro Romano (Se- bast. et Maur. ), regno Neapolitano (Tenore), insulà Cypro et prope Byzantium (Smith), Taurià ! , Georgiä !. 546. Orcis LacTeA. Poir. Dict. 1v, p. 594. — ©. acuminata. Desf. ! Atl. x, p. 318, t. 247. In collibus petrosis prope Artam, Palmam in insulâ Majore; etiam in insulà Minore ( Æern. ). Floret Martio. Hab. in Barbarià! , Sicilià ( Ortol. et Raf.). 547. OrcuIS SECUNDIFLORA. Bert. Amoen. Ital. 82. — Suty rium macu- latum. Desf.! Atl. 1, p. 319. — Ophrys densiflora. Desf. Coroll. p- 11, t. 16. In monte dicto Puig-de-Torrella in insulà Majore.Florebat April. Hab. in Provincià !, Ligurià (Bert.), Corsicà !, Calabriä ! , Atlante (Desf. ! ). 548. Ornnys rentureninirera. Willd. Spec. 1v, p. 69. — ©. insecti- OrCHIDEZ. 313 fera a. rosea. Desf.! Atl. n, p. 320.—0O. villosa. Desf. Coroll. p. 8, t. 4. Gr Ne In collibus petrosis insulæ Majoris prope Petram, Artam. Flore- bat Aprili. Hab. in agro Romano !, Oriente et Barbarià (Desf.). * 549. Ornrys rapanirera. Willd. Spec. 1v, p. 68. — O. insectifera B. biflora. Desf.! At]. ,p. 320. — ©. pulla. Cyrill. Ic. ined. 12. — Tenore ! Flor. Nap. 11, p. 511, t. xovu. — ©. disthoma. Biv. Bern. Sic. Plant. Cent.r, p. 59, ex Tenore |. c. — ©. Aiulca. Maur. Rom. Plant. cent. xur, t. 2,-f. 2, ex Tenore |. c. In insulà Majore prope Artam, Lluch. Florebat Aprili. Hab. in agro Romano!, Calabriàä !, Siciliä (Biv. Bern.), Barbarià (Desf.!). 550. Orarys vernix1A. Brot. Flor. Lus.— Salzm. ! Herb. Malac. — O. ciliata. Biv. Bern. Sic. Plant. cent. 1, p. 60. — Tenore Flor. Nap. n, p. 309, t. xev. — O. scolopax. Brot. Phyt. Lusit. P- 8; t. 3, f. 2.—Tenore Flor. Nap. 11, p. 306, non Cav. In collibus petrosis insulæ Majoris prope Petram, Artam , et Ebusi circa S. Eulaliam. Florebat Aprili, Majo. Hab. in Lusitaniä, Andalusiä! , Calabriä!, Siciliâ (Biv. Bern. ), regno Algeriensi! , agro Tingitano!. 551. Oparys rusca. Willd. Spec. 1v, p. 68. In collibus petrosis prope Artam et in monte Puig-Majorin insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in Lusitanià ( Willd.), Galliâ prope Aginnum !, Græciä (Smith). 552. Serarras 11 neua. Linn. £j ec1344. In collibus petrosis insulæ Majoris prope Petram , Artam, et in Ebuso. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptä. 314 MonwocOTYLEDONES. IRIDEÆ. 553. Iris sisvriNCHIUM & major.—I. Sisyrinchium. Biv. Bern. Sic. Plant. cent. 2°, non auct. — J. fugax Ten. Flor. Nap. 1, p. 15, t. 1v, non Pers. Ad margines viarum in Ebuso. Florebat Majo. Hab. in regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Biv. Bern.), regno Valentino !. B. minor, — I. Sisyrinchium. Linn. Spec. 59. Inter rupes maritimas prope Alcudiam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä. An sæpè cum præcedente varietate confusa?. Ons. La variété « s'élève jusqu’à la hauteur d’un pied , tandis que la variété 8 n’atteint qu'environ quatre pouces. Elles sont cultivées au jardin du Luxembourg, provenant de bulbes que jai recueillies aux Baléares, et conservent depuis deux ans leur forme primitive. Je n’hésite cependant pas à les regarder comme de simples variétés, leurs fleurs, leurs feuilles, leurs bulbes, etc., m’ayant présente les mêmes caractères. La couleur des pétales , qui a été donnée par M. Tenore comme un caractere distinctif entre ces deux formes, varie, pour l’intensité dans les échantillons des Baléares, suivant l’époque plus ou moins récente de leur épa- nouissement. L’/ris fugax Pers. , originaire du Cap de Bonne-Espérance, a des étamines monadelphes et fait partie du genre J’ieusseuxia, tandis que la variété du Sisyrinchium à laquelle M. Tenore a donné ce nom présente des étamines parfaitement libres. 554. Gzaprozus Lunovicæ. Jan. Plant. exsicc. Inter segetes insulæ Majoris prope Alcudiam, Florebat Aprili. Hab. in agro Andegavensi !, Provincià !, agro Parmensi !, Hberià !. 555. Granrorus communis. Linn. Spec. 52. Inter segetes insulæ Majoris. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptà. 556. IxrA suzsocopiun. Var. minima, floribus pallidissimè roseis. AMARYLLIDEZ. 315 In collibus petrosis prope Artam in insul4 Majore. Florebat Aprili. é F * 557. Crocus sarivus. Al. Pedem. n. 310. Colitur in insulâ Majore. 558. Crocus muimus. DC. Flor. Fr. ur, p. 243. la montibus insulæ Majoris prope Esporlas , Lluch frequens. : Hab. in Corsicä !. AMARYLLIDEZÆ. 559. Pancrariuw maririmum. Linn. Spec. 418. In arenosis maritimis Balearium. Hab. in totà regione mediterraneâ. 560. Narcissus raniaTus. Red. Lil. t. 450. Id monte Puig-de-Malluch in iusulä Majore. Florebat Aprili. 561. Narcissus razé@ra. Linn. Spec. 416. In collibus petrosis prope Palmam. Florebat Martio. Hab. in Gallià mediterraneà !, Italiâ (Sebast. et Maur. — Tenore), Græcià (Smith), Barbarià ( Desf. !). 562. Narcissus sonQuiIr LA. Linn. Spec. 417. In: insulà Minore (Hern.). Hab. in Hispaniä !, Occitaniä !, regno Neapolitano (Tenore). _ 565. Leucorum Hernannezn: foliis scapum subæquantibus ; spathä 2-3 florà ; perianthio albo, viridi-maculato; ovario oblongo. Nob. Bulbus evoideus, magnus, 15 1. longus, 1 unciam latus. Folia linearia, 1-1 + pedalia, 3-4 lineas lata, plana, apice obtusa. Scapus folia paululùm superans, 1-3 florus. Spatha monophylla, linearis, 1 ; unciam longa, 2 lineas lata , apice obtusa. Pedunculi 1-1 z unciam longi, filiformes. Perianthium 4-5 lineas longum, 5- partitum , lobis oblongis, obtusis, albis, apice viridi maculatis. 316 MonocoOTYLEDONES. Stamina brevia. Stylus stamina paululim superans, perianthio triente brevior, filiformis. Ovarium oblongum , subclavatum. Differta L. æstivo, 1°. foliis trieute angustioribus; 2°. floribus dimidio minoribus; 5°. spathä 1-3 florà, non 3-6 florà ; 4°. ovario oblongo , non sphærico. Crescit in montibus insulæ Majoris prope Lluck ; necnon in insulà Minore ({Zern.). Florebat Aprili. — Hanc speciem dixi in honorem cl. Hernandezii doctoris medici, qui plantas plurimas Minoricenses mecum benignè communicavit. SMILACEÆ. 564. Smirax Aspera. Linn. Spec. 1458. In montibus et ad sepes Balearium frequens. Hab. in totà regione mediterraneà. 565. Ruscus acuzearus. Linn. Spec: 1474. In montibus insulæ Majoris haud rarus. Hab. in Gallià!, Italià !, Atlante (Desf.). M 566. Tamus communis. Linn. Spec. 258. Ubique ad sepes Balearium. Florebat Aprili. Hab. in Gallià!, Italià ( Bert. — Sebast et Maur.), Græcià et insulis Cretà et Cypro (Smith ), regno Algeriensi ( Desf. ). LILI ACEÆ. SL. Æsparageæ. 567. AsraraGus orricixaLis. Linn. Spec. 448. In montibus insulæ Majoris. Colitur in hortis. 568. Asparacus AcuTIFOLIUS. Linn. Spec. 4/0. Ad vias in Balearibus. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto except. 569. AsparaGus Horripus. Linn. fil. Suppl. 203. Lirracez. 317 Ad vias in Balearibus vulgatissimus. Florebat, Aprili. Hab. in Hispanià meridionali (Cav.), Barbarià ; Schousb.— Desf.!), Ægypto!, Sicilià ( Biv. Bern. ). | S Il. Æsphodelece. 57o. Asrnonezus ramosus. Linn. Spec. 444. In collibus petrosis Balearium vulgatissimus. Florebat Martio, April. ; c Differt ab 4. microcarpo Viv. foliis angustioribus et fructibus majoribus. Hab. in regno Neapolitano ( Tenore }, Græciâet Archipelagi insulis (Smith }, Barbarià prope Tingidem !. 571. AspnopeLus risruLosus. Linn. Spec. 444. Ubique in Balearibus. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneä. 572. Muscarr comosum. Mill. Dict, n. 2. — Hyacinthus comosus. Linn. Spec. 455. In agris Balearium. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterrrnei. 973. Muscarr racemosum. Mill. Dict. n. 3. rs racèemosus. Linn. Spec. 425. In agris Balearium. Florebat Martio. Hab. in Galliä!, Italiä ( Bert. — Sebast. et Maur. — Tenore), Græcià et Cretà (Smith ). 574. Sorzra mariTIMA- Linn. Spec. 442. In Balearibus vulgatissima. Hab. in totà regione mediterraneä. 575. OrniTHoGALUM nARgONENSE. Linn. Spec. 440. — O. pyrenai- cum. Desf. ! Atl. 1 p: 299. — Smith Flor. Græc. Prodr, 1 p.231? — d'Urv. Enum. n. 318?, non Linn. Ad margines agrorum in Ebuso. Florebat Majo. Mém. du Muséum. 1. 14. 4x 318 MonOCOTYLEDONES. Hab. in Gallià mediterraneà !, agro Genuensi!, Étéurià ( Savi ), agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano ( Tenore ), Cretà!, regno Tunetano ( Desf.! ). 576. Arurum Porrum. Linn. Spec. 423. Colitur in hortis Balearium. 577. Actu amrecorrasum. Linn. Spec. 423. Inter segetes prope Esporlas in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in Gallià mediterraneâ! , Etrurià (Savi), agro Romano( Se- bast. et Maur. ), Archipelagi insulis (Smith ). 578. Auuiumsarivum. Linu. Spec. 425. Coliturin hortis Balearium et condimentum usitatissimum præbet. 579. ALLIUM SUBHISRUTUM Linn. Spec. 424. In insulà Majore prope Artam. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 580. Azuun roseuM GB. bulbiferum. Desf. Cat. Hort. Par. p. 32. — A. carneum Sav. Cent. 87, ex DC. Flor. Fr. suppl. In agris insulæ Majoris inter Alcudiam et Pollentiam. Florebat April. Hab. in Gallià meridionali!, agro Genuensi ( Bert. ), Etruri ( Savi ), agro Romano ( Sebast. et Maur. ), Calabrià !, Sicilià (Biv. Bern. ). 58r. ALciuM TRIQUETRUM. Linn. Spec. 431. Ubique in fossis et humidis Balearium. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 582. Accro cHamæmoLy. Linn. Spec. 433. Bulbus ovoideus , tunicis vetulis fuscis , utrinquè impresso punc- tatis. Folia lineari-lanceolata, 3-4 uncias longa, 3-4 lineas lata, plana, nervo carinali subtüs prominente , margine ciliata. Scapus hypogeus, unc'alis, foliorum vaginis involutus, 8-florus, floribus umbellatis. Spatha monophylla?. Pedicelli 3 lineas longi, virides, MELANTHACEZ. 319 crassi , recurvati et verisimiliter fructum in terram demitten- tes. Perianthii segmenta erecta, lineari-lanceolata, alba, nervo medio viridi excurrente inscripta, apice obtusiuscula. Filamenta subulata, segmentis perianthii dimidio breviora, omnia apice indi- visa. Ovarium sphæroideum , obsoletè 6-sulcatum, saturatè viride, triloculare , loculamentis 2-ovulatis. Ovxla erecta, loculamenti fundoinserta , obovoidea , totum loculamentum occupantia, ad latera non nihil complanata, dorso convexa. Stylus perigonium subæquans, ovario longior , subulatus. Odor totius plantæ alliaceus. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Januario Fe- bruarioque. Hab. in Hispanià ( Cav. ), Barbarià (Schousb. — Desf, ), Corsicä!, regno Neapolitano! , Etruriä (Savi Ds 583. Azcrum cepa. Linn. Spec. 431. Colitur in hortis Balearium. S IT. Bromeliaceæ. 584. AGaAve americana. Linn. Spec. 461. Ad sepes et rupes maritimas in Balearibus haud rara. MELANTHACEZÆ. 985. MerevoerA ritirouta : foliis hysteranthiis, filiformibus, 1-3 nerviis ; antheris sagittato-linearibus ; ovario lineari-oblongo ; stig- matibus capitatis. Nob. Bulbocodium vernum. Desf.! Atl.1, p. 284, excl. synon. Bulbus ovoideus , 6 lineas circiter longus, 4 L. latus, tunicis vetulis coriaceis, pigris. Folia paululüm-post flores emergentia, circiter 4 pol- lices longa, 1 lineam lata, plana, dorso (saltem in speciminibus siccis) 1-3 nervia, nervis obsoletis. Scapus brevis , 61. Jongus, foliorum vagi- nis involutus, uniflorus. Perianthium 3 pollices longum, 6—partitum, lobis longissimè unguiculatis, limbo lineari-lanceolato, circiter 151. f* . 320 MonocoTYLEDONES. longo , 4 1. lato, obtuso, roseo. Stamina summis unguiculis inserta ; filamenta filiformia, 4 1. longa; antheræ basi insertæ, sagittato- lineares, filamentis pauld longiores. S4y/i staminibus pauld longiores, filiformes, stigmatibus parvulis ; capitatis. Ovarium lineari-oblon- gum ; 3 L. longum , 1 |: latum, profondè 3-sulcatum, 3-loculare , loculis apice. imperfectè coalitis ; multi-ovulatum." Ovxla angulo interno loculorum quadruplici serie inserta: Fructum maturum non vidi. 5 Differt a M. bulbocodio. Ram: 1° foliis 1 1. latis, filiformibus, planis, subtùs 1-3 nerviis, non linearibus, 4 1. latis, canaliculatis, enerviis; 2° ovario lineari-oblongo, non abbreviato, ovoideo; 3° stigmatibus minoribus, capitatis, non manifestè obliquè truncatis; 4° ovulis longè pluribus. À M. caucasica M.B. 1° foliis hysteranthiis, non synanthiis, fili- formibus, non lanceolato-linearibus; 2° antheris dupl longioribus, linearibus, non oblongis. In campis incultis insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Autumno. ( Trias ). Oss. Soit qu'avec MM. Ramond et De Candolle on admette legenre Merendera , soit qu’à l'exemple de MM. Ker et R. Brown on le considère comme une section du Colchicum, il n’est pas moins vrai de dire que ce groupe, caractérisé par les segmens du périanthe fendus jusqu’à la base, et par les styles entierement libres, forme un lien qui réunit le Bulbocodium aux vrais Colchicum. Le genre Meren- dera n’étoit composé jusqu’à présent que de trois espèces, les A7: bulbocodium et bulbocodioides Ram. et caucasica M. B. On avoit cru devoir rapporter à la pre- miere le B. vernum Desf. ; mais il m'a paru diflicile d'admettre qu’une plante qui se trouve sur les coteaux des environs d'Alger, pût être identique avec une espèce qui croît dans les Pyrénées à des hauteurs notables , et qui, bien qu’elle descende quelquefois assez bas dans les vallées, ne se trouve jamais dans les plaines. Un examen attentif de la plante de Barbarie n’a démontré qu’elle étoit différente du M. bulbocodium , et je ne doute pas (quoiqué n'ayant pu voir les feuilles adultes qui n'existent pas dans l’herbier de M. Desfontaines), vu la forme de ses stigmates, de son ovaire, et de ses jeunes feuilles, qu’elle ne soit la même que celle de Majorque. Le M. bulbocodioides ( Colchicum bulbocodioïdes Brot.), qui croît sur les collines calcaires auprès de Coïmbre et de Lisbonne, et dans plusieurs lieux dés provinces Parmzæ.—Juncacezx. 321 de Beira et de l’Estramadure , ales:plus grands rapportsipar la forme et la largeur de ses feuilles , avec le M. bulbocodium; mais la position, géographique des lieux dans lesquels cette plante habite, me porte à croire qu’examinée comparative- ment avec celle des Pyrénées’, elle offriroit des différenées spécifiqués. Est-il bien certain que le Colchicum montanum de Clusius (Hisp. p: 226 ic.) soit un Meren- dera ? Il seroït permis d’en douter d’après la figure de cet auteur, qui représente, 1°. un long style à trois stigmates très-courts; 2°. un périanthe à peine fendu jus- qu'au milieu; 3°. une capsule À trois valves poftänit les cloisons sur leur milieu, et semblant par cela même appartenir à une Liliacée. À PALMÆ. 586. Proexix varvurera. Linn. Spec. 1658. . Colitur in insulà Majore. 587. Crauzrors numiuis. Linn. Spec. 1657. ‘ In collibus maritimis et montibus Balearium frequens. Hab. ‘in Hispaniâ meridionali!, Barbariâ (Desf. — Viv. ), regno Neapolitano (Ten. ), agro Nicæensi!. JUNCACEÆX. 588. Cauznra oceanicA. DC. Flor. Fr. m1, p. 156.—Zostera oceanica. Linn. Mant. 125. — Kernera oceanica. Willd. Spec. 1v, p. 947. — Posidonia oceanica Kænig et Sims Annals of Botany. In mari. 589. Juncus mamrmus. Smith. Flor. Brit. 375. In paludosis Baleariuin frequens. Hab. in totà regione mediterraneä. ‘590. Juncus Acurus. Lam. Dict. nr, p. 264. In paludosis maritimis Balearium vulgaris. Hab. in totà regione mediterraneä. 691. Juncus suronrus. Linn Spec. 466. In paludosis Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 322 MonocOTYLEDONES. 992. Juncus acurirLorus. Ehrh. Gram. 66. In paludosis prope Artam in insulà Majore. Florebat Aprili. 593. Juxcus osrusrrcorus. Ehrh. Gram. 76. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. CYPERACEZÆ. 994. Carex vucrina. Linn. Spec. 1382. Ad margines agrorum prope Esporlas in insulà Majore; etiam in insulâ Minore ( Æern. ). Florebat Martio. Hab. in Galliä!, Italià (Savi ), Sicilià ( Presl. ), Græcià (Smith ). 595. Carex muricaTa. Linn. Spec. 1382. In insulà Minore ( Hern. ). Hab. in Gallià !, Italiâ !, Iberiâ! , Barbariä !. 596. Carex pisrans. Linn. Spec. 1387. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Galliâ !, Italiâ! , Græcià (Smith ). 597. Carex Grauca. Scop. Carn. n. 1157. In maritimis prope Artam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in Gallià meridionali!, Italià!, Græcià et agro Byzantino (Smith. ). 598. Scrrpus racusrris. Linn. Spec. 72. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. 909. ScIRPUS MARITIMUS. Var. Spiculis paucioribus sub-sessilebus. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. 600. Scrnpus aoLoscuoenus. Linn. Spec. 72. In paludosis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 601. ScaŒnus niricans. Linn. Spec. 64. GRAMINEZ. 323 In humidis prope Artam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptà. 602. CyPerus sunciroRmis. Cav. Îc. mr, n. 223, t. 204, f. 1.—_C. mu- cronatus Rottb. Gram. p. 10, t. 8, f. 4.— C. lateralis Forsk. Flor. Ægypt.p. 15. In humidis prope Artam in insulâ Majore; etiam in insulâ Minore (Hern.). Hab. in totà regione mediterraneä. 605. Cvrerus LonGus 8. Badius. Gay Herb.—C. badius Desf.! Atl. 1, p: 45, t. 7, f. 2. In insulà Minore ( Hern. ). Hab. in Galliä!, Calabriâ!, Cretä!, regno Algeriensi ( Desf.! ), agro Tingitano!. GRAMINEÆ. 604. ANTHOXANTHUM ODORATUM. Linn. Spec. 40. In fissuris rupium montis Puig-dè-Torrella in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptä. 605. Porxrocox monspeuiense. Desf.! Al. 1, p. 67. In maritimis Balearium frequens. Florebat Majo. Hab. in totâ regione mediterraneä. 606. Puaranis canarrensis. Linn. Spec. 79. In insulà Minore ( Hern. ). Hab. in totà regione mediterraneä. B. Paleis exterioribus mulid brevioribus. In insulà Majore prope Alcudiam. Florebat Aprilr. 607. PraLaris AquaTIca Linn. Spec. 79. In insulà Minore( Hern. ). Hab. in totà regione mediterraneä. 324 MonoGoOTYLEDONES. 608. Panioum verricizcarum. Linn, Spec. 82. In insulâ Mirore ( Hern. ). Hab. in totà Na mediterraneä. 609. Panicuu exaucum. Linn. Spec. 83. In insulà Minore( Hern. ). Hab. in totâ regione mediterraneà. 610. Panicum crus-GaLui. Linn. Spec. 83. In insulà Minore ( Hern. ). Hab. in totâ regione mediterranes. 611. Panicum sancummaLe. Linn. Spec. 84.— Paspalum sanguinale. Lam. Illustr. n. 938.—Digitaria sanguinalis. Koel. Gram. 25. In insulà Minore ( Hern. ). Hab. in totà regione mediterraneà. 612. PiPTATHERUM MULTIFLORUM. P. B. Agrost. p. 18. — Agrostis miliacea Linn. Spec. 91.— Milium arundinaceum Smith Flor. Græc. Prodr. 1, p. 45. — Milium multiflorum Venore Flor Nap. mi ; p. 51. In aridis Balearium vulgatissimum. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneä. 613. Acrosris aa. Linn, Spec. 93. In insulà Minore ( Hern. ) LB. stolonifera— A stolonifera. Linn. Spec. 95. Ad vias in insulà Majore et Ebuso frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä. où 614. Sri rornus. Desf.! Atl. 1, p. 09, t. PAU 1e In aridis prope Palmam. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 615. Lacurus ovarus. Linn. Spec. 119. In arenosis maritimis Balearium frequens. Florebat Aprili, Hab. in totâ regione mediterraneä. : GRAMINEZÆ. . 325 616. Lamancrra aurEa, Moench Meth. 201.—Cynosurus aureus.Linn. Spec. 107. —Chrysurus cynosuroides. Pers. Synops.1 p. 80. Ad vias in Balearibus frequens. Florebat Aprili. 617. Meuica ramosa. Vill. Dauph. 1, p.91.—". pyramidalis. Lam. Flor. Fr. 1x, p. 585. — M. aspera. Desf. Atl.r, p. 71, ex DC.— H. saxatilis. Smith Flor. Græc. Prodr. 1, p. 51, ex D’Urv. Inter rupes ad apicem montis Galatzo in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in Gallià mediterraneä!, Italià ( Bert. ), Sicilià ( Presl ), Græciæ insulis ( Smith ), Barbarià ( Desf. ). 618. Meuca axrara. Linn. Spec. 97. . Ad vias et in sterilibus Balearium frequens. Florebat Majo. Hab. in Gallià medirionali!, Italiâ ( Bert. — Savi — Sebast. et Maur. — Ten. ), Græcià (Smith), Barbarià ( Desf. ). 619. Avena sarTiva. Linn. Spec. 118. Colitur in Balearibus. * 620. Avena FaTuA. Linn. Spec. 118. In agris Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä. B. Flosculis glabris. In insulâ Minore ( Æern. ). 621. Donax ausrnauis. Roem. et Schult. Syst. 1, p. 660.— 4rundo Donax. Linn. Spec. 68.— Donax sativa. Presl. Cyp. et Gram. Sic. p- 32. Colitur in Balearibus. " Oss. Le Donaï australis est indiqué comme croissant spontanément sur tous les bords de la Méditerranée. Je ne lai cependant jamais observé complétement à l'état sauvage en Provence, en Languedoc, en Roussillon, en Espagne , et aux Baléares. Les individus isolés qui se trouvent assez fréquemment sur les bords des champs, m'ont toujours paru provenir d'anciennes haies détruites, Mém. du Museum. 1. 14. 42 326 MonocoTyYLEDONES. 622. Donax rEexax. Roem. et Schult. Syst. Veget.11, p.601.—Ærundo ampelodesmos. Gyrill. Plant. Rar. Regn. Neap. fasc. 11. — 4 tenax. Vahl Symb.— 4. festucoides. Desf.! Au. 1, p. 108, t. 34.— Donax ampelodesmos. Presl. Cyp. et Gram. Sic. p. 32. In montibus Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in Andalusiä!, Liguriàâ (Bert. ), Etrurià!, agro Romano ( Sebast. et Maur.), regno Neapolitaro! , Sicilià ( Presl.), Sardinià!, Barbarià ( Desf.! ). 623. Fesruca PRATENSIS. Smith Flor. Brit. ed. 1, p. 123. In insulà Minore ( Æern.). Hab. in Corsicà , regno Neapolitano ( Tenore }, Sicilià (Presl. ). 624. Fesruca sripoines. Desf. ! Atl. 1, p.g90.— Bromus geniculalus. Willd. Spec. 434. In insulà Minore ( Hern.). Hab. in Barbarià !, Hispanià meridionali!, Gallià mediterraneà!, totà Italia !. 625. KoeLeriA Pareoipes. Pers. Synops. 1, p. 97.—Festuca phleoides. Vill. Dauph. 11, p.95, t. 2. f. 7. In arenosis maritimis Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä,. 626. Poa mecasracurA. Koel. Gram. 181.—Briza Eragrostis. Linn. Spec. 103. — Poa Eragrostis. Cav. Ic. p. 63, t. 92, non Linn. In insulà Minore (Æern. ). Hab, in totà regione mediterraneà. 627. Poa manrima. Willd. Spec. 1, p. 396. In maritimis insulæ Majoris prope Alcudiam. Florebat Aprili. Hab. in Gallià mediterranei!, littore Liburnensi (Savi), littore Adriatico !, Græciæ insulis (Smith). 628. Poa anxua. Linn. Spec. 99. GRAMINEÆ. 327 In insulà Minore (Hern.). Hab. in tot resgione mediterranes. 629. Poa rmivraus. Linn. Spec. 09. In insulà Minore ( Æern.). Hab. in Etrurià (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Presl.), Græcià (Smith ). 630. Poa suzsosa, Linn. Spec. 102. Ad vias in Balearibus haud rara. Florebat Aprili. Hab. in totä regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 651. Poa micipa. Linn. Spec. 101. — Sclerochloa rigida. Presl. Gram. et Cyp. Sic. p. 45. Ad apicem montis Galatzo inter rupes; etiam in ins. Minore (ern.). Florebat Majo. Hab. in totâ regione mediterranei, Ægypto exceptà. 652. Poa pivaricara. Gouan Illustr. p. 4, t. 2, f. 1. Inter rupes maritimas Balearium frequens. Florebat April , Majo. Hab. in totâ regione mediterraneä. 633. Baizé mAxIMA. Linn. Spec. 103. In sterilibus Balearium vulgaris. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterraneä. 634. Briza minor. Linn. Spec. 102. In insulà Minore (Hern.). Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptä. 635. Bromus morus. Linn. Spec. 112. Ad vias in Balearibus frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä. 636. Bromus srenus. Lion. Spec. 113. 328 MonocoTyLEDONES. Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Alcudiam. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptà. 637. Bromus mapritewsis. Linn. Spec. 114.— Festuca madriten- sis. Desf. Atl. 1, p. 91. Î 2 AP pe I collibus petrosis Ebusi prope $. Eulaliam. Florebat Majo., Hab. in Hispaniä !, Gallià mediterraneä!, agro Romano (Sebast. et Maur.), Sicilià (Biv. Bern.), Ægypto (Del.), Barbarià !. 638. Bromus maxrmus. Desf. ! At. 1, p.95, t. 26. In insulâ Minore (Æern.). Hab. in Occitaniä (DC.), regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Presl), Barbariä (Desf. !). % 639. Sesceria cæruLea & DC. Flor. Fr. 11, p. 76. — Cynosurus cæruleus. Lion. Spec. 106. — Sesleria cœærulea. Scop. et auct. In fissuris rupium ad apicem montium Puig-de-Torrella ct Puig- Major in insulâ Majore. Florebat Aprili. Hab. in Pyrenæiïs (DC.), regno Neapolitano (Tenore) , monte Par- passo (Smith). 8. cylindrica. DC. |, c. — Festuca argentea. Savi Bot. Etrusc.7, p.68, ex DC. — Sesleria cylindrica. DC. Flor. Fr. Suppl. 279. In fissuris rupium ad basin montium insulæ Majoris prope Esporlas , Soller, Lluch. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totà Italià (DC.—Tenore). 640. Rorrsozza iNcurvaTA. Linn. fil. Suppl. 114.—Ophiurus incur- vatus. P.B. Agrost. 116. In maritimis insulæ Majoris prope Artam. Florebat L ADR il. Hab, in totà regione mediterraneà. 641. Æcirors ovara. Linn. Spec: 1489. In collibus petrosis circa Palmam. Florebat Majo. GRAMINEZ. 329 Hab, in Barbariâ!, Hispanià !, Gallià mediterraneä!, totà dtaliä!, Sicilià (Presl), Archipelagi insulis (Smith). 642. Triricun sarTivu». /’ar. d'. DC. Flor. Fr. ll, p. 80. Colitur in Balearibus. 643. Triricum repens. Linn. Spec. 127. In agris Balearium frequens. 644. Triricun Puncens & DC. Flor. Fr. Suppl. 253. In insulà Minore (Æern.). 645. Triricum cæspirosum. DC. Cat. Hort. Monsp. 153 — Bromus ramosus. Linn. Mant. 34, ex DC.—Festuca cæspitosa. Desf. ! Atl.r, p-91,t.24,f.7, In montibus insulæ Majoris prope Esporlas; in insulâ Minore (Hern.). Florebat Majo. Hab. in Gallià mediterraneä!, agro Nicænsi (DC.), agro Parmensi!, regno Neapolitano !, Corsicä!, Barbarià (Desf. !). 646. Tairicum PHænicoipes. DC. Flor. Fr. Suppl. 284. In insulà Minore (Hern.). 647. Triricum cicrarum. DC. Flor. Fr. mi, p. 85. — Bromus dista- chyos. Linn. Spec. 115. f Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Artam. Florebat April. Hab. in tot regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 648. Triricum roTTB0LLA. DC. Flor. Fr. m1, p. 86. Inter rupes maritimas prope Alcudiam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in Andalusiä !, Gallià mediterraneà!, Corsicâ!, Etrurià !. 649. Louum rERENNE. Linn. Spec. 122. Ad vias in insulis Majore et Minore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 330 MonocoTYLEDONES. B. Glumé calyciné flosculos æquante aut superante, non iisdem breviore. Ad margines agrorum in Ebuso. Florebat Majo. 650. HorDeum vurcare. Linn. Spec. 125. Colitur in Balearibus. 651. Horoeum maririmum. Vahl Symb. 1, p. 25. Ubique in maritimis Balearium. Florebat Aprili- Hab. in totà regione mediterraneà. 652. Honpeuu murwum. Linn. Spec. 126. Ad vias in Ebuso frequens. Florebat Majo. Hab,. in totà regione mediterraneà. 653. AnproroGon uirrum. Linn. Spec. 1482. In collibus petrosis insulæ Majoris frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptà. . 654. Zxa mays. Linn. Spec. 1133. Colitur in insulà Majore. NAYADES. 655. Cnara mispipa. Linu.Spec. 1624. In fossis Ebusi. EQUISETACEÆ. 656. Equiserum cimosum. Linn. Spec. 1517. In fossis Ebusi. LYCOPODIACEZÆ. 657. Lycoronium penricuraruw. Linn. Spec. 1569. Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Lluch. Hab. in Gallià mediterraneà !, Etruriä (Savi), Græcià et insul4 Cypro (Smith), Barbarià ( Desf.!), Ægypto!. Frrices. 331 FILICES. 658. Anrantum cAriLLus-vEenERISs. Linn. Spec. 1138. In umbrosis Balearium frequens. Hab. in totà regione mediterraneà. * 659. Prenis aquruiwa. Linn. Spec. 1533. In montibus insulæ Majoris frequens. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 660. Scororenoriom emroniTis. DC. Flor, Fr. nr, p. 552. In insulà Minore (Æern.). Bz Auriculis integris. Nob. S, sagittatum. DC. Flor. Fr. Suppl. 382. Ad rupes umbrosas vel excavatas montium insulæ Majoris prope Lluch, Esporlas, etc. 661. AsPLENIUM ADIANTUM-NIGRUM. Linn. Spéc. 1541. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas; in insulà Minore (Hern.). Hab, in Gallià!, Italiä!, Græcià (Smith), regno Algeriensi (Desf.!). 662. AsPLENIUM TRICHOMANES. Linn. Spec. 1540. Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Lluch. Hab. in Gallià!, Italià (Bert.—Savi), Græcià (Smith), regno Algeriensi ( Desf. !). 663. Poryronium vurcare. Linn. Spec. 1544. In montibus prope Fsporlas in insulà Majore. Hab. in Gallià !, Italià !, Græcià (Smith), Barbariä (Desf. pie 664. CETERACH ormenvanum. DC. Flor. Er. ur, p. 566. Ad rupes in insulà Majore frequens. Hab. in Galliä!, Italià!, Græcià (Smith), Barbariä (Desf. !). 332 À COTYLEDONES. MUSCI. 665. Dinymonon susucarus : acaulis ; foltis lancéolato-subulatis , siccitate contortis; thecis elongatis; operculo subulato, stricto. Nob. Folia sat longa, glabra, subnitida, in statu sicco margine inflexa et apice ferè spiraliter contorta. Thecæ subcylindricæ, earum cilia longa, tenuia ut in Trichostomis, sed simplicissima. Setæ longæ et pallidè rufæ. Primoobtutu Barbulam subulatam refert, sed peristomii dentibus ab eà differt. In insulà Minore (Æern.). 666. Torrura convozuta. Sw. Musc. Suec. 41. In insulà Minore (Æern.). 667. Torrura murazis. Hedw. Fund. 2, p. 92. In insulà Minore (Æern.). 668. Tonrura unGuicuraTa. DC. Flor. Fr. 11, p. 484. In insulâ Minore (Hern.). 669. Funarra ayéromeTrica. Hedw. Spec. 172. Ad rupes in monte insulæ Majoris Puig-dè-Torrella. 670. Bayum carirare. Linn. Spec. 1586. In insulà Minore (Æern.). 671. Hypnuu seriéenm. Linn. Spec. 1595. lo insulà Minore (Hern.). LICHENES, 672. RocceLLa TINCTORIA. Linn. Spec. 1622. Ad rupes in Balearibus vulgatissima. Pr FUNGI. 333 673. Lecanora parezra B. pallescens. Ach. Synops. 160. In insulà Minore (Æern.). 674. Parwerta parerina. Ach. Synops. 200. In insulà Minore (Æern.). 675. Cexouvce runcara. Ach. Synops. 276. In insulà Minore (Æern.). FUNGI. 676. Hezverra mirra. Linu. Spec. 1649. In insulà Majore (Trias). 677. TaLEPHORA HIRSUTA. Pers. Synops. Fung. 570. In insulà Majore (Trias). 678. Hypnum rerannum. Linn. Spec. 1647. In insulà Majore (Trias). 679. Porvrorus raccarus. Pers. Mycol. Europ. Sect. 2, p. 58. Ia insulà Majore (Trias). 680. Acarious ALNEuS. Linn. Spec. 1645. In insulâ Majore (Trias). 681. Âcamicus conrieuus. Bull. Herb. t. 240 et 576, f. 2. In insulâ Majore ( Trias). 682. Acaricus rormnosus. Schæff. Fung. Bavar.t. 12. In insulà Majore (Trias). 683. Crararus cancezraTus. Linn. Spec. 1648. In insulà Majore ( Trias). 684. Lycorernon mirrum. Bull. t. 340 et 475. In insulà Majore ( Trias). 685. Geasrrum rurescens. Pers. Disp. Fung, p. 6. In insulà Majore (Trias). 7 Mém.: du Muséum. ?. 14. nie 33/4 AGOTYLEDONES. ALGÆ. : A l : 686. Fucus uezmnraocorros. Hæmm. Diss. Erlangæ, 1792, Ic. In mari ad littora insulæ Minoris (Hern.). 687. Fucus rurgmnarus. Linn. Spec. 1629. In mari ad littora insulæ Minoris. (Æern.). 688. Focus osrusus. Linn. Trans. m1, p. 191. In mari ad littora insulæ Majoris. 689. Ucva comrressa. Linn. Spec. 1632. In mari ad littora insulæ Minoris (Æern.). 690. Urva iresrinazis. Linn. Spec. 1632. In mari ad littora insulæ Minoris (Æern.). 6gr. Ucva racruca. Linn. Spec. 1632. In mari ad littora Balearium frequens, . CORRIGENDA ET ADDENDA. Pag. 185, 1.13. ris fugax, lege ris sisyrinchium. Pag. 202. Ante Adonidem æstivalem, adde : — ANEMONE coROoNARtA. Linn. Spec. 760. In insulä Majore ( V. S. in Herb. Persoon communicata a el. de La Roche). Hab. in Gallià mediterraneà (DC.), Etrurià (Savi), Græcià (Smith), Archipe- lagi insulis et Asià minore( DC.). | Pag. 225. Ante Lavateram arboream adde ; — LaAvaTErA MINORICENSIS : caule herbaceo, tomentoso; foliis cordato-subrotundis, crenatis, crispis; floribus1-3; calyce exteriore 3-partita ; petalis brevibus ; roseis: Nob:; tel: LOU Radix incrassata, lignosa. Tota planta pube, stellatä tomentosa. Caules ex eädem radice plures, herbacei, ascendentes, pedales. Folia 4-5 lineas longa, - 6-71. lata, cordato-subrotunda, sub-5-loba, crenata, crispa, 5-nervia, nervis dorso prominentibus, petiolo brevi, limbum æquante vel superante. Stipulæ bre- vissimæ, 1+ 1. longæ, 1 1. latæ, ovato-lanceolatæ, acututiusculæ, vel ovato-obtusæ. Flores in axillis foliorum 1-3, pedunculati ,pedunculis 3-8 1. longis, infrà apicem articulatis. Calyx duplex; exterior 3-partitus, foliolis late ovato-lanceolatis; inte- rior exteriore quadruplo longior, 6 1. longus, campanulatus, 5-fidus, tubo 15- nervio , segmentis ovato-lanceolatis , 8-nervüs. Corolla ro$éa , Calyce vix longior. Carpella plurima, circa axim centralem, conicum, exsertum disposita, mono- sperma. Semen reniforme, peritropum. Differt à L. flava Desf. cui habitu proxima, 1°. foliis minoribus, basi cordatis, non basi integris et apice emarginatis ; 2°. stipulis mult minoribus ; 3°. floribus multo minoribus , roseis, non flavis. Crescit in insulà Minore (Hern.). Os. Le caractere du Lavatera consiste, comme on sait, à avoir un cälice extérieur 3-6-fide, non 3-6 parti comme dans le Walva. Il paroïtroit donc qu’on n’auroit dû admettre dansce genre que les espèces qui présentent ce caractère ,lét notre Lavatera minoricencis , ainsi que les L: hispida et flava Desf. devroient être réunis au genre Malva. Mais si l’on examine les folioles dans les Lavatera à calice extérieur triparti, et qu’on compare leur forme à celle du même organé dans les Malva, on voit qu’elles sont larges et rapprochées par leur base dans le pret mier, tandis qu’elles sont étroitesiet écartées les unes des autres dans le second. Si l’on ajoute à cette considération l’analogie du port, on ne balancera pas, je crois, à rapporter ces espèces au genre Lavatera dont les caracteres doivent par conséquent subir quelque modification. Pag. 227. Ante lineam 15, adde : ACERINEÆ. ‘Pag. 227. Ante Geraniaceas, adde : AMPELIDEÆ. Vins viniFera. Linn. Spec. 293. Colitur in Balearibus. Pag. 253. Ante Bunium ferulaceum, adde : Cicura mayon. Lam. Flor. Fr. m, p- 1041. Ad sepes et domos Balearium frequens. Florebat April. 43" ANALYSE DE LA VARIÉTÉ EN MASSE DE L’ESSONITE DE CEYLAN. PAR M. LAUGIER. Carre pierre n’a encore été trouvée qu'à Ceylan. On l'a rangée parmi les pierres précieuses , et on l’a souvent con- fondue avec le Grénat et le Zircon. On la rencontre tantôt en grains irréguliers disséminés dans le sable des rivières, tantôt en masses d’un volume assez considérable. Werner en a fait le premier une espèce distincte qu’il a nommée Kaneelstein, pierre de canelle, à cause de sa couleur qui est rouge d’hyacinthe pâle. M. Haüy lui a donné la dénomina- tion d’Essonite, signifiant m201rdre, inférieur, indiquant que ce minéral possède dans un degré inférieur les caractères des minéraux avec lesquels on pourroit le confondre, tels que le Lircon et le Grenat. Le célèbre Klaproth est le seul chimiste qui en ait fait l'analyse. Mais la variété qu’il a examinée étant celle qui se présente sous la forme de grains , et M. Leschenault ayant récemment rapporté de Ceylan la variété en masse , on a desiré connaître si celle-ci différoit de la première par sa composition, et je me suis chargé de ce travail. ANALYSE DE L'EssonTE DE Cry. 337 _ La variété d’Essonite en masse est dure et difficile à pul- vériser; sa poudre bien fine à une couleur légèrement rosée: chauffée au rouge , son poids ne diminue pas sensiblement. : 100 pailito vur dut funuduus ce 92. RE ee à caustique ; la masse résultante de la fusion entretenue pen- dant une heure avoit une couleur brune vers le fond du creuset , et verdâtre sur ses bords. Cette dernière couleur communiquée à l’eau n’est point devenue rose par l'addition de l'acide hydrochlorique ; ce qui m'a fait présumer qu’elle n’étoit point due à de l’oxide de manganèse. Toute la masse a été complétement dissoute à froid par un excès d'acide hydrochlorique. L’évaporation à siccité de la dissolution à laissé un résidu insoluble dans le même acide, qui a offert tous les caractères de la silice parfaitement pure, et qui équivaloit à 38 parties. La dissolution de tous les principes de la pierre (la silice exceptée) a été sursaturée par l’ammoniaque ; celle-ci y a formé un précipité rougeätre, floconneux, que l'addition de l’hydrate de potasse liquide a fait en grande partie dispa- roître. La portion que la potasse avoit dissoute étoit de l’alu- mine , dont le poids représentoit 19 parties : 10 parties de cet oxide ont été converties par les moyens ordinaires en 100 parties d'alun : la portion insoluble dans l'hydrate de potasse étoit de l’oxide de fer formant 7 parties. Les quantités de silice , d’alumine et d’oxide de fer déjà obtenues étoient loin de représenter la portion d’Essonite sou- mise à l'expérience. Aussi ai-je retrouvé dans la dissolution hydrochlorique sursaturée par l’ammoniaque une grande quantité de chaux que l'acide oxalique en a séparée. 338 ANALYSE DE L'ESsonITE DE CEYLAN. L'oxalate de chaux recueilli, lavé et séché au bain de sable, à une température incapable de le décomposer, repré: toit 33 parties d’oxide de calcium. Se te mul yoc, 2wvv prrwse d'Eccanite sont formées de 38 parties de silice. Si denchanx: 19 . . . . d'alumine. 7 .. .. d'oxide de fer. Total!.0:).:97 Ces résultats sont presque les mêmes que ceux indiqués par l’analyse de Klaproth , qui a trouvé sur 100 parties d’Essonite en grains : 38 parties 8 dixièmes de silice , DT : mibeloulée Chauxy 22! at Ur AWMInEs 6 .....5 dixièmes d’oxide de fer. Total. . . 98 3 Outre les élémens ci-dessus désignés, j'ai trouvé dans. l’'Essonite en masse de Ceylan quelques atomes de cuivre, qui vraisemblablement y sont accidentels, et proviennent de la gangue qui entoure cette variété. Cette quantité de cuivre , quoiqu’à peine appréciable , avoit suffi pour don- ner à la dissolution ammoniacale une légère teinte bleue. Je la saturai d'acide hydrochlorique , et jy versai quelques gouttes d'hydrocyanate de potasse, qui y développèrent une couleur rouge de fleurs de pêcher. Ce fait explique comment Anazvse DE L'Essonire DE CEvran. 339 la couleur verdâtre de la masse ne passa point au rouge par l’addition de l’acide hydrochlorique. La nature et la proportion des élémens des deux variétés d’Essonite une fois connues; si l’on s’occupe de rechercher les rapports en vertu desquels ces élémens sont unis, il est facile de se convaincre qu’ils sont parfaitement en harmo- nie avec les principes qui servent de base au système des proportions définies. En effet, d’après ce système, la silice , dans les combinai- sons qui constituent les substances pierreuses, jouant le rôle d’acide relativement aux oxides qui y sont unis, doit con- tenir une quantité d’oxigène égale à celui que renferment les oxides qui lui sont combinés. Ici cette condition est à peu de chose près remplie; car 38 parties 8 dixièmes de silice contiennent 19 parties 5 dixièmes d’oxigène, et 38 de silice, 19 parties 1 dixième : or d’après l’analyse de Klaproth, les oxides de chaux et d'alumine renferment ensemble 19 parties d’oxigène, et d’a- près la mienne 18 parties 3 dixièmes de ce principe; d’où il suit que la différence est de 5 dixièmes dans le premier cas, et de 8 dixièmes dans le second. Ainsi sauf ces légères différences , qui doivent être attribuées à l’imperfection des moyens analytiques, on ne peut se dispenser de considérer les deux variétés d’'Essonites comme de véritables silicates de chaux et d’alumine. Il est seulement à remarquer qu’en admettant cette con- clusion basée sur des expériences positives, l’oxide de fer qui s’y rencontre, et dont la proportion varie, doit ètre re- gardé comme y étant à l’état de mélange, et ne faisant point partie de la combinaison. ANALYSE DES INDIANITES BLANCHE ET ROSE DE COROMANDEL. x PAR M. LAUGIER. Parmi les substances nombreuses qui composent les diverses gangues du spinelle, M. le comte de Bournon en a remarqué une sous forme de grains tantôt blancs, tantôt de couleur rosée , qui lui a paru mériter une attention particulière. Quoi- que cette substance ait en apparence beaucoup d’analogie avec le feld de spalth, cet habile minéralogiste lui a trouvé des caractères assez distincts pour le déterminer à la consi- dérer comme une espèce particulière, et à lui donner le nom d'Indianite , tiré du pays où on l’a rencontrée pour la pre- mière fois. M. Chenevix a fait anciennement l’analyse de l’Indianite, mais dans un temps où l’on n'avoit point pour but de re- chercher dans les pierres la présence d’un alcali que l’on étoit loin d'y soupçonner. Il paraissoit donc intéressant de s'assurer si cette pierre, déjà distincte du feld-spath par quelques caractères physiques, en différoit surtout par l’absence de la potasse et de la soude. C’est dans cette intention que j'en ai entrepris l'analyse. RAS AN dé ANALYSE DES INDIANITES DE COROMANDEL. 341 Cent parties bien pulvérisées ont été fortement calcinées pendant une demi-heure; elles n’ont perdu qu’un centième de leur poids. Fondues ensuite à deux reprises avec six parties de nitrate de baryte, elles ont été complétement at- taquées et ont été entièrement dissoutes par un excès d’acide hydrochlorique. | L’évaporation de cette dissolution a fourni d’abord une gelée d’un jaune d’or, puis un résidu sec qui ne s’est dis- sous qu’en partie dans l’eau chaude aiguisée d'acide, qui a laissé une matière blanche offrant tous les caractères de la silice, et dont le poids étoit de 43 parties. La liqueur isolée de la silice, et contenant tous les autres élémens de la pierre, a été mêlée à une quantité d'acide sul- furique suffisante pour précipiter la baryte provenant du nitrate employé au traitement de la pierre. Le sulfate de baryte a été jeté sur un filtre , et j'ai ajouté dans le liquide filtré un excès de carbonate d’ammoniaque , dans la vue de précipiter l’alumine. Il s’est en effet formé un précipité flo- conneux, abondant, qui, après le lavage et la calcination, re- présentoit 47 parties de la pierre. Cette quantité d’alumine me paraissant trop forte, je desirai m’assurer si elle étoit pure, et je la fis bouillir avec une dissolution de potasse caustique , qui refusa de dissoudre 15 parties d’une matière que je reconnus pour du S. carbonate de chaux, et qui repré- sentoient 9 parties de cette base. Après cette opération, Palumine se trouvoit réduite à 34 parties et demie. La dissolution dont la silice, l’alumine et une partie de la chaux contenues dans la pierre avoient été séparées , fut éva- porée à siccité, et le résidu calciné jusqu'à décomposition Mém. du Muséum. ?. 14. 44 342 ANALYSE DES INDIANITES DE (COROMANNEL. totale du sulfate d’ammoniaque , il ne resta que 23 parties d’une substance qui ne se dissolvoit point en totalité dans l'eau froide. Six parties seulement furent dissoutes par ce liquide; son évaporation spontanée donna la même quantité d’un sel blanc cristallisé, efflorescent à l'air, ne précipitant point par la dissolution de platine, et présentant les carac- tères du sulfate de soude. Les 17 parties insolubles étoient formées d’une partie d'oxide de fer et de 16 parties desul- fate de chaux solubles dans l’eau bouillante; cette eau don- noit un précipité d’un volume semblable, et par le nitrate de baryte, et par l’oxalate d'ammoniaque. Les 6 parties de sulfate de soude représentent 2 parties 6 dixièmes de soude, et les 16 parties de sulfate de ehaux, 6 parties 6 dixièmes de chaux qui, ajoutées aux 9 parties de cette base déjà fournies par le carbonate séparé de l’alumime, donnent en total 15 parties 6 dixièmes d’oxide de calcium. Ainsi, d’après mon analyse, 100 parties d’Indianite blan- che contiennent : Oxigène, ei re radins te 21 602 Alter ue 2. de Ole POEO 15 FEVT 5 Mn ie Hesse ds Fo M ec A NE SoUGE te RPM EM MOMMONPEN ARE PRE oi 17 Oxide de fer. . … : : ANALYSE DES INDIANITES DE COROMANDEL. 343 Si l’on recherche comment ces substances sont combinées entre elles, on voit que cette combinaison est parfaitement conforme aux lois sur lesquelles repose le systèmé dés pro- portions définies, qui établit que la substance acide, où qui en fait les fonctions, doit contenir une quantité d’oxigène égale à celle que renferme la base ou les bases qui lui sont combinées. La quantité de silice indiquée ci-dessus, contient 21 par- ties 6 dixièmes d’oxigène, et la quantité d’alumine , de chaux et de soude renferme 21:parties 2 sixièmes du même prin- cipe, en faisant toutefois abstraction du fer et de l’eau qui ne forment que deux parties ou deux centièmes du miné- ral analysé, et qui peuvent être considérés comme acci- dentels, et à l’état de mélange. L'ancienne analyse de l’Indianite blanche faite par M. Chenevix présente des résultats qui ne diffèrent des miens qu’en ce qu'ils n'indiquent pas l’existence de la soude; du reste. ils sont conformes aux proportions définies, parce que l’oxigène contenu dans le petit excès d’alumine qu’il y admet compense exactement celui que renferme la soude dont il ne fait point mention. J'ai analysé par les mêmes moyens l’Indianite rose que l’on rencontre dans le même lieu, etes produits que j'en ai obtenus concordent avec ceux quen’avoit fournis l’Indianite blanche. J'ai trouvé que 100 parties de cette dernière sont for- mées de 344 ANALYSE DES INDIANITES DE COROMANDEL. Oxigene Silice yes a tn DEN ES Alamineys tre us ne: 198,4 Chann-( ou és auyrd SE ANS Sonde: eue AS, SRE ES e o dE 20 9% Oxide de fer . .... 3 20 Fa. sure house 1 Traces de manganèse, 98 55 Pertes: ia ofe cond tp; Abstraction faite comme ci-dessus du fer et de l’eau, la quantité d’oxigène de la silice est égale, à très-peu près, avec celle qui est contenue dans l’alumine, la chaux et la soude. D’après les résultats ci-dessus rapportés, et qui semblent se rapprocher beaucoup de ceux des variétés de feld-spath qui renferment de la soude, il appartient aux minéralogistes de décider si l’on est fondé à considérer cette substance comme une espèce particulière. +; ‘4 via ns À ai ins re" él 1 sh ya À Mix A0 ORNE nr LS le. RÉ MGr IN < | Pise re P Tome 14 opte D Lit. de Lang ect Lin 7 US à M Lorrlouce (Lath.) on dures 1. Dre DU CANARD PIE, A PIEDS DEMI PALMÉS, DE LA NOUVELLE-HOLLANDE. (nas melanoleuca. Lars.) Par M. LE Be. CUVIER. uoique cette espèce ne soit pas entièrement nouvelle, puisque M. Latham en a déjà parlé dans son deuxième Supplé- ment, on a cru pouvoir le reproduire ici, à cause de l'intérêt que lui donnent les singularités de sa éonformation, et parce que jusqu’à présent, et d’après la Notice abrégée et sans figure de ce savant ornithologiste, on l’a mal placée dans les Systèmes. Le nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle etle Dictionnaire des Sciences naturelles Yont mise parmi les Oies, bien qu’elle n’en ait ni le bec ni les pieds. L’individu représenté sur notre planche a été rapporté du port Jackson par l'expédition que commandoit M. le baron de Bougainville. Il offre une nouvelle preuve de cette remarque faite depuis long-temps que les productions de la Nouvelle- Hollande semblent destinées à démentir toutes nos méthodes, et à mettre le désordre dans tous nos systèmes. Sa taille et ses formes sont celles d’une oie, son bec celui d’un canard, etses pieds presque ceux d’une cigogne; en sorte qu'il faudroit Mém. du Muséum , t. 14. 45 346 pu CANARD PIE, A PIEDS DEMI PALMÉS, faire pour lui une nouvelle subdivision dans le genre des Anas. Son bec est aussi long que sa tête; sa largeur et sa hauteur à la base sont à peu près égales, et comprises deux fois et demie dans sa longueur ; les lamelles de ses bords sont peu saillantes, minces, et tout-à-fait cachées quand il se ferme; elles ne représentent point des dents comme dans beaucoup d’oies. Le dos en est en carène un peu arrondie; les narines se rapprochent de la carène vers le tiers de sa longueur le plus voisin de la base. Un ongle corné, ovale, convexe, lisse et fortement recourbé versle bas, occupe toute la largeur del’ex- trémité antérieure. Une partie correspondante de la mandi- bule inférieure est également cornée, mais le reste des deux mandibules est recouvert d’une peau brune qui s’épaissit et prend une teinte jaune vers la base du bec, d’où il s’en étend de chaque côté une large bande jusqu’à l'œil. La tête, le cou et une petite partie du haut du dos sont entièrement couvertsde plumes d’un noir tirant un peu sur le brun. Les scapularres sont blancs ainsi que la portion du dos qui est entre les racines des ailes; ensuite il y a au dos une partie brune, mais le crou- pion est blanc ainsi que la poitrine, le ventre et les conver- tures supérieures et inférieures de la queue; la portion des petites couvertures externes de l'aile, qui est recouverte dans l’état de repos par les scapulaires, les petites et les grandes couvertures inférieures sont blanches; tout le reste de l'aile est noir à l'exception de quelque peu de blanc sur les plumes de l’aile bâtarde, et au bout des grandes couvertures les plus voisines du corps. Les pennes de la queue et les plumes des cuisses sont également noires. Le tiers à peu près de l’os du tibia n'est revêtu que d’une peau nue et à petites écailles, ainsi que DE LA Nouvezrr-HOoLLANDE. 347 le tarse tout entier, les bases des doigts et la membrane qui unit les trois doigts antérieurs. Cette membrane est fort courte et n’embrasse que le tiers de leur longueur. Les deux tiers environ de chaque doigt sont garnis en dessus de lames transverses; leurs ongles sont arqués et de force médiocre ; le pouce n’a point de membrane pour l’élargir; son ongle ne surpasse pas en force ceux des doigts de devant. Les jambes de cet oiseau sont bien plus hautes que dans les canards et les cignes, et, sous ce rapport coinme sous celui du bec, c’est à l'Anas arborea des Antilles qu’il ressemble le plus. Dans l'état sec, ses jambes et ses pieds paroissent jaunes comme les membranes de la base du bec ; mais les unes et les autres peuvent avoir été plus ou moins rouges dans le vivant. Pieds. Pouc. Lign. Longueur du bout du bec au bout de la queue. 2 2 » Longueur du bec de sa pointe à sa commissure. » 2 3 ibaseur la base, 2420 .f 0 Mie RAUE TAU TU »- 8 Lonsneur delantéte, 2044.02 uen 4 out 2 6 Lonsneur du cou, 4. 4 nie ee 9 » Longueur depuis le pli de l'aile jusqu’au bout de ses grandes pennes. . . « 4. 4... 1 2 » Longueur des pennes de la queue. . . . . . . on» 5 » ÉoBemEur du arse-. . . . - - |. . - +. . 3 6 Longueur du doigt du milieu. . . . . . . . » UE Dongteur du Ppouce, :° 2.7: Jr, se I 7 45° pre RU É À 1 SUR CE A" cbr sh: SRE é | TEAM kg “Hi SAM ei 09 SANS RNNENUge + à di dE ( n: d F rh RTE : Li A pe RTE PR ui 5 eo pad RES y \ L © fs * ; | i ; ï s 12 = La + 4 L2 Sp È À : \ i RECHERCHES Sur la distribution géographique des végétaux phanérogames dans l'Ancien Monde, depuis l'équateur jusqu’au pôle arctique. PAR M. MIRBEL. > Novs sommes encore loin de l’époque où il sera possible d'écrire une bonne géographie botanique. Ce que nous sa- vons sur les climats et la végétation est peu de chose en comparaison de ce qui nous reste à apprendre. Il y auroit de la témérité à juger de l'inconnu par le connu; le plus sûr est de se borner à recueillir et classer les faits, laissant à ceux qui viendront après nous le soin de découvrir et de déve- lopper la théorie. Ces réflexions ne sont pas nouvelles pour moi; elles m’a- voient déterminé d’abord à ne travailler que sur des familles isolées. J’ai publié, il y a quelque temps, un Æssai sur la géographie des Conifères. Depuis, j'a rédigé un essai sur les Amentacées ; tout étoit prêt pour sa publication, lorsqu’en relisant mon manuscrit, je reconnus qu'il y avoit une dispro- portion choquante entre l’objet principal de mon travail et les considérations générales qui l’accompagnoient. Il sembloit que l’histoire géographique des Amentacées n’étoit qu’un accessoire : à l’occasion de cette famille je traitois de la végé- 350 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. tation de tout le globe. Ce vice de composition me fit com- prendre que si je persistois à isoler les familles, je devois me borner à distribuer dans des tableaux synoptiques, les noms des plantes et des pays. Un tel résultat ne valoit pas la peine que j'avois prise d'extraire des écrits d’un grand nombre de voyageurs et de naturalistes tout ce qui avoit trait à la géo- graphie des végétaux. J'ai donc renoncé à mon projet, mais je n’ai pas voulu perdre le fruit de mes recherches. Pour en tirer parti, j'ai dû considérer la végétation sous un point de vue plusélevé. Le Mémoire que je présente aujourd’hui n’est qu'une mince portion du travail que j'ai entrepris, et dont je donnerai la suite plus tard. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES Sur la Géographie botanique, suivies d'un. Tableau de la végétation phanérogame de l'Europe, des côtes méditerranéennes de l’ Afrique et de quelques contrées de l'Asie septentrionale. Les pôles et les terres situées entre les tropiques offrent les deux extrêmes de la températüre atmosphérique. Ici, une chaleur forte et soutenue entretient une végétation va- riée, vigoureuse et perpétuelle. Là, un refroidissement à nul autre semblable confond les saisons et les années dans un hiver permanent, et repousse toute végétation. A partir de quelques degrés en deçà des tropiques jus- GéocraPuie BOTANIQUE. 351 qu'aux glaces du pôle, la température partage nettement l’année en deux périodes végétales : la chaude ou celle des développemens, la froide ou celle du repos. Plus celle-ci s'approche du tropique, et plus sa température s'élève; plus celle-là s'approche du pôle, et plus sa température s’abaisse. L’une et l’autre tiennent d’autant moins de place dans l’an- née, qu’elles sont plus éloignées de leur point de départ. On a remarqué que la température de la période des dé- véloppemens déclinoit plus lentement en s’éloignant des tro- piques, que la température de la période du repos en se rapprochant du pôle. Aussi arrive-t-il souvent que dans les contrées du nord les chaleurs de l’été sont très-vives, quoi- que les hivers soient très-longs et très-rigoureux. Ces idées générales, toutes vulgaires qu’elles sont, ne pa- roîtront pas déplacées comme introduction d’un travail dont le but est de montrer la marche graduelle des végétaux de YAncien Monde, depuis l'équateur jusqu’au pôle boréal, et laliaison de ce phénomène avec le décroissement progressif de la température. _ Lactivité vitale des plantes se manifeste par une série de développemens qui s’opèrent chacun sous l'influence d’une quantité très-variable de chaleur, de lumière et de temps, dont le z247#47mum et le maximum diffèrent pour chaque es- pèce. Au-delà de cette limite, les développemens ne se font pas, ou s'arrêtent avant d’avoir atteint le degré de perfection nécessaire à la propagation des races, ou même à la conser- vation des individus. Dans les contrées où les hivers sus- pendent la végétatiou, les arbres, les arbrisseaux et les sous- arbrisseaux; pendant ce sommeil périodique des forces 352 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. vitales, supportent un abaissement de température plus con- sidérable que celui qui leur deviendroit fatal à l’époque des développemens. Mais le froid n’est impuissant que là où les chaleurs sont suffisantes pour fermer complétement le cercle de la végéta- tion; car si le tissu nouvellement développé n’est pas achevé, müri, endurci au retour des frimats, il court risque d’être désorganisé par les moindres gelées. De là vient que de fortes chaleurs sont, pour beaucoup de végétaux, un sûr préservatif contre des hivers rigoureux, tandis que de foibles chaleurs ne les sauroient protéger contre des hivers modérés. Sous le cli- mat de Paris, nous n’avons garde de mettre en pleine terre le Pistachier et le Laurier-rose ; nous savons qu’ilsne supporte- roient pas nos hivers. Cependant les jardiniers attachés à l'ambassade de lord Mackartney ont trouvé le Laurier-rose dans le Pé-Tché-Li, aux environs de Pékin. Le véridique Chardin, dont l’autorité est fortifiée en ce point, comme en tant d’autres, par celle de ses successeurs, dit que le Pista- chier vient à Casbin, et il ajoute même que les pistaches qu'on y recueille sont plus grosses qu’en Syrie. Or, les hivers de Casbin et de Pékin sont rudes en comparaison des nôtres ; mais en revanche, les étés des deux cités asiatiques sont beaucoup plus chauds que ceux de Paris. La température estivale de Pékin égale presque celle du Caire, et surpasse celle d'Alger. Ces exemples, qu’il me seroit facile de multis plier, démontrent qu’on ne doit pas attribuer exclusivement le phénomène de la distribution géographique des végétaux à l'influence de la température de l’une ou de l’autre pé- riode ; rien n’étant plus certain que les deux périodes sont GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 353 dans une mutuelle dépendance et concourent au même but. . C’est ici le lieu de parler de l'influence directe de l'hiver sur les végétaux indigènes des contrées extra-tropicales; influence aperçue par tout le monde, mais que peu de per- sonnes ont pris soin d'apprécier à sa juste valeur. Le froid hivernal, en arrêtant l’action vitale, ou du moins en la rendant extrêmement foible, plonge le végétal dans une sorte de léthargie qui n’a rien de commun avec le sommeil des animaux, destiné à réparer leurs forces épuisées par l'usage qu’ils en ont fait. L’engourdissement de la plante commence à l’époque où tous les développemens annuels sont accomplis. Alors le végétal est semblable à la graine mûre; il reste en repos tant que le froid se fait sentir. Le printemps le retrouve à peu près au même point où l'hiver l'avoit surpris. Avec le printempsgevient la chaleur qui ra- nime la végétation. Si l'hiver devançoit le terme des déve- loppemens annuels; ou si, ne venant qu’après eux, il n’en éloignoiït pas le retour, le végétal seroit en danger de mort. Voilà précisément ce qui arrive pour les arbres et les arbris- seaux des climats chauds que nous exposons aux climats du nord. L’engourdissement hivernal a donc pour effet de sous- traire le végétal à l’action délétère du froid et de le faire arriver sain et sauf à la période des développemens. D’où il suit que la même cause, je veux dire l’hiver, agissant sur des ‘organisations végétales différentes, ne souffre pas que les unes. s’éloignent des tropiques, et permet aux autres d’ap- procher du pôle. La propriété de résister au froid de l'hiver est si étendue chez quelques espèces, que nous n’en connois- sons pas la limite. Dans la Nouvelle-Bretagne, aux environs Mém. du Muséum. 1. 14. 46 354 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. du Fort-Entreprise, par 64° 30’, un froid de 49 à 50° n’al- tère pas la constitution du Pin banksien, des Sapins blanc, noir et rouge, du Melèze à petits fruits et de plusieurs Amen- tacées. En Sibérie, sur les rives du Kovyma, par 650 28, le Melèze d'Europe, le Cembro, le Genèvrier, le Bouleau, l’Aune blanc, résistent à des hivers qui font descendre le mercure à 53 ou 54 degrés (1). | La chaleur de l'atmosphère ne suffit pas pour amener: les développemens à leur perfection, il faut encore le contact immédiat des rayons solaires, soit qu'ils agissent par la lu- mière ou par la chaleur qu’ils produisent, soit qu'ils agissent par ces deux causes réunies. M. de Humboldt, dont les tra- vaux sur la géographie botanique seront toujours cités, a fait voir que c’étoit moins faute d’une chaleur atmosphérique assez forte que d’une lumière solaire assez vive, que la Vigne ne mürissoit pas ses fruits sous le ciel brumeux de la Nor- mandie. Le rapprochement et la comparaison des phéno- mènes m’avoient déjà appris que la vivacité des rayons lumi- neux ou leur action non interrompue pendant une longue suite de jours, étoit la cause principale de l’étonnante rapi- dité des développemens des plantes alpines ou hyperbo- réennes (2). Les physiciens qui, faisant abstraction de la (x) Toutes les températures dont je fais mention dans ce Mémoire ont été rame- nées par le calcul aux degrés du thermomètre centigrade. à (2) Les végétaux privés de lumière s’alongent , poussent des tiges gréles et blan- châtres, ont un tissu lâche, et ne prennent aucune consistance; en uu mot ils s'étiolent. L'effet des rayons lumineux sur,ces êtres organisés consiste particulie- rement à séparer les élémens de l’eau et de l’acide carbonique qu’ils, contiennent, et à dégager l'oxygène de ce dernier. Le carbone de l'acide avec l'hydrogène et l'oxygène de l’eau, produisent les gommes, les résines, les huiles qui coulent GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 355 température atmosphérique, parviendroient à mesurer l'in- fluence immédiate des rayons solaires sur la végétation à différentes hauteurs et latitudes, xendroient u un service im- mense à la science. PAS TETE 145 ATEN Ar Partout où la nature se dahe seule dé la Sel de la terre, elle n’y fait naître que les végétaux qui y trouveront toutes les conditions indispensables à leurs développemens successifs et à leur reproduction. Mais quand l’homme trans- porte des végétaux dans un climat différent de celui dont ils sont indigènes, il faut que son industrie leur rende, sous peine de les voir languir ou périr, tous les avantages qu'ils trouvoient dans leur ancienne patrie, à moins que la nouvelle ne leur offre des équivalens que nous ne saurions apprécier d'avance. D’après quels indices aurait-on conjecturé il y a quelques siècles qu’un jour le Myrte et /’Ærbutus unedo de l'Asie mineure croîtroient sans abri, le premier en Angleterre, dans le Cornouailles, le second en Irlande, dans le Kerry ? Souvent quand le résultat de la comparaison des climats AsEUE I dans les vaisseaux ou qui remplissent les cellules. Ces sucs nourrissent les mem- branes et les amènent à l’état ligneux,, résultat d’autant plus marqué que la lumiere est plus vive et que son action est plus prolongée. L’obscurité et la lumière pro- duisent donc sur la végétation deux effets absolument opposés : l'obscurité, en en- treteriant la souplesse des parties végétales, favorise leur alongement; la lumière, en aidant à leur nutrition, les consolide et arrête leur croissance. Il suit de là qu’une belle végétation , je veux dire celle qui réunit dans une juste mesure la grandeur et la force, dépend en partie de l’alternative heureusement ménagce des jours et des nuits. Or les plantes hyperboréennes se développent à l’époque où le soleil ne quitte plus l’horizon , et la lumière qui agit:incessamment sur.elles, les endurcit ayant qu’elles aient eu le temps de s’alonger. Leur végétation est active, _. courte; elles sont robustes, mais petites. Mirbel, Si de Physiol. végét., vol. 1 3 P» 43. 46* 356 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. semble une garantie du succès, notre espérance est déçue. Combien d'espèces exotiques cultivées chez nous en plein air se ressèment sans pouvoir néanmoins se reproduire! com- bien ne donnent que des feuilles et des fleurs! combien ne donnent que des feuilles! que signifie cela, sinon que le climat sous lequel on les a condamnées à végéter consent à rece- voir les individus comme des êtres passagers, mais ne veut pas adopter les races? On a beaucoup parlé de Z’acclimata- tion des espèces, c’ést-à-dire de l’art de les accoutumer insen- siblement à un climat qui leur est contraire. Je connois nombre d'espèces dont on a satisfait les besoins par des pro- cédés plus ou moins ingénieux , mais je ne pense pas qu'il y ait un seul individu dont on soit parvenu à modifier le tem- pérament. S'il arrive de temps à autre que des espèces étran- gères se mêlent aux indigènes, qu’elles se propagent comme elles, que même elles leur disputent la possession du sol, ce n’est assurément pas l'ouvrage de l’homme : le climat seul donne ces lettres de naturalisation. Quoi qu'il en soit, les espèces que le cultivateur pousse au- delà de leurs limites naturelles méritent une attention parti- culière. Leur émigration forcée, soumettant à l'épreuve d’un nouveau climat toutes les phases de leur vie, révèle à l’ob- servateur les conditions de leur existence. Puisqu'il y a pour chaque espèce des rrima et des mazxtima de température au-delà desquels elle ne peut plus vivre, la température trace sur le globe des limites ou lignes d’arrêt que les différentes espèces ne sauroïent dépasser. Ces lignes sont marquées vers l'équateur par l'élévation de la température, et vers les pôles par son abaissement: “ GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 357 C'est moins par l'étendue des terres sur lesquelles une espèce se propage qu’il convient dewmesurer sa puissance expansive, que par la différence plustou moins grande entre les températures des divers climats qu’elle habite. En effet, l’objet principal de la géographie botanique est de montrer les relations des végétaux avec les climats; or, la tempé- rature est, de toutes les circonstances climatériques, celle qui a l'influence la plus décisive sur la végétation. Je suppose une vaste contrée dont le climat seroït partout le même, et dont par conséquent la température, distribuée de la même manière, seroit partout isotherme dans chaque moment donné : pourrait-on soutenir avec quelque apparence de rai- son qu’une espèce qui parcourroit cette contrée dans toute son étendue et n’en sortiroit pas, auroit une grande puissance expansive? Nullement; car pour l'espèce en question, les conditions d'existence restant toujours les mêmes, sa présence dans les différentes localités ne seroit que la répétition du même phénomène. Mais si, dans un espace moins considé- rable, une autreespècetrouvoitdestempératures très-diverses, et que sa constitution, à la fois robuste et flexible, s’accom- modàt également de climats chauds, temperés ou froids, quel observateur seroït tenté de nier que cette espèce eût une grande puissance expansive ? Ces deux hypothèses, qui ne diffèrent des faits connus que parce qu’elles en exagèrent lavérité, font'sentir combien il importe aux botänistes d’é- tudiér les rapports de la température avec la. végétation. Quand nous considérons que la Vigne est cultivée dans les plaines de l’Indoustan et de l'Arabie, entre le 13e et le 15e parallèles, qu'elle est cultivée sur les bords du Rhin 358 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. et du Mein sous le re; qu’elle est cultivée au Thibet à 15 à 1800 toises de hauteur perpendiculaire, sous le 32e , ce qui nous frappe et mous intéresse le plus, n’est pas que la Vigne habite des pays éloignés les uns des autres, ou qu’elle s'élève à une si grande hauteur au-dessus du niveau de la mer, mais qu’elle jouisse à un degré si éminent de la pro- priété de se plier à tant de climats divers; propriété, il faut en convenir, beaucoup plus restreinte dans un grand nombre de végétaux qui, partis de l'équateur, touchent les deux tropiques sans jamais les dépasser; car nonobstant la distance plus considérable entre le 23e parallèle austral et le 23e parallèle boréal qu'entre le 14e et le 51e parallèles, les différences climatériques sont bien moindres d’un tropique à l’autre , que dn fond de l’Indoustan aux rives du Mein. Quand on suit les mêmes méridiens des pôles à l'équateur, et que lon fait abstraction des accidens locaux qui contra- rient de temps en temps la marche normale des phénomènes, on voit que les richesses végétales se multiplient en raison de l'élévation croissante de la température annuelle et de la plus longue durée de la période des développemens. On peut donc établir une progression numérique des espèces, crois sante ou décroissante, selon que l’on descend les latitudes ou qu’on les remonte. | le On compte cent cinquante à cent soixante familles’ de plantes phanérogames dans l'Ancien Monde : toutes , sans exception, figurent entre les tropiques. Par-delà ces limites, un grand nombre d’entre elles s’'éteignent successivement. Dansles contrées boréales, sous le 48e degré, il n’y en a guère que Ja moitié qui soit représentée; il n’y en a pas quarante # GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 359 sous le 65e degré : il n’y en a que dix-sept au voisinage des glaces polaires. | se lé : S'il étoit permis de se bérao une opinion : d’ après des no- tions très-positives, mais qui sont loin d’être complètes, j je dirois qu’entre les tropiques le nombre des espèces ligneuses, arbres, arbrisseaux et sous-arbrisseaux, égale, s’il ne surpasse, celui des espèces herbacées annuelles, bisannuelles et viva- ces. Le rapport des espèces ligneuses aux espèces herbacées annuelles, bisannuelles et vivaces, décroit de l'équateur au pôle; mais par une sorte de compensation , le rapport des herbes vivaces aux herbes annuelles et bisannuelles va crois- sant. Près du terme de la végétation il est au moins de vingt- quatre à un. à Cette échelle végétale, avec ke circonstances analogues à celles que je viens de noter, a été observée également dans les montagnes. Les plaines situées à leur pied sont pour elles ce que sont les régions équatoriales pour les deux hé- misphères. Le nombre des espèces et des familles, le rapport des espèces ligneuses aux espèces herbacées, le rapport des espèces annuelles aux espèces vivaces, diminuent de la base au sommet des montagnes, et chaque station offre une végé- tation qui lui est propre. Ici, comme dans les plaines, la température trace les lignes d'arrêt. Plus on s'élève au-des- sus: du niveau de la mer, moins est chaude et longue la période des développemens, et par conséquent plus est froide et prolongée la période du repos. Que les causes qui déterminent le décroissement progressif de la température soient autres qu’à la surface plane et basse de la terre; qu’en rase compagne le refroidissement marche beaucoup plus 360 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. vite durant la période du repos que durant lp développemens; que sur les montagnes il soit me sup À accéléré durant la période des développemens que durant celle du repos , je ne pense pas que cela infirme la compa- raison, si les résultats généraux de la végétation sont les mêmes , et si les différences s'expliquent d’une manière satis- faisante, soit par la graduation particulière de la tempéra- ture, soit par des circonstances climatériques qui lui sont étrangères, soit enfin par les qualités diverses du sol. Je suis si frappé de la ressemblance des résultats, queje mé- prouve aucune répugnance à comparer les deux hémisphères de notre globe à deux énormes montagnes réunies base à base , portant sur leurs larges flancs une innombrable quan- tité de végétaux et chargées à leur sommet d’un épais et vaste chapeau de neiges permanentes. Les botanistes, pour exposer avec méthode et cad la succession des végétaux sur les pentes des Pyrénées, des Alpes, des Carpathes, du Caucase , des Andes, etc., se sont appliqués à déterminer la hauteur des lignes d’arrêt des es- pèces qui caractérisent le mieux les diverses stations ; et, par ce moyen, ils ont partagé horizontalement la surface des massés proéminentes du globe en grandes bandes ou régions végétales. Le même procédé a été employé pour les deux hémisphères, mais non pas avec autant de succès: les dif- ficultés sont incomparablement plus grandes. @is De la base au sommet des montagnes, la température pour- suit sans intermittence une marche descendante plus ou moins rapide , selon les hauteurs des stations. Il n’en est pas ainsi dans les plaines. A la vérité, le refroidissement pro- GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 361 _gressif considéré dans l’ensemble des phénomènes est de toute évidence; mais quand on vient aux faits particuliers, _onreconnoît que souvent des circonstances locales préci- pitent où retardent la marche de la température, ou même quelquefois lui font prendre une direction rétrograde. Ici, une chaîne de montagnes forme un abri contre les vents glacés du nord, et renvoie sur les végétaux la chaleur qu’ils reçoivent des rayons solaires; là, le soufle brülant du midi élève la température atmosphérique; plus loin, leshivers sont modérés par le voisinage de la mer; ailleurs, toutes ces causes réunies donnent naissance à un climat si doux, qu’à ne juger la position géographique que par les indications du thermo- mètre, on croiroit que la latitude est beaucoup plus basse qu’elle ne l’est en effet. Il ÿ a aussi des causes locales de re- froidissement. Qui sait à quel degré s’échaufferoit l’atmos- phère des déserts de lArabie et de l'Egypte, si durant la nuit les sables ne perdoient par le rayonnement la chaleur excessive qu'ils acquièrent à l’ardeur du jour? Rien n'est plus rare que-des plaines exactement de niveau avec la mer, et personne n’ignore que cent ou deux cents Loises d’élévation suflisent déjà pour produire un abaïssement no- table dans la température. Celle-ci à son tour exerce son empire sur les végétaux ; elle incline, elle redresse, elle ef- face leurs lignes d’arrêt. Tantôt ce sont les espèces du nord qui s’'enfoncent vers le tropique; tantôt celles du midi qui re- montent vers le nord ,et quelquefois des groupes appartenant à ces races distinctes, font échange de patrie, se croisent, et, chacun de leur côté, s’en vont établir des colonies dans des stations privilégiées, au milieu de populations végétales Mém. du Muséum. 1. 14. 47 362 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. auxquelles elles né sont pas moins étrangères par la physio- nomie que par le tempérament. | 103 À travers tant d'anomalies et d’irrégularités, quelle patience ne faut-il pas pour suivre la trace des espèces, fixer leur con- cordance avec les climats, tracer leurs lignes d’arrêt , et for- mer des zones qui donnent une idée juste de la marche géné- rale de la végétation! Je dois le dire, la plupart des voyageurs n’offrent sur les végétaux, les climats, les températures, que des documens incomplets, vagues, inexacts, perdus dans de volumineuses relations sans intérêt direct pour le botaniste. Les physiciens eux-mêmes ont rarement employé le thermo- mètre en vue d'éclairer les phénomènes de la végétation (1). Ge seroit en vain que l’on s’appliqueroit à découvrir la distri- bution graduée de la température, et son influence journa- lière sur les actes de la vie des plantes, dans des tableaux où des milliers d'observations se trouvent réduites presque tou- jours, pour les mois comme pour les années, à la demi-somme des deux températures extrêmes, très-improprement dési- gnée sous le nom de empérature moyenne. Vies nombres obtenus par ce procédé ne donnent aucune idée vraie de la distribution de la chaleur. Aussi arrive-t-il que la ligne d’arrêt de beaucoup de végétaux touche des stations de températures moyennes très-différentes. Les exemples en sont plus fréquens (1) En ma qualité de botaniste, on me pardonnera cette remarque. Il seroit à désirer, pour les progres de la géographie botanique, qu’à l’avenir les voyageurs portassent dans leurs recherches ce génie d'observation qui caractérise les écrits de MM. de Humboldt , Ramond , Wahlenberg, Schouw, de Buch, Parrot | Hanuil- ton , etc. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 363 sous les hautes que sous les basses latitudes, parce que latem- pérature hivernale, dont il faut nécessairement faire état quand on calcule les moyennes, peut varier à l'infini, sans nuire aux espèces que la Nature a fabriquées pour les pays froids. » De tous les botanistes qui ont étudié l'influence de la température sur la végétation, Wahlenberg me paroît celui qui s'est approché le plus près du but. Ses intéressantes ob- servations sur le Bouleau contiennent le premier germe de recherches aussi neuves qu'instructives. J’ai la conviction que l’histoire physique d’une vingtaine d’arbres, écrite à domicile, jour par jour, pendant plusieurs années, sous des latitudes différentes, donneroit la solution des problèmes les plus compliqués de la géographie végétale. Mais en atten- dant ce travail, il n’est pas inutile de mettre en ordre les faits constatés, et de tirer de leur coexistence les consé- quences les*plus probables. -1 Dans l’Ancien continent, depuis l'équateur jusqu’au pôle arctique, on peut distinguer cinq régions végétales, savoir : la zone équatoriale, la zone de transition tempérée, la zone tempérée, la zone de transition glaciale et la zone glaciale. Partout où aucune limite accidentelle n’arrête ces zones dans leur expansion normale, je les compare aux couleurs du prisme, qui se fondent les unes dans les autres par leurs bords , de sorte que l’œil ne sauroit les séparer, alors même qu’il les distingue parfaitement. Pour marquer le terme des différentes zones, le moyen le plus sûr est de prendre pour limite de chacune d’elles les points d’arrêt des espèces qui, caractérisant le mieux sa flore particulière, cessent de se 47" 364 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. propagersitôt que des changemens notables et généraux dans les températures annuelles amènent sur la scène une flore nouvelle. Il m'est impossible de faire l'application de ce cool à la zone équatoriale, parce que des sables et des chaînes de montagnes y contrarient trop souvent l’expansion normale de la végétation. Je suis plus heureux en remontant versile nord. La zone de transition équatoriale trouve une limite naturelle dans la ligne d’arrêt de l’Olivier; la zone tempérée dans la ligne d’arrêt du Chêne commun; la zone de transi- tion glaciale dans la ligne d’arrêt du Pin sylvestre en occi- dent, et du Mélèze en orient. Quant à la zone glaciale; je la divise en deux bandes : l’inférieure ou méridionale, la supé- rieure ou septentrionale. L'une et l’autre n’offrent aucun arbre; la première nourrit encore beaucoup d’arbrisseaux ou arbustes, et finit où ils s'arrêtent (1); la seconde ne nour- rit guère que de petites herbes vivaces, et finit où com- mencent les neiges permanentes (2). Les espèces de la zone (1) Arbrisseaux et arbustes de la bande méridionale de la, zone glaciales,15 Sa- lix , Betula nana , pumila , glandulosa ( Betula alba, sur les côtes méridionales du Groënland) ; A/nus incana ; Juniperus communis ; Azalea procumbens ; Menziesia cœrulea ; Ledum palustre et latifolium ; Diapensia lapponica ; Vaccinium pubes= cens , uliginosum et vitis idæa; Oxycoccos palustris ; Kalmia \glauca; 8 Andro= meda ; Arbutus alpina; Empetrum nigrum; Erica vulgaris; Rhododendrum lappo- nicum ; Potentilla fruticosa (Sorbus aucuparia, côtes méridionales du Groënland). (5) ' Arbüstes'de la bande septentrionale de la zone glaciale : Sakix arctica et polaris (Salix-retietlata,, passe du. Prince, régents par, 93° 13°); Ændromiéda tetragana. : 19 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 365 glaciale ne forment qu’une seule et même e flore en n'Asie, en Europe et en Amérique. J'offre ici le tableau comparatif" de la végétation de plu- sieurs contrées des quâtre zones séptentrionalés. Te’ e ne me dissimule pas ses imperfections} és nombres ne sont qu’ ap- proximatifs ; toutes les flores connues sont plus ou moins in- complètes: cependant les espèces décrites suffisent déjà pour donner des idées générales assez justes de la végétation des pays que j'examine. Le lectéur se demandera pourquoi la zone équatoriale ne figure pas dans mon tableau; la raison en est simple : après avoir fait, défait, remanié vingt fois le travail, j'ai pensé qu'il valoit mieux le supprimer que de remplir mes co- lonnes de nombres qui, étant très-éloignés de la vérité, ne con- duiroient à aucun résultat certain. On ne sait rien de l’inté- rieur de l’Afrique; et quant à l’Indoustan, la majeure partie des déconvertes des botanistes anglais sont encore inédites. Chaque volume qu'ils publieront nous donnera d’autres nombres et d’autres proportions: il faut donc attendre. Pour chaque zone, j'inscris dans la première colonne le nombre total des espèces indigènes appartenant à chaque famille. En additionnant les nombres partiels des espèces li- gneuses et des espèces herbacées, distribuées séparément dans des colonnes distinctes, on obtiendra quelquefois un chiffre plus foible que celui que donne le total, parce que je n’ai porté en compte, dans ces colonnes, que les espèces sur la durée et la consistance desquelles je n’avois aucun doute. La même observation est applicable aux nombres partiels des 366 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. espèces herbacées vivaces, et des annuelles et bisannuellés relativement au total des espèces herbacées. PERL TN Je n'ai composé ce tableau qu'après avoir consulté les Species , les flores particulières, et les relations de YO YAGEs qui méritoient le plus de confiance, N re D” à wŸ 12 MEL PES CAL ILAEATICE. “a À ” [SRE SRE PU CNE DES ARE SERRES De la septe l'Ancien et du Nouveau Continent réunis ) ZONE DE TRANSITION TEMPEÈREF ———— FAMILLES £ é Typhinées À 5 Graminées 3 Cypéracée tia Joncée fo Alismacée: 28 » Asparaginée 25 13 Colch à Lil Narcissées Iridées. Orchidées 06 Hydr Naiade 2 Balauopl à 1 1 Palmiers 3 Conifère 34 i 6 0012 8 o 4l 6! 6| es LS j9 ojori 8 4 A ñ 0,001 29 1 1 03 6 je 14 Chénopodée 13 j 53 Amaranthacées 2 1 n 9 5 6 10 À 6 6 65 65 5 15 10 1 10 | Scropholarinée 7 | 290 | 143 | 106 | 0,036 Solanée 13 ü5 L] 55 0,010 Gentian fu 19 | 22 | 0,005 Apocynées 12 10 10 0,6 Acanth n maniacées 1 1 1 m nvolvu {8 10 38 5 ginées 192 18! 170 | 67 1 | 108 | 306 | 237 Dace i ' 3 2 Jasminées. 19 16 Erici ba , >. R 7 a 5 3,004 Ebi Ë = Campanulacées : Lobéliacées 128 | » 1A0) Ur fi JL osors Synanthérées 1168 36 | 1132 | 60 {vo | o,14 Dip: 3 80 5 5 31 | o,oto Valérianées o 21 | 0,005 Rubiacées . 7 54 | o,o14 Ormbellifères 168 100 Saxifragées. 70 3 Portulacées.. 13 5 5 Paronychiées 31 3 8 80 3 "7 0 | 19 | 0,009 6 6 0,001 Opontiacées . 1 1 Ficoïdées . 8 , 6 6 Cucurbitacées 10 10 5 Onagraires. 24 24 2 | 0,008 19 1 18 7 10 | 0,002 200 112 88 8i 4 | 0,0% 975 | 245] 720 | 271 | 330 | og 16! :6| * s "| 0,007 30 30 “ ” n 0,003 1 1 " " “ S 36 11 25 17 7 | 0,004 Oxalidées .… 5| » 5 ' 3 , Bslsaminées . 1 n 1 » » Géraniacées, . ü 1Û 69! 45] 17] 0,009 Ampélidées. 1 L Cu 0 " " Méliacées. ï 1 . . , x Hippocastanées. . ï Gi . : e Acérinées. 9 9! » “ | 0,001 Hypéricinées 39 | 14| 25 * | 0,004 Auranliacées . 2 2 » = , 7 3 3 » ” “ 55| 9| 45 31 | 0,005 30| 2| 28 14 | 0,003 9] 33 0,046 8 0,901 fl 3 Végétation phanérogame d'une partie de la Zone d ABLEAU CoMPAR ATIF ZONE 6: la T'artarie voisines de cette mer); de la Zone de transition glaciale Europe Bor e transition tempéré nr enr l'Europe australe compris dans cette Zone ): de la Zoë! mpérée Europe moyenne jusqu'à l'Oural et la { LEMPÉRÉE palestine , Syrie ,,. Sibérie et Kamtchatka ZONE DE 1sie mineure et Régions Caucasiennes et de toute la Zone glaciale asp er TRANSITION GLAC ION GLACIALE ONE Gt 9 y | : ï lc 4 i4 2 2 | 6 6 nu ‘ ,002 3 oo1 i Ù oi | 1 36 à ñ 6 | 0,016 9 y 7 ü 1 3 8 | oon2 i 17 3 14 Tr [ [ 1 c o 27 1 mn 1 9 9 9 { 2 FE 93 75 15 | 0,043 23 23 10 8 6 | 0,004 6 6 17 16 16 A A 3 3 3 o1 2 à 2 « | 001 2 2 0,003 à £ 3 4 503 y 0,020 11 31 15 2 2 2 0,035 | 77 3 5f 18 136 1 1 1 1 1 0,007 3 { 8 8 15 27 23 A 16 16 14 2 07 3 3 233 5 18 | 170 {8 ji " m nm 8 3 6 6 4 23 23 19 2 13 1 1 1 = 3 74 7 62 ; 74 i 3 ] 3 3 30 1 26 26 3 2 1 3 3 à 0,009 15 12 4 4 1 1 : 0,001 x ' 0,005 18 18 15 3 | 0,008 6 0,003 7 " 1 3 4 | 0505! » 0,038 | 108 69 | 68 1 | 0,050 | 28 2] 2 0,070 | 155 135 | 120 14 | 0,072 16 : 16 0,003 5 5 " Û » “ ” oÿoo1 2 à 2 0,007 " a . 2 2 “ ” . ” . » 1 ï 0 “ » , 0,008 |. 12) » 1a 5 0,007 | » : ns 0,001 2 2 M " » |'o0or n “ “ 0,003 5 " 5 5 " “ w“ à 0,001 x : ". . . " “ = 0,003! 6 “ 6 4 3 4 » 4 2 2 125 a5 4 5 4 19 ” n 36€ ( 566 pays de L'Afrique ne Rés ons polaires de D 9,007 1 À 0,097 0,005 0,007 1 | 0,059 2 | 0,009 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 367 cu 71h | AIN | | HT LA ZONE ÉQUATORIALE DANS L'ANCIEN MONDE. La zone équatoriale des botanistes n’est pas limitée par les, tropiques comme la zone équatoriale des géographes; elle ne s'arrête que lorsque l’abaissement de la température repousse la plupart des formes végétales de l’équateur. Dans notre hémisphère, celles-ci atteignent quelquefois le 30° ou 32° parallèle. La durée plus égale des jours et des nuits, l’ardeur plus vive des rayons solaires, l'élévation permanente de la tem- pérature atmosphérique, assurent à cette zone la supério- rité sur les autres par abondance, la vigueur, la variété, le luxe des productions végétales. La moyenne température annuelle des basses plaines de V’Afrique et de l'Asie est quelquefois de + 29° au voisinage de l'équateur. Cette moyenne décline à mesure que l’on se rapproche de la limite extrême de la zone équatoriale. A Calcutta(lat. 22° 34°), la moyenne n’est plus que de 260. Je ne pense pas qu’en général elle soit au-dessous de + 220 à 2301vers le 30e parallèle, si ce n’est sur les côtes orientales de l’Asie, Dans toute la zone, la différence entrela moyenne du mois le plus chaud et du mois le moins chaud ne paroît pas dépasser 15° en plaine; elle est ordinairement beaucoup plus foible, surtout près de l'équateur. Les calculs ide Cotte ne la portent qu'à 40 à Pondichéry (lat. 11° 53"), dont la moyenne annuelle est + 290,5. D’après les observations 368 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. du docteur Oudney, la différence a été depuis mars 1823 jusqu'à la fin de juillet 1824 de 12°,25, à Kouka dans le Bour- nou, par 130 de lat. ; mais il n’est pas inutile de remarquer que les deux moyennes comparées étoient + 34° pour avril 1823, et + 220,25 pour janvier 1824. Kathmandou offre la preuve que la température équato- riale se fait sentir dans les montagnes au-delà du 27e paral- lèle. Kathmandou git sous 270,40’ de lat., à 644 toises(4140 pieds anglais) d’élévation au-dessus du niveau de la mer, et sa moyenne annuelle atteint + 16 à 170. Les espèces qui donnent à la végétation équatoriale un carac- tère particulier, soit par l’accroissement prodigieux des tiges en longueur ou en épaisseur, soit par l’élégance tout ensemble simple et majestueuse des formes, soit par les grandes dimen- sions ou le brillant coloris des feuilles et des fleurs, soit enfin par une certaine magnificence sauvage et bizarre que je ne saurois définir, éprouvant presque toutes le besoin d’une haute température aussi permanente que possible, ne franchissent guère le 22e ou 23e parallèle. Au-delà, quoi- que la végétation équatoriale soit encore présente, elle n'offre plus avec la mème prodigalité ces grands traits exotiquesque l'œil saisit d’abord, et ce n’est souvent que par les caractères spécifiques ou génériques qu’elle se fait connoître. Jamais au bord des grands cours d’eau et dans les terres marécageuses la végétation n’est interrompue par les cha- leurs équatoriales, quelque fortes qu’elles soient; mais dans l'intérieur des plaines, quand la dévorante ardeur d’un so- leil que ne tempère l’apparition d'aucun nuage a tari les GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 369 sources, desséché le sol et consumé les herbes, il semble -que les arbres et les arbrisseaux , épuisés par la transpiration, sont privés de vie. Les Cattingas, ces immenses forêts du Bré- sil, siéloquemment décrites par mon savant confrère, M. Mar- tius, dépouillées de leur feuillage, présentent sous un ciel -embrasé, le triste aspect des forêts de l’Europe centrale à Tépoque où la terre est couverte de frimats. Chose admi- _rable ! deux influences contraires, la chaleur et le froid, produisent exactement le même effet, la première sur les arbres de la zone-équatoriale, la seconde sur les arbres des -z0nes septentrionales. Ceux-ci ne résisteroient pas à des cha- leurs excessives; ceux-là succomberoiïent au moindre froid: les uns et les autres se maintiennent en vigueur et santé à Ja place qui leur a été marquée par la Nature. - - Presque partout la limite septentrionale de la zone équa- toriale est donnée par des accidens de localité, qui souvent contrarient plus ou moins la marche normale de la tem- pérature. En Chine, autant qu'il m'est permis d’en juger par ‘des relations très-vagues, les monts Milins, et plus encore le climat oriental, refoulent la végétation équatoriale jusque vers le tropique. Aux Indes, imposante barrière de l’'Hi- malaya sépare brusquement le Thibet de l’Indoustan; et, tan- dis que de. ce côté une température chaude et soutenue ap- pelle sur les premiers gradins des montagnes les riches et nombreuses productions des plaines équatoriales, de l’autre côté de longs hivers, déployant leur rigueur sur de hauts pla- teaux, livrent. aux végétaux de la zone tempérée des con- trées qui sembloient destinées par leurs latitudes à recevoir Mém. du Muséurn. t. 14. 48 370 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. les espèces de la zone de transition tempérée. A l’ouest du Népaul, toujours dans les Indes, des déserts de sable mou- vant tiennent à grande distance l’une de l’autre la végétation de l’Indoustan et celle du Caboulistan. En Perse et dans la Turquie d'Asie, encore des montagnes, encore des déserts, et ils se continuent par l'Arabie pétrée, l'Egypte, le Fez- zan, la Barbarie jusqu'aux plages occidentales que baigne l'Océan Atlantique. Au sein des déserts on cherche et rarement on trouve des points de contact entre les denx végétations. De loin à loin, des sources entretiennent une humidité suffisante au dévelop- pement de quelques espèces ligneuses ou herbacées; mais ces dernières ont une trop courte durée pour fournir des rensei- gnemens complets sur les climats; et la plupart des autres étant évidemment de celles que leur puissance expansive pousse bien au-delà de la zône à laquelle elles appartiennent, ne peuvent indiquer sa limite. En effet, qu'importe pour la question qui nous occupe, que le Dattier, le Citronnier , l'O- ranger des contrées équatoriales, et l’Olivier, le Grenadier, la Vigne, l'Abricotier de la zône de transition tempérée, végètent ensemble dans les oasis de l'Égypte? Ne savons-nous pas que ces arbres végètent ensemble beaucoup plus loin, soit au midi, soit au nord? Je pencherois même à croire que c’est moins la température que la nature du sol qui retient plusieurs Mr- mosa, Acacia et Sénés des tropiques dans les déserts brû- lans de l’Indoustan , du Sindhy, du Béloutchistan, de lAra- bie et de la partie septentrionale de l'Afrique. Il existe très-certainement au sud-est du Lahore, le long GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 377 des rives du Jumna et du Gange, une communication libre entre la végétation de l’Indoustan et celle du Caboulistan; _ mais aucun botaniste n’a encore porté ses pas dé cecôté. Quoi- qu’au nord là frontière qui sépare le Béloutchistan du Ner- manchyr soit embarrassée de montagnes et de sables, je. penche à croire, d’après les relations des voyageurs, que dans _ces contrées la limite de la zone équatoriale s’arrête vers le 29° degré. Elle se relève à ouest le long du golfe persique, et elle atteint le 30e ou 3re parallèle. Le contact de l’Arabie et de la Palestine permet d'observer la transition d’une végétation à l’autre : elle s’opère entre le 28e et le 33e degrés. Dans cet espace, on voit finir la zone équatoriale et commen. _ cer la zone de transition. Le climat protége encore l’Æscle- pias gigantea , Ve Guilandina morinda, le Cassia platisili- qua, le Cordia myxa, le Tamarindus indica, et ce fameux palmier des déserts, le Doum qui, selon Burkhardt, croît près du lac Tibérias. À ces végétaux se joignent le Zawsonia alba, le Phœnix dactylifera, les Citrus aurantium et médica, le Cactus opuntia, le Saccharum officinale, etc: Ceux-ci lais- _sent les premiers en arrière, et, secondés par la culture, ils pénètrent beaucoup plus avant. Les principaux points d'arrêt du Dattier dans la Zone “4 transition, sont le cap Rocca, Madrid, les îles d’'Hyÿères, la rivière de Gènes, Rome, Corfou, Athènes, Smyrne, Tekrid en Mésopotamie, Djalk au Béloatchistan, Péchawer au fond du Caboulistan. Sa limite extrême, comme on le voit, est dans la rivière de Gênes par 44° 5o'. À cette hauteur, et sou- vent au-dessous, il ne pousse que des feüilles. L’Oranger va un peu plus loin que le Dattier, partout où il n’est pas arrété 48° 372 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. par des sables, des plateaux ou des montagnes. L'un et l’autre supportent un froid momentané de deux ou trois degrés sous zéro ; mais le Dattier veut des étés plus chauds pour compléter ses développemens. Souvent à une distance notable de sa ligne d’arrèt il cesse de donner des fleurs; tandis que l'Oran- ger, tout près du terme de sa course, produit encore des fruits excellens. LA ZONE DE TRANSITION TEMPÉRÉE. Je vais d’abord parler de la portion de la zone de transi- tion tempérée située à l'occident de l'Ancien Continent; je dirai ensuite quelques mots de la portion orientale qui est séparée de la première par l'énorme masse des monts de VHi- malaya et du Thibet. Une ligne brisée, tracée de l’ouest à l’est, à partir de Moga- dor jusqu'aux sources de l'Hydraotes, et qui, dans ce long trajet, toucheroit Les crêtes de l’Atlas, le Caire, la cime du Mont-Thabor, Bagdad, Chiraz, Kélat, Moultan, ne s’écar- teroit pas beaucoup de la limite inférieure de la zone. Il s'agit maintenant de tracer la limite supérieure. L’Olivier me paroit être de tous les arbres propres à la zone, celui qui réunit au plus haut degré les conditions requises pour mar- quer les points où elle s'arrête au nord. La puissance expansive de l’Olivier vers le pôle est très- bornée là où 1l se refuse à croitre; il en est de même d’une multitude de végétaux qui font partie de la flore à laquelle il appartient ; sa disparition est donc le signal d’un change- GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 373 ment notable et général dans la végétation, ou, en d’autres termes, l'indication du passage de la zone de transition à la zone tempérée. | L’Olivier s'arrête entre 420 et 43° de latitude en Es- pagne ; entre 44° et 45° dans les départemens méridionaux de l’est de la France; entre 450 et 460 dans l'Italie orientale et dans la Carniole; vers le 4oe sur les côtes orientales de la Grèce‘et les côtes occidentales de l'Asie mineure. Il existe, dit-on, en quelques endroits du littoral de la Ma- cédoine. Ce qui est mieux constaté, c'est qu'il ne se montre nulie part autour de la mer de Marmara. Îl reparoît à Sinope, et suit les côtes de la mer Noire jusque dans la Gourie. On le voit encore par 45° dans lapartie méridionale de la Crimée. Un degré plus bas, à l’ouest de la Caspienne, le Térek marque le terme de ses progrès. Il abonde dans le Mazandéran. Au- cun voyageur ne l'indique dans les immenses contrées de la Perse et de la Tartarie, comprises entre la Caspienne et la chaine des monts Belour. Elphinstone l’a vu par 34 à 35 de- grés, sur les collines qui constituent les gradins inférieurs du Caucase Indien. Il est inconnu à l’orient du Caboulistan. -J’admets par hypothèse qu’en plaine la moyenne tempé- rature annuelle de la zone de transition est + 22 à 23° pour la limite inférieure, et + 14° pour la limite supérieure. + Dans la partie méditerranéenne de cette zone , il y a au moins six espèces herbacées pour une ligneuse, et le rapport des herbacées aux ligneuses va toujours croissant jusqu'aux régions hyperboréennes, où l’on compte 26 herbes, la plu- part vivaces, pour un sous-arbrisseau. Le nombre des arbres de la zone équatoriale est inconnu; on sait seulement qu'il 374 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. est très-considérable. Le nombre des arbres de la flore mé- diterranéenne n’est pas au-dessous de 240; il y en a environ 75 dans la zone tempérée ; il n'y en a que 27 à 30 dans la zone de transition glaciale, La plupart des arbres, arbrisseaux et sous-arbrisseaux de la zone équatoriale ne se dépouillent jamais complétement de leurs feuilles. Le nombre des arbres, arbrisseaux et sous- arbrisseaux de la flore méditerranéenne qui offrent ce phé- nomène se monte à 300 environ: c'est à peu près le quart de toute la végétation ligneuse. La zone tempérée ne possède qu'environ 4o espècés à feuilles persistantes; la zone de tran- sition glaciale qu'environ 24; la bande méridionale de la zone glaciale en compte tout au plus 10. Dans la partie méditerranéenne de la zone de transition tempérée, les Synanthérées et les Légumineuses sont les fa- milles les plus abondantes en espèces; elles forment à elles seules le quart de toute la végétation. Viennent ensuite les Crucifères, les Graminées, les Labiées, les Caryophyllées, les Ombellifères; puis les Scrophularinées, les Rosacées, les Bor- raginées, les Renonculacées , les Cypéracées, enfin les Lilia- cées, les Cistées, ete. Il est àremarquer que les Synanthérées, les Crucifères, les Labiées, les Caryophyllées, les Ombellifères, les Rosacées, les Renonculacées, les Cistées, et quelques autres familles, offrent, dans la zone de transition tempérée, un plus grand nombre de types spécifiques que partout ailleurs. La plupart des espèces de ces familles que produisent les contrées équatoriales, y habitent les vallées et les montagnes, ce qui prouve que les chaleurs fortes et constantes des plaines ne conviennent pas à leur tempérament. \ » GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. : 67 Les familles qui jouent le rôle le plus important dans toute la zone de transition tempérée, soit parce qu’elles peuplent d’arbres de haute stature les forêts qui ombragent le flanc des montagnes, soit parce qu’elles fournissent les arbres de moyenne taille qui se plaisent sur les collines, ou les arbris- seaux branchus qui forment les halliers, et les sous-arbrisseaux durs et rabougris dont se couvrent les plaines incultes, sont d’abord les Amentacées et les Conifères qui composent à elles seules plus de la moitié de la végétation arborescente; puis les Rosacées, les Légumineuses, les Térébinthacées, les Rhamnées, les Jasminées, les Caprifoliacées, les Cistées, les Ericinées, les Labiées. Mais ce qui donne à la zone de transition une physionomie particulière, c’est le rapprochement d'espèces végétales qu’on peut considérer comme appartenant à trois populations diffé- rentes : celle des régions équatoriales , celle des régions sep- tentrionales, et celle qui est propre aux terres situées entre le 30e ou 32e et le 44e ou 45e parallèles. La première touche à sa fin, la seconde commence, la troisième est dans toute sa vigueur. Celle-ci occupe la majeure partie du sol, les deux autres forment ça et là des colonies d’autant plus florissantes qu’elles sont moins éloignées de la mère patrie. Le Dattier, le Latanier et même le Doum, s’il est vrai qu’il croisse en Ga- lilée, la Canne à sucre , le Sorgho, lÆgape, le Cactus opun- ta, VOranger, le Citronnier, lÆsclepias gigantea, et d’autres Apocinées en arbre, plusieurs Mimosa et Acacia de YA- frique et de l’Asie, confinés dans des plaines basses avanta- geusement situées, représentent la végétation des plaines de la zône équatoriale. Celle des plaines des contrées septentrionales 376 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. est représentée sur les montagnes par le Chêne commun, le Hêtre, l’Aulne glatineux, le Charme, le Bouleau, le Frêne, V'If, le Sapin commun, le Sapin à feuilles d’if, le Pin syl- vestre, etc. Quant à la végétation de la zone de transition, on peut dire qu’elle a des traits de ressemblance avec les deux autres, sans néanmoins se confondre avec elles. Le Figuier, les Müriers, le Liqudambar, le Noyer, le Pista- chier, le Lentisque, le Térébinthe, les RAus, l'Olivier, le Myrte, le Grenadier, les Syringa, le Styrax, le Laurier d’A- pollon, les Tœrmnarix, le Diospyros, le Mrnosa julibrisin, le Caroubier, l'arbre de Judée, le Laurier-Rose , les Chènes verts, etc., ne feroient point disparate au milieu de la végé- tation équatoriale. Les Chènes à feuilles caduques, les Ge- nèvriers qui s'élèvent aussi haut que nos plus grands Pins, le Pin d'Halep, le Pin pignon, celui de Corse, le Sapin d'Orient, l’Abricotier, le Pêcher, le Coignassier, et autres Rosacées arborescentes que nous cultivons dans nos vergers, et qui viennent en forêts dans le Caboulistan et l'Asie mi- neure, ont leurs analogues parmi nos végétaux sauvages. Qu'on ne s’attende pas à trouver dans l’intérieur de la zone de transition une température et une végétation toujours en rapport constant avec les latitudes. Loin de là, car tous les accidens propres à contrarier la marche normale des phéno- mènes sont, pour ainsi dire, accumulés dans cette zone, etce n’est que par exception que la règle s’y montre. L'exemple est si instructif, que je veux en faire ressortir les circons- tances principales, en donnant quelque étendue à la descrip- tion des localités. Il ne s’agit pas ici d’une description telle qu’elle sortiroit de la plume d’un géographe; je traite de la GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 377 distribution des végétaux à la surface du globe; je rejeterai _ donc tout développement qui ne rentreroit pas naturellement dans ce sujet. Je fais précéder la description des contrées par le Tableau de la distribution des espèces les plus remarquables de la _ portion occidentale de la zone de transition tempérée de l'Ancien Monde. Toutes les espèces que je nomme sont li- * gneuses, excepté le Bananier (Musa paradisiaca). La lettre O (Oui), indique que l’espèce habite la contrée; l’abréviation Cult., qu’elle y est cultivée; la lettre N (Non) qu’elle ne lhabitepas; le point d’interrogation (?), qu’on pourroit soup- *çonner qu’elle y croît, quoiqu’on ne l’y ait pas encore obser- - vée; la ligne ponctuée (...:.….), qu’on ne l’y a pas vue, mais que d’ailleurs on n’a pas plus de motifs pour nier que pour affirmer qu’elle s’y trouve. Quand je dis d’une espèce qu’elle est cultipée, je n’entends pas qu’on l’a vue par hasard dans un _ jardin de botanique, mais qu’elle est répandue dans le pays et soignée comme espèce utile ou agréable. Si le Caboulistan ne figure pas dans le tableau, c’est que ce pays de grandes ‘espérances pour les botanistes, leur est jusqu’à ce jour encore moins connu que la Chine, bien qu’ilsoit d’un plus facile accès. Mém. du Muséum. 1. 14 49 378 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. DrsTrIBUTION des principales espèces ligneuses de la portion occidentale de la zone de transition tempérée dans l’An- cien Monde. NOMS Sol al pee Éd a ASE É | lgélsslsé)85) 53 |s ses me UNSS SSI EUGENE E SEE DES ESPÈCES. gs [a [OR EITSs lé | | |[g2 SI &| S| | < Æ = An Phœnix dactylifera..... O0. | O. | O. | N. | N. lcult.|cult.|cult.| N. |cult. Cucifera thebaïca..,... «1 ©: Put CNE SIN NME CI INT INEI INT CIPONE PIN Chamærops humilis....| © |N. | O. |....| N. | N. |....| N. | O. | O. | O. Musa paradisiaca ...... culi. fcult.{cult.| ? | N. | N. | N. | N. | N. | N. {cult. Pinus sylvestris....... NAN Pulse MO I OMLOMILONLÉEMO — pinaster. .... Dm aoes|he male TON lee eee NASA ON NOMMAOMIENEE — pineg.,.... a licaL ie lcults ne ? | N. |cult.|cult.|cult.|cult.|cult —Janici0. 254,60. te Ne leetleets liens OR ? OL IOPMIEERE —halepensis, ...,..... co NO EE, IE N. | O. ? ONNOME — tournefortii... ..... 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RACINE IN PT ee Lie. 'O: — atheniensis. ........ N. | N. |... AP, à 26: — euphratica... sm NN O5. 2100. IN. — fastigiata. . ........| cult.|cult.[cult. cult. cult. cult. Salix babylonica....... cult.|cult.| O. | ? ? | O. — tridentata..........| ©. | N. |... GA ESP BIUE — pedicellata ......,.. OL ANS RTE SIENS — ægypliaca...... ....| N. |cult.| O. |....1....1 N. alba MEL IST NAN DS ..| O0. | O. — monandra....,.... «1 ©. [eult.|....1....1....F 0. vs. De © fl S 3 o & : SUN E EE 2 <= 0. | O0. | O0. | O. | ©. O0. |N. | N. | N. | N. Lente AIN IN IN REINE O0. {NN IN. |N.IN. Ds à UNS EN NA NE O0. | N° {N. | N. FN. i N.|IN.|N.|0O. sde DANS LIENS ENT. O0. | O0. | O0. | 0. | 0. 0. | 0. | O. | O: | ©. O0. | O0. | O. | N. |... O. | O. | O. | O0. | ©. OO ONMN- fer ? | O. | O. | O. | O. ? | O. | N. | N. |N. ? | O. | O0. | O0. | O0. el ON NE EL LEA UP ? ? ? 2 PONS IN MOIS ? | O. | O. | O. | O. O. IN. |N.IN.|IN. O. | O. | O. | O. | O. O | O. | O. | O. | O. ? | OC. | N. | N.IN. 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Sibérie, de VIrtych, à la mer d'Okhozk (Pall., Gmel.); Kamichatka(Steller); sur le Kolyma aussi loin que le Populustremula( Sauer);sources du Penghina dans les monts Sta- navoy, par 65° à 66° (Pallas); Daourie (-Pall. , Ginel., Georgi); Amérique boréale entière, depuis le 44° parallèle jusqu'aux plages arctiques (Michaux, Pursh, Mackenzie, Hearne, Richardson). Salix baby lonica. Esypte (Delile); Barbarie( Desfont. ); régions basses de toute la Turquie d'Asie, depuis la mer Noire : jusqu’au golfe Persique; Perse entière (tous les voÿfageurs); Caboulistan ( E7- Phinstone); régions Caucasiennes et Crimée( Bieberst. ); Archipel et Grèce ( Sibth.); naturalisé dans la majeure sys de l’Europe tem- pérée: | }: ê Salix alba. Perse (Oisiens Hoihbés du Muséum ); régions Cauca- siennes (Guldenst., Bieberst.)3 Europe australe entière. — Suède (Linné); Lithuanie, Livonie, Russie tempérée, Sibérie méridio- 454 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. nalé jusqu’à l’Irtych (Pallas, Falk); Daourie (ete Japon (Thunb.). Salix monandra. Egypte (Delile); | Barbarie ( Desf.); régions du Caucase (Pall:, Bieb.); Europe australe. — Suède méridionale (Lin); Russie méridionale ( Pallas). Salix triandra. Europe australe entière. Régions du Goudisel (Pall., Biebn:, Guldenst.). — Suède ( Lin.); Russie entière jus- que vers 60°; Sibérie méridionale jusqu’à l’Irtych (Pall., Falk: ). Salix capræa. Europe australe. Régions Caucasiennes ( Bieberst. , Guld.). — Laponie jusqu’à 69° (#'ahlenb.); Empire russe entier jusqu'aux plages arctiques et à l'Océan oriental; Daourie ( Pall., Ginel., Georgi). Platanus orientalis. Planté comme arbre d'ornement en Egypte et en Barbarie (Desfont., Delile); Palestine ( Hasselquist, Bucking- ham); Asie mineure (Oliv., Tournef.); régions Caucasiennes, Perseentière ( Chardin, Olivier, Kinneir); Béloutchistan (Pottin- ger); Caboulistan (Ælphinstone); Boukharie méridionale, lat. 40°—42° ( Falk) ; Grèce et Archipel ( Sibthorp, Dodwell); Calabre, Sicile ( Tenore, de Sayves); cultivé comme arbre d'ornement dans l’Europe moyenne. Il supporte très-bien le climat de la France, sous 50°.et au-delà, tandis qu’il ne prospère plus à Symphéropol en Crimée; par 45°. Ulmus campestris. Perse jusqu’à Chiraz ( Chardin) ; régions du Caucase (Bieberst. ; Pallas, Guldenst.); Palestine (Æasselg.); Europe australe entière. — Angleterre , jusqu’à la rivière Tees (Winch) ; Suède, sur le Gotha , jusque vers 58° (de Buch); Kazan (Erdmann); manque dans la Russie series et au-delà de POural (Pall., Falk). Ulmus effusa. Régions Caucasiennes ; (Bieb.) Asie Mineure (Tous les voyageurs y indiquent des Ormes, qui se rapportent peut-être à cette espèce ou bien aussi à:la précédente; il.n’est pas indiqué dans les flores de l’Europe australe). Europe moyenne entière. — GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 455 Comtés septentrionaux du nord de l'Angleterre où il monte encore à 300 toises (7/inch ); Suède: le dernier a été observé par Linné à Hamrong, par 61°, non loin du golfe de Bottnie. Dans toute la Russie, selon Pallas et Falk, mais probablement pas plus haut que le 60° ;car, selon Guldenstædt, les Ormes sont rares au nord de Moscou. Boukharie, Soongarie et pays des Kirghises (Falk); manque au nord des chaînes Altaïques et à l’est de l’Oural (Falk, Gmel., Pall.); Baïkal ( Georgi). Morus alba et nigra. Cultivés dans toute la zone de transition. Dans la zone tempérée, leur culture cesse partout à quelques degrés moins haut que celle de la Vigne, et ne réussit plus en grandau-delà du 46° parallèle. (Le Mürier cultivé en Russie jusqu’à 51, ou 52°, paraît être le Morus tatarica, car Pallas assure que les autres espèces ne prospèrent plus au nord du Térek , excepté dans la Crimée méridio- nale). Indigène au Caboulistan (Pottinger, Elphinst.); en Perse (Cardin, Olivier et autres); dans les régions Caucasiennes (le Morus alba seulement, Bieberst.) ; en Chine. Ficus carica. Cultivé dans Yémen (Forskal); dans les oasis de la Haute-Egypte ( Caillaud) ; dans toute la zone de transition voi- sine de la Méditerranée ; en France jusque vers le 50° , à la faveur de situations abritées, ou en le couvrant de terre pendant l’hiver ; dans la Hongrie méridionale, la Croatie et l’'Esclavonie (F aldstein et Kitaibel, Busching); en Russie seulement en Crimée et au sud du Térek. ( Pall., Guldenst., Falk). Indigène ou naturalisé dans toute la région méditerranéenne. Fraxinus excelsior. Atlas(Desfont.); régions montueuses de l’Asie mineure (Tournefort, Olivier et autres); Mazandéran ( Pallas, Trézel) ; régions Caucasiennes ( Pall., Guld., Bieb.); montagnes de lItalie australe {Tenore ). — Côtes de la Norwége jusqu’à 65° (De Buch); commun en Suède jusqu’à. . . . (Linné) ; côtes orien- tales du golfe Bottnique jusqu’à 62° (De Buck); en Russie, il paroît ne pas dépasser de beaucoup le Chêne, cependant il est encore com- 456 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. mun au nord de Moscou et jusqu’à Novogorod'et Valdaï (58°) (Gul- denstædt), où le Chêne est fort rare. Sauer affirme qu’il vient en Si- bérie sur le Kolyma , par 65°, ce qui paroît fort douteux, puisque tous les autres voyageurs disent qu'il manque à l’est de l’Oural. … Olea europæa. Oasis de la Haute-Egypte ; entre 25° et 270 { Cail- laud); Barbarie ( Desfont., Pacho, Della- Cella) ; Palestine ( Has- selquist, Buckingham). Syrie, Mésopotamie, Babylonie et régions basses de l’Asie mineure, vers la Méditerranée et la mer Noire ( tous les voyageurs ); en Perse seulement sur les bords de la Cas- pienne au Mazandéran et au Ghilan (Chardin, Olivier ; Pallas, etc.) et dans les contrées voisines du golfe Persique (Chardin); régions Caucasiennes jusqu'au Térek, Crimée méridionale (Pall., Guld., Bieb.); ses fruits ne mürissent pas bien à Kisljar par 44° ( Falk). Europe australe entière, jusqu’à 45, à 46° en Istrie (Scopoli, Horn- schuch) et en Lombardie(De Cand),44° à 45° dans l’est de la France Arthur Young). Il est naturalisé dans la plupartdes endroits où on le cultive ; sa véritable patrie paroît être l'Asie mineure et le Caboulistan. Arbutus unedo. Lättoral de la Méditerranée, dans toute la région de l’Olivier. France occidentale jusqu’à Nantes (De Cand) Naturalisé sur les côtes occidentales de Firlande dans la comté de Kerry (4r- thur Young ; Smith). Punica granatum. Indigène au Caboulistan et dans toute la Perse (Chardin, Oliv., Elphinst., Pottinger, etc. ); dans les régions Cau- casiennes jusqu’au Térek (Bieb., Guld., Pall.); dans l'Asie mineure et la Syrie (tous les voyageurs); au Péloponnèse et en Thessalie (Sibthorp). Naturalisé dans presque tout le reste de la partie occi- dentale de la zone de transition. Cultivé dans plasieurs contrées équatoriales comme au Bournou et au Soudan (Clapperton et Den- ham, Oudney); dans l’Yémen (Forskal), à Bangalore daus l’Indoustan (Hamilton). West cultivé au nord de la zone de l’Olivier : en France jusqu'à 46° à 47°, où il mürit encore ses fruits; dans des vallons abrités du Valais ( de Saussure) ; à Boukhara (Fa/k;, de Meyendorf ). GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 457 ‘'Amygdalus persica. Sauvage au Caboulistan, au Béloutchistan , dans les monts Paropamises (ÆElphinstone , Forster, Pottinger ) et dans toute la zone de transition de l’Asie plus occidentale (tous les voyageurs). Cultivé dans plusieurs contrées équatoriales , comme dans l'Yémen ( Forskal), à Bangalore (Hamilton); et dans la zone de transition entière. Dans la zone tempérée : en Chine , encore sous 45° dans la province de Pé-tché-li (Duhalde); au Japon, à Matsu- maï, par 42°, ses fruits ne mürissent qu'avec peine ( Golovnin ); Boukharie ({ Falk, de Meyendorf } ; Russie: il réussit très-bien à Astrakhan , lat.46° ; rare dans la province de Cherson, lat. 48°—49?; Kiew (lat. 50°, 27°), où il faut sans doute l’abriter pendant l'hiver, comme on le fait pour l’Abricotier et l'Amandier { Guld., Falk , Pall., Georg. ). Cracovie ( Malte-Brun ). Il ne réussit plus à Chris- tiania ( De Buch ); ses fruits ne müûrissent pas en Angleterre. L’Amandier, indigène dans les mêmes contrées ainsi que dans la Barbarie , ne paroît pas être cultivé plus au nord que le Pécher. Prunus armeniaca. Indigène dans les mêmes contrées que le Pé- cher. En forêts à Soungnem au Thibet, par 41°, 35 de lat. et 780, 27° de long. , à 1430 toises d’élévation, et cultivé dans ce pays jusqu’à 2000 toises ( 4. et P. Gérard). Cultivé partout avec le Pêcher et l'Amandier. Il mûrit encore ses fruits à Christiania (De Buch). Prunus spinosa. Barbarie ( Desf.); Asie mineure (S:bthorp ); Mazandéran ( Pallas ); régions Caucasiennes ( Pall.; Guld., Bieb.); Europe australe entière. — Suède (Linn.); manque en Livonie ( de Bray); Varsovie (Schubert); Russie méridionale ( Pall.), sur . VOka , le Wolga , le Don et l’Oural (Fa/k). Manque en Sibérie. Cerasus avium. En forêts dans les régions du Caucase ( Pall., Bieb., Guld.), VAsie mineure , les contrées entre la mer Noire et l’'Adriatique. Cultivé dans l’Europe tempérée. Sa culture cesse en Russie au-delà de 55° ou 56°. Elle réussit malen Livonie (de Bray). On prétend que les cerises mûrissent encore quelquefois sur les côtes del’Ostrobottnie par 63 à 64°(Malte-Brun); elles mûrissent dans des Mém. du Muséum. 1. 14. 59 4538 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. situations privilégiées sur les côtes de la Norwége jusqu’à 65° (De Buch). La culture du Prunus domestica ne cesse point avant celle du Cerisier. Il paroît que ce dérnier ne peut pas être cultivé dans la zone équatoriale. Le Prunier a été observé par M: Caillaud dans les oasis de la Haute-Egypte entre 25° et 270. Cerasus:padus. Régions Caucasiennes (Bieb.); rene ( Tenore); France méridionale ( De Cand). — Laponie jusqu’à 70°, mais rare au-delà de 68° (X/ahlenberg); Russie et Sibérie tempérée (Pall.); éncore commun sur l’Oby par 6r°ou 62° (Soujef) ; Daourie (Georg); Kamtchatka ( Steller). Mespilus germanica. Mazandéran ( Pall., Trézel. ); régions du Caucase (Guldenst., Pall., Bieb., ); Europe méditerranéenne et moyenne: Angleterre (comté de Chester, lat. 53° — 54° Sinith). manque en Pologne ; et en Russie au-delà du Térek. Pyrustorminalis. Régions Caucasiennes ( Bieb., Pall.); Arménie ( Tournef) ; Europe méditerranéenne. — Angleterre (Smith); Da- nemarck, rare ( For. Dan.); Varsovie ( Schubert) ; nulle part en Russie au nord du Térek et de la Crimée. Pyrus aria. Mazandéran , régions Cancasiennes (Pall., Bieb.); Europe méditerranéenne.— Ecosse ( Lightfoot); Halland et Goth- land (Lin.); manque en Pologue (Schubert), et en Russie au nord du Caucase (Pall.), Soongarie ( Falk). : Pyrus malus. Spontanément dans toutes les contrées montueuses de la zone de transition , en Europe et en Asie , de la Méditerranée au Caucase indien. Thibet à 1455 toises (Gérard). — Suède jusqu'à 58° à 59° (ZLinn.); Finlande occidentale jusqu'à 62° (Malte- Brun); rare dans la Russie centrale au-delà de 55° ou 56v; les derniers à Valdaï, où cesse également le Chêne (Fait, Guldenst.); Kazan (Erdmann). Manque en Sibérie. Cultivé. Dans la zone équatoriale : à Bangalore (Æamilton); à Canton ( Duhalde); dans les oasis de la Haute-Egypte ( Caillaud). En Europe sa culture cesse au-delà de 65° dans la Norwége ( De Buch); entre 62 et 64° en Finlande (Malte- es GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 459 Brun); entre 56et 58° sur le Don, le Viatka et le Wolga, où ellé:n’a lieu avec succès qu au-dessous de 56° ou 55°; sur l’Oural; elle réussit faiblement par 516; elle. n’a lieu nulle: paït ä. l’est de ce Aleñve (Falk, Guldenst., etc.). Boukharie, Turkestan , Chine et Mant+ chourie. Il paroit, d’après tous les renseigneméns conténus dans, les relations de voyages , qu’en Asie ; la Mantchourié exceptée , il dé- passe peu le 41°.ou 42° parallèle. L'existence bien constatée du Chêne sur les bords.de l'Amour et de lArgoun, indique que ces contrées jouissent d’un climat assez chaud pour admettre la culture du Pommier , du moins jusqu’à 5o° de lat. Le Poirier accompagne presqué partout le Pommier : ces deux arbres ; le, Cerisier et: le Chène peuvent être considérés comme men à peu près la même pos sance expansive. - Pyrus aucuparia. Région Gunasiengies( FF48. DE al mineure ( Tournef.); Liban (Hasselquist.); montagnes de l'Europe méditer: ranéenne. — Laponie entière avec le Bouleau , et en forme d’arbris- seaujusqu'au Cap-Nord (#/aklenb.); Russie entière et Sibérie jusqu’à l'Océan oriental (.Pall.; Gmel. ) ; sur l'Oby il cesse avec: le-Bouleau, entre 66° et 67° (Soujef.); lac Baïkal (Georg.); Kamtchatka (.Stel: ler); Groënland, en arbrissean , par 60° ( Crantz, Gieseke ). Juglans regia. Indigène dans les montagnes de l'Asie mineuré (Tournef., Oliv. , Jaubert ; etc.); des régions Caucasiennes jusqu’au Térek (Bieb., Pall., Guld.); de la Perse (Chardin, Oli. ; Pottin- ger; etc.), du Caboulistan (Æ/hinst:) et du Thibet (4. et P;Gé- rard Voni observé en forêts à Soungnem,, à 1455 toises). Caltivédans la zone équatoriale ; au Béloutchistan, par 29°,avec leDaitier et au Nermanchyr,sous lemêmerparallèle, avec le Manguier ét autres fruits de l'Inde (Potiinger); dans iles vallées du Népaul , entre 500 .et 1000 toises ( Ælamilton). Dans toute la zone de transition. Il paroit cesser avec la Vigne ou peu au-delà ;:dans le nord de FAngleterre ; entre, 54e et 550 ;ilme mûrit plus ses fruits ( inch); rare dans la Russie.occidentale au-delà sois: existe encore à Kiew , par 50°; et 20" 460 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. à Glukhof, par 520, mais y réussit mal ( Guldenstædt) ; dans l'Asie tempérée : cultivé en Boukharie ( Falk) ; dans toute la Chine jus- qu'aux frontières de la Mantchourie (Duhalde), au Japon (Thun- berg ). Vitis vinifera. Indigène et cultivé dans toute la zone de transition. Cultivé dans quelques endroits de la zone équatoriale : à Bangalore dans l’Indoustan , lat. 13° ( Æarmilton ); à Zébid dans l’Yémen , entre 14° et 15°( Forskal); dans la colonie de Sierra-Léoné ( Gray ), etc. Les limites de la culture en grand en Europe, sont par 470 environ dans l’ouest de la France , au-dessus de l'embouchure de la Loire; entre 49° et 50° sous la longitude de Paris (Ærthur Young); entre 50° et 51° sur les rives du Rhin et du Mein; entre 48, et 49° en Hon- grie; en Russie : entre 46° et 48° au nord de la mer Noire ; entre 48° et 49° sur le Don et le Wolga (sur les bords de ce dernier fleuve, les environs de Saratow , par 52, produisent encore un peu de vin; à Zarizin , par 480 42’, la Vigne est cultivée avec plein succès : on n’en indique plus à l’est du fleuve; les contrées voisines de la mer d’Azow (46°) produisent des vins forts , maïs il faut couvrir les vignes en hiver , pour les garantir des froids qui souvent y sont de — 25° à 27°; dans les gouvernemens de Koursk et de Woronech, entre 50° et 52°, les vignes sont rares et le raisin ne müril que dans de bonnes années; en Ukraine , par 49°, il conserve toujours un goût acide ; en Podolie, par 48° à 5o°, la Vigne ne vient plus qu’en espalier dans les jardins. Le raisin nè mürit jamais à Kiew.) (Pall., Guld., Falk, Malte- Brun). Asie tempérée : Boukharie (Falk) ; Khotan , lat. estimée par d'Anville à 35° 36 (relation chinoise, traduite par M. Rémusat ) ; Thibet , par 31° 45°, jusqu'à environ 1800 toises d’élévation (4: et P. Gérard); Chine jusqu'à 42° , et peut-être au-delà en Mantchourie (Duhalde) ; Japon ( Thunberg ); à Matsumaï, par 42°, le raisin ne mûrit qu'avec peine ( Golovnin). Citrus aurantium. Indigène dans la! zone équatoriale. Naturalisé dans la zone de transition : dans toute l'Afrique septentrionale, Dans GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 461 l’Europe australe, sur les côtes de l'Espagne et de l'Italie, jusqu’à 41° à 420 (Cavan., Bory, Ten.); Péloponnèse, Attique (Sibt., JP alpole, Dodwell); Corfou (Dodw.). Dans l'Asie, sur le littoral de la Médi- terrannée , jusque vers 39 ( commun à Smyrne par 37° 30°, Hasselquist , à Lefkosia en Pamphilie, Leake, etc. ); sur le Tigre et l'Euphrate, il cesse entre 35° et 37° ( Oliv.). 1 ne vient plus sans abri à Halep par 36° ( Russel); dans toutes les contrées situées au nord du golfe Persique , des bouches de l’Euphrate à celles de l’Indus ; nulle part au-delà de 29° ou 30° (Oliy., Chardin, Kinneir, Pottin- ger); si l’on en excepte le littoral méridional de la mer Caspienne, dans le Ghilan et le Mazandéran , entre 36° et 38° (Chardin, Oliv. 1 Trézel , Jaubert), et quelques situations privilégiées du Caboul, entre 30° et 34° (Elph., Potting.) ; sur les affluens de l’Indus , jus- qu'à 33° à 54° (Ælp#); il ne vient point sur le littoral de la mer Noire, à l'exception de quelques cantons de la Colchide, aujour- d’hui connus sous le nom de Gourie ; entre 30°et 40° (Guld.). En Chine, on cultive des Orangers et des Citronniers, qui peut-être ne sont, pas les mêmes espèces que celles de l’ouest de lPAncien Conti- nent, jusqu’à 35° ( Duhalde). Au Japon, les Voyageurs n’en indi- quent point dans l’île de Niphon. Tilia microphylla. Europe méditerranéenne? France (De Cand.); Carniole (Scop.)— Communen Norwége, jusqu’à 636, marique au delà de.650 (de Buch); rare dans l’intérieur de la Suède au-delà de 610 ( Linn.); Russie entière jusqu’à Pétersbourg (Pal. , Falk); dans le centre de la Russie boréale ; sur les affluens du Duina, jus- qu’à 58° (Statistiques russes citées par Malte- Brun); Marique en Sibérie, à l’est de lirtych ( Pa/l., Falk ); suit le cours de ce fleuve jusque vers, 58° (Soujef ); ne s'arrête: à l’est que vers lé Tom ( Gmelin. ). 462 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. er at de quelques espèces nouvelles de la farulle des Amentacées. Pour donner plus d'intérêt À mes recherches sur la géographie des Amentacées , j'avais entrepris d'y joindre la description et la figure de toutes les espèces nouvelles appartenant à cette famille , que je pouvois découvrir dans lés herbiers. J'ai renoncé à la or cation de la géographie des Amentacées, par les motifs que j ’ai exposés au commencement de ce Mémoire; mais je n’ai pas renoncé à celle des espèces. J'en offre ici neuf, dont huit sont nouvelles ; j'en ferai paroître incessamment quelques autres. Sauix coLuTeoïpes. PI. 1. . S, foliis ellipticis obtusis mucronulatis intégerrimis glabris, sub- petiolatis , basi cuneatis obliquis , subtus glaucis, amentis masculis coætaneis oblongo conicis basi PRE EEE 8-12-andris , Jfilamentis inæqualibus. ARBRE Ou ARBRISSEAU ? Rameaux grêles, cylindriques, glabres, d’un brun rougeâtre; jeunes pousses. florifères courtes ; feuillées. Stipules fugaces..…… FEUILLES pos alternes, longues de pouce à 1 pouce, larges de 3 à 5 lignes; elliptiques, entières ; sommet arrondi; base cunéi- forme, oblique; bord légèrement ondulé ; face supérieure glabre; face , inférieure couverte d’une poussière: glauque ; côté médiane prolongée au sommet en une pointe fine, très-courte ; nervures à peine visibles, presque opposées , ramifiées. Pétiole grêle, de à 2 lignes. \ Cuatons maLes longs fleé 1 pouce ou moins ; coniques ou obléngs'; interrompus à la base, solitaires sur des pédoncules filiforimes, glabres. Bractées florifères làches , ovales aiguës, concaves, brunâ- tres , garnies en dedans et au bord de poils soyeux, touffus et blancs. Etamines au nombre de huit à douze dans chaque fleur, insérées au Zom .14. | PL. 20. SAZIX COLUTEOIDES. Jom..24. LÉ ï À ARTS ES Le IT 222 Foy Q D NL \ \ { \ \ Mirbel del Pl.2. ALNUS CASTANEÆFOLIA. L DAT OU CO © OR DUR PEN PE PE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 463 fond d’une glande cupuliforme découpée en lobes irréguliers: Filets grèles , inégaux , la plapart plus longs que la bractée , courbés ‘en sens divers. Ænthères jaunes , didymes , biloculaires , s'ouvrant en avant dans leur longueur. Pollen globuleux: BREL InDivrbu FEMELLE inconnu. : 2%! H101 Ce Saule a été trouvé au Sénégal par M: Pérodet. : ALNUS cASTANEÆFOLIA. Pl. 2, e L “A. foliis oblongo-ellipticis obtusis repandis, aüt 6blongo-lanceo: latis eroso-dentatis ; petiolatis, supra glabris, sublus in nervorüm &xillis pubescentibus, paniculabasi foliata, amentis masculis termi- nalibus erectis. He LE : me Arsre à fleurs monoïques ; rameaux alternés, cylindriques , gla- bres. Bourgeons axillaires, pee Jeunes pousses trigones' pe bescéntes. ‘ Feuies pétiolées , stipulées , ane celles des pousses précoces longues de 3 à 4 pouces, larges de 10 à 15 lignes, oblongues lancéo- lées', dentelées ; dentelures inégales , séparées par des sinus alongés , quelquefois foiblemeut et irrégulièrement denticulées; celles des pousses tardives plus petites , ovales ‘alongées ,'sinuolées : les unes et les autres glabres et d’un vert foncé en dessus, pubescentes dans l’aisselle des nervures latérales et pâles en’dessous; nervures fines, rectilignes , parallèles, unies entre elles par des veines transver- sales. Pétiole grèle, long de 4 à r0 lignes , un peu velu: Stipules pe- tites, glabres, membraneuses, linéaires-lancéolées , caduques. : InFLorescence : Chatons pédicellés ; axillaires, dispodés en pani- cule terminale sur un rameau pédonculiforme , grêle , parsemé de poils; feuillé à la base de:ses subdivisions inférieures, garni plus haut de simples stipules et nu au sommet. Cartons maLEs dressés, compactes, longs de r à 2 pouces; un peu plus grêles que ceux de lÆ/nus glutinosa, au nombre de 4 ou 5 à la partie supérieure de la panicule. Bractéés triflorés, ovales, arron- 464 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. dies , peltées, coriaces , garnies intérieurement de 4 bractéoles mem- braneuses. Fleurs presque sessiles. Périanthe simple, monosépale, profondément divisé en 4 lobes ovales oblongs. Quatre étamines op- positives , insérées au fond du périanthe. Filets courts, capillaires. Anthères saïllantes , ovoïdes , bilobées , biloculaires, inverses ; lobes s’ouvrant en avant dans leur longueur. Pollen globuleux , à 4 ou 5 mamelons. Cmarons remeLes longs de 2 lignes, ovoïdes, cylindriques , grou- pés en épi au nombre de 4 ou 5 sur des pédicelles communs, les- quels égalent les pétioles en longueur et sont insérés à la partie in- férieure de la panicule. Bractées charnues, arrondies, aiguës au sommet. Braciéoles.…. Fleurs comme dans les autres espèces connues. Fruits... Cette espèce a été découverte par Dombey , à Tarma au Pérou. ALNUS ACUMINATA. (Humb. et Bonpl.) PI. 5. A. foliis ovatis aut ovato-oblongis, acuminatis, basi subrotun- datis, duplicato serratis , supra glabris subtus nervis pubescentibus, panicula nuda, amentis fœmineis terminalibus. Anrsre à fleurs monoïques. Rameaux cylindriques un peu verru- queux , trigones ; pubescens vers le sommet. Bourgeons pubescens , pédicellés. Feuizces ovales ou ovales oblongues , pétiolées , alternés , longues de 5 à 6 pouces , larges de 1+ à 3 pouces ; sommet rétréci en pointe plus ou moins aiguë ; base ordinairement arrondie, quelquefois un peu cunéiforme; bord entier à la partie inférieure, doublement den- telé dans le reste du contour; surface glabre et lisse en dessus ; côte et nervures épaisses , pubescentes en dessous ; nervures parallèles ; veinules transverses. Pétiole canaliculé, renflé à la base, long de 4 à 10 lignes, pubescent. Sripules ovales lancéolées, membraneuses, parsemées de poils , caduques. Mob delf P1.3. ALNUS ACUMINATA. Humb. et Bonpl. NU Q RS re \ Morbel delf P1.4. FAGUS OBLIQUA. er GÉOGRAPHIE, BOTANIQUE. 465 Ivrcorescence. Pédonculé commun latéral , glabre , non.feuillé , _ramifié en panicule. | rat Cartons mazes longs de 2 à 3 pouces, épais comme une grosse plume à écrire, oblongs, compactes , dressés, naissant au nombre de 3.uo 4 sur des pédicelles simples ou rameux à la partie infé- rieure de la panicule. Bractées florifères triflores , coriaces, non peltées , glabres, arrondies, garnies intérieurement de 4 bractéoles membraniformes. Aeurs sessiles. Périanthe simple, monosépale, membraneux, veiné , profondément divisé en 4 ou 6 lobes oblongs et obtus. Etamines au nombre de 4 ou 6, appositives, attachées vers la base du périanthe. Filets capillaires, un peu moins longs que le périanthe. Ænthères saillantes, ovoïdes , bilobées, biloculaires!, inverses ; lobes s’ouvrant en avant dans leur longueur. Pollen glo- buleux. Cæarows remezces longs d’un demi - pouce environ, épais de 3 lignes, ovales-alongés, au nombre de 4 ou 5, sessiles ou courte- ment pédicellés, distants , terminant la panicule. Bractées bi- flores , charnues, ovales cunéiformes , obtuses, garnies intérieure- ment de trois bractéoles membraneuses , oblongues. Fleurs comme dans les autres espèces. Fruit inconnu. : L'échantillon que j’ai dessiné a été recueilli au Pérou par Dombey. Depuis, MM. de Humboldt et Bonpland ont rapporté cette espèce des mêmes contrées. La description qu'ils ont publiée est très- exacte , mais elle est moins complète que la mienne. L’échantillon qu'ils avoient sous les yeux étoit très-défectueux : ils ne l'ont pas fait figurer. Facus osriqua. PI. 4. F, foliis ovato-oblongis \obliquis subrhomboïdeis obtusis dupli- cato-serratis , basi integris in petiolum attenuatis, pilosiusculis , perianthiis masculis solitariis hæmisphæricis sinuatis 30-40-an- dris , cupulis capsuliformibus muricatis quadripartitis, segmentis ovatis obtusis , ovariis inclusis triquetris, angulis alatis. Mém. du Muséum. 1. 14. 60 466 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Anene roresrien très-élevé , touffu, à fleurs monoïques. Feuires minces, plissées dans le bourgeon , alternes ; longues de 1 à 2 pouces, larges de 4 à 8 lignes, ovales oblongues, rhomboïdales obliques ; sommet obtus ; base cunéiforme, retrécie en pétiole grêle et court; bord entier et cilié à la partie inférieure , doublement dentelé etiglabre dans le reste du contour; côle et nervures pubes- centes ; veinules réticulées. Stipules caduques, membraneuses, lan- céolées linéaires, environ de la longueur du pétiole. Freurs mAzes solitaires, axillairés, pédonculées. Pédoncule grêle, long de 2 à 6 lignes, parsemé de petits poils courts. Périanthe simple, hémisphérique, membraneux , irrégulièrement sinué et lobé , portant à l’extérieur des poils rares et fins. Ætamines en nombre indéterminé (30 à 40). Filets courts, parsemés de petits poils. Ænthères saillantes, basifixes, allongées, obtuses , subtétra- gones, vélues, biloculaires, s’ouvrant longitudinalement par les côtés; Pollen globuleux. ' Fceuns FEMELLES: Cupule solitaire, pédonculée, axillaire, capsuli- forme,ovoïde,coriace, véloutée, hérissée de pointes, triflore, s’ouvrant en 4 ségmens ovales, réunis deux à deux à la base. Pédoncule de la longueur des pétioles ou plus court qu'eux, épaïssi au sommet, parsemé de petits poils. Périanthe simple, adhérent, à'six dents obtuses , pubescentes, dont 3 alternes, cuculliformes , :prolon- gées inférieurement sur les angles de l'ovaire en 3 ailes mem- brareuses. Ovaire ovoïde , trigone , ailé, couronné par les dents du périanthe , composé de trois coques soudées , chacune uniloculaire, biovulée. Ovules pendans , attachés vers le sommet de l’angle cen- tral des coques. Style très-court , divisé presque jusqu’à sa base en trois stigmates subulés , divergens, correspondant chacun à lune des coques de l'ovaire (1). Frurr.…. (1) J'emploie ici le mot coque dans le sens que je lui ai donné en traitant du Péricarpe (Voyez Dictionn. des Sciences nat.). De tous temps les botanistes ont ù d => QN À : A — E- ; JS À N VE À = RARES — = é RON VNYE es EN | d < = N D à 2 RE É = AN TN NN. E E | 2 PTE SSSR À N el S À S SI 2 S & à GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 467 Ce Hêtre est indigène au Chili; il a été observéà la Conception par Dombey. D’après les notes: manuscrites de ce-botaniste il ponte le nom vulgaire de Robléet fleurit en septembre. Facus Domsevr. PI. 5. H : KI L F. foliis ovato lanceolatis subrhomboïdeis. acutiusculis, serratis coriaceis nitidis glabris , basi obliquecuneatis , subpetiolatis, perian- + | reconnu l’analogie qui existe entre le péricarpe à cinq coques libres du, Pied- d’alouette, et le péricarpe à cinq coques conjointes de la Nigelle. Ici, et dans d’autres cas semblables, la Nature montre si clairement son plan, que personne ne peut s’y meéprendre. Mais il est des cas où l’analogie est moins évidente. Tel est celui qui s’est présenté à moi en 1810 ( Voyez Annales du Muséum, tome 15), quand ÿ’examinai la famille des Labiées. Je constatai alors, par une analyse rigou- reuse, que les quatre graines nues de Linné ne sont autres choses que quatre coques, isolées les unes des autres parce que l’axe central qui, dans un grand.nombre,de péricarpes appartenant à d’autres familles, porte les graines et sert de lien commun aux différentes loges , a, pour ainsi dire, dans les Labiées, fait défaut et laissé les coques en liberte, J’offris en preuve les Borraginées , lesquelles ont dans quelques genres, quatre coques libres comme les Labiées, et dans d’autres quatre coques réunies en un seul,corps. Dans la même année 1810, M. Robert Brown publia le premier volume de son Prodromus Floræ Novæ-Hollandiæ. On ylit.(p. 558) ces mots remarquables: « Capsulas omnes pluriloculares ertotidem thecis conferrumi- « natas esse, et diversas solùm modis gradibusque cohæsionis et solubilitatis « partium judico. » ‘L'auteur cite ensuite plusieurs exemples à l’appui de son opinion. En 1813, dans le Journal de Physique, vol. 77: P- 173, je donnai l’en- semble de ma doctrine sur la structure du fruit : je la résumai en ce peu de mots (p: 178):.« Nous pouvons dire qu’une fleur quelconque n’a jamäis plus d’un « ovaire , et que les petites boîtes distinctes, fixées sur un même réceptacle;, ne « sont que des portions d’un péricarpe unique. » Plus loin ,(p..186.et,suiy.), j'affirmois que le légume ne diffère pas par les caractères essentiels .des boîtes groupées, ou mème soudées, qui composent le péricarpe des Renonculacées, des Mälvacées , des (Rosacées, etc. Ainsi, selon moi, la gousse ou légume étoit le type dé la plupart des fruits. Trois ans après (1816), M.'Robert Brown exposa la même : idée. dans son Mémoiresur les, Synanthérées. Nous: suivions la même route, il est tout simple que nous soyons arriyés au même but. 60* 463 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. thiis masculis ternis campanulatis 4-5-lobis 8-10-andris, cupulis involucriformibus læœvigatis quadripartitis , segmentis sublinea- ribus laciniatis, ovariis lateraliter exsertis triquetris , angulis mar- ginatis. Anne forestier à fleurs monoïques. Rameaux flexueux, lisses , glabres, étalés. Jeunes pousses pubescentes , visqueuses.| Feuices non plissées dans le bourgeon, alternes, stipulées , pétio- lées , nombreuses , rapprochées, longues de 5 à 10 lignes, sur 3 49 de large dans les rameaux florifères , et du double environ dans les rameaux stériles, coriaces , obliques , rhomboïdales, ovales-lancéo- lées; sommet le plus souvent aigu; base inégale , atténuée en pé- tiole; bord entier inférieurement, dentelé ou doublement dentelé dans le reste du contour; surface glabre , parsemée de glandules papillaires, résinifères, la face supérieure lustrée et d’une cou- leur plus foncée ; côte un peu velue vers sa base; 7ervures très- fines , glabres; veinules réticulées. Pétioles de 1 à 2 lignes, pubes- cens, filiformes. Stipules ovales, fugaces, de la longueur environ du. pétiole. Freurs mares ternées sur des pédoncules axillaires , solitaires , gréles, pubescens , longs de 1 ligne. Périanthe un peu plus long que le pétiole, simple, campanulé, membraneux, veiné, velu ; limbe découpé en 5 ou 6 lobes ou dents ciliés. Etamines glabres, saillantes , insérées au fond du périanthe au nombre de 10 à 12; Fi- lets capillaires , longs. Ænthères oblongues, subtétragones , bilocu- laires , basifixes, s’ouvrant latéralement, surmontées d’un appendice gu, courbé en arrière. Freurs remezces : Cupule subsessile , solitaire , axillaire, triflore , cartilagineuse, parsemée de poils rares, divisée en lanières épaisses, irrégulièrement laciniées, rapprochées deux à deux, dressées contre les fleurs , aussi longues qu’elles, trop étroites pour les couvrir. Pé- rianthe simple , adkérant, à 6 dents aiguës, dont 3 alternes pro- longées inférieurement sur les angles de l'ovaire en un simple re- ai Jom.14. Es L FAGUS BETULOIDES. \ : GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 469 bord mince , cilié, saillant entre les lanières de la cupule. Les autres caractères , comme dans le Fagus obliqua, si ce n’est que la fleur centrale n’a qu’un périanthe à 4 dents, un ovaire à 2 faces , à 2 co- ques et un style à 2 stigmates. Fruit inconnu. Cette espèce a été trouvée avec la précédente par le botaniste au- quel je la dédie. Elle forme un arbre élevé, fort touffu , qui porte le nom vulgaire de Coigué, et fournit un excellent bois de construction. Les échantillons de l’herbier du Muséum portent fort peu de fleurs mâles , ce qui semble indiquer qu’ils ont été récoltés un peu après la floraison. Facus seruLoïnes. PI. 6. F. foliis ovato-ellipticis obtusis crenulatis coriaceis nitidis gla- bris , basi rotundatis brevissime petiolatis, perianthiis masculis so- litariis turbinatis 5-7-lobis, 10-16-andris, cupulis involucrifor- mibus lævigatis quadripartitis, sesmentis sublinearibus laciniatis , ovariis lateraliter exsertis triquetris, angulis marginatis. Are forestier à fleurs monoïques. Rameaux divariqués, tor- tueux, ridés, brunâtres. Jeunes pousses pubescentes. Feunxes ciliées, non plissées dans le bourgeon, alternes, pétio- lées, ramassées sur les derniers rameaux et comme imbriquées, coriaces , glabres, longues de 4 à ro lignes, sur 3 à 8 de large, ovales-elliptiques , obtuses ; bord arrondi et entier à la base, crénelé dans le reste du contour , et même cà et là doublement crénelé; sur- : faces parsemées de glandules papillaires , résinifères , la face supé- rieure lustrée et d’une couleur plus foncée; côte et nervures très- fines, glabres; veinules réticulées. Pétioles longs d’une ligne environ, filiformes , pubescens. Stipules fugaces, membraneuses, ovales- lancéolées , un peu plus longues que le pétiole. | Freurs axillaires , rapprochées vers le sommet des rameaux. Freurs MaLes pédonculées, solitaires. Pédoncule filiforme, pubes- cent, de la longueur du pétiole. Périanthe simple, très-petit , tur- biné, membraneux, rougeâtre, veiné, parsemé de poils rares ;limbe 470 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. tronqué obliquement , découpé en 5 à 7 lobes arrondis, ciliés. Eta- mines très-saillantes, insérées au fond du périanthe au nombre de 10 à 16. Filets capillaires, très-longs. Ænthères oblongues, bilocu- laires, basifixes, s’ouvrant latéralement, surmontées d’un appendice épais , obtus , courbé en arrière. Pollen globuleux. Freurs remeLres : Cupule sessile, offrant , ainsi que les fleurs, les mêmes caractères que le Fagus Dombeyi, si ce n’est que la fleur centrale de chaque cupule n’est point différente des fleurs latérales. La structureet la disposition des fleurs mâles, ainsi que plusieurs caractères de la végétation, paroïissent rapprocher cette espèce du Fagus antarctica de Forster; mais selon ce botaniste, les feuilles du Fagus antarctica sont plissées dans le bourgeon, et leur disque est moins prolongé sur le pétiole d’un côté que de l’autre ( « Folia disco superiore breviore , » Comment. Gætting. 9. p.24), caractères qui n'existent point dans le Fugus betuloïdes. En revanche, il en offre d’autres dont Forster ne fait aucune mention , en parlant de l’antarc- tica ;et ces caractères ne sont pourtant pas de nature à être mis en oubli dans une description complète; tels sont la consistance épaisse et coriace des feuilles, le lustré de leur face supérieure, les glan- dules dont elles sont parsemées. La description que Wildenow donne du Fagus antarctica (Sp. pl. 4. p. 460) ne convient pas davantage à mon espèce. Je crois donc avoir suflisamment établi la non identité du Fagus antarctica et du Fagus betuloïdes, mais il faudra probablement rapporter comme synonyme de ce dernier le Betula antarctica de Forster, décrit par Wildenow (Sp. pl. 4. p. 466) sur des échantillons sans fleurs ni fruits. Forster lui-même.en donne . simplement le nom dans une liste de plantes recueillies par lui, sans fleurs, aux terres Magellaniques ( Comment Gætt. 9. p. 42). Commerson, qui a récolté dans les mêmes contrées les échantillons sur lesquels j'ai fait ma description, et qui remarque dans ses notes qu’ils proviennent d’un arbre formant de vastes forêts sur toutes les côtes, les a également étiquetés Betula antarctica. Je puis encore L X N Ÿ PL.7. FAGUS DUBIA. k ww GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 471 m’appuyer de l’autorité du célèbre Vahl, qui a écrit le même nom au bas d’un échantillon que M. Ad. de Jussieu a bien voulu me-con- fier. Enfin la description que Wildenow a publiée du Betula an- tarctica s'applique très-bien au Fagus betuloïdes, et il ne se trompe sur le genre, que parce que l'échantillon qu’il a eu sous les yeux étoit dépourvu de fleurs. Facus pusra. PI. 7. F. foliis ovatis obtusiusculis duplicato serratis coriaceis nitidis glabris, basi rotundatis,.brevissime petiolatis , perianthiis masculis solitariis turbinatis 5-7-lobis 10-16-andris, cupulis..…. J'ai de forts soupçons que le Fagus dubia n’est autre chose qu’une variété ou plutôt qu’un individu mieux venu. du Fagus betuloïdes. Les, rameaux plus lisses , plus alongés, les feuilles plus grandes, plus espacées, ovales et non elliptiques, dentelées et non crénelées, toutes ces différences peuvent résulter d’une végétation plus vigou- reuse. D'ailleurs les autres caractères que présente l’échantillon que jai sous les yeux sont parfaitement semblables à ceux du Fagus be- tuloïdes. J’ajouterai que Commerson, qui a recueilli cet échantillon au détroit de Magellan, l’avoit réuni aux autres dans la même feuille, sous le nom de Betula antarctica. Cependant, comme je nai pas vu la fleur femelle du Fagus dubia , je n’ose le confondre avec le Fagus betuloïdes. L'introduction dans le genre Fagus de trois ou qnatre espèces qui n’ayoient pas été décrites, modifie.le caractère générique et autorise la division du groupe en deux sections bien tranchées. Voici la ré- daction que je propose : Fzores monoicr. Masculi solitarii vel capitulis aggregati; perian- thium simplex membranaceum , monophyllum ; .stamina . 8-40; fæminei in cupula 4-partita bini vel terni ; perianthium simplex, adhærens,, 6-dentatum; ovarium triloculare , loculis. biovulatis. Stylus 1 brevis; stigmata 3 subulata; fructus trigonus, abortu unilocularis, monospermus; seen pendulum ; radicula lateraliter " 472 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. adversa , brevis ; cotyledonescrassæ ,carnosæ ; perispermum nullum: Secrio I: Cupula muricata , capsuliformis ; ovaria inclusa ; folia juoiora plicata. Fagus sylvatica — ferruginea. — obliqua. Secrio IL : Cupula involucriformis, segmentis angustis laciniatis ; ; ovaria lateribus exserta; folia ; juniora non plicata. Fagus Dombeyi. — betuloïdes. — dubia ? Je ne cite ni le Fagus antaretica de Forster, ni le Fagus cochin- chinensis de Loureiro, ni le Fagus qui, selon Cunningham ( Kings survey of the coasts of Australia, vol. 1, p. 158), croît à la Terre de Diémen. La description du premier ne dit rien de la fleur femelle qui, jusqu’à présent, n’est pas connue. La description du second est si loin de donner une idée nette de l’arbre que Loureiro a vu à la Cochinchine, que l’on peut douter que ce soit un Fagus. Quant à l’espèce de la Terre de Diémen, indiquée par Cunningham , elle n'est encore ni décrite ni nommée. MxyricA macroPuyLLa. PI. 8. M. foliis obovato-ellipticis aut cuneatis obtusis grossè serratis , subpetiolatis, glabris , amentis in paniculas unisexuas dispositis , masculis cylindricis brevibus, fœmineis.….. fructibus ovato-globosis tuberculosis. ARBRE OU ARBRISSEAU ? à fleurs monoïques. Feuizces alternes, coriaces , glabres , longues de 2 à 3 pouces sur 1 ou 2 de large, parsemées de glandules globuleuses résinifères ; les feuilles nn obovales , obtuses, rétrécies en pétiole avec le bord entier à la base , et dentelées sur le reste du contour ; dente- lures larges , peu profondes, très-inclinées ; côte épaisse ; nervures fines, arquées , divisées et subdivisées en veinules à leur extrémité; Mirbel del? P1.8. PlepèreetF. füs veu} MYRICA MACROPHYLLA. — GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 173 lesfeuilles inférieures plus petites, cunéiformes et comme spathu- lées, dentelées seulement vers leur sommet. Pétiole épais, pubes- cent , long de 1, à 3 lignes ou presque nul. InrLOREscENcE : chatons disposés en panicules simples unisexuelles, sur des pédoncules communs longs de 2 à 3 pouces, solitaires , axil- laires , pubescens. Fieurs mazes : Panicules làches ; Chatons cylindriques , grêles, longs de 6 à 8 lignes. Bractées florifères réniformes, pubescentes en dehors et ciliées. Etamines au nombre de 4 insérées à la partie pos- térieure de la bractée. Filets courts, comme monadelphes à leur base. Anthères biloculaires, bilobées; lobes ovoïdes s’ouvrant en avant dans leur longueur. Pollen mamelonné, de formes diverses. Freurs FEMELLES inconnues. FrurTs : Drupes secs, ovoïdes, uniloculaires , monospermes, de la grosseur d’un petit pois, tout couverts d’écailles imbriquées, calleuses à leur sommet, souvent groupés plusieurs ensemble:sur les ramifi- cations du pédoncule commun et accompagnés à la base de deux bractées cordiformes, pubescentes. Graine ovoïde, attachée au fond de la cavité du péricarpe.…… Cette espèce a été rapportée de Java par M. Leschenault. La pa - nicule mâle (pl. 8, fig. G) a été dessinée d’après un échantiilon qui n’avoit point de panicules femelles: Un autre échantillon dont Joffre ici la représentation (pl. 8, fig. A), portoit dans sa partie moyenne des panicules femelles en fruits ; mais de Vaisselle des feuilles supérieures , il partoit des panicules mâles ; dont les chatons, mal développés , laissoient cependant apercevoir quelques fleurs bien conformées, semblables à celles que l’on voit fig. H et I. J'ignore si les deux échantillons ont été recueillis sur le même pied ou sur des pieds différens. Les fruits étoient trop avancés pour qu'on pût se former une idée exacte de l’attache primitive de l’ovule ,et trop jeunes pour qu’on pût observer l'embryon. Ce qui étoit évident , c’est que la graine adhéroit par sa partie inférieure au fond de la coque péricarpienne, =t qu’elle se prolongeoïit à son sommet en une pointe Mém. du Muséum. 1. 14. 61 474 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. fine, semblable à un funicule qui se seroit détaché antérieurement du point le plus élevé de la cavité de la coque. J’ai fait la mêmeobser- vation dans le Myrica gale. La graine à l’état d’ovule, seroit-elle pendante , et, plus développée, se soudroit-elle au fond'de la cavité, comme il arrive dans le Castanea vesca? ou plutôt l’attache’infé- rieure seroit-elle véritablement le hile, ainsi que le pensoit’feu M. Richard, et la pointe dirigée vers le sommet du péricarpeindi- queroit-elle la place du micropyle, comme je serois tenté de le croire d’après l’importante découverte de M: Th. Smith et la belle série d'observations de MM: R. Brown et Adolphe Brongniart ? MyricA sPATHULATA. PI. O. M. foliis spathulatis retusis integerrimis glabris, amentis imas- culis sessilibus axillaribus solitariis, petiolis subbrevioribus,, fœ- MN S vu ver ARBRE OU ARBRISSEAU ? à fleurs monoïques. Rameaux glabres, lisses, cylindriques. Boutons axillaires , sphériques, écailleux, Feurzes alternes , pétiolées, spathulées, longues de, 1 pouce à 2 + pouces, larges de 5 à 10 lignes, coriaces, lustrées, très-entières, glabres, parsemées de glandules globuleuses , résinifères ; sommet arrondi , échancré ; base rétrécie en un pétiole longde 6 à:9 lignes ;, côte proéminente ; nervures fines , divisées et subdivisées en veinules. Crarons maLes sessiles , axillaires , solitaires, grêles, cylindriques, dressés , continus , un peu plus courts que les pétioles. Bractées flo- rifères réniformes , concaves, glanduleuses, ciliées , rétrécies posté- rieurement en un support court, épais. Etamines au nombre de 4, insérées au sommet du support sur la face interne de l’écaille. Filets libres, capillaires, très-courts. Ænthères biloculaires, bilobées ; lobes ovoïdes s’ouyrant en avant dans.leur longueur. Pollen trigone, ma- melonné. Fleurs femelles et.fruits inconnus. Cette espèce a été trouvée à Madagascar par M. Pérodet.. PE pee AT E rai © ae Bu $ & R à g b] Û + Ë à EXPLICATION DES PLANCHES. PI. I. Sax corureLoïpes. A. Rameau de grandeur-naturelle (r)..—B. Rleür-mâle isolée. :—-C: Étamine vue par sa face postérieure: = D.Lamémervue rpar”sa face antérieure: --Æ. La même dont les.loges sont-ouvertes. =—/F. Pollen vu au microscope. PI. IL. ALnus cASTANEÆroLIA. A. Rameau de grandeur naturelle. — B. Bourgeon folüfere de grandeur natu- relle. — GC. Une bractée du chaton mâle, sur la face interne de laquelle sont attachées trois fleurs.—D. Fleur mâle isolée. —E. La même : on a écarté les lobes du périanthe pour faire voir l’attache des étamines. — F. Bractée florifère du chaton mâle, de laquelle on a enlevé les fleurs, vue intérieure ment.— G. Pollen vu au microscope.—H. Bractée florifere, sur laquelle sont attachées deux fleurs femelles ; vue extérieurement. PI. IIL Arvos ACUMINATA. A. Rameau de grandeur naturelle — B. Bractée florifère du chaton femelle, vue intérieurement. — C. La-même vuétextérieurement. — D. Bractée florifère du chaton mâle , vue de face. — E. La même vue de profil. — F. Fleur mâle isolée. — G. Autre fleur mâle : on a écarté les lobes du périanthe pour faire voir le nombre et l'insertion des étamines. — H. Pollen vu au microscope. PI. IV. Facus OBLIQUA. A. Rameau de grandeur naturelle, n’offrant que des fleurs femelles. — B. Autre rameau de grandeur naturelle, moins avancé, offrant des fleurs mâles. — C. Feuille prise sur un rameau qui ne portoit point de fleurs, vue en dessous, de grandeur naturelle. — D. Une fleur mâle vue de haut en bas. — E, Éta- mine vue par sa face postérieure. —F, La même vue par sa face antérieure. — G. La même vue par un de ses côtés. — H. Pollen vu au MICrosCope. — T. Cupule contenant troïs fleurs. — K. Fleur femelle isolée vue par l’un de ses oo = (1) Les figures qu’on n'indique pas comme étant de’grändéur nätuÿélle, ‘sont très-grossies. 476 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. côtés. — L. La même vue par l’une de ses faces. —M. La même coupée transversalement. — N. La même coupée longitudinalement. PI. V. Facus Domsevi. A. Rameau de grandeur naturelle, portant des fleurs femelles de grandeur natu- relle. — B. Portion d’un autre rameau qui ne portoit pas de fleurs, de gran- deur naturelle. — C. Trois fleurs mâles fixées au sommet d’un pédoncule commun.— D. Étamine vue par sa face postérieure. — E. La même vue par sa face antérieure. —F. La même vue de côlé. —G. Cupule. —H. La même dont on a écarté les lobes pour montrer les fleurs. — I. Fleur femelle isolée , vue par l’une de ses faces ; elle n’a que deux stigmates, deux marges et deux loges par avortement. — K. Autre fleur coupée verticalement. PI. VI. Facus BETULOÏDES. A. Rameau de grandeur naturelle. — B. Portion supérieure d’un rameau dont on a enlevé les feuilles inférieures pour faire voir la disposition des fleurs. — C. Fleur mâle dont on a fendu le périanthe dans sa longueur. — D. Étamine vue par sa face antérieure. —E. La même vue par sa face postérieure. — F. La même vue par le côté. — G. Cupule contenant trois fleurs femelles. — H. Une de ces fleurs idlées. — I. Une cupule dont on a enlevé les fleurs. PI. VII Facus DUBIA4 Rameau de grandeur naturelle. PI. VIIL. Myrica MACROPHYLLA. A. Rameau de grandeur naturelle, — b. Un drupe de grandeur naturelle, avec quatre bractées à la base. Je n’ai jamais vu que deux bractées, cependant un observateur habile, qui a dessiné les figures b et B, croit en avoir aperçu quatre. — B. Le même grossi. — C. Le même coupé horizontalement. — D. Le même coupé verticalement. — E. Graine. — F. Une des écailles tuber- culées dont est recouvert le péricarpe. — G. Panicule mâle de grandeur natu- relle.—H. Une des ramifications de cette panicule, grossie.—I. Fleur mâle vue de haut en bas. — K. La même vue par sa face antérieure. — L. La même vue par sa face postérieure. — M. Bractée staminifere vue en dessous. — N. N°’. 1 à 10, différentes formes de pollen. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. - 1 PI. IX, N°. 1. Myrica,sPATHULATA. À. Rameau de grandeur naturelle. — B. Fleur mâle. — C. Bractée staminifère.— D. Pollen de formes diverses, vu au microscope. N°. 2. Myrica GALE var. A. Rameau de grandeur naturelle: — B. Fruit mûr, accompagné de sa bractée antérieure et libre, et de ses deux bractées latérales, lesquelles sont soudées au péricarpe. — C. Le même dont on a enlevé la bractée antérieure — D. Le même coupé verticalement. — E. Graine. —F. Embryon. L’échantillon qui m’a servi de modele a été recueilli en Portugal. Il appartient à l’herbier de Vaillant. Les feuilles sont comme drapées par les poils entremé- lés qui les recouvrent, : les stigmates sont parsemés de petits poils. Je n’ai pu découvrir de poils sur les stigmates du Gale des environs de Paris, et ses feuillés sont tres-peu velues. Néanmoins ces différences sont trop légères pour que je me croie en droit de donner le Myrica de Portugal comme une espèce distincte du Gale. DAIURT LE AAA] 1 = TABLE DES MEMOIRES ET NOTICES Contenus dans ce quatorzième Volume. M. LE Bo, CUVIER. Sur Le genre de Reptiles batraciens nommé Amraruma , et sur une nouvelle espèce de ce genre ( AmPAIuMA rRIDAC- | TYLUM). 1—14 Du Canard pie, à pieds demi palmés, de la Nouvelle- Hollande. 345—347 M. LAUGIER. Analyse de la variété en masse de l’Essonite de Ceylan. 336—339 Analyse des Indianites blanche et rose de Coromandel. 340—344 M. AUG. DE SAINT-HILAIRE. Sur le système d'Agriculture adopté par les Brasiliens , et les résultats qu'il a eus dans la province de Minas- Geraes. 85—093 Mémoire sur le genre Tozzra. 9/4—99 Mémoire sur la série linéaire des plantes polypétales, et en particulier de celles qui font partie de la flore brasilienne. 120— 130 TABLE DES MÉMOIRES ET. NOTICES. 2 Enumeratio Plantarum quas in insulis Balearibus col- legit J. CAmersseves, carumque ctrca mare Mediter- raneum distributio geograpluca. 173—335 M. MIRBEL. , Acohewois sur la distribution VEN des 2 égétaux phanérogames de. Ancien-Monde, depuis l'équateur | jusqu'au pôle arctique ; suivies .de ladescription de neuf espèces, de la famille des AmEnTacées. 349-474 M. RAFFÉNEAU DELILE. Examen de la végétation de L'Isortes. nou el expost- ton de ses caractères. . à 100—T19 M. RASPAIL. Mémoire concernant l'ouverture. que, Grew a décrite le premier sur le Test, des graines; suisi d’une notice _ sur le genre PonTEDERIA: ad 131—171 M. P.JF. TURPIN! Organog graphie végétale. des sur quelques végé- taux microscopiques, et sur. le rôle important que leurs analogues jouent. dans. la. formation et l'ac- croissement du tissu cellulaire. 15—67 LL Observations faites sur là Girafe envoyée au Rot par le + pacha d'Egypte, et sortie du\lasaret de Marseille le 14 novembre 1836! : |: 68—84 INDICATION DES PLANCHES DU XIVe. VOLUME. Pages. PI. I, IL. Amphiuna means ei son anatomie. 14 IIL,IV, V. Organographie (microscopique) élémen- taire et comparée des végétaux. \ 62 VI, VIT Zsoetes setacea. \ 114 VIIL, IX. Exemples de la prétendue perforation de i l'Ovule et du Test de la graine. 170 X. Brassica balearica. 211 ». » td Helianthemum serre. 217 XIT. Szlene disticha. 219 XII. Szlene rillosa. 221 XIV. Genista lucida. 232 XV. Lotus tetraphyllus. 241 XVI Helichrysum Lamarcki. 269 XVIT Helicrhysum Fontanesu. 270 XVIIL Drsandra africana. 201 XIX. Anas melanoleuca. 345 XX. Salix coluteoïdes. 462 XXI. Alnus castaneæfolia. 463 XXIL nus acuminate, 464 XXII Fagus obliqua. 465 XXIV. Fagus Domberyt. 467 XXV. Fagus betuloides. 469 XXVI... Fagus dubra. 471 XXVIL Myrica macrophylla., 1 31 472 XXVIIL Myrica spathulata. 474 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES. Agriculture. Sur le système d’agricul- ture adopté par les Brasiliens, et sur ses résultats dans la province de Minas-Geraes, 85 et suiv. Alnus castaneæfolia et Alnus acumi- _ nata. Description et figure de ces deux espèces, 463. Amentacées. Description de quelques espèces nouvelles de cette famille, 462 et s. ÆAmphiuma. Mémoire sur ce genre de _ batraciens, et description anato- mique de deux espèces, dont une est nouvelle, 1 et s. — Ce reptile n’est ni une sirene ni un proteus, il. se rapproche de la salamandre aquatique, 15. nas melanoleuca, Lath. Voyez Ca- nard pie. Anatomie comparée.NVoyez Amphiuma. Anatomie végétale. Voyez Carpologie, Globuline, Organographie végé- tale, Spongiole. Animaux. qui semblent réunir les ca- ractères de plusieurs familles. Voy. Amphiuma. Avortemens de la plupart des ovules ee dans les végétaux, 30. Baléares. Énumération des plantes qui croissent‘dans cesîles, avec la'des- cription et la figure de celles qui sont nouvelles ou! peu: connues ; Mém. du Muséum. 1. 14. précédée d’une introduction sur la géographie physique et la végé- tation de cesîles, 1 et 2. Batraciens. Noyez Amphiuma. Brasiliens. Leur système d'agriculture. Voyex Agriculture. Brassica balearica, Pers: Description et figure de cette plante, 2x1. Canard pie, à pieds demi palmés, de Ja Nouyelle-Hollande. Description et figure de cet oiseau; 345. Carpologie. Réfutation de l'opinion de Grew, qui a le premier décrit une ouverture sur lé test des graines, 131 et s, — Preuves que la pré- tendue perforation desmembranés, admise par plusieursphysiologistes, est une illusion produite par des cellules ou des globules transpa- rens, et que lorsqu'il y à une ca- vité, le test se montre au fond de cette cavité, comme sur toute sa surface, sans aucune solution de continuité, 133'ets.—Examen ana- tomique de plusieurs graines, de- puis que les ovules sé montrent avant la fécondation jusqu’à la ma- turité, 134 et s.— Observations sur l'origine et l’usage des cavités et des - empreintes qu’on aperçoit à la sur- . face des'ovules fécondés;/sur le sac périspermatique qui sy insère, et 62 482 que les botanistes ont désigné sous différensnoms ; enfin sur la nature du périsperme dans les graines des plantes des diverses familles, 141 et s. — Conclusion, 155. Classification des végétaux. Voyez Po- lrpétales. Climats. De leur influence sur la végé- tation. Voyez Hiver et Géographie botanique. Drsandra africana. Description et figure de cette plante, 289. Donax tenax où Carreigt. Observation sur la végétation de cette graminée, 189. Essonite de Ceylan. Analyse chimique de la variété en masse de cette pierre , 336. Fagus obliqua, F. Dombeyi, F. Betu- loides, et F. dubia. Description et figure de ces quatre espèces, 471. Flore des îles Baléares. Voy. Baléares. Flore de diverses contrées. Voyez Géo- graphie botanique. Genista lucida. Description et figure de cette plante, 231. Géographie botanique. Recherches sur la distribution géographique des végétaux phanérogames dans l’An- cien-Monde , depuis l'équateur jus- qu’au pole arctique, 349 et suiv.— Considérations générales sur la géo- graphie botanique, sur les princi- pes , les problèmes et les difficultés de cette science, 350 et suiv. — Division de l’ancien continent, de l'équateur jusqu’au pole, en cinqré- TABLE ALPHABÉTIQUE gions ou zones, 363 et suiv. —T'a- bleau comparatif de la végétation des quatre zones septentrionales , 366.—Description de la zone équa- toriale, 367 ; —de la zone de tran- sition tempérée, 372. — Tableau dela distribution des plantesligneu- ses dans les diverses contrées de la partie occidentale de la zone tem- pérée, 378.—Description des prin- cipales contrées de l’ancien monde, avec l'indication de végétaux qui y croissent, 384 et suiv. — Remar- ques sur la flore de l’Europe aus- trale et de lorient, 428 et suiv. ; — sur celle de l'Himalaya et du Thibet, 431; — sur celle de la Chine, 437 ; —sur celle du Japon, 442 et suiv. — Renseignemens sur la puissance expansive des espèces ligneuses des contrées boréales de l’Ancien-Monde, contenant l’indi- cation des divers lieux où chacune d’elles se trouve, 446 et suiv. — Géographie physique et botanique des îles Baléares. Voyez Baléares. Girafe. Observations sur la girafe qui étoit à Marseille, et qui doit bientôt arriver à Paris, 68 et suiv. Globuline , le plus simple des végétaux: c’est une vésicule uniloculaire , qui se reproduit par d’autres vésicules formees sur ses parois intérieures, 23 etsuiv. —Description des diver- ses espèces du genre globuline, con- fondues sous les noms de Lepra, de Byssus, etc., qui se présententsous toutes les couleurs, 24 et suiv. — Commentla globuline se reproduit, 28.— Il faut distinguer deux degrés DES ARTICLES. ou deux espèces principales de glo- buline, la globuline solitaire et la globuline enchaïînée ; leur diffé- rence, 34 et suiv. — Comment la globuline s’alonge en tube, et pro- duction des conferves, 36. —Avor- tement de la plupart des petites globulines qui doivent la propager, 38'et suiv. — Formation et accrois- sement du tissu cellulaire 40. — La globuline des diverses couleurs est le principe de la coloration des végétaux, 41: — Vésicules qui se présentent quelquefois dans un état de germination, 43. — Globuline captive, 6, 50 et suiv. Conclusions du mémoire, 48etsuiv.— Un grain de globuline peut reproduire le végétale dont il a été extrait, 58. — Premier degré d'organisation vé- gétal, genre globulina, 62.— Se- cond degré, genre alyspheria , 63. — Troisième degré, globuline cap- tive, 64. Graines, Voy. Carpologie. Grew. Examen de l'impression qu’on voit sur le test des graines, et que Grew a cru être une ouverture, 13r et suiv. Voy. Carpologie. Helianthemum serræ. Description et fi- gure de cette plante, 216. Helichrysum Lamarckiïet H. Fontane- sii, Description et figure de cesdeux plantes, 269, 270. Heteranthera, genre voisin du Ponte- deria. Voy. Pontédérées. Hiver. De l'influence du froid hivernal sur la végétation, 353. Voy. Géo-. graphie botanique. 483 Indianites de‘Coromandel. Analyse chi- mique deices minéraux, qui ont de Vanalogie avec le feld+spath:, 340. Isoetes setacea. Examen.de sa végéta- tion et de ses caracteres, 100 et suiy. ; doit être placé entre les genres Lycopodium et Marsilea, 112; sa description, 117. Lemna. Observation sur les radicelles de ces plantes, 159! Voy. Spongiole Lepra. Les lichens de ce genre ne sont que des amas de globuline.\Voy. ce mot. . Linné. Lettre de Linné à abbé du Ver- nols, 111 | Lotus tetraphyllus. Description et figure de cette plante, 240. Lycopodes. De l'existence des organes sexuels dans ces plantes et dans d’autres cryptogames , et de leur manière de fructifier, 112 et suiv. Voy. Tsoetes. Matière verte. Observations sur la na- ture ‘et le développement de la substance à laquelle ceux qui se sont occupés de Physiologie végé- tale ont donné ce nom, 31 ets. Voyez Globuline. Morica macrophylla et M. spathu- lata. Description et figure de ces deux espèces, 472. : Organographie végétale. Observations sur les végétaux microscopiques, et sur le rôle qu’ils jouent dans la formation et l’accroissemeut du tissu cellulaire, 19 et s. — Con- clusion du Mémoire, 48. Voyez Globuline. 484 Oscillaire! pariétine. Observation ‘sùr ‘Je mode d’accroissement cp ce vé- gétal, 10. Ovules. Voyez Carpologie. ) Périsperme. Voyez Carpologie. Physiologie végétale. Voyez Carpolo- gie; voyez aussi Isoetes lacustris. Pollen. 1| se présente quelquefois des vésicules , polliniques en état de germination, 43. — Une, vésicule | -pollinique peut se développer en une véritable graine, 45. Voyez Organographie végétale. Polypétales. Sur la série lineaire des plantes polypétales, et en particu- lier de celles qui font partie de la flore brasilienne, 120.et sui. Pontédérées, caracteres de cette famille et des deux genres dont elle se com- pose, 169. Voy. Pontederia. Pontederia. Notice sur ce genre de plantes et sur les espèces dont il se compose , 156. etsuiv. Examen du systeme radiculaire des pontéde- rées et de plusieurs plantes:aquati- ques, 157 et suiv. TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES. Radicules. Systeme radiculairedes plan- tes aquatiques. Voy. Spongiole. Salix coluteoïdes. Description et figure de cet arbre, 462. Silene villosa, var. nana. Description et figure de cette plante , 221. Spongiole. Espèce de coiffe qu’on re- marque à l'extrémité des radicules de plusieurs plantes aquatiques, et particulièrement des lemna et des poniederia, et réfutation de l’o- pinion des physiologistes qui la considerent comme un.organe à part, 157 et suiv. Test des graines, Voy. Carpologie. Tissu cellulaire. Se forme et s'accroît par des aggrégations de globuline. Voy. ce mot. T'ozzia. Mémoire sur ce genre de plan- tes, qui doit être placé dans les scrophularinées, près des melampy- rum, 44 et suiv. Végéiaux microscopiques. Voy. Orga- nographie végétale. Voy.aussi g/0- buline. » ei *e ja £% ii Le ei D Tr a née LRU Nse 7 en + PAR TOP E SAT Es h = HGÈTE Pa CU LS AS RE TT